Support de Cours Intro Fiscalite [PDF]

  • 0 0 0
  • Gefällt Ihnen dieses papier und der download? Sie können Ihre eigene PDF-Datei in wenigen Minuten kostenlos online veröffentlichen! Anmelden
Datei wird geladen, bitte warten...
Zitiervorschau

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES

FILIERE : ETUDE SUPERIEUR DE COMMERCE

NIVEAU : 2

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES

Dispensé par : M. TALLA Guy Bernard

 Master II professionnel en Banque et Finance (Université de Yaoundé II – SOA)  Diplômé du 1er cycle d’Expertise Comptable à l’Ordre National des Experts Comptables du Cameroun (ONECCA) / Institut des Techniques Economiques et Comptables de Paris (INTEC)  Diplômé du 1er cycle d’Expertise Comptable à l’Académie de Nantes (France)  Etudiant en fin de second cycle d’Expertise Comptable à l’Académie de Nantes (France)  Expert Consultant en Comptabilité, Fiscalité et en Management des Entreprises  Auditeur Comptable et Financier  Directeur du Cabinet de Gestion et de Conseils (CGC CONSULTING)  Enseignant de Comptabilité –Gestion et Fiscalité (Cycle BTS – Licence – Master Professionnel)

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 1

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES

PLAN DU COURS INTRODUCTION GENERALE PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR L’IMPÔT ET TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE ET DROIT D’ACCISE CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’IMPÔT CHAIPTRE II : LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE ET LE DROIT D’ACCISE

DEUXIEME PARTIE : L’IMPÔT SUR LE REVENU DES PERSONNES PHYSIQUES CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’IRPP CHAPITRE II : IRPP SUR LES TRAITEMENTS, SALAIRES ET RENTES VIAGERES CHAPITRE III : LES REVENUS DES CAPITAUX MOBILIERS CHAPITRE IV : LES REVENUS FONCIERS CHAPITRE V : LES BENEFICES DES ACTIVITES INDUSTRIELLES ET COMMERCIALES CHAPITRE VI : LES BENEFICES AGRICOLES CHAPITRE VII : LES BENEFICES DES PROFESSIONS NON COMMERCIALES

CHAPITRE VIII : CAS PARTICULIERS D’IRPP ET OBLIGATIONS DES CONTRIBUABLES SOUMIS A L’IRPP

BIBIOGRAPHIE : -

Code général des impôts du Cameroun 2022 Loi de Finance du Cameroun 2022 Circulaires d’application de la loi de finance 2018, 2019, 2020, 2021 et 2022 Cours de droit fiscal de l’Institut National des Techniques Economiques et Comptables de Paris (INTEC de Paris)

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 2

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES

INTRODUCTION GENERALE La fiscalité concerne les prescriptions législatives qui conduisent à la détermination de l’assiette d’imposition et aux modalités de calcul et de paiement de l’impôt. La fiscalité désigne l’ensemble des règles ; lois et mesures qui régissent le domaine fiscal d’un pays. Définie autrement, elle se résume aux pratiques utilisées par un état ou une collectivité pour percevoir les impôts et autres prélèvements obligatoires. pour cela, il représente un système de contribution obligatoire imposé par l’état le plus souvent sous la forme d’impôt pesant sur les personnes physiques (IRPP), morales (IS), les biens (taxe foncière). En réalité, le mot fiscalité dérive du mot « fisc » qui vient du latin « fispus » qui signifie corbeille d’acier dans laquelle l’argent était déposé à Rome qui désigne le trésor impérial (trésor public). Aujourd’hui, le fisc n’est rien d’autre que l’administration des impôts.

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 3

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES

PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR L’IMPÔT ET TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE ET DROIT D’ACCISE

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 4

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES

CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’IMPÔT

SECTION 1 : DÉFINITION-CARACTÈRES-OBJECTIFS DE L’IMPÔT Paragraphe 1 : Définition de l’Impôt

L’Impôt est un moyen de répartition des Charges Publiques ou des Dépenses de l’État entre les Agents Économiques d’après leurs facultés contributives. Lorsque l’État du Cameroun dans la Loi de Finance fixe pour l’année le montant de son Budget, le volet recette proviendra en priorité des Impôts et taxes que paieront les Opérateurs Économiques et autres contribuables. Paragraphe 2 : Caractères de l’Impôt 1. L’Impôt est une contribution forcée. Chacun est tenu de supporter et de payer l’Impôt 2. L’impôt est une contribution forcée sans contrepartie directe Lorsque l’Impôt est payé, le contribuable n’attend pas directement que l’État vienne réaliser dans sa Région ou son Quartier une œuvre immédiate. Lorsque nous payons par exemple l’IRPP (Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques), il faut que l’État dans sa Politique de Développement et de Planification de l’Éducation, estime loisible afin de venir construire une École ou un Hôpital dans notre Centre (ceci peut prendre 01 ou 05 ans, voire même plus) Il faudrait déjà à ce niveau distinguer l’Impôt de la Taxe qui quant à elle a une Contribution directe (lorsque la Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères est payée, la Société HYSACAM est tenue de venir les enlever immédiatement). 3. L’Impôt a un caractère définitif Lorsque l’Impôt est payé, le contribuable ne peut réclamer le remboursement sauf en cas de trop perçu ou de dégrèvement. Paragraphe 3 : Objectifs de l’Impôt Trois (03) objectifs sont assignés à l’Impôt : 1. C’est un moyen d’interventionnisme de l’État dans le cours de l’Activité Économique Avec l’Impôt ou la Politique Fiscale, l’État peut encourager ou décourager l’exercice de certaines activités.

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 5

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES Pour décourager la consommation des poulets congelés en provenance de l’Europe, l’État a augmenté les taxes sur l’importation de ces produits. Par cet acte, les producteurs domestiques commercialisent régulièrement et à bon marché les poulets élevés localement. Le 10 Février 2001, le Chef de l’État Camerounais lors de son discours à la jeunesse a annoncé la défiscalisation des produits informatiques. Par cet acte, les opérateurs économiques camerounais ont procédé à l’importation des produits informatisés car les taxes et impôts avaient baissé. Aujourd’hui, un microordinateur peut s’acquérir autour de 100.000 F CFA voire moins. 2. L’impôt permet à l’État d’obtenir l’essentiel de ses ressources avec le maximum de sûreté Les recettes fiscales alimentent la plus grande partie du Budget de l’État ; lorsque la Loi de Finance de la République est promulguée par le Chef de l’État, les recettes seront en priorité pourvues par les Impôts et autres taxes. 4. L’impôt permet de réduire les inégalités sociales Sans les recettes fiscales, certains enfants n’iraient jamais à l’école. Or avec les Impôts, l’État construit dans les villages et villes les écoles, les hôpitaux où enfants du riche et enfants du pauvre y vont à prix réduit. SECTION 2 : CLASSIFICATION DES IMPÔTS AU CAMEROUN Deux critères fondamentaux permettent de classer les Impôts au Cameroun : le critère Économique et le critère Administratif. Paragraphe 1 : Classification des Impôts selon le critère Économique Selon cette approche, on distingue : 1. L’impôt sur la Dépense ou sur la Consommation La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) est une illustration de l’Impôt sur la Consommation ou la Dépense. 2. L’impôt sur le Capital ou sur le Patrimoine Les Droits d’Enregistrement sont des exemples des Impôts sur le Capital. 3. L’impôt sur le Bénéfice ou sur le Revenu L’Impôt sur les Sociétés (IS) et l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP) sont des exemples. Paragraphe 2 : Classification des Impôts suivant le critère Administratif Ici, les Impôts Directs se distinguent des Impôts Indirects. 1. Les Impôts Directs Ces Impôts sont supportés à titre définitif par le Contribuable. Le Contribuable est à la fois le Redevable.

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 6

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES Ces Impôts sont perçus par les Services de Contribution Directe par établissement de rôle. Le rôle est défini comme Acte Administratif par lequel l’Autorité Fiscale décide de l’Assiette d’Impôt et de sa liquidation pour un Contribuable nommément désigné. L’Impôt Libératoire, la Patente, l’IS sont des exemples d’Impôt Directs. 2. Les Impôts Indirects Ils sont perçus par les Services de Contribution Indirecte sans établissement de rôle. Ces Impôts peuvent être répercutés sur d’autres contribuables (souvent par l’intermédiaire des prix) La TVA, les Retenues Salariales Fiscales et Sociales, sont des exemples d’Impôts Indirects. C’est le redevable qui est chargé de reverser l’Impôt au Trésor ou dans les Caisses de l’État. SECTION 3 : DETERMINATION OU ETABLISSMENT DES IMPOTS AU CAMEROUN Trois étapes fondamentales permettent de déterminer les impôts au Cameroun : -La détermination de la Base ou de l’Assiette de l’Impôt ; -La Liquidation ; -Le Recouvrement. Paragraphe 1 : La détermination de la base ou de l’Assiette de l’Impôt Elle consiste à déterminer la matière imposable. On distingue de ce point de vue : 1. La Confession Fiscale Elle consiste pour un contribuable de se présenter devant l’Autorité Fiscale pour déclarer lui-même sa matière imposable. L’Autorité Fiscale compte sur sa bonne foi tout en se réservant un minimum de contrôle. De façon anecdotique, la Confession Fiscale est différente de la Confession Religieuse. Sur le plan religieux, lorsqu’un citoyen durant un mois commet l’adultère 10 fois, et se présente devant le prêtre pour se repentir, l’homme de Dieu ne pourra que déclarer « Que Dieu te Pardonne » alors qu’en dehors de l’adultère, il a même extorqué les fonds à un prochain. Le prêtre n’a pas des éléments de contrôle ou de vérification de l’information donnée. 2. La Dénonciation Fiscale ou la Délation Fiscale Elle consiste pour un contribuable à donner l’information (à dénoncer) sur la matière imposable d’un autre contribuable parfois sans même le savoir ou parfois contre sa volonté. Dans les documents de la Déclaration Statistique et Fiscale (DSF), un client dénonce (indique) le montant des ventes (Chiffre d’Affaires) réalisé par son fournisseur ou ses fournisseurs. 3. La détermination de la base d’Imposition par les signes extérieurs de la richesse La matière imposable est fixée en se fondant sur les indices d’enrichissement que possède un contribuable. Il y a ici présomption de la matière imposable.

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 7

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES De ce point de vue, il est absurde pour l’Autorité Fiscale d’admettre que le salaire mensuel d’un Contribuable (base de calcul de l’IRPP) soit 200.000 F CFA alors qu’il a une villa de 100.000.000 F CFA et roule dans une voiture de 60.000.000 FCFA. Dans ce cas, l’Autorité Fiscale fixe la base de calcul par présomption quitte au contribuable d’apporter la preuve contraire s’il estime que le montant fixé est élevé. Paragraphe 2 : La Liquidation Elle est l’opération qui consiste à appliquer à la base d’imposition le taux de l’impôt et de fixer les échéances de paiement. Dans le cas singulier de l’Impôt sur les Sociétés ceci pour les contribuable relvant du régime du réel, la liquidation est consacrée par : 1. Calcul de l’Impôt Les étapes de calcul de l’impôt sont les suivantes : - On calcule dans un premier temps le minimum de perception (MP) en appliquant au Chiffre d’Affaires hors taxe le taux de 2,2% (2% en principal et 10% de 2% en centimes additionnels). - On calcule l’Impôt Proportionnel sur le Bénéfice (IPB). On applique 33% au résultat fiscal arrondi aux milliers de Francs inférieurs (30% en principal et 10% de 30% en centimes additionnels) - On calcule ou on recense les minorations (m) - On calcule ou on recense les Majorations (M) - On calcule l’IS à verser = Maximum (MP, IPB) + M-m 2. l’Échéancier de l’impôt Il se présente comme suit : - Au plus tard le 15 de chaque mois le Minimum de perception mensuel doit être reversé dans les caisses de l’État (il s’agit de 2,2% du montant des ventes du mois actuel qui doit être versé le mois suivant). - L’IS à verser au Trésor doit être effectué au plus tard le 15 Mars suivant la clôture de l’exercice fiscal. Paragraphe 3 : Le Recouvrement de l’impôt Il est l’opération qui consiste à faire passer l’argent de la poche des Contribuables pour les caisses ou les coffres-forts de l’État. Le Recouvrement peut se faire de 03 façons : - Le Recouvrement par rappel par l’Administration Fiscale Un avertissement de payer avant la date limite de paiement est adressé au Contribuable. -Le Recouvrement de façon spontanée Le Contribuable s’acquitte du montant de l’Impôt sans avertissement de l’Administration Fiscale. - Le Recouvrement par retenue à la source Le Redevable retient l’Impôt pour le reverser au Trésor.

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 8

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES L’Impôt sur le Revenu des Capitaux Mobiliers (IRCM) consacrés sur les Dividendes est versé à l’Administration Fiscale par l’Entreprise alors que les Contribuables sont les Actionnaires ou Associés.

SECTION 4 : ORGANISATION DE L’ADMINISTRATION FISCALE CAMEROUNAISE Elle est organisée en 03 principales directions : Paragraphe 1 : La Direction des Douanes Elle s’occupe de l’Imposition des Recettes Douanières. Elle procède à l’élaboration et au suivi des procédures en matière douanière. Elle procède à l’édition des différents Codes de Douanes. Elle est basée à Yaoundé. Paragraphe 2 : La Direction des Impôts Qui s’occupe entre autres de l’Édition des Codes Généraux des Impôts et veille au respect des Procédures Fiscales. Elle procède à l’élaboration et au suivi des procédures en matière fiscale. Elle procède à l’édition des différents Codes Génaux des Impôts. Elle est basée à Yaoundé. Paragraphe 3 : La Direction du Trésor Elle est le gardien des Fonds Publics. Elle est basée à Yaoundé. SECTION 5 : QUELQUES DÉFINITIONS Il est question ici de préciser les sens de certaines notions prêtent souvent à confusion. Paragraphe 1 : Redevable - Contribuable Le Redevable est la personne chargée de verser ou de reverser l’Impôt dans les caisses de l’État ou à l’Administration Fiscale. Le Contribuable est la personne qui supporte la charge effective de l’Impôt. Contribuable et Redevable peuvent désigner la même entité.  L’Employeur qui verse les retenues salariales dans les Organisations Spécialisées (Crédit Foncier, CNPS) est un Redevable alors que les Contribuables sont les employés.  L’Employeur qui verse lui-même ses propres Impôts notamment les Charges Patronales est à la fois Redevable et Contribuable. Paragraphe 2 : Taxe et Impôt La Taxe a une contrepartie directe alors que l’Impôt n’a pas de contrepartie directe. Paragraphe 3 : Défiscalisation - Pause Fiscale - Élargissement d’Adresse. 1. Défiscalisation Elle consiste à supprimer ou à réduire l’Impôt sur certains produits ou certaines activités. Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 9

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES 2. Pause Fiscale Elle consiste à maintenir les Impôts à leurs niveaux existants. Il n’y a pas création d’Impôts nouveaux. Elle est différente de l’augmentation du taux d’Impôt. 3. Élargissement d’Assiette Il consiste à créer des Impôts nouveaux ou à étaler l’imposition à plusieurs activités ou Contribuables ou à plusieurs Produits.

à plusieurs

Paragraphe 4 : Acompte d’Impôt - Majoration d’Impôt - Crédit d’Impôt -Minoration d’Impôt 1. Acompte d’Impôt Il s’agit du versement partiel et souvent à l’avance de l’Impôt. Le Minimum de Perception (MP) est un acompte d’IS 2. Majoration d’Impôt Il s’agit des Impôts qui doivent être ajoutés aux Impôts qui sont censés être payés au cours d’une année (impôts dûs) avant versement dans les caisses de l’État. La pénalité de 100% sur les rémunérations occultes est une illustration. 3. Minoration d’Impôt Il s’agit des Impôts qui doivent être soustraits sur les Impôts qui sont censés être payés au cours d’une année avant versement à l’Administration Fiscale. 4. Crédit d’Impôt Il s’agit d’Impôt payé en trop par un Contribuable qui peut faire l’objet d’un remboursement ou d’une compensation. Paragraphe 5 : Parafiscalité Branche de la Fiscalité qui s’occupe de la collecte des Impôts au profit des Collectivités Territoriales Décentralisées que sont les Communes. Paragraphe 6 : Prélèvement d’impôt- Pression Fiscale Le prélèvement d’impôt : il s’agit ici du taux moyen des impôts que l’ensemble des contribuables est censé payer au cours d’une période. Lorsque ce moyen est trop élevé, on parle de Pression Fiscale.

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 10

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES

DEUXIEME PARTIE : IMPÔT SUR LE REVENU DES PERSONNES PHYSIQUES (IRPP)

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 11

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE REVENU DES PERSONNES PHYSIQUES SECTION I : DISPOSITIONS GENERALES D’après l’article 24 du CGI, il est établi un Impôt annuel unique sur le Revenu des Personnes Physiques désigné sous le nom d’impôt sur le revenu assis sur le revenu global net réalisé par ceuxci. Le revenu global net correspond à la somme des revenus nets catégoriels ci-après : -

Les traitements, salaires, pensions, et rentes viagères (revenu annuel perçu de perpétuel (TS) Les revenus de capitaux mobiliers(RCM) ; Les revenus fonciers(RF) ; Les bénéfices des activités artisanales, industrielles et commerciales (BIC) ; Les bénéfices des exploitations agricoles (BA) ; Les bénéfices des professions non commerciales et assimilées (BNC).

SECTION II : PERSONNES IMPOSABLES D’après l’article 25 du CGI, sous réserves des dispositions des conventions internationales et de certaines dispositions, l'Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques est dû par toute personne physique ayant au Cameroun son domicile fiscal ou une résidence habituelle. Sont considérées comme ayant au Cameroun un domicile fiscal : -

Les personnes qui ont au Cameroun leur foyer ou le lieu de leur séjour principal ; Celles qui exercent au Cameroun une activité professionnelle salariée ou non, à moins qu'elles ne justifient que cette activité y est exercée à titre accessoire ; Celles qui ont au Cameroun le centre de leurs intérêts économiques.

Sont également considérés comme ayant leur domicile fiscal au Cameroun : -

Les fonctionnaires ou agents de l'État exerçant leurs fonctions dans un pays étranger et qui ne sont pas soumis à l’impôt dans ce pays ; Les personnes dont le domicile fiscal est situé hors du Cameroun, sont passibles de l'Impôt sur le Revenu des personnes physiques quant à leurs gains de source camerounaise.

Sont également passibles de l'Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques : -

-

Les personnes de nationalité camerounaise ou étrangère ayant ou non leur domicile fiscal au Cameroun, qui recueillent des bénéfices ou revenus dont l'imposition est attribuée au Cameroun par une convention internationale relative à l'élimination de la double imposition. Les personnels des organisations internationales et des missions diplomatiques et consulaires recrutés localement ou non, et n’ayant pas la qualité d’agent diplomatique au

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 12

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES sens des conventions internationales demeurent assujettis de plein droit à l’impôt sur le Revenu des Personnes Physiques au Cameroun. Toutefois, l’article 26 du CGI ajoute que l es associés des sociétés en nom collectif et les commandités des sociétés en commandite simple n'ayant pas opté pour l'Impôt sur les Sociétés sont personnellement soumis à l'Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques pour la part des bénéfices sociaux correspondant à leurs droits dans la société. Il en est de même des membres des sociétés civiles (personnes physiques), sociétés en participation et des sociétés de fait non passibles de l’impôt sur les Sociétés. SECTION III: EXONERATIONS A L’IRPP Sont affranchis de l’impôt sur le Revenu des Personnes Physiques : -

le chef de mission diplomatique, les consuls, les agents des missions diplomatiques et consulaires de nationalité étrangère titulaires d’une carte diplomatique délivrée par le Ministère des Relations Extérieures, mais seulement dans la mesure où les pays que ces missions diplomatiques et consulaires représentent accordent des avantages analogues aux agents diplomatiques et consulaires camerounais ;

-

Les personnes physiques, exclusivement pour leurs activités soumises à l’impôt libératoire les personnels administratifs et techniques des missions diplomatiques, postes consulaires et organisations internationales dès lors qu’il est établi qu’ils sont soumis à l’impôt sur le Revenu dans leur pays d’origine.

SECTION IV : LIEU D'IMPOSITION Si le contribuable a une résidence unique au Cameroun, l’impôt est établi au lieu de cette résidence. S'il possède plusieurs résidences au Cameroun, il est assujetti à l'impôt au lieu où il est réputé posséder sa résidence principale. Les personnes domiciliées à l'étranger, les fonctionnaires et agents de l'Etat exerçant leurs fonctions dans un pays étranger sont, lorsqu'ils sont redevables de l’impôt sur le Revenu des personnes physiques et lorsqu'ils ne possèdent pas de résidence au Cameroun imposables, les premières au lieu de leurs principaux intérêts au Cameroun, et les seconds au siège du Service qui les administre. SECTRION V : DETERMINATION DE L’ASSIETTE DE L’IMPOT SUR LE REVENU DES PERSONNES PHYSIQUES L’assiette de l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques est déterminée pour chaque type de revenus nets catégoriels dont dispose le contribuable au titre d’une année d’imposition, après abattement d’un montant forfaitaire de 500 000 F CFA en ce qui concerne les traitements et salaires.

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 13

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES SECTION VI : PAIEMENT DE L’IRPP En principe, l’IRPP se calcul et se paye en fin d’année. Mais au cours de l’exercice, l’état exige les acomptes pour chaque catégorie de revenu. Il est acquitté en un versement unique sous déduction des acomptes et retenues aux sources opérées au cours de l'exercice au plus tard le 15 mars. 1. Les acomptes sur les BIC, BA et BNC Ces acomptes tiennent compte du régime d’imposition du contribuable. Pour les contribuables du régime du simplifié : Un acompte de 5,5% du CA réalisé au cours du mois est payé au plus tard le 15 du mois qui suit pour les commerçants relevant du régime simplifié. Le chiffre d’affaire retenu est arrondi au millier de franc inférieur. Pour les contribuables du régime du réel : Un acompte égal à 2,2% du CA réalisé au cours du mois est payé au plus tard le 15 du mois suivant. Le chiffre d’affaire retenu est également arrondi au millier de franc inférieur. 2- Acompte d’IRPP sur les traitements et salaires L’impôt est retenu à la source par l’employeur lors du paiement des salaires. Les salaires inférieurs à 62000 FCFA par mois ne subissent pas de retenues au titre de l’IRPP. Les retenues effectuées au titre des paiements afférents à un mois doivent être reversées au plus tard le 15 du mois suivant. 3- Les acomptes d’IRPP sur les RCM L’IRPP au titre des RCM est calculé au taux de 16,5% et retenu à la source par la personne qui effectue le paiement. Cette dernière doit reverser dans les 15 1ers jours qui suivent la date de paiement de ces produits, cet impôt au trésor. 4- Les acomptes d’impôt sur les RF Le taux d’acompte est fixé à 10 % majoré de 10 % des centimes additionnels communaux (cas de location pour usage d’habitation) des loyers effectivement encaissés au titre du titre. ; Soit un taux global de 11 %. Il est liquidé les quinze (15) premiers jours du trimestre suivants. Lorsqu’il est donné en location pour usage commercial, le taux de précompte est de 15 % des loyers encaissés.

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 14

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES

CHAPITRE II : IRPP SUR LES TRAITEMENTS, SALAIRES, PENSIONS ET RENTES VIGIAGERES SECTION I : LES REVENUS IMPOSABLES A L’IRRP

Selon l’article 30 du CGI, Sont imposables à l’IRPP dans la catégorie des traitements et salaires : -

les revenus provenant des traitements ;

-

des salaires ;

-

les indemnités ;

-

émoluments ;

-

des pensions et rentes viagères, et les gains réalisés par les producteurs d’assurance, les voyageurs représentants placiers, lorsque l’activité rétribuée s’exerce au Cameroun.

Cependant, les pensions et rentes viagères sont réputées perçues au Cameroun lorsque le débiteur y est établi.

SECTION II : REVENUS EXONERES DE L’IRPP

Selon l’article 31 du CGI, Sont affranchis de l’IRPP : -

les allocations spéciales destinées à couvrir les frais inhérents à la fonction ou à l’emploi, dans la mesure où elles sont effectivement utilisées conformément à leur objet et ne sont pas exagérées ;

-

les allocations ou avantages à caractère familial ;

-

les allocations, indemnités et prestations servies sous quelque forme que ce soit par l’État, les Collectivités et Établissements publics en vertu des lois et décrets d’assistance et d’assurance ;

-

les indemnités temporaires, prestations et rentes viagères servies aux victimes d’accidents du travail ou à leurs ayants droit ;

-

les rentes viagères servies en représentation de dommages-intérêts en vertu d’une condamnation prononcée judiciairement pour la réparation d’un préjudice corporel ayant entraîné pour la victime une incapacité permanente totale l’obligeant à avoir recours à l’assistance d’une tierce personne pour effectuer les actes ordinaires de la vie

-

le complément forfaitaire de solde servi aux fonctionnaires ;

-

les pensions pour blessures et invalidité accordées aux hommes qui ont servi aux forces armées ;

-

les bourses d’études ;

-

le capital reçu à titre de pension ou d’indemnité pour décès ou en compensation consolidée pour décès ou blessures ;

-

les majorations de salaires résultant de l’application de l’index de correction servi aux fonctionnaires et agents de l’État des missions diplomatiques et consulaires en poste à l’étranger ;

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 15

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES -

les gratifications allouées aux travailleurs à l’occasion de la remise des médailles du travail par le ministère chargé du Travail ;

-

la quote-part de l’indemnité de licenciement versée à titre de dommages- intérêts en vertu de la législation sociale, à l’exception des sommes destinées à couvrir le préjudice relatif à la perte du salaire.

-

Les salaires de moins de 62 000 FCFA.

SECTION III : ASSIETTE D’IMPOSITION A L’IRPP I.

DISPOSITIONS FISCALES EN MATIERE D’ASSIETTE DE L’IRPP

L’article 32 du CGI stipule que Pour la détermination de la base d’imposition de l’IRPP, il doit être tenu compte du montant brut des traitements, indemnités, émoluments, salaires, pensions et rentes viagères ainsi que de tous les avantages en nature ou en argent accordés aux intéressés. Cependant, l’article 33 alinéa 1er du même code donne une estimation des avantages en nature selon le barème ci-après, appliqué au salaire brut taxable : Logement :

15% ;

Electricité :

4%;

Eau :

2%;

Par domestique :

5%;

Par véhicule :

10 % ;

Nourriture :

10 %.

L’article 33 alinéa 2 stipule que : « toute indemnité en argent représentative d’avantages en nature doit être comprise dans la base d’imposition dans la limite des taux prévus ci-dessus, sauf disposition expresse les exonérant ». L’article 34 du CGI ajoute que Le montant net du revenu imposable est déterminé en déduisant du montant brut : - Des sommes payées et des avantages en nature ou en argent accordés ; - Les frais professionnels calculés forfaitairement au taux de 30 % ; - Ainsi que les cotisations versées à l’Etat, à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) au titre de la retraite obligatoire. Cependant, l’article 29 du CGI stipule que l’assiette de l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques est déterminée pour chaque type de revenus nets catégoriels dont dispose le contribuable au titre d’une année d’imposition, après abattement d’un montant forfaitaire de 500.000 FCFA en ce qui concerne les traitements et salaires.

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 16

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES II.

DETERMINATION DE L’IRPP SUR SALAIRES A. DETERMINATION DU SALAIRE IMPOSABLE (OU TAXABLE)

1) LES COMPOSANTES DU SALAIRE Le salaire comporte deux parties : le salaire de base et les compléments ou accessoires du salaire (primes, indemnités, etc.). a) le salaire de base Le salaire de base est le montant servi au travailleur uniquement en fonction du temps qu’il a passé dans l’entreprise ou de la tâche qu’il a accomplie. C’est l’élément essentiel de la rémunération. Il est fixé d’avance dans sa nature et dans son mode de calcul (Contrat de travail). Il dépend de plusieurs paramètres tels que le SMIG et la législation (Code du travail, conventions collectives, etc..). Il s’obtient en multipliant le taux horaire par le nombre d’heures normales (généralement 40 heures par semaine) effectués par l’employé au cours du mois considéré. Il peut également être fixé de manière forfaitaire dans le contrat de travail. A conditions égales de travail et d’aptitude professionnelle, le salaire est égal pour tous les travailleurs, quels que soient leur origine, leur sexe, leur âge, leur statut et leur confession religieuse (article 61 alinéa 2 du Code du travail). Cela n’empêche cependant pas que dans ses rapports avec l’employeur, un travailleur qui sait mieux vendre ses compétences soit payé au dessus du minimum servi aux autres travailleurs. Toutefois, La rémunération à la tâche et aux pièces doit être calculée de telle sorte qu’elle procure au travailleur un salaire au mois égal à celui du travailleur rémunéré au temps, et effectuant un travail analogue (article 63 du Code du travail). Les taux minima de salaires ainsi que les conditions de rémunération du travail à la tâche ouaux pièces sont affichés dans les lieux de paie (article 64 du code de travail). b) les compléments ou accessoires du salaire Les accessoires du salaire sont des éléments qui s’ajoutent au salaire de base pour la détermination du montant total qui sera versé au travailleur. Ces éléments sont divers. On peut citer entre autres - Les heures supplémentaires ; - Les primes ; - Les indemnités ; - Les éléments exceptionnels ; - Les avantages en nature ;  Les heures supplémentaires : Dans les entreprises agricoles, la durée annuelle de travail est de deux mille quatre cents (2.400) heures, découpées en quarante huit (48) heures au maximum par semaine (Article 80 du Code du travail). Dans les entreprises non agricoles, la durée maximale de travail est de quarante (40) heures par semaine (article 80 du Code du travail). Les durées ci- dessus correspondent, cependant, à l’hypothèse habituelle, où le travailleur est continuellement occupé. Dans les activités comme le service d’incendie, où le travail est Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 17

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES souvent relâché ou entrecoupé d’heures creuses, la loi prévoit une durée qu’elle considère comme équivalant à 40 ou 48 heures de travail sans relâche (articles 2 et 3 du décret n° 5/677/PM du 18 décembre 1995 relatif aux dérogations à la durée légale de travail). Le tableau des équivalences se présente comme suit : 56 heures équivalentes à : 40 heures pleines : Pour le personnel occupé exclusivement à des activités de gardiennage ou de surveillance, ainsi que les services d’incendie 48 heures pleines : Pour le personnel occupé exclusivement à des activités de gardiennage ou de surveillance, ainsi que les services d’incendie dans les entreprises agricoles ou assimilées 45 heures équivalent à : 40 heures pleines : Pour le personnel des hôpitaux, hospices, cliniques, dispensaires, maisons de santé et de tous les établissements de cure, soins, repos et/ou convalescence 40 heures pleines : Pour le personnel affecté exclusivement à la vente dans les établissements de vente au détail des denrées alimentaires, dans les officines de détail, ainsi que dans les stations services 40 heures pleines : Pour le personnel des salons de coiffure et instituts de beauté 40 heures pleines : Pour le personnel de cuisine et buanderie dans les hôtels et restaurants 54 heures équivalent à : 40 heures pleines : Pour le personnel des hôtels, restaurants, débits de boissons, café, autre que celui exerçant l’une des activités ci-dessus visées 40 heures pleines : Pour les domestiques et employés de maison Toutefois, Lorsqu’il y a surcroît exceptionnel ou saisonnier de travail ou impossibilité d’achever les travaux dans les délais impératifs, l’employeur doit d’abord penser à recruter une main d’œuvre supplémentaire. Lorsque cette solution ne peut raisonnablement être envisagée, il recourt au travail supplémentaire. Les heures supplémentaires sont payées avec une majoration progressive, en distinguant suivant qu’elles sont effectuées de jour, de nuit, un dimanche ou un jour non ouvrable : Heures supplémentaires de jour : - pour les huit (8) premières heures : 20 % de majoration du salaire horaire ; - pour les huit (8) heures suivantes : 30 % de majoration du salaire horaire ; - pour la troisième tranche d’heures, jusqu’à 20 heures par semaine : 40 % de majoration du salaire horaire ; - pour les heures de dimanche et jours fériés non légales : 40 % de majoration du salaire horaire. Heures supplémentaires de nuit: - 50% de majoration du salaire horaire. Heures supplémentaires des jours non ouvrables en cas de force majeure, jours fériés légales ou religieuses - 50% de majoration du salaire horaire. Cependant, les heures supplémentaires ne peuvent être effectuées que dans la limite de 20 heures par semaines, et ne peuvent avoir pour effet sauf autorisation de l’inspecteur du travail, de porter la durée du travail à plus de 60 heures par semaine et à plus de 10 heures par jour dans les établissements publics administratifs ou privés non agricoles. Dans les entreprises agricoles et assimilées, le maximum d’heures supplémentaires autorisées est de 12 heures par semaine, sans avoir pour effet de porter la durée du travail à plus de 60 heures par semaines et à plus de 10 heures par jour.

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 18

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES La base de calcul du taux horaire pour le calcul des différentes majorations est le salaire de base auquel on ajoute les primes inhérents à la nature du travail (prime de risque, prime de responsabilité, prime de rendement). Le paiement des heures supplémentaires doit se faire en même temps que le salaire de la période et doit faire l’objet d’une mention distincte sur le bulletin de paie, tout en indiquant leur nombre et leur taux. Le taux horaire pour le calcul des heures supplémentaires s’obtient comme suit : - Calculer d’abord la durée moyenne mensuelle de travail (DMM) : DMM = (40h ou 48h ou 56h ou 54h ou 45h) * 52 semaines/12 mois. - Calculer le taux horaire proprement dit (TH) : TH = (Salaire de base + prime (rendement et expatriement)) / DMM Le calcul des majorations s’opère comme suit : - Majoration à 20% : Montant majoration = TH *1,2 * nombre d’heures ; - Majoration à 30% : Montant majoration = TH *1,3 * nombre d’heures ; - Majoration à 40% : Montant majoration = TH *1,4 * nombre d’heures ; - Majoration à 50% : Montant majoration = TH *1,5* nombre d’heures ; - Majoration à 100% : Montant majoration = TH * 2 * nombre d’heures. Le tableau de dépouillement des heures supplémentaires et de calcul des majorations est le suivant (SOUS EXCEL) : A B C D E F G H 1 2

Le tableau de dépouillement des heures supplémentaires et de calcul des majorations Nom et Prénom de l’employé :………………………………………….. Mois :………………………….

3 Semaines 4 5 6 7 8 9 10 11

Nombre d’heures effectuées

Nombre d’heures normales

Nombre d’heures Majoration à supplémentaires 20 % 30 %

40 %

50 %

1ère 2e 3e 4e Totaux Taux horaire Montant majoration Total des Majorations des heures supplémentaires Exemple d’application : Un employé qui perçoit mensuellement un salaire de base de 224 600 FCFA, a effectué les heures suivantes au cours du mois mars 2020 : 1ère semaine : 47 h 2ème semaine : 52 h (dont 2h le dimanche) 3ème semaine : 45 h (dont 3 h de nuit entre 22 h et 6 h) 4ème semaine : 53 h

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 19

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES Travail à faire : 1- Présenter le tableau de dépouillement des heures supplémentaires 2- Calculer la rémunération des heures supplémentaires

Solution :

 Les primes : La prime est une somme d’argent, généralement de faible montant par rapport au salaire de base, versée au travailleur pour l’encourager (exemples : prime de rendement, prime d’ancienneté, prime d’assiduité etc.). On distingue les primes règlementées et les primes non règlementés.  Les primes règlementées Il s’agit principalement de la prime d’ancienneté. Elle est calculée sur le salaire minimum de la catégorie professionnelle dans laquelle le travailleur est classé (Arrêté N° 010/MTPS/DT du 20 avril 1971). Elle est conditionnée par l’acquisition d’une certaine ancienneté : - Après deux ans d’ancienneté : 4 % ; - Par année de service supplémentaire au-delà de la 2ème année et sans plafond : 2 %

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 20

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES Exemple d’application : Considérons le tableau suivant : Noms des employés NOMO ONANA KENGNE TSAFACK

Dates d’embauche

Catégories 6e 7e 10e 5e

10/04/1990 01/02/2000 15/01/2003 22/04/2004

Salaire catégoriel échelon A 137 800 189 750 223 400 121 875

Travail à faire : 1- Déterminer pour chaque employé ci-dessous, son nombre d’années d’ancienneté ainsi que le taux de la prime d’ancienneté correspondant. 2- Calculer le montant de la prime d’ancienneté revenant à chaque employé le cas échéant.

Solution :

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 21

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES  Les Primes non règlementés Ce sont des primes qui sont fixées par l’employeur. On peut citer entre autres : - La prime de rendement ; - La prime de risque ; - La prime de panier ; - La prime de technicité : - La prime d’assiduité ; - La prime d’outillage ; - La prime de salissure ; - Etc…  Les indemnités : L’indemnité est une somme d’argent, généralement de faible montant par rapport au salaire de base, versée au travailleur pour compenser des dépenses ou difficultés auxquelles il fait face dans son travail (indemnité de panier pour ceux qui travaillent de nuit ; indemnité de représentation pour ceux qui, en raison de leur fonction, peuvent souvent recevoir des personnes extérieures à l’entreprise ;indemnité d’usage du véhicule personnel pour celui qui utilise un véhicule personnel dans l’intérêt de l’entreprise etc.). Certaines indemnités n’ont cependant pas la nature de salaire. Il s’agit de celles représentant un remboursement de frais. On distingue principalement : - L’indemnité de logement ; - L’indemnité de déplacement et de représentation ; - L’indemnité de transport ; - L’indemnité de licenciement ; - Etc… Les éléments exceptionnels du salaire : Ils sont appelés ainsi parce que très souvent, ils ne rapportent pas au travail effectué au cours du mois et ont par conséquent un caractère exceptionnel. On distingue principalement : - L’allocation familiale ; - La gratification pour remise de médaille d’honneur de travail ; - Allocation de 13ème mois ; - Rappel sur paye (salaire) antérieur. - Etc… Les avantages en nature : L’employeur est tenu d’assurer le logement de tout travailleur qu’il a déplacé pour exécuter un contrat de travail nécessitant l’installation de ce travailleur hors de sa résidence habituelle (article 66 alinéa 1 du code du travail). Ce logement doit être suffisant et décent, correspondre à la situation de famille du travailleur et répondre aux conditions fixées par arrêté du ministre chargé du Travail, pris après avis de la Commission nationale consultative du travail. Lorsque l’employeur ne dispose pas de logement, il est tenu de verser au travailleur intéressé une indemnité de logement dont le taux minimum et les modalités d’attribution sont fixés par arrêté (article 66 alinéa 2 du code du travail). Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 22

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES L’employeur est également tenu d’assurer le ravitaillement régulier en denrées alimentaires de tout travailleur logé avec sa famille par ses soins, lorsque celui-ci ne peut se les procurer par ses propres moyens (article 66 alinéa 3 du code du travail). Outre les deux avantages en nature prévu par la loi (logement et nourriture), il existe néanmoins d’autres avantages en nature tels que : -

L’électricité ; L’eau ; Domestique (s) ; Véhicule (s).

Toutefois, la détermination de la base de l’IRPP sur salaires passe par les étapes suivantes : -

Détermination du salaire brut (Somme des composantes du salaire vu précédemment) ; Détermination du salaire brut taxable intermédiaire (Salaire brut, sauf frais professionnels) ; Evaluation des avantages en nature selon le FISC (Selon le barème prévu par l’administration fiscale) ; Détermination du salaire brut taxable mensuel (Salaire brut taxable intermédiaire + avantages en nature évalués selon le FISC) ; Détermination du salaire cotisable intermédiaire (Salaire brut, sauf éléments non cotisable) ; Evaluation des avantages en nature selon la CNPS (Selon le barème prévu par la CNPS) ; Détermination du salaire cotisable (Salaire cotisable Intermédiaire + avantages en nature évalués selon la CNPS) ; Détermination du salaire net taxable annuel après abattement forfaitaire de 500 000 FCFA; Détermination de l’IRPP annuel (selon barème prévu par le fisc) Détermination du solde d’IRPP en fin d’exercice. 2) Calcul du salaire brut taxable (SBT) a) Le salaire brut (SB)

C’est la somme des composantes du salaire. Salaire brut (SB) = Salaire de base + Primes + Indemnités + Heures supplémentaires + Allocations familiales + gratifications + Eléments exceptionnels b) Le salaire brut taxable intermédiaire (SBTI) Il est égal au salaire brut diminué des frais professionnels et des éléments exceptionnels ci-dessous : - Indemnité de déplacement et de représentation ; - Indemnité de lait ; - Indemnité de bicyclette ou cyclomoteur ; - Prime de panier ; - Prime de salissure ; - Prime d’outillage ; - Prime de sécurité accordée aux promoteurs de la prévention des risques professionnels ; - Allocations familiales ; - Gratification pour remise de médaille de travail. Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 23

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES Salaire brut taxable intermédiaire (SBTI) = SB – frais professionnels) c) Le salaire brut taxable (SBT) ou imposable Il est égal au SBTI majoré des avantages en nature évalués selon le FISC. Le tableau d’évaluation est le suivant : AVANTAGES EN NATURE EVALUATION FISCALE Logement 15 % Nourriture 10 % Electricité 4% Eau 2% Domestique 5 % par domestique Véhicule 10 % par véhicule BASE D’EVALUATION Salaire brut taxable intermédiaire. NB1 : Selon le fisc, toute indemnité représentative d’avantage en nature doit être comprise dans la base d’imposition c’est – à – dire évaluée comme avantage en nature. NB2 : Lors de l’évaluation, retenir le plus petit montant de l’avantage entre le montant réel et le montant fiscal. SBT = SBTI + Avantages en nature évalués selon le FISC 3) Calcul du salaire cotisable a) Le salaire cotisable intermédiaire (SCI) Il est égal au salaire brut diminué des éléments non cotisable (frais professionnels). Ces éléments sont les suivants d’après l’arrêté ministériel N° 003/MTPS/DPS et 94/MINFI du 1er mars 1974 conjoint entre le ministère des finances et le ministère du travail : - Indemnité de déplacement et de représentation ; - Indemnité de lait ; - Indemnité de bicyclette ou cyclomoteur ; - Prime de panier ; - Prime de salissure ; - Prime d’outillage ; - Prime de transport ; - Prime de sécurité accordée aux promoteurs de la prévention des risques professionnels ; - Allocations familiales ; - Gratification pour remise de médaille de travail. Salaire cotisable intermédiaire (SCI) = SB – frais professionnels et éléments exceptionnels non cotisable) d) Le salaire cotisable (SC) D’après l’article 25 de l’extrait du Décret N° 2015/2517/PM Du 16 Juillet 2015, les avantages en nature tels que le logement, l’électricité, l’eau, le véhicule et la nourriture sont exclus de l’assiette des cotisations Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 24

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES sociales dans la limite du plafond fixé par le code général des impôts. Toutefois, lorsque le montant desdits avantages est supérieur au plafond fixé par le CGI, le surplus est intégré d’office dans l’assiette des cotisations sociales. Il est égal au SCI majoré des avantages en nature selon la CNPS. Il est plafonné à 750 000 FCFA par mois et à 9 000 000 FCFA par an. Ces avantages sont évalués d’après le tableau ci-dessous : AVANTAGES EN NATURE EVALUATION CNPS Logement Montant réel – Plafond fiscal Nourriture Electricité Eau Domestique Véhicule BASE D’EVALUATION

Montant réel – Plafond fiscal Montant réel – Plafond fiscal Montant réel – Plafond fiscal Montant réel Montant réel – Plafond fiscal Taux horaire calculé à partir du salaire catégoriel 1er échelon du secteur considéré. (1)

NB : si la différence « Montant réel – Plafond fiscal » est négative, cela signifie que l’avantage concerné n’est pas cotisable. Par conséquent seule l’écart positif constitue le montant de l’avantage cotisable au sens de la CNPS. b) Le salaire cotisable SC = SCI + Avantages en nature évalués selon la CNPS 4) Salaire net taxable (SNT) Il est obtenu par les formules suivantes : - Salaire net taxable mensuel : SNTm = (SBTm * 70 %) – PVID (SC * 4,2 %) – 41667 -

Salaire net taxable annuel :

SNTa = (SBTa * 70 %) – PVID (SCa * 4,2 %) – 500 000 Ou encore : SNTa = ((SBT * 70 %) – PVID (SC * 4,2 %))* 12 - 500 000

5) Calcul de l’IRPP proprement dit et de l’acompte d’IRPP

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 25

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES Barèmes annuel de et algorithme Mensuel de calcul de l’IRPP : Selon l’article 69 alinéa 1 du CGI 2018 et Sous réserve des conventions internationales, l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques applicable aux salariés est calculé par application du barème ci-après sur le revenu net des traitements, salaires, pensions, rentes viagères : Salaire global annuel net Taux de l’IRPP 0 – 2 000 000 10 % 2 000 001 – 3 000 000 15 % 3 000 001 – 5 000 000 25 % Plus de 5 000 000

35 %

Pour des raisons de pratique professionnelle, il a été déduit du barème annuel de l’IRPP ci-dessus, le barème mensuel de calcul de l’IRPP ci-dessous : Fourchette de salaires nets taxables à l’IRRP 0 à 166 667 166 667 à 250 000 250 000 à 416 667 Plus de 416 667

Taux de l’IRPP 10 % 15 % 25 % 35 %

Algorithme Mensuel de calcul de l’IRPP : A partir du barème mensuel de calcul de l’IRPP, il a été mis au point l’algorithme ci-dessous servant à la détermination de l’IRPP mensuel à travers la rédaction des programmes informatiques de retenues de l’IRPP sur les salaires (par exemple sur le tableur EXCEL). Pour des besoins de commodité, le présent barème fait ressortir le salaire brut comme base taxable, alors que la base du barème annuel est le salaire net. Salaire mensuel brut (1) Taux IRPP Jusqu’à 62 000 0 0 62 001 à 310 000 10 % (Sbm * 70 % - Sbm * 2,8 % - 41,667) * 10 % 310 001 à 429 000 15 % 16 693 + (Sbm – 310 000) * 70 % * 15 % 429 001 à 667 000 25 % 29 188 + (Sbm – 429 000) * 70 % * 25 % 667 001 et plus 35 % 70 830 + (Sbm – 667 000) * 70 % * 35 % (1) Le salaire brut est égal au total des traitements, indemnités (y compris l’indemnité de transport), émoluments, salaires, pensions et rentes viagères, ainsi que de tous les avantages en nature ou en argent accordés aux intéressés ; à l’exclusion des allocations à caractère familial, de celles destinées à couvrir les frais inhérents à la fonction ou à l’emploi, ainsi que les réparations des dommages d’accidents de travail. En somme, Il convient de signaler que les salaires mensuels inférieurs à 62 000 FCFA sont exonérés de l’IRPP. Toutefois, l’IRPP déterminé d’après cet algorithme mensuel, vaut acompte d’IRPP sur salaires Exercice d’Application : M. DJOFACK Paul est technicien supérieur à SOFAMAC SOA, recruté le 14 septembre 2015. Vous disposez ci-dessous des éléments de sa rémunération pour le mois de mai 2018.

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 26

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES ELEMENTS

MONTANTS (EN FCFA)

Salaire de base

A déterminer

Prime d’ancienneté

A déterminer

Prime de technicité

22 000

Prime de fonction

10 000

Prime de salissure Indemnité de domesticité Heures supplémentaires

21 500 16 700 A déterminer

Indemnité de nourriture

24 000

Indemnité de déplacement

19 000

Mme DJOFACK dispose d’un véhicule de fonction qui coûte à l’entreprise 38 000 FCFA par mois. Ses factures d’eau et d’électricité sont payées chaque mois par la société. Il a en outre effectué les heures suivantes pendant le mois de mai : - 1ère semaine : 50 h (dont 3h de nuit effectué après 22 h) - 2ème semaine : 56 h - 3ème semaine : 35 h (dont 6 h le 20 mai) - 4ème semaine : 51 h (dont 2 h après 22 h du soir et 2 h le dimanche) Le salaire catégoriel 1er échelon s’élève à 68 199 FCFA. Taux horaire : 1 500 FCFA. TRAVAIL A FAIRE : 1) Evaluer les heures supplémentaires de M. DJOFACK et en déduire son salaire de base 2) Déterminer l’ancienneté de M. DJOFACK et en déduire sa prime d’ancienneté. 3) Déterminer: a- Le salaire brut ; b- Le salaire brut taxable ; c- Le salaire cotisable ; 4) Calculer son IRPP mensuel et en déduire son IRPP annuel. Solution :

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 27

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 28

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES

6) Cas particuliers : Calcul de l’IRPP sur les revenus exceptionnels ou différés Selon l’article 65 bis du CGI , Lorsque, au cours d’une année fiscale, un contribuable (salarié) a réalisé un revenu qui, par sa nature, n’est pas susceptible d’être mis à sa disposition annuellement et que le montant de ce revenu exceptionnel dépasse la moyenne des revenus nets sur la base desquels ce contribuable a été soumis à l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques au titre des trois dernières années, l’impôt dû par l’intéressé est calculé en ajoutant le quart du revenu exceptionnel net à son revenu net global imposable et en multipliant par quatre la cotisation supplémentaire ainsi obtenue. Cependant, l’employeur est tenu de transmettre à titre déclaratif à son centre des impôts de rattachement l’ensemble des éléments ayant servi de base de liquidation de l’impôt sur le revenu exceptionnel. Ces éléments doivent être annexés à la déclaration souscrite par l’employeur au titre du mois de paiement du revenu exceptionnel. La disposition ci-dessus ne s’applique qu’aux seuls revenus exceptionnels ou différés imposés d’après le barème progressif prévu à l’Article 69 du CGI. La notion de revenu exceptionnel Selon le circulaire N°003/MINFI/DGI/LRI/L DU 15 Janvier 2018 précisant les modalités d’application des dispositions fiscales de la loi N°2017/021 DU 20 décembre 2017 portant loi de finances de la république du Cameroun pour l’exercice 2018, le caractère exceptionnel du revenu s’apprécie par sa nature et son montant. Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 29

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES -

-

Par sa nature, le revenu exceptionnel n’est pas susceptible d’être recueilli annuellement. Cependant, sont considérés comme revenus exceptionnels par nature, les indemnités d’éviction, de préavis ou pour congés, une gratification supplémentaire perçues par un salarié pour des services exceptionnels rendus, les primes de départ volontaire perçues par les salariés lorsqu’ils quittent l’entreprise sans faire l’objet d’une mesure de licenciement, de mise à la retraite. Par son montant, le revenu exceptionnel est supérieur à la moyenne nette des revenus dont a disposé le salarié au titre des trois dernières années.

Toutefois, est également considéré comme exceptionnel sous réserve de la satisfaction du critère du montant ci-dessus rappelé, le revenu différé. Il s’agit du revenu dont le salarié, par suite des circonstances indépendantes de sa volonté, a eu la disposition au cours d’une année, mais qui, par sa date normale d’échéance, se rapporte à une ou plusieurs années antérieures. C’est le cas par exemple des rappels sur salaires, de traitement ou pensions, des arriérés d’indemnité de logement. Modalités de liquidation de l’IRPP sur le revenu exceptionnel Pour la détermination de l’impôt dû sur le revenu exceptionnel, le redevable légal : - Calcule l’impôt par application du barème annuel progressif sur le revenu ordinaire ; - Effectue le même calcul sur le revenu ordinaire majoré du quart du revenu exceptionnel - Détermine la cotisation supplémentaire induite par le revenu exceptionnel ou différé qui correspond à la différence entre les deux montants ci-dessus ; multiplié par quatre ; - Additionne ce supplément à l’impôt correspondant au revenu ordinaire. On obtient ainsi le montant total de l’impôt total de l’impôt dû au titre de l’année de versement du revenu exceptionnel ; - Dégage l’IRPP à verser au trésor public. Exemple d’application : Le salaire brut mensuel affiché sur le bulletin de paie de madame ZE au mois de janvier 2018 est de 255 000 FCFA. En plus de cette rémunération, apparait un montant de 6 000 000 FCFA représentant des arriérés de salaire correspondant aux années 2017, 2016 et 2015. Pour son imposition, elle sollicite auprès de son employé l’application des dispositions de l’article 65 bis du CGI. Déterminer l’IRPP à payer par madame ZE. Solution :

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 30

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 31

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES

CHAPITRE III : LES REVENUS DES CAPITAUX MOBILIERS SECTION I : REVENUS IMPOSABLES Sont imposables au titre des revenus de capitaux mobiliers : • • • •

Les produits des actions, parts de capital et revenus assimilés ; Les revenus des obligations ; Les revenus des créances, dépôts, cautionnements et comptes courants ; Les gains réalisés à l'occasion de la cession d'actions, d'obligations et autres parts de capital.

SECTION II : EXONERATIONS Sont affranchis de l’impôt sur le Revenu des capitaux mobiliers : •

Les intérêts des titres d’emprunts négociables émis par l’État et les collectivités territoriales décentralisées ;



Les intérêts des comptes d’épargne pour les placements ne dépassant pas 50 millions de francs ;

• • •

Les intérêts des comptes d’épargne logement ; Les intérêts de bons de caisse ; Les plus-values nettes globales réalisées au Cameroun ou à l’étranger, à l’occasion des cessions, même indirectes, d’actions, d’obligations et autres parts de capital d’entreprises de droit camerounais, y compris les droits portant sur les ressources lorsque leur montant est inférieur ou égal à 500 000 francs CFA.

SECTION III : DETERMINATION DE LA BASE D’IMPOSITION Le revenu imposable est déterminé :     

Pour les produits des actions, parts de capital et revenus assimilés, par le montant brut des dividendes versés ; Pour les obligations, effets publics et emprunts, par l’intérêt ou le revenu distribué durant l’exercice ; Pour les primes de remboursement, par la différence entre la somme remboursée et le taux d’émission des emprunts ; Pour les revenus des créances, dépôts et cautionnements, par le montant brut des intérêts et tous autres produits ; Pour les cessions d’actions, d’obligations et autres parts de capital, par la plus-value nette globale résultant de la compensation effectué entre les plus ou moins-values réalisées au cours de l’exercice sur chaque catégorie de titres détenus par le contribuable. Plus ou moins value = Prix de cession – Prix d’achat – Frais sur vente

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 32

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES Cependant, pour l’évaluation du prix d’achat des titres, on peut retenir la méthode du premier entré – premier sortie (PEPS) ou la méthode du coût unitaire moyen pondéré (CMUP). Exercice d’Application N°01 : M. MBIANKEU a placé à la SGC, dans un compte sur livret, une somme de 100 000 000 FCFA au mois de mars 2022. Ce placement est rémunéré à 5 % l’an. Il a également souscrit un bon de caisse pour une durée de 6 mois, le 25 000 000 FCFA. Cette somme est rémunérée à 10 % l’an.

15 mai 2022 pour

Il a ouvert à la NFC BANK, le 1er juin 2022, un compte d’épargne logement dans lequel il a placé une somme de 18 000 000 FCFA. Ce compte est rémunéré au taux de 4 % l’an. TRAVAIL A FAIRE N°01 : 1) Les intérêts du placement sur compte sur livret seront-ils assujettis à l’IRPP ? si oui, Justifiez votre réponse. 2) Que prescrit le CGI par rapport à l’imposition des intérêts sur bons de caisse ? 3) Déterminer les intérêts imposables et en déduire le montant de l’IRCM. 4) Déterminer le montant des intérêts nets perçus par M. MBIANKEU au titre de l’exercice 2022. Solution 1 :

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 33

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES Exercice d’Application N°02 : M. BELINGA détient un portefeuille de titres dans lequel on retrouve : -

4 500 actions de la SA COCAM achetées en 2004 à 14 000 F l’unité 5 000 actions de la SA COCAM achetées à 17 000 F l’unité. 1500 actions de la SOACAM achetées en 2016 à 16 000 FCFA l’unité 3 500 actions de la SOACAM achetées en 2018 à 22 000 FCFA l’unité

Au 31/12/2022, il décide de céder : -

8 000 actions COCAM à 25 000 FCFA L’une ; frais de cession : 500 F par action. 2 500 actions SOACAM à 18 800 FCFA l’unité ; frais de cession : 325 F par titre

La cession des titres en 2021 a laissé apparaitre une moins value nette globale 4 300 000 FCFA.

de

TRAVAIL A FAIRE N°02 : 1) Préciser la nature des revenus de M. BELINGA 2) Donner le sort de la moins value nette globale dégagée en 2019 3) Dégager dans un tableau, le résultat sur cession de chaque catégorie de titre et donner la nature de chaque résultat. (méthode PEPS, puis méthode CMUP) 4) En déduire le résultat net global 5) Le résultat ci-dessus peut-il être assujetti à l’IRPP ? Solution 2 :

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 34

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 35

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES

CHAPITRE IV : LES REVENUS FONCIERS SECTION I : REVENUS IMPOSABLES Sont compris dans la catégorie des revenus fonciers, lorsqu’ils ne sont pas inclus dans les bénéfices d’une entreprise industrielle, commerciale ou artisanale, d’une exploitation agricole ou d’une profession non commerciale : -

Les revenus provenant de la location des immeubles bâtis et non bâtis sis au Cameroun Les plus-values réalisées par les personnes physiques sur les immeubles bâtis ou non bâtis acquis à titre onéreux ou gratuit ;

-

Les droits d’affichage (considérés comme produit accessoire) ;

-

Le coût des travaux réalisés par le locataire dans la mesure ou ces charges incombent au bailleur (propriétaire)

-

Les parts d’intérêts des membres des sociétés civiles immobilières n’ayant pas opté pour l’impôt sur les sociétés.

SECTION II : EXONERATIONS Ne sont pas soumis à l’impôt sur le Revenu des Personnes Physiques, les revenus des immeubles appartenant à l’État et aux collectivités territoriales décentralisées. SECTION III : DETERMINATION DE LA BASE D’IMPOSITION La détermination de la base d’imposition au titre des revenus fonciers dépend de deux cas : - Le bailleur tient une comptabilité probante;; - Le bailleur ne tient pas de comptabilité probante. 1) Le bailleur tient une comptabilité probante Lorsqu’il tient une comptabilité probante, le revenu net imposable est égal à la différence entre le montant du revenus bruts effectivement encaissés et le total des charges de la propriété décaissées (par exemple : salaires des concierges, taxe foncière, amortissement du bâtiment, etc.) Revenu Foncier imposable (RFI) = Total revenus bruts encaissés – Total des charges décaissées

2) Le bailleur ne tient pas de comptabilité probante Lorsqu’il tient une comptabilité probante, le revenu net imposable est égal à la différence entre le montant du revenu brut effectivement encaissés et le total des charges de la propriété admises en déduction évaluée forfaitairement à 30 % du revenu brut. RF. Imposable = RF. Brut - 30%RF. Brut Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 36

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES SECTION IV : LIQUIDATION DE L’IRPP SUR LES REVENUS FONCIERS 1) Principe L’IRPP sur les revenus fonciers est liquidé au taux de 33 % du revenu imposable arrondi au millier de francs inférieur (si les revenus bruts excèdent 3 000 000 000 FCFA) ou de 30, 8 % (dans le cas contraire). Toutefois, sont soumis à une retenue à la source de 15 %, les revenus fonciers bruts déterminés, conformément aux dispositions de l’article 48 du CGI. La retenue à la source est exclusivement effectuée par les Administrations et Établissements publics, les personnes morales et les entreprises individuelles soumises au régime du réel et au régime simplifié. Les loyers versés aux entreprises du régime du réel et relevant exclusivement des unités de gestion spécialisées ne subissent pas ladite retenue. La retenue est effectuée par la personne qui paie les loyers, à charge pour elle d’en reverser le montant au Centre des Impôts du lieu de situation de l’immeuble, à l’aide d’un carnet à souche délivré par l’Administration, au plus tard le 15 du mois qui suit le paiement effectif du loyer. Toutefois, Les loyers acquittés par les contribuables ne relevant pas du champ de la retenue à la source prévue à l’Article 87 ci-dessus, sont soumis à l’impôt sur le revenu foncier au taux libératoire de 10%, majoré de 10 % au titre des centimes additionnels communaux. Cet impôt est acquitté sur déclaration du propriétaire, bénéficiaire des loyers au plus tard le 15 du mois qui suit la fin de chaque trimestre.

2) Exercice d’Application Monsieur OKALA est propriétaire d’un immeuble installé à Bafoussam. Cet immeuble a trois appartements qui sont loués ainsi à des salariés par mois : -

Appartement A :………………………………………250 000 FCFA Appartement B :……………………………………….190 000 FCFA Appartement C :……………………………………….180 000 FCFA

Cet immeuble est exclusivement utilisé pour habitation. Dans la première moitié de l’exercice budgétaire 2022, tous les locataires ont régulièrement payé leurs loyers comme prévu dans les contrats à la fin de chaque mois. Cependant, les locataires de l’appartement A ont payé au cours du mois de février 2022, les arriérés des mois de Novembre et Décembre 2017, et ceux de l’appartement C ont anticipé en juin 2018, le paiement des loyers des mois de juillet et Aout 2018. La deuxième moitié de l’exercice 2022 n’a connu aucun problème d’arriérés de loyers. Par ailleurs, la société MTN qui affiche une bande publicitaire sur une façade de l’immeuble a signé un contrat en 2018 et le 1er février, avec M. OKALA contre 1 500 000 FCFA par mois. Trois concierges s’occupent de l’immeuble et sont rémunérés mensuellement à 75 000 F chacun. L’immeuble étant assuré, M. OKALA verse trimestriellement à la compagnie PRO-ASSUR 540 000 F de prime. Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 37

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES La construction de cet immeuble s’est achevée le 1er janvier 2012 et sa valeur d’origine est de 82 000 000 FCFA pour une durée de vie probable de 50 ans. Pour la réalisation de cette construction, M. OKALA obtenu le 1er juillet 2011, un crédit de 40 000 000 FCFA remboursable dans 20 ans au taux d’intérêt de 18,5% l’an. Les intérêts sont payés à la fin de chaque exercice. Divers frais de gestion de cet immeuble sont évalués à 52 000 FCFA par mois. L’évaluation administrative donne 140 000 000 FCFA à cet immeuble en 2022, base de calcul de la taxe foncière au taux de 0,1%. TRAVAIL A FAIRE : 1) Déterminer le premier acompte d’impôt sur le revenu foncier ainsi que le second payé par M. OKALA au cours de l’exercice 2022 et dire quelle est la date limite de paiement de chaque acompte. 2) Tenant une comptabilité qui fait foi auprès de l’administration fiscale, M. OKALA a opté pour la déduction des frais réels. Calculer son revenu net foncier de l’exercice 2022. 3) On suppose que M. OKALA a opté pour la déduction par abattement forfaitaire des charges déductibles calculées sur le revenu brut. Déterminer dans cette hypothèse son revenu foncier imposable pour l’exercice 2022. 4) Liquider l’IRPP dans l’hypothèse la plus favorable au contribuable. Solution :

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 38

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 39

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES

CHAPITRE V : LES BENEFICES ARTISANAUX, INDUSTRIELS ET COMMERCIAUX SECTION I : REVENUS IMPOSABLES Sont considérés comme bénéfices industriels et commerciaux pour l'application de l'Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques, les bénéfices réalisés par des personnes physiques dans des entreprises exploitées au Cameroun et provenant de l'exercice d'une profession commerciale, industrielle, artisanale ou d'une exploitation minière ou forestière. SECTION II : DETERMINATION DE LA BASE D’IMPOSITION La détermination de la base d’imposition au titre des BAIC dépend de deux cas : - Le commerçant tient une comptabilité probante; - Le commerçant ne tient pas de comptabilité probante. 1) Le commerçant tient une comptabilité probante Lorsqu’il tient une comptabilité probante, le revenu net imposable est égal à la différence entre le montant du revenus bruts effectivement encaissés et le total des charges décaissées (par exemple : salaires des concierges, taxe foncière, amortissement du bâtiment, etc.). Revenu imposable (RF) = Total des recettes encaissés – Total des charges décaissées 2) Le commerçant ne tient pas de comptabilité probante Lorsqu’il tient une comptabilité probante, le revenu net imposable par application d’un taux forfaitaire fixé par le CGI, sur le chiffre d’affaires reconstitué par l’administration fiscale .Ces taux sont les suivants : - 20% du CAHT annuel pour les commerçants importateurs ; - 15 % pour les artisans ; - 7,5% du CA annuel HT pour les commerçants non importateurs. BAIC. Imposable= 20% CAHT (commerçant importateur, prestataire de service) = 7,5%CAHT (commerçant non importateur) SECTION III : LIQUIDATION DE L’IRPP SUR LES BAIC 1) Principe L’IRPP sur les BAIC est liquidé au taux de 33 % du revenu imposable arrondi au millier de francs inférieur (si les revenus bruts excèdent 3 000 000 000 FCFA) ou de 30, 8 % (dans le cas contraire). Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 40

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES 2) Exercice d’Application M. HAMAN exerce des activités commerciales et est installé à MOKOLO Yaoundé. Il achète les marchandises dans divers pays de la communauté Européenne pour les revendre au Cameroun. Ne tenant pas de comptabilité ayant valeur probante, l’administration fiscale a reconstitué son chiffre d’affaires de l’exercice 2020 et a obtenu 45 800 450 FCFA. Travail à faire : 1- Au regard du chiffre d’affaires de M. AMAN, de quel régime d’imposition relève t-il ? 2- Déterminer son résultat fiscal pour l’exercice 2020 3- Déterminer son minimum de perception 4- Selon quel système comptable devrait t-il tenir sa comptabilité ? 5- Calculer son IRPP pour l’exercice 2020 sachant que son activité commerciale constitue sa seule activité. 6- Déterminer le solde d’IRPP à reverser au trésor pour le compte de l’exercice 2011.

Solution :

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 41

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES

CHAPITRE VI : LES BENEFICES AGRICOLES SECTION I : REVENUS IMPOSABLES Sont considérés comme bénéfices de l'exploitation agricole pour l'application de l'Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques, les revenus réalisés soit par les fermiers, métayers, colons partiaires, soit par les propriétaires exploitant eux-mêmes.

SECTION II : DETERMINATION DE LA BASE D’IMPOSITION Le bénéfice des exploitants agricoles soumis au régime simplifié ou réel, est constitué par l'excédent des recettes provenant de la culture, de l'élevage et des autres produits sur les dépenses nécessitées par l'exploitation au cours de l'exercice. On doit également tenir compte de la production stockée à la clôture de l'exercice et des amortissements des éléments de l'actif immobilisé. SECTION III : LIQUIDATION DE L’IRPP SUR LES REVENUS FONCIERS 1) Principe L’IRPP sur les BA est liquidé au taux de 33 % du revenu imposable arrondi au millier de francs inférieur (si les revenus bruts excèdent 3 000 000 000 FCFA) ou de 30, 8 % (dans le cas contraire). 2) Exercice d’Application Mme AKASSA est propriétaire d’une palmeraie à AKONOLINGA. Elle a acquis courant 2019 une machine AU coût de 6 000 000 FCFA, lui permettant d’extraire et découler son huile de palme sur le marché du MFOUNDI. Cette machine à une durée de vie de 8 ans. Au cours de l’exercice 2020, elle a encaissé en espèces les ventes d’un montant de 40 000 000 FCFA. Cependant, les dépenses payées au titre du même exercice sont les suivants : -

Achat d’engrais et insecticides : Achat de carburant : Entretiens et réparations de la machine : Salaire des ouvriers : Achat petit matériels et outillages : Amortissements :

16 850 000 FCFA. 2 028 750 FCFA 790 500 FCFA 9 890 750 FCFA 1 100 000 FCFA. (à calculer)

TRAVAIL A FAIRE : 1) Préciser la nature de l’activité de Mme AKASSA 2) De quel régime d’imposition relève-t-elle? 3) Selon quel système comptable doit-t-il tenir sa comptabilité ? Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 42

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES 4) Déterminer le résultat fiscal 5) Procéder à la liquidation de son IRPP au titre de l’exercice 2020. 6) En déduire le solde d’IRPP sachant qu’il a régulièrement déclaré et payé ses acomptes. Solution :

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 43

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES

CHAPITRE VII : LES BENEFICES DES PROFESSIONS NON COMMERCIALES SECTION I : REVENUS IMPOSABLES Sont considérés comme provenant de l'exercice d'une profession non commerciale ou comme revenus assimilés aux bénéfices non commerciaux, les bénéfices des professions libérales, des charges et offices dont les titulaires n'ont pas la qualité de commerçants, les revenus non salariaux des sportifs et artistes et les bénéfices de toutes opérations, exploitations lucratives et sources de profits ne se rattachant pas à une autre catégorie de bénéfices ou revenus. Ces bénéfices comprennent notamment : -

-

-

Les produits des opérations de bourse effectués par des particuliers ; Les produits de droits d'auteurs perçus par les écrivains ou compositeurs et par leurs héritiers ou légataires ; Les produits perçus par les inventeurs au titre, soit de la concession de licences d'exploitation de leurs brevets, soit de la cession ou concession de marques de fabrique ou formules de fabrication ; Les rémunérations allouées aux membres du CA des Ets publics, des entreprises du secteur public et parapublic à quelque titre que ce soit ; Les allocations de toute nature, telles que les primes, gratifications (récompenses), indemnités et perdiem alloués en marge des salaires par les entités publiques et parapubliques, à l’exception des primes à caractère statutaire qui relèvent de la catégorie des traitements et salaires, et des paiements effectués à titre de remboursement de frais dont la liste est arrêtée par décision du Ministre en charge des Finances; Les sommes, primes, allocations ou rémunération de toute nature versées aux sportifs et artistes quel que soit leur domicile fiscal.

SECTION II : DETERMINATION DE LA BASE D’IMPOSITION

A l'exception des professions libérales, le bénéfice des contribuables soumis au régime simplifié est constitué par l'excédent des recettes sur les dépenses nécessitées par l'exercice de la profession. Toutefois, en ce qui concerne les rémunérations pour frais d'études, de consultation ou d'assistance payées aux personnes domiciliées à l'étranger, elles ne sont déductibles que dans la limite de 15 % du chiffre d'affaires. SECTION III : LIQUIDATION DE L’IRPP S UR LES BNC 1) Principe L’IRPP sur les BNC est liquidé au taux de 33 % du revenu imposable arrondi au millier de francs inférieur (si les revenus bruts excèdent 3 000 000 000 FCFA) ou de 30, 8 % (dans le cas contraire). Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 44

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES 2) Exercice d’application Le cabinet « AFRIJUGE » est un cabinet de conseil juridique installé dans la ville de Yaoundé. Il a réalisé pendant l’exercice 2020, un chiffre d’affaires de 150 000 000 FCFA et son bénéfice comptable pour le compte de cet exercice ressort à 90 000 000 FCFA. Au cours du même exercice, il a versé pour assistance technique : 25 000 000 FCFA à un cabinet situé en Belgique. Le petit matériel acquis pour 500 000 FCFA a été comptabilisé en charge. Le cabinet à payé régulièrement ses acomptes d’IR. TRAVAIL A FAIRE : 1) 2) 3) 4) 5)

De quel régime d’imposition relève-t-elle? Selon quel système comptable doit-t-il tenir sa comptabilité ? Déterminer le résultat fiscal (ou revenu imposable) Procéder à la liquidation de son IRPP au titre de l’exercice 2020. En déduire le solde d’IRPP sachant qu’il a régulièrement déclaré et payé ses acomptes. Solution :

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 45

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES

CHAPITRE VIII : CAS PARTICULIERS D’IRPP ET OBLIGATIONS DES CONTRIBUABLES SECTION I : CAS PARTICULIERS I-

IRPP SUR LES REMUNERATIONS OCCULTES

D’après l’article 45 du CGI, les sociétés et autres personnes morales passibles de l’Impôt sur les sociétés sont assujetties à l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques à raison du montant global des sommes que, directement ou par l’entremise d’un tiers, ces sociétés ou personnes morales ont versées au cours de la période retenue pour l’établissement de l’Impôt sur les sociétés à des personnes dont elles ne révèlent pas l’identité. Ces revenus sont taxés à l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques au taux le plus élevé (soit 38,5 %). Les impositions sont assorties d’une pénalité de 100 % non susceptible de transaction. L’application de l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques auxdites sociétés ou personnes morales ne met pas obstacle à l’imposition des sommes visées ci dessus au nom de leurs bénéficiaires lorsque, ceux-ci peuvent être identifiés par l’administration.

II-

IMPOT SUR LE REVENU DES TRANSPORTEURS

L’impôt dû par les transporteurs soumis au régime simplifié, pour chaque véhicule, est égal au quart du montant prévu à la limite supérieure de la Catégorie C de l’impôt libératoire multiplié par le nombre de places. L’impôt ainsi calculé est libératoire du paiement de l’Impôt sur le Revenu des Personnes physiques et de la Taxe sur la Valeur Ajoutée. Ces transporteurs demeurent toutefois assujettis à la contribution des patentes. Barème de l’impôt libératoire par catégories (en FCFA) Catégories A B C D

III-

Transporteur urbain 0 – 10 000 10 001 – 20 000 20 001 – 25 000 25 001 – 50 000

IRPP ET AUTRES IMPOTS DUS PAR LES CONTRIBUABLES RELEVANT DU REGIME DES ORGANISMES A BUT NON LUCRATIF IV-

D’après l’article 93 nonies bis du CGI, relève du régime des organismes à but non lucratif, toute entité dotée de la personnalité juridique ou non, publique, privée ou confessionnelle, y compris les fondations, qui n’a pas pour but la recherche de bénéfices aux fins de distribution entre ses membres et dont l’activité n’est pas en concurrence avec celles réalisées par les entités à but lucratif. Il s’agit notamment :

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 46

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES - sous réserve des conventions, des organismes internationaux et les organisations non gouvernementales ; - des établissements publics et les collectivités territoriales décentralisées, ainsi que leurs régies de services publics ; - des sociétés ou organismes reconnus d’utilité publique ; - des offices publics d’habitation à bon marché ; - des associations de toute nature, de droit ou de fait, les mutuelles, les clubs et cercles privés ; - des organismes de prévoyance et de sécurité sociale ; - des établissements publics et confessionnels d’enseignement et de santé ; - d’une manière générale, tout organisme ayant ou non une personnalité juridique et dont la mission principale n’est pas la réalisation d’activités commerciales. Les organismes sans but lucratif sont soumis à l’obligation d’immatriculation fiscale visée à l’article L 1 du CGI. Toutefois, sous réserve des dispositions ci-dessous prévues par le CGI, les organismes à but non lucratif définis à l’article 93 nonies bis sont exonérés de : - la contribution de patente ; - l’impôt sur les sociétés ; - la taxe sur la propriété foncière. Sous réserve des exonérations prévues par le présent Code, les organismes visés à l’alinéa 1 de l’article 93 nonies bis du CGI, demeurent passibles : - De la Taxe sur la Valeur Ajoutée sur les biens et services acquis dans le cadre de leur fonctionnement ; - des droits d’enregistrement et de timbre ; - De l’impôt sur le revenu des capitaux mobiliers sur leurs placements ; - Des retenues d’impôts et taxes pour lesquels ils sont redevables légaux. Les organismes à but non lucratif sont assujettis à la Taxe sur la Valeur Ajoutée lorsqu’ils réalisent des opérations taxables conformément aux dispositions des articles 125 et suivants du CGI. L’impôt sur le revenu est prélevé à un taux préférentiel de 15%, majoré de 10 % au titre des centimes additionnels communaux, sur la quote-part des activités commerciales des organismes à but non lucratif. Un acompte trimestriel de 1% du chiffre d’affaires des activités commerciales des organismes à but non lucratif est reversé mensuellement auprès de leur centre des impôts de rattachement. Ledit acompte est majoré de 10 % au titre des centimes additionnels communaux et constitue le minimum de perception. Les organismes à but non lucratif sont soumis à une obligation de déclaration mensuelle des impôts et taxes dus, y compris de ceux pour lesquels ils ne sont que redevables légaux. Avant le 15 mars de chaque année, les organismes à but non lucratif souscrivent une déclaration statistique et fiscale dont le modèle est fourni par les services des impôts, accompagnée d’un état détaillé de toutes les sommes versées aux tiers au cours de l’année fiscale écoulé Dans tous les cas, les organismes sans but lucratif tiennent obligatoirement une comptabilité distincte pour la part de leurs activités à caractère commercial

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 47

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES SECTION II : LES OBLIGATIONS DES CONTRIBUABLES SOUMIS A L’IRPP On distingue généralement deux types d’obligations : - Les obligations comptables ; - Et les obligations déclaratives. 1) Les obligations comptables (ART 73 du CGI) Les contribuables soumis au régime simplifié tiennent leur comptabilité conformément au système minimal de trésorerie prévu par l’Acte Uniforme OHADA relatif au Droit Comptable et à l’Information Financière. Les contribuables soumis au régime réel doivent tenir leur comptabilité, conformément au système normal prévu par l’Acte Uniforme OHADA relatif au Droit Comptable et à l’Information Financière et respectant les prescriptions de l’article 19 du présent Code.

2) Les obligations déclaratives Tout contribuable professionnel assujetti à l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques est tenu de souscrire une déclaration annuelle des résultats de son exploitation au plus tard le 15 mars de chaque année. Pour les exploitations individuelles relevant des unités de gestion spécialisées, leurs déclarations sont Souscrites structures auprès desdites structures. Lorsqu’une exploitation individuelle ne relève pas d’une unité de gestion spécialisée mais dispose de plusieurs établissements répartis sur le territoire de plusieurs centres des impôts, outre ses déclarations mensuelles auprès de chacun desdits centres, celle-ci souscrit obligatoirement auprès du centre des impôts du ressort de son principal établissement une déclaration récapitulative faisant ressortir son chiffre d’affaires par établissement. La déclaration récapitulative annuelle donne lieu le cas échéant à des régularisations. Les contribuables non professionnels qui bénéficient des revenus des traitements, salaires, pensions, rentes viagères, et/ou des revenus des capitaux mobiliers et des revenus fonciers, et d’une manière générale de tout revenu passif, sont tenus de souscrire une déclaration annuelle récapitulative de revenus au plus tard le 30 juin de chaque année auprès du centre des impôts de leur lieu de résidence. La déclaration annuelle récapitulative de revenus peut être souscrite directement en ligne à partir d’un formulaire fourni par l’administration. Elle indique par catégorie de revenu :

- le montant des revenus perçus au cours de l’année fiscale écoulée ; - les retenues à la source déjà subies ou les acomptes versés ; - les soldes à régulariser le cas échéant. Toute déclaration annuelle récapitulative de revenus qui laisse apparaître un solde d’impôt sur le revenu des personnes physiques à régulariser doit être accompagné de moyens de paiement. Lesdits paiements se font suivant les modalités définies à l’article L 7 du Livre des Procédures Fiscales, à savoir par voie électronique au moyen du téléphone mobile, par virement, par télépaiement ou en espèces auprès des guichets de banque.

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 48

COURS D’INTRODUCTION A LA FISCALITE DES ENTREPRISES Les déclarations annuelles récapitulatives qui font apparaitre un trop perçu donnent lieu, après validation par les services compétents, à remboursement ou imputation sur les impôts futurs à la demande du contribuable. Pour les couples mariés sous le régime de la communauté des biens et bénéficiant de revenus fonciers, lesdits revenus peuvent, au choix des contribuables, être déclarés par l’un ou l’autre des époux. En matière de revenus fonciers, si la déclaration annuelle fait apparaître un crédit d’impôt, ce crédit peut donner lieu à compensation. En matière de revenus de capitaux mobiliers, toute personne ou société qui fait profession de payer des intérêts, dividendes revenus ou autres produits de valeurs mobilières ou dont la profession comporte, à titre accessoire, des opérations de cette nature, ne peut effectuer de ce chef aucun paiement ni ouvrir aucun compte sans exiger du requérant la justification de son identité, l’indication de son domicile réel et son Numéro d’Identifiant Unique. Elle est en outre tenue de remettre au Directeur Général des Impôts ou à défaut au Chef de Centre des Impôts territorialement compétent dans le courant du mois qui suit celui de la mise en distribution, le relevé des sommes payées par elle sous quelque forme que ce soit. Ce relevé indique, pour chaque requérant, ses noms, prénoms, son domicile réel et le montant net des sommes par lui touchées ou la valeur de l’avantage en nature dont il a bénéficié. Les mêmes obligations incombent aux collectivités pour les dividendes et intérêts de leurs propres actions, parts ou obligations qu’elles payent à des personnes ou sociétés autres que celles qui sont chargées du service de leur coupon.

Cours dispensé par M. TALLA Guy Bernard, Expert – Comptable Finissant à l’INTEC de Paris (France)

Page 49