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Zitiervorschau

NORMES IFRS

International Financial Reporting Standards

Conversion aux IFRS Une illustration sectorielle des difficultés de mise en œuvre

C OConversion NV ER SI O N A UXauxI FIFRS -RS

Une illustration sectorielle des difficultés de mise en œuvre

AV E RT I S S E M E N T

Avertissement Cette publication a été préparée avec le plus grand soin sur la base des normes approuvées par l’IASB au 20 décembre 2004. Elle contient nécessairement des informations résumées qui ont vocation d’information générale et qui ne peuvent se substituer à l’exercice du jugement professionnel dans le cadre d’une transaction particulière. La responsabilité d’Ernst & Young ne pourra ête mise en cause en cas de dommages occasionnés par toute personne agissant ou s’abstenant de toute action à la lecture de la présente publication.

2

CONVERSION

AU X

IFRS

S O MSommaire MAIRE Préface Guide de lecture et grilles d’analyse

5 13

Première partie :

Difficultés de mise en œuvre

19

Deuxième partie :

Résumés des normes

149

3

Préface

A quelques mois de la première publication par les sociétés cotées européennes de leurs comptes consolidés en normes IFRS, en application d’une décision de l’Union européenne, et face aux enjeux que représente la mise en œuvre de ce nouveau référentiel, nous avons souhaité mettre à jour notre ouvrage publié dans les premiers mois de 2003 «Normes IFRS1 : une illustration concrète des difficultés de mise en œuvre» pour aider les entreprises, administrateurs, comités d’audit et autres lecteurs des états financiers à mieux appréhender les challenges de cette conversion.

1

Les IFRS «International Financial Reporting Standards» remplacent les IAS «International Accounting Standards» et les IFRIC «International Financial Reporting Interpretations Committee» remplacent les SIC «Standing Interpretations Committee».

Cette nouvelle version présente les difficultés de mise en œuvre illustrées d’exemples sectoriels, dès lors que nous considérions cet éclairage comme pertinent. En effet, le principe même des normes IFRS étant de s’appliquer à toutes les entreprises, quel que soit leur secteur d’activité, leur interprétation pose souvent des difficultés selon les secteurs concernés. Il conviendra alors de retenir les modalités de mise en œuvre qui donnent l’image la plus fidèle de l’opération au sein d’une activité. Cette homogénéité des principes d’application des normes au sein d’un même métier est d’ailleurs un souhait ardent des analystes financiers et des agences de notation, car seule garante d’une comparabilité de l’information financière. Nous avons également ajouté une dimension fiscale, les autorités compétentes françaises ayant pris des positions récemment qui doivent être intégrées dans les réflexions

5

P R É FAC E

des entreprises dès lors que les convergences de principes entre les normes françaises et les normes IFRS peuvent être soit imposées par les nouveaux textes comptables du CRC (Comité de la Réglementation Comptable) soit choisies par les entreprises. Il nous semble à ce titre important de rappeler l’ensemble des composantes qui selon nous constituent un projet IFRS.

 Un véritable projet d’entreprise La conversion aux IFRS constitue pour l’entreprise un véritable changement aux incidences multiples impliquant l’ensemble des fonctions (direction générale, directions opérationnelles, communication financière, comptabilité, contrôle de gestion, systèmes d’information, fiscalité, juridique, trésorerie / financement, ressources humaines). En effet, les enjeux liés à ce changement de référentiel vont bien au-delà des simples questions comptables. On peut ainsi citer : Un enjeu de financement • augmentation potentielle des dettes des entreprises en obligeant la reprise dans le bilan d’engagements jusqu’à présent non comptabilisés systématiquement en normes françaises (avantages du personnel, contrats de crédit-bail…), • modification induite de leur «gearing», voire renchérissement du coût de leur dette (si augmentation de leur prime de risque). Un élément de compétitivité • meilleure comparabilité des comptes qui modifiera le positionnement concurrentiel des entreprises.

6

CONVERSION

AU X

IFRS

Une analyse en substance des opérations peut modifier la lecture de la performance de certains métiers et services • modification de la prise en compte du chiffre d’affaires, difficulté à qualifier les opérations de change, de couvertures, restriction des sorties d’actifs ou de dettes. Au-delà de l’analyse stratégique qui demandera l’implication de la direction générale, la vision schématique des enjeux d’une conversion pourrait être représentée comme suit :

La multiplicité des enjeux requiert selon nous la mise en place d’une véritable structure de projet qui intègre toutes les dimensions d’un changement de référentiel financier. Ainsi, une gestion de projet appropriée doit permettre à l’entreprise de gérer au mieux le changement et d’aller au-delà d’un simple exercice de conformité comptable.

7

P R É FAC E

 Les opportunités Le passage aux normes IFRS est véritablement porteur d’opportunités et il serait dommage de le considérer comme une simple contrainte.

Une diffusion d’un langage financier commun dans l’ensemble de l’entreprise

2

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Norme sur les acquisitions d’entreprises.

Un lien accru entre l’opérationnel et le financier Les normes IFRS représentent un nouveau langage financier dont les «règles de grammaire» sont assez différentes de celles utilisées aujourd’hui par les entreprises. Pour appliquer correctement ces nouvelles règles, l’enregistrement des opérations ne sera plus uniquement l’affaire des spécialistes comptables, mais va devoir s’appuyer sur des informations de gestion ou sur la connaissance des transactions par les opérationnels. Citons par exemple l’enregistrement des immobilisations, qui vont devoir être découpées par composants, amorties sur leur durée d’utilisation par l’entreprise, en tenant compte d’une éventuelle valeur résiduelle si l’entreprise anticipe une revente. Cette analyse ne pourra être menée qu’avec l’appui des gestionnaires du parc d’immobilisations voire des utilisateurs. De façon identique, le goodwill n’étant plus amorti (IFRS 3 2), l’absence de rentabilité d’une acquisition devrait se traduire immédiatement par un impact sur le résultat, qui ne sera plus mécanique mais lié aux évolutions de la valeur de l’entreprise acquise. C’est pourquoi ces évaluations, menées dans le cadre des acquisitions et ultérieurement sur une base annuelle, devront être réalisées avec l’appui des opérationnels gérant l’entité acquise. Ces nouvelles règles vont ainsi exiger une nécessaire appropriation des normes par l’ensemble des opérationnels du groupe.

CONVERSION

AU X

IFRS

Un nouveau langage plus facilement compréhensible par les entités étrangères Les normes IFRS étant déjà utilisées par certains pays, et devenant obligatoires dès 2005 pour les sociétés cotées européennes ou australiennes, voire dans certains pays pour les sociétés non cotées, leur appropriation par l’ensemble des entités du groupe devrait être plus aisée que pour le référentiel comptable français. Cela devrait garantir une meilleure homogénéité dans l’application des principes comptables au sein du groupe. Ce langage plus communément utilisé devrait également faciliter l’intégration financière des sociétés acquises dès lors qu’elles se situent en Europe ou dans un pays appliquant ces nouvelles normes.

Un renforcement du contrôle interne

3

4 5

Interprétation de l’IASB qui prévoit la consolidation de toutes les entités contrôlées même en l’absence de lien en capital. Norme sur les avantages du personnel. Norme sur les instruments financiers.

A l’heure où les régulateurs incitent les entreprises à améliorer leur dispositif de contrôle interne (SarbanesOxley Act aux Etats-Unis, loi de Sécurité Financière en France, révision en cours de la 8ème Directive européenne «Contrôle des comptes»), les IFRS vont aider à mieux documenter certaines opérations et vont également nécessiter des systèmes d’autorisation plus étendus qu’aujourd’hui. Ainsi l’interprétation SIC 12 3 relative à la consolidation des entités ad hoc, va obliger les entreprises à mettre en place des procédures spécifiques de recensement et de contrôle des structures dans lesquelles elles pourraient assumer des risques ou retirer des avantages. De même, la direction des ressources humaines devra instaurer un système de suivi et d’approbation de tout nouvel avantage qui pourrait être offert au sein du groupe afin d’en analyser les conséquences en matière d’impacts financiers en application d’IAS 19 4. Citons également les règles imposées par la norme IAS 39 5 sur la qualification des opérations de couverture (démonstration de la probabilité d’occurrence des éléments futurs couverts tels le chiffre d’affaires dans une devise, réalisation de tests d’efficacité, retournement à l’extérieur du groupe des contrats de couverture…), qui vont se traduire par une plus grande documentation de ces opérations et la mise en place de systèmes de suivi plus contraignants.

9

P R É FAC E

 Les challenges Une plus grande transparence financière et une meilleure comparabilité Sous la pression des marchés, les entreprises communiquent leurs performances de plus en plus rapidement. La Directive européenne «Transparence financière»6 rend obligatoire la publication d’information financière trimestrielle par les entreprises ayant des titres de capital cotés. Enfin, les normes IFRS requièrent une information nettement plus détaillée et précise que ne l’exigeaient les normes françaises. Les entreprises vont ainsi être confrontées au besoin de communiquer de l’information plus vite, plus souvent, et plus riche. Dans ce contexte, elles devront relever les challenges suivants : •



6 7

10

Adoptée en décembre 2004. Norme sur l’information sectorielle.

les marchés s’attendent à une meilleure comparabilité des entreprises européennes maintenant qu’elles appliquent les mêmes normes comptables : ils ne comprendraient pas que des entreprises d’un même secteur industriel appliquent de manière différente la même norme. D’où l’importance d’une concertation des grands acteurs industriels d’un secteur pour aboutir à des traitements cohérents et ainsi «crédibiliser» les normes IFRS et favoriser la transparence au sein du marché financier européen. C’est également l’objectif de tous les acteurs de la chaîne financière, la diffusion d’une plus grande quantité d’information, même si elle œuvre pour une plus grande transparence, pourra potentiellement fragiliser l’image de l’entreprise aux yeux des marchés financiers : par exemple, la décomposition des résultats par métiers, conformément aux exigences d’IAS 147, permettra une analyse plus fine de la performance des différentes activités de l’entreprise.

CONVERSION

AU X

IFRS

Une complexité accrue du contrôle et du reporting financier de l’entreprise L’entreprise a aujourd’hui construit son système de contrôle financier et de mesure de la performance (individuelle ou collective) sur des indicateurs en général cohérents avec les principes comptables suivis. Or la performance communiquée en externe par l’entreprise sera désormais assise sur une information financière établie selon les normes IFRS. Un choix stratégique s’offre alors à la direction de l’entreprise : • maintenir son système de reporting interne en l’état, en prenant le risque d’une déconnexion entre la performance gérée en interne et celle communiquée en externe, • faire évoluer son système de reporting interne pour intégrer les nouvelles contraintes IFRS. Même si on comprend bien l’intérêt de conserver un système de pilotage fondé sur des règles connues et appropriées par les différents acteurs de l’entreprise, de nombreux groupes envisagent d’adapter leur mesure de performance en alignant leur mode de reporting interne (processus budgétaire, éléments de gestion …) sur les normes IFRS. Compte tenu des contraintes de délai de production de l’information financière, l’alignement des éléments du reporting interne et des informations comptables en normes IFRS semble en effet souhaitable pour garantir la fiabilité des données communiquées.

Une maîtrise des délais de communication La gestion du double référentiel comptable (français et IFRS) et la production d’une masse plus significative d’informations pourraient bousculer le calendrier de clôture comptable et nécessiter une revue critique des processus d’élaboration des comptes afin de maintenir des délais de communication compatibles avec les attentes du marché.

11

P R É FAC E

Aider toutes les parties prenantes, internes et externes, de l’entreprise à s’approprier ce nouveau langage Les normes IFRS vont modifier le langage de l’entreprise. Cette évolution concerne directement la fonction financière mais aussi tous les acteurs de l’entreprise, tant internes qu’externes. C’est pourquoi les entreprises vont devoir : • communiquer et expliquer les incidences de ce changement de référentiel et, • former toutes les parties prenantes à ce nouveau langage, en particulier les actionnaires, pour qu’ils ne soient pas déstabilisés par une plus grande complexité apparente des états financiers. Nous espérons ainsi que cet ouvrage vous permettra de gagner un temps précieux dans cette période de changement, qui annonce une nouvelle ère de l’information financière.

Pascal Macioce

Jean-Pierre Letartre

Directeurs généraux Ernst & Young

12

CONVERSION

AU X

IFRS

Guide de lecture et grilles d’analyse

GUIDE DE LECTURE Cet ouvrage a été conçu pour interpréter de façon concrète et pratique les nouvelles normes IFRS et simplifier la compréhension des incidences de leur mise en œuvre. Les préoccupations des entreprises sur le sujet étant de différentes natures, nous avons souhaité aborder l’analyse concrète des incidences des normes IFRS sous les deux angles suivants : • incidence sur l’information financière, • incidence sur la fiscalité. En guise d’introduction, deux grilles d’analyse référençant les normes IFRS étudiées présentent schématiquement les secteurs fortement impactés d’une part et les incidences sur les grands indicateurs financiers d’autre part. Dans une seconde partie, pour vous permettre d’approfondir la compréhension des normes, vous trouverez le résumé des différentes normes étudiées. Ces différentes «options d’entrée» devraient vous permettre de trouver plus facilement l’information recherchée.

13

GRILLES

D ’ A NA LYS E

GRILLE D’ANALYSE SECTORIELLE

Secteur particulièrement concerné par la Norme

Oil & Gas Norme1 Etats financiers

p.23

IAS 2

p.35

IAS 11

p.43

IAS 12

p.53

IAS 14

p.63

IAS 16

p.70

IAS 40

p.70

IAS 17

p.81

IAS 18

p.89

IAS 19

p.97

IFRS 2

p.97

IAS 36

p.109

IAS 37

p.117

IAS 38

p.123

IAS 32/39

p.131

Pharmarcie/ Chimie

Immobilier

Finance

Assurance

Automobile

Telecom

Aerospace/ Défense

Construction

Utilities

2

2

1 Norme : Etats financiers : ce chapitre présente les principales dispositions d’IAS 1 - Etats Financiers, IAS 27/28 et 31 - Normes sur la consolidation, IFRS 1 - Première adoption et IFRS 3 - Regroupements d’entreprises IAS 2 - Stocks IAS 11 - Contrats de construction IAS 12 - Impôts sur le résultat IAS 14 - Information sectorielle IAS 16 - Immobilisations corporelles

14

Distribution/ Luxe

CONVERSION

IAS 40 - Immeubles de placement IAS17 - Contrats de location IAS 18 - Produits des activités ordinaires IAS 19 - Avantages au personnel IFRS 2 - Paiement fo ndé sur des actio ns IAS 36 - Dépréciation d’actifs IAS 37 - Provisions, passifs et actifs éventuels IAS 38 - Immobilisatio ns incorporelles IAS 32, 39 - Instruments financiers AU X

IFRS

2

En l’absence de norme sur les concessions, ce sujet n’est pas développé ci-après.

15

GRILLES

D ’ A NA LYS E

QUELQUES EXE M PLES D’IMPACT DES IFRS SUR LES PRINCIPAUX INDICATEURS FINANCIERS

Dispositions concernées

Norme

Capitaux propres

Acquisitions en juste valeur

IFRS 3





Evaluation quasi systématique des instruments financiers à la juste valeur et restriction de la comptabilité de couverture

IAS 39





Consolidation des entités ad hoc (y compris en cas d’absence de lien en capital)

IAS27 - SIC 12





Comptabilisation obligatoire des engagements de retraite et autres avantages

IAS 19



Retraitement systématique des contrats de location financement

IAS 17



Contrats à long terme : comptabilisation obligatoire à l’avancement

IAS 11



Actualisation obligatoire des provisions

IAS 37





Reconnaissance et évaluation économique (transfert risques et avantages, juste valeur) des produits

IAS 18





Capitalisation obligatoire des frais de développement (si les critères sont remplis)

IAS 38





Test de valeur systématique (suppression de l’amortissement du goodwill)

IFRS 3 - IAS 36





Décomposition des instruments composés (de capitaux propres et dette) Exemples ORA, Oceane

IAS 32





Comptabilisation en charge des paiements en actions (stock options …)

IFRS 2





16

CONVERSION

AU X

IFRS

Endettement Actif BFR financier immobilisé

Chiffre d’affaires

EBITDA

EBIT

Résultat net











































































  

 

 





17

C OConversion NV ER SI O N A UX I F R S aux IFRS 1ère partie

Difficultés de mise en œuvre

19

S O MSommaire MAIRE Difficultés de mise en œuvre Préparation des états financiers IFRS

23

IAS 2 - Stoc ks

35

IAS 11 - Contrats de construction

43

IAS 12 - Impôts sur le résultat

53

IAS 14 - Information sectorielle

63

IAS 16 - Immobilisations corporelles

70

IAS 40 - Immeubles de placement

70

IAS 17 - Contrats de loc ation

81

IAS 18 - Produits des activités ordinaires

89

IAS 19 - Avantages du personnel

97

IFRS 2 - Paiement fondé sur des actions

97

IAS 36 - Dépréciation d’actifs

109

IAS 37 - P rovisions, passifs et actifs éventuels 117 IAS 38 - Immobilisations incorpo relles

123

IAS 32, 39 - Instruments financiers

131

21

Préparation des états financiers IFRS

 Etats financiers consolidés1 Les Normes IFRS ne distinguent pas les comptes consolidés des comptes individuels. En effet, les principes de comptabilisation et d’évaluation sont applicables de façon identique aux comptes consolidés et aux comptes individuels à l’exception de la comptabilisation des participations. Dans les comptes consolidés, les participations contrôlées2 doivent être comptabilisés en intégration globale (voir résumé IAS 27), les participations dans des entités contrôlées conjointement sont soit intégrées en proportionnelle, soit mises en équivalence (voir résumé IAS 31) et les participations sur lesquelles on exerce une influence notable sont mises en équivalence (voir résumé IAS 28).

1

2

3

Le Règlement européen ne rend les normes IFRS obligatoires que pour les comptes consolidés des sociétés cotées. Le contrôle peut exister, au sens des IFRS, même en l’absence de lien en capital. IFRS 3, «Regroupements d’entreprises» publiée au 31 mars 2004.

Il convient également de préciser que tous les regroupements d’entreprises3 doivent être comptabilisés comme des acquisitions («purchase accounting») ce qui se traduit par l’entrée en juste valeur de tous les actifs et passifs achetés y compris le goodwill (voir résumé IFRS 3). Il est également précisé que le goodwill ne doit plus être amorti de façon systématique mais doit faire l’objet d’un test de valeur annuel.

23

P R É PA R AT I O N D E S F I NA N C I E R S I F R S

É TAT S

 Présentation des états financiers IAS 1 indique qu’un jeu complet d'états financiers comprend : • un bilan classé en courant et non courant, • un compte de résultat : la présentation par destination est encouragée, • un état indiquant : - soit les variations des capitaux propres, - soit les variations des capitaux propres autres que celles résultant de transactions sur le capital avec les propriétaires et de distribution aux propriétaires, • un tableau des flux de trésorerie (IAS 7) et, • les méthodes comptables et notes explicatives. Les états financiers pour être déclarés établis conformément aux IFRS doivent être conformes à toutes les dispositions de chaque norme applicable et toutes les interprétations applicables du Comité d’Interprétation (IFRIC). IAS 30, «États financiers des Banques et Institutions Financières assimilées» complète IAS 1 pour ce secteur. Cette norme fait actuellement l’objet d’un exposé sondage pour la modifier (ED 7). A la différence des principes IFRS, les normes françaises : • ne requièrent pas une classification des postes du bilan en courant et non courant, • autorisent la présentation d’un résultat exceptionnel, • sont moins détaillées et contraignantes sur la construction du tableau de flux qui reste même optionnel pour les entreprises du secteur bancaire et les sociétés d’assurance.

24

CONVERSION

AU X

IFRS

BILAN - Exemple de présentation ACTIFS

Norme

Actifs non-courants Immobilisations incorporelles Immobilisations corporelles Immeubles de placement

IFRS 3/IAS 38 IAS 16/IAS 17 IAS 40

Participation dans les entreprises associées Titres détenus jusqu’à l’échéance

IAS 28

Actifs financiers disponibles à la vente Autres actifs financiers Actifs d’impôts différés Actifs du régime de retraite

IAS 39

Actifs courants Stocks Clients et autres débiteurs Charges constatées d’avance Contrats à terme de devises Actifs de trading Swaps de taux d’intérêts Trésorerie et équivalents de trésorerie

Actifs non-courants destinés à être cédés

Total actifs

IAS 39

IAS 39 IAS 12 IAS 19

IAS 2 IAS 18/IAS 39 IAS 38 IAS 39 IAS 39 IAS 39 IAS 7/IAS 39

IFRS 5

CAPITAUX PROPRES ET PAS SIFS Capital et réserves Capital émis Primes d’émission Actions propres Ecarts d’évaluation sur actifs financiers disponibles à la vente Cash Flow Hedge Ecart de conversion Instruments composés - part capitaux propres Résultats accumulés Intérêts minoritaires Capitaux propres Passifs non-courants Emprunts portant intérêt Actions préférentielles convertibles remboursables Provisions Subventions publiques Passifs d’impôts différés Engagements de retraite Passifs courants Fournisseurs et autres créditeurs Partie à court terme des emprunts portant intérêt Contrats à terme de devises Swaps de taux d’intérêts Subventions publiques Impôt courant Provisions Passifs liés à des actifs non-courants destinés à être cédés

Norme

IAS 32 IAS 39 IAS 39 IAS 21 IAS 32 IAS 27

IAS 39 IAS 32/IAS 39 IAS 37 IAS 20 IAS 12 IAS 19

IAS 2 IAS 39 IAS 39 IAS 39 IAS 20 IAS 12 IAS 37 IFRS 5

Total des passifs Total des capitaux propres et passifs

25

P R É PA R AT I O N D E S FINANCIERS IFRS

É TAT S

COMPTE DE RÉSULTAT - Exemple de présentation Norme Produits des activités ordinaires Ventes Prestations de services Revenus locatifs Coût des ventes Marge brute

IAS 11/IAS 18 IAS 18 IAS 17/IAS18 IAS 2/IAS11/IAS 17

Autres produits Coûts commerciaux Charges administratives Autres charges Résultat des activités ordinaires avant impôt et résultat financier Charges financières IAS 39/IAS 21 Produits financiers IAS 39/IAS 21 Quote-partdans le résultat des sociétés mises en équivalence IAS 28 Résultat avant impôt Impôt charge et produit Résultat net des activités ordinaires Résultat net sur abandon d’activités

IAS 12 IFRS 5

Résultat de l’exercice Dont Part du Groupe Dont Part des Minoritaires Résultats par action de base dilué

IAS 33

• •

26

CONVERSION

AU X

IFRS

TABLEAU DES FLUX DE TRÉSORERIE - Exemple de présentation (selon la méthode indirecte)

Flux de trésorerie provenant des activités opérationnelles : Bénéfice net avant impôt Ajustements pour : Amortissements et dépréciations Charges financières ( y compris variations de juste valeur des instruments financiers en juste valeur) Variation engagements de retraite Augmentation des clients et autres débiteurs Diminution des stocks Diminution des fournisseurs 1 Intérêts payés Impôts sur le résultat payés Flux de trésorerie provenant des activités d'investissement : Acquisition de la filiale X, sous déduction de la trésorerie acquise Acquisition d'immobilisations Encaissement résultant de la cession de matériel Produits de placement Intérêts encaissés Dividendes reçus Flux de trésorerie provenant des activités de financement Produits de l'émission d'actions Emission d’emprunts à long terme Remboursements d’emprunts à long terme Variation des dettes financières Dividendes versés2 Augmentation nette de trésorerie et équivalents de trésorerie : 1 2

Ce flux pourrait également figurer dans le flux de financement. Ce flux pourrait également figurer dans les flux d'exploitation.

Trésorerie et équivalents de trésorerie à l'ouverture de l'exercice Trésorerie et équivalents de trésorerie à la clôture de l'exercice

27

P R É PA R AT I O N D E S F I NA N C I E R S I F R S

É TAT S

 Première application des IFRS Calendrier pour les sociétés européennes cotées : Exercice 2003

Exercice 2004 Q1

Q2

Q3

Date de transition aux IFRS

Exercice 2005 Q4

Q1

Q2

Q3

Q4

Date de première adoption IFRS

Comptes 2003 et 2004 publiés en référentiel local Publication des comptes en IFRS avec comparatif 20041 Comptes retraités en IFRS mais publiés en 2005 Etape-clé et degré d’avancement du projet

Informations chiffrées (selon IFRS) si disponibles et fiables sinon idem 2003

Principales divergences (narratif)

Clôture intermédiaire : • Trimestrielle : information à produire présentée en ligne avec ce qui est produit en publication française + note détaillée sur les principes comptables IFRS appliqués. • Semestrielle : jeu de comptes complet (car pas de référence annuelle antérieure). Clôture annuelle : IFRS

1

2

28

Sauf 32/39 et IFRS 4, «Contrats d’assurance» si option de report choisie. CESR : The Committee of European Securities Regulators (régulateur européen) et AMF : Autorité des Marchés Financiers (régulateur français).

CONVERSION

AU X

IFRS

Principes d’élaboration du bilan d’ouverture Permanence des principes sauf exceptions explicitement prévues par IFRS 1 : • L’entité doit appliquer les mêmes principes comptables pour son bilan d’ouverture et pour toutes les périodes présentées dans ses premiers états financiers IFRS. Ces principes comptables doivent être conformes à toutes les normes et interprétations en vigueur à la date de clôture du dernier exercice présenté dans les premiers états financiers IFRS (31/12/2005). • L’entité peut appliquer une nouvelle norme non encore obligatoire à la date de clôture des premiers états financiers IFRS si cette norme permet une application anticipée.

Exceptions prévues par IFRS 1 : 10 dérogations facultatives

• • • •

• • •

• • •

Juste valeur ou réévaluation comme coût présumé Regroupements d'entreprises Avantages du personnel Actifs et passifs des filiales entreprises associées ou coentreprises (date de transition au sein d'un groupe) Ecarts de conversion cumulés Instruments financiers composés Désignation (à la juste de valeur ou disponibles à la vente) des instruments financiers déjà comptabilisés Paiement fondé sur des actions Contrats d’assurance Provisions pour démantèlement comprises dans le coût d’une immobilisation corporelle

4 exceptions obligatoires

3 exceptions facultatives de comparatif

Interdiction d’appliquer les normes de façon rétrospective dans les cas suivants :

• • •

IAS 32 IAS 39 IFRS 4

Décomptabilisation des actifs et passifs financiers • Comptabilité de couverture • Utilisation d’estimations • Actifs destinés à être vendus et activités abandonnées •

Retraitement rétrospectif des opérations : • Les soldes d’ouverture doivent être calculés par application rétrospective des normes en vigueur à la date de première publication, 29

P R É PA R AT I O N D E S F I NA N C I E R S I F R S



É TAT S

Les différences d’évaluation calculées entre les principes locaux et les IFRS trouvent leur contrepartie dans les réserves consolidées d’ouverture nettes d’impôt différé, sauf rares exceptions notamment pour la réévaluation des titres disponibles à la vente ou des instruments dérivés qualifiés de cash flow hedge qui impacteront leur compte respectif des capitaux propres et seront ultérieurement recyclables en résultat.

 Les IFRS et la fiscalité Les IFRS et la fiscalité doivent être étudiées pour chaque juridiction fiscale applicable à un groupe international. En particulier il convient d’analyser les éléments suivants : • Chaque Etat membre de l’Union européenne peut, dans le cadre du Règlement européen du 19 juillet 2002, autoriser ou rendre obligatoire l’utilisation des Normes IFRS dans les comptes individuels, • Les normes locales sont elles en train de converger vers les IFRS ? • Quelle connexion ou déconnexion existe-t-il entre les règles comptables et les règles fiscales ?

La règle du jeu en France

30

CONVERSION

AU X

IFRS

La France ne s’oriente pas vers une utilisation possible des IFRS pour l’établissement des comptes individuels. Cependant, le processus en cours de convergence réglementaire des normes comptables françaises vers les IFRS induit, d’une part une modification profonde du référentiel aujourd’hui applicable à ce jeu de comptes, d’autre part, une modification induite de l'assiette fiscale. En effet, l'article 38 quater de l'annexe III du Code Général des Impôts prévoit que «les entreprises doivent respecter les définitions édictées par le PCG sous réserve qu'elles ne soient pas incompatibles avec les règles applicables pour l'assiette de l'impôt». Par ailleurs, le bénéfice d’un certain nombre de traitements fiscaux est, à des degrés divers, lié à l’enregistrement comptable des opérations correspondantes, notamment en matière de provisions et d’amortissements.

Etat d’avancement des règles fiscales face aux évolutions comptables La position de l’administration fiscale s’articule aujourd’hui autour des trois idées suivantes : • éviter autant que possible de déconnecter fiscalité et comptabilité, • rechercher et privilégier les solutions de neutralité, • favoriser la simplicité. Ces trois principes guident les évolutions doctrinales et législatives en cours présentées par la suite dans le chapitre de la norme IFRS concernée. On ne peut toutefois que souligner la difficulté de concilier ces trois principes. Ainsi, la connexion qui se traduit par un alignement de la fiscalité sur la comptabilité, ne peut permettre d’atteindre l’objectif de neutralité. Si des retraitements extra-comptables sont nécessaires pour atteindre cet objectif, une déconnexion du moins partielle ne pourra être évitée ce qui va conduire à une certaine complexité dans la gestion fiscale et comptable des entreprises. Enfin, ce débat ne doit pas être circonscrit aux évolutions réglementaires en cours. En effet, afin de maîtriser les coûts associés à la mise en œuvre des normes IFRS

31

P R É PA R AT I O N D E S F I NA N C I E R S I F R S

É TAT S

et dans un souci de rationalisation, les groupes français peuvent être tentés, notamment dans le cadre de leurs projets de conversion aux IFRS, d’anticiper la convergence réglementaire en cours, en éclairant, voire en complétant les principes comptables français à la lumière des nouvelles normes internationales. Afin d’éviter les écueils fiscaux associés à cette convergence «choisie», mais également d’en saisir les opportunités, il apparaît essentiel d’intégrer la fiscalité au processus de décision, et d’identifier les enjeux fiscaux résultant du droit fiscal positif. Pour les entreprises, les évolutions comptables en cours se traduiront donc nécessairement au plan fiscal par la réponse aux deux questions suivantes : combien et comment ? • combien, en termes d’impacts sur la fiscalité courante ou différée selon que la fiscalité s’aligne ou non sur la comptabilité et, • comment, si la fiscalité s’écarte de la comptabilité afin de préserver une certaine neutralité, organiser les retraitements, suivis spécifiques et contrôles. Ces analyses sur la fiscalité courante et différée devront être menées au cas par cas en fonction des dispositions fiscales applicables aux différentes entités composant le groupe.

 Les IFRS et les systèmes d’information Les incidences sur les systèmes d’information, décrits norme par norme dans la précédente version de notre ouvrage, ne sont pas repris ici. Néanmoins, il nous a paru utile de rappeler les principales opportunités et contraintes qui devaient être prises en compte dans un projet de conversion IFRS. En effet, les entreprises devront fournir plus d’information, plus souvent et plus vite. C’est pourquoi elles vont devoir se poser les questions suivantes :

32

CONVERSION

AU X

IFRS

IFRS et comptes locaux, reporting interne et reporting externe Opportunités - Règles de gestion

Jusqu’où descendre les normes IFRS ?

Outil Reporting

Outil Reporting

Outil Reporting

Outil Reporting

Retraitements

Langage commun Groupe et Filiales ?

Retraitements Retraitements

Impacts sur la mesure de performance et les objectifs ? Contenu des reportings ?

Retraitements

Transactions

Transactions

Transactions

Transactions

Les comptes en normes IFRS pourront être diversement élaborés dans le système de consolidation/reporting : • reporting préparé directement en IFRS, • les retraitements IFRS sont gérés localement mais transmis dans un état de rapprochement «manuel», • les retraitements IFRS sont gérés localement mais transmis dans un état de rapprochement via une liasse séparée, • les retraitements IFRS sont gérés en central directement au niveau des comptes consolidés. Le choix dépendra largement de la nature et du nombre de retraitements à gérer, des pratiques du groupe en matière de reporting, et du système de validation de l’information mis en place. Quelle que soit l’organisation préférée, il faut noter que l’exercice 2004 doit être à la fois établi en référentiel français et en normes IFRS. Cette contrainte a pu orienter les groupes vers une gestion non décentralisée afin de gérer le passage entre les deux référentiels. Ainsi, l’organisation des systèmes d’information mise en place aujourd’hui pourrait être évolutive. Une plus grande décentralisation pourra être menée dans un deuxième temps, lorsque les comptables locaux seront plus autonomes dans l’application des normes et 33

P R É PA R AT I O N D E S F I NA N C I E R S I F R S

É TAT S

que la mise en place de systèmes locaux (ERP) qui produiront de l’information IFRS sera réalisée.

Plus d’information, plus souvent En ce qui concerne les restitutions de données, les états financiers consolidés selon les normes IFRS vont comporter des informations d’annexes beaucoup plus complètes. Ces informations seront à la fois descriptives et quantitatives. Afin de ne pas ralentir le process d’établissement des états financiers, les entreprises vont devoir mettre en place des outils de consolidation et de reporting qui permettent une sortie automatisée des plaquettes. Opportunités - Règles de gestion Délais de clôture Aujourd’hui

Impacts d’une plus grande fréquence de reporting (trimestriel, événements) ? Prévisionnel ?

Demain

Besoins d’automatisation des productions, de raccourcissement des délais ? Trimestre 1

Trimestre 2

Trimestre 3

Fréquence Trimestre 4

Il convient également d’avoir à l’esprit les travaux actuels de l’Europe pour une harmonisation en matière d’obligations de publication. En particulier la Directive européenne «Transparence financière» va, d’une part, rendre obligatoire la publication d’informations trimestrielles par les sociétés ayant des titres de capital cotés et, d’autre part, imposer des délais de publication de deux mois pour les comptes semestriels et de trois mois pour les comptes annuels. 34

CONVERSION

AU X

IFRS

IAS 2

IAS 2

Stocks

35

IAS 2

IAS 2 Stocks

POINTS CLÉS

Les stocks doivent être évalués à leur coût qui doit comprendre : • le prix d’achat, les droits de douane et autres taxes, les coûts de transformation c’est à dire la main d’œuvre directe, les coûts indirects et autres coûts encourus pour amener les stocks à l’endroit et dans l’état où ils se trouvent, • les rabais commerciaux, remises et autres éléments similaires en substance ou «crédit gratuit». Une dépréciation doit être comptabilisée si la valeur nette de réalisation (prix de vente net des coûts de sortie) est inférieure au coût calculé selon la méthode décrite ci-dessus. Le coût d’éléments fongibles doit être déterminé selon la méthode du CMP (coût moyen pondéré) ou du FIFO ; la méthode du LIFO n’est pas autorisée. Les principes français ne sont pas fondamentalement différents des principes IFRS. Cependant, on notera : • l’interdiction d’utiliser le LIFO en IFRS alors que cette méthode reste autorisée dans les comptes consolidés français et, • la non conformité avec les IFRS d’une dépréciation calculée sur un critère unique de rotation lente.

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CONVERSION

AU X

IFRS

INCIDENCES SUR L’INFORMATION FINANCIÈRE Les principales incidences de l’application d’IAS 2 sur l’information financière portent sur : • la valeur brute des stocks, • les méthodes d’évaluation, • le reclassement des pièces détachées en immobilisations corporelles, • un critère unique de dépréciation : la valeur nette de réalisation, • les informations à fournir.

 La valeur brute des stocks IAS 2 indique que «le coût des stocks doit comprendre tous les coûts d'acquisition, coûts de transformation et autres coûts encourus pour amener les stocks à l'endroit et dans l'état où ils se trouvent.» Il est précisé que «les coûts d'acquisition des stocks comprennent le prix d'achat, les droits de douane et autres taxes (autres que les taxes ultérieurement récupérables par l'entreprise auprès des administrations fiscales), ainsi que les frais de transport, de manutention et autres coûts directement attribuables à l'acquisition des produits finis, des matières premières et des services». Par «endroit et état» il faut entendre «terme du processus de production» ou du processus d’acheminement jusqu’aux lieux de vente au sein de l’entreprise, les coûts ultérieurs de stockage ou visant à amener le produit chez le client ne faisant pas partie des coûts incorporables. Dans le secteur de la distribution, la valorisation des stocks dépend à la fois du circuit de "supply chain" (par exemple, selon que les marchandises transitent ou non par des plate-formes de groupement/éclatement) et de la localisation des stocks à la clôture. Les coûts incorporables ne doivent correspondre qu'aux seuls coûts logistiques, à l’exclusion des coûts liés à des activités non directement liées aux opérations de manutention physique des marchandises. 37

IAS 2

Dans le cas des plate-formes, les charges d'amortissement ou de location sont prises en compte au prorata des surfaces ou équipements utilisés à des fins logistiques. Dans le cas d'une logistique externalisée, l'ensemble des coûts facturés par le prestataire est éligible. Les coûts de transport encourus entre la plate-forme et les magasins, de même que les coûts liés au déchargement et à la mise en réserve des marchandises dans les magasins doivent également être pris en compte. A l'inverse, les coûts de mise en rayon ou les coûts liés au stockage des marchandises en magasins sont exclus.

Prise en compte des ristournes et rabais IAS 2 indique également que «les rabais commerciaux, remises et autres éléments similaires sont déduits pour déterminer les coûts d'acquisition». L’application du caractère de remise, rabais ou autres éléments similaires doit se faire en substance. En particulier, les escomptes financiers obtenus auprès des fournisseurs pour règlement comptant ou accéléré doivent être déduits des coûts d'acquisition des stocks. Certaines prestations de services négociées dans les accords de coopération commerciale peuvent ne pas répondre à la qualification de prestations de services car les fournisseurs n’en tireront pas de bénéfice économique autre que la conclusion de la vente. Dans ce cas, ces coopérations commerciales doivent être comptabilisées en accord avec leur substance et être prises en compte en réduction du coût d’achat des marchandises chez les distributeurs.

 Les méthodes d’évaluation Les stocks doivent être évalués selon la méthode du FIFO (Premier Entré-Premier Sorti) ou du coût moyen pondéré.

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CONVERSION

AU X

IFRS

La norme permet l’utilisation, à l’intérieur d’un même groupe, des deux méthodes si et seulement si des natures ou des utilisations différentes des stocks peuvent justifier l’utilisation de méthodes différentes. Par exemple, on peut imaginer qu’une société opérant à la fois dans l’industrie et la grande distribution utilise les deux méthodes pour une même nature de stock. Cependant, la Norme précise que la seule localisation géographique n’est pas un critère admissible pour justifier le recours à deux méthodes différentes pour une même nature de stock. Enfin, la norme actuelle (suite à la révision intervenue en décembre 2003 ) interdit la méthode du LIFO (Dernier Entré-Premier Sorti). Dans l’industrie pétrolière et en particulier l’activité du raffinage distribution, la méthode du LIFO ou du coût de remplacement sont communément employées car elles traduisent mieux le résultat économique des opérations. C’est pourquoi les entreprises du secteur communiqueront vraisemblablement sur la valeur des stocks et du résultat d’exploitation selon les deux méthodes (CMP / FIFO et LIFO / Coût de Remplacement). IAS 2 autorise de façon spécifique la méthode souvent retenue par la distribution à savoir l’application d’un pourcentage d’abattement par rapport au prix de vente.

Prise en compte de la capacité normale et non de la capacité budgétée IAS 2 précise que «l'affectation des frais généraux fixes de production aux coûts de transformation est fondée sur la capacité normale des installations de production». Cette définition pourra conduire à modifier l’affectation des frais généraux et pourra avoir une incidence sur la valeur brute des stocks. En effet, IAS 2 précise ce qu’il faut entendre par capacité normale : c’est la production moyenne que l’on s’attend à réaliser sur un certain nombre d’exercices ou de saisons dans des circonstances normales, en tenant compte de la perte de capacité résultant de l'entretien planifié. Il est possible de retenir le niveau réel de production s'il est proche de la capacité de production normale. 39

IAS 2

Les entreprises qui calculent leurs coûts standards sur l a base de la production budgétée devront donc s’interroger sur le caractère «normal» de celle-ci.

 Le reclassement des pièces détachées en immobilisations corporelles IAS 2 cite les trois formes de stocks possibles : • des actifs détenus pour être vendus dans le cours normal de l’activité, • des actifs en cours de production destinés à être vendus dans le cours normal de l’activité, • des matières premières et de fournitures devant être consommées dans le processus de production ou de prestation de services. Pour des raisons pratiques, les stocks de pièces détachées sont souvent gérés avec les stocks et comptabilisés comme tels au bilan. Certaines pièces détachées (pièces de rechange principales, stocks de pièces de sécurité si l'entreprise compte les utiliser sur plus d'un exercice, pièces de rechange et pièces d'entretien ne pouvant être utilisées qu'avec une immobilisation corporelle) devront être comptabilisées en immobilisations corporelles selon IAS 16. Il appartient à chaque entreprise, en fonction de l’importance du poste «pièces détachées» et des amortissements qui s’y rattacheront, d’apprécier la pertinence et d’évaluer l’impact d’un reclassement éventuel. Les entreprises de type «utilities» et toutes celles qui disposent d’installations industrielles complexes seront certainement confrontées à ces problématiques.

40

CONVERSION

AU X

IFRS

 Un critère unique de dépréciation : la valeur nette de réalisation IAS 2 indique que «la pratique consistant à déprécier les stocks au-dessous du coût pour les ramener à leur valeur nette de réalisation est cohérente avec le principe suivant lequel les actifs ne doivent pas figurer pour un montant supérieur au montant que l'on s'attend à obtenir de leur vente ou de leur utilisation». Il est également précisé que le coût des stocks peut ne pas être recouvrable si ces stocks ont été endommagés, s'ils sont devenus complètement ou partiellement obsolètes ou si leur prix de vente a subi une baisse. L'évaluation de la valeur nette de réalisation est fondée sur les éléments probants les plus fiables, disponibles à la date à laquelle sont faites les estimations du montant de stocks que l'on s'attend à réaliser. La valeur de réalisation n’est pas la juste valeur dans la mesure où c’est une valeur spécifique à l’entreprise. Dans le cas de l'industrie du «Luxe», l'écoulement des produits par le biais de ventes à des conditions dégradées est une pratique qui demeure limitée pour des raisons de protection de l'image de marque. De ce fait, la destruction de produits est une pratique plus courante et un indicateur à prendre en compte pour la détermination de la valeur nette de réalisation. La valeur nette de réalisation des stocks dépend de façon plus marquée des cycles de vie des produits (effets de mode) et donc de décisions de gestion : plan marketing, outils promotionnels, réseaux de distribution spécifique. D’une manière plus générale, dans le cas de marchandises devant faire l’objet de ventes dans le cadre d’opérations promotionnelles, aucune dépréciation ne doit être comptabilisée dès lors que le prix de vente promotionnel reste supérieur au prix de revient.

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IAS 2

 Informations à fournir : plus de transparence dans les dépréciations IAS 2 impose de fournir un certain nombre d’informations, notamment sur les méthodes utilisées, les montants bruts, les dépréciations ainsi qu’une distinction des reprises de provision induites par la vente des stocks et celles résultant de l’augmentation de la valeur nette de réalisation.

INCIDENCES SUR LA FISCALITÉ Les incidences sur la fiscalité courante et différée devront être analysées au cas par cas en fonction des dispositions fiscales applicables aux différentes entités composant le groupe. En ce qui concerne les entités françaises, la transposition partielle en normes comptables françaises des normes IAS 2 et 16 au travers de l’avis CNC 2004-15 sur la définition, la comptabilisation et l’évaluation des actifs devrait avoir des impacts sur la fiscalité courante. Il s’agit notamment du changement de nature comptable, et donc du traitement fiscal afférent, de certains éléments d’actifs (immobilisation de certaines pièces de sécurité et de rechange auparavant classées en stocks) ou de la reconnaissance ou non des provisions pour rotation lente constatées jusqu’à présent dans les comptes individuels.

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AU X

IFRS

IAS 11

IAS 11

Contrats de construction

43

IAS 1 1

IAS 11 Contrats de construction

POINTS CLÉS

Un contrat de construction est un contrat spécifiquement négocié pour la construction d'un actif ou d’une combinaison d’actifs. Les différentes composantes d’un contrat doivent être regroupées ou séparées selon la substance du contrat ou du groupe de contrats. Les produits doivent être évalués : • à la juste valeur de la contrepartie reçue ou à recevoir (juste valeur du montant initial contractuel des produits), • y compris les modifications dans les travaux du contrat et, • les réclamations ou pénalités, les primes de performance quand elles sont probables et évaluables de façon fiable. Les produits et les coûts du contrat doivent être comptabilisés selon la méthode de l’avancement (avancement des coûts ou avancement physique) qui est la seule méthode autorisée. En cas d’incertitude sur le résultat à terminaison, les produits du contrat sont comptabilisés dans le compte de résultat à hauteur des coûts re c o uv rable, toute perte attendue doit être provisionnée. Si l’entreprise a opté pour l’intégration des coûts d’emprunts dans ses actifs (IAS 23), les coûts des contrats de construction doivent comprendre les coûts d’emprunts. Les principes français ne sont pas fondamentalement différents des principes IFRS ; cependant on notera : • que la méthode à l’achève m e nt n’est pas la méthode préférentielle mais reste autorisée en France, • que certaines modalités d’évaluation (des produits notamment) et de présentation sont différentes.

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CONVERSION

AU X

IFRS

INCIDENCES SUR L’INFORMATION FINANCIÈRE Les principales incidences de l’application d’IAS 11 sur l’information financière portent sur les points suivants : • une seule méthode : l’avancement, • en cas d’incertitude sur le résultat à terminaison, le chiffre d’affaires doit être limité au montant des coûts encourus et recouvrables, • application des critères de regroupement et de distinction des contrats prévus par IAS 11, • les produits du contrat doivent être actualisés, inclure les modifications, réclamations et primes de performance et être comptabilisés au cours de change du jour des opérations, • nature des coûts devant être rattachés à un contrat déterminé, • présentation au bilan, • plus de transparence : de nombreuses informations à fournir.

 Une seule méthode : l’avancement Selon IAS 11, «lorsque le résultat d'un contrat de construction peut être estimé de façon fiable, les produits du contrat et les coûts associés au contrat de construction doivent être comptabilisés respectivement en produits et en charges en fonction du degré d'avancement de l’activité du contrat à la date de clôture». Les normes françaises indiquent «qu’un contrat à long terme est comptabilisé soit selon la méthode à l'achèvement, soit selon la méthode à l'avancement», et la méthode à l’avancement, bien que présentée comme une méthode préférentielle, n’est pas obligatoire. En pratique, la méthode à l’achèvement continue à être utilisée. L’application d’IAS 11 aura une incidence immédiate sur les comptes des entreprises qui utilisent cette méthode. Cette incidence sera double car, d’une part, elle portera sur le bilan d’ouverture avec retraitement des contrats en cours à la date de transition

45

IAS 1 1

sur la base de la méthode à l’avancement et, d’autre part, elle aura une incidence récurrente sur la façon dont l’entreprise mesure et présente son résultat.

 En cas d’incertitude sur le résultat à terminaison, le chiffre d’affaires doit être limité au montant des coûts encourus et recouvrables S’il existe une incertitude dans l’estimation des données à terminaison, IAS 11 préconise d’utiliser la méthode du recouvrement de coûts : les produits seront comptabilisés à hauteur des coûts encourus et recouvrables. En revanche, cette modalité n’est pas reprise par les textes français qui, cependant, précisent que le résultat est comptabilisé à l’avancement si l’entreprise est en mesure d’estimer de façon fiable le résultat à terminaison. Sa mise en application n’aura pas d’incidence sur le résultat net en comparaison avec l’application de la méthode à l’achèvement, mais modifiera produits et coûts enregistrés et donc le taux de marge global de l’entreprise.

 Application des critères de regroupement et de distinction des contrats prévus par IAS 11 Selon IAS 11, le regroupement et la distinction de contrats de construction dépendent essentiellement de deux critères de base qui sont la nature des actifs construits (au regard de la conception, de la technologie, de la fonctionnalité de l’actif) et la négociation du prix. Un ensemble de contrats est considéré comme un contrat de construction unique lorsque ces contrats sont étroitement liés par la conception, la technologie ou la fonctionnalité des actifs et qu’ils sont négociés comme un marché global (IAS 11.9). Ainsi, la construction d’un actif supplémentaire sera traitée comme un contrat de construction distinct si l’actif

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CONVERSION

AU X

IFRS

n’est pas de la même nature que les actifs construits précédemment et si le prix est renégocié (IAS 11.10). Compte tenu du caractère général des critères prévus par IAS 11, l’IFRIC a été saisi pour préparer un guide d’application à la lumière du SOP81-11 qui est applicable aux utilisateurs des US Gaap. L’IFRIC devrait émettre un projet d’interprétation début 2005 qui devrait également aborder ces problématiques dans le cadre des services ou transactions dont certains éléments constitutifs entrent dans le champ d’application d’IAS 18. Les difficultés d’application des critères de regroupement et division des contrats sont fréquentes. Dans le cas d’un marché global comprenant une phase de recherche, une phase de développement et une phase de production, faut-il regrouper les contrats correspondants à ces trois phases ? Si un tel regroupement a du sens, car il traduit la substance du marché, comment le traduit-on sur le plan comptable ? En effet, dans certains cas, il est difficile d’estimer le résultat à terminaison du marché global alors qu’il peut l’être pour les contrats entrés en production. Par ailleurs, comment traduire la levée d’une tranche optionnelle ?

 Les produits du contrat doivent être actualisés (si l’effet est significatif), inclure les modifications, réclamations et primes de performance et être comptabilisés au cours de change du jour des opérations.

1

AICPA Statement of Position – Accounting for performance of Construction-Type and Certain Production Type Contracts.

Les produits du contrat de construction doivent être évalués à la juste valeur de la contrepartie reçue ou à recevoir (IAS 11.12). En cas de paiement différé, les produits devront être actualisés, contrairement à la pratique française.

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IAS 1 1

Des conditions de règlement anormales ne donnant pas lieu à facturation d’intérêts (par exemple un crédit gratuit) devront se traduire par une actualisation des produits c’est-à-dire une diminution des produits ordinaires dont la contrepartie sera des produits financiers. A contrario, les produits financiers générés par la trésorerie positive d’un contrat pourraient être analysés comme un complément de prix et comptabilisés en produits ordinaires. Par ailleurs, les produits à prendre en compte dans le contrat devront intégrer les réclamations (montant que l’entreprise cherche à collecter auprès du client à titre de remboursement de coûts non inclus dans le prix du contrat), primes de performance (la prime de performance est un supplément payé à l’entreprise par le client si un niveau de performance spécifié est atteint ou dépassé par le premier) ou autres modifications (IAS 11.13-15) dans la mesure où il est probable qu’ils seront acceptés par le client et qu’ils peuvent être estimés de façon fiable. Les primes de vol, primes de performance ou toutes pénalités pour non respect des délais ou toute autre clause contractuelle devront être présentées comme un ajustement des produits. Les produits facturés en devises doivent être comptabilisés au cours du jour de la transaction. Les entreprises qui utilisaient un cours garanti (correspondant au cours de la couverture de change) vont devoir comptabiliser les produits au cours du jour de la reconnaissance du produit. Les effets des couvertures de change pourront être reclassés en produits des contrats dans la mesure où les critères de qualification de couverture d’IAS 39 sont remplis (se reporter à IAS 39).

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CONVERSION

AU X

IFRS

 Nature des coûts devant être rattachés à un contrat déterminé IAS 11 précise la nature des coûts qui doivent être rattachés à un contrat déterminé et ceux qui doivent en être exclus. Ainsi les coûts de conception et d’assistance technique (IAS 11.17-18), certains frais de construction comme, par exemple, les frais d’assurance qui peuvent être attribués à l’activité du contrat (IAS 11.18) doivent être rattachés au contrat. A contrario, l’amortissement des immobilisations non utilisées dans le cadre du contrat (IAS 11.20) doit être exclu des coûts du contrat de construction en IAS.

 Présentation au bilan IAS 11 prévoit la présentation de montants appelés «montants dus par les clients» («due from customers») à l’actif et «montants dus aux clients» («due to customers») au passif. On notera que le principal retraitement concerne les avances qui doivent être imputées sur les facturations intermédiaires. En effet, IAS 11.42 définit les avances comme étant «les montants reçus par le constructeur avant que les travaux correspondants n’aient été exécutés».

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IAS 1 1

La problématique précédente est présentée dans l’exemple chiffré ci-dessous :

Montants par contrat Avances au bilan en French GAAP (Demandes d’acomptes encaissées) Factures à établir en French GAAP Produits perçus d’avance (quand le CA reconnu est inférieur aux factures émises) Clients : factures émises

A 0

B 600

C 160

D 0

E 45

Total 805

65

520

140

20

0

745 5 275

70

0

0

180

5 25

Montants calculés en IFRS Produits comptabilisés selon IAS 11.22 Factures intermédiaires Avances (encaissements supérieurs FAE) Clients

145 100 0 90

520 520 80 0

380 380 20 0

200 180 0 180

55 55 25 0

1300 1235 125 270

Calcul du Due to / due from Coûts comptabilisés sur l’exercice Marge réalisée Moins PAT2 Moins facturations intermédiaires Dus par les clients Dus aux clients

110 35 0 -100 45 0

510 70 0 -520 60 0

450 30 0 -380 100 0

250 -50 -40 -180 0 20

100 0 -30 -55 15 0

1420 85 -70 -1235 220 20

2

50

Perte à terminaison.

CONVERSION

AU X

IFRS

Retraitements Bilan Principes Français Travaux en cours 205 Clients 275 Factures à établir Banque Total

745 1090 2315

Bilan IFRS Dus par les clients Clients

220 270

Banque Total

1090 1580

Résultat 15 Provision pour PAT 70 Produits perçu d’avance 5 Avances reçues 805 Dettes fournisseurs 1420 Total 2315 Résultat Dus aux clients Avances reçues Dettes fournisseurs Total

15 20 125 1420 1580

 Plus de transparence : de nombreuses informations à fournir Les informations à fournir en application d’IAS 11 sont nombreuses : méthodes retenues, produits, charges et profits ou pertes comptabilisés dans la période, calcul des «dus aux/par les clients»… Ces informations ne sont généralement pas fournies par les entreprises en France et leur production va poser un certain nombre de difficultés pratiques car les comptes de bilan ne sont pas toujours disponibles de manière détaillée par contrat.

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IAS 1 1

INCIDENCES SUR LA FISCALITÉ

Les incidences sur la fiscalité courante et différée devront être analysées au cas par cas en fonction des dispositions fiscales applicables aux différentes entités composant le groupe. En ce qui concerne les entités françaises, le recours impératif à la méthode de l’avancement peut générer des impôts différés si la méthode de l’achèvement est retenue au niveau des comptes individuels. Quelle que soit la méthode retenue, la non-déductibilité fiscale des provisions représentatives de pertes à terminaison au titre de travaux ou prestations restant à exécuter continuera à générer des différences temporaires. En tout état de cause, l’adoption de la méthode de l’avancement au niveau des comptes individuels, outre les problématiques qu’elle pourrait soulever au regard de l’impôt sur les sociétés, ne dispensera pas les groupes de tenir un référentiel spécifique afin de gérer leurs obligations en matière de TVA.

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CONVERSION

AU X

IFRS

IAS 12

IAS 12

Impôts sur le résultat

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IAS 1 2

IAS 12 Impôts sur le résulat

POINTS CLÉS

IAS 12 impose de compt a b i l iser un impôt différé en utilis a nt l’approche bilantielle c’est-à-dire dès qu’il existe une différence entre la valeur comptable et la valeur fiscale d’un actif ou d’un passif. L’impôt différé doit être évalué au taux qui sera appliqué à l’actif ou au passif visé dans la mesure où ce taux est adopté ou quasiment adopté à la clôture. En particulier, il convient de comptabiliser : • des impôts différés actifs sur les reports déficitaires et crédits d’impôt si leur recouvrement dans le futur est probable, • un impôt différé au titre des différences temporaires relatives aux titres de participation consolidés dont la cession est probable et dont on ne contrôle pas le renversement (titres mis en équivalence), • des ajustements à l’ouverture des valeurs comptables des actifs et passifs résultant de la première adoption des IFRS. Les principes français sont très proches des principes énoncés dans IAS 12. Il convient toutefois de relever que : • l’actualisation des impôts différés est interdite en IFRS, contrairement aux principes français qui imposent cette actualisation lorsque certaines conditions sont remplies, • certaines différences temporaires (comme les actifs incorporels non cessibles séparément de l’entreprise et les titres mis en équivalence) ne donnent pas lieu à comptabilisation d’un impôt différé en principes français.

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CONVERSION

AU X

IFRS

INCIDENCES SUR L’INFORMATION FINANCIÈRE Nous avons vu que les principes français sont très proches des principes énoncés dans IAS 12. Cependant, une analyse des pratiques met en lumière un certain nombre de différences entre l’application des principes français et IAS 12. Les principales incidences de l’application d’IAS 12 sur l’information financière portent sur : • la comptabilisation plus systématique des actifs d’impôt différé dès lors que leur recouvrement est probable, • une augmentation possible des impôts différés passifs pour les groupes qui comptabilisent des marques ou des parts de marché, • une augmentation des impôts différés passifs liés aux titres de participation et systématique sur les titres mis en équivalence, • une modification ultérieure des actifs d’impôt différé comptabilisés lors de regroupements d’entreprises, • la non-actualisation des impôts différés, • la compensation des actifs et des passifs d’impôt différé sous certaines conditions, • des informations à fournir plus détaillées et plus nombreuses.

 Comptabilisation plus systématique des actifs d’impôt différé dès lors que leur recouvrement est probable IAS 12 indique qu’un actif d’impôt différé doit être comptabilisé pour le report en avant des pertes fiscales et des crédits d’impôt non utilisés dès lors qu’il est probable que l’entreprise disposera de bénéfices imposables futurs sur lesquels ces pertes fiscales et crédits d’impôt pourront être imputés. Les critères de comptabilisation des actifs d’impôt différé résultant du report en avant de pertes fiscales et de crédits d’impôt non utilisés sont les mêmes que ceux retenus pour la comptabilisation des actifs d’impôt différé

55

IAS 1 2

résultant de différences temporelles déductibles. Toutefois, l’existence de pertes fiscales non utilisées constitue une indication forte que des bénéfices imposables futurs risquent de ne pas être disponibles. Par conséquent, lorsqu’une entreprise a un historique de pertes récentes, elle ne comptabilise un actif d’impôt différé au titre de ces pertes fiscales ou crédits d'impôt non utilisés que dans la mesure où elle dispose de différences temporelles imposables suffisantes ou d’autres indications convaincantes qu'elle disposera de bénéfices imposables suffisants sur lesquels pourront s’imputer les pertes fiscales et crédits d’impôt non utilisés. Le Règlement CRC 99-02 précise «qu’il est présumé qu'un tel bénéfice n'existera pas lorsque l'entreprise a supporté des pertes récentes au cours des deux derniers exercices sauf à apporter des preuves contraires convaincantes, par exemple si ces pertes résultent de circonstances exceptionnelles qui ne devraient pas se renouveler dans un avenir prévisible ou si des bénéfices exceptionnels sont attendus.» On note donc que les textes français ont voulu introduire une limitation à l’activation des impôts différés en précisant ce qu’il fallait entendre par des preuves convaincantes. La mise en place d’IAS 12 risque donc de se traduire soit : • par une modification des pratiques des entreprises vers moins de «prudence», • par la mise en place de justifications plus détaillées visant à démontrer la probabilité ou l’absence de probabilité de réalisation de bénéfices imposables futurs suffisants.

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CONVERSION

AU X

IFRS

 Augmentation possible des impôts différés passifs pour les groupes qui comptabilisent des marques ou des parts de marché IAS 12 prévoit la comptabilisation d’un impôt différé pour toutes les différences temporelles imposables. Certaines exceptions sont prévues. En particulier, IAS 12 précise que le passif d’impôt généré soit par la comptabilisation initiale d’un goodwill soit lorsque ce dernier est amortissable fiscalement, ne doit pas être comptabilisé. Les textes français ajoutent une exception supplémentaire relative «aux écarts d'évaluation portant sur des actifs incorporels généralement non amortis ne pouvant être cédés séparément de l'entreprise acquise». L’application d’IAS 12 pourrait donc se traduire par une augmentation des impôts différés passifs pour les groupes qui présentent des marques ou parts de marché à leur bilan. Dans le cas où ils seraient maintenus dans le bilan d’ouverture, car conformes aux critères d’identification définis par IAS 38, il conviendra de comptabiliser un passif d’impôt différé.

 Augmentation des impôts différés passifs liés aux titres de participation IAS 12 précise qu’une entreprise doit comptabiliser un passif d’impôt différé pour toutes différences temporelles imposables liées à des participations dans des filiales, entreprises associées, coentreprises et investissements dans des succursales, sauf si les deux conditions suivantes sont remplies : • la mère, l’investisseur ou le coentrepreneur est en mesure de contrôler la date à laquelle la différence temporelle s’inversera et, • il est probable que la différence temporelle ne s’inversera pas dans un avenir prévisible.

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IAS 1 2

La plupart des entreprises françaises n’enregistrent pas d’impôt différé pour des participations consolidées, même si des cessions sont probables, en application du Règlement CRC 99-02 qui limite les impôts différés aux impôts non récupérables portant sur des distributions de dividendes décidées ou probables. En conséquence, l’application d’IAS 12 se traduira généralement par une augmentation des impôts différés passifs liés aux titres de participation. En effet, les entreprises devront comptabiliser un impôt différé sur la différence entre la valeur comptable (qui correspond à la valeur des titres augmentée de la différence de consolidation et du goodwill éventuel) et la valeur fiscale des titres de participation. En principe, en cas de différence de consolidation négative, les entreprises enregistrent une dépréciation des titres pour ramener la valeur fiscale (et valeur dans les comptes individuels) au niveau de la valeur comptable dans les comptes consolidés. On notera également que les entreprises devront comptabiliser un impôt différé sur les titres mis en équivalence dont la différence est positive, car elles ne contrôlent pas la date à laquelle la différence s’inversera. Aujourd’hui, seuls quelques groupes (notamment ceux qui préparent des comptes US GAAP) procèdent ainsi.

 Modification ultérieure des actifs d’impôt différé nés dans des regroupements d’entreprises IFRS 3, «Regroupements d’entreprises» précise que lorsqu’un actif d’impôt différé de l’entreprise acquise n’a pas été comptabilisé par l’acquéreur en tant qu'actif identifiable à la date du regroupement d’entreprises et est comptabilisé ultérieurement dans les états financiers consolidés de l'acquéreur, le produit d'impôt différé qui en résulte est comptabilisé dans le compte de résultat.

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CONVERSION

AU X

IFRS

Simultanément, l’acquéreur réduit la valeur comptable brute du goodwill du montant qui aurait été enregistré si l'actif d'impôt différé avait été comptabilisé en tant qu'actif identifiable à la date du regroupement d'entreprises, en contrepartie d’un compte de charge. En revanche, le Règlement CRC 99-02 précise que les économies d'impôt réalisées au-delà du délai d'un an prévu au paragraphe 21101 du fait que des actifs d'impôt différé n'avaient pas été considérés comme identifiables lors de l'opération contribuent au résultat consolidé sans que l’écart d’acquisition soit affecté». Dans ce cas, l’application d’IAS 12 n’aura pas nécessairement d’incidence sur le bilan d’ouverture établi conformément aux normes IFRS, mais dans tous les cas les entreprises seront amenées à modifier leurs principes et à être plus attentives aux évaluations des actifs d’impôt différé dans le cadre d’acquisition d’entreprises.

 Non-actualisation des impôts différés IAS 12 interdit l’actualisation des actifs et passifs d’impôt différé. Le Règlement CRC 99-02 précise que «les actifs et passifs d'impôt différé sont actualisés lorsque les effets de l'actualisation sont significatifs et qu'un échéancier fiable de reversement peut être établi». La pratique de l’actualisation était minoritaire parmi les sociétés cotées en particulier en raison des difficultés pratiques qu’elle engendrait. Cette différence significative sur le plan du principe devrait être sans impact sur le plan pratique pour une majorité de groupes.

 Compensation des actifs et des passifs d’impôt sous certaines conditions

1

Délai d’affectation du coût d’acquisition aux actifs et passifs identifables.

IAS 12 impose de compenser les actifs et les passifs d’impôt différé si l’entreprise a un droit juridiquement exécutoire de le faire et si elle a l’intention de réaliser les actifs et passifs d’impôt simultanément. Par exemple, les actifs et passifs d’impôt à l’intérieur d’une même entité fiscale ou à l’intérieur d’un groupe fiscal en cas d’intégration peuvent

59

IAS 1 2

être compensés. De même, dans certains pays, les impôts sur le résultat sont composés de plusieurs impôts (local et fédéral par exemple) ; dans ce cas, ne peuvent être compensés que des actifs et passifs juridiquement compensables. Les dispositions prévues par le Règlement CRC 99-02 prévoient que «les actifs et passifs d'impôt différé, quelle que soit leur échéance, doivent être compensés lorsqu'ils concernent une même entité fiscale». Les dispositions prévues par IAS 12 sont donc plus précises et les entreprises devront examiner les modalités qu’elles envisagent pour compenser leurs actifs et passifs d’impôt différé.

 Informations à fournir plus détaillées et nombreuses Les informations requises par IAS 12 sont beaucoup plus nombreuses que celles habituellement communiquées par les groupes français. En particulier, les éléments suivants doivent faire l’objet d’un détail plus important : • une présentation distincte des principales composantes de la charge ou du produit d'impôt, • un rapprochement entre le taux d'impôt théorique et le taux d'impôt effectif, • le montant et, si elle existe, la date d'expiration des différences temporelles déductibles, pertes fiscales et crédits d'impôt non utilisés pour lesquels aucun actif d'impôt différé n'a été comptabilisé au bilan, • la charge d'impôt relative aux activités abandonnées, • la justification de la comptabilisation d'actifs d'impôt différé en cas d'historique de pertes fiscales récentes.

60

CONVERSION

AU X

IFRS

INCIDENCES SUR LA FISCALITÉ

L’incidence des IFRS sur la fiscalité différée des groupes pourrait être significative dans un contexte où tout traitement IFRS est potentiellement générateur d’une nouvelle écriture d’impôt différé. La mise en œuvre au niveau des comptes consolidés des normes IFRS doit donc nécessairement s’accompagner d’une réflexion sur la fiscalité différée qui y est associée. Cette analyse doit être faite pour toutes les juridictions fiscales dont dépend le groupe qui prépare les comptes consolidés. Elle doit être revue régulièrement compte tenu des évolutions multiples en Europe liées à la mise en place des IFRS et de la connexion plus ou moins forte, selon les pays, entre la fiscalité et la comptabilité. Cette analyse, rendue particulièrement complexe en France du fait de l’évolution en cours des normes comptables locales et des règles de fiscalité courante, nécessite en tout état de cause l’implication forte des départements fiscaux pour : • suivre et évaluer les bases fiscales des actifs et des passifs, • suivre les pertes fiscales et les crédits d’impôts ; • évaluer le caractère recouvrable des actifs d’impôt différé, • déterminer les compensations possibles entre actifs et passifs d’impôt différé par sous-groupe intégré fiscalement, • suivre les changements de taux d’imposition et collecter les taux d’impôt applicables en cas de cession d’actif afin de pouvoir déterminer le montant d’impôt différé, • préparer les informations détaillées à fournir. L’implication des équipes fiscales apparaît nécessaire tant au niveau des holdings de groupe que dans les filiales. En l’absence d’experts au niveau des filiales, des outils (manuel des principes comptables et fiscaux dont des check-lists permettent à toutes les entités du groupe d’évaluer correctement leurs bases fiscales) et une formation

61

IAS 1 2

adéquats doivent être mis en place pour faciliter la préparation d’une information de qualité par les comptables des filiales. La mise en œuvre des normes IFRS et en particulier celle d’IAS 12 va se traduire par un accroissement du niveau d’information requis en matière fiscale et une plus grande lisibilité de la performance fiscale des groupes. Les principales composantes de la charge ou du produit d’impôt devront ainsi être présentées distinctement et une explication de la relation entre la charge ou le produit d’impôt et le bénéfice comptable devra être fournie dans la « tax proof », le cas échéant en opérant un rapprochement chiffré entre le taux effectif d’impôt (TEI) moyen et le taux d’impôt applicable. Avec le passage aux IFRS, le TEI va devenir un enjeu de communication financière, un indicateur interne à maîtriser, un révélateur et un outil d’optimisation comme de gestion des risques, ce qui va nécessairement demander la mise en place d’un reporting fiscal efficace et adapté.

62

CONVERSION

AU X

IFRS

IAS 14

IAS 14

Information sectorielle

63

IAS 1 4

IAS 14 Information sectorielle

POINTS CLÉS

IAS 14 impose la présentation d’une information sectorielle par activ ité et zone géographique selon un premier et un deuxième niveau. Les secteurs sont identifiés à partir de l’analyse des risques et de la rentabilité pour constituer des ensembles homogènes. Ces secteurs, soit liés à l’activité soit liés à la zone géographique, sont présentés en tant qu’information de premier ou de deuxième niveau en fonction du facteur (activité ou zone géographique) déterminant dans l’analyse de risques et de rentabilité. Un secteur d’activité ou géographique doit être présenté dès lors qu’il représente plus de 10% du résultat (en valeur absolue), du chiffres d’affaires ou du total du bilan. Si les produits externes totaux des secteurs à présenter représentent moins de 75 % des produits consolidés, il faut identifier de nouveaux secteurs à présenter en abaissant le seuil de 10 % jusqu’à atteindre 75 %. Les informations à fournir pour le premier niveau sont : produits sectoriels, résultat sectoriel, actifs sectoriels, passifs sectoriels, investissements, dotations aux amortissements, charges sectorielles sans contrepartie de trésorerie. Les informations à présenter pour le deuxième niveau sont les suivantes : les produits sectoriels, les actifs sectoriels et les investissements. L’information sectorielle requise par les textes français sur les comptes consolidés est dans son principe assez proche d’IAS 14. Cependant les modalités d’application sont beaucoup moins détaillées.

64

CONVERSION

AU X

IFRS

INCIDENCES SUR L’INFORMATION FINANCIÈRE Les principales incidences de l’application d’IAS 14 sur l’information financière portent sur : • des critères d’identification des secteurs d’activité et des secteurs géographiques plus stricts que la pratique actuelle, • de nombreuses informations à fournir par secteur.

 Des critères d’identification des secteurs d’activ ité et des secteurs géographiques plus stricts que la pratique actuelle IAS 14 impose de présenter distinctement un secteur d’activité ou un secteur géographique lorsqu’il se caractérise par des risques et une rentabilité différents de ceux des autres secteurs. Il est également précisé qu’un secteur doit être présenté si la majorité de ses produits provient de ventes à des clients externes et s’il représente au moins 10 % : • du total des produits externes et internes de tous les secteurs, • ou du résultat cumulé de l’ensemble des secteurs déficitaires ou de l’ensemble des secteurs bénéficiaires, • ou du total des actifs de tous les secteurs. Si le total des produits externes des secteurs présentés n’atteint pas 75 % des produits totaux consolidés, il faut alors identifier d’autres secteurs à présenter. Par ailleurs la structure de l’organisation et du système d’information interne de l’entreprise doit normalement contribuer à l’identification des secteurs. L’approche risques et rentabilité requise par IAS 14 pourrait par exemple avoir les conséquences suivantes : • l’information sectorielle des entreprises françaises est parfois calquée sur un schéma d’organisation juridique des activités. Ce schéma ne pourra pas être maintenu s’il ne répond pas aux critères d’IAS 14, • les segments pourraient être plus nombreux que selon les règles françaises car IAS 14 interdit de regrouper des segments qui n’ont pas des caractéristiques économiques et une rentabilité long terme similaires. 65

IAS 1 4

Il est également important de préciser que l’identification des secteurs selon IAS 14 doit être faite conjointement avec l’identification des UGT requise par IAS 36 pour les besoins des tests de dépréciation, afin d’assurer une cohérence dans les «découpages» requis par les normes IFRS (voir IAS 36).

 De nombreuses informations à fournir par secteur Actifs et passifs sectoriels La valeur nette comptable totale des actifs et passifs opérationnels doit être indiquée pour chaque secteur. En particulier les actifs incorporels qui comprennent le goodwill doivent être présentés par secteur. En effet le goodwill (qui doit faire l’objet d’un test systématique de valeur) doit être affecté à une unité génératrice de trésorerie (voir IAS 36) ou à un regroupement d’unités qui ne peut être plus large qu’un secteur tel que défini par IAS 14. Le total des coûts encourus au cours de l’exercice au titre de l’acquisition d’actifs sectoriels (corporels et incorporels) destinés à être utilisés durant plusieurs exercices doit également être communiqué.

Résultat sectoriel La notion de résultat sectoriel est différente de la notion de résultat d’exploitation sectoriel utilisée généralement par les entreprises françaises. En effet, IAS 14 permet de présenter un résultat avant impôt et frais financiers, mais le résultat sectoriel doit intégrer l’ensemble des éléments du résultat provenant des actifs ou passifs affectés au secteur, y compris les éléments «exceptionnels» tels que les effets des restructurations. Toutes les pertes de valeur sur des immobilisations incorporelles et goodwills affectés au secteur doivent également être présentées dans le résultat du secteur.

66

CONVERSION

AU X

IFRS

Charges sans contrepartie en trésorerie Le montant total des charges significatives sans contrepartie en trésorerie doit être indiqué dans les informations à fournir pour chaque secteur présenté. Actuellement, les dotations aux provisions, par exemple, ne font pas l’objet d’une mention explicite dans l’explication de la formation du résultat des secteurs.

Informations géographiques à fournir lorsque le premier niveau sectoriel est le secteur d’activité •





les produits provenant des tiers par zone géographique (en fonction de la localisation des clients) pour chaque secteur géographique représentant 10 % au moins des produits totaux externes, la valeur comptable totale des actifs sectoriels par implantation géographique pour chaque secteur géographique représentant 10 % au moins des actifs totaux de tous les secteurs géographiques, le montant total des coûts encourus au cours de l’exercice pour l’acquisition d’actifs sectoriels destinés à être utilisés durant plusieurs exercices pour chaque secteur géographique représentant 10 % au moins des actifs totaux de tous les secteurs géographiques.

Informations par activité à fournir lorsque le premier niveau sectoriel est géographique (pour les secteurs d’activité représentant 10 % au moins des produits totaux provenant de tiers ou pour ceux représentant 10 % au moins des actifs totaux de tous les secteurs d’activité) : • les produits sectoriels provenant des tiers, • la valeur comptable totale des actifs sectoriels, • le montant total des coûts encourus au cours de l’exercice pour l’acquisition d’actifs sectoriels destinés à être utilisés durant plusieurs exercices, • lorsque la localisation des clients est différente de celle des actifs, un complément d’information doit être fourni.

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IAS 1 4

Informations sur les secteurs d’activité Exemple de présentation d’une information sectorielle (premier niveau) extrait de la norme IAS 14

PRODUITS DES ACTIVITES ORDINAIRES Produits externes Produits inter-secteurs Total

RESULTAT Résultat sectoriel Frais de siège non affectés Résultat opérationnel Intérêts payés Intérêts reçus Part du résultat net dans les entreprises associées Impôts sur le résultat Résultat net

AUTRES INFORMATIONS Actifs sectoriels Participation dans des entreprises associées mises en équivalence Actifs du siège non affectés Actif total consolidé Passifs sectoriels Passifs du siège non affectés Passif total consolidé Investissements Amortissement Charges sans contrepartie en trésorerie autres que l'amortissement

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CONVERSION

AU X

IFRS

Produits en papier 2005 2004

Fournitures de bureau 2005 2004

Edition 2005 2004

Autres activités 2005 2004

55 15 70

50 10 60

20 10 30

17 14 31

19 2 21

16 4 20

7 2 9

7 2 9

20

17

9

7

2

1

0

0

6

5

2

2

54 20

50 16

34

30

10

10

10 12

9 10

25

15

8

11

8

8

1

1

12 9 8

10 7 2

3 9 7

5 7 3

5 5 2

3 2

4 3 2

Eliminations

Consolidé

2005 2004

2005 2004

(29) (30) (29) (30)

(1)

(1)

101

90

30 (7) 23 (4) 2 8 (7) 22

24 (9) 15 (4) 3 7 (4) 17

108 32 35 175 42 40 82

99 26 30 155 35 55 90

3 4 1

69

IAS 1 4

INCIDENCES SUR LA FISCALITÉ L’information diffusée dans le cadre d’IAS 14 (notamment la politique de rémunération des opérations inter-secteurs) et d’IAS 24 (information sur les opérations avec les parties liées, i.e. joint ventures, sociétés mises en équivalence…) devrait venir sécuriser ou à l’inverse fragiliser les politiques de prix de transfert des groupes : une revue de cohérence pourrait se révéler opportune.

70

CONVERSION

AU X

IFRS

IAS 16

IAS 16

Immobilisations corporelles

IAS 40 IAS 40

Immeubles de placement

71

IAS 1 6 / I AS 40

IAS 16 Immobilisations corporelles IA S 4 01 Immeubles de placement POINTS CLÉS

Les immobilisat i o ns corporelles sont des biens de nature durable destinés à être utilisés ou loués par l’entreprise. Pour être comptabilisés à l’actif, ces biens doivent être représentatifs d’avantages économiques futurs et leur coût doit pouvoir être évalué de façon fiable. Un immeuble de placement se définit comme un bien immobilier (terrain ou bâtiment - ou partie d'un bâtiment - ou les deux) détenu par le propriétaire ou par le preneur (dans le cadre d'un contrat de location-financement) pour en retirer des loyers ou pour valoriser le capital ou les deux. Les immobilisations sont évaluées au coût d’acquisition qui doit correspondre à l’équivalent de trésorerie, y compris les coûts directement attribuables engagés pour la mise en état de fonctionnement ainsi que l’estimation initiale des coûts de démantèlement éventuels.

1

72

IAS 40 n’a pas fait l’objet d’un résumé dans la 2ème partie de cet ouvrage car les dispositions principales de la Norme sont exposées ci-dessous.

L’amortissement des immobilisations doit être représentatif de la «consommation» des avantages économiques. Pour cela il doit être calculé sur la base : • de la durée d’utilité (durée de consommation prévue) des composants de l’immobilisation corporelle. En effet quand des éléments de l’immobilisation ont des durées d’utilité différentes, chaque composant dont le coût est significatif par rapport au coût total de l’immobilisation doit être amorti séparément sur sa propre durée d’utilité (y compris les dépenses ultérieures qui répondent aux critères de comptabilisation des actifs),

CONVERSION

AU X

IFRS



du coût d’acquisition diminué de la valeur résiduelle de l’immobilisation.

Les immobilisations corporelles sont compt a b i l isées selon le tra ite m e nt de référence au coût, diminué des amortissements et des pertes de valeur éventuelles, ou sont réévaluées (traitement à appliquer de manière uniforme au sein de chaque catégorie d’immobilisation). Les immeubles de placement sont évalués : • soit à la juste valeur (avec comptabilisation des variations de valeur en résultat), • soit au coût selon les modalités pré vues par IAS 16. Dans ce cas, l’entre p r ise doit donner la juste valeur des immeubles de placement dans les notes aux états financiers. Les charges d’emprunts doivent être incorporées dans le coût de l’actif, si l’entre p r ise retient le tra itement optionnel prévu par IAS 23. Les principes IFRS ont été repris dans les textes français applicables à compter de 2005. Cependant, on notera d’une part que les provisions pour grosses réparations qui restent possibles en France ne peuvent pas faire l’objet de provisions en IFRS et d’autre part que l’utilisation de la juste valeur pour les seuls immeubles de placement n’est pas une méthode permise en France. En effet, une réévaluation est toujours possible en normes françaises mais elle doit porter sur l'ensemble des immobilisations corporelles et financières et elle est comptabilisée directement en capitaux propres.

INCIDENCES SUR L’INFORMATION FINANCIÈRE Les principales incidences de l’application d’IAS 16 et IAS 40 sur l’information financière portent sur les points suivants : • le montant des immobilisations brutes pourrait être modifié, • la comptabilisation des dépenses ultérieures, • les immobilisations corporelles doivent être découpées en «composants», • les durées d’amortissement et les bases de calcul pourraient être modifiées, • la juste valeur. 73

IAS 1 6 / I AS 40

 Le montant des immobilisations brutes pourrait être modifié Selon IAS 16, une immobilisation corporelle est un actif, c’est-à-dire une «ressource contrôlée par une entreprise et dont les avantages économiques futurs sont attendus par l’entreprise». Cette définition qui ne fait pas référence à la notion de patrimoine ou de propriété, sous-jacente des principes français, peut conduire à une augmentation ou à une diminution des immobilisations corporelles. En particulier : • les coûts devront être immobilisés dès qu’ils peuvent être évalués de façon fiable et qu’il est probable que les avantages économiques futurs qu’ils procureront iront à l’entreprise (IAS 16.7 et suivants), • tous les frais directement attribuables font partie du coût de l’immobilisation (IAS 16.16), comme le coût de préparation du site, les frais de livraison et de manutention initiaux, les frais d'installation, les honoraires de professionnels tels qu’architectes et ingénieurs, le coût estimé de démantèlement et transport de l’actif, de rénovation du site dans la mesure où ce dernier est comptabilisé en tant que provision selon IAS 37 «Provisions, passifs éventuels et actifs éventuels». Certaines industries qui utilisent des décharges ou des carrières sont tenues de remettre en état le site qu’elles ont exploité. Ces coûts futurs doivent être intégrés comme une composante de l’immobilisation dans la mesure où ils répondent aux critères de comptabilisation d’une provision (à comptabiliser en contrepartie du composant) selon IAS 37. Pour ce type particulier d’industrie, la provision ne pouvant être constatée qu’au rythme de la dégradation du site, le composant «remise en état du site» devra être comptabilisé au même rythme.

74

CONVERSION

AU X

IFRS

La gestion d’installations de raffinage pétrolier nécessite en règle générale des campagnes de révisions régulières. Le coût d’un grand arrêt doit être considéré comme faisant partie du prix payé et doit ainsi être identifié comme un composant. Ces coûts de grands arrêts devront désormais être amortis sur l’intervalle de temps entre chaque campagne de révision, puis récapitalisés sur la base des dépenses encourues. •



les frais de démarrage et les frais similaires de préexploitation n'entrent pas dans le coût d'un actif, sauf s’ils sont nécessaires pour mettre l’actif en état de fonctionnement. Les pertes opérationnelles initiales encourues avant que l’actif ne parvienne à la performance prévue sont comptabilisées en charges (IAS 16.19), un crédit fournisseur «gratuit» ou avantageux au regard des conditions de marché devra se traduire par une diminution du coût de l’immobilisation (IAS 16.23).

 La comptabilisation des dépenses ultérieures IAS 16.10 indique que les dépenses ultérieures relatives à une immobilisation corporelle sont appréciées selon les mêmes critères de comptabilisation donnés ci-dessus. Ainsi des dépenses ultérieures autres que des dépenses d’entretien courant doivent être ajoutées à la valeur comptable de l’actif dès lors qu’elles ont pour effet de maintenir le niveau d’avantages économiques au niveau de performance défini à l’origine de l’actif existant.

 Les immobilisations corporelles doivent être découpées en «composants» IAS 16.43 impose de comptabiliser distinctement les différents éléments constitutifs d’une immobilisation appelés «composants» lorsqu’ils contribuent significativement au coût de l’actif et ont des durées d’utilité différentes ou lorsqu’ils procureront des avantages à l’entreprise qui seront consommés selon un rythme

75

IAS 1 6 / I AS 40

différent. IAS 16 cite l’exemple d’un avion et ses moteurs qui doivent être traités comme des actifs amortissables distincts s'ils ont des durées d’utilité différentes. Ce mode de comptabilisation aura des incidences sur la gestion des immobilisations mais les impacts sur les montants immobilisés varieront en fonction des caractéristiques de l’activité et des actifs de l’entreprise. La décomposition en composants doit s’appuyer essentiellement sur une analyse des durées d’utilité réelles. Ainsi la décomposition d’un même bien pourrait être différente d’une entreprise à l’autre. Une société de génie civil qui utilise une flotte d’engins de chantier pendant 5 ans par exemple serait amenée à les décomposer. En revanche, une autre société qui revend systématiquement ses engins à l’issue de chantiers d’une durée beaucoup plus courte ne sera pas conduite à les décomposer mais devra certainement tenir compte de leurs valeurs résiduelles.

 Les durées d’amortissement et les bases de calcul pourraient être modifiées Une immobilisation doit être amortie sur sa durée d’utilité et la base de calcul de l’amortissement doit tenir compte de la valeur résiduelle attendue en fin d’utilisation (IAS 16. 50 et suivants). IAS 16 précise que la durée d’utilité est : • soit la période pendant laquelle l'entreprise s’attend à utiliser un actif, • soit le nombre d'unités de production ou d’unités similaires que l'entreprise s’attend à obtenir de l'actif.

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CONVERSION

AU X

IFRS

L’application de ces principes aura une incidence pour la plupart des entreprises car les entreprises françaises utilisent généralement les durées de vie (et non les durées d’utilité) et ne tiennent pas compte des valeurs résiduelles (on notera qu’un certain nombre d’entreprises utilisent des durées «fiscales» qui sont souvent des durées fondées sur des usages professionnels). Ces deux dispositions ont des incidences nécessairement inverses et chaque entreprise devra déterminer si l’impact net est important. Une société, détenant et exploitant en tant que siège un immeuble de type Haussmanien, devra décomposer cet immeuble en composants (du type foncier, gros œuvre, aménagement, installations générales électriques, etc.). Elle devra en outre se poser la question de la valeur résiduelle – qui pourra être estimée en fonction des prix de marché – d’un tel bien à l’issue de la période d’utilisation.

 La juste valeur IAS 40 autorise l’évaluation à la juste valeur1 des immeubles dits de placement pour lesquels la meilleure indication de la juste valeur est souvent fournie par les prix actuels du marché d’un bien immobilier similaire dans la même localisation, le même état et faisant l'objet de contrats de location ou autres contrats similaires.

1

Option également autorisée par IAS 16 par catégorie d’immobilisation.

Cependant les biens immobiliers se caractérisent par de nombreuses spécificités quant à leur localisation, leur destination, leur statut au regard des règles d'urbanisme, de sécurité, de normes anti-pollution, leurs caractéristiques techniques de construction. Très souvent il n'existe pas de prix actuel sur un marché actif de biens véritablement comparables tel que décrit par IAS 40.39. Dans de telles conditions la juste valeur d'un bien immobilier ne pourra être qu'approchée dans un intervalle de valeurs. Comme le souligne la norme, les flux de trésorerie générés par un immeuble de placement doivent être largement indépendants des flux générés par les autres actifs de l'entité.

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IAS 1 6 / I AS 40

Dans le cas d’une galerie marchande, cette appréciation doit notamment prendre en compte le mode de gestion de cette galerie (en fonction, par exemple, de l'existence d'objectifs ou de critères d'évolution de performance communs à la surface de vente et à la galerie marchande).

INCIDENCES SUR LA FISCALITÉ

Les incidences sur la fiscalité courante et différée devront être analysées au cas par cas en fonction des dispositions fiscales applicables aux différentes entités composant le groupe. En ce qui concerne les entités françaises, la transposition partielle en normes comptables françaises de la normes IAS 16 au travers du CRC 2002-10 sur l’amortissement et la dépréciation des actifs et l’avis CNC 2004-15 sur la définition, la comptabilisation et l’évaluation des actifs va, au choix des groupes ou de façon impérative, avoir des impacts sur la fiscalité courante des groupes et sur la gestion de cette fiscalité. Pour répondre à ces évolutions, l’administration privilégie la simplicité en prévoyant presque systématiquement (sauf en ce qui concerne l’activation des dépenses de révisions et de réparations pluriannuelles) un alignement du traitement fiscal sur le traitement comptable, ainsi que le résume le tableau suivant :

78

CONVERSION

AU X

IFRS

Frais d’acquisition d’immobilisations (droits de mutation, honoraires, frais d’actes) Coût d’emprunt

Options offe rtes dans les comptes individuels Coût de l’actif Charges Coût de l’actif Charges

Dépenses d’entretien et de révision pluri-annuels

Charges à répartir Escomptes de règlement Coûts de démantèlement, d’enlèvement et de restauration de site

Provision pour grosses réparations Composant

Evolutions comptables non assorties d’option dans les comptes individuels Activation ou charge après analyse des critères Déduction des critères des actifs concernés Incorporation au coût d’acquisition des actifs

Réponses de l’administration fiscale Traitement fiscal aligné sur le traitement comptable (déduction étalée ou différée en cas d’activation) Traitement fiscal aligné sur le traitement comptable (déduction étalée ou différée en cas d’activation) Déduction fiscale • Non reconnaissance de l’activation et

non déductibilité des amortissements. • Possibilité de déduction extra-comptable une fois les dépenses enc o u r ues ? Réponses de l’administration fiscale

Traitement fiscal aligné sur le traitement comptable (perte du droit à déduction immédiate en cas d’activation) Traitement fiscal aligné sur le traitement comptable • Neutralité en taxe professionnelle

de l’activation de ces coûts • Toutefois nécessité d’un plan d’amortissement propre tant sur le mode que sur la durée

Ainsi, sur la question des durées d'amortissement, il serait possible de bénéficier au plan fiscal des durées d'usage pour les immobilisations non décomposées et pour la partie structure des immobilisations décomposées, via des amortissements dérogatoires. S’agissant des immobilisations décomposées, l’administration reconnaîtrait l’amortissement des composants autres que la structure sur la base des durées d’utilité appliquées.

79

IAS 1 6 / I AS 40

La minoration de la base amortissable induite par la prise en compte de la valeur résiduelle serait par ailleurs neutralisée au plan fiscal via la constatation d’amortissements dérogatoires pour le différentiel de valeur. Des impacts sont également à attendre en matière de taxe professionnelle, notamment dans la mesure où l'identification de composants et leurs renouvellements successifs au cours de la vie de l'actif va occasionner des modifications de la valeur des biens à chaque renouvellement. Ces modifications, à la hausse comme à la baisse, viendront impacter l'assiette de la taxe professionnelle. En revanche, l'administration a confirmé que les dépenses de démantèlement, remise en état et restauration, désormais portées à l'actif, seraient neutres au regard de la taxe professionnelle. L'administration fiscale accepterait par ailleurs les deux méthodes de première application prévues par les textes comptables français, à savoir la méthode de la réallocation des valeurs nettes comptables (non admise en IFRS) et la méthode de reconstitution du coût historique amorti. Le projet de loi de finance rectificative pour 2004 prévoit une fiscalisation échelonnée sur 5 ans de l'impact net de la première application du règlement 2002-10, que l'impact net soit positif ou négatif (étalement facultatif si impact inférieur à 150.000 euros). A noter qu’au niveau des comptes individuels, l’impact de la reconstitution rétrospective d’amortissements comptables basés sur les durées d’utilité pourrait se trouver en partie contrebalancé par la reconstitution de stocks d’amortissements dérogatoires reflétant le recours fiscal aux durées d’usage sur tout ou partie des immobilisations.

80

CONVERSION

AU X

IFRS

IAS 17

IAS 17

Contrats de location

81

IAS 1 7

IAS 17 Contrats de location

POINTS CLÉS

IAS 17 distingue deux types de contrats de location, les contrats de location simple et les contrats de location financement. La classification dans l’une des deux catégories nécessite une analyse au préalable de la réalité économique (substance) de la transaction plutôt que de la forme juridique du contrat, les cont rats de location financement supposant un transfert de l’essentiel des risques et avantages du bailleur au preneur. La norme donne cinq exemples de situations générales indiquant un possible contrat de location financement : • le contrat de location transfère la propriété de l’actif au preneur au terme du contrat de location, • le contrat de location donne au preneur l’option d’acheter l’actif à un prix qui devrait être suffisamment inférieur à sa juste valeur à la date à laquelle l’option peut être levée pour que, dès le commencement du contrat de location, on ait la certitude raisonnable que l’option sera levée, • il n’y a pas transfert de propriété mais la durée du contrat de location couvre la majeure partie de la durée de vie économique de l’actif, • à l’origine du contrat de location, la valeur actualisée des paiements minimaux (montants que le preneur est tenu de régler) couv re la quasi-tot a l ité de la juste valeur de l’actif loué, • les actifs loués sont d’une nature tellement spécifique que seul le preneur peut les utiliser sans leur apporter des modifications majeures. Les règles de comptabilisation sont les suivantes : • Comptabilisation obligatoire des contrats de location financement

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CONVERSION

AU X

IFRS



au bilan chez le preneur, les produits (chez le bailleur) ou les charges (chez le preneur) attachés au contrats de location simple doivent être linéarisés, y compris les avantages consentis ou reçus.

Chez le preneur, les contrats de location-financement sont comptabilisés, à l’actif et au passif, pour des montants égaux à la juste valeur du bien loué ou, si celle-ci est inférieure, à la valeur actualisée des paiements minimaux au titre du contrat, tels que déterminés à l’origine du contrat. Les frais directs encourus par le preneur en vue du contrat sont ajoutés à la valeur initiale de l’actif. Chez le bailleur1, les actifs qui font l’objet d’un contrat de location-financementsont compt a b i l isés comme des créances pour un mont a nt égal à la juste valeur du bien augmentée des coûts marg i n a ux directement attribuables à la négo c i ation et à la finalisation du contrat. En France le traitement des contrats de locations-financement en tant qu’actif chez le preneur est une option préférentielle applicable aux seuls comptes consolidés.

INCIDENCES SUR L’INFORMATION FINANCIÈRE

1

Des règles particulières s’apliquent au cas des bailleurs fabricants ou distributeurs.

Beaucoup d’entreprises traitent dores et déjà les contrats de location-financement dans leurs comptes consolidés comme des immobilisations. Cependant, il faut rappeler que cette méthode de comptabilisation est optionnelle en France. En outre, certains contrats considérés comme des locations simples en principes français pourraient devoir être requalifiés de location-financement en application d’IAS 17. Par ailleurs, toutes les entreprises auront à compléter les informations à fournir tant pour les contrats de location-financement que pour les contrats de location simple.

83

IAS 1 7

Les principales incidences d’IAS 17 sur l’information financière portent sur : • l’identification d’un contrat de location en application de l’interprétation IFRIC 4, • l’identification d’un contrat de location en tant que contrat de location-financement, • la linéarisation des loyers et avantages dans le cas des locations simples, • des informations à fournir plus abondantes et plus qualitatives, • l’application des autres normes à l’actif comptabilisé chez le preneur dans le cadre d’un contrat de location-financement.

 L’ident i f i c ation d’un cont rat de location en application de l’interpré t ation IFRIC 4 L’IFRIC a publié le 2 décembre 2004 l’interprétation IFRIC 4, «Determining whether an arrangement contains a lease»1. Cette interprétation s’appuie sur la définition d’un contrat de location donnée par IAS 17 et reprend le modèle développé dans l’EITF 01-8, «Determining whether an arrangement contains a lease»1. 1

Déterminer si un contrat contient un contrat de location (traduction non officielle).

Elle pourrait avoir pour conséquence de devoir qualifier de contrats de location à comptabiliser selon IAS 17 (en location simple ou en location-financement) un certain nombre de contrats d’approvisionnement (tels que certains contrats «take-or-pay») ou de services (tels que certains contrats de transport). Des contrats d’exploitation comme des contrats de traitement de déchets ménagers, par exemple, pourraient ainsi devoir être requalifiés, en tout ou en partie, en contrat de location dès lors que l’exploitation repose sur l’utilisation d’un actif spécifique. Il conviendra alors dans ce cas

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CONVERSION

AU X

IFRS

d’appliquer au contrat de location ainsi identifié la grille d’analyse d’IAS 17 pour sa classification.

 L’ident i f i c ation d’un cont rat de location en tant que contrat de location-financement Dans le référentiel français, seul l’avis 29 du CSOEC 2, «comptabilisation des contrats de location», propose des critères d’analyse de contrats dans le but de leur qualification. Dans la pratique, les entreprises se réfèrent soit à cet avis, soit au SFAS 13 américain «Accounting for leases», soit à la norme IAS 17 conformément aux recommandations de l’AMF de 2002. Comme rappelé ci-dessus, un contrat est un contrat de location-financement dès lors que la quasi-totalité des risques et avantages inhérents à la propriété de l’actif loué est transféré au preneur. Le transfert de propriété in fine n’est qu’un des exemples donnés par IAS 17 de situations qui conduiraient normalement à ce qu’un contrat de location soit classé en tant que contrat de location-financement. Compte tenu de l’application, en substance, du seul principe général énoncé ci-dessus d’identification des contrats de location-financement en IFRS, il est très probable que l’application d’IAS 17, même par les entreprises qui retraitent déjà les contrats de locationfinancement selon les textes français, conduise à retraiter de nombreux contrats.

2

Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts Comptables

De la même manière, les précisions apportées par IAS 17 dans la détermination d’éléments tels que le taux d’actualisation à utiliser, les paiements minimaux ou la durée d’un contrat pourraient également conduire à des retraitements. En effet, certaines entreprises françaises qui retraitent les contrats de locations-financements, utilisent un taux d'actualisation qui ne correspond ni au taux implicite du contrat ni à leur taux d'endettement marginal.

85

IAS 1 7

L’utilisation d’un taux différent ou la modification de calcul des paiements minimaux pourraient conduire à requalifier comme des locations-financements certains contrats. En conséquence, les entreprises pourraient connaître des impacts importants suite à l’application d’IAS 17, tant sur le bilan (et en particulier sur l’endettement) que sur le résultat (par la substitution d’une charge d’amortissement et d’une charge d’intérêt à une charge de loyer).

 Locations simples : linéarisation des loyers et des avantages reçus IAS 17 impose la linéarisation des loyers de locations simples ou leur comptabilisation sur une autre base systématique représentative de l'échelonnement dans le temps des avantages qu'en retirera l'utilisateur, même si les paiements ne sont pas effectués sur cette base (par exemple dans le cas de loyers progressifs ou différés). Le profit cumulé lié aux avantages reçus de la part du bailleur doit être comptabilisé comme une réduction de la charge locative sur la durée du bail sur la même base, en application de l’interprétation SIC-15, «Avantages dans les contrats de location simple». Les dépôts de garantie, versés dans le cadre de location simple, doivent être comptabilisés à la juste valeur conformément à IAS 39. Dans le cas où ce dépôt n’est pas rémunéré, la juste valeur est égale à la valeur actualisée du flux final de remboursement en fin de période de location. L’écart entre la valeur nominale du dépôt et la valeur actualisée est analysé comme un complément de loyer versé au bailleur et doit être ainsi étalé sur la durée du contrat de location. Le droit au bail doit être en général considéré comme un actif incorporel à durée de vie indéterminée, donc soumis à un test annuel de perte de valeur. Toutefois, un droit au bail versé non pas au précédent locataire mais directement 86

CONVERSION

AU X

IFRS

au propriétaire pourrait être requalifié de droit d’entrée et traité comptablement comme un complément de loyer payé d’avance à répartir sur la durée du contrat de location.

 Des informations à fournir plus abondantes et plus qualitatives En ce qui concerne les locations-financement, les informations requises par IAS 17 sont plus étendues que celles requises par les normes françaises. En particulier, IAS 17 demande de fournir une information sur la valeur actualisée des paiements minimaux au titre des contrats, l’indication séparée des loyers conditionnels payés dans l’exercice ainsi que la description des principales dispositions des contrats de location (notamment en ce qui concerne la base de détermination des loyers conditionnels, l’existence d’options de renouvellement ou d’achat et leurs termes et conditions d’indexation, ou les restrictions imposées par les contrats concernant les dividendes, l’endettement complémentaire ou d’autres locations). En ce qui concerne les contrats de location simple, la norme IAS 17 exige un niveau d’information comparable à celui donné pour les contrats de location-financement, alors que les textes comptables français n’exigent en revanche aucune information particulière les concernant.

 Application des autres normes à l’actif comptabilisé chez le preneur dans le cadre d’un contrat de location-financement Comme indiqué précédemment, IAS 17 impose chez le preneur la comptabilisation d’un actif au bilan dans le cas d’un contrat de location-financement. Cet actif est soumis à toutes les règles applicables aux actifs selon les normes IFRS. A ce titre, IAS 16, Immobilisations corporelles, IAS 36, Dépréciation d’actifs et IAS 14, Information sectorielle, s’appliquent donc à l’actif pris en location-financement. Les difficultés relatives à l’approche par composantes (IAS 16), au raisonnement par unité génératrice de trésorerie (IAS 36) ou à l’affectation des actifs aux secteurs (IAS 14) sont donc soulevées pour l’immobilisation objet de la location au même titre que pour tous les autres actifs de l’entreprise. 87

IAS 1 7

INCIDENCES SUR LA FISCALITÉ

Les incidences sur la fiscalité courante et différée devront être analysées au cas par cas en fonction des dispositions fiscales applicables aux différentes entités composant le groupe. En ce qui concerne les entités françaises, à ce jour la norme IAS 17 n’est pas transposée dans le référentiel comptable français et ses effets sont pour l’heure limités à la fiscalité différée. A défaut de transposition, une attention particulière doit néanmoins être portée à la cohérence des informations diffusées au titre des contrats couverts par la norme avec les positions fiscales retenues par chacune des parties aux contrats.

88

CONVERSION

AU X

IFRS

IAS 18

IAS 18

Produits des activités ordinaires

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IAS 1 8

IAS 18 Produits des activités ordinaires

POINTS CLÉS

IAS 18 précise qu’un produit généré par une vente ne doit être constaté que lors du transfe rt des risques et avantages, inhérents à la propriété du bien, du vendeur au preneur. En particulier il est indiqué que : • la reconnaissance des produits des activités ordinaires doit se faire sur la base d’une analyse en substance de la transaction et non selon sa forme juridique (analyse des clauses de retour, de la nature de la prestation comme agent ou principal …) ; • un regroupement des transactions doit être effectué lorsque leur analyse commerciale ne peut être comprise que comme un tout. Les ventes de biens doivent être comptabilisées quand : • l'entreprise a transféré à l'acheteur les risques et avantages importants inhérents à la propriété des biens ; • l'entreprise a cessé d'être impliquée dans la gestion, telle qu'elle incombe normalement au propriétaire, et dans le contrôle effectif des biens cédés ; • le montant des produits des activités ordinaires peut être évalué de façon fiable ; • il est probable que des avantages économiques associés à la transaction iront à l'entreprise ; • et les coûts encourus ou à encourir concernant la transaction peuvent être évalués de façon fiable. On notera également que les produits associés à une prestation de service doivent être comptabilisés en fonction du degré d’avancement de

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CONVERSION

AU X

IFRS

la t ransaction. Enfin les produits doivent systématiquement être évalués à la juste valeur de la contrepartie reçue ou à recevoir (prise en compte des conditions de paiement, des ristournes et avoirs …). Des exemples d’application sont présentés en Annexe de la Norme. Les modalités d’application des principes US (notamment des EITF1) peuvent permettre d’apporter un éclairage aux différentes questions d’interprétation. En France, en application du Code de Commerce, les pro d u its liés a ux ventes de biens sont rattachés à l’exercice au cours duquel le transfert de propriété (par opposition au transfert des risques et avantages) est constaté, conformément aux conditions contractuelles de vente.

INCIDENCES SUR L’INFORMATION FINANCIÈRE Les principales incidences de l’application d’IAS 18 sur l’information financière portent sur : • la présentation du compte de résultat, • la réduction possible du montant des ventes de biens et de prestations de services ou le décalage éventuel de leur enregistrement : - les montants collectés pour compte de tiers, - l’entité conserve des risques importants, - les échanges, - les transactions avec éléments multiples, - l’évaluation à la juste valeur de la contrepartie reçue ou à recevoir • les produits financiers • plus d’informations à fournir.

 Présentation du compte de résultat

1

Emerging Issues Task Fo r c e, comité d’interprétation du FASB, normaliseur américain.

IAS 18 définit les produits des activités ordinaires comme les produits résultant de la vente de biens, des prestations de services et de l’utilisation par des tiers d’actifs de l’entreprise productifs d’intérêts, de redevances et de dividendes (IAS 18.1, 6 et 7). IAS 1, «Présentation des états financiers», indique 91

IAS 1 8

que le produit des activités ordinaires devra figurer sur une ligne séparée du compte de résultat et les produits des principales catégories (vente de biens, vente de prestations de services, intérêts, dividendes, redevances) devront être fournis en annexe (IAS 18.35). Les produits financiers sont inclus en produits des activités ordinaires si l’entreprise exerce une activité de financement (financement d’acquisitions de véhicules, crédit à la consommation, activités bancaires…).

 Réduction possible du montant des ventes de biens et de prestations de services ou décalage éventuel de leur enregistrement Les montants collectés pour le compte de tiers sont exclus des produits des activités ordinaires. Dans une relation qualifiée en substance2 de mandat, les montants collectés pour le compte du mandant ne sont pas des produits des activités ordinaires. Dans ce cas, les produits des activités ordinaires correspondent au montant des commissions. Un opérateur téléphonique héberge une prestation de service du type «service de réservation», il facture la totalité du service au client final et enregistre en achats la facturation du prestataire. Si au regard des spécificités des accords, l’opérateur est considéré comme un simple mandant, les produits devront être présentés nets des refacturations.

2

92

L’analyse juridique n’est pas suffisante pour qualifier la relation de mandataire.

Dans le cas d’une société de distribution d’eau, les différentes redevances perçues pour compte de tiers comme les surtaxes communales et autres taxes doivent être analysées au regard des critères ci-dessus. Même si une analyse au cas par cas est nécessaire, il est vraisemblable que les taxes collectées et reversées au franc le franc ne répondent pas aux critères de comptabilisation en produit.

CONVERSION

AU X

IFRS

Lorsque l'entreprise conserve des risques importants inhérents à la propriété, la transaction ne constitue pas une vente et le produit des activités ordinaires n'est pas comptabilisé. Dans certains accords de distribution, le risque de non vente n’est pas transféré au distributeur. En cas de mévente, le «producteur» est soit obligé de reprendre le stock soit contraint à diminuer le prix de cession. Dans ce cas, la vente ne sera considérée comme réalisée en IFRS qu’au moment de la livraison au client final. Dans la Vente Par Correspondance, le client a un délai de 7 jours pour refuser l’article envoyé ; les produits de le vente ne seront donc comptabilisés qu’à l’issue de ce délai. En cas de livraison intermédiaire à un assembleur, il convient de s’interroger sur le transfert effectif des risques et avantages liés à l’actif ; en effet, les clauses contractuelles peuvent conduire à considérer que ce transfert ne peut intervenir avant l’acceptation par le client final. Lorsque des biens ou des services sont échangés ou troqués contre des biens ou services de nature et de valeur similaire, l'échange n'est pas considéré comme une transaction générant des produits des activités ordinaires. Un échange de biens marchandises entre un opérateur internet et un media ne donne pas lieu à la reconnaissance d’un produit si on ne peut pas déterminer la «juste valeur» de la prestation par référence à des transactions normales. Les transactions, y compris, le cas échéant, un ensemble de transactions considérées comme un tout doivent être analysées en substance. Une des principales difficultés de mise en oeuvre d’IAS 18 est liée à la comptabilisation des transactions comportant plusieurs éléments ; en effet IAS 18.13 précise que «les critères de comptabilisation sont appliqués à deux ou plusieurs transactions regroupées lorsque celles-ci sont liées de telle façon que leur incidence commerciale ne peut en être comprise sans faire référence à l'ensemble des transactions considérées comme un tout.»

93

IAS 1 8

Les entreprises sous traitantes du secteur automobile vendent des études, de l’outillage et des pièces aux constructeurs. Ces différentes transactions bien que juridiquement séparées doivent souvent être analysées comme une transaction unique notamment lorsque les frais d’études sont facturés à la «rondelle» . Une analyse au cas par cas sera nécessaire pour «apprécier» la substance des relations entre le fournisseur et son client. Dans la téléphonie mobile il est possible de souscrire des offres qui intègrent un télephone portable pour un prix réduit et un abonnement sur une durée déterminée. Il convient de s’interroger sur la pertinence d’une comptabilisation «groupée» ou séparée des différents éléments. Il semble que la pratique très influencée par les règles américaines en la matière s’oriente vers une séparation des éléments. Les produits doivent être évalués à la juste valeur de la contrepartie reçue ou à recevoir en tenant compte du montant de toute remise commerciale ou rabais pour quantités consenti par l'entreprise. En particulier, les crédits gratuits dans le cadre de la vente de biens et de services impacteront à la baisse le montant des produits et services comptabilisés, la contrepartie étant enregistrée sur la période d’octroi du crédit gratuit en augmentation des produits financiers. Par ailleurs, toutes les remises commerciales et rabais devront être pris en compte pour calculer la juste valeur de la contrepartie. Les coopérations commerciales correspondent aux prestations de service que le distributeur propose à l’industriel pour accompagner la vente du produit. Ces prestations font l’objet d’un contrat spécifique et sont facturées par le distributeur. Certaines des prestations de services négociées dans les accords de coopération commerciale ne peuvent pas répondre à la qualification de prestations de services car les fournisseurs n’en tireront pas de bénéfice économique autre que la conclusion de la vente : nous sommes ici dans le domaine du tarifaire non qualifié. Bien qu’elle soit qualifiée juridiquement de 94

CONVERSION

AU X

IFRS

prestation de services, la coopération commerciale doit être analysée au plan économique ; lorsqu’elle est assimilable à une dégradation tarifaire, la marge arrière doit être rattachée à l’acte d’achat et est similaire à un rabais commercial. A ce titre, elle doit venir en réduction du chiffre d’affaires des fournisseurs et du coût d’acquisition des marchandises. Compte tenu de la nature très diverse des éléments facturés, l’analyse ne peut être conduite de manière générique, mais nécessite un examen «au plus près de la transaction».

 Les produits financiers sont classés selon trois catégories : •

les produits faisant partie intégrante du rendement effectif d’un instrument financier : ces commissions sont différées et incluses dans le taux d’intérêt effectif qui permet de réescompter l’instrument financier.

Les frais de dossier, les commissions de syndication font partie intégrante du taux d’intérêt effectif du crédit mis en place. Ces commissions sont aujourd’hui souvent comptabilisées lorsqu’elles sont encaissées. •

les commissions acquises au fur et à mesure que le service est rendu : ces commissions doivent être étalées sur la durée du service rendu.

Les commissions de carte bleue facturées au porteurs de cartes, les frais de location de coffre doivent être étalées sur un an (durée du service rendu) alors qu’elles sont parfois enregistrées lorsqu’elles sont encaissées en normes françaises. •

les commissions acquises lors de l’exécution d’un acte important : elles sont comptabilisées au moment de l’exécution de l’acte ou du service rendu.

Les frais de virement, les commissions de courtage et globalement les commissions liées au moyens de paiement entrent dans cette catégorie qui ne présente pas de différence avec les principes français.

95

IAS 1 8

 Plus d’informations à fournir IAS 18 impose de fournir un certain nombre d’informations qui ne sont pas toujours présentées par les entreprises en France (IAS 18.35). En particulier, IAS 18 impose de décrire les méthodes comptables adoptées pour la comptabilisation du produit des activités ordinaires, y compris les méthodes adoptées pour déterminer le degré d'avancement des transactions impliquant la prestation de services. Compte tenu des décalages possibles entre les principes français très imprégnés d’une analyse «formelle» et juridique des transactions et l’analyse en substance requises par les IFRS, la description des principes et modalités de reconnaissance des produits retenus apparaît particulièrement importante.

INCIDENCES SUR LA FISCALITÉ Les incidences sur la fiscalité courante et différée devront être analysées au cas par cas en fonction des dispositions fiscales applicables aux différentes entités composant le groupe. A ce jour, la norme IAS 18 n’est pas transposée dans le référentiel comptable français et ses effets devraient pour l’heure être limités à des impacts en matière de fiscalité différée du fait notamment de décalages possibles dans la prise en compte des produits. Toutefois l’application des critères de paiement de la TVA à la livraison peut demander la mise en place d’un suivi spécifique.

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CONVERSION

AU X

IFRS

IAS 19

IAS 19

Avantages du personnel

IFRS 2 IFRS 2

Paiement fondé sur des actions

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IAS 1 9 / I FR S 2

IAS 19 Avantages du personnel IFRS 2 Paiement fondé sur des actions POINTS CLÉS IAS 19

IAS 19 couvre l’ensemble des avantages au personnel, distingués en cinq catégories : • les avantages à court terme qui désignent les avantages du personnel (salaires, congés payés, contributions sociales, …) qui sont dus intégralement dans les douze mois suivant la fin de l’exercice pendant lequel les membres du personnel ont rendu les services correspondants, • les avantages postérieurs à l’emploi (retraite, couverture médicale, …) distingués en 2 sous ensembles selon le risque qui incombe à l’entreprise : - régimes à cotisations définies : l’employeur paye des cotisations définies à une entité distincte et n’a aucune obligation de cot iser au-delà du montant défini (A rt 83 CGI, …) - régimes à prestations définies : l’employeur est engagé sur un montant de prestations à verser à ses salariés (IDR, Art 39 CGI type régimes chapeau, …), • autres avantages à long terme dus pendant la période d’activité du salarié et après l’exercice en cours (primes d’ancienneté, certains CET, …), • indemnités de rupture de contrat de travail («golden parachutes», indemnités de licenciements, offre de départ volontaire…), • avantages sur capitaux propres (plans de stock options, d’actions, …) Le coût généré par les avantages du personnel doit être comptabilisé (provisionné) au cours de l’exercice dans lequel l’employé retire l’avantage, plutôt que lorsqu’il est réellement payé ou en cours de paiement.

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CONVERSION

AU X

IFRS

L’engagement correspond à la valeur probable de l’avantage consenti, actualisé à un taux défini par la norme, et reconnu au prorata des services rendus par chaque salarié. Cependant pour les avantages postérieurs à l’emploi à prestations définies, la provision peut être différente de l’engage m e nt pour les ra isons suivantes : • les écarts d’estimations (écart entre les hypothèses retenues et la réalité observée) ou changement d’hypothèses peuvent être reconnus sur la durée moyenne du régime pour la part excédent 10% de l’engagement, • les modifications ou créations de régimes sont reconnues sur la durée moyenne du régime, • l’engagement peut être couvert partiellement ou totalement par des actifs externalisés auprès d’une compagnie d’assurance. Les principes français indiquent que «Les passifs relatifs aux engagements de l'entité en matière de pensions, de compléments de retraite, d'indemnités et d'allocations en raison du départ à la retraite ou avantages similaires des membres de son personnel et de ses associés et mandataires sociaux peuvent être, en tout ou en partie, constatés sous forme de provision pour risques et charges.» Le CNC a publié en 2003 une recommandation relative aux règles de comptabilisation et d'évaluation des engagements de retraite et avantages similaires qui s’inspire fortement d’IAS 19 mais qui reste optionnelle.

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IAS 1 9 / I FR S 2

POINTS CLÉS IFRS 2

IFRS2 publiée le19 février 2004 par l’IASB prévoit les modalités d’évaluation et de comptabilisation de toutes les opérations de paiements fondés sur des actions, qu’elles soient réglées en trésorerie, autres actifs ou instruments de capitaux propres, et qui sont effectuées avec les salariés ou avec des tiers. Le principe général énoncé consiste à enregistrer les biens lorsqu’ils sont obtenus et les services au fur et à mesure qu’ils sont reçus, à leur juste valeur. L’entité devra ainsi constater : • une charge (ou un actif si les biens et/ou services reçus répondent aux critères de reconnaissance d’un actif), • en contrepartie d’une augmentation des capitaux propres (transaction réglée en instruments de capitaux propres) ou d’une dette (transaction réglée en espèces). La transaction doit être évaluée à la juste valeur «la plus aisément déterminable». A titre d’exemple, si une société met en place un plan de souscription réservé aux salariés, dans le cadre duquel elle leur offre un droit inconditionnel de souscrire à des actions à un prix inférieur au cours de bourse, la charge constatée ne sera pas nécessairement égale au montant total de la décote offerte, dès lors que l’offre de souscription est assortie de restrictions sur la tra nsfé ra b i l ité des actions et que ces restrictions sont susceptibles d’avoir une incidence sur la juste valeur des actions sous c r ites (i.e. le prix qu’accepterait de payer un acheteur consentant et bien informé, dans des conditions normales). Les normes françaises ne prévoient aucune comptabilisation spécifique lors de l’attribution des options ou actions attribuées aux salariés.

100

CONVERSION

AU X

IFRS

INCIDENCES SUR L’INFORMATION FINANCIÈRE Les principales incidences de l’application d’IAS 19 sur l’information financière portent sur : • l’augmentation des passifs, • l’augmentation des charges de personnel, • le niveau d’information à fournir.

 Une augmentation des passifs IAS 19, à la différence des principes français rend obligatoire l’enregistrement d’un passif lorsque l’employé a rendu des services en contrepartie d’avantages qui seront payés dans le futur. L’entreprise doit comptabiliser un passif pour les régimes dits à prestations définies car le risque actuariel et le risque de placement incombent à l’entreprise. En effet, dans les régimes à prestations définies, l’obligation de l’entreprise n’est pas limitée au montant des cotisations que l’entreprise s’est engagée à payer. C’est notamment le cas lorsque le montant des prestations que recevra le personnel est défini par une formule de calcul et non pas par le montant des fonds disponibles pour ces prestations. C’est aussi le cas lorsque l’entreprise garantit directement ou indirectement un rendement spécifié sur les cotisations, ou lorsqu’elle a un engagement explicite ou implicite de revaloriser les prestations versées. Par exemple, lorsqu’un régime d’entreprise prévoit une prestation de retraite supplémentaire égale à 0,5% du dernier salaire par année d’ancienneté, l’entreprise doit prendre en charge chaque année le coût relatif aux avantages de l’année c’est à dire le droit à une rente viagère payable à partir du départ en retraite égale à 0,5% du dernier salaire. Comme cet avantage n’est pas versé aux salariés concernés dans l’année mais seulement lorsque ceux-ci prendront leur retraite, l’entreprise doit provisionner les engagements correspondants aux droits accumulés par le personnel à la date de clôture. 101

IAS 1 9 / I FR S 2

Dans les régimes à cotisations définies, l’employeur est seulement engagé à payer des cotisations fixées d’avance à un assureur ou une entité externe à l’entreprise. Les avantages qui en résultent pour les salariés dépendent des cotisations versées et du rendement des placements effectués grâce à ces cotisations. L’employeur n’a pas d’obligations de financement complémentaire si les fonds ne sont pas suffisants pour financer les prestations prévues aux salariés. Le risque actuariel – risque que les prestations soient moins importantes que prévu – et le risque de placement – risque que les actifs investis ne soient pas suffisants pour faire face aux prestations prévues – sont supportés par le salarié. Par exemple, dans le cas d’un contrat de retraite supplémentaire «à cotisations définies» (contrat art.83 ou art.82), l’entreprise verse chaque année une cotisation fixée qui est en général un pourcentage du salaire. Cette cotisation alimente un compte individuel pour chaque salarié. Au départ en retraite, le montant du complément de retraite obtenu par le salarié dépend du montant de son compte individuel. L’entreprise n’a rien à payer quel que soit le montant de la rente obtenue par le salarié. En ce qui concerne les paiements fondés sur des actions, ils pourront donner lieu à une augmentation des passifs lorsque la transaction sera réglée en trésorerie. En effet, IFRS 2 prévoit un enregistrement de l’avantage donné en charges, avec en contrepartie une augmentation des capitaux propres (lorsque la transaction est réglée en instruments de capitaux propres) ou l’inscription d’une dette (lorsque la transaction est réglée en trésorerie).

102

CONVERSION

AU X

IFRS

 Augmentation des charges de personnel La comptabilisation des engagements de retraite selon IAS 19 conduit à reconnaître une charge qui correspond : • au coût des services rendus au cours de l’exercice, • au coût financier de l’exercice, • au rendement attendu de tous les actifs du régime, et de tous les droits à remboursement, • aux écarts actuariels comptabilisés, • au coût de tous les services passés comptabilisés, • à l’effet de toute réduction ou liquidation de régime. IAS 19 ne précise pas la nature de cette charge ; cette charge est une charge de personnel mais on peut reclasser sa composante financière en résultat financier. IFRS 2 prévoit que tous les paiements fondés sur des actions donnent lieu à la comptabilisation d’une charge lorsque les biens ou les services reçus en contrepartie de ces paiements sont consommés. Une société attribue 100 options sur actions à 500 salariés sous réserve qu’ils accomplissent une durée de service de 3 ans. La société estime que la juste valeur de chaque option à la date d’attribution est 15e. Sur une base statistique, la société estime que 20% des salariés quitteront la société au cours de cette période de 3 ans et perdront en conséquence leurs droits aux options. Sur l’année 1, 20 salariés partent. La société révise son estimation du cumul des départs sur la période de 3 ans de 20% (100 salariés) à 15% (75 salariés). Sur l’année 2, 22 salariés de plus partent. La société révise son estimation du cumul des départs sur la période de 3 ans de 15% à 12% (60 salariés). Sur l’année 3, 15 salariés partent. Ainsi, au total, 57 salariés auront perdu leurs droits aux options sur la période de 3 ans et un total de 44,300 options (443x100 options par salarié) auront finalement été «acquises» à l’issue des 3 ans.

103

IAS 1 9 / I FR S 2

Année

1 2 3

Détail du calcul

Charge de Charge de personnel de personnel de période cumulée 50,000 opt ions X 85% X 15 X 1/3 212,500 212,500 (50,000 opt io ns X 88% X 15 X 2/3) 227,500 440,000 – 212,500 (44,300 optio ns X 15 ) – 440,000 224,500 664,500

Ainsi, la charge constatée en cumul sur la période d’acquisition de droits correspond à la juste valeur - estimée à la date d’attribution - des options dont les conditions d’acquisition de droits auront été satisfaites.

 Une information financière plus détaillée et plus transparente IAS 19 prévoit la fourniture des informations suivantes sur les régimes à prestations définies : • méthode de comptabilisation des écarts actuariels, • description générale des types de régime utilisé, • rapprochement des actifs et passifs comptabilisés au bilan, • montants inclus dans la juste valeur des actifs du régime (pour chaque catégorie d’instruments financiers, bien immobilier occupé ou autres actifs utilisés), • rapprochement montrant les mouvements au cours de l’exercice du passif (ou de l’actif) net comptabilisé au bilan, • charge totale comptabilisée par nature de coût, • rendement effectif des actifs du régime et des droits à remboursement, • principales hypothèses actuarielles utilisées à la date de clôture. IFRS 2 prévoit la fourniture des informations suivantes : • nature et étendue des accords ayant existé sur la période, • description des accords (mode de règlement, conditions d’acquisition de droits), • nombre et prix d’exercice moyen des options par catégorie (en circulation, attribuées, «vested» c’est à dire acquises, exercées…), 104

CONVERSION

AU X

IFRS

• • • •

cours moyen des options exercées, fourchette des prix d’exercice et durée de vie résiduelle des options en circulation à la clôture, méthode de détermination de la juste valeur des transactions, modalités d’évaluation (modèle, détermination et valeur des paramètres…) ; l’incidence sur le compte de résultat et la situation financière des opérations de paiements indexés sur actions (charges, valeur comptable des dettes…).

L’étendue des informations requises par IAS 19 peut être matérialisée par l’exemple ci-après. Indemnité de 1% du dernier salaire accordé pour chaque année d’activité. Salaire de 10 000 en année N.

Hypothèses Taux d’augmentation des salaires Taux d’actualisation Départ du salarié

7% 10% fin N+4

Coût des services rendus par année = salaire final X 1% = 10 000 X 1,074 X 1% = 131 Provision à l’ouverture Droits acquis sur l’exercice (coût des services rendus) Charge financière (désactualisation) Total charge exercice Provision à la clôture

N 0

N+1 89

N+2 196

N+3 324

N+4 476

89

98

108

119

131

0 89 89

9 107 196

20 128 324

33 152 476

48 179 655

105

IAS 1 9 / I FR S 2

Valeur actualisée de l’obligation au 1/1 Juste valeur des actifs du régime au 1/1 Profit (perte) actuariel non comptabilisé au 1/1 Taux d’actualisation au 1/1 Taux de rendement des actifs attendu Coût des services rendus sur N Prestations servies Cotisations payées Valeur actualisée de l’obligation au 31/12 Juste valeur des actifs du régime au 31/12 Durée d’activité moyenne résiduelle

Année N 1.000 1.000 140 10% 12% 130 150 90 1.141 1.092 10 ans

Variation de la valeur actualisée de l’obligation Valeur actualisée de l’obligation au 1/1 Coût financier(1000*10%) Coût des services rendus en N Prestations servies Perte actuarielle sur obligation (par différence) Valeur actualisée de l’obligation au 31/12

1.000 100 130 (150) 61 1.141

Variation de la juste valeur des actifs JV des actifs au 1/1 Rendement attendu Cotisations Prestations versées Gain actuariel sur actifs (par différence) JV des actifs au 31/12

106

CONVERSION

AU X

IFRS

1 000 120 90 (150) 32 1 092

Calcul des écarts actuariels Limite du corridor au 1/1 (10% * 1000) Profit actuariel non comptabilisé au 1/1 Excédent Durée activité résiduelle Gain actuariel à comptabiliser en N Gains actuariels non comptabilisés au 1/1 Perte actuarielle sur obligation N Gain actuariel sur actifs N Gains actuariels comptabilisés en N Gains actuariels non comptabilisés au 31/12

100 140 40 10 4 140 (61) 32 (4) 107

Montant comptabilisé au bilan Valeur actualisée de l’obligation JV des actifs Sous financement Gains actuariels non comptabilisés Montant comptabilisé au passif

N N-1 1 141 1 000 (1 092) (1000) 49 0 107 156

140 140

Montant comptabilisé en résultat Coût des services rendus en N Coût financier Rendement attendu des actifs Ecarts actuariels comptabilisés en N Charge comptabilisée en résultat

130 100 (120) (4) 106

Variation du passif passif à l’ouverture charge N cotisations versées passif à la clôture

140 106 (90) 156

107

IAS 1 9 / I FR S 2

INCIDENCES SUR LA FISCALITÉ

Les incidences sur la fiscalité courante et différée devront être analysées au cas par cas en fonction des dispositions fiscales applicables aux différentes entités composant le groupe. En ce qui concerne les entités françaises, les charges de provisionnement de retraite n’étant pas déductibles doivent donner lieu à la comptabilisation d’un impôt différé. Les services reçus au titre d’options d’achats ou de souscription d’action ne donnant pas lieu à la naissance d’une charge déductible en tant que tels, aucun impôt différé n’est à constater au titre des services comptabilisés. En revanche, la livraison d’actions propres lors de l’exercice d’options d’achat étant fiscalisée, il conviendra de s’interroger sur la comptabilisation d’un éventuel impôt différé actif généré par l’achat d’actions propres (comptabilisé, conformément à IAS 32, en réduction des capitaux propres).

108

CONVERSION

AU X

IFRS

IAS 36

IAS 36

Dépréciation d’actifs

109

IAS 3 6

IAS 36 Dépréciation d’actifs

POINTS CLÉS

IAS 36 s’applique aux immobilisations incorporelles y compris goodwill et immobilisations corporelles. Cette norme impose aux entreprises d’être en mesure d’apprécier à chaque date de clôture s’il existe un quelconque indice montrant qu’un actif ait pu perdre de sa valeur. Un indice de perte de valeur peut être : • une diminution importante de la valeur de marché d’un actif, • un changement dans l’environnement technologique, économique ou juridique. IAS 36 (révisée en mars 2004) prévoit un test systématique pour ces immobilisations incorporelles sans durée de vie et les goodwills qui sont par définition à durée de vie indéfinie. Le test consiste à comparer la valeur recouvrable estimée de l’actif ou de l’Unité Génératrice de Trésorerie (UGT), l’UGT étant définie comme le plus petit ensemble qui génère des flux de trésorerie indépendants, et la valeur nette comptable de l’actif ou de l’UGT. Tout actif y compris le goodwill doit être affecté à une UGT ou à un regroupement des UGT bénéficiant des synergies du regroupement d’entreprises. En effet un regroupement d’UGT peut être admis sous condition, en particulier pour analyser le goodwill, dans un ensemble qui ne peut être plus grand qu’un secteur tel que défini par IAS 14. La valeur recouvrable est définie comme la valeur la plus élevée entre la juste valeur et la valeur d'utilité : • la juste valeur nette est le montant qui peut être obtenu de la vente d'un actif lors d'une transaction dans des conditions de concurrence normales entre des parties bien informées et consentantes, moins les coûts de sortie,

110

CONVERSION

AU X

IFRS



la valeur d'utilité est la valeur actualisée des flux de trésorerie futurs estimés, attendus de l'utilisation continue d'un actif et de sa sortie à la fin de son utilisation prévue par l'entreprise.

Si le règlement CRC 2002-10 sur la dépré c i ation des actifs, applicable au 1er janvier 2005, reprend la plupart des dispositions de la norme IAS 36 concernant les amortissements et les dépré c i at i o ns des actifs corporels et incorporels, la dépré c i ation des écarts d’acquis ition n’est pas abordée spécifiquement et les modalités de détermination de la valeur d’ultilité (flux de trésorerie, actualis ation) ne sont pas tra itées.

INCIDENCES SUR L’INFORMATION FINANCIÈRE Les principales incidences de l’application d’IAS 36 sur l’information financière portent sur : • une augmentation probable de la fréquence des tests de dépréciation du fait de l’existence de critères précis pour la mise en œuvre des tests, • une augmentation éventuelle de dépréciations comptabilisées, la norme imposant des modalités de calcul plus précises et un niveau d’analyse plus fin, • une présentation différente des pertes de valeur dans le compte de résultat, • plus d’informations à fournir.

 Une augmentation probable de la fréquence des tests de dépréciation Compte tenu de la précision avec laquelle les indices de déclenchement d’un test de perte de valeur sont décrits dans la norme (repris dans les textes français applicables au 1er janvier 2005), les circonstances dans lesquelles les entreprises seront conduites à procéder à des tests de perte de valeur seront probablement beaucoup plus nombreuses qu’auparavant. Demain, les analyses devront être menées dès que certains indicateurs externes ou internes à l’entité (changement dans l’environnement technologique, économique ou juridique, variation des taux d’intérêt…) 111

IAS 3 6

laissent penser que les actifs ont pu perdre de leur valeur. Il faut en outre souligner qu’un test annuel doit être systématiquement effectué pour les goodwills et les immobilisations incorporelles à durée de vie indéterminée (qui ne sont plus amortis).

 Une augmentation éventuelle des dépréciations comptabilisées Des modalités de calcul imposées et plus détaillées En l’absence de dispositions normatives françaises spécifiques, seule l’AMF s’est par le passé prononcée sur la méthodologie à retenir pour déterminer la valeur d’utilité d’un actif. Sans donner de méthodologie précise et détaillée, elle avait souligné certains points qu’elle voulait voir appliquer, en particulier l’utilisation de flux de trésorerie actualisés. Si ce grand principe conforme à IAS 36 est souvent utilisé, les pratiques actuelles laissent entrevoir des divergences avec la norme. A ce titre, rappelons que : • IAS 36 impose de prendre un taux de croissance stable ou décroissant pour déterminer le flux de trésorerie au-delà de cinq ans, • IAS 36 ne permet l’utilisation de taux d’emprunt marginal ou de coût moyen pondéré du capital pour actualiser les flux de trésorerie qu’à défaut, c’est-à-dire uniquement si le taux de rentabilité attendu par le marché pour l’actif considéré n’est pas diponible, • IAS 36 impose d’utiliser des flux de trésorerie et des taux d’actualisation avant impôt. Sur ce dernier point, l’appplication stricte de la norme se heurte à la faisabilité pratique, le raisonnement avant impôt n’étant généralement pas utilisé par les praticiens de l’évaluation financière.

Un niveau d’analyse plus fin Les tests de dépréciation devront être réalisés au niveau des unités génératrices de trésorerie ou des groupes d’UGT

112

CONVERSION

AU X

IFRS

auxquels les actifs (corporels ou incorporels et goodwill) doivent être rattachés. En pratique, cela pourrait conduire à la détermination d’UGT à un niveau plus fin qu’aujourd’hui et donc à une affectation plus fine des actifs, et en particulier du goodwill. Cela supprime ainsi la possibilité de compenser, en particulier pour les goodwills, les pertes de valeur d’une UGT avec les plus-values potentielles sur une autre UGT ; sauf à démontrer que c’est au niveau du regroupement des deux UGT que la direction suit le retour sur investissement de ce goodwill. L’analyse à un niveau plus fin aura donc parfois pour conséquence la comptabilisation de pertes de valeur alors qu’aucune perte ne serait comptabilisée en principes français.

 Une présentation différente des pertes de valeur au compte de résultat Compte tenu des modèles de présentation du compte de résultat imposés par la norme IAS 1 «Présentation des états financiers» et de l’absence de résultat exceptionnel dans les normes IFRS, l’ensemble des amortissements et des pertes de valeur comptabilisé doit être présenté au sein du résultat des activités ordinaires dans le compte de résultat. Ceci représente une différence de présentation significative par rapport aux principes français, notamment en ce qui concerne l’amortissement des survaleurs qui est souvent présenté en France avant le résultat net de l’ensemble consolidé.

 Plus d’informations à fournir IAS 36 impose de fournir de nombreuses informations qui ne sont pas toujours communiquées par les entreprises en raison de leur caractère sensible. Les entreprises devront fournir des informations nombreuses sur les unités génératrices de trésorerie auxquelles sont rattachés des goodwills et des immobilisations incorporelles à durée de vie indéfinie. En particulier, des informations sur les estimations et hypothèses utilisées pour déterminer la valeur recouvrable de ces UGT devront être données en annexe.

113

IAS 3 6

INCIDENCES SUR LA FISCALITÉ Les incidences sur la fiscalité courante et différée devront être analysées au cas par cas en fonction des dispositions fiscales applicables aux différentes entités composant le groupe. En ce qui concerne les entités françaises, les incidences en matière fiscale de la transposition partielle d’IAS 36 via le CRC 2002-10 sur l’amortissement et la dépréciation des actifs pourraient se révéler pénalisantes. Pour mémoire, les provisions pour dépréciation constatées sur des actifs amortissables viennent désormais réduire la base amortissable. Or, l'administration refuse aujourd’hui d'admettre la déduction de provision pour dépréciation sur la seule base de la variation de valeur vénale de l'immobilisation amortissable concernée et renvoie aux conditions posées par la jurisprudence pour déduire ces provisions (nécessité d'un événement exceptionnel). En pratique la dépréciation ne pourra être fiscalement déduite ni directement ni via les amortissements futurs car la base fiscale amortissable est identique à la base comptable amortissable. L’effet fiscal ne sera annulé qu’à l’occasion de la sortie de l’immobilisation. L'administration fiscale et le CNC réfléchissent à la possibilité de constater des amortissements dérogatoires, comme pour les valeurs résiduelles, de manière à contrebalancer la diminution de la base amortissable comptable. Mais cette possibilité reste très largement incertaine à ce stade des discussions. En fonction des positions qui seront définitivement prises par les autorités fiscales, cette transposition pourrait se traduire par des impacts en fiscalité courante et

114

CONVERSION

AU X

IFRS

différée associés à une gestion, le cas échéant lourde, de retraitements extra-comptables et de différences de valeurs bilantielles entre les différents jeux de comptes (consolidés, individuels et «fiscaux»). Par ailleurs, le nouvel environnement des IFRS imposant la fourniture en annexe d’un certain nombre d’informations sur les pertes de valeur devrait a priori donner moins de flexibilité dans la prise de décisions d’opportunité portant sur la déductibilité des provisions, et devrait nécessiter une revue de cohérence des informations diffusées et des positions fiscales arrêtées.

115

IAS 37

IAS 37

Provisions, passifs et actifs éventuels

117

IAS 3 7

IAS 37 Provisions, pa ssifs et acti fs éventuels

POINTS CLÉS

Une provision est comptabilisée au passif quand l’entreprise a une obligation résultant d’événements passés et dont l’extinction devrait se traduire pour l’entreprise par une sortie de ressources représentatives d’avantages économiques. Cette obligation peut être juridique ou implicite, c’est-à-dire résulter : • d’un contrat, de dispositions légales ou réglementaires, ou de toute autre jurisprudence ou√, • des actions de l’entreprise qui, par des pratiques passées établies, par une politique affichée ou par une déclaration suffis a m m e nt explicite, a créé une attente fondée chez les tiers qu’elle assumera c e rtaines respons a b i l ités. La provision doit correspondre à la meilleure estimation du montant requis pour éteindre l’obligation à la date du bilan, en tenant compte des risques et incertitudes ainsi que tout effet d’actualisation. Une provision pour restructuration peut être comptabilisée si l’entité a une obligation constructive qui : • est formalisée par un plan détaillé précisant : - l’activité ou la partie d’activité concernée, - les principaux sites affectés, - la localisation, la fonction et le nombre approximatif de membres du personnel qui seront indemnisés au titre de la fin de leur contrat de travail, - les dépenses qui seront engagées et, - la date à laquelle le plan sera mis en œuvre. • a créé chez les tiers concernés une attente fondée par un début d’exécution ou une annonce détaillée qu’elle mettra en œuvre la restructuration.

118

CONVERSION

AU X

IFRS

Lorsque la sortie de ressources nécessaire pour éteindre l’obligation n’est pas probable ou le montant de l’obligation ne peut pas être évalué avec une fiabilité suffisante, il y a passif éventuel et non provision. Un passif éventuel n’est pas comptabilisé. Une information sur les passifs éventuels et actifs éventuels doit être fournie dans les notes aux états financiers. Les condit i o ns de comptabilisation d’une provision dans les principes français sont très proches des principes établis par IAS 37 à l’exception des suivants : • les provisions liées aux activ ités bancaires et d’assurance qui sont exclues du champ du règlement CRC 2000-06 (règlement sur les passifs), • il en est de même des prov isions spécifiques des entreprises concessionnaires, • l’actualisation des provisions n’est pas explicitement prévue par les textes français, • il est toujours possible en France de comptabiliser une provision pour grosse réparation.

INCIDENCES SUR L’INFORMATION FINANCIÈRE Nous avons vu que les principes français sont très proches des principes énoncés dans IAS 37. Cependant, l’analyse des pratiques des entreprises a mis en lumière un certain nombre de différences entre l’application des principes français et IAS 37. Les principales incidences identifiées de l’application d’IAS 37 sur l’information financière portent sur : • des provisions moins importantes (disparition des provisions pour grosses réparations, actualisation obligatoire…), • des informations à fournir très nombreuses.

Des provisions moins importantes Pour certaines entreprises, la disparition des provisions pour grosses réparations va avoir un impact important 119

IAS 3 7

sur le montant des provisions et sur les équilibres bilantiels. Par ailleurs, l’application obligatoire du principe d’actualisation des provisions à constituer peut conduire à une diminution du montant de ces provisions. En ce qui concerne les provisions pour restructuration, certaines entreprises incluent les salaires des personnes travaillant à la fermeture d’une activité ou d’un site et les frais des locaux non utilisés. IAS 37 indique comme le Règlement CRC 2000-06 qu’une provision pour restructuration ne doit inclure que les dépenses nécessairement entraînées par celle-ci et qui ne sont pas liées aux activités futures. Cependant, IAS 37 est plus précise que le règlement français et en particulier elle dispose que «les pertes opérationnelles futures identifiables jusqu'à la date d'une restructuration ne sont pas incluses dans une provision». Le secteur bancaire va être particulièrement touché par IAS 37, car non soumis à ce jour au règles du CRC 2000-06 pour les provisions spécifiques du secteur. Ainsi, les provisions pour risques pays ou les provisions sectorielles comptabilisées au passif actuellement devront être analysées à la lumière de la norme IAS 39 (sur la comptabilisation et l’évaluation des instruments financiers). On notera également la disparition du FRBG (Fonds pour Risques Bancaires Généraux), qui comme son nom l’indique ne répond pas aux critères de l’IAS 37. La norme IAS 37 n’est pas applicable aux passifs liés à des contrats d’assurance. En effet l’IASB a adopté IFRS 4 «Contrats d’assurance» qui précise le traitement des comptes spécifiques d’assurance (comptabilisation des contrats et toutes transactions liées). Cependant on notera que : • les provisions pour sinistres futurs «possibles» sur des contrats d’assurance futurs (e.g. provisions d’égalisation ou provisions «catastrophes») ne sont pas admises par IFRS 4, • Un assureur doit évaluer à chaque clôture le caractère adéquat de ses passifs d’assurance, en regard de 120

CONVERSION

AU X

IFRS

l’estimation des flux de trésorerie futurs générés par ses contrats d’assurance.

 Des informations à fournir très nombreuses IAS 37 impose de fournir des informations détaillées. Celles de nature quantitative sont déjà requises par le Règlement CRC 2000-06 ainsi que par l’AMF dans ses recommandations annuelles. On notera que les entreprises se limitent parfois à fournir des informations chiffrées sous forme de tableaux et que dans le cadre d’IAS 37 elles vont devoir fournir une information plus qualitative.

INCIDENCES SUR LA FISCALITÉ Les incidences sur la fiscalité courante et différée devront être analysées au cas par cas en fonction des dispositions fiscales applicables aux différentes entités composant le groupe. En ce qui concerne les entités françaises, la transposition partielle en normes comptables françaises d’IAS 37 au travers du CRC 2000-06 sur les passifs a globalement rapproché fiscalité et comptabilité dès lors notamment que l’interdiction de comptabilisation de passifs simplement éventuels rejoint pleinement les règles fiscales en vigueur. Pour autant, on notera que les points de divergence dans l’appréhension fiscale et comptable des provisions pour risques et charges se révèlent, dans le cadre de ce premier texte de convergence, neutres ou pénalisants d’un point de vue fiscal. Ainsi, la possibilité comptable de déterminer le montant des provisions en tenant compte d’événements survenant après la clôture est susceptible d’entraîner des décalages temporaires défavorables.

121

IAS 3 7

Par ailleurs, le nouvel environnement des IFRS imposant la fourniture en annexe d’un certain nombre d’informations sur les provisions devrait a priori donner moins de flexibilité dans la prise de décisions d’opportunité portant sur la déductibilité des provisions, et devrait nécessiter une revue de cohérence des informations diffusées et des positions fiscales arrêtées. D’autres sujets, en lien avec IAS 16, ont donné lieu à de nombreuses interrogations fiscales (provisions pour remise en état de sites, dépenses ultérieures dites de grosses réparations notamment).

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CONVERSION

AU X

IFRS

IAS 38

IAS 38

Immobilisations incorporelles

123

IAS 3 8

IAS 38 Immobilisations incorporelles

POINTS CLÉS

IAS 38 définit un actif incorporel comme un actif non monétaire, sans substance physique identifiable. Le caractère "identifiable" suppose que l'actif soit : • séparable : il peut être séparé de l’entité et vendu, transféré, donné en licence, loué ou échangé, soit individuellement soit conjointement avec un contrat, un actif ou un passif lié ou, • la résultante d’un droit légal ou contractuel, même si ce droit n’est pas séparable de l’entité ou des autres droits ou obligations. Lors d’un regroupement d’entreprises, un actif incorporel acquis doit être identifiable et mesuré avec une fiabilité suffisante pour être comptabilisé séparément du goodwill. Si cet actif incorporel a une durée d’utilité finie, alors sa juste valeur est présumée pouvoir être évaluée de façon fiable. Désormais, sous réserve de le démontrer, il est admis qu’un incorporel puisse avoir une durée d’utilité indéfinie (i.e. avantages économiques futurs générés par l’actif sur une période non délimitée). Les immobilisations incorporelles ayant une durée de vie indéfinie ainsi que le goodwill ne sont pas amortis mais font l’objet d’un test de perte de valeur annuel obligatoire (se reporter à IAS 36). Les dépenses de développement doivent être obligatoirement capitalisées quand les critères suivants sont remplis : • démonstration de la faisabilité technique du projet, • de la disponibilité des ressources pour achever le développement,

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CONVERSION

AU X

IFRS

• •

de l’existence d’un marché ou de son utilité interne, de la capacité de l’entre p r ise à mesurer de façon fiable les dépenses liées à l’actif incorporel.

Les définitions prévues dans l’Avis du CNC sur les actifs sont identiques aux définitions retenues dans IAS 38. Cependant, l’Avis du CNC ne couvre pas les actifs acquis dans le cadre de regroupements d’entreprises. Il faut également noter que l’activation des frais de développement qui re m p l issent les critères reste optionnelle en droit comptable fra n ç a is.

INCIDENCES SUR L’INFORMATION FINANCIÈRE Les principales incidences de l’application d’IAS 38 sur l’information financière portent sur les points suivants : • • • • •

La modification éventuelle de la valeur brute des immobilisations incorporelles, L’amortissement et la dépréciation des immobilisations incorporelles, L’affectation des immobilisations incorporelles (et des goodwills) aux unités génératrices de trésorerie (UGT), L’activation obligatoire de toutes les dépenses de développement respectant certains critères, Une information financière plus détaillée.

 La valeur brute des immobilisations incorporelles pourrait être modifiée Les immobilisations incorporelles selon IAS 38 doivent répondre aux critères suivants : • être identifiables (c’est-à-dire séparables ou résultant d’un droit légal ou contractuel) et, • pouvoir être valorisées de façon fiable. IAS 38 précise par ailleurs que les goodwills générés en interne ne peuvent être comptabilisés en tant qu’actifs car ils ne

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IAS 3 8

répondent pas aux critères. Seuls les coûts de développement, lorsqu’ils remplissent certains critères, doivent être activés. L’application de ces critères peut ainsi conduire à :

Reclasser certains actifs incorporels En application des principes français, certaines entreprises comptabilisent séparément des goodwill des actifs incorporels (marques, parts de marché, fonds de commerce, fichiers clients…) qui ne sont pas amortissables. Certaines de ces immobilisations incorporelles ne seront pas considérées comme «identifiables» au sens d’IAS 38 et devront être regroupées avec le goodwill. Cependant, compte tenu des dispositions actuelles d’IFRS 3 «Regroupements d’entreprises» qui interdisent l’amortissement systématique du goodwill, les incidences sur l’information financière et l’impact sur le résultat seront souvent négligeables.

Modifier la comptabilisation initiale de ces actifs IAS 38 précise que le coût d’entrée doit inclure tous les coûts directement attribuables à l’actif y compris les taxes non récupérables. Les immobilisations incorporelles acquises séparément sont en général comptabilisées sur la base du seul prix d’achat. La valeur d’entrée devrait donc être modifiée pour intégrer par exemple les droits d’enregistrement, les frais de dépôt et certains honoraires («professional fees»).

Annuler les charges à répartir sur plusieurs exercices Les diverses charges à répartir, appelées également charges différées ou à étaler, devront également être analysées à la lumière d’IAS 38 pour déterminer si elles peuvent être reclassées en actifs incorporels ou annulées. En effet, elles ne pourront être maintenues à l’actif que si elles peuvent être qualifiées de coûts de développement et si les critères de comptabilisation (en particulier celui relatif à la rentabilité de l’actif) sont remplis. Dans tous les cas, 126

CONVERSION

AU X

IFRS

les dépenses de nature publicitaire ne pourront pas être activées car elles ne peuvent pas être directement affectées à un projet et contribuent au développement de l’entreprise dans son ensemble.

 Amortissement et dépréciation des immobilisations incorporelles IAS 38 révisée précise que les immobilisations incorporelles ne doivent être amorties que si elles ont une durée de vie connue. Les immobilisations qui n’ont pas de durée de vie déterminée ne doivent pas être amorties mais faire l’objet d’un test de valeur (voir IAS 36) systématique au minimum une fois par an. Les entreprises qui ont des immobilisations incorporelles acquises non amorties (comme des marques ou des parts de marché) doivent s’interroger sur la durée d’utilité de ces immobilisations dans la mesure où elles sont identifiables séparément du goodwill (voir ci-dessus). L’application d’IAS 38 révisée n’aura pas systématiquement une incidence sur les valeurs au bilan et sur le résultat car les principes sous-jacents de la norme correspondent aux principes qui ont conduit à ne pas amortir certaines immobilisations incorporelles en France. Cependant, il faut signaler que tout amortissement (immobilisations incorporelles avec une durée de vie définie) ou perte de valeur (qui correspond à une consommation ou une perte économique de valeur des immobilisations sans durée de vie définie ou des goodwills) devra être classé en résultat opérationnel et non sur la dernière ligne du compte de résultat ni en résultat exceptionnel, celui-ci n’existant pas dans le référentiel IFRS.

 Affectation des immobilisations incorporelles dont les goodwills aux unités génératrices de trésorerie (UGT) Les immobilisations incorporelles à durée de vie indéfinie et les goodwills doivent faire l’objet d’un test de dépréciation systématique selon les modalités prévues par IAS 36. Pour réaliser ce test, il est nécessaire de les affecter aux unités génératrices de trésorerie (se reporter à IAS 36). 127

IAS 3 8

 Activation obligatoire de toutes les dépenses de développement respectant certains critères IAS 38 impose l’activation des coûts issus de la phase de développement d’un projet si certains critères sont remplis. L’application d’IAS 38 aura une incidence pour toutes les entreprises qui engagent des frais de recherche et développement. En effet, les entreprises qui actuellement activent ces frais vont devoir modifier leur base car le référentiel français ne distingue pas les frais de recherche des frais de développement et les critères d’IAS 38 sont plus précis. L’Avis du CNC de juillet 2004 introduit une distinction identique à celle prévue par IAS 38 mais l’activation reste optionnelle en droit comptable français. Cette option offerte par les textes français est cependant peu utilisée et la plupart des entreprises industrielles comptabilisent en charges toutes les dépenses de développement. L’application d’IAS 38 se traduira donc généralement par une augmentation du montant des immobilisations incorporelles, avec une incidence potentielle sur le résultat opérationnel (les charges de développement seront remplacées par une charge d’amortissement). Le décalage possible des charges dans le temps est propre à chaque entreprise car il dépendra des cycles de développement et de production. Les difficultés de mise en œuvre de ces dispositions obligatoires sont multiples :

Distinction recherche/développement La mise en œuvre de la distinction entre les frais de recherche (c’est-à-dire la recherche d'applications de résultats, la formulation, la conception, l'évaluation et le choix final retenu pour d’autres possibilités de matériaux, dispositifs, produits, procédés, systèmes ou services nouveaux ou améliorés) et le développement (la conception, la construction et les tests de pré-production ou de pré-utilisation

128

CONVERSION

AU X

IFRS

de modèles et prototypes ; la conception d'outils, gabarits, moules et matrices impliquant une technologie nouvelle1) demandera une analyse approfondie.

Appréciation des critères L’existence d’un marché et sa rentabilité doivent pouvoir être estimés de façon fiable pour activer les frais de développement. Une entreprise du secteur pharmaceutique engage des frais très importants dans la recherche et le développement ; cependant elle aura des difficultés importantes à estimer l’existence d’un marché et sa rentabilité avant l’obtention de l’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché).

 Information financière plus détaillée IAS 38 prévoit la publication d’un certain nombre d’informations et, en particulier, il convient d’indiquer le montant des immobilisations générées en interne ou non, le montant des immobilisations à durée de vie indéfinie et les immobilisations à durée de vie définie, avec la durée d’utilité retenue. Il faut également expliquer les variations dans un tableau reprenant le montant brut, les amortissements cumulés et la charge de l’exercice. La norme prévoit également de distinguer l’amortissement de la perte de valeur dans la justification des variations d’immobilisations. Par ailleurs, des informations sur les unités génératrices de trésorerie et les tests de dépréciation devront être fournies au titre d’IAS 36.

INCIDENCES SUR LA FISCALITÉ

1

Illustrations fournies dans la Norme IAS 38.

Les incidences sur la fiscalité courante et différée devront être analysées au cas par cas en fonction des dispositions fiscales applicables aux différentes entités composant le groupe. En ce qui concerne les entités françaises, suite à la publication de l’Avis CNC 2004-15, l’administration envisage de s’aligner sur les nouvelles dispositions comptables

129

IAS 3 8

en terme de reconnaissance des actifs incorporels : •

Pour les droits incorporels couverts par l’Avis CNC 2004-15, la qualification fiscale sera ainsi alignée sur la qualification comptable (notamment passage en charge des frais de marques créées en interne),



A l’inverse, les droits exclus du champ de l’Avis (contrats de louage de marques et de brevets) continueront à être qualifiés d’immobilisations ou de charges sur la base des critères tels que définis par la jurisprudence fiscale, ce qui induira des divergences entre le traitement comptable et fiscal.

Par ailleurs, le coût d’acquisition d’une immobilisation incorporelle peut désormais inclure des dépenses qui constituaient auparavant des charges déductibles par nature à l’instar des droits de mutation, commissions et frais d’actes (voir développements relatifs à IAS 16).

130

CONVERSION

AU X

IFRS

IAS 32, 39

IAS 32, 39

Instruments financiers

131

IAS 3 2, 3 9

IA S 32, 39 Instruments financiers

POINTS CLÉS

IAS 32 & 39 traitent de la présentation, de l’évaluation et de la comptabilisation des instruments financiers et prévoient une comptabilisation systématique de tous les instruments financiers. Un actif financier désigne tout actif qui est de la trésorerie, un droit contractuel de recevoir d'une autre entreprise de la trésorerie ou un autre actif financier, un droit contractuel d'échanger des instruments financiers avec une autre entreprise dans des conditions potentiellement favorables, ou un instrument de capitaux propres d'une autre entreprise. Un passif financier désigne tout passif correspondant à une obligation contractuelle de re m e t t re à une autre entreprise de la tré s o rerie ou un autre actif financier ; ou d'échanger des instruments financiers avec une autre entre p r ise dans des conditions potentiellement défavorables. En particulier les sujets suivants sont traités spécifiquement :

IAS 32 IAS 39 Classement Dette/Capitaux propres X Actions propres (et dérivés sur actions propres) X Portefeuilles titres X Prêts/créances commerc ia les (y compris provisions) X Dettes/Dépôts X Produits dérivés X Opérations de couverture X Sortie d’actifs/passifs financiers (titrisation) X Compensation (netting) X Informations à fournir X

132

CONVERSION

AU X

IFRS

 Comptabilisation initiale et Evaluation Les actifs et passifs financiers sont évalués différemment selon la catégorie dans laquelle ils sont classés. La norme définit 4 catégories d’instruments financiers et seules 2 catégories sont ouvertes aux passifs financiers : Catégorie

Description

Comptabilisation Initiale

Comptabilisation Ultérieure

Contrats de dette détenus jusqu’à l’échéance (Actifs)

Obligations (titres de dettes) acquises par l’entité pour être détenues jusqu’à l’échéance

Juste valeur1

Coût amorti2

Prêts et créances Actifs financiers et passifs non cotés Juste valeur Et passifs (Actifs et Passifs) Prêts créances, dépôts, de t tes et obligations non cotées

Coût amorti

Instruments évalués en juste Actifs détenus pour être vendus valeur par résultat ou passifs détenus pour être rachetés ou désignés comme tels (Actifs et Passifs et dérivés) Instruments dérivés

Juste valeur

Juste valeur En résultat

Actifs disponibles à la vente Actifs qui ne sont pas dans (Actifs) les trois catégories ci-dessus

Juste valeur

Juste valeur en capitaux propres (en résultat si dépréciation durable)

Il est à noter qu’il convient de présenter en annexe la juste valeur des actifs et passifs financiers qui ne sont pas valorisés en juste valeur au bilan, ce qui nécessite une évaluation en juste valeur de l’ensemble des actifs et passifs financiers. 1

2

Juste valeur : montant pour lequel un actif pourrait être échangé ou un passif réglé entre parties bien informées et consentantes. Coût initial diminué des remboursements en principal et de toute dépréciation pour non recouvrabilité.

 Décomptabilisation (sorte d’actifs) En ce qui concerne la sortie ou «décomptabilisation» des actifs financiers, il convient de savoir si l’entreprise est encore «engagée» ou non. En effet, IAS 39 prévoit une analyse en plusieurs étapes : • déterminer l’actif ou partie ou groupe d’actifs cédés, 133

IAS 32, 39

analyser le transfert ou non des avantages et des risques liés à ces actifs, • analyser le transfert ou non du contrôle de l’actif. Par ailleurs dans le cas de transfert vers des structures ad hoc, il convient de s’interroger sur leur consolidation selon les critères définis par SIC 12. •

 Dérivés et Dérivés incorporés Un dérivé est un instrument financier dont la valeur fluctue en fonction de l’évolution d’un taux d’intérêt, du prix d’un titre, du prix d’une marchandise, d’un cours de change, d’un indice de prix ou de cours, d’une notation ou d’un indice de crédit ou de toute autre variable si, dans le cas d’une variable non-financière, celle-ci n’est pas spécifique à l’une des parties au contrat. Il fait l’objet d’un règlement net initial nul ou faible. Si un actif ou un passif financier contient une composante qui modifie ses flux sur la base du prix d’un titre, d’un indice boursier, d’une marchandise, il est considéré comme un instrument hybride, c’est-à-dire la combinaison d’un instrument hôte (crédit, dette, titre) et d’un dérivé incorporé. Dans ce cas, la norme IAS 39 demande que le dérivé incorporé soit comptabilisé de manière séparée du contrat hôte si les trois conditions suivantes sont remplies : • instrument financier hybride non évalué à la juste valeur avec impact de ses variations en résultat, • caractéristiques économiques et risques non étroitement liés à celles du contrat hôte, • instrument dérivé séparé répondant aux critères d’un pro d u it dérivé.

 Couverture IAS 39 définit 3 types de relation de couverture : • couverture d’un risque de prix (« Fair Value Hedge »), qui consiste à couvrir les variations de prix d’un actif ou d’un passif ; par exemple, une action détenue en portefeuille ou une dette à taux fixe, 134

CONVERSION

AU X

IFRS





couverture d’un risque de variabilité des flux futurs («Cash Flow Hedge»), qui consiste à fixer les flux futurs d’un actif ou d’un passif, d’une commande ferme ou d’une simple transaction future ; par exemple, une vente future en devises ou les flux d’intérêt d’une dette à taux variable, couverture d’un investissement net («Net Investment Hedge»), qui consiste à couvrir le risque de change sur une filiale étra n gère.

La comptabilité de couverture est possible uniquement si certains critères sont respectés : • documentation du lien entre l’élément couvert et la couverture dès l’origine, • la transaction (élément couvert) doit être hautement probable dans le cas du cash flow hedge, • la couverture est hautement efficace (tests à réaliser à chaque clôture avec un ratio de variation de juste valeur de la couverture et de l’élément couvert à maintenir entre 80 et 125%). Les principes de comptabilisation d’une relation de couverture sont :

Les principales différences avec le normes françaises sont les suivantes : • la catégorie «juste valeur par résultat» n’est autorisée que pour les banques pour les titres de transaction et les dérivés négociés 135

IAS 3 2, 3 9





sur un marché organisé ou assimilé, les actions ou titres détenus par les entreprises sont évalués selon leur valeur d’utilité, à l’exception des titres de placement (banques) ou valeurs mobilières de placement (entreprises industrielles et commerciales) dépréciés sur la base du cours coté , la qualification de couverture est moins exigente. De plus, l’instrument de couverture suit le traitement de l’instrument couvert (à l’opposé des IFRS).

INCIDENCE SUR L'INFORMATION FINANCIERE Les principales incidences de l’application d’IAS 32 et IAS 39 sur l’information financière sont les suivantes : • une comptabilisation systématique de tous les instruments financiers, source de volatilité dans le compte de résultat, • une notion de dépréciation différente des règles françaises, • des divergences potentielles entre couverture économique et couverture comptable, • des impacts sur le montant de la dette, • un alourdissement substantiel des informations à fournir.

 Une comptabilisation systématique de tous les instruments financiers, source de volatilité dans le compte de résultat IAS 39 prévoit la comptabilisation au bilan de tous les instruments financiers, y compris les instruments dérivés. Par ailleurs, IAS 39 prévoit une utilisation de la juste valeur considérablement étendue par rapport à la pratique française.

Comptabilisation initiale en Juste valeur Tout actif ou passif financier doit être enregistré à l’initiation (valeur d'entrée au bilan) en juste valeur. 136

CONVERSION

AU X

IFRS

Exemple : dans le cadre de la vente d’un matériel, une entreprise accorde un crédit de 10 ME sur deux ans à son client à un taux d’intérêt de 0% alors que le taux de marché pour cette entreprise serait de 5% (taux du marché monétaire TMM + spread de crédit de la contrepartie). La valeur de marché de ce crédit est de 10 M /(1+5%)2 soit 9 ME. La créance sera enregistrée au bilan pour 9 ME et la vente sera comptabilisée pour le même montant (voir IAS 18) soit la juste valeur de la contrepartie. Si cette transaction en dessous des conditions de marché est réalisée par une banque, la différence avec le montant décaissé sera comptabilisée directement en perte, soit 1 ME. La créance sera ensuite réescomptée en appliquant le taux du marché, soit 5%, ce qui génèrera des produits financiers supérieurs à ceux qu’elle aurait sinon enregistrés. La détermination de la valeur de marché à l'initiation peut s'avérer difficile à mettre en œuvre, notamment pour les établissements bancaires. Selon nous, on peut retenir les approches suivantes : • les crédits accordés en pool sont à un taux qui peut être considéré comme un taux de marché car il est «proposé» par plusieurs établissements, • pour les crédits à l'habitat, des études de marché existent et la banque doit démontrer que les taux de ses crédits sont en ligne avec ceux de ses concurrents. • les dépôts d'épargne réglementés sont octroyés à des taux considérés comme des taux de marché,

Evaluation ultérieure en Juste valeur Ultérieurement, la juste valeur s'applique à tous les dérivés, et également aux actifs et passifs classés en «trading», aux actifs évalués en juste valeur sur option ou classés en «disponibles à la vente». Cette comptabilisation systématique aura une incidence sur les équilibres du bilan et sera une source potentielle de volatilité dans le résultat ou les capitaux propres. En effet, la réévaluation des instruments financiers mesurés en juste valeur est enregistrée directement en résultat, à l’exception des titres «Disponibles à la vente» (comptabilisation en capitaux propres sauf si dépréciation qualifiée de durable, auquel cas la variation de la valeur négative est enregistrée en résultat) et des dérivés qualifiés

137

IAS 3 2, 3 9

de «Cash Flow Hedge» ou de couverture d’investissement net qui sont réévalués en capitaux propres. Il convient de préciser que la juste valeur d’un instrument coté est son cours de clôture, en retenant le cours qui permettrait de retourner la position de l’entreprise (cours vendeur pour toute opération à l’actif du bilan). La nécessité selon IAS 39 d’évaluer l’ensemble des dérivés en juste valeur va nécessiter la mise en place d’outils de valorisation chez les entreprises industrielles et commerciales. Pour les instruments très complexes, les entreprises vont devoir obtenir des valorisations externes, n’étant pas toujours en mesure de les calculer elles-mêmes (banque qui leur a vendu le produit, sociétés de valorisation …). Par ailleurs, la valorisation des instruments en juste valeur pour les banques peut entraîner des différences significatives par rapport à aujourd’hui, même si elles comptabilisent déjà ces instruments en valeur de marché. En effet, outre l’obligation de valoriser les instruments en prix de marché (et non en prix théorique qui est parfois utilisé aujourd’hui car considéré comme plus représentatif de la valeur de l’instrument), IAS 39 indique que la juste valeur d’un instrument le jour où il est mis en place est le prix de la transaction (le prix auquel la banque le vend au client) sauf si la juste valeur calculée est fiable : modèles de valorisation standards, paramètres de valorisation considérés comme observables sur le marché. Ce qui signifie, pour les produits très complexes aux paramètres peu «observables» sur les marchés, que la banque devra les valoriser au prix de la transaction, et par conséquent ne pas enregistrer la marge sur ses produits à l’initiation. La marge sera prise en résultat selon différentes méthodes en fonction du produit : à maturité du produit dans le cas de produits très complexes aux paramètres pour lesquels la valorisation est incertaine, amortie dans les autres cas.

138

CONVERSION

AU X

IFRS

La banque B vend à un client un produit très complexe pour 100, qu’elle valorise selon ses modèles à 95 (incluant les correctifs de valorisation dits correctifs de réfaction). Aujourd’hui, la banque B enregistre la vente pour le prix de 100, et revalorise en fin de journée sa position sur la base de 95, dégageant un profit de 5 le jour de la transaction. En IFRS, la banque revalorisera sa position à 100, ne générant ainsi aucun résultat. La différence sera reprise soit à maturité du produit, si la valorisation du produit est très incertaine, soit en l’étalant : par simplification, un amortissement linéaire peut être, dans certains cas, considéré comme acceptable.

Evaluation ultérieure en coût amorti La notion de coût amorti, utilisée pour la valorisation ultérieure des créances et des titres détenus jusqu'à l'échéance, diffère de la méthode retenue dans les comptes français. En effet, le réescompte va se faire selon un taux d'intérêt ( éventuellement corrigé au moment de la comptabilisation initiale - voir juste valeur initiale) qui va intégrer les commissions reçues (par exemple des frais de dossiers) ou les frais payés directement liés à l'émission du crédit (par exemple des commissions d'apporteurs d'affaires) ou à l'achat du titre détenu à l'échéance (par exemple les frais d'achat du titre). Ces commissions et frais sont intégrés dans le taux d'intérêt qui va être utilisé pour réescompter le crédit ou le titre, appelé le taux d'intérêt effectif (TIE), différent du taux d'intérêt contractuel utilisé actuellement.

 Une notion de dépréciation (impairment) différente des règles françaises Une provision3 pour dépréciation doit être enregistrée dès lors qu'il existe un risque de ne pas récupérer l'actif initial. L'exercice de test de valeur doit être effectué pour tout actif autre que ceux classés en «Juste valeur par résultat» pour lesquels le risque est intégré dans la juste valeur. 3

En IFRS, une perte de valeur doit être comptabilisée soit, comme une dépréciation (compte de correction de valeur) soit, directement en minoration de l’actif

Dépréciation des créances La dépréciation des créances s'apprécie tout d'abord au regard des créances individuelles, puis ensuite au regard de l'ensemble du portefeuille («provisionnement» collectif). 139

IAS 3 2, 3 9

• Dépréciations individuelles Une dépréciation individuelle doit être calculée dès lors qu'il existe des éléments qui remettent en cause la possibilité par le débiteur de rembourser la totalité de sa créance dans les délais contractuellement prévus. Le calcul de la provision correspond à la différence entre la valeur actualisée au taux d'intérêt effectif du contrat de prêt et la valeur comptable de la créance. Par exemple, une créance mise en place par une banque le 1er janvier N, de nominal 1000, remboursable in fine dans 4 ans, avec un taux d'intérêt de 10%. Au 31 décembre N, la créance présente des impayés qui font penser qu'il existe un risque de non-recouvrement de la totalité de la créance (recouvrement estimé à 50% sur le capital, soit 500, 0 sur les intérêts). La dépréciation enregistrée au 31 décembre N va être de 1000 (capital) + 100 (intérêts N) - 376 (valeur recouvrable = 500/(1+10%)3), soit un montant de 724. Fin N+1, si l'estimation ne change pas, la valeur recouvrable deviendra 413 (500/(1+10%)2), la différence, soit 37, étant enregistrée en produit net bancaire, représentant ainsi un intérêt de 10% sur le montant de la créance nette (376). C'est pourquoi la comptabilisation des créances douteuses en IFRS diffère du mécanisme utilisé aujourd'hui (montant brut et dépréciation). En effet, en IFRS, la créance douteuse est directement ajustée, via l'actualisation, au montant qui permet d'enregistrer ultérieurement des intérêts au taux d'intérêt effectif initial du crédit. Toute nouvelle évaluation du risque se traduira pas une nouvelle actualisation de la créance. Il est à noter que le calcul actualisé des dépréciations entre également en vigueur pour les banques dans les normes françaises à compter de 2005. Toute restructuration de crédit donnera lieu à la constation d’une perte égale à la différence entre les nouveaux cash-flows attendus actualisés au taux d’intérêt effectif initial du crédit et la valeur nette comptable du crédit. 140

CONVERSION

AU X

IFRS

• Dépréciations collectives Au-delà de la dépréciation individuelle, IAS 39 requiert que les créances considérées comme non «dépréciées» individuellement soient regroupées dans des portefeuilles homogènes, pour déterminer s'il n'y a pas des risques avérés de non-recouvrement sur le total des créances, apparus depuis l'octroi des crédits. Si tel est le cas, le portefeuille homogène considéré doit faire l'objet d'une dépréciation, déterminée comme étant la différence entre les cash flows attendus sur ce portefeuille actualisés au taux moyen effectif des créances, et leur valeur nette comptable. Ce type de dépréciation devra s'appliquer pour des provisions sectorielles ou risques pays par exemple.

Dépréciation des titres détenus jusqu'à l'échéance ou disponibles à la vente Les actifs disponibles à la vente sont réévalués à la juste valeur directement imputée en capitaux propres.Toutefois, les variations de valeur doivent être reclassées en résultat lors de la vente des titres ou lors de la constatation d’une dépréciation qualifiée de durable. Cette catégorie concerne a priori toutes les participations non consolidées (sauf si choix par l’entreprise de l’option «juste valeur»), généralement évaluées au coût historique en principes français. Le critère de dépréciation durable doit être déterminé par l’entreprise. Par exemple, pour une action, l’entreprise peut considérer que toute dépréciation de plus de 30% par rapport au coût d’acquisition entraîne la qualification de dépréciation durable. Pour un titre de créance (classé en disponible à la vente ou en détenu jusqu'à l'échéance), le critère de dépréciation sera le même que celui utilisé sur les créances (difficultés financière de la contrepartie). Attention : la dépréciation durable d'un titre de capitaux propres (une action ou part sociale) est définitive; si le cours du titre remonte, la différence sera constatée en capitaux propres. En revanche, la reprise de dépréciation pourra dans certains cas être comptabilisée en résultat pour un titre de créance.

141

IAS 3 2, 3 9

 Des divergences potentielles entre couverture économique et couverture comptable : une comptabilité de couverture qui «se mérite» La qualification d’un instrument «dérivé» comme couverture est soumise à de nombreux critères qualitatifs et quantitatifs. Ces conditions (voir points clés) sont plus strictes que celles prévues par les principes français. Des opérations qualifiées en principes français devront donc éventuellement être déqualifiées en application des principes IFRS, même si elles sont justifiées sur le plan économique. Par ailleurs, toute entreprise pourra décider, par simplification, d’abandonner la qualification de couverture et renoncer au respect de ces critères. Il sera donc nécessaire, dans certains cas, de gérer une divergence entre la notion de couverture «économique», et la qualification comptable de couverture telle qu’envisagée de manière stricte par IAS 39. Il est à noter que même si l’entreprise qualifie l’opération de couverture, la nécessité de mesurer et traduire immédiatement en résultat la part inefficace de la couverture peut avoir une incidence sur le compte de résultat. Dans le cas de couvertures du risque de change sur un chiffre d'affaires budgété, la couverture sera comptabilisée selon les règles applicables au «cash flow hedge». Les tests d'efficacité, réalisés à chaque clôture comptable, consisteront à comparer la variation de juste valeur de l'instrument de couverture (hors composante «taux» du report/déport, considérée comme inefficace et reconnue comme telle en résultat) avec la variation de juste valeur liée à la composante «change» des engagements couverts. L'enregistrement comptable du chiffre d'affaires au moment où il se réalisera, qui devrait se faire au cours spot du jour de la transaction (en application d’IAS 21), pourrait être comptabilisé par simplification au cours de change spot d'entrée en vigueur des couvertures qui lui ont été spécifiquement 142

CONVERSION

AU X

IFRS

affectées, et non au cours «couvert4» souvent appelé garanti comme aujourd'hui. En effet, le traitement, qui consiste à enregistrer le chiffre d'affaires au cours spot des couvertures, soit un enregistrement synthétique du chiffre d'affaires au cours du jour et des effets de la couverture, pourrait être accepté dans le cas exclusif où les couvertures affectées seraient parfaitement efficaces (100%) hors effet du report/déport qui sera enregistré séparément en résultat financier.

 Des impacts sur le montant de la dette

4

qui se décompose en cours «spot» de la couverture et report/déport.

Plusieurs dispositions des normes IAS 32 et 39 vont entraîner des changements substantiels dans la présentation de la dette. En particulier : • la présentation de la dette nette des coûts de transaction et des primes de remboursement éventuelles (qui sont incorporées dans le taux d’intérêt effectif), • la disparition d’une catégorie intermédiaire entre «Dette» et «Capitaux Propres» ; les instruments classés en «Autres Fonds Propres» en principes français devront être entièrement reclassés en dette ou en capitaux propres, ou être décomposés entre une composante dette et une composante capitaux propres («split accounting»), • la décomposition des composantes capitaux propres (IAS 32) : les obligations convertibles (et autres instruments similaires) devront être systématiquement décomposées. La valeur d’émission de ce type d’instruments doit, en effet, être ventilée entre la juste valeur de la composante dette (valeur actualisée des coupons et du principal) et la valeur résiduelle de la composante «capitaux propres». Cette décomposition a un double impact : elle réduit le montant de la dette à l’origine et elle alourdit la charge financière par rapport au coupon minoré de l’obligation puisque le taux d’intérêt effectif de la composante dette (recalculé après la décomposition) est ramené à un taux de financement «normatif». La composante «capitaux propres» enregistrée à l’origine ne fait, quant à elle, l’objet d’aucune réévaluation.

143

IAS 3 2, 3 9

Une obligation convertible est décomposée selon la méthode décrite par IAS 32.31-32 : • la composante dette est valorisée en priorité en actualisant les flux de cash futurs (coupons et valeur de remboursement) sur la base du taux de marché d’une dette normale qui ne serait pas convertible. Ceci nécessite d’obtenir des références de taux de marché pour un instrument équivalent en caractéristiques (maturité, nature de taux, spread de contrepartie émetteur, points de spread correspondant à la valeur du droit à remboursement anticipé par le porteur), • la composante capitaux propres (option de conversion) est calculée par différence entre la valeur d’émission de l’obligation convertible (supposée refléter la juste valeur de l’instrument à sa date d’émission) et la composante dette. Tout autre dérivé, que l’option de conversion, contenu dans l’obligation convertible (exemple : call émetteur ou put investisseur) doit être attribué à la composante dette lors de la valorisation des 2 composantes (IAS 39. 31). Les frais d’émission sont répartis entre les deux composantes au prorata de leurs valeurs respectives (IAS 39. 38). •

144

La séparation des dérivés incorporés (IAS 39) : les instruments de dette indexés sur le prix d’une action, d’une matière première ou de tout autre indice sans lien clair et étroit avec le contrat hôte (BMTN CAC 40, par exemple) devront également être décomposés, sauf à pouvoir les qualifier d’opérations de trading. En effet, la décision européenne d’exclure de la norme IAS 39 (décision dite «carve out») l’option juste valeur sur les passifs interdit de classer ces dettes sur option en juste valeur par résultat. Comme dans le cas des obligations convertibles, cette décomposition se traduit à la fois par une réduction du montant de la dette à l’origine et par un alourdissement de la charge financière.

CONVERSION

AU X

IFRS

En revanche, contrairement à la composante «capitaux propres» extraite d’une obligation convertible, le dérivé incorporé doit faire l’objet d’une réévaluation systématique à la juste valeur avec un impact direct dans le compte de résultat. •

Le caractère extrêmement strict des conditions de sortie de bilan des actifs financiers : certaines opérations de cessions d’actifs financiers (cession de créances commerciales en particulier) risquent d’être requalifiées en emprunts garantis. Ce risque est d’autant plus fort que les entités ad-hoc impliquées dans ces opérations doivent généralement faire l’objet d’une consolidation par le cédant conformément aux critères stricts du SIC 12. D’une manière générale, les critères fondés sur la substance de l’opération utilisés par les IFRS seront dans l’ensemble plus contraignants que l’approche juridique souvent appliquée en principes français. Toutes les opérations de cession d’actifs financiers devront donc être analysées au cas par cas. On notera par ailleurs que le risque de requalification en emprunt garanti ne concerne pas seulement les montages déconsolidants complexes mais toutes les opérations plus classiques de sorties de créances (escompte, Dailly ou affacturage…).

 Un alourdissement substantiel des informations à fournir IAS 32 demande une information très complète sur les instruments financiers et, plus généralement, sur les risques financiers auxquels l’entreprise est exposée, ainsi que sur la manière dont elle gère ces risques. En premier lieu, une information exhaustive sur la juste valeur des instruments financiers doit être communiquée dans les états financiers. Lorsque cette juste valeur n’est pas inscrite directement dans le bilan, cette information doit être fournie en annexe (c’est le cas pour les dettes, les placements détenus jusqu’à l’échéance et les prêts et créances). Par simplification, on peut accepter que la valeur comptable des créances ou des dettes à taux variable ou des créances ou dettes commerciales corresponde à une approximation raisonnable de leur juste valeur. 145

IAS 3 2, 3 9

Par ailleurs, une information complète doit être donnée sur les risques financiers et la manière dont ils sont gérés. On peut citer les principaux points suivants : • termes et conditions des instruments financiers (y compris covenants et restrictions éventuelles à l’utilisation des fonds, la distribution de dividendes…), • description des risques financiers et méthodes de gestion de ces risques, avec une distinction entre risque de taux d’intérêt (dates d’échéance, dates de refixation des taux, taux d’intérêt effectifs, sensibilité), risque de crédit (exposition maximum et concentrations importantes de risque) et risque de liquidité, • description des opérations de couverture par catégorie («Fair Value Hedge», «Cash Flow Hedge», «Net Investment Hedge») : instruments de couverture utilisés, nature des risques couverts et, pour les couvertures de transactions futures, exercices au cours desquels ces transactions sont attendues, • décomposition des mouvements enregistrés en capitaux propres sur les couvertures de «Cash Flow Hedge» et sur les titres disponibles à la vente, • principaux produits et charges générés par des instruments financiers : produits et charges d’intérêt, profits et pertes reclassés en résultat sur les actifs disponibles à la vente, et intérêts enregistrés sur prêts dépréciés, • opérations de titrisation : nature et étendue de ces transactions (garanties données et informations quantitatives sur les hypothèses retenues pour valoriser les parts nouvelles ou conservées) et description des actifs sortis du bilan, • nature et montant des dépréciations constatées pour chaque catégorie importante d’actifs, • valeur comptable des actifs financiers donnés en garantie au titre des dettes, juste valeur des garanties acceptées que la société peut revendre ou donner en garantie à son tour, juste valeur des garanties reçues, cédées

146

CONVERSION

AU X

IFRS



ou redonnées en garantie, termes et conditions significatifs associés à l’utilisation de ces garanties, comparaison entre la valeur comptable et la juste valeur des actifs financiers comptabilisés pour un montant supérieur à la juste valeur et raisons justifiant l’absence de dépréciation.

INCIDENCES SUR LA FISCALITÉ

Les incidences sur la fiscalité courante et différée devront être analysées au cas par cas en fonction des dispositions fiscales applicables aux différentes entités composant le groupe. En ce qui concerne les entités françaises, la transposition partielle d’IAS 39 dans les normes comptables françaises est pour l’heure limitée aux établissements de crédit et porte sur le risque de crédit. Les règles issues du CRC 2002-03, notamment celles relatives à l’introduction de l’actualisation dans le calcul des décotes sur créances restructurées ou dans le provisionnement du risque de crédit sur base individuelle, devraient avoir, en fonction des positions qui seront arrêtées par les autorités fiscales, des impacts sur la fiscalité courante ou différée de ces établissements. Par ailleurs, certains principes non transposés dans le référentiel français devraient générer des écritures d’impôts différés (notamment le provisionnement des crédits sur base collective, leur inscription initiale en juste valeur et la constatation corrélative d’éventuelles surcotes ou décotes dès l’origine en cas d’octroi à des conditions hors marché, l’enregistrement des flux relatifs aux instruments financiers sur la base du taux d’intérêt effectif, la mise en juste valeur de dérivés incorporés, ou encore l’exercice de l’option juste valeur de certains éléments du bilan).

147

IAS 3 2, 3 9

En matière de couverture de change, les coûts supportés pour répondre aux exigences posées par les nouvelles normes comptables en termes de centralisation de l’information, de documentation, de compréhension des transactions et des résultats qu’elles dégagent peuvent également servir à alimenter et fiabiliser les processus fiscaux. Pour mémoire, le régime fiscal de ce type d’opérations se traduit actuellement par des possibilités très encadrées de report des gains afférents aux instruments financiers à terme, un report impératif des pertes en cas de positions dites symétriques et des obligations déclaratives relativement contraignantes.

148

CONVERSION

AU X

IFRS

C OConversion NV ER SI O N A UX I F R S aux IFRS 2ème partie

Résumés des normes

149

AV E RT I S S E M E N T

Avertissement Les résumés présentés ci-après portent sur les principales normes et doivent permettre au lecteur d’appréhender les dispositions de chaque norme. Cependant, ils ne peuvent remplacer la lecture exhaustive des Normes IFRS. Les résumés ont été préparés sur la base de la «Plate-Forme Stable» au 31.12.2004 applicable aux sociétés qui doivent adopter les normes IFRS au 1er janvier 2005.

150

CONVERSION

AU X

IFRS

S O MSommaire MAIRE Résumés des normes IFRS IAS 1 / IAS 7 - Présentation des états financiers/ Tableau de flux de trésorerie 155 IAS 2 - Stoc ks

167

IAS 11 - Contrats de construction

173

IAS 12 - Impôts sur le résultat

177

IAS 14 - Information sectorielle

185

IAS 16 - Immobilisations corporelles

193

IAS 17 - Contrats de loc ation

201

IAS 18 - Produits des activités ordinaires

209

IAS 19 - Avantages du personnel

217

IAS 27/28/31 - Consolidation

229

IAS 36 - Dépréciation d’actifs

247

IAS 37 - P rovisions, passifs et actifs éventuels 257 IAS 38 - Immobilisations incorpo relles

263

IAS 32, 39 - Instruments financiers

269

IFRS 1 - Première adoption des IFRS

297

IFRS 2 - Paiement fondé sur des actions

311

IFRS 3 - Regroupement d’entreprises

321 151

TA B L E AU « P L AT E - F O R M E S TA B L E »

152

Publication ou dernière modification

Intitulé de la Norme

IAS 1

03.2004

Présentation des états financiers

IAS 2 IAS 7 IAS 8 IAS 10 IAS 11 IAS 12

12.2003 12.2003 12.2003 03.2004 1993 03.2004

Stocks Tableau de flux de trésorerie Méthodes comptables, changement d’estimations comptables et erreurs Evénements postérieurs à la date de clôture Contrats de construction Impôts sur le résultat

IAS 14 IAS 16 IAS 17

03.2004 12.2004 03.2004

Information sectorielle Immobilisations corporelles Contrats de location

IAS 18

03.2004

Produits des activités ordinaires

IAS 19

12.2004

Avantages du personnel

IAS 20

12.2003

Subventions publiques

IAS 21 IAS 23 IAS 24 IAS 26 IAS 27

12.2003 12.2003 12.2003 1994 03.2004

Effets de variations des cours de monnaies étrangères Coûts d’emprunt Informations relatives aux parties liées Comptabilité et rapports financiers des régimes de retraite Etats financiers consolidés et individuels

IAS 28 IAS 29 IAS 30 IAS 31

03.2004 12.2003 12.2003 03.2004

Participations dans des entreprises associées Information financière dans les économies hyperinflationnistes Etats financiers des banques et institutions financières assimilées Participations dans des coentreprises

IAS 32 IAS 33 IAS 34 IAS 36 IAS 37

03.2004 03.2004 03.2004 03.2004 03.2004

Instruments financiers : Informations à fournir et présentation Résultat par action Information financière intermédiaire Pertes de valeur Provisions, passifs éventuels et actifs éventuels

IAS 38

12.2004

Immobilisations incorporelles

IAS 39

12.2004

Instruments financiers : Comptabilisation et évaluation

IAS 40 IAS 41 IFRS 1 IFRS 2 IFRS 3 IFRS 4 IFRS 5 IFRS 6

03.2004 03.2004 12.2004 02.2004 03.2004 03.2004 03.2004 12.2004

Immeubles de placement Agriculture Première adoption des IFRS Paiement fondé sur des actions Regroupement d’entreprises Contrats d’assurance Actifs non courants détenus en vue de la vente et activités abandonnées Industries extractives

CONVERSION

AU X

IFRS

SIC

Interprétations et projets d’interprétations IFRIC associés

SIC – 29

Informations à fournir – Accords de concession de services

D10

Liabilities arising from Participating in a Specific Market – Waste Electrical and Electronic Equipment

SIC – 21 SIC – 25

Recouvrement des actifs non amortissables réévalués Changement de statut fiscal d’une entreprise ou de ses actionnaires

IFRIC 1 SIC – 15 SIC – 27 IFRIC 4 SIC – 31 SIC – 27 D6 D9 SIC – 10 IFRIC 3 SIC – 7

Changes in decommissioning, restoration and similar liabilities Avantages dans les contrats de location simple Evaluation de la substance des transactions prenant la forme juridique d’un contrat de location Determining whether an arrangement contains a lease Produits des activités ordinaires – Opérations de troc portant sur des services de publicité Evaluation de la substance des transactions prenant la forme juridique d’un contrat de location Multi-employers plans Employee Benefit Plans with a promised return on contributions or national contributions Absence de relation spécifique avec des activités opérationnelles Emission rights Introduction de l’euro

SIC – 12 IFRIC 5 IFRIC 5 D5 ED 7 SIC – 13 IFRIC 5 IFRIC 2

Consolidation - Entités ad hoc (IFRIC amendment to SIC 12 - novembre 2004) Decommissioning, restoration and environmental funds Decommissioning, restoration and environmental funds Applying IAS 29 Financial Reporting in Hyperinflationary Economies for the First Time Instruments financiers : Informations à fournir Entités contrôlées conjointement - apports non monétaires par des coentrepreneurs Decommissioning, restoration and environmental funds Members' shares in co-operative entities

IFRIC 3 IFRIC 1 IFRIC 3 D10 IFRIC 5 SIC – 32 IFRIC 3 IFRIC 5

Emission rights Changes in decommissioning, restoration and similar liabilities Emission rights Liabilities arising from Participating in a Specific Market – Waste Electrical and Electronic Equipment Decommissioning, restoration and environmental funds Immobilisations incorporelles - Coûts liés aux sites web Emission rights Decommissioning, restoration and environmental funds

D11

Changes in Contributions to Employee Share Purchase Plans

ED : IFRS Exposure Draft

D : IFRIC Draft Interprétation

153

IAS 1/ IAS 7

IAS 1 / IAS 7

Présentation des états financiers/ Tableau de flux de trésorerie

155

IAS 1 / IAS 7

IAS 1 / IAS 7 Présentation des états financiers / Tableau de flux de tréso rerie Principes généraux IAS 1 donne les principes généraux de présentation des états financiers, précise leur structure et cite les rubriques minimum devant y figurer afin de permettre la comparabilité des états financiers d’une entreprise par rapport aux exercices antérieurs d’une part, mais également par rapport aux autres entreprises d’autre part. Les états financiers d’une entreprise comprennent un bilan, un compte de résultat, un état de variation des capitaux propres, un tableau de flux de trésorerie et des notes annexes. Les états financiers doivent être présentés clairement et distinctement d’autres informations publiées dans un même document. Ils doivent être présentés au minimum une fois par an. Sans encourager la publication d’un rapport de gestion, IAS 1 donne néanmoins des précisions sur les informations qui pourraient y figurer. Les états financiers IFRS doivent être établis en appliquant les principes généraux suivants :

Image fidèle et conformité aux IFRS Les états financiers doivent présenter une image fidèle de la situation financière, de la performance et des flux de trésorerie d’une entité. L’application conforme des IFRS doit permettre d’y aboutir. Une mention explicite et sans

156

CONVERSION

AU X

IFRS

réserve de la conformité des états financiers à toutes les dispositions des IFRS (Normes et Interprétations) doit figurer dans les notes annexes. Les traitements comptables inappropriés ne peuvent être justifiés dans les notes annexes. Dans les cas extrêmement rares où l’application d’une norme IFRS conduirait à donner une image trompeuse au point d’être contraire à l’objectif des états financiers, l’entreprise peut y déroger sous réserve d’obtenir l’autorisation des autorités de régulation et de fournir des informations spécifiques dans les notes annexes

Continuité d’exploitation Les états financiers sont préparés dans cette hypothèse sauf si la continuité d’exploitation est gravement remise en cause.

Comptabilité d’engagement et permanence de la présentation Selon le principe d'engagement, les éléments des états financiers ne sont comptabilisés en tant qu’actif, passif, produit ou charge que s’ils répondent aux critères du Cadre IFRS. La présentation et la classification des postes dans les états financiers doivent être conservées d'un exercice à l'autre, sauf si un changement important de la nature des activités de l'entreprise justifie qu’un changement de présentation soit imposé par une Norme IFRS.

Importance relative et regroupement Chaque catégorie significative d’éléments similaires doit être présentée séparément dans les états financiers. Il en est de même pour les éléments de nature ou de fonction dissemblables sauf s’ils sont non significatifs.

Non compensation Les actifs, passifs, produits et charges ne doivent pas être compensés à moins que cela ne soit imposé ou autorisé par une norme, ou si cette compensation est le reflet de la substance d’une transaction.

Informations comparatives Des informations chiffrées relatives au précédent exercice doivent être fournies dans les états financiers. Lorsqu’une

157

IAS 1 / IAS 7

entreprise modifie la présentation ou la classification d’éléments des états financiers, elle doit retraiter les éléments correspondant des données comparatives chiffrées sauf si cela est impraticable.

Structure du bilan Une entité doit présenter séparément au bilan ses actifs et passifs courants et non-courants, sauf si une présentation en fonction de la liquidité est plus pertinente. Quelle que soit la méthode retenue, l’entreprise doit présenter distinctement les montants qu’elle s’attend à recouvrer ou à régler dans les 12 mois de la clôture ou au-delà de ces 12 mois. La classification entre courants et non-courants s’effectue en utilisant les définitions suivantes :

Cycle d’exploitation Période s’écoulant entre l’acquisition d’actifs pour leur transformation et leur réalisation sous forme de trésorerie ou d’équivalent de trésorerie.

Actifs courants / non courants Les actifs courants sont définis comme les actifs que l’entreprise s’attend à pouvoir réaliser, vendre ou consommer dans le cadre du cycle normal d’exploitation ou dans les 12 mois suivant la clôture de l’exercice, les actifs détenus essentiellement pour être vendus, ou les actifs qui sont de la trésorerie ou des équivalents de trésorerie au sens d’IAS 7. Tous les autres actifs sont des actifs non-courants. Les actifs identifiés comme non-courants ne peuvent être reclassés en courants lorsqu’ils atteignent la dernière année d’utilité pour l’entreprise à l’exception des actifs financiers, dont la part courante est reclassée à chaque clôture.

158

CONVERSION

AU X

IFRS

Passifs courants / non courants Les passifs courants sont définis comme les passifs que l’entreprise s’attend à régler dans le cadre de son cycle d’exploitation normal ou dans les 12 mois suivant la clôture de l’exercice, les passifs détenus essentiellement pour être vendus et les passifs pour lesquels l’entreprise ne dispose pas d’un droit inconditionnel à reporter le règlement pendant les 12 mois suivants la date de clôture. Une entreprise classe ses passifs financiers en courants lorsqu’ils doivent être réglés dans les 12 mois de la date de clôture, même si l’échéance à l’origine était supérieure et même si un accord de refinancement ou de rééchelonnement est finalisé après la date de clôture mais avant la date de publication des états financiers.

Information minimum à présenter au bilan Remarque : la première colonne présente les informations minimales à faire figurer au bilan, la deuxième colonne celles pouvant figurer au choix de l’entreprise soit au bilan, soit dans les Informations à fournir.

Bilan

Bilan ou Informations à fournir

Immobilisations corporelles

Subdivision du poste immobilisations corporelles en différentes catégories

Immeubles de placement Immobilisations incorporelles Participations mises en équivalence Actifs biologiques(tels que définis par IAS 41) Stocks Clients et autres

Subdivision du poste stock en différentes catégories Subdivision de ce poste entre clients, créances sur parties liées, paiements d’avance et autres

Trésorerie et équivalents Autres actifs financiers

159

IAS 1 / IAS 7

Provisions

Subdivision entre les provisions liées au personnel et les autres

Fournisseurs et autres Passifs financiers Actifs et passifs d’impôt exigible Actifs et passifs d’impôt différé (toujours classés en non-courants) Intérêts minoritaires dans les capitaux propres Capital émis et réserves attribuables aux porteurs de capitaux propres de la société mère Actifs classés parmi les actifs détenus en vue d’être cédés (IFRS 5) Passifs inclus dans un groupe d’actifs destinés à être cédés (IFRS 5)

Subdivision en différentes catégories telles que capital émis, primes d’émission et réserves

D’autres rubriques ou sous-totaux peuvent être ajoutés lorsqu’une telle présentation est pertinente pour la compréhension de la situation financière de l’entreprise. Pour ce faire, il est nécessaire de prendre en compte l’importance, la nature, la fonction, éventuellement le mode d’évaluation différent de l’élément pour adopter une présentation séparée.

Informations sur le capital Ces informations doivent figurer au choix de l’entreprise soit dans le bilan, soit dans les notes annexes. Une entreprise doit préciser pour chaque catégorie du capital social : • le nombre d’actions autorisées,

160

CONVERSION

AU X

IFRS

• • • •

• •

le nombre d’actions émises, entièrement libérées et non entièrement libérées, la valeur nominale des actions (ou l’absence de valeur nominale), un rapprochement entre le nombre d’actions en circulation en début et en fin d’exercice, les droits, privilèges et restrictions attachés à certaines catégories d’actions (y compris ceux relatifs aux dividendes et remboursements de capital), les actions propres, ou celles détenues par des filiales et des entreprises associées, les actions réservées pour des émissions dans le cadre d’options et de contrats de vente d’actions, y compris les modalités et montants.

Enfin, l’entreprise doit préciser la nature et l’objet de chaque poste de réserves figurant dans les capitaux propres.

Structure du compte de résultat Le compte de résultat doit comprendre tous les produits et charges de la période, sauf si une norme impose un autre traitement. Le résultat de la période doit être ventilé entre les intérêts minoritaires et la part revenant au groupe. Des postes supplémentaires peuvent être ajoutés au compte de résultat si nécessaires pour une meilleure compréhension de la performance financière de l’entreprise. Les facteurs à prendre en compte pour déterminer si des lignes supplémentaires sont nécessaires en fonction de l’importance relative, la nature et la fonction des différents éléments du résultat. Aucun produit ou aucune charge ne doit être présenté comme un élément exceptionnel. Une entreprise doit présenter une analyse des charges en utilisant soit une présentation par fonction, soit par nature. Les entreprises sont encouragées à présenter cette analyse dans le compte de résultat, mais elles peuvent la faire figurer dans les notes annexes. Une entreprise utilisant une présentation par fonction doit présenter des informations complémentaires sur la nature des dépenses (soit dans

161

IAS 1 / IAS 7

le compte de résultat, soit en annexes) et notamment les charges d’amortissement et de dépréciation et les charges de personnel.

Informations minimum à présenter dans le compte de résultat Remarque : la première colonne présente les informations minimales à faire figurer dans le compte de résultat, la deuxième colonne celles pouvant figurer au choix de l’entreprise soit dans le compte de résultat, soit dans les informations à fournir.

1

162

Peut être également inclus dans le l’état de variation des capitaux propres.

Résultat

Résultat ou Info r m at i o ns à fo u r n i r

Produits des activités ordinaires. Le chiffre d’affaires ne doit pas obligatoirement être présenté séparément (IAS 18) Charges financières (intérêts sur emprunts, amortissement des primes d’émission, dividendes, pertes sur instruments financiers…) Quote-part de résultat dans les entreprises associées ou mises en équivalence Charge d’impôt de l’exercice Montant unique incluant le profit ou la perte avant impôt des activités abandonnées, et le gain ou la perte après impôt résultant de l’évaluation à la juste valeur moins les coûts de sortie ou de la cession des actifs attribuables

Dépréciation des stocks à la valeur nette de réalisation et des immobilisations corporelles à la valeur recouvrable Coûts de restructuration (à inclure dans le résultat des activités ordinaires puisqu’il n’y a pas de résultat exceptionnel) Sorties d’immobilisations corporelles et de placements Activités abandonnées Règlements de litiges et autres reprises de provisions Le résultat par actions (IAS 33) : résultat de base et résultat dilué. A présenter sur le compte de résultat pour les sociétés cotées Le montant des dividendes distribués au cours de la période et le montant correspondant par actions1

CONVERSION

AU X

IFRS

à des activités abandonnées (IFRS 5) Le résultat de la période

Etat de variations des capitaux propres Une entreprise doit présenter dans un état distinct la variation des capitaux propres mettant en évidence notamment : • le résultat de la période, • les produits et charges comptabilisés directement en capitaux propres (séparément ainsi que leur somme), • le total des produits et charges de la période présentant séparément les montants attribuables aux actionnaires de la société mère et aux intérêts minoritaires, • et pour chaque composante des capitaux propres, les effets des changements de méthodes comptables et corrections d’erreurs comptabilisées conformément à IAS 8. L’entreprise doit en outre présenter, soit dans cet état, soit dans les informations à fournir, les montants des transactions avec les actionnaires, en présentant séparément les distributions, le solde du report à nouveau en début et en fin de période ainsi que les modifications en cours d’exercice, et un rapprochement entre la valeur comptable en début et fin de période de chaque catégorie de capital apporté et de réserves, en indiquant chaque élément de variation séparément.

Informations à fournir Les états financiers doivent inclure des informations sur l’établissement des états financiers et les méthodes comptables retenues et appliquées aux principales transactions, les informations requises par les autres normes IFRS et les autres informations qui ne figurent pas dans le corps des états financiers et qui sont nécessaires à l’obtention de l’image fidèle. Les informations doivent être présentées selon une organisation systématique. Chacun des postes du bilan, du compte de résultat et du tableau des flux de trésorerie

163

IAS 1 / IAS 7

qui est commenté doit renvoyer à l’information correspondante dans les notes annexes. Une entreprise doit également fournir des informations sur les principales hypothèses retenues dans l’établissement des états financiers et sur toutes les autres principales sources d’incertitude relatives aux estimations effectuées à la date de clôture.

Tableau de flux de trésorerie IAS 7 prescrit l’établissement et la présentation dans les états financiers d’un tableau de flux de trésorerie. Celui-ci doit distinguer les flux de trésorerie générés par les activités opérationnelles, les activités d’investissement et les activités de financement. •

Les activités opérationnelles sont les principales activités génératrices de produits de l’entreprise et toutes les autres activités qui ne sont pas des activités d’investissement ou de financement.



Les activités d’investissement sont l’acquisition et la sortie d’actifs à long terme et des autres placements qui ne sont pas inclus dans les équivalents de trésorerie.



Les activités de financement sont les activités qui résultent des changements dans l’importance et la composition des capitaux propres et des emprunts de l’entreprise.

L’entreprise doit indiquer les composantes de la trésorerie et des équivalents de trésorerie, et présenter un rapprochement entre les montants du tableau de flux et les montants équivalents présentés au bilan. La trésorerie comprend les fonds de caisse, les dépôts à vue et les équivalents de trésorerie, soit les placements à court terme, très liquides, facilement convertibles en un montant de trésorerie connu et soumis à un risque négligeable de changement de 164

CONVERSION

AU X

IFRS

valeur. Les découverts bancaires peuvent constituer une composante de la trésorerie, et des équivalents de trésorerie à la condition qu’ils soient remboursables à vue et considérés comme partie intégrante de la gestion de la trésorerie d’une entreprise. Les flux peuvent être présentés selon : • la méthode directe présentant les principales catégories d’entrées et de sorties de trésorerie brute ou, • la méthode indirecte suivant laquelle le résultat net est ajusté des effets des transactions sans effet de trésorerie. Les flux d’entrées et de sorties de trésorerie brutes doivent être présentés séparément, sauf exceptions identifiées limitativement par la norme (mouvements de trésorerie pour le compte de clients et découlant de leur activité, éléments ayant un rythme de rotation rapide, des montants élevés et des échéances courtes, cas particulier des dépôts dans une institution financière). Les flux de trésorerie provenant de transactions en devise étrangère, ainsi que ceux provenant d’une filiale étrangère doivent être convertis au cours de change entre la monnaie dans laquelle sont établis les états financiers de l’entreprise et la monnaie du flux de trésorerie à la date du flux de trésorerie. Il est toutefois permis d’utiliser un cours de change, comme un cours de change moyen pondéré, qui se rapproche du cours réel. Les flux de trésorerie provenant des intérêts et des dividendes perçus ou versés doivent être présentés séparément. Chacun doit être classé de façon permanente d’un exercice à l’autre dans les activités opérationnelles, d’investissement ou de financement. Les flux de trésorerie provenant des impôts sur le résultat doivent être présentés séparément et classés comme des flux opérationnels de trésorerie par défaut, à moins qu’ils ne puissent être spécifiquement rattachés aux activités de financement et d’investissement. Dans ce cas, ils doivent être affectés par nature d’activité, et le montant total d’impôt payé indiqué en annexe.

165

IAS 1 / IAS 7

L’ensemble des flux de trésorerie provenant des acquisitions et sorties de filiales et autres unités opérationnelles doit être présenté séparément et classé avec les activités d’investissement. De plus, l’entreprise doit indiquer de façon globale : • le prix total d’achat ou de cession, • la portion de ce prix payée en trésorerie ou équivalents, • le montant de trésorerie et équivalents dont dispose l’entité acquise ou sortie, • le montant des autres actifs et passifs de l’entité acquise ou sortie, regroupés par grande catégorie. Les transactions d’investissement et de financement qui ne requièrent pas de trésorerie ou d’équivalents doivent être exclues du tableau des flux de trésorerie. De telles transactions doivent être indiquées dans les états financiers. L’entreprise doit indiquer le montant des soldes importants de trésorerie et équivalents détenus et non disponibles pour le groupe, accompagné d’un commentaire de la direction.

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CONVERSION

AU X

IFRS

IAS 2

IAS 2

Stocks

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IAS 2

IAS 2 Stocks

Champ d’application Les stocks sont des actifs détenus pour être vendus dans le cours normal de l'activité, des actifs en cours de production pour une telle vente ou des matières premières ou fournitures devant être consommées dans le processus de production ou de prestation de services.

Evaluation

168



Le coût des stocks doit comprendre tous les coûts d'acquisition, coûts de transformation et autres coûts encourus pour amener les stocks à l'endroit et dans l'état où ils se trouvent. Les frais généraux fixes de production sont conformes à cette définition. Toutefois, en cas de sous-activité, seule une partie de ces coûts fixes, déterminée sur la base d'une capacité de production normale, est imputée à la valeur des stocks.



Le coût des stocks acquis dans une monnaie autre que la monnaie fonctionnelle de l’entité concernée (hors stocks des filiales étrangères consolidées) n’est pas affecté par les variations de change, et ce même en cas de forte dévaluation monétaire. Cependant, le résultat de la couverture des achats peut être enregistré dans le coût des stocks (voir IAS 39).



Le coût des stocks doit intégrer les effets d’un différé de paiement : la différence entre le prix payé et

CONVERSION

AU X

IFRS

le prix d’acquisition dans des conditions normales de financement est comptabilisée en charges financières sur la période de financement.

Méthodes de calcul du coût •

Le coût des stocks d'éléments non fongibles et de ceux affectés à des projets spécifiques doit être déterminé en procédant à une identification spécifique de leurs coûts individuels.



A contrario, le coût des stocks d’éléments fongibles peut être déterminé selon deux méthodes de calcul en utilisant : - soit la méthode du Premier Entré - Premier Sorti (PEPS ou FIFO), - soit celle du Coût Moyen Pondéré.

Une même méthode de calcul du coût doit être utilisée pour tous les stocks de même nature et usage similaires. A contrario, des stocks présentant des natures et usages différents peuvent justifier l’application de méthodes de calcul différentes. La méthode dite du Dernier Entré - Premier Sorti (DEPS ou LIFO) n’est plus autorisée par la Norme révisée qui sera applicable à compter du 1er janvier 2005.

Valeur nette de réalisation Les stocks doivent être évalués au plus faible de leur coût et de leur valeur nette de réalisation. La valeur nette de réalisation est le prix de vente estimé dans le cours normal de l’activité, diminué des coûts estimés pour l'achèvement et des coûts estimés nécessaires pour réaliser la vente. Les coûts estimés pour l'achèvement et nécessaires pour réaliser la vente excluent toute marge sur la commercialisation. L'évaluation de la valeur nette de réalisation est fondée sur les éléments probants les plus fiables, disponibles à la date à laquelle sont faites les estimations du montant de stocks que l'on s'attend à réaliser. Elles tiennent compte des événements survenant après la fin de l'exercice dans la mesure où de tels événements confirment les conditions existant à la fin de l'exercice.

169

IAS 2

Le calcul de la valeur nette de réalisation s'effectue habituellement référence par référence mais il est toutefois possible, sous certaines conditions, de regrouper certaines références pour déterminer une valeur nette de réalisation de la catégorie de stocks considérée. Lorsque les stocks sont vendus, leur valeur comptable doit être comptabilisée en charges de l'exercice au cours duquel les produits correspondant sont comptabilisés. Le montant de toute dépréciation des stocks pour les ramener à leur valeur nette de réalisation et toutes les pertes de stocks doivent être comptabilisés en charges de l'exercice au cours duquel la dépréciation ou la perte se produit. Le montant de toute reprise d'une dépréciation des stocks doit être enregistré comme une réduction du montant des stocks comptabilisé en charges dans l'exercice au cours duquel la reprise intervient.

Informations à fournir • • • • • • • • •

170

les méthodes comptables adoptées pour évaluer les stocks, y compris la méthode de détermination du coût utilisée, la valeur comptable totale des stocks et la valeur comptable par catégories appropriées à l'entité, la valeur comptable des stocks comptabilisés à la juste valeur diminuée des coûts de réalisation, le montant des stocks comptabilisé en charges de période, le montant de la dépréciation comptabilisé en charges de période car les stocks dépréciés ont été vendus,, le montant de toute reprise de dépréciation comptabilisée du fait d’une nouvelle estimation de la valeur de réalisation, le fait générateur d’une telle reprise de la dépréciation des stocks, la valeur comptable des stocks donnés en nantissement de passifs, la valeur comptable et les mouvements de période des différentes catégories de stocks.

CONVERSION

AU X

IFRS

Principales différences avec les normes françaises Dans leur ensemble, les principes du référentiel français repris dans l’Avis 2004-15 du CNC relatif à la définition, la comptabilisation et l’évaluation des actifs sont très proches de ceux d'IAS 2. Cependant on notera certains points de divergence comme : • la possibilité de valoriser les stocks selon la méthode du Dernier Entré – Premier Sorti (LIFO) dans les comptes consolidés en référentiel français, alors que cette méthode est interdite en IFRS, • l’exclusion du champ d’application de la norme IAS 2, uniquement pour la partie évaluation des stocks, des stocks des producteurs de biens agricoles et forestiers, et des stocks des courtiers et négociants en matières premières, • les critères de dépréciation des stocks qui pour IAS 2 sont limités à l’appréciation de la valeur nette de réalisation alors que les principes français précisent sans autre détail que «le prix et les perspectives de vente sont à prendre en considération pour juger des éventuelles provisions pour dépréciation des stocks».

171

IAS11

IAS 11

Contrats de construction

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IAS 1 1

IAS 11 Contrats de construction

Champ d’application IAS 11 traite de la comptabilisation des produits et coûts relatifs aux contrats de construction dans les états financiers des entrepreneurs. Un contrat de construction est défini comme un contrat spécifiquement négocié pour la construction d'un actif ou d'un ensemble d’actifs qui sont étroitement liés ou interdépendants en termes de conception, de technologie et de fonction, de finalité ou d’utilisation.

Regroupement et divisions des contrats Lorsqu’un contrat concerne plusieurs actifs, la construction de chaque actif doit être traitée comme un contrat de construction distinct lorsque : • des propositions distinctes ont été soumises pour chaque actif, • chaque actif a fait l'objet d'une négociation séparée et l'entrepreneur et le client ont eu la possibilité d'accepter ou de rejeter la part du contrat afférent à chaque actif, • les produits et les coûts de chaque actif peuvent être identifiés. A l’inverse, un ensemble de contrats (avec des clients différents ou non) doit être traité comme un contrat de construction unique lorsque : • l’ensemble est négocié comme un marché global, • les contrats sont si étroitement liés qu'ils font, de fait,

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CONVERSION

AU X

IFRS



partie d'un projet unique avec une marge globale, les contrats sont exécutés simultanément ou à la suite l'un de l'autre, sans interruption.

Produits du contrat Les produits du contrat doivent comprendre : • le montant initial des produits convenu dans le contrat, • les modifications dans les travaux du contrat, les réclamations et les primes de performance dans la mesure : - où il est probable qu’elles donneront lieu à des produits, - où elles peuvent être évaluées de façon fiable.

Coûts du contrat Les coûts du contrat doivent comprendre : • les coûts directement liés au contrat concerné, • les coûts attribuables à l'activité de contrats en général et qui peuvent être affectés au contrat, • tous autres coûts qui peuvent être spécifiquement facturés au client selon les termes du contrat.

Comptabilisation des produits et des charges du contrat •





Lorsque le résultat d'un contrat de construction peut être estimé de façon fiable, les produits du contrat et les coûts associés au contrat de construction doivent être comptabilisés respectivement en produits et en charges, en fonction du degré d'avancement de l’activité du contrat à la date de clôture. Une perte attendue sur le contrat de construction doit être immédiatement comptabilisée en charges. Si les résultats ne peuvent pas être évalués de façon fiable, les coûts doivent être comptabilisés en charges et les produits doivent être comptabilisés dans la limite des coûts encourus et recouvrables (méthode de recouvrement des coûts). Le degré d’avancement des travaux peut être déterminé de différentes manières. Selon la nature du contrat, il convient de retenir la méthode la plus fiable permettant la mesure des travaux en cours.

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IAS 1 1

Informations à fournir • • • •

• •

le montant des produits du contrat comptabilisés en produits dans l’exercice, les méthodes utilisées pour déterminer les produits comptabilisés dans l’exercice, les méthodes utilisées pour déterminer le degré d’avancement des contrats en cours, la présentation du cumul des coûts encourus et des bénéfices comptabilisés , les avances reçues, et les retenues (pour les contrats en cours), le montant brut dû par les clients, le montant brut dû aux clients.

Projet en cours L’IFRIC (Comité d’Interprétation de l’IASB) travaille actuellement sur un projet d’interprétation qui fournirait notamment des indications complémentaires sur : • la division et le regroupement des contrats de construction. Il est souhaité que cette interprétation se rapproche du Guide d’application disponible pour les normes américaines (SOP 81-1), • le traitement de la construction d’un actif supplémentaire issu d’un avenant au contrat principal.

Principales différences avec les Normes françaises Les normes françaises définies dans le Règlement CRC 99-08 sont proches mais moins détaillées que les dispositions d’ IAS 11. Cependant, il faut souligner que la méthode à l’avancement, bien que non obligatoire, est une méthode préférentielle. Cependant, la méthode à l’achèvement qui consiste à ne comptabiliser le chiffre d’affaires qu’au terme de l’opération reste une méthode autorisée par les normes françaises.

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CONVERSION

AU X

IFRS

IAS 12

IAS 12

Impôts sur le résultat

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IAS 1 2

IAS 12 Impôts sur le résultat

Objectifs IAS 12 traite de la comptabilisation de l'impôt sur les bénéfices (exigible et différé) dans les états financiers. La norme impose à une entité de comptabiliser l'impôt différé en utilisant l'approche bilantielle de la méthode du report variable. Cette méthode consiste à calculer un impôt différé sur les différences temporelles qui sont les différences entre la base fiscale d'un actif ou d'un passif et sa valeur comptable au bilan.

Taux d'impôts à utiliser Les actifs et passifs d'impôt différé doivent être évalués aux taux d’impôt dont l’application est attendue sur l’exercice au cours duquel l’actif sera réalisé ou le passif réglé sur la base des taux d’impôt (et réglementations fiscales) adoptés ou quasiment adoptés à la clôture. La norme précise que l'on ne doit utiliser les taux pratiquement en vigueur que lorsque l'annonce d'un taux a, en pratique, la même valeur que la promulgation de la loi ou de tout autre texte réglementaire.

Comptabilisation des passifs d'impôt différé Tous les passifs d'impôt différé doivent être comptabilisés, avec des exceptions limitées qui sont relatives : • à la comptabilisation initiale du goodwill ou lorsque sa dépréciation n'est pas fiscalement déductible,

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CONVERSION

AU X

IFRS





les différences temporelles générées par certains actifs ou passifs acquis en dehors d'un regroupement d'entreprises et dont la valeur comptable, lors de leur comptabilisation initiale, diffère de leur base fiscale initiale, les différences temporelles résultant d'un investissement dans des filiales, succursales, entreprises associées et coentreprises lorsque l'investisseur contrôle le renversement de cette différence et qu'il est probable qu'il ne se produira pas dans un avenir proche (réserves non distribuées par exemple).

Comptabilisation des actifs d'impôt différé Avec les mêmes exceptions limitées que pour les passifs, les actifs d'impôt différé doivent être comptabilisés lorsqu'il est probable que des bénéfices imposables seront disponibles dans le futur pour permettre à l'actif d'impôt différé d'être utilisé. La notion de bénéfices imposables futurs recouvre à la fois les différences temporelles imposables qui s'inverseront dans le futur et les bénéfices imposables (hors création de nouvelles différences temporelles déductibles) qui seront générés dans le futur. Lorsqu'une entité a un historique de pertes fiscales récentes, elle ne comptabilise un actif d’impôt différé que dans la mesure où elle a des différences temporelles imposables suffisantes, ou s'il y a d'autres éléments probants et convaincants («convincing evidence») qu'un bénéfice imposable suffisant sera disponible au moment où les différences temporelles déductibles s’inverseront.

Comptabilisation et évaluation des impôts différés La norme requiert de comptabiliser les effets sur l’impôt courant et différé comme la transaction sous-jacente, à savoir dans le compte de résultat, dans les capitaux propres ou, lors d'un regroupement d'entreprises, en contrepartie du goodwill. L'évaluation des actifs et des passifs d'impôt différé doit refléter les conséquences fiscales qui résulteraient de la façon dont l'entité s'attend à la date de clôture

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IAS 1 2

à recouvrer ou à régler la valeur comptable des actifs et passifs ayant généré les différences temporelles. L'actualisation des impôts différés est interdite.

Présentation des impôts différés au bilan et au compte de résultat Les actifs et passifs d'impôt doivent être présentés séparément au bilan en distinguant les actifs et passifs d'impôt différé des actifs et passifs d'impôt exigible. Les actifs et les passifs d’impôt différé doivent être présentés en éléments non courants dans le bilan. Par ailleurs, une entité doit compenser les actifs et passifs d'impôts exigibles, d'une part, et les actifs et passifs d’impôt différé, d'autre part, sous certaines conditions (droit juridiquement exécutoire de compensation, même autorité fiscale...). La charge ou le produit d'impôt relatif au résultat doit être présentée dans le compte de résultat.

Informations à fournir L'entité doit fournir de nombreuses informations. On peut notamment citer : • une présentation distincte des principales composantes de la charge ou du produit d'impôt, • un rapprochement entre le taux d'impôt théorique et le taux d'impôt effectif, • le montant (et, si elle existe, la date d'expiration) des différences temporelles déductibles, pertes fiscales et crédits d'impôt non utilisés pour lesquels aucun actif d'impôt différé n'a été comptabilisé au bilan ; • la charge d'impôt relative aux activités abandonnées ; • la justification de la comptabilisation d'actifs d'impôt différé en cas d'historique de pertes fiscales récentes.

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CONVERSION

AU X

IFRS

Principales différences avec les normes françaises L'actualisation des impôts différés Le Règlement CRC 99-02 sur les comptes consolidés précise «que les impôts différés actifs et passifs doivent être actualisés lorsque les effets de l'actualisation sont significatifs et qu'un échéancier fiable de reversement peut être établi (échéancier à établir par entité fiscale). Il n'y a cependant pas lieu d'actualiser l'impôt différé calculé sur une différence temporaire engendrée par une opération enregistrée pour une valeur déjà actualisée, par exemple sur les provisions pour retraite. Enfin, des informations détaillées sur l'actualisation réalisée doivent être fournies dans l'annexe.» IAS 12 révisée interdit l'actualisation des impôts différés.

Des exceptions complémentaires, en France, à la comptabilisation de passifs d'impôt différé En France, le Règlement CRC 99-02 précise que ne doivent pas être pris en compte les passifs d'impôt différé provenant de la comptabilisation d’écarts d'évaluation sur des actifs incorporels généralement non amortis, qui ne peuvent être cédés séparément de l'entité acquise (par exemple certaines marques ou les parts de marché). IAS 12 ne prévoit pas une telle exception, ce qui est cohérent avec la norme IAS 38 «Immobilisations incorporelles» qui impose, pour la reconnaissance d'un actif incorporel, que ce dernier soit séparable.

La reconnaissance ultérieure d'un actif d'impôt différé d'une entité acquise Selon les normes françaises, la reconnaissance ultérieure d'un actif d'impôt différé qui n'avait pas été comptabilisé lors de l'acquisition affecte le montant du goodwill dans le délai d'affectation des actifs et passifs identifiables et contribue aux résultats consolidés au-delà. Selon IAS 12, quel que soit le délai dans lequel intervient la reconnaissance de l'actif d'impôt différé, l'acquéreur comptabilise l'avantage en produits, ajuste la valeur comptable brute et le cumul des amortissements en 181

IAS 1 2

fonction des montants qui auraient été enregistrés si l'actif d'impôt différé avait été comptabilisé en tant qu'actif identifiable à la date du regroupement d'entreprises et, comptabilise en charges la réduction de la valeur nette comptable du goodwill.

Des nuances dans les règles de comptabilisation des actifs d'impôt différé En France, il sera présumé qu'un bénéfice futur n'existera pas lorsque l'entité a supporté des pertes récentes au cours des deux derniers exercices, sauf à apporter des éléments de preuve contraires (par exemple, si ces pertes résultent de circonstances exceptionnelles qui ne devraient pas se renouveler). IAS 12 ne prévoit pas une telle présomption même si la norme indique que l'existence de pertes fiscales non utilisées constitue une indication forte que les bénéfices imposables futurs risquent de ne pas être disponibles. Le Règlement CRC 99-02 prévoit que l’effet des variations des taux d’impôt sur les actifs et passifs d’impôt différé existants affecte le résultat même lorsque la contrepartie de ceux-ci a été comptabilisée à l’origine directement en capitaux propres. IAS 12 impose dans ce cas de comptabiliser l’effet comme le principal, à savoir dans les capitaux propres lorsque la transaction d'origine avait été comptabilisée dans les capitaux propres.

La comptabilisation d’impôts différés liés à la différence entre la valeur fiscale et la valeur comptable des sociétés consolidées Les normes françaises précisent que ne «sont constatés comme impôts différés que les impôts non récupérables portant sur des distributions décidées et probables» alors que la norme IAS 12 précise qu’une entité doit comptabiliser un passif d’impôt différé pour toutes différences temporelles imposables liées à des participations dans des filiales,

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entreprises associées, coentreprises et investissements dans des succursales, sauf si les deux conditions suivantes sont remplies : • la mère, l’investisseur ou le coentrepreneur est en mesure de contrôler la date à laquelle la différence temporelle s’inversera, • il est probable que la différence temporelle ne s’inversera pas dans un avenir prévisible. L’impact théorique de l’application de la norme IAS 12 aux comptes des entreprises françaises ne semble pas être très significatif depuis l’application du Règlement CRC 99-02. Conformément aux normes internationales, le Règlement CRC 99-02 impose en effet l’approche bilantielle. Cette approche est plus étendue que l’approche par le compte de résultat utilisée jusque-là en comptabilité française. Cependant, si les différences théoriques entre les deux référentiels sont rares, elles pourraient dans certains cas entraîner la comptabilisation d’impôt différé pour des montants significatifs.

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IAS 14

IAS 14

Information sectorielle

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IAS 14 Information sectorielle

Champ d'application Les entreprises dont les titres de capitaux propres ou d'emprunts sont négociés sur un marché organisé, y compris celles dont de tels titres sont en cours d'émission doivent présenter une information sectorielle. Les méthodes comptables retenues pour la présentation de l'information sectorielle sont les mêmes que celles des comptes consolidés ainsi que celles concernant la ventilation sectorielle des éléments bilantiels, de produits et charges.

Identification des secteurs à présenter La norme impose deux niveaux de présentation sectorielle : une répartition par activité et une répartition géographique. L’entreprise doit identifier selon la source et la nature principale de ses risques et de sa rentabilité laquelle de ces répartitions doit être présentée en analyse principale (premier niveau d'information) et en analyse secondaire (deuxième niveau d'information). Cette différenciation est essentielle car elle conduit à présenter une information obligatoirement détaillée autour de neuf indicateurs sur le découpage principal et allégée autour de quatre d'entre eux sur le découpage secondaire. Dans le cas où l'analyse principale (premier niveau) est la répartition géographique, l’analyse peut être fondée soit sur la localisation géographique des actifs, soit sur la localisation géographique des clients, en fonction de la source prédominante des risques et rentabilités associés.

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Dans le cas où ces deux méthodes conduiraient à présenter des informations différentes, la norme prévoit un complément d'information. Seuls les secteurs dont le chiffre d'affaires est réalisé majoritairement avec des clients externes doivent être obligatoirement présentés1. Un secteur doit obligatoirement être présenté s'il représente : • au moins 10 % du total des produits sectoriels (y compris les produits inter-sectoriels) cumulés de tous les secteurs ou, • au moins 10% du résultat cumulé des secteurs bénéficiaires (y compris transactions inter-sectorielles) ou des secteurs en perte (y compris transactions inter-sectorielles) ou, • au moins 10 % du total des actifs sectoriels. Dans le cas où l'ensemble des secteurs ainsi identifiés représenterait moins de 75 % du chiffre d'affaires externe consolidé, un seuil de signification inférieur à 10 % doit être retenu pour identifier de nouveaux secteurs à présenter. Si un secteur d'activité ou un secteur géographique faisant l'objet d'une information au conseil d’administration et au président directeur général n'est pas un secteur à présenter parce qu'il tire la majorité de ses produits de ventes à d'autres secteurs mais que néanmoins ses produits provenant de ventes à des clients externes représentent dix pour cent ou plus des produits totaux provenant des ventes à tous les clients externes, l'entreprise doit indiquer ce fait ainsi que les montants de produits provenant des ventes à des clients externes et des ventes internes à d'autres secteurs.

1

La norme encourage mais sans l’imposer la présentation volontaire d’activités intégrées verticalement en tant que secteurs distincts avec une description appropriée, incluant une information sur les modes de détermination des prix de transferts entre secteurs.

Un secteur se distingue d'un autre par un niveau d'exposition aux risques et un niveau de rentabilité différents (appréciée non seulement sur un exercice mais aussi en prenant en compte les évolutions passées et attendues). Les facteurs à considérer pour l’identification d’un secteur d’activité sont notamment : • la nature des produits ou services, • la nature des procédés de fabrication, • le type ou la catégorie de clients auxquels sont destinés les produits ou services,

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IAS 1 4

• •

les méthodes utilisées pour distribuer les produits ou fournir les services, s’il y a lieu, la nature de l’environnement réglementaire.

Les facteurs à considérer pour identifier les secteurs géographiques sont notamment : • la similitude du contexte économique, • les relations entre les activités dans les différentes zones géographiques, • la proximité des activités, • les risques spécifiques associés aux activités dans une zone donnée, • les réglementations de contrôle des changes, • les risques monétaires sous-jacents.

Principes de présentation La norme impose une symétrie entre la prise en compte des éléments dans le résultat sectoriel et dans les actifs et passifs sectoriels. Si par exemple, le résultat sectoriel intègre une charge d’amortissement, l’actif amortissable doit être inclus dans les actifs sectoriels. Les actifs qui sont utilisés conjointement par deux secteurs ou plus doivent être affectés aux secteurs si, et seulement si, les produits et les charges correspondants sont également affectés aux secteurs. En l’absence de lien direct il convient de s’interroger sur l’existence de clés de répartition raisonnables ; le terme «raisonnable» s’entendant par opposition à arbitraire. En outre la répartition doit pouvoir être appliquée de manière permanente et cohérente d’un exercice à l’autre. Le système de reporting interne constitue normalement le point de départ de l’identification des éléments sectoriels (bilantiels ou charges et produits) mais : • le fait que des éléments soient identifiés comme rattachés à un secteur dans le reporting interne constitue une présomption que ces éléments

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satisfont aux définitions des éléments sectoriels données par la norme, à moins que cette allocation pour les besoins de reporting interne ne soit fondée sur une règle interne qui serait difficile à comprendre pour le lecteur des états financiers, à l'inverse, l'absence d'identification sectorielle dans le reporting interne d'éléments qui pourraient l'être en application des définitions données ne constitue pas un motif acceptable pour ne pas appliquer les règles énoncées par IAS 14.

L'entreprise doit étudier la structure de son organisation interne et son système d'information interne pour identifier les secteurs. Si les secteurs internes ne sont établis ni sur la base de groupes de produits ou de services liés, ni sur une base géographique, IAS 14 impose à l'entreprise d'examiner le niveau immédiatement inférieur de segmentation interne pour identifier les secteurs à présenter. Dans certains cas, par exemple lorsque le reporting interne est fondé sur les entités juridiques, l’entreprise ne pourra s’appuyer sur le reporting et devra procéder à l’identification des secteurs conformément aux règles générales. Deux secteurs d’activité ou géographique faisant l’objet d’un reporting interne ne peuvent être regroupés pour l’information sectorielle externe que s’ils présentent une performance financière à long terme similaire et s’ils sont similaires pour tous les facteurs de la définition d’un secteur cités plus haut. IAS 14 impose que l'information sectorielle de l'exercice antérieur présentée à titre de comparaison soit retraitée pour prendre en compte une modification significative des méthodes comptables sectorielles sauf si cela est infaisable. De même, quand un secteur nouveau est identifié comme un secteur à présenter au titre d’un exercice, l’information sectorielle comparative doit être retraitée (sauf si cela est impossible) pour refléter le nouveau secteur.

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Informations à fournir Les informations à présenter pour le premier niveau d'information sectorielle sont les suivantes : • • • • •

les produits sectoriels, en isolant clients externes et clients d'autres secteurs, le résultat sectoriel avant impôt, la valeur comptable des actifs sectoriels, les passifs sectoriels, les investissements sectoriels de l'exercice (immobilisations corporelles et incorporelles).

Pour les entreprises qui ne fournissent pas d'information sectorielle sur les flux de trésorerie : • •

la dotation aux amortissements des actifs sectoriels déduite du résultat sectoriel, le montant global des autres charges sectorielles significatives, sans contrepartie de trésorerie, déduites du résultat sectoriel.

La norme encourage également à fournir une information sur les éléments de produits et de charges sectoriels dont le volume, la nature ou l'incidence sont tels qu'ils permettent d'expliquer de façon pertinente la performance de chaque secteur. En outre doivent être indiqués pour chaque secteur : • la quote-part globale de l'entreprise dans le résultat net des entreprises associées, des coentreprises ou d'autres participations mises en équivalence si l'essentiel des activités de ces entreprises se situe dans ce seul et même secteur ou, • le montant cumulé des participations dans ces entreprises. Les informations à présenter pour le deuxième niveau d'information sectorielle sont les suivantes : • lorsque le premier niveau est l’analyse par secteurs

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d’activité, l’entreprise doit indiquer : - les produits sectoriels externes sur la base de la localisation géographique des clients pour chaque secteur géographique dont les produits externes représentent au moins 10% des produits consolidés, - la valeur comptable des actifs sectoriels et le montant des investissements de l’exercice par implantation géographique pour chaque secteur géographique dont les actifs représentent au moins 10% des actifs consolidés. lorsque le premier niveau est l’analyse par secteurs géographiques, l’entreprise doit indiquer pour chaque secteur d’activité dont les produits externes représentent au moins 10% des produits consolidés ou dont les actifs représentent au moins 10% des actifs consolidés : - les produits sectoriels externes, - la valeur comptable des actifs sectoriel, - le montant des investissements de l’exercice.

L’entreprise doit fournir un rapprochement entre les informations fournies par secteur et les états financiers. Pour évaluer et présenter les produits sectoriels provenant de transactions avec d'autres secteurs, il faut utiliser les prix de transfert entre secteurs effectivement utilisés par l'entreprise. Les modes de détermination des prix de transfert entre secteurs ainsi que tout changement dans ces modalités doivent être indiqués dans les états financiers.

Principales différences avec les normes françaises L'information sectorielle requise par les textes français sur les comptes consolidés est dans son principe assez proche d’IAS 14. Cependant les modalités d’applications sont beaucoup moins détaillées.

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IAS 16

IAS 16

Immobilisations corporelles

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IAS 1 6

IAS 16 Immobilisations corporelles

Objectif IAS 16 prescrit le traitement comptable des immobilisations corporelles. Les principales questions traitées dans cette norme portent sur la date de comptabilisation des actifs, la détermination de leur valeur comptable ainsi que la comptabilisation des dotations aux amortissements correspondantes.

Définitions Les immobilisations corporelles sont des biens par nature durables détenus par l'entreprise pour être utilisés par elle ou loués à des tiers. Elles sont inscrites à l'actif du bilan s'il est probable que les avantages économiques futurs associés à ces actifs iront à l'entreprise et que leur coût peut être évalué de façon fiable.

Évaluation initiale Lors de son entrée dans le patrimoine de l'entreprise, une immobilisation est évaluée à son coût, constitué de son prix d'achat et de tous les frais directement attribuables et nécessaires à sa mise en état de marche en vue de l'utilisation prévue par la direction, y compris les éventuels coûts de démantèlement de l’actif et de remise en état du site.

Dépenses ultérieures Les dépenses ultérieures relatives à une immobilisation corporelle déjà comptabilisée sont capitalisées, s’il est

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IFRS

probable que des avantages économiques futurs associés à ces dépenses iront à l’entreprise et si leur coût peut être estimé de manière fiable. Ainsi, les dépenses d'inspection ou de révision majeures, comme les dépenses de remplacement, d'une immobilisation corporelle effectuées à intervalle régulier sur sa durée d'utilité pour permettre son utilisation continue sont immobilisées si ces conditions sont remplies. De même, les dépenses liées à la sécurité et à l’environnement sont immobilisées si elles sont nécessaires pour permettre de continuer à obtenir des avantages économiques futurs des autres actifs de l’entreprise. Toutes les autres dépenses ultérieures doivent être comptabilisées en charge de l'exercice au cours duquel elles sont constatées.

Évaluation postérieure à la comptabilisation initiale Postérieurement à leur comptabilisation initiale, les immobilisations corporelles peuvent être comptabilisées : • soit selon le traitement de référence, à leur coût diminué du cumul des amortissements et pertes de valeurs, • soit selon le traitement alternatif, à un montant réévalué, correspondant à leur juste valeur, diminué du cumul des amortissements et des pertes de valeurs. Dans ce dernier cas, les réévaluations doivent être réalisées périodiquement de manière à ce que la valeur comptable reste proche de la juste valeur à la date de clôture et ces réévaluations doivent être réalisées pour toutes les immobilisations d’une même catégorie. Lorsqu'en application du traitement alternatif, la valeur comptable d'un actif augmente suite à une réévaluation, l'augmentation doit être créditée directement en capitaux propres sous le libellé «écart de réévaluation». Toutefois, une réévaluation positive doit être comptabilisée en produit dans la mesure où elle compense une réévaluation négative antérieure du même actif, comptabilisée en charges. Lorsque la valeur comptable d'un actif diminue à la suite d'une réévaluation, cette diminution doit être comptabilisée

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IAS 1 6

en charges. Toutefois, une réévaluation négative doit être directement imputée en capitaux propres sur l'écart de réévaluation dans la mesure où cette diminution compense et n'excède pas une réévaluation antérieure du même actif comptabilisé en écart de réévaluation.

Amortissement Chaque élément significatif d’une immobilisation corporelle doit être comptabilisé séparément comme un composant et amorti de façon systématique sur sa durée d'utilité propre, de manière à refléter le rythme de consommation des avantages économiques. Pour cela, la base amortissable doit tenir compte de la valeur résiduelle. La dotation aux amortissements de chaque exercice doit être comptabilisée en charges à moins qu'elle ne soit incorporée dans la valeur comptable d'un autre actif, par exemple un stock produit par l'entreprise. Les durées et méthodes d'amortissement doivent être revues périodiquement par l'entreprise. En cas de révision de ces hypothèses, un changement d'estimation comptable doit être comptabilisé, et les dotations aux amortissements de l'exercice en cours et des exercices futurs doivent être ajustées.

Dépréciation d’actifs Une perte de valeur doit être constatée sur une immobilisation corporelle dès lors que sa valeur comptable est supérieure à sa valeur recouvrable, voir IAS 36 «Dépréciation d’actifs».

Mises hors service et sorties Une immobilisation corporelle cédée, hors d'usage et dont plus aucun avantage économique futur n'est attendu, doit être sortie du bilan. L'effet de cette sortie de l'immobilisation doit être comptabilisé en net au compte de résultat, comme la différence entre sa valeur comptable et les produits de sortie nets estimés. La plus value

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dégagée ne doit pas être présentée dans le compte de résultat comme produit.

Informations à fournir La norme requiert de fournir de nombreuses informations pour chaque catégorie d’immobilisations corporelles. Ces informations sont relatives aux méthodes comptables retenues pour l’évaluation initiale, l’amortissement et la dépréciation des immobilisations corporelles. La norme requiert également des informations sur les principales variations de chaque catégorie d’immobilisations (entrées, sorties…).

Principales différences avec les normes françaises Les règles françaises relatives à la définition et à l’évaluation des actifs (avis n° 2004-15 du CNC) et aux règles d’amortissement et de dépréciation des actifs (Règlement CRC n° 2002-10) applicables à compter du 1er janvier 2005 se sont alignées sur les normes IFRS, en retenant notamment l’approche par composants, les modalités de détermination du coût d’entrée de l’actif et les règles d’amortissement (durée d’utilité, valeur résiduelle…). Les différences qui persistent entre les normes françaises et les normes IFRS concernent la comptabilisation des provisions pour grosses réparations et les conditions de réévaluation des immobilisations corporelles.

Comptabilisation des dépenses de grosses réparations En France, le Plan Comptable Général (PCG), modifié par le Règlement CRC n° 2000-06 sur les passifs et le Règlement CRC n° 2002-10 sur l’amortissement et la dépréciation des actifs, laisse le choix entre la comptalisation d’un composant au titre des dépenses de grandes révisions et de gros entretiens ou la constitution de provisions pour dépenses de grosses réparations pour ce type de dépenses. En IFRS, la norme IAS 37, Provisions, passifs éventuels et actifs éventuels interdit, au contraire, la constatation

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IAS 1 6

de provisions pour grosses réparations au titre de ces dépenses. Les dépenses de gros entretiens et de grandes révisions, comme les dépenses de remplacement, doivent être comptabilisées, selon la norme IAS 16, à l’actif comme un composant, dès lors que les conditions de comptabilisation sont réunies, et qu’un composant distinct correspondant à une inspection ou à une grande révision a été comptabilisé séparément à l’origine ou non.

Réévaluation des immobilisations corporelles Le Plan Comptable Général, comme IAS 16, autorise la réévaluation des immobilisations corporelles. Cependant, si, selon les normes IFRS, la réévaluation est un mode d’évaluation des immobilisations, elle n’est en France qu’une faculté accordée sous certaines conditions aux entreprises. Ainsi, contrairement à IAS 16 qui permet de réévaluer les immobilisations corporelles par catégorie, le référentiel français impose lorsqu’une réévaluation libre est pratiquée, qu’elle le soit sur toutes les immobilisations corporelles et financières (la réévaluation d’immobilisations incorporelles est interdite selon les normes françaises). Selon les normes françaises, l’écart de réévaluation est porté au crédit des capitaux propres et ne sera transféré en réserves libres que s’il est considéré comme «réalisé», c’est-à-dire lors de la cession de l’actif et au fur et à mesure de la constatation du supplément d’amortissement relatif à la partie réévaluée (Règl. CRC n° 2003-04). Ainsi, si une dépréciation (qui doit être calculée sur la valeur réévaluée) doit être comptabilisée, elle le sera par le compte de résultat. IAS 16 prévoit également la comptabilisation de l’écart de réévaluation dans les capitaux propres mais contrairement aux règles françaises, une provision pour dépréciation

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constatée postérieurement à la réévaluation sera imputée prioritairement sur l'écart de réévaluation. S’agissant de la fréquence des réévaluations, IAS 16 impose, pour des immobilisations réévaluées, que le processus d'évaluation se déroule périodiquement. La norme précise que ce processus peut s'effectuer chaque année pour des immobilisations dont la juste valeur est soumise à de fréquentes variations. Pour les autres immobilisations, une fréquence de trois ou cinq ans est suffisante. Les normes françaises ne prévoient pas de telles dispositions, la réévaluation n’étant pas considérée en tant que telle comme un mode d’évaluation des immobilisations.

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IAS 17

IAS 17

Contrats de location

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IAS 1 7

IAS 17 Contrats de location

Champ d’application Un contrat de location est défini comme un accord dont la substance inclut le transfert pour une durée déterminée du droit d'utilisation d'un actif en échange d’un paiement ou d’une série de paiements. Ce transfert de droit peut résulter d’un contrat n’ayant pas la qualification juridique d’un contrat de location (par exemple, certains contrats de fourniture d’énergie).

1

202

La révision d’IAS 40 en décembre 2003 permet dorénavant au preneur d’un immeuble de placement en location simple à la condition d’appliquer le modèle d’IAS 17 applicable aux locations financement.

IAS 17 s’applique à la comptabilisation de tous les contrats de location autres que : • les contrats de location portant sur l’exploration ou l’utilisation de minerai, pétrole, gaz naturel et de ressources non renouvelables similaires, • les accords de licence portant sur des éléments comme des films cinématographiques, des enregistrements vidéo, des pièces de théâtre, des manuscrits, des brevets et des droits d’auteur. En outre, la norme ne s’applique pas à l’évaluation des immeubles de placement ou des actifs biologiques chez le bailleur d’une location simple ou le preneur d’une locationfinancement, qui font l’objet respectivement des normes IAS 40, Immeubles de placement, et IAS 41, Agriculture1.

Classement des contrats de location La norme distingue deux natures de contrats en fonction du degré d’attribution au bailleur ou au preneur

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IFRS

des risques et des avantages inhérents à la propriété de l'actif loué : • Un contrat de location-financement transfère au preneur la quasi-totalité des risques et avantages inhérents à la propriété de l’actif loué, • Un contrat de location simple est tout contrat de location qui n’est pas un contrat de location-financement. Qu’un contrat soit un contrat de location-financement ou un contrat de location simple dépend de la réalité de la transaction plutôt que de la forme du contrat. L’absence de transfert de propriété au terme du contrat ne conduit pas nécessairement à la conclusion qu’un contrat de location est une location simple. En outre, même si la norme cite des exemples de situations qui conduiraient normalement à ce qu’un contrat soit classé en tant que contrat de location-financement, la détermination de la nature d’un contrat de location ne peut se limiter à l’examen de ces seuls exemples (non exhaustifs) et doit toujours s’apprécier à l’examen des conditions particulières du contrat2.

2

Ce point a été expressément précisé dans la révision d’IAS 17 en décembre 2003 dans le paragraphe 12.

L’interprétation SIC 27, «Evaluation de la substance des transactions prenant la forme juridique d’un contrat de location», précise en outre qu’une série de transactions prenant la forme juridique d’un contrat de location sont liées et doivent être comptabilisées comme une transaction unique lorsque leur incidence économique globale ne peut se comprendre sans faire référence à la série de transactions comme un tout. C’est le cas, par exemple, lorsque les transactions sont étroitement liées, négociées comme une transaction unique et qu’elles se produisent simultanément ou selon une séquence continue. Ce texte vise en particulier certaines transactions structurées autour de la mise en locationfinancement d’un bien suivie de sa reprise en location simple, dont l’effet doit dorénavant explicitement être appréhendé comme un tout.

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Le classement du contrat de location doit être fait à l’origine3. Il n’est pas revu par la suite sauf dans les cas où le preneur et le bailleur modifient les dispositions du contrat.

Les contrats de location dans les états financiers du preneur Au bilan du preneur, les contrats de location-financement sont comptabilisés au commencement du contrat4 à l’actif et au passif pour des montants égaux à la juste valeur du bien loué ou, si celle-ci est inférieure, à la valeur actualisée des paiements minimaux au titre du contrat, tels que déterminés à l’origine du contrat. Le taux d’actualisation à retenir correspond au taux implicite du contrat si celui-ci peut être déterminé ou à défaut, au taux marginal d’endettement du preneur. Les frais directs encourus par le preneur en vue du contrat sont ajoutés à la valeur initiale de l’actif. L’actif constaté est amorti selon une méthode cohérente avec celle utilisée par le preneur pour les actifs dont il est propriétaire ou, en l’absence de certitude raisonnable que le preneur devienne propriétaire de l’actif à la fin du contrat de location, sur la durée la plus courte de la durée du contrat de location et de sa durée d’utilité.

3

4

204

L’origine du contrat est la date à laquelle les parties s’entendent sur les principales conditions contractuelles. Le commencement du contrat est la date à compter de laquelle le locataire obtient la jouissance du bien loué.

Les paiements au titre du contrat sont ventilés entre des charges d’intérêt et l’amortissement de la dette, en appliquant pour chaque période au solde de la dette le taux d’actualisation utilisé à l’origine pour estimer la dette (taux implicite ou taux marginal d’endettement). Les dettes de location-financement entrent dans le champ d’application d’IAS 39 en matière de sortie de bilan et d’identification des dérivés incorporés. Les paiements au titre d’un contrat de location simple

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IFRS

sont comptabilisés en charges, sur une base en général linéaire durant toute la durée du contrat. Le profit cumulé des avantages reçus de la part du bailleur doit être comptabilisé comme une diminution de charges locatives sur la durée du bail sur la même base, en application de l’interprétation SIC 15, «Avantages dans les contrats de location simple».

Les contrats de location dans les états financiers du bailleur Le bailleur comptabilise dans son bilan les actifs qui font l’objet d’un contrat de location-financement comme des créances pour un montant égal à la juste valeur du bien augmentée des coûts marginaux directement attribuables à la négociation et à la finalisation du contrat. Les paiements reçus sont ventilés entre le remboursement de la créance et les produits financiers par l’application du taux implicite du contrat au solde de la créance. Les créances de location-financement entrent dans le champ d’application d’IAS 39 en matière de dépréciation, de sortie de bilan et d’identification des dérivés incorporés. Le bailleur qui est fabricant ou distributeur comptabilise les contrats de location-financement comme des ventes, sauf dans le cas où les taux d’intérêt du contrat de location sont artificiellement bas. Dans ce cas, le profit doit être limité à ce qu’il aurait été si l’on avait utilisé un taux d’intérêt commercial. Les coûts directs initiaux sont comptabilisés en charges au commencement du contrat. Le bailleur comptabilise les actifs faisant l’objet d’un contrat de location simple selon la nature de ces actifs. Il comptabilise les revenus locatifs en produits, en général sur une base linéaire sur toute la durée du contrat. Le coût cumulé des avantages consentis au preneur est comptabilisé comme une réduction des revenus locatifs, sur la même base, en application de l’interprétation SIC 15, «Avantages dans les contrats de location simple».

Transactions de cession-bail Si une transaction de cession-bail débouche sur un contrat de

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location-financement la transaction est comptabilisée comme un financement garanti par l’actif. En conséquence, la totalité du prix reçu est comptabilisée chez le vendeur/locataire comme une dette dont le taux d’intérêt est déterminé de sorte à ramener la dette résiduelle à l’issue du contrat de location à une valeur nulle (ou au montant du prix d’exercice de l’option d’achat, le cas échéant) compte tenu des flux de loyers. Si une transaction de cession-bail comporte une vente suivie d’une location simple, • en cas de plus-value de cession, celle-ci est toujours reconnue en résultat, sauf pour la part excédant éventuellement la juste valeur de l’actif cédé (étalée sur la durée du contrat), • en cas de moins-value de cession, celle-ci est toujours reconnue en résultat, sauf pour la part éventuellement compensée par une bonification des loyers futurs (étalée sur la durée du contrat proportionnellement aux loyers).

Informations à fournir La norme impose de fournir des informations très complètes sur les effets de tous les contrats de location (y compris, les contrats de location simple) sur l’exercice écoulé et les périodes futures, à travers notamment des échéanciers des paiements minimaux à effectuer ou à recevoir et la description des principales dispositions des contrats de location.

Interprétation des normes IFRS Le comité d’interprétation de l’IASB, l’IFRIC a publié en décembre 2004 une interprétation IFRIC 4, «Determining whether an arrangement contains a lease5» concernant l’identification d’un contrat de location comme élément distinct d’un contrat plus large. 5

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Déterminer si un contrat contient un contrat de location - traduction non officielle.

IFRIC 4 pourrait avoir pour conséquence de devoir qualifier de contrats de location à comptabiliser selon IAS 17 (en locations simples ou location-financement) un certain nombre CONVERSION

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IFRS

de contrats d’approvisionnement (tels que certains contrats «take-or-pay») ou de services (tels que certains contrats de transport). L’interprétation entre en vigueur pour les exercices ouverts à compter du 1 janvier 2006, avec application anticipée possible.

Principales différences avec les normes françaises Les règles comptables en vigueur en France en matière de comptes individuels sont fondées sur la forme juridique des contrats. En l’absence du transfert de la propriété du bien dans le patrimoine de l’utilisateur, le retraitement des contrats de location-financement est interdit. Le bien ne peut figurer à l’actif tant que l’utilisateur n’a pas levé l’option d’achat éventuellement consentie.

6

Le règlement 99-02 prévoit cependant qu’«en cas de non-application d’une méthode préférentielle, son impact sur le bilan et le compte de résultat est donné en annexe».

7

Dans leurs recommandations communes publiées en décembre 2002 sur les «montages déconsolidants et sorties d’actifs».

Dans les comptes consolidés, chez les entreprises soumises au règlement CRC 99-02 le retraitement des contrats de locationfinancement reste optionnel, même s’il correspond à l’une des cinq méthodes préférentielles énoncées par le règlement CRC 99-02 6.Toutefois, ni le règlement 99-02, ni le décret du 23 mars 1967 sur lequel il s’appuie, ne donnent de définition des contrats de location-financement et ne précisent les modalités d’application de cette méthode. Pour les entreprises relevant du Comité de Réglementation Bancaire et Financière soumises au Règlement CRC 99-07, les textes imposent de retraiter toutes les opérations de crédit-bail et de location avec option d’achat dans lesquelles elles interviennent en tant que bailleur comme des opérations de crédit, ce qui revient au même traitement que celui appliqué aux contrats de location financement. Ce retraitement est obligatoire quelle que soit la probabilité d’exercice de l’option d’achat. Plus récemment, la Commission des Opérations de Bourse et la Commission Bancaire, ont recommandé7, pour l’établissement des comptes consolidés, l’application de la méthode préférentielle en opérant la distinction entre contrats de location-financement et location simple à la lumière de la norme IAS 17.

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IAS 18

IAS 18

Produits des activités ordinaires

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IAS 1 8

IAS 18 Produits des activités ordinaires

Champ d'application IAS 18 expose les règles d'évaluation et de comptabilisation des produits des activités ordinaires, ainsi que les informations complémentaires à fournir en annexe. Elle prescrit le traitement comptable des produits résultant de la vente de biens, des prestations de services et de l'utilisation par des tiers d'actifs de l'entreprise moyennant le versement d'intérêts, de redevances ou de dividendes. IAS 18 ne traite pas en revanche des produits des activités ordinaires provenant : • des contrats de location (IAS 17), • des dividendes issus de participations comptabilisées suivant la méthode de la mise en équivalence (IAS 28), • des contrats d'assurance des entreprises d'assurances, • des changements de juste valeur des actifs et passifs financiers ou de leur cession (IAS 39), • de l’extraction minière, • de la comptabilisation initiale de produits agricoles ou d’actifs biologiques et de leurs variations de valeur (IAS 41), • des contrats de construction (IAS 11).

Définition Les produits des activités ordinaires sont les entrées brutes d'avantages économiques au cours de l'exercice dans le cadre des activités ordinaires d'une entreprise lorsque

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ces entrées conduisent à des augmentations des capitaux propres, autres que les augmentations relatives aux apports des participants aux capitaux propres. Les produits des activités ordinaires ne comprennent que les entrées brutes d’avantages économiques reçus ou à recevoir par l'entreprise pour son propre compte. Les montants collectés pour le compte de tiers tels que les taxes sur les ventes, les taxes sur les biens et services et les taxes à la valeur ajoutée ne sont pas des avantages économiques qui vont à l'entreprise et ils n'aboutissent pas à une augmentation des capitaux propres. En conséquence, ils sont exclus des produits des activités ordinaires. De même, dans une relation de mandataire, les entrées brutes d’avantages économiques comprennent des montants collectés pour le compte du mandant et ne conduisent pas à une augmentation des capitaux propres pour l'entreprise. Les montants collectés pour le compte du mandant ne sont pas des produits des activités ordinaires. Dans ce cas, les produits des activités ordinaires correspondent au montant des commissions.

Identification de la transaction Les critères de comptabilisation de la norme IAS 18 sont en général appliqués séparément à chaque transaction. Toutefois, dans certaines circonstances, il est nécessaire d'appliquer les critères de comptabilisation à des éléments d'une transaction unique identifiables séparément afin de refléter la substance de cette transaction. Par exemple, lorsque le prix de vente d'un produit comprend un montant identifiable au titre de services ultérieurs, ce montant est différé et comptabilisé en produits des activités ordinaires sur la période au cours de laquelle le service sera exécuté. A l'inverse, les critères de comptabilisation sont appliqués à deux ou plusieurs transactions regroupées lorsque celles-ci sont liées de telle façon que leur incidence commerciale ne peut en être comprise sans faire référence à l’ensemble

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des transactions considérées comme un tout. Par exemple, une entreprise peut vendre des biens et, dans le même temps, conclure un accord distinct visant à racheter ces biens à une date ultérieure, niant de la sorte l'effet réel de cette transaction ; dans ce cas, les deux transactions sont traitées conjointement.

Evaluation des produits Les produits doivent être évalués à la juste valeur de la contrepartie reçue ou à recevoir, en tenant compte de toute remise commerciale ou rabais pour quantités consentis par l’entreprise. Dans les cas d'échanges de biens ou services, la transaction ne dégage un produit que lorsqu'il s'agit de biens de nature ou de valeur dissemblables (et que les conditions de comptabilisation exposées ci-après sont respectées). Les produits des activités ordinaires sont alors évalués à la juste valeur des biens ou services reçus ajustée du montant de trésorerie ou de l'équivalent de trésorerie transféré. En ce qui concerne spécifiquement les opérations de troc publicitaire, la comptabilisation et l'évaluation des produits suivent des règles de reconnaissance strictes exposées dans l'interprétation SIC 31, Revenue – Barter Transactions Involving Advertising Services.

Conditions de comptabilisation des produits des activités ordinaires La comptabilisation des produits des activités ordinaires, qu'ils soient associés à la vente de biens, la réalisation de prestations de services ou l'utilisation par d'autres d'actifs productifs d'intérêts, de redevances ou de dividendes, doit respecter les conditions générales suivantes : • le montant des produits des activités ordinaires peut être évalué de façon fiable et, • il est probable que des avantages économiques associés à la transaction iront à l'entreprise.

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En plus des conditions générales, les conditions spécifiques suivantes s'appliquent lorsque les produits sont associés à la vente de biens1 : • l'entreprise a transféré à l'acheteur les risques et avantages importants inhérents à la propriété des biens, • l'entreprise ne continue à être impliquée ni dans la gestion, telle qu'elle incombe normalement au propriétaire, ni dans le contrôle effectif des biens cédés, • les coûts encourus ou à encourir concernant la transaction peuvent être évalués de manière fiable. Les produits associés à une prestation de services doivent être comptabilisés en fonction du degré d’avancement de la transaction lorsque le résultat de la transaction peut être estimé de façon fiable et, en conséquence, si et seulement si en plus des conditions générales : • le degré d'avancement de la transaction à la date de clôture peut être évalué de façon fiable et, • les coûts encourus pour la transaction et les coûts pour achever la transaction peuvent être évalués de façon fiable. 1

Selon IAS 18, les «biens» comprennent les biens produits par l'entreprise en vue de leur vente et les biens achetés en vue de leur revente, tels que les marchandises achetées par un détaillant ou les terrains et autres biens immobiliers détenus en vue de leur revente. La «Base des conclusions» de l’interprétation SIC 27, Evaluation de la substance des transactions prenant la forme juridique d’un contrat de location, précise toutefois que, même si le Cadre conceptuel des IAS distingue les produits des activités ordinaires (qui sont traités par IAS 18) des autres gains, le paragraphe 75 du Cadre indique que les gains ne diffèrent pas par nature des produits des activités ordinaires. En conséquence, les dispositions d’IAS 18 s’appliquent par analogie aux autres gains.

Les modalités de détermination de l’avancement d’une transaction décrites dans IAS 11, «Contrats de construction», sont en général applicables à la comptabilisation du produit des activités ordinaires et des charges y afférentes pour une transaction impliquant une prestation de services. Lorsque le résultat d'une prestation de services ne peut être estimé de façon fiable, le produit ne doit être comptabilisé qu'à hauteur des charges comptabilisées qui sont recouvrables. En ce qui concerne les produits résultant de l'utilisation d'actifs, leur comptabilisation s'effectue sur les bases suivantes : • les intérêts : en fonction du temps écoulé en tenant compte du rendement effectif de l'actif, • les redevances : au fur et à mesure qu'elles sont acquises, conformément à la substance de l’accord concerné et, • les dividendes : lorsque le droit de l'actionnaire de percevoir le paiement est établi.

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IAS 1 8

Informations à fournir Une entreprise doit fournir les informations suivantes sur les produits des activités ordinaires : • les méthodes de comptabilisation du produit des activités ordinaires, y compris les méthodes adoptées pour déterminer le degré d'avancement des prestations de services, • le montant de chaque catégorie importante de produits des activités ordinaires comptabilisés au cours de l'exercice (ventes de biens, prestations de services, intérêts, redevances, dividendes) et, • le montant des produits provenant de l'échange de biens ou de services figurant dans chaque catégorie importante de produits des activités ordinaires.

Principales différences avec les normes françaises Les principales différences portent sur : • la définition des produits des activités ordinaires, qui est à la fois beaucoup plus large que la notion de chiffre d'affaires et plus restrictive. En effet, s’agissant de montants collectés pour le compte de tiers, les normes françaises autorisent leur comptabilisation en chiffre d’affaires lorsque les opérations traitées pour le compte de tiers sont facturées au nom de l’entité alors que les normes IFRS excluent ces montants des produits des activités ordinaires, • les conditions de reconnaissance des produits des activités ordinaires. Le référentiel français est beaucoup moins explicite sur les conditions de reconnaissance des produits. S’agissant de ventes de biens, les produits doivent être rattachés à l’exercice de la vente mais le transfert de propriété juridique est le plus souvent retenu comme fait générateur de l’enregistrement du chiffre d’affaires alors que ce transfert n’implique pas nécessairement le transfert des risques et avantages importants inhérents à la propriété des biens et le fait que le vendeur ne 214

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IFRS

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Les exemples cités par la norme IFRS de biens similaires concernent des marchandises telles que le pétrole ou le lait pour lesquelles les f o u r n i s s e u r s échangent ou troquent des stocks en divers endroits pour satisfaire à la demande en temps voulu en un endroit donné.

continue à être impliqué ni dans la gestion du bien telle qu’elle incombe normalement au propriétaire ni dans le contrôle effectif des biens cédés. En outre, selon les normes IFRS, le produit des activités ordinaires n’est comptabilisé que s’il est probable que les avantages économiques associés à la transaction iront à l’entreprise. Dans certains cas, ceci peut être peu probable tant que la contrepartie n’est pas reçue ou tant qu’une incertitude n’est pas levée. A l’inverse, dans les cas où la recouvrabilité de la créance serait compromise, il y aura lieu, dans le référentiel français, de comptabiliser le produit et de constituer simultanément une provision pour dépréciation, • la reconnaissance des produits des activités ordinaires sur la base d’une analyse en substance de la transaction et non selon sa forme juridique. Ce principe est renforcé en IFRS par la nécessité, dans certains cas, d’appliquer les critères de comptabilisation à deux ou plusieurs transactions regroupées lorsque celles-ci sont liées de telle façon que leur incidence commerciale ne peut en être comprise sans faire référence à l’ensemble des transactions considérées comme un tout, • la reconnaissance d’un produit en cas d’échange de biens ou de services. Les normes françaises imposent de comptabiliser dans tous les cas la transaction par référence à la valeur vénale de celui des deux lots dont l’estimation est la plus sûre alors que les normes IFRS interdisent la reconnaissance d’un produit lorsque la transaction porte sur des échanges de biens ou de services de nature et de valeur similaires2 ; • la notion de juste valeur de la contrepartie reçue ou à recevoir qui constitue la base de l'évaluation des produits des activités ordinaires dans le référentiel international n'existe pas dans le référentiel français (ceci peut être une divergence importante dans le cas de la vente d'un bien avec un règlement différé ou d’une vente à tempérament dans laquelle la contrepartie est payée de façon échelonnée et dont l'effet de l'actualisation est significatif), • la reconnaissance des produits d’intérêts sur la base d’un taux d’intérêt effectif en IFRS (incluant les primes de remboursement ou d’émission ou les frais et

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commissions) et d’un taux facial en principes français, le principe de rattachement des charges aux produits, qui n’est repris en principes français que dans les comptes consolidés.

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IAS 19

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Avantages du personnel

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IAS 19 Avantages du personnel

Champ d’application IAS 19 s’applique à tous les avantages du personnel, c’est-à-dire à toutes les formes de contreparties versées par une entreprise en échange des services rendus par son personnel. Le personnel doit s’entendre comme les membres du personnel travaillant à temps plein ou à temps partiel, à titre permanent, temporaire ou occasionnel, incluant les expatriés, les personnes en arrêt de travail, les retraités ou anciens salariés ayant acquis des droits ainsi que leurs conjoint, enfants ou autres personnes à charges. Sont aussi concernés les administrateurs et les dirigeants ainsi que leurs conjoint, enfants ou autres personnes à charges. Les avantages résultent de dispositions légales ou conventionnelles, d’accords sectoriels, de régimes d’entreprise ou inter-entreprises (accord collectif, décision unilatérale de l’employeur…), d’avantages individuels liés au contrat de travail mais aussi de simples usages de l’entreprise. La mise en oeuvre de la norme IAS19 nécessite donc en premier lieu de recenser, pour chaque catégorie de personnel, tous les avantages accordés en veillant à tenir compte de l’ensemble des avantages existants quelles que soient la source et la nature juridique de l’engagement. L’inventaire des avantages doit s’accompagner de

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l’inventaire des actifs qui permettent de financer tout ou partie de ces avantages : contrats d’assurance, fonds de pension, actifs financiers, engagement d’un tiers de payer les avantages…

Qualification des avantages et des actifs Pour les évaluer, il est nécessaire de qualifier chacun des avantages et des actifs identifiés. La norme IAS19 distingue quatre catégories d’avantages en fonction de la date à laquelle l’avantage est réellement perçu par le salarié. Sont ainsi distingués : • les avantages à court terme (payables dans les 12 mois), • les avantages à long terme (payables au-delà de 12 mois), • les indemnités de fin de contrat de travail, • les avantages postérieurs à l’emploi. Les avantages à court-terme sont les avantages payables dans les douze mois qui suivent la clôture de l’exercice au titre duquel ils sont dus.

Date de clôture 12 mois

12 mois

Une année de services rendus

Retraite

Période postérieure à l’emploi

Survenance du paiement Comme les avantages à court-terme sont payables à moins de douze mois, leur évaluation ne nécessite pas de faire des hypothèses actuarielles. En particulier, ils n’ont pas besoin d’être actualisés ni probabilisés. Ils sont généralement comptabilisés immédiatement pour le montant dû. Le montant non encore payé à la clôture est à provisionner (exemple : provision pour intéressement).

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IAS 1 9

Les autres avantages à long-terme sont les avantages payables au-delà de douze mois qui suivent la clôture de l’exercice.

Date de clôture 12 mois

12 mois

Retraite

Une année de services rendus

Période postérieure à l’emploi Survenance du paiement Sont concernés notamment les primes et rémunérations différées (payable au-delà de 12 mois), les avantages liés à l’ancienneté : congés liés à l’ancienneté, congés sabbatiques, indemnités d’incapacité de longue durée, médailles du travail ou autres avantages liés à l’ancienneté. L’évaluation des avantages à long-terme nécessite de faire des hypothèses actuarielles au même titre que pour les avantages postérieurs à l’emploi. De même, les modalités de comptabilisation sont proches de celles des avantages postérieurs à l’emploi (voir ci-après). Les avantages de fin de contrat concernent les avantages accordés du fait de la décision de l’entreprise de résilier le contrat de travail avant l’âge normal du départ en retraite (dans le cas d’un licenciement par exemple) ou de la décision du membre du personnel de partir volontairement en échange de ces indemnités (dans le cas de plan de départ volontaire par exemple). La charge au titre des avantages de fin de contrat est à prendre en compte lorsque l’entreprise est manifestement

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IFRS

engagée à mettre en œuvre le plan concerné. Une provision doit être comptabilisée à la clôture pour la partie des avantages restant à payer. La provision doit être actualisée si les paiements doivent intervenir plus de douze mois après la clôture.

Date de clôture Fin de contrat de travail

12 mois

Décision du “plan de fin de contrat”

Retraite

Période postérieure à l’emploi Survenance du paiement Les avantages postérieurs à l’emploi sont les avantages autres que les indemnités de fin de contrat de travail et avantages sur capitaux propres qui sont payables postérieurement à la cessation de l’emploi.

Date de clôture 12 mois

Une année de services rendus

Fin d’emploi

Période postérieure à l’emploi Survenance du paiement Sont concernés notamment les retraites, couverture santé ou autres avantages maintenus aux retraités ou anciens salariés.

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IAS 1 9

Régimes à cotisations définies ou à prestations définies Les avantages postérieurs à l’emploi sont classés en régimes à cotisations définies ou en régime à prestations définies selon la réalité économique du régime pour l’entreprise. Dans les régimes à cotisations définies, l’employeur est seulement engagé à payer des cotisations fixées d’avance à un assureur ou à une entité externe à l’entreprise. Les avantages qui en résultent pour les salariés dépendent des cotisations versées et du rendement des placements effectués grâce à ces cotisations. L’employeur n’a pas d’obligation de financer des compléments si les fonds ne sont pas suffisants pour financer les prestations attendues par les salariés. Le risque actuariel – risque que les prestations soient moins importantes que prévu – et le risque de placement – risque que les actifs investis ne soient pas suffisants pour faire face aux prestations prévues – incombent au membre du personnel. Les régimes d’avantages postérieurs à l’emploi à cotisations définies sont comptabilisés comme des avantages à court-terme. La charge est égale à la cotisation due au titre de l’année. Il n’y a pas d’engagement à évaluer. Les régimes à prestations définies sont les régimes d’avantages postérieurs à l’emploi qui ne sont pas à cotisations définies. Le risque actuariel et le risque de placement incombent à l’entreprise. Dans les régimes à prestations définies, l’obligation de l’entreprise n’est pas limitée au montant des cotisations que l’entreprise s’est engagée à payer. C’est notamment le cas lorsque le montant des prestations que recevra le personnel est défini par une formule de calcul et non pas par le montant des fonds disponibles pour ces prestations. C’est aussi le cas lorsque l’entreprise garantit directement

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ou indirectement un rendement spécifié sur les cotisations, ou lorsqu’elle a un engagement explicite ou implicite de revaloriser les prestations versées. Le coût et l’obligation qui en résultent pour l’entreprise doivent être appréhendés sur une base actualisée car les prestations peuvent être versées plusieurs années après que les membres du personnel ont effectué les services correspondants. De même, les évaluations reposent nécessairement sur des d’hypothèses actuarielles qui génèrent une certaine volatilité dans les engagements car la réalité peut être différente des hypothèses effectuées et les hypothèses peuvent être réajustées.

La nature du régime Outre la catégorie d’avantage, l’entreprise doit identifier la nature du régime concerné notamment pour les avantages postérieurs à l’emploi car la qualification entre cotisations définies et prestations définies ne sera pas analysée de la même façon selon qu’il s’agit d’un régime général obligatoire, d’un régime multi-employeur ou d’un simple régime d’entreprise. Les régimes généraux obligatoires sont les régimes établis par la législation pour couvrir toutes les entreprises d’un secteur ou d’une catégorie donnée et qui ne sont pas assujettis au contrôle ou à l’influence de l’entreprise qui présente ses états financiers. Le plus souvent, ces régimes sont des régimes mutualisés gérés par répartition qui ne génèrent pas d’engagement pour l’entreprise et sont à comptabiliser comme des régimes à cotisations définies. Une étude systématique est toutefois nécessaire car des exceptions peuvent exister. Les régimes multi-employeurs sont des régimes autres que les régimes généraux obligatoires qui mettent en commun les actifs apportés par différentes entreprises qui ne sont pas sous contrôle commun et qui utilisent ces actifs pour accorder des avantages au personnel de ces entreprises en partant du principe que le niveau des cotisations et des

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avantages sont calculés sans tenir compte de l’entreprise concernée. Ces régimes sont à traiter en régime à prestations ou à cotisations définies selon la réalité qui en résulte pour l’entreprise. En effet, la mutualisation entre plusieurs entreprises ne libère pas nécessairement l’entreprise de son engagement. La norme ne propose pas de terme précis pour désigner les régimes qui ne sont ni des régimes généraux obligatoires ni des régimes multi-employeurs. Dans la plupart des cas, ce sont des régimes d’entreprises qui sont à qualifier de régime à prestations définies ou à cotisations définies selon l’engagement qui en résulte pour l’entreprise. Dans certains cas, on est en présence d’un régime «assuré». L’entreprise paye des primes d’assurance pour financer un régime d’avantages au personnel. Cette situation ne conduit pas nécessairement à qualifier le régime d’avantages à cotisations définies. En effet, assez souvent l’entreprise reste juridiquement ou implicitement engagée à payer directement les avantages à la date d’exigibilité même si le financement est réalisé par l’assureur. L’entreprise doit payer des sommes complémentaires si l’assureur ne peut pas financer toutes les prestations dues. Les actifs financiers gérés par l’assureur au titre du contrat peuvent dans certains cas venir en déduction des engagements de l’entreprise et réduisent ainsi le montant de la provision à comptabiliser au bilan. Tout dépend cependant de la qualification qui est faite de ces actifs financiers.

La qualification des actifs financiers IAS19 distingue deux types d’actifs, les actifs du régime qui peuvent venir en déduction des engagements et les droits à remboursement qui ne réduisent pas le montant du passif mais peuvent être représentés à l’actif pour leur juste valeur.

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De façon schématique les actifs du régime sont des actifs détenus par une entité distincte dédiée au financement du régime concerné ou les contrats d’assurance éligibles. La juste valeur des actifs du régime vient en déduction des engagements de l’entreprise et diminue ainsi le montant à provisionner. Dans les situations où il est certain qu’un tiers financera tout ou partie des avantages mais qu’on ne peut pas parler d’actifs du régime, par exemple quand un contrat d’assurance est souscrit auprès d’un assureur qui est une partie liée (au sens de la norme IAS 24), la norme considère qu’il s’agit d’un droit à remboursement. La juste valeur de ce droit à remboursement ne peut pas venir compenser le montant de l’obligation mais figure à l’actif de façon séparée.

Evaluation et comptabilisation des engagements La norme impose de retenir la méthode des unités de crédit projetés pour évaluer les engagements. Cette méthode considère que chaque période de service donne lieu à une unité supplémentaire de droits à prestations. Les avantages étant payés à une date future ils sont actualisés et probabilisés. L’entreprise doit donc définir les hypothèses nécessaires à l’évaluation en s’appuyant soit sur des données marché pour les hypothèses exogènes (taux d’actualisation, taux d’inflation), soit sur les caractéristiques de la sociétés pour les hypothèses endogènes (taux d’augmentation des salaires, turnover, âge et modalité de départ en retraite, revalorisation des prestations, charges sociales, etc).

Engagement et charge de retraite Chaque année, l’engagement - appelé PBO pour Projected Benefit Obligation - évolue par ajout d’une année de service rendu - appelé coût des services rendus ou Service Cost (SC) - et par le jeu de l’actualisation de l’année – coût financier ou interest cost (IC) - qui revient à créditer les intérêts qui ont été escomptés. La charge des prestations de l’année (P) est déduite.

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La norme impose de faire des évaluations régulières, au minima tous les 3 ans, mais en pratique les évaluations sont souvent annuelles. Ces évaluations permettent de réajuster s’il y a lieu les hypothèses et de confronter les hypothèses avec la réalité. A chaque évaluation il est nécessaire non seulement d’évaluer l’engagement à la clôture mais aussi de projeter l’engagement attendu sur les exercices suivants et d’en déduire les charges attendues.

Ecarts actuariels La comparaison de l’engagement réel avec l’engagement attendu génère ce qu’on appelle les écarts actuariels, écarts dus aux différences entre les hypothèses et la réalité ou aux changements d’hypothèses. Pour les régimes postérieurs à l’emploi, les écarts actuariels (PGA) peuvent être amortis selon la méthode dite du corridor ou selon toute autre méthode qui prévoit un amortissement plus rapide. Cette possibilité d’amortissement n’existe pas pour les avantages à long-terme pour lesquels les PGA sont à reconnaître immédiatement.

Coût des services passés Lorsqu’un nouveau régime d’avantages est introduit ou modifié, les droits relatifs aux exercices passés sont qualifiés de coût des services passés. Pour les régimes d’avantages postérieurs à l’emploi, le coût des services passés peut être amortis sur la durée résiduelle d’acquisition des droits.

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First Time Application : Première adoption.

Option FTA1 : dans le cadre du passage aux IFRS et contrairement aux écarts actuariels, l’entreprise n’a pas la possibilité de reconnaître le coût des services passés non encore reconnus par capitaux propres. Ainsi, l’entreprise doit identifier les modifications de régimes intervenus sur les plans d’avantages postérieurs à l’emploi depuis l’origine des plans et identifier le coût des services passés restant à amortir.

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Provision comptabilisée La provision comptabilisée dans le bilan de l’entreprise n’est pas nécessairement égale à l’engagement évalué. Sont à déduire, s’il y a lieu, la juste valeur des actifs du régime existants ainsi que la somme algébrique des éléments non comptabilisés (écarts actuariels et coût des services passés).

Informations à fournir IAS19 impose de fournir un certain nombre d’informations en annexe principalement pour les régimes d’avantages postérieurs à l’emploi à prestations définies pour lesquels une information assez détaillée est requise et notamment : • la méthode de comptabilisation des écarts actuariels, • une description générale du type de régime, • un rapprochement des actifs et passifs comptabilisés au bilan, • les montants inclus dans la juste valeur des actifs du régime pour chaque catégorie d'instruments financiers émis par l'entreprise qui présente les états financiers et tout bien immobilier occupé ou autres actifs utilisés par l'entreprise qui présente les états financiers, • un rapprochement montrant les mouvements au cours de l’exercice du passif ou de l'actif net comptabilisé au bilan, • la charge totale comptabilisée dans le compte de résultat en détaillant les éléments (coût des services rendus au cours de l’exercice, coût financier, rendement attendu des actifs du régime et de tout autre actif, écarts actuariels comptabilisés, coût des services passés comptabilisés et effet de toute réduction ou liquidation de régime), • le rendement effectif des actifs du régime, • les principales hypothèses actuarielles utilisées à la date de clôture comprenant notamment les taux d'actualisation, les taux de rendement attendus des actifs du régime ou droits à remboursement pour les exercices présentés dans les états financiers ; les taux attendus d'augmentation des salaires, les taux d'évolution des coûts médicaux, toute autre hypothèse actuarielle importante utilisée.

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En outre, d’autres normes imposent de présenter des informations relatives aux avantages au personnel et notamment : • IAS 24, «Information relative aux parties liées», impose de fournir des informations sur les transactions impliquant des régimes d'avantages postérieurs à l'emploi effectuées entre parties liées, et les avantages postérieurs à l'emploi dont bénéficient ses principaux dirigeants, • IAS 10, «Eventualités et événements survenant après la date de clôture de l’exercice», impose de fournir des informations sur les passifs éventuels résultant de l’obligation au titre d'avantages postérieurs à l'emploi, • IAS 37, «Provisions, passifs et actifs éventuels» impose de fournir des informations sur les passifs potentiels liés aux avantages postérieurs à l’emploi.

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IAS 27

IAS 27

Consolidation Etats financiers consolidés

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IAS 27 Consolidation Etats finan ci ers consolidés

Champ d’application La norme traite de la préparation et de la présentation des états financiers consolidés d’un groupe d’entités contrôlées par une mère, les états financiers consolidés étant les états financiers d’un groupe présentés comme ceux d’une entité économique unique. La norme préconise également le traitement comptable (non décrit ci-après) des participations dans les filiales, entités associées et coentreprises dans les comptes individuels d’une entité. Par ailleurs, les participations dans des entités associées et des coentreprises doivent être comptabilisées selon IAS 28 et IAS 31.

Notion de contrôle Une entité (la société mère) qui a le pouvoir de diriger les politiques financière et opérationnelle d'autres entités afin d'obtenir des avantages de leur activité, contrôle ces entités (les filiales). La mère est présumée avoir le contrôle lorsqu'elle détient directement ou indirectement plus de la moitié des droits de vote. Pour ce calcul sont pris en compte, les droits de vote liés à des opérations de portage, les droits de vote potentiels (options d’achat, instruments convertibles en actions ordinaires,…) et les actions d’auto-contrôle de la filiale (qui sont à éliminer du total des droits de vote de la filiale). La prise en compte des droits de vote potentiel n’est

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possible que s’ils permettent d’accroître la part des droits de vote détenus, c’est à dire s’ils sont immédiatement exerçables ou convertibles, que l’entité ait l’intention ou la capacité financière de les exercer ou non. Le contrôle existe également lorsque la mère détenant moins de la moitié des droits de vote dispose du pouvoir en vertu d’un accord sur plus de la moitié des droits de vote ou de diriger les politiques financière et opérationnelle, ou encore du pouvoir de nommer ou de révoquer la majorité des membres du conseil d'administration, ou de réunir la majorité des droits de vote dans ces réunions.

Périmètre des états financiers consolidés Une mère qui publie des états financiers consolidés doit consolider toutes ses filiales, étrangères ou nationales, y compris celles dont les activités sont dissemblables de celles des autres entités du groupe. Ainsi, une mère ne peut plus exclure une filiale de la consolidation au motif que la mère est une organisation de capital risque, un fond commun, ou une fiducie. De même, les filiales dont le contrôle est destiné à être temporaire, c’est à dire celles acquises et détenues dans l'unique perspective de leur sortie ultérieure dans les douze mois suivant leur acquisition, doivent être consolidées. En revanche, certaines dispositions particulières s’appliqueront conformément à IFRS 5, «Actifs non courants destinés à la vente et abandon d’activités». Enfin, toute entité ad hoc (souvent créée pour réaliser un objectif limité et bien défini) doit être consolidée quand en substance, elle est contrôlée par l’entreprise et ce, même dans les cas où celle-ci ne détient qu'une faible, voire aucune part de ces capitaux propres. Le contrôle s’apprécie en substance en fonction des éléments suivants : • les activités de l’entité ad hoc sont menées pour le compte de l’entreprise selon ses besoins opérationnels, • l’entreprise a les pouvoirs de décisions (via l’autopilotage), • l’entreprise a le droit d’obtenir la majorité des avantages de l’entité et peut être exposée aux risques liés à l’entité, • l’entreprise conserve la majorité des risques résiduels ou inhérents à la propriété relatifs à l’entité ad hoc ou à ses actifs.

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Procédures de consolidation. Les états financiers consolidés doivent être établis en utilisant des méthodes comptables uniformes pour des transactions semblables dans des conditions similaires. Les soldes et transactions intra groupe et les profits latents en résultant doivent être intégralement éliminés. Les pertes latentes résultant de transactions intra groupe doivent également être éliminées sauf si le coût ne peut être recouvré. Les états financiers utilisés pour la consolidation doivent être établis à la même date sauf si cela est impossible. Quand les états financiers sont établis à des dates de clôture différentes, des ajustements doivent être effectués pour prendre en compte les transactions et autres événements importants qui se sont produits entre ces dates et la date des états financiers consolidés. En aucun cas, la différence entre les dates de clôture ne doit être supérieure à trois mois. La quote-part de résultat de la mère est calculée après prise en compte des dividendes de préférence, que ceux-ci aient été décidés ou non. Par ailleurs, la part groupe et les intérêts minoritaires sont déterminés sur la base du pourcentage d’intérêts actuel et ne reflètent pas l’exercice ou la conversion éventuelle des droits de vote potentiel (sauf cas particuliers). Toutes les actions propres détenues par la mère et ses filiales doivent être présentées en moins des capitaux propres. Aucun profit ou perte ne peut être comptabilisé en résultat sur les mouvements les affectant. Les intérêts minoritaires font partie des capitaux propres, ils sont présentés séparément des capitaux propres part du groupe. La quote-part des minoritaires dans le résultat doit également être présentée séparément.

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Enfin, la participation dans une entité qui cesse d’être une filiale sans devenir une entité associée ni une coentreprise est comptabilisée conformément à IAS 39, «Instruments financiers : Comptabilisation et évaluation».

Informations à fournir Les informations suivantes doivent être fournies dans les états financiers consolidés : • la nature de la relation entre la mère et une filiale dont la mère ne détient pas, directement ou indirectement par des filiales, plus de la moitié des droits de vote, • la raison pour laquelle une entité détenue directement ou indirectement à plus de 50% ne permet pas le contrôle, • les dates de clôture des filiales qui sont différentes de la mère lorsque les états financiers de ces filiales ont été intégrés sur la base de dates différentes et les motifs.

Principales différences avec les normes françaises Définition du contrôle Dans le Règlement français, la détention directe ou indirecte de la majorité des droits de vote sur les comptes consolidés suffit à donner le contrôle. Pour IAS 27, cette condition n'est pas suffisante si, dans des circonstances exceptionnelles, il peut être clairement démontré que cette détention n’en permet pas le contrôle. On notera que le Règlement a été amendé pour intégrer la modification de la 7ème Directive sur les entités ad hoc. En effet, le lien en capital n’est plus nécessaire pour inclure une entité dans le périmètre de consolidation. A la différence des règles comptables françaises, les droits de vote potentiels sont pris en compte sous certaines conditions pour la détermination du contrôle en IFRS.

Périmètre En IFRS, les filiales acquises en vue de leur revente dans les 12 mois sont consolidées, les actifs non courants et les titres de la filiale étant évalués au plus faible du coût

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IAS 2 7

et de la juste valeur moins les coûts de sortie. De telles filiales sont exclues du périmètre de consolidation, les titres étant évalués au coût dans le référentiel français.

Autocontrôle Les titres d'autocontrôle doivent être présentés en déduction des capitaux propres en IFRS alors que selon le règlement 99-02, les titres d'autocontrôle détenus par la mère ou ses filiales sont classés dans les comptes consolidés selon la destination qui leur est donnée dans les comptes individuels de ces entreprises.

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CONVERSION

AU X

IFRS

IAS 28

IAS 28

Consolidation Participations dans des entités associées

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IAS 2 8

IAS 28 Consolidation Participations dans des entités associées Champ d’application IAS 28 traite de la comptabilisation des participations dans des entités associées, ces dernières étant définies comme des entités dans lesquelles l'investisseur exerce une influence notable et qui ne sont ni des filiales, ni des coentreprises. La norme ne s’applique pas aux sociétés investisseurs en capital ou fonds d’investissement qui ont choisi de qualifier de «trading» leurs participations et de les comptabiliser selon IAS 39.

Influence notable L'influence notable est le pouvoir, de participer aux décisions de politique financière et opérationnelle de l'entité dans laquelle une participation est détenue, sans toutefois exercer un contrôle sur ces politiques. L'influence notable est présumée lorsque l'investisseur détient, directement ou indirectement par le biais de filiales, 20 % ou plus des droits de vote dans l'entité détenue, sauf à démontrer clairement que ce n'est pas le cas. Pour l’appréciation de ce pourcentage, les droits de vote potentiels sont pris en compte sous certaines conditions (IAS 27). Enfin, l'existence d'une participation majoritaire d'un autre investisseur n'exclut pas nécessairement que l'investisseur ait une influence notable. Une participation dans une entreprise associée doit être comptabilisée dans les états financiers consolidés selon

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CONVERSION

AU X

IFRS

la méthode de la mise en équivalence sauf si la participation est acquise et détenue dans l'unique perspective d'une cession dans les douze mois de son acquisition. Si certains critères sont respectés, de telles participations, qui ne sont pas mises en équivalence, sont comptabilisées conformément à IFRS 5, «Actifs non courants destinés à la vente et abandon d’activités».

Méthode de la mise en équivalence Celle-ci consiste à comptabiliser au coût la participation dans l’entité, la valeur comptable étant ensuite augmentée ou diminuée de la quote-part de l'investisseur dans les résultats ultérieurs de l'entité et les variations de capitaux propres de celle-ci qui n'ont pas été incluses dans le compte de résultat (réévaluations à la juste valeur des immobilisations, de certains instruments financiers, écarts de conversion). En outre, les distributions reçues de l'entreprise détenue réduisent la valeur comptable de la participation.

Modalités d’application de la méthode de mise en équivalence D'une manière générale, de nombreuses procédures utilisées pour la mise en équivalence sont celles préconisées pour la consolidation de filiales par IAS 27, «Etats financiers consolidés» (homogénéité des méthodes, date de clôture, actions préférentielles,…). De même, les concepts généraux préconisés par IFRS 3, «Regroupements d'entreprises» pour la comptabilisation de l'acquisition d'une filiale sont appliqués pour comptabiliser l'acquisition d'une participation dans une entité associée. Le goodwill, évalué comme la différence positive ou négative entre le coût d'acquisition et la quote-part de l'investisseur dans les justes valeurs des actifs identifiables nets de l'entité associée, est inclus dans la valeur de la participation. Il est comptabilisé directement en résultat lorsqu’il est négatif. Lorsqu'une entité associée est mise en équivalence, les profits et pertes latents résultant de transactions "ascendantes" ou "descendantes" entre l'investisseur (ou

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IAS 2 8

ses filiales consolidées) et l'entité associée doivent être éliminés à hauteur du pourcentage d'intérêt de l'investisseur dans l'entité. Les pertes latentes mettant en évidence une dépréciation d’un actif ne sont pas éliminées. Les impôts sur le résultat provenant de participations dans les entités associées sont comptabilisés selon IAS 12, «Impôts sur le résultat». En l’occurrence, un investisseur dans une entité associée ne contrôle pas cette entité et ne peut donc pas décider des distributions. Il doit comptabiliser un impôt différé passif sur les différences temporelles imposables liées à cette participation. Si la part de l'investisseur dans les pertes de l'entité associée excède la valeur comptable de la participation, cette valeur est ramenée à zéro et la comptabilisation des pertes ultérieures doit être interrompue sauf si l'investisseur encourt des obligations de l'entité associée ou les a garanties. La valeur de la participation correspond à la valeur de mise en équivalence plus toute part d’intérêt long terme qui constitue en substance la valeur de l’investissement. Selon IAS 39, «Instruments financiers : Comptabilisation et Evaluation», s’il existe un indice qu'une participation dans une entité associée a pu perdre de la valeur, l'investisseur applique IAS 36, «Dépréciation d'actifs» pour déterminer et affecter le montant de la perte de valeur. Enfin, un investisseur doit cesser d'utiliser la méthode de la mise en équivalence à partir de la date à laquelle il cesse d'avoir une influence notable. La valeur comptable de la participation à cette date est considérée constituer son coût par la suite. Elle est comptabilisée conformément à IAS 39 par la suite.

Présentation Les participations dans les entités associées sont classées dans les actifs à long terme comme un élément distinct

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AU X

IFRS

du bilan, la quote-part de l'investisseur dans les résultats de ces entités étant présentée comme un élément distinct du compte de résultat.

Informations à fournir dans les états financiers consolidés Les informations suivantes doivent être fournies : • la juste valeur des participations dans les entités associées cotées, • une information financière résumée de l’entité associée incluant le montant des actifs, passifs, produits et résultat, • la nature de la relation entre la mère et l’entité associée dont la mère ne détient pas, directement ou indirectement plus de 20% des droits de vote, • la raison pour laquelle une entité détenue directement ou indirectement à plus de 20% ne permet pas l’influence, • les dates de clôture des entités associées qui sont différentes de la mère lorsque les états financiers de ces entités ont été intégrés sur la base de ces dates différentes et les motifs, • la part des pertes non comptabilisées.

Principales différences avec les normes françaises Les principales divergences entre les textes français et le référentiel IFRS, portent sur le fait que : •





les participations exclues de la mise en équivalence sont comptabilisées selon les cas, à la juste valeur selon IAS 39 ou au plus faible de la juste valeur moins les coûts de sortie ou de leur coût selon IFRS 5. Elles sont comptabilisées au coût selon les règles françaises, les droits de vote potentiel sont pris en compte sous certaines conditions pour apprécier l’influence notable en IFRS, la valeur de mise équivalence sur laquelle vient s’imputer la quote-part de pertes de l’entité associée prend systématiquement en compte les avances capitalisables, ce qui n’est pas prévu par les textes français.

Il convient également de mentionner que la méthode de mise en équivalence est largement utilisée en référentiel

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IAS 2 8

français par les entreprises investisseurs en capital pour des participations contrôlées qui devraient être consolidées selon IAS 27.

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IFRS

IAS 31

IAS 31

Consolidation Participations dans les coentreprises

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IAS 3 1

IAS 31 Consolidation Participations dans les coentreprises Champ d’application IAS 31 s’est appliqué à la comptabilisation des participations dans les entités sous contrôle conjoint ou coentreprises et à la présentation des actifs, passifs, produits et charges des coentreprises dans les états financiers consolidés et individuels des coentrepreneurs et des investisseurs, quelles que soient les structures ou les formes selon lesquelles sont menées les activités de la coentreprise. En revanche, IAS 31 ne fournit aucune indication relative aux états financiers de la coentreprise elle-même.

Notion de contrôle conjoint Trois grandes catégories de coentreprises sont identifiées par la norme : • les activités contrôlées conjointement qui impliquent l'utilisation des actifs et autres ressources des coentrepreneurs, • les actifs contrôlés conjointement qui impliquent souvent la copropriété par les entrepreneurs d'un ou plusieurs actifs, • les entités contrôlées conjointement qui impliquent la création d'une entité séparée dans laquelle chaque coentrepreneur détient une participation. Quelle que soit leur forme et structure, dans toutes les coentreprises, deux coentrepreneurs ou plus sont liés par un accord contractuel écrit (statuts, contrat, règlement

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AU X

IFRS

intérieur, …) lequel établit le contrôle conjoint c'est-à-dire le partage du contrôle d'une activité économique, la coentreprise. Le contrôle conjoint n’existe que si les décisions financières et opérationnelles stratégiques nécessitent le consentement unanime de tous les participants.

Comptabilisation des activités contrôlées conjointement Pour ce type d’opération, le coentrepreneur comptabilise dans ses états financiers les actifs dont il a le contrôle, les passifs et les charges qu'il encourt et la quote-part des produits qu'il retire de la vente des biens ou des services de la coentreprise.

Comptabilisation des actifs contrôlés conjointement Pour celles-ci, le coentrepreneur comptabilise dans ses états financiers sa quote-part dans les actifs contrôlés conjointement, classée selon la nature des actifs tout passif qu'il encourt seul et sa quote-part quand il l’encourt conjointement; sa quote-part de la production et de toute charge encourue par la coentreprise ; enfin toute charge encourue au titre de sa participation dans la coentreprise.

Comptabilisation des entités contrôlées conjointement dans les états financiers consolidés. Dans ses états financiers consolidés, un coentrepreneur doit présenter sa participation dans une entité contrôlée conjointement selon la méthode de consolidation proportionnelle ou de la mise en équivalence (méthode appliquée de manière cohérente et permanente). En cas de consolidation proportionnelle, le coentrepreneur a le choix de présenter, sa quote-part dans chacun des actifs, passifs, produits et charges de l'entité contrôlée conjointement, regroupée ligne par ligne avec les éléments similaires dans ses états financiers consolidés, ou inclure dans des postes distincts, sa quote-part des actifs, passifs, charges et produits de l'entité contrôlée conjointement. Une participation dans une coentreprise ne doit pas être comptabilisée selon la méthode de la mise en équivalence ou de l’intégration proportionnelle, si la participation

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IAS 3 1

est classée comme détenue pour la vente conformément à IFRS 5, «Actifs non courants destinés à la vente et abandon d’activités». Comme pour IAS 28, de nombreuses procédures utilisées pour la consolidation proportionnelle sont celles préconisées pour la consolidation de filiales par IAS 27, «Etats financiers consolidés» (homogénéité des méthodes, date de clôture, …). De même, les concepts généraux préconisés par IFRS 3, «Regroupements d'entreprises» pour la comptabilisation de l'acquisition d'une filiale sont appliqués pour comptabiliser l'acquisition d'une participation dans une coentreprise. Par ailleurs, des règles identiques à celles relatives à l’élimination des profits et pertes latentes selon IAS 28, s’appliquent pour les transactions entre un coentrepreneur et une coentreprise. En l’occurrence, lorsqu’un coentrepreneur achète des actifs à une coentreprise, il ne doit pas comptabiliser sa part dans le profit réalisé par la coentreprise du fait de cette transaction tant que l’actif n’est pas revendu à un tiers. Lorsqu’une perte est réalisée, elle est retraitée comme un profit sauf si elle représente une diminution de la valeur nette de réalisation ou une perte de valeur de l’actif. De même en cas d’apport non monétaire, le coentrepreneur doit comptabiliser en résultat la partie du profit ou de la perte qui est attribuable aux intérêts des autres coentrepreneurs sauf dans certains cas (risques et avantages attachés à l'actif non transférés, résultat non mesurable de façon fiable, absence de substance commerciale – voir IAS 16) ou le profit ou la perte est considéré comme latent.

Informations sur les participations dans les coentreprises Un coentrepreneur doit fournir la liste et la description de ses participations dans des coentreprises importantes, ainsi que la quote-part d'intérêt détenue dans des entités

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AU X

IFRS

contrôlées conjointement. Un coentrepreneur, qui présente ses participations dans des entités contrôlées conjointement en ayant recours soit à l'intégration proportionnelle par regroupement des éléments ligne par ligne, soit à la méthode de la mise en équivalence, doit indiquer les montants globaux respectifs des actifs courants, actifs non courants, passifs courants, passifs non courants, produits et charges se rapportant à ses participations dans des coentreprises.

Principales différences avec les normes françaises A la différence d’IAS 31 qui permet la méthode de la mise en équivalence, le règlement CRC 99-02 ne retient que la seule méthode de l'intégration proportionnelle pour la consolidation des entités sous contrôle conjoint. Par ailleurs, IAS 31 prévoit sur option que le coentrepreneur présente la quote-part des actifs, passifs, produits et charges de la coentreprise dans des postes distincts, alors que les textes français ne permettent que le regroupement, ligne à ligne, de cette quote-part avec les éléments correspondants des comptes consolidés. Enfin, en ce qui concerne les apports non monétaires des coentrepreneurs à la coentreprise, la partie du profit ou de la perte qui est attribuable aux intérêts des autres coentrepreneurs est comptabilisée en IFRS sauf circonstances particulières. Elle est différée selon les textes français si les dispositions de la méthode dérogatoire (paragraphe 215) peuvent s'appliquer, c’est à dire dans le cas d’opérations qui aboutissent au contrôle conjoint d'une entité par mise en commun d'activités qu'exerçaient précédemment les associés au contrôle conjoint.

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IAS 36

IAS 36

Dépréciation d’actifs

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IAS 3 6

IAS 36 Dépréciation d’actifs

Champ d’application IAS 36 traite de l'identification, de l'évaluation, de la comptabilisation et des informations à fournir relatives à la dépréciation qui résulte d’une perte de valeur des actifs y compris les goodwills à l'exception des stocks, des actifs d'impôt différé, des actifs résultant des contrats de construction, des actifs résultant d'avantages du personnel, des actifs financiers, des immeubles de placement lorsqu’ils sont évalués à leur juste valeur, des actifs biologiques évalués à leur juste valeur (après déduction des commissions et taxes sur ventes), des coûts d’acquisition différés et des actifs incorporels résultant des droits contractuels des assureurs et des actifs non courants classés en actifs destinés à être cédés qui sont traités par d'autres normes IFRS.

Identification et évaluation des pertes de valeur L’objectif de la norme est de prescrire les procédures qu’une entreprise doit appliquer pour s’assurer que la valeur nette comptable de ses actifs n’excède pas leur «valeur recouvrable», c’est-à-dire le montant qui sera recouvré par leur utilisation ou leur vente.

Valeur recouvrable La valeur recouvrable est définie comme la valeur la plus élevée entre la juste valeur de l'actif, nette des coûts de cession et sa valeur d'utilité : • la juste valeur, nette des coûts de cession est le montant

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AU X

IFRS



qui peut être obtenu de la vente d'un actif lors d'une transaction dans des conditions de concurrence normale entre parties bien informées et consentantes, moins les coûts de sortie. Elle est déterminée en priorité par référence au prix résultant d’un accord de vente irrévocable, à défaut au prix constaté sur un marché actif ou enfin au prix observé lors de transactions récentes pour des actifs similaires, la valeur d'utilité est la valeur actualisée des flux de trésorerie futurs estimés attendus de l'utilisation continue d'un actif et de sa sortie à la fin de son utilisation prévue par l'entité.

Il n’est pas nécessaire d’évaluer à la fois la juste valeur nette et la valeur d’utilité si l’une des deux valeurs est supérieure à la valeur nette comptable de l’actif

Flux de trésorerie attendus Les flux de trésorerie futurs attendus de l’utilisation continue de l’actif correspondent aux projections de flux de trésorerie, avant impôt et activité de financement. Ces projections doivent être construites à partir d’hypothèses raisonnables et documentées reflétant l'utilisation de l'actif dans son état actuel et doivent représenter la meilleure estimation par la direction de l'ensemble des conditions économiques qui existeront pendant la durée d'utilité restant à courir de l’actif. Elles sont élaborées à partir de budgets construits sur une durée maximum de 5 ans, approuvés par la Direction, et doivent exclure tous les flux positifs et négatifs liés aux restructurations et aux investissements futurs augmentant ou améliorant la performance de l’actif, le remplacement de composants ou d’actifs ayant des durées de vie plus courtes étant considéré comme des dépenses courantes. L’estimation des flux futurs de trésorerie nets à recevoir lors de la sortie de l’actif tient compte du montant que l’entité s’attend à obtenir de la vente de l’actif dans des conditions de concurrence normale entre parties bien informées et consentantes, après déduction des coûts de sortie. Cette estimation s’appuie sur les prix prévalant pour un actif similaire arrivé à la fin de sa durée d’utilité

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IAS 3 6

et exploité dans des conditions similaires à celles dans lesquelles l’actif sera utilisé.

Actualisation des flux attendus Ces flux de trésorerie font l'objet d'une actualisation à l'aide d'un taux d'actualisation avant impôt reflétant les risques spécifiques de l'actif. Ce taux qui ne doit pas refléter les risques pour lesquels les estimations de flux de trésorerie futurs ont été ajustées, peut être approché à partir du coût moyen pondéré du capital ou du taux d’emprunt marginal, ajusté des spécificités de l’actif. Les flux de trésorerie en monnaie étrangère sont convertis au taux en vigueur à la date du calcul de la valeur d’utilité qui peut être différent du taux de clôture.

Fréquence des tests de dépréciation En dehors du goodwill et des immobilisations incorporelles à durée de vie indéfinie qui doivent faire l’objet de test de dépréciation annuel systématique à une date qui peut être différente de la date de clôture (la reconduction du dernier test étant par ailleurs possible si certains critères sont respectés) ou plus fréquemment en cas d’indice de perte de bilan, la valeur recouvrable d'un actif doit être estimée chaque fois qu'il existe un indice interne ou externe montrant que cet actif a pu perdre de la valeur. Dans le cas d’un regroupement d’entreprises effectué au cours de l’exercice, un test de perte de valeur doit être réalisé pour le goodwill avant la fin de l’exercice.

Unités génératrices de trésorerie (UGT) : groupe d’actifs générant des flux de trésorerie indépendants La valeur recouvrable doit être estimée pour chaque actif isolé. Si cela n'est pas possible (i.e. si l’utilisation de l’actif ne génère pas de flux de trésorerie indépendants de ceux d’autres actifs), il est alors nécessaire de regrouper

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AU X

IFRS

les actifs en unités génératrices de trésorerie (UGT) et de déterminer la valeur recouvrable de l'unité génératrice de trésorerie à laquelle l'actif appartient. L'unité génératrice de trésorerie, à laquelle un actif est rattaché, est le plus petit groupe d'actifs qui inclut l’actif et dont l'utilisation continue génère des entrées de trésorerie qui sont largement indépendantes de celles générées par d'autres actifs ou groupes d'actifs. L'identification de l'unité génératrice de trésorerie d'un actif implique une part de jugement et doit être cohérente d’un exercice à l’autre. S’il existe un marché actif pour la production d’un actif ou d’un groupe d’actifs, cet actif ou groupe d’actifs doit être identifié comme une unité génératrice de trésorerie, même si une partie de sa production est utilisée en interne.

Affectation du goodwill aux UGT Le goodwill doit être affecté à chaque UGT ou groupe d’UGT de l’entité consolidée qui bénéficie des synergies du regroupement, que des actifs et des passifs de l’entité acquise aient été affectés ou non à cette UGT. Cette UGT ou groupe d’UGT représente le niveau le plus fin auquel la direction contrôle en interne la rentabilité de l’investissement, et ne peut pas être plus grande qu’un secteur tel que défini par IAS 14. Si l’affectation ne peut pas être achevée avant la fin de l’exercice durant lequel le regroupement est intervenu, elle doit être complétée avant la clôture de l’exercice suivant. Par ailleurs, si l’entité cède une activité d’une UGT à laquelle le goodwill a été affecté, la valeur comptable de l’activité cédée inclut une partie du goodwill calculé au prorata de la valeur comptable de l’activité cédée par rapport à celle de l’UGT conservée. Enfin, la réorganisation par une entité de sa structure de reporting qui se traduit par la modification d’une ou plusieurs UGT doit conduire à réaffecter le goodwill aux nouvelles UGT. De même que pour le goodwill, il peut être nécessaire de regrouper plusieurs UGT pour tester les actifs du siège.

251

IAS 3 6

Comptabilisation d’une perte de valeur d’un actif isolé Une perte de valeur doit être immédiatement comptabilisée en charge dans le compte de résultat lorsque la valeur comptable d'un actif est supérieure à sa valeur recouvrable, à moins que l’actif ne soit comptabilisé pour son montant réévalué selon une autre norme IFRS (par exemple, selon l'autre traitement autorisé d’IAS 16, «Immobilisations corporelles». Toute perte de valeur d'un actif réévalué doit être traitée comme une réévaluation négative selon cette autre norme comptable internationale. Après la comptabilisation d’une perte de valeur, la dotation aux amortissements de l’actif doit être ajustée pour les exercices futurs, sur la base de la nouvelle valeur nette et de la durée d’utilité résiduelle.

Comptabilisation d’une perte de valeur d’une UGT La perte de valeur d’une UGT doit être affectée, en premier lieu au goodwill alloué à cette unité puis aux autres actifs de l’unité au prorata de leur valeur nette comptable. Cette répartition ne doit pas avoir pour effet de ramener la valeur comptable d’un actif en dessous de sa juste valeur diminuée des coûts de sortie (si déterminable), sa valeur d’utilité (si déterminable) et zéro. Si tel est le cas, la perte de valeur qui aurait dû être affectée à l’actif doit être répartie au prorata entre les autres actifs de l’unité (ou groupe d’unités). Tout montant non affecté aux actifs de l’UGT ne peut donner lieu à la comptabilisation d’un passif que si, et seulement si, les conditions de comptabilisation d’un passif prévues par IAS 37 sont remplies.

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CONVERSION

AU X

IFRS

Reprise d’une perte de valeur A chaque clôture, l’entité doit apprécier s’il existe des indices montrant qu’une perte de valeur comptabilisée pour un actif au cours d’exercices antérieurs n’existe peut-être plus ou a diminué. Ainsi, s'il y a eu un changement dans les estimations utilisées pour déterminer la valeur recouvrable, une perte de valeur comptabilisée doit être reprise.Toutefois, cette reprise ne doit pas se traduire par une valeur nette comptable supérieure à celle qui aurait été déterminée (nette des amortissements) au bilan si aucune perte de valeur n'avait été comptabilisée pour cet actif au cours des exercices antérieurs. Dans le cas d’une UGT, cette reprise de valeur est répartie sur les actifs (qui avaient été initialement dépréciés) de l’unité autre que le goodwill, au prorata de leur valeur comptable. En revanche, une perte de valeur comptabilisée pour un goodwill ne peut pas être reprise au cours d’un exercice ultérieur. Après la comptabilisation d'une reprise de perte de valeur, la dotation aux amortissements des actifs concernés doit être ajustée pour les exercices futurs, sur la base de leur nouvelle valeur nette et de leur durée d’utilité résiduelle. La reprise d'une perte de valeur d'un actif doit être comptabilisée immédiatement en produits dans le compte de résultat, à moins que l'actif ne soit comptabilisé pour son montant réévalué selon une autre norme comptable internationale (par exemple selon l'autre traitement autorisé d’IAS 16, «Immobilisations corporelles». Toute reprise d'une perte de valeur d'un actif réévalué doit être traitée comme une réévaluation positive selon cette autre norme comptable internationale.

Informations à fournir La norme impose la présentation en annexe d’informations sur les montants de pertes de valeurs comptabilisées et reprises au cours de l’exercice, et sur leur ventilation sectorielle (premier niveau), en distinguant celles qui ont été comptabilisées en capitaux propres (dans le cas d’actifs

253

IAS 3 6

réévalués) et celles comptabilisées au compte de résultat (avec l’indication du poste du compte de résultat dans lequel ces pertes sont incluses). Lorsque des pertes de valeur significatives sont comptabilisées ou reprises, l’entité doit en outre indiquer : • les événements et circonstances qui ont conduit à comptabiliser ou à reprendre ces pertes de valeur, • leur montant par catégorie d’actifs, par UGT et par secteur, • pour les actifs, leur nature et le secteur de premier niveau auquel ils appartiennent, • pour les UGT, une description de l’unité (ligne de produit, usine, activité…) et le montant de la perte comptabilisée ou reprise par classe d’actifs, • si la valeur recouvrable est la juste valeur nette ou la valeur d’utilité, • la base utilisée s’il s’agit de la juste valeur nette le taux d’actualisation s’il s’agit de la valeur d’utilité. Enfin les informations suivantes doivent être communiquées pour chaque UGT ou groupe d’UGT pour lequel le goodwill ou des actifs incorporels à durée de vie indéfinie affectés représentent un montant significatif par rapport au montant total de l’actif au bilan : • une description des principales hypothèses utilisées pour déterminer la valeur recouvrable de l’unité ou des unités génératrices de trésorerie, • la manière dont les valeurs de chacune de ces hypothèses ont été déterminées (par référence à l’expérience passée ou à des sources externes), • la période de projection des flux de trésorerie, le taux de croissance retenu et le taux d’actualisation.

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CONVERSION

AU X

IFRS

Principales différences avec les normes françaises Les normes françaises actuellement en vigueur sont moins précises que la Norme IAS 36.

1

Article 322-1.

2

Article 322-2. Ce règlement n’est d’application obligatoire qu’à compter du 1er janvier 2005, une application anticipée dès le 1er janvier 2002 étant toutefois possible.

3

Toutefois, parmi les indices externes dont l’existence conduit à procéder à la comparaison entre la valeur nette comptable d’un actif et sa valeur actuelle - test de dépréciation - figurent les taux d’intérêt.

Le plan comptable1 définit la valeur d'inventaire comme suit : «La valeur d'inventaire est égale à la valeur actuelle [...]. La valeur actuelle d’un bien s'apprécie en fonction du marché et de l'utilité du bien pour l'entité. Pour l'établissement de cette valeur, l'entreprise utilise les références ou les techniques les mieux adaptées à la nature du bien, telles que prix du marché, barèmes, indices spécifiques.» Il est précisé2 que cette valeur doit être appréciée à la date de clôture : «A la date de clôture, la valeur nette comptable des éléments d'actif est comparée à leur valeur d'inventaire à la même date». Toutefois, le plan comptable ne fournit aucune précision sur la détermination de la valeur d'inventaire des actifs. En complément, le Comité de Réglementation Comptable a adopté le 12 décembre 2002 le Règlement 2002-10 relatif à l'amortissement et à la dépréciation des actifs3 dont les principes généraux s’inspirent d’IAS 36. Il prévoit en effet que la valeur comptable de l’actif immobilisé soit comparée à sa valeur actuelle, qui est définie comme la plus élevée de sa valeur vénale ou de sa valeur d’usage. Ce règlement indique cependant qu’une dépréciation n'est comptabilisée que lorsque la valeur actuelle est «notablement» inférieure à la valeur comptable. Cette nuance n’existe pas dans IAS 36. Par ailleurs le règlement définit la valeur d’usage d’un actif comme «la valeur des avantages économiques futurs attendus de son utilisation et de sa sortie. Elle est calculée à partir des estimations des avantages économiques futurs attendus. Dans la généralité des cas, elle est déterminée en fonction des flux nets de trésorerie attendus. Si ces derniers ne sont pas pertinents pour l'entité, d'autres critères devront être retenus pour évaluer les avantages futurs attendus (potentiel de services attendus par exemple)». Contrairement à IAS 36, ce texte ne donne ainsi aucune précision sur les modalités pratiques de détermination de la valeur d'usage, en particulier en

255

IAS 3 6

ce qui concerne les modalités de d’élaboration des flux de trésorerie à prendre en compte (budget, période de projection, nature des flux de trésorerie pouvant être retenus, taux d’actualisation), la notion d'unités génératrices de trésorerie, ou d'exemples d'application permettant de faciliter sa mise en œuvre (allocation du goodwill et ordre d’affectation des pertes déterminées). Enfin, la valeur d'usage n'est pas explicitement actualisée.

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CONVERSION

AU X

IFRS

IAS 37

IAS 37

Provisions, passifs et actifs éventuels

257

IAS 3 7

IAS 37 Provisions, pa ssifs et acti fs éventuels

Champ d’application IAS 37 définit un passif, une provision, un passif éventuel et un actif éventuel. La norme fixe les règles de leur comptabilisation ainsi que les informations à fournir. Elle ne traite ni des contrats partiellement exécutés, ni des instruments financiers qui relèvent d’IAS 39, ni des passifs résultant d’évènements ou transactions couverts par d’autres normes (contrats d'assurance, contrats de construction, contrats de location, impôts, avantages au personnel, regroupements d’entreprises). Les principales dispositions de cette norme sont les suivantes :

Provisions Une provision, définie comme un passif (c’est-à-dire une obligation actuelle résultant d’évènements passés) dont le montant ou l'échéance est incertain, doit être comptabilisée si, et seulement si : • il est probable qu'une sortie de ressources représentatives d'avantages économiques sera nécessaire pour éteindre l'obligation, • le montant de l'obligation peut être estimé de manière fiable, IAS 37 précisant cependant qu'il est extrêmement rare de ne pas pouvoir effectuer une estimation fiable. Le montant comptabilisé en provision doit être la meilleure estimation de la dépense nécessaire à l'extinction de l'obligation actuelle à la date de clôture.

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CONVERSION

AU X

IFRS

Ainsi, lors de l'évaluation d'une provision, l'entreprise doit : • prendre en compte tous les risques et incertitudes. Toutefois, une incertitude ne justifie pas la constitution de provisions excessives ni la surévaluation délibérée des passifs, • actualiser les provisions lorsque l'effet d'une telle actualisation est significatif, • prendre en compte les événements futurs tels que des modifications de la loi et des changements technologiques lorsqu'il existe des indications objectives suffisantes que ces événements se produiront, • ne pas prendre en compte les profits attendus de la sortie d'actifs même si cette sortie est directement liée à l'événement à l'origine de la provision, • ne pas prendre en compte les remboursements attendus de tout ou partie de la dépense nécessaire à l’extinction de la provision, • ne pas prendre en compte les dépenses qui ne concourent pas directement et nécessairement à l’extinction de l’obligation. Par la suite, les provisions doivent être revues à chaque arrêté et ajustées pour refléter la meilleure estimation à cette date. Des provisions ne doivent pas être comptabilisées au titre des pertes d'exploitation futures. Mais si l'entreprise a un contrat déficitaire, l'obligation résultant de ce contrat doit faire l'objet d'une provision ; un contrat déficitaire est un contrat dont les coûts inévitables nécessaires pour remplir les obligations de l’entreprise dépassent les avantages économiques attendus du contrat. Une provision pour restructuration n'est comptabilisée que lorsque l'entreprise : • a un plan formalisé et détaillé de restructuration, • a créé chez les personnes concernées une attente fondée qu'elle mettra en œuvre la restructuration, soit en commençant à exécuter le plan, soit en leur annonçant ses principales caractéristiques.

259

IAS 3 7

Elle ne doit inclure que les dépenses qui lui sont directement liées et qui ne sont pas liées aux activités poursuivies par l'entreprise. L’estimation initiale des coûts de démantèlement et de remise en état des sites auxquels l’entité est engagée est un élément du coût d’une immobilisation corporelle qui doit être comptabilisé en contrepartie d’une provision. Les coûts de désactualisation de la provision sont comptabilisés en charges financières. Les modifications du montant de la provision (révision des cash flows, des échéances, du taux d’actualisation) sont comptabilisées en contrepartie d’une correction de la valeur comptable de l’actif (IFRIC 1).

Passifs éventuels Un passif éventuel est soit une obligation potentielle dont l’existence ne sera confirmée que par la survenance ou non d’événements futurs incertains qui ne sont pas totalement sous le contrôle de l’entité, soit une obligation actuelle pour laquelle une sortie de ressources n’est pas probable ou ne peut être évaluée de manière fiable. Un passif éventuel n’est pas comptabilisé mais une information doit être donnée en annexe. Par exception, les passifs éventuels acquis dans le cadre d’un regroupement d’entreprises (IFRS 3) doivent être comptabilisés séparément par l’acquéreur au moment de l’affectation du coût d’acquisition, dès lors que la juste valeur de ces passifs éventuels peut être mesurée de manière fiable. En revanche un passif qui ne répond pas à la définition d’un passif de l’acquise à la date d’acquisition ne peut être comptabilisé lors de l’affectation du coût d’acquisition. Ultérieurement, l’évaluation du passif correspond à la valeur la plus élevée entre le montant initialement reconnu et le montant déterminé selon IAS 37.

260

CONVERSION

AU X

IFRS

Actifs éventuels Un actif éventuel est un actif potentiel résultant d’événements passés dont l’existence ne sera confirmée que par la survenance (ou non) d’événements futurs incertains qui ne sont pas totalement sous le contrôle de l’entité. Un actif éventuel n’est pas comptabilisé mais une information doit être donnée annexe. Lorsque la réalisation du produit devient quasi-certaine, l’actif doit être comptabilisé.

Principales différences avec les normes françaises Depuis l'entrée en vigueur en France du Règlement CRC 2000-06 sur les passifs pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2002, les dispositions comptables françaises de reconnaissance des passifs sont proches de celles développées par IAS 37. Toutefois et malgré cette convergence, deux différences principales subsistent. En l'occurrence, le référentiel français : • reste muet quant à l'actualisation des provisions pour risques et charges tandis que le référentiel international l'impose si son effet est significatif, • maintient la possibilité de constituer des provisions pour grosses réparations, ce qui n'est pas conforme aux prescriptions du référentiel international. Par ailleurs, les provisions pour contrats déficitaires sont constatées en principes français lorsqu’il est probable que les coûts dépasseront les produits et en IFRS lorsque ces coûts sont inévitables. En outre, le règlement n’évoque pas les actifs éventuels alors qu’ils sont dans le champ d’application de la norme IAS 37. Enfin, nous attirons l’attention sur le fait que le Règlement prévoit une exception sur la comptabilisation des provisions pour retraites alors qu’elles sont exclues du champ d’application d’IAS 37 car traitées par IAS 19.

261

IAS 38

IAS 38

Immobilisations incorporelles

263

IAS 3 8

IAS 38 Immobilisations incorporelles

Champ d'application IAS 38 prescrit le traitement comptable des immobilisations incorporelles. Elle exclut de son champ d'application les immobilisations incorporelles suivantes : • les immobilisations incorporelles couvertes par une autre norme IFRS (actifs financiers, goodwills résultant d’un regroupement d'entreprises, actifs incorporels détenus en vue de leur vente dans le cadre d'une activité normale…), • les droits miniers et dépenses au titre de la prospection, du développement et de l'extraction de minerais, de pétrole, de gaz naturel et d'autres ressources non renouvelables similaires, qui peuvent nécessiter des traitements spécifiques.

Comptabilisation initiale d'une immobilisation incorporelle Pour être comptabilisée, une immobilisation incorporelle doit respecter la définition d'un actif et remplir certains critères. En particulier, l’actif doit être identifiable pour être distingué du goodwill ; pour cela l’actif doit pouvoir être séparé de l’entité et vendu, transféré, donné en licence, loué ou échangé soit individuellement soit conjointement avec un contrat, un actif ou un passif lié ; résulter d’un droit légal ou l’actif contractuel, même si ce droit n’est pas séparable de l’entité ou des autres droits et obligations.

264

CONVERSION

AU X

IFRS

Une immobilisation incorporelle doit être comptabilisée si et seulement s’il est probable que les avantages économiques futurs attribuables à l'actif iront à l'entité et si le coût de cet actif peut être évalué de façon fiable. Il convient de s’assurer : • de l'existence d'avantages économiques futurs et, • de leur contrôle (i.e. le pouvoir d’obtenir les avantages économiques futurs issus de l’actif ainsi que la restriction de l’accès des tiers à ces avantages). Ces critères de comptabilisation sont applicables à la fois aux immobilisations incorporelles acquises auprès de tiers et à celles générées en interne à la date de l’engagement des dépenses tant initiales qu’ultérieures. Tout élément incorporel qui ne répond ni à la définition d'un actif ni aux critères de comptabilisation d'une immobilisation incorporelle, doit être comptabilisé en charges.

Immobilisations incorporelles créées en interne Pour déterminer le respect des critères il convient de classer les dépenses de production de l’actif en fonction de leur stade d’avancement : recherche et développement. En effet, IAS 38 précise que les dépenses de recherche ne doivent pas être immobilisées et, que les dépenses de développement doivent être immobilisées si l'entité peut démontrer que les critères suivants sont respectés, en particulier : • la faisabilité technique, • la disponibilité des ressources pour achever le développement, • l'existence d'un marché ou son utilité interne et • la capacité à mesurer de façon fiable les dépenses attribuables à cet actif pendant son développement. Si ces critères ne sont pas respectés, les dépenses de développement sont comptabilisées en charges.

265

IAS 3 8

Évaluation postérieure à la comptabilisation initiale Après sa comptabilisation initiale, une immobilisation incorporelle doit être comptabilisée : • soit à sa valeur nette comptable (traitement de référence), • soit à sa juste valeur à la date de réévaluation diminuée du cumul des amortissements et pertes de valeur (autre traitement autorisé), la juste valeur devant être déterminée par rapport à un marché actif. Si une dépense relative à un élément incorporel a été initialement comptabilisée en charges lors d'un arrêté comptable, elle ne peut jamais faire l'objet d'une activation ultérieure même si les critères de comptabilisation d'une immobilisation incorporelle sont alors remplis.

Durée d’utilité La durée d’utilité doit être appréciée en fonction des facteurs économiques et juridiques. Elle correspond à la période la plus courte entre celle évaluée à partir des facteurs économiques et celle évaluée à partir des facteurs juridiques. Cette durée peut être finie ou indéfinie. Une annexe d’IAS 38 présente un certain nombre d’exemples d’actifs incorporels ainsi que les critères qui peuvent permettre de déterminer leur durée de vie. Durée d’utilité finie Une immobilisation incorporelle, dont la durée de vie est finie, doit être systématiquement amortie sur sa durée d'utilité, dès lors que l’actif est prêt à être utilisé. Le mode d'amortissement doit traduire le rythme de consommation par l'entité des avantages économiques futurs estimés. Toutefois, si ce rythme ne peut être déterminé de manière fiable, le mode linéaire doit être appliqué.

266

CONVERSION

AU X

IFRS

Un test de dépréciation doit être réalisé dès lors qu’il existe un indice de perte de valeur conformément aux dispositions de la norme IAS 36, «Dépréciation d'actifs», Durée d’utilité indéfinie : L’actif n’est pas amorti, mais la norme impose : • une revue annuelle afin de s’assurer que la durée d’utilité n’est pas devenue finie, • la réalisation d’un test de dépréciation, conformément à IAS 36, au minimum annuel et à chaque fois qu’il existe un indice de perte de valeur.

Principales différences avec les normes françaises en vigueur Les règles françaises relatives à la définition et à l’évaluation des actifs (avis n° 2004-15 du CNC) et aux règles d’amortissement et de dépréciation des actifs (Règlement CRC n° 2002-10) applicables à compter du 1er janvier 2005 se sont globalement alignées sur les principes IFRS. En effet, l’avis du CNC sur les Actifs introduit une définition et des critères de comptabilisation identiques à ceux retenus par les normes IFRS. Cependant, il subsiste un certain nombre de différences. En particulier, les actifs incorporels, acquis dans le cadre de regroupements d’entreprises, reconnus dans les comptes consolidés établis selon les Règlements CRC tels que les parts de marché et les fonds de commerce sont exclus du champs de l’avis du CNC. Les actifs, acquis dans le cadre de regroupements d’entreprises, qui ne sont pas séparables ou qui ne résultent pas d’un droit contractuel ou légal, ne répondent pas aux critères prévus par IAS 38 et ne peuvent pas être reconnus séparément du goodwill. Par ailleurs, les contrats de louage de marque et de brevet sont clairement exclus du champ de l’Avis du CNC sur les Actifs.

267

IAS 3 8

Les charges différées ou charges à étaler antérieurement admises en principes français ne répondent ni aux critères de l’Avis sur les Actifs ni aux critères d’IAS 38. L’avis du CNC précise que les charges différées doivent être analysées pour être, si les critères d’activation sont remplis, rattachées aux coûts d’acquisition ou de production. En ce qui concerne les dépenses de recherche et de développement, l’avis du CNC reprend la classification et les critères d’activation prévus par IAS 38. Cependant les textes français ne rendent pas l’activation obligatoire quand les critères sont remplis. La comptabilisation des coûts de développement reste une option préférentielle. IAS 38, à la différence des normes françaises, autorise la réévaluation des immobilisations incorporelles en tant que traitement alternatif sous réserve que la juste valeur soit déterminée en référence à un marché actif.

268

CONVERSION

AU X

IFRS

IA S 3 2/3 9

IAS 32/39

Instruments financiers

269

IAS 3 2/3 9

I A S 3 2 /3 9 Instruments financiers

Champ d’application IAS 32 et IAS 39 constituent un couple de normes complémentaires sur les instruments financiers. Elles ont toutes deux été révisées en Décembre 2003. IAS 32 traite l’information à fournir sur les instruments financiers et de leur présentation dans le bilan. Elle couvre notamment les 4 aspects suivants : • le classement des instruments financiers entre dette et capitaux propres ; à ce titre, la norme exige une séparation des instruments dits composés contenant une composante dette et une composante capitaux propres, • le classement des intérêts, dividendes et profits et pertes correspondants, • la compensation des actifs et des passifs financiers et, • les informations à fournir sur les instruments financiers. IAS 39 est relative à la comptabilisation et l’évaluation des instruments financiers. Elle traite des 4 thèmes suivants : • la comptabilisation et l’évaluation des instruments financiers «classiques» : actifs (titres de portefeuille, prêts et créances commerciales) et passifs (dettes financières et dettes d’exploitation), • la comptabilisation et l’évaluation des instruments dérivés, désormais assimilés à des actifs ou passifs financiers à enregistrer dans le bilan à la valeur de

270

CONVERSION

AU X

IFRS

• •

marché ; le champ des produits dérivés est par ailleurs étendu aux dérivés incorporés dans d’autres contrats, Le traitement comptable des opérations de couverture, Les règles de sortie de bilan des actifs et des passifs financiers.

IAS 39 s’accompagne d’une série d’interprétations sous forme de questions / réponses. Ces interprétations, qui précisent certains principes de la norme et développent des exemples d’application, ont été rédigées par l’Implementation Guidance Committee (IGC), composé d’experts nommés par l’IASB. Bien que ces interprétations n’aient pas été formellement approuvées par l’IASB, elles doivent être prises en compte lors de l’application d’IAS 39. Un amendement sur la couverture globale (macro-couve rture) d’un risque de taux en Fair Value Hedge (qui conc e r ne essentiellement les banq ues) a par ailleurs été fina l isé en ma rs 2004. Enfin, plus ieurs projets d’ame ndements ont été publiés au cours de l’année 2004 sous forme d’exposés-s o ndage : • ED «Option Fair Value» (Avril 2004), visant à réduire l’option d’évaluation en juste valeur actuellement applicable à tout actif ou passif fina ncier, • ED «Garanties financières» (Juillet 2004), visant à ra mener les garanties fina ncières (bien que qua l i f iées de contrats d’assurance et relevant normalement d ’ I F RS) dans le champ d’IAS 39 pour leur évaluation init ia le à la juste valeur, puis à les inclure dans le champ d’IAS 37 et IAS 18 pour l’évaluat ion ultérieure, • ED «Cash Flow hedge de transactions intra-groupe» (Juillet 2004), visant à perme t t re la couve rture en Cash Flow Hedge de tra nsactions futures int ra-groupe sous ré s e rve d’identifier les tra nsactions externes fina les qui génèrent un risque de change pour le groupe, • ED «Day-1-Prof it» (Juillet 2004), visant à perme t t re une application prospective du § AG76 d’IAS 39 interdisant (sauf cond itio ns strictes) la reconnais s a nce d’un profit à l’origine sur des transactions évaluées sur base de mo dè le, • ED 7 «Disclosure », visant à rassembler et mettre à jour l’ens e m b le des informatio ns à fournir actuellement exigées par IAS 30 et IAS 32. A l’issue de ce projet, IAS 32 ne tra itera it do nc plus que des que st io ns de présentat io n (Dette/Equity et compensation).

L’ensemble de ces projets pourrait être appliqué de manière anticipée lors de la première application des normes IAS 32/39 au 1er janvier 2005.

271

IAS 3 2/3 9

L’Europe a adopté (réunion de l’Accounting Regulatory Committee du 1er octobre 2004) IAS 39 sur les instruments financiers, avec toutefois un «découpage» relatif à l’option de comptabilisation en juste valeur des passifs financiers et à la couverture des dépôts à vue, d’où son surnom de «double carve out».

Définitions données par les Normes Un instrument financier désigne tout contrat qui donne lieu à la fois à un actif financier pour une entreprise et à un passif financier ou à un instrument de capitaux propres pour une autre. Un actif financier désigne tout actif qui est : • de la trésorerie, • un droit contractuel de recevoir d'une autre entreprise de la trésorerie ou un autre actif financier, • un droit contractuel d'échanger des instruments financiers avec une autre entreprise dans des conditions potentiellement favorables ou, • un instrument de capitaux propres d'une autre entreprise. Un passif financier désigne tout passif correspondant à une obligation contractuelle : • de remettre à une autre entreprise de la trésorerie ou un autre actif financier ou, • d'échanger des instruments financiers avec une autre entreprise dans des conditions potentiellement défavorables. Un instrument de capitaux propres désigne tout contrat mettant en évidence un intérêt résiduel dans les actifs d'une entreprise après déduction de tous ses passifs.

272

CONVERSION

AU X

IFRS

Un dérivé est un instrument financier : • dont la valeur fluctue en fonction de l'évolution d'un taux d'intérêt, du prix d’un titre, du prix d'une marchandise, d'un cours de change, d'un indice de prix ou de cours, d'une notation de crédit ou d'un indice de crédit, ou de toute autre variable analogue spécifiée (parfois appelée le "sous-jacent") à condition que, dans le cas d’une variable non financière, celle-ci ne soit pas spécifique à l’une des parties au contrat, • qui ne requiert aucun placement net initial ou un placement net initial faible par rapport à d'autres types de contrats réagissant de manière similaire aux évolutions des conditions du marché et, qui est réglé à une date future.

Le champ d’application d’IAS 32 et 39 peut être présenté de la façon suivante : IAS 32 IAS 39 Classement Dette/Capitaux Propres X Actions propres (et dérivés sur actions propres) X Portefeuilles titres X Prêts/créances commerciales X Dettes X Produits dérivés X Opérations de couverture X Sortie d’actifs/passifs financiers (titrisation) X Compensation (netting) X Informations à fournir X

273

IAS 3 2/3 9

Classification et évaluation Catégories d’actifs et passifs financiers La norme définit 4 catégories d’instruments financiers mais seules 2 catégories sont ouvertes aux passifs financiers :

CATÉGORIE

Description

Comptabilisation Initiale

Comptabilisation Ultérieure

Contrats de dette détenus jusqu’à l’échéance (Actifs)

Obligations acquises par l’entité pour être détenues jusqu’à l’échéance

Juste valeur

Coût amorti

Prêts et créances Et passifs (Actifs et Passifs)

Actifs financiers et passifs non cotés et non destinés à être cédés

Juste valeur

Coût amorti

Instruments évalués en juste valeur par résultat (Actifs et Passifs)

Actifs détenus pour être vendus ou passifs détenus à être rachetés ou désignés comme tels Instruments dérivés

Juste valeur

Juste valeur En résultat

Actifs disponibles à la vente (Actifs)

Actifs qui ne sont pas dans les 3 catégories ci-dessus

Juste valeur

Juste valeur en capitaux propres

On notera que : • la catégorie des contrats de dette «détenus jusqu’à l’échéance» (HTM) est définie de manière stricte : l’intention doit être affichée dès l’origine et toute cession avant l’échéance entraîne le déclassement de l’ensemble du portefeuille et l’interdiction d’utiliser

274

CONVERSION

AU X

IFRS

cette catégorie pendant l’exercice en cours et les 2 exercices suivants (règle dite du «tainting»), •

toutes les participations dans des sociétés non consolidées doivent être réparties ente les «Actifs disponibles à la vente» et les actifs de «Trading». Dans les 2 cas, la conséquence est une évaluation systématique au cours coté (s’il existe) ; la notion d’investissement stratégique n’est pas reconnue en IFRS. En revanche, la catégorie «Actifs disponibles à la vente» (AFS) est définie par défaut : tous les titres qui ne sont ni détenus à des fins de «Trading», ni détenus jusqu’à l’échéance constituent des titres AFS,



tous les instruments dérivés sont des instruments, par défaut, qualifiés d’actifs ou passifs de «Trading».



les actifs de «Trading» sont définis de manière stricte : l’intention de prise de bénéfices à court terme doit être affichée dès l’origine et aucun reclassement permettant de ressortir de cette catégorie n’est autorisé,



les passifs de «Trading» sont limités aux ventes à découvert (vente de titres empruntés) et aux dérivés passifs,



l’option Juste Valeur est actuellement applicable à n’importe quel actif ou passif financier. Ce classement est libre sans qu’il soit nécessaire de justifier d’une quelconque stratégie. En revanche, il doit être fait dès l’origine et de manière irrévocable (aucun reclassement possible). Cette option est néanmoins vouée à être réduite par l’ED «Option FV».

275

IAS 3 2/3 9

L’ ED «Option Fair Value» prévoit de limiter l’applicat ion de l’opt ion à 5 cas spécifiques : 1. 2. 3.

4. 5. 6.

Existence de dérivés incorporés (avec ou sans lien clair et étroit), P assif contractuellement lié aux performances d’un actif évalué en juste valeur (ex : contrats en unité de valeur des ent reprises d’assurance), Compensat ion naturelle («natural offset») : situation où les variations de valeur d’un actif/passif fina nc ier sont en grande part ie compensées («substantia l lyoffset») par les variat io ns de valeur d’un autre passif/actif fina nc ie r, y compris un produit dérivé , Actifs autres que prêts et créances (t it res AFS) ; Autres cas spécifiquement prévus par les no r mes IFRS (éléments spécifiquement évalués à la juste valeur en application d’un autre paragraphe d’IAS 39 ou d’une autre norme IFRS). Par ailleurs, une condit ion supplémentaire s’ajoute à ces 5 situatio ns : la juste valeur doit être «vérifiable», ce qui suppose que la fourchette de variat ion des différents montants évalués selon des scéna r ios raisonnables soit fa i b le. La juste valeur est considérée comme vérifiable si la société dispose de : - Prix de ma rché observés sur des transactions réalisées sur le même instrument (sans modification ou repackaging) ; - Ou d’un modèle d’évaluation incorporant des données de marché observables et avec un calibrage périodique (back testing) ; - Ou enc o re d’un mo dè le d’évaluat ion communé ment utilisé par le ma rc hé pour évaluer l’instrument concerné et dont la fiabilité a été démontrée.

Enregistrement initial des actifs et passifs financiers à la juste valeur Tous les actifs et les passifs financiers doivent être rentrés dans le bilan à leur juste valeur initiale. Par conséquent, une perte ou un gain est reconnu à l’origine si l’actif ou le passif financier n’a pas été contracté aux conditions de marché en vigueur à la date de souscription. Par exemple, si un prêt est consenti à taux zéro, il doit être enregistré à l’origine pour sa valeur actualisée au taux en vigueur sur le marché lors de sa mise en place, la différence constatée par rapport à sa valeur d’émission (cash prêté) étant enregistrée immédiatement en charge.

276

CONVERSION

AU X

IFRS

En revanche, aucun profit ne peut être reconnu lors de l’enregistrement initial d’un actif ou d’un passif comptabilisé en juste valeur par résultat si cet instrument n’est pas coté (Notion de «Day-1-Profit»), à moins de disposer d’un prix de marché observé sur des transactions identiques récentes ou d’une valorisation obtenue à partir d’un modèle qui n’intègre que des données de marché observables. Dans tous les autres cas, le prix de la transaction est réputé refléter sa juste valeur initiale.

L’ED «Day-1-Prof it»1 qui conc e r ne les dispositio ns de trans it ion sur le «Day-1-Prof it» prévoit d’autoriser une applic at ion prospective de ces dispositions à partir du 25 octobre 2002 (date de première applicat ion de la norme US GAAP ve rs laque l le ces principes convergent). Cette modalité de transit ion sera it une simple option, une application rétrospective complète restant applicable.

Evaluation ultérieure des actifs et passifs financiers Après leur comptabilisation initiale, l’évaluation ultérieure des actifs financiers et passifs financiers est, en fonction de leur classification, soit la juste valeur soit le coût amorti avec un test de dépréciation :

A. la Juste valeur

1

«Transition and initial recognition of financial assests and financial liabilities».

La réévaluation des actifs financiers mesurés en juste valeur (AFS, Option JV, Trading et Dérivés actifs) est enregistrée directement en résultat sauf dans les 2 cas suivants : • Titres AFS (Available For Sale) : réévaluation en capitaux propres avec reclassement ultérieur en résultat lors de la vente des titres ou lors de la constatation d’une dépréciation, • Dérivés actifs : si l’entreprise a désigné une relation de couverture de flux futurs (Cash Flow Hedge) ou d’investissement net (Net Investment Hedge), les variations de juste valeur du dérivé sont enregistrées en capitaux propres et sont reclassées en résultat lorsque la transaction couverte affecte elle-même le résultat ou lorsque l’investissement net couvert

277

IAS 32/39

est cédé ou liquidé (traitement détaillé dans la suite du document). Les dettes classées en «Trading» sont réévaluées à leur valeur de marché avec un impact direct en résultat. En revanche, cette catégorie est limitée aux ventes à découvert (obligations nées de la vente de titres empruntés) et aux produits dérivés passifs non qualifiés de couverture. L’option Fair Value permet actuellement de réévaluer en juste valeur n’importe quel passif financier. Dans ce cas, il est nécessaire de fournir une information en annexe sur les variations de juste valeur non attribuables au taux sans risque (i.e. celles liées à l’évolution du spread de crédit de l’émetteur) et la différence entre juste valeur affichée au Bilan et valeur de remboursement à l’échéance. L’option Fair value est néanmoins considérablement réduite par l’ED «Option fair Value» (voir ci-dessus).

B. Au coût amorti Les catégories suivantes sont évaluées au cout amorti : • les titres de créance classés en HTM (détention jusqu’à l’échéance), • les prêts et créances (non détenus à des fins de «Trading»), • les actions non cotées dont la juste valeur ne peut pas être estimée de manière fiable, • ainsi que la plupart des passifs financiers qui restent évalués au coût amorti. Le coût amorti correspond à : • la valeur comptable initiale (nette des coûts de transaction), • plus/moins les intérêts calculés sur la base du taux d’intérêt effectif, • moins les sorties de cash (coupons et remboursements de principal).

278

CONVERSION

AU X

IFRS

Les intérêts courus (produits et charges) sont donc enregistrés, non pas selon le taux facial de la dette, mais sur la base d’un taux actuariel qui inclut les frais, commissions et primes de remboursement (Notion de Taux d’Intérêt Effectif TIE). Coûts de transaction et primes de remboursement sont donc systématiquement étalés de manière actuarielle.

Modalités de dépréciation des actifs financiers Les actifs financiers évalués au coût (prêts et créances) ou enregistrés en HTM (held To Maturity) et les titres réévalués en capitaux propres (AFS) doivent donner lieu à un «test d’impairment» à chaque clôture. Une situation d’impairment (dépréciation) doit se traduire par la constatation immédiate d’une perte en résultat. IAS 39 définit un certain nombre de critères d’impairment généraux : • difficultés financières du débiteur, • non respect/rupture de contrat (impayé), • modification du prêt suite aux difficultés financières de l’emprunteur, • probabilité d’un dépôt de bilan ou d’une restructuration financière du débiteur, • titre devenu illiquide suite aux difficultés financières du débiteur. Par ailleurs, des critères spécifiques sont ajoutés pour les actions : • évolution défavorable significative dans l’environnement technologique, commercial (marché), économique ou légal de l’entreprise concernée, • baisse significative OU prolongée du cours d’une action. Remarques : 1. La dépréciation étant définie comme l’impossibilité de recouvrer le coût initial de l’investissement, une notion «d’horizon de gestion» semble pouvoir être prise en compte ici, 2. Il est précisé que la disparition d’un marché actif ou la dégradation de notation (credit rating) ne sont pas en soi des critères de dépréciation.

279

IAS 3 2/3 9

Dans le cas de titres AFS, une situation d’impairment déclenche un recyclage immédiat de l’intégralité de la moins-value latente en résultat. Par ailleurs, toute dégradation ultérieure du titre sera constatée par résultat. En ce qui concerne les actions, aucune reprise de provision n’est autorisée ; elle est autorisée en revanche pour les obligations sous réserve d’identifier un événement objectif qui déclenche la reprise. Dans le cas de prêts et créances, 2 types de dépréciation sont reconnues : les dépréciations sur base individuelle et les dépréciations sur base collective. Un seul modèle de calcul s’applique néanmoins dans les 2 cas : celui d’une actualisation des cash flows futurs estimés sur la base du taux d’intérêt effectif d’origine. Ce mode de calcul de la dépréciation permet de continuer d’enregistrer ultérieurement un produit d’intérêt sur la base du taux d’intérêt effectif d’origine (effet de la désactualisation). Seuls les risques avérés peuvent donner lieu à une dépréciation («Incurred Losses») : il est donc nécessaire d’identifier un événement de défaut («Loss Event») survenant après la mise en place du prêt mais avant la date de clôture et ayant un impact mesurable sur les cash flows futurs estimés. Les pertes résultant d’événements futurs ne peuvent pas être reconnues et les dépréciations à la production sont interdites.

Instruments dérivés La définition d’un instrument dérivé (cf. infra) englobe tous les instruments dérivés «standards» (achat/vente à terme, options, swaps, caps et floors). Mais elle élargit également le champ des produits dérivés à d’autres types de contrats, notamment les suivants : • certains contrats sur matières premières : s’il existe une possibilité de règlement net et que la livraison physique ne peut pas être justifiée par l’activité

280

CONVERSION

AU X

IFRS







courante de la société (notion de «normal purchase and sale») ; la norme identifie 3 modes de règlement net en cash : l’existence d’une clause contractuelle, la revente / rachat du contrat lui-même (contrats liquides), enfin la revente/rachat de l’actif sous-jacent (actif liquide - «readily convertible to cash»), une entreprise qui a une pratique passée de règlement net en cash sur un certain type de contrats doit traiter ces contrats comme des produits dérivés, certaines garanties financières : si les paiements sont déclenchés par une variable (plutôt qu’un événement de défaut) ou si le détenteur n’est pas lui-même exposé au risque de défaut du débiteur qui fait l’objet de la garantie, certains contrats d’assurance indexés sur des variables de marché.

Les engagements de prêts («Loans commitments») sont exclus du champ d'application d'IAS 39 sauf (i) pour leur comptabilisation initiale (enregistrement à la juste valeur) et (ii) s’il sont désignés comme éléments de trading ou s’ils peuvent donner lieu à un règlement net en cash (considérés alors comme des options vendues).

Instruments dérivés incorporés Le champ des produits dérivés est également étendu aux dérivés cachés appelés incorporés («embedded derivatives»), qui se présentent sous forme de clauses assimilables à des produits dérivés intégrées dans des contrats classiques (contrat hôte). Un dérivé incorporé peut être identifié dans tout type de contrat : instrument de dette émis ou détenu, contrat commercial, contrat d’approvisionnement, d’assurance ou de location / vente («lease»). La présence d’un dérivé incorporé se traduit en général par l’indexation du contrat sur une ou plusieurs variables (taux d’intérêt, taux de change, prix d’une action…).

281

IAS 3 2/3 9

Un enregistrement séparé du dérivé incorporé est exigé par IAS 39 lorsque 3 conditions sont remplies : • les caractéristiques économiques et les risques associés au dérivé incorporé sont sans lien clair et étroit avec ceux du contrat, • le contrat dans son ensemble (dit contrat hybride) n’est pas déjà réévalué à sa valeur de marché (comme par exemple un titre classé en «Trading») et, • le dérivé incorporé répond à la définition d’un produit dérivé (voir ci-dessus). On peut citer, à titre d’exemple, 2 types de dérivés dont la séparation est requise par IAS 39 : • la composante change d’un contrat (vente ou approvisionnement) libellé dans une devise qui n’est ni celle de l’acheteur, ni celle du vendeur, ni celle couramment utilisée dans l’environnement où se fait la transaction (exemple : devise stable et liquide utilisée couramment dans les transactions locales), • l’indexation d’une dette (détenue ou émise) sur le prix d’une action (par exemple, une obligation échangeable ou un BMTN CAC 40) ; On notera toutefois que la composante action d’une obligation convertible constitue du point de vue de l’émetteur un instrument de capitaux propres hors du champ d’application d’IAS 39 (voir ci-après).

Opérations de couverture : champ d’application et définitions

2

282

Avec une souplesse introduite pour les banques par l’amendement sur la couverture globale d’un risque de taux en Fair value Hedge.

Un élément couvert peut-être un actif ou un passif du bilan, un engagement ferme ou une transaction future. Une quote-part d’élément seulement peut faire l’objet d’une couverture. Par ailleurs, des éléments peuvent être regroupés au sein d’une même relation de couverture si chacun des éléments du groupe varie dans les mêmes proportions que le groupe lui-même (ensemble homogène)2. Seules les transactions externes peuvent faire l’objet

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IFRS

d’une couverture : des transactions intra-groupe ne peuvent donc pas être désignées dans une relation de couverture. IAS 39 prévoit une exception pour les dettes et créances intra-groupe en devises mais il s’agit en fait d’un cas de «couverture naturelle» puisque l’impact du dérivé en résultat est «naturellement» compensé par l’effet de l’annulation en consolidation de la dette/créance intra-groupe (mécanique de consolidation). Seuls des instruments dérivés peuvent être désignés comme instruments de couverture. Une exception à ce principe : un actif ou un passif financier en devises peut être désigné comme couverture d’un risque de change (créance, dette, trésorerie). L’ED «Cash Flow Hedge de transactions int ra-groupe»3 réintroduit la possibilité de couvrir des tra nsactions futures intra-groupe (autorisée avant la révision de décembre 2003) en définis s a nt un no uveau type de couve rture du ris q ue de change. Cet amendement autoriserait la couve rt u re d’une tra nsaction future int ra-groupe en Cash Flow Hedge dès lors qu’un risque de change peut être identifié au niveau groupe à partir de transactions externes (ac hats / ve ntes en devises différe ntes). La no uveauté introduite par cet amendeme nt e st de pouvoir identifier dans la documentat ion des tra nsactions externes qui sont libellées dans la devise de fonctionnement de l’ent ité qui les réa l ise (et qui n’a pas de ris q ue de change à son niveau). Néanmo i ns, dans tous les cas le recyc la ge des résultats de couve rture ne pourraie nt être déclenc hés que par la réalisation de la tra nsaction fina le externe.

3

«Cash Flow hedge of forecast intragroup transactions».

Différentes natures de risques peuvent être couvertes : le risque de prix global, le risque de change, le risque de taux d’intérêt et le risque de contrepartie (ou risque de crédit). Ces différents types de risques peuvent être désignés séparément ou ensemble dans une relation de couverture. En revanche, dans le cas d’un actif ou d’un passif non financier, seul le risque de change peut être couvert séparément ; toute autre type de couverture doit porter sur le risque de prix global.

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IAS 3 2/3 9

Trois catégories de couverture IAS 39 définit 3 types de relation de couverture : • couverture d’un risque de prix («Fair Value Hedge»), qui consiste à couvrir les variations de prix d’un actif ou d’un passif ; ex : une action détenue en portefeuille ou une dette à taux fixe, • couverture d’un risque de variabilité des flux futurs («Cash Flow Hedge»), qui consiste à fixer les flux futurs d’un actif ou d’un passif, d’une commande ferme ou d’une simple transaction future ; ex : une vente future en devises ou les flux d’intérêt d’une dette à taux variable, • couverture d’un investissement net («Net Investment Hedge»), qui consiste à couvrir le risque de change sur une filiale étrangère. On notera que le Fair Value Hedge et le Cash Flow hedge constituent 2 types de couvertures exclusives l’une de l’autre : en couvrant un risque de prix (et en qualifiant une relation de «Fair Value Hedge»), on s’expose à une variabilité des flux futurs ; à l’inverse, en figeant des flux futurs variables (et en qualifiant une relation de «Cash Flow Hedge»), on s’expose alors à une variation de prix. Seules les couvertures de commandes fermes en devises sont compatibles avec les 2 modes de désignation : une société est donc libre de traiter ces couvertures de commandes fermes en Fair value Hedge ou en Cash Flow Hedge.

Opérations de couverture : critères de qualification Le respect des critères présentés ci-après permet d’utiliser la comptabilité de couverture (voir supra). Les principaux critères de qualification définis par IAS 39 sont les suivants : • une documentation formelle dès l’origine de la relation de couverture, décrivant la stratégie de couverture, l’élément couvert, la nature du risque couvert, 284

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l’instrument de couverture et les modalités d'évaluation de l'efficacité de la relation de couverture, la démonstration de l’efficacité de la couverture par des tests d’efficacité prospectifs (à la mise en place de la couverture) et rétrospectifs (à chaque date d’arrêté) ; ces tests de corrélation ont un double objectif : valider la qualification de couverture, en démontrant que les variations mesurées sur l’instrument de couverture sont comprises entre 80% et 125% des variations mesurées sur l’élément couvert, mesurer la part inefficace qui doit être immédiatement traduite en résultat, la démonstration du caractère hautement probable de la transaction future couverte dans le cadre d’un Cash Flow Hedge, il n’y a pas de qualification possible pour les couvertures de positions nettes (couverture d’une marge par exemple). Ainsi, une vente forward de 20 USD ne peut pas être désignée comme couverture de la position nette formée par une vente de 100 USD et un achat de 80 USD : seule une quote-part d’exposition brute (20% de la vente de 100 USD) peut être désignée comme élément couvert, il n’y a pas de reconnaissance des contrats internes. Ce point concerne plus particulièrement les banques et les sociétés disposant d’une Trésorerie Centrale (TC) : la relation de couverture ne pouvant être désignée qu’à partir du dérivé externe au groupe, il est nécessaire de lier chaque contrat externe mis en place par la TC avec chacune des expositions des filiales couvertes, il n’y a pas de qualification possible pour les ventes d’option. A ce titre, toute combinaison d’options (par exemple un tunnel) doit être analysée pour vérifier si l’ensemble ne constitue pas une position de vendeur net.

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IAS 3 2/3 9

Opérations de couverture : Comptabilisation

Sous réserve du respect des critères (voir infra) chaque type de couverture fait l’objet d’un traitement comptable spécifique : •

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dans le cas d’un Fair Value Hedge (couverture d’une dette à taux fixe avec un swap par exemple), le dérivé est réévalué à sa juste valeur avec impact en résultat (traitement «standard») ; en contrepartie, par exception, la composante risque de l’élément couvert est également réévaluée avec impact en résultat ; ce traitement permet de neutraliser les variations de valeur du dérivé dans le compte de résultat (à la part inefficace près),

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dans le cas d’un Cash Flow Hedge (couverture d’une dette à taux variable avec un cap par exemple), les variations de valeur du dérivé sont décomposées entre (1) la part efficace, qui est enregistrée en capitaux propres (sur une ligne spécifique), et (2) la part inefficace, qui est immédiatement traduite en résultat. Les montants stockés en capitaux propres sont recyclés en résultat lorsque la transaction couverte affecte le-même le résultat : -

directement à la facturation s’il s’agit d’une vente future, sinon, symétriquement à l’impact en résultat de l’actif ou du passif comptabilisé lors de la réalisation de la transaction ; ainsi si une société a couvert l’émission future d’une dette, elle recyclera les résultats de couverture au fil des charges d’intérêts sur cette dette ; une option est néanmoins ouverte dans le cas d’actif / passifs non financiers (stocks, immobilisations) pour recycler les résultats de couverture directement dans le coût d’entrée de l’actif ou du passif («Basis adjustment»).

Dans le cas d’une couverture d’investissement net, IAS 39 reprend les dispositions d’IAS 21 «Effet des variations des cours des monnaies étrangères» : les variations de valeur du dérivé sont décomposées entre (1) la part efficace, qui est enregistrée en capitaux propres (sur la même ligne que les écarts de conversion constatés sur la filiale), et (2) la part inefficace, qui est immédiatement traduite en résultat. Les montants enregistrés en capitaux propres sont reclassés en résultat lors de la cession de l’investissement net couvert.

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IAS 3 2/3 9

Opérations de couverture : interruption d’une relation de couverture Une relation de couverture doit être interrompue dans les cas suivants : • l’instrument de couverture est échu, exercé, revendu ou résilié, • les critères de qualification ne sont plus respectés, • la transaction future couverte n’est plus hautement probable. A l’exception du dernier cas (disparition de fait de la transaction couverte), l’interruption de la relation de couverture ne peut être que prospective. Dans les autres cas, y compris si l’entreprise décide d’interrompre la relation de couverture, la part réévaluée en «fair value hedge» de l’élément couvert doit être amortie sur la durée résiduelle de l’élément couvert et les montants stockés en capitaux propres «cash flow hedge» doivent être maintenus et reclassés en résultat lorsque la transaction couverte affecte le résultat.

Sortie d’actifs et de passifs financiers Les critères permettant d’analyser et d’éventuellement reconnaître la cession d’un actif financier («derecognition») sont récapitulés dans l’arbre de décision donné au § AG 36 d’IAS 39. Les étapes de cet arbre sont les suivantes : • consolidation des filiales et entités ad hoc (SIC 12, voir ci-après), • cession de l’intégralité (100 %) ou d’une quote-part juridiquement distincte (ex : coupons) ou proportionnelle (ie X %) de l’actif, • transfert des droits à percevoir les cash flows (existence d’un titre de cession) ou Pass Through Agreement (voir ci-après).

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Sorties d’actifs - Arbre de décision proposé

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Consolidation des entités ad hoc (SIC 12) Lorsque la cession implique une entité ad-hoc (Special Purpose Entity – SPE), les critères stricts définis par SIC 12 conduisent généralement le cédant à consolider cette dernière, entraînant de facto le maintien à son bilan des actifs cédés. Les critères définis par SIC 12 sont relatifs : • au contrôle des activités ou des actifs de l’entité (partant du principe qu’il y a en général contrôle en cas d’auto pilotage), • à la conservation de la majorité des risques, ou • à la conservation de la majorité des avantages. Un seul des 3 critères suffit pour devoir consolider. Rappelons, par ailleurs, qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un lien en capital (être associé ou actionnaire) pour devoir consolider en normes IAS (même chose en principes français depuis la loi LSF et la modification de la réglementation sur les comptes consolidés). Le meilleur moyen de ne pas consolider une entité ad hoc est de prouver que quelqu’un d’autre la consolide en IFRS (parce qu’il en supporte par exemple la majorité des risques).

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Notion de «Pass-through arrangements» Les trois conditions suivantes doivent être respectées : - le cédant n'a pas l'obligation de verser une somme qui n'a pas été collectée sur les actifs cédés, - le cédant ne peut pas utiliser les actifs cédés pour son propre compte et, - le cédant a l'obligation de reverser pratiquement en temps réel («without material delay») tout flux collecté sur les actifs cédés.



Notion de «Substantially all» Dans les cessions de créances commerciales, on considère généralement que ces conditions doivent être respectées par le mandat de gestion signé entre

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le cédant et le FCC ou la banque si le recouvrement des créances continue d’être assuré par le cédant. Ce mandat doit également être rémunéré aux conditions de marché pour ne pas déqualifier l’opération. Se traduit par «pratiquement tous» les risques et avantages, ce qui est donc beaucoup plus que la simple notion de «majorité». La norme ne donne pas de chiffre mais à titre de comparaison, la même notion se traduit par 90% en US GAAP (dispositions relatives aux leases). •

Notion de «perte de contrôle» Il y a perte de contrôle si le cessionnaire à la capacité effective (pratical ability) de céder à son tour les créances, sur décision unilatérale et sans restriction additionnelle (garantie ou mandat de gestion). Vise notamment les cessions d’actifs négociés sur un marché actif.



Notion de «continuing involvement» Dans ce cas, il y a maintien d’un morceau d’actif représentatif du «continuing involvement» (par exemple garantie donnée par le cédant) et enregistrement en parallèle d’un passif dit «associé». L’objectif est de faire apparaître - par différence mais sans compenser au bilan - le montant de l’engagement conservé (retained interest).

Remarque : toutes ces dispositions sont applicables aux opérations de titrisation comme aux opérations d’escompte, de Dailly-cession, Dailly-nantissement et d’affacturage. Par ailleurs, l’analyse côté acheteur des actifs doit être symétrique à celle effectuée côté vendeur.

Autres points couverts par IAS 32 Distinction Dette/Capitaux propres La distinction entre un instrument de dette et un instrument de capitaux propres est établie par IAS 32. Un instrument de capitaux propres est défini comme un contrat mettant en évidence un intérêt résiduel dans les 291

IAS 3 2/3 9

actifs d'une entreprise après déduction de tous ses passifs. A contrario, une dette est définie comme une obligation contractuelle (a) de remettre à une autre entreprise du cash ou un autre actif financier ; ou (b) d'échanger des instruments financiers avec une autre entreprise à des conditions potentiellement défavorables. Le critère clé permettant de distinguer «dette» et «capitaux propres» est l’existence ou non d’une obligation pour l’émetteur de verser du cash à sa contrepartie : tout contrat (ou toute partie d’un contrat) qui contraint l’émetteur à verser du cash (intérêts ou principal) constitue une dette. Le fait d’avoir ou non l'initiative d'un décaissement (qu'il s'agisse d'un remboursement ou de l'obligation de verser ou non une rémunération) constitue le premier critère essentiel de distinction entre «dette» et «capitaux propres». Par ailleurs, dans le cas d’un instrument donnant lieu à un règlement en actions (ex : une ORA ou un dérivé sur actions propres), un classement en capitaux propres est envisageable uniquement si l’instrument est dénoué par échange d’un nombre fixe d’actions contre un montant fixe en cash. Ainsi, un instrument qui se dénoue par remise d’un nombre variable d’actions propres ajusté de telle sorte que les actions remises valent toujours un même montant fixe doit être enregistré en dette. Par ailleurs, un dérivé sur actions propres qui fait l’objet d’un règlement net (en cash ou en actions propres) est systématiquement qualifié d’actif / passif financier et réévalué en résultat comme un dérivé «standard». La classification entre «dette» et «capitaux propres» doit s'effectuer selon la substance de l'engagement et doit s’apprécier au niveau consolidé. Ainsi, si une société du groupe a émis des actions et qu’une autre société du groupe s’est engagée à racheter ces mêmes actions, l’émission d’actions est requalifiée en dette au niveau consolidé. 292

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Instruments composés IAS 32 ne prévoit pas de rubrique intermédiaire entre «dette» et «capitaux propres». En revanche, la norme impose une décomposition systématique des instruments composés qui contiennent à la fois un élément de passif et un élément de capitaux propres. L'émetteur d’un tel instrument doit enregistrer séparément chacune des composantes de l'instrument suivant leur nature. C’est le cas par exemple d’une obligation convertible en actions propres qui devra être décomposée entre une dette (contrat hôte) et une option sur actions propres (instrument dérivé incorporé) enregistrée en capitaux propres. La norme impose une décomposition de l’instrument à partir de la composante dette (flux de cash actualisés au taux d’une dette standard), la valeur de la composante capitaux propres étant déduite par différence. Les dérivés incorporés éventuellement attachés à l’instrument (call/put) doivent être intégralement rattachés à la composante dette.

Engagement de rachat d’actions propres IAS 32 précise que toute obligation pour l’émetteur de racheter ses propres actions constitue une dette. L’action sous-jacente devient remboursable du fait de cet engagement et elle doit donc être requalifiée en dette pour un montant égal à la valeur de rachat actualisée. En conséquence, tous les instruments remboursables («puttable») sont qualifiés de dette (même s’il donnent droit à un intérêt résiduel dans l’actif net et même si le prix de rachat est variable). Par ailleurs, tout engagement de rachat d’actions propres contracté de manière séparée entraîne un déclassement de l’action sous-jacente en dette (achat forward ou vente de put). Ces mêmes principes s’appliquent aux engagements de rachat contractés avec des minoritaires dans la mesure où les intérêts minoritaires sont classés en capitaux propres par IAS 27.

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IAS 3 2 / 3 9

Intérêts et dividendes Les intérêts ou dividendes versés sur un instrument financier enregistré en tant que dette doivent être comptabilisés en charges dans le compte de résultat. Les distributions faites aux porteurs d'un instrument financier classé en capitaux propres doivent être enregistrées directement en capitaux propres.

Rachat d’actions propres Les actions propres détenues directement par l'entreprise émettrice ou par ses filiales consolidées, quelle que soit la raison de leur détention (soutien de cours, attribution de stock options, opérations de marché …) et leur intention (décision de les annuler ou non), doivent être présentées en déduction des capitaux propres. Leur acquisition est ainsi comptabilisée comme une variation de capitaux propres. La vente ou l’annulation ultérieure de ces actions n’a aucun impact sur le compte de résultat.

Information à fournir IAS 32 requiert une information très complète sur les instruments financiers et, plus généralement, sur les risques financiers auxquels l’entreprise est exposée et sur la manière dont elle gère ces risques. En premier lieu, une information exhaustive sur la juste valeur des instruments financiers doit être affichée dans les états financiers. Lorsque cette juste valeur n’est pas inscrite directement dans le bilan (comme c’est le cas pour les dettes, les placements détenus jusqu’à l’échéance et les prêts / créances émis qui sont maintenus au coût amorti), cette information doit être fournie en annexe. En outre, lorsqu’une entreprise détient des actions non cotées qu’elle déclare ne pas pouvoir évaluer de manière fiable, elle doit fournir une information détaillée sur l’actif, ainsi qu’une indication, si possible, de l’amplitude constatée entre les différentes valorisations et les impacts des cessions éventuellement réalisées. 294

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IFRS

Par ailleurs, une information complète doit être donnée sur les risques financiers et la manière dont ils sont gérés. On peut citer les principaux points suivants : • termes et conditions des instruments financiers (y compris covenants et restrictions éventuelles à l’utilisation des fonds, la distribution de dividendes…), • méthodes de gestion de risques, avec une distinction entre risque de taux d’intérêt (dates d’échéance, dates de refixation des taux, taux d’intérêt effectifs, sensibilité), risque de crédit (exposition maximum et concentrations importantes de risque) et risque de liquidité, • description des opérations de couverture par catégorie (Fair Value Hedge, Cash Flow Hedge, Net Investment Hedge) : instruments de couverture utilisés, nature des risques couverts et, pour les couvertures de transactions futures, exercices au cours desquels ces transactions sont attendues, • décomposition des mouvements enregistrés en capitaux propres sur les couvertures de «Cash Flow Hedge» et sur les titres disponibles à la vente («Available-ForSale»), • éléments importants de produits, charges, profits ou pertes générés par des instruments financiers, en distinguant, les produits et charges d’intérêt, les profits et pertes reclassés en résultat sur les actifs disponibles à la vente (« Available-For-Sale »), et les produits financiers courus sur les prêts dépréciés, • opérations de titrisation : nature et étendue de ces transactions (garanties données et informations quantitatives sur les hypothèses retenues pour valoriser les participations nouvelles ou conservées) et description des actifs sortis du bilan, • nature et montant des dépréciations constatées avec une distinction pour chaque catégorie importante d’actifs, • valeur comptable des actifs financiers donnés en garantie au titre des dettes, juste valeur des garanties acceptées que la société peut revendre ou donner en garantie à son tour, juste valeur des garanties cédées ou données en garantie, termes et conditions significatifs associés à l’utilisation de ces garanties,

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IAS 3 2/3 9



comparaison entre la valeur comptable et la juste valeur des actifs financiers comptabilisés pour un montant supérieur à la juste valeur et raisons justifiant l’absence de dépréciation.

Une information est également exigée sur les sujets suivants : • juste valeur : importance du recours aux techniques de valorisation ; Poids dans les valorisations des hypothèses retenues qui ne sont pas des données de marché observables ; sensibilité des calculs à une variation de ces hypothèses ; impact des instruments évalués à partir de techniques de valorisation, • cessions d’actifs financiers : nature et importance des cessions d’actifs financiers non reconnues en IAS 39 ; risques inhérents aux portions d’actifs cédés maintenues au bilan du cédant, • dettes évaluées en juste valeur : part des variations de valeur non dues à la variation du taux sans risque et différence entre valeur au bilan et valeur de remboursement, • emprunts remboursables : défauts de paiement (principal ou intérêts), ruptures de plan d’amortissement, clauses de remboursement et tout autre type de clauses permettant au prêteur d’exiger leur remboursement («covenants»).

ED 7 «Disclosure» Les changements apportés par l’ED seraient les suivants : • Plus d’information sur la juste valeur des collatéraux et autres garanties (donnés et reçus) • Une analyse par sensibilité des risques de marché. A contrario, les informations sur les caractéristiques, montants, maturité et cash flows par types d’ instruments financiers ne seraient plus exigées ; par ailleurs, les indications sur les «covenants» seraient remplacés par les cas de non respect de ces derniers ; • Enfin, sera it ex igée une Info r mat ion qua l itative et quant it ative sur les capitaux propres dont pour les organismes s o us auto r ité de tute l le le mo ntant du capital réglementaire et les cas de non respect de ce dernier (établissements de crédit, ent reprises d’assurance, etc).

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AU X

IFRS

IFRS 1

IFRS 1

Première adoption des IFRS

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IF R S 1

IFRS 1 Première adoption des IFRS

Champ d’application IFRS 1 s’applique aux entités qui présentent pour la première fois leurs états financiers selon les IFRS. Ces derniers sont définis comme les premiers états financiers dans lesquels une entité adopte les IFRS en indiquant de manière explicite et sans réserve dans ses états financiers qu’ils sont conformes aux IFRS. En pratique, toutes les sociétés de droit français cotées préparant des comptes consolidés devront, dans le cadre de l’obligation européenne, utiliser IFRS 1 pour mettre en œuvre leur transition vers le référentiel IFRS.

Bilan d’ouverture IFRS et choix des méthodes comptables Principe général Pour préparer ses premiers états financiers IFRS, une entité doit préparer son bilan d’ouverture IFRS à la date de transition qui est définie comme la date d’ouverture du premier exercice comparatif complet présenté selon les IFRS. En effet, pour se conformer à IAS 1, «Présentation des états financiers», les premiers états financiers IFRS d’une entité doivent comporter au minimum un exercice comparatif. Soit pour une société cotée française clôturant ses comptes le 31 décembre et appliquant les IFRS pour la première fois en 2005, la date de transition aux IFRS est le 1er janvier 2004.

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Ce bilan d’ouverture est le point de départ pour toute la comptabilité ultérieure de l’entité selon les IFRS Sous réserve des dérogations prévues et détaillées plus loin, l’entité doit : • comptabiliser tous les actifs et passifs dont la comptabilisation est imposée par les IFRS, • ne pas comptabiliser les actifs et passifs dont la comptabilisation n’est pas permise par les IFRS, • reclasser les éléments comptabilisés selon le référentiel antérieur comme un certain type d’actifs, de passifs ou de capitaux propres mais qui, selon les IFRS, appartiennent à un autre type d’actifs, de passifs ou de capitaux propres, • appliquer les IFRS pour évaluer tous les actifs et passifs comptabilisés. Les premiers états financiers IFRS sont préparés en appliquant rétrospectivement les principes comptables conformes à chaque norme et interprétation en vigueur à la date de clôture, soit le 31 décembre 2005 dans notre exemple. Aujourd’hui, IFRS 11 prévoit deux exceptions principales facultatives : Les entités qui adoptent les IFRS pour la première fois en 2005 ne sont pas obligées de retraiter les comparatifs de l’exercice 2004 pour appliquer les dispositions d’IAS 32 et IAS 39 sur les instruments financiers et d’IFRS 4 «Contrats d’assurance». D’autre part, les dispositions transitoires détaillées de chacune des normes ne s’appliquent pas dans le contexte de la première adoption du référentiel, sauf mention expresse, ce qui peut être le cas dans certaines des normes récemment publiées par l’IASB.

Dérogations facultatives à certaines dispositions des IFRS

1

IFRS 1 a été amendée plusieurs fois après sa publication pour intégrer les révisions d’autres normes

IFRS 1 prévoit une liste limitative de dérogations à l’application rétrospective des dispositions des IFRS. Ces dérogations concernent plusieurs domaines. Elles sont au choix de l’entité mais ne peuvent, par analogie, être utilisées pour d’autres éléments des états financiers 299

IF R S 1

que ceux pour lesquels elles sont explicitement prévues par la norme.

Regroupements d’entreprises IFRS 1 laisse le choix entre les trois options suivantes : • retraiter rétrospectivement la totalité des regroupements d’entreprises passés, • retraiter rétrospectivement les regroupements d’entreprises à partir d’une date dans le passé choisie par l’entité, • ne pas retraiter les regroupements d’entreprises avant la date de transition aux IFRS. L’entité qui choisit de retraiter tout ou partie des regroupements d’entreprises passés doit à partir de la même date que pour IFRS 3 appliquer IAS 38 révisée, «Immobilisations incorporelles» et IAS 36 révisée, «Dépréciation d’actifs» (voir IAS 36 et IAS 38). Lorsqu’une entité choisit de ne pas retraiter les regroupements d’entreprises intervenus avant la date de transition aux IFRS, cela a les conséquences suivantes : • maintien de la classification du regroupement (acquisition par l’acquéreur légal, acquisition inversée ou mise en commun d’intérêt), • comptabilisation à la date de transition de tous les actifs acquis et de tous les passifs assumés dans le regroupement d’entreprises, autres que d’une part certains actifs et passifs financiers décomptabilisés selon le référentiel antérieur et, d’autre part, les actifs, y compris le goodwill, et les passifs qui n’étaient pas comptabilisés dans le bilan consolidé de l’acquéreur selon le référentiel comptable antérieur et qui ne satisfaisaient pas non plus aux critères de comptabilisation selon les IFRS dans le bilan séparé de l’entité acquise.

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En clair cela signifie qu’un actif ou un passif répondant à la définition d’un actif ou d’un passif selon les IFRS est conservé au bilan et la valeur qui lui a été attribuée lors du regroupement d’entreprises constitue son coût présumé selon les IFRS à cette date. Un actif ou un passif qui ne répond pas à la définition d’un actif ou d’un passif selon les IFRS est décomptabilisé par le report à nouveau : cette règle s’applique à tous les actifs et passifs sauf aux immobilisations incorporelles ne répondant pas aux critères de comptabilisation d’IAS 38. Pour ces dernières, la décomptabilisation s’opère en contrepartie du goodwill.

Utilisation de la juste valeur ou d’une réévaluation comme coût présumé IFRS 1 précise que tous les actifs et passifs comptabilisés dans le bilan d’ouverture doivent être évalués selon les IFRS comme si l’entité avait toujours appliqué les IFRS. S’agissant des immobilisations corporelles, l’entité doit donc en conséquence appliquer les dispositions d’IAS 16 «Immobilisations corporelles» de manière rétrospective. IFRS 1 prévoit des exceptions à cette application rétrospective. Si l’entité qui adopte les IFRS pour la première fois, ne souhaite pas ou ne peut pas déterminer le coût historique d’une immobilisation : Une entité peut choisir un des montants suivants comme coût présumé d’une de ses immobilisations corporelles : • juste valeur à la date de transition aux IFRS, • une réévaluation effectuée selon le référentiel comptable antérieur, • juste valeur à la date d’un événement tel qu’une privatisation ou une introduction en bourse. Ces exceptions sont applicables sans conditions particulières et de manière discrétionnaire à tout ou partie des immobilisations corporelles de l’entité. Par ailleurs, ces dérogations sont également utilisables pour : • les immeubles de placement évalués selon le modèle du coût, • les immobilisations incorporelles qui satisfont

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IF R S 1

aux critères de réévaluation selon IAS 38. En pratique, l’application de cette option aux immobilisations incorporelles devrait être rare, dans la mesure où la réévaluation n‘est applicable qu’aux immobilisations incorporelles pour lesquelles un marché actif existe. En cas d’utilisation de la juste valeur comme coût présumé, l’entité doit, à la date de transition aux IFRS, substituer à la valeur nette comptable la juste valeur. L’utilisation de cette option n’exonère pas l’entité d’appliquer les dispositions d’IAS 16 sur les composants, les amortissements et la valeur résiduelle à compter de la date de transition.

Avantages du personnel IFRS 1 impose d’appliquer IAS 19 «Avantages du personnel» à la date de transition aux IFRS pour évaluer et comptabiliser les avantages du personnel. D’après IAS 19, les avantages du personnel comprennent : • les avantages à court terme (salaires, rémunérations, congés payés…), • les avantages postérieurs à l’emploi et en particulier les retraites, • les avantages à long terme (congés sabbatiques, médailles du travail…), • les indemnités de fins de contrat de travail. IAS 19 doit être appliquée de façon rétrospective à l’ensemble des avantages du personnel considérés. Cependant, IFRS 1 prévoit des dispositions particulières pour les écarts actuariels. En effet, selon IAS 19 lorsque l’obligation de l’entreprise est modifiée par un changement des hypothèses actuarielles et par les ajustements liés à l’expérience, l’entreprise doit amortir l'impact de ce changement, s'il excède un certain seuil, en résultat sur la durée de vie active moyenne des employés.

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IFRS

IAS 19 impose aux entreprises de comptabiliser au minimum, un pourcentage indiqué des écarts actuariels se situant à l’extérieur d’un «corridor» de plus ou moins 10%. L’application rétrospective de cette approche dans le cadre de la première adoption des IFRS obligerait l’entité à déterminer les gains et pertes actuariels pour chaque année depuis le commencement du régime afin de déterminer le montant cumulé net des gains et pertes non comptabilisés à la date de transition aux IFRS. Ceci pourrait se révéler complexe et coûteux pour beaucoup d’entreprises. IFRS 1 permet donc aux entreprises de calculer un actif ou passif net à la date de transition sans tenir compte de «l’historique» des écarts actuariels. Une entité qui opte pour cette dérogation doit l’appliquer à tous ses plans

Ecarts cumulés de conversion L’entité peut considérer que son écart de conversion cumulé à la date de transition est nul pour toutes ses activités étrangères. Dans ce cas, les écarts de conversion cumulés antérieurs à la date de transition aux IFRS ne rentrent pas dans la détermination du résultat de cession des activités concernées. Le gain ou la perte résultant de la sortie d’une activité à l’étranger n’inclura que les écarts de conversion comptabilisés depuis la date de transition. Lorsqu’elle est utilisée, cette option s’applique à tous les écarts de conversion cumulés. De plus, à la date de transition aux IFRS, l’entité peut choisir de ne pas appliquer rétrospectivement IAS 21 sur les écarts d’évaluation et les goodwills résultant de l’acquisition d”une entité étrangère effectuée avant le 1er janvier 2004. Dans ce cas, le goodwill et les écarts d’évaluation sont : • exprimés et suivis dans la monnaie fonctionnelle de l’acquéreur ou, • considérés comme des éléments non monétaires convertis au taux historique du référentiel antérieur. L’entité qui adopte les IFRS pour la première fois peut cependant appliquer IAS 21 rétrospectivement à l’ensemble des goodwills et écarts d’évaluation provenant des acquisitions antérieures ou aux seuls

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IF R S 1

regroupements d’entreprises retraités conformément à IFRS 1.

Instruments financiers composés IAS 32 impose à une entité qui a émis un instrument financier composé de classer séparément lors de l’émission la composante passif et la composante capitaux propres. Si la composante passif n’existe plus, l’application rétrospective d’IAS 32 impose la présentation séparée de deux portions de capitaux propres. La première portion figure en report à nouveau et représente les intérêts cumulés sur la composante passif. L’autre portion représente la composante de capitaux propres originale. Selon IFRS 1, une entité qui adopte les IFRS pour la première fois n’est pas obligée de séparer ces deux composantes si la composante passif n’existe plus à la date de transition aux IFRS.

Date de transition dans un groupe Si une filiale adopte les IFRS pour la première fois plus tard que sa société mère, cette filiale peut évaluer ses actifs et ses passifs : • soit à leur valeur comptable déterminée conformément aux IFRS dans les états financiers consolidés de la mère, avant prise en compte des effets du regroupement et des ajustements de consolidation, • soit à leur valeur comptable déterminée selon les IFRS sur la base de la date de transition de la filiale. Cette option est également disponible pour les coentreprises ou les entreprises associées qui adoptent les IFRS plus tard que l’entité qui a une influence notable ou un contrôle conjoint sur elles. A contrario, si une société mère adopte les IFRS pour la première fois plus tard qu’une filiale (ou une co-entreprise ou une entreprise associée), ses états financiers consolidés

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CONVERSION

AU X

IFRS

reprennent les actifs et passifs de cette filiale : • pour les valeurs comptables qu’ils ont dans les états financiers séparés IFRS de la filiale et, • après prise en compte des effets du regroupement d’entreprises et des ajustements de consolidation.

Désignation d’instruments financiers déjà comptabilisés IFRS 1 autorise la désignation à la date de transition aux IFRS plutôt qu’à la date de comptabilisation initiale, d’instruments financiers comme actifs et passifs financiers à la juste valeur (contrepartie résultat) ou disponibles à la vente.

Paiements indexés sur des actions En février 2004, l’IASB a publié la norme IFRS 2 «Paiement fondés sur des actions» qui traite en particulier des plans de souscription et d’achat d’actions octroyés aux salariés. Pour les besoins de la première application de cette norme dans le cadre de la transition vers les normes internationales, IFRS 1 contient désormais des mesures spécifiques sur ces transactions. Une entité qui adopte les IFRS pour la première fois est encouragée à appliquer IFRS 2 aux instruments de capitaux propres : • accordés avant le 7 novembre 2002, • accordés après le 7 novembre 2002 et qui ont été acquis («vested») avant la plus tardive de la date de transition aux IFRS ou du 1er janvier 2005. Si une entité décide d’appliquer IFRS 2 à ces instruments de capitaux propres, elle ne peut le faire que si elle a rendu publique la juste valeur de ces instruments, déterminée à la date d’évaluation telle que définie dans IFRS 2. Ce peut être par exemple le cas de sociétés cotées aux Etats-Unis, qui dans le cadre de l’information financière publiée auprès de la SEC ont donné, dans leur prospectus, la juste valeur des options attribuées.

Provision pour démantèlement comprise dans le coût d’une immobilisation Le coût calculé selon IAS 16 d’une immobilisation corporelle peut comprendre si nécessaire le coût de

305

IF R S 1

démantèlement ou de remise en état d’un actif pour son montant actualisé en contrepartie d’une provision . Le comité d’interprétation de l’IASB (IFRIC) a publié en mai 2004 un texte visant à clarifier la comptabilisation des changements dans l’estimation du coût de démantèlement ou de remise en état d’un actif. Lorsque après la comptabilisation initiale du coût de démantèlement d’un actif (ce dernier doit être modifié) toutes les modifications de la provision pour risque comptabilisée trouvent leur contrepartie en plus ou en moins du coût de l’actif, à l’exception des effets de désactualisation qui sont enregistrés directement en résultat. Une entité qui adopte pour la première fois les IFRS est dispensée de cette obligation pour les changements intervenus avant la date de transition aux IFRS. Si elle utilise cette option, l’entité doit : • évaluer la provision à la date de transition aux IFRS conformément à IAS 37 «Provisions, passifs éventuels et actifs éventuels», • actualiser cette provision pour la ramener à la date à laquelle la provision aurait due être comptabilisée pour la première fois pour estimer le montant initial à inclure dans le coût de l’actif concerné, • déterminer l’amortissement cumulé correspondant à la date de transition.

Exceptions obligatoires à l’application rétrospective d’autres IFRS IFRS 1 interdit l’application rétrospective de certaines dispositions des IFRS,

Décomptabilisation d’actifs et de passifs financiers L’entité doit appliquer les règles de décomptabilisation d’IAS 39 de manière prospective pour les transactions intervenues à compter du 1er janvier 2004.

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CONVERSION

AU X

IFRS

Si des actifs ou des passifs financiers (autres que des instruments dérivés) décomptabilisés avant cette date n’auraient pas dû l’être selon les IFRS, ils n’ont pas à être recomptabilisés dans le bilan d’ouverture sauf s’ils doivent l’être en raison d’une transaction ou d’un événement postérieur au 1er janvier 2004. Cependant, l’entité doit comptabiliser tous les instruments dérivés et autres intérêts (comme par exemple des contrats de gestion) conservés après la transaction de décomptabilisation et subsistant à la date de transition aux IFRS. L’entité qui adopte pour la première fois les IFRS doit consolider toutes les entités ad hoc qu’elle contrôle à la date de transition aux IFRS, même si ces entités ad hoc existaient avant la date de transition aux IFRS ou détiennent des actifs ou des passifs financiers qui ont été décomptabilisés selon le référentiel antérieur.

Désignation de la comptabilité de couverture A la date de transition choisie pour IAS 39 (c’est-à-dire 1er janvier 2004 ou 1er janvier 2005), l’entité doit : • comptabiliser tous les dérivés à leur juste valeur et, • éliminer tous les gains et pertes différés sur dérivés qui étaient présentés selon l ’ancien référentiel comme des actifs ou des passifs. Elle ne doit pas refléter dans son bilan d’ouverture IFRS une couverture qui ne satisfait pas aux critères d’IAS 39 révisée. Cependant, si l’entité avait désigné une position nette comme position couverte selon son référentiel antérieur, elle peut, à la date de transition aux IFRS, désigner un des éléments de cette position nette comme élément couvert. Si, avant la date de transition choisie pour IAS 39, une entité avait désigné un instrument comme couverture mais que cette couverture ne satisfait pas aux critères d’IAS 39, l’entité doit appliquer les dispositions spécifiques d’IAS 39 pour arrêter la comptabilité de couverture. Les transactions conclues avant la date de transition choisie pour IAS 39 ne doivent pas être désignées rétrospectivement comme opération de couverture.

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IF R S 1

Utilisation d’estimations Les estimations faites par une entité à la date de transition aux IFRS doivent être cohérentes avec les estimations faites à la même date selon le référentiel antérieur sauf s’il existe une preuve que ces estimations étaient erronées. Les seuls ajustements qui peuvent être pris en compte sont ceux relatifs aux différences de principes comptables. L’entité ne doit appliquer IAS 10 «Evénements postérieurs» à la date de clôture que lorsqu’elle fait à la date de transition aux IFRS des estimations qui n’étaient pas requises à la même date selon l’ancien référentiel. Si estimations analogues à la même date dans l’ancien référentiel avec méthodes conformes aux IFRS Si estimations analogues à la même date dans l’ancien référentiel avec méthodes non conformes aux IFRS

Si estimations analogues n’étaient pas requises à la même date par l’ancien référentiel

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AU X

IFRS

Estimations maintenues dans le bilan d’ouverture sauf erreurs manifestes et ce même si de nouvelles informations sont disponibles Nouvelles estimations doivent être cohérentes avec les anciennes après ajustement pour changements de méthode, changements qui doivent être reflétés dans le bilan d’ouverture Les estimations doivent être préparées sur la base des informations disponibles à la date d’arrêté des premiers états financiers IFRS en appliquant IAS 10

Présentation et informations à fournir Explication de la transition aux IFRS IFRS 1 impose d’expliquer comment la transition du référentiel comptable antérieur aux IFRS a affecté la situation financière, la performance financière et les flux de trésorerie de l’entité. Pour ce faire, les premiers états financiers IFRS d’une entité doivent comprendre des rapprochements à différentes dates entre les données issues du référentiel antérieur et les données selon les IFRS pour les capitaux propres et le profit ou la perte. L’entité doit également fournir des explications appropriées sur ces rapprochements. Synthèse des informations à fournir dans les premiers états financiers IFRS (soit par exemple au 31 décembre 2005) 01/01/04 Bilan Compte de résultat Tableau variation capitaux propres Tableau de flux de trésorerie Rapprochement capitaux propres Rapprochement résultat net

X

31/12/04 X X X X X X

01/01/051 X

31/12/05 X X X X

X

Les recommandations de mise en œuvre de la norme proposent des tableaux de rapprochement des capitaux propres que l’AMF a recommandé d’appliquer. D’autre part l’AMF a indiqué comment les entreprises pouvaient présenter leur information comparative.

1

Pour les entités qui appliquent IAS 32 et IAS 39 à compter du 1er janiver 2005

(

Eléments des états finanicers Exercice 2005 en normes IFRS Exercice 2004 en normes IFRS (retra ité) Exercice 2004 en ancien référe ntiel (tel que publié) Exercice 2003 en ancien référe ntiel (tel que publié)

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IFRS 2

IFRS 2

Paiement fondé sur des actions

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IF R S 2

IFRS 2 Paiement fondé sur des actions

Résumé des principales dispositions de la norme La norme IFRS2 relative aux paiements indexés sur actions a été publiée le 19 février 2004 par l’IASB. Cette norme couvre les modalités d’évaluation et de comptabilisation de toutes les opérations de paiements indexés sur actions, qu’elles soient réglées en trésorerie, autres actifs ou en instruments de capitaux propres, et qui sont effectuées avec les salariés ou avec des tiers, à l’exception : • des opérations de regroupements d’entreprises, qui entrent dans le champ d’application d’IFRS 3, • des transactions qui relèveraient du champ d’application d’IAS32/39. Aucune autre exception n’est prévue. En particulier, les plans d’actionnariat salariés entrent dans le champ d’application de la norme. Ainsi, le droit pour un employé d’acquérir des actions de l’entreprise à un prix inférieur au prix de marché est couvert par la norme, sauf à ce que ce droit soit conféré à tous les actionnaires (y compris les actionnaires «non employés»).

Principes généraux La norme distingue les opérations de paiements indexés sur actions réglées : • en instruments de capitaux propres,

312

CONVERSION

AU X

IFRS

• •

en trésorerie, en instruments de capitaux propres avec règlement alternatif possible en trésorerie.

Le principe général énoncé consiste à enregistrer les biens lorsqu’ils sont obtenus et les services au fur et à mesure qu’ils sont reçus, à leur juste valeur. L’entité devra ainsi constater : • une charge (ou un actif si les biens et/ou services reçus répondent aux critères de reconnaissance d’un actif), • en contrepartie d’une augmentation des capitaux propres (transaction réglée en instruments de capitaux propres) ou d’une dette (transaction réglée en espèces). Dans la mesure où il existe un choix dans le mode de règlement, la transaction devra être traitée comme une transaction réglée en espèce à hauteur de l’obligation de l’entité de régler en trésorerie (ou par la remise d’un autre actif) et comme une transaction réglée en instruments de capitaux propres pour le solde éventuel. La transaction doit être évaluée à la juste valeur «la plus aisément déterminable» : • soit de façon directe, à la juste valeur des biens et services reçus à la date de réception, pour les transactions avec des tiers autres que les employés ou fournisseurs de services similaires. Toutefois, si cette juste valeur ne peut être estimée directement de façon fiable, elle sera évaluée par référence à la juste valeur des instruments de capitaux propres remis à la date de réception des biens et services reçus, • soit de façon indirecte par référence à la juste valeur des instruments de capitaux propres attribués (rémunération des services reçus des salariés ou de tiers fournissant des services similaires) à la date d’attribution. L’évaluation de la transaction par référence à la juste valeur des instruments émis suppose l’utilisation d’un modèle d’évaluation qui doit prendre notamment 313

IF R S 2

en compte différents paramètres tels que le cours de l’action, le prix d’exercice, la volatilité attendue, les dividendes attendus, le taux d’intérêt sans risque et la durée de vie de l’option. D’autres éléments d’appréciation de la juste valeur peuvent également être pris en considération tels que la non-transférabilité des options à l’issue de la période d’acquisition des droits. A titre d’exemple, si une société met en place un plan de souscription réservé aux salariés, dans le cadre duquel elle leur offre un droit inconditionnel de souscrire des actions à un prix inférieur au cours de bourse, la charge constatée ne sera pas nécessairement égale au montant total de la décote offerte, dès lors que l’offre de souscription est assortie de restrictions sur la transférabilité des actions et que ces restrictions sont susceptibles d’avoir une incidence sur la juste valeur des actions souscrites (i.e. le prix qu’accepterait de payer un acheteur consentant et bien informé, dans des conditions normales). Si la transaction doit être mesurée par référence à la juste valeur des instruments attribués et que celle-ci ne peut être déterminée de façon fiable, la norme autorise dans ce type de situations - qu’elle qualifie de rares - à comptabiliser la transaction par référence à la valeur intrinsèque des instruments attribués, à l’origine à la date d’évaluation1 puis à chaque date d’arrêté, en constatant toute variation de valeur intrinsèque en résultat.

Transactions réglées en instruments de capitaux propres («equity-settled») 1

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La date d’évaluation est la date d’attribution pour les transactions avec les salariés et tiers fournissant des services similaires, où la date à laquelle l’entité reçoit les biens ou services en ce qui concerne les transactions avec les non-salariés.

Les développements qui suivent se concentrent sur les transactions avec les salariés. La plupart des dispositions décrites ci-après sont néanmoins applicables dans tous les cas lorsque la juste valeur est déterminée par référence aux instruments attribués (en remplaçant alors date d’attribution par date à laquelle les biens ou les services sont reçus).

CONVERSION

AU X

IFRS

S’il n’existe aucune condition d’acquisition de droits, les services sont présumés reçus et sont comptabilisés immédiatement en contrepartie d’une augmentation des capitaux propres, égale à la juste valeur des instruments émis à la date d’attribution, selon le principe général décrit précédemment. Si l’acquisition des droits est conditionnée à l’accomplissement d’une durée de service déterminée, ou à la réalisation de certaines conditions, les services sont présumés reçus (et sont donc comptabilisés) sur la période d’acquisition des droits. La méthode retenue par IFRS 2 est fondée sur celle du SFAS 123 (US gaap), et peut être illustrée par l’exemple suivant : Ainsi, la charge constatée en cumul sur la période d’acquisition de droits correspond à la juste valeur (estimée à la date d’attribution) des options dont les conditions d’acquisition de droits auront été satisfaites. A contrario cependant, il convient de noter que les conditions d’acquisition de droits fondées sur des données de marché (telles que l’atteinte d’un cours cible de l’action) sont à prendre en compte dès l’origine dans la juste valeur des instruments attribués et aucune reprise de la charge antérieurement constatée ne sera réalisée dans le cas où ces conditions ne seraient pas satisfaites. En cas de modification de plan conduisant à une augmentation de la juste valeur des instruments attribués, la valeur marginale (i.e. la différence à la date de revalorisation entre la juste valeur de l’instrument d’origine et la juste valeur du nouvel instrument) doit être reconnue sur la période d’acquisition résiduelle modifiée, en supplément de la charge basée sur la juste valeur du plan d’origine, qui reste constatée sur la durée d’acquisition de droits d’origine. En cas d’annulation / règlement d’un plan, la charge non encore reconnue est comptabilisée immédiatement. Si un règlement en espèces est effectué, ce paiement doit être comptabilisé comme un rachat d’instrument de capitaux

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IF R S 2

propres – en déduction des capitaux propres - sauf si ce paiement excède la juste valeur des instruments annulés à la date d’annulation ( l’excédent devant être reconnu en résultat). Si des options de remplacement sont émises en contrepartie de l’annulation d’un plan, elles doivent être comptabilisées comme décrit ci-dessus (reconnaissance de la valeur marginale attribuée sur la durée résiduelle d’acquisition des droits, égale à la différence, à la date du remplacement, entre la juste valeur des nouveaux instruments et la juste valeur des anciens, nette de tout paiement comptabilisé en capitaux propres). La charge de rémunération ne peut être réduite qu’en cas de non satisfaction des conditions d’acquisition de droits telles que définies à l’origine. En conséquence, si la modification a pour conséquence de : • réduire la juste valeur des instruments accordés, cette réduction n’est pas comptabilisée, • réduire le nombre d’instruments accordés, cette réduction serait comptabilisée comme une annulation partielle conduisant à constater en charge immédiatement le solde non encore reconnu correspondant aux instruments annulés, • réduire la probabilité d’acquisition des droits (par exemple en augmentant la durée d’acquisition des droits ou en modifiant les conditions de performance), l’entité devrait continuer à comptabiliser la charge sur la base des conditions d’acquisitions du plan d’origine.

Transactions réglées en espèces («cash-settled») Les transactions visées couvrent par exemple, l’octroi de «share appreciation rights» (qui donne le droit à un paiement en espèces ultérieur fondé sur l’augmentation du cours par rapport à un niveau déterminé sur une période déterminée) ou d’actions remboursables.

316

CONVERSION

AU X

IFRS

Dans ce type de transactions, les biens et services acquis et la dette sont enregistrés à la juste valeur de la dette. Tant que la dette n’est pas réglée, elle est réévaluée à sa juste valeur à chaque arrêté, les modifications de juste valeur étant enregistrées en résultat.

Transactions réglées en instruments de capitaux propres ou en espèces : La transaction (ou ses composants) est comptabilisée comme une transaction réglée en espèces si (et dans la mesure où) l’entité a une obligation de régler en espèces ou par la remise d’autres actifs, et comme une transaction réglée en instruments de capitaux propres si une telle obligation n’existe pas. Si la contrepartie a le choix du règlement, l’entité lui a octroyé un instrument financier composé dont la composante dette sera comptabilisée conformément aux dispositions applicables aux transactions réglées en espèces et la composante capitaux propres sera comptabilisée conformément aux dispositions applicables aux transactions réglées en instruments de capitaux propres. Si le dénouement est effectué en espèces, la dette est éteinte. La partie précédemment comptabilisée en capitaux propres reste en capitaux propres. Si le dénouement est effectué en instruments de capitaux propres, la dette est reclassée en capitaux propres. Si l’accord de paiement indexé sur actions laisse le choix du mode de règlement à l’entité, celle-ci doit déterminer dans quelle mesure elle a une obligation (juridique ou implicite) de régler en espèces et comptabiliser la transaction en conséquence. A titre d’exemple, si l’entité a une pratique passée ou une politique établie de dénouer ce type de transactions en espèces, elle devra la comptabiliser comme une opération «cash settled». En l’absence d’une telle obligation, elle la comptabilise comme «equity settled». Dans ce cas, si l’opération est dénouée en espèces, le règlement est comptabilisé comme un rachat d’instrument de capitaux propres.

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IF R S 2

Toutefois, si le mode de règlement est celui qui a la plus forte juste valeur, la différence avec la valeur du mode de règlement prévu à l’origine est constatée en résultat.

Informations à fournir : Les informations à fournir doivent permettre aux utilisateurs d’apprécier : • la nature et l’étendue des opérations de paiements indexés sur actions et notamment : - description des plans ayant existé sur la période : mode de règlement, durée de vie des options, prix d’exercice, conditions d’acquisition des droits), - nombre et prix d’exercice moyen pondéré des options par «catégorie» (i.e. en circulation en début et fin de période, exerçables en fin de période, annulées, expirées, attribuées, exercées sur la période), - pour les options exercées sur la période, prix moyen des actions à la date d’exercice, - pour les options en circulation, durée moyenne pondérée de vie résiduelle (contractuelle et attendue) et fourchette des prix d’exercices, • comment la juste valeur des biens et services reçus ou des instruments de capitaux propres attribués sur la période a été déterminée et notamment : - information détaillée à fournir sur la juste valeur moyenne pondérée des options attribuées sur l’exercice, sur le modèle de valorisation utilisé, et sur la façon dont les différents paramètres ont été estimés, - informations sur les modifications de plans sur la période, • les effets sur le compte de résultat de la comptabilisation des opérations de paiements indexés sur actions - charges de la période au titre de transactions de paiement indexées sur actions et part correspondant aux transactions réglées en

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CONVERSION

AU X

IFRS

-

instruments de capitaux propres, valeur comptable des dettes issues d’opération de paiement indexé sur actions et valeur intrinsèque de la part «acquise» de ces dettes (vested share appreciation rights)

Spécificités liées à la première adoption du référentiel La norme entre en vigueur au 1er janvier 2005. L’application d’IFRS 2 aux transactions réglées en instruments de capitaux propres dans le cadre d’une première application des IFRS dépend des dates d’attribution et des dates d’acquisition de droits comme résumé dans le tableau suivant :

< 7 novembre 2002

> 7 novembre 2002

< La plus tardive ent re : 1er janvier 2005 et date de trans it ion aux IFRS

Encouragée si information sur la juste valeur à la date d’évaluat io n communiquée publiquement. Interdite sino n

Encouragée si information sur la juste valeur à la date d’évaluation communiquée publiquement. Interdite sinon

> La plus tard ive ent re : 1er janvier 2005 et date de trans it ion aux IFRS

Encouragée si information sur la juste valeur à la date d’évaluation communiquée publiquement. Interdite sino n

Obligatoire

Date d’attribution Date d’acquisition des droits

Note 1 : le 7 novembre 2002 était la date de parution de l’exposé sondage. Note 2 : La date de transition aux IFRS est le début du premier exercice pour lequel une entité présente des informations comparatives complètes selon les IFRS dans ses premiers états financiers IFRS.

En cas de modification d’un plan antérieur au 7 novembre 2002, les dispositions relatives aux modifications de plan devront être appliquées (i.e. la juste valeur marginale reconnue) si la modification est postérieure au 1er janvier 2005 et à la date de transition aux IFRS. S’agissant de transactions réglées en espèces, les dettes existant au 1er janvier 2005 doivent être obligatoirement comptabilisées, une application rétrospective complète

319

IF R S 2

étant autorisée. En particulier, si la date de transition est le 1er janvier 2004, les sociétés ne sont pas obligées de constater les dettes liées à des opérations de paiements indexées sur actions réglées sur l’année 2004.

Principales différences avec les normes françaises Les normes françaises ne prévoient aucune disposition particulière sur la comptabilisation des paiements en actions.

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CONVERSION

AU X

IFRS

IFRS 3

IFRS 3

Regroupements d’entreprises

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IF R S 3

IFRS 3 Regroupements d’entrep r i ses

Champ d’application IFRS 3 «Regroupements d'entreprises» s'applique à toutes les opérations dont la substance correspond à la définition d'un regroupement d'entreprises quelle que soit la forme juridique ou la structure du regroupement à l'exception des opérations entre entreprises sous contrôle commun, des participations dans les coentreprises et des états financiers des coentreprises. La norme définit un regroupement d'entreprises comme le fait de regrouper des entités distinctes ou des activités au sein d'une seule entité présentant les états financiers. Presque tous les regroupements d’entreprise se traduisent par la prise de contrôle d’une entité sur une activité. C’est pourquoi l’acquisition d’entités qui ne sont pas des activités distinctes (mais des groupes d’actifs) ne sont pas des regroupements d’entreprises (exemple des achats de parts de SCI ne portant qu’un immeuble) mais des transferts d’actifs.

Mode de comptabilisation et identification de l’acquéreur Tous les regroupements d'entreprises doivent être comptabilisés comme des acquisitions.Aucune autre méthode (pooling ou uniting) n’est prévue par la Norme. Cette règle implique qu’un acquéreur soit nécessairement identifié, celui-ci étant défini par ailleurs comme l'entité qui prend le contrôle des autres entités ou activités se regroupant.

322

CONVERSION

AU X

IFRS

Le contrôle est le pouvoir de diriger les politiques financière et opérationnelle d'une entité afin d'obtenir des avantages de ses activités. Il est présumé lorsqu’une des entités acquiert plus de la moitié des droits de vote de l'autre entité, et existe également dans certaines circonstances même en cas de détention de moins de 50% des droits de vote (voir IAS 27). Bien qu’il puisse être difficile d’identifier un acquéreur il y a en général des indices pour cette identification (rapport entre les justes valeurs des entreprises, origine des dirigeants de l’entité regroupée). Lorsqu’une nouvelle entité est créée pour réaliser le regroupement, une des entités préexistantes doit être retenue comme l’acquéreur. Dans certaines acquisitions par échange de titres appelées acquisitions inversées l’acquéreur, est l’entité dont les titres ont été acquis et l’entité acquise est celle qui émet les titres.

Coût d’acquisition et date d’acquisition L’acquéreur doit comptabiliser l’acquisition à son coût qui est la somme de : • la juste valeur à la date d’échange, des actifs donnés, des passifs assumés, et des instruments de capitaux propres émis en échange du contrôle de l’entité acquise et, • tous les coûts directement attribuables. Quand le regroupement est effectué en une seule fois, la date d’échange est la date d’acquisition. La date d'échange est la date à laquelle chaque transaction d'échange liée au regroupement est comptabilisée par l'acquéreur. La date d'acquisition est la date du transfert effectif du contrôle. C’est à compter de cette date que l’acquéreur intègre les résultats de l’entité acquise, et comptabilise au bilan les actifs et passifs identifiables et tout goodwill lié à l’acquisition. Si le règlement de tout ou partie du coût d'acquisition est différé, le montant correspondant doit être actualisé.

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IF R S 3

De m ê m e, si l’acquisition est rémunérée par émission de titres cotés, le prix de marché à la date d’échange est la meilleure preuve de la juste valeur sauf circonstances exceptionnelles (étroitesse du marché). Lorsque le contrat d'acquisition prévoit un ajustement du prix dépendant d'un ou de plusieurs événements futurs, le montant de l'ajustement doit être inclus dans le coût à la date d'acquisition si cet ajustement est probable et si son montant peut être évalué de façon fiable.

L’identification et l’allocation des actifs et passifs acquis L'acquéreur doit, à la date d'acquisition, allouer le coût d'acquisition en comptabilisant, à leur juste valeur à cette date, les actifs, passifs et passifs éventuels identifiables de l'entité acquise qui satisfont aux critères de comptabilisation de la nouvelle norme, à l’exception des actifs non courants (groupes d’actifs à céder) qui sont classés comme actifs détenus à la vente conformément à IFRS 5 «Actifs non courants détenus en vue de leur vente et abandon d’activités», lesquels doivent être comptabilisés à la juste valeur diminuée des coûts de sortie. Les actifs et passifs identifiables acquis doivent être les actifs et passifs de l'entité acquise qui existaient à la date d'acquisition. Ils doivent être comptabilisés de manière séparée si, et seulement si : • pour les actifs autres que les actifs incorporels, il est probable que tous les avantages économiques futurs s'y rapportant iront à l'acquéreur et leur juste valeur est mesurable de façon fiable, • pour les passifs autres que les passifs éventuels, il est probable qu'une sortie de ressources représentatives d'avantages économiques futurs sera nécessaire pour éteindre l'obligation et leur juste valeur est mesurable de façon fiable, • pour les actifs incorporels et les passifs éventuels, leur juste valeur est mesurable de façon fiable.

324

CONVERSION

AU X

IFRS

En revanche, l’acquéreur ne peut comptabiliser lors de l'affectation du coût d'acquisition, de passif pour restructuration de l'entité acquise s'il ne s'agit pas, à la date d’acquisition, d'un passif de l'entité acquise conformément à IAS 37, ni de passif pour pertes futures que l'acquéreur s'attend à encourir du fait du regroupement. En outre, un paiement qu'une entité s'est contractuellement engagée à faire si elle est rachetée, est une obligation actuelle traitée comme un passif éventuel tant que le regroupement n’est pas probable et comme un passif, le jour ou celui le devient. Les actifs incorporels sont comptabilisés séparément du goodwill s'ils sont identifiables, c'est-à-dire s’ils résultent d'un droit légal ou contractuel, ou s’ils sont séparables des activités de l'entité acquise (c'est-à-dire capable d'être vendus, transférés, donnés en licence, loués ou échangés de manière isolée ou conjointement avec un contrat, autre actif ou passif lié). Une annexe de la Norme fournit un certain nombres d’exemples d’immobilisations qui satisfont à la définition comme les actifs liés : • au marketing (marques, noms de domaine, titres de presse, accord de non-concurrence), • aux clients (listes de clients, carnet de commandes, des contrats commerciaux), • à des valeurs artistiques (musique, peinture, vidéos), • à des contrats. Ces immobilisations satisfont les critères car soit, elles résultent d’un droit contractuel ou légal, soit elles sont séparables. Leur juste valeur peut normalement être évaluée avec une fiabilité suffisante sauf cas exceptionnels d’actifs résultant de droits et non séparables. Dans le cas d'un projet de recherche et développement en cours chez la cible, si les conditions prévues par IAS 38 sont remplies, les dépenses de recherche, comme les dépenses de développement, sont identifiées et comptabilisées séparément du goodwill.

Affectation du coût d’acquisition Les actifs, passifs et passifs éventuels identifiables acquis

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IF R S 3

sont évalués initialement par l’acquéreur à leur juste valeur à la date d’acquisition (méthode équivalente à la méthode de la réestimation totale dans le référentiel français). Il en résulte que tout intérêt minoritaire dans l’entité acquise sera évalué sur la base de sa part dans les justes valeurs nettes de ces éléments.

Indications sur la juste valeur des actifs et passifs identifiables La juste valeur, non plafonnée et indépendante des intentions de l'acquéreur, constitue la nouvelle valeur brute. Elle correspond par exemple à la valeur de marché pour les instruments financiers cotés, les terrains et constructions, à la valeur actualisée des montants recouvrables ou à débourser pour les créances et dettes, à la valeur de marché à dire d’expert (à défaut au coût de remplacement amorti) pour les installations techniques, à la valeur actualisée du montant qu’un tiers accepterait comme prix pour assumer le passif éventuel…

Goodwill positif Le goodwill positif est comptabilisé comme un actif et évalué à son coût, c’est à dire l’excédent du coût d'acquisition sur la part d'intérêt de l'acquéreur dans la juste valeur des actifs, passifs et passifs éventuels identifiables acquis. Il est toujours exprimé dans la monnaie fonctionnelle de l’entité acquise. Par la suite, le goodwil est comptabilisé à son coût diminué des dépréciations. Il n’est pas amorti mais doit faire l’objet de test de dépréciation rigoureux chaque année (voir IAS 36).

Goodwill négatif Après vérification de l’identification et de l’évaluation des actifs et passifs acquis et du coût d’acquisition, tout excédent de la part d'intérêt de l'acquéreur dans la juste valeur des actifs, passifs et passifs éventuels identifiables acquis, sur le coût d'acquisition doit être comptabilisé immédiatement en produit. 326

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Acquisitions par étapes L'acquéreur doit traiter (jusqu’à la date de prise de contrôle) chaque étape séparément, en utilisant le coût d'acquisition et les justes valeurs des actifs / passifs à chaque date d'échange pour déterminer le goodwill résultant de chaque étape. Les acquisitions d’intérêts minoritaires ne sont pas traitées par IFRS 3.

Modifications ultérieures à l’acquisition Si, à la fin de la période où l'acquisition est intervenue l'identification et l'évaluation des actifs, passifs et la détermination du coût d'acquisition ne sont que provisoires : • l'acquisition est comptabilisée sur la base des valeurs provisoires, • ces valeurs doivent être ajustées au plus tard dans les douze mois qui suivent l'acquisition, • ces ajustements et les corrections qui en résultent sur le goodwill sont comptabilisées de manière rétrospective. Après cette période, les ajustements opérés sur les actifs et les passifs identifiables doivent être comptabilisés en produits ou en charges sauf à ce qu’ils soient liés à des corrections d’erreurs. Les actifs d'impôt différé de l'entité acquise non comptabilisés à la date d'acquisition mais reconnus ultérieurement (quel que soit le délai) sont comptabilisés en produit au compte de résultat, le goodwill positif étant ajusté de manière rétroactive et la réduction de sa valeur comptabilisée en charge au compte de résultat. Les dépenses ultérieures sur des projets de recherche et développement acquis et reconnus séparément du goodwill sont comptabilisées en charges lorsqu'elles surviennent s’il s'agit de frais de recherche ou de frais de développement qui ne satisfont pas aux critères d’activation d’IAS 38 et en tant qu'actif incorporel s'il s'agit de dépenses portant sur des projets de développement qui satisfont à ces critères. Les passifs éventuels sont évalués ultérieurement à la valeur la plus élevée entre le montant déterminé conformément à IAS 37, et le montant initialement reconnu.

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En ce qui concerne le coût d’acquisition, lorsque ultérieurement l'ajustement du prix devient probable et qu'il peut être mesuré de manière fiable, le complément de rémunération est traité comme un ajustement rétroactif du coût d'acquisition avec prise en compte de son impact sur le goodwill ou le goodwill négatif. Cependant, en cas de garantie de la valeur des titres émis en paiement de l'acquisition, l'acquéreur doit indemniser le vendeur (émission de titres supplémentaire ou autre), il n'y a pas d'augmentation du coût d'acquisition ni d'ajustement du goodwill.

Informations à fournir L'entreprise doit fournir de nombreux éléments en annexe. On peut notamment citer : • Les informations permettant d'évaluer la nature et l'impact financier des regroupements d'entreprises intervenus durant l'exercice et depuis la fin de l'exercice et avant l’arrêté des comptes (coût d’acquisition y compris le nombre d'instruments émis et leur méthode d'évaluation, juste valeur et ancienne valeur comptable par catégorie des actifs et passifs acquis (sauf si impraticable), ligne du compte de résultat et montant du goodwill négatif ayant contribué à l'existence d'un goodwill, résultat net de l'entité acquise depuis l'acquisition (sauf si impraticable) • Les informations permettant d'évaluer l'impact financier des gains, pertes, corrections d'erreurs et autres ajustements comptabilisés durant la période et résultant de regroupements d'entreprises de l'exercice ou d’exercices antérieurs. • Les informations sur les changements intervenus durant l'exercice dans la valeur du goodwill (montant brut et dépréciation en début et fin d’exercice, acquisition et cession, dépréciation, écarts de change, ajustements résultant d’actifs d’impôt différé, reclassement en actifs destinés à la vente…)

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Principales différences avec les normes françaises IFRS 3 exclut expressément de son champ d'application les transactions entre entités sous contrôle commun alors que les règlements CRC sur les comptes consolidés qui traitent des regroupements d'entreprises ne comportent pas d'exclusion analogue.

Comptabilisation des regroupements d'entreprises Selon IFRS 3, tous les regroupements d'entreprises sont comptabilisés comme des acquisitions, alors que dans le référentiel français même si tous les regroupements d'entreprises sont des acquisitions, certains bénéficient d’une méthode dérogatoire assimilable à la mise en commun d’intérêt (exemple d’acquisitions rémunérées par l'émission de titres de capital de l'acquéreur).

Comptabilisation initiale Les textes français disposent que le coût d’acquisition doit prendre en compte certains coûts de restructuration de l'acquéreur (surcapacités faisant double emploi à la suite du regroupement) alors qu'IFRS 3 interdit une telle prise en compte. Par ailleurs, les coûts directs de transaction sont intégrés nets d'effet fiscal dans le coût d'acquisition selon ces mêmes textes français alors qu'ils sont incorporés au coût d'acquisition en valeur brute en IFRS. Concernant l'identification des actifs et passifs, les divergences portent principalement sur : • les passifs pour pertes futures et les provisions pour restructuration pour lesquels la reconnaissance en IFRS est extrêmement restrictive (obligation de satisfaire les critères d’IAS 37 à la date d’acquisition) par rapport au référentiel français, • les passifs éventuels qui sont reconnus en IFRS. A l’exception des actifs acquis et détenus en vue de leur revente, les intentions de l'acquéreur ne sont pas prises en compte dans la détermination de la juste valeur en IFRS alors que les règles de consolidation françaises distinguent les biens d'exploitation auxquels 329

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est appliquée la valeur d'utilité, des biens hors exploitation qui sont évalués en valeur de marché. En France, la constatation d'écarts d'évaluation positifs ne doit pas, sauf cas exceptionnels dûment justifiés, avoir pour conséquence de faire apparaître d'écart d'acquisition négatif. Une telle limitation à la détermination de la juste valeur n’est pas prévue dans IFRS 3. Les règles françaises, à la différence d’IFRS 3, prévoient que la partie du coût d’acquisition correspondant aux projets de Recherche et Développement en cours chez la cible, dans la mesure où elle est identifiable et évaluable, soit enregistrée immédiatement en charge. La partie remplissant les critères d’activation reste à l’actif si tels sont les principes du groupe.

Comptabilisation ultérieure Les actifs d’impôt différé non reconnus à l’acquisition et reconnus a posteriori, sont comptabilisés en contrepartie d’une réduction du goodwill sans limitation de délai en IFRS alors qu’ils impactent le résultat après le délai d’affectation (sans que le goodwill ne soit affecté) selon les règles françaises. Le goodwill n’est pas amorti en IFRS. En revanche, dans le référentiel français doit être amorti sur sa durée d’utilité laquelle reflète les hypothèses retenues et les objectifs fixés et documentés lors de l’acquisition. Par ailleurs, il doit faire l’objet de test de dépréciation annuel systématique à une date qui peut ne pas être la date de clôture en IFRS alors que ce test n’est réalisé qu’en cas d’indice à la clôture en France. Le goodwill négatif est comptabilisé immédiatement en résultat après vérification des valeurs en IFRS alors qu’il est rapporté sur une durée reflétant les hypothèses retenues et les objectifs fixés lors de l'acquisition selon les textes français. 330

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