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Zitiervorschau

COURS DE MACROECONOMIE 2

Dr TRAORE INOUSSA [email protected]

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CHAP I : L’EQUILIBRE MACROECONOMIQUE EN ECONOMIE FERMEE L’équilibre macroéconomique est étudié dans ce chapitre sous deux angles : - l’équilibre en économie fermée (pas d’échange avec l’extérieur) - l’équilibre en économie ouverte pour un petit pays L’approche développée ici étudie les conditions de réalisation de l’équilibre ex-ante. I. EQUILIBRE EN ECONOMIE FERMEE 1. L’équilibre sur le marché des produits : la courbe IS A. L’approche classique Elle se préoccupe de l’offre et non de la demande. Elle s’inspire de la loi des débouchés de J. B. Say selon laquelle l’offre crée sa propre demande. Selon la pensée classique seul le marché est le lieu d’une allocation optimale des ressources. Les prix sont flexibles et constituent le mécanisme d’allocation par excellence. On définit une fonction d’offre ou fonction de production Y=f (K, L), avec Y la production, K le facteur capital et L le facteur travail. La demande est au Sur le marché des biens et services, la rencontre de l’offre et de la demande détermine les quantités et prix d’équilibre. On obtient alors le graphique suivant :

D O

P*

0 Q*

L’offre est fonction croissante du niveau général des prix ; la demande est fonction décroissante du niveau des prix. Tout déséquilibre est vite ramené à l’équilibre par les forces du marché. 2

B. L’approche keynésienne

1.1. La courbe IS La courbe IS traduit la relation entre le taux d’intérêt et le niveau de revenu qui prévaut sur le marché des biens et services. Le niveau d’investissement dépend, en réalité du taux d’intérêt. Il est fonction décroissante du taux d’intérêt : I = f(i), ou I= Io – gi , avec g >0 ; i le taux d’intérêt ; Io l’investissement autonome ; f’(i) 0. Algébriquement, on a Mt= kY . Le paramètre k désigne la proportion du revenu nominal qu’une population donnée désire détenir sous forme de monnaie. C’est l’inverse de la vitesse de circulation de la monnaie, soit k = 1 . V est la vitesse de circulation de la monnaie ; elle V mesure combien de fois en moyenne la masse monétaire a été utilisée pour acheter l’ensemble de la production finale de biens et de services. En remplaçant k par ce terme, l’on retrouve l’équation de la théorie de la demande de monnaie de l’approche contemporaine : MV = Y La demande de monnaie pour motif de spéculation est fonction décroissante du taux d’intérêt et est représentée par la fonction suivante : Ms=L (i); L’ (i) 0  BC excédentaire (X >M) Si BC Pp, on dit qu’il y a entrée nette des capitaux. Cela conduit à une baisse des créances nettes vis-à-vis de l’étranger. Il y a sortie nette de capitaux si Ep < Pp, ce qui conduit à une augmentation des créances nettes vis-à-vis du reste du monde

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La variation des réserves officielles de change est : R = Pb − Eb • •

si Pb > Eb, on a un accroissement des avoirs de la Banque Centrale sur l’étranger, d’où R >0. Si Pb < Eb, il y a baisse des avoirs de la Banque Centrale sur l’étranger, d’où R 0  R > 0 Et le déficit de la BP est synonyme avec : BC+MC < 0  R < 0 iii)

En économie sans système bancaire privé (et donc sans monnaie interne) la contrepartie de la masse monétaire est constituée par les crédits internes accordés à l’Etat par la Banque Centrale et les réserves officielles de change.

M = D+R avec M : Masse monétaire ou offre de monnaie, D : crédit interne accordé à l’Etat par la Banque Centrale R : Réserves officielles de change. b) L’adaptation du modèle théorique Le modèle présenté est un modèle néo Keynésien proposé par R.A. Mundell (1963) et M.J. Fleming (1962). C’est une approche de court terme à prix fixes (rigides). Il existe 3 facteurs explicatifs de la balance commerciale. -

La compétitivité de l’économie exprimée par le prix relatif des biens de l’étranger en termes de biens domestiques. Elle est traduite par le taux de change réel. RER = e.

p* p

avec RER : taux d’échange réel (Real Exchange Rate), e : taux de change nominal p* : prix de biens de l’étranger exprimé en devises p : prix de biens domestiques « e » exprime le nombre d’unités de monnaie nationale obtenu en échange d’une unité de monnaie étrangère. 15

Soit le taux de change nominal au temps t0 : 1$ = 500 F CFA 1. Si au temps t1, 1$ = 700 F CFA, la monnaie nationale s’est dépréciée  hausse du taux de change nominal (e) 2. Si au temps t1, 1$ = 400 F CFA, la monnaie nationale s’est appréciée  baisse du taux de change nominal. Une amélioration de la compétitivité (augmentation de RER) encourage les exportations tout en étant nuisible aux importations. Alors le solde commercial croit avec le niveau de compétitivité des biens domestiques. - Le niveau de revenu intérieur Y Les importations sont fonction croissante du revenu, alors la BC est fonction décroissante du revenu intérieur. M = M (Y), M’(Y) > 0 - Le niveau de revenu étranger Y* Les exportations sont fonction croissante du revenu étranger : X=X(Y*), X’(Y*) > 0 La BC est alors fonction croissante du revenu étranger. •

L’équilibre sur le marché des biens et services est traduit par : Y=C(Y)+I(i)+G+ B(e, Y, Y*) (4) 0 < C’(Y) 0 et L’(i) 0) implique une augmentation de R, la masse monétaire s’accroît et la courbe LM se déplace vers la droite. Par contre un déficit de la BP entraîne une baisse de R et de la masse monétaire et un déplacement de LM vers la gauche.



L’équilibre externe de l’économie 16

A l’équilibre on a : BC + MC = 0 Les mouvements de capitaux (MC) sont fonction du taux d’intérêt des titres nationaux (i), du taux d’intérêt des actifs financiers externes (i*) et des anticipations du taux de change ( e ) Supposons qu’il n’ y a pas d’anticipation du taux de change ( e =0). Le MC est alors fonction du différentiel des rendements nationaux et étrangers : MC = K(i-i*) avec K’> 0, c’est-à-dire que les entrées nettes de capitaux dans l’économie considérée seront d’autant plus élevées que le différentiel des rendements des actifs financiers est favorable aux actifs nationaux. La relation d’équilibre de la BP sera : B(e,Y,Y*) + K(i-i*) = 0 (6) avec K’> 0 On a la représentation de la BP ci-dessous : i

BP

i*

BC+MC> 0 BC+MC 0  hausse de e. La Banque Centrale achète des devises, ce qui entraîne une hausse des réserves (R). Les autorités monétaires achètent alors des devises d’où une hausse des réserves officielles de change et un déplacement de LM vers la droite. Le taux d’intérêt baisse, le revenu augmente jusqu’à YPE, l’équilibre macroéconomique se réalise au point C (intersection IS’, LM’ et BP). Ainsi en régime de change fixe la politique budgétaire est efficace.

II.3 Politiques macroéconomiques en changes flexibles Un régime de change parfaitement flexible décrit un système où les autorités monétaires s’abstiennent de toutes les forces impersonnelles du marché déterminant librement le taux de change. Les variations du taux de change se substituent aux variations des réserves officielles 20

de change comme mécanismes d’ajustement en cas de déséquilibre de BP. Comme les autorités monétaires n’interviennent pas sur le marché de change donc on a toujours : ΔR  0 BC + MC = 0 Un déficit de la BP  demande excédentaire de devises  .une dépréciation de la monnaie nationale - La correction du déséquilibre de BP se traduit par des gains de compétitivité et donc une amélioration de la balance commerciale - Un excédent de BP entraîne une offre excédentaire de devis et donc une appréciation de la monnaie nationale. Tout au long de la BP, la valeur externe de la monnaie reste inchangée. -

a) Efficacité de la politique monétaire (PM) Hypothèse : parfaite mobilité internationale des capitaux. La courbe BP est horizontale. Quelle est l’efficacité de la PM dans une perspective de relance des activités économiques ? Supposons une opération d’open market expansionniste. Cela entraîne un accroissement de crédit à l’Eco (D) et donc de la masse monétaire. LM LM’

i (2) C A

BP

B B

(1)

IS’ IS YPE

Y Cela entraîne un glissement de LM vers le bas et un nouvel équilibre s’établit en B (équilibre interne). Le taux d’intérêt interne baisse et Y augmente. Or i i*. Cela entraîne une entrée nette de capitaux, conduisant ainsi à une demande excédentaire pour la monnaie nationale. Par conséquent, le taux de change baisse, la balance commerciale devient déficitaire. La courbe IS se déplace vers la gauche. La demande globale baisse jusqu’à ce que le taux d’intérêt intérieur s’aligne au taux d’intérêt international (retour au point d’équilibre A). La politique budgétaire est donc inefficace. En somme l’efficacité de la PB en change flexible décroît avec la mobilité internationale des capitaux et s’annule en cas de mobilité parfaite.

On peut résumer les effets des politiques monétaires et budgétaires en économie ouverte en fonction du régime de change dans le tableau ci-dessous :

Relance monétaire Relance budgétaire

Changes fixes Inefficace Efficace

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Changes flexibles Efficace Nuancée Ambiguë