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MASTER : Finance et Gouvernance des Organisations (FGO)
Module : Gestion Des Risque Financières
Les théories explicatives des taux de change
Réalisé Par :
BENJAR SAAD Encadré par :
Pr. Y. ETTAHRI
2020-2021
Plan Introduction chapitre 1 : la théorie de la parité des pouvoirs d’achat Section 1 : Pricipe Section 2 : La version absolue de la parité des pouvoirs d’achat Section 3 : La version relative de la parité des pouvoirs d’achat Chapitre 2 : la théorie de la parité des taux d’intérêt Section 1 : pricipe Section 2 : la théorie de la parité des taux d’intérêt non couvert Section 3 : la théorie de la parité des taux d’intérêt couvert chapitre 3 : la théorie de l’effet fisher international conclusion références
Introduction De nos jours, les problèmes de d’explicaion du taux de change se trouvent au coeur des débats politiques. Ils sont les préoccupations premières de toutes les mesures de politique économique et font l'objet de plusieurs études. Les effets du désalignement du taux de change sur les économies reste aujourd'hui l'un des défis majeurs auxquels sont confrontés les gestionnaires de politique économique. La principale difficulté est liée à la détermination d'un taux de change d'équilibre surtout qu'il n'est pas observable. La plupart des pays est confronté à la problématique de déterminationdu taux de change qui lui permettra de réaliser les grands équilibres interne et externe. Or, Plusieurs théorie explicatives des variations de change ont été proposées, qui ne sont d’ailleurs pas sans liaison les unes avec les autres. Nous retiendrons ici trois théorie : -Théorie de la parité du pouvoir d'achat (P.P.A.) -la théorie de la parité des taux d’intérêt -la théorie de l’effet fisher international
Chapitre 1 : Théorie de la parité du pouvoir d'achat (P.P.A.) Section 1 : principe La théorie de la parité du pouvoir d'achat repose sur l'idée qu'une unité monétaire quelconque doit pouvoir être échangée contre la même quantité de bien quel que soit le pays où l'échange s'effectue. Le taux de change est alors le prix relatif de deux biens. Si l'hypothèse de la P.P.A. est vérifiée, un bien qui vaut deux livres sterling par exemple, doit se vendre au même prix quel que soit l'endroit de la transaction. Cette théorie qui occupait une place centrale dans l'analyse des économistes « classiques », fut reprise dès le début de ce siècle par le suédois Cassel. Elle permet aujourd'hui de justifier l'existence de taux de change de long terme vers lesquels tendraient les taux courants. De façon formelle, si l'on note CCo : le cours cimptant de la monaie au temps 0 CCt : le cours coptant anticipé de la monnaie au temps t Ie : indice des prix dans le pays étranger Id : indice des prix dans le pays domistique On peut écrire : CCt/Cco = Id/Ie Exemple : Le cours comptant de la livre sterling au 1/1/N par rapport au CHF est : GBP/CHF= 2,5985 On anticipe une augementation de niveau général des prix de 5% au royaume uni et de 3% en suisse pendant l’année. L’indice des prix est 100 au 1er janvier. Quel devrait etre le cours GBP/CHF à la fin de l’année, si la théorie de la PPA est justifié ? Solution : On à CCt/Cco = Id/Ie CCt/2.5985 = 103/105 CCt= 2,5985*103/105 = 2.5490
Avec l’application du parité du pouvoir d’achat le cours de GBP/CHF pendant une année deviendra GBP=2.5490 CHF, le CHF deviendra donc plus chèr, et l’équilibre GBP/CHF sera réaliser a une nouvelle parité, cet parité doit etre expliquer par l’écart entre l’indice des prix anticipé dans les deux pays. Ecart = 2.5985*2.5490/2.5985 =1.54% et (5% - 3% = 2%)
Section 2: La version absolue de la parité des pouvoirs d’achat « La PPA absolue : Egalité entre le pouvoir d’achat d’une monnaie d’un pays A dans ce pays A et le pouvoir d’achat qu’elle procure, après conversion dans la monnaie d’un pays B, dans ce pays B. Cette théorie des parités de pouvoir d’achat, dans sa version absolue, affirme que le rapport de valeur entre deux monnaies est déterminé par le rapport de leurs pouvoirs d’achats internes » (Dumas, 2005). D’après cette définition, la PPA fait qu’il y a une égalité entre les niveaux de prix : national et étranger, une fois ces prix exprimés dans la même unité monétaire. La PPA est de ce point de vue une extension de la loi du prix unique. NB : La loi du prix unique (LPU) : « Loi du prix unique : proposition qu'en l'absence de coûts de transports et de restrictions commerciales, le prix d'un bien homogène échangé internationalement sera égalisé dans tous les pays par l'arbitrage » (Salvatore, 2008). C’est la même version qui était évoquée précédemment puisque le calcul du taux de change PPA, se fait en effectuant le rapport entre le niveau de prix national (P) et le niveau de prix étranger (P’) : taux de change PPA au certain = P / P’. section 3: La version relative de la parité des pouvoirs d’achat Il existe une version alternative de la théorie PPA appelée la « théorie de la PPA relative ». En effet, c’est une version dynamique de la théorie de la parité de pouvoir d’achat absolue. « La P.P.A. relative établit ainsi que les variations du taux de change compensent les différentiels d'inflation. On retrouve là une justification du principe selon lequel un pays qui accepte un taux d'inflation supérieur à celui de ses voisins doit en contrepartie accepter une dépréciation de sa monnaie » (Drunat et al, 1994). La PPA absolue suggère que le taux de change à tendance à répondre à l'inflation. Donc, il est possible de conclure que le taux de change varie d’une
façon systématique comme ayant des changements continus dans le niveau des prix (inflation). Dans la théorie de la PPA relative, au fil de temps, le taux de change est supposé dépendre des différentiels de taux d'inflation entre les pays selon la formule suivante: EL/E- EL/E / EL/E= πL – πE
Chapitre 2 : la théorie de la parité des taux d’intérêt Section 1 : pricipe La parité des taux d’intérêts ou PTI (Keynes, 1923), si les mouvements internationaux de capitaux sont parfaitement libres, un placement financier doit avoir la même rentabilité, quelle que soit la devise dans laquelle il est réalisé. Le taux d’intérêt de l’économie domestique (i) est alors lié à celui en vigueur à l’étranger (i*) ainsi qu’à l’anticipation qui est faite du taux de change (ê): i =i*+ ê. Autrement dit, Pour transférer des fonds d'un pays à l'autre dans un but de placement rémunérateur, l'investisseur doit convertir ses avoirs dans la monnaie du pays où il investit. De même, lorsqu'il rapatrie son capital et ses bénéfices, il lui faut reconvertir ces sommes dans sa monnaie nationale. Comme tous les investisseurs opèrent de la même manière, ces mouvements internationaux de capitaux influencent nécessairement l'évolution à court terme des taux de change. Les operations peurraient se dérouler de la façon suivente: L’investisseur peut placer ses fonds M sur son propre marché pour un an, par exemple, et obtenir à la fin du placement M(1+id). Ce montant devrait etre égal, d’après la théorie, au montant qu’il obtiendrait en transformant ces devises sur le marché étranger au taux “ie” et en revendant à terme la somme future de façonà avoir à nouveau un montant en monnaie nationale. En d’autres termes,on peut écrire: M(1+id) = [(M/CC)*(1+ie)]*CT (éq 1) CT/CC= (1+id)/(1+ie) (éq 2) En soustrayant 1 des deux termes de éq 2
(CT-CC)/CC = (id-ie)/1+ie Si l’on considère que ie est faible on peut écrire: (CT-CC)/CC = id-ie Report (ou déport) = différentiel de taux d’intéret Le différentiel de taux d’intéret entre deux pays doit etre égale au taux d’appréciation attend de la devise par rapport à la monnaie nationale. Le taux de report (ou de deport) et le différentiel de taux d’intéret pris en compte doivent correspondre à la meme durée. Exemple: Les cours et les taux d’intéret à 1 an sur USD = 5%, taux d’intéret à 1 an sur EUR = 6,5% Si la PTI S’applique, quel est le cours à terme ?
Solution: CT = CC + CC (id+Ie) CT= 1.0150 + 1.0150 (6.5% - 5%) = 1.0302 La parité deviendra 1.0302 avec une augmentation de 1.5% qui reflate le différentiel de taux d’intéret. Plus précisément, la conduite de l'investisseur est dictée par les deux déterminants qui affectent la rentabilité de son placement : L'écart de rendement entre le pays étranger et l'économie nationale, donné par la différence entre les taux d'intérêt nominaux. L'évolution supposée du taux de change, entre le moment où il investit à l'étranger et le moment où il rapatrie ses avoirs. Section 2 : la théorie de la parité des taux d’intérêt non couvert Pour qu'il y ait parité des taux d'intérêt, il faut que le différentiel de taux d'intérêt entre deux devises soit égal à l'évolution du taux du change à terme. S'il y a équivalence, alors la PTI est couverte. Si ce n'est pas le cas, la parité des taux d'intérêt est non couverte. Pour vous aider à comprendre, prenons un exemple. Vous souhaitez investir 10 000€ sur les devises dans un horizon d'un an. Vous hésitez entre investir sur l'Euro ou le Dollar. Admettons que l'EUR/USD cote
1.10 et que le taux d'intérêt court terme de l'USD soit de 1% et de 0.5% pour l'EUR. Si on parle en terme de rémunération pure, il est préférable d'acheter de l'USD étant donné qu'il vous rapporte plus qu'un placement en Euro (1% contre 0.5% de rémunération - cf swap de devise). Toutefois, vous devez prendre en compte le fait que le taux de change de l'EUR/USD va évoluer durant la durée de votre placement. Vous anticipez alors un taux de change de 1.05 dans un an (à l'issue de votre placement). Avec ces données, il vous est maintenant possible de calculer le rendement réel d'un investissement en Euro ou en Dollar. Pour le Dollar - Il faut convertir les 10 000€ en Dollar. Au moment de l'ouverture de votre position, l'EUR/USD cote 1.10, soit 11 000$ (10 000*1.10) - Le taux d'intérêt du Dollar est de 1% ce qui signifie que votre rémunération est de 11 000 * 1.01 = 11 110$ - Il faut maintenant reconvertir ces dollars en Euros pour pouvoir comparer avec l'autre placement. A terme, vous anticipez un taux de change de 1.05 donc 11 110 / 1.05 = 10 581€ - Le taux de rendement de votre placement en Dollar n'est pas de 1% (taux d'intérêt de l'USD) mais de 5.81% ((10 581 / 10000) - 1)*100 Pour l'Euro Le calcul est plus simple. Rappelons que le taux d'intérêt EUR est de 0.5%) donc : 10 000 * 1.005 = 10 050€. Le placement en Dollar est donc beaucoup plus intéressant dans ce cas présent. Etant donné que le rendement des deux placements est différent, c'est qu'il n'y a pas parité des taux d'intérêt. On dit alors que la parité des taux d'intérêt est non couverte.
Section 3 : la théorie de la parité des taux d’intérêt couvert Admettons maintenant que vous estimez à terme, dans un 1 an à l'issue de votre placement, que l'EUR/USD cote 1.1054 (et non plus 1.05 comme dans l'exemple précédent). Pour le placement en Euro, le calcul ne change pas mais pour le placement en Dollar, c'est le calcul de fin qui diffère. Le placement en USD vous rapporte toujours 11 110$ mais si vous convertissez cette somme en Euros dans un an au cours de 1.1056, alors cela donne 11 110 / 1.1054 = 10050€.
Le taux de rendement réel de votre placement en Dollar est alors identique au taux de rendement de votre placement en Euro (10 050 soit 50€ pour les 2). Il y a parité des taux d’intérêt. On dit alors que la parité des taux d'intérêt est couverte.
chapitre 3 : la théorie de l’effet fisher international section 1 : principe Ainsi s’appelle la théorie selon laquelle la valeur de la monnaie varie en proportion inverse de sa quantité, toutes autres choses restant égales. Puisque les prix des autres biens sont exprimés en monnaie, la valeur de la monnaie n’est rien d’autre que l’inverse du niveau général des prix. Comme nous avons pu nous en rendre compte, cette théorie est l’une des plus anciennes de la science économique. Elle avait déjà été exposée par le mercantiliste Locke en 1692. Cantillon, Hume, Ricardo et Mill en furent des hérauts. Toutefois, c’est dans l’ouvrage d’Irving Fisher, « The Purchasing Power of Money », paru en 1911, que cette théorie sera exposée et argumentée le plus systématiquement. L’idée géniale de Fisher fut de la résumer dans une équation simple, à partir de laquelle il est possible de visualiser les rapports entre les différentes variables. Cette équation, devenue l’une des plus connues de la science économique, Fisher la baptize équation de l’échange. Outre, l’économiste irving fisher met au point un modèle de change, qu’il utilise pour prévoir les mouvement des devises sur le marché spot. Il s’est intéressé aux variables qui influent vraiment sur le taux de change : sa conclusion est assez simple. La variation des devises dépend du différentiel d’inflation anticipé. Autrement dit, sur le long terme, les effets des arbitrages financièrs s’estompent puisque les rentabilités réelles des investissements s’égalisent qu’une accélération du taux d’inflation d’un pays causera à terme une augementation égale de son taux d’intérêt. Ce qui s’écrire ainsi : Ti = Tr + Ii Avec : Ti : taux d’intérêt nominal (taux facturé à l’exportateur)
Tr : taux d’intérêt réel (tr = (1+ Ti )/ (1+ Ii)) Ii : taux d’inflation dans le pays i Comme les marchés financière sont censés etre efficients, le taux d’intérêt réel est le meme dans tous pays.si on admet que le taux réel est le meme, au niveau mondial, on peut en déduire une autre relation : Ti = Ii ce qui anonce ainsi : Le différentiel des taux d’intérêt nominaux entre deux pays sera égal au différentiel de taux d’inflation entre ces deux pays. Ti : différentiel de taux d’intérêt nominal entre deux pays. Ti : différentiel de taux d’inflation nominal entre deux pays Cette relation de fisher a été étendue au domaine international pour la prévision des taux de change. le différentiel de taux nominal devrait être approximativement égal au différentiel de l’inflation anticipée. Une devise avec un taux d’inflation élevé devrait compenser en offrant un taux d’intérêt plus élevé qu’une devise avec un taux d’inflation plus bas. Les taux de change spot devraient changer d’une magnitude égale, mais de signe opposé au différentiel de taux d’intérêt nominal. L’idée : des taux d’intérêt nominaux élevés reflètent seulement un taux d’inflation anticipé élevé.
Conclusion Plusieurs éléments peuvent servir de base pour tenter d’analyser les évolutions des taux de change, La balance des paiements, La parité des pouvoirs d’achat entre pays, Les taux d’intérêts,Les taux de change, Les variables monétaires, Les variables financières, Les comportements des acteurs du marché financier… Aucune théorie n’apporte de solution parfaite. Pour essayer de comprendre les taux de change, il faut analyser le plus d’éléments possible… et ne pas oublier que les évolutions dépendent aussi desbcomportements des acteurs du marché.
Références :
Thèse : thèse de doctorat de l’Université de recherche Paris Sciences et Lettres PSL Research University, sujet : Cycles et instabilité chez I. Fisher : l’équilibre à l’épreuve de la monnaie, Soutenue par Adrien VILA le 07 avril 2018, Article : * Les théories explicatives du taux de change : de Cassel au début des années quatre-vingt Jérôme Drunat, Gilles Dufrenot, Laurent Mathieu, revue française de l’économie. * la macroeconomie avant keynes, Ombres et lumières de l'économie politique, Paul Jael. * Parité des pouvoirs d’achat : définition, mesure et interprétation Robert Lafrance et Lawrence Schembri, département des Relations internationales, revue de la banque du canada.