Cahier Dhistoire Gé PDF [PDF]

  • 0 0 0
  • Gefällt Ihnen dieses papier und der download? Sie können Ihre eigene PDF-Datei in wenigen Minuten kostenlos online veröffentlichen! Anmelden
Datei wird geladen, bitte warten...
Zitiervorschau

Mon cahier d’Histoire et Géographie Histoire Géographie

Mon cahier d’Histoire et Géographie Terminales A-B-C-D Amédhet MIHINDOU et Jervais Raoul BOULINGUI 02/09/2013

Ce document qui sert de support aux cours d’Histoire et Géographie a été conçu pour l’enseignant et l’élève de terminale. C’est un Pageun 1 sur 101 résumé des cours du programme révisé au Séminaire multidimensionnel de 2012. Du même auteur, vous trouverez support méthodologique puis une gamme des exercices de type bac.

Mon cahier d’Histoire et Géographie

Avant propos Mon Cahier d’Histoire Géographie est destiné principalement aux élèves des classes de terminale de toutes les séries qui doivent passer le Bac. Il peut aussi servir aux enseignants dans le cadre des leçons dictées. En effet, ce document présente des résumés de leçons faciles à lire, à comprendre et à retenir. Ces résumés sont conçus à partir des objectifs spécifiques retenus et contenus dans le curriculum. A ces fiches des cours s’ajoutent les fiches méthodologiques, des exercices d’application corrigés. Ce cahier devrait permettre d’atteindre deux objectifs. Le premier objectif est d’aider les élèves des classes de terminale à avoir des résumés de tous les cours car la densité du programme actuel ne permet pas toujours d’aller à son terme. Le deuxième objectif est d’apporter aux candidats au Bac les rudiments méthodologiques nécessaires pour faire tous les types de sujet.

Page 2 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie La guerre de 1942 à 1945 en Europe

La guerre en Asie de 1942 à 1945

PREMIERE PARTIE : L’EVOLUTION POLITIQUE DU MONDE DE 1945 AU DEBUT DES ANNEES 1990 CHAPITRE1 : LA SECONDE GUERRE MONDIALE OG : Connaître l’état du monde en 1945 Introduction : Vingt ans après la paix signée à Versailles, une Seconde Guerre éclate entre les Alliés et les forces de l’Axe ; elle commence en Europe en septembre 1939 puis se propage dans le reste du monde. Cette guerre va durer six ans et se terminera par la victoire des Alliés en septembre 1945. A la fin du conflit, c’est l’Europe qui a perdu. Les pertes de la Seconde Guerre mondiale

Le massacre des civils d’Oradour-sur-Glane

Page 3 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 1: Rappel des événements de la Seconde Guerre mondiale OS1 : Expliquer les causes de la guerre de 1939-1945/ OS2 : Décrire les différentes étapes de cette guerre 1.

Les causes de la guerre

2.

Une guerre à l’avantage de l’Axe de 1939 à 1941

3.

La mondialisation du conflit

4.

La victoire des Alliés de 1943 à 1945

 Les causes lointaines : la montée des régimes dictatoriaux en Europe et en Asie. Au début des années 30, les mécontentements issus du Traité de Versailles et les effets de la crise économique de 1929 favorisent la montée des régimes dictatoriaux en Europe. Mussolini arrive au pouvoir en Italie en 1922, quitte la SDN en 1936 et se rapproche de l’Allemagne : c’est l’axe Rome-Berlin. Adolph Hitler prend le pouvoir en 1933 et quitte la SDN ; il rétablit le service militaire obligatoire en 1935 et remilitarise la Rhénanie pour conquérir l’Europe de l’Est. En Asie, le Japon devient une dictature militaire ; Hirohito signe avec l’Allemagne le pacte anti-Kominterm en 1936 et quitte la SDN en 1937. Ce sont ces dictateurs qui mettront le feu aux poudres en 1939.  Les causes intermédiaires : l’impuissance des démocraties et de la SDN à garantir la paix. Au milieu des années 30, la paix est sous la menace des dictateurs en Europe et en Asie. En 1936, le dictateur Franco conduit la guerre civile en Espagne contre la République ; en 1939, Franco et les dictatures sont victorieux et les dictatures encerclent la France. Le Japon de Hirohito profite de la guerre civile en Chine pour envahir la Mandchourie en 1931 et envahit les centres industriels et les plaines agricoles de Chine. L’Allemagne envahit l’Autriche en mars 1938, les Sudètes de la Tchécoslovaquie en septembre 1938. Hitler envahit la Tchécoslovaquie en mars 1939. A la conférence de Munich le 30 septembre 1938, la France et l’Angleterre acceptent l’annexion des Sudètes malgré l’alliance avec la Tchécoslovaquie (1925 ; 1935). Les USA pratiquent la politique isolationniste ; la SDN ne dispose ni de force militaire ni des moyens de pression sur les dictateurs. L’impuissance des démocraties ouvre la voie à la guerre.  La cause immédiate : l’annexion de la Pologne par l’Allemagne. Hitler prit d’abord la précaution de signer le Pacte Germanosoviétique avec l’URSS de Staline le 23 août 1939. Staline accepte ce pacte parce que son pays n’est pas préparé à la guerre et il suspecte les démocraties de pousser l’Allemagne vers l’Est. Hitler pour sa part a initié ce projet pour éliminer le front de l’Est en cas d’une guerre contre les démocraties. Le 1er septembre 1939, il attaque la Pologne. C’est l’événement qui déclenche la guerre : le 3 septembre le Royaume-Uni et la France lui déclarent la guerre sans pouvoir sauver la Pologne. L’Europe est en guerre. Entre 1939 et 1941, la guerre qui tourne à l’avantage des forces de l’Axe, se caractérise par trois moments forts :  Les victoires allemandes à l’Ouest : L’Allemagne qui pratique la guerre-éclair ou Blitzkrieg (une action militaire allemande qui permet d’anéantir les capacités de combat de l’adversaire en quelques semaines avec une combinaison des chars et des avions de chasse) envahit le Danemark puis la Norvège le 08 avril 1940 ; les Pays-Bas, la Belgique et les Ardennes le 10 mai. La France qui a adopté la drôle de guerre est vaincue en juin 1940. En moins de dix jours, l’armée française bat en retraite : c’est ce que l’on appelle la débâcle. Lorsque les Allemands entrent dans Paris le 14 juin 1940, le maréchal Pétain demande l’arrêt des combats. L’armistice est signé le 22 juin.  La résistance britannique à l’Est: De juillet à octobre 1940, l’Allemagne s’engage dans les batailles aériennes contre l’Angleterre. Mais l’Angleterre refuse toute idée de défaite et continue la guerre pendant l’été 1940. La Royal Air Force en utilisant le radar oppose une résistance à la Luftwaffe malgré des pertes lourdes. Londres devient la capitale du monde libre. Les affrontements terrestres se reportèrent pour la conquête de la Méditerranée avec des combats en Libye et en Egypte. L’Allemagne et l’Italie étendent leur domination dans les Balkans, en Roumanie, en Hongrie, en Bulgarie.  L’attaque surprise contre l’URSS : Après ses succès rapides à l’Ouest et au Sud, l’Allemagne envoie en juin 1941 trois (3) millions de soldats, 5000 avions de chasse et 3500 chars à l’attaque de la Russie. En effet, l’Allemagne et la Russie étaient devenus des rivaux dans les Balkans et en Europe de l’Est. Mais Hitler prétend prévenir une agression soviétique imminente. L’Allemagne prit l’Ukraine, le Caucase, le bassin du Donetz ; l’armée atteint sans prendre Moscou et Leningrad.  L’entrée des nouveaux belligérants : En juin 1940, l’Italie entre dans la guerre aux côtés des Allemands. En septembre 1940, le Japon les rejoint. En juin 1941, Adolf Hitler attaque l’Union Soviétique (la Russie d’aujourd’hui). En décembre 1941, les Japonais bombardent la base militaire américaine de Pearl Harbour, dans l’océan Pacifique : les Américains entrent en guerre. Trois jours après, l’Italie et l’Allemagne déclarent la guerre aux USA. Mais la guerre est dominée par les forces de l’Axe qui pillent les pays vaincus et exploitent les prisonniers de guerre.  La division du monde en deux camps : D’un côté, il y a les puissances de l’Axe : l’Allemagne d’Adolf Hitler, l’Italie de Benito Mussolini et le Japon de l’empereur Hirohito ; De l’autre côté, il y a les Alliés : le Royaume-Uni de Winston Churchill, la France libre du général de Gaulle, l’Union soviétique de Joseph Staline et les États-Unis de Franklin Roosevelt. Mais comme les puissances de l’Axe et les Alliés ont des colonies, la guerre touche tous les continents : des combats terrestres, aériens et maritimes ont lieu en Europe (dans les Balkans, au Royaume-Uni, en Union soviétique, dans l’océan Atlantique), en Afrique (en Afrique du Nord), en Asie (dans l’océan Pacifique) ; ils touchent autant les militaires que les populations civiles.  L’extermination des juifs : Puis, en 1941, Adolf Hitler met en place la « solution finale », c’est-à-dire la déportation et l’extermination des Juifs. Plusieurs milliers des Juifs sont transportés par train de leur pays d’origine vers les camps de concentration et d’extermination en Allemagne et en Pologne et. Les valides allaient travailler dans les usines ; les invalides et les enfants étaient conduits dans les camps d’extermination. La victoire des Alliés tire ses sources dans la puissance militaire et industrielle des USA, l’entrée en guerres des colonies britanniques et françaises, l’épuisement des ressources énergétiques du côté des forces de l’Axe et la coordination des forces militaires des puissances alliées. Dès 1943 commencent les revers des puissances de l’Axe.  En Europe : Les soviétiques reprennent la Pologne, la Roumanie, la Hongrie, la Bulgarie. Tout commence par les débarquements anglosaxons en Afrique du Nord en 1942 ; le débarquement de Normandie en juin 1944 qui libère Paris le 25 août avec le général Leclerc, un militaire appartenant à la Résistance française. Déjà en janvier 1943, l’armée rouge remporte la victoire de Stalingrad ; elle reprend le bassin du Donetz, la Crimée. L’URSS est libérée au printemps 1944. Les Alliés réunis à Yalta en février 1945 décident de coordonner leur force pour vaincre l’Allemagne. Le 30 avril 1945, Adolf Hitler se suicide. Le 8 mai 1945, le gouvernement allemand se rend sans condition : c’est la fin du IIIe Reich en Allemagne et de la guerre en Europe.  En Afrique : Les Alliés débarquent en Afrique du Nord et repoussent les blindés allemands de Rommel de l’Egypte en Tunisie. En 1943, les puissances de l’Axe perdent l’Afrique où les colonies françaises passent à la résistance avec le général de Gaulle.  En Asie : La victoire des Alliés se poursuit dans le Pacifique où les USA décident de conquérir les îles les plus proches du Japon en 1943. Les troupes de Mac Artur reprennent les Philippines en octobre 1944 malgré les pertes immenses causées par les avions kamikazes. Le 6 août 1945, un bombardier américain lâche une bombe atomique sur la ville japonaise d’Hiroshima. Trois jours plus tard, une autre bombe atomique est lâchée sur la ville de Nagasaki. Ces bombardements causent la mort de plus de 100 000 civils japonais. Le 15 août 1945, le Japon annonce sa reddition. La capitulation du Japon est officielle le 2 septembre 1945. C’est la fin de la guerre du Pacifique, et donc de la Seconde Guerre mondiale.

Page 4 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 2 : Le bilan de la Seconde Guerre mondiale OS : Etablir avec des illustrations concrètes le coût de la Seconde Guerre mondiale 1. L’hécatombe humaine d’après guerre  Un bilan lourd : La Seconde Guerre mondiale restera dans l’histoire le conflit le plus meurtrier qui a causé la mort de 50 à 65 millions de personnes et dont plus 42 millions étaient des civils. La Pologne a perdu 90%, la Chine 75%, l’URSS 50%, et l’Allemagne 40% des civils. Un Anglais mort sur 5 était un civil ; à Dresde les bombardements ont tué 200.000 civils mais à Hiroshima et à Nagasaki un peu plus. La ventilation des pertes par continent montre que l’Europe avait payé le lourd tribu. Les raisons de cette hécatombe humaine sont multiples. D’abord la guerre a connu six ans de combats intenses touchant l’Europe, l’Asie, l’Afrique. Ensuite, cette guerre a été marquée par des innovations technologiques telles que l’usage des bombardements aériens massifs, les techniques des terres brulées et l’usage de la bombe atomique. Enfin, la guerre a impliqué le massacre des millions des civiles dans les zones de combat, pendant les guerres civiles et dans les camps nazis. La conséquence immédiate fut un important déséquilibre démographique et des déplacements massifs des populations.  Un bilan contrasté : Certains pays furent fortement touchés : c’est le cas de l’Union Soviétique (17 à 26 millions); de la Chine (plus de 20 millions) ; de la Pologne (plus de 5 millions); de l’Allemagne (près de 9 millions); et le Japon (2,4 millions). On compta un peu moins dans d’autres pays : plus de 450 000 tués au Royaume-Uni et dans l’Empire britannique, et 410 000 aux États-Unis. La France déplora environ 510 000 morts, dont 350 000 civils. L’intensité des combats, le nombre des soldats engagés et la situation géographique sont autant des facteurs qui peuvent expliques les contrastes dans le bilan de cette guerre.  Les conséquences démographiques sont multiples : Premièrement, l’hécatombe humaine va provoquer un déséquilibre entre les sexes : les femmes surpassent largement les hommes. En Russie, par exemple, on compte 4 hommes pour 7 femmes. Cela va accentuer la féminisation de l’emploi. Deuxièmement, partout en Europe la pyramide des âges contient des « classes creuses » : la tranche d’âge des 25-29 ans compte moins de personnes et entraine un tassement des naissances. Mais paradoxalement, on note une reprise de la natalité pendant et après la guerre. Cette situation serait due à la disparition du chômage, aux avantages liés à l’existence d’un nouveau-né comme les coupons alimentaires, l’allègement des obligations militaires pour les pères de famille. 2. Les ravages des combats  Sur le plan matériel : plusieurs villes ont été détruites entièrement (Dresde, Coventry, Hiroshima, Nagasaki, Berlin entre 1941 et 1945). L’Allemagne a perdu plus de 17.000 villages. Des voies de communication, des récoltes et des usines ont été ravagées à cause des bombardements intensifs : la Pologne a perdu 70% des voies ferrées ; la France 1900 ponts et tunnels ; URSS 70% des usines et le Royaume-Uni 50% de sa flotte. Des millions des populations se sont retrouvés sans abris (7,5 millions en Allemagne) et sans provisions (25000 hollandais).  Sur le plan économique : l’effort de guerre a entrainé la ruine des économies des puissances européennes. L’Allemagne a dépensé plus de 272 milliards de dollars, l’Union soviétique (192 milliards), le Royaume-Uni (120 milliards), l’Italie (94 milliards) ; et le Japon un peu moins (56 milliards de dollars). L’Europe et l’Asie furent ruinées et endettées. Le PIB est tombé à -50% en France et -70% en Allemagne ; la dette française a été multipliée par 4, celle du Japon par 10. Partout en Europe la production agricole a chuté de 30 à 70%. L’inflation, les pénuries et le marché noir se développèrent partout. Mais les États-Unis ont dépensé plus dans cette guerre : 341 milliards de dollars.  Des pertes à l’avantage des pays neufs : L’Inde et les pays de l’Amérique latine ont bénéficié de cette guerre en fournissant des quantités de vivres et matières premières à l’Angleterre. Le Canada et l’Afrique du Sud ont vu aussi leur industrie prospérer. Les USA furent les véritables heureux gagnants : leur production industrielle doubla entre 1939 et 1945 ; les salaires distribués doublèrent entrainant prospérité et forte consommation ; le pays devient la banque du monde et l’arbitre de la paix. 3. Le traumatisme des régimes totalitaires La fin de la guerre s’est accompagné des découvertes horribles de la barbarie des soldats et l’univers concentrationnaire allemand à travers l’Europe.  Sur le plan moral : la Seconde Guerre mondiale a ébranlé l’ensemble des valeurs attachées aux droits humains par la barbarie de l’homme. La nouvelle guerre s’est caractérisée par l’usage de la torture, de la terreur et des expériences scientifiques sur l’espèce humaine. Des milliers des militaires furent torturés par les Russes, des milliers d’autres massacrés. Des millions de civils furent tués dans les villes. En Europe, toute la population gardera le souvenir de cette guerre. Ce souvenir est marqué par la peur des bombardements et surtout du nucléaire, le refus de l’oubli, les graves blessures et handicaps et le deuil des parents et amis. L’URSS est touché par la gloire de la victoire et le deuil de plus de 20 millions de morts; la France par l’honneur et la pitié de la liberté et la victoire.  L’extermination des peuples Juifs par les Nazis. Construits pour emprisonner les opposants au régime d’Hitler, les camps de concentration furent utilisés pour exterminer les peuples de race inférieure par épuisement, par asphyxie (Zyklon B) ou à la suite des expériences humaines. C’est un génocide industriel et scientifique qui s’est accentué avec les victoires des Alliés et les besoins industriels allemands. Certains des plus connus sont les camps d’Auschwitz I et II en Pologne où moururent plus de 3 millions de personnes. Au total, plus de 5,1 millions de Juifs sont morts dans les camps : soit 54 à 64% de la population juive en Europe en 1939. Ce sont les « mannequins nus ». Comment juger ?  Le procès de Nuremberg fut intenté contre 24 des principaux responsables du Troisième Reich, accusés de complot, crime contre la paix, crime de guerre et crime contre l'humanité. Il se tint à Nuremberg, alors en zone d'occupation américaine, du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946. Ce procès se déroula sous la juridiction du Tribunal militaire international de Nuremberg, créé en exécution de l'accord signé le 8 août 1945 par les gouvernements des États-Unis d'Amérique, du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, de l'Union des républiques socialistes soviétiques et par le gouvernement provisoire de la République française, afin de juger les dirigeants du Troisième Reich.  Sentences à Nuremberg : Il aboutit à la condamnation à mort par pendaison de douze condamnés : Martin Bormann (par contumace), Hans Frank, Wilhelm Frick,Hermann Göring (qui se suicide juste avant l'exécution de la sentence), Alfred Jodl, Ernst Kaltenbrunner, Wilhelm Keitel, Joachim von Ribbentrop, Alfred Rosenberg, Fritz Sauckel, Arthur Seyß-Inquart et Julius Streicher. Des peines de prison allant jusqu'à la perpétuité sont prononcées contre Karl Dönitz, Walther Funk, Rudolf Hess, Konstantin von Neurath, Erich Raeder, Baldur von Schirach et Albert Speer. Enfin, Hans Fritzsche, Franz von Papen et Hjalmar Schacht sont acquittés.  Le Tribunal international pour l'extrême Orient (Tribunal de Tokyo) a été crée par une déclaration du Commandant suprême des Forces Alliées le 19 janvier 1946. Le Tribunal de Tokyo a rendu son verdict le 12 novembre 1948 : huit des vingt cinq accusés ont été condamnés à mort, la plupart des autres à la détention à perpétuité. Ces procès ont une valeur exemplaire devant l'histoire, ils sont essentiels dans le combat contre l'oubli et le négationnisme. Bien qu'étant une "justice rétroactive appliquée par les vainqueurs" le Tribunal de Nuremberg a dessiné les fondements du droit pénal international moderne.

Page 5 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 3 : Les nouveaux rapports de force politique après la guerre OS : Décrire la nouvelle hiérarchie des puissances après la guerre 1. L’effacement politique et économique de l’Europe La situation de l’Europe à la fin de la guerre est affectée sur le plan économique et politique.  L’effacement économique : La puissance économique de l’Europe s’est effondrée en 1945 sous le poids d’intenses combats dévastateurs et meurtriers. Tout manque après la guerre: les vivres, le charbon, les matières premières, les machines. Les ruines démographiques pénalisent l’industrie ; les destructions industrielles entrainent la rareté des biens ; l’endettement très élevés handicapent les opérateurs économiques. Désormais, les pays européens se placent sous la situation de dépendance vis-à-vis des Etats-Unis seuls capables de leur apporter le matériel, les capitaux et les produits indispensables à leur survie et leur reconstruction. Les besoins de l’Europe s’élèvent à plus de 15 milliards de dollars.  L’effacement politique : Le prestige de l’Europe a pris un coup énorme à la suite de cette guerre. Celui de la France s’est effondré depuis 1940. L’Italie n’a pas profité de son changement d’alliance ; elle a été dévastée par les combats de 1943-1945 entre Allemands et Alliés. L’Allemagne est vaincue, rasée et occupée. Les nationalistes des colonies profitent de ce contexte pour relancer leurs revendications indépendantistes. C’est le cas, en particulier, dans les Indes britanniques, dans les Indes néerlandaises, en Indochine et en Afrique du Nord françaises. Des mouvements nationalistes créés pendant l’entre-deux-guerres deviennent des véritables mouvements politiques. En Europe, on assiste à une montée en puissance des partis socialistes communistes et travaillistes. 2. L’exception de l’URSS L’URSS, bien que ruinée et affaiblie démographiquement, constitue une exception en Europe de par sa grandeur territoriale, sa force militaire et son influence idéologique.  L’Union soviétique forme une puissance territoriale et militaire. Grace à ces accords avec l’Allemagne et les Alliés, le territoire russe s’est agrandi. L’Union soviétique étend largement ses frontières en Finlande et dans les Etats baltes. Elle reprend les régions peuplées de la Biélorussie, de l’Ukraine ; la Ruthénie, la Bessarabie et la Bucovine enlevées à la Hongrie et à la Roumanie. L’armée rouge est une grande force militaire présente en Europe et en Asie où elle a vaincu l’Allemagne. Son armée compte plus de 11 millions de soldats. Et cette armée est présente dans toute l’Europe centrale, orientale puis en Asie. Mais les effets de la guerre laissent le vaste territoire en ruine et en déficit économique.  Au plan idéologique : Depuis la fin de la guerre, Staline bénéficie d’une grande popularité avec le communisme ; il est le chef vénéré dans son pays et dans sa zone d’influence. En France, en Italie, en Grèce, en Tchécoslovaquie et en Yougoslavie le parti communiste est la principale formation politique ; en Pologne, Roumanie, Bulgarie et Hongrie la popularité des communistes est moindre mais les pays sont occupés par l’URSS. Staline entend profiter de cette présence militaire et des atouts dont il dispose pour atteindre trois objectifs vitaux : la reconstruction, la sécurité de l’URSS et l’expansion du communisme. Pour relever son économie, il compte sur les réparations allemandes et pour éviter un nouveau risque d’invasion, il tient à ce qu’on lui reconnaisse un glacis défensif en Europe orientale. 3. L’essor économique et militaire des USA Les USA ont accumulé les avantages de la première et de la deuxième guerre que même la crise de 1929 n’a pas pu détruire. Désormais ce pays neuf est devenue une puissance complète, redoutable et dominatrice.  Sa force économique et militaire : Les USA ont une forte industrie, des capacités de transport maritime, le plus important stock d’or mondial (2/3), une monnaie de réserve des banques et des échanges et incarnent l’idéologie capitaliste. Tous les pays d’Europe et l’URSS dépendent d’eux financièrement. Dans le même temps, ils disposent de l’arme atomique et d’une importante armée moderne aux fortes capacités d’intervention. Les Etats-Unis ont le droit de vie et de mort sur le globe terrestre. Leurs avions de chasse survolent toute l’Europe et l’Asie, leur bâtiment naviguent dans tous les océans et leur flotte de guerre et leur marine marchande ont enlevé à l’Angleterre la maîtrise des océans. Partout le prestige des USA est immense sauf, peut-être en Afrique, encore sous domination coloniale européenne.  Sur le plan scientifique et idéologique. Les USA sont au sommet de la recherche. Ils ont connu des progrès en chimie, en mécanique en électronique et en informatique avec les premiers ordinateurs militaires (Mark1 en 1944 et ENIAC en 1946). Les USA aspirent à présider aux destinées du nouveau monde. Ils comptent commercer avec le monde entier ; instaurer des régimes démocratiques et libérer les peuples colonisés. Ils sont devenus les défenseurs de la paix, de l’égalité des peuples et des nations. Conclusion : En 1945, l’ancien monde dominé par les puissances colonisatrices (France et Royaume-Uni) a été dévasté, dépeuplé, ruiné et blessé à jamais. Un nouveau monde se construit autour de deux nouvelles puissances : les USA et l’URSS. Ces deux nouvelles puissances vont contribuer à la reconstruction du monde tant sur le plan politique que sur le plan économique.

Page 6 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

CHAPITRE2 : LA REORGANISATION POLITIQUE DU MONDE A PARTIR DE 1945 OG : Connaître la nouvelle configuration politique du monde Introduction : La guerre qui s’achève en 1945 met fin à l’hégémonie des puissances coloniales européennes. Désormais le monde sera dominé par les USA et l’URSS dont l’ambition première est de mettre en place un nouvel ordre mondial à travers les conférences internationales. Mais ce projet noble laisse apparaître une domination des USA à l’Ouest et de l’URSS à l’Est.

Page 7 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 4 : Les grandes conférences tripartites OS1 : Caractériser les différentes conférences inter alliées 1. La conférence de Téhéran  Acteurs et objectifs : La conférence de Téhéran fut une réunion entre le président américain Franklin D. Roosevelt, le chef d'État soviétique Joseph Staline et le Premier ministre britannique Winston Churchill. Elle se tint du 28 novembre au 2 décembre 1943 à Téhéran (Iran), au cours de laquelle les trois grands alliés de la Seconde Guerre mondiale se concertèrent sur les termes de la conduite de la guerre (décidant les débarquements de Provence et de Normandie) et de l'après-guerre en Europe. L'atmosphère y fut assez tendue, et Churchill put mesurer son relatif isolement face au dialogue instauré entre les USA et l’URSS.  Résolutions : l'ouverture d'un second front en Europe fut adoptée par les trois puissances : les débarquements en Provence et en Normandie. L'occupation de l'Allemagne, au sortir de la guerre, fut envisagée, sans qu'un accord sur son démembrement soit conclu. Il fut aussi décidé de garantir l'indépendance et l'intégrité territoriale de l'Iran, à qui était également promise une aide économique après le conflit. 2. La conférence de Yalta  Date et acteurs : La conférence de Yalta se tint du 4 au 11 février 1945, entre le président des États-Unis, Franklin Roosevelt, le Premier ministre du Royaume-Uni, Winston Churchill et Joseph Staline, le dirigeant de l'Union des Républiques socialistes soviétiques (URSS). Elle eut lieu dans une atmosphère cordiale, à Yalta, sur la côte de Crimée, en Ukraine à un moment où les Alliés avaient largement pris l'avantage sur l'Allemagne.  Grandes résolutions : La conférence de Yalta porta sur les conditions de la capitulation allemande accompagnées d'une réorganisation de son territoire, À Yalta fut proclamée une Déclaration sur l'Europe libérée, qui prévoyait une participation tripartite aux conseils de contrôle et à l'administration des États européens, avant la mise en place, sur tout le continent, de gouvernements démocratiques, par la voie d'élections libres. Enfin, Roosevelt persuada les Alliés d'adhérer au projet de l'Organisation des Nations unies, dont les bases avaient été posées à la conférence de Dumbarton Oaks, en octobre 1944. Lors de la conférence de Yalta, ce fut bien l'idée de coordination entre les Grands qui domina — et non celle d'un partage du monde. Cependant, elle fut également le point de départ de malentendus, en particulier entre les États-Unis et l'URSS. Roosevelt meurt sur ces entrefaites le 12 avril 1945.  La portée de la Conférence de Yalta : Mais pour certains, cette conférence a été celle du partage de l’Europe. Le Général de Gaulle dans ses mémoires de guerre (1959) parle de l’ « Enorme morceau de l’Europe que les accords de Yalta abandonnaient par avance aux Soviets se trouvait maintenant dans leurs mains » et « la soviétisation s’y développait-elle rapidement ». Arthur Conte a même écrit un ouvrage célèbre en 1964 « Yalta ou le Partage du monde ». 3. Les conférence de Potsdam  Date et lieu : La conférence de Potsdam réunit près de Berlin, du 17 juillet au 2 août 1945, les chefs d'État des Etats-Unis (Harry Truman), de l'Union des Républiques socialistes soviétiques (Joseph Staline) et du Royaume-Uni (Clément Attlee), à la suite de la capitulation sans condition de l'Allemagne, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La conférence traita principalement de la situation en Europe et des futurs traités de paix. Pour l'Allemagne, il fut décidé un désarmement, suivi d'une démilitarisation du pays et d’une occupation tripartite, ainsi que le jugement des criminels de guerre. Un processus de dénazification, c'est-à-dire de destruction du Parti national-socialiste, et de démocratisation devait également être mis en place.  Principales résolutions : En outre, l'économie du pays devait être réorganisée et l'Allemagne devait verser 20 milliards de dollars de réparations. La frontière germano-polonaise, fixée à la ligne Oder-Neisse, n'était considérée que comme une limite provisoire. Concernant la guerre dans le Pacifique, l'URSS accepta de s'allier aux puissances occidentales afin d'exiger une capitulation japonaise. Mais, le contrôle des Alliés sur les gouvernements européens, tel qu'il avait été établi lors de la déclaration sur l'Europe libérée, ne put être appliqué en Bulgarie et en Roumanie.  Portée historique de la conférence : La conférence de Potsdam fut donc considérée comme un succès ; pourtant, nombre des accords qui en résultaient ne furent jamais respectés, du fait des relations de plus en plus conflictuelles entre l'URSS et l'Europe occidentale.

Page 8 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 5 : La nouvelle carte du monde OS : Décrire les bouleversements territoriaux intervenus après la guerre 1.

Les changements de frontière en Europe. Les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale ont modifié et restitué un certain nombre des frontières à travers le monde. Ces modifications ont touché les pays de l’Axe qui avaient envahi et occupé les territoires voisins.  Les perdants : l’Allemagne a été ramenée à ses frontières de 1937 en restituant l’Autriche, les Sudètes à la Tchécoslovaquie, l’AlsaceLorraine à la France. Elle doit aussi céder la région de Königsberg à l’URSS, la Prusse orientale et quelques provinces à la Pologne : soit près de 115.000km2. L’Allemagne et Berlin sont occupées et placées sous contrôle des Alliés. L’Italie doit concéder des portions de territoire à la France et la Yougoslavie.  Les gagnants : L’Union soviétique étend largement ses frontières en Finlande et dans les Etats baltes. Elle reprend les régions peuplées de la Biélorussie, de l’Ukraine ; la Ruthénie, la Bessarabie et la Bucovine enlevées à la Hongrie et à la Roumanie. La Pologne sera formée surtout de territoires pris sur l'Allemagne : tous les territoires situés à l'est de l'Oder et de son affluent le Neisse et de la Prusse Orientale. La France reprit l’Alsace-Lorraine.  2. La situation de l’Asie  Les grands perdants : Le Japon s’effondre et est placé sous tutelle américaine en la personne du général Mc Arthur investi des pleins pouvoirs par Truman. Il est occupé, démilitarisé et démocratisé. Une nouvelle constitution instaure la démocratie parlementaire, la liberté politique et syndicale, une reforme agraire, l’épuration des administrations, le démantèlement des zaibatsu et la lutte contre le militarisme de l’enseignement. des7 millions de japonais rentrent au pays qui perd Formose, la Mandchourie qui retournent à la Chine. La Corée libérée est occupée au Nord par l’Armée rouge et au sud par les USA. Les « Deux Grands » se partagent les îles : les USA prennent les îles Carolines et Mariannes ; l’URSS les îles Kouriles et Sakhaline.  La situation de la Chine : La Chine de 1945 présente une situation double. D’une part, la Mandchourie libérée du Japon est occupée par l’URSS. Le reste du territoire connaît des problèmes politiques internes. Une petite partie du pays dans le Nord-est est sous le contrôle de Mao Zedong ; la plus grande partie du pays est sous le contrôle du gouvernement du Guomidang de Jiang.  La situation des colonies : De l’Inde en Indonésie, les territoires sont restés colonies européennes (Laos, Cambodge et Vietnam à la France ; Inde, Birmanie et Malaisie à la Grande Bretagne ; Indonésie au Pays-Bas). Mais dans toutes ces colonies les mouvements nationalistes d’inspiration communiste ont atteints des dimensions inquiétantes. Partout, ils exigent l’indépendance.

3. La situation de l’Afrique en 1945.  La situation politique : A la sortie de la guerre, les espoirs sont grands parmi les Africains de voir l’élan de la victoire contre le nazisme aboutir à leur libération. Mais les métropoles européennes, trop attachées à l’exploitation bon marché des matières premières africaines, ne l’entendent pas de la même oreille. L’Afrique restera encore terre des colonies européennes. Mais les mouvements nationalistes ont pris de l’importance et attendent se faire entendre. Les promesses faites à Brazzaville par le Général de Gaulle appellent interpellent l’élite africaine à s’impliquer progressivement dans les affaires politiques, économiques et sociales pour l’indépendance du continent. Mais l’Italie perd ses colonies car la Libye, l’Erythrée et la Somalie sont placés sous tutelle de l’ONU.  La situation des colonies allemandes et italiennes : Le fait nouveau sur le continent en 1945 est la situation des colonies allemandes et italiennes. Certaines sont devenues des territoires placés sous mandat de l’ONU (Cameroun, Tanganyika). D’autres ont été placées sous administration britannique (Libye, Somalie) ou l’Union sud-africaine (Namibie). Une partie de la Somalie a été partagée entre la Somalie française au Nord et la Somalie britannique au Sud. L’Egypte bien que indépendante est sous influence britannique ; le Liberia est indépendant.

Page 9 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 6 : La naissance de l’ONU OS1 : Expliquez les origines de l’ONU/ OS2 : Décrivez la composition de l’ONU 1. L’historique de la création de l’ONU  Origines et étapes : Avant l'ONU, d'autres organisations œuvraient pour la paix dans le monde : L'Union interparlementaire, créée en 1889 ; Le Bureau international de la paix, créé en 1891 ; La Cour d'arbitrage international de La Haye, créée en 1899 ; L'Organisation internationale du travail, créée en 1919 et La Société des Nations, active entre 1919 et 1939 (de jure jusqu’en 1946). Les premières bases des Nations unies furent posées lors de l'élaboration de la Déclaration des Nations unies, qui fut signée le 1er janvier 1942 à Washington DC (naissance de la Grande Alliance). L'expression Nations unies vient du président des États-Unis, Franklin D. Roosevelt ; elle avait pour but de signifier que des États avaient décidé de se réunir pour prévenir les conflits armés. Mais c'est avec la Conférence de Dumbarton Oaks à Washington DC (21 août au 7 septembre 1944) et surtout la conférence de San Francisco en 1945 qu'ont été définis exactement le but et le fonctionnement de l'ONU.  Le texte fondateur de l'ONU : c’est la Charte des Nations unies. Cette charte fut signée à la fin de la Conférence de San Francisco par les représentants des 50 États fondateurs le 26 juin 1945. C'est le 24 octobre 1945, lors de la ratification par la majorité des pays signataires, que l'ONU naquit officiellement. Depuis, la Journée des Nations unies est célébrée le 24 octobre de chaque année. La paix entre les nations est la mission fondatrice des Nations unies. 2. Les objectifs de l’ONU  Les buts de l’ONU sont : Maintenir la paix et la sécurité collective ; Assurer la reconnaissance du droit des peuples à disposer d’euxmêmes ; Faire respecter les droits de l’homme et les libertés fondamentales ; Favoriser le progrès social et de meilleures conditions de vie. Aussi, l’ONU a pour principes : L’égalité souveraine de tous les Etats membres ; Règlement pacifique des conflits ; Coopération internationale.  Mode d’action : La diplomatie est la première arme dont dispose l’ONU. Le Conseil de sécurité doit encourager les nations à résoudre pacifiquement leurs conflits (par des recommandations, des négociations, la médiation, etc.). Si ces tentatives échouent, il peut avoir recours à des moyens non militaires (des sanctions économiques par exemple). En dernier recours, il peut autoriser une action militaire pour imposer la paix. Celle-ci est menée par une coalition de pays, regroupés sous l’égide de l’ONU. Cette manière d’imposer la paix n’est utilisée que très rarement (par exemple lors de la guerre du Golfe en 1991). 3. Les organes de l’ONU  L’Assemblée générale est l’organe de délibération de l’ONU : Les délégués des 192 États membres de l’ONU se réunissent chaque année en Assemblée générale. L’ONU est fondée sur le principe de l’égalité entre tous les États membres : à l’Assemblée générale, chaque État membre dispose d’une voix. Son rôle est de discuter de toutes les questions qui lui sont soumises et de formuler des recommandations sur ces questions.  Le Conseil de sécurité est responsable du maintien de la paix. Le Conseil de sécurité est l’organe le plus important de l’ONU. Il dispose d’un pouvoir de décision : c’est lui qui prend des mesures (appelées « résolutions ») en cas de menace pour la paix. Il est constitué de dix membres élus par l’Assemblée générale pour deux ans et de cinq membres permanents, qui sont les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Russie et la Chine. Les cinq membres permanents sont très importants car ils possèdent un droit de veto : ils peuvent s’opposer à n’importe quelle décision, même si celle-ci est voulue par la majorité du Conseil.  Le Secrétariat est l’organe administratif de l’ONU. Il est chargé d’assurer le suivi du travail de l’ONU. Il est présidé par un secrétaire général nommé pour cinq ans par l’Assemblée générale. Le secrétaire général occupe une place primordiale dans la diplomatie internationale en tentant d’empêcher l’apparition, l’aggravation ou l’extension des conflits. Les secrétaires généraux de l’ONU : TRYGVE LIE de Norvège 19461953 ; DAG HAMMARSKJOLD de Suède 1953-1961 mort au CONGO ; U’TANT de Birmanie 11961-1971 ; KURT WALDHEIM d’Autriche 1971-1981 ; JAVIER PEREZ DE CUELLAR du Pérou 1981-1991 ; BOUTROS BOUTROS GHALI d’Egypte 1991-1997 ; KOFI ANNAN du Ghana 1997-2007 ; BAN KIM-MOON depuis 2007.  Les Casques bleus : Lorsqu’un conflit éclate, le Conseil de l’ONU peut décider d’envoyer une mission de la paix dans la zone de conflit afin d’y rétablir la paix. Cette mission est accomplie par les « soldats de la paix », mais l’ONU n’a pas d’armée. Ce sont les pays membres qui lui fournissent des soldats. Les soldats de la paix sont reconnaissables à leur casque ou à leur béret bleu ; c’est pourquoi ils sont appelés les « Casques bleus ». Les Casques bleus n’ont pas pour mission de se battre, mais de s’interposer entre les ennemis. En empêchant les agressions directes et en favorisant le dialogue, ils doivent permettre un règlement pacifique des tensions.  La Cour pénale internationale [CPI] : C’est un tribunal international permanent, indépendant des Nations unies. Cette cours est chargée de juger les auteurs des crimes internationaux : génocides, crimes contre l’humanité, crimes de guerre, et, à terme, crimes d’agression. La Cour pénale internationale (CPI) est basée à La Haye (Pays-Bas). Entrée en vigueur le 1er juillet 2002, elle rassemble, à cette date, 139 pays signataires et 76 ratifications.  La Cour internationale de justice des Nations unies : C’est un organe judiciaire principal des Nations unies, créé en 1945 pour succéder à la Cour permanente de justice internationale. Sa principale tâche consiste à statuer sur les différends d'ordre juridique entre nations ; elle ne peut, de ce fait, être saisie d'une affaire par l'action d'un particulier. Tous les États membres de l'Organisation des Nations unies (ONU) sont parties au statut de la Cour Internationale de justice. Une nation qui n'est pas partie au statut de la Cour peut recourir à cette dernière si elle accepte, à titre général ou particulier, de se soumettre aux obligations d'un État membre des Nations unies. Conclusion : En 1945, les vainqueurs de la Seconde Guerre, à travers les conférences tripartites, ont jeté les bases d’un nouvel ordre mondial. Le nouvel ordre mondial est fondé sur la paix, le développement, la coopération, les droits et les libertés de l’Homme. Mais l’Alliance entre les démocraties capitalistes et les communistes ne sera que de courte durée et les bases du nouvel ordre mondial remises en cause.

Page 10 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie L’Europe dans la guerre froide de 1947 à 1991

CHAPITRE3 : LA GUERRE FROIDE OG : Etudier l’état des relations Est/Ouest de 1947 à 1990 Introduction : L’expression « guerre froide » fait son apparition pour la première fois dans l'Occident moderne avec l’homme d’État américain Bernard Baruch, en 1947 et elle est popularisée par le journaliste Lippmann. D'après Raymond Aron, il s'agissait d'une « guerre limitée » ou « paix belliqueuse » dans un monde bipolaire où les belligérants évitaient l’affrontement direct, d'où l'expression « Paix impossible, guerre improbable ».

Page 11 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 7 : Les origines de la guerre froide OS1 : Expliquez suivant une chronologie les origines de la guerre froide/ OS2 : Caractériser le monde bipolaire 1. Les causes lointaines de la guerre froide L’une des causes de la guerre froide aura été les différences d’ordre idéologique entre les USA et l’URSS et leurs ambitions opposées pour une Europe vidée de toute force économique, financière et politique.  L’opposition des idéologies et le « vide européen » : Une opposition de doctrine sépare les USA et l’URSS devenus les deux plus grandes puissances après la guerre. Du point de vue économique, les USA prônent le capitalisme libéral alors que l’URSS défend le communisme et le collectivisme. Du point de vue politique, toutes sont des démocraties mais à l’Ouest, c’est la démocratie pluraliste et à l’Est la démocratie populaire fondée sur un seul parti (le Parti Communiste). Lorsque la guerre prit fin et les puissances européennes s’effondrèrent, les Deux Grands voient l’Europe comme un foyer d’appel pour leur influence idéologique dans la mesure où leur armée respective s’y trouve encore.  Les ambitions et méfiances réciproques : D’un côté, Roosevelt entend partager le gouvernement du monde, il s’agit de mettre des démocraties libérales partout pour la paix, certes, mais aussi pour garantir la liberté des échanges. Mais ils s'inquiètent du contrôle soviétique en Europe centrale et orientale ; sur les détroits entre la mer Noire et la Méditerranée ainsi que l'installation d'un gouvernement communiste dans le nord de l'Iran et le soutien à la guérilla communiste en Grèce. Cette inquiétude est soutenue par le discours à Fulton de Winston Churchill dénonçant le 5 mars 1946, l'attitude de Staline : « de Stettin, dans la Baltique, à Trieste dans l'Adriatique, un rideau de fer est descendu à travers le continent ». Ce discours fait suite au télégramme de George Kennan, ambassadeur à Moscou incitant les USA à endiguer l’expansion du communisme. De leur côté, les Soviétiques redoutent le nouveau rôle mondial que les États-Unis entendent tenir et craignent leur suprématie militaire. Staline pense que le moment est venu d'assurer une nouvelle expansion du communisme sur le plan mondial. Il considère que certains territoires sont vitaux pour la sécurité de l’URSS et il n’aura de cesse de les obtenir. C’est l’idée de constituer un glacis sécuritaire autour de l’URSS, tant en Europe, en Asie qu’en Extrême-Orient. 2. Les causes immédiates de la guerre froide Les causes immédiates de la guerre froide apparaissent en 1947 lorsque les deux grandes puissances annoncent clairement leurs nouvelles politiques extérieurs.  La nouvelle politique américaine : Face aux ambitions expansionnistes de l’URSS, le président américain Truman propose le 12 mars 1947, la « doctrine Truman », qui vise le « containment » ou l’« endiguement » du communisme partout dans le monde. Les États-Unis proposent leur aide financière et militaire « aux peuples libres pour résister à des tentatives d'asservissement, qu'elles soient le fait de minorités armées ou de pressions étrangères ». Les premières à en bénéficier sont la Grèce, la Turquie et l'Iran. Ils ajoutent le plan Marshall en juin 1947, qui est le pendant économique de la « doctrine Truman ». Celui-ci consiste en une aide financière de 13 milliards de dollars pour la reconstruction de l'Europe centrale et occidentale. Seize pays d'Europe l'acceptent, regroupés dès 1948 dans l'Organisation européenne de coopération économique (OECE).  La réaction soviétique : Les soviétiques, qui ont rejeté l’offre de Marshall, crée le Kominform en septembre 1947 : organe de liaison et d’information des partis communistes. Le Kominform, reconstitution du Kominterm, officiellement pour centraliser les informations d’intérêt commun, sert d’instrument de la politique stalinienne ; il est un indispensable outil permettant de contrer et de contenir, en Europe, les velléités hégémoniques et le bellicisme des États-Unis. Jdanov formule également la théorie des blocs (Doctrine Jdanov) ; il formule, dès lors, l’idée que, le monde étant divisé en deux blocs irréconciliables — le camp impérialiste antidémocratique et capitaliste des États-Unis et le camp anti-impérialiste, démocratique et pacifique de l’URSS. 3. La constitution des blocs La guerre froide sera finalement allignée sur la logique du fonctionnement des blocs fondés sur la soudure politique, économique et militaire des Etats membres et dirigés par les « deux frères ennemis ».  Les principes des blocs : Reconnaissance d’une puissance directrice du bloc ; Soudure économique et idéologique ; Soutien militaire ;  Le bloc de l’Ouest ou capitaliste dirigé par les USA : Organisation économique : Le plan Marshall du 5 juin 1947 a favorisé la création de l’OECE en 1948 par 16 Etats de l’Europe de l’Ouest plus la RFA en 1949. Elle devient l’OCED (Organisation de Coopération et de Développement Economique) en 1961 regroupant 29 Etats capitalistes. Organisation militaire : Les pays occidentaux multiplient les alliances : l’Alliance atlantique (4 avril 1949 après le coup de Prague de février 1948) devient l’OTAN en 1950 pendant la guerre de Corée ; le Traité de San Francisco avec le Japon et le Traité avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande (l’ANZUS) en 1951. L’Organisation du Traité de l’Asie du Sud-est (OTASE) est signée en 1954 avec les deux pays cités et le Pakistan, les Philippines, la Thaïlande, le Royaume-Uni et la France et le Pacte de Bagdad en 1955 avec la Turquie, l’Iran, le Pakistan, l’Irak et le Royaume-Uni. Les objectifs des USA sont : Construire un ordre démocratique capitaliste sur le modèle américain ; Assurer la sécurité de la démocratie ; Soutenir les peuples contre le communisme.  Le bloc de l’Est ou soviétique dirigé par l’URSS : Organisation économique et idéologique : De son côté, Staline a imposé la transformation des économies sur le modèle soviétique axé sur la planification, la collectivisation des campagnes, la priorité à l’industrie lourde. En 1949, il fut crée le CAEM (Conseil d’Assistance Economique Mutuelle) ou COMECON. Organisation militaire : L’URSS et ses Alliés mettent en place : Le Kominform, le Pacte de Varsovie en 1955 avec tous les Etats communistes. Les soviétiques visent à : Etendre le modèle communisme soit par la tactique « frontiste » (occuper les postes clés dans les gouvernements de coalition), soit par la tactique du « salami » (diviser pour mieux régner) ; Créer les démocraties populaires. Marshall, George Catlett (1880-1959), général et homme politique américain, chef d'état-major durant la Seconde Guerre mondiale. Secrétaire d'État entre 1947 et 1949, il fut l'auteur du plan Marshall, qui contribua au redressement de l'économie de l'Europe occidentale après la guerre. En 1953, il obtint le Prix Nobel de la paix.

Jdanov, Andreï Aleksandrovitch (18961948), homme politique, théoricien du « réalisme socialiste » et de la doctrine des blocs, qui a été l’un des principaux acteurs du raidissement idéologique de l’URSS stalinienne des années 1947-1953.

Page 12 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 8 : Les manifestations de la guerre froide de 1947 à 1953 OS : Etudiez le déroulement des crises de la guerre froide de 1947 à 1953. 1. La première guerre israélo-palestinienne 1.1. Les origines de la Première guerre israélo-palestinienne La Première guerre israélo-palestinienne est le résultat d’une combinaison des causes liées à la coexistence de deux peuples sur un même territoire.  Les causes lointaines : le mouvement sioniste et les promesses de la Grande-Bretagne. Le sionisme propose vers 1890 la création d’un Etat juif en Palestine considérée comme « terre promise » aux hébreux pendant l’Antiquité et placée sous mandat britannique. Des milliers de juifs migrent vers la Palestine. Mais pendant la guerre de 1914-1918, les Britanniques proposent la création d’un Etat palestinien indépendant aux Arabes (1915) et en 1917 par la voix de Balfour ils promettent aussi aux Juifs un « foyer national juif». Deux peuples attendent la création d’un Etat sur les mêmes terres.  Les causes intermédiaires : la coexistence de plus en plus difficile entre 1.250.000 arabes et 650.000 juifs. Si les juifs se réjouissent et attendent avoir un Etat, la Ligue arabe, quant à elle s’oppose à la création d’un Etat juif. Les affrontements commencent entre les deux peuples : la Haganah (milice d’autodéfense juive) attaque les camps, l’Irgoun (mouvement terroriste) multiplie les attentats. Au lendemain de la Seconde Guerre la tension monte au Moyen-Orient : les britanniques renvoient l’Exodus avec les rescapés des camps nazis, les britanniques proposent le Plan Morrison (le retour de 100.000 juifs en Palestine contre la création d’un Etat juif).  Les causes immédiates : le plan de partage de l’ONU et l’indépendance de l’Etat d’Israël : Le 29 novembre 1947, l’ONU décide de partager la Palestine en deux Etats : un Etat juif et un Etat palestinien. Jérusalem, ville sainte des trois religions est internationalisée. Plus de 50% des terres sont attribuées à 30% des juifs. Le projet est rejeté par la Grande-Bretagne, la Palestine et la Ligue arabe mais accepté par Israël et les deux Grands. Lorsque la Grande-Bretagne annonce son retrait de la Palestine en mai 1948, Ben Gourion proclame la naissance de l’Etat d’Israël le 14 mai 1948. Le lendemain commence la guerre des deux peuples. 1.2. Les manifestations de la guerre  L’attaque des Arabes : Le 15 mai 1948, la Ligue arabe envahit Israël. Les combats durent jusqu’en janvier 1949 avec des trêves négociées par l’ONU sous la médiation du comte Folke Bernadotte qui sera assassiné à Jérusalem. Les Transjordaniens assiègent Jérusalem et coupent la route de Tel-Aviv ; les Egyptiens traversent le Néguev aidés par la Grande-Bretagne.  La riposte des Juifs : Mais Israël a plusieurs atouts : une forte levée des citoyens, un soutien des Deux Grands et une livraison d’armes modernes par la Tchécoslovaquie accordée par l’URSS. L’armée juive passe à l’offensive : elle reprend la Galilée au Liban et à la Syrie; encercle l’armée égyptienne à Faluja, Gaza. Les Juifs occupent le Néguev et le Sinaï. L’armée juive voulut même occupée l’Egypte nulle été la menace de l’armée britannique. Cette guerre s’achève avec l’armistice de Rhodes en 1949. 1.3. Les conséquences de la guerre La première guerre arabo-juive se termine avec des conséquences multiples signe d’une paix improbable.  Sur le plan politique, la Palestine disparaît de la carte. La Transjordanie occupe l’Est, l’Egypte prend la bande de Gaza et Israël le reste du territoire palestinien. Jérusalem devient divisée de fait entre juifs et jordaniens. Israël s‘agrandi et occupe désormais 78% de l’ancienne Palestine contre 55% en 1947.  Sur le plan idéologique, Israël devient la tête de pont de l’Occident au Moyen-Orient. Ses institutions sont calquées sous le modèle des démocraties occidentales (parlement ou Knesset : 120 élus pour 4ans ; Parti travailliste, parti national religieux, les Libéraux indépendants, le Likoud). Dans le cadre de la bipolarisation, Israël choisit le bloc occidental.  Sur le plan démographique, la guerre entraina le « problème palestinien » : 725.000 arabes quittent l’Etat juif pour les camps des refugiés et les Etats voisins alors que près de 900.000 juifs de la diaspora entrent en Israël. Les refugiés palestiniens créent le Fatah ou la conquête en 1956. De son côté, Israël connut une vague importante d’immigrés rescapés des camps nazis et de la diaspora. En 1950, le pays adopta la Loi du retour.

Document : Israël de 1947 à 1948

Source : Histoire terminale, Paris, Belin, 2004, p.127.

Page 13 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 9 : La Première crise de Berlin 1.

Les origines de la crise La Première crise de Berlin a plusieurs origines mais elles tournent autour d’un point essentiel : les différents accords entre Alliés sur l’avenir de l’Allemagne.  En 1945, ils avaient décidé de diviser et d’occuper l’Allemagne en quatre zones entre la France, le Royaume-Uni, l’URSS et les USA. Les quatre puissances mirent en place un conseil de contrôle des Alliés pour démilitariser, dénazifier et faire payer les réparations à l’Allemagne.  En 1947, la rupture de la Grande Alliance remet l’Allemagne au centre des manœuvres américano-soviétiques. D’un côté, l’URSS veut étendre son régime en Allemagne où elle nationalise les entreprises, supprime les médias et la liberté de la presse, interne les opposants. De leur côté, les USA voient l’Allemagne comme un marché potentiel où ils relancent l’économie en lui octroyant 4 milliards de dollars américains du Plan Marshall. Entre Janvier et mars 1947, les parties occidentales deviennent la bizone puis la tri zone. En représailles, l’URSS quitte le Conseil de contrôle des Alliés le 20 mars 1948.  Mais l’événement qui entraine la crise est l’adoption du Deutschemark comme monnaie de la tri zone. Après la création de la tri zone, les occidentaux annoncent l’adoption d’une monnaie pour renforcer les liens économiques avec leur zone allemande. Pour Staline, ces actes sont une violation des accords de Yalta. 2. Le déroulement de la crise  Le « blocus de Berlin ». Pour montrer leur opposition à la création éventuelle d’un État occidental et à la réforme monétaire, les Soviétiques perturbent les liaisons entre Berlin et les zones occidentales. Les premières mesures commencent le 1 er avril 1948. Le personnel américain transitant par la zone soviétique doit montrer ses papiers et son accréditation. Début juin, les voyageurs allemands entrant en zone soviétique doivent obtenir une autorisation spéciale2. En réaction, les Soviétiques arrêtent tout le trafic ferroviaire entrant à Berlin ainsi que celui des péniches. Ils n’approvisionnent plus en courant électrique venant de leurs usines la partie ouest de la ville. Le 24 juin 1948, le blocus devient total en violation complète de l’accord quadripartite exigeant que le ravitaillement de Berlin se fasse en mettant les approvisionnements en commun.  La mise en place d’un contre blocus pour pénaliser Berlin Est et le pont aérien seront adoptés. Les USA et la G.B fournissent leurs avions avec des pilotes venus de tous les pays du bloc occidental ; la France engagée en Indochine utilise les avions allemands. Plus de 278000 vols ont été effectués pour plus de 2 millions de tonnes de fret constitués de charbon (68%), de produits alimentaires (23%), des médicaments et vêtements. La décision soviétique de créer un gouvernement à Berlin-Est le 30 novembre 1948 et la création à l’Ouest du Traité de l’Atlantique Nord en avril 1949 relancent les discussions et le 04 mai, les deux camps parviennent à un accord pour lever le blocus et le contre blocus le 12 mai. 3.

Les conséquences de la crise La Première crise de Berlin s’achève avec des conséquences décisives dans les relations Est/Ouest.  Du point de vue militaire, les USA renforcent la matérialisation de la Doctrine Truman. Le 4 avril est signé à Washington le Pacte de l’Atlantique entre 12 Etats occidentaux. L’un des articles du traité précise que « les Parties conviennent qu’une attaque armée contre l’une ou plusieurs d’entre elles survenant en Europe ou en Amérique du Nord sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les Parties. » Ce traité deviendra l’OTAN en 1950.  Du point de vue politique, l’Allemagne fut divisée en deux Etats : la République Fédérale d’Allemagne (RFA) créée en mai 1949 et dirigée par Konrad Adenauer avec pour capitale Bonn ; la République Démocratique d’Allemagne (RDA) mise en place en octobre 1949 avec pour capitale Berlin-Est. La capitale Berlin fut divisée en deux villes dont Berlin-Ouest, ville de la RFA située en RDA. La RFA devient membre du bloc de l’Ouest et la RDA membre du bloc de l’Est. En RDA, on retrouve le Président Wilhelm Pieck, le Premier Ministre Otto Grotewohl et le secrétaire général du comité central du SED Walter Ulbricht. L’Allemagne en 1945 : un territoire divisé en quatre zones d’occupation

L’Allemagne de 1949 : un territoire divisé en deux Etats : la RFA et la RDA

Page 14 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 10 : La guerre de Corée 1. Les origines de la guerre de Corée La guerre de Corée est liée à une série des causes à caractère idéologique.  Le plan de partage de fait de la Corée entre 1945 et 1946 : le 09 août 1945 l’URSS intervient au Nord de la Corée contre le Japon et les USA débarquèrent le 8septembre au Sud de la Corée contre une République communiste éphémère. Mais l’échec de la Commission mixte américano-soviétique en janvier 1946 entraine la division de la Corée en deux zones d’occupation : une zone soviétique au Nord et une zone américaine au Sud.  La naissance de deux Etats : la montée des tensions entre les USA et l’URSS, l’échec des élections communes sous l’égide de l’ONU entrainent la naissance des deux Etats : au Sud, Syngman Rhée fut élu président et la République de Corée proclamée en juillet 1948 avec capitale Séoul et Kim Il Sung fut élu président de la République Populaire et Démocratique de Corée du Nord (proclamée en août 1948) avec capitale Pyong Yang. Mais les deux présidents souhaitent la réunification des deux Etats selon sa propre idéologie.  Le non respect des termes de l’accord américano-soviétique sur le retrait des troupes en Corée. Les coréens du Nord accusent les américains de multiplier des attaques visant à déstabiliser la Corée du Nord) alors que les sud coréens évoquent l’accord sinosoviétique pour l’annexion de leur Etat après le retrait des troupes américaines en avril 1950. 2. Les grandes phases de la guerre de Corée  L’invasion nord-coréenne au Sud le 25 juin 1950 : 135 000 Nord-Coréens franchirent la frontière conseillés et équipés par les Soviétiques. Les Nordistes attaquèrent en plusieurs endroits stratégiques au sol et dans les airs, parmi lesquels Kaesong, Chunchon, Uijongbu ; Ongjin , l'aéroport de Gimpo à Séoul où se trouvait les 22 avions de liaison et d'entraînement de l'aviation du sud. Séoul fut prises dans l'après-midi du 28 juin et les forces sudistes, surclassées en nombre et en puissance de feu, furent mises en déroute et durent battre en retraite. Les NordCoréens n'avaient toutefois pas réussi à atteindre leur objectif de faire signer la reddition rapide du gouvernement de Syngman Rhee et la désintégration de son armée.  La riposte onusienne et chinoise. Sur demande des USA sous Truman, l’ONU vota les résolutions 83 et 84 d’une intervention militaire en Corée. Le 16 juillet 1950, un contingent des Nations Unies commandé par le général Douglas Macarthur répond à l’attaque. Le 28 septembre, Séoul fut libérée ; le 7 octobre l’armée onusienne prit Pyong Yang et le 25 octobre 1950, elle arriva au fleuve Yalu à la frontière avec la Chine malgré les avertissements de Pékin. En fin novembre 1950, plus de 700.000 volontaires entrèrent en guerre : ils occupèrent Pyong yang le 04 décembre, Séoul le 05 janvier 1951. Le 11 avril l’option atomique de Macarthur lui valu son remplacement par le Lieutenant- Général Ridgway. Truman abandonna l’idée de la réunification de peur d’entrainer une guerre directe contre l’URSS.  La stabilisation des combats à partir d’avril : les USA mobilisaient 260.000 hommes, l’ONU 35.000, la Corée du Sud 340.000 ; la Corée du Nord et la Chine comptaient encore 865.000 hommes. Plusieurs témoignages des soldats américains des B-26, F-84, P-51 Mustang, B-29 affirment avoir vu des pilotes de chasse soviétiques sur les MIG-15, les Yak-12 et les TU-2. Le 23 juin 1951, Jacob Malik, délégué permanent de l’URSS aux Nations-Unies, insère dans un discours un passage où il suggère une négociation sur cette base : un tel scénario avait débouché deux ans plus tôt sur la levée du blocus de Berlin43. Dès le 10 juillet 1951, les délégués des deux camps se rencontrèrent à Kaesong, à proximité de l’ancienne ligne de démarcation. Mais il faudra attendre le 27 juillet 1953 pour que les négociations aboutissent à Panmunjom, mettant fin à un conflit qui aura duré trois. 3. Les conséquences de la guerre coréenne Cette guerre meurtrière et fratricide, qui n'amena quasiment aucun changement territorial, a laissé l’impression d’un suicide national dont les responsables sont les États-Unis de Truman et l’URSS de Staline.  Sur le plan démographique : 1 à 4millions ; des dizaines de milliers de Sud-Coréens et des milliers d'Occidentaux fait prisonniers par le Nord sont portés disparu.  Sur le plan territorial : Le cessez-le-feu consacra le retour au statu quo ante bellum mais la Zone coréenne démilitarisée entre les deux Corées (coupant le 38e parallèle en diagonale, suivant une bande de 249 km de long sur 4 km de large) fait que la superficie de chacun des territoires des deux Corées seront sensiblement les mêmes qu'au début du conflit. Cependant un petit avantage fut accordé au Sud, la ligne de front s'étant stabilisé un peu au-delà de l'ancienne frontière.  Sur le plan stratégique : En 1950 fut créée l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord. Par ailleurs, la guerre consacra l’extension du communisme et du capitalisme en Asie. L’URSS prit dans son camp la Chine, le Vietnam et la Corée du Nord ; les USA gagnèrent en signant avec le Japon un traité de paix en septembre 1951 et un autre Traité avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande (l’ANZUS) en 1951 ; ils rangèrent dans leur camp Taïwan ou Formose, le Japon et la Corée du Sud.

Les grandes phases de la guerre de Corée

Page 15 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 11 : La guerre d’Indochine 1.

Les causes de la guerre La guerre d’Indochine serait le fait de trois raisons principales.  La naissance d’un mouvement nationaliste conduit par Hô Chi Minh entre les deux-guerres : malgré les apports positifs, l’Indochine (Cambodge, Laos, Tonkin, Annan, Cochinchine) reste misérable ; paysans sans terres, industrie faible. En 1930, Hô Chi Minh fonde le parti communiste indochinois. En 1941, le parti communiste devient un Front Nationaliste.  La déclaration d’indépendance le 2 septembre 1945 : D’abord pendant la Deuxième Guerre mondiale, le Japon occupa l’Indochine et en 1945 les japonais accordent l’indépendance aux territoires indochinois : Vietnam, Cambodge et Laos. Dès la capitalisation du Japon, le Vietminh contraint l’empereur Bao Daï du Vietnam à abdiquer en proclamant l’indépendance du pays.  La reconquête française en novembre 1946 : La France en créant l’Union française repris la Cochinchine et reconnaît la RDV comme membre de l’Union française en attendant les négociations de la conférence de Fontainebleau. Mais l’amiral Thierry d’Argenlieu proclame la République de Cochinchine et bombarde Haiphong en tuant 6.000 vietnamiens ; la RDV massacre les français à Hanoï le 19 décembre 1946. 2. Le déroulement de la guerre d’Indochine  La guerre coloniale entre le corps d’expédition française et les troupes du Vietminh de 1946 à 1949 . L’armée française bien organisée, aidée en armement américaine et les renforts des troupes anticommunistes cochinchinoises attaque les soldats vietnamiens. Elle tient le Sud et les grands axes. En face le Vietminh, dirigé par le général Giap pratique une guérilla très inventive et efficace. Elle tient le Nord du pays et recrute dans les campagnes en jouant sur la fibre patriotique. L' «oncle Hô», comme on le surnomme lance une déclaration sans équivoque :

«Luttez par tous les moyens dont vous disposez. Luttez avec vos armes, vos pioches, vos pelles, vos bâtons. Sauvez l'indépendance et l'intégrité territoriale de la patrie. Vive le Vietnam indépendant et indivisible. Vive la démocratie ». Les vélos transportant le matériel militaire russe ou chinois

vont devenir l'un des symboles de cette armée populaire. La journée était pour la France contrôlant les plaines mais les nuits pour les vietnamiens et les commissaires politiques encadrant les populations qui les cachent. Mais les combats se limitent à des embuscades.  La seconde phase qui se déroula de 1950 à 1954 devient une guerre dans la guerre froide . Désormais, le Vietminh est soutenu par les Chinois qui lui apportent les forces armées modernes commandées par le Général Giap. La France, de son côté, reçoit une aide financière des Etats-Unis contre cette croisade communiste. De la guérilla, les viêts passent à la guerre totale en s’emparant de plusieurs villes dans le Nord du Tonkin, envahit l’Annan puis le Laos prenant en tenaille le delta tonkinois. En 1953, l’Etat-Major français décide de frapper un grand coup en s’emparant de la cuvette de Dien Bien Phu pour empêcher les Vietnamiens de pénétrer au Laos. Mais les Vietnamiens dans des conditions extraordinairement difficiles, à dos d’homme ou à travers de tunnels creusés dans la boue des collines installent au sommet de celles-ci une artillerie qui s’abat sur les français pris au piège et détruit le terrain d’aviation. Le commandement français installé dans la cuvette du Diên Biên Phu tomba après des rudes combats aux canons le 7 mai 1954. Il faut négocier et Pierre Mendès France finit par conclure la paix de Genève avec l’Indochine qui aboutit aux accords des 20-21 juillet 1954. 3.

Le bilan de la guerre La guerre d’Indochine se solda par des conséquences importantes.  D’abord, cette guerre fut une défaite française. Elle favorisa l’indépendance des territoires formant l’Indochine française en application des accords de Genève. Le Laos et le Cambodge accèdent à l’indépendance en 1954. Conformément aux accords d’armistice signés à Genève en 1954, les troupes Vietnamiennes et les soldats français se retirent du Laos. Une commission internationale de surveillance est mise en place pour veiller au respect des accords. En décembre 1955, le Laos est autorisé à siéger à l’ONU. Accordée le 9 novembre 1953, l’indépendance du Cambodge est totale à partir de la dissolution de l’Union économique et monétaire indochinoise, en 1954.  Ensuite, cette guerre entraîna la division du Vietnam en deux parties en attendant les élections de 1956. Le Viêt Nam est divisé en deux à la hauteur du 17e parallèle ; dans le nord, l’administration est attribuée à Hô Chi Minh, à la tête de la République démocratique du Viêt Nam, État communiste. Un protocole prévoit des élections générales dans la zone sud, occupée par l’armée française et les troupes vietnamiennes de Bao Dai, avant le mois de juillet 1956, afin de décider si le Viêt Nam doit être réunifié.  Enfin, la guerre amena les USA à renforcer leur présence en Asie. Ils créent l’Organisation du Traité de l’Asie du Sud-est (OTASE) en 1954 avec le Pakistan, les Philippines, la Thaïlande, le Royaume-Uni et la France et le Pacte de Bagdad en 1955 avec la Turquie, l’Iran, le Pakistan, l’Irak et le Royaume-Uni.

La défaite française

Page 16 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 12 : La coexistence pacifique de 1953 à 1962 OS1 : Expliquer les facteurs de l’apaisement des tensions est/Ouest en 1953/ OS2 : Etudier les manifestations de la coexistence pacifique/ OS3 : Décrire les crises intervenues dans la période de 1953 à 1962. 1.

Les origines de la coexistence pacifique

La coexistence pacifique est la conséquence d’une série d’événements à caractère militaire, économique et politique.  Sur le plan militaire, en 1953, les deux Grands arrivent à l’équilibre nucléaire. Ils disposent de la bombe A et H. Entre 1957 et 1958, ils se lancent à la conquête spatiale. A l’équilibre nucléaire s’ajoute celle de la terreur où les deux Grands peuvent s’anéantir mutuellement. Dans son discours en 1969, Khrouchtchev dira : « il n’ya que deux issues : ou bien la guerre- et il faut bien dire que la guerre au siècle des missiles et de la bombe H est lourde des conséquences les plus graves pour toute la planète- ou bien la coexistence pacifique ».  Sur le plan économique, dans les deux Etats, la course à l’armement s’est faite au détriment de l’économie sociale. La défense dévore une part importante du budget et les autres secteurs présentent des signes alarmants. En URSS, la situation est proche de la catastrophe et aux USA, l’industrie militaire tire timidement l’économie.  Sur le plan politique, aux USA, le républicain Eisenhower Dwight David (1890-19691) arrive au pouvoir et annonce une politique de fermeté et de refoulement du communisme. Son Secrétaire d’Etat J.F. DULLES parle de « théorie de dominos ». En URSS, Khrouchtchev Nikita Serguïevitch (1894-1971)2 prend la direction du Parti Communiste et inaugure en 1956 la politique de déstalinisation : il dénonce les crimes de Staline et propose la « Coexistence pacifique » avec l’Occident. Dans l’ancien empire colonial émerge en 1956 un nouvel acteur ou bloc. C’est le Tiers monde constitué des nouveaux Etats indépendants qui refusent toute appartenance à l’Est ou à l’Ouest. En 1961, ils lancent le non alignement. 2.

Les manifestations

 Sur le plan interne, Nikita Khrouchtchev met un terme à la doctrine Jdanov et au Kominform en 1956. Il consacre : l’autonomie des démocraties populaires et reconnaît l’indépendance du Tiers monde tout en soutenant la décolonisation. En 1955, Khrouchtchev se rend à Belgrade et reconnaît la voie nationale du socialisme yougoslave ; il accepte la liberté religieuse et la dé- collectivisation agricole en Pologne.  Sur le plan externe, la Coexistence pacifique se manifeste par le rapprochement Est/Ouest. Khrouchtchev se rend aux USA et en France en 1959 et en 1960. Le président John Kennedy rencontre son homologue Nikita Khrouchtchev en juin 1961. Les deux K marquent leur accord sur quelques points des relations internationales mais des divergences demeurent encore. La coexistence ouvre la voie aux principes suivants entre les blocs : La reconnaissance à chaque peuple du droit de régler lui-même tous les problèmes de son pays ; Le respect de la souveraineté de chaque Etat ; L’application du principe de non-ingérence dans les affaires intérieures ; Le règlement de tous les problèmes internationaux au moyen des pourparlers. 3.

Les limites de la coexistence pacifique

Malgrès la volonté affichée par les soviétiques de reconnaître la lutte idéologie et écarter l’affrontement militaire, la période de la coexistenece pacifique sera caractérisée par des nouveaux affrontements entre l’Est et l’Ouest.  Au Moyen-Orient : En Egypte, Nasser eut à l’idée de trouver un autre mode de financement de son projet et un moyen de renforcer son indépendance vis-à-vis des deux blocs. Il annonça à Alexandrie la nationalisation du canal de Suez le 26 juillet 1956. Cette décision devint une menace sérieuse contre les intérêts français et britanniques mais aussi contre Israël. Le 29 octobre, Israël attaque l’Egypte : c’est la crise de Suez. La crise se termine en décembre avec l’intervention des USA, de l’URSS et des Nations Unies. Pour leur par, l’ONUt va proposer une résolution votée à l’unanimité par l’Assemblée générale ; cette résolution exige un cessez-le-feu et le retrait immédiat des troupes étrangères d’Égypte, supervisé par une force d’urgence des Nations unies.  En Europe : De 1959 à 1961, Berlin revient au centre des relations Est-Ouest et constitue ce que l’histoire a appelé la Seconde Crise de Berlin. Une nouvelle opposition américano-soviétique surgit sur le contrôle de la ville historique de Berlin divisée en deux depuis le blocus de 19481949. Les raisons d’une nouvelle crise à Berlin sont multiples et peu complexes mais sans affrontement militaire, la crise se termine par la construction du mur de Berlin dans la nuit du 12 au 13 août 1961. Ce mur deviendra la matérialisation concrète du rideau de fer.  En Amérique : En janvier 1959, Fidèle Castro devient le dirigeant cubain. Son pouvoir a été obtenu à la suite de plusieurs coups d’état notamment celui 1958 accompagné de son compagnon le « Che » Guevara et les exilés castristes. Les Etats-Unis, dirigés par Eisenhower, voient une nouvelle page diplomatique sombre avec le jeune Castro aux tendances communistes très engagés. Son rapprochement avec l’URSS et l’installation des rampes de lancement des missiles soviétiques à Cuba déclenchent la crise de Cuba. En définitive, pendant la coexistence pacifique, l’expansion idéologique soviétique s’étend au Moyen-Orient et en Amérique.

1

Commandant en chef des forces alliées, chef d’état-major, commandant suprême de l’OTAN, « IKE » est élu président comme républicain en 1952 et réélu en 1956 2. Nommé par Staline Premier Secrétaire du PC d’Ukraine, puis Moscou ; il succède à Staline en 1953. Il est l’auteur de la politique de déstalinisation, de l’insurrection hongroise de 1956. Il a été destitué en 1964 par la nomenklatura

Page 17 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 13 : La crise de Suez 1.

Les origines de la crise de Suez La crise de Suez tire ses origines dans trois événements majeurs ayant marqué l’histoire de la décolonisation et de la guerre froide.  Les causes lointaines se trouvent dans la double diplomatie menée par Gamal Abdel Nasser. Sa stratégie consiste à négocier une aide financière et militaire au près des deux Grands. Il demande aux Etats-Unis un soutien financier pour la construction du barrage d’Assouan et une livraison d’armes pour faire face aux crises dans le Moyen-Orient ; les USA acceptèrent le crédit mais rejetèrent les armes. Pour cause, l’Egypte avait rejeté le Pacte de Bagdad. Nasser se retourna vers l’URSS qui lui accorda un appui militaire ultramoderne en juillet 1955.  Les causes intermédiaires sont liées au rapprochement de Nasser avec Tito et Nehru pour fixer les principes de nonalignement. Les trois se réunirent du 18 au 20 juillet 1956 dans l’île de Brioni en Yougoslavie. L’Egypte jouait alors sur une triple diplomatie dangereuse. Il se rapproche des deux Grands et s’affirme comme membre des pays non-alignés. La réaction des américains ne se fit pas attendre. Le secrétaire d’Etat américain Foster Dulles considère tous les gestes égyptiens d’amicaux. Le 19 juillet, il fait savoir son refus d’accorder les crédits pour le barrage d’Assouan.  La cause immédiate fut la nationalisation du canal de Suez le 26 juillet 1956 . En effet, Nasser eut à l’idée de trouver un autre mode de financement de son projet et un moyen de renforcer son indépendance vis-à-vis des deux blocs. Il annonça à Alexandrie la nationalisation du canal de Suez. Cette décision devint une menace sérieuse contre les intérêts français et britanniques. 2. Le déroulement de la guerre  Les opérations commencent par le complot de Sèvres où les Français, Anglais et Britanniques se rencontrent le 22 octobre pour mettre au point un scénario diplomatique et militaire. La France engagée dans la guerre d’Algérie est contre le soutien qu’apporte Nasser au Front National de Libération : elle souhaite la chute du régime de Nasser ; Israël et Ben Gourion veulent infliger une défaite à l’armée israélienne sous le prétexte d’une présence des armes dans le Sinaï. Leur plan consistait à pousser Israël à attaquer l’Egypte le 29 octobre ; le Sinaï fut rapidement occupé par l’armée israélienne. Après une semaine, les puissances coloniales s’érigèrent en arbitres en présentant un ultimatum aux belligérants de libérer le canal. Mais Nasser rejeta cet ultimatum ; à la fin du mois d’octobre, les troupes franco-britanniques attaquèrent l’Egypte. Cinq jours de conflits après, ils prirent le contrôle du port Saïd.  L’intervention des deux Grands contre toute attente sans usage de la force. Le 5 novembre, l’URSS sous Khrouchtchev menaça les agresseurs de l’Egypte des représailles nucléaires. Aux Etats-Unis, Eisenhower, à la veille d’une élection présidentielle refusa de soutenir les vieilles puissances alliées ; il craint surtout de perdre son image à la face du monde. Les Etats-Unis menacèrent de baisser la livre sterling. La Grande Bretagne céda aux menaces et demanda à la France de cesser les attaques. Ces trois mois de conflit intense provoquèrent des effets énormes. Les Nations Unies pour leur part vont proposer une résolution votée à l’unanimité par l’Assemblée générale ; cette résolution exige un cessez-le-feu et le retrait immédiat des troupes étrangères d’Égypte, supervisé par une force d’urgence des Nations unies. 3. Le bilan de la crise  Du côté des agresseurs, ce fut une victoire militaire pour Israël doublée de la fin d’une hégémonie franco-anglaise. Israël doit se retirer du Sinaï. Et les casques bleus de l’ONU s’installèrent à Gaza et à Charm el Cheik pour garantir la fin des hostilités et la liberté de navigation dans le golfe de Tiran. La France et la Grande-Bretagne doivent prendre conscience de ce qu’elles ne sont plus les grandes puissances d’antan. Elles évacuèrent le 22 décembre leurs troupes. Leurs intérêts basculèrent au profit désormais des nouvelles puissances : les Etats-Unis et l’Union Soviétique.  De l’autre côté des nouvelles puissances, c’est une opportunité d’étendre leurs positions au Moyen-Orient. L’Union Soviétique devient la protectrice des peuples menacés par l’impérialisme et va étendre son influence à l’Egypte et la Syrie. Les Etats-Unis ont aussi réussi à sauver leur image anticolonialiste dans cette zone conflictuelle. Ils vont prendre le relais des intérêts britanniques en Jordanie et en Irak.  Enfin, le vainqueur de cette guerre fut Nasser qui a su transformer sa défaite militaire en triomphe politique . Il garda le canal de Suez et son prestige au Moyen-Orient devint immense. Sa victoire devient aussi celle du Tiers monde. Les deux Grands de la guerre froide savent désormais qu’un troisième bloc est entré en scène. De plus, elles ne peuvent plus s’arracher les nouveaux Etats dans leur bloc respectif.

Les batailles de Suez

Page 18 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 14 : La IIème crise de Berlin 1.

Les causes de la deuxième crise de Berlin

De 1959 à 1961, Berlin revient au centre des relations Est-Ouest et constitue ce que l’histoire a appelé la Seconde Crise de Berlin. Une nouvelle opposition américano-soviétique surgit sur le contrôle de la ville historique de Berlin divisée en deux depuis le blocus de 1948-1949. Les raisons d’une nouvelle crise à Berlin sont multiples et peu complexes.  D’abord, il s’agit d’un problème démographique entre Berlin Est et Berlin Ouest qui remonte au début des années 1950. Depuis la division de l’Allemagne en deux Etats et Berlin en deux villes en 1949, Berlin-Est est devenue le symbole de la prospérité du capitalisme dans le camp communiste. Des millions de personnes de l’Est vers l’Ouest créant un vide chez les communistes.  Enfin, l’incapacité des diplomaties américaines et soviétiques à régler la question du statut de Berlin (neutralisation ou maintien de la partition). L’URSS exige le départ des Occidentaux à Berlin-ouest ou l’internationalisation de la ville mais les négociations de Genève en 1959 et Paris 1960 échouèrent.  En fin, surgit un autre incident diplomatique grave pendant la coexistence pacifique. Le contexte de 1960-1961 est au refroidissement des relations Est-Ouest, à cause de l’affaire de l’U2 en mai 1960 (un avion américain abattu au dessus de l’URSS). En octobre 1961, Khrouchtchev ordonna des excuses publiques à Washington et vint marteler des menaces à l’ONU à l’égard de l’Occident en se déchaussant à la tribune de l’assemblée générale. Il déclara : « Quand Eisenhower aura quitté la Maison Blanche, on pourra sans danger lui confier la direction d’un jardin d’enfants.» 2.

Les conséquences de la crise de Berlin La crise se déroula en deux conséquences.  Premièrement, le Gouvernement Est-allemand d'Erich Honecker prit un décret le 13 août 1961 définissant les règles de mouvement des populations entre les deux parties de la ville. Cette décision se justifie non pas pour régler la violation de l’espace aérien soviétique ou l’exode des populations mais pour éviter les actions des politiciens revanchards et des agents du militarisme ouest-allemand. Il instaura un système de contrôle strict aux frontières des deux villes. Les berlinois de l’Est devraient désormais avoir une permission spéciale pour aller à Berlin- Ouest. Par contre les berlinois de l’Ouest présenteraient seulement une pièce d’identité pour venir à Berlin-Est. Mais les politiciens revanchards et des agents du militarisme ouest-allemand ne sont pas autorisés à rentrer à Berlin-Est.  Deuxièmement, l’Union Soviétique autorisa les autorités est-allemandes (Erich Honecker) à édifier le mur de Berlin sur 47 km de long et 4m de haut séparant les deux parties de la ville dans la nuit du 12 au 13 août 1961. Le mur de Berlin, souvent nommé « mur de la honte », devient le symbole de la division de l’Allemagne et du monde, il matérialise le « rideau de fer » sur plus de 40 kilomètres. Kennedy réagit en envoyant 1 500 militaires en renfort à Berlin-Ouest. Le 27 octobre suivant, le face-à-face des chars soviétiques et américains au Checkpoint Charlie illustre les tensions. Mais le mur est construit sur la zone soviétique et ne remet pas en cause l’intégrité de Berlin-Ouest : les Américains refusent de risquer un conflit pour cela. Ils affirment toutefois leur soutien à Berlin-Ouest, notamment avec le voyage de Kennedy le 23 janvier 1963 et son célèbre discours « Ich bin ein Berliner ». Par ailleurs, Khrouchtchev renonce à vouloir faire de Berlin-Ouest une ville indépendante. Finalement, le mur de Berlin illustre bien le climat de la coexistence pacifique, un climat fait de provocations qui engendrent de fortes tensions mais qui sont suffisamment maîtrisées pour ne pas chavirer dans un conflit armé.

Le mur de Berlin

Page 19 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 15 : La crise de Cuba 1.

Les causes de la crise de Cuba

Trois causes ont été à l’origine de la crise de Cuba.  L’arrivée au pouvoir de Fidel Castro. En janvier 1959, Fidèle Castro devient le dirigeant cubain. Son pouvoir a été obtenu à la suite de plusieurs coups d’état notamment celui 1958 accompagné de son compagnon le « Che » Guevara et les exilés castristes. Les Etats-Unis, dirigés par Eisenhower, voient une nouvelle page diplomatique sombre avec le jeune Castro aux tendances communistes très engagés. Il devient l’homme à abattre.  La politique de reforme agraire en mai 1960 dégrada les relations américano-cubaines. En effet, la Havane décida de nationaliser toutes les entreprises sucrières et bananières contre toute attente américaine. Aussitôt, Washington répondit par un embargo sur tous les produits cubains. Les américains multiplièrent des attaques à la bombe et les sabotages sur le territoire cubain.  La cause immédiate fut le coup d’Etat contre le régime de Castro : c’est la baie de cochons. Kennedy expédia des centaines des Cubains anticastristes en avril 1961 dans l’objectif de renverser le pouvoir de La Havane. Malheureusement cette attaque échoua et rapprocha d’avantage Cuba et l’URSS à qui Castro demandera protection militaire. C’est l’occasion pour les soviétiques d’élargir leur zone d’influence en Amérique. 2. Les étapes de la crise de Cuba  Khrouchtchev lança l’opération « Anadyr » en mai 1962. Cette mission consista à envoyer 50.000 soldats et à installer les rampes de lancement de plus de 60 missiles nucléaires sur le territoire cubain. En octobre des rampes des missiles de courte et longue portée respectivement 1.800 à 3.600 km furent installées avec une rapidité de 12 à 17 minutes pour détruire le territoire des USA. Cette opération sera suivie de la mission Kama (envoi de 2 sous-marins nucléaires russes à Cuba) en octobre 1962 pour compléter le dispositif de mai.  Les USA répondirent par le blocus de Cuba en octobre 1962. Kennedy découvre la présence militaire et des rampes de lancement des fusées à l’aide des photographies aériennes de la CIA (U2) le 14 octobre 1962 et alerte l’opinion internationale dans un discours télévisé. Considérant que les manœuvres soviétiques constituaient une menace pour la sécurité de l’Amérique et du bloc occidental, ils établissent le blocus de Cuba et annonça l’arraisonnement de tout navire en approche quel que soit le pays d’origine. Toute la planète connut une période critique car les deux grandes puissances nucléaires étaient prêtes pour un affrontement nucléaire direct. 3.

Le dénouement de la crise de Cuba La crise de Cuba se dénoua sur un succès diplomatique de l’O.N.U puis une attente au sommet entre les deux Grands.  L’intervention de l’ONU : le Secrétaire général de l’organisation des Nations Unies, U Thant ouvrit une médiation en rapprochant les USA et l’URSS. Il leur exigea d’écarter toute éventualité militaire. En marge de cette discussion, il parla aussi à Castro sur les dangers d’un affrontement direct opposant les deux plus grandes puissances nucléaires au monde. Il évoqua aussi l’action de la CIA combinée à celle du pentagone sur Cuba.  L’entente entre les USA et l’URSS : les deux « K » fermement décidés à épargner le monde d’une troisième guerre mondiale, entamèrent des discussions sans Castro. Ils parviennent à une conclusion de retrait respectif de leurs arsenaux militaires à Cuba pour les soviétiques et en Turquie pour les américains. Dans tous les cas, les deux sortirent vainqueurs. Les USA ont expérimenté leur stratégie de riposte graduée et dissuasive ; les russes gagnèrent un allié de taille et stratégique en Amérique

La menace nucléaire aux Etats-Unis

Page 20 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 16 : La détente de 1962 à 1975 OS1 : Expliquer les facteurs de l’avènement de la détente en 1962/ OS2 : Etudier les manifestations de cette détente/ OS3 : Décrire les crises intervenues dans la période de 1962 à 1975. 1. Les causes de la détente Après la crise des missiles de Cuba en 1962, la guerre froide entre dans une phase de rapprochement et des traités entre les blocs. Cette détente dans la guerre froide a plusieurs causes :  Les causes militaires : Au début des années 1960, la crainte nucléaire monte avec la crise de Cuba et la naissance des nouvelles puissances nucléaires (Grande Bretagne 1952 ; France 1960 ; Chine 1964). Dans le même temps, les USA changent de stratégie : ils adoptent la riposte graduée à la place des représailles massives. La puissance des mégatonnes atomiques accumulées de part et d’autre, la multiplication des engins capables de transporter les têtes nucléaires (avions, missiles, sous-marins) rendent impossible l’attaque atomique meurtrière et décisive.  Les causes politiques : L’évolution accélérée des armes atomiques conduit les Soviétiques et les Américains à une nouvelle stratégie. Ils décident de s’entendre pour éviter une nouvelle crise : Khrouchtchev et Kennedy installent un « téléphone rouge » en juin 1963. C’est un télex installé entre les deux capitales afin de faciliter les communications. Dans le même temps, les blocs se fissurent : à l’Ouest, c’est d’abord la France du général de Gaulle3 conteste l’hégémonie du dollar et se retire du commandement intégré de l’OTAN en 1966, condamne l’intervention des USA au Vietnam ; à l’Est, en mars 1963, la Chine accuse Moscou de révisionnisme, de félons à la Révolution mondiale, de traite aux principes marxistes ; lance un appel à la révolte de tous les partis communistes et demande la révision des « traités inégaux » sur les frontières.  Les causes économiques : Au début des années 1960, la situation économique se dégrade du côté des deux Grands alors que certains Etats amorcent un véritable développement. Aux USA, la prospérité mal partagée engendre des inégalités sociales entre les WASP, les Noirs et les Hispaniques. En URSS, l’échec de Khrouchtchev à moderniser l’agriculture retarde l’objectif affirmé de rattraper le niveau de vie des USA. Les récoltes de céréales placent le pays sous la dépendance des importations. Au Japon et en Europe, la situation s’améliore : la croissance économique est supérieure qu’aux USA et l’Europe s’organise autour de la CEE. Dans le Tiers Monde, ce sont les revendications sur les cours des matières premières avec la création de l’OPEP et de la CNUCED ; la création des non-alignés exigeant le nouvel ordre économique international. 2.

Les manifestations de la détente

La détente est surtout la période des accords et du rapprochement Est/Ouest.  Sur le plan militaire, tout commence par le Traité de Moscou en 1963 entre les USA, l’URSS et le Royaume-Uni sur la suppression des essais nucléaires atmosphériques. En 1968 est signé le premier traité de non-prolifération des armes nucléaires pour dissuader les Etats de se doter de la bombe. Malgré le refus de la Chine et de la France, les SALT (Pourparlers sur la limitation des armes stratégiques, 1969) débouchent sur les accords de Moscou en mai 1972 ou SALT1. Ce traité limite pour 5ans les missiles intercontinentaux ou ICMB. En 1973, Brejnev (dirigeant du PC soviétique en 1964, président de l’URSS en 1977 ; il mit fin à la détente en 1979 avec l’invasion de l’Afghanistan) signe à Washington un traité sur la prévention de la guerre nucléaire. Les accords touchent aussi les domaines économique, spatiale et politique. Sur le plan spatial, c’est la coopération entre Apollo et Soyouz en 1975.  Sur le plan politique, les deux Grands organisent la conférence d’Helsinki en 1975 sur la sécurité et la coopération en Europe. Cette conférence avait réuni les USA, l’URSS, le Canada et les pays européens (sauf l’Albanie). La détente permet le rapprochement entre la France et la Chine en 1964 ; la RFA et la RDA se reconnaissent mutuellement en 1973. Ils deviennent membres de l’ONU. Les USA et la Chine renouent leur coopération en 1971 ; la même année, la Chine réintègre le Conseil de Sécurité de l’ONU en qualité de membre permanent avec « droit de veto ». En 1972, Nixon rend visite à Zhou Enlai.  Sur le plan économique : les USA et l’URSS parviennent à un accord économique sur la fourniture du blé américain à l’URSS et la coopération industrielle. Les barrières économiques dressées entre les blocs, au temps de la guerre froide, se lèvent peu à peu. En 1974, naît l’expression « rapports Nord-Sud ».

3

Chef de la France libre de 1940 à 1944 ; Chef du gouvernement provisoire de 1944 à 1946 ; Président de 1959 à 1969 ; mort en novembre 1970

Page 21 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 17 : La guerre du Vietnam 1. Les causes de la guerre du Vietnam  les conséquences de la guerre d’Indochine. Selon les accords de paix signés à Genève en juillet 1954, le pays est divisé en deux zones, nord et sud, à la hauteur du 17e parallèle. Ce partage est censé être temporaire, la réunification devant se faire après des élections prévues pour l’année 1956. Cependant, le Viêt Nam-du-Nord, dirigé par le président communiste Hô Chi Minh, est soutenu par les grandes puissances communistes (la Chine et l’URSS). Le gouvernement du Viêt Nam-du-Sud, anti-communiste, est pour sa part soutenu par les puissances occidentales, en particulier par les États-Unis.  les troubles politiques au Vietnam du Sud. En 1956, le président sud-vietnamien, Ngo Dinh Diem, refuse de remettre son pouvoir aux urnes : il s’oppose à l’organisation des élections, principale clause des accords de Genève. Pour renverser ce dictateur et rétablir l’unité du pays, les communistes du Sud qui ont combattu pour l’indépendance, les Viêt-Cong ou Front National de Libération, prennent les armes en février 1959. Ils reçoivent l’appui du gouvernement nord-vietnamien dans leur guérilla. 2. Le déroulement de la guerre  L’engagement américain de 1961 à 1968. D’abord ce fut Kennedy qui s’engagea à aider le gouvernement sud-vietnamien, en lui fournissant de l’argent et des conseillers militaires : en décembre 1961, 400 Américains débarquent au Viêt Nam ; ils sont plus de 11 000 l’année suivante. En suite en août 1964, le président américain Lyndon Johnson4, sous le prétexte d’une attaque de deux navires américains postés dans le golfe du Tonkin, au large des côtes vietnamiennes obtient le vote de l’intensification de l’engagement américain au Viêt Nam. À la fin de l’année 1965, 200 000 soldats sont déployés dans le Viêt Nam-du-Sud ; au plus fort de l’engagement américain (en 1969), ils sont 541 000.  Les pratiques de guerre au Vietnam : Malgré leur nombre et leur équipement technologique, les soldats américains ne parviennent pas à s’imposer au Viêt Nam. L’ennemi est invisible ; les Viêt-Cong dominent la jungle et les villages, ils reçoivent leur ravitaillement du Viêt Namdu-Nord par un réseau de sentiers, appelé la piste Hô Chi Minh. Les Américains entament alors une stratégie de terreur : ils fouillent avec violence les villages à la recherche de combattants Viêt-Cong et d’armes, bombardent les pistes et les villes nord-vietnamiennes, larguent du napalm (une essence épaisse qui provoque des malformations) dans les zones rurales, etc. Au début de l’année 1968, les troupes nord-vietnamiennes et ViêtCong lancent une offensive surprise sur plus d’une centaine de villes sud-vietnamiennes ; cette opération est appelée l’offensive du Têt. Ils prennent le contrôle des bâtiments militaires et administratifs, où ils se retranchent.  La vietnamisation du conflit suite aux protestations contre cette aventure américaine . En effet, parallèlement à l’enlisement des soldats américains au Viêt Nam, aux États-Unis, la population découvre à la télévision l’ampleur de la souffrance que son armée inflige au peuple vietnamien. Un mouvement pacifiste se développe et, bientôt, des milliers de personnes se mettent à manifester contre cette guerre honteuse, aux États-Unis et dans le monde entier. Face à cette opposition grandissante, le président Johnson décide de ne pas se représenter aux élections. La contestation s’amplifie encore après l’arrivée au pouvoir de Richard Nixon5, en 1969. Le monde apprend avec horreur que 500 civils désarmés du village de My Lai ont été massacrés par les soldats américains l’année précédente. Pourtant, le nouveau président durcit encore la stratégie américaine au Viêt Nam : en 1970, il étend les bombardements au Cambodge, pays frontalier servant de base aux combattants nordvietnamiens. Tout en intensifiant les bombardements sur le Viêt Nam-du-Nord, le président Nixon décide de « vietnamiser » le conflit : il commence à rapatrier ses troupes et laisse les forces sud-vietnamiennes jouer un rôle croissant sur le terrain. Privé du soutien américain à partir de 1973, le Viêt Nam-du-Sud ne peut rien faire face à l’offensive ennemie. Les troupes du nord envahissent le sud en 1974 et obtiennent la victoire définitive en avril 1975. 3. 

Les conséquences de la guerre Des pertes lourdes et une défaite américaine. Sur les pertes de la guerre, le bilan fut très lourd que les premiers conflits de la guerre froide. Du côté vietnamien, la guerre a fait 2 millions de morts, dont un grand nombre de civils et 3 millions de blessés. La victoire finale des communistes a provoqué la fuite de 12 millions de personnes, dont environ 1 million par la mer sur des embarcations de fortune : on les appelle les boat people. Côté américain, la guerre a fait 57 000 tués et 153 300 blessés.  Sur tout un autre plan l’issue fut favorable au Viêt-Nam nord et défavorable aux américains. Les troupes Nord-vietnamiennes entrées à Saigon : l’ancienne capitale du Sud est renommée Hô Chi Minh-Ville. En 1976, le Viêt Nam est réunifié avec, à sa tête, un régime communiste. Les Américains sortent ébranlés : c’est leur première défaite historique. Pourtant, ils gardent des bonnes relations avec l’union Soviétique qui a soutenu Hanoï et avec la Chine. D’ailleurs en 1971, les USA favorisent le retour de la Chine à l’Organisation des Nations Unies.  Un bilan matériel catastrophique. Dans les deux camps, la guerre du Vietnam a coûté près de 200 millions de dollars de dépenses pour financer les opérations militaires. Les américains ont détruit plus de 100.000 villages avec leur bombe et les napalms puis ont stérilisé plus de 1/3 des terres vietnamiennes avec les litres de défoliants versés pendant la guerre.

Le Vietnam dans la guerre froide

4

36ème Président des USA de 1963 à 1968 ; sa principale victoire législative fut d'obtenir en 1964 le vote d'un texte condamnant la ségrégation raciale dans les lieux publics mais la politique étrangère de Johnson fut davantage contestée. Il envoya plus de 500.000 soldats. Il faut attendre 1969 sous Nixon 5 Président des USA de 1968 à 1974, année de démission à cause du Watergate. Il se rapproche de Mao en 1971 et négocie le retrait américain au Vietnam en 1973

Page 22 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 18 : La guerre de Six Jours et de Kippour Deux crises principales ont secoué le Proche-Orient pendant la détente : la deuxième et troisième guerre israélo-arabe. 1. La guerre de Six jours Du 05 au 10 juin éclate la guerre de Six jours entre Israël et l’Egypte. 1.1. Les causes de la guerre de six jours A l’origine, en 1967, pour obtenir le retrait des casques bleus qui garantissent l’accès au port israélien d’Eilat sur la mer rouge, Nasser bloque le golfe d’Akaba. Israël considère cet acte comme une provocation ; son pays est privé de tout approvisionnement, principalement le pétrole. 1.2. Le déroulement de la guerre Les hostilités sont déclenchées le 5 juin par un raid préventif israélien qui détruit au sol presque toute l'aviation égyptienne, mais aussi jordanienne et syrienne. Ayant la maîtrise des airs, Israël, sous l'impulsion du ministre de la Défense, le général Moshe Dayan, lance alors une offensive générale. Les blindés israéliens, commandés par le général Yitzhak Rabin, s'emparent dès le 6 de la bande de Gaza. Le lendemain, le 7 juin, les Israéliens ne sont plus qu'à quarante kilomètres du canal de Suez. Simultanément, ils combattent les Jordaniens dans la vieille ville de Jérusalem et prennent le contrôle de la partie arabe, ainsi que de Jéricho en Cisjordanie, amenant la Jordanie à cesser les combats. La rive orientale du canal de Suez est atteinte le 8 par Tsahal (l'armée israélienne), qui lève ainsi le blocus d'Aqaba. Le 9, le Sinaï est aux mains de Tsahal qui marche sur la Syrie. Le 10 juin, lorsque les affrontements cessent, Israël contrôle toute la péninsule du Sinaï, la bande de Gaza, la Cisjordanie, la partie est de Jérusalem et le site stratégique des hauteurs du Golan en Syrie. 1.3. Le bilan de la guerre Les pertes humaines sont lourdes pour les pays arabes : 20 000 morts pour l'Égypte, 6 000 pour la Jordanie et 500 pour la Syrie, contre 800 Israéliens. Israël a gagné des territoires dont la superficie est quatre fois supérieure à la sienne en 1949, avec une population arabe de 1,5 million d'habitants. Mais ces « territoires occupés » n’allaient pas tarder à devenir un des principaux sujets de tension avec ses voisins arabes. En 1967, l’ONU vote la résolution 2426 qui exige l’évacuation des territoires occupés. En échange, Israël demanda la reconnaissance de son existence par les Etats arabes. En 1969, Yasser Arafat prend la tête de l’OLP (1964) en s’associant au Fatah (mouvement préconisant l’action terroriste). L’OLP sera reconnue en 1971 par l’ONU comme représentant légitime de la Palestine. 2. La guerre du Kippour 2.1. Les causes de la guerre  L’influence de l’OLP : l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), créée en 1964, étend largement son audience chez les Palestiniens des Territoires occupés par Israël, sous l’influence du mouvement de Yasser Arafat. En 1973, la tension qui règne au Proche-Orient depuis 1967 s’accroît.  La libération des territoires occupés. À l’ONU, les demandes d’évacuation des Territoires occupés, réitérées par les pays arabes depuis 1967, se heurtent à des refus successifs. Or, depuis cette époque, tandis qu’en Égypte Anouar al-Sadate a succédé à Nasser, dans de nombreux pays arabes, des gouvernements forts ont pris le pouvoir : le colonel Kadhafi en Libye, le général Hafez al-Assad en Syrie. En septembre 1973, des négociations permettent une grande réconciliation de tous les pays arabes, y compris la Jordanie du roi Hussein, qui a pourtant, deux ans auparavant, chassé les combattants palestiniens du pays.  La menace sur Israël. En Israël, Golda Meir est devenue Premier ministre dans un État qui, de nouveau, semble assiégé : fortement soutenu par les États-Unis (en particulier sur la question des Territoires occupés), Israël est pourtant très menacé par une coalition que soutient, avec une discrétion toute relative, l’URSS. 2.2. Le déroulement de la guerre  Les combats au Nord : Le 6 octobre 1973, l’Égypte et la Syrie lancent conjointement une attaque-surprise contre l’État hébreu — la Syrie sur le plateau du Golan et l’Égypte dans le Sinaï — qui plonge alors l’armée israélienne dans un état critique. Les Syriens, aidés par des troupes jordaniennes et irakiennes, prennent tout d’abord l’avantage au nord mais, le 8 octobre, ils sont stoppés. À partir du 11 octobre, les soldats israéliens avancent en Syrie jusqu’à 30 km de Damas.  Les combats au Sud : les Égyptiens traversent le canal de Suez et progressent d’environ 10 km dans le Sinaï occupé par Israël, avant d’être freinés à leur tour. Après l’une des plus grandes batailles de blindés jamais connues dans la région et au cours de laquelle se distingue le général israélien Ariel Sharon, le 16 octobre, les Israéliens contre-attaquent puis, par une manœuvre audacieuse (le passage entre deux armées égyptiennes), franchissent le canal de Suez et envahissent l’Égypte.  Le cessez-le-feu : Immédiatement, l’URSS fait pression sur Sadate pour qu’il signe un cessez-le-feu, tandis que le secrétaire d’État américain Henry Kissinger est invité à Moscou par Leonid Brejnev. Un cessez-le-feu, négocié par l’entremise de l’Organisation des Nations unies (ONU), est conclu avec la Syrie le 22 octobre, et avec l’Égypte deux jours plus tard. Au cours de ces négociations, la pression des deux « supergrands » est prépondérante : Israël, ayant poursuivi les opérations, était aux portes du Caire et l’URSS menaçait d’intervenir directement dans le conflit le 22 octobre ; les États-Unis mettent alors leurs troupes en état d’alerte. L’ONU décide l’envoi de Casques bleus (2 300 hommes). Les négociations se poursuivent jusqu’au 11 novembre, et l’« accord du km 101 » rend le cessez-le-feu enfin effectif. 2.3. Les conséquences de la guerre Bien que cette guerre ait été gagnée par Israël, l’Égypte, grâce à son succès initial, parvient à en faire une victoire psychologique, ayant prouvé que ses armées pouvaient infliger de lourdes pertes aux Israéliens. En Israël, le Premier ministre Golda Meir, rendue responsable du manque de préparation de l’armée israélienne, est contrainte de démissionner. C’est au cours de la guerre du Kippour que le pétrole est utilisé pour la première fois comme « arme » dans le conflit israélo-arabe. D’octobre 1973 à mars 1974, les pays arabes imposent en effet un embargo sur les ventes de pétrole aux nations occidentales amies d’Israël (voir pétroliers, chocs). En Israël même, cette guerre confirme le statut des Territoires occupés où la population palestinienne, considérée avec une méfiance croissante par l’État hébreu, allait s’enfoncer de plus en plus dans la misère et dans le désir d’indépendance.

6

La fin de toute revendication ou de tout état de belligérance, respect et reconnaissance de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de l'indépendance politique de chaque État de la région et de leur droit de vivre en paix dans des frontières sûres et reconnues, dégagées de toute menace ou tout acte de violence. D'apporter une juste solution au problème des réfugiés. De garantir l'inviolabilité territoriale et l'indépendance politique de chaque État de la région, à travers diverses mesures telles que, notamment l'établissement de zones démilitarisées.

Page 23 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 19 : La guerre fraîche OS1 : Caractériser la guerre fraîche/ OS2 : Décrire la période de la détente La guerre fraîche est l’expression qui sert à désigner une nouvelle période de guerre froide, un retour des tensions entre l’Est et l’Ouest de 1975 à 1985 1.1. Les causes de la guerre fraîche  L’interruption du dialogue Est et Ouest. Profitant du repli des USA lié à la défaite du Vietnam et au Watergate, l’URSS reprend une politique d’expansion et d’armement en devenant la 1ère puissance militaire dotée des fusées à trois têtes nucléaires de portée de 5000km (les SS20). Les communistes prirent le pouvoir en Afghanistan en 1978 puis se lancent en guerre à Kaboul en 1979.  La crise économique de 1973. La crise économique de 1973 avait déstabilisé les relations internationales en pleine détente. Sur le plan politique, cette crise provoqua les tensions revendicatives dans les pays du Tiers monde mis en difficulté de l’endettement ; des troubles sociaux provoqués par de graves pénuries de pétrole et de matières premières en Pologne. Sur le plan économique et financier la crise entraîna le démantèlement du système monétaire international crée en 1944.  Le recul de l’influence des USA. Depuis 1973, l’influence des USA recule sur plusieurs fronts. Au Nicaragua, le front sandiniste soutenu par l’URSS renverse en juin 1979 le régime pro-américain de Somoza abandonné par Carter. En Iran, la politique proaméricaine du Shah heurte la misère et l’intégrisme musulmans. Après son exile en France, Khomeiny prend le pouvoir en février 1979 et proclame la République islamique d’Iran anti-israélien, antimarxiste. Khomeiny désigne deux ennemis ou satans : les USA et l’URSS ; il garde 50 américains en otage en novembre 1980 et fusille les militants communistes. 1.2. Les conséquences de la guerre fraîche La guerre fraîche a connu plusieurs grands événements dont les plus caractéristiques sont :  Les tensions dans le monde : Dès 1975 le Liban connaît une guerre civile entre chrétiens et musulmans, chiites et palestiniens ; la Syrie intervient en 1976. L’OLP lance des incursions contre Israël qui riposte en 1978 et en 1982 : paix en Galilée ; Arafat se refugia à Tunis. En 1980, l’Irak attaque l’Iran jusqu’au cessez-le-feu en 1988 par l’intermédiaire de l’ONU. En 1987, Israël lance l’Intifada dans la bande de Gaza puis la Cisjordanie. En 1988, la Syrie occupe Beyrouth. En Afrique : la Somalie et l’Ethiopie disputent la province de l’Ogaden ; le Maroc et l’Algérie s’opposent à propos du Soudan ; la Libye et le Tchad s’affrontent de 1984 à 1987. La révolution islamique triomphe en Afghanistan en avril 1978 et en Iran en 1979. Les deux Grands s’inquiètent devant ce renouveau religieux. En Amérique du Sud, l’Argentine se lance à la conquête des îles Falkland-Malouines en 1982. Les USA se rallient au R.U contre l’Argentine.  L’attitude des USA sous Carter7. L’invasion de l’Afghanistan par l’URSS en 1979 a poussé Carter à durcir sa politique vis-à-vis de l’URSS. Il décide de suspendre les livraisons céréalières des USA à l’URSS ; il organise le boycott des jeux de Moscou en 1980. L’URSS riposte pour les jeux olympiques de Los Angeles en 1984. Le congrès américain rejette les accords militaires de SALT II signés en 1979 par Carter et Brejnev.  La course à l’armement : Une nouvelle course aux armes nucléaires s’ouvre en 1979. Les USA décident en décembre 1979 d’implanter en Europe occidentale 108 fusées Pershing en 10 ans et 464 missiles de croisière. Les fusées Pershing 2 sont installées en novembre 1983 en RFA, au Royaume-Uni et en Italie. L’arrivée au pouvoir en novembre 1980 de Reagan se traduit par une augmentation de 25% en 3ans du budget militaire et le lancement de la guerre des étoiles ou le bouclier antimissile qui surveille l’URSS et retourne les missiles contre le pays : c’est l’Initiative de Défense Stratégique (IDS). D’ailleurs Reagan8 va traiter l’URSS de « l’Empire du mal ». Dans le même temps, l’Inde se dote de la bomba atomique en 1974 et le Pakistan en 1987.

7

(Carter, Jimmy (1924- ), homme d'État américain, 39e président des États-Unis d'Amérique (1977-1981), lauréat du prix Nobel de la paix en 2002. En novembre 1976, il est élu avec 51 p. 100 des voix face au président sortant, le républicain Gerald Rudolph Ford. Jimmy Carter remporte néanmoins plusieurs succès sur le plan diplomatique. Il participe surtout de manière décisive à la conclusion des accords de Camp David, signés le 17 septembre 1978 par le président égyptien, Anouar al-Sadate et par le Premier ministre israélien, Menahem Begin, prélude au traité de paix signé entre l'Égypte et Israël le 26 mars 1979 à Washington. En 1979, il rétablit les relations diplomatiques avec la Chine, et signe avec Leonid Brejnev le traité Salt II (Négociation sur la limitation des armes stratégiques. Mais la politique étrangère de Jimmy Carter, marquée par une volonté moralisatrice, trouve ses limites sur les questions afghane et iranienne. 8 Reagan, Ronald (1911-2004, homme d’État américain, 40e président des États-Unis (1981-1989), qui s’est affirmé comme l’initiateur d’une « révolution conservatrice », exaltant la fierté nationale et les valeurs traditionnelles. Candidat républicain en 1980, il bat le président démocrate sortant Jimmy Carter. Il fait voter une diminution des dépenses publiques et un allègement de la fiscalité, tout en étendant considérablement le budget de la défense. Plusieurs années de croissance suivent la récession de 1982. Son deuxième mandat est marqué par des rencontres successives avec le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev, avec qui il signe un traité sur les missiles à moyenne portée (INF Treaty, Intermediate-Range Nuclear Forces Treaty) en 1988. En 1987, la popularité de Ronald Reagan est affectée par le scandale de la vente secrète d’armes à l’Iran liée au soutien de la révolution au Nicaragua. Malade, il se retire de la vie politique après les élections de 1988, qui sont remportées par le vice-président George Bush.)

Page 24 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 20 : La nouvelle détente : 1985-1990 1.

Les causes de la nouvelle détente

La nouvelle détente s’ouvre à partir de 1985.  Sur le plan politique : l’arrivée au pouvoir de Gorbatchev Mikhaïl9 . Il opta pour le développement intérieur et la coopération avec l’Occident : c’est la Perestroïka. La détente résulte aussi de l’effort entre les deux blocs à coopérer comme l’illustrent les rencontres au sommet de l’Etat entre les deux têtes des blocs. Du 19 au 24 novembre 1985, Reagan et Gorbatchev se rencontrent au sommet de Genève ; Bush et Gorbatchev en 1989.  Sur le plan militaire : la course à l’armement se traduisant par un endettement excessif aux USA aboutit à une réduction du budget militaire et la restauration de la compétitivité économique ; en URSS, Gorbatchev soutient le désarmement. Mais dans le même temps, des puissances nucléaires s’ajoutent : l’Inde en 1974, le Pakistan en 1987, Israël. 2.

Les accords Est/Ouest

Entre 1985 et 1990, la nouvelle détente se manifeste par les nouveaux accords et la résolution des conflits.  Les nouveaux accords. A Washington, le 07 décembre 1987, les deux grands aboutissent pour la première fois à un accord sur la destruction de tous les missiles nucléaires de courte portée (SS20- Pershing) installés en Europe. Cet accord est complété par le sommet de Moscou en mai 1988 qui prévoit une réduction de 50% des missiles de longue portée de plus de 5000km. En 1989, Bush et Gorbatchev créèrent la Conventional Forces Equality ou Egalité des Forces Conventionnelles qui établit l’égalité des armements conventionnels entre les deux blocs. Puis ils signent à Moscou le 31 juillet 1991 le traité de START ou Pourparlers ou Traités sur la réduction des Armements stratégiques.  La détente se traduit par le rapprochement de deux grands aux Jeux Olympiques de Séoul en 1992. Mais c’est avant tout la résolution des conflits qui constitue un exemple en 1988 avec quatre traités de paix signés à Genève : Accords entre l’Afghanistan et le Pakistan (14 avril) ; Traité entre Cuba et Angola (05 mai) ; Cessez-le-feu entre l’Irak et l’Iran (08 août) et le 30 août le Maroc et le front Polisario acceptent un referendum d’autodétermination sur le Sahara occidental.

9

Élu au Soviet suprême en 1970, il entre au Comité central, pour l'agriculture (1978), et devient le protégé d’Iouri Andropov. Lorsque, en 1982, Andropov succède à Leonid Brejnev à la tête du PCUS, Gorbatchev est son second. En 1984, à la mort d'Andropov, il s'affirme comme le deuxième personnage politique d'Union soviétique, derrière Konstantin Tchernenko. Lorsque ce dernier meurt, en 1985, Gorbatchev devient secrétaire général du parti le 11 mars.

Page 25 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 21 : L’effondrement de l’URSS et la fin de la guerre froide OS1 : Expliquer les causes de l’effondrement de l’URSS/ OS2 : Etudier les étapes de la dislocation du bloc de l’Est La période de 1975 à 1991 correspond aux seize dernières années d’affrontement Est/Ouest avec respectivement la conférence d’Helsinki et à l’éclatement de l’URSS. Mais cette dernière ligne droite de la guerre froide a été marquée par des phases de regain des tensions, de nouvelle détente et des traités aux prix des grands sommets. Carter (1976-1980), Reagan (1980-1988) et Bush (1988-1992) d’un côté puis par Andropov (1982-1984), Tchernenko (1984-1985) et Gorbatchev (1985-1991) vont animer les relations Est/Ouest dans sa dernière période. 1. Les origines de l’effondrement de l’URSS 1.1. Les causes politiques  Les reformes de Gorbatchev : la perestroïka, la glasnost et le désengagement : Il lance la perestroïka et la glasnost : l’un visait l’ouverture à l’économie de marché et l’autre, permettre la divergence d’opinion. Mais la politique de Gorbatchev entraine des résultats catastrophiques : le chômage, l’inflation, les grèves et les manifestations sociales, le réveil des nationalités en URSS et dans tout le bloc.  La démocratisation du système communiste : elle commence avec les élections pluralistes au Congrès des députés du Peuple en 1989 qui porte Boris Eltsine à la tête du Soviet Suprême. Les Républiques baltes proclament aussi leur indépendance. Après l’échec du putsch en été 1991, Boris Eltsine interdit le PCUS en novembre 1991 et annonce la dissolution de l’URSS en décembre 1991 avec les présidents des Soviets de l’Ukraine et la Biélorussie. 1.2. Les causes militaires  La politique de démilitarisation des deux Grands : Bloqués depuis 1983, les négociations START reprennent. Les négociations aboutissent au Traité de START1 signé en juillet 1991 à Moscou entre Gorbatchev et G. Bush. Cet accord concerne les armes stratégiques et prévoit pour la première fois la destruction de 15 à 30% des arsenaux nucléaires des Deux Grands. L’URSS a, d’ailleurs, accepté une procédure de contrôle sur son potentiel militaire.  Le désengagement soviétique: il réduit les forces militaires en RDA, en Hongrie et en Tchécoslovaquie en 1988. 2. Les étapes de l’effondrement de l’URSS 2.1. L’unification de l’Allemagne  L’Ostpolitik : entre 1969 et 1974, le chancelier Willy Brant (un social démocrate) forme un gouvernement de coalition avec le parti Libéral. Il axe sa politique sur l’ouverture avec l’Est. Il conclu un accord avec l’URSS, reconnaît la frontière avec la Pologne en 1970 et en 1972 le Traité International de Reconnaissance Mutuelle entre la RFA et la RDA.  Changement politique et migration : En RFA, la coalition parti social-démocrate et parti Libéral se poursuit avec H. Schmidt (19741982) et H. Kohl le chrétien démocrate (1982-1987). En RDA, à partir de 1989, les manifestations populaires demandent la démocratisation du régime : les principaux dirigeants démissionnent et Hans Mondrow devient chancelier. Des fortes migrations des populations et des réfugiés politiques partent de la RDA vers la RFA profitant des changements politiques dans les deux pays.  L’effondrement du mur de Berlin et l’unification de l’Allemagne : le 9 novembre 1989, l'ouverture des frontières entre la RDA et la RFA entraîna une foule en liesse sur le mur de Berlin, symbole de la division de l'Allemagne, dont la chute fut le prélude à l'effondrement du régime communiste en RDA et à la réunification. En mars 1990, les premières élections libres en RDA sont remportées par l’Alliance pour l’Allemagne. En juillet intervient l’union économique et monétaire entre la RFA et la RDA. En mars, le Traité de Moscou (RDA, RFA, USA, URSS, France, Royaume-Uni) définit les frontières de l’Allemagne unifiée et souveraine. Le 03 octobre, l’unification de l’Allemagne est proclamée et les premières élections ont lieu en décembre. La coalition CDU et Parti Libéral dirigée par Helmut Kohl remporte. 2.2. L’indépendance des démocraties populaires Au fur et à mesure que Gorbatchev tentait de démocratiser les institutions politiques, des revendications des nationalités et des affrontements interethniques surgissaient. Dès 1987, la Lettonie, l’Estonie et la Lituanie furent les premiers manifestants et, en 1990, ces trois Etats proclamèrent leur indépendance. Des 1989 le processus révolutionnaire commença : -En Hongrie le régime de démocratie populaire fut aboli le 23 octobre 1989 et le 6 novembre 1990 fut instauré en régime démocratique -En Pologne en décembre 1989 - novembre 1991 -En Roumanie décembre 1989 – octobre 1993 -En RDA le 05avril 1990 -En Tchécoslovaquie le 20 avril 1990 – 1er janvier 1991 -En Bulgarie le 12 juillet 1991 – 7 mai 1992. 2.3. L’effondrement de l’URSS Après les pays baltes, c’est la république de Russie qui proclame sa souveraineté en juin 1991. La Géorgie, l’Ukraine, le Kirghizistan, la Biélorussie, la Moldavie, l’Azerbaïdjan, l’Ouzbékistan, l’Arménie, le Tadjikistan, le Turkménistan, le Kazakhstan proclamèrent aussi leur indépendance. Seul à la tête d’un Etat vidé de toute substance, Gorbatchev constate la fin de l’URSS le 25 décembre 1991. Il démissionna et c’est la fin de l’URSS. La Russie sera dirigée par Boris Eltsine. Créée en décembre 1991, la Communauté des États indépendants (CEI) est issue du démantèlement de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). Elle est composée d'une partie des anciennes républiques soviétiques : Russie, Biélorussie, Ukraine, Moldavie, Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan, Kazakhstan, Turkménistan, Ouzbékistan, Kirghizistan et Tadjikistan. Conclusion : Après la seconde guerre mondiale, le monde avait été réduit à deux puissances les USA et l’URSS. Les deux formèrent la grande alliance de 1945 à 1947. Mais les intentions nées en 1946 et les manœuvres entreprises en 1947 débouchèrent sur la guerre froide. La guerre froide se résume en une phase de vives tensions 1947-1953 ; une coexistence pacifique de 1953 à 1962 ; une détente de 1963 à 1975 ; une guerre fraiche de 1975 à 1985 et une nouvelle détente de 1985 à 1990. Les reformes initiées dès 1985 par Mikhaïl Gorbatchev précipitèrent la fin des démocrates populaires en Europe de l’Est, l’unification de l’Allemagne et l’éclatement de l’URSS en communautés des Etats indépendants de 1990 à 1991. Les USA sortent de 47 ans de conflits directs, victorieux et demeurent avec l’ONU le « gendarme » du monde. Mais les USA héritent des menaces qui pèsent sur le monde : la prolifération nucléaire-horizontale, la balkanisation et les inégalités sociales.

Page 26 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

CHAPITRE4 : LA DECOLONISATION OG : Comprendre le processus d’émancipation des peuples colonisés Introduction : Après la Seconde Guerre mondiale, l’essentiel des empires coloniaux aspire à accéder à l’indépendance. Ce mouvement est très connue sous l’expression décolonisation ; elle commence en Asie puis s’étend en Afrique du Nord vers le Sud. Elle va alterner guerres et négociations entre métropoles et colonies.

Page 27 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 22 : Les facteurs de la décolonisation OS : Expliquez les causes de la décolonisation 1.

Les facteurs internes ou endogènes Les causes de la décolonisation sont multiples mais elles peuvent être groupées en deux parties. D’un côté, nous avons les causes

internes :  La participation des colonies aux deux grandes guerres : L’expérience militaire des colonies encourage les indigènes à revendiquer leur indépendance même au prix de la guerre. Ils gardent à mémoire leur héroïsme et les difficultés éprouvées par les français et les anglais pendant les deux grandes guerres.  L’élargissement de l’éducation favorise la naissance de l’élite indigène : Les reformes sociales entreprises par les métropoles aboutissent à la mise en place d’une classe d’intellectuelles et d’hommes politiques. Les exemples sont multiples (Nehru en Inde, Bourguiba en Tunisie, Hô Chi Minh en Indochine, Nasser en Egypte, Léopold Sédar Senghor au Sénégal, etc.). Pour exprimer leur ambitions, ils créent des mouvements nationalistes (syndicats, associations, partis politiques) au nom des valeurs traditionnelles et celles de l’Occident comme l’égalité entre les peuples, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ;  La prise de conscience des abus du colonialisme : Après des siècles de colonisation, les colonisés instruits se rendent compte de l’exploitation de l’homme, de l’exploitation des ressources, des violations des droits humains, de l’absence des libertés, de la pauvreté accentuée dont ils sont victimes. La solution immédiate et la gestion de leur territoire par eux-mêmes. Toutes les raisons cumulées entrainent des revendications multiples qui se traduisent sous forme de manifestation, de boycott des produits de la métropole, des grèves, des actions terroristes et des insurrections armées. Les métropoles ont d’abord réagi par la répression (interdiction des journaux, des réunions et des partis politiques ; arrestation des manifestants et des leaders). Mais elles ont fini par faire quelques concessions : liberté d’expression, représentation partielle des populations dans l’administration et la vie politique, autonomie puis l’indépendance. 2.

Les facteurs externes ou exogènes

De l’autre côté, nous avons les causes externes :  L’affaiblissement des métropoles par les deux grandes guerres. Les guerres de 1914-1918 et 1939-1945 ont provoqué des destructions matérielles, la faiblesse des armées et des capitaux. Désormais les métropoles comme la France et l’Angleterre se trouvent dans l’incapacité de subvenir aux besoins des colonies et d’asseoir une domination militaire. En France, par exemple, les socialistes soutiennent que les colonies sont une charge pour le budget.  Le soutien des deux grandes puissances pendant la guerre froide. L’avènement de la guerre froide va constituer un fait stimulant la décolonisation. Pour autant, il faut reconnaître que les ambitions des deux blocs sont différentes et ne sont guerre pour l’indépendance totale des colonies. L’URSS condamne le colonialisme pour des raisons idéologiques et attend affaiblir le bloc de l’Ouest. Elle compte attirer les nouveaux Etats dans son camp. Les USA sont favorables à la décolonisation pour avoir été aussi une colonie. Ils soutiennent la décolonisation et la démocratie pour éviter le basculement à l’Est des nouveaux Etats indépendants.  L’action de l’ONU. Créée en 1945, cette organisation affirme le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. L’Assemblée Générale va servir de cadre de revendication en faveur de la décolonisation. D’ailleurs, l’ONU interviendra soit pour arrêter les conflits militaires liés à la décolonisation, soit pour aider les nouveaux Etats indépendants sur tous les plans.

Page 28 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 23 : La décolonisation en Asie et en Afrique du Nord OS1 : Décrire la décolonisation en Asie/ OS2 : Indiquer les étapes de la décolonisation en Afrique du Nord à partir d’un exemple concret. 1. La décolonisation en Inde 1.1. Les débuts de l’indépendance  Les causes de l’effondrement de l’empire britannique : En 1914, l’Empire colonial britannique s’étendait sur 33 millions de km² et comptait 490 millions d’habitants (soit le quart de la population mondiale). Après 1945, plusieurs éléments accélèrent l’éclatement de cet empire : le déclin du Royaume-Uni, les changements qui interviennent dans les relations internationales (la création de l’ONU qui défend la paix dans le monde, les pressions américaines), les revendications de plus en plus en fortes des nationalistes locaux. L’arrivée au pouvoir des travaillistes en 1945 favorise cette évolution. Le financement du Welfare State (État-providence) voulu par les travaillistes, suppose en effet une réduction des autres dépenses, donc un abandon progressif de l’empire, et ce d’autant plus que, pour la gauche britannique, l’empire a constitué les bases qui ont permis aux élites conservatrices d’asseoir leur pouvoir.  L’indépendance de l’Inde : En 1947, l’Inde et le Pakistan, jusqu’alors sous domination britannique, obtiennent leur indépendance. Au final, la décolonisation des pays de l’ancien Empire britannique s’est faite globalement sans conflits, et la plupart des nouveaux États indépendants restent liés au Royaume-Uni sur les plans économique et culturel, dans le cadre du Commonwealth. 1.2. Les conséquences de l’indépendance  La guerre indo-pakistanaise : Le départ des Britanniques en Inde s’accompagne en 1947 d’un conflit entre hindous et musulmans qui s’achève par la partition ou division du sous-continent et la création de deux États séparés : l’Inde et le Pakistan. La première guerre entre l’Inde et le Pakistan a pour objet le contrôle de l’État de Jammu-et-Cachemire, qui est demeuré une monarchie indépendante à l’époque de l’Inde britannique. Au moment de l’indépendance, les régions à majorité musulmane constituent l’État du Pakistan, le reste du pays, majoritairement hindou, formant l’Inde. Le sort des États princiers doit être réglé séparément, en fonction de la religion de leur population et du pays avec lequel ils ont une frontière commune.  Le sort du Cachemire : Le Cachemire, dirigé par un prince hindou, est majoritairement musulman et partage une frontière avec l’Inde et le Pakistan. Le maharaja refuse d’abord de rejoindre aussi bien l’Inde que le Pakistan, mais, alors qu’il hésite, une révolte éclate dans l’ouest de l’État, avivée par des raids de tribus pachtounes venues du Pakistan. Le maharaja fait appel à New Delhi pour réprimer la rébellion et repousser les envahisseurs. En contrepartie de cette aide, il signe l’Instrument of Accession le 26 octobre 1947, qui rattache officiellement le Cachemire à l’Inde. Les troupes de New Delhi entrent à Srinagar et stoppent l’armée de Karachi. Un gouvernement du Cachemire libre est institué dans les zones contrôlées par les Pakistanais. Les combats se poursuivent début 1948 et provoquent l’intervention des Nations unies, le 1er janvier 1949.  Les conséquences des conflits au sud-indien : Au terme du conflit, qui jette des millions de réfugiés sur les routes et cause la mort de près de 500 000 personnes, le Cachemire est partagé en deux, le long de la ligne de cessez-le-feu. Le tiers nord-est revient au Pakistan et le reste forme l’État indien du Jammu-et-Cachemire (220.000km2 pour plus de 7,7millions d’habitants). Le référendum d’autodétermination promis par l’Inde n’a jamais eu lieu 2. La décolonisation en Afrique du Nord  L’autonomie de la Tunisie (31juillet 1954) et du Maroc (novembre 1955): La situation qui se présente au Maroc et en Tunisie est différente de celle de l’Asie britannique. La France joue d’abord la fermeté dans un premier temps : l’arrestation de Bourguiba et des meneurs nationalistes tunisiens, la déposition et la déportation du sultan Mohammed V sont la réponse initiale de la métropole face à un mouvement indépendantiste qui ne cesse de se développer.  L’indépendance du Maroc et de la Tunisie : Cependant, Pierre Mendès France et son successeur, Edgar Faure, prennent vite conscience du fait que la France n’a pas les moyens de mener de front de nouvelles guerres coloniales, alors que l’Algérie réclame de plus en plus de moyens, et préfèrent donc accompagner le processus de décolonisation, tout en préservant les liens politiques et économiques, c’est-à-dire l’essentiel. Cependant, même si le Maroc et la Tunisie accèdent rapidement à l’indépendance (1956), ces deux pays cherchent des appuis, auprès des Américains notamment, pour prendre leurs distances avec la France, et soutiennent dans sa lutte le Front de libération nationale (FLN) algérien.

Page 29 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 24 : L’indépendance ou la guerre d’Algérie 1. Les causes de la guerre  La naissance des mouvements nationalistes entre les deux grandes guerres : l’Union Démocratique du Manifeste Algérien (UDMA) de Ferhat Abbas, le Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques (MTLD) de Messali Hadj. Ces mouvements nationalistes qui s’opposent à l’assimilation proposée par la France revendiquent l’indépendance de l’Algérie.  L’échec des reformes dans les colonies pour l’Union française en 1946. Elle accorde aux algériens le droit de vote mais le nombre de sièges à l’assemblée algérienne ne tient pas compte des aspects démographiques. Pour une population de 9,5 millions d’habitants où plus de 8 /9 sont musulmans la France propose un partage équitable des sièges à l’assemblée. En plus, les élections organisées sont truquées pour écraser les nationalistes alors que les conditions de vie des musulmans ne cessent de se dégrader. Une comparaison des indices de développement montre que les européens vivaient mieux que les musulmans.  L’insurrection de novembre 1954 : le Comité Révolutionnaire d’Unité et d’Action (CRUA) et le Front National de Libération (FNL) naissent en 1954. Ben Ella, Boudiaf, Ali Ahmed membres du CRUA fixèrent au 01er novembre 1954 la date d’insurrection nationale. Ce jour, soixante dix bombes explosèrent, des autocars furent attaqués tuant une dizaine de personnes. Le FNL s’engagea dans la guérilla et les actes terroristes pour provoquer la réaction française jusqu’aux émeutes de Constantinois. La France réagit en tuant 12.000 musulmans. 2. Les phases de la guerre  L’insurrection et la contre insurrection (1954-1955) : les actions de guérilla du FLN prennent pour cibles les réseaux de communication, les bâtiments publics, l’armée et les fonctionnaires algériens travaillant pour la France. La France réplique par les représailles contre les villages algériens, menées à la fois par les régiments parachutistes français et par les colons sans discrimination. À la fin de l’année 1955, les effectifs des forces françaises stationnées en Algérie augmentent ; renforcées à la suite du retrait français d’Indochine (accords de Genève, 1954) et grâce à l’appel des réservistes et du contingent, elles atteignent 400 000 hommes.  La vrai guerre d’Algérie (1955-1958) : la guerre frappe la ville d’Alger avant de devenir internationale. Le FLN cherche bientôt des soutiens internationaux et utilise les territoires du Maroc et de la Tunisie, qui viennent d’accéder à l’indépendance, comme bases pour ses attaques contre les positions françaises. Les autorités françaises arrêtent et torturent un grand nombre de suspects ; certains meurent pendant leur interrogatoire. La France, détourne, le 22 octobre 1956, sur Alger un avion intercepté au-dessus du nord du pays ; lance ses troupes contre l’Egypte et bombarde en février 1958 un village tunisien. Le 19 septembre 1958, le FLN crée le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne dont le Président est Ferhat Abbas.  L’intervention des français d’Algérie : de 1959 à 1962, la guerre d’Algérie amorce un dernier tournant avec l’entrée en conflit des français d’Algérie. Le Général de Gaulle malgré ses victoires militaires proposa l’autodétermination aux algériens en septembre 1959 approuvée en janvier 1960 en France mais contre les français d’Algérie. Ces derniers fondèrent l’Organisation de l’Armée Secrète qui se lança en guerre contre la France pour préserver leurs intérêts. Ils multiplièrent des attentats et même un push fut organisé à Alger en avril 1961 provoquant le départ des « pieds noirs ». Mais dans le même temps, le FLN et le Gouvernement Provisoire gagnent des victoires diplomatiques auprès de l’ONU, les EtatsUnis, l’URSS et la Chine. 3. Le dénouement et le bilan de la guerre  Le dénouement de la guerre : la France ouvrit en mi-juin 1961 la conférence d’Evian avec le FLN sur le Sahara riche en pétrole. Une deuxième conférence aboutit aux accords d’Evian avec la signature qui accordait l’indépendance à l’Algérie. Mais la France conservait le droit de ses ressortissants, une présence militaire pendant trois ans, le maintien des intérêts économiques pendant cinq ans et une étroite coopération. Les referendums du 13 juillet et du 8 août 1962 en France et en Algérie consacrèrent l’indépendance réelle de l’Algérie et Ahmed Ben Bella fut porté à la présidence de la République le 15 septembre 1963.  Le bilan de la guerre : la guerre d’Algérie resta certainement l’une des pages les plus noires et les plus controversées de l’histoire de France qui soulève encore aujourd’hui de nombreux débats. Plus de 1,5 million de Français d’Algérie, redoutant d’avoir à subir des représailles dans le nouvel État algérien, ont choisi l’exode vers la France, dans des conditions difficiles. Par ailleurs, les notables algériens et les harkis ayant pris le parti de la France au cours du conflit ont été victimes de sévices et de massacres. Selon les estimations, la guerre d’Algérie aurait fait près de 1 million de morts. Jusqu’en 1999, cet épisode de l’histoire de France ne fut officiellement qu’une « opération de maintien de l’ordre ». Une loi votée par le Parlement a alors reconnu que ces événements constituaient désormais la « Guerre d’Algérie ».

Page 30 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 25 : La décolonisation en Afrique noire francophone : cas du Gabon OS1 : Présenter le processus de la décolonisation au Gabon/ OS2 : Montrer le caractère spécifique de la décolonisation du Congo belge 1. La conférence de Brazzaville  Dates et acteurs : La conférence de Brazzaville a été organisée, du 30 janvier au 08 février 1944, par le général de Gaulle, chef de la France libre, à Brazzaville au Congo. Cette conférence fut présidée par le Commissaire du Comité Français de Libération Nationale (CFLN), René PLAVEN en présence du Général de Gaulle. Aucun délégué africain ne prit part à cette conférence mais des notables furent appelés à présenter des rapports joints au procès-verbal.  Les décisions de la conférence : La Conférence de Brazzaville préconisa plutôt l'assimilation, sous la forme de l'accession par degrés des indigènes à la citoyenneté, plutôt que l'autonomie des colonies ou leur indépendance. Mais si l'on considère que cette conférence réunissait essentiellement des gouverneurs des colonies, il faut admettre qu'elle a tout de même été émancipatrice. En outre, il faut savoir que le Général de Gaulle promit aux africains de les faire participer davantage aux décisions sur leurs affaires internes par la créations des assemblées locales librement élues et l’envoi des députés au Parlement français, au Conseil de la république et à l’Assemblée de l’Union française. 2. L’évolution politique du Gabon au lendemain de la guerre  Le Gabon dans l’Union française : Les réformes évoquées à Brazzaville ont entrainé en 1946 la mise en place de l’Union Française. L’Union Française est une restructuration idéologique de l’Empire français qui transforma les colonies en territoires plus ou moins autonomes. Le Gabon se dota d’une Assemblée élue ou Conseil Représentatif composé de 12 membres français et 18 membres gabonais élus pour 5ans. En 1956, la Loi-cadre dite Gaston-DEFERRE marqua un pas vers l’émancipation du Gabon. Au Conseil Représentatif s’ajouta le Conseil du Gouvernement composé de 12 ministres élus pour permettre aux hommes politiques gabonais d’exercer la chose publique. Plusieurs formations politiques avaient déjà vu le jour au Gabon : le Parti Démocratique Africain de Paul INDJENDJET GONDJOUT (1945), le Comité Mixte Gabonais de Léon MBA (1946), l’Union Démocratique et Sociale Gabonaise de Jean Hilaire AUBAME (1946), le Bloc Démocratique Gabonais de Paul INDJENDJET GONDJOUT.  Le Gabon, une République dans la Communauté française : En 1958, la Vème République institua la Communauté Française : une sorte d’association d’Etats, un Etat fédéral. Au sein de celle-ci la politique extérieure, la politique de défense et la politique économique et monétaire sont exercées par la France. Elle est constituée d’un Président, d’un Conseil Exécutif, d’un Sénat Communautaire et d’une Cour Arbitrale. Le Gabon se dota d’un Gouvernement de la République exerçant le pouvoir exécutif ; une Assemblée législative, un Conseil Juridique et un Conseil Economique et Social. Léon MBA devint Premier Ministre. 3. Le Gabon de la République à l’indépendance  Le Gabon une République autonome : En septembre 1958, la France du Général de Gaulle organisa un référendum dans l’Empire colonial : l’entrée dans la Communauté ou l’indépendance. Léon MBA et J.H AUBAME s’associèrent pour le OUI à la Communauté mais le Parti de l’Unité Nationale Gabonaise de Paul SOUSSATTE choisit le NON. Les gabonais votèrent à 92,6% pour le OUI. Le 19 février 1969, le Gabon vota sa première Constitution.  Le Gabon une République indépendante : Mais sous la pression de l’ONU, évitant les charges des nouveaux Etats et une nouvelle guerre d’Algérie, la France fut favorable à l’indépendance. Pour Jacques FOCCART, Léon MBA ne souhaitait pas l’indépendance. Le 20 mai 1960, le Gabon ouvrit les négociations pour l’indépendance du Gabon, le 22 juillet Michel DEBRE et Léon MBA signèrent les Accords de Paris qui seront ratifiés le 23 juillet. En attendant la révision de la Constitution, l’Assemblée nationale donna à Léon MBA le rang et les prérogatives de Chef de l’Etat. Le 16 août 1960 à 23h, Léon MBA proclama l’indépendance du Gabon. Il déclara : « En invoquant Dieu et à la face des hommes, par la délégation des pouvoirs que je tiens du peuple gabonais et en vertu du droit de ce peuple à disposer de lui-même, je proclame solennellement l’indépendance de la République gabonaise. »

Page 31 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 26 : La décolonisation au Congo Belge 1.

Le processus d’indépendance du Congo Belge

En 1955, alors que montent les revendications indépendantistes de l’Abako (Association des Bakongos), fondée cinq ans auparavant par Joseph Kasavubu, et du mouvement « Conscience africaine », créé en 1951, Baudouin Ier lance l’idée d’une communauté belgo-congolaise. Un plan est proposé par le gouvernement belge, qui prévoit de former les élites congolaises à l’administration. Cependant, après l’interdiction d’une réunion de l’Abako, des émeutes éclatent à Léopoldville, en janvier 1959, le gouvernement belge annonce l’organisation d’élections locales, s’engageant à conduire le pays vers l’indépendance. Mais les dissensions entre les formations politiques se multiplient : le Mouvement national congolais (MNC) dirigé par Patrice Lumumba défend la constitution d’un État fédéral mais l’Abako de Joseph Kasavubu ou, poussée par les intérêts miniers, la Conakat (Confédération des associations katangaises) demande la création d’un État confédéral. Une table ronde réunissant à Bruxelles les dirigeants des partis politiques congolais, les chefs coutumiers et les représentants du gouvernement belge, en janvier et en février 1960, fixe au 30 juin de la même année l’indépendance du Congo. La Loi fondamentale, qui est promulguée ensuite, ne tranche cependant pas la question du fédéralisme. 2. Le Congo Belge au lendemain de l’indépendance Lorsque l'indépendance fut proclamée, le parti unitaire de Patrice Lumumba, seul à être présent dans tout le Congo, n'obtint qu'une majorité relative de 45% des voix. Le parti Bacongo s'associa avec le sien pour gouverner. Lumumba devint alors Premier ministre et Kasavubu président. Des responsables improvisés se répartirent alors les plus hauts postes de l'État, alors que, dans l'armée, les sous-officiers restaient sous-officiers. D'où des troubles, à la suite desquels les sous-officiers et soldats congolais, soutenus par Lumumba se révoltèrent contre leurs officiers belges. Malheureusement les émeutiers s'en prirent aussi aux autres Européens, si bien que Lumumba demanda l'aide de l'ONU, afin que les casques bleus rétablissent l'ordre. C'est alors que la riche province du Katanga, dirigée par son président Tschombé fit sécession, avec l'appui d'une gendarmerie solide restée sous commandement belge, et avec celui des grandes entreprises industrielles. Une autre province, celle du Sud-Kasaï diamantifère se proclama elle aussi indépendante. Aussi, lorsque Lumumba voulut envoyer ses troupes, à la tête desquelles il avait dû nommer des généraux improvisés, celles-ci peu disciplinées, firent quelques massacres qui furent montés en épingle. C'est alors que Lumumba fut trahi à la fois par le président Kasavubu, qui prit le parti de Tschombé, et par l'ONU qui affecta de ne reconnaître que ce président tribaliste qui ne représentait, en réalité que 10% des Congolais. Mobutu, l'un des généraux improvisés nommés par Lumumba, prit alors le pouvoir, et, avec la complicité de l'ONU dont les casques bleus avaient arrêté Lumumba, livra celui-ci à Tschoumbé, qui le fit immédiatement assassiner. Conclusion : De 1945 jusqu’au début des années 80, les anciennes colonies européennes d’Asie et d’Afrique ont accédé à leur souveraineté. Ce processus, tant souhaité par les colonies mais souvent imposée aux métropoles, s’est déroulé dans un contexte marqué par l’opposition idéologique grandissante entre l’Est et l’Ouest. De ce fait, certaines décolonisations ont été négociées tandis que d’autres ont été arrachées par les armes et le sang.

Page 32 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

CHAPITRE4 : L’EMERGENCE POLITIQUE DU TIERSMONDE OG : Comprendre l’éveil politique du Tiers monde Introduction : Expression d’Alfred Sauvy en 1952, le Tiers monde désignait soit l’ensemble des pays récemment décolonisés et conservant les séquelles de la colonisation ; soit l’ensemble des pays non-alignés ; soit l’ensemble des pays sousdéveloppés. Pendant les indépendances en Asie et en Afrique, les nouveaux pays indépendants vont tenter de s’organiser politiquement et économiquement.

Page 33 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Leçon 27 : La conférence de Bandung OS : Présenter la conférence de Bandung 1.

Le contexte de la Conférence de Bandung

 Date et acteurs : La conférence de Bandoeng en Indonésie s’était tenue du 18 au 24 avril 1955 à l’initiative des cinq premiers pays indépendants : Inde, Pakistan, Ceylan (Sri Lanka), Birmanie et Indonésie. Elle a réuni 29 pays dont 23 asiatiques et 6 africains (Egypte, Ethiopie, Côte d’Or, Libéria, Libye et Soudan). La Chine nationaliste, l’Afrique du Sud et Israël ne furent pas conviés ; les représentants marocains, tunisiens et algériens furent acceptés comme observateurs.  Contexte historique : La conférence s’inscrit dans un contexte historique marqué par l’extension de la guerre froide en Asie. La formation des alliances des blocs et les guerres coloniales inquiètent les nouveaux pays indépendants qui ont peur de se fondre dans les deux blocs. Cette situation inquiète plus l’Asie où a déjà été mis en place l’OTASE et où les guerres sanglantes ont endeuillé l’Indochine, le Vietnam. 2. Les résolutions de Bandung  Résolutions : Les 29 pays réunis en Indonésie ont apporté leur appui aux revendications d’indépendance, à la lutte des Arabes contre Israël ; ils condamnent l’apartheid et réclament une coopération mondiale pour lutter contre la pauvreté et le sous-développement. La conférence de Bandoeng s’est terminée sur un accord de cinq principes : respect de la souveraineté de tout Etat, égalité des Nations, non-agression, noningérence dans les affaires intérieures, coexistence pacifique. 3.

Les limites de la Conférence de Bandung

 Limites : Mais cette détermination de plusieurs pays du Tiers Monde par leur position stratégique et leur richesse n’échapperont pas à la convoitise des deux blocs. Moscou fera des nouveaux Etats indépendants les relais de sa doctrine en Asie et en Afrique.  Les nouvelles tendances : A la Conférence de Bandung trois tendances se sont affichées. Nehru et Nasser condamnant la politique des blocs apparaissaient comme des non-engagés dans la guerre froide ; le Pakistan, Turquie, Irak affichaient leur tendance pro-occidentale. La Chine et le Vietnam du Nord étaient les procommunistes.  La faible mobilisation sud-américaine : En plus, cette conférence ne réussit pas à mobiliser l’Amérique du Sud. En effet, cette partie du monde était sous l’emprise des Etats-Unis. La même année, les USA organisèrent une Conférence panaméricaine. Quand un pays latinoaméricain s’engageait sur une voie différente, les USA intervenaient directement par la CIA ou indirectement par les mouvements révolutionnaires. En 1954, les USA envahissent le Guatemala de Jacob ARBENZ GUZMAN et le Costa Rica de Jose FIGURES; en 1959, ils tentent de renverser Fidele CASTRO.

Les Etats à la Conférence de Bandung

Page 34 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Leçon 28 : La naissance du mouvement des non-alignés OS1 : Présenter le mouvement des pays non-alignés 1.

La conférence de Belgrade

 Date et contexte : La Conférence de Belgrade s’est tenue du 01er au 06 septembre 1961 en Yougoslavie en Europe. Elle a réuni 25 pays venus d’Afrique, d’Asie et la Yougoslavie. Cette Conférence intervient dans un contexte marqué par plusieurs événements. Les Deux Grands semblent hésiter entre la coexistence pacifique et la détente. Des conflits marquent les pays du Tiers Monde : la crise de Suez en 1956, la crise des missiles de Cuba de 1959-1962.  Acteurs : Les initiateurs Tito, Nasser et Nehru envisagent d’éloigner le Tiers Monde de la guerre froide par le principe de nonalignement. Ils entendent par « pays non-alignés », le groupe des pays qui tentent d’échapper à l’ « alignement » sur le bloc communiste ou le bloc capitaliste. Le groupe des pays non-alignés s’est élargi après les conférences du Caire en 1964, de Lusaka en 1970, d’Alger en 1973. Au début des années 70, il compte plus de 80 pays dont 34 d’Afrique noire, 6 pays arabes au Nord du Sahara, 13 du Sud-est d’Asie, 12 pays du MoyenOrient arabe, 16 pays américains, Malte, Chypre, Yougoslavie. 2. La réalité du non-alignement  Les objectifs : Les pays non-alignés ne prétendent pas créer un nouveau bloc à côté de ceux existants déjà. Pour eux, le retrait du Tiers dans la logique des blocs peut constituer un fait pour arrêter l’extension de la guerre froide. Nasser, Nehru, Josip Broz dit Tito et Castro soutiennent que le non-alignement est l’expression de l’affirmation de la présence du Tiers Monde et de sa diplomatie dans la politique mondiale. Ils invitent les Deux Grands à poursuivre les négociations pour éviter au monde une troisième guerre à caractère nucléaire.  Les actions économiques : A partir des années 1960, le Tiers Monde demande un nouvel ordre économique international. Des décisions sont prises à l’échelle internationale : la création de l’OPEP en 1960 (L'OPEP compte aujourd'hui onze membres : Arabie saoudite, Algérie, Émirats arabes unis, Indonésie, Iran, Irak, Koweït, Libye, Nigeria, Qatar et Venezuela (l'Équateur et le Gabon ont respectivement rejoint l'OPEP en 1973 et 1975, mais l'ont quittée en 1992 et 1996). Le siège de l'OPEP se trouve à Vienne, en Autriche. La charte de l'OPEP élaborée à Caracas en 1961 prévoit d'augmenter les revenus pétroliers des pays membres pour assurer leur développement, d'assurer progressivement leur contrôle sur leur production et d'unifier les politiques de production notamment par le biais de quotas.); de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) pour remédier à la faiblesse de l’économie des pays du Tiers Monde en 1964 (La Cnuced a pour mission de favoriser le commerce international entre les pays aux systèmes économiques et sociaux différents et aux divers stades de développement, d’encourager les négociations et les accords de commerce multilatéraux et, enfin, de fournir un forum pour harmoniser les politiques des gouvernements et des regroupements économiques tels que l’Association d’intégration latino-américaine en matière de commerce et de développement.); en 1975, la CEE et les pays d’Afrique et des Caraïbes signèrent les Accords de Lomé (importation hors taxe des produits agricoles et miniers dans la CEE ; accès préférentiel aux produits concurrentiels de la CEE ; aide à l’investissement de 3milliards d’écu : 5 entre 81-85 Lomé II ; 8,5 entre 85-90 Lomé III, Lomé IV en 89). En 1973, à la conférence d’Alger, les pays du Tiers Monde défendent la Déclaration sur « le nouvel ordre économique mondial. En réalité, ils revendiquent le droit de nationaliser leurs ressources naturelles et les activités économiques situées sur leur territoire et la revalorisation des prix des matières premières dont ils sont producteurs et exportateurs.  Sur le plan politique, des organisations régionales furent créés. Au Moyen-Orient, le panarabisme de la Ligue Arabe crée en 1945 est rattrapée par la Conférence Islamique en 1960. En Afrique le panafricanisme est remplacé par l’OUA en 1963. En Amérique, l’Organisation des Etats américains créée en 1948 est en opposition totale avec l’Organisation latino-américaine de Solidarité créée en 1966 à la Havane. En Asie, c’est l’Association des nations de l’Asie du Sud-est (ASEAN). Conclusion : Le Tiers Monde après les indépendances a amorcé son organisation et a tenté de revendiquer sa place sur le plan politique et économique. Après avoir lancé le concept de non-alignement au début des années 60, le Tiers Monde s’est divisé en plusieurs organisations politiques et économiques. C’est l’exemple d’un échec pendant et après la guerre froide. La conséquence est la diversité des situations politiques et économiques entre une Afrique qui peine et l’Asie puis l’Amérique du Sud qui décollent.

Page 35 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

DEUXIEME PARTIE : L’EVOLUTION ECONOMIQUE DU MONDE DES ANNEES 1950 A NOS JOURS CHAPITRE1 : LA CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LES PAYS CAPITALISTES DE 1945 A NOS JOURS OG :Comprendre l’évolution de la situation économique des pays capitalistes Introduction : De 1945 à 1973, le monde connaît une croissance sans égale. Cette période est connue sous l’expression « Trente Glorieuses ». Mais en 1973, la période de forte croissance s’achève ; le monde entre dans une phase de récession : c’est la crise économique.

Page 36 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 29 : La réorganisation économique du monde OS : Présenter les bases de la réorganisation économique du monde après la guerre 1.

La Conférence de Brettons-Wood

La conférence, qui réunit 44 nations, a pour objet de poser les bases d’un nouveau système monétaire international plus stable reposant sur :  Deux organismes financiers: le Fonds monétaire international ou FMI et la Banque internationale pour la reconstruction et le développement ou la BIRD. Ces organismes sont chargés respectivement d’accorder des crédits à court et à long termes pour financer la reconstruction des économies ruinées par le second conflit mondial. Le FMI, financé par ses Etats membres en fonction de son poids économique, vient en aide aux pays qui souffrent de déficit de leur balance de payement ; apporte son expertise dans le règlement des problèmes financiers : politique de redressement, dévaluation, ajustement structurel, etc. La BIRD vient compléter l’œuvre du FMI par le financement des projets de développement surtout dans les pays du Tiers Monde.  La monnaie des échanges internationaux. Le plan Keynes soutenu par l’Angleterre prévoie la création d’un institut international d’émission monétaire chargé de créer une monnaie de réserve gagée sur la richesse des pays membres. Le plan White, qui a la faveur des américains, sera finalement adopté. Ce plan propose que la valeur des monnaies soit déterminée en référence au cours de l’or, et que le paiement des transactions internationales puisse être assuré en dollar , monnaie dont la valeur est elle-même fixée par rapport à l’or. 2.

Les objectifs et les actions du GATT en 1947 L’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce [GATT] (en anglais, General Agreement on Tariffs and Trade), est un traité de commerce international signé à Genève (Suisse) en 1947 par les représentants de 23 nations non communistes.  Ses objectifs sont : favoriser l’expansion du commerce multilatéral en assurant une réduction des barrières à l’échange — tant tarifaires (droits de douane) que non tarifaires (quotas) —, mais également de faciliter le règlement des différends commerciaux internationaux. Prenant effet en janvier 1948, le traité est ensuite ratifié par un nombre croissant de nations. Aujourd’hui, ce sont 128 nations qui adhèrent au GATT en tant que membres de droit ou membres associés, représentant en tout 90 p. 100 du commerce mondial des marchandises.  Les huit cycles de conférences consacrées aux négociations commerciales : Genève (1947), Annecy (1948), Torquay (19501951), Genève ( 1955-1956), le Dillon Round à Genève (1961-1962), le Kennedy Round à Genève (1964-1967), le Tokyo Round à Genève (19731979) et enfin l’Uruguay Round de 1986, négocié à Genève et à Bruxelles et qui s’est achevé en 1994 par la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Les membres du GATT étudient et proposent des dispositions conduisant à la réduction, à défaut de la suppression, des barrières douanières, des quotas, ainsi que toute mesure d’effet équivalent (comme les licences d’exportation par exemple). Les concessions tarifaires sont négociées selon le principe de réciprocité. Une concession faite dans un domaine particulier est appliquée à toutes les parties contractantes, bien qu’un pays puisse demander à être exempté de sa concession originale dès lors que la baisse des droits menace sérieusement son économie nationale. Un des principes fondateurs du GATT est la non-discrimination des relations commerciales entre pays membres. Ceci constitue l’application de la clause dite de la nation la plus favorisée. Si deux pays négocient afin de réduire, entre eux, une quelconque barrière douanière ou une autre forme de protection, alors cette concession doit être applicable à l’ensemble des autres États membres. Au-delà, les concessions tarifaires doivent être négociées selon un principe de réciprocité : le pays qui accepte une concession doit en consentir une en retour sur une base d’avantages mutuels et réciproques.

Page 37 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 30 : La croissance économique des pays capitalistes OS1 : Indiquer les sources de la croissance économique après 1945/ OS2 : Décrire ses manifestations/ OS3 : Présenter quelques limites 1.

Les facteurs des Trente Glorieuses

Trois facteurs économiques sont à l’origine des trente années de croissance économique en Occident.  La reconstruction d’après-guerre et le baby-boom. En 1944, les vainqueurs définissent les Accords de Bretton Woods et annulent les dettes des Alliés. En juin 1947, les USA lancent le Plan Marshall en accordant une aide de 13 milliards de dollars à l’Europe ; et en 1948, le GATT prépare la libéralisation des échanges. La forte croissance démographique qui suit la guerre stimule la demande et inonde le marché du travail.  La construction du marché européen. L’unification européenne commence avec la communauté européenne du charbon et de l’acier en 1951 ; la communauté économique et européenne en 1957 et la communauté européenne de l’énergie atomique (CEEA ou EURATOM). Cette union douanière fixe l’élimination de tous les quotas, la suppression progressive des droits de douane et des tarifs extérieurs communs.  La troisième révolution industrielle qui a suivi le baby-boom. Cette révolution touche les transports avec les chemins de fer diésélisés et électrifiés, les navires spécialisés à fort tonnage (supertankers), l’invention des avions civils à forte autonomie et capacité (Boeing 747 : 500 passagers ; 1000km/h en 1970) ; la micro-électronique avec les circuits intégrés en 1965, le micro possesseur en 1971, l’augmentation des mémoires des ordinateurs ; la recherche nucléaire civile et la chimie de synthèse utilisant le pétrole pour produire le plastique. 2. Les manifestations de la croissance économique  Une croissance économique spectaculaire : Entre 1950 et 1970, le PNB mondial a triplé et la croissance s’accélère dans les années 1960. Les taux de croissance sont miraculeux : en Italie 5,4%, en RFA 5,5%, au Japon 11%, les USA 4%. La production mondiale double grâce au fordisme et au taylorisme qui abaissent les coûts ; la consommation de masse est encouragée par l’amélioration du pouvoir d’achat, la généralisation du crédit et la mutation de la distribution.  La transformation du marché de production : L’agriculture traditionnelle disparaît au profit de l’agriculture scientifique intégrée à l’industrie et aux services. Les industries traditionnelles lourdes régressent face à l’automobile, l’électronique, la chimie de synthèse, etc. Dans plusieurs pays les taux de chômage s’effondrent à moins de 3% avec la tertiarisation des actifs (banques, assurances, transports, commerces, etc.) ; les multinationales apparaissent et les concentrations des entreprises se multiplient.  La mondialisation des échanges. Les exportations mondiales quintuplent en valeur et triplent en volume entre 1960 et 1973. Dans les années 1960, la détente va aussi favoriser les échanges entre l’Ouest et l’Est. La suprématie des USA est concurrencée par la CEE et le Japon. Trois pôles de commerce mondial se dessinent et représentent 65% des échanges mondiaux. 3. Les déséquilibres de la croissance économique  Les inégalités en matière de développement au Nord : Au sein des pays développés, la pauvreté semble accompagner la croissance, on compte 12% des pauvres aux USA et 15 à 20% en Europe ; les inégalités sociales persistent : les écarts des revenus des plus pauvres et des plus riches est de 1 à 15 en Grande Bretagne ; de 1 à 20 en RFA ; de 1 à 70 en France.  Les disparités du Tiers monde : D’abord, entre les régions, les zones urbaines se développent mieux que les zones rurales. Cette situation entraine l’explosion urbaine : la croissance urbaine est deux fois plus rapide dans les pays du Sud que dans les pays du Nord. Ensuite, entre les secteurs modernes et traditionnels, les différences de productivité sont énormes : les industries prennent de l’avance sur l’agriculture. Un petit nombre d’agriculteur modernise leur production contre une majorité pratiquant encore un e agriculture rudimentaire. Enfin, les inégalités de revenu s’aggravent entre les Noirs et les Blancs.  Des rapports inégaux entre les pays développés et les PVD (pays en voie de développement) : Les grandes entreprises se sont installées dans les PVD augmentant les investissements de 6864 millions de dollars en 1950 à 33706 millions en 1977. Mais les PVD tirent moins d’avantages car les grandes entreprises rapatrient une part importante de leurs investissements. De 1960 à 1966, les USA ont investi 2,7 milliards de dollars mais ils ont rapatrié 8,3 milliards. En plus, sur une longue période les prix des produits exportés par les PVD ont baissé entrainant une détérioration des termes de l’échange et une augmentation de la dette pour financer les projets de développement. Conclusion : Entre le début des années 50 et la première moitié des années 70, les pays capitalistes ont connu un période florissante de leurs économies qui a touché la production, l’emploi, les échanges et les conditions de vie. Cette croissance économique a été soutenue par les accords de Brettons Wood, les innovations d’après-guerre, le baby-boom. Mais cette croissance s’est caractérisée par des profondes inégalités entre l’Occident et le Tiers Monde.

Page 38 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

CHAPITRE2 : LA GRANDE DE PRESSION ECONOMIQUE EN OCCIDENT A PARTIR DES ANNEES 1970 OG : Comprendre la crise économique dans les pays capitalistes en 1973 Introduction : Dans les années 1960, la croissance atteint son apogée et une crise éclate en 1973. Cette crise, qui se traduit par des conséquences multiples en Occident et dans les PVD, pousse les économistes à élaborer des théories pour solutionner la grande récession.

Page 39 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 31 : Les origines de la grande dépression OS1 : Expliquer les facteurs de la grande dépression économique en 1973 1. L’essoufflement de la croissance Pour plusieurs spécialistes, la crise est liée aux phénomènes sociaux et technologiques.  Sur le plan social : la fin du baby-boom des années 1960 a préparé la crise par la baisse de la demande. Cette demande était déjà arrivée à saturation : les ménages ayant été suffisamment équipés en biens durables (tv, voiture, etc.).  Sur le plan technologique : Dans le même registre, les trente glorieuses ont débouché dans les années 1970 sur un ralentissement des innovations technologiques, un alourdissement des coûts salariaux, les délocalisations et la robotisation dans les usines. 2. L’affaiblissement du dollar  La fièvre du dollar. Les investissements massifs, les dépenses militaires et la hausse des prix aux USA dans les années 50-60 entrainent plusieurs conséquences : le déficit de la balance des paiements, la perte de la compétitivité et une dégradation de la balance commerciale.  Les eurodollars : Dans le même temps, plusieurs banques européennes commencent à convertir leur dollars en or. Par conséquent la valeur de l’or augmente et la masse des eurodollars augmente.  La naissance du SME :Pour freiner la dépréciation du dollar, les USA décident en 1968 de supprimer la convertibilité de dollar en or pour les particuliers et en août 1971 pour les banques centrales. Cette mesure sera accompagnée de deux dévaluations du dollar en 1971 (7,9%) et 1973(10%). Les européens décident à leur tour de fixer les parités entre leur monnaie : c’est le serpent monétaire. En mars 1979, les pays de la CEE créent le système monétaire européen (SME) et l’ECU devient leur étalon de valeur. 3. Le 1er choc pétrolier  Les causes du choc pétrolier : La crise économique imprévue et brutale qui éclate en 1973 a des causes financières. Début 1973, les prix des matières premières et surtout le pétrole flambent à la suite de la forte demande et de la guerre du Kippour au cours de la quelle les pays arabes décident un embargo du pétrole vers les pays pro-israéliens.  Les conséquences du choc pétrolier : Le prix du baril quadruple d’octobre à décembre 1973. Soutenus par l’Iran, les pays arabes prennent prétexte de l’aide militaire des USA à Israël et de la neutralité européenne dans le conflit pour imposer une forte hausse des prix à la production et la baisse de celle-ci. Entre 1973 et 1974, l’OPEP relève trois fois le cours du baril. En 1979, un second choc pétrolier se produit à la suite de la révolution en Iran. Les nouveaux dirigeants iraniens hostiles à l’Occident décident de bloquer temporairement les exportations du brut. Les autres pays producteurs en profitent pour augmenter le prix du baril. Le baril passe de 13 dollars à 30 dollars entre 1978 et 1979.

Page 40 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 32 : Les manifestations et les solutions de la crise OS1 : Expliquer les manifestations de la crise dans les pays capitalistes/ OS2 : Analyser les différentes solutions envisagées en Occident I. Les manifestations de la crise 1. Le ralentissement de la croissance et la stagflation  La croissance mondiale chute de 3,4 p. 100 en 1979 à 1 p. 100 en 1980 ; celle du commerce international de 6,1 p. 100 en 1979 à 3,2 p. 100 en 1980. Dans le même temps, l'inflation passe de 8,9 p. 100 à 11,5 p. 100. Mais, très vite, les pays occidentaux réagissent en réduisant de la demande en pétrole, en diversifiant des sources d’énergie avec l’exploitation de gisements en Alaska, en Sibérie, en mer du Nord. Ces facteurs contribuent à un retournement rapide du marché pétrolier. N'assurant plus que 20 p. 100 de la production mondiale en 1986, contre 50 p. 100 en 1973, les pays pétroliers du Moyen-Orient se sont vu contraints de baisser le prix du pétrole à partir de 1983 pour faire face à la surproduction.  La stagflation : une situation économique marquée à la fois par l’inflation et le ralentissement de la croissance économique. La crise du pétrole a provoqué la hausse générale des prix, le recul de la production et la dégradation du commerce mondial. Entre 1974 et 1982, le taux de croissance du PIB des pays de l’OCED a baissé de moitié. 2. La montée du chômage et de l’endettement  La montée du chômage : Dès 1974, le chômage a bondi ; le nombre de sans-emploi a atteint 15 millions dans les pays de l’OCED et en 1983, il dépasse 31 millions. Des disparités apparaissent ici et là : le chômage européen dépasse celui des USA (10,7% contre 6,8%). Au chômage s’ajoute la précarité de l’emploi.  L’endettement international : entre 1970 et 1991, l’endettement des USA a été multiplié par sept ; les PVD ont vu leur dette multiplier par 15, surtout dans les pays importateurs du pétrole. Il en résulte à la fois une accélération des transferts de capitaux et la spéculation boursière. II. Les solutions contre la crise 1. Les politiques Keynésiennes  Les politiques de relance : augmenté les dépenses de l’Etat, les salaires ; faciliter le crédit de consommation et d’entreprise. Ce sont les mesures keynésiennes des années trente. Selon John Maynard Keynes, la consommation des ménages constitue le moteur de l’économie.  La relance économique vers la création des emplois : dans la fonction publique ; par l’aide financière aux entreprises en difficultés et pratiquer la politique de déficit budgétaire. Mais l’Etat compense son intervention par des prélèvements obligatoires : impôts, cotisations sociales, etc. Le Président Jimmy Carter appliqua cette politique aux USA. 2. Les thèses libérales  Les mesures néolibérales : Elles désignent les théories de l’économiste Friedrich Von Hayek. Contrairement à Keynes, il propose la libéralisation de l’économie. L’intervention doit laisser jouer le mécanisme des prix et appliquer la politique de privatisation. Certains économistes suggèrent même la réduction des impôts. Cette politique sera appliquée en Allemagne par les Chanceliers Schmidt et Kohl.  La politique monétariste (Au Royaume-Uni, Margaret Thatcher). C’est une doctrine de l’Ecole de Chicago qui est prônée par l’économiste Milton Friedman. Il concentre sa stratégie sur l’inflation. Il faut limiter la création de monnaie et les crédits en pratiquant des taux d’intérêts élevés. Mais la politique du Premier Ministre déboucha sur la hausse de la livre sterling et du chômage. Conclusion : La crise qui éclate dans la première moitié des années 70 a plusieurs origines : chocs pétroliers, saturation du marché, l’échec du système monétaire de Brettons Wood. Devant l’ampleur des dégâts, chômage, inflation, baisse de la croissance économique et des échanges, plusieurs solutions ont été envisagées. Certains pays ont opté pour les solutions keynésiennes, d’autres ont choisi les mesures libérales.

Page 41 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

TROISIEME PARTIE : LE REGARD SUR LE MONDE CHAPITRE1 : LA QUESTION DEMOCRATIQUE DANS LE MONDE OG : Comprendre la pratique de la démocratie dans le monde Introduction : Depuis la fin des empires coloniaux et l’effondrement de l’URSS, le monde est tourné résolument vers les régimes démocratiques. En politique, la démocratie est un régime politique fondé sur la souveraineté des citoyens élisant librement leurs représentants. Mais en Afrique noire francophone, ces régimes présentent encore des limites qui sont les causes des graves tensions.

Page 42 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 33 : La démocratie libérale en Occident OS : Comparer les modèles de démocratie en Occident 1. Le modèle démocratique américain 1.1. La séparation des pouvoirs  Le pouvoir exécutif est exercé par le Président de la République élu pour un mandat de 4ans renouvelable une fois avec un Viceprésident. Il représente le pays, nomme les Secrétaires (Ministres). Mais le Président ne peut ni déclarer la guerre, ni signer les traités ; il n’a pas l’initiative des lois mais dispose d’un droit de veto sur tout texte législatif.  Le pouvoir législatif est composé de deux chambres. Le Sénat représente les Etats avec 2 élus par Etat ; la Chambre des Représentants représente la population (450 élus). Les deux chambres ont des pouvoirs semblables : voter les lois, le budget ; contrôler l’Exécutif. Elles peuvent à la majorité des 2/3 annuler un veto présidentiel et voter des amendements éventuels à la Constitution.  Le pouvoir judiciaire est détenu par la Cour Suprême. Cette cour est à la fois cour de justice et conseil constitutionnel. Elle est composée de neuf (9) juges nommés à vie par le Président de la république avec l’accord du Sénat ; elle a le pouvoir d’invalider les décisions du Président et les lois du Congrès. 1.2. La pratique de la vie politique et les élections  Les parties politiques : la vie politique aux Etats-Unis est animée par deux partis politiques : les Démocrates et les Républicains. Les Démocrates sont très proches des minorités ethniques et religieuses ; ils défendent la théorie de l’intervention de l’Etat. Les Républicains sont plus liés aux WAPS et soutiennent le modèle libéral de l’économie.  Les élections : La course à la Maison Blanche s’étend sur une très longue période.  De février à juin se déroule les Primaires ou Caucus pour le choix des délégués.  De juillet à août, les délégués choisissent le candidat président : on parle de Convention républicaine et Convention démocrate.  De septembre à novembre, la campagne électorale. C’est la campagne la plus coûteuse des démocraties au monde.  Le mardi qui suit le 1er lundi de novembre se déroule l’élection présidentielle pour les grands électeurs.  Puis le lundi qui suit le 2ème mardi de décembre, les grands électeurs choisissent le Président des USA et le Vice-président. Celui-ci entre en fonction le 20 janvier. 2. Le modèle démocratique français et anglais 2.1. Le modèle français La France incarne aussi comme les Etats-Unis la séparation des pouvoirs.  Le pouvoir exécutif est au main du président de la République élu au suffrage universel direct. Depuis le référendum de 2000, le chef de l’Etat est élu maintenant pour un mandat de cinq ans renouvelable. Le président de la République est le chef de l’État. À ce titre, il veille à la stabilité de l’État dont il nomme les plus hauts représentants civils ou militaires, et il est le chef suprême des armées. Dans des circonstances exceptionnelles qui menacent l’État, l’article 16 de la Constitution l’autorise à assumer les pleins pouvoirs, c’est-à-dire qu’il peut gouverner sans l’avis des autres institutions. Il nomme un Premier ministre, avec lequel il partage le pouvoir exécutif.  Le pouvoir législatif se trouve aux mains de l’Assemblée nationale et le Sénat. L’Assemblée nationale rassemble 577 députés qui partagent leur temps entre leur circonscription et Paris, où ils siègent au palais Bourbon. La seconde chambre est le Sénat ou la « Chambre haute ». Le Sénat compte un peu plus de 300 représentants âgés de 30 ans au moins élus pour un mandat de six ans qui siègent au palais du Luxembourg, à Paris. Le Parlement vote les lois, contrôle l’action du gouvernement , vote le budget de l’État et accorde ou non à chaque ministère les moyens financiers de mettre en œuvre la politique que le gouvernement souhaite mener ; l’Assemblée nationale peut voter une motion de censure, c’est-à-dire renverser le Premier ministre. Le président de la République peut alors soit dissoudre l’Assemblée dans l’espoir que de nouvelles élections législatives lui apporteront une majorité qui le soutiendra, soit nommer un autre chef de gouvernement, qui aura celui-là la confiance des députés. Enfin le Parlement ratifie les traités internationaux préalablement négociés par le président de la République et le ministre des Affaires étrangères.  Le pouvoir judiciaire : Les deux plus grandes instances judiciaires sont : le Conseil constitutionnel (9 membres nommés par le Président de la République, le Président de l’Assemblée et le Président du Sénat) et la Haute cour de justice (élue par le Parlement). 2.2. Le modèle anglais Le nom officiel du Royaume-Uni est Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord. La Grande-Bretagne – 8e île du monde par sa superficie – comprend l’Angleterre, l’Écosse et le pays de Galles. L’Irlande du Nord correspond au nord-est de l’Irlande. Le RoyaumeUni est situé au nord-ouest de l’Europe. Il est séparé de la France par la Manche.  La monarchie du Royaume-Uni (communément appelée monarchie britannique) est un système de gouvernement, basé sur le système de Westminster (une monarchie parlementaire), dans lequel un monarque héréditaire est le souverain du Royaume-Uni et de ses territoires d'outre-mer. Il est à l'origine des pouvoirs exécutif, judiciaire et législatif. Le monarque britannique est le gouverneur suprême de l'Église d'Angleterre et le chef d'État des royaumes du Commonwealth. Il est également, depuis George VI, le chef du Commonwealth composé de quinze pays. Le monarque actuel est la Reine Élisabeth II, depuis le 6 février 1952. La Reine, le Prince Charles (prince de Galles), le Prince Philip (Duc d'Édimbourg) et le reste de la famille royale exercent diverses fonctions publiques conformément à leurs positions.  Le parlement britannique compte deux chambres :  la Chambre des communes sont élus au suffrage universel, au scrutin majoritaire à un seul tour, pour cinq ans pour voter les lois. Le nombre total de membres des Communes atteignait 651 au début des années quatre-vingt-dix ; elle en compte 659 depuis les élections de mai 1997. Les candidats élus sont des MP (Member of Parliament).  La Chambre des lords (1223membres) est composée de lords héréditaires nommés en remerciement de leurs états de service en politique ou dans d’autres domaines de la vie sociale, et les « lords d’appel » (law lords), pairs nommés à vie pour assister la chambre dans ses fonctions judiciaires. Les « lords d’appel » siègent à la cour d’appel et jugent des affaires qui peuvent être traduites devant la Chambre des lords. Les « lords spirituels » sont les archevêques de Canterbury et d’York, les trois évêques de Londres, Durham et Winchester, ainsi que les vingt et un évêques les plus âgés de l’Église anglicane.  Le pouvoir exécutif est exercé par le gouvernement de Sa Majesté qui comprend les ministres, dirigés par un Premier ministre. Le Premier ministre, qui est nommé par le roi, choisit les ministres de son gouvernement (15 à 20 membres) parmi les parlementaires de la Chambre des communes, mais aussi parmi les membres de la Chambre des lords, la Chambre haute du Parlement. Le Premier ministre décide et met en place les politiques et l’action des différents ministères .

Page 43 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 34 : La situation en Russie et en Chine OS1 : Caractériser la pratique de la démocratie dans les anciens pays do bloc de l’Est 1.

Le modèle de démocratie russe

1.1. La séparation des pouvoirs Après la guerre froide, la Constitution de 1993 établit un système mixte en Russie : un parlementaire et présidentiel.  Le pouvoir exécutif, le président de la fédération est le chef de l’État élu au suffrage universel pour un mandat de quatre ans, renouvelable une fois. Il est le chef suprême des forces armées et préside le Conseil de sécurité, chargé de la Défense nationale. Il nomme les principaux hauts fonctionnaires civils et militaires. Il nomme le gouverneur de la Banque centrale avec l’accord de la Douma d’État (Chambre basse de l’Assemblée fédérale), ainsi que les juges de la Cour suprême et le procureur général, avec l’accord du Conseil de la fédération (Chambre haute de l’Assemblée fédérale). Le président nomme le Premier ministre, celui-ci dirige directement les ministères en relation avec la sécurité (Défense, Intérieur et Affaires étrangères). Mais c’est le président qui définit les grandes orientations de la politique intérieure et extérieure. En cas de vacance de la présidence (décès, incapacité pour raison de santé), le Premier ministre assure les charges du président, sans jouir toutefois de la totalité de ses pouvoirs — il ne peut dissoudre la Douma ni organiser de référendums.  Le pouvoir législatif est assuré par l’Assemblée fédérale composée de deux Chambres :  la Douma d’État (Chambre basse) : 450 membres de la Douma sont élus au suffrage universel pour quatre ans, pour moitié au scrutin proportionnel par liste et pour moitié au scrutin majoritaire uninominal. Un parti doit disposer d’au moins 5 p. 100 des suffrages pour pouvoir siéger à la Chambre basse.  Le Conseil de la fédération (Chambre haute), indissoluble, est composé de 178 membres, soit deux représentants pour chacune des 89 entités fédérales. La compétence exclusive du Conseil de la fédération concerne les prérogatives suivantes : l'approbation des changements des frontières entre les sujets de la fédération ; l'approbation des décrets du président relatifs à l'établissement de la loi martiale et de l'état d'urgence ; la prise de décision sur la possibilité d'utiliser les forces armées en dehors du territoire de la fédération ; la fixation des élections du président de la fédération de Russie.  Le système judiciaire de la fédération de Russie prévoit : une Cour constitutionnelle, composée de 19 membres élus pour douze ans, qui statuent sur la constitutionnalité des décisions des pouvoirs législatif et exécutif ; une Cour suprême, organe judiciaire supérieur pour les affaires civiles, pénales, administratives et autres affaires, relevant des tribunaux de droit commun ; une Cour supérieure d'arbitrage de la fédération de Russie, organe judiciaire supérieur statuant sur les litiges économiques et les affaires examinées par les cours d'arbitrage. 1.2. La vie politique en Russie  Les divisions territoriales : Aux termes de la Constitution de 1993, la fédération de Russie est composée de 89 « sujets de la fédération » : 21 républiques, 10 districts autonomes, 6 territoires, deux villes fédérales, 49 régions et une région autonome. Ces entités ne bénéficient pas toutes du même statut.  Les partis politiques : En 1991, la Russie a connu un changement politique radical. Le Parti communiste de l’Union soviétique (PCUS) a cédé la place à une multitude de partis politiques. L’échiquier politique russe, tel qu’il apparaît à l’issue des élections législatives de décembre 2003, est très largement dominé par la formation du président Vladimir Poutine, Russie unie , le Parti communiste de la fédération de Russie (PCFR), l’Union des forces de droite et le parti Iabloko (« la Pomme »); le Parti libéral-démocrate de Russie (PLDR), la nouvelle alliance Rodina.  La pratique démocratique : L’apprentissage de la démocratie est toutefois chaotique et l’instabilité politique est grande. Les alliances entre partis se défont aussi rapidement qu’elles se sont nouées, et la plupart des formations politiques n’ont que des programmes extrêmement vagues. C’est dans le but d’assurer la stabilité politique et d’éviter l’atomisation du paysage politique que Vladimir Poutine fait adopter à la Douma, en 2001, une loi fixant des règles restrictives vis-à-vis des conditions d’existence des partis politiques — un nombre minimum de 10 000 adhérents est requis, avec une représentation dans plus de la moitié des entités composantes de la fédération. Cette loi aboutit à l’interdiction d’environ 90 p. 100 des quelque 180 formations politiques alors existantes.

La démocratie russe

Page 44 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie 2. Le modèle de démocratie chinoise 2.1. Les types des pouvoirs  Le pouvoir exécutif est entre les mains du Conseil des affaires d’État, c’est-à-dire la plus haute autorité du gouvernement. Ce Conseil régit différents ministères et commissions. Il applique les lois et les résolutions ; il prend des mesures administratives, élabore des lois et des règlements, et émet des ordonnances. Il est dirigé par le Premier ministre et se compose des vice-Premiers ministres, des ministres, des présidents de commissions, du président de la commission des Comptes et d’un secrétaire général. Généralement, les charges les plus importantes dans la conduite des affaires politiques sont les postes de Premier ministre et de secrétaire général du Parti. Le président de la République remplit une fonction purement symbolique. Mais, en théorie, il peut légiférer, nommer ou renvoyer de hauts fonctionnaires, ratifier ou contester des accords passés avec des pays étrangers. Il est assisté d’un vice-président et est élu pour cinq ans par l’Assemblée nationale populaire (ANP).  Le pouvoir législatif est détenu par l’Assemblée nationale populaire (ANP). Ses membres (2 985 dans la Xe Assemblée entrée en fonction en mars 2003) sont élus pour cinq ans au suffrage indirect par les provinces, les municipalités, les régions autonomes, les régions administratives spéciales et l’armée. L’ANP vote les lois, amende la Constitution, approuve le budget national et les plans économiques. Elle a également le pouvoir de nommer et de révoquer les membres du Conseil des affaires d’État et de la Commission militaire centrale, le président de la Cour populaire suprême et le procureur du Parquet populaire suprême.  La tradition judiciaire chinoise est fondamentalement différente de celle des nations occidentales. L’organe supérieur est la Cour populaire suprême, qui veille à l’observation de la Constitution et juge en dernier ressort. Elle est chargée de contrôler les tribunaux populaires locaux ou spéciaux et le tribunal militaire. Elle est responsable devant l’ANP et son Comité permanent. Les tribunaux populaires sont les organes judiciaires locaux. Ils figurent dans les provinces, les régions autonomes, les municipalités et se répartissent en trois échelons : district, préfecture et province. Les procès y sont publics, sauf ceux concernant les secrets d’État ou les mineurs. 2.2. La vie politique en Chine  Le système politique : à la base, sur les structures locales présentes dans l’ensemble des circonscriptions à l’échelon des provinces, des régions autonomes, des municipalités, des districts et des cantons. Leurs membres sont élus par la population. Les assemblées populaires locales sont les ramifications de l’ANP. Au-dessus de l’échelon du district, elles peuvent instituer des comités permanents. Aux échelons les plus hauts (provinces, régions autonomes, municipalités), elles ont le droit de statuer sur des affaires importantes et de procéder à des règlements. Les gouvernements populaires locaux sont placés sous la tutelle du Conseil des affaires d’État. Ils ont pour tâche de contrôler le travail administratif de leur territoire. Chacun doit rendre compte de ses résultats à l’assemblée populaire de même échelon, et à l’organe administratif de l’État qui lui est immédiatement supérieur.  Le rôle dirigeant du Parti communiste : celui-ci le conserve de fait, l’imbrication de l’appareil d’État et de l’appareil du Parti s’observant encore à tous les échelons. Le Parti communiste chinois (PCC) compte plus de 58 millions d’adhérents (1997). Il existe également huit autres formations politiques appelées « partis démocratiques », et contrôlées par le PCC. D’autres structures, dites groupements sociaux, participent à la vie du pays. Parmi eux figurent la Fédération des syndicats de Chine (1925) et la Fédération nationale des femmes de Chine (1949), chargée de protéger les droits et les intérêts des Chinoises, renforcés par une loi adoptée en 1992. Le seul groupe ayant un véritable poids politique est cependant la Ligue de la jeunesse communiste (1922), laquelle, en rassemblant quelque 57 millions de jeunes, joue un rôle déterminant dans la préparation à leur adhésion future au PCC.

Page 45 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 35 : La démocratie et le multipartisme en Afrique francophone OS1 : Indiquer les facteurs de l’avènement de la démocratie en Afrique noire francophone/ OG2 : Caractériser la pratique de la démocratie en Afrique noire francophone. 1. Les facteurs de la naissance du multipartisme  Sur le plan interne :  la crise qui frappe de façon insupportable les populations pauvres  la corruption et le pillage des caisses des États, les dépenses de luxe des privilégiés ;  les folies des dictateurs mégalomanes étalées au grand jour qui ont engendré le multipartisme. L’endettement s’était multiplié par 19 entre 1970 et 1987, le cours de bien des matières premières a chuté de façon catastrophique. Ainsi la Côte d’Ivoire qui vendait son cacao 21 F le kilo en 1985 a vu les prix chuter à 8 F en 1988 et à 3 F en 1989 ! Le Cameroun a vu ses recettes d’exportation baisser de moitié entre 1987 et 1989. Le Gabon a subi la chute des cours du pétrole et celle du manganèse (27 % en 1989). Et les plans d’ajustement du FMI se sont succédés, impliquant blocage et réduction des salaires, licenciements massifs parmi les fonctionnaires comme dans les entreprises publiques vendues au privé, coupes claires dans la santé et l’éducation, etc.  Des grèves d’étudiants et des syndicats vont secouer violemment les régimes monopartites.  Sur le plan externe :  La Perestroïka qui souffle en Europe de l’Est la chute du mur de Berlin en 1989 pour vivre, contre toute attente, un renouveau démocratique en Afrique.  La rencontre de la Baule initiée par le président Mitterrand en juin 1990, celui-ci demande aux présidents africains d’ouvrir leur pays au multipartisme, plus précisément à la démocratie pour prétendre l’aide des pays développés. Et ce discours de La Baule va préparer l’époque des transitions au multipartisme. Par conséquent, les pays africains vont initier une série de conférences dites nationales dont les plus marquantes sont celles du Bénin et du Congo Brazzaville. Mathieu Kérékou, au pouvoir au Benin depuis octobre 1972 accepta la tenue d’une « conférence nationale des forces vives de la nation » en février 1990, Omar Bongo, au pouvoir depuis 1967 annonçait le 19 avril 1990 l’instauration immédiate du multipartisme, Houphouët Boigny, au pouvoir depuis 30 ans, dès le 30 mars, annonçait l’instauration du multipartisme, Paul Biya demanda en juillet la mise sur pied d’une commission chargée de réviser la constitution. 2. La vie politique en Afrique  Des partis et associations politiques fondés sur l’ethnie. On adhère à un parti non pas par conviction politique, mais par affinités tribales. Et cela aura pour conséquence des conflits entre partis, annihilant ainsi la liberté d’opinion. On ne vote pas en général pour le programme d’un candidat, mais on le fait plutôt en fonction de son appartenance tribale.  Les dirigeants s’agrippent au pouvoir pour «se servir et non pour servir». Les confrontations sanglantes en Côte d’Ivoire, les guerres fratricides dans les deux Congo n’ont-elles pas été provoquées ou entretenues par le goût du pouvoir mettant ainsi en cause l’avènement de la démocratie? Pour cela les acteurs politiques jouent sur la révision de la Constitution et du code électoral de chaque pays pour rester au pouvoir.  la contestation des résultats dues à la fraude, phénomène admirablement pratiqué sur le continent et qui provoquent d’autres confrontations ou affrontements armés entre différents groupements politiques. 3. Les voies vers une réelle démocratie  L’éducation des masses : 80% des électeurs en Afrique sont des illettrés naïfs que les hommes politiques peuvent facilement manipuler et corrompre en se servant souvent du tribalisme et du régionalisme pour assouvir leur dessein. Le civisme n’est pas encore bien développé en Afrique et cette situation fait que le vote qui est un devoir civique ne soit pas pris au sérieux. On vote par fanatisme ou par affinité tribale sans pour autant mesurer les conséquences de ces pratiques au niveau de la cohésion des «peuples» d’une même nation.  Seule une réelle politique au niveau de l’éducation et de la santé devrait conduire les pays africains vers la véritable démocratie. Un peuple dont les problèmes éducatifs et sanitaires sont résolus est un peuple libre, prêt à accepter la démocratie. Multipartisme et démocratie en Afrique? Possible si les Africains pouvaient manger à leur faim pour éviter «la politique du ventre». Or les statistiques ont souvent montré que le SMIC en Afrique est insignifiant et aléatoire n’atteignant même pas le minimum vital. Et pour sa survie, l’Africain est obligé de se prostituer politiquement, hypothéquant de surcroît sa liberté d’opinion, de pensée et de choix. Les dirigeants africains qui, pour la plupart, seraient encore «accrochés au pouvoir pour le pouvoir», devraient s’efforcer à mettre l’intérêt de la nation au dessus des leurs. Bien gérer les ressources humaines et les richesses nationales en limitant les dépenses de prestige, lutter contre l’ethnicité, la peur, l’exclusion et l’impunité, développer le civisme, plus particulièrement au niveau des jeunes, futurs citoyens électeurs de demain et reconnaître le mérite du travail, voilà des comportements qui feraient que la politique ne soit plus une carrière alléchante pour s’enrichir. Conclusion : En définitive, le retour au multipartisme en Afrique noire francophone est intervenu dans un double contexte : celui de la dictature des régimes à partis uniques et celui du vent de l’Europe de l’Est. Mais c’est la France qui l’a imposé à ses anciennes colonies. Dans ce contexte, les africains le perçoivent comme un « luxe » et non comme un processus qui devait aboutir à une meilleur gestion de leurs affaires pour assurer à leur populations les meilleures conditions de vie et à leur Etat une place au sein des puissances économiques.

Page 46 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

CHAPITRE2 : LE RENOUVEAUX RELIGIEUX OG : Comprendre le renouveau religieux dans le monde Introduction : La religion a été définie pour la première fois par Cicéron comme « le fait de s'occuper d'une nature supérieure que l'on appelle divine et de lui rendre un culte. » En modernité, une religion se comprend le plus souvent comme un ordre dans lequel est recommandé ce qu'il faut faire et ce qu'il faut croire. Depuis le XVIe siècle, la religion a souvent été définie et contestée comme étant un ensemble de croyances et de pratiques pour un groupe ou une communauté. De nos jours le monde compte : Chrétiens (2,31 milliards), dont : Catholiques (1,16 milliards) ; Protestants (426 millions) ; Chrétiens indépendants (378 millions) ; Orthodoxes, (271 millions) ; Anglicans, (88 millions) et Autres chrétiens, (36 millions) ; Musulmans, (1,58 milliards) dont environ 75 % de sunnites115 ; entre 10 et 20 % de Chiites115 ; Hindous (952 millions) ; Non-religieux (658 millions) ; Bouddhistes (468 millions) ; Religions chinoises (458 millions) ; Religions tribales (269 millions) ; Athées (137 millions) ; Nouvelles religions (NMR) (63 millions) ; Sikhs (25 millions ; Juifs (15 millions)

Page 47 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 36 : Les fondements du renouveau religieux OS1 : Expliquer les fondements du renouveau religieux/ OS2 : Montrer son importance actuelle 1. Sur le plan religieux Le renouveau religieux au XIXème siècle a été le fruit d’une combinaison des facteurs internes notamment :  Les divisions de plus en plus vives au sein des religions et la montée des religions nouvelles : Au sein de l’islam, les tensions sont manifestes entre les sunnites et les shiites : l’essentiel des musulmans sont sunnites et contrôlent les lieux saints de la Mecque et de Médine; ils prennent pour critère de foi la Tradition ou « sunna » ; les shiites sont partisans de la continuité dans la descendance du prophète Ali. Chez les chrétiens, les divisions touchent les catholiques et les protestants. Enfin, le XIXème siècle est marqué par la renaissance et la montée en puissance des nouvelles religions. En Asie, on remarque l’essor du bouddhisme et du hindouisme. Dans le reste du monde, la tendance est aux églises du réveil à tendance chrétienne : les églises pentecôtistes, les églises de Témoin de Jehova, le renouveau charismatique, etc.  La religion véhicule les valeurs fondamentales : Si les religions sont globalement en perte de vitesse, elles continuent de proposer des valeurs fondamentales, des progrès, un espoir, une fin, des motivations, un sens à la vie, tout ce que donne aussi la modernité concurrente. Lorsque que la modernité déçoit la religion revient. Pour Peter Berger « Le monde est aujourd'hui est, à quelques exception près [...], aussi furieusement religieux que toujours, et par endroits plus qu'il ne l'a jamais été. »  2.

Sur tout un autre plan

 La recherche d’un nouvel équilibre entre la religion et la société : Après la séparation entre l’Eglise et l’Etat, les Eglises vont se heurter à la population de plus en plus critique et intellectuelle; la pratique religieuse est partout affaiblie: 80 % des Français se disent catholiques. Mais il y avait 20 ordinations de prêtres pour 1000 habitants en 1954, pour 2 en 1982 : c’est la sécularisation. La pratique religieuse tend à se mêler de la vie politique.  La religion devient un objet d'étude « scientifique » avec Proudhon ou Auguste Comte, qui cherchaient à penser la religion avec la certitude qu'une approche rationnelle et positive la détruit. Ces sciences sont la sociologie, la psychologie ou l'anthropologie . Il est question de « faits religieux » dans des travaux de sciences des religions. L’expression [fait religieux] vise à saisir les phénomènes religieux comme « fait historique » d'une part et « fait social » d'autre par, ce qui est une façon de souligner que les phénomènes religieux sont construits comme faits à travers diverses approches disciplinaires : historique, sociologique, anthropologique.

Page 48 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 37 : Les aspects du renouveau religieux OS1 : Présenter les nouveaux courants religieux dans le monde/ OS2 : Dégager les conséquences de l’engagement de certains courants religieux 1. Les nouveaux courants  La montée des sectes : les sectes conversionnistes : l'Armée du Salut et les Églises évangélique et pentecôtiste ; les sectes adventistes : les mormons et les témoins de Jéhovah ; les sectes « introversionnistes » qui insistent sur le repli hors du monde et dans la communauté des élus et la secte gnostique qui offre au contraire sa propre théorie et interprétation de la véracité divine spécialement formulée pour la vie en société. On explique souvent le foisonnement actuel des sectes par l'anxiété éprouvée, en particulier par les couches défavorisées, devant les changements profonds et rapides de la société.  La naissance d’une panoplie des religions dépendantes ou indépendantes. On appelle « religions orientales » les religions qui se sont développées dans les pays d’Orient et d’Extrême-Orient. Les religions orientales les plus importantes sont l’hindouisme, le bouddhisme, le shintoïsme, le confucianisme et le taoïsme ; cependant, il en existe d’autres. Aujourd’hui ces religions peuvent être pratiquées dans le monde entier, mais les pays où elles ont le plus de fidèles demeurent les pays d’Orient comme l’Inde, la Chine et le Japon. Le christianisme apparaît comme la religion qui connaît plusieurs tendances qui s’affirment comme des religions à part entière. Les mouvements les plus connus sont : l’Alliance universelle · les Assemblées de Dieu · l’Église néo-apostolique · l’Église universelle du royaume de Dieu · l’Église kimbanguiste · les Témoins de Jéhovah. 2. Les conséquences du renouveau religieux  Le terrorisme islamiste atteint son paroxysme lors des attentats dévastateurs du 11 septembre 2001 contre les États-Unis. Après la déclaration de guerre du président américain George W. Bush contre le terrorisme international, le régime des talibans en Afghanistan, censé abriter Al Qaïda, est renversé. L’organisation islamiste ayant une structure des plus informelles, des attentats continuent d’être perpétrés contre les intérêts occidentaux par des groupes terroristes agissant dans sa mouvance idéologique (attentat meurtrier contre une discothèque à Bali, fin 2002, notamment) sans que les filières puissent être complètement remontées. Cette radicalisation violente ne doit pas occulter la possibilité d’un islamisme politique non révolutionnaire dont l’ambition est de s’intégrer aux systèmes politiques en place dans un cadre légal — c’est le cas par exemple en Turquie.  L’intégrisme désigne une doctrine qui s’oppose à toute évolution dans un mouvement religieux au nom du respect absolu de la tradition. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinenaj est considéré comme un intégriste pour sa lutte farouche en faveur de l’islam orthodoxe.  Le fondamentalisme est un mouvement conservateur qui s’appuie sur l’interprétation littérale de la Bible et s’opposant à une interprétation historique ou littéraire. C’est une tendance conservatrice et intégriste qui se fonde sur une observance stricte des textes religieux. Conclusion : Depuis le début du XIXème, le monde est devenu de plus en plus religieux du fait de la multiplication des religions anciennes et nouvelles et de l’attitude de l’homme tournée plus vers la croyance. Dans les pays du Sud, l’incapacité de l’Etat à subvenir aux besoins de la population, la quête du gain ou la dîme constituent les facteurs premiers du renouveau religieux. Ce renouveau se traduit aussi par l’émergence des sectes.

Page 49 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

CHAPITRE3 : LA COOPERATION INTERNATIONALE OG : Comprendre le fonctionnement de la coopération internationale Introduction : La coopération internationale a pour objectif de briser ce cercle vicieux : réduire les inégalités et créer les conditions de la paix dans le monde. Mais la coopération bilatérale ou multilatérale font de plus en plus l'objet de critiques à cause de l’ingérence de certains pays, institutions et ONG dans les affaires des États qui sollicitent leur assistance.

Page 50 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 38 : Les fondements et le bilan de la coopération internationale OS1 : Présenter les types de coopération internationale/ OS2 : Dresser le bilan de la coopération internationale 1. Les types de coopération  La coopération bilatérale, entre un État riche et un État pauvre, est la plus ancienne forme de coopération. Elle est le plus souvent économique mais peut également prendre une forme politique, culturelle ou militaire. Cette aide accordée aux pays pauvres par les pays riches n'est pas toujours aussi importante que le prévoient les accords internationaux (0,7 % du PNB) ; elle est souvent intéressée et n'est pas toujours adaptée aux situations locales. Depuis les d'années 1970, les accords de coopération multilatéraux se multiplient ; certains ont un objectif d'aide au développement (par exemple, accord entre l'Union européenne et quelque 70 pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique [ACP]), d'autres ont pour but de créer des zones de libre-échange (ASEAN, ALENA, APEC, MERCOSUR, etc.).  La coopération multilatérale : c’est une politique d’aide économique, politique, militaire, culturelle et commerciale apportée par une institution à un pays ou un groupe de pays en situation de faiblesse. L'un des objectifs des Nations unies est d’encourager la coopération et le développement économique. Avec les années, cet objectif est devenu prioritaire et l'ONU y consacre aujourd'hui 80 % de son budget. C'est le Conseil économique et social qui est chargé de mettre en place les actions de coopération en accord avec seize institutions spécialisées et quatorze organes subsidiaires, dont quelques-uns se consacrent au développement et à l'aide humanitaire. Il faut citer la FAO (Organisation pour l'alimentation et l'agriculture), l'Unesco (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture), l'OMS (Organisation mondiale de la santé), l'Unicef (Fonds des Nations unies pour l'enfance), le HCR (Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés) et le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement). Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la coopération internationale s'accroît tout en revêtant des formes de plus en plus complexes, alors que le quart de l'humanité est toujours plongé dans la misère. Au début des années 2000, il existait quelque 30 000 ONG dans le monde spécialisées dans des interventions d'urgence en partenariat avec les États ou avec les Nations unies. Une grande spécialisation, une utilisation optimale des ressources et une meilleure connaissance des situations leur permettent d'intervenir avec une grande efficacité lors des crises les plus graves (cyclones, tremblements de terre, famines, guerres, etc.). Les plus importantes de ces organisations, dans les domaines de l'aide au développement et de la défense des droits de l'homme, sont Amnesty international, Médecins sans frontières et Pharmaciens sans frontières. 2. Le bilan de la coopération internationale  Une coopération insuffisante pour permettre aux pays du tiers-monde de décoller. Il faut dire que même si les pays développés se sont engagés à consacrer une partie de leurs richesses à l’aide internationale, peu d’entre eux (et en premier lieu les États-Unis) tiennent leurs engagements. Alors que l’aide publique bilatérale (d’un pays à l’autre) a d’abord été majoritaire, c’est l’aide publique des organisations internationales (dite multilatérale) qui a pris le relais pour former la plus grande partie de l’aide dans les années 1980–1990. Très critiquée, cette aide financière est avant tout insuffisante. Ensuite, la plus grande part est privée et sous forme de prêts. Elle crée ainsi une dépendance : aujourd’hui trop de pays sont endettés à un point tel qu’il est probable qu’ils ne pourront jamais rembourser leur dette.  L’engagement des ONG a joué un rôle prépondérant. L’aide financière prend la forme de prêts à taux très avantageux, de dons ou encore d’annulations de dettes. Elle est soit consentie directement entre pays, soit gérée par des organismes internationaux comme la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international (le FMI). 3. Une nouvelle coopération Sud/Sud Ces dernières années, la coopération entre les pays du Sud n’a cessé de connaître de nouveaux développements montrant ainsi un grand dynamisme entre les pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud.  Les domaines de coopération : économie, commerce ; les échanges culturels et humains puis la collaboration sur les questions internationales et régionales d’importances majeures.  Entre l’Asie et le l’Afrique, on note une forte coopération animée par la Chine et l’Inde. Sous l’impulsion du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA), le nouveau partenariat stratégique sino-africain accède progressivement à des niveaux très élevés et des domaines plus vastes. Lors du sommet Chine/UA de 2012, la Chine affirmait : « la coopération entre la Chine et l’Afrique contribue au développement socioéconomique et à l’élévation de la position internationale des deux partenaires et profite à la paix et au développement. » La construction du siège de l’UA, l’importance des IDE chinois en Afrique et la diversité des domaines de coopération constituent des exemples de la forte coopération SudSud entre la Chine et l’Afrique. La Chine compte aide l’Afrique à mieux affronter les risques économiques extérieures.  Du côté de l’Amérique du Sud, on parle du Forum de coopération Afrique-Amérique du Sud (ASA ou ASACOF). Au cours de la 3ème réunion ministérielle de l’ASACOF à Malabo en décembre 2011, on retient la volonté chez les Africains et les Sud-Américains de renforcer un partenariat et une solidarité à toute épreuve. Les deux parties comptent se diriger vers une seconde indépendance face à l’hégémonie des Européens. La coopération ASA s’appuie aussi sur le renforcement de la contribution et le rôle de l’Union Africaine et l’Union des Etats sudaméricain dans le cadre du raffermissement dudit partenariat.

Page 51 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 39 : L’action de l’ONU OS1 : Dresser le bilan de l’ONU de 1945 à nos jours/ OS2 : Faire des propositions sur les reformes de l’ONU 1. Les échecs de l’ONU  L’incapacité d’empêcher la guerre froide : Pendant de longues années, l’action de l’ONU a été considérablement paralysée par les rapports tendus entre les États-Unis et l’URSS. En effet, dès le lendemain du conflit, les deux grands alliés de la Seconde Guerre mondiale se sont opposés pendant plus de quarante ans dans une guerre froide qui a divisé le monde en deux blocs. Au sein du Conseil de sécurité, chacun utilisait son droit de veto pour bloquer les projets de l’autre. Aujourd’hui le temps de la guerre froide est révolu, cependant l’ONU peine à établir une stratégie de paix efficace. De longues situations de conflit perdurent, comme au Proche-Orient.  L’incapacité de résoudre la question israélo-palestinienne : depuis 1947, le Moyen-Orient connaît des tensions permanentes entre Israël et la Palestine ; mais l’ONU vote des résolutions sans mettre un terme au climat toujours conflictuel dans la région.  L’impossibilité de résoudre les conflits d’après guerre froide : les dernières décennies ont vu naître de nombreuses guerres civiles (à l’intérieur d’un même pays), en particulier en Afrique, mais aussi en Europe, avec le conflit yougoslave. L’ONU peut difficilement intervenir dans ces conflits internes car elle a pour règle de ne pas se mêler de ce qui se passe à l’intérieur d’un pays : elle est soumise au principe de noningérence dans les affaires intérieures des États. Son rôle est alors essentiellement humanitaire : les Casques bleus s’efforcent de protéger les populations civiles victimes des conflits. En effet, ces limites proviennent de : la volonté des États membres qui possèdent un droit de veto ; en particulier la première d’entre elles, les États-Unis. De plus, ces pays parviennent rarement à se mettre d’accord sur les mesures à prendre en cas de conflit. Enfin, la crainte de s’engager dans des guerres longues et coûteuses incite souvent les États à renoncer à toute action. Le financement de l’ONU est en effet l’une de ses grandes difficultés. Depuis le milieu des années 1980, l’ONU traverse une grave crise financière, et peu de pays sont à jour de leurs cotisations. 2. Les réussites de l’ONU dans le monde  Les interventions militaires : Depuis sa création, l’ONU a mis en place plus de 50 opérations de maintien de la paix, dont une quinzaine sont encore en cours. L’ONU ne parvient donc pas toujours à éviter les guerres, mais elle a un rôle déterminant lorsqu’il s’agit d’accompagner les processus de pacification : faciliter la mise en œuvre d’accords de paix, surveiller les cessez-le-feu, favoriser l’aide d’urgence, etc.  La mise en place des institutions démocratiques : L’ONU aide aussi les pays qui sortent d’une guerre à mettre en place des institutions démocratiques (prise en charge de l’administration provisoire, organisation et supervision d’élections, etc.). Récemment, l’ONU a par exemple accompagné le processus d’indépendance au Timor-Oriental (Asie du Sud-Est), qui est devenu en 2002 le 191e pays membre des Nations unies.  La lutte contre la pauvreté : Comme la pauvreté est l’un des principaux obstacles à la paix, l’ONU s’est dotée d’organismes de coopération internationale qui doivent favoriser le développement économique et social de tous les pays. Ces institutions travaillent dans des domaines spécialisés : ce sont par exemple la FAO (alimentation et agriculture), l’OMS (santé), l’Unicef (enfance), l’Unesco (éducation, science et culture), le PNUD (aide au développement), le HCR (protection et assistance aux réfugiés), etc. L’ONU consacre 70 % de ses activités à la coopération internationale.  La défense des droits de l’homme constitue une mission fondamentale de l’ONU. En élaborant des normes qui concernent tous les aspects des droits de l’homme (droits politiques, droits économiques, sociaux et culturels, lutte contre le racisme, etc.), l’ONU a permis de faire changer les mentalités (en ce qui concerne les droits de la femme et de l’enfant notamment). L’un des grands résultats positifs de l’ONU a également été son intervention en faveur du mouvement de décolonisation dans les années 1960. L’Assemblée générale a servi de tribune pour les peuples colonisés qui revendiquaient leur droit à disposer d’eux-mêmes. 3. Les reformes de l’ONU  La représentativité du Conseil de sécurité fait également l’objet de controverses, notamment en ce qui concerne les cinq membres permanents qui, selon leurs détracteurs, ne représentent plus les rapports de forces internationaux actuels. La question de l’élargissement de ce club constitue un élément fondamental dans les reformes onusienne.  La nécessité de créer d’autres institutions : si la division du monde en deux blocs ne paralyse plus l’action du Conseil de sécurité, l’action de l’ONU continue d’être suspendue à la volonté politique des États membres ; en complément du Conseil de sécurité, il faut certainement mettre en place un organe de la paix et la reconstruction.  La réduction de la dépendance vis-à-vis des USA : l’ONU semble de plus en plus dépendante, tant dans sa ligne politique que dans son action sur le terrain, des décisions américaines, les États-Unis apparaissant en effet comme la seule puissance capable d’intervenir efficacement au niveau international — en 1992, l’intervention américaine en Somalie (baptisée Restore Hope) est emblématique de cet état de fait. La contribution financière, matérielle et militaire de tous les Etats constitue un impératif pour rendre l’ONU plus dépendante des grandes puissances comme les Etats-Unis. Conclusion : Depuis la fin de la seconde Guerre mondiale, le monde est accroché à la coopération internationale et à l’ONU pour faire face aux défis multiples d’ordre politique, économique, social et environnemental. Plus de soixante après, le bilan de la coopération internationale et de l’ONU apparaît difficile à dresser. Une analyse approfondie montre que la coopération internationale et l’ONU ont pris des au cours de l’histoire des orientations contraires à leurs objectifs mais plusieurs point de succès sont à signaler. En matière de coopération, l’accent devrait mis sur les rapports plus intenses et réciproques entre les pays du Sud ; quant à l’ONU, elle doit adapter ses structures et son fonctionnement avec les réalités du moment.

Page 52 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

Cours de Géographie

Page 53 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

PREMIERE PARTIE : UN MONDE DES CONTRASTES

CHAPITRE1 : LES CONTRASTES DE DEVELOPPEMENT DANS LE MONDE

OG : Appréhender les principaux contrastes de développement dans le monde

Introduction : Si en matière de droit les hommes naissent libres et égaux, en matière de développement des profondes inégalités s’observent entre les peuples d’une région à une autre. Ainsi, l’espace monde est divisé en plusieurs pôles de développement désignés par les expressions pays développés, pays émergents, pays moins avancés, etc.

Page 54 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 1 : La mesure du développement dans le monde OS1 : Définir le développement à partir de ses propres concepts/ OS2 : Présenter les indicateurs de développement

1.

Définition du développement

 Selon la Commission Sud de l’ONU, « le développement est un processus qui permet aux êtres humains de développer leur personnalité, de prendre confiance en eux-mêmes et de mener une existence digne et épanouie. »  Selon le dictionnaire Le Petit Larousse, le développement est défini comme « l’amélioration quantitative durable d’une économie et de son fonctionnement. »  Selon François Perroux, le développement est « la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une population qui la rendent apte à faire accroître cumulativement et durablement son produit réel global ». Pour Galbrait « le développement économique consiste un élargissement des possibilités des réussites à ceux qui ont le désir d'échapper à l'équilibre de la pauvreté de masse et ses cultures ». Le développement se traduit : Sur le plan social par une hausse du bien être social, des changements des structures et des mentalités de la société toute entière, l’accès au logement, l’eau potable, à l’électricité, etc. Sur le plan économique par l'industrialisation et développement de l’agriculture, une croissance économique durable, et le partage équitable des fruits de cette croissance économique, etc. Sur le plan culturel par l’accès à l’éducation, la formation, les TIC, etc. Sur le plan politique par le respect des droits, des libertés, l’égalité devant la loi, etc. Par ailleurs, le concept de développement se rattache désormais à celui du « développement durable » c'est-à-dire une théorie qui lie le développement au maintien de l’équilibre hommes-ressources et à la protection de l’environnement. 2.

Les indicateurs du développement

 Les indicateurs économiques servent à mesurer le caractère monétaire et économique du développement. Ces critères sont: le Produit National ou Intérieur Brut par habitant, le pouvoir d’achat, le seuil de pauvreté (moins d’un dollar par jour), le Revenu par habitant, la part de la population active ou du PNB dans chacun des trois principaux secteurs d’activité. Le BIP 40, baromètre des inégalités et de la pauvreté, est un indicateur économique synthétique qui mesure les inégalités et la pauvreté. Il a été créé en 2002 par des économistes, des statisticiens, des syndicalistes et des militants associatifs, regroupés au sein du Réseau d'alerte sur les inégalités (RAI).  Les indicateurs socioculturels donnent une image plus globale du développement en prenant en compte les besoins monétaires et non monétaires ; matériels et immatériels. Ces indicateurs sont : l’Indicateur de Développement Humain (IDH) proposé par le PNUD, l’Indice de Pauvreté Humaine et la transition démographique et le coefficient de Gini. On prend aussi en compte la stabilité politique, l’accès de la population à la démocratie ou le respect des libertés individuelles. Tous les indicateurs de développement utilisés montrent que l’espace monde est divisé en deux mondes : le monde développé ou le « Nord » et le monde sous développé ou le « Sud ». Cette division est une fracture toujours vive qui présente l’ampleur des inégalités entre le Nord et le Sud.

Page 55 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 2 : Les manifestations de l’inégal développement OS : Décrire à partir des indicateurs précis les manifestations des contrastes de développement entre le Nord et le Sud 1. Le Nord et les « Nord »: le monde de l’abondance  Caractéristiques des pays du Nord : Ces pays rassemblent plus de 15% de la population mondiale, produisent 75% du PNB mondial et leur IDH est supérieur à 0,9. Le développement de ces pays du Nord est le fruit de la révolution agricole, industrielle et la tertiarisation de leur économie ; ils ont aussi achevé leur transition démographique (faible natalité et baisse de la mortalité). De nos jours, ces pays représentent des modèles de démocratie, de respect de droit de l’homme, d’égalité des peuples. Ils assurent à leur population les niveaux de vie élevés grâce à un accès facile aux besoins essentiels assurant le développement humain.  Composition des pays du Nord : Le Nord traditionnel est composé des pays de l’Amérique du Nord, l’Europe occidentale, La Russie et Europe de l’Est, le Japon et les « 4 Dragons » puis l’Australie et la Nouvelle-Zélande.  Toute fois, le Nord présente à des degrés près quelques contrastes qui permettent de parler des « Nord ». On distingue dans ce cas de figure deux groupes des pays : Les Pays Développés à Economie de Marché (PDEM) : Les PDEM forment la Triade : les USA, le Japon et les pays de l’Union européenne. Ces pays constituent le groupe des pays riches, industrialisés et développés. Les anciens pays du bloc de l’Est ou Pays anciennement à Economie Planifiée (PEP) : Les PEP sont la Russie et les pays de l’Europe de l’Est. Ce groupe est formé des pays industrialisés mais qui présentent encore quelques insuffisances en matière de développement tant sur le plan politique, économique et social. 2. Le Sud et les Sud : le monde de la précarité  Caractéristiques : Le sous-développement dans cette partie du monde est l’incapacité à satisfaire les besoins essentiels des populations. Les pays du Sud comptent plus de 75% de la population mondiale, produisent moins de 20% du PNB de la planète et leur IDH est en dans la majorité des cas inférieur à 0,5. Les pays du sud se caractérisent aussi par leur incapacité à mettre en place des vrais régimes démocratiques, à assurer les droits et les libertés puis à garantir la stabilité sociopolitique. Du coup, le Sud est connu à l’extérieur par ses conflits permanents.  Composition : Le Sud regroupe les pays d’Afrique, d’Amérique du Sud, d’Asie et le monde arabe qui sont les pays sous-développés.  Les pays du Sud présentent de plus en plus une grande diversité des situations socioéconomiques qui amènent à parler des « Sud ». Les Pays les Moins Avancés (PMA) connaissent une croissance économique faible ou négative, accordent une grande place aux productions primaires. Le poids de leur dette est très élevé et ils cumulent les stigmates du sous-développement : famine, faible scolarisation, maladies infectieuses, etc. Ils sont une quarantaine et se situent en majorité en Afrique : le Mali, l’Ethiopie, le Tchad, etc. Les Pays à Revenu Intermédiaire (PRI). Certains sont les pays producteurs et exportateurs de pétrole qui ont bénéficié des chocs pétroliers et amorcé le développement industriel, le relèvement du PIB par habitant et la croissance urbaine. Ce sont par exemple le Venezuela, le Koweït, l’Arabie Saoudite, etc. D’autres ont des ressources immenses (le pétrole, les mines et les produits agricoles) qu’ils exportent mais tirent moins d’avantage. Il s’agit du Gabon, de la Côte d’Ivoire, du Cameroun, etc. La diversité des politiques démographiques et économiques, le degré d’intégration au marché mondial sont les facteurs déterminants de cette typologie. Les Nouveaux Pays Industrialisés (NPI) sont une dizaine des pays qui se trouvent en Asie ; en Amérique latine et un en Afrique (L’Afrique du Sud). A l’exemple de la Chine, l’Inde, le Brésil, le Mexique, ces pays se caractérisent par une économie diversifiée et ouverte au marché mondial. Toutefois, les NPI souffrent d’une forte population et d’une fragilité financière; la démocratie, les droits du travail et la protection sociale ne sont pas assurés.

Document2 : Les cinq ensembles géographiques du Nord.

Source : Géographie Terminale, Paris, Hatier, 1995, p27

Document2 : Le Nord et les « Suds » aujourd’hui.

Source : Histoire Géographie, Annales 2001, Vuibert, p60.

Page 56 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 3 : La question du sous-développement OS1 : Identifier les causes du sous-développement/ OS2 : Décrire les caractéristiques du sous-développement/ OS3 : Proposer les solutions

1.

Les causes du sous-développement

Du point de vue interne, le sous-développement reste lié à trois facteurs :  Les facteurs naturels : le climat, la sécheresse, l’absence des ressources naturelles, la pauvreté des sols.  Les facteurs sociaux : l’explosion démographique qui entraine plusieurs bouches à nourrir, plusieurs têtes à scolariser, à soigner et à loger avec des revenus très faibles.  Les facteurs politiques : La bureaucratie, mauvaise gouvernance, l’inégale répartition des ressources, la confiscation des droits et des libertés sont autant des maux qui sont source du sous-développement.  Les facteurs économiques : les mauvais choix économiques (faible agriculture, exploitation des mines et hydrocarbures, exportation des produits bruts) ; la faible insertion au commerce mondial ; faible industrialisation ; développement du secteur informel, ressources financières faibles (épargne, dette, devises, etc.) Du point de vue externe, la question du sous-développement est liée à trois événements :  La Traite et la Colonisation : l’une a handicapé les pays d’Afrique de la main d’œuvre et de certaines activités économiques traditionnelles. L’autre est responsable de la déstructuration des économies locales au profit des cultures commerciales et des activités extractives.  Le néocolonialisme qui se manifeste par une forte implication des anciennes métropoles sur la gestion politique et économique des anciennes colonies surtout la France. Ce néocolonialisme se fait à l’avantage de la France.  La forte dépendance des pays du Nord en matières premières des pays du Sud : énergie, mines, bois, produits agricoles, etc. 2. Les caractères du sous-développement Document1 : Caractères et conséquences du sous-développement Economiques Faiblesse des rendements agricoles ; Retard industriel ; Tertiaire hypertrophié ; Etroitesse des marchés nationaux ; Dépendance technologique et commerciale ; Endettement

Caractère

Conséquences géographiques

Sociaux Socio-économiques Politiques Croissance démographique ; Pauvreté individuelle ; Fréquences des régimes Sous-alimentation ; Chômage et sous- autoritaires ; Dénuement médical emploi. Non respect des valeurs Forte mortalité ; démocratiques et des Habitat précaire ; libertés individuelles ; Inégalités sociales ; Conflits et tensions Marginalisation de la fréquents ; femme ; Corruption et Manques en matière détournements. d’éducation et de formation. Inégalités régionales ; Migrations de travailleurs ; Croissance débridée des villes ; Prélèvements sur l’environnement.

Source : Géographie Terminale, Paris, Hatier, 1995, P29. 3.

Les solutions contre le sous-développement

Type de stratégie Finalités

Moyens

Développement autocentré par l’agriculture Croissance de la production agricole base du développement Révolution verte

Document2: Les différentes stratégies de développement Développement Développement autocentré par extraverti par l’industrie l’agriculture Valoriser des Remplacer les Développer les cultures importations des industries lourdes d’exportation très produits finis demandées sur le marché Forte intervention de Etat, FMN, main Etat, FMN l’Etat d’œuvre

Développement extraverti par l’industrie Remplacer les exportations des produits de base par les exportations des produits finis Zones franches, emprunt, FMN

Source : A. Nonjo, Concept et mécanismes de géographie contemporaine, Ellipses, 1992.  Sur le plan social : les investissements publics (santé, d’éducation, ports, routes, énergie, eau, etc.) ; la maîtrise de la croissance démographique.  Sur le plan économique : le développement autocentré et extraverti par l’agriculture, le développement autocentré et extraverti par l’industrie, les IDE, la création des zones franches, les emprunts, la réduction de la dépendance et l’insertion dans le commerce mondial la réduction de la dépendance et l’insertion dans le commerce mondial, la constitution des institutions et alliances sous régionales, etc.  Sur le plan politique : la bonne gouvernance , la démocratie, le respect des droits et des libertés, le partage équitable des richesses de l’Etat, etc. Conclusion :L’espace monde peut être divisé en plusieurs pôles en matière de développement : le Nord traditionnel, les NPI, les PRI et les PMA. Cette classification est le résultat de la combinaison de plusieurs indicateurs à la fois qualitatifs et quantitatifs ; économiques et socioculturels.

Page 57 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

CHAPITRE2 : L’ESPACE SUD OG : Comprendre la diversité des pays du Sud Introduction : L’espace Sud désigne l’ensemble des pays développés. Il forme un monde hétérogène divisé en trois groupes : les NPI, les PRI et les PMA. Le Gabon se classe dans le groupe des PRI.

Page 58 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 4 : Le Gabon : un pays aux ressources immenses OS1 : Ressortir les potentialités du Gabon/ OS2 : Présenter la structure de son économie/ OS3 : Analyser la politique de diversification de l’économie gabonaise 1. Les ressources du sous-sol  Les ressources minières : Le manganèse à Moanda est exploité par la Compagnie minière de l’Ogooué(COMILOG) créée en mai 1953 et sa production varie entre 2 et 3 millions de tonnes par an. L’uranium à Mounana était exploité par la Compagnie des mines d’uranium de Franceville(COMUF) créée en 1958 et fermée en 1999 en raison de l’épuisement des réserves et de la forte baisse des cours. Toutefois, depuis 2004, AREVA, CAMECO s’intéressent encore aux 8.000 tonnes de réserves prouvées à Mounana. Le fer dans le Nord-est : découvert en 1895, le gisement de Belinga contient un milliard de tonnes et une teneur de 64%.  Les ressources énergétiques : Le pétrole sur le littoral : les réserves prouvées et probables du pétrole au Gabon se chiffrent entre 3 et 3,5 milliards de barils. Depuis 1997, la production pétrolière du Gabon est en déclin (18,4 millions de tonnes en 1997 ; 13,8 millions en 2009 et 12,4 en 2010). 2. Les ressources du sol  Les cultures agricoles : Les cultures commerciales : Le café, le cacao et l’hévéa cultivées dans les régions de la Ngounié, de l’Ogooué-Lolo, de l’Ogooué-Ivindo et le Woleu-Ntem. La CAISTAB (Caisse de Stabilisation et de Péréquation) se charge de la commercialisation des produits des planteurs. Le palmier à huile est cultivé par SIAT Gabon (Société d’investissement pour l’agriculture tropicale) dans le Moyen-Ogooué, le Woleu-Ntem et la Nyanga ; la canne à sucre dans le Haut-Ogooué cultivée et commercialisée par SUCAF. Les cultures à la fois commerciales et vivrières sont nombreuses : la banane, les ignames, les taros, les tubercules de manioc, les arachides, le piment, etc.  Les richesses forestières : la forêt est l’élément essentiel de la végétation avec 200.000 km2 sur 267.667km2. Plusieurs centaines d’essences d’arbres dont une trentaine sont exploitées. En plus de l’okoumé, nous citons : l’ozigo, le moabi, le padouk, l’iroko ou le mandji, le bilinga, le sipo, etc. Certaines essences du bois du Gabon ont été déclarées interdites à la commercialisation : l’afo, le padouk, le moabi, l’ozigo et le douka. Une faune des milliers d’espèces comme les écureuils volants, les primates, les léopards, les hippopotames, les éléphants, les oiseaux, les reptiles et les insectes. Selon la loi, certains animaux sont protégés et interdits à l’abattage (pangolins géants, gorilles, etc.), d’autres sont partiellement protégés (buffles, éléphants, antilopes, etc.) 3. Des atouts halieutiques importants L’or bleu ou Gabon bleu, renvoie à l’économie axée sur les ressources fluviales, lacustres et océaniques. Dans ce domaine, le Gabon est très riche. - L’étendue des espaces maritimes : On connaissait le Gabon vert et ses 220.000km2 de forêt tropicale (82% du territoire). Il y a désormais le Gabon bleu, une zone économique exclusive de quelques 213.000km2 d’océan. Notons aussi l’étendue des côtes (800km), l’abondance des cours d’eau (fleuves, lagunes et lacs). « Une nouvelle couleur à ajouter sur la carte », comme l’écrivait en novembre 2012 le scientifique américain MIKE FAYE, de retour d’une mission d’évaluation des richesses maritimes du pays qu’il effectuait pour l’Etat. La diversité des ressources maritimes : Avec un réseau hydrographique dense, le Gabon dispose d’une diversité des ressources halieutiques. Dans les eaux douces, on rencontre les silures, la carpe , le machoiron ; dans les eaux océaniques qui bornent les côtes du Gabon, les produits halieutiques les plus connus sont : la sardine, les tortues marines, les crevettes, les crabes, le capitaine, la dorade, le mulet, etc. Toutes ses richesses peuvent du Gabon un pays de pays de pêche.

Les ressources minières du Gabon

Quelques espèces appréciées de la forêt gabonaise Noms Long (m) Couleur Aspect Potentiel (million m3) Okoumé 10 à 25 Nuances de Droit, fin 100 rose et tendre Ozigo 10 à 25 Blanchâtre Comme 25 à 35 l’Okoumé Moabi 25 à 30 Rouge Dur et fin 5à8 Padouk 10 à 20 Rouge Droit et fin 10 à 20 Iroko 12 à 30 Brun Dur 0,8 à 1,5 Bilinga 20 à 30 Jaune Dur 3à5 Sipo 15 à 25 Rouge Fin et mi0,3 à dur 0,8 Source : Le Gabon, Libreville, EDIG, 1993, P80.

Page 59 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 5 : L’agriculture du Gabon 1. Les types d’agriculture  Les atouts de l’agriculture : Le pays se caractérise par un milieu naturel très favorable : climat chaud et humide offrant des sols très diversifiés à la fois fertiles et pauvres. En plus, les terres arables sont encore immenses ; sur 15,2 millions d’hectares, 495000 seulement sont utilisés.  Une diversité des types d’agriculture. L’agriculture de subsistance ou vivrière est celle dont l’essentielle de la production est réservée à la consommation ; le paysan vend le surplus de sa récolte. Certaines cultures sont destinées entièrement à la vente : le café, le cacao, le palmier à huile et le latex. L’agriculture de rente. Le caféier, le cacaoyer et le latex sont cultivés par les paysans qui disposent des plantations dans le WoleuNtem, l’Ogooué Ivindo, l’Ogooué- Lolo et la Ngounié; leurs produits sont achetés par la Caisse de Stabilisation et de Péréquation. Les sociétés HEVEGAB et AGROGABON ont été privatisés et rachetées par le groupe SIAT Gabon (Société d’Investissement pour l’Agriculture Tropicale) en 2004. L’agriculture industrielle ou l’agro-industrie : SIAT Gabon et SUCAF (Sucrerie africaine du Groupe Castel) sont actuellement les piliers de ce secteur. SIAT regroupe les activités d’élevage de bovin, du palmier à huile et de l’hévéaculture. L’agriculture maraîchère : C’est l’activité des expatriés qui cultivent les aubergines, les légumes, la tomate, le piment vendus dans les villes les plus proches. 2.  -

La situation de l’agriculture Les faiblesses de l’agriculture : Le Gabon n’arrive pas à satisfaire la demande nationale en produit alimentaire : on dit qu’il n’arrive pas à atteindre l’autosuffisance

alimentaire.

Avec sa production, le Gabon ne couvre que 20% de ses besoins. Pour satisfaire les besoins alimentaires, le pays exporte les 80% de sa consommation des pays voisins (Cameroun) et des pays européens puis asiatiques. La facture des importations alimentaires s’élèvent à plus de 150 milliards de FCFA en raison de la forte demande et de la hausse des prix.

Si rien n’est fait, les importations vont atteindre 291 milliards de FCFA et 447 milliards en 2015. Elle ne contribue qu’à moins de 5% du PIB.  Cette faiblesse de l’agriculture tire ses origines dans les causes diverses : un vieillissement des plantations de café et de cacao ; une main d’œuvre insuffisante frappée par l’exode rural et l’attrait vers les activités industrielles ; une faible utilisation des nouvelles techniques et des machines mieux une prédominance de stratégies agricoles traditionnelles un réseau de transport vétuste et impraticable en toute saison.  Pour relancer l’agriculture, le Gouvernement gabonais a initié depuis près de dix ans une série des mesures. La privatisation : Les sociétés HEVEGAB et AGROGABON ont été privatisés et rachetées par le groupe SIAT Gabon (Société d’Investissement pour l’Agriculture Tropicale) en 2004. Cette société regroupe les activités d’élevage de bovin, du palmier à huile et de l’hévéaculture. La politique de coopération soutenue par la Chine et la FAO (Fonds des nations unies pour l’alimentation) ; le FIDA (Fonds d’investissement pour le développement agricole), l’IGAD (Institut gabonais d’appui au développement), FIDAFRIQUE et FRAO (fondation rurale pour l’Afrique de l’Ouest). Les nouveaux programmes : le Programme Agricole de Sécurité Alimentaire de Croissance (PASAC) dont les objectifs sont: mettre en œuvre un programme national de sécurité alimentaire (PNSA) ; soutenir la réhabilitation des exportations agricoles en difficulté (PREA) puis initier et conduire un programme agricole de production intensive (PAPI). L’objectif du Gouvernement depuis 2011 est de porter le PIB de l’agriculture à 20%. Pour cela, le secteur a été doté d’un budget de 90,5 milliards de FCFA pour 5ans.

Document: Les cultures du Gabon

Source : Atlas du Gabon, Edition Jeune Afrique, Paris, 2004, p.31.

Page 60 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 6 : L’industrie et le commerce extérieur du Gabon 1.  -

L’état de l’industrie gabonaise Le poids de l’industrie dans l’économie : Le pétrole, exploité par PERENCO, SINOPEC, MAUREL et PROM, SHELL Gabon, TOTAL Gabon, représente 53% du PIB et plus de 80% des exportations. Le bois, exploité par les nationaux et Malaisiens, contribue à 4,5% du PIB, 12% des exportations et crée plus de 300.000 emplois après juste la fonction publique. Principale source de devises avec 12% des exportations ; Deuxième contributeurs des recettes fiscales avec plus de 76 milliards. Le bois génère 6% du crédit bancaire. Le manganèse exploité par la COMILOG, filiale du groupe français ERAMET sur le site de Moanda contribue à 5% du PIB et 5% des exportations.  Les industries de transformations au Gabon concernent plusieurs secteurs notamment :  Les industries de textile :  Les industries de raffinage : SOGARA (pétrole, gaz, essence, gazole, etc.)  Les industries du bois : Rougier, SNBG, etc.  Les industries agro-alimentaires : SOBRAGA (boisson), SOCIGA (cigarette), SIAT Gabon (savon, huile, etc.), NESTLE Gabon (lait), etc.  Les industries des matériaux de construction (tôle, pointe, CIM Gabon, MATELEC, etc.)  Les industries du BTP (COLAS, ENELEC, SOBEA, etc.)  Les industries de vente du matériel et des machines (TRACTAFRIC, SODIM TP, etc.) Toutefois, le secteur industriel gabonais présente plusieurs limites. Premièrement, l’Etat gabonais dispose seulement 15% des entreprises dont 52%du capital. Deuxièmement, la prédominance des entreprises étrangères accaparent l’essentielle des activités au détriment des PME et PMI gabonaises. Les PME et PMI représentent pourtant 36% de l’ensemble des industries et 10% de la population active et 10% du PIB. Enfin, on note un faible engouement de l’entreprenariat national alors que plusieurs secteurs tels que la pêche, l’agriculture, les BTP, le tourisme, le commerce, le transport et le bois sont très peu exploités. 2. La diversification de l’industrie gabonaise  Le Gabon vert L’industrialisation du bois : Cette mesure vise une transformation locale de 60% du bois en 2010, 75% en 2011 et 80% en 2012. Mais cette mesure présente quelques avantages à L.T : augmentation de la VA de 4,5 à 12% du PIB ; développement des filières de deuxième et troisième transformation du bois (sciage, déroulage, production des contre-plaqués, fabrication des pattes à papier, cartons, menuiserie, ébéniste, etc.) ; Création d’emplois directs et indirects. Les zones économiques spéciales : la Zone de Nkok avec 1.146 ha de superficie dont 40% pour l’industrie ; la Zone Franche de l’Ile Mandji avec 1500 ha. Le développement de l’agriculture : l’objectif du Gouvernement est de relever le PIB du secteur de 5% à 20% ; assurer l’autonomie alimentaire en passant par une agriculture, une pêche et une aquaculture modernes. Pour cela, un programme a été adopté : le PASAC avec un budget de 90 milliards en 5 ans. L’Etat compte aussi sur la production du café, du cacao, du palmier à huile et du caoutchouc soutenue par SIAT Gabon et OLAM. La promotion de l’écotourisme : attirer les investisseurs étrangers et accueillir plus de 100.000 touristes par an d’ici 2020 ; développer les infrastructures (lodges, routes, etc.) dans les différents parcs nationaux ; assurer la formation des personnels hôteliers et touristiques.  Le Gabon industriel L’exploitation du fer de Bélinga ; L’exploitation du pétrole et du gaz naturel : favoriser des techniques nouvelles de récupération du gaz naturel ; la création d’une compagnie nationale (GOC : Gabon Oil Company) ; la finalisation du Code des hydrocarbures. L’exploitation des mines d’uranium, l’augmentation du capital du Gabon dans ERAMET (10 à 15%) et COMILOG (25 à 33%). 3. Un commerce extérieur excédentaire  Les produits d’exportation du Gabon sont : le Pétrole 82% ; les minerais 5% ; le bois 12% ; autres produits 1%. A l’exportation, les Etats-Unis étaient encore en 2006 le principal destinataire du pétrole gabonais absorbant prés de 70% du total. Avec 7%, la Chine est le second client du Gabon, suivie par Singapour (6%). En 2006 la France n’a absorbé quant à elle que 4% des exportations de brut gabonais. Les clients du Gabon sont constitués des pays de l’UE 63% ; ceux de l’Amérique 15% ; ceux d’Asie 14% et les autres pays 8%.  Les produits d’importation regroupent les biens d’équipement 37% ; les produits alimentaires 18% ; les produits de consommation 39% et autres produits 6%. Ces produits sont fournis par les pays de l’UE 66% ; l’Amérique 15% ; l’Asie 11% et les autres pays 6%. Par conséquent, l’économie gabonaise dépend de l’extérieur qui achète nos matières premières et qui fournit les produits finis dont le pays en a besoin. Mais le commerce extérieur se traduit par une détérioration des termes de l’échange car les cours des matières premières sont déterminés par les marchés internationaux dirigés par les pays riches. Par ailleurs, l’exploitation des matières premières entraine la destruction de l’environnement.

Page 61 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 7 : La situation socio-économique de la population gabonaise 1.

La population gabonaise

Depuis 1960, le Gabon a déjà organisé six recensements de la population : en 1960/1961, en 1970, en 1980, en 1993, en 2003 et en 2013. Certains chercheurs ne prennent pas en considération le recensement de 1980. Le tableau ci-dessous retrace l’évolution de la population gabonaise. Document1 : L’évolution de la population gabonaise de 1960 à 2003. Années 1960 1970 1980 1993 2003 Chiffres 630.000 950.000 1.232.000 1.014.500 1.500.000 Densités 1,7 3,5 4,6 3,8 5,6 Entre 1960 et 2003, la population a connu une faible évolution croissante ; soit une augmentation de moins 1.000.000 habitants en près de 50ans. Cette faible croissance s’explique par une stérilité féminine et des faibles taux de fécondité longtemps entretenus avant la création du CIRMF. A partir des années 80, on note une nette évolution de la population soutenue par les progrès dans les recherches médicales (5 enfants par femme à 50 ans) et une forte immigration engendrée par le boom pétrolier. La population gabonaise se caractérise par des fortes inégalités de répartition spatiale à plusieurs niveaux. D’abord, des fortes inégalités s’observent entre la côte des fortes densités et l’intérieur sous peuplé. C’est sur la côte que se trouvent les plus grandes villes : Libreville et Port-Gentil. Ensuite, nous avons des contrastes entre les provinces : certaines sont fortement peuplées (Estuaire (463.100), Ogooué-maritime (97.900), Haut-Ogooué (104.000)) en raison des activités économiques ; d’autres sont des foyers secondaires (Ngounié (77.000), woleu-Ntem (97.200)) pour leur activité agricole. Enfin des profondes inégalités se dessinent entre les villes peuplées et les campagnes vides. Avec plus de 75% de la population urbaine, Libreville compte plus de 419.000 urbains et Port-Gentil 79.225 citadins. Mais population gabonaise constitue un handicap réel pour son développement pour plusieurs raisons.  Les faibles densités et l’exode rural constituent un handicap pour les activités agricoles ;  Les fortes inégalités de répartition des populations représentent un handicap pour la construction des infrastructures sociales collectives ;  La faiblesse de la population est un manquement pour la main d’œuvre favorisant la fuite des capitaux ;  Une forte jeunesse (41% des moins de 15ans) exige des lourdes dépenses dans les services sociaux collectifs (éducation, santé, loisir, etc.). Toute politique de développement du Gabon devrait privilégier la politique nataliste. Et cette politique exige des mesures d’accompagnement pour la jeune fille mère, pour l’enfant et une accessibilité de la mère et l’enfant aux services de santé, de halte garderie et au médicament.

2. Les indicateurs de développement socio-économique du Gabon Aujourd’hui, malgré le PIB par habitant de 5990$ soit 2.785.350f Cfa, les 1.520.911 gabonais vivent dans les conditions d’existence fortement détériorées. Le sous-développement se traduit au Gabon :  Faible accessibilité des populations aux services sociaux de base : eau, électricité, éducation, logement, emploi, soin de santé, transport collectif, communication.  La montée de la pauvreté : si en 1997, 23% des gabonais vivaient sous le seuil de la pauvreté avec moins de 35.778f Cfa, en 2000 ils ont atteint les 25% et en 2005 plus de 30%.  Une baisse significative du pouvoir d’achat des gabonais. Cette baisse du pouvoir d’achat est le résultat de plusieurs facteurs. Le revenu par habitant a doublé entre 2006 et 2010 (6397$ à 12746$) mais le pouvoir d’achat des ménages ne suit pas la même évolution et ne permet pas aux ménages d’accéder aux biens et services de première nécessité. Cette flambée des prix touche : les produits de consommation de base : huile végétale était passé de 800 FCFA à 1200 FCFA, le kilogramme de lait concentré de 1200 FCFA à 1700 FCFA, le kilogramme de lait en poudre et de poisson frais est passé respectivement de 1600 FCFA à 2700 FCFA et de 1000 FCFA à 1500 FCFA, les produits énergétiques: Le litre de super qui coûtait 475 francs CFA est passé à 595 F CFA et celui du gasoil de 375 F CFA à 470 F CFA. Le coût du transport urbain à Libreville constitue aussi un facteur de la baisse du pouvoir d’achat : les taximen et autres transporteurs, faute d’une augmentation officielle du coût de leurs prestations, se sont vus obligés de saucissonner les trajets.  Plus de 50% des ménages louent leurs habitations. La pénurie de logement est aggravée par les flux migratoires en provenance aussi bien de l’intérieur du pays que de l’étranger. C’est ainsi qu’on enregistrait, en 2007 à Libreville, un déficit de plus de 300 000 logements décents. En l’absence d’un barème officiel réglementant la tarification des loyers, les propriétaires des quartiers salubres de Libreville font une maison en dur de deux chambres à moins de 200 000 F.CFA et une chambre y coûte au bas mot 50 000 F.CFA. Dans les quartiers côtés de Libreville tels que Glass, Montagne-Sainte, Louis ou Batterie IV, un studio peut coûter plus de 150 000 F.CFA par mois et la norme y est de 100 000 F.CFA au minimum par chambre. Dans les quartiers sousintégrés, une maison de 2 chambres se loue entre 100 et 150 000 F.CFA par mois.  Des nombreuses familles n’ont pour ainsi dire qu’un seul vrai repas par jour et, dans bien des cas, il s’agit d’une alimentation pauvre. On constate parfois que les ménages consomment des produits ayant dépassé la date de péremption que certaines personnes ramassent dans les poubelles ou achètent dans les marchés spontanés du carrefour Nzeng-Ayong à des prix variant entre 200 et 500 francs CFA le tas de poisson. Face à toutes ces difficultés, de nombreux chefs de famille recourent aux banquiers informels qui prolifèrent à Libreville, prêtant de l’argent à des taux d’intérêts variant, à la tête du client, de 25 à 50% de la somme empruntée.

Page 62 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 8 : Les Nouveaux Pays Industrialisés OS1 : Présenter les stratégies de développement des NPI/ OS2 : Analyser les résultats obtenus par les NPI 1.

Les stratégies des NPI Le décollage économique des NPI s’est échelonné entre les années soixante et quatre-vingt. Les stratégies associent généralement :  La mise en valeur des ressources naturelles et la reforme agraire ;  La création des entreprises légères (l’industrialisation par la promotion des exportations, la remontée des filières) : Les NPI ont ensuite encouragé le développement d’entreprises à capitaux nationaux dans de nombreux domaines avec les plus développés : construction navale, sidérurgie, métallurgie, automobile, pétrochimie, textile-habillement, semi-conducteurs, matériel électrique, électronique grand public, téléviseurs, magnétoscopes, etc.  L’intervention active de l’Etat : Le rôle de l’État est souvent déterminant (planification indicative pour certains, création de zones franches, mesures protectionnistes, etc.).  L’appel aux capitaux étrangers (américains et japonais surtout), parfois au prix d’un lourd endettement (Brésil et Mexique notamment). Les investissements occidentaux, attirés par une main-d’œuvre à bas salaire, ont joué un rôle important, du moins au début, dans le processus d’industrialisation (délocalisations, créations des maquiladoras — usines d’assemblage et de sous-traitance — mexicaines). 2. Les aspects de la réussite des NPI Leur réussite a été spectaculaire : en 30 ans, les NPI ont connu :  Une expansion économique exceptionnelle avec un PIB supérieur à certains États européens. Cette évolution a entraîné une forte progression sociale (élévation du niveau de vie, hausse des salaires).  Une gamme d’industries complète qui dynamise le marché intérieur et suscite un accroissement des importations, celle-ci remet en cause la compétitivité des industries de main-d’œuvre et incite les « quatre dragons » à délocaliser à leur tour une partie de leurs activités les moins qualifiées (usines de simple assemblage, textile-confection) vers les NPI émergents (Malaisie, Indonésie, etc.) pour y profiter des bas salaires et se recentrer sur les industries de haute technologie. Le cas de l’Inde reste paradoxal, puisque ce pays, encore pauvre, est toutefois parvenu à développer des secteurs de pointe très performants, en partie grâce à des capitaux étrangers (ordinateurs et logiciels informatiques, chimie, énergie atomique, télécommunications, industries spatiales). Le Brésil se classe aujourd’hui au 8e rang mondial par sa production industrielle et offre une gamme complète d’activités, depuis les industries lourdes (sidérurgie, engrais chimiques) jusqu’aux industries légères et de haute technologie (avions, ordinateurs, composants électroniques). Au Mexique, c’est la région des maquiladoras, située à la frontière nord du pays, qui polarise l’essentiel de la croissance industrielle depuis les années quatre-vingt, avec des productions diversifiés à plus — électronique, mécanique de pointe, matériel de transport, machines — ou moins — le textile — forte valeur ajoutée. L’économie sud-africaine, la plus puissante et la plus développée du continent africain, exporte essentiellement des matières premières — minerais et métaux précieux — et des produits semi-finis, issus notamment de la métallurgie, et importe des biens d’équipements et de consommation courante ainsi que des services. Ainsi, au fil des années, les NPI vendent de moins en moins de produits primaires et de plus en plus de produits manufacturés. Les NPI les plus avancés vendent aujourd’hui des technologies de pointe et certaines de leurs firmes se classent parmi les plus grands groupes mondiaux, à l’image des chaebols (conglomérats) sud-coréens (Daewoo, Samsung). 3. Les limites des NPI  Des NPI lourdement endettés et connaissent une croissance déséquilibrée ;  Des NPI marqués par un niveau de vie encore très bas et des inégalités criantes ;  Des NPI sensibles à la conjoncture internationale. Ainsi la plupart des NPI traversent-ils depuis 1997 une crise profonde provoquant un véritable cataclysme économique : ralentissement du commerce mondial, récession japonaise, chute des prix des matières premières et, surtout, crise monétaire et financière asiatique, amorcée en Thaïlande en juillet 1997 (chute du bath) et qui s’est progressivement étendue à la Malaisie, l’Indonésie, la Corée du Sud et Hong Kong avant de frapper, par ricochet, le Brésil en 1998. Les conséquences en ont été dramatiques : effondrement du PIB (- 4,6 p. 100 à Hong Kong en 1998, 18,4 p. 100 en Indonésie et - 8 p. 100 en Thaïlande), multiplication des faillites et des licenciements (2 millions de salariés licenciés en 18 mois en Thaïlande), forte hausse du chômage, etc. Certains NPI ont cependant mieux résisté que d’autres ; c’est le cas notamment de Taiwan ou de la Chine qui enregistrent un simple ralentissement de leur croissance économique.

Quelques NPI

Page 63 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 9: La Chine : une puissance montante OS1 : Indiquer les atouts de l’économie chinoise/ OS2 : Présenter les réussites et les limites de l’économie chinoise)

1. Les facteurs de la puissance chinoise  Un pays vaste et riche : 9,6 millions de km2 avec des vastes régions agricoles dont 50% sont réservées à la culture du riz et des prés (310.000km2) ; d’importantes ressources naturelles. Le pays dispose de gisements miniers: fer (3er rang mondial), le 1er producteur mondial de zinc (1,7 million de tonnes), 3e rang mondial pour les phosphates (24 millions de tonnes), 4e rang pour l’or (195 t) ; au 5e rang pour le manganèse (900 000 t) et la bauxite (12 millions de tonnes) et au 8e rang pour le cuivre (585 000 t) ; l’énergie : le charbon , l’électricité (3ème rang) et le gaz naturel.  Une population nombreuse et la première au monde. Avec près de 1,328 milliards d’habitants, la Chine, à elle seule, représente 20% de la population mondiale. Cela donne une forte main d’œuvre (80% des chinois ont entre 15 et 65 ans), un plus grand marché de consommation mondiale et une importante diaspora à l’étranger (plus de 20 millions).  Un Etat très engagé dans l’économie chinoise. En 1950, Mao avait développé un programme économique, social et économique (Le Grand Bond en avant) ; en 1978, Deng Xiaoping ouvre une autre ère des profondes reformes économiques : les quatre modernisations : l’agriculture, l’industrie, l’armée et les techniques ; Jiang Zemin a lancé l’ouverture du capital privé aux entreprises publiques et Hu Jin Tao a lancé la Chine vers le Tiers Monde. L’Etat a développé les infrastructures de télécommunication, les équipements de transport et les crédits à la recherche et développement. 2. La Chine : un géant économique au Sud  Une croissance économique est spectaculaire (7 à 9%) ; sa balance économique est toujours excédentaire et son PIB s’est hissé au 6ème rang mondial.  La Chine est devenue un grand commerçant : le deuxième importateur de pétrole au monde et le 1 er commerçant des produits manufacturés. La chine attire de plus en plus des IDE et investie beaucoup dans les pays du Tiers Monde en Afrique surtout. Les domaines choisis sont multiples : pétrole, fer, les BTP, le bois, les mines, etc. Les IDE de la Chine en Afrique dépassent déjà un milliard de dollar et les échanges Chine-Afrique dépassent les 50 milliards de dollars par an.  L'industrie prend une place prépondérante dans l’économie chinoise: elle emploie environ 27 % de la population active et est le secteur le plus prolifique en Chine avec une production de presque la moitié de la richesse nationale, soit près de 47 % du PIB. La Chine brille dans les industries mécaniques, textiles, informatiques, la mécanique de précision, la construction électronique et électronique, l’industrie pharmaceutique. La Chine produit 83% des tracteurs, 70% des jouets, 50% des ordinateurs portables dans le monde. Elle est aussi, le deuxième producteur des téléviseurs et des téléphones portables.  Les réserves de change énormes : elles atteignaient officiellement environ 2450 milliards de dollars en juin 2010. Ces réserves donnent au pays une puissance financière considérable. Mais l'agriculture occupe toujours une grande partie la population active (soit, en 2010, 39,5 % de la main d'œuvre chinoise), elle ne contribuait qu’à 9,6 % du PIB (en2010.) 3.

Les pesanteurs du sous-développement

Le développement de la Chine présente quelques pesanteurs du sous-développement.  La population reste relativement pauvre : en parité de pouvoir d'achat, on évalue le PIB par habitant en 2010 à 7 400 dollars par habitant, ce qui place la Chine au 126ème rang mondial. En 2008, il s'agissait plutôt de 6 200 dollars contre 10 300 de moyenne mondiale. Selon la Banque Mondiale, la pauvreté toucherait près d'un Chinois sur quatre et 350 millions d'individus vivent sous le seuil de la pauvreté (moins de 1 dollar par jour.). sur l’ensemble du pays, le taux de chômage est situé à 4,3% en 9%.  Des fortes disparités entre régions : Les inégalités entre les villes et la campagne sont particulièrement fortes. Selon les statistiques officielles, les grandes agglomérations sont trois fois plus riches par habitant que les espaces ruraux. Alors que 57 % de la population chinoise vit dans un milieu rural, un citadin gagnera en moyenne 3,33 fois le salaire d'un habitant de la campagne. Le taux de chômage est aussi plus important en milieu rural alors qu'on estime qu'il atteindrait 9 % contre 4,3 % dans le reste du pays.  Des fortes inégalités : Les familles les plus riches, qui représentent 8,6 % de la population totale, détiennent 60 % du capital financier. Différentes études indiquent que les 10 % les plus pauvres de la population ont connu une détérioration très forte de leurs conditions de vie tandis que les 10 % les plus riches ont vu leurs revenus et leur patrimoine exploser. En effet, actuellement, les 10 % de la population les mieux payés en Chine le sont vingt fois plus que les 10 % les moins payés. Le nombre de milliardaires chinois en dollars est passé de 3 en 2004 à 106 en 2007. Conclusion : Le Gabon présente des potentialités économiques énormes qui peuvent faire de lui un pays émergent d’ici 2025. Seulement le pays doit mettre en place des projets économiques et sociaux visant à soutenir la croissance économique et à satisfaire les besoins de population. Dans le même temps, plusieurs pays émergents sont inscrits résolument sur la voie du développement pour se hisser au rang des pays industrialisés.

Page 64 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

DEUXIEME PARTIE : LES GRANDES PUISSANCES MONDIALES CHAPITRE1 : LES ETATS-UNIS D’AMERIQUE OG : Montrer la grandeur de la puissance étatsunienne Introduction : La puissance d’un Etat se mesure au regard de ses performance dans ses secteurs d’activité et sur le plan politico militaire. Pour les Etats-Unis, tous ses éléments ont fait dire à Hubert Védrine, ancien Ministre français en 2002 que les USA sont une « hyper puissance » dont les manifestations sont visibles dans l’agriculture, l’industrie et le commerce.

Page 65 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie Fiche 10 : Un pays vaste et riche OS1 : Présenter l’immensité du territoire des USA/ OS2 : Situer à l’aide d’une carte les ressources naturelles des USA 1. L’immensité du territoire des Etats-Unis  Un Etat très vaste : République fédérale formée de cinquante États et d’un district fédéral, les USA s’étendent sur 9 629 048 km², dont 1 717 854 km² en Alaska. Les États-Unis forment un « État-continent », le quatrième au monde par la superficie, doté de deux façades océaniques : le Pacifique et l’Atlantique. Le pays s’étire sur 4 517 km d’est en ouest et sur 2 572 km du nord au sud.  Une grande variété de reliefs, de climats et de paysages. Les EUA offrent trois types de relief de l’Ouest vers l’Est : les montagnes rocheuses avec les plateaux de la Columbia et du Colorado, les Hautes et Grandes Plaines et les Appalaches. Les rocheuses s’étendent sur plus de 2000km avec le mont Whitney (4418m) et en Alaska le mont McKinley (6194m). Sur la façade du Pacifique nous avons au nord le climat océanique et au Sud le climat de type méditerranéen. Dans les rocheuses, nous retrouvons au Nord le climat continental sec et au Sud le climat aride. Dans les Grandes Plaines, nous rencontrons au Nord le climat tempéré humide et au Sud le climat subtropical. Cette diversité est favorable aux activités agricoles et à l’élevage. Cette diversité est favorable aux activités agricoles et à l’élevage.  Un réseau hydrographique très dense : Le plus grand fleuve des USA est le Mississippi (3770 km et 3,2 millions de km2) qui traverse le pays du Nord au Sud. Ces affluents arrosent les plaines centrales et les Appalaches. Cite les autres fleuves. Les autres fleuves sont : le Colorado (2300km), le Rio Grande (3100km), la Columbia (2000 km), le Saint Laurent et la Snake river (1670km). Dans le Nord des USA à la frontière avec le Canada, apparaissent les Grands Lacs. Le lac Supérieur est le plus étendu (82 100 km²), le lac Huron (59 600 km²), le lac Michigan (57 800 km²), le lac Érié (25 700 km²), lac Ontario (19 010 km²). Ces cours d’eau sont indispensables pour la pêche, la navigation et la production de l’énergie. 2. L’abondance des ressources des Etats-Unis Les Etats-Unis sont un pays riche en ressources naturelles. Les matières premières sont abondantes, variées et réparties sur l’ensemble du territoire :  Le fer (8% des réserves mondiales) dont les gisements se trouvent en Alabama et dans les Grands Lacs ;  Les métaux non ferreux : cuivre, plomb, or dans les Rocheuses  L’uranium (29% des réserves prouvées) dont les gisements se localisent dans les Rocheuses Les produits énergétiques sont aussi immenses, diversifiées et réparties d’Est en Ouest :  Le pétrole (4% des réserves mondiales) et le gaz naturel (6% des réserves mondiales) se trouvent dans le Sud (Golfe du Mexique, Californie), en Alaska, Oklahoma, Texas) et dans les Rocheuses  Le charbon (28% des réserves mondiales) dont les gisements se situent dans les Rocheuses, les plaines centrales et les Appalaches (90%)  Les barrages hydroélectriques, Saint Laurent, Tennessee, Colorado, Snake river, etc.) Malgré cette extraordinaire richesse minérale, les États-Unis ne produisent aujourd’hui que 65 p. 100 de leurs besoins en pétrole et importent 80 p. 100 de leurs besoins en aluminium, chrome, cobalt, magnésium, amiante, étain et tungstène. Les ressources agricoles et d’élevage sont nombreuses au regard de la diversité des climats, des sols et l’immensité des terres arables :  Les produits tropicaux : coton, canne à sucre, tabac, maïs, coton, arachide, riz  Les produits tempérés : blé, soja, vigne  Les produits méditerranéens : fruits, légumes  Les produits d’élevage : bovins, ovins, chevaux, avicoles

Document1 : Dimensions et reliefs des USA

Document2 : Climats et hydrographie des USA

Page 66 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

Fiche 11 : Une population hétérogène et urbanisée OS1 : Décrire la démographie des USA/ OS2 : Caractériser la pluralité ethnique de cette population/ OS1 : Présenter le phénomène urbain étatsunien 1. La démographie des Etats-Unis  Une population nombreuse et riche : Avec plus de 300 millions d'habitants depuis 2006, la population des États-Unis représente environ 4,5 % de la population mondiale et l’une des plus nombreuses au monde derrière la Chine et l’Inde. Cette population présente plusieurs caractéristiques démographiques. Les États-Unis sont un pays riche et développé, avec de fortes inégalités sociales. L'IDH est de 0,951 en 2008 et classe le pays au 12e rang des États les plus développés de la planète. Selon le bureau du recensement américain, le revenu brut moyen était de 46 326 $ en 2005. Il est le plus élevé du pays dans le New Jersey (60 246 $) et le plus bas dans le Mississippi(34396). En 2006, 10 % des ménages les plus riches concentraient près de 50 % du revenu. La part des Américains vivant sous le seuil de pauvreté a légèrement augmenté pendant les deux mandats de George W. Bush et tourne autour de 12%.  Une population inégalement répartie : (moyenne des densités : 33 habitants par km²). La moitié de la population est concentrée à l’Est du 100e méridien avec la Mégalopolis, les rives des Grands Lacs (Chicago / Détroit / Milwaukee / Cleveland), les Appalaches et le littoral atlantique. Au-delà du 100e méridien, les densités faiblissent pour des raisons historiques (le peuplement s’est fait d’Est en Ouest) et naturelles (aridité). La façade pacifique est plus dense avec l’axe californien (San Francisco / Los Angeles) et le Puget Sound (Seattle / Portland). Les Américains se concentrent sur les littoraux, y compris ceux des Grands Lacs. À l'ouest du 100e méridien jusqu'au littoral du Pacifique et en Alaska, les densités sont globalement faibles, sauf en quelques villes isolées et en Californie. Cette dernière est l'État le plus peuplé des États-Unis et continue d'attirer les flux migratoires internes et externes. Ce sont en effet les États de l’Ouest et du Sud qui enregistrent la plus forte progression démographique.  Une population vieillissante et à faible croissance : Sur le plan socio démographique, les USA ont une population vieillissante : les 65 ans et plus représentent plus de 67%. Mais contrairement à certains pays développés, la proportion des jeunes est très importante : 20,1% des moins de 15ans. Le vieillissement de la population se reflète par son espérance de vie (78 ans) et son taux de mortalité à un chiffre (8,4%). Selon le bureau du recensement, la croissance démographique annuelle est de 0,89%. Cette faible croissance est le fait d’une natalité très bases : 14,2%. Mais sa vitalité repose sur la migration : 3,4% par an. Le nombre d'immigrés clandestins est estimé à 12 millions de personnes. Le Mexique est leur premier pays d'origine depuis deux décennies suivent, depuis 1998, la Chine, l'Inde et les Philippines. 2. La pluralité ethnique aux Etats-Unis  Une population des USA diversifiée dite population d’immigrants : Les WASP (White anglo-saxons protestants). Les États où la communauté blanche représente le plus fort pourcentage sont le Maine (98 p. 100), le Vermont (98,6 p. 100) et le New Hampshire (98 p. 100). Les Noirs (12,8%), Les plus importantes communautés noires se situent dans les États de New York (2,8 millions), de Californie (2,2 millions) et du Texas (2 millions). Cette population jeune (âge médian : 28,1 ans) et essentiellement urbaine, vivant dans les quartiers dégradés des centre-ville, est en grande partie touchée par la pauvreté, un taux de chômage élevé (le double de celui des Blancs), une sousqualification, un retard scolaire chez les jeunes, une forte délinquance juvénile et adulte. Les ghettos noirs (Harlem à New York, Loop à Chicago, Watts à Los Angeles) sont aujourd’hui le symbole de l’Amérique paupérisée. Les Hispaniques (15,4%), ils sont très nombreux dans le Sud frontalier au Mexique puis dans tous les Etats de l’Ouest où certaines villes et certains Etats portent les noms d’origine sud-américaine. Comme les Noirs, les hispaniques vivent des situations socio-économiques différentes des Blancs. Les Asiatiques (4,5%) Les Indiens (2%). Les Indiens sont les Natives Americans qui vivent là depuis plus de 30.000 ans (les Cheyennes, les Sioux et les Comanches). Entre le XX et le XXI siècle les WASP baissent et les minorités augmentent. Ce mélange des peuples était appelé le Melting pot (les migrants se fondent dans un même creuset pour former un Américain).  Les bases de la société américaine : Le melting-pot ou « creuset » américain a bien fonctionné et fonctionne toujours, mais il n’aboutit pas pour autant à l’assimilation ou à l’homogénéité de la population : on parle de « Salad bowl ». Le Salad bowl ou « salade composée » : Les différentes communautés conservent leurs spécificités culturelles et de graves rivalités les opposent (comme en témoignent les émeutes de Los Angeles en 1992). 3. Le phénomène urbain aux Etats-Unis  Une domination des métropoles : Les USA constituent un pays de forte urbanisation (80% de la population) : c’est la métropolisation. Les plus grandes villes des USA sont New York, Los Angeles, San Francisco, Chicago, Washington, etc. Les douze premières grandes villes comptent plus de cent millions d’habitants.  Des villes aux fonctions diverses : La majorité de ces villes sont sur les côtes de l’Atlantique, du Pacifique et des Grands Lacs. Ces villes sont les centres de décisions politiques, économiques, financières, culturelles et les lieux d’innovation technologique. Elles sont reliées au reste du monde par un solide réseau de transport et de télécommunication. Les villes sont les centres de production et de consommation des biens et des services. Elles sont aussi le lieu de tous les phénomènes sociaux : crime, drogue, prostitution, argent blanchi, etc  Les plans des villes : Les villes des USA sont divisées en plusieurs quartiers : au centre le « central business district » ou CBG ou « Dowtown » avec leurs gratte-ciel prestigieux. Tout autour se dresse les vieux quartiers résidentiels puis les ghettos. En périphérie s’étendent de gigantesques banlieues pavillonnaires ou « Suburbs » différenciés selon les revenus et les ethnies. L’une des caractéristiques de ces villes est l’effet de beignets : le centre se vide au profit de la périphérie. En périphérie on parle d’Edge city : les noyaux urbains qui se forment à la périphérie des villes près des autoroutes ou des aéroports regroupant des centres commerciaux et des parcs.

Page 67 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

Fiche 12 : La première puissance économique du monde OS1 : Décrire la puissance agricole des USA/ OS2 : Etudier les mutations industrielles de ce pays/ OS3 : Démontrer l’hégémonie politique et militaire des USA dans le monde. La puissance agricole 1.1. Les régions agricoles des USA

A l’aide de la carte du Document1, on peut distinguer plusieurs régions agricoles et d’élevage aux USA:  Les régions agricoles : le zone d’agricole tropicale dans le Sud-ouest (canne à sucre, tabac, maïs, riz, ananas); la zone d’agriculture céréalière dans les grandes plaines et les Grands lacs (blé, soja, maïs), la zone d’agriculture irriguée dans le Sud-est (riz, fruits), la zone d’agriculture périurbaine (légumes, fruits, etc.)  Les régions d’élevage : élevage laitier intensif dans les Grands lacs (viande, lait), l’élevage extensif des Rocheuses (bovins, ovins) et l’élevage extensif des chevaux dans le sud. Les régions agricoles des USA sont concernées par les mutations géographiques et structurelles. Le « Vieux Sud » développe l’aviculture (élevage intensif de la volaille); l’Ancien Wheat belt se tourne vers la production de viande et l’Ancien Corn belt se diversifie dans le soja et l’élevage. Dans la région des Grands lacs, apparaissent les zones d’industrie-agroalimentaire, les bourses des produits agricoles (Chicago, Kansas City). 1.2. Les facteurs du développement agricole Le miracle étasunien dans l’agriculture est du à trois facteurs nets : Les facteurs technologiques : la forte mécanisation : 1/2 des tracteurs du monde (= 5 millions) ; 1,3 millions de moissonneusesbatteuses ; aviation agricole ; machines à récolter les fruits, le coton, le maïs ("corn picker"), à tailler les arbres... ; procédés de surgélation. Utilisation massive d'engrais (la consommation a doublé depuis 20 ans), de pesticides, de fongicides. // importance de l'irrigation (surtout dans le Sud et à l'Ouest ; plus de 20 millions d'ha sont irrigués, grâce à des techniques très sophistiquées. Appui scientifique : recherche agronomique (fonds publics et privés). Les facteurs politiques et économiques : une agriculture subventionnée par l’Etat qui accorde des aides à l’exportation et en cas de surproduction. La forte industrialisation : d’une part, les fermiers ont instauré la mise en place des zones spécialisées ou les belts. D’autre part, l’agriculture repose sur un système agro industriel ou agrobusiness avec les industries et les services en amont, les exploitations agricoles au centre et en aval les entreprises liées au secteur agro alimentaire. On parle d’agrobusiness. Les facteurs naturels: l’immensité des terres arables : 30% des terres sont arables. Des climats diversifiés : les agriculteurs peuvent cultiver et adapter des plantes de tous les milieux : tempéré (betterave, céréales...) ; subtropical et méditerranéen (agrumes, vignes, tabac...) ; tropical (arachide, canne à sucre, coton...) Les Grandes Plaines centrales [carte] forment l'essentiel de ce formidable potentiel agricole : au sud des Grands Lacs, s'étendent d'immenses espaces drainés par le réseau du Mississippi. L'agriculteur US peut également utiliser la plaine côtière atlantique jusqu'en Floride ; enfin, à l'Ouest, les reliefs encadrent de larges vallées, en particulier la Grande Vallée californienne. En matière des fragilités, la forte exploitation des terres entraine des problèmes environnementaux comme l’érosion des sols, la salinisation et la baisse du débit du Colorado. Aussi, cette agriculture repose-t-elle sur des disparités entre les petites exploitations et les grandes compagnies agricoles, les exploitations familiales qui bénéficient des aides de l’Etat. En matière de dépendance, l’agriculture des USA vit à l’aide des marchés extérieurs et du Gouvernement. Elle compte sur les négociations de l’OMC et sur la politique fédérale pour des aides financières et le gel des terres. 1.3. Une agriculture planétaire L’agriculture des USA est numéro 1 avec 40% de maïs, 41% de soja; numéro 2 avec 14% des agrumes et 20% de coton ; numéro 3 avec 4% d’arachide et 10% de betterave sucrière puis numéro 4 avec 18% de blé, 5% de sucre et 9,5% de vin. Au regard de ses records de production, son rang mondial et son ouverture au marché mondial est considérée comme le « grenier de la planète ». L’industrie agroalimentaire américaine est puissante et diversifiée, à l’image des productions agricoles : produits laitiers dans la région des Grands Lacs et en Nouvelle-Angleterre, industries de la viande et minoteries dans les Grandes Plaines, conserveries de fruits et légumes dans la plaine côtière atlantique et en Californie, raffineries de sucre, brasseries dans la région des Grands Lacs et dans le Kentucky (bourbon), viticulture en Californie. C’est un secteur très concentré. Les deux tiers de la production sont assurés par cinquante entreprises parmi lesquelles Nabisco, Coca-Cola et Pepsi-Cola, géants de l’agroalimentaire mondial, ou encore Mac Donald’s et Burger King, leaders de la restauration rapide. Les ÉtatsUnis sont, avec la France, les premiers exportateurs mondiaux de produits agroalimentaires.

Document : Les régions agricoles des Etats-Unis d’Amérique

Source : Point BAC Géographie Terminale, Paris, Hachette, 1995.

Page 68 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

2. La puissance industrielle 2.1. Les régions industrielles et leur mutation aux USA L’espace industriel des Etats-Unis se structure autour de trois zones industrielles : le Nord-est ou la Manufacturing belt (43%), la Sun belt divisée en deux sous-régions (Croissant périphérique 31% et Zone Pacifique 16%) puis la Zone du Nordcentral (10%). Entre ces zones s’opèrent depuis la fin des années 70 deux formes de mutations : une mutation géographique ou délocalisation des industries du Nord-est vers la Sun belt puis une mutation structurelle ou restructuration et reconversion des industries. Dans ces régions industrielles, on distingue plusieurs types d’industrie : Les industries traditionnelles ou anciennes industries : la sidérurgie en déplacement des Grands lacs vers l’Ouest ; la mécanique lourde (construction ferroviaire, chantiers navals), l’automobile concentrée à Détroit et en mutation vers la Californie et la Mégalopole et le Vieux Sud, le textile et la confection partis de la Nouvelle Angleterre vers le Nord-est et le Vieux Sud. Les industries nouvelles ou industries de pointe (électronique, informatique, aéronautique, aérospatiale, armement, nucléaire civil et militaire, etc.) installées dans la Sun belt à la recherche d’une main d’œuvre qualifiée), l’agroalimentaire occupe les zones urbaines. 2.2. Facteurs de la puissance industrielle La place prépondérante des USA dans l’industrie mondiale est le fait d’une série des facteurs : Les facteurs économiques : La pratique du système capitaliste fondée sur l’action des grandes FMN ou FTN. Ces sociétés implantées partout dans le monde grâce aux concentrations, rachats et fusions ou encore des IDE. Elles assurent pour les dix premières 13,5% du PNB. Le système des alliances : les USA ont mis en place des zones de libre échange : l’ALENA en 1994, la ZLEA en 2005 ; le forum de coopération Asie-Pacifique ou APEC. Elles permettent aux industries des USA d’étendre leur influence en Asie, dans le Pacifique et en Amérique du Sud. Ils exercent aussi une grande influence au sein de l’OMC, du FMI, etc Les facteurs politiques : Le rôle croissant de l’Etat fédéral : c’est le gouvernement fédéral qui négocie les partenaires commerciaux, finance les recherches et Développement et a taillé une législation favorable au développement industriel (quotas d’embauche des minorités, lois antitrust, etc. L’Etat représente aussi un client énorme pour son industrie : matériel de bureau, armement, etc. Les facteurs naturels : L’abondance des ressources naturelles : les mines et les hydrocarbures. Les États-Unis ont la plus forte production industrielle mondiale. Ils assurent encore 20 p. 100 de la production industrielle mondiale (contre plus de 30 p. 100 en 1960), 30% du PNB et 25% des actifs. Ses points forts sont sa grande diversité, une capacité d’innovation remarquable, et son avance technologique. 2.3. Performances industrielles des USA Secteur de l’énergie : 2ème producteur mondial d’énergie nucléaire (27%) Chevron Texaco, Exxon Mobil) ; 3ème producteur mondial de pétrole (8,3%) et 2ème producteur mondial de gaz naturel (21%) Secteur des industries traditionnelles : 3ème producteur d’acier (10%), 2ème producteur des textiles (12%), 1er producteur d’automobile (21%) avec General Motors, Ford Motors et Chrysler ; 4ème rang pour le coton filé (7,7%) Secteur des industries nouvelles : 25% du marché des NTIC, 25% du textile synthétique, 1er rang productif pour l’informatique (IBM, Apple, Microsoft), l’agroalimentaire (Coca-Cola, Macdonald), pharmacie, 1er exportateur d’armement (30%), 60% du marché de l’aérospatial, 22% de la production d’aluminium.

Document1 : Les régions agricoles des Etats-Unis

Source : Géographie 6ème , Edition africaine et malgache.

Document2 : L’industrie de USA

Source : Histoire Géographie Terminale, Paris, Foucher 2000.

Page 69 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie 3.

La puissance financière et commerciale

3.1. La puissance financière Les Etats-Unis sont une grande puissance financière pour plusieurs raisons. Une domination de la scène boursière mondiale. Le Stock Exchange (Bourse de New York) est la première place boursière du monde. La bourse de Chicago est la première pour les marchés des matières premières et fixe les cours mondiaux des céréales ; les USA disposent d’une bourse des nouvelles technologies (la NASDAQ) La ville de New York et Londres se disputent la première place pour les activités des banques d’affaires. En terme de capitalisation boursière, les USA sont en tête avec plus de 8.800.000 millions de $ dépassant le Japon (2.160.000 millions de $). Une forte monnaie des échanges, la monnaie des USA joue aussi un rôle dans la puissance financière des USA. 45% des transactions commerciales mondiales étaient libellées en dollarsen 2007 . Le dollar est à la fois un moyen d’échange et une valeur refuge pour les particuliers. La monnaie américaine est le dollar US (divisible en 100 cents). Une grande partie des règlements internationaux s’effectuent dans cette devise. Une domination des grandes banques : Le marché financier international est dominé par cinq grandes banques d’affaires américaines, les « Golden Banks ». En 1994, les holdings bancaires les plus riches étaient Citicorp, Chemical Banking Corp., J. P. Morgan. 3.2. La puissance commerciale Avec plus de 16% des échanges internationaux, les Etats-Unis dominent largement le commerce mondial aux côtés de la Chine et les pays de l’Union Européenne. Les exportations (11,6% des parts dans le monde) : ils exportent les produits finis (77.7%), les produits alimentaires (11.7%) et les produits bruts comme les hydrocarbures et les mines (10.6%). Les principaux clients des USA sont les NPI et les pays du Nord (Japon, le Canada, les pays de l’UE, etc.). Ces exportations s’élèvent à plus de 1214.7 milliards de dollars en 2012. Les importations (18,5% des parts mondiale) : les USA achètent les produits manufacturés (72.3%), les produits bruts (21.5%) et les produits alimentaires (6.2%). La valeur des importations touchent plus de 1893.8 milliards de dollars en 2012. Les fournisseurs des USA sont les NPI et les pays pétroliers en matière du brut ; les NPI et les pays du Nord pour les produits finis. De cette structure découle une balance commerciale déficitaire de plus de 600 milliards de dollars. La puissance commerciale des États-Unis s’appuie sur plusieurs facteurs qui fondent son économie : Une forte capacité de production dans tous les secteurs et de consommation (plus de 300 millions d’habitants) Un développement du secteur des transports : 1/3 du trafic aérien mondial, plusieurs hubs aéroportuaires (New York, Chicago, Atlanta, San Francisco. Une forte médiatisation de sa culture : films, publicité, sport, etc. Un réseau d’alliances économiques dans le monde : ALENA, APEC, etc. 4. Quelques faiblesses de la puissance économique des USA Les USA présentent des limites sur le plan interne et sur le plan externe. Sur le plan interne, on peut relever : Des fortes inégalités sociales : une grande partie de la population ne bénéficie pas du développement du pays (35 millions des étasuniens pauvres, des écarts énormes entre les plus riches et les plus pauvres) ; un système de santé et d’éducation très inégalitaire (13% des jeunes illettrés et 10% de la population, assurance maladie effective récemment, absence des prestations sociales comme les allocations familiales) Une société violente : forte criminalité (5 pour mille des prisonniers dans le pays, 1re pays du crime, pratique de la peine de mort) ; une société encore raciste (45% des Noirs en prison, abandon des populations pauvres après la catastrophe de la Nouvelle-Orléans après le cyclone de Katrina, salad bowl ) Un déficite budgétaire énorme : dépenses supérieures aux recettes, dette énorme vis-à-vis de la Chine surtout. Sur le plan externe, nous avons constaté : Une économie fortement concurrencée : concurrence agricole et industrielle des NPI, du Japon et de l’UE qui se traduit par une chute de la part de la production industrielle de 6% en 1970 à moins de 30% Une forte dépendance face aux importations dans l’énergie (21.5%) et la dette Une contestation de la prééminence sur le plan politique et militaire (guerre en Irak, diplomatie en échec au MoyenOrient). Une dette énorme de plus de 14.300 milliards de dollars

Page 70 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

Fiche 13 : La première puissance politique et militaire 1. La puissance politique des USA Les États-Unis exercent un pouvoir politique dans le monde entier. Ce pouvoir se traduit par : Une forte diplomatie : les USA ont des représentations diplomatiques dans presque tous les pays du monde et ils accueillent aussi des représentations diplomatiques (consulat, ambassade) des tous les pays à l’exception de Cuba, Iran, Soudan, Corée du Nord. Le secrétaire d’Etat américain aux affaires étrangères mène une politique d’envergure internationale qui conduit les USA dans le règlement des problèmes au de-là de son territoire. Une place majeure au sein des institutions internationale: les USA sont omniprésents dans les grandes institutions comme le G8, l’ONU et ses institutions spécialisées (FMI, UNESCO, BIT, OMC, etc.). Ils occupent des places stratégiques, abritent certains sièges et servent de cadre pour les conférences internationales. Une influence dans les décisions internationales : les USA sont au centre des décisions prises par les grandes institutions internationales soit par ce qu’ils ont le droit de veto au conseil de sécurité de l’ONU, soit par ce qu’ils sont principal bailleur des fonds. Leur influence touche même les ONG ou les institutions sous-régionales hors d’Amérique. Les USA supplantent parfois ces institutions pour décider de leur intervention. 2. La puissance militaire Depuis l’effondrement de l’URSS et la fin de la guerre froide, les USA sont devenus la principale puissance militaire de la planète.  Leurs interventions sont multiples : guerre comme dans le Golfe en 1991, aide humanitaire comme en Somalie en 1992, terrorisme comme en Afghanistan, les dictatures comme en Irak en avril 2003. L’ampleur de leurs intérêts dans le monde, le terrorisme international poussent les USA à intervenir partout avec ou sans l’accord des instances internationales.  Les forces américaines sont nombreuses (plus de 2 millions de soldats) et sont déployées dans le monde dans les zones potentielles de tensions. Elles veillent surtout à assurer la sécurité des pays producteurs de pétrole. Cette politique nécessite un budget conséquent : 40% du budget de la défense dans le monde, soit plus de 350 milliards de dollars en 2003. Les USA s’appuient sur des multiples alliances militaires signées au temps de la guerre froide (OTAN, ATASE, ANZUS) et alliances économiques (APEC, ALENA, etc.)  Les conséquences multiples : Cette implication militaire et politique des USA dans certaines affaires en Afrique et au Moyen-Orient est souvent lourde des conséquences : le pays reste la cible des réseaux terroristes comme Al Qaïda qui riposte par des attentats meurtriers. Aussi, Barack OBAME envisage-t-il une riposte graduée pour réduire les dépenses de l’Etat, pour craindre la montée des autres puissances militaires et pour limiter les interventions armées. Conclusion : Les USA sont certes une hyper puissance mais elle est sans faiblesse. Avec la montée en puissance de la Chine, de l’Iran, de la Corée du Nord, la puissance économique et militaire est menacée. Mais l’hyper puissance est-elle à son apogée ?

Document2 : La présence militaire des USA dans le monde

Source : Histoire Géographie 3ème, Paris, belin, 2007, Page 238.

Page 71 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

CHAPITRE2 : LE JAPON OG : Montrer la puissance économique du Japon Introduction : Le Japon, un archipel d’Asie de l’Est, est situé entre la mer du Japon et l’océan Pacifique. Son territoire est formé de plus de 6.000 îles de 377.800 km2 qui s’étirent du Nord (Île de Sakhaline) au Sud (Taiwan) sur plus de 2.500 km. Le Japon regroupe plus de 127,4 millions d’habitants.

Page 72 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

Fiche 14 : Les conditions naturelles du Japon OS : Présenter les faiblesses et les atouts du territoire japonais 1. Un territoire très étroit  Un territoire petit et dominé par les montagnes : Le Japon s’étend sur 377.800 km2 ; C’est un Etat moyen constitué essentiellement des montagnes ou yama (61%) et quelques plaines (14%). Les chaînes montagneuses sont jeunes et volcaniques. Elles présentent des pentes raides. Les sommets les plus élevés sont le Mont Fuji-San avec 3.778m et le Mont Hotoka- Dake 3.190m.  Un territoire morcelé en plusieurs îles : le territoire japonais est morcelé en une multitude d’îles (6852 dont 430 habitables) dont les plus importantes sont Hokkaido, Honshu, Shikoku et Kyushu. Elles sont découpées en baies (avancée de la mer vers le continent) comme la baie d’Osaka, la baie d’Ise ou la baie de Wasaka et presqu’îles (terre cernée par la mer et rattachée au continent par isthme)qui abritent les grands ports.  Un territoire menacé par les risques multiples : Le territoire japonais figure parmi les territoires les plus risqués ou les plus menacés par la nature. Cela est du à deux raisons fondamentales : le Japon se situe à l’extrémité des limites de trois plaques (Eurasie, Pacifique et Philippines) ; le climat est influencé par la mousson. Les plaques tectoniques et le climat entrainent souvent les vents de neige, les crues, les éboulements de terrain, les typhons, les séismes et les tsunamis. Ce sont surtout les séismes qui provoquent des catastrophes les plus meurtriers : « Bigone » à Tokyo en 1923 et 1995 ; Kobe en 1995 (6.000 morts et 17% du PNB détruits) ; Kantô en 1923 (145.000 morts) et Fukushima en 2011 (15.680 morts). Le Japon subit aussi les risques technologiques liés aux activités industrielles, les transports des matières premières dangereuses. La pollution industrielle, due au rejet des engrais, au bruit près des aéroports, des infections de l’air et des eaux, est le quotidien des japonais. 2.

Les atouts limités du territoire Le Japon dispose d’une nature parcimonieuse.  Quelques ressources disponibles : Les ressources énergétiques insuffisantes : ce sont la houille et le gaz naturel. Le charbon est la seule matière première présente en quantité substantielle. Il est extrait à l’est d’Hokkaido, à Fukuoka et à Kyushu. Ce sont, toutefois, des charbons pauvres et d’extraction difficile. Le Japon est l’un des premiers producteurs mondiaux d’électricité. En 2001, la production annuelle d’électricité atteignait 1 036,8 milliards de kWh, dont 60 p. 100 d’origine thermique (3e producteur mondial), 8,4 p. 100 d’origine hydraulique et 29,8 p. 100 d’origine nucléaire (3e producteur mondial). Les ressources minières du Japon sont variées mais limitées. Pierre à chaux, cuivre, plomb, zinc et quartzite sont extraits en quantités insuffisantes pour satisfaire la demande intérieure. L’insuffisance de ses ressources énergétiques oblige le Japon à importer en grande quantité des matières premières, qui constituent le premier secteur d’importations (le Japon est le second importateur mondial de pétrole derrière les États-Unis).  L’importance de la mer ou Umi : En termes d’étendue, la mer offre au Japon plus de 4,05 millions de km2 de ZEE et une large côte de 33.800 km. D’une part, la mer joue les fonctions nourricières grâce à l’activité de pêche côtière et en haute mer. Le Japon se distingue dans la pêche du thon et du saumon. D’autre part la mer compense l’exigüité des terres. Le Japon aménage les polders ou des terre-pleins gagnés sur la mer pour accueillir les ports, les industries lourdes. Ils représentent plus de 60.000ha. Enfin, la mer constitue un avantage énorme pour les échanges à l’Ouest avec la Russie et les NPIA et à l’Est avec les USA. Document1 : Le territoire japonais

Sources : Géographie A,B,C,D, Bordas,1989, P138 et Géographie Terminales, Hachette Education, 2004, Page 216.

Page 73 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

Fiche 15 : Les facteurs du développement japonais OS : Expliquez les éléments à la base du développement économique du Japon 1. Le facteur démographique  Une population nombreuse : Le premier aspect de la population japonaise est sa taille et sa composition. Après la Seconde Guerre mondiale, le « baby-boom » a amené la population japonaise à 84 millions en 1965; elle a atteint les 127 millions depuis 2006 malgré la politique antinataliste. La politique antinataliste a provoqué par contre le vieillissement de la population. Les moins de 15 ans représentent 14,2% alors que les plus de 65 ans sont 18,5%. Les actifs représentent 67,3% soit un important marché de main d’œuvre. Cette main d’œuvre présente des caractéristiques particulières d’éthique du travail : un souci de la perfection, l’attachement au labeur, la patience, indifférence au temps requis, faible absentéisme, l’appartenance à l’entreprise, etc.  Une concentration urbaine : Le second aspect est sa concentration urbaine. Trois aires métropolitaines concentrent 44% de la population et occupent 6% du territoire : Tokyo, Osaka-Kobe, Nagoya. Ces aires s’étendent de la plaine de Kantô au Nord à Fukuoka au Sud. La région de Tokyo regroupe plus de 32 millions d’habitants et la ville de Tokyo 8,2 millions. C’est la première zone industrielle du pays qui assure 30% de la production industrielle. Le Kinki est le second noyau de peuplement avec OsakaKobe et Kyoto. Il compte plus de 20 millions d’habitants et contribue à hauteur de 20% du PIB industriel.  Une population riche : Le troisième aspect de la population japonaise est son niveau d’épargne très élevé. L’épargne des ménage représente une part importante dans les ressources financières des banques : près de 20%. Les japonais épargnent beaucoup pour le logement, les études et la formation puis l’assurance maladie. 2. Les facteurs naturels Dans cet univers étroit, morcelé et menacé par les risques de tout genre, la nature présente quand même un atout : la maritimisation. Le Japon tire profit de sa situation de pays côtier et maritime : D’une part, l’étendue de la ZEE (plus de 4 millions de superficie) favorise le développement de la pêche ou l’industrie de pêche D’autre part, le littoral (plus de 33.000 km) offre d’immenses possibilités pour l’industrie aéroportuaire, navale et la construction des terre-pleins ou polders. Les terre-pleins et les îles artificielles représentent au Japon plus de 60.000ha. L’espace japonais est aussi bien structuré. A côté des polders, les japonais ont aménagé un réseau de transport dense. Trois ponts autoroutiers ont été construits pour relier le sud de Honshu au nord de l’île de Shikoku ; un tunnel pour relier Honshu à Kyushu. Le Shinkansen permet de relier Tokyo à Osaka. 3.

Les facteurs politiques ou historiques et économiques La puissance industrielle du Japon repose sur les éléments politiques et économiques particuliers qui ont su compenser le manque des ressources naturelles. Sur le plan politique, deux faits marquent les débuts de la puissance économique du Japon :  Facteurs historiques et politiques : L’ère Meiji (1868-1912) : révolution industrielle (création des Zaibatsu) et militaire dans un pays féodal et fermé pour se protéger de la colonisation européenne. La guerre froide : transformation du Japon vers 1950-1953 en Etat capitaliste aidé par les USA pour lutter contre l’expansion du communisme. L’intervention de l’Etat : création en 1948 du MITI (le ministère de l’industrie et du commerce). Il a pour rôle de : protéger les secteurs industriels (fixation des normes, de conditions financières et commerciales), conseiller les entreprises, protéger l’environnement, la restructuration des entreprises, l’aménagement du territoire, les négociations des différends commerciaux, l’aide à la recherche, etc.)  Facteurs économiques Le modèle économique de ‘‘vol d’oie sauvage’’ : importation des matières premières, production pour le marché intérieur, exportation pour le marché international. Le rôles des grandes entreprises : les Keiretsu, autrefois appelés les Zaibatsu, les Sogo-shoshas, les PMI et les FTN Le rôle de la monnaie : le yen, l’une des principales monnaies des échanges internationaux.

Page 74 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

Fiche 16 : La puissance économique japonaise OS1 : Caractériser les domaines de puissance de l’économie japonaise/ OS2 : Présenter les faiblesses de cette économie 1.

Le dynamisme industriel

Le Japon brille dans plusieurs secteurs industriels. Les industries traditionnels : l’automobile (2ème constructeur mondial) avec Toyota, Nissan, Honda, Isuzu, Mazda, Suzuki, etc. les industries lourdes (minerais, métaux, produits chimiques : 14%), les industries alimentaires et textiles (16%). Les industries de pointe de haute technologie (robots, techniques numériques, portables, appareils photo numériques, lecteurs-enregistreurs DVD, consoles vidéo, films, vignettes autocollantes, etc.) Nintendo, Sharp, Canon et Pokemon sont des grandes industries dans ce domaine. Le Japon a aussi développé les industries des biens d’équipement (45% de ses exportations), La concentration des entreprises : Les industries japonaises se sont lancées dans les ventes, les fusions et les prises de participation pour s’imposer à l’échelle internationale. Nippon Oil et Mitsubishi Oil ont fusionné pour devenir un géant pétrolier ; Toyota a avalé Daihatsu, Hino. 2. Le dynamisme commercial Le poids des échanges : En 2005, les importations ont atteint un montant total de 516 milliards de dollars, et les exportations 596 milliards de dollars, ce qui place le Japon au 3e rang mondial des pays exportateurs. Les produits manufacturés entrent pour plus de 90 p. 100 dans le montant total des exportations. En 1994, la conclusion de l’Uruguay Round et les dispositions de l’accord établi par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ont conduit le Japon à accepter d’ouvrir davantage son marché intérieur, jusqu’alors fortement protégé. Un grand marché de consommation : Le commerce extérieur est un élément essentiel de l’économie japonaise. En effet, le marché intérieur est incapable d’absorber entièrement les produits manufacturés fabriqués par l’industrie japonaise. De plus, placé dans l’obligation d’importer une grande partie des matières premières dont dépendent ses industries, le pays se doit d’exporter une part substantielle de sa production nationale. Les principaux partenaires commerciaux du Japon sont les États-Unis et les pays d’Asie et du Proche-Orient, parmi lesquels la Corée du Sud, la Chine, Taïwan, Hong Kong, l’Indonésie, l’Arabie saoudite et Singapour. Les exportations japonaises reposent essentiellement sur les biens d’équipement et les produits manufacturés à haute valeur ajoutée : automobiles, outils et services informatiques, machines. Ces exportations l’emportent en valeur sur les importations qui concernent surtout les matières premières et les produits agro alimentaires. Les principaux ports sont : Kita-Kyushu, Kobe, Osaka, Nagoya, Kawasaki, Yokohama, Chiba dont le trafic varie entre 80 et 150 millions de tonnes. 3. Les limites de la puissance du Japon Sur le plan militaire, le Japon occupé par les USA en 1945 a été privé d’une puissance militaire. La Constitution japonaise interdit le maintien d’une armée, le droit de belligérant et le lancement de toute opération militaire en dehors de ses frontières autre que dans le cadre de l’autodéfense. Mais le Japon occupe la cinquième place dans le monde en chiffres absolus dont la force d’autodéfense est un corps militaire disposant des moyens techniques avancés. Avec la guerre en Irak en 2003, la Constitution a été modifiée pour déployer de troupes japonaises hors du territoire dans le cadre d’opération de reconstruction et d’aide humanitaire. Sur le plan politique, le Japon est certes derrière la Chine en Asie qui occupe une place de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU mais sa place de puissance économique lui permet de jouer un rôle politique international. La dépendance en produits agricoles: le Japon importe 50% de sa consommation agricole car les exploitations agricoles sont minimes, le nombre d’agriculteur diminue et 50% des terres agricoles sont consacrées au riz. Mais le Japon est un géant mondial de la pêche. La dépendance en matières premières : 85% de l’énergie consommées au Japon sont importés. Le Japon importe 95% de son charbon et la quasi-totalité des hydrocarbures. Pour assurer la régularité des approvisionnements en minerai, le Japon cherche à contrôler en partie certains gisements étrangers. De même que cette dépendance énergétique explique le choix nucléaire fait par le Japon. Le vieillissement de la population japonaise inquiète. Il est consécutif à la politique antinataliste. La faible croissance de la population japonaise a commencé entre 2000 et 2006. Mais l’allongement de l’espérance de vie a des effets sur l’économie : charges sociales, dépenses de santé. Conclusion : Le Japon est une grande puissance économique. Il se classe au deuxième rang des puissances industrielles, troisième rang commercial et deuxième puissance financière. Mais sur le plan politique et militaire, le Japon depuis la fin de la guerre en 1945 a été anéantie.

Page 75 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

CHAPITRE3 : L’UNION EUROPEENNE OG : Montrer que l’UE est une grande puissance mondiale Introduction : L’Union Européenne ou l’Europe de 28, avec 7,25% de la population et 30,4% du revenu mondial, constitue un acteur du commerce mondial. Elle représente 37,5% du commerce mondial, 25% des échanges de services et 38% du stock des IDE entrants.

Page 76 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

Fiche 17 : L’histoire et la cartographie de l’UE OS1 : Présenter les étapes de la construction européenne/ OS2 : Indiquer les éléments attrayants de l’UE 1. L’élargissement de l’Union Européenne  Une construction par étapes : L’Union Européenne est le résultat d’une construction amorcée au début des années 50 et qui se présente comme une entité de 29 Etats- nations. Dès 1951, six pays signent la Communauté Economique du Charbon et de l’Acier ; son succès aboutit à la création de la Communauté Economique Européenne en 1957 : c’est la naissance du marché commun marqué par la libre circulation des hommes, des capitaux et des marchandises. En 1992, le Traité de Maastricht fonde l’Union Européenne. Par étapes, l’U.E est partie de 6 membres à 27. En 1951 (6 Etats), en 1973 (9 Etats), en 1981 (10 Etats), en 1986 (12 Etats) et en 1995 (15 Etats). En 2004, l’Europe de 15 amorce une ouverture spectaculaire et atteint (25 Etats) puis 27 depuis 2007. La Roumanie et la Bulgarie entrent dans l’U.E en 2007 et la Croatie en 2013 mais la Turquie pour des raisons culturelles et politiques reste au stade des négociations.  Des objectifs multiples : Ses objectifs sont plus politiques qu’économiques : Plan économique : la monnaie unique, le libre-échange, la libre circulation des hommes, des marchandises et des capitaux. Plan social : la citoyenneté européenne, assurer le progrès économique et social par une politique commune. Plan politique et militaire : établir les conditions d'une union plus étroite entre les peuples européens et de sauvegarder la paix, la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC) et de la Politique européenne de défense. 2.

Un espace attrayant A 29, l’UE dispose des atouts géographiques énormes et d’un espace maîtrisé. Les atouts géographiques et démographiques: l’ouverture à l’océan Atlantique, la mer Méditerranée et la mer du Nord indispensable pour le commerce et le tourisme ; un climat tempéré diversifié pour l’agriculture et l’élevage ; un relief des plaines et des montagnes utiles pour l’implantation humaine, l’agriculture et le tourisme. L’UE constitue un grand marché de plus de 500 millions d’habitants. Cette population nombreuse a surtout un niveau de vie très élevé : le PIB moyen au sein de l’UE est environ 23.000$ contre 34.000 et 25.100 aux USA et au Japon.  L’espace de l’UE constitue une ancienne région industrialisée. L’Europe a une tradition commerciale qui date du Moyen-âge et de l’époque de domination du monde par l’Europe. Cette tradition a favorisé l’essor des techniques et des finances. Le continent connaît une mise en valeur agricole et industrielle qui date du début du XVIIIème siècle. La révolution agricole et industrielle sont nées en Europe. L’Europe a aussi connu très tôt la révolution des transports qui a aboutit aujourd’hui à plusieurs réseaux de transports denses et de plus en plus connectés entre eux : tunnel, viaduc.  Enfin l’espace est caractérisé par un réseau de métropoles notamment dans la dorsale européenne (mégapole) de Londres à Milan et des régions des villes intégrées d'Helsinki à Madrid. L’UE a mis en place un réseau de transports modernes, rapides et diversifiés qui lui assurent accessibilité : le port de Rotterdam, les aéroports internationaux de Londres et Paris. Document : L’U.E de 27 Etats

Source : Géographie 1ère, Paris, Hachette Education, 2007, P.62.

Page 77 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

Fiche 18 : La population de l’UE OS1 : Caractériser la démographie de l’UE/ OS2 : Décrire le phénomène urbain en Europe 1. Un grand foyer de peuplement  Une population nombreuse : L’élargissement progressif de l’UE constitue à la fois un atout et un trait de puissance économique. A 28 Etats, l’UE rassemble plus de 500 millions d’habitants vivant sur plus de 4,35 millions de km2. Sa population dépasse celle du Japon et des USA même cumulée ; elle représente 8% de la population mondiale. La population européenne, 3 e au niveau mondial, devrait être marquée par une baisse de la population.  Un ralentissement démographique : En effet, les pays les plus peuplés verront leur population diminuer, comme l'Allemagne et ses 82 millions d'habitants, l'Italie et ses 59 millions d'habitants, la Pologne et ses 38 millions d'habitants. La Roumanie passerait de 22 à 17 millions d'habitants en l'an 2050. La Bulgarie, perdrait 30 % de sa population, qui passerait de 7 à 5 millions d'habitants. Au sein des pays de l'UE, 17 sur les 27 verront leur population chuter d'ici 2050. Cependant, à l'inverse, certains autres foyers limitent cette diminution, c'est le cas du Royaume-Uni mais surtout de la France qui gagneront à eux seuls 9 millions d'habitants.  Une Europe multiculturelle : L’élargissement de l’UE à l’Est fait de l’UE un espace socioculturel très diversifié et un lieu d’attraction des immigrants. L’UE est devenue la première destination des immigrants au Monde devant les USA. En 2000 par exemple, plus de 1,4 millions d’entrées légales ont été enregistrées dans l’UE contre 850.000 aux USA. Les immigrants constituent un important réservoir de main d’œuvre. L’U.E accueille tous les types d’immigrants : ceux qui cherchent du travail, ceux qui rejoignent les parents déjà installés en Europe, les étrangers chassés par la guerre et les dictateurs demandant l’asile. l’UE dispose de trois langues internationales (anglais, français, espagnol et portugais) et s’affirme au rang des grands espaces sportifs (Formule1, football, festival de cannes, etc.) 2. Une population fortement urbanisée  Une Europe des métropoles : Avec plus de 350 millions d’urbains, l’UE est un espace fortement urbanisé et constitué de nombreuses métropoles : c’est la métropolisation. De Londres à Milan se dresse la grande mégalopole de l’UE. Les métropoles de Londres (10,6 millions d'habitants) et de Paris (11,7 millions) constituent les deux seules aires urbaines de plus de 10 millions d’habitants en plus de la conurbation de la Rhur (11 millions d'habitants) que compte l’Union européenne. Viennent ensuite les aires urbaines de Milan (7,3 millions) et de Madrid (6,1 millions) puis dix-neuf aires urbaines dont la population est comprise entre 2 et 5 millions d’habitants (voir tableau ci-dessous – en caractères gras, la population des villes seules de plus de 1,5 million d’habitants).  Des villes macrocéphales : Mais au sein de l’UE, deux réseaux urbains s’opposent. Le réseau monocentrique comptant les villes macrocéphale concerne la France, l’Autriche et le Royaume-Uni. Les villes macrocéphales comme Paris, Londres et Viennes concentrent les pouvoirs économiques, culturels et politiques du pays. A l’inverse, le réseau polycentrique forme un réseau plus équilibré en Allemagne, en Italie, au Pays-Bas.  Les problèmes des villes : En Europe, la croissance urbaine profite aux métropoles qui entraîne une extension des espaces urbanisés. Les villes s’étalent aussi à cause du bruit et de la pollution, du coût élevé du foncier au centre-ville. Les périphéries présentent une certaine conformité de paysage et des fonctions. Une politique européenne des villes est mise en place pour contrôler et réglementer les villes. Elle passe par la coopération entre les communes ou Eurorégions, la création des Zones Urbaines Spécialisées et le développement des transports (métro, tramway).

Page 78 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

Fiche 19 : L’économie de l’UE OS : Décrire les différents domaines de puissance de l’économie de l’Union Européenne 1. La deuxième puissance agricole  Facteurs de la puissance agricole : La montée en puissance de l’UE repose aussi sur la Politique Agricole Commune initiée en 1962 et reformée depuis 1992. C’est en fait une politique de forte subvention de l’agriculture par l’Union. Près de la moitié des dépenses de l’Etat sont consacrée à l’aide au secteur agricole. Les USA et les pays du Tiers Monde contestent cette politique qui fausse les règles de la concurrence des produits agricoles.  Les performances agricoles de l’UE : L’U.E est le deuxième producteur mondial. Elle assure 17% de la production agricole mondiale de blé, 42% de la betterave sucrière et 23% du lait. En Europe se développent les investissements dans le secteur de l’IAA (industrie agroalimentaire) financés par Nestlé, Bongrain, General Food. Mais l’Europe du Nord avec 5,12% des actifs agricoles est moins agricole que l’Europe du Sud avec 15,2% des agriculteurs. L’UE totalise 38,4 millions des SAU (surface agricole utilisables). Document4 : Les constructeurs automobiles de l’UE 2. Un géant de la production industrielle et du commerce  Une puissance industrielle : En matière industrielle, l’Union assure 23% de la production mondiale et se classe 2 ème puissance derrière les USA. Cette industrie possède plusieurs fleurons de pointe : aérospatiale, aéronautique, l’automobile, l’informatique. L’UE fournit 39% des automobiles mondiales (Renault, Volkswagen, Peugeot, Citroën, Mercedes, etc.) puis 17% de l’acier. Avec le super-jumbo de 550 à 800 places, Airbus 380 est le géant de l’aéronautique né de l’association de quatre constructeurs européens (Aérospatial, Daimler Brenz, Bristish Aerospace et CAZA). L’UE conserve ses performances dans la sidérurgie, la chimie, le textile et les jouets.  Une puissance commerciale : l’U.E constitue l’un des pôles majeurs de la Triade qui assure 37,5% du commerce mondial dont ¾ des produits finis avec les pays industrialisés et les pays émergents. Avec 25% des échanges mondiaux des services, l’UE se classe au 1er rang de destination touristique mondial avec 383 millions de visiteurs étrangers en 2008. Avec la place boursière de Londres, l’UE joue un rôle premier dans les flux des capitaux ; sa monnaie l’euro s’affirme face au dollar. En matière de services qui représentent 71,6% du PIB communautaire, l’UE présente un dynamisme conquérant. Sur le plan commercial, l’UE montre trois spécificités. 3. Les limites de la puissance européenne  Sur le plan économique : L’UE accuse encore quelques limites dans l’agriculture, l’industrie ; dans les innovations et l’énergie. Les secteurs agricoles et industriels peinent à se moderniser : les difficultés de l’agriculture apparaissent à l’Est et les FMN européennes sont en réalités des firmes nationales qui ont du mal à concurrencer les firmes américaines. En matière d’innovation, contrairement aux USA qui consacrent 2,7% du PIB et le Japon 3%, l’UE ne consacre que 1,9%. Elle est en retard dans le domaine de la R&D. Ensuite, l’Europe subit le phénomène des fuites des cerveaux vers les USA. A ce retard s’ajoute une très forte dépendance de l’UE en énergie. La demande européenne en énergie est passée de 58 à 70%. Même avec les énergies renouvelables, l’UE n’a pas encore défini une politique commune en énergie.  Sur le plan démographique, l’UE présente deux difficultés : une population vieillissante et des profondes inégalités démographiques. L’UE a des taux d’accroissement naturel faibles (0,05 pour mille) : fécondité et natalité faibles puis espérance de vie très élevée. La population de troisième âge augmente entrainant les charges de retraite, de santé, etc. Mais l’autre handicap est lié aux inégalités de population au sein de l’Union. On constate une forte croissance démographique à l’Est qui ralentirait leur développement et leur chance de rattraper le niveau des pays de l’Ouest. Aussi, on note des écarts entre classes sociales. Au sein de l’UE, les taux de chômage sont de l’ordre de plus de 10% dépassant les niveaux des USA et du Japon. 18% de la population vivent sous le seuil de la pauvreté et avec moins de 60% du revenu moyen. Cette réalité s’est accélérée avec l’élargissement à l’Est.  Sur le plan politique, l’UE accuse des faiblesses tant dans la construction que dans le rôle international. Déjà, au stade de la construction, nous pouvons relever : les retards dans l’intégration des certains pays comme la Turquie, le retard dans l’application de certaines politiques (euro, espace Schengen, la PESC (politique étrangère de sécurité commune). La Constitution européenne a même été rejetée par les pays fondateurs et l’aide aux Etats en difficulté est toujours difficilement acceptée par tous. Enfin, l’UE est incapable de mener une politique étrangère commune. Cette situation est handicapée par son indépendance vis-à-vis des USA dans le domaine militaire avec l’OTAN. L’UE n’a pas d’armée et l’OTAN est sous le contrôle des USA. Le déclenchement de la guerre en Irak en 2003 est l’exemple de la faiblesse de l’UE. Conclusion : En définitive, l’Union Européenne est, comme pôle de la Triade, l’une des premières puissances mondiales. Les facteurs de cette puissance sont à rechercher au niveau de sa population, sa géographie et son appareil productif. Ainsi, l’UE est très avancée dans le commerce, l’industrie, l’agriculture et les finances. Mais elle est comme le Japon en retard sur le plan politique, sur la production de l’énergie et rencontre quelques difficultés économiques notamment dans la R&D et l’agriculture.

Page 79 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

CHAPITRE4 : LA RUSSIE D’AUJOURD’HUI OG : Connaître la Russie actuelle

Introduction : La Russie reste le pays le plus vaste au monde ; c’est le plus peuplé et le plus riche en ressources naturelles en Europe. Mais, la situation économique est toujours sujet à débat entre ceux qui considèrent la Russie comme pays émergent et d’autres qui la voient comme pays développé et industrialisé.

Page 80 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

Fiche 20 : Le milieu naturel russe OS1 : Présenter à l’aide d’une carte les ressources naturelles de la Russie/ OS2 : Indiquer les faiblesses de ce pays 1.

Présentation des atouts du milieu russe

Le territoire russe présente des multiples avantages : Le plus vaste État du monde avec une superficie de 17.075.400 km² (31 fois la France); c'est aussi l'un des rares pays dont le territoire soit à cheval sur deux continents, pour un quart en Europe, pour les trois quarts en Asie. D’importantes ressources végétales: des sols extrêmement fertiles (tchernoziom) et des ressources forestières considérables (environ un quart des réserves mondiales). Le potentiel hydraulique immense (irrigation, production d’hydroélectricité). Certains fleuves ont un débit très important (8 060 m3/s pour la Volga, 20 000 m3/s pour l’Ienisseï). De grands barrages ont été construits sous le régime soviétique dans la plaine européenne (Don, système Volga-Kama, Kouban) et en Sibérie (systèmes Ienisseï-Angara et Ob-Irtych). D’immenses ressources minières : or (Extrême-Orient, Sibérie occidentale et centrale, vallée de la Lena, Oural, le minerai de fer (Koursk), le manganèse, le nickel (Oural, péninsule de Kola), la bauxite (Oural, nord-ouest de la Russie d’Europe, Sibérie), le cuivre (Oural, Sibérie, région du lac Baïkal, péninsule de Kola), le plomb, le zinc, l’argent, l’étain (nordest de la Sibérie), le mercure (territoire autonome des Tchouktches), l’amiante (Oural, Sibérie) ou encore le magnésium. D’importantes réserves des ressources énergétiques : le charbon dans les plaines et l’Oural (1/3 des réserves mondiales), le pétrole dans le Caucase, en Sibérie et dans l’Oural (6,8 milliards de tonnes, 8 ème rang mondial), le gaz naturel (47 000 milliards de m3 1er rang mondial). 2.

Les limites naturelles

Toutefois, l’exploitation de ces ressources naturelles se heurte à la double contrainte des distances et d’un climat très rigoureux Les contraintes climatiques : le froid constitue un sérieux handicap pour les transports terrestres, fluviaux et maritimes : l’océan Arctique est gelé presque toute l’année ; les côtes des mers d’Okhotsk et du Japon sont bloquées par les glaces pendant de longs mois (environ trois mois à Vladivostok) ; les alternances de gel et de dégel provoquent d’importants dégâts dans les réseaux routiers et ferroviaires. Quant au potentiel agricole, il est à la fois limité par les contraintes climatiques et pédologiques (merzlota, podzols) qui restreignent considérablement la surface agricole utile. La pollution industrielle : Le niveau de pollution atmosphérique de la plupart des grandes villes dépasse régulièrement les taux autorisés, en particulier dans les grandes zones de concentration industrielle (Donbass, Kouzbass, Oural, Moscou). La déficience des infrastructures et des équipements pour le traitement des déchets, l’utilisation irrationnelle des ressources, l’aberration de certains plans, les travaux d’irrigation et les constructions hydroélectriques mal programmés, l’emploi abusif des engrais, sont autant de facteurs qui ont contribué à la pollution des eaux, des airs et des sols. - L’absence de protection des ressources : l’exploitation des ressources, des sols et l’industrialisation se sont faites sans le moindre souci de la protection de l’environnement et le résultat est un véritable désastre écologique. Le seul et unique bilan de la situation écologique a été publié en 1989 : 74 millions de personnes, soit un cinquième de la population totale de l’URSS, et 40 p. 100 de la population urbaine vivaient alors dans des zones considérées comme sinistrées, représentant 20 p. 100 du territoire. Document: Les ressources naturelles en Russie

Source : Géographie Terminale, Paris, Belin, 2004, P339.

Page 81 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

Fiche 21 : La population en Russie OS1 : Décrire la démographie russe/ OS2 : Etudier la répartition de la population russe 1.

La démographie de la Russie La structure démographique de la Russie a connu de profonds bouleversements au cours de la décennie 1990-2000, liés en partie aux mutations politiques, sociales et économiques en cours depuis la dissolution de l’URSS, en 1991.  Un déclin de la population : la Russie connaît depuis les années 1990 un net déclin de sa population (147 millions en 1989 contre 144 millions depuis 2002) à cause de la hausse de la mortalité 15,65 pour mille et une chute de la mortalité ; espérance de vie : 69,25 années contre 77 ans en moyenne dans les pays d’Europe.  Un vieillissement de la population : une augmentation du nombre des personnes âgées de plus de 60 ans et une diminution des personnes en âge de procréer. Cette crise démographique résulte des dysfonctionnements des systèmes sanitaire et médical en voie de privatisation.  Un malaise social profond : le niveau social déjà médiocre a accru les inégalités : les 10% les plus riches possèdent les 35% des richesses du pays alors que les 10% les plus pauvres devaient se contenter de 2,4%. Pour les fonctionnaires et les retraités, le niveau de vie baisse lourdement ; le chômage touche 8,9 millions de russes provoquant la mendicité (8,1% en 2009), l’insécurité et la violence. Les seuls qui profitent du capitalisme en Russie sont les hommes d’affaires et les fortunés dans les premiers temps des privatisations. 2.

L’occupation de l’espace

En Russie, la population offre un modèle d’occupation spatiale qui correspond aux réalités économiques et naturelles. Ainsi, on a:

Une Russie d’Europe peuplée : elle concentre 80% de la population sur 25% du territoire ; elle abrite 30 des 50 villes du pays. Mais c’est cette partie du pays qui regroupe plus d’industries vétustes et polluantes puis des centrales nucléaires obsolètes et dangereuses ; Une Russie de Sibérie et d’Extrême-Orient sous-peuplée : les deux parties constituants 75% du territoire comptent seulement 20% de la population. Mais les deux régions s’opposent en terme des ressources : la Sibérie est dotée d’importantes ressources minières, énergétiques et des grandes usines ; l’Extrême-Orient a aussi d’importantes ressources biologiques et minérales mais moins exploitées. D’importants flux migratoires : importante migration après 1991 des étrangers ; forte migration des non russes entre 1992 -2002 (plus de 4 millions) ; migration interne de l’Est vers l’Ouest Une concentration urbaine : Moscou (12 millions d’habitants ; concentration des banques ; des centres industriels, culturels, développement des services) ; 20% des actifs du pays et 20% de la production industrielle. Saint-Pétersbourg (5millions d’habitants ; hausse des industries de pointe, rayonnement culturel). Document : L’occupation soviétique

Source : Géographie terminale, Paris, Hachette Education, 2004, p.342.

Page 82 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

Fiche 22 : L’économie de la Russie OS1 : Présenter les différents aspects de la puissance économie de la Russie/ OS2 : Dégager les limites de l’économie russe 1.

Les aspects de la puissance économique russe

Depuis l’éclatement de l’URSS en 1991, la Russie a connu un essor économique remarquable: Une industrie lourde, la Russie repose sa puissance sur l’extraction et la première transformation des matières premières et l’énergie. Des produits peu élaborés, produits à faibles coûts sont facilement exportés. Les hydrocarbures, l’aluminium, les métaux ferreux ont favorisé la naissance des grandes entreprises telles que Youkos, Loukoil, Rusal, GazProm qui assurent d’énormes devises à l’Etat. La chimie (6,9%), l’équipement et machines (9,4%), les métaux (13,9%) et les hydrocarbures (53,8%) représentent plus de 80% des exportations. Un tertiaire en pleine croissance. Le commerce, les petites entreprises spécialisées dans la téléphonie mobile, l’internet connaissent une croissance spectaculaire. La Russie est devenue un acteur du commerce mondial qui échange plus avec l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas et la Chine en termes d’exportations puis avec l’Allemagne, la Biélorussie, l’Ukraine et les USA pour les importations. Une agriculture extensive, les statistiques officielles de la Fédération de Russie reconnaissent trois formes d’exploitations agricoles. Les organisations agricoles, les fermes privées et les lopins de terre. La culture du blé et des pommes de terre en représente une large part. L’élevage porcin et de volaille est également très répandu. En revanche, l’élevage de bovins est essentiellement destiné à la production laitière. Les conditions climatiques de la Russie ne lui permettent pas une mise en culture de ses terres que sur une période relativement courte (environ sept mois de l’année). La dimension de sa surface agricole utile et le facteur climatique permettent sans doute d’expliquer que son agriculture est plutôt extensive qu’intensive. L’agriculture, après la privatisation des kolkhozes et des sovkhozes, enregistre toujours des faibles rendements. Les produits alimentaires représentent plus de 17% des importations en Russie depuis 2002. Mais la Russie est considérée comme le premier producteur mondial d’orge (plante à épi), de framboise (fruit), de groseille (fruit). Elle est aussi un gros producteur de betterave (plante), de blé et de pomme de terre. 2. Les limites de l’économie russe Les principaux problèmes de l’économie russes sont : Les problèmes structurelles et économiques : Un système de communication complètement caduque, ce qui rend difficile le commerce à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. En plus, la Russie n’a pas pu mettre en pratique un système propre qui permette le développement des entreprises privées. Les lois commerciales sont incomplètes et ne sont pas appliquées. Le système fiscal russe ne fonctionne pas non plus, le paiement des impôts est partiel et la principale cause des problèmes du Gouvernement est qu'il ne peut pas compter sur un budget stable pour pouvoir payer les fonctionnaires. La monnaie, le rouble, a du mal à s’imposer à l’échelle mondiale. Les problèmes politiques : le crime organisé et la mafia sont de plus en plus puissants en Russie. La mafia russe est une des plus actives du monde. Les investisseurs étrangers ne sont pas intéressés par la Russie et en général ceux qui ont investi repartent peu de temps après en ayant perdu leurs illusions. La communauté internationale (surtout le FMI, la Banque Mondiale et la Banque Centrale Européenne pour la Reconstruction et le Développement) est consciente que le pays ne peut pas faire face au malaise d’une économie de cette dimension, et ils sont obligés d'accorder des prêts bancaires, par exemple 15 billions de dollars en 1996. En compensation les organismes financiers exigent que le gouvernement implante de nouvelles mesures fiscales, d’investissements et qu’il privatise les industries publiques. Les problèmes sociaux : Actuellement le coût social pour la population a été très élevé, l’état bienfaiteur n’existe plus. Le PIB par habitant s’élevait en 2007 à 12 200 $ et le taux de chômage à 8,1 % (2009). Mais ce PIB est très inégalement réparti. La richesse s’est plutôt concentrée au cours de la décennie dans quelques régions favorisées : les deux métropoles de Moscou et Saint-Pétersbourg, les régions sibériennes où sont situées les gisements d’hydrocarbures et quelques régions industrielles (Tatarstan, Iekaterinbourg, Samara, etc.). Conséquences : Une croissance économique en baisse. La Russie a renoué avec une croissance positive, après la crise financière de 1998, en 1999 (5,4%) contre -4,9% en 1998 et -3,6% en 1996. Mais après un pic de 8,3% en 2000, la croissance économique russe tend vers le seuil critique inférieur à 4%. Cette situation traduit clairement l’évolution de la production agricole et industrielle de la fédération de Russie. Entre 1999 et 2003, la production agricole est passée de 17,1% à 2% et la production industrielle de 9,4% à 4%. Seul le secteur des services se redresse en passant de 3,3% en 1999 à 5,7% en 2003. Conclusion : Le fonctionnement de l’économie russe a subi des transformations radicales après les réformes entamées par Gorbatchev dans la 2e moitié des années 1980 (perestroïka), caractérisées par le passage d’une économie planifiée (dont l’ensemble des moyens de production étaient contrôlés par l’État) à un mode de fonctionnement basé sur l’économie de marché. La répartition du PIB (secteur primaire 7 % - secondaire 37 % - tertiaire 56 %) reflète la montée en puissance des services.

Page 83 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

TROISIEME PARTIE : LA MONDIALISATION DES ECHANGES ET LES PROBLEMES DE L’ESPACE MONDE CHAPITRE1 : LA MONDIALISATION DES ECHANGES OG : Comprendre la mondialisation des échanges Introduction :Le terme mondialisation a plusieurs sens. Pour les géographes, la mondialisation réside dans l'effacement relatif des frontières et dans la réduction des distances. Pour les économistes, la mondialisation est aussi appelée globalisation consiste en la mise en place d'un fonctionnement économique planétaire qui rend les économies des différents pays de plus en plus interdépendantes. Dans le domaine politique, la mondialisation désigne l'émergence de logiques supranationales.

Page 84 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

Fiche 23 : Les facteurs de la mondialisation OS1 : Caractériser les facteurs de la mondialisation/ OS2 : Présenter l’Organisation mondiale du commerce 1. La révolution dans les transports Les avancées technologiques : les faits nouveaux sont tels que tout va plus vite, plus loin ; on transporte des charges de plus en plus lourdes. En matière des progrès techniques, tous les secteurs en ont connu. L’aviation a accompli le progrès le plus spectaculaire pour la vitesse avec l’emploi de la propulsion par turboréacteur (900km/h) ; les transports maritimes ont diminué le nombre et la durée des escales. La capacité de charge a touché tous les moyens de transport avec le phénomène du gigantisme : les super pétroliers (500m et 550.000 tonnes port en lourd ou TPL), les minéraliers, les porte-conteneurs, les méthaniers, les vraquiers ; les avions gros porteurs ( Boeing 747, Airbus 340, Lockheed, etc.) Le système d’inter modalisme : l’utilisation successive, sur un même trajet, de modes de transport différents et complémentaires. La révolution dans les transports s’accompagne d’une évolution des principaux modes de transport. Dans le domaine maritime, la demande croissante du commerce mondial engendre une expansion de la flotte et une mutation dans la répartition de la flotte. Les nouveaux pays maritimes sont les NPI suivis du Japon et des USA. Dans le domaine aérien, l’avion est devenu le mode de transport des touristes, des messageries, des produits à forte valeur ajoutée et ceux exigeant une livraison rapide. La déréglementation et le gigantisme. La déréglementation passe par la libéralisation des conditions d’accès au marché national des compagnies étrangères et la libre concurrence. Par ailleurs, le gigantisme et la capacité des charges participent à la mise en place des infrastructures de plus en plus complexes : aéroports, ports, chemins de fer, autoroutes, canaux. 2. La révolution dans les télécommunications Les télécommunications connaissent depuis les années 1990 un essor spectaculaire qui touche trois secteurs particuliers : La téléphonie : La téléphonie mobile est marquée par quatre caractéristiques que sont la miniaturisation, l’accès au haut débit, la vidéo et l’appareil photo intégrés. On parle de « mobiles de troisième génération » (3G). En 2007, le wimax a révolutionné la téléphonie avec la connexion sans fil, par ondes radio, permettant à des appareils de communiquer et d’échanger des données. Le wifi permet la connexion internet. L’internet : Depuis les années 1990, l’internet s’est généralisé sur l’ensemble de la planète. Plus de 1/7 ème de la population mondiale ont accès à l’internet. Mais les inégalités entre les régions sont visibles. Si les USA comptent plus de 227 millions d’internautes, l’Afrique en compte 24 millions seulement. La télévision : Comme la téléphonie, la télévision est marquée par des nouvelles caractéristiques : gigantisme, écran plat, lecteur carte mémoire et clé USB, etc. 3. Les négociations bilatérales et multilatérales Les accords de l’OMC (organisation mondiale du commerce). L’OMC est née en 1994 lors de la conférence de Marrakech en remplacement du GATT conclu en 1947. De 1947 à 1994, le GATT organisa huit cycles de négociations commerciales ou les rounds. Ces négociations visaient à abaisser les tarifs douaniers. Les dates capitales qui peuvent retenir notre attention sont : les accords de Genève en 1947 (réduction tarifaire de 50%), les accords d’Annecy en 1949 (réduction des droits de douane de 40%), Tokyo round entre 1973-1979 (réduction tarifaire de 33%). Pour sa part, l’OMC organise des conférences internationales qui visent à poursuivre l’œuvre entreprise par le GATT et à régler les différends commerciaux entre les Etats. Ces conférences attirent de plus en plus les mouvements anti ou alter mondialistes. Plusieurs résultats sont à l’actif de l’OMC : ouverture du marché mondial des télécommunications en 1997, l’accord sur la propriété intellectuelle et de l’accès à tous les médicaments aux pays pauvres à Doha (Qatar) en 2001. Depuis Cancun (Mexique) en 2003, l’OMC tente de trouver un accord sur les produits agricoles. Cependant, plusieurs défis concernent l’OMC. Alternatives économiques en 2008 en comptait cinq principalement : ne pas se laisser marginaliser par la multiplication des accords régionaux et bilatéraux de commerce (plus de 400) ; dépasser son crédo libéral ; renforcer sa légitimité politique ; œuvrer pour un système commercial plus juste ; restreindre ses interventions à des domaines bien précis directement liés au commerce mondial.

Page 85 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

Fiche 24 : Les acteurs et les aspects de la mondialisation OS1 : Présenter les différents acteurs de la mondialisation/ OS2 : Analyser l’évolution des échanges internationaux 1. Les principaux acteurs : la Triade et les pays émergents La Triade concentre près de 90% des échanges mondiaux ; les flux entre les pays du Nord et le commerce intra zones avoisinent les 75%. La Triade compte les Etats-Unis, l’Union européenne et le Japon dont les échanges portent sur les produits finis, les capitaux et les services. La puissance de la Triade résulte de l’action de plusieurs agents publics (gouvernements) et privés (entreprises) ; de leur essor industriel et du maillage de communication. Chaque pôle de la Triade commerce plus avec ses voisins : le Japon avec l’Asie de l’Est et du Sud, les USA avec le Canada et le Mexique. Ils échangent avec les NPI et les autres groupes surtout pour importer les matières premières. Les Nouveaux Pays Industrialisés semblent être les nouveaux grands gagnants de la mondialisation économique. Profitant d'une main d'œuvre qualifiée et à faible coût, ils ont bénéficié d'investissements très importants en provenance des pays riches qui leur ont permis de construire une économie moderne et un système de formation solide, de sortir de la pauvreté. La crise asiatique a cependant montré l'étendue de leur dépendance à l'égard de marchés financiers prompts à l'emballement spéculatif comme à la panique. Les NPI qui mélangent exportations des matières premières et des produits finis contribuent à près de 8% des échangent mondiaux. C’est d’ailleurs dans ce groupe que l’on retrouve le premier importateur du brut et le premier commerçant des produits finis. 2. Les pays marginalisés Une faible contribution dans les échanges : Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’Amérique latine et l’Afrique contribuaient à 9,2% dans le commerce mondial ; cinquante ans après, leur part tombe à 6,5% : 4,2% pour l’Amérique latine et 2,3% pour l’Afrique. Les pays d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie classés au rang des PMA et PRI constituent des zones marginalisées du commerce mondial. Ces pays comptent près de la moitié de la population mondiale mais leurs économies présentent trop des limites. Les PMA et les PRI sont spécialisés dans les importations des produits finis et les exportations des produits bruts (pétrole, blé, bois et mines). L’analyse des échanges montre que leur marginalisation apparaît en valeur et non en volume. En effet, les pays du Sud pèsent lourdement dans le commerce des matières premières et attirent de plus en plus des IDE. Mais en valeur, les matières premières ne génèrent pas plus de devise qui sont sous le coup de la dette, de la variation des cours et du poids des importations. Ils souffrent de la détérioration des termes de l’échange. Leur ressource économique principale, l'agriculture, reste dominée par les stratégies protectionnistes des pays riches, sauf pour les cultures propres aux pays pauvres. Des institutions instables qui ne respectent pas le droit de la propriété privée et subissent la corruption. Toute chose qui retarde un certain développement humain (santé et éducation) dans la plupart de ces pays. De même, ces pays demeurent toujours très dépendants de ceux du Nord : dépendance culturelle, financière, technologique et politique. On parle de néocolonialisme. 3. L’explosion des échanges Le commerce mondial a connu une explosion en valeur et en volume. En valeur, les échanges passent de 58 milliards de dollars à 6455 milliards de dollars : la valeur des échanges a été multipliée par 111. En volume, entre 1948 et 2006, les échanges mondiaux ont été multipliés par 27 soit 3fois plus rapide que l’évolution du PIB multipliée par 8 seulement. La croissance spectaculaire des échanges en volume et en valeur résulte de l’amélioration des transports, de l’industrie, des services au sein de la Triade ; la forte croissance démographique du Sud et l’essor industriel des NPI. La structuration des exportations. En 2001, l’OMC a publié une étude montrant que le commerce mondial est dominé par les marchandises représentant 80%. Les 20% restant concernent les services, les capitaux ; les produits illicites (drogues, argent blanchi, armes non conventionnelles, etc. échappant à toute quantification). Dans les échanges des marchandises, 62,4% concernent les produits manufacturés contre 45,2% en 1980 ; 8,9% constituent les mines et les hydrocarbures contre 23,1% en 1980 puis 8,7% des produits agricoles contre 12,4%. Les produits bruts, certes indispensables pour les services et l’industrie déclinent dans le commerce alors que les produits finis augmentent de façon spectaculaire. Une croissance des flux des hommes, les capitaux, les services et les informations. Les flux des hommes concernent les travailleurs (45 à 50 millions entre 1965 et 2002 du Sud au Nord)), les réfugiés (plus de 20 millions), des touristes (25 à 750 millions entre 1950 et 2002). Ces flux sont rendus possible par les facilités des transports. Les flux des capitaux montrent que les places financières sont en liaison 24h sur 24 ; la déréglementation (démantèlement des règles qui organisent le fonctionnement d’un secteur donné afin de libérer totalement la concurrence) et la logique spéculative (circulation des capitaux à la recherche des profits) dominent la mondialisation. Les capitaux circulent essentiellement entre les pays riches. Entre 1970 et 2003, le volume des devises échangées est passé de 20 milliards de dollars à 1000 milliards. Dans la même ordre idée, le volume des IDE a subi une forte progression de 6,2 milliards de dollars à 19,6 milliards de dollars en 2006 avec un pic de 20,7 en 2001.

Page 86 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

Fiche 25 : Les limites de la mondialisation OS1 : Décrire le phénomène de polarisation des échanges/ OS2 : Analyser la place de l’Afrique dans les échanges internationaux 1.

La polarisation des échanges

La naissance des pôles majeurs. Un pôle désigne un lieu de forte concentration des échanges qui résulte d’une forte activité économique. C’est un espace qui attire et séduit les entreprises, les produits, les touristes, etc. La Triade (USA, UE et Japon) constitue le principal pôle des échanges internationaux ; elle assure 75% du commerce mondial, 72% de la production industrielle ; possèdent 86% de la capitalisation boursière, 95% du marché des dettes et maîtrisent les technologies et les informations. Les pôles secondaires. Les pays à main d’œuvre bon marché, les pays producteurs de matière première, les mégapoles et les pays émergents constituent les principaux petits pôles du commerce mondial. Mais l’espace monde a vu naître des régions de non-droits juridiques, réglementaires ou sociaux qui, loin des chiffres difficiles à collecter, constituent les lieux d’intenses échanges. Ce sont: les paradis fiscaux (70) et les zones franches (3000). 2.

Le protectionnisme des Etats riches Le degré plus ou moins important d’ouverture au commerce international peut inciter les gouvernements à établir des restrictions pour protéger des secteurs fragiles de leur économie ou contrecarrer les politiques commerciales d’autres pays. La méthode la plus usitée afin de limiter les importations consiste à : imposer des tarifs douaniers, c’est-à-dire des taxes sur les importations. l’utilisation de barrières commerciales non tarifaires s’est développée sous la forme de règles de sécurité ou de santé, de codes commerciaux de conduite, de politiques fiscales nationales édictées par les gouvernements. Les subventions gouvernementales directement versées à des entreprises nationales sont également considérées comme des barrières non tarifaires car elles avantagent les entreprises aidées au détriment de celles des autres pays. Les tarifs préférentiels au sein des communautés commerciales plus restreintes pour encourager les échanges commerciaux entre certains pays ayant des intérêts politiques, économiques ou géographiques communs : le Commonwealth créé en 1932, l’Union européenne, l’Alena et une zone en Asie-Pacifique. Les négociations mondiales porteront alors plus particulièrement sur la réduction des barrières commerciales entre ces différentes zones. 3. L’Afrique dans les échanges Depuis la fin d la Seconde Guerre mondiale, deux constats se dégagent. La part des échanges de l’Afrique dans le commerce mondial évolue à la baisse. Elle est passée de 7% en 1948 à 2,5% en 2003 puis elle a grimpé légèrement à 3% en 2006. Selon l’OMC, ce déclin serait lié à la nature des produits échangés et à la détérioration des termes de l’échange. Les pays africains exportent plus les matières premières à faible valeur ajoutée et importent les produits finis à forte valeur ajoutée. En plus, les cours des matières fluctuent alors que ceux des produits finis grimpent. D’autre part, on remarque que la part de l’Afrique en volume et en valeur suit une évolution croissante. Depuis 1990, le volume des échanges du continent augmente de 25 à 30% : 31% en 2004 et 30% en 2005. En valeur, en 2006, la part de l’Afrique dans les échanges a atteint 361 milliards de dollars, soit 3,06%. Cet essor du volume et de la valeur des échanges est soutenu par les hydrocarbures, le bois, les céréales et les mines. L’Afrique joue de plus en plus un rôle majeur dans les échanges mondiaux.  Premièrement, l’Afrique constitue le marché préférentiel des matières premières qui attire les NPI et les pays industrialisés. L’Afrique abrite 9% des réserves de gaz naturel et de pétrole et 30% des réserves des mines.  Deuxièmement, l’Afrique attire de plus en plus des IDE en valeur et en pourcentage. Entre 2002 et 2006, la part des IDE en Afrique a grimpé de 13,9% à 19,6% ; soit de 13 milliards de dollars à 36 milliards de dollars. Les principaux pays qui attirent les IDE sont : l’Egypte (10 milliards), le Nigeria (5,4), le Soudan (3,5).  Troisièmement, l’Afrique enregistre des chiffres records dans ses échanges avec les pays du Sud et avec les pays du Nord. La part des échanges de l’Afrique avec les autres pays du Sud est passée de 28 à 230 milliards de dollars entre 1995 et 2008 principalement avec la Chine, l’Inde et le Brésil. Entre l’Afrique et les pays du Nord, les chiffres ont accru de 112 à 478 milliards de dollars dans la même période avec les USA, la France et l’Italie.

Page 87 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

Fiche 26 : Le marché du blé OS : Etudier les caractéristiques du marché du blé et du pétrole 1.

Le marché du blé 1.1. Les flux du blé

Le blé est une plante céréalière de la famille des graminées qui répond à diverses formes d’utilisation : pâtes alimentaires, production d’alcools, produit du bétail et industrie du textile. En plus de son utilité multiforme, le blé constitue un produit du commerce mondial. Des études menées entre 2002 et 2003 nous permettent de classer les grands pays producteurs, exportateurs et importateurs de blé. Les cinq premiers producteurs de blé sont : la Chine (86 millions de tonnes), l’Inde (65M de tonnes), les Etats-Unis (63,5), la Russie (34) et la France (30,5) ; en Afrique, le premier producteur est l’Egypte (6 millions et 18 ème rang mondial). Les cinq premiers exportateurs de blé : les USA (24,4M de tonnes) est le premier exportateur mondial suivis de l’Australie (14,6), la France (13,6M), le Canada (12M) et la Russie (10,2M). Les cinq premiers importateurs de cette céréale sont : l’Italie (7,7M de tonnes), le Brésil (6,5), l’Espagne (6,3), l’Algérie et le Japon (5,8 et 5,9M de tonnes). Entre 1990 et 2004, le commerce mondial du blé a connu plusieurs transformations. La première concerne la production qui est passée de 590 millions de tonnes à 627 millions de tonnes soit une croissance de 6,2%. La seconde porte sur la hiérarchie des producteurs : l’URSS géant du blé a laissé sa place à la Chine et se classe 4 ème derrière les USA. La troisième qui ne renvoie pas à une transformation est une constante : la marginalisation de l’Afrique dans le commerce du blé. Le premier pays africain producteur du blé occupe la 19ème place ; les pays importateurs sont nombreux (Algérie 4ème mondial, l’Egypte 6ème, le Maroc et le Nigeria 12ème et 15ème rangs mondiaux). 1.2. L’évolution des prix Les cours du blé suivent depuis 2001 une évolution croissante. Ils ont même triplé en passant de 111,2$ à 332,4$. Sur le marché mondial la tonne métrique du blé coûte plus chère que celle du maïs, du soja et su sorgho. L’augmentation du prix du blé dépend de plusieurs facteurs :  Les facteurs naturels : les incidents climatiques qui réduisent les récoltes alors que la demande augmente jouent sur les prix. Ce sont par exemple les sécheresses qui ont frappé en 2007 l’Australie, l’Ukraine et l’Argentine ; les USA et l’Europe en 2006.  Les facteurs économiques : Il s’agit d’abord des besoins croissants de la filière des biocarburants des produits oléagineux (arachide, huile de palme) et du maïs agissant par réaction en chaîne sur le blé. Puis nous avons la forte demande des fabricants d’aliments du bétail et la population mondiale, augmentant de 285 millions d’individus par an, qui agissent sur les prix. Enfin, la flambée des hydrocarbures qui se répercutent sur les coûts de transport augmente le prix du blé. Cette hausse du prix du blé entraine des conséquences énormes en Afrique où on trouve plus des pays importateurs.  Un peu partout en Afrique de l’Ouest, les prix des produits fabriqués à base du blé ont augmenté : la baguette de pain a augmenté de 150 à 175f.  Cette situation a entrainé, à son tour, des émeutes et des vives contestations au Maroc, en Guinée, au Sénégal et en Mauritanie.  L’Etat, dans certains pays a opté pour une réduction des droits de douane de près de 7,5% sur le blé, des subventions aux entreprises et des suppressions des taxes. Cela a engendré un manque à gagner de plus de 5 milliards de FCFA au Sénégal. Document: Les échanges mondiaux du blé

Page 88 sur 101 Source : Géographie Terminale, Paris, Hatier.

Mon cahier d’Histoire et Géographie

Fiche 27 : Le marché du pétrole 1.3. Les flux du pétrole La carte mondiale des réserves du pétrole. Le Proche-Orient avec 742 milliards de barils (61,27%) occupe la première place suivie de l’Europe orientale (122 milliards de barils ou 10,07%) et l’Afrique (114 milliards ou 9,41%). En matières des producteurs, des exportateurs et des importateurs, le marché mondial du pétrole offre quelques spécificités comme le marché du blé. Les cinq premiers pays producteurs du pétrole en 2009 étaient : l’Arabie Saoudite (10,72 milliards de barils), la Russie (9,7), les Etats-Unis (8,36), l’Iran (4,15) et la Chine (3,8). Au rang des exportateurs en 2006 se classent : l’Arabie Saoudite (8,52 milliards de barils), la Russie (6,87), les Emirats arabes unis (2,56), la Norvège (2,55) et l’Iran (2,46). Mais en matière de consommation pétrolière, les principaux pays sont les Etats-Unis (943,1 milliards de barils ou 20,7%), la Chine (368 ou 7,86%), le Japon (228,9 ou 5,05%), l’Inde (128,5 ou 2,75%) et la Russie (125,9 ou 2,7%). En Afrique, les principaux pays producteurs sont le Nigeria (3598 millions de barils par jour), l’Algérie (2080), la Libye (1728) et l’Angola (1245). 1.4. L’évolution du baril de pétrole L’évolution des cours de pétrole trouble les analyses : entre 1988 et 2008, le baril de pétrole a grimpé de moins de 20$ à plus de 147$ le 11 juillet 2008 soit une hausse de 635%. Mais la période de hausse du baril est celle qui va de 2001 à nos jours. Cette augmentation spectaculaire relève plus des causes économiques que politiques. Sur le plan économique, citons : la spéculation sur les matières premières principalement le pétrole, la hausse de la demande des NPI dont la Chine; la baisse des réserves et de la production de certains pays comme la Grande Bretagne de 40%, l’Australie de 50% ; les investissements trop faibles des années 90 puis l’attitudes des pays de l’OPEP. Sur le plan politique, il n’y a pas d’événements majeurs comme ce fut le cas de la guerre du Kippour en 1973 ou la révolution iranienne en 1979 et la guerre du Golfe en 1991. Il s’agit de quelques troubles ici et là au Nigéria, au Moyen-Orient. Le pétrole étant le plus gros commerce de la planète en valeur (et en volume), il modifie considérablement les flux de devises. Les grands pays producteurs disposent de recettes qui leur permettent d’engranger des recettes fiscales très importantes. La hausse du prix du pétrole, quand elle provient d'une demande physique réelle, a des effets bénéfiques:  Elle génère les investissements nécessaires à l'amélioration des capacités de raffinerie et de l'augmentation de la production à l'avenir.  La hausse des prix soigne ainsi les maux de l'industrie pétrolière de ces 20 dernières années, flambe les budgets et incite aux investissements sociaux. La découverte de réserves de pétrole dans un pays est souvent perçue comme un « miracle » pour son économie. Cependant les fluctuations du prix du pétrole ont un impact direct sur le budget des ménages, donc sur la consommation dans les pays développés. o Elles influent aussi, en proportion variable, sur le prix de tous les biens et services, car tous sont produits en utilisant du pétrole, matière première ou source d'énergie. Le coût du transport, celui des produits de première nécessité augmentent lorsque le baril de pétrole s’élève. o De même, l’afflux de devises est parfois mal géré, il peut encourager la corruption et les ingérences étrangères. L’effet réel est donc souvent plus ambivalent, surtout pour les pays les plus pauvres. Conclusion : La mondialisation des échanges est soutenue par les progrès dans les transports et les télécommunication puis les accords commerciaux. Mais depuis 1945, la mondialisation demeure un fait inégal qui occupe au premier rang les pays de la Triade ; même si la place de l’Afrique est marginale, le continent reste une zone stratégique. Deux produits dominent cette mondialisation : le blé et le pétrole. L’étude de ces deux marchés permet d’analyser les échanges et les prix dont les effets sont à la fois positifs et désastreux.

Document: Les flux pétroliers dans le monde

Source : Géographie Terminales, Hachette Education, 2004, P.29.

Page 89 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

CHAPITRE2 : LES PROBLEMES DE L’ESPACE MONDE OG : Connaître les problèmes actuels de l’espace monde Introduction : Le monde actuel vit sous la menace de plusieurs problèmes. Les plus connus sont la pauvreté, les conflits armés qui provoquent les migrations et les refugiés. Mais les plus menaçant sont bien connus mais parfois négligeable pour le commun des citoyens : les changements climatiques et les grandes pandémies (SIDA, paludisme).

Page 90 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

Fiche 28 : La gestion de l’environnement OS1 : Présenter les causes des changements climatiques/ OS2 : Montrer l’impact des changements climatiques dans le monde/ OS3 : Analyser les solutions envisagées. 1.

Les origines des menaces environnementales Les changements du climat sont dus à plusieurs facteurs : L’évolution de la terre : il y a 4,5 milliards d’années. Les fluctuations du climat passé (appelé paléoclimat) sont donc normales et naturelles. La dernière période glaciaire s’est déroulée il y a 18 000 ans. La température était alors 5 °C plus basse qu’au début des années 2000 (température moyenne actuelle de 15 °C). Le niveau de la mer était de 120 mètres inférieur à celui d’aujourd’hui. Puis, il y a environ 12 000 ans, a débuté l’holocène, une époque marquée par un réchauffement climatique qui se poursuit encore en ce début du XXIe siècle. Ce réchauffement a entraîné la fonte des énormes calottes de glace aux pôles et la disparition des mammouths (il y a environ 10 000 ans). Il y a également eu une période très courte (du XVe au XIXe siècle) appelée le « petit âge de glace ». Durant cette période, la température a diminué de 1 °C en moyenne en Europe du Nord. Les activités industrielles : c’est la pollution atmosphérique. En France, cette pollution est due aux industries manufacturières (22%), l’agriculture (20%), les transports (25%), la transformation de l’énergie (12%), les ménages et les activités des servie (21%). Ces activités rejettent dans l’atmosphère des gaz appelés gaz à effet de serre. Ces gaz provoquent un effet de serre sur l’ensemble de la planète, ce qui fait augmenter la température moyenne de la Terre. Cette influence des hommes a commencé au début du XXe siècle (début de la période industrielle) et ne cesse d’augmenter. 2. Les différentes atteintes à l’environnement L’année 2009 a été marquée par un fort recul de la banquise estivale arctique. Selon une étude de la NASA, les banquises ont perdu 18cm d’épaisseurs par an entre 2004 et 2008 ; la superficie totale recouverte par les glaces ayant survécu a été réduite de 42%. Certains chercheurs affirment que dans trente ans l’océan Antarctique pourrait quasiment être libre de glaces à la fin des étés. Le niveau des mers a également augmenté de 10 à 20 cm. Au cours du XXe siècle, les observations des scientifiques ont indiqué une augmentation de 0,6 °C de la température moyenne de la planète. Sur les douze années les plus chaudes enregistrées depuis 1850, onze l’ont été après 1994 note un rapport du Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le Climat (GIEC). Et c’est l’année 1998 qui a été l’année la plus chaude de toutes. Les phénomènes extrêmes que la planète connaît déjà sont les inondations, les sécheresses, les tornades, les maladies respiratoires ; mais ils seront plus nombreux et plus puissants. Entre 1975 et 2008, l’ONU indique que 8.866 désastres concernant les changements climatiques ont déjà fait 2.284.000 morts. Même si les pollutions industrielles s’arrêtaient rapidement, les changements climatiques en cours continueraient encore pendant plusieurs dizaines d’années. Plusieurs études confirment que les pays pauvres seront les premières victimes. Le cabinet britannique Maplecroft cite la Somalie, Haïti, l’Afghanistan et la Sierra Leone et ajoute que des 28 pays les plus exposés, 22 sont situés en Afrique subsaharienne. 3. Les solutions pour protéger l’environnement Les pays scandinaves et la France ont adopté la taxe carbone pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les pays scandinaves ont fixé la taxe de 26 à 109 euros ; en France, la taxe s’élève à 17 euros. Quand aux pays sous-développés dont les économies reposent sur l’exploitation des mines, des hydrocarbures et de la forêt, la solution serait de réduire leur activité destructive de l’environnement. En contre partie, les pays industrialisés s’engagent à compenser les pertes financières de cette politique de faible exploitation des matières premières. D’autres mesures engagent la communauté internationale. La conférence de Kyoto, qui s’est déroulée au Japon en 1997, a fixé une loi pour lutter contre le réchauffement climatique en cours. Cette loi impose une réduction des émissions des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Cette réduction devrait être de 5,2 % d’ici 2008-2012 (par rapport au taux de 1990). Grâce à la signature de 141 pays, le texte de loi du traité de Kyoto est applicable depuis le 16 février 2005. Toutefois, les ÉtatsUnis n’ont toujours pas voté cette loi, alors qu’ils sont les premiers pollueurs de la planète. Les 27 pays de l’UE se sont engagés, à leur tour en 2008, à économiser 20% d’énergie, à réduire de 20% leurs émissions de gaz à effet de serre et à atteindre 20% d’énergies renouvelables dans leur consommation. Le tout d’ici à 2020. En fin, la solution serait dans les énergies renouvelables. Celles-ci riment avec l’éolien, le nucléaire et les biocarburants. Au sein de l’UE, les énergies renouvelables représentent 9,2% et l’objectif global est de 20% en 2020. Le nucléaire représente actuellement 15% de la consommation électrique mondiale mais la part pourrait chuter à 8% d’ici 2050 contre un projet mondial de 20%. C’est une énergie coûteuse, dangereuse et assez risquée pour certains pays comme la Corée du Nord, l’Iran. Cette énergie semble trouver plus de clients dans les pays émergents (Chine 14 réacteurs, l’Inde 6, la Corée du Sud 5) soit 50% des réacteurs au total dans le monde en construction en 2009. L’énergie biomasse correspondait en 2006 à 10% de la consommation électrique et l’objectif en 2030 se situe à 14%. Mais cette option entrainerait la famine si le blé, le maïs doivent nourrir les hommes, le bétail et être utilisés pour l’énergie. De même la production de cette énergie accapare des terres aux dépens de l’alimentation. C’est le cas de l’éthanol fabriqué à base du maïs et la canne à sucre (Brésil 52%, USA 43%) ; le biodiesel à partir du colza (Allemagne 44%, la France 22%).

Page 91 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

Fiche 29 : La lutte contre les grandes endémies et le SIDA OS : Etablir le lien entre les grandes endémies et la question du développement en s’appuyant sur des exemples précis. 1.

Les grandes pandémies

Le XXIème siècle souffre de trois grandes pandémies : le paludisme : Selon le Jeune Afrique Hors-série n°27, 3,3 milliards de personnes à risque de paludisme sont recensés dans le monde, 247 millions de cas de paludisme ont été enregistrés dans le monde en 2008 dont 86% en Afrique. Dans ce groupe, 881.000 malades décèdent chaque année dont 91% en Afrique. le sida : Pour l’ONUSIDA, plus de 33,4 millions de personnes vivent avec le SIDA et plus de 7400 nouveaux cas d’infection se produisent chaque jour dans le monde. Mais 97% de ces nouvelles contaminations se déclarent en Afrique. la tuberculose : Enfin, selon l’OMS, en 2007, 9,27 millions de personnes sont malades de tuberculose et cette maladie tue une personne toutes les 20 secondes dans le monde. La plupart des cas de tuberculose sont survenus en Asie (55%) et en Afrique (33%) ; l’Europe enregistre 5% et l’Amérique 6%. Si ces pandémies n’épargnent aucune partie du monde, les écarts entre les pays du Nord et les pays du Sud sont très importants. Le sous-développement constituerait un facteur de propagation des pandémies et un handicap pour le traitement. Malgré la forte implication de la communauté internationale, des ONG et des FMN, les chiffres accablent. 2. L’impact économique Les pandémies qui frappent le monde engendrent des conséquences dans l’économie. D’abord, elles réduisent la main d’œuvre surtout dans les pays du Sud et en zones rurales. Si le paludisme tue plus les enfants et les femmes enceintes, le sida frappe plus la tranche de 15 à 49 ans. L’une des maladies touche les actifs (sida), l’autre la tranche chargée de renouveler les actifs. Ensuite, les pandémies freinent la croissance économique en réduisant le PIB et la production agricole. Selon J.A hors-série n°5, le paludisme a causé une perte de 12 milliards de dollars à l’Afrique, 60% de la production agricole des familles infectées en zones rurales, soit 1,3% de croissance en baisse. Enfin, le sida, le paludisme ou la tuberculose alourdissent les dépenses des Etats et des familles. Le paludisme nécessite 40% des dépenses de santé en Afrique. En Afrique, 30 à 50% des consultations des familles concernent le paludisme. Les coûts des consultations, des médicaments et des hospitalisations explosent les dépenses des familles. 3. La lutte contre les pandémies La lutte contre les pandémies combine : la recherche : La deuxième solution renvoie à la recherche scientifique sur les médicaments nécessaires pour le traitement des pandémies. La recherche sur un vaccin contre le paludisme, par exemple, s’est poursuivie jusqu’en 2009 et un essai international sur 16.000 enfants et nourrisson s’est déroulé dans quelques pays africains comme le Gabon, le Ghana, le Kenya, le Malawi et le Mozambique. Pour le sida, il s’agit des antirétroviraux. les actions : En 2009, à Oslo, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a adopté un montant de 225 millions de dollars pour permettre l’accès des médicaments en Afrique et en Asie. Cette solution devrait impliquer les grandes banques qui partagent des primes colossales; les plus fortunés dont le chiffre a atteint 1011 milliardaires accumulant une fortune de 3.500 milliards de dollars ; les grandes firmes multinationales qui gagnent des milliards en exploitant les ressources puis l’augmentation des aides des pays riches aux pays pauvres. - la sensibilisation : C’est le moyen le plus courant et le moins coûteux pour les pays du Sud. Pour le paludisme, la sensibilisation portera sur l’assainissement de l’environnement, l’utilisation des moustiquaires imprégnées ou non. Pour le sida, on parle de plus de l’utilisation du préservatif, la pratique de dépistage et la stérilisation des objets coupants. Pour la tuberculose, l’accent doit être mis sur la lutte contre le tabac et la vaccination. Conclusion : Les pays du Sud sont pénalisés par les pandémies du sida, du paludisme et de tuberculose qui tuent chaque seconde. Malgré l’état de la recherche médicale, les fonds de l’OMS et autres sous institutions et les campagnes, les pandémies se propagent à grande vitesse. Elles constituent un obstacle pour le développement et témoignent des manœuvres capitalistes des pays du Nord.

Page 92 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

Méthodologie

Page 93 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

METHODOLOGIE DES SUJETS DE DISSERTATION EN HISTOIRE GEOGRAPHIE I. LE CHOIX DU SUJET Trois conditions préalables pour choisir un sujet Lire et comprendre la consigne du sujet Avoir des connaissances suffisantes sur le sujet Distinguer le sujet de type1 (avec plan) et le sujet de type3 (sans plan) II. CONSTRUCTION DU PLAN Trois à quatre éléments sont indispensables dans le plan d’une dissertation : Lister les grandes idées (2 au moins et 3 au plus) Trouver à chaque idée des arguments pour l’étayer (2 ou 3) Choisir des illustrations (chiffres, date, événements, personnages, citations, personnages historiques, théories, éléments de géographie, etc.) Réaliser une carte (titre, légende, représentations) Sujet de type3 : Pourquoi les Etats-Unis ont-ils lancé le Plan Marshall en 1947?

I.

Les raisons économiques du plan Marshall 1. La reconstruction de l’Europe après la guerre 2. La lutte contre la crise de surproduction aux Etats-Unis Transition : En 1947, les USA lancent le plan Marshall pour sauver l’Europe ruinée par la guerre et éviter aux USA une crise économique ; mais ce plan avait aussi des visées politiques et idéologiques dans le contexte de l’avènement du monde bipolaire.

II.

Les raisons politiques du plan Marshall 1. L’endiguement du communisme en Europe 2. L’expansion du capitalisme en Europe

III.

INTRODUCTION ET LA CONCLUSION Il est conseillé aux candidats de rédiger l’introduction et la conclusion au brouillon puis de les recopier sur la feuille de composition. Ces deux parties sont la vitrine de la copie. Introduction Elle comprend obligatoirement trois paragraphes : La présentation du sujet : c’est l’amorce du thème du sujet Amener le thème du sujet du général au particulier ou par un simple constat Définir ou délimiter le thème du sujet dans le temps et dans l’espace La problématique : c’est expliquer ce que vous voulez démontrer (la consigne ou les sous-thèmes) sous forme d’une ou des question (s) Reformuler le sujet sous la forme d’une question centrale précise et claire L’annonce du plan : c’est indiquer les grandes idées ou étapes de la démonstration dans le développement Formuler clairement les grandes parties du développement Sujet de type3 : Pourquoi les Etats-Unis ont-ils lancé le Plan Marshall en 1947?

Le plan Marshall est l’expression qui sert à désigner le programme d’aide économique et matérielle de plus de 13 milliards de dollars lancé par les Etats-Unis à destination de l’Europe. Cette aide annoncée en juin 1947 fait suite à la doctrine Truman de mars 1947, soit deux ans après la fin de la guerre et un an avant la première crise de Berlin. Quelles sont les raisons qui ont motivé les Etats-Unis à proposer cette aide économique et matérielle aux pays de l’Europe? Dans la première partie de notre argumentation, nous dresserons les raisons socio-économiques du plan américain ; dans la deuxième partie, nous montrerons son caractère politique et idéologique. Conclusion Elle compte deux paragraphes : La réponse à la problématique : c’est faire le bilan du développement en essayant de répondre à ou aux question(s) de la problématique ; L’ouverture du sujet : c’est ouvrir le débat sur le sujet étudié Faire des estimations Dresser des comparaisons Annoncer un autre événement découlant du sujet Sujet de type3 : Pourquoi les Etats-Unis ont-ils lancé le Plan Marshall en 1947?

En définitive, les raisons d’un plan d’aide à l’Europe par le gouvernement Truman en juin 1947 sont multiples. Truman voulait redresser l’économie d’une Europe détruite et ruinée par la guerre de 1939-1945 tout en évitant à son pays de tomber dans une crise de surproduction. Mais c’est surtout pour freiner l’expansion du système communiste qui gagnait l’Europe de l’Est vers l’Ouest et imposer à ce continent le système capitaliste que les USA ont soutenu le plan d’aide à l’Europe. Ainsi, ce plan va constituer le point de départ de la division de l’Europe en deux blocs : l’un autour de l’Organisation européenne de coopération économique ou l’OECE et l’autre autour du Conseil d’assistance économique mutuelle ou CAEM et le Kominform.

Page 94 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

FICHE DE METHODOLOGIE DE COMMENTAIRE DIRIGE DES DOCUMENTS EN GEOGRAPHIE INTRODUCTION : En trois paragraphes Présenter le thème (définition ou constat + cadre géographique) Présenter les documents (Donner avec précision seulement la nature de chaque document) Présenter les idées des documents (Indiquer de façon synthétique l’idée de chaque document) DEVELOPPEMENT : En parties en fonction du nombre des questions ; mais chaque partie comporte trois sous parties : Constat : Fournir une réponse à la question en fonction des idées du document. Explication : Donner les détails pour mieux comprendre les idées du document figurant dans le constat. Critique : Compléter la réponse du document ou le constat par d’autres éléments personnels.

Transition : Un petit résumé et une annonce de l’idée à traiter dans la question suivante CONCLUSION : EN DEUX PARAGRAPHES Bilan du développement : il s’agit de résumer brièvement les réponses aux questions. Ouverture du sujet : projection, prévision, comparaison, annonce d’un événement lié au sujet, etc. A éviter ! Numéroter les réponses ; Recopier les termes du document sans indiquer les guillemets Présenter l’introduction et la conclusion en bloc Indiquer la source des documents Commencer l’introduction par la nature des documents Des réponses kilométriques La même structure des phrases de transition Donner vaguement la nature des documents

Page 95 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

Exemple type : Sujet de type2 : La place du pétrole dans l’économie gabonaise Vous choisirez de faire soit un commentaire libre soit un commentaire dirigé des documents. Questions : 1. Présentez le potentiel pétrolier du Gabon. Doc1 2. Analysez l’avenir du secteur pétrolier du pays. Doc2 3. Montrez le poids du pétrole dans l’économie du Gabon. Doc3 4. Expliquez la nouvelle politique énergétique du Gabon. Doc4 Document1 : Les mines et le pétrole du Gabon

Source: Le Gabon, Géographie active, Libreville, EDIG, 1993, P.64. Document3 : Conjoncture 2010 An 2010 Recettes total (milliards de francs) Pétrole

1703,6

An 2009 1441,5

VAR +18%

982,1

606

+38%

Hors721,5 730,8 -1,3% pétrole Dépenses 1511,7 1186,2 +27% totales Source : BEAC/ Statistiques à fin novembre 2010.

Document2 : Des belles perspectives pour 2011 L’avenir du secteur pétrolier repose désormais sur l’exploration en off-shore profond et peu profond nécessitant des coûts d’exploitation très élevés. Dans cette optique, la production pétrolière pour l’année 2010 ayant dépassé les 12,2 millions de tonnes, donc plus qu’en 2009 (11,8 millions de tonnes), les perspectives 2011 placent les espérances de l’économie gabonaise un cran audessus. Aussi le prix du baril de pétrole qui a été de 58,8 dollars en 2009, probablement du fait de la crise mondiale, et qui a connu une forte hausse en 2010, augure-t-il certainement d’une année 2011 encore plus fructueuse, plaçant les estimations du prix du baril au-delà de 85 dollars. Il suffit de regarder les derniers chiffres enregistrés en fin d’années par les entreprises comme Total Gabon, Maurel & Prom et même Shell Gabon. Ces trois entreprises pétrolières ont d’ailleurs présenté des bilans en nette hausse en cette fin d’année 2010. Par exemple, Total Gabon qui a plafonné à 65,4 milliards de chiffres d’affaires en 2009 a connu une hausse de 28% de ces chiffres pendant l’année 2010 et de 39% au dernier trimestre de la même année. Source : Gabon Matin n°496 du 12 janvier 2011, P5.

Document4 : La première cible a été la filière bois, qui représente 4% du PIB, mais qui est le deuxième employeur (autour de 300 000 personnes) du pays après la fonction publique. L’interdiction d’exporter les grumes a plongé les forestiers- dont le groupe français Rougier- dans la stupeur. A ce jour, seuls 25% des troncs sont transformés sur place et il faut au moins 18 mois pour reconstruire une unité de sciage. « les exportations ont cessé et des mises en chômage technique massives sont à prévoir », s’alarme un fonctionnaire international. Deuxième cible, la manne pétrolière, soit plus de la moitié de la richesse nationale. En mars dernier, le chef de l’Etat a annoncé la création d’une compagnie nationale pour « contrôler participation de l’Etat dans les sociétés pétrolières, gérer l’exploration et l’exploitation ainsi que la distribution ». elle pourrait s’appeler Gabon Oil Company (GOC). L’enjeu est de taille : les hydrocarbures représentent déjà la moitié des recettes publiques, mais le pays importe une large part des produits raffinés faute de capacités industrielles. Troisième dossier, les mines. Libreville est en train de renégocier avec les Chinois la convention sur le fabuleux gisement de fer de Belinga (Nord Est) pour lequel les investissements sont estimés à 3 milliards d’euros. (…) Ambiance plus apaisée à Paris, où Eramet s’est déclaré « très ouvert » à la proposition de Libreville d’entrer au capital du groupe (entre 10% et 15%) et d’augmenter sa participation de 25 % à 33% dans COMILOG, sa filiale gabonaise. Source : J.A n°2578 du 06 au 12 juin 2010, P. 32.

Introduction : Le pétrole est considéré comme la principale ressource de l’économie gabonaise. Son poids dans les exportations et les recettes de l’Etat reste énorme. Pour étudier cette ressource, quatre documents nous sont proposés. Le document1 est une carte, les documents2 et 4 sont des extraits de texte puis le document3 est un tableau statistique. L’ensemble de ces documents nous édifient sur les zones d’exploitation du pétrole (doc1), le bilan du commerce du pétrole en 2011(doc2 et3) et les réformes du gouvernement dans le secteur pétrolier (doc4). Développement : La carte du document1 nous présente les différentes ressources naturelles du Gabon. il s’agit des nombreux minerais et du pétrole. Nous pouvons constater sur la carte que les gisements de pétrole du Gabon se trouvent sur le littoral. Le champs d’exploitation et d’exploration s’étend de Port-Gentil à Mayumba sur plus de 500km. D’ailleurs, c’est principalement dans l’Ogooué maritime que le pétrole est le plus exploité. Par ailleurs, il faut ajouter que les gisements pétroliers du Gabon s’estiment à plus de 3,5 milliards barils de pétrole. Le pays se classe parmi les grands pays pétroliers dans le Golfe de Guinée. Mais peut-on continuer à vivre des rentes pétrolières au Gabon ? Conclusion : En définitive, le Gabon a encore d’importantes réserves de pétrole mais sa production est en baisse. Même si le pétrole représente toujours la principale source des recettes de l’Etat, le gouvernement est engagé dans la création d’une compagnie nationale. L’exploitation du pétrole interpelle les autorités qui doivent préserver cette ressource pour les générations futures et limiter la dégradation du milieu naturel

Page 96 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

FICHE DE METHODOLOGIE DE COMMENTAIRE DIRIGE DES DOCUMENTS EN HISTOIRE INTRODUCTION : En trois paragraphes Présenter les documents (Donner avec précision la nature de chaque document et éventuellement les sources qui correspondent aux personnages historiques : nom, fonction à la date de l’événement ) Présenter le contexte historique (de quoi parlent les documents ? quand et où se déroule l’événement ?) Présenter les idées des documents (Indiquer de façon synthétique l’idée de chaque document) DEVELOPPEMENT : En parties en fonction du nombre des questions ; mais chaque partie comporte trois sous parties : Constat : Fournir une réponse à la question en fonction des idées du document. Explication : Donner les détails pour mieux comprendre les idées du document figurant dans le constat. Critique : Compléter la réponse du document ou le constat par d’autres éléments personnels.

Transition : Un petit résumé et une annonce de l’idée à traiter dans la question suivante (sous forme de question ou d’affirmation) CONCLUSION : EN DEUX PARAGRAPHES Bilan du développement : il s’agit de résumer brièvement les réponses aux questions. Ouverture du sujet : projection, prévision, comparaison, annonce d’un événement lié au sujet, etc. A éviter ! Numéroter les réponses ; Recopier les termes du document sans indiquer les guillemets Présenter l’introduction et la conclusion en bloc Indiquer la source des documents correspondant aux manuels ou journaux Commencer l’introduction par la présentation du thème Des réponses kilométriques La même structure des phrases de transition Donner vaguement la nature des documents

Page 97 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie

Exemple type : Sujet de type2 : La guerre de Corée. Vous choisirez de faire soit un commentaire libre, soit un commentaire dirigé des documents. Questions : 1. Expliquez les raisons du conflit coréen. Document1. 2. Analysez les raisons de l’intervention des Etats-Unis cette guerre. Document2. 3. Décrivez le tournant de la guerre à partir de janvier 1951. Document3. 4. Dressez le bilan de cette guerre dès juillet 1953. Document4. Document1 : Une initiative nord-coréenne. Pourquoi ? Document2 : La riposte des Etats-Unis A la fin de 1949, Kim II Soung arriva, avec une délégation nord- Songeant à certains exemples du passé, Mandchourie, Ethiopie, Autriche, coréenne, pour des conversations avec Staline. Kim II Soung je me rappelais comment, chaque fois que les démocraties étaient restées affirmait que la première piqûre déclencherait une explosion en passives, les agresseurs s’étaient par là même trouvés encouragés et Corée du Sud et le pouvoir du peuple, c'est-à-dire le pouvoir avaient poursuivi leur déprédations. Le communisme appliquait en Corée régnant en Corée du Nord, l’emporterait… je dois insister sur le fait exactement les mêmes méthodes qu’Hitler, Mussolini et les Japonais que l’idée de déclencher la guerre n’était pas de Staline mais de Kim avaient utilisées dix, quinze et vingt ans plutôt. J’étais persuadé que si la II Soung qui en avait pris l’initiative. Staline, bien sûr, n’essaya pas Corée était abandonnée à son sort, les chefs communistes s’enhardiraient de l’en dissuader. à envahir des pays plus proches de nos rivages ; si le monde libre leur Je ne condamne pas Staline pour avoir encouragé Kim. Au contraire, permettait de pénétrer par la force dans la République de Corée sans leur à sa place, j’aurais pris la même décision. résister, aucune petite nation après cela n’aurait le courage de s’opposer Mao Tsé-toung […] approuva la suggestion de Kim II Soung et dit aux menaces et à l’agression de voisins rouges plus forts qu’elle. Si ce défi qu’à son avis, les Etats-Unis n’interviendraient pas car la guerre n’étais pas relevé, il s’en suivrait une troisième guerre mondiale, tout serait une affaire intérieure, que le peuple coréen déciderait de son comme des incidents similaires avaient provoqué la guerre de 1914-1918. sort lui-même… Il me paraissait également évident que si cette attaque injustifiée contre la Nous souhaitâmes tout le succès possible à Kim II Soung et un Corée ne pouvait pas être arrêtée, les principes mêmes des Nations Unies toast fut porté à toute la direction de la Corée du Nord, en se trouveraient en péril. attendant avec impatience le jour où elle remporterait la victoire. Source : H. S. TRUMAN, Mémoires, T.2 L’affaire de Corée, Plon 1956. Source : N. KHROUCHTCHEV, Souvenirs, Paris, Laffont, 1971. Document3 : La guerre de Corée de janvier à avril 1951 Document4 : Les deux Etats coréens en juillet 1953 Belligérants Pertes Pertes civiles Blessés militaires Corée du Sud

147. 000

Corée du Nord

300. 000

Etats-Unis

23. 000

130. 000

O.N.U

3. 000

16. 500

Chine 200. 000 Source : Microsoft Encarta 2006.

210. 000 2. 000. 000

220. 000

700. 000

Source : Histoire terminale, Le monde de 1939 à 1945, paris, Hachette, 1983. Introduction : Quatre documents sont proposés à notre étude. Les documents1 et 2 sont des extraits des souvenirs et mémoires de Khrouchtchev et Truman : l’un membre du parti communiste de l’URSS et l’autre président des Etats-Unis. Le document3 est une carte et le document4 un tableau statistique. Les documents présentent la guerre de Corée qui a opposé la Corée du Nord à la Corée du Sud. Le conflit se déroule de juin 1950 à juillet 1953 en pleine guerre froide. L’ensemble des documents traitent de l’initiative nord-coréenne, de l’engagement des Etats-Unis et la Chine dans la guerre de Corée et le bilan des combats en 1953. Développement : Selon le document, la guerre de Corée a été « l’initiative » de la Corée du Nord soutenue par ses alliés russes et chinois. Ce projet a été élaboré en « 1949 » à Moscou. Dans ses Souvenirs, Khrouchtchev qui deviendra le chef du Parti Communiste de l’URSS en 1953 écrit : « je dois insister sur le fait que l’idée de déclencher la guerre n’était pas de Staline mais de Kim II Sung ». Kim Il Sung est le premier président de la Corée en 1948 qui prône pour la naissance d’une seule Corée communiste. La responsabilité de l’URSS et de la Chine est indiquée à travers les phrases : « Staline, bien sûr, n’essaya pas de l’en dissuader » et «Mao Tsé-toung […] approuva la suggestion de Kim II Sung ». Mao, dirigeant de la Chine dès 1949 soutient Corée du Nord à cause de sa victoire contre le leader capitaliste en Chine ; Staline, chef de l’URSS depuis 1924, cherche à étendre le communisme en Asie. Toutefois, il faut retenir que les causes de cette guerre sont aussi lointaines. Nous pouvons évoquer la naissance des deux Etats en Corée en juillet et août 1948 et le climat des tensions qui règne en Europe entre les USA et l’URSS. Lorsque la Corée du Nord attaque la Corée du Sud en juin 1950, les Etats-Unis s’engagent pour des raisons que Truman évoque dans ses Mémoires. Conclusion : En résumé, la guerre de Corée tient sur plusieurs causes notamment la division de la Corée, la cohabitation difficile entre les deux Etats puis l’initiative d’unification nord-coréenne. Les Etats-Unis interviennent pour garantir la paix en Asie et affirmer leur endiguement du communiste. La guerre qui a vu l’intervention chinoise en 1951 entraina en 1953 un bilan très lourd mais sans unification territoriale.

Page 98 sur 101

Mon cahier d’Histoire et Géographie La guerre de Corée marque la fin de la première phase de la guerre froide. Dès 1953, la guerre froide débouche sur la coexistence

pacifique

Page 99 sur 101

Techniques de commentaire des différents documents

1. Les graphiques et les tableaux statistiques Présentez le graphique à l’aide du titre, de la source, de la date du document et en repérant l’échelle et l’unité utilisée et la période représentée. Indiquez le type de graphique. Décrivez le graphique : on commence par la tendance générale du document sur l’ensemble de la période (croissance, décroissance, stabilité). Cette tendance est traduite par des rapports numériques de la valeur du départ à celle de l’arrivée ou de la plus élevée à la plus faible. Puis, on décrit les sous ensembles avec leur spécificité. Expliquez le graphique : on fait appel aux connaissances historiques, géographiques, économiques pour apporter des éléments d’explication aux tendances dégagées dans le graphique. 2. Les affiches Présentez l’affiche : précisez l’auteur et le destinataire, la date et le contexte puis l’idée principale. Analyser l’affiche : étudiez : le sens de l’affiche (le ou les thèmes, les scènes évoquées), la composition de l’affiche (la place du texte et des images, l’importance des caractères, les couleurs), l’affiche dans son époque (le sens de l’époque). 3. Les textes Les questions qui accompagnent le texte ont pur but de vous aider à organiser l’explication. Avant d’y répondre, il faut : lire attentivement le texte ; souligner les passages et les mots clés ou difficiles ; numéroter les lignes de 5 en 5. Présentez le texte : on donne la nature : document officiel (loi, traité, etc.), public (discours, lettre), à chaud (article, mémoire), témoignage ; l’auteur et le destinataire. Précisez le contexte : repérer la date du document et relater les événements en rapport avec le texte. Indiquez l’idée ou les idées du texte : trouver les paragraphes, les mots importants. Souvent chaque paragraphe correspond à une idée ou argument soutenu par ces mots clés. 4. Les cartes Identifiez la carte : le titre, l’espace étudié, la date des phénomènes représentés, le type de carte (descriptive, thématique, topographique, synthèse). Observez la carte : la signification de la légende (couleurs, figurés, etc.) ; les grands ensembles, la répartition, les contrastes, les évolutions éventuelles) Expliquez les observations : formuler des hypothèses à partir des connaissances historiques, géographiques, économiques), envisager des conséquences des phénomènes étudiés.

5. Les caricatures Présentez la caricature : évoquer la nature, son auteur, le destinataire, le contexte et l’idée principale. Décrivez la caricature : étudier le personnage principal ou les personnages; l’action (les faits, gestes) et la composition (couleurs, traits). Interprétez la caricature : énoncer le message de la caricature, montrer l’intérêt du message et sa portée. 6. La photographie Présentez la photographie : évoquer la nature, son auteur, la date, le lieu et le contexte. Décrivez la composition de la photographie : étudier le personnage principal ou les personnages (en précisant leur relation); l’action (les faits, gestes), les plans Interprétez la photographie : énoncer le thème de la photographie, montrer l’intérêt de ce thème et sa portée. 7. La Une d’un journal Vocabulaire : La Une : première page d’un journal Manchette : nom du journal, prix, date, numéro Oreilles : encadrés de part et d’autres de la manchette Tribune : le ou les gros titres Sous-tribunes : éditoriaux, débuts d’articles, illustrations Vente : milieu de la page Rez- de chaussée : bas de page. Méthodes : Le choix de la rédaction : le contenu des titres, la mise en page (ordre des informations), la taille et la forme des caractères, la largeur d’un titre (nombre de colonnes), la provenance des articles (reportage, communiqué) L’explication des allusions : utilisez ses connaissances personnelles et faire preuve d’esprit critique.

Mon cahier de d’Histoire et Géographie Typologie des plans Sujets

Exemples

Histoire

Propositions des plans

Géographie

Le sujet comparatif

Comparez la conférence de Yalta et de Potsdam

Comparez le commerce extérieur des USA et du Japon

Le sujet évolutif

L’Allemagne de 1945 à 1949

L’UE des années 50 à nos jours

Le sujet dialectique

La France étaitelle contre les indépendances ?

Le sujet typologique ou thématique Le sujet analytique

Le sujet tableau

Le sujet biographique Le sujet avec « et »

Le Gabon peut-il devenir un pays émergent ?

Les formes de décolonisation dans les anciennes colonies françaises La Seconde Guerre Mondiale : causes, déroulement et bilans

L’agriculture Etats-Unis

L’Europe en 1945

L’économie gabonaise en 2010

des

La mondialisation : facteurs, acteurs et impacts

Khrouchtchev

Les USA et la Seconde Guerre mondiale

Transport et mondialisation des échanges

Histoire I. Ressemblances II. Différences

Géographie I. Une structure identique II. Un solde opposé

I. Un pays ruiné et occupé en 1945 II. Une nation de deux Etats en 1949

I. Les étapes de la construction II. Un poids économique de plus en plus important III. Quelques faiblesses persistantes I. Des ressources naturelles immenses II. Des handicaps multiples III. Les choix prioritaires pour émerger

I. Une opposition manifestée II. Des reformes proposées III. Une décolonisation accompagnée I. Les formes de I. Une agriculture décolonisation développée violente II. Une agriculture diversifiée II. Les formes de III. Une agriculture fortement décolonisation concurrencée pacifique I. Les causes de la I. Les facteurs de la guerre mondialisation II. Les grandes II. Les acteurs de la phases du conflit mondialisation III. Les III. Les impacts de la conséquences de mondialisation la guerre I. Un continent I. Une économie de rente détruit II. Des reformes engagées II. Des puissances III. Des difficultés au quotidien économiques en déclin III. Une URSS en essor I. Une carrière politique influente II. Le champion de la déstalinisation et de la coexistence pacifique III. Un homme contesté par les Alliés I. Une entrée I. Révolution des transports provoquée comme facteur de la II. Un appui mondialisation incroyable pour II. Mondialisation comme les Alliés motrice de l’essor du III. Les artisans de la transport victoire

Amédhet MIHINDOU, Professeur des lycées et collèges, [email protected]

Page 101