Chapitre 4 Protection Sociale Des Salariés [PDF]

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Zitiervorschau

Droit Professeur : ABDELAZIZ EL KHATIRI

Chapitre 4 : La Protection Sociale des salariés

2ème Semestre 2021 – 2022

Objectifs du cours Ce cours permet de :  Être capable de distinguer les différentes formes de protection sociale des salariés  De savoir le rôle de chaque type de protection sociale des salariés  Être capable de calculer la part de ses cotisations sociale et de celles de son employeur  Distinguer ses droits et obligations vis-à-vis de chaque type de protection sociale  Se conformer aux règles de la protection sociale des salariés

Professeur : A. EL KHATIRI

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Université Mohammed VI des Sciences de la Santé Droit

Prof : A. EL Khatiri

Chapitre 4 : La Protection Sociale des salariés

Sommaire

Section I : La Caisse National de Sécurité Sociale (CNSS) I- Présentation II- Affiliation III- Immatriculation IV- Cotisations V- Les prestations Sociales A- Les allocations familiales B- Les prestations à court termes C- Les prestations à long terme

Section II : L’Assurance Maladie Obligatoire (AMO)

I- Présentation II- Les Cotisations Section III : Régime d'assistance médicale (RAMED)

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Chapitre 4 : La Protection Sociale des salariés Section I : La caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) I- Présentation La CNSS est un organisme social doté de l’autonomie financière et placée sous la tutelle administrative du ministre chargé du travail. Cette caisse a pour mission de gérer la sécurité sociale dont le but est de protéger les travailleurs contre toute perte éventuelle de leurs moyens des substances de façon provisoire (en cas de maladie, maternité…) ou définitive (en cas de vieillesse ou de décès…). II- L’Affiliation L’affiliation est une opération par laquelle les entreprises privées industrielles, commerciales, agricoles ou les professions libérales au Maroc s’inscrivent et participent obligatoirement au régime de la caisse sociale, il s’agit tout simplement de l’inscription des employeurs dans le régime de la caisse sociale. III- L’Immatriculation Tous les employeurs affiliés dans le régime de la caisse sociale sont obligatoirement tenus de procéder à l’immatriculation de leurs salariés et apprentis à la CNSS qui leur attribue un numéro d’immatriculation. L’immatriculation est une opération par laquelle l’employeur inscrit ses employés dans la CNSS. IV- Les Cotisations Les cotisations sociales constituent la contribution financière que chaque partie de verser mensuellement à la caisse de sécurité sociale. On distingue les cotisations patronales qui constituent la contribution de l’employeur pour la protection de ses salariés et les cotisations salariales qui constituent la contribution du salarié pour sa protection sociale. Ces cotisations sont fixées par la loi sous forme de taux des cotisations en fonction des prestations sociales assurées par la CNSS. Ils sont déterminés comme suit : Cotisations Cotisation Plafond du Prestations sociales Total salariales patronale salaire Prestation Familiales -------6,40 % Pas de plafond 6,40 % Prestions à court terme : 0,52% 1,05% 6000 dh 1,57 % (maladie, maternité, décès et 0,33% + 0,19% 0,67% + 0,38% indemnité perte d’emploi) Prestations à long terme 3,96 % 7,93% 6000 dh 11,89 % (Pension) Taxe sur la formation -----1,60 % Pas de plafond 1,06% professionnelle Total 4,48 % 16,44 % ------20,92% NB : La taxe sur la formation professionnelle est collectée par la CNSS mais pour le profit de l’office de la formation professionnelle en raison de la formation qu’il a assuré aux salariés. V- Les prestations Sociales La CNSS est chargé de servir aux employés immatriculés des prestations sociales qui sont de trois types :

 Les allocations familiales : pour les enfants à charge  Les prestations à court terme : pour les maladies, maternité Professeur : A. EL KHATIRI

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 Les prestations à long terme : pour les pensions de vieillesse, d’invalidité, décès A- Les allocations familiales Ce sont des sommes versées au salarié qui a justifié au moins 108 jours, continus ou discontinus, de cotisation pendant 6 mois et limitées à 6 enfants maximum, elles sont de 300 dh pour les 3 premiers enfants et 36 dh pour les 3 autres. Le service de l’allocation familial cesse lorsque  l’enfant atteint 12 ans s’il ne poursuit pas ses études et s’il n’est pas apprenti  18 ans s’il est en apprentissage  21 ans s’il est étudiant NB : Pour les enfants handicapés à charge des salarié, les indemnités ne sont pas limitées dans le temps quel que soit l’âge de l’enfant. B- Les prestations à court termes 1- Les indemnités journalières en cas de maladie ou d’accident : Pour prétendre aux indemnités journalières lors d'un premier arrêt de travail, l'assuré salarié doit justifier de 54 jours de cotisations au cours des 6 mois civils précédant l'incapacité de travail. Les prestations sont servies à partir du 4e jour d'arrêt de travail en cas de maladie ou d'accident (autres que les maladies professionnelles et les accidents du travail) pour une période de 365 jours (52 semaines) maximum au cours des 24 mois consécutifs qui suivent le début de l'incapacité. En cas d'accident du travail, aucune de ces conditions n'est requise. A la suite du premier arrêt de travail, l'assuré ne peut prétendre à de nouvelles indemnités journalières qu'après une période minimum de 6 jours de cotisations. Les indemnités journalières correspondent aux 2/3 du salaire journalier moyen sur lequel les cotisations ont été versées durant les 6 mois qui précèdent le début de l'incapacité de travail. Elles ne peuvent être inférieures au salaire minimum légal (13,46 dh/heure). 2- L’indemnité journalière de maternité L'assurée qui justifie de 54 jours de cotisations pendant les 10 mois civils d'immatriculation précédant la date de l'arrêt de travail pour congé prénatal bénéficie d'indemnités journalières pendant 14 semaines (98 jours), dont 7 semaines minimum après la date de l'accouchement. Les indemnités journalières sont égales à 100 % du salaire brut moyen plafonné à 6 000 dh par mois. Le montant minimum de ces indemnités ne peut, en aucun cas, être inférieur au SMIG (2 570 dh pour 191 heures par mois). 3- L’indemnité du congé de naissance Lorsqu'une naissance survient dans un foyer, le père a droit à un congé de naissance de 3 jours, remboursé (692,30 dh maximum) directement par la CNSS à l'employeur. 4- L’indemnité des accidents du travail et maladies professionnelles La souscription à une assurance accident du travail - maladies professionnelles est obligatoire. Les entreprises doivent souscrire une police d'assurances pour le compte de leurs employés auprès d'une Société d'Assurance et de Réassurances. L'assurance couvre : les accidents de travail, les accidents survenus pendant les trajets de travail et les maladies professionnelles provoquées par les conditions de travail et contractées à l'occasion du travail. L'employeur est tenu de déclarer l'accident de travail de son salarié dans les 5 jours maximum à son assureur. Le salarié bénéficie d'une couverture dès son 1er jour de travail sans condition. Les prestations garanties sont :  les prestations en nature (frais médicaux, pharmaceutiques et d'hospitalisation),  les frais de transport, les frais funéraires en cas de décès, les frais d'appareillages et de prothèses,  l'assistance d'une tierce personne pour les besoins de la vie courante,  les prestations en espèces : - indemnités journalières pour incapacité temporaire de travail,

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- rente ou capital alloué à la victime en cas d'incapacité physique permanente, - rentes versées aux ayants-droit de la victime. a- Incapacité temporaire de travail (ITT) La date de départ de l'ITT est fixée au jour qui suit l'accident du travail (le jour de l'accident étant à la charge de l'employeur) ou le jour de la consultation médicale jusqu'à la veille de la date de reprise du travail, le décès de la victime ou la date de constatation de l'incapacité permanente. Les indemnités journalières sont calculées comme suit : [nombre de jours (ouvrables et non ouvrables) x salaire journalier] x 2/3. b- Incapacité permanente (IPP) Le taux d'incapacité physique permanente (IPP) est déterminé lors d'une expertise médicale amiable ou judiciaire, en fonction du taux de réduction de la capacité de travail selon un barème officiel avec un maximum de 100 %. L'indemnité permanente est payée trimestriellement. Le montant de la rente d'IPP est fonction du taux d'incapacité de travail, soit : - pour une IPP > à 50 %, l'indemnité est de 45 % + la partie qui excède 50 % ; - pour une IPP se situant entre 30 et 50 %, l'indemnité est de 15 % + la partie qui excède 30 % augmentée de moitié ; - pour une IPP < à 30 %, l'indemnité est de la moitié du taux d'IPP ; - pour une IPP < à 10 %, l'indemnité donne lieu au paiement d'un capital de rachat. Si l'état de l'assuré requiert l'assistance d'une tierce personne, l'indemnité est majorée d'une somme égale à 10 % de la rente. c- Les allocations de décès Elle correspond à 2 mois de salaire de l’assuré décédé avec un plafond de 12 000 DH. Elle est accordée en une seule fois aux personnes qui étaient effectivement à la charge de l’assuré selon l’ordre suivant :  conjoint ou épouse,  à défaut aux ascendants  à défaut aux frères et sœurs  à défaut à la personne qui a supporté les frais funéraires d- Pension de survivants Cette pension est allouée à la famille du salarié (conjoints, descendants et ascendants) décédé et ayant justifié à la date de son décès au moins 3240 jours de cotisation, elle est calculée sur la base de la pension de vieillesse ou d’invalidité. Elle est calculée comme suit : - 30 % au conjoint de moins de 60 ans, 50 % au conjoint de 60 ans ou plus, - 15 % pour chacun des orphelins, - 10 % pour chaque ascendant à charge. S'il n'y a pas de veuve ou d'enfant survivant, des prestations en espèces peuvent être versées aux parents, grands-parents... Toutes les prestations de survivants confondues ne doivent pas dépasser 85 % de la rémunération assurable moyenne du défunt. 5- Indemnité pour Perte d'Emploi (Chômage) L'assuré salarié qui perd involontairement son emploi peut bénéficier durant 6 mois, d'une indemnité pour perte d'emploi, selon les conditions suivantes :  avoir été salarié du secteur privé,  être en recherche active d'emploi,  avoir cumulé 780 jours de cotisations salariales pendant les 36 derniers mois précédant la date de perte d'emploi dont 260 jours durant les 12 mois précédant la perte d'emploi. Le montant mensuel de l'indemnité est égal à 70 % du salaire de référence sans excéder le montant mensuel du salaire minimum légal (13,46 dh/heure). Professeur : A. EL KHATIRI

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Le salaire de référence est le salaire mensuel moyen des 36 derniers mois. L'assuré remplissant les conditions précitées doit déposer une demande à la CNSS, dans un délai ne dépassant pas 60 jours à compter de la date de perte d'emploi. B- Les prestations à long terme 1- Pension d’invalidité Bénéficie de cette pension l’assuré qui se trouve dans une incapacité permanente et qui a un âge inférieur à 60 ans. Pour bénéficier de cette pension, l’assuré doit justifier au moins 1080 jours de cotisation dont 108 jours pendant l’année qui précède l’incapacité. Pour l’assuré qui compte de 1080 à 3240 jours d’assurance le montant mensuel d’invalidité est égal à 50 % de son salaire mensuel moyen plafonné à 6 000 dh, ce taux est majoré de 1% pour chaque période d’assurance de 216 jours supplémentaire sans dépasser 70 %. 2- Pension de vieillesse Pour bénéficier de cette pension il faut avoir au moins 60 ans et justifier au moins 3240 jours de cotisation. La pension est égale à 50 % de son salaire mensuel moyen plafonné à 6 000 dh, Le taux de la pension est majoré de 1 % pour chaque période d'assurance de 216 jours accomplie en sus des 3 240 jours, sans toutefois dépasser 70 % du salaire mensuel de référence plafonné (6 000 dh), soit 4 200 dh et ne peut être inférieure à 1 000 dh par mois. Section II : Assurance maladie obligatoire (AMO) I- Présentation L’AMO est une assurance obligatoire qui couvre tous les risques de maladie auxquelles peuvent être confrontés. Les salariés du privé sont soumis obligatoirement à l'assurance maladie obligatoire, depuis son entrée en vigueur le 1 mars 2006, l’AMO est gérée par la CNSS pour les salariés assujettis au régime marocain de sécurité sociale. II- Les Cotisations Les cotisations pour l’AMO constituent la contribution financière mensuelle à la fois du patron et du salarié. Ces cotisations sont fixées par la loi sous forme de taux des cotisations déterminés comme suit : Prestations

Plafond

Part patronale

Part salariale

Assurance maladie obligatoire et participation AMO

Pas plafonnée

4,11% (2,26% + 1,85%)

2,26%

Section III : Régime d'assistance médicale (RAMED) Fondé sur les principes de l'assistance sociale et de la solidarité nationale des populations les plus démunies, le RAMED concerne les personnes résidentes au Maroc et qui ne sont pas assujetties à l'AMO ou à une autre couverture médicale en qualité d'assurés ou d'ayants droit. Les soins de santé relevant du RAMED sont identiques au panier de soins de l'AMO mais ne peuvent être dispensés que dans les hôpitaux publics, établissements publics de santé et services sanitaires relevant de l'Etat. La participation financière des collectivités locales est fixée à 40 dh par an et par bénéficiaire en situation de pauvreté. La contribution partielle annuelle des personnes en situation de vulnérabilité (revenu pondéré inférieur ou égal à 5 650 dh) se limite à 120 dh par personne et dans la limite d'un plafond de 600 dh par ménage quel que soit le nombre de personnes le composant. Les personnes en situation d'extrême pauvreté, dont le revenu annuel est inférieur ou égal à 3 767 dh, bénéficient gratuitement du RAMED.

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Conclusion :

A partir de ce cours l’ingénieur biomédical doit être capable de : 1- Distinguer les différentes formes de protection du personnel 2- Savoir les modalités de chaque type de protection 3- Connaitre ces responsabilités professionnelles vis-à-vis de chaque type de protection 4- Distinguer ses droits et obligations vis-à-vis de chaque type de protection 5- Se conformer aux règles de chaque type de protection sociale

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Bibliographie

- Le Code de Travail Marocain - Droit Civil et Commercial Marocain : D. Martin - Droit des affaires : A.M. Simon aide-mémoire - Droit Social : DGC Gilles Lhuillier édition Nathan - Introduction au Droit de l’entreprise : Y. Desdevises et R. LE Guidec édition : Vuibert - Introduction au Droit : P. Mercati édition : Nathan

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