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Zitiervorschau

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Ouvrage réalisé sous la direction de

Hélène Potelet

Michelle Busseron-Coupel

Claire Pelissier-Folcolini

Agrégée de lettres classiques, Paris (75)

Agrégée de lettres modernes Collège Georges-Brassens, Marignane (13)

Jean-François Dru Certifié de lettres classiques Collège Hoche, Versailles (78)

Claudine Grossir

Hélène Potelet Agrégée de lettres classiques, Paris (75)

Agrégée de lettres modernes Maître de conférences ESPE Paris-Sorbonne (75)

Dorine Samé-Tuquet

Annie Lomné

Monia Snoussi

Certifiée de lettres classiques, Levallois (92)

Certifiée de lettres modernes et FLS Collège Paul-Éluard, Garges-lès-Gonesse (95)

Certifiée de lettres modernes et FLS Collège Victor-Duruy, Paris (75)

ÉDITION : Laurence Péchiné-Gautré, Bérénice Catin--Poix et Florence de Boissieu CORRECTION : Monika Gabbay et Alice Coutant CONCEPTION GRAPHIQUE : Sabine Beauvallet, Sophie Duclos MISE EN PAGES : Sabine Beauvallet © Hatier, Paris, 2017 ISBN : 978-2-401-00073-5 Sous réserve des exceptions légales, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite, par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par le Code de la Propriété Intellectuelle. Le CFC est le seul habilité à délivrer des autorisations de reproduction par reprographie, sous réserve en cas d’utilisation aux fins de vente, de location, de publicité ou de promotion de l’accord de l’auteur ou des ayants droit.

Sommaire Textes et images

PARTIE I

Se raconter 1 L’écriture de soi

2 Enfance, de Nathalie Sarraute

Groupement de textes

Œuvre intégrale

• J.-J. Rousseau, Les Confessions ................... 13 • V. Hugo, Correspondance .............................. 14 • G. Sand, Histoire de ma vie ............................ 15 • M. Onfray, Le Désir d’être un volcan ............... 16 • Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe ....... 17 • H. Berr, Journal .............................................. 18

• La maison natale ........................................... 25 • Départ de Russie ........................................... 25 • Entre le père et la mère .................................. 26 • La découverte de l’amitié............................... 27 • Le plaisir de la réussite scolaire ...................... 27 • L’évasion par la lecture .................................. 28 • La fin de l’enfance ......................................... 29

Lecture accompagnée

Activités vocabulaire et écriture ..................... 29 Activités histoire des arts ............................... 30 Je construis le bilan ....................................... 30 Entraînement au brevet

• A. Nothomb, Stupeur et tremblements ........... 19

Histoire des arts • L’autoportrait ................................................. 19

Outils pour lire et s’exprimer .......................... 20 Je construis le bilan ....................................... 22 Entraînement au brevet

• Une expérience désagréable ......................... 31

• A. Nothomb, Stupeur et tremblements ........... 22

Visions poétiques du monde 3 Paysages lyriques

Entraînement au brevet • V. Hugo, « Demain, dès l’aube... » ................. 45

Groupement de textes et d’œuvres d’art • A. de Lamartine, « L’isolement » .................... 33 • A. Rimbaud, « Sensation » ............................. 34 • P. Verlaine, « Chanson d’automne » ............... 35 • C. Baudelaire, « Un hémisphère dans une chevelure » ............................................... 36 • G. Apollinaire, « La chanson du mal-aimé ».... 38 • P. Éluard, « La courbe de tes yeux » .............. 39 • J. Gracq, « Aubrac » ; Y. Bonnefoy, « Que ce monde demeure ! »............................ 40

4 Objets familiers, objets poétiques • V. Hugo, « Fenêtres ouvertes » ...................... 47 • A. de Musset, « Le rideau de ma voisine » .... 48 • C. Sauvage, « La corbeille » ; Y. Bonnefoy, « Les pommes » .............................................. 49 • F. Coppée, « Vieux soulier » .......................... 50 • P. Éluard, « La terre est bleue… » .................. 51 • A. Breton, « Poème-objet » ........................... 51 • F. Ponge, « Le pain » ..................................... 51

Histoire des arts • Fenêtres sur le monde ................................... 42

Histoire des arts

Outils pour lire et s’exprimer .......................... 43 Je construis le bilan ....................................... 44

• La vanité : l’art de l’objet ................................ 52

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Dénoncer les travers de la société 5 La critique de la société, du Moyen Âge au XVIIIe siècle

Activités vocabulaire et écriture ..................... 69 Activités histoire des arts ............................... 70 Je construis le bilan ....................................... 71 Entraînement au brevet

Groupement de textes • Roman de Renart ........................................... 53 • F. Rabelais, Gargantua ................................... 54 • J. de La Fontaine, « Les obsèques de la Lionne » ................................................... 55 • J. de La Bruyère, Les Caractères ................... 57 • Montesquieu, Lettres persanes ...................... 59

• Voltaire, Candide ou l’Optimisme .................... 71

7 La presse satirique et les humoristes du XIXe au XXIe siècle Groupement de textes et d’images

Histoire des arts

• Le Gorafi, « Son GPS en panne, il se repère uniquement en regardant le nom des rues » .... 73 • Fary, « #Hashtag » ........................................ 75 • La modernité vue par Sempé et Pawel Kuczynski ......................................................... 76 • Le pouvoir de l’argent vu par Daumier, Plantu et Les Guignols de l’info ....................... 78 • Cabu et Phosphore, « Peut-on rire de tout ? » 79

• Ridicule, de P. Leconte................................... 60

Outils pour lire et s’exprimer .......................... 61 Atelier expression orale ................................. 62 Je construis le bilan ....................................... 63 Entraînement au brevet • J. de La Fontaine, « Le Loup et l’Agneau » ... 63

Lecture accompagnée

6 Jeannot et Colin, de Voltaire

• M. Satrapi, Persepolis .................................... 80

Œuvre intégrale

Outils pour lire et s’exprimer .......................... 80 Je construis le bilan ....................................... 81 Entraînement au brevet

• Deux amis ..................................................... 65 • L’éducation de Jeannot ................................. 66 • Les aléas de la vie ......................................... 67 • Retrouvailles .................................................. 68

• Le Gorafi, « Il réussit à s’évader du labyrinthe imprimé au dos de son paquet de céréales » ... 81

Parcours culturel • Les combats de Voltaire ................................ 69

Individu et pouvoir 8 Rhinocéros, d’Eugène Ionesco

9 Se battre pour la paix

Œuvre intégrale

Groupement de textes

• Un rhinocéros dans la ville (acte I) ................. 83 • Des symptômes inquiétants (acte II) ............. 85 • Les valeurs humaines en question (acte II) .... 86 • Des métamorphoses à répétition (acte III) ..... 87 • Rester un homme (acte III) ............................ 88

• E. M. Remarque, À l’Ouest rien de nouveau ... 95 • R. Martin du Gard, Les Thibault ..................... 96 • L.-F. Céline, Voyage au bout de la nuit ............ 97 • Vercors, Le Silence de la mer ......................... 98 • J. Kessel, L’Armée des ombres ...................... 99

Lecture accompagnée

Lecture accompagnée

• T. Strasser, La Vague...................................... 89

• J.-C. Rufin, Le Collier rouge ......................... 100

Histoire des arts

Histoire des arts

• La mise en scène de la métamorphose ......... 90

• P. Picasso, La Guerre et la Paix .................... 101

Outils pour lire et s’exprimer .......................... 91 Je construis le bilan ....................................... 92 Entraînement au brevet

Outils pour lire et s’exprimer ........................ 102 Atelier expression orale ............................... 103 Je construis le bilan ..................................... 104 Entraînement au brevet

• L’humanisme en danger (acte III) .................. 93

• J.-C. Rufin, Le Collier rouge ......................... 104

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10 La poésie, cri de révolte et chant d’espoir

• D. Diop, « Afrique » ; A. Césaire, Cahier d’un retour au pays natal ................................. 111

Histoire des arts

Groupement de textes

• L’adaptation cinématographique : L’Armée des ombres, de Jean-Pierre Melville .. 112

• P. Éluard, « Liberté » ................................... 107 • M. Druon et J. Kessel, « Le chant des partisans » ............................. 108 • C. Delbo, « Une plaine couverte de marais » et « Vous qui savez » ..................................... 109 • B. Vian, « À tous les enfants » ..................... 110

Activités vocabulaire et écriture ................... 112 Je construis le bilan ..................................... 112 Entraînement au brevet • R. Desnos, « Ce cœur qui haïssait la guerre » 113

Progrès et rêves scientifiques 11 L’homme, objet scientifique

12 Des fleurs pour Algernon, de Daniel Keyes

Groupement de textes

Œuvre intégrale

• M. Shelley, Frankenstein ou le Prométhée moderne ......................................................... 115 • M. de Kerangal, Réparer les vivants ............. 117 • Le Monde, article sur les cellules souches embryonnaires humaines créées par clonage .. 118 • A. Huxley, Le Meilleur des mondes ............... 118 • B. Werber, Troisième Humanité ..................... 119

• Une opération à haut risque......................... 125 • Un problème moral ...................................... 126 • Plus intelligent qu’Algernon.......................... 126 • La solitude ................................................... 127 • Un cruel désenchantement .......................... 128 • Les sentiments plus forts que la science...... 129 • Une double personnalité ............................. 130

Lecture accompagnée

Activités vocabulaire et écriture ................... 130 Activités histoire des arts ............................. 131 Je construis le bilan ..................................... 132 Entraînement au brevet

• J.-C. Mourlevat, Terrienne ............................ 120

Histoire des arts • La manipulation génétique dans la bande dessinée ........................................................ 121

Outils pour lire et s’exprimer ........................ 121 Je construis le bilan ..................................... 123 Entraînement au brevet

• Le bilan de l’expérience ............................... 132

• H. G. Wells, L’Île du docteur Moreau ............ 123

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PARTIE II

Étude de la langue

LE VERBE, LA PHRASE, LES PROPOSITIONS

L’ÉNONCIATION ET L’ORGANISATION DU TEXTE

1. Le verbe et ses constructions .................... 137 2. La phrase simple et la phrase complexe .... 138 3. Les propositions subordonnées ................. 139 4. Les types et les formes de phrases ........... 140 BILAN Le verbe, la phrase, les propositions ... 142

26. La situation d’énonciation ......................... 172 27. Les paroles rapportées : discours direct, indirect et indirect libre .............................. 173 28. Les reprises nominales et pronominales ... 175 29. Les progressions thématiques .................. 176 30. La forme emphatique ............................... 177 31. La modalisation – L’explicite et l’implicite ... 179 32. L’argumentation et les connecteurs logiques.................................................... 180 BILAN L’énonciation et l’organisation du texte ............................................................181

LES FONCTIONS GRAMMATICALES 5. Le sujet et l’attribut du sujet ....................... 143 6. Les compléments du verbe ....................... 144 7. Les compléments de phrase (1) : lieu, temps, manière, moyen, accompagnement 145 8. Les compléments de phrase (2) : cause, conséquence, but, comparaison ............... 146 9. Les compléments de phrase (3) : condition, opposition, concession.............. 147 10. Les expansions du nom (1) : l’épithète, le complément du nom, l’apposition ......... 148 11. Les expansions du nom (2) : la proposition subordonnée relative .......... 149 12. Les accords dans le groupe nominal ........ 151 BILAN Les fonctions grammaticales .............. 152

LE VOCABULAIRE 33. L’origine et la formation des mots ............. 182 34. Les synonymes et les antonymes ............. 184 35. Les homonymes et les paronymes ........... 184 36. Le champ sémantique et la polysémie ...... 185 37. Le champ lexical, les mots génériques et spécifiques ........................................... 186 BILAN Le vocabulaire .................................... 187 OUTILS

LES CLASSES GRAMMATICALES

• Les registres littéraires ................................. 189 • Les figures de style ...................................... 190 • La versification ............................................. 191

13. Le verbe, le nom et l’adjectif ..................... 153 14. Les déterminants et les pronoms.............. 154 15. L’accord des indéfinis ............................... 156 16. Les mots invariables ................................. 157 BILAN Les classes grammaticales ................. 158

SE PRÉPARER AU BREVET • Sujet de Brevet complet .............................. 192 • MÉTHODE 1 Justifier ses impressions de lecture .................................................... 193 • MÉTHODE 2 Comparer l’image et le texte .... 195 • MÉTHODE 3 Analyser et commenter des choix stylistiques ................................... 197 • MÉTHODE 4 Analyser le vocabulaire ............. 198 • MÉTHODE 5 Maîtriser les principales règles d’orthographe.............................................. 200 • MÉTHODE 6 Réussir le sujet d’imagination ... 200 • MÉTHODE 7 Réussir le sujet de réflexion ...... 202

LA CONJUGAISON ET LA VALEUR DES TEMPS 17. Les temps simples de l’indicatif : les valeurs ................................................ 160 18. Les temps composés de l’indicatif : conjugaison et valeurs ............................. 161 19. L’impératif et le subjonctif : conjugaison et valeurs .................................................. 162 20. Le conditionnel : conjugaison et valeurs ... 163 21. La forme passive et la forme impersonnelle ........................................... 165 22. Les verbes pronominaux .......................... 166 23. L’accord du participe passé...................... 167 24. Les modes impersonnels : formation et valeurs .................................................. 168 25. Le participe présent et l’adjectif verbal ...... 169 BILAN La conjugaison et la valeur des temps 171

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Avant-propos • Les textes sont questionnés avec les objectifs suivants : – formuler à l’oral des impressions de lecture (Échanger et comprendre) ; – conduire l’élève à construire le sens (Analyser) ; – lui apprendre à construire un bilan de sa lecture (Bilan) ; – l’engager à une réflexion sur les valeurs et sur l’actualité des textes lus, en lui montrant que ces textes sont propres à le toucher (Le coin du philosophe). Le questionnement est progressif. Un parcours différencié (parcours A et B) est régulièrement proposé.

Vous trouverez dans ce livre du professeur les réponses complètes à toutes les questions et exercices des parties « Textes et images », « Étude de la langue » et « Se préparer au Brevet » ainsi que la liste des ressources en ligne (manuel numérique interactif et hatier-clic). Les compétences de lecture • Les compétences de lecture attendues en cycle 4 sont les suivantes : – lire des images, des documentaires composites (y compris numériques) et des textes non littéraires ; – lire des œuvres littéraires, fréquenter des œuvres d’art ; – élaborer une interprétation des textes littéraires.

Les compétences d’écriture • Les compétences à atteindre sont les suivantes : – utiliser l’écrit pour penser et pour apprendre ; – adopter des stratégies et des procédés d’écriture efficaces ; – exploiter des lectures pour enrichir son écrit.

• Vous trouverez ainsi dans votre manuel des textes de tous genres et de toutes époques, choisis pour leurs qualités littéraires, journalistiques ou documentaires, leur dimension culturelle et patrimoniale, les valeurs qu’ils véhiculent.

• Dans cette perspective, le manuel propose des travaux d’écriture nombreux et variés, et ce, dans une démarche de progressivité. Vous trouverez au fil des chapitres : – des exercices d’écritures courtes ou de réécritures après les textes étudiés ; – un atelier d’expression écrite qui fournit à l’élève un guidage méthodique pour rédiger son devoir.

• Vous pourrez étudier avec vos élèves : – des groupements de textes autour d’un genre, d’un thème et d’une problématique  : autobiographie (L’écriture de soi, chapitre 1) ; récit satirique (La critique de la société, chapitre 5) ; roman (Se battre pour la paix, chapitre 9) ; poésie (Objets familiers, objets poétiques, chapitre 4 ; La poésie, cri de révolte et d’espoir, chapitre 10) ; presse (La presse satirique, chapitre 7) ; récit et presse (L’homme, objet scientifique, chapitre 11) ; – un groupement de textes et d’images : Paysages lyriques (chapitre 3) ; – l’étude d’œuvres données dans leur texte intégral (Jeannot et Colin de Voltaire, chapitre 6) ou par extraits, dans la perspective d’une lecture intégrale (Enfance de Sarraute, chapitre 2 ; Rhinocéros de Ionesco, chapitre 8  ; Des fleurs pour Algernon de Keyes, chapitre 12) ; – des propositions de lectures accompagnées, assorties d’activités diverses.

• Le chapitre 4 est en outre consacré à l’écriture de poèmes. Les compétences d’oral • Les compétences d’oral attendues sont les suivantes : – comprendre et interpréter des messages et des discours complexes ; – s’exprimer de façon maîtrisée en s’adressant à un auditoire ; – participer de façon constructive à des échanges oraux ; – exploiter les ressources expressives et créatives de la parole.

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• Dans le manuel, les exercices d’expression orale sont proposés de façon régulière, en liaison avec les textes. Ils permettent de développer les compétences de mémorisation et d’expressivité (récitation, activités de jeu théâtral), de communication (lecture à voix haute, compte rendu oral de lecture, exposés) et d’échanges oraux (nombreux débats, jeux de rôle…).

– au moyen de fiches bilans qui permettent de procéder à des évaluations régulières et de vérifier que l’élève a acquis les compétences du socle.

Les compétences de langue

• Les compétences à acquérir sont les suivantes : – mobiliser des références culturelles pour interpréter les textes et les productions artistiques et littéraires et pour enrichir son expression personnelle ; – établir des liens entre des productions littéraires et artistiques issues de cultures et d’époques diverses.

• Le professeur a ainsi toute liberté pour construire sa progression, élaborer des séances de remédiation ou de consolidation. La culture littéraire et artistique

• Les compétences de langue sont axées sur la compréhension du fonctionnement de la langue. • La langue, dans la partie « Textes et images », est traitée : – au fil des textes : suite aux questionnaires de lecture figure un exercice de langue (grammaire, vocabulaire, orthographe, conjugaison), en lien avec le texte ; – dans les pages Outils et Activités en fin de chapitre, où sont proposés des exercices de grammaire et de vocabulaire en relation avec le thème du chapitre.

• Le manuel permet de développer les compétences culturelles de façon solide : des repères littéraires et culturels sont régulièrement mis en place. Quant à l’Histoire des arts, elle est traitée au fil des chapitres : en général, deux pages lui sont consacrées dans chaque chapitre, renvoyant à différents arts et supports, styles et périodes. Chaque sujet de Brevet propose en outre une image en relation avec le texte. Le manuel interactif et les hatier-clic fournissent également de nombreuses ressources (liste des ressources numériques page 9).

• La langue, dans la partie « Étude de la langue », est traitée : – de façon systématique sous forme de fiches synthétiques ; – au moyen d’exercices qui se déclinent en différentes rubriques : Identifier (reconnaître et nommer), Manipuler (remplacer, déplacer, compléter…), Interpréter (analyser la notion à partir d’un texte), S’exprimer (écrire pour réinvestir la notion) ;

Les auteurs

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Les ressources en ligne Nombreuses sont les ressources du manuel interactif pour enrichir vos cours ou pour favoriser le travail en autonomie de vos élèves. Des études d’images animées • Arman, Autoportrait robot (1992) • Pablo Picasso, Maya à la poupée (1938) • Juan Gris, Nature morte avec carafe d’eau, bouteille et coupe de fruits (1915) • Robert Delaunay, Une fenêtre (1912) • Henri Matisse, La Fenêtre (1905) • Les obsèques de la lionne, gravure de Grandville (v. 1868) • Pietro Longhi, La Leçon de géographie (1752) • Dessin de Sempé, tiré de Sempé à New York • Rhinocéros, mise en scène de Gábor Tompa • Illustration de Tardi tirée de Putain de guerre ! • Pablo Picasso, La Guerre et la Paix, La Guerre (1952) • Photographie de Marc Riboud Des extraits vidéos • Interview de Michel Onfray • Stupeur et tremblements d’Alain Corneau (2003) • Interview de Nathalie Sarraute • Ridicule de Patrice Leconte (1996) • Le Traité sur la tolérance de Voltaire toujours d’actualité • « # Hashtag », sketch de Fary • Rhinocéros, mise en scène de Demarcy-Mota (2011) • Interview d’Emmanuel Demarcy-Mota • Le Silence de la mer, de Jean-Pierre Melville (1949) • Le Silence de la mer, adapté au théâtre • Comment le poème « Liberté » (de Paul Éluard) a échappé à la censure • L’Armée du crime, de Robert Guédiguian (2009) • Charlotte Delbo et les déportés du 24 janvier 1943 • « À tous les enfants » interprétés par Joan Baez • La nanomédecine pour vivre plus longtemps • Lucy de Luc Besson (2014) • Des fleurs pour Algernon, adaptation théâtrale • Des fleurs pour Algernon, d’Yves Angelo (2013)

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Et accessibles aux professeurs et aux élèves via les hatier-clic : • Marie-Antoinette de Sofia Coppola (2006) • Le Dictateur de Charlie Chaplin (1940) • La Cantatrice chauve, Le Roi se meurt • Le Silence de la mer, téléfilm de Pierre Boutron (2004) • L’Armée des ombres, de Jean-Pierre Melville (1969) • Frankenstein de James Whale (1931) • Bienvenue à Gattaca d’Andrew Niccol (1997) • Limitless de Neil Burger (2011) Des textes complémentaires à lire en classe ou à la maison : • Jean-Jacques Rousseau, « Le ruban volé », Les Confessions (1782) • Victor Hugo, « Stella » (1853) • Anna de Noailles, « Le cœur » (1901) • Sully Prudhomme, « Le vase brisé » (1865) • Arthur Rimbaud, « Le balai » (vers 1871) • La Fontaine, « Les animaux malades de la peste » (1678) • Voltaire, Micromégas, extrait sur la guerre (1782) • Jean Giono, Refus d’obéissance (1937) • Arthur Rimbaud, « Le dormeur du val » (1870) • Villiers de l’Isle-Adam, L’Ève future (1886) • R. L. Stevenson, L’Étrange Cas du docteur Jekyll et M. Hyde Des textes du manuel lus par un comédien, à écouter ensemble en classe ou seul à la maison : • Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe (p. 22) • Nathalie Sarraute, Enfance (p. 48) • Charles Baudelaire, Le Spleen de Paris « Un hémisphère dans une chevelure » (p. 68) • Francis Ponge, « Le Pain » (p. 98) • François Rabelais, Gargantua, chapitre XXV (p. 106) • Voltaire, Jeannot et Colin (p. 134) • Eugène Ionesco, Rhinocéros, extrait de l’acte III (p. 182) • E. M. Remarque, À l’Ouest rien de nouveau (p. 198) • David Diop, « Afrique » (p. 230) • Maylis de Kerangal, Réparer les vivants (p. 248) • Daniel Keyes, Des fleurs pour Algernon (p. 272) Des quiz ludiques pour s’évaluer et établir son score.

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PARTIE I

Textes et images

Chapitre 1 L’écriture de soi

Livre de l’élève p. 12

Ouverture du chapitre p. 12 Réponses aux questions

2e encadré

• Sur cette toile, le peintre américain Norman Rockwell s’est représenté trois fois : au premier plan, de dos en train de peindre  ; au deuxième plan, de face sur la toile qu’il peint ; au troisième plan, de face et reflété dans le miroir. Le titre est ainsi justifié : Triple autoportrait.

1er encadré

Doc. 1 : Montaigne s’adresse au lecteur pour l’avertir qu’il va parler de lui dans son livre : moi-même. Doc. 2 : Georges Perec fait le récit de sa naissance à la 1re personne. • Une autobiographie est le récit qu’un auteur fait de sa propre vie. • Réponse ouverte.

• Pistes de réflexion : – comparer les différentes façons dont Norman Rockwell s’est représenté dans son tableau : se montre-t-il identique, différent ? Pourquoi ? – réfléchir à la difficulté d’être objectif quand on se peint ou quand on parle de soi…

Le peigne cassé p. 14 (Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions)

> L’autobiographie est-elle un moyen de rétablir la vérité sur soi ? Réponses aux questions

3.

Échanger et comprendre • Le narrateur enfant est accusé d’avoir cassé un peigne mis à sécher dans la cuisine, près de la chambre où il étudiait. Ce sont les adultes chargés de son éducation qui l’accusent : M. et Mlle Lambercier. • Réponse ouverte. Analyser 1. Le récit est mené à la 1re personne : J’étudiais un jour seul (l. 1). Le pronom je représente à la fois le narrateur et le personnage, mais également l’auteur qui a intitulé son œuvre Les Confessions. Le récit est autobiographique.

Champ lexical renvoyant aux adultes (l. 5-19)

Champ lexical renvoyant à l’enfant (l. 5-19)

m’interroge ; se réunissent ; m’exhortent ; me pressent ; me menacent ; la conviction ; dignes de punition ; autre délit ; exécution […] terrible ; arracher l’aveu ; la force

je nie ; je persiste avec opiniâtreté ; toutes mes protestations ; l’état le plus affreux ; inébranlable ; J’aurais souffert la mort, et j’y étais résolu ; entêtement ; constance ; cruelle épreuve ; en pièces, mais triomphant.

Les adultes sont présentés comme des juges et des bourreaux : ils instruisent un procès à charge sans preuve et accusent l’enfant de tous les vices ; ils le punissent d’une manière terrible. L’enfant, sûr de son innocence, reste sur sa position, même dans la souffrance d’une cruelle épreuve. Il se présente comme victime d’une injustice.

2. a. J’étudiais un jour seul (l. 1) : le pronom je renvoie au narrateur enfant ; l’imparfait correspond au moment du souvenir. je n’ai pas peur d’être aujourd’hui puni (l. 20-21) : le pronom je renvoie au narrateur adulte ; le présent correspond au moment de l’écriture. b. Le présent (l. 5-6) renvoie au moment du souvenir : c’est un présent de narration.

4. Le narrateur adulte, cinquante ans plus tard, n’a pas changé sa version des faits : eh bien, je déclare à la face du Ciel que j’en étais innocent (l. 21-22).

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Chapitre 1

5. À la suite de cet événement, Rousseau ne fut plus jamais le même ; tout son être en fut bouleversé, comme l’attestent les phrases de type exclamatif : quel renversement d’idées ! quel désordre de sentiments ! quel bouleversement dans son cœur, dans sa cervelle, dans tout son petit être intelligent et moral ! (l. 32-34).

• Rousseau rapporte ce souvenir pour rétablir la vérité sur lui-même : enfant, il a été accusé et puni pour un méfait qu’il n’avait pas commis ; il n’a pu rétablir alors la vérité et tout son être en a été à jamais bouleversé. Sensible aux attaques et aux injustices, il ressentira le besoin de se justifier à la fin de sa vie : c’est l’origine des Confessions.

6. Rousseau ne fait pas ici de « confession » au sens strict, puisqu’il n’a pas de faute à avouer ; mais il rétablit la vérité bafouée dans son enfance par les adultes.

Grammaire pour lire Les temps dans le récit autobiographique a. Je déclare : présent d’énonciation qui renvoie au moment de l’écriture ; j’en étais : imparfait qui renvoie au moment du souvenir. b. avait mis : plusque-parfait qui renvoie au moment du souvenir. c. pressent, menacent : présent de narration qui renvoie au moment du souvenir. d. écrivit, vint  : passé simple qui renvoie au moment du souvenir.

Bilan • Une autobiographie est un récit rétrospectif qu’une personne réelle fait de sa propre vie. Le pronom je représente à la fois le personnage, le narrateur et la personne réelle qu’est l’auteur.

La douleur d’un père p. 16 (Victor Hugo, Correspondance)

> Comment la lettre fait-elle entrer le lecteur au cœur de l’intime ? Réponses aux questions

dans une énumération : elle avait tout, la beauté, l’esprit, la jeunesse, l’amour (l. 14). b. Il exprime sa souffrance et son amour pour elle avec des mots qui émeuvent par leur caractère extrême : je souffre, j’ai le cœur brisé (l. 3) ; la moitié de ma vie et de mon cœur était morte (l. 9-10) ; J’aimais cette pauvre enfant plus que les mots ne peuvent le dire (l. 11) ; désespoir (l. 19) ; je souffre (l. 21, 27). Le poète utilise des phrases exclamatives pour souligner l’intensité de son chagrin : Ô mon Dieu, que vous ai-je fait ! (l. 13) ; Oh ! mon pauvre ange, dire que je ne la verrai plus ! (l. 17-18).

Échanger et comprendre • Le poète écrit à son amie Louise Bertin. Il lui écrit quelques jours après la mort de sa fille Léopoldine qui s’est noyée avec son jeune époux dans la Seine. • Les émotions ressenties peuvent être de la compassion, de la tristesse… • Réponse ouverte. Analyser 1. a. Le poète a appris la mort de sa fille d’une manière brutale ; il était en voyage et s’est arrêté dans un café pour se désaltérer : On m’apporte de la bière et un journal, Le siècle. J’ai lu. C’est ainsi que j’ai appris que la moitié de ma vie et de mon cœur était morte (l. 8-10). b. Le récit qu’il en fait est rétrospectif  : Hier, je venais de faire une grande course à pied (l. 6). Le verbe venais est à un temps du passé, l’imparfait ; l’événement s’est passé la veille de la rédaction de la lettre : Hier.

3. Victor Hugo associe Louise Bertin à sa douleur dès les premières lignes  : Chère mademoiselle Louise (l. 2) ; J’ai besoin de vous écrire (l. 3-4). Il évoque l’amitié qui les unit pour se confier : Moi, je vous aime du fond du cœur, et quand je souffre je vais à vous (l. 20-21) ; Pardonnez-moi, je vous écris dans le désespoir. Mais cela me soulage (l. 18-19) ; vous me comprendrez, n’est-ce pas ? (l. 20). 4. Le poète a choisi de se confier à cette amie, car elle connaissait et aimait sa fille : vous qui l’aimiez comme une autre mère (l. 4). Louise Bertin peut donc partager sa douleur. Enfin Louise Bertin a de précieuses qualités morales qui en font une confidente de choix : Vous êtes si bonne, vous avez l’âme si haute (l. 19-20).

2. a. Victor Hugo dresse un portrait élogieux et affectueux de sa fille. Les termes qui la caractérisent sont valorisants : charmante (l. 12) ; la plus douce et la plus gracieuse femme (l. 12-13) ; mon pauvre ange (l. 18) ; certains sont mis en valeur

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Bilan

Vocabulaire

La lettre privée permet à son auteur de livrer à son correspondant des confidences intimes. Elle participe de l’expression de soi. La lettre que Victor Hugo adresse à son amie Louise Bertin après la mort de sa fille lui permet d’exprimer ses émotions et sentiments. Elle lui offre l’occasion d’un partage qui lui apporte une forme de consolation.

L’expression des sentiments a. la tristesse. b. la joie intense. c. l’angoisse. d. la contrariété.

Querelle enfantine p. 18 (George Sand, Histoire de ma vie)

> Comment George Sand se construit-elle suite à une querelle enfantine ? Réponses aux questions

affaire […] assez chaude (l.  12)  ; des marques (l. 12) ; quelques petites gouttes de sang (l. 16-17). Mais l’heure du dîner étant arrivée et devant la peur de la punition, elles se réconcilient : la rancune s’était effacée (l. 20) ; nous réconcilier (l. 20) ; nous embrasser […] de bon cœur (l. 21). Une comparaison amusante – si l’on considère l’âge de la narratrice et d’Ursule – réunit les deux champs lexicaux : nous embrasser […] comme deux vieux soldats après une affaire d’honneur (l. 21-22). b. Redoutant d’être punies, elles effacent les traces de lutte et se rendent service mutuellement : également (l. 14) ; l’une à l’autre (l. 17 et l. 19) ; de l’obligeance mutuelle (l. 18). Les verbes pronominaux sont de sens réciproque : nous nous arrangeâmes (l. 17) ; nous demandant (l. 19).

Échanger et comprendre • George Sand raconte le souvenir d’une bagarre avec une amie d’enfance, Ursule. • Réponse ouverte. Analyser 1. a. Le récit est mené à la 1re personne et au passé simple : je voulus (l. 7). La narratrice est aussi le personnage principal. b. L’œuvre s’intitule Histoire de ma vie : la narratrice est donc à la fois auteure et personnage. Le récit est autobiographique. 2. Ursule n’appartient pas au milieu social de la narratrice : elle est la nièce d’une servante de la maison, alors que la narratrice est la petite-fille de la propriétaire du château de Nohant.

5. Cette réconciliation scelle la naissance d’une amitié sur le pied de l’égalité (l. 24) qui se révèle profonde  : nous nous aimions tant que nous ne pouvions vivre un instant séparées (l.  24-25). La narratrice enfant s’est ouverte à l’amitié ; élevée dans un cadre aristocratique, elle a découvert la notion d’égalité par-delà les différences sociales.

3. a. La narratrice fait le portrait d’une fillette gaie et intelligente : d’humeur enjouée, active (l. 1-2) ; de l’esprit (l. 3) ; ses longs discours faisaient souvent rire ma grand-mère (l. 4). Ursule a également du caractère : têtue (l. 6) ; et c’est une incorrigible babillarde (l. 2). b. Les deux fillettes sont entrées en conflit car elles ont toutes les deux une forte personnalité. La narratrice est certainement gâtée et autoritaire puisque son entourage redoutait que la petite Ursule ne se laissât tyranniser (l. 5). Mais la personnalité d’Ursule est suffisamment forte : Ursule ne se laissa point asservir (l. 1).

Bilan Dans son autobiographie, George Sand raconte le souvenir d’une querelle avec une fillette qui sait lui résister. Après une altercation très vive, elles se réconcilient et deviennent amies. Le conflit avec Ursule lui permet de découvrir l’amitié et la notion d’égalité.

Vocabulaire

4. a. Un beau jour les deux fillettes se défient et règlent leur différend d’une manière violente comme en atteste le champ lexical : une formidable bataille (l. 8-9) ; une querelle sérieuse à vider (l. 10) ; céder ni l’une ni l’autre (l.  10-11)  ; nous battre (l.  11)  ;

Le champ lexical du conflit a. BAGARRE. b. BATAILLE. c. QUERELLE. d. SE DISPUTER. e. RELATION CONFLICTUELLE. f. UN DIFFÉREND.

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Chapitre 1

Le portrait du père p. 20 (Michel Onfray, Le Désir d’être un volcan)

> Comment l’auteur se raconte-t-il à travers le portrait de son père ? Réponses aux questions

donnée (l. 26-27). Il met un point d’honneur à tenir ses promesses : il les a toutes tenues (l. 28).

Échanger et comprendre

4. Le père a les gestes et l’attitude d’un travailleur manuel expérimenté : ses jambes sont raides et tendues, droites (l. 11) ; son buste fait un angle parfait (l. 12) avec ses jambes ; le geste de ses bras est précis et efficace (l. 12-13) ; ses pas et sa progression sont réguliers (l. 17). Le narrateur enfant a les maladresses brouillonnes de son âge : il est tout tordu (l. 10) ; ses pas et sa progression sont désordonnés (l. 18) ; et sans doute est-il déjà plus intellectuel que manuel. Ce sont les adjectifs caractérisant le père qui sont valorisants : c’est lui qui est mis en valeur par son fils, le narrateur.

• Les deux personnages sont le narrateur enfant et son père ; ils travaillent dans les champs ensemble, ils plantent des pommes de terre. • Réponse ouverte. Analyser 1. a. Le récit est fait à la 1re personne : je l’aidais (l. 1). Le narrateur en est donc le personnage principal. Le narrateur est à la fois l’auteur et le personnage : le titre, Le Corps de mon père, indique que Michel Onfray évoque son père dans cette œuvre. b. Le temps principalement utilisé est l’imparfait : il ne cessait de me demander (l. 4). C’est un imparfait de répétition qui renvoie aux habitudes de travail du père et du fils. Il permet aussi d’évoquer dans leur durée les sentiments du narrateur pour son père : J’admirais (l. 10), ou bien de le décrire : ses pas étaient réguliers (l. 17).

5. Le narrateur éprouve un sentiment d’admiration pour ce père si différent de lui, si adroit manuellement : J’admirais (l. 10). Il le respecte pour ses qualités morales : Mon père ne me fit pas beaucoup de promesses dans mon existence d’enfant, mais il les a toutes tenues (l. 27-28).

2. À travers le portrait de son père, c’est aussi le sien que Michel Onfray dresse par opposition. Champ lexical du silence (le père)

Champ lexical de la parole (le narrateur enfant)

Il ne cessait de me demander d’être un peu silencieux (l. 4-5) il éludait au mieux (l. 8) Lui, silencieux (l. 18-19) il parlait peu (l. 22)

Je ne cessais de lui poser des questions (l. 3-4) Je l’interrogeais (l. 6) je le pressais de questions (l. 7-8) moi, étourdissant de paroles (l. 19)

Bilan Dans son récit autobiographique, Michel Onfray rend hommage à son père : ouvrier agricole expérimenté, c’était également un homme taciturne dont la parole rare avait de la valeur. Par opposition, l’auteur dresse aussi son propre portrait : enfant, déjà il se montrait curieux et à l’aise avec les mots ; mais il n’apprenait pas facilement le geste exact et efficace du cultivateur.

Vocabulaire Les antonymes

3. La parole du père, même si elle est rare, est fiable : mon père disait ce qu’il faisait et faisait ce qu’il disait (l. 22) ; il s’agit de respecter la parole

a. malveillante. b. imprécis et inefficace. c. irrégulier. d. irrespectueux.

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La bataille de Waterloo p. 22 (François-René de Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe)

> Comment rendre compte de l’Histoire en racontant sa propre histoire ? Réponses aux questions

4. Le lexique de la guerre appartient au registre épique  : la mêlée, le péril, le feu, la cohue de la mort, combat, succès ou revers, armée. La dimension épique de l’événement nous apparaît également dans l’expression hyperbolique, formidable arrêt des destinées (l. 21). Dans des phrases de type interrogatif, Chateaubriand nous livre ses réflexions inquiètes (l. 25-29). L’enjeu, liberté ou esclavage (l. 29), lui semble planétaire : c’est le sort du monde (l. 26) qui est en balance comme la robe du Christ (l. 27).

Comprendre • Chateaubriand se trouve dans la campagne près de la ville belge de Gand. • Il est le témoin de la bataille de Waterloo qui se déroule à une vingtaine de kilomètres de Bruxelles ; mais il ne la perçoit que par l’ouïe et ne peut la voir car il en est trop éloigné. Analyser 1. Le narrateur est le personnage principal car le récit est mené à la 1re personne : je sortis (l. 1). Le narrateur est aussi l’auteur si l’on se réfère au titre Mémoires d’outre-tombe.

5. Le narrateur fait un parallèle entre les coups de canon et les battements de son cœur : chaque coup de canon […] doublait le battement de mon cœur. Témoin impuissant et aveugle de cette bataille, il ressent une certaine frustration et assurément une grande anxiété.

2. Le narrateur, trop éloigné de Waterloo, identifie l’événement par les bruits qui lui parviennent. – Je cheminai lentement…  : le narrateur perçoit un roulement sourd (l. 4-5) qui pourrait être celui d’un orage (l. 7). – Je poursuivis ma route… : cette fois c’est un roulement […] tantôt bref, tantôt long et à intervalles inégaux (l. 9-10), une trépidation de l’air (l. 11) ; le narrateur remarque des détonations moins vastes, moins onduleuses, moins liées ensemble que celles de la foudre (l. 12-13). Il commence à songer que ces sons pourraient être ceux d’un combat (l. 14). – Je traversai le chemin… : il entend alors distinctement le bruit de l’artillerie (l.  17). Il n’a plus de doute  : c’est une bataille (l.  18) dont les échos (l. 18) lui parviennent.

Bilan • Le titre de l’œuvre, Mémoires d’outre-tombe, signifie qu’elle ne sera publiée qu’après la mort de l’auteur selon sa volonté. • Cet épisode relève à la fois de la vie privée et de la vie publique : simple promeneur dans la campagne belge, Chateaubriand, qui s’est opposé à Napoléon, assiste par hasard à la bataille de Waterloo qui scelle le destin de la France et celui de l’empereur.

Histoire des arts Découvrir la peinture historique

3. Le narrateur retarde la révélation de l’événement jusqu’à la fin d’une longue phrase (l. 17-20). Pour ce faire, il amplifie le groupe nominal sujet par des extensions de plus en plus longues : l’adjectif grande, épithète du nom bataille, puis le groupe nominal complément, encore sans nom, enfin deux subordonnées relatives très développées, dont j’écoutais les échos au pied d’un peuplier, et dont une horloge de village venait de sonner les funérailles inconnues. Au contraire, il réduit le groupe verbal au verbe était et à l’attribut du sujet, la bataille de Waterloo. Il dramatise encore l’événement par le choix d’une phrase de type exclamatif, l’adjectif grande qui caractérise la bataille et la référence à la mort, funérailles inconnues.

a. L’auteur est le peintre John Lewis Brown. Son tableau qui s’intitule 17  juin 1815, 7  heures du soir est daté de 1869. La technique utilisée est l’huile sur toile. b. La scène représentée est le champ de bataille de Waterloo, au soir des combats  : au premier plan, nous voyons, de dos ou de trois quarts, des officiers à cheval ; à terre, des soldats blessés ou morts ; et au second plan, l’empereur Napoléon à cheval, de profil. À l’arrière-plan, on devine des armées dans la plaine sous la fumée des canons et des nuages sombres au-dessus des collines. c. Le personnage de Napoléon est placé sur une hauteur, seul à cheval ; il est à la pointe du triangle formé par les officiers à cheval qui se tournent

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Chapitre 1

vers lui. Mais lui ne regarde que les armées dans la plaine, perdu dans ses pensées. d. L’ambiance est crépusculaire et sinistre, la lumière n’éclaire que les cadavres au centre du

tableau, et l’uniforme rouge de l’un d’eux symbolise le sang de la bataille. Tout annonce la défaite de l’empereur.

L’étoile jaune p. 24 (Hélène Berr, Journal)

> Comment le journal intime permet-il de témoigner de l’Histoire au quotidien ? Réponses aux questions

Je ne voulais pas porter l’étoile, mais j’ai fini par le faire, trouvant lâche ma résistance (l. 28-30). Elle résiste de toutes ses forces à la tentation de pleurer (l. 23-24, l. 36-37).

Échanger • Réponses possibles : garder une trace d’événements personnels, de sentiments intimes ; se comprendre et s’analyser  ; témoigner d’événements importants au jour le jour…

4. La narratrice éprouve le besoin de tenir son journal pour témoigner de ce qu’elle endure et de la situation terrible vécue par les juifs dans la France occupée par les nazis : brimades, arrestations, port de l’étoile jaune imposé par les lois du 7 juin 1942. La tenue d’un journal, écrit pour elle-même, lui permet de s’exprimer sans être inquiétée.

• Réponse ouverte. Analyser 1. Hélène Berr rédige son Journal à la 1re personne : je ne croyais pas (l. 2). Elle inscrit les dates et les moments de la journée : Lundi soir (l. 1) ; Mardi 9 juin (l. 20). Le temps de référence est le présent d’énonciation (ou d’actualité) : Je suis éreintée (l. 22) ; les événements passés sont au passé composé : J’ai eu (l. 3), ou à l’imparfait : Le métro arrivait (l. 34). Les adverbes de temps utilisés renvoient au moment de l’énonciation (Aujourd’hui, l. 21 ; Ce matin, l. 25 ; cet après-midi, l. 27).

Bilan • Un journal intime permet à son auteur d’exprimer ses pensées et ses sentiments les plus secrets au jour le jour. En ce sens il se rattache à l’autobiographie, sans toutefois être rétrospectif. Le journal intime est en général daté, l’auteur s’y exprime à la première personne et ancre son énoncé dans le présent de l’énonciation : le présent est le temps de référence, les adverbes de temps sont en rapport avec le moment de l’énonciation (aujourd’hui, ce matin, cet après-midi).

2. En voyant l’étoile jaune portée par la narratrice, les gens ont des réactions variées et souvent ambiguës. La majorité ne regarde pas (l. 6). Certains la montrent du doigt, et font parfois une remarque désagréable : « Hein ? T’as vu ? Juif » (l. 8-9) ; d’autres la dévisagent, comme ce monsieur chic (l.  18), sans qu’elle puisse interpréter son attitude  : je ne pouvais pas deviner le sens de ce regard (l. 18-19). Mais ces réactions ne sont pas toutes hostiles  : une femme s’est retournée plusieurs fois pour sourire (l.  17-18).

• La narratrice du Journal, Hélène Berr, fut confrontée aux humiliations et dangers d’être juive en 1942. Elle confie à son journal intime sa souffrance et sa révolte ; elle mourra en déportation en 1945. •  Le Journal d’Hélène Berr permet au lecteur d’aujourd’hui d’apprendre comment on vivait au quotidien durant la Seconde Guerre mondiale ; il y puisera une leçon de courage et d’humanité en lisant ces lignes écrites par une jeune fille juive.

3. a. Lors de ses promenades dans Paris, la narratrice souffre de devoir porter l’étoile jaune  : si dur (l. 2) ; c’est dur (l. 4-5) ; le plus pénible (l. 6) ; encore pire qu’hier (l. 21) ; éreintée (l. 22). Elle a des crises de larmes qui se mêlent à un sentiment d’injustice : des larmes qui jaillissaient (l. 23-24) ; des larmes de douleur et de révolte (l. 36). b. Cependant, elle fait face à l’adversité avec fierté et courage (l. 3) : J’ai porté la tête haute (l. 3) ; je l’ai regardé fièrement (l. 19). Elle ressent aussi la tentation du découragement, mais n’y cède pas :

Vocabulaire Dans le texte, le mot résistance signifie « opposition (à une loi), refus d’obéir ou de se soumettre ». Ainsi la narratrice a la tentation de ne pas porter l’étoile obligatoire pour les juifs en 1942. Le mot Résistance avec une majuscule désigne les groupes organisés qui luttaient contre les occupants allemands et le gouvernement de Vichy, pendant cette même période.

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Lecture accompagnée p. 26 Stupeur et tremblements d’Amélie Nothomb Découvrir le roman

Elle intervient maladroitement pour soutenir Fubuki, humiliée par M. Omochi. Fubuki se venge en l’affectant à l’entretien des toilettes.

• L’ordre donné à Amélie est absurde, il est impossible de ne plus comprendre le japonais (l. 15) lorsqu’on connaît cette langue, cela d’autant plus que la narratrice a été engagée comme stagiaire en raison de cette compétence (l. 13-14).

•  Passages et citations qui témoignent de l’humour de la narratrice  (Le Livre de Poche, éd. 2016) :

• Réponse ouverte.

– il m’introduisit ensuite dans le bureau où siégeait son supérieur, monsieur Omochi, qui était énorme et effrayant, ce qui prouvait qu’il était le vice-président (p. 9) ; – Monsieur Saito me manda à son bureau. J’eus droit à un savon mérité : je m’étais rendue coupable du grave crime d’initiative (p. 29) ; – Amélie prend l’initiative de changer les dates des calendriers sur les bureaux (p. 30-31), tâche dérisoire que la narratrice présente avec humour afin de mettre en avant le rôle humiliant qui lui est assigné au sein de l’entreprise.

Lire le roman et partager sa lecture • Les personnages La narratrice est stagiaire dans la compagnie Yumimoto. Elle travaille dans la section Import-Export dont le président est M. Haneda, et le vice-président, M. Omochi. M. Saito, qui dirige le service Comptabilité, la place sous les ordres d’une jeune femme, Fubuki Mori. M. Tenshi est directeur de la section Produits laitiers. M. Haneda, qu’elle rencontre deux fois, se montre humain et compréhensif envers la narratrice  ; M. Tenshi lui confie un projet intéressant et la félicite pour son travail. M. Omochi lui est hostile et la terrorise. M. Saito l’affecte à des tâches inintéressantes, sans jamais lui donner sa chance ni la soutenir. Fubuki Mori, jalouse, la dénonce auprès de son supérieur lorsqu’elle travaille dans un autre service. Elle lui fera vivre un véritable enfer.

• Synthèse La rigidité de la hiérarchie dans l’entreprise au Japon et l’aveugle soumission à un idéal de travail restent incompréhensibles à la narratrice dotée d’une personnalité originale et d’un sens de l’autodérision ravageur. Amélie, embauchée comme interprète, va connaître une véritable descente aux enfers, passant d’emploi inutile en poste inadapté, pour finir à l’entretien des toilettes. Cette expérience s’avère cependant formatrice et enrichissante puisqu’elle en tire la matière de son premier livre. L’explication du titre vient à la fin du roman, lorsque la narratrice donne sa démission à Fubuki et lui fournit, non sans un malin plaisir, l’occasion de l’humilier une nouvelle fois : Dans l’ancien protocole impérial nippon, il est stipulé que l’on s’adressera à l’Empereur avec « stupeur et tremblements ». […] Je pris donc le masque de la stupeur et je commençai à trembler (p. 171).

• Les activités de la narratrice dans l’entreprise La narratrice doit d’abord rédiger une lettre en anglais, puis faire des photocopies, distribuer le courrier, servir les boissons. M. Tenshi lui confie un rapport sur un beurre allégé innovant. Amélie mène à bien ce projet, ce qui lui vaut les foudres de ses supérieurs. Dessaisie de cette tâche, elle est affectée par Fubuki à des tâches de comptabilité pour lesquelles elle est incompétente.

Histoire des arts p. 28 L’autoportrait Analyser trois autoportraits Docs 1, 2 et 3

Doc 3  : Arman est un peintre et sculpteur français du XXe siècle.

1. Doc 1  : l’auteur est Nicolas Poussin, peintre français du XVIIe  siècle. Doc 2  : l’œuvre est de Willy Ronis, photographe français du XXe siècle.

2. Doc 1 : la technique utilisée est l’huile sur toile. Doc 2  : il s’agit d’une photographie en noir et blanc. Doc 3  : l’œuvre en trois dimensions est

19

Chapitre 1

composée d’objets collés sur un fond et recouverts d’un plexiglas.

Doc 2 : l’artiste donne de lui l’image d’un homme espiègle qui joue sur les codes de la notoriété artistique, en se couronnant de palmes.

Docs 1 et 2

Doc 3

3. a. Doc 1 : le peintre Nicolas Poussin s’est représenté assis, le buste de profil droit, la tête de face ; sa main droite est refermée sur un carton à dessin ; il est drapé dans un tissu noir. À l’arrière-plan, contre un mur gris sont posés des tableaux : sur celui de gauche, est représentée, de profil, une femme coiffée d’un diadème, en costume antique ; sur celui de droite, on peut lire, en latin, son nom, son âge (56 ans), son lieu d’origine (Les Andelys). Doc 2 : le photographe Willy Ronis s’est représenté de face, coiffé d’un bob ; son visage est celui d’un homme âgé à la moustache blanche ; il porte des lunettes. Sa tête semble auréolée de palmes car elle se découpe sur un ciel clair, devant un palmier. b. Doc 1 : le visage de Nicolas Poussin est grave et sévère, marqué par des rides d’expression ; il nous regarde, les sourcils froncés. Seuls le côté droit de son visage et sa main droite sont éclairés dans un tableau assez sombre. Doc 2 : le visage de Willy Ronis affiche sa joie de vivre en un large sourire qui laisse voir ses dents ; ses yeux plissés par le soleil regardent le spectateur comme pour lui communiquer sa bonne humeur.

6. Sur la composition d’Arman, on peut voir des objets représentant le travail de l’artiste : des pinceaux, une revue consacrée à l’art, Art and Society. D’autres objets évoquent des goûts ou des loisirs : un masque africain, un masque de plongée, une raquette de ping-pong, un violon, différentes revues et livres. On remarque aussi un téléphone, une bouteille de vin, des boîtes de médicaments… Cette œuvre est un autoportrait en cela qu’elle révèle ses centres d’intérêt et ses occupations. 7. La composition de l’image se lit verticalement. Malgré la profusion d’objets, des lignes verticales structurent l’œuvre : les pinceaux et le téléphone en bas à gauche, le violon au centre, la raquette à droite. Elles se croisent sur le violon avec des lignes obliques constituées par les revues en haut à gauche, l’archet à droite, les boîtes de médicaments en bas. Le violon et le masque sont sombres, alors que le rouge, le bleu et le blanc donnent de la luminosité à l’ensemble : le bleu et le rouge sont plutôt en haut de la composition ; le blanc et le rouge plutôt en bas.

4. Doc 1 : le peintre s’est représenté en plan américain (ou plan rapproché), de face. Doc 2 : seule la tête de Willy Ronis est photographiée, en gros plan et en contre-plongée  : ces procédés lui permettent de créer l’illusion d’une couronne de palmes et agrandissent son sourire.

Docs 1, 2, et 3

5. Doc 1 : Nicolas Poussin donne de lui l’image d’un homme sérieux, qui maîtrise son art avec assurance ; la bague à sa main droite et les toiles attestent de sa réussite sociale et artistique.

2. Il choisit les procédés techniques (cadrage, éclairage, couleurs, décor, présence d’objets signifiants…) selon l’image qu’il veut donner de luimême.

8. Réponse ouverte.

Faire le point 1. Un autoportrait est un portrait que l’artiste fait de lui-même.

Outils pour lire et s’exprimer p. 30 Exprimer des émotions Vocabulaire

2. La joie

1. 1. frissonner de peur. 2. sauter de joie. 3. avoir la gorge serrée par l’angoisse. 4. rester bouche bée d’étonnement. 5. s’évanouir de terreur. 6. être rongé de remords. 7. trépigner de colère. 8. rougir de honte. 9. être vert de jalousie.

La tristesse

La surprise

accablé content médusé désespéré étonné enchanté enthousiaste peiné stupéfait

20

La colère furieux énervé irrité

3. b. Marguerite Duras constate sur son visage qu’elle a vieilli, alors qu’elle n’a que dix-huit ans : vieilli ; vieillissement […] brutal ; changer ; les yeux plus grands ; le regard plus triste ; la bouche plus définitive ; marquer le front de cassures profondes ; vieillissement. c. Ce vieillissement ne l’attriste pas, elle n’en est pas effrayée ; elle l’observe avec intérêt, comme s’il ne la concernait pas, elle compare l’intérêt qu’elle éprouve à celui que l’on prend à une lecture.

Métaphore  : il poursuit la comparaison par une métaphore pour évoquer le passé  (les hauteurs silencieuses du souvenir). 2. Énumération : Albert Cohen utilise la figure de l’énumération pour recréer l’ambiance de sa petite enfance (Ô mon enfance, gelées de coings, bougies roses, journaux illustrés du jeudi, ours en peluche). 3. Métaphore : Chateaubriand se compare implicitement au navigateur qui va quitter le rivage enchanté de la jeunesse et cherche à fixer ses souvenirs au fur et à mesure que la terre […] s’éloigne pour toujours.

4. Réponses ouvertes.

Figures de style 5. a. 1. Comparaison  : Marcel Proust s’imagine comme un aviateur […] décollant, lorsqu’il remonte dans le passé pour retrouver ses souvenirs.

Outils pour lire et s’exprimer p. 31 Évoquer un souvenir Grammaire

2. Les phrases de type exclamatif expriment la joie éprouvée par le narrateur enfant. 3. La phrase de type interrogatif n’appelle pas de réponse (question oratoire) : la narratrice s’adresse au lecteur pour lui faire partager le bonheur d’aimer et de profiter du beau temps. 4. Ô choses de mon enfance, quelle impression vous m’avez laissée ! La phrase de type exclamatif exprime la nostalgie du narrateur adulte pour son enfance. Il me semble que c’est hier ce voyage sur le Rhône. La phrase de type déclaratif permet au narrateur de constater la fuite inexorable du temps.

6. 1. Je n’ai même pas  : présent qui renvoie au moment de l’écriture. Ai-je déjà commencé : passé composé qui renvoie au moment de l’écriture. Finirai-je : futur simple qui renvoie au moment de l’écriture. 2. Je fus, je subis, qui consista : passé simple qui renvoie au moment du souvenir. Je veux dire : présent qui renvoie au moment de l’écriture. 3. J’avais, j’allais : imparfait qui renvoie au moment du souvenir. Je déambulerais  : conditionnel présent à valeur de futur dans le passé qui renvoie au moment du souvenir. 7. 1. J’ai  : présent de description. 2. J’écris  : présent d’énonciation (ou d’actualité). 3. Je me retourne : présent de narration. Je le revois : présent d’énonciation (ou d’actualité). 4. est : présent de vérité générale. Je crois : présent d’énonciation (ou d’actualité).

Conjugaison 9. Présent : 1. Je me rappelle. 2. je la ressens. 3. Je me souviens. Passé simple : 1. Je lus. 2. Le professeur appela. 3. Nous arrivâmes. 4. Mon amie et moi eûmes. Imparfait : 1. maman me faisait. 2. Mes cousins n’habitaient pas… nous nous voyions. 3.  nous faisions.

8. 1. C’est ainsi que […] France. La phrase de type déclaratif met en place la situation : le narrateur est un jeune Africain qui part pour la France. Oh ! ce fut un affreux déchirement ! La phrase de type exclamatif exprime la souffrance de la séparation et du départ vers l’inconnu.

10. Conditionnel présent 1.  il faudrait. 2.  qui viendrait. 3.  je continuerais. 4. ce que je ferais.

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Chapitre 1

Je construis le bilan p. 34 3  Je reconnais un texte autobiographique

1  Je sais identifier les auteurs et les genres de l’autobiographie Titres Les Confessions

Auteurs

a. Un texte est autobiographique quand l’auteur est à la fois auteur, narrateur et personnage : le récit est fait à la 1re personne. Le paratexte peut évoquer des faits de la vie de l’auteur, son intention de rédiger ses souvenirs… ; le titre fait référence aux souvenirs (Histoire de ma vie) ou à la visée de l’auteur (Les Confessions, Mémoires d’outre-tombe). b. Le « pacte autobiographique » est noué entre l’auteur et son lecteur : l’écrivain s’engage à retranscrire le plus fidèlement possible ses souvenirs. C’est un pacte d’authenticité que le narrateur ne trahira pas, consciemment en tout cas, la mémoire pouvant être lacunaire.

Genres

Jean-Jacques autobiographie Rousseau

Correspondance Victor Hugo

lettre

Histoire de ma vie

George Sand

autobiographie

Le Désir d’être un volcan

Michel Onfray autobiographie

Mémoires d’outre-tombe

Françoismémoires René de Chateaubriand

Journal

Hélène Berr

journal intime

Stupeur et tremblements

Amélie Nothomb

roman autobiographique

4  Je connais les motivations d’un texte autobiographique Mieux se connaître en revivant son enfance  : George Sand. Rendre hommage à un proche : Michel Onfray. Témoigner de son quotidien, marqué par l’Histoire : Hélène Berr. Mettre à distance ses souvenirs par l’humour  : Amélie Nothomb. Partager avec autrui une expérience douloureuse : Victor Hugo. Se justifier aux yeux des hommes : Jean-Jacques Rousseau. Raconter un fait historique  : François-René de Chateaubriand.

2  Je situe chaque auteur dans son siècle XVIIIe siècle • JeanJacques Rousseau

XIXe siècle

XXe siècle

• FrançoisRené de Chateaubriand • Victor Hugo • George Sand

• Hélène Berr • Michel Onfray • Amélie Nothomb

Entraînement au brevet p. 36 Entrée dans le monde du travail PREMIÈRE PARTIE

2. a. Le récit est mené à la 1re personne : je n’étais (l. 4). La narratrice est donc le personnage principal. b. Les deux temps principaux utilisés sont l’imparfait : Monsieur Haneda était (l. 1), et le passé simple : Je ne songeai même pas (l. 18).

dans les autres : par exemple la subordonnée qui était le supérieur de monsieur Saito complète l’antécédent monsieur Omochi ; ainsi chaque employé se trouve en dépendance de l’employé cité précédemment. c. La narratrice apparaît dans la dernière subordonnée relative  mademoiselle Mori, qui était ma supérieure (l. 3-4), elle est donc tout en bas de la hiérarchie, comme elle le constate dans la phrase suivante : Et moi, je n’étais la supérieure de personne (l. 4-5).

3. a. Les propositions introduites par qui sont des propositions subordonnées relatives. b. La phrase est composée d’une succession de subordonnées relatives qui s’emboîtent les unes

4. La subordonnée relative qui était énorme et effrayant a une valeur causale abusive  : le fait d’être énorme et effrayant n’a pas pour conséquence logique d’être vice-président. Ce raison-

Questions sur le texte littéraire 1. La narratrice raconte un épisode de sa jeunesse : un premier emploi d’interprète au Japon, dans la compagnie Yumimoto (l. 11).

22

nement absurde et étrange est un trait d’humour de la narratrice.

monsieur Saito me demanda si j’aimais les défis. Il était clair que je n’avais pas le droit de répondre par la négative (l. 54-56).

5. a. Le mot innombrables est formé d’un préfixe in-, d’un radical -nombr- et d’un suffixe -able. Le préfixe in- confère au mot un sens négatif ; le suffixe -able indique la possibilité. L’adjectif innombrables signifie donc « que l’on ne peut pas compter ». b. Les trois termes qui indiquent également la grande taille de l’entreprise sont  : immenses (l. 35-36), des hordes (l. 36-37), gigantesque (l. 47).

Questions sur le texte et l’image 7. Les employés de l’entreprise Yumimoto travaillent dans une salle gigantesque (l. 47) ; ils sont très nombreux : une quarantaine de personnes (l. 48-49). L’image du film de Jacques Tati présente une vue en plongée sur une immense salle où des employés travaillent dans des boxes. Le personnage du film surplombe les bureaux qui se profilent à l’infini et semble dérouté par leur nombre et leur similitude, tout comme le personnage d’Amélie (l. 35-38).

6. a. Au cours de cette première visite, la narratrice reste passive et désorientée. Elle est impressionnée par l’immeuble de l’entreprise et oublie de se présenter à la réception. Elle reste muette quand monsieur Saito le lui fait remarquer : je ne trouvai rien à répondre (l. 28) ; elle se sent en faute dès les premiers instants : j’avais déjà produit une mauvaise impression (l. 31-32). Elle le suit mécaniquement, perdue dans le dédale des salles, incapable de retenir les noms des gens (l. 35-38). Elle semble terrorisée par son chef, monsieur Omochi, qui lui apparaît comme une sorte d’ogre énorme et effrayant (l. 41). b. On peut se demander si son expérience au sein de cette entreprise sera réussie : sa première visite a été déstabilisante et plutôt pénible. De plus, dans une telle entreprise, l’employé soumis à une hiérarchie très stricte doit obéir et se surpasser :

8. Réponse ouverte. Réécriture Elle ne trouva rien à répondre et ne répondit rien. Elle inclina la tête et les épaules, constatant qu’en une dizaine de minutes, sans avoir prononcé un seul mot, elle avait déjà produit une mauvaise impression, le jour de son entrée dans la compagnie Yumimoto. L’homme lui dit qu’il s’appelait monsieur Saito. Il la conduisit à travers d’innombrables et immenses salles, dans lesquelles il la présenta à des hordes de gens, dont elle oubliait les noms au fur et à mesure qu’il les énonçait.

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Chapitre 1

Chapitre 2 Enfance de Nathalie Sarraute

Livre de l’élève p. 38

Ouverture du chapitre p. 38 Réponses aux questions

peux rien, ça me tente, je ne sais pas pourquoi…) en réponse à une mystérieuse interlocutrice qui demande  : Alors, tu vas vraiment faire ça  ? La deuxième voix semble être si intime avec la narratrice qu’on peut supposer qu’elle dialogue avec elle-même (Comme ces mots te gênent, tu ne les aimes pas).

• Le lecteur s’attend à lire une autobiographie : la couverture du livre est illustrée d’une photographie de petite fille ; le titre Enfance et l’incipit annoncent très clairement l’intention de Nathalie Sarraute  : « Évoquer tes souvenirs d’enfance ». • Dans le dialogue de l’incipit, deux voix se font entendre, celle de la narratrice qui écrit (Oui, je n’y

• Réponse ouverte.

La maison natale p. 40 > Comment la narratrice analyse-t-elle les images qui surgissent de sa petite enfance ? Réponses aux questions

3. a. La voix qui s’adresse à la narratrice est celle de son double intérieur. b. Elle dialogue avec elle-même pour cerner le passé sans le trahir, pour trouver les mots justes. c. Le souvenir d’Ivanovo ne mérite pas d’être rangé parmi « les beaux souvenirs d’enfance » (l. 9-10) car il est associé à la souffrance ressentie lors de la séparation de ses parents : c’est l’absence de ma mère (l. 11).

1. La maison d’Ivanovo est la maison natale (l. 7-8) de la narratrice. Les souvenirs d’Ivanono remontent donc à sa petite enfance. 2. a. La narratrice garde une image féerique de cette maison : Une vraie maison de conte de Noël (l.  7). Une hyperbole en souligne l’importance  : Aucune maison au monde ne m’a jamais paru plus belle que cette maison (l. 6-7). C’est une maison de campagne russe caractéristique : une longue maison de bois (l. 2). Ses fenêtres sont surmontées, comme de bordures de dentelle, de petits auvents de bois ciselé (l.  3-4). Elle est éclatante sous le soleil hivernal : les énormes stalactites de glace qui pendent en grappes de son toit étincellent au soleil (l. 4-5) ; elle est couverte de neige (l. 5). b. Les points de suspension donnent au lecteur l’impression que la narratrice se perd dans la brume de ses souvenirs, comme si elle essayait de les préciser ou même de les revivre.

4. Dans son travail de remémoration, la narratrice se heurte à une sorte de blocage : Rien n’est resté de ce qui a précédé mon départ d’Ivanovo, à l’âge de deux ans (l. 12-13). Cette absence de souvenirs peut s’expliquer par son très jeune âge et par le chagrin ressenti alors. 5. Cependant la narratrice peut fournir des informations sur cette période de son enfance, sans doute transmises par les adultes de son entourage : elle a quitté Ivanovo à l’âge de deux ans (l. 13) ; elle est partie avec sa mère et Kolia, son beau-père, à Genève d’abord, puis à Paris (l. 15).

Départ de Russie p. 41 > Comment la narratrice parvient-elle à restituer un moment d’émotion intense ? Réponses aux questions

la fenêtre, son geste quand étendant le bras elle essuie avec son mouchoir déjà trempé mon visage ruisselant de larmes (l. 5-7).

1. a. La narratrice ne garde qu’une image de ce voyage  : maman assise en face de moi près de

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Chapitre 2

b. Elle ne décrit pas précisément les paysages qui défilent sous ses yeux parce qu’ils se confondent avec tant d’autres images semblables (l. 3-4). Elle évoque malgré tout un paysage typiquement russe qu’il lui est facile d’imaginer (l. 1) : les plaines toutes blanches […], les isbas de bois, les troncs blancs des bouleaux, les sapins sous la neige (l. 1-3).

mon chéri, […] mon petit enfant, mon petit chat » (l. 7-8). 4. a. La narratrice enfant joue à un jeu qu’elle qualifie d’abrutissant (l.  16)  : elle répète toujours les mêmes deux mots […] le mot français soleil et le même mot russe solntze (l. 10-12). b. Les deux langues utilisées lors du jeu sont le russe et le français  : le russe qu’elle parle dans son pays natal où elle vit avec sa mère, et le français qu’elle pratique à Paris avec son père. Le jeu symbolise donc la séparation d’avec la mère et la profonde déchirure affective qui s’ensuit.

2. a. Le pronom je sujet du verbe voyais renvoie à la narratrice adulte. Le pronom je sujet du verbe m’endors renvoie à la narratrice enfant. b. Le temps majoritairement utilisé pour le récit du souvenir (l. 4-17) est le présent de narration : il donne l’impression que la narratrice est encore cette enfant secouée de sanglots.

Grammaire pour lire Les valeurs du présent

3. La narratrice enfant vit douloureusement la séparation prochaine d’avec sa mère, comme le montre le champ lexical du chagrin : mon visage ruisselant de larmes (l. 6-7) ; ma détresse (l. 9) ; les larmes coulent (l. 17). Elle reste insensible aux paroles de consolation de sa mère : « Il ne faut pas,

a. et b. Le verbe se confondent est au présent d’énonciation (ou d’actualité) : il renvoie au moment de l’écriture. Le verbe m’amuse est au présent de narration : il renvoie au moment du souvenir.

Entre le père et la mère p. 42 > Comment la narratrice évoque-t-elle le moment où ses relations avec ses parents ont changé ? Réponses aux questions

confier à elle. Jamais plus je ne pourrai me confier à personne (l. 23-24).

1. La narratrice enfant vit chez son père et sa bellemère à Paris.

3. Devant ce désespoir, son père sort de sa réserve (l.  25) habituelle  : mon père […] me serre dans ses bras (l. 26-27) ; il essuie avec une maladresse tendre, comme tremblante, mes larmes (l. 28-29). Lui aussi est au bord des larmes : il me semble voir des larmes dans ses yeux (l. 29).

2. a. Elle communique par lettres avec sa mère qui vit en Russie. Elle souffre d’être séparée d’elle : Mes soirées […] étaient consacrées à maman, à pleurer (l. 1-2). b. En raison de son chagrin, la narratrice enfant a établi une sorte de code avec sa mère : elle devait écrire « Ici je suis très heureuse » (l. 6) si elle l’était vraiment, et « Je suis heureuse » (l. 7) si elle était malheureuse. C’est donc dans une grande détresse qu’elle lui a adressé ce message : « Je suis heureuse ici » (l. 10) ; et cela dans l’espoir que sa mère vienne enfin la chercher : je n’avais plus la force d’attendre […] qu’elle vienne me reprendre (l. 8-9). c. En apprenant que sa mère a écrit à son père, elle est d’abord stupéfaite (l. 17) car elle pensait leur correspondance secrète. Quand elle apprend que sa mère ne viendra pas la chercher, elle est désespérée : atterrée, accablée sous le coup d’une pareille trahison (l. 20) ; un si total, si profond désespoir (l. 24-25) ; mes larmes (l. 28-29). Le lien de confiance entre elles est rompu, comme le souligne cette répétition : Jamais plus je ne pourrai me

4. Cette attitude exceptionnelle fait comprendre à la fillette l’affection indestructible de son père pour elle. Elle exprime le lien qui s’est créé entre eux dans la dernière phrase : À ce moment-là, et pour toujours, envers et contre toutes les apparences, un lien invisible que rien n’a pu détruire nous a attachés l’un à l’autre… (l. 33-35).

Du latin au français Autour du mot trahison a. On se sent trahi quand l’autre n’est pas fidèle à la parole donnée ou à une solidarité, lorsqu’il vous abandonne ou vous trompe. b. Ceux et celles qui trahissent sont des traîtres et des traîtresses. c. L’antonyme du nom trahison est fidélité.

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La découverte de l’amitié p. 44 > Comment la narratrice fait-elle revivre les jeux et amitiés de son enfance ? Réponses aux questions

jeux : nous allons dans le parc, près de l’entrée, nous sautons à la corde […], nous essayons de jongler (l. 34-37).

1. a. La narratrice dresse un portrait physique plutôt flatteur de son amie Lucienne. Le vocabulaire de la description est mélioratif : mince visage […] très gai  ; yeux […] légèrement bridés  ; deux grosses nattes dorées qui lui descendent plus bas que la taille (l. 4-6). b. Les deux fillettes ont des points communs : le même âge […] à deux mois près ; la même taille (l. 3-4). Mais Lucienne a une belle chevelure alors que la narratrice n’a que deux « queues de rat » (l. 7) en guise de tresses.

4. La narratrice rend la scène dans le café très vivante en la racontant au présent de narration, et elle intègre dans le récit un dialogue au discours direct sans guillemets ou tirets : elle choisit entre nos mains tendues, elle écarte celles-ci… Non, cette fois, ce n’est pas à toi… elle dispose le verre ou la tasse convoités entre celles-là… Tiens, porte-la, c’est ton tour… (l. 27-29). Les points de suspension seuls séparent les parties narratives des parties dialoguées, comme si les paroles émergeaient du souvenir.

2. a. Les deux amies jouent dans le café des parents de Lucienne ; c’est un cadre agréable que la narratrice apprécie : j’aime ce petit café très clair, bien astiqué (l. 14). Elles jouent « à la serveuse » : elles servent les clients et s’adressent à eux sur le ton d’une vraie serveuse (l. 19-20). b. La narratrice est heureuse car elle aime beaucoup ce jeu : ce que je préfère, c’est poser sur les petites tables, devant les clients, un verre de vin ou une tasse de café (l. 18-19) ; elle communique même son zèle et son amusement (l. 23) à son amie.

5. La dernière phrase présente une définition des amitiés enfantines. Ainsi les échanges passent plus par le jeu que par les paroles : Nous ne nous parlons pas beaucoup ; le lien est une évidence qui ne s’explique pas : je ne sais pas ce qui fait ; la réciprocité des sentiments est mise en évidence par le jeu des pronoms : je […] avec elle, ni elle […] avec moi.

3. a. La mère de Lucienne ne fait aucune différence entre sa fille et la narratrice ; elle intervient en cas de dispute pour décider à qui c’est le tour de servir : Tiens, porte-la, c’est ton tour… Et toi tu le feras la prochaine fois (l. 29-30). Elle se comporte comme une mère avec ses deux enfants. b. Le pronom nous apparaît pour désigner les deux fillettes comme deux sœurs  qui partagent leurs jeux et leurs goûters : elle nous laisse choisir sous la cloche de verre un croissant ou une brioche ou une madeleine (l. 30-31). Leur amitié semble forte et profonde et se traduit par une succession de

Réécrire au passé • Le mercredi après-midi, en sortant de l’école, puisqu’il n’y avait pas de devoirs à faire pour le lendemain, j’allais parfois jouer avec Lucienne Panhard, une fille de ma classe. Elle avait le même âge que moi à deux mois près et la même taille, son mince visage était très gai, ses yeux étaient légèrement bridés. • Le temps utilisé est l’imparfait : les verbes avait et allais sont à l’imparfait d’habitude ; les verbes avait, était et étaient sont à l’imparfait de description.

Le plaisir de la réussite scolaire p. 46 > Quel regard la narratrice adulte porte-t-elle sur l’écolière qu’elle était ? Réponses aux questions

il se rend disponible : il abandonne aussitôt ce qu’il est en train de faire (l. 11) ; comme il est réservé (l. 15), elle devine son avis à son air (l. 16) et n’a pas besoin qu’il la complimente.

1. La narratrice évoque un souvenir lié à l’école, lorsqu’elle lisait à son père ses devoirs de français réussis : Vraiment ce devoir mérite que je le montre à mon père (l. 1).

b. La narratrice n’a pas de relations affectueuses avec sa belle-mère qui est jalouse de ses bons résultats scolaires  : elle présente son carnet de

2. a. La narratrice enfant entretient avec son père une tendre complicité : lorsqu’elle vient le trouver,

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Chapitre 2

notes à signer à son père en l’absence de Véra. Celle-ci laisse paraître des vaguelettes de mécontentement, d’hostilité (l. 9) lorsque le port de la croix atteste des succès de l’enfant.

Histoire des arts Analyser un tableau a. La scène représente une fillette qui fait ses devoirs : elle est vêtue d’une robe noire à col blanc, ses cheveux châtains sont bien coiffés. Elle est assise à une table couverte de livres et de cahiers, sans doute dans sa chambre ; on voit un mur orné de cadres et d’une étagère à l’arrière-plan. b. L’image donnée est celle d’une bonne élève : appliquée et concentrée, elle écrit avec un stylo sur un cahier, tout en lisant la leçon ou les consignes dans un livre placé devant elle. c. On imagine sans peine la narratrice enfant travaillant ainsi à son bureau ; elle attache en effet beaucoup d’importance à la réussite scolaire : il faut absolument pour que soit confirmée ma réussite que le devoir soit en tête de la liste ! (l. 36-37) ; elle porte souvent la croix qui en est le symbole.

3. a. Le pronom je renvoie à la narratrice enfant. b. Le présent renvoie au moment du souvenir. 4. a. La seconde voix qui intervient est celle du double intérieur de la narratrice. b. Elle lui pose la question : En es-tu sûre ? lorsque la narratrice affirme que ses bonnes notes en rédaction n’ont jamais été associées ni par elle ni par son père à l’idée de « dons d’écrivain » (l. 20). La réponse ne laisse place à aucun doute : Absolument (l.  23). Étant donné l’œuvre laissée par Nathalie Sarraute, il peut paraître étonnant que la narratrice enfant n’ait jamais envisagé cette carrière : Non, ce que j’aimerais, c’est d’être institutrice (l. 32).

L’évasion par la lecture p. 48 > Comment la narratrice analyse-t-elle sa passion d’enfant pour la lecture ? Réponses aux questions

dépêche de retrouver ces grandes pages gondolées (l. 22-23).

1. a. La narratrice enfant découvre les romans de Ponson du Terrail, et son héros Rocambole. b. Cette découverte ressemble à celle d’un trésor. Elle se fait par hasard dans une vieille commode achetée chez un brocanteur (l.  2-3). Un mystère semble l’entourer ainsi qu’une forte odeur de renfermé, de moisi (l. 6-7).

4. a. La narratrice est emportée par la lecture comme par un torrent : je m’y jette, je tombe (l. 29) ; elle emploie d’ailleurs la métaphore de l’eau : un courant invisible m’entraîne (l. 31). Sa passion pour la lecture l’entraîne sans pause ni répit, à l’image de cette longue phrase qui se déroule de la ligne 28 à la ligne 41 ; les points de suspension soulignent le suspense haletant du récit. b. La narratrice finit par s’identifier à ses héros et emploie la première personne du pluriel : un courage insensé, la noblesse, l’intelligence parviennent juste à temps à nous sauver (l. 40-41). c. La lecture lui procure un sentiment de bonheur intense (l. 42).

2. Le père de la narratrice porte sur le romancier un regard impitoyable : « C’est de la camelote, ce n’est pas un écrivain  » (l.  14-15). Il l’accable de sarcasmes (l. 14), l’accuse de confondre ses personnages et d’écrire des histoires incohérentes (l. 17-21). Il lui reproche d’écrire des phrases grotesques (l. 16). 3. a. Il se dégage un charme suranné et mystérieux de ces pages gondolées […], un peu humides, parsemées de taches verdâtres (l. 23-24). La narratrice leur trouve quelque chose d’intime, de secret… une douceur (l. 24-25). Elle les compare à une maison de province, vétuste, mal aérée, où il y avait partout des petits escaliers, des portes dérobées, des passages, des recoins sombres (l. 25-27). b. Elle fait entendre la voix de son père au style direct, en rapportant ses paroles entre guillemets (l. 14-21). Ses paroles n’ont aucune influence sur elle  : Rien n’y fait… dès que j’ai un moment libre je me

5. Dans le monde de la fiction, on relève le champ lexical de l’héroïsme  : perfection, bonté, beauté, grâce, noblesse (2 fois), pureté, courage (2 fois), intelligence  ; et celui de l’aventure extrême  : désastres, atroces dangers, précipices, coups de poignard, séquestrée, maltraitée, perdue à jamais. Dans le monde de la réalité, on relève le champ lexical de l’imperfection et de la petitesse : mon être imparfait ; ces gens petits, raisonnables, prudents ; si étriqué, mesquin, parcimonieux. Le jugement porté sur la fiction est mélioratif ; et celui porté sur la réalité, péjoratif.

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de précipices, recevoir dans le dos des coups de poignard, être séquestrée, maltraitée (l. 34-36). b. Réponse ouverte.

Figures de style La figure de l’énumération a. Énumération de noms abstraits  : la bonté, la beauté, la grâce, la noblesse, la pureté, le courage (l. 33-34).

Vocabulaire

Énumération de verbes à l’infinitif  : affronter des désastres, courir d’atroces dangers, lutter au bord

L’adjectif dérivé de ce nom est rocambolesque ; il signifie « extravagant, plein de péripéties extraordinaires ».

Autour du nom Rocambole

La fin de l’enfance p. 50 > Comment la narratrice met-elle fin au récit de son enfance ? Réponses aux questions

3. a. La narratrice fait le récit de son entrée en sixième (l. 19-30), plus précisément du trajet matinal vers le lycée. b. Elle est encore rattachée au monde de l’enfance. En effet, Véra, sa belle-mère, l’accompagne jusqu’à l’arrêt du tramway et la recommande au contrôleur : « Soyez gentil, c’est la première fois » (l. 22) ; elle parle d’elle en l’appelant ‘la petite’ (l. 22) ; elle lui fait des recommandations : elle me dit encore une fois de faire bien attention (l. 24). c. Mais cette scène marque également une rupture avec l’enfance. En effet la narratrice fait le trajet toute seule jusqu’au lycée et assume la situation : je la rassure d’un geste (l. 25). Elle est impatiente d’aborder sa nouvelle vie : je me retiens de bondir à chaque instant (l. 27-28) ; c’est agaçant que le tramway s’attarde (l. 29). Tout sera nouveau pour elle à l’image de son matériel scolaire : l’adjectif neuf est répété deux fois (l. 26).

1. a. La narratrice enfant passe ses vacances dans les Alpes : des montagnes jusqu’à l’Isère (l. 2). b. Les vacances sont une véritable fête des sens pour elle. Sensations visuelles

parsemée de petites fleurs ; scintille ; eau transparente ; je regarde le ciel.

Sensations auditives

je l’écoute couler.

Sensations olfactives

je respire l’odeur de bois mouillé.

Sensations tactiles

en me roulant dans l’herbe ; je trempe mes mains ; j’en humecte mon visage ; je colle mon dos, mes bras en croix ; les sèves me pénètrent, […] se répandent dans tout mon corps ; je me fonds en lui, je n’ai pas de limites, pas de fin.

4. a. Le récit s’interrompt brusquement à la ligne 30, à la surprise du lecteur. b. La narratrice l’annonce à son double intérieur à la ligne 31 : Rassure-toi, j’ai fini, je ne t’entraînerai pas plus loin. Et la voix de son double s’en étonne et lui en demande la raison (l. 32-33). c. La narratrice explique sa décision à la ligne 36 : l’entrée en sixième marque pour elle la fin de son enfance. Il est donc logique qu’elle arrête là le récit autobiographique intitulé Enfance.

2. La narratrice ressent de la tristesse à l’idée de la fin des vacances : douloureuse (l. 13). Mais l’air vivifiant des montagnes lui permet de la surmonter (l. 12-15) et de se tourner avec impatience (l. 14-15) vers la rentrée, cette « nouvelle vie » au lycée Fénelon (l. 15-16). Elle doit en effet entrer en sixième. Tout va changer et elle éprouve malgré tout une certaine appréhension : les premiers temps risquent d’être difficiles (l. 17-18).

Activités : vocabulaire et écriture p. 52 1. Le vocabulaire des sensations a. Texte 1. Le thème est le portrait de la mère de la narratrice. Texte 2. Le thème est la confiture de fraises suspecte.

b. Texte 1. Sensations visuelles  : délicieuse à regarder ; ses traits fins, légers, comme fondus ; sa peau dorée. Sensations tactiles : sa peau […] douce et soyeuse au toucher, plus soyeuse que la soie, plus tiède et tendre que les plumes d’un oiselet, que son duvet.

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Chapitre 2

2. Les figures de style b. Texte 1. On relève une énumération de verbes d’action dont le sujet est le pronom il mis pour mon père : il se détend, il s’anime, il parle beaucoup, il discute, il évoque des souvenirs, il raconte des anecdotes, il s’amuse et il aime s’amuser. Cette figure de style met en évidence la transformation du père lorsqu’il est au milieu de ses amis. Texte 2. On relève une métaphore qui assimile l’indifférence de la mère pour la narratrice enfant à une vague géante qui la submerge : elle déferle sur moi avec une telle puissance, elle me roule, elle me rejette là-bas. Cette figure de style souligne le douloureux sentiment d’abandon de la fillette. Texte 3. La figure de style est la comparaison : la narratrice compare l’émergence du souvenir à une éclaircie. Cette comparaison s’accompagne d’une métaphore qui présente le souvenir comme enfoui dans une brume d’argent. La comparaison montre le travail de la mémoire de la narratrice adulte qui laisse émerger les images de ses souvenirs d’Ivanovo.

Texte 2. Sensations gustatives : un goût affreux ; sa bonne saveur. Sensations visuelles : j’examine ; mince couche de confiture ; un peu plus pâles, moins rouges ou rose foncé ; de louches traînées blanchâtres. c. Texte 1. La narratrice enfant éprouve de l’amour pour sa mère et de l’admiration pour sa beauté ; la narratrice adulte s’en souvient avec attendrissement. Texte 2. La narratrice enfant est écœurée et dégoûtée par cette confiture où se cache un médicament : quelque chose de répugnant s’y dissimule ; mal au cœur. d. Texte 1. Elle se plonge dans le passé et laisse ses impressions surgir de la brume des souvenirs ; elle cherche le mot juste pour les traduire fidèlement, comme l’indiquent les points de suspension : comme fondus… je ne trouve pas d’autre mot… sous sa peau dorée. Texte 2. Elle examine avec soin la confiture ; les points de suspension indiquent ses hésitations et observations face à ce problème.

Activités : histoire des arts p. 53 La peinture cubiste

et le jupon sont blancs. Ses chaussures sont noires et ses chaussettes rayées de rouge et bleu. Sa poupée porte un costume de marin violet et un béret à pompon. Les couleurs sont gaies et tranchées.

1. Décrire un tableau cubiste 1. a. Pablo Picasso a peint ce tableau ; il est l’un des fondateurs du cubisme. b. L’enfant représentée est Maya, la fille du peintre et de Marie-Thérèse Walter.

4. a. Le visage de l’enfant est peint sous toutes les faces à la fois : le côté droit nous fait face, mais le côté gauche est vu de trois quarts ; les doigts de la main sont de simples bâtons en éventail ; sa jambe gauche présente un angle bizarre. On note l’absence de perspective. b. Cependant le corps de l’enfant ne se réduit pas à des formes géométriques : sa bouche est pulpeuse, ses joues et son menton arrondis ; son expression est douce et enfantine. Sa poupée est représentée de manière traditionnelle.

2. Le tableau mesure 73 cm par 60 cm ; il est daté de 1938 ; c’est une huile sur toile. 3. La petite fille est une très jeune enfant ; elle est assise par terre, avec sa poupée sur les genoux. Elle est vue de face, en plan moyen  : le sol est marron, le mur du fond, blanc. Deux nattes jaune-vert ornées de rubans rouges encadrent son visage à l’ovale arrondi ; ses yeux sont noisette. Elle porte une robe bleu roi avec des motifs rouges sur le corsage ; le col, les manches

Je construis le bilan p. 54 1  Je connais les joies et les peines de Nathalie enfant

2  Je retrouve les mots clés du parcours de la narratrice

Sources de bonheur : l’amour de son père ; l’amitié de Lucienne ; la réussite scolaire ; la lecture. Sources de tristesse : la séparation d’avec sa mère ; la trahison de sa mère ; l’hostilité de sa belle-mère.

a. A. Lucienne. B. écrivain. C. Paris. D. Fénelon. E. Rocambole. F. Véra. G. soleil. b. Mot à trouver : Ivanovo. Ce mot est important pour la narratrice car c’est le lieu dans lequel elle a passé sa petite enfance en Russie.

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Son écriture est originale parce qu’elle repose sur un échange entre la narratrice et son double intérieur, qui contribue à faire émerger les souvenirs et à les préciser. Le temps employé est souvent le présent de narration. L’usage des points de suspension traduit le travail de la mémoire.

3  Je comprends l’originalité d’Enfance a. La seconde voix est celle du double intérieur de la narratrice. b. Son rôle est d’aider la narratrice à se souvenir.

4  Je rédige un bilan de lecture • Enfance est un récit autobiographique parce que l’auteure est aussi la narratrice et le personnage principal. C’est un récit rétrospectif : Nathalie Sarraute raconte son enfance jusqu’à son entrée en sixième.

• La narratrice enfant a souffert de l’abandon de sa mère ; elle a eu du mal à trouver sa place dans le nouveau foyer de son père. Mais l’amour de son père, la découverte de l’amitié, la lecture et la réussite scolaire lui ont permis de se construire.

Entraînement au brevet p. 56 Une expérience désagréable PREMIÈRE PARTIE

6. En rapportant ce souvenir, la narratrice montre son intérêt précoce pour l’écriture, mais elle révèle aussi que la critique sévère de son roman n’a pas tari son inspiration à jamais.

Questions sur le texte littéraire 1. Les trois personnages présents sont la narratrice enfant, sa mère et un Monsieur (l. 2) en visite.

Questions sur le texte et l’image

2. La voix qui intervient est celle du double intérieur de la narratrice.

7. a. L’auteur du tableau est Pierre Bonnard  ; l’œuvre est une huile sur toile datée de 1908. b. La scène représente, à droite, une fillette vue de profil, penchée sur une table recouverte d’une nappe rouge. Vêtue d’une robe noire, elle écrit sur des papiers blancs disséminés sur la nappe. Le décor est celui d’une salle de séjour classique éclairée par la lumière du jour venant d’une fenêtre à l’arrière-plan : la lumière est douce, tamisée par des voilages.

3. va chercher ton roman (ou ton cahier), viens montrer ton roman (ou ton cahier). 4. La narratrice est gênée par la présence du visiteur à qui elle doit montrer son roman : son silence attentif, son attente pèsent sur moi, me poussent (l. 3). Elle est tentée de céder à cette attente et, en même temps, elle sent intuitivement qu’elle ne le doit pas : je sais que je ne dois pas le faire (l. 3-4) ; elle s’efforce de résister (l. 4). Toutefois, la pression de sa mère est trop forte ; elle montre son roman à « l’oncle » (l. 11) qui le juge de manière impitoyable (l. 13-14). Ses débuts d’écrivain s’arrêtent là : je n’ai plus écrit une ligne (l. 15-16).

8. a. Réponse ouverte. b. La fillette pourrait être la narratrice absorbée par l’écriture de son roman. Réécriture

5. a. Les verbes presse, gronde sont au présent de narration, ils renvoient au moment du souvenir. Le verbe sais est au présent d’énonciation (d’actualité), il renvoie au moment de l’écriture. b. Les points de suspension sont fréquemment utilisés pour souligner le travail de remémoration de la narratrice.

« l’oncle » ouvrit le cahier à la première page… les lettres à l’encre rouge étaient très gauchement tracées, les lignes montaient et descendaient… il les parcourut rapidement, feuilleta plus loin, s’arrêta de temps en temps… il avait l’air étonné… il avait l’air mécontent… Il referma le cahier, il me le rendit.

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Chapitre 2

Chapitre 3 Paysages lyriques

Livre de l’élève p. 62

Ouverture du chapitre p. 62 Réponses aux questions Hundertwasser représente le visage de sa maîtresse bulgare, Irina, comme fondu dans un village des Balkans, les lignes courbes qui dessinent son visage se prolongeant dans le ciel, les routes, la plaine verte au premier plan. • Réponse ouverte.

• Le peintre et le poète expriment tous deux la fusion entre la femme aimée et le paysage. René Guy Cadou voit par la pensée sa femme, Hélène, à travers les prairies et les matins de gel. Il associe les vergers à la peau de celle-ci, son épaule à un oiseau qui fait son nid.

« L’isolement »

p. 64

(poème d’Alphonse de Lamartine)

> Comment Lamartine exprime-t-il le manque de l’être aimé ? Réponses aux questions

mulation de phrases négatives (n’éprouve […] ni charme ni transports, v. 10 ; n’échauffe plus, v. 12 ; « Nulle part le bonheur ne m’attend », v. 16). L’emploi de l’adjectif vains (v. 18) et de l’adverbe en vain (v. 13) renforce cette idée. b. Le poète se compare à une ombre errante (v. 11) que le soleil n’échauffe plus (v. 12) : il se sent presque mort. Plus loin, il déclame avec désespoir : « Nulle part le bonheur ne m’attend » (v. 16).

Comprendre Le poète s’installe sur la montagne, à l’ombre du vieux chêne, le soir au coucher du soleil, dans les paysages qui entourent son village d’enfance, Milly. Il est triste (tristement je m’assieds, v. 2). Analyser 1. a. Les strophes sont des quatrains ; le mètre, l’alexandrin. Les rimes sont disposées de façon croisée. Ce sont donc des vers réguliers. b. Les alexandrins, vers longs, donnent une tonalité grave et solennelle au poème.

5. Dans le dernier vers, Lamartine nous éclaire sur l’origine de son mal : Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé ! (v. 20). L’être unique, c’est Julie Charles, sa bien-aimée décédée. Depuis sa disparition, le monde lui semble vide, tout lui paraît vain. Toute la densité lyrique s’exprime dans l’opposition un seul/tout.

2. Ce poème est lyrique car Lamartine parle de lui à la première personne (je, mes, mon, ma…) et y exprime sa tristesse (tristement, v. 2). Le poème est aussi élégiaque car le poète emploie un ton plaintif et mélancolique (« Nulle part le bonheur ne m’attend », v. 16).

Bilan Lamartine se sent seul au monde depuis la mort de sa bien-aimée, Julie Charles. Il s’est réfugié dans une nature d’une grande beauté à laquelle il reste insensible. Désormais, où qu’il aille, quoi qu’il contemple, nulle part le bonheur ne l’attend.

3. C’est un paysage varié, constitué de montagne (v. 1), de plaine (v. 3), de fleuve qui serpente (v. 5-6) et de lac immobile (v. 7). Lamartine voit des éléments réels de la campagne aux alentours de Milly mais en imagine d’autres : c’est sa vision poétique du monde.

Vocabulaire Autour du mot vain

4. a. Le poète reste insensible au spectacle de la nature. Le connecteur d’opposition mais (v. 9) souligne le caractère inattendu de l’état du poète. Lamartine insiste sur son incapacité à ressentir des émotions face à la beauté du paysage par l’accu-

1. en vain : adverbe ; vains : adjectif. 2. a. La vanité est un défaut. b. Lamartine essaie en vain/vainement d’oublier son chagrin. c. Il est vain de chercher le bonheur quand on est acca-

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Chapitre 3

blé de tristesse. d. Une vanité est un tableau qui rappelle le caractère éphémère de la vie. e. Quel homme vaniteux ! Il tire gloire de sa naissance et de ses biens.

l’encre brune) diluée dans de l’eau pour obtenir différentes intensités. Le dessinateur réalise ainsi des nuances monochromatiques pour figurer un paysage sombre. b. Hugo et Lamartine sont tous deux des artistes du mouvement romantique. Hugo représente un paysage de collines se jetant dans un lac, ce qui rappelle la montagne et le lac immobile du poème de Lamartine. Le paysage à l’encre est sombre et empreint d’une certaine mélancolie. À noter dans l’encre d’Hugo, la présence de la tour en ruine (dont le nom, la Tour des rats, appuie l’idée d’abandon par les hommes) et le bateau, deux motifs du romantisme.

Histoire des arts Étudier une encre romantique a. Une « encre » est une technique plastique réalisée à l’encre brune ou à l’encre de Chine sur du papier (ici du papier au grain très fin, de la qualité du vélin, qui était du parchemin obtenu à partir de la peau de veaux mort-nés). On parle aussi de « lavis » : c’est l’utilisation d’une seule couleur (ici

« Sensation »

p. 66

(poème d’Arthur Rimbaud)

> Comment Rimbaud exprime-t-il son exaltation adolescente ? Réponses aux questions

celui de se sentir libre, sans retenue ni barrières, comme un bohémien (v. 7), à qui toutes les routes sont ouvertes.

Comprendre Arthur Rimbaud s’imagine dans un paysage champêtre (blés, herbe, v. 2), en été, le soir (v. 1).

4. a. Dans les deux derniers vers, Rimbaud personnifie la nature en lui attribuant une majuscule. Il la compare à une femme  : il est en présence de la nature, comme avec une femme aimée. Il est donc amoureux de la nature et de la liberté qu’elle lui offre. b. Le mot Nature est doublement mis en valeur : il est au sein d’un rejet, et on est obligé de faire une pause (marquée par la virgule et le tiret) après le mot. On s’attarde donc nettement sur lui à la lecture.

Analyser 1. C’est un poème régulier composé de deux quatrains (4 vers). Les vers sont des alexandrins (12 syllabes) et les rimes sont croisées (abab). 2. Le poète emploie le futur simple : il fait le projet d’une escapade dans la nature. 3. a. Dans le premier quatrain, la sensation dominante est le toucher : picoté par les blés (v. 2) ; fouler l’herbe menue (v. 2) ; la fraîcheur à mes pieds (v. 3) ; le vent baigner ma tête nue (v. 4). Il est aussi question de la vue, sollicitée par les couleurs : les soirs bleus (v. 1) et, indirectement, le jaune des blés et le vert de l’herbe. b. Le poète est alors envahi par un sentiment amoureux souligné par une allitération en M : Mais l’amour infini me montera dans l’âme (v. 6) dont la sonorité douce fait écho au mot amour. Il est heureux (v. 8), apaisé (Je ne parlerai pas, je ne penserai rien, v. 5). Un autre sentiment découle du premier :

Bilan • « Sensation » est un hymne à la nature ; c’est un poème lyrique dans lequel le poète évoque son amour pour cette nature estivale qu’il personnifie et compare à la femme aimée. • Rimbaud y exprime son exaltation adolescente, qui passe à la fois par des sensations physiques concrètes (le toucher) et un double sentiment de plénitude amoureuse et de liberté sans limites.

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« Chanson d’automne »

p. 67

(poème de Paul Verlaine)

> Comment Verlaine exprime-t-il sa mélancolie ? Réponses aux questions

– Le poète y fait alterner des vers très courts, pairs et impairs, selon un schéma original : deux tétrasyllabes puis un trisyllabe. Cet enchaînement régulier de vers irréguliers donne un rythme saccadé au poème quand on l’oralise, rythme qui n’est pas sans rappeler celui du sanglot. – La disposition des rimes suit ce rythme saccadé. Dans chaque sizain, on relève le schéma suivant : aabccb, un mélange de rimes suivies et embrassées, là aussi original. – Enfin, pour renforcer cette musicalité, on peut noter plusieurs jeux de sonorités à l’intérieur des vers : vers 1 à 3, la combinaison d’une assonance en O et d’une allitération en L (Les sanglots longs / des violons / de l’automne) qui semble imiter le sanglot ; vers 13 à 14, une allitération en V qui, elle, fait entendre le vent (Et je m’en vais / Au vent mauvais) et peut-être aussi le nom du poète lui-même.

Échanger Proposition de correction : Traditionnellement, l’automne signe la fin d’une période gaie, glorieuse, luxuriante, l’été. Cette période de déclin de la luminosité et des récoltes peut donc susciter une certaine tristesse, une nostalgie, le sentiment que les beaux jours sont derrière nous et qu’on les regrette déjà. Mais, l’automne c’est encore le temps de certaines récoltes : vendanges, récolte des fruits et légumes tardifs et nourrissants comme les noix, les courges. C’est donc encore une saison généreuse. De plus, la nature prend alors des teintes colorées, rouge et or, qui peuvent ravir l’œil, et rendre les cœurs gais ! Analyser 1. Verlaine est mélancolique comme le révèle le champ lexical de la tristesse : les sanglots (v. 1) ; blessent mon cœur (v.  4)  ; langueur / Monotone (v. 5-6) ; suffocant (v. 7) ; blême (v. 8) ; je pleure (v. 12).

Bilan Dans «  Chanson d’automne  », Verlaine exprime sa mélancolie et sa nostalgie du temps passé. Il établit une correspondance entre son état d’âme et l’automne. Sa chanson fait entendre des sonorités tristes qui imitent le sanglot saccadé et le vent mauvais. Pour Verlaine, en effet, lyrisme rime avec musicalité : De la musique avant toute chose, intime-t-il dans son « Art poétique » (recueil Jadis et Naguère).

2. L’automne est personnifié car le poète le fait sangloter (Les sanglots longs / Des violons / De l’automne). La saison, comme le poète, pleure (v.  12). Son état d’âme épouse le paysage, il le teinte de sa mélancolie. 3. a. Aux vers 7 à 9, il est triste à l’idée que quelque chose s’achève. b. Cette tristesse prend la forme de la nostalgie quand il se souvient des jours anciens. L’automne vient en effet après l’été, la saison des jours chauds et ensoleillés où la nature est productive. L’automne, c’est le temps d’après, le temps de la nostalgie du printemps et de l’été, le temps où la nature se meurt après avoir été à son zénith.

Histoire des arts Étudier une peinture romantique a. Arnold Böcklin a peint quelques feuilles rougeoyantes, tombées au sol ou sur le cours d’eau. On est au début de l’automne car le vert domine encore. b. La jeune femme, de dos, incline pensivement sa tête vers le ruisseau ; peut-être contemple-telle son reflet et songe-t-elle à elle, à sa vie, à ses espoirs ou ses désespoirs. Pour renforcer cette idée, elle paraît avoir les mains jointes, dans une posture de prière ou de supplique. c. On pourrait y associer les vers 10 à 12 : Je me souviens / Des jours anciens  / Et je pleure, car elle est pensive et solitaire ; elle peut regretter un passé plus animé et heureux, un passé à deux par exemple.

4. Verlaine se compare à la feuille morte (v. 18), au moyen de l’outil de comparaison pareil à. Le point commun entre lui et la feuille réside dans le fait d’être emport[é] deçà, delà, par le vent mauvais. Bien qu’il n’ait que vingt-deux ans quand il publie ce poème, il s’y décrit comme mourant, moralement desséché comme la feuille d’automne. Il se sent sans espoir, sans avenir. 5. Ce poème s’intitule « Chanson d’automne » : il revêt une musicalité particulièrement travaillée, chère à Verlaine.

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Chapitre 3

« Un hémisphère dans une chevelure »

p. 68

(poème de Charles Baudelaire)

> Comment Baudelaire associe-t-il la femme aimée au rêve d’un ailleurs ? Réponses aux questions

Toucher plonger tout mon visage (l. 2) ; les moussons (l. 9) ; l’éternelle chaleur (l. 15) ; dans les caresses de ta chevelure (l. 16) ; bercées par le roulis imperceptible du port (l. 17-18) ; les gargoulettes rafraîchissantes (l. 18-19) ; sur les rivages duvetés de ta chevelure (l. 22)

Comprendre • Il s’agit ici d’un poème en prose qui n’est donc pas disposé en vers. On n’identifie pas de strophes mais des paragraphes de 3 ou 4 lignes. • Baudelaire s’adresse à Jeanne Duval, il met à l’honneur sa chevelure.

Goût

PARCOURS A 1. a. Ce poème est constitué de 7 paragraphes. b. Il adopte une structure circulaire car le premier et le dernier paragraphe se font écho par l’anaphore Laisse-moi (respirer)  / Laisse-moi (mordre). On repère une autre anaphore qui débute trois autres paragraphes : Dans l’océan de ta chevelure (l. 12) / Dans les caresses de ta chevelure (l. 16) / Dans l’ardent foyer de ta chevelure (l. 20).

b. Les champs lexicaux :

2. a. Le vocabulaire des sensations liées à la chevelure de la jeune femme : Vue

tout ce que je vois (l. 5) ; l’espace est plus bleu (l. 10) ; j’entrevois un port (l. 12) ; navires de toutes formes découpant leurs architectures fines et compliquées sur un ciel immense (l. 13-15) ; un beau navire (l. 17) ; dans la nuit de ta chevelure (l. 21) ; je vois resplendir l’infini de l’azur tropical (l. 21-22) ; tes tresses […] noires (l. 24)

Odorat

respirer longtemps, longtemps, l’odeur de tes cheveux (l. 1) ; un mouchoir odorant (l. 3) ; tout ce que je sens (l. 5) ; sur le parfum (l. 6) ; parfumée par les fruits, par les feuilles et par la peau humaine (l. 11) ; je respire l’odeur du tabac mêlé à l’opium et au sucre (l. 20-21) ; je m’enivre des odeurs combinées du goudron, du musc et de l’huile de coco (l. 22-23)

Ouïe

tout ce que j’entends (l. 5-6) ; sur la musique (l. 7) ; fourmillant de chants mélancoliques (l. 12-13)

eau d’une source (l. 2-3) ; mordre […] tes tresses (l. 24) ; je mordille tes cheveux élastiques et rebelles (l. 24-25) ; je mange des souvenirs (l. 25-26)

Exotisme

Voyage

tout un rêve (l. 8) ; les moussons (l. 9) ; de charmants climats (l. 10) ; l’atmosphère est parfumée par les fruits… (l. 10-11) ; l’éternelle chaleur (l. 15) ; gargoulettes (l. 18-19) ; odeur du tabac mêlé à l’opium et au sucre (l. 20-21) ; l’azur tropical (l. 22) ; odeurs combinées du goudron, du musc et de l’huile de coco (l. 23)

mon âme voyage (l. 6) ; voilures et mâtures (l. 8) ; de grandes mers (l. 9) ; l’espace est plus bleu et plus profond (l. 10) ; l’océan (l. 12) ; un port (l. 12) ; navires de toutes formes (l. 13-14) ; la chambre d’un beau navire (l. 17)

3. Ce texte en prose partage certains points communs avec un poème : – des images : dans le premier paragraphe, Baudelaire compare les cheveux de Jeanne à l’eau d’une source qui le désaltérerait, puis à un mouchoir odorant qui laisserait des souvenirs dans l’air. Plusieurs métaphores jalonnent le poème, notamment l’océan de ta chevelure (l. 12), l’ardent foyer de ta chevelure (l. 20), la nuit de ta chevelure (l. 21) ; – des jeux de sonorités : dans le 3e paragraphe, on relève une allitération en M (de grandes mers dont les moussons me portent vers de charmants climats, l. 9-10), une allitération en F (où l’atmosphère est parfumée par les fruits, par les feuilles, l. 10-11), une rime intérieure (voilures et mâtures, l. 8) ; – des répétitions rythmiques  : tout le 3e paragraphe repose sur des répétitions (contiennent… contiennent… ; où l’espace… où l’atmosphère… ;

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3 à 4 lignes. Cette régularité, au lieu de s’entendre en fin de vers par les rimes, se perçoit au début des paragraphes par des anaphores très nettes. D’autre part, on relève des comparaisons très construites, comme dans le premier paragraphe où Baudelaire compare les cheveux de Jeanne à l’eau d’une source qui le désaltérerait, puis à un mouchoir odorant qui laisserait des souvenirs dans l’air. Plusieurs métaphores jalonnent le poème, notamment l’océan de ta chevelure (l. 12), l’ardent foyer de ta chevelure (l. 20), la nuit de ta chevelure (l. 21). Les images poétiques sont constantes dans cette prose qui prend ainsi un caractère poétique.

par les fruits, par les feuilles et par la peau humaine). Une cadence s’installe, comme à la lecture de vers réguliers. PARCOURS B 1. Voir le tableau de la réponse 2. a. (parcours A). On constate une nette prédominance du vocabulaire de l’odorat, du toucher et de la vue. Dans son propos, l’odorat apparaît comme essentiel dans le processus d’imagination puisqu’il commence par  : Laisse-moi respirer longtemps, longtemps, l’odeur de tes cheveux (l. 1), puis énonce : Mon âme voyage sur le parfum comme l’âme des autres hommes sur la musique (l. 6-7).

Bilan

2. Au contact de la chevelure de Jeanne, Baudelaire se trouve plongé dans un ailleurs exotique qu’évoquent les moussons (l. 9), de charmants climats (l. 10), l’atmosphère […] parfumée par les fruits, par les feuilles et par la peau humaine (l. 10-11), l’éternelle chaleur (l. 15), les gargoulettes (l. 18-19), le tabac, l’opium, le sucre (l. 20-21), l’azur tropical (l. 22), les odeurs combinées du goudron, du musc et de l’huile de coco (l. 23). Il voyage par l’esprit dans un décor tropical où dominent le bleu de l’océan, les navires, la chaleur, l’odeur de denrées rares pour le Parisien.

• Pour Baudelaire, la chevelure de Jeanne symbolise l’ailleurs et l’invite à un voyage imaginaire dans des contrées lointaines et exotiques, en lien avec les origines de celle-ci. Il y retrouve les parfums, les couleurs, les sensations physiques qu’il a pu connaître dans sa jeunesse. La chevelure est un déclencheur de souvenirs. • Il intitule son poème en prose « Un hémisphère dans une chevelure » car cette partie du corps féminin synthétise à elle seule, dans l’esprit du poète, un hémisphère tout entier, un ailleurs, une autre partie du globe, bien loin de Paris, une part de rêve qui se réveille à chaque contact avec elle. Les cheveux de Jeanne font rêver Baudelaire, qui est comme un voyageur passionné devant une carte.

3. Ce texte en prose adopte la musicalité d’un poème classique. On le remarque tout particulièrement dans le 3e paragraphe avec : – une allitération en M (de grandes mers dont les moussons me portent vers de charmants climats, l. 9-10) ; – deux allitérations en P et en F, qui s’entremêlent : l’espace est plus bleu et plus profond, où l’atmosphère est parfumée par les fruits, par les feuilles et par la peau humaine (l. 10-11) ; – une rime intérieure avec voilures et mâtures (l. 8) ; – la structure de tout le paragraphe, qui repose sur des répétitions qui le rythment tantôt de façon binaire (contiennent… contiennent…), tantôt de façon ternaire (dont les moussons… où l’espace… où l’atmosphère… ; par les fruits, par les feuilles et par la peau humaine). Une cadence s’installe, comme à la lecture de vers réguliers. Le poème est construit de façon circulaire car le premier et le dernier paragraphe se font écho par l’anaphore Laisse-moi (respirer) / Laisse-moi (mordre). On repère une autre anaphore qui débute trois autres paragraphes : Dans l’océan de ta chevelure (l. 12) / Dans les caresses de ta chevelure (l. 16) / Dans l’ardent foyer de ta chevelure (l. 20). Une régularité structure tout ce poème constitué de 7 strophes de

Histoire des arts Étudier un tableau d’inspiration exotique a. Réponse ouverte. b. Le personnage est une Tahitienne, vêtue d’un paréo rouge à fleurs blanches et d’un chemisier blanc sans manches. Elle est de trois quarts dos, le visage de profil, laissant apparaître sa chevelure noire nouée par un ruban jaune et ornée d’une fleur blanche. Elle est assise sur une plage, la mer apparaissant en arrière-plan. c. Le dessin est naïf, les parties du corps ne sont pas toujours proportionnées. Les couleurs sont vives, tranchées. C’est le style reconnaissable de Paul Gauguin. d. On peut voir un lien entre cette Tahitienne et Jeanne Duval dont on ignore l’origine réelle, mais qui serait probablement originaire de La Réunion. Sur la toile, comme dans le poème de Baudelaire, la chevelure est mise à l’honneur. On a l’impression de sentir cette chevelure aux odeurs combinées du goudron, du musc et de l’huile de coco dont parle le poète.

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Chapitre 3

« La chanson du mal-aimé »

p. 70

(poème de Guillaume Apollinaire)

> Comment Apollinaire allie-t-il tradition lyrique et modernité ? Réponses aux questions

Perception gaie de Paris

Échanger et comprendre

mélodieux (délire) (v. 3) ; mon beau Paris (v. 4) ; sans avoir le cœur d’y mourir (v. 5) ; les fleurs aux balcons de Paris (v. 9) ; ivres du gin (v. 11) ; flambant de l’électricité (v. 12) ; les tramways […] musiquent (v. 13-14) ; leur folie de machines (v. 15) ; les cafés […] crient tout l’amour (v. 16-17) ; leurs garçons vêtus d’un pagne (v. 19)

• Dans cette partie de son long poème, Apollinaire déambule à Paris, dans un paysage urbain. • Il est triste car sa bien-aimée, Annie Playden, l’a éconduit. Analyser

b. L’ambiance festive de la ville semble consoler le poète, le faire glisser progressivement de la tristesse à une gaîté communicative.

1. Cet extrait de poème est constitué de cinq quintils (strophes de 5 vers). Les vers sont tous des octosyllabes (8 syllabes). Sa forme régulière paraît très classique à première vue. Mais on remarque une absence totale de ponctuation, ce qui est très novateur en 1913. Cela trouble le sens de certains vers, par exemple des deux premiers, dans lesquels on pourrait la rétablir ainsi : Juin, ton soleil, ardente lyre, Brûle mes doigts endoloris. L’absence de ponctuation laisse le lecteur plus libre, plus actif dans la construction du sens du poème.

4. a. Dans la 3e strophe, on note deux métaphores étonnantes. Aux vers 11-12, il compare l’électricité de la ville (qui commence à se répandre en 1913 et qui émerveille la population de l’époque) à du gin, un alcool qui flambe et qui enivre. Vers 14-15, il compare les rails des tramways à des portées musicales, formant tous deux des lignes parallèles. On remarque que le poète insiste sur la dimension musicale de la poésie en citant la lyre (v. 1), des portées (v. 14) et en inventant le néologisme musiquent au vers 14. Cette dimension est à l’origine de la poésie lyrique, traditionnellement chantée et accompagnée par un instrument de musique. b. On peut relever : – plusieurs personnifications, qui attribuent une action humaine ou un caractère humain à des choses, des lieux : les orgues de Barbarie […] sanglotent (v. 7-8) ; les soirs de Paris sont ivres (v. 11) ; les machines sont atteintes de folie (v. 15) ; les cafés […] crient tout l’amour (v. 16-17) ; les siphons des bouteilles d’eau gazeuse sont enrhumés (v. 18) ; – une animalisation : les tramways ont une échine (v. 13).

2. a. Les mots brûle, endoloris, triste évoquent la douleur physique et morale d’Apollinaire. Cependant, les adjectifs mélodieux et beau et l’expression sans avoir le cœur d’y mourir montrent qu’il commence à s’apaiser. b. Il compare le soleil à une ardente lyre (v.  1), expression qui serait mise en apposition à soleil si la ponctuation était rétablie. Le poète fait référence ici aux attributs d’Apollon (le soleil et son instrument de musique, la lyre), qui est le dieu gréco-romain de la lumière, de la beauté, de la musique et surtout de la poésie. Remarque : Cette référence à Apollon peut être vue comme un clin d’œil à lui-même, puisqu’il s’est choisi comme nom de plume Apollinaire, son vrai nom étant Wilhelm Apollinaris de Kostrowitzky.

5. Au vers 20, le poète exprime l’intensité de son amour par l’emploi de l’adverbe tant, mais annonce en même temps, par l’emploi du passé composé, que cet amour est passé, définitivement achevé. Remarque  : Il est intéressant de noter le parallèle et l’écart entre le vers 20 (évoquant toi, l’être aimé) et le vers 21 (évoquant moi, le poète). Par cette disposition des pronoms personnels, Apollinaire marque la distance qui s’amorce entre cette femme, reléguée dans le dernier vers, donc dans le passé, et lui, dans le premier vers de la strophe suivante, tourné vers l’avenir.

3. a. Sa perception de Paris est double. Perception triste de Paris triste (délire) (v. 3) ; les dimanches s’y éternisent (v. 6) ; les orgues […] y sanglotent dans les cours grises (v. 7-8) ; les fleurs […] penchent comme la tour de Pise (v. 9-10)

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6. Dans la dernière strophe, le poète énumère les chants qu’il sait écrire. Ce sont des chants d’espoir ou d’amours tragiques qui ont pu conduire à la mort (c’est le cas avec les esclaves aux murènes, les sirènes). Il les place sur le même plan que son histoire d’amour douloureuse avec Annie Playden.

Histoire des arts Étudier un tableau cubiste a. et b. Cette nature morte représente une table (couleur «  bois  ») dans un café au carrelage en damier taupe et blanc. Dessus, on identifie, grâce au titre de la toile, une bouteille de vin et un morceau d’une coupe de fruits (des raisins) en transparence, une carafe d’eau (verte, au centre). On reconnaît également, un journal, un verre à pied, une pipe. La représentation de ces éléments obéit aux principes cubistes : la perspective est gommée, les objets sont figurés à plat et de façon fragmentaire (par exemple, la coupe de fruits est synthétisée par un bout de raisin). Les formes dominantes sont géométriques (le damier), anguleuses (la table, le journal) ou cylindriques (le verre, la bouteille). Pablo Picasso, Georges Braque et Juan Gris, les principaux représentants de ce mouvement pictural, aimaient peindre les tables de cafés parisiens et leur contenu. c. Ce tableau peut être rapproché des vers 16 à 19 du poème d’Apollinaire, où ce dernier évoque l’atmosphère des cafés parisiens.

7. Après cette errance à travers Paris, Apollinaire semble avoir retrouvé l’inspiration et l’envie d’écrire, de transformer cet amour déceptif en poème lyrique. Il annonce, dans cette dernière strophe, son intention de prendre la plume pour écrire la romance du mal-aimé. Bilan Apollinaire s’inscrit ici dans la tradition lyrique de la plainte amoureuse, l’expression élégiaque de la souffrance face à un amour à sens unique. Le paysage qu’il traverse, son beau Paris, prend alors une teinte triste et douloureuse. Mais il renouvelle l’écriture de la plainte en choisissant un paysage urbain aux éléments résolument modernes (électricité, machines), des métaphores et des personnifications étonnantes dont la compréhension n’est pas toujours immédiatement accessible, et en proposant une lecture du poème très libre, sans ponctuation.

« La courbe de tes yeux »

p. 72

(poème de Paul Éluard)

> Quels paysages sa muse inspire-t-elle à Éluard ? Réponses aux questions

– les rimes sont aléatoires, de moins en moins présentes au fil du poème, et ne suivent donc pas une des trois dispositions traditionnelles. C’est donc un poème en vers libres, ou presque.

Échanger Proposition : Les yeux, le regard, jouent un rôle décisif dans la rencontre amoureuse : le contact entre deux regards signe l’amorce d’un intérêt réciproque. Plus tard, c’est dans le regard de l’autre que le lien amoureux grandit, se maintient ou se délite.

2. Le vers 1 est essentiel  : il résume l’idée du poème. La forme de l’œil de Gala épouse celle du cœur d’Éluard : ces deux parties du corps sont ovales. Gala et Éluard sont ainsi en connexion. 3. a. On relève les mots courbe, tour, cœur, rond, auréole, berceau. Cela donne une impression de protection, de sécurité, qu’apporte ici la femme aimée. b. À partir du mot c-ou-r-be, Éluard décline : – une assonance en OU : tour, douceur, toujours, jour, mousse, sourires, couvrant, sources, couleurs, couvées, toujours, jour, tout, coule ; – une allitération en R : tour, cœur, rond, douceur, auréole, berceau nocturne, sûr, toujours, jour, rosée, roseaux, sourires parfumés, couvrant, lumière,

Analyser 1. À première vue, le poème paraît régulier avec trois quintils et des vers qui semblent de même longueur. On note certaines rimes (cœur / douceur, v. 1-2 ; vécu / vu, v. 4-5 ; rosée / parfumés, v. 6-7…). Mais, après une lecture plus attentive, on constate que : – les vers de la première strophe sont irréguliers (12-8-12-12-10 syllabes), alors que les vers des deux autres strophes sont des décasyllabes ;

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Chapitre 3

renaître au monde, le lui fait voir, sentir, entendre autrement, poétiquement. Le poète reprend un motif classique de la poésie lyrique  : la femme muse. Mais, ici, Gala lui donne accès à de nouveaux paysages, surréalistes.

chargés, mer, chasseurs, bruits, sources, couleurs, parfums, aurores, toujours, sur, astres, jour, purs, leurs regards. La répétition de ces deux sonorités crée un effet de rimes intérieures, en écho au mot pilier courbe, et établit une forte régularité sonore.

Histoire des arts

4. a. Plusieurs termes se réfèrent à la naissance : berceau (v. 3) ; sources (v. 10) ; éclos (v. 11) ; couvée (v. 11). b. Pour le poète, les yeux de la femme aimée sont à l’origine du monde. – Ils donnent naissance aux quatre éléments : l’air (jour ; vent ; ciel ; aurores), la terre (feuilles ; mousse ; roseaux ; paille), l’eau (rosée ; mer), le feu (lumière). – Ils éveillent les sens humains : la vue (un rond de danse ; lumière ; couleurs), l’odorat (parfumés ; parfums), l’ouïe (chasseurs de bruits), le toucher (douceur ; rosée ; vent). Elle est la figure maternelle qui engendre le monde. Remarque : Sous la plume d’Éluard, le monde se transforme en paysages et en éléments surréalistes, tels qu’une couvée d’aurores qui gît sur la paille des astres, des bateaux chargés du ciel et de la mer…

Étudier une photographie surréaliste a. La photographie de Man Ray intitulée Les Larmes peut être mise en rapport avec le vers 1 du poème d’Éluard  : La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur. En effet, on y découvre un œil dont les courbes sont mises en valeur par un mascara qui recourbe à l’excès ses cils. L’iris, la paupière, les contours de l’œil, les cils maquillés, le sourcil épilé, les larmes elles-mêmes sont courbes. b. On identifie clairement un œil ouvert – dont l’iris est dirigé vers le haut – aux cils maquillés, surmonté d’un sourcil. Deux larmes perlent en dessous. Ces éléments correspondent à une représentation réaliste. c. La rondeur des larmes n’est pas naturelle, ces larmes ressemblent à des perles ou à des billes de verre. Elles semblent figées, ne coulent pas, défient donc les lois de la gravité. Le mascara, appliqué de façon exagérée, forme comme une corolle autour de l’œil qui le fait ressembler davantage à une fleur exotique ou à une pieuvre. L’œil devient un objet étrange et fascinant, un peu hypnotique. d. Man Ray a choisi de cadrer un seul œil, en gros plan : il crée ainsi une nouvelle réalité puisque normalement les yeux vont par paire. Remarque : Cette photographie artistique est le fruit d’un recadrage a posteriori d’une photographie publicitaire que Man Ray avait réalisée pour une marque de cosmétiques.

5. a. Au vers 15, le poète énonce tout mon sang coule dans leurs regards. Il puise son sang, sa vie, son énergie vitale dans les yeux de la femme aimée. b. La femme a donc pouvoir de vie… et de mort sur le poète. L’amour de la femme le nourrit, le fait vivre ; s’il s’arrête, le poète risque de mourir symboliquement, de perdre l’accès au monde. Il a conscience de cette dangereuse dépendance : Le monde entier dépend de tes yeux purs (v. 14). Éluard révèle ainsi au lecteur ce qui fait sa force et sa fragilité. Bilan Pour Éluard, la femme aimée est le médium entre lui et le monde. Elle fait battre son cœur, le fait

« Aubrac » et « Que ce monde demeure ! »

p. 74-75

(poèmes de Julien Gracq et Yves Bonnefoy)

> Comment Gracq et Bonnefoy entrent-ils en osmose avec la nature ? Réponses aux questions

Analyser

même chapitre. « Que ce monde demeure ! » est un poème en vers libres (pas de rimes, vers inégaux) mais constitué de trois quatrains ; en cela, il synthétise la tradition et la modernité de la poésie lyrique.

1. «  Aubrac  » est un poème en prose, dans la lignée du poème de Baudelaire, étudié dans ce

2. Ces deux poèmes ne sont pas centrés sur le « moi » lyrique comme à l’accoutumée. Dans

Échanger Réponse ouverte.

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« Aubrac », on relève un seul pronom de première personne, qui est complément (me, l. 12). Une plus grande place est faite à la deuxième personne avec ta main, citée trois fois (l. 11-12). Mais le point de vue adopté est surtout général avec deux pronoms impersonnels il (l. 1 et 2) et les indéfinis on (l. 6) et tout (l. 7). Dans « Que ce monde demeure ! », un seul je ouvre le poème. Le message des poètes vise plutôt l’universel que leur propre état d’âme.

partage sa vie, sa route et son amour de la nature. On peut imaginer aussi qu’il s’agit d’une personnification de la nature ou de l’Aubrac qui lui tendrait une main pour lui offrir le bruit plus clair du torrent et des colchiques de l’automne. Dans le poème de Bonnefoy, l’olive grise serait le symbole de l’espoir : la vie continue sur cette branche qui s’est rompue, car de ce fruit germera un nouvel arbre. Il en va ainsi du cycle de la vie.

3. Les deux poètes cherchent à rendre compte de la beauté du monde. Gracq fait une description en mouvement du paysage qui l’entoure, son Aubrac bien-aimé. Son regard se promène, glisse de droite à gauche, de la banquette où l’herbe noircit sous les châtaigniers (l. 2-3) à la Viadène (l. 3) ; puis il atteint la route rose qui serpente entre soleil et ombre d’un bois de sapins (l. 10-11). Le poète est un passeur de sensations (surtout visuelles) transmises par son œil gorgé (l. 10) des bienfaits de la nature. Bonnefoy, lui, fait une description plus statique, au pied d’un arbre dont la branche s’est rompue. Mais à partir de cet élément naturel d’une grande valeur symbolique, son esprit s’évade vers d’autres éléments aux mesures infinies, comme le ciel, les chemins, un fleuve.

Bilan Gracq et Bonnefoy trouvent un sens à leur vie au contact de la nature, en s’y plongeant, en prenant le temps de l’observer, de la soigner. Ils en retirent une force universelle.

Histoire des arts Étudier une photographie de land art a. Nils-Udo a photographié une prairie donnant sur un lac sombre au second plan. Au milieu de la prairie se dresse un seul arbre, un pommier dénudé : c’est l’hiver. À l’arrière-plan, on voit un ciel aussi sombre que le lac. Le cadrage est serré sur l’arbre qui occupe le centre de la photo. Une chaude lumière dorée, de fin de journée, met en valeur la prairie et les boules de neige suspendues artificiellement aux branches. Il s’agit d’une installation végétale éphémère. b. Nils-Udo utilise la nature comme support de départ et intervient pour créer une réalité nouvelle  : des boules de neige qui ornent un pommier. Les fruits de cet arbre ont donc changé de nature le temps d’une photographie qui recompose le monde. Comme Bonnefoy redresse une branche qui s’est rompue, Nils-Udo cherche à redonner vie à ce pommier en hiver. Et comme dans le poème, le ciel est lourd d’eau et d’ombre.

4. Yves Bonnefoy, économe, dit des choses essentielles en peu de mots, par exemple : Serrée contre la branche / L’olive grise (l. 11-12). Cette formule n’est pas sans rappeler le haïku. À ses yeux, cette olive synthétise le monde à elle seule. Elle n’est rien, elle est tout. Julien Gracq, lui, développe sa pensée au moyen de phrases fleuves qui s’étendent sur plusieurs lignes. Il paraît emporté dans son élan lyrique. Toutefois, le poète change parfois de rythme et, comme Bonnefoy, économise les mots : À mi-pente, la journée respire (l. 4). 5. La main évoquée à la fin du poème de Julien Gracq peut être celle de sa compagne, celle qui

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Chapitre 3

Histoire des arts

p. 76

Fenêtres sur le monde Comparer plusieurs représentations de fenêtres 1. Description de la toile

Manet

Fenêtre vue de l’intérieur de l’extérieur ou de l’extérieur ?

Dufy

Delaunay

de l’intérieur

de l’intérieur

Type de paysage extérieur

un jardin à Rueil

la mer, une ville (la baie de Nice)

la tour Eiffel et la Grande Roue de 1900 à Paris

Couleurs dominantes

le vert de la végétation, le beige de la façade et le bleu pâle des volets

le bleu violet, le rouge, l’orangé

l’orangé, le vert, le rose fuchsia, le bleu

Lumière

douce

vive

vive

2. La toile de Robert Delaunay n’est pas figurative. On identifie grâce au titre un détail de la tour Eiffel sur la partie haute du tableau et le mouvement de la Grande Roue à gauche. Les couleurs vives et les formes géométriques recomposent la vision du peintre sur ces deux monuments, depuis sa fenêtre.

Baudelaire explicite ainsi le mystère qui se dégage du tableau de Manet. La fenêtre entrouverte en bas à gauche est le point d’entrée vers un autre monde, qui titille l’imagination de tout spectateur : qu’y a-t-il de l’autre côté du mur ? Que s’y passet-il ? La fenêtre c’est à la fois l’ouverture… et la fermeture, donc le mystère. On comprend ce jeu-là aussi dans le tableau de Hopper, p. 90. Apollinaire relaie son ami Delaunay dans son poème « Les Fenêtres » : Du rouge au vert tout le jaune se meurt Paris Vancouver Hyères Maintenon New York et les Antilles La fenêtre s’ouvre comme une orange Le beau fruit de la lumière (Calligrammes, 1918) La fenêtre s’ouvre sur le monde, elle laisse entrer sa lumière et toutes ses couleurs. Elle permet l’évasion à celui qui se sent captif entre quatre murs et excite son imagination : on se figure Rimbaud à sa fenêtre pour écrire « Sensation ».

3. La forme rectangulaire d’une fenêtre épouse le cadre d’un tableau : le peintre peut voir dans la fenêtre un cadre naturel pour circonscrire son objet d’étude. Quand on observe le tableau de Dufy, il est amusant de constater que la fenêtre de droite donne à voir la ville, celle de gauche, la mer ; Dufy laisse notre imagination combler le reste de la baie cachée par le mur. À cet endroit précis, non occupé par une fenêtre, il nous révèle sa chambre par l’intermédiaire d’un autre cadre : celui du miroir, qui est en quelque sorte une troisième fenêtre vers l’intérieur. Il y a là un jeu sur les multiples cadres, sur ce qu’ils donnent à voir. Chez Delaunay, le bord du cadre du tableau est le cadre de sa fenêtre.

Faire le point

4. Les artistes ont souvent peint, photographié ou décrit des fenêtres (voir et lire le poème de Baudelaire p. 81 ; la toile de Matisse p. 89 ; celle de Hopper p. 90). Baudelaire écrit dans « Les fenêtres » : Il n’est pas d’objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu’une fenêtre éclairée d’une chandelle. Ce qu’on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie (Le Spleen de Paris, 1869).

1. La fenêtre, c’est à la fois le mystère (qu’y a-t-il derrière ?) et l’évasion, l’ouverture sur l’extérieur. 2. Pour ces trois artistes des XIXe et XXe siècles, la lumière et les couleurs jouent un rôle essentiel. Manet, pré-impressionniste, diffuse une lumière douce et des couleurs tendres sur le jardin. Dufy, dans la veine fauviste, joue sur les couleurs très vives et une lumière intense. Delaunay emploie sa technique simultanéiste pour poser côte à côte des formes géométriques colorées et des reflets de lumière.

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Outils pour lire et s’exprimer

p. 78

Maîtriser la versification Versification

Le rythme est régulier, puis il y a rupture de rythme dans le dernier vers qui tourne court, mettant en relief le mot souvenir, suivi d’un long silence.

1. a. b. c. Extrait 1 Il s’agit d’un quatrain avec 4 vers réguliers octosyllabiques. Que/ me/ veux/-tu/, chè/re/ fleu/rett(e), Ai/ma/bl(e) et/ char/mant/ sou/ve/nir ? De/mi/-mor/t(e) et/ de/mi/-co/quett(e), Jus/qu’à/ moi/ qui/ te/ fait/ ve/nir.

2. Extrait 1. Contre-rejet qui met en valeur comme avant. Extrait 2. Rejet qui met en valeur le soleil. 3. a. Mon cœur tendu de lierre odorant et de treilles, Vous êtes un jardin où les quatre saisons Tenant du buis nouveau, des grappes de groseilles Et des pommes de pin, dansent sur le gazon. b. Ces rimes sont croisées, suivant le schéma ABAB.

Extrait 2 Il s’agit d’un sizain avec deux pentasyllabes (mètres courts), un heptasyllabe (mètre plus long), deux pentasyllabes, un heptasyllabe. Mon/ en/fant/, ma/ sœur, Son/g(e) à/ la/ dou/ceur D’a/ller/ là/-bas/ vi/vr(e) en/sembl(e) ! Ai/mer/ à/ loi/sir Ai/mer/ et/ mou/rir Au/ pa/ys/ qui/ te/ res/sembl(e) ! Le rythme est cadencé : deux fois deux vers rapides suivis d’un vers plus lent.

4. a. pleurs / douceur / bonheur monotone / automne bleu / cieux / yeux cruel(le) / immortel(le) désir / plaisir gris / s’enfuie / mélancolie / ennui / pluie or / aurore naufrage / orage vermeille / ensoleille lentement / tourment divague / vague b. Proposition de correction : Après les heures tristes et le temps gris Qui apporte au cœur sa mélancolie Reviennent les belles couleurs vermeilles Qui, un bref instant, le cœur ensoleillent.

Extrait 3 Il s’agit d’un quatrain avec trois alexandrins (mètres longs) et un hexasyllabe (mètre court). Ô/ lac/ ! ro/chers/ mu/ets/ ! grot/tes/ ! fo/rêt /ob/ scur(e) ! Vous/, que/ le/ temps/ é/par/gn(e) ou/ qu’il/ peut/ ra/jeu/nir, Gar/dez/ de/ cet/te/ nuit/, gar/dez/, bel/le/ na/tur(e), Au/ moins/ le/ sou/ve/nir !

Outils pour lire et s’exprimer

p. 79

Établir des correspondances poétiques Vocabulaire 5. a. et b. État d’âme heureux sérénité euphorie enchantement joie exaltation consolation réjouissance allégresse réconfort insouciance

➞ ➞ ➞ ➞ ➞ ➞ ➞ ➞ ➞ ➞

serein euphorique enchanté joyeux exalté consolateur réjouissant allègre réconfortant insouciant

État d’âme malheureux lassitude affliction peine accablement tourment désespoir abattement nostalgie mélancolie découragement

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➞ ➞ ➞ ➞ ➞ ➞ ➞ ➞ ➞ ➞

las affligé peiné accablé tourmenté désespéré abattu nostalgique mélancolique découragé

Chapitre 3

6. La vue

L’ouïe

– le miroitement de l’eau – des vapeurs roses

L’odorat

Le toucher

Le goût

– une cloche qui sonne – l’air embaumé – l’air tiède au loin – les pins odorants – un froid cinglant – le clapotement des vagues – le gémissement du vent

– le goût âcre de l’eau salée – la saveur exquise d’une framboise cueillie en chemin

7. La vue

L’ouïe

L’odorat

Le toucher

– rouge, brumeux (extrait 1) – je vis l’étoile du matin (extrait 3) – l’aurore […] en robe rose et verte (extrait 4) – la Seine déserte (extrait 4) – on regarde les cieux (extrait 5) – au jour qui baisse (extrait 6) – lassé des feux du jour (extrait 6) – mon cœur s’emplit d’ombre (extrait 6)

– murmure argentin (extrait 2) – l’on s’écoute vivre (extrait 5)

– de l’odeur du foin vert à loisir on s’enivre (extrait 5) – respire […] les petits orangers (extrait 6) – le soir vivant et parfumé (extrait 6)

– un vent frais (extrait 3) – grelottante (extrait 4) – on se couche dans l’herbe (extrait 5) – fraîcheur (extrait 6)

Figures de style 8. a. Comparé un palmier

Comparant

Outil

un panache vert

comme

les colombes

un collier

comme

l’âme du poète

l’arbre

x

folles visions

de blancs essaims

x

Les deux premières occurrences sont des comparaisons, les deux dernières, des métaphores car l’outil de comparaison n’est pas exprimé. b. On relève une personnification dans la première strophe : le palmier dresse sa tête, telle une personne. c. Dans la troisième strophe, on note que la métaphore, qui rapproche les visions nocturnes et

Je construis le bilan

folles du poète aux colombes, est filée : de blancs essaims ; tombent des cieux ; en palpitant des ailes ; pour s’envoler dès les premiers rayons. 9. Proposition de correction : La pluie réjouit mon oreille et lave ma peine. Au matin d’un été sans nuages, tous les espoirs sont permis.

p. 82

1  J’associe les paysages aux poètes lyriques

2   J’associe les paysages aux sentiments éprouvés

la campagne en été : Rimbaud les rues de Paris : Apollinaire la région de l’Aubrac : Gracq la chevelure féminine : Baudelaire la montagne, le lac, le fleuve : Lamartine les yeux de la femme aimée : Éluard la branche d’olivier : Bonnefoy la feuille d’automne emportée par le vent : Verlaine

– Sentiment de bonheur : Baudelaire, Rimbaud, Éluard, Gracq, Bonnefoy. – Sentiment de mélancolie : Lamartine, Verlaine, Apollinaire.

3  Je reconnais les mouvements artistiques • Il date de la fin du XIXe siècle, il accorde une place centrale aux symboles et aux réalités cachées : le symbolisme.

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• Il date du début du XXe  siècle, il se libère des contraintes, explore toutes les possibilités du langage et renouvelle l’image poétique : le surréalisme. • Il date du début du XIXe  siècle, il donne la primauté à l’expression des sentiments personnels : le romantisme.

Entraînement au brevet

4  Je définis le lyrisme Le lyrisme, c’est l’expression du « moi » exalté, des sentiments heureux ou malheureux, des émotions, de l’éventail des sensations physiques (liées aux cinq sens). Les marques de 1re, parfois de 2e personne quand il y a dialogue amoureux, sont donc souvent présentes dans les textes lyriques.

p. 84

« Demain, dès l’aube… » PREMIÈRE PARTIE

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe / ni les voiles au loin descendant vers Harfleur (v.  9-10). Cette indifférence est exprimée par l’emploi de tournures négatives variées. Cependant, parallèlement, il décrit ce paysage avec des détails qui démontrent son intérêt : il perçoit l’aube, à l’heure où blanchit la campagne (v. 1) ; le soleil couchant (l’or du soir, v. 9) ; la Seine où évoluent les voiles au loin descendant vers Harfleur (v. 10) ; les différents types de paysages traversés (la campagne, v. 1 ; la forêt, v. 3 ; la montagne, v. 3). Il reste un poète lyrique, sensible au monde qui l’entoure.

Questions sur le texte littéraire 1. Le poète semble avoir un rendez-vous (Vois-tu, je sais que tu m’attends, v. 2). En réalité, il annonce qu’il va se rendre sur la tombe de sa fille Léopoldine, morte quatre ans auparavant (Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe, v. 11). 2. Le poète apparaît déterminé dans son projet comme le montre l’emploi de plusieurs verbes de mouvement (je partirai, v. 2 ; j’irai, v. 3 ; je marcherai, v. 5) conjugués, qui plus est, au futur simple, temps qui marque l’engagement, la certitude dans l’accomplissement d’une action future. L’enjambement du vers 1 au vers 2 souligne son élan, sa volonté de partir et de marcher vers la tombe.

6. Le poète dépose sur la tombe de sa fille un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur (v. 12), plantes sauvages et vivaces qui ne craignent pas le gel, et repoussent chaque année. Elles sont le symbole de la vie perpétuelle, qui demeure pardelà la mort apparente.

3. Les deux alexandrins (vers 3 et 4) traduisent le rythme régulier de la marche du poète. D’abord, plus lent (6//6), son pas s’accélère mais conserve sa régularité (3/3//3/3). Le parallélisme entre les hémistiches du vers 3, créé par la répétition de l’expression J’irai par, appuie cette régularité rythmique.

7. À la lecture de ce poème, on ne peut que partager l’immense désespoir du père se rendant sur la tombe de sa fille, disparue trop tôt. On comprend les répétitions de mots, les accumulations pour décrire son attitude fermée dans la 2e strophe : le poète est définitivement marqué par la perte de l’être aimé, le deuil, le sentiment du manque incommensurable. Le récit de cette longue marche, tel un pèlerinage, prend un caractère sacré : ce n’est pas une simple visite au cimetière, c’est une prière à l’attention de sa fille qu’il exprime tout au long de son parcours. Écrire de la poésie permet de mettre des mots sur des sentiments confus, ou qu’on préfère enfouir car trop douloureux. C’est une démarche salvatrice pour l’écrivain. C’est aussi un beau moyen de rendre hommage à l’être cher disparu. Par l’écriture de ce poème poignant, Hugo a réussi à rendre sa fille immortelle. Depuis 1847, des générations ont été touchées par ce poème et l’ont appris. Encore aujourd’hui, on connaît Léopoldine, la fille de Victor Hugo.

4. a. Les attitudes du poète traduisent sa tristesse : il marche les yeux fixés sur [s]es pensées, c’est-à-dire dans le vide, le dos courbé, les mains croisées. Il est comme enfermé sur lui-même et prisonnier de sa peine. b. À la lecture de la deuxième strophe, on s’arrête sur le mot Triste qui constitue un rejet du vers précédent. La virgule et la conjonction de coordination et qui séparent le mot du reste du vers permettent d’insister encore davantage sur l’idée de tristesse. La comparaison qui suit renforce aussi ce sentiment : et le jour pour moi sera comme la nuit. Le poète est si triste que le jour prend la teinte de la nuit : il perçoit tout ce qui l’entoure, tous les paysages, sous un voile sombre et noir. 5. Hugo répète qu’il restera indifférent au paysage qu’il traversera : Je marcherai […] sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit (v.  5-6)  ;

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Chapitre 3

campagne, moment encore sombre de la journée. Le paysage est celui d’une campagne et d’une petite forêt, comme celui évoqué dans le poème. Il est intéressant de relever que cette encre a été réalisée par Victor Hugo lui-même, à la même époque que celle où il a rédigé «  Demain, dès l’aube… », en 1847. Il nous livre ainsi sa vision du monde à cette époque de sa vie, tourmentée par le décès récent de sa fille. L’artiste, le peintre comme le poète, sensible à la nature qui l’entoure, continue à s’exprimer, mais toutes ses œuvres sont alors empreintes d’une grande mélancolie.

Questions sur le texte et l’image 8. Victor Hugo a réalisé un lavis : cette technique emploie une seule couleur et une seule matière, ici de l’encre brune, qu’on dilue pour exprimer les différentes nuances recherchées. Ce qui se dégage immédiatement de cette image est la noirceur du paysage représenté. Tout est sombre : le premier plan herbeux, le second plan, plus obscur encore, constitué d’arbres épars et de la silhouette d’une église. Le ciel est plus clair mais plombé. On peut penser qu’il s’agit d’un paysage d’hiver ou d’automne, une campagne d’où émergent des arbres lugubres, le clocher d’une église inquiétante.

Réécriture Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, Nous partirons. Voyez-vous, nous savons que vous nous attendez. Nous irons par la forêt, nous irons par la montagne. Nous ne pouvons demeurer loin de vous plus longtemps.

9. Cette encre rappelle le vers 8 du poème : et le jour pour moi sera comme la nuit. Sur ce paysage, le dessinateur semble avoir jeté un voile noir. On voit que c’est le jour car la luminosité du soleil transparaît dans l’angle en haut à gauche de l’image, et pourtant, on dirait la nuit. Il peut avoir cherché à représenter aussi l’aube, à l’heure où blanchit la

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Chapitre 4 Objets familiers, objets poétiques

Livre de l’élève p. 86

Ouverture du chapitre p. 86 Réponses aux questions 1er encadré

Placez dessus Une grande nappe de grand-mère Blanche à motifs rouges

• Pour réaliser sa « recette » d’un paysage réussi, Guillevic choisit les trois éléments suivants : un toit de vieilles tuiles un peu après midi ; un tilleul déjà grand remué par le vent ; un ciel de bleu, lavé par des nuages blancs.

Mettez au dessus d’elle Un panier de cerises écarlates, accompagné D’une vieille soupière en faïence Laissez-les faire Regardez-les.

2e encadré

Proposition de correction : Prenez une table de jardin Un peu après midi

Écrire un poème construit sur une sensation p. 88 Je comprends le poème de Victor Hugo

2. a. Ce doit être le matin et le poète doit être couché dans son lit, comme le suggèrent le titre du poème, « Le matin – en dormant », et les bruits matinaux (une cloche  ; les oiseaux gazouillent  ; chant des coqs). b. Son ouïe est en éveil.

1. Le poème d’Hugo n’est pas structuré en strophes. Les vers sont réguliers : ils comptent tous 12 syllabes (ce sont des alexandrins) et comportent des rimes plates. 3. a. Humains

Animaux

• des voix (v. 1) • Cris des baigneurs (v. 3) • Jeanne aussi. Georges l’appelle (v. 4-5) • Rumeurs (v. 8) • Des couvreurs marchent sur la maison (v. 8) • Bruits du port (v. 9) • Musique militaire (v. 10) • Brouhaha sur le quai (v. 11) • Voix françaises. Merci. Bonjour. Adieu. (v. 11-12)

• Les oiseaux gazouillent (v. 4) • Chant des coqs (v. 5) • Des chevaux passent dans la ruelle (v. 6) • chanter mon rouge-gorge (v. 13)

b. De son lit, le poète perçoit : – des sons lointains : Rumeurs (v. 8) ; Musique militaire arrivant par bouffées (v. 10) ; Brouhaha sur le quai (v. 11) ; Vacarme de marteaux lointains dans une forge (v. 14) ;

Objets • Une cloche est en branle (v. 2) • Une truelle racle un toit (v. 5-6) • Grincement d’une faux qui coupe le gazon (v. 7) • Chocs (v. 8) • Sifflement des machines chauffées (v. 9) • Vacarme de marteaux lointains (v. 14)

– des sons proches de lui : Les oiseaux gazouillent, Jeanne aussi. Georges l’appelle (v. 4-5) ; Des couvreurs marchent sur la maison (v. 8) ; Voix françaises. Merci. Bonjour. Adieu (v. 11-12) ; voici que vient tout près de moi chanter mon rouge-gorge (v. 12-13).

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Chapitre 4

4. Ces sons ne sont pas tous agréables à l’oreille : Une truelle racle un toit (v. 5-6) ; Grincement d’une faux (v. 7) ; Chocs (v. 8) ; Sifflement des machines (v. 9) ; Brouhaha (v. 11) ; Vacarme de marteaux (v. 14). Mais ces sons font partie de la vie et semblent avoir un charme à l’oreille du poète dans ce contexte.

2. Proposition de correction : Rimes suivies en -one et en -age Dans la rue résonne Un concert de klaxons Comme un bruit d’orage Dehors, quel tapage !

5. Les phrases sont très courtes, parfois nominales. Ce mode d’écriture reflète la situation du poète qui récolte ces sonorités, les unes après les autres, dans un demi-sommeil, les paupières fermées (Lueurs à travers ma paupière, v. 1). Son but n’est pas de rédiger de façon très construite mais de rendre compte des sons perçus dans l’instant présent.

Rimes croisées en -one et en -age Un concert résonne Comme un bruit d’orage Ce sont des klaxons Dehors, quel tapage ! Rimes embrassées en -one et en -age Un concert résonne Comme un bruit d’orage Dehors quel tapage ! Ce sont des klaxons.

Je m’entraîne à écrire des rimes 1. sifflement / vent / raclement / aboiement / claquement ; rumeur / clameur ; oreille / appareil ; éclat / fracas ; récréation / vibration ; assourdissant / strident / lancinant ; électrique / mécanique ; klaxon / résonne ; orage / tapage ; cri / sonnerie / cliquetis ; pétarade / cavalcade.

J’écris un poème à partir de sensations auditives Pour aller plus loin Comme Victor Hugo, l’auteur du haïku emploie le vocabulaire des sonorités : cloche ; se tait ; en écho, mais il y mêle des senteurs : les fleurs ; parfument. Les deux poèmes rendent compte de la perception du monde par le poète à un instant précis, le matin pour Hugo, le soir pour Bashô.

Évoquer le pouvoir imaginatif d’un objet p. 90 Je comprends le poème de Musset

4. C’est l’imagination du poète qui est à l’œuvre ici : Elle va, je l’imagine, prendre l’air un moment ; Elle veut savoir peut-être / Si je suis à guetter. Il prête à sa voisine des intentions amoureuses qu’il a lui-même pour elle. C’est un jeu de miroir.

1. a. Le poème de Musset comporte trois strophes. Ce sont des quatrains. b. Le poète emploie principalement des heptasyllabes (vers de 7 syllabes). Un alinéa, au 4e vers de chaque strophe, signale un mètre différent : il s’agit d’un hexasyllabe, vers de 6 syllabes.

5. Dans la dernière strophe, le poète révèle sa déception : Mais, hélas ! ce n’est qu’un rêve (v. 9). Il a compris que la jeune femme en aime un autre, qu’il taxe de lourdaud (v. 10) par dépit ; il s’est fait des idées et en fait amèrement le constat (Et c’est le vent qui soulève / Le coin de son rideau, v. 11-12).

2. Le poète, qu’on devine derrière sa propre fenêtre, observe le rideau de sa voisine, vraisemblablement de l’autre côté de la rue. 3. Ce rideau symbolise l’intérêt caché de la voisine pour le poète : il imagine qu’elle le regarde en cachette. On comprend, dans la 2e strophe, que lui-même ressent un intérêt amoureux pour elle (Je sens mon cœur palpiter, v. 6).

On peut voir, dans la rédaction de ce poème, une forme d’autodérision de la part de Musset, qui s’est enflammé un peu trop rapidement et s’en amuse a posteriori.

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Je m’entraîne à écrire des vers réguliers 1. a. Geor/ges/ l’ap/pel/le/. Chant/ des/ coqs./ U/ne/ tru/elle b. Miss/ El/len/, ver/sez/-moi/ le/ Thé Dans/ la/ bel/le/ tas/se/ chi/noise c. Tris/te /co/mme u/ne/ tom/be/ ou/ jo/yeux /co/mme un/ nid, C’est/ là/ que/ l’hom/me/ naît,/ se/ re/po/se et/ s’u/nit d. Et /que/ faut/-il/ pen/ser De/ ces/ pom/mes /jaunes ?

(12 syllabes ➞ alexandrin) (8 syllabes ➞ octosyllabes) (12 syllabes ➞ alexandrins) (6 syllabes ➞ hexasyllabe) (5 syllabes ➞ pentasyllabe)

J’écris un poème sur un objet porteur d’un espoir amoureux

2. Proposition de correction : Un hexasyllabe : Mon/ sty/lo/ tour/ne / et/ vire Un alexandrin : Sur/ la/ pa/ge/ blan/che/, mon/ sty/lo/ tour/ne et/ vire

Pour aller plus loin Le poème « Îles» est écrit en vers libres : ce sont des vers de longueur variable et sans rimes contraintes (cf. définition p. 88). Blaise Cendrars évoque ses chaussures. Ces « objets » représentent le poète lui-même : il les lance par-dessus bord pour tenter de gagner symboliquement la côte de ces îles où il ne descendra jamais.

Écrire une nature morte poétique p. 92 Je comprends le poème de Cécile Sauvage

5. Ce texte peut être considéré comme une nature morte poétique car il décrit un ensemble de fruits dans une corbeille, comme la toile de Claude Monet p. 93. Remarque : Il est intéressant de noter que les fruits choisis par la poétesse ne sont pas décrits au meilleur de leur maturité, de façon appétissante. Ils sont tous gâtés, ils commencent à s’abîmer, à sécher, à moisir. C’est ce qui fait l’originalité de la nature morte.

1. Cécile Sauvage décrit une corbeille de fruits. 2. Elle utilise des alexandrins. 3. Cette corbeille contient une poire, du raisin, du cassis, une pêche, une prune bleue. 4. Les sens sollicités sont le goût (un goût d’abeille, v. 2) ; la vue (le flanc doré, creusé jusqu’à moitié, v. 3 ; une voûte blanche, v. 4 ; qu’une poussière voile, v. 5 ; bleue allongeant sous l’ombrage, v. 9) ; le toucher (un grain régulier, v. 4 ; desséché, v. 7 ; un velours ébréché, v. 8).

J’identifie le vocabulaire des cinq sens La vue turquoise coquelicot brillant argenté

Le toucher gluant fraîcheur doux râpeux glacé

L’ouïe crépitement doux aboiement murmure tictac sifflement

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L’odorat embaumer fumet effluves parfum

Le goût sucré fraîcheur doux épicé glacé acidulé aromatisé parfum

Chapitre 4

Je comprends le poème d’Yves Bonnefoy

Je m’entraîne à écrire une personnification

1. Ce poème est constitué de deux quatrains. Les vers sont irréguliers, il n’y a pas de rimes : ce sont des vers libres.

1. Proposition de correction : Le soleil joue à cachecache avec les nuages. À l’automne, les branches se dénudent : elles nous offrent un strip-tease étonnant. La cafetière chante à tue-tête sur le feu. Le bonhomme de neige grelotte, seul en plein vent.

2. Les pommes sont personnifiées avec l’emploi du verbe attendre, de l’adjectif nues et du groupe nominal leurs épaules. Elles sont comparées à des corps humains qui se livrent à un jeu d’habillage-déshabillage.

2. a. Les soldats entrèrent dans la ville avec leurs canons à la gueule écumante. b. C’est la tempête : on entend les volets capricieux claquer. c. Paul faisait fonctionner son joyeux train électrique à vive allure.

3. Yves Bonnefoy donne une image sensuelle de ces fruits : leurs « corps » ont des formes qui étonn[ent] puis charment l’œil du spectateur. Elles semblent s’être livrées à un strip-tease (attendre ainsi, nues / Après la chute des feuilles), puis elles se rhabillent sensuellement d’un ourlet de neige.

Imaginer l’histoire d’un objet trouvé p. 94 Je comprends le poème de François Coppée

Histoire des arts

1. François Coppée se promène sur le gazon de la berge fleurie. Il est probablement à Paris, sur les berges de la Seine car ce poète vivait à Paris et a souvent évoqué cette ville dans ses poèmes. Il y trouve un vieux soulier.

Comparer un tableau et une photographie a. Vincent Van Gogh présente une peinture réaliste des souliers d’un miséreux de son temps : la semelle bâille à l’avant, le cuir est avachi et couvert de terre, les lacets sont cassés. Ces souliers sont une parfaite illustration du soulier décrit par Coppée. Il est à noter que le poème (1874) et la toile (1886) datent de la même époque.

2. Pour raconter son aventure et le passé du soulier, il emploie le passé simple : j’aperçus (v. 3) ; qui jadis fut sans doute usé (v. 10) ; fut […] vendu (v. 12). Pour décrire, il emploie l’imparfait : criblaient (v. 2) ; c’était (v. 7). Ce sont les temps classiques du récit.

b. Robert Doisneau photographie un objet en piteux état (v. 11), une voiture « fondue », brûlée en 1944 lors de la libération de Paris. Cet objet n’est pas un objet d’apitoiement, mais un terrain de jeu pour les enfants, heureux de s’en emparer. Un objet n’a pas qu’une vie, qu’un seul usage. Faire d’une épave un espace de jeu, voilà une vraie démarche poétique, dont les enfants sont capables !

3. Le soulier est décrit comme vieux, sale, ignoble, effrayant, éculé du talon, bâillant de la semelle, laid, sinistre, usé par un soldat (v. 7-10). Cette série d’adjectifs ne le met pas en valeur ; au contraire, elle le dévalorise, met en avant son aspect pitoyable. 4. Dans bâillant de la semelle, on identifie une personnification du soulier qui bâille comme un être vivant.

c. L’œuvre de Van Gogh revêt une tonalité pathétique : on s’apitoie sur le sort du propriétaire de ces souliers. Au contraire, la photographie de Doisneau met en scène un jeu amusant et communique cette gaieté à son spectateur.

5. Le poète tente de retracer l’histoire du soulier qui termine son parcours, abandonné sur une berge dans un piteux état. Il imagine qu’il a appartenu à un soldat, a été racheté par un savetier, a été revendu à un rôdeur qui a fait le tour d’Europe avec puis l’a perdu. 6. François Coppée dénonce la misère de son temps à travers cet objet abandonné. Il évoque les conditions de vie des pauvres gens, contraints de faire la guerre, de migrer vers d’autres pays à la recherche d’un travail.

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Je m’entraîne à décrire de manière péjorative ou méliorative Valeur péjorative

Valeur méliorative

strident

mélodieux

dépouillé, vide, miséreux

luxueux

rugueux

doux, lisse, soyeux

repoussant de saleté, immonde

impeccable de propreté

d’une laideur incomparable

d’une beauté exceptionnelle

inquiétant, effrayant

rassurant

sinistre

joyeux, lumineux

terne, lugubre

étincelant

bariolé

fade, triste, sombre

qui laisse indifférent, qui ne présente aucun intérêt

qui impressionne

Écrire un poème surréaliste sur un objet p. 96 Je comprends la comparaison surréaliste 1. Une orange n’est pas bleue. 2. La terre est bleue comme la mer. La terre est ronde comme une orange.

Créer un poème-objet p. 97 Je comprends le poème de Breton

3. Le mot lune est placé tout en haut de l’œuvre. Cet emplacement est logique si l’on considère l’espace de l’œuvre comme un paysage : la lune est alors dans le ciel noir.

1. Pour Breton, un poème-objet est une œuvre plastique où sont aussi inscrits les vers d’un bref poème. L’œuvre plastique présentée ici est un support en bois sur lequel sont fixés divers objets réemployés : des gants de boxe, une photo, une boîte en bois, un morceau de bois sculpté en forme de buste d’homme.

4. Breton formule une métaphore surréaliste dont le sens reste énigmatique. Le sens global de ce poème-objet reste obscur : c’est le propre de la démarche surréaliste, qui s’affranchit de toute contrainte de sens, associe des mots et des images en toute liberté créative.

2. Sous les gants de boxe, on peut lire le mot vaincu. Il y a ici un lien de sens évident : lors d’un combat de boxe, on peut être vaincu.

Rendre poétique un texte informatif sur un objet p. 98 Je comprends le poème de Ponge 1. « Le pain » est un poème en prose. Il ne comporte ni vers, ni rimes. Le poème n’est pas disposé en strophes, mais en paragraphes.

Taurus ou la Cordillère des Andes, l. 3-4), à des vallées, crêtes, ondulations, crevasses (l. 7). Il effectue un rapprochement entre la croûte dure, brune et craquelée du pain et la croûte terrestre.

2. a. Le poète utilise une métaphore géologique pour décrire la croûte du pain. La croûte est comparée à des chaînes de montagnes (les Alpes, le

Il compare la mie du pain au lâche et froid sous-sol de cette montagne. Les cellules de la mie ont une texture semblable à celles des éponges (son tissu

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Chapitre 4

pareil à celui des éponges, l. 11-12) et elles ont la forme de feuilles ou fleurs (l. 12) soudées (l. 13) les unes aux autres. b. Ponge relie la cuisson du pain au cosmos par l’expression le four stellaire (l.  6). En effet, stellaire désigne ce qui appartient aux étoiles. Le four dans lequel est préparé le pain est donc celui du monde, c’est l’univers, le cosmos qui ouvre ses entrailles pour cuire la masse informe et lui donner son apparence finale. Le poète compare la cuisson du pain à la formation du cosmos. La croûte d’un pain rond, c’est pour lui la croûte terrestre.

Je m’entraîne à écrire des assonances et des allitérations 1. a. dans le four stellaire, où durcissant elle s’est façonnée : allitération en [s]. b. Lorsque le pain rassit ces fleurs fanent et se rétrécissent : allitération en [s] et en [f]. 2. Proposition de correction : a. L’eau chaude du lavabo arrose le chapeau du matelot pâlot. (assonances en [o] et [a]) b. Ce matin, sous le sapin, un lapin brun a parlé latin. (assonances en [in] et [a]) 3. a. en B : bébé, biberon, babiller, bob, barboter, barbouiller b. en D : dindon, dodu, dodeliner, dandiner, Didier c. en K : kaki, cacatoès, cocotier, crocodile, caricaturer d. en M et R : murmure, amer, marmelade, mariner, myrtille, marotte Le cacatoès kaki critique le crocodile.

3. On entend une allitération en [s] dans l’expression des sœurs siamoises soudées. 4. Dans le dernier paragraphe, Ponge invite le lecteur à consommer, à déguster le pain. Cet objet retrouve alors sa fonction première : celle de sustenter l’homme, après avoir été un support de rêve pour le poète. On peut dire que le poème se clôt sur la disparition de l’objet car brisons-la (l.  16) signifie à la fois « arrêtons ici le poème », cessons la célébration poétique du pain, et rompons le pain pour le consommer. Le pain cesse donc d’exister à travers les mots, en même temps qu’il disparaît dans notre bouche (l. 16).

Je m’entraîne à écrire des métaphores 4. a. Une dentelle de pierre. b. La forêt des parapluies. c. La mie de pain est une éponge.

Histoire des arts p. 100 La vanité : l’art de l’objet Étudier des vanités

4. La vanité est le défaut qui consiste à se penser au-dessus de tout, à se sentir satisfait de soi-même, voire ivre de puissance. L’homme en oublie alors le caractère éphémère de sa propre vie.

1. a. Dans la vanité de Pierre Letellier, on identifie un crâne humain, une partition de musique, un coquillage, un coffre à bijoux, un livre, une bougie, des roses en fleurs, le manche d’un violon et un globe terrestre à l’arrière-plan. Dans Vanité moderne, on identifie un crâne humain, un téléphone portable, une manette de jeux vidéo, les clés d’une voiture de luxe, une montre qu’on imagine de marque renommée. b. La première œuvre date du XVIIe siècle, la deuxième est contemporaine.

5. Ces natures mortes qu’on appelle « vanités » contiennent un message philosophique : elles sont là pour nous rappeler que tout ce qui fait notre existence, nos divertissements, notre gloire, est illusoire et éphémère. Quels que soient l’époque et les objets qui la caractérisent (les bijoux, les téléphones portables…), les vanités nous avertissent que l’homme finit toujours par être réduit à ce misérable crâne. La vanité picturale a donc pour but de remettre l’homme sur la voie de la sagesse et de l’humilité.

2. La bougie et les fleurs symbolisent le temps qui passe et qui conduit la bougie à s’éteindre, les fleurs à se faner. 3. Le crâne représente l’idée de la mort de l’homme, son destin fatal. Il est porteur de ce message philosophique : voilà comment toi, spectateur, tu finiras.

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Chapitre 5 La critique de la société, du Moyen Âge au XVIIIe siècle Livre de l’élève p. 102 Ouverture du chapitre p. 102 Réponses aux questions

pis. L’un d’entre eux, à gauche, est une véritable caricature avec son nez et sa bouche en forme de groin. Le dessinateur fait la satire des tribunaux et des personnages qui les composent, présentés comme peu impliqués et négligeant leur tâche. • À travers le portrait de Cliton (doc. 1), La Bruyère critique les personnes qui trouvent un attrait excessif à la nourriture, au point de n’avoir d’autres intérêts dans la vie que de manger. Il s’attaque ensuite à la sottise humaine (doc. 2). Puis il fustige ceux qui se prennent trop au sérieux (doc. 3), alors que le sérieux ou la gravité ne peuvent être que naturels. Ce dernier extrait pourrait accompagner la gravure qui met l’accent sur le sérieux affecté des juges.

• Les personnages représentés sont des juges au tribunal, dans l’exercice de leurs fonctions, et le public qui assiste au procès. Ce dessin est une caricature : les personnages, d’un grand âge, sont physiquement dégradés (rides, barbes et cheveux blancs, nez pointus…). Au premier plan, le procureur général, lorgnon sur le nez, plume et carnet à la main, a un air grave et compassé, il se prend très au sérieux, mais est-il très efficace ? Au second plan, un des juges lit, les deux autres dorment. À l’arrière-plan, les personnages sont occupés à tout autre chose qu’au procès : ils parlent entre eux, s’amusent, sont assou-

Renart gracié p. 104 (Roman de Renart)

> Comment le Roman de Renart tourne-t-il en dérision la justice royale médiévale ? Erratum : Le participe passé gracié s’écrit sans accent circonflexe sur le a.

prend l’autre dans ses bras, l. 35). La seule notation renvoyant au monde animal serait : sautillant de contentement (l. 30).

Réponses aux questions

3. Renart est condamné à la pendaison (l. 1).

Échanger et comprendre

4. a. Il est secouru par sa femme qui arrive avec ses fils. b. La femme de Renart ainsi que ses fils manifestent un grand désespoir (extrême chagrin, l. 7 ; une très grande peine, l. 8-9). Ce désespoir se traduit par des marques extérieures : Ils tirent et s’arrachent les cheveux, déchirent leurs vêtements et les cris qu’ils poussent portent à plus d’une lieue (l. 9-10). L’outrance du comportement fait sourire.

• Au début de l’extrait, Renart est condamné à mort pour ses méfaits. Accusé par tous les barons assemblés, il semble définitivement perdu. À la fin de l’extrait, le roi le libère, il a la vie sauve : sa femme Hermeline est intervenue en sa faveur. • Réponse ouverte. Analyser 1. L’action se déroule à la campagne, avec ses champs (à travers champs, l. 6-7) et ses plaines (dans la plaine, l. 4).

5. a. Pour justifier la condamnation de Renart, le roi Noble avance les arguments suivants : – Renart a fait du mal à ses vassaux ; – il s’est obstiné dans ses crimes ; – tous les barons sont d’avis de l’envoyer à la potence ; – lui faire grâce constituerait un manquement à sa parole.

2. Les animaux sont personnifiés  : ils parlent, montent à cheval (C’était la femme de Renart qui arrivait à bride abattue, l. 6), s’arrachent les cheveux, déchirent leurs vêtements (l. 9-10) tant leur douleur est grande, s’embrassent (Il embrasse l’un,

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Chapitre 5

Les relations de cause à conséquence sont marquées par les connecteurs logiques C’est pourquoi (conséquence, l. 20) et comme (cause, l. 21).

maître qui lui manque, l. 17-18), il revient immédiatement, de façon comique, sur sa décision et cède à la tentation en dépit de sa parole accordée aux barons. Il accepte donc la proposition de dame Renart et pardonne à l’accusé. Le revirement du roi s’explique par sa cupidité : il est faible et se laisse corrompre. Le motif invoqué par le roi Noble est fallacieux et comique  : reprenant les termes utilisés par la femme de Renart (Seigneur, grâce pour mon mari, pour l’amour de Dieu, notre Père et notre Créateur, l. 14-15), il invoque lui aussi Dieu (Pour l’amour de Dieu, l. 26) et prétend vouloir être agréable (l. 26-27) à dame Renart, ce qui dénote un comportement totalement hypocrite.

L’adverbe franchement (l. 19) et la locution adverbiale en vérité (l. 22-23) sont des marques d’énonciation destinées à renforcer le discours argumentatif. b. La femme de Renart utilise un argument de poids : elle a amené avec elle une rançon considérable (ils amenaient avec eux un cheval tout chargé d’or, l. 11-12). Elle promet toutes ces richesses au roi s’il consent à gracier son mari (Je vous donnerai tout cet or si vous voulez avoir pitié de lui, l. 15-16). c. La femme de Renart obtient satisfaction après deux supplications (Seigneur, grâce pour mon mari, pour l’amour de Dieu, notre Père et notre Créateur, l. 14-15 ; Seigneur, au nom de Dieu en qui vous croyez, pardonnez-lui pour cette fois, l. 24-25). Je lui pardonne ce coup-ci (l. 26), déclare le roi.

7. Renart, à sa libération, sautille de joie et embrasse sa famille. Malgré les déclarations de Renart (Dieu me garde d’en venir là à nouveau !, l. 33), on peut parier qu’il n’a pas retenu la leçon, car Renart est incorrigible ! Bilan

6. Dans un premier temps, le roi Noble refuse au nom de la justice. Mais, impressionné par la quantité d’or et d’argent qui lui est offerte (Le roi Noble regarde devant lui le trésor composé d’or et d’argent, et ce n’est pas l’envie de s’en rendre

À travers cet extrait, on peut voir que le Roman de Renart fait la satire de la royauté et de la justice médiévale : le roi Noble se laisse corrompre par l’argent au mépris de tout respect de la justice.

Le combat de Frère Jean p. 106 (François Rabelais, Gargantua)

> Comment Rabelais fait-il la satire de la guerre et du monde religieux ? Réponses aux questions

Jean, sans égal pour écourter les messes (l. 3-4), a une piété trop expéditive pour être pris au sérieux en tant que moine. La suite cacophonique constituée d’un jeu de mots sur moine (l. 4-5) et d’allitérations en [m] et [n] exprime l’irrévérence du narrateur à l’égard du monde monacal. Le verbe moiner et le substantif moinerie sont des néologismes dégradants et moqueurs. – Face aux assaillants, et tandis que le clos est pillé, les moines n’agissent pas  : ils demeurent dans l’église et continuent de chanter en tremblant. L’aller-retour de Frère Jean entre l’église et la vigne et le constat qu’il fait des dégâts opérés par les envahisseurs soulignent l’inopportunité, en la circonstance, des dévotions des moines. Le décalage ironique entre les paroles chantées (ne craignez pas l’assaut des ennemis, l. 10-11) et la passivité des moines renforce la satire. Rabelais dénonce ensuite l’autorité mal placée du prieur (Que fait cet ivrogne ici  ? Qu’on me le mène en prison, l. 17).

Échanger et comprendre • L’affrontement a lieu entre les troupes du roi Picrochole qui ont assailli l’abbaye et pillent les vignes et le moine Frère Jean. Frère Jean défend ses vignes ; il sort vainqueur du combat. • L’action menée par ce seul moine contre les assaillants, racontée sur le mode épique, prête à sourire. Analyser 1. Les qualités qui peuvent faire de Frère Jean un héros sont sa hardiesse (brave, hardi, aventureux), sa détermination (décidé), sa vivacité d’esprit (astucieux). 2. Rabelais fait la satire des moines et de la vie monacale. – À travers le personnage de Frère Jean, Rabelais rejoint les plaisanteries médiévales qui présentaient les moines comme de bons vivants. Ainsi, Frère

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– La motivation qui pousse Frère Jean à combattre est non moins amusante : il se plaît à mettre en concurrence le service divin avec le service du vin (l. 19) et opte quant à lui pour le service du vin et la préservation de la vigne. Il rappelle malicieusement au prieur qu’il apprécie autant que lui les plaisirs terrestres : car vous-même, monsieur le prieur, aimez boire, et du meilleur, comme tout homme de bien. Jamais homme noble ne hait le bon vin, c’est une maxime monacale (l. 20-22).

Un abondant lexique du corps associé au lexique de la violence renvoie au savoir médical de Rabelais. On s’éloigne ainsi du pathétique de la mort, pour ne s’intéresser qu’à ses aspects cliniques. 4. a. et b. Rabelais mêle, sur le mode comique, la satire de la guerre et de la religion par l’utilisation d’un chiasme amusant qui présente une caricature de la mort (Les uns mouraient sans parler, les autres parlaient sans mourir. Les uns mouraient en parlant, les autres parlaient en mourant, l. 34-36) mais aussi en montrant le comportement de Frère Jean qui n’hésite pas à assommer les assaillants qui se sont confessés, sous le prétexte qu’ils s’en vont tout droit au Paradis (l. 50).

3. Lieu du combat le clos de la vigne Enjeu du combat

préserver la vigne et assurer la production du vin

Arme utilisée par Frère Jean

une grande croix en bois (détournement de fonction d’un objet religieux)

Disproportion des forces en présence

treize mille six cent vingt-deux assaillants face à Frère Jean

Bilan • Les actions de Frère Jean et le massacre mis en scène sont présentés sur un mode comique et parodique : Rabelais parodie les combats épiques et merveilleux des chansons de geste et des romans de chevalerie. • Le texte mêle la satire des moines et la satire de la guerre. Rabelais critique la vie monacale médiévale (amour de la bonne chère, nombreuses heures passées à la dévotion au détriment de l’action) tout en offrant une vision d’horreur par le biais d’un combat fantaisiste dans sa démesure.

Verbes d’action frappa (l. 24) ; fonça (l. 25) ; renversa, frappant (l. 26) ; guerrière écrabouillait, rompait (l. 26-27) ; déboîtait, disloquait, faisait tomber (l. 27-28) ; pochait, décrochait, enfonçait (l. 29) ; défonçait, meurtrissait, désarticulait (l. 30) ; transperçait (l. 32) Champ lexical du corps

Vocabulaire Les préfixes de négation 1. a. Il déboîtait ➞ dé-boîter ➞ sortir de sa boîte, ôter de sa place un objet encastré dans un autre. b. Il disloquait ➞ du latin dis-locare, de locus, « lieu » ➞ écarter du lieu. c. Il décrochait ➞ dé-crocher ➞ enlever d’un crochet. d. Il désarticulait ➞ dés-articuler ➞ faire sortir de l’articulation.

cervelle, bras et jambes (l. 27) ; vertèbres du cou, reins (l. 28) ; nez, yeux, mâchoires, dents (l. 29) ; omoplates, jambes (l. 30) ; poitrine, poumon, cœur (l. 33)

L’accumulation des verbes exprimant la violence des actions parodie les combats merveilleux des chansons de geste ou des romans de chevalerie.

2. a. décembre. b. discuter.

« Les obsèques de la Lionne » p. 109 (La Fontaine, Fables)

> Comment La Fontaine fait-il la satire du roi et des courtisans ? Réponses aux questions Échanger • Le roi est naïf, les courtisans sont hypocrites, le Cerf est rusé. • Réponse ouverte.

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Chapitre 5

Analyser 1. Structure de la fable • Récit – étape 1 – étape 2 – étape 3 – étape 4 (dénouement)

– vers 1-16 : lamentations de la cour, suite au décès de la reine. – vers 24-32 : attitude du Cerf condamnée par le Lion. – vers 39-49 : discours du Cerf. – vers 49-51 : renversement de situation : le Cerf est sauvé.

• Commentaire du fabuliste à l’intérieur du récit, adresses au lecteur

• vers 11 : le lecteur est pris à témoin de la servilité des courtisans. • vers 17-23 : le fabuliste définit la cour et les courtisans. • vers 24-27 : le fabuliste explique l’attitude du Cerf.

• Morale

• vers 52-55

Paroles rapportées : qui parle ?

– vers 33-38 : le roi au Cerf – vers 39-50 : le Cerf au roi – vers 44-49 : discours fictif de la Lionne au Cerf – v. 50 : la cour

Types de mètres utilisés

octosyllabes (v. 1-3 ; 5-7 ; 9-15 ; 20 ; 24 ; 27 ; 29 ; 36-38 ; 42-43 ; 52) et alexandrins (v. 4 ; 8 ; 16-19 ; 21-23 ; 25-26 ; 28 ; 30-35 ; 39-41 ; 44-51 ; 53-55)

Disposition des rimes plates (v. 1-2 ; 7-34 ; 49-50), croisées (v. 39-42), embrassées (v. 3-6 ; 35-38 ; v. 44-47 ; v. 51-54)

2. Les personnages sont des animaux personnifiés : le Lion représente le roi ; le Cerf est un personnage de la cour ainsi que les Loups, cités au vers 36. Les traits d’anthropomorphisme des animaux sont nombreux : il est question de la femme et du fils du Cerf (v. 27) ; la Lionne est désignée par les expressions La femme du Lion (v.  1), la Reine (v. 37), Votre digne moitié (v. 41). En même temps, La Fontaine rappelle malicieusement qu’il s’agit bien d’animaux, comme en témoignent les deux termes antre (Et tout son antre en résonna, v. 13) et le verbe rugir (v. 16).

4. La critique du roi se fait à plusieurs niveaux. – Il est présenté comme un roi violent, à la colère terrible qui condamne sur une simple délation : Un flatteur l’alla dire (v. 28). – La raison de la condamnation est mince : le Cerf n’a pas pleuré, comme l’ont fait tous les autres courtisans. – Le châtiment est cruel : ce sont les Loups qui se chargeront d’immoler le Cerf pour venger la Lionne (v. 35 à 38). – Son revirement sonne comme une critique : le roi apparaît comme crédule, avide de flatterie et récompensant ceux qui s’y livrent (v. 51). Il est en effet dupe d’une mystification brillamment orchestrée par le Cerf  : celui-ci s’est présenté comme un interlocuteur privilégié d’une reine déifiée qui lui aurait elle-même commandé de ne pas pleurer  : elle l’a appelé Ami (v.  44), elle goûte mille charmes [a]ux champs Élysiens et se trouve parmi les saints (v. 47).

3. La Fontaine fait la satire des courtisans  : ce sont des flatteurs, prêts à tout pour plaire au roi. On les voit changer d’attitude avec facilité au gré de son caprice, ainsi que le suggèrent l’antithèse Tristes / gais (v. 18), le chiasme prêts à tout, à tout indifférents (v. 18) et la double métaphore animale Peuple caméléon, peuple singe du maître (v. 21). Le caméléon est un animal capable de s’adapter à son environnement afin d’échapper à son prédateur. Le singe a la faculté d’imiter les gestes de l’homme. Les courtisans ne sont jamais eux-mêmes, ce que souligne la rime antithétique être / paraître (v. 19-20).

5. La morale de la fable, désabusée et cynique, désacralise définitivement le personnage du roi : les rois sont des êtres vaniteux, sensibles à la flatterie et qui se font aisément duper par les fables (celle racontée par le Cerf), présentées comme des instruments destinés à démythifier le pouvoir.

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6. Le narrateur implique le lecteur : – par des verbes à l’impératif et à la deuxième personne du pluriel (Jugez, v. 11 ; Amusez, v. 52 ; Flattez-les, v. 53) ; – par l’utilisation du déterminant de la première personne du pluriel destinée à susciter son intérêt pour l’histoire (Pour revenir à notre affaire, v. 24).

d. Le roi et sa cour se rendent à une chasse à courre. e. Le manteau du roi est trop court. f. Les cours ont repris depuis lundi. g. Les joueurs courent vite sur le court de tennis. h. Il faut que je coure plus vite.

Bilan

Histoire des arts

La femme du Lion est morte. Tous les sujets de Sa Majesté accourent pour les obsèques. Le roi se lamente, les courtisans font de même, car ils imitent le prince. Seul le Cerf, dont la Lionne a tué la femme et le fils, ne pleure pas. Il est dénoncé, le Lion réclame sa mort. Le Cerf justifie son attitude en révélant que la reine lui est apparue en majesté parmi les saints et allant au paradis : elle lui a demandé de ne pas pleurer. Le roi, flatté, croit en ce discours et épargne le Cerf. À travers les personnages animaux, héros de la fable (le Lion, la Lionne, le Cerf), La Fontaine fait la satire du roi, à la fois crédule et naïf, et des courtisans qui apparaissent comme de vils flatteurs.

Analyser une gravure a. L’idée de cour est rendue par la position des personnages : tous entourent le roi Lion. b. On distingue un lion, un chien, un singe, une grenouille, un perroquet, un chat, un lynx, un tigre, un loup, un cerf, un ours, un vautour. Les animaux sont personnifiés  : ils portent en général des vêtements de cour, des accessoires humains (ruban noir, chapeau, vestes à basque, cape à l’encolure en hermine) et ont des expressions humaines. Le roi Lion est en deuil, on le voit à sa cape noire tachetée de blanc et au ruban noir qui entoure sa tête. c. et d. Les animaux ont l’air attristés mais leur tristesse semble exagérée  : certains, comme le chien, pleurent ouvertement, la gorge déployée, d’autres se frottent les yeux avec un mouchoir, le lynx lève les pattes au ciel. Cet effet de dramatisation contribue à donner une vision satirique du roi et de ses courtisans. e. Les vers 11 à 16 pourraient tenir lieu de légende à cette gravure.

Orthographe Les homonymes du mot cour a. Il ne marche pas, il court. b. Le loup et l’agneau se rencontrent près d’un cours d’eau. c. Le lion et les courtisans sont réunis en cour de justice.

« Voilà de sots animaux »

p. 112

(La Bruyère, Les Caractères)

> Comment La Bruyère met-il l’ironie au service de la satire de la guerre ? Réponses aux questions

l.  11  ; ne ririez-vous pas, l.  13-14), orientant la réponse du lecteur vers une réponse affirmative ; – par la présence d’un dialogue fictif avec le lecteur, au cours duquel ce dernier désapprouve le comportement belliqueux prêté aux animaux. Cette situation d’énonciation originale donne force à la polémique du texte.

Comprendre La Bruyère dénonce l’invention d’armes de plus en plus meurtrières mais il feint de s’en féliciter : il faut comprendre que le texte repose sur l’antiphrase, figure maîtresse de l’ironie. Analyser

2. Le texte progresse en deux temps. La première partie (l. 1 à 14) est consacrée aux atrocités que pourraient commettre des animaux violents, la seconde partie (l. 14 à 32) est consacrée aux atrocités commises par les hommes. La Bruyère établit une analogie entre le comportement supposé des animaux et celui des humains.

1. La Bruyère implique constamment le lecteur : – par l’usage du pronom de la deuxième personne : si vous voyez […] vous dites (l. 1-2) ; vous prenez un bâton (l. 2-3) ; si l’on vous disait (l. 3) ; – par l’usage de la modalité interrogative ou interro-négative (ne diriez-vous pas, l. 8 ; concluriez-vous,

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Chapitre 5

Partie 1

de plus en plus meurtrières. Étrange supériorité mise au service de la barbarie… b. Les petits globes désignent les balles et les globes plus pesants et plus massifs désignent les boulets de canon. Ces périphrases sont ironiques car il y a un effet de décalage entre la légèreté du ton utilisé pour les désigner et le caractère dangereux de ces armes. Elles sont en effet présentées comme anodines, alors qu’elles sont en réalité agents de mort et de destruction comme en témoigne le champ lexical de la violence qui suit : tuent (l. 25), coupent en deux parts (l. 27), éventrent (l. 28), enfoncent les planchers (l. 28-29), enlevant les voûtes (l. 29), font sauter en l’air (l. 29-30). 5. L’emploi du mot gloire se trouve disqualifié par son association avec le verbe gésir qui renvoie à la mort, et notamment à la mort d’innocents (femmes qui sont en couche, l’enfant et la nourrice, l. 30-31). La Bruyère dénonce les discours militaristes vantant la gloire des combats.

Partie 2

Personnages évoqués

animaux

hommes

• Nature de la situation (hypothétique / réelle) • Mode verbal dominant (conditionnel / indicatif)

– situation – situation réelle hypothétique – mode – mode indicatif conditionnel

Armes utilisées dents, griffes, lances, piques, ongles dards, sabres, cimeterres, balles et boulets de canon (petits globes)

3. a. La Bruyère transpose la guerre dans le monde des animaux en ayant recours au lexique de la violence et à une gradation ascendante, cela afin de frapper les esprits : s’aboient, s’affrontent, se mordent et se déchirent (l. 1-2). Pour mettre en relief la cruauté et l’absurdité d’un tel combat entre animaux, il a recours à l’hyperbole qui met en avant le nombre impressionnant de morts : par milliers (l. 4), neuf à dix mille chats (l. 7), à dix lieues (l. 8). b. Les hommes s’indigneraient s’ils assistaient à un tel spectacle. La Bruyère prépare le lecteur à la suite : les hommes sont choqués, alors que leur violence dépasse celle des animaux, comme on le verra…

Bilan Dans ce texte, La Bruyère dénonce la guerre en transposant la violence guerrière dans le monde animal par le biais d’une analogie et en usant de l’ironie lorsqu’il feint de considérer les hommes comme des êtres raisonnables, supérieurs aux animaux : belle supériorité qui consiste à s’exterminer avec des moyens sophistiqués, et cela au nom d’une prétendue gloire totalement disqualifiée à la fin de l’extrait.

Grammaire pour lire Les propositions subordonnées

4. a. La seconde partie du texte (l.  14-32) est construite sur l’ironie et l’antiphrase. La Bruyère feint d’abord de partager la bonne opinion que les hommes ont d’eux-mêmes : Vous avez déjà, en animaux raisonnables (l. 14-15), puis il félicite les hommes de leur inventivité dans le domaine de l’armement : ils ont fort judicieusement (l. 17) inventé de nombreuses armes qui constituent autant d’instruments commodes (l.  20-21) pour l’extermination de leurs prochains, comme en témoignent les expressions vous faire réciproquement de larges plaies (l. 21), couler votre sang (l. 22). La formule qui clôt la phrase, sans que vous puissiez craindre d’en échapper (l. 22-23), est particulièrement ironique et absurde  : peut-on en effet craindre de sauver sa vie ? La supériorité des hommes sur les animaux réside finalement dans leur capacité à inventer des armes

a. Les propositions introduites par que après un verbe de déclaration (dire) sont des propositions subordonnées conjonctives complétives, COD du verbe disait. Il y a trois propositions (que tous les chats d’un grand pays ; et qu’après avoir miaulé tout leur soûl ; que de cette mêlée…). b. Il y a quatre propositions introduites par si : si vous voyez (l. 1) ; si l’on vous disait (l. 3) ; si les loups (l. 9) ; si les uns ou les autres (l. 10-11). Ce sont des propositions subordonnées conjonctives, compléments de phrase exprimant la condition.

Conjugaison L’indicatif imparfait et le conditionnel présent Si je voyais un tel spectacle, que penserais-je ? Si tu voyais un tel spectacle, que penserais-tu ?

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S’il/si elle voyait un tel spectacle, que penserait-il/ elle ? Si nous voyions un tel spectacle, que penserions-nous ?

Les caprices de la mode

Si vous voyiez un tel spectacle, que penseriez-vous ? S’ils/Si elles voyaient un tel spectacle, que penseraient-ils/elles ?

p. 114

(Montesquieu, Lettres persanes)

> Comment Montesquieu fait-il une satire mordante de la société française ? Réponses aux questions

témoigne l’énumération des verbes hausser, baisser, élargir, s’appliquant aux portes des maisons (l. 20).

Échanger et comprendre • Rica (émetteur de la lettre) écrit à Rhédi (destinataire de la lettre). Ce sont des personnages fictifs. On pourra ajouter que la lettre a été écrite de Paris et que le lieu de destination est Venise. On pourra remarquer également que le véritable auteur des lettres est Montesquieu et le véritable destinataire en est le lecteur (principe de la double énonciation). • Réponse ouverte, sachant que le sujet d’étonnement des Persans est l’attitude capricieuse des Français dans le domaine de la mode.

b. Les femmes apparaissent complètement déformées par la mode. Tout se trouve grossi et exagéré (principe même de la caricature). Par suite de la hauteur des coiffures, la femme a le visage […] au milieu d’elle-même (l. 17) ; par suite de la hauteur des talons, c’étaient les pieds qui occupaient cette place (l. 18) ; Autrefois, les femmes avaient de la taille et des dents ; aujourd’hui il n’en est pas question (l. 24-25) : l’étrangeté de la formule pousse la caricature jusqu’au monstrueux. L’ensemble prête à sourire : Rica s’efforce de mettre en relief, avec humour et fantaisie, tout ce que la mode a de ridicule et de grotesque.

PARCOURS A 1. La rapidité du changement de mode est mise en relief par des notations temporelles nombreuses, qui montrent que les modifications interviennent très vite et se succèdent dans un laps de temps réduit : cet été / cet hiver (l. 3-4) ; avant que tu eusses reçu ma lettre (l. 8) ; six mois / trente ans (l. 10- 11) ; Il a été un temps / Dans un autre (l. 16-17) ; quelquefois (l. 15, 22) ; tout à coup (l. 16) ; souvent (l. 20) ; le lendemain (l.  23-24)  ; Autrefois et aujourd’hui (l. 24). Par ailleurs, de nombreux termes expriment l’idée de changement : caprices (l. 1 et 22) ; mode nouvelle (l. 7) ; changé (l. 9) ; une révolution (l. 15) ; changement (l. 21) ; changeante nation (l. 25).

4. a. b. et c. La satire de la mode n’est qu’une façon plaisante d’aborder un problème plus général soulevé à la fin du texte. La soumission des Français à la mode vestimentaire renvoie à l’asservissement des sujets à leur monarque. Ainsi, la métaphore de la dernière phrase assimile irrévérencieusement l’âme du souverain à un moule qui donne la forme à toutes les autres, ce qui signifie que le roi détermine la façon de penser et de vivre de ses sujets. Cela étant, le roi comme ses sujets sont critiqués à parts égales  : les Français sont si légers qu’il est presque impossible de rendre la nation grave (l. 29), c’est-à-dire sérieuse et raisonnable. Seul le monarque le pourrait mais Montesquieu lui reproche de ne pas l’avoir entrepris.

2. Les éléments de la toilette particulièrement soumis à la mode sont les coiffures (l. 15), les chaussures (l. 18), les mouches sur le visage (l. 23), la forme des robes (l. 24), la dentition (l. 24). 3. a. Les caprices de la mode ont des conséquences directes : – sur le corps des femmes qui subit de véritables métamorphoses suite à la variation de la hauteur des coiffures, des talons des chaussures, de la largeur des vêtements ; – sur leur visage dont l’aspect est modifié par la présence ou l’absence de mouches, le port ou non de fausses dents ; – sur l’architecture des maisons qui doit être modifiée en fonction de ces changements, comme en

PARCOURS B 1. Les indications temporelles soulignent l’extrême rapidité des variations de la mode  : l’opposition été / hiver (l. 3-4) ; la précision avant que tu eusses reçu ma lettre (l. 8) qui fait allusion aux quelques semaines nécessaires à l’acheminement d’une lettre à Venise ; l’opposition hyperbolique six mois / trente ans (l. 10 et 11) ; le parallélisme Il a été un temps / Dans un autre (l. 16-17) ; la succession d’adverbes ou de locutions à valeur adver-

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Chapitre 5

biale : tout à coup (l. 16), souvent (l. 20), le lendemain (l. 23-24), Autrefois et aujourd’hui (l. 27-28).

la mode est le reflet extérieur de leur soumission au roi, à savoir Louis XIV. La métaphore de la dernière phrase assimile irrévérencieusement l’âme du souverain à un moule qui donne la forme à toutes les autres. La construction de la phrase selon une progression linéaire (prince, Cour, Ville, provinces) et l’utilisation d’un champ lexical spécifique (imprime, donne la forme) soulignent cette emprise du roi. Ainsi, le monarque, qui devrait être un modèle et donner l’exemple, utilise au contraire son statut et son pouvoir pour mettre en œuvre l’asservissement de ses sujets. Sujets et monarque se trouvent ainsi réunis dans une critique sévère qui reproche aux premiers leur passivité et au second son inconséquence : Le monarque pourrait même parvenir à rendre la nation grave, s’il l’avait entrepris (l. 28-29), mais il ne l’a pas fait.

Par ailleurs, de nombreux termes expriment l’idée de changement : caprices (l. 1 et 22) ; mode nouvelle (l. 7) ; changé (l. 9) ; une révolution (l. 15) ; changement (l. 21) ; changeante nation (l. 25). 2. La dépendance à la mode a des conséquences économiques : changer si souvent de vêtements conduit à des dépenses exorbitantes (on ne saurait croire combien il en coûte à un mari pour mettre sa femme à la mode, l. 4-5). Elle affecte le physique des femmes : leur visage (présence ou absence de mouches), leurs dents, leur taille changent sans cesse au gré de la mode. Elle conduit à modifier l’environnement architectural : il convient de hausser, baisser, élargir les portes des maisons (l. 20) pour s’adapter à la hauteur des coiffures, à la largeur des robes. Toutes ces transformations contredisent les liens naturels au sein des familles : le fils ne reconnaît pas sa mère (l. 11-12), la fille ne ressemble pas à sa mère (l. 26).

Bilan • Les Lettres persanes, roman par lettres, sont fondées sur la double énonciation : l’auteur, Montesquieu, délègue la narration aux personnages épistoliers. C’est donc le Persan Rica, personnage fictif, qui est l’auteur de la lettre. • Le destinataire de la lettre est un autre Persan, Rhédi. Le véritable destinataire est le lecteur. • La lettre aborde un sujet apparemment futile : l’attitude capricieuse des Français dans le domaine de la mode vestimentaire. Mais le propos est plus sérieux qu’il n’y paraît : la lettre a une visée argumentative. La description de la mode recouvre en réalité une critique sévère des Français et de leur roi, en l’occurrence Louis XIV : les uns se laissent trop facilement asservir par leur monarque, l’autre use de son pouvoir pour modeler à sa guise l’esprit de ses sujets.

3. L’épistolier décrit avec humour la modification des formes et des silhouettes en grossissant et en exagérant les traits, ce qui est le propre de la caricature. On voit des femmes devenues monstrueuses dans leur extravagance (visage d’une femme au milieu d’elle-même, l.  17) à cause de l’extraordinaire hauteur des coiffures ou de la hauteur des talons de leurs chaussures (les talons faisaient un piédestal qui les tenait en l’air, l. 18-19). 4. Sous le couvert d’un échange épistolaire fictif et fantaisiste qui présente une joyeuse satire des extravagances de la mode française, Montesquieu, véritable auteur de la lettre, se livre à une critique sévère des Français : leur soumission trop facile à

Histoire des arts

p. 116

Ridicule de Patrice Leconte Analyser la scène

(photogramme  3), et les invités commentent sa chute de façon ironique en le surnommant marquis des Antipodes car il danse la tête en bas (photogramme 4).

1. Le spectateur ne croit pas à l’amabilité de la comtesse : il sait qu’elle en veut au baron de l’avoir quittée pour une autre femme (Repères, point 2). 2. Les propos échangés par les invités à l’arrivée du baron indiquent qu’un complot se prépare. Le baron est identifié sous son masque : « C’est le bec rouge » (chapeau).

4. Le point de vue adopté dans le photogramme 4 est celui du baron à terre : c’est une contre-plongée (de bas en haut). Celui du photogramme suivant est une plongée (du haut vers le bas), il restitue le point de vue des invités : il permet de voir le baron à terre sous les quolibets des invités.

3. Le baron est ridiculisé de deux façons : un crocen-jambe le fait chuter au milieu des danseurs

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5. Le regard du baron est effaré, car il comprend que sa chute n’est en rien accidentelle et qu’il s’agit d’une vengeance de la comtesse.

Faire le point 1. La construction de la scène montre comment la comtesse attire le baron dans un piège en l’invitant à danser (photogramme  1) et en s’étant assurée de la complicité des autres invités pour le faire chuter : la caméra suit notamment un couple filmé en gros plan qui chuchote pour se passer le mot, avant d’exécuter le projet (Le croc-en-jambe, maintenant).

6. a. Les conséquences de cette chute seront dramatiques pour les paysans du domaine du baron (des enfants de chez moi vont mourir) : obligé de quitter la cour, il ne pourra recevoir du roi les subsides dont il a besoin pour assainir les marais de sa région. b. Le baron dénonce le mauvais usage que la cour fait de l’esprit. La cour apparaît dénuée d’empathie pour les projets au service du peuple, fait preuve d’égoïsme et de petitesse dans ses ressentiments. La cour se réclame de l’esprit de Voltaire, mais le baron souligne que Voltaire aurait pris la défense des opprimés comme lui, au lieu d’exercer son esprit à ses dépens et donc aux leurs.

2. Le baron sort grandi de l’incident aux yeux du spectateur : ridiculisé aux yeux de la cour, il parvient cependant, par son discours, à reprendre le dessus en exprimant tout haut sa condamnation des pratiques de la cour, nuisibles au peuple qu’il défend.

Outils pour lire et s’exprimer p. 118 Utiliser le vocabulaire de la satire et du jugement Vocabulaire

6. a. l’orgueil : haute opinion de soi l’hypocrisie  : dissimulation de son caractère, de ses intentions l’insolence : manque de respect la fourberie : tromperie la cupidité : amour du gain l’arrogance : manières hautaines et méprisantes la grossièreté : manières impolies l’intolérance  : refus d’admettre des opinions contraires aux siennes b. orgueilleux, hypocrite, insolent, fourbe, cupide, arrogant, grossier, intolérant

1. Qui décape corrosive – caustique

Qui est pointu ou piquant mordante – incisive

2. a. Jugement positif approuver – louer – apprécier – s’enthousiasmer – adhérer

Jugement négatif blâmer – réprouver – condamner – désavouer – dénigrer

7.

b. approuver : approbation – louer : louange – blâmer : blâme – réprouver : réprobation – condamner : condamnation – apprécier : appréciation – s’enthousiasmer : enthousiasme – désavouer : désaveu – adhérer : adhésion – dénigrer : dénigrement 3. un rire qui se moque : un rire moqueur un rire qui nargue : un rire narquois un rire qui raille : un rire railleur un rire qui relève du sarcasme : un rire sarcastique 4. déraisonnable – insensé – irrationnel – illogique – incohérent – irréfléchi – indéfendable – défavorable – inacceptable 5. infâme : infamie abject : abjection excentrique : excentricité ostentatoire : ostentation sectaire : sectarisme

Portrait physique

Portrait moral

Description teint frais ; visage plein ; les joues pendantes ; l’œil fixe et assuré ; les épaules larges ; l’estomac haut ; la démarche ferme et délibérée

enjoué ; grand rieur ; impatient ; présomptueux ; colère ; libertin ; politique ; mystérieux ; il se croit du talent et de l’esprit

Termes péjoratifs

impatient ; présomptueux ; colère ; libertin ; politique ; il se croit

visage plein ; joues pendantes ; l’œil fixe ; l’estomac haut

Le portrait est péjoratif. À travers le personnage de Giton, c’est le comportement des riches qui est visé.

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Chapitre 5

8. coq : comportement fanfaron, arrogance – pie : bavardage – pou : orgueil – dinde : sottise – âne : ignorance – mule : entêtement – mouton : grégarisme (fait de suivre les autres sans discernement)

– porc : vulgarité – linotte : étourderie – requin : cupidité – ours : comportement asocial – vipère : médisance (langue de vipère)

Outils pour lire et s’exprimer p. 119 Comprendre les procédés de la satire Lecture

12. a. Le personnage que le Persan va rencontrer lui est présenté comme respectable (je vous mène à présent chez un grand seigneur, qui est un des hommes du royaume qui représente le mieux, l. 3-5). En réalité, il ne l’est pas du tout : il témoigne d’un comportement sans gêne, des plus vulgaires. b. Procédés de la satire : – lexique péjoratif : fier, hauteur, impitoyablement, offensante, renforcé par les adverbes d’intensité : si (fier), tant (de hauteur), si (impitoyablement), tant (de flegme), si (offensante) ; – énumération verbale : il prit (une prise de tabac), se moucha, il cracha, il caressa. c. Usbek est étonné (je ne pouvais me lasser de l’admirer). Il se dit qu’en Perse un tel comportement serait considéré comme celui d’un grand sot.

10. La Bruyère dénonce la propension des hommes à se faire la guerre pour des motifs futiles. Les procédés utilisés sont l’énumération de termes appartenant au champ lexical de la violence (se dépouiller, se brûler, se tuer, s’égorger les uns les autres), le recours à l’ironie et à l’antiphrase (pour le faire plus ingénieusement et avec plus de sûreté, ils ont inventé de belles règles qu’on appelle l’art militaire). 11. a. Les personnages cibles de la satire sont les Grands qui ne vivent que d’apparence. b. C’est le Renard qui juge le mieux ces personnages : alors que l’Âne ne juge que d’après ce qu’il voit, le Renart, lui, jauge, examine et démasque ce qui se cache derrière les apparences. c. Les objets de la satire, c’est-à-dire les Grands, sont comparés à des masques de théâtre (v. 1). d. Les fables sont de courts récits à visée pédagogique qui prennent souvent le masque animal pour illustrer une vérité morale. Le genre se prête bien à la satire car, en mettant en scène des animaux, le fabuliste critique les comportements humains sur un mode amusant.

13. a. Le personnage établit une relation directe entre le bonheur, le respect et la possession de richesse, autrement dit, le fait d’avoir de l’argent assure l’estime et le respect de tous. b.  Les personnages visés par la satire sont les riches arrogants qui n’ont pour valeur que l’argent.

Atelier expression orale p. 121 Méthode pour comprendre le texte

vous taire  ? vous dis-je (phrase interrogative à valeur injonctive). • Sganarelle est très inquiet à l’idée que les médecins qui vont arriver puissent entendre les critiques de Lisette au sujet de la médecine. Il s’agit d’un comique de situation reposant sur la peur de Sganarelle. • Lisette n’est pas impressionnée par son maître : elle lui tient tête tout au long du passage, d’où les rappels à l’ordre de Sganarelle (sans effet) qui la qualifie d’impertinente.

• Selon Lisette, les médecins ne soignent pas mais font mourir (Sganarelle. – Est-ce que les médecins font mourir ? Lisette. – Sans doute). • Avec l’anecdote du chat, Lisette veut montrer que l’on peut guérir sans avoir recours aux médecins qui ne font qu’aggraver le cas de leurs patients en les saignant et en les purgeant. • L’autorité de Sganarelle se manifeste par ses injonctions : Taisez-vous ; n’offensez pas ces messieurs-là (phrases de type injonctif) ; Voulez-vous

62

Je construis le bilan

p. 122

1  Je sais identifier l’objet de la satire selon les auteurs et les époques Auteur

Titre de l’œuvre

Siècle

Objet de la satire

La Bruyère

Les Caractères

XVII

Montesquieu

Lettres persanes

XVIIIe

la mode, l’inconstance

Anonyme

Roman de Renart

Moyen Âge

la justice royale médiévale

Rabelais

Gargantua

XVIe

le monde religieux

La Fontaine

Fables

XVIIe

les courtisans

2  Je sais reconnaître le genre des œuvres satiriques

e

la guerre

3  Je sais définir les modalités de la satire a. Affirmation du contraire de ce que l’on veut faire comprendre : ironie. b. Critique, dénonciation par la moquerie : satire. c. Imitation pour se moquer : parodie.

a. Amusez les rois par des songes, Flattez-les, payez-les d’agréables mensonges. La Fontaine, «  Les obsèques de la Lionne  », fable. b. Les uns mouraient sans parler, les autres parlaient sans mourir. Les uns mouraient en parlant, les autres parlaient en mourant. Rabelais, Gargantua, roman. c. Il en est des manières et de la façon de vivre comme des modes  : les Français changent de mœurs selon l’âge de leur roi. Montesquieu, Lettres persanes, roman épistolaire.

4  Je connais la valeur des figures de style caractéristiques de la satire opposition : antithèse exagération : hyperbole ironie : antiphrase analogie  : comparaison, métaphore, personnification d’animaux insistance : répétition, énumération

Entraînement au brevet p. 124 « Le Loup et l’Agneau » PREMIÈRE PARTIE

bête cruelle, v. 18), est le prédateur de l’Agneau. L’Agneau s’oppose à lui par sa douceur et son innocence. Par ailleurs, l’Agneau est tout jeune, ce qui l’oppose au Loup adulte. Une autre raison de cette différence peut résider dans leur rapport aux humains (animal domestique vs animal sauvage). b. Cette différence se manifeste dans la façon dont chacun s’adresse à l’autre : le Loup tutoie l’Agneau, tandis que l’Agneau vouvoie le Loup (que votre Majesté, v. 10), s’adresse à lui à la 3e personne du singulier, signe de respect (que votre Majesté / Ne se mettre pas en colère ; / Mais plutôt qu’elle considère... v. 10-12), et le désigne par les termes de Sire, votre Majesté, autant de marques de soumission.

Questions sur le texte littéraire 1. Un certain nombre d’indices montrent que les personnages sont des animaux : l’Agneau boit à la rivière, le Loup est à la recherche de nourriture et dévore l’Agneau. Il est également fait allusion aux bergers et aux chiens qui gardent les troupeaux. Mais il s’agit d’animaux personnifiés : en témoignent leur capacité à parler, à argumenter et la façon dont ils se désignent : Sire (v. 10) ; votre Majesté (v. 10) ; ton frère (v. 22). La figure utilisée est la personnification. 2. a. Le fort est le Loup, le faible, l’Agneau. Les raisons de cette différence sont inhérentes à la nature de chacune des espèces  : le Loup, violent et cruel (cet animal plein de rage, v. 8 ; cette

3. a. Le Loup formule quatre reproches à l’encontre de l’Agneau :

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Chapitre 5

– l’Agneau trouble son breuvage ; – l’Agneau a dit du mal de lui ; – son frère ou l’un des siens a dit du mal de lui ; – il n’est guère épargné par les bergers ni par les chiens. b. Hardi signifie « audacieux ». Le nom correspondant est hardiesse. Dans le texte, un synonyme de ce nom est témérité (v. 9).

c. La Fontaine fait la satire des puissants qui imposent leurs lois aux plus faibles. Questions sur le texte et l’image 8. a. L’illustrateur a montré l’opposition et le rapport de force entre les deux personnages : – par la composition et la taille des personnages : le Loup, avec son épée, occupe les trois quarts de l’espace. Alors qu’il est en arrière-plan, il est beaucoup plus grand que l’Agneau, qui apparaît minuscule au premier plan. Les rapports de taille et de perspective sont donc inversés ; – par les couleurs : l’Agneau est blanc, symbole de pureté et d’innocence ; le Loup est gris et vêtu de sombre (opposition blanc/noir) ; – par les expressions : le Loup a un regard menaçant, fixé sur l’Agneau ; l’Agneau bêle innocemment ; – par les accessoires  : le Loup est inquiétant, il porte des gants, il a une épée effilée à la main ainsi qu’une lanière. b. L’épée symbolise le couperet de la guillotine, la mort annoncée pour l’Agneau. Elle est mise en valeur par sa forme et par sa longueur : elle occupe une grande part de l’espace droit et déborde même du cadre de l’image. Elle permet de scinder l’image en deux parties : une partie supérieure gauche et une partie inférieure droite.

4. a. Que votre Majesté ne se mette pas en colère : le mode utilisé est le subjonctif, ici à valeur de supplication. b. L’Agneau est totalement dans son droit : il était le premier sur les lieux, tranquillement occupé à boire dans le ruisseau, et ne peut avoir souillé l’eau du Loup en amont. Il répond, autant qu’il le peut, aux attaques du Loup, avec logique et rigueur : – il est plus bas dans le courant et ne peut troubler l’eau en amont ; – il n’était pas né pour médire l’an passé ; – il n’a pas de frère qui pourrait nuire au Loup. 5. Les arguments du Loup ne sont pas recevables : il fait fi des lois de la physique car l’eau ne remonte pas le courant, et de fait, l’Agneau ne peut la troubler. Sa parole est motivée par la mauvaise foi mais il a pour lui l’argument de la force, le seul tort de l’Agneau étant sa faiblesse. 6. On a affaire à une parodie de justice : dès que le Loup voit l’Agneau, il entame son procès mais le condamne d’emblée en énonçant la sentence : Tu seras châtié de ta témérité (v. 9). Ce n’est qu’ensuite qu’il justifie cette condamnation et donc le meurtre.

9. Cette illustration est satirique parce qu’elle est à la fois amusante par la facture du dessin (animaux personnifiés, expression du Loup) et critique : elle invite à réagir face à la cruauté des puissants (le Loup, par ses vêtements et son épée, est présenté comme tel) qui consiste à s’attaquer à des faibles et des innocents et à ne leur laisser aucune chance.

7. a. La morale de la fable, au présent de vérité générale, consiste à dire que la raison (c’est-à-dire le raisonnement) du plus fort est la meilleure et ne peut donc être contredite. b. Le fabuliste énonce un constat désabusé : rien ne sert d’avoir raison sur le plan du droit, celui qui a la force de son côté l’emporte toujours. Le fabuliste invite le lecteur à réagir, à se révolter contre un tel état de fait.

10. Réponse ouverte. Réécriture Qui vous rend si hardis de troubler notre breuvage ? Dirent ces animaux pleins de rage : Vous serez châtiés de votre témérité.

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Chapitre 6 Jeannot et Colin de Voltaire

Livre de l’élève p. 126

Ouverture du chapitre p. 126 Réponses aux questions • Voltaire se bat pour la fraternité (doc. 1) ; l’égalité et l’abolition de l’esclavage (doc. 2) ; la paix, la justice et la tolérance (bulle : un homme de combat) ; l’accès à l’éducation et aux « lumières » (bulle : un philosophe du XVIIIe siècle).

ture, la guerre, certaines formes d’esclavage ou le fanatisme religieux. • Le doc. 2 peut illustrer les combats de Voltaire dans la mesure où la scène représentée est un exemple frappant de la domination et de la violence que les hommes exercent entre eux, alors qu’ils devraient se souvenir qu’ils sont frères.

• Ces valeurs n’ont pas encore triomphé partout : de nombreux pays connaissent encore la dicta-

Deux amis p. 128 > Comment Voltaire met-il en place les éléments du conte philosophique ? Réponses aux questions

pour Jeannot et, loin d’être jaloux de l’ascension de son ami, il demeure toujours tendre (l. 41) envers lui et écrit une lettre de compliments à son ancien camarade (l. 41-42). b. Voltaire fait la satire des nouveaux riches ou parvenus qui écrasent de leur prétention leurs anciens amis : un air de supériorité (l. 16) ; un sourire de protection assez noble (l. 21).

1. a. Jeannot et Colin sont originaires de la ville d’Issoire, en Auvergne (l. 2). b. Les parents de Jeannot sont de condition modeste : son père est marchand de mulets (l. 3-4) ; le père de Colin est un brave laboureur (l. 4) qui n’est pas puissamment riche (l. 7). 2. L’élément perturbateur est l’arrivée d’un tailleur qui apporta à Jeannot un habit de velours à trois couleurs (l. 13) de la part de son père ; il est annoncé par le connecteur temporel quand (l. 12) et le passage au passé simple : apporta (l. 13).

5. La ville d’Issoire est présentée ironiquement par la figure de l’antiphrase : ville fameuse dans tout l’univers par son collège et par ses chaudrons (l. 2-3) ; la ville n’est pas véritablement connue, et les motifs de sa prétendue renommée sont dérisoires. Les Jeannot sont devenus très riches en très peu de temps et le narrateur explique ironiquement leurs succès comme un effet de la chance : C’est parce qu’on est heureux (l. 25-26) ; la fortune qui élève et qui abaisse les hommes à son gré (l. 28). L’entrepreneur des hôpitaux des armées est un homme d’un grand talent (l. 29-30) : ce compliment n’en est pas un lorsqu’on découvre qu’il peut se vanter d’avoir tué plus de soldats en un an que le canon n’en fait périr en dix (l. 30-31).

3. Le père de Jeannot n’est d’abord qu’un marchand de mulets (l. 3-4) qui vit en Auvergne. Avec le bel habit, Jeannot reçoit de son père une lettre adressée à monsieur de La Jeannotière (l. 14-15), puis une autre adressée à monsieur le marquis de La Jeannotière (l. 18-19), car le père de Jeannot a acheté un marquisat (l. 39). Introduit dans le monde des affaires par un entrepreneur des hôpitaux des armées (l.  29), il a gravi tous les échelons de la société du XVIIIe siècle en six mois (l. 39). 4. a. Cette ascension modifie les sentiments de Jeannot envers Colin. Tout d’abord, il devient méprisant et prend un air de supériorité (l.  16) envers Colin ; ensuite il part dans toute la pompe de sa gloire (l. 22), et l’oublie complètement : il ne répond même pas à sa lettre de compliments (l. 41). En revanche, Colin a gardé les mêmes sentiments

6. La chance joue un rôle minime dans un enrichissement aussi rapide ; sous couvert de hasard, le narrateur sous-entend les compromissions du monde des affaires : Dès qu’on est dans le fil de l’eau, il n’y a qu’à se laisser aller ; on fait sans peine une fortune immense (l. 33-34).

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Chapitre 6

Vocabulaire Autour du mot fortune 1. Le mot fortune (l. 28) est employé dans le sens de « chance, hasard » ; à la ligne 34, il signifie « la richesse, les biens ».

2. a. sa fortune : sa richesse. b. mauvaise fortune : malchance. c. la fortune : la chance. d. leur fortune : leurs biens.

L’éducation de Jeannot p. 130 > Comment Voltaire utilise-t-il la question de l’éducation pour critiquer la société du XVIIIe siècle ? Réponses aux questions 1. Les parents de Jeannot ne sont pas du même avis à propos de l’enseignement du latin : Monsieur voulait que son fils apprît le latin, madame ne le voulait pas (l. 3-4). 2. a. Assez peu cultivés de par leurs origines, les parents de Jeannot vont donc consulter deux personnages au sujet de l’éducation de Jeannot : un gouverneur (l. 1) et un auteur qui était célèbre alors (l. 4-5). b. Le gouverneur est caractérisé par les expressions qui était un homme du bel air et qui ne savait rien (l. 2). Il a de bonnes manières mais est ignorant, ce qui est un comble pour un professeur particulier : il ne put rien enseigner à son pupille (l. 2-3).

Latin

des connaissances trop anciennes et confuses, inutiles (l. 45-50)

Géométrie

une science absurde et ridicule (l. 53-58) une étude qui dessèche inutilement l’esprit (l. 61-67)

une science inutile pour réussir dans la bonne société (l. 88-93)

une science intéressante mais démodée et trop commune (l. 106-113)

4. L’absurdité des arguments discrédite le débat et laisse percer l’ironie voltairienne. a. Le lien de cause à effet établi dans cette phrase (l. 12-13) ne respecte pas la logique : la cause de la supériorité des femmes ne réside pas dans leur ignorance du latin. b. La géométrie est une science rigoureuse et exigeante, tout le contraire d’une mauvaise plaisanterie : dans cette phrase, le narrateur dit le contraire de ce qu’il pense, tout en faisant comprendre le sérieux de la géométrie. c. Le narrateur présente la géométrie comme une science absurde qui étouffe l’intelligence. Les superlatifs permettent au narrateur d’exagérer cette critique ironique et renforcent l’antiphrase : de toutes les sciences la plus absurde  ; la plus capable d’étouffer toute espèce de génie.

3. Le gouverneur et le bel esprit font la critique des disciplines scolaires enseignées à cette époque. Arguments du gouverneur

des connaissances inutiles (l. 52)

Blason

L’auteur est désigné par les expressions le bel esprit (l. 8-9) ; le gracieux ignorant (l. 41) ; l’aimable ignorant (l. 88). Lui aussi allie les succès mondains et l’ignorance, ce qui ne lui donne aucune compétence en matière d’éducation.

Disciplines

Histoire

Arguments du bel esprit un handicap pour bien parler français (l. 8-13)

Géographie une science inutile pour voyager en France (l. 22-27) Astronomie une science inutile si on possède un almanach (l. 30-34)

5. a. Cette délibération aboutit à l’inutilité d’étudier : il fut décidé que monsieur le marquis apprendrait à danser (l.  114-115). Ce long débat n’a abouti qu’à critiquer tout effort intellectuel et la chute finale est comique.

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b. Les sciences envisagées dans ce débat ne présentent aucun atout pour réussir dans la bonne société, et c’est là leur principal défaut : si Jeannot sait les moyens de plaire, il saura tout (l. 38-39). Voltaire condamne la futilité et la vanité de la haute société de son époque. Sa critique vise aussi les riches qui croient pouvoir tout acheter, même le savoir : les gens de qualité (j’entends ceux qui sont très riches) savent tout sans avoir rien appris, parce qu’en effet ils savent à la longue juger de toutes les choses qu’ils commandent et qu’ils payent (l. 82-87).

Figures de style Les questions oratoires a. La phrase Que faudra t-il donc apprendre à mon fils ? (l. 36-37) est une vraie question. La phrase De bonne foi, est-ce par les sciences qu’on obtient ce succès ? (l. 91-92) est une question oratoire. b. Derrière la question oratoire se cache l’affirmation que les sciences ne permettent pas d’obtenir le succès dans le beau monde.

Les aléas de la vie p. 134 > Comment le destin de Jeannot révèle-t-il les travers de la société du XVIIIe siècle ? Réponses aux questions

mettre en sûreté (l. 22) la fortune de Jeannot, car le terme en se les appropriant (l. 23) ne laisse aucun doute sur ses intentions. c. Sa stratégie pour épouser Jeannot est mise en évidence par la figure de la gradation (énumération de termes de plus en plus forts) : elle l’attira, se laissa aimer, lui fit entrevoir, le conduisit par degrés, l’enchanta, le subjugua (l. 24-26). Elle sait aussi séduire les parents : elle devint la meilleure amie du père et de la mère (l. 27).

1. a. Jeannot possède un talent très apprécié dans la haute société : chanter agréablement des vaudevilles (l. 2-3). Le narrateur présente ironiquement ce talent mineur comme un don supérieur (l. 3) qui lui vaut un succès prodigieux (l. 2) : Jeannot qui n’a rien appris d’utile et de sérieux devient donc un jeune homme de la plus grande espérance (l. 4) qui se pique d’écrire des chansons. Ces expressions hyperboliques sont des antiphrases puisqu’il pill[e] (l. 6) les œuvres des autres et paye pour faire corriger ses vers (l. 8-10). b. Le succès factice monte à la tête de Jeannot (l. 13) ; sa mère le considère dès lors comme un bel esprit (l. 12). Le narrateur souligne sa vanité et sa fatuité en rapprochant ironiquement des termes de sens contraire (figure de l’oxymore) : il acquit l’art de parler sans s’entendre, et se perfectionna dans l’habitude de n’être propre à rien (l. 14-15). Ses parents le croient promis à un destin extraordinaire (l. 17-19).

3. La famille de La Jeannotière dépense sans compter pour « paraître » : Jeannot dépensa beaucoup, pendant que ses parents s’épuisaient encore davantage à vivre en grands seigneurs (l. 19-20). 4. a. Jeannot apprend la catastrophe alors que l’on fait déjà les préparatifs de la noce (l. 30-32). Ce jour-là il était même aux genoux (l. 33) de la jeune veuve, occupé à de tendres entretiens et aux projets d’une vie délicieuse (l. 36). b. Les conséquences de la catastrophe financière sont terribles pour Jeannot et sa famille : son père est emprisonné (l. 44), les domestiques ont fui en les volant, sa mère est seule, sans secours, sans consolation, noyée dans les larmes (l. 46-47) ; ils sont complètement ruinés (l. 47).

2. a. Jeannot, dont les parents ont acheté le titre de marquis, n’est pas noble de naissance. S’il épouse une femme de qualité, il sera reçu dans tous les salons et pourra être présenté à la cour : éblouis de la splendeur de cette alliance (l. 28-29). b. De son côté, la jeune veuve de qualité (l. 21) n’a qu’une fortune médiocre (l. 21-22) et trouve son intérêt dans cette mésalliance. Le narrateur présente ce mariage d’intérêt avec une certaine ironie  : l’expression voulut bien se résoudre cache un réel et nécessaire empressement de la jeune veuve ; il est sûr qu’elle saura

5. a. Jeannot sollicite de l’aide auprès de sa bien-aimée, de son gouverneur, du confesseur de sa mère, enfin auprès de tous ses amis. b. Sa fiancée l’a déjà remplacé par un jeune officier fort aimable (l. 53) ; elle propose avec condescendance une place de femme de chambre (l. 56) à sa mère  ; le jeune officier veut bien engager Jeannot comme simple soldat dans son régiment

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Chapitre 6

(l. 56-58). Il est reçu avec mépris et désinvolture par tous les autres qui ne lui offrent aucune aide, ni morale ni pécuniaire.

Grammaire pour lire Discours direct, discours indirect a. Celui-ci lui proposa : « Faites-vous, comme moi, gouverneur d’enfants. » b. Il lui répondit qu’il ne savait rien, qu’il ne lui avait rien appris, et qu’il était la première cause de son malheur.

6. a. Son gouverneur lui suggère de devenir gouverneur d’enfants (l. 61). b. Le théatin justifie la ruine de la famille par la providence divine qui veille au salut des âmes : Mon fils, voilà où Dieu vous voulait (l. 72) ; les richesses ne servent qu’à corrompre le cœur (l. 72-73). c. Le gouverneur a beau jeu de proposer à Jeannot de devenir gouverneur, lui qui ne lui a rien appris (l. 62) : le conseil est d’une ironie cruelle. Le théatin feint de trouver que la ruine de la famille est une véritable bénédiction pour elle, comme le soulignent ironiquement ces antiphrases : Dieu a donc fait la grâce à votre mère de la réduire à la mendicité ? […] Tant mieux, elle est sûre de son salut (l. 73-74).

Vocabulaire Autour du mot monde a. Le mot monde signifie « sur terre » pour dans ce monde (l. 75-76), « les hommes » pour le monde (l. 78-80), et « la haute société » pour le beau monde (p. 129, l. 40). b. venir au monde : naître, venir sur terre – vivre dans son monde : vivre dans un univers imaginaire – se moquer du monde : se moquer des gens – Que de monde ! que de gens ! – n’être plus de ce monde : être parti dans l’autre monde, être mort – être du même monde : appartenir à la même classe sociale, la haute société – avoir du monde à dîner : recevoir un certain nombre de gens – une femme du monde : une femme de la haute société – faire le tour du monde : faire le tour de la terre.

7. Jeannot comprend finalement qu’aucune personne de son entourage ne l’aimait réellement, que tous en voulaient à son argent : il apprit mieux à connaître le monde (l. 79) ; et la brutalité de la catastrophe a révélé leur vrai visage dans une journée (l. 79).

Retrouvailles p. 138 > En quoi le dénouement du conte philosophique illustre-t-il une morale ? Réponses aux questions

la douceur et la gaieté ; petite ; brune ; agréable (l. 5-6). Le narrateur présente Colin et sa femme comme des provinciaux plaisants et sympathiques. b. Les valeurs sur lesquelles repose le bonheur de Colin sont le travail : nous travaillons beaucoup (l. 22) ; la modestie : nous n’avons point changé d’état (l. 23) ; et la fidélité en amitié : nous aiderons notre ami Jeannot (l. 23-24).

1. Au début de ce passage, Jeannot se trouve dans l’état le plus pitoyable : dans l’accablement du désespoir (l. 1) ; abîmé dans sa douleur (l. 8). 2. a. En voyant son ancien ami ruiné, Colin se porte spontanément vers lui et lui témoigne son affection : Le petit homme rebondi ne fait qu’un saut, et court embrasser son ancien camarade. La scène relatée au présent de narration est ainsi rendue vivante. b. Jeannot éprouve de la honte (l. 12) devant son ancien ami qu’il a traité avec mépris : en tendant la main à Colin avec un sourire de protection assez noble (p. 128, l. 20-21) ; Le petit marquis ne lui fit point de réponse (p. 129, l. 42-43).

4. a. Colin propose à son ami une généreuse association : Tu reviendras avec moi au pays, je t’apprendrai le métier, il n’est pas bien difficile ; je te mettrai de part (l. 25-26) ; il soldera les dettes de la famille de Jeannot et tirera son père de prison (l. 34-36). b. Jeannot réalise combien la fidélité de Colin a de prix face aux faux-semblants du beau monde : Tous mes amis du bel air m’ont trahi, et Colin, que j’ai méprisé, vient seul à mon secours. Quelle instruction ! (l. 29-31). c. Devant l’attitude noble et généreuse de Colin, Jeannot est capable de faire un retour sur lui-

3. a. Les vêtements et les manières du couple montrent leur origine sociale : grossièrement vêtu (l. 4) ; assez grossièrement agréable (l. 6). Les termes qui les caractérisent témoignent de leur simplicité et de leur joie de vivre : rond et frais qui respirait

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même : partagé entre la douleur et la joie, la tendresse et la honte (l. 28-29) ; c’est bien la preuve qu’il garde en son cœur le germe du bon naturel, que le monde n’avait pas encore étouffé (l. 32).

b. La morale du conte est formulée à la fin du conte : le bonheur n’est pas dans la vanité (l. 40-41). Le conte en est la parfaite illustration : Jeannot et sa famille ont renié leurs origines et, pris par la folie des grandeurs, ils ont gaspillé une fortune pour « paraître » dans le monde ; Jeannot s’est laissé abuser par les flatteries d’un entourage corrompu qui l’a trahi dès les premiers signes du malheur. En quittant le beau monde, il retrouve de vraies valeurs et le bonheur, grâce à l’amitié de Colin.

5. a. Le dénouement du conte est heureux. Jeannot travaille avec Colin et se trouve heureux en ménage depuis qu’il a épousé la sœur de Colin, de même humeur que le frère (l. 39) ; ses parents ont retrouvé leur première profession (l. 38) et savent s’en contenter.

Parcours culturel p. 140 Les combats de Voltaire • Le fanatisme est une foi aveugle et sectaire en une religion ou une doctrine qui conduit les hommes aux pires atrocités  ; ainsi les juges d’Abbeville ont fait condamner le chevalier de La Barre sur le simple soupçon d’irrespect envers la religion. Le fanatisme, c’est une pensée unique et intolérante. La tolérance, c’est se souvenir que tous les hommes sont frères (texte 4, l. 7) ; c’est accepter que les croyances et coutumes soient différentes d’un pays à l’autre, et que Dieu soit honoré de diverses façons  : que ceux qui allument des cierges en plein midi pour te célébrer supportent ceux qui se contentent de la lumière de ton soleil (texte 4, l. 5-6).

abus de l’esclavage  : quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe (l. 10-11). Le deuxième texte est un extrait d’un article du Dictionnaire philosophique qui combat le fanatisme et la torture ; Voltaire évoque le cas du chevalier de La Barre : les juges […] ordonnèrent, […] qu’on lui arrachât la langue, qu’on lui coupât la main, et qu’on brûlât son corps à petit feu (l. 5-7). Le troisième texte est un extrait d’un essai philosophique, Traité sur la tolérance, que Voltaire écrit pour obtenir la réhabilitation de Calas, un protestant accusé à tort et exécuté par haine de sa religion. Le quatrième texte est un extrait du même essai ; dans ce passage, il adresse une prière au Dieu universel pour combattre haine et fanatisme et inciter les hommes à la tolérance et à la fraternité.

• Au nom de la tolérance et de la fraternité, Voltaire condamne l’esclavage (texte 1), la torture (texte 2), la persécution et l’injustice (texte 3), la haine et les guerres (texte 4). Le premier texte est un extrait d’un conte philosophique, Candide ou l’Optimisme, qui montre les

• Voltaire veut susciter l’indignation et la compassion des hommes pour tous ceux qui sont persécutés et les encourager au respect et à la tolérance.

Activités : vocabulaire et écriture p. 142 1. Le lexique évaluatif Termes mélioratifs efficace ; plaisant ; séduisant ; fascinant ; passionnant ; enthousiasmant ; pertinent ; parfait.

Le doute  : probablement  ; sans doute  ; peutêtre ; il paraît. • Un degré fort : trop ; extrêmement ; moyen : assez ; passablement ; faible : guère ; peu. • Une nuance : généralement ; souvent ; la plupart du temps ; quelquefois ; une déclaration catégorique : jamais ; toujours ; aucunement ; absolument.

Termes péjoratifs inacceptable ; détestable ; ennuyeux ; lamentable ; incohérent ; incompréhensible ; stupide ; scandaleux.

3. Jouer avec les rapports logiques 1. a. Le connecteur car exprime un lien logique de cause  ; le connecteur par là exprime un lien logique de conséquence. b. Dans la première phrase, la cause est exprimée par la deuxième proposition indépendante :

2. Nuancer ou affirmer a. La certitude : indéniablement ; assurément ; il est évident que ; j’affirme que.

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Chapitre 6

château ou une certaine corpulence. Ils sont juste ridicules.

car son château avait une porte et des fenêtres ; la conséquence est exprimée par la première proposition indépendante : M. le baron était un des plus puissants seigneurs de Westphalie. Dans la deuxième phrase, la cause est exprimée par la proposition relative : qui pesait environ trois cent cinquante livres ; la conséquence est exprimée par la proposition principale : Mme la baronne […] s’attirait par là une très grande considération. c. La logique n’est pas respectée : le fait d’avoir une porte et des fenêtres n’entraîne pas la puissance du propriétaire du château  ; le fait d’être obèse n’entraîne aucun respect particulier pour la personne affligée de surpoids.

4. Les figures de style au service de l’ironie a. Voltaire utilise la figure de l’antiphrase pour faire la satire de la guerre. Dans le texte 1, les termes qui s’opposent à harmonie sont canons, enfer  ; dans le texte 2, le terme qui s’oppose à héroïque est boucherie ; dans le texte 3, les termes qui s’opposent à très bel art sont désole, détruit, fait périr. b. Le champ lexical des termes relevés est celui de la guerre dont Voltaire fait la satire dans ces trois textes : armées (texte 1) ; boucherie (texte 2) ; désole, détruit, fait périr (texte 3). c. Dans le texte 2, on peut relever l’oxymore : une boucherie héroïque.

2. Voltaire fait la satire des aristocrates prétentieux qui assoient leur pouvoir sur les apparences : un

Activités : histoire des arts et expression orale p. 143 Décrire une scène de genre

4. a. La jeune fille est vêtue d’une robe décolletée bleu clair ; ses cheveux poudrés sont relevés élégamment, son teint est pâle et sa bouche fardée de rouge.

1. a. Ce tableau a été peint par Pietro Longhi qui a vécu au XVIIIe siècle (1701-1785), à Venise en Italie. b. Le titre du tableau est La leçon de géographie. La technique utilisée est l’huile sur toile.

Par contraste, la robe des servantes est d’une couleur taupe plutôt terne ; l’homme assis porte un costume marron et des bas gris comme ses cheveux ; l’homme debout est en costume gris bleuté. Ces coloris feutrés et harmonieux dépeignent une société raffinée, préoccupée par les choses de l’esprit.

2. a. Au centre du tableau, une jeune fille assise tient un globe terrestre posé sur une petite table ronde. À gauche, au premier plan, un homme assis tient un atlas ouvert ; debout près de la jeune fille, un autre homme se penche vers le globe. À droite et à l’arrière-plan entrent deux servantes, l’une apporte des tasses sur un plateau, l’autre apporte une théière. Outre le globe et l’atlas que tient l’homme de gauche, on voit au premier plan un atlas ouvert sur le sol, et à l’arrière-plan de nombreux livres sous une tenture. Ces objets attestent que la jeune fille prend une leçon de géographie. b. Cette scène nous montre une jeune fille studieuse et réfléchie, se consacrant à sa leçon avec ses professeurs, alors que le conte de Voltaire met en scène un jeune homme étourdi et léger, qui n’apprendra qu’à danser (extrait p. 130).

b. La lumière se fixe sur la jeune fille valorisant son teint de porcelaine et son maintien digne, sur le globe posé sur une nappe jaune clair, et sur l’atlas ouvert au sol. La composition et la lumière mettent en valeur la jeune élève et les objets liés au savoir, témoignant de l’importance des « lumières » au XVIIIe siècle et valorisant la connaissance. 5. a. Cette scène représente une jeune fille d’un milieu aisé qui bénéficie de l’enseignement de professeurs particuliers. C’est une scène de la vie quotidienne.

3. Tous les regards convergent vers le globe et la jeune fille qui regarde le spectateur. Celle-ci se tient au croisement de deux lignes médianes, celle qui va de l’homme assis aux deux servantes, et celle qui va de l’homme debout à l’atlas au sol.

b. Elle nous fournit de précieux renseignements sur la condition des femmes de la haute société : certaines recevaient une instruction soignée, même si cela n’était pas encore la norme.

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Je construis le bilan p. 144 1  Je connais l’auteur de Jeannot et Colin et ses combats

caractères simplifiés et suivent un parcours d’apprentissage. Jeannot et Colin est un conte philosophique parce que Voltaire utilise les armes de l’ironie pour critiquer la haute société de son époque, les pièges de l’argent facile et de l’apparence  ; le conte a une dimension morale  : Voltaire valorise l’amitié et le travail. b. On peut tirer la morale suivante : l’argent ne fait pas le bonheur, pas plus que la vanité. c. Cette phrase est une antiphrase : l’expression d’un grand talent s’oppose à qui pouvait se vanter d’avoir tué plus de soldats ; le lecteur comprend que Voltaire ne trouve à cet homme aucun talent. • Sur les combats de Voltaire a. Voltaire combat la torture, l’esclavage, la guerre, le fanatisme. Il mène ces combats dans des textes narratifs (le conte philosophique) et des textes argumentatifs (dictionnaire philosophique, essais). b. La valeur de tolérance consiste dans le respect de l’autre et de ses croyances et valeurs  ; elle s’oppose au fanatisme, source de guerres et d’injustices.

• L’auteur se nomme : François Marie Arouet ; Voltaire est son pseudonyme. • Dans Jeannot et Colin, l’auteur combat : les gens d’Église et la vanité. • L’auteur a vécu : au XVIIIe siècle. • L’auteur a pris la défense : de Calas et du chevalier de La Barre.

2   Je connais la structure du conte Jeannot et Colin L’ordre est : g – b – f – j – d – h – c – a – i – e.

3  Je sais attribuer à chaque personnage ses caractéristiques •  Jeannot  : vaniteux  ; méprisant  ; superficiel  ; paresseux ; égoïste. • Colin : généreux ; travailleur ; gai ; doux ; honnête.

4  Je rédige un bilan de lecture • Sur Jeannot et Colin a. Jeannot et Colin est un conte car il s’agit d’un court récit fictif ; les personnages jeunes ont des

Entraînement au brevet p. 146 Un spectacle choquant PREMIÈRE PARTIE

vaut (l.  6)  ; Voltaire feint de considérer la guerre comme un art : cette belle guerre (l. 6).

Questions sur le texte littéraire

3. a. Candide et Martin sont témoins de l’exécution d’un amiral à Portsmouth ; c’est une allusion à celle de l’amiral anglais Byng en 1757. b. Cet événement est présenté par le narrateur comme un spectacle, une cérémonie (l. 14). Ainsi les spectateurs sont sur le rivage : une multitude de peuple […] regardait attentivement (l. 9-10) ; la scène se joue sur le tillac d’un des vaisseaux de la flotte (l. 10-11) ; le personnage principal est l’amiral qu’exécutent quatre soldats  : un assez gros homme qui était à genoux, les yeux bandés (l. 10). c. L’ironie du narrateur souligne l’absence de compassion des soldats qui tirent sur l’amiral le plus paisiblement du monde (l. 11-12), comme de la foule qui s’en va extrêmement satisfaite (l. 12) après la mise à mort.

1. a. Candide et Martin portent un jugement sévère sur l’Angleterre et la France qui sont en guerre ; on peut relever le champ lexical de la folie : Quelque chose de bien fou et de bien abominable (l.  2)  ; aussi fou qu’en France (l. 3) ; une autre espèce de folie (l. 3) ; plus de gens à lier (l. 7). b. L’expression mes faibles lumières signifie « mes faibles compétences et connaissances » ; c’est une référence au siècle des Lumières : les philosophes du XVIIIe siècle ont développé l’esprit critique et le débat d’idées. 2. Voltaire fait la satire de la guerre par le procédé de l’ironie ; ainsi il souligne le caractère dérisoire de l’enjeu du conflit entre l’Angleterre et la France : quelques arpents de neige vers le Canada (l. 5-6) ; il utilise la figure de l’hyperbole pour renforcer l’antiphrase : ces deux nations dépensent pour cette belle guerre beaucoup plus que tout le Canada ne

4. Candide qui cherche à comprendre la scène utilise des phrases de type interrogatif : Qu’est-ce

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Chapitre 6

donc que tout ceci ? (l. 12-13). Il marque son indignation pour une telle injustice, par une phrase de type exclamatif  : Mais, […] l’amiral français était aussi loin de l’amiral anglais que celui-ci l’était de l’autre ! (l. 16-17).

Questions sur le texte et l’image 8. La scène représentée est une illustration de l’extrait de Candide : au premier plan, sur le pont du navire, quatre soldats de dos tirent sur l’amiral à genoux, les yeux bandés, face au spectateur ; à l’arrière-plan à gauche, la foule esquissée sur fond jaune regarde l’exécution, et au milieu on voit un bateau sur fond bleu. Les vestes d’uniforme des soldats sont rouges, tandis que celle de l’amiral est bleu clair : le rouge symbolise le sang qu’ils vont verser. Les fusils pointés sur le condamné à mort guident le regard.

5. Les raisons invoquées pour justifier l’exécution de l’amiral sont scandaleuses : il n’a pas fait tuer assez de monde (l. 15) ; ou absurdes : il était trop loin de l’amiral français (l. 15-17) ; ou injustes : il faut faire un exemple en tuant de temps en temps un amiral pour encourager les autres (l. 18). 6. Candide est si étourdi et si choqué […] qu’il ne voulut pas seulement mettre pied à terre, et qu’il fit son marché avec le patron hollandais (l. 19-20). L’outil de subordination est si… que ; le lien logique exprimé est la conséquence, la cause étant constituée de la proposition principale. Candide est indigné et ne souhaite pas connaître l’Angleterre.

9. L’image est une illustration intéressante du texte : les lignes sont nettes et les couleurs franches, comme un dessin d’enfant naïf et candide. Elle met en valeur la critique de Voltaire en rapprochant le spectateur de la victime d’un système absurde. Réécriture

7. a. Dans ce texte, Voltaire critique la guerre coûteuse en hommes et en argent, souvent entreprise sans raison valable. Il dénonce aussi les exécutions arbitraires et barbares : quel démon exerce partout son empire ? (l. 13). b. Réponse ouverte.

Candide et Pangloss furent si étourdis et si choqués de ce qu’ils voyaient et de ce qu’ils entendaient, qu’ils ne voulurent pas seulement mettre pied à terre, et qu’ils firent leur marché avec le patron hollandais […], pour les conduire sans délai à Venise.

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Chapitre 7 La presse satirique et les humoristes du XIXe au XXIe siècle Livre de l’élève p. 148 Ouverture du chapitre p. 148 Réponses aux questions observés chez des personnages emblématiques (personnes âgées issues d’un milieu bourgeois), dont il dépeint la vie quotidienne. • Les quatre documents sont issus d’époques différentes, allant de l’Antiquité (Aristophane) à l’époque contemporaine : le rire traverse ainsi les siècles. Le dessin de Charb (doc. 1) montre que le besoin de rire est né avec l’homme, puisque la naissance du rire apparaît contemporaine de l’invention du feu. Le besoin de rire ne disparaît pas non plus lorsque les humains avancent en âge puisque son absence au sein du vieux couple mis en scène par Jacques Faizant justifie le ressentiment de la femme à l’égard de son époux et la demande qu’elle lui adresse : Fais-moi rire ! Le rire apparaîtrait ainsi comme une nécessité au sein du couple, un élément essentiel à partager pour que la vie commune (et la vie tout court) ait un sens. Erratum : Il manque la légende au dessin de Faizant : Fais-moi rire ! dit la vieille dame à son mari.

• L’humour, si l’on se réfère au dessin de Charb pour la couverture de Charlie Hebdo (doc.  1), consiste à « mettre de l’huile sur le feu ». À partir d’une expression imagée et d’un dessin caricatural (on sait que l’huile attise le feu), le journal donne ainsi la définition de l’humour qu’il pratique : un humour subversif. Cette expression laisse entendre qu’aujourd’hui rire de certains sujets est devenu impossible car la matière est décrétée inflammable. La citation de Charlie Chaplin (doc. 4) associe l’humour à l’exagération. Le traitement humoristique grossit les traits de l’objet de façon à faire naître le sentiment de l’absurde (donc du ridicule) chez le lecteur, le spectateur, l’auditeur. Aristophane (doc. 3) définit, quant à lui, la satire par son intention moralisatrice, comme en témoigne la référence aux valeurs de sagesse (homme sage) et de vertu : la cible en est les méchants. Chez Jacques Faizant (doc. 2), la satire est plutôt tendre : elle consiste à s’amuser des travers

La dépendance aux nouvelles technologies

p. 150

(article du Gorafi)

> Comment se moquer de notre dépendance à la technologie moderne ? Réponses aux questions

2. a. Loïc découvre que les passants ne connaissent pas leur quartier, mais aussi qu’ils sont serviables et souhaitent malgré tout l’aider ; d’autres souffrent d’une grande solitude car ils éprouvent le besoin d’engager la conversation, de parler d’eux-mêmes et de leurs soucis (l. 7-9). Il découvre également que l’aménagement urbain offre des ressources insoupçonnées : le nom des rues figure sur des plaques à chaque carrefour, et la ville met des plans à la disposition du public, notamment aux arrêts de bus (l. 14-16). b. Loïc juge que les passants lui font perdre du temps (l. 10). Quant aux aménagements urbains, Loïc les considère comme très astucieux (l. 15).

Échanger Réponse ouverte. Analyser 1. Situation de départ (l. 4) : présentation du personnage (Loïc, 19 ans), du lieu (la région parisienne), du moment (vers 20 h). Élément perturbateur (l. 5) : Loïc perd le signal de son GPS. Péripéties (l. 6-16) : Loïc interroge des passants puis cherche à se repérer seul. Élément de résolution (l. 17) : Loïc finit par retrouver le chemin du domicile de ses parents.

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Chapitre 7

c. Loïc se montre patient avec les passants même s’il s’aperçoit rapidement de l’inefficacité de leurs indications. Son étonnement devant les aménagements urbains est comique : il montre que Loïc n’a jamais prêté attention au paysage réel, se fiant toujours à son GPS pour circuler en voiture ou à pied.

– il comporte un titre, un chapeau (l. 1-3) en caractères gras qui donne la teneur de l’article et a pour fonction de capter l’attention du lecteur, des paragraphes qui suivent la progression chronologique de l’aventure. b. Il s’agit d’une parodie d’article pour plusieurs raisons : – l’article est publié dans Le Gorafi, journal parodique ; – l’aventure racontée est un non-événement, dont l’importance est artificiellement construite, notamment à l’aide des hyperboles et des adjectifs mélioratifs ; – l’article repose sur des faits inventés et un témoignage fictif ; – l’article cherche à dénoncer un comportement social par le rire.

3. a. Loïc apparaît comme un jeune homme très dépendant des nouvelles technologies, qui a perdu le sens des réalités (il a oublié le numéro de la rue où habitent ses parents, l. 19 ; il n’a pas mémorisé un trajet qu’il emprunte chaque semaine, l. 12) et passablement ignorant des usages de la vie quotidienne : il ne sait pas faire la relation entre l’image du monde renvoyée par ses écrans et le monde lui-même. Mais il apparaît aussi comme quelqu’un d’assez sociable et débrouillard : quand le GPS lui fait défaut, il se montre capable d’initiative (sangfroid extraordinaire ; esprit d’initiative hors du commun, l. 2-3 ; n’a […] pas cédé à la panique, l. 6 ; une décision radicale, l. 10) et trouve des stratégies pour sortir de la situation.

Bilan • L’article fait la satire de notre dépendance aux nouvelles technologies  en mettant en scène un personnage qui ne sait pas se repérer sans GPS sur un trajet qu’il emprunte chaque semaine. Il présente avec humour, en grossissant le trait, les stratégies utilisées par le personnage pour sortir de cette situation et parvenir à destination, et dresse du personnage un portrait héroï-comique. • L’article se présente comme une parodie d’article de fait de société en respectant les codes du genre (choix du sujet, recours au témoignage, composition de l’article) mais en les détournant (fiction des faits et du témoignage, ton exagérément admiratif).

b. Ce portrait est ironique car il présente cet incident telle une véritable épopée, comme en témoigne l’emploi des qualificatifs extraordinaire, hors du commun, et Loïc comme un héros, justifiant ainsi la fierté (l.  18) qu’il éprouve au terme de cette aventure. L’ironie est renforcée par la conclusion de l’article qui montre les limites de la réussite de Loïc, qui doit tout de même avoir recours à son téléphone et au secours de son père pour rejoindre le domicile de ses parents. c. Ce portrait permet de dénoncer les risques que comporte le fait de s’en remettre aux seules nouvelles technologies, toujours susceptibles de tomber en panne et de générer des situations difficiles auxquelles, faute d’entraînement, on ne sait pas faire face. Il permet de dénoncer surtout le risque, si l’on n’appréhende plus la réalité qu’à travers les représentations que les technologies en proposent, d’oublier ou d’ignorer comment fonctionne le monde réel.

Grammaire pour lire La fonction des propositions subordonnées conjonctives a. Alors qu’il était attendu vers 20 heures en banlieue parisienne : proposition subordonnée conjonctive introduite par la conjonction alors que, complément de phrase. b. qu’il y avait des panneaux au début des rues : proposition subordonnée conjonctive introduite par la conjonction que, complément du verbe ai remarqué. c. que je finirais par reconnaître : proposition subordonnée conjonctive introduite par la conjonction que, complément du verbe suis dit. d. pour qu’il vienne me chercher : proposition subordonnée conjonctive introduite par la conjonction pour que, complément de phrase.

4. a. Cet article est conforme au genre journalistique à plusieurs titres : – son sujet le classe dans les faits divers (incident ou accident révélateur d’un phénomène de société) ; – il repose sur un témoignage et des paroles rapportées au discours direct signalées par les guillemets et les caractères italiques ;

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La mode des nouvelles technologies

p. 152

(Fary, « # Hashtag »)

> Comment la satire se donne-t-elle en spectacle ? Réponses aux questions

grande échelle sur les réseaux sociaux (l. 23) afin de recueillir des commentaires favorables sous forme d’émoticons (on veut que les gens like, l. 23). b. La photographie (notamment le selfie) permet de s’exposer soi-même, devient un substitut de soi, permet de raconter sa vie sans la moindre distance temporelle : la photographie n’alimente plus le souvenir, mais devient le témoin en temps réel d’une vie racontée au jour le jour ; elle permet de réaliser un journal qui n’a plus rien d’intime, car il est destiné aux autres plus qu’à soi. Diffusée par les réseaux sociaux, elle devient l’expression d’une demande d’amour. Mais cet amour ne peut se manifester que par le biais de signes conventionnels et à distance, perdant aussi, du fait de sa démultiplication, sa vraie valeur d’élection. c. L’humoriste s’étonne (Super bizarre, l.  25) et s’indigne de cette évolution (c’est une photo, une p… de photo !, l. 25). Il remet la photographie à sa juste place : pour lui, une photographie se présente sous format papier et permet de se souvenir (Tu t’rappelles des vraies photos ? Des photos papier  ?, l. 26). Elle n’a donc de sens que pour ceux qui ont partagé le moment représenté ou les proches du sujet représenté. L’humoriste se moque de l’habitude de commenter les photographies en incitant le public à se saisir du stylo pour écrire un commentaire sur cette photo papier de lui (T’aimes ? Tu veux écrire un commentaire ?, l. 28). Cette proposition souligne l’incongruité de la situation : pourquoi un tiers étranger ferait-il un commentaire au dos d’une photographie qui relève de la vie privée et intime ?

Échanger Réponse ouverte. Analyser 1. a. L’humoriste critique le phénomène de société que représentent la mode et la consommation des téléphones portables dernier cri. b. L’humoriste développe plusieurs arguments pour dissuader son public de se procurer l’iPhone  6, dernier né de la gamme Apple au moment du sketch. Il dénonce : – la dictature de la mode et les moqueries dont ceux qui résistent comme lui font l’objet (j’ai pas vu que t’étais dans le passé, l. 10) ; – le coût exorbitant de l’appareil (800 € pour un téléphone c’est forcément cher, l. 19) ; – la qualité discutable du produit (c’est possible que le téléphone il bug, l. 14) ; – l’attitude désobligeante du service après-vente et son incompétence (Vous avez essayé de l’éteindre et de le rallumer ?, l. 15-16 ; À 800 €, tu dois l’ouvrir devant moi, l. 16-17) ; – notre dépendance au téléphone portable devenu le prolongement de notre main (l.  21-22) et son utilisation pour enregistrer toute notre vie par des photos (On veut prendre des photos tout le temps, l. 22-23) que l’on fait partager à tout le monde via les réseaux sociaux, abolissant la frontière entre vie privée et vie publique (on veut que les gens like, l. 23). 2. a. Le responsable de ce phénomène aux yeux de l’humoriste est d’abord l’entreprise Apple, fustigée pour sa politique commerciale. Mais c’est aussi le public lui-même, qui ne sait pas résister à la tentation et voit dans cette inflation de photographies partagées un moyen d’exister et d’être aimé. b. L’humoriste se présente comme un résistant à la société de consommation, refusant de perdre tout sens de la valeur de l’argent (800 € c’est cher pour tout le monde, l. 17-18). Il se montre également attaché à la valeur des photographies comme souvenir personnel (et comme objet de papier) et non comme substitut de soi et de sa vie (l. 26-27).

4. Fary entretient une relation de proximité et de complicité avec son public  : il s’inclut lui-même dans sa critique en utilisant les pronoms nous (nous mettre dans le crâne, l. 13 ; c’est devenu normal pour nous, l. 21) ou on, plus familier (on est tous loin dans la société de consommation, l. 2-3 ; On l’a tout le temps dans les mains, l. 22). Il tutoie le public : Tu t’rappelles des vraies photos ? (l. 26) ; T’as vu ? (l. 27) ; T’aimes ? Tu veux écrire un commentaire ? (l. 28). Il dialogue avec le public, l’interpelle en lui posant des questions (l. 26-29) qui utilisent la tournure la plus familière (en conservant l’ordre des mots de la phrase déclarative).

3. a. Le téléphone portable permet de prendre des photos tout le temps (l. 23) et de les diffuser à

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Chapitre 7

5. a. Être engagé (l. 6) signifie que l’on se mobilise en faveur d’une cause, que l’on adopte un comportement conforme à ses opinions et que l’on cherche à les faire partager. Ici, Fary se dit engagé contre la société de consommation : Moi, j’essaie de me battre contre ça (l. 3-4).

b. L’engagement de Fary est à deux niveaux : il refuse de dépenser 800 € pour le dernier iPhone et conserve aux photographies leur format papier et leur usage privé ; son engagement se lit aussi dans son travail d’artiste, le sketch constituant d’une certaine façon un acte militant par sa portée argumentative et critique.

Bilan

le téléphone portable devenu indispensable thèmes de la satire

la durée de vie des objets la modération en matière de dépenses la vie privée (la photographie comme souvenir personnel)

valeurs défendues

la société de consommation le prix des téléphones portables l’exposition de la vie privée sur les réseaux sociaux

sketch de Fary « Hashtag » adresse directe : questions moyens pour convaincre le public

proximité, complicité : tutoiement répétitions mise en scène de soi

Réécrire Vous savez, comme tout le monde, je vais très loin dans la société de consommation. J’essaie de lutter contre cette tendance, par exemple, cette année, j’ai refusé d’acheter l’iPhone 6. Je suis engagé. Tout le monde autour de moi l’achète. Moi, je m’y refuse. Voyez comme ils sont fiers les gens qui ont acheté l’iPhone 6, comme ils toisent ceux qui ne l’ont pas. « Ah ! tu as l’iPhone 5 ? Désolé, je ne savais pas que tu vivais dans le passé. Dis-

moi : est-ce que tu peux appeler l’iPhone 6 avec l’iPhone 5 ? Est-ce que c’est possible ? » – Suppressions des reprises, des répétitions, des élisions, des interjections (OK, ouais). – Transformations : passage du tu au vous ; utilisation de synonymes plus concis ou précis (dire non ➞ refuser ; être dans le passé ➞ vivre dans le passé)  ; utilisation de termes appartenant au niveau de langue courant (se la raconter ➞ être fier).

La modernité à l’épreuve du dessin d’humour

p. 154

(Dessin de Sempé et dessin de Pawel Kuczynski)

> Quel regard le dessin d’humour porte-t-il sur le monde moderne ? Réponses aux questions

Analyser

Échanger

1. a. Le dessin de Sempé représente une petite fille qui saute à la corde sur le toit en terrasse d’un immeuble new-yorkais. Tout autour d’elle, se dessinent d’autres toits hérissés de cheminées, de conduites d’eau. En arrière-plan, on observe un réservoir d’eau et de hautes façades de gratte-ciel aux multiples fenêtres. Le dessin de Pawel Kuczynski représente une série de téléphones portables

• Réponse ouverte. • À la différence de la bande dessinée, le dessin d’humour ne comporte qu’une seule image : il est donc moins narratif et plus synthétique. Il ne comprend pas toujours de texte (c’est le cas des deux dessins de ces pages), ce qui est assez rare dans la bande dessinée.

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qui semblent flotter sur un fond bleu. Chaque écran bleu porte en son centre une île faite d’un tas de sable surmonté d’un palmier au pied duquel est assis un personnage en train de téléphoner. b. Les éléments de la vie moderne présents dans le dessin de Sempé sont les immeubles de la ville de New York. Dans le second dessin, la vie moderne est représentée par les téléphones portables.

couleurs chaudes qui rappellent les couleurs naturelles de la terre et du soleil. Le dessin de Kuczynski privilégie le bleu pour le fond du dessin et les écrans de téléphone, ton froid rehaussé par les bordures noires des appareils. Le sable des îles posées sur les écrans de téléphone ne parvient pas à réchauffer l’atmosphère car le jaune est teinté de vert, de gris et de bleu. La lumière est pâle, diffuse, atténuant les contrastes à mesure que l’on avance dans la perspective. Les deux dessins montrent donc deux utilisations tout à fait contraires de la couleur et de la lumière, participant ainsi à la construction de deux discours différents sur la modernité.

2. Dans le dessin de Sempé, la petite fille montre beaucoup d’entrain à sauter à la corde. Le dessin du saut témoigne de dynamisme et de rapidité. L’enfant semble très heureuse de disposer de cet espace où elle est à la fois dans la ville et préservée de son oppression. Le saut à la corde semble la libérer de son environnement en même temps que de la pesanteur. Dans le dessin de Kuczynski, les personnages sont isolés chacun sur leur île, mais en communication téléphonique avec quelqu’un, ils ne semblent pas se rendre compte de leur solitude. On peut aussi imaginer que chacune de ces communications est un appel au secours.

5. a. Le dessin de Sempé montre qu’en dépit de conditions de vie qui ne laissent que peu de place à l’imagination, à l’humain et au jeu, une enfant parvient à s’exprimer et à grandir au sein de cet univers déshumanisé. La petite fille est un symbole de résistance de l’humanité à ce qui tendrait à vouloir l’étouffer. Les toits de la ville trouvent ainsi une nouvelle fonction et deviennent le lieu de l’insouciance et du plaisir. Le dessin de Kuczynski dénonce l’isolement dans lequel nous enferment paradoxalement les nouvelles technologies de communication. Chaque personnage est seul sur son portable-île et ne parvient à communiquer que par téléphone. Le portable remet en même temps en question le concept d’île déserte puisque, grâce au téléphone, le sujet n’est jamais perdu, isolé. Cependant, il l’empêche de prendre conscience de sa situation réelle d’isolement, figurée ici par les îles-téléphones. b. L’absence de texte n’est pas gênante mais demande d’interpréter le dessin, faisant de la place à la polysémie de l’image. Rien n’interdit au spectateur de faire parler les personnages, de légender les dessins. D’autre part, les dessins comportent une part d’explicite suffisamment importante pour que cette absence de texte ne nuise pas à la compréhension.

3. Le dessin de Sempé est de format rectangulaire, pris dans la hauteur, de manière à restituer la verticalité qui domine dans la ville. Le dessin ne comporte que peu de lignes horizontales : elles sont principalement utilisées pour la terrasse où joue l’enfant, témoignant ainsi de son besoin d’équilibre et établissant un contraste avec le saut à la corde qui s’inscrit dans la verticalité, comme si, avec ce saut, l’enfant s’échappait par le haut de cet univers confiné. L’espace des toits est caractérisé par des obliques qui donnent de la ville une image un peu anarchique où les espaces s’enchevêtrent, bouchant la perspective, mais où le jeu et l’enfance peuvent encore exister. Le dessin de Kuczynski, de format carré, dispose les téléphones portables de façon apparemment aléatoire, comme s’ils dérivaient sur l’eau. Cette disposition repose sur la multiplication des lignes obliques qui accentuent cet aspect désordonné. Le dessin respecte la perspective, les téléphones devenant de plus en plus petits à mesure que l’on s’éloigne du premier plan. Le fait que ces téléphones soient coupés sur les bords du dessin suggère l’idée que celui-ci ne donne qu’une vue de détail d’un ensemble beaucoup plus vaste et que l’univers entier est composé d’une multitude de téléphones dérivant sur une mer infinie.

6. Réponse ouverte. On peut attendre deux types de réponse : le dessin de Sempé joue sur l’empathie avec l’enfant (procédé d’identification, auquel même un adulte peut adhérer) et suscite des réactions émotives. Il amuse et persuade donc plus qu’il ne cherche à convaincre, jouant sur le registre poétique : sa portée critique est atténuée par la complicité qui s’établit entre le dessinateur et l’enfant et entre le spectateur et l’enfant. Plaidoyer pour l’humanité et l’enfance, il montre la capacité de ces dernières

4. Le dessin de Sempé privilégie les tons bruns. Au centre, partant de la trouée de ciel bleu, une large tache jaune illumine la terrasse où joue l’enfant. À l’exception du ciel, les couleurs utilisées sont des

77

Chapitre 7

à s’accommoder de toute situation avec inventivité, créativité. Le dessin de Kuczynski est plus complexe à saisir dans la mesure où le motif de l’île déserte est à la fois démultiplié et bousculé par le téléphone portable, qui introduit ainsi une véritable révolution dans notre représentation et appréhension du monde. Il comporte une double argumentation que seul le dessin peut livrer simultanément. Les deux représentations du monde moderne ne se situent pas à la même époque : la seconde, plus récente, risque de toucher et de faire réfléchir davantage les collégiens, déjà habitués de longue date à une urbanisation (thème du dessin de Sempé) qui constitue, pour la majorité d’entre eux, leur environnement quotidien. Elle peut stimuler chez eux des réactions de défense : non,

le portable n’isole pas, au contraire, il permet de rester en contact avec les autres en permanence. Bilan • Le dessin d’humour traite, de façon à la fois précise et synthétique, de phénomènes de société (l’urbanisation galopante, la multiplication des téléphones portables et ses effets). Le dessin d’humour est porteur d’un discours critique, insistant sur le fait que le monde moderne, censé répondre aux besoins humains, aboutit en réalité à une déshumanisation. • Les moyens mis en œuvre par le dessin, dans les deux cas, sont le format, la composition, la couleur, qui revêtent toujours un sens symbolique. Dans les deux cas, la présence d’êtres humains permet de mettre l’accent sur le message du dessin.

Le pouvoir de l’argent à l’épreuve de la caricature

p. 156

(Dessin de Daumier, marionnette des Guignols de l’info et dessin de Plantu)

> Caricaturer le réel permet-il de mieux le comprendre ? Réponses aux questions

le nord et le sud de la Terre (doc. 3). Cette question est souvent traitée par les médias parce qu’elle est au cœur des inégalités entre humains. Dans les trois documents, le thème est traité par le rire. • Réponse ouverte.

Échanger et comprendre • Les trois documents traitent de la question de l’argent, à travers la figure du banquier (docs. 1 et 2) et à travers l’inégale répartition des richesses entre Analyser 1. a.

Caricature de Daumier

Marionnette des Guignols de l’info

Caractéristiques – personnage de banquier communes – assurance du personnage : imposant par sa prestance ou son discours – personnage bien habillé (costume, cravate) – personnage d’un certain âge au visage empâté Différences

– personnage du XIXe siècle (costume) – debout, ventre proéminent, il compte son argent qu’il serre contre lui – lèvres serrées, bouche fermée, il tourne le dos aux autres personnages

– personnage assis devant une vue de Paris qu’il semble dominer – doué de parole : en posture de convaincre son auditoire, il fait face au public

Support

dessin pour un journal satirique (papier)

marionnette réalisée par modelage pour un journal télévisé satirique

b. Le banquier de Daumier apparaît comme un personnage très sûr de lui, au contentement de soi très excessif, qui thésaurise, aime l’argent plus qu’il ne le fait fructifier. Il n’est pas très éloigné de la figure de l’avare. Le banquier des Guignols de l’info est un homme de pouvoir : l’argent lui permet de dominer le monde,

d’en commander la marche et de mettre les autres en mesure d’exécuter ses ordres. Pour le banquier de Daumier, l’argent est une fin en soi, pour le banquier des Guignols, l’argent est un moyen de disposer d’un pouvoir sur les autres et le monde.

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2. a. L’opposition géographique entre le Nord et le Sud est rendue graphiquement par la ligne de l’équateur qui sépare les deux hémisphères sur le globe utilisé par Plantu pour figurer le monde. L’opposition est aussi économique : au nord, deux personnages attablés chantent et boivent du champagne, menant joyeuse vie ; dans la partie sud, un personnage noir, en pyjama, tape au plafond avec un manche à balai pour faire taire les fêtards qui le dérangent dans son sommeil. La nudité de l’espace du sud contraste avec la scène qui occupe la partie nord. b. L’humour du dessin vient de ce que le globe figure un immeuble en coupe où les deux hémisphères correspondent à deux appartements occupés par des personnages aux modes de vie bien distincts et très contrastés : en haut, la richesse, l’oisiveté ; en bas, le dénuement, une vie de travail. Le dessin montre ainsi que les inégalités Nord-Sud sont à notre porte, elles sont figurées à l’échelle du quotidien du lecteur de journal occidental, à travers une situation banale de tapage nocturne. c. Le dessin est caricatural dans la mesure où il simplifie une situation complexe et représente les

Peut-on rire de tout ?

inégalités Nord-Sud à travers des personnages types que tout oppose : statut social, couleur de peau, activité. d. Le dessin s’adresse aux lecteurs du journal Le Monde, lectorat assez bien informé et donc capable de saisir la moquerie de Plantu. Le dessin cherche à amuser mais aussi à éveiller l’esprit critique du lecteur, le mettant en mesure de saisir que ces inégalités le concernent directement et sont vécues à sa porte. On peut même envisager que Plantu cherche à culpabiliser ses lecteurs, plus proches des joyeux convives du dessus que du personnage noir du dessous, en leur montrant le rôle de leur insouciance dans la perpétuation de ces inégalités. Bilan • La caricature comme le dessin d’actualité procèdent par exagération et simplification du trait et des situations, de façon à créer des personnages emblématiques. • La visée des caricatures et des dessins d’actualité est d’éveiller l’esprit critique des lecteurs ou des spectateurs en leur montrant un réel déformé et simplifié, propre à les faire réagir.

p. 158

(Dessin de Cabu et article de Phosphore)

> Comment défendre la liberté d’expression ? Réponses aux questions

3. La réponse sur la banderole ne reflète pas du tout le point de vue de l’auteur, partisan de la liberté d’expression. Pour lui, l’humour […] est au service de la liberté d’expression : si l’on refuse de (ou se refuse à) traiter certains sujets, on exerce une censure ou on pratique l’autocensure, contraires à la liberté d’expression, nécessaire à une démocratie.

Échanger Réponse ouverte. Analyser Dessin de Cabu 1. L’adverbe ajouté à la question Peut-on rire de tout  ? est encore. Cet ajout sous-entend que la société est de moins en moins tolérante à l’égard de l’humour et de la caricature. Certains sujets sont devenus tabous.

Article de Phosphore 4. Les limites légales de la liberté d’expression sont l’injure, la diffamation ou l’incitation à la haine raciale et à la discrimination. 5. Garder de la distance et de la dérision, y compris vis-à-vis de soi-même, ne jamais manifester de mépris à l’égard de sa cible sont les règles morales essentielles qu’observent les humoristes de talent.

2. La réponse donnée dans le dessin est non, réponse attendue compte tenu de la question corrigée. Elle est portée comme une banderole par les manifestants dessinés par Cabu, parmi lesquels figurent nombre de personnages qui sont souvent la cible des caricaturistes : évêque, ayatollah, rabbin (figures religieuses), policier, militaire, gardien de prison (garants de l’ordre), mais aussi cuisinier, scaphandrier, ouvrier de chantier…

6. Les humoristes prennent en compte la situation d’énonciation et le public : pour ne pas blesser ou braquer l’auditeur ou le lecteur (ou leur propre employeur), il leur arrive de pratiquer l’autocensure ou d’édulcorer leur propos, perdant ainsi de leur pouvoir critique.

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Chapitre 7

7. Réponse ouverte.

Bilan

8. La position du journal vis-à-vis de la question Peut-on rire de tout ? est positive à quelques précautions près : il s’agit de se situer dans le cadre de la loi, de respecter une certaine éthique, mais sans s’interdire aucun sujet. Les limitations qui seraient imposées restreindraient la liberté d’expression à laquelle le journal est attaché. Toutes les fois que le journal met en évidence des restrictions (colonne de gauche), il affirme en regard (colonne de droite) la nécessité de laisser la plus grande latitude aux humoristes, dans le respect des personnes.

Les arguments en faveur de la liberté d’expression : – lutte contre l’intolérance ; – pratique essentielle de l’esprit critique qui permet de prendre de la distance avec les événements et les courants de pensée ; – ne s’interdire aucun sujet. Les précautions à respecter pour l’exercer : – respect des limites imposées par la loi (ni injure, ni diffamation, ni incitation à la haine raciale ou à la discrimination) ; – principes moraux : absence de mépris ; distance et dérision vis-à-vis de l’objet moqué ; souci de ne pas blesser le lecteur ou l’auditeur inutilement.

Lecture accompagnée

p. 160

Persepolis de Marjane Satrapi Découvrir la bande dessinée

ter. Elle tire de cette expérience une leçon qu’elle exprime dans la dernière vignette sur le mode d’une vérité générale, au présent. • Le paradoxe que souligne Marjane est que plus le malheur est grand, plus il est nécessaire d’en rire, car c’est la seule façon de le rendre soutenable.

• Cette visite constitue pour Marjane une leçon de vie dans la mesure où elle rencontre un ami dont le sort est pire que le sien, puisqu’il est mutilé de guerre et qu’en dépit de son malheur, ils passent ensemble un moment chaleureux, à rire et plaisan-

Outils pour lire et s’exprimer

p. 162

Humour et caricature Vocabulaire

Le pot de fiel : paronymie (fiel/miel) Je ne suis pas sûre que ça va hypermarché : paronymie (hypermarché/hyper marcher) b. Réponse ouverte.

1. a. Des maux de travers  : homophonie (mots/ maux) Les bistrots trinquent : polysémie (trinquent = boire à la santé de/souffrir) Hosto blouse : homophonie (blouse/blues) Des coups et des couleurs  : paronymie (coups/ goûts) Épuisée par la réduction du temps de travail : oxymore (épuisée/réduction du temps de travail) Réforme du collège  : pour faire lâcher les élèves qui s’accrochent : oxymore (lâcher/s’accrochent) Ce n’est pas une réforme du collège, mais une réforme du collage : paronymie (collège/collage) Le net encore plus net : homophonie (net = réseau/ net = clair) Avant le haut débit, il faudrait le grand débat : paronymie (débit/débat) Arrêter des tragédies en arrêtant des trajets de balles : paronymie (tragédies/trajets de balles) Où est l’éthique  ? Dans l’étiquette  : paronymie (éthique/étiquette)

Figures de style 2. a. Énoncé 1 : humour absurde. Énoncé 2 : caricature. Énoncé 3 : caricature. b. Métaphore dans l’énoncé 2 : le nez est assimilé à un roc, un pic, un cap, une péninsule. Hyperboles dans l’énoncé 1 : tendait la main à un ami qui était déjà passé depuis dix minutes ; dans l’énoncé 3  : le plus sombre de tous les grands hommes graves. Oxymore dans l’énoncé 3  : la réflexion sombre peut seule éclaircir. Chiasme dans l’énoncé 3 : question grave, réflexions sombres/réflexion sombre, question grave. c. Réponse ouverte.

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Je construis le bilan

p. 166

1  Je connais les journaux satiriques

5  Je sais reconnaître les figures de style de la satire

Journaux appartenant à la presse satirique  : Le Gorafi ; Charlie Hebdo ; Le Canard enchaîné.

a. hyperbole. b. répétition. c. métaphore. d. oxymore. e. opposition (antithèse).

2  Je connais les artistes du chapitre

6  Je rédige le bilan du chapitre

Honoré Daumier : caricaturiste ; Marjane Satrapi : auteur de BD ; Raymond Devos : auteur de sketch ; Sempé : dessinateur d’humour.

Le rôle de la presse satirique et des humoristes dans la société est de porter un regard critique sur les comportements sociaux par le biais de l’humour et de la caricature, de façon à faire rire et réagir le lecteur, l’auditeur, le téléspectateur. Les cibles de la satire peuvent être les nouvelles technologies, la vie moderne, le pouvoir de l’argent, les inégalités sociales, mais aussi la religion, toutes les formes d’intolérance, le handicap, en fonction souvent de l’actualité. L’humour et la caricature ne s’interdisent en principe aucun sujet.

3  Je sais identifier les arguments de la satire Dépendance : Le Gorafi, Fary Isolement : Pawel Kuczynski Coût excessif : Fary Perte du savoir-vivre : Stahler Perte de perception de la réalité : Le Gorafi, Fary, Pawel Kuczynski

4  Je connais les procédés de la satire a. ironie. b. humour. c. caricature. d. parodie

Entraînement au brevet

p. 168

Il réussit à s’évader du labyrinthe imprimé au dos de son paquet de céréales PREMIÈRE PARTIE

5. a. Certaines expressions exagèrent le danger : Mais très vite l’aventure vire au cauchemar (l. 14) ; d’autres exagèrent les émotions ressenties par le personnage  : les nerfs du jeune homme lâchent (l. 16) ; avant d’exploser en sanglots (l. 17). b. Pourtant (l. 10) et mais (l. 14 et 15) sont deux connecteurs d’opposition. c. Ça parlait d’aventures, d’une jungle aux mille saveurs et d’un trésor délicieux (l.  12) constitue une énumération à trois termes. d. Ce récit constitue une parodie de récit d’aventures.

Questions sur le texte littéraire 1. Bafien, un jeune contrôleur de gestion, fait l’expérience éprouvante de s’engager dans le labyrinthe qui figure au dos de son paquet de céréales et, après plusieurs tentatives infructueuses, parvient, épuisé, à retrouver la sortie. 2. Les événements sont racontés en commençant par la fin : le premier paragraphe montre Bafien secouru par le service des urgences. 3. Le journaliste recueille le témoignage du héros de l’aventure, Bafien, mais aussi du médecin des urgences qui l’a pris en charge et apporte un point de vue médical.

6. a. Le Gorafi imite un récit de catastrophe nécessitant un sauvetage. Plusieurs expressions en témoignent : Enveloppé dans une couverture thermique, les mains encore tremblantes (l. 5) ; « Bafien a eu de la chance, beaucoup de chance », commente le médecin urgentiste (l. 19) ; le rescapé (l. 20). b. On peut parler de parodie, parce que le modèle imité est reconnaissable, mais déformé par l’exagération ; le décalage entre le traitement de l’information et l’information elle-même est caractéristique de la parodie, qui présente de façon sérieuse un fait anodin et ridicule.

4. a. Cette aventure est présentée comme un exploit : C’est un exploit dont peu de Français oseraient seulement rêver (l. 1). b. Cette qualification ne convient guère à l’aventure en question, des plus banales, puisqu’il s’agit d’un jeu de labyrinthe publicitaire. c. L’article mobilise ici le registre héroï-comique et utilise un tour grandiloquent qui parodie les faits divers relatant des catastrophes ou le style des romans d’heroic fantasy, cela en vue de produire un effet parodique.

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Chapitre 7

7. Bafien a été victime d’une addiction au jeu. Il n’est pas parvenu à s’arrêter avant d’avoir terminé le jeu : je n’ai pas su résister (l. 12-13).

l’esprit puisqu’il n’abandonne pas pour autant son jeu. Il change de lieu mais pas d’activité. b. Le dessinateur souligne ainsi la dépendance du garçon au jeu vidéo.

8. a. L’article semble dénoncer l’addiction au jeu, qui conduit le personnage à perdre son travail (l. 24-25). b. L’article dénonce en réalité une société de consommation qui attire le client non par le produit lui-même, mais par son emballage.

11. Le dessin joue sur l’interprétation de la consigne de l’adulte et montre les stratégies des adolescents pour contourner les ordres qui leur sont donnés. L’article pousse une situation banale au paroxysme de l’absurde et développe un humour plus radical que le dessin. Le dessin vise à faire sourire, l’article déclenche plutôt le rire.

Questions sur le texte et l’image 9. Un jeune garçon joue dans sa chambre à un jeu vidéo. Sa mère entre dans la chambre et lui demande d’aller jouer dehors pour profiter du beau temps. Dans la seconde vignette, on voit le garçon continuer de jouer à son jeu vidéo depuis le jardin, le fil qui relie la console de jeu à l’écran de télévision passant par la fenêtre de la chambre.

Réécriture Enveloppés dans des couvertures thermiques, les mains encore tremblantes, serrées autour d’un gobelet de café fumant, Bafien et son ami retrouvent peu à peu leurs esprits : « Nous n’y croyions plus  » racontent-ils aux journalistes. « Nous étions épuisés. Physiquement. Mentalement. Nous étions prêts à abandonner. C’est alors que nous avons aperçu la cascade chocolatée du Roi Coco », racontent-ils encore sous le choc.

10. a. L’humour de ces deux vignettes vient de ce que le garçon semble se montrer obéissant et sort effectivement de sa chambre : il exécute l’ordre qui lui est donné à la lettre, mais il n’en respecte pas

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Chapitre 8 Rhinocéros d’Eugène Ionesco

Livre de l’élève p. 170

Ouverture du chapitre p. 170 Réponses aux questions • Le personnage s’est métamorphosé en rhinocéros. • La pièce semble traiter de la métamorphose d’humains en rhinocéros. Cette transformation est aussi bien physique que psychologique. Si

le sujet peut paraître comique, le mot fanatisme, le fait que cela ait été inspiré à Ionesco lors de la montée du nazisme en Roumanie, et le fait qu’il évoque la perte de personnalité orientent la pièce vers le genre tragique.

Un rhinocéros dans la ville p. 172 > Comment Ionesco met-il en scène l’irruption d’un événement insolite ? Réponses aux questions Comprendre

• Un rhinocéros fait irruption dans le quotidien d’une petite ville de province. Les personnages ne savent pas d’abord de quoi il s’agit (Mais qu’est-ce que c’est ? l. 58) mais Jean finit par dire : Oh ! un rhinocéros ! (l. 65). La représentation matérielle du rhinocéros qui traverse la ville peut poser un problème de mise en scène.

• Le texte relève du genre dramatique car il est disposé en répliques. En outre, il comporte de nombreuses didascalies (ou indications scéniques) qui fournissent aux comédiens et aux metteurs en scène des informations, tant sur les lieux que sur les gestes et le ton des personnages. Analyser

1. a. La scène se déroule à la terrasse d’un café, durant la matinée (Ils vont s’asseoir à une des tables de la terrasse du café, l. 6 et 7 ; Nous avions rendez-vous à onze heures trente. Il est bientôt midi, l. 4). Le cadre est réaliste. b. Jean

Bérenger

Physique

Il est soigneusement vêtu et porte une montre-bracelet (l. 3-4).

Il est dans un triste état (l. 12). Ses vêtements sont chiffonnés (l. 15-16) ; sa chemise est d’une saleté repoussante (l. 16-17) ; ses souliers ne sont pas cirés (l. 18).

Caractère

Il est impatient, il n’aime pas perdre son temps. Il est vif et autoritaire.

Il est nonchalant. Il a peu confiance en lui.

Activité professionnelle

Il travaille dans un bureau.

Il travaille dans un bureau.

Conception de la vie Il pense que l’homme doit remplir son (goût pour les loisirs, vie devoir. sociale...) Il n'aime pas les sorties, les fêtes.

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Il a peu de distractions, s'ennuie, mais accepte les invitations (il vient de fêter l’anniversaire de leur ami commun, Auguste).

Chapitre 8

2. Jean prend le dessus sur Bérenger qui subit la conversation. Il ne cesse de lui faire des reproches (on pourra faire relever l’emploi des adverbes toujours et évidemment ligne 3), se montre autoritaire et va jusqu’à dire à Bérenger qu’il a honte d’être [son] ami (l. 20). On peut relever de nombreuses phrases exclamatives (Toujours en retard, évidemment ! l. 3 ; Quel désordre ! l. 18 ; C’est lamentable, lamentable ! l. 20 ; De la volonté, que diable ! l. 30) qui traduisent son emportement. On pourra faire remarquer aux élèves que cet échange n’a pas réellement de sens. Par exemple, Jean reproche à Bérenger d’être en retard d’une demi-heure alors que lui-même vient d’arriver. On fera percevoir aux élèves que le langage n’est plus réellement un outil de communication et donne à voir la solitude des hommes, ce que l’on rapprochera du théâtre de l’absurde.

La peur qu’il suscite chez les personnages annonce déjà le thème de la pièce  : la déshumanisation face aux idées se répandant au sein d’un groupe. Bilan • Cette scène d’exposition s’ancre dans le quotidien d’une petite ville de province. La scène se déroule à la terrasse d’un café. L’attention est centrée sur les personnages de Jean et Bérenger, qui s’opposent tant du point de vue du physique que du caractère. • L’intrigue naît avec l’arrivée du rhinocéros. Cette arrivée contraste avec le caractère réaliste de la scène. Le spectateur peut rire de cette situation, mais la difficulté à communiquer des personnages et la place que prend le rhinocéros, laissant les humains au second plan, peuvent aussi l’inquiéter. L’intrusion du surnaturel oriente le spectateur vers un registre plus grave, celui du tragique. Cette scène d’exposition semble donc «  classique », puisqu’elle a d’abord pour but d’informer les spectateurs au sujet du lieu, des personnages et de l’intrigue. Cependant, elle possède une certaine originalité par le mélange des registres, et l’on comprend qu’elle introduit une réflexion plus profonde sur la condition de l’homme. • Dès le début de la pièce, le mélange des registres (réaliste, comique, fantastique) peut dérouter le spectateur qui ne sait trop à quoi s’attendre, tout autant qu’il peut l’intriguer et piquer sa curiosité.

3. a. Les habitants de la ville mènent une existence paisible avant l’arrivée du rhinocéros. b. L’arrivée du rhinocéros est annoncée par des sons, comme le met en évidence le champ lexical du bruit présent dans les didascalies : bruit, l. 44 ; un souffle de fauve, l. 45 ; un long barrissement, l. 46 ; les bruits, l. 51, 53, 55 et 56 ; son halètement, l. 57-58. 4. a. Jean, la serveuse et l’épicière voient le rhinocéros et sont stupéfaits, comme le soulignent l’interjection Oh  ! (l.  65, 67, 68, 69) et les phrases exclamatives. b. Les spectateurs ne voient pas le rhinocéros, ils l’entendent uniquement. La didascalie regarde du côté de la coulisse gauche (l. 63) montre que l’animal traverse un endroit qui se trouve hors scène. Cela suscite la curiosité du spectateur.

Grammaire pour lire La construction des didascalies Construction

5. La scène peut paraître comique, tant par la dispute entre Jean et Bérenger (lequel apparaît débraillé) que par le passage du rhinocéros, qui semble absurde dans une ville. Mais le registre fantastique est également présent car l’apparition d’un rhinocéros est un élément irréel au sein d’un univers totalement réaliste. 6. La fin de la scène suscite l’inquiétude  : les humains semblent dépassés par le phénomène contre lequel, d’emblée, ils ne semblent pas pouvoir lutter. Le passage du rhinocéros produit des bruits qui couvrent la conversation des humains, ce qui montre que l’animal prend le dessus sur l’homme, le déshumanise en l’empêchant de communiquer.

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Indication scénique

a. sortant du café.

participe présent

déplacement

b. qui montre sa tête par la porte de l’épicerie.

proposition subordonnée relative

geste

c. À son mari, resté dans la boutique.

groupe nominal COI

énonciation

d. Les bruits sont devenus énormes.

phrase verbale

bruit

Des symptômes inquiétants p. 175 > Quels sont les premiers effets de la métamorphose ? Réponses aux questions

6. L’expression examiner quelqu’un comme une bête curieuse signifie «  observer attentivement quelqu’un qui présente un trait particulier, étonnant ». L’expression, dans la bouche de Jean, est amusante car elle est prise au sens propre : Jean est en train véritablement de se transformer en bête sans même qu’il s’en rende compte.

Échanger et comprendre Jean se métamorphose en rhinocéros. La pièce ne bascule pas complètement dans le fantastique car la métamorphose est à la fois comique et inquiétante. PARCOURS A

7. Réponse ouverte.

1. Jean ressent un malaise (l. 2), il a de la fièvre, il a des maux de tête (l. 8) et mauvaise mine (l. 36).

PARCOURS B

2. Les étapes de sa métamorphose sont progressives  : sa voix est enrouée et devient rauque (l. 11-14) ; une bosse apparaît sur son front (l. 25-26) ; son teint devient verdâtre (l. 34, l. 36) ; sa respiration devient bruyante (l.  43-44) et ses veines deviennent saillantes (l.  68-69). Sa peau finit par durcir (l. 79).

2. La transformation n’est pas uniquement physique : Jean perd ses capacités à raisonner tel un humain et parle de lui comme d’un animal, sans s’en rendre compte. Il ne dit pas qu’il va s’alimenter mais qu’il doit chercher sa nourriture (l. 61) et qu’il n’a confiance que dans les vétérinaires (l. 67).

1. Jean se transforme en rhinocéros.

3. Le fait que Jean se retire quelques instants dans la salle de bains constitue un artifice de mise en scène  : ce moment passé hors scène permet d’opérer des transformations physiques qui donnent à voir aux spectateurs sa métamorphose.

3. La transformation physique de Jean dans cet extrait nécessite l’utilisation d’accessoires et de maquillage, ce qui pose de réels problèmes de mise en scène. Sous le prétexte de vérifier s’il a bien une bosse sur le front, Jean se rend dans la salle de bains située hors scène, dans les coulisses, ce qui constitue une astuce scénique permettant à l’acteur de se grimer hors de la vue du spectateur.

4. L’expression examiner quelqu’un comme une bête curieuse signifie «  observer attentivement quelqu’un qui présente un trait particulier, étonnant ». L’expression, dans la bouche de Jean, est amusante car elle est prise au sens propre : Jean est en train véritablement de se transformer en bête sans même qu’il s’en rende compte.

4. Jean n’est pas conscient de sa transformation. Il utilise de nombreuses phrases interrogatives et négatives pour nier les modifications physiques à l’œuvre chez lui : Pourquoi serais-je enroué ? Ma voix n’a pas changé (l. 15) ; Une bosse ? (l. 27) ; Je n’ai point de bosse. Dans ma famille on n’en a jamais eu (l. 29) ; Pourquoi aurais-je une angine ? (l.  49-50)… Les didascalies montrent que Jean porte les mains à son visage, afin de vérifier si les transformations qu’évoque Bérenger sont vraies. Par ailleurs, il se débat et refuse que Bérenger l’examine (lignes 72-73), niant ainsi ce que son ami s’apprête à constater en énonçant Cependant…

5. Bérenger tente de faire prendre conscience à Jean de sa transformation et se montre amical avec lui. Il est plus aimable et plus proche de lui que dans la scène d’exposition : il lui prend le pouls (l. 55) et lui pose des questions, comme s’il cherchait à comprendre ce qui lui est arrivé. Si cela l’inquiète, il semble aussi avoir de la compassion et de l’empathie pour lui. On constate que le personnage évolue et prend un certain ascendant sur Jean : il lui enjoint par exemple de faire venir le médecin (Si, il faut faire venir le médecin, l. 66), se prononce sur le rythme de son pouls (Votre pouls bat à un rythme tout à fait régulier. Ne vous effrayez pas, l. 57-58), lui conseille de prendre quelques jours de repos (Quelques jours de repos et ce sera fini, l. 60). 6. La métamorphose est inquiétante car le spectateur voit Jean se déshumaniser sous ses yeux. Outre une métamorphose physique, il le voit perdre

5. Cette phrase montre qu’inconsciemment Jean parle déjà de lui comme d’un animal : il n’a plus confiance dans les médecins, chargés de soigner les humains, mais dans les vétérinaires qui s’occupent des animaux. Plus haut déjà (l. 61), il est apparu au spectateur comme ayant des préoccupations animales (Je dois chercher ma nourriture), ce qui montre que la métamorphose affecte aussi son comportement.

85

Chapitre 8

ses capacités de raisonnement et son attachement aux valeurs qui sont proprement humaines.

Vocabulaire

Bilan

a. grand : s’agrandir ; souple : s’assouplir ; tendre : s’attendrir ; rond : s’arrondir ; dur : durcir ; gros : grossir ; mince : mincir ; noir : noircir ; mou : s’amollir b. se transformer : une transformation ; se changer  : un changement  ; évoluer  : une évolution  ; se modifier : une modification ; se convertir : une conversion

Le vocabulaire de la métamorphose

Dans cette scène, Jean se métamorphose. Tout d’abord, la métamorphose est physique, ce qui donne à la scène une dimension à la fois comique et fantastique. Ensuite elle affecte son mode de vie et sa façon de penser. La scène comporte alors une dimension inquiétante parce que le personnage de Jean se déshumanise.

Les valeurs humaines en question p. 178 > Comment les valeurs humaines s’opposent-elles à l’animalité ? Réponses aux questions

également faire relever aux élèves les nombreux verbes appartenant au champ lexical de l’intellect.

Échanger

4. Jean n’est pas ouvert à la discussion : son discours est totalitaire, ce que montrent les nombreuses phrases injonctives et l’emploi du mode impératif (Parlons-en de la morale, l. 14 ; Démolissons tout cela, l. 19 ; Ne prononcez plus ce mot ! l.  30…), les formules tranchantes et définitives (j’en ai assez de la morale, l. 14), les exclamations assertives (L’humanisme est périmé !, l. 32). Jean ne cherche plus à échanger des idées, mais il impose les siennes, interrompt son interlocuteur (l. 31, l. 35) et ne tolère aucune contradiction. Ses formules, marquées par l’absence du pronom de première personne, figurent des principes totalement arbitraires, incarnant un fanatisme né d’une absence de réelle réflexion.

Le phénomène semble plus grave car, peu à peu, tous les personnages se métamorphosent, atteints par cette rhinocérite. Le spectateur est alors en droit de se demander vers quel dénouement tend la pièce et si certains personnages pourront résister. Analyser 1. Outre la métamorphose physique, Jean subit une métamorphose morale. Son mode de vie, sa manière de pensée sont affectés : on le voit ainsi se déshumaniser et rejeter peu à peu les valeurs humaines. 2. Jean appelle tout d’abord à un retour à l’égalité entre les animaux et les hommes : les rhinocéros sont des créatures comme nous, qui ont droit à la vie au même titre que nous ! (l. 1-4). Il estime qu’il faut dépasser la morale humaine, anéantir le système de pensée propre aux humains (Démolissons tout cela, l. 19). Pour lui, l’humanisme est périmé (l. 32), c’est-à-dire que les valeurs que défend l’humanité n’ont plus lieu d’être : il faut passer à un nouveau système.

5. Bérenger, dans un premier temps, ne semble pas prendre Jean au sérieux, tant son raisonnement est dénué de logique  : Je ne vous prends pas au sérieux. Vous plaisantez, vous faites de la poésie (l. 21-22) ; Perdez-vous la tête ? Enfin, aimeriez-vous être rhinocéros ? (l. 40). 6. L’incompréhension s’est définitivement installée entre Jean et Bérenger : Je suis très étonné de vous entendre dire cela, mon cher Jean ! [...] Enfin, aimeriez-vous être rhinocéros ? (l. 39-40) ; Pourquoi pas ! Je n’ai pas vos préjugés (l. 41). On peut donc dire qu’aucun des deux personnages n’est convaincu par l’autre : chacun reste sur sa position.

3. Bérenger déclare que les rhinocéros détruisent les vies humaines. Il énonce également le fait que la morale des hommes n’est pas compatible avec celle des rhinocéros car l’homme a des valeurs humanistes et un système de pensée nés des évolutions de la civilisation. Il tente de défendre cet état de culture qui lui est cher face à la bestialité, à l’état de nature que préfère Jean. On pourra faire remarquer aux élèves que Bérenger n’a guère l’occasion de développer ses arguments puisqu’il est systématiquement interrompu par Jean. On pourra

7. a. Les barrissements ont bien évidemment un effet comique. L’exagération relève de la farce. Mais ils servent aussi le tragique de la situation. L’humain qu’était Jean perd la parole, rendant impossible l’échange, la communication. Le grotesque que

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créent les barrissements révèle un malaise, celui de la difficile communication entre les hommes. b. La transformation de Jean revêt un caractère inquiétant : le personnage se déshumanise, son apparence physique, ses pensées mêmes sont modifiées en totalité. Et c’est sa conception même de l’homme qui, en dernier ressort, est aussi affectée. Ses propos sont empreints de violence et d’agressivité, de mépris envers l’homme (L’homme... Ne prononcez plus ce mot !, l. 30) et marqués par un refus de ses valeurs. La pièce revêt dès lors une dimension tragique.

même. Bérenger, lui, incarne la résistance face à ce totalitarisme qui annihile la pensée et les valeurs humanistes. Il croit en ces valeurs que l’homme a acquises au fil du temps. Pour lui, le respect de la pensée permet de lutter contre ce fanatisme. • Le comique permet au spectateur de prendre de la distance vis-à-vis de la tension présente dans la scène, mais il souligne aussi l’absurdité de la situation. Les motifs comiques mettent en relief le message plus profond de la scène : la déshumanisation d’un homme qui cède au discours totalitaire et fanatique.

Bilan

Vocabulaire

• Dans cette scène, Jean incarne, à travers sa métamorphose, la déshumanisation inhérente à tout système totalitaire. Il nie les valeurs humanistes et suit aveuglément une pensée unique qui lui est imposée, incapable dès lors de raisonner par lui-

Les racines du mot homme a. anthropophage. b. misanthrope. c. anthropologie. d. humanité. e. humanitaire. f. anthropomorphisme.

Des métamorphoses à répétition p. 180 > Quel sens donner à la métaphore de la rhinocérite ? Réponses aux questions

doit, l. 10), se dissimulent en réalité des arguments creux et pervertis. Ainsi, l’expression bilan Comprendre, c’est justifier (l.  13) confond explication objective et justification, qui implique une prise de position. La formule pas de vices véritables dans ce qui est naturel (l. 17-18) s’appuie sur le mythe d’une nature innocente, ce qui reste à prouver. Les propos de Dudard ne sont donc que des formules qui ne s’appuient sur aucune réflexion solide.

Échanger et comprendre • M. Papillon et Botard se sont métamorphosés en rhinocéros. • Cela rend l’épidémie de rhinocérite inquiétante car de plus en plus de personnages semblent atteints. Analyser 1. Bérenger pense qu’il ne faut pas céder à la rhinocérite, qu’il faut rester soi-même et fidèle à ses idées. Il condamne M. Papillon qui s’est laissé embrigader (l. 1).

3. Pour Dudard, la tolérance prime sur toute autre valeur, annihilant de fait les autres valeurs humaines de la liberté, de l’amitié… Lorsqu’elle ne se propose aucune barrière ni aucun repère, la tolérance conduit aux totalitarismes, fanatismes et violences de tous ordres. Elle n’a de sens que construite autour de références et d’appuis humanistes.

2. a. Dudard ne condamne pas ceux qui se sont laissés aller à la métamorphose, il tente d’expliquer et de minimiser le phénomène. b. Dudard défend sa position au nom de la tolérance, qu’il cautionne par le recours aux valeurs scientifiques et intellectuelles traduites notamment par les termes comprendre (l.  6-7), effets (l. 7), causes (l. 8), êtres pensants (l. 9)… Dudard en appelle également à la logique (Tout est logique, l. 12). c. Sa façon de raisonner est spécieuse, car derrière l’argumentation charpentée de façade, construite autour de nombreux connecteurs logiques (mais, l. 8 ; car, l. 9 ; de toute façon, l. 10 ; aussi, l. 17…) et de formules impératives (il faut, l. 6, l. 7, l. 8 ; on

4. Botard est devenu rhinocéros car il n’a pas été assez ferme dans ses opinions propres et s’est laissé endoctriner : Sa fermeté n’était qu’apparente (l. 37-38) ; C’est parce qu’ils sont de bonne foi, on peut les duper (l. 43-45). 5. Daisy vient annoncer la métamorphose de Botard. Elle ne semble pas avoir de position clairement définie. Elle représente les gens qui sont dans l’hésitation et pourraient se laisser convaincre de devenir rhinocéros.

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Chapitre 8

6. a. La pièce a été vue comme se référant à la montée du nazisme, car Ionesco met en scène des personnages qui se laissent aveugler par une pensée imposée et perdent ainsi leurs propres idées. Or, Hitler, dans les années 1930, a su convaincre la population, épuisée par les difficultés économiques liées à la crise de 1929. Il imposera ainsi ses idées, mettant en place un régime totalitaire. b. Ionesco dénonce le fait que l’on puisse suivre aveuglément les idées d’autrui, que l’on accepte

tout au nom d’une trop grande tolérance qui peut ouvrir le champ aux actions les plus viles. Bilan Transformation de M. Papillon et de Botard Argument de Bérenger : Face à la rhinocérite, il faut faire preuve de fermeté, ne pas se laisser endoctriner. Argument de Dudard : Face à la rhinocérite, il faut être tolérant, chercher à comprendre.

Rester un homme p. 182 > Comment le monologue final met-il en scène la situation tragique de l’homme ? Réponses aux questions

je ne peux pas. Je ne peux plus me voir (l. 19) ; ma carabine, ma carabine ! (l. 22). On perçoit, au cours de la scène, que la pensée de Bérenger devient de plus en plus confuse. Sa façon de s’exprimer devient chaotique. Ses angoisses sont poussées à leur paroxysme, la déconstruction de la parole le rend perceptible. c. Il se considère comme un monstre car il est alors le seul représentant de l’espèce humaine.

Comprendre • Un monologue est une réplique où un personnage est seul sur scène (ou se croit seul) et s’adresse à lui-même, le plus souvent pour nous livrer ses pensées. Ici Bérenger s’adresse à lui-même. • Le réel destinataire du monologue est le public. Analyser 1. a. Resté seul face à la population devenue rhinocéros, Bérenger se sent monstrueux. Il regrette presque d’avoir conservé son statut d’humain, il se sent marginal. Cela renverse le système de valeurs dans lequel il croit. Défauts des humains – laideur – front plat – traits tombants – mains moites – peau flasque – peau blanche – poils – hurlements

2. On entend les barrissements des rhinocéros, comme le montre la didascalie Il écoute les barrissements (l. 10). On voit également les têtes de rhinocéros sur l’un des murs : Il se retourne face au mur du fond où sont fixées les têtes des rhinocéros (l. 22-23). Cela donne l’impression que le personnage est cerné de toutes parts par ces animaux, comme prisonnier de sa propre condition d’homme. Le spectateur peut alors penser que Bérenger va, lui aussi, céder à la rhinocérite.

Qualités des rhinocéros – beauté – corne – peau rugueuse – peau vert sombre – absence de poils – barrissements comparés à des chants

3. a. La didascalie Il a un brusque sursaut (l. 21) signale un changement et témoigne, de la part de Bérenger, d’une résistance instinctive. b. Après les doutes et les interrogations du monologue, Bérenger a finalement décidé d’être luimême (conserver son originalité, l. 21) dans l’acte de résister. Il veut rester le dernier homme (l. 24-25) et s’interdit de céder à la rhinocérite. On identifiera à cet effet la forme négative de la phrase déclarative, prononcée avec conviction : Je ne capitule pas. On pourra également faire relever le champ lexical de la lutte, du combat présent dans la fin du texte : défendrai (l. 24) ; carabine (l. 22) ; contre (l. 22)… c. Bérenger a évolué. Au Bérenger apathique, mou et déprimé de l’acte I succède un Bérenger courageux et héroïque, seul à résister, et prêt à sacrifier

Les canons de beauté semblent totalement inversés. b. Le désespoir de Bérenger se perçoit à l’emploi de phrases exclamatives, souvent courtes et nominales (J’ai eu tort ! l. 1 ; Ah, ce corps trop blanc, et poilu ! l. 7-8 ; Non, ça n’est pas ça ! l. 12…), ainsi qu’à la répétition de nombreuses expressions : je suis un monstre, je suis un monstre (l. 17) ; jamais je ne deviendrai rhinocéros, jamais, jamais ! (l. 17-18) ;

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sa vie pour la cause humaniste. Toutefois, on pourra demander aux élèves si Bérenger leur semble être une figure véritablement héroïque. En effet, les phrases Hélas, jamais je ne deviendrai rhinocéros (l. 17-18) et tant pis ! Je me défendrai contre tout le monde ! (l. 21-22) montrent que son choix résulte d’un échec plutôt que d’une volonté propre. En effet, c’est devant l’impossibilité de devenir rhinocéros qu’il assume, comme malgré lui, sa condition d’homme et sa nature rebelle à tout grégarisme. La question est alors de savoir si l’héroïsme réside dans les actes ou dans les intentions.

face à toute forme d’embrigadement et de fanatisme. Il met en évidence la nécessité de rester fidèle à soi-même et à ses idées. Bilan Dans le monologue final, Bérenger, qui se trouve être le dernier homme, connaît l’ultime tentation de devenir rhinocéros et de se fondre ainsi dans la masse. Mais, dans un dernier sursaut, il décide de résister et d’affirmer ses différences, préférant l’humanisme aux valeurs de violence, d’obéissance et de bestialité incarnées par les rhinocéros. Cette dernière scène revêt certains aspects de la farce mais elle s’oriente surtout vers le registre tragique puisqu’elle fait réfléchir le spectateur sur le tragique de la condition humaine, c’est-à-dire de l’homme seul face à son destin.

4. Bérenger a des comportements comiques, voire farcesques : il est agité, se regarde dans la glace, vante la peau et le charme de la voix des rhinocéros, se livre à des tentatives cocasses de barrissements (l.  11-15). En même temps, pour conserver son originalité, il s’est coupé de tous les humains et se retrouve dans une solitude tragique, confronté à un choix tragique : sa décision engage en effet non seulement son destin mais aussi celui de l’humanité entière, car s’il capitule, c’est l’être humain qui disparaît.

Grammaire pour lire Le futur simple et le conditionnel présent a. Si je le pouvais, je résisterais à tout cela. b. À l’avenir, je me battrai pour défendre mes idées. c. J’aimerais pouvoir exposer mes idées. d. Je pourrais lutter, mais je suis certain que je n’y parviendrai pas.

5. Ionesco, à travers les paroles de Bérenger, montre la nécessité de résister et de s’engager

Lecture accompagnée p. 184 La Vague de Todd Strasser Découvrir le roman On pourra aussi suggérer aux élèves la lecture du roman pour la jeunesse de Véronique Massenot, Lettres à une disparue, ou encore rappeler que le roman de George Orwell, La Ferme des animaux, est visible dans une adaptation en dessin animé, en français ou en anglais sur YouTube. Cela permettra notamment un travail interdisciplinaire entre français et anglais.

• Le professeur ne parvient pas à faire comprendre à ses élèves comment la population allemande, dans les années 1930, a pu suivre les idées du parti nazi. • Réponse ouverte. Les élèves s’orienteront naturellement vers les recherches documentaires, les exposés, la lecture de témoignages autobiographiques…

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Chapitre 8

Histoire des arts p. 186 La mise en scène de la métamorphose Comparer plusieurs mises en scène 1. Le problème qui se pose est la représentation des rhinocéros sur scène et surtout la métamorphose d’humains en rhinocéros. 2. Costume, accessoires

Lieu, décor, éclairage

Option réaliste/ Atmosphère créée symbolique

J.-L. Barrault Costumes du quotidien (doc. 1) de l’époque. Pour le rhinocéros : masque avec corne.

Lieu banal et neutre. Décor composé d’une table et d’une chaise. La lumière semble éclairer le plateau.

Réaliste

Réaliste

Jean-Guy Legault (doc. 2)

Appartement de Jean. À gauche, la salle de bains séparée du reste de la scène par des plantes. À droite, le reste de l’appartement. L’éclairage semble mettre en valeur les deux personnages et notamment Jean qui est en train de se métamorphoser.

Symbolique

Insolite

Short, costume à carreaux. Pour le rhinocéros : un masque à gaz.

Appartement de Jean. Lumière Symbolique Gábor Tompa Bérenger en costume. (doc. 3) Jean semble en pyjama, verte, assez sombre. sous une couverture, la tête couverte d’un immense pansement.

3. Les rhinocéros apparaissent en relief sur ce qui pourrait être assimilé à des fenêtres fermées, comme s’ils voulaient entrer dans l’appartement afin de s’emparer des hommes qui s’y trouvent.

Inquiétante

plonge le fond de la scène dans l’obscurité, ce qui connote le tragique de cette métamorphose, le costume à carreaux de Bérenger, la tenue et la gestuelle de Jean peuvent évoquer la farce, des attitudes clownesques. Toutefois, le masque à gaz, employé pour représenter la corne du rhinocéros, fait aussi référence aux masques à gaz que portaient notamment les soldats lors de la Première Guerre mondiale et présente donc une dimension inquiétante. Dans la dernière image, le metteur en scène a voulu rendre l’atmosphère inquiétante en jouant sur l’éclairage, l’apparition en relief des rhinocéros et l’attitude de Jean qui traduit un malaise certain. Le spectateur peut se demander alors quelle sera l’évolution des personnages qui glissent vers un univers tragique.

4. Réponse ouverte.

Faire le point 1. La pièce est difficile à mettre en scène car il faut donner à voir aux spectateurs la métamorphose des humains en rhinocéros. 2. La version mise en scène par Jean-Louis Barrault présente Jean affublé d’un masque grotesque, et, face à lui, Bérenger et Daisy qui le regardent avec étonnement. Si l’on se réfère au commentaire de Ionesco (question 4), la pièce serait plutôt orientée vers un comique tragique. Dans la deuxième image, la scénographie est plus nuancée. Si l’éclairage derrière les personnages

90

Outils pour lire et s’exprimer p. 188 Défendre un point de vue Vocabulaire

l’ordre : le désordre – l’accord : le désaccord – la connaissance  : la méconnaissance  – l’entente  : la mésentente. • Adjectifs : raisonnable : déraisonnable – moral : immoral – cohérent : incohérent – plaisant : déplaisant – tolérable : intolérable – courtois : discourtois – honnête : malhonnête – résolu : irrésolu – flexible : inflexible.

1. La thèse : l’idée défendue. Les arguments : les preuves qui viennent étayer la thèse. Les connecteurs logiques : les mots qui relient les idées entre elles. Les exemples : des données concrètes qui illustrent les arguments. 2. • La pièce de Ionesco présente une mise en garde contre une certaine forme de tolérance (thèse). • En effet, à force de tout comprendre, on finit par tout accepter, même l’inacceptable (argument). • C’est le cas de Dudard qui comprend que M. Papillon soit devenu rhinocéros, traitant Bérenger d’intolérant (exemple).

Grammaire 5. 1. Bérenger est inquiet parce que l’humanisme lui semble en danger. (Cause) 2. Bien qu’il soit un intellectuel, Dudard s’est laissé gagner par la rhinocérite. (Opposition) 3. Le fanatisme envahit le monde si bien que les hommes se déshumanisent. (Conséquence) 4. Si la rhinocérite tente de le gagner, Bérenger résistera. (Condition) 5. Le dramaturge a écrit cette pièce afin que les hommes ne se laissent pas embrigader. (But)

3. 1. On lui a objecté qu’il était trop jeune pour occuper ce poste. 2. Par ses preuves irréfutables, elle m’a démontré que mon raisonnement était faux. 3. Jean a réfuté les arguments de Bérenger. 4. Même avec de solides arguments, Bérenger n’a pas convaincu Jean. 5. Émouvant lors de son témoignage, il a persuadé les jurés. 6. Le jury a délibéré.

6. 1. Le fanatisme est dangereux parce qu’il empêche l’homme de penser par lui-même. 2. Il faut résister à la tentation de suivre un groupe bien que nos amis en fassent partie. 3. Respecter les valeurs humanistes est important afin que les hommes entretiennent de bonnes relations. 4. L’homme est trop influençable si bien qu’il commet parfois des erreurs.

4. a. le bien/le mal – la franchise/l’hypocrisie – la solidarité/l’individualisme – la tolérance/l’intolérance – la liberté/la captivité – le juste/l’injuste – le vrai/le faux – le bonheur/le malheur – la bonté/la méchanceté – la beauté/ la laideur – l’utile/ l’inutile. b. • Noms : la logique : l’illogisme – la compréhension : l’incompréhension – le respect : l’irrespect –

Outils pour lire et s’exprimer p. 189 Nuancer son opinion Grammaire

8.

7. Termes mélioratifs génial sublime passionnant pertinent judicieux

Termes péjoratifs nocif inutile choquant sans intérêt inacceptable décevant

Certitude

Nuance

2. extrêmement préoccupante ; 3. assez préoccupante ; 4. je vous confirme que ; 5. plus que préoccupante

1. semble très préoccupante ; 6. semble-t-il

9. Comporte un Comporte un lexique évaluatif modalisateur 1. jugement mélioratif

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3. certitude

Énonce un fait objectif 2.

Chapitre 8

10. 1. Je pense que les valeurs humanistes sont en danger. 2. L’humanité se rendra certainement compte des dangers qui la menacent. 3. La pièce dénoncerait le totalitarisme. 4. J’ai assisté à une mise en scène incohérente de Rhinocéros.

comédiens jouaient bien. Il souligne d’ailleurs la performance d’Évelyne Rompré, stipulant que son interprétation du personnage de Daisy était attachante. Il est également d’avis que la difficile scène de métamorphose en rhinocéros est une des meilleures données à voir. Toutefois, il n’a pas réellement apprécié que le metteur en scène accentue les aspects comiques de la pièce, créant trop d’effets scénographiques qui deviennent agaçants pour les spectateurs. Enfin, il trouve que l’idée de transposer l’action de la pièce dans une grande entreprise était intéressante mais n’a pas été bien exploitée par le metteur en scène.

11. a. Le critique explique que certains éléments de la mise en scène lui ont plu et que d’autres l’ont laissé dubitatif. Son avis est nuancé. b. Le journaliste reconnaît que la direction d’acteur était de bonne qualité, c’est-à-dire que les

Je construis le bilan p. 192 1   Je connais les spécificités du genre dramatique

5  Je comprends le message de l’œuvre a. Ionesco s’inspire de la montée du nazisme et de l’émergence d’États totalitaires.

a. didascalies. b. monologue. c. réplique.

2   Je connais les actions principales de la pièce

b. Ionesco dénonce le fait que les populations peuvent suivre aveuglément une pensée unique, les hommes délaissant ainsi leur humanité, leur identité et les valeurs humanistes. D’un point de vue politique, il dénonce l’embrigadement auquel se livrent les États totalitaires.

L’ordre est : b – e – a – d – c.

3  J’identifie les répliques des personnages a. Jean. b. Bérenger. c. Jean. d. Dudard. e. Bérenger.

c. La pièce est de tonalité comique, utilisant le comique de farce : d’abord, parce que sont des rhinocéros qui sont mis en scène, ensuite, parce que les dialogues des personnages relèvent de l’absurde et prêtent donc à sourire. Le fantastique trouve sa source dans le recours au thème de la métamorphose qui est particulièrement inquiétant. Enfin, on peut trouver du tragique dans cette pièce. Si elle dénonce la montée des régimes totalitaires, elle dénonce surtout le tragique de la condition humaine  : dans la pièce, tous les personnages, à l’exception de Bérenger, finissent par adhérer à la totalité, à l’uniformité. L’homme a tendance à rester passif, incapable de remettre en question le système dans lequel il est happé. Ionesco souligne le conditionnement et le manque de réaction des êtres humains face aux idéologies qui gagnent leur société. L’homme suit aveuglément la pensée d’un groupe au lieu de garder ses propres idées, son libre arbitre et perd ainsi son humanité.

4  Je connais les réactions des personnages face à la rhinocérite Métier

Réaction face à la rhinocérite

Bérenger Employé D’abord indifférent, il finit de bureau par résister. Jean

Employé Il accepte la de bureau métamorphose, car pour lui la conformité est importante.

Dudard

Sous-chef Il se transforme en de bureau rhinocéros pour mieux les comprendre.

Daisy

Secrétaire Elle devient rhinocéros car elle craint de rester seule.

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Entraînement au brevet p. 194 L’humanisme en danger PREMIÈRE PARTIE

tif pareils (l. 34) et de l’emploi du pronom personnel les (l. 12, 17, 29) qui a ici une valeur généralisante.

Questions sur le texte littéraire

8. a. Ionesco explique aux hommes qu’il faut toujours garder son identité, ses propres idées, ses convictions et non suivre aveuglément le groupe qui pourrait vous faire adhérer à des idées qui ne sont pas les vôtres. C’est ainsi que Ionesco explique la montée des régimes totalitaires : la population s’est laissé aveugler, suivant d’autres citoyens et adhérant à leurs idées sans réfléchir. b. Cette scène de conflit relève plutôt du registre tragique car Bérenger ne parvient pas du tout à convaincre Dudard, qui suit aveuglément les autres, laissant de côté les valeurs humanistes et perdant ainsi sa condition humaine.

1. La phrase prononcée par Bérenger est déclarative, exclamative et affirmative et témoigne de sa conviction. Celles prononcées par Dudard, déclaratives et négatives, témoignent de son hésitation et de sa faiblesse. Le dialogue s’engage sur une opposition de points de vue face à la rhinocérite. 2. Bérenger cherche à convaincre Dudard qu’il ne faut pas suivre les rhinocéros et ne pas se laisser aller à la métamorphose. 3. Pour Dudard, le devoir consiste à suivre le groupe, à adhérer à ses idées, à suivre ses chefs et camarades (l.  7). Pour Bérenger, il s’agit au contraire de conserver son identité et ses propres idées en s’opposant au groupe (l. 14).

Questions sur le texte et l’image 9. a. Daisy est à genoux, aux pieds de Bérenger, inquiète, semblant regarder autour d’elle, alors même qu’en fond de scène apparaissent des têtes de rhinocéros. L’éclairage est sombre. Seuls les deux protagonistes sont dans la lumière. b. Les personnages semblent immobiles au milieu du plateau, comme encerclés ou menacés par ces rhinocéros qui apparaissent, mettant ainsi en évidence le ton tragique de la pièce. Le spectateur ressent de l’inquiétude et de la pitié pour ces deux êtres, se demandant s’ils vont parvenir à garder leur humanité.

4. Cette expression signifie que l’intérêt porté aux rhinocéros ne durera pas. 5. Pour Dudard, il n’est possible de formuler un jugement que si l’on a vécu l’expérience. Dans l’absolu, cet argument est vrai car il est plus juste d’émettre un avis lorsqu’on a vécu la situation que l’on critique. Mais ici, il ne l’est pas car une fois la métamorphose opérée, il sera impossible à Dudard de reprendre forme humaine et de formuler un jugement. Cette transformation est irréversible. 6. Les remarques de Daisy montrent qu’elle n’a pas d’opinion clairement définie au sujet de la rhinocérite, qui ne semble guère d’ailleurs l’impressionner (Si, vraiment, c’est un engouement passager, le danger n’est pas grave, l. 6). Elle ne fait rien pour empêcher Dudard de partir, comme en témoignent notamment la phrase interrogative (Que puis-je y faire ?, l. 21) et la forme négative (nous n’y pouvons rien, l. 11). Son comportement est le signe d’un caractère faible et complaisant.

10. Réponse ouverte. La menace des rhinocéros qui encerclent le couple, les jeux d’éclairage contribuent à rendre la scène angoissante. Mais le texte génère tout autant l’angoisse car il démontre que les mots sont impuissants et ne peuvent rien contre un phénomène qui paraît inéluctable. Réécriture a. S’il y avait à critiquer, il vaudrait mieux critiquer du dehors que du dedans. b. Il a eu des scrupules ! Son devoir lui a imposé de suivre ses chefs et ses camarades, pour le meilleur et pour le pire. Il ne les a pas abandonnés, il ne les a pas abandonnés.

7. Le troupeau est présenté comme un ensemble de créatures qui n’ont plus d’identité, métaphore d’une pensée unique, dictée par le groupe. Cette idée se traduit par la répétition de l’adjectif qualifica-

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Chapitre 8

Chapitre 9 Se battre pour la paix

Livre de l’élève p. 196

Ouverture du chapitre p. 196 Réponses aux questions

À l’arrière-plan, des troupes de soldats avancent dans la neige et le froid. Le texte « Décembre 1914. Une histoire vraie que l’Histoire a oubliée » renvoie à l’événement historique qui a marqué le siècle : la Première Guerre mondiale.

1er encadré

• Montesquieu estime que les hommes se doivent de se comporter humainement les uns envers les autres en temps de paix comme en temps de guerre. Lorsque les conflits armés semblent inévitables, il convient de limiter la violence au nom du respect de la vie et des droits humains.

• Le titre Joyeux Noël détonne par rapport à la tragédie humaine qu’a été la Première Guerre mondiale. La mention de Noël connote en effet la joie et la fête, incompatibles avec la guerre.

• Missak Manouchian est à la fois poète et chef d’un réseau de Résistants. Il a sacrifié sa vie pour libérer le peuple français de la domination nazie. Dans une lettre à son épouse Mélinée, à la veille de son exécution, il explique qu’il s’est battu pour que les générations futures vivent libres et dans la paix.

• Les deux mains serrées sont le symbole d’une réconciliation possible entre deux armées ennemies, celle de la France et celle de l’Allemagne, identifiables grâce aux couleurs des uniformes. Le film relate, en effet, un épisode véridique : près de Lille en 1914, au moment de Noël, des soldats français et allemands ont décidé de faire une trêve de part et d’autre de la ligne de front et ont fraternisé brièvement. Les valeurs défendues par le film sont donc celles de la solidarité et de la fraternité.

2e encadré

• Au premier plan est représentée une poignée de main entre deux soldats appartenant à des armées différentes, comme en témoignent leurs uniformes.

Des frères ennemis p. 198 (Erich Maria Remarque, À l’Ouest rien de nouveau)

> Comment la guerre oppose-t-elle des hommes si proches ? Réponses aux questions

bouleverse toutes les certitudes et rend la guerre absurde.

Échanger

Analyser

• Ce récit de guerre est touchant car le narrateur, Paul Baumer, assiste avec terreur à l’agonie d’un soldat français qu’il vient de frapper à mort. En le regardant de plus près, il prend conscience qu’il a devant lui un être humain qui pourrait être son frère. Ce passage ne peut que susciter l’émotion du lecteur.

1. Le narrateur se trouve dans un trou formé par l’explosion d’un obus, au milieu du champ de bataille  : Le front est tranquille, à l’exception du crépitement des fusils. […] Je ne puis pas quitter mon abri (l. 11-14). 2. Le narrateur décrit avec réalisme la dure vie des soldats au front : ils vivent misérablement et dans la peur permanente de mourir. Le narrateur les compare à de pauvres chiens (l. 4). Les balles fusent sans trêve et ils risquent leurs vies chaque minute : Les balles se suivent de près ; on ne tire pas n’importe comment ; au contraire, on vise soigneusement de tous les côtés (l. 12-14).

•  Lire un récit sur la Première Guerre mondiale écrit par un auteur allemand permet de découvrir le point de vue d’un homme de l’armée ennemie. Le lecteur contemple ainsi le spectacle de deux soldats ennemis, pris dans la machine infernale de la guerre, qui se combattent sans savoir pourquoi, alors qu’ils pourraient être frères. Un tel récit

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Chapitre 9

3. Le temps principal du récit est le présent de narration utilisé à la place du passé simple dans un récit au passé. Le présent de narration rend le récit plus vivant et place le lecteur au cœur de l’action.

car elle lui fait ressentir sa culpabilité, comme en témoignent les deux comparaisons : chaque mot que je traduis me pénètre, comme un coup de feu dans la poitrine, comme un coup de poignard au cœur… (l. 36-37).

4. L’association des pronoms vous et nous établit un lien entre les deux soldats (Pourquoi ne nous dit-on pas sans cesse que vous êtes, vous aussi, de pauvres chiens comme nous, l. 3-4). Leur souffrance commune est rendue par la reprise de l’adjectif même : la même peur (l. 5) ; la même façon de mourir (l. 6) ; les mêmes souffrances (l. 6). Le narrateur veut démontrer que des soldats qui appartiennent aux deux armées ennemies se ressemblent comme des frères, ce qui rend la guerre encore plus insupportable car elle s’apparente à une absurde lutte fratricide  : que vos mères se tourmentent comme les nôtres, et que nous avons tous la même peur de la mort (l. 4-5).

7. Ce roman se présente comme une œuvre pacifiste : Remarque raconte, à travers le témoignage d’un soldat allemand et sans exprimer de haine vis-à-vis de l’adversaire, l’absurdité d’un conflit qui oppose des hommes si proches, unis dans la souffrance. Bilan À l’Ouest rien de nouveau est un récit de guerre écrit par l’auteur allemand Erich Maria Remarque. Il présente sur un mode réaliste les conditions de vie terribles des soldats dans les tranchées. Cette œuvre, qui témoigne des atrocités perpétrées au cours de la Première Guerre mondiale, est résolument pacifiste : on y voit un soldat pris de remords lorsqu’il découvre que les ennemis qu’il combat sont avant tout des hommes qui pourraient être ses frères.

5. Le soldat allemand a tué le soldat français qui s’était réfugié dans le même trou d’obus que lui. Le narrateur redoute de découvrir l’identité de sa victime et de recueillir des informations sur sa vie, son métier ou sa famille. Toutes ces découvertes vont accroître ses remords car il prend conscience que le soldat français a une femme et qu’il est père d’une petite fille.

Vocabulaire Autour du mot front a. coalition. b. zone de contact entre deux masses d’air. c. lieu d’affrontement. d. partie avant d’un objet. e. partie du visage. f. attaquer directement (métaphorique).

6. La lecture des lettres, en permettant au narrateur de découvrir la dimension humaine et intime de son ennemi, lui inflige une blessure mortelle

La guerre, une entreprise criminelle p. 200 (Roger Martin du Gard, Les Thibault)

> Faut-il faire passer l’intérêt de son pays avant son intérêt personnel ? Réponses aux questions

b. Jacques refuse de faire la guerre au nom de l’intérêt général  : selon lui, refuser de participer à la guerre c’est agir dans l’intérêt de tous les hommes car la guerre est le mal absolu et il faut l’éviter à tout prix. Antoine lui rétorque que ce que Jacques appelle intérêt général n’est autre qu’un intérêt personnel (l. 9). Jacques à son tour corrige son frère lorsque celui-ci dit agir au nom du véritable intérêt général : Jacques distingue en effet intérêt général et intérêt national. L’intérêt national est celui qui pousse à défendre la nation coûte que coûte et prône l’obéissance sans discussion à l’État, si celui-ci s’engage dans un conflit armé. Les deux frères sont en conflit car ils n’ont pas la même conception de l’intérêt général  : Antoine a une vision nationaliste et patrio-

Comprendre • D’après le texte, être mobilisé signifie « être appelé par l’État à rejoindre l’armée pour combattre, afin de défendre son pays ». • Les deux frères débattent de la nécessité de servir son pays en dépit de ses opinions. Analyser 1. a. Jacques est un pacifiste convaincu qui refuse d’être mobilisé en cas de déclaration de guerre. Antoine, au contraire, se plie aux décisions du gouvernement, il a la ferme intention de se battre pour repousser la menace allemande.

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tique, tandis que Jacques lui oppose des valeurs humanistes.

d’expliquer avec douceur sa thèse à Jacques ; de l’autre, Jacques, plus incisif, qui exprime, quant à lui, sa révolte avec fougue. On notera que, bien que leurs idées les opposent, les deux frères entretiennent des rapports assez affectueux, ce que soulignent les termes affectueusement (l. 6), avec douceur (l. 29) et l’appellation mon petit (l. 33-34).

2. Selon Jacques, la guerre est un crime, comme une trahison de la vérité, de la justice, de la solidarité humaine (l. 18-19). 3. Pour Jacques, la guerre étant une trahison de la vérité, il faut la refuser pour ne pas trahir le peuple qui court à sa perte en s’engageant dans des combats meurtriers. Son frère Antoine, en revanche, pense que, même si l’on n’approuve pas la guerre (qui l’approuve ?, l. 34), il faut servir son pays et ne pas trahir la communauté (l. 37).

Bilan   Jacques et Antoine sont en désaccord sur la mobilisation : Jacques considère la guerre comme une entreprise criminelle, une trahison des masses et refuse de combattre. Antoine, plus mesuré, ne veut pas refuser la mobilisation car il estime qu’il a le devoir de servir son pays et sa communauté.

4. Refuser de prendre les armes, lever les crosses (l. 20), c’est être héroïque selon Jacques, alors que pour Antoine l’héroïsme consiste à faire son devoir et à défendre sa patrie lorsqu’elle est attaquée.

Débattre sur la solidarité

5. a. Le désaccord des deux frères se traduit par la présence de connecteurs logiques : connecteur d’opposition mais (l.  29 et 32), introduisant des contre-arguments dans le débat ; connecteur de cause parce que (l. 25), soulignant la volonté de Jacques d’expliquer une position controversée, celle du refus de la mobilisation. Les verbes de parole faire, poursuivre (l. 6 et l. 8) introduisant le discours d’Antoine montrent qu’il tente de convaincre son frère de changer de position. Les verbes riposter (l. 10), insister (l. 13) et hésiter (l. 25), introduisant les paroles de Jacques, témoignent d’une posture nettement défensive face à l’argumentation d’Antoine. b. Le choix des connecteurs et des verbes de parole révèle deux personnalités différentes : d’un côté, Antoine, témoignant de patience dans sa volonté

Quelques pistes. – La solidarité, c’est venir en aide à ceux qui en ont besoin parce qu’ils sont victimes de catastrophes naturelles, de maladies ou parce qu’ils vivent dans la pauvreté. – La solidarité, c’est aussi agir pour que tous soient égaux et que des minorités ne subissent pas d’injustice. – Faire front commun permet d’être plus fort et de résister. Exemples d’actes de solidarité qui permettent de lutter contre la misère ou la maladie : les associations caritatives telles que les Restos du Cœur, le Téléthon, le Secours populaire, la Croix rouge, ELA… Exemples d’actes de solidarité ponctuels lors d’incendies, inondations, accidents…

Le refus de la guerre p. 202 (Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit)

> Le refus de la guerre est-il une preuve de lâcheté ? Réponses aux questions

Analyser

Comprendre

1. a. Le pronom personnel de première personne apparaît quinze fois dans les lignes 10 à 16 : neuf pronoms je, un pronom me et cinq pronoms moi. b. Ferdinand refuse la guerre de manière catégorique. Il explique qu’il ne veut pas mourir. c. La récurrence du pronom personnel de première personne du singulier montre que le personnage est centré sur lui-même et sur ses désirs.

• L’expérience des champs de bataille durant la Première Guerre mondiale semble avoir traumatisé Ferdinand. •  Ferdinand et Lola débattent de la légitimité à refuser la guerre.

2. Ferdinand estime qu’il n’y a que la vie qui compte (l. 27). Il veut profiter du présent quand d’autres

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Chapitre 9

croient qu’ils deviendront des héros de guerre alors qu’ils seront oubliés au retour de la paix.

Bilan Proposition de correction : Quant à moi, je pense que la vie est plus importante que ce grand sacrifice humain exigé par la guerre. L’État fait croire aux hommes qu’ils doivent défendre la Patrie mais qui se souviendra de ces soldats anonymes dans quelques années  ? Qui pourra encore dire que leur sacrifice a fait d’eux des héros ? En ce qui me concerne, j’ai eu trop peur de mourir. Vous pouvez penser que mon refus de la guerre est de la lâcheté ou de la folie. Moi je vous dis que c’est du bon sens ! Je veux vivre et profiter du présent.

3. Les deux comparaisons sont péjoratives : les soldats morts au combat sont en effet comparés à ce qu’il y a de plus minuscule, un atome (l. 24) ou de plus méprisable, une crotte (l.  24). Ferdinand veut ainsi prouver que l’héroïsme au combat devient rapidement une valeur vaine aux yeux des vivants qui oublient peu à peu ceux qui se sont battus pour le pays. 4. Lola est indignée par le comportement de Ferdinand qu’elle juge lâche, comme le souligne la comparaison à la ligne 9  : Vous êtes répugnant comme un rat. Les phrases exclamatives (Vous avez donc peur tant que ça ! Oh ! Vous êtes donc tout à fait lâche, Ferdinand ! l. 6 et 8) marquent sa surprise tandis que l’emploi des termes péjoratifs lâche, répugnant (l. 8-9) traduisent sa désapprobation.

Grammaire pour lire Les valeurs du présent a. présent d’énonciation. b. présent de vérité générale. c. présent d’habitude. d. présent exprimant un futur proche. e. présent de narration.

La dernière guerre ? p. 204 (Vercors, Le Silence de la mer)

> Après la guerre, peut-on s’aimer ? Réponses aux questions

fondeur spirituelle sont faits pour s’entendre et non pour se battre.

Échanger

3. L’officier allemand est seul à parler, alors que le narrateur et sa nièce conservent le silence. Le soldat allemand essaie de nouer une relation cordiale mais les circonstances historiques font de ces trois personnages des ennemis. Le silence, parfois plus éloquent que la parole, est l’expression d’un désaccord.

• Réponse ouverte. • L’Occupation correspond à une période historique de 1940 à 1944 pendant laquelle l’armée nazie a envahi le territoire français après la défaite de la France en 1940. Les soldats et officiers allemands habitaient dans les maisons réquisitionnées de force.

4. Le texte s’achève sur l’espoir d’une réconciliation entre le peuple allemand et le peuple français à la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’emploi du futur de l’indicatif dans la phrase Nous ne nous battrons plus : nous nous marierons ! exprime la certitude, ce qui montre que le personnage le souhaite avec force.

PARCOURS A 1. L’officier allemand compare tout d’abord le feu de cheminée de sa maison, en Allemagne, et celui de cette maison française qu’il occupe : il n’y voit aucune différence. Puis il compare la richesse de la littérature française et la richesse de la musique allemande pour conclure que les artistes sont nombreux et tous plus talentueux les uns que les autres dans les deux cultures.

5. Le titre « Le Silence de la mer » fait référence au silence que gardent le narrateur et sa nièce quand l’officier allemand tente de nouer des liens avec eux. Malgré les tentatives de ce dernier pour engager le dialogue et malgré les sentiments de sympathie qui ont pu naître entre les trois personnages, les personnages français, par leur silence, résistent à l’Occupant. La mer est silencieuse en surface, mais dans ses profondeurs elle est emplie de vie

2. En énumérant les noms des écrivains français et des compositeurs allemands, l’officier veut prouver que la France et l’Allemagne sont deux grandes nations à égalité par leur rayonnement culturel et leur richesse artistique. Ces deux pays si remarquables par leur puissance créatrice et leur pro-

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et de tensions, ce que l’on peut rapprocher des sentiments cachés des personnages.

nages, le narrateur et sa nièce, par leur silence, résistent à l’Occupant et restent fidèles à leur Patrie. La nouvelle met en scène une forme de Résistance très puissante sous l’Occupation, la résistance des consciences.

PARCOURS B 1. Pour l’officier allemand, le fumoir est le symbole de la richesse culturelle française. La pièce a une âme, précise-t-il à la ligne 9 car elle renferme les trésors de la France, la force de ses idées et la beauté de sa langue.

Bilan La nouvelle « Le Silence de la mer » met en scène un soldat allemand hébergé par le narrateur et sa nièce sous l’Occupation pendant la Seconde Guerre mondiale. L’officier allemand exprime son admiration pour la culture française et son amour pour la France. Il souhaite un rapprochement durable de son pays et de la France à la fin de la guerre. Il imagine avec espoir une union, mais les autres personnages gardent le silence comme un symbole de la Résistance qui combat pour que la France recouvre sa liberté.

2. L’officier désapprouve la guerre car, pour lui, la France est une grande nation, aussi grande que l’Allemagne quand on prend en considération la richesse de sa culture. C’est le sens des comparaisons qu’il effectue entre le feu de l’âtre français et le feu allemand et entre les écrivains français et les compositeurs allemands. Il déclare son amour pour la France à ses hôtes, le narrateur et sa nièce. Le complément de manière d’une caresse légère (l. 11) crée une ambiguïté au sujet du comportement de l’officier car le lecteur ne sait plus s’il parle de son amour pour la culture française ou pour la nièce du narrateur. D’ailleurs, le personnage souhaite plus qu’une réconciliation et une paix durable, il veut rendre possible une union comme le montre l’emploi du futur de l’indicatif dans la réplique finale Nous ne nous battrons plus : nous nous marierons ! L’officier utilise de façon dominante des phrases de type interrogatif (ex : Où est la différence entre un feu de chez moi et celui-ci ?, l. 2) et de type exclamatif (ex : Et nous nous sommes fait la guerre !, l. 28 ; Mais c’est la dernière !, l. 30 ; Nous ne nous battrons plus : nous nous marierons !, l. 30-31) qui témoignent de son humanisme et de son pacifisme.

Changer de point de vue Proposition de correction : Ce soir-là, il entra dans le fumoir. J’étais assise près de mon oncle dans la pénombre. Les flammes du feu dansaient sous nos yeux. À son entrée, je frémis. Il commença à parler de sa maison en Allemagne, puis de l’âme de notre propre maison. Il caressa avec douceur les livres de notre bibliothèque en énumérant les noms de nos plus grands auteurs. Puis il cita les plus grands compositeurs allemands et se mit à rêver à la fin de la guerre. Il voulait la paix. Il souhaitait ardemment une union et je savais qu’il parlait de la France mais aussi de nous deux. J’avais le cœur serré mais je fis mon devoir et je ne répondis rien. Mon oncle détournait les yeux. C’était notre manière de résister à l’Occupant.

3. Malgré les tentatives de l’officier allemand pour engager le dialogue et malgré les sentiments de sympathie qui ont pu naître entre les trois person-

Guerre et solidarité p. 206 (Joseph Kessel, L’Armée des ombres)

> Comment résister face à l’ennemi ? Réponses aux questions Échanger

• La famille Viellat accueille des pilotes canadiens blessés et des soldats jusqu’à leur rapatriement dans leurs pays respectifs.

• Pendant la Seconde Guerre mondiale, un réseau de Résistants est un groupe de personnes volontaires luttant clandestinement contre l’armée allemande qui occupe le sol français. De multiples réseaux se créent sur tout le territoire. Ils sont hiérarchisés et agissent sur ordre de leurs chefs. Certains sabotent les voies ferrées, d’autres distribuent des tracts, d’autres organisent des évasions…

Analyser 1. a. Les Viellat éprouvent une grande admiration pour les combattants étrangers, notamment les Anglais et les Canadiens qu’ils accueillent chez eux. Ils sont l’objet de la vénération (l. 2-3) d’Augustine.

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Chapitre 9

b. Pour l’altière fermière, les soldats acquièrent une dimension mythique. Ils lui semblent des êtres un peu fabuleux (l. 3). 2. La ferme est décrite comme un lieu ancestral qui a abrité des générations de fermiers modestes. Elle symbolise un monde un peu refermé sur luimême, vieillissant. L’adjectif vieux est répété à la ligne 15. Le contraste est prégnant entre la ferme, qui paraissait un lieu clos, et l’accueil chaleureux des fermiers, qui reçoivent des étrangers venus d’horizons très lointains. 3. Des lignes 12 à 21, l’imparfait exprime l’habitude. Les habitants de la ferme avaient coutume de se réunir pour écouter les émissions de radio anglaises. Des lignes 22 à 24, le passé simple est utilisé pour marquer une rupture : l’annonce du départ. 4. Augustine est présentée au début du texte comme altière et despotique (l. 1) mais, devant le courage et l’héroïsme des soldats et des Résistants, elle est admirative et en retrait. C’est presque timidement (l. 26-27) qu’elle offre à nouveau son aide. Le texte propose plusieurs hypothèses pour expliquer le comportement d’Augustine : la haine contre l’ennemi ou un sentiment de solidarité, ou le goût de l’aventure (l. 31-32). 5. Jean-François peut compter sur de nombreuses personnes prêtes à aider les Résistants dans leur lutte contre l’oppresseur. De nombreux anonymes

ont ainsi contribué à la victoire finale contre les nazis en aidant ponctuellement les combattants clandestins et les soldats des armées régulières étrangères. La phrase finale laisse présager la victoire des Alliés et la libération de la France. Bilan Pour la famille Viellat, les soldats étrangers sont des êtres fabuleux parce qu’ils viennent de contrées lointaines, mais également parce qu’ils sont là pour libérer la France. Ils représentent un grand espoir de victoire de même que les Résistants du réseau de Jean-François qui agissent dans la clandestinité. Le texte est un témoignage fictionnel du Résistant Joseph Kessel qui a voulu rendre hommage au courage et à la solidarité de nombreux Français.

Grammaire pour lire Les valeurs des temps du passé a. Le verbe avait été réformé est au plus-que-parfait qui marque une antériorité, un retour en arrière dans le récit. Le verbe se répétait, à l’imparfait, exprime l’habitude. b. Le verbe allait, à l’imparfait, exprime une action de second plan tandis que le verbe retint, au passé simple, exprime une action de premier plan. c. Le verbe étonna, au passé simple, exprime une action de premier plan ; les verbes à l’imparfait, commençaient, étaient et voulaient, marquent l’habitude.

Lecture accompagnée p. 208 Le Collier rouge de Jean-Christophe Rufin Découvrir le roman

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• Nous observons la photographie d’un chien près d’un homme en uniforme dont la tête est coupée par le cadrage. Le chien porte un collier rouge auquel est accrochée une croix de guerre. Le titre fait donc référence au collier du chien.

• Les valeurs défendues dans le texte sont la fidélité, la loyauté et la fraternité.

• Nous pouvons imaginer que le chien a joué un rôle pendant la guerre. Il a peut-être sauvé la vie de son maître ou celle d’autres soldats puisqu’il a reçu une distinction militaire. Il a pu faire preuve d’héroïsme.

• Chaque élève note les phrases (trois ou quatre) qu’il a choisies et constitue au fur et à mesure de ses lectures, tout au long de sa scolarité, un carnet de lecture. •  Il y indique également son avis sur les livres lus de manière précise et argumentée. Il pourra s’y référer pour certains travaux demandant une culture littéraire.

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Histoire des arts p. 210 Guerre et paix Analyser le diptyque « La Guerre et La Paix » Docs 1 et 2 1. Pablo Picasso est l’auteur de ces œuvres réalisées en 1952. 2. Le caractère religieux du lieu entre en résonance avec le thème des œuvres et leur confère une signification quasi sacrée. 3. a. Doc. 1 : dans le tableau La Guerre, un personnage accompagné d’hommes armés lève une épée trempée de sang. Il porte un sac rempli de têtes de mort ; un bestiaire horrible sort du bocal qu’il tient dans sa main gauche. Ses cornes font de lui un personnage diabolique. Monté sur un char tiré par des chevaux noirs, il avance vers un géant qui se protège avec un bouclier orné d’une colombe et une lance à laquelle est accrochée une balance. Doc. 2  : dans le tableau La Paix, des personnages peints en blanc se baignent, jouent de la musique ou déjeunent sur l’herbe non loin d’un pommier (l’arbre au fruit d’or qui se trouve dans le jardin d’Éden, selon la Bible). Une femme lit tout en allaitant son bébé, une autre prépare le repas, un homme écrit. Ces personnages peuvent représenter les différentes activités de la vie. Il s’agit d’activités quotidiennes et paisibles. On distingue également des poissons dans une cage et des oiseaux dans un bocal, tenus en équilibre, tel un balancier, par un petit garçon. Un autre enfant joue de la flûte. Picasso pourrait ainsi montrer que tout est possible en temps de paix. Un enfant pourrait même labourer la mer, a dit un jour Françoise Gillot à Picasso qui lui demandait ce que les hommes pouvaient bien faire en temps de paix. En arrière-plan, le soleil multicolore semble illuminer le monde. b. Doc. 1 : les lignes de force sont majoritairement verticales. Elles délimitent deux espaces. Une partie aux couleurs sombres occupe les trois quarts du tableau et marque l’espace du personnage diabolique et de ses sbires. Doc. 2 : différents mondes (le ciel, symbolisé par les oiseaux, la mer par les poissons, la terre et sa verdure, le soleil) sont délimités par des lignes diagonales aux formes arrondies, ce qui confère une impression d’harmonie et non de confrontation agressive comme dans le document 1.

c. Les couleurs dominantes des deux tableaux sont quasiment les mêmes : bleu, vert, noir. Toutefois, dans le tableau La Guerre, ces couleurs sont froides, sombres, alors que dans le tableau La Paix elles sont vives et éclatantes. Le blanc domine, symbole de pureté. 4. Dans le document 1, le personnage diabolique, les hommes et les chevaux semblent tuer, piller et massacrer des victimes dont on ne distingue que les mains, alors que dans le document 2, les personnages s’adonnent aux loisirs de la vie : musique, bain, repas, lecture et écriture. Doc. 1 5. La balance symbolise la justice et la colombe représente la paix. Doc. 2 6. Le pommier fait référence à l’arbre de la Connaissance qui se trouve au Paradis biblique dans le jardin d’Éden. 7. L’équilibriste représente l’équilibre du monde en temps de paix. Il montre toutefois combien le maintien de la paix est une entreprise périlleuse et ardue. Le soleil illumine une terre paisible, par opposition aux ténèbres qui règnent dans le tableau La Guerre : il symbolise la lumière divine. Ses rayons sont des rameaux d’olivier, symboles de paix et de réconciliation. On voit que le tableau qui représente la paix exploite largement les symboles bibliques du Bien. Docs 1 et 2 8. Pablo Picasso, qui a déjà peint avec force les atrocités commises pendant la guerre d’Espagne dans le tableau Guernica, dénonce les horreurs de la guerre qu’il représente comme un monde infernal où règnent la mort et les ténèbres. Il oppose à la guerre des images de paix et de bonheur, où tout est possible. 9. Réponse ouverte.

Faire le point 1. Une œuvre engagée vise à défendre une cause (sociale, politique, religieuse…) et des valeurs (la justice, la paix, la liberté…). 2. Pablo Picasso peint la guerre comme un lieu où règnent le chaos, les ténèbres et la mort, tandis que la paix est un havre de sérénité, de justice et d’équilibre.

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Chapitre 9

Outils pour lire et s’exprimer p. 212 Le récit de guerre Vocabulaire 1. 1. Lors de sa mobilisation, le soldat reçoit un livret militaire où son identité est déclinée. 2. Au nom de l’intérêt national, les troupes françaises ont fait leur devoir et ont servi leur pays. 3. Les Résistants écoutent les émissions radiophoniques anglaises pour avoir des nouvelles du front. 4. Les crépitements cessèrent pendant la trêve. Dans les tranchées, les soldats lèvent les crosses de leurs fusils. 2. a. Liste des verbes exprimant l’attaque  : s’élancer, partir à l’assaut, charger, frapper, foncer, mettre en déroute, percer les lignes ennemies. Liste des verbes exprimant la défense : riposter, parer, battre en retraite, esquiver, se protéger, faire face, reculer, s’écarter, s’échapper, renoncer, se mettre à l’abri. b. Proposition : C’était l’attaque décisive. Les soldats français s’élancèrent. Ils partirent à l’assaut avec courage pour percer les lignes ennemies. Toutefois les soldats allemands étaient résistants. Ils ne battirent pas en retraite mais se mirent à l’abri dans les tranchées pour esquiver les tirs… 3. La tristesse

chagrin, douleur, souffrance, dépression

La révolte

désertion, refus, désobéissance

Le dégoût

honte, désertion, abjection, répugnance, ignominie

b. Erratum  : les personnifications et énumérations n’apparaissent pas dans le texte, il s’agit de répétitions. La comparaison les trous puent comme des bouches traduit l’odeur nauséabonde qui règne dans les tranchées : pendant des semaines, les hommes y vivent sans se laver, non loin des cadavres. La métaphore espèces d’ours qui pataugent et grognent associe les soldats à des bêtes sauvages essayant tant bien que mal de survivre au milieu de la boue des tranchées. La guerre transforme les hommes en animaux luttant pour leur survie. La comparaison emmitouflés à la manière des populations arctiques exprime la modification de l’apparence des soldats qui se couvrent de tous les vêtements ou matériaux qu’ils trouvent : couvertures, papiers… La métaphore le sombre et flamboyant orage ne cesse jamais fait référence à la pluie de tirs de balles ou d’obus qui tombe sans cesse sur les soldats. La répétition du mot jamais crée un effet pathétique. Les figures de style provoquent un sentiment de compassion, de pitié chez le lecteur pour ces soldats qui subissent le harcèlement incessant des tirs et du froid.

Grammaire

L’admiration vénération, héroïsme, résistance, êtres fabuleux

Figures de style 4. a. Les personnages sont des soldats embourbés dans les tranchées de la Première Guerre mondiale, subissant la dureté de l’hiver.

5. Tous les verbes sont conjugués au mode indicatif. – Les verbes rencontre, montre et sourit sont au présent. Il s’agit d’un présent de narration (le présent remplace le passé simple dans un récit au passé). – Les verbes est et appelle sont au présent. Il s’agit d’un présent d’énonciation (ou d’actualité). – Les verbes arrivâmes, se retourna et jeta sont au passé simple (actions de premier plan) : le narrateur reprend le récit au passé. – Le verbe venions, à l’imparfait, exprime un fait de second plan.

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Outils pour lire et s’exprimer p. 213 Débattre sur la guerre Vocabulaire 6. a. belliqueux  : adj. 1. Personne qui aime la guerre, qui recherche le conflit. 2. Caractère agressif. belligérants  : n. masc. plur. Ennemis qui s’opposent dans un conflit armé. rébellion : n. f. révolte, action de se rebeller. belliciste  : n. masc. Personne qui veut faire la guerre, qui pense que le recours à la force doit être privilégié. b. Polémique vient du grec polemos qui signifie « guerre ». Une discussion polémique est une discussion qui entraîne des disputes, des conflits entre les interlocuteurs. c. Le chevalier apprend à être un guerrier pour défendre les terres de son suzerain. Les rois de France guerroyaient pour asseoir leur domination dans toute l’Europe. Dans certaines tribus, les jeunes hommes doivent s’aguerrir en passant des épreuves de résistance physique. 7. 1. Une manifestation pacifique. 2. Une chanson pacifiste. 3. Faire œuvre de pacification. 4. Une musique apaisante.

– C’est vrai, ils se sont battus pour la liberté, admit Julie. Il s’exclama : – Donc tu es d’accord avec moi ! Mais, bien sûr, je reconnais que l’idéal serait de ne jamais prendre les armes, conclut-il. 9. mais, toutefois, cependant, néanmoins, en revanche : opposition. parce que, car, en effet : cause. certes, même si : concession. donc, en conséquence, c’est pourquoi : conséquence. 10. Les deux personnages de Roger Martin du Gard ont des positions opposées à propos de leur engagement dans la guerre. Toutefois (ou cependant), ils argumentent dans le respect l’un de l’autre alors qu’ils ne sont pas du tout d’accord. C’est peut-être parce qu’ils sont frères. Cependant (ou toutefois), aucun des deux ne parviendra à convaincre l’autre.

Grammaire

11. 1. Pour ma part. 2. Selon moi. 3. Quant à moi. 4. Sans doute (entraîne une inversion du sujet).

8. – Je pense que l’on peut résoudre tous les conflits pacifiquement, déclara Julie. – Je ne suis malheureusement pas de cet avis, objecta Pierre. Il poursuivit : – Tu ne peux nier que les Résistants ont eu raison de combattre l’occupant ennemi !

12. Proposition de correction : 1. La guerre n’est certainement pas une aventure. Il semblerait que la guerre soit plutôt une maladie. Comme le typhus. 2. Peut-être est-il plus facile de faire la guerre que la paix. 3. Assurément, la guerre c’est la guerre des hommes, la paix c’est la guerre des idées.

Atelier expression orale p. 215 Méthode pour comprendre les paroles • Un déserteur est un soldat qui a quitté l’armée. En temps de guerre, les déserteurs sont traduits devant un tribunal pour crime. • Le poème a la forme d’une lettre car le poète s’adresse fictivement au président de la République, c’est-à-dire au représentant de l’État, qui décide d’envoyer les hommes au front. Boris Vian se fait le porte-parole de tous les pacifistes et s’adresse aux décideurs : hommes politiques, militaires…

• Les répétitions témoignent des souffrances que génère la guerre, créant un effet de martèlement : J’ai vu (v. 18-19) ; Et se moque (v. 23-24) ; On m’a volé (v. 26-27). • Dans les quatre derniers vers, le poète défend sa position pacifiste, même dans la révolte. Il n’utilisera pas les armes, pas même pour se défendre si on vient l’arrêter car il refuse la violence en toutes circonstances.

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Chapitre 9

Je construis le bilan p. 216 1  Je sais identifier le contexte historique du récit de guerre Auteur

Titre de l’œuvre

Contexte historique

LouisFerdinand Céline

Voyage au Première Guerre bout de la nuit mondiale

Vercors

Le Silence de la mer

Seconde Guerre mondiale

Roger Martin Les Thibault du Gard

Première Guerre mondiale

Erich Maria Remarque

À l’Ouest rien de nouveau

Première Guerre mondiale

Joseph Kessel

L’Armée des ombres

Seconde Guerre mondiale

2  Je connais le vocabulaire de la guerre et de la paix Belliciste : personne qui veut faire la guerre. Pacifiste : personne qui défend la paix. Front : zone d’affrontement. Solidarité : fait de s’entraider. Belligérants  : ennemis qui s’opposent dans un conflit armé. Mobiliser : assembler des troupes et du matériel. Servir : faire son devoir envers son pays.

3  Je sais expliquer les figures de style dans un récit de guerre a. De pauvres chiens comme nous est une comparaison péjorative qui exprime la dégradation physique et morale que subissent les soldats, vivant comme des animaux dans des tranchées insalubres, la peur au ventre.

b. Les comparaisons comme un coup de feu dans la poitrine, comme un coup de poignard au cœur traduisent la violence de la douleur ressentie par le narrateur, envahi de remords après avoir tué un soldat français. c. Par la comparaison répugnant comme un rat, Lola associe le personnage de Ferdinand Bardamu à un animal ayant la réputation de vivre dans les égouts. La comparaison est péjorative car elle marque le dégoût de Lola pour Ferdinand, qu’elle juge lâche. d. Les comparaisons plus inconnus que le dernier atome de ce presse-papiers, que votre crotte du matin sont péjoratives. Elles associent les soldats morts au combat à ce qui est invisible à l’œil nu ou à ce qui est évacué par le corps humain pour montrer que les héros de guerre ne seront bientôt plus rien aux yeux des vivants et disparaîtront des mémoires. e. La comparaison Ils lui semblaient des êtres un peu fabuleux est méliorative. Les combattants étrangers sont enveloppés d’une aura exotique et magique pour les fermiers du terroir français.

4  Je sais associer chaque auteur aux arguments en faveur de la paix et de la guerre exprimés dans les textes Il faut servir son pays : Roger Martin du Gard. Il faut être solidaire : Joseph Kessel. Il faut avoir le cran de refuser une entreprise criminelle : Roger Martin du Gard. Il faut résister à l’ennemi : Vercors, Joseph Kessel. Il faut considérer l’ennemi comme un frère : Erich Maria Remarque. C’est naturel de ne pas vouloir mourir : Louis-Ferdinand Céline. Il ne faut pas être lâche : Louis-Ferdinand Céline.

Entraînement au brevet p. 218 Victoire contre la guerre PREMIÈRE PARTIE

pax, « paix ». Belliqueux signifiant qui « recherche la guerre » est un antonyme de pacifique.

Questions sur le texte littéraire 1. Les deux personnages qui dialoguent sont le juge Lantier et le prisonnier Morlac. 2. Pacifique signifie « qui aspire à la paix ». Pacifisme et pacifier sont deux mots de la même famille car ils sont formés à partir du même radical pac-, du latin

3. En récompensant son chien d’une croix de guerre, Morlac ridiculise les honneurs auxquels ont droit les héros de guerre car, pour lui, la guerre est une ignominie (l. 11), un crime abject perpétré par des hommes aux instincts bestiaux (l. 12).

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4. Il s’agit d’une cérémonie officielle de commémoration en hommage à ceux qui ont combattu pour la France, lors de laquelle on doit leur décerner les honneurs militaires, comme la croix de la Légion d’honneur. 5. Morlac a tourné en ridicule la cérémonie officielle et la remise de la Légion d’honneur. Il a ainsi voulu montrer la vanité de ce qui est pour lui une mascarade. De ce fait, il a outragé les représentants de l’État et certains anciens combattants. 6. Morlac ressent tout d’abord de la tristesse (l. 9) puis une certaine indifférence face à la menace d’une exécution (l. 21) : Peu m’importe. Faites-moi fusiller, si vous voulez. Enfin il s’explique avec colère et dénonce les honneurs abjects de ceux qui ont organisé cette boucherie (l. 25-26). 7. La foule adopte la position de Morlac et se révolte en dénonçant la guerre et en applaudissant le geste de provocation du soldat : La foule massée sur l’esplanade, prenant soudain conscience de cette provocation, s’est déchaînée en rires et en quolibets (l. 17-18). 8. envoyez-moi est un impératif présent exprimant l’injonction (ou l’ordre). Le verbe suis est un indicatif présent employé comme présent d’énonciation. Le verbe faut est au présent de l’indicatif. Il exprime une vérité générale. 9.  Proposition de correction  : Selon moi, Morlac a employé un moyen efficace pour persuader son auditoire. Il a remporté l’adhésion de la foule car, par son acte, il a mis en scène le ridicule de la situation. Pour lui, la cérémonie récompense des actes bestiaux et non des actes héroïques. Il a voulu montrer la perte d’humanité des hommes qui se font la guerre en récompensant un chien qui a attaqué un soldat bulgare. Questions sur le texte et l’image 10. Le tract signé par Charles de Gaulle est encadré par les couleurs de la France : bleu et rouge sur

un fond blanc. Deux drapeaux tricolores ornent le haut du document. Le début et la fin du texte sont écrits en lettres capitales de plus grande taille que le corps du texte. L’adresse « À tous les Français » est ainsi mise en relief de même que la formule finale « Vive la France ! ». En bas à gauche, en format réduit, le tract est reproduit en langue anglaise. 11. Le texte de Jean-Christophe Rufin fait référence à la Première Guerre mondiale et délivre un discours pacifiste dans lequel il montre l’absurdité de la guerre, alors que le tract du général de Gaulle est écrit pendant la Seconde Guerre mondiale et incite les Français au combat armé pour délivrer leur pays. Les deux discours sont donc opposés. Réécriture Les gens massés sur l’esplanade, prenant soudain conscience de cette provocation, se déchaînèrent en rires et en quolibets. Les mots « À bas la guerre » furent entendus. Des applaudissements fusèrent. […] La cérémonie prit fin sans que puisse être rendu cette année l’hommage solennel dû à la Nation.

DEUXIÈME PARTIE Travail d’écriture Sujet A. Voir l’aide p. 219 du manuel. Sujet B. Quelques pistes à développer selon votre position : Oui, selon moi, il faut commémorer les victoires françaises lors des deux guerres mondiales pour : – rendre hommage à tous les soldats morts pour la France mais aussi à toutes les victimes innocentes ; – se souvenir que la guerre est une grande boucherie et essayer d’éviter le plus possible que cela ne se reproduise… Non, il faut renoncer aux commémorations car elles : – exaltent la violence guerrière ; – présentent comme des héros de pauvres jeunes hommes mobilisés de force…

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Chapitre 9

Chapitre 10 La poésie, cri de révolte et chant d’espoir Livre de l’élève p. 220

Ouverture du chapitre p. 220 Réponses aux questions 1er encadré

2e encadré

• La poésie, selon le poète Malherbe, n’a pas d’utilité politique : elle sert à divertir. Il s’agit d’un loisir au même titre que le jeu de quilles. Pour Gabriel Celaya, en revanche, elle possède un pouvoir puissant qui peut changer le futur. Il utilise la métaphore de l’arme pour représenter la force de la poésie qui permet d’agir sur le monde.

•  Le titre L’Insurrection poétique sonne comme un cri de révolte lancé à travers la poésie. Cette révolte est symbolisée par la couleur rouge du fond et du texte d’annonce. La couleur rouge forme un contraste violent avec les deux autres couleurs présentes sur l’affiche : le noir (chevelure et citation du poète Vladimir Maïakovski) et le blanc (nuages et visage du poète). Le regard du poète est dur et déterminé ; la tête dans les nuages pourrait suggérer que le poète est un rêveur ou un idéaliste. L’emploi du verbe arracher, dans la citation, évoque un acte poétique fort.

• Les élèves donneront leur propre vision de la poésie. Ex. : on écrit ou lit des poèmes pour partager des sentiments intimes ; parce que l’on apprécie la beauté du langage  ; pour inciter à servir une cause. Écrire un poème lorsque le monde traverse de grandes crises permet de dénoncer les injustices, d’être porteur d’espoir.

• L’affirmation du poète signifie que la poésie possède un pouvoir porteur d’espérance, celui de rendre aux hommes la joie qu’ils ont perdue, en changeant le monde et en triomphant du temps qui passe. On travaillera à partir des réponses des élèves et de l’image qu’ils ont de la poésie.

« Liberté » p. 222 (poème de Paul Éluard)

> Comment le poème de Paul Éluard nourrit-il l’espoir de la victoire ? Réponses aux questions 1. Le poème « Liberté » a été écrit en 1942 et distribué clandestinement pour appeler les Français à résister à l’Occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Le titre du poème est une invitation à se révolter contre l’ennemi pour reconquérir sa liberté. 2. Le poème se compose de 21 quatrains. Ils s’achèvent tous par le vers J’écris ton nom qui constitue donc le refrain du poème. Les vers ne sont pas rimés, mais les assonances créent une musique proche de celle des rimes. Le poème se clôt par un vers final Liberté qui provoque un effet de chute. Le poème n’est pas ponctué, excepté les débuts de vers signalés par une majuscule et le vers 36. Nous pouvons conclure de ces obser-

vations sur la versification que le poète prend des libertés avec la prosodie classique comme pour signifier déjà son désir de liberté au plan formel. 3. Le poète imagine écrire le mot Liberté sur différents supports réels ou irréels. Strophes 1 à 3. Le mot est écrit sur un support réaliste : des cahiers, des pages, des images… Strophes 4 à 11. Le poète inscrit le mot Liberté sur le monde entier, sur tous les paysages  : le désert, la jungle, le ciel, l’horizon, les champs, la mer, les nuages… Strophes 11 à 17. Dans cet ensemble de strophes, Paul Éluard fait entrer le mot Liberté dans son champ intime, son univers familier  : sa maison, sa chambre, son chien, ses objets, le front de ses amis, les lèvres attentives.

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Chapitre 10

Strophes 18 à 19. Le mot Liberté s’exprime sur les sentiments du poète (ennui, absence, solitude). Strophe 20. Le support devient autobiographique et immatériel : la santé, l’espoir. Nous remarquons un double mouvement dans le poème : – une évolution chronologique de l’enfance évoquée à travers les cahiers d’écolier jusqu’au présent de l’espoir ; – un mouvement de l’extériorité vers l’intériorité : le poète inscrit le mot Liberté dans le monde entier comme au plus profond de son être.

6. Les expressions Je recommence ma vie et Je suis né pour te connaître / Pour te nommer signifient que la Liberté permet de revivre et de tout recommencer. Mais si chaque homme est né pour connaître la Liberté, c’est au poète de la nommer. Dans ce poème, Éluard se présente donc comme le chantre de la Liberté, celui qui a pour mission de la faire advenir en l’invoquant : il devient ainsi un guide pour tous ceux qui veulent résister. 7. Le poème exprime la position politique du poète en temps de guerre. Il refuse de collaborer et exhorte ses contemporains à croire en la victoire française.

4. Les anaphores constituées par la préposition Sur, présente au début des trois premiers vers de chaque quatrain, donnent un rythme au poème et créent l’effet d’une incantation.

Figures de style Les métaphores surréalistes a. Les chiffons d’azur sont une métaphore des nuages.

5. L’emploi du déterminant possessif ton suivi du substantif nom laisse penser que le poète s’adresse à une personne, que l’on découvre être la Liberté aux deux derniers vers : Je suis né pour te connaître / Pour te nommer. La liberté, notion abstraite, est personnifiée, il s’agit d’une allégorie.

b. L’étang soleil moisi est une métaphore du reflet du soleil sur l’étang vert. c. Le lac lune vivante est une métaphore du reflet mouvant de la lune sur l’eau.

« Le chant des partisans » p. 224 (paroles de Joseph Kessel et Maurice Druon)

> Comment un chant poétique pousse-t-il les peuples à l’action ? Réponses aux questions 1. La chanson est composée de quatre couplets de quatre vers et d’un refrain de deux vers commençant par une anaphore Ami, entends-tu. Dans la chanson, les rimes sont suivies (aabb) avec un retour de la première rime a à la fin du poème.

pour exprimer l’injonction : le poète invite à faire acte de résistance.

4. La métaphore le vol noir des corbeaux peut faire référence aux avions ennemis, notamment aux bombardiers allemands.

6. La révolte est exprimée par différents procédés d’écriture. Les répétitions des phrases interrogatives Ami, entends-tu des vers 1 et 2 dans le refrain sonnent comme une urgence à rejoindre les rangs de la lutte armée représentée par la répétition du pronom personnel nous (v. 12). Les phrases de type exclamatif expriment l’appel à la révolte dans les vers 5 et 7 et la nécessité de recourir à des actions violentes pour gagner le combat contre l’ennemi. Le champ lexical du combat est omniprésent  : les fusils, la mitraille, les grenades (v. 6) ; tueurs à la balle et au couteau (v. 7) ; saboteur, dynamite (v. 8) ; brisons les barreaux des prisons (v. 9) ; on tue, on crève (v. 12) ; sang noir (v. 15). Le chant des partisans est une marche guerrière, un appel à la révolte pour reconquérir la Liberté perdue.

5. Dans le second couplet, les verbes montez, descendez, sortez, tuez sont à l’impératif présent,

7. Au vers 9 le mot brisons rime avec prisons. La rime est riche. Au vers  10, trousses rime avec

2. Le chant s’adresse à tous les Français amis des Résistants, c’est-à-dire les sympathisants, ceux qui soutiennent moralement ou physiquement la Résistance armée. Le vers 3 élargit à tous l’appel au combat : Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c’est l’alarme. 3. Dans le vers  2, la personnification fait de la France une personne enchaînée qu’il faut libérer, une personne qui souffre, comme le montre l’expression les cris sourds (v. 2).

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pousse. La rime est suffisante. Les rimes internes soulignent les souffrances endurées par le peuple français qui se bat pour sa liberté. Elles créent également une grande musicalité. Le chant tire sa force des répétitions lexicales et sonores qui le rendent facilement mémorisable. Il devient d’ailleurs l’hymne des Résistants. 8. Le vers 14 montre que si un combattant meurt, il sera aussitôt remplacé par un autre tout aussi efficace et valeureux. Le terme général Ami désigne la multitude d’anonymes qui sont unis pour une cause juste et dont le nombre s’accroît de jour en jour. 9. Il s’agit d’une chanson engagée car elle a pour but de défendre des idées et des valeurs. Elle invite à s’engager dans la lutte contre l’ennemi et prône le combat armé pour remporter la victoire. Elle fait de tous les Résistants des héros.

Grammaire pour lire Le mode impératif a. ordre. b. conseil. c. conseil/ordre. d. exhortation. e. prière. f. conseil.

Vocabulaire Autour du mot partisan 1. Le féminin de l’adjectif partisan est partisane. 2. a. Cet homme politique a de nombreuses personnes qui le soutiennent. b. Certains députés sont en faveur d’une réforme électorale. c. Cessez d’avoir un comportement partial. d. « Le chant des combattants en faveur de la liberté » est un hymne de résistance.

« Une plaine couverte de marais » et « Vous qui savez » p. 226-227 (poèmes de Charlotte Delbo)

> Comment la poésie décrit-elle l’horreur pour éveiller les consciences ? Réponses aux questions 1. Durant la Seconde Guerre mondiale, Charlotte Delbo est déportée au camp de concentration d’Auschwitz après avoir été arrêtée pour faits de résistance. Dans les deux poèmes, l’auteure transcrit poétiquement son expérience douloureuse mais aussi le terrible destin des femmes présentes avec elle dans le convoi du 24 janvier 1943 à destination d’Auschwitz. Poème 1 2. a. Le poème ne comporte pas de rimes mais la disposition typographique atteste de la présence de vers libres. Par ailleurs, les répétitions de vers créent une musicalité qui sert un lyrisme pathétique (expression des sentiments). b. Le nombre de syllabes des vers est variable : ce sont des vers libres. 3. La répétition anaphorique du vers Une plaine permet de créer un rythme qui rappelle le rythme répétitif et infernal du travail forcé des hommes et des femmes exploités dans les camps. Le poème progresse au moyen de cette anaphore : la description concrète de la plaine couverte de marais qui ouvre le poème, se poursuit et s’achève par une expression métaphorique : une plaine de froid et de fièvre (v. 9-10).

4. Le poème se termine par le verbe agoniser qui plonge le lecteur dans un puissant sentiment de compassion. Le rythme répétitif des huit premiers vers (Une plaine couverte de... pour...) est brisé par la chute que constituent les deux derniers vers (qui luttent / et agonisent) et met en avant le destin tragique des déportés qui se débattent, pris au piège de la machine infernale nazie. Poème 2 5. a. Le poème est construit à partir de l’anaphore vous qui savez (v. 1, 3, 6, 9, 12, 22) puis de sa variante saviez-vous (v. 2, 4, 7, 10, 13, 16, 19, 21). b. Le pronom vous renvoie à tous ceux qui pensent comprendre l’expérience concentrationnaire parce qu’ils se sont documentés ou qu’ils ont entendu des témoignages. La poétesse les oppose à ceux qui ont vécu et souffert dans les camps et qu’elle désigne par le pronom on. 6. Charlotte Delbo tente de témoigner de l’horreur des camps en utilisant des comparatifs de supériorité. Elle donne ainsi au lecteur des points de repères lui permettant d’approcher de la vérité  : saviez-vous qu’un jour est plus qu’une année / une minute plus qu’une vie (v. 10-11) ; saviez-vous que les jambes sont plus vulnérables que les yeux / les nerfs plus durs que les os / le cœur plus solide que l’acier (v. 13-15). Elle suggère que la souffrance morale est plus terrible encore que la souffrance physique.

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Chapitre 10

L’emploi des négations est également signifiant avec les expressions les pierres du chemin ne pleurent pas (v.  16)  ; la souffrance n’a pas de limite / l’horreur pas de frontière (v. 19-20) : il renvoie au système concentrationnaire qui nie l’humanité des déportés. 7. Le vers 16 présente une personnification qui traduit l’état intérieur des hommes et des femmes : en évoquant les pierres, dures, inertes, silencieuses, incapables de pleurer, la poétesse veut montrer l’extrême chagrin des détenus qui, paralysés par l’épouvante (v. 17) et l’angoisse (v. 18), ne peuvent même plus verser de larmes. Ils ont dépassé le stade des pleurs car l’horreur quotidienne les a saisis et réduits au silence. 8. Le poème interpelle violemment les lecteurs qui pensent complaisamment avoir fait le tour de la question des camps de concentration en 1970. Il constitue un cri de douleur, cri qui ne pouvait

s’exprimer au moment de la détention tant les détenus étaient pris dans une horreur sans nom. La poétesse se fait donc le porte-parole de ses compagnes du convoi du 24 janvier 1943 pour exprimer leur révolte et leurs souffrances.

Le coin du philosophe Quelques pistes de réflexion : • Certains considèrent qu’il faut mettre des mots sur des expériences douloureuses (séparation, deuil, maladie, accident…) : cela permettrait d’extérioriser ses sentiments et serait apaisant. • Partager sa peine avec ses amis ou ses proches permettrait également de se sentir moins seul et d’être soutenu dans les épreuves. •  Pour d’autres, au contraire, le silence est un refuge, un moyen d’apaiser les peines. Ceux-là préfèrent affronter seuls leurs difficultés car ils pensent importuner les autres ou en être incompris.

« À tous les enfants » p. 228 (poème de Boris Vian)

> Comment le poème de Boris Vian exprime-t-il la colère ? Réponses aux questions 1. Les enfants sont des jeunes gens qui sont partis faire la guerre (v. 23) en Indochine Par un brumeux matin d’avril (v. 2). Le poète appelle ces jeunes soldats des enfants pour mettre en relief leur jeunesse. 2. Boris Vian refuse de leur ériger un monument aux morts classique, fait de béton et de pierre, il préfère leur ériger, pour leur rendre hommage, un monument poétique plus léger, plus aérien, plus pérenne aussi. 3. Le poète oppose les enfants à tous ceux qui sont restés / Les pieds au chaud, sous leur bureau, à savoir les bureaucrates qui envoient des innocents se faire tuer pendant qu’ils engrangent les bénéfices financiers et politiques de la guerre. 4. Le poète oppose deux types de monuments poétiques : celui qu’il dresse aux innocentes victimes de la guerre et celui qu’il dresse à tous ceux qui sont restés  / Les pieds au chaud, sous leur bureau (v. 20-21), c’est-à-dire ceux qui, par intérêt, envoient des jeunes gens à la mort. Ce monument-là est fait avec la colère du poète : Avec la schlague, avec le fouet / Avec mes pieds avec mes poings (v. 29-30). Deux champs lexicaux s’opposent donc : celui de l’enfance (enfants, v. 1 ; sac au dos, v. 1 ; étonnement,

v. 13 ; monde parfumé, v. 14 ; rires, v. 15 ; oiseaux bleus, v. 15) et celui des bureaucrates intéressés (calculant le rendement, v. 22 ; tous les gras tous les cocus, v. 24 ; qui ventripotent, v. 25 ; comptent et comptent leurs écus, v. 26 ; bajoues, v. 32). 5. Les vers 14, 15, 16 mettent en scène un monde harmonieux et innocent soudain sacrifié, comme en témoigne la métaphore du coup de griffe au vers 16 qui déchire cette image paisible. L’allitération en [f] présente dans les mots griffé (v. 16), feu (v.  16), neuf (v.  17) crée une dissonance qui manifeste la violence de la guerre. 6. Le poète veut susciter la honte chez les responsables de la guerre en les accusant d’avoir ainsi conduit à la mort des milliers de jeunes gens dans un but vénal. Ses mots colleront à leur conscience comme une souillure morale. La violence des vers finaux envers les dirigeants a pour but de provoquer une prise de conscience chez les hommes, afin que plus jamais ils ne commettent une telle barbarie. 7. Boris Vian veut défendre des valeurs pacifistes. La guerre constitue pour lui une rupture dans l’harmonie du monde et n’a d’autre justification que l’intérêt de quelques-uns.

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Futur de l’indicatif et présent du conditionnel

ceux-là je dresserai, le verbe dresser est conjugué au futur simple pour exprimer un fait réalisable dans l’avenir.

1. Au vers  3, Je voudrais faire un monument, le verbe vouloir est conjugué au présent du conditionnel, expression du souhait. Au vers 27, À tous

2. a. Je voudrais défendre les victimes de la guerre. b. Ils refuseraient le combat s’ils devaient y participer. c. Ils se révolteraient s’ils le pouvaient.

Grammaire pour lire

« Afrique » et Cahier d’un retour au pays natal p. 230-231 (poèmes de David Diop et Aimé Césaire)

> Comment les poètes de la négritude crient-ils leur révolte contre les colonisateurs ? Réponses aux questions 1. Les deux poèmes ont pour thème l’identité noire. 2. Les poèmes s’apparentent à des chants par leur rythme répétitif. Dans le poème de David Diop, le mot Afrique revient comme un refrain sous la forme d’une anaphore. Le texte d’Aimé Césaire est structuré, quant à lui, à partir de l’anaphore debout. 3. Dans le texte « Afrique », le poète apostrophe le continent comme si c’était une personne mais il s’adresse en fait à tous les lecteurs qui se reconnaissent comme Africains. Aimé Césaire s’adresse lui aussi au peuple africain qu’il désigne du terme péjoratif négraille (v. 3), utilisé jadis par les esclavagistes. 4. Aimé Césaire joue sur la disposition typographique qui permet de mettre en relief les termes debout et libre (v. 12-14). Les pauses dans la mise en voix du poème induites par les espaces blancs typographiques permettent de souligner l’importance du message de révolte pour la liberté. 5. Dans « Afrique », le continent africain est présenté métaphoriquement comme un arbre indestructible dont les fruits ont le goût de la liberté. Le fait que cet arbre repousse sans cesse traduit l’obstination du Peuple noir, au cours de l’histoire, pour obtenir sa liberté. Dans Cahier d’un retour au pays natal, la métaphore finale du navire lustral s’avançant impavide fait du peuple africain un peuple en marche vers sa liberté et que rien ne fera reculer. 6. La liberté a un goût amer car le peuple africain a enduré énormément de souffrances  : dans le poème de David Diop, Le sang de ta sueur / La

sueur de ton travail (v. 8-9) ; Ce dos tremblant à zébrures rouges (v.  15)  ; dans le poème d’Aimé Césaire, debout dans le sang (v. 11). Les poètes de la négritude dénoncent la situation du peuple africain privé de sa liberté par les puissances occidentales qui ont colonisé sa terre. Ils luttent pour que soient reconnues l’identité et l’indépendance politique des peuples colonisés.

Grammaire pour lire Les adverbes en -ment a. Le néologisme est formé sur l’adjectif masculin inattendu auquel on adjoint le suffixe adverbial -ment exprimant la manière. Rappel : D’une manière générale, les adverbes en -ment se forment sur l’adjectif au féminin auquel on adjoint le suffixe adverbial -ment comme dans généralement ou joyeusement. Mais lorsque l’adjectif se termine en -u ou en -é, l’adverbe se forme par adjonction du suffixe adverbial -ment (Ex. : éperdu ➞ éperdument, obstiné ➞ obstinément, avec parfois présence d’un accent circonflexe assidu ➞ assidûment). Aux adjectifs terminés par -ant ou -ent correspondent les adverbes en -amment ou -emment (Ex. : patient ➞ patiemment ; brillant ➞ brillamment). b. Les adverbes de manière dans le poème de Diop sont : – gravement (v. 17) : grave + suffixe adverbial -ment ; – splendidement (v. 20) : splendide + suffixe adverbial -ment ; – patiemment (v. 22) : adjectif patient (adjectif terminé par -ent > suffixe -emment) ; – obstinément (v.  22)  : obstiné + suffixe adverbial -ment.

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Chapitre 10

Histoire des arts p. 232 L’adaptation cinématographique : L’Armée des ombres de Jean-Pierre Melville Analyser une séquence 1. Gerbier découvre les soldats de la Gestapo prêts à l’exécuter. Il paraît dans une grande faiblesse physique : il est voûté, son visage est blême. Les soldats l’entourent de très près.

5. À l’arrière-plan, on distingue un grand tunnel dont l’issue semble très lointaine. 6. Finalement, Gerbier, à qui on a tiré dans les jambes, se met à courir par instinct de survie. Il est difficile d’imaginer qu’il peut échapper à la mort.

2. Gerbier exprime son incrédulité. Il ne parvient pas à croire en sa mort imminente. Il s’interroge sur son absence de peur : C’est impossible de ne pas avoir peur quand on va mourir. C’est parce que je suis trop borné, trop animal pour y croire. Sa réaction impassible devant la mort montre l’étendue de son sang-froid et par conséquent de son courage.

7. Une fumée envahit le tunnel et une corde tombe. Gerbier se hisse à l’extérieur du tunnel et parvient à attraper la main de quelqu’un qui vient d’organiser son sauvetage. La contre-plongée fait de la main tendue une aide providentielle, miraculeuse.

3. La proposition de l’officier allemand paraît cruelle voire perverse car Gerbier, compte tenu de son état physique, semble incapable de courir.

La scène est d’une tension dramatique extrême car le spectateur ne sait pas quel personnage pourrait sauver la vie de Gerbier. Celui-ci décide de ne pas courir mais son instinct de survie le pousse vers la vie et la liberté. L’angoisse d’une situation tragiquement fermée laisse place à l’espoir le plus inouï avec l’apparition d’une main providentielle.

4. La voix off indique que Gerbier a conscience de son état physique et veut conserver toute sa dignité. Il ne courra pas pour ne pas offrir ce plaisir à l’officier. Son visage marque sa détermination à rester un homme courageux devant ses bourreaux.

Faire le point

Activités : vocabulaire et écriture p. 234 1. Exprimer sa révolte ou ses espoirs a. Les intrus sont : 1. message. 2. collaborateurs. 3. opprimés. 4. émoi. 5. se relever. b. Les mots de la même famille sont : 1. liberté  : libertaire  / liberticide. 2. paix  : pacificateur / pacifier. 3. justice : justicier / justiciable. 4. espoir : espérance / désespoir. 5. révolte : se révolter / révolté. 6. courage : courageux / décourager. 7. honneur : honorer / déshonneur. 8. oppression : opprimer / oppresseur. 9. sacrifice : sacrificateur / sacrifier.

c. Les synonymes des verbes en gras sont : 1. s’engager. 2. dénoncer. 3. se révolter. 4. donner. 5. croire. 6. lutter. 2. Autour du verbe espérer 1. Il faut croire en l’avenir. 2. Tous les peuples souhaitent être libres. 3. Les hommes désirent vivre en harmonie. 4. Ils aspirent au bonheur. 5. Les enfants rêvent d’un futur sans oppression et sans guerre. 6. Ils ont foi en l’être humain. 7. Ils rêvent d’un autre monde.

Je construis le bilan p. 236 1  Je sais identifier le contexte historique du poème engagé Auteur(s) Paul Éluard Joseph Kessel et Maurice Druon Charlotte Delbo Boris Vian Aimé Césaire David Diop

Titre de l’œuvre « Liberté » « Le chant des partisans » « Une plaine couverte de marais » et « Vous qui savez » « À tous les enfants » Cahier d’un retour au pays natal « Afrique »

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Contexte historique Seconde Guerre mondiale Seconde Guerre mondiale Seconde Guerre mondiale Guerre d’Indochine Décolonisation africaine Décolonisation africaine

2  J’entends la musicalité d’un poème a. On relève une allitération en [f] dans le vers de Charlotte Delbo, en [r] dans celui de Joseph Kessel et Maurice Druon et en [v] dans le vers d’Aimé Césaire. b. Dans le vers de Charlotte Delbo l’allitération en [f] accroît l’effet de dramatisation en présentant une dénonciation amère de la souffrance. Saviez-vous que la faim fait briller les yeux que la soif les ternit.  L’allitération en [r] dans C’est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères renforce la puissance du chant de révolte. L’allitération en [v] dans le vers d’Aimé Césaire et le navire lustral s’avancer impavide traduit la fluidité du navire glissant lentement sur les eaux.

3   J’identifie les figures de style dans un poème Le vers Dans la nuit la Liberté nous écoute est une personnification car, en faisant de la Liberté une personne (présence de la majuscule et sujet du verbe écouter), le poète donne vie à une réalité abstraite. Dans les vers de David Diop, l’Afrique est assimilée à un arbre qui repousse sans relâche et dont

les fruits ont le goût de la liberté. La figure de style est donc une métaphore qui associe deux éléments éloignés, l’Afrique et l’arbre, sans outil de comparaison.

4   Je connais les valeurs défendues dans les poèmes Paul Éluard : ne pas renoncer à la Liberté et croire à la victoire. Joseph Kessel et Maurice Druon  : pousser à la Résistance armée. Charlotte Delbo : faire comprendre l’horreur des camps. Boris Vian : exprimer des idées pacifistes. Aimé Césaire : défendre l’identité africaine. David Diop : défendre l’identité africaine.

5  Je comprends le rôle de l’œuvre engagée Une œuvre engagée est une œuvre qui défend des valeurs et dénonce des situations injustes. La poésie ou le chant constituent pour les artistes un moyen qui leur permet d’exprimer leur révolte ou leur espoir. Ils incitent ainsi leurs contemporains à l’action pour faire triompher la vérité, la justice et la liberté.

Entraînement au brevet p. 238 « Ce cœur qui haïssait la guerre… » de Robert Desnos PREMIÈRE PARTIE

désigne également dans le poème la bataille, le conflit armé pendant la guerre.

Questions sur le texte littéraire 1. Le contexte historique du poème est la Seconde Guerre mondiale comme le montre le vers 15 avec la mention du nom du dictateur nazi Hitler. De plus, dans le paratexte, il est indiqué que le poète a été Résistant puis déporté. 2. Le poème ne comporte pas de rimes mais il est écrit en vers comme en témoigne la disposition typographique avec le retour à la ligne et les majuscules qui marquent le début des vers. 3. Il y a une opposition entre la détestation de la guerre et le fait que le cœur bat, c’est-à-dire vit, désormais pour la guerre. 4. a. Le champ lexical du bruit est constitué des termes bat (v. 1) ; sifflent (v. 6) ; ce bruit (v. 6 et 7) ; son d’une cloche (v. 8) ; je l’entends (v. 9) ; échos (v. 9). b. Les cœurs battent à l’unisson avec les éléments naturels  : les marées, les saisons, les heures du jour et de la nuit. 5. Il y a un jeu sur la polysémie du verbe battre qui désigne le « mouvement du cœur humain » mais

6. Écoutez est conjugué à l’impératif présent pour exhorter les Français à se rallier au mouvement de la Résistance. Les verbes je l’entends et revient sont au présent de l’indicatif et renvoient au moment de l’énonciation du discours. Ce sont des présents d’énonciation. 7. Le singulier ce cœur renvoie au poète qui semble seul à entendre l’appel de la Résistance au début du poème mais parvient à y rendre sensibles ses concitoyens au fil du poème. Le pluriel ces cœurs désignent tous les Français qui veulent se battre pour la Liberté. 8. Le poème s’adresse à tous les Français et tout particulièrement à ceux qui jusqu’à présent refusaient le conflit armé. Il veut les persuader de la nécessité de se battre pour leur propre liberté et de s’unir dans la bataille afin d’être plus forts. 9. Le lexique guerrier combat (v. 1, 8), émeute (v. 8), bataille (v. 1) prend le pas sur la volonté pacifiste du poète. Il se révolte contre l’oppresseur nazi

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Chapitre 10

et lance un appel très clair au vers 15 : Révolte contre Hitler et mort à ses partisans ! Les phrases de type exclamatif (v. 1 et 15) renforcent l’expression de la révolte. Question sur le texte et l’image 10. L’affiche présente des photographies en noir et blanc organisées sous forme triangulaire pour montrer les liens de hiérarchie entre les différents membres du groupe de Résistants dirigé par Missak Manouchian. Les portraits des hommes sur un fond rouge produisent un fort contraste. Le titre en rouge La Libération  ! par l’armée du crime et la question Des libérateurs ? en haut de l’affiche proposent un commentaire politique très péjoratif sur les Résistants photographiés le visage marqué et les cheveux hirsutes. La propagande allemande mène une guerre idéologique pour dénigrer les membres d’un groupe qui seront considérés comme des héros à la Libération.

11. Dans le poème de Robert Desnos, les Résistants sont des héros ; tous les citoyens doivent devenir Résistants et s’unir contre Hitler. De manière opposée, l’activité résistante est présentée comme criminelle avec les photographies de corps criblés de balles ou de sabotage de train par la propagande allemande qui veut faire de l’opinion publique française son alliée et stopper les velléités de ceux qui voudraient devenir Résistants. Réécriture Ces cœurs qui haïssaient la guerre voilà qu’ils battent pour le combat et la bataille ! Ces cœurs qui ne battaient qu’au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit, Voilà qu’ils se gonflent et qu’ils envoient dans les veines […]

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Chapitre 11 L’homme, objet scientifique

Livre de l’élève p. 244

Ouverture du chapitre p. 244 Réponses aux questions 1er encadré

• Émile Zola considère que le progrès est le moteur de l’humanité. Dans le contexte historique de la révolution industrielle du XIXe  siècle, les progrès dus à la science apparaissent comme des opportunités de développer l’industrie et d’améliorer la vie de l’humanité. Le contexte historique du physicien Albert Einstein est très différent. Les découvertes scientifiques du début du XXe  siècle ont eu, pour certaines, des applications dramatiques comme la création de la bombe atomique. Albert Einstein a donc une vision pessimiste du progrès qui peut se révéler destructeur pour l’humanité si des personnes malintentionnées s’en emparent. • Nous pouvons comprendre l’enthousiasme de l’écrivain Émile Zola, témoin de grands change-

ments technologiques qui ont amélioré les conditions de vie des hommes du XIXe siècle : invention de la machine à tisser, de la machine à vapeur, du métropolitain, de l’électricité… Cependant, les crises et conflits mondiaux du XXe et du XXIe siècle nous engagent à une certaine prudence. Le progrès doit être maîtrisé et ses applications doivent être raisonnées. 2e encadré

• L’image représente des centaines de bébés identiques sortant de coquilles d’œufs. Elle n’est donc pas réaliste mais symbolique. Elle représente le clonage humain qui consiste en une duplication à l’identique de cellules pour reproduire des êtres humains. Il peut s’agir d’un progrès mais un comité d’éthique est nécessaire pour définir et limiter l’utilisation de cette technique.

La création d’un monstre p. 246 (Mary Shelley, Frankenstein)

> Les savants ne doivent-ils s’imposer aucune limite ? Réponses aux questions

2. a.

Échanger • Les élèves pourront connaître l’histoire de Frankenstein à travers le film Docteur Frankenstein de Paul McGuigan sorti en 2015 avec Daniel Radcliffe (acteur de Harry Potter) ou les films d’animation Le Chat de Frankenstein, Hôtel Transylvanie… • Réponse ouverte. PARCOURS A 1. L’atmosphère est angoissante et lugubre comme le montrent les indications de couleur et de lumière : bougie presque entièrement consumée ; lueur vacillante (l. 5-6) ; la lumière incertaine et jaunâtre de la lune (l. 31-32) ; toute la nuit (l. 41). Le lecteur est plongé dans une scène en clair-obscur effrayante.

Termes mélioratifs

Termes péjoratifs

membres […] proportionnés (l. 13) ; ses traits pour leur beauté (l. 13-14) ; cheveux d’un noir lustré […] abondants (l. 15-16) ; dents d’une blancheur de nacre (l. 16)

peau jaune tendue à l’excès (l. 14-15) ; yeux noyés d’eau (l. 18) ; blanc terne des orbites (l. 18-19) ; visage […] ridé et lèvres droites et minces (l. 19)

b. Les éléments du visage sont, pour certains, décrits de manière méliorative mais l’image d’ensemble donnée est péjorative. En effet, la créature a une apparence hideuse malgré les efforts du savant pour choisir des éléments du visage plutôt beaux : ces merveilles ne servaient qu’à rendre plus horrible le reste de son corps (l. 17).

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Chapitre 11

c. Le monstre est effrayant car le savant ne parvient pas à le regarder et fuit : Incapable de supporter la vue de l’être que j’avais créé, je me précipitai hors de la pièce (l. 20-21). 3. Le docteur Frankenstein a différentes réactions face à sa créature. Tout d’abord, il éprouve de l’anxiété mêlée de terreur (l. 2) puis il est troublé par l’aspect hideux de sa créature. Les phrases interrogatives des lignes 10 à 13 témoignent de son grand trouble. Ensuite, les phrases exclamatives Beauté ! – Grand Dieu ! (l. 14) expriment la déception du savant. Il voulait créer une belle œuvre et il a produit un monstre repoussant qui le terrifie. Il décide de fuir. Il s’endort et à son réveil c’est un sentiment d’horreur qui domine. Sa panique se manifeste au plan physique par une perte totale de contrôle : Je tressaillis et m’éveillai plein d’horreur ; une sueur glacée couvrait mon front […] ; tous mes membres étaient convulsés (l. 28-31). 4. Le savant n’a pas maîtrisé les conséquences de ses essais scientifiques car sa créature le terrifie. Il a donné la vie à un monstre dont il ne peut supporter la vue ou la présence. PARCOURS B 1. a. Le savant a créé un être vivant à partir de chairs mortes : il va infuser l’étincelle de vie dans cette chose inerte (l. 3-4). b. La créature possède des cheveux d’un noir lustré […] abondants et des dents d’une blancheur de nacre mais ses yeux noyés d’eau, le blanc terne de ses orbites et son visage […] ridé et ses lèvres droites et minces la rendent repoussante. Les termes qui caractérisent son visage ne sont pas tous péjoratifs mais la combinaison de tous les éléments fait de cette créature un être repoussant. 2. La beauté de certains éléments du visage contraste avec l’aspect monstrueux de certaines parties du corps de la créature. 3. Le savant ressent un grand trouble marqué par les phrases interrogatives des lignes  10 à 13  : Comment trouverais-je des mots suffisants […] avec tant de peines et de soins ? Puis il exprime une immense déception face à l’aspect horrible de son œuvre par le biais des phrases exclamatives : Beauté  ! – Grand Dieu  ! à la ligne  14. Un sentiment de panique l’envahit, souligné par le lexique de l’émotion (anxiété, l. 2 ; terreur, l. 2 ; trouble, l. 24 ; troublé, l. 27 ; agitation, l. 42) et matérialisé par des symptômes physiques  : Je tressaillis et m’éveillai plein d’horreur ; une sueur glacée couvrait mon front ; […] mes membres étaient convul-

sés (l.  28-31). Les différentes manières dont il nomme sa créature manifestent son dégoût : de chose inerte (l. 4), la créature devient un misérable (l. 12), l’être que j’avais créé (l. 20-21), le malheureux, le misérable monstre (l. 33). À la fin du texte, l’être est qualifié de démon (l. 44) par son créateur qui souligne ainsi le rejet définitif de sa créature. 4. La scène se déroule en pleine nuit : une nuit de novembre (l. 1) à [u]ne heure du matin (l. 4). Elle s’apparente à un tableau en clair-obscur ce qui rend l’atmosphère angoissante comme le montrent les jeux de lumière : bougie presque entièrement consumée ; lueur vacillante (l. 5-6) ; la lumière incertaine et jaunâtre de la lune (l. 31-32). Le lecteur a l’impression d’assister à une scène de film d’horreur : il voit un savant qui manipule des chairs mortes et finit par créer un monstre hors de tout contrôle. 5. Le savant a cru qu’il était tout-puissant grâce à sa science. Mais il a fait preuve d’un manque de prudence et se trouve dépassé par le résultat de ses expériences scientifiques. On peut dire qu’il a joué à l’apprenti sorcier car il a défié la mort. Bilan Le texte met en scène un savant qui joue à l’apprenti sorcier  : dans une atmosphère lugubre, il donne vie à une créature faite de chairs mortes. Contrairement à ce qu’il espérait, le savant ne réalise pas une expérience scientifique grandiose : de ses manipulations à partir du corps humain naît un monstre pour lequel il n’éprouve aucune fierté mais bien plutôt de la terreur.

Écrire un texte explicatif Selon le mythe grec, Prométhée, fils d’un titan, prit toujours le parti des hommes contre les dieux. Il commit un acte de transgression en dérobant le feu à la forge d’Héphaïstos et en le donnant aux hommes, le feu étant le symbole de la connaissance. Pour le punir, Zeus le condamna à subir un supplice éternel aux enfers. Accroché à un rocher, l’aigle du Caucase lui dévorait le foie chaque jour mais chaque nuit, son foie se reconstituait. Mais selon le poète latin Ovide, le titan usurpe le pouvoir des dieux en fabriquant l’homme avec de l’argile et en lui donnant la vie. Le parallèle entre le héros mythologique et le docteur Frankenstein est assez aisé à établir puisque le savant, comme Prométhée, a donné vie à une créature et, comme Prométhée, il a défié les dieux en voulant percer le mystère de la création et en voulant le révéler aux hommes.

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Dans la philosophie antique, notamment dans le Protagoras de Platon, le mythe de Prométhée est une métaphore de la connaissance donnée aux

hommes mais aussi une métaphore de la démesure (hybris).

Renaître grâce à la science p. 248 (Maylis de Kerangal, Réparer les vivants)

> Comment faire l’éloge d’un exploit scientifique ? Réponses aux questions

Chacun attend avec angoisse le signal de vie, le battement de cœur.

Comprendre • L’organe d’un donneur décédé est prélevé de son corps par des chirurgiens puis il est greffé, ou rattaché, au corps d’un receveur. • Le professeur Frankenstein pratique des greffes d’organes de personnes décédées pour fabriquer un nouvel être vivant. Le professeur Harfang pratique également une greffe mais, contrairement au docteur Frankenstein, il pratique une opération sur un receveur vivant. Il n’a pas l’intention d’insuffler la vie dans un corps mort mais de préserver la vie dans un corps malade. Dans un cas, le résultat est monstrueux et contre-nature, alors que dans l’autre cas, le résultat est admirable. Analyser 1. Les trois premiers paragraphes décrivent avec un grand réalisme le déroulement d’une transplantation cardiaque en reprenant les étapes de l’opération (Il s’agit d’abord de s’occuper des vaisseaux, l. 1), les gestes techniques (la circulation extracorporelle mise en place, l. 5-6) et des termes scientifiques précis (l’artère pulmonaire  ; le ventricule droit, l. 17-18). 2. Les chirurgiens sont présentés comme extrêmement précis et talentueux. Leur dextérité, leur adresse et leur patience sont soulignées des lignes 3 à 5 (il semble que la rapidité soit le portant de l’action, qu’à ralentir leurs mains risqueraient de trembler) et à la ligne 13 (Les chirurgiens commencent à présent un long travail de couture). 3. La tension dramatique est à son comble. De manière générale, le rythme des phrases est rapide ; les propositions sont juxtaposées et certaines phrases sont courtes voire nominales  : On choque ? Feu ! (l. 22). Les chirurgiens s’interrogent : le cœur va-t-il battre de nouveau dans le corps d’un autre ? Les personnages ressentent une forte appréhension, caractérisée par l’emploi du verbe déglutir (l. 25) et de l’adjectif blanche (l. 26).

4. a. La métaphore rapproche le battement de cœur à l’aube qui désigne la naissance du jour, pour exprimer la renaissance de Claire. b. Le dernier paragraphe, et notamment la métaphore finale, provoque l’émotion du lecteur, qui a tremblé avec l’équipe médicale. Il a l’impression d’assister à un miracle, à une deuxième naissance. Bilan • Le narrateur fait l’éloge de la prouesse technique accomplie, à savoir une transplantation cardiaque, en mettant en avant les qualités des chirurgiens : patience, adresse et dextérité. Il décrit avec réalisme la complexité des gestes médicaux à réaliser puis il ménage un suspense par l’utilisation de phrases de type exclamatif et interrogatif. Enfin, il provoque l’émotion du lecteur par une métaphore qui souligne la beauté de l’exploit : donner une seconde chance, redonner la vie. • Le titre du roman Réparer les vivants prend alors tout son sens  : la médecine parvient par la transplantation cardiaque à redonner vie à un corps malade.

Du grec au français Le mot électrocardiogramme a. Le mot est composé des racines grecques électro- (de êlektron, « ambre jaune », d’après sa propriété à attirer les corps légers quand on l’a frotté), cardio- (de kardia, «  cœur  ») et -gramme (de gramma, « lettre »). Électro- renvoie à l’électricité, -gramme à l’écriture (ici, transcription écrite, enregistrement). Il s’agit donc d’un examen du cœur enregistrant l’activité électrique de l’organe nécessaire à ses contractions. b. Un électroencéphalogramme (du grec egkephalos, « cerveau ») est un examen du cerveau qui permet d’enregistrer l’activité électrique de l’organe.

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Chapitre 11

Grammaire pour lire La forme emphatique a. Les mots pulsations régulières sont mis en avant à l’aide du présentatif ce sont… qui. b. L’apparition de pulsations régulières du cœur signifie que la greffe a réussi car le cœur bat dans un autre corps.

c. Voici des pulsations régulières, étrangement rapides, qui bientôt forment un rythme. Il y a des pulsations régulières, étrangement rapides, qui bientôt forment un rythme.

Un énorme potentiel thérapeutique p. 250 (article du Monde)

> Le clonage est-il l’avenir de l’homme ? Réponses aux questions Comprendre • Le texte est un article paru sur le site Internet du journal Le Monde le 16 mai 2013. • Les cellules souches sont des cellules qui ont la propriété de se multiplier et de donner naissance à tous les organes et tous les tissus de l’organisme. Le clonage est une technique de reproduction qui permet d’obtenir des cellules vivantes identiques à partir d’une seule cellule. Analyser 1. Le clonage thérapeutique permet de cloner des cellules souches et de les utiliser pour soigner certaines maladies comme la maladie de Parkinson ou la sclérose en plaques par exemple, alors que le clonage reproductif a pour but de reproduire des êtres humains identiques. 2. Le premier animal cloné a été la brebis Dolly en 1996 au Royaume-Uni. À la date de rédaction de l’article, des chèvres et des lapins ont été clonés mais jamais de primates ou de singes dont la biologie de reproduction est plus complexe (l. 31-32). 3. Argument pro-clonage  : Le clonage de cellules souches présente un énorme potentiel thérapeutique.

Exemple(s) : Traitement de pathologies cardiaques, blessure à la moelle épinière, maladie de Parkinson… Thèse 2, personnes défavorables au clonage : Les évêques catholiques des États-Unis. Argument anti-clonage  : Les travaux pourraient conduire à traiter les êtres humains comme des produits manufacturés. Bilan Le clonage est une manipulation génétique qui permet la division de cellules souches. Elle présente l’avantage d’ouvrir des possibilités thérapeutiques importantes mais elle peut aussi profondément modifier la société si un jour les scientifiques parviennent à cloner des humains.

Débattre sur le clonage Quelques pistes : – Contre le clonage : peur d’un monde où tous les êtres humains seraient identiques, où on éliminerait les êtres plus faibles, moins beaux ou moins intelligents que d’autres… – Pour le clonage  : intérêt de poursuivre les recherches sur le clonage pour essayer de soigner des maladies graves…

Le procédé Bokanovsky p. 252 (Aldous Huxley, Le Meilleur des mondes)

> La manipulation génétique est-elle un progrès de la science ou une dérive ? Réponses aux questions Échanger et comprendre

de Michael Bay (2005) ou Star Wars : L’Attaque des clones de George Lucas (2002).

• Films traitant de la manipulation génétique : Bienvenue à Gattaca d’Andrew Niccol (1997), The Island

Livres : Divergente de Veronica Roth ou Terrienne de Jean-Claude Mourlevat.

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• Le Directeur explique le clonage humain. Les cellules embryonnaires bourgeonnent puis se divisent. Chaque bourgeon donne un embryon, qui donnera un être humain.

disposition des individus identiques plus faciles à maîtriser et à comprendre. Ainsi la stabilité sociale paraît-elle assurée car chacun est à sa place et personne ne songe à remettre en cause son statut.

Analyser

5. Le narrateur critique implicitement cette société en rendant le personnage du Directeur ridicule. Il feint de s’emporter contre un étudiant qui pose une question de bon sens (l’un des étudiants fut assez sot, l. 33) : à quoi cela sert-il de cloner les hommes ? Quels en sont les avantages ? Sa réponse est obscure, voire inquiétante : tout le problème serait résolu (l. 47-48). Il semble que, dans cette société, la différence et l’opposition sont indésirables, considérées comme une source de problèmes. Se profile ainsi une société uniformisée où les libertés et le droit à la différence sont bafoués. Il convient d’ajouter que le titre du roman d’Aldous Huxley est ironique. En faisant référence au conte philosophique voltairien, Candide, qui met en garde contre un optimisme aveugle, il recommande de ne pas être dupe et de rester prudent vis-à-vis du progrès. Le monde imaginé par Huxley pourrait bien se révéler non pas le meilleur mais le pire possible.

1. – Un ouvrage scientifique. Faux. – Un roman réaliste. Faux. – Un roman de science-fiction. Vrai. Le texte est un extrait d’un roman de science-fiction car il décrit un monde futur où les innovations scientifiques prennent une place très importante et modifient la société. 2. a. Selon le Directeur, le fait de produire des individus identiques présente l’intérêt de contrôler les réactions des hommes. Par conséquent, le clonage serait un des instruments majeurs de la stabilité sociale ! (l. 37-38). b. L’étudiant n’est pas sot de poser sa question. Au premier abord, on peut se demander quelle est l’utilité de produire des individus identiques et d’éradiquer ainsi la richesse des différences humaines. 3. a. Les hommes sont rapprochés des plantes. Ils sont cultivés comme des végétaux dans Le Meilleur des mondes. Ils perdent donc leur humanité. b. Le nom bourgeon (l. 29) et le verbe pousser (l. 31) confirment ce rapprochement avec les plantes. 4. a. Le Directeur paraît extrêmement fier de son rôle dans le procédé Bokanovsky : il prit une expression solennelle (l. 36-37). Il croit profondément à sa mission mais il en devient ridicule tant il parle avec emphase : Sa voix était presque vibrante d’enthousiasme (l. 41-42). b. La devise est «  Communauté, Identité, Stabilité ». Pour construire une communauté soudée, le Directeur croit qu’il est important d’avoir à sa

Bilan • Le monde du Directeur semble non pas le meilleur mais peut-être le pire qui soit : un monde où la différence n’est plus acceptée car elle engendre le désordre social. • L’auteur dénonce donc le conformisme de nos sociétés contemporaines.

Le coin du philosophe Pistes : penser aux différences de points de vue, de culture, d’éducation qui peuvent engendrer des incompréhensions.

De l’Homo sapiens à l’Homo metamorphosis p. 254 (Bernard Werber, Troisième Humanité)

> La génétique peut-elle sauver l’humanité ? Réponses aux questions Comprendre • Six personnages dialoguent  : le colonel Natalia Ovitz, David, Aurore, Nuçx’ia, Penthésilée et Martin Janicot.

• Les personnages débattent à propos du nom qu’ils vont donner aux êtres humains minuscules qu’ils ont créés.

119

Chapitre 11

Analyser

Bilan

1.

Les scientifiques s’interrogent sur le nom à donner à la nouvelle génération d’êtres humains créés. Le micro-humain a pour mission de s’infiltrer dans les rangs d’une armée adverse sans être vu et tout en restant en vie. Il a été conçu pour être espion afin d’éviter une troisième guerre mondiale qui risquerait d’être nucléaire. Il a pour caractéristiques d’être humble, petit, discret, avec un surplus de féminité.

Noms

Caractéristiques

Homo microbus

microscopique

Homo reductis

de taille réduite

Homo humilis

homme humble par opposition à la « prétention » de l’Homo sapiens

Homo feminis

avec un surplus de féminité

Homo discretum

discret

Homo metamorphosis

métamorphosé, transformé

Du latin au français Autour du mot science

2. après tout : concession c’est-à-dire : explication car : cause 3. Les scientifiques ont voulu créer l’homme de demain, un homme qui saurait s’adapter à la situation sociale, économique et politique : plus accompli (l. 31) ; avec une forme plus adaptée à un milieu, des enjeux, bref à une époque différente (l. 34-35).

a. L’équivalent français du mot latin sapientia est sagesse (l. 28). b. Erratum : la question aurait dû être « Quel lien pourriez-vous établir entre les mots savoir, science et sagesse ? ». Les mots science et savoir renvoient à la connaissance, connaissance scientifique mais aussi discernement, connaissance du bien et du mal qui constituent la sagesse. «  Être savant  » et «  être sage  » devraient être deux comportements qui vont de pair…

Lecture accompagnée p. 256 Terrienne de Jean-Claude Mourlevat Découvrir le roman • Les habitants du monde parallèle ne respirent pas, donc leur cage thoracique ne se gonfle pas. • Anne va revenir dans le monde de Mme Stormiwell et se faire passer pour une personne de son monde en faisant semblant de ne pas respirer.

Partager sa lecture • Le résumé de l’histoire est écrit en caractères gras à gauche. L’interview de l’auteur, signée, se trouve en haut à droite. L’auteur s’exprime à la première personne du singulier. Les critiques du livre sont au nombre de trois. Elles sont rédigées par un journaliste de Télérama, un journaliste du Figaro Littéraire et une écrivaine, Anna Gavalda (auteure

d’Ensemble, c’est tout, L’Échappée belle…), pour le magazine Elle. • Pistes pour la rédaction d’une critique littéraire : – utiliser des adjectifs mélioratifs ; – faire des phrases courtes voire non verbales ; – utiliser une ponctuation expressive. Exemple : Le roman est trépidant, on ne s’ennuie pas une seconde car les rebondissements sont nombreux. Anne va-t-elle parvenir à ramener sa sœur ou vat-elle être découverte par ces étranges hybrides ? Le monde parallèle paraît très plausible : l’auteur exploite les nouvelles technologies et mène une réflexion sur les problèmes d’aujourd’hui. Un roman de science-fiction qui mérite une suite !

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Histoire des arts p. 258 La manipulation génétique dans la bande dessinée Analyser trois extraits de bande dessinée 1. Le document 1 est composé de trois vignettes extraites du tome 3 de La Fille du savant fou intitulé « L’équation inconnue » et créé par Mathieu Sapin. Le document 2 présente deux vignettes du tome 2 « La réplique inattendue » de la bande dessinée d’Émile Bravo intitulée Une épatante aventure de Jules. Le document 3 est composé de quatre vignettes extraites de la bande dessinée Genpet dont les auteurs sont Alex Fuentes et Damiàn. Les trois documents traitent du thème de la manipulation génétique. 2. a. Le savant du document 1 a une apparence comique. Sa tête, de couleur verte, est disproportionnée par rapport à son corps. Il porte une blouse blanche et ressemble à un savant fou. A contrario, la scientifique du document 2 paraît sérieuse : elle porte une blouse blanche, une charlotte sur la tête et un masque autour du cou. Le savant du document 3 a revêtu, quant à lui, une blouse blanche, attribut classique. b. Dans le document 1, le laboratoire a une forme très étrange. Il contient ce qui ressemble à une table d’opération et, en arrière-plan, une machine pleine de tuyaux qui ressemble davantage à une machine industrielle qu’à un instrument de laboratoire. Le document 3 présente un cadre futuriste avec un laboratoire à l’intérieur d’un aquarium et un grand écran. Le laboratoire du document  2 semble le plus réaliste. On reconnaît un microscope et des centrifugeuses. 3. La bande dessinée Une épatante aventure de Jules traite sérieusement des découvertes scien-

tifiques sur la génétique. Les personnages et les instruments du laboratoire sont réalistes et les propos de la scientifique se fondent sur une explication plausible de la morphogenèse. 4. Le document 3 émet des réserves sur les expériences génétiques menées en indiquant les restrictions absurdes du gouvernement américain qui semblent être des mesures de précaution prises par l’État. Dans la bande dessinée qui se déroule en 2036, les hommes peuvent faire concevoir l’animal de compagnie qu’ils souhaitent mais apparemment, le gouvernement a posé des limites aux scientifiques. 5. Réponse ouverte : les élèves peuvent préférer le document 1 pour sa visée comique ; le document 2 pour son sérieux et son intention didactique ; le document 3 pour l’esthétique des dessins et des couleurs…

Faire le point 1. Les documents 1 et 3 s’interrogent sur les potentialités de la manipulation génétique : peut-on créer des enfants supérieurement intelligents en modifiant leur ADN ? Pourra-t-on, dans le futur, fabriquer son animal de compagnie ? Le document 2 défend la nécessité de faire des expériences scientifiques pour progresser dans la connaissance de la morphogenèse. C’est le seul document plutôt favorable à la manipulation génétique. 2. Le ton est humoristique dans le document  1 comme le montrent le dessin, les couleurs et les dialogues. Le ton du document 2 est pédagogique. Le document 3 est plutôt grave.

Outils pour lire et s’exprimer p. 260 Décrire une expérience scientifique Vocabulaire 1. 1. biologie : étude de la vie. 2. cardiologie : étude du cœur. 3. microchirurgie : chirurgie qui se fait à l’aide d’un microscope. 4. génétique : science de la naissance. 5.  cryothérapie  : soin par le froid. 6.  électrocardiogramme  : transcription de l’activité électrique du cœur. 7. pathologie : science qui étudie les maladies. 8. pathogène : ce qui est à

l’origine d’une maladie. 9. bioéthique : étude des problèmes moraux en sciences de la vie.

Grammaire 2. Les mots à encadrer sont bourgeon et embryon. Thème 1  : Un œuf bokanovskifié. Propos 1  : a la propriété de bourgeonner, de proliférer, de se diviser : de huit à quatre-vingt-seize bourgeons.

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Chapitre 11

Thème 2 : chaque bourgeon. Propos 2 : deviendra un embryon parfaitement formé. Thème 3 : chaque embryon. Propos 3 : (deviendra) un adulte de taille complète. C’est une progression linéaire car chaque propos devient le thème de la proposition suivante. 3. 1. Progression à thème linéaire  : Le clonage est un processus de reproduction. Ce processus de reproduction permet de dupliquer des êtres vivants. Ces êtres vivants sont génétiquement identiques. 2. Progression à thème constant : Le clonage est la fabrication de cellules souches. Il est utile pour soigner des maladies. Il constitue un progrès.

3. Progression à thème éclaté : Le clonage est un processus de reproduction. Les œufs se divisent. Les bourgeons se multiplient. Les embryons se développent. 4. a. Dans le monde du futur décrit dans Terrienne, l’embryon de Bran Ashelby se serait développé en couveuse puis aurait été remis à des parents non biologiques pour être conditionné socialement. b. Les mots puis et ensuite sont des connecteurs temporels permettant d’exprimer le déroulement chronologique du processus scientifique décrit.

Outil pour lire et s’exprimer p. 261 Dénoncer ou faire l’éloge Vocabulaire

Exemples (5)

5. a. Termes mélioratifs bénéfique salvateur prodigieux curatif avantageux

Termes péjoratifs destructeur immoral déraisonnable fou inconscient

b. Le docteur Frankenstein a mené à son terme un projet fou. De manière totalement déraisonnable, il a donné vie à une créature en assemblant des parties de cadavres humains. Son acte est immoral et inconscient car les conséquences pour sa créature et lui-même ont été destructrices.

Grammaire 6. Thème

Le progrès

Thèse défendue

Mise en garde contre les dérives de la science

Arguments – Argument 1 : certains gens de (2) pouvoir détournent le progrès de son but premier ; – Argument 2 : ils en font un outil d’asservissement de l’homme.

– la domestication du cheval a entraîné les invasions barbares ; – l’invention de la roue a produit le tank ; – l’invention de l’avion a favorisé les bombardements à grande échelle ; – la découverte de l’Amérique a entraîné la destruction des cultures amérindiennes ; – la découverte nucléaire a provoqué le bombardement de Hiroshima.

7. 1. C’est la brebis Dolly qui fut le premier animal cloné. 2. La première transplantation cardiaque, c’est le professeur Cabrol qui l’a réalisée. 3. Moi, je pense que le tri sélectif des embryons constitue un acte fou et inconscient. 4. Le clonage thérapeutique, c’est un espoir pour toutes les personnes malades. 5. Moi, je pense que les savants doivent s’imposer des limites. 6. Quant aux greffes d’organes, elles sont considérées comme des prouesses médicales.

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Je construis le bilan p. 264 1  Je sais identifier le genre des œuvres

2  J’enrichis mon vocabulaire scientifique

Le roman de science-fiction imagine les applications des innovations scientifiques dans un monde futur. Exemples : Le Meilleur des mondes, Troisième Humanité, Frankenstein. L’article scientifique présente des faits scientifiques et expose des points de vue de manière objective. Exemple(s) : l’article du Monde. Le roman réaliste s’appuie sur des données scientifiques avérées et crée l’illusion du réel. Exemple : Réparer les vivants.

a. relatif au gène : génétique b. synonyme de greffe : transplantation c. qui soigne : thérapeutique d. homme qui sait : savant e. science du cœur : cardiologie

3  Je connais la thèse défendue dans chaque texte Œuvre Le Meilleur des mondes

Auteur Aldous Huxley

Article du journal Le Monde

La science comme progrès ou danger ?

Thèse défendue

Danger

Le clonage peut conduire à une sélection dangereuse des êtres vivants.

Progrès

Il ne faut pas avoir peur du clonage thérapeutique.

Frankenstein

Mary Shelley

Danger

L’homme ne doit pas jouer à l’apprenti sorcier.

Troisième Humanité

Bernard Werber

Progrès

Le progrès peut éviter un nouveau conflit mondial. 

Réparer les vivants

Maylis de Kerangal Progrès

La science sauve des vies quand elle est au service de la médecine.

4  J’enrichis mon argumentation avec mes lectures Proposition de correction  : Dans les textes étudiés dans le chapitre, certains savants, comme le docteur Frankenstein ou le directeur du centre d’incubation du roman Le Meilleur des mondes, utilisent la science sans prudence et sans éthique. Ils peuvent conduire l’humanité à sa perte en inventant des monstres ou en reproduisant à l’identique des

êtres vivants sans se soucier des dérives morales et éthiques que cela entraîne. Cependant, le progrès, quand il est bien utilisé, sauve des vies. Le clonage peut en effet servir à soigner des maladies et les greffes permettent à des personnes malades ou accidentées de reprendre une vie normale. L’écrivain Bernard Werber imagine même que la manipulation génétique pourrait permettre d’éviter de nouvelles guerres.

Entraînement au brevet p. 266 Les créatures du docteur Moreau PREMIÈRE PARTIE Questions sur le texte littéraire

fique qui a existé et pratiqué des greffes animales : Hunter (l. 19).

1. Il s’agit d’un extrait de roman de science-fiction comme le montre l’emploi du vocabulaire scientifique vivisection (l. 4) et la référence à un scienti-

2. Le docteur Moreau pratique des greffes sur des animaux  : des animaux taillés et façonnés en de nouvelles formes (l. 21).

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Chapitre 11

3. Prendick a cru qu’il avait affaire à des hommes car le docteur Moreau a donné à ses créatures une apparence humaine : la forme humaine comme modèle (l. 28). 4. a Selon le docteur, la chirurgie peut tout transformer sans limites : On peut construire aussi facilement qu’on détruit ou qu’on transforme (l. 15-16). b. Le scientifique Hunter dont parle le docteur Moreau à la ligne 19 a greffé un ergot de coq sur le cou d’un taureau au XIXe siècle, comme l’explique la note 4 de bas de page. c. Le docteur Moreau veut, par cet exemple, légitimer sa pratique de la greffe pour la rendre moins monstrueuse aux yeux de Prendick. 5. Le verbe demandai est conjugué au passé simple de l’indicatif et le verbe avait pris est conjugué au plus-que-parfait de l’indicatif. Le passé simple exprime une action de premier plan et le plusque-parfait signale une antériorité dans le passé. 6. Prendick ressent de la stupéfaction et du dégoût vis-à-vis des expériences du docteur. Il qualifie les créatures de monstres confectionnés (l. 20) et considère que le choix de prendre la forme humaine comme modèle est d’une étrange perversité (l. 29). La phrase exclamative de la ligne 20 témoigne de l’indignation du personnage. 7. De manière implicite, Prendick met en évidence l’orgueil et la folie du docteur Moreau qui voit un triomphe de la science dans ce qui paraît au narrateur une monstruosité perverse. Le terme triomphe signale la critique implicite par antiphrase. 8. Le docteur Moreau est un savant qui joue à l’apprenti sorcier. Il semble inconscient de la monstruosité des créatures qu’il a conçues et ne voit que l’exploit scientifique. Il ne paraît pas soupçonner la dangerosité de ses expériences.

Questions sur le texte et l’image 9. En arrière-plan d’une composition triangulaire, un soleil couchant pointe au sommet d’une montagne qui domine une île. Au premier plan, les créatures du docteur Moreau grimacent, l’air effrayant. Au sommet du triangle, on distingue une femme et deux hommes armés de fusil qui semblent dominer les créatures. Le titre en lettres jaunes L’Île du dr. Moreau, à la base du triangle, délimite une ligne horizontale figurant au ras de l’eau sur l’image. 10. Les personnages ont l’air graves et inquiets tandis que les créatures paraissent menaçantes ou malheureuses. L’image ne correspond pas au texte : à ce moment du roman, le docteur Moreau ne semble pas inquiet de la menace que peuvent représenter les créatures. Le texte ne mentionne pas non plus que les créatures peuvent avoir des sentiments : tristesse, colère… Réécriture Des fragments de peau sont enlevés sur le front, portés sur le nez et ils se greffent à leur nouvelle place.

DEUXIÈME PARTIE Travail d’écriture Sujet B Pistes : réutiliser les exemples d’œuvres étudiées dans le chapitre. – Pour montrer les dangers de la manipulation scientifique du corps humain  : Frankenstein, Le Meilleur des mondes, Terrienne… – Pour valoriser les avantages de cette manipulation : Réparer les vivants, l’article du Monde, Troisième Humanité.

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Chapitre 12 Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyes Livre de l’élève p. 268 Ouverture du chapitre p. 268 Réponses aux questions • L’incipit du roman est un compte rendu. La première de couverture du livre représente un homme dont le cerveau est composé d’un labyrinthe où erre une souris. Le lecteur peut comprendre que le roman aura pour sujet la science et plus précisément le cerveau humain. Le lecteur s’attend à

Une opération à haut risque

un roman scientifique et peut-être à un roman de science-fiction. • D’après le chapeau introducteur de l’incipit, le héros narrateur est Charlie, le patient du Dr Strauss. •  Les fautes d’orthographe peuvent s’expliquer par les difficultés d’apprentissage du héros qui présente un retard mental.

p. 270

> Comment le compte rendu présente-t-il les enjeux de l’expérience scientifique ? Réponses aux questions 1. Le compte rendu est un résumé daté qui décrit des faits. En l’occurrence, dans le roman, le compte rendu numéro 7 relate l’opération subie par Charlie, les résultats obtenus et les effets postopératoires. 2. La date permet ici de situer l’opération dans le temps et donc de mesurer les évolutions possibles du patient. 3. Le compte rendu est écrit par Charlie qui a subi lui-même l’intervention. Le compte rendu n’est donc pas neutre et factuel. Le héros-narrateur utilise la première personne du singulier pour témoigner de son ressenti : J’ai été effraié (l. 9). 4. Le style du texte est enfantin pour créer « l’illusion romanesque ». L’auteur, Daniel Keyes, veut faire croire au lecteur que son personnage présente un retard mental et, par conséquent, il le fait s’exprimer comme un enfant. 5. Le Dr Strauss est le chirurgien qui a opéré Charlie : Le Dr Strauss l’a faite pendant que j’étais endormi (l. 2-3). Burt semble être un assistant qui note la température, la tension sang[u]ine et toutes sortes de choses (l. 12-13).

6. Charlie a subi une opération du cerveau pour augmenter ses facultés intellectuelles comme l’indiquent le chapeau introducteur et la ligne 4 : j’ai eu des pansements sur les yeux et la tête. 7. Les scientifiques surveillent leur patient de près : Burt vient me voir tous les jours (l.  12). Ils ont noté le déroulement précis de l’opération mais ils retranscrivent également tous les effets postopératoires aussi bien physiques (température, pression sanguine) que psychologiques (toutes sortes de choses, l. 12).

Vocabulaire Autour du mot sang a. La tension sanguine est la pression du sang sur la paroi des artères. Une transfusion sanguine consiste à injecter par perfusion intraveineuse du sang d’un donneur à un receveur. Une personne ayant un tempérament sanguin se caractérise par son impulsivité. Une orange sanguine est une variété d’orange dont la pulpe est rouge. La sanguine est une œuvre d’art réalisée à l’aide d’une craie à la pigmentation orangée. b. un meurtre sanguinaire. Une victime sanguinolente.

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Chapitre 12

Un problème moral

p. 271

> A-t-on le droit de faire de l’homme un rat de laboratoire ? Réponses aux questions 1. L’infirmière est en désaccord avec le fait de vouloir modifier l’intelligence d’un homme. Étant croyante, elle considère que les hommes, simples mortels, n’ont pas le droit de toucher à l’œuvre divine : ils n’avait pas le droit de me rendre intelligent parce que si Dieu avait voulu que je sois intelligent, il m’aurait fait naître intelligent (l. 8-9). Selon elle, les hommes, leurs différences et leurs imperfections sont créés par Dieu, selon sa volonté. 2. Pour tout l’or du monde signifie « à aucun prix ». L’infirmière n’aurait absolument pas voulu que l’on touche à son cerveau. Sa décision est non négociable. Charlie n’a pas compris le sens figuré de l’expression et il l’a prise au sens propre. 3. Hilda fait référence à un passage célèbre de la Genèse dans la Bible, celui où Adam et Ève désobéissent à Dieu et mangent le fruit de l’arbre de la Connaissance. Ils découvrent ainsi le Bien et le Mal mais leur désobéissance les condamne à devenir mortels. Dieu les chasse du Paradis. Hilda veut ainsi faire comprendre à Charlie que la science peut conduire les hommes à leur perte et à leur malheur comme le suggère la parabole biblique. L’orgueil de la connaissance peut être très dangereux. 4. Réponse ouverte. Pistes : les savants doivent réfléchir aux conséquences avant de toucher au cerveau humain. Leurs expériences scientifiques peuvent être détournées de leur but premier et être utilisées non pour le bénéfice mais pour la perte

Plus intelligent qu’Algernon

de l’humanité. Comme le dit l’auteur humaniste Rabelais : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». C’est pour cela que les gouvernements ont créé des comités d’éthique dans lesquels des hommes et des femmes s’interrogent sur la moralité des essais scientifiques.

Histoire des arts Analyser un tableau a. Le tableau intitulé Le Paradis est un détail d’une huile sur bois peinte en 1530 par Lucas Cranach l’Ancien. b. On reconnaît Adam et Ève nus en train de manger les fruits de l’arbre de la Connaissance appelé également l’arbre de Science. Un serpent à tête d’angelot leur propose une pomme d’or. Il symbolise la tentation du Mal. Les personnages sont dans un jardin luxuriant, le jardin d’Éden. c. Dans la Bible, Genèse 3-1-24 La tentation et la chute, Adam et Ève créés par Dieu résident dans le jardin d’Éden au Paradis. Ils y vivent heureux jusqu’au jour où, tentés par le Mal représenté sous la forme d’un serpent, ils bravent l’interdit divin et mangent un fruit de l’arbre de la Connaissance. Ils se rendent compte alors de leur nudité et se couvrent de feuilles de figuier. Dieu s’aperçoit de leur désobéissance et les condamne à devenir mortels. Ils sont chassés du Paradis. La femme enfantera dans la douleur et l’homme travaillera une terre hostile pour survivre.

p. 272

> Comment Charlie mène-t-il sa réflexion sur l’intelligence ? Réponses aux questions

2. Les savants testent l’évolution des capacités intellectuelles d’Algernon en lui posant des problèmes de plus en plus difficiles à résoudre.

parce que cela me faisait de la peine de l’avoir battue et que je voulais être gentil avec elle (l. 10-11). Il ressent également un sentiment d’injustice et ne souscrit pas au traitement que les scientifiques infligent à l’animal : Je ne pense pas que ce soit juste de vous faire passer un test pour manger (l. 19-20). Charlie est très empathique : il se met à la place de la souris, contrairement à Burt.

3. Charlie éprouve de la pitié envers la souris. Il ne comprend pas l’intérêt de l’affamer pour que les savants puissent mesurer son intelligence  : J’ai demandé est-ce que je peux lui donner à manger

4. a. Charlie est touché par le personnage de Robinson Crusoé car, malgré son intelligence et son savoir-faire, il semble seul : Il est intelligent et invente toutes sortes de moyens pour avoir une

1. Algernon est une souris de laboratoire ayant subi la même opération du cerveau que Charlie quelque temps auparavant.

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maison (l.  25-26)  ; Seulement je le plains parce qu’il est tout seul et qu’il n’a pas d’amis (l. 27-28). b. Algernon, Charlie et Robinson Crusoé sont tous les trois intelligents mais ils se sentent très seuls. Charlie répète deux fois sa volonté de devenir ami avec Algernon (l. 12 et 21). 5. Le texte présente une réflexion sur l’intelligence. Pour les savants, résoudre des problèmes mathématiques comme ceux proposés à Charlie et à Algernon semble être une preuve d’intelligence. Pour Charlie, l’intelligence du personnage de Robinson réside plutôt dans son savoir-faire et sa capacité d’adaptation à une situation délicate et à un milieu hostile. Enfin, à la fin du texte, l’institutrice Miss Kinnian affirme que maîtriser l’orthographe n’est pas une preuve d’intelligence. Elle suggère que l’accumulation de connaissances n’est pas gage d’intelligence et qu’il y a bien d’autres manières d’être intelligent.

Débattre sur l’intelligence Pistes : – Être intelligent c’est résoudre des problèmes mathématiques, des problèmes abstraits. – A contrario, être intelligent, c’est résoudre des problèmes pratiques, se sortir de situations délicates au quotidien, « avoir une intelligence de la vie ». – Avoir une intelligence dans les relations humaines, savoir vivre avec les autres. – Être intelligent, c’est « avoir un esprit sain dans un corps sain » comme le disaient les humanistes,

La solitude

être compétent dans de nombreux domaines  : science, littérature, sport, art, musique, politique… – Être entreprenant, audacieux dans le milieu professionnel. – Savoir bien parler, maîtriser l’art oratoire et l’argumentation pour convaincre et persuader. – Savoir bien écrire. – Être ouvert d’esprit, etc.

Orthographe Mots courants à l’orthographe difficile a. le mari et la femme. b. madame et monsieur. c.  l’ail et l’oignon. d.  un paon qui fait la roue. e. passer un examen. f. le premier et le deuxième. g. une poêle à frire. h. le mois d’août est le huitième mois de l’année.

Vocabulaire Autour du mot intelligent a. Un intellectuel est une personne qui a une prédilection pour les activités de l’esprit. b. Le quotient intellectuel, ou QI, est le résultat chiffré d’un test (logique, langagier…) qui se propose de mesurer quantitativement l’intelligence humaine. L’intelligentsia est un ensemble de personnes caractérisées par leur savoir et leur culture. c. À l’origine, l’intelligence artificielle est le nom d’une discipline qui a pour but de résoudre des problèmes algorithmiques très complexes. Par extension, l’expression désigne tous les dispositifs (robotiques pour la plupart) visant à remplacer l’intelligence humaine.

p. 274

> Comment le rêve scientifique tourne-t-il au cauchemar ? Réponses aux questions 1. Mr Donner convoque Charlie car les employés se plaignent de son comportement : Une délégation est venue me voir ici, hier soir. Charlie, je suis obligé de penser à la bonne marche de mon affaire (l. 8-9). 2. a. Les employés ne connaissent pas la vérité sur l’opération de Charlie et sont bouleversés par son changement d’attitude et le développement incroyable de son intelligence : Mais je ne sais ce qui t’est arrivé et je ne comprends pas ce que cela signifie. Pas seulement moi. Tout le monde m’en a parlé. […] Ils sont tous bouleversés (l. 2 à 5). b. Mr Donner émet l’hypothèse d’un miracle divin : Peut-être une sorte de miracle, qui sait ? (l. 20).

3. a. Frank a un ton agressif et vindicatif comme le montrent l’impératif à valeur injonctive O.K., va ailleurs (l. 35) et l’appellation ironique en italique Monsieur Gordon (l. 38). b. Frank dresse un portrait péjoratif de Charlie, faisant du personnage le portrait d’un prétentieux méprisant les autres : un monsieur important, un type calé, un savant ! (l. 32) ; un vrai je-sais-tout, une grosse tête (l. 33) ; à cause de toi, nous avons tous l’air d’une bande d’imbéciles (l. 39-40). 4. a. Selon Charlie, sa grande intelligence rabaisse les autres employés et ils ne peuvent supporter de se sentir inférieurs à celui qu’ils considéraient comme un idiot inoffensif : Tout avait été très bien tant qu’ils pou-

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Chapitre 12

vaient rire de moi et paraître malins à mes dépens, mais maintenant, ils se sentaient inférieurs à l’idiot (l. 43-44). b. Charlie essaie de comprendre précisément les raisons de son exclusion. Il pose de nombreuses questions tout d’abord à Mr Donner puis à Frank et semble perplexe. Ensuite, il analyse la situation de manière scientifique et neutre : Je commençai à voir que, par mon étonnant développement intellectuel, je les avais comme rabaissés, j’avais souligné leurs inaptitudes, je les avais trahis, et c’est pour cela qu’ils me haïssaient (l. 45-47). Il ne laisse pas s’exprimer ses émotions même si la perte de son travail et de ses amis l’affecte.

Poursuivre un dialogue Amorce : – Attends Frank, laisse-moi t’expliquer. Je ne contrôle pas vraiment mes capacités et je suis

Un cruel désenchantement

désolé si je vous ai tous blessés. En fait j’ai subi une opération du cerveau il y a quelques semaines qui a accru mes capacités intellectuelles. Il ne faut pas que vous ayez peur de moi. J’ai l’impression de tout comprendre si facilement ! – Tu connais toujours une meilleure solution pour que le travail aille plus vite ou se fasse mieux  ! Nous ne sommes pas des incompétents, Charlie ! – Toutes les solutions m’apparaissent si clairement ! Soyez compréhensifs si vous êtes mes amis. Mais êtes-vous vraiment mes amis ? Nous travaillons ensemble depuis dix-sept ans et vous avez toujours été plutôt gentils avec moi car vous aviez pitié de moi. Est-ce qu’aujourd’hui vous pouvez essayer de faire la connaissance du nouveau Charlie, Charlie le savant, le je-sais-tout et lui donner sa chance ?

p. 276

> Comment Charlie exprime-t-il sa révolte ? Réponses aux questions 1. Charlie participe à une conférence à l’université Beekman en compagnie du professeur Nemur qui vient présenter les résultats de l’expérience pratiquée sur Algernon et Charlie à la communauté scientifique. 2. a. Le texte semble beaucoup plus abouti. Il est un plus long et le vocabulaire utilisé est plus complexe de même que la construction des phrases. L’orthographe n’est plus fautive. b. Charlie, le personnage-rédacteur du journal fictif, est devenu supérieurement intelligent. Il manie donc la langue avec aisance. L’auteur, Daniel Keyes, utilise ce stratagème pour souligner l’accroissement des capacités intellectuelles de son personnage. 3. a. En grammaire, deux éléments juxtaposés sont « placés à côté » sans mot-outil, contrairement à la coordination ou à la subordination. b. Charlie est en colère car les scientifiques créent un rapport d’équivalence entre une souris et un homme. Ils montrent alors qu’ils ne considèrent pas Charlie comme un être humain mais comme un objet d’expérience au même titre qu’Algernon : une paire d’animaux d’expérience (l. 7-8). 4. a. Charlie semble être sorti de son corps pour se regarder d’un œil extérieur. Il prend du recul sur sa réaction pour l’analyser. Il réagit en savant et approuve les données scientifiques énoncées par le professeur.

b. La réaction de Charlie montre son dilemme. Il est partagé intérieurement entre le savant qui est d’accord avec le professeur Nemur et l’homme qui désapprouve la façon inhumaine dont Algernon et lui sont traités. c. Charlie prend conscience de son retard mental qui le conduisait à émettre des réflexions […] sottes (l. 19). Il réalise également que le professeur n’a pas de scrupules à dévoiler ses pensées intimes comme si Charlie n’avait pas le droit d’avoir une vie privée : Dieu merci, j’avais eu la précaution de garder […] dans mon dossier personnel (l. 19-21). 5. a. Pour le professeur Nemur, le Charlie d’avant l’opération est une erreur de la nature (l. 24). L’expression, très péjorative, souligne le peu de respect que le professeur manifeste à l’égard du Charlie d’avant. b. Dans son discours, le professeur fait de Charlie un être incomplet qui ne comprend pas l’espace ni le temps dans lesquels il vit : sans amis ni parents ; sans l’équipement mental nécessaire à une vie normale. Sans passé, sans contacts avec le présent, sans espoir pour l’avenir. La répétition de la négation lexicale sans montre son incomplétude ou son imperfection du point de vue des scientifiques. Bien entendu, le discours est excessif et ne tient pas compte de toutes les qualités humaines de Charlie, qualités non quantifiables comme peut l’être un quotient intellectuel. Cela provoque la colère du personnage qui affirme alors sa dignité.

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c. Charlie se sent considéré comme un objet sans sentiment et sans âme par les scientifiques : un article tout nouvellement fabriqué dans leur usine privée (l. 32-33). 6. a. Charlie ressent beaucoup de colère (l. 9). Il est vraiment exaspéré par les savants : cela m’irrita si intensément (l. 31). b. Charlie libère Algernon comme il aimerait se libérer lui-même de l’emprise des scientifiques sur ses faits et gestes. Le lecteur peut interpréter son geste comme un geste de révolte mais aussi de revendication de son humanité.

Débattre sur les expériences sur les animaux Quelques pistes : Arguments pour  : – Les essais font avancer la science, trouver des médicaments pour soigner des maladies graves, chroniques, mortelles… – Ils sont nécessaires pour découvrir les effets secondaires des traitements médicaux. Arguments contre : – Les animaux doivent être considérés comme nos égaux. – Les animaux souffrent.

Les sentiments plus forts que la science

p. 278

> Comment Charlie privilégie-t-il les sentiments plutôt que le savoir ? Réponses aux questions 1. Charlie a les premiers signes d’une dégénérescence de ses facultés intellectuelles : J’ai des absences de mémoire (l. 1) ; je me mets en colère et je fais des scènes à tout le monde (l. 3). Selon lui, les signes annoncent la diminution du cerveau et un effacement des circonvolutions cérébrales (l. 11). 2. a. Charlie veut comprendre les causes biologiques de la diminution des capacités intellectuelles de la souris et les causes de sa mort. b. Charlie se demande s’il va subir le même sort funeste qu’Algernon car il a compris que leurs destins sont liés : C’est épouvantable de penser que la même chose m’arrive peut-être à moi […]  ; L’avoir vue se produire chez Algernon rend cette menace réelle. Pour la première fois, je suis effrayé de l’avenir (l. 13-15). 3. Charlie considérait Algernon comme son amie et non comme un simple cobaye scientifique. Il l’enterre comme un être cher et lui rend hommage avec un bouquet de fleurs sauvages (l. 19). Par ce geste, il rend à Algernon sa dignité d’être vivant. 4. a. Les relations entre Charlie et sa mère semblent pour le moins compliquées voire conflictuelles : je désire la comprendre, savoir à quoi elle ressemblait et pourquoi elle a agi comme elle l’a fait. Je ne veux pas la haïr (l. 26-27). De manière implicite, le lecteur comprend que le personnage n’a pas vu sa mère depuis très longtemps car il ne se souvient pas des traits de son visage. Peut-être l’a-telle abandonné ou placé dans un foyer d’accueil, ce qui expliquerait la mention lacunaire d’un acte maternel que Charlie voudrait comprendre. b. Le personnage veut lui rendre visite pour revenir sur le passé et comprendre les actes de sa mère.

Il désire entretenir des relations apaisées avec elle, écarter toute haine : Il faut que j’arrive à une sorte d’accord avec elle (l. 28). c. Au début du texte, le personnage mentionne le fait qu’il a des troubles de la mémoire puis il explique qu’un rêve lui a permis de se souvenir de tout un pan de son passé qu’il doit noter au plus vite, avant [qu’il] ne l’oublie (l.  24). Charlie craint de manquer du temps nécessaire pour régler certains problèmes car ses capacités intellectuelles déclinent de plus en plus vite.

Orthographe Les accords du participe passé a. Le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec le COD l’ désignant la souris Algernon, car il est placé devant l’auxiliaire avoir. Le participe retrouvée prend donc la marque du féminin. b. Dans l’avoir vue, le pronom personnel l’ est COD et représente cette menace. Le participe passé s’accorde donc au féminin singulier. Dans je l’ai enterrée, le pronom personnel l’ est COD et représente la souris Algernon. Le participe passé s’accorde donc au féminin singulier. c. L’animal est mort voici deux jours. Je l’ai retrouvé, à 4 heures et demie du matin, en revenant au labo après avoir erré sur les quais. Il était couché sur le côté, dans le coin de sa cage, les pattes tendues. Les souris sont mortes voici deux jours. Je les ai retrouvées, à 4 heures et demie du matin, en revenant au labo après avoir erré sur les quais. Elles étaient couchées sur le côté, dans le coin de leur(s) cage(s), les pattes tendues.

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Chapitre 12

Une double personnalité

p. 280

> Comment la fin du roman souligne-t-elle la modification de la personnalité de Charlie ? Réponses aux questions 1. Alice ne supporte pas de vivre dans le désordre que Charlie crée en brisant des disques et en déchirant des livres. Charlie, quant à lui, préfère tout voir étalé car il a l’impression, pour une fois, de pouvoir exprimer sa colère devant une situation qui le dépasse. 2. Selon Alice, Charlie a perdu son sourire, sa joie de vivre en somme, et passe désormais son temps à s’apitoyer sur son sort, prostré devant la télévision : tu y as perdu cette qualité. Tu avais un sourire… (l. 26) ; un sourire vrai, chaleureux parce que tu voulais que les gens t’aiment (l. 28-29). Il avait une prédilection pour les relations sociales qu’il a perdue. 3. QI signifie « quotient intellectuel ». L’expression désigne une mesure quantitative de l’intelligence humaine réalisée au moyen de tests logiques et langagiers. 4. a. Alice peut vouloir tester l’intelligence de Charlie. En parlant par allusions, elle mesure sa capacité à comprendre les messages implicites. Ainsi at-elle une idée de l’évolution des signes de dégénérescence chez Charlie. b. Charlie sent que la situation lui échappe et refuse qu’Alice le voie dans cet état : Et j’écoutais, faisant semblant de comprendre mais au fond de moi, j’avais peur qu’elle ne voie que je n’avais pas du tout saisi son propos (l. 47-49). 5. a. Charlie est heureux d’avoir été le sujet de cette expérience scientifique. Il l’affirme à Alice à la ligne 25 : Je ne regrette pas l’expérience. Il explique qu’il aime apprendre et qu’il espérait que le savoir lui permettrait enfin d’avoir des amis. b. D’après Alice, le Charlie d’avant l’expérience était heureux de vivre et apprécié des autres. Elle le décrit comme un être exceptionnel, doué d’une grande joie de vivre : une qualité que je n’avais jamais rencontrée auparavant chez une personne arriérée (l. 23-24). Aujourd’hui, il semble très malheureux.

c. Charlie semble prendre un certain plaisir à torturer moralement Alice qui l’aime malgré ses différences et ses troubles du comportement. Il paraît se comporter de manière cruelle car il fait sciemment du mal à Alice par ses paroles : Je crois que je voulais qu’elle pleure (l. 37). Il finit par la quitter sans ménagement à la fin du texte. La phrase affirmative montre son absence d’émotion voire son absence de compassion à ce moment-là : Je crois qu’il est temps pour toi de t’en aller (l. 50).

Grammaire pour lire Les modes indicatif et subjonctif a. Charlie redoute qu’Alice apprenne son secret. b. Alice craint que Charlie ne veuille plus la voir. c.  Charlie souhaite qu’elle s’en aille car il croit qu’elle ne le comprend plus. d. Il veut qu’elle croie qu’il est toujours aussi intelligent.

Débattre sur le bonheur Quelques pistes : Oui – Les progrès scientifiques nous rendent plus heureux car ils améliorent notre confort au quotidien : l’électricité nous procure de l’eau chaude, de la lumière… – Les médicaments, la robotique médicale et les soins médicaux nous permettent de vivre plus longtemps et en bonne santé. – Nous avons plus de temps pour nos loisirs grâce au lave-linge, au lave-vaisselle, à l’aspirateur, à la voiture… Non – Le progrès scientifique nous éloigne des bonheurs simples en nous faisant rechercher toujours plus d’efficacité : les réseaux sociaux, les machines qui remplacent les hommes dans le milieu industriel… – Le progrès scientifique nous éloigne des autres : Internet, la télévision nous isolent du monde réel et des gens, etc.

Activités : vocabulaire et écriture 1. Le vocabulaire médical a. Les termes médicaux présents dans le texte sont  : syndromes de détérioration physique et mentale ; le stimulus chirurgical ; processus men-

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taux  ; stimulation de l’intelligence  ; hypothèse ici démontrée. b. Charlie ressent une détérioration physique et mentale.

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c. Une hypothèse est une supposition que le scientifique va tenter de confirmer par ses expériences. Charlie émet l’hypothèse que la vitesse de sa dégradation physique et mentale sera proportionnelle à la vitesse avec laquelle s’étaient développées ses facultés après l’opération. Autrement dit, le succès rapide de l’opération est également sa faille. L’hypothèse est écrite en lettres capitales pour matérialiser l’importance capitale de la découverte. d. Accroissement est synonyme d’augmentation et baisse est son antonyme  ; détérioration est synonyme de dégradation et amélioration est son antonyme. 2. Les caractéristiques du journal de bord a. Un journal de bord présente certaines caractéristiques formelles : – la date quotidiennement indiquée (journal a pour radical le mot jour) : 15 septembre ; – l’emploi de la première personne du singulier par un personnage-narrateur qui relate des moments choisis de sa vie : J’ai déconseillé de faire d’autres essais ; – le système des temps verbaux : le présent de l’indicatif est le temps de référence. Autour du présent s’organisent les temps du futur pour exprimer un fait se déroulant postérieurement au moment exprimé par le temps du présent et le passé composé pour exprimer un fait antérieur au moment exprimé par le temps du présent : Nemur dit que mes résultats ont été confirmés.

Activités : histoire des arts

b. Les termes appartenant au champ lexical de la recherche scientifique sont : résultats, hypothèse, essais, recherches. c. Charlie conclut qu’il faut arrêter les essais sur les êtres humains tant que le problème scientifique posé par les résultats de son opération n’est pas résolu. Il préconise de poursuivre les essais sur les animaux pour faire avancer les recherches dans ce domaine. 3. Écrire un rapport scientifique Proposition de correction : Le 20 octobre. Charlie va de plus en plus mal. Sa température est normale mais sa tension varie énormément. Il recommence à faire des fautes d’orthographe quand il écrit et ne se souvient plus de certains mots scientifiques comme hypothèse. Pourtant, il reste clairvoyant sur son état et sait qu’il va perdre peu à peu ses facultés intellectuelles incroyablement supérieures au commun des mortels. Il est tour à tour inquiet et heureux de pouvoir profiter de son entourage, sa petite amie, sa mère… Parfois il reste cloîtré chez lui sans vouloir voir personne et parfois il va travailler au laboratoire et passe des heures à étudier des rapports scientifiques. Son état psychologique est très instable. Pourtant je ne peux me résoudre à voir le brillant Charlie redevenir l’employé de la boulangerie Donner. L’issue de cette expérience ne sera peut-être pas si tragique. Qui sait ? Peut-être Charlie aurat-il le temps de résoudre le problème ?

p. 283

Une adaptation filmique 1. a. Il s’agit d’un plan rapproché du personnage de Charles. b. Le cadrage permet de mettre en évidence les expressions du visage et de traduire les émotions du personnage. c. Le personnage a l’air inquiet, ses sourcils sont froncés et ses lèvres sont crispées. Il marche les épaules rentrées et le cou en avant. Il semble un peu perdu dans la ville, comme un enfant marchant seul dans la rue et pressé d’arriver à sa destination. Les expressions du comédien traduisent bien le Charles « d’avant l’expérience » aux airs enfantins. 2. a. La souris et Charles sont tous les deux dans un laboratoire en compagnie d’un scientifique. b. Les regards des deux personnages convergent vers la souris. L’animal semble important car le scientifique l’empêche de s’enfuir en le retenant

par la patte. En effet, l’animal est précieux car il est un sujet d’étude, il représente le résultat de travaux scientifiques audacieux. c. Les lignes verticales des stores de la fenêtre croisent la ligne horizontale du balcon et produisent un effet d’optique. La fenêtre semble pourvue de barreaux. Le personnage paraît donc comme enfermé à l’intérieur du laboratoire comme la souris est enfermée dans une cage de verre. Charles comme la souris sont faits prisonniers par la science. 3. a. Les scientifiques portent une blouse blanche et le personnage masculin porte un stéthoscope avec lequel il examine le patient en habit de ville. Leurs regards convergent vers le bras du patient. b. Le docteur semble prendre la tension du patient. c. Le patient a la tête baissée. Il observe les actes du scientifique et ne paraît pas rassuré.

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Chapitre 12

Je construis le bilan

p. 284

1  Je connais les espoirs et les désillusions du héros Espoirs : établir des relations amicales et amoureuses, apprendre et connaître le monde, être respecté, renouer avec sa mère. Désillusions : être incompris des femmes aimées, être considéré comme un simple objet d’expérience par les scientifiques.

2  Je comprends l’originalité du roman Des fleurs pour Algernon a. Charlie b. Ce sont des indices des variations des capacités intellectuelles de Charlie. c. Il s’agit d’un hommage à une amie.

Entraînement au brevet

3  Je rédige un bilan de lecture • Des fleurs pour Algernon est un roman de science-fiction car il s’agit d’un récit fictif dans lequel les progrès de la science sont mis en question. • Le récit se présente sous la forme de comptes rendus scientifiques rédigés par Charlie, le personnage principal. Les fautes d’orthographe indiquent les variations des capacités intellectuelles du personnage. • Le moment le plus marquant de l’expérience est quand Charlie refuse de se laisser traiter comme un simple objet scientifique et qu’il aide Algernon à s’enfuir pour montrer sa désapprobation. • Charlie, qui semblait naïf et inoffensif, devient extrêmement intelligent et un peu orgueilleux, mais à mesure que ses capacités déclinent, il décide d’aller vers l’essentiel : l’amour de sa famille et l’amitié.

p. 286

Le bilan de l’expérience PREMIÈRE PARTIE Questions sur le texte littéraire 1. Charlie a conscience que son opération a échoué et il attend les premiers symptômes de la fin (l. 4-5), les premiers signes d’instabilité émotionnelle et de perte de mémoire (l. 2-4). 2. a. Un journal intime est une œuvre rédigée quotidiennement par son auteur pour décrire ses émotions, exprimer ses pensées et consigner des faits marquants de sa vie. Le « journal psychologique » de Charlie renferme ses états d’âme, ses variations d’humeur et de sentiments au fur et à mesure de la perte de ses capacités intellectuelles. b. Charlie écrit dans un but scientifique pour que soient gardés et analysés les troubles émotionnels dus à l’opération. L’étude de ses signes de dégradation pourra peut-être aider la science à trouver la solution qui fera de l’opération un succès dans le futur. 3. a. Prédire est formé du préfixe pré- qui signifie « avant » et du verbe dire. b. Charlie prédit son avenir : il essaie de calculer avec précision l’évolution de son état compte tenu des données scientifiques qu’il a en sa possession. c. Le verbe projeter est un synonyme de prédire à la ligne 23 dans la phrase si j’en ai projeté avec précision la courbe sur les éléments chiffrés.

4. Les savants ont du mal à avoir pleinement confiance en Charlie car il n’est qu’un néophyte en la matière (l. 19). Ils pensent être plus compétents dans ce domaine car ils ont plus d’expérience. Nemur fait « autorité » dans sa spécialité. 5. Charlie est affolé par les signes annonciateurs de son déclin mental et pourrait être choqué que les scientifiques puissent vérifier ses calculs alors qu’il est supérieurement intelligent. 6. a. Convainque est le verbe convaincre conjugué au présent du subjonctif. b. Après la tournure impersonnelle exprimant l’obligation il faut que, on emploie le subjonctif présent. 7. objectivement et minutieusement sont des adverbes de manière formés sur l’adjectif au féminin auquel on adjoint un suffixe adverbial -ment : objective+ment et minutieuse+ment. 8. Les scientifiques ne considèrent pas Charlie comme leur égal car, malgré son intelligence supérieure, ils persistent à vérifier ses calculs et ses prédictions. Pour eux, il reste un idiot qui a subi une opération du cerveau pour devenir intelligent. Il est perçu comme un intrus au sein de la communauté scientifique.

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Questions sur le texte et l’image 9. Le tableau représente la mécanique de l’intelligence humaine. On identifie le tracé en noir du profil d’un homme sur fond bleu. À l’intérieur, des mécanismes avec des rouages, des poids et des pendules sont identifiables. Les formes sont géométriques et la représentation de l’intérieur du crâne est par conséquent abstraite.

mécanique mystérieuse. De manière métaphorique, les deux documents tentent d’approcher le mystère des capacités intellectuelles humaines. Réécriture Mes parents ont pleuré quand je leur ai fait part de ces nouvelles. Puis ils se sont enfuis en courant. Il faut que je les convainque qu’il n’y a aucune raison pour eux de se sentir coupables.

10. Le tableau et le texte traitent d’un thème commun : l’intelligence humaine et ses rouages ou sa

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Chapitre 12

PARTIE II

Étude de la langue

Fiche 1 Le verbe et ses constructions Identifier 1. Verbes attributifs : d. passer pour. h. devenir. i. être élu. Verbes transitifs directs : a. clarifier. e. devoir. f. continuer. Verbes transitifs indirects : b. aboutir. g. continuer. Verbes intransitifs : c. coudre. j. rêver. 2. a. Nous dessinons. (intransitif) b. Tu parais fatiguée. (attributif) c. J’ai travaillé. (intransitif) d. Les oiseaux volent. (intransitif) e.  Elles forment une bonne équipe. (transitif direct) f.  Elle s’endort. (intransitif) g.  Je crois en lui. (transitif indirect) h. Nous discutons de son avenir. (transitif indirect) i. Vous dormez. (intransitif) j. Ils ont l’air très excités. (attributif) k. Nous arrivons. (intransitif)

Livre de l’élève p. 294

(transitif indirect) g. Nous avons goûté. (intransitif) / Nous avons goûté ton gâteau. (transitif direct) h. Ils ont répondu. (intransitif) / Ils ont répondu à ma lettre. (transitif indirect) 6. a. Les trois verbes conjugués sont transitifs directs. b. Les deux verbes attributifs et leur attribut du sujet sont : était (antipathique) ; était (odieuse). c. Le verbe intransitif est lisait. Dans la phrase : Il lisait un roman policier, le verbe est transitif direct. 7. a. Ce matin, les enfants jouaient / dormaient. (verbe intransitif) b.  Tous les jours, cet homme prend le train de huit heures. (verbe transitif direct) c. Hier, tu as réfléchi à ma proposition. (verbe transitif indirect) d. Dans cette maison, les fenêtres paraissaient fermées. (verbe attributif) Interpréter

Manipuler 3. a. a. Nous avons hésité. (intransitif)  / Nous avons hésité à venir. (transitif indirect) b. Elles sont arrivées. (intransitif) / Je suis arrivée essoufflée. (attributif) c. Nous sommes rentrés. (intransitif) / Nous sommes rentrés fatigués. (attributif) d. J’ai réussi mon gâteau. (transitif direct) / J’ai réussi à le dépasser. (transitif indirect) e. Ne proteste pas. (intransitif)  / Elle a protesté de son innocence. (transitif indirect) b. Nous résistons (intransitif) / Nous résistons à la tentation (transitif indirect) 4. a. Je suis rentrée. (intransitif) b.  Elle a donné son accord. (transitif direct) c. Nous avons pensé à vous. (transitif indirect) d. Vous êtes très gentils. (attributifs) e. Je voudrais un café. (transitif direct) f. Je me souviens de cette journée. (transitif indirect) g. Tu parais. (intransitif) h. Vous faites la cuisine. (transitif direct) i. Nous avons plongé. (intransitif) j. Elle raconte son aventure. (transitif direct) 5. a. Elles sont parties joyeuses. (attributif) / Elles sont parties. (intransitif) b. Elle téléphone. (intransitif) / Elle téléphone à sa sœur. (transitif indirect) c. J’écris. (intransitif) / J’écris un poème. (transitif direct) d. Vous rêvez. (intransitif) / Vous rêvez de partir. (transitif indirect) e. Nous sortons le chien. (transitif direct) / Nous sortons. (intransitif) f. Elles ont joué. (intransitif) / Elles ont joué au ballon.

8. a. Les verbes en rouge sont intransitifs. b. Les verbes en vert sont transitifs directs. c. Le verbe souligné est attributif. d. La répétition du verbe être met en valeur la fierté du personnage : elle est fière de son passé et de l’avenir de son fils. S’exprimer 9. Proposition (Souligné : transitif direct ; gras : transitif indirect ; italique : attributif ; gras italique : intransitif.) Depuis toujours, je rêve de devenir médecin. Cette profession est tout d’abord pour moi une véritable vocation. Dans mon enfance, mon jouet préféré était une petite mallette de médecin avec laquelle je soignais toute la famille et même mon chat. Ensuite, je souhaite exercer cette profession parce qu’elle me semble la plus noble de toutes. Elle permet de soulager les gens qui souffrent et de sauver des vies. Les autres qualités de ce métier sont les échanges humains qu’il impose et la variété des situations que l’on rencontre. Je détesterais une profession où mon seul compagnon serait mon écran d’ordinateur et où je répéterais chaque jour les mêmes gestes. J’espère vraiment réussir mais je suis lucide, je sais que les études sont longues et difficiles.

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Étude de la langue

Fiche 2 Les phrases simples et complexes

Livre de l’élève p. 296

Identifier

Manipuler

1. a. Ce conte est amusant / mais il contient aussi une morale. b. Vous me racontez une histoire / qui paraît invraisemblable. c. Puisque tu aimes avoir peur, / lis des contes fantastiques. d. Je pense / que ce sera difficile / mais que tu réussiras. e. Je ne sais pas / pourquoi tu as agi ainsi. f. Si tu peux venir, / cela nous fera plaisir.

4. a. Elle était en voyage, c’est pourquoi elle n’a pas répondu à ton invitation. b. J’ai une excellente mémoire, pourtant je n’ai aucun souvenir de cette conversation. c. Ma sœur s’entraîne très sérieusement, en effet elle souhaite être sélectionnée pour les championnats. d. Mes parents m’ont proposé de sortir, alors j’ai accepté. e. Elle est entrée en courant, puis est ressortie aussi vite.

2. Indépendantes a. Il pleut / mais il ne fait pas froid. d. J’ai appelé. Principales

b. Je vous ai apporté quelques fleurs c. Croyez-vous d. J’ai compris e. Dis-moi f. regarde ce film

Subordonnées b. que j’ai cueillies ce matin. c. que nous pourrons nous rencontrer ? d. qu’il n’y avait personne. e. quand tu arriveras. f. Dès que tu le peux / qui est un chef-d’œuvre.

3.

Je suis assise près de maman dans une voiture fermée tirée par un cheval (indépendante), / nous cahotons sur une route poussiéreuse (indépendante). Je tiens le plus près possible de la fenêtre un livre de la bibliothèque rose (indépendante), / j’essaie de lire malgré les secousses, malgré les objurgations de maman (indépendante)  : «  Arrête-toi maintenant (indépendante), / ça suffit (indépendante), / tu t’abîmes les yeux (indépendante)… » La ville / où nous nous rendons (subordonnée) / porte le nom de Kamenetz-Podolsk (principale). Nous y passerons l’été chez mon oncle Gricha Chatounovski, celui des frères de maman (principale) / qui est avocat (subordonnée). Nathalie Sarraute, Enfance (1983) © Gallimard.

5. a. Je vais enfin réaliser cette ascension dont je rêve depuis si longtemps. b. N’oublie pas de m’envoyer des photos afin que je puisse suivre ton périple. c. Pendant que tu te reposes, je vais faire la vaisselle. d. Si tu arrives assez tôt, nous pourrons aller au cinéma. e. Où sont les clés que je t’avais confiées  ? f.  Je me demande qui est venu en mon absence. 6. a. La 1re phrase est une phrase simple. b. Dans la 2e phrase, on trouve une proposition principale (Ils […] médecins) et deux propositions subordonnées (pour qu’ils […] matière et qui […] vivre). c. La proposition indépendante est Les docteurs le manipulèrent. On peut la coordonner par puis à la proposition suivante. 7. a. Nous avons emménagé dans une nouvelle maison pour que les enfants aient chacun une plus grande chambre. b. J’aimerais écrire mon autobiographie lorsque je serai plus âgée. c. N’essayez pas de vous approcher du précipice parce que c’est très dangereux. d. Nous avons longuement réfléchi à votre proposition qui nous a semblé très intéressante. e. Elles ont eu très peur que vous n’ayez eu un accident. S’exprimer 8. Proposition Il y a quelques années, j’étais, comme chaque été, en vacances chez ma grand-mère (1 principale et 1 subordonnée). Ce jour-là, le temps était très maussade et, ma sœur et moi nous ennuyions beaucoup. (2 indépendantes coordonnées) Nous décidâmes alors d’aller explorer le grenier où nous n’étions pas allées depuis quelque temps. (1 principale et 1 subordonnée)

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En entrant, nous retrouvâmes le spectacle habituel : chaises cassées, vieux buffets abîmés, vélos très anciens aux roues dégonflées… Mais une grande malle attira soudain notre attention (2 phrases simples). Nous l’ouvrîmes et, à notre grande stupéfaction, nous découvrîmes toute une série de robes, d’une autre époque. (2 indépendantes coordonnées) Nous commençâmes à les déplier et fûmes émerveillées  ; ces robes ressemblaient pour nous à des costumes de théâtre ou de cinéma : longues, confectionnées dans des étoffes luxueuses et ornées de dentelles. (3 indépendantes : 2 coordonnées et 1 juxtaposée) La première surprise passée, nous les essayâmes toutes et notre admiration grandit encore. (2 indépendantes coordonnées) Mais nous nous deman-

dions à qui elles avaient bien pu appartenir. (1 principale et 1 subordonnée) Nous décidâmes d’interroger notre grand-mère qui nous révéla que ces robes magnifiques avaient appartenu à sa mère, une grande cantatrice, décédée prématurément de la tuberculose alors que notre grand-mère n’avait que dix ans. (1 principale et 3 subordonnées) Nous étions bouleversées toutes les trois, cette découverte nous a profondément marquées et, pour ma sœur, ce fut comme une révélation : elle comprit ce jour-là pourquoi elle aimait tellement chanter et elle décida de devenir à son tour cantatrice. (2 indépendantes juxtaposées, 1 indépendante coordonnée, 1 principale et 1 subordonnée, 1 indépendante)

Fiche 3 Les propositions subordonnées

Livre de l’élève p. 298

Identifier

Manipuler

1.

4. a. Je ferai tout afin que tu sois contente (conjonctive). b. Vous avez accompli un exploit dont tout le monde se souviendra (relative). c. Appelle-moi dès que tu arriveras (conjonctive). d. Raconte-moi comment cela s’est passé (interrogative indirecte). e. Elle m’a proposé une solution à laquelle je n’avais pas songé (relative). f.  Comme tu ne m’as pas répondu (conjonctive), je pense que tu es d’accord.

Relatives

Conjonctives

Int. indirectes

d. auquel […] songé. f. dont je t’ai parlé

a. parce qu’elle […] vacances. b. Bien qu’il fasse nuit e. Afin que […] maison

c. pourquoi […] retard. g. comment tu as fait.

2. a. Je crois que tout est prêt pour le départ (conjonctive). b. Les fleurs que tu m’as envoyées (relative) sont magnifiques. c.  Les spectateurs qui arriveront en retard (relative) ne pourront pas entrer. d. Dis-moi qui est arrivé en retard (interrogative indirecte). e. Je pense que la fête sera réussie (conjonctive). f. J’ignore qui il est (interrogative indirecte). g. Il ne faut pas que tu empruntes cette route (conjonctive) qui est très dangereuse (relative). h. Ma mère m’a demandé qui avait écrit le message (interrogative indirecte) que j’avais reçu (relative). i. Qu’il fasse du sport (conjonctive) est une bonne idée. 3. Relatives : d. où il n’y avait personne. Conjonctives : b. quand vous êtes venus. c. Si tu écoutes bien. Int. indirectes : a. où elle allait. e. quand les travaux seront finis. f. si je voulais l’accompagner.

5. a. Je sortirai quand je pourrai (conjonctive). b. Elle m’a présenté son fils que je n’avais pas reconnu (relative). c. Je me demandais où elle était cachée (interrogative indirecte). d. Dis-moi qui a gagné la course (interrogative indirecte). e. Si tout va bien (conjonctive), nous serons là pour dîner. f. Elle a heurté un poteau qu’elle n’avait pas vu (relative). 6. a. Elles nous ont dit qu’elles arriveraient en retard / où elles iraient en vacances. b. Nous ne savions pas que vous étiez rentrés / qui vous aviez vu. c. Ils nous ont raconté qu’ils avaient fait un très beau voyage / comment ils étaient rentrés. d. Elles demandent que vous ne soyez pas en retard / quand vous venez. e. J’ignorais que tu avais vu le film  / pourquoi il semblait si joyeux. f. Ma mère m’a annoncé que j’étais reçue / qui nous avait rendu visite. 7. a. Elles ne m’avaient pas dit qu’il fallait présenter une pièce d’identité / pour que notre ins-

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Étude de la langue

cription soit validée. b. Nous avons passé nos vacances dans cette région dont tu nous avais parlé / lorsque nous avions passé le week-end chez toi. c. Les enfants m’ont demandé / à quelle heure nous arriverions dans cette maison où ils s’amusent tellement. d. Ils ont tout organisé pendant que nous dormions  / afin que nous ayons une belle surprise. Interpréter 8. a. Les subordonnées de ces phrases sont des conjonctives COD de déclare. b. La répétition de ces subordonnées met en valeur la totale innocence du narrateur. S’exprimer 9. Proposition J’avais dix ans à l’époque. J’étais allée, avec ma mère, rendre visite à une de ses amies qui possède un adorable petit chat. J’aimais beaucoup m’amuser avec ce petit animal. En général, pendant que ma mère et son amie prenaient le thé au salon, j’allais jouer avec Mistigri sur la terrasse. En y arrivant, je remarquai tout de suite qu’un joli pot

de fleurs était renversé : la terre était répandue, le pot était brisé et les fleurs avaient perdu leurs pétales. Mais je ne m’inquiétai pas de ce détail et m’amusai avec le petit félin. Lorsque ma mère et son amie débarquèrent sur la terrasse, j’entendis un cri d’horreur et je fus aussitôt accusée d’avoir renversé le pot. J’eus beau jurer que le pot était déjà renversé lorsque j’étais arrivée sur la terrasse, personne ne me crut. Je dus présenter des excuses à Héloïse, l’amie de ma mère, et venir le lendemain avec un nouveau pot pour remplacer le pot cassé. Sur le chemin du retour, ma mère, toujours très gentille, minimisait ma faute, m’expliquant que ce n’était qu’un pot de fleurs et qu’il valait mieux avouer tout de suite ces petits incidents sans gravité. Mais cela ne me consolait pas du tout, je continuai à protester de mon innocence, j’éprouvais une immense frustration, parce que je n’avais aucun moyen de prouver ce que j’affirmais. J’ai mis longtemps à oublier cet épisode, il m’a beaucoup fait réfléchir et m’a fait comprendre combien il devait être douloureux d’être victime d’une erreur judiciaire.

Fiche 4 Les types et les formes de phrases Identifier 1. a. Où allons-nous ? (interrogative / affirmative) b. Quelle incroyable histoire ! (exclamative et déclarative / affirmative) c. N’écoutez jamais ces bêtises. (injonctive / négative) d. Je ne m’en souviens pas. (déclarative / négative) e. Tu restes ? (interrogative / affirmative) f. Qu’il n’essaie pas d’entrer. (injonctive / négative) 2. a. Qu’as-tu encore imaginé ? (partielle / soutenu) b. Tu veux essayer ? (totale / familier) c. Combien ça coûte  ? (partielle  / familier) d.  Qu’est-ce que tu veux ? (partielle / courant) e. Où est-ce ? (partielle / soutenu) f. Est-ce que tu as bien entendu ? (totale / courant) 3. Formes affirmatives : e. Que de monde ici ! (déclarative, exclamative) h.  Nous sommes très occupés en ce moment. (déclarative) b. Où est-ce que tu te crois ? (interrogative) i. Qu’il se dépêche de finir son travail. (injonctive)

Livre de l’élève p. 300

Formes négatives : c. Je n’ai pas hésité longtemps. (déclarative) f. Ne t’avais-je pas prévenu ? (interrogative) g. Ne recommence jamais une telle imprudence  ! (exclamative) a. Ne te moque pas de moi. (injonctive) d. Ne pas entrer sans autorisation. (injonctive) g. Ne recommence jamais une telle imprudence ! (injonctive) Manipuler 4. a. Où est-ce qu’elles partent ? b. Comment / par où tu es entrée ? c. Combien cette veste t’at-elle coûté ? d. Ont-ils repeint le salon ? 5. a. Il ne reste plus de lait. b. Je ne prends jamais mes vacances au mois d’août. c. Nous n’avons ramassé aucun champignon. d. Je n’ai rien compris. e. Elles n’ont vu personne. 6. a. Qu’il ne soit pas absent demain ! b. Ne travaille-t-il pas beaucoup ? c. Comme c’est loin ! d. Est-ce qu’elles habitent toujours ici ?

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7. a. Faites ces deux exercices. (impératif) / Faire ces deux exercices. (infinitif) b. Ne pas mettre ces fruits au réfrigérateur. (infinitif) / Ne mettez pas ces fruits au réfrigérateur. (impératif) c. Tu prendras l’autoroute. (indicatif futur simple) / Prends l’autoroute. (impératif) d. Pas de portables ici. (phrase non-verbale) / Que personne n’utilise de portable ici. (subjonctif) e. Vous éteignez la lumière dès que vous vous couchez. (indicatif présent) / Vous éteindrez la lumière dès que vous vous coucherez. (indicatif futur simple) f. Faire cinq tours de stade avant l’entraînement. (infinitif)  / Cinq tours de stade avant l’entraînement ! (phrase non-verbale) Interpréter 8. a. Le type et la forme des phrases sont indiqués en gras dans le texte. b. Les phrases exclamatives expriment l’étonnement pour Bérenger et le désaccord et l’énervement pour Jean. c. Les phrases interrogatives sont assez nombreuses parce que les deux personnages ne se comprennent pas du tout, ils posent de nombreuses questions pour essayer de rétablir la communication.

Bérenger. – Je suis étonné de vous entendre dire cela, mon cher Jean ! (exclamative / affirmative) Perdez-vous la tête ? (interrogative / affirmative) Enfin, aimeriez-vous être rhinocéros ? (interrogative / affirmative) Jean. – Pourquoi pas ! (exclamative / négative) Je n’ai pas vos préjugés. (déclarative / négative) Bérenger. – Parlez plus distinctement. (injonctive / affirmative) Je ne comprends pas. (déclarative / négative) Vous articulez mal. (déclarative / affirmative) Jean, toujours de la salle de bains. – Ouvrez vos oreilles ! (injonctive, exclamative / affirmative) Bérenger. – Comment  ? (interrogative  / affirmative)

Jean. – Ouvrez vos oreilles. (injonctive  / affirmative) J’ai dit, pourquoi ne pas être un rhinocéros ? (interrogative / négative) J’aime les changements. (déclarative / affirmative) Eugène Ionesco, Rhinocéros (1959), acte II, tabl. II © Gallimard.

S’exprimer 9. Proposition On peut faire un dialogue de théâtre puisque le texte de référence en est un. Deux amis, Justine et Léon, sont installés dans un salon. La fenêtre est ouverte. Ils observent un vol d’hirondelles. Justine. – Je suis fascinée par ces oiseaux, quand je pense aux trajets qu’ils accomplissent, je me dis qu’ils ont une chance extraordinaire. (déclarative) Imagines-tu les paysages qu’ils peuvent admirer au cours de leurs migrations ? (interrogative) Si l’on m’en donnait la possibilité, je me transformerais en oiseau sans l’ombre d’une hésitation. Léon. – Ma pauvre Justine, tu n’as pas perdu la tête ? (interrogative / négative) Tu envies la vie des oiseaux ? Sauvages, ils risquent sans arrêt leur vie, on leur tire dessus, d’autres animaux les dévorent et, domestiques, ils passent leur vie enfermés dans une cage ! Quel destin enviable ! (exclamative) Sans compter qu’en devenant un oiseau, tu perds aussi toute ton intelligence humaine. Justine. – Mais enfin Léon, tu sembles avoir oublié que voler est le plus vieux rêve de l’humanité. As-tu oublié le mythe d’Icare ? Je t’assure que je renoncerais à tout pour pouvoir voler. Nous, les hommes, nous sommes des handicapés avec nos jambes. Voler, c’est la liberté, ton corps devient léger. Essaie un peu d’imaginer les sensations que l’on éprouve. (injonctive) Léon. – Je ne suis pas convaincu. (déclarative / négative) L’homme est le plus évolué de tous les êtres vivants, vouloir renoncer à sa nature d’homme est stupide. Si tu as envie de voler, fais du deltaplane ou du parachutisme !

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Étude de la langue

Bilan fiches 1 à 4 Le verbe, la phrase, les propositions Livre de l’élève p. 302

Je teste mes connaissances 1. • Un verbe attributif peut être complété par un COD. Faux • Un verbe transitif indirect est complété par un COI. Vrai • Un verbe intransitif et son sujet peuvent constituer une phrase. Vrai • Un verbe attributif a toujours la même construction. Faux • Un verbe intransitif peut parfois être transitif. Vrai • Une phrase interrogative se termine souvent par un point d’interrogation. Faux • Une phrase injonctive donne un ordre. Vrai • Une phrase exclamative ne peut pas être à la forme négative. Faux 2. Je t’ai apporté ce jeu vidéo que tu adores. (phrase complexe  / prop. principale et prop. subordonnée relative) Tu marches un peu avec moi ? (phrase simple) Je crois être le premier. (phrase simple) Pas de problème. (phrase non verbale) Je crois qu’il est le premier. (phrase complexe / prop. principale et prop. subordonnée conjonctive) Je valide mes compétences Les catégories de verbes 3. a. Elles paraissent joyeuses. (attributif) b. Sortons. (intransitif) c. Tu lui as offert un bouquet. (transitif direct) d. Ils se méfient de lui. (transitif indirect) e.  Elles sont rentrées très contentes. (attributif) f. Nous sommes enfin rentrées. (intransitif) 4. a. Elles attendent le bus. (transitif direct) / J’attends depuis une heure. (intransitif). b. Tu es tombée. (intransitif) / Tu es tombée amoureuse de ton voisin. (attributif) c. Nous réfléchissons. (intransitif) / Nous réfléchissons à une autre solution. (transitif indirect) d. Le film est sorti. (intransitif) / Ils sont sortis enchantés de leur soirée. (attributif) Les phrases 5. a. Merci du renseignement. (non verbale) b. Nous ne rentrerons pas avant deux ans. (simple) c. Rentre et assieds-toi. (complexe) d. Je t’ai apporté le pull que tu avais vu. (complexe) e. Pas de chance ! (non

verbale) f. Ne reste pas trop longtemps exposé au soleil. (simple) 6. a. Puisque tu as le temps (subordonnée), bois un café (principale). b. Tout va bien. (indépendante) c. N’oublie pas les clés (indépendante), je les ai posées sur le meuble (principale) que tu m’as offert (subordonnée). 7. a. Je ne l’attendais pas donc / c’est pourquoi j’ai été très surprise. b. J’espérais une bonne performance mais  / cependant je n’attendais pas une telle victoire. c. Nous partirons très tôt, puis / ensuite nous rendrons visite à nos amis et / enfin nous arriverons chez vous vers 20 heures. 8. a. Si tu es bien sage, tu auras un bonbon. b. Dis-moi pourquoi / si elle est encore en retard. c. C’est un détail dont je ne me souviens pas. d. Je t’ai préparé un sandwich pour que / afin que tu n’aies pas besoin de t’arrêter. Les subordonnées 9. Relatives  : a.  que j’ai cueillies. d.  que nous avons achetés. g. où nous passons nos vacances. Conjonctives avec que  : c.  qu’un événement inhabituel s’était produit. e.  qu’il aura assez de temps. Conjonctives compl. de phrase : b. parce que j’ai été dérangée. c. Dès que je l’ai vu. e. pour que nous le rencontrions. Int. indirectes : d. comment nous rapporterons les souvenirs. f. où il va. 10. a. J’ai attendu le dernier moment pour faire ma réservation si bien que / de sorte que je n’ai pas eu de place. (conjonctive) b. J’ai enfin acheté toutes les fournitures dont j’avais besoin. (relative) c. Je ne sais pas comment il a fait pour arriver aussi vite. (interrogative indirecte) d. Je me demande qui est cet homme. (interrogative indirecte) e. Je pense que tu es le meilleur. (conjonctive) Les types et formes de phrases 11. a. Ne recommence jamais une telle erreur. (injonctive, négative) b.  Tu es resplendissante  ! (exclamative, déclarative, affirmative) c.  Je n’ai jamais compris sa façon de faire. (déclarative, négative) d. Pourquoi n’a-t-elle pas téléphoné ? (inter-

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rogative, négative) e.  Elle ne se trompe jamais  ! (exclamative, déclarative, négative) 12. a. Ne me donnez rien. b.  Je n’ai vu personne. c. Tu ne prends jamais de retard. d. Elle n’est nulle part. e. Je n’ai vu aucun de ses films. Je réinvestis mes compétences 1. Les verbes annonçait et enlevaient sont transitifs directs ; rentrait et se retiraient sont intransitifs ; étaient est attributif. 2. Phrases simples : À huit heures, la cloche annonçait le souper. Après le souper […] perron. Les soirées […] nature.

Phrase complexe composée de trois indépendantes : Je m’asseyais […] se retiraient. Les deux premières propositions sont juxtaposées, la deuxième et la troisième sont coordonnées. 3. qui […] coucher est une subordonnée relative ; quand […] salle est une subordonnée conjonctive. 4. De quoi parliez-vous ? est une phrase interrogative, c’est une interrogation partielle. 5. Saisis de terreur, nous ne répondions pas est une phrase à la forme négative. Qui ne cessait qu’à l’heure de son coucher est une proposition contenant la négation restrictive ne… que.

Fiche 5 Le sujet et l’attribut du sujet Identifier 1. GN  : d.  Notre destination. e.  les enfants. g. les enfants. Pronom : b. Cela. e. je. g. Je. Infinitif ou groupe infinitif : a. Rêver. f. Être toujours de bonne humeur. Prop. sub. : c. Qu’elle soit là. 2. a. Ces remarques semblent intéressantes. b. Ce livre est considéré comme un chef-d’œuvre. d. Ce bébé s’appelle Jules. e. Elle est tombée amoureuse de ce lieu. h. Tu passes pour un vrai champion. i. Ils ont l’air très heureux. Manipuler 3. a. Les trois attributs du sujet sont : le plus beau des châteaux et la meilleure des baronnes possibles. Ce sont des groupes nominaux. b. Le plus beau des châteaux est le château de Versailles. Dans cette phrase, le groupe souligné est sujet. 4. b. Je te propose ce gâteau qu’a préparé ma mère. c. À cet endroit ont longtemps vécu mes grands-parents. d.  Je me demande à quelle heure ferme ce magasin. f.  J’ai passé mes vacances dans cette station où s’étend à l’infini une plage de sable fin. g. Dis-moi comment s’est terminé le match. h. À cette heure, très souvent, s’élève une légère brise de mer. 5. a. Elle et moi faisons partie du même groupe. b.  Ce livre et ce vase se rangent sur l’étagère.

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c.  Elle ne les voit pas souvent. d.  Toi qui es la plus grande, passe devant. e. Ta mère et toi recevez souvent des compliments. f.  Tous ceux qui peuvent venir doivent le faire. g. Qu’ils soient si nombreux m’étonne. 6. a. La glace est ma nourriture préférée. b. Tout nous semble intéressant. c. Cette petite fille a l’air joyeuse. d.  La récolte a été jugée satisfaisante. e. Ce pull et cette chemise sont considérés comme très originaux. 7. a. Ces plats avaient l’air appétissants. b. Réussir semble un pari difficile. c. Julie et toi avez été élues déléguées de classe. d. Qu’elle soit toujours en pleine forme restait un vrai mystère. Interpréter 8. a. L’énumération de sujets est : Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons. Le sujet les canons n’appartient pas au même champ lexical que les autres qui sont tous des instruments de musique. L’effet produit est d’abord un effet de surprise, ensuite le lecteur comprend que le texte est une dénonciation de la guerre. b. L’énumération d’attributs du sujet est : si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné ; ils s’appliquent aux deux armées. L’effet produit est aussi, dans un premier temps, un effet de surprise. Ensuite, le lecteur comprend qu’il s’agit d’ironie par antiphrase pour dénoncer la guerre.

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S’exprimer 9. Proposition Aucun spectacle n’a autant provoqué mon admiration que le concours de cerfs-volants auquel j’ai eu la chance d’assister cet été sur une plage de Normandie. Ces magnifiques objets volants étaient jaunes, verts, bleus, rouges, roses ou orange, ils nous offraient une véritable symphonie de couleurs.

Leur nombre, leurs couleurs, leurs formes, leurs mouvements majestueux transformaient le ciel en un théâtre féérique. Des oiseaux, des avions, des personnages, des fleurs, des papillons se livraient à un ballet fascinant. Malgré le vent qui soufflait avec violence, les spectateurs restaient admiratifs, ébahis, stupéfaits, ravis et avant tout heureux d’avoir le bonheur d’être là, conscients de prendre part à un événement hors du commun.

Fiche 6 Les compléments du verbe Identifier 1. COD : b. la porte. e. venir. f. un cadeau. g. que nous avions déménagé. COI : a. de rentrer vite. c. vous. d. lui. COS : b. m’. f. lui. g. leur. 2. a. Nous sommes dans le jardin. d. Nous sommes allés à la plage. e. Elle est restée deux semaines. g. Mon petit frère pèse maintenant quinze kilos. 3. Nous vous (pronom, COS) annonçons que nous partons demain (sub. conj., COD). b. Je me demande pourquoi il est si joyeux (sub. int. ind., COD). c. Nous y (pronom, compl. essentiel) allons. d.  Elle se méfie de lui (pronom, COI). e.  Nous sommes là (adverbe, compl. essentiel). f. Je ne te raconterai pas notre voyage (GN, COD), tu ne me (pronom, COD) croirais pas. NB : il n’y a pas d’infinitif à relever. 4. a. Il regarde le paysage. (COD) b. Tu parles à ton voisin. (COI) c. Je ne connais pas la vérité. (COD) d. Ce petit chien n’obéit pas à son maître. (COI) e. Ta sœur ressemble à ta mère. (COI) f. Nous cherchions la sortie. (COD) g. Je n’ai pas encore répondu à votre lettre. (COI) 5. a. J’aime lire les contes de Voltaire. (infinitif, COD)  / J’aime vous lire. (pronom personnel) b. Sais-tu combien j’en ai lu ? (sub. interrogative indirecte, COD) / Sais-tu lire ? (infinitif) c. Je les ai découverts l’année dernière. (pronom personnel, COD)  / J’ai découvert l’année dernière qu’elle habitait près de chez moi. (sub. conjonctive) d.  Le conte Jeannot et Colin montre que l’amitié est une valeur fondamentale. (sub. conjonctive, COD)  / Le conte Jeannot et Colin montre comment les enfants étaient éduqués. (sub.

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interrogative indirecte) e. Voltaire se moque aussi des nouveaux riches et de leur amour des titres de noblesse. (GN, COI) / Voltaire se moque aussi d’eux. (pronom personnel) 6. a. Je les lui donne. b.  J’ignore où tu vas. c. Nous allons à la plage. d. Nous sommes ici. e.  Je me souviens du jour et de l’heure. f.  Ce voyage coûte deux mille euros. g. Nous avons appris qu’ils arrivaient demain. Interpréter 7. a. Les deux COD sont : un habit de velours […] goût et l’habit ; le COS est : Jeannot. b. Les mots en rouge sont COD. c. Cette accumulation met en valeur les nombreux impôts qui accablaient les paysans et souligne leur caractère excessif. S’exprimer 8. Proposition La plupart des adolescents attachent une très grande importance à la mode et aux vêtements. Presque tout leur argent de poche y est en général consacré. Pour ma part, je pense que cet engouement est un peu ridicule. Tout d’abord, je pense que les vêtements n’ont qu’un rôle utilitaire. Ils protègent notre corps du froid ou du soleil, ils répondent à des exigences sociales puisqu’on ne se promène pas nu dans notre civilisation mais, pour moi, leur importance s’arrête là. Bien sûr, je porte toujours des vêtements dont les couleurs sont assorties par respect de l’esthétique, mais je n’ai que quelques tenues classiques que je conserve jusqu’à ce qu’elles soient usées. Je ne vois pas l’intérêt d’acheter sans arrêt un nou-

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veau vêtement sous prétexte qu’il est à la dernière mode. Je préfère dépenser mon argent de poche en maquettes de bateaux, ma passion depuis de nombreuses années. De plus, je pense que dans les établissements scolaires, les vêtements créent des inégalités. Toutes

les familles n’ont pas les moyens d’offrir à leurs enfants les marques à la mode et certains élèves peuvent en souffrir. Pour moi donc, le vêtement est un objet utilitaire mais en aucun cas un centre d’intérêt ou une source de plaisir.

Fiche 7 Les compléments de phrase (1) Identifier 1. a. En publiant Jacques Vingtras sous le pseudonyme de La Chaussade (manière), Jules Vallès déclenche en 1878 (temps) un véritable scandale. b.  Le livre est publié en feuilleton (moyen) dans une revue (lieu). c. Dans ce roman (lieu), l’auteur raconte l’enfance de Jacques Vingtras. d. Par l’intermédiaire de ce livre (moyen), il dénonce violemment (manière) une forme d’éducation. e. La vie de Jacques Vingtras ressemble à celle que mena Jules Vallès avec son père et sa mère (accompagnement). f. On retrouve ces thèmes dans d’autres romans autobiographiques (lieu). 2. a. Le spectacle commence à vingt heures (temps). b.  Le soleil se lève à l’est (lieu). c.  Ne passe pas par ce chemin (lieu). d. Je les accueille avec enthousiasme (manière). e.  Nous sommes venus par le train (moyen). f.  Par grand froid, le parc est fermé (temps). g. Elle peint avec ses doigts (moyen). h. Nous partons toujours avec les mêmes amis (accompagnement). i. Nous travaillons avec plaisir (manière). j.  Nous sommes entrés par la fenêtre (moyen). k. Le train du soir roule souvent à vide (manière). NB : en j., il faut remplacer par erreur (cause, circonstance traitée dans la fiche 8) par par la fenêtre (moyen). 3. a. Lorsqu’il était enfant (temps, sub. conjonctive), Jacques Vingtras était fouetté chaque jour (temps, GN). b. Une voisine découvrit avec émotion (manière, GN) la gravité des blessures. c. Dès qu’elle entendait l’annonce des coups de fouet (temps, sub. conjonctive), elle proposait gentiment (manière, adverbe) à la mère de la remplacer. d. Jacques s’éloignait alors avec la voisine (accompagnement, GN), celle-ci frappait fort (manière, adverbe) dans ses mains (lieu, GN) et Jacques hurlait violemment (manière, adverbe). e.  Après

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avoir entendu cela (temps, groupe infinitif), la mère remerciait vivement (manière, adverbe) la voisine qui en cachette (manière, GN) récompensait Jacques d’un bonbon (moyen, GN) ! f. Des années plus tard (temps, GN), Jacques se souvenait avec émotion (manière, GN) de cette voisine. Manipuler 4. a. Nous sommes partis à six heures du matin. (temps) / tôt. (adverbe) b. Elle m’a reçu aimablement. (manière) / avec amabilité / avec gentillesse. (GN) c. Il écoute de la musique en faisant son jogging. (temps)  / pendant son jogging. (GN) d.  Va voir ce film rapidement. (manière)  / sans attendre. (groupe infinitif) e. Viens me voir quand tu passeras dans le quartier. (temps) / en passant dans le quartier. (gérondif) f.  Nous te verrons après ton séjour en Angleterre. (temps) / quand tu seras revenu d’Angleterre. (prop. sub. conjonctive) g. Dès que la nouvelle nous parvint (temps), / À l’annonce de la nouvelle (GN), nous sautâmes de joie. 5. a. Nous avons acheté ce téléviseur lorsque nous avons emménagé. b. Les enfants s’amusent pendant que nous nous reposons. c. Ils ont réservé leur billet de train avant qu’il ne soit trop tard. d. Tu iras te promener après que tu auras fini tes devoirs. e. Nous sommes venus vous rejoindre jusqu’à ce que ce soit l’heure du départ. f. Mon chien aboie chaque fois que quelqu’un passe. 6. a. J’ai achevé la lecture de L’Enfant en une semaine. b.  J’ai lu ce livre avec plaisir. c.  Je m’étais procuré ce roman avec l’argent reçu à mon anniversaire. d. Je l’ai rangé sur une étagère. 7. a. Ils ont installé leurs affaires ailleurs. b. Demain, nous partirons avec joie en vacances. c. Après avoir

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essayé de prendre un billet d’avion, ils nous ont rejoints en train. d. En essayant de la rattraper, je suis tombée avec mon amie qui trébuchait. e. Nous sommes rentrés silencieusement, pendant que tu te reposais. f. En t’apercevant, j’ai hurlé de joie. Interpréter 8. a. La circonstance exprimée est le lieu. b. Ces compléments servent à planter le décor. c. à la main (lieu, GN)  ; avec des languettes de bois frais (moyen, GN) ; quand mon père pousse un cri et lève sa main pleine de sang (temps, sub. conjonctive) ; dans le doigt (lieu, GN). S’exprimer 9. Proposition Aussitôt (temps), ma mère et ma cousine se précipitent pour voir ce qui se passe. Je me mets à pleurer à chaudes larmes (manière), parce que je me sens responsable de cette blessure. Si je n’avais pas eu envie d’un chariot, mon père ne se serait pas blessé.

Ma mère comprime la blessure avec un linge (moyen) pour arrêter l’hémorragie et m’envoie chercher un désinfectant dans l’armoire à médicaments (lieu). Je suis tellement bouleversé que je me trompe de flacon et lui apporte une préparation pour la toux. Ma mère se lève, me gifle violemment (manière) et va chercher le désinfectant. Je m’approche alors (temps) de mon père pour lui demander pardon. Dès que celui-ci voit mon visage défait et ma joue toute rouge (temps), il me prend dans son bras valide (lieu) et m’assure que je ne suis responsable de rien. Il m’explique que si je n’avais pas eu envie d’un chariot, il aurait sculpté un autre objet et se serait blessé de la même façon (manière), parce que le travail du bois est son occupation favorite et qu’il la pratique pour son propre plaisir. J’étais éperdu de reconnaissance et j’embrassai mon père avec enthousiasme (manière). Fort heureusement (manière), la blessure n’était pas profonde et mon père put très vite terminer ce chariot qui ne me quitta plus jamais (temps) et qui est toujours (temps) exposé dans un petit coin de ma bibliothèque (lieu).

Fiche 8 Les compléments de phrase (2) Identifier 1. a. cause. b. cause. c. cause. d. conséquence. e. conséquence. 2. Cause  : b.  parce qu’on l’avait injustement accusé. Conséquence : a. au point qu’il ressentait toujours les mêmes émotions. c. si bien que le remords le poursuivit toute sa vie. But : c. pour échapper à une sanction. Comparaison : a. comme des blessures qui se rouvriraient. 3. a. pour excès de vitesse. (cause) b.  pour ne pas le regretter ensuite. (but) c. pour être oubliés. (conséquence) d. Pour une petite faute d’inattention. (cause) e. pour participer à la course. (conséquence) Manipuler 4. a. Nous avons changé nos fenêtres en vue d’une meilleure isolation (but). b.  En raison de la pluie (cause), le concert est annulé. c.  Notre

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équipe a gagné, contrairement à tous les pronostics (comparaison). d. Il a pris une mauvaise route faute d’indications plus précises (cause). e. Il lit énormément au point de se faire mal aux yeux (conséquence). 5. a. La voiture s’est immobilisée parce qu’un piéton traversait. b. Elle n’a pas été vaccinée, si bien qu’elle ne peut pas participer au voyage. c. Je lui ai mis des gants et un bonnet pour qu’elle ne prenne pas froid. d. Elle nage comme le ferait une sirène. 6. a. Rousseau a écrit son autobiographie parce qu’il pense être très différent des autres hommes. (cause) / Rousseau pense être si différent des autres hommes qu’il a écrit son autobiographie. b. Ces pneus sont si solides que même un clou ne peut pas les crever. (conséquence) / Même un clou ne peut crever ces pneus, parce qu’ils sont très solides. c. Comme les routes sont bloquées par la neige, j’ai dû prendre le train. (cause) / Les routes sont bloquées par la neige si bien que j’ai

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dû prendre le train. d. La route était si verglacée que sa moto a dérapé. (conséquence) / Sa moto a dérapé parce que la route était très verglacée. e. Il y a tant de désordre dans ma chambre que je ne retrouve plus mes affaires. (conséquence) / Je ne retrouve plus mes affaires parce qu’il y a trop de désordre dans ma chambre. f. Certains spectateurs ont quitté le théâtre parce qu’ils étaient déçus par la pièce. (cause) / Certains spectateurs étaient tellement déçus par la pièce qu’ils ont quitté le théâtre. 7. a. La subordonnée exprimant la cause est : comme je ne le cachais guère. La phrase transformée est : je le cachais si peu qu’on me le trouva bientôt. b. Le groupe infinitif exprimant la conséquence est : au point de voir dans mes insomnies cette pauvre fille venir me reprocher mon crime. La phrase sous la forme subordonnée exprimant la cause + principale exprimant la conséquence est : Dans mes insomnies je vois quelquefois cette pauvre fille venir me reprocher mon crime, comme s’il n’était commis que d’hier, parce que ce souvenir me trouble et me bouleverse horriblement. c. Entre les deux indépendantes en rouge on peut établir ce rapport de cause : Comme ce ruban seul me tenta, je le volai ; et ce rapport de conséquence : Ce ruban seul me tenta si bien que je le volai.

S’exprimer 8. Proposition Il y a deux ans, j’étais en 5e et j’ai été à l’origine d’un incident que j’ai beaucoup regretté par la suite. Le cours de mathématiques venait de s’achever, nous partions en récréation. En passant à côté du sac à dos d’Élodie, j’aperçus son trousseau de clés et, pour lui faire une farce (but), j’attrapai le trousseau et le glissai dans ma poche. À la fin de la récréation, nous repartîmes en classe. J’étais déjà presque à ma place, lorsque j’entendis qu’Élodie venait de s’apercevoir de la disparition de ses clés. Elle semblait très en colère ; alors, parce que soudain j’avais honte de mon geste stupide (cause) et que je ne voulais pas l’assumer (cause) je laissai tomber le trousseau dans le sac le plus proche de moi, celui d’Arthur. Dès que nous fûmes tous installés, Élodie expliqua sa situation au professeur qui exigea que nous ouvrions nos sacs à dos. Bien sûr, le trousseau fut retrouvé dans le sac d’Arthur ! Le professeur sermonna le pauvre élève qui ne comprenait rien mais qui écopa de deux heures de colle. Je ne bougeai pas, j’assistai sans broncher à la scène, mais toute la soirée et les jours qui suivirent je ressentis une honte extrême. Jamais je n’ai avoué ma responsabilité, mais jamais non plus je n’ai reproduit un geste aussi stupide.

Fiche 9 Les compléments de phrase (3) Identifier 1. Opposition : c. tandis que les adultes prennent le café. f. alors que ma sœur a les yeux noirs. g. Au lieu de me regarder. Concession  : a. Malgré la fatigue. e. Bien que nous ayons des caractères très différents. Condition : b. Si je ne suis pas rentrée. d. Sans ton aide. h. Au cas où le train aurait du retard. 2. a. Il viendra si tu viens. (condition) b.  Je me demande s’il viendra. (interrogative indirecte) c. Même si tu insistes (concession), il ne viendra pas. d. Il y a si longtemps qu’il n’est pas venu que je ne l’ai pas reconnu. (conséquence) e. Si tu le souhaites, tu peux réserver ta place dès maintenant. (condition) f. Elle ne sait pas si elle doit l’at-

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tendre. (interrogative indirecte) g. S’il neigeait, je retarderais mon départ. (condition) h. Il fait si froid que je claque des dents. (conséquence) Manipuler 3. a. Avec tous leurs ennuis (concession), ils gardent le sourire. b. Sans la musique (condition), la vie serait insupportable. c. Au lieu de t’amuser (opposition), tu ferais mieux de dormir. d. Tu peux faire cette escalade à condition d’être très prudent (condition). e. Avec un peu plus de temps (condition), tu aurais fait un dessin parfait. f. Nous avons agi sans leur accord (concession). 4. a. À ta place (condition), je ne répondrais pas. / Si j’étais à ta place… b.  Malgré son mauvais caractère (concession), nous l’aimons bien. / Bien

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qu’il (ou elle) ait mauvais caractère… c. Sans cette coupure de courant (condition), la soirée se serait prolongée.  / S’il n’y avait pas eu cette coupure de courant… d. Avec sa blessure à la jambe (concession), il continue à courir. / Même s’il est blessé à la jambe… e. Avec toi à mes côtés (condition), j’irais au bout du monde. / Si je t’avais à mes côtés… f. En dépit de ses échecs (concession), il persévère et reste optimiste. / Bien qu’il échoue souvent… 5. a. Je serais très contente si tu revenais. b. Nous ne communiquons pas beaucoup, bien que nous soyons très amies. c. Il y a toujours des embouteillages, pourtant des travaux d’aménagement ont été faits. d. Elle ne se décourage pas, malgré ses difficultés. e. Téléphonez au service aprèsvente en cas de panne. 6. a. Si je peux, je viendrai t’aider. / Si je pouvais, je viendrais t’aider. b. Si tu finis avant seize heures, tu nous rejoindras à la piscine. / Si tu finissais avant seize heures, tu nous rejoindrais à la piscine. c. Si le temps le permet, la réunion aura lieu en plein air. / Si le temps le permettait, la réunion aurait lieu en plein air. d. Si on s’abonne à ce magazine, on connaît toutes les dates des courses dans la région. / Si on s’abonnait à ce magazine, on connaîtrait toutes les dates des courses dans la région. e. Si tu changes de régime alimentaire, tu te sentiras mieux. / Si tu changeais de régime alimentaire, tu te sentirais mieux. Interpréter 7. a. Les propositions en rouge sont compléments de phrase exprimant la condition. Elles mettent en valeur toutes les situations dans lesquelles le narrateur s’est trouvé. b. Le passage réécrit : Si je sors, tout le monde se met aux fenêtres ; si je suis aux Tuileries, je vois aus-

sitôt un cercle se former autour de moi ; si je suis aux spectacles, je trouve d’abord cent lorgnettes dressées contre ma figure. c. La subordonnée de concession est : quoique j’aie très bonne opinion de moi. S’exprimer 8. Proposition La scène se déroule dans un petit jardin public, non loin du collège. Mes amis et moi nous y retrouvons souvent lorsqu’il fait beau. Ce jour-là, nous étions quatre, et, comme d’habitude, nous discutions de nos professeurs, de nos amis et de nos prochaines sorties. Un petit chien noir et blanc tourna plusieurs fois autour de nous, nous lui donnâmes un peu de notre goûter sans trop nous en préoccuper. Très vite, je fus intriguée parce que je ne voyais pas du tout qui pouvait être son maître. Le temps passait, mes amis rentrèrent chez eux les uns après les autres, je restai. Le petit chien m’intriguait, j’allai voir les personnes présentes pour trouver le propriétaire de l’animal. Hélas ! personne ne le connaissait et personne ne semblait se soucier de son sort. J’étais stupéfaite ! J’eus beau leur dire que si nous le laissions errer seul dans la ville, il pouvait se faire écraser par une voiture et que ses pauvres maîtres devaient le chercher. Je ne rencontrai qu’indifférence, chacun quitta le jardin sans se soucier de nous. Je me souvins qu’un cabinet de vétérinaire se trouvait non loin de là, j’y allai avec mon nouvel ami et, là, tout s’arrangea, l’animal avait une puce, ses maîtres, fous d’inquiétude, furent retrouvés et me remercièrent chaleureusement. Pour ma part, j’étais heureuse de ce dénouement mais profondément déçue par l’indifférence de toutes ces personnes. Si j’avais été à leur place, j’aurais eu honte !

Fiche 10 Les expansions du nom (1) Identifier 1. a. Ce petit chat noir appartient à ma voisine. b. Ce chat est noir, il a été trouvé dans le jardin public. c. Révoltés par les événements, ils sont sortis. d. Ce n’est pas en t’amusant que tu réussiras ce concours difficile. e. J’ai assisté à un spec-

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tacle très amusant. f. Récompensé l’an dernier par un Oscar, ce cinéaste captive les foules. g. Enfin réconciliés, ils sont partis en vacances ensemble. 2. Épithètes : a. triste (lundi). b. illustre (tour Eiffel). c. petit (frère). d. natale (ville). e. ensoleillée (terrasse). e. idéal (lieu). f. jeunes (enfants).

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Compl. du nom : a. de septembre (lundi). c. de Jules (frère). d. de Pierre Corneille (ville). e. de ce café (terrasse). f. de notre voisine (enfants). Appositions : a. jour de la rentrée (lundi). b. symbole de la ville de Paris (tour Eiffel). b.  de Paris (ville). c. voyager dans l’espace (but). d. ville natale de Pierre Corneille (Rouen). e. lieu […] une glace (terrasse). f. très excités […] perpective (enfants). NB : en b, on pourra ne pas demander l’expansion du nom ville aux élèves. Le GN de Paris est une apposition avec préposition, non traitée dans la leçon. 3. a. groupe infinitif, apposition. b. infinitif, compl. du nom. c. adjectifs, épithètes. d. sub. conjonctive, apposition. e. pronom possessif, compl. du nom. f. GN, apposition ; adjectif qualificatif, épithète. Manipuler 4. a. Ce célèbre monument fut construit en 1889. b.  Nous avons assisté à un spectacle drôle et original. c.  Pensez-vous que nous devons persévérer dans cette voie difficile ? d. Cette route, escarpée, est à l’origine de nombreux accidents. 5. a. un écrivain de talent. b. la saison d’été. c. les eaux de pluie. d. un tapis de Perse. e. une exposition de chiens. f. ce temps d’hiver. 6. a. une montre en or. b. une journée chez ma grand-mère. c. une maison sans chauffage. d. un moulin à vent. e. une voiture avec chauffeur. f. des gouttes de pluie. g. un gâteau au chocolat. h. la place du village. i. un film sur les animaux. j. une victoire par abandon. 7. a. Une équipe d’archéologues a trouvé une statue brisée. b. Épuisée par l’épreuve, elle est rentrée chez elle. c. Je n’ai pas eu le courage de continuer. d. Elle vient d’acheter une nouvelle voiture : le dernier modèle de cabriolet.

Interpréter 8. a. Les noms et GN en rouge sont des appositions, ils mettent en valeur toutes les professions artistiques qui se sont mobilisées contre la tour Eiffel. b. Les deux compléments du nom sont de la beauté et de Paris. c. Les expansions des mots en vert sont : français menacés, adjectifs épithètes de art et histoire, et de l’inutile et monstrueuse tour Eiffel […] Babel, GN complément du nom érection. d. Les deux épithètes du groupe souligné sont : inutile et monstrueuse. Leur sens est étonnant à notre époque où la tour Eiffel est mondialement connue et un des monuments les plus visités de la capitale. S’exprimer 9. Proposition La tour Eiffel fut érigée à l’occasion de l’exposition universelle de 1889, et fut l’objet de nombreuses critiques. Je pense, pour ma part, que la tour Eiffel est devenue à juste titre l’emblème de Paris. Tout d’abord, ce monument est un magnifique témoin de son époque. Elle est construite en métal, un matériau révolutionnaire pour l’époque. Avant cela, les monuments étaient en pierre. De même que le Moyen Âge nous a transmis les cathédrales, la fin du XIXe siècle nous a transmis la tour Eiffel. Ensuite, sa situation le long de la Seine en fait en quelque sorte la gardienne de la ville, elle surveille le fleuve ; c’est sans aucun doute pour cela que le poète Guillaume Apollinaire s’adresse ainsi à elle : « Bergère, ô tour Eiffel ». De plus, du sommet de la tour Eiffel, les visiteurs découvrent un panorama tout à fait exceptionnel sur la ville. Enfin, depuis que, chaque soir, elle est illuminée, elle offre à Paris une raison supplémentaire de mériter le titre de ville lumière.

Fiche 11 Les expansions du nom (2)

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Identifier 1. a. Je ne connais pas ce film dont tout le monde parle. b. Regarde le cadeau que j’ai reçu. c. C’est une erreur dont je n’ai pas eu connaissance.

d. Tous les renseignements que tu m’as donnés m’ont beaucoup aidée. e.  J’aime ce lieu où la nature est si belle. f. C’est une épreuve dont je

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Étude de la langue

ne me sens pas capable. g. Lorsque le colis dont je t’avais parlé est arrivé, nous étions tous partis. h.  Je te donne la clé avec laquelle tu pourras entrer. i.  Je vais t’indiquer les endroits par lesquels il faut passer. 2. b. Je suis arrivée à l’heure que tu m’as indiquée. c. Tous ceux qui la connaissent l’apprécient. J’ai loué une maison dans la ville où j’ai passé mes dernières vacances. h.  Ce que tu m’as dit m’a semblé très convaincant. 3. a. Les enfants qui nous ont accueillis sont charmants. b. (Celui) Qui sème le vent récolte la tempête. c. Elles sont allées (là / à l’endroit) où elles voulaient. d. Offre une récompense à (celui) qui la mérite. e. Je n’aimerais pas habiter ce quartier où les rues sont très sombres. f. Faites cette activité avec (la personne / celui / celle que) qui vous voulez. g. Paul est un ami avec qui j’aimerais faire des activités. Manipuler 4. a. Jean-Jacques Rousseau, dont l’autobiographie s’appelle Les Confessions, vivait au XVIIIe  siècle. b.  Les réactions auxquelles il faut s’attendre m’inquiètent. c.  La femme que vous avez vue entrer est ma voisine. d.  La villa dont le toit vient de s’effondrer appartient à des amis. e. De l’endroit où nous nous trouvions, il était difficile de voir le spectacle. f. Ces pâtisseries dont je raffole sont confectionnées par ma grand-mère. g. L’itinéraire par lequel vous êtes passé n’est pas très pratique. 5. a. Ma sœur est une personne versatile. b. Les événements antérieurs à cette date ne m’intéressent pas. c. Il a eu une attitude inacceptable. d.  Mon frère est un garçon pacifique. e.  Nous avons assisté à un spectacle réjouissant. f. Ma mère est une personne compréhensive. g. Nous avons éprouvé une joie indescriptible. h. Tu as pris une décision incompréhensible. 6. a. un homme qui parle peu. b. une personne qui se met facilement en colère. c. une fleur qui se fane (se flétrit) très vite. d. un voisin qui parle beaucoup (volontiers). e. un politicien qui ne se laisse pas corrompre. f. des dégâts que l’on ne pourra pas réparer. g. un suspense que l’on supporte difficilement. h. une victoire que l’on ne pouvait imaginer / dont on n’avait aucune idée. i. une voiture qui vient de sortir. j. une représentation que l’on n’avait pas préparée / qui n’avait pas été préparée.

7. a. Mon père, chef d’entreprise, a un emploi du temps très chargé. b. Ma sœur, employée à l’aéroport de Roissy, déteste prendre l’avion. c. Ce garçon, livreur de pizzas le soir, est étudiant en informatique le jour. d. Mon père, jardinier le week-end, est professeur la semaine. e. Ce garçon, guide touristique de la ville, connaît par cœur l’histoire de la région. 8. a. Hier s’est déroulé un épisode dont on se souviendra longtemps. b. Les deux adversaires ont engagé une lutte qui dura deux heures. c. Nous avons assisté à un événement auquel personne ne s’attendait. d. Arrive enfin le dénouement que nous espérions. e. Je me suis reposé pendant tout le temps où tu travaillais. f. J’ai retrouvé les amis avec lesquels j’avais rendez-vous. Interpréter 9. a. Les propositions subordonnées relatives sont soulignées dans le texte, l’antécédent est en gras. b. Les renseignements fournis par ces relatives sont importants pour le lecteur parce qu’ils font monter le suspense  : ils montrent combien les pommes sont difficiles à atteindre et annoncent un dénouement malheureux.

Un souvenir qui me fait frémir encore et rire tout à la fois est celui d’une chasse aux pommes qui me coûta cher. Ces pommes étaient au fond d’une dépense qui, par une jalousie élevée recevait du jour de la cuisine. Un jour que j’étais seul dans la maison, je montai sur la maie pour regarder […] ce précieux fruit dont je ne pouvais approcher. J’allai chercher la broche pour voir si elle pourrait y atteindre. Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions (1782, posth.).

S’exprimer 10. Proposition J’arrivai donc armé de ma broche et je la dirigeai vers une belle pomme rouge. Je parvins, avec joie, à piquer cette dernière. Ensuite, je la remontai avec d’infinies précautions et saisis, avec gourmandise, ce fruit si désiré. Je décidai d’aller m’installer sous un arbre pour le déguster tranquillement. Je salivai à l’avance, je n’avais pas mangé de pomme depuis de nombreuses années. Une fois assis, je mordis à pleines dents dans la chair croquante et acidulée. Alors qu’il ne restait presque plus rien autour du trognon, j’entendis la voix de mon patron qui hur-

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lait mon nom. Je me levai d’un bond, Monsieur Durand repéra tout de suite l’objet du délit. Il m’était impossible de nier le vol de la pomme. Sa colère fut terrible, il me congédia sur le champ, je me retrouvai sur la route avec mon maigre bagage et

les quelques sous qui correspondaient au salaire dérisoire qui me revenait. Je rejoignis ma famille qui m’accabla de reproches et, fort heureusement, retrouvai assez rapidement un autre emploi.

Fiche 12 Les accords dans le groupe nominal Livre de l’élève p. 318

Manipuler 1. plantée : accord en genre et en nombre avec le nom avant-cour. noyers : pluriel parce qu’il y a forcément plusieurs noyers. attenante : accord avec avant-cour. bâtie : accord avec porte. appelée : accord en genre et en nombre avec cour. longues  : accord en genre et en nombre avec écuries. marronniers : pluriel parce qu’il y a plusieurs marronniers dans un bouquet. 2. a. une page entière. b. une histoire brève. c. un garçon et une fille gentils. d. une brise fraîche. e.  une salade grecque. f.  une fête annuelle. g. une pièce et une maison mal isolées. h. mon émission favorite. i. une conclusion hâtive. j. une note aiguë. k. une saison sèche. l. une expression vengeresse. m. une perruque rousse. n. un camion de fruits. 3. a. des passionnés d’archéologie. b.  des échelles de plongée. c.  un ordinateur et une tablette, cadeaux de fin d’année. d. des bananes expédiées par avion. e. une équipe de football qualifiée pour la finale. f. un élevage de poulets. g. des pains de campagne. 4. a. une jupe verte. b.  une jupe et une veste noires. c. des pulls jaune citron. d. des fleurs violettes. e. des chemises orange. f. des manteaux bleu foncé. g. des peintures turquoise. h. une chemise et des chaussettes mauves. 5. a. Une atmosphère étouffante. b. Un éloge flatteur. c. Une autoroute encombrée. d. Un éclair fulgurant. e. Un tentacule allongé. f. Un haltère bleu. g. Un pétale blanc. h. Un épiderme irrité. i. Une aurore boréale.

6. a. une spectatrice attentive. b.  des louves cruelles. c. des ourses blanches. d. une impératrice respectée. e. des héroïnes oubliées. f. une accusatrice partiale. g. une auditrice naïve. h. une exploratrice aventureuse. 7. a. des vaisseaux spatiaux. b. des détails cruciaux. c. des rails rouillés. d. des animaux affectueux. e. des tableaux banals. f. de vieux clous. g. des landaus luxueux. h. des carnavals originaux. i. des pneus neufs. 8. a. un velours bleu. b. un permis illégal. c. un discours enflammé. d. un héros inconnu. e. un aveu inattendu. f. un tissu transparent. g. un tournoi difficile. h. une paroi épaisse. i. un propos vif. j. une fourmi rouge. k. un vieil apprenti. 9. a. L’entreprise spécialisée dans l’entretien nettoie la façade vitrée de ce bel immeuble. b.  La demeure féodale était protégée par une grosse tour et des murailles épaisses. c.  L’élevage des fameuses volailles de Bresse nécessite des installations adaptées. d.  Cette ceinture garnie de clous dorés égaie ta robe noire. 10. Mots correctement accordés, par ordre d’apparition dans le texte : tables, bancs massifs, manteaux d’hiver humides, mares de neige fondue, traces jaunâtres, murs gris, portraits, bleu pâle, bleu foncé ornée de petits pois blancs, cravates, graisseuses et éraillées. S’exprimer 11. Proposition Lorsque j’étais en 6e, notre professeur de Français tomba assez gravement malade et fut remplacé par l’extraordinaire madame Duplessis. Jamais je n’oublierai sa première entrée en classe. Perchée sur de très hauts talons, elle ouvrit avec force la porte de la classe. Nous nous levâmes et contemplâmes ce personnage hors du commun.

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Étude de la langue

Une immense capeline blanche ornée d’une plume noire attirait tout de suite le regard. D’un geste ample, elle déposa son couvre-chef sur le bureau, libérant ainsi une magnifique chevelure noire. J’admirai alors son visage : ses yeux d’un bleu profond et sa bouche étaient mis en valeur par un subtil maquillage. Elle nous invita à nous asseoir d’une voix très douce et je contemplai alors le reste de sa personne : une robe blanche ornée d’une large ceinture noire rappelait la couleur du chapeau et ses longs ongles manucurés étaient de la couleur exacte de son rouge à lèvres.

J’avais l’impression d’être en présence d’un mannequin tout droit sorti d’un magazine et non d’un professeur. Je mis un moment à me mettre au travail, mais très vite je me ressaisis et je dois dire que les deux mois pendant lesquels Madame Duplessis nous fit cours restent pour moi les meilleurs de ma scolarité, car au-delà de son apparence, qui m’avait profondément marquée, sa pédagogie correspondait parfaitement à ma personnalité.

Bilan fiches 5 à 12 Les fonctions et les accords dans le GN Livre de l’élève p. 320

Je teste mes connaissances 1. • L’attribut du sujet se rencontre avec les verbes attributifs. • Les compléments du verbe se rencontrent avec les verbes transitifs. • Les compléments de phrase ne sont ni essentiels ni situés à une place fixe. NB : On pourra de préférence faire dire aux élèves : Les compléments de phrase sont supprimables ou déplaçables. 2. Notre emploi du temps a été modifié. (compl. du nom) J’hésite à venir. (COI) Hier il pleuvait. (compl. de phrase – temps) Ce joli pull te va bien. (épithète) Je te présente Léo, notre singe. (apposition) J’ai réussi mon devoir. (COD) Viens ici. (compl. de phrase – lieu) 3. Si tu te penches, tu vas tomber. (condition) Il court à perdre haleine. (conséquence) Malgré la pluie, je sors. (concession) Je suis là pour gagner. (but) Je te reçois avec plaisir. (manière) Il joue au lieu de dormir. (opposition)

serviables. f. Cette veste et ce pantalon paraissent bien assortis. 5. a. Recommencer ce travail (sujet, groupe infinitif) m’ennuie. b. Où sont les affaires de plage (sujet, GN) ? c. Mon avis (sujet, GN) est que tu as tort (attribut du sujet, sub. conjonctive). Les compléments du verbe 6. a. Elle va au marché. b.  Il m’a demandé de rentrer tôt. c. Je lui parle de toi. 7. a. Ils nous (pronom personnel, COI) téléphonent souvent. b.  Nous leur (pronom personnel, COS) avons demandé de partir (infinitif, COI). c. Nous ne savons pas où ils sont allés (sub. interrogative indirecte, COD). d.  Si elle a oublié son écharpe (GN, COD), je lui (pronom personnel, COS) prêterai la mienne (pronom possessif, COD). e.  Je comprends bien que tu ne peux pas venir (sub. conjonctive, COD). Les compléments de phrase

Je valide mes compétences Le sujet et l’attribut du sujet 4. a. Paul et moi allons les voir. b. Je les crois. c. Léa et Julie sont charmantes. d. Viens me voir, toi qui as le temps. e. Ton frère et toi passez pour

8. a. Nous viendrons avec nos amis anglais (accompagnement). b. Comme nous nous sommes couchés à minuit (cause), nous nous lèverons à midi (temps). c. Folle de joie (cause), j’ai embrassé tout le monde. d. De peur d’une nouvelle averse (but), je suis rentrée en courant (manière) comme un lapin (comparaison). e. Elle a tellement insisté que j’ai fini par accepter (conséquence). 9. a. Ils travaillent là, souvent. b. Il a eu un accident de voiture avec sa sœur à cause du verglas.

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10. a. En cas d’annulation (GN, condition), les billets seront remboursés. b. Elle fait du tennis alors que tu joues au foot (sub. conjonctive, opposition). c. Bien qu’elle n’ait rien dit (sub. conjonctive, concession), je sais qu’elle n’était pas d’accord. d. Si tu l’exigeais (sub. conjonctive, condition), je le ferais. 11. a. J’irais avec vous si je n’avais pas autant de travail. b. Elle est toujours souriante malgré ses nombreux problèmes de santé. c. Tout aurait été raté sans ton intervention efficace. d. Elle est toujours de mauvaise humeur alors que sa sœur est sans arrêt en train de rire. Les expansions du nom 12. a. des abîmes profonds. b. l’hémisphère droit. c. un enfant et sa famille arrêtés par l’orage. d. un panier de fruits. e.  une sculpture vert bronze. f. des volets marron. g. une pluie d’éloges. h. des fleurs roses. 13. a. L’étonnante histoire (étonnante, adjectif épithète  ; de la dent d’or, GN, compl. du nom  ; racontée par Fontenelle, groupe participe, apposition) de la dent (d’or, GN, compl. du nom) d’or, racontée par Fontenelle, est une excellente illustration (excellente, adjectif épithète ; du manque […]. XVIIIe siècle, GN, compl. du nom) du manque de sérieux d’éminents savants du XVIIIe siècle. b. Les nombreux textes (nombreux, adjectif épithète ; que cette dent suscita, sub. relative, complément de l’antécédent) que cette dent suscita en sont la preuve.

Je réinvestis mes compétences 1. Classe et fonction des mots soulignés : de Silésie : nom propre, compl. du nom enfant. âgé de sept ans : groupe adjectival épithète de enfant. grosses : adjectif épithète de dents. Horstius : nom propre sujet de écrivit. professeur en médecine à l’université : GN apposé à Horstius. de Helmstad  : nom propre, compl. du nom université. l’histoire de cette dent : GN COD de écrivit. naturelle : adjectif attribut du sujet elle. autre savant : GN apposé à Ingolsteterus. que Rullandus aurait de la dent d’or : sub. relative, compl. du nom pertinent. 2. Classe et fonction des propositions en rouge : qu’elle était en partie naturelle, en partie miraculeuse, et qu’elle avait été envoyée de Dieu à cet enfant : sub. conjonctives, COD de prétendit. afin que cette dent d’or ne manquât pas d’historiens  : sub. conjonctive, complément de phrase exprimant le but. Quand un orfèvre l’eût examinée : sub. conjonctive, complément de phrase exprimant le temps. 3. En 1593, en 1595, en la même année et deux ans après sont des compléments de phrase exprimant le temps. Avec beaucoup d’adresse est un complément de phrase exprimant la manière.

Fiche 13 Le verbe, le nom et l’adjectif Identifier 1. a. nous écrivons (3e groupe). b. venez (3e groupe). c.  qu’ils semblent (1er groupe). d.  ils saisiraient (2e groupe). e. devenir (3e groupe). f. réussissant (2e groupe). g. ils comprenaient (3e groupe). h. nous chantâmes (1er groupe). i. elle rit (3e groupe). j. tu parais (3e groupe). 2. a. ils ont joué (indicatif, temps composé). b. revenant (participe, temps simple). c. avoir fait (infinitif, temps composé). d. qu’ils sortent (subjonctif, temps simple). e.  partez (impératif, temps simple). f.  je ferais (conditionnel, temps simple). g. ils revinrent (indicatif, temps simple). h. nous avions fini (indica-

Livre de l’élève p. 322

tif, temps composé). i. étant parti (participe, temps composé). j. tu iras (indicatif, temps simple). k. il aurait pu (conditionnel, temps composé). 3. a. La Fontaine (nom propre, sujet de « est ») est un célèbre (adjectif épithète de « fabuliste ») fabuliste (nom commun, attribut du sujet « La Fontaine »). b. Dans ses fables (nom commun, compl. de phrase exprimant le lieu), les animaux (nom commun, sujet de « parlent » et « se comportent ») parlent et se comportent comme des êtres (nom commun, compl. de phrase exprimant la comparaison) humains (adjectif épithète de « êtres »). c. Cela permet souvent une critique (nom commun, COD de « permet ») sévère (adjectif, épithète de « cri-

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Étude de la langue

tique ») de la société (nom commun, CDN « critique ») ou des défauts (nom commun, CDN « critique ») des hommes (nom commun, CDN « défauts »). Manipuler 4. a. j’aurai applaudi. b. ayant ri. c. elle fut partie. d.  avoir regardé. e.  qu’elle ait prévenu. f.  nous avons fait. g. elle était venue. 5. a. Les chutes de neige sont plus fréquentes en hiver qu’en été. b. L’Himalaya est le massif montagneux le plus élevé du monde. c. Cette épreuve est très/ extrêmement difficile  : elle s’adresse à des athlètes de haut niveau. d.  Le temps est très / assez mauvais : il pleut depuis deux jours. 6. a. J’ai fait un rêve étrange. / Tu rêves (verbe), tu ne parviendras jamais à le rejoindre. b. Ce peigne est cassé.  / Je me peigne (verbe) soigneusement chaque matin. c.  Les petits devant et les grands derrière. / Tu es trop petit (adjectif) pour faire cette attraction, tu y iras quand tu seras plus grand (adjectif). d. Le dernier vers de ce poème est magnifique.  / Viens vers (préposition) nous. e. Nous avons eu envie de vous rencontrer. / Je t’envie (verbe) de partir cet été aux États-Unis. f. Ma petite sœur pleure pour un oui ou pour un non. / Elle m’a d’abord dit « oui » (adverbe), mais elle a changé d’avis et m’a dit « non » (adverbe). 7. a. C’est un épisode digne d’un grand film. b. L’équipe est prête à partir. c. Je suis contente de toi. d. Nous sommes certains que tu réussiras. e. Nous sommes sûres de nous. f. Je suis confuse d’être en retard. 8. a. l’hémisphère austral. b. des pétales de roses blancs. c. des espèces de serpents qui infestent la région. d. des oasis, accueillantes, et où se retrouvent les marcheurs fatigués. e. des ours blancs ou bruns. f.  le match le plus palpitant de la saison. 9. a. Les enfants ont reçu de luxueux cadeaux (COD). b. Mes parents ont accepté votre gentille invitation (COD). c.  Je viens de finir un roman

passionnant (COD). d. Faire du sport me semble une activité saine (attribut du sujet). e.  J’aime beaucoup décorer ma chambre avec des fleurs naturelles (compl. de phrase exprimant le moyen). f. Hier nous avons voyagé dans un train confortable (compl. de phrase exprimant le lieu). Interpréter 10. a. L’énumération de trois verbes au présent est : s’étend et s’enfle et se travaille. Ils mettent en valeur les efforts de la grenouille pour grossir. b. La fonction des GN est : sujet de « vit » (grenouille), COD de « vit » (bœuf), et celle de l’adjectif est attribut du sujet « qui » (grosse). NB : ne pas poser la question sur le groupe de gens. c. L’adjectif précisé par un complément est plein et l’adjectif au comparatif est plus sages. d. Les GN comportant un adjectif épithète sont : belle taille, grands seigneurs, petit prince. S’exprimer 11. Proposition Léo n’a que 12 ans, il est très sportif mais un peu vantard. Ce jour-là, il jouait au foot avec ses amis dans un jardin quand, soudain, l’un d’eux, Lucas, d’un tir très violent, percha le ballon au plus haut d’un arbre. Aussitôt, Léo déclare qu’il est capable de sauter assez haut pour faire tomber le ballon. Ses amis éclatent de rire, mais Léo est parfaitement sérieux. Il s’échauffe tout d’abord en réalisant de petits sauts, puis il gagne en puissance et saute de plus en plus haut. Il est toutefois encore très loin du ballon, ses amis le lui font remarquer et proposent d’autres solutions mais Léo ne veut rien entendre. Il continue, il se démène en tous sens, saute de plus en plus haut, ses amis s’inquiètent, persuadés qu’il va se blesser. Léo s’entête, il réalise un saut vraiment spectaculaire au moment précis où une grosse rafale de vent secoue les branches de l’arbre et déloge le ballon ! Léo alors, fou de joie et ivre de fierté, revendique la victoire !

Fiche 14 Les déterminants et les pronoms

Livre de l’élève p. 324

Identifier 1. Rien (pronom indéfini)  ; la (article défini)  ; son (déterminant possessif) ; ses (déterminant posses-

sif) ; Elle (pronom personnel) ; nous (pronom personnel) ; notre (déterminant possessif) ; de (article

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indéfini)  ; une (article indéfini)  ; le (article défini)  ; qui (pronom relatif) ; au (article défini contracté) ; au (article défini contracté) ; où (pronom relatif) ; l’ (article défini)  ; ce (déterminant démonstratif)  ; lui (pronom personnel)  ; mes (déterminant possessif) ; ses (déterminant possessif) ; qui (pronom interrogatif)  ; c’( pronom démonstratif)  ; toi (pronom personnel). 2. Déterminants en italique, pronoms indéfinis en gras : a. Certains (quantité imprécise) souvenirs d’enfance nous marquent plus que d’autres (différence). b. Personne (négation) n’a les mêmes (ressemblance), beaucoup (quantité imprécise) d’écrivains en racontent quelques-uns (quantité imprécise) avec émotion. c. Tout (totalité) le monde est capable de se souvenir de plusieurs (quantité imprécise) épisodes amusants ou dramatiques. d. De telles (ressemblance) histoires se racontent en diverses (différence) circonstances  : cour de récréation ou repas de famille. 3. Adjectifs qualificatifs en italique, déterminants indéfinis en gras  : a. Cet enfant a des qualités certaines. b. Nulle part ailleurs, vous ne trouverez des paysages si différents. c. Certaines idées m’ont beaucoup intéressé, les autres m’ont semblé nulles. d.  Nous avons des articles très divers à vous proposer. e.  Différentes propositions nous ont été faites. f. Diverses espèces sont aujourd’hui menacées. Manipuler 4. a. Cet insecte est très dangereux. b. Quelques habitants ont déjà été piqués. c. Mon perroquet parle aussi bien que toi. d. Aucune espèce n’est plus intéressante. e.  Quel vol prendrez-vous  ? f.  J’ai fait plusieurs réservations sur trois vols. g.  Beaucoup d’arbres sont déjà dénudés alors que nous ne sommes que le premier septembre. 5. a. Quatre-vingt-six euros. b. Quatre-vingts jours. c. Dix-neuvième siècle. d. Deux cents spectateurs. e. Trois mille ans. f. Cinquante-deux participants. g. Tous les quatre matins. 6. a. Nous avons le choix entre deux itinéraires : mon frère a choisi le premier et moi le deuxième (déterminants numéraux ordinaux). b. Prends mon vélo puisque le tien (pronom possessif) est crevé. c. J’ai assisté à un spectacle étonnant qui (pronom relatif) m’a même choquée. d. Paul est mon voisin, je le (pronom personnel) vois tous les jours. e. Que (pronom interrogatif) penses-tu de ce film ?

7. a. Je crois qu’on a sonné. b. Certains aiment la cuisine chinoise, d’autres pas du tout. c.  Je n’ai rien trouvé à la cave. d. Je défie quiconque de résoudre cette énigme. e. Si tu as besoin de quelqu’un, appelle-moi. f. Tout arrive. Interpréter 8. a. La classe grammaticale des mots soulignés est : pronom démonstratif. Ces mots mettent en valeur le souvenir d’enfance en l’annonçant. b. Le déterminant démonstratif est : ces (souvenirs) et le déterminant possessif : son (oncle). c. Les trois déterminants indéfinis sont  : toutes (les qualités) ➔ totalité ; certaine (nuance) ➔ réalité imprécise ; tout (point) ➔ totalité. d. Toutes sont arrivées à l’heure. Certaines étaient même très en avance. Tout va bien. (Les déterminants sont utilisés comme pronoms.) S’exprimer 9. Proposition Mon meilleur souvenir d’enfance remonte à quelques années. J’entrais alors en CM2, et, contrairement à d’habitude, j’étais un peu triste : en effet, nous venions de déménager et je n’avais aucun ami dans ma nouvelle école. Comme je suis née le 15 septembre, je n’envisageais pas mon anniversaire avec plaisir. Mes parents me suggérèrent de le fêter un peu plus tard, lorsque j’aurais trouvé de nouveaux amis, cela me sembla une bonne idée. Le 15 septembre tombait un samedi, vers neuf heures. Mes parents vinrent me réveiller avec un magnifique cadeau : le vélo dont je rêvais depuis très longtemps. J’étais vraiment très heureuse, mais je n’étais pas au bout de mes surprises. Comme il faisait très beau, mon père et moi partîmes essayer la magnifique bicyclette, mais lorsque nous rentrâmes, je sentis tout de suite qu’il se passait quelque chose. L’appartement avait été transformé en salle des fêtes. Des ballons multicolores voletaient nonchalamment dans le salon. La table était recouverte de friandises de toutes sortes et de bouteilles de sodas. Ma mère et ma sœur applaudirent mon entrée, renouvelèrent leurs vœux, puis une porte s’ouvrit et je vis débarquer en riant tous mes amis de l’an passé. J’étais tellement émue que quelques larmes me vinrent aux yeux. Nous passâmes un weekend de rêve qui reste mon meilleur souvenir d’enfance.

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Étude de la langue

Fiche 15 L’accord des indéfinis Manipuler 1. a. Certains trouvent ce jeu stupide, d’autres en raffolent. b. On nous a fait visiter diverses maisons, quelques-unes étaient très jolies, d’autres étaient en mauvais état. c.  N’essaie pas de me faire croire n’importe quelle stupidité. d. Pas une étoile ne brillait dans le ciel. e. Aucune proposition n’est assez bien pour lui. f. Toute personne intéressée peut s’inscrire. g. Je voudrais les mêmes chaussures que toi. 2. a. Nous n’avons pêché aucun poisson ce matin. b. Nul n’est censé ignorer la loi. c. Je fais chaque nuit les mêmes rêves. d. À quelques exceptions près, la plupart des enfants étaient présents. e. Attendez quelques minutes. f. Nous n’étions pas d’accord, les uns voulaient aller à la piscine, les autres au cinéma. g. Elle est restée quelque temps avant de se diriger vers d’autres horizons. 3. a. Certains effluves nous parvenaient de chaque boulangerie. b. La plupart arrivaient avec telle ou telle réclamation à formuler. c. Tout le monde attendait. d.  Beaucoup de touristes affluaient avec différentes exigences. e. Pour le cours de sport, Julie apporte différents haltères. 4. a. Telle que je la connais, elle n’était pas en retard. b. Tel père, telle fille. c. Il n’est nulle part. d. Ils ont laissé les lieux tels quels. e. Où avez-vous trouvé de tels produits ? f. Telles qu’elles sont prononcées, ces phrases sont incompréhensibles. g. Nul ne m’a jamais tenu de tels propos. h. J’ai acheté cette voiture telle quelle. i. Elle n’éprouve nulle honte d’avoir oublié l’invitation. j. Nous les avons retrouvées telles qu’elles ont toujours été. 5. a. Tout le monde célèbre le retour de tous ces héros. b. Nous étions tout étonnées de voir toutes ces manifestations de joie. c. Toute joyeuse et tout émerveillée, la fillette se précipite à toute allure vers tous ces champions. d. Essuie ces bancs qui sont tout mouillés. e. Tout est bien qui finit bien, je suis toute contente. f. Tout porte à croire qu’il faudra prendre tous les risques pour tout réussir. g. Ces ordinateurs sont tout neufs, prenez-en soin. h. Vous êtes tous invités avec tous vos amis à mon anniversaire. i. Ils étaient tous les quatre

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tout tachés. j.  Léa et Naïma sont arrivées tout essoufflées et toutes rouges. k. La salle applaudissait tous les quarts d’heure. 6. a. Quelles que soient les conditions météorologiques, les avions décolleront. b.  Parmi les quelques livres restants, choisissez ceux qui présentent quelque intérêt. c. Quelle que soit son opinion, elle nous intéresse. d. Est-ce que tu te baignes quelle que soit la température de l’eau ? e. J’ai repéré quelques jolis modèles de robes. f. Nous sommes tous concernés par le réchauffement de la planète, quelles que soient ses causes. g. Nous irons jusqu’au bout, quels que soient les obstacles. h. Seraient-ils tombés dans quelque piège ? i. Quel que soit votre niveau, vous pouvez participer à quelques séances. 7. a. Elles travaillent même en vacances. b. Ils font eux-mêmes leur pain. c. Nous avons les mêmes envies au même moment. d. Ils seront en retard, même s’ils partent maintenant. e.  Je veux les mêmes lunettes que toi. f. Ses amies elles-mêmes l’ont critiquée. g. Elles n’ont même pas pu obtenir les mêmes places que nous. h. Elles ont même réussi à réparer leurs vélos elles-mêmes. i. Même en été, elle porte toujours ces mêmes bottes. 8. Un magasin d’esclaves ! Peut-être ce nom seul a-t-il évoqué d’horribles visions dans l’esprit de quelques-uns de mes lecteurs. Ils se représentent quelque antre immonde, obscur, quelque horrible Tartare […]. Un magasin d’esclaves, à la NouvelleOrléans, est une maison en apparence à peu près semblable à toutes les autres bien tenues, et devant laquelle vous pouvez voir chaque jour, par une sorte d’auvent, une rangée d’hommes et de femmes qui servent d’enseigne. 9. a. Comme il a beaucoup plu, certaines chaises sont toutes mouillées. b.  J’ai copié toutes mes données sur une clé USB. c.  Il a fait toutes les activités avec une telle joie que la plupart l’ont remercié. d. Certaines résidences appartiennent à quelques-unes de nos cousines. e. Alice et sa sœur sont rentrées toutes bronzées après une telle semaine. f. Telles que je connais mes sœurs, elles ont oublié notre rendez-vous.

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S’exprimer 10. Proposition Qui n’a pas certains jours regretté son nez un peu trop long ou ses oreilles décollées ? Le magasin qui vient d’ouvrir près de chez moi apporte toutes les solutions. C’est une étrange devanture que les passants peuvent admirer : le haut de la vitrine est une farandole de diverses perruques  : brunes, blondes, rousses, lisses, frisées… Un peu plus bas, c’est peut-être le plus spectaculaire  : différents nez

encadrés d’oreilles, dont les formes et les tailles variant à l’infini jouent un petit ballet assez comique. Tout autour, plusieurs mains manucurées aux ongles peints de toutes les couleurs de l’arc-enciel adressent de joyeux saluts aux passants. Un bandeau en grosses lettres fluorescentes explique le concept  : «  Entrez brun, mal coiffé, avec un gros nez et des oreilles décollées. Ressortez avec une belle chevelure blonde, un petit nez effilé et de petites oreilles bien plaquées ! » Beaucoup de passants s’arrêtent et contemplent médusés cet étonnant spectacle.

Fiche 16 Les mots invariables Identifier 1. a. Nous partirons lorsque (conjonction de subordination) tu voudras. b.  Viens à (préposition) la plage. c.  J’ai pris mes précautions pour que (conjonction de subordination) tout se passe bien. d. J’ai fait cela pour (préposition) toi. e. Je pars demain dès (préposition) l’aube. f. Je viendrai dès que (conjonction de subordination) tu nous le diras. g.  Je suis rentrée vite avant qu’(conjonction de subordination) il ne pleuve. h. Je suis partie avant (préposition) la fin du spectacle. 2. a. Tu as eu tort de (préposition) refuser ce voyage avec (préposition) elle. b. Les fleurs se sont fanées dès que (conjonction de subordination) je les ai mises dans (préposition) un vase. c.  Comment (adverbe interrogatif) vas-tu faire pour (préposition) aller chez (préposition) elle ? d. Où (adverbe interrogatif) vas-tu et (conjonction de coordination) quand (adverbe interrogatif) pars-tu ? Ce pays est magnifique mais (conjonction de coordination) très (adverbe d’intensité) lointain. e. Quand (conjonction de subordination) nous l’avons rencontré, il était en (préposition) route pour (préposition) la gare. f. Nous sommes assez (adverbe d’intensité) proches du but. g. Si (conjonction de subordination) tu veux, je te rejoindrai bientôt (adverbe de temps). 3. a. Que (adverbe exclamatif) de monde ici ! b. Que (pronom interrogatif) fais-tu là ? c. Les livres que (pronom relatif) nous avons sont tous intéressants. d.  Personne ne m’avait dit que (conjonction de subordination) tu étais partie. e. Dans tous les lieux qu’(pronom relatif) elle visite, elle se fait remarquer.

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f. Ils ne m’ont pas dit que (conjonction de subordination) tu avais renoncé à ce projet. g. Que (adverbe exclamatif) tu es drôle avec ce chapeau que (pronom relatif) ton frère t’a offert ! Manipuler 4. a. Je n’aime pas les autobiographies car la vie des autres ne me regarde pas. b. Bien que j’aime les aliments sucrés, je n’aime pas les gâteaux. c. Je n’aime ni les uns ni les autres. d. Comme je dois lire une nouvelle fantastique pour le collège, j’ai demandé à ma mère de l’acheter très vite afin que j’en sois débarrassée le plus vite possible. e. Je l’ai lue trop vite si bien que j’avais tout oublié le jour du contrôle. 5. a. Sans toi, rien n’aurait été possible. b. J’étais assise dans mon fauteuil près de la fenêtre lorsqu’on a sonné à la porte. c. De / du haut de cette colline, on peut profiter d’une vue splendide sur la mer. d. Assieds-toi à côté de moi pour regarder le film. e. Ferme la fenêtre avant de partir. 6. a. Elles sont sorties rapidement. b. Nous vous attendons impatiemment. c.  Nous avons suivi tous les épisodes assidûment. d.  Raconte-moi brièvement ce qui s’est passé. e. Elle est toujours vêtue élégamment. f. Il n’y avait malheureusement plus de place. g. Elle nous a accueillis très gentiment. h. Elles se sont lancées imprudemment dans l’aventure. i.  Vous trouverez aisément notre maison. j. Exprime-toi clairement et tu seras compris. Interpréter 7. a. Les mots soulignés sont des prépositions.

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Étude de la langue

b. Dans le premier paragraphe les deux conjonctions de coordination différentes sont : et et car. c. Dans le deuxième paragraphe la conjonction de subordination est : telle…que. d. Les mots en rouge sont des adverbes. Toujours répété quatre fois insiste sur la détermination de la narratrice au sujet de la rédaction de son autobiographie. S’exprimer 8. Proposition Je viens d’(préposition) avoir une petite sœur, elle a treize ans de moins (adverbe) que moi et (conjonction de coordination) je pense que (conjonction de subordination), lorsqu’elle saura lire, elle sera heureuse de découvrir ce qu’était sa famille pendant les quelques années qui ont précédé sa naissance. Je vais donc partir à la découverte de mes souvenirs. Je suis née le 1er janvier 2004, mes parents m’ont souvent raconté ce réveillon passé dans les couloirs d’une clinique et le Champagne débouché à

minuit entre mon père et les infirmières ! Je suis convaincue que les circonstances particulières ont conditionné mon caractère. Je suis toujours partante pour faire la fête et organiser des célébrations improvisées avec mes amis. Je n’ai, bien sûr, aucun souvenir précis de mes premières années, mais les nombreuses photos prises par mes parents me permettent assez bien d’imaginer la vie très privilégiée d’un bébé choyé par sa famille et considéré comme la huitième merveille du monde. Mon premier souvenir marquant est celui de ma première rentrée : j’avais longuement été prévenue, mais je n’oublierai jamais le moment où j’ai vu mon père et ma mère s’éloigner après m’avoir embrassée. Je me retrouvais entourée d’enfants et d’adultes inconnus, je me sentais complètement abandonnée et j’éclatai en sanglots. Ce fut mon premier vrai chagrin et je continue à ressentir assez souvent cette angoisse d’être abandonnée.

Bilan fiches 13 à 16 Les classes grammaticales Je teste mes connaissances

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2e groupe, infinitif). f. avoir su (action, 3e groupe, infinitif). g. ils ont pris (action, 3e groupe, indicatif). h. va (action, 3e groupe, impératif).

1. Dans : préposition. Tellement : adverbe. Ils voient : verbe du 3e groupe. Enfant : nom commun. Généreux : adjectif qualificatif. Donc : conjonction de coordination. Puisque : conjonction de subordination. Ils grandiront : verbe du 2e groupe. 2. • 4 conjonctions de coordination : car, ni, or, et. • 1 conjonction de subordination : comme. • 2 adverbes : demain, bien. • 3 prépositions : pour, par, de. • 1 mot conjonction de subordination ou adverbe : que. Je valide mes compétences Le verbe, le nom et l’adjectif 3. a. nous chantons (action, 1er groupe, indicatif). b.  que vous soyez (état, 3e groupe, subjonctif). c.  venez (action, 3e groupe, impératif). d.  ayant dormi (action, 3e groupe, participe). e. avertir (action,

4. a. Ta sœur a une imagination très fertile (superlatif absolu). b. Ton livre est plus épais (comparatif de supériorité) que le mien. c. Ce train est le plus rapide (superlatif relatif de supériorité) de tous. d. Je suis tout à fait sûre (superlatif absolu) de moi. e. Je suis moins âgée (comparatif d’infériorité) que ma sœur. f.  Cette rue est peu fréquentée (superlatif absolu). g. Je suis aussi grande que toi (comparatif d’égalité). h. Elle est assez drôle (superlatif absolu). 5. Les GN minimaux sont en gras. a. Le fantôme qui hante le château (proposition subordonnée relative, complément de l’antécédent) te terrifie. b. Le petit (adjectif épithète) chat de ma cousine (GN, compl. du nom) : une petite (adjectif épithète de boule) boule (GN, apposé à « chat ») de poils (GN, compl. du nom « boule »). Les déterminants et les pronoms 6. a. Trois (déterminant numéral cardinal de « participants ») participants à la (article défini de course)

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course ont abandonné après avoir fait une (article indéfini de «  chute  ») chute. b.  Cet (déterminant démonstratif de « été ») été, mes (déterminant possessif de « parents ») parents ont fait l’(article défini élidé de « ascension ») ascension du (article défini contracté de « mont Blanc ») mont Blanc, ils (pronom personnel, remplace « mes parents ») n’avaient jamais fait cela (pronom démonstratif, remplace « faire l’ascension du mont Blanc ») auparavant mais ne l’ (pronom personnel, remplace « faire l’ascension du mont Blanc ») ont pas regretté. 7. a. Il fait très noir : je ne vois rien. b. Tout est bien qui finit bien. c.  Certains arbres ont déjà perdu leurs feuilles, d’autres sont encore verts. d. Quelques espèces de rapaces volent au-dessus de nos têtes. e. On peut vous proposer plusieurs solutions. f.  Nous n’entendions aucun bruit. g. Quelqu’un est venu en notre absence. h. Tu nous répètes toujours la même chose. i. On a téléphoné pour vous. L’orthographe des indéfinis 8. a. Il y a quelque temps qu’ils sont absents. b. Elles ne nous ont même pas salués. c. Certains prix sont excessifs. d. À chaque fois, ils nous proposent diverses espèces de produits. e. Elle était telle que tu l’as connue. f. Nous n’avons pas pris les mêmes chemins. g. Toute suggestion sera la bienvenue. h. Voici quelques-unes de nos créations. i. Il n’y a nulle trace de son passage. j. Elles font souvent les mêmes gestes. k. Elles sont tout excitées par la perspective de retrouver certaines amies. l. Vous devrez laisser ces objets tels quels.

seur arrive pour tuer la colombe, la fourmi le pique férocement (adverbe de manière) au talon si bien que (conjonction de subordination) la colombe est sauvée. d.  Un bienfait n’est jamais (adverbe de négation) perdu. 11. a. Je ne crois pas que (conjonction de subordination) ce soit juste. b. Que (pronom interrogatif) veux-tu ? c. La robe que (pronom relatif) tu portes est jolie. d.  Que (adverbe exclamatif) c’est difficile ! e. As-tu compris que (conjonction de subordination) les bijoux qu’(pronom relatif) elle portait étaient faux ? f. Que (pronom interrogatif) vous a-t-il raconté ? Une histoire que (pronom relatif) nous ne connaissions pas ? 12. a. Dès qu’il m’a vu, il a souri. b. Je ne lui ai pas parlé donc je ne sais pas ce qu’il faisait là. c. Chaque été, je pars à la mer ou à la montagne. d. Nous rentrons parce qu’il va bientôt faire nuit. Je réinvestis mes compétences 1. Les quatre verbes du 1er groupe sont : obliger, abonder, montrer, donner et les trois verbes du 3e groupe sont : falloir, faire, sortir. 2. Les deux GN comportant une expansion sont : les pattes d’un Lion (CDN) et le roi des animaux (CDN). 3. Le comparatif de supériorité est : plus petit que soi. 4.

Il faut, autant qu’on peut, obliger tout (déterminant indéfini) le monde : On a souvent besoin d’un plus petit que soi. De cette (déterminant démonstratif) vérité deux fables feront foi, Tant la chose en preuves abonde.

9. a. La plupart des habitants sont venus. b. Il reste peu de fruits. c. Nous prenons ces meubles tels quels. d. Ils sont venus tous les quatre. e. Elles fabriquent tout elles-mêmes. f.  Julie était tout étonnée. g.  Chacun voyait qu’elle n’était nulle part. h. Telles qu’elles sont aujourd’hui, ces fleurs seront fanées demain. i. Tous ces bâtiments datent de l’Antiquité, nous en sommes tout émues.

Entre les pattes d’un Lion Un Rat sortit de terre assez à l’étourdie. Le roi des animaux, en cette occasion, Montra ce qu’il était, et lui donna la vie. Ce (déterminant démonstratif) bienfait ne fut pas perdu.

Les mots invariables 10. a. La Fontaine a consacré deux fables à (préposition) la même morale. b.  Dans (préposition) « La colombe et (conjonction de coordination) la fourmi  », grâce (préposition) à la colombe, une fourmi est sauvée de (préposition) la noyade. c. Lorsqu’(conjonction de subordination) un chas-

Jean de La Fontaine, Fables (1668), Livre II, fable 11.

5. Les classes grammaticales des mots en rouge sont : adverbes (souvent et assez) et prépositions (de et en).

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Étude de la langue

Fiche 17 Les temps simples : les valeurs Identifier 1. a. Le dimanche, nous déjeunons (présent, habitude) chez ma grand-mère. b. La Terre fait (présent, vérité générale) partie du système solaire. c. Cet été, nous partons (présent, futur proche) en Grèce. d. Elle portait (imparfait, description) une magnifique robe rouge qui attira (passé simple, action unique de 1er plan) tous les regards. e. Tu iras (futur, ordre) chercher ton petit frère à l’école. f. Si tu reviens (présent, condition) dans un mois, tu pourras (futur, action soumise à une condition) cueillir les fruits. g.  L’incendie faisait (imparfait, description) rage, les gens hurlaient (imparfait, description), enfin les pompiers arrivent (présent de narration). h. L’année dernière, je courais (imparfait, habitude) trois fois par semaine. i. Elle resta (passé simple, action d’une durée déterminée) malade six mois. j. Si tu réussissais (imparfait, condition) cette dernière épreuve, ce serait extraordinaire. 2. Les cinq premiers verbes soulignés sont à l’imparfait, la valeur est actions de second plan d’une durée indéterminée, les verbes pleuvait et suivait ont également une valeur descriptive. Le verbe observa est un passé simple, la valeur est une action unique de 1er plan. Les trois verbes suivants sont des présents d’actualité. Enfin, le verbe sera est un futur, la valeur est action certaine à venir. Manipuler 3. a. En juillet, nous allons partir aux États-Unis. b.  Je viens juste de finir mes devoirs. c.  Nous allons démarrer dans une heure. d. Je viens de raccrocher à l’instant. 4. a. Ne pas marcher trop près de la falaise. b. N’attendez pas avant de faire vos devoirs. c. Tu l’embrasses de ma part. d.  Réfléchissez bien avant de répondre. 5. Dans l’ordre, les verbes transformés sont : considéra, était, avait, était, était, remonta, se remit, continuait. 6. a. Dimanche prochain, nous ferons (futur, action certaine à venir) la grasse matinée. b.  Chaque dimanche, nous allons (présent, habitude) chez nos grands-parents. c. Si vous ne réservez (pré-

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sent, condition) pas vos places, vous ne pourrez (futur, action soumise à une condition) pas partir. d. Les chats ont (présent, vérité générale) des griffes rétractiles. Interpréter 7. a. Le verbe souligné est un futur, sa valeur est : action à venir. b. Le présent en rouge est un présent d’actualité. Les deux autres valeurs du présent dans le texte sont  : montent, valeur d’habitude et changent, présent de vérité générale. Ils mettent en valeur les habitudes étonnantes des Français en matière de mode, et le pouvoir absolu que le roi exerce toujours sur ses sujets. c. Les imparfaits utilisés dans le deuxième paragraphe sont des imparfaits d’habitude. S’exprimer 8. Proposition J’avoue que je suis la mode avec beaucoup d’intérêt. Tout d’abord, suivre la mode correspond bien à mon naturel changeant. De même que j’aime varier mes activités, ou changer la décoration de ma chambre, j’aime changer de vêtements parce que je les trouve très vite démodés. De ce fait, la mode est devenue un de mes loisirs préférés. Je consulte des sites de mode, principalement des blogs comme ceux de Sananas, Kenza SMG ou Caroline Receveur. Je me sers de leurs comptes Instagram comme source d’inspiration au quotidien et ils me permettent de voir quelles sont les dernières tendances. Enfin, je considère que suivre la mode permet de mieux s’intégrer dans la communauté scolaire. Je me rends bien compte que ce motif est un peu futile, mais j’ai souvent constaté qu’un élève qui ne suit pas du tout la mode est souvent marginalisé. Je déplore cette réalité, mais j’avoue que je préfère ne pas me trouver dans cette situation. Suivre la mode correspond donc pour moi à un instinct naturel et à une nécessité sociale. Mais, fort heureusement, j’ai aussi des centres d’intérêt plus sérieux et plus formateurs tels que le sport, la lecture ou le théâtre.

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Fiche 18 Les temps composés Identifier 1. Passé composé : d. elle est allée. e. vous avez accepté. n. tu as écouté. Plus-que-parfait : a. nous avions chanté. f. vous étiez tombées. h. ils avaient compris. l. vous étiez parvenues. Passé antérieur  : c.  je fus partie. g.  tu eus reconnu. j. tu eus accompli. o. ils furent arrivés. Futur antérieur : b. elle aura accepté. i. j’aurai vu. k. nous aurons rapporté. m. elle sera revenue. 2. a. Nous ignorons (présent, 2) où elle est allée (passé composé, 1). b. Lorsqu’il eut parcouru (passé antérieur, 1) dix kilomètres, il s’arrêta (passé simple, 2). c. Nous dégusterons (futur, 2) avec plaisir ce que tu nous auras préparé (futur antérieur, 1). d. Je ne savais (imparfait, 2) pas qu’elle avait accompli (plus-que-parfait, 1) de tels exploits. e.  Nous posions (imparfait, 2) des questions lorsque le professeur avait achevé (plus-que-parfait, 1) son cours. f. Je récompenserai (futur, 2) tous ceux qui auront participé (futur antérieur, 1). g. Je lis (présent, 2) le magazine que Julie m’a prêté (passé composé, 1). h. Dès qu’elle eut franchi (passé antérieur, 1) la ligne d’arrivée, elle s’écroula (passé simple, 2). 3. a. Si nous avons fini (passé composé, condition) à temps, nous irons vous rejoindre. b. Les enfants vous apportent les gâteaux qu’ils ont préparés (passé composé, action antérieure à une action au présent). c. Nous avons tout mangé (passé composé, action achevée proche du présent). d. Il aura encore raconté une histoire (futur antérieur, supposition). e. Dès que nous eûmes aperçu (passé antérieur, action antérieure à une action au passé simple) sa silhouette, nous nous précipitâmes. f. Elle avait tout préparé (plus-que-parfait, action achevée dans le passé). g. Si tu n’avais pas insisté (plus-que-parfait, condition qui ne s’est pas réalisée dans le passé), je n’aurais jamais fait cette randonnée. h. Elle approuva tout ce que nous avions préparé (plus-que-parfait, action antérieure à une action au passé).  i.  Elle sera encore partie trop tard (futur antérieur, supposition). j. Ils partiront en vacances lorsqu’ils auront achevé (futur antérieur, action future antérieure à une action future) les travaux. k. Je ne pensais pas qu’elle avait vécu (plus-

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que-parfait, action antérieure à une action passée) si longtemps aux États-Unis. Manipuler 4. a. j’ai projeté. b. elle avait admis. c. elles furent revenues. d.  nous aurons défait. e.  vous avez vaincu. f. elles avaient acquis. g. nous eûmes dit. h. elles auront écrit. i. tu avais applaudi. j. j’aurai répondu. k. tu as écrit. l. nous avions découvert. m. elle est née. n. ils eurent vécu. 5. a.  j’ai rejeté. b.  j’aurai épelé. c.  nous avions vendu. d.  tu avais reçu. e.  nous aurons cousu. f. elles avaient mis. g. vous aurez disparu. h. elle aura vaincu. i. tu eus peint. j. nous avons conquis. k. elle eut conduit. l. elles ont reçu. m. tu auras couru. n. tu as convaincu. 6. a. Les plongeurs remontèrent dès qu’ils eurent trouvé le trésor. b. Le bébé s’endormira lorsque nous aurons éteint la lumière. c. Si je ne t’avais pas vu(e), je n’aurais pas osé entrer. d. Je te propose de vérifier la liste que j’ai faite. e. Quand elle avait décidé quelque chose, je ne pouvais pas la faire changer d’avis. f. L’incendie redoubla de violence lorsque le vent se fut levé. g. Je pensais bien que tu avais tout prévu. h. J’estime qu’il a agi comme un homme responsable. 7.

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Les diamants sont tombés […]. [Le Saturnien] en a ramassé quelques-uns  ; il s’est aperçu, en les approchant de ses yeux, que ces diamants, de la façon dont ils étaient taillés, étaient d’excellents microscopes. Il a donc pris un petit microscope de cent soixante pieds de diamètre, qu’il a appliqué à sa prunelle […]. Enfin l’habitant de Saturne a vu quelque chose d’imperceptible qui remuait entre deux eaux dans la mer Baltique : c’était une baleine. Il l’a prise avec le petit doigt fort adroitement ; et la mettant sur l’ongle de son pouce, il l’a fait voir au Sirien, qui s’est mis à rire pour la seconde fois de l’excès de petitesse dont étaient les habitants de notre globe. D’après Voltaire, Micromégas (1752).

Étude de la langue

S’exprimer 8. Proposition La soucoupe volante avait repéré le stade avant le début du match. Mais lorsque Glip et Glup, les deux extraterrestres de la taille de deux gros insectes, s’envolèrent de l’engin volant, le match avait commencé. Ils volèrent au-dessus du stade et observèrent avec stupeur le comportement des Terriens. Glip et Glup éclatèrent de rire : « Mais, que font-ils ? Pourquoi courent-ils ainsi dans tous les sens  ? demanda Glup. – Je ne sais pas, je viens de voir un objet rond, dans lequel ils donnent des coups de pied, ajouta Glip, c’est peut-être quelque chose de dangereux qu’il ne faut pas toucher.

– Mais pourquoi tous les autres Terriens, assis autour, ne viennent-ils pas les aider ? Quel peuple étrange ! » Soudain, ils virent la boule ronde atterrir dans une sorte de cage en filets, entendirent des hurlements. Les Terriens se prenaient dans les bras, poussaient des cris de joie, se roulaient par terre. Glip et Glup se dirent qu’en entrant dans la cage, la boule avait dû libérer un gaz nocif qui rendait fou ou hystérique, ils décidèrent de ne pas rester plus longtemps sur ce territoire de crainte d’être eux aussi contaminés. Ils regagnèrent leur soucoupe, bien décidés à ne plus jamais revenir. Quelques spectateurs remarquèrent deux insectes étranges qui s’éloignaient, et se demandèrent bien quelle pouvait être cette nouvelle espèce.

Fiche 19 L’impératif et le subjonctif Identifier 1. a. reviens. c. dansons. e. joue. f. prends. h. partons. i. réfléchissez. k. essaye. m. voyons. n. sois. 2. a. plie. c.  croies. d.  finisse. e.  aie. f.  vende. i.  chantiez. k.  viennent. l.  aille. m.  étonnions. n. cueille. 3. a. Partons (impératif, invitation) dès maintenant. b. Qu’elle ne s’attarde (subjonctif, défense) pas en chemin. c. Je ne souhaite pas qu’il refasse (subjonctif, dans une conjonctive par « que » dépendant d’un verbe de souhait) ce voyage. d. Ne te trompe (impératif, défense) pas de rue. e. Pourvu que nous arrivions (subjonctif, souhait) à temps. f.  Range (impératif, ordre) ta chambre. g. Bien qu’il pleuve (subjonctif, dans une conjonctive introduite par « bien que »), je suis obligée de sortir. h. Qu’il soit (subjonctif, dans une conjonctive introduite par « que » sujet) le meilleur n’est pas contestable. i. Parlons (impératif, conseil) bas de crainte que le bébé ne se réveille (subjonctif, subordonnée conjonctive introduite par « de crainte que »). Manipuler 4. a. travaille. b. avançons. c. sois sortie. d. sache. e. ayez. f. cueille. g. va. h. espérons. i. arrêtez. 5. a. que tu reviennes. b. qu’elle rie. c. que je revoie. d. que tu conduises. e. que nous sachions. f. que

Livre de l’élève p. 336

je défasse. g.  que nous dormions. h.  que nous soyons. i. que je prévoie. j. que vous achetiez. 6. a. Remercie ta grand-mère. b. Rangeons nos manteaux. c. Venez vite. d. Ne criez pas. e. Rentre avant minuit. f. Lisons bien la notice avant d’utiliser l’appareil. 7. a. Les touristes souhaitent tous que leur hôtel soit (subjonctif, après verbe de souhait) proche de la plage. b. Nous savons tous que tu réussis (indicatif, après verbe de connaissance) toujours. c. Qu’ils ne puissent (subjonctif, dans une proposition sujet) pas venir me contrarie beaucoup. d. Il est indispensable que nous préparions (subjonctif, après expression verbale exprimant l’obligation) tout avant demain. e. Je regrette que vous partiez (subjonctif, après verbe de sentiment) si vite. f. Serait-il possible que vous veniez (subjonctif, après une expression verbale exprimant la possibilité) ? 8. a. Il faut que vous veniez avec nous. b. Il faut que tu écrives la lettre ce matin. c. Il faut qu’elle conduise son petit frère à l’école. d. Il faut que tu résolves ce problème avant de sortir. e. Il faut que tu fasses tes devoirs pour profiter de ton weekend. 9. a. Bien qu’il ait (subjonctif présent) des difficultés (concession), il ne se décourage jamais. b. Elles ont fait leur possible pour que les participants soient (subjonctif présent) contents (but). c. Je viendrai

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vous voir avant que vous partiez (subjonctif présent) (temps). d. Dès que je t’appelle (indicatif présent) (temps), tu dois venir. e. À supposer que j’arrive (subjonctif présent) en retard (condition), vous trouverez les clés dans la boîte à lettres. Interpréter 10. a. Le verbe au subjonctif est : soit rassasié, son emploi est subjonctif obligatoire après la conjonction « sans que ». b. Les cinq verbes à l’impératif sont : soyez, descendez, taisez-vous, écoutez-moi, fermez ; on trouve trois d’entre eux dans des phrases exclamatives qui mettent en valeur le ton utilisé par les personnages pour tromper leur interlocuteur. S’exprimer 11. Proposition Un cadre de vie paisible en pleine campagne, loin du bruit, de la pollution et de l’agitation des villes est souvent considéré comme le lieu de vie idéal. Pour ma part, je préfère de beaucoup la vie urbaine et je ne regrette pas que mes parents aient récemment déménagé dans une grande ville.

Fiche 20 Le conditionnel

Tout d’abord, parce que je déteste le silence  : il m’angoisse. Même si parfois je conviens que le niveau sonore est un peu trop élevé en ville, je n’éprouve pas le même malaise que celui que provoque en moi le silence complet que l’on ne rencontre qu’en pleine nature. Je crois que j’aurais peur de vivre dans une maison située en rase campagne. Ensuite, parce que je n’aime pas la solitude : elle me rend mélancolique. Lorsque je traverse un village dans lequel on ne voit pas âme qui vive, je suis démoralisée et je plains les gens qui habitent là. Tout au contraire, j’aime me promener dans une ville où je croise du monde, cet environnement me réconforte. Enfin, parce que j’apprécie toutes les commodités qu’offre une grande ville. Je suis une adolescente, je n’ai pas encore l’âge de conduire et je trouve vraiment agréable de pouvoir aller seule dans n’importe quel magasin, ce que je ne pourrais pas faire si je n’habitais pas dans une grande ville. Pour moi donc, l’agitation urbaine est préférable à un cadre de vie paisible, ce qui ne m’empêche pas de trouver agréable, de temps en temps, un weekend à la campagne.

Livre de l’élève p. 338

Identifier 1. b. elle mangerait. f. elles joueraient. g. il aurait pu. h. nous espérerions. i. je mesurerais. k. vous auriez fini. m. elle disparaîtrait. 2. a. Une violente tempête ferait (fait incertain) rage sur les côtes bretonnes. b. Je ne savais pas du tout que tu viendrais (futur dans le passé). c. Vous pourriez (demande polie) vous reposer un peu avant de repartir. d. À ta place, je me serais enfuie (action soumise à une condition). e. On passerait la journée sur la plage et on dégusterait (actions imaginaires envisagées par jeu) des glaces. f. J’aimerais (fait imaginaire souhaité) me lancer dans la chanson. g. La tempête aurait cessé (fait incertain).

riez. j. elles viendraient. k. vous voyageriez. l. vous convaincriez. m. nous réparerions. 4. a. je plierais / aurais plié. b. tu accomplirais / aurais accompli. c. elle convaincrait / aurait convaincu. d. nous reviendrions / serions revenu(e)s. e. vous inscririez / auriez inscrit. f. elles salueraient/ auraient salué. g.  tu soutiendrais / aurais soutenu. h.  ils acquerraient / auraient acquis. i. elle espérerait / aurait espéré. j. vous courriez / auriez couru.

Manipuler

5. a. La date des vacances aurait été publiée. b. Les pluies torrentielles auraient provoqué de graves inondations. c. Les dernières représentations seraient annulées. d. Elle publierait un roman autobiographique. e. Julie se présenterait aux élections des délégués. f. Ils viendraient dîner demain. g. Demain, il y aurait un pic de pollution. h. Plusieurs plages seraient interdites aux baigneurs.

3. a. elles espéreraient. b.  vous sauriez. c.  j’attendrais. d. tu pourrais. e. elle remuerait. f. nous vivrions. g. je serais. h. elle finirait. i. vous arrive-

6. a. Pourriez-vous revenir plus tard ? b. Voudrais-tu me prêter ta perceuse ? c. Nous viendrions bien au cinéma avec vous. d. Aurais-tu la gentillesse de

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Étude de la langue

me raconter l’histoire ? e. Serais-tu libre pour venir à mon anniversaire ? f. Vous devriez vous asseoir et prendre un café. g. Pourrais-tu me donner ton avis sur la question  ? h.  Te serait-il possible de venir m’aider ? 7. a. Elle pense que tu l’accompagneras demain. b. Elle m’avait dit que nous partirions rapidement. c. S’il refuse, nous partirons quand même. d. Si nous le pouvions, nous ferions le voyage en une seule journée. e. Si tu avais écouté nos conseils, tu aurais eu de meilleurs résultats. f. Si par hasard tu te perdais, nous viendrions à ton secours. g. Tu imagines bien que nous la surveillerons. h.  Je pensais que nous irions plus vite. 8. La distribution des prix va avoir lieu à l’école du narrateur.

Mon père, qui était dans le secret des dieux, savait que j’aurais des prix, qu’on appellerait son fils sur l’estrade, qu’on lui mettrait sur la tête une couronne trop grande, qu’il ne pourrait ôter qu’en s’écorchant, et qu’il serait embrassé sur les deux joues par quelque autorité. Le narrateur doit souhaiter la fête de son père et se sent mal à l’aise. Je ne savais pas comment j’oserais entrer dans la chambre, ce qu’il faudrait dire, s’il faudrait rire, s’il faudrait pleurer, si je devrais me jeter sur la barbe de mon père et la frotter en y enfonçant mon nez […] ou s’il vaudrait mieux le débarrasser tout de suite, et m’en aller à reculons.

dressé une autre table. e. Si la mer était / avait été polluée, nous ne pourrions plus / n’aurions plus pu nous baigner. f. Si tu attendais / avais attendu la période des soldes, tu ferais / aurais fait de bonnes affaires. g. Si tu refusais / avais refusé toutes ses propositions, elle serait / aurait été vexée. h. Si la sécheresse continuait / avait continué, les récoltes seraient / auraient été mauvaises. i. Si je partais / étais parti(e) en vacances, il faudrait / aurait fallu que quelqu’un arrose les fleurs. j. Si tu n’étais pas / n’avais pas été retardé, tu pourrais / aurais pu dîner avec nous. Interpréter 10. a. Les verbes au conditionnel sont  : dirais, serait, commencerait, serait venu, leur valeur est : actions soumises à une condition. b. La conjonction si introduit les subordonnées qui m’ont permis de répondre. La fonction de ces subordonnées est complément de phrase exprimant la condition. c. Elles ne développent pas des idées qui sont vraiment celles de l’auteur, elles expriment le contraire, c’est de l’ironie par antiphrase. Le but réel de ce passage est de violemment critiquer l’esclavage. S’exprimer 11. Proposition Si j’avais à défendre la cause des poissons rouges enfermés dans un bocal, voici ce que je dirais : les poissons rouges sont des animaux dont le milieu naturel est un lac ou une rivière. Là, ils ont de l’espace, ils vivent avec leurs semblables, cherchent leur nourriture, se reproduisent. Dans un bocal, ils tournent en rond, s’ennuient, deviennent fous et meurent très rapidement.

D’après Jules Vallès, L’Enfant (1879).

9. a. Si tu attendais  / avais attendu un peu, je partirais / serais parti(e) avec toi. b. Si tu te concentrais bien / t’étais bien concentré(e) , tu comprendrais  / aurais compris ce texte difficile. c. S’il pleuvait / avait plu, le match serait / aurait été annulé. d. S’ils venaient / étaient venus avec leurs enfants, nous dresserions / aurions

Les poissons rouges dans un bocal sont utilisés par les hommes comme objets de décoration ou pour amuser les enfants. Il s’agit là d’une pratique scandaleuse, des êtres vivants sont réduits à l’état d’objets. Il existe suffisamment de jouets et d’objets décoratifs sur le marché, sans qu’il soit nécessaire d’avoir recours à de pauvres animaux.

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Fiche 21 Les formes passive et impersonnelle Livre de l’élève p. 340

Identifier 1. b.  Nous sommes étonnés de votre réaction. c. Ce livre a été salué par tous les critiques. f. Ce film a été vu par des millions de spectateurs. 2. b. Ces contes sont appréciés de tous les enfants. d. La course a été remportée par le plus jeune des participants. e. Ce joueur de basket est très aimé de ses fans. 3. b.  Il m’est arrivé une drôle d’histoire. d.  Il semble étonnant qu’il n’ait rien vu. e. Il ne s’est rien passé en votre absence. Manipuler 4. a. Le film est terminé. b. Nous avons été attrapés. c.  Mes cousines étaient étonnées. d.  Tu seras formé(e). e.  Vous aviez été surpris(es). f. Ces immeubles auront été détruits. 5. a. Une pièce de Molière sera jouée par les élèves du club théâtre. b. Elle a été retardée par un incident technique. c. Impossible : il n’y a pas de COD. d. Le monstre qu’il avait créé fut abandonné par Victor Frankenstein. e. Impossible : le verbe est attributif. f. Frankenstein a été écrit par Mary Shelley alors qu’elle n’avait que dix-neuf ans. 6. a. La brigade financière a saisi des milliers de faux billets dans la cave d’une villa. b. On acheta cette maison de campagne en 2000. c. Des spécialistes restaureront ce tableau avant la fin de l’année. d. On nourrit ce petit chat au biberon. 7. a. Il est bon pour la santé de faire du sport. b.  Il s’est vendu beaucoup de ventilateurs pendant la canicule. c.  Il me semble nécessaire de faire le point sur la situation. d. Il manque encore de nombreux aménagements. e. Il se produit souvent des accidents à ce carrefour. f. Il est tombé cette nuit une pluie violente. g. Il existe un trajet beaucoup plus court. 8. a. Fumer dans les lieux publics est interdit. b. Tout vérifier me semble très important. c. Un grave accident s’est produit pendant la nuit. d. Que son témoignage ait été vrai est maintenant prouvé.

e. Les prévenir me paraît normal. f. Renoncer maintenant serait ridicule. g. Passer le week-end avec nous lui arrive souvent. Interpréter 9. a. La forme impersonnelle est  : il n’en restait plus qu’une souche calcinée ; la phrase à la forme personnelle est : seule une souche calcinée restait (ou une touche calcinée restait) b. Les deux propositions juxtaposées à la forme passive sont : il n’avait pas été fendu de haut en bas par le choc, mais entièrement transformé en rubans de bois. À la forme active cela devient : le choc ne l’avait pas fendu de haut en bas mais l’avait transformé en rubans de bois. c. La forme impersonnelle et la forme passive mettent en valeur les dégâts provoqués par l’orage. S’exprimer 10. Proposition Une violente tempête soufflait sur la Bretagne. J’étais à ce moment-là en vacances dans un appartement qui donnait sur la mer. Tout d’abord la mer changea de couleur : de bleuvert, elle devint soudain marron. Je ne résistai pas au plaisir de me mettre sur la terrasse pour admirer ce spectacle hors du commun. Ensuite, les vagues écumantes enflèrent de plus en plus, leur grondement s’intensifiait. Soudain le promenoir fut inondé par un rouleau plus fort que les précédents. D’où j’étais, au quatrième étage, j’étais atteinte par les embruns. Les rares voitures qui circulaient devaient actionner les essuieglaces. Au moment du ressac, je découvris avec stupeur qu’un banc de bois avait été brisé par la violence des flots. À peine étais-je remise de ma surprise qu’un rideau liquide s’éleva devant moi, je fus inondée et la mer déchaînée passa au-dessus de l’immeuble pour aller s’abattre dans la rue située derrière lui. C’était un spectacle grandiose et terrifiant. Il m’apparut alors clairement que l’Homme n’est rien en face de la nature déchaînée.

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Étude de la langue

Fiche 22 Les verbes pronominaux Identifier 1. a. Je m’enfuis. d.  Tu te réfugies. e.  Elles se cachent. g. Vous vous parlez. h. Nous nous apprécions. i. Je me soucie. l. Ils s’admirent. n. nous nous entendons bien. o. se regarder. p. elles se sont évanouies. q. je me coiffe. t. nous nous sommes perdus. u.  vous vous rappelez. v.  elles se sont réconciliées. w. ils se sont évadés. 2. a. Je me vois bien dans ce miroir. b. Les oiseaux se sont envolés. e.  Nous nous sommes croisés par hasard. g. Ils se rencontraient tous les matins. h.  Nous nous sommes reconnus au premier regard. i.  Nous vous avons bien reconnus mais nous ne nous sommes pas permis de vous interrompre. j. Nous nous sommes réfugiés ici pour échapper à la pluie. k. Nous nous adresserons au directeur. n. Vous vous reconnaîtrez bien. o. Elles se souviennent de vous. p. Nous nous emparerons de ce trésor. 3. a. Ma sœur s’admire (réfléchi) dans le miroir. b. Cette boîte s’ouvre (passif) facilement. c. Ils se sont rencontrés (réciproque) sur la plage. d. Je me lave (réfléchi) les cheveux chaque jour. e. Elle s’est enfuie (essentiellement) en courant. f. Nous nous offrons (réciproque) souvent de petits cadeaux. g.  Elle s’est évanouie (essentiellement) à cause de la chaleur. h. La tache ne se voit (passif) plus. i.  Assieds-toi (réfléchi) dans ce fauteuil. j.  Soignez-vous (réfléchi) énergiquement pour guérir. k. Ils se souviendront (essentiellement) longtemps de ce voyage. l. Heureusement, ils s’aperçurent (essentiellement) à temps de leur erreur. m. Habilletoi (réfléchi) avec élégance. Manipuler

Livre de l’élève p. 342

réchauffé(e). g. Tu te seras trompé(e). h. Je ne me suis pas souvenu(e). i.  Il ne s’est pas dépêché. j. Elle se fut rappelée. k. Elles se seront effondrées. 6. a. Promenons-nous. b.  Va-t’en. c.  Lève-toi. d.  Enfuis-toi. e.  Souvenez-vous. f.  Baisse-toi. g.  Habillons-nous. h.  Asseyez-vous. i.  Réveilletoi. j. Rappelle-toi. k. Efforçons-nous. l. Rassemblez-vous. m. Réchauffe-toi. 7. a. Nous nous téléphonons souvent. b. Assiedstoi ici. c. Je me suis pris les pieds dans le tapis. d. Je m’épuise à te répéter sans arrêt la même chose. e. Réconfortons-nous en buvant un chocolat chaud. f. Les deux amis se sourirent mais ne se parlèrent pas. 8. a. Elles se sont aperçues de loin dans la foule (réciproque).  / Nous nous sommes aperçues trop tard de notre erreur (essentiellement). b. Ma mère s’est entretenue avec mon professeur principal (essentiellement). / Ce vêtement s’entretient facilement (passif). c. Je m’entends bien avec les petits enfants (essentiellement). / L’orage s’entendit de très loin (passif). d. Mon petit frère se plie à mes demandes (essentiellement). / Cette chaise se plie facilement (passif). e. Elle s’est battue pour atteindre son but (essentiellement). / Les enfants se sont battus (réciproque). f. Ce genre de vêtement ne se porte plus (passif). / Mon grand-père se porte bien en ce moment (essentiellement). g. Cet appareil ne se trouve que sur internet (passif). / Elle s’est trouvée prise dans un embouteillage (essentiellement). h. Ils n’ont pas arrêté de se couper la parole (réciproque). / Il s’est coupé en se rasant (réfléchi).

4. a. Elle se promena toute la journée. b. Nous nous voyions tous les mercredis. c. Je m’éloigne de mon but. d. Tu t’endormiras après mon départ. e. Vous vous croyiez en sécurité. f. Les ennemis s’emparèrent de la forteresse. g. Nos routes se croisaient souvent. h. Elles s’efforcèrent de nous faire plaisir. i. Elles se précipiteront sur nous.

9. a. Je me suis longtemps souvenu de cette journée exceptionnelle. b. Elle s’était aperçue, mais trop tard, que ses calculs étaient faux. c. Les vendanges se feront au mois d’octobre. d. Je me doute que tu as fait un très beau travail. e. Nous nous étions procuré une très belle œuvre d’art pour son anniversaire. f. Une catastrophe s’est produite ici l’an dernier. g. Le petit chien s’était enfui.

5. a. Il s’était vu. b. Il se fut écarté. c. Il s’est rappelé. d. Je ne me serai pas reconnu(e). e. Tu ne t’es pas enfui(e) / te fus pas enfui(e). f. Je me suis

10. a. Les trois verbes pronominaux sont  : on s’enfermait (réfléchi), il s’apaisait (passif), on se donnait (réfléchi).

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b. Leur temps est l’imparfait. Transposés au plusque-parfait : on s’était enfermé, il s’était apaisé, on s’était donné. S’exprimer 11. Proposition J’aimerais beaucoup participer à une mission dans l’Antarctique. Tout d’abord, pour le changement de mode de vie qu’une telle expédition implique. Apprendre à vivre en groupe pendant quelque temps dans un cadre de vie glacial où il faut que le corps et l’esprit s’adaptent me semble une perspective assez motivante. Je considère, en effet, qu’il est forcément bénéfique d’abandonner son mode de vie habituel et de se plier à un environnement entièrement nouveau. Ensuite, pour découvrir le paysage et les animaux : je sais que l’on peut observer sur les pourtours de

l’océan austral de nombreux oiseaux dont beaucoup de manchots et quelques cétacés. Une mission dans ces régions serait, pour moi, l’occasion unique de découvrir ces animaux dans leur milieu naturel. J’aimerais surtout contempler cette immensité glacée épaisse de plusieurs kilomètres, d’où n’émergent que quelques très hauts sommets. Enfin, j’aimerais participer à cette mission pour son intérêt scientifique. Il n’y a aucune population indigène sur ce continent, seulement des équipes de scientifiques qui se relaient. Pendant des siècles, on a pensé que ce continent ne présentait aucun intérêt, on s’y intéresse maintenant. On a commencé notamment à explorer le sous-sol. Je pense donc qu’il y a encore de nombreuses découvertes à faire et qu’il doit être très excitant d’y participer. C’est donc le dépaysement total et l’espoir de découvertes intéressantes qui m’attireraient en Antarctique.

Fiche 23 L’accord du participe passé Identifier 1. a. Elles ont visité toute la région (auxiliaire avoir, COD placé après). b. Quelle région ont-elles visitée ? (auxiliaire avoir, accord avec le COD « région » placé avant). c. Des régions, nous en avons visité (auxiliaire avoir, pas d’accord, le COD placé avant est « en »). d. Je ne les ai pas entendues arriver (auxiliaire avoir, suivi d’un infinitif, accord avec le COD « les » placé avant et sujet de l’infinitif). e. Je les ai laissé faire (verbe laisser suivi d’un infinitif, participe passé invariable). f. Les chansons que j’ai entendu (auxiliaire avoir suivi d’un infinitif, pas d’accord avec le COD « que » renvoyant à « chansons », pas sujet de l’infinitif) interpréter par ce ténor m’ont bouleversée (auxiliaire avoir, accord avec le COD « m’ » féminin singulier placé avant). g. Nous n’avons pas été bouleversées (auxiliaire être, accord avec le sujet « nous » féminin pluriel) de la même façon. 2. a. Ils se sont enfuis (essentiellement pronominal, accord avec le sujet « ils »). b. Elles ne se sont jamais rencontrées (sens réciproque, accord avec le COD « se » placé avant). c. Nous nous sommes vite aperçus de notre erreur (essentiellement pronominal, accord avec le sujet « nous »). d. Elles se sont bien cachées (sens réciproque, accord avec

Livre de l’élève p. 344

le COD « se » placé avant). e. Cette maison s’est très bien vendue (sens passif, accord en genre et en nombre avec le sujet maison). f.  Elle s’est évanouie en arrivant (essentiellement pronominal, accord avec le sujet « elle »). g. Elle s’est coupé les cheveux (sens réfléchi, pas d’accord, COD cheveux placé après). Manipuler 3. a. un travail bien fait. b. une affaire conclue. c. un visage rougi. d. un repas pris rapidement. e. un portail clos. f. une leçon bien apprise. g. un mur repeint. 4. a. Les plages sont envahies par les touristes. b. La toiture a été emportée par l’ouragan. c. Ce village a été détruit par un tremblement de terre. d. Nous avons été prévenus trop tard de votre arrivée. e. Une pluie fine est tombée toute la journée. 5. a. Célia lui (COI) a coupé la parole. b. L’émission que (COD) j’ai regardée m’(COI) a beaucoup plu. c. Tu nous (COS) as conseillé un bon film. d. Le spectacle t’(COD) a visiblement charmée, Léa. 6. a. J’ai égaré mon écharpe. b. Nous avons beaucoup apprécié les plats que nous avons dégustés dans ce restaurant. c. J’ai remercié Julie de m’avoir prêté ce livre. d. Les inondations ont saccagé les

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Étude de la langue

récoltes. e. As-tu trouvé la montre que j’ai fait tomber ? f. Les artistes que nous avons regardés jongler nous ont impressionnés. 7. a. Elle s’est lavée (réfléchi) dans notre baignoire. b. Elle s’est lavé (réfléchi) les cheveux. c. Elle ne s’est pas souvenue (essentiellement) du nom de cet acteur. d. Ils se sont vus, se sont souri mais ne se sont pas parlé (réciproques). e.  La représentation s’est donnée (passif) à guichets fermés. f. Ils se sont serré la main mais j’ignore les paroles qu’ils se sont dites (réciproques). g. Elles se sont précipitées (réfléchi) sur nous, puis se sont mises (essentiellement) à hurler. h. Elles se sont préparé (réfléchi) un excellent petit-déjeuner. 8. a. Nous avons été récompensées de nos efforts. b. Que de sottises j’ai entendues. c. Ma mère est très attachée à cette maison qu’elle a vu construire. d. Je pense qu’ils étaient faits l’un pour l’autre. e. Plusieurs orateurs se sont succédé à la tribune. f. Elle s’est donné beaucoup de mal pour nous recevoir. g. Cette série, j’en ai entendu parler, mais je ne l’ai jamais vue. h. Des obstacles, j’en ai rencontré, mais je les ai tous surmontés. i. Elles ne nous ont pas répondu parce qu’elles ne nous ont pas entendues. 9. Dans l’ordre, les verbes transformés sont : a entendu, a mis, a traversé, est sortie, ç’a été (ça a été), a entendu, a levé, a vu, a recouvert, est tombé, a fait.

S’exprimer 10. Proposition Je n’ai pas oublié ma première rentrée au collège, il y a trois ans. J’avais passé cinq ans dans la même petite école primaire, à la campagne, elle était devenue ma seconde maison. Quand je suis entrée au collège, en banlieue parisienne, je me suis sentie un peu perdue. Dès l’entrée, tout m’a semblé gigantesque : la façade en verre, la cour de récréation plantée de grands arbres et les nombreuses classes qui donnaient sur cette cour. Ensuite, notre professeur principal nous a fait visiter l’intérieur de l’établissement. J’ai eu l’impression de pénétrer dans un labyrinthe. Des couloirs interminables, une succession infinie de portes jaune vif, la panique m’a peu à peu gagnée. Comment ferais-je pour me retrouver dans ce lieu gigantesque ? En revanche, lorsque nous avons pénétré dans les classes, j’ai éprouvé un véritable choc. Claires, bien aménagées avec un mobilier aux couleurs vives, je me suis tout de suite sentie à l’aise et j’ai aussi été séduite par les salles de sciences et le CDI magnifiquement aménagés. Finalement, je me suis très vite adaptée et je suis un peu triste à la pensée de quitter cet établissement l’an prochain.

Fiche 24 Les modes impersonnels

Livre de l’élève p. 346

Identifier

Manipuler

1. a. Mettre (ordre) la farine dans un saladier. b. Je ne sais pas comment faire (délibération). c. Écouter (indignation) de pareilles stupidités ! d. Comment répondre (délibération) à une telle remarque ? e. Ne pas écouter (défense) tout ce que l’on raconte.

3. a. Nous avons renoncé à venir (COI de renoncer)  / à cette visite. b.  Elle apprend à lire (COI d’apprendre) / la lecture. c. Nous avons entrepris d’escalader (COI d’entreprendre) cette montagne / l’escalade de cette montagne. d. Range la cuisine après avoir dîné (compl. de phrase exprimant le temps) / le dîner. e. Il a pris la décision de partir (compl. du nom décision) / du départ. f. Je suis venue pour te rapporter (compl. de phrase exprimant le but) / la restitution de / ton livre. g. Je ne suis pas sûre de venir (compl. de l’adjectif sûre) / de ma venue / de ma visite.

2. a. Terrorisés (adjectif) par le bruit, ils ont fait (temps composé) marche arrière. b. Les réserves étant épuisées (noyau d’une proposition participiale), nous sommes partis (temps composé) faire des courses. c. Ce film très amusant (adjectif) a enchanté (temps composé) toute la famille. d. Ton gâteau a l’air très réussi (adjectif) e.  Une fois le chronomètre arrêté (noyau d’une proposition participiale), vous ne pouvez plus jouer.

4. a. Nous assistons à un spectacle étonnant (épithète) / merveilleux. b. Sa réponse était vrai-

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ment encourageante (attribut du sujet « réponse ») / gentille. c.  Émerveillés (apposition à «  tous les spectateurs  »)  / Heureux, tous les spectateurs applaudirent. d.  Son comportement choquant (épithète) / incorrect lui a valu beaucoup de critiques. e. Tu paraissais enchantée (attribut du sujet « tu ») / joyeuse. 5. a. Quand la fête est finie, nous rangeons les décorations. b. Comme le repas s’est prolongé, nous sommes rentrés très tard. c. Une fois qu’il eut dit ceci, il partit. d. Puisque la date limite de consommation est dépassée, vous devez jeter ce médicament. e. Lorsqu’il eut avalé son repas, le chat s’endormit. f. Étant donné que ma sœur est absorbée par sa lecture, je préfère ne pas la déranger. 6. a. Pour les colis, s’adresser (ordre) au guichet suivant.  / Adressez-vous au guichet suivant. b.  Que vous dire (délibération) de plus  ?  / Que pourrais-je vous dire de plus ? c. Moi, me vexer (indignation) de cela ! / Que moi, je me vexe de cela  ! d.  Ne pas fumer (défense) dans ma voiture. / Ne fumez pas dans ma voiture. e. Que faire (délibération) maintenant ? / Que puis-je faire maintenant ? f. Je ne savais pas comment m’y prendre (délibération). / Je ne savais pas comment je devais m’y prendre. g. Eux, oser (indignation) se présenter devant moi ! / Qu’ils osent, eux, se présenter devant moi ! Interpréter 7. a. Les fonctions des infinitifs en rouge sont : COI de tenter (manœuvrer) et complément de phrase exprimant le but (dérober). b. Le participe utilisé comme adjectif est : amusée, il est épithète de froideur. Ce GN signifie que le narrateur embrasse sa mère avec une froideur, une indifférence feinte dont il s’amuse. Il sait qu’il joue la comédie devant ses camarades parce qu’il a honte d’être traité comme un petit garçon par sa mère.

c. Les trois participes soulignés sont en apposition. Ils mettent en valeur la contradiction entre les apparences de dur que le narrateur se donne et la gêne qu’il éprouve à cause de la visite de sa mère. S’exprimer 8. Proposition L’an dernier, je suis parti en voyage linguistique avec ma classe et notre professeur d’Anglais. Le départ était fixé devant le collège à sept heures du matin. Mes parents m’avaient accompagné ainsi que ma petite sœur âgée de huit ans. À notre arrivée, beaucoup d’élèves étaient déjà rassemblés avec leurs familles, je rejoignis mes amis et discutai joyeusement en attendant le départ. À six heures quarante-cinq, le professeur procéda à l’appel, une fois nommés, nous devions embrasser nos familles puis monter dans le car. Mon tour arriva, tout se passa bien, ma sœur à ce moment discutait avec une amie qu’elle avait retrouvée là ; je montai dans le car, mais soudain, alors que je venais de m’installer, je vis Chloé, ma petite sœur, arriver en criant mon nom, je pensais qu’elle voulait juste m’embrasser, mais lorsqu’elle s’approcha, elle s’écria : « Hugo ! tu as oublié ton doudou ! Heureusement que je m’en suis aperçue », et elle brandit le lapin borgne et délavé avec lequel je m’endormais chaque soir, mais que je n’avais bien sûr pas emporté. À ce moment-là, j’ai senti que je rougissais jusqu’aux oreilles, j’étais vraiment gêné, j’ai entendu quelques rires fuser. Je me suis dit que tout mon séjour allait être gâché par cet épisode. En même temps, je n’en voulais pas à ma sœur, son comportement partait d’un bon sentiment. Je n’avais plus qu’à assumer la situation, j’ai remercié Chloé et j’ai alors reçu le soutien de mon meilleur ami qui a déclaré : « Moi aussi, j’ai emporté mon doudou, je n’allais pas rester huit jours sans dormir ! »

Fiche 25 Le participe présent et l’adjectif verbal Livre de l’élève p. 348

Identifier 1. Participes présents en gras, adjectifs verbaux soulignés  : a. Cachant son émotion, il restait souriant. b. Le personnel navigant sera en

grève demain. c. Pesant longtemps le pour et le contre, il a opté pour un projet différent. d. Ce sac est vraiment pesant. e.  Vivant dans une famille

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Étude de la langue

nombreuse, je ne m’ennuie jamais. f.  Ma sœur a tiré le numéro gagnant. g. Brisant le silence, il partit. h. Il s’est montré très conciliant. i. L’escalier menant à l’étage était en bois. j. Il est entré, sifflant son air préféré. k. Il s’est adressé à moi avec un air suppliant. l. Il nous a fait un récit captivant de son voyage. m. Il est entré, tremblant de peur. n. Nous aimons contempler le soleil couchant. 2. a. Mon frère est négligent. b. J’ai vu ton voisin vaquant à ses occupations. c. Il s’est montré très convaincant. d. Ignorant tous nos conseils, les enfants ont failli se perdre. e. Précédant tout le monde, il est entré dans la salle. f. Il est sorti, provoquant la surprise générale. Manipuler 3. a. dansant. b. grandissant. c. venant. d. suivant. e. sachant. f. abrégeant. g. espérant. h. dérangeant. i. éblouissant. j. encourageant. k. disparaissant. 4. a. fatiguant/fatigant. b.  émergeant/émergent. c.  différant/différent. d.  négligeant/négligent. e. excellant/excellent. f. communiquant/communicant. g. suffoquant/suffocant. h. naviguant/navigant. i.  influant/influent. j.  précédant/précédent. k. équivalant/équivalent. 5. a. Surprenant (participe présent / en surprenant) tout le monde, ma sœur posa une question étrange. b. Les enfants ont posé des questions surprenantes (adjectif verbal / étranges). c. Ton frère est vraiment séduisant (adjectif / beau). d. Séduisant (participe présent / en séduisant) tout le monde, Malik obtient toujours ce qu’il veut. e. Elle se promenait, portant (participe présent / en portant) un simple gilet. f. Ils rentrèrent à la nuit tombante (adjectif / noire). 6. a. Ces objets sont encombrants. b. Ils sont arrivés avec leurs bagages, encombrant toute l’entrée de la maison. c. Ces spectacles étonnants ne s’adressent pas à des spectateurs ignorants. d. Manquant de courage, quelques randonneurs ont abandonné. e. Grondant à tout propos, les chiens de ma voisine ont des airs menaçants. f. Les derniers feux d’artifice furent éblouissants. g.  J’aperçois deux personnes agaçant un petit chien. h. Les récits de mon grand-père sont toujours captivants. i. Les enfants se précipitèrent, reconnaissant le pas de leur père. 7. a. Nous avons rencontré des gens très intéressants. b.  J’ai aperçu deux libellules volant sur le plan d’eau. c. Ces objets volants sont un peu effrayants. d.  Mes petits cousins sont très remuants. e. J’aperçois des chevaux bondissant

par-dessus les obstacles. f.  Nous admirons les patineurs glissant sur la glace. g. Méfiez-vous les routes sont glissantes. h. Suffoquant de surprise, ils se sont arrêtés de parler. 8. a. La cantatrice entra en scène, subjuguant le public. b.  Nous cherchons des activités distrayantes. c.  Tremblant de peur, la petite fille nous dit qu’elle était perdue. d. Décevant tout le monde, elle partit avant la fin de la soirée. e. La présentation du produit fut vraiment stupéfiante. 9. a. Connais-tu le principe des vases communicants ? b. Les voyages la fatiguant beaucoup, ma grand-mère ne quitte plus son village. c. La route a été très fatigante. d. Ma sœur et moi avons des caractères très différents. e. Négligeant toutes les mises en garde, ces skieurs se sont lancés hors des pistes balisées. f. Elles se sont montrées très convaincantes, provoquant l’admiration de tous. g. Combien reste-t-il de postes vacants ? h. Négligeant leur travail, mes amies ont raté leur examen. i. Nos opinions sont souvent divergentes. j. Ils ont accompli un exploit sportif équivalant à une performance olympique. 10. a. Les trois participes présents sont : représentant, abattant, surveillant. b. Remplacés par un gérondif  : en abattant, en surveillant. NB  : inutile de demander le remplacement du 1er participe. c. Les deux propositions relatives soulignées peuvent être remplacées par  : deux petits yeux jaunes tremblotants (adjectif verbal qui s’accorde, on peut le remplacer par vides, expressifs…) , rappelant le type oriental (participe présent invariable complété par un complément). S’exprimer 11. Proposition J’ai, l’année dernière, visité un lieu insolite : un lac vidé de son eau, la révision du barrage hydraulique installé là nécessitant cette opération. De nombreux visiteurs se pressaient pour découvrir ce site étonnant. Lorsque je me suis trouvée face à cette immensité noire dépourvue de toute végétation, j’ai eu le sentiment de débarquer sur la Lune. La surprise se lisait sur tous les visages, chacun avançait, contemplant la substance noirâtre recouvrant le sol. Nous continuâmes l’étrange randonnée, découvrant çà et là de minuscules brins d’herbe comme si la nature avait l’intention de reprendre ses droits. Un peu plus loin la silhouette noire et décharnée de quelques arbres semblait

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nous adresser des signaux. Mais l’image la plus stupéfiante apparut lorsque nous atteignîmes le milieu du lac. Une petite maison de pierre datant du XVIIe siècle (l’année était gravée dans la pierre) nous attendait : elle était parfaitement conservée. Un guide touristique nous expliqua qu’il s’agissait d’une petite auberge qui avait été évacuée lorsque le barrage avait été mis en eau.

Cette visite dans un paysage hors du temps m’a beaucoup intéressée. Je suis heureuse de m’être trouvée là à ce moment. Maintenant le lac a retrouvé son eau et ne sera plus jamais vidé. La révision du barrage se fera grâce à un système de sondes.

Bilan fiches 17 à 25 La conjugaison et la valeur des temps Livre de l’élève p. 350

Je teste mes connaissances 1. • Au passé antérieur, l’auxiliaire est au passé simple. Vrai • À la forme passive, il y a toujours un complément d’agent. Faux • À la forme impersonnelle, le verbe est toujours précédé de il. Vrai • Les verbes pronominaux se conjuguent avec l’auxiliaire être ou avoir. Faux • Certains verbes n’existent qu’à la forme pronominale. Vrai • L’infinitif peut servir à donner un ordre ou un conseil. Vrai • L’adjectif verbal s’accorde comme un adjectif qualificatif. Vrai 2. 1. Action d’une durée connue : passé simple. 2. Habitude : imparfait, présent. 3. Action incertaine : conditionnel. 4. Description : présent, imparfait. 5. Vérité générale : présent. 6. Condition : imparfait, présent, futur simple. 7. Souhait : subjonctif, conditionnel. Je valide mes compétences Les temps simples et composés de l’indicatif 3. a. La vérité sort (présent, vérité générale) de la bouche des enfants. b. Si tu le demandes (présent, condition) gentiment, je t’accompagnerai (futur simple, action soumise à une condition) au cinéma. c. La panne dura (passé simple, action d’une durée déterminée) trois heures. d. Elle portait (imparfait, description) une somptueuse robe rouge qu’elle avait achetée (plus-que-parfait, action antérieure à une action passée) la veille. e. Elle regarde les

photos qu’elle a prises (passé composé, action antérieure à une action au présent) à ta soirée d’anniversaire. f. Elle aura raté (futur antérieur, supposition) son train. L’impératif, le subjonctif et le conditionnel 4. a. essaie. b. qu’elles fassent. c. il verrait. d. dites. e. que tu sois allé(e). f. saurions. 5. a. Qu’il vienne (subjonctif, ordre) s’expliquer. b. Vous pensiez qu’il reviendrait (conditionnel, futur dans le passé). c. Il faut que tu renonces (subjonctif, dans une conjonctive par « que » après un verbe d’obligation) à ce projet. d.  S’il n’y avait pas eu d’embouteillage, nous serions arrivés (conditionnel passé, action soumise à une condition) plus tôt. e. Elle remplacerait (conditionnel, fait incertain) le directeur à la rentrée. La forme passive et la forme impersonnelle 6. a. Elle a été affaiblie par la grippe. b. Une nouvelle loi sera adoptée par l’Assemblée nationale. c. Notre ville était desservie autrefois par une ligne de chemin de fer. d. Cette chemise fut repassée par mon frère. 7. a. Il court des bruits inquiétants au sujet de cette usine. b. Il est arrivé un grave accident sur l’autoroute. c. Il est toujours agréable de revenir ici. d. Il se mit à tomber une pluie violente. Les verbes pronominaux / L’accord du participe passé 8 a. Le sens des trois verbes pronominaux est : réfléchi (se sont lavées), réciproque (se sont succédé) et passif (se sont multipliés). b. a. La soirée qu’elles ont organisée était très réussie. b. Ces difficultés, nous ne les avons pas

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Étude de la langue

vues venir. c. Elles se sont lavées. d. Elles se sont lavé les mains. e. Des souvenirs, j’en ai rapporté ! f. Les douaniers ne les ont pas laissé passer, elles avaient oublié leur carte d’identité. g. Les ennuis se sont succédé et se sont même multipliés. h. Elles se sont serré la main. i. Ont-elles retrouvé l’écharpe que j’avais perdue ? Les modes impersonnels  / Les formes en -ant, -ent 9. a. Je ne sais comment faire (délibération). b. Ne pas stationner (défense) ici. c. Moi, lui présenter (indignation) des excuses ! d. Faire (ordre) l’exercice numéro 2 pour lundi. e. Où trouver (délibération) un tel objet ? f. Travailler (indignation) jusqu’à minuit ! 10. a. Hier les routes étaient glissantes. b. Les voyages me fatiguant beaucoup, je préfère rester chez moi. c.  Les résultats de ma sœur sont excellents. d. Ma sœur, excellant dans tous les domaines, n’a aucun problème d’orientation. e. La chaleur est suffocante. Je réinvestis mes compétences 1. Le temps et la valeur des verbes soulignés sont  : causâmes (passé simple, action unique de 1er plan)  ; avait mis (plus-que-parfait, action antérieure à des actions passées) ; parut (passé

simple, action unique de 1er plan) ; singeait (imparfait, action habituelle). 2. Les deux premières phrases en gras sont à la forme passive et la troisième à la forme active. Transposées à la forme inverse on obtient : une nouvelle occupait le tabouret voisin du mien ; un grave accident avait interrompu ses études, commencées en famille ; je fus étonnée par la manière dont elle parlait aux professeurs. 3. La forme impersonnelle est : Il ne m’était jamais rien arrivé de si important ; transposée à la forme personnelle : rien de si important ne m’était jamais arrivé. 4. La proposition participiale est  : la cuisse brûlée au troisième degré ; on peut la remplacer par la proposition subordonnée : parce qu’elle avait la cuisse brûlée au troisième degré, complément de phrase exprimant la cause. 5. La fonction de l’infinitif en rouge est : COI de acheva. 6. Le participe passé et le participe présent utilisés comme adjectifs sont : coupés, épithète de « cheveux » et intéressant, attribut du sujet « tout ce qu’elle disait » (commencées, apposition et brûlée épithète peuvent aussi être relevés).

Fiche 26 La situation d’énonciation Identifier 1. a. Nous partons aujourd’hui (ancré). b.  Les Mémoires d’outre-tombe furent publiées après la mort de Chateaubriand (coupé). c. Elle l’avait revu le dimanche précédent et, depuis ce jour, ne pensait plus qu’à lui (coupé). d. Nous sommes sur les lieux du séisme, nous constatons qu’aujourd’hui les secours s’organisent (ancré). e. Juliette s’approcha de la fenêtre, la pluie continuait et renforçait sa mélancolie (coupé). f. Après la mort du fils Calas, Voltaire a défendu le père, injustement accusé de meurtre (coupé). g. Je t’envoie cette petite carte de New York où je suis arrivée hier (ancré). 2. a. Dépêche-toi ! On est en retard ! (ancré ; dialogue oral) b.  Un jour, Ysengrin quitte la lande pour chercher sa nourriture et sire Renart fait de même. (Le roman de Renart, branche V) (coupé ;

Livre de l’élève p. 352

roman) c. Ne vous inquiétez pas, dit Renart, c’est une belle occasion de prouver mon astuce. (idem) (ancré ; dialogue dans un roman) d. Madame, vous trouverez ci-joint les documents que vous m’avez réclamés aujourd’hui par téléphone. (ancré ; lettre) e. Je tente de me faufiler pour recueillir les premières impressions de notre champion. (ancré  ; reportage en direct) 3. Qui écrit ? Voltaire. À qui écrit-il ? à Élie de Beaumont. Quand  ?  le 11 juin 1762. Où  ? aux Délices. Le texte est au présent, la 1re et la 2e personnes sont utilisées. Manipuler 4. a. Qui écrit ? Mme de Sévigné. À qui ? à Mme de Grignan. Quand ? le 20 février 1671. Temps utilisés : présent et futur, 1re et 2e personnes. Mais on trouve aussi du passé simple parce que la lettre

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contient un récit d’événements qui se sont déroulés deux jours avant le moment de l’écriture. b. Mme de Sévigné rentra chez elle après une soirée chez M. de Coulanges et se coucha. À trois heures après minuit, elle entendit crier au voleur et au feu à plusieurs reprises. Elle pensa que cela se déroulait chez elle, elle crut entendre le nom de sa petite-fille et craignit qu’elle ne fût brûlée. Elle courut à son appartement, ne trouva rien d’anormal mais s’aperçut que la maison des Guitaud, ses voisins, était en feu.

c. Le verbe au passé composé est je n’ai fait, il se rattache au moment du souvenir. d. Ce mélange de passé et de présent met en valeur le caractère sélectif des souvenirs : on ne retient que ce qui nous a marqués, la narratrice a gardé un souvenir précis du départ de sa mère, de la main de son oncle, mais pas de l’endroit où il la conduisait. Au moment de l’écriture, la narratrice intervient pour faire part de ses hésitations.

5.

7. Proposition Ce jour reste gravé dans ma mémoire comme le pire souvenir de mon enfance. Je fais des courses avec ma mère dans un grand supermarché. Ma mère rencontre une de ses amies, j’ai oublié laquelle, et se met à bavarder. N’éprouvant aucun intérêt pour la discussion, insensiblement je m’éloigne, j’ai oublié les détails, mais je sais qu’à un moment je me retrouve au rayon des jouets, j’oublie tout, j’attrape les poupées, les peluches, je suis toute contente jusqu’au moment où je réalise que ma mère n’est plus là. Une effroyable panique s’empare de moi, j’avance sans réfléchir, je parcours cet immense labyrinthe où je ne croise que des visages inconnus et je ressens encore intacte aujourd’hui l’immense détresse dans laquelle je sombre. Au lieu de demander de l’aide à un adulte, je m’assieds par terre au fond d’un rayon peu fréquenté et je pleure, persuadée que je ne reverrai plus jamais ma famille. Ce pur désespoir n’a peut-être duré que quelques minutes, mais son souvenir est encore très vif en moi ainsi que celui de la joie exubérante qui a suivi lorsque j’ai revu le visage de ma mère. Les autres détails m’échappent, sept ans se sont écoulés depuis.

Antigone. – Eh bien, tant pis pour vous. Moi, je n’ai pas dit « oui ». Qu’est-ce que vous voulez que cela me fasse, à moi, votre politique, votre nécessité, vos pauvres histoires ? Moi, je peux dire « non » encore à tout ce que je n’aime pas et je suis seul juge. Et vous, avec votre couronne, avec vos gardes, avec votre attirail, vous pouvez seulement me faire mourir parce que vous avez dit « oui ». Créon. – Écoute-moi. Antigone. – Si je veux, moi, je peux ne pas vous écouter. Jean Anouilh, Antigone (1946) © La Table Ronde.

Interpréter 6. a. Les marques de personnes qui se rattachent au moment de l’écriture sont  : me (reste), me (semble), je (ne sais plus). Celles qui se rattachent au moment du souvenir sont : maman qui, moi (courant), l’oncle, me (rattraper, prenant, ramenant), je (n’ai fait). b. Les verbes au présent d’actualité sont  : il ne reste que, je ne sais plus, il me semble. Les verbes au présent de narration sont : s’éloigne et ont.

S’exprimer

Fiche 27 Les paroles rapportées

Livre de l’élève p. 354

Identifier 1. a. « Ne t’éloigne pas de nous » (direct), recommande ma mère. b. Tous les enfants affirmèrent qu’ils étaient prêts. (indirect) c. Paul rentrait chez lui enthousiaste, il avait marqué un but magnifique, son équipe, grâce à lui, gagnerait le championnat. (indirect libre) d. Elle lui demanda de ne pas sortir.

(indirect) e. Elle nous expliqua : « Je n’ai vraiment aucun souvenir de cette période. » (direct) f. On m’a demandé de revenir le lendemain. (indirect) g. Elle se posait des questions : pourquoi était-il parti si vite ? Reviendrait-il le lendemain ? (indirect libre)

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Étude de la langue

Manipuler 2. a. a. J’ai demandé à mes parents si je pouvais partir en week-end chez Léa. b. Mes parents me dirent que je n’avais pas travaillé suffisamment pendant la semaine. c.  Je promis que j’emporterais mes devoirs : je les ferais chez mon amie, nous travaillerions ensemble. d. Mais mes parents refusèrent que j’y aille. b. La phrase au discours indirect libre est la deuxième partie de la phrase c : je les ferais chez mon amie, nous travaillerions ensemble. 3. Charlotte raconta, elle avait fui les bombardements avec ses enfants, ils étaient allés jusqu’à la gare et ils avaient pu grimper de justesse dans un train. 4. Il annonça à Nina qu’il tenait depuis longtemps à lui parler de moi. Celle-ci assura qu’elle l’écoutait. Il lui expliqua qu’il n’était jamais bon, peut-être même dangereux, d’être fils unique parce qu’on prenait l’habitude de se sentir le centre du monde et que cet amour qu’on ne partageait avec personne condamnait plus tard à bien des déceptions. Ma mère écrasa sa gauloise et répliqua sèchement qu’elle n’avait aucune intention d’adopter un autre enfant. M. Zaremba murmura alors qu’il ne songeait à rien de ce genre. 5. a. Le passage au discours indirect libre est la dernière phrase : Une pareille exclusivité affective risquait de me rendre terriblement exigeant dans mes rapports avec les femmes. b. M. Zaremba expliqua ce qu’il voulait dire : – Il est important pour votre fils de se sentir moins «  unique  », de ne pas être le seul homme dans votre vie. Une pareille exclusivité affective risque de le rendre terriblement exigeant dans ses rapports avec les femmes. 6. François exposa son plan à ses compagnons, ils partiraient le lendemain par d’anciennes routes dont il avait retrouvé la trace sur des cartes du siècle précédent. Ils avaient des vivres en abondance. Ils iraient jusqu’en Provence. C’était le seul endroit où ils pouvaient espérer recevoir de l’aide pour recommencer leur vie. Leur voyage serait long, les obstacles nombreux. Ils y arriveraient. Interpréter 7. a. Les quatre caractéristiques de ce type de discours sont : la ponctuation (guillemets, tirets), les marques de 1re et 2e personnes (je, tu), les temps (présent et futur), les marques d’oralité (ah ! + phrases exclamatives et interrogatives)

b. Ma mère me demanda si je ne voulais pas leur accorder la grâce d’aller encore au collège. J’acceptai en l’appelant « mère » et je ne l’appelai plus que « mère » à partir de ce jour jusqu’à sa mort. Elle affirma que je lui faisais plaisir et me remercia en m’expliquant qu’elle aurait beaucoup souffert de voir qu’après avoir fait toutes mes classes je m’arrêtais avant la fin. Elle ajouta que c’était pour mon père que ça lui faisait de la peine et que je le contenterais, que je serais bachelier et puis qu’après je ferais ce que je voudrais puisque je serais malheureux de faire ce qu’ils voulaient. c. L’intérêt du discours direct est qu’il est beaucoup plus vivant, il permet de rendre compte des exclamations ou des hésitations de celui qui parle, de plus il ne comporte pas toutes ces subordonnées qui alourdissent le style. S’exprimer 8. Propositions • Discours direct Jonathan doit remplir son dossier d’orientation, sa mère, Valérie, examine le document et la discussion s’engage : « Cela me semble simple, déclare Valérie, nous cochons la case “seconde générale”, tu es un bon élève, il n’y aura pas de problème. – Mais, Maman, je ne veux pas aller en seconde générale, tu sais bien que je veux être pâtissier, s’insurge Jonathan. – Ce n’est pas incompatible, tu n’as que quatorze ans, tu dois acquérir un peu de culture générale, ton esprit a besoin d’être formé. Ensuite tu feras ta formation de pâtissier en toute connaissance de cause. – Je ne vois vraiment pas en quoi la littérature, les maths ou la philosophie vont me permettre de faire de meilleurs gâteaux ! Tu sais très bien que je suis doué dans ce domaine, tu n’es pas la dernière à déguster mes pâtisseries ! s’exclama Jonathan. – Nous avons encore une semaine devant nous, je te propose de demander son avis à ton professeur principal en qui tu as confiance et nous en reparlerons, proposa Valérie en signe d’apaisement. – D’accord, concéda Jonathan du bout des lèvres. • Discours indirect Valérie déclara que cela lui semblait simple, qu’il suffisait de cocher la case « seconde générale » et qu’il n’y aurait pas de problème puisque Jonathan était bon élève. Celui-ci rétorqua alors qu’il ne voulait pas aller en seconde générale, que sa mère savait bien qu’il voulait être pâtissier. La mère reprit et expliqua que ce n’était pas incompatible, elle

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souligna qu’il n’avait que quatorze ans, qu’il devait acquérir un peu de culture générale et former son esprit et qu’ensuite il ferait sa formation de pâtissier en toute connaissance de cause. Mais Jonathan protesta en affirmant qu’il ne voyait pas en quoi la littérature, les maths ou la philosophie allaient lui permettre de faire de meilleurs gâteaux. Il lui rappela

Fiche 28 Les reprises

qu’elle connaissait bien ses dons dans ce domaine et qu’elle n’était pas la dernière à déguster ses pâtisseries. Valérie, en signe d’apaisement, lui proposa de demander l’avis de son professeur principal en qui il avait confiance et, puisqu’ils avaient encore une semaine de réflexion, d’en reparler plus tard. Jonathan acquiesça du bout des lèvres.

Livre de l’élève p. 356

Identifier 1. a. J’ai lu de nombreux livres cet été, certains (indéfini) m’ont passionnée, d’autres (indéfini) m’ont ennuyée. b. Nous avons lu tous les livres que (relatif) nous avions emportés. c. Combien en (personnel) aviez-vous pris ? d. Prête-moi un stylo, j’ai laissé les miens (possessif) à la maison. e. Je vais mettre un autre pull : celui-ci (démonstratif) est trop fin. 2. a. Elle parle très bien anglais, la langue de Shakespeare (périphrase) semble être sa langue maternelle. b.  Je n’aime pas les corbeaux, ces oiseaux (terme générique) me semblent sinistres. c. J’ai commandé une nouvelle armoire, ce meuble (terme générique) me permettra de ranger mes vêtements. d. Ma voiture est tombée en panne, je récupérerai mon véhicule (synonyme) dans trois jours. 3. a. le roi des animaux : le lion. b. l’animal léger : le lièvre. c. l’oiseau de Vénus : la colombe. d. le chétif insecte : le moucheron. e. la gent marécageuse : les grenouilles. f. le citadin : le rat des villes. g. un dogue : le chien. h. le rustique : le rat des champs. Manipuler 4. a. J’ai retrouvé de vieilles photos. Je les ai emportées  : certaines étaient assez récentes, d’autres très anciennes. b.  Je suis allée à la pêche aux crabes, j’en ai rapporté cinq. c. Ouvre ton cadeau, j’ouvrirai le mien après. d. Je passerai par la Bretagne, mes grands-parents y vivent. 5. a. L’hiver est arrivé : je déteste cette saison. b. Les baleines sont en voie de disparition ; il est interdit de chasser ces cétacés. c. Nous avons étudié Rhinocéros, j’ai beaucoup aimé cette pièce. d. Je suis passée chez le boulanger, cet artisan confectionne d’excellents éclairs.

6. a. Un expert a estimé le montant des dégâts, l’estimation me paraît juste. b. Je tente le concours d’admission au conservatoire, c’est ma dernière tentative. c. Nous avons visité la ville, cette visite / excursion nous a beaucoup plu. Interpréter 7. a. Les reprises pronominales du nom Jacques sont : il, (chez) lui. b. Les deux GN soulignés désignent Candide, ils mettent en valeur l’égalité entre les hommes et soulignent par là le caractère scandaleux du traitement qui lui a été réservé. c. Les reprises pronominales de ces deux GN sont : l’, le, lui (donna), lui (fit), lui (apprendre). 8. a. La reprise pronominale du nom en rouge est : celles. b. Les reprises nominales du GN souligné sont : cette merveille, la création prodigieuse du génie humain que je voyais. c. Elles mettent en valeur la beauté de la voiture et son caractère exceptionnel. 9. a. Les reprises pronominales et la reprise nominale du groupe souligné sont : eux, ils (x3), les, ces héros de chair et d’os. b. La reprise nominale traduit l’admiration du narrateur pour ces enfants qui lui semblent très supérieurs à lui. S’exprimer 10. Proposition C’était le jour de la rentrée, j’arrivai pour la première fois dans mon nouveau collège à la suite du déménagement de mes parents. J’entrais en troisième et je ne connaissais personne contrairement à tous les autres élèves qui avaient effectué là toute leur scolarité.

175

Étude de la langue

Tout de suite un groupe de filles attira mon regard, je m’en approchai. Je fus instantanément fascinée par leur apparence : leurs vêtements, leurs accessoires, leurs coiffures me semblaient tout droit sortis d’un magazine féminin. Lorsque je contemplais ces icônes de la mode, je me sentais inférieure et démodée. Leur conversation aussi forçait mon admiration, il était question de films, de livres qu’elles avaient vus ou lus et qu’elles commentaient en utilisant un vocabulaire savant ; face à ces puits de science, mon complexe d’infériorité redoubla. J’étais persuadée que jamais je ne pourrais m’intégrer dans

cet établissement. Juste à ce moment, l’une de ces incarnations de la perfection s’approcha de moi pour me proposer de participer à la discussion. 11. Proposition J’aime beaucoup les oiseaux et plus particulièrement les colombes. L’oiseau de Vénus que j’admire dans la volière du jardin de ma grand-mère possède un tout petit bec et des ailes assez courtes. Son corps, d’une blancheur immaculée, tout en rondeur, est vraiment l’incarnation de la beauté. Mais cette messagère de la paix est aussi le symbole de l’innocence et de la pureté.

Fiche 29 Les progressions thématiques Identifier 1. (Thèmes soulignés / propos en gras.) a. La tempête a causé de nombreux dégâts matériels. Des arbres ont été déracinés et sont tombés en travers de la route. Des toitures ont été arrachées. Des voitures ont été retournées et déplacées par le vent. (thème éclaté) b. Trois collégiens ont sauvé un vieux monsieur qui était tombé dans un étang. Ils ont plongé dans l’eau glacée pour le rattraper. Les trois sauveteurs ont été récompensés (thème constant). c.  C’était une vaste demeure normande. La maison était séparée en deux par un large vestibule qui aboutissait à un escalier. Cet escalier menait aux chambres. (thème linéaire) 2. (Thèmes soulignés / propos en gras.)

a. Le Dr Simon rêvait à un croissant trempé dans un café crème (le thème « croissant » est sous-entendu). Trempé, juteux, ramolli, mangé en l’aspirant, à la façon d’un malotru. Mais un malotru debout devant un comptoir parisien, les pieds dans la sciure, au coude à coude avec les hargneux du matin. (progression à thème linéaire) René Barjavel, La Nuit des temps (1968) © Presses de la Cité, un département de Place des Éditeurs, 1968, 2011.

b. À temps perdu, François Deschamps peignait. De retour de ses vacances, il avait

Livre de l’élève p. 358

retrouvé sur son chevalet un tableau qu’il avait estimé achevé. Il s’attachait maintenant à en corriger les imperfections, qui lui étaient apparues à le revoir avec des yeux neufs. (progression à thème constant) René Barjavel, Ravage (1943) © Denoël.

3. Les trois types de progressions sont utilisés dans ce passage puisque entre la phrase 1 et la phrase 2 la progression est à thème constant (je, je), ensuite la progression est à thème linéaire  : opération, propos de la phrase 2, devient thème de la suivante, et ensuite la progression est à thème éclaté autour du thème de l’opération. Manipuler 4. a. et b. a. L’équipe du collège a remporté le championnat départemental. Elle participera au championnat national. / Cette victoire lui permettra de participer au championnat national. b. Ce matin, un incendie s’est déclaré dans notre collège. Le sinistre a entraîné la fermeture de l’établissement pour quelques jours. / Notre établissement sera fermé quelques jours. c. Ma mère a pris rendez-vous avec mon professeur principal. Elle voulait des renseignements sur les procédures d’orientation. / Cet entretien lui a permis d’avoir des renseignements sur les procédures d’orientation. d. Mon père a fini son marathon en deux heures et quinze minutes. L’athlète était fier de son résultat. / Cette performance l’a rempli de fierté.

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5. a.

sportifs préfèrent la voile ou le surf. (progression éclatée) d. Les pics de pollution sont de plus en plus nombreux dans les grandes villes. Cette fréquence conduit les autorités à prendre des mesures sévères notamment contre les véhicules les plus polluants. (progression linéaire) e. Un bébé panda est né au zoo de Beauval. L’animal est vite devenu le principal centre d’intérêt de l’établissement. (progression constante)

(Thèmes soulignés / propos en gras)

a. Elle ne pensait qu’à son cher Zadig  ; celui-ci dans le même temps la défendait avec toute la force que donnent la valeur et l’amour. (progression à thème linéaire) b. Zadig était blessé plus dangereusement ; un coup de flèche reçu près de l’œil lui avait fait une plaie profonde. (progression à thème linéaire)

Interpréter

Voltaire, Zadig (1747).

b. Réécriture de l’extrait a  : La pauvre Sémire était défendue dans le même temps avec toute la force que donnent la valeur et l’amour. Réécriture de l’extrait b : Le malheureux jeune homme avait reçu un coup de flèche près de l’œil qui lui avait fait une plaie profonde. 6. (Thèmes soulignés / propos en gras / seconde phrase en maigre) a. Mon père a acheté une nouvelle voiture. Celle-ci est nettement plus confortable que la précédente. (progression linéaire) b. Mes parents sont allés au musée du Louvre. Ils en ont profité pour revoir La Joconde. (progression constante) c. Les vacances au bord de la mer permettent de nombreuses activités. Le bronzage et les bains de mer plaisent à tout le monde, mais les plus

7. a. Le type de progression utilisé dans le premier passage est à thème constant. b. Cette progression met en valeur le rôle dominant de monsieur Saito. c. Le type de progression utilisé dans la première phrase du second passage est à thème linéaire. d. Il a une dimension comique parce qu’il permet de tourner en ridicule le système de hiérarchie de l’entreprise. Tout le monde a quelqu’un sous ses ordres sauf la pauvre narratrice. S’exprimer 8. Madame Dubois, principale du collège, est la supérieure de monsieur Martin, le principal adjoint, qui est le supérieur de notre CPE, madame Maréchal, qui est la supérieure de tous les surveillants qui martyrisent les pauvres élèves qui eux ne sont les supérieurs de personne.

Fiche 30 La forme emphatique

Livre de l’élève p. 360

Identifier

Manipuler

1. a. Voilà une bonne nouvelle ! d. Le lundi, elle est toujours en retard. e. Des devoirs, j’en ai plus qu’il ne m’en faut ! f. C’est Julie qui est la plus rapide. i. Moi, je ne reviendrai pas à cet endroit. j. Autrefois, dans cette maison, vivait une famille entière.

3. a. Dans la salle, soudain, s’éleva un murmure. / Un murmure s’éleva soudain dans la salle. b. Vinrent ensuite tous les amis. / Tous les amis vinrent ensuite. c. Plutôt rapide sa visite ! / Sa visite fut plutôt rapide. d. Enfin elle arriva. / Elle arriva enfin. e. Toujours, il a rêvé d’être comédien. / Il a toujours rêvé d’être comédien. f. Trois fois, je vous ai appelé ! / Je vous ai appelé trois fois ! g. Soudain entre dans la pièce une créature magnifique. / Une créature magnifique entre soudain dans la pièce. h. Très vite, arrivèrent de nouveaux voisins.  / De nouveaux voisins arrivèrent très vite. i. Du volcan en éruption jaillissait un torrent de lave. / Un torrent de lave jaillissait du volcan

2. a. Parfaite (déplacement), ta nouvelle tenue  ! b.  Voici (présentatif) les beaux jours. c.  Longue (déplacement) fut la traversée. d. Ton téléphone, tu peux me le prêter ? (déplacement + redoublement) e. Il y a deux heures que (présentatif) je t’attends. f. C’est moi qui (présentatif) suis arrivée la première. g.  Voilà (présentatif) le résultat de ton travail. h. Rares (déplacement) sont les amis que j’ai rencontrés en vacances.

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Étude de la langue

en éruption. j. Sans doute répareront-ils un jour ce pont. / Ils répareront sans doute ce pont un jour. k. Dans le ciel, passent de gros nuages chargés de pluie. / De gros nuages chargés de pluie passent dans le ciel. l. Ainsi se passaient toutes les journées de vacances. / Toutes les journées de vacances se passaient ainsi. m. Au-dessus de nous planaient des vautours. / Des vautours planaient au-dessus de nous. n.  Incroyable, ce rebondissement  !  / Ce rebondissement est incroyable. o.  Depuis toujours, je rêve de passer l’hiver au soleil. / Je rêve depuis toujours de passer l’hiver au soleil. p. Rouge d’émotion, elle s’avança au milieu de la foule.  / Elle s’avança, rouge d’émotion, au milieu de la foule 4. a. Son livre, je le lui ai rapporté hier. b.  Mon frère, il est plus grand que moi. c. Courageuse, elle l’est. d. Tes nouvelles bottes, je les adore. e. En faisant du ski, elle est tombée. f. À vous, je peux confier un secret. g. La télévision, je la regarde tous les soirs. h. À lui, je peux faire entièrement confiance. 5. a. C’est au collège que j’ai perdu ma montre. b. Voilà le livre dont je t’ai parlé l’autre jour. c. Partir vivre à la campagne, c’est ce à quoi je songe depuis quelque temps. d. Jouer au ballon toute la journée, voilà ce qui lui plaît. e. C’est le pays où je rêvais d’aller. f. C’est l’océan que tu vois de la fenêtre. g.  C’est la maison où j’ai passé mon enfance. h. C’est un nom dont je ne me souviens jamais. 6. a. Voilà une histoire qui est étonnante. b. C’est la semaine dernière que je vous ai téléphoné. c. Voici une affaire qui a fait grand bruit. d. C’est le chocolat noir que je préfère. e. En voici un qui n’a pas perdu son temps. f. C’est moi qui lui ai tout raconté. g. C’est à vous que je parle, ce n’est pas à votre sœur. h. C’est impossible d’arriver à temps. i. Il y a longtemps qu’il est parti. 7. a. Voici mon petit frère que tu ne connais pas. (redoublement + présentatif) b. C’est après l’école que je joue au foot. (déplacement +  présentatif) c. Mettre le couvert, je déteste cela. (déplacement + redoublement) d. Voilà deux heures que j’attends. (présentatif) e. C’est jouer à ce jeu qui est amusant. (redoublement + présentatif) Interpréter 8. a. Le procédé de mise en valeur utilisé dans la phrase soulignée est le déplacement. En utilisant l’ordre habituel, la phrase serait : La plaine renaît devant nous.

b. Le procédé de mise en valeur utilisé dans le dialogue est le présentatif (voici, c’est). c. Dans le dernier paragraphe, les trois procédés de mise en valeur sont utilisés : le déplacement (plus que… plus que… plus que), le redoublement (cette guerre, c’est) et le présentatif (c’est). L’auteur veut insister sur les horreurs de la guerre : en plus de la forme emphatique, il y a beaucoup de procédés de modalisation. 9. a. Le procédé de mise en valeur utilisé trois fois dans ce dialogue est le présentatif c’est. b. Le but est pour l’un (Jacques) de refuser la guerre et de ne pas se laisser mobiliser et pour l’autre (Antoine) de convaincre son frère que servir son pays est un devoir incontournable. c. Le procédé de mise en valeur est utilisé plusieurs fois parce qu’il s’agit d’un dialogue argumentatif et que la reprise du même procédé permet de retourner l’argument de l’autre et de le contrer. S’exprimer 10. Proposition Héloïse et Nadia rentrent ensemble chez elles, en sortant du collège. Héloïse est pressée, car, comme chaque soir, elle a son entraînement de tennis de table. Nadia prend alors la parole : – Tu n’en as pas assez d’aller chaque soir à l’entraînement ? – Pas du tout, c’est ma raison de vivre, le tennis de table, je veux absolument devenir championne d’Île-de-France, pour cela, l’entraînement quotidien est indispensable, répond Héloïse. – Oui, mais c’est au détriment des autres loisirs : la séance de 18 heures au cinéma, tu ne peux jamais nous y accompagner, les fêtes d’anniversaire, tu y vas rarement, parce qu’à cause des entraînements, tu n’as pas eu le temps de faire tes devoirs ! Ce n’est pas une vie ! s’exclame Nadia – Mais, les sacrifices, c’est obligatoire lorsqu’on a une passion. – Je ne suis pas d’accord avec toi, moi, j’adore faire du sport, j’en ai besoin pour mon équilibre, mais j’ai besoin d’avoir d’autres activités, et de voir mes amis. Être championne d’Île-de-France, cela ne m’intéresse pas ! –  Pour moi, faire du sport sans compétition, ce n’est pas faire du sport, mais si cela te suffit c’est très bien ! concède Héloïse – Alors, du fond du cœur, je te souhaite de réussir, conclut Nadia.

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Fiche 31 La modalisation, l’implicite Identifier 1. a. Nous étions très (adverbe ; intensité, amplification) en avance. b.  Le spectacle doit (verbe exprimant le doute) s’achever à 22 heures. c.  Il était largement (adverbe ; intensité, amplification) en tête. d. Elle passe son temps à rêvasser (vocabulaire péjoratif). e. Il faisait un temps radieux (vocabulaire mélioratif) 2. a. Tu es bien coiffée aujourd’hui ! ➔ Hier (ou un jour précédent), tu étais mal coiffée. b. Même Julie était là. ➔ Julie n’est pas souvent là. c. Je savais bien qu’il gagnerait. ➔ Contrairement à ce que beaucoup pensaient. d.  Ils acceptent enfin notre aide. ➔ Alors qu’ils l’ont refusée avant. e. Ce livre-là est bien. ➔ Mais les autres ne le sont pas. Manipuler 3. a. et b. a. Il doit (verbe exprimant le doute) avoir fini de dîner.  ➔ Il a sans doute (adverbe) fini de dîner. b. Je te certifie (verbe exprimant la certitude) que les effectifs du collège vont augmenter. ➔ Les effectifs du collège vont évidemment (adverbe) augmenter. c. Le pic de pollution durerait (conditionnel exprimant une action incertaine) encore quelques jours. ➔ Le pic de pollution doit (verbe exprimant le doute) durer quelques jours. d. Sa coiffure était affreuse (vocabulaire péjoratif). ➔ Sa coiffure était tout à fait (adverbe) ratée. e. Cette exposition est magnifique (vocabulaire mélioratif). ➔ Cette exposition était particulièrement (adverbe) belle. f. Il se peut (verbe de doute) que nous ayons un peu de retard. ➔ Nous aurons peut-être (adverbe) un peu de retard. 4. a. Oh  ! Je viens de faire tomber mon gant à tes pieds.  ➔ Tu pourrais me le ramasser. b.  Je n’ai pas cours aujourd’hui  !  ➔ Je peux aller au cinéma. c. Le réfrigérateur est vide. ➔ Tu pourrais aller faire quelques courses. d. Je n’aurai pas le temps de faire un gâteau. ➔ Vous pourriez apporter le dessert. 5. a. Le temps est assez dégagé. (atténuation, adverbe) b.  Nos amis seraient arrivés. (doute, conditionnel) c. Elle est affublée (jugement péjoratif, synonyme) d’une horrible robe (ajout d’une épithète péjorative) rouge. d. Il se peut que la cani-

Livre de l’élève p. 362

cule s’installe. (doute, verbe) e. C’est une magnifique maison. (amplification, synonyme) 6. a. Elle a encore oublié ses clés. b. Le pull lui va bien cette fois. c.  Je ne bois plus de café. d. Elle est enfin venue ? e. Elle est bien habillée aujourd’hui. f. Maintenant, je regarde la télévision. Interpréter 7. a. Les modalisateurs de jugement péjoratif concernant le madrigal et son auteur sont : petit (x2), pas trop joli, si impertinent, le plus sot et le plus ridicule (madrigal), bien fat (son auteur). b. L’adverbe modalisateur mélioratif est : divinement bien, c’est le maréchal qui l’utilise, il s’applique au roi. c. Il en découle une dimension comique parce que cet adverbe montre que le maréchal veut flatter le roi alors même qu’il a lourdement condamné le madrigal et son auteur dont on apprend, à la fin du texte, qu’il s’agit précisément du roi. 8. a. Les procédés de modalisation sont : un vocabulaire mélioratif (raffolais, comblait de plaisir), un adverbe d’amplification (insupportablement) et des expressions imagées (avalais ma salive, ouvrir des yeux énormes). b. Ces procédés mettent en valeur l’amour du narrateur pour la lecture et plus particulièrement les mélodrames qu’il lit comme s’il s’agissait de faits réels. S’exprimer 9. Proposition Dans la ville où j’habite, j’apprécie tout particulièrement une large avenue, bordée de hauts platanes et de somptueuses résidences en pierre de taille, aux balcons joliment fleuris. D’accueillantes terrasses de café aux stores multicolores invitent les passants à se désaltérer et de luxueux magasins exposent leurs devantures artistiquement décorées. Lorsque je retrouve mes amis, le mercredi après-midi, je leur fixe toujours rendez-vous dans ce lieu idyllique. Mais à l’autre extrémité de la ville, j’évite autant que je le peux une ruelle sombre et étroite, bordée d’immeubles délabrés. Aucun appartement ne semble habité, les fenêtres étroites sont toutes occultées par de vieux volets délavés par les intem-

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Étude de la langue

péries. Les devantures des magasins sont remplacées par des planches mal ajustées. Les rares passants baissent la tête et semblent pressés de quitter ce lieu inhospitalier. J’éprouve personnel-

lement un véritable malaise lorsque je suis obligée de passer par là : j’ai l’impression de me trouver dans un décor de film d’épouvante.

Fiche 32 L’argumentation, les connecteurs Identifier 1. a. Le thème des argumentations est le passage à l’heure d’été. b. La thèse de la première argumentation est : le passage à l’heure d’été présente de nombreux avantages  ; les arguments sont  : il permet de profiter plus longtemps de la lumière du soleil et d’économiser l’énergie nécessaire à l’éclairage ; l’exemple est : on peut passer de longues soirées estivales. La thèse de la deuxième argumentation est : le passage à l’heure d’été présente de nombreux inconvénients ; les arguments sont : il provoque des troubles du sommeil et ne permet pas d’économiser l’énergie parce que les dépenses supplémentaires d’énergie le matin au printemps annulent les économies du soir ; l’exemple est : les enfants ne peuvent s’endormir que lorsqu’il fait nuit. Manipuler 2. Les mots à placer dans le texte sont, dans l’ordre : D’abord, en effet, Ensuite, non seulement, mais aussi. 3. Argumentation 1 : a. f. g.  Il faut cesser de montrer des mannequins d’une maigreur excessive. En effet, ils peuvent devenir des modèles nocifs car des jeunes deviennent anorexiques pour imiter ces modèles. Argumentation 2 : b. d. i. Les lois sont indispensables dans une société car sans elles, la société ne peut garantir les droits de tous. N’importe quel citoyen pourrait alors impunément nuire à ses semblables. Argumentation 3  : c. e. h.  La protection de la planète est un enjeu majeur du XXIe siècle. Les signaux d’alarme sont en effet très nombreux. Ainsi la banquise est en train de fondre. Interpréter 4. a. La thèse défendue est : la géométrie est la science la plus absurde.

Livre de l’élève p. 364

b. L’argument principal est  : ses objets d’étude n’existent pas dans la réalité (ou sont sans rapport avec la réalité). c. Les modalisateurs péjoratifs qui viennent renforcer la thèse sont : la plus absurde, étouffer toute espèce de génie, ridicule, mauvaise plaisanterie. Ils sont étonnants parce qu’actuellement la géométrie, qui fait partie des mathématiques, est une des disciplines fondamentales de notre enseignement. 5. a. La thèse que défend Antigone est : elle a eu raison d’enterrer son frère. La thèse que défend Créon est : Antigone ne devait pas enterrer son frère. b. Les arguments d’Antigone sont : C’est un devoir parce que les morts qui ne sont pas enterrés ne trouvent jamais le repos. Polynice était son frère même s’il avait des défauts. Les arguments de Créon sont : C’était un acte interdit par le Roi. Polynice ne le méritait pas, c’était un révolté et un traître. c. L’exemple qu’utilise Antigone est : Si Polynice vivant était rentré épuisé de la chasse, elle se serait occupée de lui. Son geste a le même sens. d. Selon moi, Antigone est la plus convaincante parce qu’elle développe ses arguments, elle donne un exemple convaincant alors que Créon ne peut pas développer. S’exprimer 6. Proposition Lorsque je suis entrée en 5e, mes parents m’ont obligée à choisir l’option Latin, je voulais absolument arrêter à la fin de l’année et cela a donné lieu à une vive discussion. – Je veux arrêter le Latin, l’an prochain, déclarai-je. – Et pourquoi ? répliquèrent mes parents, tu dois continuer jusqu’en 3e ! – Mais enfin, rétorquai-je, plus personne ne parle Latin aujourd’hui ! C’est une langue morte ! – La plupart des mots français viennent du Latin, cette étude te permettra de mieux comprendre notre vocabulaire et même de faire des progrès en orthographe.

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– Je n’ai pas besoin de faire des progrès en orthographe, j’ai d’excellentes notes en dictée et pas grâce au Latin ! Et je vais même vous démontrer que cette étude est nuisible. Tout d’abord, c’est une langue compliquée, il faut apprendre bêtement par cœur des déclinaisons, cela prend un temps fou que je pourrais utiliser à faire autre chose de plus intéressant et de plus utile à ma culture : lire ou aller au cinéma par exemple. Ensuite, en Latin, les mots sont placés n’importe comment, je ne

vois pas en quoi cela pourra améliorer mon français ; bien au contraire, cela risque de m’embrouiller l’esprit ! Enfin, faire du Latin en 4e, c’est trois heures de plus dans l’emploi du temps et donc trois heures de moins pour faire mes devoirs ! Donc, si je résume, le Latin me fait perdre du temps et ne sert à rien, bien au contraire ! Malgré ces arguments pleins de bon sens, mes parents ont persévéré dans leur erreur !

Bilan fiches 26 à 32 L’énonciation et l’organisation du texte Livre de l’élève p. 366 Je teste mes connaissances 1. • Un dialogue est un énoncé ancré dans la situation d’énonciation. Vrai • Le discours indirect libre est précédé de guillemets. Faux • Un pronom peut reprendre le contenu d’une phrase. Vrai • Il y a deux types de progressions thématiques. Faux • La forme emphatique permet de mettre en valeur un élément. Vrai • Le conditionnel peut être un procédé modalisateur. Vrai • Un discours argumentatif sert à informer. Faux 2. Nom ou pronom de reprise : ce chef-d’œuvre. Type de progression : linéaire. Procédé emphatique  : redoublement (Moi, j’). Modalisateurs : vocabulaire mélioratif (excellent, chef-d’œuvre). Connecteur logique : mais (opposition) Je valide mes compétences L’énonciation 3. a. Les quatre critères prouvant que cet énoncé est coupé de la situation d’énonciation sont : la troisième personne, les temps (imparfait et conditionnel de futur dans le passé), pas d’indice de temps ni de lieu renseignant sur le moment de l’énonciation. b. Le passage réécrit comme s’il s’agissait d’une lettre est :

Paris, le 22 avril 2052 Ma chère Blanche, Depuis avant-hier, nous n’avons plus d’électricité. Je commence à m’inquiéter et je ne suis pas le seul, c’est le cas de toute la population. Les magasins sont fermés et je me demande si je ne devrais pas aller rejoindre ma famille en province. En attendant de te retrouver, ma chère Blanche, je t’embrasse François Les paroles rapportées 4. Le texte transposé au discours indirect est : Pauline se désolait et se demandait pourquoi elle ne pouvait pas partir avec tous ses amis passer un week-end à la campagne et comment ses parents pouvaient oser la priver de ce plaisir alors que le temps était magnifique et que la maison disposait d’une piscine. Le texte transposé au discours indirect libre est : Pauline se désolait, pourquoi ne pouvait-elle pas partir à la campagne avec tous ses amis ? Le temps était magnifique, il y avait une piscine dans la maison, comment ses parents pouvaient-ils oser la priver de ce plaisir ? Les reprises / Les progressions thématiques 5. a. et b. a. Un vacarme me réveilla. Ce bruit venait de la rue. (progression constante) Elle était située en plein cœur de la ville. (progression linéaire) b. Un grand parc entourait le château. Un perron immense conduisait à l’entrée du bâtiment / de la demeure (progression à thème éclaté) ; celui-ci /

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Étude de la langue

celle-ci s’ouvrait sur un vaste hall. (progression constante) La forme emphatique / La modalisation, l’implicite 6. a. D’une succession de hasards est sortie la vérité (déplacement). b. C’est au coin du feu que nous avons passé la soirée (présentatif). c. Jules, nous l’avons rencontré (redoublement). 7. a. et b. a. Cette superbe coupe de cheveux-là lui va particulièrement bien. ➔ La précédente ne lui allait pas. b. Tu as peut-être raison. c. Je suis certaine qu’elle est de nouveau à la première place. ➔ Elle l’a déjà été. L’argumentation / Les connecteurs logiques 8. Thèse 1  : sans électricité, notre civilisation s’écroulerait ; argument : notre vie dépend entièrement de l’électricité  ; exemples  : éclairage, chauffage, transport, ordinateur. Thèse 2 : l’absence d’électricité a aussi des aspects positifs ; argument : le mode de vie des Hommes serait plus sain et plus humain parce qu’il n’y aurait plus d’informatique ; exemples : les gens travaillent chez eux, ils ne marchent plus ce qui favorise les maladies cardio-vasculaires, ils font leurs achats à domicile et n’ont plus de contacts humains. 9. Les romans d’anticipation sont intéressants, ils permettent en effet de réfléchir aux problèmes de notre société : par exemple notre dépendance à

l’outil informatique. Certes on peut émettre des réserves, parce qu’il ne s’agit que d’hypothèses qui dressent parfois inutilement un tableau désespérant de notre monde. Je réinvestis mes compétences 1. Les phrases soulignées sont coupées de la situation d’énonciation. Les trois critères qui ont permis de répondre sont : 3e personne, temps (imparfait et passé simple), pas d’indice de temps ou de lieu sur le moment de l’énonciation. 2. Les paroles en rouge au discours indirect sont : Il lui demanda ce qui se passait dans le métro et ce qu’il y avait. 3. Les reprises de Un homme (l. 1) sont : le (3 fois), l’, l’homme (2 fois). La reprise de François (l.  2) est : celui-ci. 4. La progression thématique utilisée dans le dernier paragraphe (de Je ne sais pas à éteintes) est à thème constant. 5. Les passages en vert réécrits en utilisant une forme emphatique sont : C’est sous les épaules que François le saisit et Moi, je ne sais pas. 6. Le sens du connecteur en gras est la conséquence. Les deux propositions précédentes réécrites en remplaçant le point-virgule par un connecteur logique sont : Nous avons attendu longtemps mais la lumière ne revenait pas.

Fiche 33 L’origine et la formation des mots Identifier 1. a. karaté  / japonais. b.  fjord  / norvégien. c.  yaourt  / bulgare. d.  anorak  / esquimau. e. toréador / espagnol. f. puzzle / anglais. g. baobab / arabe. h. opéra / italien. i. parking / anglais. j. tatami / japonais. k. blockhaus / allemand. NB : il n’y a pas de mot russe à relever. 2. a. ré / par / ation. b. in / sur / mont / able. c. ap / port / er. d. dis / tribu / tion. e. dé / ambul / ation. f. dis / pers / ion. g. ré / édit / ion. h. il / lisib / ilité. 3. Famille 1 (équi = égal) : a. équilibre. d. équilatéral. g. équivalent. l. équidistant. Famille 2 (cri / scri = écriture) : b. décrire. j. souscrire. m. transcrire. r. inscription.

Livre de l’élève p. 368

Famille 3 (équ = cheval) : c. équestre. h. équitation. n. équidés. Famille 4 (corp = corps) : e. incorporer. k. corporel. o. corporation. q. corps. Famille 5 (charg = charge) : f. décharge. i. recharge. p. chargement. s. recharger. Manipuler 4. a. Si tu veux obtenir un stage, tu dois envoyer ton curriculum vitae. b. Il est impossible de les départager, ils sont premiers ex aequo. c. J’ai cru qu’ils rateraient le train, ils sont vraiment arrivés in extremis. d. J’ai lu in extenso ce livre de 800 pages. e. Ma sœur a pu entrer facilement ; a fortiori toi qui fais

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partie du club tu n’auras aucune difficulté. f. Le voisin de la victime avait un excellent alibi, il a été disculpé. 5. a. faire / défaire (supprimer, annuler ce qui a été fait) / refaire (faire à nouveau). b. venir / revenir (venir à nouveau) / devenir (passer d’un état à un autre). c. porter / importer (faire venir à l’intérieur d’un pays) / exporter (envoyer à l’extérieur du pays). d.  murer  / emmurer (enfermer dans un espace entouré de murs) / démurer (ouvrir une porte ou une fenêtre murée). e. jeter / rejeter (jeter en sens inverse, repousser) / projeter (jeter en avant, lancer). f. planter / replanter (planter à nouveau) / déplanter (ôter de terre pour planter ailleurs). g. joindre / rejoindre (se rapprocher)  / disjoindre (séparer). h. dire / redire (dire à nouveau) / prédire (deviner). i.  courir  / accourir (venir rapidement)  / recourir (faire appel à). j. prendre / reprendre (prendre à nouveau) / comprendre (saisir le sens). 6. a. blesser  / blessure. b.  entraîner  / entraînement. c.  fier  / fierté. d.  paraître  / parution. e. sage / sagesse. f. afficher / affichage. g. absorber / absorption. h. pesant / pesanteur. i. doser / dosage. j. faible / faiblesse. 7. a. exprimer / expressif. / Ce bébé a un visage très expressif. b. expédier / expéditif. / Le directeur nous a reçus de manière expéditive, nous sommes repartis au bout de dix minutes. c. prévenir.  / préventif.  / Les vaccins ont une action préventive. d.  décider  / décisif.  / Ce témoin a apporté une preuve décisive de culpabilité. e. suggérer  / suggestif.  / Tu as fait une interprétation très suggestive de cette belle chanson. f. réprimer  / répressif.  / La police est très répressive dans cette dictature. g.  pallier / palliatif. / Nous avons mis en place des solutions palliatives, les solutions définitives seront mises en place l’année prochaine. h. comprendre / compréhensif. / Ma mère est très compréhensive. 8. Suffixe diminutif : a. îlot. b. chiot. c. lionceau. d. jardinet. Suffixe péjoratif : f. verdâtre. g. fadasse. h. paperasse. i. rêvasser. 9. 1. pouvoir d’un seul  : monarchie. 2.  qui tue les insectes : insecticide. 3. qui mange de tout :

omnivore. 4. qui se déplace tout seul : automobile. 5.  qui règle à distance  : télécommande. 6. figure ayant plusieurs côtés : polygone. 7. qui déteste les femmes : misogyne. 10. a. porte-monnaie  / des porte-monnaie. b. chaise longue / des chaises longues. c. aprèsmidi / des après-midi(s). d. compte-rendu / des comptes rendus. e. boîte aux lettres / des boîtes aux lettres. f. marchepied / des marchepieds. / marche à suivre / des marches à suivre. g. soustitre / des sous-titres. h. surproduction / des surproductions. i. avant-goût / des avant-goûts. / avant-propos / des avant-propos. j. machine à laver / des machines à laver. 11. a. Ajout d’un préfixe aux mots soulignés  : dépassé et revenant. b. Ajout d’un suffixe aux mots en gras : vivement, prestement, manuel, nouveauté, mondial et seulement. c. Les deux mots de la même famille que les mots en vert sont : fleuriste et floraison ; profondeur et approfondir. d. Les noms composés avec chaque mot en rouge sont : oiseau-mouche (nom courant du colibri) ou oiseau rare (personne étonnante) et bouche de métro (entrée d’une station de métro) ou boucheà-oreille (information qui se transmet oralement). S’exprimer 12. Proposition J’étais arrivée la veille dans la maison de ma grand-mère en Normandie. En passant près de la fenêtre du salon, je crus rêver lorsque je découvris avec émerveillement Bambi et sa maman broutant l’herbe de la pelouse. Le faon était l’exacte reproduction en miniature de sa mère. Leurs corps frêles et élancés tachetés de blanc, leurs pattes d’une extrême finesse, leur élégance naturelle offraient un spectacle magique. Je n’avais qu’une envie : les rejoindre. Je fis glisser avec précaution la baie vitrée, mais je n’eus pas le temps de franchir la distance qui me séparait d’eux : ils s’étaient déjà enfuis ! – Passant : dépasser (surpasser), passage. – Exact : inexact, exactement. – Herbe : désherber, herbeux.

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Étude de la langue

Fiche 34 Les synonymes et les antonymes Identifier 1. NB : il faut en fait relever 7 couples de synonymes et 4 couples d’antonymes. 7 couples de synonymes : a. postuler. e. briguer. / c. annuler. j. invalider. / d. persévérant. i. tenace. / f. pointu. s. aigu. / g. bataille. k. combat. / m. dédaigneux. r. méprisant. / p. suave. v. doux. 4 couples d’antonymes : b. sincère. n. hypocrite. / h. gaieté. u. tristesse. / l. ingratitude. o. reconnaissance. / q. prestement. t. lentement. Manipuler 2. a. Ta voiture peut stationner devant l’hôtel. b. Picasso a longtemps séjourné à Paris. c. Tu persistes dans l’erreur. d. Les paroles s’envolent, mais les écrits demeurent. e. Il y a de l’eau qui stagne au fond de l’étang. 3. a. illicite. b. déloyal. c. indiscret. d. désagréable. e. disgracieux. f. postdater. g. bilatéral. h. malheureux. i. mécontent. j. désobéissance. k. délester. 4. a. La blessure est grave. b. La fourrure de cet animal domestique est très soyeuse. c. Je suis content / satisfait : j’ai retrouvé mes clés. d. Ma mère m’interdit de passer le week-end chez toi. e. Il dort d’un sommeil léger. f. Le grand bassin est peu profond.

5. a. Nous allons répartir les bonbons entre tous ceux qui ont participé. b. Hier, nous avons savouré un succulent chocolat chaud. c. Puis-je vous offrir un café ? d. Il faudra que vous patientiez quelques minutes. e. Il est parti en courant. f. Les recettes du magasin baissent en ce moment. g. Mes parents ont blâmé mon comportement. 6. a. Ton attitude me stupéfie. b.  Sa baraque n’est pas très confortable. c. J’adore me promener dans la nature. d. Où as-tu acheté tes pompes / godasses ? 7. a. Comme tu es transformé ! / Nous avons remplacé la serrure. b.  J’ai englouti toute la mousse au chocolat. / J’ai lu rapidement / avec passion ce roman en une soirée. c. Ils habitent au camping de la plage. / Je peux t’héberger pour la nuit. d. Pousse / Déplace un peu la table pour que tout le monde puisse entrer. / Les ennemis ont fui devant l’assaut des alliés. 8. a. Cette veste est trop large pour toi. b.  Ta réponse est fausse. c. La punition était injuste. d. Le climat de cette région est très humide. e. Elle m’a répondu d’un ton aimable. f. Ce bois est très vert. g. J’aime les raisins frais.

Fiche 35 Les homonymes et les paronymes Identifier 1. a. Le film auquel tu viens de faire allusion est un chef-d’œuvre. b. Mon frère est clerc de notaire. c. Que diriez-vous d’une balade en forêt ? d. Après son allocution, le président a été applaudi. e. Ce visage ne m’évoque rien. f. Dans son jardin, il y a un pin parasol. Manipuler 2. a. Elle a l’air en pleine forme. b. Ce pull coûte vraiment cher. c. Un chien erre sur l’aire de repos

Livre de l’élève p. 370

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de l’autoroute. d. La chair de ce fruit est rouge. e.  Depuis le XIXe siècle, nous sommes entrés dans l’ère industrielle. f. Mon grand-père occupait une chaire à l’université. g. Calculez l’aire de ce triangle. h. Dans cette région, on fait bonne chère. 3. a. Connais-tu le comte de Monte-Cristo  ?  / Le compte à rebours a commencé. b. Ce puits est très profond. / Il entra, puis nous salua. c. Le navire a jeté l’ancre. / J’écris avec de l’encre violette. d. Le héros de ce roman est D’Artagnan. / Le héraut annonce le début du combat. e. Ce cours

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d’eau est peu profond. / La cour de notre immeuble est bruyante. f. Le panda de ce zoo est un vieux mâle. / J’ai trouvé une grosse malle dans le grenier. 4. a. Dans cette école, on lui a inculqué d’excellents principes. / Il a été inculpé pour excès de vitesse. b. Il faut soigner cette plaie qui s’est infectée. / La région est infestée de serpents. c. Cet homme politique a beaucoup d’influence dans la région. / Hier il y avait affluence au centre commercial. 5. a. Le synonyme de souvienne est rappelle, de vienne est arrive, de sonne est résonne, retentisse. L’homonyme de sous est sou, de Seine est scène, de faut est faux, de lasse est (je) lace. b. Les deux couples d’antonymes sont  : joie et peine et nuit et jour. c. Phrase avec un homonyme homographe du mot en gras : Fumer nuit à la santé. S’exprimer 6. Proposition Lorsque j’étais plus jeune, je détestais visiter les musées ou les monuments, j’invoquais toujours

des devoirs à faire pour y échapper. Et pourtant, ce jour-là, mes parents nous emmenèrent mon frère Léo et moi visiter le château de Versailles ; j’avais dix ans et mon frère huit. Nous avons tout d’abord visité, sans enthousiasme, les appartements, puis, alors que nous étions censés admirer les magnifiques jardins, Léo et moi remarquâmes une canette de soda qui traînait par terre. Aussitôt, nous l’utilisâmes comme ballon pour engager un foot effréné auquel d’autres enfants aussi intéressés que nous par les jardins à la française se joignirent très vite. Les adultes continuèrent leur visite, et le match continua ; j’admirai tout particulièrement Maxime, un garçon de mon âge, dont le jeu de jambes était extraordinaire. La visite s’acheva, les enfants retrouvèrent leurs parents respectifs. Mais à la rentrée suivante, alors que j’étais un peu anxieux de rentrer en 6e, le premier garçon que j’aperçus fut Maxime, devenu aujourd’hui mon meilleur ami. Alors, maintenant, pour moi, le château de Versailles évoque ma rencontre avec Maxime et une formidable partie de canette-foot.

Fiche 36 Le champ sémantique, la polysémie Livre de l’élève p. 372

Identifier 1. a. Nous avons fait une petite flambée (SP) pour nous réchauffer. b. Le gouvernement ne parvient pas à enrayer la flambée (SF) des prix. c. Tu perds le sens de la mesure (SF). d. J’ai pris les mesures (SP) de la pièce. e.  Le tissu (SP) de cette chemise est très fin. f. Il m’a sorti (SF) un tissu (SF) de mensonges. g. Je suis sortie (SP) faire une petite promenade. h. Il est tombé (SP) en glissant sur le verglas. i. Hier soir, je tombais (SF) de sommeil. j. Tu nages (SF) dans ce manteau trop grand. k. Je nage (SP) trois fois par semaine. Manipuler 2. a. Depuis sa chute, ma grand-mère est paralysée (incapable de bouger). / Le trafic aérien est entièrement paralysé (interrompu). b.  Regarde cette envolée de moineaux (groupe d’oiseaux en vol). / L’envolée (hausse brutale) du cours de l’euro a perturbé les marchés financiers. c. L’esca-

lade (ascension) de cette montagne est difficile. / Les incidents de ces derniers jours risquent de déclencher une escalade (augmentation rapide) de la violence. d. Nous avons piétiné (marcher sans avancer vraiment) une heure sous la pluie. / Les négociations piétinent (ne progressent pas, n’évoluent pas). e. J’ai acheté un très bel éventail (objet que l’on déplie et que l’on agite pour se rafraîchir) lorsque je suis allée en Andalousie. / Nous avons tout un éventail (variété) d’articles à vous proposer. 3. a. Mes parents ont rempli leur déclaration (document officiel sur lequel on déclare ses revenus) d’impôts.  / Le président a fait une déclaration (discours officiel pour déclarer quelque chose) après le conseil des ministres . b. Le courant (entente, compréhension) passe bien entre nous. / Coupe le courant (électricité). c. J’essaie d’épargner (faire des économies) pour m’acheter un ordinateur.  / Épargne-moi (dispenser de) tes commentaires !

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Étude de la langue

d. Ces chaussures me font mal aux pieds (partie inférieure du corps à l’extrémité de la jambe). / Nous avons mis sur pied (organiser) un plan d’action. e. Je te donne ma parole (engagement, serment) : je ne répéterai pas ce que tu m’as dit. / Il n’a pas prononcé une parole (mot). 4. a. la chute du dollar (baisse du cours). b.  la chute du rideau (descente). c.  la chute d’une nouvelle ou d’une histoire (fin brutale, inattendue). d. une chute de tissu (reste inutilisé). e. faire une chute (fait de tomber). S’exprimer 5. Mot n° 1 : chaîne. Je porte toujours une chaîne en or. La chaîne des Alpes comporte de hauts

Fiche 37 Le champ lexical

sommets. Ma nouvelle chaîne possède une qualité de son remarquable. Mot n° 2  : puce. Mon chien a des puces, j’ai acheté un produit pour l’en débarrasser. La puce est un micro-processeur indispensable au fonctionnement d’un ordinateur. Dès que je rentre, ma mère me dit : « Ma puce, viens me faire un bisou. » Mot n° 3 : loup. Le loup est un animal récurrent des contes. Nous avons dégusté un excellent loup au fenouil. Afin de ne pas être reconnu tout de suite, je portais un loup sur le visage en arrivant à l’anniversaire de Jules. Mon oncle est un vieux loup de mer, la navigation n’a pas de secrets pour lui.

Livre de l’élève p. 373

Identifier 1. Liste 1 : champ lexical de la versification. Liste 2 : champ lexical des organes. Manipuler 2. a. le jardin : arrosoir, graines, plantes, pelouse. b. la joie : bonheur, heureux, rire, plaisir. c. l’été : soleil, chaleur, plage, vacances. d. les loisirs : jeux, sports, lecture, promenade. 3. a. autobiographie. b. pièces de théâtre. c. cours d’eau. 4. a. chat  : mammifère  / autres noms spécifiques  : chien, lion, mouton. b. Molière : auteur dramatique  / autres noms spécifiques  : Shakespeare, Racine, Beaumarchais. c.  Paris  : capitale / autres noms spécifiques : Rome, Londres, Madrid. d. Astérix : héros de bande dessinée / autres noms spécifiques  : Obélix, Tintin, Lucky Luke. e. tarte : gâteau / autres noms spécifiques : éclair, religieuse, tiramisu. 5. Le champ lexical dominant de cette strophe est la voix ou le son. Tous les mots qui s’y rattachent sont : voix (3 fois), tinter, oreilles, tambour, voilée, parvenir distinctement. 6. a. Les mots soulignés utilisés dans une phrase où ils ont un sens différent sont : Nous avons eu un véritable coup de chance. Tu dois défendre ton point de vue.

b. Le terme générique de oiseaux est animal (ou ovipare) et les trois termes spécifiques sont : rougegorge, canari, pigeon. Le terme générique de cheval est équidé (ou mammifère) et les trois mots spécifiques sont : percheron, pur-sang, alezan. c. Les mots du poème qui se rattachent au champ lexical de la violence sont : harcèle, brise, coups de hache, tourmente. Ces mots mettent en valeur les agressions dont la forêt est victime. S’exprimer 7. Proposition La rivière dit  : «  Je suis toujours la sacrifiée, on déverse dans mon courant toutes sortes de détritus  : des papiers gras, des déchets, des bouteilles vides. On ose mêler à mes eaux des carburants ou des produits chimiques qui tuent les végétaux et les poissons qui faisaient ma richesse. On construit des barrages, on me défigure avec toutes ces installations de pierre et de métal. On m’a privée de ce qui était ma vocation : offrir aux hommes un lieu de baignade et de pêche. Maintenant, on regarde avec dégoût mes flots noirâtres, je ne suis plus un lieu de loisir, on se détourne de moi. Je ne peux rien y faire, je dois subir l’irresponsabilité des humains pourtant censés être intelligents.

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Bilan fiches 33 à 37 Le vocabulaire

Livre de l’élève p. 374

Je teste mes connaissances 1. • Certains mots français ont été empruntés à l’espagnol, l’anglais, l’italien… Vrai • Un préfixe change la classe grammaticale d’un mot. Faux • Un suffixe peut modifier le sens d’un mot. Vrai • Les mots composés sont invariables. Faux • Les homonymes ont des sens voisins. Faux • Les paronymes sont des mots qui se ressemblent. Vrai • Le champ lexical regroupe tous les sens d’un mot. Faux 2. Retrouvez dans cette grille neuf mots mêlés correspondant aux définitions. 1. Antonyme de court : LONG. 2. Homonyme de sans : SANG. 3. Synonyme de très grand : IMMENSE. 4. Paronyme de élucider : ELUDER. 5. Antonyme de rapide : LENT. 6. Paronyme de imminent : EMINENT. 7. Homonyme de pousse : POUCE. 8. Synonyme de sortie : ISSUE. 9. Paronyme de prodigue : PRODIGE.

prétentieux. d.  La décoration est sobre, sans recherche / recherchée, sophistiquée, élaborée. 9. a. et b. a. Ce seau contient dix litres d’eau. b. Mon père est médecin. c. Ce pain aux céréales est délicieux. 10. Les marmottes hibernent. Les vaches hivernent dans leur étable. Le champ sémantique, la polysémie 11. a. Julie m’a invité à son anniversaire.  / Je vous invite à patienter quelques instants. b. Les hortensias poussent bien dans cette région. / Mon frère m’a poussée et je suis tombée. c. La fin de ce film est décevante. / Je me demande à quelle fin il m’a fait cette proposition. d. J’aime acheter mes légumes au marché. / J’ai conclu un marché avec mes parents : je fais tous mes devoirs vendredi soir et je pars tout le weekend. 12. a. et b. a. J’ai froid aux mains (partie du corps humain située à l’extrémité du bras). / Il a pris l’affaire en main (sous sa responsabilité). / Je lui ai un peu forcé la main. b.  Je prends (j’attrape) mon parapluie.  / Je prends (demande) rendez-vous chez le coiffeur. / Nous prenons la route demain. Le champ lexical, les mots génériques et spécifiques

Je valide mes compétences L’origine et la formation des mots 3. a. inoubliable. b.  indestructible. c.  inflexible. d. appréciable. e. variable. f. inadmissible. 4. a. autobiographie. b. automobile. c. autonettoyant. d. autonome. e. autocollant. f. autoportrait.

13. Le premier mot est un nom générique du mot proposé, le deuxième est un nom spécifique. a. meuble / buffet. b. pièce d’habillement / jupe. c. fruit / poire. d. ustensile de table / couteau.

5. a. boîte à musique  / à bijoux  / à gants  / à ouvrage. b. pomme de pin / d’arrosoir / d’Adam / à cidre. c.  porte-clés  / monnaie  / parole  / portefeuille. d. salle de bains / à manger / de classe / de réunion.

14. a. Les mots se rattachant au champ lexical de l’eau sont : pluvieux, noyé de brumes sales, océan blême, flot, vagues se tordant. b. C’est un champ lexical péjoratif. c. En contemplant ce spectacle, le poète se sent perdu dans une immensité sans fin et angoissante.

6. a. apeurer. b. faiblesse. c. amollir. d. emboîtement. e. sagement. f. déraciner.

Je réinvestis mes compétences

7. a. des coffres-forts. b. des choux-fleurs. c. des courts-circuits. d.  des procès-verbaux. e.  des passe-partout. f. des gratte-ciel. Les synonymes… 8. a. Ce problème est facile / complexe. b. Prenez une feuille unique / double. c. C’est un homme qui ne fait pas de manières, direct, naturel  /

1. Les mots issus des mots latins dentem et famosus sont : dents et fameux. 2. Les trois mots de la même famille que les mots soulignés sont : terrain, terrassement, terrassier / dentiste, dentition, édenté. 3. Le mot en gras est formé du radical terr- et du suffixe -asse.

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Étude de la langue

4. L’homonyme du mot en rouge est : une souris. 5. L’antonyme du mot en italique est : ignorer. 6. Le sens des mots en vert est : - quitter : abandonner, s’éloigner de, - café : lieu public où l’on consomme des boissons, - bord : à l’intérieur, - remonter : naviguer sur un fleuve vers la source. Utilisés dans une phrase avec un autre sens : Quitte ce pull, il fait très chaud. Ce café de Colombie est délicieux. Ne t’approche pas trop près du bord de la falaise. Ta visite m’a remonté le moral.

7. Les mots du poème appartenant au champ lexical du voyage sont : voyageur (2 fois), bagages, quitter Paris, voyages, aller à New York, partir, paquebot, remonter le Mississipi, aller à Barbizon ainsi que tous les noms propres de villes. 8. Le terme générique du nom en bleu est bateau et les deux autres termes spécifiques sont : voilier, frégate.

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Fiche outil Les registres littéraires

Livre de l’élève p. 376

Identifier 1. a. et b. Texte 1 : comique (de mots : insultes répétées ; de gestes : coups de bâton). Texte 2 : pathétique (vocabulaire : blême, déchirés, pleuraient, souffrance). Texte 3 : satirique (vocabulaire péjoratif : fous, horribles querelles, tas de boue… ; ironie : animaux couverts d’un turban ; hyperboles : cent mille fous). Texte 4 : tragique (vocabulaire de la mort : expirer, trépas, répandre un sang, périr ; interrogations). Texte 5 : fantastique (1re personne, champ lexical du doute : je crus entendre, indistinct ; exclamations). Texte 6  : lyrique (1re personne, champ lexical des sentiments : cœur, langueur, s’ennuie, peine, amour ; exclamations et interrogations). S’exprimer 2. Proposition 1 Dimanche, j’étais dans la forêt où je ramassais des champignons, mon panier se remplissait à vue d’œil, mais, soudain, je me suis aperçu que mes parents n’étaient plus derrière moi. J’étais sûr qu’ils m’avaient fait une farce, alors je me suis mis à rire et à crier : « Sortez de votre cachette ! Votre blague n’est pas drôle ! » Personne ne m’a répondu ; les champignons, eux, étaient bien là ! J’ai donc rempli mon panier à ras bord mais le panier pesait une tonne ! Alors je me suis dit que j’en avais assez fait pour la journée. Je me suis assis au pied d’un arbre et j’ai attendu. Tout à coup, j’ai vu mes parents : ils avaient l’air affolé, et transportaient un panier vide. Je leur ai dit : « Vous voilà enfin ! Vous êtes vraiment nuls ! Heureusement que j’étais là ! »

Proposition 2 J’étais dans la forêt, je ramassais des champignons, mon panier se remplissait à vue d’œil, mais, soudain, je me suis aperçu que mes parents n’étaient plus derrière moi. Aussitôt, j’ai eu l’impression que ma vie s’arrêtait : je me suis mis à trembler et à sangloter, j’étais incapable de prendre une décision. Mon imagination se déchaîna : un loup affamé allait arriver et me dévorer, j’allais finir ma vie mort de froid et de faim dans cette forêt inhospitalière. Je me mis à hurler : « Au secours ! Au secours ! Je suis perdu ! » et à courir dans tous les sens, insensible aux ronces qui m’écorchaient les jambes. Épuisé, je finis par m’écrouler au sol, complètement désespéré. C’est à ce moment que j’ai entendu : « Il est là ! Il est là ! » et que le cauchemar a pris fin. 3. Proposition Je passais le week-end chez une amie, la soirée venait de s’achever et j’entrai dans la chambre qui m’avait été attribuée. À peine avais-je fait quelques pas vers le lit que je me retournai  : j’avais cru entendre un frôlement, comme si je n’étais pas seule dans la pièce. Je ne vis rien et continuai. Je revêtis mon pyjama et me couchai en proie à un inexplicable malaise. J’éteignis la lumière et là, de nouveau, j’eus la certitude qu’il y avait quelqu’un qui m’observait. Lorsque mes yeux se furent habitués à l’obscurité, je distinguai un halo blanchâtre derrière le grand fauteuil qui se trouvait en face du lit, je faillis pousser un cri d’épouvante, mais me retins par crainte de me ridiculiser. Alors je rallumai la lumière et constatai que tout était normal. Finalement, je m’endormis avec la lumière et ne sus jamais ce qui s’était produit.

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Étude de la langue

Fiche outil Les figures de style

Livre de l’élève p. 378

Identifier 1. a. J’ai reçu une avalanche de cadeaux. (métaphore) b.  Ces quartiers poussent comme des champignons. (comparaison) c. J’ai vu la statue de la Liberté. (allégorie) d. Elle était rouge comme une tomate. (comparaison) e. Un joyeux petit ruisseau chante au fond du jardin. (personnification). 2. a. Cela fait des siècles que nous ne nous sommes pas vus. (hyperbole) b.  Je ne suis pas du tout mécontent de moi. (litote) c. Elle est reçue : soulagement, joie, allégresse, exultation ! (gradation) d. Je n’irai pas chez lui : il habite au bout du monde. (hyperbole) e. Ce n’est pas désagréable de passer ses vacances à Venise. (litote) f. Cet espace est aménagé pour les personnes à mobilité réduite. (euphémisme) 3. a. Un pour tous, tous pour un. (chiasme) b. Dès que j’ai rempli la mangeoire, ils sont tous arrivés : moineaux, rouges-gorges, pinsons, chardonnerets, mésanges… (accumulation) c. Moi, en vacances, je dors jusqu’à midi ; moi, en vacances, je passe la journée sur la plage ; moi, en vacances, je sors tous les soirs. (anaphore) d. Elle travaillait la nuit, le jour elle dormait. (chiasme) e. L’un regarde la télévision, l’autre est plongé dans un livre. (parallélisme) 4. a. Toute la salle a applaudi. Métonymie (les spectateurs de la salle) b. Protégeons la planète bleue. Périphrase (la Terre) c. Nous avons vu des Monet au musée d’Orsay. Métonymie (des tableaux de Monet) d. Ce soir, les personnalités du septième art seront récompensées. Périphrase (le cinéma) e. La cité des papes attire beaucoup de touristes. Périphrase (Avignon) 5. a. Napoléon 1er. b. la Lune. c. l’été. d. le pétrole. e. le chien. f. Mars. g. l’Himalaya. 6. a. Julie pleurait et riait à la fois. (antithèse) b. Une panne d’essence  : c’est vraiment mon jour de chance ! (antiphrase) c. Un silence assourdissant

s’est abattu sur la salle. (oxymore) d. Hier, nous avions la pluie battante, aujourd’hui, il fait un soleil radieux. (antithèse) e. Je te remercie infiniment de me rapporter ce livre que tu m’avais emprunté il y a trois ans ! (antiphrase) 7. a. antithèse. b. personnification. c. accumulation. d. personnification. e. gradation. f. personnification. g. antithèse. Interpréter 8. a. La périphrase en rouge désigne la mer, l’océan. b. Les trois périphrases désignant l’albatros (dans les strophes 2, 3 et 4) sont : rois de l’azur, voyageur ailé, prince des nuées. Elles mettent en valeur l’aspect majestueux de l’albatros et sa supériorité (rois, prince). c. Les deux comparaisons sont : – comme des avirons (comparé  : grandes ailes blanches ; comparant : avirons ; outil de comparaison : comme), – semblable au prince des nuées (comparé  : le poète  ; comparant  : prince des nuées  ; outil de comparaison : semblable). d. L’antithèse et le parallélisme dans la 3e strophe sont : – Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid ! – L’un agace son bec… / L’autre mime, en boitant… Ils mettent en valeur l’opposition entre la majesté de l’albatros en plein vol et sa laideur grotesque quand il est sur le sol. e. La figure de style utilisée dans le groupe en vert est l’oxymore. Cette figure résume la situation de l’albatros : il ne peut pas marcher, il est donc infirme au sol alors qu’il sait parfaitement voler. C’est l’idée centrale que le poète utilise pour illustrer la place du poète dans la société : il domine les autres Hommes par sa poésie mais il est souvent incompris et éprouve des difficultés à mener une vie ordinaire.

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Fiche outil La versification

Livre de l’élève p. 380

Identifier 1. a. Le mètre est l’octosyllabe, le type de strophe est le quatrain et les rimes sont plates. b. Les deux derniers vers de chaque strophe ont des rimes féminines. c. Les assonances des vers 5 et 6 sont en en (enfants, en, devant, en rêvant) et les allitérations des vers 11 et 12 sont en s (ours, singe, sage, sous, sur, passage). 2. a.

On / a / sou / vent / be / soin / d’un / plus / pe / tit / que / soi. (alexandrin) De / cet / te / vé / ri / té / deux / fa / bles / fe / ront / foi, (alexandrin) Tant / la / chose / en / preu / ves / a / bonde.  (octosyllabe) b. Les e qui comptent pour une syllabe sont : cet / te, fa / bles, preu / ves. c. NB : il faut en fait relever deux diérèses. Deux diérèses : o / cca / si / on et li / on. 3. a. Les rimes du poème à compléter sont, dans l’ordre : Paris, mourir, éternisent, Barbarie, grises, Paris, Pise. b. Dans les mots qui riment, on trouve une assonance en i. c. Le mètre utilisé est l’octosyllabe. La dernière strophe est un quintil. 4. a. et b.

Quatre jours / mon amour // pas de lettre / de toi Le jour / n’existe plus // le soleil / s’est noyé La caserne / est changée // en maison / de l’effroi Et je suis triste / ainsi //qu’un cheval / convoyé […]

Sans nouvelles / de toi // je suis / désespéré Que fais-tu / Je voudrais // une lettre / demain Le jour / s’est assombri // qu’il devienne / doré Et tristement / ma Lou // je te baise / la main Guillaume Apollinaire, « Quatre jours mon amour », dans Poèmes à Lou (1955, posth.) © Editions Gallimard. www.gallimard.fr

Interpréter 5. a. Le mètre utilisé est l’alexandrin et les strophes sont deux quatrains suivis de deux tercets (on a donc affaire à un sonnet). b. Les rimes sont plates dans les dix premiers vers et croisées dans les quatre derniers. On peut remarquer que les rimes sont les mêmes dans les quatre vers de chaque quatrain. Les rimes féminines et masculines sont utilisées en alternance 4/4 dans les quatrains et de façon classique ensuite (par 2). c. Le rythme est régulier dans les deux premiers vers, la césure est à l’hémistiche et les coupes sont à la 3e syllabe mais, dans le dernier vers, la césure est après la 8e syllabe et il n’y a qu’une coupe après la 4e.

Sa voix douce / et sonore, // au frais timbre / angélique. Un sourire / discret // lui donna / la réplique, Et je baisai / sa main blanche, // dévotement. Paul Verlaine, « Nevermore ».

d. Le mot qui se trouve mis en valeur par le rythme au dernier vers de ce tercet est dévotement. De plus c’est aussi le dernier mot du poème. Il insiste sur l’adoration du poète pour Élisa, le mot ayant une connotation religieuse.

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Étude de la langue

Sujet de Brevet complet Livre de l’élève p. 384 Questions 1. La principale occupation de No est de survivre, elle marche pour que le corps ne se refroidisse pas, essaie de trouver des lieux publics chauffés (les Monoprix) ou des lieux abandonnés (chantiers abandonnés) qui ont l’avantage de ne pas être surveillés et d’éviter les expulsions plus ou moins violentes des vigiles. Elle fait des rencontres (ceux qu’elle croise, ceux qu’elle suit) et se rend compte de toutes les situations peut-être encore plus tragiques que la sienne : leur dérive ; [ceux] qui font la queue tous les jours pour nourrir leur famille. Je pense que No mène une vie très difficile matériellement, puisque sa survie est en jeu, mais aussi psychologiquement puisqu’elle est chassée par les vigiles, traitée comme une hors-la-loi. De plus, le spectacle de la détresse de toutes ces femmes doit encore accroître son désespoir. 2. L’expression temps suspendu est à prendre au sens figuré. Le temps n’est pas arrêté, à proprement parler, mais pour No, qui n’a aucune activité, le temps semble très long, surtout en hiver où le risque de mourir de froid existe. Il faut donc qu’elle trouve des activités pour éviter cela et faire passer ces heures interminables. 3. L’adjectif invisible est formé du radical vis- qui signifie voir, du préfixe in- de sens négatif et du suffixe d’adjectif -ible qui exprime la possibilité. Son sens propre est : qui ne peut être vu. No l’utilise pour signifier que ces lieux ne sont vus par personne, parce qu’ils n’ont aucun intérêt, mais que pour les sans-abri, ces lieux abandonnés constituent un refuge. 4. Le texte est au présent. Lou raconte sa rencontre avec No après coup : c’est donc un présent de narration qui nous donne l’impression de vivre les faits « en direct » 5. No s’exprime dans ce passage, ses paroles sont rapportées au discours direct (impératif et 2e pers.), mais ne sont pas encadrées par la ponctuation caractéristique du discours direct (deuxpoints, guillemets). Ce procédé inhabituel permet d’intégrer plus étroitement les paroles au récit. On retrouve le même procédé un peu plus loin : lâchemoi, fous-moi la paix.

6. No précise pas des clochardes, non, pas des timbrées, parce qu’elle sait que beaucoup de gens appellent ainsi les femmes sans-abri. Elle veut insister sur le fait que ces femmes menaient une vie tout à fait ordinaire et qu’elles se sont retrouvées à la rue à la suite d’un accident de la vie et non pas parce qu’elles sont un peu folles ou incapables de mener une vie normale. 7. La sensation évoquée dans cette phrase est auditive. Elle est mise en valeur par l’utilisation du déterminant toutes renforcé par la précision j’en ai pas mal. Lou insiste ainsi sur la qualité de son écoute : elle est fascinée par le récit de No. 8. Lou répète quatre fois le mot cadeau dans la dernière phrase. Cette insistance montre l’importance du témoignage de No pour Lou. Pourtant ce mot est un peu surprenant, un cadeau est offert spontanément ; or, No parle à la demande de Lou. Ce mot et sa répétition révèlent toute la reconnaissance de Lou : elle sait que No n’aime pas parler d’elle, elle comprend donc la chance qu’elle a d’obtenir ces confidences exceptionnelles. 9. Le premier élément qui rapproche l’image et le texte est le personnage principal : No dans le texte est une jeune sans-abri, tout comme la jeune fille au premier plan de la photo. Le texte et la photo ont pour cadre Paris. De plus, la photo a été prise la nuit ; le texte évoque aussi la nuit et les problèmes d’hébergement des sans-abri. 10. L’image me révolte parce que le spectacle de sans-abri est toujours choquant. Mais elle m’émeut aussi, j’éprouve de la pitié pour cette jeune fille qui ne semble pas beaucoup plus âgée que moi et à laquelle je m’identifie facilement. Toutefois le texte littéraire m’a touchée davantage, parce que le dialogue m’a permis de mieux connaître No et de découvrir aussi le quotidien des sans-abri. De plus, ce début d’amitié entre ces deux jeunes filles que tout oppose m’a semblé vraiment émouvant. Réécriture Elles m’ont décrit leurs journées, ce qu’elles ont vu, ce qu’elles ont entendu, j’ai écouté avec toutes mes oreilles. C’est un cadeau qu’elles m’ont fait.

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confirme ce qu’elle pense  : cette rencontre va peut-être changer sa vie.

Travail d’écriture Sujet A Introduction (idées) Lieu de la rencontre : No sort du Monoprix où elle était entrée après le départ de Lou. Présenter Noémie : une jeune femme toujours souriante qui vient de perdre son emploi. Annoncer le sujet : No veut raconter son expérience. Développement (plan) Attention ! Dans ce type de sujet, on ne doit pas se contenter de reprendre le contenu du texte. Dans le cas présent, il serait inutile de raconter à Noémie ce qu’elle sait déjà  : comment elles passent leur temps, qui sont ces femmes… Le plan devra être organisé autour des sentiments éprouvés par No. Introduire le dialogue : par exemple, elles vont s’installer sur un banc, ou dans un hangar abandonné pour discuter tranquillement. Ne pas oublier la ponctuation et des verbes de paroles variés (s’étonner, s’écrier, murmurer, avouer, répliquer…). 1) La justification : raconter la demande de Lou et dans quelles conditions No a accepté : ne pas parler d’elle et rétablir la vérité sur les femmes qui sont dans la rue. Noémie approuve et la remercie. 2) Les doutes : No évoque les mots durs qu’elle a proférés, parce qu’elle se demandait pourquoi elle avait accepté. À quoi bon aider une jeune fille privilégiée à réussir un exposé ? Noémie la rassure : la jeune fille semble sincère… 3) L’incompréhension  : No évoque la qualité d’écoute de Lou, son émotion et avoue sa totale incompréhension. Noémie lui montre que cela

Méthode 1

Conclusion (idée) No est rassurée et reprend espoir. Sujet B Introduction (idées) Partir du nombre croissant de sans-abri dans les grandes villes. Reformuler le sujet et annoncer le plan : la situation des sans-abri émeut, révolte et donne l’envie d’agir. Développement (plan) 1) La pitié et l’angoisse : sentiment spontané devant ce spectacle émouvant. Exemple personnel : par exemple la vision de sans-abri l’hiver, puis angoisse personnelle quand on pense que cela peut arriver à tout le monde. Exemple du texte. 2) L’incompréhension et la révolte : comment est-ce possible au XXIe siècle ? Évoquer les écarts intolérables entre les très riches et les très pauvres. Exemple personnel : sentiment de honte d’avoir une doudoune bien chaude et exemples s’appuyant sur le texte : journées passées à errer pour ne pas mourir de froid… 3) La nécessité d’agir  : impossibilité de rester inactif, nécessité de faire quelque chose, même à un petit niveau. Exemples d’actions individuelles (dons à des associations : vêtements, nourriture..). Mais aussi nécessité d’intervention des pouvoirs publics pour lutter contre des réseaux mafieux qui exploitent cette misère. Conclusion (idée) Faire la synthèse du développement et ouvrir sur l’espoir d’un avenir meilleur.

Livre de l’élève p. 386

1. Étape 1 a) Les mots clés de la question sont : que pensez-vous, amitié, caractères, situation des deux fillettes, épisode qui a scellé l’amitié. b) La question porte sur l’ensemble du texte. Étape 2 a) La situation des deux fillettes est particulière au départ parce qu’elles ne se sont pas choisies. Ursule a été imposée à la narratrice par sa famille. De plus, Ursule est la nièce d’une servante, elle

n’est pas issue du même milieu que la narratrice qui vit dans un château, est donc issue d’un milieu très favorisé mais vient de subir deux deuils très douloureux. b) Ursule est une enfant joyeuse, bavarde, têtue. Elle a un esprit de répartie très développé et ne se laisse pas dominer. c) L’événement à l’origine de leur amitié est une bagarre, ce qui est inhabituel, une amitié naît d’habitude plutôt d’une communion d’idées ; mais ensuite elles se sont trouvées obligées de dissimuler les

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Étude de la langue

marques du combat pour paraître au dîner ; cette obligation commune a créé leur solidarité. d) Les mots du texte qui permettent de formuler un jugement sur cette amitié sont  : l’une l’autre (répété 2 fois), mutuelle, commun qui insistent sur la solidarité qui s’est spontanément établie ; la rancune s’était effacée, nous réconcilier, nous embrasser qui montrent la naissance de l’amitié ; et nous nous aimions tant que nous ne pouvions vivre un instant séparées ou comme deux vieux soldats après une affaire d’honneur qui prouvent la force de cette amitié. Étape 3 La réponse de Clara est trop brève et incomplète : elle ne s’appuie pas sur le caractère des fillettes et sur leurs situations respectives pour justifier son point de vue. Elle ne justifie pas ses affirmations, elle se contente de dire : ce qui est étonnant. Proposition Je pense qu’il s’agit d’une amitié très forte puisque la narratrice dit : nous nous aimions tant que nous ne pouvions vivre un instant séparées. Pourtant, au départ, tout les séparait : elles étaient issues de milieux sociaux différents, on avait obligé Ursule à tenir compagnie à la narratrice. Ursule était très indépendante, avait un esprit de répartie très développé alors que la narratrice venait de subir deux deuils très douloureux. Les deux enfants étaient en totale opposition et se livrèrent même un jour une bataille mémorable. Mais c’est précisément ce combat qui marqua le début de leur amitié, parce qu’obligées d’en dissimuler les marques, une complicité en découla  : nous eûmes même de l’obligeance mutuelle dans ce commun danger. C’est Ursule, la nièce de la servante, qui prit l’initiative : Ursule me proposa de nous réconcilier et de nous embrasser. Mais on peut penser que cette situation paradoxale donna naissance à une amitié durable et hors du commun. La narratrice la compare même à une solidarité de vieux soldats. 2. Étape 1 a) Les mots clés de la question sont  : Jeannot, trois façons différentes, lesquelles, et pourquoi, à votre avis, intention de Voltaire. b) Les trois axes de la réponse seront : 1) les trois appellations, 2) pourquoi, 3) mon avis sur l’intention de Voltaire. Étape 2 a) Les éléments de réponse à la première partie de la question se trouvent dans le 1er paragraphe (1re appellation) et dans le 3e (2e et 3e appellations).

b) Les trois appellations sont : Jeannot, monsieur de La Jeannotière et monsieur le marquis de La Jeannotière. Elles correspondent à l’ascension sociale très rapide de Jeannot et de sa famille. c) Les autres éléments du texte qui permettent de comprendre l’intention de Voltaire sont : le vocabulaire péjoratif utilisé par Voltaire pour décrire le comportement de Jeannot (air de supériorité, méprisa Colin), et la façon dont Voltaire explique la rapide ascension de la famille de Jeannot. Il insiste sur la chance et non le mérite du père de Jeannot (Jeannot plut à madame ; la femme de Jeannot plut à monsieur), il intervient pour donner son avis (la fortune qui élève et qui abaisse les hommes à son gré) et il manie l’ironie (homme d’un grand talent, et qui pouvait se vanter d’avoir tué plus de soldats en un an que le canon n’en fait périr en dix). d) L’intention de Voltaire est de critiquer un comportement social : celui qui consiste à vouloir à tout prix appartenir à la noblesse et plus généralement le fonctionnement d’une société où ce n’est pas le mérite mais la chance qui assure la réussite. Étape 3 La réponse d’Amélie n’est pas entièrement rédigée : elle n’intègre pas les trois appellations dans une phrase. De plus elle n’explique pas l’intention de Voltaire : elle répète le contenu du texte. Proposition Jeannot est successivement appelé Jeannot, puis monsieur de La Jeannotière, et enfin monsieur le marquis de La Jeannotière. Ces trois appellations successives mettent en valeur la fulgurante ascension sociale de sa famille. En fait on voit bien que Voltaire n’admire pas cette réussite mais qu’il veut au contraire critiquer cette volonté d’intégrer la noblesse. Plus généralement, il remet en cause le fonctionnement d’une société où ce n’est pas le mérite mais la chance qui assure le succès. Le ton est souvent ironique. 3. Étape 1 a) Les mots clés de la question sont : pour le jeune officier allemand, pièce très différente de celle où il vit habituellement, pourquoi, citez le texte, comment expliquez-vous. b) Pour la dernière question, la réponse n’est pas dans le texte, il faudra interpréter et formuler une opinion personnelle. Étape 2 a) Plusieurs éléments rapprochent les deux pièces : une cheminée avec un feu de bois, des meubles assez ordinaires.

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b) Le mot important qui explique la différence de ressenti est âme. c) Cet officier allemand est dans une situation particulière  : il appartient aux troupes d’occupation pendant la Seconde Guerre mondiale, il est donc contraint de vivre dans une famille française qui refuse de lui adresser la parole alors qu’il essaie de communiquer avec elle. On voit que ce soldat regarde avec fascination la bibliothèque parce qu’il est passionné de littérature et qu’il est pacifiste : Et nous nous sommes fait la guerre ! Il se sent donc proche de cette famille, il ne se sent pas leur ennemi. On peut même se demander s’il n’est pas tombé amoureux de la nièce du narrateur puisqu’il dit : nous nous marierons. C’est cette situation hors du commun qui peut aider à comprendre ce qu’il ressent. Étape 3 Jules répond à la deuxième question par des citations au lieu de répondre puis d’illustrer par des citations. Sa réponse à la troisième question n’explique pas ce qu’il ressent, elle indique juste où il se trouve.

Méthode 2

Proposition Pour le jeune officier allemand, les deux pièces se ressemblent à première vue : une cheminée avec un feu de bois, des meubles ordinaires. Et pourtant, il a beaucoup plus d’attirance pour la pièce où il se trouve que pour celle où il vit habituellement. Il s’y sent bien parce qu’il considère que cette pièce a une âme. Cela peut surprendre, puisqu’il est en territoire ennemi, occupant allemand imposé à une famille française qui refuse de lui parler. On comprend très vite qu’en fait ce soldat n’a rien d’un guerrier, c’est plutôt un jeune homme passionné de littérature et de musique. Il énumère, par exemple, avec délectation les grands auteurs français : Balzac, Barrès, Baudelaire. On peut même se demander s’il n’est pas tombé amoureux de la nièce du narrateur puisqu’il déclare : nous nous marierons. C’est donc à la fois sa situation, sa sensibilité artistique, son pacifisme et ses sentiments pour la jeune fille qui expliquent la fascination très particulière que le jeune soldat allemand éprouve pour cette pièce.

Livre de l’élève p. 388

1. Étape 1 a) Sur cette image on voit des bébés sortir en même temps de coquilles d’œufs. b) La légende qui l’accompagne précise qu’il s’agit d’une image informatique illustrant le clonage humain. Étape 2 a) Le passage du texte qui décrit un procédé qui rappelle cette image se situe aux lignes 27 à 32 : un œuf bokanovskifié a la propriété de bourgeonner, de proliférer […]. On fait ainsi pousser quatrevingt-seize êtres humains là où il n’en poussait autrefois qu’un seul. b) Les bébés de l’image sont tous identiques, ils ont le même petit sourire et font exactement le même geste : ils ouvrent les bras. c) L’effet produit par la perspective est une impression d’infini. Étape 3 a) L’image rapproche les bébés de poussins. b) D’après moi, ce n’est un progrès que parce que cette technique n’existe pas encore, puisque l’homme n’est pas ovipare. Mais je ne pense pas que ce soit un progrès réel, puisque l’homme est

déshumanisé, il devient une créature utilitaire qui n’a plus aucune personnalité, aucune originalité. C’est même pour moi une perspective terrifiante. La notion ainsi critiquée est celle du progrès uniquement dicté par la recherche du profit et de l’efficacité. 2. Étape 1 a) Cette photo a été prise en 1967 lors d’une manifestation contre la guerre au Vietnam. b) Le personnage principal est une jeune fille tenant une fleur dans la main. c) Les autres personnages sont des soldats tenant des fusils à la main. d) Les contrastes ainsi mis en valeur sont d’un côté la violence symbolisée par les fusils et les soldats et d’autre part la paix symbolisée par une jeune fille avec une fleur à la main. Étape 2 a) Sur l’image, les soldats brandissant un fusil sont en opposition totale avec leur cible  : une jeune fille regardant une fleur. Dans le poème, on oppose la tristesse et la douleur des soldats qui partent à la guerre et le monde pacifique et souriant qu’ils quittent : le monde parfumé […] Soudain griffé d’un coup de feu. On oppose aussi ceux qui restent bien à l’abri mais font du profit grâce à la

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Étude de la langue

guerre et ceux qui sont obligés de combattre et qui risquent leur vie. b) Le thème qui rapproche le texte et l’image est celui de l’opposition entre la guerre ou la violence et la paix.

cadre de vie le laissent entendre. Dans le texte, la narratrice qui vit dans un château est elle aussi issue d’un milieu privilégié. En revanche, Ursule est la nièce d’une servante, mais elle partage la vie privilégiée de la narratrice.

Étape 3 a) En principe, des soldats brandissent leurs armes contre des ennemis dangereux ; or, là, ils n’ont face à eux qu’une jeune fille tenant une fleur, ce qui est totalement absurde. b) Le message du texte n’est pas aussi immédiat, il comporte une forme de suspense : on parle d’enfants, de sacs à dos, on ne comprend pas tout de suite qu’il s’agit de soldats. Outre le message de paix et de condamnation de la violence qu’il contient, le poème développe aussi le thème de la souffrance des jeunes soldats enrôlés malgré eux Qui ont pleuré le sac au dos / Les yeux baissés sur leurs chagrins. Il s’attaque également très violemment à tous ceux qui ne risquent pas leur vie, Les pieds au chaud, sous leur bureau, mais s’enrichissent grâce à la guerre, En calculant le rendement / De la guerre qu’ils ont voulue. Le document visuel produit une impression plus forte parce que le message est immédiatement parlant. Le message du poème est plus riche mais moins immédiat.

Étape 3 a) Les petites filles du tableau ne me semblent pas heureuses, elles semblent plutôt moroses. b) Ces petites filles m’inspirent un peu de tristesse, elles semblent s’ennuyer et être tristes. J’éprouve un peu de compassion pour elles, elles me donnent l’impression d’être dans une prison dorée où elles ne savent pas quoi faire.

3. Étape 1 a) Les petites filles portent chacune la même robe bleue et un gros nœud de la même couleur dans les cheveux. Elles ont les mêmes chaussures noires et les mêmes chaussettes blanches. Leurs visages sont semblables, leur mine est boudeuse. Elles sont coiffées de la même façon avec une frange et des cheveux mi-longs coupés au carré. L’une est très brune et l’autre châtain. b) Outre la couleur des cheveux, la différence se situe dans leurs positions respectives. L’une est assise et confortablement installée dans un fauteuil, l’autre est debout appuyée contre le fauteuil, elle semble tenir la main de la première. c) Elles peuvent être sœurs jumelles, parce qu’elles se ressemblent beaucoup. On peut aussi considérer que la petite fille debout est, comme dans le texte, apparentée à une domestique et qu’elle tient compagnie à la petite fille sur le fauteuil. Étape 2 a) Les petites filles du texte et celles du tableau ont le même âge (ou presque) et vivent ensemble. b) Dans le tableau, les petites filles semblent appartenir à un milieu privilégié : leurs vêtements et leur

4. Étape 1 a) Frankenstein a des cheveux bruns plaqués sur le crâne, son front est assez haut, ses yeux sont enfoncés dans leurs orbites. Les oreilles sont volumineuses et décollées, le nez est assez gros, la bouche est pincée et ourlée de lèvres très fines. Des rides apparaissent sur le visage. b) Les yeux sont à demi fermés et semblent dépourvus de cils. c) Sur le front, on observe de grosses cicatrices. d) La peau est jaunâtre. Étape 2 a) Les points communs entre le texte et la photo sont : la peau jaune, les cheveux d’un noir lustré, les lèvres droites et minces, les rides. b) Sur la photo, le reste du corps n’apparaît pas, on ne voit pas non plus les dents ni la couleur des yeux. c) Par rapport au texte, la photo apporte l’expression du visage. Le personnage semble concentré, pensif et un peu triste. Étape 3 a) La photo met l’accent sur l’expression du visage ; certes, comme dans le texte, le personnage est laid, mais il semble plutôt triste et malheureux. b) En voyant cette photo, on éprouve de la pitié pour ce personnage monstrueux qui semble conscient de sa laideur et en souffrir. c) À l’inverse, le texte insiste sur le caractère monstrueux de cet être. En effet, c’est Victor Frankenstein, le créateur, qui s’exprime à la première personne. Il vient de comprendre que sa créature n’a pas du tout la beauté qu’il avait recherchée. Il va donc insister sur son dégoût, il utilise un vocabulaire très péjoratif (misérable, horrible) et ne cherche qu’à fuir cette vision. De ce fait, le lecteur partage ces sentiments et n’éprouve que répulsion pour cette créature monstrueuse.

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Méthode 3

Livre de l’élève p. 390

1. a) Les terminaisons sont -ais, -ait, caractéristiques de l’imparfait. b) Les principales valeurs de ce temps sont la description, l’habitude, les actions de second plan d’une durée indéterminée. c) La valeur qui correspond au texte est l’habitude. Elle souligne le fait que les épisodes racontés se produisaient souvent et sont restés gravés dans la mémoire du narrateur. d) La réponse de Julie n’est pas rédigée, de plus elle ne donne pas la valeur précise de l’imparfait. Certes l’imparfait est un temps du passé mais il y a plusieurs temps du passé, ce n’est pas une valeur. Proposition Le temps dominant du premier paragraphe est l’imparfait. Il s’agit d’un imparfait d’habitude. Le narrateur évoque des moments privilégiés qu’il a souvent vécus avec son père et qui de ce fait restent gravés dans sa mémoire. Cela explique le choix de ce temps. 2. a) Les terminaisons sont -ai, -is, caractéristiques du passé simple. b) L’état d’esprit du narrateur est une agitation extrême, consécutive à un choc. C’est une action de premier plan qui n’eut lieu que ce jour-là qui explique le choix de ce temps. c) La réponse de Jonathan est incomplètement rédigée. Le lien avec la situation du narrateur n’est pas assez développé. Proposition Le temps employé est le passé simple. Sa valeur est : une action unique de premier plan. Dans ce passage, le narrateur vient de découvrir qu’il a créé et donné la vie à un monstre alors qu’il pensait avoir créé une créature parfaite. Il est sous le choc et extrêmement agité. Le passé simple convient parfaitement pour mettre en valeur ces actions exceptionnelles. 3. a) Les événements rapportés sont d’une grande intensité dramatique : il s’agit d’une transplantation cardiaque et du moment particulier où le cœur qui vient d’être transplanté va battre pour la première fois dans un nouveau corps. b) Le présent donne au lecteur l’impression qu’il vit l’événement en direct. c) La réponse de Naïma est juste mais rédigée dans un style trop familier.

Proposition L’utilisation du présent est particulièrement adaptée à ce passage qui relate une transplantation cardiaque et le moment précis où le cœur transplanté va battre pour la première fois dans une nouvelle poitrine. Le lecteur a l’impression de vivre l’événement en direct. 4. a) Le signe de ponctuation le plus utilisé est le point d’exclamation ; ce sont donc des phrases exclamatives. b) Le narrateur se révolte contre la guerre qu’il considère comme profondément injuste et inutile. c) La première partie de la réponse est juste, mais la deuxième partie est insuffisante, l’adjectif utilisé est trop faible pour décrire l’état d’esprit du narrateur. Les phrases de ce passage sont majoritairement exclamatives. En effet, le narrateur expose sa haine de la guerre qui lui semble profondément injuste et inutile, il utilise des phrases exclamatives pour traduire sa révolte. 5. a) La première phrase est interrogative et la deuxième non verbale. b) Ces phrases sont répétées parce que deux essais ont été nécessaires. c) Elles s’appliquent au moment précis où le cœur nouvellement transplanté doit recevoir un choc électrique pour redémarrer. Les phrases doivent être brèves et précises. d) La première partie de la réponse de Gustave est juste, mais son interprétation est insuffisante parce qu’elle ne tient pas compte du contenu des paroles. Proposition Les deux phrases sont interrogative (pour la 1re) et non verbale (pour la 2e). Elles mettent en valeur l’intensité dramatique du moment. Il faut que le cœur nouvellement transplanté redémarre. Les deux phrases donnent le signal du déclenchement du choc électrique. Elles doivent être brèves et précises pour être efficaces. 6. a) Le procédé utilisé est le discours direct : il y a des guillemets, les verbes sont à l’impératif, à la deuxième personne du singulier. b) À l’intérieur des guillemets, on observe un passage où le pronom il désigne le père et le pronom me la narratrice. Il ne s’agit donc plus des paroles du père.

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Étude de la langue

c) Le texte est extrait d’une autobiographie, la narratrice intervient au milieu des paroles rapportées de son père pour ajouter un commentaire. d) La réponse de David est incomplète : il ne répond pas à la deuxième question et ne commente pas l’effet produit. Proposition Le procédé utilisé est le discours direct ; c’est la narratrice qui rapporte les paroles de son père. Mais au milieu de ce passage entre guillemets, la narratrice intervient pour commenter les propos de son père. Ce procédé inhabituel renforce l’effet d’authenticité, de naturel du texte autobiographique : comme si elle coupait la parole à son père pour apporter un commentaire. 7. a) Habituellement, les paroles rapportées au discours direct sont annoncées par deux-points et des guillemets.

b) Cette ponctuation est remplacée par des points de suspension. c) Ce procédé mêle étroitement les paroles et le récit. d) La première partie de la réponse d’Hugo est juste mais incomplète, de plus il n’a pas utilisé de guillemets pour encadrer les passages cités. Il ne répond pas à la deuxième question. Son commentaire est trop rapide. Proposition Les paroles rapportées sont : Non cette fois, ce n’est pas à toi… Tiens, porte-la, c’est ton tour… Et toi tu le feras la prochaine fois… Le procédé est inhabituel parce que les paroles ne sont pas isolées du reste du récit par la ponctuation caractéristique : deux-points et guillemets. Ce procédé qui mêle étroitement paroles et récit rend le texte plus vivant et plus naturel.

Méthode 4 Livre de l’élève p. 392 1. a) Le nom commun honneur permet de comprendre le sens du radical. b) Le narrateur admire particulièrement chez son père le respect de la parole donnée. c) Le narrateur ne désigne pas les causes moins honorables. On peut imaginer que, devenu adulte, il a connu des amis qui l’ont trahi, qui n’ont pas respecté leurs paroles. Il fait peut-être aussi allusion aux hommes politiques qui ne tiennent pas toujours leurs promesses électorales. d) Eléonore étudie la formation de l’adjectif, mais n’utilise pas le vocabulaire adapté (radical, préfixe…). La deuxième partie de la réponse est juste, mais la phrase un peu lourde. Proposition L’adjectif honorables est formé du radical honoret du suffixe d’adjectif «  -able  ». Le narrateur l’applique à un comportement de son père qu’il admire beaucoup : le respect de la parole donnée. À la fin du texte, il évoque sans les nommer des causes moins honorables. On peut penser qu’à l’âge adulte, le narrateur a été trahi par des amis qui n’ont pas respecté la parole donnée. Il pense peut-être aussi aux trahisons politiques. 2. a) Les mots qui se rattachent au champ lexical de cette sensation sont  : ouïr, roulement sourd, prêtai l’oreille, entendis, cri d’une poule d’eau, son

d’une horloge, roulement, détonation, foudre, bruit de l’artillerie, écoutais les échos, sonner. b) Le narrateur devine peu à peu que le bruit qu’il entend est celui d’un combat. c) Il découvre à la fin qu’il s’agit de la bataille de Waterloo. d) La réponse à la première question est fausse, le bruit n’est pas une sensation. Émilie ne répond pas à la dernière question, elle répète juste l’adjectif dramatique. Proposition La sensation évoquée dans le premier paragraphe est l’ouïe (la sensation auditive). Elle est très développée parce que le narrateur, parti pour une promenade consacrée à la lecture, est peu à peu intrigué par une succession de bruits de plus en plus violents qu’il ne parvient pas à identifier. Cette évocation prend une dimension dramatique, parce que nous vivons la scène de l’intérieur et que nous découvrons en même temps que le narrateur que le bruit n’est pas celui de l’orage mais celui des armes et qu’il s’agit de la célèbre bataille de Waterloo. 3. a) Les mots qui se rattachent à des sensations tactiles sont : en me roulant dans l’herbe, je m’agenouille, je trempe mes mains, j’en humecte, je colle mon dos, mes bras en croix. Les mots qui se rattachent à des sensations visuelles sont : petites fleurs des montagnes, l’Isère qui scintille, je regarde

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le ciel. Les mots qui se rattachent à des sensations auditives sont : je l’écoute couler. Les mots qui se rattachent à des sensations olfactives sont : je respire l’odeur de bois mouillé. b) Cet épisode se déroule dans les Alpes au bord de l’Isère. Le comportement de la narratrice montre qu’elle connaît parfaitement le lieu et qu’elle l’aime tout particulièrement. Elle semble y être attachée par un lien charnel : toutes les sèves me pénètrent, je me fonds en lui. c) On apprend que dans un proche avenir la narratrice va entrer en 6e dans un grand lycée parisien où elle aura beaucoup de travail ; on comprend mieux pourquoi elle veut profiter au maximum de ses dernières vacances d’enfant. Une nouvelle vie l’attend où elle aura peut-être moins de temps pour venir dans ce lieu qu’elle aime. d) Auguste a oublié une sensation. Il n’a pas vraiment répondu à la deuxième question. La réponse à la dernière question est un peu rapide. Proposition Les sensations éprouvées par la narratrice au début du texte sont nombreuses : tactile (je trempe mes mains), visuelle (je regarde le ciel), auditive (je l’écoute), olfactive (je respire). Elles sont souvent mises en valeur par des formes d’insistance : le plus fort que je peux, comme je ne l’ai jamais regardé. Les sensations sont ainsi développées parce que le moment est important pour la narratrice : elle va entrer en 6e à la rentrée dans un grand lycée parisien où elle aura beaucoup de travail. Ce sont donc ses dernières vacances d’enfant, elle se demande si elle pourra revenir aussi souvent dans ce lieu qu’elle aime, elle veut donc profiter au maximum des sensations qu’elle y éprouve. C’est presque un lien charnel qui s’établit entre la narratrice et la nature (toutes les sèves […] se répandent dans tout mon corps). 4. a) Ce journal est écrit en 1942 pendant l’Occupation allemande. La narratrice est une jeune étudiante française juive qui doit porter l’étoile jaune. b) Au début, la narratrice décide de faire comme si de rien n’était. Elle assume et garde la tête haute. Elle entend autour d’elle les remarques des passants qui stigmatisent son étoile jaune. c) Dans le texte 2, la situation a évolué, la narratrice ne parvient plus à feindre l’indifférence alors que les larmes jaillissent spontanément. Son corps est

physiquement épuisé comme si elle avait accompli un exploit sportif. d) La réponse de Léa n’insiste pas suffisamment sur les sentiments successivement éprouvés par la narratrice. Elle résume plutôt sa situation. Proposition Au début du premier texte, la narratrice éprouve de l’étonnement face à la difficulté que représente le port de l’étoile jaune. Mais, elle reste fière et déterminée et méprise les remarques désobligeantes. Dans le deuxième texte, les sentiments ont évolué : elle est submergée par une tristesse irrépressible, puisque les larmes jaillissent d’elles-mêmes. Son corps est épuisé, et elle ne parvient plus à faire face. Lorsqu’elle découvre que les juifs doivent monter dans la dernière voiture du métro, elle se sent à la fois désespérée et révoltée. 5. a) Cet épisode se déroule pendant la Première Guerre mondiale. Le narrateur, un soldat allemand, vient de tuer un soldat français. b) Dans un premier temps, il veut écrire lui-même à la femme du soldat pour lui apprendre la nouvelle, lui demander pardon et même l’aider. c) Il hésite parce qu’il sait que dès qu’il connaîtra le nom du soldat, il ne pourra plus jamais l’oublier et que le souvenir de cet événement tragique ne cessera de le hanter. d) À la fin du texte, il est désespéré : il compare sa souffrance à un clou ou à un coup de poignard qui s’enfonce dans son cœur. e) Laurianne résume le texte au lieu de répondre aux deux questions. Proposition Au début du texte, le narrateur éprouve des remords mais il assume son acte et il semble éprouver un certain réconfort dans la mission qu’il se fixe  : prendre contact avec la famille du soldat, et l’aider. Ensuite, il est en proie au doute, à l’hésitation au moment de chercher le nom du soldat tué. Il anticipe la douleur qu’il éprouvera lorsque le souvenir de ce nom viendra le torturer. La métaphore qu’il utilise (son nom est un clou qui s’enfoncera en moi) montre bien la violence de cette douleur. Puis, lorsque le portefeuille tombe et s’ouvre, le narrateur est en proie à un véritable désespoir, la métaphore qui l’illustre est encore plus violente : chaque mot […] me pénètre, comme un coup de feu dans la poitrine.

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Étude de la langue

Méthode 5

Livre de l’élève p. 394

Dictée Les mots à corriger  : quelles qu’elles  ; croie crois ; gardé garder ; s’était c’était ; baissé, baissée ; regardé regarder ; étalé étalés ; sûr sûre ; bouleversé bouleversée ; couper coupées ; il ils ; mort morts ; entend entends ; devenu devenue ; relevée relever. Réécriture 1. a) Il faut souligner 7 verbes. b) 1 verbe est à la 3e personne du singulier, 2 à la 1re personne du singulier, 4 à la 3e personne du pluriel. Réécriture On m’interrogea : je niai d’avoir touché le peigne. M. et Mlle Lambercier se réunirent, m’exhortèrent, me pressèrent, me menacèrent ; je persistai avec opiniâtreté. 2. a) Le verbe avais emporté ne sera pas au présent.

Méthode 6

b) Il sera au passé composé. Réécriture Le 18 juin 1815, vers midi, je sors de Gand par la porte de Bruxelles  ; je vais seul achever ma promenade sur la grande route. J’ai emporté les Commentaires de César et je chemine lentement, plongé dans ma lecture. 3. a) Il faudra modifier le verbe éludait. b) Les autres mots à modifier sont des pronoms personnels et des déterminants possessifs. Réécriture (mots modifiés) je les pressais, ils éludaient, leurs gestes, leurs mains, leurs bras, leurs doigts, leur(s) corps. 4. a) Il faut modifier trois verbes (appelle, partait, rentrait) et deux pronoms personnels (le, il). b) Il faut modifier deux adjectifs : fatigué, préoccupé. Réécriture (mots modifiés) m’appellent, les voyais, Ils partaient, et rentraient, très fatigués, préoccupés.

Livre de l’élève p. 396

1. Étape 1 a) Les mots clés du sujet sont : passionné pour un livre, série, jeu, inintéressant pour les parents, récit, analyser ce que vous avez ressenti. b) Le genre narratif du devoir sera un récit. c) Dans mon devoir, je devrai faire le récit d’un épisode et analyser mes sentiments. Étape 2 a) Je choisis Pokémon Go. b) Je trouve très amusant et très excitant d’attraper des Pokémons dans la rue, je fais des combats avec mes amis, il y a toujours de nouveaux défis à relever. c) Mes parents condamnent cet intérêt parce que ce jeu me prend trop de temps ; intellectuellement, il ne m’apporte rien, ils préféreraient me voir lire. d) La désapprobation de mes parents m’a contrarié parce que je n’aime pas entrer en conflit avec eux. Je leur reproche de ne pas essayer de comprendre combien ce jeu est passionnant. Je trouve aussi qu’à quatorze ans on a le droit de se distraire. Je me promets de faire des efforts.

Étape 3 a) Dans l’introduction je présente le jeu, ma passion, et l’attitude de mes parents. b) Première partie : le récit de la dispute avec mes parents avec un passage dialogué. Deuxième partie : j’analyse ce que j’ai ressenti face à la colère de mes parents. c) Dans la conclusion, on expliquera comment la discussion s’est terminée. On peut parvenir à un accord : je vais limiter mon temps de jeu, lire davantage ; mes parents m’autorisent à continuer dans ces conditions. 2. Étape 1 a) Les mots clés du sujet sont : victime d’une injustice, vous écrivez, meilleur ami, raconter l’épisode, analyser ce que vous avez ressenti. b) Le genre narratif du devoir sera une lettre. c) Les deux axes du développement sont : le récit de l’injustice et l’analyse des sentiments. Étape 2 a) Le trousseau de clés d’une élève de la classe est retrouvé dans mon sac alors que je n’y suis pour rien. Je suis puni sans avoir pu me justifier.

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b) Les personnages concernés sont : l’élève qui a perdu ses clés (Julie), le professeur de Français (Monsieur Dubois) et moi (Sébastien). Qui a commis l’injustice ? C’est Monsieur Dubois qui a commis l’injustice parce qu’il était persuadé de ma culpabilité. c) Cette injustice a eu lieu parce qu’un élève a pris les clés de Julie (sans doute pour lui faire une farce) et les a déposées (peut-être au hasard) dans mon sac. Étape 3 a) J’adresse ma lettre à mon ami Paul qui vit à Lyon. J’indiquerai la ville où j’habite : Marseille et la date : le 30 mai 2017 (lendemain de l’incident). b) Je commence ma lettre par : Salut Paul, je vais te raconter la mésaventure qui m’est arrivée hier et qui m’a vraiment énervé… c) Premier paragraphe  : le récit de l’incident et ma punition. Second paragraphe : analyse de mes sentiments. d) La fin de la lettre fera le point sur mes sentiments et sur ce que je vais faire : par exemple chercher à tout prix le coupable ou réfléchir aux apparences trompeuses… 3. Étape 1 a) Le mot clé du sujet est suite. Il impose de respecter le cadre historique : la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, les personnages de l’histoire et ce qui leur arrive. b) Le genre narratif est un récit. c) Les paroles d’Augustine qui donnent une piste sont : J’aimerais en avoir d’autres… Étape 2 a) Les personnages du texte que je vais reprendre sont : Augustine, Jean-François, Jules et Madeleine. J’utiliserai le caractère un peu autoritaire d’Augustine, le désir de Jules de faire la guerre. b) L’événement qui constituera le cœur du devoir sera l’arrivée de deux pilotes canadiens, John et Henry, dont l’un est très grièvement blessé. Outre les deux pilotes, je vais créer le personnage du docteur Lagrange. c) Les péripéties que je vais inventer seront : la blessure grave de John, l’obligation d’aller chercher le docteur Lagrange et un début d’histoire d’amour entre Henry et Madeleine.

Étape 3 a) Je veillerai à ne pas raconter le contenu du texte, mais à enchaîner directement sur la suite du récit. b) L’ordre des événements sera : 1) la famille se retrouve seule et s’ennuie. 2) Jean-François arrive avec deux pilotes canadiens blessés, Madeleine remarque tout de suite la beauté d’Henry. 3) Augustine prend les choses en main et remarque que John est très grièvement blessé. 4) Augustine, après discussion avec Jules, envoie Madeleine chercher le docteur Lagrange. 5) Le médecin soigne John et, pendant ce temps, Madeleine et Henry discutent, l’attirance est réciproque. c) Pour conclure : John guérit, Jean-François vient les rechercher mais Henry et Madeleine jurent de se retrouver après la guerre. On sait que la chaîne de solidarité continuera jusqu’à la fin de la guerre. 4. Étape 1 a) Les mots clés du sujet sont : décrivez, lieu ou maison, vous aimez, raisons de l’attachement. b) Le genre narratif du devoir sera essentiellement descriptif. c) Les deux axes du développement seront : description du lieu choisi, analyse des raisons de l’attachement. Étape 2 a) Je vais choisir une petite cabane construite au fond du jardin de ma grand-mère et que je découvris lorsque ma grand-mère acheta cette maison. b) Petite maison en bois, abri de jardin au départ mais dont je m’emparai dès que je la vis, avec l’accord de ma famille. c) Les raisons de mon attachement sont : un lieu qui m’appartient, que je décore à mon goût et qui me donne vraiment l’impression d’être libre et indépendante. Malheureusement, je ne fréquente plus ce lieu, ma grand-mère a déménagé. Étape 3 a) L’introduction décrira brièvement la petite maison et les circonstances dans lesquelles je l’ai découverte. b) 1) description de la petite maison et de la façon dont je l’ai décorée. 2) Analyse de mon attachement à ce lieu. c) Dans la conclusion, j’indiquerai pourquoi je ne vais plus dans ce lieu et j’insisterai sur le rôle essentiel qu’il a joué dans ma vie.

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Étude de la langue

Méthode 7

Livre de l’élève p. 398

1. Étape 1 a) Les mots clés du sujet sont  : programmes scolaires trop lourds, disciplines inutiles, diversité = source d’enrichissement. b) La consigne est du type : défense d’un point de vue personnel. c) Les deux catégories d’arguments seront : 1) Pour la suppression de certaines disciplines jugées inutiles. 2) Contre la suppression de cette diversité.

b) Le poème a été publié clandestinement en 1942 lorsque la France était occupée par l’Allemagne nazie. Il a été parachuté sur la France et les pays occupés. Il est un exemple de la valeur fondamentale de la liberté d’expression. c) La liberté peut être dangereuse s’il n’y a plus ni lois, ni limites imposées. Le chaos total peut s’installer. Les mauvais instincts pourraient se donner libre cours.

Étape 2 a) Les mots de la consigne qui peuvent m’aider à construire mon argumentation sont : disciplines inutiles et la diversité est source d’enrichissement. b) Les exemples que je vais choisir sont des disciplines scolaires que je connais : physique-chimie, technologie, littérature, dessin. Je vais montrer en quoi certaines sont inutiles, en quoi d’autres sont source d’enrichissement. c) Le texte pourra m’aider : le passage où le précepteur montre l’inutilité de l’histoire ou de la géométrie (l. 45 à 57).

Étape 3 a) Dans l’introduction, on pourrait évoquer la diffusion du poème pendant l’Occupation pour introduire le sujet. On évoquerait ensuite le problème des limites qui sont nécessaires et on reformulerait le sujet. b) Je commencerai par les dangers de la liberté totale, parce que je pense que la liberté est avant tout une valeur fondamentale. c) Je conclurai en faisant la synthèse de mon argumentation et en rappelant que c’est une grande chance de vivre dans un pays où la liberté est respectée.

Étape 3 a) Mon introduction commencera par une phrase sur les programmes scolaires que l’on réforme souvent, ensuite j’introduirai le thème de l’inutilité ou de l’enrichissement et je reformulerai le sujet. b) Je commencerai par les arguments montrant l’inutilité de certaines disciplines, pour garder ensuite les arguments en leur faveur parce qu’en fait je pense que cette diversité est source d’enrichissement et que les disciplines enseignées ne doivent pas uniquement être utiles au sens premier du terme. c) Je pourrai conclure en faisant une ouverture sur l’art qui n’est pas utile au sens premier du terme mais présent dans toute société humaine. 2. Étape 1 a) Les mots clés du sujet sont : liberté, valeur fondamentale, liberté totale, dangereuse. b) La consigne est du type : avantages / inconvénients. c) Les deux catégories d’arguments seront : l’importance de la liberté / les dangers de la liberté totale. Étape 2 a) La liberté est fondamentale dans le domaine des déplacements, des choix de vie, de la religion, de la pensée, de l’expression…

3. Étape 1 a) Le thème de l’argumentation est le clonage. b) Les deux termes opposés qui constitueront les axes de l’argumentation sont : solution d’avenir et grand danger. Étape 2 a) Les arguments que l’on peut développer pour défendre le clonage sont : l’utilisation à des fins thérapeutiques, le fait que le clonage pourrait remplacer les traitements par médicaments qui entraînent souvent des effets secondaires. On peut s’appuyer sur les avancées scientifiques dans le domaine des maladies dégénératives. b) Les dangers que l’on peut développer concernent le clonage reproductif. On a déjà créé une brebis clonée (Dolly). Si cette technique était appliquée à l’homme, l’homme deviendrait un objet fabriqué à la chaîne comme les automobiles. c) Le texte fournit un exemple extrême de clonage : les humains sont uniquement fabriqués pour faire marcher des machines. En revanche, dans l’extrait de la page 254, on envisage le clonage pour sauver l’humanité, et dans l’article du Monde page 250, on peut trouver des arguments nuancés et s’appuyant sur la réalité.

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Étape 3 a) On peut partir de la brebis Dolly qui a fait connaître au grand public le clonage, puis poser le problème : avenir prometteur ou danger ? b) Je commencerai par les arguments sur les avantages du clonage pour finir sur les inconvénients, qui me semblent plus nombreux. c) On peut conclure sur l’avancée incontestable que constitue le clonage, mais enchaîner sur la nécessité d’être très vigilant. On peut faire une ouverture sur l’arme politique que pourrait constituer le clonage si elle tombait entre les mains d’un tyran. 4. Étape 1 a) Les mots clés du sujet sont : selon vous, avantages, inconvénients, greffes d’organes. b) La consigne est du type : avantages / inconvénients. c) Les deux axes de l’argumentation seront : les avantages des greffes d’organes  / les inconvénients des greffes d’organes. Étape 2 a) Les avantages que l’on peut développer pour le receveur : une personne condamnée que l’on

sauve ; pour le donneur : une certaine façon de donner un sens à sa mort. b) Les inconvénients sont pour les proches du donneur : a-t-on le droit de toucher à l’intégrité de son corps ? Comment autoriser cette amputation ? c) On pourra utiliser à l’appui de l’argumentation les passages où l’on met en valeur l’émotion de toutes les personnes présentes, et la fin où l’on rapproche les premiers battements du cœur transplanté aux premiers battements du cœur d’un embryon. Étape 3 a) Dans l’introduction, on pourra évoquer les progrès en termes de transplantations d’organes, puis les réticences qui subsistent, et reformuler le sujet. b) Je commencerai par les arguments contre les transplantations, parce que selon moi les avantages l’emportent. c) Je conclurai sur le progrès fantastique que représentent les transplantations, et ferai une ouverture sur les nouvelles technologies que l’on expérimente, le cœur artificiel par exemple où il n’y aura plus le problème du donneur.

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