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CHRETIENS DESUNIS PRINCIPES D'UN
"ŒCUMÉNISME" CATHOLIQUE
Unam Sanctam ------------------- 1 --------------------
M.-J. CONGAR du Frère1-hlcheur1
CHRÉTIENS DÉSUNIS PRINCIPES D'UN
Cet ouvrage est la reproduction sans aucun changement de l'édition originale de 1937.
"ŒCUMÉNISME" CATHOLIQUE
Commrmicare Orbi terrarum ... Litigas tu pro parte.... Ego tibi contradico ut totum possideas. lntellige litem concordem, intellige ütem caritatis....
S.
'
AUGUSTIN.
LES ~DITIONS DU CERF, BD DE LA TOUR MAUBOURG, PARIS
l~ .qçq10 .11~.+.~+
1937
UNIV... -·-· - -BlBLIOTECA DE hUMANIDADES
A LA GRANDE AME DU CARDINAL MERCIER A TOUS CEUX DES " CONVERSATIONS DE MALINES"
ln memoriam, in spem !
AVANT-PROPOS
Deux temps sont officiellement et plus spécialement consacrés à la prière pour la réunion de tous les chrétiens en une seule Église : l'octave du 1-8 au 2 5 janvier et la neuvaine qui s'étend entre l'Ascension et la Pentecôte. Dans l'encyclique Provida matris (5 mai 1895), Léon XIIT demandait que l'on consacrât les jours préparatoires à la Pentecôte à prier pour hâter « l'œuvre de réconciliation de nos frères séparés l>, et, à la fin de son encyclique sur le Saint-Esprit, Divinum illud munus (9 mai 1897). il établissait à perpétuité cette neuvaine « ad maturandum christianae unitatis bonum » et la gratifiait d'indulgences. Dix ans après, cependant, une autre initiative était prise, dans le monde anglican cette fois. Simultanément, le P. Paul James Francis Watson, ministre épiscopalien à New-York et fondateur d'une « Société de l'expiation '> (1899), et le Rév. Spencer Jones, en Angleterre, prenaient l'initiative de consacrer à la prière pour l'unité, les jours qui unissent les deux fêtes de la Chaire de Saint-Pierre à Rome et de la Conversion de Saint Paul. Ainsi, chose assez curieuse, mais en somme tout à fait normale : la neuvaine de prières, qui est d'origine catholique, est davantage sous le signe du mystère divin de l'Église et de son âme intérieure qui est le Saint-Esprit; tandis que l'octave de janvier, qui est d'origine anglicane, est, par ses dates initiale et terminale, davantage sous le signe apostolique et orientée vers la réalité ecclésiastique ...
Avant-Propos
Avant-Propos
Actuellement, l'octave de janvier est observée, avec une attention croissante, dans diverses communautés chrétiennes : en Angleterre, au sein ae l'Anglicanisme, sous l'impulsion du Church Unity Octave Council; dans /'Anglicanisme américain, sous celle d'une organisation de même genre et de même nom; dans plusieurs communautés russes de l'émigration, grâce à l'intervention de la Confrérie orthodoxe de saint Benoît; enfin dans un petit nombre de paroisses protestantes1 • Quant à l'Église catholique, elle a, dès le début, accueilli avec sympathie l'institution ae /'Octave. Pie X l'approuvait en 1909, Benoît XV en encourageait l'observance et y attachait de précieuses indulgences; Pi·e XI l'a bénie lui aussi, et sans doute une réponse favorable sera-t-elle un jour donnée aux demandes adressées à Rome en vue d'en prescrire la célébrah·on dans l'Église cathoHque. Nous avons dit ailleurs2 les motifs de s'attacher particulièrement à cette octave de janvier qui, observée par beaucoup de nos frères séparés, doit devenir, pour tous les chrétiens, un temps de ralliement dans la prière. Si l'on récuse, en effet, le mirage d'une intercommunion que n'aurait pas précédée l'unanimité dans la foi, peut-il y avoir meilleure pédagogie « œcuménique 11 et appel plus pressant à se réunfr, que cette prière convergente
et concertée de ceux qui, actuellement di.visés, demandent à leur commun Seigneur de les réunir, par sa puissance? Actuellement, en France, l'octave n'est pas seulement un moment pri·vilégié de prière, de la part des fidèles, des prêtres, reHgieux et religieuses, des petits enfants; mais elle est marquée en plusi·eurs églises et chapelles, par des solennités publiques : en particulier, à Paris, à la basi1ique du Sacré-Cœur. Là, chaque jour, apres les Vêpres célébrées tres solennellement dans les différents rites de l'Église catholique, et généralement sous la présidence d'un évêque, un sermon est donné, qui est suivi· de la bénédiction du Saint-Sacrement.Les conférences prononcées par nous à cette occasi'on en janvier 1936, ayant fait l'objet d'une élaboration nouvelle et d'un approfondissement technique, forment la substance du présent volume.
X
1 Pour ne parler que de la France, c'est ainsi que l'octave a été célébrée, en 1937, dans plusieurs églises luthériennes de Paris. Le Synode national des Églises réformées de France, réuni à Agen du 23 au 25 juin 1936 a adopté à l'unanimité le • vœu • suivant :
• Le Synode national, apprenant qu'un effort d'intercession pour l'unité de l'tglise serait fait le quatrième dimanche après Noël dans de nombreu:unilieux orthodoxes, anglicans et catholiques romains : a) Accueille avec émotion et avec joie cette initiative; b) Et propose aux pasteurs de l'Union d"orienter ce jour-là le culte dominical vers 1' • unité • chrétienne et en particulier de joindre les prières de l'tglise Réformée de France à celles des autres fractions de J'tglise universelle•.
C'est encore modeste comme début. Nos frères protestants français ne peuvent se résoudre à conformer leur prière au calendrier catholique (le 4• dimanche après Noël tombait, cette année, le 17 janvier); mais c'est déjà beaucoup et, après tout, les dates importent assez peu. On a ici un exemple, en soi fort ténu mais cependant significatif, de la valeur universelle de tout acte • œcwnénique 1. • Les chrétiens dissidents dans nctre prière catholique, dans La Vie spin'tuelle, janv. 1937, pp. 74-85. Nous avons, dans ce même article, essayé de préciser quelques-uns des motifs, des objets, des sentiments et des points de vue qui peuvent animer notre prière catholique en vue de la réunion.
XI
• •• Nous avions choisi d'exposer, dans ces conférencts, ce que l'on peut appeler les principes d'un1ire et les difficultés propres du sujet. '/Nous désavouons d'avance ce qui, dans ce livre, viendrait à ltre désavoué par notre Église : non par une voix isolée,JPais par une voix qui, vraiment, parlerait au nom de l'Églis,,Car, ce qu'attendent de nous nos frères séparés, ce n'est pas notre opinion personnelle, mais la pensée de notre Église, ou du moins une pensée conforme à la sienne. Si nous avions conscience d'exprimer une pensée isolée, où la Catholica ne se reconnaîtrait pas, nous n'aurions plus aucun goût de réclamer leur audience. /Peut-être ceci ou cela paraîtra dur à tel ou tel. Bien des choses, dans ce livre, ont semblé d'abord dures à nous-même. Mais les ayant, apres un effort qui fut parfois un combat, reconnu vraies, nous ne pouvions plus les taire. L'obéissance à la vérité ad'abord été une loi pour nous/A l'égard de nos frères séparés, dont la pensée ne nous a pas qifttté et ne nous quitte pas, nous voudrions n'avoir apporté en tout ceci qu'une âme fraternelle et un esprit irénique. Mais, ici comme ailleurs, faire vaut mieux que déclarer : on prouve le mouvement en marchant. Ce volume est à prendre comme un tout et dans son entier. Aucun chapitre, aucune phrase n'en sont à prendre en dehors de l'ensemble. Dans une telle étude, où sont abordés les problemes les plus délicats, i1 suffirait de faire tourner des affirmations réellement exactes de quelques degrés sur leur axe pour les rendre inacceptables. Il serait plus facile encore qu'ailleurs d'isoler quelques citati·ons et de déclarer irrecevable l'ensemble reconstruit avec ces morceaux. Nous récusons d'avance toute tentative de ce genre. Avec de tels procédés, on peut démontrer n'i·mporte quoi : que saint Thomas est scotiste, que l'Évangile est protestant, ou que Luther est thomiste ... L'hérésie - on le dira ici plus d'une fois - natt précisément le jour où l'on traite le christianisme comme un texte - alors qu'il est un tout organi·que et vivant - et où l'on pratique sur ce texte le procédé des coupures et des guillemets. Mais nous avons confiance que Dieu bénira notre travail et qu'il achevera ce que, nous en avons la conviction, Lui-même a commencé. Dominus qui incepit Ipse perficiat. Le Saulchoir, Samedi-Saint 1937
M.-J.
CoNGAR,
des Frères-Pricheurr
NOTE DE BIBLIOGRAPHIE
Les éléments de bibliographie qu'on a tenu à donner dans ce livre. so~t répartis, à leur place, dans les différents chapitres. Nous md1querons cependant ici quelques instruments de tra~ail ~u livres d'un intérêt général par rapport à la matière env1sagee : RECUEILS DOCUMENTAIRES : Deux grandes collections sont a~tuellement en cours de publication en Allemagne, qui seront d un~ très grande valeur pour renseigner sur la doctrine et l'état des ~~verses communions chrétiennes : 1. Le Corpus Confessionum, pu?he par Walter De Gruyter (Berlin), sous la direction du prof. Cam~ F~RICIUS, doit présenter, èn vingt-quatre tomes, les actes con~titut1fs d~ toutes .les Églises chrétiennes : symboles et professions de fo1, catéchismes, ordonnances juridiques et cultuelles ~e valeur. générale, règles religieuses, formules liturgiques essentielles, voire textes des cantiques ... ; trente-trois fasc. de 8o pages ontyaru,. d.e ce recueil mon~mental. Nous n'aurons guère à nous 1 Y ref~r;r 1c1 que pour l anglicanisme, dont le dossier doctrinal est term~?e (t. XVII). - 2. La collection de monographies Ekklesia, ~u~hee par L: K!otz (Gotha, désormais Leipzig), sous l'initlat1ve. et la direction du prof. Friedrich SIEGMUND-SCHULTZE le fondateur et directeur de Die Eiche, qui a déjà tant fait pou; le ~. Cette collection, qui doit compter douze sect10ns representant cinquante gros fascicules in-8 veut do~ner non à proprement parler des textes, mais une doc~men tation. authentiq~e ~ur l'état actuel, le passé, les doctrines, l'activité concrete, des d1fferentes Églises chrétiennes : une espèce de « Œcum. » rath.
2
XVIII
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Note de bibliographie
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Kirchenkunde der Gegenwart n. Depuis 1933, huit fasc. sont déjà parus, ceux qui concernent l'anglicanisme, l'Église de Su~de, celle de Norvège et celle de Danemark et Islande, les confessions protestantes en Suisse, en Autriche et aux Pays-Bas, enfin le groupe Vieux-Catholique. Les études, généralement f?rt, bonnes, sont évidemment rédigées par des représentants qualifies de ces diverses communions. Du point de vue catholique, en _dehors des ai:icles des J?ran~s dictionnaires (le Dict. d' Apologétique et le D1ct. de T?e?log_ie, lequel donne des monographies de gran_de_ valeur _sur1 1 htsto~re et les doctrines des principaux groupes d1ss1dents), 11 n y a guere que la Konfessionskunde du Dr K. AL~ERMIS.SEN (Hannover, Giesel, 1930). - Enfin, les textes des declarattons et ententes de confession à confession sont colligés dans les Documents on Christian Unity, édités par G. K. A. BELL, Bishop de Chichester (2 vol., Oxford Univ. Press).
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REVUES : a) catholiques : Il convient