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Cours de Défense des Cultures destiné aux étudiants de BTS Agriculture Tropicale, Option Production Végétale Année acadé

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Cours de Défense des Cultures destiné aux étudiants de BTS Agriculture Tropicale, Option Production Végétale Année académique 2016-2017 Présenté par : M. ADJA Nahoulé Armand , Ingénieur Agronome, Docteur en Entomologie Agricole 05 67 71 05 / 02 50 71 61 [email protected]/ [email protected]

M. DIBY Yao Kan Séraphin, Docteur en Ecologie Tropicale, option Biologie Animale 08 94 00 66 / 05 09 33 60 [email protected]

1 ESETEC/ATPV 2016-2017

SOMMAIRE INTRODUCTION CHAPITRE 1 : GENERALITÉS SUR LES ENNEMIS DES CULTURES ET LEURS DEGÂTS 1.1. RAVAGEURS DES CULTURES ET LEURS DEGÂTS 1.1.1. Revue des ravageurs et de leurs dégâts 1.1.1.1. Définition de Ravageur 1.1.2.2. Insectes ➢ Définition d’un insecte ➢ Différents types de développement chez les insectes ➢ Dégâts dus aux insectes 1.1.2.3. Acariens ➢ Définition ➢ Dégâts dus aux acariens 1.1.2.4. Mammifères ➢ Définition ➢ Dégâts dus aux

rongeurs 1.1.2.5. Oiseaux ➢ Définition ➢ Dégâts dus aux oiseaux 1.1.2.6. Nématodes ➢ Définition ➢ Dégâts dus aux nématodes 1.1.2.7. Mollusques ➢ Définition ➢ Dégâts dus aux mollusques 1.1.1.2. Conditions de développement des ravageurs ➢ Conditions climatiques ➢ Perturbation des écosystèmes ➢ Qualité et quantité de la production alimentaire ➢ Agroécosystèmes et développement des ravageurs sur les cultures ; ➢ Relation hôtes-ennemis naturels 1.2. ENNEMIS MOLECULAIRES ET CELLULAIRES DES CULTURES 1.2.1. Ennemis moléculaires : Virus ➢ Définition ➢ Mode de transmission et dissémination ➢ Symptômes 1.2.2.1. Mycoplasmes 1.2.2. Ennemis cellulaires ➢ Définition ➢ Mode de transmission et dissémination ➢ Symptômes 1.2.2.2. Bactéries 2 ESETEC/ATPV 2016-2017 ➢ Définition ➢ Mode de transmission et dissémination ➢ Symptômes 1.2.2.3. Champignons phyto pathogènes ➢ Définition ➢ Mode de transmission et dissémination ➢ Symptômes 1.3 ADVENTICES OU MAUVAISES HERBES 1.3.1. Définition 1.3.2. Modalité de peuplement des mauvaises herbes 1.3.3. Biologie 1.3.4. Adaptations aux pratiques culturales 1.3.5. Effet de l’enherbement sur l’agriculture 1.4. PHANEROGAMES OU PLANTES PARASITES 1.4.1. Définition 1.4.2. Modalité de peuplement 1.4.3. Biologie et impact sur les cultures CHAPITRE 2 : MÉTHODES DE LUTTE CONTRE LES NUISIBLES 2.1. LUTTE AGRONOMIQUE OU CULTURALE 2.1.1. Mesures sanitaires ou

prophylactiques 2.1.2. Succession des cultures (monoculture, association et rotation des cultures) 2.1.3. Amendement organique et paillage 2.1.4. Travail du sol (labour) 2.1.5. Fertilisation ou nutrition minérale des plantes 2.1.6. Gestion de l’eau 2.1.7. Modalités de semis et plantation 2.1.8. Technique de récolte 2.1.9. Effet des brises vents 2.2. LUTTE GENETIQUE 2.2.1. Hybrides 2.2.2. Plantes résistantes aux insectes 2.2.3. Translocation chromosomique 2.2.4. Incompatibilité cytoplasmique 2.2.5. Avenir de la lutte génétique 2.3. LUTTE BIOLOGIQUE 2.3.1. Origine et historique 2.3.2. Définition 2.3.3. Pourquoi la lutte biologique 2.3.4. Agents de la lutte biologique (prédateurs, parasites, parasitoïdes et pathogènes) 2.3.5. Limites de la lutte biologique 2.3.6. Précautions élémentaires en lutte biologique 2.4. LUTTE CHIMIQUE 2.4.1. Définition 2.4.2. Avantages des pesticides 2.4.3. Inconvénients des pesticides 3 ESETEC/ATPV 2016-2017 2.5. AUTRES METHODES DE LUTTE 2.5.1. Lutte par les phéromones 2.5.2. Inhibiteurs de croissance perturbent la mue ou la nymphose 2.5.3. Lutte par l’utilisation des bio-pesticides 2.6. LUTTE INTEGREE 2.6.1. Définition 2.6.2. Objectif 2.6.3. Différentes étapes de la mise en œuvre 2.6.4. Contrôle chimique 2.6.5. Contraintes 2.6.6. Avantages CHAPITRE 3 : GÉNÉRALITÉS SUR LES PRODUITS AGRO PHARMACEUTIQUES 3.1. DEFINITION 3.2. PRINCIPAUX GROUPES DE PRODUITS AGRO PHARMACEUTIQUES 3.2.1. Insecticides / Acaricides 3.2.2. Herbicides 3.2.3. Fongicides 3.2.4. Nématicides 3.2.5. Molluscicides 3.2.6. Avicides 3.2.7. Rodenticides (Raticides) 3.2.8. Médiateurs chimiques 3.2.9. Régulateurs de croissance 3.2.10. Fertilisants 3.3 DIFFERENTES FORMULATIONS 3.3.1. Définition 3.3.2. Composition d’une formulation pesticide 3.3.2.1. Matière active ou substance active 3.3.2.2. Adjuvants 3.3.2.3. Charges inertes 3.3.3. Différentes formulations courantes 3.3.3.1. Produits pour traitement des semences 3.3.3.2. Concentrés à diluer dans des solvants organiques 3.3.3.3. Produits à appliquer sans dilution 3.3.3.4. Concentrés à diluer dans l’eau 3.4. PROBLEMES LIES A L’USAGE DES PRODUITS AGRO PHARMACEUTIQUES 3.4.1. Problèmes économiques 3.4.1. Problèmes de toxicité 3.4.2. Problèmes de Résistance 3.4.3. Problèmes de pollution de l’environnement 3.4.4. Problème de Résidu

3.5. PRECAUTIONS D’EMPLOI DES PESTICIDES

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INTRODUCTION

Les cultures vivent en permanence sous des menaces. Elles sont soumises aux aléas du climat (intempéries) et aux contraintes des sols (manque ou excès de certaines substances nutritives). Elles doivent également être protégées contre les mauvaises herbes, les insectes, les acariens, les nématodes, les rongeurs, les oiseaux et les micro-organismes pathogènes. Les altérations peuvent concerner les cultures sur pied aux différentes phases de leur développement et pendant leur transport et leur conservation. Toutes ces variables expliquent la fluctuation des rendements d'une saison à l'autre, d'une terre à l'autre et d’une culture à l’autre. Il faut donc trouver un système de production capable de relever les défis auxquels l'agriculture est confrontée. Ces systèmes de production ne doivent pas mettre en péril le développement durable. Par définition, une culture n'est pas un milieu naturel. Un champ ou une parcelle cultivée est un milieu artificiel à biodiversité réduite. Une culture résulte donc de l’introduction de génotypes particuliers de végétaux (cultivars ou variétés) dans un environnement particulier. Les altérations ou anomalies s’y manifestent au niveau du phénotype. Pour le producteur leur importance sera perçue essentiellement en fonction des objectifs économiques poursuivis: consommation locale, commercialisation ou exportation. Les anomalies du phénotype par rapport à la norme attendue portent le nom symptômes (symptômes généralisés; symptômes spécifiques). Les altérations du produit de la culture ou du potentiel de production sont généralement les dégâts. Le déficit économique ou social résultant des dégâts est exprimé en quantité du produit ou en valeur financière ou pertes (pertes directes primaires ou secondaires et pertes indirectes).

✓ Pertes primaires: pertes de la production en cours, supportées par l’agriculteur. ✓ Pertes secondaires: pertes des productions à venir supportées par l’agriculteur (cultures à venir). ✓ Pertes indirectes: pertes supportées par la communauté. Etant donné l’importance économique des pertes agricoles par les ennemis de cultures, il s’avère nécessaire de former de bons praticiens ou spécialistes en protection des cultures. En outre, compte tenu de la démographie galopante, la réduction des terres cultivables, la faim et la malnutrition incessantes, le problème de la sécurité alimentaire (quantité et qualité) se pose avec acuité. Ce cours a pour objectif général en termes de compétences de comprendre les bases de la protection des cultures. Les objectifs spécifiques sont d’amener les étudiants à connaître les ennemis et les maladies des cultures d’une part et de reconnaître les dégâts causés afin de proposer des méthodes de lutte appropriées d’autre part.

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CHAPITRE 1 : GENERALITÉS SUR LES ENNEMIS DES CULTURES ET LEURS DEGÂTS 1.2. RAVAGEURS DES CULTURES ET LEURS DEGÂTS 1.2.1. Revue des ravageurs et de leurs dégâts 1.2.1.1. Définition de Ravageur Les ravageurs des cultures, appelés aussi « déprédateurs ≠ prédateurs », sont des organismes animaux qui attaquent les plantes cultivées, ou les récoltes stockées, en causant un préjudice économique au détriment des agriculteurs. Les ravageurs font partie des bioagresseurs, aux côtés des agents phytopathogènes, organismes microscopiques responsables de maladies, et des mauvaises herbes qui concurrencent les plantes cultivées. Les ravageurs peuvent provoquer des dégâts directs aux plantes cultivées par leur régime alimentaire (phytophage, xylophage, etc.) ou leur mode de vie parasite, ou indirects lorsqu'ils sont vecteurs de maladies, virales par exemple. Les ravageurs appartiennent à cinq embranchements : les mammifères (principalement rongeurs), les oiseaux, les nématodes, les arthropodes (principalement insectes et

acariens) et les mollusques. Les organismes herbivores ou phytophages sont très nombreux dans la nature, mais seules méritent le nom de ravageurs les espèces qui par leur pullulation peuvent causer des dégâts dans les cultures entraînant des pertes économiques significatives. NB : Les nématodes, vers minuscules non visibles à l'œil nu, qui vivent en parasites sur des plantes, sont considérés par les auteurs anglo-saxons comme des agents pathogènes, et leurs agressions sont alors classées dans les maladies des plantes. 1.1.2.2. Insectes ➢ Définition d’un insecte Les insectes sont des organismes qui sont formés de 3 parties distinctes ou la tête, le thorax et l’abdomen. Ils possèdent 3 paires de pattes portées respectivement par les 3 segments thoraciques ; de pièces buccales ; d'une paire d'antennes et 2 paires d’ailes, portées respectivement par les deuxième et troisième segments thoraciques.

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➢ Différents types de développement chez les insectes

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Développement sans métamorphose chez les insectes sans ailes

Métamorphose incomplet chez les insectes ailés à développement simple

Développement Complet chez les insectes ailés à développement complexe Cycle de développement d’un insecte sans aile

Larves

Adulte

Œuf

Adulte Cycle de développement d’une punaise Œuf

➢ Dégâts dus aux insectes

Coléoptères Les larves des Chrysomelidae rongent le collet, le parenchyme et l’épiderme des feuilles provoquant des tâches claires et des trainées noires. Certaines Chrysomelidae pullulent à la floraison se nourrissent en s’attaquant aux pollens et aux pièces protectrices des fleurs et des fruits. Ce qui entraîne souvent la chute et la pourriture des fruits. Certaines Chrysomelidae peuvent transmettre des maladies bactériennes telles que le

flétrissement bactérien dû à Erwinia tracheiphila. Les symptômes de cette maladie sont le flétrissement, le chancre, la pourriture molle et les taches brunes). Les Coccinellidae sont phytophages. Les larves et les adultes consomment les feuilles, mais aussi les fleurs et les fruits. Ils se tiennent sous les feuilles et, dès l’éclosion, commencent à 8 ESETEC/ATPV 2016-2017 Coléoptère Adulte Œuf Larve ou Asticot développement d’un Coléoptère Nymphe ou Chrysalide

Mouche adulte Cycle de développement d’une mouche

Œuf

he ou

Larve ou chenille Cycle de développement d’un papillon Œuf Œuf

Cycle de

Papillon adulte

Larve ou Chenille

dévorer l’épiderme et le parenchyme, tout en laissant intact l’épiderme supérieur. Les morsures se présentaient sous forme de stries parallèles et les feuilles prenaient une teinte grisâtre. Ces actions défoliatrices peuvent réduire la photosynthèse, entraîner la mort de la plante ou affecter le rendement. Lépidoptères Les chenilles de Lépidoptères, Pyralidae dévorent le feuillage et parfois les fruits des cucurbites. Les dégâts dus aux chenilles se caractérisent par la présence d’épillets incomplets, blancs puis jaunes, suivis du dessèchement des feuilles centrales. Diptères Chez les Diptères Tephritidae, les œufs sont pondus par groupes sous l’écorce des jeunes fruits. Après l’incubation, les larves commencent à se nourrir, les zones autour des trous de ponte se ramollissent et brunissent, puis s’étendent au fur et à mesure que les larves se développent. Des champignons et des micro-organismes s’installent, provoquant sa pourriture. En outre, des maladies fongiques telles que la fonte des semis, l’oïdium, le mildiou, l’anthracnose, la fusariose, la cladosporiose et des maladies bactériennes comme la maladie des taches angulaires, le flétrissement bactérien et la maladie des taches foliaires peuvent être favoriser par les Diptères. Homoptères Les Homoptères (Aphididae et Aleyrodidae) envahissent les feuilles où les larves et les adultes sucent la sève en piquant les feuilles et les jeunes tiges provoquant le

flétrissement, le dépérissement des organes lésés et la formation de fumagine sur le miellat. Ces insectes sont également des vecteurs de diverses viroses sur les cultures. Ils peuvent transmettre des viroses telles que Papaya Ringspot Virus (PRSV), Zucchini Yellow Mosaic Virus (ZYMV), Watermelon mosaic virus (WMV) et Tomato Yellow Leaf Curl Virus (TYLCV). Les symptômes causés par les viroses se caractérisent par des mosaïques, des enroulements, des déformations, des nécroses, des chloroses, des panachures, des boursouflures des feuilles, la réduction de la taille du plant et la malformation des fruits. Orthoptères Les Orthoptères (G. bimaculatus et Z. variegatus) causent des dégâts spectaculaires quand ils sont nombreux. Ce sont des individus très polyphages, qui se montrent peu exigeants sur la nature des plantes qu’ils ingèrent. Hétéroptères Les Hétéroptères (Pyrrhoccoridae, Pentatomidae, Coreidae etc.) sont nuisibles par l’action mécanique, spoliatrice et infectieuse de leur piqure sur les différents organes de la plante. Ces piqures entrainent le flétrissement et le desséchement de la plante.

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Hyménoptères Certaines espèces de Formicidae prélèvent des fragments de feuilles qui servaient à constituer un milieu nutritif pour d’éventuels champignons. Elles élevaient et propageaient diverses espèces d’Homoptères, vecteurs de maladies graves telles que la mosaïque. Elles construisaient aussi des fourmilières en divers emplacements, rendant les sols impropres à l’agriculture. Par ailleurs, les dégâts augmentent sur les plants au fur et à mesure de leurs développements. Cependant, lorsque les attaques des ravageurs sont importants en début de culture (levée et de croissance), les plants se trouvaient être très affectés et pouvaient même mourir si les dégâts étaient sévères.

Isoptères ✓ En plantation Les termites constituent l’un des plus grands fléaux en agriculture et en agroforesterie tropicales. Ils s’attaquent régulièrement et gravement aux cultures (canne à sucre, maïs, coton, arachide, igname, etc.), aux arbres sur pied dans les forêts, aux vergers, aux semis ou aux jeunes arbres en pépinière. L’attaque de certains végétaux vivants par quelques espèces de termites est connue depuis longtemps, mais l’aggravation de ce phénomène sous les tropiques est toute récente. Cette attaque devient particulièrement inquiétante face à une intensification de l’agriculture et compte tenu des restrictions actuelles dans l’usage des pesticides. ✓ Dans les habitations Les termites souterrains commettent des dégâts dans les bâtiments et les collections dans le monde entier. Ils construisent leurs nids dans le sol, les bois ou les matières végétales en contact avec le sol. Les termites de bois sec peuvent à leur tour coloniser des éléments de la charpente, des meubles et des réserves entières d’objets faits de matières cellulosiques. Ils vident le bois de part et d’autre. Les ouvriers laissent des déjections en forme de granules. 1.1.2.3. Acariens ➢ Définition Les Acariens appartiennent à l’embranchement des Arthropodes dont les principales caractéristiques sont : ✓ la présence d’un corps segmenté, protégé par une peau constituée de chitine et ✓ la présence d’appendices articulés (pattes...)

Les Acariens appartiennent au sous-embranchement des Chélicérates et à la classe des Arachnides dont les principales caractéristiques sont : ✓ la présence de pièces buccales du type chélicères ; ✓ un corps divisé en deux parties : le céphalothorax (pièce provenant de la soudure de la tête et du thorax) et l’abdomen ; ✓ la présence de 4 paires de pattes locomotrices. Les Arachnides sont associés à une dizaine d’ordres dont les Scorpions, les Aranéides (araignées) et les Acari (acariens). Les acariens sont des parasites, mais aussi des prédateurs et des ravageurs.

Un exemple d’acarien Une araignée rouge (Tetranychidae) ➢ Dégâts dus aux acariens Les régimes alimentaires des acariens sont très variés selon les espèces ou les groupes : phytophages, prédateurs, hématophages et lymphophages, etc. Les acariens phytophages s’alimentent aux dépens des cellules épidermiques des plantes dont ils aspirent le cytoplasme, ceci grâce à leurs chélicères transformés en stylets piqueurs. L’inoculation de salive permet une digestion externe, ou extra orale, ce qui conduit à une fluidification des sucs facilitant leur absorption. Des petites toiles d'araignées sont présentes un peu partout sur la plante. On les observe mieux en aspergeant de l'eau ou avec la rosée du matin. Les feuilles se décolorent en de nombreux petits points. Elles prennent des couleurs variées allant du jaune au rouge. 1.1.2.4. Mammifères ➢ Définition Les rongeurs appartiennent à l’ordre des Rodentia. C’est l’ordre le plus nombreux des mammifères avec plus de la moitié des espèces de mammifères actuellement vivantes. En ce qui concerne les espèces, le nombre des

individus est également supérieur à celui qu’on trouve dans tous les groupes de mammifères. Les rongeurs appartiennent à la sous classe des Mammifères euthériens. La principale caractéristique des rongeurs est d'avoir des incisives tranchantes à croissance continue, ce qui oblige l'animal à les user en rongeant toutes sortes de matériaux. ➢ Dégâts dus aux rongeurs Les rongeurs peuvent être responsables de dégâts réguliers dans les cultures ou sur les stocks quand les populations ont des densités constamment importantes (cas des greniers, des cultures irriguées qui modifient le milieu permettant ainsi le maintien d’un haut niveau de densité). Ils peuvent aussi provoquer des dommages occasionnels mais extrêmement importants en cas de pullulation. ✓ En plantation

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Dans le cas particulier des plantations de palmier à huile, le responsable des dégâts, est un rongeur herbivore qui vit dans la strate herbacée dont il se nourrit. Cette végétation est très abondante au début de la plantation quand les arbres sont petits ; les rongeurs s'y développent, ils dévorent ensuite aussi bien la végétation herbacée que les jeunes palmiers. Les jeunes arbres sont écorcés et meurent. Ceux parmi ces derniers qui ont subi une faible attaque sont ensuite les victimes des champignons et des insectes. Les plantations de caoutchouc, aussi bien les jeunes plants que les graines, sont attaquées par les aulacodes. Les problèmes les plus importants se rencontrent dans les plantations de cacaoyers et sont dus aux écureuils. En effet, ces derniers s’attaquent aux cabosses qu'ils grignotent, les consommant rarement totalement, mais facilitant ainsi les atteintes par des bactéries et des champignons. Canne à sucre : Certains rongeurs coupent le bas des tiges, provoquant la chute de celles-ci. D’autres grimpent au sommet des tiges, ils détruisent alors le bourgeon, stoppant la croissance de la plante. Là encore les attaques de rongeurs sont suivies de celles des bactéries et des champignons. En Egypte, les dégâts sont en moyenne de 5 à 8% et peuvent aller jusqu'à 20%. Maïs : les dégâts peuvent avoir lieu sur les graines au semis, ou bien pendant différents stades végétatifs depuis l'apparition des grains jusqu'à l’épiaison. Les rongeurs coupent

les tiges à 10 ou 20 cm du sol et moissonnent ainsi les épis, qu'ils consomment sur place ou bien transportent vers leurs terriers. Riz : les dégâts sur le riz sont du même ordre que ceux du maïs. Les parcelles sont moissonnées par les rongeurs. Ces animaux poussés par la pression de pullulation installent des nids sur pilotis, au milieu des rizières inondées à partir des tiges coupées. ✓ En Cultures de cases et en cultures maraîchères Le manioc, la pomme de terre, les haricots peuvent aussi être l'objet d'importants dégâts dus aux Rats de Gambie et aux écureuils terrestres. ✓ Au cours du stockage Tout comme les insectes, les rongeurs sont des ravageurs des stocks. Ils provoquent des pertes au cours du stockage, non seulement en consommant le produit, mais aussi en le souillant de leurs déchets. Ils peuvent également endommager les structures de stockage, les sacs etc. Il est important de les combattre dans un but économique mais également dans un but sanitaire, car ces mammifères sont souvent les vecteurs de maladies. Il existe de très nombreuses espèces de rongeurs dont certaines vivent avec l'homme. C'est le cas notamment des rats et des souris appartenant à la famille des Muridées qui ont un régime omnivore. Le Rat gris, appelé également surmulot ou rat d'égout, est agressif vit en colonies. Il aime les lieux humides (bords de ruisseaux ou rivières, caves, égouts). Il se déplace en suivant des pistes qui peuvent être reconnues aux dépôts graisseux qu'il laisse par frottement sur les herbes, le sol, les murs, etc. On peut également reconnaître ce rat à ses excréments, les fèces sont ovales, en forme de noyau d'olive. 12 ESETEC/ATPV 2016-2017

Le Rat noir, appelé également rat des greniers est très fréquent en Afrique. Il niche dans les parties élevées des habitations, des greniers, des magasins. Il est plus petit que le rat gris et ses excréments sont également caractéristiques: les fèces sont allongées, terminées par une pointe. La Souris, est un animal de petite taille (6 à 10 cm) très connue des hommes car elle vit surtout dans les zones habitées. Elle est le commensal le plus fidèle de l'homme. Elle se nourrit des aliments de l'homme mais peut attaquer beaucoup de produits: papier,

plâtre, savon. Elle vit en groupe et contrairement aux rats, elle a des mœurs vagabondes, ce qui la rend plus difficile à combattre. ✓ Sur l’homme, les animaux et l’environnement Certains rongeurs tels que le rat noir sont des vecteurs de maladies. Ils transportent des puces qui transmettent des maladies comme la peste et le typhus. Ils contaminent les animaux domestiques, les volailles et parfois l'homme. D’autres détruisent les constructions et meubles faites de bois. 1.1.2.5. Oiseaux ➢ Définition L'oiseau est défini comme appartenant au règne animal et à l’embranchement des vertébrés. C’est un tétrapode à sang chaud, au corps recouvert de plumes, dont les membres antérieurs sont des ailes et les membres postérieurs des pattes. La tête est munie d'un bec corné dépourvu de dents et est généralement adaptés au vol. ➢ Dégâts dus aux oiseaux On trouve chez les oiseaux toute sorte de régimes alimentaires. Certains sont omnivores, c’est-à-dire qu’ils peuvent manger un peu de tout, le corbeau par exemple. D’autres sont beaucoup plus spécialisés ; le soui-manga suce le nectar des fleurs ; le pélican ne mange que du poisson et les vautours des charognes. Mais le régime peut aussi varier dans le temps. On sait que les oiseaux granivores ne mangent habituellement que des graines, mais pendant la période de reproduction, ils nourrissent leurs jeunes avec des proies animales. Des oiseaux granivores se regroupent en grands nombres (oiseaux grégaires). Ils peuvent ainsi gravement endommager certains champs sans qu’on s’y attende.

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1.1.2.6. Nématodes ➢ Définition Les nématodes (ou némathelminthes) - les anciens "vers ronds" - forment un groupe zoologique homogène par leurs caractères anatomiques et morphologiques mais très diversifié par leurs modes de vie. Beaucoup vivent en parasites des animaux, en particulier les strongles, ankylostomes et autres ascaris sont des ennemis de l'homme et des animaux domestiques. D'autres peuplent le sol. Parmi eux certains sont phytophages. Animaux vermiformes, très simples (Figure), les nématodes sont

constitués d'un tube externe (cuticule) enveloppant 2 tubes internes superposés : le tube digestif et le tractus génital (mâle ou femelle). Les nématodes parasites des plantes possèdent, à la partie antérieure du tube digestif, un stylet perforant suivi d'un canal oesophagien aboutissant à un bulbe musculeux, pompe aspirante et refoulante. Une fois la plante perforée par le stylet, des enzymes digestifs 14 ESETEC/ATPV 2016-2017

Figure : Espèces d’oiseaux les plus rencontrés en riziculture ivoirienne Passer sp (Ploceidae) (Tisserin) (Tisserin) Quelea quelea (mâle) (Ploceidae) Quelea quelea (femelle) (Ploceidae)

Ploceus sp (Ploceidae) produits par les glandes salivaires y sont injectés par cette pompe, laquelle, ensuite, aspire le produit de la digestion et le déverse dans l'intestin.

➢ Dégâts dus aux nématodes Les Nématodes parasites des plantes possèdent, à la partie antérieure du tube digestif, un stylet perforant suivi d'un canal œsophagien aboutissant à un bulbe musculeux, pompe aspirante et refoulante. Une fois la plante perforée par le stylet, des enzymes digestifs produits par les glandes salivaires y sont injectés par cette pompe, laquelle, ensuite, aspire le produit de la digestion et le déverse dans l'intestin. Les dégâts directs sont avant tout un affaiblissement de la plante, parfois des déformations, décolorations, galles, etc. ; les dégâts indirects consistent en l'aggravation de maladies à champignons et à virus. Ces Nématodes phytoparasites appartiennent à deux ordres, les Dorylaimida et les Tylenchida. Leur détermination au niveau de l'espèce, est du ressort d'un spécialiste. On distingue: ✓ Dégâts des Nématodes sur les racines dont tout le cycle a lieu dans le sol, certains étant mobiles à tous les stades, parasites externes (Tylenchus) ou parasites internes (Pratylenchus), d'autres sédentaires : Nématodes à kystes (Heterodera, Globodera), les Nématodes à galles (Meloidogyne , etc.); ✓ Dégâts des Nématodes sur les parties aériennes (Ditylenchus, Aphelenchoides). Les nématodes parasites des racines passent une grande proportion du temps dans le sol. Pour les espèces ectoparasites, tous les stades se retrouvent dans le sol. Dans le cas des endoparasites sédentaires, les œufs, les larves et les femelles sont dans la racine. En général, les œufs éclosent librement dans l’eau sans stimulus. En général, les symptômes racinaires sont très variables et incluent la présence de galles, de lésions et de kystes ainsi qu’un rabougrissement et une détérioration des racines. Les racines infectées par des nématodes parasites sont souvent plus foncées que les racines saines. En outre, les racines infectées sont souvent plus sensibles aux infections secondaires par des bactéries ou des champignons opportunistes. Les symptômes aériens comprennent le flétrissement, le jaunissement et la perte de

feuillage. Les nouvelles pousses sont souvent chétives et les plants infectés sont plus petits que les autres. En Côte d’Ivoire, les principales cultures attaquées par les nématodes sont le bananier, l’ananas, l’igname et les cultures maraîchères (la tomate, l’aubergine etc).

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Tableaux : Principaux nématodes des cultures en Côte d’Ivoire Cultures Bananier Ananas Igname Maraîchères Principaux genres de nématodes Pratylenchus, Radopholus, Meloidogyne Pratylenchus, Meloidogyne, Rotylenchulus Pratylenchus, Meloidogyne Meloidogyne, Heterodora D'autres nématodes sont utilisés en lutte biologique : les nématodes entomophages. 1.1.2.7. Mollusques ➢ Définition Les mollusques sont un embranchement des invertébrés. Ce sont des animaux à corps mou, dépourvus de squelette interne; non articulés, ils sont ordinairement munis d'une coquille externe ou interne. Cette coquille peut contenir l'animal en entier; dans certains cas, elle n'est que rudimentaire, dans quelques autres, elle manque complètement. C'est l'embranchement le plus riche après celui des arthropodes. On distingue deux sous-embranchements (Conchifères et Amphineures); les trois classes les plus importantes (Gastéropodes, Lamellibranches, Céphalopodes). ➢ Dégâts dus aux mollusques Parmi les mollusques, seuls les limaces appartenant à la classe des gastéropodes sont réellement nuisibles. Pendant longtemps, leurs dégâts ont été observés dans les cultures maraîchères et dans l'horticulture. Récemment, leurs pullulations ont été observées dans diverses autres cultures. Les dégâts peuvent aller jusqu'à la destruction totale des plantules en particulier dans les régions tropicales ou tempérées humides. Leur régime alimentaire est assez varié puisque certaines espèces sont phytophages alors que d'autres s'attaquent aux semences, racines et tubercules. Les escargots peuvent être la cause de sérieux dégâts, surtout dans les régions chaudes sur le cotonnier et différentes cultures en Côte-d'Ivoire, sur le riz en Afrique et en Amérique du sud. L'espèce Achatina fulica (non consommée en Côte-d'Ivoire) est vraisemblablement la plus dangereuse en raison de son régime alimentaire très polyphage. N.B.: Achatina achatina est l'espèce consommée en Côte-d'Ivoire. La sériciculture est la culture de l'escargot.

1.1.1.2. Conditions de développement des ravageurs Les conditions de développement des ravageurs sont dues à divers facteurs. ✓ Conditions climatiques 16 ESETEC/ATPV 2016-2017

Les ravageurs des cultures et leur statut varient en fonction des conditions climatique locales (température, pluviométrie, hygrométrie, etc.). Les ravageurs pullulent quand ils sont dans les conditions optimales de développement alors qu’ils diminuent lorsque les conditions sont extrêmes (température trop élevée ou trop faible, pluies excessives ou rares, sécheresse, etc.). Dans ces conditions, certains ravageurs comme les insectes passent par une phase diapause ou encore leur durée de cycle de développement se trouve rallongé. ✓ Perturbation des écosystèmes Il y a perturbation d'un écosystème quand, des évènements altèrent dans le temps et dans l’espace les relations entre les organismes vivants et leurs habitats. Les perturbations naturelles ou provoquées par l’homme (anthropiques) des écosystèmes provoquent une réaction (l’effet) de défense ou de fuite d’un animal, ou induisent directement ou non, une augmentation des risques de mortalité (l’impact) pour les individus de la population considérée ou, en période de reproduction, une diminution du succès de la reproduction. ✓ Agroécosystèmes et développement des ravageurs sur les cultures ; Les agroécosystèmes ont toujours une durée de vie limitée, qui est de quelques mois après la plantation, ce qui est le cas de bon nombre de cultures herbacées. On a raison de dire que lorsque l’on a créé les agroécosystèmes, il a aussi créé les ravageurs. Les agriculteurs modernes pratiquent la monoculture sur de grandes superficies. Ceci facilite la plantation, la culture et la récolte. Toute autre plante à proximité est détruite. L’équilibre naturel entre végétaux et animaux se trouve ainsi bouleversé. La pratique de la monoculture sur de grandes superficies crée des conditions favorables à l’essor d’espèces d’insectes spécialisés capables de devenir des ravageurs connus. Certains ravageurs bien connus existent à l’état sauvage et se nourrissant de diverses graminées se sont transformés en redoutables ravageurs de graminées cultivées (canne à sucre, riz, maïs, sorgho). ✓ Qualité et quantité de la production alimentaire Les cultures sont choisies en fonction de certaines caractéristiques alimentaires. Il s’agit le plus souvent de variétés à haut rendements, de la taille des fruits, et dont la qualité nutritives des fruits est supérieure à celles des fruits de leurs ancêtres traditionnels.

✓ Relation hôtes-ennemis naturels L’action menée par les parasites, les prédateurs et les maladies pour dominer leurs hôtes est aujourd’hui clairement démontré. En outre, la pullulation et le déclenchement des attaques des ravageurs faisant suite à la réduction des populations des auxiliaires ont été démontrés. L’usage des pesticides peut réduire les populations des auxiliaires.

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1.2. ENNEMIS MOLECULAIRES ET CELLULAIRES DES CULTURES 1.2.1. Ennemis moléculaires : Virus ➢ Définition Les virus comptent parmi les organismes vivants les plus rudimentaires. La plupart des phytovirus se résume en un acide nucléique protégé par une carapace. L'acide nucléique porte l'information génétique du virus. La carapace est, quant à elle, constituée de protéines. En fonction du type d'acide nucléique, on distingue deux catégories de phytovirus, à savoir les virus à ADN et les Virus à ARN. Les virus ne peuvent survivre en dehors d'un organisme vivant. Ce sont exclusivement des parasites. Ils ne peuvent également se reproduire eux- mêmes. Pour se multiplier, ils se servent des cellules, qu'ils infectent. Les phytovirus possèdent 3 particularités essentielles: ✓ les viroses végétales sont incurables une fois que la maladie s'est installée dans un champ. Aucun remède chimique efficace n'existe contre les viroses végétales. Les plantes infectées conserveront le virus dans leurs tissus jusqu'à leur mort. ✓ ce sont les cellules hôtes qui se chargent de multiplier les virus qui les parasitent. Les phytovirus peuvent infecter toutes les parties d'une plante. Seuls les méristèmes (cellules non différenciées) des bourgeons échappent à leur invasion. Ils sont le plus souvent la cause de maladies généralisées. ✓ ces virus ne peuvent survivre que dans une plante vivante. Ils sont détruits dès que la plante meurt. Ils requièrent

également des agents externes pour se propager d'un végétal à un autre. ➢ Mode de transmission et dissémination Les phytovirus disposent de deux modes de disséminations, dont la transmission verticale et la transmission horizontale. La transmission verticale : il s'agit de la transmission du virus d'une plante vers sa descendance. Cette transmission s'effectue par différentes voies dont la transmission par les graines, les boutures, les bulbes, les tubercules, les greffons et même par le pollen pour quelques virus. Ceci s'explique par le fait que les virus diffusent dans tous les organes du végétal. La transmission horizontale : C’est la transmission du virus d'une plante à une autre par l'intermédiaire d'agents extérieurs appelés vecteurs de virus. Ces vecteurs sont pour la plupart des déprédateurs de la plante virosée. En se nourrissant sur la plante infectée, ils prélèvent les virus. Lorsqu'il change de plante, il infecte la nouvelle plante sur laquelle il se nourrit. Les vecteurs de virus La transmission des phytovirus d’une plante à une autre plante se fait par des outils de taille et des vecteurs tels que les acariens et les insectes. Le groupe des insectes piqueurs-suceurs constitue le plus grand groupe de vecteurs de virus. C'est le cas des aleurodes, des cicadelles, 18 ESETEC/ATPV 2016-2017

des puces, des pucerons et des thrips. Dans la plupart des cas, un virus n'est transmis que par un unique vecteur. ➢ Symptômes Les viroses constituent une réelle menace pour les cultures. L'on recense actuellement plus d'un millier de phytovirus, qui parasitent une grande diversité de végétaux. Les symptômes des viroses végétales sont extrêmement variables. L'expression de ces symptômes est fonction des variations climatiques, de l'espèce infectée, de sa physiologie et de son état sanitaire. Les symptômes caractéristiques des viroses sont la dégradation de couleur à savoir la panachure (taches de diverses couleurs alternées) et la mosaïque du feuillage (décoloration des jeunes feuilles). Ces symptômes sont parfois associé à un rabougrissement ou une malformation notamment la déformation des feuilles, qui peuvent, se rétrécir, se gaufrer et devenir filiformes. Le

jaunissement des feuilles âgées est également un symptôme d'une attaque virale. Les viroses peuvent conduire aussi à une nécrose de différents organes du végétal, incluant les fruits, les tiges, les feuilles ou les fleurs. Les viroses peuvent entrainer le gonflement des tiges ou des rameaux, un dépérissement généralisé de la plante. Au final, ces viroses conduisent toutes à un ralentissement de la croissance qui se traduit par une baisse significative du rendement de la culture. Les viroses affectent également la qualité de la récolte en altérant l'aspect visuel des fruits et légumes. Ceci se concrétise par une réduction de la qualité commerciale de la récolte. Par ailleurs, des infections secondaires de type bactérien peuvent apparaître sous la forme de pourriture, de l’intérieur des gaines constituant le pseudo-tronc.

1.2.2. Ennemis cellulaires 1.2.2.1. Mycoplasmes ➢ Définition Les phytoplasmes sont des bactéries sans paroi et dépourvues de forme spécifique (procaryotes pléiomorphes) qui se multiplient exclusivement dans les tubes criblés du phloème. Ils appartiennent à la classe des Mollicutes. À leur découverte ils ont été nommés MLO (sigle de Mycoplasma Like Organism) en raison de leur ressemblance (en microscopie électronique) avec les mycoplasmes. ➢ Mode de transmission et dissémination Ils sont transmis par des insectes vecteurs, le plus souvent des cicadelles. La croissance se fait dans les glandes salivaires, le tractus intestinal, l'hémolymphe, intra cellulairement. ➢ Symptômes

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Ils sont à l’origine de nombreuses maladies bactériennes des plantes telles que la

phyllodie par exemple. L'acquisition des phytoplasmes est rendue plus efficace par les larves. Les symptômes (phytoplasmes) peuvent être la jaunisse foliaire, le nanisme, la phyllodie, la virescence ou l'apparition de proliférations appelées « balai de sorcière ». 1.2.2.2. Bactéries ➢ Définition Les bactéries phyto pathogènes sont des bactéries responsables de maladies bactériennes ou bactérioses chez les végétaux. Vivant en parasites sur les plantes sauvages ou cultivées, les bactéries provoquent, entre autres, chancres et pourriture molles. ➢ Mode de transmission et dissémination La dynamique épidémique de maladies bactériennes se traduit par plusieurs événements qui constituent le cycle infectieux de base : ✓ la phase de conservation de l’inoculum ; le sol et la rhizosphère (la zone proche des racines) constituent un milieu de survie de nombreuses bactéries phytopathogènes, ✓ la phase d’infection (l’infection se fait le plus souvent de façon aléatoire, par les ouvertures naturelles, stomates, lenticelles, ou des blessures. Les plaies peuvent être causées de plusieurs façons, notamment par des insectes phytophages, ✓ la phase de dispersion (la pluie joue un rôle très efficace dans la dispersion de bactéries présente sur les feuilles ou sur le sol. Les exsudations bactériennes muqueuses peuvent sécher et se transmettre par le vent. Les insectes pollinisateurs peuvent transmettre les bactéries quand celles-ci attaquent les fleurs. Les insectes piqueurs jouent le rôle de vecteurs des bactéries qui vivent dans les tissus conducteurs. Les machines agricoles peuvent également transmettre les bactéries en remuant le sol.). ➢ Symptômes Les symptômes des infections bactériennes chez les plantes ressemblent beaucoup à ceux des maladies fongiques. Il s'agit notamment de taches foliaires, nécroses et brûlures, de tumeurs et galles, de flétrissement vasculaire (trachéobactériose), de chancres et exsudations gommeuses, de pourritures molles, de gales sur les organes de réserve souterrains. Une même bactérie peut provoquer des symptômes différents sur différents organes :

✓ les nécroses et les brûlures : ce sont des attaques localisées qui aboutissent à la mort lente des cellules ; la feuille présente des petites plaques de cellules mortes et sèches ; ✓ les tâches huileuses ou pourriture molles : l’attaque des bactéries se matérialise par une prolifération rapide qui détruit les tissus sous-jacents, la prolifération des bactéries se réalise dans un amas visqueux ; 20 ESETEC/ATPV 2016-2017

✓ les galles ou tumeurs : il s’agit d’une prolifération anarchique des cellules de la plante hôte provoqué par les bactéries ; ✓ les trachéobactérioses : il s’agit d'une prolifération à l’intérieur des tissus conducteurs de la plante hôte ; les feuilles se flétrissent du côté des tissus atteints. 1.2.2.3. Champignons phyto pathogènes ➢ Définition Les champignons sont des organismes composés de filaments à peine discernables (hyphes). Des groupes d’hyphes détachés (mycélium) sont observables à l’œil nu et ressemble à du fil de coton très fin. Ils sont généralement blanchâtres. Les groupes de spores et les organes de fructification (champignons) sont souvent très colorés. ➢ Mode de transmission et dissémination Une maladie cryptogamique, ou fongique, est une maladie causée par un champignon parasite. Elle doit son nom à l'ancienne classification des champignons dans les plantes cryptogames. L’infestation des plantes et la dissémination des champignons se fait par différentes étapes :

La contamination : les spores des champignons se déposent sur les plantes (transportées par le vent par exemple), germent et pénètrent à l'intérieur des tissus. Le champignon passe par les orifices naturels (stomates, lenticelles) ou pénètre par des blessures (notamment celles provoquées par des insectes ou par des tailles de branches), ou encore il est capable de traverser la cuticule. La période d'incubation : le champignon se ramifie et envahit les cellules des tissus ou les espaces intercellulaires. La symptomatologie et la fructification : il y a apparition et développement des symptômes, accompagnés de la fructification du champignon. La plante attaquée peut dépérir (nécrose des tissus, détournement de la sève, obstruction des vaisseaux etc.). La propagation: les spores sont propagées par le vent, l’eau (pluie et irrigation), les insectes et autres animaux qui entrent en contact avec la plante. La propagation peut se faire aussi par les outils utilisés par les paysans. ➢ Symptômes Les principales maladies cryptogamiques et leurs symptômes sont en zones tropicales : ✓ Mildiou : causé par différents champignons selon les plantes infectées (vigne, pomme de terre, tomate, rosier...). Les feuilles présentent des larges taches d’huiles qui se feutrent de blanc en suite sur les deux côtés des feuilles.

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✓ Oïdium : les plantes infectées présentent un feutrage blanc sur les feuilles, les tiges, et parfois les fleurs. Puis les feuilles se gondolent et boursoufflent. ✓ Rouille : la face supérieure de certaines feuilles présente des auréoles rougeâtres ou jaunâtres, alors que la face inférieure présente de petites pustules poudreuses dont la couleur varie du beige à l’orange. ✓ Anthracnose : causée par de nombreux champignons microscopiques. Les feuilles présentent des taches brunes à noires qui s’élargissent de façon plus ou moins concentrique. Les feuilles semblent brulées, puis se dessèchent et tombent prématurément. ✓ Fonte des semis : causée par divers champignons et une bactérie. La base de la tige prend une couleur sombre et semble avoir été pincée puis les jeunes plantules se couchent sur le côté. ✓

Fumagine : causée par un champignon type Capnodium oleaginum ou Fumago salicina qui se développe, vit et se nourrit sur les dépôts de miellat. Les feuilles se nappent d’une fine poudre noire et collante. 1.3 ADVENTICES OU MAUVAISES HERBES 1.3.1. Définition En botanique : un adventice est une espèce végétale étrangère à la flore indigène d'un territoire. En agronomie : adventice désigne une plante herbacée ou ligneuse indésirable à l'endroit où elle se trouve, désignée dans le langage courant par l'expression mauvaise herbe. La malherbologie désigne l'ensemble des sciences et des techniques qui étudient et éradiquent ces mauvaises herbes. Les adventices ou mauvaises herbes peuvent être des plantes vivaces, qui se reproduisent de façon végétative, ou bien qui restent en place plusieurs années ou des plantes annuelles, le plus souvent, qui se reproduisent par graine, avec fréquemment un fort potentiel de reproduction. Les adventices sont nuisibles aux cultures. La nuisibilité est l'ensemble des phénomènes qui se produisent au cours d'une année de végétation et qui se traduisent par une perte soit de quantité (nuisibilité directe), soit de qualité (nuisibilité indirecte) du produit récolté. La nuisibilité des mauvaises herbes concerne aussi la possibilité de réinfestation par les organes de propagation dans une parcelle ou dans les parcelles voisines (nuisibilité secondaire). La nuisibilité directe: La compétition se traduit par une baisse de rendement au-delà d'un seuil d'infestation variable en fonction de la densité des mauvaises herbes, de leur époque de développement, de leurs caractéristiques biologiques et des conditions environnementales. Il n'existe donc pas de relation simple entre présence de mauvaises herbes et effet compétitif. La compétition porte 22 ESETEC/ATPV 2016-2017

sur l’espace, les ressources en eau, les éléments minéraux et l’activité photosynthétique (la lumière). L’Hébergement de ravageurs : Les mauvaises herbes, essentiellement les dicotylédones, peuvent abriter un certain nombre de ravageurs. Parasitisme : certaines

plantes sont parasites des plantes cultivées car elles se développent aux dépens de la culture en puisant les éléments nécessaires à son développement à l'aide d’organes spécialisés appelés suçoirs. La nuisibilité indirecte: La nuisibilité indirecte se traduit par des effets néfastes sur les récoltes (par exemple la contamination les graines des mauvaises herbes). La nuisibilité secondaire: Les mauvaises herbes peuvent constituer des réservoirs des ravageurs et des agents pathogènes notamment des virus. 1.3.2. Modalité de peuplement des mauvaises herbes Les causes de multiplication et de dissémination des Mauvaises Herbes sont : ✓ l’abondance des semences ; ✓ la longue conservation dans le sol, ✓ le transport des graines par le vent, l’eau, les oiseaux (transport et déjections) et l’homme ; ✓ la mise en culture de semences mal triées ; l’emploi répété d’herbicides trop spécifiques peut modifier quantitativement la flore présente ainsi que des variations qualitatives (phénomènes de résistance). 1.3.3. Biologie Il existe deux modes de reproductions des mauvaises herbes: sexuées, asexuées. ✓ Reproduction Sexuée Elle se fait par les graines, principalement les plantes annuelles et les bisannuelles, mais aussi les pluriannuelles. ✓ Reproduction asexuée Elle se fait par la voie végétative, systèmes souterrains notamment les rhizomes, les drageons, les tubercules, les bulbes, ou encore par les organes aériens tels que les bulbilles, les stolons. Parfois les 2 modes se combinent. 1.3.4. Adaptations aux pratiques culturales Techniques de désherbage devront être adaptées à chacun des modes de reproduction et à la flore adventice locale ; Dicotylédones, monocotylédones (graminées, cypéracées). Nuisibilité directe: concurrentes pour l’espace, l’eau, substances minérales, lumière Nuisibilité indirecte: réservoirs de nombreux ravageurs et des agents pathogènes notamment les virus

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1.3.5. Effet de l’enherbement sur l’agriculture Les agriculteurs s’inquiètent souvent de voir les mauvaises herbes diminuer le rendement de leurs cultures. Les mauvaises herbes absorbent les mêmes éléments nutritifs que les plantes cultivées et souvent dans des proportions presque identiques. Elles utilisent également des ressources comme l’eau, le soleil et l’espace qui auraient pu servir aux cultures. Plus les besoins des mauvaises herbes et des plantes cultivées se ressemblent, plus elles entreront en compétition pour ces ressources. Les mauvaises herbes qui mènent une concurrence agressive aux cultures font baisser le rendement de ces dernières. Les mauvaises herbes sont encore plus préjudiciables au rendement si elles disposent de certains avantages. Quatre facteurs jouent un rôle particulièrement important : densité, synchronisation (calendrier), taille des végétaux et chimie. Une grande quantité de mauvaises herbes crée généralement un problème plus important qu’une faible présence, mais leur densité n’est pas le seul problème. Par exemple, à des densités très fortes, les plants de sétaire verte ont tendance à se concurrencer et à rester de petite taille. Ces petites plantes, même en grand nombre, ont sans doute peu d’effet concurrentiel sur les cultures. À des densités moyennes, les plants de sétaire verte poussent davantage et peuvent avoir de graves conséquences sur le rendement des cultures. Dans cet exemple, une diminution du nombre de mauvaises herbes individuelles peut donc accroître le problème global. Le calendrier de la concurrence entre mauvaises herbes et cultures est important. Des écologistes ont déterminé une période critique de la concurrence des mauvaises herbes. C’est le moment où elles commencent à faire baisser le rendement des plantes cultivées. Les mauvaises herbes arrachées avant ce moment critique ou qui apparaissent après ne provoquent pas de perte appréciable de rendement. Le calendrier exact de cette période n’est pas une « propriété inhérente à chaque culture » et il varie selon les plantes cultivées, les espèces de mauvaises herbes et des conditions comme l’année ou la situation géographique. En général, on devrait se débarrasser des mauvaises herbes au cours des premiers stades de croissance des cultures. Dans le cas des pois, il est impératif de les enlever très tôt pour préserver le rendement. La détermination du moment approximatif où apparaîtront les plantes cultivées et les

mauvaises herbes influe sur l’ampleur des pertes de rendement découlant de la concurrence qu’elles imposent. Dans la concurrence entre végétaux, c’est généralement le premier à sortir la tête du sol qui l’emporte. En émergeant cinq jours avant l’orge cultivée, la folle avoine a provoqué une perte de rendement de 17 % comparativement à 3 % lorsqu’elle est apparue cinq jours après la céréale. La taille atteinte par les mauvaises herbes est en partie une question de calendrier. Celles qui apparaissent avant les cultures s’établissent généralement mieux et plus largement que celles qui pointent leurs tiges après. Cela leur donne un meilleur accès au sous-sol et à l’espace –– d’où les pertes de rendement accrues que cela entraîne. La taille varie également selon 24 ESETEC/ATPV 2016-2017

l’espèce. Trois plants de chardon des champs grandissent naturellement plus et sont susceptibles de causer plus de pertes de rendement que trois plants d’euphorbe à feuilles de thym. La taille dépend également de la nutrition des végétaux, des maladies et des ravageurs. Quelques mauvaises herbes peuvent inhiber la croissance d’une culture au moyen de substances chimiques (un phénomène appelé « allélopathie ») pendant leur croissance ou leur décomposition. C’est le cas, entre autres, du chardon des champs ou du chiendent, qui secrètent des substances inhibitrices pour les végétaux voisins. Cela influe sur la concurrence entre les espèces. Les mauvaises herbes peuvent provoquer d’autres problèmes que la perte de rendement d’une culture. Certaines sont toxiques et risquent d’altérer les cultures vivrières et fourragères. Les graines de moutarde sauvage, par exemple, difficiles à séparer du colza, peuvent altérer le goût de l’huile, si elles sont broyées avec les graines récoltées. La stramoine dans le fourrage du bétail laitier produit des flaveurs anormales dans le lait. Les mauvaises herbes encore vertes, particulièrement celles qui ont une tige fibreuse, peuvent nuire à la récolte d’une culture, selon les types de végétaux. Une mauvaise herbe basse comme la morelle à trois fleurs ne provoque guère de dégâts dans une récolte de céréales parce que la plupart de ses plants n’atteignent pas la hauteur de coupe. En revanche, avec des cultures comme les lentilles, les pois chiches ou les haricots, on risque de graves problèmes de récolte. La coupe basse entraîne la cueillette des plants de morelle avec les légumineuses; ils peuvent altérer le goût de la

récolte et obstruer l’équipement. Des mauvaises herbes comme la renouée liseron, avec ses ramifications qui s’étendent à travers les cultures, peuvent également être problématiques. Les mauvaises herbes peuvent également héberger des insectes nuisibles et des maladies des cultures. Les mauvaises herbes de la famille de la moutarde peuvent provoquer des maladies du colza que l’on peut contrer efficacement par la rotation des cultures. Les mauvaises herbes immatures peuvent compliquer les activités de récolte. La présence de leurs graines dans les cultures récoltées peut provoquer des impuretés et accroître les risques de pertes de production. Elles peuvent diminuer la valeur d’une récolte ou augmenter les coûts de traitement. Dans les pâturages, les mauvaises herbes sont généralement les moins appétentes. Elles croissent davantage, car le bétail les broute moins que les autres végétaux au goût plus agréable. Avec le temps, elles peuvent même réduire la productivité du bétail. Des mauvaises herbes comme le brome inerme ou la salicaire pourpre peuvent concurrencer énergiquement les végétaux indigènes et les supplanter.

Conclusion Les mauvaises herbes sont à l’origine de nombreux problèmes. Elles peuvent surtout réduire le rendement des cultures, et ces conséquences sont accrues lorsqu’elles poussent en quantité, si elles prennent de l’avance sur les cultures, si elles sont particulièrement vigoureuses, ou si 25 ESETEC/ATPV 2016-2017

elles secrètent des substances allélopathiques. Parmi les autres problèmes qui leur sont attribuables, on compte les impuretés dans les récoltes, l’altération du goût ou de l’odeur des cultures vivrières ou fourragères, les insectes nuisibles, les maladies et les problèmes mécaniques et autres pendant la récolte.

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Phyllanthus amarus (Phyllanthaceae), espèce annuelle, se multiplie par graines.

Solanum nigrum (Solanaceae),

ou Fouet, Plante annuelle se reproduit par graine Chromolaena odorata (Asteraceae), Adventice pérenne, produit de grandes quantités de semences disséminées par le vent et les souches repoussent rapidement.

1.4. PHANEROGAMES OU PLANTES PARASITES 1.4.1. Définition Généralement, les végétaux sont caractérisés par leur autotrophie, c'est-à-dire la capacité de synthétiser les molécules organiques à partir d'éléments simples (CO2, H2O, lumière). Ces synthèses se font grâce à la photosynthèse qui a lieu dans les organes chlorophylliens. Cependant, au cours de leur évolution, certaines plantes Phanérogames (environ 4000 espèces) ont perdu leur autotrophie et sont devenues des parasites d'autres plantes supérieures désormais appelées plantes hôtes. Elles y puisent les nutriments dont elles ont besoin. Le parasitisme a entraîné le développement d'un organe particulier, le suçoir ou haustorium qui représente un pont structural et physiologique permettant le transit des substances nutritives de l'hôte vers le parasite. Le suçoir assure également la fixation du parasite sur l'hôte. Une plante parasite est une plante hétérotrophe, incapable de synthétiser les molécules organiques à partir d’éléments simples (CO2, H2O, lumière). Elle se fixe sur une plante supérieure à l’aide d’un suçoir pour y prélever les éléments nutritifs dont elle a besoin. Selon leur niveau d'hétérotrophie, on distingue les plantes hémiparasites chlorophylliennes, partiellement parasites car capables de réaliser la photosynthèse et les plantes holoparasites totalement dépourvues de pigments photosynthétiques et donc 27 ESETEC/ATPV 2016-2017 Cyperus sphacelatus (Cyperaceae), Centrosema pubescens (Fabaceae) Plante pérenne grimpante ou traînante, vigoureuse, se multiplie par graines. Eleusine indica (Poaceae), se développe en touffes denses, se reproduit par graine et par multiplication végétative. Commelina benghalensis (Commelinaceae)

tributaires de leur hôte pour les substances carbonées, l'eau et les sels minéraux. Selon leur niveau de fixation sur l'hôte, on distingue les plantes parasites épiphytes implantées sur les parties aériennes de leurs hôtes et les plantes parasites épirhizes, fixées sur le système racinaire des plantes hôtes. 1.4.2. Modalité de peuplement Parmi les facteurs qui influencent la distribution des plantes parasites, figurent : ✓ Les facteurs climatiques (disponibilité en eau, température, lumière). Le Gui nécessite chaleur et lumière pour se développer, c’est pourquoi on le rencontrera

préférentiellement à la cime des arbres ; ✓ Les caractéristiques biologiques et génétiques des populations d’hôtes et de Gui. Il existe trois sous-espèces de Gui présentant chacune une spécificité d’hôtes plus ou moins large ; ✓ Le comportement des animaux vecteurs (oiseaux frugivores) disséminant ses graines. Le Gui est dispersé à plus ou moins longue distance par des oiseaux généralistes, Grive draine et Fauvette à tête noire essentiellement ; ✓ La fréquence des consommateurs. Quelques espèces d’oiseaux consomment et digèrent les graines de gui, ce qui va limiter sa propagation au sein d'une station. 1.4.3. Biologie et impact sur les cultures ➢ Biologie des plantes parasites Le Gui (Viscum album L.) est une plante parasite épiphyte. Elle se développe sur de nombreux arbres parmi lesquels les peupliers et les pommiers sont les plus sensibles. Cependant, il ne faut pas perdre de vue qu'il peut également s'attaquer aux Cônifères. Les baies de gui, comme celles de toutes les Loranthacées et Viscacées, ne contiennent qu'une seule graine chlorophyllienne entourée d'un tissu visqueux et collant, la viscine. Les graines, disséminées par les oiseaux, restent collées sur le support grâce à la viscine qui durcit à l'air libre. Les graines mûres germent dès que les conditions externes sont favorables, sans aucun signal chimique provenant de l'hôte. De ce fait, elles sont capables de germer sur n'importe quel substrat, y compris des substrats inertes comme une plaque de verre ou une branche morte. La prolifération cellulaire localisée dans le méristème primaire de l'extrémité renflée de l'hypocotyle permet le développement de cet organe. Lorsque l'extrémité renflée de l'hypocotyle entre en contact avec une branche hôte, elle s'aplatit et se transforme en un cône de fixation dont les cellules prolifèrent activement et pénètrent dans les tissus de l'hôte à la manière d'un coin. Cet organe particulier est à l'origine des trois composantes du système d'absorption du gui également appelé système endophytique.

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A partir du coin de pénétration, un suçoir primaire se met en place. Il traverse radialement le périderme, le parenchyme cortical ainsi que le liber de l'hôte pour atteindre finalement le bois. Ensuite, des cordons corticaux, qui sont des expansions latérales, parcourent longitudinalement l'écorce des branches. Enfin, des suçoirs secondaires se développent radialement dans le bois de l'hôte. Noter que l'ensemble du système endophytique est chlorophyllien. Pendant ce temps, la partie aérienne du parasite se développe en mettant en place deux feuilles opposées par an. La floraison des rameaux du gui ne débute que quatre à cinq années après la fixation. Les "guis africains" appartiennent à la grande famille des Loranthacées. Ils ont à peu près la même biologie que le "gui européen" mais ils se développent plus rapidement (ils peuvent fleurir dès la première année) et les dégâts sont plus importants car les hôtes parasités sont des essences forestières (hévéa, karité, cacaoyer etc.) ou des agrumes. Dans la zone sahélienne, ils peuvent même entraîner la mort des arbres. La cuscute est une plante holoparasite (pas de chlorophylle) épiphyte. La tige forme des filaments non chlorophylliens qui s'enroulent autour des tiges des plantes hôtes et y enfoncent des suçoirs. Elle apprécie particulièrement les cultures maraîchères (tomate, carotte, aubergine) mais aussi la luzerne. Les graines des cuscutes sont relativement petites (1 à 1,5 mm de diamètre). Elles sont produites en grand nombre (2000 à 3000 par tige) et recouvertes par un tégument pluristratifié, brunâtre et très coriace dont l'imperméabilité est responsable d'une dormance tégumentaire profonde. Après une altération du tégument par les microorganismes du sol, la germination donne naissance à un organe basal renflé ("basal body" des auteurs anglo- saxons), partiellement recouvert de papilles, qui demeure dans le sol. Simultanément, la tige s'allonge, se débarrasse des restes des téguments et forme un crochet caractéristique. L'organe basal renflé a une vie éphémère car il dégénère en quelques jours de façon acropète tandis que la tige, grâce à des mouvements de circumnutation, explore les environs à la recherche d'une tige hôte potentielle. Si elle n'en rencontre pas, l'organe basal renflé puis la plantule toute entière dégénèrent.

En revanche, si elle atteint une tige hôte, elle s'enroule autour en formant plusieurs spires au niveau desquelles se différencient des suçoirs qui progressent en direction des éléments conducteurs de la tige. Une fois fixée, l'extrémité de la tige de cuscute subit une croissance rectiligne jusqu'à ce qu'elle rencontre une autre tige hôte. Les tiges de cuscute, pourvues d'écailles sans chlorophylle, portent des rameaux latéraux qui permettent une extension très rapide de la plante. Une graine donne un individu qui est capable de couvrir plusieurs m2 de fins filaments jaune orangé, d'où le nom de "filets de Dieu" communément donné à la cuscute par les maraîchers. Tout au long des spires formées par la tige, la cuscute développe des suçoirs qui pénètrent dans la tige de l'hôte jusqu'au système conducteur. 29 ESETEC/ATPV 2016-2017

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Le Striga est une plante parasite épirhize très commune en Afrique, attaquant les cultures vivrières (sorgho, mil, maïs). Les graines des Striga, comme celles des orobanches, sont minuscules (150 à 200μm x 300 à 400μm), légères (elles sont incapables de germer à la fin de la saison durant laquelle elles ont été produites. Après une période de maturation qui, dans la nature, correspond à la saison sèche, la graine doit subir un pré-conditionnement (3 à 5 semaines dans la nature) qui consiste en fait en une imbibition et qui correspond aux premières pluies de la saison humide. Durant ce pré-conditionnement, la culture s'installe. Seules les graines situées à proximité d'une racine hôte (à moins de 3mm) sont capables de germer sous l'effet de substances contenues dans les exsudats racinaires de l'hôte. Au niveau du pôle micropylaire, elles émettent alors une radicule très ténue qui doit se fixer rapidement sur une racine hôte (moins de 96h) sous peine de dégénérer. Après la fixation, la plantule de Striga ou d'orobanche met en place un suçoir conique qui pénètre dans les tissus de la racine hôte tandis que se développe une tige souterraine, translucide, munie d'écailles sans chlorophylle. Chez les orobanches, comme chez Striga gesnerioides et Alectra vogelii, un volumineux tubercule amylifère se développe à la base de la tige. Durant cette période, le parasite se comporte en holoparasite particulièrement nocif pour l'hôte. Après 30 à 45 jours de croissance souterraine verticale, la tige du parasite émerge et met en place des feuilles chlorophylliennes dans le cas des Striga et d'Alectra. En revanche, les orobanches ne possèdent que des écailles dépourvues de chlorophylle. Cinq à six semaines plus tard, une hampe florale se développe, portant de très nombreuses fleurs zygomorphes, à l'origine d'une importante production de graines. Ainsi, les graines des Striga et des orobanches sont parfaitement adaptées aux conditions climatiques rencontrées dans les zones tropicales arides ou semi-arides.

Les Orobranches sont des plantes holoparasites épirhizes Le cycle des orobanches est comparable à celui du Striga mais les feuilles restent à l'état d'écailles et ne sont jamais chlorophylliennes. Les orobanches sont un véritable fléau pour les cultures industrielles en Europe (tabac, colza, chanvre, tournesol) et les Légumineuses (fèves, pois chiche, lentille) en Afrique du Nord et au Moyen Orient.

➢ Problèmes posés par les plantes parasites ✓ Dissémination des graines Le mode de dissémination des graines des plantes parasites varie selon leurs dimensions. Les graines volumineuses des guis, entourées de viscine, sont presque exclusivement disséminées par les oiseaux comme la grive draine ou la fauvette à tête noire. Cependant les guis nains ("dwarf mistletoes" des auteurs anglo-saxons) appartenant au genre Arceuthobium, parasites fréquents des grands Conifères des forêts d'Amérique du Nord, possèdent des baies explosives. Durant la maturation de la baie, la pression augmente dans les tissus jusqu'à ce que l'épicarpe se déchire brutalement, projetant à plusieurs mètres la graine entourée de restes de viscine. Les graines plus petites des cuscutes, mais surtout celles des Orobanchacées et des Scrophulariacées parasites épirhizes comme le Striga sont généralement disséminées par le vent, les eaux de ruissellement, les animaux, les semences et les activités humaines (activités agricoles et surtout échanges internationaux par voies maritimes et aériennes). C'est via les échanges internationaux que O. ramosa a été introduite aux U.S.A. avec des semences de chanvre et que le S. asiatica est arrivé en Caroline du Nord et du Sud au début des années 50, avec des semences de maïs.

Récemment, les modalités de dissémination des graines de S. hermonthica ont été étudiées expérimentalement par une équipe de recherche de l'I.I.T.A. (Institut International d'Agriculture Tropicale). Les résultats ont révélé l'importance des risques de dissémination des graines de Striga par les semences des plantes cultivées récoltées en zone infestée.

31 ESETEC/ATPV 2016-2017 Gui, Viscum album (Loranthaceae) Cuscute, Cuscuta sp. (Cuscutaceae)

Striga, Striga hermonthica (Scrophulariaceae) Orobanches, Orobranche sp. (Orobranchaceae) (Loranthaceae)

La présence de graines de S. hermonthica parmi les semences de sorgho s'explique par les habitudes des paysans : ils sectionnent les tiges de sorgho à leur base et couchent les plants, amenant les épis, généralement non compacts, au contact des Striga. Ceux-ci terminant leur fructification produisent les graines minuscules qui se trouvent piégées en grand nombre dans les anfractuosités des épis de la céréale. Les semences ainsi récoltées et vendues sur les marchés locaux ou exportées vers les pays voisins sont contaminées par le Striga. Lors du semis, le paysan sème simultanément les graines du parasite et celles de la culture. La seule solution pour se débarrasser des graines du parasite serait de laver les semences avant tout transport mais cette technique n'est envisageable qu'industriellement. La petitesse des graines des Scrophulariacées parasites (Striga, Alectra, Buchnera...) et des orobanches facilite leur dissémination par les eaux de ruissellement et leur accumulation dans les bas-fonds ou dans les accidents du terrain. Ceci explique la répartition inégale des parasites épirhizes dans les champs et rend difficile l'obtention d'un niveau de parasitisme homogène nécessaire pour toute expérimentation de type agronomique.

✓ Longévité des graines et stock de graines du parasite dans le sol La longévité des graines est un aspect très important de la biologie des plantes parasites et plus particulièrement des parasites épirhizes car elle influe directement sur l'importance du stock de graines du parasite dans le sol. Les graines entourées d'un péricarpe gluant comme celles des Loranthacées (Loranthus, Tapinanthus...) ou des Viscacées (Arceuthobium, Phragmanthera, Viscum...) sont très vulnérables car dès qu'elles parviennent à maturité, elles sont rapidement attaquées par de nombreux champignons qui y trouvent une excellente source d'hydrates de carbone. Lorsqu'elles tombent au sol, elles dépérissent rapidement. Dans le cas de ces graines, on ne peut pas parler de stock de graines. Par contre, cette notion devient très importante pour les plantes parasites épirhizes (Striga, Alectra, Buchnera, Orobanche...) produisant des graines minuscules en très grand nombre. ✓ Quand

les plantes parasites deviennent un véritable fléau agro-économique Les plantes parasites participent à la biodiversité botanique. Tant qu'elles attaquent les plantes sauvages, elles passent inaperçues. Leur présence devient un problème agronomique lorsque, comme les orobanches et les striga, elles parasitent les plantes cultivées. Lorsque leur pression est très forte, les rendements des cultures deviennent nuls. Si les cultures hôtes constituent la base alimentaire des populations locales (cas du sorgho et du mil en Afrique sahélienne) les plantes parasites deviennent alors un véritable fléau socio-économique, remettant en cause l'autosuffisance alimentaire, si difficilement obtenue. C'est ainsi qu'actuellement, les striga constituent un fléau majeur, encore plus destructeur que les célèbres criquets pèlerins. C'est pour ces raisons que, depuis une vingtaine d'années, de nombreux programmes de recherche internationaux ont été développés afin de mettre au point des méthodes de lutte contre ces parasites.

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CHAPITRE 2 : MÉTHODES DE LUTTE CONTRE LES NUISIBLES

Les organismes nuisibles (vertébrés, nématodes, adventices, insectes, etc.) représentent une menace importante à la production des cultures. Chaque année, ces ravageurs détruisent un peu plus de 30% de la production mondiale des denrées alimentaires. Ces pertes sont estimées à 300 millions de $. Ce pourcentage est sans doute encore plus élevé dans les pays en développement comme en Afrique où les paysans cultivent communément de petites parcelles et les récoltes sont soit consommées sur place, soit vendues sur les marchés locaux. Dans un tel système de production, les luttes contre les ravageurs font appel à des méthodes physiques et culturales et dépendent de la contribution des ennemis naturels indigènes présents en grand nombre dans l'environnement. Aujourd'hui, le recours à ce même type de production et de lutte contre les ravageurs est toujours en vigueur. Vu les difficultés que rencontre ce continent, il est important d'intensifier rapidement les productions agricoles dans les années à venir. A la nécessité d'accroître la production vivrière s'ajoute la volonté de trouver les moyens d'éviter les pertes causées par les ravageurs. Dans de nombreux pays en développement, l'accroissement de la production s'explique par une fréquence accrue des cultures, une large utilisation de variétés à haut rendement et un recours abondant à des produits agrochimiques tels que les engrais et les pesticides. Certains de ces changements peuvent être interdépendants : des cultures à haut rendement peuvent être plus sensibles aux ravageurs, surtout en cas d'application d'engrais rendant obligatoire le recours aux pesticides pour empêcher que les insectes nuisibles ne détruisent les rendements obtenus. C'est ainsi que les pesticides ont fait leur apparition dans les régions tropicales. Les gouvernements subventionnent souvent l'achat de pesticides pour que le paysan puisse se les procurer. On considère en général que les pesticides constituent le moyen le plus approprié et le plus rapide pour limiter l'action perturbatrice des ravageurs. Les paysans dépendent maintenant de ces produits chimiques pour obtenir un rendement élevé. Au cours des dernières décennies, il s'est avéré que l'utilisation systématique des pesticides ne garantissait pas une lutte efficace et durable contre les ravageurs. Il est possible de lutter efficacement contre les maladies et les ravageurs en intervenant par la combinaison des pratiques culturales et chimiques, et ce, par l’alternance des molécules à modes d’action différents.

2.1. LUTTE AGRONOMIQUE OU CULTURALE Les méthodes culturales consistent à adapter le système de culture afin de limiter les

dommages dus aux bio-agresseurs et fait pour cela appel notamment à des modifications, des rotations, de la date et de la densité de semis de ces cultures, à une gestion appropriée de la fertilisation et à la gestion du travail du sol.

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2.1.1. Mesures sanitaires ou prophylactiques Les mesures prophylactiques commencent par la quarantaine (consiste à mettre en isolement le matériel végétal pendant 40 jours pour voir se développer d’éventuelles maladies). Elle permet d’éviter le transfert de matériel végétal des régions infestées vers les régions indemnes de parasites. L’entretien et le nettoyage du matériel, des végétaux et des sols contaminés est indispensable. Toutes les sources de contamination et de propagation doivent être maîtrisées (dans la mesure du possible). Pour cela, voici les principales techniques à mettre en œuvre : ✓ Ramassage des déchets végétaux, pouvant être source d’inoculum des maladies ; ✓ Utilisation de substrats sains ; ✓ Désinfection des outils de taille, des contenants et supports de culture ; ✓ Mise en place de la culture dans de bonnes conditions ; ✓ Désinfection du matériel végétal comprend plusieurs techniques comme le Parage (consiste à décortiquer les souches). 2.1.2. Succession des cultures (monoculture, association et rotation des cultures) ✓ Succession des cultures Il est conseillé de ne pas cultiver des plantes de la même famille botanique sur la même parcelle pour éviter de transmettre les nuisibles à la culture suivante. ✓ Rotation des cultures La pratique des rotations culturales fait appel à des plantes non hôtes des nuisibles. Elle a pour conséquence la réduction des populations des nuisibles dans le sol. ✓ Association culturales

Les associations des plantes avec les plantes pièges et des plantes antagonistes, capables d’abriter les nuisibles et d’inhiber leur développement, ou capables de produire des substances toxiques permettant de réduire les populations de ces nuisibles sont conseillées. 2.1.3. Amendement organique et paillage La matière organique améliore la nutrition des plantes et assure un contrôle naturel des populations des nuisibles du sol. Elle est un constituant normal des sols où elle subit une série de transformation qui la font se décomposer, se transformer en humus puis se minéraliser sous l’action des micro-organismes et sous l’influence du milieu. Afin de maintenir le statut organique et humique du sol, l’agriculteur dispose essentiellement de ressources suivantes: ✓ Les effluents d’élevage, ils comprennent : - les fumiers d’élevage; il est constitué par un mélange de litière et de déjections animales ayant subies des fermentations plus ou moins poussées en étables et en tas.

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Les excréments d’animaux contiennent de la matière sèche, de l’azote de l’oxyde de phosphore et de l’oxyde de potassium. - les purins ; on appelle purin l’ensemble des liquides qui s’écoulent des litières et des fumières. - et les lisiers ; ce sont les mélanges de déjections liquides et solides et d’eau avec un minimum de litière. ✓ Les résidus de culture ; ce sont les déchets organiques laissés sur le sol après l’enlèvement d’une récolte (feuilles, tiges, racines, etc.). Certaines cultures laissent donc des résidus capables de compenser en moyenne les pertes d’humus consécutives à la minéralisation. ✓ Les engrais verts ; ce sont les cultures de plantes à croissance rapide destinées à être enfouies pour améliorer les propriétés physiques et chimiques du sol et l’enrichir en humus. On utilise en Côte d’Ivoire des légumineuses (Cajanus cajan, Vigna adenantha, Mucuna sp.) comme plante de

couverture des parcelles de plantes cultivées, des plantes de couverture (Pueraria phaseoloides, Chromolaena odorata), des jachères de Tithonia diversifolia et d’Acacia mangium. NB : Ne pas semer un engrais vert de la même famille botanique que la culture qui va suivre. ✓ Les fourrages ; ce sont des parcelles couvertes d’herbes et qui servent de pâturage aux animaux. ✓ Les composts ; le compostage est le traitement de nombreuses matières végétales ou animales en vue de faire démarrer une fermentation en atmosphère confinée avec pour effet la prolifération de microorganismes et réorganisation de matières minérales dont l’azote. Le compostage est une opération qui consiste à dégrader, dans des conditions contrôlées, des déchets organiques en présence de l’oxygène de l'air. De nombreuses matières peuvent être compostées : - des résidus végétaux (fumiers, pailles, résidus de récolte, broussailles, etc.) ; - des déchets industriels (résidus de scieries, écorces, pulpes diverses, etc.) ; - des résidus urbains (ordures ménagères triées, etc.) ; des résidus d’origine animale, riche en matières minérales. Le compostage se fait en deux phases : - une phase d’imprégnation, d’imbibition par l’eau, avec un tassement ; en conditions aérobies ; - une phase de fermentation aérobie, ou compostage proprement dite réaliser par l’ouverture du tas à composter; parfois broyage des matières et additions de certaines substances activatrices (minéraux, calcium, phosphore, etc.) et parfois d’eau pour éviter le dessèchement.

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✓ Les résidus de l’activité industrielle ou humaine ; ils comprennent les ordures ménagères et les déchets non toxiques issus des industries du bois notamment.

2.1.4. Travail du sol (labour) C’est une étape importante car elle permet non seulement de préparer le sol avant le semi mais aussi de protéger la santé de la plante. En effet, les matières végétales touchées par la maladie sont aussi enfouies en profondeur ou elles sont plus rapidement dégradées par les microorganismes. De façon générale, les agents pathogènes survivent mal sur les végétaux en décomposition ou enfouis profondément dans le sol et leurs populations sont aussi fortement réduite. 2.1.5. Fertilisation ou nutrition minérale des plantes Elle est essentielle au maintien des plantes dans un bon état de santé, leur permettant de résister aux ravageurs. Cependant, elle peut avoir d’autres effets sur ces derniers. L’excès d’engrais favorise une croissance végétative en désordre pouvant attirer les pucerons. Il peut avoir aussi l’accroissement de l’humidité qui est favorable à la propagation de certaines maladies. Enfin, il est facile de confondre les symptômes résultants de l’épandage d’engrais en quantité excessive avec ceux qui sont produits par les maladies, d’où le risque de diagnostic erroné. 2.1.6. Gestion de l’eau De nombreuses maladies se propagent par les spores et peuvent générer et déclencher des infestations. Les infestations de champignons et de bactéries sont très graves lorsque le sol et les surfaces des plantes sont excessivement humides pendant de longues périodes. En effet, le moment de l’arrosage, la méthode employée et la quantité d’eau versée peuvent jouer un rôle déterminant dans la propagation de la maladie. Il faut arroser le matin pour permettre aux plantes de sécher avant la tombée de la nuit ou seulement pendant les journées sèches. Il ne faut pas travailler dans les champs, lorsque les cultures sont humides afin de ne pas rependre les maladies en effleurant les plantes malades. Il faut éviter de laisser les eaux mal drainées pendant la préparation du terrain, afin d’éviter les risques de pourridiés. S’il est impossible de réaliser un bon drainage dans la plantation, il faut confectionner des planches étagées pour permettre l’écoulement de l’eau. 2.1.7. Modalités de semis et plantation Il est parfois possible de modifier le moment de mise en terre, la profondeur et son espacement pour repousser les ravageurs ou éviter leurs présences. Lorsqu’on connait les caractéristiques biologiques de l’espèces nuisible visée, on peut calculer la date de

la mise en terre a titre préventif pour éviter par exemple le moment de sa ponte (parasite) ou de la libération des spores (champignon phytopathogene). D’autres par contre une mise en terre avant l’activité du ravageur ou phase active du ravageur, permet aux jeunes plants de s’établir et atteindre assez tôt un stade de développement qui leur confèrera une résistance aux ravageurs.

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Il faut donc semer a une profondeur adéquate pour permettre aux plantules aux plantules d’émergés rapidement et de réduire les risques de fonte de semis. Il faut respecter les espacements pour éviter les densités excessives qui pourraient conduire a une croissance filamenteuse, a un manque de ventilation et a une mauvaise condition de séchage. Ces facteurs font augmenter les risques de moisissures, les fontes de semis et de maladie foliaire.

2.1.8. Technique de récolte Les récoltes laissées trop longtemps aux champs sont plus sensibles aux ravageurs et aux pourritures d’entreposage. Il est donc important de récolter au moment opportun et de bien préparer la culture dans le milieu de stockage. Il faut manipuler les légumes et les fruits avec soins, faute de quoi les blessures pourront être infectées par les agents pathogènes secondaires. Dans certains cas, il est possible de récolter tôt c’est à dire avant que les ravageurs ne deviennent trop nombreuses ou pullulent le champ. Cependant, cette méthode n’est efficace que si l’espèce nuisible est présente tard dans le champ selon la saison. 2.1.9. Effet des brises vents En agronomie, la haie (faite de tige ou d’arbre) améliore les conditions microclimatiques de la parcelle et sert de brise vent pour le bétail. Les brise vents assurent une bonne protection de la plantation des eaux et des sols (rôle tampon et anti érosion). Réaliser de manière durable, l’exploitation de la haie apporte une production de bois importante (bois, de chauffe, bois d’œuvre etc.), mais peut aussi trouver d’autres débouché (fruit, teinture, etc.). La haie abrite de nombreuses espèces qui s’y nichent, s’y nourrissent et s’y refugient. Réservoir d’auxiliaires, la haie permet de lutter contre les ravageurs des cultures. Enfin, elle constitue un corridor écologique indispensable à la circulation à la circulation de la faune et de la flore.

2.2. LUTTE GENETIQUE La lutte génétique consiste en l’utilisation de variété résistante. 2.2.1. Hybrides En génétique, un hybride est un organisme issu du croisement de deux individus de deux variétés, sous-espèces (croisement intraspécifique), espèces (croisement interspécifique) ou genres (croisement intergénérique) différents. L'hybride présente un mélange des caractéristiques génétiques des deux parents (notamment, pour ce qui est de la sélection végétale, dans le cas des hybrides F1. L'hybridation est généralement naturelle dans le sens où elle fait appel au processus normal de reproduction sexuée, mais elle peut aussi être provoquée par hybridation somatique qui est une technique du génie génétique. Les hybrides intraspécifiques seront généralement tout à fait fertiles, tandis que les hybrides interspécifiques ou intergénériques seront généralement peu fertiles voire stériles du fait que 37 ESETEC/ATPV 2016-2017

structurellement les chromosomes ont des difficultés d'appariement. Ils ne sont en effet fertiles que si leurs parents ont le même type et le même nombre de chromosomes. Ce qui est le cas de la chienne et du loup, qui donnent la crocotte (fertile) ou du cochon et le sanglier se croisent très bien pour donner un animal lui-même fécond, appelé cochonglier, mais pas de la jument et de l'âne (qui donnent une mule ou un mulet, stériles). 2.2.2. Plantes résistantes aux insectes La capacité d'adaptation des insectes est remarquable; la plupart des insecticides deviennent rapidement inefficaces. Le génie génétique qui permet de rendre certaines plantes résistantes à leurs ennemis représente une alternative pleine de promesses pour l'avenir. Une bactérie Bt (pour Bacillus thuringiensis, une bactérie du sol présente à l’état naturel) produit des protéines appelées delta-endotoxines, lesquelles sont toxiques

pour les insectes qui les ingèrent. En effet, le système digestif de l’insecte transforme la protéine naturelle non toxique en une forme plus petite et très toxique qui s’attaque aux intestins, tuant éventuellement l’insecte. Depuis quelques années, de nombreuses cultures ont été modifiées génétiquement (OGM) pour produire leur propre toxine Bt et les rendre ainsi résistantes à des insectes spécifiques. Il existe en effet plusieurs variantes de toxines naturellement produites par les bactéries Bt et qui nuisent à différents groupes d’insectes. La toxine Cry1Ab, l’une des toxines les plus utilisées en génie génétique, nuit aux lépidoptères, des papillons de jour et de nuit, mais pas aux insectes des autres familles. Les plantes modifiées génétiquement pour contenir la toxine Bt sont la pomme de terre Bt, le maïs-grain Bt, le coton Bt, la tomate Bt, le soja Bt. NB : La toxine Bt est considérée sans danger pour l’être humain, car elle est rapidement détruite dans l’estomac et les parois des intestins des mammifères n’activent pas l’activité toxique de la protéine Bt. 2.2.3. Translocation chromosomique Les gènes sont situés dans des structures en forme de bâton appelées les chromosomes. La translocation est une mutation génétique caractérisée par l'échange réciproque de matériel chromosomique entre des chromosomes non homologues, c'est-à-dire n'appartenant pas à la même paire. Si la translocation n’entraîne pas de perte de matériel chromosomique et donc de gènes, elle est qualifiée d’équilibrée ou de balancée. Aucune conséquence phénotypique directe n'apparaît chez le premier individu porteur de la translocation. Il existe deux types de translocation : les translocations réciproques et les translocations Robertsoniennes. - une translocation réciproque survient lorsque deux fragments de deux chromosomes différents se cassent et échangent leurs emplacements. - une translocation Robertsonienne survient lorsqu’un chromosome est rattaché à un autre. 38 ESETEC/ATPV 2016-2017

2.2.4. Incompatibilité cytoplasmique L’incompatibilité cytoplasmique se définie comme la situation dans laquelle, un croisement entre deux populations de deux espèces apparemment semblables entraîne une insémination sans fertilisation mais avec formation partielle d’un embryon dans certains cas. Ce phénomène a été bien étudié chez les moustiques pour leurs contrôles. 2.2.5. Avenir de la lutte génétique Les méthodes de lutte génétique présentent les avantages suivants : - les mesures de lutte anti-ravageurs sont mises en œuvre sur de grandes superficies ; - l’efficacité des méthodes de lutte génétique augmente au fur et à mesure du déclin des populations de nuisibles visés ; - La lutte génétique est spécifique et évite les effets indésirables sur les autres organismes. Elle ne génère pas de résidus et autres conséquences perverses liées à l’utilisation des pesticides ; - Une fois établie, cette méthode peut réduire considérablement les coûts économiques en supprimant totalement le ravageur.

2.3. LUTTE BIOLOGIQUE 2.3.1. Origine et historique Evoquée par E. Darwin dans Phytologia (1800), les premiers développements à grande échelle ont eu lieu aux USA à la fin du XIXème siècle. Elle a porté sur : la cochenille Australienne (Riley) - le bombyx disparate (Howard) En France, c’est Paul Marchal qui en est le pionnier. -

2.3.2. Définition La lutte biologique est une méthode de lutte contre les nuisibles tels que les ravageurs des cultures (insectes, acariens, nématodes, etc.), les maladies

(fongiques, bactériennes, virales, etc.), ou les mauvaises herbes (plantes adventices) au moyen d'organismes vivants antagonistes, appelés agents de lutte biologique (qui appartiennent au groupe des auxiliaires des cultures). Elle se base sur l'utilisation de prédateurs (nématodes, arthropodes, vertébrés, mollusques), parasitoïdes, agents pathogènes (virus, bactéries, champignons, etc.), herbivores (ou phytophages), sans faire appel à des pesticides. Elle a pour but de maintenir les populations d'organismes bio agresseurs en dessous d'un seuil de nuisibilité. 2.3.3. Pourquoi la lutte biologique Pour pallier les inconvénients des insecticides organiques de synthèse qui agissent sans sélectivité aussi bien à l'encontre des déprédateurs de culture que vis-à-vis des insectes utiles, on a pensé depuis longtemps à s'orienter vers la Lutte Biologique, c'est-à-dire vers l'utilisation 39 ESETEC/ATPV 2016-2017

dirigée des ennemis naturels et nuisibles vivants en tant qu'agents de lutte contre les ravageurs. La réalisation de cette méthode qui à première vue paraît simple mais présente en réalité de nombreuses difficultés car elle touche aux mécanismes infiniment subtils des interactions entre les espèces. 2.3.4. Agents de la lutte biologique (prédateurs, parasites, parasitoïdes et pathogènes) ✓ Prédateurs Contrairement aux autres agents de lutte biologique, les prédateurs sont des organismes autonomes. Au cours de leur vie, chacun d'eux mange un certain nombre de ravageurs, appelés proies. Les prédateurs attaquent différentes espèces de proies, et sont par conséquents moins spécifiques que les parasites, les parasitoïdes ou les pathogènes. Parmi les prédateurs, nous pouvons citer à la fois des vertébrés qui se nourrissent d'insectes (par ex. les oiseaux, les reptiles et les mammifères) et des invertébrés (par ex. les araignées et d'autres insectes). Les prédateurs les plus importants pour la lutte contre les insectes nuisibles sont les invertébrés, car, contrairement aux vertébrés, ils sont plus spécialisés et plus aptes à se reproduire rapidement pour se maintenir aux niveaux des populations de ravageurs. Dans les régions tropicales, les insectes sociaux (fourmis et guêpes) sont des prédateurs

appréciables. De nombreux insectes prédateurs, comme les coccinelles, les libellules et les punaises prédatrices se nourrissent d'insectes aussi bien au stade larvaire qu'adulte, mais se trouvent parfois dans des habitats différents. ✓ Parasites Un parasite est un organisme vivant aux dépens d'un autre organisme, et dont il retire toutes ses ressources alimentaires. En général, les parasites se caractérisent par une courte période de vie autonome, pendant laquelle ils se dispersent parmi les "ravageurs" appelés dans ce contexte des hôtes. Les parasites ne sont pas forcément létaux, mais s'ils ne tuent pas le ravageur, ils diminuent sa capacité de reproduction. Les nématodes parasites constituent un groupe de parasites typiques attaquant les insectes nuisibles. Ils peuvent passer leurs stades de développement autonome sur des plantes ou principalement dans le sol. Ces vers minuscules trouvent des insectes, pénètrent dans leurs corps et commencent à s'y reproduire ce qui entraîne souvent la mort de l'hôte. Aujourd'hui, le terme "parasite" est restreint aux organismes de ce groupe. Les autres agents bénéfiques sont répartis dans les diverses catégories décrites ci-dessous. ✓ Parasitoïdes L'un des principaux groupes de parasites possède des caractéristiques biologiques si distinctes qu'il est souvent désigné sous le nom de parasitoïde. Les parasitoïdes sont des insectes, appartenant pour la plupart aux ordres des Hyménoptères (guêpes) et des Diptères (mouches). Pratiquement tous les insectes ravageurs sont attaqués par une ou plusieurs espèces de parasitoïdes. Les femelles pondent dans, sur ou à côté de l'insecte hôte. Les larves sortent des œufs et se nourrissent à l'extérieur ou à l'intérieur de l'hôte, et finissent par le tuer au cours de 40 ESETEC/ATPV 2016-2017

leur développement. La pupe du parasitoïde se forme alors à l'intérieur de l'hôte ou à côté de celui-ci. Plus tard, les adultes émergent, s'accouplent et se dispersent pour trouver de nouveaux hôtes. A la différence de certains autres parasites (par ex. les nématodes), les parasitoïdes provoquent presque toujours la mort de leurs hôtes au cours de leur croissance depuis l'œuf jusqu'au stade adulte. ✓ Pathogènes Les pathogènes sont aussi des formes de parasites. Mais, à la différence des nématodes parasites et des parasitoïdes, ce sont des micro-organismes qui sont en général traités comme un groupe particulier d'agents de lutte biologique. Les pathogènes appartiennent à différents taxons: virus, bactéries, champignons et

protozoaires. Les particules pathogènes sont transmises passivement d'un insecte hôte à l'autre; elles ne cherchent pas elles-mêmes leurs hôtes dans l'environnement. L'infection est provoquée par ingestion d'une particule, bien que les pathogènes fongiques puissent pénétrer directement dans le corps de l'hôte. Les pathogènes se multiplient rapidement à l'intérieur de l'hôte, provoquant une maladie souvent fatale. Les particules pathogéniques peuvent être libérées de l'hôte vivant, mais c'est en général après la mort de celui-ci que des millions de particules sortent de son corps dans le milieu environnant. Ainsi, les pathogènes peuvent provoquer une épidémie, surtout lorsque les ravageurs sont présents en grand nombre, ce qui facilite la transmission de la maladie. 2.3.5. Limites de la lutte biologique Les principales causes d'échec de la Lutte biologique sont : 1- une mauvaise synchronisation biologique du phytophage et l'auxiliaire naturel ; 2- une insuffisante capacité de détection du phytophage par le parasite ou le prédateur; 3- le maintien d'une densité suffisante du phytophage pour assurer la reproduction de son ennemi ou la possibilité pour ce dernier de se développer sur d'autres phytophages; 4- les parasites ou prédateurs spécifiques ont un effet limitatif souvent plus rapide que les agents polyphages, mais leurs possibilités de maintien sont beaucoup plus aléatoires (le cas de la raréfaction même saisonnière de l'hôte entraîne une forte mortalité du prédateur ou du parasite) ; 5des conditions climatiques insatisfaisantes pour l'agent biotique. L'exemple a montré que les parasites ou prédateurs, transportés dans une région ou les facteurs climatiques sont en moyenne similaires à ceux de leur pays d'origine, ne parviennent pas toujours à se maintenir par suite des conditions micro-climatiques différentes ou de légers écarts saisonniers; 6- il peut arriver que des plantes aient une action répulsives pour certains insectes; 7l'impossibilité pour l'auxiliaire naturel de trouver l'alimentation et l'eau naturelle à l'adulte; 8- la présence d'hyperparasites.

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Le maintien en permanence d'un auxiliaire naturel est plus aisé pour les plantes vivaces que pour les plantes annuelles. Les succès sont plus fréquents avec des hôtes

phytophages à croissance lente et peu mobiles. 2.3.6. Précautions élémentaires en lutte biologique Les précautions élémentaires à prendre en lutte biologique sont : ✓ bonne connaissance a priori de l'écosystème de la cible (biologie de la cible ; structure du réseau trophique) ; ✓ choix minutieux de l'agent (screening complet des agents potentiels ; biologie de l'agent (spectre d'hôtes ou de proies, sensibilité aux conditions environnementales, capacité de dispersion, ...) ; essais en laboratoire) ; ✓ précautions lors de l'introduction de l'agent (quarantaine ; technique d'introduction (nombre, lieu, date, etc...) ; ✓ suivi à long terme (de la cible ; de l'agent ; mais aussi des autres espèces de l'écosystème). 2.4. LUTTE CHIMIQUE 2.4.1. Définition La lutte chimique qui a fait son apparition avec le boom industriel axé sur l'utilisation du pétrole, est une méthode de combat contre les ravageurs des plantes qui consiste à utiliser des produits phytopharmaceutiques. Avec le développement de la chimie, cette méthode de traitement utilisant des produits neurotoxiques est une des premières fortement promues comme la voie royale d'élimination des ravageurs des plantes pour une meilleure conservation et un moyen d'optimisation des rendements de la nature. 2.4.2. Avantages des pesticides Les avantages de la lutte chimique sont pour la plupart l’efficacité et l'immédiateté des effets biocides (tuer). L’usage des pesticides présente divers intérêts dont : l’efficacité d’action ; - l’immédiateté d’action (rapidité); - la protection de la santé humaine ; - la protection des cultures et des ressources alimentaires et - l’intérêt économique majeur (amélioration de la production et du revenu). -

2.4.3. Inconvénients des pesticides L'utilisation des produits présente des effets pervers notamment sur l'environnement et

sur l'homme. L’usage des pesticides présente divers inconvénients dont : résistance des organismes nuisibles (insectes, mauvaises herbes etc.) ; Toxicité aiguë(rapide) et chronique (qui dure dans le temps) ; conséquence aigue (mort, vertige, vomissement, évanouissement) conséquence chronique (cancer, stérilité, irritation, mort à long terme, déformation). La rémanence est le temps -

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pendant lequel, un pesticide reste efficace après application. Résistance d’un pesticide est le temps d’observation de résidus dans l’environnement (sol, eau, air etc.) - Rémanence, biodégradation ; - déséquilibre grave de l’environnement (sol,) / écosystème (végétation, faune); - contamination dangereuse de l’eau (eaux, nappe phréatique) et de la chaîne alimentaire ; - effets biologiques à long terme (déformations, stérilité, cancers, etc.). 2.5. AUTRES METHODES DE LUTTE 2.5.1. Lutte par les phéromones Les phéromones sont des substances chimiques comparables aux hormones, émises par la plupart des animaux et certains végétaux, et qui agissent comme des messagers entre les individus d'une même espèce, transmettant aux autres individus des informations qui jouent un rôle dans l'attraction sexuelle notamment. À la différence des hormones (insuline, adrénaline, etc.) produites par les glandes endocrines et qui circulent uniquement à l'intérieur de l'organisme en participant à son métabolisme, les phéromones sont généralement produites par des glandes exocrines, ou sécrétées avec l'urine, et servent de messagers chimiques entre individus. Elles peuvent être volatiles. Elles jouent un rôle primordial lors des périodes d'accouplement, et pour l'agrégation de certains insectes sociaux, telles les fourmis ou les abeilles. Les phéromones sexuelles des insectes contribuent à l'isolement de reproducteur entre les espèces grâce à leur spécificité. Chez les insectes, les phéromones sont détectées généralement par leurs antennes. Le piégeage est un procédé de lutte utilisé pour réduire les infestations. Il consiste en l’utilisation des phéromones placées à l’intérieur des pièges pour attirer les insectes et

les tuer. Les différents usages des phéromones sont: phéromones sexuelles (attraction et confusion) ; phéromones d’agrégation ; - phéromones d’alarme ; phéromones de trace et - phéromones de marquage de ponte (anti-oviposition). -

2.5.2. Inhibiteurs(empêcher) de croissance perturbent la mue ou la nymphose Les inhibiteurs de croissance, appelé aussi dérégulateurs de croissance, sont des matières actives qui agissent par ingestion et perturbent la mue ou la nymphose des arthropodes. Leur emploi est intéressant sur le plan écologique en raison de leur spectre d'action étroit et de leur innocuité (qui n’est pas toxique) pour les animaux à sang chaud. Néanmoins, étant donné leur prix élevé, leur emploi se limite aux cultures intensives. 2.5.2. Lutte par l’utilisation des bio-pesticides 43 ESETEC/ATPV 2016-2017

Formulations à base de mycopathogènes Des pathogènes peuvent servir à combattre de nombreuses espèces différentes d'insectes et d'acariens. Dans l'utilisation d'un pathogène comme agent de lutte, la première étape consiste à trouver une souche de pathogène efficace. La deuxième étape est la formulation. Certaines formulations à base de Mycopathogènes (spores de champignons tels que Metharizium) sont utilisées dans la lutte contre les insectes. Extraits de plantes Les extraits à base d’organes (feuilles et graines) de plantes naturelles telles que le neem (Azadirachta indica) et le papayer (Carica papaya) ont montré leur efficacité dans la lutte contre les insectes ravageurs de maraîchers divers. Les poudres à base de plantes telles que la menthe (Mentha arvensis), le neem (Azadirachta indica), le piment (Capsicum annuum L.), le poivre (Piper nigram L.) ou des huiles essentielles d’Eucalyptus (Eucalyptus melanophloia) et de neem (Azadirachta indica), des huiles comestibles de coton, de soja, de maïs et d’arachide permettent de contrôler les populations des insectes adultes des denrées stockées et de leurs descendants et de réduire leurs dégâts. Ces différents traitements n’affectent pas la germination et la teneur en eau des grains des denrées stockées. Les huiles végétales,

les extraits et les poudres représenteraient une alternative contre les risques liés à l’utilisation des insecticides. 2.6. LUTTE INTEGREE 2.6.1. Définition La lutte intégrée est une méthode de protection phytosanitaire contre les insectes indésirables. Elle consiste à suivre l'évolution des nuisibles et de leurs prédateurs naturels, de décider d'un seuil d'action et de choisir parmi tous les moyens d'intervention disponibles (façons culturales, équilibres nutritifs, ennemis naturels et, en cas de nécessité, de produits chimiques), ceux qui s'avèrent les mieux adaptés sur le plan économique, écologique et toxicologique. La production intégrée est un système de production qui prend en consécration la préservation de l’environnement et la santé du consommateur moyennant le raisonnement des pratiques agricoles, elle intègre l’ensemble des méthodes de lutte (chimique, biologique, culturale et biotechniques) en limitant l’utilisation des produits chimiques lorsqu’il n’existe aucun autre moyen de lutte efficace.

2.6.2. Objectif Elle a comme objectif la diminution des résidus de pesticides dans les fruits et le maintien des ravageurs à un seuil tolérable selon une combinaison de plusieurs luttes comme : La lutte biologique ; - La lutte culturale ; - La lutte chimique raisonnée ; -

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La sélection variétale ; La lutte mécanique ; - La lutte Génétique ; - La lutte législative. -

2.6.3. Différentes étapes de la mise en œuvre

Surveillance de l’état sanitaire des cultures En lutte intégrée, la mise en place d’un système de surveillance de l’état sanitaire est inévitable, la surveillance nécessite la formation et l’implication de tout le personnel de la ferme en allant de l’ouvrier au gérant. Une personne formée doit effectuer des comptages et des examens de feuilles régulièrement et centralisé toutes les informations sur l’état sanitaire des plantes.

Contrôle mécanique A. Utilisation des filets anti- insecte L’utilisation des filets à mailles fines (10*20) réduit l’introduction des ravageurs et des vecteurs de maladies virales sous serre. Cette utilisation doit tenir compte du type de la serre ainsi que l’aération. B .Sas à l’entrée de la serre. En plus de l’installation des filets sur toutes les ouvertures de la serre, il faut installer des SAS avec des doubles portes. Ces derniers doivent être équipés par des bandes jaunes à glu pour capturer les mouches blanches qui arrivent à pénétrer, pendant les courtes périodes d’ouverture des portes. Utilisation des filets insectes proof : "Porte SAS" C. Bandes et plaques jaunes C'est un outil de piégeage des insectes nuisibles surtout la mouche blanche, ils sont recommandés non seulement pour la lutte mais aussi pour la surveillance. Elles doivent être réparties d’une manière uniforme dans la serre avec une fréquence de : 50 bande/ha et 8 plaque/ha. Contrôle culturale L’élimination des mauvaises herbes et des débris du précédent culturale. L’utilisation d’un matériel propre. L’ajustement de la première date de plantation. Le respect de la période de vide sanitaire. L’élimination de toutes sources d'inoculum. Contrôle biologique Une stratégie alternative à la lutte chimique conventionnelle contre les ravageurs des cultures. Elle se caractérise par le maintien d’un équilibre entre les auxiliaires et les ravageurs sur la culture protégée et ne recourt aux traitements chimiques qu’en cas d’extrême nécessité. La lutte biologique est basée sur une relation naturelle entre deux êtres

vivants : - la cible : est un organisme indésirable, ravageur d'une plante cultivée.

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- auxiliaire : est un organisme différent, le plus souvent un parasite (ou parasitoïde), un prédateur ou un agent pathogène du premier. La lutte biologique repose sur l'attribution du rôle d'auxiliaire de l'homme, dans son combat contre les ravageurs de cultures, à un organisme vivant. Alors qu'en matière d'écologie, la lutte biologique tend à être considérée comme une unité conceptuelle, les praticiens lui reconnaissent une grande diversité. Elle est née dans un contexte où la préoccupation était de pallier les insuffisances de la lutte chimique, se joignant à celle-ci. Actuellement elle répond au souci de combattre les ravageurs dans le respect de la nature : la lutte biologique constitue la base de la lutte intégrée. Les auteurs, en revisitant les grands événements marquants de son histoire, proposent plus qu'un simple aperçu chronologique : l'intérêt appliqué des organismes entomophages sert de support à une réflexion sur les principes de recherches coordonnées et structurées, sur la pluridisciplinarité des savoirs mis en jeu et sur l'internationalisation de la démarche. 2.6.4. Contrôle chimique Les traitements chimiques sont indispensables, même en lutte intégrée. Au premier abord, il pourrait avoir une contradiction entre ces deux aspects de la lutte et pourtant, il n'est pas actuellement possible de mettre en place des programmes de traitement en lutte intégrée sans l'aide des produits chimiques. Il faut essayer de raisonner le plus possible cette lutte chimique afin de ne pas démolir en quelques instants ce que l'on a mis du temps à édifier. 2.6.5. Contraintes La lutte intégrée coûte souvent plus cher soit en services (suivi technique, analyses, encadrement, etc.), soit par des investissements spécifiques en matériels et aménagement, de plus l’application de cette lutte est un peu difficile et complexe. 2.6.6. Avantages Les avantages de la lutte intégrée sont :

-

la réduction en quantité et l’amélioration en qualité du nombre de traitements

chimiques appliqués ; - une diminution des risques d’accumulation des résidus pesticides tout en préservant la faune utile et l’environnement ; - la Réduction des risques liés à la santé du consommateur ; - la protection des employeurs des produits phytosanitaires (les ouvriers ; les tractoristes...) ; - la Production d’un fruit propre, sain et de qualité.

Infection c’est l’installation de la maladie

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CHAPITRE 3 : GÉNÉRALITÉS SUR LES PRODUITS AGRO PHARMACEUTIQUES 3.1. DEFINITION Les produits agro pharmaceutiques sont des substances ou association de substances destinées à repousser, détruire ou combattre les nuisibles pouvant causer des dommages sur les produits agricoles, les denrées alimentaires et les aliments pour animaux durant la production, le stockage, le transport, la transformation et la commercialisation. Les objectifs des traitements sont : - réduire les populations des insectes et des autres animaux ; - réduire les maladies ; - réduire les mauvaises herbes. Ces traitements ont pour buts de: - améliorer la qualité des produits ; augmenter la production ; - augmenter les revenus des agriculteurs. 3.2. PRINCIPAUX GROUPES DE PRODUITS AGRO PHARMACEUTIQUES 3.2.1. Insecticides / Acaricides Les insecticides / acaricides sont des produits destinés à tuer les insectes et les acariens, ravageurs des cultures et des denrées stockées. 3.2.2. Herbicides Les herbicides sont des produits destinés à tuer les mauvaises herbes causant des dégâts sur les cultures. 3.2.3. Fongicides

Les fongicides sont des produits destinés à tuer les champignons et les moisissures causant les maladies. 3.2.4. Nématicides Les nématicides sont des produits destinés à tuer les nématodes causant des dégâts sur les cultures. 3.2.5. Molluscicides Les molluscicides sont des produits destinés à tuer les mollusques (limaces et escargots) causant des dégâts sur les cultures.

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3.2.6. Avicides Les avicides sont des produits destinés à tuer les oiseaux causant des dégâts sur les cultures et les denrées stockées. 3.2.7. Rodenticides (Raticides) Les rodenticides sont des produits destinés à tuer les rongeurs (rats, souris etc.), s'attaquant aux cultures et aux denrées stockées ou qui sont vecteurs de maladies. 3.2.8. Médiateurs chimiques Les médiateurs chimiques peuvent être des répulsifs qui éloignent ou des attractifs qui attirent les animaux causant des fléaux. 3.2.9. Régulateurs de croissance Les régulateurs de croissance sont produits destinés à modifier la physiologie (croissance, mue, etc.) soit des végétaux (raccourcisseur ou éclaircisseur), soit des insectes (analogues d'hormone juvénile, inhibiteur de chitine). 3.2.10. Fertilisants

Un fertilisant, ou matière fertilisante, est une substance, ou un mélange de substances, naturelle ou d'origine synthétique, utilisée en agriculture, en horticulture et sylviculture, pour améliorer les sols, notamment leur structure, et fertiliser les plantes cultivées. Les fertilisants comprennent les engrais et les amendements. Les premiers sont destinés à favoriser la croissance des plantes en leurs apportant des éléments nutritifs, et les seconds sont plutôt destinés à améliorer la qualité des sols. La Fertilisation est l’ensemble des techniques de fumure visant à maintenir ou à augmenter la fertilité d'un sol pour placer les plantes cultivées dans les meilleures conditions d'alimentation. D'une manière générale, il existe deux grands types d'engrais ou fertilisants: - Les engrais minéraux ou chimiques, qui peuvent eux-mêmes être de deux sortes ; soit provenant de gisements naturels (potasse, phosphate), soit issus de l'industrie chimique, ce qui est de loin le plus courant. - Les engrais organiques, qui sont d'origine animale (fumier, compost, corne broyée, sang séché, guano, poudre d'os, arêtes de poissons) ou végétale (algues, cendre de bois).

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Tableau : Couleurs de fond recommandées en Côte d’Ivoire sur les étiquettes des produits phytopharmaceutiques

TYPES DE PESTICIDES COULEURS DE FOND REFERENCES PANTONE

Acaricides Insecticides /

C

Tableau : Couleurs de la bande toxicologique (15% de la surface de l’étiquette) Mention Obligatoire Symbole de CLASSE OMS Couleur de la toxicité bande Symbole de N° toxicité PANTONE Symbole de Mention toxicité Obligatoire Symbole de Mention toxicité Obligatoire Fongicides Jaune 109 C Herbicides Vert 375 C Nématicides, Rodonticides, Molluscicides, ...

Bleu 325 C

Classe Ia « extrêmement

dangereux »

dangereux »

199 C Très Nocif Nocif

toxique

Classe Ib « très dangereux » 199 C Toxique

Classe III « peu dangereux » Attention Attention

Classe II « modérément

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3.3 DIFFERENTES FORMULATIONS 3.3.1. Définition La formulation est la préparation de la substance active ou matière active sous une forme qui convient à son utilisation. C’est l’état physique dans lequel les produits sont vendus sur le marché. Il s’agit de : - rendre la substance active facilement utilisable par l’agriculteur, - optimiser les performances biologiques de la substance active, c’est à dire rendre la substance active le plus efficace possible, - assurer une bonne couverture de la cible par une bonne dispersion du produit dans l’eau, une bonne adhérence sur les feuilles une bonne répartition. - Assurer une bonne sécurité vis-à-vis du produit.

3.3.2. Composition d’une formulation pesticide La formulation comporte un certain nombre d’éléments tels que la matière active, les adjuvants et les charges inertes. 3.3.2.1. Matière active ou substance active La Substance Active (s.a.) ou Matière Active (m.a.) est le produit chimique pur responsable de l’activité biocide. Elle existe sous forme liquide ou visqueuse, soit sous forme solide ou gazeuse.

3.3.2.2. Adjuvants Ce sont des substances qui seules sont dépourvues d’activité biologique mais qui améliorent les qualités physico chimiques ou quelques fois l’activité de la matière active. Ce sont : - Les solvants, - Les mouillants (tensioactifs, surfactants, adhésifs), - Les dispersants, - Les anti-mousses, - Les stabilisants et conservateurs. Solvants Il s’agit de substances liquides qui ont le pouvoir de dissoudre d’autres substances. C’est le cas de l’eau pour les concentrés solubles et des solvants organiques pour les concentrés émulsionnables. Mouillants Ces sont des adhésifs qui diminuent la tension inter facial (tensioactif) en favorisant la mouillabilité dans le cas des poudres mouillables. Ils permettent de ce fait un meilleur étalonnement du produit sur les plantes. 51 ESETEC/ATPV 2016-2017 52 ESETEC/ATPV 2016-2017

Dispersants Il s’agit de grosses molécules qui empêchent l’agglomération de substances à savoir les particules de m.a. et les charges inertes. Les dispersants retardent la dissémination des particules dans la formulation en chargeant les particules de même signe. Antimousses Les anti-mousses sont des produits insolubles dans l’eau et plus léger que l’eau. Une fois dans l’eau, ces produits remontent à la surface pour former une tension superficielle. Cette forte tension superficielle fera éclater les bulles de mousses. Stabilisants et conservateurs Ces sont par exemple les stabilisants et conservateurs qui limitent ou empêchent la dégradation de la matière active. C’est le cas par exemple des tampons, pH, antioxydants, antibiotiques, antigels, anticorrosifs, vomitifs, colorants et

odorants. 3.3.2.3. Charges inertes Ce sont des matériaux inertes comme le Kaolin, le talc, la silice par exemple ayant pour rôle de faciliter le broyage des matières actives et d’empêcher la formation de mottes. Ces matériaux jouent un rôle de diluant pour ajuster la concentration des matières actives. 3.3.3. Différentes formulations courantes Les formulations peuvent êtres des liquides, des poudres, des granulés, des fumigants et des appâts. En présence de l'augmentation continue de la fabrication, la formulation et l'usage des pesticides, associé à un accroissement parallèle des types de formulations mises sur le marché, il est apparu nécessaire de disposer d'un système harmonisé pour désigner les formulations qui sont utilisées sur un plan international et indépendant de la langue du pays utilisateur. Le code retenu, établi en 1984 par le GIFAP (Groupement International des Associations nationales de Fabricants de Produits Agrochimiques), est constitué de deux lettres, exprimées par une abréviation tirée pour la plupart du temps des appellations anglo-saxonnes en usage, pour chaque type. Cette abréviation accompagne souvent le nom commercial du pesticide, par exemple : Benlate 50 WP. 3.3.3.1. Produits pour traitement des semences Code GIFAP Nom du type de produit ou de la formulation Définitions DS Poudre pour traitement des semences à sec powder for Dry Seed treatment Poudre destinée à être appliquée en l'état sur les semences LS Liquide pour traitement des semences Solution for Liquid Seed treatment Solution destinée à être appliquée sur les semences en l'état ou après dilution SS Poudre soluble pour traitement des semences Poudre destinée à être appliquée sur les semences après dissolution dans l'eau Water Soluble powder for Seed treatment WS Poudre mouillable pour traitement humide Water dispersible powder for Slurry treatment Poudre destinée à être appliquée sur semences sous forme de bouillie aqueuse concentrée. 3.3.3.2. Concentrés à diluer dans des solvants organiques Code GIFAP Nom du type de produit ou de la formulation Définitions OL Liquide miscible à l'huile

Oil miscible Liquid Formulation liquide à diluer avant l'emploi dans un liquide organique miscible OP Poudre à disperser dans l'huile Oil dispersible Powder Formulation pulvérulente destinée à être appliquée après dispersion dans un liquide organique OF Suspension concentrée à diluer dans l'huile Oil miscible Flowable concentrate Suspension stable d'une matière active destinée à être appliquée après dilution dans un liquide organique 3.3.3.3. Produits à appliquer sans dilution Code GIFAP Nom du type de produit ou de la formulation Définitions CG Granulé encapsulé Capsulated Granule Granulé avec enrobage de protection ou à relargage progressif DP Poudre pour poudrage Dustable Powder Poudre fluente applicable par poudrage FG Granulé fin Fine Granule Granulé de dimension comprise entre 300 et 2500 microns GG Macro-granulé Macro Granule Granulé de dimension entre 2000 et 6000 μ GP Poudre à pulvériser Flo-dust Poudre pour poudrage, très fine, destinée aux applications pneumatiques en enceinte close GR Granulé Granule Produit solide se présentant sous forme de granulé de dimensions définies, prêt à l'emploi MG Micro-granulé MicroGranule Granulé de dimension comprise entre 100 et 600 μ SU Suspension pour application à très bas Suspension prête à l'emploi dans un 53 ESETEC/ATPV 2016-2017

volume Ultra-low volume (ULV) Suspension appareil de traitement à très bas volume TP Poudre de piste Tracking Powder Rodenticide ou poudre agissant par contact UL Liquide pour application à très bas volume Ultra low volume (ULV) Liquid Liquide homogène, prêt à l'emploi dans un appareil de traitement à très bas volume (TBV)

3.3.3.4. Concentrés à diluer dans l’eau Code GIFAP Nom du type de produit ou de la formulation Définitions EC Concentré émulsionnable Emulsifiable Concentrate Formulation liquide homogène, destinée à être appliquée après dilution dans l'eau sous forme d'émulsion EW Emulsion de type aqueux Emulsion oil in Water Formulation fluide constituée par la dispersion dans une phase aqueuse continue de gouttelettes contenant le produit phytosanitaire SC Suspension concentrée Suspension Concentrate Suspension stable de matière(s) active(s) dans un liquide pour emploi après dilution dans l'eau SG Granulés solubles dans l'eau Water Soluble Granules Formulation, constituée de granulés, destinée à être appliquée sous forme de solution, dans l'eau, de la matière active mais pouvant contenir des matières inertes insolubles SL Concentré soluble Soluble concentrate Formulation liquide homogène destinée à être appliquée après dilution dans l'eau sous forme de solution vraie de la matière active SP Poudre soluble dans l'eau Water Soluble Powder Formulation pulvérulente destinée à être appliquée après dissolution dans l'eau sous forme de solution vraie de la matière active mais pouvant contenir des matières inertes solubles TB Tablette Tablet Formulation solide se présentant sous forme de pastilles de petite taille WG Granulés à disperser dans l'eau Formulation constituée de granulés, 54 ESETEC/ATPV 2016-2017

Water dispersible Granules destinée à être appliquée après délitage et dispersion dans l'eau WP Poudre mouillable Wettable Powder Formulation pulvérulente destinée à être dispersée dans l'eau en vue de son application, soit immédiatement, soit après agitation avec addition progressive d'eau 3.4. PROBLEMES LIES A L’USAGE DES PRODUITS AGRO PHARMACEUTIQUES En dépit de ses nombreux avantages, l’usage des produits chimiques comporte des risques qui sont accrus par leur emploi répété et intensifié ou non conforme. Voici certains de ces problèmes liés à l'utilisation abusive de ces substances chimiques. 3.4.1. Problèmes économiques De nombreux produits utilisés en Afrique doivent être achetés à l'étranger en devises

fortes. Les inquiétudes suscitées par les pesticides ont entraîné dans de nombreux pays une réduction des subventions de l'Etat, augmentant ainsi le prix d'achat. 3.4.1. Problèmes de toxicité Sur la faune non cible ou les auxiliaires La contribution bénévole des organismes auxiliaires à la lutte contre les ravageurs sont souvent neutralisé par les pesticides car les agents bénéfiques (prédateurs et parasitoïdes) sont souvent tués en même temps que les ravageurs. Ainsi, les pesticides aggravent les problèmes posés par les organismes nuisibles. Sur l’homme Les pesticides constituent en général un danger réel ou potentiel pour l’homme. Ils sont classés en fonction de leur degré de toxicité. Ainsi, une utilisation abusive de certaines substances peut causer des maladies voire la mort des utilisateurs. 3.4.2. Problèmes de Résistance Les problèmes de résistance sont connus aussi bien avec les insecticides, les fongicides que les herbicides. L’apparition d’individus résistants s’explique par les souches mutantes à l’intérieur d’une population naturelle. Ces individus résistants, en nombre très réduit, deviennent importants grâce à la pression de sélection sur les sensibles. Plus de 500 ravageurs ont acquis une résistance à un ou plusieurs types de pesticides. A court terme, cela implique 55 ESETEC/ATPV 2016-2017

que les paysans utilisent davantage de pesticides à plus grand frais pour détruire ainsi un nombre plus élevé d'organismes bénéfiques. Recommandations : alterner les familles de substances actives homologuées en Côte d’Ivoire. 3.4.3. Problèmes de pollution de l’environnement L’une des problématiques majeures de l’utilisation des pesticides en agriculture est la contamination du milieu naturel ainsi que la destruction des auxiliaires. En effet, les pesticides polluent l’air, l’eau et le sol dans la zone traitée ou dans des zones plus éloignées du fait de volatilisation ou de ruissellement. Ainsi certains pesticides persistent dans le sol. La persistance du pesticide dans le sol dépend principalement de la nature du pesticide c’est-à- dire sa polaire, sa solubilité, sa stabilité etc. Le type de sol et les conditions de température et d’humidité du sol jouent ainsi un rôle dans la transformation des pesticides. La dégradation des pesticides dans l’environnement se fait soit par des microorganismes soit par des facteurs abiotiques (physiques et chimiques) comme par exemple la lumière. Il faut noter que les pesticides peuvent être

à la base de l’apparition de nouveaux ravageurs. Les polluants organiques persistants (POPs) sont des composés organiques qui, à des degrés divers, résistent à la dégradation photolytique, biologique et chimique. Ils sont souvent halogénés et se caractérisent par une faible solubilité dans l’eau et une solubilité élevée dans les lipides, ce qui entraîne leur bioaccumulation dans les tissus adipeux. Leur semi-volatilité et propriété physico-chimique leur permettent d’exister sous forme de vapeur ou sont adsorbés sur des particules dans l’atmosphère, ce qui facilite leur transport sur de longues distances dans avant de se déposer. Le terme POPs (Polluants Organiques Persistants) recouvre un ensemble de substances organiques qui possèdent 4 propriétés. Elles sont : - Persistantes: la substance se dégrade lentement ; Bioaccumulable: s’accumule au sein des êtres vivants ; Toxiques: l’exposition peut provoquer des effets nocifs ; Mobile: sur de grandes distances. Les POP appartiennent à deux sous-groupes importants : -les hydrocarbures aromatiques polycycliques et -les hydrocarbures halogénés. Le dernier sous-groupe comprend les organochlorés. On peut citer les dioxines et les furanes, l’hexachlorobenzène, le mirex, le toxaphène, l’heptachlore, le chlordane et le DDT. Les POPs sont des substances chimiques utilisées pour lutter contre les parasites, animaux ou végétaux nuisibles aux cultures et accroître les rendements.

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Les principaux sont les herbicides, les fongicides et les insecticides. Ce sont des pesticides utilisés pour la prévention, le contrôle ou l'élimination d'organismes jugés indésirables, qu'il s'agisse de plantes, d'animaux, de champignons ou de bactéries.

3.4.4. Problème de Résidu Un résidu est une ou plusieurs substances présentes dans ou sur des végétaux ou produits d'origine végétale, des produits comestibles d'origine animale, ou ailleurs dans l'environnement, et constituant le reliquat de l'emploi d'un produit phytopharmaceutique, y compris leurs métabolites et produits issus de la dégradation ou de la réaction. La LMR ou Limite Maximale de Résidu est la concentration maximale d’un résidu de pesticide résultant de l’utilisation de ce pesticide, conformément aux règles de bonnes pratiques agricoles. C’est la concentration maximale d’un résidu qui est légalement autorisée et considérée dans un aliment. Elle est exprimée, soit en mg de résidu / kg de denrée soit, en ppm (parti pour millième). Les résidus chimiques dans les produits alimentaires peuvent nuire à la santé des consommateurs des zones urbaines.

3.5. PRECAUTIONS D’EMPLOI DES PESTICIDES Tout pesticides doit faire l’objet d’une homologation ou doit bénéficier d’une autorisation provisoire de vente (APV) préalablement à son utilisation en Côte d’Ivoire. L’utilisateur doit se protéger, protéger les personnes non autorisées, les enfants, les animaux domestiques (pour éviter une exposition orale, cutanée, respiratoire) et protéger l’environnement avant, pendant et après le traitement phytosanitaire.

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Que faire lors de l’utilisation des produits phytosanitaires ? avant les applications pendant les applications après les applications l’étiquette (ne pas dépasser et ne pas être en deçà). (de 6h à 9h) ou à partir de 16h) ; dant les périodes t de pluie, de vent

Ne pas manger, boire et fumer pendant le traitement. Rincer les bidons et les pulvérisateurs Rincer les bidons et les pulvérisateurs Ne jamais verser dans les égouts, rivières ou fossés Ne jamais verser dans les égouts, rivières ou fossés Bruler les emballages en carton et en papier

Utiliser des produits agréées ; Respecter la dose prescrite sur

NB : Les étiquettes et les pictogrammes ont pour rôle de prévenir et de protéger les usagers des dangers des produits phytosanitaires. Il faudrait donc vulgariser davantage leurs significations auprès des paysans pour limiter les risques de pollution et d’intoxication.

58 ESETEC/ATPV 2016-2017 Porter un masque pour protéger le nez et la bouche ; Porter un masque respiratoire ; Porter une visière

Porter un tablier de protection ;

Porter un vêtement de protection