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UNIVERSITE MOHAMMED V DE RABAT Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales d’Agdal Département de Droit Public Master : Finances publiques et Fiscalités RAPPORT DE RECHERCHE Matière : Technique d’Audit Année Universitaire : 2021/2022 Encadré par : Professeur Hassane El ARAFI SOUS THEME : Audit de la gestion publique et l’évaluation des politiques publiques : analyse comparative
Établie par : Issa Teher Borgou Ahmed Khattary Mouad El kadioui El idrissi
Année Universitaire : 2021-2022 1
Plan
Chapitre 1 : les caractéristiques de l’audit de la gestion publique et l’évaluation des politiques publiques Section 1 : Caractéristique de l’audit de la gestion publique Paragraphe 1 : Notion de l’audit de la gestion publique Paragraphe 2 : Substance de l’audit de la gestion publique Section 2 : Caractéristiques d’évaluation des politiques publiques Paragraphe 1 : Méthodes d’évaluation des politiques publiques Paragraphe 2 : Les enjeux d’évaluation des politiques publiques Chapitre 2 : Importance de l’audit de la gestion publique et d’évaluation des politiques publiques Section 1 : Efficacité d’audit interne dans le secteur public et ses déterminants. Paragraphe 1 : Le concept d’efficacité d’AI dans le secteur public. Paragraphe 2 : Les déterminants d’efficacité d’Audit interne dans le secteur public Section2 : les limites de l’audite internes public Paragraphe 1 : Les contraintes liées à la professionnalisation de l’audit interne dans les établissements publics marocains Paragraphe 2 : Facteurs pouvant avoir un impact sur l’efficacité d’AI dans les EEP marocaines
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Introduction Le terme audit vient du mot latin audire qui signifie « écouter ». Un sage, le vérificateur devait écouter attentivement la description orale d’une situation, appliquer sa sagesse et son jugement professionnel pour parvenir à se faire une opinion. Avec le temps, l’audit est devenu une tache systématique dont les activités couvrent tant le secteur privé que public, à la fois à l’interne et à l’externe. L’essence de son rôle est de comparer des réalités à des normes. Plusieurs définitions de vérification ont été relevées dans la littérature. Pour Everard et Wolter (1989), la vérification est un examen des activités et des opérations d’une organisation qui vise à s’assurer que celles-ci sont conduites selon les objectifs, les budgets, les règles et les normes qui lui ont été impartis. L’objectif de cette vérification est de cibler à intervalles réguliers les possibles transgressions qui pourraient nécessiter des actions de redressement. Une vérification est une procédure par laquelle un tiers indépendante étudie de façon systématique les preuves de l’adhésion d’une pratique quelconque à des normes établies pour cette pratique et produit un rapport professionnel sur son opinion. L’audit de la gestion publique comprend les organisations internationales publiques, les pays, les organisations publiques individuelles faisant partie du secteur administratif d’un pays, ainsi que les réseaux des organisations publiques nationales et inter- nationales. On peut également inclure les alliances réunissant des organisations publiques et des entreprises privées, pour autant que ces dernières aient été mises sur pied et fonctionnent à l’intérieur de balises déterminées par le gouvernement En suite en ce qui concerne l’évaluation de la politique publique, elle consiste généralement à analyser les résultats d’une intervention publique pour savoir si celle-ci a atteint les objectifs qui lui étaient assignés. Plus largement, l’évaluation vise à la construction d’un jugement sur la valeur de l’intervention publique qui se fonde sur « ses résultats, ses impacts et les besoins que cette intervention cherche à satisfaire et s’appuyant sur des données empiriques collectées et analysées spécifiquement à cette effet. L’évaluation a pour finalité de connaître, décrire et mesurer la réalité d’un programme ou d’une intervention, sa réponse à un besoin, l’atteinte de ses objectifs et de ses effets ou le chemin qui reste à parcourir pour y arriver. C’est la finalité dite cognitive de l’évaluation. Concrètement, il s’agit d’identifier si les groupes cibles visés par une politique en particulier ont effectivement modifié leurs comportements et si, par-là, la situation des bénéficiaires finaux, jugée initialement problématique, s’est réellement améliorée. Ainsi, selon cet optique que nous allons nous poser la problématique suivante : quelles sont les méthodes et les enjeux de l’audit de la gestion publique et d’évaluation des politiques publiques puis ses limites et facteurs de succès dans la gestion publique ? Pour apporter des éléments des réponses a cette problématique et élucider ses divers aspects, nous allons adopter le plan suivant : tout d’abord dans le premier chapitre nous allons aborder les caractéristiques de l’audit de la gestion publique et d’évaluation des politiques publiques tout en précisant dans sa première section la notion et substance de l’audit de la gestion publique et dans sa deuxième section notion et enjeux d’évaluation des politiques publiques 3
puis dans le deuxième chapitre nous expliciter l’importance d’audit de la gestion publique et d’évaluation des politiques publiques tout en précisant aussi dans sa première section les mesures de la qualité d’audit et dans sa deuxième section les facteurs clés des succès d’évaluation des politiques publiques.
Chapitre 1 : les caractéristiques de l’audit de la gestion publique et d’évaluation des politiques publiques Dans ce chapitre il sera question pour nous de voir dans la première section les caractéristiques de l’audit de la gestion publique tout en déterminant la notion et la substance de l’audit de la gestion publique puis dans la deuxième section les caractéristiques d’évaluation des politiques publiques tout en précisant aussi les méthodes et les enjeux des politiques publiques.
Section 1 : caractéristiques de l’audit de la gestion publique Paragraphe 1 : Notion de l’audit de la gestion publique On peut distinguer deux types d'audits de la gestion publique institués par la pratique et le législateur : l'audit interne et l'audit externe. Ils constituent un système permanent et complexe de protection et d'évaluation. On peut affirmer raisonnablement que, dans l’audit externe du secteur, les activités d’audit se sont déployées tout d’abord au plan externe et ensuite seulement au niveau interne. La spécificité de l’audit de la gestion publique ne provient pas tant des techniques utilisées que du contexte ou des particularités qui sont propres aux organisations publiques. Le développement de l’audit externe est lié à la mission de contrôle du pouvoir législatif sur les finances publiques. Dans l’exercice de cette mission, le parlement est assisté par un organe externe spécialisé : la Cour des comptes. En ce qui concerne l’audit interne de la gestion publique, dans le sillage des premières analyses des institutions publiques a grandi la demande d'un audit interne dans le secteur public. La tâche fondamentale était l'analyse critique permanente du fonctionnement des entités du secteur public. Il était attendu des auditeurs qu'ils puissent adapter les exigences d’un service public efficace et efficient avec la culture spécifique du département La survie d’une organisation dépend de sa capacité à remplir efficacement ses objectifs, ceci étant valable tant pour une entreprise commerciale que pour une organisation publique. Cette pression est probablement moins radicale dans ses effets en secteur public, mais elle n’en reste pas moins très importante dans la mesure où le citoyen exige de plus en plus de l’Etat qu’il lui rende des comptes sur ses activités1. De plus, cette pression ne provient pas seulement du client-citoyen, mais également d’autres acteurs qui, bien plus que dans le cas de l’entreprise, cherchent à orienter ou modifier les comportements des organisations publiques. Les organisations publiques doivent donc devenir dynamiques afin de répondre aux exigences d’un environnement diversifié et mouvant. Cette réalité explique les réformes que nos administrations publiques connaissent depuis plusieurs années. Ces réformes sont indispensables mais elles ne sont ni faciles à mettre en œuvre, ni dénuées de tout risque. Par 1
Revue du centre d’études et de recherches en administration publique, l’audit interne dans l’administration publique : un état des lieux dans les ministères fédéraux, Christian se Vischer et Laurent petit
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sa position unique dans l’organisation, l’audit interne doit jouer un rôle clef dans le processus de réforme afin de le guider et d’en assurer le suivi. Paragraphe 2 : Substance de l’audit de la gestion publique Les principales catégories d’audit dans le secteur public sont l’audit financier, l’audit de la performance et l’audit de conformité́ . Ces catégories sont définies par l’INTOSAI (Organisation internationale des Institutions supérieurs de contrôle des finances publiques) comme suit : L’audit financier est une évaluation indépendante aboutissant à la formulation d’une opinion, assortie d’une assurance raisonnable, concernant la question de savoir si une entité́ présente fidèlement sa situation financière, ses résultat et son utilisation des ressources conformément au référentiel d’information financière applicable. L’audit de la performance est l’examen indépendant et objectif des entreprises, systèmes, programmes ou organisations du secteur public, sous l’angle de l’un ou plusieurs des trois aspects que sont l’économie, l’efficience et l’efficacité́ , dans la perspective de réaliser des améliorations. À la différence de ce qui est exigé́ pour les opinions concernant les états financiers, l’auditeur n’a pas normalement, à exprimer une opinion générale sur la question de savoir si l’entité́ auditée a respecté́ les principes d’économie, d’efficience et d’efficacité́ . L’audit de conformité́ concerne la responsabilité incombant à l’ISC (Institution supérieure de contrôle) de s’assurer que les activités des entités du secteur public sont conformes aux dispositions des lois, des règlements et des autres textes législatifs et règlementaires qui les régissent. En fonction du mandat de l’ISC, un audit de conformité peut porter sur la régularité ou sur la bonne administration, ou sur les deux notions à la fois. La régularité est une notion indiquant que les activités, les transactions et les informations relevant d’une entité́ auditée sont conformes aux autorisations législatives, aux règlements publies en vertu d’une législation en vigueur, ainsi qu’aux autres lois, règlements et conventions applicables, y compris aux lois budgétaires, et qu’elles sont dûment approuvées, la bonne administration est une notion incluant les principes généraux de bonne gestion financière du secteur public et de bonne conduite des fonctionnaires. 2 Les auditeurs du secteur public évaluent si, sur la base des élément probants collectés, ils ont obtenu une assurance raisonnable que les informations sur le sujet considéré sont dans tous leurs aspects significatifs, conformes aux critères définis
Section 2 : les caractéristiques d’évaluation des politiques publiques Paragraphe 1 : Les méthodes d’évaluation des politiques publiques La démarche d’évaluation repose sur une expertise permettant le choix et la bonne réalisation des méthodes d’évaluation. Ces méthodes s’accordent en fonction du moment appréhendé et varient en fonction des spécificités de la politique considéré, ainsi que du contexte général. Elles s’appliquent à des objets divers (politique, mesure, projet), à des niveaux géographiques variables, du local au national, et à tous les champs de l’action publique. Elles dépendent également des objectifs poursuivis : s’agit-il d’évaluer la pertinence d’une politique, son impact, son efficience, sa coherence ? 2
Revue d’analyse comparée en administration publique. Vol 18 n 3 automne 01 ; audit dans le secteur public.
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Les méthodes d’évaluation suscitent, aujourd’hui encore, des débats doctrinaux qui portent notamment sur les mérites respectifs de trois grandes familles d’approches: les approches scientifiques, les approches collaboratives et les approches managériales. Trois moments complémentaires peuvent être distingués au sein du cycle de l’évaluation, qui permet de préparer une politique ou un projet public et d’en évaluer les effets :3 1) L’évaluation ex ante destinée à mesurer objectivement les conséquences des modifications législatives ou règlementaires envisagées par le gouvernement afin d’éclairer les choix effectués et le débat au Parlement. C’est la finalité́ des études d’impact dont le contenu est défini avec précision. De nombreux rapports en ont souligné́ les limites et fait des propositions pour en améliorer la qualité. L’évaluation ex ante peut être précédée ou accompagnée d’une étude d’option visant à éclairer en amont la décision politique : estimation des coûts et de la ressource humaine mobilisée, examen des alternatives possibles y inclus le recours à une expérimentation, définition claire des objectifs poursuivis et des critères pertinents pour l’évaluation. 2) L’évaluation in itinere dont la finalité́ est de réviser et d’adapter les méthodes et les outils de politique publique au fur et à mesure des résultat obtenus. Pour évaluer une politique publique in itinere ou ex post, il faut d’abord construire le référentiel de l’évaluation, puis recueillir les données pertinentes et enfin mesurer les effets propres de la politique publique étudiée, ce qui présuppose de les isoler. Cette dernière opération complexe peut nécessiter de croiser des approches scientifiques différentes, éventuellement complémentaires. Ce processus d’évaluation continu et exige de programmer les ressources humaines, financières et organisationnelles nécessaire, ce qui peut se heurter à des obstacles politiques et budgétaires. 3) L’évaluation ex post dans laquelle il ne s’agit plus de faire des simulations sur la base d’hypothèses mais de mesurer les résultats effectifs d’une politique publique mise en place. Au plan national, c’est d’abord la vocation du Parlement qui peut faire appel au concours de la Cour des Comptes. Le Conseil économique, social et environnemental contribue également à l’évaluation des politiques publiques qui relèvent de son domaine de compétence. Paragraphe 2 : Les enjeux d’évaluation des politiques publiques Étymologiquement, évaluer une politique publique, c’est former un jugement sur sa valeur: dans une démocratie, c’est le rôle du débat public, qui se tient d’abord au Parlement. Juridiquement et techniquement, la définition est précise : évaluer une politique, c’est rechercher si les moyens mis en œuvre permettent de produire les effets attendus et d’atteindre les objectifs fixés. Historiquement, la pratique de l’évaluation s’est développée d’abord au sein du Congrès aux États-Unis, avant de se diffuser après la Seconde Guerre mondiale dans le monde anglo-saxon. En France, il a fallu attendre les années 1970 et 1980 pour voir s’imposer l’évaluation comme un outil de la modernisation de l’Etat. Si dès l’après-guerre, la planification génère des recherches sur l’évaluation des politiques publiques, ce n’est qu’à partir des années 1980 que ce thème s’impose dans le débat politique. Aujourd’hui, les problématiques relatives à la demande de participation des citoyens, à la place de la science et des technologies numériques et aux enjeux écologiques et globaux, sont au cœur des réflexions sur l’évaluation des politiques publiques.4 3 4
Evaluation des politiques publiques : enjeux méthodes et institutions, revues française d’économie 2014, P 59 Cycle de conférence sur l’étude annuelle du conseil d’Etat : l’évaluation des politiques publiques
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Dans l’immédiat après-guerre, la construction d’un appareil de planification économique national destiné à orienter et canaliser l’effort de reconstruction mobilise toutes les énergies. Ainsi, c’est au sein du Commissariat général du Plan (CGP) créé en 1946 à l’initiative du General de Gaulle , que naissent les premières réflexions visant à mesurer les besoins et à évaluer les résultats. Au sein des commissions de modernisation, hauts fonctionnaires, organisations professionnelles et syndicales, chercheurs, sont associés à la définition des objectifs. Tout au long de son histoire, le CGP a fait appel aux meilleurs universitaires en sciences économiques et sociales, notamment pour définir les indicateurs pertinents. En parallèle, la création de l’Insee et la construction de la comptabilité nationale pilotée par le ministère des finances posent les bases du système statistique et de l’exploitation des données indispensables à l’objectivation des évaluations publiques. L’Insee qui travaille étroitement avec le CGP, recrute des mathématiciens et des économistes, au point d’être devenu le premier producteur français d’articles dans la recherche internationale. Les directions du trésor et du budget se dotent d’outils pour éclairer les arbitrages politiques et en 1965, la direction de la prévision est créée.
Chapitre 2 : Importance de l’audit de la gestion publique et d’évaluation des politiques publiques Section 1 : Efficacité d’audit interne dans le secteur public et ses déterminants. Paragraphe 1 : Le concept d’efficacité d’AI dans le secteur public. Le concept d’efficacité d’audit interne a fait l’objet d’une attention particulière de la littérature et a été définit différemment par différents auteurs et chercheurs. L’efficacité d’audit interne est la mesure par laquelle un service d’AI répond ou bien atteint sa raison d’être. C’est également la capacité d’une fonction d’AI de fournir des conclusions et recommandations utiles qui aideraient à l’augmentation de l’interaction du haut management à l’égard de ces recommandations. En se basant sur les définitions de l’efficacité d’audit interne dans les études antérieures, on considère une FAI efficace si elle atteint son objectif ultime qui consiste à créer de la valeur ajoutée. L’efficacité de l'AI est la réalisation des objectifs et des buts de la fonction AI. Ainsi en se basant sur la définition officielle de l'AI, l'objectif ultime de la FAI est la création de la valeur ajoutée pour une organisation. L’évaluation de l’efficacité de la FAI ne doit pas se faire uniquement sur les résultats de l'audit par rapport aux objectifs prévus, mais aussi sur le processus d'audit (planification, exécution des rapports et suivi) et sur les ressources (indépendance et compétence), afin d’avoir une mesure adéquate de l'efficacité de l'audit. dans le secteur public, le concept d'efficacité d’AI se concentre sur le résultat ou l'impact d'un programme ou d'une activité rendu au public. Un programme serait efficace si son résultat atteignait ses objectifs. Donc il s’avère difficile d’évaluer l’efficacité de la fonction AI dans une organisation, à cette fin, des différentes approches et méthodes ont été utilisées pour mesurer l'efficacité de l’AI. Certaines études se sont concentrées sur des mesures de processus qui reposent sur une évaluation de la qualité des procédures d'AI, telles que la conformité aux normes ou la capacité à exécuter le plan d'audit interne. Cependant, cette approche a été critiquée car elle se concentre sur l'hypothèse que l'activité d'AI est efficace si les procédures sont menées correctement, sans tenir compte des exigences des principales parties prenantes. D'autres études se sont concentrées sur les mesures de la production. Cette approche visait à mesurer la capacité de la 7
fonction à satisfaire les besoins de ses clients, tels que la haute direction et le comité d'audit. Dans ce sens , il est a souligné que la mesure dans laquelle les recommandations d'audit interne sont mises en œuvre est la mesure la plus appropriée pour évaluer l'efficacité de l'AI. Néanmoins, cette mesure souffre de certaines limites, car elle échappe au moins partiellement au contrôle de l'audit interne et ne prend pas en considération des différences qualitatives qui pourraient exister entre les recommandations. Enfin, il existe des mesures des résultats, qui s'attaquent à l'impact des activités d'audit interne sur le processus audité et la performance de l'entreprise. Dans ce contexte, pour évaluer l'efficacité d'une activité AI, il faut déterminer le niveau et le degré d’atteinte des objectifs de l’AI. Même si cette approche apparait intéressante, elle pourrait impliquer des difficultés inhérentes.5 Les principaux problèmes sont liés à l'existence d'un délai entre le moment où une certaine action est entreprise et celui où son impact est compréhensible. La problématique de la mesure de l'efficacité de l'audit interne présente un défi important pour les praticiens qui choisissent d’opter pour l’approche ou la méthode qui leurs semble efficace selon le contexte ou l’étude de cas. (ex. de qui, compte tenu des limites des trois approches présentées cidessus, ils ont choisi d’adopter une nouvelle perspective et une approche globale d’évaluation des aspects de la fonction d’AI regroupant les trois méthodes citées (la conformité aux normes, planification d’AI, émission de rapport d’AI, mise en œuvre des recommandations d’AI, évaluation et amélioration de processus de contrôle, gestion de risques et de gouvernance…). Paragraphe 2 : Les déterminants d’efficacité d’Audit interne dans le secteur public . Une fois que la mise en œuvre de la fonction d'audit interne est réussie, la construire pour être efficace est un autre défi qui doit être surmonté. Il est donc important de comprendre les facteurs qui déterminent ou impactent l'efficacité de l'AI. A cet effet l’IIA a fixé un minimum de conditions nécessaires qui permettent d’établir un AI efficace dans le secteur public, il s’agit des neuf éléments clés suivant: L’indépendance organisationnelle. Mandat officiel Accès illimité. Financement suffisant. Leadership compétent Personnel objectif Personnel compétent Soutien des parties prenantes. Normes d’audit professionnelles Dans le même objectif, L’IIARF2 a développé Le modèle IA-CM qui est un cadre qui définit et détermine également les fondamentaux à un audit interne efficace dans le secteur public. Il présente, par niveau de maturité, les étapes que doit suivre une entreprise publique qui espère avoir une FAI efficace pour une amélioration de sa gouvernance. La matrice du modèle représente dans l'axe vertical les niveaux de capacité de l’activité AI qui augmente de bas en haut, et sur l'axe horizontal, les éléments de l'audit interne. Ainsi pour chaque niveau et chaque élément, Les KPA, (Key Procès Area ou “Zone clé de traitement”), sont identifiés 5
Revue de contrôle de la comptabilité et de l’audit, ISSN 2550-469X, volume 4, numéro2. Bakour Chafik, enseignant chercheur
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dans les cases correspondantes pour le niveau approprié.(Institute of Internal Auditors Research Foundation, 2009). Les niveaux de l’IA-CM sont en nombre de cinq : - Niveau Initial : L'activité AI est considérée comme dépendante des efforts individuels de tout un chacun (aucune activité durable et productive). - Niveau d’Infrastructure : Il s’agit des pratiques et procédures d’AI qui sont durables et reproductibles. - Niveau Intégré : A ce niveau, les pratiques professionnelles de l'audit interne sont uniformément appliquées. - Niveau Managé : un niveau plus élevé, où l’audit interne intègre les informations dans leur ensemble. - Niveau d’Optimisation : L’audit interne, à ce niveau, apprend de l’intérieur et de l’extérieur pour une amélioration continue. Les éléments identifiés figurant au niveau du modèle « IA-CM » pour une activité d’audit interne sont : Les services et rôles de l’AI. Les ressources humaines. Les Pratiques professionnelles de la fonction AI. Management de la performance et responsabilité. Les Relations organisationnelles et culture. La Structures de gouvernance Il convient de noter que tous les auteurs ont constaté que le soutien de la direction était important pour le succès de l'AI dans les organisations publiques qu'ils ont examinées. L’efficacité de l’AI est stimulée le plus par le soutien et le support des parties prenantes et la haute direction, tous les autres déterminants de l’efficacité d’AI découlent du soutien de la direction. Le soutien de la direction est classé comme deuxième facteur impactant l’efficacité de l’AI après celui de la qualité de l’audit interne. L’attribut de l’audité, la coopération et la relation entre auditeurs et audités été considéré également un facteur impactant l’efficacité de l’AI , mais qui reste à faible incidence
Section2 : les limites de l’audite internes public Paragraphe 1 : Les contraintes liées à la professionnalisation de l’audit interne dans les établissements publics marocains Selon (BENLAKOUIR & HILALI, 2019) le chemin vers un AI efficace est encore long car plusieurs contraintes entravent l’adoption ou l’efficacité de cette fonction. Ainsi sur la base d’une étude qui a été menée et réalisée afin d’expliquer l’état de la fonction d’audit interne dans les administrations publiques marocaines, à travers une analyse qui porte sur le recrutement des auditeurs internes, (Azzarradi, 2018) constate que dans la réalité, la FAI manque encore de légitimité, qu’elle n’a pas encore gagné la place qu’elle mérite en tenant compte de son rôle liés à la bonne gouvernance et la reddition des comptes mais aussi, eu égard de ses objectifs sur le plan administratif et sur celui financier, et qu’il s’agit également, d’une fonction encore jeune qui n’a pas atteint le niveau de maturité souhaitée pour accomplir ses missions.
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À ce propos, il importe de souligner les principales faiblesses et les principaux facteurs qui pourraient expliquer l’état et la situation dans laquelle se trouvent les structures et entités d’AI dans les établissements publics marocains :6 -Absence d’un environnement de contrôle : Il s’agit à ce niveau de renforcer et faire prévaloir une culture de contrôle dans l’administration pour faciliter l’acceptation des entités de l’audit interne et pour qu’elles soient perçues comme des entités de correction et d’aide à l’amélioration et non pas comme étant des entités coercitives. Il faut donc persuader aussi bien les fonctionnaires que la haute hiérarchie de l’importance d’existence dans l’organisation des structures chargées d’audit et contrôle qui seront capable d’apporter des corrections et remédier aux problèmes qui pourraient exister, avant même une intervention d’un organe supérieur. - L’indépendance des auditeurs : elle est exigée par les normes internationales de l’audit interne et considérée comme une condition de la pertinence, fiabilité et l’efficacité des recommandations des auditeurs. Concernant les administrations publiques, cette indépendance ne pourrait être respectée que par le rattachement de ces entités d’AI ou à travers la création de liens fonctionnels avec des structures qui existent déjà tels que la cour des comptes, l’IGF, l’IGAT ou avec de nouvelles entités, à titre d’exemple : une association qui pourrait être placée auprès du chef de gouvernement. - Les objets des missions d’audit : les missions des Auditeurs internes restent toujours focalisées sur la conformité et la régularité avec une quasi-absence de missions d’efficacité, même si la majorité des entités d’audit sont rattachées à des rangs hiérarchiques supérieurs. Il faut donc avoir une volonté politique pour améliorer l’audit interne et élargir son champ d’intervention au-delà d’un simple contrôle à priori dans les administrations publiques marocaines. - Le recrutement des auditeurs internes : il s’avère judicieux et important, pour un meilleur avenir de la fonction de l’audit interne dans le secteur public, de recruter des auditeurs internes ayant des profils qui collent avec ce qui est exigé par les normes et mentionné par les standards des qualités à la fois personnelles et professionnelles d’auditeur interne, et d’assurer l’efficacité du processus de recrutement. Selon (Azzarradi, 2018), il a été démontré que « La détermination du profil pratiquée dans les administrations publiques ne respecte pas les exigences et qualités personnelles etprofessionnelles requises par les normes. De même les étapes de la définition du besoin et de la détermination du profil se trouvent manquées ». - L’insuffisance de la formation et l’absence de plan de carrière : La formation continue est une nécessité voire une obligation pour la promotion de la fonction AI, les auditeurs internes doivent bénéficier d’une solide formation continue, en vue de renforcer et booster leurs performances et capacités, surtout dans des administrations publiques qui recourt au recrutement des auditeurs internes qui ont poursuivi une formation en audit dans des universités, mais qui reste insuffisante compte tenu de sa durée qui ne dépasse pas un semestre Paragraphe 2 : Facteurs pouvant avoir un impact sur l’efficacité d’AI dans les EEP marocaines L’analyse primaire de la littérature nous a montré que de nombreuses recherches ont été menées dans le but de déterminer les principaux facteurs influençant l’efficacité de la FAI dans les établissements du secteur public. Cependant, il s’avère difficile d’avoir une solution clé en main à la question de facteurs affectant l’efficacité de la fonction d’audit interne dans 6
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les EEP marocaines et ce en relation avec leurs spécificités, caractéristiques, prestations de services… mais aussi avec le contexte ou le secteur d’activité dans lequel opèrent ces établissements. Et donc, bien qu’un certain nombre de facteurs et déterminants ont été étudié pour analyser leurs impacts sur l’efficacité d’AI dans les EEP, il reste d’autres qui n’ont pas été mis en avant par les auteurs et chercheurs dans leurs travaux réalisés dans de contextes différents, et qui peuvent avoir de fortes influences sur l’efficacité de la FAI dans le secteur public en générale et sur les EEP marocaines de façon spécifique. Certaines recherches ont abordé La relation auditeur-audité comme un facteur, parmi d’autres, impactant la qualité et l’efficacité d’audit interne. Le rôle de l’audité dans le déroulement de la mission d’audit est déterminant, du fait qu’un comportement négatif de sa part peut impacter l’environnement de l’audit, compromettre sa qualité et rendre le travail de l’auditeur difficile et sa tâche ardue. Il s’agit principalement de l’audité dominant, de l’audité rancunier et de l’audité non coopératif, trois profils rencontrés par les auteurs dans le cadre des études de cas réalisées, selon (Beattie, et al., 2000, 2005) cité par (Sakka & Manita, 2011) , et qui montrent que ce sont les attitudes négatives et comportements non contributifs, qui expliquent La présence du conflit dans la relation auditeur-audité et par conséquent affectent négativement l’efficacité de mission d’audit. Par ailleurs il existe d’autre profils d’audité, non discutés dans la revue de littérature, qui laissent apparaitre d’autres comportements involontaires vu le niveau de formation, niveau scolaire, niveau de communication des audités, ou leur ignorance à ce que ça veut dire l’AUDIT. Chose que l’on trouve dans la majorité des cas des EEP Marocaines, et surtout celles qui opèrent dans le secteur social, où l’auditeur est censé évaluer l’impact et l’efficacité des programmes sociaux par exemple, et donc il se trouve face à un profil d’audité différent : « des audités faisant partie de la société civile ». Dans ce cas, il s’avère judicieux pour l’auditeur interne de plonger dans l’univers de l’audité, décoder son langage, ses comportements, afin de les intégrer dans son travail d’auditeur, mais également d’essayer de promouvoir une action de formation auprès des audités, afin de leur expliquer le processus de l’audit, et de créer une compréhension de l’apport positif que peuvent offrir les auditeurs. De ce fait on peut considérer également le secteur d’activité, dans lequel opèrent les EEP au Maroc, comme l’un des déterminants d’EAI. La dimension culturelle est également un déterminant essentiel de l’efficacité d’audit interne dans le secteur public et surtout dans les EEP marocaines, de tel sorte que des facteurs culturels et sociétaux plus larges peuvent avoir un impact sur l'acceptation de la fonction et sur l'efficacité d’audit interne dans le secteur public Marocain. Le milieu social et culturel entrave l’évolution d’une activité AI efficace.
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Bibliographie
Revue du centre d’études et de recherches en administration publique, l’audit interne dans l’administration publique : un état des lieux dans les ministères fédéraux, Christian se Vischer et Laurent petit Evaluation des politiques publiques : enjeux méthodes et institutions, revues française d’économie 2014 Cycle de conférence sur l’étude annuelle du conseil d’Etat : l’évaluation des politiques publiques Revue d’analyse comparée en administration publique. Vol 18 n 3 automne 01 ; audit dans le secteur public. Revue de contrôle de la comptabilité et de l’audit, ISSN 2550-469X, volume 4, numéro2. Bakour Chafik, enseignant chercheur
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Table des matières Plan.............................................................................................................................................2 Introduction................................................................................................................................3 Chapitre 1 : les caractéristiques de l’audit de la gestion publique et d’évaluation des politiques publiques...................................................................................................................4 Section 1 : caractéristiques de l’audit de la gestion publique................................................4 Paragraphe 1 : Notion de l’audit de la gestion publique....................................................4 Paragraphe 2 : Substance de l’audit de la gestion publique..............................................5 Section 2 : les caractéristiques d’évaluation des politiques publiques..................................5 Paragraphe 1 : Les méthodes d’évaluation des politiques publiques................................5 Paragraphe 2 : Les enjeux d’évaluation des politiques publiques......................................6 Chapitre 2 : Importance de l’audit de la gestion publique et d’évaluation des politiques publiques....................................................................................................................................7 Section 1 : Efficacité d’audit interne dans le secteur public et ses déterminants..................7 Paragraphe 1 : Le concept d’efficacité d’AI dans le secteur public....................................7 Paragraphe 2 : Les déterminants d’efficacité d’Audit interne dans le secteur public........8 Section2 : les limites de l’audite internes public....................................................................9 Paragraphe 1 : Les contraintes liées à la professionnalisation de l’audit interne dans les établissements publics marocains......................................................................................9 Paragraphe 2 : Facteurs pouvant avoir un impact sur l’efficacité d’AI dans les EEP marocaines........................................................................................................................10 Bibliographie............................................................................................................................12
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