Séance 2 La Methode Des Prix de Reference [PDF]

  • 0 0 0
  • Gefällt Ihnen dieses papier und der download? Sie können Ihre eigene PDF-Datei in wenigen Minuten kostenlos online veröffentlichen! Anmelden
Datei wird geladen, bitte warten...
Zitiervorschau

Analyse économique des projets d'infrastructure Séance 2 : La méthode des prix de référence

Problématique selon Paul Samuelson, Prix Nobel en Sciences Economiques

• : «Dans une société de concurrence rigoureusement pure, les problèmes fondamentaux sont : Quoi produire? Comment produire? Pour qui produire? Dans une économie de marché, ces problèmes sont résolus en faisant jouer les relations complexes d'interdépendance, par le fonctionnement impersonnel d'un système de marché dont les opérations se traduisent par des profits ou des pertes. Chacune des variables économiques dépend de chacune des autres, mais elles tendent toutes à être simultanément déterminées à leurs valeurs d'équilibre général au moyen d'un processus d'approximations successives impliquant des ajustements et des désajustements (Main invisible d’Adam Smith, le père de la théorie classique).A moins qu'elle ne se souciât ni des considérations d'efficacité ni d'économie (moindre coût pour un résultat donné), une économie ne pourrait se passer d'instituer un système S.de prix qui reflète la rareté relative des ZERELLI - Analyse économique des 2 ressources humaines et technologiques projets d'infrastructures

Cadre théorique Le cadre théorique de la méthode des prix de référence est constitué parla théorie néoclassique d’équilibre général de Walras : si un équilibre concurrentiel existe dans une économie, alors cet équilibre est optimal (au sens de Pareto : Pour une même répartition des revenus, on ne peut améliorer la satisfaction d’un agent sans détériorer celle d’un autre)

S. ZERELLI - Analyse économique des projets d'infrastructures

3

a.

b. c. d. e. f.

g. h.

Hypothèses à la base de la théorie néo-classique

L'économie est en situation de concurrence pure et parfaite : les prix des produits et des facteurs sont indépendants de l'action des agents individuels (atomicité de tous les agent économiques : pas de monopoles, oligopoles ou monopsones) et sont déterminés par le libre jeu du marché; l'Etat ne joue aucun rôle économique (absence de fiscalité, de subventions, de contrôle des prix, de contrôle de change, etc.); Le comportement des entrepreneurs est guidé par la seule recherche du profit maximum, sous la contrainte constituée par les prix fixés par le libre fonctionnement marché ; Le comportement des consommateurs guidés par la seule recherche de la satisfaction maximale, sous la contrainte de leurs revenus; Les fonctions de production des entreprises sont convexes : Les rendements marginaux des entreprises sont décroissants :chaque producteur continue à produire jusqu’à ce que le bénéfice réalisé sur la dernière unité produite est nul Les fonctions d’utilité des consommateurs sont convexes : les satisfactions marginales des consommateurs sont décroissantes : chaque consommateur continue à consommer jusqu'à ce que la satisfaction que lui apporte la dernière unité consommée soit nulle la répartition des revenus est optimale ; Il n’ y a pas d’effets externes non intégrés dans le système(pollution, du marché S. ZERELLI - Analyse économique des accident de la oute projets d'infrastructures

etc.)4

Principe de la méthode des prix de référence  La méthode des prix de référence consistent à recalculer le « bilan avantages -- coûts » d'un projet, mais en se basant sur les prix économiques (prix de références ou « shadow prices »).  Ces derniers sont supposés représenter la vraie valeur des coûts d’investissement, c'est à dire la valeur payée par la collectivité pour produire ou importer un bien ou un service.  Les avantages générés par la réalisation d'un projet, sont constitués par le surplus collectif monétaire et non monétaire réalisé par la collectivité nationale et doivent être également évaluées aux prix économiques. S. ZERELLI - Analyse économique des projets d'infrastructures

5

Principes de la methode Avantages économique s = Prix économique (PE) x quantité (Q) A.E =PExQ • En désignant par PF le prix du marché du produit ou du service produit ou consommé par le projet, la fourmille précédente peut être écrite: AE =(PE//PF ) xQ



ou bien: AE=CCxQ



CC désigne un coefficient correcteur, qui est égal à PE//PF ou rapport du prix économique et financier du bien ou service concerné.

• Chaque catégorie de dépenses d'investissement est subdivisée en plusieurs postes et chacun d'eux est corrigé par son coefficient correcteur. S. ZERELLI - Analyse économique des projets d'infrastructures

6

Interprétation du coefficient correcteur

• Si le coefficient correcteur est supérieur à l'unité, cela signifie que la valeur de ce bien ou service pour la collectivité nationale (Etat, consommateurs et producteurs confondus) est plus élevée que le prix du marché : c'est le cas notamment de produits subventionnés, des biens dont les prix sont homologués, des devises dans le cas d'un contrôle des changes, de la main d‘oeuvre qualifiée etc, • Plus un produit ou service est rare, plus son coefficient correcteur est élevé • Si le coefficient correcteur est inférieur à l'unité, cela signifie que la valeur de ce bien ou service pour la collectivité est inférieure au prix du marché : ceci peut être dû à une taxation du bien en question, à une protection douanière, à un profit élevé dû à une situation de monopole, etc. S. ZERELLI - Analyse économique des projets d'infrastructures

7

Méthodes pratiques d’estimation des coefficients correcteurs

Deux grandes méthodes sont proposées et utilisées le plus souvent: • - La méthode de l'O.C.D.E, développée par Little et Mirrelles', qui repose sur le concept de « coût d'opportunité ». • La méthode de l’O.N.U.D.I, développée par Dasgupta et Marglin", qui repose sur le concept de « willigness to pay » et qui exprime les prix de référence en termes de consommation. S. ZERELLI - Analyse économique des projets d'infrastructures

8

La méthode de l’OCDE

• Cette méthode est basée sur la notion de coût d'opportunité ou production sacrifiée du fait de l’emploi d'un facteur de production pour la réalisation ou le fonctionnement d'un nouveau projet d'investissement. • Little et Mirrelees définissent le coût d'opportunité en fonction des alternatives possibles, sachant que l’alternative de toute activité économique interne (investissement ou production ou consommation) est la transaction correspondante en matière de commerce international • la méthode d'évaluation du prix de référence d'un bien ou d'un service utilisé par un projet, que ce soit au stade de l'investissement ou celui du fonctionnement, varie selon qu'il s'agit d'un bien ou service échangeable ou susceptible d'être échangé sur la marché international, ou d'un bien ou service (non échangeable, qui n'est pas ou ne peut pas faire l'objet de transactions internationales S. ZERELLI - Analyse économique des projets d'infrastructures

9

Principe d'évaluation des prix économiques des biens échangeables • Ces biens sont évalués aux prix internationaux ou prix frontières, c’est à dire - leur prix C.I.F, (cost, Insurance and fret inclus) majoré du coût de transport depuis leur point d'entrée sur le territoire (ports, aéroports, postes frontaliers, etc.), pour tous les biens importés ou susceptibles d'être importés; - leur prix F.O.B (free on board) augmenté du coût de transport du point de production au point de sortie du territoire (ports, aéroports, postes frontaliers, etc.) pour tous les biens exportés ou susceptibles d'être exportés. •

Dans la méthode de l'O.C.D.E l'étalon de mesure ( le «numéraire ») est constitué par les devises exprimées au taux de change officiel : Ainsi, tous les outputs et inputs d'un projet sont exprimés en termes de devises (ressources libres), c'est à dire qui peuvent être affectées à n'importe quel usage) en convertissant les prix internationaux en prix intérieurs, sur la base du taux de change officiel. S. ZERELLI - Analyse économique des projets d'infrastructures

10

Evaluation du Taux de salaire de référence • Selon Little et Mirrelees, le taux de salaire de référence dépend de plusieurs facteurs à savoir: l'origine de l'employé, l'influence de son départ sur la situation qu'il quitte, son salaire, son utilisation de son revenu et l'influence de son arrivée sur les revenus des autres individus. • Pour les ouvriers non spécialisés, ces deux auteurs supposent qu’ils sont d'origine rurale et que la main d'œuvre agricole est diminuée à cause de leur départ: le salaire de référence de la main d’ouvre non spécialisée est donc la valeur de la production sacrifiée dans le secteur agricole, égale à la productivité marginale de la main d'ouvre agricole (qu’on peut estimer par le SMAG -Salaire Minimum inter- Agricole Garanti) S. ZERELLI - Analyse économique des projets d'infrastructures

11

Evaluation du Taux d'intérêt Comptable • Le taux d'intérêt comptable (T.I.C) qui traduit le prix de référence du capital, peut être considéré comme le coût de capital en termes réels. Il est choisi de manière telle que :

- La totalité des ressources nationales disponibles pour l'investissement soit utilisée annuellement. - Aucun projet ayant une Valeur Ajoutée Nette (VAN) positive ne soit abandonné par manque de financement

 Pratiquement, le T.I.C devrait être situé dans la fourchette constituée par le taux de rendement le plus élevé ( en termes réels) auquel le pays pourrait placer sans risque son argent à l'extérieur et le taux de l'emprunt marginal (dernier emprunt) qui a pu être contracté pour faire face aux besoins de financement du pays. S. ZERELLI - Analyse économique des projets d'infrastructures

12

La méthode de l'O.N.U.D.I

• La méthode préconisée par les économistes de l’O.N.U.D.I considère que la réalisation d'un projet d'investissement engendre un accroissement de la production et donc de l’offre de ce bien ou service qui peut avoir plusieurs impacts : - L'augmentation de la consommation de ce produit ou service ; - L'augmentation des exportations de ce produit ou service - La réduction des importations de ce bien ou service ; • De même, la consommation par le projet d'un bien ou d'un service en tant qu'inputs, soit au stade de l'investissement soit au stade du fonctionnement, peut engendrer : - une réduction de la consommation dans un autre secteur de l'économie; - une augmentation de la production nationale de ce bien ou service pour faire face à l'accroissement de sa demande; - une augmentation des importations de ce bien ou service S. ZERELLI - Analyse économique des projets d'infrastructures

13

Principe de la méthode de l'O.N.U.D.I • la méthode de l'O.N.U.D.I considère comme« numéraire» ou dénominateur commun, le montant en monnaie locale que les consommateurs sont « disposés à payer » (willigness to pay) pour consommer le bien ou service en question, sur la base du prix de référence des devises • La valeur d'un output ou d'un input échangeable est donc égal à son prix F.O.B ou C.I.F, selon qu'il s'agit respectivement d'un bien exportable ou importable, multiplié par le taux de change qui correspond au prix de référence des devises S. ZERELLI - Analyse économique des projets d'infrastructures

14

Evaluation du prix de référence des devises • Le prix de référence des devises dépend des résultats du commerce extérieur, des droits de douanes sur les importations, des subventions à l'exportation et du taux de Change Officiel (TCO) • le Taux de Change de Référence (TCR) est égal à :

• • • •

(M+T) + (X+S) TCR = _________________ x TCO où: (M +X) M désigne la valeur CL.F des importations en monnaie locale, calculée à partir du prix en devises et du taux de change officiel; X désigne la valeur F.O.B des exportations en monnaie locale, calculée à partir du prix en devises et du taux de change officiel; T désigne le montant des droits de et taxes à l'importation, en monnaie locale; S désigne le montant des subventions à l'exportation, en monnaie locale; S. ZERELLI - Analyse économique des projets d'infrastructures

15

Le taux de rentabilité économique (T.R.E) • Le taux de rentabilité économique (T.R.E) d’un projet d’investisement est défini comme étant le taux qui annule la valeur actualisée nette (VAN) calculée sur la base des prix de référence: CCA x avantages financiers - CCP x coût financiers) ∑ ______________________________________ =0 t =1 …n (1 + i )' Avec: n : la durée de vie du projet CCA: coefficient correcteur moyen pondéré des avantages ; CCP : coefficient correcteur moyen pondéré des coûts. I : taux d’actualisation économique - Accepter un projet qui présente un T.R.E supérieur au taux d'actualisation économique, ( Ou une Valeur Actuelle Nette (V.A.N) positive) - Rejeter le projet dans le cas où il présente un T.R.E inférieur au taux d'actualisation économique ou une Valeur Actuelle Nette (V.A.N) négative.) S. ZERELLI - Analyse économique des projets d'infrastructures

16

Le taux d’actualisation économique • Le taux d’actualisation est un concept économique différent du concept financier de taux d’interêt bancaire ou de taux d’inflation. • Il estimé par l’Autorité Centrale de Planification sur la base : a. du taux d'inflation moyen annuel b. de la rareté relative des ressources par rapport aux potentialités d’investissement dans l’économie dans la conjoncture actuelle (déficit budgétaire , endettement extérieur etc.) c. la préférence pour le présent de la collectivité nationale qui tient compte entre autres de la pyramide des âges : Plus une population est jeune, plus elle veut réaliser les projets d’investissement au plus tôt pour en bénéficier le plus S. ZERELLI - Analyse économique des 17 longtemps. projets d'infrastructures

Conclusion à la méthode des prix de référence • Qu'il s'agisse de la méthode préconisée par l’O.N.U.D.I ou celle préconisée par l’O.C.D.E, le principal avantage de ces méthodes est qu’elles reposent sur un socle théorique solide constitué par les enseignements de la théorie néo-classique selon laquelle le fonctionnement libre des marchés permet d’atteindre (grâce à la « main invisible » de Adam Smith) un équilibre qui correspond , pour une certaine répartition des revenus, à un optimum économique au sens de Pareto ( l’amélioration du bien être d’un agent économique ne peut être améliorée sans détériorer celle d’un autre) • Elle garantit l’efficience économique dans !’allocation des ressources dans un pays • Elle constitue un outil d'évaluation incontournable en matière d‘analyse économique des projets d’infrastructures pour comparer entre eux plusieurs projets et bénéficie de l’adhésion des experts de toutes les institutions internationales de financement (Banque Mondiale, B.E.I, B.A.D, etc.). S. ZERELLI - Analyse économique des projets d'infrastructures

18

FIN