Cours de Sociologie Rurale IPR IFRA [PDF]

Cours de sociologie rurale par Hamadou A.C BARRY (2016-2017) I INTRODUCTION A LA SOCIOLOGIE GENERALE 1.1 L’émergence d’

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Cours de sociologie rurale par Hamadou A.C BARRY (2016-2017)

I INTRODUCTION A LA SOCIOLOGIE GENERALE 1.1 L’émergence d’une pensée rationnelle sur le monde social La -naissance de la pensée sociologique est antérieure à l’apparition du mot utilisé pour la désigner : en occident, la réflexion sur le « monde social » émerge dès l’antiquité, plus particulièrement l’Antiquité grecque. Cette pensée philosophique et politique donne lieu à la première forme prise par la pensée sociologique, si l’on entend par là une tentative pour penser les phénomènes humains de nature collective dans un cadre rationnel. 1.2 Naissance de la sociologie A partir du XVIIIe siècle, la pensée sociologique se consolide, se précise et s’approfondit. En suivant Johan Heilbron, on peut considérer que l’histoire «prédisciplinaire» de la sociologie a connu trois phases successives : - l’éclosion de théories sociales (comme celles de Montesquieu et Rousseau) entre 1730 et 1775 ; - l’intégration des concepts et représentations modernes dans une problématique scientifique explicite (avec notamment Condorcet et Cabanis) entre 1775 et 1814 ; - la diffusion plus large des théories sociales, la diversité des approches et un début de «disciplinarisation» (avec la figure d’Auguste Comte) entre 1814 et le milieu du XIXe siècle. Le mot « sociologie », attribué à Comte, apparait pour la première fois, en français sous la plume de l’Abbé Sieyés. La sociologie se met en place, dans un contexte marqué par l’influence conjointe de deux révolutions, la Révolution industrielle et la Révolution française. Ces deux changements majeurs (l’un progressif, l’autre plus brutal) induisent un sentiment de rupture et l’émergence d’un besoin de connaissance du social, que traduit bien le développement de « l’enquête sociale». 1.3 Notion de fondateur Il est courant aujourd’hui dans les cursus et les manuels français de sociologie de présenter la sociologie comme issue des œuvres de trois grands «fondateurs »: Karl Marx (1818-1883), Emile Durkheim (1858-1917), et Max Weber (1864-1920). Leurs apports ne peuvent pas être mis sur un même plan car leurs contributions sont de natures différentes. Insister sur ces trois auteurs ne doit pas non plus conduire à oublier les apports d’autres sociologues, comme Spencer, Le Play, Simmel, Pareto, Mauss, etc. 1.4 Définitions : pour Emile Durkheim la sociologie est une science consacrée aux faits sociaux, définis

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comme :

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«des manières d'agir, de penser et de sentir, extérieures à l'individu, et qui sont douées d'un pouvoir de coercition en vertu duquel ils s'imposent à lui » (Règles de la méthode sociologique). Max Weber définit la sociologie comme une « science qui se propose de comprendre par interprétation de l'activité sociale et par là d'expliquer causalement son déroulement et ses effets» (Economie et société t.1, p.28). De façon générale, elle est la science des phénomènes sociaux, des mécanismes qui président à leur déroulement ou encore des comportements des individus en tant qu’acteurs sociaux. 1.5 Objet d’étude : la société est l’objet d’étude de la sociologie, son étude nous permet d’appréhender les phénomènes qui se déroulent en son sein. Elle est une collectivité organisée d’individus régie par des règles et des institutions propres, structurée par des rapports sociaux donnés et fonctionnant comme une entité plus ou moins distincte. C’est aussi un ensemble d’individus entre lesquels il existe des rapports organisés et des services réciproque. En sociologie le mot société à une signification plus large, il renvoie à l’ensemble de lien et d’interaction. 1.6 Quelque champs thématiques : La sociologie rurale : derrière l’imagerie traditionnelle de l’agriculture et d’une société agraire en voie de disparition, le sociologue Henry Mendras définit à présent un profil de paysans devenus entrepreneurs, vivant entre une identité ancestrale et un modernisme marqué par l’agro-industrie et les O.G.M. (Organisme Génétiquement Modifié). La sociologie urbaine : la ville est une mosaïque d’aires économiques et culturelles intimement imbriquées ; ses problèmes sont devenus autant, selon J. Remy, le gigantisme des villes et les très fortes concentrations humaines que la pollution ou la fluidité des déplacements dans les hyper-centres, etc. La sociologie du travail : après les grèves et les mouvements ouvriers de 1968 étudiés par G. Friedmann, les sociologues du travail s’intéressent depuis 1989 aux conséquences de l’extension planétaire du capitalisme et des nouvelles technologies sur nos itinéraires professionnels toujours plus fragilisés... Sociologie de la famille : caractérisée par le rétrécissement de sa structure (dénatalité, famille monoparentale, famille recomposée, etc.), la famille est aujourd’hui appréhendée par F. de

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Singly comme une négociation, un « marchandage », une interaction constante dont la

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finalité est le maintien d’une réciprocité de droits et de devoirs acceptables au sein des couples hétéro et homosexuels. En résumé, si ces différents sociologues cherchent une explicitation à des univers sociaux restreints, d’autres ont comme projet l’élaboration d’un paradigme globalisant. Un paradigme est un modèle interprétatif théorique et général applicable à toutes situations sociales. 4. Quelque concepts clés de la sociologie Fait social : objets de la sociologie pour Durkheim, les faits sociaux sont définis comme « des manières d'agir, de penser et de sentir, extérieures à l'individu, et qui sont douées d'un pouvoir de coercition en vertu duquel ils s'imposent à lui ». Le fait social a trois principales caractéristiques : il est collectif, extérieur à l’individu, et contraignant pour ce dernier. Exemples : la famille nucléaire, le mariage, etc. La solidarité mécanique : elle correspond à une société où les individus sont semblables en cela qu’ils partagent tous, d’une même manière et suivant une même intensité, les éléments constituant la conscience commune. Cette société ne connaît donc ni la spécialisation des tâches, ni, par conséquent, celle des individus. La solidarité mécanique repose sur la similitude des éléments constitutifs de la société. La solidarité organique : elle repose sur la différenciation des tâches et des individus qui les accomplissent; l’existence de sous-groupes spécialisés à l’intérieur du groupe social donne libre champ à l’individuation, c’est-à-dire à l’existence de l’individu entendu comme source autonome de pensée et d’action. En effet, la spécialisation impose aux individus de se particulariser, ce qui veut dire qu’ils ne partagent plus tous, les mêmes croyances et que celles-ci ne s’imposent plus à eux avec la même intensité. La culture : ce terme de culture, employé en premier en anthropologie, définit l’ensemble des croyances, coutumes, manières de penser et d’agir propres à une société humaine. En bref, l’ensemble des activités humaines. Toute société humaine particulière possède une culture. La socialisation : La socialisation est un apprentissage. C’est le processus par lequel les individus intériorisent les normes et les valeurs de la société dans laquelle ils évoluent. C’est un processus interactif dans lequel on distingue, généralement, deux phases importantes: la socialisation primaire qui commence dès la naissance et se prolonge durant l’enfance, la

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socialisation secondaire qui se déroule tout au long de la vie.

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II SOCIOLOGIE RURALE Le « rural », qualifie les hommes au service de la terre, conscients de leur communauté d’intérêt et des comportements. La sociologie rurale, par l'observation et l'analyse de l'organisation, de l'évolution et des problèmes d'un milieu particulier, le milieu rural, se propose d'éclairer la compréhension des individus de ce même milieu. Comme le milieu rural fait partie intégrante d'un ensemble plus vaste qu'est la société globale, la sociologie rurale s'intéresse aussi à l'étude de la société globale, ce qui permet de mieux comprendre le milieu rural. Elle est une spécialité de la sociologie qui étudie l’organisation et les processus sociaux propres au monde rural par opposition aux populations urbaines. La sociologie rurale a été instituée au début du XIX e siècle aux Etats -Unis et elle est apparue en France après la seconde guerre mondiale. Pour Henri Mendras, la sociologie rurale se définit donc par son champ d’étude, les sociétés rurales, et exige le concours de toutes les sciences sociales pour aboutir à une intégration des divers aspects de la vie rurale. Dans cette perspective, le sociologue rural s’attribue une double tâche: d’une part, étudier lui-même les aspects de la société qui relèvent de sa ou de ses spécialités; d’autre part, réinterpréter et intégrer de son point de vue les matériaux que lui fournissent les chercheurs des autres disciplines. 2.1 Les caractéristiques sociologiques de la société rurale L’existence même de la notion de « monde rural » n’est pas une constante dans l’espace et dans le temps. Ainsi, si les termes latins urbs et rus reflètent le contraste établi entre la ville et la campagne dans la Rome antique, n’avaient pas d’équivalent dans la Grèce et même dans l’Occident médiéval. En effet, pour Mendras, ce qui fait le paysan : c’est la communauté, l’appartenance à un groupe. La société rurale est organisée sur la base de petits groupes restreints relativement autonomes. L'organisation sociale est dominée par la parenté (filiation, alliance, résidence, héritage et succession, etc.). Ce sont les relations entre la parenté qui remplissent la vie sociale de tous les jours à savoir : - la filiation : elle peut être patrilinéaire, matrilinéaire, unilinéaire ou bilinéaire selon les milieux et les ethnies ; par le type de filiation, l’individu dès sa naissance est rattaché à un ou

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deux groupes de parents se réclamant chacun d’un ancêtre commun ;

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- l’alliance : les données de l’alliance sont l’échange matrimonial et le mariage. Le premier est le processus par lequel deux ou plusieurs groupes exogames d’une société procèdent à l’échange des filles nubiles ; le second est le point central de l’échange matrimonial ; - la résidence : elle désigne le domicile conjugal, c’est-à-dire elle peut être déterminée par une règle variant dans le temps pour un couple marié de même qu’au sein d’une société peuvent coexister différentes règles de résidence. On distingue en milieu rural la résidence patrilocale, virilocale, matrilocale, etc. - L’héritage et la succession : au niveau du groupe de parenté et même de la société dans son ensemble, la mort d’un adulte crée une vacance (de propriété, de rôle, de statut…) et la société pour sa reproduction, sa continuité institue un système de transmission. L’héritage et la succession s’appuient sur la tradition, voire les croyances. Sur le plan culturel, la prédominance du sentiment religieux et de la tradition conditionnent la mentalité de ceux qui vivent dans ce type de société. De nos jours, nous constatons trois phases d’évolution des espaces ruraux qui sont en autres : - la campagne comme lieu de production agricole, c’est-à-dire une agriculture hégémonique dans les espaces ruraux (concentration des exploitations), le reste quitte la campagne (exode rural), la perte de diversité socioprofessionnelle, vieillissement, et déstructuration de la "société paysanne" et le passage d'une société paysanne à une campagne agricole. - Les campagnes comme de lieux de résidences : c’est le "retour au local" (retour à la terre, périurbanisation), la croissance démographique et différenciation des "habitants et résidents" de la campagne : conflits d'usages, diffusion urbaine et différenciation des espaces ruraux les campagnes dynamiques mais soumises à l'influence urbaine (périurbanisation); les campagnes profondes marquées par l'exode, l'enfrichement (désertification). À cet égard, la campagne n’est plus essentiellement agricole, les agriculteurs sont désormais minoritaires dans la population, mais ils restent majoritaires du point de vue spatial, et ils restent très importants au niveau économique et symbolique. Les agriculteurs se trouvent face à une situation paradoxale : minoritaire au niveau démographique, remis en question dans leur modèle de production, ils sont au centre de multiples attentes de la société. - La campagne devient un patrimoine : On observe la montée en puissance des questions d'environnement et le thème de la multifonctionnalité de l'agriculture. D'une part, en lien avec le développement de la campagne comme cadre de vie et paysage, ce sont les exigences croissantes des personnes qui y vivent pour la qualité de leur environnement naturel, pour être

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préservés des nuisances et pollutions. D'autre part, une conception de l'environnement plutôt

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comme nature objectivée, dont il faut préserver et conserver les ressources et cycles naturels en soi et pour les générations futures. En récapitulatif, on retient trois figures de la campagne : - espace de production : celle des agriculteurs ; - espace résidentiel et récréatif : celle des habitants et usagers ; - espace naturel et patrimonial : celle de la société. 2.2 Dualité sociologie rurale / sociologie urbaine La sociologie prend pour objet la division fondamentale de l’espace physique «socialisé», entre espace rural et espace urbain. Ces deux univers sont associés à d’autres caractéristiques sociales, comme l’intensité et la nature des liens sociaux. Pour Émile Durkheim, la densité est un élément important du degré d’intégration. Le monde rural serait plus communautaire et moins soumis à des transformations que le monde urbain. Les classes populaires rurales se distinguent des classes populaires urbaines par certains comportements culturels, politiques, etc. 2.3 Le paradigme de la rationalité ou les représentations des groupes sociaux dans le monde agricole La rationalité est un mode d’organisation de l’activité qui se base, non pas sur la tradition ou sur des caprices personnels, mais sur la connaissance de type scientifique des solutions appropriées à chaque problème. La rationalité est le trait caractéristique des sociétés modernes. L’application de la rationalité en agriculture nécessite de nouveaux objectifs. L’objectif primordial est la production des denrées agricoles non seulement pour une famille mais pour toute la population non agricole. La rationalité exige en outre un accroissement de la productivité et en même temps une dimension des coûts de production. L’agriculture moderne s’oriente vers la recherche de l’efficacité optimale (la meilleure) et une meilleure utilisation des ressources, par exemple, par zonage des productions qui tiendrait compte des caractéristiques du sol et du climat ainsi que de plusieurs autres facteurs (proximité des marchés, etc.). 2.4 Le monde rural : terre, habitat, homme, mentalité La boule bleue (planète terre) porte et nourrit tant bien que mal quelques (7) milliard d’hommes dont au moins la grande majorité vit en milieu rural et de la terre qu’ils travaillent avec des instruments ou outillages rudimentaires : houe, hache, faucille, bref un niveau de technologie de forces productives faibles. La terre, principal moyen de production est

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considérée avant tout comme sacrée ensuite comme nourricière, il s’en suit que son travail

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(terre) est le premier chronologiquement le plus utile et le plus noble socialement, sacré au plan religieux du moins tel est le point de vue du travailleur de la terre à travers le monde entier. Le paysan dans tous les pays du monde se conçoit et se présente comme exerçant la première occupation qui a rendu la société humaine possible. L’habitat rural : c’est une forme de protection de l’homme et qui se rapporte au vêtement. Il protège l’homme contre les intempéries et aussi contre ses ennemis (animaux, groupe d’hommes hostiles). Plusieurs déterminants jouent dans la confection de l’habitat; les nomades et semi-nomades bâtissent un habitat précaire (hutte, tente, etc.), les sédentaires sont obligés de songer à un habitat durable (bois, terre, fer, etc.). Les aspects dominants du paysage rural (la forêt, la savane, les déserts…) humanisent lentement mais inexorablement : la campagne est déjà un paysage humanisé puisqu’elle sousentend son contraire auquel elle renvoie, à savoir la ville notablement urbanisée. Nous avons à ce niveau, deux types d’hommes, deux cadres de vie, deux mentalités bref deux cultures et même deux civilisations au sens anthropologique. La vie sociale ou communautaire est caractérisée dans ses aspects par la simplicité par rapport à la vie urbaine qui est caractérisée plutôt par la complexité de l’écheveau de ses activités économiques et ses relations sociales aux mille et une facettes. Le face à face, le contact direct caractérisent les rapports sociaux du monde rural. C’est pour cette raison que les sociologues et les anthropologues qualifient ces rapports de primaire en les opposant de ceux du monde urbain qualifiés de secondaire et tertiaire du fait de leur caractère impersonnel et aussi à cause de nombreux intermédiaires dont justement l’écrit, rural versus urbain, c’est l’oralité versus l’écriture. 2.5 Classes et catégories en milieu rural Toutes les sociétés sont traversées par des différences de conditions de vie de richesse, de pouvoir ou de prestige entre individus et entre groupes sociaux. Quelle qu’en soit l’origine, ces écarts constituent des inégalités plus ou moins vivement ressenties par celles et ceux qui les vivent. La notion de classe sociale est aussi importante qu’ambiguë. Elle renvoie au groupe social de fait, non institutionnalisé, non structuré, inorganisé, uni par un mode, des valeurs et un sentiment d’appartenance commune. L’évolution du terme, la multiplicité des qualificatifs qui l’accompagnent et des critères qui le définissent sont intimement liés à l’histoire politique et sociale. Le critère le plus simple est celui du niveau des revenus : les classes déshéritées ; la hiérarchie. Elle correspond aussi à la description de groupes qui réunissent un grand nombre

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d’individus ayant une certaine homogénéité dans leur condition de vie matérielles (condition

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de travail, de rémunération, d’habitat) et de façon plus ou moins marquée dans leur style de vie, leurs goûts leurs opinions et leurs croyances. Les classes connaissent une unité de vue plus ou moins forte, une reproduction intergénérationnelle plus ou moins marquée et sont plus ou moins différenciées voire opposées entre elles. L’existence de classes sociales tient à la division du travail, aux inégalités de revenus et de patrimoine, aux différences de visibilité et d’image ainsi qu’aux relations de pouvoir que les différentes théories sociologiques décrivent à des degrés divers. Au-delà des proximités objectives entre les individus composant une classe sociale, certaines définitions accordent aussi de l’importance au sentiment d’appartenance des individus à leur classe (ce que Marx appelle « la conscience de classe »). Pour Mendras, les classes sont des groupes réels qui peuvent manifester leur unité. Elles ont une existence de fait et pas de droit (à la différence des castes et ordres). Quant à la catégorie, elle renvoie à une conception nominaliste de la stratification sociale. En effet, la catégorie sociale est un regroupement d’individus présentant des similitudes au regard de certains critères (revenu, profession, mode de vie, etc.). Ces regroupements ne correspondent pas à une réalité empirique (comme le groupe social) mais constituent des constructions intellectuelles permettant d’appréhender et de comprendre le réel. À cet égard, dans notre société, la question de structure sociale apparait comme un terme commode pour éviter les conséquences du nominalisme individualiste réduisant la réalité sociale à une poussière dispersée de relation sociale ou de communication. Pour désigner le terme de structure sociale, Bocar N’Diaye indique un réseau de relation sociale existante au Mali. Cela explique le concept de structure comme une réalité sociale concrète. Ainsi, nous pouvons définir la structure sociale comme un lien stable d’éléments dans un système social. Les éléments fondamentaux sont les communautés sociales (classes, nations, groupes professionnels, etc.) dont chacun à son tour possède ses éléments et ses relations internes. 2.6 Typologie des villages Le village constitue la cellule de base de l’organisation politico-administrative. Unité

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de peuplement rural un peu plus important que le hameau, le village est constitué par le

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groupement d’un certain nombre de formes contiguës. La coupure statistique et la forme changent selon les pays. C’est aussi un groupement de familles unies par une communauté de descendance ou de rites à caractère religieux et d’intérêts agricoles et sociaux communs. En terme de sociologie, c’est le lieu d’exercice de nouvelles fonctions (coopérative, banque céréalière, syndicat) nécessaire au développement de la vie rurale. De ce point de vue, la ruralité caractérise une société structurée autour de l’agriculture même si le village intègre des activités de commerce et d’artisanat. Dans cette société, le droit coutumier fait l’autorité, c’est à-dire que la parole des ancêtres fondateurs du groupe parental ou villageois est le modèle de référence que la parole des anciens actualise et renouvelle. Dans certaines parties du Mali, on trouve dans un village un groupe de personnes ayant toutes le même nom et faisant remonter leur parenté en ligne masculine jusqu’à un ancêtre unique. Il y a donc un lignage très étendu qui peut compter plusieurs centaines de personnes vivantes. L’habitat est caractérisé par sa simplicité et varie d’un milieu à un autre. 2.7 Structures traditionnelles africaines 2.7.1 Structures sociales et politiques : En matière d’organisation en milieu rural, le village reste l’unité d’autogestion traditionnelle. Le chef de village est le garant de l’organisation sociale au sein du village et des hameaux relevant de son autorité. Il évolue à travers le conseil de village dont il assure la présidence. Le conseil de village est une affaire d’homme, il est composé de notables et le nombre de membres varie d’une localité à une autre. La durée du mandat des conseillers est indéterminée et leur remplacement n’intervient qu’en cas de décès ou de faute grave. L’essentiel des problèmes collectifs du village et géré par le conseil qui informe les populations généralement à travers des réunions de chef de familles. La transmission du pouvoir est héréditaire se fait, en principe, de frère aîné à frère puîné ou, à défaut de frère, de père à fils aîné. Le conseil de village peut dans certains cas, aussi agir comme instance supérieure directement intéressé à la gestion de certaines questions familiales. Le chef de village, le chef de terre, le chef de culte sont des personnages clés de la gestion de conflits. Les femmes et les jeunes ne sont pas directement associés aux prises de décisions mais sont consultés ou informés pour l’exécution. La société est hiérarchisée, elle est constituée par :

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- les nobles : ils se marient entre eux et font tout pour conserver leurs privilèges ;

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- les captifs : prisonniers de guerre ; - les castes : griots, forgerons etc. La gestion foncière est en rapport avec le système d’organisation, la terre est le facteur de production le plus précieux. Sa gestion est assurée par le chef de terre, ce dernier, en tant que premier responsable est chargé du partage des terres entre les différents chefs de famille. À ce titre, il joue le rôle d’intermédiaire entre les divinités locales et les usufruitiers. Les règles traditionnelles de gestion des terres ne confèrent pas de droit de propriété mais d’exploitation. Selon Bocar N’Diaye, le chef de village ne perçoit aucun droit régalien lors de l’installation d’une nouvelle famille au sein de la communauté villageoise, mais toute nouvelle installation est subordonnée à son autorisation préalable. Il en est de même en ce qui concerne l’attribution des terres de cultures aux nouveaux venus. La vie associative est caractérisée par une multitude de petits regroupements constitués sur la base des affinités entre leurs membres. 2.7.2 L’Économie rurale : L’économie rurale est essentiellement tributaire des aléas climatiques et a pour principale source les quatre activités à la base de la sédentarisation humaine (agriculture, l’élevage, pêche, cueillette). Les systèmes et stratégies de production de cette économie dite primaire essentiellement de subsistance et même de subsistance autarcique, exceptées, les cultures de rente, sont des systèmes et stratégies rudimentaires mettant en œuvre de connaissances des outils, des instruments et forces de production très faibles. Une grande partie du travail repose sur la force physique de l’homme dans sa lutte contre son environnement (forêt, savane, sahel ou autres contrés désertiques). Les résultats ou produits de ces quatre types d’activité (céréales, cheptels, poissons) nourrissent à peine l’homme du milieu rural. 2.8 La notion de pauvreté en milieu rural Notion complexe, difficile à appréhender quantitativement. Elle peut s’évaluer à travers un seuil de subsistance minimale, dont la mesure concrète est donnée par la valeur d’un panier de biens et services. De nombreuses tentatives ont été faites pour définir un minimum vital fondé sur la satisfaction des besoins physiologiques, mais il est difficile de

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définir la pauvreté dans l’absolu.

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La pauvreté est une situation d’individus, de groupes, démunis de ressources jugées essentielles et se trouvant dans une grande précarité. On parle ainsi de pauvreté absolue, c’est-à-dire une situation dans laquelle les ressources économiques d’un individu sont insuffisantes pour lui permettre de satisfaire ses besoins essentiels (se nourrir, se vêtir, se loger). La pauvreté est donc une notion relative et normative puisqu’elle dépend de la façon dont on définit les besoins essentiels. Dans la mesure où il n’existe pas ici de critère absolu, les différentes options renvoient nécessairement à des jugements de valeur comme c’est le cas pour l’élaboration du seuil de pauvreté. 2.8.1. Caractéristiques de la pauvreté en général et le cas du milieu rural en particulier

La mesure du développement humain s’est enrichie d’un indicateur nouveau, l’indice de pauvreté humaine (IPH). Alors que l’IDH (Indice de Développement Humain) mesure le progrès général d’un pays, l’IPH s’attache à la répartition de ce progrès et tente de déchiffrer les formes de dénuement qui subsistent. Il est décliné en deux sous-catégories : un premier IPH mesure la pauvreté des pays en développement en prenant en compte le pourcentage de la population dont l’espérance de vie est inférieure à 40 ans, le pourcentage d’adultes analphabètes ainsi que l’accès au système de soins ; un second IPH mesure, pour sa part, la pauvreté dans les pays industrialisés avec toutefois des seuils de dénuement différents, tant il est vrai que la pauvreté tout comme la richesse sont susceptibles d’être hiérarchisées. L’IPH recense alors, pour ce « groupe » de pays, la population dont l’espérance de vie est inférieure à 60 ans, les individus dont l’aptitude à lire et écrire est insuffisante, l’illettrisme remplace l’analphabétisme. Le Mali est l’un des pays les moins avancés du monde. Selon le Programme des Nations Unies (PNUD), en 2005, le produit intérieur brut (PIB) par habitant s’élève à 442 dollars. Environ 65 personnes sur 100 de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté, et ce taux atteint en milieu rural 76 personnes sur 100. L’économie du Mali est essentiellement agricole : environ 80 p. 100 de la population vit de l’agriculture et de la pêche, les activités industrielles concernant essentiellement la transformation de la production agricole. La croissance économique est surtout portée par les productions céréalière et cotonnière. Cette prédominance du secteur primaire rend l’économie malienne très vulnérable

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aux aléas climatiques et aux fluctuations des cours des matières premières, en particulier ceux

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du coton, qui constitue l’une des deux principales ressources d’exportation avec la production aurifère. En milieu rural, il n’y a pas de critères absolus pour définir la pauvreté, ces critères varient selon les communautés et le milieu. Elle concerne le groupe (famille, village, communauté…) et non une personne isolée. Cela s’explique par le système de vie, basé sur le collectivisme. Mais on peut retenir les points suivants : - les personnes inaptes pour la production (agriculture, élevage, pêche, etc.); - manque de bras valide ; - manques de ressources en termes de patrimoine ; - le célibat à un âge de mariage ; - le nombre limité de femme et d’enfant; La pauvreté renvoie aussi au manque des capitaux. 2.8.2 Insuffisance ou manque des capitaux Les capitaux sont repartis entre le capital économique, le capital culturel, le capital social le capital symbolique, etc. 2.8.2.1 Capital Ce concept, quoique très utilisé, est très complexe parce qu’il désigne plusieurs choses totalement différentes. Il est souvent utilisé comme équivalent du mot fortune ou patrimoine. C’est alors l’ensemble des biens possédés, par opposition aux revenus qu’ils peuvent produire. Le capital est un stock de ressources issues du travail, qui peut être accumulé et qui est susceptible de produire de nouveaux flux de revenus. Les capitaux dans la théorie de Pierre BOURDIEU Processus de

Institutions en charge

Exemples d’indicateurs

transmission/ Capital économique

accumulation Héritage

Entreprises, banques, agences

Capital culturel

Socialisation familiale et scolaire, pratiques

immobilières… Système éducatif, formation continue, institutions

culturelles

Patrimoine (total, financier, immobilier…) Plus haut diplôme obtenu ; forte intensité de pratiques culturelles

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culturelles…

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Capital social

Sociabilité amicale, professionnelle,

Clubs, associations, organisations politiques,

Nombre de contacts professionnels pendant une

syndicales… Instances de consécration,

période donnée… Légion d’honneur,

mondaine Capital symbolique

Transmission de nom, accumulation de titres, distinction

annuaires…

2.8.2.1.1 Capital économique Il renvoie à la possession de l’ensemble des biens économiques comme la terre, les biens matériels, le revenu, le patrimoine, etc. On peut l’assimiler à l’ensemble des richesses possédées. 2.8.2.1.2 Capital culturel Le capital culturel est l’ensemble des ressources détenues par un individu ou une famille en matière de culture. Ces ressources existent sous différentes formes ou états : biens stockés (ouvrages, disques, etc.) ; habitudes et orientations incorporées ou intériorisées sous la forme de dispositions ; titres scolaires, qualifications dotés d’une certaine valeur sur le marché du travail (diplômes, certificats, etc.). Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron (Les Héritiers, 1964, La Reproduction, 1970) sont à l’origine dès les années 1960 du succès de cette notion, aujourd’hui d’usage courant en sociologie de l’éducation et de la culture. Dans les enquêtes sur les inégalités scolaires ou sur les pratiques culturelles, il n’est pas toujours facile de mesurer le capital culturel d’un individu autrement que par des indicateurs approchés comme le niveau ou le type de diplôme qu’il détient. Les pratiques culturelles (lecture, visites culturelles, etc.) sont l’expression d’un capital culturel incorporé. Le capital culturel peut prendre des formes très différentes : il peut, par exemple, être plus tourné vers le monde des choses humaines ou vers le monde naturel. 2.8.2.1.3 Capital social Le capital social désigne les ressources liées aux contacts et aux réseaux relationnels interpersonnels. Cette notion est beaucoup utilisée dans la recherche en sciences sociales aujourd’hui, avec des acceptions diverses. Pour Pierre Bourdieu et James Coleman, il s’agit avant tout d’une ressource individuelle, constituée par les relations personnelles qu’un individu peut mobiliser, par exemple sur le marché du travail. Le capital social permet par

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exemple d’interpréter des différences d’insertion professionnelle entre deux individus de

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niveau de diplôme équivalent. Il est lié aux réseaux sociaux, eux-mêmes dépendants de ressources familiales. 2.8.2.1.4 Capital symbolique Le capital symbolique (d’un agent, d’une institution, d’un groupe) est la valeur sociale de celui-ci telle qu’elle est perçue par d’autres. Le capital symbolique est donc relatif à celui ou ceux qui perçoivent et à leurs critères d’évaluation. « Se faire un nom », « être connu » ou « reconnu », « être une autorité dans son domaine » témoignent de l’existence et des diverses formes du capital symbolique. Celui-ci renvoie donc à ce que l’on appelle usuellement la notoriété et le prestige. Parler de capital symbolique met en avant la diversité des formes de notoriété et de prestige dans les sociétés différenciées et leur caractère relatif à celui qui perçoit une réalité. La notoriété d’un mathématicien est avant tout « interne » au monde scientifique : elle n’accède à un espace plus large qu’avec l’obtention de distinctions scientifiques plus médiatisées comme la « médaille d’or du CNRS », la « médaille Fields », etc. La notoriété médiatique est une forme du capital symbolique, socialement dominante dans le monde contemporain, en particulier dans le champ politique. Le capital politique, dans une société où la médiatisation des luttes politiques est importante, implique de plus en plus cette forme de capital symbolique qui est liée au capital médiatique 2.8.3 La pauvreté selon Chambers Tout d’abord, il doit être clair que lorsque Chambers parle des « pauvres », c’est bien dans le sens habituel de «  peuple ». Le « Pauvre » est pour lui une catégorie à géométrie variable: il n’entend ni délimiter un seuil de pauvreté, ni proposer une véritable définition de la pauvreté. Font partie selon lui des « pauvres des campagnes » Chambers se limite en effet au monde rural aussi bien les femmes que les habitants des villages éloignés des routes, les simples paysans que les personnes âgées... Les pauvres, ce sont donc, dans l’acception particulièrement extensive et floue qui est la sienne, tous les exclus, les marginalisés, les laissés-pour-compte du développement, autant dire la très grande majorité des populations rurales. Chambers n’entend pas par « pauvres » un quelconque « quart monde » du « tiers monde », ou une couche particulièrement défavorisée des campagnes du Sud. I1 appelle très exactement « pauvres » ce que bien d’autres ont dénommé « peuple ». Les pauvres, ce sont « ceux qui sont invisibles et inconnus » (Chambers, 1990 : 48), ceux qui « ne parlent pas » (id. : 40), les « derniers de la file », les « oubliés » (ibid.). Ces caractérisations sont toutes négatives, mais là est justement leur force, car leur constat est irrécusable. Elles situent les

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pauvres (le peuple) comme ce qui s’oppose à la visibilité et à la notoriété propres au monde

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des développeurs et au monde des chercheurs, au monde des décideurs et au monde des professeurs. Comment nier que la culture cosmopolite urbaine privilégiée, qui est celle où évoluent les développeurs, méconnaît et ignore la plus grande partie des populations rurales du Tiers monde ? Ce sont ces dernières, victimes de cette méconnaissance et de cette ignorance, qui constituent le monde des pauvres selon Chambers. Certes, celui-ci tente quelque part de proposer une impossible définition de la pauvreté comme combinaison de «cinq préjudices » (id. : 172), comme un « tissu dans lequel se combinent et s’enchevêtrent le manque de capitaux, l’insuffisance des flux et des réserves de nourriture et de revenus, la faiblesse physique et la maladie, l’isolement, la vulnérabilité face aux imprévus et le manque d’influence » (id. : 46). On pourrait assez facilement montrer que ce fourre-tout n’a pas grand sens et ne permet pas de fonder une catégorie de « pauvreté » ayant quelque pertinence. Mais au fond peu importe, pas plus que la définition de « pauvres » par Chambers, aucune définition de « peuple » n’a jamais été convaincante, et c’est pourtant un mot qui, en son vague même, est irremplaçable, car il désigne une absence : les soutiers de l’histoire sont bel et bien absents de la scène publique. Ils sont invisibles au regard des puissants, au regard des pouvoirs (politiques, économiques, académiques). Le projet populiste, et c’est sa force, est de les faire monter sur la scène, de les rendre visibles, incontournables, de manifester leur existence et leur épaisseur là même où ils sont fantomatiques dans l’espace intellectuel comme dans l’espace culturel, l’espace politique ou l’espace économique. En ce sens le projet populiste est irrécusable. 2.9 Organisation juridico-sociale du mali L’organisation juridico-sociale s’applique à la fois à des phénomènes structurels, culturels et juridiques. C’est un arrangement d’ensemble de plusieurs éléments sociaux et juridiques dans la mesure où cet arrangement constitue une unité identifiable possédant des caractères propres. Elle désigne le fonctionnement des unités structurelles, leur genèse, les lois et leur apparition. 2.9.1 Le Droit coutumier : La coutume est une habitude, une règle de conduite suivie par une société ou un groupe social et résultant d’un usage prolongé. La coutume constitue la manière majeure de régler les relations sociales dans une société traditionnelle, mais elle est aussi présente dans la société moderne. Le droit coutumier est une règle de droit, établit par l’usage dont l’autorité est reconnue à condition de ne pas aller à l’encontre d’une loi. C’est également une loi non écrite,

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mais consacrée par l’usage, la tradition établit par la coutume.

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Exemple : le lévirat, la propriété foncière, le mariage traditionnel, etc. Habituellement au Mali, la société est organisée suivant la volonté du patriarche, du chef de village, du chef de fraction, mais cette organisation varie d’une région à une autre, d’une ethnie à une autre, d’un village à un autre suivant la réalité de chaque contrée (milieu social). La justice est rendue dans le vestibule du chef de village, sous l’arbre à palabre où les plus âgés ont le droit de véto. C’est ainsi que la gérontocratie qui est le pouvoir exercé par les vieillards devient une règle de conduite inviolable. La tradition orale joue un rôle dans la résolution des différends entre les communautés villageoises. Le chef est désigné suivant la gérontocratie, les décisions capitales sont prises en consultation avec le conseil de notables. 2.9.2 Le Droit d’aînesse : C’est un principe de courtoisie que les jeunes entretiennent à l’endroit des plus âgés. C’est ainsi en milieu rural, on ne s’adresse jamais à quelqu’un d’une manière incorrecte. Le pouvoir est généralement héréditaire, en fonction de classe sociale, les tribunaux sont basés sur la notion de consensus : - le tribunal familial, dirigé par le chef par le chef de famille ou patriarche dont les décisions s’appliquent exclusivement aux membres de la famille. - le tribunal du village, constitué des conseillers, des notables, et du chef de village, ses décisions s’appliquent généralement aux autochtones du village. III LE DIAGNOSTIC PARTICIPATIF (DP) La complexité d'un développement harmonieux en milieu rurale, nécessite qu'au départ, les collectivités concernées se sentent capables de comprendre, d'analyser et ensuite de ressentir le besoin d'entreprendre une activité et non pas d'appliquer des techniques, même appropriées, venant de l'extérieur pour répondre à des besoins qui n'ont pas été exprimés par les populations elles-mêmes. Le Diagnostic participatif est une méthode qui sert à répondre, selon le point de vue des membres d’une communauté, aux questions suivantes: quels sont les problèmes du village ? Quelles sont les causes ? Quelles sont les conséquences ? Quelles sont les solutions envisageables ? Le diagnostic appliqué au milieu rural est l’opération qui vise à analyser et juger des modes d’utilisation de l’espace rural, à un moment et à une échelle donnés, en fonction

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d’objectifs de connaissance et de valorisation de cet espace.

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Le diagnostic ne peut constituer une fin en soi ; en effet, il doit s’intégrer dans une perspective plus générale de cycle de projet de développement et constitue donc une étape préalable à toute action de développement. Il doit conduire à proposer des axes de développement et d’intervention c’est-à-dire à la formulation d’actions précises à entreprendre et des modalités de leur mise en œuvre. Ainsi, le diagnostic participatif permet d’obtenir par les villageois eux-mêmes un ensemble d’informations. A cet effet, il est important de signaler que les villageois sont des acteurs et initiateurs, et non des objets de recherche. Le diagnostic participatif vise à : - mieux faire connaître le milieu à tous les acteurs par la collecte participative d’informations ; - amener les populations à prendre conscience des atouts et des potentialités, dont elles disposent et des contraintes à lever pour leur développement ; - mobiliser tous les acteurs locaux en vue de leur participation aux actions de développement durable. 3.1 LA MÉTHODE ACCÉLÉRÉE DE RECHERCHE PARTICIPATIVE (MARP) Cette méthode d’enquête a vu le jour dans les années 70-80 sous le nom de Méthode Accélérée de Recherche Participative ou Rapid Rural Appraisal (MARP). Son évaluation a prouvé qu’elle implique les populations de façon instrumentale basée sur la collecte des données. L’idée de la MARP, au-delà de l’implication des paysans veut de ceux-ci des véritables experts. Ainsi, vers les années 90 la MARPP a vu le jour impliquant les paysans aussi bien dans la collecte des données que dans la recherche de solutions. Pour travailler avec les paysans, il faut partir de ce qu’ils savent, de ce qu’ils peuvent, et de ce qu’ils veulent. La MARP, processus intensif, itératif, exploratif, innovatif qui demande beaucoup de flexibilité et rapide d’apprentissage orientée vers la connaissance des situations rurales, vise à priori l’intégration participative de toutes les forces exogènes et endogènes intervenant dans un terroir en vue de son développement soutenu et durable. Elle est généralement menée par une équipe pluridisciplinaire grâce à un "panier" d’outils. Dans le but d'éviter la recherche sur la population, les praticiens des pays africains, asiatiques, latino-américains et autres, ont apporté des innovations pour faire de la MARP, une recherche

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avec la population. Alors, la MARP fait des populations, des acteurs de développement et non

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des objets d’étude. C'est ainsi que la participation des populations n'est pas instrumentale mais plutôt effective à toutes les étapes de recherche. Elle est participative : les populations sont associées non seulement au processus de collecte de l’information, mais également à l’analyse ; conduire une MARP c’est faire la recherche avec les populations et non sur les populations. 3.2 LA DÉMARCHE PARTICIPATIVE La logique de la démarche suivie dans la conduite des projets se présente comme suit :

3.2.1 Diagnostic • Utiliser des cartes, interviews semi-structurées, transects, calendrier et diagramme de la structure sociale. • Assurer la participation active de tous en répartissant les populations en tant que groupes « socio-professionnels » sur la base des âges, sexes, centre d'intérêt, métiers ou ethnies. • Bien choisir le lieu, le jour, l'heure, la langue, la disposition (table, natte, divan…). • Acteurs et habitants décèlent les « savoir-faire » potentiels et contraintes de leur espace de vie. 3.2.2 Priorités • Lister les problèmes/les contraintes/les préoccupations. • Définir les problèmes prioritaires demandant une solution immédiate pour chaque groupe. • Constituer la liste de l'ensemble des problèmes prioritaires du village. 3.2.3 Analyse • Identifier, pour chaque problème, les causes et leurs effets. • Permettre aux populations de se rendre compte qu'un problème peut avoir plusieurs causes et qu'ils sont souvent en mesure de le résoudre en attaquant ses causes.

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3.2.4 Plan d'action

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Populations et stagiaires (étudiants): • Identifient en concertation les activités à entreprendre. • Élaborent un plan d'action détaillé précisant les responsabilités, les besoins en ressources humaines et financières, le calendrier d'exécution et les indicateurs de suivi/élaboration. 3.2.5 Organisation du travail Les stagiaires et populations examinent ensemble dans une dimension de savoir si les organisations existantes peuvent assurer l'exécution et le suivi des actions ou si la création d'une nouvelle structure est nécessaire.

3.3 OBJECTIFS DU DIAGNOSTIC PARTICIPATIF Étant la première étape à réaliser dans tout travail de développement, le diagnostic vise cinq objectifs principaux. 3.3.1 Connaissance Mieux connaître le milieu de vie, ses richesses, potentialités, ressources, atouts, contraintes. 3.3.2 Identification des principaux problèmes Identifier, pour chaque catégorie des populations (hommes, femmes, jeunes…), les principaux problèmes qui entravent leur développement et les causes desdits problèmes. 3.3.3 Identifier des problèmes prioritaires Identifier les problèmes prioritaires et les atouts du village ainsi que les ressources existants ou mobilisables et les potentialités apparentes ou latentes. 3.3.4 Analyse Analyser les problèmes décelés en vue d'une meilleure compréhension de leurs causes et de leurs effets (conséquences). 3.3.5 Définition Définir les causes les plus pertinentes sur lesquelles on peut agir pour attaquer le problème à la racine.

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3.4 CHEMINEMENT DU DIAGNOSTIC PARTICIPATIF

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3.4.1 Réunion élargie • Commencer par une réunion élargie des populations durant laquelle le stagiaire se présente et explique le cheminement de l'exercice, sa durée et les résultats attendus. • Respecter les traditions et coutumes et expliquer que le but de la réunion est de déceler les problèmes (et besoins) du village. • Souligner que les solutions aux problèmes et la satisfaction des besoins du territoire sont l'affaire de tout le monde : services de l'État, communes, associations, chambres professionnelles, syndicats, entreprises, institutions de formation, coopératives, mutuelles…

3.4.2 Constitution de groupe de travail • Identifier les critères de constitution des groupes « socio-professionnels » et « mixtes ». • Constituer des groupes socio-professionnels sur la base de l'âge, du sexe, de centres d'intérêts ou de l'activité professionnelle. • Déterminer les critères de sélection des groupes par les populations afin d'avoir des interlocuteurs ayant des intérêts communs, rencontrant des problèmes identiques et s'exprimant pleinement (cas de femmes, jeunes…). • Veiller à ce que chaque membre d'une catégorie puisse avoir droit à la parole et à l'expression libre, dans sa langue, sans être interrompu, abstraction faite de son statut social (lettré/analphabète, fonctionnaire/salarié, civil/militaire, riche/pauvre…). 3.4.3 Travail sur le terrain • Dessiner la carte du village, puis restituer les résultats de travail de chaque groupe en réunion plénière. La mise en commun des éléments des différentes cartes permet d'obtenir la carte du village (outil n°1 et 2). • Mettre l’accent sur les préoccupations des diverses catégories et groupes socioprofessionnels et sur leurs perceptions de problèmes et des atouts du village. L’outil le mieux indiqué est l'interview semi-structurée (outil n°3). • Faire le transect en groupe, de préférence mixte plutôt que socioprofessionnel. Cela permet des échanges et la compréhension des différents points de vue. Le stagiaire accompagnateur

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du groupe questionne les membres du groupe à l'aide d'un guide d'entretien (outil n°4).

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• Recourir à d'autres outils : profil historique (outil n°5), calendrier saisonnier et journalier (outil n°6 et 7) et diagramme de Venn (outil n°8) pour mieux repérer les problèmes et les atouts du village. 3.4.4 Liste des problèmes • Élaborer et compléter la liste des problèmes (avec quelques habitants repérés par le stagiaire) sur la base des données fournies au cours des différentes discussions. 3.4.5 Restitution • Organiser une réunion plénière (regroupant les différentes catégories de la population) pour restituer les résultats du diagnostic. • Compléter et amender la liste des problèmes et des atouts du village présenté. • Identifier, par groupe socioprofessionnel, les problèmes prioritaires et les hiérarchiser en plénière (outil n°10). N.B. : Tous les problèmes identifiés comme prioritaires par divers groupes doivent figurer sur la liste retenue. 3.4.6 Analyse • Analyser les problèmes prioritaires (une demi-journée) dans une plénière lors de la restitution, l'animateur rappelle les étapes antérieures, explique les objectifs de cette nouvelle étape et présente la liste des problèmes prioritaires à analyser en groupes mixtes. • Élaborer l'arbre à problèmes par des groupes mixtes (outil n°11). 3.4.7 Synthèse • Présentation (par chaque groupe) des résultats de ses travaux : les arbres à problèmes et les causes sur lesquelles on peut et on veut agir. 3.5 OUTILS DU DIAGNOSTIC PARTICIPATIF Le diagnostic participatif est réalisé de façon systématique mais informelle. Les méthodes et outils ont été choisis dans la gamme des outils de la méthode accélérée de recherche participative (MARP) et de la Planification des Programmes par Objectifs (PPO).

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Quelques outils utilisés dans le diagnostic

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Les outils utilisés sont généralement fonction des besoins de l’étude : • Outil 1 et 2 : Carte du territoire • Outil 3 : Interview semi-structurée • Outil 4 : Transect • Outil 5 : Profil historique • Outil 6 : Calendrier saisonnier des activités • Outil 7 : Calendrier journalier • Outil 8 : Diagramme de Venn • Outil 9 : Priorité et hiérarchie des problèmes • Outil 10 : Analyse genre (cadre de Harvard) • Outil 11 : Arbre à problèmes Le stagiaire doit sélectionner les outils à utiliser pour assurer le bon déroulement

du

diagnostic en fonction du temps, des résultats recherchés et des populations concernées. Pour optimiser l'utilisation de ces outils il faut : - Respecter les connaissances et les « savoir-faire » de chacun ; - Donner la possibilité à chacun de s'exprimer. Outil 1 – 2 : carte du territoire (outil 1 et 2) • Elle permet de structurer la connaissance que les habitants ont de leur territoire. Elle donne une idée de la perception que la population a de son environnement et de ses ressources. • Les séances de dessin schématisant les frontières du village visualisé, permettent de choisir le transect et organiser la réflexion et la discussion ultérieures lors de l'identification des problèmes, des contraintes et des potentialités locales et afin de repérer la localisation des

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différentes actions à mener.

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Exemple : carte sociale

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Exemple : carte des ressources

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Outil 3 : Interview semi-structurée • Pour découvrir ou comprendre une situation, l'interview semi-structurée (ISS) est indiquée. • ISS se situe entre les causeries débats ordinaires et enquêtes classiques réalisées à l'aide d'une fiche d'enquête et permet de mieux connaître et comprendre les activités des différents groupes de population, l'utilisation des ressources, l'organisation des populations ainsi que les activités des organismes intervenants dans la zone (associations, coopératives, mutuelle, fondations…). • Plutôt de se servir des questions préétablies, on utilise un guide qui répertorie les lignes essentielles autour desquelles portera l'entretien. C'est un aide-mémoire succinct pour l'enquêteur. • Conduire une ISS est un art et un métier en même en temps. « L'expérience est le meilleur métier ». Conduite des interviews Démarrage • Faire les salutations d'usage et créer une ambiance agréable, détendue, en commençant par une conversation informelle. • Introduire l'objectif de l'interview et indiquer la manière dont on va procéder (types de sujets, temps que cela prendra). • Faire la connaissance des membres du groupe : si le nombre n'est pas élevé, chacun est invité à se présenter (nom, fonction...). • Expliquer l'importance de la discussion en groupe. Il est important de souligner qu'on aimerait écouter les propos de ce groupe. Entretien proprement dit • Commencer par des questions simples et neutres afin de mettre les participants à l'aise ; par la suite, des sujets plus complexes peuvent être abordés.

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• Pour chaque sujet :

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- Explorer les différentes opinions exprimées dans le groupe et les points spécifiques qui méritent d'être approfondis. Il faut être particulièrement attentif aux réponses qui sont fournies et qui servent de point de départ à d'autres questions. - Terminer, avec l'aide du groupe, chaque sujet par une synthèse afin de vérifier sa compréhension ("Si j'ai bien compris,.......... ?", "En résumé, on peut donc dire que…..."). Utiliser des phrases de transition pour introduire les nouveaux sujets. Fin de l'interview • Annoncer que l'interview est terminée et dire que l'on est très satisfait de la discussion ; • Demander si les interlocuteurs ont des questions à poser ou s'ils veulent ajouter quelque chose ; • Remercier tous les interlocuteurs pour le temps et les efforts investis. Analyse et évaluation en réunion plénière de l'équipe Après les interviews avec les différents groupes, le stagiaire examine les résultats obtenus, tire les conclusions et formule les points à retenir pour les travaux suivants. Points d'attention Il est bon d'utiliser avec les populations un langage simple. Il faut s'assurer que la terminologie (technique) est traduite ou expliquée de façon compréhensible. Outil 4 : Transect • C'est la prospection physique d'un territoire, en suivant un parcours bien déterminé pour découvrir la diversité du milieu et mieux comprendre les problèmes, leurs causes et leurs effets. La visite qui doit couvrir l'ensemble du village est effectuée avec un groupe de la population afin de constater de visu ce qui est noté sur les cartes, relever les différences qui apparaissent et discuter des problèmes et potentialités du village que la visite permet de mettre à jour. • Le résultat du transect se présente sous forme d'un diagramme représentant l'itinéraire de la prospection avec toutes les observations relevées : forme du terrain, végétation, types de sols, cultures, ressources agricoles et forestières, élevage, eau, infrastructures, écoles, dispensaires, lieu de travail, maison de jeunes, transport, entreprises, coopératives, associations, clubs…

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• Utiliser les langues locales lors de l'établissement du diagramme.

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• Présenter et discuter chaque diagramme avec les habitants en plénière. Par ces « promenades », les populations apprécient et découvrent de nouveaux aspects de leur terroir ou activités, potentialités et sites de leur village. Le stagiaire apprend à mieux connaître son

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milieu de travail.

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Outil 5 : Profil historique Cet outil permet de repérer et de retrouver l'histoire de la communauté ou du village. Le profil peut se faire soit par le biais d'un dessin, soit par celui d'un résumé écrit (quand la population est alphabétisée), soit carrément à travers des symboles. Il sert à montrer les périodes clés qui ont eu un impact sur la vie des habitants. Une chronologie est alors établie en remontant dans le temps, aussi loin que le permet la mémoire des populations. Elle choisit un sujet spécifique tel que : création de l'école, fermeture de l'usine, raccordement au réseau électrique, aménagement hydro-agricole ou périodes de sécheresse. Outil 6 : Calendrier d'activités Le calendrier d'activités permet de tracer la carte de rotation d'un groupe de population sur un ensemble de métiers et d'activités. Remplir un calendrier à l'aide d'un guide d'entretien permet d'obtenir beaucoup d'informations sur les activités et la répartition du travail sur l'année. Le calendrier ne se limite pas nécessairement à un type d’activités. On peut aussi l'utiliser pour des programmes de santé et d'hygiène, de travaux forestiers, de pâturage et d'adduction d'eau potable. Si le calendrier est réalisé par groupes socioprofessionnels, il fournit des données importantes

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sur la répartition des travaux entre les hommes et les femmes.

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Outil 7 : Le calendrier journalier Il représente l'occupation journalière des groupes de populations. Il permet d'analyser la charge de travail quotidienne des différents groupes au cours du temps. Cet outil est souvent utilisé dans l'analyse du genre ou dans des études sur la charge

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de travail. L'emploi du temps peut être présenté sous forme de tableau ou de graphique.

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Outil 8 : Diagramme de Venn Il permet de représenter sur un schéma les différents acteurs opérationnels locaux et externes, leur importance et leurs interactions en rapport avec les préoccupations de l'équipe d'animation et des projets. Ce diagramme est réalisé en traçant un grand cercle qui représente la zone (village). Tout autre cercle à l'intérieur de celui-ci représente une organisation locale. Les organisations extérieures ayant un impact sur le village sont symbolisées par des cercles dont le centre est à l'extérieur et qui recoupent le village. La taille du cercle est fonction de l'importance de l'organisation. Les relations entre les organisations sont symbolisées par une intersection dont l'importance traduit l'ampleur des liens. Schéma - Diagramme de Venn

Administration

Exemple: Sorobougou

Organisation Non Gouvernementale Services Techniques

ASACO

CV G.F

Coopérative

Conseillers

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Encadrement Service

AV

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Outil 9 : Priorisation et hiérarchisation des problèmes L'identification des problèmes prioritaires, à partir de la liste établie par les populations, est faite par des groupes socioprofessionnels lors d'une discussion ouverte. Pour pouvoir bien gérer la discussion, il est nécessaire de limiter les problèmes retenus à un nombre réduit. C'est pourquoi il est important de se mettre d'accord avec la population sur le nombre maximal de problèmes à retenir. Plus il y a de groupes socioprofessionnels, plus restreint doit être le nombre de problèmes que chaque groupe doit retenir. Étant donné qu'il est difficile d'attaquer tous les problèmes à la fois, il faut commencer par les ''priorités des priorités'', il s’agit de ceux: • qui apparaissent dans la liste de plusieurs groupes socioprofessionnels ; • qui ont plus de chance de résolution immédiate ; • pour lesquels des ressources existent ou peuvent être mobilisées facilement ; • qui ont un impact important sur la vie d'un ou plusieurs groupes. Ce choix n'exclut cependant pas le traitement des autres problèmes considérés prioritaires par les populations. Outil 10 : Analyse genre (cadre de Harvard) Le cadre d'analyse de Harvard repose sur un ensemble d'outils qui renseignent sur les conditions des femmes et des hommes. Ils permettent aussi d'identifier les effets dissemblables que peuvent avoir sur eux les politiques et les programmes de développement, en raison même de leur situation particulière. En se fondant sur ces informations, on peut améliorer les politiques et les programmes et garantir ainsi la satisfaction des besoins propres à chacun des deux sexes. De ce fait, les écarts entre les hommes et les femmes peuvent être réduits, permettant ainsi d'atteindre l'objectif d'un accès équitable aux ressources et à leur contrôle. Outil 11 : Arbre à problèmes Il permet d'illustrer la complexité des problèmes et de les analyser. L'image de l'arbre est utilisée pour identifier les causes et les effets. Les racines (causes) nourrissent le tronc

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(problème principal) qui porte ou produit les branches et les fruits (effets ou conséquences).

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Pour résoudre un problème, il faut donc ''couper les racines'', c'est-à-dire supprimer les causes. Le schéma d'un arbre simple. Pour réaliser un arbre à problèmes, les questions suivantes sont posées : • Il y a problème parce que… (Causes) • Ce problème entraîne… (Effets) À partir des causes principales, on peut identifier des causes sous-jacentes (les ''racines''). En procédant de la même manière pour les effets, on obtient un étage des effets secondaires (les ''branches'' de l'arbre). Il y a plusieurs façons d'analyser un même ''problème''. Chaque ''cause'' identifiée peut représenter un nouveau ''problème'' en soi. L'élaboration de l'arbre est le résultat des opinions et du consensus des populations. Elle dépend de la capacité d'analyse des participants et de l'expérience du modérateur de la séance

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à manipuler l'outil.

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Cours de sociologie rurale par Hamadou A.C BARRY (2016-2017)

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Institut Polytechnique Rural/de Formation et de Recherche Appliquée de Katibougou (IPR/IFRA)

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