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La responsabilité du banquier dispensateur de crédit

 

par Aristide CHACGOM FOKAM  Université de Dschang - Master 2 en droit des affaires et de l'entreprise 2011 Dans la categorie: Droit et Sciences Politiques > Droit des Affaires

 

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excessif : averti ou/ et profane ? Département Banque CDMF-Banque. - GATSI (J.), « Le recouvrement des créances bancaires en droit OHADA », in L'effectivité du droit de l'OHADA, PUA, Janvier 2006, p.129-162. - HISSENE (S.), « Quelques précisions sur la notion de cessation des paiements dans l'OHADA », CERFOD, 31 mars 2009. - LOKO-BALOSSA (E-J.), « Responsabilité du banquier dispensateur de crédit », Annales de l'Université Marien NGOUABI, Brazzaville Congo, 2007. - LHOSPICE (A.) et MEISSONNIER (M.), « La responsabilité du banquier fondée sur l'octroi de crédit excessif » in Cahier de recherche ESC PAU n°3, décembre 2004. - MARTY (R.), « Recours cambiaire et responsabilité du banquier dispensateur de crédit », RFC, novembre 1997. - MILOGA (M.), « Responsabilité du banquier dispensateur de crédit », séminaire de l'AJBEF organisé à Douala du 5 au 09 novembre 2001. - NETTER (E.) et de RAVEL d'ESCLAPON (T.), « Responsabilité du banquier dispensateur de crédit », Séminaire de droit bancaire, Université Robert Schuman, 2005/2006. - NGUIHE KANTE (P.), « réflexions sur la notion d'entreprises en difficulté dans l'acte uniforme portant organisation des procédures collectives d'apurement du passif » in Annales de la faculté des sciences juridique et politique de l'Uds, 2001, P.87-103 - NYAMA (J-M.), « Réflexions sur la responsabilité du banquier », Juridis info n° 9, janvier-février-mars 1992. - TIANI (P.), « Les entreprises face aux banques dans le contexte actuel au Cameroun », in Juridis-infos, n°6, avril-mai-juin 1991, p. 71-74 IV- Codes, lois, recueils et dictionnaires - recueils Dalloz 2008 et 2009 - L'Acte uniforme OHADA relatif au droit des procédures collectives et d'apurement du passif. - Loi camerounaise n° 85/ 002 du 31 août 1985 relative à l'exercice de l'activité des établissements de crédit. - La loi camerounaise n°90/ 019 du 19 août 1990 portant définition des

établissements de crédit - La loi 2003/008 du 10 juillet 2003 portant répression des infractions contenues dans certaines Actes uniformes OHADA - Loi française n°2005/845 du 26 juillet 2005 sur la sauvegarde des entreprises. - OHADA, traité et actes uniformes commentés et annotés, 3 ème Edition juriscope 2008 - Juris classeurs périodiques V- sites utiles - www.juriscope.org - www.ajbef.info - www.monjuriste.com - www.OHADA.com - www.playmondroit.free précédent sommaire suivant

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Les garde-fous à la mise en cause de la responsabilité du banquier dispensateur de crédit 

Le 24/09/2013

 

Revue Banque Imprimez

     

Le banquier est tenu à une obligation d’information et de mise en garde à l’égard de son client sur certains risques inhérents au financement qu’il se propose d’accorder. Cependant, cette responsabilité

est limitée si l’emprunteur est « averti », fait preuve d’un manque de loyauté ou de coopération, ou en l’absence de risque d’endettement né de l’octroi du crédit.

L'auteur

 Charles Delavenne Avocat, Associé, 

o DLGA

 Fanny Guyot o

Responsable Juridique, Direction Entreprises et International  Crédit Agricole Nord de France

Cet article est extrait de Revue Banque n°765 La loi bancaire : la France précède l'Europe

Le banquier est tenu envers son client de respecter deux obligations essentielles requises à la conclusion du contrat de crédit : 

un devoir d’information qui implique la communication d’éléments objectifs et précis relatifs au crédit proposé ;



un devoir de mise en garde personnalisé et circonstancié à l’égard du client, consistant à attirer l’attention sur les risques de l’opération de crédit lorsque le montant du financement ou les charges financières risquent d’excéder ses capacités contributives. Ce devoir se trouve particulièrement renforcé en cas de financementscomplexes [1] ou inhabituels au regard des critères usuels en matière de crédit, et ce quelle que soit la qualité de  l’emprunteur. Mise à part l’absence de risque d’endettement né de l’octroi du crédit, les devoirs du prêteur se trouvent nettement atténués dans les hypothèses suivantes :



si l’emprunteur est averti ;



s'il adopte une attitude déloyale ou manque de coopération.

La détermination de la qualité de l’emprunteur et de la caution De manière originale, les juges ne se fondent pas uniquement sur la qualité de commerçant ou de particulier pour déterminer si un emprunteur doit être considéré ou non comme averti ; par ce terme, les juges entendent que le contractant a les « compétences nécessaires pour apprécier le contenu, la portée et les risques » liés à

l’opération de crédit [2] (voir infra). À ce propos, notons que le caractère averti d’une personne morale se reporte sur son dirigeant. Les juges du fond ont un large pouvoir d’appréciation concernant les connaissances de l’emprunteur (qu’ils appliquent également à la caution). Pour déduire son caractère averti, ils retiennent systématiquement plusieurs éléments, telles sa formation, sa profession, son expérience ou la diversification de son patrimoine. Ainsi, la seule qualité d’huissier de justice ne suffit pas à établir le caractère averti de l’emprunteur ; en revanche, est suffisamment justifié l’arrêt qui, pour déclarer l’emprunteur averti, relève : 

que l’emprunt souscrit par un huissier avait pour objet de financer l’acquisition d’un droit de présentation à la clientèle d’une étude d’huissier de justice ;



que l’emprunteur avait auparavant exercé en qualité d’associé d’une SCP d’huissiers de justice ;



qu’il était donc à la fois professionnel du droit chargé de recouvrer les créances impayées, gestionnaire d’une étude, mais également cessionnaire de parts d’une étude, donc bien informé du montant des droits de présentation et de la valeur des parts de la SCP ;



enfin qu’il avait été informé de la situation financière de l’étude dont il avait fait l’acquisition au moyen des pièces communiquées lors de son rachat alors qu’elle était en redressement judiciaire [3]. L’analyse des juges se fonde donc sur un ensemble d’indices permettant de démontrer la connaissance que l’emprunteur avait avant de contracter, ou qu’il a pu acquérir en vue de réaliser une opération. La détermination du caractère averti de l’emprunteur est de première importance, puisque le banquier qui propose un crédit n’est tenu au devoir de mise en garde de son client que si celui-ci est non averti. L’emprunteur averti ne peut reprocher à la banque qui lui a consenti le crédit de n’avoir pas assez attiré son attention sur les risques inhérents à la conclusion du contrat. Cependant, il est dans l’intérêt du banquier de ne pas surestimer les compétences de son crédité et de remplir, malgré tout, ses obligations d’information et de mise en garde, tout en en ménageant la preuve, dont il aura la charge en cas de contentieux. Notons également que la banque est tenue à un devoir de mise en garde personnalisé à l’égard de la caution dès lors qu’il existe un risque d’endettement important ou de non-remboursement par l’emprunteur, à moins que la caution soit une personne avertie au moment de l’octroi du crédit. À ce titre, la jurisprudence retient également la méthode du faisceau d’indices se basant sur les critères personnels inhérents à la caution, le degré d’implication de la caution dans les affaires de l’emprunteur et dans le projet financé [4]. Elle considère par principe que la caution-dirigeante est présumée avertie. En revanche, la cour d’appel qui, pour déclarer des cautions « averties », retient uniquement la qualité d’associés fondateurs des sociétés emprunteuses, ne justifie pas sa décision [5].

L’attitude déloyale ou le manque de coopération de l’emprunteur Cette limite semble évidente, puisqu’elle est la conséquence, dans le cadre d’un contrat de crédit, du dol ou de la réticence dolosive du client qui va, sciemment ou de fait, empêcher le banquier de respecter ses obligations. Pourtant, elle s’accorde parfois difficilement avec le principe de non-ingérence par le banquier dans les affaires du client. Ainsi, fait preuve d’une attitude déloyale l’emprunteur « qui n'avait déclaré aucune charge, avait mentionné sa profession, son salaire et avait fourni un contrat de travail alors qu'il était en réalité sans emploi et déjà en situation de surendettement [6] ». Quant au client, manque de coopération celui qui dissimule à un établissement financier l’existence de prêts en cours de remboursement (pour une espèce plus ancienne [7]). Le banquier dispensateur de crédits n’a donc pas à se lancer dans de longues investigations pour vérifier lui-même la véracité de tout ce que le client lui assure, sous réserve que les informations communiquées soient suffisantes et non contradictoires, et il n’est pas responsable si celui-ci lui ment sciemment, ou par omission.

Le devoir de mise en garde n’implique pas un devoir de conseil sur l’opportunité de conclure l’opération

Si le banquier dispensateur de crédit est tenu d’informer et de mettre en garde son client, notamment au regard de ses capacités financières, il n’est pas tenu pour autant à une obligation de conseil et ne saurait s’ingérer dans les affaires de l’emprunteur. Un arrêt récent est ainsi venu préciser que le banquier n’est pas tenu de conseiller un prêt adapté aux besoins de l’emprunteur, même non averti [8]. En l’espèce, un couple avait contracté un prêt à un taux nominal de 7 % pour payer des dettes fiscales ainsi qu’une voiture. Condamnée en appel parce qu’elle n’avait pas su rechercher de mode de financement plus adapté aux emprunteurs, la banque n’est cependant pas responsable, selon la Cour de Cassation, puisqu’elle ne doit pas s’immiscer dans les affaires de ses clients. Le conseil est donc considéré comme une ingérence qui n’a pas sa place dans la conclusion d’un contrat de prêt. Aussi, au regard de ces évolutions récentes, l’emprunteur non averti doit garder à l’esprit que, bien que le banquier soit tenu à une obligation d’information et de mise en garde à son égard, le professionnel du crédit ne l’empêchera pas de se tromper. [1]Com. 8 janvier 2013, n° 11-19387. [2]Civ. 1re, 28 novembre 2012. [3]Com. 22 janvier 2013, n° 10-14354. [4]Com. 22 novembre 2011, n° 10- 25920. [5]Civ. 1re, 27 février 2013, n°12-13950. [6]Civ. 1re, 26 mai 2011, n° 10-11284. [7]Civ. 1re, 30 octobre 2007, n° 06-17003. [8]Com. 27 novembre 2012, n° 11-19311. 

Le 24/09/2013

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Revue Banque Imprimez

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LE PROCESSUS DE DÉCISION D’OCTROI DES CRÉDITS AUX ENTREPRISES a prise de risque d’un établissement de crédit commence dès l'entrée en relation avec les entreprises et la formulation de besoins de financement. L'attribution d’un prêt ou son rejet est soumise à une analyse financière approfondie et, le plus souvent, à l’accord du comité de crédit ou du comité des engagements de l’établissement sollicité par le client.

Contexte Dans le cadre de l’analyse financière, les établissements de crédit s'intéresseront aux bilans et compte de résultats mais aussi aux orientations prises par les dirigeants de l'entreprise, et l'adéquation de ces orientations avec les potentialités propres à l'entreprise et à son environnement.

Processus L’évaluation du risque de crédit aux entreprises repose sur plusieurs étapes. La démarche d'un établissement de crédit voulant se former une opinion sur une entreprise, avant d’octroyer un prêt, peut se schématiser comme suit : 

Une première estimation  Dans une première étape, le banquier est amené à porter ses premières appréciations concernant l'entreprise à partir de l’étude des documents comptables et sociaux qui lui sont remis par le ou les responsables de l’entreprise.  Une première approche lui permet d'orienter ses questions. Il s'agit avant tout, pour le banquier, de bien appréhender les besoins et les spécificités de l’entreprise. Cette première lecture ne préjuge pas de la décision finale qui sera prise à l'issue de l'analyse détaillée de l'affaire.  L'analyse de l'entreprise  L'analyse va s'efforcer d'expliquer et d’apprécier l’ensemble des spécificités de l'entreprise. Elle ne se limite pas aux aspects financiers propres à l’entreprise, mais prend aussi en compte les aspects économiques.  Une appréciation des opportunités et des menaces de l'environnement ainsi que les forces et les faiblesses de l'entreprise, s'avèrent indispensable pour anticiper d’éventuelles difficultés. Toutes ces informations sont requises par une banque afin de réduire son risque de non remboursement.  Eventuellement, l'analyse détaillée permettra à la banque de corroborer ses premières conclusions. Les résultats de cette analyse détaillée sont donc bien évidemment d'une grande importance. Il s’agit d’un élément fondamental quant à la décision final de l’établissement de crédit.  Les relations bancaires  L’établissement de crédit détermine également sa décision en fonction de l’historique de ses relations avec les dirigeants de l’entreprise qui ont démontrés ou non leurs capacités à mener à bien leurs différents projets.  Les garanties professionnelles ou /et personnelles des associés ou du dirigeant sont aussi des éléments qui contribuent à recevoir une décision favorable de la part de la banque sollicitée. 

La décision  La décision implique non seulement le chargé de clientèle en charge du compte de l’entreprise, mais aussi le comité de crédit ou le comité des engagements de l’établissement de crédit. Une synthèse du dossier de l’entreprise est communiquée à ce comité de crédit, à qui, il revient la responsabilité d’accorder ou non le financement demandé par l’entreprise.  Le chargé de clientèle est susceptible d’être sollicité pour fournir, le cas échéant, les éclaircissements nécessaires sur l’entreprise. 

La responsabilité du banquier    

 

Attirés par la jurisprudence de la cour de cassation sur la responsabilité des banques en matière d’octroi de crédit pour les particuliers, les bénéficiaires ou les garants de crédits professionnels actionnés par les banques ont cherché à se défendre en venant rechercher en responsabilité les banques dispensatrices de crédit.Mais la chambre commerciale de la cour de cassation a mis un frein à cette tendance en restreignant fortement les possibilités d’actions des emprunteurs et garants de crédits professionnels lesquels empruntent ou garantissent la plupart du temps en parfaite connaissance de cause de la situation financière difficile de l’entreprise. Elle est venue encore récemment confirmer par trois arrêts du 11 mai 1999 (Menut, Epx Meneteau et Lup) cette jurisprudence qui fait une hiérarchie suivant le niveau d’information de la personne et incidemment suivant la nature du titulaire de l’action en responsabilité : emprunteur, caution ou encore tiers au contrat de crédit.Les Tiers au contrat de crédit : Les tiers au contrat de crédit ou plus simplement les créanciers de l’emprunteur, reprochent souvent à l’établissement de crédit d’avoir fourni un soutien artificiel à une entreprise et actionnent les banques en se basant sur la responsabilité délictuelle pour faute de l’article 1382 du code civil.Les tribunaux sanctionnent dans ce cas la banque ayant manqué à son devoir de prudence ou ayant une connaissance de la situation irrémédiablement compromise de sa cliente ou du caractère manifestement disproportionné du crédit par rapport aux capacités de remboursement de l’entreprise. Toutes choses qui auraient du l’amener à ne pas accorder ou à cesser d’accorder son soutien à une entreprise.En ne l’ayant pas fait, elle a induit en erreur les tiers cocontractants de l’entreprise et réduit voir même empêcher les chances de recouvrement des tiers compte tenu de l’augmentation du passif consécutif à ce soutien. Le Garant du crédit : la Caution : La cour de cassation semble faire une différence suivant les cautions qui peuvent être classées en deux sous catégories selon l’avocat général auprès de la cour de cassation, Madame Marie-Charlotte Piniot (pour les trois affaires du 11

mai 1999). La première serait celle des cautions « externes » au sens d’extérieur à la gestion de l’entreprise. La seconde serait celle des cautions « internes » qui serait en fait des dirigeants cautions de l’emprunt souscrit par leur entreprise.  Dans le premier cas, la responsabilité de la banque sera engagée si la banque n’a pas informé la caution de la situation obérée de l’entreprise ou de la disproportion du crédit souscrit ou bien encore en cas de disproportion de l’engagement de la caution eu égard à ses propres facultés de remboursement en cas de mise en œuvre du cautionnement.  La sanction sera le plus souvent l’annulation du contrat de caution ou la condamnation à des dommages et intérêts pouvant être équivalant à la dette garantie. La situation de la caution s’assimile le plus souvent dans ce cas à celle du tiers au contrat de crédit avec toutefois un fondement contractuel en plus en ce qui concerne la responsabilité du banquier et le manquement à son devoir de conseil. Dans le second cas, la responsabilité de la banque sera écartée dans la mesure ou la caution a une double casquette : celle de dirigeant et celle de caution. En qualité de dirigeante, la cour de cassation considère qu’elle est mal fondée à reprocher à la banque d’avoir prêter de l’argent à l’entreprise en se fondant sur la connaissance par la banque de sa situation financière compromise alors même qu’en tant que dirigeante, elle est présumée en avoir une parfaite connaissance elle-même. Le fait que la banque connaisse la situation obérée de l’entreprise ne suffit pas pour engager sa responsabilité car le dirigeant le savait lui-même au moment de la signature de la caution. C’est seulement dans des cas exceptionnels ci-dessous exposés que le dirigeant pourra engager la responsabilité de la banque. L’emprunteur : Comme pour le dirigeant caution, le dirigeant non-caution se voit la plupart du temps refuser l’engagement de la responsabilité du banquier dans la mesure où le dirigeant est présumé connaître la situation financière de son entreprise.  Les fautes de la banque en matière de conseil, son manque de prudence en regard de la situation de trésorerie de l’entreprise ne suffisent à priori pas lorsque l’action est intentée par l’entreprise emprunteuse. La cour de cassation rejette les demandes en responsabilité en arguant soit de l’absence d’obligation de conseil, s’agissant d’un dirigeant professionnel expérimenté, soit de l’interdiction qui est faite aux banques de s’immiscer dans la gestion des entreprises. En cas d’immixtion dans la gestion, les banques peuvent en effet se voir condamner au comblement du passif de l’entreprise en cas de liquidation judiciaire sur le fondement de la loi de

85.

Les banques étant prises entre le marteau, de l’obligation de conseil, et l’enclume de l’action en comblement de passif, la cour de cassation a préféré alléger, voire même faire disparaître le marteau. Ce n’est que dans des cas très exceptionnels que la responsabilité de la banque pourra être engagée par l’emprunteur. Pourraient constituer des circonstances exceptionnelles, une information ignorée du dirigeant sur la situation irrémédiablement compromise de l’entreprise mais détenue par la banque. Il en irait de même lorsque la banque intervient dans la gestion de l’entreprise ou bien encore lorsque les circonstances font apparaître la mauvaise foi de la banque dans les modalités de souscription du crédit.L’impossibilité avérée de rembourser un crédit, même en tenant compte des perspectives de revenus futurs, surtout en présence d’un dirigeant peu expérimenté, pourrait également servir d’appui pour engager l’action en responsabilité. Si l’action en responsabilité est relativement ouverte pour les créanciers du prêteur et la caution non dirigeante, elle est beaucoup plus ardue à mettre en œuvre pour l’emprunteur ou la caution dirigeante qui peut se trouver en situation d’avoir à prouver, exercice ô combien difficile, qu’il était ignorant de la situation de son entreprise ou bien encore que la banque a agit de mauvaise foi. Benoît MAHOT

OCTROI EXCESSIF DE CREDITS : UN EMPRUNTEUR PROFESSIONNEL N'EST PAS FORCÉMENT UN EMPRUNTEUR AVERTI… OCTROI DE CRÉDIT EXCESSIF : AVERTI OU/ET PROFANE ? Nous connaissions les arrêts de la 1ère Chambre Civile de la Cour de Cassation en date du 12 juillet 2005 sur les obligation du banquier en matière d'octroi de crédits, opérant une distinction

entre

l'emprunteur

averti

et

l'emprunteur

profane.

Le statut de l'emprunteur profane lui confère une véritable protection . le banquier doit vérifier ses capacités financières et éviter de lui accorder un prêt excessif au regard de ses facultés contributives. A défaut le banquier manque à son devoir de mise en garde. A l'égard de l'emprunteur averti, la 1ère Chambre Civile, suivant le raisonnement de la Chambre Commerciale, posait le principe de la responsabilité de l'établissement bancaire à une double condition, que l'établissement bancaire ait disposé d'informations sur la fragilité de

la situation financière de l'emprunteur et que ce dernier quant à lui ait ignoré ces informations. On

était

en

présence

d'un

comportement

dolosif

du

banquier.

Par trois arrêts en date du 3 mai 2006 (n°04-15.517;02-11.211;04-19.319), la Chambre Commerciale de la Cour de Cassation s'est également prononcée sur le régime de la responsabilité de la Banque envers l'emprunteur ou la caution au titre de l'octroi d'un crédit. Elle a  a dans un premier temps implicitement fait référence au clivage averti / profane s'alignant explicitement quelques semaines plus tard sur la dichotomie introduite par la 1ère Chambre

Civile

(Cass

com

20.06.2006

n°04-14.114).

  Le devoir de mise en garde s'est donc substitué peu à peu dans le langage jurisprudentiel aux devoirs d'information ou de renseignement du banquier. Poursuivant sa construction jurisprudentielle, par un arrêt du 21 février 2006 (n°02-19.066), la 1ère Chambre Civile a renforcé le principe de mise en garde du prêteur envers l'emprunteur profane, mais de façon assez curieuse elle a semblait admettre qu' une banque puisse accorder un crédit excessif  à la condition de mettre très clairement en garde son client contre les conséquences très risquées de la probable incapacité de remboursement. Corrigeant cette impression, par un arrêt du 26 septembre 2006 (n°04-20.508), elle a ,bien au contraire posé pour principe que le devoir de mise en garde n'était pas seulement une obligation d'avertir mais le devoir de refuser de "surendetter" le consommateur au delà du raisonnable.      Alors que cette Jurisprudence semblait enfin posée, deux nouveaux arrêts d'une Chambre Mixte en date du 29 juin 2007 remettent en cause semble t-il la clarté des solutions posées tant par la Chambre Civile que Chambre Commerciale de la Cour de Cassation. Dans un le premier des deux arrêts, un agriculteur qui avait souscrit auprès de sa banque une quinzaine de prêts, dont les échéances sont demeurées impayées, avait assigné en responsabilité

l'établissement

bancaire.

  La Chambre Mixte de la Cour de Cassation (n°05-21.104) a cassé l'arrêt de la Cour d'Appel car celle-ci n'avait pas précisé si l'agriculteur était un emprunteur non averti et dans ce cas, si conformément au devoir de mise en garde auquel la banque était tenue, elle justifiait avoir satisfait à son obligation à raison des capacités financières de l'emprunteur.

Il apparaît donc que la qualité d'emprunteur averti doit être dissociée de la qualité d'emprunteur professionnel. En d'autres termes un emprunteur ne bénéficiant pas de la qualité de consommateur pourrait être considéré comme un emprunteur non averti ou profane. Mais cet arrêt de  chambre mixte pose également pour principe que l'étendue dudevoir de mise en garde dépend des capacités financières de l'emprunteur et des risques d'endettement né de l'octroi des prêts. Il ne suffit plus de mettre en garde, il faut refuser. Il ne reste plus qu'à attendre de nouveaux arrêts de la Cour de Cassation, afin que ces notions soient encore affinées, la solution dégagée par le Chambre Mixte de la Cour de Cassation mériterait encore quelques éclaircissements dans un contexte ou le droit du crédit demeure d'actualité.      Michel DALMAS  et Jean-Luc MEDINA                                                                        Avocats                                                                        Département Banque