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CODE UIC 1re édition, Novembre 2004 Version originale
Conception des traverses monoblocs en béton Bemessung von Monoblockschwellen aus Beton Design of monoblock concrete sleepers
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Fiche à classer au chapitre : VII - Installations fixes
Application : A dater du 1er octobre 2004 Tous les Membres de l’Union Internationale des Chemins de fer
Historique des mises à jour : 1re édition, Novembre 2004
Création de la fiche pour compléter les normes européennes EN 13230 et EN 13146
Le responsable de la fiche est indiqué dans le Code UIC
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Sommaire Résumé .................................................................................................................................1 1-
Généralités................................................................................................................... 2 1.1 - Champ d’application ............................................................................................. 2 1.2 - Définitions ............................................................................................................. 3
2-
Critères de dimensionnement.................................................................................... 4 2.1 - Catégories de service pour la conception des traverses ...................................... 4 2.2 - Durée de vie calculée et garantie ......................................................................... 4 2.3 - Charge de dimensionnement................................................................................ 5 2.4 - Dimensions et masse ......................................................................................... 13 2.5 - Exigences relatives aux matériaux constitutifs des traverses............................. 13 2.6 - Systèmes de fixation........................................................................................... 14 2.7 - Isolement électrique............................................................................................ 14 2.8 - Autres exigences relatives à la conception......................................................... 14
3-
Description des systèmes de production............................................................... 16
Annexe A -
Exemples de détermination du moment de flexion de calcul ................ 21
A.1 - Cas 1 - Traverse à base rectangulaire avec semelle sous rail à faible atténuation .......................................................................................................... 21 A.2 - Cas 2 - Traverse à section centrale réduite et semelle de rail à forte atténuation .......................................................................................................... 22 A.3 - Détermination du moment de flexion de calcul de traverses de 2,5 m de long à largeur constante ................................................................................ 24 A.4 - Détermination du moment de flexion de calcul de traverses de 2,6 m de long à section centrale réduite...................................................................... 25 Bibliographie ......................................................................................................................26
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Résumé Le présent document présente les exigences relatives à la conception de traverses monoblocs en béton précontraint, principalement destinées à l'équipement des lignes principales des réseaux ferroviaires à écartement standard (1 435 mm), parcourues à des vitesses allant jusqu'à 300 km/h et supportant des masses par essieu jusqu'à 300 kN. Cependant, les principes exposés ci-après sont également valables pour d'autres applications. On peut considérer comme de conception "standard" une traverse apte à la circulation de trains de fret et de trains de voyageurs dont les masses par essieu atteignent respectivement 250 kN et 180 kN pour des vitesses maximum de 120 km/h et 300 km/h. Le présent document est destiné à compléter, sans cependant les remplacer, les normes européennes (EN) sur le sujet et notamment les projets : -
EN 13230 - Traverses et supports en béton (mai 2002) ;
-
EN 13146 - Méthodes d'essai pour les systèmes de fixation (mai 2002).
Ce document représente l'état de l'art, à la date de sa publication, tel qu'il a été établi par un groupe d'experts de l'UIC ; il ne peut constituer un obstacle à tout développement ultérieur.
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1 - Généralités 1.1 -
Champ d’application
Le présent document donne des orientations spécifiques pour la conception des traverses dans les domaines ci-après : -
catégories de service correspondant aux conceptions de traverses,
-
détermination des charges de calcul avec coefficients d'impacts dynamiques,
-
détermination des moments de flexion de calcul,
-
choix des dimensions.
Ce document fournit également des informations sur les méthodes actuelles de fabrication. La présente directive de conception est jugée adéquate pour des traverses utilisées : -
avec une fixation élastique,
-
sur un sous-sol de bonne qualité,
-
avec une épaisseur de ballast de 250 mm au minimum,
-
avec un drainage adéquat du ballast et du sous-sol,
-
sans joints de rail excepté les joints isolants collés (voie en longs rails soudés),
-
avec maintenance mécanisée.
Le non-respect des conditions ci-dessus peut entraîner une réduction de la durée de vie des traverses et/ou des opérations de maintenance plus importantes si la conception n'est pas renforcée.
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1.2 -
Définitions
Q0
charge statique à l'essieu des véhicules ferroviaires
Pd
charge de calcul à l'axe du rail (charge dynamique normale en service)
M dr+
moment positif de calcul (fibre inférieure) à la section sous rail (charge dynamique normale en service)
M dr-
moment négatif de calcul (fibre supérieure) à la section sous rail (charge dynamique normale en service)
M dc-
moment négatif de calcul (fibre supérieure) à la section centrale (charge dynamique normale en service)
M dc+
moment positif de calcul (fibre inférieure) à la section centrale (charge dynamique normale en service)
γp
coefficient à appliquer à l'incrément dynamique pour rendre compte de l'atténuation due à la semelle sous rail
γv
incrément dynamique normal en service dépendant de la vitesse
γd
coefficient permettant de tenir compte de la répartition de la charge sur les traverses
γr
coefficient partiel permettant de tenir compte des variations de réaction des traverses dues aux défauts d'appui
γi
coefficient partiel permettant de tenir compte des irrégularités d'appui longitudinal de la traverse
k1
coefficient d'impact représentant le cas d'une charge exceptionnelle
k2
coefficient d'impact représentant le cas d'une charge accidentelle
Ic
moment d'inertie à la section centrale de la traverse
Ir
moment d'inertie à la section sous rail
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2 - Critères de dimensionnement Les critères à prendre en compte pour le dimensionnement des traverses monoblocs en béton sont décrits ci-dessous.
2.1 -
Catégories de service pour la conception des traverses
Lorsque la charge de service est différente, il est théoriquement possible d'utiliser une conception différente. Lorsqu'une traverse est spécialement conçue pour une application donnée, il en résulte des économies qui sont cependant compensées par l'augmentation des coûts de fabrication, de stockage et de gestion. Les facteurs pouvant conduire à modifier les critères de dimensionnement sont : -
des catégories de lignes autorisant des masses par essieu ou des vitesses différentes,
-
des contraintes différentes (par ex. exigence d'une épaisseur réduite),
-
une charge de service différente (par ex. courbes, sur des ponts ballastés),
-
des exigences différentes vis-à-vis de la voie (par ex. appareils de dilatation, passages à niveau, etc.).
Il est recommandé d'éviter autant que possible les conceptions utilisant des selles d'appui. Lorsqu'il est cependant nécessaire de les utiliser, le dimensionnement de la traverse de base devrait être le même qu'en cas de fixation directe. La standardisation de la conception des traverses permet de réaliser de plus gros volumes de production et donc de maximiser les réductions de coûts unitaires. Le choix du nombre de conceptions de traverses doit donc être guidé par des critères économiques tenant compte du coût unitaire de production et des volumes correspondants.
2.2 -
Durée de vie calculée et garantie
La traverse devra être calculée pour une durée de vie en service de 40 ans au minimum. Les critères exposés dans le présent document sont censés répondre à cet objectif. Les composants seront garantis pendant 5 ans au minimum contre les vices de matériaux et de fabrication. La garantie s'appliquera également aux domaines de la conception qui sont du ressort du fabricant. Celui-ci pourra aussi proposer, afin d'accorder sa garantie, des exigences plus sévères que celles qui sont exposées dans le présent document.
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2.3 -
Charge de dimensionnement
La charge de dimensionnement des traverses en béton sera déterminée en tenant compte : -
de la charge statique à l'essieu des véhicules ferroviaires,
-
de coefficients dynamiques, afin de tenir compte des irrégularités géométriques de la voie et des véhicules,
-
de l'influence de la structure de la voie dans la répartition des charges d'essieu sur les traverses et de la variabilité des conditions d'appui de la voie.
Il pourra être nécessaire d'évaluer plusieurs cas de charge pour déterminer la combinaison de charge statique et de charge dynamique la plus défavorable (en fonction de la vitesse). Une traverse "standard" peut être considérée comme respectant les cas de charges/vitesses présentés ci-dessous : Charge à l’essieu/vitesse
180 kN
225 kN
250 kN
120 km/h
X
X
X
200 km/h
X
X
300 km/h
X
Le calcul basé sur une supposition de charge verticale symétrique est, dans la plupart des cas, acceptable car il comporte des coefficients suffisants pour tenir compte du chargement latéral et du transfert de charge dans les courbes. L'acheteur peut, dans des cas particuliers, préciser les conditions de calcul pour tenir compte de ces effets. Il faut déterminer les moments de flexion dans la traverse pour tenir compte des cas suivants : 1. le moment de flexion de base qui tient compte de la charge statique ainsi que des charges dynamiques normales en service. Aucune fissure ne doit apparaître dans la traverse pour ce niveau de charge ; 2. un moment de flexion sous charge exceptionnelle tenant compte des charges s'ajoutant à celles mentionnées à l’alinéa 1 ci-dessus et censées survenir quelquefois seulement durant la vie de l'élément en béton (par ex. des méplats de roue). Toute fissure apparaissant à ce niveau de charge devra se refermer lors du retrait de la charge ; 3. un moment de flexion relatif aux charges d'impact accidentelles. Ce moment définit la capacité ultime de charge de l'élément en béton. 2.3.1 - Charge statique verticale La composante statique de la charge verticale ( Q 0 ) peut être déterminée directement à partir de la charge statique d'essieu des véhicules (la charge calculée de la traverse est normalement exprimée par roue). Lors du calcul, il convient de ne pas oublier que les traverses sont censées durer 40 ans ou plus. Les futures augmentations éventuelles de la masse à l'essieu et de la vitesse pourront donc être prises en compte.
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2.3.2 - Incrément normal dynamique en service Ce coefficient ( γ v) représente la charge dynamique normale résultant des défauts de géométrie de la voie et des irrégularités des véhicules. Les valeurs recommandées sont : -
pour V < 200 km/h : 0,50,
-
pour V ≥ 200 km/h : 0,75.
Dans certaines circonstances spécifiques, le coefficient dynamique peut être déterminé à partir d'un rapport empirique prouvé, provenant d'une mesure ou d'une simulation. Il peut varier en fonction de la qualité géométrique de la voie et de la vitesse. Pour des vitesses allant jusqu’à 200 km/h, le coefficient recommandé est conforme à la norme EN 13230 (voir Bibliographie - page 26). Pour des vitesses jusqu’à 300 km/h, il est proposé de conserver cette même valeur, pour autant que les tolérances géométriques de la voie et de la surface des rails, associées à ces vitesses soient garanties. L'expérience montre que, dans ce cas, la valeur du coefficient n'augmente pas. 2.3.3 - Semelles sous rail élastiques La norme européenne EN 13146 (voir Bibliographie - page 26) évalue l'atténuation de l'impact occasionné par les systèmes de fixation ( γ p ). Cette évaluation est réalisée à l'aide d'un essai qui mesure l'ordre de grandeur des contraintes de flexion dues à l'impact dans la traverse de béton. Les systèmes de fixation peuvent être classés, avec leurs semelles sous rail correspondantes, en fonction des réductions de contraintes qu'ils permettent d'obtenir par rapport à un cas de référence, à savoir : -
faible atténuation
< 15 %
-
atténuation moyenne
> 15 - 30 %
-
forte atténuation
> 30 %
Ces coefficients d'atténuation d'impact peuvent être appliqués aux charges calculées. Il est cependant recommandé de diminuer la valeur d'atténuation mesurée du système d'attache d'environ 25 % en situation normale, afin de tenir compte de la situation en service. Cette réduction peut s'appliquer aux situations de charge normales, exceptionnelles et accidentelles. Pour profiter des réductions de charge calculée, obtenues grâce aux semelles sous rail élastiques, l'acheteur devra veiller à ce que les normes de maintenance garantissent l'utilisation continue de semelles de rail équivalentes voire meilleures que celles qui ont été prises en compte dans le calcul. Les coefficients d'incrément dynamique s'appliquent donc comme suit : -
faible atténuation
< 15 %
1,0
-
atténuation moyenne
> 15 - 30 %
0,89
-
forte atténuation
> 30 %
0,78
Ces coefficients sont utilisés avec l'incrément normal de charge dynamique en service pour obtenir un coefficient dynamique combiné, par ex. le coefficient dynamique combiné à appliquer avec des attaches à forte atténuation à V = 250 km/h sera donné par : = 1 + 0,78 × 0,75 = 1,59
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Une telle utilisation des valeurs d'atténuation du coefficient d'impact dynamique par les semelles de rail est probablement trop prudente car ces semelles permettent également d'améliorer la répartition statique de la charge. 2.3.4 - Coefficients exceptionnels de charge dynamique en service Les valeurs recommandées pour représenter les coefficients d'impact pour les cas exceptionnels ( k 1) ou accidentels ( k 2) sont les suivantes : -
coefficient d'impact représentant le cas de charge exceptionnel
k 1 = 1,8
-
coefficient d'impact représentant le cas de charge accidentel
k 2 = 2, 5
Pour des motifs de cohérence avec la norme EN 13230, il convient d'appliquer ces coefficients lorsque la résistance de la traverse a été testée au moyen d'essais statiques. Les coefficients recommandés pour les essais dynamiques sont les suivants: -
coefficient d'impact représentant le cas de charge exceptionnel
k 1 = 1,5
-
coefficient d'impact représentant le cas de charge accidentel
k 2 = 2, 2
2.3.5 - Répartition de la charge sur les traverses Considérée longitudinalement dans la voie, chaque traverse ne supporte qu'une partie de la charge de roue, le reste étant partagé avec les traverses adjacentes. Il est recommandé d'utiliser un coefficient ( γ d ) constant de 0,5 pour les cas normaux (sous réserve de l'adjonction des coefficients partiels complémentaires mentionnés ci-dessous). Cette valeur peut être considérée comme valable pour des rails ≥ 46 kg/m, un travelage ≤ 65 cm et de bonnes conditions de fondation. L'acheteur peut déterminer une valeur différente si les circonstances l'exigent. Dans ce cas, un coefficient de réaction peut être déterminé à l'aide d'une théorie reconnue (par ex. la poutre de Winkler sur fondation élastique, etc.). 2.3.6 - Coefficients partiels complémentaires La norme EN 13230 recommande deux autres coefficients découlant eux aussi de travaux de recherche menés par l'ERRI : ORE D 71/RP 9, D 170/RP 1 et D 170/RP 4 (voir Bibliographie - page 26), à savoir : -
un coefficient ( γ r ) ayant une valeur typique de 1,35 et représentant les variations de la réaction de la traverse dans le ballast, dues aux défauts d'appui,
-
un coefficient ( γ i ) ayant une valeur typique de 1,6, représentant l'incrément dynamique du moment de flexion dû aux irrégularités de l'appui longitudinal.
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2.3.7 - Charge latérale La charge latérale n'est normalement pas prise en compte pour le calcul d'une traverse standard car les charges de dimensionnement contiennent des tolérances suffisantes pour tenir compte de ces effets. Une tolérance complémentaire peut être ajoutée, au choix de l'acheteur, pour couvrir ces effets et notamment : -
les surcharges provoquées par l'insuffisance de dévers,
-
les charges dynamiques latérales,
-
les charges dues au vent.
Cependant, ces charges ne sont utilisées que pour calculer une charge verticale augmentée en raison du transfert de charge (c'est-à-dire produisant une charge verticale et un diagramme de moment de flexion asymétriques). 2.3.8 - Charge longitudinale Les charges longitudinales résultant de la traction et du freinage ne sont pas prises en compte dans le calcul de la traverse. 2.3.9 - Charge de dimensionnement au droit de la section sous rail La charge au droit de la section sous rail, utilisée pour déterminer le moment de flexion peut donc être déterminée selon l'équation [1] : Q0 P d = ------- ( 1 + γ p ⋅ γ v ) ⋅ γ d ⋅ γ r 2
8
[1]
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2.3.10 - Moment de flexion de dimensionnement Valeur de base excluant les coefficients de charges exceptionnelles k 1 et k 2 L'analyse et le calcul de la résistance structurelle de la traverse en béton reposent dans tous les cas sur la détermination des moments de flexion à la section sous rail et à la section centrale de celle-ci. La figure 1 présente les modèles de charge et de réaction d'appui dont l'utilisation est recommandée et dont la variante admissible est le cas asymétrique décrit plus haut.
Cas (a) : voie récemment bourrée
Cas (b) : voie partiellement consolidée
R
f
normalement 0,5R
Cas (c) : voie consolidée
Fig. 1 - Cas de réactions d’appui des traverses Le moment de flexion positif à la section sous rail est déterminé à partir du cas de charge (a) dans lequel la réaction s'étend de l'extrémité de la traverse à égale distance de l'axe du rail de part et d'autre de celui-ci. Cette charge et cette réaction peuvent être analysées en supposant une répartition effective de la charge et un bras de levier effectif défini à la Fig. 2 et dans l'équation [2] - page 10.
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e d/2 approx.
45° axe
Lp
Fig. 2 - Répartition supposée de la charge et détermination du bras de levier pour la flexion à la section sous rail Lp – e λ = --------------2 où :
λ
[2]
= le bras de levier effectif
L p = la distance entre l'axe d'appui du rail et l'extrémité de la traverse d
= l'épaisseur de la traverse à l'axe du rail
e
= la longueur de répartition de la charge, déterminée à partir de la largeur du patin du rail, de l'épaisseur de la traverse et de l'angle de répartition supposé de 45°. Pour le rail UIC60 (60 E 1), e est approximativement égal à 0,15/2+d/2
Le moment de flexion peut alors être déterminé directement conformément à l'équation [3] : M dr+ = γ i ⋅ P d λ ⁄ 2
[3]
Dans certains réseaux ferroviaires, l'acheteur définit des charges à la section sous rail et un moment de flexion de calcul correspondant plus élevés que les valeurs qui résulteraient de l'application des équations [1] - page 8 et [3]. Dans ces cas, on utilise normalement des valeurs de k 1 et k 2 réduites. En ce qui concerne la détermination du moment de flexion négatif de calcul au centre de la traverse, il est recommandé d'utiliser : -
le cas (b), avec un coefficient de réduction de 50 % dans la section centrale pour les traverses à base rectangulaire,
-
le cas (c), avec une représentation correcte de la répartition de la réaction à la base de la traverse, pour les traverses à section centrale réduite.
L'acheteur peut spécifier une modification des paramètres applicables aux cas (c) ou (b). Il doit alors indiquer l'ordre de grandeur de la réduction de la réaction dans la section centrale de la traverse, ainsi que la longueur sur laquelle cette réduction doit s'appliquer.
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Le moment de flexion de calcul peut être évalué conformément à l'étude du moment de répartition de la réaction d'appui. Pour le cas standard d'une répartition uniforme de la charge avec réduction de 50 % dans la section centrale, le moment de flexion négatif au centre de la traverse peut être déterminé selon l'équation [4.1]. 2
2
c 2⋅L –f M dc- = γ i ⋅ P d ⋅ --- – ------------------------------- 2 4 ⋅ ( 2 ⋅ L – f ) c
= entraxe d’appui des rails
L
= longueur de la traverse
f
= longueur de la zone centrale à réaction réduite (voir Fig. 1 - page 9, cas (b))
b1 b2
b
b2
où :
[4.1]
h
g L/2
Fig. 3 - Géométrie d’une traverse à section centrale réduite En cas de traverse à section centrale réduite de géométrie normale (Fig. 3), on utilise l'équation [4.2] : 2
2
2
c L b 1 ⋅ L ⁄ 8 + b 2 ( h + g ⋅ h + g ⁄ 3 ) M dc- = γ i ⋅ P d ⋅ --- – --- + -------------------------------------------------------------------------------------- b 1 ⋅ L ⁄ 2 + b 2 ( 2h + g ) 2 2 où :
c
= entraxe d’appui des rails
L
= longueur de la traverse
[4.2]
b 1 = largeur de la section réduite b 2 = largeur additionnelle de chaque côté de la section réduite h
= longueur de la section large à l'extrémité de la traverse
g
= longueur de la section de raccord
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Le moment de flexion peut également être déterminé par une autre méthode, à savoir une relation empirique basée sur les moments d'inertie des sections transversales relatives, comme indiqué à l'équation [4.3]. L'acheteur peut préférer cette équation pour une traverse à section rectangulaire ou à section centrale réduite : Ic M dc- = 1,2 × M dr+ × ---Ir
[4.3]
Des réseaux ont constaté des dégradations de traverses en raison de fissures de flexion apparaissant à la surface supérieure d'appui du rail ou (moins fréquemment) à la fibre inférieure de la section centrale. Ils ont introduit une exigence de moment de flexion pour y faire face. Cet effet de flexion inverse est censé être dû à l'excitation dynamique de la traverse (c'est-à-dire à l'effet de rebond en cas d'impact dynamique). L'ordre de grandeur calculé des moments de résistance de tels cas est déterminé à partir de résultats d'essais et il est donc recommandé que les moments de flexion de calcul inverses soient spécifiés à la surface d'appui du rail ainsi qu'en section centrale, en appliquant les relations suivantes, obtenues à partir de mesures et de calculs : -
-
pour la section sous rail : M dr- = 0, 5 × M dr+
[5]
M dc+ = 0, 7 × M dc-
[6]
pour la section centrale :
2.3.11 - Cas de charges complémentaires Lorsqu'en raison du gel du ballast, l'assiette de la voie est beaucoup plus rigide pendant une période significative, il est possible que la répartition de la charge sur les traverses, la réaction de celles-ci et les efforts dynamiques d'impact soient modifiés. De même, des sollicitations particulières exercées lors de la pose et lors des essais d'homologation peuvent se présenter. Lorsque ces situations se produisent, l'acheteur spécifie les cas de charge complémentaires ou modifiés à prendre en compte. 2.3.12 - Résistance minimum du béton à la traction Il est recommandé de prendre une valeur de 3 MPa pour définir la résistance du béton dans le calcul du cas de charge normal sans apparition de fissure.
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2.4 -
Dimensions et masse
Les paramètres dimensionnels ci-dessous sont recommandés pour les calculs standard sur voie à écartement normal. Ils sont prévus afin de satisfaire à l'exigence de réduire la pression sur le ballast à un niveau minimum acceptable et pour assurer une résistance latérale adéquate de la voie : -
longueur
2 500 ou 2 600 mm pour traverses de longueur standard. D'autres longueurs peuvent être prévues dans des circonstances particulières (quai, plate-forme étroite, etc.). Une méthode de calcul adaptée à ces cas est à définir.
-
largeur
300 mm max. autour de 160 mm min à la surface d'appui du rail
-
surface de base
6 000 cm2 min pour une longueur de 2,5 m 7 000 cm2 min pour une longueur de 2,6 m
-
profondeur
200 à 230 mm recommandés à l'axe du rail
Il convient d'éviter un angle trop aigu entre les côtés de la traverse et sa base, afin d'éviter que les arêtes ne s'effritent ou ne soient endommagées lors des travaux de maintenance. 2.4.1 - Tolérances Les tolérances doivent être conformes à la norme EN 13230. Cette disposition s'applique aux tolérances dimensionnelles relatives à l'emplacement des attaches, à l'inclinaison et à la planéité de la surface d'appui ainsi qu'aux exigences relatives à l'enrobage minimum de béton. 2.4.2 - Résistance latérale et masse Aucune exigence particulière n'est imposée pour assurer la résistance latérale nécessaire. Conformément à la norme EN 13230, la surface inférieure de la traverse doit demeurer brute. Les extrémités de la traverse doivent être presque verticales sans rétrécissement excessif, de façon à assurer une bonne résistance à la banquette de ballast. La masse minimum recommandée pour une traverse standard est de 240 kg. 2.4.3 - Finition de surface Les exigences portent principalement sur l'absence de vides (bulles d'air) significatifs au droit des surfaces d'appui des rails. Quelques petits vides peuvent être autorisés sur les autres surfaces. Ces exigences sont également mentionnées dans la norme EN 13230.
2.5 -
Exigences relatives aux matériaux constitutifs des traverses
Ces exigences sont normalement couvertes de façon globale par la norme EN 13230. Les points spécifiques sont résumés ci-dessous. 2.5.1 - Résistance du béton La résistance de béton recommandée doit se situer dans la classe C50/60 MPa. La classe C45/55 MPa peut aussi être acceptée.
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2.5.2 - Réaction alcalis-agrégats et formation différée d’ettringite Conformité à la norme EN 13230. 2.5.3 - Durabilité des agrégats L'acheteur peut, à titre d'option, demander que soient prouvée la durabilité du béton et/ou des agrégats en matière de : -
résistance à l'abrasion,
-
résistance au gel/dégel,
-
limitation de l'absorption d'eau.
Les dispositions relatives aux essais et les exigences à satisfaire figurent dans la norme EN 13230. 2.5.4 - Torons de précontrainte Ils doivent respecter les exigences des normes EN 10138 (voir Bibliographie - page 26) et EN 13230.
2.6 -
Systèmes de fixation
Le calcul des traverses doit être compatible avec le système de fixation spécifié par l'acheteur, du point de vue de l'intégrité de la traverse et de la sécurité des inserts coulés dans le béton, conformément à la norme EN 13146. La durée de vie calculée des composants du système de fixation faisant partie intégrante de la traverse doit également satisfaire à ces exigences. Lorsqu'un système de fixation nécessite un insert coulé dans le béton, il faut que cet insert offre une résistance à l'arrachement convenue entre le fournisseur et l'acheteur et égale à 60 kN au moins. L'acheteur peut demander la réalisation d'un essai prouvant que cette exigence est satisfaite.
2.7 -
Isolement électrique
La résistance électrique satisfaisante de la combinaison traverse/système d'attache doit être prouvée, conformément à la norme EN 13146.
2.8 -
Autres exigences relatives à la conception
2.8.1 - Exigences relatives à l’environnement Les exigences particulières en présence de conditions environnementales sévères comprennent : -
l'évaluation optionnelle de charges calculées en présence de ballast gelé (voir plus haut),
-
les exigences imposées pour le béton et les composants peuvent correspondre à une classe d'exposition sévère (ces cas sont prévus dans la norme EN 13230).
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2.8.2 - Recyclage Il est souhaitable que le fabricant prévoie des installations permettant de réceptionner et de recycler les traverses usagées. Il fournira au minimum une information sur le contenu des composants, ainsi que des orientations relatives aux procédures de recyclage. 2.8.3 - Stockage L'utilisation des traverses est en général autorisée deux jours après l'achèvement du processus de fabrication. En cas de conditions climatiques extrêmes, la procédure de durcissement du béton fait l'objet d'une adaptation adéquate et la période de stockage est plus longue. Le constructeur tiendra compte de la hauteur d'empilage des traverses stockées. Cette hauteur correspondra à la résistance escomptée du béton lors de l'empilage et des dispositifs d'appui mis en place pendant l'empilage. Si les traverses empilées reposent sur des semelles de rail déjà posées, ces charges ne devraient pas dépasser la limite de pression de la semelle spécifiée par le fabricant et la charge devrait être répartie sur la totalité de la surface normale de l'appui du rail. Les documents de contrôle qualité du fabricant contiendront tous les détails et les justifications relatifs aux dispositions d'empilage, ainsi que les calculs de conception si nécessaire. 2.8.4 - Contrôle qualité Les fabricants de traverses devront disposer d'un système de contrôle qualité homologué dont les exigences sont décrites dans la norme EN 13230. Ils procéderont à un marquage permanent des traverses, permettant d'assurer leur traçabilité, les indications inscrites devant comprendre au moins : -
l'année de fabrication,
-
l'identification du moule,
-
la marque d'identification de l'usine de production.
L'acheteur pourra également exiger des informations supplémentaires telles que le type de traverse et la date exacte de fabrication, permettant d'assurer la traçabilité au travers du système de contrôle qualité du fabricant.
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3 - Description des systèmes de production On trouvera ci-dessous une brève description des principaux systèmes employés pour produire des traverses monoblocs en béton précontraint. Ce texte cherche à présenter une classification des différents systèmes utilisés dans le monde aujourd'hui. D'autres systèmes existent et/ou sont en cours de développement dans le cadre d'un processus de concurrence visant à réduire les coûts et à renforcer la qualité. Pour optimiser l'utilisation des matières premières - béton et acier - les traverses monoblocs sont produites en tant qu'éléments précontraints. Le matériau "béton" peut absorber des contraintes de compression très élevées mais seulement 10 % de ces valeurs en traction. La mise en tension des aciers de précontrainte et leur ancrage dans la traverse transfère au béton un effort de compression qui permet à l'élément composé de résister à des contraintes de traction plus élevées. Il existe deux méthodes de base pour fabriquer des éléments en béton précontraint : la pré-contrainte et la post-contrainte. Ceci signifie que les armatures de précontraintes sont mises en tension (c'està-dire mises sous contrainte) avant ou après le bétonnage. La méthode de précontrainte a été développée dans le cadre de trois systèmes fondamentaux, à savoir : 1. les systèmes à banc long = plus de 8 traverses en longueur, 2. les systèmes à banc court = 2 à 8 traverses en longueur, 3. les systèmes à moule individuel = 1 traverse en longueur. Les traverses post-contraintes sont, normalement, produites en moules individuels. Tous ces systèmes utilisent des matériaux standard de haute qualité, disponibles dans le monde entier à des prix très compétitifs, même par rapport à un autre matériau de traverse comme le bois. Ceci est particulièrement vrai dans les pays où les prix du bois sont élevés. La qualité minimum du béton utilisé est C 45/55. La plupart des aciers de précontrainte utilisés sont normalement des nuances à haute résistance à la traction et à faible relaxation. Chaque système exige des niveaux d'investissements et d'apports de main-d'œuvre différents, de sorte que la concurrence est principalement déterminée par la durée (ou la politique) d'amortissement et le coût de la main-d'oeuvre. Les calculs de prix/coûts sont également influencés par la durée et la capacité maximum requises lors du démarrage. La possibilité de déplacer en totalité ou en partie le site de production pour le réutiliser pour un autre client ou une autre partie du même réseau pourra jouer un rôle important dans l'appréciation de l'amortissement.
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Les paragraphes ci-après décrivent les différents systèmes de production des traverses, en partant des plus fréquemment utilisés. 3.1 - Les systèmes à banc long utilisent normalement une longue rangée de moules pour produire plus de 30 traverses en longueur et jusqu'à 8 traverses en largeur. Il faut, dans la plupart des sites, disposer d'un certain nombre de telles rangées pour assurer la production journalière exigée car les moules ne servent normalement qu'une fois par 24 heures. Les systèmes utilisent des torons standard en acier de haute qualité (ce sont souvent des fers à béton simple ou toronnés) et une consistance de béton humide. Les torons sont tendus simultanément entre les massifs d'ancrage d'extrémités. Lorsque le béton atteint la résistance spécifiée, les torons y sont ancrés en utilisant uniquement l'adhérence inhérente entre les deux matériaux. Ces systèmes sont généralement les plus économiques pour la production à long terme de produits standard à taux constants (même nombre de traverses produites par équipe). La modification de la conception et/ou du système d'attache ainsi que le déplacement du site de production exigent normalement des investissements significatifs. 3.1.1 - Le système de précontrainte après démoulage fonctionne normalement avec des batteries de moules comportant 4 cavités chacune et disposées côte à côte. Les batteries de moules sont disposées à raison de 30 à 60 en rangée continue sur un banc de grande longueur. Les moules peuvent être déplacés dans le sens vertical et verrouillés en deux positions. De manière générale, toutes les traverses sont coulées par poutres continues. Les joints entre chaque moule ont été conçus de manière à laisser une entaille qui servira de repère pour la coupe ultérieure au travers de la section d'acier et de béton. Le processus de production se déroule comme suit : 1. les torons d'acier sont étendus au-dessus du banc et mis en tension, les moules étant en position basse, 2. les moules sont alors levés puis remplis de béton et vibrés en position haute, 3. après durcissement du béton, les moules sont abaissés, ce qui provoque le démoulage des traverses, 4. l'effort de précontrainte peut alors être transféré aux traverses, 5. les longues poutres de traverses sont coupées en éléments individuels à la scie au diamant ou par d'autres moyens, 6. les traverses sont retournées, face supérieure vers le haut, contrôlées puis envoyées à l'empilage ou au client. 3.1.2 - Le système de précontrainte avant démoulage utilise normalement des batteries de moules composées de 6 à 8 unités, disposées à raison de 30 à 60 batteries par rangée. La production se déroule de la manière suivante : 1. les opérations de précontrainte et de bétonnage se déroulent comme indiqué au point 3.1.1, 2. lorsque le béton a atteint la résistance exigée, la précontrainte est transférée alors que les traverses sont encore dans les moules, 3. les traverses sont levées hors des moules.
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3.2 - Les systèmes à banc court reposent normalement sur une configuration de moules comportant de 2 à 6 cavités en longueur et de 1 à 4 cavités en largeur. Ces moules sont insérés dans des châssis de précontrainte rigides. Les systèmes utilisent des torons d'acier standard (normalement constitués de fils simples) et une consistance de béton sèche. Les traverses sont produites dans un système à carrousel comprenant des postes de préparation, de tension des torons dans chaque châssis, de bétonnage avec vibration, de durcissement (en chambres) et de démoulage après que le béton ait atteint la résistance exigée. Les torons sont ancrés dans le béton grâce à l'adhérence inhérente aux deux matériaux, béton et acier. 3.2.1 - Le relâchement dans le système de moules repose sur un système de manutention qui transporte le châssis de poste en poste avec les moules qui y sont fixés. Cette méthode se déroule comme suit : 1. préparation et mise en tension des torons d'acier dans le châssis, 2. remplissage et vibration du béton, 3. chambres de durcissement, 4. relâchement, renversement et vidage des moules, 5. coupe des torons et contrôle final avant expédition. 3.2.2 - Le système à banc court et démoulage instantané combine le châssis mobile de précontrainte avec démoulage instantané. Les systèmes utilisent des torons d'acier standard (fils simples) et une consistance de béton très sèche. La méthode se déroule comme suit : 1. les torons d'acier sont disposés (certains en diagonale) et mis en tension dans les châssis, le châssis étant connecté à la batterie de moules, 2. la batterie combinée est amenée au poste de bétonnage. Les moules sont remplis de béton et vibrés à fond, 3. une palette est connectée au sommet du moule et la batterie combinée est retournée sens dessus dessous, 4. la partie moule est alors retirée (laissant les traverses sur la palette) et ramenée pour recommencer le cycle de bétonnage (voir alinéa 1. ci-dessus), 5. les traverses et les châssis de précontrainte sur les palettes sont emmenés vers une chambre de durcissement, l'effort de précontrainte demeurant ancré dans les châssis et n'étant pas encore transféré aux traverses, 6. après durcissement, la précontrainte est relâchée, les torons sont coupés à l'about et les traverses sont enlevées de la palette et transportées vers le lieu de stockage. Le châssis et la palette repartent pour le cycle suivant (voir alinéa 1. ci-dessus). 3.3 - Le système à moule individuel produit une traverse à la fois, à l'aide d'un moule simple ou double, disposé sur un carrousel avec des postes de préparation (y compris la précontrainte), de bétonnage, de durcissement (en chambres) et de démoulage. Le système utilise de l'acier standard (fils simples) et une consistance de béton très sèche. Certains systèmes nécessitent un dispositif spécial d'extrémité pour assurer l'ancrage. Ce dispositif est souvent nécessaire lorsque des barres simples sont utilisées comme torons.
18
713 R
3.3.1 - Durcissement des traverses individuelles dans les moules. Ce système se caractérise par le fait que les torons sont préparés en faisceaux pour chaque traverse individuelle. La production est effectuée en moules simples ou doubles suffisamment rigides pour supporter la charge de précontrainte. Les moules se déplacent dans un carrousel ou dans un système similaire et subissent les opérations suivantes : 1. les torons de précontrainte sont préparés et coupés. Des rondelles sont placées et les extrémités des torons sont rivetées, 2. le groupe de torons est mis en tension et ancré à l'extrémité de chaque moule de traverse individuelle, 3. le moule est rempli de béton, vibré puis placé en chambre de durcissement, 4. les ancrages des torons sont relâchés, 5. la traverse est démoulée, contrôlée puis expédiée au stockage ou au client, 6. le moule repart pour recommencer un nouveau cycle. 3.3.2 - Démoulage instantané de traverses individuelles. Ce système combine le système de démoulage instantané (voir point 3.4 - page 20) avec la précontrainte des torons dans un châssis (voir point 3.2.2 - page 18). La production se déroule selon les cycles suivants : 1. les torons sont mis en tension et ancrés dans des châssis spéciaux individuels en acier, 2. le châssis est connecté à la coque d'un moule de traverse individuelle, 3. le moule est rempli de béton puis vibré, 4. une palette est placée sur le sommet du moule (fond de la traverse) et connectée, 5. l'ensemble est retourné sens dessus dessous, 6. la coque du moule de traverse est enlevée et la traverse est démoulée, 7. la traverse et le châssis de précontrainte sont emmenés en chambre de durcissement, 8. la précontrainte est relâchée et le châssis repart pour un nouveau cycle (voir alinéa 1. ci-dessus), 9. la traverse est retirée pour être stockée et la palette repart pour un nouveau cycle (voir alinéa 4. ci-dessus).
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3.4 - Traverses post-contraintes à démoulage instantané. Ce système utilise de simples barres individuelles filetées en forme d'épingles à cheveux avec rondelles et écrous et consistance de béton très sèche. La production se déroule de la façon suivante : 1. les traverses sont coulées dans des moules individuels ou jumeaux dont certaines parties ménagent des ouvertures permettant de poser ultérieurement les barres spéciales en acier en forme d'épingles à cheveux, 2. les moules sont remplis et vibrés, les traverses sont démoulées instantanément (machine pondeuse ou carrousel) et durcies jusqu'à ce que le béton ait acquis une résistance à la compression de 45 N/mm2 au moins (sur cubes de 150 mm), 3. les barres sont mises en place, mises en tension simultanément et ancrées en serrant les écrous, 4. les canaux sont ensuite remplis de mortier de ciment, afin de protéger les barres de la corrosion et de réaliser une certaine adhérence. Les ouvertures d'extrémité des canaux sont bouchées au moyen de mortier sec.
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713 R
Annexes
Annexe A - Exemples de détermination du moment de flexion de calcul A.1 - Cas 1 - Traverse à base rectangulaire avec semelle sous rail à faible atténuation Soit le calcul d'une traverse standard de 2,5 m de longueur avec les facteurs recommandés ci-après : Longueur
=
2,50 m
Epaisseur (à l’axe du rail)
=
0,21 m
Entraxe des rails
=
1,50 m
Soit des charges calculées, des coefficients dynamiques et des coefficients partiels pour trois cas de charge standard en utilisant l'équation [1] - page 8 : Q0 P d = ------- ( 1 + γ p ⋅ γ v ) ⋅ γ d ⋅ γ r 2 Charge à l’essieu
Vitesse
Coefficient semelle
Incrément de vitesse
Coefficient de répartition
Réaction
Irrég.
Charge calculée
kN
km/h
γp
γv
γd
γr
γi
kN
250
120
1,0
0,50
0,5
1,35
1,6
127
225
200
1,0
0,75
0,5
1,35
1,6
133
180
300
1,0
0,75
0,5
1,35
1,6
106
Pour le moment sous rail, on utilise l'équation [2] se rapportant à la fig. 2 - page 10. où :
Lp
= 0,5 m
e
= 0,075 + 0,21/2 = 0,180 m
donc :
λ
= (0,5 - 0,18)/2 = 0,160 m
et
M dr+ = 1,6 x 133 x 0,16/2 = 17,0 kN.m à partir de l'équation [3] - page 10
et
M dr- = 0,5 x M dr+ = 8,5 kN.m à partir de l'équation [5] - page 12
21
713 R
Annexes On utilisera pour la section centrale le cas de répartition des réactions (b). Dans ce cas, le moment de flexion est donné par l'équation [4.1] - page 11 : 2
2
c 2⋅L –f M dc- = γ i ⋅ P d ⋅ --- – ------------------------------- 2 4 ⋅ ( 2 ⋅ L – f ) où :
c = entraxe des rails
= 1,5 m
L = longueur de la traverse
= 2,5 m
f = longueur de la zone centrale à réaction réduite
= 0,5 m
ce qui donne M dc- = 14,18 kN.m et M dc+ = 0,7 × M dc- = 10,3 kN.m de l'équation [6] - page 12.
A.2 - Cas 2 - Traverse à section centrale réduite et semelle de rail à forte atténuation Soit le calcul d'une traverse standard de 2,6 m de longueur avec les facteurs recommandés et section centrale réduite à 80 % de la largeur normale : Longueur de la traverse
=
2,60 m
Epaisseur (à l’axe du rail)
=
0,21 m
Entraxe des rails
=
1,50 m
Soit des charges calculées, les coefficients dynamiques et partiels pour trois cas de charge standard avec utilisation de la formule de l'équation [1] - page 8 : Q0 P d = ------- ( 1 + γ p ⋅ γ v ) ⋅ γ d ⋅ γ r 2 Charge à l’essieu
Vitesse
Coefficient semelle
Incrément de vitesse
Coefficient de répartition
Réaction
Irrég.
Charge calculée
kN
km/h
γp
γv
γd
γr
γi
kN
250
120
0,78
0,50
0,5
1,35
1,6
118
225
200
0,78
0,75
0,5
1,35
1,6
121
180
300
0,78
0,75
0,5
1,35
1,6
96
22
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Annexes Pour le moment sous rail, on utilise l'équation [2] se rapportant à la fig. 2 - page 10. où :
Lp
= 0,55 m
e
= 0,075 + 0,21/2 = 0,180 m
donc :
λ
= (0,55 - 0,18)/2 = 0,185 m
et
M dr+ = 1,6 x 121 x 0,185/2 = 17,8 kN.m à partir de l'équation [3] - page 10
et
M dr- = 0,5 x M dr+ = 8,9 kN.m à partir de l'équation [5] -page 12
On utilisera pour la section centrale le cas de réaction (c) avec une réaction proportionnelle à la largeur de base de la traverse pour laquelle le moment de flexion est donné par l'équation [4.2] page 11 : 2
2
2
c L b 1 ⋅ L ⁄ 8 + b 2 ( h + g ⋅ h + g ⁄ 3 ) M dc- = γ i ⋅ P d ⋅ --- – --- + -------------------------------------------------------------------------------------- b 1 ⋅ L ⁄ 2 + b 2 ( 2h + g ) 2 2 où :
c
= entraxe des rails
=
1,5 m
L
= longueur de traverse
=
2,6 m
b 1 = largeur de la section réduite de la traverse
=
0,24 m
b 2 = largeur complémentaire de chaque côté de la section réduite
=
0,03 m
h
= longueur de la section large à l'extrémité de la traverse
=
1,00 m
g
= longueur de la zone de raccord
=
0,10 m
ce qui donne M dc- = 15,2 kN.m et M dc+ = 0,7 × M dc- = 10,7 kN.m de l'équation [6] - page 12. Soit également le moment en section centrale déterminé conformément à l'approche alternative en utilisant les rapports des moments d'inertie décrite par l'équation [4.3] - page 12 ; une valeur classique de I c ⁄ I r = 0,55 est utilisée. Ic M dc- = 1,2 × M dr+ × ---Ir ce qui donne M dc- = 11,8 kN.m et M dc+ = 0,7 × M dc- = 8,2 kN.m de l'équation [6]. Ces exemples ainsi que d'autres variantes sont présentés ci-après sous forme de tableaux.
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713 R
Annexes A.3 - Détermination du moment de flexion de calcul de traverses de 2,5 m de long à largeur constante Traverse de 2,5 m de long, semelle souple Fret
Trafic mixte
"TGV"
Traverse de 2,5 m de long, semelle dure Fret
Trafic mixte
"TGV"
Charge d’essieu statique
(kN)
250
225
180
250
225
180
Vitesse correspondante
(km/h)
120
200
300
120
200
300
Largeur supposée du patin du rail
(m)
0,15
0,15
0,15
0,15
0,15
0,15
Longueur de la traverse
(m)
2,50
2,50
2,50
2,50
2,50
2,50
Entraxes des rails
(m)
1,50
1,50
1,50
1,50
1,50
1,50
Epaisseur à l’appui du rail
(m)
0,21
0,21
0,21
0,21
0,21
0,21
Valeur lambda =
(m)
0,160
0,160
0,160
0,160
0,160
0,160
Longueur de la zone centrale
(m)
0,5
0,5
0,50
0,5
0,5
0,50
Coefficient de semelle = 0,78 - 1,00
0,78
0,78
0,78
1,00
1,00
1,00
Incrément de vitesse
0,50
0,75
0,75
0,50
0,75
0,75
Coefficient de vitesse =
1,39
1,59
1,59
1,50
1,75
1,75
Coefficient de répartition a
0,50
0,50
0,50
0,50
0,50
0,50
Coefficient de défaut d’appui
1,35
1,35
1,35
1,35
1,35
1,35
Multiplicateur total =
0,94
1,07
1,07
1,50
1,75
1,75
118
121
96
127
133
106
1,60
1,60
1,60
1,60
1,60
1,60
Charge à l’axe du rail Pd =
(kN)
Coefficient d’irrégularité M dr+
(kNm)
15,0
15,4
12,3
16,2
17,0
13,6
M dr- = ( 0,5 × M dr+ )
(kNm)
-7,5
-7,7
-6,2
-8,1
-8,5
-6,8
M dc- ( cas b )
(kNm)
-13,0
-13,4
-10,7
-14,1
-14,8
-11,8
M dc+ = ( 0,7 × M dc- )
(kNm)
9,1
9,4
7,5
9,8
10,3
8,3
a. pour traverse c/c < 65 cm, poids du rail > 46 kg/m.
24
713 R
Annexes A.4 - Détermination du moment de flexion de calcul de traverses de 2,6 m de long à section centrale réduite Traverse de 2,6 m de long, semelle souple Fret
Trafic mixte
"TGV"
Traverse de 2,6 m de long, semelle dure Fret
Trafic mixte
"TGV"
Charge d’essieu statique
(kN)
250
225
180
250
225
180
Vitesse correspondante
(km/h)
120
200
300
120
200
300
Largeur supposée du patin du rail
(m)
0,15
0,15
0,15
0,15
0,15
0,15
Longueur de la traverse
(m)
2,60
2,60
2,60
2,60
2,60
2,60
Entraxes des rails
(m)
1,50
1,50
1,50
1,50
1,50
1,50
Epaisseur à l’appui du rail
(m)
0,21
0,21
0,21
0,21
0,21
0,21
Valeur lambda =
(m)
0,185
0,185
0,185
0,185
0,185
0,185
Coefficient de semelle = 0,78 - 1,00
0,78
0,78
0,78
1,00
1,00
1,00
Incrément de vitesse
0,50
0,75
0,75
0,50
0,75
0,75
Coefficient de vitesse =
1,39
1,59
1,59
1,50
1,75
1,75
Coefficient de répartition a
0,50
0,50
0,50
0,50
0,50
0,50
Coefficient de défaut d’appui
1,35
1,35
1,35
1,35
1,35
1,35
Multiplicateur total =
0,94
1,07
1,07
1,01
1,18
1,18
118
121
96
127
133
106
1,60
1,60
1,60
1,60
1,60
1,60
Charge à l’axe du rail Pd =
(kN)
Coefficient d’irrégularité M dr+
(kNm)
17,4
17,8
14,3
18,7
19,7
15,7
M dr- = ( 0,5 × M dr+ )
(kNm)
-8,7
-8,9
-7,1
-9,4
-9,8
-7,9
a. pour traverse c/c < 65 cm, poids du rail > 46 kg/m.
b1
(m)
0,24
0,24
0,24
0,24
0,24
0,24
b2
(m)
0,03
0,03
0,03
0,03
0,03
0,03
h
(m)
1,00
1,00
1,00
1,00
1,00
1,00
g
(m)
0,10
0,10
0,10
0,10
0,10
0,10
M dc-
(kNm)
-14,8
-15,2
-12,2
-16,0
-16,8
-13,4
M dc+ = ( 0,7 × M dc- )
(kNm)
10,4
10,7
8,5
11,2
11,8
9,4
0,55
0,55
0,55
0,55
0,55
0,55
Méthode alternative basée sur le rapport des inerties Moment d’inertie I c ⁄ I r M dc- = 1,20 × I c ⁄ I r × M dr+
(kNm)
-11,5
-11,8
-9,4
-12,4
-13,0
-10,4
M dc+ = ( 0,7 × M dc- )
(kNm)
8,0
8,2
6,6
8,7
9,1
7,3
25
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Bibliographie 1. Rapports ERRI European Rail Research Institute (ERRI) ORE D 71/RP 9 : Sollicitation de la voie, du ballast et de la plate-forme sous l’action des charges roulantes - Sollicitations des traverses en béton, octobre 1969 ORE D 170/RP 1 : Dimensionnement des divers éléments constitutifs de la voie. Normalisation des caractéristiques et des essais d’homologation - Sollicitations et méthodes d’essais actuelles pour les systèmes de fixation et les traverses en béton, avril 1988 ORE D 170/RP 4 : Dimensionnement des divers éléments constitutifs de la voie. Normalisation des caractéristiques et des essais d’homologation - Etude des différentes conditions à prendre en compte lors de la définition des caractéristiques de traverses en béton et comparaison des méthodes d’essais actuelles. Détermination d’une méthode d’essais unifiée et formulation de recommandations, avril 1991
2. Normes Européennes Comité Européen de Normalisation (CEN) EN 10138-1 : Armatures de précontrainte - Partie 1 : prescriptions générales, octobre 2000 EN 10138-2 : Armatures de précontrainte - Partie 2 : fils, octobre 2000 EN 10138-3 : Armatures de précontrainte - Partie 3 : torons, octobre 2000 EN 10138-4 : Armatures de précontrainte - Partie 4 : barres, octobre 2000 EN 13146-1 : Applications ferroviaires - Voie - Méthodes d’essai pour les systèmes de fixation Partie 1 : détermination de la résistance longitudinale au glissement, juin 2003 EN 13146-2 : Applications ferroviaires - Voie - Méthodes d’essai pour les systèmes de fixation Partie 2 : détermination du couple d’encastrement, juin 2003 EN 13146-3 : Applications ferroviaires - Voie - Méthodes d’essai pour les systèmes de fixation Partie 3 : détermination de l’atténuation des forces d’impact, juin 2003 EN 13146-4 : Applications ferroviaires - Voie - Méthodes d’essai pour les systèmes de fixation Partie 4 : effets produits par des charges répétitives, juin 2003 EN 13146-5 : Applications ferroviaires - Voie - Méthodes d’essai pour les systèmes de fixation Partie 5 : détermination de la résistance électrique, juin 2003 EN 13146-6 : Applications ferroviaires - Voie - Méthodes d’essai pour les systèmes de fixation Partie 6 : effet résultant de conditions environnantes rigoureuses, juin 2003 EN 13146-7 : Applications ferroviaires - Voie - Méthodes d’essai pour les systèmes de fixation Partie 7 : détermination de l’effort d’application au patin du rail, juin 2003
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EN 13146-8 : Applications ferroviaires - Voie - Méthodes d’essai pour les systèmes de fixation Partie 8 : essai en service, décembre 2002 EN 13230-1 : Applications ferroviaires - Voie - Traverses et supports en béton - Partie 1 : prescriptions générales, avril 2003 EN 13230-2 : Applications ferroviaires - Voie - Traverses et supports en béton - Partie 2 : traverses monoblocs précontraintes, avril 2003 EN 13230-3 : Applications ferroviaires - Voie - Traverses et supports en béton - Partie 3 : traverses biblocs en béton armé, avril 2003 EN 13230-4 : Applications ferroviaires - Voie - Traverses et supports en béton - Partie 4 : supports précontraints pour appareil de voie, avril 2003 EN 13230-5 : Applications ferroviaires - Voie - Traverses et supports en béton - Partie 5 : éléments spéciaux, avril 2003
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Avertissement Toutes copies, reproductions ou diffusions, mêmes partielles, par quelque moyen que ce soit, y compris électronique, à usage autre que privé et individuel, sans le consentement exprès de l’Union Internationale des Chemins de fer, sont interdites. Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction par un art ou procédé quelconque. Ne sont autorisées, avec mention du nom de l’auteur et de la source que "les analyses et courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information de l’oeuvre à laquelle elles sont incorporées" (Articles L 122-4 et L 122-5 du code de la propriété intellectuelle). Copyright Union Internationale des Chemins de fer (UIC) - Paris, 2004 Impression réalisée par l’Union Internationale des Chemins de fer (UIC) 16, rue Jean Rey 75015 Paris - France Novembre 2004 Dépot légal Novembre 2004 ISBN 2-7461-0878-X (version française) ISBN 2-7461-0879-8 (version allemande) ISBN 2-7461-0880-1 (version anglaise)
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