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SOUS-THEME 2 : ECONOMIE DES EXIGENCES DE L’ACCORD ZLECAF A L’AUNE DE SES PROTOCOLES D’ACCORD ET SITUATION ACTUELLE DU CA

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SOUS-THEME 2 : ECONOMIE DES EXIGENCES DE L’ACCORD ZLECAF A L’AUNE DE SES PROTOCOLES D’ACCORD ET SITUATION ACTUELLE DU CAMEROUN AU REGARD DE CES EXIGENCES I)

ECONOMIE DES EXIGENCES DE L’ACCORD ZLECAF

Il est question ici de faire référence aux différents protocoles relatifs à l’accord portant sur la création de la zone de libre-échange continentale à savoir :     

Le commerce des biens Le commerce des services L’investissement La propriété intellectuelle La politique de concurrence A) Protocole sur le commerce de marchandises Ce protocole vise à créer un marché libéralisé pour le commerce des marchandises, il s’appuie sur les instruments suivants correspondant à ses annexes : liste de concessions tarifaires ; règles d’origine ; coopération douanière et assistance administrative mutuelle ; facilitation des échanges ; barrières non tarifaires ; obstacles techniques au commerce, mesures sanitaires et phytosanitaires, transit et enfin mesures correctives commerciales. La libéralisation des produits dans le contexte de la ZLECAF est progressive selon les groupes de produits et suivant que les Etats sont classés ou non comme pays les moins avancés (PMA). La ZLECAF identifie trois groupes de produits. D’abord le groupe principal comprend 90% des lignes tarifaires. Ce groupe contient les produits qui seront libéralisés selon qu’on est pays moins avancé (PMA) ou pas. Le délai de libéralisation est de 5 ans pour les pays non PMA. Pour les PMA ce délai est de 10 ans. Ensuite les produits sensibles représentent 7% des lignes tarifaires. Ici, le délai de libéralisation est de 13 ans pour les PMA et 10 ans pour les non PMA. Enfin, les produits exclus de la libéralisation représentent 3% des lignes tarifaires (CEA, 2018). Les listes des produits sont notifiées à l’Union Africaine soit par les Etats, soit par les Unions douanières. Dans le cas du Cameroun, c’est la CEMAC qui s’en est chargée.  Les instruments opérationnels de la ZLECAf

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La ZLECAf sera régie par cinq instruments opérationnels : les règles d’origine, les listes de concessions tarifaires sur le commerce des biens, les listes d'engagements spécifiques pour les cinq (05) premiers secteurs prioritaires (sont en cours d'élaboration et seront adoptés au mois de janvier 2020 par les Chefs d'Etat de l'UA), le mécanisme en ligne de surveillance et d'élimination des barrières non tarifaires, le système panafricain de paiement et de règlement numérique et le portail de l'observatoire africain du commerce. Le tableau ci-dessous présente une synthèse de ces instruments opérationnels. INSTRUMENTS Liste des concessions tarifaires sur le commerce des biens

Règles d’origine

Mécanisme de surveillance et d’élimination des barrières non tarifaires

Système panafricain de paiement et de règlement numérique

BREVE DESCRIPTION Il s’agit des produits qui seront ouverts à la libéralisation, notamment e la liste des produits à soumettre par chaque pays conformément au calendrier de libéralisation tarifaire. Pour le Cameroun, cette liste est établie dans le cadre de l’espace communautaire CEMAC. Ce sont des critères permettant de déterminer le pays d’origine d’un produit. Dans le cadre de la ZLECAF, les règles d’origine vont déterminer le niveau minimum de transformation d’un produit sur le continent pour que ledit produit bénéficie des avantages tarifaires et non tarifaires prévus par la ZLECAF. C’est un mécanisme commun de notification, de suivi et d’élimination des barrières non tarifaires(BNT). L’outil en ligne disponible pour assurer le mécanisme de notification, de surveillance et d’élimination est accessible à l’adresse : https://tradebarriers.africa/ Il est question ici de permettre aux opérateurs économiques d’acheter et

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Observatoire africain du commerce(ATO)

vendre dans leurs monnaies locales respectives pour résoudre le problème de devises à travers la plate-forme panafricaine de paiement instituée par la Banque Africaine d’import-import Afreximbank L’ATO établira une base de données sur le commerce africain et fournira des informations relatives au commerce pour le secteur privé.

B) Le protocole sur le commerce de services Ce dernier permet à la ZLECAF d’atteindre ses objectifs, particulièrement à travers la création d’un marché unique et libéralisé du commerce des services. Le protocole contient des annexes relatives aux listes d’engagements spécifiques, aux exonérations de la nation la plus favorisée(NPF), aux services de transport aérien, au programme du travail transitoire de mise en œuvre de la ZLECAF à la liste des secteurs prioritaires et au document cadre sur la coopération règlementaire. Ce protocole consacre entre autres, le principe de la libéralisation progressive en offrant aux Etats parties de s’engager dans la première phase dans les cinq secteurs prioritaires que sont : les services fournis aux entreprises, les services financiers, les services de transport aérien, les services de tourisme et de voyage ainsi que les services de Communication. II)

Situation du Cameroun relativement aux exigences de la ZLECAf Il est question de voir comment ces exigences (Commerce de marchandises et commerce de services) sont implémentées par l’Etat du Cameroun. A) Situation par rapport au protocole sur le commerce des marchandises LA situation du Cameroun par rapport au protocole sur le commerce des biens s’apprécie à travers la liste des concessions tarifaires, la libéralisation du commerce, la notification des règles d’origines, la

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coopération douanière et l’assistance mutuelle, la facilitation du commerce, les barrières non tarifaires, les barrières techniques au commerce et le transit des marchandises. 1) les Liste des concessions tarifaires Le Cameroun a produit la liste des concessions tarifaires au sein de la CEMAC. Ce résultat est le fruit d’une rencontre tenu à Douala du 12 au 26 septembre 2019 entre les experts de la Commission de la CEMAC et des différents pays membres. Parmi les produits exclus de la libéralisation il y a la farine de froment (blé), la farine de maïs, l’huile de palme brute, l’huile de palme raffinée, les sucres, les gommes à mâcher, les bonbons, les pâtes alimentaires, les jus de fruit naturels, les ciments portland, les ciments colles, les défrisants, les savons de toilettes et gels de douche, les barre profilées en aluminium. 2) Libéralisation du commerce Il faudra réduire les tarifs à l’importation selon le programme des concessions tarifaires et déterminer l’éligibilité pour les préférences ZLECAf sur la base de l’annexe 2 du protocole. A cet effet, le Cameroun devra : i) soutenir la douane en vue de modifier les tarifs douaniers selon le programme arrêté par la CEMAC ; ii) soutenir la douane pour reconnaître les règles d’origine ; iii) renforcer les capacités de la douane sur les règles d’origine. 3) Notification des règles d’origines

iv) v)

Il faudra des échanges d’adresses et des spécimens de sceaux utilisés par la douane pour la délivrance des certificats des règles d’origines. Dans ce sens, le pays a besoin de : désigner les autorités chargé de délivrer les certificats des règles d’origine; permettre à ces autorités de partager leurs adresses, spécimens de sceaux et signatures avec le Secrétariat ZLECAf.

4) Coopération douanière et assistance mutuelle Il faudra harmoniser les tarifs douaniers avec le système harmonisé en vigueur et assurer la non-discrimination et la transparence dans Pays de l’hinterland : pays ayant une forte zone d’influence et d’attraction économique d’un port p. 4

l’évaluation des biens à la douane et échanger les 20 informations avec le Secrétariat ZLECAf. Pour ce faire, il faudra désigner un point focal pour la coopération. 5) Facilitation du commerce Le Comité National de Facilitation des Echanges (CONAFE) existe déjà. Il faudra cependant désigner un facilitateur de commerce pour les commerçants et passer son contact au Secrétariat ZLECAf. Il faudra aussi s’assurer que toutes les procédures à l’exportation et à l’importation, les différents taux applicables et toute autre information commerciale sont disponibles en lignes. 6) Barrières non tarifaires Il faudra mettre sur pied une institution en charge du suivi des barrières non tarifaires et renforcer les capacités de ses membres comme cela est mis en exergue par l’annexe y relative. Pour ce faire, il est nécessaire de : (i) nommer un point focal pour les barrières non-tarifaires ; (ii) établir un comité national de suivi des barrières nontarifaires ; (iii) renforcer les capacités de l’équipe tel que prévue par l’appendice 2 de l’annexe ZLECAF sur le protocole sur le commerce des biens. 7) Barrières techniques au commerce Il faudra, pour le suivi des barrières techniques au commerce : i) désigner un point focal ; ii) encourager la collaboration avec l’équipe de Sierra Leone qui coordonne les points focaux nationaux. 8) Mesures sanitaires et phytosanitaires Pour le suivi des mesures sanitaires et phytosanitaires, il est important de : (i) désigner un point focal en vue de satisfaire aux exigences de notification ;

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(ii)

coopérer en vue du développement et de l’harmonisation des mesures SPS.

9) Transit des marchandises Il faudra désigner un transitaire en vue de préparer les documents de transit pour ceux qui souhaitent transiter les biens par les pays voisins. Il sera aussi important de renforcer les capacités de la douane en vue de reconnaître et respecter les documents de transit. En somme, le Cameroun n’a pas encore désigné ses différents points focaux et sous-comités tel que ci-dessus mentionnés. Ceci devrait être fait d’ici à juillet 2020, date à partir de laquelle la ZLECAf démarrera de façon effective. 21 3.1.4.3 B) Situation par rapport au protocole sur le commerce des services La seconde phase de négociations de la ZLECAf porte sur le protocole du commerce des services. Le Cameroun doit bien préparer cette phase de négociations. Après quoi, les autres phases porteront sur trois domaines : les investissements, la propriété intellectuelle et la politique de concurrence. A ce niveau, il faudra : (i) identifier les différentes parties prenantes dans chacun des trois domaines ; (ii) engager des discussions pour identifier les intérêts du pays en vue des négociations offensives ; (iii) s’engager activement dans cette phase de négociations et faire une revue avec les différentes parties prenantes (secteurs privé et public). En vue de la libéralisation progressive des services, le Cameroun devra : i) ii) iii) iv)

préparer le calendrier des engagements spécifiques à travers les différents rounds de négociations qui viennent de commencer. identifier et consulter le secteur privé et le secteur public en vue de donner des informations sur les objectifs des négociations identifier les engagements iv) valider les engagements avec le secteur privé et toutes les autres parties prenantes évaluer et ajuster les positions avec les pays partenaires A cet effet, le Cameroun s’est retrouvé avec les autres pays de la CEEAC du 03

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au 5 décembre 2019 pour élaborer la liste des engagements spécifiques de la sous-région. La liste des engagements spécifiques est, pour les services, l’équivalent de la liste de concessions Tarifaires pour les biens. Bien plus, il y’a lieu d’apprécier le cadre réglementaire des services au Cameroun au niveau multilatéral notamment dans le cadre de l’Organisation Mondiale du Commerce(OMC) et au niveau national.

 le cadre multilatéral des services au Cameroun Dans le cadre de l’Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS), le Cameroun a pris très peu d’engagements. A ce titre, l’offre d’ouverture de son marché des services sur l’ensemble des douze secteurs de l’AGCS porte exclusivement sur deux secteurs, à savoir : le secteur des services fournis aux entreprises et celui des services relatifs au tourisme et aux voyages. Les engagements du Cameroun à l’OMC en termes de limitations à l’accès aux marchés ainsi qu’à celles relatives au traitement national, en matière de services ne sont donc pas aussi ambitieux que ceux que prône le protocole sur le commerce des services de la ZLECAf. Mais en tout état de cause, force est de rappeler que les engagements pris dans le cadre de l’AGCS constituent pour ceux à prendre dans le cadre de la ZLECAf, la base des négociations pour le Cameroun en vertu de son statut de pays membre de l’OMC et d’Etat partie à la ZLECAf des services.

 Le cadre national des services au Cameroun Il y a lieu de noter que les 12 secteurs de services qu’énumère cette dernière, sont incorporés dans l’économie camerounaise à laquelle ils affichent chacun des caractéristiques qui les distinguent les uns des autres. Une analyse de ces derniers donnent à l’apprécier aussi bien au plan horizontal qu’au plan spécifique. Toutefois, les paragraphes qui suivent vont exclusivement se limiter aux cinq secteurs prioritaires de la première phase. Au plan horizontal Pays de l’hinterland : pays ayant une forte zone d’influence et d’attraction économique d’un port p. 7

Dans son architecture horizontale nationale, le cadre règlementaire des services du Cameroun est composé à la fois d’instruments nationaux, à l’exemple des textes qui organisent la concurrence, l’investissement, la protection du consommateur, la répression des infractions de fraude économique, la constitution des sociétés ou encore le commerce, mais aussi d’instruments régionaux tels que dans le secteur des communications, et des instruments internationaux aussi bien du système multilatéral des échanges porté par l’AGCS de l’OMC, que des règlementations connexes à l’exemple de l’APE Cameroun – Union européenne. Au plan sectoriel Le secteur des services fournis aux entreprises dans les différents soussecteurs qui composent ce secteur, est encadré par un grand nombre de textes qui donnent un aperçu du degré d’ouverture du marché camerounais des services au plan national. La tendance est de réserver l’exercice de ces services aux nationaux et aux étrangers sous réserves de l’existence d’une clause de réciprocité. En tout état de cause, les services fournis aux entreprises demeurent parmi les secteurs à faible contribution au PIB des pays en Afrique centrale en général, y compris au Cameroun. Paradoxalement, c’est également le secteur qui contribue de manière la plus significative au déficit de la balance des services. Les services de télécommunications font l’objet d’une règlementation nationale qui couvre toutes les innovations intervenues dans les secteurs ainsi que les questions connexes à celles-ci telles que la cyber sécurité, la cybercriminalité, les télécommunications électroniques etc. Ainsi en est-il de la loi n°2010/013 du 21 décembre 2010 régissant les communications électroniques au Cameroun, telle que modifiée par la loi n°2015/006 du 20 avril 2015 qui libéralise les services de téléphonie mobile, de fourniture d’accès à internet, sous les régimes de : concession, licence, agrément, ou déclaration selon les cas. Néanmoins, il y a lieu de relever qu’outre ces régimes, en vertu du Décret n° 2012/1638/PM du 14 juin 2012 fixant les modalités d'établissement et/ou d'exploitation des réseaux et de fourniture des services de communication électroniques soumis au régime de l'autorisation, les licences de première catégorie ne peuvent être accordées qu’à des sociétés de droit camerounais (article 43).

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Les différents services touristiques au Cameroun sont régis par la Loi n°98-6 du 14 avril 1998 relative à l’activité touristique et par le Décret N°99/443/PM du 25 mars 1999 fixant les modalités d’applications de la loi n° 98 /006 du 14 avril 1998 relative à l’activité touristique. Ces textes consacrent l’ouverture de ces activités tel qu’énoncée dans l’article 7 de la loi en ces termes : la liberté d'exercer l'activité touristique sur l'étendue du territoire est reconnue à toute personne physique ou morale sous réserve du respect des lois et règlements en vigueur, ainsi que des exigences de professionnalisme reconnues par les normes en la matière. Les services financiers au Cameroun sont massivement régis par les textes communautaires (code de la Conférence Interafricaine des Marchés de l’Assurance-CIMA) pour les services d’assurance, textes CEMAC pour les services bancaires) en complément au plan intérieur par des textes nationaux en vertu du pouvoir qu’exerce le Ministère en charge des banques sur l’ouverture, la gestion et la liquidation de celles-ci. S’agissant des services d'assurance et relatifs à l'assurance : les dispositions du code CIMA organisent, entre-autres, la création d'une entreprise d'assurance terrestre en l’assujettissant à l’obtention d’un agrément préalable du Ministre en charge des assurances du pays du lieu d'implantation, après avis favorable de la Commission Régionale de Contrôle des Assurances (CRCA). A l’exception de l’exigence de quelques documents additionnels, les entreprises étrangères bénéficient d’un traitement similaire à celui des entreprises nationales. En l’état actuel, une libéralisation dans le cadre de la ZLECAf donnerait aux entreprises des autres Etats parties de se voir appliquer ce régime d’établissement sur le marché camerounais des assurances. Les services de transports sont encadrés par une règlementation qui intègre aussi bien les textes nationaux spécifiques que les textes régionaux ou internationaux. Ces textes portent sur tous les modes de transports ainsi que sur les professions connexes aux transports le tout, sous un régime d’ouverture que la règlementation nationale a néanmoins assujetti à quelques limitations destinées à établir un cadre dont l’administration n’est pas laissée aux seuls acteurs du marché. Les services de transport jouent essentiellement deux rôles dans l’économie du Cameroun : le premier est celui de promouvoir et de développer le commerce à travers la réduction des coûts de transactions ; et le second est celui d’un secteur faisant l’objet d’échange à l’international (générant des exportations et Pays de l’hinterland : pays ayant une forte zone d’influence et d’attraction économique d’un port p. 9

importations). Tel que défini par l’AGCS, le secteur des transports est un secteur diversifié qui couvre les services de transports aériens, maritimes, routiers, ferroviaires et par pipeline y compris les services de transport du fret et des passages. Les services de transports maritimes font l’objet d’un cadre communautaire qui consacre la préférence nationale et régionale à travers le Code CEMAC de la Marine Marchande du 22 juillet 2012, l’Acte 3/98UDEAC-648-CE-33 du 5 février 1998 portant réglementation des conditions d’exercice des professions maritimes et des auxiliaires de transport en UDEAC, ainsi que la loi n° 97/022 du 30 décembre 1997 portant libéralisation du transport maritime en République du Cameroun. Outre le transport de marchandises et de voyageurs, l’activité portuaire génère un grand nombre de services notamment la location des navires équipage, la maintenance et réparation des navires, les services de poussage et de remorquage et les services annexes de transport maritime (para-maritimes). Les services connexes de transport comprennent les opérateurs ci-après : Commissaire de transport, Transitaire, Consignataire de navire, Agent maritime. S’agissant des services de transports par conduites, en vertu de la loi n° 96/14 du 05 août 1996 portant régime de transport par pipeline des hydrocarbures en provenance des pays tiers, l’activité de transport par pipeline des hydrocarbures est réservée aux entreprises camerounaises dûment autorisées (art. 7). Les services de transports routiers quant à eux, sont encadrés tant par des textes communautaires que par des textes nationaux. Ainsi en est-il de l’Acte n°596 - UDEAC - 612 45 - ce – 31 du 12 décembre 2003 modifié le 11 décembre 2009 portant réglementation des conditions d’exercice de la profession de transporteur routier inter-Etat de marchandises diverses, lequel ouvre l’accès à ladite profession sous réserve d’obtention d’un agrément et d’un cautionnement douanier (art. 2). Dans le même sens, le texte national qu’est la loi n° 2001/015 du 23 juillet 2001 régissant les professions de transporteur routier et auxiliaire des transports routiers, ouvre l’accès à l’exercice de ces services par les personnes physiques ou morales étrangères sous réserve de réciprocité, si celles-ci sont autorisées par les conventions internationales ou accords bilatéraux conclus entre le Cameroun et le pays d’origine (art. 6), et sous réserve de l’obtention d’une licence (art. 5). Pays de l’hinterland : pays ayant une forte zone d’influence et d’attraction économique d’un port p. 10

Le transport routier des marchandises ou en transit entre le Cameroun et les pays de l’hinterland (RCA et Tchad) est régi par les conventions bilatérales à travers lesquelles cette activité est assurée par les véhicules immatriculés dans l’un ou l’autre Etat. S’agissant de transport ferroviaire, en vertu des dispositions du Décret n° 99/058 du 19 mars 1999 portant approbation de la convention de concession de l’activité ferroviaire au Cameroun au profit de la société CAMRAIL, seule cette dernière est autorisée à effectuer le transport des personnes et des marchandises par voie ferrée. Néanmoins, force est de constater que plusieurs pans des services de transport restent non règlementés même si une activité commerciale y a cours. C’est le cas notamment du transport des : combustibles, produits miniers, animaux, électricité, etc. L’intervention de règlementations adaptées dans pour le transport de chacun de ce type de produit spécifique garnirait davantage le cadre règlementaire national et inciterait les opérateurs de transport à intégrer la chaine du secteur formel des services qui concourent à la croissance et contribuent de manière consistante au PIB. C) Situation par rapport aux instruments opérationnels En ce qui concerne les instruments d’opérationnalisation de la ZLECAf, le Cameroun, a contribué à l’élaboration de chacun des instruments opérationnels de la ZLECAf. Actuellement, le pays participe au niveau de l’UA à la formation à travers les points focaux désignés à cet effet. La prochaine étape consistera à vulgariser les six instruments opérationnels de la ZLECAf. A ce niveau, une nécessité de mettre sur pied des programmes spécifiques en s’appuyant sur différents types de supports s’impose. Pour le cas spécifique des règles d’origine, le rôle de la douane sera déterminant. En ce qui concerne L’Observatoire du Commerce Africain - African Trade Observatory – (ATO), le MINCOMMERCE devra jouer un rôle clé pour ne citer que ces deux instruments.

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SOUS THEME 3 : LE CAMEROUN DANS LA ZLECAF Il est question ici de faire une analyse sur le plan économique, de relever les contraintes et I° SITUATION MACRO-ECONOMIQUE DU CAMEROUN 0 SON ENTREE DANS LA ZLECAF Tendances des performances commerciales Les performances commerciales du Cameroun avec l’Afrique et le Reste du Monde au cours des dernières années sont analysées en distinguant le commerce des biens et le commerce des services. Elles permettent, entre autres, de voir vers quel pays le Cameroun échange le plus. Commerce des biens En 2018, la valeur des échanges de biens du Cameroun avec l’extérieur progresse de 582,3 milliards pour se situer à 5 517,5 milliards de FCFA. Cette évolution résulte d’une augmentation de 12,2% des exportations et de 11,5% des importations. Le poids des importations est de 61,7% du total des échanges de biens. Le pétrole brut en représente 18,8%. En 2018, le Cameroun a exporté des produits vers 127 pays. Les 10 premiers clients du Cameroun représentent 77,5% de la valeur totale des exportations. Aucun pays africain n’apparaît dans le top 10 des clients du Cameroun. Le Tchad, premier pays africain, apparaît en 11ème position avec un pourcentage de 2,6%.

Au cours des dernières années, le gros des exportations du Cameroun est orienté vers les pays non africains. La part de l’Afrique dans les exportations camerounaises a tendance à baisser. Les dernières données montrent qu’en 2018, les exportations à destination des pays africains ont diminué de 10,6% pour se situer à 201,5 milliards. Tout ceci n’augure pas des lendemains meilleurs pour une meilleure contribution du Cameroun au l’accroissement du commerce intra-africain. Si déjà avant l’ouverture des frontières les exportations intraafricaines du pays diminuent, il est fort à craindre qu’avec l’ouverture programmée des frontières, ces exportations disparaissent. Il convient ainsi de trouver des explications à cette chute afin d’apporter des solutions à ce problème. 2.2.2 Commerce des services Sur la période 2013-2018, la croissance5 des exportations des services a été en moyenne de 2,9% par an, contre 4,4% pour les importations. Les exportations de services représentent 26,6% du total des exportations camerounaises et concernent principalement les branches « transports, entrepôts, communications » (36,4% du total des exportations de services), « services professionnels, scientifiques et techniques » (16,4%), « banques et organismes financiers » (15,1%) et « autres services » (4,4%). Les principaux services exportés vers la CEMAC sont les services de transport routier (fret), les voyages éducatifs et de santé. Un système de santé et éducatifs compétitif, tout comme le développement des infrastructures routières pour assurer la connectivité des différents points du continent, constituent des axes majeurs pour l’expansion des échanges de services entre pays africains. Les services importés représentent 24,1% des importations totales. Les principales branches d’importations de services sont les « transports, entrepôts,

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communications » 6 (33,5% du total des importations de services), les « services professionnels, scientifiques et techniques » (25,9%), et les « banques et organismes financiers » (7,3%). Ces importations proviennent essentiellement des pays hors continent. Les services de transports maritimes et aériens grèvent fortement la balance des paiements du Cameroun. A ce niveau, il y a lieu de noter que le Cameroun échange peu avec le Nigéria. Les exportations du Cameroun vers le Nigéria sont essentiellement constituées de biens. Or, actuellement, le Nigéria fait face à de graves pénuries d’énergie. Les consommateurs individuels, les commerciaux et les industriels ont toujours recours aux groupes électrogènes pour s’alimenter en énergie électrique (MINEPAT 2011b). Cette situation peut être une opportunité de développer les échanges avec le Nigéria dans le domaine de l’énergie. A ce niveau, il faudra d’abord satisfaire la demande locale en améliorant l’offre. La seconde étape serait d’augmenter les investissements qui permettront au Cameroun de dégager des excédents. Le Cameroun pourrait ainsi à long terme exporter l’énergie vers le Nigéria compte tenu de ses potentialités naturelles en énergie.

III)

L’ETENDUE DES CONTRAINTES Le Cameroun ren A) LES CONTRAINTES ENDOGENES Elles sont de plusieurs ordres : 1) Les contraintes liées à la facilitation des échange

De nombreuses contraintes au commerce plombent les échanges du Cameroun avec les autres pays africains. Quelques éléments concernant les tracasseries routières, les exigences et formalités de dédouanement ainsi que le paiement d’impôts et taxes sont utilisées pour illustrer la situation. En ce qui concerne les tracasseries routières, celles-ci augmentent le coût de transport des produits agricole (Banque Mondiale 2018). D’après la Banque Mondiale (2018 : 42-44), les tracasseries routières augmentent le coût de transport des produits agricole. A titre d’exemple, entre Foumbot et Douala, l’augmentation du coût relatif aux tracasseries routières est de 25 pour cent par tonne et par kilomètre, compte non tenu du temps d’immobilisation du véhicule. Un camion de 7 tonnes effectuant le trajet entre la zone de production (Foumbot) et le marché de Douala est arrêté en moyenne 22 fois. Le temps cumulé des arrêts varie de 47 minutes à 7 heures. Il paie 44 500 FCFA en moyenne dans ces barrages routiers. Dans le trajet Foumbot-Kye-Ossi, un camion de 12 tonnes est arrêté 52 fois en moyenne. Ces arrêts lui coûtent entre 10 et 11 heures et une dépense financière directe de 65 000 FCFA. Des 52 arrêts, 44 sont classés comme des tracasseries. S’agissant des exigences et formalités de dédouanement, celles-ci sont généralement peu claires et peu transparentes et très nombreuses (Banque Mondiale 2018). Au Cameroun, les exigences et formalités de dédouanement sont peu claires et peu transparentes. Les tarifs en

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vigueur ne sont pas souvent à la disposition des commerçants, ce qui donne une marge de liberté aux fonctionnaires des douanes. Les formalités varient souvent d’un point d’entrée à un autre. Les coûts réels sont généralement plus élevés que les tarifs officiels. L’application des dispositions de la CEMAC est nécessaire, elle serait une solution à ce problème. Les formalités de dédouanement sont très nombreuses. Par exemple, au poste frontière d’Abang-Minko (Cameroun) - Eboro (Gabon), on observe 9 agences de services transfrontaliers. Il s’agit des services de douanes, de police de l’immigration, de la police phytosanitaire et service vétérinaire, du bureau de gestion du fret terrestre, de la police de l’immigration/émigration, de la gendarmerie-poste avancé, agence de renseignement-poste avancé, de la police phytosanitaire-poste avancé, des douanes-poste avancé. Du côté Gabonais, on enregistre 8 agences pour les mêmes services. Tous ces services rendent les mouvements de biens très difficiles et coûtent en temps comme en argent. Les données nationales soulignent que, en dehors du temps mis à l’exportation du fait de l’exigence des documents, le Cameroun est très en-deçà du niveau de l’Afrique SubSaharienne. Une comparaison avec le Rwanda souligne que le pays doit encore fournir beaucoup d’efforts dans le sens de la facilitation du commerce au niveau des frontières.

Quelques caracteristiques du commerce transfrontalier au Cameroun INDICATEUR CAMEROUN Temps à l'exportation: procédures à la frontière (heures) Coût à l'exportation: procédures à la frontière (USD) Temps à l'exportation: exigence des documents (heures) Coût à l'exportation (exigence des documents) Temps à l'importation: procédures à la frontière

202

AFRIQUE RWANDA SUBSAHARIENNE 97,1 83

983

603,1

183

66

71 ,9

30

306

172 ,6

110

271

126,2

74

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(heures) Coût à l'importation: procédures à la frontière (USD) Temps à l'importation: exigence des documents (heures) Coût à l'importation : (exigence des documents)

1407

690,6

282

163

96,1

48

849

196,2

121

En ce qui concerne le paiement d’impôts et taxes, le Cameroun occupe le 182ème rang sur 190, avec un score de 36,34/100. L’évaluation dans ce domaine est basée sur le nombre de paiements requis, le nombre d'heures consacrées à la préparation, au dépôt et au paiement, ainsi que le pourcentage des bénéfices qu’un entrepreneur doit payer en taxes et impôts.

 Manque de cotation et de normalisations appropriées : Il s’agit

notamment de l’absence de reconnaissance mutuelle des certifications des normes entre les pays et la multitude des structures de normalisation. Certaines normes n’existent pas, ce qui aggrave les difficultés des opérateurs économiques. A titre d’exemple, le bâton de manioc s’exporte dans la sous-région. Ce produit n’a aucune norme de référence d’après la CAPEF.



L’absence ou le mauvais état des marchés frontaliers, des magasins de stockage, des espaces couverts, des étals de marché, des entrepôts, des points d’eau et des installations sanitaires constituent les principaux problèmes mis en exergue ici

 Defaillance du système d’information sur les marchés frontaliers Du fait de l’infrastructure de marché défaillante,les marchés régionaux se retrouvent souvent avec une faible transmission des prix entre les marchés et en conséquences de fortes fluctuations des prix. L’on est souvent confronté à de fortes pénuries alimentaires dans un pays tandis qu’il existe des excédents ailleurs. 2) Contraintes liées à la capacité de production Plusieurs facteurs expliquent la faiblesse des capacités de production au Cameroun. Ces facteurs se regroupent au sein d’un environnement économique défavorable. Quelques-uns de ces facteurs peuvent être soulignés.

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Gouvernance et corruption La Gouvernance est un autre défi important à relever. En effet, l’indice Mo Ibrahim de gouvernance en Afrique (IIAG) souligne que le Cameroun occupe le 37ème rang sur 54 pays, avec un score de 46,2/100 contre 79,5/100 pour l’Ile Maurice. Corruption La corruption demeure aussi un défi important à relever. D’après l’indice de perception de la corruption de Transparency International, le Cameroun est parmi les pays les plus corrompus au monde. Le pays est classé au 152ème rang sur 180 pays en 2018. La corruption augmente le coût des affaires et rend certains investissements non rentables, ce qui se traduit par une faiblesse de la capacité de production. Source de production d’énergie peu diversifiée

Faible diversification de l’économie

Difficulté d’acces au credit bancaire En termes de facilité d’accès au crédit, le Cameroun, avec un score de 60/100, occupe le 73ème rang sur 190 pays classé. L’indice de fiabilité des garanties mesure le degré de protection des droits des emprunteurs et des prêteurs, et donc la facilitation de l'obtention de prêts, conféré par les lois sur les garanties et sur les faillites. Pour cet indicateur, le Cameroun 36 obtient la note de 6/12, alors que la note moyenne est de 5,2/12 en Afrique subsaharienne et de 11/12 au Rwanda.

3) Les contraintes liées au financement du commerce Les banques sont parfois en surliquidité sans toutefois octroyer des crédits aux opérateurs économiques. Le Cameroun ne dispose pas d’un mécanisme spécifique de financement des exportations. Il est partie prenante à l’accord mettant en place la Banque Africaine d'Export-Import (AFREXIM Bank). Une des solutions à cette situation serait de créer une banque pour le financement du commerce extérieur (EXIM Bank Cameroon). 4)

L’intégration des marchés des facteurs On note un écart entre les lois et règlements communautaires et la pratique sur le terrain. L’exemple-type concerne la libre-circulation des personnes et des biens. En ce qui concerne la libre-circulation des personnes, le Cameroun applique ce principe au Congo, à la RCA et au Tchad. La circulation des personnes entre le Cameroun et la Guinée Equatoriale et le Gabon n’est pas effective. L’existence d’une monnaie commune entre les pays de la CEMAC est une opportunité pour réaliser l’intégration des marchés par les facteurs dans la sousrégion. Les défis à relever concerne l’élimination des procédures d'entrée qui sont longues, la mise sur pied d’un système de reconnaissance mutuelle des qualifications et l’harmonisation du cadre de travail et de protection sociale. Pour parvenir à cet objectif, il faudra, entre autres actions, sensibiliser les pays

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partenaires sur les bienfaits de la libre-circulation des biens et 9 L’INS centralise notamment les informations issues des statistiques douanières et des statistiques de la balance des paiements des personnes et mettre sur pied des systèmes communs de reconnaissance de qualification et de protection sociale. B) CONTRAINTES EXOGENES Il s’agit des contraintes politiques (1) et contraintes économiques (2). 1) Contraintes politiques L’une des contraintes qui limite l’exécution des décisions au niveau continental,concerne le déséquilibre entre les intérêts nationaux et les interêts communautaires. En effet, certains pays de la zone ont tendance à privilégier leurs intérêts nationaux au détriment des intérêts communautaires. Ceci freine l’exécution de certaines décisions prises par les organes supranationaux au niveau national on parle d’égoïsme national. Par exemple le Gabon et la Guinée équatoriale ont pendant longtemps bloqué le principe de libre circulation en instituant des visas d’entrée à leurs frontières pour les ressortissants des autres Etats-membres. Faiblesse des pouvoirs des institutions chargées de la répartition des tâches entre les pays membres qui limite l’exécution des décisions prises à l’échelle communautaire au niveau national. 2) Les contraintes économiques La faible mobilisation des investissements à caractère régional : elle contraint les pays membres à dépendre de l’aide extérieur pour la réalisation de ses projets intégrateurs , une aide qui selon le rapport sur le suivi de la mise en œuvre des recommandations de la quatrième Conférence des ministres Africains de l’intergration présente de multiples problèmes liés aux obligations déclaratives de versement imposées aux partenaires au développement, à l’ingérence dans les domaines pour lesquels des ressources ont déjà été engagées, à la mise en place de programmes d’intégration et de développement qui peuvent être en contradiction avec les priorités et objectifs de l’Afrique. Les défaillances du système d’information qui limitent la coordination des politiques de développement, compromettant ainsi la compétitivité et le potentiel de croissance Manque d’harmonisation des politiques fiscales des pays membres : l’harmonisation de la fiscalité directe demeure partielle car elle ne concerne pas les exonérations et les régimes d’incitation. En effet, pour attirer les investissements directs étrangers, chaque pays maintient son régime fiscal dérogatoire national . Aussi en raison d’une législation inachevée et de graves défaillances dans l’administration de l’impôt , la fiscalité indirecte interne grève les coûts de production. Cette contrainte décourage les investisseurs à investir dans la communauté mais entraîne une perte du taux de recouvrement des impôts et encourage la fraude fiscale .

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3) Les contraintes sécuritaires Le continent africain fait face à de nombreuses crises qui compromettent ou du moins ralentisse le processus d’intégration au niveau de la sous-région. En effet, au Cameroun on relève de nombreuses crises au Nord-Ouest et Sud-ouest, à l’ExtrêmeNord pour ne citer que ceux-là. Bien plus, l’Afrique subsaharienne seule est l’hôte de conflits de plusieurs natures et d’intensité en 2018 : 12 differends, 13crises non violentes, 46 crises violentes, huit guerres limitées, 6 guerres. IV)

L’implementation de la strategie nationale de mise en œuvre de la ZLECAF

L’analyse du choix stratégique s’appuie sur l’ancrage à la vision ainsi que sur les objectifs et axes stratégiques. Les axes stratégiques nécessitent l’identification des secteurs prioritaires. Ancrage à la vision La vision prospective du Cameroun à l’horizon 2035 est : « le Cameroun, un pays émergent, démocratique et uni dans sa diversité ». Pour parvenir à ce stade, le Cameroun doit entrer dans une ère de développement économique et social durable avec une économie forte, diversifiée et compétitive. Cela signifie au moins deux choses. D’abord, que l’industrie manufacturière du Cameroun soit prédominante dans le PIB et les exportations. La présente stratégie poursuit les objectifs de la vision à travers la promotion de la diversification verticale et l’intégration du Cameroun à l’économie mondiale, à travers son intégration à l’économie africaine. Ensuite, il faudra que l’intégration du Cameroun à l’économie mondiale soit effective. A) Objet et axes stratégiques ou plan d’action la présente stratégie vise deux objectifs globaux. Le premier objectif global a trait à la diversification de l’économie Camerounaise. Le second concerne l’accroissement des exportations du Cameroun vers le continent africain. Ces deux objectifs globaux se déclinent en dix (10) axes stratégiques comme suit. Axe 1 : Appropriation nationale de l’Accord sur la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine Axe 2 : Révision du cadre juridique et institutionnel relatif au commerce extérieur Axe 3 : Amélioration de la quantité et la qualité des infrastructures économiques et commerciales ; Axe 4 : Réduction des barrières tarifaires et non tarifaires et amélioration des normes ; Axe 5 : Promotion de la production et de la transformation en s’appuyant sur les secteurs prioritaires Axe 6 : Développement des chaînes de valeurs transfrontalières ;

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Axe 7: Mise en place des mesures de veille ; Axe 8 : Priorisation des échanges avec le Nigéria et la RDC ; Axe 9 : Création de EXIM Bank Cameroon ; Axe 10 : Mise en œuvre et suivi-évaluation de la stratégie. Les axes stratégiques 5 et 6 nécessitent comme préalable l’identification des secteurs prioritaires du Cameroun. Les axes stratégiques 5 et 6 nécessitent comme préalable l’identification des secteurs prioritaires du Cameroun. Identification des secteurs prioritaires L’identification des produits camerounais ayant un potentiel de développement continental passe par l’identification des sources de croissance et de compétitivité de l’économie camerounaise. L’identification des secteurs prioritaires s’est faite en deux principales étapes. D’abord, la revue de la littérature disponible permet de mettre en exergue les produits pour lesquels le Cameroun dispose d’une source de croissance et de compétitivité. La seconde étape a consisté à discuter les résultats obtenus au cours de la première étape dans le cadre des consultations organisées avec les entités étatiques, le secteur privé et la société civile. En ce qui concerne la revue de la littérature, les travaux retenus sont ceux relatifs aux sources de croissance et de compétitivité ayant servi de document de base pour la préparation du DSRP, ceux de la Direction de la Prévision du Ministère des Finances pour le suivi de la compétitivité de l’industrie manufacturière du Cameroun, ceux de la Banque Mondiale d’abord sur les sources de croissance et de compétitivité, ensuite sur les chaînes de valeurs agricoles du Cameroun. Les travaux du Comité de Compétitivité, ainsi que quelques travaux financés par l’Union Européenne en vue d’analyser l’impact des APE sur la performance des entreprises camerounaises. Il peut arriver qu’un produit compétitif ne soit pas retenu par l’un des travaux à notre disposition. Une analyse des principaux produits exportés permet de mettre en exergue les produits non retenus par ces études. Enfin, le draft de la Stratégie Nationale des Exportations apporte d’autres éléments de réponse à la question posée, celle des sources de croissance et de compétitivité. Le Plan Directeur d’Industrialisation du Cameroun est un guide clé qui ne saurait être ignoré. Une synthèse de la détermination des principaux secteurs à fort potentiel pour lesquels le Cameroun peut s’appuyer pour maximiser ses gains en tant qu’Etat partie de la ZLECAf est présentée dans le tableau ci-dessous Tableau : Produits prioritaires retenus pour la stratégie

Produits en aluminium Produits alimentaires et agroalimentaires Caoutchouc et ouvrages en caoutchouc Produits en verre Produits des industries métallurgiques Bois et ouvrages en bois Cigarettes

Produits en plastiques Produits pétroliers Produits chimiques Produits de beauté Produits agricoles et horticoles Textiles et confection Produits de l’élevage

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Boissons Source : composé par les auteurs.

TIC(START-UP)

Pour chaque groupe de produits, il faudra affiner l’analyse en termes de filières en apportant des informations complémentaires. En effet, étant donné que le problème principal se situe au niveau de la production (avant d’échanger, il faut d’abord produire), il faudra déterminer les facteurs qui permettraient d’accroître la production de chaque filière. L’analyse devra se faire aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de chaque filière (comparaison avec d’autres pays). La recherche de ces informations constitue l’une des activités clé de la présente stratégie.

B)

Les organes institutionnels et mode de financement 1) Les organes institutionnels

Ils sont regroupés au sein d’un comite de mise en œuvre de la présente stratégie crée conformément aux décisions de 31ème session ordinaire de l’UA des 1-2 juillet 2018 à Nouakchott14 (Mauritanie) et du décret n°2018/9387 /PM DU 30 novembre 2018 fixant les modalités de création, d’organisation et de fonctionnement des Comités et Groupes de travail interministériels et ministériels au Cameroun. Afin de garantir une mise en œuvre réussie de la ZLECAf, les missions du comité national ZLECAf devraient être assez claires. La composition du comité devra tenir compte de la diversité des parties prenantes tout en mettant en exergue le rôle clé du secteur privé. Missions Le Comité national pour la ZLECAf aura pour mission : de promouvoir l’accord de libreéchange africain au Cameroun, d’assurer la coordination et le suivi des activités de mise en œuvre de l’accord, de faire des recommandations au gouvernement, de contribuer au renforcement de l’expertise nationale dans les domaines d’intérêt de la ZLECAf, et bien sûr de veiller à la mise en œuvre effective des actions recommandées dans le présent document de stratégie. Le Comité devra également contribuer à l’élaboration et préparation des positions du pays dans le cadre des négociations relatives notamment aux démantèlement tarifaires, de communiquer et divulguer les informations et les publications du Secrétariat de la ZLECAf, de collecter et centraliser les propositions des acteurs nationaux en vue d’une meilleure participation du secteur privé, de veiller à la mise en œuvre effective des mesures prises dans le cadre de l'Accord et de proposer au gouvernement les projets de texte législatifs et réglementaires indispensables à la mise en œuvre de la ZLECAf. Le Comité travaillera en étroite collaboration avec le comité nationale de facilitation du commerce qui est déjà opérationnel.

Composition

Le Comité nationale de mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale sera présidé par le ministère en charge du commerce. Le GICAM assurera la viceprésidence. Le Comité nationale de mise en œuvre de la ZLECAf sera composé de 12 membres dont :

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- un représentant du MINCOMMERCE ; - un représentant du MINEPAT ; - un représentant du MINFI/DD ; - un représentant du MINADER ; - un représentant du MINEPIA ; - un représentant du MINMIDT ; - un représentant de l’INS ; - un représentant du GICAM ; - un représentant du SYNDUSTRICAM ; - un représentant du GFAC ; - un représentant de la Chambre d’Agriculture ; - un représentant de la Chambre de Commerce. Un Secrétariat Technique suivra quotidiennement les activités du Comité. Il sera constitué de quatre membres : un représentant du MINCOMMERCE, un représentant du MINEPAT, un représentant du MINFI/DD et un représentant du GICAM. Le Secrétariat technique sera présidé par le MINCOMMERCE. Le secrétariat technique est chargé notamment de conduire les réflexions sur les problématiques liées à la ZLECAf, de soumettre des recommandations au Comité. Il est chargé de préparer un rapport annuel de mise en œuvre de la stratégie et tout autre document sollicité pat le Comité national ZLECAf. Il préparera une stratégie de mobilisation de fonds dès la première année de mise en œuvre de la stratégie. Les comités techniques seront les principaux points d’appui du Comité National ZLECAf. Ils sont au nombre de cinq, représentant chacun des champs d’application de la ZLECAf : i) Comité technique du commerce des biens ii) Comité technique du commerce des services iii) Comité technique des investissements iv) Comité technique de la propriété intellectuelle Les rôles et responsabilités des acteurs Si le processus d’élaboration de la SNC-ZLECAf a été participatif, sa mise en œuvre doit en être également, ce qui passe par la définition claire des rôles et responsabilités des différents acteurs impliqués notamment (i) les structures gouvernementales ; (ii) le secteur privé ; (iii) les Organisations de la Société Civile ; (iv) les Partenaires Techniques et Financiers. Le secteur public Pour assurer la réussite du Cameroun dans le cadre de ce vaste marché, le gouvernement devra jouer pleine son rôle qui est de faciliter la mise en œuvre de la stratégie en mobilisant tout l’appareil administratif notamment les différents ministères et les autres entités publiques concernées. Cela devra se traduire par la mise en œuvre des mesures, actions et réformes fortes et ambitieuses nécessaires à l’amélioration de l’environnement des affaires afin d’attirer l’investissement privé. A cet effet, le secteur public devra réduire les contraintes liées à la qualité de l’environnement des affaires et au développement des investissements. En d’autres termes, le secteur public devra éliminer les obstacles au développement du secteur privé. Ces obstacles sont liés entre autres au coût excessif des services de transports et de télécommunications, à une fourniture insuffisante d’énergie, aux lenteurs administratives et judiciaires, aux difficultés d’accès aux financements, à l’absence d’une banque agricole capable de souteneur le

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développement agricole en vue de réduire les importations des denrées alimentaires pouvant être produites localement, etc. Dans le cadre de la ZLECAf, le secteur public devra spécifiquement faciliter l’industrialisation sans laquelle il n’aurait pas de participation effective à la ZLECAf. Cela pourrait se traduire par une fiscalité stable et prévisible, des incitations à l’investissement national et au réinvestissement, la facilitation de l’accès au foncier etc. Le secteur public pourrait aussi faciliter la mise en œuvre de la ZLECAf à travers le renforcement du dialogue public-privé qui est déjà effective dans le cadre du Cameroon Business Forum. Dans le cadre de la coopération commerciale, le secteur public devrait faciliter les initiatives entre le secteur privé local et le secteur privé des autres régions, notamment à travers notamment la facilitation des joints ventures et des foires et fora internationaux. Le secteur privé Le secteur privé Le secteur privé est le créateur des biens et services visés dans la ZLECAf. Pour cela, le secteur privé est vu comme le principal bénéficiaire de la ZLECAf. En tant que tel, il est l’acteur économique qui devrait mettre en œuvre la stratégie nationale de mise en œuvre de la ZLECAf dans la mesure où c’est lui qui produit et commercialise les biens et services que le pays devra proposer à ce marché. L’engagement du secteur privé est donc la condition nécessaire pour sa réussite. L’importance du secteur privé dans la mise en œuvre de la stratégie explique sa nécessaire implication à la préparation de la stratégie, notamment à travers la définition des plans d’actions qui devraient être soutenues par le secteur public pour une meilleure participation du Cameroun. Les organisations de la société civile Les OSC ont acquis une utilité sociale certaine au cours de ces dernières années au Cameroun qui fait d’eux des acteurs importants dans le processus de mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale. Ces organisations, dans leurs différentes composantes (associations, OCB, ONG, Syndicats, Médias etc.…), joueront un rôle important tant au niveau national que local. Elles viendraient en complément à l’action de l’Etat et des autres partenaires au développement dans le cadre de la communication, la sensibilisation et le suivi des activités relatives à la ZLECAf. Les partenaires au développement L’apport des partenaires au développement dans la mise en œuvre de la stratégie peut s’apprécier à travers la mise à disposition du Cameroun de leurs différentes expertises, chacun en ce qui le concerne. Cela permettrait de faciliter l’atteinte des objectifs fixés. En plus, les partenaires au développement pourraient faciliter le dialogue entre les institutions nationales et les institutions régionales. 2) Plan de financement Il est envisagé un partenariat public-privé dans la mise en œuvre de cette stratégie, notamment dans le cadre du développement des chaînes de valeurs transfrontalières. Bienplus , l’ ETAT peut faire un emprunt obligataire.

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