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French, Greek Pages lxxvii+1767 [1845] Year 1984-2000
GEORGES PACHYMÉRÊS
RELATIONS HISTORIQUES I. Livres I-III
ÉDITION, INTRODUCTION ET NOTES PAR
Albert PAILLER TRADUCTION FRANÇAISE PAR
Vitalien LAURENT Ouvrage publié avec le concours du CNRS
PARIS
SOCIÉTÉ D'ÉDITION «LES BELLES LETTRES » 95, BOULEVARD RASPAIL, 95 1984
CORPUS FONTIUM HISTORIAE BYZANTINAE CONSILIO SOCIETATIS INTER NATIONA LIS STUDIIS BYZANTINIS PROVEHENDIS DESTINATAE EDITUM
VOLUMEN XXIV/1 GEORGII PACHYMERIS RELATIONES HISTORICAS EDIDIT, INTRODUCTIONE NOTISQUE INSTRUXIT
ALBERTUS PAILLER GALLICE VERTIT
VITALIANUS LAURENT
SERIES PARISIENSIS
APUD SOCIETATEM EDITIONUM « LES BELLES LETTRES » PARISIIS MCMLXXXIV
La loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part, que les < copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l’article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal.
© Société d’édition « Les Belles Lettres », Paris, 1984 ISBN : 2-251-32230-2
SOMMAIRE DU VOLUME I
Avant-propos..............................................................................................
ix
Introduction..............................................................................................
xi
I. La bibliographie................................................................................. IL La vie et l'oeuvre de Georges Pachymérès............................
III. La tradition manuscrite de l’Histoire.................................... IV. La nouvelle édition de l’HÎstoire..........................................
Table
xn
xix xxm
xxxm
des chapitres...............................................................................
2
Livre 1..........................................................................................................
22
Livre II........................................................................................................
128
Livre III......................................................................................................
228
AVANT-PROPOS
Lorsqu'il mourut le 20 novembre 1973, le Père Vitalien Laurent laissait sur sa table de travail deux manuscrits épais, qui deviendront ses deux ouvrages posthumes. H avait presque achevé le premier, le tome II du Corpus des sceaux de l'empire byzantin, puisqu'il en rédigeait l'index1· Pour le second, l'édition des livres I-VI de l'Histoire de Georges Pachymérès, tous les matériaux étaient à pied d'æuvre, pour employer une expression qui lui était chère. Lorsque je pris connaissance du dossier, mon intention était d'en faire une révision générale et de combler les dernières lacunes, avant de l'expédier au plus vite à l'impression. Mais je m'aperçus rapidement que la collation des manuscrits avait été faite de manière analytique, à l'occasion de séjours à Rome et à Munich et grâce, en particulier, aux loisirs forcés que la deuxième guerre mondiale octroya à V. Laurent, mais que la synthèse et la confrontation des trois manuscrits-sources, dont il avait établi, quarante-cinq ans plus tôt, les affinités mutuelles, restaient à faire. De même, j'estimai nécessaire de clarifier les principales questions de chronologie et de composition que posait l'ouvrage, avant de l'éditer. L'annotation était faite seulement pour le livre I. Ces notes étaient très développées, et je les ai réduites de plus de moitié. Pour les cinq autres livres, il n'existait que quelques notes éparses, mais V. Laurent avait l'espoir, fondé, de pouvoir rédiger en peu de temps un commentaire consistant, grâce à sa connaissance des événements, des hommes et des sources d'une période qu'il étudiait depuis une cinquantaine d'années. Quant à la traduction, elle constituait le travail le plus ardu, s'agissant d'un écrivain dont la pensée et le style se meuvent dans la recherche, la subtilité et parfois l'obscurité. Faite généralement sur le texte établi par P. Poussines, la traduction de V. Laurent a été conservée aussi intacte que possible, sous la forme nuancée et brillante qu'il lui a donnée. Je me suis contenté — et permis — de couper les longues périodes en phrases 1. V. Laurent, Le Corpus des sceaux de l’empire bgzantin. II. L’administration centrale, Parie 1981, 818 p. et 48 planches (présentées par W. Seibt). L'ouvrage a été entièrement revu par Paul Gautier.
X
AVANT-PROPOS
plus courtes, de diviser en paragraphes un texte touffu et d'adapter à l'occasion la traduction au nouveau texte grec. Sans songer que je retrou verais et retravaillerais un jour ce texte, j'avais dactylographié en deux exemplaires, au cours de l'automne 1971, la traduction à laquelle V. Laurent avait mis le point final le 29 juillet précédent. Il remit le second exemplaire à deux amis, Nicolas Oikonomidès (livres I-IV) et Nicolas Svoronos (livres V-VI). J'ai inséré dans la traduction de V. Laurent nombre de leurs corrections et suggestions. Qu'ils soient remerciés pour leur apport ! L'édition des Relations historiques de Georges Pachymérès paraîtra en quatre volumes, les deux premiers correspondant au tome I et les deux derniers au tome II de l'édition de P. Poussines. Le troisième volume contiendra, comme le premier, une introduction, qui portera exclusivement sur la tradition manuscrite de la deuxième partie de l'Histoire. La fiction du double tome sera conservée, puisque chacune des deux parties de l'Histoire (livres I-VI : histoire du règne de Michel VIII Palaiologos; livres VII-XIII : histoire des vingt-cinq premières années du règne d'Andronic II Palaiologos) paraîtra en deux volumes à pagi nation continue. Il serait imprudent de fixer, dès à présent, une date pour la parution de la deuxième partie de l'Histoire, pour laquelle V. Laurent n'avait encore aucun matériau à pied d'æuvre. Il serait tout aussi impru dent d'annoncer sous quelle forme pourront être publiés les indices de l'ensemble et, éventuellement, le lexique de l'Histoire, que j'ai confec tionné avant d'établir le texte. La même remarque vaut encore pour l'édition de la version abrégée et simplifiée de l'Histoire. La nouvelle édition est accompagnée d'une annotation rapide et simple, qui attribue la première place à la mention des sources parallèles, mais surtout d'une, traduction, qui constitue sans doute le meilleur commentaire d'une æuvre. Puisse la traduction de Vitalien Laurent marquer une étape dans la compréhension d'un historien qui, fait rare dans l'histoire byzantine, manifeste une vision personnelle de l'évolution de l'empire, et dans l'intelligence d'une æuvre qui, transcendant les chroniques et les annales, s'apparente à la grande tradition grecque des historiens classiques ! L'effort du traducteur et sa réussite passent par la juste interprétation et la vivante réactualisation des mots. Antisthène, que Georges Pachymérès cite dans l'Histoire1, lui a fixé son objectif de manière aussi éloquente que lapidaire : Αρχή παιδεύσεως ή των ονομάτων êmicnce-rtç. 1. Ci-dessous, p. 427ι»-«( avec la note 2.
INTRODUCTION
La brève introduction qui suit a pour but de présenter l'auteur et son æuvre d’une part, la tradition manuscrite de l'Histoire et les caractéris tiques de la nouvelle édition d'autre part. Il n'existe pas de biographie détaillée de Georges Pachymérès. Les notices d'encyclopédies ont exposé et répété les renseignements principaux que nous livrent les sources, et en particulier ses propres æuvres, sur la personnalité et la carrière de l'historien. On se contentera de reprendre ces données, tout en précisant qu'elles sont susceptibles d'être enrichies : une étude méthodique de son æuvre, de son style et de ses connaissances donnerait une idée plus précise de sa personnalité et de sa culture; un relevé des diverses inter ventions qu'il rapporte lui-même avoir accomplies auprès de personnalités politiques et ecclésiastiques donnerait une image plus nette de son rôle et de ses sympathies. Concernant la tradition manuscrite, il suffira de résumer les résultats de l'étude que lui a consacrée V. Laurent, il y a plus de cinquante ans, et de récapituler les compléments que j'ai apportés récemment1. Sur deux points cependant, les conclusions précédemment établies seront infléchies : d'une part, il est probable qu'une plus grande partie des leçons propres au Barberinianus gr. 203 (C) constituent des corrections ou des additions de ce manuscrit ou de son modèle, plutôt que des leçons originales de l'archétype, perdues ou mutilées ensuite par le modèle commun des deux autres manuscrits-sources; d'autre part, YAlexandrinus 99, qui contient la version abrégée et simplifiée de l'Histoire, n'est pas, malgré la parenté étroite des deux textes, une copie du Vaticanus gr. 1775 (V). Suivent un bref historique de la première édition de l'Histoire et une présentation sommaire des principes qui ont guidé l'établissement de la nouvelle édition. Mais il convient de mentionner d'abord les éléments bibliographiques,
1. V. Laurent, Les manuscrits de !'Histoire Byzantine de Georges Pachymère, Byz. 5, 1929-1930, p. 129-205; A. Failler, La tradition manuscrite de !'Histoire de Georges Pachymère (livres 1-VI), REB 37, 1979, p. 123-220.
XII
INTRODUCTION
ainsi que les sigles et abréviations, qui sont utilisés dans l'ouvrage. L'introduction est ainsi composée des quatre chapitres suivants : I. La bibliographie. II. La vie et l'æuvre de Georges Pachymérès. III. La tradition manuscrite de l'Histoire. IV. La nouvelle édition de l'Histoire.
I. La
bibliographie
En vue de l'édition de l'Histoire, V. Laurent avait constitué un fichier bibliographique, qui allait atteindre les cinq cents titres et que j'ai complété au cours des dix dernières années. Mais il ne m'a pas semblé utile de consacrer une place aussi importante à une longue liste d'articles et d'ouvrages, qu'on retrouve, presque à l'identique, au début des Regeslen2 (1204-1282) de F. Dôlger et P. Wirth ou des Régesles (1208 1309) de V. Laurent, parus respectivement en 1977 et 1971. Peu d'études ont d'ailleurs été consacrées, de manière exclusive, à l'Histoire de Georges Pachymérès ou au règne de Michel VIII Palaiologos. Le relevé des ouvrages sera à peu près exhaustif, lorsque, aux travaux mentionnés dans la liste des Sigles et Abréviations qui suit, on aura ajouté les quatre titres suivants :
M. David, Animadversiones in observationes chronologicas R.P. P. Possini e Societatis lesu ad Pachymerem, Dijon 1679. C. Chapman, Michel Paléologue, restaurateur de l'empire byzantin (1261 1282), Paris 1926. A. D. Zotos, ’/waw'YJç 0 Bbe-xoç πατριάρχης Κωνσταντινουπόλεως Néaç "Ρώμης 0 λατινόφρων, Munich 1920. 1274. Année charnière. Mutations et continuités. Lyon-Paris, 30 seplembre5 octobre 1974, Paris 1977. Dans l'édition des Relations historiques, l'attention a été portée, plutôt que sur la littérature, sur les sources parallèles, qui sont citées, en parti culier, en note aux titres de chapitres de la traduction française. La liste des Sigles et Abréviations témoigne de ce choix : y sont mentionnés les ouvrages et les éditions de textes qui sont cités en abrégé dans les notes de la traduction ou dans l'apparat des citations.
LA BIBLIOGRAPHIE
XIII
Sigles et Abréviations
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XIV
INTRODUCTION
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LA BIBLIOGRAPHIE
XV
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XVI
INTRODUCTION
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LA BIBLIOGRAPHIE
XVII
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XVIII
INTRODUCTION
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LA VIE ET
L’îEUVRE
DE GEORGES PACHVMÉRÈS
XIX
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ThEE : Θρησκευτική και 'Ηθική 'Εγκυκλοπαίδεια, Athènes 1962-1968. TM : Travaux et Mémoires, Paris 1965Tomos d'élection de Germain III : I. Sykoutrès, Συνοδικός τόμος της έκλογής του πατριάρχου Γερμανού του Γ' (1265-1266), EEBS 9, 1932, ρ. 179-183. Tradition manuscrite : A. Failler, La tradition manuscrite de l’Histoire de Georges Pachymère (livres I-VI), RE B 37, 1979, p. 123-220. Traité des transferts : J. Darrouzès, Le traité des transferts. Édition critique et commentaire, REB 42, 1984. Typikon de Saint-Dèmètrios : H. Grégoire, Imperatoris Michaelis Palaeologi De Vita sua, Byz. 29-30, 1959-1960, p. 447-476. Typikon de Saint-Michel : A. Dmitrievskij, Opisanie liturgičeskich rukopisej. I. Τυπικά, Kiev 1895, p. 769-794. Vie de Mélèce : Spyridôn Lauriôtès, Βίος και πολιτεία και μερική θαυμάτων διήγησις του οσίου πατρός ημών Μελετίου του όμολογητοϋ, Γρηγόριος ό Παλαμάς 5, 1921, ρ. 582-584 et 609-624; 'Ο ''Αθως 2, 1928, ρ. 9-11. Zlatarski, Istorija : V. N. Zlatarski, Istorija na bâlgarskata dàržava prez srednite vekove, III, Sofia 1940.
II. La vie
et l’oeuvre de
Georges Pachymérès
D’ascendance constantinopolitaine, Georges Pachymérès naquit à Nicée en 1242 et s’établit à Constantinople en 1261, lorsque la capitale fut reconquise par les Nicéens1. Diacre du clergé de Sainte-Sophie, il servit dans l’offîcialité patriarcale et accéda au groupe restreint des six officiers supérieurs. A ce titre, il prit également rang dans la hiérarchie 1. Voir ci-dessous, p. 23’·’ : il avait dix-neuf ans en juillet 1261. La biographie de Georges Pachymérès et l’inventaire de ses oeuvres ont été dressés dès le xvi® siècle par L. Allacci (extrait du De Georgiis : PG 143, col. 407-422). Citons aussi les notices de K. Krumbacher [Geschichle der byzanlinischen Lileratur von Juslinian bis zum Ende des ostromischen Reiches (527-1453)*, Munich 1897, p. 288-291] et de V. Laurent (DThC 11/2, 1932, col. 1713-1718).
XX
INTRODUCTION
palatine. Sa position amena Georges Pachymérès à connaître intimement la vie de l’Église, de même qu’elle le mit en contact avec la famille impé riale et les hauts dignitaires de l’État. Il fut lié d’amitié avec les principales personnalités de l’Église, en particulier avec Jean Bekkos, Athanase II d’Alexandrie et Théodose Prinkips. Dans son Histoire, Georges Pachymérès rapporte à plusieurs reprises ses interventions dans la vie publique et ses missions de bons offices, mais il ne mentionne aucun fait de sa vie privée ou familiale. On se bornera ici à rappeler les étapes de son cursus honorum. Dans un récit qui concerne l’année 1265, Georges Pachymérès se donne à lui-même la qualité de notaire1. Il est signalé comme didascale des apôtres en 12772, comme hiéromnèmôn en 12853. Il accéda ensuite au poste de prôtekdikos, dont le titulaire siégeait à l’époque au sixième rang de la hiérarchie archontale de Sainte-Sophie ; parallèlement, il prit rang dans la hiérarchie palatine comme dikaiophylax4. Les six premiers livres de l’Histoire, qui se rapportent au règne de Michel VIII Palaiologos, ont été composés à la fin du xme siècle ou au début du siècle suivant56 *. L’empereur qui restaura l’empire à Constanti nople était décédé, et l’historien porte sur son règne un jugement lucide, pondéré et probablement impartial. La précision de sa documentation laisse supposer qu’il avait accès aux documents dont il décrit le contenu ou du moins à des copies de ceux-ci. La précision de sa chronologie, d’autre part, ainsi que certaines erreurs caractéristiques et inexplicables au premier abord, laissent penser qu’il tint pour son compte les annales du règne. L’Histoire s’arrête, de manière subite et injustifiée, à l’été 1307. Les derniers chapitres ont été rédigés peu après le déroulement des événements rapportés. On ignore pourquoi l’æuvre a été interrompue : maladie ou mort de l’auteur, qui avait atteint ses soixante-cinq ans, ou autre événe ment. Son ami Manuel Philès a composé une épitaphe en son honneur, mais le poème n’est pas daté®. Le Monacensis gr. 442 nous a transmis
1. Ci-dessous, p. 347a’-2’. 2. Darrouzès, Offikia, p. 532e et p. 596 s.v. ; Laurent-Darrouzès, Dossier grec, p. 47116. 3. Darrouzès, Offikia, p. 5334 et p. 600 s.v. Telle est la titulature que lui attribue la suscription de la Paraphrase du Pseudo-Denys l’Aréopagite. 4. Voir ci-dessous, p. 23e'8 ; sur les deux dignités, voir Darrouzès, Offikia, p. 596 et 609 s.v. Georges Pachymérès porte cette titulature dans la suscription de la plupart de ses æuvres. On peut sans doute négliger l’information tardive que donne un manus crit du xvie siècle, selon lequel il occupa la fonction d’hypomnématographe (Vindob. phil. gr. 188, f. 7) : H. Hunger, Codices historici, Codices philosophici et philologici, Vienne 1961, p. 297 ; voir aussi PG 143, col. 407 note A. 5. Voir, en particulier, p. 240 n. 3, p. 3638»-365n et 364 η. 1, p. 3951» et 394 n. 3. 6. Le poème fut d’abord édité par L. Allacci (De Georgiis : PG 143, col. 421-422), puis par J. F. Boissonade (Declamationes, p. 253-260) et E. Miller (Manueiis Philae Carmina, II, Paris 1857, p. 400-405).
LA VIE ET L’CEUVRE DE GEORGES PACHYMÉRÈS
XXI
un portrait de Georges Pachymérès, mais on ignore si le portraitiste, qui exécutait son travail vers le milieu du xive siècle, avait sous les yeux un modèle correct et individualisé1. Bien que Georges Pachymérès soit aujourd’hui connu surtout grâce à ses Relations historiques, ce n’est pas sa seule æuvre. Lorsqu’à la Renaissance les humanistes redécouvraient les lettres grecques, ce sont le Commentaire d’Aristote et le Quadrivium qui lui valurent une impor tante audience, dont témoignent les nombreuses copies tardives conservées dans les fonds de manuscrits. Voici l’inventaire des æuvres connues de Georges Pachymérès :
1. Relations historiques2. C’est l’ouvrage le plus long et, sans conteste, le plus original. 2. Épitomé de la Philosophie d’Aristote34. En douze livres, l’auteur donne un résumé de l’ensemble de l’æuvre d’Aristote, reprenant littéralement de longs passages, résumant ou paraphrasant le reste. 3. Exercices rhétoriques : Progymnasmatai et Declamationes (Staseis)56 . Ces exercices, dont les thèmes sont empruntés, de manière exclusive, au monde païen, sont une imitation des rhéteurs grecs. 4. Quadrivium3, soit les traités d’arithmétique, de musique, de géométrie et d’astronomie. 1. Le portrait a été reproduit à de multiples reprises. Contentons-nous de signaler la meilleure reproduction, que l’on trouve dans l’édition du Quadrivium (P. Tannery et E. Stéphanou, Quadrivium de Georges Pachymère, Vatican 1940, p. iv), et la plus récente (I. Spatharakis, The Portrait in Byzantine Illuminated Manuscripts, Leyde 1976, p. 165-172 et pl. 106-107). Si Andronic II Palaiologos était un vieillard au moment où furent peints les portraits du Monacensis, comme l’admet I. Spatharakis (op. cil., p. 167), celui de Georges Pachymérès ne peut avoir été fait de son vivant ; son authen ticité dépend du modèle du portraitiste. 2. On peut lire une présentation générale de l’ouvrage, accompagnée de remarques particulières sur le fond et la forme de l’æuvre, dans le manuel de H. Hunger, Die hochsprachliche profane Literatur der Byzantiner, I, Munich 1978, p. 447-453. 3. Seuls ont été édités certains extraits, parfois attribués à d’autres auteurs, et le livre I en son entier (Γεώργιον διακόνου πρωτεκδίκου κα'ι δικαιοφύλακος τοϋ Παχυμέρους επιτομή της Άριστοτέλους Λογικής, Paris 1548). Il existe une traduction latine de l’ensemble : Ph. Becchius, Georgii Pachgmeris hieromnemonis, in universam fere Aristotelis philosophiam, epitome, Bâle 1560 ; voir H. Hunger, op. cit., I, p. 37. Deux autographes de cette æuvre ont été conservés, qui marquent deux états du texte et constituent, en quelque sorte, deux éditions successives ; voir D. Harlfinger, Die Textgeschichte der pseudo-aristotelischen Schrift Περί ατόμων γραμμών. Ein kodikologisch-kulturgeschichtlicher Beitrag zur Klarung der Überlieferungsverhâltnisse im Corpus Aristotelicum, Amsterdam 1971, p. 345-360. 4. Ch. Walz, Rhetores Graeci, I, Tübingen 1832, p. 549-596 ; voir H. Hunger, op. cit., I, p. 96, 98-100, 103-104, 106-108, 115-119. 5. J. F. Boissonade, G. Pachgmeris Declamationes XIII, Paris 1848 ; voir H. Hunger, op. cit., I, p. 94. 6. P. Tannery et E. Stéphanou, Quadrivium de Georges Pachymère, Vatican 1940 ; voir H. Hunger, op. cit., II, Munich 1978, p. 188-191, 245-246.
XXII
INTRODUCTION
5. Paraphrase des oeuvres du Pseudo-Denys l’Aréopagite1, précédée d’une lettre de dédicace à Athanase II d’Alexandrie. 6. Traité du Saint-Esprit2, par lequel le signataire de l’union de Lyon entend affirmer l’orthodoxie de sa doctrine. 7. Deux lettres, adressées à Athanase II d’Alexandrie3. 8. Divers poèmes : — poème autobiographique, dont il subsiste deux extraits : le premier est inséré par l’auteur dans l’Histoire, et le second, conservé dans le Vendus Marcianus gr. 452, reste inédit4; — poème d’introduction à VÉpitomé de la Philosophie d’Aristote', — poème d’introduction au Quadrivium; — exercice de versification5.
Il n’est pas question d’étudier ici le style de Georges Pachymérès dans les Relations historiques. Mais le rappel de son oeuvre, abondante et diverse, montre l’étendue de sa formation intellectuelle et la diversité de ses centres d’intérêt. Esprit encyclopédique, il est un témoin et un acteur privilégié de la renaissance intellectuelle que Michel VIII Palaiologos encouragea après la reprise de Constantinople en 1261. Les tendances littéraires et rhéto riques s’affirment dans toutes les oeuvres, sauf dans les traités « scienti fiques » (Épiiomé de la Philosophie d’Aristote, Quadrivium), où l’auteur utilise un style didactique. L’historien n’emploie pas le style simple et dépouillé des chroniques ou des annales byzantines, ni le style plus ample
1. Les premières éditions sont dues à G. Morelli (Paris 1561) et B. Cordier (Anvers 1634), dont le texte est repris dans PG 3-4. L’opuscule a été récemment présenté (texte et sources) dans le Dictionnaire de spiritualité 12, 1983, col. 16-17 (A. Solignac). 2. L. Allacci, De Ecclesiae occidenlalis atque orienlalis perpétua consensione, Cologne 1648, p. 518-522; Idem, Graecia orthodoxa, I, Rome 1652, p. 390-395 = PG 144, col. 924-928 ; voir Beck, Kirche, p. 679. 3. La première est intégrée aux diverses éditions de la Paraphrase du PseudoDenys l’Aréopagite. La seconde, signalée depuis longtemps, a été éditée récemment ; A. Failler, Le séjour d’Athanase II d’Alexandrie à Constantinople, REB 35, 1977, p. 62-71 ; voir H. Hunger, op. cit., I, p. 236. Ces deux lettres sont probablement les vestiges d’une abondante correspondance. On a conservé par ailleurs deux lettres adressées à Georges Pachymérès par Georges de Chypre (S. Eustratiadès, Γρηγορίου τον Κυπρίου ΈπιστολαΙ καί μΰθοι, Alexandrie 1910, ηο» 69 et 105). 4. Bonn, Π, ρ. 304-306 (déjà édité par L. Allacci, De Georgiis : PG 143, col. 418419) ; Venetus Marcianus gr. 452, f. 231v-233r ; voir H. Hunger, op. cit., I, p. 162. 5. Conservé dans le même Venetus Marcianus gr. 452 (f. 233r-v), cet exemple de versification savante et de virtuosité verbale a été édité par J.-B. Ansse de Villoison, Anecdota graeca, II, Venise 1781, p. 77-78; voir H. Hunger, op. cit., II, p. 105. Certains manuscrits attribuent encore à Georges Pachymérès, sans doute à tort, une hymne liturgique : Enrica Follieri, Initia Hymnorum Ecclesiae Graecae, V/l, Vatican 1966, p. 262.
IA TRADITION MANUSCRITE DE L’HISTOIRE
XXIII
et nourri de la Bible des ecclésiastiques, mais le style savant, recherché et atticisant des rhéteurs. Dans la forme du discours et le traitement des thèmes, ses Relations historiques sont caractérisées par une intrusion de la rhétorique dans I histoire; il est vrai qu’il rejoint ainsi la grande tra dition grecque de l’Histoire. On remarquera, en particulier, l’identité formelle entre l’Histoire et les exercices rhétoriques : même style, mêmes recherches formelles, mêmes citations, mêmes références littéraires, mêmes thèmes.
III. La
tradition manuscrite de l’Histoire
Les Relations historiques1 se présentent dans les manuscrits en treize livres : six livres sont consacrés au règne de Michel VIII Palaiologos (1259-1282), sept livres à la première moitié du règne d’Andronic II Palaiologos (1282-1307). L’Histoire forme un tout continu de treize livres, et c’est à tort que le premier éditeur, se fondant d’ailleurs sur le témoi gnage de certains manuscrits, l’a divisée en deux ensembles distincts, correspondant à chacun des règnes (livres I-VI, livres I-VII). Il est vrai néanmoins que la tradition manuscrite revêt des caractéristiques propres pour chacune des deux parties de l’ouvrage. Le présent exposé concerne uniquement les livres I-VI et introduit à la section de l’Histoire qui retrace le règne de Michel VIII Palaiologos. 1. Les manuscrits de l’Histoire.
La première section de l’Histoire est transmise, intégralement ou par tiellement, par treize manuscrits. Dans la liste qui suit, les manuscrits sont présentés dans l’ordre chronologique. S’ils sont utilisés dans l’édition on a indiqué, entre parenthèses, le sigle qui les désigne dans l’apparat. Pour les deux copies fragmentaires, on a précisé, entre crochets, la partie de l’Histoire qu’elles reproduisent.
Monacensis gr. 442 (=A), xive s., 280x190 mm. Vaticanus Barberinianus gr. 198 (= B), xive s., 285 x 210 mm. Vaticanus Barberinianus gr. 203 (=G), xive s., 290x203 mm. Parisinus gr. 1723 (= b), xve s., 287x204 mm. Vendus Marcianus gr. 404 [coll. 899] (= a), xve s., 287 x 210 mm. Hierosolymitanus Timiou Staurou 4, xve s., 363x255 mm. 1. Sur le titre de l'ouvrage, voir Tradition manuscrite, p. 202-205. Dans le chapitre 3 de l’introduction, je me contente de résumer l’article qui vient d’être cité {Tradition manuscrite, p. 123-220), en infléchissant cependant certaines conclusions concernant les rapports entre les deux familles AB et G, et en adaptant l’exposé à la pagination de la nouvelle édition de l’Histoire.
XXIV
Stemma (livres I-VI) 1300 —
1350 — Barberin. gr. 203 (C) 1400 — INTRODUCTION
1450 —
1500 —
1550 —
1600 — Athen. Genn. 40
Vatican, gr. 1490
LA TRADITION MANUSCRITE DE L’HISTOIRE
Κχν
Scorialensis Ω I 10, xvie s., 360 x 250 mm. Matritensis 4752 [olim 0 22], xvie s., 348x248 mm. Tubingensis Mb 13, xvie s. (1578), 310x205 mm. Matritensis 4818 [olim 0 95], xvie s., 198x140 mm [p. 2521-207x]. Vaticanus gr. 1490, xvne s., 324 x 225 mm. Atheniensis Gennadiou 40, xvne s., 207x165 mm [p. 231-17314]. Parisini Coisliniani 138-140, xvue s., 308x203 mm. Comme l’a établi V. Laurent1, la tradition manuscrite se ramène à trois copies indépendantes, qui sont les trois manuscrits du xive siècle et qui ont servi de modèles aux dix autres. Ainsi les familles A, B et G sont repré sentées respectivement par sept, quatre et deux manuscrits, comme le montre le stemma. Le Monacensis gr. 442 contient les treize livres de l’Histoire, le livre VI se terminant au folio 175. Les copies de la famille A sont les mieux caractérisées, car elles contiennent, comme leur modèle, les pièces adven tices et extérieures au texte : au début de A est transcrite une liste des oflikia du patriarcat2, et dans la deuxième partie du volume est copié le prostagma émis en 1272 en faveur d’Andronic TI Palaiologos à l’occasion de son couronnement3. Le manuscrit A, suivi par deux de ses apographes, a conservé les portraits des empereurs Théodore II Laskaris, Michel VIII Palaiologos et Andronic II Palaiologos, ainsi que celui de Georges Pachy mérès4. De plus, toutes les copies de A sont affectées par le désordre intervenu dans leur modèle à l’intérieur du cahier 12 (f. 83-90), dont les deux feuilles centrales ont été interverties. La plus ancienne copie de A, c’est-à-dire le Venetus Marcianus gr. 404 (= a), sera retenue, pour l’éta blissement du texte, dans les deux cas où elle peut suppléer une mutilation du modèle, intervenue après la copie de A dans le manuscrit a :
1. le début du texte (ci-dessous, p. 231-2516) ; le folio 7a du modèle a disparu et a été remplacé à la Renaissance par un feuillet sur lequel est recopié le début de l’Histoire à partir du Scorialensis Ω I 10; 2. un extrait du livre I (ci-dessous, p. 5110-5329) ; le folio 15a du modèle était encore en place au moment de la copie du manuscrit a, mais il a disparu dès le xve siècle, car le copiste du Hierosolymitanus Timiou Staurou 4 ne le lisait plus sur son modèle. Une fois ces deux passages empruntés au manuscrit a, il subsiste dans
1. V. Laurent, Les manuscrits de ΓHistoire Byzantine de Georges Pachymère, Byz. 5, 1929-1930, p. 176-192 ; « L’Histoire Byzantine » de Georges Pachymère. Un nouveau témoin : « l’Athen. Gennad. 40 », Byz. 6, 1931, p. 360-364 ; Deux nouveaux manuscrits de l’« Histoire Byzantine » de Georges Pachymère, Byz. 11, 1936, p. 47-57. 2. Éditée par Darrouzès, Oflikia, p. 548-549. 3. Édité par Heisenberg, Palaiologenzeit, p. 37-41. 4. Voir ci-dessus, p. χχι η. 1.
XXVI
INTRODUCTION
la tradition A deux lacunes, que les diverses copies de cette famille ne permettent pas de combler et qui affectèrent donc le manuscrit A avant qu’il ne servît de modèle aux copies qui en dérivent :
1. une partie du pinax des titres de chapitres qui précède le texte de l’Histoire (V 18 à VI 24 : ci-dessous, p. 1717-2132) ; cette lacune corres pond à la chute du folio 5a de A ; 2. un extrait du livre TI (ci-dessous, p. 16114-1655) ; cette lacune correspond à la chute du folio 45a. Le Vaticanus Barberinianus gr. 198, deuxième manuscrit-source de l’Histoire, contient seulement les six premiers livres, la deuxième partie étant copiée dans le Vaticanus Barberinianus gr. 199. En son état actuel, le manuscrit B a deux lacunes : 1. le pinax des titres de chapitres (ci-dessous, p. 3-21) et le début du livre I (ci-dessous, p. 23M923); cette lacune est due à la chute des douze premiers folios du manuscrit (cahier 1 et première moitié du cahier 2) ; 2. un extrait du livre III (ci-dessous, p. 31916-32314) ; cette lacune est due à la chute du dernier folio du cahier 9 (p. 119-120 du manuscrit).
Le texte de la famille B peut cependant être reconstitué en son entier grâce au Parisinus gr. 1723 (= b), qui a été copié sur B avant que ne se produisît la double mutilation du modèle. La famille B est encore repré sentée par deux manuscrits du xviie siècle, copiés sur le Parisinus gr. 1723. Le Vaticanus Barberinianus gr. 203, troisième manuscrit-source de l’Histoire, contient les six premiers livres, la deuxième partie étant copiée dans le Vaticanus Barberinianus gr. 204. Ce manuscrit est le seul à contenir le texte intégral des livres I-VI, mais le pinax des titres de chapitres (ci-dessous, p. 3-21) a disparu. G a laissé une seule copie, tardive et sans intérêt, le Vaticanus gr. 1490. Voici, en résumé, les passages de l’Histoire pour lesquels les trois témoins principaux (A, B et G) ne fournissent pas le texte, soit que leur copie directe y supplée (a et b), soit que leur témoignage ait entièrement disparu : : B, G : A 1717-2132 : A, 231-2516 : B, 23M923 : A, 5P°-5329 16114-1655 : A 319ie-32314 : B,
1. p. 3X-2132
2. 3. 4. 5. 6. 7.
p. p. p. p. p. p.
suppléé par b
suppléé par a suppléé par b suppléé par a suppléé par b.
LA TRADITION MANUSCRITE DE L’HISTOIRE
XXVII
Comme le montre ce tableau, le témoignage des trois familles est défaillant en un seul cas (n° 6), si l’on excepte la table des titres de cha pitres, dont le texte revêt d’ailleurs une moindre importance. 2. Les rapports entre les trois témoins. Les trois manuscrits A-B-C constituent trois copies indépendantes, qui témoignent cependant d’un double apparentement : AG et AB. Quant à B et C, ils n’offrent aucune variante significative face à A, car leur accord, lorsqu’il se produit, est purement accidentel et correspond le plus souvent à une erreur, à une addition ou à une omission de A. L’accord de A et C face à B est fréquent. Dans ces cas, B présente le plus souvent une leçon qu’on juge de prime abord plus logique et plus claire. En fait, ce sont généralement des lectiones faciliores. P. Poussines, le premier éditeur de l’Histoire, en a retenu un grand nombre, en se fiant trop souvent aux apparences. Dans mon étude de la tradition manuscrite, j’ai illustré par un certain nombre d’exemples les divergences entre B et AC1. Il sera loisible au lecteur d’enrichir ce tableau en examinant l’apparat critique, que les variantes de B remplissent pour une large part. Le manuscrit B est rendu suspect par les témoignages concordants et indé pendants des deux autres manuscrits-sources. Le plus souvent, les variantes de B concernent la morphologie et la syntaxe, plutôt qu’elles n’affectent le sens du texte. Lorsque le sens du texte est effectivement modifié, il semble qu’on ait agi par souci de correction littéraire, non pas par volonté de modifier le sens. Certaines des corrections effectuées montrent d’ailleurs que parfois leur auteur s’est manifestement mépris sur la signification réelle de la phrase. On observe que souvent le manus crit B corrige trop ou trop peu, et on peut le qualifier de mauvaise copie critique. Ajoutons que B comporte un grand nombre d’omissions, surtout à la fin des livres, où l’attention du copiste semble s’être relâchée2. Les divergences entre AB et C sont plus importantes et plus significa tives pour l’histoire et l’établissement du texte. Il ne s’agit plus simplement de variantes formelles ou grammaticales, mais de corrections ou d’addi tions qui affectent le sens de la phrase, l’identification des personnes, la localisation ou le déroulement des événements. Les divergences sont assez
1. Tradition manuscrite, p. 136-144. 2. Voir, en particulier, la fin du livre IV (p. 429, lignes 4, 13-14, 16, 27-28, 29-30; p. 431, lignes 6-7, 11, 23-25, 29-30 ; p. 433, ligne 6) et surtout les cinq derniers chapitres du livre VI (p. 643-663). Pour les besoins de la collation, les passages omis par le copiste dans le manuscrit B ont été transcrits dans les marges d’après le manuscrit G et sou lignés dans ce dernier. Gela a eu pour résultat de déparer les deux Barberiniani. Signa lons que les omissions de B sont délibérées, puisqu’elles affectent des unités autonomes (phrases entières, membres de phrases, incises! et que le nouveau texte garde une cohérence grammaticale et logique.
XXVIII
INTRODUCTION
importantes pour qu’on imagine d’abord deux rédactions successives, dont la seconde, G, représenterait une édition revue, amendée et augmentée1. Mais des lacunes communes aux trois manuscrits et décelables surtout dans les derniers livres ne peuvent être imputées qu’à la détérioration d’un modèle commun et enlèvent ainsi tout fondement à une telle hypothèse2. L’analyse du texte des trois manuscrits amène à placer au moins une copie intermédiaire entre l’archétype, qui remonte à la première décennie du xive siècle, et les copies A, B et C, qui datent toutes les trois du troi sième quart du siècle3. L’examen des filigranes permet d’avancer cette datation approximative. D’une note marginale de A, on a cru pouvoir déduire, à tort, que la copie datait au plus tard du règne effectif de Jean VI Kantakouzènos (1347-1354)4. Par contre, on peut donner comme terminus a quo de la copie de G la date de la prise d’Héraclée du Pont par les Turcs, soit le 4 juillet 136056 . La source des divergences entre AB et G n’apparaît pas pour autant. Gomme G a conservé un meilleur texte, je les ai attribuées, dans mon étude de la tradition manuscrite®, à une corruption ou à une mutilation du texte original dans le modèle commun de AB, tout en admettant que certains passages de G constituaient à l’évidence des additions posté rieures. Mais j’ai sans doute sous-estimé le nombre de ces dernières. Voici les passages qu’on doit considérer comme des additions transmises par C plutôt que comme des omissions dues au modèle commun de AB : — p. 22532-227x : mention du séjour des Génois à Héraclée de Thrace, avant leur installation à Galata. La structure de la phrase témoigne d’une réfection postérieure du texte, d’ailleurs faite de manière mala droite; voir p. 226 η. 1 ; — p. 25717'18·21·22·23·24 : addition de trois éléments (Exôtrochos, Ghèlè, jour de Noël) et correction d’un quatrième (Nikètiata AB, Dakibyza G) concernant l’aveuglement de Jean IV Laskaris en 1261. Il est exclu que AB ou plutôt leur modèle, tout en transcrivant correctement le reste du passage, aient précisément omis ces trois incises7; 1. Lne telle hypothèse peut être suggérée par l’exemple des deux versions succes sives qu’a composées Georges Pachymérès pour l'Épitomé de la Philosophie d’Aristote ; voir ci-dessus, p. xxi n. 3. 2. Tradition manuscrite, p. 148-149, 162. 3. Ibidem, p. 161-162. Pour la datation des manuscrits A, B et C, voir ibidem, p. 130-131, 133-134, 135-136. 4. Ci-dessous, p. 3815 (apparat), avec la note 2 de la page précédente ; Tradition manuscrite, p. 130-131. 5. Ci-dessous, p. 405“ (apparat), avec la note 5 ; Tradition manuscrite, p. 135. 6. Tradition manuscrite, p. 144-160. 7. La forteresse de Chèlè est à nouveau mentionnée plus bas (p. 533”-”). Que Γ historien précise alors la localisation ne prouve pas cependant qu’il la cite pour la première fois, car c’est le contexte qui exige cette explication. Relevons la manière
LA TRADITION MANUSCRITE DE L’HISTOIRE
XXIX
— p. 29910 : addition d’un troisième verbe (τάς δ’ άποφράττειν), dont la présence est imposée par le sens et la structure de la phrase. Il est ajouté en marge, il est vrai, mais de la main du copiste; — p. 39112’17 : décompte des années de règne de Michel VIII Palaiologos. Là encore, l’insertion du nouveau texte témoigne d’une certaine mala dresse ; — p. 66323'25 : réflexion de l’empereur à la veille de sa mort. Le passage constitue également une addition de G, non une omission de AB. On peut ajouter d’autres exemples, moins clairs dans leur principe, mais dont la probabilité est renforcée par les précédents : p. 22717 (réfec tion fautive?), 23122 («et par mer»), 4214 («marine comprise»), 4791® (« mais par déférence et superficiellement »), 56722 (« avec son fils Svetoslav »). Il est difficile de déterminer la provenance et la date des additions, ainsi que leur rapport avec l’archétype. D’autres passages présentent des leçons contradictoires concernant l’identité ou la fonction de certaines personnes, la localisation ou le déroulement de certains événements. Voici les principaux exemples :
— p. 16116'17, 1632 : Nicétas d’Héraclée B (le texte de A est perdu), Jean de Nicomédie G. Le contexte semble imposer la leçon de G, puisque seul le métropolite de Nicomédie est susceptible d’avoir la juridiction sur le monastère de Saint-Diomède (p. 16117-18)1. Si G conserve effectivement la leçon primitive, celle de B pourrait être interprétée comme une correction inspirée par la suite du récit, où apparaît Nicétas d’Héraclée (p. 16312) ; — p. 175ls : Dèmètrios latropoulos, logothète des troupeaux AB, logothète des biens privés G. Aucune donnée extérieure ne tranche en faveur de l’une des deux leçons; — p. 17719’20 : Isaac d’Éphèse, du monastère occidental de Xèropotamou ABC (G en marge), Isaac de Smyrne, du monastère occidental de Mésopotamou C (dans le texte). Aucun témoignage extérieur ne permet de départager les deux versions; — p. 2S724, 265e, 39915 (et Bonn, II, p. 10317) : Nikètiata AB, Dakibyza G. Il est plus probable que Nikètiata soit la leçon originale;
arbitraire dont a procédé P. Poussines : il a introduit dans le texte la troisième incise (jour de Noël) et additionné les deux toponymes (Nikètiata de Dakibyza), mais il a omis les deux premières incises conservées par C seulement (Exôtrochos, Chèlè). 1. Il est vrai que d’autres explications sont plausibles; voir, par exemple, une hypothèse différente dans Janin, Églises des grands centres, p. 89 n. 4. Si, au contraire, c’est C, ou plutôt son modèle, qui corrige l'archétype, et non AB, il est possible que l’auteur du remaniement ait oublié d’étendre la nouvelle leçon au troisième cas.
XXX
INTRODUCTION
p. 5377-8·ιβ-ι® ; épisode de la piraterie génoise en mer Noire (V, 30), A et B présentent une version plus simple, C une version plus complexe. Le plus vraisemblable est que A et B représentent la leçon originale. C une version rectifiée1* ; — p. 60317 : le neveu de l’évêque de Marôneia, Constantin AB, Nicétas C. C’est le seul cas où, indubitablement, la leçon de AB est fautive et celle de C correcte; mais on ne peut en déduire quelle était la leçon primitive. Le personnage réapparaît plus bas (Bonn, II, p. 2817'1S), et son nom est cette fois correctement conservé dans les trois manuscrits. Les divergences entre les deux familles AB et C apparaissent également dans la graphie d’une série de patronymes et de toponymes, dont voici quelques exemples caractéristiques : — Trinobos AB, Ternobos C, ainsi que les dérivés du toponyme (p. 4517, 5494, 55518, 55920, 5673-4·10, 5897) ; — Gagilimèn AB, Gagilolimèn C (p. 37527) ; — Kondoumnès AB, Koudoumènès C (p. 45310); — Sphentisthlabos AB, Osph- C (p. 54728, 5493·7·®-10, 5537) ; — Tornikès AB, Tornikios C (p. 6298).
On remarque que certains de ces noms reviennent dans la deuxième partie de l’Histoire et sont, cette fois, unanimement conservés sous la forme que leur donne C dans la première partie. Mais ce fait peut recevoir des interprétations contradictoires. Une autre hypothèse doit être envisagée : certaines divergences entre AB et C proviennent peut-être de la présence, en marge du modèle commun des trois manuscrits ou de l’archétype, d’additions et de correc tions, que AB et G ou leur modèle respectif ont traitées de manière diffé rente. A deux reprises, on repère en effet des notes marginales, qui remontent au modèle commun des trois manuscrits :
— p. 13321 : ω est employé comme pronom interrogatif. En marge du modèle commun des trois manuscrits, on devait lire l’explication suivante : τίνι ερωτηματικός. C a conservé la note en marge, B l’a introduite malencontreusement dans le texte, A l’a omise; — p. 44721. La note suivante devait se lire en marge du modèle commun des trois manuscrits : Τζίγκις γάρ τδ όνομα, ό δέ κάνις βασιλεύς. A la reproduit en marge, B et C l’introduisent dans le texte, mais à des endroits différents. 1. J’ai développé une autre hypothèse dans Tradition manuscrite, p. 157-159. Je n'ai pas retenu, sans doute à tort, l’hypothèse d’une information nouvelle, qu’a acquise l’auteur lui-même ou un lecteur et qui a pu dicter la correction. J’ai admis au contraire que la transformation provenait d’une imperfection de la version originale et qu’elle résultait donc de la critique interne du texte.
'LA TRADITION MANUSCRITE DE L’HISTOIRE
ΧΧΧΙ
Une autre leçon déconcertante (p. 58318'19 : Urbain pape ou scribe?) s'expliquerait de la même manière. Les phénomènes qui ont causé les divergences actuelles entre ΑΒ et C sont probablement divers. Ι1 est certain que C est plus proche de l'arché type par certaines de ses leçons, mais que d'un autre côté il contient des additions et peut-être des corrections qui l'en éloignent. De manière générale, C est plus digne de confiance, et la préférence lui est donnée dans le texte édité, en particulier dans les cas où les leçons des deux familles sont également recevables1. Faute de posséder les antécédents des trois manuscrits-sources, on ignorera la teneur de l'archétype, la source des divergences entre ΑΒ et C, la valeur respective de ces leçons divergentes, l'auteur, la date et la valeur des corrections et des additions. 3. La version abrégée de l'Histoire.
Il existe également une version abrégée et simplifiée de l'Histoire2. Elle est conservée intégralement dans les deux manuscrits suivants : Vaticanus gr. 1775 (= V), xvi6 s., 275x205 mm; Alexandrinus 99, xvne s. (?), 285x208 mm. Les deux copies sont très proches, mais un examen détaillé de l'Alexan drinus gr. 99 m'a permis de constater que, contrairement à une première impression, celui-ci n'est pas une copie du Vaticanus gr. 17753*· Leur modèle commun est sans doute le Patmensis perdu. Meilleure et plus ancienne que les deux précédentes, une troisième copie n'a malheureuse ment conservé qu'un court extrait de la version abrégée (l'équivalent du passage suivant de la nouvelle édition : p. 231-2711) : Vaticanus Urbinas gr. 110 (f. 1-2), début du xve s. Un quatrième manuscrit contient un résumé, très bref, de la version abrégée de l'Histoire (correspondant au livre I et au livre II, chapitres 1 5) : Vaticanus Urbinas gr. 80 (f. 1-8), xve s.
Si le texte de la version abrégée s'apparente à la famille Β de l'Histoire, dont il reprend de nombreuses lectiones faciliores, il apparaît cependant que son rédacteur a eu accès également aux autres familles; il conserve ainsi certaines leçons que livre le seul manuscrit C. Tout se passe, d'après une première investigation, comme s'il avait eu simultanément sous les yeux les versions Β et C. 1. Voir, par exemple, p. 179··, 39510, 6291·· 2. Tradition manuscrite, p. 164-178. 3. Les textes sont si proches qu'il faut arriver au livre ΠΙ, chapitres 24-25, pour découvrir un indice irréfutable de l'indépendance mutuelle des deux copies. Α cet endroit, l'Alexandrinus a conservé deux courts extraits, qu'on retrouve effectivement dans le texte original de l'Histoire et que V a omis, par passage du même au même.
χχχπ
INTRODUCTION
Cette version abrégée et simplifiée de l’Histoire a été généralement qualifiée de paraphrase, mais le terme est inadéquat, puisqu’il ne s’agit pas d’une amplification ou d’une explication du texte original, mais au contraire d’un compendium, comme l’avait vu P. Poussines1. La qualifier de métaphrase serait également trompeur, car le rédacteur transcrit littéralement des passages entiers de son modèle, omet purement et simplement de longs développements, en résume d’autres en une ou deux phrases. Cependant, le rédacteur poursuit bien le but du métaphraste : rendre accessible au lecteur moyen un texte savant, recherché et parfois obscur. Voici les transformations principales que le rédacteur de la version abrégée fait subir au texte original de l’Histoire : conversion des longues périodes en phrases plus courtes, suppression fréquente du discours indirect et des incises qui interrompent le cours des phrases, omission des particules ou des formes grammaticales rares et archaïsantes, remplace ment des mots rares et savants par des termes plus communs2. Le rédac teur s’efforce de dégager les faits historiques de la gangue rhétorique dans laquelle Georges Pachymérès les a souvent enfermés. S’intéressant aux événements et aux hommes, il néglige les discours verbeux et les considé rations théoriques, qu’il omet ou résume d’une phrase. A ce titre, il accomplit un travail d’historien, non d’exégète du texte ou de métaphraste. L’intérêt de la version abrégée est double : philologique et historique. D’une part, la confrontation des deux textes permet de comparer deux niveaux de la langue byzantine du xive siècle. D’autre part, le contenu et la portée des faits historiques apparaissent, à l’occasion, plus clairement dans la version abrégée. Il faut cependant prendre garde, car le rédacteur s’est laissé souvent induire en erreur par la complexité de son modèle. Aussi faut-il exclure que le deuxième texte, qui, d’après la tradition manuscrite, date au plus tard de la fin du xive siècle, soit sorti de la plume de Georges Pachymérès. La version abrégée reprend, souvent littéralement, son modèle, dont il représente en volume, pour les six premiers livres, les trois quarts. A ce titre, elle diffère fondamentalement de la version brève de l’Histoire de Georges Akropolitès, qu’on peut qualifier de simple résumé, et s’apparente plutôt à la métaphrase de VAlexiade d’Anne Komnènè ou de l’Histoire de Nicétas Chôniatès. 1. P. Poussines (Bonn, I, p. x) écrit : «ex Vaticano [le Vaticanus gr. 17751, qui non tam apographum hietoriae Pachymeris quam compendium est. » 2. Sur les procédés employés par le rédacteur de la version abrégée, voir Tradition manuscrite, p. 171-172 ; A. Failler, Un incendie à Constantinople en 1305, REB 36, 1978, p. 153-170, spécialement p. 162-163. On comparera la version abrégée de l’Histoire de Georges Pachymérès avec la métaphrase (au sens strict) de VAlexiade d’Anne Komnènè, récemment étudiée et rééditée par H. Hunger, Anonyme Métaphrase zu Anna Komnene, Alexias XJ-XIII. Ein Beitrag zur Erschliessung der byzantinischen Umgangssprache, Vienne 1981.
LA NOUVELLE ÉDITION DE L’HISTOIRE
XXXIII
Il apparaît, au terme de cette brève analyse, que la version abrégée de l’Histoire doit être exclue de la présente édition et peut être utilisée seulement dans le commentaire. Il s’agit en effet d’un autre texte, qui constitue un appauvrissement de l’original, fût-il parfois plus clair, et en trahit souvent le sens. Mais l’usage qu’en a fait le premier éditeur de l’Histoire, P. Poussines, oblige à l’inclure, au moins épisodiquement, dans l’apparat critique de la nouvelle édition. Les leçons de V seront mentionnées uniquement dans les cas où P. Poussines les a retenues de préférence à celles de B et C, manuscrits sur lesquels est fondée son édition. C’est en effet la seule manière d’indiquer la provenance de certaines leçons de son édition, que ne propose en fait aucun manuscrit de l’Histoire.
IV. La nouvelle édition de l’Histoire
L’Histoire de Georges Pachymérès a été l’une des dernières grandes oeuvres historiques de Byzance à recevoir les honneurs de l’édition. Les difficultés du texte en furent la cause, ainsi que la dispersion et la mutila tion des manuscrits1. L. Allacci assura les préparatifs de l’édition; il avait réuni deux des meilleurs manuscrits de l’Histoire (Barberiniani gr. 198199 [B] et 203-204 [G]) et le meilleur exemplaire de la version abrégée de l’Histoire ( Vaticanus gr. 1775 [V]). Il fit collationner les deux Barberiniani l’un sur l’autre, et il recourut au Vaticanus pour combler les lacunes que présentaient ces deux manuscrits : à ce titre, il peut être considéré comme le responsable de l’insertion de quelques passages de la version abrégée dans le texte original de l’Histoire. L. Allacci ne semble pas avoir projeté d’éditer lui-même l’Histoire de Georges Pachymérès, qu’il a collationnée et annotée avant d’éditer, en 1651, l’Histoire de Georges Akropolitès2; dans le commentaire de cette édition, il cite abondamment les trois premiers livres des Belations historiques de Georges Pachymérès. L’édition de l’Histoire fut confiée à P. Poussines, qu’on fit venir à Rome pour assurer cette tâche. La première partie de l’ouvrage (livres I-VI) fut publiée à Rome en 1666, la seconde (livres VII-XIII) en 1669. L’édition de P. Poussines fut réimprimée en 1729 dans le Corpus de Venise (tome XIII), puis en 1835 dans le Corpus de Bonn par les soins de I. Bekker (en deux volumes). La Patrologie grecque de J.-P. Migne (tomes 143-144) reprit en 1865 le texte de l’édition de Bonn : la pagination de cette dernière y figure dans la traduction latine, la pagination de l’édition de Rome dans le texte grec. I. Bekker s’est contenté de relire le texte de P. Poussines, 1. Sur les premiers projets d’édition, voir Tradition manuscrite, p. 196-201. 2. L. Allacci, Georgii Acropolitae magni logothetae Historia, loelis Chronographia compendiaria et loannis Canani Narratio de Belle CP. Accessit Diatriba de Georgiorum scriptis, Paris 1651.
XXXIV
INTRODUCTION
opérant quelques corrections, importantes et judicieuses, suggérant quelques variantes, dans un apparat critique fort bref, et corrigeant les coquilles les plus apparentes de l’édition romaine, mais en laissant un bon nombre dans son texte amendé1. Il n’a consulté aucun manuscrit et a fait un travail de seconde main. La présente édition est donc la deuxième, après celle de P. Poussines, parue en 1666 et reprise successivement en 1729, 1835 et 1865. L’édition de P. Poussines, qui ne semble pas avoir toujours transcrit le texte grec avec le soin voulu2, est accompagnée d’une tra duction latine, qui est loin d’être fidèle. Dans les passages les plus diffi ciles, l’éditeur néglige le texte original et traduit la version abrégée, comme il le confesse lui-même. Dans les pages les plus concises de l’Histoire, il insère de longues paraphrases, qui n’ont qu’un rapport lointain avec le grec et qui, à l’occasion, contredisent gravement la pensée de l’historien. Signalons également la traduction française de L. Cousin et la traduction russe de A. Karpov, faites toutes deux sur la même édition3. La nouvelle édition est fondée surtout sur le Barberinianus gr. 203 (C), qui est le meilleur manuscrit pour la première partie de l’Histoire. P. Poussines avait déjà émis le même jugement, mais en réalité il se laissa souvent abuser par les lectiones faciliores et le texte apparemment plus clair du Barberinianus gr. 198 (B). Pour départager les deux manuscrits, il fit appel au Vaticanus gr. 1775 (V), dont il avait pourtant discerné les caractéristiques. En réalité, pour arbitrer entre les deux Barberiniani, on doit recourir au Monacensis gr. 442 (A). Le Barberinianus gr. 203 (C) sera crédité d’un préjugé favorable et retenu, de préférence aux deux autres manuscrits, dans les cas douteux et lorsque plusieurs leçons sont également recevables. D’autre part, les leçons fautives du Barberinianus gr. 203, qui sont nombreuses, sont généralement faciles à déceler : elles portent essentiellement sur le redoublement des consonnes, la quantité des voyelles et les phénomènes d’iotacisme, les omissions dues au passage du même au même4. Seules les leçons des trois manuscrits-sources sont mentionnées dans l’apparat critique5. Pour les passages qui manquent 1. J’en ai rassemblé un petit nombre dans Tradition manuscrite, p. 218-219. 2. A plusieurs reprises, P. Poussines fait figurer dans la traduction latine l’équi valent de mots grecs qui font effectivement partie du texte original, mais qui sont omis dans le texte édité : ainsi πολλαϊς et καί θαλάσση (p. 229· et 231·*) ne figurent pas dans le texte, mais sont néanmoins traduits (« multis undique cogitationibus occurrentibus » et « partira terrestri partim maritime itinere »). 3. L. Cousin, Histoire de Constantinople depuis le régne de ΓAncien Justin Jusqu’à la fin de l’Empire. VI. L'Histoire des Empereurs Michel et Andronique, écrite par Pachymere, Paris 1685 ; A. Karpov, Georgija Pachimera Islorija o Michail i Andronik Paleologach trinacat knig. I. Carstvovanie Michaila Paleologa (12SS-1282), SaintPétersbourg 1862. 4. Tradition manuscrite, p. 145, 215. 5. Dans la mesure où le texte reste sûr, certains défauts ou certaines mutilations peu importantes ne sont pas signalés dans l’apparat critique : réparation de quelques
LA NOUVELLE ÉDITION DE L’HISTOIRE
XXXV
dans le Monacensis gr. 442 (A) et dans le Barberinianus gr. 198 (B), mais qui ont été transcrits dans les apographes de ces deux manuscrits, on relèvera les variantes de leur copie respective dans le Marcianus gr. 404 (a) et le Parisinus gr. 1723 (b). Le Vaticanus gr. 1775 (V), qui contient la version abrégée et simplifiée de l’Histoire, ne sera pris en considération que pour les cas où ses leçons ont été indûment introduites dans le texte original par P. Poussines. D’autre part, le texte établi par P. Poussines sera cité d'après l’édition de Rome (sous l’abréviation Poss.) et d’après l’édition de Bonn, qui contient le texte révisé par I. Bekker (sous l’abré viation Bekk.). Dans l’apparat critique de la nouvelle édition sont relevées toutes les variantes du texte par rapport à l’édition de Bonn, mais sont négligées par contre les nombreuses erreurs, omissions ou coquilles qui déparent l’édition romaine. Il est inutile, en effet, de signaler celles-ci, dans la mesure où I. Bekker a pu les déceler et les corriger sans consulter aucun manuscrit. Ajoutons que les variantes concernant seulement l’accentuation des manuscrits ne sont pas prises en considération, de même qu’on a omis de mentionner les changements de ponctuation entre la première et la deuxième édition, sauf pour quelques cas importants. Le titre général de l’ouvrage n’est pas indiqué expressément par les divers manuscrits, mais il semble qu’on puisse l’établir par inférence à partir du titre donné, de manière assez régulière, à chacun des treize livres de l’Histoire1. Plus difficile à résoudre est le problème de la coupure de l’ouvrage en livres, et surtout celui de la séparation des chapitres à l’intérieur des livres. L’Histoire a constitué au départ un texte continu. Ce n’est qu’une fois l’ouvrage achevé que la division en livres et en chapitres a été effectuée. Comme les trois manuscrits-sources ont conservé fidèlement la division de l’ouvrage en livres et, de manière plus épisodique, la division des livres en chapitres, on peut conclure que leur modèle commun, si ce n’est l’archétype, revêtait la même présentation. Le début des chapitres n’est pas toujours indiqué ou l’est de manière différente d’un manuscrit à l’autre. D’où provient ce flottement? Sans doute du fait que les titres se trouvaient en marge dans l’original, face au début du nouveau chapitre, sans que la coupure entre les deux chapitres fût expressément indiquée. L’introduction inévitable des titres dans le texte de l’édition a créé certaines ambiguïtés. Il faudrait parfois recourir à des artifices typographiques pour isoler telle partie d’un chapitre qui constitue un rappel ou une anticipation, afin de ne pas masquer la ligne du récit2. Même lorsque la logique ou les rapprochements invitent à faire un autre
folios de B sur le côté extérieur et transcription du texte sur le papier de renfort, trou dans les premiers folios de C et transcription des leçons de V, en marge de G, pour suppléer les mots manquants, etc. 1. Tradition manuscrite, p. 202-205. 2. Voir Chronologie, II, p. 227-228 (chapitres 19-20 du livre V).
XXXVI
INTRODUCTION
découpage, les coupures établies par P. Poussines entre les chapitres ont été retenues dans la nouvelle édition. Mais lorsque les manuscrits indiquent expressément une autre coupure, celle-ci a été rétablie. L’apparat des citations ne contient pas seulement les citations expli cites et implicites du texte, mais signale également les termes, expressions ou idées qu’on trouve dans des écrits antérieurs. Pour les textes classiques, il a semblé inutile de mentionner une édition particulière, mais les oeuvres moins connues sont accompagnées d’un renvoi à l’édition. Les ouvrages de la période chrétienne sont, sauf exceptions, cités uniquement dans l’édition de la Patrologie grecque de J.-P. Migne. Pour les proverbes, il a paru utile de mentionner, à côté de l’édition de E. L. Leutsch et F. G. Schneidewin, l’étude de D. Karathanasis sur l’utilisation des proverbes dans les écrits rhétoriques du xne siècle. La traduction est accompagnée d’une brève annotation. Les lieux paral lèles sont indiqués au début des chapitres, en référence au titre de ceux-ci dans la traduction. Pour les principaux événements de la période, comme la bataille de Pélagonia en 1259 ou la reprise de Constantinople en 1261, ces renvois demeurent évidemment incomplets; l’attention a été alors portée de préférence sur les sources historiques et sur les autres sources contemporaines. Pour le reste, l’annotation est constituée de remarques de critique interne et de renseignements sommaires sur la toponymie, la topographie, la prosopographie et la chronologie. S’agissant de la prosopographie, on a renvoyé d’une part aux recueils et articles concernant les diverses grandes familles byzantines et d’autre part au Prosopographisches Lexikon der Palaiologenzeit, dont le dernier fascicule paru contient la lettre lambda et qui, une fois terminé, constituera un remar quable instrument de travail pour les historiens des Palaiologoi. Pour la titulature, on a renvoyé aux études de R. Guilland, qui fournissent les diverses mentions des charges et de leurs titulaires.
SlGLES ET ABRÉVIATIONS DE L’APPARAT CRITIQUE
A B G a b V Poss. Bekk. edd. ( )
Monacensis graecus 442. Vaticanus Barberinianus graecus 198. Vaticanus Barberinianus graecus 203. Venetus Marcianus graecus 404. Parisinus graecus 1723. Vaticanus graecus 1775. Édition de Pierre Poussines, Rome 1666. Édition de Pierre Poussines revue par I. Bekker pour le Corpus de Bonn, 1835. editores : leçons communes aux deux éditions précédentes. Les mots entre parenthèses se rapportent au seul manuscrit dont le sigle précède immédiatement.
TEXTE et TRADUCTION
CHRONIQUE DE GEORGES PACHYMÉRÈS, prOtekdikos
ET DIKAIOPHYLAX1
Chapitres du premier discours
1. 2. 3. 4. 5.
6. 7. 8. 9. 10.
11. 12.
13.
Préambule de !'auteur ; de la vérité de ce qui est dit. L'auteur renonce à relater les faits antérieurs à son époque. Comment les anciens fortifièrent les frontières. Comment on prit soin des gens et des choses des frontières. Comment, après que la Ville eut été prise autrefois sur les Italiens, la situation de !'Orient s'affaiblit ; l'affaire de Chadènos. Comment les Perses occupèrent les montagnes de la Rhomaïde. Comment, sous l'empereur Jean, Michel Palaiologos fut raffermi dans sa fidélité aux souverains. Comment le deuxième empereur Laskaris, par mépris pour un grand nombre de dignitaires, leur en substitua d'autres. Comment Kotys dispose Palaiologos à passer chez les Turcs. Comment celui-ci, revenu et bien reçu grâce à la médiation du métro polite d'Ikonion, est envoyé comme stratège dans les contrées d'Occident en compagnie de l'évêque de Dyrrachion Ghalkoutzès. Comment Chadènos est envoyé amener Palaiologos enchaîné, ce qui arrive sur les entrefaites et comment une fois amené il est emprisonné. Comment l'empereur malade soupçonna tout le monde de magie; l'affaire de la grande domestique Marie, alias Marthe. Mort de l'empereur Théodore et les belles actions de sa vie.
I. Au titre court de A et au titre long de b, il faut préférer les titres inscrits au début de chaque livre; mais il semble impossible de reconstituer le titre originel complet de l’æuvre ; voir Tradition manuscrite, p. 202-204. La forme donnée dans les deux cas au nom de l'historien (Παχυμέρη) ne plaide pas pour l'authenticité du titre général donné a l'ouvrage par A et b. Les titres de chapitres de la table diffèrent sensiblement des titres intercalés dans le texte, généralement plus courts ; sur la double série de titres, voir Tradition manuscrite, p. 205-208.
ΧΡΟΝΙΚΟΝ ΓΕΩΡΓΙΟΥ ΠΑΧΥΜΕΡΗ ΤΟΥ ΠΡΩΤΕΚΔΙΚΟΥ ΚΑΙ ΔΙΚΑΙΟΦΥΛΑΚΟΣ
ΚΕΦΆΛΙΑ ΤΟΥ ΠΡΩΤΟΥ ΛΟΓΟΥ
Προοίμιον του συγγραφέως καί περί της άληθείας των λεγομένων. Παραίτησις του μη τα. πρότερα η κατά τον συγγραφέα λέγειν. ''Ο πως οι παλαιοί κατωχυρουν τ»-i» 413»-n,
RELATIONS HISTORIQUES, I, 20-21
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λοΰντες, ού βασιλεϊ έγκοτοΰντες, άλλά περί έαυτοΐς δεδοικότες διά την τών πραγμάτων σύγχυσιν · ε’ιτε γάρ αύτοβούλως ώρμων οί έπιθέμενοι, μή τίνος παρορμώντος, έχειν και πάλιν ούτως όρμάν, μηδ’ δτιοΰν κολασθέντας ' είτε καί άλλοι σφάς δρμώντας παρότρυναν, έκείνους καί κατ’ αύτών παροτρύνειν έχειν, κάντεϋθεν κινδυνεύειν μή προσδοκώντας πολλούς, καί μάλλον τούς έπ’ έξουσίας όντας, οϊς ό φθόνος ύφεΐρπε πολύς καί δεινός. Οί μέν οδν διά ταϋτα αύτονυχεί εύθύς Περσίδος άνά κράτος ήλαυνον, άλλοι δ’ άλλαχοΰ άνεχώρουν, κινδύνους ύφορώμενοι τούς μεγίστους, άλλοι δέ καί ώς οϊοί τ’ ήσαν διεφυλάττοντο. 'Ο μέντοι γε μέγας κονοσταΰλος, τούς άδελφούς έπιστήσας, νέους όντας καί συνετούς, ών άτερος μέν Ιωάννης, ό δέ δεύτερος μετ’ έκεϊνον Κωνσταντίνος έλέγοντο, όφφικίοίς καί ούπω σεμνυνομένους, τάς | πρεπούσας έαυτώ φυλακάς καθίστη. Εντεύθεν καί συνεχέστερον μέν έφοίτων προς βασιλέα καί διημέρευαν σύν έκείνω, οί πλείους δέ καί διενυκτέρευον · τά δέ της πρός έκεϊνον εύνοιας καί πίστεως, καί μάλλον φιλοτιμούμενοι πρός άλλήλους ένεδεικνύοντο έμφανή καί ώς ούκ άλλως γε μείζονα.
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καΖ. 'Όπως έφιλονείκουν οί άρχοντες περί την τοΰ βασιλέως κηδεμονίαν. Όμως καί πρός άλλήλους έφιλονείκουν καί έρίζειν άπήρχοντο. 'Η δέ φιλονεικία έκ φιλοτιμίας σφίσιν έτύγχανεν ‘ ήμφισβήτουν γάρ άλλήλοις της περί τόν βασιλέα φροντίδας, έκάστου τών έν άξιώματι βντων μή φέροντος τοϊς 20 όμοίοις ύποτετάχθαι. ΤΗσαν γάρ ένθεν μέν οί έκ Λασκαρίων Τζαμάντουροι, γήρφ τε καί συνέσει κεκοσμημένοι, ού μήν δέ άλλά καί τό πρός τόν νέον βασιλέα συγγενώς έχειν καί παππικώς πολλήν ένεποίει τήν τοΰ ταϋτα ζητεϊν παρρησίαν, ένθεν δέ οί έκ Τορνικίων τό γένος έ'λκοντες, ών ό πρώτος καί μέγας πριμμικήριος ήν ' εΐχον γοΰν καί οδτοι τό πρός τό 25 άμφιβαλλόμενον ισχυρόν, τό άπο πατρός οίκεϊον καί άδελφικόν έν γράμμασι
6 Cf. Eschyle, Agamemnon, 450 ; Sophocle, Ajax, 157.
3 κολασθέντας : -ες ante corr. C 5 πολλούς : πολλά C 7 εύθύς : εύθύ B edd. 9 ώς om. AC 11 ό ante Κωνσταντίνος add. B Poss. || έλέγοντο : -ετο A || καί om. AB edd. ,| οΰπω : δπως B 12-13 μέν καί συνεχέστερον transp. Β edd. 17 κα' : ις' Α || "Οπως — κηδεμονίαν om. Β 19 ήμφισβήτουν : -τους Α -των Β 20 δντων ; δντος Α 21 Τζαμάντουροι : τζανμάντουροι Β 25 πριμμικήριος : πριμικήριος Bekk. 26 γράμμασι : -ατι edd.
3. L’atné des Tornikioi, Constantin, avait été créé grand primicier par Jean III Batatzès et devint sébastokratôr sous Michel VIII (ci-dessous, p. 1531’·14) ; sur la dignité de grand primicier, voir Guilland, REB 14, 1956, p. 144-157 = Recherches, I, p. 312332 (notice de Constantin Tornikios, p. 315-316) ; voir une notice plus développée du personnage dans Schmalzbauer, Tornikioi, p. 117-119, n° 1. Pachymérès emploie uniquement la forme Tornikios, et on ne rencontre que deux ou trois fois la leçon Tornikès dans l’un ou l’autre manuscrit.
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l’empereur Jean Doukas1. De ce côté, il y avait les Stratègopouloi, dont Alexis, la gloire de la famille, se trouvait chez tous en grande vénération pour son bel âge et aussi pour ses innombrables succès ; son fils Constantin, neveu par alliance de l’empereur Jean, célèbre pour sa bravoure, se voit priver plus tard de la vue, au moment où Théodore Laskaris venait de prendre le pouvoir2 : il fut accusé de traiter de haut le souverain, en lui manifestant son dédain, alors qu’il avait pris depuis peu le sceptre à la suite de son père. Entre autres nobles il y avait aussi les fils de Rhaoul, succédant à leur père, qui, comme nous l’avons dit précédemment3, avait été privé de sa dignité, et encore jeunes, et les Palaiologoi4. Et avec eux les Batatzai5 et les fils de Philès, dont le père Théodore avait été aveuglé lui aussi en même temps et pour la même raison que Stratègo poulos6 ; avec les Kaballarioi7, il y avait les Nostongoi8 et les Kamytzai® ; avec les Aprènoi10 et les Angéloi11, il y avait les Libadarioi12, les Tarchaneiôtai13, les Philanthrôpènoi14 et les nobles Kantakouzènoi15, et tous les autres dont se composait la chaîne dorée des grandes naissances. 1. Il s’agit de Dèmètrios Komnènos Tornikios, le mésazôn et l’alter ego de Jean III Batatzès. Sur le personnage, qui mourut vers 1252, voir R.-J. Loenertz, Le chancelier impérial à Byzance au xive et au xve siècle, OCP 26, 1960, p. 297-300 = Byzantina et Franco-Graeca, I, Rome 1970, p. 461-464. Le stemma des premiers Tornikioi a été dressé par J. Darrouzès dans Georges et Dèmètrios Tornikès. Lettres et discours, Paris 1970, p. 43 ; le Dèmètrios Tornikès dont les oeuvres sont éditées dans cet ouvrage est le grand-père du mésazôn de Jean III Batatzès. Sur son titre de frère de l’empereur Jean III Batatzès (appelé dans l’Histoire Jean Doukas), voir F. Dolger, Johannes VI. Kantakouzenos als dynastischer Legitimist, Annales de l’institut Kondakov 10, 1938, p, 21-22 n. 12. 2. Voir ci-dessus, p. 411·-19, avec la note correspondante. 3. Voir ci-dessus, p. 41®-’, avec la note correspondante. Alexis Rhaoul, qui avait été protovestiaire, avait quatre fils, dont l’aîné, Jean, devint également protovestiaire (ci-dessous, p. 15391-1556). 4. La famille était représentée surtout par les trois fils du grand domestique Andronic Palaiologos, décédé sous le règne de Jean III Batatzès : Michel, le futur empereur, Jean et Constantin, le plus jeune, demi-frère des deux autres (voir ci-dessus, p. 91 ··“). 5. Aucun Batatzès n’est cité dans la suite du récit ; la dynastie régnante appartenait à cette famille, mais Jean III Batatzès s'était fait appeler Doukas du nom de sa mère, et son fils Théodore II prit également le patronyme de sa mère, Laskaris ; sur cette famille, voir Polemis, Doukai, p. 106-111. 6. Voir ci-dessus, p. 41“. Seul est nommé par la suite son fils Alexis, qui devint grand domestique et fut marié à une nièce de l’empereur (ci-dessous, p. 155’··). 7. Trois membres de cette famille sont nommés par l’historien : Basile (p. 55”-’·, 1556 ’), Alexis (p. 421’·“) et Michel (p. 527“·’) ; leurs liens de parenté ne sont pas indiqués. 8. Cette forme du nom est constante dans THistoire. D’autres écrivains adoptent la forme Nestongos, qui serait la forme authentique ; cf. F. Dolger, Chronologisches und Prosopographisches zur byzantinischen Geschichte des 13. Jahrhunderts, BZ 21, 1927, p. 318 n. 11. Voir les notices dans Polemis, Doukai, p. 150-152. Le membre le plus illustre de la famille était Georges Nostongos, comme le rapporte le paragraphe suivant. Voir aussi la note 13. 9. Aucun membre de cette vieille famille n’est cité dans la suite de l’Histoire, mais
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πρδς τδν τοΰ νέου πάππον καί βασιλέα Ίωάννην τδν Δούκαν. Έκεϊθεν οί Στρατηγόπουλοι, ών τοΰ γένους επίδοξος ό Αλέξιος, πολλήν φέρων τήν αιδώ ώς εύγηρως άπδ πάντων και πλεϊστα προσέτι κατωρθωκώς ' οδ καί ό παϊς Κωνσταντίνος, γαμβρός έπ’ άδελφιδή τοΰ βασιλέως Ίωάννου, έξ άριστείας φανείς, | ύστερον στερείται τών οφθαλμών, άρτι Θεοδώρου τοΰ Λάσκαρι μοναρχήσαντος ' αιτίαν δ’ έσχεν ώς καθυπερηφανεύοιτο τοΰ κρατοΰντος, ύπεροπτικώς πρδς έκεϊνον έχων, νεωστί μετά τδν πατέρα τών σκήπτρων έπειλημμένον. Και οί έκ τοΰ 'Ραούλ εύγενεϊς άλλοι, μετά τδν πατέρα τδν τοΰ άξιώματος έκπεσόντα, ώς φθάσαντες εϊπομεν, έτι νεάζοντες, καί Παλαιολόγοι. Σύν οϊς και Βατάτζαι καί οί τοΰ Φιλή, ών ό πατήρ Θεόδωρος τετύφλωτο καί αύτδς σύν τφ Στρατηγοπούλω της αύτης έκείνφ χάριν αιτίας, σύν Καβαλλαρίοις τε οί Νοστόγγοι καί οί Καμύτζαι, σύν τε Άπρηνοϊς καί Άγγέλοις οί Λιβαδάριοι, Ταρχανειώται, Φιλανθρωπηνοί καί οί εύγενεϊς Καντακουζηνοί, καί δσοι άλλοι οίς ή μεγαλογενής σειρά καί χρυσή συγκεκρότητο.
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1 πάππον : -ou C || βασιλέα : -έως A 3 εΰγηρως : εΰγερως Β edd. || κατωρ θωκώς : κατορ- AG 6 καθυπερηφανεύοιτο : καθυπερυφ- A 8 τόν om. AB edd. 10-11 ών ό πατήρ — Στρατηγοπούλφ in lac. om. A 12 καί post τε* add. B edd. 15 συγκεκρότητο : -ηται poet corr. G. Akropolitès (Heisenberg, p. 351 s.v.) mentionne à plusieurs reprises un Jean Kamytzès, qui fut grand llétériarque. 10. De cette famille on connaît seulement le prôtostratôr Andronic Doukas Aprènos, père de la première femme du grand domestique Nicéphore Tarchaneiôtès, qui épousa ensuite Marie-Marthe Palaiologina, et grand-père de Nostongonissa ; voir la note marginale du manuscrit A, qui est reproduite ci-dessous (p. 385) et qui fut publiée d’abord par Heisenberg {Palaiologenzeit, p. 11). Le protovestiarite qui se fit battre par l’usurpateur bulgare Lachanas en 1279 (ci-dessous, p. 5891·-1’) appartient sans doute à la même famille. Sur cette famille, voir Polemis, Doukai, p. 102-103. 11. De cette famille illustre, à laquelle appartenait Michel II d’Épire et dont il se réclamait pour revendiquer la couronne byzantine (p. 117’·*), Pachymérès (p. 103e, ]55i»-io) cite seulement, sans donner son prénom, le frère de la belle-mère de Michel VIII. Sur cette famille, voir Polemis, Doukai, p. 85-100. 12. Sous le règne de Michel VIII, un membre de cette famille fut nommé pinkernès pour le service personnel d’Andronic II en 1272 (p. 4131’), un autre fut grand chartulaire (p. 597* 10-’1). 13. L’historien cite surtout Nicéphore Tarchaneiôtès ; d’un premier mariage, il avait eu Nostongonissa, qui tenait son nom de sa mère (voir Bonn, II, p. 35411-12 1’) 13 et 14 qui15 * * devait se distinguer par son zèle arséniate ; de son deuxième mariage avec MarieMarthe Palaiologina, la soeur de l’empereur, il avait eu trois fils (Andronic, Michel et Jean) et une fille (Théodora-Théodosie) ; voir Papadopolos, Palaiologen, p. 13-15, n°s 22-24 ; p. 17-18, n03 27-28. Voir aussi la note marginale du manuscrit A, p. 385. 14. Un seul membre de cette famille apparaît dans l’Histoire, Alexis Philanthrôpènos, qui fut successivement grand domestique, prôtostratôr et grand duc (voir p. 1551’-18, 27311, 43518). Voir sa notice dans Athénagoras, Philanthrôpènoi, p. 63. 15. Jean Kantakouzènos, le mari d’Irène-Eulogie Palaiologina, la soeur de l’empereur, était mort avant Théodore II Laskaris ; il laissait quatre filles ; voir Papadopulos, Palaiologen, p. 18-21, n08 29-30, 32, 34-34 a ; Nicol, Kantakouzènoi, p. 14-26, n08 13-18.
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Mais Georges Nostongos montrait une ambition particulière : il se glorifiait en effet d’avoir la préférence par rapport aux autres pour une alliance avec l’empereur. Et de fait, encore vivant, le souverain, qui avait l’intention de lui unir sa fille en mariage, confia son intention à beaucoup d’autres, et il aurait mené à terme cette alliance, si la mort, en frappant l’empereur, n’avait fait obstacle à l’opération. Alors Nostongos, qui remettait sa confiance dans cette décision, en pensant qu’il lui serait de nouveau possible d’obtenir cette alliance, se laissait porter par l’espoir à de hautes pensées et se vantait, plein d’ambition, auprès des autres, surtout de son cousin, qui était le grand connétable1 ; aussi s’installa-t-il sans façon dans le vestibule même du palais et, lorsque, pour le plaisir de la distraction, les archontes montaient à cheval pour faire des joutes ou jouaient à leur jeu habituel de la balle, il montait à cheval et jouait avec eux dans la plus grande liberté, en paradant devant les princesses qui se tenaient à proximité et regardaient2.
22. Comment Palaiologos fut préféré aux autres pour cet office3. Pendant ce temps, comme l’empereur, que l’on savait en bas âge et qui n’était qu’un cæur tendre, ne pouvait rester sans tuteur, les dignitaires se rassemblèrent et décidèrent qu’il n’était pas prudent de régler pareille affaire sans l’Église et son chef, qui était Arsène ; ils envoient au plus tôt convoquer de Nicée le patriarche Autôreianos4; quant à eux, ils délibèrent entre eux des jours durant, l’un préférant celui-ci, l’autre celui-là, pour la tutelle de l’empereur ; leur commun sentiment finit par se porter sur le grand connétable, ledit Palaiologos, comme étant le seul qui, de préfé rence aux autres, paraissait apte à cet office : car l’homme était, s’il en fut, parfait général, et sa noblesse était ancienne à souhait ; en troisième lieu venait la parenté qui l’unissait au souverain, aussi bien directement que par sa femme : l’empereur était en effet petit-cousin de celle-ci et fils du petit-cousin de celui-là5*; et cela rendait normal que lui fût dévolue, de préférence aux autres, la tutelle de l’empereur. Mais tels étaient d’une part les droits qu’avait Palaiologos à être préféré aux autres, et celui qui parlait en sa faveur les mettait en avant. Il est naturel aussi d’autre
1. Georges Nostongos n’est pas autrement connu ; il était le cousin de Michel Palaiologos. Voir aussi p. 92 n. 8 ; sur le sens du mot αύτανέψιος, voir Failler, Pachymeriana, p. 189-190. 2. Les mêmes exercices sont mentionnés plus bas (p. 1472°'al) ; sur ces jeux, voir Koukoules, Bios, 1/1, p. 167-169 (la balle) ; III, p. 115, 144-147 (les joutes). 3. Cf. Akropolitès : Heisenberg, p. 15612-159’ ; Skoutariôtès : Sathas, p. 537’“538”; Éphrem, vers 9329-9348 : Bonn, p. 373; Grègoras : Bonn, I, p. 66ll-7P ; Pseudo-Sphrantzès : Grecu, p. 160“-”. 4. C’est la première mention du patriarche Arsène Autôreianos (1254-1259 et 1261-1265) ; voir sa notice dans PLP, n° 1694. Arsène avalisa la nomination de Michel Palaiologos à la tutelle de Jean IV Laskaris et s’opposa ensuite de plus en plus violem-
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'0 μέντοι γε Νοστόγγος Γεώργιος και προσεφιλοτιμεϊτο · έκυδροΰτο γάρ τών άλλων εις κήδος βασιλικόν προτιμώμενος. Και γάρ έτι ζών ό κρατών, άρμόζειν είς γάμον αύτω την παϊδα διά βουλής έχων, πολλοΐς καί άλλοις έπίστευε τήν βουλήν καν έπλήρου καί τά συνάλλαγμα, ει μή γε θάνατος, τω βασιλεϊ έπελθών, έμποδών έστη τή πράξει. Τότε δ’ αδθις έπιθαρροΰντα 5 τοϊς έγνωσμένοις, ώς και πάλιν τυχεϊν έσται οί τοΰ κήδους, μέγα φρονεϊν ή ελπίς έποίει, καί κατηλαζονεύετο προς τούς άλλους, καί μάλλον τδν αύτανέψιον, δς ήν ό μέγας κονοσταϋλος, διαφιλοτιμούμενος ’ δθεν κάν τοϊς βασιλικοϊς προαυλίοις άνέδην έσκήνει καί καθ’ ήδονήν διατριβής | ίππαζο- Β 66 μένοις τοϊς άρχουσιν έπί κοντών συντριβή ή καί κατά παίγνιον σύνηθες σφίσι 10 τής σφαίρας, έκ μεγάλου τοΰ θάρρους συνιππάζετο καί συνέπαιζεν, εγγύς ΐσταμέναις και όρώσαις ταΐς βασιλίσιν έπιδεικνύμενος. κβ'. "Οπως προετιμήθη είς τοΰτο τών άλλων ό Παλαιολόγος. Τέως γε μην, έπεί ούκ ήν άνεπιτρόπευτον μένειν τον βασιλέα, έν άφήλιξι γνωριζόμενον καί απαλόν ήτορ φέροντα, συνελθόντες άμα οί έν τέλει και βουλευσάμενοι ώς ούκ άσφαλές δίχα τής εκκλησίας καί τοΰ ταύτης προεστώτος — Αρσένιος δ’ οδτος ήν — καθιστάν τά τοιαΰτα, πρός μέν τόν έξ Αύτωρειανών πατριάρχην πέμπουσι τήν ταχίστην μετακαλούμενοι Νικαίηθεν τούτον ' αύτών δέ καθ’ εαυτούς έφ’ ήμέραις διασκεπτομένων, άλλον άλλου είς κηδεμονίαν τοΰ βασιλέως προκρίνοντας, τέλος έπί τφ μεγάλω κονοσταύλφ, τω ρηθέντι Παλαιολόγφ, ή κοινή βουλή καταντά, ώς αύτοΰ γε καί μόνου παρά τούς άλλους ίκανοΰ προς τοΰτο φανέντος · εϊπερ γάρ άλλον, στρατηγικώτατον είναι τον άνδρα, καί οί έκ παλαιοΰ αυτάρκες είναι το εύγενές, καί τρίτον τό πρός τόν κρατούντα συγγενές, άμα μέν αύτόθεν, άμα δέ καί έκ τής συζύγου — τής μέν γάρ δεύτερος αύτανέψιος ήν, τοΰ δέ δευτέρου αύτανεψίου υιός —, πολλήν έμποιεϊν αύτω τήν είς τό κηδεμονικόν τοΰ βασιλέως παρά τούς άλλους έκχώρησιν. Αλλά τά μέν έκείνου πρός τό προτιμάσθαι τών άλλων δίκαια ταΰτ’ | ήσαν, καί ό ύπέρ έκείνου λέγων ταΰτα προύβάλλετο. Παρέχει δέ καί τό είκός έννοεΐν ώς κάκεϊνος τό πράγμα μετεχειρίζετο, 15 Homère, Iliade, 11, 115.
1 ιζ' mg. A 3 άρμόζειν : άρμώζειν C 10 τοϊς άρχουσιν om. G 13 κβ' : ιη' A || "Οπως — Παλαιολόγος om. Β 17 τά : τε Β Poss. 22 άλλους : λοιπούς Β 28 προύβάλλετο : -βάλετο A 29 Παρέχει : -οι G || ποικίλως ante μετεχειρίζετο add. Β edd.
ment à l’usurpation qu’elle annonçait et facilitait. Il était parti à Nicée après la confession de Théodore II Laskaris, peut-être pour y célébrer la Dormition de la Théotokos (15 août 1258). L’empereur mourut le lendemain, et le patriarche apprit la nouvelle à Nicée ; il fut rappelé à Magnésie, où campait l’armée ; voir Chronolo gie, 1, p. 23 ; II, p. 146. 5. Jean IV Laskaris était à la fois le petit-cousin de Théodora Doukaina et le fils du petit-cousin de Michel Palaiologos ; voir F ailler, Pachymeriana, p. 187-191, avec les stemmas de la page 191. Sur le sens du mot αύτανέψιος (cousin), voir p. 189-190.
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part de penser que lui-même manigança l’affaire, en abusant pas mal de gens par ses belles promesses, surtout ceux à qui il était arrivé aupa ravant de perdre leurs dignités à cause de la dureté des temps. Sans hésiter, il accepta d’endosser la fonction, bien qu’il fût pauvre et qu’il n’eût pas les moyens de vivre sur un pied de grande munificence à la mesure de la charge1. Pour ne pas paraître, en s’en saisissant sur-le-champ, devoir gré à ceux qui lui offraient la charge, ni mettre le fardeau sur ses épaules pour se démettre ensuite, il exigea en plus le consentement du patriarche qui allait arriver, non pas tant par nécessité, mais pour rendre plus sûr l’engagement pris. Seulement il demande qu’en retour de la tutelle de l’empereur on lui concède les plus hautes dignités.
23. Comment Palaiologos fut promu grand duc. Les grands ne désiraient pas moins que l’Église confirmât aussi leurs propres décisions, sans toutefois accepter qu’on les forçât à revenir sur ce qu’ils avaient approuvé ; pour ce qui était de promouvoir le tuteur de l’empereur à un plus haut degré de dignité, ils reconnurent que c’était là chose naturelle, et là-dessus la plupart étaient d’accord. Et le gérant des affaires impériales est fait grand duc, avec l’agrément supposé de l’empereur2. A partir de là Palaiologos, proclamé grand duc et tuteur de l’empereur, vaquait aux affaires publiques et les administrait d’un commandement inflexible avec le concours des dignitaires. C’est dans une certaine mesure pour cette raison que, dans une nécessité pressante, il toucha aux trésors impériaux. Il y avait en effet une masse d’argent mise en réserve à Magnésie, masse difficilement calculable, recueillie et entreposée là par l’empereur Jean Doukas, car l’autre fonds, que son fils Théodore Laskaris avait personnellement constitué et qui suffisait à couvrir les charges de l’empire, était déposé en sûreté dans la forteresse située sur le cours supérieur du Skamandros et appelée d’un diminutif Astritzios3* . Et cependant il n’y avait là ni perceptions ni impositions injustes, et l’or ne représentait pas plus les ressources des pauvres gens que leur sang, mais c’était une richesse collectée et augmentée grâce à la prévoyance avec laquelle cet empereur gérait ses biens et à la contribution qu’apportaient les étrangers par leurs donations, car ces richesses on les avait tirées en partie de l’agricul ture, en partie de l’étranger. Ce n’est pas cependant que tout ait été thésaurisé sans que personne y ait part ; au contraire, on prélevait ce 1. L’historien apporte quelques précisions plus bas (p. 103‘"8). 2. Cette dignité lui fut vraisemblablement conférée à Magnésie peu de jours après l’assassinat des Mouzalônes ; voir Chronologie, I, p. 27-28. Sur la dignité de grand duc, dont la fonction était de commander la flotte, voir Guilland, BZ 44, 1951, p. 212240 = Recherches, I, p. 535-562 (notice de Michel Palaiologos, p. 547). La dignité pouvait être dissociée de la fonction, comme ce fut le cas pour Michel Palaiologos, durant le court laps de temps où il fut grand duc.
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ούκ ύλίγους κλέπτων ταϊς άγαθαϊς ύποσχέσεσι, καί, μάλλον οίς έκπεσεΐν τών άξιωμάτων ξυνέβη έκ της του καιρού δυσκολίας τδ πρότερον. Ό δέ ύπελθεϊν μέν την φροντίδα, μηδέν μελλήσας, κατένευε, πένης ών καί μηδέν έχων κατά τδ μέτρον τοΰ άξιώματος φιλοτιμότερον διαζήν ' ώς άν δέ μή δοκοίη τώ έξ ετοίμου λαμβάνειν χάριν τοϊς παρέχουσιν έχειν, μηδ’ ώς φορτίον έπωμιζό- 5 μένος παραιτεϊσθαι, έζήτει μέν καί τήν τοΰ πατριάρχου δσον ούπω έπιστησομένου συναίνεσιν, ού κατά χρείαν μάλλον, άλλ’ ίν’ άσφαλέστερον τδ γινόμενον καθιστώτο. Πλήν άλλ’ άντιδοθήναί οί καί της έπί τφ βασιλεΐ κηδεμονίας τά ύψηλότερα τών άξιωμάτων προσαπαιτεϊ.
κγ'. "Οπως ό Παλαιολόγος έτιμήθη είς μέγαν δοΰκα. Οί δέ τών μέν οικείων βουλευμάτων τδ κύρος ούχ ήττον καί άπδ της εκκλησίας ήθελον είναι, ού μήν δέ ώστε καί σφάς άναγκάζεσθαι έφ’ οίς έδέδοκτο σφίσι μεταβουλεύεσθαι ' τδ δέ προβιβασθήναι τδν τοΰ βασιλέως έπίτροπον είς βαθμδν τοΰ άξιώματος μείζονα εικός γε είναι διωμολόγουν, κάπί τούτφ συνεφώνουν οί πλεϊστοι. Καί είς μέγαν δοΰκα ό τών βασιλικών πραγμάτων | έπίτροπος μετατίθεται, τοΰ βασιλέως δήθεν διδόντος ’ καί τδ λοιπδν δ Παλαιολόγος, μέγας δούξ καί τοΰ βασιλέως έπίτροπος φημιζόμενος, πρδς ταϊς φροντίσι τών κοινών ήν καί έξ έπιτάγματος απαραιτήτου, συμπραττόντων καί τών έν τέλει, διφκει ταΰτα. Καί πως καί άμηγέπη διά ταΰτα κατ’ άναγκαίας χρείας τών βασιλικών ταμιείων προσήπτετο. Ήν γάρ χρημάτων πλήθος έναποτεθησαυρισμένον έν Μαγνησίφ, ού ραδίως άριθμητόν, συλλεγέν καί άποτεθέν παρ’ Ίωάννου τοΰ Δούκα καί βασιλέως ' τδ γάρ παρά τοΰ παιδδς εκείνου Θεοδώρου τοΰ Λάσκαρι συναγόμενον ιδίως άλλο τι χρήμα, είς βασιλείας αυτάρκες δγκον, έν τώ κατά τά άνω Σκαμάνδρου φρουρίφ, τώ ουτω πως Άστριτζίφ ύποκοριζομένω, άσφαλώς έναπέκειτο. Πλήν ούκ έκλογαί ταΰτα καί εϊ'σπραξις άδικος, ούδ’ άνθρώπων βίοι καί πενήτων ούχ ήττον ή χρυσδς αίματα, άλλά πλοΰτος έ'κ τε τής περί τά ϊδια προμήθειας καί έκ τής τών άλλοτρίων κατά προσένεξιν εισφοράς συλλέγεις τε καί αύξηθείς · τδν μέν γάρ έκ γεωπονίας συνήγον, τδν δ’ έξ άλλοδαπής συνέλεγον ' πλήν ούχ ώστε καί άποτεθησαυρίσθαι τδν πάντα, μηδενδς μετέχοντας, άλλ’ έξαιρουμένων τών άναγκαίων είς δόσεις 1 κλέπτων : κλέπων G 2 ξυνέβη : συν- Β edd. 3 μελλήσας corr. Poss. : μελήσας ABC 10 κγ' : ιθ' A || "Οπως — δοΰκα om. Β || ό om. edd. || δοΰκα : δούκαν AC II οικείων : έκείνων edd. 13 τόν : αύτόν A 14 καί πως καί άμηγέπη διά ταΰτα post διωμολόγουν add. G edd. (cf. infra lin. 19-20) 15 δοΰκα : -αν edd. 16 τοΰ om. B edd. 17 έπίτροπος om. B 19-20 Καί πως καί άμηγέπη διά ταΰτα om. C (cf. supra lin. 14) 19 καί’om. edd. 24-25 κατά τά (τά om. edd.) άνω Σκαμάνδρου : κατά σκάμανδρον Β 25 Άστριτζίω : Άστυτζίω edd. 26 καί : om. Poss. ή Bekk. 27 βίοι : βίος Β edd. 30 συνέλεγον : συνέλλεγον A || άποτεθησαυρίσθαι : -ίσται Β 31 δόσεις : δόσις C.
3. Sise sur le cours supérieur du Skamandros (Mendere su) en Mysie, la localité appelée Astritzios ou Astritzion n’est pas connue par ailleurs. Sur la ville de Magnésie, voir p. 63 n. 5. On rencontre plus loin une autre allusion au trésor amassé par Jean III Batatzès (p. 101*°) ; voir aussi Skoutariôtès : Sathas, p. 5071·-**.
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qui était nécessaire pour les donations, soldes et dépenses, et surtout pour les largesses à faire aux personnages en vue et pour la subsistance des pauvres, au point que la miséricorde impériale se répandait comme inondations de fleuves intarissables ; le restant de l’argent était mis en dépôt dans les trésors. Ce qu’on a dit jadis de Cyrus et de Darius pouvait de fait s’appliquer manifestement à eux : on appelait Jean le père des Romains, et Théodore, de son côté, leur maître1. Et en effet Jean apportait en tout une telle prévoyance que, tenant comme la providence particulière du pouvoir impérial ce que l’on appelle les zeugèlateia2, il établissait sur ceux-ci des villages auprès de chaque citadelle et forteresse ; de la sorte, la forteresse attenante était ravitaillée grâce à la production et au revenu de ces terres, tandis que le souverain pouvait ouvrir grâce à cela sur un grand nombre, voire sur tous, les canaux de sa bienfaisance. Quant à Théodore, bien qu’il mît plus d’âpreté à collecter l’or des contributions publiques, il en répandait plusieurs fois autant par une simple disposition d’esprit : par suite de quoi, on voyait flux et reflux, là de flots, ici d’argent, car la partie soustraite était à nouveau compensée par ce qui était acquis rapidement, et la soustraction du bien possédé signifiait l’addition d’un bien supérieur qu’acquéraient ceux à qui on avait soustrait ; chacun contribuait pour une somme moindre à la recette publique et acquérait davantage qu’on ne lui avait soustrait, du fait que tous obtenaient de l’empereur, qui, à l’aide de ces ressources, pouvait subvenir promptement à quelque nécessité qu’on eût et qui se plaisait plus à donner qu’à recevoir. Et que veut d’autre en effet la loi du Christ, qui ordonne de donner à tous ceux qui demandent, sinon de faire que tous aient de quoi et que personne ne soit dans le besoin, en vertu de cette loi générale selon laquelle l’un devra être prêt à donner à l’autre, qui, en donnant, se sera mis dans le besoin? Pour les pusillanimes, même la somme dont la restitution est garantie est portée à plusieurs fois autant, et le garant, ô merveille, c’est Dieu. Comment l’empereur Jean, tombé malade, fit d’abondantes largesses aux pauvres3. Je veux donc raconter aussi à ce sujet un autre fait et je m’excuse, vu son utilité, d’interrompre le récit. La maladie s’abattit naguère sur l’empereur
24.
1. L’historien semble faire erreur, car, selon Hérodote (voir la référence en apparat), ces deux qualificatifs étaient appliqués à Gambyse et à Cyrus, non à Darius et à Cyrus : « Les Perses disent que Darius était un marchand, Cambyse un maître et Cyrus un père. » Par contre, Blemmydès cite correctement le même passage d’Hérodote dans l’un de ses écrits ('Οποίον δει είναι τόν βασιλέα : PG 142, 628e). 2. Les zeugèlateia sont des terres cultivables appartenant à l’empereur. Sur ce passage, voir Ostrogohsky, Féodalité, p. 64. Sur l’importance que Jean III Batatzès accordait à l’agriculture et l’exemple qu’il faisait donner par ses fermiers, voir Hélène
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καί ρόγας και δαπανήματα, και μάλλον είς έπιφανών μέν άνδρών φιλοτιμίας, πενήτων δέ χορηγίας, ώς έκχεϊσθαι κατ’ | άεννάων ποταμών πλημμύρας τδ βασιλικόν έλεος ' τδ λοιπόν τών χρημάτων τοϊς ταμείοις έντεθησαύριστο. Τδ γάρ έπ'ι Κύρου καί Δαρείου τδ πάλαι λεγόμενον έπ’ έκείνοις άντικρυς ήν, καί δ μέν Ιωάννης πατήρ 'Ρωμαίων, δ δ’ αύ Θεόδωρος δεσπότης έπωνομάζοντο. Ές τόσον καί γάρ δ μέν Ιωάννης προμηθευτικώς τοϊς άπασιν εΐχεν ώστε καί, ιδίαν πρόνοιαν της βασιλικής έξουσίας τά λεγάμενα ζευγηλατεϊα ηγούμενος, παρ’ έκαστον κάστρον καί φρούριον κώμας έπί τούτοις καθίστη, έφ’ ώπερ έκ τής έκείνων έπικαρπίας καί εισφοράς σιταρκοϊτο μέν καί τδ παρακείμενον φρούριον, έχοι δέ γε καί δ κρατών έντεΰθεν πολλοϊς ή καί πάσιν έξαντλεϊν τάς τής εύεργεσίας άμάρας. Ό δέ γε Θεόδωρος εί καί δραστικώτερον έχρυσολόγει έκ τών κοινών συνδόσεων, άλλ’ είς τδ πολλα πλάσιον έξεκένου γνώμης άπλότητι, έξ ών άμπώτιδές τινες καί χαρύβδεις, ώς έκεϊ τής θαλάσσης, ένταΰθα τών χρημάτων έδείκνυντο ' τδ γάρ άφαιρούμενον έπληρουτο πάλιν έκ τοΰ ραδίως προσγιγνομένου, καί ήν ή τοΰ οντος άφαίρεσις τοΰ προσγιγνομένου τοϊς άφαιρεθεϊσι πρόσθεσις πλείων, έκάστου μεϊον μέν συνδιδόντος διά τήν κοινήν εί'σπραξιν, πλέον δ’ έχοντας ούπερ άφήρηται έκ τοΰ πάντας έκ βασιλέως έχειν, κάντεΰθεν καί έπιχορηγεϊν δτου δέοιτό τις έκ τοΰ προχείρου κάν τώ διδόναι μάλλον χαίρειν ή τφ λαμβάνειν. Καί τί γάρ δ τοΰ Χρίστου νόμος άλλο βούλεται | δ διδόναι πάσιν έπιτάττων αίτοΰσιν ή ώστε πάντας έχειν καί έξαπορεϊσθαι μηδένα, κοινού προκειμένου τοΰ νόμου, ώς άλλου παρέξοντος έτοιμου, ε’ί γε άλλος άπορήσει διδούς ; Τοϊς δέ γε μικροψύχοις καί τδ κατ’ έγγύην χρέος είς πολλαπλάσιον πρόσεστι, καί δ έγγυητής Θεός, τδ θαυμάσιον.
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κδ'. 'Όπως νοσήσας δ βασιλεύς Ιωάννης πολλά τοϊς πένησιν έχορήγησεν. 25 Βούλομαι τοίνυν καί άλλο τι διηγήσασθαι περί τούτων, παραιτούμαι δέ δτι καί δ λόγος διά τδ χρήσιμον παραβέβασται. Νόσος ένέσκηψε τω βασιλεϊ
4-6 Cf. Hérodote, III, 89.
20 Cf. Matthieu, 5, 42, etc.
3 ταμείοις : ταμιείοις Bekk. 4 σημείωσαι mg. B 6 έπωνομάζοντο : έπον- B Poss. || Ές : είς edd. 9 σιταρκοϊτο : -εϊτο C 11 κ' mg. A || της om. B || άμάρας corr. Bekk. : άμάρρας ABC Poss. 12 τών om. B edd. 13 άμπώτιδές : άμπότιδες C 15 προσγιγνομένου correxi : om. AB edd. προσγιγνομένου C 16 προσγιγνομένου : -γινομένου B edd. || πρόσθεσις : πρόθεσις B 20 σημείωσαι mg. B 22 τοϋ om. A 24 δ om. edd. 25 κδ' : κα' A || 'Όπως — έχορήγησεν om. B || a Νόσος (lin. 27 infra) inc. cap. κδ' C 27 παραβέβασται : -αται B.
Glykatzi-Ahrweiler, La politique agraire des empereurs de Nicée, Byz. 28, 1958, p. 51-66. Voir aussi ci-dessous, p. 101*‘-i· ; Skoutariôtès : Sathas, p. δ06“-δ0918, spéciale ment p. 507a-18. 3. Cf. Skoutariôtès : Sathas, p. 50814-50913.
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Jean, qui avait perdu sa femme, l’auxiliaire de ses bonnes oeuvres, cette — je ne sais comment m’exprimer — Irène au nom admirable1, et la maladie était très grave ; il était saisi en effet de crises épileptiques à cause de la vieillesse, je pense. Gomme les médecins ne savaient dans leur embarras de quel côté se tourner, il se réfugie pour sa part en Dieu et imite dans la mesure du possible la miséricorde divine envers tous. Sur son ordre donc on puise de l’or à pleins sacs et l’on donne à chaque ville indigente, où qu’elle se trouve, trente-six nomismata de bon aloi, sans compter ceux qu’on puisa au profit des temples divins, des monastères et des amis de Dieu2 ; ses actes de miséricorde furent mesurés par de très nombreuses charges de mulets ; mais Dieu mesure sa miséricorde sur la miséricorde, et le patient relève de sa maladie, et on se réjouit tout naturellement de cette miséricorde. Puis, voulant se défendre devant les Romains d’avoir amoindri les fonds publics, alors que les actes de misé ricorde avaient été poussés aussi loin, il prit à témoin de ses paroles, devant le patriarche Manuel3, celui-là même qui lui avait fait miséricorde, affirmant que rien n’avait été puisé dans les fonds publics, mais qu’il avait acquis cçs sommes par sa prévoyance et sa sollicitude particulières, avec lesquelles il ne cessait de faire cultiver ses terres par des hommes compétents, ainsi que de prendre soin des animaux variés qu’il avait sur ses domaines mêmes. Voilà ce qu’était leur amour de Dieu et comment se manifestait leur attachement aux Romains.
Gomment le grand duc, en touchant légèrement aux trésors impériaux, se concilia la bienveillance4. A cette époque, bien qu’il y eût une grande quantité d’argent thésaurisée à Magnésie5, il n’était pas loisible au grand duc et tuteur d’y puiser facilement et de donner quand il le voulait ; car le contingent celte, porteur de haches6, y était préposé, prêt à appréhender qui y porterait la main, et la consigne des trésoriers était de ne donner qu’ostensiblement, quand un besoin pressant l’exigeait ; mais on donna souvent aussi à quelques-uns sur ordre, sous prétexte d’un besoin qui n’existait pas. Par ce moyen, il jeta les fondements de sa popularité parmi ceux qui ne
25.
1. Fille aînée de Théodore Ier Laskaris (1204-1222), Irène épousa en secondes noces Jean Batatzès, le futur empereur, et donna le jour à Théodore II Laskaris ; voir Polemis, Doukai, p. 139-140, n° 115. Elle est mentionnée à deux autres reprises, dans le livre IV (p. 3957, 4131). 2. P. Poussines a retenu la lectio facilior du manuscrit B, selon laquelle tout pauvre sur les terres de l’empire aurait reçu trente-six nomismata de bon aloi. La chose est évidemment exclue. Mais la leçon des deux meilleurs manuscrits ne donne pas non plus satisfaction. Un mot doit être sous-entendu ou avoir été omis par le copiste. Pour
RELATIONS HISTORIQUES, I, 24-25
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Ιωάννη ποτέ, άφαιρεθέντι την έπ’ άγαθοϊς βοηθάν σύζυγον, την ούκ οίδ’ ο τι και φώ τών θαυμάσιων ονομάτων Ειρήνην, και ή νόσος ώς χαλεπή · έπείληπτο γάρ διά τό γήρας, οϊμαι. Τών γοΰν ιατρών άπορούντων έφ’ ό τι καί τράποιντο, αύτος έπί Θεόν καταφεύγει και τό έκείνου πρός πάντας έλεος κατά τό δυνατόν έκμιμεϊται. "Ωριστο τοίνυν, καί σάκκοις ό χρυσός έξαντλεϊται, καί άνά έξ καί τριάκοντα τών άκιβδήλων νομισμάτων έκάστη τών οπουδήποτε άπόρων δίδοται, χωρίς τών είς θείους ναούς καί μονάς καί θεοφιλείς άνδρας έξαντληθέντων, έπιμεμετρημένου τοΰ έλέους πλείστοις ήμιόνων σάγμασιν ' άλλ’ έπιμετρεϊται τώ έλέει τό τοΰ Θεοΰ έ'λεος, καί ραΐζει της νόσου ό άσθενών, καί έπιγάννυνται ώς είκός τώ έλέει. Καί 'Ρωμαίοις άπολογεϊσθαι θέλων ώς άμείωτα τά κοινά, τοΰ τοσούτου προβάντος έλέου, αύτον έκεϊνον | τόν έλεήσαντα τών λεγομένων έ'φερε μάρτυρα πρός τόν πατριάρχην Μανουήλ, λέγων ώς ούδέν έξήντληται τών κοινών, άλλ’ έκ προμήθειας κτήσαιτο ταΰτα καί μελέτης ίδιας, έξ ών γεωπονών ούκ άνίει δι’ ειδημόνων άνδρών, έτι δέ καί τών έν αύτοϊς δή τοϊς κτήμασι θρεμμάτων διαφόρων έπιμελούμενος. Ούτως ήν αύτοϊς τό θεοφιλές, καί οΰτω τό φιλορρώμαιον έγνωστο.
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κε'. "Οπως έπιπολαίως ό μέγας δούξ τών βασιλικών χρημάτων άπτόμενος περιεποίει έαυτώ τήν εύνοιαν. Τότε δέ πολλοΰ τίνος έν Μαγνησία τεθησαυρισμένου χρήματος, ούκ έξόν 20 ήν τω μεγάλφ δουκί τε καί έπιτρόπω ραστα λαμβάνειν καί χορηγεϊν, δπου ήν βουλομένφ οί ’ έφειστήκει γάρ τό Κελτικόν καί πελεκυφόρον, έφέξον, ήν τις έπιχειροίη, καί φυλακή ήν τοϊς ταμείαις ώς γνωστώς δίδοσθαι, οπού τό άναγκαϊον της χρείας άπήτει ' έδίδοντο δέ πολλάκις καί τισιν, έπιτάττοντος, προφάσει χρείας ούκ ούσης. Κάντεΰθεν άρχάς έαυτώ εύμενείας προύκατε- 25 9 Qf. Matthieu, 7, 2 ; Marc, 4, 24 ; Luc, 6, 38. 3 έπείληπτο : έπίληπτο C 4 πάντας : άπαντας A 6 έκάστη : έκάστω Β edd. 8 έπιμεμετρημένου correxi : έπιμετρημένου AC έπιμετρουμένου Β edd. 10 έπι γάννυνται : -υται A edd. || είκός : είσκός A 14 κτήσαιτο : -αιο Β 15 τοϊς suprascr. C 16 έπιμελούμενος : -όμενος AB edd. 18 κε' : κβ' A 18-19 "Οπως — εΰνοιαν om. Β 23 έπιχειροίη : -ρή Β || ταμείαις : ταμείοις Poss. ταμιείοις Bekk. 25-1 προύκατεβάλλετο : προύκαταβάλλετο Β edd.
le restituer, il faudrait connaître la structure des institutions caritatives. Il est vraisem blable qu’il s’agisse du mot πόλις ; voir, par exemple, Skoutariôtès : Sathas, p. 50814. Par l’expression « hommes amis de Dieu », Pachymérès désigne les moines. 3. Le patriarche Manuel II (1243-1254). 4. Cf. Grègoras : Bonn, I, p. 6918-708 ; Pseudo-Sphrantzès : Grecu, p. 1601’-*’. 5. Voir ci-dessus, p. 9721118, avec la note correspondante. 6. Il s’agit probablement des Varangues proprement dits, comme le pense D. J. Geanakoplos (Emperor Michael, p. 43 n. 57). Aux références produites par celui-ci à l’appui de cette identification, on peut ajouter deux textes de Métochitès (Cozza-Luzi, VIII/2, p. 122 ; X, p. 325), à la garde de qui furent précisément préposés des Varangues.
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pourraient pas oublier sa bienfaisance. Certes il eût pu à juste titre s’excuser de ne rien donner lui-même à personne à cause de sa pauvreté réelle ; cependant, il fournit à plusieurs l’occasion de recevoir, conduite que l’ambition ne dictait pas plus que la prévision de l’avenir, comme il apparut. Sa pauvreté, l’auteur, alors présent, entendit Palaiologos la certifier un jour et, lorsqu’il en rend témoignage, il ne craint pas d’être convaincu de mensonge, d’autant plus que pour l’orateur d’alors la pauvreté était un moyen de flatter sa gloire : c’est en effet à trois nomismata seulement que s’élevait la somme qui lui revenait pour les besoins de sa maison, lorsqu’il était empereur, comme il l’affirma1. Et Angélos, le frère de sa belle-mère, qu’il promut grand primicier quand il devint empereur, fut appelé par lui à comparaître pour témoigner, afin que l’empereur en personne obtînt de lui justice à propos de la dot de sa nièce2 ; celui-ci s’avança et fit sa déposition, et nous l’avons entendu s’exprimer et ajouter des serments à sa déclaration. Alors donc il permit à la foule, mais surtout aux nobles de naissance, dans le dessein de se les gagner, de jouir des trésors impériaux sous d’apparentes bonnes raisons, tandis qu’il se gardait lui-même de son mieux au-dessus des cadeaux.
36. Comment le grand duc, à l’arrivée du patriarche, lui témoigna beaucoup de déférence. Sur les entrefaites, on apprit que le patriarche était arrivé, avec l’élite du clergé et les évêques. Aussitôt informé, le grand duc va lui-même avant les autres de loin à sa rencontre ; il rend au patriarche ainsi qu’à tout le saint collège les plus grands honneurs, en marchant à pied et en tenant par la bride la mule du prêtre, jusqu’à ce que, le précédant, il l’installe dans le palais même3* . Il donne l’ordre de préparer pour lui une demeure impériale, tant pour l’honorer, en l’obligeant et en le servant en tout, que pour une raison impérative, celle qui voulait que le patriarche en personne pût facilement, le moment venu, se rendre auprès de l’empereur et qu’il ne s’éloignât pas une seule heure du souverain. Il lui avait alors tout remis avec joie : il ne remplirait sa charge de tuteur autrement que sur son ordre et avec l’assentiment du synode. C’est pourquoi, prenant l’enfant, il le remet entre les mains du patriarche, de même qu’on donne également aux autres d’avoir part à la délibération, et il fait dépendre l’affaire présente du patriarche ; souvent il apporte et montre les trésors, signifiant tacitement que le pouvoir dépend du 1. Le nomisma titrait encore 16 carats à cette époque. Il doit s’agir ici du revenu dont l’empereur disposait par jour. 2. La belle-mère de Michel Palaiologos s’appelait Eudocie Angélina (voir sa notice dans PLP, n° 6228). Angélos, le frère de cette dernière, sera promu grand primicier peu après (p. 15518*10) ; voir p. 93 n. 11 ; PLP, n° 179. Sur la dignité de grand primicier, voir Guilland, REB 14, 1956, p. 122-157 = Recherches, I, p. 300-332 (notice d’Angélos, p. 316). Le litige portait sans doute sur la dot de la nièce d’Angélos, c’est-à-dire sur la dot de Théodora, la femme de Michel Palaiologos.
RELATIONS HISTORIQUES, I, 25-26
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βάλλετο, οϊς ούκ ήν της εύεργεσίας έπιλελήσθαι. Καί δικαίως άν άπολογησόμενος, εί μή τινι παρεϊχεν αύτος διά τήν ένοΰσαν πενίαν, δμως άφορμάς έδίδου λαμβάνειν τινάς, ού μάλλον κατά φιλοτιμίαν ή κατά πρόνοιαν τών μελλόντων, ώς έδειξε. Τήν δ’ έκείνου πενίαν, είπόντος έκείνου ποτέ, παρών καί άκούσας ό γράφων, εί μαρτυροίη, ψεύδους άλώναι ού δέδοικεν, έπεί κάκείνω είς καύχημα δόξης ήν ή πενία τότε | λέγοντι · τρισί γάρ καί μόνοις νομίσμασι κατά τάς κατ’ οϊκον χρείας τδ προσόν αύτω, δτε βασιλεύοι, ώς έλεγε, περιίστατο. Καί τον "Αγγελον, άδελφδν δντα της αύτοΰ πενθεράς, δν καί μέγαν πριμμικήριον αύτος βασιλεύσας άπέδειξεν, έκάλει παρόντα, δπως αύτος λαγχάνοι παρ’ αύτοΰ δίκας ύπέρ της της άδελφιδής προικος μαρτυρήσοντα ’ κάκεϊνος έγγύς παραστάς έμαρτύρει, καί ημείς ήκούομεν λέγοντος καί δρκον προστιθέντος τοϊς λεγομένοις. Τότε τοιγαροΰν τούς πολλούς, καί μάλλον οϊς εύγενές το γένος, ύποποιούμενος, παρεϊχεν έξ εύλόγου δήθεν προφάσεως τών βασιλικών χρημάτων άπόνασθαι, αύτος τέως ώς εϊχεν συντηρών εαυτόν τών λημμάτων άνώτερον.
κζ'. 'Όπως, έλθόντος τοΰ πατριάρχου, πολλήν ό μέγας δούξ έπεδείξατο τήν ύπόπτωσιν. Έν τοσούτφ δέ καί ό πατριάρχης σύν τε τοϊς έκκρίτοις τοΰ κλήρου καί τοϊς άρχιερεΰσι παρεϊναι ήκούετο ’ καί δς αύτίκα μαθών προ τών άλλων αύτος ύπαντα μακρόθεν, τιμήν τήν μεγίστην άφοσιούμενος τω τε πατριάρχη καί παντί τώ ίερώ πληρώματι, πεζή τε βαδίζων καί τάς της ήμιόνου τοΰ ίερέως χαλινούς κατέχων, έ'ως καί αύτών έντός άνακτόρων προηγούμενος καθιστά. Καί δή σκηνήν μέν βασιλικήν έκείνου χάριν ύποστήναι κελεύει, άμα μέν καί κατά τήν είς έκεϊνον τιμήν, ύποτρέχων έν πασι καί θεραπεύων, άμα δέ καί ές πρόφασιν άναγκαίαν του έ'χειν έκ τοΰ ράστου πλησιάζειν τώ βασιλεϊ, τοΰ καιροΰ διδόντος, αύτον έκεϊνον τον πατριάρχην, μηδεμιάς ώρας του κρατοΰντος | άπολιμπάνεσθαι. Συγκεχωρήκει δέ οί άσμένως πάντα, ώς ούκ άλλως έπιτροπεύσων, εί μή αύτός γε κελεύοι καί έπινεύοι ή σύνοδος. Όθεν καί φέρων μέν τον νέον είς χεϊρας τώ πατριάρχη ποιείται, ουτω καί τοϊς άλλοις μετον τής βουλής, έκείνου δ’ έξαρτα τά παρόντα, καί πολλάκις 1-2 άπολογησόμενος : -άμενος A 5 εί om. A 6 καύχημα : αΰχημα ΑΒ || 7 νομίσμασι : -ιν edd. || προσόν : ποσόν C edd. 9 καί om. καί om. Β edd. Β edd. || πριμμικήριον : πριμικήριον Bekk. 10 της1 om. A || άδελφιδής corr. Bekk. ; -οϋς ABC Poss. 12 προστιθέντος : -τιθέναι Β 13 τό ante εύγενές add. Β Poss. 15 εϊχεν : -ε AB edd. 16 κς' : κγ' A 16-17 "Οπως — ύπόπτωσιν om. Β 16 έπεδείξατο : ένεδ- A 18 σ[ύν init. lin. om. A 20 άφοσιούμενος : -όμενος C -ώμενος Poss. || τε om. Β edd. 22 έντός άνακτόρων : άνακτόρων έντός A έντός τών άνακτόρων Β edd. 24 κατά τήν : κατήν Β 25 άναγκαίαν : άναγγαίαν A 27 κδ' mg. A 30 μετόν : μέσον edd. || δ’ έκείνου transp. Β edd.
3. Michel Palaiologos se sert ici d’un usage latin. La scène se passe à Magnésie, où campaient l’armée et les dignitaires. Sur le mot ίερεύς, qui désigne ici le patriarche, voir p. 38 n. 2.
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patriarche seul, au point que, si celui-ci l’ordonnait, d’autres pourraient dès lors le détenir. C’était de fait de sa part une habileté de céder d’un côté au patriarche tout le pouvoir et, en séduisant d’un autre côté celui qui avait le pouvoir d’initiative, d’être à même d’accepter ce que celui-ci lui concéderait nécessairement. Puis, comme il fallait tirer des fonds publics le nécessaire pour l’entretien de la suite du patriarche et surtout des évêques, il y puisa lui-même et fit des distributions, et il y ajouta libéralement du superflu ; cela était donné publiquement pour des raisons d’évidente nécessité, ceci dans le but que Palaiologos poursuivait pour fermer les yeux des sages par des dons et capter leur bienveillance. Répétée chaque jour, cette mesure produisit un très fort courant de bienveillance de ces gens pour lui, le donateur, et les marques d’honneur et de déférence qu’il donnait à chacun d’eux furent telles qu’après peu de temps il les tint tous par le bout du nez et fut capable de les mener là où il voulait ; car il n’y avait personne parmi eux, non personne, qui, en son absence, n’en fît une mention flatteuse dans l’assemblée générale et qui ne jugeât Palaiologos plus digne que les autres d’avoir été mis à la tête des affaires publiques ; seulement, en plus de très grandes dignités, il devait être nommé aussi basiléôpatôr1. Tels étaient les envois, considérations et promesses pour l’avenir qu’il leur communiquait de nuit au milieu des plus grands encouragements.
27. Gomment ceux qui parlaient en faveur du grand duc circonvinrent la majorité et comment il devint despote2* . Tous furent à ce point conquis par son esprit insinuant et ses manières caressantes qu’au cours d’une assemblée réunie pour que les évêques délibèrent en compagnie des dignitaires au sujet du pouvoir, l’ordre du jour appelant la question de savoir qui dirigerait les affaires, tous ceux du rôle sacré parlèrent en sa faveur, alors que lui, il se taisait : il ne fallait pas que le tuteur de l’empire, surtout un homme de cette qualité, restât semblable aux autres, mais, retranché de la masse, il devait être honoré d’une très grande dignité impériale. Pourquoi en effet peinerait-il dans les soucis tous les jours et attirerait-il sur lui les plus grandes inquiétudes, si, après avoir assumé une aussi lourde charge, il n’avait rien à y gagner? De plus, le commandement lui serait ainsi facile, s’il commandait placé au-dessus des autres. Il était bon d’honorer de la dignité de despote le tuteur de l’empereur ; car ainsi il garderait lui-même 1. Il ne semble pas que le titre de basiléôpatôr, qui avait été conféré à d’autres régents (Romain Lékapènos, par exemple), lui ait été effectivement attribué. Il s’agissait d’une simple proposition ; voir ci-dessous, p. 1078·14·”. Cette nouvelle dignité aurait pu constituer une étape intermédiaire, mais Michel Palaiologos obtint bientôt un titre plus élevé, celui de despote. Sur le basiléôpatôr, voir Patricia Karlin-Hayter, Basiléôpatôr, Byz. 38, 1968, p. 278-280.
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άγει καί δείκνυσι τά κειμήλια, σιωπηλώς τήν εξουσίαν έμφαίνων έξημμένην έκείνου καί μόνου, καν αύτδς κελεύοι, έκεϊθεν τούς άλλους έξοντας. ΤΗν δέ άρα οί τδ σοφόν έκείνφ μέν ένδιδόναι τών δλων άρχειν, αύτόν δ’ ύποποιούμενον τόν έξάρχοντα, λαμβάνειν οϊόν τ’ είναι, ώς έπ’ άναγκαίοις παρέξοντα. Καί έπεί άνάγκη ήν έκ τών κοινών τοϊς περί τδν πατριάρχην οίκονομεϊσθαι, καί μάλλον τοϊς άρχιερευσι, τά έπιτήδεια, αύτδς λαμβάνων έδίδου καί προσεπεφιλοτιμεϊτο τά πλείονα, τδ μέν πρόδηλον έπ’ άναγκαίαις ταϊς προφάσεσι, τδ δέ γε σπουδαζόμενον παρ’ έκείνου σοφών οφθαλμούς έκτυφλώττειν δώροις καί την έκείνων ύποποιεϊσθαι εύνοιαν. Ό καί γινόμενον καθ’ έκάστην ροπήν εύμενείας ένεποίει μεγίστην παρ’ έκείνων έαυτώ διδόντι, καί τά της πρδς έκαστον έκείνων τιμής τε καί ύποπτώσεως ήσαν ώς, ολίγον τδ μεταξύ διελθεϊν, καί πάντας έχειν έκείνους έκ τών ρινών καί άγειν δύνασθαι δπη βούλοιτο. Ούδέ γάρ ήν, ούκ ήν έκείνων δστις ού δι’ εύφημου μνήμης έκεϊ|νον μή παρόντα έπί τοΰ κοινού συνεδρίου έποίει καί δς ούκ ήξίου ύπέρ τούς άλλους τδν Παλαιολόγον έπί τών κοινών είναι κατασταθέντα, πλήν καί έπί μεγίσταις άξίαις καί βασιλεωπάτορα φημιζόμενον. Ταϋτα δ’ ήσαν αί νυκτεριναί πρδς έκείνους πέμψεις καί σκέψεις καί πρδς τδ μέλλον υποσχέσεις μεγίσταις συγκροτήσεσι.
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κζ'. 'Όπως κατεδημαγώγουν τούς πλείστους οί ύπέρ τοΰ μεγάλου δουκδς λέγοντες καί δεσπότης γέγονεν. 20 Τω γάρ ύπούλφ της γνώμης καί τφ τών τρόπων θωπευτικω ούτως έάλωσαν πάντες ώς, έκκλησίας γενομένης, έφ’ ώ τούς ίεράρχας συνάμα τοϊς έν τελεί περί τής άρχής σκέπτεσθαι — καί ό καιρός έζήτει τδν τών πραγμάτων άφηγησόμενον —, τούς τοΰ ίεροΰ καταλόγου πάντας ύπέρ έκείνου λέγειν καί μή λαλοΰντος · ώς ού χρή τδν τής βασιλείας έπίτροπον, 25 καί ταϋτα τοιοΰτον δντα, κατά τούς άλλους είναι, άλλ’ έξηρημένον τών πολλών, μεγίστφ σεμνύνεσθαι καί βασιλικφ άξιώματι. Έπί τί γάρ καί φροντίζων δσημέραι πονοίη καί φόβον έφ’ εαυτόν τδν μέγιστον ελκοι, εί μή τι καί κερδαίνειν έχοι δ τόσον δχλον άναδεξάμενος ; Καί άλλως ούτως αύτώ καί τδ τής έπιταγής άνυστόν, εϊπερ ύπέρ τούς άλλους ών έπιτάττοι. Καλόν 30 σεμνύνεσθαι δεσποτεία τδν τοΰ βασιλέως έπίτροπον ‘ ουτω γάρ καί αύτδς
12 Leutsch, II, ρ. 670 η° 44 d ; Karathanasis, ρ. 112 n° 238.
6 έπιτήδεια : -δια G 17 σκέψεις : σκήψεις Β 18 μεγίσταις : -αι Β || συγκρο τήσεσι : -σουσι Β 19 κζ' : κε' Α 19-20 "Οπως — γέγονεν om. Β 19 ύπέρ : περί edd. 20 γέγονεν : -ε edd. 28 έe-1621.
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inviolables les bons sentiments envers celui qui est empereur de naissance, dans la pensée que la dignité reçue en était la digne récompense. Au reste, qu’y a-t-il d’étrange à ce que soit appelé despote celui dont l’aïeul maternel était aussi despote et remporta contre les Italiens les plus grandes victoires1? Ne connaissons-nous pas, en effet, son amour de Dieu, son zèle pour le bien, son amitié pour les moines, son respect exceptionnel pour l’Église? En témoignent l’air modeste, la simplicité, l’affabilité envers tous qu’il a en propre ; d’autre part l’extrême modicité de sa fortune sera une preuve de sa générosité et de sa libéralité2 ; de la sorte il serait bon et avantageux pour les affaires qu’en plus du titre de basiléôpatôr on honorât dignement le tuteur de l’empereur. Lorsqu’on fit ces propositions, de nombreux évêques acquiescèrent à ces paroles, qui leur paraissaient justes, et plusieurs dignitaires furent du même sentiment ; mais les autres se querellaient et n’arrivaient vraiment pas à harmoniser leurs sentiments. En effet les uns, surtout les Tzamantouroi, ces descendants des Laskarioi3, et avec eux Georges Nostongos4, ne concédaient qu’avec peine, s’y résolvant toutefois malgré eux, que Palaiologos fût en fait et en titre basiléôpatôr, et ils soutenaient avec force que la haute dignité de grand duc devait suffire au tuteur. Quant à le gratifier d’un office au titre impérial et à l’honorer de telles dignités supérieures à sa condition5*,il y avait à craindre que ce ne fût une préva rication en matière auguste et sacrée. Il y avait en effet des princesses en âge de se marier, qu’il fallait marier aux hommes qui paraissaient les plus éminents ; sinon, elles avaient par elles-mêmes le plus grand droit d’être honorées avec leur mari de ces dignités, elles qui étaient soeurs de l’empereur et princesses de la troisième ou même plutôt de la quatrième génération impériale®. Alexis Stratègopoulos et les siens, ainsi que les fils de Philès, de même que les Tornikioi et surtout les aveugles7, qui voulaient se venger de ce qu’ils avaient souffert, de même encore que tous ceux qu’une parenté existante ou escomptée rapprochait des Palaiologoi, tous ceux-là répli quaient avec force, en affirmant qu’il était juste et de plus utile que l’homme placé auprès de l’empereur et portant le nom de père fût honoré aussi de la dignité de despote, car c’est ainsi que deviendrait effectif le 1. Il s’agit d’Alexis Palaiologos, que l’empereur Alexis III Angélos (1195-1203) maria à sa fille aînée, Irène ; voir V. Laurent, La généalogie des premiers Paléologues, Byz. 8, 1933, p. 126-127. Sur la dignité de despote, voir Guilland, REB 17, 1959, p. 52-89 = Recherches, II, p. 1-24 (notice d’Alexis Palaiologos, p. 3). Voir aussi Ferjančič, Despoti, p. 29-32. 2. Voir ci-dessus, p. 97··*, 103*··, avec les notes correspondantes. 3. Voir p. 90 n. 2. 4. Voir p. 92 n. 8, p. 94 η. 1. 5. C’est le titre de despote, cité un peu plus bas (p. 107··), qui est visé ici. Le despotat impliquait une certaine participation au pouvoir impérial ; voir F ailler, Despote, p. 171 n. 2.
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τηρήσει τά της εύνοίας αθόλωτα πρδς τδν έκ γένους βασιλεύοντα, άξίαν | νομίζων αμοιβήν τδ άξίωμα. Τί δέ καί ξένον κεκλήσθαι δεσπότη ω δή καί. δ πρδς μητρδς πάππος δεσπότης ήν καί κατ’ Ιταλών κατώρθου τά μέγιστα ; ΎΗ γάρ ούκ οϊδαμεν τούτον ώς θεοφιλή, ώς ζήλον έχοντα τοΰ καλού, ώς φιλομόναχον καί τά τής έκκλησίας έκτόπως σέβοντα ; Μαρτυρεί τδ προσόν αύτω ταπεινόν καί δημοτικόν καί ιλαρόν πρδς άπαντας, τδ δέ γε φιλόδωρόν τε καί μεταδοτικόν τδ τής περιουσίας πενέστατον παραστησει, ώστε καλώς άν εχοι καί συμφερόντως τοϊς πράγμασιν, εί πρδς τή βασιλεωπατορία καί άξίως τιμώτο δ έπιτροπεύων τού βασιλεύοντος. Ταύτά τινων προτεινόντων, πολλοί μέν τών άρχιερέων ώς δικαίοις δοκοΰσι τοϊς λόγοις συνήνουν, καί τών έν τέλει τισί συνεδέδοκτο ' οί άλλοι δέ διεφιλονείκουν καί τάς γνώμας άλλήλοις ούμενοΰν ού συνέβαινον. Οί μέν γάρ, καί μάλλον οί έκ τών Λασκαρίων Τζαμάντουροι, σύν οϊς καί ό Νοστόγγος Γεώργιος, τδ μέν βασιλεωπάτορα καί εϊναι καί όνομάζεσθαι μόλις μέν, άλλ’ όμως καί μή θέλοντες ένεδίδουν, ίκανδν δ’ είναι τώ έπιτρόπω τδ τής δουκικής μεγαλεϊον αξίας διισχυρίζοντο ' ύφφικίω δέ βασιλείας φέροντι όνομα σεμνύνεσθαι τούτον καί τοιαύταις άξίαις τιμάσθαι κρείττοσιν ή κατ’ αύτόν, μή καί έπί τοϊς μεγίστοις τε καί τιμίοις παράβασις εϊη · εϊναι γάρ βασιλίδας ώραίας γάμων, ας ανάγκη | γαμεϊσθαι τοϊς προέχειν δοκοΰσιν · εί δ’ ουν, άλλ’ αύταϊς έξ αύτών μέγα τδ δίκαιον έ'χειν τοιούτοις μετά τών συζύγων σεμνύνεσθαι άξιώμασιν, αύταδέλφαις βασιλέως ούσαις καί βασιλίσιν έκ τριγονίας ή καί τετραγονίας μάλλον βασιλικής. Οί άμφί τδν Στρατηγόπουλον δέ Αλέξιον καί οί τού Φιλή, καί σύν αύτοϊς οί Τορνίκιοι καί οί τυφλοί μάλλον, οί δή καί παθόντες άμύνειν ήθελον, σύν δ’ αύτοϊς καί όσοι κατά συγγένειαν ή ουσαν ή έλπιζομένην τοϊς Παλαιολόγοις προσέκειντο, ίσχυρώς άντέσπων, δίκαιον εϊναι λέγοντες καί άλλως συμφέρον τδν έγγύς βασιλέως όντα καί πατρδς όνομα φέροντα τιμάσθαι καί δεσποτεία ' ούτω γάρ εϊναι τδ συγκεχωρηκδς αύτω παρά
3 ήν καί : ών Β edd. || κατ’ Ιταλών corr. Poss. : καθ’ ίταλών AC καθ’ ίταλών Β || Ή : ή Β edd. 4 τοΰ δικαίου καί ante τοΰ καλοϋ add. A 6 φιλόδωρόν : φιλόστοργόν Β 10 δικαίοις : -ως A 12 ούμενοΰν : οΰμενουν ΑΒ οΰμενον C 14 βασιλεωπάτορα : βασιλεοπ- edd. 15 καί om. A 18 καί1 om. C 19 κς' mg. A 20 αύτών : αύτών Β 22 τριγονίας : -ωνίας A || τετραγονίας : τετραγωνίας A τετριγονίας Β 25 σύν αύτοϊς δ’ δσοι καί transp. A 26 άντέσπων.' άντεΐπον Β. 6. Il s’agit des trois filles de Théodore II Laskaris qui n’étaient pas encore mariées (Théodora, Eudocie et leur sæur cadette, dont le prénom n’est pas connu) et qui avaient en effet pour bisaïeul Théodore Ier Laskaris (1204-1222) et pour trisaïeul Alexis III Angélos (1195-1203) ; voir Failler, Pachymeriana, p. 191. 7. Théodore Philès et Constantin Stratègopoulos avaient été aveuglés par Théodore II Laskaris; voir p. 41 n. 7-8. Sur les frères Tornikioi, dont Constantin était l’aîné, voir p. 91 n. 3. Des fils de Philès, seul Alexis est connu ; voir p. 92 n. 6.
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consentement de tous à son égard et ainsi que les affaires seraient bien gérées. En effet, qui ferait attention à un enfant incapable de penser? Or, si celui qui commande à sa place n’était qu’un particulier, il n’aurait aucun moyen de convaincre de manière contraignante. Il fallait donc imiter les navigateurs ; ces gens en effet sont par eux-mêmes indépendants et libres de leurs décisions, mais quand il faut prendre la mer, ils embarquent, choisissent un capitaine, le préposent à leurs affaires et s’obligent à le servir délibérément, quoi qu’il commande ; qui désobéit est justement puni pour avoir offensé très gravement le maître. Seulement ils ne le mettent pas à leur propre rang, comme un homme parmi tous les autres, mais ils le revêtent d’un habit plus imposant, et par le relief plus grand de sa position ils créent chez autrui la crainte à son égard. C’est ainsi que pourront être gouvernés toute ville et tout empire dont le chef est placé au-dessus de la masse. Les aveugles parlaient avec encore plus de liberté et de détermination : « Prenons garde qu’à cause d’un petit enfant, disaient-ils, un si grand empire et tant d’affaires soient en danger ! Il nous faut au contraire constituer maintenant un gouvernement, si nous voulons notre salut. Ne savons-nous pas à quel degré d’infortune en vint l’empire des Romains, au point que nous fûmes chassés de la patrie et que nous perdîmes tout, enfermés que nous fûmes dans d’étroites frontières1, et cela alors qu’il y avait des empereurs? Mais pourtant, parce qu’on n’était pas gouverné comme il fallait, après une admirable navigation ce fut le naufrage. Si donc, parce qu’on n’était pas bien gouverné avec la rigueur qu’il fallait, il est arrivé d’aussi grands maux, quel danger menacerait, si on n’était pas gouverné du tout? D’un côté, nous considérons donc que la fidélité à la majesté impériale est bonne, mais que le salut, dans le respect des serments2, est bon aussi ; dès là que le salut n’existe pas, vaine est la fidélité. D’un autre côté, quelle atteinte portera-t-on à la majesté impériale, si la dignité est conférée à qui en porte le souci? Il en résultera donc plutôt les plus grands avantages ; car, revêtu d’un titre auguste, il affermira plutôt l’autorité du souverain sur les affaires elles-mêmes : c’est en effet avec une grande supériorité qu’il recevrait les ambassadeurs, parlerait au peuple, commanderait aux soldats et aux archontes, et il n’y aurait rien qu’il ne réglerait convenablement, car tous révéreraient sa dignité. D’autre part, quiconque traite avec des égaux, fût-il le chef, ne pourra pas facilement persuader de faire ce qu’il commande, dans l’impos sibilité où il est de châtier les récalcitrants d’une main plus énergique. Nous nous étonnerions qu’on voulût régir l’État des Romains autrement que par la monarchie. Certes il faut préférer le régime monarchique, 1. Après la prise de Constantinople par les Latins en 1204, Théodore Ier Laskaris commença la reconquête à partir d’un territoire restreint en Asie Mineure ; voir p. 25!6’s7, avec la note correspondante.
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πάντων και οΰτω τά πράγματα διιθύνεσθαι. Παιδί γάρ μη οϊω τε φρονεϊν τίς άν καί προσέξοι ; Εί δέ καί ό άντ’ έκείνου προστάσσων ιδιώτης ε’ίη, ούδέν τύ πρύς άνάγκημ πεϊθον έσεΐται. Μιμητέον τοίνυν τούς έπί τών νεών · έκεϊνοι γάρ καθ’ αύτούς τύ ελεύθερον εχοντες καί αύτόγνωμον, κατά πλοΰν άναγκαϊον έμβάντες, επίτροπον έκλεξάμενοι έφιστάσι τοϊς σφών πράγμασιν, ώ δή καί πείθονται δουλωθέντες έκόντες, εϊ τι καί λέγοι · ό δέ γ’ άπειθών δίδωσι τάς δίκας αξίας, ώς εις δεσπότην τά μέγιστα άμαρτών. Πλήν ού καθ’ αύτούς | καί ώς ένα πάντων αύτύν καθιστάσιν, άλλά πρύς τύ σεμνότερον μετασχηματίζουσι καί τω της καταστάσεως μεγαλειοτέρω τύ πρύς τούς άλλους άπ’ αύτοΰ φοβερόν σχεδιάζουσιν. Οΰτω καί πόλις καί άρχή συσταθήσεται πάσα, τοΰ έφεστώτος ύπέρ τούς πολλούς δντος. Οί δέ γε τυφλοί καί ήλευθεροστόμουν καί παρρησιαστικώτερον ’ « Μή διά βρέφος έν, έλεγον, άρχή τοσαύτη καί τόσα πράγματα κινδυνεύσειαν, άλλά καταστατέον είς άρχήν τά παρόντα, ε’ι μέλλοιμεν σώζεσθαι. ΤΗ ούκ οίδαμεν ές όπόσον δυστυχίας ή τών 'Ρωμαίων προήλθεν άρχή, ώστε καί άπελαθήναι της πατρίδος καί τύ παν άπολέσαι, μικροϊς περιγραφομένους όρίοις, βασιλέων δντων καί ταΰτα ; Άλλ’ δμως τώ μή κατά τρόπον άρχεσθαι, έξ εύπλοίας ότι θαυμαστής έναυάγησαν. Εΐ γοΰν τω μή καλώς ές τύ άκριβές άρχεσθαι τόσα συνέβη τά δυσχερή, τύ μή δλως άρχεσθαι πόσον είς κίνδυνον ; 'Ημϊν μέν ουν καλύν μέν καί τύ πρύς τήν βασιλείαν πιστύν ήγηται, καλύν δέ καί το τοϊς δρκοις έμμένοντας σώζεσθαι ’ καν άπή τύ σώζεσθαι, μάταιον τύ πιστόν. Κατά τί δέ καί λυμανεϊται τή βασιλεία, εί προσέσται τώ φροντιστή τύ άξίωμα ; Μάλλον μέν ουν καί συνοίσει τά πλεϊστα ' δνομα γάρ τίμιον περιθέμενος, έπ’ αύτών τών πραγμάτων κρατύνει μάλλον τήν άρχήν τώ κρατοΰντι ’ έκ γάρ πολλοΰ τοΰ περιόντος πρέσβεσι μέν χρηματίσοι, λαοϊς δ’ όμιλήσοι, έπιτάξοι δέ στρατιώταις καί άρχουσι, καί ούδέν δ τι μή ώς είκύς καταστησοι, δυσωπουμένων τύ άξίωμα πάντων. Εί δέ τις | τοϊς έξ ίσου, καν άρχοι, προσφέροιτο, ού πείσει ρφδίως δ τι προστάσσοι, μηδέν έξ ύπερτέρας χειρύς έπιτιμάν τοϊς άνθισταμένοις δυνάμενος. 'Ρωμαίων δέ πολιτείαν εί καί άλλως ή κατά μοναρχίαν διοικεϊν
23 Cf. I Corinthiens, 15, 17.
30 Cf. Sophocle, Electre, 455.
2 προσέξοι : -ει AB edd. || άντ’ έκείνου : άντ’ έκεϊνον C 4 καθ’ αύτούς : καθ’ αύτούς C edd. 6 καί’ om. Β edd. 13 ήλευθεροστόμουν : έλ- C II κζ' mg·. A 15 καταστατέον : καταστέον C || ΤΗ correxi : ή ABC edd. 17 περιγραφομένους : -ην C edd. 18 τρόπον : -ων Β 23 τδ πιστόν : ή σπουδή Β 24 Μαλλο]ν om. C 30 προστάσσοι : -ει ante corr. A || ύπερτέρας : ύπερτερείας Β 30-31 έπιτιμάν ... δυνάμενος : έπιτιμάν Poss. έπιτιμών Bekk. 31 καί om. AB edd.
2. Les partisans de Michel Palaiologos essaient de renverser à l’avance l’obstacle principal qui s’opposait à la promotion du grand duc au despotat, les serments que celui-ci avait prêtés à Jean III Batatzès (I, 7).
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même là où le souverain est déficient ; ainsi de fait, quoi qu’il paraisse, la continuité subsistera. Il régira nécessairement bien notre pays, habitué au gouvernement d’un seul, et un seul commandera aux autres, qui l’emporte en pouvoir et en dignité : ainsi, d’un côté, le fait qu’il soit seul donnera l’image du régime monarchique ; d’un autre côté, menacé d’impuissance, dans son action menée de concert avec un grand nombre, en raison de son isolement, il s’imposera par sa dignité. Ainsi il est nécessaire que celui qui a été élu pour assurer la tutelle de l’empereur porte aussi cette haute dignité. A celui qui en a été chargé, fût-il l’un d’entre nous, cette distinction sera conférée. Sinon, qu’on en cherche un autre, car cet homme n’accepte pas non plus aisément de s’occuper sans honneur du jeune empereur. Et même s’il acceptait la charge des affaires sans marque d’honneur, une raison de nécessité exige cependant que la tutelle s’exerce de la manière qui a été dite. »
28. Gomment le patriarche approuva ceux qui parlaient en faveur de Palaiologos1. Ces discours une fois prononcés, le premier sacrificateur2 donna son plus large appui à ceux qui parlaient pour Palaiologos. C’est qu’il avait été lui aussi gagné d’avance à cette idée qu’il ferait un bon chef ; son penchant datait de loin, et il était entraîné pour plusieurs raisons à faire encore quelque chose de plus grand. En voici la preuve ; quand la nouvelle de la mort de l’empereur lui fut annoncée à Nicée, alors que les autres n’étaient pas encore informés, il confia la chose à l’un de ses familiers, ce Gémistos qui devait parvenir jusqu’au grand économat plus tard dans la Ville3. Or, comme ils s’entretenaient de la gestion des affaires, le patriarche plaça Palaiologos avant tous les autres. Là-dessus donc le patriarche, gagné d’avance, approuva sur-le-champ ce qui était dit en faveur de Palaiologos et lui attribua par son vote le despotat. De fait, Palaiologos de grand duc fut fait despote, et l’empereur, assisté du patriarche, lui conféra les insignes du despotat4. Certes, comme despote, il s’imposa à tous sans réserve et chercha à se gagner les dignitaires
1. Cf. Akropolitès : Heisenberg, p. 15621-22, 15822-159‘, 159’-’; Skoutariôtès : Sathas, p. 537”-21, 53 82’-28, 538”-31 ; Éphrem, vers 9331, 9349 : Bonn, p. 373 ; Grègoras : Bonn, I, p. 691’-23, 7020 21 ; Pseudo-Sphrantzès : Grecu, p. 1602’-2’ ; Arsène : PG 140, 949. 2. Ce terme désigne ici le patriarche ; voir p. 38 n. 2. 3. Michel Gémistos fut successivement hypomnématographe, prôtekdikos et grand économe. La confidence du patriarche a été enregistrée par V. Laurent dans les Regesles (n° 1338). Il s’agit probablement d’un simple entretien entre les deux hommes. La confidence fut faite dès après le 16 août, jour de la mort de l’empereur ; voir Chrono logie, I, p. 23 ; II, p. 146. Sur le grand économe de l’Église, voir Darrouzès, Ofllkia, p. 303-309. Voir la notice de Michel Gémistos dans PLP, n° 3636. 4. D’après la Chronique brève de 1352, Michel Palaiologos fut créé despote le
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έθέλοι τις, θαυμάζοιμεν άν. Άμέλει τοι και προηγείσθω μέν, καν άτελής ό κρατών ε’ίη, τδ μοναρχεϊν · μενεϊ γάρ και ούτως, κάν δοκοίη, τδ σύνηθες. Άρισταρχήσεται δέ κατ’ ανάγκην τδ καθ’ ημάς μαθδν μοναρχεϊσθαι, άρξει δ’ εϊς τών λοιπών, δυνάμει προέχων καί άξιώματι, ώς άν τφ μέν εις είναι τδ μόναρχον εΐκονίζοιτο, τδ δέ σύν πολλοϊς πράττειν, άδυνατεϊν κινδυνεύων 5 τοΰ μονήρους χάριν, νικώη τω άξιώματι. Ούτως έστιν έπάναγκες τδν έκλελεγμένον εις επιτροπείαν τφ βασιλεϊ μέγα φέρειν καί τδ άξίωμα. Κάν δ ταχθείς έξ ημών εϊη, αύτώ προσέσται καί τοΰτο · εί δ’ οδν, άλλ’ ολλος ζητείσθω, δτι μηδ’ αύτδς άκλεώς τάς έπί τούτφ φροντίδας εύμαρώς ύπέρχεται. Καν έκεϊνος καί δίχα σεμνώματος καταδέχοιτο τήν έπί τοϊς 10 πράγμασι προσεδρείαν, άλλ’ οδν δ της άνάγκης λόγος ούτως άπαιτεϊ, καθώς καί λέλεκται, τήν έπιτροπείαν γίγνεσθαι. »
| κη'. "Οπως δ πατριάρχης συνήνει τοϊς ύπέρ τοΰ Παλαιολόγου λέγουσιν. Τούτων ρηθέντων τών λόγων, έπεί καί δ πρωτοθύτης τήν πλείστην ροπήν έδίδου τοϊς ύπέρ τοΰ Παλαιολόγου λέγουσι... Προκατείληπτο γάρ καί αύτδς έπί τούτφ ώς καλώς άρξοντι, προσπαθών έκ πολλοΰ, έτι δέ καί τδ μεϊζόν τι πραξαι έκ πολλών συνηρπάζετο. Καί δήλον έξ ών, άγγελθέν αύτώ έν Νικαία ώς τεθνήκει δ βασιλεύς, ούπω μαθόντων τών άλλων, έπίστευε μέν τδν λόγον τινί τών οικείων αύτοΰ ' ό Γεμιστός δ’ ούτος ήν, δς καί μέχρι τοΰ μεγάλου οίκονομάτου κατηντηκει κατά τήν πόλιν έσύστερον ' έπεί δέ καί περί της τών πραγμάτων διοικήσεως δ λόγος έκείνοις ήν, τδν Παλαιολόγον έκεϊνος προύτίθει πάντων. Έπί τούτοις οδν ό πατριάρχης, προκατειλημμένος ών, εύθύς συγκάταινος ήν τοϊς υπέρ τοΰ Παλαιολόγου λεγομένοις καί τήν δεσποτείαν αύτώ έψηφίζετο. Καί δή δ μέν Παλαιολόγος τδν μέγαν δοΰκα είς τδν δεσπότην μετεσκευάζετο, δ δέ βασιλεύς παρείχε, συναιρομένου καί τοΰ πατριάρχου, τά της δεσποτείας σύμβολα. Άμέλει καί ώς δεσπότης έπεβάλλετο μέν άνέδην τοϊς πάσιν, ύπεποιεϊτο δέ τούς έν τέλει φιλοτιμίαις άπάσαις καί
1 έθέλοι : -ει ante corr. Α || Άμέλει τοι : άμέλοι τοι C άμέλειτοι edd. 2 ούτως : -ω Β edd. 4 προέχων : προύχων ΑΒ edd. 5 τδ* : τφ Β edd. || δέ om. C 9 άκλεώς : εύκ- Β 11 προσεδρείαν : -δρίαν C 13 "Οπως — λέγουσιν om. Β || λέγουσιν : -ι edd. 14 έ[πεί init. lin. om. A 17 συνηρ]π[άζετο init. lin. iter. A 19 τινί τών οίκείων αύτοΰ : τινί τών αύτοΰ καί οικείων ΑΒ edd. 20 μεγάλου οίκο νομάτου : μεγαλοοικονομάτου ΑΒ μεγαλοικονομάτου edd. 25 δοΰκα : Δοΰκαν Poss. δοΰκαν Bekk. 27 καί ante σύμβολα add. edd. || καί om. edd.
13 novembre 1258 ; voir Chroniques brèves: Schreiner, I, p. 75, n° 5. Malgré la valeur de ce texte, on est tenté de mettre en doute cette date, car, d’après le récit de Pachymérès, Michel Palaiologos devint despote peu de temps après la mort de Théodore II Laskaris, dès le mois de septembre apparemment ; voir Chronologie, I, p. 29-30. Sur la dignité de despote, voir Guilland, REB 17, 1959, p. 52-89 = Recherches, II, p. 1-24 (notice de Michel Palaiologos, p. 4). Voir aussi Ferjančič, Despoti, p. 35-36.
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par toutes sortes de largesses et de cadeaux tirés des fonds publics ; il réussit même, par ce qu’il fit alors, à faire passer pour sûres dans l’avenir ses promesses à leur égard et se comporta avec la plus grande libéralité. A ceux du rôle sacré il donnait d’une main encore plus généreuse, tant en cachette qu’ouvertement : ouvertement dans la nécessité où l’on était de leur donner de quoi vivre, secrètement par des envois de nuit ; et il insinuait et cherchait à obtenir plus : il lui suffirait de devenir empereur aux côtés de l’empereur. Il mettait en effet en avant les dangers et les terreurs suspendus sur sa tête, donnait en exemple les Mouzalônes, qui avaient ainsi péri victimes de l’envie, et représentait le danger du soupçon : il serait en péril aussitôt qu’il relâcherait son attention. Celui qui a la charge d’en garder un autre, ayant à se garder lui-même d’un bon nombre, ne pourra s’occuper constamment de celui qu’il garde, car il redoute pour lui-même les plus grands risques : mieux vaut pour tout homme céder la place que, gardien soi-même, avoir besoin d’un gardien.
29. Comment Palaiologos se gagna le grand nombre et réclama par leur intermédiaire la dignité suprême1. En avançant ces raisons et d’autres semblables, il était tout entier occupé à réclamer la charge supérieure. Il va sans dire qu’en vertu de l’autorité qu’il avait désormais acquise et du pouvoir absolu qu’il détenait, il se débarrassa de tous ceux qu’il soupçonnait d’être mécontents dans le présent et de faire opposition dans le futur. Certains s’éloignèrent sponta nément et vécurent en privé, tandis qu’il en incarcérait d’autres lui-même : il les expédia de-ci de-là, tandis que Tzamantouros, il l’envoya à Brousse et lui constitua une garde comme à un condamné2. Les partisans de Palaiologos nourrissaient les meilleurs espoirs et le secondaient au maximum sans contrainte. En conférant à l’un de ses frères, Jean, comme par une concession de l’empereur, la charge de grand domestique, il en fit un homme célèbre et puissant sur la marche des affaires3. Alors donc, brûlant d’espoirs encore plus grands, ses adhérents se rendirent auprès du patriarche et du synode pour leur déclarer qu’ils n’auraient de cesse que le despote n’eût obtenu la dignité supérieure, car lui et lui seul était digne de gouverner après celui qui était empereur de naissance et avec lui, et, dans la situation où ils étaient, il leur fallait un empereur accompli pour tout ce qu’il aurait à faire. Si l’on attend donc que l’enfant arrive à l’âge adulte, qui a besoin de protection risque de disparaître avant que
1. Cf. Akropolitès : Heisenberg, p. 159’·“ ; Skoutariôtès : Sathas, p. 538#1-539l ; Chronique anonyme, vers 364-366 : Millier, p. 377 ; Typikon de Saint-Dèmèlrios : Grégoire, p. 453a7-4552 ; Georges de Chypre, Éloge de Michel VIII: PG 142, 368-372. 2. Ce Tzamantouros est Manuel Laskaris, qui s’était fait moine sous le règne de Jean III Batatzès. Il resta ferme dans son opposition à Michel Palaiologos, tandis que son frère Michel se rallia au nouveau souverain ; voir p. 90 n. 2.
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τοϊς έκ τών κοινών χαρίσμασι ' βεβαίας δέ καί τάς πρδς εκείνους ύποσχέσεις παρείχε δοκεΐν έσύστερον, έξ ών έποίει τώ τότε, καί φιλοτιμότερον προσεφέρετο. Τοϊς δέ γε τοΰ ίεροΰ καταλόγου και έκ φιλοτιμοτέρας χειρδς έχορήγει, καί κρύφα και φανερώς, τδ | μέν ώς άνάγκης ούσης, έφ’ ώ διαζήν Β 80 έκείνους, τδ δέ κρύβδην νυκτδς πεμπομένων, καί τδ μεϊζον ύπορύττοντος 5 καί ζητοΰντος, ώς ούτως αύταρκες ον έκείνφ, εί συμβασιλεύοι τώ βασιλεϊ. Προύβάλλετο γάρ κινδύνους καί φόβους έπηρτημένους αύτω καί τα τών Μουζαλώνων είσήγεν, ώς κάκείνων ούτως άπολωλότων έκ φθόνου, καί τδ της ύποψίας δεινόν ύπεδείκνυ, ώς αύτίκα κινδυνεύσων, εί μή προσέχοι. 'Ο δέ φυλάττειν άλλον έπιτραπείς, αύτδς πολλούς φυλαττόμενος, ούκ 10 έμμονον εξει τω φυλαττομένω τήν άσχολίαν, περί έαυτω δεδοικώς τά πλεϊστα · παντί δ’ έγχωρεϊν μάλλον ή φύλακι δεϊσθαι φύλακος. κθΖ. "Οπως ύποποιούμενος ό Παλαιολόγος τούς πολλούς άπήτει δι’ αύτών καί τδ μέγιστον. Ταΰτα καί τα τοιαΰτα προτείνων, πολύς ήν καί τδ μεϊζον προσαπαιτών. ’Αμέλει τοι καί οσοις ύπόπτως είχε καί πρδς τδ παρόν δυσχεραίνοντας καί πρδς τδ μέλλον προσστησομένους, ίσχύν έντεΰθεν λαβών καί κράτος έχων τδ μέγιστον, έκποδών έποίει, τούς μέν εκουσίους ύποχωροΰντας καί καθ’ εαυτούς διάγοντας, τούς δέ καί αύτδς καθειργνύς, ώς άλλους μέν άλλαχοΰ, τδν δέ Τζαμάντουρον εις Προΰσαν έξαποστεϊλαι καί οί φυλακήν ώς κατακρίτω έγκαταστήσαι. Οί δέ γε προσκείμενοι τούτω καί λίαν έν έλπίσιν ήσαν χρη|σταϊς καί άνέδην συνήργουν ές οτι μάλιστα. Θάτερον δέ τών άδελφών Ίωάννην τφ τοΰ μεγάλου δομεστίκου άξιώματι, τοΰ βασιλέως διδόντος δήθεν, περιφανή καθίστα καί έπί τών πραγμάτων μέγα δυνάμενον. Τότε τοίνυν καί μείζοσι θερμανθέντες έλπίσι, παρά τδν πατριάρχην γενόμενοι καί τήν σύνοδον, ούκ άνήσειν έφασκον, εί μή γ’ δ δεσπότης καί τοΰ μείζονος έπιλήψαιτο · αύτδν γάρ είναι καί μόνον τδν μετά τδν έκ γένους βασιλέα άξιον άρχειν καί σύν έκείνω, καί δεϊν ούτως έχουσι βασιλέως έντελοΰς, ές ο τι καί πράξοι. Τδ μέν οδν άναμένειν τήν τοΰ άφήλικος ηλικίαν, μή καί φθάση τις κηδεμονίας δεόμενος έκποδών γεγονώς πριν ή δ εδ δράσων
2 παρείχε : -εν Β edd. || δοκεΐν om. Β 6 ούτως : οβπω Bekk. || συμβασιλεύοι : -ει edd. 10 πολλούς : πολλά A 11 έμμονον : έμμενον AC Poss. 12 φύλακι : φύλακη Β φυλακή Poss. 13-14 "Οπως — μέγιστον om. Β 17 προσστησομένους correxi : προστ- ABC edd. 18 έκουσίους : -ως A 19 ώς : καί AC edd. 20-21 έξαποστεϊλαι ... έγκαταστησαι : έξαποστείλας ... έγκαταστήσας Bekk. 22-23 τών άδελφών : τόν αδελφόν A 24 καθίστα : καθιστεί Β edd. 25 έλπίσι : -ιν A 29 πράξοι : πράξει AC 30 φθάση : -ει C edd. H έκποδών : έμποδών Β edd. || δράσων : πράξων Β edd.
3. Sur Jean Palaiologos, voir Pafadopulos, Palaiologen, p. 4-5, n° 2. Sur la dignité de grand domestique, voir Guilland, EO 37, 1938, p. 53-64 = Recherches, I, p. 405-425 (notice de Jean Palaiologos, p. 410, n° 17).
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son futur bienfaiteur soit parvenu à l’âge mûr. Si d’autre part on empêche d’agir en empereur le tuteur qui est placé à la tête des affaires, la faveur dont il jouira risque d’être incertaine et instable. Telles étaient les décla rations des dignitaires, et ils persuadèrent le patriarche déjà fléchissant ; il est vrai que Palaiologos n’omettait rien de ce qu’il y avait à faire et qui était de nature à amadouer le saint synode. On avait donc fixé le jour de la proclamation : le premier janvier de la deuxième indiction en cours1. Gomment Michel, le despote d’Occident, se révolta contre l’état des choses2. Pendant ce temps Michel, le despote d’Occident, neveu de Théodore qui avait régné précédemment là-bas, apprend en quel état étaient les affaires d’Orient et comment, Laskaris décédé, son fils Jean n’est qu’un tout jeune garçon, tandis que l’empire des Romains se trouve être en pâture à qui le désire3 ; il porte alors son esprit sur son oncle Théodore et se rappelle comment, lorsque cette première confusion fondit sur les Romains, il se ressaisit, lui, membre de la plus haute noblesse, et comment, après s’être signalé dans d’innombrables combats contre les Italiens, il s’était emparé du pouvoir impérial et avait été couronné par Jacques d’Achrida, comment aussi il enleva aux Italiens les régions occidentales pour se les approprier et parut influer puissamment sur les événements jusqu’au jour où, frappé par la mauvaise fortune et pris par Asen, il fut privé de la vue4. Repassant donc ces faits dans son esprit, se prévalant du mauvais état des affaires et considérant que la situation des Italiens qui occupaient la Ville était affaiblie, il conçoit un projet téméraire, bien digne de sa noble extraction. Voici ce projet : après avoir rassemblé le plus de forces 30.
1. La cérémonie de la proclamation eut lieu le 1er janvier 1259, selon les données de l’Histoire (p. 1155'·, 137’, 667’). Dès 1937, V. Laurent (Notes de chronographie et d’histoire byzantine, EO 36, 1937, p. 167) avait mis en valeur leur concordance, mais on continua à faire confiance à Grègoras, dont la chronologie ne mérite pas en général un tel crédit et dont le texte est d’ailleurs ambigu pour ce cas particulier. La date fournie par Pachymérès a été confirmée plus récemment par d’autres documents indépendants de l’Histoire : la Chronique brève de 1352 {Chroniques brèves : Schreiner, I, p. 75, n° 6), deux notes brèves {ibidem, II, p. 609, n08 23-24), une liste des empereurs de Constantinople [Chronologie, I, p. 21). Pour un exposé plus complet sur la date de la proclamation de Michel VIII, voir Chronologie, I, p. 40-41. Pour indiquer les mois, l’historien emploie les noms attiques, mais avec une signification différente de celle qu’ils ont dans le calendrier attique. Voici la liste des douze mois de l’année, avec leur correspondant julien : hékatombaiôn (janvier), lènaiôn (février), kronios (mars), boèdromiôn (avril), pyantiôn (mai), maimaktèriôn (juin), anthestèriôn (juillet), poseidéôn (août), gamèliôn (septembre), élaphèboliôn (octobre), mounychiôn (novem bre), skirophoriôn (décembre). En marge des manuscrits, surtout des manuscrits A et C, est noté régulièrement l’équivalent julien des noms attiques (voir l’apparat critique), qui figurera également dans la traduction. Le manuscrit B rejette par deux fois (p. 353”, 51518) la forme pyantiôn et il la remplace une fois par pyanepsiôn, d’ailleurs plus correct. Néanmoins la première forme est bien la leçon commune des manuscrits.
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έκεϊνον τελείαν λάβη τήν ηλικίαν. Τδ δ’ έπί τών πραγμάτων δντα τδν κηδεμόνα μή ώς βασιλέα πράττειν, μή καί αβέβαιος ή χάρις καί άστατος ή. Ταΰτ’ έλεγον οί έν τέλει και τδν πατριάρχην μαλακιζόμενον έπειθον ' ούδέ γάρ εκείνος ήμέλει τών καθηκόντων καί οϊς ό ΐερδς μαλάσσοιτο σύλλογος. "Ωριστο μέν οδν ή ήμέρα τής άναρρήσεως, έκατομβαιώνος νουμηνία τής 5 τότε τρεχούσης δευτέρας έπινεμήσεως. λ'. "Οπως δ έν τή δύσει δεσπότης Μιχαήλ κατεπήρθη τών πραγμάτων. Έν τοσούτφ δέ καί δ έν τή δύσει δεσπότης Μιχαήλ, | τοΰ προβεβασιλευκότος έκεϊσε Θεοδώρου άνεψιός, άκούσας τά κατ’ άνατολήν ώς εϊχον και δτι, έκποδών γεγονότος τοΰ Λάσκαρι, έν μειρακυλλίοις μέν δ έξ εκείνου Ιωάννης τελεϊ, είς προνομήν δέ ή τών 'Ρωμαίων βασιλεία κεϊται τώ βουλομένω, άνάγει τδν νοΰν πρδς τδν θειον Θεόδωρον, δπως κάκεϊνος, εύγενής ών και τά πρώτα τών εύγενών, τής πρώτης έκείνης συγχύσεως ξυμπεσούσης 'Ρωμαίοις, έαυτδν αναλαμβάνει καί, πλείστοις δσοις τοϊς κατ’ Ίταλών πολέμοις ένανδραγαθήσας, τής βασιλείας έπείληπτο, στεφθείς παρά τοΰ Αχριδών Ιακώβου, καί τά κατά δύσιν τούς Ιταλούς άφελόμενος προσεκτήσατο, μέγας έπί τών πραγμάτων φανείς, μέχρι καί, μοίρςρ λαια προσκρούσας καί κατασχεθείς τώ Άσάν, άφηρέθη τών οφθαλμών. Ταΰτα τοίνυν δ Μιχαήλ έν νώ θέμενος καί καταλαζονευθείς τών πραγμάτων άρρώστως έχόντων, έπεί καί τδ κατά πόλιν ’Ιταλικόν ήσθένει τοϊς καθ’ αύτδ πράγμασι, βουλήν βουλεύεται ώς λίαν νεανικήν καί τής αύτοΰ εύγενείας αξίαν. 'Η δέ βουλή ’ πλείστας δσας συναθροίσας δυνάμεις καί τή πόλει 4 ούδ’ ante έκεϊνος add. Β edd. 5 ή δέ ήν ή τοϋ ante έκατομβαιώνος add. Β edd. || ίαννουάριον mg. ABC 7 'Όπως — πραγμάτων om. Β 8 ό ante τοϋ add. Β edd. 9 έκεϊσε om. Β edd. 13 έκείνης om. C 14 ξυμπεσούσης : συμ- edd. 14-15 κατ’ Ίταλών corr. Poss. : καθ’ ίταλών AC καθ’ ίταλών Β 16 τά om. Β 17 φανείς : άναφ- Β edd. 18 Άσάν : Άσαν edd. 19 καταλαζονευθείς : καταζΑ. Sur le calendrier de l’historien, voir G. Arnakis, The names of the months in the History of Georgios Pachymeres, BNJ 18, 1945-1949, p. 144-153 ; Grumel, La chronologie, p. 176-177. 2. Cf. Akropolitès : Heisenberg, p. 160le-l61 ·, 16318-16919 ; Skoutariôtès : Sathas, p. 539al-540*, 541n-54414 ; Éphrem, vers 9355-9394 : Bonn, p. 374-375 ; Grègoras : Bonn, I, p. 7110-74l ; Pseudo-Sphrantzès : Grecu, p. 1622’-23. 3. Michel II Angélos (voir p. 36 n. 5) était le fils de Michel Ier Angélos, qui se constitua un État indépendant en Épire après 1204, et le neveu de Théodore Angélos, frère du précédent. Théodore Angélos se fit proclamer empereur de Thessalonique ; voir Polemis, Doukai, p. 91-92, n° 45 (Michel Ier) ; p. 89-90, n° 42 (Théodore) ; voir aussi D. M. Nicol, The Despotale of Epiros, Oxford 1957, p. 103-112. 4. L’historien fait erreur sur un point : Théodore ne fut pas couronné par Jacques d’Achrida (Ochrid, siège de l’archevêché de Bulgarie), qui reçut l’archevêché de Bulgarie vers 1240, mais par Dèmètrios Chômatènos ; voir Akropolitès : Heisenberg, p. 341'2 3; L 4 aurent, Regestes, n° 1244. Théodore Angélos fut vaincu et fait prisonnier en 1230 à la bataille de Klokonica par Jean II Asen, tsar de Bulgarie (1218-1241).
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possible et s’être approché de la Ville, l’assiéger et tenter de la prendre, et ainsi se faire proclamer empereur des Romains. C’est qu’en effet ni Laskaris ni aucun autre n’étaient guère plus aptes à régner que lui, prince noble et de la lignée des Angéloi1. Il avait des gendres : d’abord Manfred, le roi d’Apulie, également frère d’Anne, l’impératrice des Romains, que l’empereur Jean avait épousée dans sa vieillesse ; le despote avait donc comme gendre ce Manfred par sa fille Hélène2 ; il avait aussi un autre gendre par sa fille Anne, Guillaume, le prince d’Achaïe3. Il envoie donc demander et obtient de Manfred trois mille hommes de ceux que ces gens appellent chevaliers, des Germains courageux, tandis que le prince, il l’eut à son entière dispo sition avec ses troupes4. Il avait aussi son fils bâtard, Jean, qui lui apporte avec son propre monde une aide des plus grandes, car ce prince, uni à la fille de Tarônas, était déjà par lui-même, grâce à une troupe d’élite, à même de faire campagne seul et d’opérer des conquêtes5 : il entraînait, en effet, ces Grecs des temps antiques que conduisait Achille et qu’il appelait les Grands Valaques ; c’était à ce point qu’il empêcha même de sortir de Berroia le grand domestique Jean Palaiologos, Alexis Stratègo poulos et, en troisième lieu, Jean Rhaoul, qui avaient avec eux de nom breuses troupes6. Alors donc le despote, après avoir rassemblé toutes les forces dont il a été parlé et compte tenu des siennes propres, qui étaient considérables, méditait de se frotter d’abord aux stratèges et, après les avoir taillés en pièces comme il le présumait, d’attaquer Thessalonique, de traverser les régions occidentales et de s’essayer contre Constantinople elle-même. Et de fait ce projet lui venait à propos, pour la bonne raison que Manfred, par une sorte d’héritage de son père Frédéric, se trouvait en rupture avec l’Église, de sorte qu’il n’était pas étrange que des Germains se battent contre les Italiens de la Ville7. Le prince, qui avait hérité de 1. Par une lignée bâtarde, Michel II Angélos a pour trisaïeul Constantin Angélos, gendre d’Alexis Ier Komnènos (1081-1118) et ancêtre de la lignée des empereurs Angéloi (1185-1204) ; voir le stemma établi par L. Stiernon, Les origines du despotat d’Épire, REB 17, 1959, p. 113. 2. Le mariage d’Hélène Angélina, fille de Michel II Angélos, avec Manfred, roi de Sicile, fut conclu en 1258 et célébré à Trani le 2 juin 1259 ; voir la notice d’Hélène Angélina dans PLP, n° 6001. La soeur de Manfred, Constance de Hohenstaufen, avait épousé une quinzaine d’années plus tôt Jean III Batatzès et avait pris le prénom d’Anne à son arrivée dans l’empire de Nicée ; voir la notice de l’impératrice Anne dans PLP, n° 1002. 3. Anne Angélina, fille de Michel II Angélos, épousa en 1258 Guillaume II de Villehardouin, prince d’Achaïe ; voir les notices des deux personnages dans PLP, n"‘ 1000 et 4359. 4. Manfred de Sicile aurait donc envoyé une troupe considérable ; il est vrai qu’AKROPOLtTÈs (Heisenberg, p. 168’, 170a") réduit ce chiffre à quatre cents. 5. Jean, le fils bâtard de Michel II Angélos, porte constamment dans l’Histoire le patronyme de Doukas. Son beau-père, Tarônas, est présenté comme « Signor de la Parte, d’Odrich e finalmente délia Blachia » par Sanudo (Hopf, p. 107). C'est pourquoi
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τνροσσχών, περικαθίσαι καί πειραθήναι κατασχεϊν, καί ούτως βασιλεύς άναγορευθήναι 'Ρωμαίων ’ μηδέ γάρ είναι πρός αύτδν μηδέν μήτε Λάσκαριν μήτ’ άλλον δντιναοΰν αύτάρκη προς βασιλείαν, εύγενή γε δντα καί τών Αγγέλων. Και δή έπεί γαμβρούς έπί θυγατράσιν είχε τόν τε ρήγα Πουλείας Μαφρέ, τόν καί της δεσποίνης τών 'Ρωμαίων ’Άννης αύτάδελφον, | ή πρδς τω γήρφ δ βασιλεύς Ιωάννης ήρμόσατο... Είχε μέν οΰν έκεϊνον έπί τη θυγατρί Ελένη γαμβρδν δ δεσπότης, είχε δέ καί άλλον έπί τή ’Άννη τδν πρίγκιπα της Άχαΐας Γουλίελμον ' πέμψας παρά μέν τοΰ Μαφρέ τρισχιλίους ούς αύτοί λέγουσι καβαλλαρίους λαμβάνει, άνδρείους έκ Γερμανών, τδν δέ γε πρίγκιπα δλον είχε σύν τοϊς στρατεύμασιν. Είχε δέ καί τδν έκ νοθείας υίδν Ίωάννην, μετά τοϋ οικείου λαοΰ τά μέγιστα συναιρόμενον · έκεϊνος καί γάρ ήδη καθ’ αύτόν, τη τοΰ Ταρωνα θυγατρί συνών, λαόν έξαίτον έ'χων, δυνατός ήν καί μόνος στρατηγεϊν καί προσκτάσθαι ' τούς γάρ τδ παλαιόν "Ελληνας, ούς Άχιλλεύς ήγε, Μεγαλοβλαχίτας καλών, έπεφέρετο, ώστε μηδ’ έξω προβαίνειν εϊα Βερροίας τδν Παλαιολόγον καί μέγαν δομέστικον Ίωάννην, τδν Στρατηγόπουλον Αλέξιον καί τρίτον τδν 'Ραούλ Ίωάννην, συχνάς δυνάμεις περί αύτούς έχοντας. Τότε τοίνυν συναγαγών πάντας δ δεσπότης τούς εΐρημένους, έχων καί τούς έαυτοΰ ές δτι πλείστους, προσκροΰσαι μέν τά πρώτα τοϊς στρατηγοϊς καί συρρήξας, ώς ώετο, προσβαλεϊν Θεσσαλονίκη καί τά κατά δύσιν καταδραμεϊν καί αύτης δή πειραθήναι Κωνσταντινου πόλεως έπί νοΰν έστρεφεν · εύκαιρον γάρ καί τοΰτό οί ξυνέπιπτεν, έξ αιτίας της δτι και δ Μαφρέ παρά πατρός Θευδερίχου ώς κλήρόν τινα είχε τό τής έκκλησίας άποστατεϊν, ώστε μή ξένον είναι τό Γερ| μανούς τοϊς έν
1 προσοχών correxi : προσχών ABC edd. || ούτως : -ω Β edd. 2 μηδέ : μή edd. 3 γε : τε Β edd. 5 Πουλείας : Πούλιας A Bekk. 6 τφ : τδ Α 7 έκεϊνον : έκεϊνος Β 9 Γουλίελμον : -ιέλμον Α 13 έξαιτον : ίξαρτον Α έξαίρετον V edd. 15 Μεγαλοβλαχίτας : -βραχίτας Β 16 καί om. ΑΒ edd. 18 αύτούς: αύτούς ΑΒ || πάντας om. ΑΒ edd. 22 γάρ om. Β 23 Θευδερίχου : Φερδερίχου Β edd.
Jean Doukas appelait ses soldats les grands Valaques, des soldats courageux comme ceux qui suivaient Achille. Voir la notice de Jean Doukas dans PLP, n° 208. 6. Cet épisode se place en Macédoine avant la bataille de Pélagonia ; voir Chrono logie, I, p. 32 et 35. L’armée byzantine était dirigée par Jean Palaiologos, encore grand domestique (p. 113 n. 3); il était assisté par Alexis Stratègopoulos (p. 41 n. 7) et Jean Rhaoul, l’aîné des quatre fils d’Alexis Rhaoul (voir sa notice dans Fassoulakis, Rhaoul, p. 18-19, n° 6). 7. Petit-fils de Frédéric Ier Barberousse et fils de Constance de Sicile, qui apporta la Sicile à l’empereur d’Allemagne, Frédéric II (1194-13 décembre 1250) fut excommu nié par Grégoire IX et déchu du pouvoir. L’excommunication et la déchéance furent renouvelées par Innocent IV en 1245 au concile de Lyon I. Fils naturel de Frédéric II, Manfred hérita du royaume de Sicile à la mort de son père et il conserva le pouvoir jusqu’à sa mort en 1266. Voir aussi III, 8.
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toute l’Achaïe et de la Morée1, était autonome. Ces troupes se concen trèrent donc en un même endroit et se tenaient déjà prêtes à livrer bataille, car les stratèges ne purent pas non plus, lorsqu’ils eurent connais sance d’un tel rassemblement d’Italiens, rester en repos, mais ils firent eux aussi d’un autre côté leurs préparatifs2. Comme donc les forces alliées du despote allaient bientôt attaquer, cette fameuse Discorde dont parle la fable, celle qui jeta la pomme au milieu des trois déesses pour provoquer une querelle de beauté, cette Discorde fond aussi sur eux3. Et la cause fut presque semblable. 31. Comment le prince d’Achaïe fut pris par les Romains4. On dit en effet que parmi les grands de l’entourage du prince, que ces gens appellent chevaliers, certains jetaient des regards passionnés sur la femme de Jean Doukas, que le récit a déjà signalée comme étant la fille de Tarônas5. C’était naturellement pour son mari une offense et une marque de mépris manifeste ; alors, offensé, ce dernier s’indigna et menaça de se venger de ses insulteurs. Une forte querelle divisait les deux camps, et l’on s’armait pour le combat, et ceux qui avaient été appelés à s’allier se disputaient entre eux. Alors, dit-on, le prince en personne, voyant la dispute, s’emporta ; les siens, il ne pouvait les réprimander ; quant à Doukas, il le tourna tout à fait en dérision par ses railleries et lui reprocha ouvertement ses origines bâtardes ; en montrant Nicéphore6, il dit : « Celui-là est mon frère ; toi, tu n’es qu’un bâtard et non seulement tu n’es pas de condition libre, mais tu es son esclave. » Le prince proféra ces propos avec emportement, et Jean, dans sa colère, était un autre Achille7. Alors, pour montrer que toute l’armée c’était lui et que ceux-là vaincraient auxquels il se rallierait, de nuit et en secret il envoie notifier aux stratèges 1. Guillaume Π de Villehardouin, désigné habituellement dans l’Histoire par son titre de prince, avait hérité de la principauté d’Achaïe en 1246, à la mort de son frère Geoffroy II. 2. Pachymérès ne donne aucune indication sur le lieu et la date de la bataille. Par d’autres sources, on sait que les deux armées se livrèrent bataille en Macédoine, dans la plaine de Pélagonia. Le combat se déroula au printemps ou peut-être au début de l’été 1259 ; pour une analyse des données chronologiques fournies par les différentes sources, voir Chronologie, I, p. 30-39. Une étude particulièrement détaillée de cette bataille, des motivations des protagonistes et des conséquences de la victoire nicéenne a été faite par D. J. Geanakoplos, Greco-Latin Relations on the Eve of the Byzantine Restoration : The Battle of Pélagonia — 1259, DOP 7, 1953, p. 99-141 ; Emperor Michael, p. 47-74. 3. Aux noces de Thétis et Pélée, Éris (la Discorde) lança une pomme d’or au milieu des dieux. Chargé de la remettre à la plus belle des trois déesses (Athéna, Héra et Aphrodite), Pâris l’attribua à Aphrodite, qui lui avait promis en retour l’amour d’Hélène de Sparte. Ce fut la cause de la guerre de Troie. 4. Cf. Akropolitès : Heisenberg, p. 169s°-171’ ; Skoutariôtès : Sathas, p. 54414545” ; Éphrem, vers 9395-9413 : Bonn, p. 375-376 ; Grègoras : Bonn, I, p. 74*-75*, 79,!-80‘ ; Pseudo-Sphrantzès : Grecu, p. 162”-” ; Holobôlos : Treu, p. 38’l-43l* ; Typikon de Saint-Démétrios : Grégoire, p. 455’-”; Éloge anonyme de Michel VIII:
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τη πόλει Ίταλοϊς μάχεσθαι · καί γε ό πρίγκιψ καθ’ αύτδν ήν, τά περί τε την Άχαιαν πάσαν καί τδν Μορέαν προσκεκληρωμένος. Έπεί οδν είς ταύτδν αί δυνάμεις συνήσαν καί ήδη πρδς πόλεμον ήτοιμάζοντο — ούδέ γάρ ούδ’ οί στρατηγοί ήρεμεϊν εϊχον, τόσον συνηθροϊσθαι τδ Ίταλικδν πυνθανόμενοι, άλλά καί αύτοί έτέρωθεν ηύτρεπίζοντο —, ώς γοΰν δσον οΰπω 5 όμαιχμήσαντες οί τοΰ δεσπότου εμελλον προσβαλεϊν, ή μυθευομένη Έρις έκείνη, ή μεταξύ τών τριών θεαινών τδ μήλον ρίψασα πρδς φιλονεικίαν τήν περί κάλλους, έκείνη καί τούτοις έμπίπτει. Καί ή αίτια παρά μικρδν έμφερής. λα'. "Οπως ό της Άχαιας πρίγκιψ 'Ρωμαίοις έάλω. Λέγεται γάρ τούς περί τδν πρίγκιπα μεγιστάνας, ούς έκεϊνοι καβαλλαρίους λέγουσι, τούτων τινάς έποφθαλμίζειν κατ’ έ'ρωτας τη τοΰ Δούκα Ίωάννου συζύγω, ήν καί του Ταρωνά θυγατέρα δ λόγος έδείκνυ. Τοΰτο δ’ ήν άρα τώ εκείνης άνδρί είς προφανή τινα ΰβριν καί καταφρόνησιν · καί δή ύβριοπαθών εκείνος έν τούτοις δεινά έποίει καί τοϊς ύβρίσασιν άνταμύνεσθαι κατηπείλει. Καί έρις ήν άμφοτέρωθεν ισχυρά, καί είς πόλεμον έκορύσσετο, καί οί είς όμαιχμίαν κληθέντες κατ’ άλλήλων συνίσταντο. Τότε λέγεται καί αύτδν πρίγκιπα, όρώντα τήν μάχην, άγανακτεϊν, καί τοϊς μέν σφε|τέροις μή εχειν έπιπλήττειν, τώ δέ γε Δούκα καί λίαν έπιμωκησάμενον χλευάσαι καί τά είς γένος, ώς νόθος, μάλα λαμπρώς δνειδίσαι, καί ώς ούτος εϊη φάναι, τδν Νικηφόρον δείξας, δ έμδς άδελφός, σύ δέ σκότιος καί ούχ δπως έλεύθερος, άλλά καί δούλος αύτοΰ. Ταΰτα μετ’ έμβριθείας είπόντος τοΰ πρίγκιπος, Άχιλλεύς ήν άλλος δ Ιωάννης μηνίσας. Τότε θέλων δεϊξαι αύτδς ών τδ παν τοΰ στρατοΰ καί, οϊς άν προσκέοιτο, έκείνους νικώντας, πέμψας δι’ άπορρήτων νυκτδς τοϊς στρατηγοϊς διαμηνύεται ώς αύτδς μετ’ αύτών 6-8 Cf. Lucien, Le banquet, 35.
1 καθ’ αύτδν : καθ’ έαυτδν edd. 2 είς : ές edd. 5 ηύτρεπίζοντο : εύ- Β edd. 6 όμαιχμήσαντες : -ίσαντες A || σημείωσαι mg. Β 7 φιλονεικίαν : -νικείαν Β 10 λα' om. A H Όπως — έάλω om. Β || της Άχαίας ό πρίγκιψ transp. edd. 16 έκορύσσετο : έκηρ- C Poss. 18 τδν ante πρίγκιπα add. Β edd. 19 έπιμω κησάμενον : -ισάμενος C -ησάμενος Poss. 20 μάλα : λίαν Β edd. 21 ή σύνταξις κατά τό · τδ έαυτοΰ προσθείς όνομα mg. AC || καί : μή edd. 25 τοϊς : οϊς Β || δια μηνύεται : διαμύνεται A || αύτών : αύτοΰ Β. Previale., ρ. 36’-37* ; Georges de Chypre, Éloge de Michel VIII: PG 142, 372; Chronikon tou Moréôs, vers 3464-4526 : Kalonaros, p. 150-189; Chronique de Morée: Longnon, p. 92-123 ; Cronaca di Morea : Hopf, p. 440-448 ; Libro de los fechos: MorelFatio, p. 54-69; Sanudo : Hopf, p. 107-108, 116; Chronicon Marchiae Tarvisinae et Lombardiae: Botteghi, p. 47,a'41, 48’3-’*5 6; Actes 7 * d'Urbain IV: Guiraud, p. 47. 5. Voir ci-dessus, p. 11713, avec la note correspondante. 6. Nicéphore Ier Angélos, fils aîné de Michel II Angélos ; voir sa notice dans PLP, n° 223. 7. Achille personnifie la colère, qui est le thème de l’Iliade, annoncé dès le premier vers : « Chante, déesse, la colère d’Achille, le fils de Pélée. »
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qu’il sera lui-même à leurs côtés et qu’il se jettera sur les Italiens, gens lâches et efféminés, qui sont avec lui, pourvu seulement qu’ils attaquent, eux. Seulement, tout en échangeant avec eux ses serments, il voulut tenir ses engagements envers les troupes de son père et de son frère Nicéphore ; de la sorte, tandis qu’on laisserait ceux-ci indemnes, on attaquerait le reste qui était italien, spécialement les gens du prince. Après que les stratèges eurent conclu ce pacte et échangé les saintes amulettes en signe des serments, un très violent combat éclate entre d’une part les Romains, appuyés par des Perses et un fort contingent de Scythes12, et d’autre part les Italiens du prince, car Doukas amena, au prix de dures menaces à leur encontre, son père et son frère avec leurs troupes à rester indifférents au combat et non seulement à ne pas s’engager dans la bataille, mais à revenir sur leurs pas, tandis que lui, attaquant dans le dos les Italiens, il leur portait des coups terribles. Alors les Italiens se rendirent compte qu’ils étaient trahis et ils s’enfuirent ; néanmoins ils ne purent échapper pour autant au danger, mais beaucoup, pris ensemble par le corps scythe, tombèrent frappés de nombreux traits, tandis que d’autres étaient capturés par les Perses. Enfin le prince lui-même, qui s’était glissé dans un fourré, espérait y échapper à la vue, mais il n’y réussit nullement, car des gens survinrent qui se saisirent aussi de lui honteusement. Ainsi on remporta alors sans effort un grand succès dans une circonstance difficile et un bel avantage à peu de frais. Alors donc, après avoir emporté une grande quantité de merveilleuses dépouilles, et en outre le prince d’Achaïe en personne, les stratèges partirent pour l’Orient avec leur armée, non sans avoir au préalable raffermi aussi de leur mieux les régions occidentales, de manière qu’elles se préservent le plus longtemps possible. Lorsqu’ils furent donc de retour avec ces magni fiques trophées, Stratègopoulos trouva les affaires encore en proie à l’agitation, et il ne seconde pas peu pour sa part l’appétit de Palaiologos3. Quant au prince, sur le moment on le mit alors en prison ; par la suite3, après la prise de la Ville — que ceci soit dit aussi à cause de l’enchaînement des faits et pour que la continuité du récit ne soit pas brisée, bien que ce soit arrivé plus tard -—, après la prise de la Ville donc, deux années 1. L’historien mentionne parmi les troupes étrangères combattant aux côtés des Grecs seulement les Perses et les Scythes, c’est-à-dire les Turcs et les Coumans ; sur le contingent scythe, voir p. 27 n. 4. La Chronique de Morée (version grecque, vers 376-379 : Kalonaros, p. 159) signale en outre des mercenaires hongrois, serbes, bulgares et allemands ; voir aussi E. Darkô, Byzantinisch-ungarische Beziehungen in der zweiten Hàlfte des XIII. Jahrhunderts, Weimar 1933, p. 8-19 (mercenaires hongrois). 2. Cette phrase pose un problème d’interprétation, car elle laisse entendre que Michel Palaiologos luttait encore pour obtenir le pouvoir impérial, alors qu’il fut proclamé et couronné empereur quelques mois plus tôt. La bataille de Pélagonia, décrite ici par anticipation, est postérieure à la proclamation de l’empereur, que l’historien relate seulement au début du livre suivant. Sur cette question, voir Chrono logie, I, p. 32 avec la note 39, p. 39 avec la note 67.
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εσταικαί ώς έπιθήσεται τοϊς μετ’ αύτοϋ Ίταλοΐς, βλαξί καί τρυφεροΐς οδσιν, εί μόνον εκείνοι όρμώεν. Πλήν καθιστών πρός έκείνους τούς όρκους, τά πιστά έτήρει τοϊς περί τόν πατέρα καί τόν αύτοϋ άδελφόν Νικηφόρον, ώστε, άλωβήτους αύτούς διατηρήσαντας, τοϊς λοιποϊς, Ίταλοΐς οδσι, καί διαφερόντως τοϊς τοΰ πρίγκιπος, όμόσε χωρεϊν. Ταΰτα συνθεμένων έκείνων καί άνταλλαξάντων είς όρκους τά ιερά περιάμματα, συρρήγνυται μάχη μεγίστη ένθεν μέν 'Ρωμαίοις σύν Πέρσαις καί Σκυθικω πλείστω, έκεϊθεν δέ τοϊς τοΰ πρίγκιπος Ίταλοΐς · τόν γάρ πατέρα καί άδελφόν σύν τοϊς περί έκείνους, σφίσι τά δεινά έπισείσας, άποναρκάν πρός τήν μάχην έποίει καί ούχ όπως τόν πόλεμον άναβάλλεσθαι, άλλά καί ύπό πόδα άναχωρεΐν, αύτός δέ, κατά νώτου τοϊς Ίταλοΐς προσεπιτιθέμενος, δεινά έποίει. Καί τότε έγνωσαν Ιταλοί παραδεδομένοι καί άπεδί|δρασκον · ού μήν δέ καί τόν κίνδυνον ύπεξέφυγον, άλλά πολλοί, τω Σκυθικω στρατεύματι συγκαταλαμβανόμενοι, συχνοΐς τοϊς όϊστοΐς τιτρωσκόμενοι έπιπτον, άλλοι δέ τοϊς Πέρσαις ήλίσκοντο. Καί τέλος αύτος ό πρίγκιψ, θάμνω τινι παρεισδύς, έκεϊθεν έθάρρει λαθεϊν, άλλ’ ούκ ήνυε τό παράπαν · έπιστάντες γάρ καί αύτόν άκλεώς ήρουν. Καί μέγα τι άκονιτί έν στενώ κατόρθωμα τότ’ έπράττετο, έν όλίγω πόνω κέρδος νεανικόν. Τότε τοίνυν τά θαυμαστά καί μεγάλα οί στρατηγοί άπενεγκάμενοι λάφυρα, έφ’ οίς καί αύτόν δή τόν της Άχαιας πρίγκιπα, έπ’ άνατολήν συνάμα καί τω περί αύτούς στρατεύματι ήλαυνον, κατοχυρώσαντες ώς οϊόν τε πρότερον καί τούς κατά δύσιν τόπους, ώς έπί πλεΐστον φυλάττοιντο. Ώς γοΰν έπανήκον μετά λαμπρών τών τροπαίων, κατειλήφει μέν καί έτι ό Στρατηγόπουλος έν άκαταστασία τά πράγματα, ούκ ολίγα δέ καί αύτός τώ Παλαιολόγω συναίρεται τής ύρέξεως. Τόν μέντοι γε πρίγκιπα κατά τό παρεστός μέν τότε τη φυλακή έδίδοσαν · μετέπειτα δέ, άλούσης της πόλεως — ώς άν καθ’ ειρμόν καί ταΰτα ρηθείη καί μή τό τής διηγήσεως συνεχές διακόπτοιτο, εί καί ξυνέπεσεν ύστερον —, τής γοΰν πόλεως άλούσης, έτοΐν παραδραμόντοιν δυοΐν, ό μέν πρίγκιψ τόν
17 Cf. Leutsch, II, ρ. 633 n° 19 a.
1 έπιθήσεται : -θήσοιτο Β edd. 6 τούς ante όρκους add. Β edd. 7 συρρήγνυται : συρρύγνυται C 11 νώτου : νώτα AC 12 παραδεδομένοι : -διδόμενοι Β 14-15 συχνοΐς τοϊς όϊστοΐς τιτρωσκόμενοι om. A 15 Πέρσαις : πέρσαι C 17 στενω : στανω A 20 της om. A 23-24 άκαταστασία : άκατασία Β Poss. 26 παρ εστός : -ώς Α. 3. A partir d’ici l’historien procède à une nouvelle anticipation pour relater les dénouements plus lointains de la bataille de Pélagonia et la libération de Guillaume de Villehardouin après l’entrée de Michel VIII à Constantinople en 1261. Le prince d’Achaïe dut sortir de prison dans les derniers mois de 1261 ; capturé vers le printemps 1259, il passa donc plus de deux ans et demi en prison. Pachymérès (ligne 29) écrit que deux années entières s’étaient écoulées lorsqu’il fut libéré ; la Chronique de Morée évalue à trois ans la durée de sa captivité ; voir Chronologie, I, p. 90.
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s’étant écoulées, le prince courbe devant l’empereur son cou roide : il déclara le considérer incontinent comme le premier souverain de la Remanie et en possession régulière du trône, ajoutant qu’il était prêt à se soumettre à lui et à tomber à ses pieds, à lui l’empereur parfait ; si celui-ci le voulait, il donnerait aussi pour sa rançon ce qu’il avait de plus précieux ; si la Ville n’avait pas été entre leurs mains, les Romains auraient pu n’y attacher aucune importance ; mais maintenant le prince avait le sentiment qu’ils accepteraient avec joie et que, grâce à cette possession, ils affermiraient notablement leur grandeur. Telles étaient les offres du prince, qui demandait à porter à perpétuité le titre de sujet et à recevoir de l’empire une distinction comme signe de sa sujétion. Quant à l’empereur, informé d’une part de l’objet de la rançon, il la jugea suffisante : le prince cédait en effet de son fief au Péloponnèse des villes et des territoires qui suffisaient pour la collation de la haute dignité du despotat ; considérant aussi d’autre part que le Latin allait à l’avenir être son sujet et que par là les Romains obtiendraient grandeur et profit, il se décida à traiter avec lui. Donc aux dites conditions, il tire le prince de prison, ainsi que tous ceux des siens qui avaient survécu aux misères de l’incarcération, il l’honore et le reçoit comme il convient, et il se l’attache si étroitement qu’il en fait par le saint baptême le parrain de son propre enfant pour lui donner une pleine assurance1 ; ils échangèrent ensuite des serments redoutables, comme on dit : après avoir tenu allumée leur torche pendant qu’ils prononçaient leurs serments et leurs impréca tions vengeresses, ils l’éteignirent, rite pratiqué chez les Italiens pour affermir les excommunications qu’ils portent. Voici quelles étaient les conventions mutuelles2 : le prince livrerait aux Romains et à l’empereur, en détention immédiate et en souveraineté inaliénable, les places suivantes du Péloponnèse : Monemvasie, Maïnè, Hiérakion, Mistra — il laissait en suspens le cas de Nauplie et Argos —, ainsi que tout le district entourant Kinsterna, district très étendu et regorgeant de quantité de biens3 ; il serait lui-même proclamé pour toujours sujet des Romains et de l’empereur, obtenant par suite une
1. Il s’agit de Constantin Palaiologos, qui naquit à Constantinople après le 15 août 1261 (ci-dessous, p. 2471·-1’) ; voir sa notice dans Papadopulos, Palaiologen, p. 23, n° 37. La Chronique de Morée confirme que Guillaume de Villehardouin devint le parrain du fils de l’empereur ; voir Chronikon tou Moréds, vers 5542 : Kalonaros, p. 230 ; Chronique de Morée: Longnon, p. 148 ; Cronaca di Morea: Hopf, p. 447 ; Libro de los fechos: Morel-Fatio, p. 296. 2. Dolger, Begeslen1, nm 1895-1896 (peu après le 15 août 1261/avant le 26 mai 1262). En fait, ces deux actes doivent être placés de manière plus précise dans les derniers mois de l’année 1261 ; voir Chronologie, I, p. 84, 89-90. 3. L’historien connaît le contenu du traité de manière précise ; il en a peut-être consulté le texte. La forteresse de Monemvasie permettait de contrôler la côte sud-est du Péloponnèse, tandis que Mistra commandait le passage central du nord au sud de
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σοβαρόν αύχένα κλίνει τώ βασιλεϊ καί άρτι πρώτον βλέπειν έκεϊνον άνακτα 'Ρωμανίας έλεγεν, έπειλημμένον ώς έχρήν τοΰ θρόνου, καί γε εαυτόν πείθειν καθυποκλίνεσθαι καί είς πόδας πίπτειν βασιλεϊ γε ] όντι τελείω · εί δέ βούλοιτο, και λύτρα διδόναι ύπέρ αύτοΰ ών έχει τά κάλλιστα, ά, εί μή γε άνά χεϊρας ή πόλις έκειτο, ούκ άν ήξίωντο τοϊς 'Ρωμαίοις τοΰ μηδενός · νΰν δέ και λαβεϊν άσμένως πιστεύειν καί έχοντας ίκανώς μεγαλύνεσθαι. Καί ό μέν πρίγκιψ ταϋτα, άξιων καί δοΰλος ές άεί κεκλήσθαι καί τι σημεϊον έχειν έκ βασιλείας της δουλείας σύμβολον. Ό δέ γε βασιλεύς, άκούσας μέν και τά λύτρα και διαγνούς ικανά — πόλεις γάρ έδίδου καί χώρας, άπόμοιραν έαυτοΰ έν Πελοπονήσω, ίκανάς είς δεσποτείας σέμνωμα μέγα —, άποβλέψας δέ και πρός την είσέπειτα του Λατίνου δουλείαν, ώς έντεΰθεν καί μεγαλύνεσθαι τούς 'Ρωμαίους καί γε κερδαίνειν, έγνω σπείσασθαι τά πρός τοΰτον. Έπί ρητοϊς γοΰν έκβάλλει τοΰτόν τε της φυλακής καί τών άμφ’ αύτόν όσοι περιήσαν έν φυλακαϊς προσταλαιπωρούμενοι, τιμά δέ καί δεξιοΰται τοϊς πρέπουσι καί ούτως έαυτώ οίκειοΰται ώστε καί άνάδοχον αύτόν καταστήσαι παιδός ίδιου έκ τοΰ αγίου βαπτίσματος κατά τινα πληροφορίαν μεγίστην · συνέθεντό τε μετά ταϋτα τούς όρκους φρικτούς, ώς λέγουσί τινες, ώστε καί φρύκτωρα άνάψαντας άμα τοϊς λεχθεϊσιν είς όρκους καί άράς τάς παλαμναιοτάτας σβήναι ποιήσαι, δ δή καί είς άσφαλές τοϊς Ίταλοϊς τών | παρ’ έκείνοις άφορισμών τελείται. ‘Ησαν δέ σφίσιν αί συνθεσίαι ή μην τόν μέν πρίγκιπα 'Ρωμαίοις δοΰναι και βασιλεϊ έξ αύτής κατασχεϊν είς δεσποτείαν άναφαίρετον τά κατά Πελοπόνησον ταϋτα, Μονεμβασίαν, Μαινην, 'Ιεράκιον, Μυζήθραν — ’Ανάπλιον δέ καί "Αργος έν άμφιβόλοις έτίθει — καί άμα παν τό περί την Κινστέρναν θέμα, πολύ γε δν τό μήκος καί πολλοϊς βρύον τοϊς άγαθοϊς, καί γε αύτόν ές άεί δοΰλον κεκλήσθαι 'Ρωμαίων καί βασιλέως καί όφφίκιον έντεΰθεν είς δου1 κλίνει : κλίνας Β edd. 5 ήξίωντο corr. Bekk. : ήξιώντο AC Poss. ήξίωτο Β 6 Καί om. edd. 10 έδίδου : -ουν A || έαυτοΰ : έαυτώ C || Πελοπονήσφ : Πελοποννήσφ Β edd. 12 καί om. C || γε om. Α 14 τε : γε Α || τών : τούς Β || αύτόν : αύτοΰ C Poss. 22 δέ σφίσιν : δέ σφισιν edd. || ή : ή Α || μέν om. C 23-24 Πελοπόνησον : Πελοπόννησον Β edd. 25 δέ : τε Β.
la presqu’île ; entre ces deux places fortes s’élevait une troisième, Hiérakion. Kinsterna (la Gisterne de la Chronique de Morée) était une région située au sud de Kalamata, sur la côte est du golfe de Messénie. Il est plus difficile de localiser le château de Maïnè (le Grand Magne), situé dans le Magne. Il devait se trouver sur la côte occidentale, dans la baie de Mézapos, au lieu-dit Tigani, où les fouilles ont mis à jour des fortifications importantes [voir N. B. Dandrakès, N. Gkioles et Chara Kônstantinidè, Άνασκαφή στό Τιγάνι Μάνης, Πρακτικά τής εν Άθήναις αρχαιολογικής εταιρείας, 1978 (1980), ρ. 183-191], ou peut-être plus au sud ; voir A. Bon, La Morée franque, Paris 1969, p. 502-504. Quant aux deux autres villes citées, Argos et Nauplie, elles ne furent pas livrées. Par contre, il n’y a aucune raison de suspecter la cession effective de Kinsterna ou de Hiérakion. Sur les clauses et les implications du traité, voir A. Bon, op. cit., p. 122-125.
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charge comme signe de sujétion ; quant à l’empereur, après l’avoir honoré de la dignité de grand domestique1, il le renverrait avec les honneurs en compagnie de tous ceux de son entourage qui étaient encore en vie. L’accord s’étant réalisé à ces conditions, l’empereur renvoya le prince avec les honneurs requis et il envoya aussi avec lui ceux qui devaient prendre possession de la rançon. Et le prince gagna ses terres avec le titre de prince d’Achaïe et de grand domestique de Remanie ; dès qu’il fut arrivé, il acquitta sans tarder la rançon, comme il l’avait promis auparavant. Il serait même resté fidèle jusqu’au bout à son pacte avec les Romains, fier qu’il était de sa fonction en Rhomaïde, sans le pape ; apprenant la nouvelle et excité qu’il était par le roi, qui accourait l’implorer, parce que ce pacte perpétuel avec les Romains ne lui semblait pas à son avantage, le pape rompit ce traité et annula les serments, parce que le prince agissait alors en prison, dans des chaînes infrangibles et sans le plein gré voulu2. La conséquence fut que dans la suite éclatèrent entre les deux parties de continuelles et terribles guerres. Et c’est ainsi que ces choses se passèrent.
32. Gomment le despote Michel vainc les Romains et s’empare du césar3. Mais le despote Michel vit alors sa puissance amoindrie par ces événe ments, car il tirait aussi le plus grand avantage de son alliance avec le prince d’Achaïe ; en outre, il se vit infliger plus tard de lourdes pertes par les troupes de Jean Palaiologos, alors sébastokratôr4* , au point qu’il se trouva dans une gêne extrême pour ses terres et pour sa force militaire elle-même. Le despote envoie alors trouver Manfred, le roi d’Apulie, son gendre ; il reçoit une puissante troupe d’alliés et confie ces forces à son fils Nicéphore, son associé lui aussi8 ; après en être venu aux prises avec les gens du césar près de Trikoryphos et avoir livré une bataille terrible, celui-ci provoqua la mort de la plupart des Nicéens® ; après avoir, dans 1. Sur le titre de grand domestique, voir Guilland, EO 37, 1938, p. 53-64 = Recherches, I, p. 405-425 (notice de Guillaume II, p. 411, n° 21). La recension aragonaise de la Chronique de Morée (Libro delosfechos: Morel-Fatio, p. 68) assimile cette dignité à celle de grand maréchal. 2. Urbain IV (1261-1264) fut élu peu après l’entrée de Michel VIII à Constantinople. Il releva Guillaume de Villehardouin des serments qu’il avait faits à Michel VIII, en affirmant que, prêtés sous la contrainte, ceux-ci étaient nuis. D’après l’historien, Urbain IV y aurait été poussé par le « roi », c’est-à-dire Charles d’Anjou, dont l’inter vention est signalée, ici comme plus bas (p. 24918-11·), dès 1261. Bien que l’historien ne nomme Charles Ier d’Anjou que beaucoup plus bas (p. 2211’), son récit exclut qu’il ait pu attribuer cette intervention à Manfred, présenté avec raison comme un ennemi du pape. Voir Chronologie, I, p. 81 n. 75. 3. Cf. Grègoras : Bonn, 1, p. 9O’-928 ; ci-dessous, III, 7. 4. Le grand domestique Jean Palaiologos (p. 113 n. 3) fut nommé sébastokratôr au début de la campagne de 1259 (p. 13720'23, avec la note correspondante). L’histo rien entend donc décrire ici l’offensive nicéenne qui suivit la victoire de Pélagonia en 1259.
RELATIONS HISTORIQUES, I, 31-32
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λείας σημεϊον άποφερόμενον, τδν δέ γε βασιλέα, σεμνύναντα τούτον τφ τοΰ μεγάλου άξιώματι δομεστίκου, μετά τιμής άποστεϊλαι συνάμα τοϊς άμφ’ αύτόν, δσοι καί περιόντες ήσαν. Καί δή έπί τούτοις γεγονυιών τών σπονδών, αύτδν μέν άπέστελλε σύν τιμαϊς πρεπούσαις, τούς δέ γε ληψομένους τά λύτρα προσεπεπόμφει. Καί γε δ πρίγκιψ τά ’ίδια κατελάμβανε, πρίγκιψ Άχαίας και μέγας δομέστικος 'Ρωμανίας έπιφημιζόμενος, καί άμα τώ έπιστήναι, μηδέν μελλήσας, άπεδίδου τά λύτρα, ώς προϋπέσχετο. Καν ένέμεινε και ές τέλος ένσπόνδως έχων πρδς 'Ρωμαίους, τώ τής 'Ρωμαΐδος κλεϊζόμενος όφφικίφ, εί μή γε ό πάπας άκούσας, παροξυνθείς και ταΰτα πρδς τοΰ ρηγός, και αύτοΰ γε προσδραμόντος καί ίκετεύσαντος — ού γάρ είς συνοϊσον έδόκει οί τδ διά τέλους σπένδεσθαι πρδς 'Ρωμαίους —, τάς συνθήκας έκείνας διέλυε καί τούς ορκους παρ’ ούδέν έτίθει, ώς έν φυλακή καί άφύκτοις δεσμοϊς καί μή έκουσίως, ώς έχρήν, | πράττοντος. "Οθεν καί είς τδ μετέπειτα συνεχείς καί μεγάλοι σφίσι καί άμφοτέροις άνερρώγασι πόλεμοι. Καί ταΰτα μέν έπράττετο τήδε.
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λβ'. "Οπως δ δεσπότης Μιχαήλ νίκα 'Ρωμαίους και αίρει καίσαρα. 'Ο μέντοι γε δεσπότης Μιχαήλ, νΰν μέν καί άπδ τούτων κολουθείς τής δυνάμεως — πλείστη γάρ έχράτο καί παρά τοΰ τής Άχαιας πρίγκιπος τή συμμαχία —, έτι δέ καί παρά τών άμφί τδν τότε σεβαστοκράτορα Ίωάννην τδν Παλαιολόγον μεθ’ ύστερον τά πολλά κακωθείς, ώς καί έν στενώ 20 καταστήναι πάμπαν τών τε χωρών καί αύτής τής στρατιωτικής δυνάμεως, πέμψας πρδς Μαφρέ, τδν τής Πουλείας ρήγα καί γ’ έπί θυγατρί γαμβρόν εαυ τού, καί πλείστην συμμαχίαν λαβών, παραδίδωσι τάς δυνάμεις τώ υίώ αύτοΰ Νικηφόρφ — συμπράττων κάκεϊνος —, δς καί, συμβαλών περί τήν Τρικόρυφον τοϊς άμφί τδν καίσαρα καί μάχην συρράξας δεινήν, πλείστους τε 25 πεσεϊν τών Νικαέων παρεσκεύασε, πλείστους τε καί άλλους ούς μέν φονεύσας, 3 γεγονυιών : γεγονότων edd. 7 μελλήσας corr. Poss. : μελήσας ABC 8 ές : είς A 10 ού : ούδέ A 14 μεγάλοι : -οις A 16 'Όπως — καίσαρα om. Β || Μιχαήλ δεσπότης transp. edd. 17 γε om. Β edd. 18 έχράτο : έχρήτο Β 19 τών : τόν A 20 καί om. C 21 αυτής : ταύτης Β ταύτης edd. || στρατιωτι κής : -ώτιδος A 22 Πουλείας : Πουλίας Bekk. 22-23 έαυτοϋ : αύτοΰ C 24 συμπράττων κάκεϊνος : συμπράττοντι κάκείνφ Β edd. 5. Malgré la défaite de Pélagonia, due aux dissensions des troupes italo-épirotes, Manfred consentit à envoyer de nouveaux renforts, sans doute pour sauvegarder ses possessions en Albanie. 6. Seul Pachymérès mentionne la bataille de Trikoryphos, qui opposa en 1260 les troupes épirotes et l’armée nicéenne, commandée par Alexis Stratègopoulos, qui avait été créé césar à la fin de l’année 1259 (p. 1531·, avec la note correspondante). D. M. Nicol a proposé de situer la bataille aux environs d’une localité appelée aujour d’hui Trikorphos, au pied de la montagne du même nom, à une dizaine de kilomètres de Naupaktos ; voir P. Soustal et J. Roder, Tabula imperii Byzantini. 3. Nikopolis und Kephallenia, Vienne 1981, p. 273. Mais la fréquence du toponyme en région montagneuse invite à la prudence. On relève, par exemple, près de Grébéna, un village du même nom (Trikorphon), qui offrirait un site tout aussi plausible.
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GEORGES PACHYMÉRÈS
la foule des autres, tué les uns et pris le reste, il s’empare du césar en personne. Après la conclusion d’un nouveau traité, ce dernier fut relâché, et c’est alors qu’il participe à l’action sur la Ville dont il va être question tout de suite1 ; plus tard, comme il attaquait une nouvelle fois les occiden taux, il est capturé à nouveau, envoyé alors par le despote Michel au roi d’Apulie Manfred et jeté dans les prisons de ce dernier ; mais dans la suite il est échangé contre l’impératrice Anne, la soeur de Manfred. Mais cela nous le raconterons par la suite2.
1. Ci-dessous, II, 26-27. Après la bataille de Trikoryphos, un traité fut signé et Alexis Stratègopoulos libéré. Le traité doit être daté de l’année 1260 ou du début de l’année suivante : Dôlgbr, Regesten*, n° 1882 (1260/printemps 1261). 2. Ci-dessous, III, 7. Alexis Stratègopoulos dut faire une nouvelle campagne contre l’Épire durant l'automne 1261. A nouveau capturé, il fut envoyé en Sicile, puis libéré en décembre 1261, en échange de Constance de Hohenstaufen, qui rejoignit son frère Manfred en Sicile ; voir Chronologie, I, p. 82, 84.
RELATIONS HISTORIQUES, I, 32
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οδς δέ περιοχών, καί αύτδν αίρει καίσαρα. Ώς δ’ αδθις σπονδών γενομένων έλύετο, τότε μέν τά κατά την πόλιν συμπράττει, περί ών αύτίκα ρηθήσεται, ύστερον δ’ αδθις τοϊς δυτικοϊς προσβαλών αίρεϊται πάλιν καί τότε παρά τοϋ δεσπότου Μιχαήλ πρός τδν ρήγα Πουλείας τδν Μαφρέ άποστέλλεται καί γε τή παρ’ έκείνω δίδοται φυλακή ' χρόνω δ’ ύστερον τής δεσποίνης 5 Άννης, άδελφής ουσης Μαφρέ, άνταμείβεται. Άλλά ταϋτα μέν έσαΰθις έροΰμεν.
3 δυτικοϊς : δυσ- Β || καί ante προσβαλών add. edd. || προσβαλών : έμβαλών ante corr. Α προσβάλλων edd. 4 καί άποστέλλεται post Μιχαήλ add. Β edd. || Που λείας : Πουλίας Bekk. || άποστέλλεται om. Β edd. 5 έκείνω : έκείνου Α.
Relations historiques, II
1. Comment le patriarche Arsène se trouvait en soucis au sujet du pouvoir. La nécessité, une nécessité puissante et inéluctable, de placer Palaiologos à la tête de l'empire marquait pour le patriarche Arsène le commencement de nouveaux soucis1 ; car, à l'exception d'un petit nombre, qui, en raison de la détermination des autres, nombreux et puissants, n'avait aucune chance de l'empêcher, tous les autres avaient manifestement une seule volonté et pensée et seraient satisfaits d'avoir cet homme pour empereur : en effet, le meilleur pouvoir n'est pas celui qui vient de la naissance, ni celui que confère le sort et qui peut, par un glissement quelconque de la fortune, échoir aussi à un indigne, pouvoir auquel parviennent souvent, pour le malheur des autres et à leur insu, même les plus pervers, gens qu'en vérité le vrai prince refuserait d'admettre au nombre de ses sujets ; au contraire, le meilleur pouvoir est celui qui a sa source dans la vertu et une enquête rigoureuse de ceux que le prince devra régir2· Voilà en effet le pouvoir avantageux aux foules, ceux qui en ont été investis admettant la fin réelle de leur élection. En effet, le médecin capable de rendre la santé aux malades, nous ne dirions pas qu'il le doit au hasard ou à la naissance ; et si nous choisissons d'après la naissance l'homme qui devra tenir le gouvernail, c'est un naufrageur plutôt qu'un pilote que nous mettrons à la tête du navire. De la sorte, il y a danger que celui qui a surtout besoin d'être purifié, c'est-à-dire d'être éduqué, pour bien gouverner, ne soit totalement impur, lui qui, sitôt né, est enveloppé dans la mollesse et le luxe des empereurs : la flatterie le guette, tandis que la vérité est bannie et que les pires choses sont présentées comme les plus belles. Comme le veut le vieux dicton, lorsque le prince malade s'entendait dire par les flatteurs qu'il avait une toux harmonieuse3, s'il prenait à quelqu'un de murmurer un conseil, il se voyait dénoncé comme un malveillant et un scélérat, car ils considéraient la recommandation comme 1. Après la longue anticipation constituée par les chapitres 30-32 du livre I, l'histo rien reprend son récit au point où il l'a laissé à la fin du chapitre 29, où il est annoncé que Ja cérémonie de la proclamation de Michel Palaiologos aurait lieu le 1 er janvier 1259. Cette cérémonie est décrite dans le chapitre 4, et les trois premiers chapitres rapportent les dernières hésitations de l'Église, l'abrogation des serments qui liaient Michel Palaiologos et la prestation de serments au nouvel empereur. 2. Cette opposition entre la « vertu » et la « fortune » est un lieu commun ; voir,
1 ΣΥΓΓΡΑΦΙΚΩΝ ΙΣΤΟΡΙΩΝ ΔΕΥΤΕΡΑ
α'. 'Όπως ο πατριάρχης 'Αρσένιος έν φροντίσιν ήν περί της άρχης. 'Αρσενίω 8ε τω πατριαρχουντι νέων ήρξε φροντίδων ή της έπί τη βασιλεία καταστάσεως του Παλαιολόγου άνάγκη, μεγάλη τις οδσα καί άπαραίτητος. Πλην γοΐρ ολιγων, και τούτων καιρον ούκ εχοντων δια την τ'« ' , οοκιμασειεν αν ο αγαθος αρχων και εν υπηκοων εξεταςεσθαι μοιρα, αλλα την έξ άρετης καί δοκιμασίας άρίστης ών αρχειν μέλλει. Α6τη γάρ και λυσιτελής τοϊς πλήθεσιν, ένδόντων τών είς άρχην καταστάντων έπι τίνι και προσεκληθησαν. Ιατρον γαρ οϋτε τον εκ τυχης ουτε τον εκ γενους εις το ...,(/ ~ τοις νοσουσιν ~ / αξιοχρεων ,Ι ειποιμεν \· και ) ) ει εκ / γενους \ τον8 κυοερνη>-, ποιειν υγειαν σοντα έγκρινοϋμεν, καταποντιστην μαλλον η κυβερνήτην έπιστήσομεν τη νηί. Κινδυνευειν δ’ ουτως και τον μαλλον καθαρσεως, ειτ’ ουν παιδευσεως, είς το καλώς βασιλεύειν δεόμενον άκά|θαρτον είναι μάλιστα, άμα γεννηθέντα και αμα τρυφαΐς και σπατάλαις παραληφθέντα βασιλικαϊς, έφεδρευούσης τε κολακείας, ^κποδω^ν δ' ου σης Βίληθειας και τών κακίστων ως καλλίστων tΙ i ιλογος 2_ »Aεχει, , -k~ βηττειν 1 υποκοριζομενων. 12ς tο παλαιός οτε και\ _\ το εμμελούς άκούειν ήν έκ κολάκων τω αμα μεν αρχοντι, άμα δε πάσχοντι, κάν τις _û_~ υπογρυςοι, tf /: -ies Pachymérès laisse supposer que la réunion de l’épiscopat latin se tint à Rome. Quant à Grègoras (Bonn, I, p. 125’·“°), il suggère que l’accord fut signé à Constantinople entre Michel VIII et les ambassadeurs pontificaux envoyés par Grégoire X en 1272 ; par contre Doukas (Grecu, p. 3191'-1’) mentionne Lyon comme lieu du synode. D’autre part, la mention des tiares, mitres et anneaux, donnés en cadeau aux envoyés byzantins, contient probablement une réprobation tacite des usages latins, car le port en est condamné dans les opuscules anti-latins. Ainsi Constantin Stilbès reprochait aux évêques latins de porter anneaux, gants et mitres (κίδαρις dans le texte du polémiste) ; voir J. Darrouzès, Le mémoire de Constantin Stilbès
RELATIONS HISTORIQUES, V, 21-22
509
κίνδυνον. Έκεϊσε δ’ άνέσαντες ήμέρας πλείους, έφ’ ώ μαθεϊν τά της άλλης τριήρεως, εϊ που τοϋ κλύδωνος διαγένοιτο, έν είδήσει γίνονται της πίκρας αγγελίας μετ’ ού πολύ ' οΐ δή καί μόνοι λειφθέντες, έπεί ούκ ήν ύποστρέφειν, τοϊς πρόσω έπιβαλλόμενοι, πρός τήν 'Ρώμην άπέπλεον. Καί δι’ ολίγων ήμερων καταλαβόντες τον πάπαν, τά της πρεσβείας έπλήρουν, άσμένως 5 ύποδεξαμένου τοΰ πάπα τούς πρέσβεις, ώστε καί τιμήσαι σφάς | τιάραις τε Β 398 και μίτραις καί δακτυλίοις, ώς ή έκείνων έχει έπ’ άρχιερεΰσι συνήθεια. "Εαρ οδν καί θέρος έκεϊσε διαγαγόντες καί τά είκότα φιλοφρονηθέντες παρά τοΰ πάπα, τά της πρεσβείας διευθετοΰσι καί, φθινοπώρου λήγοντος, συνάμα πρέσβεσι τήν πόλιν καταλαμβάνουσιν. 10
κβ\ "Οπως ό πάπας έμνημονεύετο, άργήσαντος τοΰ πατριάρχου. ’Ην ουν άπεντεΰθεν άργήσαι μέν τον πατριάρχην κατά τα συγκείμενα τέλεον, μνημονεύεσθαι δέ τόν πάπαν, καί εΐθ’ ούτως καί τόν εις πατριάρχην άνάγεσθαι μέλλοντα ψηφίζεσθαί τε καί καθιστάν. Τό μέν ουν τόν πατριάρχην παρακινεϊσθαι έργώδες ήν, έπεί ούκ αύτόθεν έκεϊνος παρητεΐτο τήν προ- 15 στασίαν. 'Ως γοΰν ούκ ήν παραιτεϊσθαι, μάρτυρας τών πρός βασιλέα λόγων έκείνου ώς ήν παραστήσαντες — οί δ’ ήσαν οί περί τόν δικαιοφύλακα Σκουταριώτην —, ώς ύπισχνουμένου δήθεν τοΰ πατριάρχου τήν έκουσίαν έκχώρησιν, εί εύοδοϊτο τό έργον, ταύτην τήν φωνήν ώς παραίτησιν τελείαν, προσέτι δέ καί τδν ορκον, έ'κρινον οί άρχιερεϊς, τήν μέν ώς ύπόσχεσιν, τόν 20 δέ ώς κωλύμην άντίκρυς. Τό γάρ ένθεν μέν μή καταδέχεσθαι τήν πράξιν όμνύοντα, έκεϊθεν δέ γεγονυίας έκχωρεϊν ύπισχνούμενον, δηλοΰντος ήν πάν|τως, προχωρούσης τής πράξεως, τήν ιδίαν παραίτησιν · έπί τί γάρ Β 399 καί έπί τών τής έκκλησίας πραγμάτων εϊναι, τής πράξεως άποβάσης, ής
2 κλύδωνος : -ονος Β Poss. || διαγένοιτο : -οιντο Β 3 μόνοι : μόνον Α 4 έπιβαλλόμενοι : -ομένοις ΑΒ || δι’ όλίγων : μετ’ ολίγων Α δ’ όλίγον Poss. 7 καί1234* om. AC H ή om. C 11 κβ' om. AB || 'Όπως — πατριάρχου om. AB 12άπεντεϋθεν : έντεΰθεν A 13 καί1 om. A 17 δικαιοφύλακα : δικαιφύλακα A 20 τόν* : τήν Β 24 καί έπί om. C 24-2 ής χάριν — προβάσης om. C.
contre les Latins, REB 21, 1963, p. 771”-*8’. Le mot kidaris apparaît comme un terme ambigu ; voir p. 355 n. 6. 2. Les envoyés de Michel VIII furent de retour à Constantinople à la fin de l’automne 1274. En même temps arriva l’abbé du Mont-Cassin, Bernard, que Grégoire X chargea de réconcilier les trois souverains rivaux, Charles d’Anjou, Philippe de Courtenay et Michel VIII. On ignore l’identité des autres ambassadeurs du pape qui se rendirent à Constantinople après le concile de Lyon et dont Pachymérès signale plus loin la présence à la cérémonie officielle des Blachernes le 16 janvier 1275 (p. 511·). 3. Cf. Éphrem, vers 10314-10324 : Bonn, p. 413-414 ; Grègoras : Bonn, 1, p. 125*“126* ; Chronique anonyme, vers 702-704 : Müller, p. 387. 4. Théodore Skoutariôtès devint plus tard métropolite de Cyzique. Sur sa dignité de dikaiophylax, voir Darrouzès, Ofllkia, p. 109-110.
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GEORGES PACHYMÉRÈS
et la promesse de se retirer aussitôt qu’elle aurait abouti1? Pour ces raisons, ils votent sa cessation de fonctions ; le 9 du mois de janvier, sa commémoraison est suspendue, et il se déplace de la Péribleptos à la Laure d’Anaplous2. Le 16 du même mois, alors que Nicolas de Chalcédoine officiait au palais et qu’y étaient présents les ambassadeurs en compagnie de l’empereur3, on lit d’une part à deux reprises l’apôtre, soit le passage du livre des Actes : on célébrait en effet la fête de Pierre, le coryphée des apôtres, fête que l’Église célèbre à l’occasion de la déposition de ses liens divins ; de la même façon, on lit d’autre part le divin évangile, tant en grec qu’en latin4 ; et c’est de cette manière qu’à l’endroit approprié le pape aussi fut commémoré par le diacre : il s’agissait de Grégoire5, commémoré comme évêque souverain de l’Église apostolique et pape oecuménique.
23. Du schisme de l’ensemble de l’Église6. A partir de ce moment-là, l’Église était atteinte, et les hommes se séparaient les uns des autres ; un tel prenait part avec tel autre aux divines assemblées, tandis que d’autres appliquaient strictement, jusqu’aux coupes mêmes et aux conversations, la règle Ne prends pas, ne louche pas. Le schisme prévalait, et celui qui hier mettait toute sa confiance dans un tel, aujourd’hui se détournait de lui. L’homme souffrant, à qui survient une autre maladie, éprouve une double douleur, et la première douleur est aggravée sous le choc de celle qui vient s’ajouter ; d’autre part, les deux maladies diffèrent l’une de l’autre, de sorte que le traitement destiné à soigner et à enrayer le premier mal provoque l’aggravation de l’autre mal et le patient succombe ; c’est aussi de la même manière que les choses se passèrent alors pour l’Église de Dieu. En effet, le schisme antérieur d’Arsène était bien suffisant, quand survient aussi ce deuxième schisme : d’une part, l’un et l’autre constituaient les maladies les plus critiques et ils étaient à même de ruiner le grand corps sans dissensions de l’Église ;
1. Voir ci-dessus, p. 49316'26. On peut contester qu’une convention écrite ait été signée entre l’empereur et le patriarche (Dolger, Regesten*, n° 2004 ; Laurent, Regestes, n° 1408), puisqu’on eut recours au témoignage de Théodore Skoutariôtès pour établir que le patriarche avait fait une telle promesse; voir Chronologie, II, p. 224, avec la note 15. 2. La fin du patriarcat de Joseph Ier se place ainsi au 9 janvier 1275 ; Joseph quitte le monastère de la Péribleptos, où il s’était retiré un an plus tôt (voir p. 4931’-18, avec la note correspondante), pour celui de Saint-Michel d’Anaplous, situé sur la rive européenne du Bosphore ; voir Janin, Églises de Constantinople, p. 338-340. Sur l’emploi des mois attiques, voir p. 114 η. 1. 3. La proclamation de l’union fut célébrée aux Blachernes le 16 janvier 1275, en un jour symbolique, puisqu’on fêtait saint Pierre, plus précisément les liens de saint Pierre. Dans le calendrier de l’Église orthodoxe, la fête est ainsi appelée : Προσκύνησις άλύσεως άποστόλου Πέτρου. Nicolas de Chalcédoine, nommé après 1260 et attesté
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χάριν καί όρκους έτίθει τοΰ μή δέξασθαι καί ύποσχέσεις τοΰ έκχωρεϊν αύτίκα προβάσης ; Διά τοι ταϋτα καί άργίαν έκείνου καταψηφίζονται, καί γε μηνάς έκατομβαιώνος έννάτη παύεται τό τούτου μνημόσυνον, καί πρός την κατά τόν Άνάπλουν Λαύραν έκ της Περιβλέπτου μεταφοιτα. Τοΰ δ’ αύτοΰ μηνός έκτη καί δεκάτη, τοΰ Χαλκηδόνος Νικολάου ίερουργοΰντος κατά τά 5 ανάκτορα, άναγινώσκεται μέν διττώς, τών πρέσβεων συνάμα τω βασιλεϊ έκεϊσε παρόντων, ό άπόστολος, εϊτ’ οδν ή περικοπή της τών Πράξεων βίβλου — Πέτρου γάρ τοΰ κορυφαίου τών άποστόλων ήγετο εορτή, ήν εορτάζει ή έκκλησία έπί τη καταθέσει τών θείων άλύσεων —, άναγινώσκεται δέ ωσαύτως καί τό θειον εύαγγέλιον Γραικικώς τε όμοΰ και 'Ρωμαϊκώς, καί 10 ούτως κατά τόπον οίκεϊον καί δ πάπας παρά τοΰ διακόνου έμνημονεύετο ' δ δ’ ήν δ Γρηγόριος, άκρος άρχιερεύς της άποστολικής έκκλησίας καί οικου μενικός πάπας μνημονευόμενος.
κγ'. Περί τοΰ σχίσματος καθόλου της έκκλησίας. Έντεΰθεν τά της έκκλησίας ένόσει, καί διεστέλλοντο άπ’ άλλήλων 15 άνθρωποι, και δ μέν έκοινώνει τφδε τών θείων συνάξεων, οί δέ μή άγη, μή θίγγις μέχρι καί έκπωμάτων αύτών και προσφωνημάτων άπακριβούμενοι. ’Ήρετο δέ τδ σχίσμα μεϊζον, και δ χθές έπι τωδε πληροφορούμενος σήμερον άπεστρέ|φετο. Και ώσπερ εϊ τις κακοσπλάγχνως έχων, έπισυμβάντος και Β 400 άλλου νοσήματος, διπλοΰν έχει τδ άλγος, καί τδ πρότερον αύξεται τη τοΰ 20 έπιγενομένου προσκρούσει, έκεϊνα δ’ αδθις πρδς άλληλα διαφέρετον, ώστε τδ είς θεραπείαν τούτου καί συστολήν είς αύξην θατέρου γίνεσθαι καί άπαγορεύειν τδν κάμνοντα, τδν αύτδν τρόπον καί τότε τη τοΰ Θεοΰ έκκλησία συνέβαινε. Προόντος γάρ άποχρώντως τοΰ κατά τδν Αρσένιον σχίσματος, έπισυμπίπτει καί δεύτερον τόδε, ώστ’ εϊναι μέν καί άμφω τά μέγιστα 25 άρρωστήματα καί τδ μέγα της έκκλησίας σώμα καί άστασίαστον οϊά τε
16-17 Colossiens, 2, 21. 2 τοι om, Β 3 ίαννουάριος mg. AC || έννάτη : ένάτη Β 4 μεταφοιτα mg. suppl. C 6 έκεϊσε post πρέσβεων add. C 11 ούτως : -ω Β edd. 12 της : καί C 14 κγ' om. ΑΒ || Περί — έκκλησίας om. ΑΒ || σχίσματος : σχίματος C 15 Έ[ντεϋ6εν init. lin. om. A 18 μεϊζον τό σχίσμα transp. ΑΒ edd. 21 έκεϊνα : έκεϊνας (?) ante corr. A 22 αύξην : αΰξιν C 24 τοϋ : τόν C. aussi en 1278 (Laurent, Regestes, n° 1441), était le célébrant. Sur les ambassadeurs du pape, voir p. 509 n. 2. 4. L’épître (soit l’apostolos, c’est-à-dire une péricope des épîtres apostoliques) et l’évangile du jour sont les suivants : Actes des apôtres, 12, 1-11 ; Jean, 21, 1-19 ; voir J. Mateos, Le typicon de la Grande Église, I, Rome 1962, p. 198-201. 5. Jean Bekkos s’adresse au pape à peu près dans les mêmes termes (Laurent, Regesles, n° 1433 : avril 1277) : άκρω άρχιερεΐ τοϋ άποστολικοϋ θρόνου καί οικου μενική πάπα. Cette titulature est ainsi traduite dans l’original latin : « summus pontifex Apostolicae Sedis et universalis papa ». Sur le pape Grégoire, voir p. 473 n. 3. 6. Cf. Grègoras : Bonn, I, p. 1268-128 * * *14 *; *Pseudo-Sphrantzès : Grecu, p. 166’*-»“.
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d’autre part, ils étaient absolument inconciliables entre eux ; à leur tour, les membres de chaque parti étaient eux-mêmes en désaccord entre eux, les uns se comportant à propos du schisme d’une façon et les autres d’une autre, les uns simplement et les autres avec plus de rigueur. Qui pourrait pleurer dignement les événements du moment, alors que toute faute concernant même les choses défendues paraissait n’être rien et être plus tolérable, en comparaison, que la communion1 ? Car tout ce qui était fait n’était pas non plus diffusé fidèlement à l’extérieur, mais on y ajoutait en plus et du pire, multipliant les bruits les plus malveillants, pour séduire jusqu’à celui qui vivait dans une certaine tranquillité. En effet, la perversité des discoureurs d’une part et de l’autre la simplicité et l’inculture des auditeurs donnaient créance à ce qui se disait. Il est donc sage que l’inculte ne s’occupe pas de tous les problèmes, mais qu’on le laisse faire son salut sans problèmes. Si quelqu’un agitait et soulevait les questions de la foi sous prétexte de s’y affermir, ah ! quel orgueil serait-ce là! Ce que l’on devrait dire à cet homme pour le persuader, c’est de garder la mesure en la matière, en sorte qu’il ne connaisse rien de plus que la pioche et le hoyau et une existence sans problèmes. Rencontrant la foule de ces braves gens, beaucoup de personnes — car le récit ne touche pas non plus tout le monde —, qui avaient connais sance de la raison du différend, qui étudiaient les ouvrages historiques, qui s’appliquaient aux Écritures, qui discernaient la gravité de la contes tation et traitaient la situation sans plus de mesure que de sûreté, ces personnes rendaient le schisme plus important qu’il n’aurait fallu. En effet, ils auraient sans doute dû manifester leur désaccord avec les leurs de la même façon qu’hier avec les Italiens, alors que certains, qui commu niaient alors avec ces gens par nécessité, pourrait-on dire, se séparaient de leurs propres frères comme des plus maudits. Mais voilà ce qu’il en était d’eux, et le récit a dépassé la mesure sous la poussée de la passion ; nous nous sommes en effet proposé non d’accuser, mais de relater. Aussi le récit rapporte-t-il les faits dans leur nudité, et il sera loisible à qui le voudra de les juger.
24. De l’élection du chartophylax Bekkos au patriarcat2. Alors donc, Joseph ayant cessé ses fonctions, comme il a été dit3, l’Église cherchait son futur chef ; beaucoup de personnalités avaient l’agrément, tant parmi les moines que parmi les autres hommes consacrés, mais le suffrage penchait plutôt pour Prinkips, un homme de noble extraction, descendant des anciens princes du Péloponnèse4 ; jeune, il 1. L’historien montre que l’esprit partisan était à son comble : toute la vie chrétienne était réduite à défendre son camp, les uns tenant pour Arsène, démis en 1265, les autres pour Joseph, destitué en 1275, les derniers soutenant l’union. Les orthodoxes étaient plus opposés entre eux qu’ils ne l'étaient aux Italiens avant l’union, écrit plus loin Pachymérès (p. 5131*·”).
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διαλυμαίνεσθαι, καθ’ αύτά δέ καί λίαν άξύμβατα, αύτούς δ’ αδθις τούς έκατέρας μερίδος πρός άλλήλους διαφωνεϊν καί τούς μέν οΰτως, τούς δ’ άλλως, καί τούς μέν απλώς, τούς δ’ άκριβέστερον, έπί τώ σχίσματί διακεΐσθαι. Τις άν τά τότε άξίως θρηνήσοι, δπου γε καί παν καί τών άπειρη μό νων πλημμέλημα ούδέν έδόκει καί είς συγκρίσεως λόγον του κοινωνεϊν 5 άνεκτότερον ; Ούδέ γάρ βσον καί πέπρακτο έπί τοϊς έξω διεφημίζετο, άλλά προσετίθουν πλείω καί χείριστα, έπιδαψιλευόμενοι τοϊς κακίστοις, ώς άν ύπαγάγοιεν καί τύν ποσώς ήσυχάζοντα. Τό τε γάρ τών | λεγόντων κακοΰργον Β 401 καί τύ τών άκουόντων ιδιωτικόν καί άγροϊκον έπήγε πίστιν τοϊς λεγομένοις. Σώφρον μέν οδν τόν άγροϊκον μή πολυπραγμονεϊν, άλλ’ άπραγμόνως έάσθαι 10 σφζεσθαι. Εί δέ τις κινοίη καί διεγείροι πρός τύ δήθεν άσφαλίζεσθαι τά ές πίστιν, φευ της κορύζης δπόση · δ τι δ’ άν τις έκεϊνον καί πείσειε λέγων, μετριάζειν πρός ταυτα, ώς μηδέν πλέον είδότα μακέλλης τε καί σκαπάνης καί βιοτής άπράγμονος. Τοιούτους πολλοί τούς πολλούς εύρόντες — ούδέ γάρ πάντων δ λόγος 15 άπτεται —, οϊς δή καί λόγος τής διαφοράς προειστήκει καί ίστορίαι μέλημα ήν καί γραφαϊς προσεϊχον καί τό τής αίτιάσεως δπόσον ήν διεγίνωσκον καί ούχ ήττον μετρίως ή άσφαλώς έχρώντο τοϊς πράγμασι, μεϊζον έποίουν ή δσον έδει τό σχίσμα. Έχρήν γάρ ίσως δπόσον ήν χθές τό πρύς τούς Ιταλούς έκείνοις διάφορον, τοσοΰτον καί πρός τούς ίδιους έχειν, δπου γέ τινες, καί 20 αύτοϊς δή τότε κατά χρείαν κοινωνοϋντες, καθ’ δ τί τις εϊπειε, τών ιδίων άδελφών ώς έναγεστάτων διίσταντο. ’Αλλά τά μέν έκείνων οΰτω, καί δ λόγος παρενήνεκται τοΰ είκότος, τοΰ πάθους κινήσαντος ' ούδέ γάρ | έγκαλεϊν, Β 402 άλλ’ ίστορεϊν, προεθέμεθα. "Οθεν καί δ μέν λόγος ψιλά τά πραχθέντα τίθησιν, έξέσται δέ κρίνειν τφ βουλομένφ. 25 κδ'. Περί τής έκλογής τοΰ χαρτοφύλακας Βέκκου είς τύ πατριαρχεϊον. Τότε τοίνυν τοΰ μέν Ιωσήφ άργησαντος, ώς προλέλεκται, τής δ’ έκκλησίας ζητούσης τύν προστησόμενον, πολλοί μέν ένεκρίνοντο τών δοκούντων άπό τε τών μοναχών καί τών άλλως ιερωμένων, έρρεπε δέ πλέον ή ψήφος τφ Πρίγκιπι, άνδρί εύγενεϊ μέν τά είς γένος, έκ πριγκίπων δέ τών κατά Πελο- 30 πόνησον κατάγοντι τύ άνέκαθεν, δπόθεν νέος ξενιτεύσας, κατ’ αρετής λόγους 1 δέ om. G 3-4 διακεϊσθαι έπί τφ σχίσματί transp. Β edd. 8 τε : γε edd. 9 τδ om. Β edd. || Ιδιωτικόν : Ιδικώτατον Β || τε ante καί* add. Β edd. 11 El : ήν ΑΒ edd. Ν ές : είς edd. 12 δ’ om. C || λέ]γων init. fol. om. C 13 μακέλλης : μακέλης Β Poss. 16 ίστορίαι : -ίας edd. 17 διεγίνωσκον : έγ- C edd. 18 ή1 : καί Β τί Pose. 21 εϊπειε : -οιε ΑΒ Poss. 22 διίσταντο : -ατο ΑΒ 26 κδ' om. ΑΒ || Περί — πατριαρχεϊον om. ΑΒ 28 μέν om. edd. 30 εύγενεϊ : -ή Β || είς : ές ΑΒ edd. 30-31 Πελοπόνησον : Πελοπόννησον Β edd. 2. Cf. Éphrem, vers 10325-10328 : Bonn, p. 414 ; Grègoras : Bonn, I, p. 130‘-« ; Pseodo-Sphrantzès : Grecu, p. 168·’7; Chronique anonyme, vers 704-716 : Millier, p. 387. 3. Ci-dessus, p. 511*'42. 3 4. Sur Théodose Prinkips, voir p. 178 n. 2, p. 234 n. 5.
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s’expatrie et, par amour de la vertu et d’une vie des plus exigeantes, il va s’enfermer dans un monastère d’Orient au mont Noir, là même où nous avons dit que l’ex-patriarche Germain pratiqua aussi l’ascèse1. Après des années, il vient de là trouver l’empereur, se voit confier le monastère du Pantokratôr et est établi archimandrite2 ; dans la suite, il s’acquitta d’une ambassade auprès des Tatars orientaux, conduisit là-bas à Abaka comme fiancée Marie, la fille naturelle de l’empereur3, et il vivait depuis son retour dans la quiétude dans une cellule du monastère des Hodègoi45. Plus tard, il est établi patriarche de l’Église d’Antioche6. A ce moment donc, alors qu’il se tenait chez lui dans la quiétude, le suffrage pencha en sa faveur, de préférence aux autres, pour qu’il prît la présidence de l’Église de Constantinople ; et cela se fût fait, si quelques-uns des évêques n’avaient donné leur faveur à Bekkos, qui était tout à la fois chartophylax et grand skeuophylax et jouissait de la plus grande renommée6. Les données du scrutin furent remises entre les mains de l’empereur ; Bekkos parut le plus digne, entre autres raisons parce que l’homme était savant et qu’il était à même de réprimer le schisme en raison de la longue expérience qu’il avait de l’Église et en raison de son savoir. C’est pourquoi, réunis ensemble dans le divin et grand temple, les évêques élisent une seule et même personne comme premier et deuxième et troisième candidat7. Le 26 du mois de mai, en la fête des saints Pères de Nicée, Bekkos fut promu patriarche et le 2 juin, le dimanche suivant, au jour solennel de l’Esprit, il reçoit l’Esprit et est sacré évêque8. Quant à l’empereur, après lui avoir prêté attention un moment, afin qu’il s’affermît dans ce noble gouvernement spirituel, il se consacra dès lors aux affaires séculières, sachant cet homme capable de diriger les affaires de l’Église avec une expérience suffisante et une grande connaissance en la matière. Il se tenait prêt à le seconder, lorsqu’il en aurait besoin, en espérant obtenir lui aussi le même service de lui. Il lui donna toute liberté de solliciter pour les gens ce qui convient et l’assurance d’aboutir, dans la mesure où il ne solliciterait pas hors de propos.
1. Voir p. 365“-“, avec la note correspondante. 2. Voir p. 235“-“. 3. Voir p. 235“-“. 4. Sur le monastère des Hodègoi, voir Janin, Églises de Constantinople, p. 199-207. 5. Voir ci-dessous, VI, 5. 6. Jean Bekkos (p. 170 n. 3) signe avec la même titulature la profession de foi des évêques et des clercs pour le concile d’union (février 1274) ; voir Actes de Grégoire X : TSutu, p. 127. Sur la fonction du grand skeuophylax, qui tenait en général le troisième rang dans la hiérarchie des archontes patriarcaux, voir Darrouzès, Offikia, p. 314-318. 7. Le synode présentait trois candidats, parmi lesquels l’empereur désignait l’élu (voir la novelle 123 de Justinien : R. SchOll, III, p. 594‘). L’élection patriarcale de 1275 semble être le seul cas où le synode ait usé de ce subterfuge pour imposer un candidat. Pachymérès montre, il est vrai, que les évêques consultèrent l’empereur avant d’émettre
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και πολιτείας άκριβεστάτης, εν τινι τών κατά τήν άνατολήν μονών τοϋ Μέλανος βρους, δπου γε καί τδν άπδ πατριαρχών Γερμανδν άσκεϊν έλέγομεν, φέρων έαυτδν εγκλείει. Έκεϊθεν δέ μετά χρόνους τώ βασιλεΐ προσχωρεί καί, τήν τοΰ Παντοκράτορος μονήν πιστευθείς, καταστάς είς άρχιμανδρίτην, εϊτα καί τά πρδς τούς άνατολικούς Τοχάρους διαπρεσβεύσας, τήν νόθον Μαρίαν 5 τοΰ βασιλέως είς νύμφην άγαγών έκεϊσε τφ Άπαγα, πρός τινι κελλίφ της τών 'Οδηγών μονής έπανελθών ήσύχαζεν ’ ύστερον δέ κάν τή της Αντιόχειας έκκλησία είς πατριάρχην καθίσταται. Τότε δέ καθ’ αύτδν δντι καί ήσυχάζοντι ή ψήφος ερρεπε τών λοιπών πλέον, ές δ τής κατά τήν Κωνσταντινούπολή έκκλησίας προστήσεσθαι · κάν 10 έγεγόνει τοΰτο, ήν μή γέ τινες τών άρχιερέων εύδόκουν έπί τω Βέκκφ, άμα μέν χαρτοφύλακι δντι, άμα δέ καί μεγάλω σκευοφύλακι, καί κλέος εχοντι μέγιστον. | Άνατεθέντων δ’ έπί τω βασιλεΐ τών κατά τάς ψήφους, ό Βέκκος Β 403 έδέδοκτο άξιώτερος τά τε άλλα καί δτι λόγιος ό άνήρ και καταστέλλειν εχοι τδ σχίσμα τή έπί τής έκκλησίας πολυχρονίφ πείρα και λογιότητι. 'Όθεν καί 15 συναχθέντες οί άρχιερεϊς έν ταύτώ έπί τοΰ θείου καί μεγάλου τεμένους ένα καί τδν αύτδν καί πρώτον καί δεύτερον καί τρίτον ψηφίζονται. Καί δ Βέκκος εικοστή μέν έκτη πυαντιώνος μηνός, κατά τήν έορτήν τών άγιων πατέρων τών έν Νικαίφ, πατριάρχης προβέβληται, δευτέρα δέ μαιμακτηριώνος, τή έπιούση κυριακή, έν έπισήμω -ημέρα, τοΰ Πνεύματος, τά τοΰ Πνεύματος 20 δέχεται καί τελειοΰται άρχιερεύς. Ό μέντοι γε βασιλεύς, έπ’ έκείνφ μικρόν σχολάσας τδν νουν, ώς άν γε καί κατασταίη πρδς τήν πνευματικήν έκείνην αρχήν, τδ λοιπόν κοσμικαϊς ένεδίδου φροντίσιν, είδώς ικανόν έκεϊνον δντα τά τής έκκλησίας ίθύνειν μετ’ αύτάρκους πείρας καί τής περί ταΰτα παμπόλλης συνέσεως. Συλλήψεσθαι δέ οί ές δ τι καί δέοιτο παρεϊχεν έτοιμον εαυτόν, 25 έλπίζων παρ’ έκείνου καί αύτδς τά δμοια εχειν. Έδίδου δέ οί καί παρρησίας χώραν έντυγχάνειν ύπέρ άνθρώπων τά πρέποντα καί γε άνύτειν, ώς ού παρά τδ | δέον έντευξόμενον. Β 404
2 έλέγομεν : λέγομεν A (ante corr.) C 7 ήσύχαζεν : ήσυχάζει ΑΒ 9 δντι : δτι Β 13 τάς : τούς C 14 έδέδοκτο : έδέδεκτο ΑΒ edd. || ίχοι : -ει Β edd. 17 καί τρίτον ψηφίζονται : ψηφίζονται τε καί τρίτον Β edd. || δ Βέκκος om. Α 18 καί post μέν add. Β edd. || πυαντιώνος : πυανεψιώνος Β edd. || μάιος mg. ABC 19 Ιούνιος mg. AG 20 ήμέρςι om. G 22 καί om. edd. || κατασταίη : -αίη Bekk. 23 ένεδίδου : έδίδου edd. 24-25 μετ’ αύτάρκους — συνέσεως om. Β 24 παμπδλλης : παμπόλης G 25 Συλλήψεσθαι — έαυτόν : παρείχε δέ οί έτοιμον έαυτδν συλλήψεσθαι ές δ τι καί δέοιτο Β edd. 26 αύτδς : αύτδν G || Ζχειν : πάσχειν Β edd.
ce vote et qu’ils furent informés que le candidat de l’empereur était précisément Jean Bekkos (voir ci-dessus, p. 5151’). 8. L’historien donne la date des deux événements essentiels qui marquent l’accession du patriarche au pouvoir : la promotion, qui détermine l’entrée officielle en fonction, et l’ordination épiscopale, par laquelle il reçoit son pouvoir d’évéque et sa juridiction. Sur l’emploi des mois attiques, voir p. 114 n. 1. Comme plus haut (p. 353u), la leçon πυαντιών est rejetée parle manuscrit B, qui adopte ici la forme πυανεψιών, sans doute plus correcte d’ailleurs.
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Bekkos se partageait en effet en deux, entre ceux qui demandaient à être soulagés par pitié et ceux qui produisaient quelque justification pour échapper aux accusations. En faveur des uns, personnifiant par lui-même ces Prières boiteuses, ridées et louches des deux yeux, il poursui vait la pitié de l’empereur, en confessant lui-même la faute au nom de ces gens et en suppliant qu’on leur remît la peine infligée pour la faute ; en faveur des autres, prenant leur défense contre le souverain avec plus d’audace encore, il demandait l’élargissement, puisque ces gens subissaient une injustice. En effet, il n’avait pas besoin d’intermédiaire pour s’infor mer comment se présentait l’affaire du suppliant, mais il l’entendait lui-même et demandait seulement que l’interlocuteur lui dise la vérité, ses paroles devant être rapportées à l’empereur ; comme il en décidait lui-même, il traitait les recours1 conformément au déroulement des procès. Suivaient les discours tenus au souverain dans l’ordre des recours : il disposait en effet d’avance dans l’ordre utile les requêtes concernant chacun, de manière que celle-ci fût placée en tête et celle-là en arrière, l’une devant être plaidée à l’ouverture et l’autre ensuite ; ainsi, il arriva souvent que le billet de la requête fût réécrit : en deuxième, troisième ou dernière position, il fallait placer ce qu’on soupçonnait d’exciter vraisem blablement la colère de l’empereur, mais en première position ce qui serait obtenu rapidement ou semblerait revêtir un tour plaisant. A cause de lui, en effet, les hardiesses de la foule prenaient de l’audace, dans l’espérance d’être conduites jusqu’à l’empereur, et celui qui avait la hardiesse de parler aussitôt pour ses bons droits était réputé devoir paraître dire la vérité au souverain par son intermédiaire. L’homme était tellement expert à présenter les recours des gens qu’il n’est pas mauvais de rapporter par anticipation certains de ses gestes comme preuve de sa franchise rigoureuse et de sa conception du droit. On était au cæur de l’été, et le souverain, en plein midi, la sieste faite, était assis au centre de l’ôaton et prenait l’air23 . Avec lui délibérait le patriarche, qui, de la proche Chôra8, pouvait, dès que l’empereur s’éveillait de son sommeil, se présenter aussitôt. Il sollicitait donc, et la sollicitation consistait en une supplique en faveur d’un homme que le prêtre4 estimait
1. Le mot άναδοχή a été traduit par «recours », mais ce terme ne rend pas tout le contenu du premier, qui implique un engagement personnel : Jean Bekkos prend sur lui la faute des premiers (ceux qui sont coupables) et se porte garant des seconds (ceux qui ont été condamnés injustement). 2. Cet épisode, comme le suivant, n’est pas daté. L’un et l’autre eurent peut-être lieu bien plus tard. Dans un récit qui concerne l’année 1279 (p. 569,β·,,)> Pachymérès rappelle l’attitude du patriarche dans l’un des deux cas, probablement dans le second, et présente les faits comme récents ; voir p. 569 n. 6. Quant à l’ôaton des Blachernes, il n’est pas signalé par R. Janin, qui cite une salle de ce nom, mais au Grand Palais (Constantinople byzantine, p. 112). 3. Situé au nord-ouest de la ville, près du mur terrestre, le monastère du Christ
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Διένεμε γάρ εαυτόν δίχα, τοϊς τε δεομένοις έξ ελέους εύ πάσχειν, τοϊς τε φερομένοις καί τι πρδς άποφυγήν τών έγκλημάτων δικαίωμα. Καί τοϊς μέν, τάς άφ’ έαυτοΰ προσωποποιών Λιτάς χωλάς τε ρνσσάς τε παραξλώπάς τ όφθαλμώ, έθήρα τδν έκ τοΰ βασιλέως έλεον, όμολογών μέν αύτδς ύπέρ έκείνων τδ πταίσμα, δεόμενος δέ άφεθήναι τοΰ προστιμωμένου τφ πταί- 5 σματι ' τών δέ, καί θαρραλεώτερον ύπερμαχών τω κρατοΰντι, ώς άδικουμένων έζήτει τήν λύσιν. Ού γάρ έρμηνέως έχρηζεν ές β τι μάθοι τά του δεομένου πώς άν εχοιεν, άλλ’ αύτδς άκούων, μόνον άξιών άληθεύειν τδν λέγοντα, ώς άνοισθησομένων τών λόγων τφ βασιλεϊ, αύτδς διακρίνων, τάς άναδοχάς έποιεϊτο κατά τάς κρίσεις. Εϊποντο δέ καί οί πρδς τδν κρατούντα 10 λόγοι κατά τάς άναδοχάς · προφκονόμει γάρ πρδς τδ χρήσιμον καί τάς περί έκάστου άναφοράς, ώς τήν μέν προτάττεσθαι, τήν δ’ ύποτάττεσθαι, καί τήν μέν πρωτολογησομένην, τήν δ’ ύστερήσουσαν, ώστε καί πολλάκις μετεγγράφεσθαι τδ της άναφοράς γραμμάτων συμβεβήκει, ώς δευτέρου ή καί τρίτου ή καί ύστάτου τεθησομένου τοΰ παροξυσμόν έκ τών είκότων κινήσαι βασιλέως 15 ύφορωμένου, πρώτου δέ γε του ή ραδίως άνυσθησομένου ή καί είς χαριεντι σμόν τινα | δόξοντος. *Υπ’ αύτφ γάρ καί τών πολλών έθάρσουν αί τόλμαι, Β 405 ώς μέχρι βασιλέως άναχθησόμεναι, καί ένδοξος ήν δ τολμών αύτίκα περί τών σφετέρων δικαίων λέγειν, ώς άληθή δόξων λέγειν δι’ έκείνου πρδς τδν κρατούντα. Ούτως ήν πρδς τάς άναδοχάς τών άνθρώπων δ άνήρ δοκιμώτατος 20 ώστε καί προλαβεϊν ού χεϊρόν τινα τών αύτοΰ είς δεϊγμ’ άκριβοΰς παρρησίας καί της περί τδ δίκαιον άντιλήψεως. Θέρους άκμή ήν, καί δ κρατών περί τδ της μεσημβρίας σταθερώτατον, μετά τδν μετ’ άριστον ύπνον, κατά τά ’φάτου μέσα καθήμενος έναιθρίαζε. Συνεδριάζων δ’ ήν έκείνφ καί πατριάρχης, έγγύθεν έκ της Χώρας έχων, 25 ήνίκα καί βασιλεύς έξ ύπνου άνέγροιτο, έκ τοΰ ραστα παραγίνεσθαι. Ένετύγχανε τοίνυν, καί ή έντυχία άξίωσις ύπέρ άνθρώπου ήν δν ήδικήσθαι
3-4 Homère, Iliade, 9, 502-503. tres : Garzya, p. 731·'11.
23 Cf. Platon, Phèdre, 242 a ; Synésios, Let
3 άφ’ : έφ’ edd. || προσωποποιών : -ποιου A II χωλάς om. edd. 4 όφθαλμώ corr. Ροββ. : -ών ABC 5 έκείνων : έκείνου AB edd. 7 έρμηνέως : -έος B Pose. 9 άνοισθησομένων : άνυσθ- B edd. 11 λόγοι : λόλοι C 12 προτάττεσθαι : προστ- B Poes. 13 ύστερήσουσαν (post corr. C) : -σασαν AB edd. 14 συμβεβήκει : -οι B 15 παροξυσμόν : παραξυσμόν edd. 16 πρώτου : πρώτον edd. 17 Ύπ’ : έπ’ C edd. 19 δόξων : δόξαν edd. 23 ήν άκμή transp. ΑΒ edd. 24 τά : τοϋ ΑΒ 26 ήνίκα correxi (coni. Bekk.) : τηνίκα ABC edd. y άνέγροιτο : άνέγρετο AB || ^φστα : ^άστου Β edd. ^άστον C 27 ήδικήσθαι : -εϊσθαι C. de Chôra (Kariye Camii) était proche du palais des Blachernes ; voir Janin, Églises de Constantinople, p. 531-538. 4. Sur le mot ίερεύς, qui désigne le patriarche ici et dans la suite du chapitre (p. 5191»·»·, 521’·’), voir p. 38 n. 2.
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avoir subi une injustice, mais que l’empereur, mal disposé envers lui, ne consentait pas à sauver ; la résistance était assez puissante des deux côtés pour troubler aussi celui qui les entendait. Cela n’en finissait plus entre eux ; mais le zèle du premier, qui pensait plaider pour le droit, s’enflammait et assénait des coups avec la plus grande liberté, tandis que l’empereur, changeant sa haine à l’égard du mandant en dureté contre le mandataire, sombra dans la colère. L’un demandait, l’autre refusait ; l’un suppliait avec plus d’énergie, l’autre s’exaspérait. Finalement, comme l’un affirmait que cet homme subissait néanmoins une injustice, l’autre n’en eut cure. Il était manifeste que le patriarche allait agir avec plus d’audace, si l’empereur n’écoutait pas ; mais celui-ci n’accordait absolument pas l’élargissement, quoi que pût faire le premier. Une ardeur subite saisit le prêtre, qui déclara : « Comment et pourquoi vaut-il la peine d’être des évêques plutôt que des cuisiniers et des palefreniers, qui sont forcés de se plier à toutes vos volontés ? » Le patriarche de tenir ces propos et de jeter brusquement l’insigne de sa dignité patriarcale, le bâton pastoral1, et celui-ci de faire un bruit sec en tombant aux pieds de l’empereur, et le patriarche de se lever et de sortir aussitôt au dehors à toutes jambes. Et l’empereur, prenant la chose pour un affront, de se lever sans mot dire ; alors que beaucoup cherchaient à le retenir et que de nombreuses personnes étaient envoyées par l’empereur pour le prier de revenir, en lui faisant savoir que son départ allait contrister l’empereur, le patriarche de refuser absolument d’écouter et de partir au contraire à pied pour gagner le monastère de Chôra, après avoir montré effective ment quelle était la nature de son zèle et qu’il ne faisait pas acception de personne, quand il s’agissait de Dieu. Une autre fois de nouveau — car ceci est également narré par antici pation —, la demande intéressait un homme qui semblait avoir raison dans ce qu’il demandait à l’empereur ; mais ses demandes réitérées ne furent pas entendues, et le secours paraissait ajourné. Le mandataire saisit donc une occasion, et l’occasion fut la fête de l’illustre martyr Georges et l’assemblée d’un nombre considérable d’hommes au monastère de Mangana2. Le prêtre célébrait le sacrifice non sanglant, et l’empereur debout participait à la célébration. Lorsque l’offrande des dons fut achevée et que l’empereur, après s’être lavé les mains, devait s’approcher pour communier à l’antidôron et recevoir une eulogie du célébrant3, les
1. Sur le bâton pastoral, voir p. 162 n. 3. 2. Sur ce monastère, voir Janin, Églises de Constantinople, p. 70-76. Le fait, appa remment postérieur à celui qui est rapporté dans le premier paragraphe, se passa un 23 avril, fête de saint Georges. Si, comme il semble, Pachymérès entend rappeler, au début de 1279, la scène présente, celle-ci serait à dater du 23 avril 1278 ; voir p. 516 n. 2, p. 569 n. 6.
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RELATIONS HISTORIQUES, V, 24
μέν δ ίερεύς διεγίνωσκεν, ού καλώς δ’ έχων δ βασιλεύς περί έκεϊνον ου κατένευε σώζεσθαι · καί ή ένστασις αμφοτέρωθεν ικανή ήν θορυβήσαι καί τδν άκούοντα. Τοϊς δ’ ούκ έληγεν έτι, άλλά τψ μέν, ώς ύπέρ δικαίου λέγοντι, δ ζήλος άνέζει καί παρρησιαστικώτερον έπληττε, βασιλεϊ δέ, τδ έπί τω 4 διαπρε|σβευομένω έχθος πρδς τήν κατά τού πρεσβεύοντος βαρύτητα τρέψαντι, Β 406 ξυνέβαινε παροξύνεσθαι. Καί δ μέν έδέετο, δ δ’ άνένευεν ’ δ μέν καί δραστικώτερον ήντιβόλει, δ δ’ ήγρίαινε. Τέλος άλλ’ άδικεϊσθαι τδν άνθρωπον έλεγεν, δ δ’ ούκ έφρόντιζεν. Ώς δέ καί δήλος ήν πράξων παραβολώτερον, ήν μή γ’ άκούοι, δ δέ άλλ* ούκ έδίδου τδ παράπαν τήν λύσιν, κάν δ τι καί πράξοι. Καί εύθύς ζήλος είσέδυ τδν ιερέα, καί ’ « Τί δέ, φησί, καί άπδ 10 τίνων άρχιερεϊς είναι άξιον ή μαγείρους καί στράτωρας, ούς ύποκλίνειν άνάγκη, κάν δ τι θέλοιτε ; » Ταΰτά τε είπεϊν καί άθρόον τδ της πατριαρχίας σύμβολον ρϊψαι, τήν βακτηρίαν, τήν δ’ έπιρροιζήσαι, πρδ ποδών τφ βασιλεϊ πεσοΰσαν, τδν δ’ άμ’ άναστάντα, ή ποδών εϊχεν, έξω χωρεϊν. Καί τδν μέν βασιλέα, έν αισχύνη ποιούντα τδ πράγμα, έννεδν άνίστασθαι, έκεϊνον δέ 15 πολλών έπεχόντων καί γε τών έκ βασιλέως συχνών πεμπομένων καί ύποστρέψαι παρακαλούντων, ώς εις λύπην τώ βασιλεϊ γενησομένης της έκχωρήσεως, τδν δέ μηδ’ δλως άκούσαι, άλλά πεζή διελθεϊν καί τήν μονήν της Χώρας καταλαβεϊν, έργφ δείξαντα τήν τοΰ ζήλου φύσιν δποία καί ώς ού λαμβάνει πρόσωπον, άν κατά Θεδν γίνηται. 20 "Αλλοτε δέ πάλιν — προτρέχει γάρ καί τοΰτο ρηθήναι — ύπέρ άνθρώπου δέησις ήν δοκοΰντος έχειν τδ δίκαιον | έφ’ οϊς καί βασιλέως δέεται, άλλά πολ- Β 407 λάκις είπών ούκ ήκούσθη, καί ύπερήμερος έφαίνετο ή βοήθεια. Δράττεται τοίνυν δ πρεσβεύων καιροΰ, καί δ καιρδς έορτή ήν τοΰ έν μάρτυσι περιφανούς Γεωργίου καί σύναξις άνδρών ούκ δλίγων άνά τήν τών Μαγγάνων μονήν. 25 Καί δ μέν ίερεύς τήν άναίμακτον έτέλει θυσίαν, δ δέ βασιλεύς ίστάμενος έτελεϊτο. Έπεί δ’ έτελεύτα ή τών δώρων άναφορά καί έδει τδν βασιλέα νιψάμενον προσελθεϊν, έφ’ ώ τε μετασχεϊν άντιδώρου καί εύλογίαν παρά τοΰ
19-20 Cf. Luc, 20, 21 ; Galates, 2, 6. 26 Cf. Grégoire 5 : PG 35, 701A ; etc. (cf. Lampe, p. 659, 6).
de
Nazianze, Discours,
4 τδ : τφ G 5 τοϋ ante κατά add. A || βαρύτητα om. C 6 ξυνέβαινε : συνέφαινε Poss. συνέβαινε Bekk. 6-7 ό μέν — ήγρίαινε om. Β 9 δέ : δ’ edd. 13 βϊψαι corr. Bekk. : βίψαι ABC Poss. || έπιρροιζήσαι : έπιροιζήσαι ABC Bekk. έπί ^οιζήσαι Poss. 15 έννεδν : ένεδν Bekk. || άνίστασθαι : ϊστασθαι ante corr. A 17 γενησο μένης : γενέσθαι Α 18 μονήν : μόνην Β Poss. 19 όποια : όποια BG Poss. 21 δέ : δέ καί Α δή edd. 23 ύπερήμερος : ήπ- G 26 θυσίαν έτέλει ante corr. transp. C 28 προσελθεϊν : προεισελθεϊν Β edd.
3. Le mot eulogie peut désigner aussi le fragment de pain qui est distribué aux fidèles à la fin de la liturgie ; sur la variété des mots qui désignent le pain bénit, voir p. 169 n. 5.
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GEORGES PACHYMÉRÈS
portes antérieures du sanctuaire s’ouvrent, celui qui allait faire la prière pour l’empereur paraît, l’empereur s’approche, il tend les mains pour prendre le pain divin, le prêtre retient sa main droite, qui tenait le fragment de pain sacré. Et ainsi, l’empereur ayant tendu les mains et le prêtre tenant la main droite immobile, sa langue formule la requête et demande la grâce pour l’homme affligé. On aurait pu voir alors une intrépide obstination de l’âme : l’un suppliait de donner le fragment de pain, l’autre suppliait de donner la grâce ; l’un remettait la chose à une occasion favorable, affirmant que ce n’était pas une occasion de grâce, l’autre usait plutôt de contrainte, affirmant que c’était à la fois une occasion de bénédiction de Dieu et de miséricorde pour l’homme. Pour finir, l’empereur demande instamment à recevoir le fragment de pain, non point tant par besoin, comme il apparut, qu’en raison de son humiliation devant le peuple, s’il s’en retournait les mains vides. Gomme le patriarche ne le donnait pas, déclarant qu’il le prendrait pour son malheur, s’il ne supprimait pas l’affliction de celui qu’on affligeait pour rien, l’empereur de changer sa bonne humeur en colère et, sans rien ajouter d’autre que ceci : « Nous avons passé la fête sans fête », de partir pour le palais.
25. Comment l’empereur, qui ne supportait pas les importunités que lui causait le patriarche, lui fixa le mardi. Là-dessus l’empereur, qui révérait l’homme, désirait d’un côté forger quelque raison pour arriver à atténuer la rigidité de l’homme, cependant que, s’expliquant auprès de son entourage de la manière dont souvent il s’opposait et résistait à l’intercesseur, il rendait cette constante assiduité responsable de sa résistance, ajoutant que, continuellement importuné, il éprouvait la même impression que les gens vite dégoûtés lorsqu’est servie une grosse quantité de mets : ces gens se fâchent en effet, si l’on n’emporte pas ce qui a été servi ; et lui, tandis que quantité d’affaires sont déversées chaque jour, et cela non pas par notifications, mais en la présence même du patriarche, alors que le refus a son importance pour chaque cas à cause de la dignité de cet homme, il éprouve irritation et mécontentement à donner son assentiment, tandis que quantité de problèmes affluent de côté et d’autre et attirent chacun pour soi l’attention de l’empereur. Et lui de s’informer et de chercher à établir un moment spécial pour solliciter, un jour sur sept étant choisi pour cela ; et le mardi d’être choisi, de manière que ce seul jour de toute la semaine soit le moment où le patriarche solliciterait l’empereur en faveur des gens, et Michel Xiphilinos d’être nommé secrétaire spécial pour recueillir et consigner par écrit les solutions données aux requêtes1. Ainsi le mardi était consacré au Dieu de miséricorde et de consolation. Afin que ce jour ne perdît pas son privilège, au cas où le prince vaquerait par obligation 1. Michel Xiphilinos n’est pas connu par ailleurs.
RELATIONS HISTORIQUES, V, 24-25
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λειτουργήσαντος δέξασθαι, άνοίγνυνται τά πρόσθεν τών άδύτων Ουρία, εμφανίζεται ό τήν εύχήν τελέσων τφ βασιλεϊ, πρόσεισι βασιλεύς, έκτείνει τάς χεϊρας τοΰ θείου άρτου ληψόμενος, έπέχει τήν δεξιάν δ ίερεύς, τδ τοΰ ίεροΰ άρτου κλάσμα κατέχουσαν. Καί ούτω τών μέν χειρών έκτεταμένων τφ βασιλεϊ, της δέ δεξιάς τώ ίερεϊ άτρεμούσης, ή γλώσσα φέρει τήν ικεσίαν 5 καί τώ λυπουμένφ ζητεί τήν λύσιν. Είδες άν τότε γενναϊον παράστημα της ψυχής, τοΰ μέν ίκετεύοντος δοΰναι τδ κλάσμα, τοΰ δ’ ικετεύοντας δοΰναι τήν λύσιν, καί τοΰ μέν είς καιρδν άναρτώντος, ώς μή δντος έκείνου καιροΰ λύσεως, τοΰ δέ καί μάλλον εξαναγκάζοντας, ώς δντος έκείνου καιροΰ άμα 9 μέν άγιασμοΰ έκ Θεοΰ, άμα δέ καί συμπαθείας πρδς | άνθρωπον. Τέλος Β 408 άντιβολεϊ βασιλεύς τδ κλάσμα λαμβάνειν, ού κατά χρείαν μάλλον, ώς Ζδειξεν, ή, εί γε κενδς ύποστρέψοι, τδν λαδν αίσχυνόμενος. 'Ως δ’ ούκ έδίδου, είς κρίμα λέγων λαμβάνειν, εί μή λύοι τφ διακενής λυπουμένφ τήν λύπην, μεταβαλεϊν τε τδν βασιλέα τδ ίλαρδν είς οργήν καί, μηδέν προσθέντα τοΰ « άνέορτα » είπεϊν « έορτάσαμεν », χωρήσαι πρδς τδ παλάτιον. 15 κε’. "Οπως μή φέρων δ βασιλεύς τήν παρά του πατριάρχου ένόχλησιν τήν τρίτην έταττεν. Έπί τούτοις δ βασιλεύς, αίδεσθείς τδν άνδρα, ώρέγετο μέν έκποθεν αιτίαν σχεδιασθήναι τοΰ δπως ταπεινωθείη τδ τοΰ άνδρδς άκατάπληκτον, τφ δέ γε τέως, τοϊς περί αύτδν άπολογούμενος δπως πολλάκις άντίβαίνει καί ού 20 πείθεται μεσιτεύοντας, τήν συνεχή προσεδρείαν ήτιάτο τής άπειθείας καί ώς, συνεχώς ένοχλούμενος, ταύτόν τι πάσχει τοϊς άψικόροις, πολλών παρατιθεμένων βρωμάτων ' έκείνους γάρ, ήν μή τις άποσκευάζηται τά τεθέντα, όργίζεσθαι, καί αύτόν, πολλών καθ’ έκάστην έπαντλουμένων τών ύποθέσεων, καί ταΰτ’ ούκ έκ μηνυμάτων, άλλ’ αύτοπροσώπως, δπότε και ή αντιλογία 25 καιρδν έχει πρδς έκαστον διά τδ άξίωμα, άγανακτεϊν καί δυσκολαίνειν πρδς τήν κατάνευσιν, πολλών έπεισρεόντων άλλοθεν άλλων καί μεθελκόντων έκάστου πρδς έαυτδ τδν νοΰν τδν βασίλειον. Καί τδν μαθεϊν καί ζητήσαι | καιρδν έντυχίας ίδιον, μιάς ήμέρας είς τοΰτο τών επτά έκλεγείσης ’ καί Β 409 έκλεγήναι τήν τρίτην, ώς είναι μόνην ταύτην τής εβδομάδας άπάσης καιρδν 30 έντυχίας ύπέρ ανθρώπων τοΰ πατριάρχου πρδς βασιλέα, ταχθήναί τε καί γραμματικόν ίδιον τδν Ξιφιλϊνον Μιχαήλ, έφ’ ώ τάς λύσεις τών άναφορών άναδεχόμενον γράφειν. Ούτως ήν ή τρίτη άφωρισμένη Θεφ ελέους καί παρακλήσεως. Ώς άν δέ μή άφαιροϊτο ή ημέρα τοΰ προνομίου, άσχοληθέντος έπ’ 12 Cf. Homère, Iliade, 2, 298. 1 Ουρία : Ούρια Bekk. 6 της om. edd. 7 τό κλάσμα — δοΰναι om. edd. 9 έξαναγκάζοντος (άναγκάζοντος C), ώς δντος έκείνου καιροΰ : ώς δντος έξαναγκάζοντος (έξανακράζοντος edd.) Β edd. 12εϊγε : εϊγε edd. || ύποστρέψοι : άποστρέψει edd. 13 λύοι : -ει Β edd. 15 έορτάσαμεν : έορτάσομεν Α έωρτάσαμεν C 16 κε' om. ΑΒ 16-17 'Όπως — έταττεν om. ΑΒ 19 ταπεινωθείη : -θηναι Β 23-24 όργίζεσθαι γάρ έκείνους, ήν μή τις άποσκευάζηται τά τεθέντα transp. Β edd. 25 ταΰτ’ : ταϋτα Α 30 άπάσης om. Α 34 άφαιροϊτο : -ήται post corr. Β.
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à d’autres occupations, le monastère de Chôra fut assigné comme lieu de repos au patriarche et à sa suite1 ; il y revenait à l’occasion, lorsqu’il ne menait pas à terme le travail commencé le matin, parce qu’une occupation urgente survenait pour l’empereur, et la soirée, jusque tard dans la nuit, permettait de combler ce qui avait été omis2. Les gens retirèrent beaucoup d’avantages du zèle du patriarche en ce domaine. Mais voilà assez sur ces faits que le récit, anticipant par enchaînement, a rappelés.
26. Comment des ambassadeurs furent à nouveau envoyés auprès du pape3. Quant à l’empereur, il prépare des ambassadeurs et les envoie vers le pape, tant pour notifier l’exécution de l’opération que pour s’informer des dispositions de Charles et savoir s’il en avait rabattu de sa fameuse fougue et inclinait à plus de modération. Arrivés à destination, ils noti fièrent la réalisation de la paix et furent bien accueillis4*; d’autre part, ils rencontrent là Charles, respirant tout entier la colère, s’accrochant au pape avec instance et lui demandant instamment de l’autoriser à marcher sur la Ville. Ils voyaient donc tous les jours cet homme se rouler aux pieds du pape, tellement en proie à ses démences que par démence il rongeait des dents le sceptre qu’il avait en mains et que les seigneurs italiens ont l’habitude de tenir ; car, bien qu’il suppliât, mît en avant ses frais d’équipement et invoquât ses droits6, il ne pouvait nullement persuader le pape de lui donner congé, mais il parlait à un sourd. Le pape lui opposait en effet les droits qui existaient en faveur des Grecs : la grande Ville qui était à eux leur avait fait retour de nouveau ; c’est une loi des hommes que les villes et les richesses sont des dons de la guerre ; puis, ce qui est plus important, ceux-là aussi sont fils de l’Église et chrétiens ; si nous laissions des chrétiens attaquer des chrétiens, il est à craindre que nous ne provoquions la colère de Dieu par une telle action.
1. La proximité du monastère de Chôra (p. 516 n. 3) facilitait les démarches du patriarche. Il ressort de ce passage que les faits rapportés dans le chapitre 25 sont antérieurs aux deux scènes relatées dans le chapitre précédent. Lorsque se passe la première scène, en effet, Jean Bekkos s’était déjà fait attribuer le monastère de Chôra, afin d’être plus près du palais des Blachernes (p. 517“). 2. Au premier abord, l’anacoluthe hardie peut faire douter de la correction du texte. 3. Cf. Métochitès, Rapport: Laurent, p. 240-247. 4. Les ambassadeurs étaient l’archidiacre Georges Métochitès et le grand dioikètès Théodore. Leur voyage en Occident est bien connu grâce au rapport rédigé par l’archi diacre ; voir la note précédente. L’ambassade est recensée dans les régestes suivants : Dolger, Regesten*, n° 2015 a (été 1275) ; Laurent, Regestes, n° 1425 (juin 1275). Le régeste impérial tel qu’il est présenté dans la deuxième édition des Regesten doit être
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άλλοις κατ’ ανάγκην τοΰ άνακτος, τόπος άναπαύσεως τοϊς περί τδν πατρι άρχην ή της Χώρας έτάχθη μονή, είς ήν καί ύποστρέφων ένίοτε, ήν τι πρωΐαθεν μή άνύσειεν, έξ άναγκαίας άσχολίας έπεισπεσούσης τω βασιλεΐ, ή δείλη όψία μέχρι καί ές όψέ τών νυκτών άνεπλήρου τδ έλλειφθέν. Καί πολλών καλών έκ της περί ταΰτα τοΰ πατριάρχου σπουδής άπώναντο 5 άνθρωποι. ’Αλλά ταΰτα μέν ές τοσοΰτον, ά δή καί, καθ’ είρμδν προλαβών, ό λόγος υπέμνησεν. κς'. "Οπως καί αύθις πρδς τδν πάπαν πρέσβεις έστέλλοντο. Ό μέντοι γε βασιλεύς πρέσβεις εύτρεπίσας αποστέλλει πρδς πάπαν, άμα μέν δηλώσοντας τδν της πράξεως έπιτελεσμόν, άμα δέ καί τά κατά τδν Κάρουλον μαθησείοντας, εί καθυφήκε της ορμής έκείνης καί πρδς τδ ταπεινότερον ύπεκλίθη. | Οι δέ παραγενόμενοι, τά μέν τής ειρήνης δηλώσαντες, άπεδέχθησαν, καταλαμβάνουσι δ’ έκεϊσε τδν Κάρουλον, δλον θυμοΰ πνέοντα καί λιπαρώς τφ πάπα προσκείμενον καί προσλιπαροΰντα έφεϊναι τούτω τήν έπί τήν πόλιν έπέλευσιν. Έώρων ούν έκεϊνον όσημέραι τών ποδών τοΰ πάπα προκυλινδούμενον καί ές τοσοΰτον ταϊς μανίαις συνισχημένον ώστε καί τδ άνά χεϊρας σκήπτρον, δ σύνηθες κρατεΐν τοϊς τών Ίταλών μεγιστάσιν, δδοΰσιν έκ μανίας καταφαγεϊν, έπειδή, λιτανεύων καί τήν πρδς άπαρτισμδν έξοδον προβαλλόμενος καί προτείνων τά αύτοϋ δίκαια, ούδ’ δλως τδν πάπαν έπειθεν άπολύειν, άλλ’ ήν παρά κωφώ λέγων. ’ Αντεπήγε γάρ καί ό πάπας τά ύπέρ τών Γραικών δίκαια, ώς έκείνων οδσα ή μεγαλόπολις έκείνοις πάλιν καί προσεγένετο καί δτι νόμος άνθρώποις ταΰτα, καί δώρα πολέμου καί πόλεις καί χρήματα, τδ δέ μεϊζον δτι κάκεϊνοι τής έκκλησίας υιοί καί χριστιανοί ’ χριστιανοϊς δέ κατά χριστιανών έφεϊναι, μή καί είς παροργισμδν τοΰ θείου πράττοιμεν.
20 Cf. Leutsch, I, ρ. 347 n° 43 ; II, ρ. 4L5 n° 36. 1 τοϊς : της Β Poss. 3 άνύσειεν : -οιεν ΑΒ Poss. 4 καί om. C 6 προ λαβών : προσλαβών Β edd. 8 κς' om. ΑΒ || 'Όπως — έστέλλοντο om. ΑΒ 10 μέν : δέ C || δηλώσοντας : -ωντας C 11 καθυφήκε : -εϊκε C 12 ΟΙ : ό C 13 ολον om. Β edd. 16 προκυλινδούμενον : -δόμενον C 19 αύτοϋ : αύτοϋ Β 20 έπειθεν : έπεθεν Α 23 οτι κάκεϊνοι om. edd.
revu ; voir Chronologie, II, p. 233 n. 49. Dans un passage confus, Fauteur de la Chronique anonyme (vers 670 : Müller, p. 386) voit en Métochitès et Mélitèniôtès les ambassadeurs qui conclurent l’union avec Rome. 5. Charles d’Anjou revendiquait des droits sur Constantinople par sa fille Béatrice, mariée à Philippe de Courtenay, l’héritier de Baudouin II ; voir p. 220 n. 3.
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27. Comment Licario, passé du côté de l’empereur, est mis à la tête de la flotte1. Charles se trouvant ainsi jugulé, l’empereur, débarrassé des soucis que celui-ci lui causait, s’appliquait plus fortement aux affaires les plus proches. Il reçoit Licario, passé de son côté ; l’homme avait une grande expérience des combats et il était maître d’une très grande île, que les gens du lieu appellent d’habitude Anémopylai, lorsqu’un accident de la fortune l’amena à fuir de là2. Il cède donc à l’empereur la souveraineté sur l’île et il est inscrit lui-même au nombre des familiers de l’empereur. Ayant perdu peu auparavant le sébastokratôr, perdu aussi le despote, tous deux ses frères, et encore, avant eux, l’autre sébastokratôr et le césar et le protovestiaire et le grand duc3, bref les plus hauts dignitaires, l’empereur se trouva dans l’obligation d’en mettre d’autres en place. Il tenait encore ce Licario au rang des simples particuliers, lorsque, après l’avoir fait embarquer sur des navires avec des troupes terrestres, il l’envoie vers l’Euripe pour combattre le grand seigneur Jean4*. Quand l’armée eut débarqué des navires près de Sôréoi6*, Jean, ayant appris leur débarquement et tout podagre qu’il fût, ne refusa pas de les combattre, mais aussitôt il disposa et prépara les forces latines pour foncer droit sur les troupes annoncées. Il livra une dure bataille, et il tombe frappé d’un trait ; son mal de pied ne lui permettait pas en effet de se caler solidement de part et d’autre contre les étrivières des étriers ; mais dès qu’il reçut le coup, il tomba aussitôt et fut pris. Avec lui un très grand nombre de Latins sont faits prisonniers, et en particulier le frère de Licario6. 1. Cf. Grègoras : Bonn, I, p. 95’°-9710 ; Typikon de Saint-Dèmètrios, p. 4591β·“ ; Sanudo : Hopf, p. 119-128, 136, 144-145. 2. L’historien résume dans ce chapitre la carrière de Licario (appelé Ikarios par les Byzantins), qui était un seigneur de l’île d’Eubée et qui avait cherché refuge auprès de Michel VIII ; voir sa notice dans PLP, n° 8154. Licario possédait un château, qui se trouvait probablement près de Karystos. Pachymérès en fait par erreur le maître d’« une grande île appelée Anémopylai » ; sur ce passage, voir Geanakoplos, Emperor Michael, p. 236 n. 28; J. Koder, Negroponte. Untersuchungen zur Topographie und Siedlungsgeschichte der Insel Euboia wdhrend der Zeit der Venezianerherrschaft, Vienne 1973, p. 47-49, 63 et 123. 3. Voici l’identité des dignitaires dont la disparition est mentionnée : le sébastokratôr Constantin Palaiologos (p. 137 n. 5, p. 152 n. 3), le despote Jean Palaiologos (p. 152 n. 3), le sébastokratôr Constantin Tornikios (p. 91 n. 3), le césar Alexis Stratègopoulos (p. 41 n. 7, p. 153 n. 7), le protovestiaire Jean Rhaoul (p. 117 n. 6, p. 154 η. 1), le grand duc Alexis Philanthrôpènos (p. 93 n. 14, p. 155 n. 7). Le despote Jean Palaiologos mourut en l’année 6782 (1er septembre 1273-31 août 1274) ; voir Chroniques brèves: Schreiner, I, p. 177, n°5. Alexis Philanthrôpènos, qui gagna la bataille de Dèmètrias, probablement durant le printemps ou l’été 1273 (voir Chrono logie, 11, p. 192), mourut au plus tard en août 1274, comme les trois dignitaires cités avant lui, puisque tous les quatre disparurent avant Jean Palaiologos. Le contexte chronologique de ce chapitre peut être situé en conséquence vers 1275, puisque le décès des deux frères de l’empereur est présenté comme récent.
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κζ'. "Οπως Ίκάριος, προσχωρήσας τώ βασιλεϊ, καθίσταται έπί τοΰ στόλου. Ούτως άναχαιτιζομένου τοΰ Καρούλου, ό βασιλεύς, τών έξ έκείνου φροντίδων απολυθείς, έπεβάλλετο τοϊς έγγύς κραταιότερον. Καί Ίκάριον προσχωρήσαντα δέχεται, άνδρα πολλήν μέν την ές μάχας πείραν έχοντα, κατάρχοντα δέ καί νήσου μεγίστης, ήν Άνεμοπύλας έθος τοϊς έκεϊ λέγειν, συμβάματι δέ τύ|χης έκεΐθεν φυγόντα. Τήν γοΰν νήσον προσκυροϊ βασιλεϊ καί αυτές τοϊς τοΰ βασιλέως οίκείοις έγγράφεται. Βασιλεύς δ’ άποβαλών πρύ ολίγου μέν σεβαστοκράτορα, άποβαλών δέ καί δεσπότην, τούς αύταδέλφους, έτι δέ πρύ τούτων καί άλλον σεβαστοκράτορα και καίσαρα καί πρωτοβεστιάριον καί μέγαν δοΰκα καί απλώς τούς έν τοϊς μεγίστοις άξιώμασιν, άλλους ανάγκην εϊχεν ίστάναι. Καί δή τοΰτον μέν τύν Ίκάριον καί έτι έν ίδιώταις είχε καί, άμα δυνάμεσι πεζικαϊς έμβιβάσας ναυσίν, έκεϊνον έπ’ Εύρίπου πέμπει τφ μεγάλω κυρίω Ιωάννη συμμίξοντα. Καί δή έπεί ό στρατύς τών νηών άπέβαινε περί που τούς Σωρεούς, ό Ιωάννης, πυθόμενος τήν έκείνων άπόβασιν καί γ’ ώς είχε, ποδαλγάς ών, της πρύς έκείνους ούκ άπέσχετο μάχης, άλλ’ αύτόθεν συνταξάμενος καί τύ Λατινικύν εύτρεπίσας, εύθύ τών άκουσθέντων ήιε. Καί μάχην κρατεράν συμμίξας, άκοντισθείς πίπτει ’ τά γάρ τών ποδών άλγημα ού παρείχε στερρώς άντιβαίνειν ταΐς έφ’ έκάτερα της έφεστρίδος κλίμαξιν, άλλ’ άμ’ ήκοντίζετο καί παρευθύς έπιπτε καί ήλίσκετο. Καί σύν αύτω άλλοι τε πλεϊστοι συμποδίζονται καί δή καί ό τοΰ Ίκαρίου αύτάδελφος.
1 κζ' om. ΑΒ || "Οπως — στόλου om. ΑΒ 2 έ[ξ init. lin. om. A 3 κραταιό τερον : κραταιρότερον Β 5 κατάρχοντα : τατάρχοντα Bekk. || Άνεμοπύλας : άναμοπύλας Β || τοϊς : της C 8 μέν πρύ όλίγου transp. ΑΒ edd. 8-9 αύταδέλφους : άδελφούς C 10 δοΰκα : δούκαν edd. 13 ό om. edd. 14 νηών : νεών ΑΒ edd. 20 πλεϊστοι : πολλοί ΑΒ edd.
4. Jean Ier de la Roche (p. 424 n. 1). 5. La leçon τούς Σωρεούς, conservée par tous les manuscrits, remonte sans doute à l’archétype. Il n’est pas exclu que cette forme erronée, provenant de la contamination de l’article, ait été en usage, comme est attestée la forme latine Soreus ; voir S. Lampros, Ώρεός, NE 1, 1904, p. 32-36 ; J. Koder, op. cil., p. 110. La forme correcte (Ôréos) est conservée plus haut (p. 271 *’) par tous les manuscrits. 6. La chronologie des affrontements rapportés dans ce passage est difficile à établir. Le contexte invite à les placer en 1275 ou 1276, c’est-à-dire après juin 1275 (p. 522 n. 4) et avant mai 1276 (p. 538 n. 3), à moins que l’historien n’anticipe sur le cours des événements. R.-J. Loenertz [Les seigneurs tierciers de Négrepont de 1205 à 1280, Byz. 35, 1965, p. 264-265 = Byzantina et Franco-Graeca, II, Rome 1978, p. 171 ; Les Ghisi, dy nastes vénitiens dans l’archipel (1207-1390), Florence 1975, p. 56] a pensé que Pachymérès se trompe et qu’il place en 1276 des événements qui se seraient passés trois ans plus tard (débarquement de Licario à Sôréoi ou Ôréoi au nord de l’Eubée, défaite et capture de Jean de la Roche à Batondas près de Chalkis). P. Poussines (Bonn, I, p. 760) a retenu la date de 1275 ; D. J. Geanakoplos (Emperor Michael, p. 296) reste plus vague : vers 1275. La solution définitive doit se trouver dans la ligne où l’a cherchée R.-J. Loenertz, c’est-à-dire dans les documents italiens.
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Pendant ce temps, une armée fait aussi irruption du côté de la terre ferme sous le commandement du grand stratopédarque Jean Synadènos et du grand connétable Michel Kaballarios1. Comme ils s’élançaient vers la forteresse de Pharsale, que la langue ancienne appelle Phthia, dans l’intention de ravitailler ceux qui se trouvaient dans la forteresse, ils tombent sur Jean le bâtard, qui, leur livrant bataille avec bravoure et vaillance, s’empare de très nombreux hommes et s’empare en particulier de Synadènos le grand stratopédarque2. Quant au grand connétable, la troupe italienne au service de Jean le poursuivit sans pouvoir l’atteindre ; mais celui-ci lâcha les brides à fond et prit la fuite ; grâce à une avance considérable, il échappa à ses poursuivants, mais il ne pouvait pas échapper au destin, eût-il tout fait pour cela. Il lança en effet son cheval à la débridée, pensant que ceux qui venaient derrière arrivaient, l’esprit occupé d’eux seuls, afin de leur échapper, quand il heurte un arbre de tout l’élan du cheval et se broie la poitrine. On finit par arrêter le cheval, car l’homme ne se préoccupait plus du cheval, mais de la blessure et de la mort ; on le descend à moitié mort et on le conduit comme on put à Thessalonique, où, à son décès, on l’enterre. Jean et les siens purent librement massacrer quiconque se présentait et rassembler du butin comme prix de la guerre. Les Romains comprirent aussi alors qu’ils avaient été vaincus au combat par Jean ; ce n’est pas en effet à découvert et en bataille rangée qu’il s’élança, mais, en surgissant d’une embuscade, capable qu’il était de ces coups-là, il frappa de stupeur par son apparition3 ; ayant battu vaillamment, par une attaque inattendue, une troupe d’élite qui avait une bonne expérience des combats, il remporte une gloire du plus grand éclat. Restés sans subir de dommages ou plutôt ayant enlevé comme prix du combat le grand seigneur Jean et les siens, les forces navales et tous ceux qui étaient sur les navires se rendent auprès du souverain, le cæur confiant. Le grand seigneur et les siens sont enchaînés et mis en prison, tandis que Licario, comme récompense de ses combats, est honoré de la dignité de grand connétable. Quant au peuple de Thèbes, il installe à la place, comme grand seigneur, Guillaume, le frère de Jean4. Après avoir honoré ce dernier et choisi de le prendre comme gendre, l’empereur le
1. Jean Synadènos était marié à la fille de Constantin Palaiologos, le frère de l’empereur; voir Polemis, Doukai, p. 179-180, n° 193; Ch. ΗΑΝΝΐακ-Gudrun Schmalzbauer, Die Synadenoi, JÔB 25, 1976, p. 134-135, n° 22 ; sur la dignité de grand stratopédarque, voir Guilland, BZ 46, 1953, p. 63-90 = Becherches, I, p. 498521 (notice de Jean Synadènos, p. 505). Sur Michel Kaballarios, voir PLP, n° 10044 ; sur la dignité de grand connétable, voir Guilland, Byz. 19, 1949, p. 99-111 = Becher ches, I, p. 469-477 (notice de Michel Kaballarios, p. 472). 2. Pharsale (ancienne Phthia) se trouve en Thessalie, à mi-chemin entre Lamia et Larissa. La nouvelle victoire du sébastokratôr Jean Doukas, chef de la Thessalie (p. 116 n. 5, p. 421 n. 5), est placée par l’historien à la même date que la défaite
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Έν τούτω δέ και στρατός άπδ ξηράς εισβάλλει, ούς ό μέγας στρατοπε δάρχης ό Συναδηνδς Ιωάννης ήγεν καί ό μέγας κονοσταΰλος ύ Καβαλλάριος Μιχαήλ. | Καί δή όρμήσαντες έπί Φάρσαλα φρούριον, δ Φθίαν ό παλαιός Β 412 έχει λόγος, έφ’ ώ σιταρκοϊεν τούς έν τω φρουρίφ, προσπίπτουσι τω έκ νοθείας Ιωάννη, δς δή καί, σφίσι συρράξας πόλεμον γενναϊον και άνδρικόν, 5 αίρει μέν και άλλους πλείστους, αίρει δέ καί τδν Συναδηνδν καί μέγαν στρα τοπεδάρχην. Τδν μέντοι γε μέγαν κονοσταΰλον ό ύπ’ έκείνφ λαδς Ίταλδς διώκων καταλαβεϊν ούκ ϊσχυσεν, άλλ’ βλαις ήνίαις εκείνος ένδούς, είς φυγήν ήλαυνε και τούς μέν διώκοντας, πολύ προθέων, έξήλυξε, τδ δέ γε μοιρίδιον άλύξαι ούκ ήν έκείνφ, κάν πάντ’ έπραττεν. Άτακτότερον γάρ 10 έλαύνων τδν ίππον, τούς όπισθεν οΐόμενος φθάνειν καί πρδς έκείνοις μόνοις έ'χων τδν νοΰν, όπως έκφύγοι, προσπταίει δένδρφ μεθ’ όλης της τοΰ ίππου φοράς καί κατά στήθος συνθλάται. Μόλις δέ τινες τδν ίππον στήσαντες — ού γάρ ήν έκείνφ μέλον τοΰ ίππου, άλλά γε της πληγής τε και του θανάτου —-, ήμιθνήτα καταβιβάζουσι καί, ώς εΐχον πρδς Θεσσαλονίκην άπαγαγόντες, έκεϊ 15 θάπτουσι τελευτήσαντα. Τοϊς δέ περί τδν Ίωάννην άνέδην ήν κτείνειν τδν προστυχόντα καί πολέμου γέρα σκυλεύειν. Έγνωσαν δέ καί τότε 'Ρωμαίοι λειφθέντες μάχη τοΰ Ίωάννου ' ού γάρ έξ έμφανοΰς ώρμα παραταξάμενος, άλλ’ έκ λόχου προσβαλών, οϊος έκεϊνος τά τοιαΰτα, κατέπληξε θεαθείς · 19 καί λαδν έ'κκριτον καί έπιεικώς μα|χών έ'μπειρον τφ παρ’ έλπίδα πταίσματι Β 413 άνδρικώς καταγωνισάμενος, δόξαν εύκλειας άποφέρεται τής μεγίστης. Τδ δέ γε ναυτικόν καί όσον άνά ταϊς ναυσίν ήν, άζήμιοι διατηρηθέντες ή μάλλον καί γέρα μάχης άπενεγκάμενοι τούς περί τδν μέγαν κύριον Ίωάννην, εύθύμφ καρδίφ πρδς τδν κρατούντα γίνονται. Καί οί μέν άμφί τδν μέγαν κύριον ύπδ δεσμοϊς φρουρά δίδονται, τιμάται δέ δ Ίκάριος άντίποινα τών 25 άγώνων τφ τοΰ μεγάλου κονοσταύλου άξιώματι. Ό μέντοι γε τών Θηβών λαδς τδν άδελφδν Ίωάννου Γουλίελμον μέγαν κύριον άντικαθιστάσιν. Έκεϊνον δ’ άγήλας δ βασιλεύς καί δοκιμάσας λαμβάνειν γαμβρόν ύφ’
2 ό1*34om. ΑΒ edd. || ήγεν post οΰς transp. ΑΒ edd. 4 σιταρκοϊεν : -χοϊεν Α 6 μέν καί άλλους πλείστους, αίρει om. Poss. καί άλλους πλείστους, αίρει δέ om. Bekk. 8 ένδούς : ένδείς G 9 έξήλυξε : έξέλυξε C Poss. 11 μόνοις om. C 12 προσπταίει : προσπαίει Β 14 μέλον : μέλλον AC || τε om. C 22 άνά ταϊς : έν αύταϊς C edd. 23 άπενεγκάμενοι : έπ- edd. de Jean de la Roche (p. 5271). Si, comme le suppose R.-J. Loenertz (Mémoire d’Ogier, p. 382-383 = p. 545), le Mémoire d’Ogier rapporte la même bataille, celle-ci devrait être datée de 1277 ; mais il reste à établir le premier point. 3. Jean le bâtard avait constamment recours à des expédients surprenants et ingénieux, comme celui qu’il utilisa pour sauver sa capitale Néai Patrai quelques années plus tôt (IV, 31). 4. Guillaume de la Roche (1280-1287) succéda au duché d’Athènes à son frère Jean, lorsque celui-ci mourut en 1280, peu après son retour de captivité. Sur la dignité de grand connétable, voir Guilland, Byz. 19, 1949, p. 99-111 = Recherches, I, p. 469-477 (notice de Licario, p. 472). Voir aussi Dolger, Regesien*, n° 2023 b (1276/1277).
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libéra moyennant de solides serments ; mais ce n’étaient qu’épousailles en l’air, fondées sur de pures promesses. Mais Jean n’eut pas plus tôt gagné sa patrie qu’il tombe malade et meurt ; son frère Guillaume, que le récit a présenté comme gendre de Jean1, succède au défunt dans tous ses droits de souveraineté. Il était hostile aux Romains, bien que chaque année la flotte fît irruption là-bas, mît à mal ses territoires et ne lui permît d’aboutir à rien, tandis que Licario était investi de la dignité de grand duc et commandait la flotte23 .
28. Encore à propos de l’ancien patriarche Joseph et de Bekkos. Alors que Joseph résidait dans le monastère d’Anaplous8, une grave maladie fond sur Jean, le patriarche en charge : c’était ce Bekkos qui était auparavant chartophylax4. Après avoir beaucoup souffert, il alla mieux, et il parut bon aux médecins de transférer le patient dans un lieu de repos, pour qu’il y fût soigné à part, de peur que les occupations ne fassent traîner la maladie ; comme il allait mieux et qu’il s’appliquait à prendre aussi de la potion purgative, la Laure fut jugée l’endroit favorable à cet effet. Pour cette raison, l’empereur voulut déplacer Joseph, jugeant qu’il ne convenait pas par ailleurs qu’habitent dans le même monastère le patriarche qui n’était plus en fonction et le patriarche qui était présen tement en exercice. Mais Jean connaissait le caractère enjoué de Joseph ; il savait aussi que c’était presque grâce à son suffrage qu’il reçut le gouvernail de l’Église : en effet, le souverain, qui désirait prendre conseil de lui, l’interrogea sur la personne appropriée, et Joseph choisit Jean de préférence aux autres, parce qu’il était par ailleurs savant et rompu aux affaires ; pour ces motifs donc, mais aussi parce qu’il se fiait à son esprit pacifique, il empêcha le transfert de Joseph et, ce dernier demeurant ainsi là, il réside lui-même au monastère ; à partir de ce moment, il se mit à correspondre avec Joseph®, recevant ses réponses dans un esprit amical et en toute affabilité. L’homme était en effet pacifique et enjoué ; il haïssait à ce point® l’action de l’Église qu’il ne rougissait même pas d’avouer souvent que son serment était ce qui l’empêchait d’être aussi dans cette affaire, car on ne devait pas faire plus que ce qui avait été fait, supposait-il. Pendant qu’il vivait là, Jean prit en mains de nombreux opuscules, que publiaient les dissidents, présentant l’opération comme dangereuse et menant loin de Dieu, et en même temps les Italiens comme coupables 1. Ci-dessus, p. 425’-,l>. 2. Sur la dignité de grand duc (commandant de la flotte), voir Guilland, BZ 44, 1951, p. 212-240 = Becherches, I, p. 535-562 (notice de Licario, p. 549). 3. Après la conclusion de l'union avec Rome, c’est-à-dire en janvier 1275, Joseph tut envoyé au monastère de Saint-Michel d’Anaplous, qui est appelé simplement la Laure (p. 529“, 531”, 533“) ; voir ci-dessus, p. 511’“, avec la note correspondante. 4. Voir ci-dessus, p. 51510-1·, avec la note correspondante.
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δρκοις άσφαλέσιν άπέλυε ' μετέωροι δ’ ήσαν οί γάμοι καθ’ ύποσχέσεις καί μόνας. ’Αλλ’ έκεϊνος άμ’ έπιβάς της πατρίδος καί άμα νόσω περιπεσών τελευτά · διαδέχεται δέ ό άδελφδς έκείνου Γουλίελμος, δν καί γαμβρόν Ίωάννου δ λόγος παρίστα, όλοτελώς τήν τοΰ τεθνηκότος κυριότητα. Καί ήν πρδς ‘Ρωμαίους άντιφερόμενος, εί καί κατ’ έτος ό στόλος, έκεϊσε προσβάλ- 5 λων, έκάκου τάκείνου καί ούδέν εια άνύειν, περιζωσαμένου την τοϋ μεγάλου δουκδς άξίαν του Ίκαρίου καί τδν στόλον άγοντος. κη'. "Ετι τά κατά τδν πατριαρχεύσαντα Ιωσήφ καί τδν Βέκκον. Τοΰ Ιωσήφ δέ καθημένου έν τη κατά τδν Άνάπλουν μονή, νόσος έπεισπίπτει τω Ιωάννη πατριαρχοΰντι δεινή · ήν δ’ ούτος δ Βέκκος δ καί πρότερον 10 χαρτοφύλαξ. Καί δή πολλά | παθών καί ραίσας, τοϊς ίατροϊς δόξαν, έν Β 414 σχολής τόπω μεταχθέντα, τδν άρρωστοΰντα κατ’ ίδιαν θεραπεύεσθαι, μή καί ή άσχολία τριβήν έμποιοίη τη νόσφ, έπεί καί ραίσας πρδς τω καί πόμα καθαρτικόν προσφέρεσθαι ήν, δ της Λαύρας πρδς ταΰτα τόπος έκρίνετο χρήσιμος. Καί δ μέν βασιλεύς διά ταΰτα μεταθεϊναι τόν Ιωσήφ έβούλετο, 15 ώς ούκ εύπρεπές άλλως δν έν μια μονή διατρίβειν τόν τε αργόν έκ πατριαρχίας καί τδν ήδη πατριαρχεύοντα. ’Αλλ’ δ Ιωάννης, άμα μέν είδώς τδ τοΰ Ιωσήφ ιλαρόν καί ώς, αύτοΰ σχεδόν ψηφισαμένου, έκεϊνος τά πηδάλια της έκκλησίας έλάμβανε — καί γάρ τήν παρ’ έκείνου βουλήν θέλων δ κρατών λαμβάνειν περί προσώπου διεπυνθάνετο, κάκεϊνος τοΰτον παρά τούς λοιπούς έξελέγετο, 20 ώς άλλως λόγιον καί έπί τοϊς πράγμασι τρίβωνα —, άμα μέν ούν διά ταΰτα, άμα δέ καί τω τής σφετέρας γνώμης πιστεύων είρηνικφ, διεκώλυσε μέν τδν Ιωσήφ μετατίθεσθαι, οΰτω δ’ δντος έκεϊσε, καί αύτδς τή μονή ένδημεϊ καί ήν τδ άπδ τοΰδε καί προσαποστέλλων πρδς Ιωσήφ καί τάς άπ’ έκείνου απο κρίσεις φιλοφρόνως καί μετά προσήνειας πάσης δεχόμενος. Ήν γάρ δ άνήρ 25 έκεϊνος ειρηνικός τε καί ίλαρδς καί έπί τοσοΰτον τή τής έκκλησίας πράξει άπήχθετο ώστε μηδ’ αίσχύνε|σθαι πολλάκις δμολογεϊν τδν όρκον γενέσθαι Β 415 κωλύμην τοΰ καί αύτδν έν τούτοις είναι, έπεί πλέον ούκ ήν γενέσθαι τών πραχθέντων, ώς ύπελάμβανεν. Έν τούτοις διάγων, δ Ιωάννης πολλά μέν γραμμάτια είς χεϊρας είχε 30 λαμβάνων, ά δή καί οι σχιζόμενοι έξετίθουν, δεικνύντες την πράξιν ώς σφαλεράν καί Θεοΰ πόρρω βάλλουσαν, άμα δέ καί τούς Ιταλούς ένόχους 2 καί άμα om. Β edd. 8 κη' om. ΑΒ || "Ετι — Βέκκον om. ΑΒ 9 Τ[οΰ init. lin. om. A 10 ούτος : αύτός C edd. 12 μεταχθέντα : μεταθέντα Pose, μετατεθέντα Bekk. 13 έμποιοίη : έμποίη Poss. έμποιη Bekk. 15 έβούλετο : ήβ- Α 16 δν άλλως transp. Α 17 Ιωάννης : ίωσήφ Α 18 τά πηδάλια : τά πηδά[...] A in lac. om. Β 19 παρ’ : άπ* ΑΒ edd. 20 λοιπούς : πολλούς G edd. 24 πρός : τόν Β 25 πάσης προσηνείας transp. Α 26 έπί om. edd. 27 τόν δρκον : τούς όρκους ΑΒ 28 γενέσθαι : γίνεσθαι ΑΒ 32 πόρρω : - Cf. Matthieu, 14, 11 ; Marc, 6, 28.
33 γίγνεσθαι : γίγεσθαι Α γίνεσθαι edd. 34 πατριαρχεύσοντι : -σαντι BC Poss. 35 πατριαρχίας : -χείας Β edd. 36 ώβελίζοντο : ώβελλί- Β Poss. 37 ού : ού edd. 38 ές δπαν : έσά C 39 ίστορήκαμεν : -ήσαμεν C 40 Σφραντζαίνη : Φρ- C edd. 41 πατριαρχεύσοντος : -σαντος Α 42 μάρτιος mg. ABC 43 δ’ : δέ C 44 έχων om. C 12. Sur l’emploi des mois attiques, voir Pachymérès, I, p. 114 n. 1. 13. Georges de Chypre reçut à la fois la tonsure monastique et l’ordre du diaconat, et il fut promu patriarche le même jour, le 28 mars 1283, d’après la Chronique citée au début du chapitre. Ainsi un diacre pouvait recevoir le μήνυμα et la πρόβλησις de l’empereur. Seul Syméon de Thes salonique (PG 155, 441A) aborde ce point du degré d'ordre qu’implique la promotion du patriarche par l’empereur : il affirme que, si le récipiendaire est simple laïc au moment de son élec-
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faculté de réaliser par ses ordres ce qui lui convenait. Disciple d’Acace, qui était un homme pieux et très réservé et qui avait paru sceptique sur les actions réali sées hier, c’est Germain, un homme parfaitement pieux lui aussi et simple de moeurs, au point d’avoir été mis au nombre des pères spirituels de l’ancien patriarche14, que le patriarche, de concert avec l’évêque de Kozylè, choisit comme proèdre d’Héraclée de Thrace et comme son propre ordinant et com mande en même temps à l’évêque, le temps en disposant ainsi, d’ordonner métropolite15. C’est la divine église d’Irène l’Ancienne16, une fois que la sainte table mystique eut été abondamment purifiée et bénite grâce à certaines prières, qui vit l’ordination du métropolite. De nouveau, celui-ci et l’évêque ordonnent le patriarche d’abord prêtre, puis évêque, en la fête solennelle des Rameaux17. Il n’est pas mauvais de s’arrêter brièvement sur l’ordination. 15. Ordination du patriarche le Chypriote et ce qu’elle occasionna18. La sainte table de la très grande église fut purifiée grâce à des prières et des bénédictions, tandis que se groupaient autour de l’ordinand ceux des dissidents qui s’inclinaient, des hommes qui étaient ignorants des cérémonies, mais qui paraissaient brûler de zèle. La preuve en est qu’ils ne savaient rien du tout non seulement du rituel de l’ordination, mais même pas du rituel de l’autel lui-même, au point qu’on risqua pour cette raison de déroger à l’exacte observation des rites. Leur but était en effet d’empêcher les clercs d’être présents et d’observer les cérémonies, qui que ce fût. Les nécessités de l’action en cours et le besoin d’assurer en quelque sorte à la cérémonie un bon déroulement les persuadèrent de prendre avec eux, surtout dans le sanctuaire lui-même, un membre du clergé, l’ecclésiarque19, afin que celui-ci vînt en aide par ses interventions et ses instruc tions. Ainsi, il leur parut suffisant pour l’instant d’observer l’essentiel, au prix de transgressions partielles. Les membres du clergé furent absolument exclus de l’église, alors que le grand logothète lui-même20, que personne ne retenait, mais qui jugeait lui-même séant d’être absent de la cérémonie, se tenait à distance, la porte étant verrouillée ; il voyait à peine et, par la réserve de son attitude, il mettion, il doit être ordonné prêtre avant d’être promu. Le cas de Georges de Chypre permet de sup poser qu’il suffisait d’avoir reçu un ordre majeur et d’être devenu un Ιερωμένος. Sur le monastère du Prodrome de Pétra, voir Janin, Églises de Constantinople, p. 421-429, et particulièrement p. 422. 14. Laurent, Regestes, n° 1415 ; mais Germain fut nommé père spirituel du patriarche Joseph probablement sous son second patriarcat, plutôt que sous le premier. Germain (PLP, n° 3747) et son maître Acace (PLP, n° 483) ont été mentionnés dans le livre précédent (Pachymérès, Π, p. 587”). 15. Le patriarche élu recevait l’ordination épiscopale du métropolite d’Héraclée de Thrace, parce que l’évêché de Byzance se trouvait à l’origine dans cette éparchie. Ce privilège du titulaire d’Héraclée est rappelé par le Pseudo-Kôdinos (Verpeaux, p. 28121'23) et par Syméon de Thessa lonique (PG 155, 452C D). Le mot « proèdre » est déjà employé plus haut (VII, 9) comme équiva lent d’évêque. 16. Sur l’église d’Irène l’Ancienne, située tout près (et légèrement au nord) de Sainte-Sophie, voir Janin, Églises de Constantinople, p. 103-106. 17. Georges de Chypre fut ordonné prêtre et évêque à Sainte-Sophie le jour des Rameaux, c’està-dire le 11 avril 1283. L’évêque de Kozylè et Germain d’Héraclée de Thrace durent s’adjoindre un troisième évêque pour officier, car l’ordination d’un évêque requiert la participation de trois évêques : canon 4 de Nicée I (Joannou, 1/1, p. 261112), canon 1 du synode de Constantinople de 394
RELATIONS HISTORIQUES, VU, 14-15
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ευλαβούς και τά πολλά συντετηρημένου καί έπί τοϊς45 χθές πραχθεϊσι δόξαντος άμφιγνωμονεϊν, μαθητήν Γερμανόν, ευλαβή γε κάκεϊνον ές άπαν καί τό ήθος άπλοϊκόν, ώς καί έν πνευματικοϊς ταχθέντα τφ πατριαρχεύ-
σαντι46, άμα μέν σύν τω Κοζύλης πρόεδρον Ήρακλείας τής κατά Θράκην καί χειροτονητήν έαυτοΰ ψηφίζονται, άμα δέ καί47 τω έπισκόπω προτρέπε- 5 ται, ούτω τοΰ καιρού σχεδιάζοντος, είς μητροπολίτην χειροτονεΐν · καί ό τής Παλαιός Ειρήνης θείος ναός, πολλά καταπλυνθείσης πρότερον τής
ίεράς καί μυστικής τραπέζης καί τισιν άγιασθείσης εύχαϊς, τήν έκείνου εϊδε48 χειροτονίαν. Αύτός δ’ αυθις κάκεϊνος πρώτον μέν Ιερέα, είτα δέ κάν49 τή λαμπρή έορτή τών Βαΐων άρχιερέα τόν πατριάρχην χειροτονοΰσιν. Ού 10 χείρον δέ μικρά καί περί τής χειροτονίας διαλαβεϊν.
ιε'. Χειροτονία50 τοΰ πατριάρχου Κυπρίου καί τά περί ταύτην.
Ήγνιστο μέν εύχαϊς τε καί άγιάσμασιν ή51 τής μεγίστης έκκλησίας Ιερά τράπεζα, συνήγοντο δέ καί52 περί τόν χειροτονηθησόμενον οί δή καί τών
σχιζομένων συγκατεκλίνοντο, άνδρες πρός μέν τά τελούμενα άμαθεϊς, 15
δόξαντες δέ τώ ζήλφ προστετηκέναι. Μαρτύριαν δέ τό μηδ’ είδέναι μηδ’ δλως μή ότι γε χειίροτονίας τάξιν, άλλ’ ούδ’ αύτήν τήν τοΰ βήματος, ώστε53 Β 46 καί κινδυνεύειν διά ταϋτα παροραθήναι τήν έκείνων άκριβή παρατήρησιν. Έκείνοις γάρ ήν ό σκοπός άπερεϊν κληρικοϊς μή παρεϊναι μηδ’ όψιν
προσβάλλειν τοϊς τελουμένοις, κάν δστις καί εϊη · ή δ’ άνάγκη τών πραττο- 20 μένων, ώς εύοδοϊντο τά τής τελετής54 άμηγέπη, ενα τών τοΰ κλήρου προσλη-
φθήναι, καί έν αύτοϊς τοϊς άδύτοις τό μέγιστον, τόν έκκλησίαρχον, επειθεν, έφ’ ω ξυνεπιλαμβάνειν σφίσι καί πράττοντα καί διδάσκοντα. Καί οΰτω μέν έκείνοις άποχρήν έπί τοΰ παρόντος έδόκει55, εί, παραβάντες τό μέρος,
τό καθόλου διαφυλάττοιντο. Οί δέ τοΰ κλήρου τής έκκλησίας μέν τό παρά- 25 παν έξεκλείοντο, δπου γε καί αύτός δ μέγας λογοθέτης, μηδενός κωλύοντος,
άλλ’ αύτός γε κρίνων τήν άπουσίαν έαυτοΰ άξίαν τοϊς τελουμένοις, μακρό-
45 τοϊς : τής Β 46 πατριαρχεύσαντι : -σοντι ΑΒ 47 καί om. edd. 48 είδε : είχε Β 49 κάν : καν Β 50 Χειροτονία — ταύτην om. ΑΒ 51 ή om. C 52 καί om. ΑΒ edd. 53 ώστε : ώς ΑΒ edd. 54 τε[λετής om. C 55 έδόκει : -ώκει Α
(Joannou, 1/2, ρ. 4421), canons 13 et 49 de Carthage (Joannou, 1/2, p. 2271 et 26716·18).19De20même, l’évêque de Kozylè dut être assisté de deux autres évêques pour ordonner au préalable Germain. Ces adjoints étaient d’une ordination contestée, mais la personnalité de l’ordinant principal éclip sait en quelque sorte les assistants et suppléait à leur indignité. 18. Cf. Grègoras : Bonn, I, p. 16317-16612. 19. La forme έκκλησίαρχος (au lieu de l’habituel έκκλησιάρχης) que donnent les trois manuscrits, ainsi que la Version brève, a été conservée dans l’édition, bien qu’elle ne soit pas attes tée ailleurs. La faute de copie impliquerait à la fois une mauvaise lecture de la finale et un dépla cement de l’accent. L’auteur a voulu peut-être employer une forme recherchée et archâïsante. Le second emploi du mot (έκκλησιάρχου : p. 20322) ne permet pas de retrouver la forme première. Sur l’ecclésiarque, voir Darrouzès, Offikia, index, s.v. 20. Théodore Mouzalôn.
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GEORGES PACHYMÉRÈS
tait en évidence le caractère indigne de la cérémonie. Les clercs, qui s’étaient glissés en haut dans les katèchouméneia21, étaient empêchés par des inspecteurs de se pencher et de voir l’action en cours, soi-disant parce qu’un empêchement pourrait en découler pour le patriarche, incapable, par délicatesse d’âme, d’accé der à une attitude digne à cause de l’indignité des personnes présentes. Lorsque la cérémonie fut achevée et que le ciboire de l’église fut bien rem pli avec les trois pains présanctifiés, qui devaient suffire pour les trois jours de la grande semaine22, le patriarche se rendit aussitôt auprès de l’empereur pour célébrer avec lui la fête selon la coutume, tandis que les clercs étaient à nou veau exclus des synaxes sacrées, car on ne faisait aucun cas des peines impo sées par Joseph23. Le lundi luisît, et l’église était accessible aux partisans du patriarche, mais le temple était interdit aux clercs. Arriva le mardi, et on fit de même. Le mercredi était arrivé, et on allait leur accorder le pardon ; comme ces gens ne pouvaient se mettre d’accord sur les décisions prises, mais qu’ils hési tèrent longtemps, l’heure de la cérémonie des présanctifiés passa24. Après avoir fini par placer de chaque côté une masse de gens simples et une foule qui paraissait ne compter que des zélotes, ils concédèrent aux dignitaires de l’Église de passer au milieu de ces gens, de l’autre côté des belles portes, de se prosterner, de demander pardon et d’être ainsi jugés dignes de participer à l’as semblée ecclésiale25. Ils exécutèrent donc dans l’obscurité les hymnes vespé rales, mais ils omirent la liturgie ; je ne sais si la raison fut le manque de temps ou plutôt le fait qu’ils ne jugèrent pas encore dignes d’être sanctifiés par la par celle sacrée ceux qui avaient reçu le pardon, comme le lendemain le montra ; aussitôt chacun fut renvoyé chez soi. Comme on célébrait la liturgie du grand et saint jeudi et que les clercs y assistaient, ces gens voulurent les abuser sur la consécration ; ils reçoivent du marché le pain, qu’ils envoyèrent chercher en secret ; ils le rompirent en morceaux et le distribuèrent comme des parcelles de pain sacré26 aux clercs, qui n’étaient pas au courant. Lorsque la chose fut connue plus tard, ils en éprouvèrent la plus immense affliction. Cependant, même cela leur parut supportable en comparaison de ce qu’on attendait pour l’avenir ; tout en supportant ces maux, ils en attendaient de pires, car ils ne s’affligeaient pas tant de l’épreuve des maux présents que de l’attente des maux à venir. En effet, le chagrin présent, survenu à des hommes qui supportent natu rellement même l’insupportable, chagrine naturellement et afflige celui qui éprouve des difficultés, mais il est de nature à être aboli par la consolation qu’on reçoit du plus grand nombre. Au contraire, le chagrin auquel on s’attend 21. Ainsi sont appelées les tribunes qui se trouvent au-dessus des bas-côtés de Sainte-Sophie ; voir Janin, Eglises de Constantinople, p. 461. 22. Le dimanche des Rameaux, on consacrait, en plus du pain destiné à la communion du jour, trois autres pains qui seraient consommés respectivement les lundi, mardi et mercredi de la semaine sainte (la « grande » semaine). Ces jours-là, en effet, on ne célébrait pas l’eucharistie, mais on communiait cependant, grâce aux espèces consacrées le dimanche précédent et appelées pour cette raison pains « présanctifiés ». Sur le rite, son histoire et son déroulement, voir, en particulier, DThC 13, 1936, col. 96-102 (I. Ziadé) ; ThEE 10, 1960, col. 601-605 (E. ThéODôrou et G. G. Mpékatôros). 23. Laurent, Regestes, n° 1458 (janvier 1283). Les clercs avaient en effet accompli la peine de trois mois qui leur avait été imposée par Joseph, ou plutôt par son entourage (VII, 6).
RELATIONS HISTORIQUES, VII, 15
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θεν έπεζυγωμένης56 τής πύλης ίστάμενος, μόλις έώρα καί τφ ύπεσταλμένφ57 τοΰ ήθους τό άνάξιον παρεδείκνυ · άνω δέ που τών κατηχουμενείων παραβυόμενοι, όπτήρας εΐχον τοΰ μή παρακύψαι μηδ’ ίδεϊν τα πραττόμενα, ώς
έντεΰθεν κωλυθησομένου δήθεν τοΰ μή δυναμένου έπέΙχεσθαι58 τω άξίφ τής Β 47
τών συμπαρόντων άναξιότητος χάριν δι’ άγαθότητα πνεύματος.
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Έπεί δέ καί τά τής τελετής διήνυστο καί τρισί προηγιασμένοις άρτοις, ώς ταΐς τρισίν ήμέραις τής μεγάλης έβδομάδος άρκέσουσι59, τό τής έκκλησίας πυξίον ένικανοΰτο, Ô μέν60 πατριάρχής πρός βασιλέα αύτόθεν άπήντα έκτελέσων μετ’ έκείνου τήν έορτήν κατά τό σύνηθες, οί δέ καί αύθις τών Ιερών συνάξεων έξεκλείοντο, παρ’ ούδέν θεμένων τάς τοΰ Ιωσήφ προστιμήσεις, 10 Έπέφωσκεν ή δευτέρα, καί τοϊς μέν τοΰ πατριάρχου Ô ναός άνεΐτο, τοϊς δέ γε κληρικοϊς άβατον τό τέμενος ήν. Επέστη ή τρίτη, καί τά αύτά διεπράτ-
τετο. Ώς δ’ ή τετάρτη παρήν καί ήδη συγχωρεΐν έμελλον σφίσιν, έπεί ούκ ήν συμφωνεϊν έκείνους έπί τοϊς δόξασιν, άλλ’ άμφεγνωμόνουν έπί πολύ, ώς καί παρελθεϊν τήν τής προηγιασμένης τελετής61 ώραν, μόλις στήσαντες έφ’ 15 έκάτερα όχλον άλλως καί πλήθος δοκοΰν έν ζηλωταϊς άριθμεϊσθαι, μέσον έκείνων παρά θάτερα τών ώραίων πυλώνων παρεϊχον τούς τής έκκλησίας
διερχομένους προσπίπτειν καί συγγνώμην αίτεϊν καί οΰτως άξιους νομίζεσθαι τής συνεκκλησιάσεως. I "Αμα γοΰν τά τών έσπερίων ύμνων ύπό σκότω Β 48 τελέσαντες, παριδόντες τήν λειτουργίαν, ούκ οίδα διά τόν καιρόν μή έκχω- 20 ροΰντα62 ή μάλλον διά τό μή δικαιοΰν έτι άγιασθήναι τούς συγχωρηθέντας
τώ ίερώ κλάσματι, ώς ή ύστεραία εδειξεν, έπ’ οϊκου άπελύετο έκαστος. Ώς δέ τής ίεράς καί μεγάλης πέμπτης έτελεϊτο ή λειτουργία καί αύτοί συμ-
παρήσαν, έκεϊνοι, θέλοντες σφίσι παραλογίσασθαι τόν άγιασμόν, πέμψαντες κρυφηδόν63, έξ άγοράς λαμβάνουσιν άρτον καί, κλάσαντες είς λεπτά, 25
μηδέν είδόσι μετεδίδουν ώς ίεροΰ άρτου κλασμάτων · δ δή καί γνωσθέν ύστερον, ούκ εϊχον δ τι64 έξ ύπερτέρας65 άνίας66 καί γένοιντο67. Όμως δέ πρός τά έσαΰθις έλπιζόμενα οίστόν κάκεϊνο έδόκει, καί, φέροντες τά τών κακών, προσεδόκων μείζω, ού τόσον τοϊς68 παροΰσι διά τήν πείραν όσον τοϊς προσδοκωμένοις διά τήν έλπίδα έξανιώμενοι. Τό γάρ παρόν λυπηρόν, 30 έπιστάν άνθρώποις φύσιν έχουσι φέρειν καί τά άνύποιστα69, λυπεί μέν ώς
είκός καί àviçt τόν πειραθέντα70 τών δυσχερών, τή δέ71 παρά τών πολλών
56 έπεζυγωμένης : έπιζ- ΑΒ 57 ύπεσταλμένφ : ύποσ- Β 58 έπέχεσθαι : ύπ- edd. 59 άρκέσουσι : άρέσκουσι C 60 μέν om. edd. 61 τελετής : -τήν C 62 έκχωρούντα : -χορ- Α 63 κρυφηδόν : -ιδόν C 64 ô τι : έτι C 65 ύπερτέρας : -αν C 66 άνίας : άνοίας ΑΒ Poss. 67 δ τι ante γένοιντο add. C 68 τοϊς om. C 69 γνωμικόν mg. AC 70 πειραθέντα : -ρασθ- Β edd. 71 τή δέ : τή δέ τή C 24. La cérémonie du mercredi saint (liturgie des présanctifiés) fut omise ; le pain resta ainsi de côté et il fut retrouvé l’année suivante dans ce ciboire (VU, 28), qui n’était donc utilisé que pour le Carême. 25. Les belles portes font communiquer le narthex intérieur, où était massée la foule, avec l’église elle-même ; voir Janin, Églises de Constantinople, p. 462. 26. Sur les divers termes désignant le pain sacré ou bénit, voir Pachymérès, I, p. 169 n. 5.
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GEORGES PACHYMÉRÈS
procure à celui qui aura à l’éprouver une inquiétude difficile à maîtriser. C’est pourquoi, comme ils supportaient eux aussi de leur mieux les maux présents, le futur leur apportait une terrible attente, et ce qui était survenu paraissait sup portable à cause de l’attente d’un avenir affligeant. On en était là, lorsque la principale des fêtes arriva27, où les dignitaires de l’Église, en leur qualité de chrétiens, devaient s’unir par le baiser de charité. On convoqua les évêques, on convoqua les clercs, et, réunis ensemble le lundi après le premier et grand jour, c’est par de saints baisers, comme le jour y invi tait et comme la nécessité y obligeait, qu’ils montrèrent leur amour mutuel28. 16. De l’astre qui apparut à midi. Ce qui se fit alors était en réalité risée et illusion ; c’est ce que montra un astre, que les experts en la matière appellent Saturne, sans parler du songe qu’eut un évêque : alors que tous les évêques siégeaient ensemble dans un synode majeur, ce long ensemble de sièges se trouva subitement brisé et en même temps tous se trouvèrent jetés honteusement à terre, et ils gisaient ainsi, attirant la pitié d’une nombreuse assistance. Mais voici pour l’astre. Au milieu du jour en effet, alors que le soleil brillait, au cours du mois d’avril29, lorsque le soleil, parcourant sa révolution printanière, se montre plus pur qu’auparavant, grâce à la dissolution des nuages hivernaux, l’astre brillait de manière res plendissante au milieu du ciel, même si on dit que les planètes, parce qu’elles sont proches, ne resplendissent pas. Néanmoins, d’un côté à cause de l’éléva tion de sa sphère par rapport aux autres et d’un autre côté du fait que les yeux, en recevant les rayons du soleil, étaient malades à cause de ce qui entoure les rayons, si toutefois le resplendissement vient d’un relâchement, cette planète resplendissait au mieux. Les uns rangeaient donc ce signe parmi les signes favorables : la lumière des bienfaits allait en effet briller pour eux, et toute la ténèbre et l’obscurité allait être chassée par la présence du patriarche. Mais des savants l’interprétaient comme la disparition des hommes les plus illustres et la ruine de leur dignité, faisant une meilleure prédiction : comparant en effet l’élé vation de l’astre avec la grandeur des hommes, ils attribuaient le vieux et le froid à ces hommes, qui allaient être gelés par le froid des malheurs. C’est ce qui suivit sans retard. 17. De la déposition des évêques aux Blachernes30. En effet, le lundi de la semaine qui suit la Résurrection et qu’on appelle aussi semaine de la Rénovation, un décret impérial est publié, et celui qui était jusque-là le moine Athanase devient l’évêque Andronic et est inscrit au rang 27. C’est-à-dire le dimanche de Pâques, qui tomba en 1283 le 18 avril. 28. La scène est datée du lundi de Pâques, soit du 19 avril 1283. 29. C’est le seul cas où ['historien emploie la formule μήν ίστάμενος. Dans le sens technique, elle indique la première décade du mois (Grumel, La chronologie, p. 168) ; c’est peut-être le cas ici. L’historien utilise plus souvent la formule μήν ένιστάμενος, qui, après vérification des divers emplois de l’expression dans l’Histoire, indique simplement, sans plus de précision, le cours du mois. Sur l’emploi des mois attiques, voir Pachymérès, I, p. 114 n. 1. 30. Cf. Grègoras : Bonn, I, p. 1714-1735 ; Pseudo-Sphrantzès : Grecu, p. 1701216 ; Mélitèniôtès : Orphanos, p. 119-123 ; Métochitès, Histoire, I : Cozza-Luzi, p. 97-105 ; Π : p. 225-226.
RELATIONS HISTORIQUES, VE, 15-17
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παραμυθία έκλύεσθαι πέφυκεν · έλπιζόμενον δέ δυσδιάθετον τήν φροντίδα τώ πεισομένω παρέχει. I Ταΰτ’ άρα κάκείνοις, τό παρόν τών κακών ώς ένήν Β 49 φέρουσι, δεινήν έλπίδα τό έπελευσόμενον ήγε, καί οίστόν έδόκει τό έπιστάν διά72 τήν έλπίδα τοΰ μέλλοντος λυπηρού. *Ην ταΰτα, καί ή κυρία έπέστη τών έορτών, καθ’ ήν εδει καί συνδεΐσθαι 5
τούς τής έκκλησίας, χριστιανούς γε όντας, άγάπης φιλήματι. Καί δή προσεκαλοΰντο μέν άρχιερεϊς, προσεκαλοΰντο δέ καί73 κληρικοί, καί, τής έπί τή πρώτη καί κυρίςι δευτέρας συναχθέντες74 άμα, φιλήμασιν άγίοις, ώς ή
τε ήμέρα παρήνει καί τό χρεών ήπειγε, τήν πρός άλλήλους συνίστων άγάπην.
10
ις'. Περί75 τοΰ φανέντος κατά μεσημβρίαν άστέρος. ΤΗν76 δέ άρα γέλως καί ειρωνεία τό τότε πραχθέν, δ δή καί άστήρ, δν
Κρόνον οί περί ταΰτα δεινοί λέγουσι, παρεδείκνυ, ίνα μή λέγω καί τό καθ’ ΰπνους δόξαν τινι τών άρχιερέων, ώς, άμα77 καθεζομένων άπάντων έν συνόδω μείζονι, συντετρϊφθαι μέν έξαίφνης τόν μακρόν θρόνον έκεϊνον, 15
άμα δέ πάντας κατά γής άσχημόνως έρρϊφθαι καί οΰτω κεϊσθαι, ελκοντας τόν άπό πολλών έλεον. Άλλ’ οϊον τό τοΰ άστέρος. Μεσούσης γάρ ήμέρας,
τοΰ ήλιου λάμποντος, μηνός βοηδρομιώνος78 ίσταμένου, δτε, τήν έαρινήν τροπήν παρελαύνων, ήλιος καθαρώτερος ή πρότερον δείκνυται, τών χειμε ρινών νεφών διαλυομένων, κατ’ ουρανόν μέσον έπέφωσκε στίλβων, εί καί 20 μή στίλβειν οί πλανήτες79 διά τό έγγύς εϊναι λέγονται · άλλ’ όμως έκεϊνος, τοΰτο μέν τώ80 τής καθ’ αύτόν81 I σφαίρας ύψώματι πρός τούς άλλους82, τοΰτο Β 50 δέ καί τώ τάς τοΰ ήλιου άκτϊνας δεχομένους τούς όφθαλμούς τώ κατ’ αΰτάς άρρωστεϊν περιχύματι, εϊπερ καί έξ άτονίας τό στίλβειν, καθ’ δσον ήν
εστιλβεν. Οί μέν ουν έν άγαθοϊς έταττον τό σημεϊον · περιλάμψαι γάρ σφίσι 25 τό τών άγαθών φώς μέλλειν, καί παν σκοτώδες καί άμαυρόν άπελαθήναι τή τοΰ πατριαρχεύσαντος παρουσίςι. Λόγιοι δέ άνδρών μεγίστων άφανισμόν καί τής κατά σφάς τιμής φθοράν ένενόουν83, κρείττω μαντευόμενοι · τό γάρ
τοΰ84 άστέρος ΰψωμα τώ μεγαλείφ τών άνδρών παραβάλλοντες, τό κρονικόν καί ψυχρόν αύτοϊς ένετίθουν85, ώς πηχθησομένοις τφ κρύει τών συμφορών · 30 δ δή καί86 κατά πόδας ήκολούθει. ιζ'. Περί87 τής καθαιρέσεως τών άρχιερέων έν ταϊς Βλαχέρναις. Τής γάρ δευτέρας έβδομάδος μετά τήν Άναστάσιμον, ήν δή88 καί Διακαινήσιμον89 λέγουσιν, έκτίθεται μέν δόγμα βασίλειον, μετασκευάζεται90 δέ
ό τέως μοναχός Αθανάσιος εις άρχιερέα Ανδρόνικον, τάττεται δέ καί γρά- 35
72 διά : πρός edd. 73 καί om. ΑΒ edd. 74 συναχθέντες corr. Bekk. : -ας ABC Poss. 75 Περί — άστέρος om. ΑΒ 76 ΤΗν : ήν Α 77 μέν post άμα add. C 78 άπρίλλιος mg. ΑΒ 79 πλανήτες: πλανήται edd. 80 τφ om. ΑΒ edd. 81 καθ’ αύτόν: κατ’ αύτόν edd. 82 πρός τούς άλλους om. edd. 83 ένενόουν : έννε- C 84 τού om. Β edd. 85 ένετίθουν : άν- ΑΒ 86 καί om. ΑΒ edd. 87 Περί — Βλαχέρναις om. ΑΒ 88 δή om. C 89 Διακαινήσιμον : -κινή- Β edd. 90 μετασκευάζεται : κατα- edd.
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d’évêque de Sardes et de père de l’empereur31, allant même, comme je l’enten dis dire à certains, des hommes incapables de mentir, jusqu’à se proclamer et se dire le représentant de Dieu, non pas grâce à l’intervention d’autres personnes, mais par lui-même et de sa propre autorité : il était gardé en effet par la Provi dence, afin de venger la divinité, en poursuivant les impies. C’était une chose pitoyable et étrange : on donna l’autorisation pour permettre de mener ces actions contre certaines personnes, alors qu'Andronic se préparait à exercer la vengeance contre d’autres personnes. Ce qu’ils voulaient poursuivre et réfor mer, c’étaient en effet pour les premiers les actions accomplies la veille et l’avant-veille concernant le pape, conformément aux canons d’ailleurs, comme ils l’affirmaient aussi dans leurs demandes, mais c’étaient pour Andronic les événements survenus autrefois à cause des illégalités qui furent commises à l’endroit de Jean, le fils de l’empereur Laskaris, c’était le mépris dont fut l’ob jet le patriarche Arsène par sa mise à l’écart, parce qu’il militait, et c’était en troisième lieu sa propre retraite, sans compter qu’ils auraient dû eux aussi, en leur qualité d’évêques, suivre et conjuguer leur zèle avec lui pour secourir le patriarche, mais non rejeter ce patriarche et en demander un autre, le dédaigner, lui un homme zélé, et lui substituer à la tête de son Eglise Chalazas32. Excité par cela, il était irrité en lui-même contre ses vieux collègues qui étaient encore en vie, mais, dissimulant néanmoins son sentiment, en public il s’en prenait à tous. Un prostagma de l’empereur est donc émis, qui le nomme père, comme on l’a dit, et qui cautionne ses sentiments33. Comme représentants du souverain, on envoie Michel Stratègopoulos, qui fut honoré plus tard de la dignité de prôto stratôr, ainsi que les siens34. L’église de la Théotokos des Blachernes fut le lieu où ces gens se réunirent, avec la présence du patriarche. On prescrivit entre autres choses de juger comme pour un crime de lèse-majesté celui qui s’oppo serait sur quelque point aux décisions qu’on prendrait. Siègent donc ensemble le patriarche et l’évêque de Sardes et les dissidents de son entourage, une masse de gens ; de l’autre côté siégeaient les gens de l’empereur, en qualité de juges des actions. Quant aux évêques qui étaient convoqués, ils étaient introduits pour être jugés. On ne pouvait rien entendre là si ce n’est l’ordre « Qu’on intro duise un tel ! » et l’accusation qu’on lui lançait à la figure d’avoir violé la loi. Il y avait là aussi les moines qui soutenaient avoir été poursuivis. Aussitôt le juge disait : « Qu’on l’emmène ! », tandis que les autres ajoutaient : « L’im pie ! », et que les gens du palais, après lui avoir attaché les mains et les pieds, emmenaient dans la honte le condamné, en le traînant ; parmi les moines, les uns les vouaient à l’anathème d’une voix forte, les autres s’accrochaient à eux 31. Dolger, Regesten, n° 2091 (19 avril 1283). L’empereur comptait sur Andronic de Sardes pour ramener les Arséniates dans le giron de l’Église (VII, 12 et 14). 32. Les Joséphites (« les premiers ») voulaient le rétablissement de l’orthodoxie, qu’ils consi déraient comme rompue par l’union de Lyon. Mais les Arséniates remontaient plus haut. Andronic de Sardes, en particulier, se référait à l’arrivée au pouvoir de Michel VIII et à la déchéance pro gressive de Jean IV, le fils de Théodore II Laskaris, à sa résistance en faveur d’Arsène et à son propre remplacement par Jacques Chalazas (II, 8-22). 33. Sur le terme « prostagma », qui qualifie l’acte mentionné (Dolger, Regesten, n° 2091), voir Dolger-Karayannopulos, Byzantinische Urkundenlehre, p. 109-112.
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φεται Σάρδεων91 καί εις πατέρα τώ βασιλεϊ, ώς δ’ έγώ τινων ήκουσα, άνδρών
μή οϊων τε ψεύδεσθαι, καί δικαίφ Θεοΰ, ού παρ’ άλλων, άλλ’ αύτός παρ’ έαυ τοΰ, έαυτόν φημίζων καί λέγων · φυλάττεσθαι γάρ παρά τής I προνοίας, έφ’ Β 51 φπερ έκδικήσαι τό θειον, τοϊς άνιέροις έπεξιόντα. Καί τό γ’ έλεεινόν καί
ξένον, τό έπ’ άλλοις μέν τούς έκχωροΰντας έφιέναι ταϋτα γίνεσθαι, έπ’ 5 άλλοις δ’ έκεϊνον τάς έκδικήσεις ποιεϊν έτοιμάζεσθαι. Έκείνοις μέν γάρ ήν θελητόν τά χθές καί πρό τρίτης έπί τώ πάπμ πραχθέντα κατά κανόνας τέως,
ώς κάκεϊνοι ελεγον άξιοΰντες, μετιέναι καί καθιστάν, έκείνω δέ τά πάλαι ξυμβάντα διά τά είς τόν Ίωάννην παρανενομημένα92 τόν υιόν τοϋ Λάσκαρι βασιλέως, καί τήν τοΰ πατριάρχου παρόρασιν Αρσενίου διά τήν έκείνου 10
ζηλοΰντος παραθεώρησιν, καί τρίτον τήν έαυτοΰ ύποχώρησιν, έφ’ οίς δεϊν εϊναι κάκείνους ξυνέπεσθαι, άρχιερεϊς γε όντας, καί τώ πατριάρχη συναί-
ρεσθαι93 σύν αύτώ94 τής σπουδής, μή μέντοι γε95 άθετεϊν έκεϊνον καί άλλον ζητεϊν, καί αυτόν96 μέν παροράν ζηλοΰντα, άντεισάγειν97 δέ τή αύτοΰ98 έκκλησίμ τόν Χαλαζάν · έφ’ οϊς καί παρακεκνισμένος τοϊς μέν99 καθ’ αύτόν έχόλα 15 καί παλαιοϊς, όσοι δή καί περιήσαν είσέτι, όμως δ’ έπειΙλύων τήν γνώμην, β 52 κοινώς έπεξήει1 πάσι.
Τοίνυν καί2 πρόσταγμα μέν έκτίθεται βασιλέως, αύτόν3 μέν είς πατέρα τάττον, ώς εϊρηται, τά δέ γ’ έκείνω δόξαντα βεβαιοΰν · άντιπροσωποΰντες δέ
τφ κρατοΰντι οί άμφί τόν Στρατηγόπουλον πέμπονται Μιχαήλ, δς έσαΰθις 20 καί τφ τοΰ πρωτοστράτορος4 τετίμητο άξιώματι · τόπος δέ τής έκείνων συνά ξεως, συμπαρόντος καί πατριάρχου, ό τών5 Βλαχερνών τής Θεοτόκου ναός. ’Ην δέ6 σύν άλλοις κάκεϊνο προστεταγμένον, τόν κατά τι τοϊς δόξουσιν άντιστησόμενον ώς έπί καθοσιώσει κρίνεσθαι. Προσκάθηνται7 τοίνυν άμα μέν πατριάρχης, άμα δέ καί ό Σάρδεων καί οί άμφ’ έκεϊνον τών σχιζομένων 25 παμπληθείς όσοι, καί οί8 τοΰ βασιλέως έτέρωθι έκδικοι τών πράξεων προσεκάθηντο. Οί μέντοι γε άρχιερεϊς μετακεκλημένοι είσήγοντο κριθησόμενοι. Καί πλέον ούκ ήν έκεϊσε τό άκουόμενον ότι μή « Άχθήτω ό δείνα » καί
κατά πρόσωπον ή κατηγορία ώς παρηνόμησεν. ’Ησαν δ’ ού9 καί τών μοναχών οϊ δή καί παρίστων ώς έδιώχθησαν. Καί εύθύς ό μέν κρίνων 30
« Άρθήτω », οί δέ τό « Ό άσεβής » έπέλεγον, οί δέ τών τοΰ παλατιού, χειρών καί ποδών ήμμένοι, μετ’ άτιμίας έξήγον σύροντες τόν κατάκριτον, τών δέ μοναχών οί μέν έδίδουν μεγαλοφώνως τώ άναθέματι, οί δέ καί, I προσ- Β 53 απτόμενοι ίταμώτερον, διέσχιζόν τε μανδύας αύτών καί διετίθεσαν τά
91 δ ante Σάρδεων add. Bekk. 92 παρανενομημένα : παρηνο- ΑΒ edd. 93 συναίρεσθαι : συνέρ- Α 94 αύτφ : αύτφ BC edd. 95 γε om. edd. 96 αύτόν : αύτόν C edd. 97 άντεισάγειν : άντισ- Α 98 αύτοΰ : αύτοΰ C edd. 99 μέν om. Β 1 έπεξήει : -ξίει C 2 καί om. C 3 αύτόν : αύτόν Β 4 πρωτοστράτορος : -τωρος Α 5 τών : τής Β edd. 6 δέ : γε C 7 Προσκάθηνται : προκά- C edd. 8 καί οί : οί Poss. οί δέ Bekk. 9 ού : ου Poss. ουν Bekk.
34. Soupçonné de trahison par Michel VIII, Michel Stratègopoulos (PLP, n° 26898) dut son salut à la femme de l’empereur (Pachymérès, II, p. 61522-6176). Dans la mention suivante (VIII, 19), il détient en effet la dignité de prôtostratôr.
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plus effrontément, déchiraient leur manteau et leur infligeaient les pires traite ments, sous prétexte qu’ils étaient indignes de leur habit. Ainsi se déroulèrent ces actions durant cette semaine35, et personne ne put échapper aux rets de la vengeance. Le patriarche était mécontent, semblait-il, et contestait très forte ment l’action menée ; cependant il suivit et agréa les décisions prises36. Mais en secret il n’hésitait pas à appeler leur synode une assemblée maléfique. A la fin, après avoir envoyé amener aussi malgré eux, par des agents impé riaux, ceux qui ne venaient pas de plein gré, ils réclament aussi Théodore de Cyzique37. Se glissant de son mieux dans le monastère du Prodrome, celui-ci essaya d’échapper à la dureté du moment. Ce n’est pas tant en effet la déposi tion qui leur pesait que le mépris qu’ils subissaient de la part de quiconque. Ils envoient des gens pour l’amener. Celui-ci opposa fermeté et résistance et, comme patelle au rocher, il s’attachait au monastère. Mais ils adjoignent d’autres aux premiers et à nouveau d’autres, et ils voulaient le forcer à quitter le monastère et à se rendre à leur assemblée. Comme on n’arrivait absolument pas à le persuader et que ces gens voulaient employer la force, il prend les devants et gagne le sanctuaire de l’église ; et, utilisant la table mystique comme un asile sacré, le métropolite d’envoyer de là des messagers en retour pour faire savoir qu’il ne sortirait pas et ne viendrait pas, quoi qu’ils fassent ! Comme donc la tentative des agents avait été repoussée et qu’ils étaient revenus les mains vides vers leurs mandants, tandis que le jour s’était écoulé en ces péri péties, celui qui siégeait comme juge, tout affligé, de déclarer que les efforts déployés pour l’évêque de Cyzique avaient retardé de très nombreuses actions concernant les autres et, sans rien ajouter, de se lever, après avoir fixé au patriarche la règle à appliquer aussi aux autres38 ! En s’y conformant, le patriarche devrait régler de la même façon le cas des autres.
18. Du prétendu sang tombé du ciel. Ainsi donc, après les premiers, les autres furent également condamnés par contumace, en gagnant de n’être pas déposés dans la honte, car ceux qui dépo saient semblaient montrer de la compassion pour ce seul point. Alors, au cours du mois de mai39, lorsqu’enfin tous les arbres et tout ce qui sort de terre se furent couverts de feuilles, des gouttes de sang tombèrent du ciel : celles qui tombaient par terre, une fois enrobées de terre, n’en donnaient la sensation à personne, mais celles qui se répandaient sur les feuilles, les pierres ou les vête35. Les séances se déroulèrent du lundi au samedi, et le tomos fut lu dans les églises le dimanche 25 avril 1283 (Métochitès, Histoire, I : Cozza-Luzi, p. 1031415). 36. Laurent, Regestes, n° 1463 (19-26 avril 1283). Sur l’église de la Théotokos des Blachemes, où se tint l’assemblée, voir Janin, Églises de Constantinople, p. 161-171. La condamna tion des évêques marquait l’accomplissement des propos prémonitoires de Théoctiste d’Andrinople (VU, 7). 37. Théodore Skoutariôtès (PLP, n° 26204) a été mentionné plus haut comme dikaiophylax, à propos de la cessation de fonctions du patriarche Joseph (Pachymérès, U, p. 509lfr21). Jean Bekkos le nomma plus tard métropolite de Cyzique. Sur le monastère du Prodrome, où il allait se retirer, voir Janin, Églises de Constantinople, p. 421-429. 38. Sur l’emploi de l’infinitif dans cette phrase et la précédente, voir A. Failler, Trois particu larités syntaxiques chez Georges Pachymérès, REB 45, 1987, p. 184-193 (n° 13).
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δεινά, ώς άναξίως δήθεν φορούντων10. Τούτων ουτω τελουμένων τής έβδομάδος έκείνης καί μηδενός έκφυγεϊν δυναμένου τάς αρκυς τής11 τιμωρίας, δ μέν πατριάρχης δυσαρεστών ήν, ώς έδόκει, καί τό πλεϊστον πραττομένων
διαπεφωνήκει12, όμως δ’ εϊπετο13 καί τοϊς δόξασι κατετίθετο · κρυφά δέ καί πονηρόν συνέδριον τήν έκείνων σύνοδον καλεΐν ούκ άπώκνει14. 5 Τέλος, έπεί καί τούς μή έκουσίως άπαντώντας πέμποντες καί ακοντας ύπο βασιλικοίς ύπηρέταις έφερον, ζητοΰσι καί τόν Κυζίκου15 Θεόδωρον. Ό δέ, τή τού Προδρόμου μονή ώς είχε παραδυόμενος, έπειράτο διαφεύγειν τήν τοΰ
καιρού δυσκολίαν · ού γάρ τά τής καθαιρέσεως έκείνοις τόσον ήν έπαχθή δσον τά τής άτιμίας ήν παρ’ ώνδηποτοΰν ύφίσταντο. Καί δή πέμπουσι τούς 10
άπάξοντας. Ό δ’16 άντέτεινε καί άντέσπα καί ώς λεπάς πέτρας121’ τής μονής εϊχετο. Άλλά καί άλλους έπισυνάπτουσι τοϊς προτέροις καί αύθις άλλους, καί17 κατηνάγκαζον, τής μονής άποστάντα, τω κατά σφάς έπιστήναι συνεδρίω. Ώς δ’ ούκ ήν δλως πείθεσθαι καί βίαν έκεϊνοι προσάγειν ήβούλοντο, αύτός προκαταλαβών εισέρχεται τά άδυτα τοΰ ναού καί, ώς ϊερςί άσυλία τή μυστική 15
τραπέζη I χρώμενος, έκεΐθεν άντιπέμπειν τούς άπερούντας μή έξελθεϊν μήτε Β 54 μήν άφικέσθαι, κάν δ τι καί πράττοιεν. Ώς γοΰν άνεσεσόβητο18 μέν ή πείρα19 τοϊς ύπηρέταις, ύπέστρεφον δέ κενοί πρός τούς άποστείλαντας, τής ήμέρας έν τούτοις τελεσθείσης, έπαλαστήσαντα, τύν ώς κριτήν καθεζόμενον είπεϊν ώς ή πρός τόν Κυζίκου20 άσχολία πλείστας έπί τοϊς λοιποϊς πράξεις ήργησε καί, 20
μηδέν προσθέντα, άναστήναι, κανόνα θέμενον καί έπί τοϊς λοιποϊς τφ πατριαρχοΰντι, ω δή στοίχων21 άν έκεϊνος τά όμοια καί τούς άλλους διάθοιτο. ιη'. Περί22 τοΰ κατενεχθέντος ώς δήθεν αίματος ούρανόθεν. Οΰτω μέν ούν έπί τοϊς προτέροις καί τών λοιπών έρήμην κατακριθέντων,
τοΰτο πλέον σχόντων τό μή μετ’23 άτιμίας καθαιρεϊσθαι, πρός έν τοΰτο συμ- 25 παθών φανέντων τών καθαιρούντων, μηνός ένστάντος πυαντιώνος24, καθ’ δν είς τέλος άπαν δένδρον καί παν έκ γής άνατέλλον πεφύλλωτο, ψιάδες αίμα τος ούρανόθεν έφέροντο, δσαι μέν εις γήν έπιπτον, τοϊς χώμασιν έπειλυό-
μεναι, μηδεμίαν παρέχουσαί τισιν αϊσθησιν, δσαι δέ φύλλοις ή πέτραις ή ίματίοις κατερράδατο25, έπιμιαίνουσαι τά δεχόμενα, άκριβώς παριστώσαι 30
(2Ι) Cf. Aristophane, Les guêpes, 105 ; Ploutos, 1096. 10 φορούντων: φρονούντων B 11 τής: τάς ΑΒ 12 διαπεφωνήκει: -νέκει Α 13 εϊπετο : εϊπ-edd, 14 άπώκνει : άπό- Α 15 Κυζίκου :-ήκου Β 16 Ό δ’correxi: δδ’ ΑΒ δ δ’ (δή C) C edd. 17 καί om. C 18 άνεσεσόβητο corr. Bekk. ; άνεσό- ABC (C post corr.) Poss. 19 πείρα : Θήρα Bekk. 20 Κυζίκου :-ήκου B 21 στοίχων :-χήν A -χεΐν Β Poss. 22 Περί — ούρανόθεν om. ΑΒ 23 μετ’ : μετά C 24 μάιος mg. ABC 25 κατερράδατο : κατερερρά- ΑΒ
39. La déposition de l’épiscopat s’étala ainsi sur les mois d’avril et de mai 1283. Sur l’emploi des mois attiques, voir Pachymérès, I, p. 114 n. 1. Remarquons que la forme πυαντιών (mai), que le copiste du manuscrit B semble refuser dans les livres IV et V (Pachymérès, II, p. 35312 et p. 51518), est acceptée par lui ici et dans la suite de l’ouvrage.
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ments, en souillant ce qui les recevait, indiquaient de manière précise leur nature. Je n’ai donc pas une conviction assez forte pour affirmer sans hésitation que ce prodige se produisit à cause des événements, mais il ne paraît pas déplacé, à mon avis, qu’en relatant l’histoire je rapporte aussi ce prodige, qu’il se soit produit à cause de ces événements ou à cause d’autres événements. Quant à ces gens, ils mirent d’autres à leur place à la tête des Eglises et ils administraient à leur guise les affaires de l’Église, en exploitant aussi de la manière la plus tyrannique, dans la plupart des cas, la clémence de l’empereur, qui concédait tout en échange d’une seule et unique chose, la concorde et la sta bilité générales, conformément à leurs promesses.
19. Des exigences du synode à l’égard de l’impératrice Théodora et du patriarche d’Alexandrie40. Ils exigèrent donc de l’impératrice Théodora une profession de foi, la répu diation écrite de l’action menée la veille et l’engagement de ne jamais deman der pour son mari des funérailles avec psalmodie ; en récompense de quoi, on ferait mémoire d’elle à l’église, disaient-ils, comme impératrice avec son fils41. Ils exigèrent aussi d’Athanase d’Alexandrie l’approbation de la déposition des évêques et la répudiation de l’action elle-même, parce que, pour les raisons mentionnées plus haut, il avait communié dans le passé avec ces gens, de sorte que lui-même précisément, après avoir donné les mêmes assurances, il pût être commémoré dans les diptyques avec les patriarches42. Quant à Théodose Prinkips d’Antioche, une crainte secrète l’envahit qu’on ne lui fasse subir un traitement désagréable, mais en public il montrait dédain et mépris pour les actions en cours. En vérité, il envoya signifier sa démission en Syrie, à l’insu de l’empereur, et il céda le trône à un autre43. En effet, Tripolis était encore sauve, Ptolémaïs de Syrie était sauve ; Beyrouth, Sidon, Tyr et le littoral survivaient, car le pouvoir italien prévalait sur les Éthiopiens44. Après avoir reçu la démission, les dignitaires de cette Église nomment par un vote unanime Arsène Hagiosyméônitès, un homme parfaitement saint et véné rable45 ; sur le moment, les évêques d’ici l’acceptèrent et communièrent à sa mémoire sur les diptyques sacrés, mais plus tard il fut accusé, sur la foi d’une rumeur qui leur parvint, d’avoir fait à l’occasion assemblée commune à l’église 40. Cf. Profession de foi de Théodora : J. Iriarte, Regiae Bibliothecae Matritensis codices Graeci manuscripti, I, Madrid 1769, p. 283-284 (voir aussi L. Petit, EO 18, 1916-1918, p. 286287) ; Métochitès, Histoire, I : Cozza-Luzi, p. 105. 41. Sans l’affirmer expressément, l’historien laisse entendre que Théodora se plia à cette demande. De fait, le texte qu’elle signa est conservé (voir la note précédente). Il contient les trois points : la veuve de Michel VIII fit une profession de foi orthodoxe, elle adhéra à la condamnation des unionistes, et en particulier de Bekkos, Mélitèniôtès et Métochitès, qui sont nommés, et elle renonça à demander la commémoration de son mari défunt (μνημοσυνών τών νενομισμένων μή άξιώσαι, ού μήποτε άναγκάση μνημόσυνον ποιεΐν). Sur la suppression de la commémoration de Michel VUI, voir ci-dessus, VU, 11. 42. Ce pluriel désigne Grégoire de Chypre et Théodose Prinkips. L’attitude adoptée par Atha nase est exposée, après un long excursus, dans la phrase finale du chapitre. 43. Patriarche d’Antioche (Pachymérès, II, p. 5552i-55722), Théodose Prinkips (JPLP, n° 7181) résidait donc à Constantinople à ce moment, comme il le fit sans doute durant la majeure partie de son patriarcat.
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τήν φύσιν. Έμοί μέν ουν άναμφιβόλως φάσκειν διά ταΰτα κάκεΐνα συμβήναι26 ου πίστις ένεστιν άκριβής · ίστοροΰντι δέ λέγειν καί ταΰτα, καν έκείνων καν άλλων ένεκα γένοιντο, ούκ άπμδον, οϊμαι, δοκεΐ. "Αλλους I μέν- β 55 τοι γ’27 έκεϊνοι ταϊς έκκλησίαις άντισηκώσαντες, κατά τρόπον τα τής έκ κλησίας ώς εϊχον διίθυνον, τυραννοΰντες οϊον είς τα πολλά τούτων καί τήν 5
βασιλικήν ήμερότητα, ένός καί μόνου τά πάντα καταπροϊεμένου, τής κοινής όμονοίας καί καταστάσεως, ώς ύπέσχοντο.
ιθ'. Περί ών τήν αΰγούσταν Θεοδώραν καί τόν πατριάρχην Αλεξάνδρειάς
άπήτει ή σύνοδος. Άπήτουν μέν ουν καί τήν αΰγούσταν Θεοδώραν λίβελλον μέν πίστεως, ίο
άποβολήν δ’ έγγραφον τών χθές γεγονότων, άσφάλειαν δέ καί τοΰ μή ποτέ ζητήσαι περί τάνδρός28 αυτής έφ’ ωπερ έν ψαλμωδίαις ταφήσεται · καί τό έπί τούτοις αθλον, ώς έπί τής έκκλησίας, φασί, βασιλικώς σύν τώ υίφ μνημονεύοιτο. Άπήτουν δέ καί τόν Αλεξάνδρειάς Αθανάσιον δμογνωμοσύνην μέν έπί τοϊς καθαιρεθεϊσιν, άποβολήν δέ καί αυτών29 τών πραχθέντων, έπεί 15
καί αίτίαις ταϊς προρρηθείσαις φθάσας συγκεκοινώνηκεν, ώς άν καί αύτός δηλονότι, τά όμοια κατασφαλισάμενος30, έν τοϊς διπτύχοις τοϊς πατριάρχαις συμμνημονεύοιτο31.
Τώ γάρ Αντιόχειας Θεοδοσίφ τφ Πρίγκιπι λεληθός32 μέν δέος έμπίπτει
μή καί τι33 δράσωσι τούτον τών άβουλήτων, φανεΙρώς δ’ ύπερηφάνει καί ύπερ- β 56 εώρα τών34 πραττομένων. Άμέλει τοι καί πέμψας, τοΰ βασιλέως μή είδό-
τος, παρητεΐτο κατά Συρίαν καί άλλφ παρεχώρει τοΰ θρόνου. Έτι γάρ έσώζετο μέν Τρίπολις, έσώζετο δέ ή κατά Συρίαν Πτολεμαΐς35, περιήν δέ
Βηρυτός καί Σιδών καί Τύρος καί τά παράλια, τής Ιταλικής άρχής κραταιοτέρας ουσης τών Αίθιόπων. Οί δέ τής έκκλησίας έκείνης, δεξάμενοι τήν 25 παραίτησιν, κοινή ψήφφ τόν Άγιοσυμεωνίτην καθιστώσιν36 Αρσένιον, άνδρα τό σύμπαν άγιοπρεπή καί σεβάσμιον, δν δή καί τέως μέν οί ένταΰθα
δεξάμενοι έπί τών ιερών έκοινώνουν τής μνήμης έκείνω37 διπτύχων, ύστε ρον δέ, αίτίαν σχόντα έκ φήμης ήκούσης ώς ούτω συμβάν τώ βηγί τής
Αρμενίας τής έπί τή έκκλησίςι έκοινώνησε στάσεως, μηδέν άναμείναντες 30
26 συμβήναι κάκεΐνα transp. ΑΒ edd. 27 γ* : γε edd. 28 τάνδρός : τ’ άνδρός Α τοΰ άνδρός C 29 αυτών: αύτόν ΑΒ edd. 30 κατασφαλι]σά[μενος init. lin. iter. A 31 συμμνημονεύοιτο : συμνη- edd. 32 λεληθός : -ώς ΑΒ 33 μή καί τι : μηκέτι C 34 τών om. C 35 Πτολεμαΐς : Πτολομ- edd. 36 καθιστώσιν : -σι Α 37 έκείνφ τής μνήμης transp. Β edd.
44. Tripolis ne fut prise qu’en 1289, et les autres villes citées ne tombèrent qu’en 1291 (Pachy I, p. 24119'23, avec les notes 3 et 4). Ici comme ailleurs, l’auteur donne aux Égyptiens le nom d’Éthiopiens. 45. Le texte de la lettre d’intronisation d’Arsène (PLP, n° 1382 et 1426) est conservé dans le Vatican, gr. 1455 (f. 337), où est indiqué son titre d’higoumène de Saint-Syméon du mont Admi rable ; voir J. Darrouzès, Bulletin critique, REB 22, 1964, p. 262. mérès,
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avec le roi d’Arménie, et, sans attendre d’examiner ensemble l’affaire, ils sup priment son nom immédiatement46. Il ne survécut pas longtemps ; peut-être aurait-il en effet répondu à l’accusation, s’il avait vécu. Parmi les évêques, qui se trouvèrent dans l’incertitude, ceux de Cilicie nomment Denys de Pompèioupolis47, ceux de Syrie Cyrille de Tyr48. Comme Denys hésite, Cyrille le devance et lui est préféré. Quant au patriarche d’Alexandrie donc, qui était présent là, le fait de ne pas être commémoré avec les autres ne l’affligeait pas, puisque le traitement appli qué à la masse éclipsait sa propre affliction, pas plus que ne l’enflammait le fait d’être jugé digne de partager leur mémoire, car l’action menée à tort, à laquelle il fallut s’associer une fois qu’elle fut réalisée, l’avait obligé à donner son consentement49.
20. De la femme de Terter. Mais ces affaires restaient encore en suspens. Terter, que le récit a signalé comme empereur des Bulgares, après qu’Asen se fut retiré de là-bas, envoya demander sa femme ; il avait en effet en aversion la sæur d’Asen, parce qu’il l’avait épousée de manière illégitime et parce que par ailleurs l’Église de là-bas ne l’admettait pas aux sacrements, comme il disait, pour la raison qu’il avait pris une épouse illégitime50. Lorsque Terter envoya ce message et se montra disposé à conclure un traité pour l’avenir, l’empereur envoya amener son épouse de Nicée, où elle était gardée ; il la renvoie à Terter, qui devait lui aussi envoyer aussitôt la sæur d’Asen ; ce qui advint. Par la suite, comme il était devenu impossible à Asen de régner sur les Bulgares, puisque Terter s’était déjà consolidé, l’empereur conclut un traité avec Terter, parce que la Rhomaïde manquait de forces pour le combattre, et il établit Asen despote de la Rho maïde, conformément aux accords passés antérieurement par son père51. 21. Du départ de l’empereur pour l’Orient52. Il avait lui-même pour seul souci la concorde et la stabilité de l’Église, pour lesquelles toute cette action était menée. En effet, le soulèvement des Arsé niates, qui était important et grossissait chaque jour, ne laissait pas de répit. Il quitta Constantinople et gagna l’Orient, après avoir recommandé au patriarche et aux autres, aussi bien l’entourage du patriarche que les tenants du parti 46. Une accusation identique fut portée contre son prédécesseur Euthyme (Pachymérès, II, p. 355’4I). 47. Denys (PLP, n° 5497), métropolite de Pompèioupolis en Cilicie, n’est pas connu par ailleurs. 48. Cyrille de Tyr (PLP, n° 14053), qui prit le pas sur son confrère, est à nouveau mentionné plus bas (Vm, 6) ; voir Dôlger, Regesten, n° 2093 (mai 1283). 49. Athanase d’Alexandrie refusait aussi bien d’approuver la récente déposition des évêques, bien qu’il ait présidé le synode de janvier (VII, 8), que de désapprouver l’unionisme de Michel VHI, en affirmant, comme des années auparavant (VI, 1), n’avoir eu aucune part à la réalisation de l’union, qui était déjà conclue, lorsqu’il vint se réfugier à Constantinople. A-t-il pu, comme en d’autres occasions, échapper aux menaces des antiunionistes en excipant de sa qualité d’étranger ou a-t-il dû se plier à leurs exigences, comme le croit le rédacteur de la Version brève (καί πολλών λεγομένων, τέλος καθυποκλίνει καί τά ζητούμενα έκπληροι) et comme le suggère le cas parallèle de l’impératrice ? Le texte ne l’indique pas clairement, mais les événements postérieurs (VII, 34-35) montrent qu’il resta en communion avec la nouvelle hiérarchie.
RELATIONS HISTORIQUES, VII, 19-21
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συνεξετάζειν τό γεγονός, εύχερώς έξαιροΰσι τούνομα. Έκείνου δέ μηδ’38 ές βραχύ περιγενομένου — ϊσως γάρ αν και άπήντα πρός τήν κατηγορίαν, εί
περιήν —, οί άρχιερεϊς άμφιγνωμονήσαντες, οί μέν κατά Κιλικίαν τόν Πομπηιουπόλεως39 Διονύσιον, οί δέ άμφί Συρίαν τόν Τύρου Κύριλλον καθιστώσι · καί τού Διονυσίου κραδαινομένου, φθάνει προκριθείς ύπέρ 5
έκεϊνον δ Κύριλλος. Τόν γοΰν Αλεξάνδρειάς, ένταΰθα παρόντα, οΰτ’ ώδύνα τό40 μή τοϊς άλλοις συμμνημονεύεσθαι — τά γάρ τοϊς πολλοϊς συμβεβηκότα τό καθ’ αύτόν λυπη ρόν άπέκρυπτεν —, ούτε μήν τό άξιοΰσθαι μετέχειν41 σφίσι I τής μνήμης Β 57 έθαλπε · τά γάρ παρά τό πρέπον πραχθέντα, οϊς κοινωνεϊν ήν γεγονότα, ίο συγκάταινον περιίστατο. κ'. Περί τής γυναικός τοΰ Τερτερή. Άλλα τούτων άνηρτημένων καί έτι, δ βασιλεύς, τοΰ Τερτερή, δν δή βασι
λέα Βουλγάρων δ λόγος έδείκνυ, τοΰ ’Ασάν έκεϊθεν άναχωρήσαντος, πέμψαντος καί άξιοΰντος περί τής γυναικός — τήν γάρ τοΰ ’Ασάν αύταδέλφην 15 ώς παρανόμως συζευχθεϊσαν άπέστεργε καί άλλως δτι καί τής έκεϊ έκκλη σίας μή42 παραδεχομένης αύτόν έν άγιασμοϊς, ώς έλεγε, περί τήν σύζυγον
άνομήσαντα —, ταϋτα τοΰ Τερτερή διαμηνυομένου43 καί τάς44 έσαΰθις
άγαπώντος σπονδάς, άποστείλας δ βασιλεύς καί άγαγών τήν γυναίκα Νικαίαθεν — έκεϊ γάρ καί συνετηρεϊτο — άπολύει πρός τόν45 Τερτερήν, 20 πέμψοντα46 κάκεϊνον αύτίκα τήν τοΰ ’Ασάν άδελφήν · δ δή καί γέγονε. Καί
τό έντεΰθεν, έπεί άδύνατον47 ήν τόν ’Ασάν βασιλεύειν Βουλγάρων, κραταιωθέντος ήδη τοΰ Τερτερή, έκείνφ μέν σπένδεται — τάς γάρ δυνάμεις τής Έωμαΐδος πολεμησειούσας έκλείπειν —, τόν δ’ ’Ασάν κατά τάς προτέρας συνθεσίας τάς48 τοΰ πατρός δεσπότην Έωμαΐδος άποκαθίστησιν. 25
κα'. Περί τής έπ’ άνατολήν τοΰ βασιλέως έξελεύσεως. Αύτός δέ, έμμονον49 μέριμναν έχων τής περί τήν έκκλησίαν όμονοίας καί καταστάσεως, δι’ ήν καί ταϋτα πάντ’ I έπράττετο — ή γάρ τών Άρσενιατών β 58 έπισύστασις, πολλή τις ούσα καί καθ’ έκάστην πληθυομένη, ήρεμεϊν ούκ
εϊα —, άπάρας τής Κωνσταντίνου, έπ’ άνατολής ήλαυνεν, έπισκήψας καί 30 πατριάρχη καί τοϊς λοιποϊς, όσοι τε περί τόν πατριάρχην ήσαν καί όσοι τής
38 μηδ’ : μηδέ C 39 Πομπηιουπόλεως : πομπιου- Β Poss. 40 ώδύνα τό corr. Bekk. : ώδύνατο ABC Poss. 41 μετέχειν om. ΑΒ 42 μή : μή edd. 43 διαμηνυομένου : διομη- Α 44 τάς corr. edd. : ταϊς ΑΒ τήν C 45 τόν om. C 46 πέμψοντα ; -αντα Β 47 άδύνατον : -ατα Α 48 τάς om. ΑΒ edd. 49 έμμονον : -ενον C Poss.
50. La situation de Terter (PLP, n° 27585) est exposée dans le livre précédent (VI, 8-9) ; voir Dôlger, Regesten, n° 2093 (mai 1283). 51. La clause était contenue dans les accords conclus par Michel VIII avec Jean ΙΠ Asen au moment de son mariage avec la fille de l’empereur (Pachymérès, Π, p. 55920-21, 561810). 52. Cf. Métochitès, Histoire, I : Cozza-Luzi, p. 115-116.
ΊΟ
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adverse, de se rendre au plus vite là-bas, vers Thèbes sous le Plakos53, avec les navires et aux frais de l’empereur, pour qu’on ait là-bas un débat général. Un grave scandale bouillonnait en effet à propos de l’action réalisée la veille, sur tout que, après la transgression des décisions prises par Joseph ou son entou rage54, ils frirent dès lors pleins de zèle et suspectaient l’assentiment des Arsé niates, plaignaient ceux qui avaient souffert et déclaraient que leur traitement était injuste. C’est pourquoi le souverain les rassembla tous là-bas, afin que, grâce à ce rassemblement général, l’action à mener résulte d’une réflexion commune. On se rassembla, et l’empereur leur procura ce qu’il fallait, pour qu’ils puissent passer l’hiver à Atrammytion55 ; après avoir annulé l’ensemble de ses obligations profanes, le souverain examina aussitôt les moyens d’amener les Arséniates à faire la paix et à acquiescer à l’action menée. Étaient donc rassemblés d’un côté le patriarche et les siens, avec lesquels se trouvaient principalement Eulogie et ses filles, Théodora et Anne d’Occident, qui était aussi basilissa et qui était revenue alors depuis peu elle aussi vers l’empereur au bruit des événements survenus56, ainsi que le grand logothète Mouzalôn déjà mentionné, un homme puissant auprès de l’empereur et honoré de la coiffure rouge et or des grands, privilège qui excédait le rang de l’office qu’il détenait57 ; de l’autre côté, il y avait Hyacinthe et les moines de son entou rage58, au nombre desquels se trouvaient aussi ceux qui avaient souffert la veille et avaient été aveuglés, Lazare Gorianitès et Macaire la Colombe59 ; quant à Athanase Lépendrènos, il était parmi les anciens et grands zélotes60. Il y avait aussi avec eux bon nombre de laïcs et de gens du palais, car l’empereur avait permis à tous de paraître librement. L’empereur les convoquait et leur parlait à des jours déterminés de chaque semaine, entouré des gens du patriarche, et il essaya pendant tout le Carême de réconcilier et d’unir les deux camps dans une seule et même communion parfaite61. Mais il n’arriva pas à les persuader : il employait tantôt les exhortations, tantôt les reproches, et il cherchait de toutes les manières à gagner et à se soumettre des esprits rendus très insociables par le 53. Thèbes sous le Plakos est l’ancien nom de la ville d’Atrammytion, située au pied du mont Plakos en Mysie ; voir Thebe, RE 50, 1934, col. 1595-1599 (W. Ruge). L’assemblée se réunit dans la ville d’Atrammytion : même doublée de l’enclitique που, qui semble souligner l’indétermina tion, la préposition περί placée devant un toponyme ne revêt la plupart du temps, sous la plume de l’historien, qu’une nuance d’imprécision tout à fait factice. D’ailleurs, plus la région, la ville ou le village dont le nom suit sont petits, plus l’imprécision s’atténue. 54. Joseph et ses partisans avaient promis en effet de réconcilier avec l’Église, après une sus pense de trois mois, tous ceux qu’ils avaient condamnés (VII, 6). 55. Atrammytion, indiqué plus haut sous son ancienne appellation, est une ville côtière située au fond du golfe du même nom, face à Mytilène. Patrie du grand logothète Théodore Mouzalôn (Pachymérès, I, p. 419'10), la ville dut sans doute à cela d’accueillir le synode. On a gardé au topo nyme la graphie, plutôt inhabituelle, que l’historien lui attribue de manière constante. On trouve le plus souvent l’une des deux graphies suivantes, qui autorisent à leur tour quelques variantes : Adramyt(t)(e)ion et Atramyt(t)(e)ion. 56. On retrouve les personnes qui poussèrent Andronic II, après la mort de Michel VIII, à révo quer l’union avec Rome et à rappeler le patriarche Joseph (VII, 2) : Irène-Eulogie Palaiologina et Théodora Kantakouzènè, sa fille, plus connue sous le nom de Rhaoulaina la protovestiarissa. A elles se joint la troisième fille d’Irène-Eulogie, Anne Kantakouzènè (PLP, n° 10933), mariée au despote Nicéphore Angélos d’Épire et titrée basilissa en sa qualité d’épouse de despote (III, 27). 57. Théodore Mouzalôn appartenait au même parti (VII, 2). La dignité de grand logothète qu’il détenait occupait une place de choix sur l’échelle de la hiérarchie aulique : le 9e rang selon l’Ap-
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έναντίας μοίρας, έκεϊσε περί που τάς Ύποπλακίους Θήβας άπαντάν τήν ταχίστην ύπό βασιλικαϊς τριήρεσί τε καί έφοδίοις, ώς έκεϊ κινηθησομένων τών όλων. Ούκ όλίγον γάρ καί περί τών χθές πραχθέντων άνέζει50 τό σκάν
δαλον, καί μάλλον ότι καί τών παρ’ Ιωσήφ ή καί παρά τών άμφ’ έκεϊνον πραχθέντων παραβεβασμένων, αυτοί ζηλοΰντες έντεΰθεν καί τήν τών Άρσε- 5 νιατών παραδοχήν ύποπτεύοντες, τοϊς παθοΰσιν έπφκτίζοντο καί άδικα
πάσχειν διωμολόγουν. Διά ταΰτα καί συνόλους έκεϊ δ κρατών συνήγεν, ώς άν, έντελοΰς γεγονυίας τής συνελεύσεως, τό ποιητέον I άπό κοινής τής σκέ- Β 59
ψεως γένηται. Καί δή συνελθόντων καί τών είκότων προνοοΰντος σφίσι τοΰ βασιλέως, ώς διαχειμεριοΰσι περί τό Άτραμμύτιον51, άργήσας πάμπαν τών 10 έξωθεν δουλειών, δ κρατών σχεδόν τά περί τοΰ πώς άν οί Άρσενιάται τοϊς πραχθεϊσι συγκατανεύσειαν είρηνεύσαντες διεσκέπτετο.
Συνήγοντο τοίνυν ένθεν μέν οί περί τόν πατριάρχην, οίς συνήν τά πλεϊστα καί ή Εύλογία καί γε αί θυγατέρες52 αύτής, ή τε Θεοδώρα καί ή έκ δυτικών
Άννα ή καί βασίλισσα, άρτι τότε κάκείνη κατά φήμην τών γεγονότων 15 άναχθεϊσα πρός βασιλέα, καί δ βηθείς μέγας λογοθέτης δ Μουζάλων, τά
πολλά παρά βασιλεϊ δυνάμενος καί γε τιμηθείς καί τή τών μεγιστάνων χρυ σοκόκκινα) καλύπτρμ καί παρά τήν τοΰ προσόντος αύτω όφφικίου τάξιν, έκεΐθεν δέ οί άμφί τόν Υάκινθον μοναχοί, οίς συνηριθμοΰντο53 καί οί χθιζά παθόντες καί τυφλωθέντες, Λάζαρός τε δ Γοριανίτης καί δ Περιστέρης 20 Μακάριος · δ γάρ Λεπενδρηνός Αθανάσιος έκ τών παλαιών ζηλωτών ήν καί
μεγάλων. Ούκ όλίγοι δ’ ήσαν σύν τούτοις, τοΰ βασιλέως ένδόντος άνέδην φαίνεσθαι πάντας, καί έκ τών λαϊκών καί γε τοΰ παλατιού, οίς δή καί συγκαλούμενος54 δ βασιλεύς έν I ήμέραις τεταγμέναις τής έβδομάδος έκάστης ώμί- Β 60
λει, έχων παρ’ έκάτερα καί55 τούς τοΰ πατριάρχου, καί γ’ έπείρα δι’ όλης τής 25 Τεσσαρακονθημέρου συμβιβάζειν καί συνενοΰν άμφοτέρους είς μίαν καί τήν αύτήν τής κοινωνίας συμπλήρωσιν. Άλλ’ ούκ έπειθεν, δτέ μέν παρακαλών,
δτέ δ’ έλέγχων, καί πάσι τρόποις ύποτρέχων καί δουλαγωγών γνώμας άπαν-
50 άνέζει : -ζη Β edd. 51 Άτραμμύτιον : -αμύ- C (post corr.) Bekk. 52 θυγατέρες : -αις C 53 συνηριθμοΰντο : -μεΐτο Β 54 συγκαλούμενος : -ουμένοις Bekk. 55 καί om. C*
pendice à l’Hexabiblos d’Harménopoulos (Verpeaux, p. 3006·7), le 12' rang selon le Pseudo-Kôdinos (Verpeaux, p. 1378). Il avait le privilège de porter une coiffure normalement réservée à des dignitaires supérieurs (du 5' au 9' rang : ibidem, p. 1326-7). Le mot καλύπτρα équivaut ici au terme technique σκιάδιον (ibidem, p. 141-142). 58. Les Arséniates étaient menés par Hyacinthe, déjà mentionné plus haut (VU, 12). 59. Lazare Gorianitès (PLP, n° 4321) et Macaire la Colombe (PLP, n° 22465) ont été signalés dans le livre précédent pour leur opposition à la politique unioniste de Michel VIII, qui les fit aveu gler (Pachymérès, II, p. 61722-6191). 60. Athanase Lépendrènos (PLP, n° 14741) est nommé pour la première fois. La différence que l’auteur établit entre Lazare et Macaire d’une part et Athanase d’autre part réside, semble-t-il, dans l’ancienneté de leur opposition, plus réduite pour les deux premiers, plus reculée pour le dernier. 61. Les deux camps étaient constitués par les Joséphites, qui, après la mort de Joseph, se firent plus intransigeants que ne l’était le patriarche lui-même, et par les Arséniates. La réunion se déroula pendant le Carême de 1284, qui commençait le 22 février.
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temps et acceptant de s’incliner seulement devant des signes venus de Dieu. En effet, se laisser convaincre ainsi par des paroles et faire aussitôt la paix, après avoir abandonné une si grande rigueur, c’était, s’imaginaient-ils, montrer que leur résistance antérieure était aussi le fait d’un esprit présomptueux.
22. Des accords conclus par le feu à Atrammytion62. C’est pourquoi les Arséniates tournaient les yeux vers les signes divins d’au trefois, par lesquels les saints avaient accompli des merveilles. Ils pensaient que, comme Dieu était le même maintenant et autrefois, de même les signes aussi se produisaient toujours, mais passaient inaperçus, et ils demandaient à s’en remettre aux prodiges de Dieu : les deux partis suivraient fidèlement celui auquel Dieu se montrerait favorable. Donnèrent leur accord au pacte euxmêmes et l’empereur ; le patriarche et son entourage n’y étaient pas en effet favorables, comme ils le montrèrent, de sorte qu’ils ne collaborèrent pas offi ciellement. Voici ce pacte : les premiers composeraient pour leur part un volume et y inscriraient ce qui leur paraissait s’opposer à la paix ; les seconds composeraient à leur tour un autre volume et se justifieraient sur les points qui leur étaient reprochés par les autres et sur lesquels ils devaient répondre63 ; dès qu’ils auraient allumé ensemble un feu capable de consumer même du fer, ils y jetteraient les volumes ; si celui-ci restait intact et que l’autre était consumé, ils révéreraient tous deux le volume conservé indemne, parce que Dieu lui aurait manifesté sa préférence ; mais si le feu détruisait les deux volumes, ils s’uni raient à nouveau et feraient la paix, de sorte que tous les accords se seraient accomplis par le feu. Tel était le pacte ; l’empereur remit un bon poids d’argent d’une main très généreuse. Et quoi donc ? Mais il aurait abandonné la dignité impériale ellemême, comme il semblait, pour réconcilier ces gens. Puis il ordonna que Fume destinée au feu fût façonnée en argent. Comme la grande et sainte semaine était arrivée, il fixa lui-même pour cette épreuve le jour qui, proche de la Résurrection, est le plus solennel : c’était bien le jour du grand samedi64. Ce jour-là ils se rassemblèrent, prièrent d’abord beaucoup la divinité à ce sujet et sous les yeux de tous, ainsi qu’en présence de l’empereur, ils confiè rent les volumes aux mains de gens pieux, qui, exempts de toute cause de soupçon, jettent les cahiers dans le feu, pendant qu’on invoquait la divinité et qu’on souhaitait la réalisation du bon plaisir divin, afin que Dieu, cédant à leur grande souffrance, prêtât attention et manifestât sa propre volonté. Lorsque donc on les y eut jetés, les deux volumes ne furent que paille pour la fournaise ; le feu n’oublia pas sa vertu et il s’attaqua fermement aux feuillets assemblés, de sorte que les deux volumes devinrent cendres en une heure ou deux. 62. Cf. Grègoras : Bonn, I, p. 162'7-163\ 16613-167e ; Mélitèniôtès : Orphanos, p. 124-127 ; Métochitès, Histoire, I : Cozza-Luzi, p. 115-120. 63. Les « premiers » sont les Arséniates, et les « seconds » les Joséphites, qui représentent la majorité de l’Eglise établie. 64. La preuve par le feu eut lieu le samedi de la semaine sainte (ou « grand » samedi), c’est-àdire le 8 avril 1284.
RELATIONS HISTORIQUES, VII, 21-22
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θρωπισθείσας oîov τώ χρόνφ καί υπό τισι θεόθεν σημείοις έθελούσας καί
μόνοις καθυποκλίνεσθαι · τό γάρ οΰτω56 πεισθήναι λόγοις καί παρευθύς είρηνεύειν, ύφεικότας τόσης άκριβείας, δεικνύντων είναι γνώμης αύταρεσκούσης καί τα τής πριν ένστάσεως ΰπελάμβανον.
κβ'. Περί τών έν πυρί συνθεσιών έν τώ Άτραμμυτίω57. 5 Όθεν καί πρός τά πάλαι τοΰ Θεοΰ σημεία, οίς δή ένεθαυμαστοΰτο τοίς άγίοις, άπέβλεπον καί, ώσπερ είναι τόν αύτόν νΰν τε καί πάλαι, οΰτως άεί καί τά σημεία μόνον μή διακρινομένων58 ωοντο γίνεσθαι59 καί τέρασι Θεοΰ
έζήτουν έαυτούς έπιτρέπειν, ώς έκείνοις έψομένων πάντως καί άμφοτέρων οίς δή καί Θεός έμφανεί I άρεσκόμενος. Καί δή αύτοί μέν καί βασιλεύς — οί β 61 γάρ άμφί τόν πατριάρχην, ώς έδείκνυον, άπηρέσκοντο, ώστε μή φανερώς συμπράττειν — τάς συνθεσίας έπλήρουν. Αί δέ γε συνθεσίαι, αύτούς μέν60 άνά μέρος τόμον61 συνθεϊναί62 τε καί έγγράψαι63 οί όσα σφίσι προσιστάμενα τω ειρηνεύειν έδόκουν, έκείνους δ’ αύθις έτερον τόμον συντάττειν καί
δηλοΰν έφ’ δσοις64 εΐχον έγκαλούμενοι παρ’ έκείνων άπολογεϊσθαι, καί άμα 15 πΰρ έναύσαντας οίόν τ’ ον65 συντήξαι καί τόν άδάμαντα, ένιέναι, καν μέν ός μέν66 φυλαχθείη, άτερος δέ καυθείη67, νέμειν68 καί άμφοτέρους τώ άβλαβεΐ69
διατηρηθέντι τιμήν, ώς έπί τούτω δεικνύντος τοΰ Θεοΰ τήν άρέσκειαν, εί δ’ άμφοτέροις70 διαλυμανείται τό πΰρ, καί αύθις συνιέναι καί ειρηνεύειν, ώς έν πυρί γεγονυιών τών συνθεσιών άπασών. 20 Ήν71 ταϋτα, καί βασιλεύς μέν, παρασχών72 όλκήν73 άργύρου έξ άφνειοτάτης χειρός — καί τί γάρ ; ’Αλλά καί αύτήν βασιλείαν προείτο άν, ώς έδόκει, τής ειρήνης έκείνων —, τόν πυροδέκμονα λέβητα έκέλευεν άργυροτυποΰσθαι74,
αύτός δέ, έπεί καί ή μεγάλη καί άγία έβδομός έφειστήκει, ήμέραν έχουσαν τό πλέον τού μεγαλείου καί πρός75 τή Άναστασίμω ούσαν είς τήν δοκιμήν 25 έκείνην άπέταττεν76 · ή δ’ ήν ή τοΰ μεγάλου πάντως σαββάτου ■ καθ’ ήν συναχθέντες άμα, πρότερον77 πολλά τό θειον I περί τών προκειμένων λιτανεύσαν- Β 62 τες, ύπό τοϊς τών78 άπάντων όφθαλμοίς, παρόντος έκεί καί τοΰ βασιλέως, εύλαβών χερσί79 τούς τόμους έπίστευον, οϊ δή καί πάσαν ύπονοίας αιτίαν ύποτεμόμενοι, έμβάλλουσι τφ πυρί τούς χάρτας, θεοκλυτούντων80 έκείνων καί τά 30 θεοφιλή ποτνιωμένων, έφ’ ω προσσχεϊν81 τόν Θεόν καί έμφανίσαι τήν οίκείαν
βούλησιν, τήν μακράν σφών ταλαιπωρίαν δυσωπηθέντα. Ώς γοΰν ένεβλήθησαν, καλάμη ήσαν πρός κάμινον καί άμφότεροι, καί τό πΰρ ούκ ήγνόει τήν
έαυτοΰ δύναμιν καί συνεπτυγμένων άραρότως έπελαμβάνετο, ώστε καί μιας ή82 καί δευτέρας ώρας σποδόν γενέσθαι καί άμφοτέρους. 35
56 οΰτω : -ως Α 57 Άτραμμυτίφ correxi : -αμυ- ABC 58 μή διακρινομένων μόνον transp. C edd. 59 γίνεσθαι : γίγν- Β edd. 60 μέν om. Β edd. 61 τόμον om. ΑΒ edd. 62 συνθεϊναί : -ήναί C Poss. 63 έγγράψαι : γρ- ΑΒ edd. 64 δσοις : δσον ΑΒ edd. 65 δν : δν Α 66 μεν om. Β edd. 67 ίίτερος δέ καυθείη om. edd. 68 νέμειν : ναι μήν Β καί μήν edd. 69 άβλαβεΐ : -ή C 70 ούκ ante άμφοτέροις add. Β 71 ’Ην : ήν Α 72 παρασχών : πασχών Α 73 όλκήν παρασχών transp. ΑΒ edd. 74 άργυροτυπουσθαι : -πεϊσθαι C 75 πρός : προ Β 76 άπέταττεν correxi : άπέταττε AC έπέταττεν Β edd. 77 πρότερον om. C 78 τών om. Β edd. 79 χερσί : -ίν edd. 80 θεοκλυ τούντων : θεοκλητ- C 81 προσσχεϊν correxi : προσχεϊν ABC edd. 82 ή om. C
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Alors donc, définitivement trompés dans leur attente, ils imitèrent les volumes : comme ceux-ci s’étaient abandonnés au feu, de même ces gens se livrèrent à l’empereur, et ils étaient manifestement prêts à se soumettre au patriarche. Quant à l’empereur, il fut dès lors tout réjoui d’avoir accompli une chose étonnante ; en effet, il semblait étonnant que des esprits aussi forts se fussent amollis en un instant. Comme s’il avait déjà réussi toute l’opération, il se précipita aussitôt de son mieux pour présenter au patriarche le butin, sans se préoccuper du froid, alors qu’il neigeait. Il les prend avec lui, marche à pied avec eux et se présente au patriarche le samedi soir. Ils approchent spontané ment, prennent part à l’eulogie et communient à la parcelle sacrée65. Manifes tement, d’après ce qu’ils disaient et faisaient, ils abandonnaient tous les points sur lesquels ils faisaient auparavant dissidence, en les considérant comme forts et commandés par une nécessité puissante. Le jour luisît, et cette chaleur et cet élan vers la paix vinrent à se refroidir et à se relâcher, et ils se considérèrent eux-mêmes comme victimes d’une tromperie. Gardant secret pour le moment leur changement, parce qu’ils jugeaient que la paix était en effet affaire de conviction, et non de hasard, c’est à peine s’ils restèrent jusqu’au soir de ce jour dans cette difficile position, pour s’y être précipités sans précaution, mais au matin ils se mirent tous en mouvement, à l’exception de quelques-uns66. Lorsqu’il sut que toute son action avait été vaine, le souverain rassemble les personnages éminents et fait une harangue. Après avoir dissimulé à l’intérieur d’un réduit le patriarche, revêtu des ornements sacrés, il lui ordonna de se tenir tranquille et, tandis qu’il adressait à ceux-ci des propos on ne peut plus équi voques et jouait de son mieux avec art de leur duplicité, il s’enquit de leurs sen timents envers le patriarche. La bénédiction et l’eulogie reçues de lui les empê chaient de ne pas le reconnaître comme patriarche, mais, s’il leur semblait raisonnable de le reconnaître, tout en considérant comme cause de scandale les propos qu’ils tiendraient et qui, heurtant la plupart des gens, leur feraient reje ter l’union, ils se détournaient néanmoins de l’une et l’autre de ces deux consi dérations et cherchaient une échappatoire. Ils reconnurent cependant Grégoire comme patriarche : c’était en effet le nom monastique qu’il avait tiré de Georges67. Celui-ci se présenta aussitôt, l’empereur ayant parfaitement réglé la scène, et s’entendit appeler à nouveau patriarche ; à l’instant, il leur reproche leur défection et la violation des accords : ce n’est pas aux hommes qu’ils avaient menti, mais à Dieu. D’autre part, il porte aussitôt l’excommunication, pensant qu’il allait attirer par là les hommes pieux, et surtout Hyacinthe et Lépendrènos et leur entourage, qui entraînaient les autres68. Mais en réalité ce 65. Le partage du pain bénit scelle la réconciliation le 8 avril au soir, à l’issue de la cérémonie du samedi saint. Mais aucun document ne semble avoir été émis ; c’est le point faible de l’accord, qui demeure purement oral et donc facile à dénoncer. Ainsi l’acte inscrit dans les regestes patriar caux reste vague et indéterminé ; voir Laurent, Regestes, n° 1470 (8-9 avril 1284). Sur les termes désignant le pain bénit (Ιερόν κλάσμα et εόλογία ici, à nouveau εϋλογία un peu plus bas), voir Pachymérès, I, p. 169 n. 5. 66. Les Arséniates revinrent, pour la plupart, sur leur accord dès le dimanche de Pâques, soit le 9 avril 1284, mais ils ne l’annoncèrent publiquement que le jour suivant, le lundi de Pâques 10 avril 1284. 67. La harangue de l’empereur et la mise en scène à laquelle il procéda en compagnie du patriarche durent suivre de près la défection des Arséniates ; on peut les dater du 10 avril ou des jours qui suivirent immédiatement.
RELATIONS HISTORIQUES, VH, 22
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Τότε γοΰν τελέως άποκαραδοκήσαντες, τρόπον83 τών τόμων, ώσπερ έκεϊνοι84 πυρί, ούτως ουτοι βασιλεϊ ένεδίδουν καί δήλοι ήσαν ύποκλινοΰντες τώ πατριάρχη. Ό μέντοι γε βασιλεύς, διαχυθείς οΐον έκεΐθεν ώς τι δρά-
σας τών θαυμαστών — θαυμαστόν γάρ έδόκει γνώμας ισχυρός έν άκαρεϊ μαλαχθήναι —, ώς ήδη τό όλον κατωρθωκώς85, έξ αύτής λαφυραγωγηθέντας 5 προσάγειν τφ πατριάρχη ώς είχεν ώρμα καί κρυμώδη86 κατανίφοντος
ήφροντίστει87 καί, λαβών έκείνους, άμα πεζή βαδίζων, όψέ σαββάτου τώ πατριάρχη παρίστησιν · I οϊ δή καί αύτόθεν προσιόντες, εύλογίας τε μετά- Β 63 λαγχάνουσι καί ιερού μεταλαμβάνουσι κλάσματος, δήλοί τε ήσαν, έξ ών έλεγόν τε καί έπραττον, πάντ’ έώντες έφ’ οίς τό πρώτον ώς ίσχυροϊς έξ ίο
άνάγκης μεγίστης έσχίζοντο. Έπέφωσκεν ή ήμερα, καί τό θερμόν έκεϊνο καί έντονον πρός ειρήνην ψυχροΰσθαι καί καταχαλάν ήρχετο, καί ώς κατασοφισθεϊσι σφίσιν έαυτοϊς προσεϊχον. Έν άφανεϊ δέ τέως τά τής μετα βολής88 εχοντες89 — κτήμα γάρ είναι πειθοΰς τήν είρήνην, άλλ’ ού τύχης έκρινον —, μόλις καί ές έκείνης ήμέρας έσπέραν, ώς άφυλάκτως έμπεσόν- 15
τες, έν δεινώ τιθέμενοι έμενον, πρωίας δέ πλήν όλίγων πάντες παρακεκίνηντο90. Ό γοΰν κρατών, έπεί έγνω τό παν είργασμένος μάτην, συνάγει τε τούς
προύχοντας καί δημηγορεί. Καί τόν μέν πατριάρχην έσω που παραβύσας,
έστολισμένον στολαϊς ίεραϊς, προσέταττεν ήρεμεΐν, αύτοϊς δέ στρέφων οίον 20
διττά καί τεχνιτεύων ώς ήν πρός τάς έκείνων διπλόας, όπως αν έχοιεν γνώμης πρός91 τόν πατριαρχοΰντα διεπυνθάνετο. Τοϊς δέ μή όμολογεϊν μέν έκεϊνον πατριάρχην ό παρ’ έκείνου άγιασμός καί ή εύλογία προσίστατο, όμολογεϊν δέ, τέως δ’ έχειν άττα καί λέξειαν σκανδάλου92 παρεκτικά, οίς δή καί οί93 πολΙλοί προσκρούοντες τήν όμόνοιαν άπαναίνοιντο, εύσχημον Β 64 δοκοΰν, όμως άμφοτέρωθεν περιίσταντο καί έξέφευγον. Ώμολόγουν94 δέ τέως τόν Γρηγόριον πατριάρχην · τοΰτο γάρ ήν έκείνφ καί τό έκ Γεωργίου
μοναχικόν όνομα. Καί εύθύς άπροόπτως παραστάς έκεϊνος, πάνυ του βασιλέως οίκονομήσαντος, καί αύθις άκούσας ώς πατριάρχης λέγοιτο, έπεγκαλεϊ95 μέν αύτίκα σφίσι τήν άποστασίαν καί τήν τών συνθηκών παράβασιν, 30 ώς ούκ άνθρώποις διαψευσαμένων, άλλά Θεφ, έπιφέρει δ596 εύθύς τόν άφορισμόν, άνδρας εύλαβεϊς διά ταΰτα οίηθείς προσάξεσθαι97, καί μάλλον τούς άμφί τόν Υάκινθον καί τόν Λεπενδρηνόν, οΐ δή καί τούς λοιπούς έπεσύ-
83 τρόπον corr. Bekk. : τρόπου ABC Poss. 84 έκεϊνοι : έκείνους ΑΒ 85 κατωρ θωκώς : κατορ- C 86 κρυμώδη : κριμμώδη AC 87 ήφροντίστει : -τη Α 88 μετα βολής : βουλής ΑΒ 89 ώραϊον mg. AC 90 παρακεκίνηντο : παρεκεκ- Β edd. 91 πρός om. edd. 92 σκανδάλου : σκάνδαλα Β 93 οί om. ΑΒ edd. 94 'Ωμολόγουν : όμ- AC 95 έπεγκαλεί : -εϊν Β Poss. 96 δ’ : δέ ΑΒ edd. 97 προσάξεσθαι : -ασθαι edd.68
68. Laurent, Regestes, n° 1472 (c. 9 avril 1284). Le 10 avril est, de toute manière, le premier jour qu’on peut envisager pour cette mesure.
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GEORGES PACHYMÉRÈS
fut plutôt pour eux un stimulant à la défection, et ils firent défection en se sou ciant peu de cette excommunication. Mais quelques-uns restèrent fidèles, et on s’en réjouit comme s’il s’agissait de tout le monde. Ces gens exigèrent l’exécution des mesures capitales concer nant l’Église et qui avaient été négligées par beaucoup, une fois les premières réalisées. Voici ces mesures : toutes les ordinations de Bekkos seraient annu lées, qu’il ait été personnellement l’ordinant ou que d’autres aient fait l’ordina tion sur ordre, mais seulement pour les hommes de l’intérieur de la grande ville, tandis que ceux de l’extérieur, une fois châtiés, auraient, après un temps, la liberté d’exercer ; quant aux persécuteurs — ils appelaient persécution le simple fait d’avoir murmuré qu’on donnait des conseils aux indifférents ou qu’on fréquentait des traîtres et des collaborateurs —, leur peine serait l’inacti vité définitive, qu’ils se trouvent à l’intérieur ou à l’extérieur de la ville ; quant aux autres clercs, une fois châtiés, ils seraient absous, mais ils ne pourraient accéder à un grade supérieur, à quelque degré de vertu qu’ils soient parvenus. Après avoir fixé cela par écrit69, ils s’en retournèrent.
23. Comment Andronic de Sardes, accusé de lèse-majesté, fut privé de sa dignité70. La Justice, qui avait pour habitude d’être en retard la plupart du temps, n’était vraiment pas restée bien longtemps inopérante autrefois à Lampsakos, mais, malgré son inconstance, c’est encore avec une force supérieure qu’elle poursuivit le chef de ces gens, l’ancien évêque de Sardes, bien qu’il ne fût pas présent au déroulement de l’action71. De fait, il est dénoncé par son disciple, le moine Galaktiôn72, comme pensant et disant le pire contre l’empereur. Objet de très graves soupçons pour de nombreuses affaires, il est poursuivi pour lèse-majesté. Chargé dès lors de toutes les injures et réprobations qui convenaient, pour n’avoir pas craint, tout moine qu’il était, d’abandonner son habit et de sauter sur la dignité épiscopale, et souffrant de mauvais traite ments de la part de beaucoup, finalement il est rejeté, une fois entraîné par les coups de poing et la bousculade, hors de l’assemblée générale ; c’est alors que Nicandre de Larissa, qui était de l’ordination de Bekkos et pour cette rai son avait été déposé par Andronic73 et qui était présent là et le voyait expulsé dans le déshonneur, s’empare d’un capuchon de moine pour le lui mettre, en poussant à l’extrême la moquerie et la dérision. Prêtant attention à cela seule69. Laurent, Regestes, n° 1485 (janvier 1285). En fait, ce document fut sans doute émis plus tôt, au printemps 1284, c’est-à-dire au lendemain même du synode et avant le retour du patriarche et de l’empereur à Constantinople au début de l’année suivante, comme l’affirme expressément l’historien dans cette phrase. 70. Cf. Mélitèniôtès : Orphanos, p. 125. 71. On ne voit pas de prime abord à quoi l’historien fait allusion en citant Lampsakos : plutôt qu’à une légende de l’Antiquité, comme l’a cru P. Poussines (Bonn, II, p. 732-733), il veut peutêtre rappeler comment, en 1259 à Lampsakos, Andronic de Sardes s’opposa à l’élection de Nicé phore d’Éphèse au patriarcat et comment la Justice l’en punit en le poussant à la démission et en empêchant sa réintégration au moment du retour d’Arsène (II, 17-18 ; IV, 10). Vingt-cinq ans plus tard, c’est encore avec plus de célérité que la Justice le poursuivit pour avoir inspiré la déposition des évêques en 1283 (VII, 17). Il est étonnant que le chef des Arséniates ait été absent de la réunion d’Atrammytion. Sur l’inconstance de la Justice, voir Pachymérès, I, p. 210 n. 4.
RELATIONS HISTORIQUES, VII, 22-23
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ροντο. Τό δ’ άρ’ ήν μάλλον έκείνοις πρός Αποστασίαν παρότρυνσις, καί
άφίσταντο, μικρά τών άφορισμών έκείνων φροντίσαντες. Έπέμειναν δέ καί τινες, οϊς δή ώς πάσιν ήσμένιζον. Άπήτουν δέ κάκεϊνοι
τά έπί τή έκκλησίμ δεινά, & δή πολλοϊς, έμπλησθέντων τών πρώτων, έλείφθησαν. Τά δ’ ήσαν χειροτονίαν μέν πάσαν του Βέκκου98 άργεϊν, καν αύτός 5 ήν Ô χειροτονητής, κάν έκ προτροπής έχειροτόνουν έτεροι, πλήν έπί τοϊς
έντός τής μεγαλοπόλεως, τοϊς δ’ έκτος έπιτιμηθεϊσι μετά99 καιρόν άνίεσθαί τε καί ένεργεϊν · διώκταις δέ — διωγμόν δ’1 έκάλουν, κάν τις I καί τοϊς Β 65 άδιαφόροις2 έγρυξε παραινών, ή μήν μετιών προδόταις καί συνεργοϋσι — πρόστιμον είναι τήν είσαεί άπραξίαν, κάν έντός κάν έκτος εύρίσκοιντο3 · ίο τοϊς δ’ άλλοις τών κληρικών έπιτιμηθεϊσι τήν λύσιν δίδοσθαι, πλήν μή ές
μείζω προκόπτειν βαθμόν, κάν ές όπόσον4 προΐοιεν άρετής. Ταύτα τάξαντές τε καί γράψαντες έπανήεσαν. κγ'. Όπως ό Σάρδεων Ανδρόνικος, έγκληθείς καθοσιώσεως, ήτιμοΰτο. Ού μήν δέ πρό5 τοΰ κατά Λάμψακον6 καί ή Δίκη έπί μήκιστον χρόνον7 15
άργός ήν, ώς εϊθιστο τά πολλά διαμέλλουσα(22), άλλά τώ άρχηγφ τών τοιούτων, τφ άπό Σάρδεων, κάν ού παρήν πραττομένων, παλίμπους ούσα, έξ
ΰπερτέρας περιέστη8 χειρός. Καί δή παρά μαθητου αύτοΰ τοΰ μοναχοΰ προσ αγγέλλεται9 Γαλακτίωνος χείριστα καί φρονών καί λέγων κατά βασιλέως · δς10 δή καί ΰποπτευθείς τά μέγιστα πρός πολλά, δίκαις καθοσιώσεως 20 καθυπάγεται. Τό δ’ έντεΰθεν άπάσαις τε λοιδορίαις περιβληθείς καί έλεγμοϊς τοϊς είκόσιν, ότι καί, μοναχός ών, ούκ έφριξεν άθετήσας τό σχήμα
καί πρός τόν τών άρχιερέων μεταπηδήσας βαθμόν, καί τά δεινά παθών έκ πολλών, τέλος, πυγμαϊς τε καί I ώθισμοϊς11 άνάρπαστος γεγονώς, έξω που Β 66
τοΰ κοινού συνεδρίου παρέρριπται, δτε καί δ Λαρίσσης Νίκανδρος, τής 25 Βέκκου12 χειροτονίας ών καί διά τοΰτο παρ’ έκείνου καθαιρεθείς, έκεϊσε παρών καί γ’ άτίμως έκεϊνον έκριφθέντα13 θεώμενος, λαβών μοναχικόν
έπιτύμβιον, μεθ’ όσου μυκτήρος καί χλευασμοΰ έπιτίθησιν. Ό δέ, πρός τοΰτο μόνον έν έαυτώ14 γεγονώς — τά γάρ πλεϊστα έξω καί15 νοός ήν —,
(22) Cf. Flavius Josèphe, La guerre des Juifs, 4, 1,6.
98 Βέκκου : Ίωάννου AB edd. 99 μετά : κατά edd. 1 δ’ om. edd. 2 άδιαφόροις : δια- B edd. 3 εύρίσκοιντο κάν έκτος transp. edd. 4 όπόσον : πόσον C 5 πρό : πρός Β Poss. 6 κατά Λάμψακον πρό τού transp. C (ante corr.) Bekk. 7 χρόνον : -ου ΑΒ Poss. 8 περιέστη om. et mg. suppl. A 9 προσαγγέλλεται : -έλεται AC 10 δς : ώς edd. 11 ώθισμοϊς: όθησ- AC 12 Βέκκου: Ίωάννου ΑΒ edd. 13 έκριφθέντα : έκκρεσθ- Α έκκρουσθ- Β 14 έαυτώ : -ού ΑΒ 15 καί om. edd.72 73
72. Galaktiôn fut considéré comme un héros lors du retour à l’orthodoxie après la révocation de l’union avec Rome (VII, 3, 5 et 7). 73. Nicandre de Larissa (PLP, n° 20249) se trouvait parmi les évêques déposés l’année précé dente (VII, 17).
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GEORGES PACHYMÉRÈS
ment, alors qu’en effet il était insensible à la plupart des outrages, il saisit aussitôt sa coiffure par les cordons pour rejeter le capuchon et il livra sa tête nue à la merci des rayons aigus du soleil. Nicandre reprit le capuchon et le lui mit à nouveau, et celui-ci le rejeta à nouveau. La chose se répéta souvent, et il s’éleva chez les personnes présentes un rire, une dérision, une réprobation d’importance. Mais les plus attentifs, songeant aux outrages que celui-ci avait infligés auparavant aux évêques, considéraient que la Providence le soumet tait aux mêmes peines.
24. De la fuite de Kotanitzès du monastère de Brousse. Quant à Kotanitzès, il portait l’habit monacal et exerçait l’ascèse dans le monastère de la Péribleptos74 ; il simulait la simplicité totale, comme s’il aimait sa vie de tout cæur et désirait y mourir ; après avoir conquis les moines avec de telles tromperies, il persuade qu’on lui permette de gagner le Très Grand Monastère de Brousse75, où, une fois parvenu, il s’ingénie dès lors à s’enfuir chez lui. H écrit en effet secrètement, après avoir trouvé le moment favorable où l’empereur était occupé à d’autres affaires, et on envoie une barque équipée, qu’avaient préparée les siens et qui portait des chevaux. Le bateau aborde au rivage, et ceux qui le conduisent font connaître à Kotanitzès leur arrivée. La nuit une fois fixée, ces gens présentent les chevaux au mur du monastère, qui était en même temps celui de la ville, tandis que cet homme, descendu grâce à une corde et monté à cheval, gagne le rivage, prend le large cette nuit même et parvient naturellement à fuir76. 25. De l’expédition en Occident du protovestiaire Tarchaneiôtès. En apprenant la chose, l’empereur s’en indigna. Il apprit aussi que Michel, le fils de Jean Doukas, le sébastokratôr d’Occident77, déployait une grande activité. Tout en suspectant la hardiesse de Kotanitzès, il remit à un moment opportun l’examen de son cas, tandis que, soupçonnant gravement l’activité immédiate de Michel, qui serait un ennemi inflexible, quel que soit l’objet de son attaque, il discute de son cas et en confère avec sa propre cousine, la basilissa Arme78. Cherchant de son mieux à être agréable à l’empereur et à repousser un mal qui la touchait elle-même de près, elle promit de faire son possible pour poursuivre de toute manière son neveu79, ne le laisser rien conquérir et, lorsqu’elle pourrait mettre sûrement la main sur lui, l’envoyer à l’empereur. 74. Kotanitzès (PLP, n° 13317) fut fait prisonnier en 1280 par Constantin Palaiologos, le por phyrogénète et frère d’Andronic Π, alors qu’il combattait l’empire aux côtés des Serbes. Il dut se faire moine pour échapper au châtiment que Michel Vin s’apprêtait à lui infliger (VI, 27). Sur le monastère de la Péribleptos, voir Janin, Églises de Constantinople, p. 218-222. 75. Le Très Grand Monastère de Brousse a déjà été mentionné plus haut (VU, 11) et le sera à nouveau plus bas (VH, 34). 76. Une vingtaine de kilomètres séparent la ville de la mer. TL Michel Komnènos (PLP, n° 221) était le fils de Jean Doukas, qui jouissait d’un pouvoir indépendant en Thessalie et que Michel Vni créa sébastokratôr en 1267 (Pachymérès, Π, p. 401l2). 78. Anne Kantakouzènè, la femme du despote d’Épire, était présente à la réunion d’Atrammytion (VII, 21). Sur le sens du mot αύτανεψία, voir A. Failler, Pachymeriana quaedam, REB 40, 1982, p. 189-190.
RELATIONS HISTORIQUES, VII, 23-25
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έρρίπτει τε παρευθύς έπισχών τήν καλύπτραν έκ σφενδονών καί ταϊς όξείαις βολαϊς τοΰ ήλιου γυμνήν έδίδου καθυπακούειν τήν κεφαλήν(23). Ό δέ καί αύθις άναλαμβάνων έπετίθει, καί αύθις έκεϊνος άπέρριπτε16. Καί τοΰτο πολλάκις γεγονός17, γέλως ήρετο παρά τών παρόντων καί χλεύη καί έπιτίμησις ού μικρά. Οί δέ γε προσεκτικώτεροι, άνάγοντες τόν νοΰν πρός 5 άπερ έκεϊνος έποίει τούς άρχιερεϊς πρότερον, όμοίαις δίκαις ύποβάλλουσαν
έκεϊνον κατενόουν18 τήν πρόνοιαν, κδ'. Περί19 τής φυγής τοΰ Κοτανίτζη άπό τής μονής Προύσης20. Ό μέντοι γε Κοτανίτζης21, τό σχήμα φέρων τών μοναχών κάν22 τή τής
Περιβλέπτου23 μονή ένασκών24, ύποκρινόμενος δέ καί πάσαν άπλότητα, ώς ίο
έκ ψυχής άγαπήσας τήν πολιτείαν καί ταύτη συναποθανεϊν αίρούμενος, καί τοιαύταις άπάταις τούς μοναχούς I ύπελθών, πείθει έφεϊναι τούτφ κατα- β 67 λαβεϊν τήν έν Προύση Μεγίστην Μονήν, ή δή καί25 άφιγμένος, έκεϊθεν τεχνιτεύει τήν έπί τά οικεία δραπέτευσιν. Γράφει γάρ δι’ άπορρήτων, ένασχο-
λουμένου τοΰ βασιλέως τοϊς άλλοις, καιρόν εύρηκώς τόν άρμόδιον, καί 15 άλιάς ένήρης, παρά τών οίκείων εύτρεπισθεϊσα καί26 ίππους φέρουσα, πέμ-
πεται. Καί δή προσισχούσης αίγιαλώ τής νηός27, οί ταύτην άγοντες δηλοποιοΰσι τώ Κοτανίτζη τήν άφιξιν · καί, όρισθείσης νυκτός, αύτοί μέν τώ τείχει τής μονής άμα καί πόλεως έφιστώσι τούς ίππους, έκεϊνος δέ, ύποχα-
λασθείς σχοίνφ καί έπιβάς ίππου, καταλαβών τόν αίγιαλόν, αύτονυχεί άνά- 20
γεται καί τήν φυγαδείαν ώς είκός διατίθεται.
κε'. Περί τής έπί δύσιν έκστρατείας28 τοΰ πρωτοβεστιαρίου Ταρχανειώτου. Όπερ μαθών ό29 βασιλεύς καί έν δεινώ ποιησάμενος, έπεί καί τόν τοΰ
Ίωάννου τοΰ Δούκα καί δυσικοΰ σεβαστοκράτορος υίόν Μιχαήλ πολλήν δραστηριότητα έχειν έμάνθανε, τοΰ μέν τό θερμουργόν ύπονοών, όμως είς 25 καιρόν έτίθει τήν περί αύτού σκέψιν, τοΰ δέ τό αύτίκα δραστήριον τά πολλά ύποπτεύσας, ώς έσομένου πολεμίου30 άπαραιτήτου πρός δ δή καί όρμήσειε, λόγους τε κινεί περί τούτου καί τή Ιδία αύτανεψίψ συσκέπτεται "Αννη τή
βασιλίσση. Ή δ’ έκ τών δυνατών καί βασιλεΐ χαριζοΙμένη καί γειτονούν β 68 κακόν έαυτή ώθοΰσα, ώς είχε καθυπισχνεϊτο παντοίως τόν άνεψιόν 30 μετελθεϊν καί μηδέν άνεϊναι δουλαγωγήσαι καί, ώς δυνηθείη έκεϊνον περισχεΐν άφύκτως είς χεϊρας, καί πέμπειν τώ βασιλεΐ.
(23> Cf. Leutsch, II, ρ. 65 π° 81.
16 άπέρριπτε : -ται Poss. -τεν Bekk. 17 γεγονός : -ώς Α 18 κατενόουν : -νόνουν Α 19 τά ante Περί add. ΑΒ 20 τής ante Προύσης add. ΑΒ 21 Κοτανίτζης : -ζεις C 22 κάν coït. Bekk. : καν ABC κςίν Poss. 23 Περιβλέπτου : -έτου C 24 ένασκών : άσκών Β edd. 25 καί om. ΑΒ edd. 26 καί om. edd. 27 νηός : νεώς ΑΒ edd. 28 έκ στρατείας : -τίας C 29 ό om. Α 30 πολεμίου : -έμου ΑΒ
79. Le père de Michel Komnènos, Jean Doukas le bâtard, était en effet le frère, ou du moins le demi-frère, de Nicéphore Angélos, le mari d’Anne.
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GEORGES PACHYMÉRÈS
L’empereur réunit aussi des forces, qui devaient parvenir en Occident par voie de terre avec le protovestiaire Tarchaneiôtès80 et livrer bataille à Dèmè trias81 : il devait s’emparer de tout le territoire qu’elles pourraient, selon la loi de la guerre et du combat, et se tenir prêt à recevoir Michel, qu’Anne enverrait, si elle réussissait à s’emparer de lui. Après avoir pris ces dispositions et ces décisions, l’empereur congédia Anne dans la paix et avec honneur, tandis qu’il pressait lui-même le protovestiaire de partir en Occident, en cherchant à se le gagner de toutes les façons et en choisissant de lui attribuer les plus grands honneurs, au point de lui promettre de l’honorer de la dignité de césar82. Celuici affirma qu’il oserait à peine accepter la dignité que l’empereur lui donnerait au moment où il accomplirait personnellement quelque exploit digne des Romains, de manière à ne pas la recevoir comme un don, mais comme une récompense. Comme on eut alors besoin d’argent, l’empereur demanda pour sa part qu’on tirât l’argent du Trésor public, comme il l’assura plus tard à ses proches, tandis que le conseil de l’empereur jugeait légitime de le recueillir grâce à une collecte publique, qui fut constituée par la dîme de la pronoia pour les bénéficiaires de pronoiai83. Cela fut prétendument collecté par prélèvement sur les biens des maîtres, mais ce furent les parèques qui acquittèrent le tout, ces gens imposant leur pouvoir. Lorsqu’une grande masse d’argent eut été réunie par ce moyen, le protovestiaire la prit et s’élança aussitôt avec d’impor tantes troupes sur Dèmètrias et sa région, en menant les troupes par voie de terre.
26. Comment les trières de la Rhomaïde furent délaissées84. Le gendre du protovestiaire, Alexis Rhaoul85, conduisait la flotte, qui com prenait environ quatre-vingts navires ; le grand stratopédarque Synadènos l’accompagnait86. La flotte paraissait alors un élément extrêmement important pour la puissance des Romains, mais au retour elle fut délaissée, comme on le décida, parce que plus nuisible qu’utile en la circonstance87. On imaginait en effet cela, et certains étaient prêts à le croire auxquels plaisait qu’on eût agi ainsi. Ainsi, comme il était arrivé à l’Église de trouver la tranquillité grâce aux efforts de l’empereur, toute hostilité serait dès lors réduite et rendue inopérante par la volonté de Dieu. Dès lors certains archontes et conseillers impériaux avancèrent des conseils : important était le corps des rameurs et important le corps des mercenaires des bateaux ; si les premiers acquittaient 80. Michel Tarchaneiôtès (.PLP, n° 27505), fils de Marie-Marthe Palaiologina et de Nicéphore Tarchaneiôtès, fut sans doute nommé protovestiaire après la bataille de Berat (VI, 32). 81. La ville de Dèmètrias est située au fond du golfe de Volos ; voir J. Koder-F. Hild, Hellas und Thessalia, Vienne 1976, p. 144-145. 82. La dignité de césar venait au 3e rang, après celles de despote et de sébastokratôr, et elle pré cédait immédiatement celle de protovestiaire que Michel Tarchaneiôtès détenait alors ; voir l’Appendice à l’Hexabiblos d’Harménopoulos (Verpeaux, p. 300) ou le Traité du Pseudo-Kôdinos (Verpeaux, p. 133-134). 83. Sur le mot « pronoia », voir Pachymérès, I, p. 29 n. 3. 84. Cf. Grègoras : Bonn, I, p. 174'°-17610 ; Pseudo-Sphrantzès : Grecu, p. 17617-24. 85. On ignore le prénom de la fille du protovestiaire Michel Tarchaneiôtès qui épousa Alexis Rhaoul (PLP, n° 24109) ; voir Fassoulakis, Rhaoul, p. 29.
RELATIONS HISTORIQUES, VII, 25-26
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Συνέταττε δέ καί δυνάμεις δ βασιλεύς άφιξομένας συνάμα τφ πρωτοβεστιαρίφ τω31 Ταρχανειώτη πρός δύσιν πεζή καί τή Δημητριάδι έπιμιξομένας, ώς κατασχεΐν μέν δπόσον καί τών έκεϊ δυνηθεϊεν νόμφ πολέμου καί μάχης, έτοιμον δ’ είναι καί32 λαμβάνειν πεμπόμενον παρά τής ’Άννης, εί κατασχεΐν
εύοδοΐτο, τόν Μιχαήλ. Ταΰτα τάξας τε καί κυρώσας, δ βασιλεύς τήν "Ανναν 5
μετ’ ειρήνης άπέπεμπε καί τιμής, αύτός δέ, παντοίως ύποποιούμενος τόν πρωτοβεστιάριον καί τιμάν αίρούμενος τοϊς μεγίστοις, ώς καί τω τοΰ καίσα ρος άξιώματι σεμνύνειν33 καθυπισχνεϊσθαι, πρός τήν δύσιν ώρμα. Ό δέ μόλις άξίωμα μέν έλεγε τότε λαμβάνειν διδόντος, ότε καί αυτός άξιόν τι 'Ρωμαίοις
έπεξεργάσεται κατόρθωμα, ώς μή δωρεάν, άλλ’ άθλον λαμβάνειν. Τότε δέ
ίο
χρείας ένούσης χρημάτων, αύτός μέν έκ τοΰ κοινοΰ ταμιείου, ώς αύτόν διαβεβαιοΰσθαι πρός τούς οικείους ύστερον, I έζήτει τά χρήματα, ή δέ τών34 Β 69 περί τόν βασιλέα βουλή έκ κοινής συγκροτήσεως συλλέγεσθαι έδικαίου · ή δ’ ήν τό τής προνοίας τών έχόντων προνοίας δέκατον · δ δή καί συνήγετο μέν ώς δήθεν έκ τών δικαίων τών δεσποτών, τό παν δ’ οί παροικοΰντες άπετίν- 15
νυον, δυναστευόντων έκείνων. Συναχθέντων μέν μεγάλων χρημάτων έντεΰ
θεν, ταΰτα λαβών, δ πρωτοβεστιάριος άμα πλείσταις δυνάμεσιν έπί Δημητριάδος καί τών έκεϊ ταχέως έξώρμα, πεζή τάς δυνάμεις άγων.
κς'. Όπως αί τής 'Ρωμαΐδος τριήρεις κατημελήθησαν. Τό δέ ναυτικόν δ έκείνου γαμβρός 'Ραούλ Αλέξιος ήγε, περί που τάς όγδοή- 20 κοντά ναΰς ■ συνήν δ’ αύτω καί δ μέγας στρατοπεδάρχης Συναδηνός. Καί χρή σιμον έδόκει τά μέγιστα τότε τό35 ναυτικόν τοϊς τών36 'Ρωμαίων πράγμασιν, εί καί μετά τήν ύποστροφήν37, οΰτω δόξαν, κατημελεϊτο, ώς ζημιοΰν πλέον ή
συνοϊσον κατά καιρούς. Ύπενοεϊτο γάρ καί38 ταΰτα, καί πρός τφ39 πιστεύειν
ήσάν τινες οίς ήρεσκε τό οΰτω πεπράχθαι, ώς, έπεί γε τήν έκκλησίαν έν άτα- 25 ραξίμ καταστήναι ξυνέβη, βασιλέως σπεύσαντος, παν έντεΰθεν πολέμιον συσταλήσεταί τε40 καί άπραίκτήσει, τοΰ Θεοΰ νεύοντος. Έκεΐθεν δέ καί τινες τών Β 70 βασιλικών άρχόντων καί βουληφόρων βουλάς είσήγον, πολύ μέν τό άντερετικόν είναι, πολύ δέ τό κατά τάς41 ναΰς μισθοφορικόν, ών έκείνων μέν τά τέλη τφ δημοσίφ ταμιείφ καταβαλλόντων, τούτων42 δ’ ώς άπολέμων μή λαμ- 30
31 τφ om. ΑΒ edd. 32 καί om. edd. 33 σεμνύνειν : -ύειν edd. 34 τών om. ΑΒ edd. 35 τύ om. edd. 36 τών om. ΑΒ edd. 37 μετά τήν υποστροφήν : μετά καιρόν ΑΒ 38 καί om. C 39 τφ ; τό ΑΒ edd. 40 συσταλήσεταί τε : συσταλήσαιταί τε ante corr. et συσταλεσαι τότε post corr. C συσταλήναι (-ήσαι Poss.) τότε edd. 41 τάς om. C 42 τούτων — λαμβανόντων om. edd.86 87 86. Jean Synadènos (PLP, n° 27125) est mentionné à deux reprises sous le règne de Michel VIU, avec la même dignité de grand stratopédarque (Pachymérès, Π, p. 5271’2, 6451112). 87. L’historien place la décision de supprimer la marine de guerre vers l’année 1285, puis qu’elle fut prise après le retour de la flotte de Dèmètrias (1284) et après la mort de Charles Ier d’An jou (1er juillet 1285), mentionnée un peu plus bas. La gravité d’une pareille mesure, qui rompait avec la politique clairvoyante de Michel VIII (voir Pachymérès, Π, p. 4035'6), est soulignée à plu sieurs reprises (VII, 37 ; X, 23 ; ΧΠ, 26).
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leurs impôts au Trésor public, tandis que les autres, ne combattant plus, ne recevraient pas d’argent, l’empire, grâce à ces fortes ponctions, regorgerait d’argent, et c’est avec cet argent que, par des traités et des accords, on main tiendrait l’empire sans combat et sans souci. Tels étaient leurs arguments pour persuader l’empereur : ils ne prenaient pas en considération la grandeur de l’empire des Romains, qui, dès le départ, n’était absolument pas capable de garder son territoire, mais marchait à sa perte, s’il ne conquérait pas d’autres territoires, et le fait que les souverains de Constantinople, maîtres des îles, ne pouvaient gouverner sans trières, et cela alors que les Italiens étaient mus par la plus grande morgue pour recouvrer ce qui leur appartenait hier et avanthier et qui avait été acquis à l’empire des Romains grâce aux trières. Naturel lement l’empereur saisissait cela, lui qui possédait suffisamment et absolu ment au-dessus de son âge la science la plus impériale, et il était attaché à la flotte. Mais le destin eut le dessus, et les orateurs arrivèrent à persuader. Et la paix du moment, puisque de concert avec les Vénitiens et les Génois les autres aussi se soumettaient et que surtout Charles était mort, rendit l’avis approprié. Ces gens donc, négligeant les bateaux, les abandonnèrent au temps, jugé capable à lui seul et sans assistance de les détruire. Ne portant aucune attention aux soldats et combattants qui avaient été en poste sur ces bateaux, ils laissèrent les uns exercer des métiers d’artisan pour leur subsis tance, celle qu’on pouvait en tirer, et les autres passer à l’ennemi, de sorte qu’en compagnie de celui-ci ils ravageaient la terre des Romains comme des brigands. Alors le protovestiaire partit, et une troupe importante le suivait vers ΓOcci dent. Rendu à Dèmètrias, il y disposa ses forces : il envoya les uns au butin et au pillage, utilisa les autres à reconstruire les forts de la région, tout en atten dant l’action de la basilissa sur la personne de son neveu Michel, comme on l’a dit88. Son premier travail fut d’élever immédiatement autour de Dèmètrias des tours de bois, au nombre de vingt-quatre, de l’entourer d’un double fossé et d’envoyer de l’eau de mer dans les fossés et, en construisant ainsi librement petit à petit, d’élever le fort avec des pierres. C’est pourquoi il faisait la trêve et semblait inactif contre les ennemis. 27. Du protovestiaire, et qu’on obtint plus tard plein succès pour le cas de Michel. Comme donc le temps passait, une maladie très grave fond sur l’armée et provoque par elle-même la mort du plus grand nombre, car la peste jeta sur eux ses lourdes mains, et on mourait en masse. Finalement le général protovestiaire fut lui-même victime de la maladie ; dès lors les survivants se replièrent, sans avoir accompli aucun exploit. Plus tard, la basilissa, en personne et par elle-
88. Dans le second paragraphe du chapitre précédent.
RELATONS HISTORIQUES, VH, 26-27
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βανόντων χρημάτων εύπορεΐν πολυβδάλλουσαν(24Η3 βασιλείαν, καί τούτοις κατά σπονδάς τε καί συνθεσίας άκονιτί(25) τε καί άπραγμόνως διαφέρειν τα τής άρχής. Ταΰτ’ έκεΐνοι, πείθοντες βασιλέα, ούκ ένιδόντες43 44 καί πρός τό
μεγαλεΐον τής άρχής τών 'Ρωμαίων, ώς ούχ οϊας τ’ ούσης άρχήθεν τοϊς
ο’ικείοις έμμένειν, άλλα ζημίαν ήγουμένης, εί μή καί άλλα προσλάβοιτο, καί 5 ότι τοϊς45 τής Κωνσταντίνου κρατοΰσι46 καί νήσους εχουσιν άδύνατον47 δίχα τριήρεων άρχειν, καί ταϋτα τοΰ Ιταλικού έξ ότι πλείστης κορύζης άνεγηγερμένου πρός άνάληψιν ών χθές καί πρό τρίτης έκείνων ήσαν καί τή άρχή τών 'Ρωμαίων έκ τών τριήρεων προσεκτήθησαν. Ταϋτα βασιλεύς μέν ώς είκός
ξυνεώρα, ίκανώς έχων καί πρό τής ές απαν ήλικίας τής ές τα48 μάλιστα βασι- 10
λικής έπιστήμης, καί τών νεών εϊχετο · άλλ’ ένίκα τό μόρσιμον, καί τοϊς λέγουσι πείθειν ήν. Καί τό ειρηνικόν δέ τοΰ καιροΰ, συνυποκλινομένων καί
τών λοιπών ΒενετιΙκοϊς τε καί Γεννουίταις, έκποδών μάλιστα καί τοΰ Καρού- Β 71 λου γενομένου, εύδιάθετον τήν γνώμην έτίθει. Οί μέν ούν, τάς ναΰς παριδόν-
τες, ένήκαν έκείναις χρόνον, Ικανόν καί μόνον δίχα τοΰ συνεργοΰντος είς 15 φθοράν λογιζόμενον · τό δ’49 έπί ταύταις άποτεταγμένον στρατιωτικόν τε καί μάχιμον παρ’ ούδέν έχοντες, τοϊς50 μέν βαναύσους51 τέχνας μεταχειρίζειν έφήκαν είς άποτροφήν52, δπόση τις έκεϊθεν δυνατή ήν, τοϊς δέ καί αύτομολεϊν τοϊς έχθροϊς, ώστε συνάμ’ έκείνοις πειρατών τρόπον53 τήν 'Ρωμαίων κακοΰν. Τότε δέ τοΰ πρωτοβεστιαρίου έξορμώντος πολύ τι πλήθος εϊπετο έπί 20
δύσεως. Καί δή προσβαλών Δημητριάδι, έκεϊ συνέταττε τάς δυνάμεις, οΰς
μέν πέμπων είς σκύλα καί άρπαγάς, οίς δ’ έπί άνοικοδομήν54 τών έκεϊ χρώμενος πολισμάτων, άποκαραδοκών καί τήν τής βασιλίσσης πράξιν έπί τώ
άνεψιώ Μιχαήλ, ώς λέλεκται. Καί πρώτον αύτώ τών έργων πύργοις ξυλίνοις αύθημερόν, είς55 είκοσι56 καί τέσσαρας ποσουμένοις, περιβαλέσθαι Δημη- 25 τριάδα, διχή τε περιταφρεΰσαι καί ΰδωρ έκ θαλάττης57 ένεϊίναι τοϊς τάφροις, Β 72
καί οΰτως άνέδην κατ’ όλίγον κτίζοντα άνεγείρειν λίθοις τό πόλισμα. Διά ταϋτα καί58 άνοχάς έποιεϊτο καί άεργος τά59 πρός τούς άντιπάλους έφαίνετο. κζ". Περί τοΰ πρωτοβεστιαρίου καί ώς ύστερον κατωρθώθη τά κατά τόν Μιχαήλ.
Τοΰ γοΰν καιροΰ τριβομένου, νόσος έμπίπτει τφ στρατιωτική) βαρεία 30 πάντη καί αύτουργός τοϊς πολλοϊς θανάτου · βαρείας126’ γάρ χεϊρας δ λοιμός έκείνοις έφήκε, καί έπασσύτεροι έθνησκον. Τέλος δέ καί αύτός δ στρα τηγός πρωτοβεστιάριος νόσου γέγονε παρανάλωμα, κάντεΰθεν οί περιλειφθέντες60, μηδέν τών γενναίων61 πράξαντες, ύπανεζεύγνυον. 'Ύστερον δέ
ι24) Cf. Platon, Théétète, 174 d. Cf. Homère, Iliade, 1, 89. 43 πολυβδάλλουσαν correxi : -άλουσαν ABC edd. 44 ένιδόντες : ένειδ- C 45 τοϊς om. C edd. 46 κρατοΰσι... έχουσιν ; κρατούσης... έχούσης C edd. 47 άδύνατον : -τα ΑΒ edd. 48 τα om. ΑΒ edd. 49 δ’ : om. Poss. δέ Bekk. 50 τοϊς : τούς Β 51 βαναύσους : -σας Β edd. 52 άποτροφήν : άποστρ- edd. 53 τρόπον : -πφ ΑΒ edd. 54 άνοικοδομήν : -αϊς ΑΒ 55 είς om. ΑΒ 56 είκοσι : -ιν C 57 θαλάττης : -σσης ΑΒ edd. 58 καί iter. Α 59 τά om. edd. 60 περιλειφθέντες :-ληφ-edd. 61 γενναίων : γεναίνων edd.
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même, ainsi que son mari Nicéphore gagnèrent par ruse et trompèrent grâce à des serments Michel, en lui promettant de le prendre pour gendre, sans même qu’il suspectât l’empêchement de naissance89 ; ils s’emparent de lui et l’en voient enchaîné à l’empereur, dont ils reçurent une grande somme d’argent. L’empereur, qui le laissa en liberté sous la surveillance de gardes, l’honora et lui promit en mariage sa nièce, la fille d’Asen90. Mais celui-ci essaya souvent de s’enfuir, et autant de fois la fortune le contrecarra, et il était aussitôt saisi, de sorte que pour cette raison il fut mis en prison. Je vais narrer, en suivant l’en chaînement du récit, une de ses fuites, la dernière, qui eut lieu des années plus tard91. L’empereur s’était donc rendu à Thessalonique, comme nous le dirons bientôt au moment voulu92, tandis que cet homme était détenu en prison. Avec lui se trouvait aussi sa sæur, que Terter avait reçue du père, le sébastokratôr Jean, comme fiancée pour son fils Svetoslav, et qui était encore impubère ; comme Terter était satisfait de son traité avec l’empereur, il l’envoie aussi à l’empereur en même temps que la sæur d’Asen93. Ces personnes partageaient donc une même prison et elles étaient confiées à la garde d’Henri, un Anglais94, qui avait avec lui deux autres gardes et, eri troisième lieu, un enfant. Michel arrive donc à gagner Henri, en lui promettant de le prendre comme beau-frère en lui donnant sa sæur, s’ils arrivaient à s’enfuir. D’aucuns disent que l’Anglais couchait avec elle, recevant par là l’assurance de l’alliance matrimoniale. Henri était donc aussi le chef des autres gardes et il jouissait de la familiarité de nombreuses per sonnes, car il paraissait très fidèle à l’empereur. Le barbare se laisse donc appâ ter par des promesses qui dépassent son état et il souscrit à l’entreprise. Et les proches de Michel, qui, vivant en liberté, lui apportaient l’aide nécessaire, pré parent un bateau rapide et des rameurs en nombre suffisant, contre un grand salaire. On fixe avec précision le moment où les rameurs surviendraient, après avoir abordé par la mer à l’ouest, et où les prisonniers, sortis de prison, se pré senteraient. Comme il ne leur était pas possible à deux de lutter contre les autres — car le plan n’était pas connu de tous —, ils les séparent en les envoyant soidisant faire une commission et, les recevant l’un après l’autre, ils les tuent, sans que le second connaisse le sort du premier. Seule la pitié sauve l’enfant ; ils lui lient les pieds, lui attachent les mains derrière le dos, lui mettent un bâillon à la bouche et l’abandonnent. Ils ferment de leur mieux la prison à clef, de peur que 89. Comme Michel Komnènos était le neveu de Nicéphore Angélos et d’Anne Kantakouzènè, parents de la promise, les conjoints auraient été apparentés au quatrième degré ; or l’empêchement de consanguinité s’étendait jusqu’au sixième degré inclus. 90. Jean ΙΠ Asen (PLP, n° 1501) était marié à Irène Palaiologina (PLP, n° 21359), sæur d’An dronic II (VI, 6). On ignore le nom de l’enfant du couple qui fut d’abord promise à Michel Komnè nos ; il pourrait s’agir de Marie (PLP, n° 16890), qui fut mariée en 1303 à Roger de Flor (XI, 12). 91. L’historien commence une longue digression, où il relate le sort malheureux et la mort vio lente de Michel Komnènos, sans doute en 1306. Pour la datation des divers épisodes narrés ici, voir Chronologie, III, p. 8-11. 92. Ci-dessous, IX, 25 ; X, 3. L’historien signale un seul séjour d’Andronic II à Thessalonique, qui se place en 1299. C’est donc également la date de la fuite de Michel Komnènos. 93. Sur la situation de la Bulgarie et les circonstances dans lesquelles furent emprisonnées les personnes citées, voir ci-dessus, VII, 20. On ignore le prénom de la fille de Jean le sébastokratôr de Thessalie, qui fut livrée à l’empereur vers 1283.
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αύτή καθ’ αύτήν ή βασίλισσα συνάμα τφ άνδρί Νικηφόρφ, δόλοις ύπελθόντες καί δρκοις έξαπατήσαντες τόν Μιχαήλ, ώς γαμβρόν έπί τή θυγατρί62 άξόμενοι, μηδ’ αυτό τό κεκωλυμένον63 έκ γένους ύπονοήσαντα, ύπό χεΐράς
τε64 ποιούνται65 καί τφ βασιλεΐ, συχνά τών χρημάτων λαβόντες, πέμπουσι δέσμιον · δν δ βασιλεύς, ύπό φρουροΐς καί άνέσεσιν έχων, έτίμα καί τήν 5 άνεψιάν, τήν τοΰ Άσάν θυγατέρα, είς γάμον δή66 κατηγγύα. Άλλ’ έκεϊνος
πολλάκις μέν έπεχείρησε φεύγειν, τοσαυτάκις δέ οί έμποίδών έστη ή τύχη, Β 73 καί ήλίσκετο παραυτίκα, ώστε καί φυλακαΐς δίδοσθαι διά ταΰτα · ού δή καί μίαν φυγήν τήν ύστέραν μετά χρόνους ξυμβάσαν67 καθ’ ειρμόν τοΰ λόγου
καί68 διηγήσομαι. 10 Άπεδήμει μέν ούν δ βασιλεύς εις Θεσσαλονίκην, ώς αύτίκα κατά καιρόν έροΰμεν, κατείχετο δέ ούτος έν φυλακαΐς. Σύν αύτφ δ’69 ήν καί ή αύταδέλφη
τούτου, ήν δή παρά πατρός τοΰ Ίωάννου σεβαστοκρατοΰντος δεξάμενος Τερτερής ώς μνηστήν τφ υίώ Όσφεντισθλάβφ, έτι έν άνηβότητι οΰσαν έπειδή αύτός τάς πρός βασιλέα σπονδάς ήγάπησε, συνάμα τή τοΰ Άσάν 15 άδελφή καί αύτήν ές βασιλέα πέμπει. Ήν ούν σφίσι μία ή φυλακή70, οι δή
καί τώ Έρρή έξ Έγκλίνων, δντι συνάμ’ έτέροις καί τρίτφ παιδί, είς φυλακήν
έπιτετράφατο. Ύπέρχεται γοΰν δ Μιχαήλ τόν Έρρήν, ύπισχνούμενος γαμ βρόν έξειν έπ’ άδελφή ταύτη, ήν δραπετεύσειαν. Είσί δ’ οΐ λέγουσιν δτι καί πορνικώς έκείνη δ έξ Έγκλίνων συνήρχετο, τά πιστά τής έπιγαμβρείας71 20 έντεΰθεν λαμβάνων. Ήν γοΰν δ Έρρής καί τών λοιπών φυλακών72
έπιστάτης καί πολΙλούς άνά χεΐρας έχων, πιστός τά πολλά δοκών βασιλεΐ. Β 74 Δελεάζεται τοίνυν δ βάρβαρος μείζοσιν ή καθ’ αύτόν ύποσχέσεσι καί κατα νεύει τήν πράξιν. Καί δή εύτρεπίζεται μέν παρά τών οικείων τφ Μιχαήλ, οϊ δή καί, έν έλεοθερίςι διάγοντες, ύπούργουν έκείνφ τά άναγκαΐα, άλιάς ταχύ- 25
ναυτοΰσα καί άνδρες έρέται μισθού τοΰ μεγάλου οί τέως αύτάρκεις · καί δ καιρός καθ’ δν έκεϊνοι μέν, τή κατά δύσιν θαλάσση προσσχόντες73, σταθήσονται, αύτοί δέ74, τής φυλακής έκβάντες, έπιστήσονται75, ές τό άκριβές τάττεται. Κάπειδή δύ’ όντας ούκ ήν καταγωνίσασθαι τούς λοιπούς — ούδέ γάρ πάσιν έκπυστος ήν ή βουλή —, μερίζουσιν έκείνους, ώς έπί πράξει πέμπον- 30 τες, καί καθ’ ένα ύποδεχόμενοι κτείνουσι, τοΰ δευτέρου μή είδότος τό τώ προτέρφ συμβάν. Οίκτος δέ σώζει τόν παΐδα καί μόνος, συμποδίσαντές τε
καί άπαγκωνισάμενοι76 καί γε δεσμόν έμβαλόντες τώ στόματι άφιάσιν.
Εκείνοι δ’ ώς ειχον ύπό κλεισί τήν φυλακήν σφραγίσαντες, ώς μή, έκκυ-
62 θυγατρί : -ί edd. 63 κεκωλυμένον : κεκολ- Α 64 τε supra lin. add. C om. edd. 65 ποιούνται : -εϊται AB 66 δή : δέ AB 67 ξυμβάσαν : συμ- edd. 68 καί om. C 69 δ’: δέ ΑΒ edd. 70 φυλακή: -κή Α 71 έπιγαμβρείας: -βρίας Β edd. 72 φυλακών : -άκων Bekk. 73 προσσχόντες correxi : προσχ- ABC edd. 74 δέ : δή C 75 έπιστήσονται : έπισησονται Poss. έπιβήσονται Bekk. 76 άπαγκωνισάμενοι : έπ- ΑΒ edd.94
94. Cet Anglais appelé Henri (PLP, n° 6131) n’est pas connu par ailleurs.
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l’enfant, dégagé de ses liens, ne dévoile prématurément l’affaire, et ils sortent à la première veille de la nuit. C’est à Henri en effet qu’étaient confiées, comme la garde, les clefs de cette porte. Pour que l’entreprise n’apparaisse pas comme une ruse, Henri crie d’en-bas aux gardiens, pour les inciter précisément à bien garder les détenus, car lui-même devait sur l’heure vaquer à un service secret. En effet certains le virent et ne soupçonnèrent alors rien, sinon qu’il avait reçu un ordre secret de l’empereur, qu’il exécutait lui-même les ordres et qu’il conduisait de nuit, là où il en avait l’ordre, les hommes désignés. Quant à eux, après avoir échappé aux gardiens, ils embarquent sur le bateau. Comme tous l’apprirent, ils nourrissaient dans l’esprit l’espoir assuré que rien ne s’opposerait à ce qu’ils abordent en Euripe au bout de deux ou trois jours et se remettent des craintes de la fuite, car sa sæur était maîtresse de l’île95. Mais l’inconstante Jus tice fit opposition96, et le sang des hommes assassinés était un lien indestructible et indissoluble qui empêchait leur marche en avant. En effet un vent violent de sud se met tout à coup à souffler en sens contraire, au point de faire échouer, par sa violence, même les navires qui étaient au mouillage, et le vent fit obstacle aux criminels. Ce n’est pas en effet pendant un ou deux jours que la mer ne fut pas navigable à cause des vents violents de sud, mais pendant de nombreux jours, jusqu’à ce que ces hommes aillent s’échouer à Rhaidestos97 et s’y fassent prendre par les premiers venus. Cela s’accomplit des années plus tard ; on l’a exposé ici par anticipation, car l’ordre du récit le permettait. Il nous faut passer à la suite. Mais il faut cependant ajouter encore à ces faits ceci, qui est en effet lié aux événements exposés plus haut. Huit ans s’étaient écoulés depuis cet événement, lorsque les proches de Michel firent une requête, en envoyant auprès de l’empereur une mission et en faisant de grosses promesses, si seulement il était libéré de pri son et venait auprès d’eux ; le souverain laissa la chose en suspens et, pour des raisons d’opportunité, il se gardait aussi bien d’un refus net que d’une accep tation totale. Apprenant donc ces atermoiements, l’homme conçoit un plan plus pernicieux que sensé. Enfermé au voisinage du palais où habitait l’empe reur, il décida de mettre le feu à la maison, considérant comme une action cou rageuse de courir un tel risque. A une heure indue de la nuit, il apprêta du bois sec, soi-disant pour se chauffer : la chose se passait en effet en hiver, vers le milieu du mois de skirophoriôn, c’est-à-dire décembre98. Après avoir renforcé de l’intérieur la porte de la prison, il met le feu, qui prit à une vitesse rapide en l’espace d’une heure et qui était visible pour les gens du dehors. L’affaire parvient à l’empereur, qui était encore éveillé ; il envoie des gens combattre 95. Hélène Angélina, fille du sébastokratôr Jean Doukas de Thessalie, était veuve en 1299. Elle avait épousé successivement les ducs d’Athènes Guillaume de La Roche (1280-1287) et Hugues de Brienne (1291-1296) ; voir Pachymérès, Π, p. 424 n. 2. Le mot Euripe, qui désigne d’abord le détroit qui sépare la Béotie de l’Eubée, a fini par désigner l’île elle-même. 96. La même idée est exprimée ailleurs dans l’Histoire ; voir Pachymérès, I, p. 210 n. 4. 97. La ville de Rhaidestos, sur la côte européenne de la Propontide, se trouve à environ 140 km de Constantinople. 98. Probablement décembre 1306 {Chronologie, ΙΠ, p. 10-11). Sur l’emploi des mois attiques, voir Pachymérès, I, p. 114 η. 1. Il est inhabituel que l’historien traduise ceux-ci en mois juliens ; aussi peut-on se demander si un copiste n’a pas inséré dans le texte une note marginale.
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λισθέν τό παιδίον, έκφανές77 πρό καιρού τό δράμα ποιήσειεν, υπό πρώτας φύλακας τής νυκτός έξίασι · τφ γάρ Έρρή, ώσπερ αί φυλακαί, ουτω καί αί τής πύλης τής έκεϊ κλείδες έπιτετράφατο. Ώς αν δέ μή δόξη78 δόλος τό δρώ-
μενον, έκεϊνος κάτωθεν τοϊς φύλαξιν έκφωνεϊ, διυπνίζων δήθεν πρός τήν τών κατεχομένων φυλακήν, ώς αύτοΰ γε τάχα έν άπορρήτοις δουλείαις 5
σχολάζοντος · καί I γάρ τινες ίδόντες ούδέν άλλο ύπενόουν τότε ή ότι, δρι- Β 75 σθέν πρός βασιλέως δι’ άπορρήτων, αύτός οϊκονομοίη τά προσταττόμενα καί τούς δρισθέντας έκφέρει νυκτός δπου άν καί προστάσσοιτο. Έκεϊνοι δέ, τάς φύλακας ύποδραμόντες79, έπιβαίνουσι80 τής νηός. Καί ήν αύτοϊς, ώς καί πάσι
γνωσθέντος, δ νους έν έλπίσιν άναμφιβόλοις, ώς ούδέν έμποδών έσεϊται 10 δυοϊν ή καί τριών ήμερων τή Εύρίπω81 προσσχεϊν82 καί τών τής φυγής
άνεθήναι φόβων, τής άδελφής κυριευούσης τής νήσου. Άλλ’ ή παλίμπους περιίστατο83 Δίκη(27), καί τά τών φονευθέντων84 αϊματα δεσμός ήν τήν πρόσω πορείαν κωλύων άρρηκτος τε καί άλυτος. Άντιπνεϊ γάρ έξαίφνης πνεΰμα βίαιον νότου, ώς καί τάς έλλιμενιζούσας85 έξοκέλλειν έκ βίας, καί άνεμος 15 έμποδών έστη παρανομήσασιν · ού γάρ μίαν ή καί δευτέραν ήμέραν ήπλόει
έκ βίαιων νότων86 τό πέλαγος, άλλ’ έφ’ ήμέραις, μέχρις άν έκεϊνοι, κατά τήν
'Ραιδεστόν έξοκείλαντες, ύπο χεϊρα γένοιντο τοϊς τυχοΰσι. Καί ταΰτα μέν μετά χρόνους πέπρακται, τής δ’ άκολουθίας διδούσης τοΰ
λόγου, ένταϋθα προανατέτακται. Ήμϊν δέ ίτέον πρός τά έξής. Έμπης δέ 20 προσθετέον καί τοΰτο σφίσιν · έπικοινωνεϊ γάρ τοϊς προανατεταγμένοις. Όγδοου γάρ έκ τούτου I χρόνου διανυσθέντος καί τών οικείων αύτοΰ87 δέ β 76 ζητούντων τω πρεσβεύεσθαι παρά βασιλέα88 καί καθυπισχνεϊσθαι τά
μεγάλα, εί μόνον άνεϊτο τών φυλακών καί πρός αύτούς γένοιτο, δ μέν κρατών άνήρτα τά περί τούτου καί λόγοις οικονομίας ούτε πάμπαν άνή- 25 νατό, ούτε μήν κατένευεν ές τό παντελές. Τάς γοΰν τοιαύτας άναβολάς μαν-
θάνων, έκεϊνος βουλήν βουλεύεται κακίστην μάλλον ή συνετήν · έγγειτόνων89 γάρ τών άνακτόρων έγκεκλεισμένος, δπου δή καί βασιλεύς ωκει, έγνω πΰρ ένιέναι τοϊς οϊκοις, ώς δή τι γενναϊον ποιούμενος τό εις
τοιοΰτον άναρρίπτειν κίνδυνον. Καί δή νυκτός άωρί κάγκανα ξύλα έτοι- 30 μασάμενος, ώς δήθεν θερμαίνοιτο — χειμώνος γάρ έπράττετο90 ταΰτα, περί που σκιροφοριώνος91 τά μέσα, δς έστιν δ δεκέβριος92 —, τάς θύρας τής
ειρκτής άσφαλισάμενος ένδοθεν, πΰρ ένίησιν ■ δ δή καί τής ώρας καταταχήσαν έξήπτε καί τοϊς έκτός93 δήλον ήν. Φθάνει δέ καί τόν βασιλέα,
(27) Cf. Flavius Josèphe, La guerre des Juifs, 4, 1,6. (28) Cf. Platon, Timée, 43 a.
77 έκφανές : έμφ- AB edd. 78 δόξη : -ξοι A 79 ύποδραμόντες : -μουντές AB edd. 80 έπιβαίνουσι : ύποβ- B Poss. 81 Εϋρίπφ : Εύρίππω C 82 προσσχεϊν corr. Bekk. : προσχεϊν ABC Poss. 83 περιίστατο : περίσ- B 84 φονευθέντων : -έντα B 85 έλλιμενιζούσας corr. Bekk. : ένελι- ABC Poss. 86 νότων : ό νότος AB 87 αύτοϋ : αύτόν ΑΒ 88 βασιλέα : -έως ΑΒ 89 έγγειτόνων : -ονών edd. 90 έπράττετο : -άτεττο C 91 σκιροφοριώνος correxi : σκιρρο- ABC edd. 92 δεκέβριος : -κέμβ- Α 93 έκτός : έντός ΑΒ
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non cet homme, mais le feu, pour l’éteindre. Parmi eux se trouvait un eunuque du nom de Karbas" ; il arriva le premier et cogna contre la porte pour l’ouvrir. Comme il n’était pas possible de l’ouvrir, parce qu’elle avait été renforcée, grâce à des haches ils ébranlèrent la porte avec son verrou et son crochet. L’eunuque n’avait pas encore bien franchi le seuil que cet homme le reçoit de l’intérieur avec son épée, la lui enfonce dans le ventre, puis à nouveau une deuxième fois, puis une troisième fois là-dessus ; et la victime est à l’instant un homme mort. Aussitôt un grand nombre se glissèrent dans la pièce, et le corps impérial des porteurs de haches, indignés de ce qui était arrivé, le tuent sans pitié, à coups de hache ; une fois que cet homme qui avait été élevé dans les délices eut été jeté dehors, ils l’enterrent, au hasard et comme il se trouva, près de ce qu’on appelle le lac d’Argent1. Mais cela suffit pour montrer la nature des affaires humaines et qu’il vaut mieux se fier aux ombres plutôt qu’à elles. 28. Du pain sacré. Il arriva, à propos des espèces qui avaient été alors consacrées, un fait, ter rible à voir et terrible à entendre, que l’un pourrait imputer à ceci et l’autre à cela, mais que personne, à mon avis, ne pourrait juger correctement, même s’il faisait de grands efforts d’investigation. Qui en effet a connu la pensée du Seigneur, qui est parvenu jusqu’aux extrémités de sa sagesse ?, dit Job. Dire ou juger, d’un autre côté, que ces faits tels que nous les énoncerons peu vent se produire au hasard à propos des choses divines s’harmonise avec la folie, comme dit Pindare. Quant à moi qui me suis lancé une fois pour toutes dans l’annonce des événements, je ne serais pas en droit, s’il en est arrivé d’inhabituels, d’omettre ce que je peux dire, car la vérité procure l’audace. En parlant, je ne souffrirais de mes futurs auditeurs, je pense, rien de pire que ce que je m’infligerais sans doute à moi-même pour n’avoir pas parlé. D’un côté, en effet, on remporterait la gloire de tout retenir par égoïsme pour les faits d’alors et ramener à une seule chose : que ces événements ne se sont pas produits de manière bonne et sûre. Mais de l’autre côté, et sans rien ajouter de plus, en omettant ainsi volontairement ce qui est survenu, à mon avis par une providence divine, la vérité historique serait salie2. C’est pourquoi, que ce fait aussi soit dit, en plus du reste, car il porte le signe de la Providence de Dieu, bien qu’on ignore naturellement à quel fait, ou passé ou futur, il se rap porte.
99. Karbas (PLP, n° 11145) n’est pas connu par ailleurs. 1. On désignait sans doute sous le nom de lac d’Argent (Αργυρά λίμνη, Γυρολίμνη) le fond de la Come d’Or. Le même nom était donné, à cause du voisinage, à un palais impérial situé hors de la Ville et à une porte proche de celle des Blachernes ; voir Janin, Constantinople byzantine, p. 138 et 355. 2. Ce couplet moralisant rejoint les réflexions développées dans le premier chapitre du livre I.
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άγρυπνοΰντα έτι, τό γεγονός · καί δς τούς άμυνουμένους ούκ έκεϊνον, άλλα τό πύρ είς κατάσβεσιν άπέπεμπε94. Καί τις τών άλλων έκτομίας, Κάρβας λεγόμενος, προφθάσας, ταϊς θύραις προσήίραττεν, ώς άνοιξών · ώς δ’ ούκ ήν Β 77
άνοίγειν ήσφαλισμένας, άξίναις τάς θύρας αύτοϊς μοχλοϊς καί βαλανάγραις έξετίνασσον. Ούπω δέ καλώς95 δ έκτομίας έφθη ούδού έπιβεβαώς96, 5 κάκεϊνος ένδοθεν τή μαχαίρι προσυπαντμ καί τοϊς σπλάγχνοις97 ταύτην
έμβάλλει καί αύθις άλλην καί τρίτην έπί ταύταις, καί νεκρός δ πληγείς αύτίκα. Καί εύθύς πολλοί μέν είσήρρησαν98, τό δέ πελεκυφόρον τάγμα βασίλειον, άγαιόμενοι" τώ συμβάντι, πελέκεσιν1 έκεϊνον άνηλεώς2 κατα-
κτείνουσι καί τόν ούτως ύπό τρυφή τραφέντα, έξω που έκβεβλημένον, κατά 10 τήν Άργυρόν λεγομένην λίμνην3 είκαίως πως καί ώς έτυχε4 θάπτουσιν. Άλλα ταΰτα μέν ές τοσοΰτον, είς δείγμα τών άνθρωπίνων πραγμάτων καί
ότι σκιαϊς μάλλον ή τούτοις πιστεύειν άμεινον. κη'. Περί τοΰ ίεροΰ άρτου. Έπηλήθευσε δέ τοϊς τότε5 τετελεσμένοις καί τι συμβάν, φοβερόν μέν 15
ίδεϊν, φοβερόν δ’ άκοΰσαι, ού δή καί άλλος άλλο τι άν αίτιάσαιτο καί άλλος άλλο6, ούθείς7 δ’ άν οϊμαι εΰστοχον θείη τήν κρίσιν, κάν πολλά κάμοι8 προσερευνών. 7ϊς(29) γάρ εγνω νοΰν Κυρίου, είς δέ τά έσχατα τής σοφίας αύτοϋ τίς άφίκετο;, φησίν δ Ίώβ(30). Τό δ’ αύ έκ τοΰ παρεικότος έπί τοϊς θείοις
τοιαΰτα γίνεσθαι λέγειν ή καί9 δοξάζειν, οία δή καί έροΰμεν, μαΜαισιν υπο- Β 78 κρέκει, φησί Πίνδαρος(31). Έμοί δ’ άπαξ έμαυτόν καθεικότι είς άγγελίαν τών γενομένων, ήν που καί παρά τό είωθός10 γέγονεν, ού δικαίως άν καί11 παραιτητέον εϊη δ τι λέγοιμι12 · νέμει γάρ τό θαρρεϊν ή άτρέκεια. Καί ούδέν χείρον, οϊμαι, ύπό τών άκουσόντων άν πάθοιμι λέγων ών έμαυτόν ϊσως δρά-
σαιμι μή είπών. Έκεϊθεν μέν γάρ δόξαν άποίσαιτ’ άν τις τοΰ πάντ’ έπέχειν 25
έκ φιλαυτίας τοϊς τότε ξυμβάσι καί γ’ άνάγειν πρός έν τι, τό μή κατά τρόπον έκεϊνα καί τάσφαλές πεπράχθαι · έντεΰθεν δέ άλλ’ εί μή τί γε πλέον, τώ13
γοΰν έκόντα παρατρέχειν τό ξυμπεσόν έκ δαιμόνιου οϊμαι προνοίας, ρυπαίνοιτ’ άν ή καθ’ Ιστορίαν άλήθεια14. Τφ τοι καί τοΰτο πρός τοϊς άλλοις λεγέσθω, δείγμα15 μέν φέρον Θεού προνοίας, πρός δ τι δέ καί16 φέροι, ή 30
παρελθόν ή έσόμενον, ώς είκός άγνοούμενον.
(29> Isaïe, 40, 13. °°) Cf. Job, 11, 7 ; 15, 8. (3|) Pindare, Olympiques, 9, 59. 94 άπέπεμπε : έπεμπε ΑΒ 95 καλώς : καί ΑΒ 96 έπιβεβαώς : έπεμβεβαώς (-ακώς Α) ΑΒ 97 σπλάγχνοις : σπλάχ- C 98 είσήρρησαν correxi : είσήρησαν ABC έσερύησαν edd. 99 άγαιόμενοι : άγαλλό- (-αλό- A) ΑΒ 1 πελέκεσιν : -κυσιν C 2 άνηλεώς : άνιλ- ΑΒ Poss. 3 λίμνην om. edd. 4 έτυχε : έτάχθη ΑΒ 5 τότε : τό Α 6 άλλο άλλος transp. ΑΒ edd. 7 ούθείς : ούδείς Bekk. 8 κάμοι : -μη C 9 καί om. C 10 είωθός: είκός ΑΒ edd. 11 καί om. C 12 λέγοιμι: -ειμι Α 13 τφ corr. Bekk. : τό ABC Poss. 14 άλήθεια : -αν Α 15 δείγμα : δείμα edd. 16 καί om. ΑΒ edd.
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Alors survint donc le dimanche de la Tyrophagie3, qui réclamait la pré sence de celui qui célébrait à l’église le rite habituel : il s’agissait de remplir le plus possible le ciboire sacré de pains d’offrande présanctifiés, pour les besoins des liturgies prescrites. Comme l’offrande du sacrifice sacré était donc accomplie et que l’on ouvrait le ciboire pour y déposer les pains sacrés, on trouve aussitôt à l’intérieur un pain d’offrande présanctifié ; en le voyant, on supposa que c’était l’un des trois pains, celui qui devait être offert le grand et saint mercredi ; mais, comme il arriva alors, ainsi qu’il a été dit4, que le sacrifice sacré ne fut pas célébré à cause du pardon des ecclésiastiques auquel il fut procédé dans l’église à une heure tardive et par quelles gens !, il arriva qu’il resta là, privé de l’action liturgique. Il était tout corrompu et pourri, au point de n’avoir même plus une apparence de pain ; non seulement il ne paraissait être d’aucune manière du pain, mais une sorte de grains noirs de thériaque5 ou de quelque autre préparation similaire. A cette vue, la frayeur envahit donc aussitôt le prêtre, qui se demandait que faire : il n’était pas pos sible en effet de mélanger ce pain aux pains récents pour le consommer. Le produit parut effrayant, non pas tellement pour ce qu’il avait subi que pour son apparence, car on ne pouvait redresser les choses. Il fut donc exposé à la vue du public, et on demanda avec la plus grande piété ce qu’il fallait faire. Mais la substance réelle, présumée et appropriée, le résidu de la transforma tion ne permettait pas de la retrouver ; répugnant à y communier, le prêtre ne le consomma pas. Mais il ne pouvait faire l’offrande à Dieu sans avoir consommé les dons. Les spectateurs étaient partagés entre la crainte d’un côté et la perplexité de l’autre, car ils ne pouvaient rien faire. La crainte paralysait donc leurs esprits et les menait vers un seul et même avis : que le prêtre, quoi qu’il ressentît, consommât le produit. Mais il jugeait que celui-ci n’était pas du tout consommable et même pas du tout du bout des lèvres, comme on dit. La perplexité, devenue témérité, inventa un manège, qui manquait fort de dignité, mais qui par ailleurs était plus nécessaire que tout autre qu’on ait jamais imaginé. Il est naturel que Dieu se préoccupe vraiment des choses vénérables et sacrées, et il s’en préoccupait certainement, et le lieu qui est voué à ces choses depuis les temps anciens et qu’on appelle le Saint Four6 reçoit alors saintement ce pain qui y fut jeté saintement. Mais voilà assez sur ce sujet. 3. Le dimanche de la Tyrophagie (dimanche de la Quinquagésime du calendrier latin) précède la première semaine des Jeûnes, qui est close par le premier dimanche des Jeûnes (premier dimanche du Carême du calendrier latin) ou dimanche de l’Orthodoxie. Durant le Carême, l’Église orthodoxe réserve aux samedis et dimanches la célébration de la liturgie eucharistique et la consé cration du pain et du vin. Mais les cérémonies des jours de jeûne, c’est-à-dire du mercredi et du vendredi, incluent la communion au pain, qui est consacré le dimanche précédent, les quatre jours restants de la semaine étant considérés comme « aliturgiques ». La liturgie des présanctifiés com mence donc chaque année au dimanche de la Tyrophagie, où l’on consacre les deux pains destinés aux deux cérémonies de la première semaine des Jeûnes et se termine le mercredi saint. En 1284 (voir la suite du chapitre), le dimanche de la Tyrophagie tombait le 20 février. 4. Ci-dessus, VII, 15. Ainsi, il s’agit bien de l’année 1284, puisque l’auteur se réfère aux céré monies de l’année précédente, qui est incontestablement l’année 1283. 5. La thériaque, dont la formule est attribuée à Galien, est une préparation médicamenteuse uti lisée contre les morsures venimeuses.
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Ημέρα μέν ούν τής Τυρινής κυριώνυμος τότ’ έφίστατο, έκάλει δέ τόν έπ’ έκκλησίας ίερουργοΰντα τό σύνηθες · τό δ’ ήν τό προηγιασμέναις άνα-
φοραϊς τό ίερόν πυξίον ές 6 τι μάλιστα έμπιπλάν κατά χρείαν τών τεταγ-
μένων λειτουργιών. Έπεί γοΰν I τετέλεστο μέν ή τής ίεράς θυσίας άνα- Β 79 φορά, άνεπτύσσετο17 δέ τό πυξίον, έφ’ φ τούς Ιερούς άρτους τεθήναι, 5 εΰρηταί τις εύθύς έντός18 τών προηγιασμένων άναφορά, ήν δή καί εϊκασέ τις όρών μίαν τών τριών έκείνων19 είναι, ήν καί τής μεγάλης καί άγιας20
τετράδος μέλλουσαν άναφέρεσθαι, συμβάν τότε, καθώς λέλεκται, μή τά τής ίεράς τελεσθήναι θυσίας διά τήν έπ’ έκκλησίας τών έκκλησιαστικών
παρ’ οίωνδηποτοΰν21 όψέ τής ώρας γεγονυϊαν συγχώρησιν, έκεΐσέ που, ίο
άφεθεϊσαν τής πράξεως, κεϊσθαι συνέβαινεν. Ή δ’ ήχρείωτο πάμπαν καί σέσηπτο, ώς μηδ’ εικόνα φέρειν άρτου, μή ότι22 γ’ άρτον καί άμηγέπη φαίνεσθαι, άλλά τινα τύπον θρυμμάτων μελάνων θηριακής ή τίνος άλλου τοιούτου σκευάσματος. Τρόμος ούν ίδόντα παραυτίκα λαμβάνει τόν ίερέα,
καί δ τι πράξοι — ούδέ γάρ ήν έκεϊνον ένοΰν εις κατάληψιν τοϊς προσφά- 15
τοις — διενοεϊτο. Καί τό πράγμα φοβερόν έδοξεν, ού παθόν τόσον όσον φανέν, έπείπερ τά τής εύθετήσεως ήμηχάνηται. Τοίνυν καί είς κοινήν θέαν προυτέθη, καί τό ποιητέον μεθ’ ότι πλείστης έζητεϊτο τής εύλαβείας. Άλλ’ δ ήν καί έδόκει καί πρέπον ήν, τό περιόν τής παραλλαγής ούκ έδί-
δου γίνεσθαι · καί δή πρός τήν23 μετάληψιν όκνών, ό ίερεύς ού προσίετο. 20 Θεώ δ’ άναφέρειν άλλως ούκ ήν μή μεταλαβόντα τά δώρα. Καί ένθεν μέν I β 80
φόβος, έκεΐθεν δ’ άπορία τούς θεωμένους διεμεριζέτην, ούκ έχοντας δ τι καί πράξειαν24. Ό γοΰν φόβος τάς σφών γνώμας συνέστελλε, πρός μίαν καί τήν αύτήν άγων βουλήν, τό τόν ίερέα, κάν δ τι καί25 πάθοι, προσήσεσθαι τό φαινόμενου. Τοΰ δέ μηδ’ δλως προσιτόν έκεϊνο νομίζοντος, μηδ’ 25 άκροις ώς είπεϊν χείλεσι τό παράπαν, ή άπορία παρατολμήσασα26
έσχεδίαζε μηχανήν πολύ μέν τών άξιων άποδέουσαν, άναγκαίαν δ’ άλλως ύπέρ παν έτερον δ δή καί έννοήσειέ τις πώποτε. Θεώ μέν ούν άρα τών τιμίων καί ίερών έκείνων μέλειν27 είκός, καί έμελε28 πάντως, έκεϊνον δέ τότε ό τοϊς τοιούτοις άφιερωμένος29 τόπος έκ παλαιού, δς30 δή καί ίπνός 30
άγιος λέγεται, όσίως έπιρριφέντα όσίως δέχεται. Άλλά ταΰτα μέν ές τοσοΰτον.
17 άνεπτύσσετο : -ύσετο C 18 έντός om. ΑΒ 19 έκείνων iter. Α 20 άγιας καί μεγάλης transp. Β edd. 21 οίωνδηποτουν : ών- C 22 ότι : δ ΑΒ 23 τήν om. C 24 πράξειαν : -οιαν ΑΒ Poss. -οιεν Bekk. 25 καί om. C 26 παρατολμήσασα : τολ- Β 27 μέλειν : μέλλειν ΑΒ 28 έμελε : έμελλε ΑΒ 29 άφιερωμένος : -ώμενος edd. 30 δς : δ ΑΒ6 *
6. On connaît deux autres mentions de ce « Saint Four », situé dans le skeuophylakion de Sainte-Sophie : τόν... τής Θεού Σοφίας λεγόμενον φούρνον (Grègoras : Bonn, III, ρ. 24719'21), καί θυμιμ ό βασιλεύς κάκεϊσε τόν άγιον φούρνον (Typikon) ; voir G. Mercati, Notizie di Procoro e Demetrio Cidone, Manuele Caleca e Teodoro Meliteniota ed altri appunti per la storia delta teologia e délia letteratura bizantina del secolo xiv, Cité du Vatican 1931, p. 295-296.
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29. Des Scythes du Danube, comment ils furent battus dès leur apparition. C’est alors qu’une nuée de Scythes du Danube se rassemble je ne sais d’où et à quelle occasion, au nombre de presque dix mille ; ils traversent le territoire des Bulgares, font de grands pillages alentour et arrivent au Zygos extérieur7. On s’attendait qu’ils arrivent et qu’ils fassent des régions de Macédoine et de Thrace une proie de Mysiens, selon la célèbre expression8. Il se trouvait que le curopalate Oumpertopoulos, un homme qui se plaisait à la bienveillance et qui était paré de prudence, tenait alors la région de Mésembreia comme archonte et général9. Π s’attaqua à eux de manière soudaine, confiant en la piété de l’em pereur, et, emmenant un petit nombre contre une masse, il obtint l’avantage : les uns furent victimes du glaive, les autres se noyèrent dans le fleuve qui coule là. Un petit nombre sur la masse en réchappèrent et, ne sachant où aller, ils se frayèrent un chemin à travers les aspérités et fuirent à toutes jambes, à peine eurent-ils appris que c’est la prudence plutôt que la bravoure qui vainc une masse imprudente. En l’apprenant, l’empereur glorifie d’abord la protection divine, puis il marque son admiration pour l’homme en le couvrant de dons pour accroître sa dignité : il ne l’honore pas seulement de tenues vestimen taires10, mais aussi d’or et de chevaux, outre qu’il lui fait don de la dignité de grand papias11, comme récompense du courage et digne trophée. 30. Demande de l’empereur aux dissidents à cause des prodiges accomplis. Arrivé dans la Ville, l’empereur ne lâchait pas du tout ceux qui étaient séparés de l’Église, mais de toutes les manières il recherchait leur union12. C’est pourquoi, en envoyant des missions, parfois en convoquant auprès de lui, il s’attachait à montrer qu’il portait à leurs affaires un soin qui n’admettait pas de renonciation, surtout qu’il apprit la réalisation de certains prodiges propres à effrayer même l’homme très audacieux. En effet, au voisinage de la célèbre église de la Sagesse de Dieu13, dans une demeure populaire, une image de la Théotokos était peinte sur le mur, et l’image versa des larmes pendant de nombreux jours, laissant couler des 7. L’invasion doit être datée de 1284. Sur ces Scythes, qui sont des peuplades de la Russie méridionale, constituées essentiellement de Coumans et de Petchénègues, et qui descendent ici des régions danubiennes, voir Moravcsik, Byzantinoturcica, II, p. 281-282. Le Zygos extérieur de l’Haimos est déjà mentionné plus haut (Pachymérès, I, p. 258 n. 3 et p. 278 n. 3). 8. Sur cette expression, voir Pachymérès, I, p. 88 η. 1. 9. La dignité de curopalate détenue par Oumpertopoulos (PLP, n° 21163) occupe le 19e rang dans la liste de l’Appendice à l’Hexabiblos d’Harménopoulos (Verpeaux, p. 30014)*et le 15' rang dans le Traité du Pseudo-Kôdinos (Verpeaux, p. 137”). Sur la graphie du toponyme Mésembreia (Nesebâr, sur la mer Noire), voir A. Failler, Pachymeriana quaedam, REB 40, 1982, p. 195-196. 10. Le mot άλλαγή indique une tenue de fête, de cérémonie ou d’apparat, qui est revêtue à la place de l’habit ordinaire. La traduction par le mot « tenue » permet de sauvegarder le sens premier du mot grec et la structure des divers passages, où on rencontre les expressions suivantes : άλλαγαΐς Ιματίων (ici), άλλαγαΐς (ΧΠ, 10), ταϊς συχναΐς άλλαγαΐς (ΧΠ, 11), άλλαγαΐς ΐματίων λαμπρών (Version brève, citée dans la note de P. Poussines : Bonn, Π, p. 656-658). Le terme est appliqué sou vent à l’ornement liturgique ; voir KoukoUlés, Bios, Π/l, p. 21 ; LBG, s.v., I, p. 56. 11. Dans les deux notices de dignités citées plus haut, le grand papias occupe le 24' ou le 22' rang (p. 3OO17'18 et p. 1383). Sur le grand papias, voir Guilland [Λ]£Β 3, 1945, p. 202-210 = Recherches, I, p. 237-265 (notice d’Oumpertopoulos, p. 254). Remarquons que Michel Glabas fut lui aussi promu grand papias après avoir été curopalate (Pachymérès, II, p. 450 n. 4). Il s’ensuit qu’à l’époque d’Andronic II la dignité de grand papias était supérieure à celle de curopalate.
RELATIONS HISTORIQUES, ΥΠ, 29-30
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κθ'. Περί τών Παριστρίων Σκυθών, όπως φανέντες κατεπολεμήθησαν. Τότε δέ καί νέφος Σκυθών Παριστρίων, έπισυναχθέν ούκ οιδ’ όπόθεν31 καί έκ ποιας τής άφορμής, εις δέκα σχεδόν χιλιάδας ποσούμενον, διελθόν τήν Βουλγάρων γήν καί τών πέριξ πολλά ληισάμενον, κατά τόν Έξω Ζυγόν γίνεται. Καί δή προσδόκιμον ήν έκδραμούμενον καί τά τής Μακεδονίας καί 5
Θρμκης λείαν ποιήσον τήν τών Μυσών ύμνουμένην(32). ’Έτυχε δέ τότε τά άμφί τήν Μεσέμβρειαν κατέχων αρχοντος τρόπον καί στρατηγού δ κουροπαλάτης Ούμπερτόπουλος, άνήρ άγαθωσύνη χαίρων καί εύβουλίςι κοσμού μενος · οίς32 δή καί συμπλακείς έξαίφνης, θαρρήΐσας τή τοΰ βασιλέως θεο- Β 81 σεβείςι, ύλίγους έπάγων πολλοϊς, έπί33 τοΰ προτερήματος έγεγόνει, ώς τούς 10
μέν έργον μαχαίρας γεγονέναι, τούς δέ καί άποπνιγήναι κατά τόν έκεϊ παραρρέοντα ποταμόν. Όλίγοι δ’ έκ πολλών διαδράντες, μηδ’ όποι34 γής χωροϊεν είδότες, τάς δυσχωρίας διεκπαίοντες, ή35 ποδών εϊχον έφευγον, άρτι πρώτον μαθόντες ώς άβουλον πλήθος εύβουλία μάλλον ή άνδρεία36 καταγωνίζεται. Ταΰτα μαθών βασιλεύς37, καί πρώτον μέν δοξάσας τήν θείαν 15 άντίληψιν, εΐτα δέ καί ύπερθαυμάσας τόν άνδρα, πολλοϊς δωρεϊται, όφέλλων38 τήν έκείνου τιμήν, ούκ άλλαγαϊς μόνον ίματίων, άλλά καί39 χρυσφ καί ί'πποις αύτόν δεξιούμενος, έφ’ οίς καί τήν τοΰ μεγάλου παπίου
δωρεϊται τιμήν ώς αθλον άρετής καί τρόπαιον40 άξιον.
λ'. Άξίωσις παρά βασιλέως τών σχιζομένων διά τά τελεσθέντα τέρατα.
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Βασιλεύς δ’ έπιστάς τή πόλει, ού καθάπαξ ήφίει τούς σχιζομένους τής έκκλησίας, άλλά παντί4’ τρόπφ μετεχείριζε τήν έκείνων δμόνοιαν. Όθεν καί42 πέμπων, έστι δ’ ού καί προσκαλούμενος, πολύς ήν δεικνύων διά φροντίδος έχων τά έκείνων μή δεχομένης43 παραίτησιν, καί μάλλον δτι τέρατ’ άττα44 τελούμενα κατεμάνθανεν45, οίά τ’ όντα καί τόν λίαν θαρροΰντα 25
δεδίττεσθαι. Έχόμενα γάρ τοΰ περιπύστου νεώ τής τοΰ Θεοΰ Σοφίας, έν τινι δημοτικώ οίκήματι, έν τοίχφ τής Θεοτόκου είκών καθιστόρητο, I καί ή Β 82 είκών έπί πολλαϊς ήμέραις έδακρυρρόει, άμάρας46 έξ όφθαλμών χέουσα,
(32> Leutsch, I, ρ. 122 η” 15 ; II, ρ. 38 η° 16, ρ. 538 η° 83, ρ. 762-763 η» 28 ; Karathanasis, ρ. 43 η» 56. 31 όπόθεν : έκπόθεν AC έκποθεν edd. 32 οϊς : δς Bekk. 33 έπί om. edd. 34 οποί : δπου Α δπη Β edd. 35 ή : ή C 36 άνδρεία : άδ- Α 37 ό ante βασιλεύς add. Β edd. 38 όφέλλων : -ελών Α 39 καί om. edd. 40 τρόπαιον : τροπαίων ΑΒ 41 παντί om. edd. 42 καί om. ΑΒ edd. 43 δεχομένης : -οις ΑΒ 44 τέρατ’ άττα : τέρατα ante corr. C 45 κατεμάνθανεν : -ε C 46 άμάρας : -άρρας Α
12. Après la réunion d’Atrammytion (avril 1284), l’empereur ne rentra à Constantinople qu’au début de l’année suivante. Dans une lettre à Andronic II, Grégoire de Chypre précise que, à son retour d’Atrammytion, il entra dans la capitale le 20 décembre, suivi bientôt par l’empereur (Lau rent, Regestes, n° 1474 : fin décembre 1284). 13. Sur les dénominations de l’église Sainte-Sophie, voir Janin, Églises de Constantinople, p. 455-456.
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canaux de ses yeux, au point qu’on recueillait avec des éponges le liquide qui cou lait. Comme l’empereur en personne était venu pour se prosterner en même temps que pour voir ce qui s’accomplissait et qu’on eut ordonné de garder la maison de manière sûre, il se passa à nouveau la même chose qu'auparavant. D’un autre côté, à Charsiou, le sang jaillit en abondance de l’image de Georges, qui brille d’un brillant éclat parmi les martyrs14. Ce que voyant, le souverain, qui était pusillanime, à dire vrai, en ce domaine et timoré, ressentit une crainte profonde que, alors que Dieu jugeait bon qu’il se préoccupât de ces gens, il s’occupât pour sa part d’autres affaires et agît contre la volonté divine. C’est pourquoi il les rassembla pour les exhorter ; en privé et en public, organisant des réunions avec les gens, il leur demandait de devenir enfin les adeptes de la paix et d’avoir les yeux fixés sur l’union de l’Église. Mais il n’arrivait pas à convaincre ; une chose en effet s’y opposait visible ment pour eux : la mémoire de Joseph et, selon l’opinion qu’ils exprimaient dans leurs discours, la souillure de l’Église, qui partageait les excommunica tions. Ils voulaient parler de l’excommunication d’Arsène contre Joseph15 ; je ne sais pas si les serments d’autrefois n’avaient pas été absous. Ils assuraient que Hyacinthe pourrait, une fois en possession du trône, absoudre Joseph, car il en avait reçu la permission d’Arsène16. C’était aussi un élément qui contri buait à la souillure. S’ils ajoutaient aussi en troisième lieu l’affaire du pape, sans se contenter des précédents griefs, mettons cela aussi : puisqu’ils étaient eux-mêmes une fois pour toutes purs des souillures, ils étaient aussi euxmêmes en droit d’opérer le redressement ; sinon ils n’acceptaient d’aucune manière l’union. 31. De la translation du corps du patriarche Arsène17. Il y avait donc chez certains Arséniates qui avaient fait la paix, surtout parce qu’on l’avait recherchée lors de leur réunion à Atrammytion, comme on l’a dit18, il y avait donc alors chez eux le désir de transférer le corps d’Arsène de Proconnèse à sa place antérieure19 ; à nouveau, ils en référèrent à l’empereur et en firent la demande. Seulement les demandeurs poursuivaient, comme il appa rut, un dessein profond et audacieux : celui qu’ils prétendaient avoir été injus tement déposé, une fois rétabli dans sa dignité antérieure, pourrait montrer désormais en Joseph un usurpateur ; l’excommunication qui, affirmaient-ils, frappait Joseph de la part d’Arsène, permettrait à ceux qui admiraient Arsène lui-même d’abolir complètement les mesures prises contre celui-ci20. Quant à 14. Le miracle se produisit au monastère Saint-Georges de Charsiou (ou Charisiou), près de la porte d’Andrinople ; voir Janin, Églises de Constantinople, p. 350, n° 23. 15. L’excommunication de Joseph par Arsène a été maintes fois mentionnée plus haut (voir Pachymérès, II, p. 334-335 n. 2-3, p. 4377’8 ; VU, 12-13) et le sera à nouveau au début du chapitre suivant. 16. Ainsi, les Arséniates proposaient de nommer patriarche leur chef, le moine Hyacinthe (VII, 12). 17. Cf. Grègoras : Bonn, I, p. 1676·2'. 18. Après avoir accepté de se réconcilier avec l’Église officielle à la réunion d’Atrammytion, la plupart des Arséniates se rétractèrent ; seule une minorité resta fidèle à ses engagements (VII, 22). 19. Arsène mourut dans l’île de Proconnèse le 30 septembre 1273 (Pachymérès, II, p. 50557). L’expression « place antérieure » évoque une remise en place post mortem du patriarche à
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ώστε καί σπόγγοις τό έκρέον συνάγεσθαι. Έλθόντος δέ καί αύτοΰ βασιλέως, άμα μέν κατά προσκύνησιν, άμα δέ καί κατά θέαν τών τελουμένων, καί προσταγέν άσφαλισθέντος τοΰ οίκου βεβαίως, τά αύτά ήν καί πάλιν τοϊς
πρότερον. Καί αύθις έν Τοϊς Χαρσίου αϊμα τής είκόνος τοΰ λαμπρόν έν μάρτυσι λάμ- 5 ποντος Γεωργίου δαψιλώς άνέβλυζε. Ταΰθ’ όρών, δ47 κρατών, δειδήμων ών, ώς τό άληθές είπεϊν, περί τά τοιαΰτα καί ευλαβής, φόβον ού μικρόν είχε,
μήπως, Θεφ δοκοΰν έκείνοις προσέχειν, αύτός έπ’ άλλοις εχοι48 τόν νοΰν
καί γ’ εξω τοΰ θείου θελήματος διαπράττοιτο. Όθεν καί συγκαλών παρεκάλει καί Ιδίμ καί φανερώς, καθιστών συνόδους49 λαών, γενέσθαι ποτέ τής ίο ειρήνης ήξίου καί άπιδεϊν πρός τήν τής έκκλησίας δμόνοιαν. Άλλ’ ούκ
επειθεν · ήν γάρ έκείνοις φανερώς προσιστάμενον50 τό τοΰ Ίωσήφ μνημόσυνον καί τό τής έκκλησίας, ώς φοντο λέγοντες, βύπασμα, κοινωνούσης άφορισμοϊς, Άφορισμόν δ’ ελεγον τόν τοΰ Αρσενίου πρός Ίωσήφ — ούκ οίδα δέ εί καί τά ώρκωμοτημένα πάλαι μή λαβόντα λύσιν —, δν51 δή εχειν 15 λύειν, έγκεχωρημένον I παρ’52 Αρσενίου, τόν Υάκινθον, λαβόντα τόν θρό- β 83 νον, διεβεβαίουν. Μέρος ήσαν καί ταϋτα συμβαλλόμενον πρός τό ήύπασμα. Εί δέ καί τό κατά τόν πάπαν προσετίθουν τρίτον, μή τοϊς πρότερον ίκανού-
μενοι, έστω καί τοΰτο. Καθ’ ά δή πάντα αύτούς άθιγεϊς όντας καθάπαξ τών βυπασμάτων, αύτούς53 καί τήν διόρθωσιν δικαίους είναι πράττειν, άλλως δέ 20 μηδ’ δπωσοΰν καταδέχεσθαι τήν δμόνοιαν.
λα'54. Περί τής άνακομιδής τοΰ πατριάρχου Αρσενίου. Ήν μέν ούν καί τών Άρσενιατών τισιν είρηνεύσασι55, καί μάλισθ’ ότι καί κατά τό Άτραμμύτιον56 συνελθοΰσιν, ώς εϊρηται, έσπούδαστο ταϋτα, ήν ούν τότε καί σφίσιν εφεσις έπί τοϊς προτέροις έκείνοις άνακομίζειν τό σώμα τοΰ57 25 Αρσενίου έκ Προικονήσου58 · οΐ δή καί αύθις βασιλεϊ προσανέφερον καί
ήξίουν. Πλήν καί σκέμμα τι βαθύ καί γενναϊον έν τούτοις ήν, ώς έδειξεν, άξιοΰσιν · δ γάρ ώς άδίκως έκβληθείς, έπί τήν προτέραν τιμήν άναγόμενος59, είχε δηλοΰν έντεΰθεν τόν Ίωσήφ έπιβήτορα, ω δή καί άφορισμός προστριβόμενος, ώς ελεγον, παρ’ έκείνου ύπορρεϊν τά κατ’ έκείνου τελέως έδίδου άν 30 παρά τοϊς αύτόν έκεϊνον I θαυμάζουσιν. Ό μέντοι γε βασιλεύς, πρός τήν τής Β 84 έκκλησίας δλως άφορών ειρήνην, ώς τούς δρώντας πιστεύειν, προκατα-
47 δ om. edd. 48 έχοι : -ει C 49 συνόδους : συνόλους A (ante corr.) dubie C 50 προσιστάμενον: προσησ- A 51 δν : 8 Bekk. 52 παρ’: παρά Β edd. 53 αύτούς: αυτούς C 54 λα'.κα'Α 55 είρηνεύσασι :-ιν edd. 56 Άτραμμύτιον :-αμμύττιον Poss. -αμύττιον Bekk. 57 τοϋ : τό Β edd. 58 Προικονήσου : -οννήσου Bekk. 59 άναγόμενος : άγό- C Constantinople. On trouve une expression voisine quelques lignes plus bas : « rétabli dans sa dignité antérieure ». 20. En d’autres termes, seuls les disciples d’Arsène pouvaient effacer l’excommunication por tée par lui contre Joseph.
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l’empereur, il avait les yeux absolument fixés sur la paix de l’Église, comme en étaient convaincus ceux qui le voyaient. Il circonvint aussi dès lors les autres ; le point principal qu’ils mettaient en avant était en effet l’exil du patriarche, à cause duquel ils gagnaient la plupart à leur cause, puisque le patriarche avait été injustement chassé. Il voulait écarter à l’avance cet obstacle, en faisant que l’honneur de la translation du corps soit dû à lui-même et aux siens. Il acquiesce aussitôt à la demande. Il y avait à cela un seul obstacle pour l’empe reur : certains avaient pris les devants, en affirmant qu’une excommunication portée par le patriarche menaçait ceux qui transféreraient le corps quand que ce fût. N’était cette seule raison, il était prêt à honorer sur-le-champ l’exilé, en fai sant ramener le corps. Mais les gens au courant réfutèrent cette assertion : c’était une affirmation mensongère, et la rumeur avait été inventée par le dis ciple d’Arsène, Matthieu21, qui voulait demeurer sur les lieux avec le corps. Aussitôt, naviguant promptement sur un bateau à rames, Théodore Manouèlitès et les siens étaient prêts22. En l’espace de peu de jours, ils gagnent Constanti nople grâce à une navigation parfaite, avec l’honneur convenable et le respect mérité. Alors accourt l’empereur avec le sénat au complet, accourent le patriarche avec les évêques et tous les clercs qui étaient en paix avec eux, ainsi que tout le peuple de la ville, les uns ayant été invités et les autres s’étant invités euxmêmes. Après avoir gagné le quartier de Ta Eugéniou23, ils recouvrent le pré cieux cercueil avec un voile des plus beaux, le confient aux mains d’hommes consacrés, comme il convenait, et, au milieu des lumières abondantes et de l’encens, des hymnes, des chants et des acclamations appropriés, à pied et au pas ils gagnent le grand temple sacré de la Sagesse de Dieu. Puis, voulant s’ap proprier à eux-mêmes la vénération des Arséniates, au point de paraître com plètement en communion avec le patriarche et d’être ses concélébrants, ils revêtirent les vêtements sacrés et, alors qu’ils étaient sur le point de célébrer la liturgie sacrée et qu’on chantait les répons, ils revêtent aussi le corps du vête ment des hommes consacrés et font leur entrée avec le corps porté par les mains des évêques. Ensuite ils jugèrent bon de le poser près du trône et ils accomplirent jusqu’au bout la cérémonie sacrée, avec le corps posé devant la table sacrée. Puis ils le placent à droite du sanctuaire, après l’avoir déposé dans le cercueil et en se garantissant au mieux, grâce à des clefs et des sceaux, contre un vol de la part des Arséniates. Lorsque le peuple, le mardi de chaque semaine, se rassemblait comme d’habitude au monastère des Hodègoi, le cer cueil, entrouvert, restait accessible à ceux qui approchaient24. Plus tard, la protovestiarissa Rhaoulaina érige au monastère de Saint-André de Krisis un édifice sacré, bien pourvu en beauté et en dimensions25. Comme 21. Ce moine Matthieu {PLP, n° 17381) n’est pas connu par ailleurs. 22. Théodore Manouèlitès {PLP, n° 16745) n’est pas connu par ailleurs. 23. Le quartier de Τα Εύγενίου, avec la porte du même nom, bordait la Come d’Or vers l’en droit où aboutissait la chaîne fermant l’accès à la Come d’Or, à la pointe nord-est de la ville ; voir Janin, Constantinople byzantine, p. 293. 24. Sainte-Sophie est proche du monastère des Hodègoi, qui se trouve un peu plus à l’est, près de la mer ; voir Janin, Églises de Constantinople, p. 199-207. L’icône était présentée à l’adoration des fidèles chaque mardi {ibidem, p. 203-205).
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λαμβάνων δέ καί τούς άλλους έντεΰθεν — τό γάρ σφίσιν Ισχυρόν προτεινόμενον ή έξορία τοΰ πατριάρχου ήν, δι’ ήν60 ύπήγοντο τούς πολλούς61, άδίκως έκβεβλημένου, δ δή καί προαναστέλλειν ήβούλετο τφ πρός αύτοϋ62 καί τών αύτοϋ63 τήν έκ τής μετακομιδής τοΰ σώματος τιμήν γίνεσθαι —, παραχρήμα νεύει πρός τήν άξίωσιν. Ήν δέ μόνον εις τοΰτο τώ βασιλεΐ προσιστάμενον τό 5
φθάσαι64 λεχθήναι παρά τινων ώς άφορισμός έπίκειται65 παρ’ έκείνου τοϊς δτεδήποτε τό σώμα μετακομίσουσι66 · παρ’ δ καί μόνον έτοιμος ήν έκ τοΰ
παραχρήμα τή καταγωγή τοΰ σώματος τόν έξορισθέντα τιμάν. Έπεί δέ τοΰτο παρά τών είδότων έλέλυτο67, ώς ψευδώς έλέχθη καί ώς έπλάσθη παρά τοΰ μαθητοΰ έκείνου Ματθαίου τό φημιζόμενον, τώ τόπω προσμένειν μετά τοΰ σώμα- ίο τος θέλοντος, εύθύς, ταχυναυτοΰντες έν ένήρει, οί άμφί τόν Μανουηλίτην Θεόδωρον ήτοιμάζοντο68 · οϊ δή καί ήμερών όλίγων ύπό προσηκούση τιμή καί αίδοΐ άξίμ μετ’ εύπλοίας πάσης τήν Κωνσταντίνου καταλαμβάνουσιν69.
Καί τότε ξυνέρχεται μέν βασιλεύς ξύν πάση συγκλήτφ, συνέρχεται δέ πατριάρχης συνάμ’70 άρχιερεΰσι καί τών κληρικών όσοι μετ’ έκείνων71 είρή- 15 νευον καί λαός άπας τής πολιτείας, οί I μέν προσκληθέντες, οί δέ καί αυτό- β 85
κλητοί. Καί Τά τοΰ Εύγενίου καταλαβόντες, θήκην μέν έκείνην πέπλφ τών καλλίστων περικαλύπτουσι καί, χερσίν ίερών άνδρών κατά τό προσήκον πιστεύσαντες, ύπό φωσί δαψιλέσι καί θυμιάμασιν, ΰμνοις καί ώδαϊς καί εΰφη-
μισμοΐς τοΐς πρέπουσι, πεζή καί βάδην τό μέγα καί ίερόν τέμενος τής τοΰ 20 Θεού Σοφίας καταλαμβάνουσι, καί σφίσιν ώσπερ αύτοϊς οίκειοΰν τό τών Άρσενιατών βουλόμενοι σέμνωμα, ώς καί τοΰ πατριάρχου κοινωνοϊς φανεϊσι
καί συλλειτουργοϊς άντικρυς, έπενδύοντο μέν τάς ίεράς έσθήτας, πρός τώ τελεϊν δέ τήν ίεράν λειτουργίαν οντες, τών άντιφώνων ψαλλομένων, στολήν
καί τό σώμα τών ίερών έπενδύσαντες, χερσίν άρχιερέων φερομένφ συνεισο- 25 δεύουσιν. Είτα πρός τώ συνθρόνφ δόξαντες έπικαθιζάνειν, τά τής ίεράς τελετής συνεπλήρουν είς τέλος πρό τής ίεράς τραπέζης ίσταμένφ τώ σώματι. Έντεΰθεν καί περί τά δεξιά τοΰ βήματος, τώ κιβωτίφ72 ένθέντες, ίστώσι, κλεισί καί σφραγισι73 τήν έκ τών Άρσενιατών κλοπήν, ώς ένήν, φυλαττόμε-
νοι. Καί τρίτης έκάστης έβδομάδος πρός τήν τών 'Οδηγών κατ’ έθος λαού 30 συντρέχοντος, κάκεϊνο ύπανοιγόμενον74 τοϊς προσιούσιν άνετον ήν. Έν ύστέρφ δέ χρόνφ ή Έαούλαινα πρωτοβεστιάρισσα75 έν τή τοΰ Αγίου Άνδρέου μονή τοΰ τής Κρίσεως ίερόν οίκον, είς I κάλλος έξησκημένον76 β 86
60 ήν : ήν C 61 πολλούς : άλλους edd. 62 αύτοϋ : αύτού edd. 63 αυτού : αύτοϋ edd. 64 φθάσαι : -αν Β 65 έπίκειται : έπείκ- Β Poss. 66 μετακομίσουσι : -ιν Α 67 έλέλυτο : έλέγετο ΑΒ edd. 68 ήτοιμάζοντο corr. Bekk. : έτ- ABC Poss. 69 καταλαμβάνουσιν : -ι ΑΒ edd. 70 συνάμ’ : συνάμα C 71 έκείνων : έκεϊνον Β edd. 72 κιβωτίφ : κήβωτίω C 73 σφραγισι corr. Bekk. : σφαγίσι Α σφραγίσι BC Poss. 74 ύπανοιγόμενον : -γνύμενον ΑΒ 75 πρωτοβεστιάρισσα : προτ- Α 76 έξησκημένον : -ημμένον Β Poss.25 * 25. Théodora Kantakouzènè, épouse du protovestiaire Jean Rhaoul, fut l’une des inspiratrices du rétablissement de l’orthodoxie en 1283 (VII, 2). Sur le monastère Saint-André de Krisis, voir Janin, Eglises de Constantinople, p. 28-31.
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cette femme avait montré un zèle insigne pour le patriarche et vivant et décédé, elle demande à l’empereur et le prie avec ténacité de donner le corps à son monastère, pour qu’il soit déposé dans l’église qu’elle avait fait élever. Ce qui se fit ; alors on organisa naturellement une autre fête, au cours de laquelle l’em pereur, le sénat et presque tous les clercs, sans qu’y manque la classe populaire, venus de là-bas à pied, rendirent honneur au patriarche, tandis que l’empereur acquitta une somme convenable pour les frais du labeur.
32. Des malheurs de la Syrie. Alors la situation de la Syrie devint redoutable. En effet le sultan de Babylone, qui avait pris Antioche des années auparavant et l’avait rasée jusqu’au sol, transmit à ses successeurs une guerre implacable avec les Italiens qui habi taient le littoral depuis autrefois26. C’est pourquoi, après avoir enrôlé à ce moment une armée, les Arabes ou les Éthiopiens prennent d’abord Tripolis, égorgent les adultes qui s’y trouvaient et détruisent la ville elle-même depuis ses fondements ; puis ils infligent le même sort à la populeuse Ptolémaïs et, après avoir asservi tout le littoral, ils anéantirent les merveilles de la Syrie27. Et les prodiges arrivés chez nous semblaient s’être manifestés et réalisés à propos de ces faits : ces larmes en effet et ce sang se rapportaient à ces faits éloignés de nous, qui renvoyons nos malheurs sur d’autres, qui ne peuvent nous faire partager leurs propres maux non seulement par l’expérience, mais même pas par la vue seule. C’était vraiment une consolation et un atermoiement à nos maux, car il est connu des victimes que, là où apparaît le signe des malheurs, là aussi se réalise le résultat. 33. Du second mariage de l’empereur28. Quant à l’empereur, il avait deux fils d’Anne de Hongrie, Michel et Constan tin ; il élevait le premier en empereur et le traitait en successeur du pouvoir impérial, tandis qu’il élevait Constantin comme despote. Quant à Michel, c’est son grand-père Michel qui engagea son installation au pouvoir impérial et qui le fit proclamer empereur, pour consoler de manière particulière son père, qu’affligeait la mort de l’impératrice29. Ne pouvant guère pour cette raison s’as surer l’alliance des plus grands rois pour son second mariage, puisque l’enfant qui naîtrait d’eux serait complètement soumis à autorité30, c’est Irène, fille de 26. Baybars Ier est appelé plus haut le sultan des Éthiopiens, c’est-à-dire des Égyptiens (Pachy p. 235s). Babylone désigne ici Le Caire ; voir Bâbalyûn, EP 1, 1975, p. 867-868 (C. H. Baybars prit et saccagea Antioche en 1268 (ΙΠ, 5). 27. Tripolis fut prise et détruite en 1289, Ptolémaïs (Saint-Jean-d’Acre) en 1291. Le récit constitue donc une anticipation, amenée par les signes précurseurs de la catastrophe (VII, 30), qui, il faut bien l’avouer, précédèrent de bien loin la réalisation du malheur, si bien que la liaison éta blie par l’historien entre le signe et la réalisation ne s’impose guère. L’auteur attache une grande importance à la chute des bastions tenus par les croisés et il en fait mention à deux autres reprises (ΙΠ, 5 ; VII, 19), en des termes voisins de ceux qu’il emploie ici. 28. Cf. Grègoras : Bonn, I, p. 16722-16815. 29. Anne de Hongrie était décédée en 1281 (VI, 28), et son fils aîné, Michel IX, fut nommé basileus peu après par son grand-père, Michel VIII. Sur Michel IX Palaiologos et son frère Constantin, voir PLP, n° 21529 et 21499. Sur la dignité de despote, voir Guilland, REB 17, 1959, p. 52-89 = Recherches, II, p. 1-24 (notice de Constantin Palaiologos, p. 5) ; Ferjančič, Despoti, p. 90-92. mérès, I, Becker).
RELATIONS HISTORIQUES, ΥΠ, 31-33
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καί μέγεθος, άνιστμ. Καί έπεί σπουδήν εϊχεν έκείνη πρός τόν πατριάρχην ού τήν τυχοϋσαν καί ζώντα καί τελευτήσαντα, άξιοι βασιλέα καί λιπαρώς δέεται δοθήναι τό σώμα τή κατ’ αύτήν μονή, έφ’ φπερ έναποτεθήναι77 τώ
παρ’ αύτης άνεγερθέντι ναώ · δ δή καί γέγονεν, έτέρας τότε συστάσης κατά τό είκός πανηγύρεως, καθ’ ήν βασιλεύς καί σύγκλητος καί τών Ιερωμένων 5 σχεδόν οί πάντες, ούδέ τής λαώδους λειπούσης μοίρας, έκεϊθεν πεζοποροΰντες, τήν τιμήν έτέλουν τφ πατριάρχη, ούκ όλίγα τού βασιλέως καταβαλόντος78 καί τά τών πόνων έφόδια. λβ'. Περί τών κατά Συρίαν δεινών. Τότε καί τά κατά Συρίαν έπράττετο πάνδεινα. Ό γάρ τής Βαβυλώνας 10
σουλτάν, πρό χρόνων λαβών Αντιόχειαν καί εις έδαφος κατερείψας, άφήκε τοϊς μετ’ έκεϊνον άκήρυκτον εχειν μάχην μετά τών Ιταλών τών τήν παραλίαν οίκούντων έκ παλαιού. "Οθεν καί έπί τών τότε καιρών στρατο-
λογησάμενοι, "Αραβες79 ή μήν Αίθίοπες πρώτον μέν αίρούσι τήν Τρίπολιν
καί ήβηδόν τούς έν αύτή κατασφάττουσι καί αύτήν δή τήν πόλιν άνατρέ- 15 πουσιν έκ θεμέθλων, έπειτα καί τήν πολυπληθή Πτολεμαΐδα τά όμοια δρώσι καί, πάσαν τήν παραλίαν έξανδραποδισάμενοι, τά θαυμαστά80 τής Συρίας ήφάνισαν. Καί έδοξε τά ήμέτερα τέρατα έπ’ έκείνοις φανέντα τε81 καί τελειωθέντα · δάκρυα γάρ έκεϊίνα καί αίματα πρός τά μακράν ήμών άνε- β 87 φέροντο, άποπεμπομένων τά φοβερά ήμών έτέροις, τοϊς82 μή ότι γ’83 είς 20 πείραν, άλλ’ ούδ’ εις θέαν δυναμένοις μόνην τών Ιδίων κακών ήμΐν κοινωνήσαι. Τό δ’ ήν άρα παραψυχή καί κακών άνάρτησις, γνωσθέντος
παθοΰσιν ώς, όπου τό τών δεινών σημεϊον φανείη84, έκεϊ ξυμβαίνει καί τό άποτέλεσμα γίγνεσθαι.
λγ'. Περί τού δευτέρου συνοικεσίου τού βασιλέως.
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Ό μέντοι γε βασιλεύς, υίούς έχων έξ "Αννης τής έξ Ούγγρων δύο, Μιχαήλ τε καί Κωνσταντίνον, τόν μέν βασιλικώς άνήγε καί ώς τής βασι
λείας διάδοχον έθεράπευε, τόν δέ Κωνσταντίνον είς δεσπότην έτρεφε. Τφ μέντοι γε Μιχαήλ καί85 ό πάππος αύτοΰ Μιχαήλ τής εις τήν βασιλείαν καταστάσεως ήρχε καί ώς βασιλέα παρείχε κηρύττεσθαι ώς86 ού μικράν 30 παραψυχήν τφ πατρί, διά τόν τής δεσποίνης άλύοντι θάνατον. Παρ’ ήν αιτίαν καί τό έκ βηγών τών μεγίστων κήδος κατά δεύτερον συνοικέσιον μή έχων δλως περιποιεϊν έαυτώ, ώς ύπ’ άρχήν πάντως έσομένου τού έξ αύτών,
77 έναποτεθήναι : άποτ- ΑΒ edd. 78 καταβαλόντος : -βαλλό- C 79 "Αραβες : άρρα- C 80 θαυμαστά : θαΰμαστα Poss. θαύματα Bekk. 81 τε supra lin. add. A om. C 82 τοϊς : τό C 83 γ’ : γε C 84 φανείη om. edd. 85 καί ô πάππος αύτοΰ Μιχαήλ om. et mg. suppl. altéra manus C 86 ώς : είς AB30 * 30. Autrement dit, les descendants du couple resteraient de simples sujets et ne seraient jamais les souverains de l’empire, car la succession impériale était déjà assurée par les enfants du premier lit.
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marquis et petite-fille du roi d’Espagne, noble non moins par la naissance que par les mæurs, que lui, noble, il épouse31. C’est Grégoire qui procéda au cou ronnement, et l’impératrice mère reçut les couronnes32.
34. Comment, une fois convoqué, Bekkos fut amené de Brousse, et son procès33. Nicolas Amageireutos, qui prit chez les moines le nom de Néophyte, fut pro clamé proèdre de Brousse34. Ceci était posé comme règle chez eux, bien que ce ne fût pas indispensable selon les autres : se tenir aujourd’hui devant Dieu et les anges et demander les règles de l’ordre monastique, puis ordonner évêque le lendemain celui qui s’était placé sous l’obéissance, une chose qui paraissait elle-même répréhensible à un grand nombre35. Lorsqu’il eut gagné l’Église qui lui était échue, le prêtre36 décida de faire quelque chose d’original par rapport aux mesures prises à cause de la mémoire du pape qu’on célébrait hier. Il ordonne qu’ensemble on s’abstienne de viande pendant quelques jours, comme punition de la souillure. Comme donc la chose semblait pesante aux habitants de Brousse, ils maudissaient, en l’apostrophant, le responsable des événements d’hier et avec force ils lançaient des injures contre lui. C’était lui la cause, disaient-ils, qu’on allait leur infliger jeûnes et mauvais traitements. Bekkos l’apprit, car la chose se répandait beaucoup ; tous lançaient ouvertement des injures, et ses partisans qui vivaient au dehors se faisaient insulter en face. La chose ne lui parut pas tolérable ni supportable au point qu’il le supportât. C’est pourquoi il redouble de colère et, se tenant debout au milieu de la cour du Très Grand Monastère37, afin d’être entendu de tous, il parut montrer aussitôt un vio lent mépris pour l’évêque de Brousse, parce qu’ignare en matière ecclésias tique, tandis qu’il attaquait aussi de manière violente par ses paroles le patriarche en charge Grégoire. « Que vous prend-il, dit-il, de me couvrir de copieuses injures, moi qui ai été engendré et élevé chez les Romains et par les Romains, et de me fuir ensuite, alors que vous accueillez avec des louanges un homme engendré et élevé chez les Italiens, et non seulement cela, mais infiltré chez nous avec leurs habits et leur langue38 ? Si vous parlez à cause des 31. Dôlger, Regesten, n° 2098 (1284). Yolande de Montferrat (PLP, n° 21361), qui prit le pré nom d'Irène au moment de son mariage, était la petite-fille du roi Alphonse X de Castille et la fille du marquis Guillaume VU de Montferrat. 32. L’ambiguïté du texte a été volontairement conservée dans la traduction. Il faut rejeter l’in terprétation donnée par P. Poussines (« coronante ipsam, et ubi mater est facta, in Augustam solemniter inaugurante Gregorio ») et acceptée par tous dans la suite (voir Laiou, Latins, p. 48), car l’his torien n’entend pas évoquer le couronnement impérial, mais la seule cérémonie liturgique du mariage, résumée dans l’imposition de la couronne nuptiale sur la tête des époux : le rite est accompli par le patriarche avec la participation du témoin des mariés, qui est Théodora, la mère d’Andronic II. Le mariage fut célébré en 1285, mais conclu l’année précédente, d’après les sources latines (Laiou, Latins, p. 48 n. 62). 33. Cf. Grègoras : Bonn, I, p. Ιόβ^-ΙΐΟ2 ; Mélitèniôtès : Orphanos, p. 127-132 ; Métochitês, Histoire, I : Cozza-Luzi, p. 121-132. 34. Nicolas Amageireutos (PLP, n° 20159), qui devint métropolite de Brousse sous le nom de Néophyte, n’est pas connu par ailleurs. Π fut déposé plus tard par Grégoire de Chypre, puis réinté gré dans sa fonction (VIII, 10). Le mot « proèdre » est déjà employé plus haut pour désigner l’évêque (VII, 9 et 14).
RELATIONS HISTORIQUES, ΥΠ, 33-34
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τήν έκ μαρκεσίων Είρήνην καί γ’ έκγόνην τού βηγός 'Ισπανίας, άγαθός άγαθήν ούχ ήττον τό γένος ή I τούς τρόπους, άγεται. Γρηγόριος δ’ ήν δ ται- β 88
νιωτής, καί τα στέφη ή αύγούστα καί μήτηρ έδέχετο.
λδ'. Όπως μετακληθείς άνήχθη Βέκκος άπό Προύσης καί τα τής αύτοΰ κρίσεως87. 5 Έπεί δ’ έπί τή Προύση έπικεκήρυκτο πρόεδρος δ έξ Άμαγειρεύτων Νικόλαος, μετονομασθείς έκ μοναχών είς Νεόφυτον — καί τοΰτο γάρ κανών έτίθετο παρ’ έκείνοις, εί καί μή έχων κατά τούς άλλους τό άπαραίτητον, τό σήμερον μέν ίστάν ένώπιον Θεοΰ καί άγγέλων καί τάς συνθήκας άπαιτεϊν τής μοναχικής τάξεως, είτα τόν είς ύποταγήν ταχθέντα τήν αΰριον88 είς ίο άρχιερέα χειροτονεϊν · δ δή καί αύτό έδόκει πολλοϊς έπιλήψιμον89 —, κατα-
λαβόντι90 τήν λαχοΰσαν, τω ίερεϊ έδοξε καινόν τι ποιεϊν παρά τά πραχθέντα διά τό χθεσινόν τοΰ πάπα μνημόσυνον, καί δή κοινή προστάσσει έφ’ ήμέραις τισίν άπέχεσθαι τών κρεών ώς πρόστιμον τοΰ βυπάσματος. Τό δ’ ούν βαρύ Προυσαίοις δόξαν, τώ αίτίω τών χθες συμβάντων ένίπτοντες 15
κατηρώντο καί μάλα οί ένεφόρουν ύβρεις. Ό δ’ ήν δι’ δν, ώς έλεγον, έμελ
λαν νηστείαις προστιμάσθαι καί κακουχίαις. Τοΰτ’ άκουσθέν Βέκκω — πολύ γάρ ύφεϊρπε, καί πάντες άναφανδόν έλοιδόρουν, καί οί έκείνου έξω διάγον τες κατά πρόσωπον ώνειδίζοντο — ούκ άνεκτόν έδόκει, ούδ’ ώστε καί ένεγκεϊν φορητόν. Όθεν καί θυμόν άναλαμβάνει μείζω καί, έπί μέσης στα- 20 θείς91 τής τής Μονής τής92 Μεγίστης I αύλής, ώς παρά πάντων άκούοιτο, τω Β 89 μέν τής Προύσης καί λίαν καταφρονητικώς έχειν ώς άμαθεϊ93 τά έκκλη-
σιαστικά αύτόθεν έωκει, τφ δέ πατριαρχοΰντι Γρηγορίω καί λίαν τοϊς λόγοις έπεΐχε. Καί · « Τί παθόντες, έλεγεν, έμέ μέν, τόν παρά 'Ρωμαίοις καί έκ 'Ρωμαίων γεννηθέντα τε καί τραφέντα, συχναϊς περιβάλλοντες λοι- 25 δορίαις, έπειτα φεύγετε, άνδρα δέ παρ’ Ίταλοϊς γεννηθέντα τε καί τραφέντα, καί οΰπω ταΰτα, άλλά καί αύταϊς στολαϊς καί γλώττη πρός τά ήμέτερα παρεισφρήσαντα, εύφημοΰντες δέχεσθε ; Εί δέ δογμάτων ένεκα λέγετε,
87 κρίσεως : διαλέξεως ΑΒ 88 είς ante αΰριον add. C 89 έπιλήψιμον : -ψημον ΑΒ 90 καταλαβόντι : -βοϋντι C 91 στα]θείς fine lin. om. C 92 τής om. AB edd. 93 άμαθεϊ : -ή B 35. L’historien évoque deux points : la tonsure monastique du futur évêque, que les moines avaient imposée et dont l’usage s’était généralisé ; la consécration immédiate de l’évêque, qui, faite dès le lendemain de l’entrée dans l’ordre monastique, pouvait sembler choquante. 36. Le terme générique de « prêtre » est appliqué ici à l’évêque ; voir Pachymérès, I, p. 38 n. 2. 37. L’historien a signalé plus haut (VII, 11) que Jean Bekkos fut exilé à Brousse. Il indique à présent le lieu précis de sa réclusion, le Très Grand Monastère, où Kotanitzès avait résidé égale ment peu de temps auparavant (VII, 24) ; sur cet établissement, voir Janin, Églises des grands centres, p. 175. 38. Ici comme ailleurs (Grègoras : Bonn, I, p. 1651417 ; Mélitèniôtès : Orphanos, p. 1O84'8 ; Métochitès, Histoire, I : Cozza-Luzi, p. 10512 ; II : p. 19 1 25'30), il est fait reproche à Grégoire de Chypre de venir d’une terre étrangère, bien qu’il fût d’ascendance grecque.
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dogmes, que l’empereur lance une convocation et que, une fois tout le monde réuni, il entende, si mon sentiment lui paraît erroné, le sentiment d’hommes avisés, interprètes des Écritures et pieux ! Sinon, pourquoi vous attachez-vous aux paroles d’individus ignares et grossiers et me couvrez des pires insultes ? » Voilà ce que Bekkos dit ouvertement, et il était clair qu’il voulait le faire savoir aussi à l’empereur ; ce qui arriva bientôt39. De fait on le fait amener pour un débat public, et il aborde au monastère de Kosmidion40, après avoir débar qué du bateau. On fixa le jour du débat, et un synode d’hommes consacrés se tient au triklinos d’Alexis41, en présence de l’empereur en personne. Le patriarche Grégoire était donc présent, présent aussi Athanase d’Alexandrie, qui, le corps malade, était alité et étendu sur une civière ; en leur compagnie se trouvait aussi toute l’assemblée des évêques. Il y avait aussi les dignitaires de l’Église et de très nombreux moines, ainsi que les laïcs éminents. L’empereur présidait, et autour de lui il y avait tous les grands et tous les membres en vue du sénat ; il y avait aussi le grand logothète, le premier personnage de l’assem blée, qui, avec le patriarche, s’était chargé du débat ; il y avait en outre le rhé teur de l’Église, qui ouvrit l’entretien42. 35. Débat de Bekkos avec Grégoire et son entourage43. « Pourquoi, dit le rhéteur44, toi, alors que tes lettres sont encore humides par lesquelles tu avouais avoir fait erreur, demandais pardon et démissionnais45, pourquoi aujourd’hui reprends-tu tes aveux et soutiens-tu être traité injuste ment, de sorte qu’on a réuni le présent synode, si éminent par sa qualité et son assistance ? » « Parce que, dit Bekkos, alors que nous alléguions les paroles des pères et qu’on nous en demandait raison, sachant qu’il y avait un temps pour les expli quer et que le temps présent était autre et voulant seulement la paix, nous avons agi ainsi, en laissant tout de côté, mais ce n’est pas pour que qui le veut en tire profit et nous charge du crime d’hérésie »46. 39. L’historien ne fait pas état de l’apologie que Jean Bekkos fit répandre dès avant le synode d’Atrammytion et que Métochitès et Mélitèniôtès qualifient de « lettre encyclique ». L’ancien patriarche demandait à comparaître, mais Grégoire de Chypre crut d’abord pouvoir le faire condamner sans jugement ; voir Laurent, Regestes, n° 1474 (fin décembre 1284), 1484 (janvier 1285), 1486-1487 (début 1285). 40. Le renseignement est confirmé par Métochitès (Histoire, I ·. Cozza-Luzi, p. 12317'20). Sur le monastère de Kosmidion (ou des Anargyres, ou des Saints-Côme-et-Damien), situé sur la Corne d’Or et hors des remparts de la ville, voir Janin, Églises de Constantinople, p. 286-289. Jean Bek kos arriva à Constantinople à la fin du mois de janvier ou dans les premiers jours de février 1285, car la première session du tribunal où il comparut se tint le 5 février. 41. Le palais (triklinos) d’Alexis, déjà mentionné (IV, 4-5) comme siège de réunions impor tantes, faisait partie du palais des Blachernes. 42. L’historien cite les principaux membres de l’assemblée devant laquelle Jean Bekkos fut convoqué. Voici la liste des interlocuteurs dont les propos seront cités : d’un côté Jean Bekkos et les deux archidiacres Constantin Mélitèniôtès et Georges Métochitès ; de l’autre côté Andronic II, le grand logothète Théodore Mouzalôn, les patriarches Grégoire de Chypre et Athanase d’Alexan drie, le chartophylax Georges Moschampar (PLP, n° 19344), enfin le rhéteur de l’Église Manuel Holobôlos (PLP, n° 21047), à qui revint l’honneur d’engager la discussion. 43. Cf. Grègoras : Bonn, I, p. 1702-1714 ; Mélitèniôtès : Orphanos, p. 132-135 ; Métochitès. Histoire, 1 : Cozza-Luzi, p. 132-169, 174-176 ; III : p. 319-320, 325-326.
RELATIONS HISTORIQUES, VII, 34-35
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βασιλεύς προσκαλείτω καί, συναχθέντων άπάντων, άκουέτω τό φρόνημα,
καν δόξω κακώς φρονών, ξυνετών άνδρών, τών γραφών94 κρινόντων καί εύλαβών · εί δ’ ούν, άλλ’ ϊνα τί, λόγοις άμαθών καί βαναύσων έπόμενοι, έμοί τά χείριστα περιάπτετε ; » Ταΰτ’ έλεγε Βέκκος άναφανδόν καί δήλος ήν θέλων καί βασιλεΐ προσαγ- 5
γέλλεσθαι95 · δ δή καί ούκ είς μακράν έγεγόνει. Κοινή τε γάρ96 σκέψει κατάγεται καί τή μονή τοΰ Κοσμιδίου προσίσχει97, τής νηός άποβάς, ώριστό τε ήμέρα τής διαλέξεως, καί σύνοδος ίερών άνδρών, παρόντος καί αύτοϋ βασιλέως, άνά τόν Άλεξιακόν γίνεται τρίκλινον98. Παρήν μέν ούν δ
πατριαρχεύων Γρηγόριος, παρήν δέ καί δ Αλεξάνδρειάς Αθανάσιος, ίο άρρώστως έχων τοΰ σώματος, κλινοπετής τε καί έπί σκίμΙποδος · συνήν δέ β 90 καί πάσα τών άρχιερέων δμήγυρις · ήσαν δέ καί οί99 τής έκκλησίας καί
μοναχοί πλείστοι καί τών λαϊκών οί έλλόγιμοι · έφ’ οίς προύκάθητο βασι λεύς, καί άμφ’ έκεϊνον ήσαν όσοι τε τών μεγιστάνων καί τό τής συγκλήτου άπαν περιφανές, ήν δέ καί δ μέγας λογοθέτης, τά πρώτα τών συνειλεγ- 15 μένων1, συνάμα πατριάρχη άναδεξάμενος τά τής διαλέξεως · έπί τούτοις δ τής έκκλησίας βήτωρ, δς δή καί τών διαλόγων κατήρχετο.
λε'. Διάλεξις τού Βέκκου μετά τών περί τόν2 Γρηγόριον. Καί · « 'Ίνα τί, φησίν3, ώ ούτος, υγρών ούσών καί έτι τών σών συλλαβών έφ’ οίς ώμολόγεις έσφάλθαι καί συγγνώμην4 έζήτεις καί παραίτησιν έποιοΰ, 20 σήμερον άναλαμβάνεις τά ώμολογημένα καί άδικεΐσθαι διισχυρίζη, ώστε
καί τοιαύτην δή καί τοσαύτην συγκροτηθήναι τήν παρούσαν σύνοδον ; » « Ότι, φησί5, λόγους πατέρων είπόντες καί λόγον άπαιτούμενοι περί τούτων, ήμεϊς, άλλον μέν είδότες καιρόν τόν τής έκείνων άναπτύξεως, άλλον δέ τόν τότε παρόντα, είρηνεύειν θέλοντες μόνον, άφέντες τά πάντα, 25 ταΰτ’ έπράττομεν, ού μήν δέ καί ώστε τούς βουλομένους έργολαβεϊν καί
περιάπτειν ήμϊν αίρέσεως έγκλημα. »
94 καί ante τών γραφών add. Β edd. 95 προσαγγέλλεσθαι : -έλεσθαι AC 96 γάρ om. C 97 προσίσχει : -ίχει Α 98 τρίκλινον γίνεται transp. A (post corr.) Β edd. 99 οί om. C 1 συνειλεγμένων : συνηλ- ΑΒ Poss. 2 τόν om. ΑΒ 3 βήτωρ mg. ΑΒ 4 συγγνώμην : συγν- Α 5 βέκκος mg. ABC
44. En marge des manuscrits figurent, transcrits à l’encre rouge, les noms des auteurs de chaque réplique. Dans le texte, ces noms sont souvent remplacés par des pronoms. Le premier éditeur a parfois malencontreusement introduit dans le texte lui-même ces antécédents, qui, pour plus de clarté, ont été suppléés dans la traduction. Le débat résumé ici commença le lundi 5 février 1285 (Mélitèniôtès : Orphanos, p. 1325 6) et comporta quatre séances (Mélitèniôtès : Orphanos, p. 23924 ; Métochitès, Histoire, I : Cozza-Luzi, p. 16217, 16519'20), réparties sur deux semaines (Mélitèniôtès : Orphanos, p. 1352). Le tomos du patriarche (VIII, 1), émis six mois plus tard, met tait un point final à la conférence. Voir Papadakis, Crisis, p. 62-78. 45. Jean Bekkos s’était rétracté et avait signé un acte de démission en janvier 1283 (VII, 10). 46. Jean Bekkos mit en avant les exigences de chaque situation pour justifier son attitude, comme déjà avant de signer son acte de démission (VH, 10).
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Et le patriarche Grégoire, prenant la parole, de dire47 : « Et ceux qui t’entou rent, qu’en pensent-ils ? » Avec lui se trouvaient aussi en effet les anciens archidiacres, Constantin Mélitèniôtès et Georges Métochitès. Les archidiacres déclarèrent : « Si tu désires apprendre la simple théologie et la doctrine que nous croyons dans notre cæur et confessons par notre bouche, c’est celle que chacun professe touchant Dieu et à laquelle nous nous en tien drons jusqu’au dernier souffle même. Si tu demandes aussi la doctrine des pères, que nous ne déclarons pas être contraire au Symbole de la foi, mais plu tôt une explication et un éclaircissement des articles contenus dans le Symbole, nous trouvons dans les Ecritures que le Saint-Esprit est octroyé, est donné, est envoyé, vient du Père par le Fils et parfois, chez certains pères, qu’il procède. Le grand Jean Damascène dit aussi qu’il est et producteur par le Verbe de ΓEs prit révélateur. Nous savons que producteur équivaut à cause. Nous ne disons donc pas que le Fils est cause de l’Esprit dans la provenance à partir du Père, ni co-cause ; nous anathématisons au contraire et rejetons celui qui l’affirme. Nous disons que le Père est cause de l’Esprit par le Fils, puisque le mot pro ducteur est entendu au sens de cause »48. « Comment vous, dit le grand logothète, ne faites-vous pas du Fils une cause dans la provenance de l’Esprit à partir du Père, si vous confessez que le Père est cause de l’Esprit par le Verbe ? Vous montrez en effet par vos paroles que le Père ne produirait pas d’Esprit, s’il n’engendrait pas de Fils. Il s’agit d’une cause manifeste. » Voulant éviter l’absurdité qu’on pourrait suspecter, les archidiacres de décla rer : « Beaucoup de choses sont dites en théologie qui, mesurées malgré leur gran deur par le petit instrument de la parole, laissent apparaître, à cause des idées ter restres, quelque chose de tout à fait absurde et qui ne convient pas à Dieu. Ne disons-nous pas que le Père est Dieu parfait, le Fils Dieu parfait, le Saint-Esprit Dieu parfait ? Mais l’ensemble n’est pas suspecté d’être un Dieu triple. Ne disonsnous pas que le Père a engendré le Fils ? Mais Arius ne revit pas, qui imaginait une émanation et un espace de temps entre le géniteur et l’engendré49. Nous évi tons au contraire le blasphème, nous nous tenons dans les limites de la piété, en professant les Écritures et en n’acceptant pas les représentations viciées. » A ce moment Georges Moschampar, qui était alors chartophylax de l’É glise, déclara que le passage était apocryphe50. Mais le grand logothète, appro47. Sur cet emploi particulier de l’infinitif, dont on trouve quatre autres exemples dans le même chapitre et qui semble destiné à donner plus de vivacité au récit, voir A. Failler, Trois particulari tés syntaxiques chez Georges Pachymérès, REB 45, 1987, p. 184-193, en particulier p. 186 (n° 1418). Dans la traduction, cette forme a été rendue par l’infinitif de narration, ici et dans les quatre autres cas, qu’il sera aisé de retrouver ainsi ; mais l’équivalence grammaticale ou le parallélisme syntaxique entre la forme grecque et la forme française ne sont pas garantis. 48. Le texte de Jean Damascène sur la médiation du Fils dans la procession de l’Esprit consti tue le premier texte de base qui nourrit la discussion de la conférence. Le second texte sera celui de Grégoire de Nysse. 49. Condamné au concile de Nicée I (325), qui proclama la consubstantialité du Fils avec le Père, Arius tendait à nier la divinité du Fils, sorte de créature du Père, puisque engendré par l’inengendré (γεννητός-άγέννητος). 50. Georges Moschampar, qui apparaît ici pour la première fois dans l’Histoire, remplaça Constantin Mélitèniôtès au poste de chartophylax après la destitution de Jean Bekkos ; sur la charge, voir Darrouzès, Offikia, p. 333-353. Il a laissé un traité où il conteste l’authenticité de la célèbre for
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Καί τόν λόγον άναλαβόντα, τόν πατριάρχην Γρηγόριον6 · « Καί τί γε τό δοξαζόμενον7, φάναι, τοϊς άμφί σέ ; » ΎΗσαν γάρ σύν έκείνω καί οί πάλαι άρχιδιάκονοι, ό τε Μελιτηνιώτης8 ΚωνστανΙτίνος καί ό9 Μετοχίτης Γεώργιος.
Β 91
ΟΙ δέ10 ■ « Εί μέν τήν11 άπλώς θεολογίαν βούλει μαθεϊν καί τήν δόξαν ήν
καί καρδίςι πιστεύομεν καί όμολογοΰμεν στόματι, αύτη έστίν ήν άπας θεο- 5 λογεϊ, η καί ήμεϊς έμμενοΰμεν μέχρι καί αύτής τελευταίας άναπνοής. Εί δέ ζητείς καί τήν τών πατέρων, ήν ούκ έναντίαν φαμέν τω συμβόλφ τής πίστεως, άλλ’ άνάπτυξιν καί διασαφήνισιν12 μάλλον τών κειμένων13 έν τώ
συμβόλφ, εύρίσκομεν έν γραφαϊς τό Πνεΰμα τό άγιον χορηγούμενον, διδό-
μενον, άποστελλόμενον, προερχόμενον έκ Πατρός δι’ Υϊοΰ, έστι δ’ ού καί ίο παρ’ ένίοις τών πατέρων έκπορευόμενον. Λέγει δέ καί ό μέγας Δαμασκηνός Ιωάννης1331 · και προβολεύς διά Λόγου εκφαντορικού Πνεύματος. Ταύτόν δέ τό
προβολεύς14 τώ αίτίφ γινώσκομεν. Αίτιον ούν ού φαμεν τόν Υίόν έπί τή έκ
Πατρός προόδφ τοΰ Πνεύματος, ούτε μήν συναίτιον, άλλά καί άναθεματίζομεν καί άποβαλλόμεθα τόν ουτω λέγοντα. Τόν δέ Πατέρα αίτιον δι’ Υϊοΰ τοΰ 15 Πνεύματος λέγομεν, έπείπερ τό προβολεύς εις αίτιον έκλαμβάνεται. » « Καί πώς, ώ ούτοι, φησίν ό μέγας λογοθέτης15, ού ποιείτε αϊτιον τόν Υίόν έπί τή έκ Πατρός προόδφ τοΰ Πνεύματος, έπείπερ διά Λόγου αϊτιον όμολογεϊτε τόν Πατέρα τοΰ Πνεύματος ; Δείκνυτε γάρ, έξ ών λέγετε, ώς ούκ αν ό Πατήρ
προΰβαλε Πνεΰμα, εί μή Υίόν έγέννα. Τό δ’ έστίν έμφαινόμενον αϊτιον. » 20 Τούς δέ16, θέλοντας έκφεύγειν τό ύπονοούμενον άτοπον, φάναι ώς ■ « Πολλά έπί τής θεολογίας λέΙγονται ά δή, μικρώ17 μέτρφ18 τφ λόγω τά μεγάλα Β 92 σταθμώμενα, έμφαίνουσί τι ταΐς χαμερπέσιν έννοίαις καί άτοπον δλως καί μή
πρέπον Θεφ. Ού λέγομεν ■ τέλειος Θεός ό Πατήρ1341, καί τέλειος Θεός ό Υίός, καί τέλειος Θεός τό Πνεΰμα τό άγιον ; Ούχ ύπονοεϊται τριθεΐα τό συνάγομε- 25
νον. Ού λέγομεν ■ έγέννησεν δ Πατήρ τόν Υίόν ; Ούκ άναζή ’Άρειος, έννοών βιπήν καί άτομον χρόνου μέσον τοΰ γεννώντος καί τού γεννωμένου, άλλά τό βλάσφημον άποφεύγομεν, ίστάμεθα δέ έν19 δροις τής20 εύσεβείας, καί τό τών γραφών δμολογοΰντες καί τό κακεμφαϊνον ού παραδεχόμενοι. » Έντεΰθεν ό Μοσχάμπαρ21 Γεώργιος, χαρτοφύλαξ ών τής έκκλησίας τφ22 30
τότε, νόθον έλεγε τό βητόν. Άλλά πρός23 αύτόν δ μέγας λογοθέτης, άγχι
έν τώ Πατρί καί δ Β 96 Πατήρ έν έμοί, άλλ’ ούν εύλογον τά αύτά λέγειν καί περί τοΰ Πνεύματος, εϊπερ όρθοδοξεϊν βουλοίμεθα58 ■ τό Πνεΰμα έν τω Πατρί καί δ Πατήρ έν τώ 30 Πνεύματι, καί αύθις έν τώ Υίφ καί δ Υίός έν τφ Πνεύματι. Ή59 οΰ ταΰθ’ οΰτως έχει ; »
,37) Cf. Grégoire de Nazianze, Discours, 31, 32 : PG 36, 169. μεν γάρ, φησί, προσεχώς, τό δέΜ διά τοΰ προσεχώς ■ υμείς δέ τοπικάς διαστάσεις ή μήν65 καί 5 χρονικός έμβάλλοντες, συνάγετε πάντως τό άτοπον. Τό γοΰν γεννασθαι καί τον Υιόν έκ τοΰ Πατρός άπορροήν τινα καί διέχειαν τοπικήν σχεδόν δίδωσιν έννοείν · άλλά τό άδιαστάτως προσκείμενον καί τό έξ έκείνου εϊναι δηλοΐ τον Υιόν, καί τό έν66 έκείνφ καί αύθις είναι ούκ άφαιρείται. Οΰτω καί έπί τοΰ Πνεύ ματος νόει μοι. Ή μάλλον έπί τής είκόνος ό λόγος γινέσθω, ώς άν άσφαλέστε- 10 ρον λέγοιμεν. Ακτίνα λέγομεν έξ ήλιου, καί67 άποτομήν έξ έκείνου ταύτης ούκ οϊδαμεν. Φώς λέγομεν δι’ αύτής έξ ήλιου καί τήν μεσιτείαν έννοοΰμεν καί τό προσεχίζεσθαι τό φώς τώ ήλίω διά τήν τής άκτίνος μεσιτείαν ούκ άπαρνού-
μεθα. Διά τοΰτο καί έπιφέρει ό άγιος τήίς(42) τοΰ Υίοΰ μεσιτείας καί έαυΙτω68 τό Β 97 μονογενές φυλαττούσης καί τό Πνεΰμα τής τοΰ Πατρός σχέσεως μή άπειργούσης. » 15 Ταΰτ’69 είπόντος τοΰ Βέκκου, ό Αλεξάνδρειάς70 αύτόθεν άπό τοΰ σκίμπο
δος πρός αύτόν ώς71 · « Ήμεΐς τής έκκλησίας κρατοΰμεν τά δόγματα S καί
παρελάβομεν, ταϋτα δέ λέγειν ούκ έδιδάχθημεν. Εί μέν ούν πλατυκώς72
έκράτει ταϋτα ή έκκλησία, ούκ άν καί ήμας έξ άνάγκης διέλαθεν. Έπεί δέ άπλώς τήν πίστιν καί άπεριέργως έχομεν, άπλώς73 έξομεν καί τά τής πί- 20 στεως δόγματα, οίς άρα καί συνανετράφημεν. Τί γοΰν Ισχυρίζεσθε είσάγειν
έν έκκλησψ Θεού παρά παρελάβομεν λέγειν ; Γενέσθαι δέ τής ειρήνης, τά πολλά ταΰτ’ άφέντας, ξυμφέρει. » Οί δέ74 · « Άλλ’ έγκαλούμεθα αίρέσεως, δέσποτα. » Καί · « Ναί75, φησί76 · τό συνιστάν θέλειν άσύνηθες, κάν άσφαλές ή77, 25
αί'ρεσις άν λογισθείη · δ δή καί έατέον, παρακαλώ, τής κοινής δόξης γεγονότας καί φανεράς καί τής ειρήνης, δ δή καί ξυμφέρει, καί ταϋτα τού άγιου βασιλέως μεσολαβοΰντος. » Καί ό πατριάρχης78 εύθύς πρός αύτούς · « Άλλ’ ΰμείς φατέ ίσοδυναμεΐν
έπί τούτοις τή έκ τήν διά, ώς, τοΰ άγιου λέγοντος · τό(43)79 δέ διά τοΰ προσεχώς 30 έκ τοΰ πρώτου, υμάς λέγειν καί έκ τού προσεχώς έκ τοΰ80 πρώτου · δ δή καί ποιον τρόπον άμαθίας ού παρελήλυθεν, δπου γε καί ή άδολεσχία μείζων καί προφανής ; Εί γάρ έκ τοΰ προσεχώς, πώς έκ τοΰ πρώτου ; Εί δ’81 έκ τοΰ
(41) Grégoire de Nysse : PG 45, 133B. (42) Grégoire de Nysse : PG 45, 133e. l43) Grégoire de Nysse : PG 45, 133B. 60 Βέκκος ante Ναί add. edd. 61 φησίν : -ί A II βέκκος mg. ABC 62 λίαν om. C 63 προσεχώς : -ές C 64 τό δέ : του δέ Β τοϋ edd. 65 ή μήν : ήμην C 66 έν om. edd. 67 καί om. edd. 68 έαυτώ : αύτώ ΑΒ edd. 69 Ταϋτ’ : ταϋθ’ Α 70 άλεξανδρείας mg. iter. ABC 71 ώς om. ΑΒ 72 πλατυκώς : -ικώς edd. 73 έχομεν, άπλώς om. edd. 74 άρχιδιάκονοι mg. ABC 75 ό Αλεξάνδρειάς ante Ναί add. Bekk. 76 άλεξανδρείας mg. ABC 77 ή ; ήν edd. 78 πατριάρχης mg. iter. ABC 79 τό : τοϋ B 80 προσεχώς έκ τού om. edd. 81 δ’ : δέ edd.
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provient immédiatement ? Voyez dans quels filets vous tombez, en souillant la théologie ! » « Nous confessons notre témérité et nous demandons pardon. Ce n’est pas spontanément en effet que le désir de parler ainsi nous est venu par une vaine curiosité, mais parce qu’une raison nous stimulait. C’était l’idée de supprimer le dissentiment entre les Églises ; ainsi, ceux-là utilisant la préposition de et nous la préposition par, mais tous deux l’appliquant au même point de la théo logie, il n’était pas possible de s’accorder autrement que si nous parlions ainsi58. Pourquoi donc serions-nous accusés, pour cette raison, de transgression absolue et d’hérésie, au point que les ordinations furent invalidées, le sanctuaire purifié et le saint chrême de l’initiation lui-même récusé et rejeté, parce qu’il avait été consacré par nous59 ? Puisque, disent-ils, vous aussi vous avez trans gressé quelque point dans votre théologie, comme nous le montrerons, est-ce donc pour cela que, négligeant d’intenter une accusation contre vous, nous anéantirons tout ? » Après que le patriarche et les siens eurent dit : « Où et sur quels points avons-nous commis des transgressions ? », Bekkos et les siens de sortir aussi tôt un papier et de le montrer ! Et le patriarche et les siens à nouveau, après avoir lu, de nier et d’anathématiser le texte, et même presque celui-là même qui l’avait écrit ! Mais Moschampar de confesser, à cette vue, que l’écrit était de lui et d’essayer de se défendre ! Là-dessus, Bekkos, avec tout l’esprit dont peut faire preuve un orateur, dit au patriarche : « Pour notre part, nous nous atten dions qu’il fût de toi. S’il n’est pas de toi, mais de lui, comme il l’a confessé lui-même, c’est une puce assise sur le timon du chariot qui ne pourrait ni tirer en avant ni tirer en arrière le panier60. » Il dit cela à cause du double nom du chartophylax61. « Mais si nous le donnions62, dit-il, quelles peines infligeras-tu au transgresseur ? » Les discours traînaient donc en longueur. Et Bekkos d’ajouter encore : « Voulez-vous que, moi qui suis un passionné de la paix, j’apporte un avis, en employant un langage simple et sans recherche ? Nous donc, lorsque nous ren contrâmes ces passages des saints dans des circonstances qui les réclamaient, nous les acceptâmes comme étant sûrs et orthodoxes. Nous avons approuvé et approuvons celui qui confesse que le Saint-Esprit procède du Père : la parole est en effet du Sauveur et du synode63, et nous faisons cette confession chaque jour. De plus, celui qui affirme la procession du Père par le Fils comme fidèle 58. Jean Bekkos renversait les termes habituels de la question : l’accord dogmatique devait suivre, et non conditionner, le rétablissement de la communion entre les deux Églises. 59. Voir ci-dessus, VII, 3, 5 et 17. Un seul détail est ajouté : le rejet par les antiunionistes du saint-chrême consacré par Jean Bekkos. 60. Le mot πείρινς (panier accroché au chariot pour recevoir les provisions) est connu seule ment dans la forme accusative (Homère, Iliade, 24, 190 ; Odyssée, 15, 131). 61. Le second nom de Moschampar pouvait être Ψύλλος ou Ψυλλάτης ; voir V. Laurent, Un polémiste grec de la fin du xni’ siècle. La vie et les oeuvres de Georges Moschabar, EO 28, 1929, p. 130. Il est rapporté plus haut que Georges Moschampar fut prié de se taire, lorsqu’il prétendit contester l’authenticité d’un passage de Jean Damascène, mais l’historien ne précise pas l’objet du nouveau contentieux ; il pourrait s’agir de son étrange théorie, critiquée par Grégoire de Chypre dans son Apologie (PG 142, 257), sur une prétendue équivalence, dans la doctrine trinitaire, de la préposition διά avec σύν ou μετά.
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πρώΙτου, πώς έκ τοΰ προσεχώς ; 'Ορατέ είς ποια άρκύστατα πίπτετε, τήν β 98 θεολογίαν καταρρυπαίνοντες. » « Όμολογοΰμεν82 τό παρατόλμημα καί συγγνώμην αίτοΰμεν. Ούδέ83 γάρ αύτόθεν ήμϊν ή όρμή τοΰ ταΰτα λέγειν έκ ματαίας όρέξεως, άλλ’ ήν τό παροτρΰνον84 αϊτιον. Τό δ’ ήν ή85 νομιζομένη τής τών έκκλησιών διχονοίας διά- 5
λυσις, ώστε86, έκείνων μέν χρωμένων τή έκ, ήμών δέ τή διά, προστιθέντων και άμφοτέρων έπί τοΰ αύτοϋ τής θεολογίας τόπου87, ούκ άλλως εχειν συμβιβάζειν, εί μή οΰτως88 λέγοιμεν. Τί δαί διά τοΰτο καί89 παραβασίας έξ όλοκλήρου καί έφ’ αίρέσει90 κριθείημεν, ώς άθετεϊσθαι μέν χειροτονίαν, καταπλύνεσθαι δέ τά άγια καί αύτό δή91 τό τελεστικόν καί92 άγιον ίο άθετεϊσθαι μύρον καί παραρρίπτεσθαι, ότι ήμϊν τετέλεσται93 ; Έπεί τοί γε, φασί, καί ύμϊν παραβέβασταί τι94 θεολογοΰσιν, ώς δείξομεν, άρ’ ούν διά
ταΰτα, άφέντες ύμϊν έγκαλεϊν, τό παν άφανίσομεν ; »
Καί τών είπόντων · « Καί ποΰ καί έπί τίσιν ήμϊν παραβέβασταί ; », έκεί νους έκβαλεϊν ευθύς95 χάρτην καί έμφανίζειν. Καί τούς αύθις άναγνόντας 15
άρνεϊσθαι καί άναθεματίζειν τόν λόγον, σχεδόν δέ καί αύτόν τον γράψαντα. Άλλά τόν Μοσχάμπαρ96 ίδόντα όμοίλογεϊν έαυτοϋ τό σύγγραμμα είναι καί β 99 άπολογεϊσθαι πειρασθαι. Έφ’ οίς ό Βέκκος, μεθ’ όσου εϊποι τις άν τού χαριεντισμού · « Ημείς μέν προσεδοκώμεν σόν εϊναι, πρός τόν πατριάρχην φησίν · εί δέ μή σόν, άλλα τούτου, ώς καί αύτός ώμολόγησε, ψύλλα97 τις, 20 έπικαθίσασα τώ τής άμάξης βυμώ, οΰτ’ άνασπάν ούτε κατασπάν έχοι98 τήν πείρινθα". » Τοΰτο δ’ εϊπε διωνυμουμένου τοΰ χαρτοφύλακας. « Πλήν εί
δοίημεν1 άν, φησίν, όποια τά έπιτίμια έπάξεις τώ παραδογματίσαντι ; » Έπί πολύ γοΰν τριβομένων τών λόγων, τόν Βέκκον αύθις2 έπενεγκεϊν ·
« Τί3 βούλεσθε4, κάγώ, τής ειρήνης ών έραστής, γνώμην οϊσω, άπλώς καί άπε- 25
ριέργως τοϊς5 λόγοις χρώμενος ; Ημείς μέν ούν, τά τών άγιων βήτα έπί καιρών εύρόντες ζητούντων ταΰτα6, ώς άσφαλώς έχοντα καί όρθόδοξα
προσηκάμεθα. Καί τον μέν όμολογοΰντα έκ Πατρός τό Πνεύμα το άγιον έκπορεύεσθαι καί άπεδεχόμεθα καί άποδεχόμεθα — λόγος γάρ τοΰ Σωτήρος καί τής συνόδου —, καί ήμεϊς καθ’ έκάστην οΰτως όμολογοΰμεν · ού μήν δέ 30 άλλά καί τόν έκ Πατρός δΓ Υίοΰ λέγοντα έκπορεύεσθαι, ώς συνόδω πάση τή
82 καί οί περί τόν Βέκκον ante Όμολογοΰμεν add. Bekk. Il ol περί τόν βέκκον mg. ABC 83 Ούδέ : οΰ C 84 παροτρΰνον correxi : -όνον AC -ύναν Β Poss. -ΰναν Bekk. 85 ή om. edd. 86 ώστε : ώστ’ A (ante corr.) C 87 τόπου : τύπου ΑΒ 88 ούτως : -ω Β edd. 89 και om. Β edd. 90 έφ’ αίρέσει : έφαιρέσει Α άφαιρέσει Β 91 δή : δέ Β edd. 92 καί om. C edd. 93 τετέλεσται : τετέλεσθαι A (ante corr.) C Poss. 94 τι om. C 95 εύθύς : έυθύς edd. 96 Μοσχάμπαρ : -πρα Α -παρα Β edd. 97 ψύλλα : ψίλλα AC 98 έχοι : -ει Β edd. 99 πείρινθα : πύρ- Β 1 δοίημεν : δείη- AC 2 αύθις : -υς Α 3 Η : ή Bekk. 4 βούλεσθε : -θαι ante corr. A 5 τοϊς : τής Α 6 ταΰτα om. edd. 62. En d’autres termes, Jean Bekkos montra le papier, tout en le gardant dans la main, et demanda au patriarche quelle mesure il prendrait contre l’auteur, s’il lui remettait le billet. 63. Jean Bekkos fait référence au passage évangélique (Jean, 15, 26 : τό πνεύμα τής άληθείας δ παρά τοΰ πατρός έκπορεύεται) qui a inspiré le Symbole de Nicée (ACO, Schwartz, II/1/2, p. 80’213 : καί είς τό πνεύμα τό άγιον... τό έκ τού πατρός έκπορευόμενον).
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à tout le septième synode64, nous l’approuvons aussi. Mais celui qui n'honore pas les passages des saints, nous l’accusons de témérité. Voici donc qu’aujourd’hui sont présents des patriarches65, présents des évêques et tout le clergé et des moines pieux et l’élite des laïcs. Je désire être en communion avec vous, qui êtes orthodoxes ; si vous avez manqué en commun à l’orthodoxie de quelque manière que ce soit, je préfère être condamné avec vous par Dieu le juge plutôt qu’avoir notre propre sécurité. Il ne me semble donc pas raisonnable que vous me demandiez et m’imposiez, à moi et à mes partisans, de rejeter un dogme des pères, qui est si ancien et affirmé par beaucoup, sans que vous vous en souciiez aucunement. En effet, je crains moi aussi de dévier de l’orthodoxie. Mais voici que, abandonnant ma propre science, j’adhère complètement à votre parti et je vous prends pour ainsi dire comme maîtres. Vous marchez en avant, et je vous suivrai dans votre action. Qu’on publie un tomos, que l’on condamne le dogme et que l’on rejette la procession par le Fils, si vous voulez ; si je n’a dhère pas moi-même et bien que je connaisse le passage des pères et le grand danger de transgression qui menace, je supporterai le grief soit de présomption soit d’hérésie ; c’est en votre compagnie à tous en effet que je veux être ou jus tifié ou condamné. Mais si vous redoutez d’agir, tout en nous imposant le rejet, il est parfaitement raisonnable, pour ne pas dire nécessaire, que, puisque vous redoutez et différez, nous ayons nous-mêmes peur que le danger se limite à nous et à nous seuls qui aurions fait erreur. » « Mais nous n’avons point écrit, nous, disent le patriarche et les siens en se défendant. C’est vous qui avez écrit et remué ces opinions, et c’est à vous de les rejeter. » « Qu’est-ce qui en empêche, si vous l’osez, disent Bekkos et les siens, puisque vous vous concilierez des frères en prenant soin d’eux ? » Mais ils ne convainquirent pas par leurs paroles. Au contraire le patriarche s’exaspéra plutôt contre lui, au point de l’injurier violemment ; et Bekkos, excité, de lui faire les reproches appropriés et, après s’être tourné vers l’em pereur, de dire d’une voix forte et sous serment que, si cet homme ne quittait pas le patriarcat, jamais le tumulte de l’Église ne s’apaiserait66 ! Après ces paroles, l’empereur, pris de colère, de se lever et de dire, en exhalant sa plainte à propos de l’Église : « Quoi donc ! Les maux passés ne suffisent pas, mais vous voulez troubler à nouveau l’Église et la précipiter dans deux guerres, d’un côté dans les attaques des dissidents et de l’autre dans les bonnes occa sions, pour ainsi dire, que vous créez ? Ainsi l’Église une et indestructible court, par sa révolte interne, le danger d’être consumée, lorsque ses membres se dévorent mutuellement, elle pour qui le Christ lui-même a versé son propre sang. »
64. Lue au concile de Nicée Π (787), la lettre de Taraise contient la formule δι’ Yloù (Mansi, ΧΠ, col. 112241). Le témoignage de Taraise est déjà invoqué plus haut (VI, 23 ; VII, 9). 65. Grégoire de Constantinople et Athanase d’Alexandrie. 66. C’était là une parole grave, que Grégoire de Chypre devait rappeler dans sa lettre de démis sion (VIII, 9).
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έβδομη έπόμενον, άποδεχόμεθα καί αύτόν. Τόν δέ γε μή τιμώντα τά τών άγιων βήτα τόλμης I γραφόμεθα. Ιδού γοΰν σήμερον πάρεισι μέν πατριάρχαι, β 100 πάρεισι δ’ άρχιερεϊς καί κλήρος άπας καί μοναχοί ευλαβείς καί τών λαϊκών οί έλλόγιμοι. Θέλω καί όρθοδοξουσιν ύμϊν κοινωνεϊν, καί κοινώς όπωσδήποτε τού όρθου σφαλεϊσι τήν μεθ’ υμών καταδίκην αίροΰμαι παρά Θεώ κρίνοντι ή 5 μόνος τήν ήμετέραν άσφάλειαν. Τό γούν υμάς έμέ ζητεϊν τε καί άναγκάζειν καί τούς μετ’ έμού άποβαλέσθαι7 δόγμα πατέρων, ουτω δή παλαιόν καί παρά πολλών λεγόμενον, ύμας δέ μηδέν8 περί τούτου9 φροντίζειν, ού μοι10 δοκεϊ
εχειν τό εύλογον. Έστι γάρ καί έμοί εύλάβεια μήπως παρασφαλώ11 τοΰ όρθου. Άλλ’ Ιδού, τήν12 κατ’ έμαυτόν13 γνώσιν άφείς, δλως υμών γίνομαι καί ίο διδασκάλοις ώσανεί14 τισι χρώμαι. Ύμεϊς προηγεϊσθε, κάγώ εψομαι πράττου-
σιν. Έκτιθέσθω τόμος, καί άποπεποιήσθω τό δόγμα, καί άποβεβλήσθω τό δι’ Υίοΰ, εί βούλεσθε · καν μή εψωμαι15 καί αύτός, καίτοι γ’ είδώς πατέρων βητόν
καί μέγαν έπηρτημένον16 τής παροράσεως κίνδυνον, αυτός αιτίαν έξω εϊτε
μήν πεισμονής, εϊτε μήν καί αίρέσεως · θέλω γάρ συν ύμϊν πάσι καί 15
δικαιωθήναι καί κατακριθήναι. Εί δ’ ύμεϊς μέν διευλαβεϊσθε τήν πράξιν, ήμϊν δ’ έπιφορτίζετε τήν άποβολήν, εύλογον είναι πάντως, ϊνα μή καί άναγκαϊον εϊπω, υμών διευλαβουμένων I καί διαμελλόντων17, καί ήμάς δεδιέναι, μήπως Β 101 παρασφαλεϊσιν ήμϊν καί μόνοις τά τοΰ κινδύνου περιστήσεται. » « Άλλ’ ού γεγράφαμεν ήμεϊς, φασίν οί περί τον πατριάρχην18 άπολογού- 20
μενοι. Ύμϊν γέγραπται καί κεκίνηται, ύμϊν καί άποβλητέον ταΰτα. » « Καί τί γε τό έμποδών, εί19 θαρρείτε20, φασίν21, δπου καί άδελφούς
προσλήψεσθε22 θεραπεύσαντες ; » Άλλ’ ούκ έπειθον λέγοντες. Άλλά καί μάλλον τραχυνθέντος23 κατ’ έκεί νου τοΰ πατριάρχου, ώς καί ΰβρει διαλοιδορήσασθαι24, τόν Βέκκον παρο- 25
ξυνθέντα έκείνω μέν εύφυώς έπιπλήξαι, πρός δέ τόν βασιλέα έπιστραφέντα, μεγαλοφώνως είπεϊν μεθ’ όρκου ώς, εί μή καί25 αύτός έξέλθοι τοΰ
πατριαρχείου, ούκ άν ποτέ τόν τής έκκλησίας καταστορεθήσεσθαι κλύδωνα. Καί οΰτως είπόντος, όργή ληφθέντα, τόν βασιλέα έξαναστήναι καί · « Τί δαί, φάναι ύπέρ τής έκκλησίας δεινοπαθήσαντα, ούκ άρκεϊ26 τά πρότερα, 30
άλλά καί πάλιν τήν έκκλησίαν ταράξετε καί δυσί περιβαλεΐτε πολέμοις, ένθεν μέν ταΐς τών σχιζομένων προσβολαϊς, έκεΐθεν δέ καί ταΐς παρ’ ύμών αύτών ώς είπεϊν ένευκαιρίαις, ώστε κινδυνεύειν τήν μίαν καί άρρηκτον έκκλησίαν, καθ’ αύτήν στασιάζουσαν, έν τφ έσθίειν τους αύτής άλλήλους I β 102 δαπανηθήναι, ύπέρ ής αύτός δ27 Χριστός τό οίκεϊον αίμα έξέχεε(44) ; » 35
(44! Cf. Matthieu, 26, 28 ; Marc, 14, 24 ; Luc, 22, 20. 7 άποβαλέσθαι : -βαλλέ- Β 8 μηδέν om. Β 9 τούτου : -ων Β edd. 10 μοι : μη Α 11 παρασφαλώ : σφαλώ ΑΒ 12 καί ante τήν add. Β edd. 13 έμαυτόν : -où ΑΒ edd. 14 ώσανεί : ώσάν C 15 έψωμαι : -ομαι edd. 16 έπηρτημένον om. et mg. suppl. altéra manus C 17 διαμελλόντων : -ελό- B 18 οί περί τόν πατριάρχην mg. iter. AB 19 οί περί τόν Βέκκον ante εί add. edd. 20 εί θαρρείτε : έθαρρεϊτε edd. 21 οί περί τόν βέκκον mg. ΑΒ 22 προσλήψεσθε : -ψετε edd. 23 τραχυνθέντος : -χυθ- C 24 διαλοιδορήσασθαι : -ρίσασθαι Α 25 καί om. ΑΒ edd. 26 άρκεϊ : άρκέσει post corr. scr. et mg. iter. C 27 ό om. C
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GEORGES PACHYMÉRÈS
En prononçant ces paroles et d’autres encore, il montrait son dépit de ce que le débat n’avait pas abouti à quelque résultat bon et utile, comme il l’attendait. Alors là on pouvait dire à son voisin : « Ah grands dieux ! quelle chose grave ce fut de remuer ces questions et de chercher chacun à établir sa propre justice, alors qu’il eût suffi que, une fois mis un terme au scandale du pape, on mît éga lement un terme à tout le reste ! Mais à présent, chacun cherchant sa propre justice, on n’atteindra jamais la justice de Dieu, comme le disaient ces gens. » A quel point en arriva l’affaire, nous le dirons en poursuivant. Alors donc, une fois le synode dissous, le monastère de Kosmidion recueillit ces personnes, mais pourvues des gardiens et des sentinelles voulus67. En les y envoyant, l’empereur leur demanda de faire la paix et, en abandonnant toute justification, de vivre sans contrainte et avec sa bienveillance. Sinon, il les menaçait de l’exil, qui amènerait aussi pour eux des conditions pénibles : il n’était pas possible en effet qu’il en fût autrement que comme on l’avait fixé ; quant à eux, qui avaient une mauvaise renommée, ils seraient complètement perdus, s’ils ne se convertissaient pas pour adhérer à la paix. L’empereur leur fit souvent cette notification et proposa des faveurs, mais ils ne se laissèrent pas entraîner par la crainte de traitements pénibles ni amollir par la promesse des faveurs ; montrant une grande force devant les deux éventualités, ils se mon trèrent prêts à accepter ce que déciderait l’empereur, de manière à souffrir volontiers ceci plutôt que de traiter avec ceux qui portaient ces condamnations contre eux. L’empereur était de plus en plus irrité contre eux, qui restaient absolument fermes. Privé de tous les moyens qui pouvaient amollir leur âme, il décida à la fin de les condamner à l’exil68. Il ordonne de les emmener par bateau à la forteresse qu’on trouve à sa droite en entrant dans le golfe d’Astakos et qu’on appelle la forteresse de Saint-Grégoire69. Enfermés là sous la sur veillance de gardiens celtes et d’un ancien garde de l’empereur, ils furent lais sés, pour tous leurs besoins, démunis du nécessaire et sans bénéficier d’aucun autre secours de l’empereur, si ce n’est que bien plus tard, au moment de gagner l’Orient, sous le patriarcat d’Athanase, et après avoir traversé le golfe à Hélénopolis, il envoya vers eux le grand logothète, qu’il avait promu protoves tiaire, pour fournir à l’un cent pièces d’or et à Mélitèniôtès cinquante70. En effet 67. Jean Bekkos regagna le monastère de Kosmidion, où il avait été hébergé à son arrivée de Brousse (VU, 34). MétochitÈS confirme que Jean Bekkos fut ramené dans le monastère où il avait été enfermé à son arrivée (Histoire, I : Cozza-Luzi, p. 12317'20, 16810-13) et que les deux archidiacres furent transférés plus tard du monastère du Pantokratôr (p. 16813) au monastère de Kosmidion (p. 1727'10). 68. Le bannissement de Jean Bekkos et des deux archidiacres est déjà une anticipation sur la ligne du récit, car il dut suivre, et non précéder, la promulgation du tomos de Grégoire de Chypre, par laquelle commence le livre suivant. 69. La forteresse de Saint-Grégoire, déjà mentionnée comme lieu de détention (VU, 2), est située sur la rive méridionale du golfe de Nicomédie ; pour une localisation plus précise, voir Chronologie, ΙΠ, p. 21-22. 70. A la suite d’une ponctuation erronée du manuscrit B, reprise par P. Poussines dans son édi tion, on a déduit de ce passage que le patriarche Athanase intervint en faveur des prisonniers, mais la mention du patriarche est destinée seulement à dater l’événement, qui se déroula sous son pre mier patriarcat (1289-1293). En d’autres termes, ce passage (fin du ch. 35 et ch. 36 en son intégra lité, sauf la dernière phrase, qui replace le récit sur sa ligne chronologique) constitue une anticipa tion ; voir, à ce propos. Chronologie, Π1, p. 12-13. La jonction maritime Constantinople-Hélénopolis permettait d’éviter le long détour par Nicomédie, lorsqu’on voulait gagner le sud ; voir
RELATIONS HISTORIQUES, VII, 35
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Ταϋτα καί πλείω τούτων είπών, δήλος ην άλύων, μή εις καλόν τι μηδ’ εις συμφέρον, δ δή καί προσεδόκα, καταληξάσης τής διαλέξεως. Τότε δέ ώδέ τις αν είπε πρός πλησίον άλλον · « ’Ώ28 πόποι, η μέγα δή τό ταϋτα κινεΐν καί ζητείν(45) συνιστάν τήν ιδίαν δικαιοσύνην έκαστον, Ικανόν δν εί, διαλυθέντος τοϋ κατά τόν πάπαν σκανδάλου, καί τάλλα29 πάντα συνδιαλύοιτο. Νυνί30 5
δέ άλλ’ έκαστος τήν ίδίαν(46) δικαιοσύνην ζητών, τήν τοΰ Θεοΰ δικαιοσύνην ού φθάσειε πώποτε, ώς φάσαν31 έκεΐνοι. » Τό δέ32 ές δ τι προήλθε, προϊόντες
έροΰμεν. Έκείνους μέν ούν τότε, τής συνόδου διαλυθείσης, ή τοΰ Κοσμιδίου είχε μονή, πλήν ύπό φρουροΐς καί φυλακαΐς προσηκούσαις · οΰς δή καί πέμπων ô ίο βασιλεύς ειρηνεύειν ήξίου καί, πάσαν δικαιολογίαν άφέντας, διάγειν
άνέδην καί τήν άπ’ αύτοΰ εΰμένειαν έχοντας. Εί δ’ ούν, άλλ’ έξορίας προσηπείλει, καί κακουχίας έπαξομένας σφίσι · μηδέ γάρ είναι άλλως ή ώς
έτάχθη γίγνεσθαι, αύτούς δέ, φήμην κακήν έχοντας, παραπόλλυσθαι, εί μή
γε μετανοήσαντες τής ειρήνης γένωνται. Ταϋτα τοΰ βασιλέως συχνάκις 15
διαμηνυομένου καί άγαθά προτείνοντος, έκεΐνοι οΰτε πρός δέος τών λυπηρών33 προήχθησαν, οΰτε πρός τάς τών άγαθών έπαγγελίας έμαλακίσθησαν, διευτονοΰντες δέ πρός άμφότερα, έτοιμους έαυτους παρεΐχον πρός δ τι δόξοι34 τω βασιλεϊ, ώς έκεϊνο μάλλον πειίσομένους ήδέως ή τοϊς οΰτω κατα- β 103
δικάζουσι σπεισομένους. Έπί μάλλον δέ πρός αυτούς ό βασιλεύς παρωξύ- 20 νέτο, άνενδότους35 μένοντας τό παράπαν. Πάντων δ’ άπορηθείς τών μαλάτ-
τειν έχόντων ψυχήν, τέλος έξορίαις δικαιοϋν έγνω. Καί δή πρός τό36 κατά δεξιά37 είσπλέοντι τόν Άστακηνόν38 κόλπον φρούριον, τό οΰτω πως τοϋ 'Αγίου Γ ρηγορίου έπιλεγόμενον39, προστάσσει πλω χρησαμένους άπάγε-
σθαι · ού δή καί40 έγκλεισθέντες ύπό φρουροΐς Κελτοϊς καί τινι τών έκπρο- 25 κοιτούντων41 τω βασιλεϊ, άφεϊντο δσα τά ές42 χρείαν τών άναγκαίων άπρονόητοι43, ούδέν πλέον άπονάμενοι βασιλέως, δτι μή μετά καιρόν έπ’ άνατολής όρμώντος, πατριαρχοϋντος Αθανασίου, τόν τε κατά τήν Έλενόπολιν περαιωθέντος πορθμόν καί τόν μέγαν λογοθέτην έπ’ αύτούς44 πέμψαντος, δν καί είς πρωτοβεστιάριον άνεβίβασεν, δ μέν έκατόν χρυσίνοις ένικανοΰτο, ô δέ 30
(45> Cf. Romains, 10, 3. ι46) Cf. Romains, 10, 3. 28 Ώ : ω C 29 τάλλα : τάλλα Β τ’ άλλα C Poss. 30 Νυνί : νυν C 31 φάσαν om. edd. 32 δέ : δ’ Β edd. 33 λυπηρών : λυπών Β edd. 34 δόξοι : -ει Β edd. 35 άνενδότους : -ως Β edd. 36 τό om. C 37 δεξιά : -ά ΑΒ 38 Άστακηνόν : -ινόν Α 39 έπιλεγόμενον : λεγό- ΑΒ 40 καί iter. init. lin. A om. C 41 έκπροκοιτούντων : προκ- B 42 ές : είς B edd. 43 καί ante άπρονόητοι add. C 44 έπ’ αύτούς τόν μέγαν λογοθέτην post corr. transp. C II αύτούς : αύτούς A
PACHYMÉRÈS, I, p. 168 n. 1. Théodore Mouzalôn, qui fut chargé par Andronic II de prendre contact avec les détenus de Saint-Grégoire avant leur rencontre avec l’empereur en personne, venait d’être nommé protovestiaire ; sur cette dignité, voir Guilland, [Æ]£2? 2, 1944, p. 202-220 = Recherches, I, p. 216-236 (notice de Théodore Mouzalôn, p. 224-225).
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GEORGES PACHYMÉRÈS
le troisième, Métochitès, avait été ramené auparavant de là-bas chez lui à cause de la maladie, sur ordre de l’empereur71. 36. Visite de l’empereur à Jean l’ancien empereur72. Mais j’ai failli omettre ce qui était arrivé auparavant. Parti de la Ville, l’em pereur se rend au fort de Dakibyza et, s’entretenant avec Jean, l’aveugle73, il lui témoigne la bienveillance qui convenait : il essaya lui-même d’adoucir par ses complaisances ce que lui avait fait subir son père, de manière à recevoir son pardon et à être conforté au mieux dans l’idée qu’il régnait avec un but noble et d’honnêtes dispositions. Après avoir pourvu lui-même au confort et aux aises de Jean, il s’éloigne au plus vite. Alors le protovestiaire arriva auprès d’eux, sous le patriarcat d’Athanase, dont il sera parlé plus loin74. Il cherchait à atténuer les traitements subis aupa ravant et il paraissait s’employer à bien traiter et à séduire ces hommes. Il les libéra de leur importante garde, il supprima des gardes et en changea même ; il leur inspira de bons espoirs et leur garantit la bienveillance de l’empereur. Ensuite, ramenés du fort, ils s’entretinrent avec l’empereur en personne avec grande joie et bienveillance. Comme en effet on avait condamné aussi l’action de Grégoire, ainsi que nous le dirons sous peu75, et qu’à cause de cela ils fai saient désormais la trêve et misaient tout sur les hommes, savants en même temps que pieux, qui délibéreraient devant Dieu sous l’arbitrage de la vérité, l’empereur fixe le temps et le lieu de leur réunion : ce serait prochainement et à Lopadion76, car il partait pour là-bas ; le troisième détenu, Métochitès, devait venir aussi, sur leur demande. Et l’empereur s’en va, plein de bienveillance à leur égard. Ce qui était arrivé à Grégoire enflammait en effet et ces hommes et le protovestiaire, et il leur venait d’espérer la paix. Ceux-ci n’éprouvaient pas de peine de ce que leur exégèse avait été critiquée, du moment que celle de Grégoire avait été condamnée aussi77 : là où celui-ci aura été rangé, eux aussi seront certainement rangés, puisque tous deux avaient échoué à atteindre l’or71. L’intéressé (Métochitès, Histoire, ΠΙ : Cozza-Luzi, p. 327/P’15) signale lui-même que, malade, il avait été ramené à Constantinople peu de temps avant cette entrevue ; voir Chronologie, ΠΙ, p. 23; Dolger, Regesten, n° 2142 (fin 1289-juin 1290). Mais, plus tard, il fut à nouveau enfermé en compagnie du second archidiacre dans une prison du palais (IX, 29). 72. Cf. Grègoras : Bonn, I, p. 1735-1749 ; Pseudo-Sphrantzès : Grecu, p. 17018’27 ; Métochitès, Histoire, ΠΙ ; Cozza-Luzi, p. 325-330. 73. Aveuglé à Chèlè sur ordre de Michel Vin, Jean IV Laskaris fut ensuite emmené au fort de Dakibyza (ΙΠ, 10). Sur les variantes concernant le lieu de détention, voir Tradition manuscrite, I, p. 154-155. Tout ce chapitre constitue une anticipation ; voir Chronologie, ΓΠ, p. 14-15. La visite d’Andronic Π à Jean IV Laskaris ne peut être datée avec précision, mais elle doit être placée pro bablement à la fin de 1289 ou au début de 1290, peu de temps avant la rencontre de l’empereur avec les détenus de Saint-Grégoire. 74. L’historien reprend le récit du chapitre précédent et revient sur la visite de Théodore Mou zalôn à Jean Bekkos et Constantin Mélitèniôtès au fort de Saint-Grégoire. Ainsi, les chapitres 35 et 36 forment un ensemble, dans lequel s’insère, en manière de digression, une seconde visite, dont le récit est apparemment suggéré à l’auteur par l’identité de la matière et par la proximité locale et temporelle. Mais le titre du chapitre 36 est inadéquat et ne s’applique qu’au premier paragraphe. 75. Ci-dessous, VIII, 8-9. 76. Le projet de conférence à Lopadion, à l’ouest de Brousse, est évoqué également par Georges Métochitès, qui devait s’y rendre depuis Constantinople et y rejoindre Jean Bekkos et
RELATIONS HISTORIQUES, VII, 35-36
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γε Μελιτηνιώτης45 πεντήκοντα. Ό γάρ τρίτος, ό Μετοχίτης, διά νόσον προ-
κατήχθη έπί τα οίκοι έκεϊθεν, βασιλέως προστάξαντος. λς'. ’Άφιξις46 του βασιλέως πρός Ίωάννην τόν άπό βασιλέων.
Άλλ’ ο με μικρού παρήλθε47 πρότερον γεγονός ■ βασιλεύς, τής πόλεως έξεληλακώς, προσβάλλει τφ48 τής Δακιβύζης49 φρουρίω καί, τω τυφλω 5
Ιωάννη συμμίξας, φιλοφρονεϊταί τε τά είκότα καί τό εις έκεϊνον παρά τοΰ πατρός γεγονός αύτός έπειράτο μαλάττειν ταϊς ύποπτώσεσιν, ώστε καί συγχωρηθήναι παρ’ έκείνου καί οϊον κραταιωθήναι πρός τό βασιλεύειν έξ I β 104
άγαθού σκοπού καί χρηστής διαθέσεως. Αυτός δέ, τών είς τρυφήν έκείνω καί άνεσιν προνοήσας, άπαλλάττεται50 τήν ταχίστην. 10 Τότε δ’ έπιστάς έκείνοις, ό πρωτοβεστιάριος, Αθανασίου πατριαρχοΰντος, περί ού μετά ταΰτα βηθήσεται, τά μέν προγεγονότα καί διεμάλαττε καί
πολύς έφαίνετο τούς άνδρας θεραπεύων51 τε καί ύποποιούμενος, καί δή τής
πολλής μέν έκείνους φρουράς άνήκε, φρουρούς δ’ άφηρεϊτο, έστι δ’ ούς καί ένήλλαττε52, καί άγαθάς ύπέτεινε τάς έλπίδας καί τήν παρά βασιλέως 15 ήγγυάτο εύμένειαν. Έπειτα καί αύτω βασιλεΐ, καταχθέντες τοΰ φρουρίου, άσμένως πάντη καί φιλοφρόνως ώμίλησαν. Ώς γάρ καί τά παρά τοΰ Γρη
γορίου άπεδοκιμάζοντο, ώς καί αύτό μετ’ όλίγον έροΰμεν, καί ήδη διά ταΰτα ένσπονδοι ήσαν, τό παν τιθέντες έπί τοϊς53 έν Θεώ, βραβευούσης άληθείας, διαγνωμονήσουσι, λογίοις ούσιν αμα καί εύλαβέσι, τάξας βασιλεύς τής 20
αύτών συνελεύσεως καί καιρόν καί τόπον, τόν μέν μετ’ ού πολύ, τόν δέ τό Λοπάδιον54 — έκεϊσε γάρ καί55 έξήλαυνεν —, έλευσομένου καί τοΰ τρίτου, τού Μετοχίτου, καθώς καί ήξίουν, μετ’ εύμενείας τής πρός έκείνους
άναίχωρεΐ. Έθαλπε γάρ καί τούτους καί τόν πρωτοβεστιάριον τό συμβάν Β 105 περί τόν Γρηγόριον, καί έλπίζειν έπήει56 σφίσι τά πρός ειρήνην. Τοϊς μέν 25 γάρ ού πόνος ήν, όβελισθείσης τής αύτών έξηγήσεως, έπεί καί ή τοΰ Γρη γορίου κατέγνωσται · καί όπου άν έκεϊνος τετάξεται, καί αύτοί πάντως ταχθήσονται, έπεί καί αμφω, είς Θεοδ(47) μυστήρια παρακύψαντες, τό όρθόν ού
(47) Grégoire de Nazianze : PG 36, 141BI3.
45 Μελιτηνιώτης : Μελιτι- B Poss. 46 Άφιξις : -ηξις A 47 παρήλθε μικρού transp. Β edd. 48 τώ : τή Β edd. 49 τών Νικητιάτων ante τής Δακιβύζης add. ABC edd. II τής Δακιβύζης corr. Bekk. : τής δακκιβειζης supra lin. A τής δακκιβύζης B τής δακκιβήζης supra lin. C τής Δακκυβύζης Poss. 50 άπαλλάττεται : άπαλά- A 51 θεραπεύων : θωπεύων scr. et mg. γράψαι θεραπεύων corr. altéra manus C θωπεύων edd. 52 ένήλλαττε : ένήλατε C 53 τοϊς : τής ante corr. C 54 Λοπάδιον : λοπάδιον scr. et φ supra π add. AB 55 καί om. AB edd. 56 έπήει : έποίει C77 Constantin Mélitèniôtès. L’historien, qui interrompt plus loin le récit de cette affaire, ne dit rien de la réalisation du projet, mais Métochitès (Histoire, III : Cozza-Luzi, p. 328/T35 37, 328/Π34) précise que la rencontre n’eut pas lieu. 77. Le tomos que Grégoire de Chypre écrivit contre Jean Bekkos fut condamné à son tour et provoqua la démission du patriarche (VIII, 7 et 11).
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GEORGES PACHYMÉRÈS
thodoxie en scrutant les mystères de Dieu. Et ainsi il arrivait aux premiers d’es pérer, tandis que le protovestiaire pensait que, une fois écarté celui qu’ils croyaient hostile à eux et puisqu’il avait souffert la même chose qu’eux, pour leur part ils feraient aisément la paix avec l’Église. Mais cela se passa plus tard. Alors, une fois ceux-ci amenés en exil, l’empereur ne se préoccupait pas de ce qui les concernait et faisait la trêve, puisqu’il croyait avoir évacué la cause des troubles78.
37. De l’annonce de la flotte pirate et de la translation du corps de l’empereur. Mais les pirates se multipliaient sur mer, parce que la flotte avait été totale ment supprimée79, et de plus on avait annoncé un assaut des Scythes, car Terter, loin de pouvoir défendre les autres, ne pouvait même pas se défendre luimême80. L’empereur envoya ordonner aux habitants du littoral81, qui constituaient pour les pirates une proie toute prête, de se replier plus à l’inté rieur des terres, pour qu’ils évitent de là les difficultés, et il fit enfermer les habitants de la Thrace et de la Macédoine continentales dans les forteresses locales, qui ne procuraient pas une grande sûreté, car il savait que les envahis seurs allaient attaquer, si personne ne faisait obstacle, ce qui paraissait alors impossible. Il y avait aussi l’élément valaque, qui s’étendait presque de l’exté rieur de la Ville jusqu’à Bizyè et au-delà et qui se montait à une quantité innombrable82 ; cette nation aime les régions inaccessibles et se consacre aux troupeaux ; de plus, elle est accoutumée aux combats d’hommes ; comme on la soupçonnait de désertion, de sorte qu’elle pourrait rejoindre elle aussi les enva hisseurs, l’empereur décida de les transférer en Orient, sur la rive opposée à Byzance, mais aussi de les humilier par des amendes, de peur qu’ils ne fassent les fiers, confiants dans leur nombre et leur puissance. D’un côté, on leur infli gea des amendes considérables, d’un autre côté ils furent transférés sans pitié ; sans négliger pour autant les amendes, c’est sur le transfert qu’ils portèrent sur tout leur attention. En effet, pour ce qui est de leurs bêtes et de tous leurs biens, les premières furent soit proposées à vil prix à la foule, soit complètement anéanties en se déplaçant, alors que c’était la saison d’hiver83. Quant à leurs biens, les uns furent pillés et les autres, qui subsistaient encore, furent miséra blement détruits ; ainsi, ils furent incapables de vivre là, mais, une fois le mal heur passé, ils recouvrèrent à nouveau leur propre terre, achetant leur demeure en versant de nombreuses pièces d’or. Alors le souverain eut peur aussi pour le corps de l’empereur, craignant que les Scythes, une fois lancés et courant le pays, ne prennent aussi, avec beau coup d’autres choses, le corps, ne le déshonorent et ne le détruisent, si personne 78. La dernière phrase du chapitre marque le retour à la ligne du récit, c’est-à-dire à la situation créée par le refus de Jean Bekkos et des deux archidiacres de renier leurs convictions à l’issue de la conférence réunie au triklinos d’Alexis en février 1285. 79. L’historien place la suppression de la marine de guerre vers 1285 (VII, 26). 80. Terter, le tsar de Bulgarie, venait de traiter avec Andronic II (VII, 20). L’historien a signalé peu auparavant une attaque des Scythes du Danube près de la frontière bulgaro-byzantine (VII, 29). 81. Dolger, Regesten, n° 2103 (1285). 82. Des groupes valaques habitaient la région qui s’étend de Constantinople à Bizyè, à une soixantaine de kilomètres au nord de la Propontide.
RELATIONS HISTORIQUES, VII, 36-37
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κατέλαβον. Καί τοϊς μέν ούτως έλπίζειν έπήει · ô δέ γε πρωτοβεστιάριος φετο ώς, έκποδών γενομένου τοϋ δυσμεναίνειν πιστευομένου57 καί ταύτά58
σφίσι παθόντος, αύτοί βμδίως πρός τήν έκκλησίαν δμονοήσουσιν. Άλλά
ταυτα μέν ύστερον. Τότε δ’ άπαχθέντων έκείνων είς έξορίαν, όσον μέν τό άπ’ έκείνων ô βασι- 5 λεύς ήφροντίστει καί έν άνακωχαϊς59 ήν, δόξας τό ένοχλοϋν ύπεξαγαγών. λζ'. Περί τής άγγελίας τοΰ πειρατικού στόλου καί μετακομιδής τοϋ βασιλι
κού σώματος. Τοΰ δέ γε πειρατικού κατά θάλατταν60 πλεονάσαντος, έπεί τό ναυτικόν παντελώς άπήρτητο, έτι δέ καί τού Σκυθικοΰ δρμαν ήγγελμένου — δ γάρ 10 Τερτερής ούχ οϊός τ’ ήν ούχ δπως άλλοις, άλλ’61 ούδέ έαυτω προσαρήγειν —, πέμψας δ βασιλεύς τούς μέν πρός θαλάσση κατωκηκότας καί62 έτοιμον
Θήραν προκειμένους τοϊς πειραταϊς ένδοτέρω γής άναστέλλειν προσέτατ
τεν, ώς έντεΰθεν ύπεκδραμουμένους τό χαλεπόν, τούς δέ τήν μεσόγαιον63 Θρμκης τε I καί Μακεδονίας κατωκημένους, έπεί καταδραμουμένους ήδει β 106 τούς έξελαύνοντας, ήν μή τις κωλύοι, δ δή καί άδύνατον τηνικάδε κατεφαίνετο, τοϊς έκεϊσε φρουρίοις, ού πολύ τό άσφαλές έχουσιν64, έναπέκλειε. Τό
δέ γε Βλαχικόν, δ δή σχεδόν άπό τών έξωτέρω τής πόλεως ές Βιζύην καί πόρρω, είς πλήθος άριθμοΰ κρεϊττον ποσούμενον, παρατέτατο, έθνος δυσχωρίαις χαϊρον καί βοσκήμασι προσανέχον, ού μήν δέ άλλά καί μάχαις είθι- 20
σμένον άνδρών, ύποπτευθέν εις αύτομολίαν, ώς τοϊς έξεληλακόσι καί αύτό
προσπεσούμενον, μετοικίζειν έπ’ άνατολής έγνω κατά τήν τής Βυζαντίδος άντιπέραιαν65, πλήν καί ταπεινοΰν ζημίαις, μήπως άρα καί ύπερηφανοΐεν, πλήθει τε καί δυνάμει θαρροΰντες. Καί ένθεν μέν έζημιοΰντο τά μέγιστα, ένθεν δέ μετφκίζοντο66 άνοικτί, ούχ ήττον ζημίας, άλλά καί μάλλον τήν 25
μετοίκισιν67 λογιζόμενοι · ζφα γάρ έκεϊνα καί κτήσις πάσα, τά μέν εΰωνα προΰκειντο τοϊς πολλοΐς, τά δέ καί τόν τόπον άλλάξαντα, καιρώ χειμώνος καί I τότε, παντελώς διεφθείροντο · κτήσις δέ τούτων, ή μέν διηρπάζετο, ή β 107 δέ γε καί περιοΰσα κακώς παραπώλλυτο68, ώστε μή οϊους τ’ είναι έγχρονίζειν έκεϊ, άλλά, τοΰ κακοΰ παραδραμόντος, αύτούς καί αύθις τήν ιδίαν άπο- 30 λαμβάνειν, συχνών χρυσίων καταβολαϊς έξωνησαμένους τήν κατοικίαν. Τότε δέ δείσας καί περί τώ τοΰ βασιλέως σώματι δ κρατών, μή έξελθόν-
τες οί Σκύθαι καί τόν τόπον καταδραμόντες, σύν πολλοΐς άλλοις καί τοΰτο λαβόντες, ήν μή τις πολλοΰ έξωνοϊτο, ώς αύτοϊς δόξοι βασιλικόν σώμα
57 πιστευομένου : πιστοβο- C 58 ταύτά : ταΰτα BC Poss. 59 άνακωχαϊς : άκωχαϊς ante corr. C 60 θάλατταν : -σσαν AB edd. 61 άλλ’ om. edd. 62 καί om. ΑΒ edd. 63 μεσόγαιον : μεσογαιον Poss. μεσογαΐον Bekk. 64 έχουσιν om. Β 65 άντιπέραιαν : -περαίαν Β edd. 66 μετφκίζοντο : μετοικ- Β 67 μετοίκισιν : -κησιν ΑΒ edd. 68 παραπώλλυτο : -ητο ΑΒ Poss. 83. On est à la fin de l’année 1285 ou au début de l’année 1286.
122
GEORGES PACHYMÉRÈS
ne voulait mettre le prix, car les vendeurs y verraient un corps d’empereur84. Il envoya relever de la garde du corps ceux qui s’y trouvaient et dont le premier était l’eunuque et grand drongaire Èonopolitès85 ; c’est lui qui présente à l’em pereur le hiéromoine Athanase, qui résidait dans les monts du Ganos et qui avait été présenté auparavant au porphyrogénète, dont il avait reçu d’immenses bienfaits86. D’autre part, l’empereur leur ordonne de porter le corps au monas tère du Sauveur à Sèlybria et de le déposer dans l’église même avec le cer cueil87. Le corps ainsi transporté, Michel est déposé lui aussi vis-à-vis de Basile le Bulgaroctone, dont il avait déposé là le corps autrefois, après l’avoir ramené de l’Hebdomon, où il était à l’abandon88. Quant à l’empereur, il fut renseigné sur Athanase et son grand amour de la vertu ; d’autant plus que les circons tances y invitaient, il lui attribua le vieux monastère du Grand Logariaste, pour l’avoir auprès de soi toutes les fois qu’il le voudrait89. Si en effet Athanase fut recommandé plus tôt au porphyrogénète et magnifiquement choyé par lui, néanmoins, bien que présenté plus tard à l’empereur, il n’en obtint pas moins sa faveur.
84. Le corps de Michel VIQ fut déposé au Nouveau Monastère (Néa Monè), près de Rhaidestos, après la mort de l’empereur en Thrace (Pachymérès, Π, p. 6674·0). 85. L’eunuque Andronic Èonopolitès (PLP, n° 6713) est signalé plus haut comme tatas de la cour (Pachymérès, Π, p. 6451314). Entre-temps, il a été promu grand drongaire. Les deux dignités occupent respectivement le 39' et le 26' rang dans la liste de l’Appendice à l’Hexabiblos d’Harménopoulos (Verpeaux, p. 30018 29). 86. C’est durant sa campagne en Occident (VI, 22 et 27) que le porphyrogénète Constantin Palaiologos (PLP, n° 21492), frère d’Andronic Π, fit la connaissance du hiéromoine Athanase (PLP, n° 415), le futur patriarche, qui était alors moine en Thrace, sur les monts du Ganos (Vie 1 d’Athanase : Papadopoulos-Kérameus, p. 13 ; Vie 2 d’Athanase : Tsamès, p. 476). 87. Sur le monastère du Sauveur à Sèlybria, voir Pachymérès, II, p. 666 n. 2. 88. L’historien a consacré un chapitre à cet épisode (Π, 21). 89. Le vieux monastère du Grand Logariaste prit le nom de monastère d’Athanase après le séjour que le patriarche y accomplit et la restauration qu’il y fit exécuter. Il était situé au sud-ouest de la ville ; voir A. Failler, Un incendie à Constantinople en 1305, REB 36, 1978, p. 168-169. Les notices consacrées à ce monastère sous ses deux dénominations successives par R. Janin (Eglises de Constantinople, p. 10-11 et 331) doivent donc être fondues en une seule.
RELATIONS HISTORIQUES, VII, 37
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πωλοϋσιν69, αίσχύνωσι καί λυμήνωνται, πέμψας τής μέν περί έκεϊνο φυλακής τούς έκεϊ άνίει, ών πρώτος ήν ό έκτομίας Ήονοπολίτης καί70 μέγας δρουγγάριος, δς καί τόν Ιερομόναχον Αθανάσιον, κατά τοϋ Γάνου71 όρη ένδιατρίβοντα, πρότερον τφ πορφυρογεννήτφ συσταθέντα, παρ’ ού γε καί
πλεϊστα εύηργέτητο, τφ βασιλεϊ συνιστμ · τό δέ γε σώμα προστάσσει 5 φέροντας βασιλεύς72 τή κατά Σηλυβρίαν τοϋ Σωτήρος μονή, έν αύτώ τώ ναφ αύτή λάρνακι καταθεϊναι. Καί τό μέν ούτως άνακομισθέν, τοΰ Βουλγαροκτόνου ΒαΙσιλείου73 έτέρωθεν, ον, έκ τοΰ Εβδόμου παρημελημένον μετά- β 108 γαγών, έκεϊνος έκεϊσε πάλαι κατέθετο, τίθεται καί αύτός. Ό μέντοι γε βασι
λεύς, τά περί τοΰ Αθανασίου μαθών, δσα δή καί άρετή χαίρων, καί μάλλον ίο πείθοντος τοΰ καιροΰ, τήν τοΰ Μεγάλου οί Λογαριαστοΰ παλαιόν προσνεί-
μας μονήν, παρ’ έαυτφ εϊχεν όσάκις ήθελεν. Εί γάρ καί προσυνέστη τώ πορφυρογεννήτφ καί παρ’ έκείνου μεγαλοπρεπώς έθεραπεύετο, άλλά καί βασιλεϊ προσαχθείς ύστερον, ούδέν ήττον τής παρ’ αύτοΰ εύμενείας έτύγχα-
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νεν.
69 πωλοϋσιν : -σι C 70 καί om. C 71 τά ante τού Γάνου add. Bekk. λεύς om. edd. 73 Βασιλείου : βασιλέως Β edd.
72 βασι
Relations HISTORIQUES, Vffl
1. Comment et pour quelles raisons le patriarche Grégoire composa le tomos1 · Ainsi se termina l'affaire de Bekkos, mais, à la manière de l'abeille, Bekkos s'en alla après avoir lancé son dard2. Ce n'était cependant pas pour eux un mince souci que de savoir comment ils accommoderaient dans un sens ortho doxe le passage du père Damascène, de manière à éviter et de penser comme Bekkos dans leur explication et de se porter, à l'inverse, au-delà de ce qui était admissible. En effet, affmner eux aussi, à l'instar de Moschampar, que le pas sage était apocryphe et que dans certains livres le chapitre ne figure pas ne semblait pas avisé, car le livre de l 'Arsenal sacré s'y opposait, qui contient aussi ce passage consigné avec les autres et qui en atteste l'auteur, mais qui ne présente comme remède rien de plus que ceci : l'empereur Manuel Komnènos avance dans ce livre que le théologien ne se prononçait pas pour la formule du Fils, mais par le Ver be et Fils3. Ce passage contenait un autre point qui pouvait aider les contradicteurs dans leur plaidoyer contre Bekkos et les siens, et c'était réellement une arme puissante, qu'on détruisait nécessairement, si le chapitre était supprimé4. En effet, le saint dit à cet endroit : Nous ne disons pas que /Esprit vient du Fils, affinnation qui semblait être une épée à double tranchant d'un côté pour les Italiens et de l'autre pour ceux qui plaidaient en faveur de ces derniers grâce à la permutation de la préposition5*· Si en effet οη interdisait une fois pour toutes l'expression du Fils, on excluait également de manière absolue le remède que présentait pour les Italiens la pennutation des préposi tions. En effet, il y avait le mot du grand Maxime, que celui-ci dit à Marin, préci sément après s'être entretenu avec les Italiens et avoir appris d'eux le sens de 1. Cf. GREGOGORAS : Bonn, 1, p. 176n-1779 ; Chroniques brèves: Schreiner, ΙΙ, p. 210-211 ; GRÉ GOIRE de Chypre, Tomos : PG 142, 233-246 et 251-270; MéUtèniC^ : Orphanos, p. 135-240; M^hitès, Histoire, I: Cozza-Luzi, p. 169-172; ΙΙ: p. 179-237; 1ΙΙ: p. 320-321. 2. L'historien se réfère à la situation qui suivit les séances du synode des Blachemes (février 1285), où Jean Bekkos menaça Grégoire de Chypre et provoqua la colère d'Andronic II, qui finira par l'envoyer vers un exil définitif. Le récit conespond, de manière précise, à ce que l'historien annonce dans le chapitre 35 du livre précédent (p. 1177·8). Sur la promulgation du tomos et son contenu, voir PAPADAUS, Crisis, p. 79-101 et 153-167. 3. Α la conférence de février, les adversaires de Bekkos avaient reconnu et l'authenticité de la formule de Jean Damascène, malgré la déclaration de Georges Moschampar, et l'autorité de l'Ar senal sacre, qui lui attribue comme auteur ou père (γεννήτωρ, selon les ternes de l'Histoire) Jean Damascène (voir ci-dessus, p. 10530-1074). 4. En fait, le raisonnement, à nouveau repris plus bas, est boiteux, car les deux forrnules ne sont pas contenues dans le même chapitre du livre Ι du De fide orthodoxa : la première (Nous ne disons pas que / ‘Esprit vient du Fils) se trouve dans le chapitre 8, dont l'authenticité n'ajamais été contes tée, et la seconde (et producteur par le Verbe de l’Esprit révélateur) dans le chapitre 13, tenu
Συγγραφικών ιστοριών όγδόη1 α'2· 'Όπως και έπί ποίαις αίτίαις δ τόμος τφ πατριάρχη Γ ρηγορίω συντέθειται3.
Τα μεν κατα τον Βέκκον οΰτω τετέλεστο, μελίσσης δε τρόπον ένεικώς έκεϊνος4 το κέντρον άπήλλαττε. Σφίσι μέντοι φροντίς ην ού σμικρα5 όπως 5 κατ' όρθόδοξον νοΰν το του Δαμασκόθεν πατρος Ρητον ξυμβιβάσειαν, ώς
μήτε κατα Βέκκον έξηγουμένους φρονειν, μήτ' έξω πάλιν των Όπονοουμένων φέρεσθαι. Το γαρ κατά τον6 Μοσχάμπαρ7 καί αύτούς λέγειν ώς νόθον δή το βητόν καί ώς εν τισι των βίβλων ού φέρεται το κεφάλαιον, ού ξυνετον
έδόκει · I προσίστατο γαρ ή της Ίερας Όπλοθήκης βίβλος, φέρουσα καί Β 109 τοΰτο μετά των αλλων άνάγραπτον καί γε τον γεννήτορα μαρτυρούσα, πλήν ούκ εχουσα πλέον είς θεραπείαν η το προφέρειν έν ταύτη τον Κομνηνον Μανουήλ βασιλέα ώς ούκ έξ Υίού, άλλα δια Λόγου τε και Υιού, δ θεολογών άπεφήνατο. Είχε δέ τι και αλλο είς τήν κατά των άμφί τον Βέκκον συνη-
γορίαν τοϊς άντιλέγουσι συναιρόμενον, καί οπλον αντικρυς ισχυρόν, δ συναπολέσθαι άνάγκη ήν, όβελισθέντος τού κεφαλαίου · φησί γαρ έκεϊσε δ
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άγιος · έκ(Ι) τοΰ Υίοΰ δε τό Πνεΰμα ού λέγομεν, δ καί αμφηκες ξίφος έδόκει τούτο μεν Ίταλοις, τοΰτο δέ καί τοις έκείνοις συνηγορούσι τω μεταμείβειν τήν πρόθεσιν. Εί γαρ άπαξ το έκ τοΰ Υίοΰ άπηγόρευται, άποκέκλεισται πάντως καί ή δια της άντιπεριχωρήσεως των προθέσεων θεραπεία τοις 20 Ίταλοϊς. Το γαρ τοΰ μεγάλου Μαξίμου, οπερ έκεϊνος προς Μαρϊνόν φησιν ώς
δηθεν συμμίξας τοις Ίταλοις καί μαθών έξ έκείνων τον νούν της προσθήκης,
Maxime le Confesseur : PG 91, 136B. (4) Jean Damascène : PG 94, 832B. 8 Μονογενή : -γεννή C 9 αύτοϋ: αύτοϋ C 10 άπαράλλακτον: -άλα- A 11 όπου : όπως Β 12 τών : τούς edd. 13 σάρκα άναλαβείν transp. ΑΒ edd. 14 Μονογενεί : -γεννή C 15 Μονογενή : -γεννή C 16 άπαράλλακτον: -άλα- Α 17 τών προθέσεων : τής προθέσεων Α τής προθέσεως Β edd. 18 τεμμάχιον : τεμά- Bekk. 19 βητώ om. Β edd. 20 τφ : τό C 21 καί om. ΑΒ edd. 22 ξυνεξαιρεϊσθαι ; συν- ΑΒ edd. 23 σφόδρ’ : σφόδ’ Α 24 γραφήν : -φεϊν Α 25 μέν : καί Bekk. 26 στήλην δέ om. edd. 27 τών om. ΑΒ 28 παρεγκλινάντων : παρεκκλ- Β 29 τούτους : -οις ΑΒ 30 μέν om. ΑΒ edd. 31 γε : τε Β edd.
10. Dolger, Regesten, n° 2108 (juillet-août 1285). La couleur rouge est réservée à l’empereur, qui signait à l’encre rouge vif, obtenue grâce au cinabre. Sur le contenu et la portée du tomos, voir PAPADAKIS, Crisis, p. 79-101.
128
GEORGES PACHYMÉRÈS
l’Église, car on voulait leur faire signer aussi le tomos, et surtout à eux, parce que, disait-on, ils étaient suspects ; on les trouva aussitôt inflexibles et opposés de toutes leurs forces. En effet, à part ces quelques-uns qui, au petit bonheur, faisaient d’abord dissidence et devenaient de chauds partisans des actions ulté rieures, tous les autres refusaient et de se plier aux flatteries et de céder aux menaces, et ils puisaient au contraire dans les actions d’hier une justification puissante. Si en effet, pour avoir signé sans aucun mouvement volontaire ni par pure complaisance, mais à cause des menaces et des châtiments, ils avaient éprouvé et éprouvaient tant de maux à cause du jugement de ces gens, et cela sans même avoir signé en matière dogmatique, que deviendraient-ils à nou veau, si certains — car nombreux étaient ceux qui dressaient des embûches — décidaient de condamner le tomos11 ? Et si cela arrivait, qui serait capable, disent-ils, de nous soustraire à leur jugement ? Aux dignitaires de l’Église qui tenaient ces propos, ces gens furent nombreux à opposer la différence de situa tion et à pousser à la signature. Comme ils n’arrivaient pas à convaincre mal gré leurs fréquents assauts, ils laissèrent peser sur eux le soupçon de mesures qu’ils n’avaient jamais connues, les chassèrent de l’assemblée commune et les considérèrent comme des ennemis. Regardant la compagnie de ces gens, qui avaient de telles exigences et tenaient de tels propos, comme un isolement et l’isolement d’avec eux comme la meilleure sécurité possible, les dignitaires de l’Église erraient en vagabonds, privés de dignité et privés de tout revenu, préférant à leur propre rang des occu pations communes. Comme ils étaient à nouveau convoqués et interrogés encore une fois et qu’on les blâmait comme d’un très grand crime de paraître s’attacher à la situation antérieure et d’avoir l’esprit dirigé de ce côté, les uns ne voulurent pas s’incliner même dans ces circonstances, préférant un soupçon inconsistant à une crainte manifeste, alors qu’ils ne savaient pas exactement ce qu’ils signe raient. Dans le tomos était en effet contenue entre autres l’explication suivante du passage du divin Damascène : bien qu’on trouve chez l’éminent théologien Damascène l’expression producteur par le Verbe, le mot n’entend pas indiquer la pure venue de l’Esprit à l’existence, mais la manifestation éternelle12*. Ce que cela signifie, ils disaient ne pouvoir le savoir et ils cherchaient à connaître la dif11. L’historien fait allusion aux signatures qui furent arrachées aux archontes ecclésiastiques, parmi lesquels il se range lui-même, avant le concile de Lyon et qui leur furent reprochées après la dénonciation de l’union par Andronic Π. 12. Déjà citée par anticipation dans le livre VI (Pachymérès, Π, ρ. 60919'21 * ), la double formule de Grégoire de Chypre (en italiques dans la traduction) constitue l’innovation qui va provoquer la destitution de son auteur. C’était un moyen habile pour établir une concordance parfaite entre les citations patristiques et faire disparaître les contradictions apparentes. En un mot, la préposition διά, appliquée au Fils, ne concerne pas la spiration du Père qui donne l’être à l’Esprit, mais la rela tion intratrinitaire entre les personnes ; en d’autres termes, la préposition ne qualifie pas l’arrivée à l’existence (τό ϋπαρξιν έχειν), mais l’existence elle-même (τό ΰπάρχειν). L’historien ne cite pas littéralement la formule de Grégoire de Chypre, que le tomos utilise une seule fois, dans l’anathème 5 (PG 142, 241A) : εί γάρ και διά τοΰ Υίοΰ παρά τισι τών άγιων έκπορεύεσθαι τό Πνεύμα τό άγιον εϊρηται, τήν είς άΐδιον εκφανσιν ή δι’ Υίοΰ λέξις ένταΰθα, οΰ τήν είς τό εϊναι καθαρώς σημαίνειν βούλεται πρόοδον. L’anathème 9 (PG 142, 242Β) contient un raisonnement identique et une terminologie voisine. L’expression de Jean Damascène qui provoqua l’élaboration de cette nouvelle théorie est citée plus haut dans le tomos (anathème 3 : PG 142, 240A) et men tionnée à nouveau dans l’anathème 9. Le texte des anathèmes est également repris littéralement par
RELATIONS HISTORIQUES, VIH, 1
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κατ’ όνομα τών ούτω δοξαζόντων τε καί λεγόντων32, μετέπειτα δέ αύτός βασι λεύς διά κινναβάρεως καθυπέγραφεν33, εϊτα δέ πατριάρχης καί έφεξής οί
άρχιερεϊς. Έπί δέ τούς τής έκκλησίας έλθόντες, έπεί κάκείνους ύποσημαίνεσθαι τόν τόμον ήβούλοντο34, καί μάλλον έκείνους ώς ύποπτευομένους, ώς ελεγον, εύθύς άνενδότους εύρισκον καί ώς εϊχον ένισταμένους, Πλήν γάρ 5 όλίγων καί τούτων όσοι τυχόν καί σχιζόμενοι πρότερον θερμοί συλλήπτορες ήσαν τών35 ύστερον, οί λοιποί πάντες ούτε θωπείαις καθυπήγοντο, οΰτ’ άπειλαΐς ύπεκλίνοντο, άλλ’ ισχυρόν σφίσιν ήν36 είς άπολογίαν τά χθές
τελεσθέντα. I Εί γάρ, μηδέν έκουσίως ούδ’ άρεσκείαις πάσαις, άλλ’ άπειλαΐς Β 112 καί κολάσεσιν ύπογράψαντες, τοσούτων37 έπειράθησαν τών δεινών, έκείνων ίο κρινόντων, καί γε πειρώνται, καί ταϋτα μηδ’ έπί δόγμασιν ύπογράψαντες, τίνες γένοιντ’38 αν αύθις, εϊ γε δόξοι τισί — πολλοί δ’ οί λοχώντες — καί τόν
τόμον καταιτιάσαιντο ; Καί εί ταϋτα γένοιτο, τίς άν έξελέσθαι ήμας, φασί, δυνατός τής έκείνων κρίσεως ; Ταύτα τοϊς τής έκκλησίας λέγουσι πολλοί μέν τινες ήσαν έκεΐνοι γιγνόμενοι39 τήν διαφοράν άντεπάγοντες τών 15
πραγμάτων καί πρός τήν υπογραφήν έρεθίζοντες · ώς δ’ ούκ έπειθον, συχνός προσβολάς ποιούμενοι, είς υποψίαν έμβάλλοντες40 ών ούκ ήδεισάν ποτ’ έκεΐνοι, τού κοινού συνεδρίου άπήλων καί ώς έχθρούς έκρινον.
Οί δέ τήν μετ’ έκείνων όμιλίαν, τοιαΰτα ζητούντων τε καί λεγόντων, έρημίαν οίόμενοι, τήν δ’ έρημίαν τήν άπ’ έκείνων οίον άσφάλειαν, περί- 20 ήρχοντο πλάνητες41, έστερημένοι μέν τιμής, έστερημένοι δέ προσόδου πάσης, καί τό είκαϊον τής διατριβής I τής καθ’ αυτούς42 τάξεως άνθαιρούμε- β 113 νοι. Ώς δέ καί αύθις προσεκαλοΰντο καί άνεκρίνοντο καί πάλιν αύθις, καί
γε μώμον σφίσι καί τό τοϊς προτέροις προσκεΐσθαι δοκεΐν κάκεϊ τόν νοΰν
έχειν έπήγον ώς έγκλημα μέγιστον, οί μέν ούδ’ ούτως ήθελον ύποκλίνεσθαι, 25 υπόνοιαν άνυπόστατον43 προτιμώντες προφανούς όρρωδίας, μή άκριβώς είδότες ό τι καί ύπογράψοιεν44. ’Ην γάρ έν τφ τόμφ πρός τοϊς άλλοις καί ή τοΰ βητοΰ τοΰ θείου Δαμασκηνού έξήγησις ούτως έχουσα ■ εί δέ καί παρά τφ θεολογικωτάτφ Δαμασκηνά) τό45 δια Λόγοι/5'1 εύρηται προβολεύς, ού(6) τήν είς τδ είναι καθαρώς τοΰ Πνεύματος πρόοδον ή λέξις δηλοΰν βούλεται, άλλά 30 τήν είς άΐδιον ëKtpavaiv46. Τοΰτο δ’ ό τι σημαίνοι47, ούκ έχειν είδέναι έφασκον
Jean Damascène : PG 94, 848D. (6) Grégoire de Chypre : PG 142, 241A. 32 δοξαζόντων τε καί λεγόντων : λεγόντων καί δοξαζόντων ΑΒ edd. 33 καθυπέ γραφεν : -φε ΑΒ edd. 34 ήβούλοντο : ήβούλλ- Β 35 τών om. ΑΒ 36 ήν σφίσιν transp. Β edd. 37 τοσούτων : τοσοΰτον ΑΒ edd. 38 γένοιντ’ : γένοντ’ Α 39 γιγνόμενοι : γινό- Β edd. 40 έμβάλλοντες : -βάλοντες C 41 πλάνητες : πλανήτες edd. 42 καθ’ αύτούς : καθ’ αύτοΰ (αύτοΰ edd.) C edd. 43 άνυπόστατον : άνύποιστον Β 44 ύπογράψοιεν : -ψειεν C 45 τό : τω ΑΒ Poss. 46 έκφανσιν corr. edd. : -φασιν ABC 47 σημαίνοι : συμαίνοι Α σημαίνει C
chacun des trois condamnés dans leur réfutation respective du tomos : Jean Bekkos (PG 141, 864925), Constantin Mélitèniôtès (Orphanos, p. 136-219) et Georges Métochitès (Histoire, Π : Cozza-Luzi, p. 179-237).
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GEORGES PACHYMÉRÈS
férence entre la venue à l’existence et la manifestation étemelle, afin de condamner l’un des mots et d’embrasser l’autre : en effet les deux mots, la venue à l’existence et la manifestation étemelle, leur semblaient d’une force identique13. Les uns, tenant ces propos, s’opposèrent jusqu’au bout ; mais cer tains demandèrent à ces gens une assurance écrite comme quoi le mot apparte nait de manière sûre à la théologie et comme quoi eux-mêmes, non seulement le patriarche, mais également les évêques, qui ont été établis au rang de didascales, s’en portaient garants, si ce n’est auprès des hommes, du moins auprès de Dieu le juge ; ayant demandé et obtenu cette garantie, ils signèrent14.
2. Comment Bekkos prit le tomos en mains et lança des accusations15. Après un court intervalle, le tomos arriva aux mains de Bekkos et l’excita à gratter qui le grattait. Il attaqua le tomos sur de nombreux autres points, mais il essaya de montrer surtout que cette interprétation n’avait pas un sens correct ; ainsi, que le mot producteur soit équivoque précisément et tantôt interprété comme cause, tantôt comme donateur, fournisseur ou simplement concesseur, ou que le mot producteur doive être simplement conservé, les deux mots, la venue à l’existence et la manifestation étemelle, indiquaient aussi nécessaire ment un seul sens, et ainsi la prétendue différence confluait avec celui-ci dans l’unité16. Π mit cela dans un écrit, qu’il envoya à certains de ses partisans, et il permit d’en juger aux personnes qui désiraient en faire l’examen correctement. De plus, il n’échappa absolument pas non plus à ces gens17 que cet homme composait de tels écrits, mais ils pensaient que ce n’était que colère momenta née et désir de vengeance, et ils ne se préoccupaient pas et faisaient fi de l’écri vain. L’écrit circula largement à travers Constantinople. Les auditeurs gardaient chacun leur quant à soi, pour ne pas paraître se blâmer eux-mêmes, mais ils affirmaient qu’il fallait prêter la plus grande attention possible, de peur que le discours ne devienne plausible et qu’ils ne soient pris eux-mêmes entre deux rivaux18. La réfutation de Bekkos donna à réfléchir à beaucoup, et on soumit son interprétation à un examen approfondi et minutieux, surtout que les signa taires eux-mêmes n’avaient pas signé non plus avec toutes les garanties, mais en s’appuyant sur la lettre émise par ces gens. 13. L’historien reprend ainsi l’argumentation de Jean Bekkos, qui refusait de distinguer, s’agis sant de la procession de l’Esprit et des relations trinitaires ad intra, l’acte initial d’exister (ou la venue à l’existence) et l’existence elle-même dans sa durée ; voir ci-dessous, VIII, 6-11. 14. La hiérarchie synodale, incluant sans doute le patriarche lui-même, a fourni aux clercs un document dans lequel elle se portait garante de l’orthodoxie de la distinction théologique établie par Grégoire de Chypre. Au vu de cet acte (dont la mention devrait figurer dans les Regestes patri arcaux), les archontes de Sainte-Sophie signèrent à leur tour le tomos. Celui-ci porte la signature de trente archontes ecclésiastiques, parmi lesquels figure Georges Pachymérès ; voir Laurent, Bla chernes,148-149. 15. Cf. Bekkos, Réfutation du tomos du Chypriote : PG 141, 863-926 ; Métochitès, Histoire, I : Cozza-Luzi, p. 172-173 ; ΙΠ : p. 321-322. 16. Dans sa réfutation du tomos, Jean Bekkos attaque à maintes reprises la double expression controversée ; voir surtout PG 141, 872C D, 878D-879A, 892B. Sur les réactions au tomos de Gré goire de Chypre, voir Papadakis, Crisis, p. 102-114. 17. C’est-à-dire aux évêques. 18. Comme le suggère la phrase suivante et malgré l’ambiguïté due à l’emploi de pronoms, le passage semble s’appliquer, plutôt qu’aux évêques membres du synode, aux archontes ecclésias-
RELATIONS HISTORIQUES, VIII, 1-2
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καί τήν διαφοράν έζήτουν μαθεϊν τής τ’ εις τό είναι προόδου καί άϊδίου έκ-
φάνσεως48, ϊνα τήν μέν τών λέξεων άποβάλωνται49, τήν δ’ ένστερνίσωνται · είναι γάρ αύτοϊς δοκούσας τάς λέξεις ταυτοδυνάμους, τήν τε είς τό είναι
πρόοδον καί τήν εις άΐδιον έ'κφανσιν50. Καί οί μέν, ταΰτα λέγοντες, είς τέλος άνθίΐσταντο ■ ένιοι δ’ άσφάλειαν παρ’ έκείνων ζητήσαντες έ'γγραφον51 Β 114 ή μήν άσφαλώς εχειν τής θεολογίας τήν λέξιν καί αύτούς έκείνους, εί μή παρ’ άνθρώποις, άλλά γε παρά Θεώ κρίνοντι τόν λόγον ύπέχειν, ού πατριάρχην52 μόνον, άλλά καί άρχιερεϊς τούς είς διδασκάλων τεταγμένους άξίαν, ταΰτα ζητήσαντες καί λαβόντες, ύπέγραφον.
β'. 'Όπως είς χεϊρας λαβών τόν τόμον ό Βέκκος κατητιάτο. 10 Όλίγον τό μεταξύ, καί είς χεϊρας γεγονώς ô τόμος τώ Βέκκφ παρέκνιζεν άντιξύειν τόν ξύοντα(7). Καί δή κάν53 πολλοΐς μέν άλλοις τοΰ τόμου έπελαμβάνετο54, ταύτην δέ μάλιστα τήν έξήγησιν μή καλώς εχουσαν τής έννοίας έπειράτο δείκνύειν, ώς ή μήν55 όμωνυμιζομένου δήθεν τοΰ προβο-
λέως, καί ποτέ μέν είς αϊτιον έκλαμβανομένου, ποτέ56 δέ είς δότην καί χο- 15
ρηγόν
τε
καί
άπλώς
παροχέα,
ή
εί
μέλλοι
άπλοΰν τό
προβολεύς
συντηρεϊσθαι, μιας έννοίας δηλωτικός είναι άνάγκη καί άμφοτέρας τάς λέξεις, τήν τε εις τό είναι πρόοδον καί τήν είς άΐδιον έκφανσιν57, καί οΰτως είς ταύτον συντρέχειν έκείνφ τόν ώς δήθεν διαφερόμενον. Τοΰτο γράψας καί πέμψας τισι τών αύτοΰ58, παρείχε τήν περί τούτων κρίσιν τοϊς όρθώς 20
έξετάζειν έθέλουσιν. Ού μήν δέ άλλ’ ούδ’ έκείΐνους έλελήθει59 πάντως Β 115 τοιαΰτα γράφων έκεϊνος, όργήν δέ ταΰτα καί μόνην τέως καί τοΰ άντιλυπεϊν60 όρεξιν φοντο είναι καί ήφροντίστουν καί κατημέλουν61 γράφοντος. Πολύ δ’ ύφεϊρπε τοΰτο άνά τήν Κωνσταντίνου, περί μέν τοΰ καθ’ αύτόν ύποστελλομένου τών άκουόντων έκάστου, ώς μή δοκοϊεν άφ’ έαυτών μέμ- 25 φεσθαι, δεϊν δέ καί ώς ένήν προσέχειν λεγόντων, μήπως ό λόγος εχοι62 τό πιθανόν καί μέσον δυοϊν έριζόντοιν63 αύτοί κινδυνεύοιεν. "Εφερε δέ
πολλοΐς νοΰν ή τοΰ Βέκκου άντίρρησις, καί έφιλοκρίνουν64 άκριβώς τήν έξήγησιν, καί μάλλον δτι ούδ’65 αύτοί γε οί ύπογράψαντες ύπ’ άσφαλέσιν66 ύπέγραφον, άλλά τώ παρ’ έκείνων έπερειδόμενοι γράμματι.
(7) Leutsch, I, ρ. 315 n° 48 ; Π, ρ. 689 η0 20.
48 έκφάνσεως : -φάσεως Β 49 άποβάλωνται : -βάλλω- ΑΒ edd. 50 έκφανσιν corr. edd. : -φασιν ABC 51 έγγραφον om. et mg. suppl. altéra manus C 52 πατριάρχην : -ης AB 53 κάν : κάν B Poss. 54 έπελαμβάνετο init. fol. iter. A 55 ή μήν : ήμην C ή μή edd. 56 καί ante ποτέ add. Β Poss. 57 έκφανσιν corr. edd. : -φασιν ABC 58 αύτοΰ : αύτοΰ ΑΒ edd. 59 έλελήθει : έληλή- Α 60 άντιλυπεϊν : -πήν Α 61 κατημέλουν : -μέλλουν Β 62 έχοι : -ει C 63 δυοϊν έριζόντοιν : δυοϊν έριζόντων ΑΒ 64 έφιλοκρίνουν : έφιλλο- Α έφυλλο- C Poss. έφυλο- Bekk. 65 ούδ’ : ούδέ C 66 ύπ’ άσφαλέσιν : έπ* άσφαλέσιν Β έπ’ άσφάλειαν edd. tiques, qui risquaient d’être pris entre les partisans de Grégoire de Chypre et les tenants de la posi tion de Jean Bekkos.
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GEORGES PACHYMÉRÈS
3. Le cas d’Eskammatisménos, et comment le tomos fut mis en accusation19. Il arriva un incident à propos du chartophylax Eskammatisménos20 ; en effet, Moschampar avait abandonné à la fois sa charge et le patriarche pour quelque motif mesquin et avait pour cette raison entraîné à sa suite Pentaklèsiôtès21. L’incident excita aussi l’hostilité d’Eskammatisménos envers le patriarche. Comme ils ne pouvaient combattre ce dernier, ils se tournèrent vers le tomos, gloire de la sûreté des dogmes, soucieux de remporter auprès d’un grand nombre une contestation qui n’était pas vaine. Et voyant palpiter encore la cri tique portée par Bekkos contre le tomos, ils s’acharnèrent eux aussi contre cet écrit et aiguisèrent leur couteau. Encouragés donc par de plus grands élans, ils circonviennent aussi les évêques les plus éminents, dont les plus importants et les premiers étaient Jean d’Éphèse22, encore absent, Daniel de Cyzique23 et Théolepte de Philadelphie, qui avait l’assurance de jouir auprès du grand logo thète d’une grande et insigne familiarité24. A la lecture du tomos, ils n’acceptè rent pas eux non plus l’interprétation dans une certaine mesure. Identifier donc la venue et la manifestation, et de plus blâmer l’auteur d’avoir la même opinion que Bekkos, ils ne le jugeaient pas sensé ni par ailleurs convenable et facile à défendre : en effet il semblerait dès lors à la foule qu’ils censuraient Bekkos pour méfaits et non pour violation des dogmes, puisque eux aussi, poussés par la nécessité de la vérité, professaient la même théologie que lui, et que, ce qu’ils semblaient fuir par jalousie, ils le confessaient par amour de la vérité. Le fait donc d’accuser ainsi le tomos, ils décidèrent qu’il fallait l’éviter. Mais que Grégoire accepte le terme producteur, employé de manière spécifique par les pères pour la causalité de l’Esprit, comme le terme géniteur est employé pour la causalité du Verbe le Fils unique, pour l’appliquer, dans un sens équivoque, à la simple manifestation et non proprement à la causalité de l’Esprit, qu’il appelait venue, en rejetant le mot cause, cela ils ne le jugeaient pas irrépro chable25, et ils le poursuivirent dès lors pour violation des dogmes. Ils le mur muraient donc déjà entre les dents, mais leurs signatures au tomos ne leur per mettaient pas de le dire ouvertement devant tous. Ils cherchaient donc à établir 19. Cf. Grègoras : Bonn, I, p. 1779-17813 ; Métochitès, Histoire, ΙΠ : Cozza-Luzi, p. 323-325. 20. L’historien ne précise pas quel incident provoqua la brouille entre le patriarche et son col laborateur le plus direct, le chartophylax Michel Eskammatisménos (PLP, n° 6146), dont l’Histoire ne présente pas d’autre mention ; sur le chartophylax, voir Darrouzès, Offikia, p. 345-349, 508525. 21. Georges Moschampar était intervenu dans le débat organisé aux Blachernes entre Jean Bek kos et Grégoire de Chypre (VII, 35). Il était alors chartophylax et il signa précisément le tomos d’août 1285 en cette qualité (Laurent, Blachernes, p. 14819·'1). Jean Pentaklèsiôtès (PLP, n° 22325), qui avait signé le même document comme diacre (ibidem, p. 14821), retrouva par la suite la faveur de l’empereur (voir Laurent, Regestes, n° 1504 : 1286-1289). J’ai retenu la graphie pro bable de l’archétype, qui est indirectement attestée par ailleurs (PLP, n° 22317) ; la Version brève, comme les copies du tomos, donne au patronyme une forme plus classique : Pentekklèsiôtès. 22. De Jean Cheilas (PLP, n° 30764), métropolite d’Éphèse, on a conservé un écrit sur le schime arséniate ; voir Darrouzès, Documents, p. 88-90. 23. Daniel Glykys (PLP, n° 4263) occupa le siège de Cyzique de 1283 à 1289. Avant leur épis copat, Jean Cheilas et Daniel Glykys vivaient dans la même communauté monastique (Laurent, Regestes, n° 1464-1465 : 1283-1285). 24. C’est la première mention, dans l’Histoire, de Théolepte de Philadelphie (PLP, n° 7509), qui était un proche du grand logothète et protovestiaire Théodore Mouzalôn. Les trois évêques
RELATIONS HISTORIQUES, VHI, 3
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γ'. Τά κατά τόν Έσκαμματισμένον καί όπως κατητιάτο ô τόμος. Συμβάν δέ τι καί περί τόν Έσκαμματισμένον67 χαρτοφύλακα — δ γαρ Μοσχάμπαρ68 καί προαπέστη άμα μέν όφφικίου, άμα δέ καί πατριάρχου,
μικροψυχήσας έπί τισι, καί διά ταΰθ’ έπόμενον έαυτώ καί τόν Πεντακλησιώτην69 ειχεν — έπέρρωσε κάκείνου τήν περί τόν πατριάρχην δυσμένειαν, 5 καί γ’ ούχ οίοί τ’ οντες αύτω διαμάχεσθαι, πρός τόν τόμον άπεϊδον, I δόξαν β 116
άσφαλείας δογμάτων, μή κενήν διαφοράν παρά πολλών άποίσεσθαι προνοούμενοι. Καί δή παρασπαίρουσαν έτι όρώντες τήν παρά τοΰ Βέκκου τώ τόμφ μέμψιν, τοϊς γεγραμμένοις έπιφυέντες καί ούτοι, τήν μάχαιραν ώξυναν. Όρμαϊς γοΰν παρακροτηθέντες μείζοσι, καί τούς δοκοΰντας προκατα- ίο λαμβάνουσι τών άρχιερέων, ών καί μείζους καί πρώτοι δ Εφέσου τ’ ήσαν
Ιωάννης, έτι άπών, δ Κυζίκου70 Δανιήλ καί δ Φιλαδέλφειας Θεόληπτος, δς δή καί παρά τφ μεγάλω λογοθέτη πολλήν καί μεγάλην είχε κατά πληρο φορίαν τήν οικειότητα · οϊ δή καί71 μέχρι μέν τίνος καί αύτοί, διερχόμενοι
τά τοΰ τόμου, ού προσαπεδέχοντο τήν έξήγησιν. Τό γοΰν ταυτίζειν τήν τε 15 πρόοδον, τήν τ’ έκφανσιν72, καί έπί τούτοις τόν γράψαντα καταμέμφεσθαι ώς
ταύτά τφ Βέκκφ δοξάζοντα, ούκ έκρινον συνετόν73 ούδ’ άλλως εύσχημον καί είς άπολογίαν εύπρόσωπον · δοκεϊν γάρ τοϊς πολλοϊς έντεΰθεν έπί κακίαις
εύθύνειν τόν Βέκκον καί ού διά δογμάτων παραβασίαν, οίς δτι καί αύτοί, άληθείας άνάγκη συνελαυνόμενοι, τά αύτά έκείνφ θεολογοΰσι, καί δ φεύ- 20 γειν έδοξαν βασκανίας χάριν, τοΰθ’ δμοίλογοΰσιν άληθείας ένεκα. Τό γοΰν β 117 ούτω τόν τόμον καταιτιάσθαι ούκ έγνωσαν δεϊν · τό δ’ δτι τό προβολεύς όνομα, 74 ίδιοτρόπως παρά τών πατέρων έπί τοΰ αιτίου τοΰ Πνεύματος παραλαμβάνεται75, ώσπερ καί τό γεννήτωρ76 έπί τοΰ αιτίου τοΰ μονογενοΰς Λόγου, αύτός δμωνυμίσας77 έπί τής άπλώς έκφάνσεως έξελάβετο καί ούκ έπί 25
τής αιτίας τοΰ Πνεύματος καθαρώς, ήν δή78 καί πρόοδον λέγων, τήν λέξιν άπέφασκε, τοΰτ’ ούκ ήφίουν άκαταιτίατον καί παραβασίας έκεϊνον έντεΰθεν δογμάτων έγράφοντο. Τό μέν ούν ύπ’ όδόντα παρά τούτων καί έτι ύφεϊρπε79,
τό δέ καί άναφανδόν λέγειν πρός πάντας αί έπί τφ τόμφ ύπογραφαί σφών ούκ έπέτρεπον. Έζήτουν ούν εύπρεπή καταστήσασθαι80 τήν κατηγορίαν καί 30
67 Έσκαμματισμένον : έσκ- edd. 68 Μοσχάμπαρ : -χάπαρ Β 69 Πεντακλησιώτην : πεντακκλ- A ante corr. Β πεντεκκλησιώτην Bekk. 70 Κυζίκου : -ήκου Β 71 καί om. C 72 έκφανσιν: -φασιν AC 73 συνετόν: ξυν- ΑΒ edd. 74 ô ante Ιδιοτρόπως add. Bekk. 75 παραλαμβάνεται : λαμβανόμενον ΑΒ 76 γεννήτωρ : -τορα Β 77 δμωνυμίσας : ώμον- Α -ήσας Β Poss. 78 δή om. ΑΒ edd. 79 ύφεϊρπε : έφedd. 80 καταστήσασθαι : -στήσαι ΑΒ edd.
avaient apparemment lu le tomos de Grégoire de Chypre d’une manière distraite dans un premier temps, puisqu’ils l’avaient signé tous trois (Laurent, Blachernes, p. 144-147 : n° 1, 3 et 31), comme l’historien le souligne plus bas. 25. Selon les trois métropolites, le mot προβολεύς ne pouvait être appliqué qu’à la spiration ou à la causalité de l’être de l’Esprit (la « venue à l’existence », dans la terminologie de Grégoire de Chypre, qui évite le mot « causalité »), et non à la relation intratrinitaire (la « manifestation éter nelle », dans la terminologie de Grégoire de Chypre).
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GEORGES PACHYMÉRÈS
une accusation plausible et à faire vraiment de Bekkos un autre Nessos, qui, même après la mort, combattit le très grand Héraclès26. Et bientôt, soit le hasard, soit le courroux divin, je ne sais, fournit une raison.
4. Le cas de Marc, et comment le scandale des évêques fut allumé27. En effet un moine nommé Marc, issu d’une race étrangère aux Romains et adonné à la science, avait, depuis longtemps, l’habitude de fréquenter le patriarche et de suivre son enseignement ; il lui parut alors bon, je ne sais pour quelle raison, de soutenir lui-même les dogmes par un écrit28 ; il écrit une soidisant réfutation et la présente au patriarche. Celui-ci prit l’écrit entre les mains, le parcourut et s’arrêta à certains points ; comme il avait l’habitude de le faire autrefois, à la manière du maître il fit certaines corrections de sa propre main, et il lui rend l’écrit. Ayant dès lors reçu l’assurance d’apparaître comme quelqu’un qui avait écrit en faveur des dogmes, Marc montra son écrit à la foule avec assurance, en ajoutant qu’il l’avait montré aussi au patriarche et que celui-ci avait fait quelques corrections, établissant dès lors le texte de l’édition. Aux quelques personnes qui reçurent l’écrit et apprirent par là que lui-même donnait un sens équivoque au mot producteur29, il sembla que le patriarche ne pouvait éviter d’être accusé : en effet le patriarche avait aussi la même opinion, puisque, après avoir pris l’écrit en mains et l’avoir parcouru, il avait fait cer taines corrections et marqué sa correction avec ses propres lettres, mais qu’il avait laissé ce mot comme inattaquable, de sorte qu’il dévoilait et montrait dans l’écrit de Marc l’énigme du tomos, pourrait-on dire, ainsi que la subtilité et l’ar tifice de sa pensée. Théolepte reçut donc rapidement l’écrit de Marc et se rendit auprès du grand logothète, un homme savant et passionné pour la sûreté des dogmes, de sorte que beaucoup lui faisaient confiance30 ; il produit l’écrit, le lit avec la plus grande attention possible et, comme il avait pris soin de relever au préalable des erreurs sur de nombreux points, il lui demanda si tel était bien son avis et s’il en convenait avec lui. Et le grand logothète de le reconnaître aussitôt, de repousser et de rejeter l’écrit comme absolument pervers et téméraire31 ! Comme il montrait ses réserves devant cet écrit qui contenait la plus grossière 26. Au moment de mourir sous la flèche d’Héraclès, le centaure Nessos s’assura une vengeance posthume en remettant à Déjanire un philtre qui allait imbiber la tunique d’Héraclès et le faire mou rir brûlé vif. La réfutation du tomos de Georges de Chypre par Jean Bekkos allait jouer le même rôle que le philtre de la mythologie, car, même après sa condamnation et sa déportation, Jean Bekkos allait causer la chute du patriarche, comme l’annonçait déjà la première phrase du livre VIH. 27. Cf. Marc, Rapport au synode : A. Papadakis, Gregory II of Cyprus and an unpublished report to the synod, Greek, Roman, and Byzantine Studies 16, 1975, p. 236-239 ; Grégoire de Chypre, Confession : PG 142, 247-252. 28. Le moine Marc (PLP, n° 17087), qui avait été l’élève de Grégoire de Chypre et qui était d’origine juive, composa son traité de théologie en 1288. L’écrit est perdu, mais il est connu grâce au Rapport qu’adressa le même Marc au synode pour se justifier et reporter sur Grégoire de Chypre les ambiguïtés de son opuscule. Le Rapport a été édité par A. Papadakis (voir la note précédente), qui l’a également traduit (The Orthodox Theological Review 21, 1976, p. 147-157 ; Crisis, p. 168171) et largement commenté (Greek, Roman, and Byzantine Studies 16, 1975, p. 227-236 ; Crisis, p. 115-131). 29. D’après le Rapport, c’est plutôt à la formule de la « procession par le Fils » (έκπορεύεσθαι διά τοϋ Υίοΰ) qu’était donné un sens équivoque : alors qu’au sens strict, le mot
RELATIONS HISTORIQUES, VIII, 3-4
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δεϊξαι τόν Βέκκον Νέσσον81 άλλον άντικρυς, δς δή καί μετά θάνατον τόν
μέγιστον Ήρακλέα κατηγωνίσατο. Καί ταχύ παρέσχεν αιτίαν ούκ οιδα εϊτε γ’ ή τύχη, εϊτε μήν τό δαιμόνιον μήνιμα.
δ'. Τά κατά τόν Μάρκον καί όπως άνήφθη τό τών άρχιερέων σκάνδαλον. Μοναχός γάρ τις Μάρκος τοϋνομα, έκ γένους έξωτέρου 'Ρωμαίων ών καί 5 πρός λόγον φιλοτιμούμενος, συνήθειαν έχων πρός πατριάρχην έκ τού πάλαι82 φοιτάν αύτω καί διδάσκεσθαι, τότε δόξαν έκείΐνφ, ούκ οϊδ’ όπόθεν83, B 118 συνιστάν αύτόν έκ λογογραφίας τά δόγματα, γράψας ώς δήθεν τά είς άντίρ-
ρησιν, έμφανίζει τφ πατριάρχη. Ό δ’ άνά χεϊρας λαβών τε καί διελθών καί τισιν έπιστήσας καί, ώς εϊωθε πάλαι ποιεϊν, διδασκάλου τρόπον χερσίν 10 οίκείαις τιν’ άττα διορθωσάμενος, άποδίδωσιν. Εντεύθεν ό Μάρκος, λαβών τά πιστά ώς τις είναι δόξας καί ύπέρ δογμάτων γράψας, τό γραφέν ένεφάνιζε τοϊς πολλοΐς θαρρούντως, προστιθείς84 ώς καί πατριάρχη έμφανίσειε τούτο
καί ώς85 έκεϊνος τινα διορθώσειεν, έγκαθιστών έντεΰθεν τά τής έκδόσεως. Ταύτα λαβούσί τισι καί μαθούσιν έκεΐθεν ώς καί αύτός όμωνυμίζει86 τήν 15 λέξιν τήν προβολεύς, άφυκτον εχειν τόν πατριάρχην έπί τή κατηγορία έδόκει · είναι γάρ κάκεϊνον ταύτά87 φρονοΰντα, οίς ότι, λαβών είς χεϊρας τά γράμματα καί διεξελθών, άλλα μέν διωρθώκει καί οίκείοις γράμμασι διεσήμηνε τήν διόρθωσιν, αύτήν δέ τήν λέξιν άκαταιτίατον εϊασεν, ώστε τόν88 έν τώ τόμφ γρίφον, ώς άν τις εϊποι89, καί τό τής γνώμης γλαφυρόν τε 20 καί ύπουλον έν τώ τοΰ Μάρκου παραγυμνώσαι καί δεϊξαι γράμματι.
Ταχύ γοΰν τό τοΰ Μάρκου γράμμα λαβών δ Θεόληπτος, έπιστάς τω μεγάλω λογοθέτη, άνδρί λογίω καί περί τήν τών δογμάτων έκκαιομένφ, ώς γε90 πολλούς πιστεύειν, I άσφάλειαν, έμφανίζει91 καί μεθ’ όσης εϊποις92 τής B 119 έπιστάσεως διεξέρχεται93, καί γε προοικονομησάμενος94 τό κακόδοξον έκ 25 πολλών, εί οΰτως έχοι καί αύτφ ξυνδοκοίη, διεπυνθάνετο. Καί τόν όμο λογεϊν παραυτίκα καί καταρριπτεϊν τε καί άποβάλλεσθαι ώς κακώς έχον καί τολμηρώς τό σύμπαν. Ταΰτ’ έκείνου διευλαβουμένου περί τά γράμματα ώς τό
81 Νέσσον corr. Bekk. : νέσον ABC Poss. 82 έκ τοΰ πάλαι πρός πατριάρχην transp. ΑΒ edd. 83 οϊδ’ όπόθεν : οϊδ’ άπόθεν Poss. οϊδα πόθεν Bekk. 84 προστιθείς otn. et mg. suppl. altéra manus C 85 ώς om. B edd. 86 όμωνυμίζει : -ειν B 87 ταύτά : ταΰτα edd. 88 τόν corr. Bekk. : τώ A τό BC Poss. 89 εϊποι : εϊπη B edd. 90 ώς γε : ώστε edd. 91 έμφανίζει : έκφ- C edd. 92 εϊποις : εϊπης Β edd. 93διεξέρχεται : -έρχετο C Poss. -ήρχετο Bekk. 94 προοικονομησάμενος : -ισάμενος C* έκπόρευσις était réservé à la « venue à l’existence », il aurait simplement indiqué ici, à titre exceptionnel, la « manifestation étemelle ». Mais l’expression de Jean Damascène (προβολεύς διά Λόγου) présentait le même problème de double interprétation. 30. Théolepte de Philadelphie et le grand logothète Théodore Mouzalôn sont déjà mentionnés dans le chapitre précédent. 31. La syntaxe, difficile à justifier par ailleurs, vient souligner la vivacité de la réplique ; sur l’emploi de ces infinitifs en construction indépendante, dans la présente proposition comme dans la suivante, voir A. Failler, Trois particularités syntaxiques chez Georges Pachymérès, REB 45, 1987, p. 184-193 (n° 19).
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GEORGES PACHYMÉRÈS
erreur sur les dogmes, l’évêque de Philadelphie de produire aussitôt le tomos et de dire : « En quoi ce que dit le patriarche te paraît-il différer de cela ?» Le grand logothète prêta aussitôt lui aussi son attention au mot32 et fit le même aveu, et il accusa le patriarche d’ignorance très grave. Une fois connue de la foule, l’affaire arrive aussi jusqu’aux oreilles mêmes de l’empereur. S’appli quant à son tour à ce qui était dit et voyant de nombreuses personnalités porter des accusations, il décida qu’il fallait corriger le discours33 dans le sens de ce qui apparaîtrait comme la plus grande piété : il n’était pas bon en effet que ces gens, qui accusaient d’autres de transgression à l’endroit des dogmes, soient pris à le faire eux aussi et qu’ils semblent guérir le mal par le mal. Le patriarche et les siens ne pouvaient l’ignorer, mais il apprend lui aussi ce qui se passe, et il ne supporta pas d’être injurié : alors qu’il était un si grand savant et paraissait si grand dans la science des dogmes, on l’accusait lui aussi de transgression, et de la plus grave, comme on voulait en persuader. C’est pourquoi, comme on le priait de corriger lui-même l’erreur, il s’indigna ; on ne put le persuader de confesser l’erreur contenue dans ses écrits, mais il se mit dans une arrogante colère. Dès lors, ils se rendirent auprès de l’empereur, accu sèrent le patriarche de présomption et d’hérésie et se séparèrent peu à peu de lui, sous prétexte qu’il n’était pas tombé par ignorance ou duperie, mais par jugement.
5. Le cas des patriarches, celui d’Alexandrie et celui d’Antioche34. De fait, les événements précédents les poussèrent à être et à se montrer tels35. Ce fut en premier lieu l’affaire d’Athanase d’Alexandrie, à qui on infligea auparavant nombre de traitements pénibles, poussant l’âpreté des malheurs jus qu’à l’exil même, pour qu’il signe le tomos ; mais cet homme, après de nom breuses vexations, ignora le tomos, en affirmant qu’il n’avait pas à juger en sa qualité d’étranger et qu’il semblait ignorant de nos affaires malgré toutes ses connaissances, mais de lui-même il composa et signa une autre confession, cette confession des saints toute rebattue qui n’avait rien d’obscur et de sus pect36. Ce fut en deuxième lieu l’affaire d’Arsène d’Antioche : il avait suffi d’entendre qu’il fut présenté à l’église au roi d’Arménie pour qu’il fût accusé du pire et exclu des diptyques37. 32. C’est-à-dire au mot προβολεύς (producteur), qui provoqua la rédaction du tomos et que Grégoire de Chypre appliquait à la « manifestation étemelle », et non à la « venue à l’existence ». 33. C’est-à-dire le tomos rédigé par Grégoire de Chypre. 34. Cf. Métochitès, Histoire, ΠΙ : Cozza-Luzi, p. 323. 35. L’historien énumère les raisons qui poussèrent les opposants (le pronom τούτους, dont l’antécédent n’apparaît pas clairement, désigne les évêques) à se déclarer ouvertement contre le patriarche. Remarquons que le titre du chapitre ne convient qu’aux deux premières raisons invo quées et laisse ainsi en suspens la troisième raison. 36. Athanase d’Alexandrie (voir Pachymérès, Π, p. 406 n. 3), qui accepta de cautionner les mesures prises en 1283 (VII, 8 et 19), excipa à nouveau, comme une douzaine d’années plus tôt (voir Pachymérès, Π, p. 547l?’24), de sa qualité d’étranger pour refuser de prendre parti dans une querelle propre, selon lui, à l’Église de Constantinople. Réfractaire à toute discussion théologique, comme le montre son intervention dans le débat entre Jean Bekkos et Grégoire de Chypre (VII, 35), il se contenta de signer une formule conventionnelle et traditionnelle. La signature d’Athanase ne figure pas en effet au bas du tomos de 1285 (Laurent, Blachernes, p. 143).
RELATIONS HISTORIQUES, VKI, 4-5
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μέγιστον έχοντα σφάλμα περί τά δόγματα, τόν Φιλαδέλφειας αύτίκα τόν τόμον έξενεγκεϊν καί · « Τί γε άλλο, φάναι, δοκεϊ σοι πρός ταϋτα τό παρά τοΰ πατριάρχου λεγόμενον ; » Έπέστησε κάκεϊνος εύθύς τή λέξει καί τά αύτά ώμολόγει καί άγνοιας τόν πατριάρχην μεγίστης έγράφετο. Καί τό πράγμα, δήλον τοϊς πολλοϊς γεγονός, μέχρι καί αύτών τών βασιλικών άκοών 5 άνεισιν. Ό δέ καί αύτός έπιστήσας τοϊς λεγομένοις καί πολλούς καί μεγά λους βλέπων τούς καταιτιωμένους, δεϊν έγνω διορθοΰν τόν λόγον πρός ο τι καί δόξοι τό εύσεβέστατον · μηδέ γάρ είναι καλόν αύτούς, άλλοις έγκαλοΰντας παραβασίας περί τά δόγματα, ένέχεσθαί γε καί τούτους καί κακώ(8)
τό κακόν ίάσθαι δοκεΐν. 10 Ταϋτα τοϊς περί τόν πατριάρχην ούκ ήν άγνοεϊν, άλλά κάκεϊνος άκούει τό δράμα καί ούκ άνεκτώς ύβριοίπαθών95 εϊχεν, εϊ, τοιοΰτος ών έν λογίοις καί β 120 τοιοΰτος δοκών96 έν δογμάτων έπιστήμη, παραβασίας καί αύτός έγκαλοϊτο97,
καί τής μεγίστης, ώς έπειθον. Όθεν καί άξιούμενος διορθοΰν τό σφαλέν αύτός, έν δεινώ ποιούμενος, τό σφάλμα όμολογεϊν έν τοϊς αύτοΰ98 συγγράμ- 15 μασιν" ούκ έπείθετο, άλλα καί προσωργίζετο1 ύπερηφανών. Τό δ’ έντεΰθεν, προσιόντες βασιλεϊ, πεισμονής ένεκάλουν καί γ’ αίρέσεως, καί άπεσχίζοντο
κατ’ όλίγον έκείνου ώς μή άγνοίμ δήθεν καί ξυναρπαγή περιπεσόντος, άλλά
καί γνώμη. ε'. Τά κατά τούς πατριάρχας, τόν τε Αλεξάνδρειάς καί τόν Αντιόχειας. 20 Τά γάρ πρό τοΰ ήπειγον τούτους τοιούτους είναι τε καί φαίνεσθαι. Τά δ’ ήσαν πρώτον μέν τό τοΰ Αλεξάνδρειάς Αθανασίου, δν πολλοϊς ύπήγον τοϊς χαλεποϊς πρότερον, μέχρι καί αύτής έξορίας περιστάντες τήν2 δριμύτητα
τών κακών, έφ’ ώ τόν τόμον καθυπογράψειε, κάν έκεϊνος μετά πολλάς έπηρείας τόν μέν τόμον, ώς μή δοκιμάζειν έχων ώς άλλοεθνής καί τών 25 ήμετέρων δοκών άξύνετος δ τοσοΰτος3 τήν γνώσιν, παρεθεώρει, άλλην δέ τινα δμοίλογίαν έξ έαυτοΰ4 καί5 έγραφε καί ύπέγραφεν, αύτήν δή τήν τών β 121
άγιων καί6 κατημαξευμένην, μηδέν τό άσαφές καί ύπονοούμενον έχουσαν. Δεύτερον τό κατά7 τόν Αντιόχειας Αρσένιον, πώς μόνον άκουσθέν συσταθείς έπ’ έκκλησίας τώ ήηγί Αρμενίας, τά έσχατα κατεγνώσθη καί τών 30 διπτύχων έξεβάλετο8.
(8) Cf. Hérodote, 3, 53.
95 ύβριοπαθών : ύβροπαθων Β 96 δο[κών init. lin. iter. A 97 έγκαλοϊτο : -εϊτο ΑΒ Poss. 98 αΰτοϋ : αύτοΰ ΑΒ edd. 99 συγγράμμασιν : γράμμασιν ΑΒ edd. 1 προ]σ[ωργίζετο init. lin. iter. A 2 τ[ήν init. lin. om. A 3 τοσοΰτος : τόσος C 4 έξ έαυτοΰ om. AB 5 καί om. AB edd. 6 καί om. AB 7 τό κατά om. AB 8 έξε βάλετο : -βάλλετο B edd.
37. Laurent, Regestes, n° 1498 (1286-1287). L’historien a mentionné plus haut (VII, 19) la rencontre d’Arsène avec le roi d’Arménie dans l’enceinte d’une église.
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GEORGES PACHYMÉRÈS
Ce fut aussi parce que le patriarche avait laissé sans sépulture et sans com mémoration le père de l’empereur38, qui paraissait avoir péché à propos de l’Église, parce qu’il avait traité de même sa première épouse pour la commé moration triomphale39 et, en troisième lieu, sa mère, car, si celle-ci n’avait pas présenté elle-même sa profession de foi, il ne l’aurait pas reçue en commu nion40. Grand était le blâme porté contre le patriarche, parce qu’il ne voulait pas, alors qu’il semblait avoir fait erreur, se corriger, mais qu’il s’entêtait et voulait infliger à l’Église le blâme, et le pire de tous les blâmes. 6. Départ du patriarche Grégoire du patriarcat41. Les dispositions de l’empereur à son égard se dégradèrent donc pour cette raison, et les ennemis du patriarche acquirent de plus en plus de force, jusqu’à ce que le dénommé Athanase arriva et conseilla précisément son départ42. L’empereur communiqua en effet son opinion à cet homme, qui approuva luimême la mesure, au point de s’engager à venir auprès de lui pour le lui conseiller. Le patriarche refusa et resta sourd à toutes les paroles ; un dimanche, il fit un sermon au peuple, disant que beaucoup se soulevaient contre lui et qu’il ne serait pas capable à lui seul de s’opposer à un grand nombre, et cela alors que les Arséniates promettaient de faire la paix, s’il s’en allait luimême, et enfin qu’il s’en allait pour les éprouver, ajoutant que, s’ils ne faisaient pas la paix grâce à son absence, il reviendrait et les poursuivrait comme une bête sauvage ; et il s’en va et se rend au monastère des Hodègoi43 ; il ne cessa pas pour autant complètement ses fonctions, mais, comme les évêques et les clercs de son entourage accouraient ensemble, on réunit des synodes, on rendit à nouveau des jugements44, on administra de nouveau les affaires ecclésias tiques, alors que le patriarche continuait à être commémoré. Mais le scandale à propos du patriarche n’était pas refréné, mais il grossit plutôt, une fois arrivé Jean d’Éphèse45, que les ennemis du patriarche avaient circonvenu de loin, et le souverain doutait que, tant que le patriarche était commémoré, il pourrait être lui-même sanctifié par les sacrifices. C’est pourquoi, de nombreux événements étant survenus dans l’intervalle, ses ennemis, qui en avaient la latitude, turent son nom dans les offices et réclamèrent sa démission, afin de pouvoir désigner l’homme digne. 38. Corollaire des exigences formulées par le synode à l’égard de l’impératrice Théodora (VII, 19), la décision de Grégoire de Chypre est également rapportée par Métochitès (Histoire, I : Cozza-Luzi, p. 105 ; ΠΙ : p. 357) et doit sans doute être placée au printemps 1283. Sur la suppres sion de la commémoration de Michel VIH, voir ci-dessus, VII, 11. 39. Décédée en 1281 (VI, 28), au moment où existait encore une union théorique entre les Églises de Constantinople et de Rome, Anne de Hongrie mourut, selon les antiunionistes, dans l’hérésie latine ; pour cette raison, elle ne figure pas dans le Synodikon de l’Orthodoxie ; voir Gouillard, Syno dikon, p. 101 avec la note 340 (l’Irène du texte ne peut être qu’Irène de Montferrat, car la première femme d’Andronic Π ne s’appelait pas Irène de Hongrie, comme l’éditeur l’écrit par erreur, mais Anne de Hongrie). L’expression « commémoration triomphale » figure déjà plus haut (VII, 11). 40. Théodora Doukaina, la veuve de Michel VHI, avait dû renier l’union de Lyon dans une pro fession de foi officielle (VII, 19). Grâce à sa rétractation, son nom, contrairement à celui de sa belle-fille, allait figurer dans le Synodikon après sa mort ; voir Gouillard, Synodikon, p. 1018M. 41. Cf. Grègoras : Bonn, I, p. 17813'21. 42. L’arrivée du moine Athanase à Constantinople est signalée dans le dernier paragraphe du livre précédent (VII, 37).
RELATIONS HISTORIQUES, VIII, 5-6
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Καί βασιλέως ότι τε τόν πατέρα, δόξαντα περί τήν έκκλησίαν άμαρτεϊν, άταφον άφήκε καί άμνημόνευτον καί ότι τήν προτέραν σύζυγον τά όμοια περί τήν εύφημον μνείαν έδρα καί τρίτην9 τήν μητέρα, ότι, εί μή καί αύτή τόν τής πίστεως δέδωκε λίβελλον, ούκ αν εις κοινωνίαν10 έδέξατο. Πολλή τις ήν ή κατά τοΰ πατριάρχου μέμψις, ότι, δόξας σφαλήναι, μή διορθφτο, 5
άλλ’ Ισχυρογνωμονοίη καί μώμον προστρίβεσθαι θέλοι τή έκκλησία, άπάντων μώμων” τόν χείριστον. ς'. Άναχώρησις έκ τοΰ πατριαρχείου τοΰ πατριάρχου Γρηγορίου.
Ύπέρρει γοΰν διά ταΰτα ή πρός έκεϊνον τοΰ βασιλέως διάθεσις, καί οί κατ’ έκείνου ϊσχυον πλέον καί πλέον έτι, μέχρις άν καί τοΰ δηλωθέντος Άθα- ίο νασίου παραγγείλαντος καί συμβουλεύοντας δήθεν τήν ύποχώρησιν — έκοι-
νοΰτο12 γάρ καί τούτω τήν γνώμην δ βασιλεύς, καί αύτός έπευδόκει πρός ταΰτα, ώς καί ύποστήναι τήν πρός έκεϊνον άφιξιν13 έφ’ ω ξυμβουλεύοι —,
άπειπών έκεϊνος καί άποναρκήσας τοϊς δλοις, έν μιφί τών κυριωνύμων
ήμερων, I δμιλίαν λαλήσας πρός τόν λαόν ώς πολλοί έπισυνέστησαν κατ’ β 122 αύτοϋ καί ώς μή οίός τ’ εϊη άντέχειν εις πρός πολλούς, καί ταΰτα καί τών Άρσενιατών είρηνεύειν ύπισχνουμένων, εί καί14 αύτός έξέλθοι, καί τέλος ώς
κατά δοκιμασίαν έξέρχεται, έπειπών ώς, εί μή γ’ είρηνεύσαιεν15 τή αύτοϋ άπουσίζΐ’5, έπιστησόμενος αύθις καί ώς θήρ έκείνους καταδραμούμενος, έξεισι καί τή τών Όδηγών μονή φέρων έαυτόν δίδωσιν, ού μήν δέ ώστε καί 20 άπρακτεϊν τελέως, άλλά καί, συνεισβαλλόντων τών περί έκεϊνον άρχιερέων καί κληρικών, συνόδους τε γίνεσθαι καί κρίσεις άποκαθίστασθαι καί τά κατά τήν έκκλησίαν καί αύθις οίκονομεϊσθαι, μνημονευομένου καί έτι. Άλλ’ ούδέ
καί τό έπ’ έκείνω σκάνδαλον κατεστέλλετο, άλλά καί μάλλον, έλθόντος καί τοΰ Εφέσου Ίωάννου, δν καί μακρόθεν οί κατ’ έκείνου προκατελάμβανον, 25 μεϊζον ήρετο, καί δ κρατών έν διχονοίαις ήν εί, μνημονευομένου έκείνου, αύτός άγιάζοιτο ταϊς θυσίαις. Διά τοΰτο, καί πολλών μεταξύ συμβάντων, χώραν σχόντες οί κατ’ έκείνου τό τούτου όνομα έν ταϊς συνάξεσι κατεσίγαζον καί παραίτησιν έξητοΰντο17, έφ’ ωπερ καί τόν άξιον προχειρίσαιντο.
9 τρίτην : τρίτον Β edd. 10 κοινωνίαν : κοινίαν Α 11 μώμων : μώμον Β edd. 12 έκοινοΰτο : κοινούται ΑΒ 13 άφιξιν : -ηξιν Α 14 καί om. C 15 είρηνεύσαιεν : -σοιαν ΑΒ Poss. -σοιεν Bekk. 16 άπουσίςι : άποστασία scr. et γράψαι άπουσία mg. corr. C άποστασίν edd. 17 έξητούντο : έζητ-edd.*
43. Sur le monastère des Hodègoi, situé près de Sainte-Sophie et du patriarcat, voir Janin, Églises de Constantinople, p. 199-207. La date précise ne peut être établie : ce dimanche se situe en 1288 (voir la note suivante). 44. Laurent, Regestes, n° 1508 (1288). En le rapprochant de l’arrivée de Cyrille, patriarche d’Antioche, à Constantinople, V. Laurent place le séjour de Grégoire au monastère des Hodègoi « entre le printemps et l’automne 1288 ». 45. Le métropolite d’Éphèse Jean Cheilas (VIII, 3) dut arriver à Constantinople vers le milieu de l’année 1288 ; voir Laurent, Regestes, n° 1509 (février-mars 1288) et n° 1513 (automne 1288début 1289).
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GEORGES PACHYMÉRÈS
Mais entre-temps Cyrille, qui, du siège de Tyr, avait été nommé patriarche d’Antioche en Orient, après Arsène, et qui était un homme pieux, ami de la quiétude et rempli de l’état ecclésiastique, se rend à Constantinople46. Il devait absolument obtenir à son arrivée la confirmation de cette instance, alors qu’il était promu par transfert. H ne fut pas reçu à ce moment47, mais il fut agréé plus tard, près de huit ans après48, en promettant de ne fréquenter aucunement les Arméniens, lorsqu’il vivrait dans leur pays, puisque les territoires de Syrie avaient été anéantis49. Et il acheva sa vie ici50. Comme donc il résidait alors à Constantinople et qu’il choisit d’habiter plutôt dans les appartements des Hodè goi, le patriarche Grégoire part de là et, changeant de résidence, il se rend au métochion de Saint-Paul du Latros51.
7. Le cas de Grégoire, comment on exigea sa démission. Il en était là à se disputer avec les évêques et à en appeler à l’empereur : après l’avoir pris en le considérant comme savant et honorable, et de plus orthodoxe, non seulement ils lui enlevaient sa dignité, mais de plus ils le dépouillaient de sa réputation d’orthodoxie. Et il rédigea de son mieux une réfutation concernant les propositions du tomos qui étaient mises en cause52, en montrant comment il écrivit au départ et comment il pensait, et que, si les pro positions n’étaient pas interprétées de cette manière, on tombait de toute néces sité dans l’opinion de Bekkos ; tout en affirmant cela, il demandait aux évêques de lui donner acte de son orthodoxie et de la reconnaître, pour recevoir de lui en échange la démission du trône. C’était donc pour eux un labyrinthe vraiment difficile à franchir : si en effet ils reconnaissaient son orthodoxie, la demande de démission paraissait non seulement impudente, mais tyrannique. C’est pour quoi donc ceux-ci réclamaient en retour à l’empereur que son cas fût remis à une décision judiciaire : si au terme d’un débat public on trouvait que son écrit était sûr, il reprendrait sa dignité de patriarche, mais, s’il était convaincu d’être tombé dans une erreur dogmatique, il demanderait lui-même pardon dans le repentir et il le recevrait, tandis qu’ils l’abandonneraient eux-mêmes à bon droit — quel besoin de démission en effet dès lors ? —, pour demander l’homme digne. L’empereur accepta la proposition et envoya faire entendre à Grégoire ce que disaient ses poursuivants. Jugeant une fois pour toutes funeste que lui46. Arsène d’Antioche (VE, 5), successeur de Théodose Prinkips en 1283-1284, mourut vers 1286. Sa succession fut disputée entre Denys de Pompèioupolis et Cyrille de Tyr, qui réussit à occuper définitivement le siège (VU, 19). Cyrille dut arriver à Constantinople dans la seconde moi tié de 1288. 47. Laurent, Regestes, n° 1511 (deuxième semestre de 1288). Le fait d’avoir accédé au trône patriarcal par transfert d’un siège épiscopal semble ajouter une difficulté supplémentaire pour la reconnaissance de Cyrille par le synode de Constantinople. Sur ce genre de controverses à répéti tion, dont fut victime, entre autres, le patriarche Germain III, voir Pachymérès, II, p. 366 n. 2, p. 378 n. 1-2. 48. Laurent, Regestes, n° 1568 (1296). 49. La conquête de la Syrie par les Mamlûks d'Égypte, qui se termina en 1291 avec la prise de Saint-Jean-d’Acre et dont l’historien fait mention à plusieurs reprises (III, 5 ; VII, 19, 32 ; XI, 12), obligeait le patriarche d’Antioche à se réfugier chez les Arméniens de Cilicie, quand il ne résidait pas à Constantinople, comme Cyrille semble l’avoir fait de manière constante, mais il devait éviter les relations in sacris avec les Arméniens (IV, 9 ; VII, 19 ; VIII, 5), qui étaient considérés comme schismatiques par les Grecs.
RELATIONS HISTORIQUES, VHI, 6-7
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Άλλ’ έν τοσούτφ και ό είς πατριάρχην Αντιόχειας I έπ’ άνατολής τα- Β 123 χθείς άπό Τύρου Κύριλλος μετ’18 Αρσένιον, άνήρ ευλαβής καί ήσυχίας φίλος
καί πλήρης έκκλησιαστικής καταστάσεως, τή Κωνσταντίνου έπιφοιτμ, δν έδει πάντως έλθόντα τό κύρος έντεΰθεν λαβεϊν, έκ μεταθέσεως άναβιβαζό-
μενον, κάν τότε μή δεχθείς19, ύστερον μετά χρόνους όκτώ μόλις, καί 5 υποσχέσεις δούς ή20 μήν μή κατά τι Άρμενίοις συνέρχεσθαι έν τή έκείνων διάγοντα, έπεί τά κατά Συρίαν ήφάνιστο, προσεδέχθη, κάνταΰθα21 τό βιοΰν άπήντλησεν, 'Ως γοΰν, έπιδημήσας ουτος τή Κωνσταντίνου τφ τότε, υπέρ
άλλους έν τοϊς τών 'Οδηγών κατοικεϊν προύτιματο, άπάρας έκεΐθεν, ô πατριάρχης Γρηγόριος τώ τοΰ Αγίου Παύλου τοΰ έν τφ Λάτρφ μετοχίφ 10
μετοικισθείς δίδοται. ζ'22. Τά23 κατά τόν Γρηγόριον, δπως άπητεϊτο παραίτησιν.
Καί ήν έκεϊ διαφιλονεικών πρός άρχιερεϊς καί βασιλέα έπικαλούμενος, εί, λαβόντες αυτόν σοφόν τε καί έντιμον νομιζόμενον, προσέτι δέ καί όρθο-
δοξοΰντα24, ούχ δπως άτιμοϊεν έκεϊνον, άλλά καί προσαφαιροϊντο τό έπί τή 15
όρθοδοξίμ σέμνωμα. Καί δή καί ώς είχε γράφων τήν έπί τώ τόμφ τών κατη γορουμένων έπίλυσιν, δπως γράψειε25 τήν άρχήν καί δπως φρονοίη, καί ώς, 26 μή ούτως έξηγοϊντο, άνάγκη πάσα είς τήν τοΰ Βέκκου γνώμην έμπίπτειν, ταΰτα λέγων, ήξίου δίδοντας αύτούς τό27 έπί τφ όρθοίδόξφ οί βέβαιον Β 124
καί δμολογοΰντας άντιλαμβάνειν παρ’ έκείνου τήν τού θρόνου παραίτησιν. 20 Τοΰτο ουν ήν28 έκείνοις λαβύρινθος άντικρυς δυσδιέξιτος · εί γάρ δμολογοϊεν όρθόδοξον, ή έπί τή παραιτήσει άξίωσις ούχ δπως άδοξος, άλλά καί
τυραννική κατεφαίνετο. Άντηξίουν γοΰν διά ταΰτα κάκεϊνοι τόν βασιλέα κρίσει έπιτραπήναι τά κατ’ έκεϊνον καί, εί μέν ευρεθείη άπό κοινής σκέψεως τό άσφαλές έφ’ οίς έγραψεν έχων, τελεϊν καί αύθις ές29 πατριάρχην 25
έκεϊνον, εί δέ γ’ έξελεγχθείη30 έμπεσών είς σφάλμα δογμάτων, αύτόν μέν ζητεϊν έν μετανοίμ συγγνώμην καί γε λαμβάνειν, αύτούς δ’ άφέντας έκεϊνον
δικαίως — καί τίς γάρ έντεΰθεν παραιτήσεως χρεία ; —, ζητεϊν τόν άξιον. Έδέξατο τόν λόγον δ βασιλεύς καί γε πέμψας παρεδήλου τώ Γρηγορίφ τά
παρά τών άντιδικούντων λεγάμενα. Ό δέ, καθάπαξ δεινόν ήγούμενος, εί καί 30
18 μετ’ : μετά C 19 δεχθείς : δεχθής Β 20 ή : ή ΑΒ Poss. 21 κάνταΰθα : -εΰθεν ΑΒ 22 ζ' om. ΑΒ 23 Τα — παραίτησιν om. ΑΒ 24 όρθοδοξοΰντα : όρθοξοΰντα C 25 γράψειε : -οιε AC -οι edd. 26 εί add. edd. 27 τό : τώ C 28 ήν om. Β edd. 29 ές : είς ΑΒ edd. 30 έξελεγχθείη : -λεχθείη C 50. Cyrille d’Antioche mourut à Constantinople, au plus tard en 1307, puisque l’historien si gnale, au moment de terminer son ouvrage, que le trône d’Antioche était devenu vacant (ΧΠΙ, 8). 51. On ignore où se trouvait le métochion dépendant de Saint-Paul du Latros. A la mort de Cyrille d’Antioche, le patriarche Athanase se hâta de reprendre possession du monastère des Hodè goi (ΧΠΙ, 8 et 23), qui avait été attribué par Michel VIII à Théodose Prinkips (V, 24), le futur patriarche d’Antioche, et qui était devenu par ce biais la propriété du siège d’Antioche. 52. Laurent, Regestes, n° 1515 (1289). Cette réfutation, dont le texte est perdu, est différente d’une profession de foi similaire qu’il émit l’année précédente (Laurent, Regestes, n° 1514).
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même, qui semblait dépasser les autres, fût poursuivi pour transgression du dogme, il accepta la demande et se tint prêt à se présenter en jugement. C’est pourquoi on fixa le jour et on fixa le lieu : c’était le Grand Palais de l’empe reur. Les juges furent désignés, ceux qui devaient porter l’accusation se prépa rèrent : c’étaient ceux qui s’étaient séparés de lui, tant parmi les évêques que parmi les clercs. Tout était prêt, et il ne restait plus qu’à se réunir. Comme le grand jour53 était arrivé et que tous devaient se présenter au même endroit, il se prépare lui-même de bonne heure avec les siens et se rend au palais à cheval, avec les siens à cheval ; se tenant dehors dans cette posture, il fit connaître à l’empereur son arrivée et demanda qu’au plus vite se présentent juges et poursuivants. Quant à l’empereur, il imagina quelque chose de plus avisé et de plus spécieux, car, une fois le débat terminé, l’affaire n’irait nulle ment dans le droit chemin ; il arriverait de deux choses l’une : ou bien il appa raîtrait coupable et se retirerait dans la quiétude, ou bien ils confesseraient l’avoir calomnié, mais le scandale persisterait encore, car les arguments com battent naturellement les arguments, de sorte que l’adhésion naturelle porte sur les choses seules, qui se révèlent comme elles sont et non comme on les dit. Ces observations faites, d’autant plus que leur action ne tournerait pas à une sécurité absolue de ceux qui le renverseraient, parce qu’ils seraient marqués du stigmate à cause de la transgression commise par leur consécrateur, surtout qu’ils avaient signé tout en reconnaissant le texte dangereux54, l’empereur jugea que le jugement ne serait pas profitable. C’est pourquoi il envoya faire suspendre la procédure. Et de fait les adversaires du patriarche renoncèrent au jugement avec satisfaction, assurant que les discours, où l’on remuerait quantité de choses, ne seraient pas profitables, et ils persuadèrent l’empereur d’envoyer prier le patriarche de remettre une lettre de démission : l’enquête ne serait pas en effet profitable ; eux-mêmes reconnaîtraient dès lors sa piété ; personne ne portera le doute sur tes opinions, disent-ils ; ils avaient été scandalisés seule ment à cause de l’écrit de Marc, que tu as toi-même récemment présenté à maintes reprises pour le récuser, comme composé en dehors de la rectitude de la doctrine commune de l’Église55 ; c’est pourquoi il serait juste de se laisser convaincre par l’empereur, qui conseillait la bonne solution, et de se retirer dans la paix. Voilà ce qu’on notifia à maintes reprises, mais sans convaincre. Outre de nombreux autres, l’empereur envoya ensemble Choumnos, alors ques teur, et l’auteur, leur ordonnant de lui parler pour lui demander la même chose56 : l’empereur était tyrannisé par son amour pour lui, en dédaignant jus qu’alors les troubles de l’Église, et il n’avait nullement permis à ses adversaires de le condamner plus qu’il ne convenait, mais il les persuadait de le considérer 53. Sur le mot κυρία, voir Pachymérès, I, p. 136 n. 2. 54. Les évêques avaient signé le tomos de Grégoire de Chypre (Laurent, Regestes, n° 1490 : août 1285). L’épiscopat, qui avait été presque entièrement renouvelé en 1283, tenait sa consécra tion, pour sa plus grande partie, de Grégoire, dont les errements risquaient de les atteindre aussi. 55. Grégoire de Chypre récusa solennellement les opinions de son disciple Marc dans une pro fession de foi (Laurent, Regestes, n° 1514 : c. 1289), ainsi que dans une lettre à l’empereur (Lau rent, Regestes, n° 1513 : automne 1288-début 1289). 56. L’historien accompagna dans cette mission Nicéphore Choumnos (PLP, n° 30961), qui est mentionné pour la première fois et qui allait mener de pair une brillante carrière administrative et
RELATIONS HISTORIQUES, VIII, 7
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αυτός ô δοκών ύπέρ άλλους έπί παραβασίςι31 άλίσκοιτο δόγματος, έδέχετο τήν άξίωσιν καί έτοιμος ήν άπαντάν εις κρίσιν. Όθεν καί ώριστο μέν ή
ήμέρα, ώριστο δ’ ό τόπος · ό δ’ ήν τό μέγα τοΰ βασιλέως παλάτιον. Έτάτ-
τοντο οί κριταί, οί κατηγορήσοντες ήτοιμάζοντο · οί δ’ ήσαν οί σχισθέντες έκείνου, όσοι τε τών άρχιερέων καί όσοι τών κληρικών. Τά πάντ’ 5 εΰτρεπή32,1 έδει δέ συνελθεϊν καί μόνον.
Β 125
'Ως δ’ ή κυρία παρέστη καί άπαντάν έδει είς ταύτόν πάντας, αύτός συνάμα τοϊς άμφ’ αύτόν πρωιαίτερον έτοιμασθείς έφιππος σύν έφίπποις πρός τό
παλάτιον άπαντφ, καί που ίστάμενος έξω ώς έτυχεν έχων, δήλην τώ βασιλεϊ τήν σφετέραν ποιούμενος άφιξιν, άπαντάν τήν ταχίστην καί κριτάς καί κατ- ίο ηγόρους ήξίου. Ό μέντοι γε βασιλεύς, σοφώτερόν τι καί βαθύτερον έννοών, ώς33, γεγονυίας τής διαλέξεως, ούδέν δλως χωρήσει κατ’ όρθόν τό πράγμα, ώς θάτερον άμφοϊν γενέσθαι, ή έκεϊνον φανέντα κακόν ήσυχάζειν ή έκεί νους διαβολεϊς όμολογεϊν, άλλά παραμένειν καί αύθις τό σκάνδαλον, φύσεως έχόντων τών λόγων λόγοις μάχεσθαι, ώς πραγμάτων καί μόνων είναι 15
τήν όμολογίαν τής φύσεως, ώς έχουσι φαινομένων καί μή ώς λέγονται, ταϋτα σκοπήσας, καί μάλλον δτι τοϊς καταβαλοΰσιν34 ούκ εις άσφαλές
πάντη περισταίη άν τό πραχθέν, ώς είς όβελισμόν άγομένοις διά τήν τοΰ χειροτονητοΰ παραβασίαν, καί μάλλον δτι καί τό έπισφαλές όμολογοΰντες
υπέγραψαν, ούκ έκρινεν είς συμφέρον γενέσθαι τήν κρίσιν. Όθεν καί πέμ- 20 ψας άπήρτα τήν διαδιΙκασίαν. Καί γάρ καί οί άντίθετοι τούτφ εύφυώς άπε- β 126 κρούοντο τά35 τής κρίσεως, ούκ είς συμφέρον έσεσθαι τούς λόγους, πολλών
κινηθέντων, διαβεβαιούμενοι, έπειθον δέ βασιλέα πέμπειν καί άξιοΰν παρέχειν λίβελλον παραιτήσεως · μηδέ γάρ εις συμφέρον έσεσθαι τήν έξέ-
τασιν, αύτούς δ’ έντεΰθεν όμολογεϊν εΰσεβή, καί μηδένα τόν δισταγμόν έπί 25 ταϊς σαϊς, φησί, φέρειν δόξαις, μόνον δέ σκανδαλισθήναι διά τό τοΰ Μάρκου
γράμμα, δ καί αύτός σύ φθάσας πολλάκις ταϊς άποβολαϊς δέδωκας ώς παρά
τό όρθόν συντεθέν τής κοινής δόξης τής έκκλησίας, καί διά ταϋτα δίκαιον είναι βασιλεϊ τε πείθεσθαι, τά χρηστά συμβουλεύοντι, καί είρηνικώς άπαλλάττειν. Ταϋτα πολλάκις διεμηνύετο, άλλ’ ούκ έπειθε. Καί γ’ έπί 30 πολλοϊς καί τόν τότε κοιαίστορα36 Χοΰμνον37 καί τόν συγγράφοντα συνάμα
πέμπων, ό βασιλεύς προσέταττε38 λέγειν καί άξιοΰν τά αύτά παρ’ αύτοΰ39 · τυραννεϊσθαι γάρ τή40 είς έκεϊνον άγάπη έπί τφ μέχρι τόσου41 τήν έκκλη-
31 τή ante παραβασίμ add. Β edd. 32 εΰτρεπή : ευπρεπή BC Poss. 33 ώς om. ΑΒ 34 καταβαλοΰσιν : -βαλλοΰσιν Β -βαλοΰσι Poss. 35 τα : τάς ΑΒ 36 κοιαίστορα : -τώρα AC 37 Χοΰμνον : Χού- edd. 38 προσέταττε : -εν AC 39 αύτοΰ : αύτοΰ ΑΒ 40 τή : τής C 41 τόσου : τόσον ΑΒ Poss.
une fructueuse activité littéraire ; voir, en particulier, l’ouvrage de J. Verpeaux, Nicéphore Choumnos, homme d’État et humaniste byzantin (ca. J250/1255-J327), Paris 1959. Les diverses listes de dignités placent le questeur vers le 50' rang de la hiérarchie aulique : 51e rang selon l’Appendice à l’Hexabiblos d’Harménopoulos (Verpeaux, p. 3016), 45e rang selon le Traité du Pseudo-Kodinos (Verpeaux, p. 13826).
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GEORGES PACHYMÉRÈS
comme orthodoxe et de conclure promptement un arrangement, une fois le scandale supprimé ; ce serait vraiment le cas, s’il démissionnait dans la paix. Voilà ce que disait l’empereur, qui avait désormais cédé au scandale de la foule. Mais quand il l’apprit alors, le patriarche fut absolument hors de lui : publiquement ils le bafouaient pour hérésie, tandis qu’en cachette ils le reçoi vent comme orthodoxe. C’est pourquoi il demanda que cette reconnaissance soit exprimée par eux publiquement, une fois les citoyens réunis en compagnie du sénat et de l’empereur, sans que soient non plus absents les moines émi nents.
8. Comment les évêques, réunis au Grand Palais, reconnurent l’orthodoxie de Grégoire57. Comme le patriarche faisait ces demandes, signifiant qu’aussitôt il donnerait aussi sa démission, il y eut un important débat. Une grave division se fit parmi ceux qui étaient séparés de lui. Les uns ne supportaient même pas de recon naître la rectitude de sa piété, car, s’ils la reconnaissaient, ils l’installaient aus sitôt sur le trône, fût-ce malgré eux, et, une fois l’accusation levée, il pourrait même désormais punir ceux qui lui nuisent et s’emparer de cette dignité ; c’étaient l’évêque d’Éphèse et celui de Cyzique avec leur entourage58 : ils affirmaient qu’il fallait plutôt juger Grégoire et qu’ils acceptaient ce qui en sortirait, sans absoudre la méchanceté, sans cacher des choses pour en profé rer d’autres, en appliquant l’économie à des situations qui n’admettent pas l’économie59. Les autres acceptaient de reconnaître la piété de Grégoire grâce au procédé de l’économie, car ce n’est pas tant le tomos qui les avait scanda lisés que l’écrit du moine Marc60 ; ils demandaient seulement que le patriarche fût prêt à présenter la lettre de démission et ils voulaient, si c’était possible, que Grégoire en donnât aussi l’assurance par écrit. L’empereur envoya le mes sage, et Grégoire donna devant Dieu, comme il le disait, l’assurance orale que ceux-ci n’auraient pas plus tôt reconnu sa piété qu’il remettrait lui aussi l’acte de démission. L’évêque d’Éphèse et son entourage refusaient donc absolument et d’accepter la promesse orale et de considérer l’affaire comme convenable, mais l’évêque de Philadelphie et son entourage61 considéraient vraiment la promesse orale comme un serment, puisqu’elle était exprimée devant Dieu, et ils assuraient que, si cet homme changeait d’avis, ils auraient dès lors le pou voir de le déposer comme coupable de parjure. Comme donc les évêques d’Éphèse et de Cyzique avec leur entourage n’acceptaient absolument pas cette mesure d’économie, mais entendaient juger celui qu’ils disaient savoir coupable, l’empereur, qui leur parla sans les convaincre et qui voyait la proie 57. Cf. Grègoras : Bonn, I, p. 1792-18O14 ; Métochitès, Histoire, ΙΠ : Cozza-Luzi, p. 325. 58. Jean Cheilas d’Éphèse et Daniel Glykys de Cyzique manifestèrent précédemment leur hos tilité commune envers le patriarche (VHI, 3). Sur les causes et les circonstances de la démission de Grégoire de Chypre, voir Papadakis, Crisis, p. 132-137. 59. Sur le principe de l’économie ecclésiastique, voir Pachymérès, II, p. 606 n. 3. 60. Les conséquences de la publication de l’opuscule sont longuement décrites plus haut (Vin, 4). 61. Théolepte de Philadelphie montra déjà auparavant son opposition à l’exposé dogmatique de Grégoire de Chypre (Vin, 3).
RELATIONS HISTORIQUES, VIII, 7-8
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σίαν κυμαινομένην περιοράν, καί μηδέν έφεϊναι τοϊς κατ’ έκείνου ώστε καί πλέον τι παρά τό είΙκός έκκηρύττειν, άλλ’ όρθόδοξον ήγεϊσθαι πείθειν Β 127 καί έτοίμως σπένδεσθαι, του σκανδάλου παραιρεθέντος42 · τό δ’ έσται
πάντως, εί μετ’ ειρήνης παραιτοϊτο43. Ταΰτα δ’44 έλεγε βασιλεύς, άπειρηκώς ήδη πρός τό τών πολλών σκάνδαλον. Άλλ’ άκούων έκεϊνος τότε πολύς ήν 5 άλύων, εϊπερ άναφανδά μέν έφ’ αίρέσει τούτον διεκωμφδησαν, κρύφα45 δέ
ώς όρθοδοξοΰντα δέχονται. Διά τοΰτο καί τήν όμολογίαν έζήτει ταύτην κοινή παρ’ αυτών γενέσθαι, συναχθείσης τής πολιτείας άμα συγκλήτφ καί
βασιλεΐ, μηδέ τών έκκρίτων μοναχών άπόντων. η'46. 'Όπως συναχθέντες οί47 άρχιερεϊς κατά τό48 μέγα παλάτιον ώμολόγη- 10
σαν τόν Γρηγόριον όρθόδοξον.
Ταΰτα ζητοΰντος έκείνου, ώς αύτίκα καί τήν παραίτησιν δώσοντος49, σκέ ψις ήν μεγίστη, καί σχίσμα μέγα μεταξύ τών άπ’ έκείνου σχιζομένων έγί-
νετο50, τών μέν μηδ’ άνεχομένων όμολογεϊν έκεϊνον όρθοσεβή, ώς, εί δμολογοϊεν, παρευθύς έγκαθιστάν τφ θρόνω καί άκοντας καί, τοΰ αιτίου 15 λυθέντος, αύτόν I έχειν τό51 άπό τοΰδε καί έπιτιμάν άδικοΰσι καί τής άξίας Β 128 έπιλαμβάνεσθαι — ήσαν δ’ ούτοι οί περί τε τόν52 Εφέσου καί τόν Κυζίκου53, οϊ δή καί μάλλον δεϊν έλεγον κρίνεσθαι τόν Γρηγόριον, καί σφάς τό άποβησόμενον δέχεσθαι, μηδ’ έπιλύειν54 τήν κάκην, μηδ’ άλλα κεύθοντας άλλα
βάζειν, οίκονομοΰντας άνοικονόμητα55 —, τών δέ τρόποις οικονομίας 20 νευόντων όμολογεϊν ευσεβή τόν Γρηγόριον, ώς, μηδ’ έκ τοΰ τόμου τόσον56
σκανδαλισθέντες57 όσον έκ τοΰ τοΰ μοναχοΰ Μάρκου γράμματος, μόνον έκεϊνον58 έτοιμον είναι ήξίουν παρέχειν τόν τής παραιτήσεως λίβελλον καί ήθελον τοΰτο, εί οίόν τ’ ήν, πληροφορεϊν καί γράμμασι τόν Γρηγόριον. Ό δέ, πέμψαντος τοΰ βασιλέως, λόγοις έπληροφόρει Θεοΰ έναντίον, ώς έλεγε, μή 25 φθάσαι τούτους όμολογεϊν έκείνω τό σέβας, κάκεϊνον διδόναι τό τής παραιτήσεως έγγραφον. Οί μέν ούν περί τόν Εφέσου ούδ’ δλως οΰτε τόν λόγον έδέχοντο οΰτε59 τό πράγμα εύσχημον έκρινον · οί δέ περί τόν Φιλα δέλφειας καί μάλα τόν λόγον ένορκον εϊχον ώς έναντίον γίνεσθαι λεγόμενον
τοΰ Θεοΰ, κάν μεταϊβάλοι τήν γνώμην έκεϊνος, αυτούς έχειν τούντεΰθεν δύνα- β 129 μιν καθαιρεϊν ώς έπιορκίαις60 άλόντα διεβεβαίουν. Τών γοΰν περί τόν Εφέ
σου τε καί Κυζίκου61 μηδ’ δλως καταδεχομένων τήν οικονομίαν62 έκείνην, άλλά κρίνειν θελόντων δν είδέναι έλεγον άλισκόμενον, ô βασιλεύς, πρός
έκείνους λέγων καί μή πείθων, έπεί έώρα άνασοβουμένην(9) τήν Θήραν έπί τώ
πραγμάτων άναταράξειαν. Ένθεν τοι κάκείνων άφειμένοι, κοινή περί πατριάρχου31 κατεσκέπτοντο.
ιγ'32. Περί του Αθανασίου καί33 όπως εις τό πατριαρχείον προέβη. Καί δή34 ψηφίζονται τρεις γε κατά τό σύνηθες, πρώτον μέν τόν Γεννά- 5 διον35, δς δή καί έπί τή πρώτη Ίουστινιανή36 ψηφισθείς καί τήν ψήφον
δεξάμενος, έπιδημήσας καί έγχρονίσας, έπειτα παρητεΐτο, δεύτερον τόν Ιάκωβον, άνδρα τούς τρόπους άπλοϊκόν καί ευλαβείας πλήρη, τήν τών κατά τόν37 "Αθω προστασίαν έμπεπιστευμένον38, καί τρίτον τόν Αθανάσιον, δν δή καί κατά τά όρη τοΰ Γάνου ένδιατρίβοντα, έκ τών χωρών τών κατά τήν ίο
Άδριανούπολιν39 τήν γένεσιν έχοντα, τοΰ Ήονοπολίτου βασιλεΐ συστήσαντος άνά τήν Κωνσταντίνου τότε διάγοντα, βασιλεύς έν τοϊς πρώτοις τών γνωρίμων έταττε. Διαμηνυθέντος δέ τοΰ πρώτου καί τά πολλά καταναγκα-
σθέντος, έπεί ούκ έπείθετο, περί άμφοίν τών λοιπών προσώπων ή κρίσις τφ βασιλεΐ ένεδοίαζε40, καί τά ζυγά τής άρεσκείας ύπέρ τόν δεύτερον πρός τόν 15 τρίτον έκλιναν. Κάντεΰθεν προσκληθείς Αθανάσιος ούκ εύθύς καί αύτός
ένεδίδου, άλλά τά I καθ’ αύτόν πρός τοιοΰτον ύψος ύπεκορίζετο41. Τέως δέ β 140
βίμ τώ δοκεϊν βασιλέως καί τής συνόδου κατανεύει καί τήν πρόσκλησιν δέχεται. Ήσαν δ’ εύθύς τά προοίμια άλλ’ άττα παρά τά φθάσαντα · πεζή γάρ
ήβούλετο διέρχεσθαι τάς όδούς, ένδυμά τε τραχύ φέρειν καί βλαύτας 20 είκαίως ηύτουργημένας ύποδεδέσθαι καί έν παντοίμ λιτότητι διαζήν. Πλήν ού διά ταΰτ’ έζητεΐτο. Ού γάρ ένδυμάτων καί βλαυτών ήν καί αύτουργίας τό
ώς δει ποιμαίνειν, άλλά ψυχής ευ έχούσης πρός τοΰτο, άγάπην χωρούσης Χριστοΰ, δι’ ής τό κατά Χριστόν ποιμαίνειν έγγίνεται · Εί φιλεΐς με γάρ, Πέτρε, φησί, ποιμαινε™ τά πρόβατά μου. Ούκ άλλο δή πάντως ή είς Χριστόν 25
άγάπη ή τό αύτήν δή τήν τοΰ42 Χριστού άγάπην έχειν έν τή ψυχή. Αγάπη δέ
Χριστού τό43 δοΰναι τήν ψυχήν(21) καί άποθανεϊν ύπέρ ήμών, καί έτι
Jean, 21,16. «·> Cf. Matthieu, 20, 28. 31 τοϋ ante πατριάρχου add. B edd. 32 ιγ':ιβ'Β 33 καί om. AB 34 Καί δή init. lin. iter. A 35 Γεννάδιον : γενά- A 36 Ίουστινιανή : -στιανή C -στινιανού edd. 37 τόν : τών Β Poss. 38 έμπεπιστευμένον : πεπισ- Β edd. 39 Άδριανούπολιν : Άνδ- in Άδ- corr. Β Άνδ- C 40 ένεδοίαζε : ένεδίαζε scr. et mg. coït. C 41 ύπεκορίζετο : ύποAB 42 τοΰ om. B edd. 43 τό : τοΰ AB Poss. tion » (πρόβλησις, plus rarement προβολή ; voir le titre du chapitre 15) au patriarcat, en lui remettant les insignes de sa fonction ; sur ce cérémonial, voir, par exemple, A. Failler, La dépo sition du patriarche Calliste Ier (1353), REB 31, 1973, p. 139-146. 93. Le mot πρόσκλησις (convocation), comme le verbe προσκαλεϊν utilisé auparavant (p. 15716), traduit ici Pacte officiel par lequel l’empereur choisit l’élu et qui est indiqué, de manière plus technique, par le terme μήνυμα (notification), présent dans le verbe διαμηνύειν employé plus haut (p. 15713).
158
GEORGES PACHYMÉRÈS
du Christ. L’amour du Christ, c’est de donner sa vie et de mourir pour nous, qui restons toujours pécheurs. Cela procure à l’inverse de la compassion envers les pécheurs. Qui peut jamais en effet, en soignant un de ses membres souf frants, ne pas le toucher délicatement et ne pas se comporter gentiment avec lui, même s’il fourmille de vers ? Qui exposerait au mépris public son propre défaut, au lieu d’en prendre plutôt la défense, une fois qu’il est découvert ? En effet tout ce qui est personnel frappe, selon Pindare. Et le Christ, pour la seule raison que nous sommes au Christ et que nous portons le même saint nom, nous tient en partie pour des membres, bien que nous soyons souillés par les fautes. Et nous dédaignerons et condamnerons les hommes, nous justes devant des hommes pécheurs et nous irréprochables devant des hommes dignes de reproches, et nous punirons l’un, réprimanderons l’autre, suspecterons un autre et condamnerons à l’occasion comme mauvais quelqu’un qui ne l’est pas ? A juste titre nous n’approuverons pas, les yeux fixés sur notre élévation, des gens qui réussissent, mais, nous-mêmes sans fautes, nous poursuivrons ceux qui ont péché un tant soit peu ? Le Christ se retire, et le premier des disciples tombe, et celui qui devient ensuite l’astre du monde est d’abord le persécuteur et le bourreau des fidèles, pêcheurs et percepteurs sont accueillis pour devenir dis ciples, avant de se montrer absolument mauvais94 ; pour Paul, la grâce se retire et se relâche, jusqu’à ce que, après qu’il s’est montré mauvais, persécuteur et tortionnaire des disciples du Christ, la lumière brille alors sur lui de manière inexorable et qu’il reconnaît persécuter en vain celui que plus tard il adore comme Dieu. Quoi donc ? Mais celui-ci montre-t-il de la morgue aux disciples et cache-t-il les bienfaits de la grâce ? Nullement, au contraire il proclame et glorifie la miséricorde. Voilà l’attitude du Christ, voilà l’attitude des disciples du Christ, de celui-ci pour qu’il institue la compassion, de ceux-là afin qu’ils montrent la bienfaisance en eux d’abord. Mais Athanase et les siens ne disent pas cela, mais qu’il faut punir les pécheurs, mais qu’il faut condamner ceux qui sont compatissants envers eux. Qu’on les accueille alors, lorsqu’ils acceptent de subir les peines qu’ils méritent et que ces gens décident, en les punissant durement et cruellement. Pour ma part, je dirai mon sentiment ; s’il est louable, c’est bien ; sinon, que son auteur en porte le blâme95. Je considère que la bien veillance divine s’étend à tous les fidèles et je ne refuse le salut à aucune per sonne qui se repent sincèrement. C’est pour moi seul que je restreins la grâce de la miséricorde et crains le jugement divin, qui sera porté avec justice, quoi que je fasse. Seulement j’ai confiance à l’inverse en la miséricorde, et le fait que, appartenant au Christ, je sois aussi châtié par lui, je le considère comme un océan de bienveillance. J’ai fait souvent ce souhait pour ma part, en ne refu sant à personne le salut, même s’il commet le pire : qu’il y ait seulement l’orientation vers le bien et le repentir pour les actions mauvaises ! Mais cela 94. La plupart des disciples de Jésus étaient des pêcheurs du lac de Tibériade, tandis que Mat thieu était percepteur (Matthieu, 10, 3 ; Luc, 5, 27). Pierre, le premier parmi les disciples, renia en effet son maître (Matthieu, 26, 69-75, etc.). Paul, l'ancien persécuteur, reçut, au moins dès le 3e siècle, le titre de φωστήρ τής οίκουμένης ; voir Lampe, s.v., p. 1507. 95. Sur l’emploi elliptique de la double proposition conditionnelle, voir A. Failler, Trois par ticularités syntaxiques chez Georges Pachymérès, REB 45, 1987, p. 196-197 (n° 3).
RELATIONS HISTORIQUES, VIII, 13
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μενόντων άμαρτωλών. Τούτο δ’ αύθις τήν πρός τούς άμαρτάνοντας συμπά
θειαν παριστφ. Τίς γάρ ποτέ, τό οίκείον μέλος νοσούν θεραπεύων, ούκ ήπίως44 άφαται45 καί ίλαρώς έκείνφ προσφέρεται, κάν ζέη σκώληκας ; Τίς
δέ καί θριαμβεύσετε τό έλάττωμα έαυτοΰ, εί μή καί μάλλον κατανοουμένου ύπεραπολογοΐτο ; 7ο(22) γάρ οίκεϊον πιέζει παν, κατά Πίνδαρον. Καί Χριστός 5 μέν, ότι καί μόνον έσμέν Χριστού καί τό αύτό46 φέρομεν I άγιον όνομα, μέλη Β 141 έκ μέρους λογίζεται, σαπρούς τοϊς πλημμελήμασιν όντας · ήμεϊς δ’47 ύπερη-
φανήσομεν καί καταγνωσόμεθα τών άνθρώπων, δίκαιοι όντες άμαρτωλών καί άνέγκλητοι έχόντων έγκλήματα, καί τόν μέν κολάσομεν48, τώ δ’ έπιπλήξομεν, τόν δ’ ύποπτεύσομεν, καί μή όντα τών κακών πολλάκις ώς όντα κατα- 10 κρινοΰμεν ; Καί κατορθοΰντας μέν ούκ άξίως έπαινεσόμεθα, άποβλέποντες
πρός τό ήμέτερον υψηλόν, σφαλέντας δέ ώς μικρού, μετέλθωμεν άναμάρτητοι ; Χριστός δέ παραχωρεί, καί δ τών μαθητών πρώτος πίπτει, καί δ μετά
ταΰτα τής οικουμένης φωστήρ(23) διώκτης πρότερον γίνεται καί κολαστής
ευσεβών, καί άλιεϊς μέν καί τελώναι είς μαθητείαν παραλαμβάνονται πρό 15 τοΰ φανήναι πάμπαν κακοί, έπί Παύλφ δέ ή49 χάρις παραχωρεί τε50 καί
ύποστέλλεται, ώς άν, μετά τό φανήναι κακός καί διώκτης καί τιμωρός τών Χριστού μαθητών, άπαραίτητον51 τότ’ έκείνφ λάμψη τό φώς, καί γνφ
ματαίως διώκων δν ώς Θεόν ύστερον προσκυνεϊ. Τί δαί ; Άλλά τοϊς μαθηταϊς έκεϊνος άποσεμνύνεται52 καί τήν εύεργεσίαν κρύπτει τής χάριτος ; 20 Ούδαμώς, άλλά κηρύττει καί μεγαλύνει τόν έλεον. Ταΰτα Χριστός, ταΰθ’ οί Χριστού, έκεϊνος μέν ϊνα νομοθέτηση τό συμπαθές, ούτοι δέ ϊνα τήν εύερ γεσίαν έφ’ έαυίτοϊς πρώτοις δείξωσιν. Άλλ’ ού φασιν53 οί περί έκεϊνον, Β 142 άλλά κολαστέοι οί άμαρτάνοντες54, άλλά καταγνωστέοι οί σφίσι συμπα-
θοΰντες. Τότε δέ γε καί προσδεχέσθωσαν, δτε καί τοϊς άξίοις 25 προστιμοϊντο55, καί ώς έκείνοις δοκοίη, πικρώς καί άναλγήτως τιμωρουμένοις. Τό δ’ έμόν εϊπω πάθος, καί εί μέν έπαινετόν, εί δ’ ούν, δ έχων56 φερέτω τήν μέμψιν. Πάσι μέν πιστοϊς τήν θείαν φιλανθρωπίαν έξαπλουμένην κατανοώ καί ούδενί τής σωτηρίας άπογινώσκω57 γνησίως μετανοήσαντι, μόνφ δ’58 έμαυτφ τήν τοΰ έλέους χάριν συστέλλω καί τρέμω τήν θείαν κρί- 30 σιν, ώς έπενεχθησομένην δικαίως, κάν δ τι ποιοίην. Πλήν έξ έλέους καί πάλιν θαρρώ καί τό, Χριστού όντα, παρ’ αύτοΰ καί κολάζεσθαι φιλαν θρωπίας ήγημαι πέλαγος. Τοΰτο πολλάκις κατ’ έμαυτόν ηύξάμην, ούδενί τής σωτηρίας άπογινώσκων, κάν τά φαυλότατα διαπράξηται · μόνον ή πρός τό
(22) pjndare, Néméennes, 1, 82. (23) Cf. Actes de Xanthippe et Plyxène (cité par Lampe, s.v. φωστήρ, p. 1507).
44 ούκ ήπίως corr. Bekk. : ούχ ήπίως ABC Poss. 45 άφαται (άφ- C) : άφεϊται (άφBekk.) AB edd. 46 αύτό: αύτού AB 47 δ’: δέ B edd. 48 κολάσομεν... έπιπλήξομεν... ύποπτεύσομεν... έπαινεσόμεθα : -ωμεν... -ωμεν... -ωμεν... -ώμεθα Β edd. 49 ή om. edd. 50 τε om. Β edd. 51 άπαραίτητον correxi : -ος ABC edd. 52 άποσεμνύνε ται : -νύεται Bekk. 53 φασιν : φησίν ΑΒ 54 άμαρτάνοντες : -τόντες C 55 προστιμοΐντο : προτ- Β Poss. 56 ό έχων : έχων Poss. έχον Bekk. 57 άπογινώσκω : -γιγνΑΒ edd. 58 δ’ : δέ C
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GEORGES PACHYMÉRÈS
je l’ai dit, parce que le caractère dur et inflexible d’Athanase et des siens jeta plus tard l’Église de Dieu dans de nombreux troubles96. Mais on n’en était pas encore là.
14. Comment on examina ce qu’on racontait d’Athanase. Mais on n’eut pas plus tôt appris l’élection de cet homme comme patriarche que nombre de gens sortirent de leurs tanières. Les uns portaient contre lui quantité de témoignages défavorables, relatifs surtout à son indépendance et à son insensibilité : il aurait ordonné d’infliger comme punition la privation de la vue à un âne que les moines jugeaient avoir abusé de leur jardin potager. D’autres reconnaissaient en lui un thaumaturge, disant que, un jour où il avait ramassé des légumes verts, il en charge un loup qu’il avait trouvé, pour que celui-ci l’aide dans son labeur, et il lui ordonne de les amener au monastère ; le loup était en réalité un homme, mais on se trompa en racontant le fait, comme on le sut plus tard97. On disait aussi que, comme on lui avait envoyé du miel d’abeille, qu’il en avait mangé lui-même et que sa gorge en avait été adoucie, il souhaita que la douceur se communiquât aussi à l’expéditeur, et qu'alors l’expéditeur lui-même eut dans la bouche cette douceur, dès ce moment et pen dant plusieurs jours : le souhait avait rempli dans sa bouche le rôle du miel98. Voilà ce que disaient ces gens, mais cela amenait beaucoup de personnes des deux camps à croire tour à tour à l’étrangeté et à l’originalité de l’homme. On le supposait avec vraisemblance ascète et on le considérait comme rigoureux dans l’observance des commandements : ceux qui le fréquentaient en étaient témoins, des va-nu-pieds, au teint pâle, décharnés, dépouillés et sans superflu, ne parlant pas beaucoup, ne disant pas de paroles inutiles, les yeux baissés, inflexibles dans leurs idées, se montrant durs pour tous ; c’étaient les signes évidents de la rigueur du maître et de sa crainte des commandements. Ces propos et rumeurs parviennent aussi aux oreilles de l’empereur. Il savait que les hommes disent d’eux-mêmes beaucoup de mensonges, poussés précisé ment par la méchanceté et d’autres passions dont la vie est remplie ; la preuve en est que personne ne parlait, tant qu'Athanase était un simple particulier. Cependant il considérait aussi ce qu’on disait d’Athanase ; il comparait les maux aux biens et jugeait de manière avisée que, si on découvrait que les biens étaient réels, de toute nécessité disparaissaient du même coup les maux, qui prennent la place en l’absence des biens, de sorte que la même maison ne contient pas en même temps et la lumière et l’obscurité. Π fit des réunions communes, découvrit ceux qui alléguaient les biens et reçut d’eux l’assurance qu’ils étaient prêts à témoigner sous serment ; aussitôt il s’entretient publiquement avec le peuple sur 96. La leçon de tolérance que l’historien administre ici, à l’intention du patriarche Athanase, semble correspondre à ses convictions profondes. Sa modération et sa compassion sont aussi un gage d'objectivité, mais il est probable que son portrait d’Athanase est poussé au noir. L’accent est mis à plusieurs reprises sur l’aspect négligé qu’affectionnait le patriarche (VIII, 13), mais plus encore sur sa dureté et son inflexibilité (Vin, 13, 14, 16, 27 ; XI, 2 ; ΧΠ, 2, 21, 26, 35 ; ΧΠΙ, 23, 37). 97. Pour avoir inséré cette pieuse anecdote dans son Éloge d’Athanase, dont il est fait mention à la fin du chapitre, le grand logothète Théodore Mouzalôn, une fois détrompé, dut détruire son écrit (VIII, 24). 98. Le premier biographe d’Athanase rapporte, dans une version plus détaillée, la même anec dote (Vie 1 d’Athanase : Papadopoulos-Kérameus, p. 20n-219).
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RELATIONS HISTORIQUES, VIII, 13-14
καλόν δδηγία έστω καί ή έπί τοϊς αίσχροϊς59 μετάνοια. Άλλά ταΰτα μέν είπον, ότι τό σκληρόν τών περί έκεϊνον ήθος καί άτενές πολλαϊς τήν τοΰ Θεοΰ έκκλησίαν ταραχαϊς περιέβαλεν60 ύστερον. Άλλ’ οΰπω ταΰτα. I
β 143
ιδ'61. Όπως τά κατά τόν Αθανάσιον λαληθέντα έξητάζοντο.
Άλλά πρώτον μέν άκουσθέν ώς ές62 πατριάρχην έκεϊνος έψήφιστο, πολλοί 5 τινες, έξαναδύντες(24) τών καθ’ αότούς φωλεών, οί μέν63 πόλλ’ άττα τών
άχαρίτων
έκείνφ προσεμαρτύρουν, καί τό πλέον
εις αυτονομίαν καί
άσπλαγχνίαν, ότι καί έξ έπιταγής όνφ ποινήν έπιθείη τήν τών όμμάτων64 στέρησιν, δόξαντι άδίκφ περί τόν τών λαχάνων κήπον τοϊς μοναχοϊς, οί δέ καί ώς θαυματουργόν ώμολόγουν, ότι τε έν μψ λάχανα συνάξας, λύκον ίο
ευρών, έπιτίθησι ταΰτα, έφ’ ω οί τοΰ κόπου65 συναίροιτο, έπιτάξας άπάγειν πρός66 τήν μονήν — ήν δέ δ λύκος67 άνθρωπος, εί καί παρελογίζοντο λέγον-
τες, ώς ύστερον εγνωστο —, καί ώς, πεμφθέντος έκείνφ παρά τίνος άπό μελισσείου κηρίου, αύτός τε φάγοι καί γλυκανθείη τόν φάρυγγα, εΰξαιτο δέ
τόν γλυκασμόν καί τώ πέμψαντι, καί ώς αύτός έντεΰθεν δ πέμψας έξ έκείνου 15 καί ές ήμέρας άνά στόμα τήν γλυκύτητα περιφέροιτο, τής εύχής έκείνφ τόπον άναπληρωσάσης68 κατά στόμα τοΰ μέλιτος. Ταΰτ’69 έκεϊνοι μέν ελεγον,
τό δέ γε τοΰ άνδρός ξένον καί άηθες καί άμφοτέροις άνά μέρος πολλοϊς πιστεύειν έδίδου. Ότι δέ καί άσκητής έκ τών είκότων ύποτοπάζοιτο καί άκριβής περί τάς έντολάς νομίζοιτο, μάρτυρες ήσαν οί έκείνφ φοιτώντες70, νήλιποί 20 τινες καί ώχρίαι I καί κατεσκληκότες καί γυμνοί καί άπέριττοι, μή πολλά71 Β 144
λαλοΰντες, μή περιττά δμιλοΰντες, κατηφίαι τε καί τάς γνώμας άπαραίτητοι καί άμείλικτοι τοϊς πάσι φαινόμενοι, ά δή72 καί δείγματ’ ήσαν σαφή τής τοΰ διδάσκοντος73 άκριβείας καί τοΰ περί τάς έντολάς δεισιδαιμονήματος.
Ταΰτα λεγόμενό τε καί φημιζόμενα φθάνουσι καί ές βασιλικός άκοάς. Ό 25 δέ, πολλά μέν είδώς καί άφ’74 έαυτών ψευδή λαλοΰντας άνθρώπους, έκ βασκανίας κινουμένους δήθεν καί παθών άλλων ών δ βίος έμπέπλησται — μαρτύριον δέ τό μηδένα λέγειν, έκείνου ίδιωτεύοντος —, τέως δέ καί τά
περί έκείνου σκοπών λεγάμενα καί άντιβάλλων τοϊς άγαθοϊς τά κακά καί συνετώς κρίνων ώς, εϊπερ εύρεθεϊεν άληθή τάγαθά, άνάγκη πάσα συναφανί- 30
ζεσθαι τά κακά, παρυποστάσεις όντα έκ τής τών άγαθών άπουσίας, ώς μηδ’75
άμα τοΰ αύτοϋ οϊκου καί φώς καί σκότος χωροΰντος, συνάξεις έπιτελέσας κοινός, εύρών τούς τάγαθά λέγοντας καί τά πιστά λαβών παρ’ έκείνων ώς μαρτυρησόντων ένόρκως, αύτίκα διαλαλεϊ τώ λαώ κοινώς περί τούτων, καί
Cf. Pollux, 6, 125. (3|) Cf. Leutsch, II, ρ. 272 n° 26. 8 δποι : δπη ΑΒ edd. 9 προσβάλλοι : -βάλοι ΑΒ edd. 10 αύτού : αύτού C 11 χρήσθαι : χράσθαι ΑΒ 12 κατεσκεύασται : -ασθαι ΑΒ Poss. 13 δ’ δπου : δ’ ήπου Α δή που Β edd. 14 γε om. ΑΒ edd. 15 έντέτροφε : έτέ- ΑΒ ένέ- Poss. 16 άσπον δος : άσποδος C 17 μέν post έκείνων add. C 18 καί om. ΑΒ edd. 19 πάσι : -ιν ΑΒ edd. 20 δεικνύμενοι : έπιδεικν- ΑΒ 21 ύπομιμνήσκοντες : ύπομνή- Α 22 τφ ante πατριάρχη add. edd. II πατριάρχη om. Β 23 δτι πολλοί παρά τών άγριων ύπηρετών πληγάς άνηλεώς έλάμβανον post προσαναφέροντες add. V edd. 24 μηδ’ : μή C 25 κακόν : καλόν C Bekk. 26 άποδέχεσθαι : ύποδ- edd. 27 έπεισφρήσαν : έπισ- C
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GEORGES PACHYMÉRÈS
négligence des chefs spirituels, pensait-il, ou de l’habitude. C’est pourquoi ces gens s’étaient emparés d’un prétexte louable pour accomplir de telles actions, si jamais on encourait l’accusation de tiédeur. Cependant, dans une telle accusation, il s’exaspéra lui-même contre un bon nombre, en reprochant la tiédeur, sans considérer, je pense, que la tiédeur, qui se trouve à mi-chemin du bien et du mal, s’oppose à chacun des extrêmes et que, si elle est considé rée comme mauvaise par rapport au bien, elle est cependant considérée comme bonne par rapport au mal et satisfaisante, si nous gardons la modéra tion, sans en arriver à l’apathie12. Mais il voulait pour sa part réformer la conduite des autres selon un modèle, qui était apparemment son propre tem pérament, ou selon une règle de conduite. C’est pourquoi la plupart se réveillèrent et tinrent dans les plus graves suspicions le réformateur. Ce qui les poussait, c’étaient d’abord les maux qu’il causait et son accès difficile en tout, que les uns considéraient comme un effet de la vertu, d’autres d’un caractère inné, d’autres de l’habitude de la solitude propre à l’ascèse, car tout ce qui n’est pas habituel est insupportable ; c’était ensuite le fait d’être secret et caché pour tout, pour sa psalmodie et ses repas et sa vie solitaire, confor mément à sa pratique ascétique et à ses habitudes. Cependant, puisque la nécessité est invincible, on supportait ce ministère pastoral rigide qui s’exer çait comme sous une verge de fer. Les uns, plus généreux, s’attribuaient à eux-mêmes l’accusation : il s’agit de ceux qui ne s’occupaient pas de juger l’action des autres, mais de s’examiner eux-mêmes et de s’observer comme il convient et qui, si d’autre part ils s’observaient les uns les autres, seulement pour stimuler la charité, étaient cependant indulgents envers les faits, mais ne s’ingéraient pas dans le labeur des gens laborieux, quoi qu’ils fassent. Mais d’autres eurent l’idée de chercher plus avant, de se venger de ce qu’ils souf fraient et d’écouter des discours, raisonnablement plausibles par ailleurs, que d’autres tenaient et selon lesquels cet homme ignorait beaucoup de choses à cause de sa solitude dans l’ascèse.
17. Mort de l’ancien patriarche Grégoire13. Comme on en était là, l’ancien patriarche Grégoire, consumé par une longue maladie et, comme certains le prétendaient, par mesquinerie à cause du mépris où il était tenu, achève sa vie peu de temps après14. On permit de l’enterrer avec la psalmodie habituelle, mais quant à l’enterrer comme un évêque, ainsi qu’il le prétendait lui-même en gardant le sacerdoce, le souverain envoya de nombreux émissaires l’interdire et recommanda par son ordre à sa cousine, qui était Rhaoulaina, de ne rien exécuter de tel15. C’est ce qu’on fait. 12. L’historien fait en quelque manière l’éloge de la tiédeur, ou du moins de la modération, qui constitue un vice pour l’homme excessif qu’est Athanase. 13. Cf. Grègoras : Bonn, I, p. 1791'2 ; Métochitès, Histoire, Π1 : Cozza-Luzi, p. 329. 14. La date du décès de Grégoire de Chypre n’est pas connue. Sa mort, datée habituellement de la seconde moitié de l’année 1289, doit être placée entre la promotion d’Athanase au patriarcat (octobre 1289) et le départ d’Andronic II pour Nymphée (seconde moitié de 1290 ou début de 1291) ; voir Chronologie, ΠΙ, p. 24-26. 15. Après sa démission, Grégoire de Chypre s’était retiré dans le petit monastère d’Aristènè, où la protovestiarissa Rhaoulaina, c’est-à-dire Théodora Kantakouzènè, veillait sur lui (Vin, 10).
RELATIONS HISTORIQUES, VIII, 16-17
θειαν. Όθεν κάκεϊνοι,
169
έπειλημμένοι προφάσεως εύπροσώπου, τοιαΰτ’
εδρών, ήν πού τις αιτίαν άδιαφορίας είλήφει. Τέως δέ περί τήν τοιαύτην
αιτίαν ούκ όλίγοις καί αυτός ένεπικραίνετο, τό άδιάφορον όνειδίζων, μή κρίνων, οιμαι, ώς μέσον κακού τε καί άγαθοΰ τό άδιάφορον κείμενον προς
έκάτερον έναντιοΰται τών άκρων, καί, εϊ γε πρός τάγαθόν κακόν νομίζεται, 5
άλλ’ ουν καί πρός τό κακόν άγαθόν καί άγαπητόν, άν μετριοπαθοϊμεν, μή τοΰ άπαθοΰς έφικνούμενοι. Αύτός δ’ ύπό κανόνι τή φαινομένη ’ιδίμ έξει, εϊτε καί γνώμονι, τά τών άλλων ήθελεν άπευθύνειν. Κάντεΰθεν καί οί πολλοί διυπνίζοντο καί έν ύπονοίαις ήγον μεγίσταις τόν άπευθύνοντα. *Ην δ’ έκεί
νους τό έφορμοΰν πρώτον μέν τό άπ’ έκείνου άτηρόν καί πρός άπαν δυσέν- ίο
τευκτον, τοϊς μέν έξ άρετής δοκοΰν, τοϊς δ’ έκ γνώμης έμφύτου, τοϊς δέ καί έκ συνήθειας τής πρός τήν άσκησιν καί μονώσεως — άπαν28 γάρ δύσοιστον
τό μή σύνηθες —, ειτα29 δέ γε καί τό έπί τοϊς όλοις κρυπτόν τε καί άφανές καί ψάλλοντος καί έσθίοντος30 καί κατά μόνας I διάγοντος, ώσπερ ήσκητό τε β 152 καί εϊθιστο. Όμως — τό γάρ τής άνάγκης(32) έστίν άδήριτον — τήν σκληρόν 15 έκείνην καί ώς έν σιδηρφ(33) βάβδω διέφερον ποίμανσιν, οί μέν εύγνωμονέστεροι σφίσιν έαυτοϊς τήν αιτίαν προστρίβοντες, δσοις δηλαδή μή ήν έν
νώ τά τών άλλων κρίνειν, άλλ’ είς έαυτούς νεύειν καί έαυτούς κατά τό
προσήκον κατανοεϊν31, εί δέ καί άλλήλους κατανοοϊεν32 εις παροξυσμόν άγάπης καί μόνον, συγχωροΰσι τέως τοϊς γιγνομένοις, άλλ’ ού περιεργαζο- 20
μένοις τούς έργαζομένους(34), καν δ τι ποιοϊεν. Τοϊς δέ καί πολυπραγμονεϊν έπήει καί άνταμύνεσθαι πάσχουσι καί λαμβάνειν λόγους έξ άλλων, πιθανούς
άλλως έκ τών είκότων, ώς άγνώτος πολλοϊς δντος έκείνου διά τήν έπί τή
άσκήσει μόνωσιν.
ιζ'33. Θάνατος τοΰ πατριαρχεύσαντος Γρηγορίου. 25 Τούτων οΰτως έχόντων, δ μέν προπατριαρχεύσας34 Γρηγόριος, νόσφ πολυημέρω κατεργασθείς, ώς δέ τινες ελεγον, καί διά τήν παρόρασιν έκ μικροψυχίας, μετ’ ού πολύ τελευτή τόν βίον. Καί τό μέν έν ψαλμωδίαις θά-
πτειν κατά τό είκός έδίδουν, τό δ’ ώς άρχιερέα, ώσπερ δή κάκεϊνος ώετο τήν
ίερωσύνην παρακατέχων, συχνούς δ κρατών άποστέλλων άπέλεγε καί τή 30 αύτανεψίξΐ έπέσκηπτεν έπιτάττων, ήτις35 ήν ή36 Έαούλαινα, μή τι τοιοΰτον έπιτελεϊν · δ δή καί γίνεται. I
(32) Cf. Eschyle, Prométhée enchaîné, 105. Cf. Psaume 2, 9. (34) Cf. 2 Thessaloniciens, 3, 11.
28 γνωμικόν mg. C 29 εϊτα : εϊτε AB Poss. 30 καί έσθίοντος om. et mg. suppl. A 31 εί δέ καί άλλήλους κατανοεϊν post κατανοεϊν add. C 32 κατανοοϊεν: -νοεϊν edd. 33 ιζ' : ις' Β 34 προπατριαρχεύσας : πατρ- Β edd. 35 ήτις : ή τις edd. 36 ή om. edd. Dans son acte de démission, l’ancien patriarche avait prétendu conserver sa dignité épiscopale (Vni, 9).
Β 153
170
GEORGES PACHYMÉRÈS
18. Départ de l’empereur pour Nymphée. Après avoir envoyé auparavant en Orient le porphyrogénète, accompagné aussi de son épouse, qui était de la famille de Rhaoul16, le souverain partit luimême et gagna l’Orient17. Après avoir parcouru la région de Bithynie et accom pli, en faveur de Bekkos et des autres, ce qui a été dit il y a peu18, il se rend à Nymphée, emmenant aussi Mouzalôn, proclamé protovestiaire en plus de la dignité de grand logothète19. Il y résida, administra de là les affaires d’Orient et examina l’éventualité de donner comme épouse à son fils Michel une descen dante du roi d’Apulie : c’était Catherine, fille du fils de Baudouin et de la fille de Charles20 ; par son oncle maternel, le fils de Charles, elle avait comme tante la fille du roi de Hongrie, qui était aussi la tante maternelle de l’empereur Michel et qui pressa de part et d’autre le mariage de ses deux neveu et nièce21. C’est pourquoi l’empereur le laisse à la Ville, tandis qu’il emmenait à Nymphée les Italiens qui négociaient l’alliance22, en faisant de grandes dépenses et des gratifications ; il s’y appliquait tout entier et considérait presque cette union comme impérative. Ces gens en effet insistèrent aussi beaucoup, et l’alliance parut tout à fait profitable et digne de l’empereur. L’empereur leur donna de bons espoirs, et ils se plaisaient à envisager le projet, comme s’il allait se réali ser nécessairement. C’est pourquoi, comme plus tard l’auteur se trouvait à Nym phée23 et que ces gens apprirent qu’il venait de la Ville, ils demandent à l’em pereur, qui se trouvait à dîner, de leur permettre de demander comment se portait le jeune empereur, où et à quoi il passait son temps. Et l’empereur ordonna à ces personnes de s’informer et à cet homme de fournir les réponses. Et à chacune des paroles qu’ils entendaient, comme les nouvelles étaient néces sairement bonnes, ils manifestaient, en les recevant, leur reconnaissance à Dieu.
19. Le cas du porphyrogénète Constantin24. Le 29 du mois de juin, jour où l’on célèbre la fête des saints Apôtres, alors que c’était la deuxième année de la campagne de l’empereur, il arrive un certain 16. Constantin le porphyrogénète, frère cadet d’Andronic Π (voir Pachymérès, I, p. 2471617), était marié à Irène Rhaoulaina {PLP, n° 24142), fille de Jean Rhaoul ; sur cette dernière, voir Fas soulakis, Rhaoul, n° 14, p. 30-31. 17. Le départ de l’empereur doit être daté de la seconde moitié de l’année 1290 ou du début de l’année suivante. Contrairement à celle du départ, la date du retour est connue de manière précise : l'empereur rentra à Constantinople le 28 juin 1293 (VIII, 20). Sur l’ensemble du séjour, voir Chro nologie, ΙΠ, p. 15-28. 18. Les premiers épisodes du séjour en Asie Mineure ont été rapportés plus haut par anticipa tion (VII, 35-36). 19. Théodore Mouzalôn fut nommé protovestiaire en 1290 et il cumula cette dignité avec celle de grand logothète, qu’il avait reçue sous le règne de Michel VIII (VII, 1). Sur la dignité de proto vestiaire, qui occupe le 5e rang dans l’Appendice à l’Hexabiblos d’Harménopoulos (Verpeaux, p. 3004), voir Guilland, [R]£R 2, 1944, p. 202-220 = Recherches, I, p. 216-236 (notice de Théodore Mouzalôn, p. 224-225). 20. Andronic II projetait de marier son fils Michel IX à Catherine de Courtenay {PLP, n° 444), qui était l’héritière de l’empire latin de Constantinople et qui allait épouser Charles de Valois quelques années plus tard. Elle était la fille de Philippe de Courtenay (fils de Baudouin Π de Courte nay, dernier empereur latin de Constantinople) et de Béatrice d’Anjou (fille de Charles Ier d’Anjou). 21. Il faut retenir la leçon άδελφιδοϊν (neveu/nièce) conservée par le seul manuscrit A. Fille du roi Étienne V (1270-1272), Marie de Hongrie était la tante de Michel IX, le fils de sa soeur Anne de Hongrie, première épouse d’Andronic IL Mariée au roi de Sicile, Charles II d’Anjou (1285-
RELATIONS HISTORIQUES, VIII, 18-19
171
ιη'37. Έξέλευσις38 τοΰ βασιλέως πρός Νύμφαιον.
Αύτός δέ φθάσας έπ’ άνατολής τόν πορφυρογέννητον άποστείλας, έχοντα καί τήν συνοικούσαν έκ τών του 'Ραούλ κατά γένος, έξεληλακώς, έπ’ άνατολής ώρμα. Καί διελθών τα τής Βιθυνίας μέρη καί, όσα πρό μικρού έρρέθη έπί τε τφ
Βέκκφ καί τοϊς λοιποϊς είργασμένος, τω Νυμφαίφ έφίσταται, φέρων καί τόν 5
Μουζάλωνα, πρός τω του μεγάλου λογοθέτου σεμνώματι καί πρωτοβεστιάριον κλεϊζόμενον. Ού δή καί σκηνήσας, έκεΐθεν τά κατ’ άνατολήν διοικούμενος, έσκέπτετο καί περί του υίοϋ Μιχαήλ έπαγαγεϊν έκείνω έκ τοΰ βηγός Που λείας39 τήν συνοικήσουσαν · ή δ’ ήν40 ή έκ τοΰ υϊοΰ τοΰ Βαλδουίνου καί τής
θυγατρός τοΰ Καρούλου Αίκατερίνα, ήτις καί έπί τω πρός μητρός θείφ τω υίώ ίο Καρούλου θείαν είχε τήν τοΰ τής Ούγγρίας βηγός θυγατέρα, θείαν ούσαν πρός μητρός καί τω βασιλεϊ Μιχαήλ, ήτις καί τούς γάμους δυοϊν άδελφιδοϊν41 άνά μέρος κατήπειγεν. Όθεν καί αύτόν μέν έπί τής πόλεως καταλείπει ό βασιλεύς,
τούς δέ γε τφ κήδει μεσιτεύοντας Ιταλούς έπήγετο πρός τό Νύμφαιον, συχνά καταναλίσκων καί προσφιλοτιμούμενος, νεύων όλος42 πρός43 τοΰτο καί μόνον 15 ού44 καί συνδέσμους τών άναγκαίων ποιούμενος. Έπί πολύ γάρ καί προσε-
λιπάρουν έκεϊνοι, καί συμφέρον παμπληθές έδόκει καί βασιλέως άξιον τό
συνάλλαγμα. Ύπέτεινε δέ καί χρηστάς έκείνοις τάς I έλπίδας45 ό βασιλεύς, καί β 154
ένησμένιζον τοϊς μέλλουσιν ώς έξ άνάγκης έσομένοις. Όθεν καί τοΰ συγγραφέως τφ Νυμφαίφ έσύστερον ένδημήσαντος46, έκεϊνοι, μαθόντες πολίηθεν 20 έλθόντα, άξιοϋσι βασιλέα, έπ’ άρίστφ καθήμενον47, έρωταν έφεϊναι όπως
έχοι48 τών υγειών ό νέος βασιλεύς καί οποί49 καί τίσι διάγων ένασχολοϊτο50. Καί δή51 προσέταττε βασιλεύς έκείνοις τε πυνθάνεσθαι καί τούτφ διδόναι τάς
άποκρίσεις. Καί γ’ έφ’ έκάστφ τών λεγομένων άκούοντες, έπεί καί χρηστά έξ άνάγκης ήγγέλλοντο52, προσαποδεχόμενοι δήλοι ήσαν εύχαριστοΰντες Θεώ. 25 ιθ'53. Τά κατά τόν πορφυρογέννητον Κωνσταντίνον.
Τής δ’ εικοστής έννάτης54 μηνός μαιμακτηριώνος55, καθ’ ήν καί ή τών
άγιων Αποστόλων έορτή τελείται, διετείας τρεχούσης έστρατοπεδευμένφ
37 ιη' : ιζ' Β 38 Έξέλευσις : περί τής έξελεύσεως ΑΒ 39 Πουλείας : -λίας Bekk. 40 ή δ’ ήν om. C edd. 41 άδελφιδοϊν : άδελφοϊν BC edd. 42 όλος : -ως C 43 πρός : είς ΑΒ edd. 44 μόνον ού : μονονού Β 45 καί χρηστάς έκείνοις τάς έλπίδας : σφίσι καί χρηστάς τάς έλπίδας ΑΒ καί χρηστάς τάς έλπίδας έκείνοις edd. 46 ένδη μήσαντος : ένδυμ- Α 47 καθήμενον : -οι Α 48 έχοι : -ει C 49 οποί : δπη Β edd. 50 ένασχολοϊτο : -εϊτο Β Poss. 51 δή : δ ΑΒ 52 ήγγέλλοντο : -έλοντο C 53 ιθ' : ιη' Β 54 έννάτης : ένάτης Β edd. 55 Ιούνιος mg. ABC22 * 24 23 1309), Marie de Hongrie était aussi la tante de Catherine de Courtenay, la fille de Béatrice d’An jou, sæur de son mari. 22. Les négociations, dont l’aboutissement est signalé plus bas (IX, 1-5), se prolongèrent de 1288 à 1294 ; voir Laiou, Latins, p. 48-54. 23. L’historien signale ainsi, de manière indirecte, son voyage à Nymphée, où la cour impériale resta trois ans (1291-1293). 24. Cf. Grègoras : Bonn, I, p. 18617-1912 ; Pseudo-Sphrantzès : Grecu, p. 17028'34 ; Planoudès, Lettres (à Alexis Philanthrôpènos et à son frère) : Treu, n° 55, 58-61, 74-80, 90, 96-98, 101113, 118-120.
172
GEORGES PACHYMÉRÈS
incident, qui marqua le début de grands maux pour le porphyrogénète Constan tin25. Comme en effet c’était la fête, qu’il devait y avoir une réunion des grands auprès de l’empereur et une audience des grandes dames auprès de l’impéra trice26, arrivèrent un très grand nombre de dames éminentes et arriva notamment la vieille noble Stratègopoulina ; c’était la nièce de l’empereur Jean Doukas et l’épouse de Constantin Stratègopoulos, qui fut plus tard aveuglé par son fils l’empereur27. Comme ce n’était pas encore l’heure pour elle d’accéder auprès de l’impératrice, elle se tenait dehors, en attendant l’invitation. Mais voilà qu’arrive aussi l’épouse du porphyrogénète, avec l’opulence et le luxe voulus, avec une escorte et une compagnie très nombreuse28. Elle approcha de sa tante, ou plutôt de sa grand-mère : sa grand-mère paternelle était en effet la cousine de Stratè gopoulina, puisque celle-ci était née elle-même du frère de l’empereur qui avait la dignité de sébastokratôr, tandis que sa grand-mère à elle était née du second de ses frères et était mariée au protovestiaire Alexis Rhaoul29. Comme il fallait donc que la vieille dame, selon les convenances, cède son siège à celle qui approchait et qui avait la deuxième dignité après l’impératrice, Stratègopoulina ne fit aucun cas de sa petite-fille, à cause de sa vieillesse et sous prétexte que c’était une enfant, et ne lui céda même pas sa place, s’excusant simplement auprès d’elle et alléguant l’âge et la faiblesse de l’âge. Celle-ci se sent aussitôt offensée, et elle ne put contenir sa colère : belle-fille d’empereur et épouse d’un homme placé au-dessus des despotes30, elle n’obtient aucun des égards qui lui sont dus de la part d’une femme qui était bien parente de l’empereur, mais qui était considérée comme une personne privée, parce que son mari n’avait accédé, de son vivant, à aucune dignité31. Elle change sa colère en affliction, et elle dédia à sa souffrance gémissements et lamentations. 25. L’incident qui va être longuement rapporté et qui est à l’origine de la disgrâce de Constan tin le porphyrogénète peut être daté du 29 juin 1292, fête des apôtres Pierre et Paul. L’empereur avait quitté Constantinople plus d’un an auparavant, c’est-à-dire dans la seconde moitié de 1290 ou au début de 1291 ; voir Chronologie, ΙΠ, p. 17-20. Sur l’emploi des mois attiques, voir Pachymé rès, I, p. 114 η. 1. 26. L’impératrice Irène de Montferrat, la seconde épouse d’Andronic II (VU, 33). 27. Au centre de toute l’affaire se trouve Stratègopoulina (PLP, n° 26892), dont le prénom n’est pas connu. Elle était la fille du sébastokratôr Isaac Batatzès, frère de Jean ΙΠ Batatzès, que l’histo rien appelle, ici comme ailleurs, l’empereur Jean Doukas (voir Pachymérès, I, p. 93'). Stratègo poulina était l’épouse de Constantin Stratègopoulos (PLP, n° 26897), que Théodore II Laskaris fit aveugler ; voir Pachymérès, I, p. 411718, avec la note 7 (où il faut corriger l’année et lire 1292 au lieu de 1283). Sur l’identité et les liens de parenté des personnes mentionnées dans ce chapitre, voir A. Failler, Pachymeriana altéra, REB 46, 1988, p. 68-75. 28. Irène Rhaoulaina, épouse de Constantin le porphyrogénète, est citée dans le chapitre précé dent. 29. Les éléments de cette phrase concise, où l’accumulation des pronoms dresse un obstacle supplémentaire, ne sont pas faciles à ordonner. Voici une transcription plus précise : la grand-mère paternelle d’Irène Rhaoulaina était la cousine de Stratègopoulina, puisque Stratègopoulina était née du sébastokratôr Isaac Batatzès, frère de Jean III Batatzès, tandis que la grand-mère paternelle d’Irène Rhaoulaina était née de N Batatzès, frère d’Isaac et de Jean III Batatzès, et était mariée au protovestiaire Alexis Rhaoul ; voir le tableau généalogique dans A. Failler, Pachymeriana altéra, REB 46, 1988, p. 71. Sur le sens du mot αύτανεψία (cousine), voir A. Failler, Pachymeriana quaedam, REB 40, 1982, p. 189-190. Remarquons également l’équivalence, dans le cas présent, des termes θεία et μάμμη, qui sont appliqués à une seule et même relation de parenté ; ils sont donnés par la petite-fille à la cousine de sa grand-mère ; dans la relation inverse, la cousine de sa grand-
RELATIONS HISTORIQUES, VIE, 19
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τω βασιλεΐ, γίνεται τι τοιοΰτον, δ δή καί κακών ήρξε μεγάλων τώ πορφυρο-
γεννήτφ Κωνσταντίνο). Επειδή γάρ έορτή56 ήν καί έδει συνάξεις μέν τών μεγιστάνων πρός βασιλέα, προσόδους δέ καί τών ματρωνών παρά τήν αύγούσταν γίνεσθαι, άπήντων μέν καί άλλαι πλεϊσται καί μέγιστοι, άπήντα
δέ καί ή εύγενής γραΰς ή57 Στρατηγοπουλίνα58, ή τοϋ Ίωάννου μέν τοϋ 5 Δούκα καί βασιλέως άδελφιδή, Κωνσταντίνα) δέ τώ Στρατηγοπούλω, τω καί
ύστερον τυφλωθέντι παρά τοΰ υίοϋ καί βασιλέως, συνοικήσασα. Έπεί δέ οϋπω καιρός έκάλει είσελθεϊν πρός τήν αύγούσταν έκείνην59, έξω που καθήστο, τήν πρόσκλησιν άναμένουσα. Άλλ’ έφίσταται καί ή τοΰ πορφυρο-
γεννήτου I σύζυγος άβροσύνη καί χλιδή πρεπούση ύπό προπομποΐς τε Β 155 πλείστοις καί όπαδοΐς. Έπεί δέ τή θείςε ή μάλλον καί μάμμη προσήγγιζεν — ή γάρ πρός πατρός έκείνης μάμμη αύτανεψία ταύτης ήν, εϊπερ αϋτη μέν έκ
τοΰ άδελφοΰ τοΰ βασιλέως καί τήν άξίαν σεβαστοκράτορος έγεγέννητο, ή δ’ έκείνης μάμμη έκ θατέρου τών άδελφών, ή δή καί τώ πρωτοβεστιαρίφ συνωκει τώ 'Ραούλ Άλεξίω —, έπεί γοΰν προσεγγιζούση εδει τήν γραΰν τής60 15
καθέδρας ύπεξανίστασθαι κατά τό προσήκον, τά δευτερεϊα πρός τήν αύγούσταν φερούση, έκείνη, τοΰτο μέν γήρςι, τοΰτο δέ καί ώς δήθεν παιδί, καί έκγόνης61 καταφρονήσασα, ούδ’ ϊκταρ(35)62 ύπεξανίστατο, παραιτησαμένη πρός έκείνην μόνον καί γήρας προβαλλομένη63 καί τήν τοΰ γήρως άσθένειαν. Ύβριοπαθεί64 τε παρευθύς έκείνη καί άκάθεκτος ήν τήν όργήν, 20
εί, βασιλέως ούσα νύμφη καί άνδρός ύπέρ δέσποτας σύζυγος, ούδέν τών
άξιων έπιτυγχάνει παρά προσγενοΰς μέν βασιλέως, άλλά γε καί ίδιώτιδος νομιζομένης έκ τοΰ τόν έκείνης σύζυγον ζώντα μηδενός έπιβήναι άξιώματος · τρέπει τε τήν όργήν εις λύπην καί κλαυθμοΐς65 τε καί όδυρμοϊς άφωσιοΰτο
τήν δεινοπάθειαν.
ι35> Leutsch, I, ρ. 143 η° 55 ; Π, ρ. 43 η° 46, ρ. 581 η° 32 ; Karathanasis, ρ. 83 π° 158. 56 ή ante έορτή add. ΑΒ edd. 57 ή om. ΑΒ edd. 58 Στρατηγοπουλίνα : -ϊνα C Bekk. 59 έκείνην : -η edd. 60 τής om. edd. 61 έκγόνης : έγγόνη ΑΒ 62 ϊκταρ : ΐκτωρ Β 63 προβαλλομένη : -ην ΑΒ 64 Ύβριοπαθεί : -παπαθεϊ edd. 65 κλαυθμοΐς : κλαθ- Α30 31
mère la qualifie de petite-fille (p. 17318) : έκγόνη (forme utilisée par l’historien de préférence à έγγόνη). On peut relever un emploi identique du terme πάππος plus haut dans le livre IV (Pachy mérès, Π, p. 41310). 30. Irène Rhaoulaina, l’épouse de Constantin le porphyrogénète, est la belle-fille de Michel VIII. Son mari, qui était le fils préféré de l’empereur, avait reçu de son père une certaine participa tion à la dignité impériale, qui le mettait au-dessus des despotes (Pachymérès, II, p. 631'12 et p. 630 n. 1-2). Irène Rhaoulaina jouissait du même rang privilégié que son mari et occupait, dans la hiérarchie aulique, la deuxième place, derrière l’impératrice (ou les impératrices) et devant les femmes de despotes. 31. Aveuglé au début du règne de Théodore II Laskaris, Constantin Stratègopoulos n’acquit aucune dignité, mais son père Alexis fut fait césar après avoir repris Constantinople aux Latins (Π, 13). Stratègopoulina est par ailleurs la tante de Théodora Doukaina et de son époux Michel VIII, et donc la grand-tante d’Andronic II (voir la note suivante) ; voir A. Failler, Pachymeriana altéra, REB 46, 1988, p. 71.
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Cet incident n’échappa pas à son mari. Celui-ci, fier lui aussi et en outre l’es prit brisé par les lamentations de sa femme, voulut accabler en retour la vieille dame et consoler sa femme de l’affront qu’elle avait subi. Il ne pouvait lui faire subir l’irréparable, car elle était noble et considérée comme la grand-mère de l’empereur32 ; mais elle avait un familier, nommé Constantin Maurozômès, avec qui, disait-on, elle couchait en secret33. Il lui sembla que le moyen le plus avisé de faire le plus beau triomphe au bruit qui courait à l’encontre de Stratègopoulina était de porter le déshonneur sur cet homme. Il envoya donc aussitôt saisir l’homme, qui ne savait rien de l’affaire ; il le fait déshabiller complète ment dans la honte et ordonne à ses familiers de le porter en triomphe à travers l’agora, en même temps qu’ils lui assènent quantité de coups terribles34. La chose se fit et elle fut rapportée à l’empereur, qui fut absolument indigné de cette audace et profondément outré de ce que, alors que l’empereur lui-même était présent, le porphyrogénète ne s’en souciait nullement et accomplissait ces actes, et cela pour une raison si légère. Cependant, retenant sa colère, il donna ses ordres au plus vite, et, bien qu’avec peine, la victime est cependant libérée, le pouvoir ayant eu le dessus. Dès lors le ressentiment envahit l’empereur après la colère, et il méditait des projets terribles sur le moyen de rabaisser celui qui poussait l’insolence outre mesure : il reportait l’incident sur lui-même et s’in dignait de paraître méprisé par cet homme. Il éloigna son frère de sa vue, il le négligeait absent et, à son approche, il ne lui accordait pas un regard de gen tillesse ; chevauchant avec lui, il évitait son voisinage ; il feignait de garder l’apparence de leurs proches relations d’avant. C’est en effet avec plus d’auto rité aussi que celui-ci s’attachait vraiment aux affaires, jouissant d’une nom breuse troupe de serviteurs à ses ordres, de la grande richesse accumulée et du luxe : c’est en effet des oikonomiai de plus de soixante mille nomismata d’or qu’il avait reçues en partage de son père, qui avait l’intention, s’il avait vécu plus longtemps, de les augmenter jusqu’à cent35. Il lui avait soumis pour son service des hommes éminents et des archontes du palais ; c’est pourquoi, lui qui avait beaucoup de revenus et qui dépensait peu, si ce n’est pour les libéra lités de la bienfaisance, ce qui était encore plus suspect en soi, il jouissait de nombreux biens et se glorifiait d’une domesticité qui convenait à un empereur. L’empereur voyait cela et il était excité par cette accusation apparue récem ment36 ; il passait la nuit avec le protovestiaire, qu’une longue maladie tenait alité : celui-ci était en effet atteint de douleurs très violentes aux reins, et on ne faisait venir pour le soigner rien qui ne procurât une douleur supplémentaire au 32. Le paragraphe précédent contient un emploi identique du terme μάμμη, appliqué à une grand-tante. 33. Constantin Maurozômès (PLP, n° 17443) est également mentionné dans le colophon d’un manuscrit daté de 1286. 34. On a cité plus haut (Pachymérès, I, p. 312 n. 2) quelques références bibliographiques sur les triomphes infamants. La scène se passe sur la place de Nymphée, d’après la phrase sui vante. 35. Michel VIII préférait Constantin à Andronic, mais un certain droit d’aînesse prévalut. Le terme « oikonomiai » équivaut ici au mot « pronoiai » (rentes fiscales), employé plus bas ; voir Pachymérès, I, p. 29 n. 3. 36. L’allusion ne porte sans doute pas sur le traitement infligé à Constantin Maurozômès, mais sur l’ambition démesurée et la soif de pouvoir que laisse deviner l’attitude du porphyrogénète.
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Τοΰτο γεγονός τόν έκείνης ούκ έλαθε σύζυγον. Ό δέ, φιλότιμος ών καί αύτός, έτι δέ καί τούς λογιίσμούς έπικλασθείς έκ τών θρήνων τής γυναικός, β 156
άντιλυπεϊν μέν τήν γραΰν, παραμυθήσασθαι δέ τήν Ιδίαν έκ τής πρός έκείνην ύβρεως έδικαίου. Καί δή έκείνην μέν ούκ είχέ τι διαθέσθαι άνή
κεστον, εύγενή γε66 ούσαν καί μάμμην λογιζομένην τω βασιλεϊ ■ εΐχε δ’ 5
οίκεΐον έκείνη Κωνσταντίνον Μαυροζώμην ώνομασμένον, ω δή καί συγχρήσθαι67 κατά κοίτην κρυφίαν έλέγετο. Καί τοΰτο δή μάλλον ήν τό δοκοΰν έκείνφ σοφόν, έφ’ ώ, άτιμουμένου έκείνου, ή κατ’ έκείνης ύποτρέχουσα βάξις έκ τών δυνατών θριαμβεύοιτο. Πέμψας γοΰν αύτίκα καί πε ριοχών τόν άνθρωπον, μηδέν τών πραχθέντων είδότα, γυμνοί τε πάμπαν 10 άτίμως καί κατά πάσαν άγοράν θριαμβεύειν τοϊς οϊκείοις προστάσσει, άμα
δή καί πληγάς δείνας τε καί πλείστας έντείνουσι. Τοΰτο γινόμενον καί άνενεχθέν βασιλεϊ, πολύς ήν έκεϊνος τήν τόλμαν έν δεινώ ποιούμενος καί
άχθόμενος τά μεγάλα, εϊ, αύτοΰ βασιλέως ένδημοΰντος, μηδέν μηδενός
έκεϊνος68 έπιστραφείς ταϋτα πράττοι69, καί ταϋτα παρά τοιαύτην αιτίαν.
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Όμως, τούς θυμούς κατασχών, προσέταττε τήν ταχίστην, καί μόλις μέν, άλλ’
όμως, νικησάσης τής έξουσίας, έλευθεροΰται ό τιμωρούμενος. Έντεΰθεν
καί70 μήνις μετά χόλον71 έντετήκει τώ βασιλεϊ, καί δεινά έστρεφε πώς άν
ταπεινοίη τόν I ύπέρ τά μέτρα(36) κατεπαιρόμενον, εις έαυτόν άνάγων τό β 157 γεγονός καί τήν τοΰ καταφρονεϊσθαι παρ’ έκείνου72 δόξαν έν δεινώ ποιου- 20 μένος, καί άπό προσώπου έποίει τόν άδελφόν, καί άπόντος κατημέλει, καί
προσιόντι όφθαλμούς ίλαρότητος73 ούκ έδίδου, καί συνιππαζόμενον74 τήν έγγύτητα άφηρεϊτο, καί ήν έξ έγγίονος είχε τής όμιλίας πρότερον δόξαν
προσεποιεϊτο παρακατέχειν. Άξιωματικώτερον75 γάρ κάκεϊνος ταϊς άλη
θείαις τών πραγμάτων έφήπτετο, πολλοϊς μέν τοϊς ύφ’ αυτόν76 θεράπουσι77, 25 πολλώ δέ τώ συναγομένφ πλούτφ καί τή χλιδή έντρυφών ■ ύπέρ γάρ έξήκοντα χρυσίου χιλιάδας αί οίκονομίαι τούτφ άπεκληροΰντο παρά πατρός, καί γε σκοπός ήν, εί περιήν έτι78, καί ές έκατόν έπαύξειν. Καί μεγάλοις άνδράσι καί79 άρχουσι τοϊς έκ τοΰ παλατιού είς θεραπείαν έκεϊνος ύπέταττέ80 οί, καί διά τοΰτ’ έκεϊνος, πολλά μέν έκ81 προσόδων έχων, όλίγα δ’82 30
έξαντλών, εί μή που είς τάς κατ’ εύεργεσίαν φιλοτιμίας, δ καί αύτό είς ύποψίαν έκειτο μείζω, πολλοϊς ένετρύφα83 καί ύπερηφανεύετο είς ύποταγήν τήν ές βασιλέα πρέπουσαν. Ταΰθ’ όρών βασιλεύς καί γε τής έξ ύπογύου έκείνης συμβάσης I αιτίας χάριν παρακεκνισμένος, διενυκτέρευέ τε μετά β 158 τοΰ πρωτοβεστιαρίου84 έν νόσφ πολυημέρφ κειμένου ■ τώ νεφρώ γάρ 35
Cf. Théognis, 498. 66 γε : τε Β edd. 67 συγχρήσθαι : -άσθαι ΑΒ 68 έκεϊνος om. C 69 πράττοι : -ει Α 70 καί om. C 71 τόν ante χόλον add. C 72 παρ’ έκείνου om. Β edd. 73 Ιλαρότητος : -τι Β 74 συνιππαζόμενον : -ος ΑΒ edd. 75 Άξιωματικώτερον : άξιομΑ 76 αύτόν : αύτών C 77 θεράπουσι : θεραπεύουσι Β edd. 78 ετι om. Β edd. 79 άνδράσι καί : άνδράσιν ΑΒ edd. 80 ύπέταττέ : ύπέττατέ Α 81 έκ om. edd. 82 δ’ : δέ C 83 ένετρύφα — πρέπουσαν iter. et ope verbi δύσευμα (= δίσσευμα) mg. corr. A 84 πρωτοβεστιαρίου : πρωτωβ- B
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GEORGES PACHYMÉRÈS
patient37. C’est pourquoi, comme il ne pouvait accéder lui-même auprès du souverain, l’empereur le rejoignait chaque jour pour prendre soin avec lui des affaires publiques. Alors donc, se trouvant avec lui, l’empereur s’irritait de voir son frère dépasser les bornes, et il parut bon à tous deux de le rabaisser. Ce serait cependant par des feintes, des détours et un désintérêt total pour ses affaires, qu’il fût présent ou absent : c’est ainsi qu’ils pensaient en effet amol lir ses dispositions et l’incliner à une plus grande soumission. En voyant l’em pereur agir ainsi, le porphyrogénète simula la complaisance en se rendant auprès de l’empereur plus souvent qu’avant et il voulut avoir l’air de se plier à ses instructions. C’est pourquoi il envoya des émissaires auprès du protoves tiaire pour lui demander d’inciter lui aussi l’empereur à ne pas s’irriter et, même si quelque chose avait été commis par surprise et sous l’empire de la colère, à pardonner et à ne pas se fâcher. Là-dessus donc, le temps passant, Sabas38, le moine du patriarche, était là et ne cessait d’exercer ses folles actions habituelles ; l’empereur laissait tout faire, ne jugeant sans doute pas convenable ni d’ailleurs décent de s’opposer à l’ac tion des gens du patriarche pour des raisons de piété et pour ne pas paraître faire obstacle aux mesures censées contribuer à la réforme du peuple. En effet l’action de Sabas passait absolument pour être la volonté du patriarche, comme l’empereur l’indiqua lui-même plus tard en réponse à un évêque. Comme en effet cet évêque disait à l’empereur qu’il serait naturel que lui, étant l’empe reur, il contrecarre le patriarche, s’il le désirait, l’empereur répondit qu’il n’était pas digne que le patriarche reçoive des ordres de l’empereur comme un Nicétas Tzykandèlès, citant pour s’amuser ce nom même : c’était le dernier officier du palais39. Alors qu’il en était donc ainsi et que le moine Sabas, un familier du porphyrogénète, paraissait habituellement digne de foi, il rapporta à l’empereur, en affirmant avoir été renseigné par le porphyrogénète qui préten dait lui livrer un secret, que l’empereur, dès son arrivée à Constantinople, chas serait aussitôt le patriarche pour lui substituer le moine Kosmas40. Alors donc l’empereur s’irrita encore plus de ce que le porphyrogénète le combattait, en trompant le patriarche lui-même, dont il se gagnait les familiers, et il recueillit de mauvais soupçons. Après un court intervalle, certains membres de l’entou rage du porphyrogénète se rendirent auprès de l’empereur et rapportèrent que cet homme tenait des propos et avait des sentiments ambitieux qui conduisaient à l’infidélité contre l’empereur, en compagnie du prôtostratôr Stratègopoulos41, 37. Théodore Mouzalôn devait mourir deux ans plus tard de sa maladie de reins (VUI, 31). 38. Le moine Sabas {PLP, n° 24631), qui n’est pas connu par ailleurs, est présenté comme une sorte de grand inquisiteur du patriarche. 39. Nicétas Tzykandèlès {PLP, n° 28130) n’est pas connu par ailleurs. Un homme de main por tant le même patronyme est cité dans le livre IV (Pachymérès, Π, p. 39323, avec la note corres pondante pour la graphie et l’étymologie du patronyme). 40. C’est la première mention du moine Kosmas {PLP, n° 90378 et 92161), qui allait devenir patriarche sous le nom de Jean (VIH, 27). Comme la multiplication des pronoms rend la phrase obscure, leurs antécédents ont été suppléés dans la traduction pour plus de clarté. 41. Michel Stratègopoulos avait déjà été condamné par Michel VIII (Pachymérès, II, p. 615226176) ; il était favorable aux Arséniates (VII, 17). Sur la dignité de prôtostratôr, qui vient au 8' rang dans la hiérarchie palatine (Appendice à l’Hexabiblos d’Harménopoulos : Verpeaux, p. 3005-é), voir Guilland, REB 7, 1949, p. 156-179 = Recherches, I, p. 478-497 (notice de Michel
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πολυωδύνοις πόνοις έβάλλετο, καί ούδέν ήν τό εις θεραπείαν προσαγόμενον
δπερ ου προσεζημίου τόν πάσχοντα. Καί δια τοΰτο μή οϊφ τ’ δντι αύτω τώ κρατοΰντι τάς προσόδους ποιεϊν, τούτφ προσιών βασιλεύς όσημέραι περί τών κοινών συνεφρόντιζε. Τότε τοίνυν, έκείνφ συνών, διεπονεΐτο τήν τάδελφοΰ85 καί ύπέρ τα έσκαμμένα(37) ύπέραλσιν, καί ταπεινοΰν συμφέρον86 5 καί87 άμφοτέροις έδόκει. Τό δ’ ήν τέως άποπροσποιήσεσι καί άποστροφαϊς
καί τφ μηδέν τών έκείνου φροντίζειν, κάν παρή, κάν άπή · οΰτω γάρ ύπο-
μαλάσσειν τά ήθη88 καί πρός τό δουλικώτερον ύποκλίνειν φοντο. Εκείνος δέ, ταΰθ’ όρων βασιλέως πράττοντος, συχναΐς τε προσόδοις μάλλον πρός βασιλέα ή πρότερον θεραπεύειν προσεποιείτο καί τή παιδεύσει καθυποκλί- 10 νεσθαι δοκεϊν ήθελεν. 'Όθεν καί πρός τόν πρωτοβεστιάριον πέμπων ήξίου
καί αύτόν προσλιπαρεϊν βασιλέα μή χολάν, κάν τι καί έκ συναρπαγής
έπράχθη, νικήσαντος τοΰ θυμού, συμπαθεϊν τε καί μή όργίζεσθαι. Έν τούτοις ούν τού καιροΰ τριβομένου, καί ό89 του πατριαρχεύοντος μοναχός Σάβας έκεϊ παρήν, καί τά συνήθη τής άτασθαλίας έργα δια- 15
πραττόμείνος ούκ άνίει, βασιλέως έπί πάσιν έφιέντος, μή κρίνοντος ϊσως Β 159 πρέπον μηδ’ άλλως
εύσχημον έμποδών ϊστασθαι τοϊς παρά τών τοΰ
πατριάρχου πραττομένοις λόγοις εύλαβείας καί τοΰ μή δοκεϊν έμποδίζειν
τοϊς είς διόρθωσιν τών πολλών νομιζομένοις. "Α γάρ ό Σάβας έπραττε, θέλη μα90 τοΰ πατριάρχου δλως ήγεϊτο, ώς αύτός ύστερον έφηνε, πρός τινα τών 20
άρχιερέων άπολογούμενος · έκείνου γάρ τω βασιλεϊ λέγοντος ώς είκός ήν άν έμποδίζεσθαι παρ’ αύτοΰ, βασιλέως δντος, τόν πατριάρχην, εϊπερ έβού
λετο, αύτός άπελογείτο ώς ούκ άξιον πατριάρχην ώς Τζυκανδήλην91 Νική ταν, καί αύτό δή τούτο92 τό93 όνομα ύποκοριζόμενος — ό δ’ ήν ό τοΰ παλατιού έλάχιστος —, παρά βασιλέως προστάσσεσθαι. Ώς γοΰν οΰτω 25 ταΰτα καί δ μοναχός Σάβας, συνήθης ών έκείνω, πιστός έν πολλοΐς κατεφαίνετο, άκούσας, ώς έλεγε, παρ’ έκείνου, βασιλεϊ προσήγγελλεν94, ώς δήθεν
πρός αύτόν λέγοντος έν άπορρήτοις τοΰ πορφυρογεννήτου, ώς άμα μέν βασιλεύς έπιδημήσει τή Κωνσταντίνου, άμα δέ καί95 τόν πατριάρχην
έκβαλών, τόν μοναχόν Κοσμάν άντεισάξειε. Τότε γοΰν καί μάλλον ό βασι- 30 λεύς έξηγρίαινεν, εϊ γέ οί έκπολεμωη έκεϊνος καί αύτόν πατριάρχην ψευδό-
μενος, τούς οικείους έκείνφ ΰποποιούμενος, καί ύποψίας ούκ άγαθάς συνέλεγεν. Όλίγον τό μεταξύ, καί τινες τών έκείνου, βασιλεϊ προσιόντες, μεγάλ’ άττα καί είς άπιστίαν τήν κατά βασιλέως φέροντα λέΙγειν τε καί φρονεϊν Β 160
(37) Leutsch, Π, ρ. 224 η° 67. 85 τάδελφού : τ’ άδελφοΰ Β 86 συμφέρον om. ΑΒ 87 καί om. ΑΒ edd. 88 ήθη : έθη A dubie Β 89 ό om. Β edd. 90 τό ante θέλημα add. C 91 Τζυκανδήλην : -δύλην ΑΒ edd. 92 τούτο om. et mg. suppl. altéra manus C 93 τό om. edd. 94 προσήγγελλεν : -ελεν C edd. 95 καί om. edd. Stratègopoulos, p. 484-485). Il était probablement le fils de Stratègopoulina et le gendre de Théo dora Kantakouzènè ; voir A. Failler, Pachymeriana altéra, REB 46, 1988, p. 71 (stemma généa logique).
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GEORGES PACHYMÉRÈS
qui passait la nuit avec lui ; ils se montraient eux-mêmes prêts à les confondre, si l’empereur cautionnait la démarche. Voilà ce qu’ils disaient, et d’après les faits le contenu de l’accusation paraissait aussi tout à fait vraisemblable à ceux qui écoutaient. C’est pourquoi le souverain prit un soin important et extrême pour que la raison de sa convocation lui demeure cachée et pour qu’il soit appréhendé, afin d’être empêché de fomenter une révolte, comme il le pensait ; il envoie faire venir auprès de lui les troupes, et il ordonna à tous les siens de se réunir au palais le matin à l’aube. Et alors, à l’heure où l’agora est pleine de monde, il envoya convoquer celui que les accusations touchaient et qui ne savait rien de précis. Il arriva rapidement, et l’empereur, incapable de retenir sa colère contre lui, le poursuivit aussitôt de reproches et d’insultes, lui ainsi que Stratègopoulos, condamné lui aussi peu après à subir les mêmes accusations. « Que vous a-t-il pris, à vous, cria-t-il en présence de tout le sénat, vous les plus méchants des méchants, vous qui possédez tant de biens grâce à moi, pour avoir souhaité n’apporter vraiment aucun délai à montrer votre méchanceté envers votre bien faiteur et pour vous laisser, au contraire, convaincre aussitôt d’avoir médité de tels actes l’un contre un maître et un frère, l’autre contre un homme qui fut d’abord la cause qu’il voit encore le soleil et ensuite un bienfaiteur ? »42. Comme ils niaient absolument et demandaient à être convaincus de faute, aus sitôt les dénonciateurs se présentèrent et convainquirent selon leurs forces et leur intention d’être zélés. Aussitôt donc, comme il a coutume d’arriver en de tels cas, ce fut le tumulte : les uns étaient stupéfiés, d’autres horrifiés, et d’autres, par opportunité, étaient poussés à parler et à agir plus qu’il n’était convenable. Pour finir, il envoie des gens saisir leurs maisons, qui étaient très riches, surtout celle du porphyrogénète ; quant à ceux-ci, il livra l’un à la pri son, et il enferme en sûreté son frère en le confinant dans l’un des appartements impériaux du palais43. Ces pronoiai, troupeaux, dépôts de toutes sortes de den rées, or, dont une partie était coupée en nomismata et une partie façonnée en coupes, argent, voiles de toutes sortes, on les remit au Trésor public44. Et tout ce luxe et décor constitua le théâtre et le jeu d’une seule heure. C’était surpre nant pour les spectateurs de voir comment une telle accumulation de luxe et la magnificence d’une telle maison, une magnificence qui ne le cédait même pas de beaucoup à la majesté impériale elle-même, aboutirent en un instant au néant et comment ces splendeurs jusque-là célèbres s’éteignirent sous le souffle d’un vent funeste et pervers.
42. Andronic II faisait allusion à l’intention qu’avait eue son père Michel VIII de faire aveu gler Michel Stratègopoulos (Pachymérès, II, p. 6173'5). Dans ce passage du livre VI, l’historien affirme que Michel Stratègopoulos fut sauvé grâce à l’intervention de Théodora, l’épouse de Michel VUI. II ajoute à présent qu’Andronic II fut l’instigateur, ou du moins l’associé, de cette intervention, qui s’explique par la parenté qui liait Michel Stratègopoulos et l’impératrice Théo dora. 43. Les murs extérieurs, en briques rouges, du palais impérial de Nymphée sont encore visibles. 44. Sur le terme « pronoia », voir Pachymérès, I, p. 29 n. 3. Le Trésor public semble avoir été la seule caisse centrale de l’État dans les derniers siècles de l’empire ; voir A. Failler, L’éparque de l’armée et le bestiariou, REB 45, 1987, p. 202.
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έκεϊνον, συνάμα πρωτοστράτορι Στρατηγοπούλω διανυκτερεύοντί οί, προσήγγελλον96 καί γ’ έλέγχειν σφάς έτοιμους έαυτούς παρεϊχον, άναδεχο-
μένου τοϋ βασιλέως. Ταΰτ’ έκεϊνοι μέν έλεγον, έδόκουν δέ πάντως έκ τών γινομένων και τά τής κατηγορίας πιθανά τοϊς άκούουσι. Διά ταΰτα δή πολλήν καί μεγίστην πρόνοιαν ό κρατών ποιούμενος τοΰ τε λαθεϊν έκεϊνον 5
έφ’ φ προσκαλοϊτο, του θ’ άλώναι, ώς97 μή τι καί νεωτερισθείη παρ’ έκείνου,
ώς ώετο, πέμψας άγει παρ’ έαυτώ τάς δυνάμεις καί τοϊς οίκείοις πάσιν ύπ’ αύγάς98 έω έπήγγελλε99 κατά τό παλάτιον συναθροίζεσθαι. Καί τότε περί
πλήθουσαν άγοράν πέμψας προσεκαλεϊτο* τόν ταϊς κατηγορίαις ένεχόμε-
νον, μηδέν άκριβώς είδότα.
10
Όν καί διά ταχέων παραγενόμενον ό μέν βασιλεύς ευθύς, μή οίός τ’ ών
κατέχειν τάς κατ’ έκείνου όργάς, άμα μέν έκεϊνον, άμα δέ καί τόν Στρατηγόπουλον, μετ’ οό πολύ καί τούτον τοϊς αύτοϊς ένέχεσθαι καταγνωσθέντα, όνειδισμοϊς τε καί προπηλακισμοϊς έβαλλε, καί · « Τί παθόντες, ώ ούτοι,
παρούσης καί πάσης τής συγκλήτου έβόα, καί κακών κάκιστοι, αύτοί 15 τοσαΰτ’ έχοντες άγαθά παρ’ έμοϋ, τό εις άναβολάς όφθήναι πρός τόν εύεργέτην κακοί ούμενοΰν2 θέσθαι προεθυμήθητε, άλλ’ έξ αυτής ό μέν δεσπότου
καί αύταδέλφου, ό δέ πρότερον μέν I αίτιου τοΰ καί έτι βλέπειν τόν ήλιον, β 161
ύστερον δέ καί ευεργέτου, τοιαΰτα καταμεμελετηκότες έλέγχεσθε 3 ; » Τοϊς δ’ άρνουμένοις πάμπαν καί τούς έλέγχους ζητοΰσιν ευθύς οί κατειπόντες 20 παρίσταντο καί, ώς ήν έκείνοις Ισχύς άμα καί είς σπουδήν πρόθεσις, ήλεγχον. Αύτίκα τοίνυν, οϊα φιλεϊ έπί τοιούτοις γίνεσθαι, θροϋς ήν, τών
μέν έκπληττομένων, τών δέ καί στυγούντων, άλλων δέ καί πλέον τοΰ είκό-
τος κατά τινα θεραπείαν παρακεκινημένων καί λέγειν καί πράττειν. Τέλος
τούς μέν τάς έκείνων οικίας, πολυόλβους οΰσας, καί μάλλον τήν τοΰ πορ- 25
φυρογεννήτου, καθέξοντας άποστέλλει, αύτούς δέ, τόν μέν φυλακαϊς έδί δου, τόν δ’ άδελφόν, συγκλείσας ένί τών κατά τά παλάτια βασιλικών οικη μάτων, έν άσφαλεΐ καθείργνυσι. Προνοίας δ’ έκείνας καί άγέλας καί
άποθήκας παντοίων ειδών καί χρυσόν, τόν μέν έν νομίσμασι κεκομμένον, τόν δ’ έν έκπώμασιν4 είργασμένον, καί άργυρον καί πέπλα παντοδαπά τώ 30
κοινω ταμιείω προσανετίθεντο, καί ή χλιδή έκείνη καί περιφάνεια μιας ώρας σκηνή καί παίγνιον(38) ήν. Καί θαΰμα ήν τοϊς όρώσιν όγκος τοσοΰτος τρυφής καί οικίας τοιαύτης φιλοτιμία, μηδ’ αύτής βασιλείας5 κατά πολύ λειπομένη6, πώς έν άκαρεϊ εις τό μηδέν κατήντησε καί τά λαμπρά έκεϊνα
καί τέως I περίπυστα, πνευσάσης δυσχερούς καί τελχινώδους7 αύρας, β 162 κατέσβεστο.
3°. Τοΰτο έπήλθε μέν έκείνω έκ τοΰ τυχόντος 5 είπεϊν άγνώστω πολλοϊς διαθέσει ψυχής, τοϊς δέ καί λίαν δόξαν βαρύ
παρώξυνε τάς όρμάς, καί προσλυποΰντες καί ουτοι έσχίζοντο, ώστε μήτε συνέρχεσθαί οί, μήτε μήν συνεύχεσθαι, βασιλεΐ προσανατιθέντας τήν περί τούτων έκδίκησιν. Βασιλεύς δέ, τής νόσου κατεπειγούσης τόν πρωτοβεστιάριον, ώς μηδ’ ίο άναπνεϊν έώσης τοϊς31 πόνοις, σκέψει καί βουλή τούτου τόν Χοΰμνον
κοιαίστορα32 Νικηφόρον εις μυστικόν άνάξας, έπί τοΰ μέσου καθίστησι, προσνείμας αύτφ κοινωνόν — οΰπω γάρ έκείνφ καί μόνφ έθάρρει — καί τόν
έπί τών δεήσεων Γλυκύν33 Ίωάννην.
Καί δή τοΰ αύτοϋ I έτους, έπιφερόμενος καί τούς κατακρίτους, τόν μέν Β 165 άδελφόν έν κλοβώ — ειρκτή φορητή τις εϊποι34 —, τόν δέ Στρατηγόπου-
λον δέσμιον, έξελθών Νυμφαίου, εικοστή όγδοη μηνός35 μαιμακτηριώνος36 τήν μεγαλόπολιν ε’ίσεισιν. ’Ην ούν τούντεΰθεν κωφή τις όργή παρά βασιλέως τοϊς τής έκκλησίας, καί τό μέν έπαγόμενον έγκλημα δύσνοια, αί δέ πρός τοΰτο κατασκευαί αί άπό τοΰ πατριάρχου σφών ήσαν ύποστολαί, ώς 20 κακώς δήθεν τήν τής δυσνοίας37 αιτίαν, ήν καί παρά τοΰ Σάβα κατηγό-
ρηντο, δυσχεραινόντων38, ώστε καί, μιμ συναγαγών έκείνους, έκ τινων
ύποπτευομένων τήν κατά πάντων συνίστα δύσνοιαν, περιποιούμενος δήθεν έντεΰθεν τόν τοΰ πατριάρχου θεράποντα. Θάλασσαν γάρ συνόλην καί
άπορροήν έκείνης παρεδειγμάτιζεν, ώς, φύσιν έχοντος τοΰ παντός, έκ τοΰ 25 γεύματος οίόν έστιν έκεϊνο39 γινώσκεσθαι ■ είναι δέ καί τούτους ού πάν τας, άλλ’ έκ τινων ϊσως ύποπτευομένων τούς πάντας ύπάγεσθαι ταϊς αίτίαις. ΤΗσαν δέ ταΰτα δεσποτικά μάλλον ή άληθή, θέλοντος θεραπεύειν
τόν πατριάρχην.
Cf. Jean, 19, 6.
30 λάβετε αύτόν ύμεϊς καί σταυρώσατε post δεσπότην add. V edd. 31 τοϊς : τής Α 32 κοιαίστορα : -τώρα AC 33 Γλυκύν : -ήν Α 34 εϊποι : εϊπη Β edd. 35 μηνός om. Β edd. 36 Ιούνιος mg. ABC 37 δυσνοίας : -οίαις Β 38 δυσχεραινόντων corr. Bekk. : -ανόντων ABC Poss. 39 έκεϊνο : έκείνω edd.
55. Andronic Π rentra à Constantinople le 28 juin de l’année 1293, qui est donnée également comme l’année au cours de laquelle se déroulèrent les faits narrés immédiatement auparavant. Il ramena avec lui son frère Constantin et Michel Stratègopoulos, dont la condamnation commune est relatée dans le chapitre précédent ; voir Chronologie, III, p. 16-17. Pour l’emploi des mois attiques, voir Pachymérès, I, p. 114 n. 1. 56. En d’autres termes, Andronic II adopta la position de Sabas, le moine du patriarche, de pré férence à celle des clercs du patriarcat.
184
GEORGES PACHYMÉRÈS
21. Comment les clercs et ensuite les évêques furent scandalisés à propos d’Athanase. Et ils auraient éprouvé encore plus l’irritation de l’empereur à cause de cela, si d’autres affaires n’avaient alarmé l’empereur et poussé les évêques à demander raison de ces actions, qui semblaient étrangères aux lois de l’Église : en effet le médecin ne doit pas punir, mais guérir le patient, ni l’évêque châtier, mais soigner le pécheur. C’est pourquoi ils se réunissent pour débattre ensemble, et ils décidèrent d’envoyer une notification au patriarche et de s’informer, car les maux atteignaient aussi les évêques. Voici la notifica tion : siégeant dans l’ekklèsiarcheion, pour qu’il leur fût possible de se réunir avec lui, ils demanderaient et apprendraient les circonstances de ces actions57, car ces actions n’étaient pas ecclésiastiques, mais tyranniques. En disant cela, ils ajoutaient aussi les actions qui s’accomplissaient tant dehors que dedans. Et en l’entendant, le patriarche de ne s’en soucier absolument pas, mais de décla rer que c’étaient là les prétextes de leur dissidence d’avec lui et, pour cette rai son, de considérer qu’il n’était pas non plus juste qu’il leur réponde58 ! Comme, malgré une nouvelle tentative, ils ne parvenaient pas à convaincre, ils jugèrent légitime eux aussi de se séparer de lui : car participer à de telles actions n’au rait aucune excuse devant ceux qui feraient des reproches justifiés. Mais Gennade et Sylaiôtès59, avec leur entourage, persuadèrent l’empereur de ne pas lais ser la chose sans examen, mais de venir au secours des évêques qui tenaient de sages propos : en effet c’étaient vraiment eux qui avaient recommandé par leurs témoignages favorables celui qu’on élevait au patriarcat, c’étaient à nou veau eux qui reconnaissaient que l’homme, dont leur témoignage avait assuré qu’il était sans défaut pour le reste, était boiteux pour le ministère pastoral ; en effet Dieu ne donne pas tout à tous : ce sont des dons de Dieu, comme tout le monde le sait ; souvent un homme qui n’est pas à rejeter sur le plan moral boite un peu sur le plan administratif, et à l’inverse un homme excellent sur ce point n’atteint pas la vertu sur le plan politique ; il est bon et convenable de réprimer le mal, mais à l’intérieur des mesures et des lois du Christ, et c’est l’évangile sacré qui constitue vraiment les lois du Christ ; on y voit les disciples deman der de faire descendre le feu du ciel pour anéantir les infidèles et le maître dire : Vous ne savez pas de quel esprit vous êtes. En effet l’esprit qui avait appelé ces gens, même s’ils ne le savaient pas encore, était plein de bonté, d’amour pour les hommes et de condescendance envers les pécheurs, mais non de vengeance, de colère et de punition. Comme ces gens tenaient ces propos et rendaient l’empereur incertain, ceux qui en voulaient au patriarche pour certaines raisons se saisirent de l’occasion 57. On ne sait rien de plus sur l’ekklèsiarcheion (sacristie) de Sainte-Sophie, son emplacement et sa destination ; sans doute convient-il de ne pas l’identifier avec le skeuophylakion, dont l’em placement est connu (Janin, Églises de Constantinople, p. 464). D’après l’historien, cette réunion ne concernait que les évêques, qui en étaient venus à la même attitude que les clercs de SainteSophie, premiers instigateurs de la dissidence ; contrairement à ce qu’a supposé V. Laurent (Regestes, ri’ 1551 : été 1293), la réunion que proposaient les évêques ne semble pas avoir eu lieu. 58. Sur ces infinitifs en construction indépendante, voir A. Failler, Trois particularités syn taxiques chez Georges Pachymérès, REB 45, 1987, p. 184-193 (n° 20). 59. Gennade est déjà cité plus haut (VII, 6). Le moine Sylaiôtès (PLP, n° 25118) est mentionné ailleurs ; sur la graphie du nom, voir REB 50, 1992, p. 327-328.
RELATIONS HISTORIQUES, VIII, 21
185
κα'40. Όπως κληρικοί καί άρχιερεϊς έπειτα έπί τφ Άθανασίφ έσκανδαλίσθησαν. Καν έπί πλέον τής άπό βασιλέως διά ταΰτα έπειρώντο άγανακτήσεως, εί
μή καί έτερ’ αττα πραχθέντα βασιλέα I μέν έθορύβει41, άρχιερέας δ’ έκίνει β 166
ζητεϊν αιτίας καθ’ άς ταΰτα πράττεται, ξένα τών τής έκκλησίας νόμων 5 δοκοΰντα · μήτε γάρ ιατρόν χρήναι τιμωρεΐν, άλλ’ ίατρεύειν τόν πάσχοντα, μήτ’ άρχιερέα κολάζειν, άλλα θεραπεύειν τόν άμαρτάνοντα. Διά τοΰτο καί
συναχθέντες κοινή σκέπτονται, καί διαμηνύειν έκείνω καί γε διαπυνθάνεσθαι42 — ήψαντο γάρ τά δεινά καί άρχιερέων — έγνώκεσαν. Τό δέ μήνυμα, καθημένων έν τώ έκκλησιαρχείφ, έφ’ φ σφίσιν έφείη συνελθεϊν έκείνφ, 10
έρωτήσαί τε καί μαθεϊν πώς ταΰτα πράττοιντο ■ μηδέ γάρ έκκλησιαστικά είναι, άλλα τυραννικά τά πραττόμενα. Ταΰτα λέγοντες, προσετίθουν καί τα πραχθέντα, όσα τ’43 έξω, όσα τ’44 έντός έπράττετο45. Τόν δ’ άκούσαντα τό παράπαν μηδέ φροντίσαι, άλλα σκήψεις ταΰτ’46 είναι φάναι άποστασίας τής άφ’ αύτοϋ47 καί διά ταΰτα48 μηδέ δίκαιον έγνωκέναι πρός τούτους άπο- 15
λογεΐσθαι. Ώς δέ καί αύθις πειρώντες ούκ έπειθον, διιστάν έαυτούς έκείνου έδικαίουν καί οδτοι ■ τό γάρ τοιούτων πραττομένων συγκοινωνεϊν μή έχειν
λόγον άπολογίας τοϊς μεμφοΙμένοις δικαίως. Έπειθον δέ καί οί περί τε τόν Β 167 Γεννάδιον καί τόν Συλαιώτην βασιλέα μή έάν άνεξέταστα ταΰτα, άλλ’ έπαρήγειν άρχιερεΰσι καλώς λέγουσιν · αύτούς γάρ εϊναι πάντως τούς τόν 20 είς τήν πατριαρχίαν49 άναγόμενον χρησταϊς μαρτυρίαις συστήσαντας,
αύτούς δέ καί πάλιν διαγινώσκειν50 ώς έπιχωλαίνοι ό μαρτυρηθείς, ού φαύ λος έπ’ άλλοις, τήν ποίμανσιν · μηδέ γάρ πάντα πάσι διδόναι Θεόν51 ■ ταΰτα
δ’52 είναι δώρα53 Θεοΰ, ώς πάντας είδέναι · καί γε πολλάκις τόν κατά τό54 ήθικόν ούκ55 άπόβλητον κατά τό οικονομικόν ύποσκάζειν56, καί αύθις άρι- 25
στεύοντα έπί τούτφ μή φθάνειν τήν έπί τφ πολιτικφ άρετήν ■ άναστέλλεσθαι δέ τήν κακίαν καλόν καί προσήκον είναι, πλήν έντός μέτρων καί νόμων Χριστού · νόμους57 δέ Χριστού πάντως εϊναι τό ίερόν εύαγγέλιον · έκεϊ δέ
ζητούντων τών μαθητών έξ ούρανοΰ καταγαγόντας πΰρ άφανίσαι τούς άπει-
θοΰντας, είπεϊν τόν δεσπότην ώς58 ■ Ούκ(40) οϊδατε ποιου πνεύματός εστε ■ τό 30 γάρ καλέσαν έκείνους πνεύμα, κάν μήπω οϊδασι, πλήρες άγαθωσύνης καί
φιλανθρωπίας καί συγκαταβάσεως πρός τούς άμαρτάνοντας, άλλ’ οΰ τιμω ρίας καί άγανακτήσεως καί κολάσεως. Ταΰτ’ έκείνων λεγόντων καί άμφικλινή τόν βασιλέα ποιούντων, καιροΰ δραξάμενοι, οί κακώς έκ τινων αιτιών έχοντες I έκείνφ59 έθορύβουν καί γρά- Β 168
Cf. Leutsch, II, ρ. 197 n° 74, ρ. 581 n° 31. 40 άστέρος post ούρανόν add. Β 41 έξέλαμπε : -εν Β edd. 42 ίσημερινή : -ρίη ΑΒ 43 έπέλαυνεν : έπήλ- Β 44 δή post τότε add. Bekk. 45 Θρηίκηθε : Θρήκηθε C edd. 46 έκταδίην : έκτετα- Β 47 έχεν : έχων ΑΒ 48 άντολίηνδε : -λίην δέ Β 49 ηύγαζεν : ηβγαζ’ edd. 50 τόσον : τόσσον edd. 51 δσσον : δσον C 52 άνω τερίεσσι : -ίαισι AC 53 διαλλάξεσσιν : -εσιν AC 54 μείουρος : μΰουρος A (ante corr.) Β 55 έκείνου : -ην Α -ης C 56 σημείωσαι τοΰτο mg. AC 57 προεφωσφόρει : προεωσφόρει C 58 Ισχύειν : -ει ΑΒ 59 καί ante δσα add. ΑΒ 60 καί om. Β 61 πάσας : πάσας edd. 62 έκνεφίαι : έκνιφ- C Poss.
89. Le dicton est déjà cité dans le livre ΠΙ (Pachymérès, I, p. 295’·l0). 90. L’historien se réfère, jusque dans les termes employés (par exemple αύχμός), à un passage des Météorologiques (I, 6-7) d’Aristote le Stagirite. 91. En d’autres termes, l’historien s’en tient aux phénomènes naturels et au jeu des causalités, comme il l’explique par la suite : la sécheresse comme cause de l’apparition de la comète, le vent comme cause et conséquence de la disparition de la comète.
336
GEORGES PACHYMÉRÈS
territoire, de sorte que rien de ce qui en été avait l’habitude de germer n’arriva à germer et que tous les puits et toutes les sources se tarirent. Ensuite des vents d’orage se soulevèrent, fréquents et violents, secs et rudes, et l’hiver se trouva en avance d’un mois entier. Voilà ce qu’écrivait l’auteur, en fixant son esprit sur les phénomènes naturels92, mais il ignorait vraiment que la comète marquait le commencement de grands maux, qui n’envahirent pas telle ou telle partie des régions orientales, mais qui allaient gagner notre territoire tout entier avec l’at taque des Perses. 15. De l’éclipse totale de la lune.
La même année, au cours du mois de janvier93, que les exégètes du poète d’Askra appelaient lènaiôn suivant l’usage des Athéniens94, non avec justesse, à mon avis, bien que nous-même, dans nos Mémoires en vers, nous ayons suivi leur exégèse — les Athéniens appellent en effet correctement hékatombaiôn le mois de janvier des Romains —, ce mois-là donc, alors que la lune était à son premier fondement95, elle subit une éclipse, que les spécialistes de la science avaient prédite à l’empereur. Et nous-même nous avons écrit ceci dans nos Mémoires : Au mois de lènaiôn96, c’était le premier fondement de la lune, qui était pleine ; la belle face décroissait, et alors, presque dans la troisième heure de la nuit, au couchant elle brillait sur son char ; mais soudain elle devint obscure, commençant d’abord à disparaître à l’Orient, jusqu’à ce qu’elle disparut tout entière, et elle fut absente une heure. Elle disparut à la troisième heure et elle cessa d’éclairer, et de nouveau à l’Orient, après une heure, on la vit pleine. Un expert des phénomènes célestes l’avait dit, et, à cette vue, celui qui l’avait appris à l’avance pour l’avoir entendu fut plein d’admiration. 16. Des Alains qui passèrent du côté de l’empereur97.
Ces phénomènes se produisirent donc cette année-là. La magnanime nation des Alains, au nombre d’environ seize mille, dont plus de la moitié était des combattants, fut affranchie de Nogaï et de son service, lorsqu’il eut péri à la 92. L’historien résume donc ici une autre pièce de vers, qui suivait l’extrait inséré dans l’Histoire. 93. Le mois de janvier 1302. C’est la seule fois que l’historien utilise le calendrier julien au lieu du calendrier attique, pour éviter, comme il l’explique ensuite, la confusion que pourrait provoquer le premier vers de son poème. 94. Commentant le vers 504 (Μήνα δέ ληναιώνα...) du poème Les travaux et les jours d’Hé siode, natif d’Askra en Béotie, Tzetzès donnait ce mois pour janvier. Pachymérès suivit cette inter prétation dans un premier temps, au moment de composer son Poème autobiographique, mais plus tard, dans son Histoire, le mois de janvier reçoit comme équivalent έκατομβαιών, tandis que ληναιών indique le mois suivant, février ; voir Grumel, La chronologie, p. 176-177. Sur l’emploi des mois attiques et la correspondance des deux calendriers, voir Pachymérès, I, p. 114 n. 1. 95. L’historien donne ici l’équivalent technique (θεμέλιον) du mot plus générique (βάσις) qu’imposaient les exigences de la prosodie dans le premier vers de son poème. Le « premier fon dement » de la lune désigne la première lunaison ou le premier mois de l’année ; voir Grumel, La chronologie, p. 190. P. Poussines et son confrère (Bonn, II, p. 684-685 et 791-796) ont fixé l’éclipse, qui coïncidait avec la pleine lune, au 14 janvier 1302.
RELATIONS HISTORIQUES, X, 14-16
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συχνοί τε καί δυσαείς63, ξηροί τε καί άπηνεϊς · χειμώνες64 έπί δλφ μηνί καί πρόωροι ξυμβεβήκασι. Καί ταϋτα μέν δ συγγράφων, τον νοΰν έπερείδων τοϊς φυσικοΐς · ήγνόει δέ αρα καί ώς μεγάλων έκεϊνος κατάρχει κακών, ου
τφδε ή τφδε μέρει τών κατ’ άνατολήν έπεισφρησάντων τόπων, άλλα I Β 306 πάσαν έπιληψόντων τήν καθ’ ήμας οικουμένην έκ τής τών Περσών έπιθέ- 5
σεως.
ιε'. Περί τής έκλείψεως τής σελήνης διόλου. Τοΰ δ’ αύτοΰ έτους, μηνός ένεστώτος ίαννουαρίου, δν οί τόν65 ’Άσκρηθεν66 ποιητήν έξηγούμενοι67 ληναιώνα κατ’ Αθηναίους έλεγον, ούκ όρθώς, οίμαι, ει καί ημείς έν τοϊς καθ’ αύτούς έποποιοΰντες τή έκείνων68 ήκολου- ίο
θήκειμεν έξηγήσει — άκριβώς γάρ Αθηναίοι τόν κατά 'Ρωμαίους ίαννουά-
ριον έκατομβαιώνα λέγουσι —, κατά τοΰτον ούν, θεμέλιον πρώτον τής σελήνης έχούσης, εκλειψις ταύτη69 ξυμπίπτει, τών τής έπιστήμης ξυνετών τφ70 βασιλεϊ προειπόντων. Καί ήμεΐς οΰτω πως έν τοϊς71 ήμετέροις γεγρά-
φαμεν ·
Μήνα72 δέ ληναιώ73 πρώτη βάσις ιστατο μήνης74, ή75 διχόμηνις76 έην, καί δή φθίνε77 καλά πρόσωπα, καί τότε νυκτός ένί τριτάτη σχεδόν έσπερίηθεν λάμπετ’78 έπιδίφριος, αίφνης δέ σκοτόεσσα τέτυκτο, άρξαμένη τα πρώτ’ έκλείπειν άντολίηθεν, μέσφ’ όλη έξαπόλωλεν, έφ’ ώρη μηδέν έοΰσα. 'Ώρης δέ τρίτον εσβη, άτάρ άπήρχετο φώσκειν, καί πάλιν άντολίηθεν ές ώρην έμπλεος ώπτο. Τόρρα καί ές μετέωρα έειδώς τις έειπε, καί γε79 ίδών θηήσατο δς γε προμάνθαν’ άκοΰσας. I ις'. Περί τών προσχωρησάντων τώ βασιλεϊ Αλανών. Ταϋτα μέν ούν80 τοΰ έτους έκείνου γεγόνει · Αλανών81 δέ μεγάθυμον
έθνος, ώς εις82 δέκα καί έξ χιλιάδας ποσούμενον, ών τό ύπερήμισυ83 μάχιμον ήν, άπολυθέν Νογά καί τής ύπ’ έκείνφ δουλείας έν πολέμφ άπολωλότος,
63 ώρίνθησαν (ώρ- C) συχνοί τε καί δυσαείς om. edd. 64 χειμώνες : λειμώνες C edd. 65 τόν om. ΑΒ Poss. 66 Άσκρηθεν : άνάκρηθεν C 67 έξηγούμενοι : έξουγού-Β 68 έκείνων :-ω Α 69 ταύτη :-ης ΑΒ edd. 70ttpom. C 71 τοϊς: τής C 72 Μήνα : μηνί Bekk. 73 ληναιώ : -ώ Bekk. 74 μήνης : -ις C 75 ή : ήν C 76 διχόμηνις : -νος ΑΒ edd. 77 φθίνε corr. Bekk. : φθίναι Α φθίνε Β φθινέ C Poss. 78 λάμπετ’: λάμπ’edd. 79 γε : γ’C 80 ούν om. Β edd. 81 Αλανών: άλλα- C 82 ώς εις : ώσεί ΑΒ edd. 83 ύπερήμισυ : ύπέρ πομισυ Poss. ύπέρ ήμισυ Bekk.96 97
96. Il faut conserver la forme ληναιώ, qui a une valeur d’accusatif, et se garder de corriger en ληναιώνα ou ληναιφ ; voir R. Kühner-F. Blass, Ausführliche Grammatik der griechischen Sprache1,1/1. Hannover 1978, p. 425 n. 5. 97. Cf. Grègoras : Bonn, I, p. 204l4-2066.
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guerre, et demanda à passer du côté de l’empereur98 ; ils se rendirent auprès de l’évêque de Bitzina99, pour supplier l’empereur, par son intermédiaire, de les accueillir. Alors la situation de l’Orient était donc mauvaise et grave ; lorsque l’évêque de Bitzina annonça leur requête, on considéra comme une aubaine leur arrivée opportune : ce sont eux en effet qui combattaient aux côtés de Nogaï et c’est grâce à eux qu’il obtenait de grands succès. C’est pourquoi on regarda leur arrivée comme une intervention divine, conçue à propos pour por ter secours. Des lettres impériales leur furent envoyées1, et ils désertèrent en masse sur des chariots et avec des chars. L’empereur prépara pour eux d’abon dantes provisions tirées des territoires de Thrace et de Macédoine. Il fit venir leurs dignitaires et les accueillit avec bienveillance, il prépara leurs soldes avec des contributions publiques, il leur fournit de plus des chevaux, enlevés surtout à ses propres soldats, il les remit à des guides romains dont le nombre leur parût suffisant, et il les envoya en Orient. L’empereur avait ordonné qu’ils habitent là-bas. Le souverain avait une visée fort optimiste : il savait en effet que cette nation était docile et obéissante, très courageuse et combative à la guerre. C’est pourquoi il négligeait presque les Romains comme franchement efféminés, nécessairement amollis dans la plupart des cas, sans compter en plus leurs sentiments et desseins malveillants. Il se fiait plutôt à ces gens, qui venaient juste d’apparaître pour la première fois et qui, parce qu’ils se prépa raient aux guerres perses, recevaient de l’empereur les provisions suffisantes. Ces gens donc, qui avaient l’habitude de guerroyer depuis longtemps en compagnie de Nogaï, demandaient à faire campagne ici aussi de la même façon, c’est-à-dire tous ensemble, de manière à se secourir mutuellement au combat. Mais la présence de difficultés partout en Rhomaïde amena à les par tager, de sorte qu’il n’y avait plus entre eux ni la déférence mutuelle ni l’en traide mutuelle qui convenait. C’est pourquoi l’empereur envoya la plus grande partie en Orient, en remit d’autres à Mouzalôn, qui commandait les Halizônes, et, après des préparatifs, il fit partir un grand nombre et les meilleurs avec son fils l’empereur, car la situation de l’Orient requit l’intervention de l’empereur2. Mais ceux qui s’étaient élancés les premiers vers l’Orient, dès qu’ils eurent seu lement traversé le détroit de Kallioupolis, sacrifièrent aussitôt à leurs moeurs et, négligeant leurs chefs, ils infligèrent aux Romains de grands maux ; ils survin rent comme des brigands : pour ceux qui habitaient la région ils arrivaient comme un mal imprévu, à ceux qui les rencontraient ils se révélaient comme 98. Les Alains sont déjà mentionnés par l’historien dans le livre V (Pachymérès, Π, p. 44515), à propos de l’arrivée de Nogaï dans leur région. Nogaï mourut en 1299 (IX, 26-27), et le contexte permet de placer en 1301 ou 1302 les premiers contacts entre les Alains et l’empereur. 99. Le siège métropolitain de Bitzina (Vicina, à l’embouchure du Danube) n’apparaît qu’au 13' siècle et disparaît dès le siècle suivant : voir Darrouzès, Notitiae, index, p. 453, s.v. ; Bitzina, DHGE 9, 1937, col. 35-36 (R. Janin). On peut supposer qu’il s’agit du métropolite Luc, qu’Andronic II rencontra chez le patriarche en 1303 (ΧΠ, 3). 1. Dôlger, Regesten, n° 2241 (début 1302). 2. Ainsi les Alains furent divisés en trois groupes, dont l’action respective est décrite plus bas. En premier lieu, la majorité d’entre eux, encadrés par des Grecs, furent dirigés vers l’HelIespont avec leurs familles, comme l’historien vient de le dire, et y accomplirent l’exploit qui est narré à la fin de ce même chapitre (X, 16). Un deuxième groupe alla rejoindre en Bithynie l’hétériarque
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έζήτουν προσχωρεϊν βασιλεΐ καί, τώ άρχιερεϊ προσελθόντες Βιτζίνης, Ικέ τευαν δι’ αύτοϋ βασιλέα σφάς δέχεσθαι. Ένόσουν γούν καί δεινώς ειχον τότε τα κατ’84 άνατολήν, καί, τού Βιτζίνης τήν σφών άγγέλλοντος ίκετείαν, έρμαιον(9) έλογίζοντο, ώς καιρόνδ’85 έπιστάντων · αύτούς γάρ είναι καί τούς
τώ Νογξί παρασπίζοντας καί δι’ ών έκεϊνος τά μεγάλα κατώρθου. Καί δια 5 τοΰτο τήν σφών άφιξιν86 θεόθεν τινα μηχανήν ήγούντο, εύκαίρως σχε-
διασθεΐσαν είς άρωγήν. Γράμματά τε παρ’ αύτούς βασιλικά κατεπέμποντο, καί παμπληθεί έφ’ άμαξών καί λαμπήναις προσηυτομόλουν. Καί βασιλεύς ότι πλείστην87 έκ χωρών Θρμκικών τε καί Μακεδονικών τήν έκείνων παρεσκευάκει σίτησιν. Τούς δέ γε88 μεγιστάνας έκείνων είσαγαγών καί ίο
φιλοφρόνως δεξιωσάμενος, έκ συνδοσιών κοινών τά έκείνων έτοιμάσας όψώνια, έτι δέ καί ϊπποις ίκανώσας έκ τών Ιδίων στρατιωτών μάλιστα89, τοϊς
ίκανώς έχειν σφίσι δοκοϋσι παραδούς διασωσταϊς 'ΡωΙμαίοις, έπ’ άνατολής β 308 ώρμα. *Ην δέ καί προστεταγμένον πρός βασιλέως αύτούς κατοικίζειν τήδε.
Καί ήν δ σκοπός τώ κρατοΰντι καί λίαν εΰελπις · εύάγωγον γάρ έμάνθανεν 15 είναι τό έθνος καί εύπειθές, πρός δέ πολέμους καί λίαν άρεϊκόν τε καί μάχι μον. Καί διά ταΰτα κατωλιγώρει90 σχεδόν τών91 'Ρωμαίων, ώς γυναικισθέντων αντικρυς καί έξ άνάγκης μέν τά πολλά καταμαλακισθέντων, ούχ
ήττον δέ καί άπό κακοθελοΰς γνώμης καί προαιρέσεως. Τοϊς δέ καί μάλλον
έθάρρει, άρτι πρώτως φανεϊσι καί, άποδυομένοις είς Περσικούς πολέμους, 20
τό Ικανόν παρά βασιλέως έχουσιν. Έκεϊνοι μέν ούν92, ώς εϊθιστο πάλαι σφίσι93 σύν Νογςί94 πολεμοΰσιν, οΰτως κάνταΰθα95 στρατεύειν έζήτουν, πασσυδίην96 δηλαδή, ώς άλλήλοις άρήγοιεν κατά πόλεμον. Τά δέ γε κατά τήν 'Ρωμαΐδα πανταχόθεν πράγματα μερίζεσθαι τούτους έποίει, ώς μήτ’ αιδώ παρ’ άλλήλων είναι σφίσι μήτε συνασπισμόν97 25 ύπέρ άλλήλων τόν πρέποντα. Τφ τοι καί τούς μέν πλείστους κατ’ άνατολήν98
έπεμπεν, άλλους δέ γε τώ Μουζάλωνι, 'Αλιζώνων ήγεμονεύοντι, παρεΙδίδου, β 309 πολλούς δέ καί τούς κρείττους προσετοιμάσας τφ υίεϊ συνεξώρμα καί
βασιλεΐ · έδέησε γάρ καί βασιλέως έπιστασίας τοϊς κατ’ άνατολήν πράγμασιν. ’Αλλ’ οί μέν, προεξεληλακότες έπ’ άνατολής, ώς ήδη καί μόνον τόν κατά 30 τήν Καλλίου πόρον έπεραιοΰντο, εύθύς έχρώντο τοϊς αύτών99 ήθεσι καί, τών
άγόντων κατολιγωροΰντες, μεγάλα διετίθουν κακά 'Ρωμαίους, ληστών έπιόν-
(9) Cf. Platon, Banquet, 2Υ1 a ; Procope de Gaza, Lettres et discours : Garzya-Loenertz, n° 432 ; Leutsch, Π, p. 420 n° 94.
84 κατ’ : κατά B edd. 85 καιρόνδ’ : καιρόν δ’ C 86 αφιξιν : -ηξιν A 87 πλείστην : -ης C 88 γε om. C 89 γε ante μάλιστα add. Β 90 κατωλιγώρει : κατολΒ 91 τών om. C 92 οδν om. Β edd. 93 σφίσι om. et mg. suppl. altéra manus C 94 συν Νογά : συνογά A σύν Νογα edd. 95 κάνταΰθα : -ευθεν Β 96 πασσυδίην : πανοσυ- Β πανσυ- edd. 97 συνασπισμόν : συναπτισμόν Α 98 άνατολήν : άνατολάς post corr. C 99 αϋτών : αύτών ΑΒ edd. Mouzalôn, qui allait être battu à Bapheus (X, 24-26). En troisième lieu, une troupe d’élite fut remise à Michel IX, dont la campagne en Petite Asie devait se terminer en désastre (X, 17-22).
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une funeste rencontre et pour ceux avec qui ils vivaient ils étaient un pénible voisinage, car ils traitaient méchamment et comme des ennemis ceux qu’on les envoyait aider. Découvrant une région qui regorgeait de toutes sortes de biens, ils en jouissaient en les pillant. Alors qu’ils venaient à peine d’être sauvés et que beaucoup avaient goûté les malheurs qu’ils avaient affrontés et rencontrés, ils se souvenaient aussi des accords ; seulement ils ne se montrèrent pas comme ils paraissaient être, mais ils méprisaient leurs chefs et, s’organisant entre eux comme des barbares, ils attaquaient les Romains plus violemment que des ennemis. Mais quelquefois ils se laissèrent conquérir par un accueil grandiose et prévenant : réunis avec les Romains au lieu-dit Chèna3, ils attaquent et accomplissent une très belle action, faisant une prise et un butin importants. Ils semblaient être pourvus de courage guerrier, mais avoir des moeurs indiscipli nées comme des barbares, tout en étant prêts à bien se comporter, puisqu’ils méprisaient les autres chefs, s’ils se trouvaient sous le commandement d’un empereur. 17. De l’empereur Michel et de son départ pour l’Orient.
L’empereur Michel ne s’était donc pas réellement exercé jusque-là dans les guerres et les batailles ; il avait cependant un courage ferme, une noble vaillance et surtout du zèle pour les Romains maltraités, et il trépignait d’ar deur, comme l’affirmaient les gens informés. Comme l’occasion était arrivée qui l’invitait alors à faire campagne en Orient, il fut prêt aussitôt et, dès que son père l’empereur donna l’ordre, il montra lui aussi un empressement qui n’était pas sans noblesse. Avec le printemps donc, vers les jours de Pâques4, il partit, emmenant un contingent barbare important composé d’Alains et espé rant recueillir aussi un contingent romain non négligeable, dont une partie avait été déjà réunie ici et dont une autre partie séjournait là-bas pour leur ser vice. Il partit donc avec d’excellents espoirs, comme beaucoup pouvaient l’imaginer, et il arriva rapidement dans les régions de l’Orient ; après s’être établi à Magnésie de l’Hermos5, il disposa de là ses forces contre les ennemis, pour qu’elles fassent la guerre aussitôt, s’ils paraissaient. Pendant ce temps il envoyait des missions ; attaquant par embuscades, les nôtres faisaient des pri sonniers et jouissaient des dépouilles des ennemis. L’attaque ouverte n’était pas pour eux un procédé sûr, puisque les ennemis utilisaient les points forti fiés, et ceux-ci n’en fournissaient pas l’occasion, une fois qu’ils s’étaient repliés à cause de la renommée de l’empereur et réfugiés dans les endroits les mieux fortifiés de la montagne. Mais l’empereur cherchait l’occasion qui les pousserait à un coup d’audace, de sorte qu’ils chercheraient à émerger des pro fondeurs et à attaquer.
3. Ce lieu-dit (« L’Oie »), qu’il faut placer en Hellespont, est inconnu par ailleurs. 4. La campagne se déroula en 1302, et Pâques tombait cette année-là le 22 avril. Né le jour de Pâques 1278, Michel IX venait d’avoir vingt-quatre ans ; sur la campagne de Michel IX en Anato lie, voir Chronologie, III, p. 44-53. 5. La ville est appelée Magnésie de l’Hermos ou Magnésie du Sipyle (Manisa), selon qu’on la situe par rapport au fleuve qui l’arrose ou à la montagne qui la domine.
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τες τρόπον, τοϊς μέν παροικοΰσι τάς χώρας κακόν άπρόοπτον έφιστάμενοι, τοϊς δέ συναντώσι δεινόν άπάντημα γνωριζόμενοι, οίς δέ και συνεσκήνουν χαλεπόν γειτόνημα δντες, έχθρών τρόπον1 κακώς ποιοΰντες2 οίς βοηθεϊν
άπεστέλλοντο. Εύρόντες δέ χώρας παντοίων πληθούσας καλών, ένευπάθουν έκείνοις άρπάζοντες. Μόλις δ’ άποσωθέντες, πολλών άποναμένων τών 5 δυσχερών οϊς τ’ έπέστησαν3, οίς τε συνήντησαν, έμέμνηντο καί τών συγκει
μένων, πλήν ούχ ώς εδοξαν άπεφάνησαν, άλλ’ ύπερηφάνουν μέν ηγεμόνων, καθ’ αύτούς δέ όσα καί βάρβαροι συνιστάμενοι, 'Ρωμαίοις πλέον ή πολεμίοις έπήεσαν. Ενίοτε δέ καί δουλαγωγηθέντες έκ μεγάλης καί προμηθοϋς I β 310 δεξιώσεως, συνελθόντες κατά τόν4 τόπον τήν Χήναν σύν 'Ρωμαίοις, ίο προσβάλλουσι καί άνδραγαθοϋσι τά μάλιστα, άπαγωγήν Ικανήν καί λείαν5 περιβαλλόμενοι. Έδόκουν δέ λήμα6 μέν πολεμικόν έχοντες, ήθεσι δ’ άνυποτάκτοις ώς βάρβαροι χρώμενοι, εξοντες δέ κατά τρόπον, έπεί τών άλλων
κατωλιγώρουν, ήν ύπό βασιλεϊ στρατηγοΰντι γένοιντο.
ιζ'. Περί τοΰ βασιλέως Μιχαήλ καί τής αύτοΰ έπ’ άνατολήν έξελεύσεως7. 15
Ό μέν ουν βασιλεύς Μιχαήλ ταΐς άληθείαις μέν πολέμοις ούκ έσχολάκει καί μάχαις ές τότε, δμως δ’ είχε καί φρόνημα έμβριθές καί λήμα8 γενναίον(10) καί ζήλον ύπέρ τών κακουμένων 'Ρωμαίων ούχ ήκιστα, καί ταΐς προθυμίαις, ώς τούς είδότας λέγειν, έσφάδαζεν. Έπεί δέ καί καιρός έφειστήκει ό τότε καλών αύτόν στρατεύειν έπί τής άνατολής, έτοιμος ήν 20 αύτίκα, καί άμ’ ό πατήρ τε9 καί βασιλεύς προσέταττε, καί αύτός έδίδου τάς προθυμίας ούκ άγεννεϊς10. "Αμα γοΰν11 ήρι περί που τάς Πασχαλίους12
έξώρμα, πολύ μέν βαρβαρικόν έκ τών ’Αλανών έπαγόμενος, ούκ όλίγω δέ καί 'Ρωμαϊκφ έντυχεϊν έλπίζων, τώ μέν καί συνειλεγμένω13 έντεΰθεν ήδη, τώ δέ καί έπί τήν έκεϊ στραΐτείαν διάγοντι. Έξήει μέν ούν14 έν έλπίσι μεί- Β 311 ζοσιν, ώς έννοεϊν πολλούς ήν, καί διά ταχέων τοϊς τής άνατολής έφίστατο μέρεσι, Μαγνησίμ δέ τή κατά τόν Έρμον προσοικήσας15, έκεΐθεν κατά τών έχθρών συνέταττε τάς δυνάμεις, ώς πολεμησειούσας αύτίκα, ήν που φανεϊεν.
Τέως δέ γε καί άποστολάς έποιεϊτο · καί, προσβάλλοντες κατά λόχους16, ήχμαλώτιζον καί σκύλοις τών πολεμίων οί ήμέτεροι ένετρύφων. Τό δέ προ- 30 φανώς είσβαλεϊν ούτ’ αύτοϊς ήν άσφαλές, χρωμένων τοϊς όχυρώμασι τών
έχθρών, οΰτ’ έκεϊνοι παρεϊχον, άπαξ κατά φήμην τήν βασιλέως άνασταλέν-
τες καί γε τοϊς έρυμνοτάτοις τών όρέων ένδύντες. Βασιλεύς δέ καιρόν έζήτει τόν είς τόλμην σφάς έπάξοντα, ώστε καί τών μυχών άνακύψαι καί προσβαλεϊν έθέλειν. 35
(,0) Cf. Pindare, Pythiques, 8, 64-65. 1 τρόπον : τόπον Β 2 έχθρών τρόπον κακώς ποιοΰντες om. edd. 3 έπέστησαν : έπεστάτησαν Β edd. 4 τόν om. ΑΒ edd. 5 λείαν : λίαν Α 6 λήμα : λήμμα AC Poss. 7 έξελεύσεως : έπεξ- ΑΒ 8 λήμα corr. Bekk. : λήμμα ABC Poss. 9 τε om. ΑΒ edd. 10 άγεννεϊς : άγενεϊς Β 11 γοΰν : γ’ ούν C 12 ήμέρας post Πασχαλίους add. ΑΒ edd. 13 συνειλεγμένφ : συνειλλεγ- C 14 ούν om. C 15 προσοικήσας : -κούση C 16 λόχους : -ον Β
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18. Comment l’empereur Michel manqua sa proie de guerre6.
L’occasion avait fini par survenir, lorsque les ennemis, arrivés ensemble au même endroit et disposés en une masse infinie, osèrent attaquer l’empereur et les siens eux-mêmes avec un courage puissant et ferme. Lorsqu’on annonça à l’empereur que les ennemis s’étaient réunis en masse et que, n’osant pas encore attaquer, ils restent hésitants, il prend la décision de ne pas attendre les atta quants, mais de les attaquer eux-mêmes et de tomber sur eux, alors qu’ils n’osaient pas encore s’engager ; ainsi, en provoquant la surprise tout en se don nant l’impression d’être ceux qui osent, ils accompliraient un acte de bravoure. Π tint ces propos et finit par persuader les chefs qui étaient sous ses ordres. Le contingent alain était en effet encore dans toute sa force ; ils avaient l’espoir de réussir, et leur ardeur surpassait leurs forces. De l’autre côté le contingent romain était nombreux et il n’était pas, lui non plus, moins excité dans son élan, commandé qu’il était par le jeune empereur. Les témoins espéraient assister à de grands exploits, par-delà tout revers. Comme donc l’empereur s’élançait ainsi, que l’armée s’élançait avec lui, que déjà ils partaient pour attaquer, mon trant une fois pour toutes une bravoure supérieure et toujours nouvelle, et que déjà ils n’étaient pas auprès, mais au milieu des ennemis eux-mêmes et allaient attaquer, à l’instant même, la coquille s’étant renversée comme on dit, les chefs se ravisent par crainte, et ils eurent des soupçons ; ils ne craignaient pas les ennemis, affirmaient-ils, mais ils s’inquiétaient pour l’empereur, prétendaientils : en effet, si eux seuls étaient vaincus dans la bataille, ce ne serait pas telle ment grave, mais, si la situation mettait aussi l’empereur en danger, ce serait fort pénible ; en effet leur espoir de vaincre n’était pas non plus ferme et sûr, mais déjà ils se voyaient vaincus, car parmi leurs adversaires se trouvait une multitude d’hommes, qui était experte au combat et qui n’aurait pas osé atta quer ouvertement dans le cas où ils n’auraient pas eu de grands espoirs ; la renommée de l’empereur leur était devenue notoire, et à cause d’elle l’une des deux situations suivantes devait bien naturellement se réaliser : soit ils se reti raient par crainte de leur faiblesse, soit ils se montraient avec une audace inspi rée par un immense espoir, et ce serait particulièrement redoutable d’attaquer en compagnie de l’empereur, et non à eux seuls. En tenant ces propos, ils perdirent eux-mêmes totalement leur élan et brisè rent l’élan de l’empereur ; et en même temps un deuxième après le premier, un troisième après celui-ci et ainsi de suite, exprimant leur crainte et imaginant des soupçons terribles, ils persuadèrent de s’en retourner, parce qu’il ne semblait sûr ni d’attaquer en compagnie de l’empereur, ni d’oser combattre à eux seuls. Ils jugeaient en effet que tout était secondaire par rapport au fait d’assurer la sécurité de l’empereur et d’une armée aussi nombreuse. L’empereur, fût-ce de
6. Cf. Grègoras : Bonn, I, p. 2067-20712.
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ιη'. Όπως ô βασιλεύς Μιχαήλ άπέτυχε Θήρας πολεμικής. Καί μόλις έφειστήκει, δτε δή καί άμα κατά ταυτόν17 οί πολέμιοι γεγονότες καί συνταχθέντες εις πλήθος άπειρον, έθάρρουν καί αύτοϊς τοϊς περί τόν
βασιλέα σύν μεγάλφ καί έμβριθεϊ έπιέναι φρονήματι. Άγγελθέν δέ βασιλεϊ δτι τε κατά πλήθος συνέστησαν οϊ πολέμιοι καί δτι, μήπω θαρροϋντες 5 προσβάλλειν, γνωσιμαχοΰντες μένουσι, βουλήν βουλεύεται έφ’ ω μή άναμένειν τούς έπιόντας, άλλ’ αύτούς έπιέναι σφίσι καί έμπεσεϊν, μήπω θαρροΰσι
τήν συμπλοκήν, ώς άν άμα μέν καταπλήξαντες, άμα δέ καί τήν τών θαρ-
ρούντων έαυτοϊς I υπόνοιαν θέμενοι, πράξωσί τι18 γενναϊον. Ταΰτ’ έ'λεγε καί β 312 μόλις τούς ύφ’ αύτφ19 ηγεμόνας έπειθε. Καί γάρ έτι ήν καί τό Άλανικόν άκμά- ίο ζον, καί έν έλπίσι τοΰ εύ σχήσειν ήσαν καί προεθυμοΰντο μεϊζον ή ώστε
δύνασθαι. Έτέρωθεν δέ καί τό 'Ρωμαϊκόν πολύ ήν, καί ούχ ήττον καί τοΰτο
τάς όρμάς παρεθήγετο, ύπό νέφ βασιλεϊ στρατηγούμενον. Καί ήν έλπίς τοϊς
όρώσι μεγάλων κατορθωμάτων καί παντός έπέκεινα σφάλματος. Έπεί τοίνυν ουτω βασιλεύς μέν ώρμα, στρατός δέ συνώρμα20, καί ήδη έξιόντες προσέβαλ- 15
λον, μείζονι καί άεί21 νέφ καθάπαξ τφ λήματι22 χρώμενοι, καί ήδη ού παρ’ αύτοϊς, άλλ’ έν αύτοϊς ήσαν τοϊς πολεμίοις καί προσβαλεϊν23 έμελλον, αύτίκα, όστράκου φασί(ΙΙ) μεταπεσόντος, γνωσιμαχοΰσιν έκ δέους οϊ ήγεμόνες καί έν ύπονοίαις έγένοντο, ού δεδιότες έχθρούς, ώς έφασκαν, άλλ’ ύπέρ βασιλέως
φροντίζοντες δήθεν · αύτούς24 μέν γάρ καί μόνους λειφθήναι μάχης ού τόσον 20 δεινόν, βασιλεϊ δέ συγκινδυνεύειν τά πράγματα καί λίαν25 παγχάλεπον είναι · μηδέ γάρ άραρότως έχειν26 καί άσφαλώς τών έλπίδων περιγενέσθαι, άλλ’ ήδη καί ήττηθήναι · πλήθος γάρ κάν27 τοϊς I έναντίοις είναι καί μάχης έμπειρον Β 313 καί ούκ άν άλλως θαρρήσαν φανερούς έπιέναι, εΐπερ ούκ ήλπιζον τά μεγάλα ·
άνάπυστον δέ καί τήν βασιλέως φήμην σφίσι γεγενήσθαι, δι’ ήν καί μάλλον 25 έν δυοϊν είκός εϊναι συμβήναι28, ή φοβηθέντας έξ άσθενείας άναχωρεϊν ή
θαρροΰντας έξ έλπίδος μεγίστης φαίνεσθαι · δ καί φοβητέον μάλλον άν29 εϊναι σύν βασιλεϊ καί μή μόνοις καθ’ αύτούς έπιοΰσι. Ταϋτα λέγοντες, αύτοί μέν τής δρμής καθυφίεσαν πάντη, ύπέκλων δέ καί
τάς τοΰ βασιλέως όρμάς, καί άμα δεύτερος έπί πρώτφ καί τρίτος έπί τούτφ 30
καί έφεξής, φόβους λέγοντες καί ύπονοίας είδωλοποιούμενοι φοβεράς, ύποστρέφειν έπειθαν, ώς μήτε σύν βασιλεϊ προσβάλλειν φαινόμενον άσφα λές, μήτ’ αύτούς γε μόνους καταθαρρεϊν τόν πόλεμον · πάντα γάρ δεύτερα
έλογίζοντο τοΰ βασιλέα τε καί στρατόν τόσον έν άσφαλεϊ γε περιποιήσασθαι30. Γίνεται τοιγαροΰν καί μή θέλων ό βασιλεύς τής έκείνων βουλής, καί 35
στρατός, οΰτως έχων πλήθους τε καί παρασκευής, μηδέν τι πράξας, ύπέ-
(11> Leutsch, Π, ρ. 45 η° 54.
17 κατά ταύτόν : κατ’ αύτόν ΑΒ edd. 18 τι : τε Β τοι C 19 αύτφ : έαυτώ Β edd. 20 συνώρμα : ξυν- ΑΒ edd. 21 άεί : αίεί edd. 22 λήματι corr. Bekk. : λήμματι ABC Poss. 23 προσβαλεϊν : -βαλλεΐν Α 24 αύτούς : αύτούς C 25 καί λίαν om. Β 26 έχειν om. Β edd. 27 κάν : κάν ΑΒ 28 συμβήναι : ξυμ- ΑΒ edd. 29 tiv μάλλον transp. Β edd. 30 περήποιήσασθαι iter. Β Poss.
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mauvais gré, se range donc à leur avis, et l’armée, malgré sa masse et ses pré paratifs, s’en retourna sans avoir rien fait. Mais la situation n’était plus dès lors sans danger pour les populations de l’empereur. Dès qu’on annonça en effet aux Perses que l’empereur allait s’en retourner, ils prennent davantage confiance, courent toute cette terre et font une sortie jusque dans la plaine même de Mainoménos7. Ils firent subir aux gens de la région de nombreux sévices, s’emparèrent d’un abondant butin et revinrent avec les trophées des Romains, sans cependant renoncer ensuite à leur audace ; bien au contraire, ils négligeaient l’action de l’empereur et campaient ouvertement sur la terre des Romains. L’empereur s’enferma à Magnésie, tandis que les ennemis couraient chaque jour la région et commettaient les pires actions. Quant à la population, une partie fut égorgée, une autre partie émigra avant : ils assurèrent leur salut en passant dans les îles avoisinantes pour les uns et en Occident pour les autres. Il fut dès lors facile aux Perses de parcourir aussi les régions intérieures, une fois que la voie leur eut été ouverte au mieux par le départ de leurs voisins et qu’ils eurent en suffisance le nécessaire, grâce aux biens des partants. 19. Comment les Alains obligèrent l’empereur Michel à suspendre la guerre.
Alors les Alains qui entouraient l’empereur songèrent au retour ; ils prièrent d’abord l’empereur de les libérer, puis ils l’en pressèrent : ils peinaient en effet depuis un an8, de sorte qu’ils avaient besoin de détente, car ils n’avaient pas l’habitude de guerres si interminables ; en effet, lorsqu’ils faisaient campagne avec Nogaï, ils attaquaient leurs adversaires sans retard et combattaient un court moment ; après avoir réglé l’affaire, ils vivaient le reste du temps dans le repos et le bien-être, mais ils ne savaient ni ne pouvaient s’épuiser à ce point dans des batailles et des expéditions. Ces propos montraient qu’ils étaient prêts à s’en aller, même sans la permission de l’empereur, et à s’opposer à ceux qui se pré cipiteraient pour les retenir. L’empereur9 en fut informé, mais beaucoup d’autres ennuis le menaçaient : en effet tous les combattants romains de la région qui l’entouraient, lorsqu’ils furent informés du sort de leurs maisons, qui se trou vaient déjà en ruines, abandonnèrent leur service pour l’empereur et partirent pour veiller chacun à ses propres affaires ; son oncle Asen était mort10, tandis que son autre oncle, Michel le despote, était tombé malade et s’en était allé lui aussi chez lui", et tout reposait sur les Alains. L’empereur n’avait pas la possi bilité de les contraindre ; cependant il les retint durant un temps convenu de trois mois, en vertu d’accords assermentés, selon lesquels ou il pourvoirait à leurs soldes ou il les libérerait dès ce moment ; il espérait que, grâce aux lettres et
7. La plaine côtière de Mainoménos (ou Mémaniôménos) se trouve à l’embouchure de l’Hermos, au nord du golfe de Smyme ; voir Hélène Ahrweiler, L’histoire et la géographie de la région de Smyme entre les deux occupations turques (1081-1317), particulièrement au xiii' siècle, TM 1, 1965, index, s.v. (p. 188-189), et carte (p. 178). 8. L’ensemble du chapitre concerne la campagne de 1302 et conduit le récit jusqu’à septembre 1302 ou même jusqu’à la fin de l’année 1302. 9. Michel IX, comme la suite le montre. 10. Le despote Jean Asen, éphémère tsar de Bulgarie, était mariée à Irène, la fille de Michel VIII (VI, 6 ; VII, 20), et il était ainsi l’oncle de Michel IX.
RELATIONS HISTORIQUES, X, 18-19
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στρεφεν. Ού μήν δέ καί άκίνδυνα ήσαν έντεΰθεν τοϊς τοΰ βασιλέως λαοϊς · άμα γάρ άγγελθέν31 τοϊς I Πέρσαις ώς ύποστρέψοι32 ό βασιλεύς, καί θάρρος Β 314
λαβόντες μεϊζον, πάσαν έκείνην τήν γήν κατατρέχουσι33 καί εϊς αύτόν τόν
τοΰ Μαινομένου κάμπον έκθέουσι34. Καί πολλά μέν τούς έκεϊ δράσαντες χαλεπά, πολλήν δέ λείαν περιβαλόμενοι35, έν τροπαίοις36 'Ρωμαίων37 ύπέ- 5
στρεφον, ού μήν δέ ώστε καί καθυφεικέναι τοΰ θράσους έντεΰθεν, άλλά καί μάλλον, κατολιγωρήσαντες τών περί τόν38 βασιλέα πραγμάτων, φανερώς έπί
τής τών 'Ρωμαίων έστρατοπεδεύοντο. Καί βασιλεύς μέν έπί Μαγνησίας
έγκέκλειστο, οί δέ πολέμιοι, όσημέραι περιερχόμενοι, τά μέγιστα έπραττον. Καί ό λαός ό μέν κατεσφάττετο, ό δ’ άπανίστατο φθάνων, καί οί μέν ίο πρός νήσους τάς έγγιζούσας, οί δέ πρός τήν δύσιν διαπεραιούμενοι, διεσώζοντο. ΤΗν δ’39 έντεΰθεν Πέρσαις καί ή έπί τά έντός προσχώρησις εύμαρής,
προοδοποιουμένοις οίον ταϊς τών προσχώρων άναχωρήσεσιν, έχουσι δέ καί
τών έπιτηδείων αύτάρκως έκ τής τών άναχωρούντων περιουσίας. ιθ'. Όπως οί Άλανοί κατηνάγκαζον βασιλέα Μιχαήλ άνεθήναι τοΰ πολέμου. 15 Τότε καί οί περί τόν βασιλέα Άλανοί νόστου έμέμνηντο11 (12), καί άπολύειν σφάς βασιλέα πρώτον μέν ίκέτευον, έπειτα δέ καί κατήπειγον ■ έπί χρόνον
γάρ καί προσταλαιπωρεϊσθαι, ώστε δεϊν αύτοϊς καί άνέσεως, άήθεσιν ουσι
πολέμων έπί τοσοΰτον πολυημέρων · αύτούς γάρ Νογα συστρατεύοντας, κατά πόδας τοϊς άντιπάλοις συμπλεκομένους, έπ’ όλίγον μάχεσθαι καί, τά I Β 315 πράγματα καθιστάντας40, τό λοιπόν έν άνέσει τε καί τρυφή διαζήν, έπί τοσοΰτον δέ κατατρύχεσθαι μάχαις καί έκστρατείαις41 μήτ’ είδέναι μήτε
μήν δύνασθαι. Ταΰτα λέγοντες, δήλοί τε ήσαν έτοιμοι οντες άναχωρεϊν, καί
βασιλέως μή ΰφιέντος42, καί τοϊς έπισχεϊν ώρμημένοις άντιστήναι. Ταΰτα μέν43 μαθών βασιλεύς, καί πολλών άβουλήτων έτέρων44 αύτόν περιστάντων 25 — καί γάρ όσον μέν ήν ένθεν45 περί αύτόν 'Ρωμαϊκόν μάχιμον, πεπυσμένοι περί τών σφών οικιών, κειμένων ήδη είς όλεθρον, άφέντες τήν περί τόν
βασιλέα στρατείαν, άνεχώρουν, τά έαυτών έκαστος περιποιησόμενος · ό
τούτου τε θείος ό Άσάν έτεθνήκει, ό δ’ έτερος θείος αύτοϋ Μιχαήλ ό δεσπότης, νόσω περιπεσών, άνεχώρει καί αύτός πρός τά οϊκοι, καί τό παν ήν 30
έν τοϊς Άλανοϊς —, τοΰ46 μέν βιάζεσθαι σφάς καιρόν ούκ είχεν, όμως δέ
Cf. Homère, Iliade, 10, 509 ; Odyssée, 3, 142.
31 άγγελθέν : άγελ- A 32 ύποστρέψοι : -αι Bekk. 33 κατατρέχουσι : κατέτρεχον ΑΒ 34 έκθέουσι : είσθ- ΑΒ 35 περιβαλόμενοι corr. Bekk. : -βαλλόμενοι ABC Poss. 36 τροπαίοις : -παϊς C 37 'Ρωμαίων : -οις ΑΒ edd. 38 τόν : τών Β 39 δ’ : δέ C 40 καθιστάντας corr. Bekk. : -ίσταντες ABC Poss. 41 έκστρατείαις : -τίαις AC 42 ύφιέντος : άφ- Bekk. 43 μέν om. ΑΒ 44 έτέρων om. C 45 όσον μέν ήν ένθεν ; ένθεν μέν δσον ήν ΑΒ edd. 46 τοΰ : τό Β edd.
11. Après avoir perdu sa première femme, Anne Palaiologina, sæur d’Andronic II, le despote Michel Angélos avait épousé la fille de Terter (X, 13). Michel Angélos relèvera de sa maladie : lors d’une campagne, il sera accusé de trahison et condamné avec sa famille (XI, 13, 18-20).
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GEORGES PACHYMÉRÈS
notifications envoyées à son père l’empereur12, il trouverait une issue à l’affaire en obtenant soit de l’argent soit un bon conseil. En l’apprenant, l’empereur s’in quiéta de procurer à son fils ce qui convenait et de satisfaire le peuple alain avec le nécessaire ; il jugeait en effet qu’il n’était pas du tout sans péril de laisser ces gens partir de là. Mais alors qu’il en était là, d’un côté les affaires de l’Église commencent à nouveau à s’agiter et d’un autre côté les malheurs dont on parlera par la suite à survenir en même temps dans cette partie-ci. Même si ces faits arri vèrent dans l’intervalle, il est bon de lier ensemble jusqu’au bout les agissements des Alains, de manière que le récit des faits soit continu13. 20. Départ de l’empereur de Magnésie.
Pendant que l’empereur14 s’occupait donc de ces affaires à cause de leur urgence, les malheurs menaçaient à la ronde, de sorte que là d’autres mettaient à mal la terre des Romains et qu’ici Amourios, Lamisès et Osman15 et des mil liers d’autres attaquaient. Ainsi, à l’expiration du terme de trois mois, les Alains se hâtèrent de partir, malgré le refus de l’empereur16. L’empereur ne pouvait donc plus demeurer à Magnésie ; en effet il ne pouvait pas porter secours aux gens mis à mal et il était accablé par son impuissance ; on pouvait s’attendre à être l’objet d’une risée sans bornes de la part des ennemis, surtout qu’il craignait aussi pour lui-même dans ce bouleversement général. Aussi décida-t-il de partir lui aussi, mais en cachette, en se dérobant ici aux yeux des siens et en trompant là les soupçons des ennemis. C’est pourquoi il s’éloigne de là une nuit d’hiver, mais sa décision d’agir de telle façon ne devait pas échapper aux siens jusqu’au bout ni laisser les ennemis dans une totale ignorance. Il profite donc de la nuit à cause des siens et de l’hiver à cause des ennemis, comme il arriva17. Tous ceux donc qui étaient agiles et s’étaient préparés à fuir, alors pressés par l’armée, par terre et à pied, les hommes avec les femmes et les enfants, sauf les cavaliers qui fuyaient avec célérité, tous couraient ; tous ceux qui en avaient la force servaient leur propre vie de leur mieux par la course et l’effort ; quant 12. Les missives envoyées par Michel IX à son père Andronic II mériteraient de figurer dans les Regesten de Dolger (après le n° 2617). 13. L’historien va ainsi poursuivre le récit de la campagne de Michel IX jusqu’au printemps 1303 (X, 20-22). Il narrera ensuite les faits intervenus « dans l’intervalle » : d’une part les menaces des Vénitiens sur Constantinople (X, 23-24 : juillet-septembre 1302) et la défaite de Bapheus (X, 25-26 : juillet 1302), d’autre part les remous suscités dans l’Église et le remplacement de Jean par Athanase (X, 27-29, 31-36 : juillet 1302-janvier 1303). Voir Chronologie, III, p. 47-48. 14. Andronic Π. 15. Les trois chefs turcs apparaissent ici pour la première fois dans le récit. Dans la traduction et l’annotation, on s’est contenté de translittérer la forme grecque des noms chaque fois que l’équi valent turc n’est pas connu de manière certaine. Il sera longuement question par la suite des actions d’Amourios (PLP, n° 21062), d’Halès Amourios plus précisément (PLP, n° 799 ; Failler, Émirs turcs, p. 82, n° 3, et p. 96-104), et d’Osman (PLP, n° 21013 ; Failler, Émirs turcs, p. 82, n° 5), le fondateur de la dynastie des Osmanlis, dont le règne s’étend sur le premier quart du 14e siècle (1300-1324) ; quant au troisième, Lamisès (PLP, n° 14410 ; Failler, Emirs turcs, p. 84, n° 7), son origine et son action ne seront pas davantage précisées dans la seconde mention qui est faite de lui par la suite (XI, 9). Pour ce qui est de la graphie adoptée par l’historien pour ce dernier nom, il faut retenir Lamisès, donné par les trois manuscrits dans la seconde mention du nom. D’autre part, la forme Άτμάν (exceptionnellement Άτμΰν) est considérée comme indéclinable, sauf en deux cas (Άτμάνα ici, Άτμάνες plus loin).
RELATIONS HISTORIQUES, X, 19-20
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κατεϊχεν έκείνους έπί βητφ τριμηνιαίφ καιρφ ύφ’47 όμολογίαις έν δρκοις ή
μήν ή ίκανοΰν βόγαις ή άπολύειν48 έντεΰθεν, έλπίζων δια τών πρός τόν
πατέρα καί βασιλέα γραφών τε καί μηνυμάτων πόρον έπί τούτοις σχεϊν ή χρημάτων ή μήν49 καί βουλής. Βασιλεύς δέ μαθών έν50 φροντίδι ήν τοΰ καί τώ υίώ51 περιποιεϊν τά προσήκοντα καί τφ έθνει τά άναγκαϊα52 έξιΙκανοΰν · β 316
ουδέ γάρ δλως άσφαλές έκρινεν άναχωρεϊν έκείνους έκεΐθεν. Άλλ’ έν τούτοις δντος, ένθεν μέν τά τής έκκλησίας αρχονται καί αύθις ταράσσεσθαι, ένθεν δέ τά περί τά τήδε μέρη ξυμπίπτειν δεινά, περί ών έσαΰθις βηθήσεται.
Καλόν δέ συνείρειν ές τέλος τά τών Αλανών, εί κάκεϊνα έν τφ μεταξύ συμβεβήκει53, ώς άν ή περί τούτων σύμφρασις54 συνεχής ή.
10
κ'. Άναχώρησις άπό Μαγνησίας τοΰ βασιλέως. Ένεσχολακότος τοιγαροϋν τούτοις ώς άναγκαίοις τοΰ βασιλέως, κύκλφ τά δεινά περιέστησαν, ώς έκεϊ55 μέν άλλους είναι τούς τήν 'Ρωμαίων
κακοΰντας, ένταϋθα δ’ Άμούριον καί Λαμίσην56 καί Άτμάνα καί μυρίους άλλους τούς έπιόντας. Οΰτω τοΰ τριμηνιαίου κατατριφθέντος καιροΰ, Άλα- 15
νοί, καί άκοντος βασιλέως, άναχωρεϊν ώρμων. Ό μέν ουν βασιλεύς διά ταΰτα, έπεί οΰκ εΐχεν έν Μαγνησίμ καί έτι καθήσθαι — οΰτε γάρ προσβοηθεϊν εΐχε τοϊς κακουμένοις57, καί άνία ήν μή ίσχύοντι, μυρία δέ καί άπό
τών έχθρών προσεδοκάτο ή έπιμώκησις, άλλως τε δέ καί περί έαυτω έδεδοίκει58, τών όλων άνεστατωμένων —, έγνω καί αύτός, πλήν άφανώς, άνα- 20 χωρεϊν, ένθεν μέν τους τών ιδίων όφθαλμούς ύποκλέΙψας, έκεΐθεν δέ τάς τών β 317 έχθρών ύπονοίας παραλογισάμενος. 'Όθεν καί ύπό νυκτί καί χειμώνι
έκεΐθεν άναχωρεϊ, άλλ’ οΰτε τούς ίδιους έμελλε λήσειν είς τέλος, οΰτε μήν τούς έχθρούς έν παντελεϊ καταστήσαι άγνοίμ, τοιαΰτα ποιεϊν βουλευόμενος59. Χρήται60 γοΰν διά μέν τούς ίδιους νυκτί, διά δέ τούς έχθρούς χειμώνι, 25 οΰτω συμπεσόν61.
Όσοι τοιγαροϋν εΰζωνοί τε καί πρός τό φεύγειν προητοιμάσθησαν, τότε συνειλούμενοι τώ στρατώ, πεζή καί βάδην62, άνδρες συνάμα γυναιξί καί νηπίοις, παρ’ ιππείς έσπουδασμένως φεύγοντας, έτρεχον · καί δσον μέν τό εύτονοΰν ήν, ώς εΐχον δρόμφ καί πόνφ τήν σφετέραν ώνοΰντο 30 ζωήν, οί δέ λοιποί οί μέν έξαπορούμενοι καθυφίεσαν καί πόνου καί δρό-
47 ύφ’ : έφ’ Β edd. 48 άπολύειν corr. Bekk. : -ύων ABC Poss. 49 μήν ante χρημάτων transp. Β edd. 50 έν om. Β 51 τφ υΐφ : τόν υίόν ΑΒ 52 άναγκαϊα : -αία BC edd. 53 συμβεβήκει : ξυμ- ΑΒ edd. 54 σύμφρασις : ξυμ- ΑΒ edd. 55 έκεϊ ; έκεΐθεν ΑΒ 56 Λαμίσην : -ίνσην A (post corr.) Β edd. 57 κακουμένοις : κεκακου- ΑΒ 58 έδεδοίκει : -δίκει Α 59 βουλευόμενος : -λόμενος ΑΒ edd. 60 Χρήται : -άται ΑΒ edd. 61 συμπεσόν ·. ξυμ- ΑΒ Bekk. ζυμ- Poss. 62 βάδην ; βάδειν Α 16. Michel IX. 17. Michel IX s’enfuit de Magnésie au début de l’année 1303, au cours de l’hiver. S’il fallait compter de manière rigoureuse l’année de campagne qu’ils avaient faite et y ajouter les trois mois de prolongation convenus, il faudrait admettre que les Alains arrivèrent dans l’empire dès 1301 (X, 16).
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GEORGES PACHYMÉRÈS
au reste, les uns, à bout de ressources, abandonnaient l’effort et la course, tan dis que les autres, poussés au-delà de leurs forces, succombaient entre-temps : les uns expiraient à cause de l’hiver et les autres étaient foulés aux pieds. Et c’était alors une épreuve douloureuse : les ennemis campaient tout près, ils étaient visibles grâce aux feux qu’ils avaient allumés et étaient prêts à s’élan cer, s’ils le voulaient ; de l’autre côté, on succombait au danger, soit par manque de moyens et de forces, soit à cause du froid, soit à cause de la peur, soit même parce qu’on se piétinait mutuellement, et un grand nombre, pour avoir été laissé en arrière, fut capturé au premier choc. C’est ce qui arriva, et il advint qu’une centaine de personnes, selon la rumeur, succombèrent au danger. Quant à eux, avec une hâte désordonnée, ils finissent par atteindre Pergame cette nuit même avec une peine extrême18. 21. Exode hors des régions orientales.
Sous l’empire du besoin et des maux qui atteignaient la région située audelà de Pergame, alors que les Perses l’attaquaient librement, aucun des habi tants ne demeurait confiant en sa situation, mais, aussitôt la nécessité surve nue, tous songèrent à partir : les uns allèrent jusqu’à Pergame même et plus à l’intérieur aux environs d’Atrammytion, d’autres près de la mer vers Lampsa kos, mais la plupart gagnèrent la rive opposée, en traversant l’Hellespont19 ; d’autres avancèrent même plus loin, parce qu’ils avaient été secoués aupara vant de très fortes peurs et qu’ils avaient définitivement renoncé au retour, et ils émigrèrent avant, parce qu’on soupçonnait que tout retard causerait un dan ger qui l’emporterait sur toute mesure de sécurité. Le pire, c’est que ceux qui recueillaient en passant les ressources des gens partis auparavant et qui pre naient la fuite après ceux-ci n’en étaient pas moins sans ressources, puisque privés de leurs propres biens. La scène ressemblait au cours des fleuves : les eaux qui surviennent ne lui permettent même pas d’avoir sa propre place, et la place qu’il a prise un moment, rapidement, poussé dehors, il l’abandonne, et finalement, en vagabond, il est emporté partout et ne demeure nulle part, se jetant sur tout sans être circonscrit par rien. Ces biens, maisons et productions d’hommes habiles étaient comptés pour rien, dès lors que les choses indispen sables elles-mêmes pour les besoins immédiats de la vie, ils les négligeaient aussi, pour partir à toutes jambes, sans ressources, sans défense et sans foyer, là où chacun pensait trouver pour son salut un lieu sûr, en mesurant leurs biens d’après les astres seuls20*.
18. Pergame est à 65 km, à vol d’oiseau, de Magnésie, mais il faut passer de la vallée de l’Hermos dans celle du Kaïkos. 19. La population qui se trouvait au sud de Pergame (άνωτέρω Περγάμου) se réfugia dans cette ville et gagna même des villes plus à l’intérieur (ένδοτέρω) du territoire byzantin, comme Atrammytion, à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest, ou Lampsakos sur l’Hellespont, en vue de traverser éventuellement le détroit. 20. Absents de chez eux, ils ne savaient plus localiser leurs biens que de loin, en se guidant sur les astres. Le proverbe, qui traduit l’éloignement ou l'impossibilité d’atteindre une chose devenue inaccessible, est utilisé ailleurs (Pachymérès, II, p. 65528).
RELATIONS HISTORIQUES, X, 20-21
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μου, ol δέ και63 παρά δύναμιν συνωθούμενοι έπιπτον έν τφ μεταξύ, καί οί μέν τφ χειμώνι έναπέψυχον, οί δέ καί συνεπατοΰντο. Καί ήν τότε πόνος άλεγεινός, τών μέν έχθρών έγγύθεν προσκαθημένων καί ήμμέναις ταϊς
παρ’ αύτοϊς πυραϊς δήλων όντων καί έπιδραμουμένων, εί θέλοιεν, άλλων δέ τών μέν άπορίρ καί Ισχύος ένδείςι, τών δέ χειμώνι, τών δέ καί φόβφ, 5 έστι δ’ ού καί ταϊς παρ’ άλλήλων συμπατήσεσι κινδυνευόντων, πολλών δέ καί έξ έφόδου μεϊτόπισθεν τώ έλλειφθήναι64 κατασχεθέντων. Γέγονε β 318
ταϋτα, καί περί που65 ψυχάς έκατόν, ώς ή πύστις66 είχε, συνέβη κινδυνεΰ-
σαι. Αύτοί δέ μόλις καί άσυντάκτως σπεύδοντες67 τήν Πέργαμον αύτο-
νυχεί έν πλείστφ πόνφ καταλαμβάνουσιν68.
10
κα'. Άπανάστασις τών κατ’ άνατολήν χωρών.
Ύπό μέντοι χρείας καί κακών δσα τοϊς άνωτέρω Περγάμου έφίστατο, άνέδην έπιόντων σφίσι Περσών, ούδείς ήν έκείνων δστις ευελπις έπί τοϊς ίδίοις καθήστο, άλλ’ εύθύς άνάγκης έπιπεσούσης, άπάρσεως έμέμνηντο πάντες, οί μέν μέχρι καί αύτης69 Περγάμου καί ένδοτέρω περί που τήν τοΰ 15
Άτραμμυτίου70 περίχωρον, οί δέ καί έγγύς θαλάσσης περί τήν Λάμψακον,
οί δέ πλείους τήν άντιπέραιαν71 κατελάμβανον72, διαπεραιούμενοι τόν
Ελλήσποντον73 · άλλοι δέ καί περαιτέρω προεληλύθεισαν διά τό φόβοις προκατασεισθήναι74 μεγίστοις καί τήν υποστροφήν άπεγνωκέναι τέλεον, καί προαπανίσταντο, παντός βράδους είς κίνδυνον ύπονοουμένου μείζω 20 πάσης άσφαλείας. Καί τό χείριστον, δτι τους τών75 προαπαιρόντων βίους
οί έκ παρόδου καταλαμβάνοντες, δεύτεροι τούτων είς φυγήν τρεπόμενοι, ούδέν ήττον καί άπόρως ειχον, τών Ιδίων στερούμενοι. Καί τό πράγμα ποταμών έδοξε761 βεΰμα, δ ούτε τον ίδιον έχειν τόπον παρά τών έπιόντων β 319 συγχωρεϊται, καί δν77 τέως κατείληφε, ταχέως άφίησιν έξωθούμενον, καί 25 τέλος άστατοΰν καί πανταχοΰ φέρεται καί ούδαμοΰ μεμένηκε, πάσιν έπιβάλλον καί ούδέσι78 περικλειόμενον. Κτήσεις δ’79 έκεϊναι καί οίκίαι
καί80 έργα σπουδαίων άνδρών είς ούδέν έλογίζοντο, όπου γε καί αύτών τών έπιτηδείων καί κατά χρείαν ζωής άναγκαίας καί τούτων κατολιγωροΰντες, άποροι καί γυμνοί καί άνέστιοι81, οποί82 έκάστφ είς σωτηρίαν έδοξεν 30
άσφαλές, δλω ποδί(13) άνεχώρουν, μόνοις άστρασι τά έαυτών έκμετρούμενοι(14).
(13) Leutsch, Π, ρ. 557 η° 63. (14) Cf. Sophocle, (Edipe roi, 795 ; Leutsch, I, p. 206 n° 66 ; Π, p. 148 n° 50, p. 312 n° 12. 63 καί om. B edd. 64 τφ έλλειφθήναι om. edd. 65 που : του C 66 πύστις : πίσedd. 67 σπεύδοντες : φεύγοντες ante corr. A 68 καταλαμβάνουσιν : -ι B Poss. 69 αύτης : αύτών C 70 Άτραμμυτίου : -αμυ- edd. 71 άντιπέραιαν correxi : -περαΐαν A -περαίαν BC edd. 72 κατελάμβανον : -λάβανον A 73 Ελλήσποντον : -το Β 74 προκατασεισθήναι : κατασ- edd. 75 τών om. C 76 έδοξε : -εν Β edd. 77 δν : δ edd. 78 ούδέσι: ούδέ τισι edd. 79 δ’: δέ C 80 καί om. edd. 81 άνέστιοι: -σθιοι Α 82 δποι : δπη ΑΒ edd.
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22. Retrait des Alains d’auprès de l’empereur, et le cas du grand domestique Rhaoul. Alors les Alains laissèrent les obligations de leur service à l’expiration du terme convenu et décidèrent de traverser le détroit de Kallioupolis, malgré la grande assiduité que l’empereur déployait d’ici à envoyer des libéralités et à essayer de faire obstacle à leur traversée : ainsi il envoya une troupe impor tante avec le grand domestique Alexis Rhaoul, que le despote Michel avait pris comme gendre, alors qu’il était dans la force de l’âge, et que l’impératrice Théodora présentait l’alliance comme exceptionnellement enviable21 ; l’empe reur envoya cet homme avec des forces très importantes, en lui ordonnant d’empêcher d’abord les Alains de traverser et, s’il n’arrivait pas à les persua der en leur parlant et en envoyant des émissaires leur faire obstacle, de leur enlever chevaux et armes au moment de leur traversée : en effet il ne serait absolument pas juste que, tout en désobéissant aux ordonnances des empereurs et en refusant de porter secours à l’empereur22, eux qu’il avait fait venir pour cela même, ils montent des chevaux et utilisent des armes, des chevaux qu’il avait enlevés aux siens pour les donner à eux, des armes qu’il fournissait luimême pour les armer suffisamment, eux qui étaient sans défense et sans armes. L’empereur donna donc ces ordres, et celui qui avait été envoyé pour cette mission envoya ainsi des hommes pour signifier ces ordres. Mais les Alains, révoltés une fois pour toutes, tissent des prétextes comme quoi, après avoir souffert un an, ils n’étaient pas capables de rester davantage, mais que, après s’être procuré un repos suffisant, ils reviendraient à nouveau ; c’est en présentant cette défense aux envoyés que les Alains traversèrent le détroit. Mais, suspectant l’opération menée contre eux, ils ne traversèrent pas tour à tour et ne débarquèrent pas sur le moment au lieu habituel de débarquement, où se tenaient probablement ceux qui devaient les arrêter, mais c’est dans un même instant que, après avoir saisi et empli de nombreux cargos, ils firent la traversée en obliquant, qu’ils débarquèrent et que la plupart prirent les armes, non pour une bataille ouverte cependant, mais seulement pour s’épargner un déshonneur prévisible. Mais de l’autre côté aussi le grand domestique et les siens, qui voulaient réaliser quelque exploit et échapper eux aussi au déshon neur dont allait les frapper une réputation de lâcheté, prirent les armes et mon tèrent à cheval. Une dispute et une guerre civile éclata. Si en effet les armées étaient de races différentes, elles étaient cependant menées sous un seul commandement, celui de l’empereur, et c’était une guerre civile, comme on pouvait le supposer. C’est pourquoi ils se testaient mutuellement par des escarmouches et ils frappaient avec les traits de leur lance. Le grand domestique comprit donc que l’action 21. Alexis Rhaoul, qui est présenté par l’historien en 1284 comme le gendre du protovestiaire Michel Tarchaneiôtès (VII, 26), épousa en secondes noces la fille du couple formé par le despote Michel Angélos et Anne Palaiologina (VI, 6), c’est-à-dire une petite-fille de l’impératrice Théodora Doukaina. Sur le grand domestique, voir Guilland, EO 37, 1938, p. 53-64 = Recherches, I, p. 405425 (notice d’Alexis Rhaoul, p. 412, n° 25). 22. C’est-à-dire à Michel IX, le pluriel βασιλέων désignant Andronic II et Michel IX. Dans ce paragraphe, le mot « basileus » désigne partout ailleurs Andronic II, qui est également l’auteur des mesures décrites dans les trois propositions relatives qui suivent immédiatement.
RELATIONS HISTORIQUES, X, 22
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κβ'. Άποχώρησις Αλανών έκ βασιλέως καί τά κατά83 τόν μέγαν δομέστικον 'Ραούλ. Τότε καί Άλανοϊς, άφεμένοις τής84 περί τήν στρατείαν υπηρεσίας, τοΰ
συγκειμένου διανυσθέντος καιρού, διαπεραιοΰσθαι τόν κατά τήν Καλλίου
πορθμόν εδοξε, καίτοι βασιλέως έντεΰθεν κατά πολλήν σπουδήν καί πέμ- 5 ποντος τά φιλοτιμήματα καί πειρωμένου έμποδών85 ταϊς διαπεραιώσεσιν
ϊστασθαι, ώστε καί ίκανόν λαόν προσαποστείλας86 άμα τώ μεγάλφ δομεστίκω 'Ραούλ Άλεξίφ, δν, έν άκμή ήλικίας όντα, ό δεσπότης Μιχαήλ γαμβρόν ήγάγετο, τής δεσποίνης Θεοδώρας έκτόπως ζηλωτόν87 ποιούσης τό κήδος,
τούτον έξαποστείλας ό βασιλεύς σύν δυνάμει πλείστη, πρώτον μέν κωλύειν 10 προσέταττε τήν διαπεραίωσιν, εί I δ’ ού πείθοι λέγων καί τούς άπεροΰντας Β 320 προσαποστέλλων, άλλ’ ουν διαπεραιουμένους88 καί ίππους άφαιρεϊσθαι καί όπλα · μηδέ γάρ δίκαιον είναι συνόλως, πρός τάς τών βασιλέων διαπειθοΰντας προστάζεις καί μή θέλοντας συμπαρείναι89 βασιλεΐ, οΰς έπ’ αύτό90 τοΰτο καί προσηγάγετο, 'ίππων έπιβαίνειν καί δπλοις χρήσθαι οΰς91 τε τούς 15 οικείους άφελόμενος σφίσιν έδίδου καί Ά παρέχων αύτός γυμνούς051 καί άνόπλους όντας ίκανώς ώπλιζεν. Ό μέν ούν βασιλεύς οΰτως έκέλευε92, καί δ έπί
τούτφ σταλείς οΰτω τούς ταΰτ’93 έροΰντας άπέστελλεν · οί δέ, άπαξ άφηνιάσαντες, συμπλέκοντες καί προφάσεις ώς, έπί χρόνον ταλαιπωρήσαντες, ούχ οίοί τ’94 είσί παραμένειν καί έτι, άλλ’ άνέσει δόντες μετρψ, πάλιν άπο- 20 στραφήσονται, ταΰτ’ άπολογούμενοι πρός έκείνους, τόν πορθμόν διεπεραιοΰντο. Πλήν κάκεϊνοι, τήν έφ’ αυτούς95 έγχείρησιν ύποτοπάσαντες, οΰτ’
άνά μέρος έπέρων, ούτ’ έπί τόν συνήθη τής άποβάσεως τόπον, δπου καί κατά προσδοκάς96 ϊσταντο οί έφέξοντες97, τώ τέως άπέβαινον, άλλ’ άμα πολλάς
φορτηγούς κατασχόντες καί έμπλησάμενοι, έδοχμίαζον98 τήν άπόβασιν, καί 25 άμ’ άπέβαινον καί άμ’ οί πλείους ώπλίζοντο, πλήν ούκ είς φανερόν μάχην, άλλ’ έφ’ φ μόνον έαυτοϊς περιποιήσαι τήν τής δοκούσης άτιμίας άπόΙδρασιν. Β 321
Άλλ’ έτέρωθεν99 καί οί άμφί τόν μέγαν δομέστικον, θέλοντές τι πράξαι καί γ’ άτιμίαν καί αύτοί έκφυγεϊν τήν1 δόξη δειλίας έπιτρίβεσθαι σφίσι μέλλουσαν, ώπλίζοντο τε καί τών ίππων έπέβαινον. 30 Φιλονεικία2 καί μάχη τις φυλετική συνερρήγνυτο · εί γάρ καί γένει διέφερον3 τά στρατεύματα, άλλ’ ούν ύπό4 μίαν άρχήν τήν βασιλικήν ήγοντο,
καί ήν έμφύλιος ό πόλεμος δσον είκάζειν. Όθεν καί άκροβολισμοϊς
άλλήλων έπειρώντο καί σαρίτταις έβαλλον όιστεύοντες. Ό τοίνυν μέγας
(15) Cf. Plutarque, Galba, 15, 4. 83 κατά om. Β 84 τής : τοϊς Α 85 έμποδών : ένπ- Α 86 προσαποστείλας : προαπο- Β 87 έκτόπως ζηλωτόν : ζηλωτόν Β ζηλωτόν έκτόπως edd. 88 διαπεραιουμένους :-αιωμένους Β Poss. 89 συμπαρεϊναι : συνπ-ΑΒ 90 αυτό :-ώ AC 91 ους : οίς ΑΒ 92 έκέλευε : -εν Α 93 ταΰτ’ : τοΰτ’ Bekk. 94 τ’ : τε C 95 αύτούς : έαυτούς Β edd. 96 προσδοκάς : προδ- ΑΒ 97 οί έφέξοντες : διεφέξοντες C edd. 98 έδοχμίαζον : δοχ- Β Poss. 99 έτέρωθεν correxi : έκατέρωθεν ABC edd. 1 τήν : τή Β 2 Φιλονεικία : -κεία ante corr. A 3 διέφερον : -φαιρον C 4 ύπό (post corr. Β) : άπό Α
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prenait le caractère d’une mêlée et il fut extrêmement offensé de ce que, lui étant présent au nom de l’empereur, qui était un tel personnage, ils essayaient de lui faire la guerre et osaient s’opposer à un ordre impérial ; avec le javelot en main, portant le bouclier long et portant la cuirasse, il tombe sur les Alains, dans la pensée que, par sa seule apparition, il arrêterait tout. Cet homme vou lait ménager ainsi l’arrêt du combat, mais l’un d’entre eux imite en cachette Pandaros, il frappe d’un trait et, contrairement à celui-ci, il porte un coup mor tel23. Une fois cela arrivé, la foule se retint et, de côté et d’autre, la douleur envahit les uns et la crainte les autres. Les Romains regrettaient de s’être jetés sur les autres, tandis que les Alains, comprenant quel dé était jeté pour eux, accusaient ceux qui avaient provoqué l’affaire, en s’excusant très fort auprès des Romains, et ils demandaient à présenter leurs excuses à l’empereur. En effet ils craignaient naturellement que ce fait ne marque le début de grands maux pour eux qui vivaient au milieu du territoire des Romains, en même temps qu’ils étaient honteux de ce que l’empereur, choisissant d’entretenir des troupes mercenaires pour ce qui les regardait, gardait bon espoir, tandis qu’euxmêmes répondaient à une telle hospitalité en rendant le mal pour le bien. C’est pourquoi ils envoyèrent supplier l’empereur, tandis qu’ils livraient à ceux-ci chevaux et armes ; d’hoplites et de cavaliers ils étaient devenus des fantassins sans armes, jusqu’à ce qu’à nouveau l’empereur les accueille en suppliants et leur pardonne. Mais c’est assez sur ce sujet.
23. Des bateaux vénitiens qui abordèrent à la Ville24. Avant cela, au même mois de l’année précédente et ce jour-là25, des trières vénitiennes parties d’Aquilée26 se trouvèrent aborder à la Ville, non pas cepen dant pour le même besoin à nouveau, mais à cause des biens pris comme gages pour l’incendie d’alors27. N’ayant rien obtenu d’une mission envoyée à Thessa lonique, où séjournait l’empereur, ils décidèrent de traiter l’affaire d’une manière différente et plus vigoureuse. Après avoir préparé dix trières plus une, auxquelles s’ajoutaient aussi sept autres bateaux de piraterie28, ils abordent à Byzance ; ils parurent un samedi à midi avec une extrême arrogance, en arbo rant la rudesse des pirates ; ils entrèrent dans le port de la Corne, ils jetèrent 23. Lors de la trêve entre les Troyens et les Grecs, la déesse Athéna poussa Pandaros à tirer une flèche sur Ménélas, afin de provoquer la fin de la trêve. 24. Cf. Grègoras : Bonn, I, p. 20713-21013 (Récit mêlant des faits éloignés dans le temps : voir IX, 18). 25. L’arrivée des navires vénitiens à Constantinople est datée apparemment de manière pré cise : un an, jour pour jour, avant l’affrontement entre les Alains et les Grecs près de Kallioupolis et la mort d’Alexis Rhaoul. Mais ce dernier épisode est difficile à dater ; il semble se placer au cours du printemps 1303. Ainsi, l’arrivée des Vénitiens se situe au cours du printemps 1302 et marque leur riposte après l’échec de l’ambassade envoyée à Thessalonique en 1300 (X, 6). L’his torien ne précise pas davantage, se contentant d’ajouter plus loin que l’arrivée eut lieu un samedi midi. Une fois close l’anticipation constituée par les chapitres précédents (X, 20-22), le récit reprend sa ligne chronologique ; voir Chronologie, ΠΙ, p. 48-51. 26. Aquilée, le port de la Vénétie, est déjà mentionnée plus haut (VI, 22). 27. Les Vénitiens n’avaient pas cette fois l’intention d’attaquer les Génois, mais de récupérer les biens pris en gages par Andronic II après l’incendie de 1296 et d’ouvrir ainsi la voie au renou vellement de la trêve de 1285 (IX, 18-21).
RELATIONS HISTORIQUES, X, 22-23
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δομέστικος, ’ίσας ύσμίνη καθισταμένας5 τάς πράξεις κατανοών, ύβριοπαθών οΐον, εί, αύτοΰ παρόντος έκ6 βασιλέως, όντος τοιοΰτου, αύτόν πολεμεϊν
πειρωνται καί άντιτείνειν τολμώσι πρός βασιλικήν κέλευσιν, τόν κοντόν άνά χεϊρας έχων, θυρεόν τε φέρων, φορών τε θώρακα, έμπίπτει τοϊς Άλανοϊς, ώς έφέξων μόνον φανείς. Κάκεϊνος7 μέν οΰτω τήν τής μάχης διφ- 5
κονόμει καταστολήν, είς δ’8 έκείνων έν άφανεϊ μιμείται Πάνδαρον(16) καί όιστώ βάλλει καί καιρίαν ού κατ’ έκεϊνον τήν πληγήν δίδωσι. Τούτου δέ
γεγονότος, τό τε πλήθος άνεστάλη καί άμφοτέρωθεν τοϊς μέν όδΰνη, τοϊς δέ δέος περιίστατο · καί τοϊς μέν μετέμελε τής έπί θατέρους9 όρμής, οί δέ, ξυνιέντες I όποιος άνέρριπται10 σφίσι κύβος(17), τούς τά πράγματα παρασχόν- β 322 τας μεθ’ ότι πλείστης τής πρός τούς 'Ρωμαίους παραιτήσεως11 ήτιώντο καί
βασιλεϊ έζήτουν άπολογεϊσθαι. Έδεδίεσαν γάρ, ώς είκός, μή σφίσι κατάρξοι τοΰτο μεγάλων κακών, έπί μέσης τής τών12 'Ρωμαίων διάγουσι, καί άμα
δυσωπούμενοι, εί βασιλεύς μέν, ξενοτροφεΐν όσον έφ’ αύτοϊς αίρούμενος, άγαθής έλπίδος13 ε’ίχετο, αύτοί δέ τοιαύτας ξενίας άνταπεδίδουν, κακοϊς τό 15 άγαθόν άμειβόμενοι. Διά ταΰτα καί βασιλέα μέν πέμποντες καθικέτευαν, έκείνοις δέ παρεδίδουν καί 'ίππους καί όπλα · καί άνθ’ όπλιτών καί ιππέων πεζοί καί άνοπλοι ήσαν, έως πάλιν βασιλεύς αύτούς ικετεύοντας δέχεται,
συγγινώσκων σφίσιν. Άλλά ταΰτα μέν ές τοσοΰτον. κγ'. Περί τών προσβαλουσών14 τή πόλει Βενετικών νεών15.
20
Συνέβη δέ πρό τούτων, τοΰ αΰτοΰ μηνός τώ πέρυσι16 καί ήμέρας ταύτης, προσβαλεϊν τή πόλει έξ Άκουιλίας τριήρεις Βενετικός, πλήν ού κατά
τοιαύτην χρείαν καί πάλιν, άλλά τών ένεχυρασθέντων17 πραγμάτων διά τήν τότε πυρπόλησιν ένεκα · οί18 δή, έπεί, κατά τήν Θεσσαλονίκην πέμποντες,
έκεϊ βασιλέως19 διάγοντος, ούδέν ήνυτον, άλλως έγνωσαν τά περί τούτων 25 ένεργέστερον μετελθεϊν. Καί δή τριήρεις μιμ πλείους τών δέκα20 έτοιίμασά- β 323
μενοι21, προσθεμένων καί πειρατικών έτέρων έπτά, τή Βυζαντίδι προσβάλ-
λουσι καί, μεσημβρίας σαββάτου φανέντες μεθ’ ότι πλείστης κορύζης καί τήν άπό τών πειρατών άπήνειαν έπαγόμενοι, τόν λιμένα τό Κέρας είσπλεύ-
(16> Cf. Homère, Iliade, 4, 86-147. (17> Leutsch, I, ρ. 383 n° 28 ; Π, ρ. 144 n° 8.
5 καθισταμένας om. Β 6 έκ : καί Β 7 Κάκεϊνος : -ο ΑΒ 8 δ’ : δέ C 9 θατέ ρους : -ου C 10 άνέρριπται corr. edd.: -ρειπται ABC 11 παραιτήσεως om. et mg. suppl. A 12 τών om. AB edd. 13 έλπίδος άγαθής transp. AB edd. 14 προσβα λουσών : προβ- C 15 νεών : νηών AB 16 πέρυσι : πέρισυ AC 17 ένεχυρα σθέντων : ένεχυριασ- Β 18 οΐ : αΐ C 19 βασιλέως : -έος C 20 δέκα : δώδεκα C edd. 21 έτοιμασάμενοι : ήτοιμασμένοι (έτ- Poss.) edd.
28. La leçon des manuscrits A et B (10 + 1) doit être préférée, sur le plan logique, à celle de C (12 + 1). La Version brève s’inspire de la première leçon, lorsqu’elle évalue à dix-sept unités l’en semble de la flotte, qui, outre les dix ou douze trières, comprenait sept bateaux moins importants.
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l’ancre en face du palais et ils menaçaient les gens du voisinage29 ; ils mettent le feu à une meule de paille qui se trouvait là, non pas tant pour nuire aux proprié taires que pour narguer. L’empereur ne pouvait contre-attaquer avec ses propres trières, car la flotte avait été supprimée depuis des années30 et, s’il restait encore quelques bateaux, parce que tout n’avait pas disparu d’un coup, il se trouvait qu’ils avaient été envoyés pour d’autres besoins. L’empereur se demandait ce qu’il fallait faire. Quand donc il regardait à leur audace et à leur mépris pour lui, alors que l’audace ne leur était pas habituelle, alors il voulait résister et essayer de mettre en difficulté les attaquants, pour qu’ils apprennent que leur entreprise était déplacée. Mais quand, à l’inverse, il considérait les meurtres qui en décou leraient, l’inutilité de la résistance et l’urgence du danger, il admettait tous les droits plutôt que celui-là : en effet, sans attendre longtemps, ces gens allaient se rétracter, se retirer et demander pardon ; il suffirait aux Romains d’un peu de peine et de dépenses pour construire des bateaux, si seulement il l’ordonnait ; si leur arrogance grandissait à cause de l’absence de trières, il en donnerait l’ordre lui-même et, une fois que celles-ci auraient été construites en peu de temps, ils perdraient courage à l’inverse et deviendraient modestes. En faisant ces réflexions, il arrêta les élans de la plupart, qui voulaient riva liser au mieux : si les Vénitiens montraient une telle insolence envers les Romains, disaient-ils, il serait bon de jeter un pont sur le détroit de Galata avec des bateaux de pêche et des cargos, reliés grâce aux grands bateaux qu’on trou verait ici, et ils conseillaient de placer de chaque côté des archers et des fron deurs et d’attaquer ainsi ceux qui étaient à l’intérieur. Le conseil paraissait excellent ; en effet, en dehors des hommes rangés de chaque côté et de ceux que les bateaux pouvaient contenir, ceux qui se tenaient sur les remparts sem blaient suffire à eux seuls, par leurs jets de traits et de pierres depuis les rem parts, pour abattre complètement et anéantir les attaquants. Mais l’empereur, qui jugeait l’attaque dangereuse pour des nations chrétiennes, ne le permit absolument pas ; retenant leur élan, il se laissa aller plutôt à donner satisfaction. 24. Des actions commises par les pirates sur l’île de Prinkipô.
Mais les Vénitiens, qui ne pouvaient faire plus que ce qu’ils avaient fait, utili sèrent, comme instruments de leur démence, les pirates, qui abordent à l’île de Prinkipô dans la nuit même31 ; après avoir séquestré non seulement ceux qui y étaient établis depuis longtemps, mais aussi une foule importante qui, arrivée de Pylopythia, venait d’échapper aux mains des Perses et s’était réfugiée là32, ils pillent les biens et se saisissent des hommes, qu’ils retinrent sur les bateaux ; à 29. Les Vénitiens débarquèrent au port des Blachernes, devant le palais et au fond de la Come d’Or, qui, d’après l’historien, constituait dans son ensemble un seul immense port (Pachymérès, Π, p. 469l5'22). 30. L’historien place la suppression de la flotte de guerre vers 1285 (VII, 26). 31. L’épisode se déroula un samedi soir, au cours du printemps 1302 (X, 23). L’île de Prinkipô est la plus grande des îles des Princes dans la mer de Marmara, au sud-est de Constantinople ; voir Janin, Constantinople byzantine, p. 510. 32. La fuite de ces gens, qui précéda l’arrivée des Alains en Hellespont, aussi bien que la cam pagne de Michel IX, doit se placer au printemps 1302. Située dans le golfe de Nicomédie et près d’Hélénopolis, Pylopythia était un point d’embarquement pour la capitale, qui permettait d’éviter le détour terrestre par Nicomédie (voir Pachymérès, II, p. 62320).
RELATIONS HISTORIQUES, X, 23-24
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σαντες καί καταντικρύ τών άνακτόρων ναυλοχησάμενοι, δεινά τούς προσχώρους έποίουν, καί τινι θημωνίρ22 έκεϊ που ίσταμένη πΰρ ένιάσιν, ού τόσον είς ζημίαν τών κεκτημένων όσον είς χλεύην. Βασιλεύς δέ, τήν μέν έξ
Ιδίων τριήρεων άντιπαλάμησιν μή έχων άντικαθιστάν — τό ναυτικόν γάρ πρό χρόνων άπέσβεστο, κάν πού τινες περιήσαν έτι, ώς μή τοΰ παντός καθά- 5 παξ έκλείψαντος, κατά χρείας άλλας έτυχον έσταλμέναι23 —, έν άμφιβόλφ ήν τοΰ τί δει24 ποιεϊν. Ότε μέν ούν εις τήν έκείνων άποβλέψειε25 τόλμαν καί
τήν πρός αυτόν26 όλιγωρίαν, ού σύνηθες σφίσι τό τόλμημα δν, τηνίκα καί άνθίστασθαι έδικαίου καί κακώς πράττειν πειράσθαι τούς έπιόντας, ές δ καί μαθεϊν σφάς ώς ύπέρ τό δέον έγχειροΰσιν · δτε δ’ αύθις εις τούς άποβησο- ίο
μένους φόνους έντεΰθεν καί τήν έν κενοϊς άντικατάστασιν καί τόν άναγκαϊον κίνδυνον άφορώη, παντί δικαίφ μάλλον ή κείνω27 συνωμολόγει · μηδέ γάρ ές28 μακράν καί τούτους γνωσιμαχήσαντας έπεστράφθαι καί συγγινώσκειν29 δέεσθαι · είναι δέ30 καί όλίγου πόνου τε καί δαπάνης ναυ-
πηγεϊσθαι 'Ρωμαίους, εί μόνον αύτός I κελεύοι · καν ήρται δέ31 σφίσι τό φρό- Β 324
νήμα, έκλειπουσών τών τριήρεων, αύτόν κελεύειν, καί, συνεστηκυιών32 έν όλίγφ, καταπίπτειν αύθις καί ταπεινούς γίνεσθαι.
Ταΰτ’ έννοούμενος, άνέστελλε τάς όρμάς τών πολλών, οϊ δή καί ζηλοτυποΰντες οίον, ει ούτοι κατά 'Ρωμαίων οΰτως έπήρθησαν33, καλόν έλεγον γεφυροΰν άλιάσι34 καί φορτηγοϊς, ώς τινας συνδέσμους έχούσαις35 καί τάς 20
καθευρεθείσας ένταΰθα μεγάλας ναΰς, τόν τοΰ Γαλατά πορθμόν καί, παρ’ έκάτερα τοξότας τε καί σφενδονήτας στήσαντας, οΰτως έπιχειρεϊν τοϊς έντός συνεβούλευον. Καί τό βούλευμα άριστον κατεφαίνετο · χωρίς γάρ τών παρ’ έκάτερα παρατεταγμένων36 καί δσους αί νήες έχώρουν, οί άπό τών
τειχέων ίστάμενοι μόνοι αύτάρκεις έδόκουν, ίοϊς πεμπομένοις καί ταϊς37 άπό 25 τών τειχών πέτραις, καταβάλλειν είς τέλος καί άφανίζειν τούς έπιόντας. Ό
δέ βασιλεύς, τήν εισβολήν κινδυνώδη κρίνων χριστιανικοϊς έθνεσιν, ούδ’ δλως ήφίει, ένεδίδου δέ μάλλον, άναβάλλων τάς όρμάς38, έμπιπλάν.
κδ'. Περί τών κατά τήν νήσον Πρίγκιπον τελεσθέντων τοϊς πειραταϊς. Άλλ’ έκεΐνοι, μή έχοντες πλέον ποιεϊν ών έπραξαν, ώς όργάνοις τής 30 σφών μανίας έχρώντο τοϊς πειραταϊς, οϊ καί αύτονυχεί τή Πριγκίπφ39 νήσφ
προσίσχουσι καί, ούχ δπως τούς έν αύτή πάλαι καΐτωκηκότας, άλλά καί Β 325 λαόν ίκανόν40 έκ Πυλοπυθίων41, άρτι τάς τών Περσών έκφυγόντα42 χεϊρας καί τήδε καταφυγόντα, έξανδραποδίσαντες, πράγματα μέν σκυλεύουσιν, άνθρώπους δέ κατασχόντες έν ναυσίν είχον · καί άμ’ έ'φ δεινά έκείνους 35
22 θημωνίςι : -ονία Β 23 έσταλμέναι : -λκέναι C Poss. 24 δει : δεΐν C 25 άποβλέψειε : -ειεν Α 26 αύτόν : αύτόν ΑΒ edd. 27 κείνφ : έκείνφ ΑΒ edd. 28 ές : είς ΑΒ edd. 29 συγγινώσκειν : ξυγ- Β edd. 30 δέ : τε Β edd. 31 δέ om. ΑΒ 32 συνεστηκυιών : συνεστα- Α 33 έπήρθησαν : έπόρ- C έπάρ- edd. 34 άλιάσι : άλύσεσι Β 35 έχούσαις : -ας Β 36 παρατεταγμένων : τεταγ- Β edd. 37 ταϊς : τοϊς Β Poss. 38 όρμάς : όργάς C 39 Πριγκίπφ : -ων edd. 40 ίκανόν : -ών Β 41 Πυλοπυθίων : Πηλ- Β edd. 42 έκφυγόντα : -ες C
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l’aurore, ils menacèrent de leur infliger des traitements horribles, si on ne dépo sait pas la rançon convenable : ils pendaient, torturaient et étaient prêts à égorger, organisant au milieu de la mer un spectacle pitoyable et espérant recevoir de l’empereur la rançon en excitant sa pitié de manière pressante. C’est pourquoi le souverain éprouvait une peine singulière de ce que ces malheureux, en fuyant les Perses, étaient tombés dans les mains des pirates, dont l’audace n’avait pas d’autre fondement que d’être leurs propres alliés, qui avaient souvent reçu les faveurs impériales. Les Romains, qui se tenaient sur le rivage, étaient horrifiés par le terrible spectacle et déploraient le malheur. Ceux qui étaient vaillants pri rent les armes, et ils montraient à leur encontre une fougue digne d’Ulysse et semblable à celle d’Ulysse à l’encontre de Scylla, mais la volonté de vengeance se réduisait au seul regard33. En effet le rivage retenait les uns, trépignant de fougue pour courir à la vengeance, tandis que les autres étaient faciles à capturer, n’eût été la mer seule, et plus faibles que quiconque, mais, parce qu’ils utilisaient la mer comme une forteresse, ils traitaient comme ils le désiraient ceux qu’ils avaient entre leurs mains ; ceux-ci représentaient la scène de Scylla : ils tendaient les mains vers ceux de l’extérieur et poussaient des lamentations pitoyables34. La journée n’était pas totalement écoulée que la nouvelle du malheur éveilla la pitié chez l’empereur ; il rassembla pour les malheureux une rançon de quatre mille nomismata d’or et il les recueillit tous. Il envoya alors des gens auprès du commandant des bateaux pour lui reprocher sa stupidité et son audace, parce que, alors qu’il leur était possible d’envoyer une ambassade et d’entrer en discussion avec lui pour parler de leurs droits, ils s’étaient unis aux pirates pour faire du brigandage avec eux. En tenant ces propos à ceux qui ne mettaient en avant rien d’autre que l’ordre de leur assemblée générale et comme eux aussi regrettaient désormais leurs actions si honteuses, il trouva dès lors des suppliants au lieu d’adversaires et des gens dociles à la paix en ces per sonnes auparavant très hostiles, à condition que les gages soient débloqués35 : en effet eux aussi voulaient le traité et demandaient de statuer là-dessus, à la seule condition que soient résolues les contestations concernant les gages. Changeant d’attitude, les Vénitiens faisaient cette demande, et l’empereur consentit à accepter un traité de plusieurs années et, après avoir envoyé une ambassade dans ces conditions, il conclut le traité de paix36. En effet un autre combat était urgent, contre les Perses qui encerclaient tout l’Orient, comme de la mer à la mer, et il n’y avait pas de défenseur. Des dangers divers cernaient ici et là les malheureux Romains, tandis que toute la Mésothynie émigrait37*, 33. Les soldats qui se trouvaient sur le rivage voyaient, impuissants, leurs concitoyens torturés par les pirates, comme Ulysse assista impuissant au spectacle de ses six compagnons dévorés par le monstre Scylla. 34. Comme les compagnons d’Ulysse enlevés par Scylla tendaient les mains vers Ulysse pour le supplier de les secourir. 35. Le problème des gages saisis par Andronic II attendait un règlement depuis six ans (IX, 1921 ; X, 6 et 23). 36. Dolger, Regeslen, n° 2247 (12-27 septembre 1302). Le traité était conclu pour dix nou velles années et prenait effet au 4 octobre 1302. 37. Sur la Mésothynie, qui indique une partie, difficile à délimiter, de la Bithynie, voir Pachyméres, I, p. 436, avec la note 6.
RELATIONS HISTORIQUES, X, 24
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ήπείλουν ποιεϊν, εί μή τά τιμήματα άξια καταθεϊντο, κρεμαννύντες43 καί αίκιζόμενοι καί σφάττειν έτοιμοι οντες, έλεεινήν θέαν μέσον θαλάττης44 ίστώντες καί τάς τιμάς παρά βασιλέως κατ’ έλεον άναγκαϊον λαβεΐν έλπίζοντες. Διά τοΰτο καί πόνος ούχ ό τυχών ών τω45 κρατοΰντι, εί, φεύγοντες
Πέρσας, οί δείλαιοι χερσί πειρατών έμπεπτώκεσαν, ούκ άλλως καιρόν τοΰ 5 θαρρεΐν έχόντων εί μή έξ ων όμαιχμοϊεν σφίσιν έαυτοϊς, οϊς δή πολλάκις καί βασιλικοί συμβεβήκασι χάριτες. 'Ρωμαίοι δέ, παρ’ αίγιαλούς ίστάμενοι, τήν δεινήν κατεστύγουν θέαν καί τό πάθος άπωλοφύροντο. Οί δέ γε καί άκμήτες είς όπλα ήεσαν, καί Όδυσσείους, ώς έκεϊνος έπί τήν Σκύλλαν081, οΰτως ούτοι τάς όρμάς έπ’ έκείνους προΐσχοντο · πλήν κατ’ όψιν καί μόνην 10 τό άμυντικόν περιίστατο. Τούς μέν γάρ ό αίγιαλός εϊχε, σφαδάζοντας τάς
όρμάς, έφ’ ωπερ άμύνοιντο, οί δέ, παρά μόνην τήν θάλασσαν άλώσιμοι
οντες καί τίνων ούκ άσθενέστεροι, όμως, ώς όχυρώματι τή θαλάσση χρώ-
μενοι, ές ό τι I καί έδόκει σφίσι46, τούς έν χερσί διετίθουν, ο'ί δή καί τά περί β 326 τής Σκύλλης είκόνιζον, χεϊρας(19) όρεγνύντες47 τοϊς έξωθεν καί θρήνους 15 έλεεινούς48 κλάζοντες. Ούπω παν ήμαρ(20) τετέλεστο, καί βασιλεΐ άγγελλόμενα49 τά δεινά ένε-
ποίουν οίκτον · καί δή στήσας τιμήν τοϊς οίκτροϊς τεσσάρων χιλιάδων
χρυσών νομισμάτων, τούς πάντας είλήφει. Καί τότ’ άποστείλας πρός τόν τών νηών ήγεμονεύοντα, τήν άπόνοιαν κατωνείδιζε50 καί τήν τόλμαν51, οίς ότι, 20 παρόν52 πρεσβείαν πέμπειν καί πρός αύτόν53 είς λόγους καθίστασθαι, περί τών κατά σφάς δικαίων λέγοντας, οί δέ, πειραταϊς μιχθέντες, τά ληστών σύν έκείνοις πράττοιεν. Ταΰτα λέγων τοϊς μηδέν άλλο προτείνουσιν ή τήν τοϋ
κοινού σφών54 συνεδρίου πρόσταξιν, έπεί τούντεΰθεν καί τούτοις τών αίσχίστων55 έργων μετέμελεν, ίκέτας τοΰ λοιπού άντ’ άντιστατών56 εϊχε καί 25
ευπειθείς πρός ειρήνην τούς57 πριν έχθίστους58, εί λύοιντο τά ένέχυρα · τάς γάρ σπονδάς καί αύτούς θέλειν καί άξιοΰν έπί ταύταις έπιταχθήναι, λυομένων
μόνον τών κατά τά ένέχυρα διαμφισβητήσεων59. Ταΰτ’ έκεϊνοι μεταβαλλόμε νοι καθικέτευαν, καί βασιλεύς κατένευε, τάς έπί χρόνοις σπονδάς προσιέμε-
νος, καί, οΰτω πρεσβείαν στειλάμενος, τάς ειρηνικός έτάμετο. Πόνος γάρ ό 30 τών Περσών ήπειγεν άλλος, κυΙκλούντων ώσπερ άπό θαλάσσης είς θάλασσαν β 327 τήν άνατολήν πάσαν60, καί ό άμύνων ούκ ήν61. Καί άλλαχοΰ μέν άλλοι κίνδυ
νοι τοϊς ταλαιπώροις 'Ρωμαίοις περιειστήκεισαν, τά δέ κατά Μεσοθινίαν
(18> Cf. Homère, Odyssée, 12, 244-259. (19> Cf. Homère, Iliade, 1, 351, et 22, 37 ; Odyssée, 12, 257. ,2t» Cf. Homère, Odyssée, 5, 262.
43 κρεμαννύντες : -ανΰντες A 44 θαλάττης : -σσης AB edd. 45 ών τφ om. edd. 46 σφίσι : -tv A 47 όρεγνύντες corr. Bekk. : όρηγνύντες AC όριγνύντες B Poss. 48 έλεεινούς : -a C 49 άγγελλόμενα : -ελόμενα A 50 κατωνείδιζε : -εν B edd. 51 καί τήν τόλμαν om. ΑΒ 52 παρόν : -ών ΑΒ 53 αύτόν : αύτόν ΑΒ edd. 54 σφών om. ΑΒ 55 αίσχίστων : έσχ- ΑΒ 56 άντιστατών : άνταντιστατών Α 57 τούς : τού Α 58 έχθίστους (post corr. C) : αίσχίστους A (post corr.) B 59 διαμφισβητήσεων : άμφισ- AB 60 πάσαν : δπασαν AB edd. 61 καί ô άμύνων ούκ ήν om. ΑΒ edd.
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GEORGES PACHYMÉRÈS
après que Mouzalôn, établi gouverneur de ces régions, eut subi un échec grave38.
Défaite de l’hétériarque Mouzalôn à Nicomédie39. En effet, le 27 du mois de juillet, du côté de Bapheus, un endroit qui se trouve près de l’admirable Nicomédie40, Osman, accompagné des siens, qui se comptaient en de très nombreux milliers, survint subitement, ou plutôt41... Mais il faut reprendre le récit à son début. En effet Halès Amourios, avec son frère Nastratios42 qui resta en otage chez les Romains pendant des années, s’adjoignit les Perses de Kastamôn43 et mit à mal les Romains. Pour le moment il manifestait sa cruauté en toute sécurité le long du Pont et plus à l’intérieur, au-delà du Sangaris, et il épargnait ces régionsci44 ; il était gonflé d’un orgueil encore plus considérable et il méprisait les nôtres, depuis qu’il avait tué au combat le fils du sultan Ίζζ al-Dïn, Mélèk Masour. Celui-ci endura longtemps avec son père l’errance dans le nord, depuis le moment où Ίζζ al-Dïn fut libéré d’Ainos, comme nous l’avons dit aupara vant45 ; lorsque son père mourut là-bas, il traverse le Pont-Euxin et accoste à Thymaina46 ; de loin il se gagne par des dons le khan des Tatars, comme diraient ces gens, Arghun47 ; de là il établit son pouvoir sur la région comme sur un héri tage paternel et soumet les chefs des Perses de la région, que ces gens appellent 25.
38. La dernière phrase du chapitre forme la transition avec le récit de la bataille de Bapheus, qui eut lieu deux mois avant la reconduction de la trêve vénéto-byzantine. Les troupes byzantines et le contingent alain étaient commandés par Léon Mouzalôn, déjà mentionné plus haut (VI, 26 ; VII, 2 ; X, 16). Frère de Théodore Mouzalôn, Léon était hétériarque sous le règne de Michel VUI (Pachy mérès, Π, p. 627'). L’historien ne précise pas quelle dignité il détint sous le règne d’Andronic Π : la fonction d’hétériarque lui est à nouveau attribuée ici, mais seulement dans le titre du chapitre. Or l’autorité des titres est sujette à caution ; voir Tradition manuscrite, Π, p. 173-174. L’hypothèse selon laquelle Léon Mouzalôn fut grand hétériarque, à l’instar de Basilikos (Π, 24) et de Noston gos Doukas (XI, 24, etc.), n’est étayée par aucun témoignage explicite et elle paraît dès lors fra gile ; voir Patricia Karlin-Hayter, L’hétériarque, JÔB 23, 1974, p. 132-136. 39. Cf. Grègoras : Bonn, I, p. 214’-2152 ; Pseudo-Sphrantzès : Grecu, p. 17217-23 ; Doukas : Grecu, p. 3325-353. 40. La bataille se déroula le 27 juillet 1302 à Bapheus (Koyun Hisar). Le village est situé à environ 5 km au nord-est de Nicomédie ; voir EP 5,1986, p. 281 (A. H. De Groot). Pour l’emploi des mois attiques, voir Pachymérès, I, p. 114 η. 1. Sur le sens de περί που devant un toponyme, voir la première note d’un précédent chapitre (VII, 21). 41. L’historien interrompt le récit de l’action d’Osman, qui ne sera repris que dans le dernier paragraphe du chapitre, et il décrit d’abord l’activité de son voisin et concurrent du nord, Halès Amourios. L’un et l’autre ont été mentionnés une première fois un peu plus haut (X, 20). Ce long passage (paragraphes 2-6 du ch. 25) n’a aucun lien avec la bataille de Bapheus, dont le vainqueur fut Osman et à laquelle Halès Amourios ne prit aucune part ; voir Failler, Émirs turcs, p. 97-100. 42. L’historien fait un retour en arrière pour décrire longuement les hostilités au cours des quelles Mélèk Masour (PLP, n° 17233 ; Failler, Émirs turcs, p. 90, n° 4, et p. 91-96), le fils de ’Izz al-Dïn, s’opposa à la famille d’Amourios, c’est-à-dire au père et à ses deux fils : Halès (PLP, n° 799, 21061, 21062 ; Failler, Émirs turcs, p. 96-104) et Nastratios (PLP, n° 19972 ; Failler, Émirs turcs, p. 88 n. 67). 43. Amourios évoluait au nord-est du territoire d’Osman et sur les terres de Kastamuni, à l’ouest de l’émirat de ce nom. Le toponyme Kastamôn (Kastamonu) est accentué plus souvent en oxyton qu’en paroxyton comme ici. La ville est située à l’est de la Paphlagonie et au nord de Gangres ; c’était la capitale de l’émirat de Kastamuni ; voir EP 4, 1978, p. 767-769 (C. J. Heywool>) ; K. Belke, Paphlagonien und Honôrias, Vienne 1996, p. 228-229.
RELATIONS HISTORIQUES, X, 24-25
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πάσαν καί άπανέστησαν, σφαλέντος τά μεγάλα τοΰ είς ηγεμόνα τούτων τα-
χθέντος Μουζάλωνος.
κε'. Ήττα τοΰ έταιρειάρχου Μουζάλωνος κατά Νικομήδειαν.
Μηνάς γάρ άνθεστηριώνος62 είκοστή καί έβδομη, περί που τόν Βαφέα63 — χώρος δ’ ούτος περί τήν θαυμαστήν Νικομήδειαν —, Άτμάν64, συνάμα 5 τοϊς άμφ’ αύτόν65, είς χιλιάδας πλείστας ποσουμένοις, έπιστάς αίφνης, μάλλον μέν ούν... Άλλ’ άναληπτέον τόν λόγον άρχήθεν.
Άλής γάρ Άμούριος σύν άδελφώ Ναστρατίφ τω παρά 'Ρωμαίοις έπί χρόνοις όμηρεύσαντι, τούς περί τήν Καστάμονα Πέρσας προσεταιρισάμενος, 'Ρωμαίους κακώς έποίει. Καί τέως περί που τόν Πόντον καί ένδοτέρω66, ίο
πέραν Σαγγάρεως, τά τής άλαστορίας έπιδεικνύμενος τή καθ’ αύτόν άσφα-
λείμ, άπείχετο τών έπίταδε, ώγκώθη δέ τά πλεϊστα έκ πλείονος καί τών ήμετέρων καθυπερηφανεύετο, έξ οτου τόν τοΰ Άζατίνου67 σουλτάν υίόν, τόν Μελήκ Μασούρ68, άπεκτόνει προσπολεμών69 · δς δή τώ πατρί συνδια-
φέρων70 έφ’ Ικανόν τήν πλάνην κατά τά βόρεια, έξ δτουπερ έκεϊνος Άίνοθεν 15 άπελύετο, καθώς καί φθάσαντες εϊπομεν, έξ άνθρώπων έκείνου τήδε γεγονό
τος, περαιοΰται τόν Εΰξεινον καί, Θυμαίνη71 προσοχών72, μακρόθεν τόν73 τών74 Τοχάρων κάνιν, ώς αύτοί φαϊεν, Άργάνην δώροις ύποποιούμενος, ένΙτεΰθεν δεσπόζει τών τόπων ώς πατρικών κλήρων καί καθυποκλίνει τούς β 328 προύχοντας τών τήδε75 Περσών, οΰς δή σατράπας έκεϊνοι καλοΰσι. Καί οί 20
μέν έκόντες άκοντες έδουλοΰντο, Άμούριος δέ, ό τοΰ Άλή76 πατήρ, ύπελθών77 Τοχάρους καί ούλαμόν έξ αύτών προσλαβόμενος, ολαις όρμαϊς άντέ-
62 Ιούλιος mg. AC 63 Βαφέα : -έαν C 64 Άτμάν : -άν C 65 αύτόν : αύτόν C edd. 66 ένδοτέρω : ένδω- Α 67 Άζατίνου : -ίνη ΑΒ edd. 68 Μασούρ : μανσούρ ΑΒ 69 προσπολεμών : προπολ- edd. 70 συνδιαφέρων : συμπροφέ- (συνπρ- Poss.) edd. 71 Θυμαίνη : -νει Β 72 προσοχών corr. edd. : προσχών ABC 73 τόν om. Β Poss. 74 τών om. Bekk. 75 τών τήδε : τώνδε Β 76 Άλή : άλή AC 77 ύπελθών : -όν Β44 47 46 45 44. Amourios se contentait de courir la région côtière du Pont-Euxin et de descendre un peu vers le sud, mais sans traverser le Sangarios ; c’est la crue du fleuve qui l’incitera à pousser vers l’ouest. 45. La fuite du sultan Tzz al-Dîn de la forteresse d’Ainos, qui sera à nouveau rappelée dans le dernier livre (ΧΙΠ, 22), eut lieu en 1264 ou 1265 et bénéficia de l’assistance des Tatars et des Bul gares (ΙΠ, 25). Malgré l’importance du récit que l’historien consacre à la descendance de 'Izz alDïn, il est difficile d’identifier le sultan seldjukide qui prit pied en Paphlagonie et qui était l’un de ses fils. Il est hasardeux de voir dans le Mélèk Masour de Georges Pachymérès le sultan Masud Π des sources turques ; voir EP 1, 1975, p. 724 (I. H. Uzunçarsili) ; PLP, n° 17233 ; Failler, Émirs turcs, p. 91-96. 46. Thymaina (Θύμαινα ou Θύμηνα), appelée plus communément Teuthrania (Τευθρανία), se trouve sur la côte de Paphlagonie, près du promontoire de Karambis (Kerempe Bumu), c’est-à-dire à la hauteur approximative de Kastamonu ; voir C. Müller, Geographi Graeci minores, 1/1, Paris 1882, p. 3864 (Flavius Arrien) ; 1/2, Paris 1901, p. 84617, avec l’apparat (Claudien Ptolémée) ; K. Belke, op. cit., p. 274-275. 47. La mention d’Arghun (PLP, n° 1237), khan de Perse (1284-1291), permet de dater approxi mativement l’établissement de Mélèk Masour en Paphlagonie.
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GEORGES PACHYMÉRÈS
des satrapes. Bon gré mal gré ils furent assujettis, mais Amourios, le père d’Halès, se gagna les Tatars, reçut d’eux une troupe et s’opposa à Mélèk de toute son ardeur ; de plus, portant la gueree contre lui, il le mit en fuite, de sorte que, renonçant à tout, Mélèk décida de passer chez l’empereur avec sa femme et les siens. C’est pourquoi il gagna Héraclée du Pont et de là il vint à Constantinople ; comme l’empereur était parti à Nymphée, il laisse là sa femme, tandis que luimême, après s’être reposé avec les siens pendant plusieurs jours des fatigues de la route, il prit la route de Nymphée48, sous la conduite d’un guide impérial et sur l’ordre que donna l’empereur à cette annonce49. Mais arrivé du côté d’Atrammytion, soit qu’il ait appris d’un autre, soit qu’il ait lui-même soupçonné que son arrivée auprès du prince ne tournerait pas en sa faveur, il se ravise aussitôt ; saisissant l’occasion et détournant l’attention du guide, qui était le prôtohiérakarios Abrampax50*, il prend aussitôt la fuite de nuit, mais pas à la manière de qui tend des embûches nocturnes, c’est-à-dire à l’insu de son entourage, mais ouvertement et hardiment, comme prêt, si quelqu’un marchait sur lui, à le poursuivre aussitôt. Π se rend à nouveau chez les Perses et, après avoir réuni une troupe grâce à l’excellence de sa renommée, il reprend son pouvoir antérieur et un pouvoir plus fort. Π s’affermit et se fortifia tellement qu’Amourios lui-même jugea que la révolte contre Mélèk ne serait plus bénéfique à ses affaires et décida de se rendre auprès de lui comme suppliant, en compagnie de ses sept enfants, et de se satisfaire, après l’avoir amadoué par des dons, de rester ensuite à son service. Après avoir pris cette décision et jugé que c’était son intérêt, il prend ses enfants ainsi qu’une foule de gens et il se réfugie auprès de Mélèk sous les traits du suppliant. Mais celui-ci garda sa rancune antérieure et ne renonça nulle ment à son ressentiment : il accepta les présents, mais il accrut une souffrance amère. Comme en effet, à peine introduit avec ses présents, Amourios se roulait à ses pieds et le suppliait, Mélèk mentionna, reprocha et réprouva durement les actions passées ; finalement il prit une coupe de vin comme s’il allait boire : il était convenu avec les siens que, lorsqu’il montrerait le signal, qui consistait pré cisément pour lui à s’étirer en bâillant et en tendant les bras, eux ils dénuderaient leur épée pour tuer les suppliants ; lorsqu’il eut donné le signal, ils s’élancent aus sitôt et font un misérable festin de cet homme et de ses enfants. Ce fut pour Halès une épreuve et le dernier des malheurs, lui qui était l’en fant de l’homme mis en morceaux et qui fut sauvé par quelque intervention providentielle ; il considérait qu’exercer une vengeance identique primait toute tâche. C’est pourquoi il s’adjoint des Perses capables et fait des courses comme un brigand, étant clair que ou bien il se vengerait ou bien il tomberait. Comme il dévastait la région par ses incursions et poussait à la riposte, la fatalité excite 48. Andronic II résida à Nymphée de 1291 à 1293 (VIII, 18-20). Il est possible que Mélèk Masour ait perdu l’appui des Tatars avec la mort d’Arghun (1291) et l’arrivée au pouvoir de Gaykhatu (1291-1295), qui aurait soutenu son ennemi. L’épisode de la fuite vers Nymphée, qui s’in terrompit en fait à Atrammytion, est à nouveau évoqué dans le dernier livre (ΧΠΙ, 22). Héraclée du Pont était une enclave byzantine dans l’émirat de Kastamuni (IV, 27). 49. Dôlger, Regesten, n° 2145 (1292-1294). 50. Abrampax (PLP, n° 61), le guide de Mélèk Masour, n’est pas connu par ailleurs. Sur le prô tohiérakarios, auquel l’Appendice à l’Hexabiblos d’Harménopoulos (Verpeaux, p. 3017’8) assigne le 53' rang dans la hiérarchie aulique, voir Guilland, Τόμος Κωνσταντίνου Άρμενοπούλου, Thes salonique 1951, p. 189-192 = Recherches, I, p. 600-601 (mention d’Abrampax, p. 601).
RELATIONS HISTORIQUES, X, 25
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πράττε τφ Μελήκ · ού μήν δέ άλλα καί πολέμους πρός αυτόν έκφέρων κατετροπούτο, ώστε καί άπηυδηκότα τοϊς όλοις, συνάμα γυναικί καί ίδίοις
γνώναι βασιλεϊ προσχωρεϊν. "Οθεν καί τήν τού Πόντου καταλαβών78 Ηρά
κλειον κάκεϊθεν τή Κωνσταντίνου έπιδημήσας, έπεί βασιλεύς ές Νύμφαιον άπεδήμει, τήν μέν σύζυγον τήδε καταλιμπάνει, αύτός δέ σύν τοϊς άμφ’ 5 αύτόν79 έφ’ ήμέραις άνεθείς τών έκ τής όδού κόπων, ύπό βασιλικφ ποδη-
γέτη, βασιλέως προστάξαντος άκουσθέν, τής έπί τό Νύμφαιον ϊετο80.
Άλλά που περί τό Άτραμμύτιον81 γεγονώς, εϊτε παρ’ άλλου μαθών, εϊτε μήν καί αύτός ύποτοπήσας ώς ούκ είς καλόν έσεϊταί οί ή πρός τόν άνακτα άφιξις82, γνωσιμαχεϊ τε αύτίκα καί, καιρού λαβόμενος, τού ποδηγέτου — ό δ’ ίο
ήν ό Άβράμπαξ πρωθιερακάριος — τάς πολυωρίας παρενεγκών, αύτόθεν έκφεύγει νυκτός, πλήν ού νυκτιλόχου83 τρόπον, παρά γνώσιν τών έντυγχανόντων84 δήθεν, άλλ’ έμφανώς καί θαρρούντως85, ώς, ήν τις έπ’ αύτόν ϊοι, αύτόθεν έπεξελευσόμενος. Πέρσαις τε αύθις παραγίνεται καί, λαόν
συναγηοχώς τφ περιόντι τής φήμης, I τοΰ προτέρου κράτους καί μείζονος Β 329
έχεται. Καί τοσοΰτον κραταιούμενος ένισχύετο ώστε καί αύτόν Άμούριον, μή συνοίσουσαν ετι τοϊς καθ’ αύτόν πράγμασι τήν άπ’ έκείνου άφηνίασιν
δοκιμάσαντα, γνώναί οί έπτά συνάμα παισί καθ’ Ικετείαν παραγενέσθαι καί, δώροις έκμειλιξάμενον, εϊτα δουλεύοντα άγαπάν. Ταύτα γνούς καί δοκιμάσας ξυμφέροντά οί, λαβών τούς παϊδας συνάμα πλείστοις, Ικέτου αύτομολεϊ 20 σχήματι. Ό δέ, τοϊς προτέροις άπομηνίων καί μηδέν καθυφείς τού κότου, δεκτό μεν δώρα, πόνον δ’ άμέγαρτον δφελλεν^2ιλ Ώς γάρ μόλις είσαχθείς μετά
τών δώρων, πρό ποδών έκαλινδεϊτο86 καί καθικέτευεν, έκεϊνος τά πάλαι προΰφερε καί κατωνείδιζε καί πικρώς87 άπήλεγχε, καί τέλος, σκύφον οίνου λαβών ώς πιόμενος, τοϊς περί αύτόν88 συγκείμενον όν, αύτοΰ τό ξύμβολον 25 δείξαντος — τό δ’ ήν ώς δήθεν σκορδινιώντος καί τάς χεϊρας έκτείναντος —, αύτούς, τάς σπάθας γυμνώσαντας, κατακόπτειν τούς ίκέτας, έκείνου τό σύμβολον89 δόντος, είσπηδώσιν αύτίκα καί άθλίαν θοίνην έκεϊνον τε καί παϊδας
δεικνΰσι. Τοΰτο τώ Άλή90 πόνος ήν καί τών συμφορών ή έσχάτη, παιδί γε όντι τού 30 κρεουργηθέντος καί έκ τίνος προνοίας περισωθέντι, καί τό τοϊς δμοίοις άμύνεσθαι πάσης άσχολίας ύπέρτερον(22) έλογίζετο. Ικανούς δέ διά I ταύτα Β 330
προσεταιρίζεται τών Περσών καί τρόπον91 ληίστορος περιθέει, έμφανής ών ή άμυνούμενος92 ή πεσούμενος. Ώς δέ κατατρέχων ήρήμου τάς χώρας καί τήν άνταγώνισιν93 έσπευδε, τό τοΰ Μελήκ λήμα94 τό μόρσιμον έρεθίζει 35
(21) Homère, Iliade, 2, 420. ι22) Cf. Pindare, Isthmiques, 1, 2.
78 καταλαβών : -βεϊν C edd. 79 αύτόν : αύτόν edd. 80 ϊετο corr. Bekk. : ϊετο ABC Poss. 81 Άτραμμύτιον : -αμύ- Bekk. 82 άφιξις : -ηξις A 83 νυκτιλόχου : νυκτυΑ 84 έντυγχανόντων : έντυχ- C 85 θαρρούντως : καθαρώς Β 86 έκαλινδεϊτο : -δούτο Β 87 κατωνείδιζε καί πικρώς : πικρώς ώνείδιζε καί ΑΒ edd. 88 αύτόν : -ών Α 89 σύμβολον : ξύμ- ΑΒ 90 Άλή : άλή C 91 τρόπον : -ων Α 92 άμυνούμενος : -ούμενους C 93 άνταγώνισιν : -ησιν Β Poss. 94 λήμα corr. Bekk. : λήμμα ABC Poss.
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la bravoure de Mélèk et provoque la guerre entre eux. La guerre ayant éclaté, le destin égare Mélèk ; conduit à toute bride, son cheval plie les pattes et de tout son élan il fait tomber le cavalier à genoux ; celui qui est tombé devient aussitôt la victime du glaive. Ces faits excitèrent Halès Amourios à l’orgueil51 et désormais, réunissant de très nombreux soldats, il mettait à mal la situation des Romains. Mais ce n’était pas encore vraiment la fin, jusqu’à ce qu’un cour roux divin — car comment l’appeler autrement ? — souffla contre les Romains, comme on va le dire52. En effet, demeurant au-delà du Sangaris, Halès Amourios attaquait énergique ment les forteresses situées sur le fleuve ; l’empereur Michel les avait relevées auparavant et il avait fortifié l’espace intermédiaire avec des pieux très longs tirés d’arbres coupés à la hache, en rendant infranchissable jusque sur une largeur de cent pieds l’espace situé en-deçà du fleuve, comme nous le disions dans les pre miers discours53, et il y eut dès lors pour le Perse un solide obstacle à l’invasion ; là-dessus, au mois de mars54, le fleuve dérive soudain et recherche son ancien lit, sur lequel se trouvait la Pentégéphyra de Justinien55. Plus tard, après que le fleuve eut dérivé, le Sangaris reçut le Mêlas, son affluent, qui n’était pas si important, mais néanmoins capable lui aussi, grâce à une profondeur suffisante, d’empêcher l’irruption des ennemis. Alors donc le Sangaris, qui avait débordé à cause des pluies, se transporte à nouveau hors de son lit, qu’il avait occupé autrefois après être sorti de son lit, et il regagna son premier lit : à l’endroit d’où il se retira, il per mettait au premier venu de traverser ; à l’endroit qu’il occupa en débordant il ne donnait pas seulement au courant de la profondeur grâce à son débordement, mais, en faisant descendre des alluvions des montagnes de roches rouges et en amenant un gravier considérable, il procurait également un passage à qui voulait traverser. C’est pourquoi ceux qui étaient installés dans les forteresses d’au-delà56 émigrè rent, lorsqu’ils virent ce déplacement insolite et surent qu’ils se trouvaient en dan ger. Néanmoins le fleuve, à nouveau, ne garda pas longtemps cette position, mais, après avoir amassé des alluvions pendant un mois seulement, il s’en revint57. D’un 51. Ici comme ailleurs, il faut joindre Άμούριον à Άλήν, conformément à l’interprétation de la Version brève de l’Histoire : Καί ό Άλής Άμούριος, τούτον άποκτείνας, ώγκούτο λίαν ; voir Failler, Émirs turcs, p. 101-104. 52. L’historien se réfère à la défaite de Bapheus, relatée dans le dernier paragraphe du chapitre. 53. Au cours d’une campagne sur le Sangarios en 1281, Michel Vin fit restaurer ou construire des forteresses sur les deux rives et obstruer la berge gauche du fleuve avec des arbres (VI, 29). L’historien précise ici qu’on fit abattre des arbres sur une largeur de cent pieds (plus de trente mètres) le long de la rive gauche du fleuve et entre les forteresses, pour empêcher les ennemis qui auraient pu traverser le fleuve de prendre pied sur le territoire et de s’y avancer. 54. En mars 1302 ; sur l’emploi des mois attiques, voir Pachymérès, I, p. 114 n. 1. L’historien aborde ici le récit des événements qui précédèrent immédiatement et qui provoquèrent directement la défaite de Bapheus. Sur la crue du Sangarios, dont le récit, grammaticalement complexe, va suivre, voir A. Failler, Pachymeriana alia, REB 51, 1993, p. 237-248. 55. Le pont construit par Justinien sur le Sangarios et terminé en 560 est mentionné par d’autres sources : Procope (De aedifîciis : Bonn, p. 311-313), Constantin Porphyrogénète (De thematibus ·. Pertusi, p. 7017 26), Théophane (De Boor, p. 234'518), Kédrènos (Bonn, p. 6781516). Le pont se trouve à la hauteur de Nicomédie, qu’il mettait ainsi en communication avec l’est, et en particu lier avec Ankara. Il ne franchit plus aujourd’hui le Sangarios, dont le lit s’est déplacé à quelques kilomètres à l’est, mais le Tshark su (le Mêlas), au sud de la ville d’Adapazan et à l’est du Sapanca Gôlii, d’où sort précisément l’affluent du Sangarios ; voir Ch. Texier, Asie Mineure, Paris 1862, p. 88-89 ; Ramsay, Geography, p. 460 ; A. Failler, art. cit., p. 244-245.
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καί τούτον έκείνφ συνίστησι κατά πόλεμον · οΰ δή συρραγέντος, σφάλ λει95 τόν Μελήκ ή τύχη, καί ό ίππος, όλφ βυτήρι(23) φερόμενος96, συγκάμπτει τώ πόδε καί τόν έπιβάτην μεθ’ ότι πλείστης τής βύμης έπί γόνυ συγκα-
τασπμ, καί εργον αύτίκα σπάθης ό πεσών γίνεται. Ταύτα τόν 'Αλήν
έπήρεν97 εις όγκον Άμούριον · κάντεΰθεν, συνάγων πλείστους, κακώς 5 έδρα τά 'Ρωμαίων. Ούπω δέ μάλα δή καί ές τέλος, έως ού δαιμόνιόν τι
μήνιμα — τί γάρ άν άλλο καί εϊποι τις ; — κατά 'Ρωμαίων έφύσησεν, δ δή καί λελέξεται98.
Ώς γάρ, πέραν Σαγγάρεως διατριβών, τοϊς άνά τούτον φρουρίοις ίσχυρώς άντεκρούετο, δ δή99 φθάσας ό βασιλεύς συνώκισε Μιχαήλ καί σταυροϊς 10
μηκίστοις έκ δένδρων άξινοκοπηθέντων μεταξύ κατωχύρωσε, μέχρι καί ές
έκατόν πόδας τό έντός πλάτος άβατον καταστήσας, ώς έν τοϊς πρώτοις λόγοις έλέγομεν, καί ήν τφ Πέρση στερρόν έντεΰθεν κώλυμα τό τής κατα δρομής1, κρονίου2 μηνός έκ τοΰ παραχρήμα ό ποταμός μετοχετεύεται3 καί ζητεί4 τήν παλαιόν κοίτην, καθ’ ήν καί ή Ιουστινιάνειος5 Πεντεγέφυρα6. 15 'Ύστερον δέ μετοχετευθέντος7 τοΰ ποταμοΰ, I τόν έξ έκείνου Μέλανα ύπε- β 331
δέχετο, ού τόσον όντα, άλλ’ ικανόν τέως καί τοΰτον έκ βάθους αύτάρκους τήν τών έχθρών άποκωλύειν έφοδον. Τότε τοίνυν έξ όμβρων ό Σάγγαρις8
πλημμυρήσας τής Ιδίας μεταίρει καί αύθις κοίτης, ής έκ παλαιού ποτ19
έκκοιτισθείς έπελάβετο, καί πρός τήν προτέραν άνέτρεχε, καί ού μέν 20 άπέστη, περαιοΰσθαι καί τώ τυχόντι παρεϊχεν, ού δ’10 έπελάβετο πλημ μυρών, μή Ô γ’ έκ τής πλημμύρας βάθος έδίδου τώ βεύματι, άλλα καί χοΰν έκ μιλτοπαρήων11 όρέων κατάγων καί χέραδος12 Ικανόν προσέχων13, καί πόρον έτίθει τώ πέραν θέλοντι. Τώ τοι καί οί έν τοϊς πέραν φρουρίοις συνφκηκότες, τήν ξένην έκείνην14 ίδόντες μετάστασιν καί γνόντες15 έν χρώ κινδύνου 25
(23> Leutsch, Π, ρ. 557 η° 63.
95 σφάλλει : σφάλει C 96 φερόμενος : φέρος Β 97 έπήρεν σοσ. Bekk. : άπ- ABC Poss. 98 λελέξεται : λέξ- edd. 99 δή om. edd. 1 τό τής καταδρομής κώλυμα transp. ΑΒ edd. 2 μάρτιος mg. ABC 3 μετοχετεύεται : -οχεύεται AC 4 ζητεΐ : -οϊ Α 5 Ιουστινιάνειος : Ιουστιάνειος ante corr. mg. C 6 Πεντεγέφυρα : πενταγέφυρα Β ποντογέφυρα edd. 7 μετοχετευθέντος : -οχευθέντος AC 8 Σάγγαρις : Σαγγάριος edd. 9 ποτ’ : ποτέ C 10 δ’ : δέ C 11 μιλτοπαρήων core. Bekk. : -ρήνω Α -ρήνων BC Poss. 12 χέραδος : χεράδος Β χαράδος C Poss. 13 προσέχων : -χου C 14 έκείνην om. ΑΒ edd. 15 γνόντες : γνώντες Α
56. L’historien entend probablement indiquer l’ensemble des forteresses construites sur le Sangarios, plutôt que les forteresses de la seule rive droite, car toutes se trouvaient au-delà du fleuve dès lors que celui-ci avait quitté son lit oriental ; voir A. Failler, art. cit., p. 246. 57. Ainsi, il faut distinguer deux phases. Dans un premier temps (mars 1302), le fleuve dériva de son lit oriental (le lit actuel) et vint couler dans son lit occidental (le lit primitif, qui coïncide avec le cours actuel du Mêlas et passe sous la Pentégéphyra) ; cela eut deux conséquences : le lit oriental ne constituait plus une frontière et le lit occidental, en se comblant, offrait un nouveau pas sage. Dans un second temps (avril 1302), un mois plus tard, le fleuve quitta à nouveau le lit occi dental et regagna le lit oriental.
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côté l’évacuation de son ancien lit58 était la cause manifeste et de la fuite de ceux qui demeuraient dans les forteresses et de la traversée des ennemis, du fait que ceux qui le voulaient pouvaient traverser librement ; d’un autre côté, le nouveau et subit retour en arrière arrangeait aussi ceux qui traversaient là, du fait qu’ils pou vaient traverser grâce au dépôt d’alluvions59. Cela arriva contre toute attente, et on annonça à l’empereur que l’intérieur des terres60 était rempli d’ennemis, même si Halès Amourios simulait jusque-là la paix et se tenait tranquille pour le moment. Mais les exploits accomplis plus tard par Osman, qui courait les environs de Nicée, excita aussi cet homme : Halès jugeait qu’il pratiquait envers l’empereur une bienveillance suffisante, s’il restait en paix tant que d’autres ne passaient pas à l’invasion ; mais dans le cas contraire il pillerait de son côté ce qu’un grand nombre emportait. Osman quitta donc la région de Nicée, car le revers subi auparavant par Mouzalôn le gonflait encore plus d’orgueil61 ; après avoir traversé les gorges de la montagne, il était prêt à poursuivre les Halizônes62. Mais avant qu’il ne passe lui-même à l’invasion, un nombre d’ennemis qui s’élevait seulement à cent se trouva rassemblé, et ils survinrent à l’improviste du côté de Télémaia63 sur Mouzalôn et les siens, qui étaient endormis ; ils jettent naturellement un trouble immense parmi ceux-ci, s’emparent de beaucoup de choses et des jave lots eux-mêmes, piqués sur leurs pointes, et ils s’en retournent. Comme, une fois organisés, les Romains poursuivaient leurs attaquants, ceux-ci occupèrent préalablement la montagne et en tiraient dès lors leur sécurité : debout, ils frappaient avec des traits et, après les avoir encerclés, ils tirèrent à l’arc ; ils furent à ce point supérieurs à leurs poursuivants qu’ils se saisirent de leur chef en personne, et ils l’auraient enlevé, si un soldat de la phalange romaine, qui avait un noble courage, ne s’était précipité avec force, n’avait triomphé de ses ravisseurs et, seul le cheval ayant été blessé, ne le leur avait arraché. Une fois survenu et connu, le fait excita encore plus Osman, et le barbare faisait le fier. L’armée qui l’entourait devint en effet si nombreuse qu’il avait d’autres Perses, arrivés des régions du Méandre, comme alliés et auxiliaires suffisants pour l’invasion. C’est également ce qui avait excité et persuadé Amourios de violer les traités : il devint alors jaloux de ce que ce dont il s’abstenait luimême à cause de sa bienveillance pour l’empereur, d’autres gens, qui arri vaient de loin pour envahir, l’obtenaient indûment. Mais les actions de cet
58. Le lit oriental. 59. Alors qu’auparavant le cours du Mêlas constituait, à l’arrière de la frontière que formaient le Sangarios et ses forteresses, une seconde barrière difficile à franchir. 60. Le territoire sera désigné plus loin sous le nom de Mésonèsion (XII, 1) ; voir A. Failler, art. cit., p. 247, avec la note 37. 61. Telle était la situation en Bithynie au printemps 1302 : Osman courait la région de Nicée et avait déjà battu une fois Mouzalôn, tandis qu’Halès Amourios était en paix avec l’empire byzantin et ne franchissait pas le Sangarios. C’est alors que l’exemple d’Osman incita Halès Amourios à prendre part à l’invasion des terres byzantines. 62. Les Halizônes ou Mésothynites sont déjà mentionnés plus haut (Pachymérès, II, p. 402 n. 4). 63. De localisation incertaine, Télémaia se trouve entre Nicée et Nicomédie. Le deuxième com bat entre Byzantins et Turcs y eut lieu, après une première défaite de Mouzalôn et avant la bataille de Bapheus.
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γενόμενοι, άπανίσταντο. Ού μήν δ’ αύθις έπί πολύ τό σχήμα τοΰτο τφ ποταμφ ήν, άλλ’ ές μήνα προσχώσας μόνον ύπέστρεφε. Καί ην ή μέν16 έκ
τοΰ παλαιού άποχώρησις καί17 τής18 τών έν τοϊς φρουρίοις φυγής καί τής τών έχθρών διαπεραιώσεως προφανής αιτία, τώ πέραν άνέδην τούς βουλομένους, ή δ’ έξ ύπογύου έσαΰθις άνθυποστροφή19 τοϊς κάν τούτφ περώσιν 5
εύθέτησις20, τφ πέραν διά τής προσχώσεως. Ταΰτα γεγόνει έκ παραδόξου, καί βασιλεΐ ήγγέλλετο ότι πλήρες έχθρών I τό μεσόγαιον, εί καί Άλής Β 332 Άμούριος, ειρήνην καί ές τόδε σχηματίζομενος, έφησύχαζε τέως. Άλλα τά τώ Άτμάν, τά περί τήν Νίκαιαν κατατρέχοντι, έσύστερον άριστουργηθέντα21 καί τούτον22 έπήρεν, Ικανήν φιλοφροσύνην δόξαντα καταπράττειν 10 τώ βασιλεΐ, εϊπερ είρηνεύοι μή εισβαλλόντων άλλων · εί δ’ ούν, άλλα καί
αύτός άρπάζοι τά πολλοϊς23 άπαγόμενα.
Άτμάν τοίνυν, τών άμφί τήν Νίκαιαν τόπων άπάρας — τό γάρ συμβάν πρότερον τώ Μουζάλωνι σφάλμα καί πλέον ώγκωσε τούτον —, τούς όρεινούς διελθών σίφωνας24, έτοιμος ήν καταθέειν Άλιζώνων25. Άλλα πριν 15
αύτόν είσβαλεϊν, πλήθος έχθρών συναχθέν είς έκατόν ποσωθέν καί μόνους, περί που τήν Τελεμαίαν26 καταδαρθεΐσι τοϊς περί τόν Μουζάλωνα έπιστάν έξ άπροόπτου, έκείνοις μέν ώς είκός ταραχήν έμβάλλουσι τήν μεγίστην, πολλά δέ λαβόντες, καί αύτούς τούς27 έν28 σαυρωτήρσιν ύσσούς29, ύποστρέφουσιν. 'Ως δέ συστάντες 'Ρωμαίοι τούς έπιόντας έδίωκον, έκεϊνοι30, τά 20 όρεινά προκαταλαβόντες καί τό άσφαλές έντεΰθεν εχοντες, στάντες εβαλλον31 όϊστοΐς καί κυκλώσαντες έτοξάζοντο, καί τών διωκόντων έπί32 τοσού-
τον περιγεγόνεισαν ώστε καί αύτόν κατασχεϊν τόν33 σφών έξηγούμενον · καν άπήγαγον, ήν34 μή τις τών τής 'Ρωμαϊκής φάλαγγος, λήμα35 γενναΐον(24)
φέρων, στερρώς έμπεσών καί περιγεγονώς τών άγόντων, τοΰ 'ίππου μόνου36 25 τρωθέντος, έκεϊνον έξείλετο. Τούτο γεγονός τε καί I άκουσθέν έπί πλέον Β 333 παρότρυνε τόν Άτμάν, καί ύπερηφάνει δ βάρβαρος · ές τόσον γάρ τό περί αύτόν37 στράτευμα έπληθύετο38 ώστε καί Πέρσας άλλους, έκ τών περί τόν39 Μαίανδρον40 παραγεγονότας, συμμάχους έχειν καί πρός τήν καταδρομήν συλλήπτορας Ικανούς. Τούτο δ’ ήν καί τό τόν Άμούριον έπηρκός41 καί 30 πεϊσαν παρασπονδεϊν, ζηλοτυποΰντα42 τέως εί, ών αύτός κατά τήν πρός βασιλέα χάριν άπέσχετο, ταύτα μακρόθεν είσβάλλοντες43 άλλοι παρακερ-
(24) Cf, Pindare, Pythiques, 8, 64-65. 16 μέν om. Β edd. 17 καί om. C 18 τής om. AB edd. 19 άνθυποστροφή : άνυπο- AB edd. 20 εύθέτησις: -ησε edd. 21 άριστουργηθέντα : άριτουρ- A 22 τούτον : -o C 23 τοϊς ante πολλοϊς add. Β edd. 24 σίφωνας : σύφ- Α σύμφ- Β 25 'Αλιζώνων : -όνων ΑΒ Poss. 26 Τελεμαίαν : τελμαιωνι Α τελμαίων Β Τελεμαϊαν Poss. 27 τούς om. Bekk. 28 έν om. Β Poss. 29 ύσσούς : ύσσάς C 30 έκεϊνοι :-α C 31 εβαλλον : έβαλον Β Poss. 32 έπί om. Β edd. 33 τόν : τών Α 34 ήν : ήν Α 35 λήμα corr. Bekk. : λήμμα ABC Poss. 36 τοΰ ίππου μόνου : μόνου ίππου C 37 αύτόν : αύ- C 38 έπληθύετο : -θύνετο ΑΒ edd. 39 τόν om. ΑΒ edd. 40 Μαίανδρον : μαίαντρον C 41 έπηρκός : έπη- edd. 42 ζηλοτυποΰντα : ζητολυποΰντα Β edd. 43 είσβάλλοντες : έσβ- edd.
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homme s’accomplirent un peu plus tard64, même s’il ne s’abstenait pas luimême d’agir. Mais alors survint Osman65 ; il menait les siens et menait beaucoup d’autres liés par une alliance, des hommes accourus autrefois des régions de la Paphla gonie par fureur belliqueuse ; ils étaient prêts à anéantir et à enlever avec une grande audace ce qui se présenterait66 ; il les regroupa tous là. Mouzalôn et les siens, tant l’élément romain qu’alain67, tant l’élément indigène qu’étranger, constituaient à peine deux mille hommes. Cependant le fait de combattre sur leurs terres leur donnait un grand élan pour oser à peu contre un très grand nombre, et il leur serait arrivé de vaincre, s’ils s’étaient élancés avec des cæurs généreux, comme beaucoup le disaient, et s’ils avaient soutenu le combat. Mais voilà que, nonchalants au possible et souffrant de torpeur, pas moins par malveillance que par imprudence, pour avoir été dépouillés récemment de leurs chevaux et de leur argent à cause de la contribution demandée à tous pour les Alains68, ils perdirent leur élan et s’engagèrent sans beaucoup d’au dace. Cela engendra chez les Perses un grand élan, et ils étaient plutôt pleins d’audace, étant très nombreux contre peu. Le combat devint ainsi inégal et pour le nombre et pour la conviction ; il tombe un bon nombre de Romains, tandis que la plupart prennent la fuite et se fraient un chemin, dans leur fuite ouverte, pour se précipiter ensemble et de manière déshonorante à Nicomédie, qui était proche. A cette occasion les Alains, qui tombèrent en grand nombre en faveur des Romains, parurent extrêmement utiles. En effet ils donnaient à l’infanterie, qui était nombreuse, la faculté de fuir, une fois que la bataille eut penché : encerclant les ennemis, cédant pied à pied, attaquant de biais et retar dant intentionnellement, ils frappaient avec des traits et transformaient en fan tassins ceux qui étaient jusque-là des cavaliers, tandis que la nuée des fantas sins romains, se resserrant et se faufilant en avant, se sauvait. Plaçant le salut de ces gens avant les dangers qu’ils couraient, les Alains tombaient continû ment. Il ne restait plus dès lors aux Perses qu’à vaincre et, une fois disséminés de-ci de-là, à courir le voisinage, alors que la plupart des biens s’offraient à un pillage facile, en l’absence de toute opposition. Ce fut donc le commencement de grands maux pour toute la région à une époque où pressait la récolte des fruits de la terre69 : les uns étaient enlevés, les autres égorgés, certains pre naient la fuite, si on arrivait à devancer le malheur et à confier son sort à quelque forteresse. 64. L’historien répète ce qu’il a déjà affirmé à la fin du paragraphe précédent : jusqu’alors, Amourios demeura l’allié d’Andronic H. Mais, dès l’année suivante, il amorça son avance vers l’ouest, qui sera narrée plus bas (XI, 9 ; XII, 1). 65. Les premiers mots du dernier paragraphe (Τότε δ’ Άτμάν έπιστάς) font écho au début du chapitre (Άτμάν... έπιστάς αίφνης) et amorcent le récit de la bataille de Bapheus ; voir Failler, Emirs turcs, p. 97-98, avec la note 115. Le combat intermédiaire de Télémaia est annoncé par une expression presque identique : πλήθος... έπιστάν έξ άπροόπτου (ρ. 36516-'8). 66. Ainsi, Osman reçut des troupes de l’émirat voisin de Kastamuni au nord, après les renforts venus de l’émirat de Mentesche (région du Méandre). 67. L’historien a indiqué plus haut (X, 16) qu’une partie des Alains, arrivés dans l’empire byzantin en 1301-1302, avait été remise à Mouzalôn. 68. Le fait est rapporté dans le chapitre déjà cité à la note précédente (X, 16).
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δαίνοιεν. Άλλά τά μέν τούτφ πεπραγμένα μικρόν ύστερον44 ήσαν, καν αύτός
ούκ άφίστατο πράττων.
Τότε δ’ Άτμάν έπιστάς, καί άγων μέν τούς Ιδιους, άγων δέ καί πολλούς
κατά συμμαχίαν έτέρους, έξωρμημένους κατά λύσσαν45 πάλαι τών κατά Παφλαγονίαν μερών, έτοιμους έξαλείφειν τε καί άπάγειν τά πρός ποσίν έκ 5 πολλής ίταμότητος, έκεϊ που πάντας συνήγεν. ΟΙ δ’ άμφί τόν Μουζάλωνα, όσον ήν46 'Ρωμαϊκόν καί όσον Άλανικόν, δσον Ιθαγενές καί δσον έξωθεν, μόλις που περί δύο χιλιάδας συνίσταντο47. 'Όμως γε μέντοι τό έπί τής οικείας
μάχεσθαι πολλήν σφίσι βοπήν έπί τώ τολμάν πρός πλείστους όλίγοις έδίδου · καν καί περιγενέσθαι σφάς συμβεβήκοι48, εϊπερ γνησίαις καρδίαις, ώς ίο
πολλοϊς έλέγετο, ώρμων I καί τής μάχης άντελαμβάνοντο. Νΰν δ’ άλλ’ έρρμ- β 334 θυμηκότες οίον καί νάρκην παθόντες, ούχ ήττον έκ δυσνοίας ή άβουλίας, άφηρημένοι έξ ύπογύου καί ίππους καί χρήματα διά τήν έπισυμβάσαν τών Αλανών ένεκα έξ άπάντων συντέλειαν49, τάς όρμάς τ’50 έπεκλώντο καί άτολμότερον συνερρήγνυντο · δ καί τοϊς Πέρσαις μεγάλην βοπήν ένεποίει, 15 καί μάλλον έτόλμων κατ’ όλίγων πλεϊστοι. Ούτω δέ τής μάχης άνισουμένης καί πλήθει καί γνώμη, πίπτουσι μέν ούκ όλίγοι, φεύγουσι δ’ οί πλείους καί τή
Νικομηδείμ, έγγύθεν οΰση, μετά περιφανούς τής τροπής διεκπαίοντες συνεισβάλλουσιν άκλεώς. Έδοξαν δέ τότε καί ές πολύ χρήσιμοι ’Αλανοί πεσόντες πλείους ύπέρ 'Ρωμαίων. Τώ γάρ πεζώ, πολλώ γε όντι, διδόντες ανε- 20 σιν είς τό φεύγειν, κλινάσης ήδη τής μάχης(25), αύτοί μέν, περικυκλοΰντες τούς πολεμίους καί ύπό πόδα χωροΰντες καί λέχριοί πως έπιτιθέμενοι, περιαργοΰντες έπίτηδες, όιστοϊς51 έβαλλον καί πεζούς τούς τέως ίππότας έδείκνυον · πεζών δέ νέφος έκείνων, συνειλούμενον52 σφίσι καί διεκπαϊον τά53
πρόσω, άπεσωζετο54. Έκεΐνοι δέ, τής αύτών σωτηρίας τούς καθ’ αύτούς προ- 25 βαλλόμενοι55 κινδύνους, συνεχείς έπιπτον. Καί ούδέν ήν τό λοιπόν ή56 τό
νικάν I Πέρσας καί, διασπαρέντας άλλον άλλαχοΰ, κατατρέχειν τά πρόσ- β 335
χωρά, τών πολλών έντεΰθεν είς βςιδίαν προνομήν κειμένων κατά πολλήν έρημίαν τών κωλυόντων(26). Ήρξε τοίνυν ταϋτα μεγάλων κακών άπάση τή χώρμ, έπί καιροϊς άναγκαίοις τής57 τών καρπών συλλογής, τών μέν άπαγο- 30 μένων, τών δέ σφαττομένων58, έστι δ’ ών καί φευγόντων, εϊ τις καί προαπανίστατο τών δεινών καί φρουρίφ τινί τά καθ’ αύτόν ένεπίστευεν59.
(2S) Cf. Homère, Iliade, 14, 510 ; Hésiode, Théogonie, 711. l26) Cf. Démosthène, Philippiques, 1, 49.
44 ύστερον om. B edd. 45 κατά λύσσαν : καταλύσσων AB 46 ήν om. B edd. 47 συνίσταντο : -ατο AB edd. 48 συμβεβήκοι : ξυμ- AB edd. 49 συντέλειαν : -τέλει A 50 τ’: τε C 51 όιστοϊς: ό Ιστοϊς Α 52 συνειλούμενον: -οι C 53 τά : τήν ΑΒ 54 άπεσφζετο : διεσώ- Β 55 προβαλλόμενοι : προσβ- C 56 ή : καί ΑΒ edd. 57 τής : τοϊς Β (ante corr.) edd. 58 σφαττομένων : σφατττο- Α 59 ένεπίστευεν : έπίστευεν ΑΒ edd.69 69. Il s’agit de la récolte des céréales, plutôt que de la cueillette des fruits, puisque la bataille se déroula le 27 juillet.
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GEORGES PACHYMÉRÈS
26. Les gens des campagnes se réfugient avec toute leur maison dans la Ville.
On vit alors les gens qui habitaient plus à l’intérieur plier bagage et traver ser, ô spectacle lamentable, pour gagner la Ville70, puisqu’ils désespéraient désormais de sauver leurs biens. Et ce détroit recevait chaque jour un four millement d’hommes et de bêtes, qui ne s’étaient pas sauvés sans les plus grands malheurs. En effet il n’y avait personne qui ne déplorât la perte des siens : l’une évoquait son mari, une autre son fils ou sa fille, une autre un frère ou une sæur, une autre un autre parent ; tous gisaient pitoyablement, traînant au hasard dans la poussière, les uns à l’intérieur de la Ville, les autres à l’extérieur sur le rivage, et portant les restes de leur vie et de leurs biens. Enfants, femmes et vieillards pitoyables, gisant par les rues, faisaient souffrir quiconque daignait seulement les écouter. Mais dès lors l’élément étranger de l’armée traversait et revenait sans gloire, tandis que l’élément indigène et autochtone, une fois qu’ils eurent abandonné aux ennemis leurs propres maisons, cherchait par nécessité où fuir pour se sauver. Quant aux ennemis, rassasiés par les nombreuses régions situées plus haut, ils vivaient de ces délices en toute liberté : ils emme naient des prisonniers, emmenaient aussi des bêtes, tout le butin et même le fruit annuel de la terre, et ils étaient bien entretenus grâce aux bêtes prises en butin et ils transportaient tout ce qui paraissait sûr. Cependant ils ne touchaient pas encore aux régions situées plus bas que Nicomédie, n’osant sans doute pas encore les envahir. Il leur arrivait en effet de craindre une attaque des voisins, et ils épargnaient encore les faubourgs de la Ville comme une chose sacrée et intouchable. Mais il fallait contenir les maux qui s’annonçaient pour ces régions, et on les contenait au mieux. En effet ce n’est pas seulement là que se trouvait le malheur, mais en Orient jusqu’à Atrammytion, où l’empereur était établi, toute la région située plus haut, à part les forteresses les mieux fortifiées, se trouvait pillée par les enne mis, tandis que les régions situées plus avant, du côté d’Achyraous, Cyzique, Pègai et Lopadion, à une petite distance de la mer, restaient libres71. Le malheur touchait à leurs portes Brousse et Nicée72, alors que toute la campagne envi ronnante avait été dévastée ; l’épreuve était terrible, et inexorable l’événement, car tout avait été détruit en peu de mois73. Et comme c’était le fait de la colère divine et du courroux divin que de souffrir ainsi, ainsi était-il naturel de penser que la fin des malheurs serait aussi le fait de la seule protection divine et de la compassion du Tout-Puissant. Mais en voilà assez sur ce sujet. 70. Le mot πόλις n’indique pas la ville de Nicomédie, toute proche, mais Constantinople. 71. Le vocabulaire de la localisation n’est pas toujours clair ; voir Failler, Émirs turcs, p. 7476. Comme il a distingué plus haut les régions situées au-delà (τά άνωτέρω) et en-deçà (τα κατω τέρω) de Nicomédie, l’historien souligne à présent que tout le pays situé, du point de vue de Constantinople, au-delà (τά άνωτέρω) d’Atrammytion, c’est-à-dire au sud, était au pouvoir des ennemis, tandis que restaient sous autorité byzantine les régions situées plus à l’intérieur (τά προσωτέρω), c’est-à-dire l’est de l’HelIespont et l’ouest de la Bithynie autour des villes d’Achy raous au sud, de Cyzique et de Pègai sur la mer de Marmara, de Lopadion près du lac d’Apollônias. En passant, l’historien signale que Michel IX avait encore reculé, en se retirant de Pergame (X, 20) vers Atrammytion. 72. Le centre de la Bithynie était par contre menacé par Osman, jusqu’au sud-ouest, c’est-à-dire jusqu’à Nicée et Brousse.
RELATIONS HISTORIQUES, X, 26
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κς'. Καταφυγή τών εξω πανοικί πρός τήν πόλιν. Είδες δέ τότε καί τούς ένδοτέρω σκευαγωγοΰντας60 καί, οίκτράν θέαν,
περαιουμένους είς πόλιν, άπογνόντας61 ήδη τήν τών Ιδίων σωτηρίαν. Καί ό πορθμός ούτος έκάστης μυρμηκιάν62 άνθρώπων καί ζώων έδέχετο, ούκ ανευ συμφορών τών μεγίστων άπαλλαγέντων · ούδέ γαρ ήν δστις ού τών Ιδίων 5
άπεθρήνει τήν στέρησιν, τής μέν άνακαλουμένης τόν άνδρα, τής δέ τόν υίόν
ή μήν τήν θυγατέρα, άλλης άδελφόν τε καί άδελφήν, καί άλλης άλλο τι συγ γένειας όνομα, πάντων δέ έλεεινώς προκειμένων, τών μέν έντός πόλεως,
τών δέ καί
έκτός παρ’ αίγιαλόν είκαίως κατασποδουμένων, λείψανα
φεράντων καί ζωής καί βίου. Νήπια δέ καί γυναίκες καί οίκτροί πρεσβύται, ίο προκείμενοι63 ταϊς όδοϊς, άλγείν έποίουν64 καί τόν μόνον άκούοντα. Πλήν
έντεΰθεν στρατός μέν τό I μέν65 ξενικόν περαιούμενον άκλεώς ύπέστρεφε, β 336 τό δ’ Ιθαγενές καί αύτόχθον66, καί αύτών οικιών έκκεχωρηκός67 τοίς έχθροϊς, έξ άναγκαίου έζήτει όπη γε καί άποφυγόν σωθήσεται ■ έχθροί δέ τέως, πολλών έμπλησθέντες τών άνωτέρω, άνέδην έκείνοις ένεσπατάλων, 15
άπάγοντες μέν αιχμαλώτους, άπάγοντες δέ καί ζώα καί λείαν πάσαν καί
αύτόν δή τόν καρπόν τής γης τόν έπέτειον68, ζφοις τοϊς έκ τής λείας διευθε τούμενοι καί δ τι καί69 εδοξεν άσφαλές μεταφέροντες. Ού μήν δέ καί τών κατωτέρω70 ετι71 Νικομήδειας ήπτοντο, ούπω θαρρούντες ϊσως τήν εισ βολήν · έπήει72 γάρ έκείνοις φοβεϊσθαι τήν έξ έγγίονος έφοδον, καί ώς73 20
Ιερών άθικτων έτι τών τής πόλεως προαστείων άπείχοντο, εί καί τοϊς τήδε τών δεινών προσδοκωμένων άναστολής εδει, καί ώς ήν άνεστέλλοντο. Οΰ γάρ ένταΰθα μόνον ήν τό δεινόν, άλλά τά μέν κατ’ άνατολήν μέχρι καί Άτραμμυτίου74, όπου καί βασιλεύς έπεχωρίαζε, τά άνωτέρω πάντα δίχα
τών όχυρωτάτων φρουρίων τοϊς έχθροϊς ε’ις προνομήν έκειντο, τά δέ 25 προσωτέρω περί που τήν Άχυράους καί Κύζικον75 καί Πηγάς καί Λοπά διον76 όλίγω τινι διαστήματι τώ άπό θαλάσσης έλεύθερον περιήν. Προύση
δέ καί Νικαίψ ταϊς πύλαις έπέχραε τά δεινά, άπάντων τών έξω προνομευθέντων, καί δειίνόν ήν77 τό πάθος καί άπαραμύθητον τό συμβάν, άπάντων Β 337 όλίγων έξαπολωλότων μηνών. Καί ώσπερ θείας όργής καί μηνίματος δαι- 30
μονίου τό πάσχειν οΰτω78, οΰτω καί θείας άντιλήψεως μόνης καί συμπά θειας τοΰ Κρείττονος τό τά δεινά στήναι είκός ήν έννοεϊν. Άλλά ταΰτα μέν
ές τοσοΰτον.
60 σκευαγωγουντας : σκευαγούντας C 61 άπογνόντας : -γνώντας Α 62 μυρμηκιάν : μυρμι- Β 63 προκείμενοι : -α AC 64 έποίουν : έποίειν Α έποίει Β edd. 65 μέν om. C 66 αύτόχθον : -θρον Β 67 έκκεχωρηκός : -χορηκός C 68 έπέτειον : έπίτ-ΑΒ 69 καί om. ΑΒ 70 κατωτέρω :-ων edd. 71 έτι om. Β edd. 72 έπήει: έποίει Β Poss. 73 ώς om. ΑΒ 74 Άτραμμυτίου : -αμυ- Bekk. 75 Κύζικον : -ηκον Β 76 Λοπάδιον : Λοφάδιον ΑΒ (ΑΒ post coït.) edd. 77 ήν om. Β edd. 78 ούτω om. Bekk.
73. Le centre de la Bithynie fut conquis par Osman au cours de l’été 1302.
370
GEORGES PACHYMÉRÈS
27. Du trouble causé par les évêques et de la confidence de l’évêque de Sèly bria. Il n’était vraiment pas possible aux évêques de se tenir tranquilles et de ne pas causer au patriarche une gêne sérieuse à cause de Jean d’Éphèse à nouveau et de son rétablissement74. Un évêque, qui était Hilarion de Sèlybria75, avait émis une accusation grave contre le patriarche en place ; il l’avait émise pour la première fois non pas à ce moment, mais lorsque le patriarche, délaissant ses occupations, s’était fixé au monastère de la Pammakaristos76 ; il affirmait qu’il n’avait pas été lui-même témoin, mais qu’il l’avait appris d’un témoin. Celui qui avait parlé n’était plus au nombre des vivants, et c’était vraiment un homme sans éducation et connu pour ses calomnies. Mais l’accusation était absolument incohérente et constituait un mensonge patent. Cependant l’évêque de Sèlybria, qui n’y croyait guère lui non plus, comme il apparaissait d’après ses propos, et qui avait reçu en secret cette confidence insolite, confie l’histoire à l’empereur. Lorsque celui-ci l’apprit, la chose lui parut grave, et il supporta avec peine le propos énoncé. Cependant, bien qu’il n’y crût pas, il voulut veiller que le pro pos reste secret, parce qu’il n’était simplement pas moins inconvenant que mensonger. Il jugeait en effet convenable de se garder des soupçons de la foule. Mais il blâma aussi le rapporteur, comme la fin le montra, pour avoir ajouté une foi entière à une telle histoire contée par une telle personne. Telle était la situation, et certains évêques attaquèrent à nouveau le patriarche à cause des réticences du patriarche à leur égard dans le cas de l’évêque d’Éphèse et ils n’entretenaient pas une paix parfaite ; mais il y en avait parmi eux qui étaient d’accord avec le patriarche et en désaccord avec les autres. Il n’était pas possible à l’empereur, qui souhaitait la paix par tous les moyens, d’être en repos ; mais, s’il acceptait le rétablissement de l’évêque d’É phèse et aidait ceux qui le voulaient, il ne lui semblait pas convenable à l’in verse de forcer le patriarche en faveur de cet homme77. C’est pourquoi, même s’il recevait ceux qui parlaient en faveur de l’évêque d’Éphèse, il lui pesait fort cependant qu’ils se séparent du patriarche pour ce motif, il en faisait reproche et se comportait plus vivement envers quelques-uns. Je me demande si l’évêque d’Éphèse n’était pas un Patrocle et ne représentait pas le fantôme d’Énée, car les sentiments de l’empereur inclinaient déjà vers Athanase, ce qui impliquait le renvoi de Jean, même si cela n’était pas encore visible78. Mais comme ce qui semblait rester entre les dents commençait déjà à devenir notoire et que certains faisaient allusion à son cas, fût-ce juste ce qu’il fallait et superficiellement, 74. Après avoir relaté les revers militaires de l’année 1302, l’historien revient à la situation de l’Église vers le milieu de la même année. Le cas et la situation du métropolite Jean Cheilas d’É phèse sont déjà évoqués plus haut (X, 10 et 12). 75. L’accusation portée par Hilarion de Sèlybria (PLP, n° 8170) venait s’ajouter aux griefs que les évêques avaient rassemblés dans leur tomos de 1301 (X, 11). Rien de précis n’est dit sur l’ob jet de cette accusation, qui devait avoir, d’après les allusions qui l’évoquent, un caractère passable ment scabreux. 76. La retraite du patriarche Jean à la Pammakaristos datait du printemps 1301 (X, 10). 77. Andronic II était en effet favorable au rétablissement de Jean Cheilas, mais il refusait de l’imposer au patriarche Jean, qui, secondé par le métropolite Théolepte de Philadelphie (X, 10), s’y opposait catégoriquement.
RELATIONS HISTORIQUES, X, 27
371
κζ'. Περί τής τών άρχιερέων ένοχλήσεως καί του λόγου του Σηλυβρίας. Ούκ ήν δέ αρα καί άρχιερεϊς ήσυχάζειν καί μή δι’ όχλου μεγίστου τώ
πατριάρχη γίνεσθαι του Εφέσου79 καί πάλιν Ίωάννου καί τής έκείνου άνορθώσεως ένεκα. Είς δέ τις αύτών — ό Σηλυβρίας ήν ούτος80 Ίλαρίων — καί μέγα τι κατά τού πατριαρχούντος έφθέγξατο, ού τότε πρώτως, άλλ’ δτε δή 5 πατριάρχης έπί τή τής Παμμακάριστου81 μονή, άναχωρών τών φροντίδων, καθήστο, ούκ αύτός ίδών, άλλά παρ’ ίδόντος άκούσας, ώς έλεγεν82. Άπήν δέ
τών ζώντων ό φήσας, άνάγωγος καί άλλως ών83 έκεϊνος καί έπί διαβολαϊς γνώριμος. Άλλά καί τό έγκλημα άπμδον δλως καί ψευδολόγημα άντικρυς.
Όμως ό Σηλυβρίας, ού πάνυ τι84 καί αύτός πιστεύων, ώς έώκει λέγων, τό τού 10 πράγματος άτοπον έν άπορρήτοις παραλαβών, βασιλεϊ πιστεύει τόν λόγον. Τφ δέ μέγα μέν άκούσαντι εδοξε85, καί βαρέως ήνεγκε τό λεχθέν · όμως γε86
μέντοι καί μή πιστεύσαντι έπήει φροντίζειν τού έν άπορρήτοις διακεϊσθαι
τόν λόγον, ώς I άλλως καί άπρεπή δντα ού μάλλον ή ψευδή. Διαφυλάττεσθαι Β 338 γάρ καί τάς τών πολλών ύπονοίας άξιον έκεκρίκει · πλήν καί τοΰ προσανε- 15
νέγκαντος87 κατεγνώκει, ώς τό τέλος έδειξεν, ότι καί όλως έπί τοιούτφ καί
παρά τοιούτου πιστεύσειε λέγοντας. *Ην ταύτα, καί οί μέν άρχιερεϊς καί αύθις διά τό τού πατριάρχου πρός αύτούς88 άμφίγνωμον περί τών κατά τόν Εφέσου πραγμάτων πατριάρχη έπεϊχον καί ού καθαρώς ειρήνευαν · ήσαν δ’ οϊτινες89 τούτων καί ώμογνωμό- 20 νουν τώ πατριάρχη καί πρός τούς λοιπούς διεφέροντο. Βασιλεϊ δέ, πάντα τρόπον τά τής ειρήνης στέργοντι, ούκ ήν ήρεμεϊν, άλλά τό μέν τόν Εφέσου άποκαταστήναι καί προσαπεδέχετο καί συνήργει τοϊς βουλομένοις, τό δ’ αύθις έκείνου χάριν πατριάρχην90 προσαναγκάζειν91 ου οί τών δεόντων έδό-
κει. Όθεν κάν καί τούς ύπέρ τοΰ Εφέσου λέγοντας άπεδέχετο, άλλά τό γε 25 σχίζεσθαι διά ταϋτα σφάς πατριάρχου καί λίαν διά βάρους ήγε καί προσω-
νείδιζε καί τισιν έμβριθέστερον προσεφέρετο. Σκοπώ δέ92 μή Πάτροκλος(27) ήν93 δ Εφέσου καί τό τοΰ Αίνείου έσχεδιάζετο εϊδωλον(28)94, τής βασιλικής γνώμης ήδη κλινούσης πρός Αθανάσιον τφ τόν Ίωάννην άποπροσποιεϊσθαι,
Cf. Homère, Iliade, 19, 302 ; Leutsch, I, p. 294 n° 47 ; Π, p. 606 n° 8. Q8> Cf. Homère, Iliade, 5, 449-450.
79 τής ante Εφέσου add. edd. Il Εφέσου ; έφέσεως AC 80 ουτος ήν transp. AB edd. 81 Παμμακάριστου: -κρίστου B 82 έλεγεν: -ε A 83 ών : ήν C 84 τι: τοι C 85 έδοξε — πιστεύσαντι om. Β 86 γε : δέ edd. 87 προσανενέγκαντος : -κατος Α 88 αύτούς : αύτούς ΑΒ edd. 89 δ’ οϊτινες : δέ τινες Β 90 πατριάρχην : -η C 91 προσαναγκάζειν : -νακάζειν Β 92 δέ : δή C 93 ήν : ών Β 94 σημείωσαι mg. AC
78. En d’autres termes, l’historien se demande si l’empereur avait réellement à cæur le réta blissement de Jean d’Éphèse et s’il ne recherchait pas en réalité le retour d’Athanase sur le siège patriarcal, qui impliquait le départ du patriarche Jean. Jean d’Éphèse était le Patrocle à qui l’on fai sait semblant de penser, alors qu’on pensait en réalité à un autre, ou encore le fantôme d’Énée qu’on livrait à ses ennemis, alors qu’on savait le vrai Énée ailleurs et bien à l’abri.
372
GEORGES PACHYMÉRÈS
pour mieux se justifier eux-mêmes de se séparer de lui, alors l’empereur soup çonna celui qui avait fait mention en premier de cette affaire d’avoir rapporté aussi le propos à d’autres et, même s’il n’avait pas scandalisé l’empereur en lui répétant la confidence, d’avoir, en la rapportant peut-être à d’autres, porté un blâme sur le patriarche. C’est pourquoi, faisant confiance à la vertu du patriarche, il dénigre le propos et révèle qui avait parlé le premier. Il désirait fort en effet que le propos ne fût pas proféré et connu, comme il semblait ; mais une fois le propos chuchoté par d’autres, il se voit lui-même obligé de rendre publique l’accusation, et il ne se priva pas d’accuser pour outrage le dénoncia teur. Le patriarche aussi apprend la chose, et il fut naturellement affligé ; puisque celui qui avait parlé en premier n’était plus vivant, comme on disait, il imputa la calomnie à l’évêque de Sèlybria en personne, et il en appelle au synode79 en demandant justice pour lui-même, bien que celui-ci prétendît, en expliquant de son mieux le propos, s’être exprimé autrement. 28. Outrage subi par le patriarche à cause de la calomnie et départ.
C’est pourquoi l’empereur, qui ne pouvait en effet, étant l’empereur, se lais ser accuser de mensonge, fut obligé de réfuter l’auteur d’une telle calomnie ; ce dont il avait voulu jusque-là empêcher la divulgation, il le fit connaître devant beaucoup, en expliquant comment, quand et en quels termes son interlocuteur avait parlé. Là-dessus un blâme grave était dès lors porté, et les deux camps s’affrontaient. C’est pourquoi le patriarche se sentait gravement outragé ; il n’admettait pas que l’empereur ait lancé le propos, mais il en voulait aussi à celui qui avait parlé en premier et demandait justice au synode, s’ils voulaient le convaincre qu’ils tenaient eux aussi le propos pour une calomnie, comme ils l’affirmaient. C’est pourquoi tous furent d’accord pour que le patriarche fasse valoir ses droits, mais ils étaient en désaccord pour la condamnation du dénon ciateur : en effet celui-ci n’avait pas émis de lui-même le propos, il ne l’avait pas non plus fabriqué comme une accusation, mais il l’avait confié à l’empe reur dans la pensée qu’il resterait secret. A maintes reprises le patriarche, qui voulait réunir un synode sur cette affaire, convoqua les évêques ; parmi eux, les uns se rassemblèrent et étaient prêts à juger et à condamner le dénonciateur, sous prétexte qu’il n’était pas convenable ni simplement décent de rapporter de tels propos à l’empereur, mais d’autres s’inventaient des raisons pour être absents, remettaient leur arrivée et offraient de belles espérances à l’évêque de Sèlybria ; ils le faisaient en laissant souvent entendre qu’ils étaient eux aussi affligés, parce que le patriarche n’était pas non plus de leur avis sur le cas de l’évêque d’Éphèse, de sorte qu’ils risquaient de faire dissidence. Alors le patriarche s’affligea du cours des choses, car, présidant le synode, jusque tard dans la journée il attendit l’arrivée de ces évêques. Tout à coup, l’esprit tendu et passablement échauffé de douleur, il s’en va, après avoir assuré à la fin aux
79. Laurent, Regestes, n° 1584 (début juillet 1302). La date du synode ressort de la suite du récit. Les actes ont été mal classés dans les Regestes : le n° 1584 doit être placé devant le n" 1583.
RELATIONS HISTORIQUES, X, 27-28
373
εί καί έν άφανεϊ I ταΰτ’ ήσαν έτι. Ώς δέ που καί τό ύπ’ όδόντα95 κεϊσθαι Β 339
δοκοΰν άνάπυστον ήδη ήρξατο γίνεσθαι καί τινες άφωσιωμένως πως καί έπιπολαίως96 τά περί
έκείνου ήνίσσοντο, τό
έκείνου σχίζεσθαι έαυτοϊς
εύπροσωπότερον καθιστάντες, τότε βασιλεύς τόν πρώτως ύπομνήσαντα περί
τούτου ύπώπτευεν, ώς καί άλλοις εϊποι τόν λόγον, κάν97 αύτόν μή σκανδαλί- 5
σειεν ύπειπών, άλλοις ϊσως είπών μώμον προστρίψειε. Διά τοΰτο, καί τή τοΰ πατριάρχου θαρρών σεμνότητι, έκφαυλίζει τόν λόγον καί τόν πρώτως είπόντα δήλον καθίστησιν. "Αρρητον μέν γάρ είναι καί άπυστον98 καί λίαν ώρέγετο, ώς έώκει · ύπολαλουμένου δέ καί παρ’ άλλων, αυτός άναγκασθείς
φανεράν καθίστησι τήν κατηγορίαν καί ώς υβριστήν ούκ αιτίας άνίει τόν 10
φάμενον. Ακούει ταΰτα καί πατριάρχης καί, ώς είκός δεινοπαθήσας, έπεί ού περιήν δ πρώτως99 έπειπών1, ώς έλέγετο, αύτφ δή 2 Σηλυβρίας τήν συκο φαντίαν έπέτριβε καί συνόδω έπεγκαλεϊ ζητών τήν έκδίκησιν έαυτω, κάν έκεϊνος, ώς εΐχεν έπιλύων3 τόν λόγον, άλλως έλεγεν έξειπεΐν.
κη'. Ύβριοπάθησις τοΰ πατριάρχου διά τήν συκοφαντίαν καί άποχώρησις. 15 Παρ’ ήν αίτίαν καί βασιλεύς — ούδέ γάρ ήν ψεύδους γράφεσθαι βασιλέα γε όντα —, έπί τοϊς τοιούτοις συκοφαντοΰντα4 διελέγχειν άναγκαζόμενος, δ
τέως άνέκφορον ήβούλετο μένειν έπί I πολλών έξέφερεν, όπως καί ότε καί Β 340 τί προσελθών εϊπειεν5 δ είπών. Τέως δέ πολύς προσετρίβετο έντεΰθεν
μώμος, άμφοτέρωθεν άντιδιατεινομένων. Καί διά ταΰτα πατριάρχης δεινώς 20 ύβριοπαθών ήν καί οΰτε βασιλέα προσαπεδέχετο κινοΰντα τόν λόγον, άλλά καί τώ πρώτως είπόντι κακώς είχε καί συνόδου έζήτει έκδίκησιν, εί πιστεύειν θέλοιεν ώς καί αύτοί συκοφαντίαν τόν λόγον, ώς λέγουσι, κρίνουσι. Τώ τοι καί τό6 μέν ζητεϊν πατριάρχην δίκαια σύμπαντες7 ώμολόγουν, πρός δέ τό καταδικάζειν τόν λέξαντα8 διαμφιγνωμονοΰντες ήσαν · μηδέ γάρ 25 κάκεϊνον αύτόθεν έκφήναι τόν λόγον, μηδ39 ώς κατηγορίαν συνθεϊναι10,
άλλά βασιλεϊ πιστεΰσαι, ώστε μεϊναι καί έν άπορρήτοις οϊεσθαι. Ώς δέ πολλάκις δ μέν πατριάρχης, συνιστάν βουλόμενος σύνοδον έπί τούτοις, τούς άρχιερεϊς μετεπέμπετο, έκεϊνοι δέ οί μέν συνήγοντο καί έτοιμοι ήσαν κρί-
νειν11 καί καταδικάζειν τόν φάμενον, ώς ούκ εύσχημον ον ούδ’ άλλως εύπρε- 30 πές πρός βασιλέα λέγειν τοιαΰτα, οί I δέ, αιτίας τής άποφυγής πλαττόμενοι, Β 341 τήν άφιξιν ύπερετίθεντο καί τφ Σηλυβρίας άγαθάς ύπέτεινον12 τάς έλπίδας, ταΰτα δ’ έποίουν πολλάκις έννοιαν διδόντες ώς έπαλγοϊεν’3 καί ούτοι, μή καί πατριάρχου σφίσιν δμογνωμονοΰντος έπί τοϊς τού Εφέσου πράγμασιν,
ώστε καί κινδυνεύειν σχίζεσθαι, τότε πατριάρχης, έπαλγών14 τοϊς τελουμέ- 35 νοις, έπεί γε, συνοδικώς προκαθήμενος, μέχρις δψέ τής ήμέρας τήν έκείνων
95 όδόντα : -ας Β 96 έπιπολαίως : -λέως C 97 κίΐν : καί C 98 άπυστον : άπι στον edd. 99 πρώτως : πρώτος C 1 έπειπών : είπών C 2 τώ addidi 3 έπιλύων : έπειλ- Bekk. 4 συκοφαντοΰντα : συκοφατ- C 5 εϊπειεν : -οιεν C 6 τό : τφ ΑΒ edd. 7 σύμπαντες : ξύμ- ΑΒ edd. 8 λέξαντα : λήξ- Α 9 μηδ’ : μηδέ C 10 συνθεϊναι : -θήναι C 11 κρίνειν : κρϊναι (κρί- Poss.) edd. 12 ύπέτεινον : ύπερέ- edd. 13 έπαλγοϊεν : άπαλλαγοϊεν Β 14 έπαλγών : άπ- edd.
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GEORGES PACHYMÉRÈS
évêques alors présents qu’il ne serait certes plus à l’avenir au milieu d’eux, quoi qu’ils fassent, et après avoir ajouté un serment, comme certains l’entendi rent. Le serment, qu’il émit de manière privée en quelque sorte, était le sui vant : « Puissé-je être le serviteur du Christ ! Je ne suis plus avec vous, si cela ne se fait pas »80. C’est-à-dire : si l’évêque de Sèlybria n’est pas châtié. Le mois de juillet en était donc alors à son cinquième jour, et le jour était le ven dredi qui précède le samedi81 ; après s’être reposé un peu dans sa cellule, sur le soir il s’en va avec les siens et se rend au monastère de la Pammakaristos, où il avait l’habitude de demeurer, après avoir laissé un ou deux de ses serviteurs garder et administrer le patriarcat. Voilà ce qu’il fit, sans montrer qu’il avait décidé de s’éloigner une fois pour toutes, mais on pensait qu’il agissait à nou veau comme il avait l’habitude de le faire souvent82. Mais lui, après quelques jours, il rédige un acte de démission83 et l’envoie à l’empereur ; en voici la teneur en toutes lettres. 29. Démission du patriarche Jean84.
« Mon seigneur le saint empereur et vous mes seigneurs les saints évêques, me sachant pécheur, j’ai d’abord tout fait pour que je sois délivré du péché. Ou plutôt j’ai peu fait et je me suis confié de préférence à l’inépuisable océan de la philanthropie de Dieu, qui s’est répandu abondamment et se répand continuel lement sur les justes et les pécheurs et sur toute créature qui dépend de lui ; en me confiant à lui seul, j’ai passé une vie agréable. Ensuite, forcé dans les cir constances que Dieu connaît et par des décisions qu’il connaît lui-même, j’ai été élevé au trône patriarcal. Après cela j’ai subi tous les outrages que connaît le peuple d’ici et de l’extérieur. J’ai été grandement attristé à cause de cela, non pas pour ma personne, Dieu le sait, mais pour tout le corps de l’Église, dont la tête est le Christ, et moi par sa grâce. Sachant donc qu’il n’est ni convenable ni juste qu’un homme ainsi outragé continue à jouir de la charge de patriarche, par nécessité j’ai juré85 de l’abandonner. Et je tiens à garder ma parole, et voici que j’accomplis mes voeux, que mes lèvres ont prononcés dans mon oppression. Je 80. Ces propos, que le patriarche avouera plus tard avoir tenus et qui seront alors repris (X, 32), appartiennent à un autre niveau de langue que le récit au style archaïsant du rhéteur Georges Pachy mérès. La forme ήμαι, à valeur de subjonctif, est réputée erronée par les grammaires de grec moderne, qui la corrigent en είμαι ; voir S. G. Kapsôménos, Συμβολή στην Ιστορία τού βήμα τος είμί, Προσφορά είς Στίλπωνα Π. Κυριακίόην, Thessalonique 1953, ρ. 305-325. La double négation où μή, suivie d’un indicatif présent, doit sans doute être interprétée comme un refus ren forcé : « Je ne suis certainement plus avec vous », c’est-à-dire : « Je ne resterai certainement pas avec vous, si... ». 81. Le synchronisme est erroné : le 5 juillet tombait un vendredi en 1303, mais la scène rap portée ici se situe en 1302. Il faut donc admettre une erreur, probablement sur la date, puisque l’his torien insiste sur le jour de la semaine, qu’il indique de manière emphatique. Ce serait alors le 6 juillet 1302. Sur l’emploi des mois attiques, voir Pachymérès, I, P· 114 n. 1. 82. Le patriarche s’était retiré à la Pammakaristos en juillet 1299, lors du séjour d’Andronic II à Thessalonique (X, 2 et 8), puis de nouveau en avril 1301 (X, 10 et 27). 83. Laurent, Regestes, n° 1583 (peu après le 5 juillet 1302). 84. Cf. Grègoras : Bonn, I, p. 21014-22 ; Pseudo-Sphrantzès : Grecu, p. 17436-1761. 85. Le mot important est prononcé, et il sera relevé par l’empereur. Comme les paroles du patriarche (ώμοσα... Κ.αί ϊστημι τοΰ φυλάξαι : «j’ai juré... Et je tiens à garder») sont un emprunt presque littéral au psalmiste (ώμοσα καί Εστησα τοΰ φυλάξασθαι : «j’ai juré d’obser-
RELATIONS HISTORIQUES, X, 28-29
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περιέμενεν άφιξιν, αύτίκα συντόνω ψυχής καταστήματι καί Ικανώς έκθέρμω15 έκ λύπης άποχωρεϊ, τελευταίον είπών είς τούς16 τότ άρχιερεϊς ή
μήν τού λοιπού μή εϊναι μέσον αύτών, καν δ τι ποιοϊεν, καί όρκον έπιπροσθείς, ώς τινες ήκουσαν. Ό δ’ δρκος, Ιδιωτικός πως οΰτως έξενεχθείς · « Να ήμαι δούλος τοΰ Χριστού, ού μή17 είμι μεθ’ ύμών, εί μή τα γένοιτο. » Τό δ’ 5 ήν ■ εί μή δ Σηλυβρίας κολάζοιτο. Πέμπτην μέν ουν ήγε τώ18 τότε μήν
άνθεστηριών19, ήμέρα δ’ ήν ή πρό τού σαββάτου παρασκευή · καί μικρόν έφησυχάσας τή κέλλη, πρός έσπέραν σύν τοϊς ίδίοις μεταχωρεϊ καί πρός τήν τής Παμμακάριστου μονήν, δπου καί ε’ίθιστο καταμένειν, γίνεται, άφείς ένα τών20 αύτοΰ ή καί δεύτερον τά τού πατριαρχείου κατέχειν καί διοικεϊν. 10 Καί ταύτα μέν έκεϊνος έπραττεν, ού μήν δέ21 ώστε οί22 καί καθάπαξ
άπαλλάττειν έγνωστο, άλλ’ ώς πολλάκις εϊθιστο πράτΙτειν, οΰτω καί πάλιν β 342 ύπελαμβάνετο. Αύτός δέ μεθ’ ήμέρας καί παραίτησιν σχεδιάσας πέμπει πρός βασιλέα, οΰτως έχουσαν έπί λέξεων.
κθ'. Παραίτησις τού πατριάρχου Ίωάννου.
15
« Δέσποτά μου άγιε βασιλεύ καί υμείς δεσπόται μου άγιοι άρχιερεϊς, έγώ
τό πρώτον, άμαρτωλόν είδώς έμαυτόν, πάντα έπραττον ύπέρ τοΰ τής άμαρτίας βυσθήναί με. Μάλλον δέ έπραττον μέν όλίγα, τό πλέον δ’ έθάρ-
ρουν είς τό άνεξάντλητον πέλαγος τής τού Θεοΰ φιλανθρωπίας, δπερ πλουσίως έξέχεέ τε καί διηνεκώς έκχέει23 πρός τε δικαίους καί άμαρτωλούς 20 καί πρύς πάσαν τήν ύπ’ αύτόν κτίσιν · καί τούτω μόνφ θαρρών, ήδέως διήνυον24 τόν έμόν βίον. Εϊτα άναγκασθείς δσα οϊδε Θεός, κρίμασιν οίς οϊδεν
αύτός, άνήχθην είς τόν πατριαρχικόν θρόνον. Ύβρίσθην μετά ταύτα δσα οϊδε25 πας δ ένταΰθα καί έκτός λαός · έλυπήθην διά ταύτα πολλά, ούχί διά τήν έμήν ύπόστασιν, οϊδε Θεός, άλλά διά τό τής έκκλησίας άπαν 25 πλήρωμα (6) ι7> καί, έπί 20 ναυσί κραταιωθείς πλείοσι, τώ έκ τοΰ Μαφρέ άνέκαθεν Θευδερίχφ Σικελίαν κατέχοντι, κατά τινα γονικήν88 άποστασίαν τής έκκλησίας άποστατοΰντι καί διά τοΰτο είς πολέμους καί μάχας πρός τόν Κάρουλον καταστάντι, πρόσεισι, φόγαις τακταϊς βοηθήσων σύν οίκείφ λαφ, καί, έπί χρόνφ κατά γε συμμαχίαν συνών Θευδερίχω, μετά τών Ιδίων89 προσεβοήθει. Έπεί δ’ ό πόλεμος 25
τούς έαλωκότας άπολύειν, χωρίς μέντοι τών έπιφανών καί 5 μεγάλων, ώς μόνους συμβαίνειν πίπτειν τούς άνθισταμένους κατά τόν πόλε μον, οί δέ, κατά τήν Άδριανοΰ79 προσβαλόντες καί τά λάφυρα διαρπάζοντες,
σφαλέντων τών ήμετέρων τύχης άστασίμ καί τώ άλλοπροσάλλω τοΰ ’Άρεος(44), πολλούς ουκ άπώκνουν φονεύειν. Όθεν καί βασιλεύς, ύπερπαθήσας, έπεί εδει καί ίκανάς συγκροτεϊν δυνά- ίο μεις έφίστασθαι μέλλοντι τή Άδριανοΰ80, πολλούς μέν τινας έκ τής έω συνεπήγετο81 έμπειροπολέμους, άλλά γυμνοί τών υπαρχόντων ήσαν ούτοι
καί ένδεεϊς. Τούτους82 γοΰν ίκανοΰν έκ τών δυνατών προμηθούμενος83, τά πολλά I τών ϊδίων σκευών, όσα χρυσού καί άργύρου ήσαν έξειργασμένα, Β 447 συνοτρυνούσης είς τοΰτο καί τής αυγούστης Μαρίας — τά84 γάρ πλεϊστα έκ 15 τών αύτής ήσαν προικώων, ών οϊκοθεν έπεφέρετο —, πέμπει πρός πόλιν, εις
νόμισμα ταΰτα κοπήναι προστάσσων · δ δή γεγονός τήν ταχίστην, καί στρατόν είς χιλιοστύας έξετοιμασάμενος, έπί τής Άδριανοΰ85 σύν πολλώ τφ θάρρει σφίσι συνεξορμφ. Καί τήν αύγούσταν έκεϊ καταλιπών, πρότερον τήν
Θεοτόκον ποτνιασάμενος, κατά τόν Έξω Ζυγόν, δν καί 'Ρωμανίαν λέγουσιν, 20 εικοστή τρίτη86 ποσειδεώνος87 άρεϊκώς εισβάλλει, καί τά άπό 'Ρεαχούβεως88 καί ές Στίλβνον μέχρι καί Κόψεως, τήν παλαιόν παροιμίαν άνανεούμενος(45)89, λείαν Μυσών άπεργάζεται καί τόν Έλτιμηρήν άποκλείει. Αύθις δέ, τά όμοια δράσας καί έφ’ ήμέραις τήν τών έναντίων καταδραμών, πρός
Όρεστιάδα έπαναζεύγνυσι. Ταΰτ’ άκουσθέντα έκ τών πρός τήν αύγούσταν Μαρίαν τοΰ άδελφοΰ τοΰ βασιλέως Θεοδώρου γραμμάτων, ή δμωνυμία τής 'Ρεαχούβεως θόρυβον έμποιεϊ βασιλεΐ · τόν γάρ Στίλβνον90 είδώς έκ φημών καί τήν Κόψιν, έπεί
Platon, Lois, 12, 950 c. (3|) Platon, Lois, 12, 950 b-c.
59 όρκωμοσιών : όρκομωσ- C 60 έδει : ë A οί B edd. 61 τών om. edd. 62 εϊθιστο : εϊθιστω A 63 έξαιρεΐν θέλων correxi : έξαίρειν θέλων AC έξαίρεϊν Β έξαίρειν Poss. έξαιρών Bekk. 64 όρκωμόσεις (όρκομώ- C) : όρκώσεις ΑΒ edd. 65 άπαρτάν : έπ- Β 66 τ’ ante αύτού add. C 67 όπουδήποτ’ : -ποτέ edd. 68 καθίστασθαι : προσίσ- Β edd. 69 τόν om. Β 70 τών : τόν edd. 71 σμικροΰ : μι- C 72 ούσίας : -αν Β 73 τοϋ : τό BC Poss. 74 χρή : δει Β edd. 75 δοκεϊ om. C 76 έπί πί στεων : έπίστεων Α Π τήν : τόν C 78 σύγκρισιν : σύκρ- C 79 τετριγός : -υγός Β edd. 80 δείκνυσι : δεικνϋσι ΑΒ
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barbare, plus insupportable que la première, celle d’Orient, qui, en comparaison, était supportable et tolérable, dans la mesure où ceux qui faisaient l’expérience de la première eurent le temps de voir qu’elle venait des ennemis et, pour cer tains, de fuir à l’avance le malheur, une fois assagis par la peur des autres, tan dis que ceux qui faisaient l’expérience de la seconde ne savaient comment se comporter21 : ils recevaient les arrivants comme des amis, mais ils trouvaient en eux, à l’expérience, les ennemis les plus infâmes. De manière identique pour ceux-ci et pour ceux-là22, si on résistait, l’épée était la riposte. C’est à peine si, après avoir commis beaucoup d’exactions, ils décidèrent d’appréhender la situa tion autrement, parce qu’ils ne pouvaient rien faire de plus : ils furent en effet arrêtés dans leur élan, qui les poussait encore plus vers l’avant, car ils soupçon naient, en se fiant à la vraisemblance ou plutôt à ce qu’ils apprirent, l’empereur Michel et les forces qui l’entouraient de vouloir les attaquer tout de suite23. 14. Ambassade des Catalans auprès de l’empereur et réponse de l’empereur.
Réunis entre eux et prétendant dédaigner même leur chef, les Catalans envoient à l’empereur des émissaires pour négocier leurs intérêts : ils avouaient avoir infligé au pays beaucoup de maux, par force cependant, parce qu’ils n’avaient pas leurs soldes, avec lesquelles ils auraient pu se nourrir, mais ils pro mettaient que désormais, après avoir reçu celles-ci, si l’empereur le voulait, ils n’accompliraient plus aucun acte de cruauté et de méchanceté, mais vivraient en achetant au prix d’une juste rétribution et seraient disposés à se rendre là où on le leur ordonnerait, pour servir fidèlement et comme il sied à de bons sujets. A la réception de ce message, l’empereur ne consentit certes pas, loin de là, à don ner ce qu’ils demandaient, car c’était vraiment difficile et proche de l’impos sible ; mais il répugnait absolument à paraître congédier en maître des gens qui paraissaient parler à bon droit, même s’il pouvait plutôt administrer un blâme. C’est pourquoi, à l’entourage du grand hétériarque Doukas24, qu’il avait en effet déjà fait sortir de prison et rétabli dans sa dignité, après l’avoir relâché, pour la seule raison que le grand duc d’alors le voulait et s’entremit, de sorte que la grâce lui échut, il permet donc alors à cet homme et à son entourage, mais aussi à d’autres qui étaient au courant, de remettre de pleines liasses de lettres rappor tant les exactions de ces gens. On compta, avec ce que l’empereur donna de luimême par libéralité, une somme de près d’un million de nomismata. Il présenta ces chiffres aux envoyés et remit à Berenguer le grand duc, que naturellement il utilisait déjà comme conseiller, le soin de juger et de le justifier. Comme Beren2 J. L’invasion de la Thrace par les Catalans et Almogavares était plus cruelle et plus difficile à fuir que celle de l’Asie Mineure par les Turcs, parce qu’elle était imprévue et qu’on ne s’attendait pas à de telles exactions de la part d’alliés. 22. C'est-à-dire pour les habitants d’Asie Mineure attaqués par les Turcs comme pour les habi tants de Thrace victimes de la Compagnie catalane. 23. Michel IX, qui avait marqué dès le départ son hostilité envers la Compagnie catalane (XI, 21 ), résidait à Andrinople (XII, 3). 24. Dégradé et emprisonné pour abandon de poste (XI, 24), le grand hétériarque Nostongos Doukas fut gracié peu après par l’entremise de Roger de Flor, au côté de qui il s’était trouvé à Magnésie au cours de la campagne des Catalans en Asie Mineure. L’historien appelle Roger de Flor « le grand duc d’alors », pour le distinguer de Berenguer d’Entença, qui détenait à présent la dignité (XII, 1 1) et qui est nommé un peu plus bas.
RELATIONS HISTORIQUES, ΧΠ, 13-14
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καί βίαιον, ώς άλλην τινα βαρβαρικήν καταδρομήν πάσχειν τήν δύσιν81, άνύποιστόν τινα I παρά τήν προτέραν, οίστήν ούσαν καί γε φερτήν, τήν έπ’ Β 501
άνατολής, κατά σύγκρισιν, όσον έκείνην μέν ώς παρ’ έχθρών οί πειρώμενοι λογιζόμενοι έφθασαν καί τινες τό δεινόν προφυγόντες, τω τών άλλων φόβφ σωφρονισθέντες, ταύτην δέ ούκ εΐχον όπως αν καί διάθοιντο, δεχόμενοι μέν 5 ώς φίλους τούς έπιόντας, πειρώμενοι δέ ώς παλαμναιοτάτων τούτων έχθρών. Έπ’ ίσης δέ καί τούτοις κάκείνοις, ήν τις άντιβαίνοι, τό ξίφος εις άμυναν ήν. Μόλις πόλλ’ άττα διαπραξάμενοι, καί μηδέν πλέον έχοντες πράττειν — τής γάρ ές τά πρόσω καί έτι δρμής άνεκόπτοντο · τόν γάρ βασιλέα Μιχαήλ καί
τάς περί τοΰτον δυνάμεις ώς αύτίκα καταδραμουμένας αύτών, έκ τοΰ είκό- ίο τος82 ή καί έξ ών ήκουον μάλλον, ύπώπτευον —, έγνωσαν άλλως μετελθεϊν
τά πράγματα.
ιδ'. Πρεσβεία τών Κατελάνων πρός βασιλέα καί άπολογία τοΰ βασιλέως. Καί καθ’ έαυτούς γεγονότες83, ώς δήθεν καί τοΰ άγοντος κατολιγωροΰν-
τες, άποστόλους πρός βασιλέα πέμπουσι84 τά ύπέρ αύτών85 πρεσβεύσοντας, 15 πολλά μέν καί δεινά πραξαι δμολογοΰντες τήν χώραν, πλήν έκ βίας, μή τάς μισθοφορίας έχοντες86, έξ ών εΐχον άν τρέφεσθαι · τούντεΰθεν δέ, ταύτας λαβόντας, εί βασιλεύς θέλοι, άπηνές μηδέν μηδ’ άτάσθαλον πράττειν, άλλ’
ώνουμένους δικαίου δόματος διαζήν ύπισχνοΰντο, έαυτούς δέ παρέχειν
έτοίίμους, όπου άρα καί προσταχθεΐεν, ίέναι, πιστώς καί ώς έχρήν άγαθοΐς β 502 ύπηκόοις δουλεύσοντας. Ταΰτα βασιλεύς δεξάμενος τά μηνύματα τά87 μέν
οσαπερ ήτουν διδόναι, ούδ’ ϊκταρ(32) βάλλων, ούμενοΰν88 έδοκίμαζε, δυσχε
ρές ον καί άλλως καί τών άδυνάτων έγγιστα · δοκεϊν δ’ άποπέμπειν δεσποτικώς δικαίως δοκοΰντας λέγειν ήδόξει τό σύμπαν, οίός τ’ ών μάλλον έλέγχειν. Τώ τοι καί τοϊς περί τόν μέγαν έταιρειάρχην τόν Δούκαν — ήδη 25
γάρ αύτόν καί τών είρκτοσυνών άνείς έπί τής άξίας καί αύθις εΐχεν, ούκ άλλως άνείς εί μή τοΰ τότε μεγάλου δουκός θέλοντος τε καί μεσιτεύοντας, ώς έπ’ αύτω πίπτειν τήν χάριν —, τότε τοίνυν89 τοϊς περί έκεϊνον έφίησιν, άλλά καί λοιποϊς οϊπερ ήδεσαν90, καί φάκελλοι91 πλήρεις γραμμάτων92 τών άτασθαλιών έκείνων δίδονται93. Συνεποσοΰντο δέ, μεθ’ ών καί αύτός κατά 30
φιλοτιμίαν έδίδου, είς χιλίας χιλιοστύας νομισμάτων έγγύς · δ δή καί προ τείνων τοϊς άπεσταλμένοις, τώ Μπυριγερίω μεγάλφ δουκί, ήδη καί συμ
βούλια γ’ ώς τό είκός χρώμενος, προσανετίθει τά τής κρίσεως δικαιολογού μενος94. Τούτου95 δ596 ύπερθαυμάσαντος τήν δαπάνην, έκείνους μέν ούτως
(32) Leutsch, I, ρ. 143 η° 55 ; Π, ρ. 43 η° 46, ρ. 581 η° 32 ; Karathanasis, ρ. 83 η° 158. 81 δύσιν : -ι Α 82 είκότος : -ως C 83 γεγονότες : -έτες Α 84 πέμπουσι : πήμπ- Α 85 αύτών : αύ- Α 86 έχοντες : -ας C 87 τά : τό ΑΒ edd. 88 ούμενοΰν correxi : ούμενοΰν ABC edd. 89 τοίνυν om. Β 90 ήδεσαν : οΐδεσαν C 91 φάκελλοι correxi : σφάκελοι ABC edd. 92 γραμμάτων : γράμματων Bekk. 93 δίδονται : -τε Α 94 δικαιολογούμενος : -να ΑΒ edd. 95 Τούτου : τούτον Α τούτον Β 96 δ’ om. ΑΒ edd.
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GEORGES PACHYMÉRÈS
guer s’étonnait de la dépense, l’empereur les congédie ainsi sans qu’ils aient rien obtenu, promettant avec empressement de donner une somme qui était minime par rapport à leurs exigences, mais importante en soi, si toutefois ils traversaient et assuraient le service : en effet il n’avait pas besoin de tout le monde, mais il faisait cela à cause uniquement de sa bienveillance pour son gambros25. 15. Fuite du grand duc Berenguer d’Entença.
L’empereur exaspère fortement le grand duc Berenguer par son attitude, comme il sembla : ces hommes qui n’étaient rien et qui n’avaient pas de nais sance, l’empereur les avait reçus et les honorait de tant de dons, soit de bon gré soit de mauvais gré, tandis que lui, qui était d’une telle qualité et qui était le chef de tels soldats, il n’avait pas l’espoir d’obtenir non seulement quelque chose qui en approchât, mais même pas la plus minime partie de ce qu’il enten dait26. C’est pourquoi il se laissa aller désormais et regarda vers ses bateaux. Les affaires de l’empereur passèrent toutes pour lui après les projets qu’il avait lui-même, et il décida de mettre la proue en avant, selon le proverbe, et de ren trer. Quittant le mouillage des Blachernes, il fit voile vers la porte Impériale27, terriblement chagrin et semblable à l’homme indécis : il gardait les insignes de sa dignité et gardait les quelque trente coupes impériales en or et en argent, dont l’empereur l’avait honoré la veille en lui envoyant des victuailles. L’empereur, qui ne le crut pas tout de suite, lui envoya cependant de nom breux émissaires afin de l’inviter à la fête des Lumières28, pour qu’il vînt célé brer la fête en compagnie du sénat et avec ses parements habituels. Ceux-ci l’invitaient, mais lui, il les congédia, en faisant montre à leur égard de railleries répétées, au point de se servir de son scaramange, par moquerie, comme d’un seau pour puiser l’eau de mer29. Il était alors manifeste qu’il avait abandonné le service de l’empereur et qu’il songeait, si ce n’est à sa maison, du moins au retour vers son ami30. Il en resta là pendant trois jours entiers et autant de nuits, dissimulant son départ du port, après avoir renvoyé aussi les coupes ; mais quelques Monembasiotes qui servaient l’empereur sur mer et dont celui-ci déte nait une trière pour l’avoir louée, voulaient s’élancer et tomber sur lui à l’improviste, tant pour le punir de se moquer de l’empereur que pour recouvrer pour eux-mêmes leur bateau31. Mais, soit à cause des serments et de l’espoir qu’il gardait encore de le voir changer, soit par suspicion de voir se produire 25. Andronic Π, qui soulignait une fois de plus le surnombre des effectifs catalans (voir la pre mière note concernant la Compagnie catalane, XI, 12), gardait sa confiance à Roger de Flor, son gambros ou neveu par alliance (XI, 12). 26. L’extraction noble de Berenguer d’Entença est déjà signalée plus haut (XII, 4). 27. On peut se demander si l’historien entend désigner ici la même porte Impériale que dans d’autres passages de l’ouvrage, c’est-à-dire la porte Impériale (Balatkapi) proche du port des Blachemes (voir Pachymérès, Π, p. 46915), et s’il n’a pas plutôt en vue la porte Impériale (Topkapi) de l’Acropole, qui constitue un point de départ vers le large à la sortie de la Come d’Or. Sur les deux portes, voir Janin, Constantinople byzantine, p. 288 et 294. 28. L’Épiphanie, ou fête des Lumières, est célébrée le 6 janvier (de l’année 1305 ici). 29. L’historien mentionne déjà plus haut (XII, 11), peut-être d’ailleurs en prévision de l’anec dote qu’il rapporte ici, que Berenguer d’Entença avait revêtu ce manteau d’apparat qu’est le scara mange. Le geste de dérision qu’il accomplit n’éclaire pas sur la forme du vêtement : tout au plus pourrait-il suggérer que le manteau était muni d'un capuchon, qui pouvait servir à puiser l’eau.
RELATIONS HISTORIQUES, ΧΠ, 14-15
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άπράκτους άποπέμπει, όλίγιστόν τι δούναι πρός όπερ έζήΐτουν, πολύ καθ’ Β 503 αύτό97 ον98, έτοίμως καθυπισχνούμενος, αν τέως περώεν καί έκδουλεύοιεν ·
μηδέ γάρ πάντων χρήζειν, άλλά καί ταΰτα ποιεϊν τής πρός99 τόν γαμβρόν
μόνης ένεκα χάριτος. ιε'. Άπόδρασις τοΰ μεγάλου δουκός Μπυριγερίου Τέντζα.
5
Τόν δέ Μπυριγέριον μέγαν δοΰκα καί λίαν έντεΰθεν έκθηριοϊ, ώς έδοξεν1,
εϊπερ2 ούδένας μέν έκείνους καί ύπό3 μηδένα τό γένος γεγονότας δεξάμενος τοσούτοις4 ήγαλλε, τοΰτο μέν έκών, τοΰτο δ’ άκων, αυτός δέ, τοιοΰτος ών καί
τοιούτους άγων, μή ότι γε μηδ’ έγγύς τούτων, άλλά5 μηδέ τό πολλοστόν σχεϊν ήλπίκει έξ ών ήκουεν. Όθεν καί άπεντεΰθεν έρραστωνεύθη καί πρός ίο τάς ναΰς έβλεψε. Καί οί6 τά μέν τοΰ βασιλέως ύστερα πάντ’ ήσαν τών βου
λευμάτων ών αυτός είχε, κρούσασθαι δέ7, τό τοΰ λόγου(33), πρύμναν καί
ύποστρέφειν έγνωστο. Κάκεϊνος μέν, άπάρας τών κατά τάς Βλαχέρνας όρμων, έπί τής πύλης τής Βασιλικής έκπεπλεύκει8, άλύων οϊον9 καί τώ γνωσιμαχοΰντι παρεοικώς, παρακατέχων μέν τά τοΰ άξιώματος σύμβολα, παρα- 15 κατέχων10 δέ καί I βασιλικά χρυσά τε καί άργυρό έκπώματα περί που τριά- β 504 κοντά, οϊς δή τή προτεραίμ βασιλεύς, έδέσματα πέμπων, έγέραιρε. Βασιλεύς δέ, ούκ εύθύς πιστεύσας, όμως συχνούς άποστέλλων, έπί τήν
έορτήν τών Φώτων έκάλει, μετά τών συνήθων παρασήμων τή γερουσίμ συνεορτάσοντα.
Καί οί
μέν έκάλουν,
ό
δέ, συχνόν μυκτήρα σφίσιν 20
έμφαίνων, ώς καί οίον κάδδω τφ σκαραμαγκίω κατά θαλάσσης έπί γέλωτι χράσθαι, άπέπεμπε. Καί τότε δήλος ήν τά τοΰ βασιλέως άποστραφείς καί γε μεμνημένος, εί καί μή τών οϊκοι, άλλ’ ούν τής πρός τόν φίλον υποστροφής. Κάκεϊνος μέν ταΰτα ήμέραις όλαις τρισί καί νυξίν ϊσαις, παρυποκλέπτων11
τήν έκπλευσιν, άνταποστείλας καί τά έκπώματα · τών τινες δέ Μονεμβα- 25
σιωτών βασιλικών κατά θάλατταν δουλευτών, έπεί καί σφών τριήρη παρακατεϊχεν έκεϊνος μισθώσας, ώρμων έπεισπεσεϊν έξαίφνης, καί τοΰτο12 μέν
έκεϊνον τής πρός βασιλέα χλεύης άμύνασθαι, τοΰτο δέ καί έαυτοϊς σφίσι τήν ναΰν άνασώσασθαι. Βασιλεύς δέ, εϊτε διά τούς όρκους καί έτι έλπίζων τήν έκείνου μεταβολήν, εϊτε καί τι τών άνηκέστων ύπονοών συμβήσεσθαι, 30
(33) Leutsch, Π, ρ. 623 η° 77 ; Karathanasis, ρ. 90 η° 175. 97 καθ’ αύτό : καθ’ αύτό Poss. κατ’ αύτό Bekk. 98 δν : Ôv A Poss. 99 πρός : περί C 1 εδοξεν : έδιξεν C 2 εϊπερ : om. Poss. εί Bekk. 3 ύπό : ύπέρ Bekk. 4 τοσούτοις : τόσοις Β 5 άλλα om. Β edd. 6 ώς ante oi add. edd. 7 δέ : δή edd. 8 έκπεπλεύκει : έπεπλεύκει Β edd. 9 οίον om. C 10 παρακατέχων: παρατέχων Β 11 παρυποκλέπτων : -έπων C 12 τούτο : τούτον Α τούτων Β
30. C’est-à-dire Frédéric II de Sicile (XII, 12). 31. L’historien n’indique pas l’importance de la flotte de Berenguer d’Entença. qui avait en location un navire appartenant à des marins de Monembasie, le port de la côte orientale du Pélo ponnèse.
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GEORGES PACHYMÉRÈS
une chose funeste, soit par équité, l’empereur refusa. Il semble pourtant qu’il refusa surtout par équité et indulgence, brisant un peu la parfaite rigueur aux dépens de la stricte justice32. Ce qui s’impose plutôt envers les vrais sujets, il n’hésitait vraiment pas à l’accorder aux purs adversaires, de manière donc à écarter de sa personne tout blâme en la matière. Berenguer vécut sur mer tous ces jours ; mais une nuit, trouvant un vent favorable, il apparut tout entier comme un bæuf qui part dans la forêt33 et il alla droit sur les Catalans de Kallioupolis. Alors l’empereur reconnut avoir été manifestement berné et ne tint plus pour sûres les assurances de son gam bros34 : on apprenait que celui-ci non plus ne se tenait pas tranquille, mais que tantôt il entourait d’un fossé Kallioupolis, tantôt il fabriquait des chaînes de fer, tantôt il égorgeait des bêtes et entassait dans les bateaux des conserves de viande, tantôt il collectait une quantité immense de blé et préparait des biscuits, sans compter qu’il traitait les affaires de manière plus imposante et que, d’après de nombreux signes, il se disposait visiblement à la dissidence, même s’il ne voulait pas le montrer. 16. Mission envoyée par l’empereur auprès de l’ancien grand duc et promesse
de lui donner la dignité de césar. Voulant à la fois l’éprouver et le gagner, l’empereur envoya en effet le grand archonte, qui était Maroulès35, pour le convoquer, lui aussi bien que sa sæur, en mettant en avant le défilé des Lumières36. Mais celle-ci prétexta la maladie et son incapacité, tandis que celui-ci refusait publiquement et restait indifférent à la convocation ; il mettait en avant la situation des Catalans et réclamait les soldes, de peur qu’il ne goûte lui aussi, comme il disait, à leurs méfaits. L’em pereur apprit cela et à nouveau il envoya lui demander en retour de passer en Orient, une fois qu’il aurait reçu non pas tout ce qu’il demandait, mais une somme suffisante. Comme à nouveau Roger s’entourait de prétextes et qu’il voulait hiverner en Occident, puisqu’il avait en abondance le nécessaire sur place, l’empereur voulut dès lors éviter leur révolte, qu’il soupçonnait, et il renonça à le convoquer à nouveau, sachant en effet qu’il ne le persuaderait pas, mais il essaya, en envoyant de nombreux émissaires, de se concilier cet homme que, d’après les apparences, on savait faire le plus grand cas, dans son propre intérêt, des commandements de l’empereur : il lui proposait la dignité impériale de césar et il lui livrait aussi toute la région d’Orient, sauf les places célèbres, 32. Le mot « équité » désigne une justice adaptée aux circonstances. L’équité n’est pas l’appli cation de la stricte justice générale, mais un aménagement du droit en fonction d’un cas particulier. Aristote (Éthique à Nicomaque, 5, 10) définit l’équité comme une « correction de la loi » (έπανόρθωμα νόμου). 33. Comme l’indique une scholie au passage de Théocrite (« le bæuf est lâché dans la forêt »), le proverbe s’applique à ceux qui partent pour ne plus revenir. 34. C’est-à-dire Roger de Flor, son neveu par alliance (XI, 12). 35. Le grand archonte Maroulès, qui est sans doute identique à Phôkas Maroulès, était bien connu de Roger de Flor pour avoir commandé un détachement grec en 1304 sous ses ordres (XI, 21). 36. Le Pseudo-Kodinos (Verpeaux, p. 226-227) décrit les cérémonies liturgico-auliques qui se déroulaient à la fête des Lumières (Épiphanie). La sæur d’Andronic Π, Irène Palaiologina, se trou vait à Kallioupolis auprès de sa fille et de son gendre, Roger de Flor (XI, 12).
RELATIONS HISTORIQUES, ΧΠ, 15-16
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εϊτε μήν καί κατ’ έπιείκειαν, ούκ ήφίει13. Έδόκει δ’ όμως14 τό πλεϊστον I μή β 505
έφιέναι κατά το επιεικές τε και σύγγνωμον, τοΰ τελέοο15 και ακριβούς τι παρά δίκην τήν ορθήν™16 παραθραύων · ô δή τοϊς καθαρώς ύπηκόοις καί μάλλον χρεών, ό δέ καί τοϊς άκριβώς άντιπάλοις άπονέμειν ούμενοΰν17 ού κατώκνει, ώς αν ούν έξ έαυτοϋ άποτριβόμενος τό έπίμωμον έπί τοϊς τοιούτοις. 5
Ό δέ, πάσας ήμέρας έκείνας θαλασσαυλών, έπεί νύξ ήν, τυχών έπιφόρου τοΰ πνεύματος, όλος βοΰς αν’ ίίλαν(35) έφαίνετο βαίνων καί τών κατά τήν Καλλίου18 Κατελάνων εύθύ ϊετο. Τότε δή τότε καί βασιλεύς έγνω προφανώς
χλευασθείς καί τά κατά τόν γαμβρόν άσφαλώς ούκ είχε πιστά, έπεί μηδέ
έκεϊνος ήρεμών ήκούετο, άλλά19 νΰν μέν τήν Καλλίου ταφρεύων20, νΰν δέ
ίο
σιδηρά δεσμά κόπτων, νΰν δ’ ϊερεύων ζφα καί ταρίχη κρεών ταϊς ναυσίν
ένσωρεύων, νΰν 21 άπειρον πλήθος σίτου συλλέγων καί μάζας ένσκευαζόμενος, κάπί τούτοις μεγαλειότερον τών πραγμάτων έχόμενος καί δήλος ών έκ πολλών τά τών άποστατών μεταχειριζόμενος, καν ούκ ήβού
λετο δείκνυσθαι.
15
ις'. Αποστολή τοΰ βασιλέως πρός τόν άπό μεγάλων δουκών22 καί έπαγγελίαι
τοΰ καισαρικού άξιώματος. Καί γάρ άμα μέν βασιλεύς δοκιμάζων έκεϊνον, άμα δέ καί ύποποιούμενος, τόν μέγαν άρχοντα πέμπων, δς ήν ό Μαρούλης23, ώς μέν έκεϊνον, ώς δέ τήν I αύταδέλφην μετεκαλεϊτο, τήν κατά τά Φώτα προτείνων προέλευσιν. β 506 Άλλ’ ή μέν έσκήπτετο νόσον καί τό μή δύνασθαι, ό δέ προφανώς άπέλεγε
καί ήφροντίστει24 πρός τήν μετάκλησιν, τά τών Κατελάνων δέ προΰτεινε καί τάς μισθοφορίας άπήτει, μήπως έπαύρη25 καί αύτός, λέγων, τών άπ’ έκείνων κακών. Ταΰτ’ ήκουε βασιλεύς καί αύθις άντέπεμπεν άξιών,
λαβόντα ούχ δσον έζήτει, άλλά τό ικανόν, έκπεράν κατ’ άνατολήν. Ώς δέ 25 καί αύθις26 προφάσεις κύκλω περιεβάλλετο καί ώς διαχειμεριοΰν27 κατά δύσιν βούλοιτο, εύπορών28 αύτοϋ τών έπιτηδείων, έντεΰθεν βασιλεύς, τήν έκείνων έπισύστασιν ήν29 ύπώπτευεν έκτρεπόμενος, τοΰ μέν καλεϊν καί αύθις άπέσχετο — ήδει γάρ ού πείσων —, αύτόν30 δ’ έκ τών είκότων έγνω-
σμένον τήν τών ίδιων θεραπείαν τών βασιλικών έντολών περί πλείστου 30
ποιούμενον, συχνούς πέμπων, προσποιεϊν έαυτώ έπειράτο, προτεινόμενος
μέν βασιλικόν άξίωμα τό τοΰ καίσαρος, παραδιδούς δέ καί πάσαν χώραν άνατολής, πλήν τών περιφανών πολισμάτων, καί αύτοκράτορα στρατηγόν31
(34) Platon, Lois, 6, 757 d-e. 051 Théocrite, Idylles, 14, 43.
13 ήφίει : ήφήει Poss. έφίει Bekk. 14 δ’ όμως : δέ C 15 τελέου : τ’ έλέου Β edd. 16 όρθήν : όργήν C 17 ούμενοΰν correxi : ούμενοΰν ABC edd. 18 Καλλίου : καλίου Α 19 άλλα : άλα Α 20 ταφρεύων : τραφεύων ΑΒ 21 δ’ addidi 22 μεγάλων δουκών : μεγάλου δουκός Α (?) Β 23 Μαρούλης : μαρούλιος AC 24 ήφροντίστει : έφροντίσει Α 25 έπαύρη : -ει Poss. -οι Bekk. 26 αύθις om. edd. 27 ού ante διαχειμεριοΰν add. edd. 28 εύπορων : άπορων edd. 29 ήν : ήν A Poss. 30 αύτόν : -où ΑΒ 31 στρατηγόν : -ιγόν Α
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et promettait de l’établir général en chef. Mais il affirmait qu’il prendrait aussi le soin convenable de son armée, en argent et en frais, si seulement il avait la garantie qu’ils seraient bienveillants pour les affaires de l’empire. Il promit que, aussitôt qu’ils auraient passé en Orient, il leur donnerait vingt mille nomismata d’or et trois cent mille modioi locaux de blé et qu’il ne cesserait plus à l’avenir de prendre d’eux à nouveau le soin convenable37. Voilà ce que de nombreux envoyés firent savoir ; ils confièrent la plupart de ces propos à la sæur de l’empereur, qui était encore présente là-bas38, surtout qu’on annonçait, à propos de Philadelphie, la nouvelle qu’on touchait jus qu’aux cadavres à cause de la disette et du siège39. Mais de ce côté on n’enten dait parler de rien d’autre que des soldes, et que Roger ne pouvait retenir et juguler la foule, qui est incoercible, et que, si on ne versait pas la somme récla mée, même lui ne serait pas en sécurité, d’autant plus qu’il se glorifiait de sa dignité. En tenant ces propos, il montrait qu’il était attaché à ces gens et plus intraitable qu’une bête sauvage, si quelqu’un entreprenait de le dissuader, car la source de sa pensée n’était pas encore absolument disposée à prendre la place qui convient aux sujets. Comme donc là-dessus de nombreux émissaires étaient envoyés et qu’il fallait dès lors envoyer des mandataires, personne ne convenait mieux pour cette mission que Kanabourios, le serviteur familier de la femme d’Asen40. Kanabourios se rendit souvent de là-bas à ici et d’ici à là-bas, et fina lement il affirma que, concernant les points sur lesquels l’empereur ordonnait de demander des garanties sûres, il avait son accord : Roger prêterait lui-même le seraient mutuel au représentant du mandant, et les serments se feraient en présence de l’icône vénérable de la mère de Dieu. 17. Serments de l’empereur à celui qu’il nomma césar, et ses missions.
Comme l’empereur avait aussitôt consenti à leur envoyer aussi et à recevoir d’eux en retour un message, surtout qu’on annonçait que le frère bâtard de Fré déric naviguait avec treize bateaux, faisait des incursions dans certaines îles et les mettait à mal avec force41, on procède aux serments et on envoie Théodore Choumnos, qui était porteur des insignes mêmes du césar, du chrysobulle de garantie et de trente mille nomismata d’or42. Le blé avait été préparé, comme 37. Les promesses de l’empereur devaient être réalisées et garanties par un chrysobulle (XII, 17) : collation de la dignité de césar, attribution des provinces asiatiques de l’empire à l’exception des places fortes, titre de général en chef, donation de 20 000 nomismata d’or et de 300 000 modioi locaux de blé. 38. Irène Palaiologina, la belle-mère de Roger de Flor. 39. Philadelphie subissait à nouveau le siège d "Alishir, contre lequel Andronic II fit vainement appel au khan Ghazan (XII, 1). L’empereur espérait sans doute que Roger de Flor renouvellerait, en faveur de Philadelphie, son exploit de 1304 à Aulax (XI, 23). La consommation de chair humaine était une conséquence inévitable des sièges interminables ; elle est signifiée habituelle ment dans l’Histoire par une expression moins brutale qu’ici : « toucher aux choses défendues » (τών άπηγορευμένων απτεσθαι : Pachymérès, Π, p. 59712'1318). 40. Kanabourios est déjà mentionné plus haut au service d’Irène Palaiologina, la veuve de Jean Asen et la belle-mère de Roger de Flor (XI, 24). 41. L’arrivée imminente de Sancho d’Aragon, demi-frère de Frédéric II de Sicile, est déjà annoncée plus haut (XII, 6), et la présence effective de sa flotte est signalée plus bas (XII, 22). Le nombre des bateaux varie d’un passage à l’autre : treize ici, douze plus haut (XII, 6). Un autre document mentionne « dix galées » (Rubiô t Lluch, Diplomatari, p. 1722, 185).
RELATIONS HISTORIQUES, XII, 16-17
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καθισιάν ύπισχνούμενος. Άλλα καί τώ ύπ’ αύτόν λαώ τά είκότα έλεγε
πολυωρείν καί χρήμασι καί δαπάναις, εί μόνον τά πιστά σχοίη ώς εύνοοίεν τοϊς τής βασιλείας πράγμασιν. Αύτίκα δέ διαπεραιουΙμένους έπ’ άνατολής, Β 507
είκοσι χιλιάσι χρυσίου καί τριακοσίοις χιλιάδων μοδίοις τοπικοίς σίτου δωρείσθαι καθυπισχνείτο, καί τοΰ λοιπού μηδέν άνείναι καί αύθις τά 5
είκότα πολυωρείν. Ταΰτα συχνοί πεμπόμενοι παρεδήλουν καί τούτων προσανετίθουν τά πλεϊστα τή τοΰ βασιλέως άδελφή, έκεϊσε καί έτι παρούση, καί μάλλον ότι καί αί περί Φιλαδέλφειας πύστεις μέχρι καί τών32 νεκρών έξ ένδειας καί τοΰ
πολιορκεϊσθαι απτεσθαι33 κατηγγέλλοντο. Ούδέν δ’ έκεΐθεν άλλο ήκούετο ή
ίο
αί μισθοφορίαι, καί ώς τό πλήθος, άκάθεκτον ον, αύτός κατέχειν καί άγχειν
ού δύναται, καί ώς, εί μή δοθείη τό άπαιτούμενον, ούδ’ αύτός έν άσφαλεϊ έσται, καί μάλλον δσω τοϊς άξιώμασιν ύπερηφανεύοιτο. Ταΰτα λέγων, δήλος
ήν έκείνοις προσκείμενος καί θηρίου34 δυσμεταχειριστότερον(36) έχων, ήν τις
μεταπείθειν έπιχειροίη, διά τήν πηγήν τοΰ φρονεϊν πάντως μήπω κατηρτυ-
15
μένην είς ύπηκόοις πρέπουσαν τάξιν. Ώς γοΰν συχνοί έπί τούτοις έπέμποντο,
έδει δέ κάκεϊθεν τούς μηνύτορας I πέμπεσθαι, ούδείς ήν πρός ταΰθ’ έτερος εί Β 508
μή ό οίκείως έξυπηρετών τή τοΰ Άσάν Καναβούριος35, ος καί, έπεί πολλάκις έκεΐθεν ώδε κάντεΰθεν έκεϊ παραγένοιτο, τέλος άσφαλεϊς έφ’ οίς προσέταττε βασιλεύς τάς πίστεις ζητεϊν έφειμένον έλεγεν έχειν, αύτόν δ’ έκεϊνον τήν 20
άντωμοσίαν παρέχειν έπί προσώπω36 τοΰ άποστείλαντος, γενέσθαι δέ καί37 τάς δρκωμοσίας έπί παρουσία τής τιμίας είκόνος τής θεομήτορος.
ιζ'. "Ορκοι τοΰ βασιλέως πρός τόν δν καίσαρα καθίστα καί άποστολαί. Έφ’ οίς αύτίκα τοΰ βασιλέως κατανεύσαντος, καί μάλλον δτι καί δ τοΰ
Θευδερίχου άδελφός έκ νοθείας έν ναυσί τρισκαίδεκα38 περιπλέειν ήγγέλ- 25 λετο καί τινας κατατρέχειν39 τών νήσων καί άνά κράτος κακοΰν, πέμπειν τε καί πρός έκείνους καί αύθις παρ’ έκείνων40 λαμβάνειν μηνύματα, τελούνται
μέν οί41 δρκοι, πέμπεται δέ καί δ Χοΰμνος Θεόδωρος, αύτά τε τά τοΰ καίσα-
(36> Cf. Platon, Lois, 7, 808 d.
32 τών : του ΑΒ 33 δπτεσθαι : δψασθαι Β edd. 34 θηρίου : θυρίον Α θηρίον Β 35 Καναβούριος : Καννα- Β edd. 36 προσώπω : -ου Β edd. 37 καί om. C 38 τρισκαίδεκα : τρεισκ- Β edd. 39 κα]τα[τρέχειν om. Β 40 αύθις παρ’ έκείνων om. C 41 oî om. Β edd. 42. DOloer, Regesten, n° 2277 (février 1305). Si les deux parties prêtèrent le serment mutuel, la convention ne fut cependant pas exécutée sur le moment, mais plus tard (XII, 22). Elle reprenait les promesses faites par l’empereur (XII, 16), qui augmentait même sa contribution financière et la portait à 30 000 nomismata d’or au lieu des 20 000 promis. Sur la dignité de césar (3e rang dans la hiérarchie aulique), voir Guilland, OCP 13, 1947, p. 168-194 = Recherches, I, p. 25-43 (notice de Roger de Flor, p. 34). Théodore Choumnos (PLP, n° 30948), l’émissaire de l’empereur, n’est pas mentionné ailleurs dans l’Histoire ; il était le frère de Nicéphore Choumnos, préposé au caniclée et médiateur (ou mésazôn) de l’empereur (VIII, 32).
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on l’espérait, grâce à une collecte. Sinon, il était convenu de collecter la portion manquante, pour que, dès la réception du blé, ils passent en Orient. Quant à Choumnos, il se défiait de l’attitude qu’aurait envers lui celui qui était promu césar, surtout qu’il était le frère du préposé au caniclée, contre lequel Roger méditait de mener, s’il le pouvait, nombre de coups, comme on l’entendait dire : car celui-ci jouissait de tant et tant de biens, tandis que l’armée qui était sous son commandement était privée des justes soldes43. Par précaution il envoie au préalable Kanabourios auprès de la soeur de l’empereur44, tant pour exposer l’action en cours que pour lui faire connaître en retour l’état des affaires là-bas. Il avança ensuite lui-même à pas lents ; mais il n’avait pas encore atteint Branchialion45 qu’on lui communique de là-bas un message plein de mauvais soupçons : l’Italien n’accepterait peut-être pas la dignité à cause de l’irritation qu’on soupçonnait chez les hommes qu’il commandait, si on ne leur fournissait pas la solde ; si celui-ci se présentait vraiment pour apporter l’or, il y avait à craindre qu’on ne lui arrache aussitôt l’or et qu’on ne maltraite aussi celui qui l’apportait. C’est pourquoi, informé de ces bruits, Choumnos s’en ferme au plus vite dans la forteresse de Tzimpè46 ; il y séjourne durant plusieurs jours et, comme il ne recevait de leur part aucune nouvelle favorable, mais qu’il y avait plutôt danger pour lui que certains d’entre eux ne se précipitent pour arracher l’or, outre le fait de lui infliger le pire traitement, il reprend ce qu’il apportait et revient vers l’empereur sans avoir rien fait. Choumnos rentre ainsi au plus vite. Quant à Roger, il apprit d’abord47 quelle était la situation à Chios : il se souciait en effet de l’île, parce qu’il espérait l’avoir ; il apprit donc que les Perses, utilisant environ trente bateaux, dévas taient la région, et il envoya en hâte du secours. Les habitants de Chios, sauf ceux qui étaient confinés dans la forteresse locale, périrent en masse ; d’autres, qui avaient embarqué enfants, femmes et biens sur quarante cargos et qui navi guaient devant Skyros, firent naufrage48. 18. Harangue de l’Italien Roger, devenu peu après césar, aux hommes réunis.
Ensuite il rassembla en nombre les hommes les plus éminents de chaque région, il se tint bien en vue au dehors de la forteresse de Kallioupolis et il pro nonça une harangue longue et hardie avec un air farouche : il recensa ses actions depuis le tout début, imputa à l’empereur les causes de leurs difficultés, 43. L’historien a rapporté plus haut que Nicéphore Choumnos possédait une fortune considé rable (X, 7). 44. Kanabourios, le serviteur d’Irène Palaiologina, servit d’intermédiaire entre l’empereur et Roger de Flor pour la mise au point de l’accord (XII, 16). 45. Cité dans la Partitio Romaniae sous la forme Brachiali ( A. Carile, Studi veneziani 7, 1965, p. 2I939, 251), le lieu-dit Branchialion, qui est mentionné à nouveau plus bas (XII, 30 ; XIII, 18), n’est pas localisé de manière certaine ; il se trouve en Chersonèse de Thrace, entre Kallioupolis et Hexamilion. 46. La forteresse de Tzimpè (plus habituellement Tzympè) se trouve près de Kallioupolis ; voir Samothrakès, Lexikon, p. 515. 47. A cet adverbe de temps fait pendant le premier mot du chapitre suivant. 48. Skyros appartient au groupe des Sporades du Nord, au nord-ouest de l’île de Chios, mena cée elle aussi par les Turcs depuis plusieurs années déjà (X, 29) et que Roger de Flor avait pillée l'année précédente (XI, 26).
RELATIONS HISTORIQUES, XII, 17-18
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ρος σύμβολα φέρων καί τάς χρυσοβουλλείους πίστεις καί νομίσματα χρυσίνων χιλιάδας τριάκοντα. Τά δέ τοΰ σίτου προηυτρεπισμένα ην, ώς ήλπίζετο, έκ συναγωγής. Εί δ’ ούν, άλλά καί τό λεΐπον συνάγεσθαι ώριστο
έπί τφ άμα σφάς δεξαμένους πέραν κατ’ άνατολήν. Ό μέντοι γε Χοΰμνος,
διαπιστών όπως αυτφ προσενεχθείη ό εις καίσαρα προβαλλόμενος, I καί Β 509 μάλλον ότι άδελφός ήν τοΰ έπί τοΰ κανικλείου, καθ’ ού πόλλ’ άττα έκεϊνος, εί δύναιτο, ώδινεν, ώς ήκούετο, εί, αύτοΰ τόσων εΰποροΰντος καί τόσων, τό
ύπ’ έκεϊνον στρατιωτικόν τών δικαίων μισθωμάτων στερίσκοιτο, κατά τινα πρόνοιαν πρός τήν αύταδέλφην τοΰ βασιλέως προαποστέλλει42 τόν Κανα-
βούριον43, άμα μέν δηλώσοντα τά πραττόμενα, άμα δ’ αύθις δηλοποιήσοντά ίο
οί τήν τών έκεϊ πραγμάτων διάθεσιν. Αύτός δέ σχολαίω ποδί κατόπιν προσήλαυνεν · οΰπω δέ τό Βραγχιάλιον πεφθάκει, καί δηλοΰταί οί έκεϊθεν
μέστ’ άττα44 υποψιών μηνύματα, ώς μή προσησομένου τάχα τοΰ Ιταλού τό άξίωμα διά τόν έκ τών άγομένων ύπονοούμενον, ήν μή γε τοϊς μισθώμασιν
ίκανοϊντο, παροργισμόν · κάν φανείη πάντως ούτος χρυσίον έπιφερόμενος,
15
δέος μή 45, άφελόμενος αύτίκα τοΰτο, κακόν τι καί τόν άγοντα δράσειε. Διά ταϋτα, μαθών τούς λόγους, ή46 τάχους είχε, τώ φρουρίω τή Τζίμπη έγκα-
ταβύεται · καί έφ’ ήμέραις έκεϊ διάγων, έπεί ούδέν προσηνές άπ’ έκείνων ήκούετο, μάλλον μέν ούν καί δέος οί ήν μή έπεισπεσόντες τινες έκείνων, πρός τώ δράσαι τοΰτον τά πάνδεινα, τό χρυσίον άφέλωνται47, λαβών αύθις 20
τά48 έπιφερόμενα, άπρακτος πρός βασιλέα υποστρέφει. I
Β 510
Καί ό μέν ουτω τήν ταχίστην έπάνεισιν · έκεϊνος δέ, πρώτον μέν μαθών
περί τής Χίου — έμελε49 γάρ οί τής νήσου, ώς καί ταύτην έχειν έλπίζοντι —, μαθών τοίνυν ώς Πέρσαι, ναυσί χρησάμενοι περί που τριάκοντα, τόν τόπον ήρήμουν, πέμψας προσαμύνειν ήπείγετο. Καί50 Χϊοι51, πλήν τών παραβυ- 25
σθέντων τώ έκεϊ φρουρίω, παμπληθείς άπώλοντο · καί άλλοι, φορτηγοϊς τεσ
σαράκοντα παϊδας καί γυναίκας καί πλοΰτον ένθέμενοι καί περί που τήν Σκόρον πλέοντες, έναυάγησαν.
ιη'. Δημηγορία πρός τούς συνειλεγμένους52 τοΰ Ίταλοΰ53 'Ροντζερίου54 καί μετ’ όλίγον καίσαρος55. 30 Εϊτα λαόν άθροίσας τούς έξ έκάστης χώρας έμφανεστέρους καί σταθείς
προφανώς έξω που φρουρίου Καλλιουπόλεως, πόλλ’ άττα καί τολμηρά μετ’ έμβριθοΰς έδημηγόρει τοΰ σχήματος56, άρχής άπ’ άκρης τά καθ’ αύτόν
συνιστών καί τάς αιτίας τών δυσχερών σφίσιν έπάγων τώ βασιλεϊ, όπως τε γένοιτο57 τήν άρχήν καί όπως τραφείη διεξερχόμενος, καί ώς πολλοϊς δια- 35
42 προαποστέλλει : -οι Β Poss. 43 Καναβούριον : καννα- Β 44 μέστ’ αττα : μέγιστ’ άττα C (post corr.) edd. 45 τις addidi 46 ή : ή ΑΒ Poss. 47 άφέλωνται (post corr. A) : -ονται A (ante corr.) BC edd. 48 τα om. edd. 49 έμελε : έμελλε B 50 Καί corr. edd. : καν ABC 51 Χϊοι : χίη B 52 συνειλεγμένους : συνηλ- C 53 Ιταλού : Ιταλικού B 54 'Ροντζερίου correxi : βουντζέρη (-ι Β) ABC 55 καίσαρος μετ’ όλίγον transp. ΑΒ 56 σχήματος : σχίματος A ante corr. C σχίσματος post corr. C 57 γένοιτο : γένοιτο A
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GEORGES PACHYMÉRÈS
en racontant quels furent ses débuts et comment il fut élevé, qu’il survécut à beaucoup en s’alliant aux uns et en combattant au contraire les autres, com ment, grâce au poids de la chance et à une activité assidue, il évita de donner aux gens qu’il allait secourir l’occasion de se reprocher à eux-mêmes leur appel et parut priver au contraire d’un concours important ceux dont il se séparait. Il raconta aussi son activité en Sicile : après une longue guerre et une fois la paix survenue dans l’île, lui qui était habitué à mener des entreprises guerrières, il allait envoyer des émissaires à l’empereur et il demanda, si celui-ci le voulait, à secourir son pays en danger ; il fut précisément agréé aussitôt et honoré d’une lettre impériale, qui accordait une alliance matrimoniale avec les personnes du sang et la dignité de grand duc49 ; ensuite il allait emmener un petit nombre d’hommes, c’est-à-dire autant que l’empereur en convoquait dans sa lettre50 ; il souffrit beaucoup en Orient, même s’il ne combattait pas les Perses, qui étaient retenus par la peur, mais bien Attaleiôtès51 ; il perdit un grand nombre d’hommes valeureux, lorsque celui-ci entreprit de l’attaquer comme un adver saire ; contre cet homme, rangé autrefois parmi les sujets de l’empereur et révolté désormais, il ne ménagea pas ses attaques ; finalement, alors qu’il allait prendre la forteresse, il reçut une lettre de l’empereur, qui interdisait à dessein la prise de la ville, car la lettre les pressait de traverser l’Hellespont, en assurant qu’à l’instant même les chevaux et toutes les ressources et les soldes seraient prêts, pour qu’ils se rendent en Mysie auprès de l’empereur Michel, sans aucun retard52 ; dès leur arrivée, ils traversèrent et, à cause du retard des soldes, ils accomplirent ceci et cela. En tenant ces propos, le barbare rendait l’empereur responsable, en prétex tant que toutes leurs souffrances venaient de là, et il prenait là-dessus un air fier et digne : si quelque chose de fâcheux était arrivé, il l’attribuait à une cause logique et, pour ce qui était reproché aux Italiens à cause de leur véhémence habituelle, il le ramenait à des prétextes imputables à l’empereur et il exonérait d’un juste blâme les auteurs de ces actions. Finalement il ajouta aussi qu’ils n’abusaient nullement, mais que, privés de leurs salaires, ils dérobaient par nécessité, en dévastant le pays, et qu’il entendait dire que de son côté l’empe reur Michel, qui avait autour de lui des forces romaines, voulait marcher contre eux à cause de leurs abus ; il assurait que, à cause des serments qui le liaient à l’empire, il s’approcherait de lui à pied et à genoux jusqu’à quarante pas, mais qu’à partir de là il s’inquiéterait de son propre salut et de celui des siens : s’il tombait lui-même, il tomberait ; si c’était celui-là53, il accepterait le destin ; dès lors ils ne devraient plus s’inquiéter du maître, parce qu’il était nécessaire que les vivants se défendent et ne fassent pas naufrage au port, pour avoir renoncé à être vigilants pour leur salut. En avançant avec insolence ces affirmations et
49. Voir ci-dessus, XI, 12-13. 50. La controverse concernant le surnombre des effectifs catalans rejaillit constamment ; voir la première note concernant la Compagnie catalane (XI, 12). 51. Voir ci-dessus, XI, 26 ; XII, 3. 52. Voir ci-dessus, XI, 31 ; XII, 3. Le mot Mysie désigne ici la Bulgarie, la Mysie d’Europe. 53. C’est-a-dire l’empereur Michel IX.
RELATIONS HISTORIQUES, XII, 18
559
γέγονε, τοϊς μέν συμμάχων, τοϊς δ’ αύ πολέμων, καί όπως τύχης βοπή(37> καί
διηνεκεϊ άσχολίςι, οίς μέν συμμαχήσων έπισταίη, ού σφίσιν αύτοϊς παρείχε τής μετακλήσεως μέμψασθαι, ών δ’ άποσταίη, μοίραν ού τήν τυχοΰσαν βοή θειας έδόκει προσαφαιρεϊσθαι. Διεξήει δέ καί τά κατά τήν58 Σικελίαν, καί ότι μετά χρόνιον πόλεμον, ειρήνης τοϊς59 έκεϊ ξυμβάσης, αύτός είθισμένον 5 έχων μελέταις άσχολεϊσθαι πολεμικαϊς, I πέμψοι60 τε πρός βασιλέα καί προσ- Β 511 αμΰναι τή χώρμ τούτου κινδυνευούση, εί καί αύτός βούλοιτο, άξιοίη, καί
μέντοι γε καί δεχθείη αύτίκα καί γραμμάτων άξιοϊτο61 βασιλικών, κήδος βραβευόντων62 έκ τών πρός αϊματος καί τό τοϋ μεγάλου δουκός άξίωμα, κάν τεΰθεν άξοι όλίγους ή όσους μετεκαλεϊτο63 γράφων ό βασιλεύς, καί πολλά ίο μέν πάθοι κατ’ άνατολήν, εί καί μή Πέρσαις, συσταλεΐσιν έκ δέους, άλλ’ ούν
τφ Άτταλειώτη μαχόμενος, καί πολλούς άποβάλοι64 γενναίους άνδρας, φ καί ώς άντιπάλω έπέχειν όρμωη, καί, ώς έν ύπηκόοις βασιλέως λογιζομένου
τό πάλαι καί άφηνιάσαντος ήδη, τών πρός έκεϊνον μή άφειδοίη65 άγώνων, καί τέλος έλθών τό πόλισμα παραστήσασθαι66,
βασιλικός έξεπίτηδες 15
διακωλύοντος τήν παράστασιν δέξαιτο συλλαβάς, έπισπευδούσας τήν τοΰ Ελλησπόντου διαπεραίωσιν, ώς αύτίκα έτοιμων δντων καί ϊππων καί πάσης
δαπάνης καί μισθωμάτων, έφ’ ω έπί Μυσίας πρός βασιλέα Μιχαήλ παραγένοιντο67, μηδέν προσαργήσαντες, οί δέ καί περαιωθεϊεν έπιστάντες καί, τών
μισθωμάτων ύπερτιΙθεμένων, τά καί τά πράξειαν.
Β 512
Καί ταΰτα λέγων, ό βάρβαρος προσήπτε τάς αιτίας τώ βασιλεΐ, ώς έκεϊθεν
τό παν παθόντων έκείνων, σοβαρευόμενος έπί τούτοις καί σεμνοποιούμενος, εϊ τί που καί γέγονε δυσχερές, είς αιτίαν άνάγων εύσχήμονα, καί ών τήν
αιτίαν είλήφεσαν Ιταλοί έξ άλαστορίας συνήθους, είς τήν άπό βασιλέως
πρόφασιν μεταφέρων, καί δικαίας τούς είργασμένους άπολύων μέμψεως. 25 Τέλος προσετίθει καί ώς68 ούδέν μέν αύτοί άδικοϊεν, άποστερούμενοι δέ τών μισθών, άφαρπάζοιεν κατ’ άνάγκην τήν χώραν κακοΰντες, τόν μέντοι γε
βασιλέα Μιχαήλ, δυνάμεις περί αύτόν έχοντα 'Ρωμαϊκάς, άκούειν κατ’ αύτών ίέναι ώς άδικούντων βούλεσθαι · ώ δή καί διά τούς όρκους οίς πρός τήν βασιλείαν έπώμοτος ήν, έπί πόδα καί γόνυ χωρήσειν μέχρι καί ές τεσ- 30
σαράκοντα ϊχνη διεβεβαίου, τούντεΰθεν δέ καί αύτω μελήσειν τής σωτηρίας αύτοϋ τε καί τών ιδίων · καν αύτός πίπτοι, πεσεϊται, κάν έκεϊνος, τό μόρσιμον δέξεται69 · καί τοΰ λοιποΰ μή χρήναι σφάς φροντίζειν περί κυρίου, ώς
άναγκαϊον ον άμύνεσθαι τούς ύπάρξαντας καί μή, καθυφεικότας70 τής ύπέρ τής σωτηρίας σπουδής, ναυαγεϊν έν λιμένι τού τώ παρόντι καιρφ πρέποντος. Présenté comme un adverbe adjectivé et employé, rarement il est vrai, dans certaines formules stéréotypées (voir Dèmètrakos, s.v.), le mot άπω est une apocope de άπωθεν. Il faut sans doute le maintenir ici et se garder de le corriger en άπό. Dans des expressions similaires, l’historien emploie, de préférence à άπό, les mots έξω ou nôppoj (voir p. 195M, 31918).
623
RELATIONS HISTORIQUES, XIII, 2
μάχης έπικεχείρηται · δεινά γάρ τά ξυγκείμενα άπρακτεϊν πείθειν78 καί τά δεινότατα πάσχοντας, καί πάσχουσιν έστι καταφυγή ή τών διομωμοσμένων
αιδώς, ήν τις καί μέμφοιτο.
Ύμϊν δέ δποι περιστήσεται τά τής τόλμης, ούκ εις μακράν, εί μή παύσεσθε79, εϊσεσθε. I Άλλ’ όμως χρή καί προαναστέλλειν λέγοντας · οΰτω γάρ Β 57
■”. αίζηός ΠΙ 2974. αιθήρ (ό) IV 66925. Αίθίοψ (δ) 19293' 20921 23525 2371·25 2414 7 243', Π 46523 4678, ΙΠ 6725 9914, IV 43115. αιθρία (ή) Π 35324. αίθριος — αίθριώτερος Π 35312. Αίκατερίνα (ή) ΠΙ 17110 219”, IV 4332. α’ικίζω I 871728, Π 40926 4312 50324, ΠΙ 2538, IV 3572 40723 5892. αίκισμός (ô) IV 3275. ΑΙλία (ή) Π 54520 547", IV 513” 6791. αίμα (τό) I 431 619 6334 7121 8522 8725 9727 1899 20916 27510, Π 43114 44711·12 479” 49121 49515 54913 56324 59714, III 321 6523·27 8713 955 9919 11535 227” 28514 IV 4 1 730 4616 46318 5 5 99 5 6514 5 7512 5914 68317 6 8919 69117. αίμόρροια (ή) IV 3275. Αίμος (ô) I H'7 1 95 24321 27723 2 79 ” 305', Π 41725 44127 45118 54524 ΠΙ 131 IV 445”27 4899 52728. αιμοχαρής ΠΙ 197, IV 59913. αίμωδιάω I 65’. ΑΙνείας (δ) IV 37128. αινέω Π 36330. αίνιγμα (τό) III 15326. αίνίττομαι I 8120, II 503”, IV 3733 46321*. Αϊνοθεν IV 35915 67320. Αίνος (ή) I 30729·31, IV 7019 70316 7116. αϊρεσις (ή) Il 48124 531' 609", ΙΠ 3521 3712 39 ” 45*2 10327 10718 11124·26 1139 115” 13717 1456, ιν 5138 52323 6259.
άθλιος - αΐωνίζω
79
αίρετιστής (ô) IV 43118 695'2. αίρετός IV 621’6. αίρέω I 52’ 724 4324 552 71102933 121’7 ι25“> 127'3 151" 1579 16932j*S 17325 17Q927 18112 19315 21316 22321 23718 249" 255'" 269’ 2711416 28316, II 3913 40923 42910 43918·26 4415 4533 4752 52766 543' 5531518 57124 Sg 29 III 512' 79" 817 99'4 1155 1272' 2O320 2358 23921 247’ 277’ 279*6 , ’ 379'0 381ιβ 401' 41517 44528 457" 489410 49724 5U7 5133 51527 °’ 14 54316 5874·11 591' 59515 6011 6194’·27 621'8 62314·31 645* 681" 6gr, 7fnll 71.2 — αίρετέος IV 61920 6218. αϊρω I 812’ 836 13715 16727 22524 229" 271 ‘2, II 43747 4633 47123 47ο14 ]18 53110 543" 6116 615’ 6492’, III 3517 6331 794 13926 2214 223' 2753ϋ, 355ΐ5 507ΐ4 6072. αίσθάνομαι I 1975 26514, II 32916 42514. αϊσθησις (ή) I 20526, ΠΙ 6529, IV 4492 4537 4572 631’ 6514 6718. αίσθητός 1207'. αίσχροκέρδεια (ή) IV 5094. αίσχρός II 4193, ΠΙ 161'. — α’ίσχιστος I 676 25710, IV 35725 421*8 52523 αίσχύνη (ή) II 4552 487” 5 1915 6496, IV 62116_ αισχύνω I 24512, Π 44717 52112 52927, ΠΙ 123’, IV 40726 439' 51326. αίτέω I 9921 21512, Π 39910 41514, ΠΙ 5128 5918 1133 19525, IV 5O718 54922 6756 αίτημα (τό) II 601'°, IV 41529. αϊτησις (ή) II 3712 60513, IV 42324. αίτια (ή) I 196·36 218 2527 274 3130 3526 3712 638 7315 753 25 7926 9361* 11723 1198 1559 159" 161125 163615 165' 167315 16926 2259 22715·20 2373 259724 26320 2932 29522 32318·23, Il 345'° 34710 355’ 3 5 98 18 27 32 36725 37322 3858 403” 40928 435” 4616 47113 47313 475" 47716 481’ 4838 4895 ’ 49114 4958 503912 52118 5452 57123 57526 577’ 581’ 59525 603’ 60517 6092424 619'4 62129 625726 63321 639'8” ΠΙ 3" 1325 232’·30 2 57·25 29’ 314·20 3311·25 37"·12·'8·25·27 4 15·8 436·7·’·20·2'·24 45 24·27 671’629 7329 9932 107613 1091023 11514 1252 127'·'° 13326 1352 149'8·2'·22·36 1 69 2 3 17 1751534 18111.17.31.33 1832128 1855 35 1877 19315 19921 24533 25714 2655 23 26728 2696 ’·27 2733 275’ 27731’ 279” 28330 2852 28735 3O1310 3052, IV 3075 32333·33 325” 3276 333710 33522 3654 373101631 3792228 3937 39931618 407222* 409" 43522 44524 44925 4513 45720 479’ 48123 49315 5056 51113 5131 5252 527’26 53918 54113 55734 55921·23·24 5612 5672 569’1220 5838 5855 5873 595” 60125 637’6 6394 6492 657” 66920 7098 71915. αίτίαμα (τό) I 7920, ΙΠ 16713 2712’ 273 ' 2892, IV 325” 331’ 583’ αίτιάομαι I 2713 6728 73'427 22723 237”, Π 47512 479' 52121 615' ΙΠ 3524 3713 45' 8916, IV 323” 353" 39523 451' 5O39 51316 615’ 62115 6957. αίτίασις (ή) ΙΙ51317. αίτιατός ΠΙ 1O923. αίτιος I 7529 1614·'3·20 29 1 23, II 4074 487” 49924 545'θ 5798 595is 6θ74 609ΐ5-ΐ5.ΐ5.ΐ7.23 63326 6517 665”, ni 4 1 4 5 8 4 3 4 5 717 26 45'8 1 0115 lO513.13.15.i6.17.i8.2o 10922 H35 12713
13115 1332324 14515 179'8 229'°, IV 4216 44721 529* 53335 50532 6ΐ933. αίφνηδόν IV 54315 5892 62523 65717 6655 29 69718. αίφνης I 175” 2073, II 66126, IV 337” 3596 64922 689*5 70320 αίφνίδιος I 1953 3075. αιχμαλωσία (ή) IV 32325 541 ’4. αιχμαλωτίζω IV 34130. αΙχμάλωτος I 291’°, II 4135, IV 36916 453" 6253* 669's 7]« αίψηρός Π 34927, IV 4013. αΐωνίζω II 32921.
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LE LEXIQUE GREC
αιώρα (ή) IV 45726 47928. αίωρέω II 5058, IV 4239 47317 47723 47918. Ακαθαρσία (ή) ΠΙ I8920. Ακάθαρτος I 12918. ακάθεκτος III 17320 22918, IV 55511 57116. Ακάθιστος (ή) II 33518. άκαινοτόμητος Π 49516. άκαιρία (ή) 163! 6724. ακαιρος I 7515 22515 307II 50311 54724, IV 46329. Ακάκιος (ô) II 5879, ΙΠ 5530. άκακος Π 61724 62913. άκακουργήτως IV 62522. Ακάλυπτος Π 3992*. άκαλυφής Π 65127. άκάλυφος Π 3993. άκανόνιστος ΙΠ 19328 20913. Άκαπνίου (ή μονή του -) I 4723, II 48518. άκαρής I 7533 19315 31910, Il 45727 47311 54313, III 754 17934 19923 25530, IV 5778 άκατάγνωστος II 37916 39513. άκαταγώνιστος 12913. άκαταιτίατος Π 48327 48517 53320, ΠΙ 13327 13519 14921. άκατάλλακτος ΙΠ 493 28129. άκατάπληκτος I 17913, Π 521 άκαταστασία (ή) I 12123, II 5079, ΠΙ 2095. άκατέργαστος I 39!2. άκάτιον (τό) m 37 28, IV 67514 άκέραιος II 45 93. άκέρδεια (ή) ΠΙ 22521. άκέστωρ (δ) Π 60316. άκήδεστος IV 64125. άκηδής I 63 23, II 59723. άκήρυκτος I 24922, Il 41118, ΠΙ 9912. άκηρΰκτως Π 47514. άκίβδηλος I 1016. άκίνδυνος I 431216 735 2274, III 558 24930 27727, IV 3451 45927 47313 62128. άκινδύνως Π 4996 62728. άκίνητος Π 43912 54127 551", III 183'. Ακίς(ή) Π 40921 42930. άκίχητος ΙΠ 15 5 26, IV 4797. άκλεής II 6554. άκλεώς I 1119 12117, IV 36719 36912 4617 57513 71116. άκλητί IV 4317. άκλινής IV 7174. Ακμάζω I 2518*, IV 343ι0 42728. Ακμή (ή) I 5712, Il 4615 51723, IV 3518 46324 60317 7037. άκμής I 17312, II 42522 431'°, IV 3579 6936. Ακοή (ή) I 239 25315 2036 2855 29910 3232229, Il 4073 45914 60510 64318, III 3520 109 1375 1553ü 16125 2011415 27515, IV 39720 399210 50313. άκοίμητος I 1775. Ακοινώνητος ΠΙ5118. Ακόλαστος I 183'.
αΙώρα - άκρος
81
άκολουθέω I 2839, II 45 321 6355, III 6131 2816, IV 33710. άκολουθία (ή) ΙΠ 8719, IV 7193. άκόλουθος II 49720, ΠΙ 14920, IV 67927. άκονττί I 12117 15710 20327, Π 445“ 64912, III 832 2519, ιν 57515 60724. άκοντίζω II 5251719. άκόντως I 16729. άκοσμία (ή) IV 46913*. άκοσμος IV 46728 591". άκόσμως IV 46527 4912. Άκουιλία (ή) II 60118, ΠΙ 26929, IV 35322. άκουσείω I 257. άκούσιος II 4198, ΠΙ 2175. άκουσίως II 48116 5014 5959, ΙΠ 24922. άκουστός I 1456. άκούω I 97“13 1 538 2 3 9 4316 45 3 4713 4911319·22 5 331 5714·2θ·24 6ρ 6521 731·26 7531 771315 8323 85921 1O35" 19 1159 1239 1259 12922 15923 1617 17Ρ7-21 187” 1221 18922 19722 1991228 20313 2O55·7·8·13·17·23 2Ο73 20922 23118 24511·23 2514 26727 27116 2775 2851123 29 2872 29715 3Ο328 3056 30929 31930 32111 3256 II 3317 3371 34324 35327 36328 3756·7 377“ 12 38118 3899·20·22 39112 39315 39713 40712 40920 4116 42516 4296 43718 44724 45320·28 45511·14 4691 4737 4751 4796 4971·3·5 5Ο321 5139 5178 5193·918·23 52517 5337 55125 56318·29 56919 5719 57526 57727 57921 5819 58524 6019 6176 619101112 65125 6654, ΠΙ 726 278 4716 631·28 7529 891624 10117·21 103* 10735 13125 137“ 29 1455 15325 16Ρ 16517 17124 17727 1794 18513 2O713 22 21124 213’ 22917 23938 24929 251119 25330 25727 27314 27515·26 27728 28533 30117 IV 31117 31719 3195 32110 32717 3336 33725 3617 36526 369“ 371712 373“ 3754 37715 39110 39328 395710 39727 39926 4014 40919·24 41127 4172 42112 42333 4254 42931524 439“ 44177·1010 453“ 4637·1418 4659 48524·31 49126 49326 49730 4997·22·25 26 503“ 507'θ 51127 51714 5195 525915 53115 31 53326 53517 53723 54118 54321 549“ 551 ’θ 55310 24 55510 557719 55928 5614 59129 59912 6157 6292·6 631“ 64325 67310 69325 70112 70510. άκρα (ή) I 367 77 271824 2920 3111 17 139202t 1413 25924 26112 26721 29316, Π 46521 55126 6539 65715, ΠΙ 23518 23710, IV 5079. άκραιφνής IV 63524. άκρατος II503“. άκρίβεια (ή) I 13916, III 4920 733 16124 1677·24·27, IV 3192 39116>7.20 4093 ιθ 5232 άκριβής I 273 10920 28789, II 5151 51721 64920, ΠΙ 5718 672 852« 16j19 2239 2799 IV 40734 5532 5872,8 70720 71719. άκριβολογέομαι III 15129 22517, IV 5O520. άκριβόω IV 49731 56721. άκριβώς I 23“ 276 8713 14112 24910, Π 45327 455“ 48718 495” ΠΙ 6530 12926 13128 17910 1832 25715 26326, IV 337" 39119 5534 563“ 61116- -ί. άΚΡ^έστεοον I 19730, II 5133. άκροάομαι I 5921, III 21918. άκροατής (ô) IV 3836. άκροβολίζομαι I 3O93, Π 33318, IV 60529 66510. άκροβολισμός (ô) III 15313 25124, IV 35133 58929· άκροθίνιον (τό) I 19922. άκρόνυχος IV 5O17. άκρόπολις (ή) II 45918, IV 4434 59114. Άκροπολίτης (ό) II 36914 40924 48316 4932 62516 21 65518, ΙΠ 1 ç>i« ο41ι9 ακρος I 1456 27118 28717, II 36323 51112 533« 621® 653’, III 912* . " ? 18ρ , 33516 3856 3878 5011 55733 56129 585'5 66525. άκρότατος °ζρΡ. -ιν
82 άκΡώρεια (ή)
LE LEXIQUE GREC π 37323.
ΑκΡ®τηριασμός (ô) IV 4593. άκτιί (ή) Il 5O720, IV 58917. Ακτίς (ή) I 25325, II 361 ”, ΠΙ 6123 10917 2021 111“ άκτουάριος (ό) π 665ΐ7 άκυβερνησία (ή) IV71918. άκυρος ιν 31730. άκωλΰτίος ι 2217 22325 2279· άκων J 29>« 57313 2016 29523, Π 34926 38116 4177 44320 565'315 5919 6536 ΠΙ 311 656 14515 187“ 22329 22523, IV 33318 34716 35921 46518 5518 62125 6238 63512 Αλαζονεία (ή) ιν 63 1 2224. άλαζών (ό) II 64913. Άλάις(δ) IV 4258 44130. Άλάκκη (ή) ΙΠ 29113. άλαλάζω II41516. Αλαμάνα I 934 24512. άλαμπής π 5079. Άλανικός IV 34310 3677. Άλανός (δ) Π 44515, III 93336 II3 1314 1529 1713, IV 33726·27 34123 345'5.ιοί 3479·15 35113 3535 3671419 44122 46121·24·28 46329·30 4653·6·10·13·'5.19.20.25.30 48317·29 4971·5·'5 5736 575610·20 5974 59917 6017 6O324·28·30 6278·91518·2θ·22·27 64916·2θ 661212229 6632.5.6.13.23.25 6652 67115. άλάομαι II 617“, IV 68115. άλαπαδνός II 653 άλας (τό) IV 32314 32515. άλαστέω 163'. άλαστορία (ή) ΙΠ 2935, IV 359“ 4654 48310 52723 52930 53513 55924 61517 άλάστωρ (ô) IV 44128 57518 62934* 64725 6875 68921. Άλβανίτης (δ) Π 45926. Αλβανός (δ) Π 45926*. άλγεινός II 389', IV 325'°. άλγεινώς Π 38328, IV 31122. άλγέω I 22110 3236, II 665>2, m 15125, IV 369“ 59326 5954. άλγημα (τό) II 525ι8. άλγος (τό) II 51120, IV 31123 49913. άλεγεινός IV 3493. άλεείνο) Π 61712, III 231ι0. άλείφο) I 558, II 46723. Αλεξάνδρεια (ή) I 1315, II 33915 355412 40716 5475'8 6332°, ΠΙ 322 5 21 1 114 1 72 10 3568 678 Ι4697 103'° 11116 1372022 1531425 2Ο330 2298 " 18 279', IV 383"·16·22 40124 40921 429Μ 44922 26 4519 63314 9 65323 24 65519 67715 6794· Αλέξανδρος (ό) II 41525, IV 5O325. Άλεξιακός (ό - τρίκλινος) II 33923 34329, ΙΠ 1039 20929. Αλέξιος (ô) I 41917 932 10723 11717 153'9 155'18 19113 19317 19526 203“ '7.1919 23326 2739 “ 27717, II 34726 4217 4432 53924, III 8120 173’5 23714 29725, IV 31712 3194 351s 4931214·24. Άλεξόπουλος (ό) 1 203“. άλετρίς (ή) IV 4654. άλευρον (τό) IV 4655 49916. άλήθεια (ή) I 34 2323818 3 723 5 1 30 5 723 7 320 8916 1 292° 149* 18520 189'2 20328 2531 269' 27726 28522 317“ 31926, II 349'° 3619 36323 30924 407224 42317 44312 44722
άκρώρεια - άλλοθεν
83
47528 5078 553'° 5891 63715 20 63925 6615, ΠΙ 33” 37ϊ3 41"8 4322 8929 119” 12722 1332θ.2ΐ 17524 1 813 1 939 2073 21116 21528 27528 28312, IV 32721 34-1 ΐό 3852° 397‘°‘26 43111 43 314 45917 4 7322 513’14 5217 6473 71929. άληθεύο) I 3722, Π 4832 5178· άληθής I 2317 6129 718 31 7519 858 147” 1496 20727·27 2591 2653031 319i7.is.2S, II 34123 355*0 41519 42914 48720 51719 5715 57517 58125 58313 61714, ΙΠ 957 16130 165‘° 18328 2835·27, IV 3273 4295 44111 51514 5 1 921 5 337 57121 63915 719'4 άληθινός I 13527 18723 20732 25326 277" 28 7 9 25, Π 3659 42720 5474ιι' iV 5H7· — άληθινώτερος II 39112άληθινώς I 255". άλήθω IV 4653. άληθώς I 2316 27530 29917·22, Π 3477·21 37118 49718, IV 4814. 'Αλής (δ) IV 3598·21 36130 3 634 3 657. άληστος I 15910. άλήτης(δ) IV 49718 71118. άλιάς (ή) I 1738, II 355’ 43110, III 7916 8525 19513, IV 35520 58918. άλιεύς (δ) ΙΠ 15915. 'Αλιζών (ô) II 40312, ΙΠ 213'°, IV 33927 36515 4558. άλιόω II 561’3. άλις Π 50119· άλίσκομαι I 38 527 91012 21525 312123 412 554 754 1035 10522 119’° 121ι5.27·29 15122 1574·5·6 15922 1699 17928 1937 195”3 203’7242628 20519 20715 2ι327 23327 2457 271ΐ4·ΐ6 279'819 30124 3071·17·25 321”·’2, Π 34925 3711530 3735 4371s 43128 445'° 451'1 52520 56523 25 5932 212 5974 59913 60121 62110 62721 64719 6491.2 ίο 18 651”, ΠΙ 1531 1715 858 143' 1453'33 1796 1892> 1911129 2016 2231621 28923 Ιν ogp 43115 45317 469916 4774 4915 50724 51928 5417 5797 585’ 5956 60721 6O919 μ78 12 64123 643'0 663” 66725 67318 7055 70929 71116 7135. 'Αλισύρας (ό) IV 4257 46314 46918 28 4719 479’. άλιτήριος I 898, IV 5758. άλιτηριώδης IV 56317. Αλλαγή (ή) I 2132, Il 66316·17. άλλαγή (ή) ΠΙ 9317, IV 54312 54518. άλλάγιον (τό) II 403‘°, IV 44723. άλλακτής (δ) ΙΠ 2328. άλλάττω II 4977, III 12127, IV 4992 67929. άλλαχόθεν IV 62940* 67319. άλλαχόθι ΠΙ 2475. άλλαχοΰ I 358 85126 875 918 113”, Π 33312 53332 6136, III 419 297'8 η, -32 36727 47524 60314 6256 71316. ’ 1ν 35/ άλλεπάλληλος IV 54123. άλλη IV 62714. άλληλένδετος ΙΠ 10723. άλληλόπλοκος ΠΙ 10724. άλλήλων I H8 838 9115·>819 1O712 11917 1354 15726 20515 2253 2374 14 ?Κι,Β „I8-2AS'’ 285'2 319'4 '6, Π 351 '6 '7.20 37?2 4536 459,3 467ιο 47514.ι8 49325 5θ71 126λ2ι\ Π2 5916 6135, III 619 11534 14736 15329 16919 24336 25725, IV 33923252& 3 . ,511 ,'β,Ίι 387'3 39128 4053 443’9·20 46927 4711 48320·20 4955 57520 5858 607Μ λ*9 351. άλλοδαπός I 452 636 7331 7532 ηγ30 26522 ni 199 IV 537’5. 707 7-3 . άλλοεθνής I 81ΙΠ 13725. “λλ°4?ϊ'3 JJÿ7 5923’ 11 387'9 457' 50314-22 52127 60312, ΠΙ 2293 25π9?4
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LE LEXIQUE GREC
άλλοθι II423 *3. άλλοιος IV 4O735. άλλόκοτος II 63717, ΠΙ 21921, IV 42131 425”. άλλοπρόσαλλος II 5O39, IV 4918. άλλοσε I 3O528. άλλοσεβής II 3498, άλλοτε I 193 22, II 3597 51921 5435 5478 6313, IV 37714. άλλότριος I 4322 9728 2154·20 32116, II 35727 45514 49913, ΙΠ 15514 19112 30 2395 29713 30133, IV 4496. άλλοτριόω Π 6352, IV 4652 47312 4976 5 898 67715. άλλοτρίως IV 67131. άλλοτρίωσις (ή) ΙΠ 3O310, IV 683”. άλλόχρους ΙΙ6313. άλλως I 251·6·8 274·" 5127 532 5923 6114 7522 7713·23 9116 1Ο328 10529 10727 10931 1331819 14318 15923 16327 17122 1878 1918 1938 1991 2074 215'8 21916 2232526 227” 2293·24 2 3 79·15-26·28 23918 2412 26 24522 25925 267310 26919 2795 29313 30324 305" 307", Π 33126 3355 339" 35921 37919 38316 38728 3913 2225 3934 4014 4072525 43112 43522 43916·26 45515·”·24 461 "·18·21 4716·7·21 473s 47721·26 48522 48722 49527 49717 4996 50121 5133 29 52916·21 5311 5512 56126 56324 56515 5712-5 57927 58510·21 59920 60514 61920 63523 6391 65318 655’ " 65721 659" 6632829 6653·30, ΠΙ 2114 239 2713·20 39” 4525 475 5916 6916 9121·27 9520 1O723 1137 11713 13317 15320 16923 17717 19512 ~ 2O531 219412 22321·24 34·34 2295 23328 2357 23930 24528 24710 249713 26134 279717 3016 3Ο38, IV 30926 317" 22.27 3199 325 ι 335ι8 34324 347ΐ9 35325 3575 371814 3731430 3794 3857 387"·24·33 4052 4096 41512 4 1 727 42519 4 337 4 3914 44128 4433 4512 47326 47917 51714 51915·22 52318 5252 549"·23·27 56110 5679 57518 5834 5958 59729 599' 61522 617” 62332 62716 62922 63723 6519 6576 6593 66930 6878 69127 6972 7 1 3'4. 'Αλμυρός (ô) IV 65532. άλμυρός II 4072, III 20115. άλογέω Π 35119 4272 43716 59728, IV 39130 4776 48119 62121 άλογία (ή) IV 619'7. άλόγιστος I 32128, Il 64518, m 2437. __ άλογιστότερος III 29733 άλογίστως I 22517. άλογος I 7515 2376·", II 5833■>« 59717, m 3327 4515 18914 21333 άλόγως Π 61719. Άλουβάρδης (ô) I 22714 24. άλουτέω ΠΙ 21529. άλοχος(η) Π 43129. άλσος (τό) Π 4557. Άλυάτης (ό) II 53924. άλυςείω II 45723. άλυσις(ή) II 5119 5811721 « άλυσιτελής II 35726. άλύσκω II 527ι0. άλυτος Π 335" 379s 40915, ni 8714 1935 2238 2798 2811 IV 52314. |2° 2V2>i' “f9'4’ 111 2126 9911 117' 1456 24318 2772, IV 31115 321 -ι 44724 55114 64121 649' 65526 αλώβητος I 1214, IV 627". σ.λωβήτως I 55ΙΒ. άλων (ή) ΐν 53923. Άλώνιον (τό) IV 643λ
άλλοθι - άμείβω
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άλωπεκ1σμός (ό) Ιν 31320 αλωσψ^ς jy 35712· άλωσις j 913.1* 15725 19729 20314·,8·2ΐ 205213 20729 209'4 22517 321'4 u 59913 64720.22, ΠΙ 177, IV 4592 4 7715 631 '3 64713 66526 701 '7. άμα I 278.8 295 3923·24 492 6510·20 7525 793 8123·25·27 8327 1219 8513 951524·24 1032425 12319.25 1256 129181922 22 1 3312 13 139"·'2·21 14310·23 149" 1517 8 15311 159’2.13 1697 8 17 1 23.27 1 73 ’ 9 25 1 751.2.6 1 8320.21.22 1853 ^22 1 9923.28.28 2Ο12 28 203110 2Ο57·22.23 2O73' 2138.14.19 2157-8-9·15-22 21710 2199 22723 261'5 7 26329 2659 2691616 28327 27·29 28S’ 2.3.11.20.29.29 29319 2995 30124 30323·28·3233 3Ο53 3077·8·31 3091427 3153 319“ 1124 323’12122, Π 33320 33523 33919 3436111617 3451530 34924 36524-2s 38716·16 38916.16.19.20.20.28 40128 28 403' 40913131718 419'9 42114 42331 42910·21 43712·22 4456 44?7.8 44927 45113 45310'22 4574 45919 46912 4712 2 4753 4792425 515" 12 519'4 521910 5239.ιο 5251219 5292·217·21·22·32 53322 5374·5 53924 54123 54314 54520-2>.22 5516 55 34.4.14.29.30 5 5 512·13 55915 56511 5674·7·9 5691920 57715 58316 5936 59522·23 6212' 62324 63118 63519·28.28 63924 64122 22 64326 645188 22 23 64724·26 6491 6511ο ·ο 6551516 657819 6591 66110 >8 21.23 β6320 6653131, III 1721 218·8 3 1 27·27 27 376 511415·24 556·8 574·5 59'9 618.14.16 6324.25 73'5 27 757 79'9 81'7 9522 11920 12726 27 1333 3 1458 15317 16132 16325 175" 17728·29 179’2.'2.2ΐ 21327-27 33 22156 2313 239'202025 243'6 2459 2472 2517 25S3'·33 26121 2691926 2736 285'313 28926·26 2 9330·30 2992323 30569, IV 3093 4 3114 5 23 31725.25.29.30 33Ι9 3333 3412'·22 3432·8·8·30 34 5 2 3 5 1 7·24-26-26 35313 35535 37717 3798 3837 38517 '8 4017 4032 7 8 21 40528 40722·22 4O930 41528·28 41921 4212 '6 4313 43915 4416 46134 4633 47122 23 4739 47718 48715 21 49320·20 5174 6 5298 5311718 53317 53S28 53724.24 53914·27 5433·27 5531818 5574·10·10 5656·22 57123 57323 5778 58133 583' 59915 6Ο318·28.29 6Ο78.8. 62528 637ΐ9 6399 645'6 6471·28 6492'·29 65320 6553 65730 6617 7 30 663'4 6 7321·27 68122·23 68517 6871 6896 6937141730 69529 7016 71114. Αμαγείρευτος (ô) m ιοί6. άμαθής n 47721, ΙΠ 5715 ΙΟΙ22 1O33 1515 1533 21333. άμαθία (ή) mil I32, IV 4092 52329. άμαθύνο) ι 20117, ΠΙ 19915, IV 45710. άμαθώς Π 34331, III 21330. άμάλακτος IV 40732 56716. αμαξα (ή) I 2639 3O523, II 551" 553'3, m 11321, IV 3398 60319 66122 66322 66917. άμάρα (ή) ι 99", ΙΠ 9328. άμαρτάν© I 51'6129 1O98 147'8 2059 22323 22523 2299 16 2311921 25913, II 36117 46726 477'6 57725 607'8 6113 64321, ΙΠ 23'3 452' 139' 159'24 16723 1857 32’ IV 32730 5179 519'6 52124 613" 65513 7O913 71733. άμάρτημα (τό) ι 28 129, II 37120 4795. άμαρτία (ή) ι 2838, Il 49531, ΙΠ 189'7, IV 37518 3994 56316 5978 59984* 6139 69534 άμάρτυρος I 238 '2. άμαρτωλός III 1278 159'8 19323 19523 28328, IV 33337‘ 37517 20. ’Άμαστρις(ή) II 40515. άμαυρός ΠΙ 6126. άμαυρόω Π 555*. άμαχεί I 151'5. Αμάχητος 1 305". άμάω II 45926. άμβλύνω Π 3574, III 27122. Αμβρόσιος (ô) III 399ΛΊ. αμβων (ô) I 233", III 2218. άμέγαρτος II 5914, IV 36122. άμείβω I 3Ο722, Π 4814, III 29329, IV 35316 49718.
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LE LEXIQUE GREC
άμειδής IV 719”. άμείλιΚτος II40923 43923, III 16123. άμείνων I 2524 712 21926, Il 54318, ΙΠ 8913, IV 54722 61317. άμείωτος I 101". άμέλει I 1 11127 11316 2 7110, II 495" 53723, Hl 6721 15520 21320, IV 4432477" 5692 άμέλεια (ή) II 3694, ΙΠ 26120, IV 4218 715118 72314. άμελέω I 6128 6916 8323 1154 14117 14714 23315 3O530 30933, Π 39514 53713 66120, III 2456 25125 26519 2831 28914, IV 4859 5197 52113 57720 58718 5932 59710 60524 62319 62520 629” 6412 6571621 68313 68920 71914. άμελής (V 4611 63913. — άμελέστερος IV 67929. άμελως II 3934 46729, III 2476 26129, IV 7175. άμενηνός ΠΙ 2978. άμετάβλητος IV58121. άμετάθετος I 5717 599 16321, IV 56931 58716. άμεταθέτως I 17715, Π 3357 47910 62725. άμετακίνητος ΠΙ 3O310, IV 51914. άμεταστρεπτί I 15914, ΠΙ 2532. άμετόχως II 409'6. «μη (ή) Π 45 927. άμηγέπη I 2922 9719, Π 3836 61928, ΙΠ 3328 5721 9112 10710 2073, IV 311" 58117 59527 6356 70922. άμηραλής (ό) Π 641815, ΙΠ 15'5, IV 46133 5791719 58128 58710 62530 6415 65315 66720. Άμηραμάνης (ô) IV 4258. άμητήρ(ό) IV 66917. άμηχανέω ΙΠ 9117, IV 63517 66521. άμηχανία (ή) I 14319 1639 2Ο130 281619 3059 32314, Π 597". άμήχανος I 22325 23730, Π 63529, ΙΠ 18910, IV 42518 45323 50310 62114 6318. — άμηχανώτερος IV 45328. άμιξία (ή) IV 3096. άμισθί IV 6831. Άμμόριον (τό) IV47110. άμμος (ή) IV 6997. άμμώδης IV 505". άμνημόνευτος ΙΠ 1392. άμνημονεύω IV 41116. άμνημονέω I 4717 23114 23318. άμνηστία (ή) ι 26333, ΠΙ 24918. Άμογαβαρικός IV 58513. Άμογάβαρος (ό) ΠΙ H33 15'821.22.26.31 17ι3.2ΐ.29.3ΐ.34> Ιν 4314 45729 4653 48733 54730 56518 5 7928 5 8314 5 8510 5 892129 5 936 5 952 5 999 60128 6O5420 6099 6152 " 6174 63115.16 6351924 637" 6412>ο 64314 64914 65151823 6531217 661" 66313 667" 687' 8 2ΐ 6898 6932 6951418 69912 7O15 6 70315 7O581028 70916 7111 7135 6. άμοιβή (ή} I 1O72 27320. άμοιρέού m 24714. Άμούρης (ô) IV 37924. Άμούρίος (ό) IV 34714 3598·21 36116 3635 3658·30 4256 50713 67326. άμπελος (f)) 1 173’5 29730 299" >, ΠΙ 2977, IV 6656. άμπελών (ό) II 42314, ΠΙ 5526, IV 70128. άμπεχόνη (ή) I 63' 8518, II 417" 4471515 5518. άμπνευ^ς (ή) IV 4715. άμποιτίς ι 99".
άμειδής - άναβιβάζω
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άμυδρός Π 45928, ΠΙ 20113. άμύητος π 33713. αμυνα(ή) ι 14128 23920 28321 2979 32126, II 34111 431” ΠΙ28310 IV 49912 5497 58119 58729 58917 62314. άμυντικός II 34125, IV 357". άμύντωρ (ô) IV 62321. άμύνω ι 81’4 10724 137" 139" 14715 17318 19732 199’4 30 2 4721 26131 2792325 2972·*25.26 3112; π 4492 58714 58922 6471, ΠΙ 891 18p4 24331 2513' 28712, IV 35712·32 36 1 32 34 45 94·22 4659·20 469422 485>6 53718 55138 55934 56317 58125 58729 60529 6074 62312 64724 66514. άμφαναβαίνω IV 33515. άμφέπω I 29927. άμφέχω IV 33525. άμφήκης ΠΙ 12517. άμφίαλος II 54716. άμφιβάλλω I 9126, Π 5394 65719, IV 41714. άμφίβολος I 12325 2095, Π 3495 35723 5311, ΠΙ 20131, IV 3556 6998. άμφιβόλως Ι31919. άμφιγνωμονέω I 7715, ΠΙ 572 5914 693 2452 24718, IV 32925 39128άμφιγνωμόνησις (ή) IV 32912. άμφιγνώμων IV 37119 άμφιδρόμια (τά) IV 3II9. άμφιέννυμι II 6291, IV 3O91. άμφιθαλασσίδιος ΠΙ 2592. άμφικέφαλος IV 62924. άμφικλίνής ΠΙ 18534. άμφικλινώς ΙΠ 27125. άμφίνοια (ή) ΠΙ 2454. άμφιπονέομαι IV481l4 6011. άμφιρρέπω 1231". άμφισβητέω I 9119, II 33118 3598 48112 57926 5916, ΙΠ 5312· άμφισβήτησις (ή) II 59112, III 20123, IV 5256 5679 63917· άμφοδος (ή) I 2357 8 31913, III 19925. άμφότερος I 71·4 3520 4312 4925 511418 5514 832 89'3 12514 1338 13515212325 1374" 13918·28 1479 15719 1612 17324 2219 22318·2? 2276 25318 27526 31115 317' 319’5- 11 47514 48120 48519 56123 59145, III 7126 739·1719·33·35 113? 117’8 131'7 1531218·30 16118 1776 19527 19713 23127 23933 2413 2574 26529, iV 33126 27 37922 43527 47130 473,8 47517 69529. άμφοτέρωθεν I 2721 11916, II 35723 467" 48117 5192 5656 625'°·111 7526 25124 285?7’ IV 3538 37320 43724 5857 6378 6914. άμφω I 7528 13310 28115 3034, II 35722 38323 39128 39326 477’ 491’" 50124 51125 54128 5497 565 " 61128, ΠΙ 2329 419 11928 14313 1475 157'4 261'5’ Ιν 31529 329‘6 517? 5255 6153 62318 62510. άμώμητος IV 38913 5O55. άμωσγέπως IV 46522. άναβαίνω III 12729 2779. άναβάλλω I 12110 1437 1676 19316 19733 21326, II 32914 443'' 48?2' 571'3 661!’· 111 4516, IV 31921 35528 49522 66921 68114 6912’7072. άνάβασις (ή) III 36 2519 2718 22 29' 19721, IV 40530 41721 άναβεβλημένως 15127. άναβιβάζω I 1653, III 11730 1414 149’, IV 41720.
88
LE LEXIQUE GREC
άναβλύζω ΠΙ 956. άναβολή (ή) I 13 723, Il 42320 5457 66326, III 87% 179i6 34717.30 59119 60925 61927 1/7 ’ IV άναβράττ© I 28527, II 459’. άναγγέλλω II 3779 57510, ΠΙ 2055, IV 46920 64128. άναγινώσκω II 3415 3471 37510 3892 4811 4871015 4897 5116 9 57516 6213 in 3112 4315 IB13 12728 263'° 2734, IV 33337* 37714 51127 515h 63ι2 6953' 717;i"·13. άναγκάζω I 47'5 5713 9712 16128 25323 2993, Π 38μ5 387i2 3893o ^6 495" 6016 6058 61918 24 65317 665', III 3312 1156 2037 24922 ιν 3739·17 37522.28 38127 40912 5219 54117 5973 6O123 61930 68930 7172 9 7199 7213’ άναγκαϊος I 633 6917'8 757 7710 972031 10124 10.325 10547 ιο95 187·5 1998 2296 245'9·21 25517 27113 2893 293" 31724 32324, Π 3557 35722 3899 39124.25 39916 413'9 439I6 4477 4498 49-712 5 233 55721 59718 6075 63524.28.32 663'0, In 237 452730 4717
4913 8525 9127 11517 11726 1653 17116 22514 249" 25927 28927, IV 3333 3475·12 34929 35512 3 573 3 6730 3 6914 3936·20·2'·26 40717 4097 413>7 22 42523 4337 437> 44120 46113 46316 46514 4 77813·23 47913 48312·33 48915 4935 499' 5071 5215 52325 55934 59724·29 6036 6052 62314 63118 7232·10. — άναγκαιότατος Π 59512, ΤΠ 2O530. άναγκαίως II 38328 53316, IV 47918 4973 5219 54727. άναγκαστικός I 14523 25320. — άναγκαστικώτερος Π47118. άναγκαστώς IV 72330. άνάγκη (ή) I 1717 23'5 255 3124 3521 6525 6724 6913 712332 812 1055 10719 1°93 111311 1134 1294 135'8 145425 147'6 1674 171'9 17326 201'"5 20525 2116 2315 2513 26 2536 2558·'4 2575 25916 26319 2678 2754 2798 28912 293'2 29929 307', Il 3297'9 3312 17 26 3374 34529 34914 36129 36917 38328 407'4 42524 43725·26 43918 4793 481616 4832 487% 49127 495419 519'2 523' 525" 5319 53317 5555 557" 56516 57723 58716 59525 5972 60929 619" 12 62914 6394 6611, ΙΠ 274·616 4526 473 5317 5720 75" !0733 H119 125'6 13117 13320 141'8 16130 169'5 1711925 21127 2175 22330 227" 2359 2431 26516 26915 27312 2756 27916 3Ο320·24, IV 3096 3259·'6·20 327'° 333' 33918 349'4 381'6 387” 40322 40512 4O95·" 43317 4356 4378 443‘5 469'7 47516 477'° 479" 483’6 48714 511'930 519'5 521'° 53921 5417 55927 561" 5892530 59720 5996 655'5·19 65724 6912' 701 ό 71929 72314. άνάγνωσις (ή) II 48721 489". άνάγνωσμα (τό) IV 7238. άναγνώστης (ό) Π 3958, III 5528. άναγορεύω I 7'9 1172 1677. Άναγουρδύς (ό) IV 45330. άνάγραπτος Π 481' 64930, ΠΙ 125". αναγραφή (ή) I 2933. άναγράφω I 155'6. άνάγω I 320 52 1322 1934 3131 477 5319-2'·30 57% 597 6124 63" 6527 115'2 Ι7923 22514 239'4, II 3332 3652' 36916 383'3 21 38923 433' 4713 4898 4935 " 50914 517'8 53714 5479·27 5812426 58317 5939 605'° 613'° 625‘7 62715 6376, III 317 5"·30 1 712 14 2 330 25'6 296 5122 5326 554 7116 79520 8926 9528 9927 ΙΟΙ4 175'9 183'2 1852' 195'8 2552 2632 ' 2657, IV 37523 40522 407'9 4176 51522·23 51918 55923 617'° 635" 6419 64928 657% 65924 6 676 7 1 56. — άνακτέον I 539. αναγωγή (ή) Il 64524, III 26323, IV 6555. άνάγωγος Π 663‘, IV 3718. άναδείκνυμι I 1572, III 23717. άναδέχομαι I 10529 2698, II 335'° 36517 48712 52133 62524, ΙΠ 103'6 1792 187'823 1959 24514 24927 2513 2852υ, IV 43319 687'°. άναδοχή (ή) II 3359 395'9 419% 51710 " 2U, IV 3136 40523 5655 68722.
άναβλύζω - άνακωχή
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άνάδοχος (ô) I 5727 12316. άναδύομαι II 66334. Άνάζαρβον (τό) II 55531. άναζάω III 10526, IV 389'7. άναζευγνύω I 3234, II 64919. άναζέω I 261", Il 42914 46717 5 1 94, ΠΙ 275 713 IV47513 άναζητέω I 23728, II 49928 5O32. άναζωόω Ι21122. άναζωπυρέω II 53131 56729. άναθαρρέω/άναθαρσέω I 19320, II 5519 66534, IV 43527 45520 4953 64316 68924. άναθαρρύνω II 5336. άνάθεμα (τό) III 4316 6333 19113 193'1713 άναθεματίζω ΠΙ 10514 11316 191’. άνάθημα (τό) IV 67920. Άναία (ή) IV 4634. άναίδεια (ή) II 5356. άναιδώς — άναιδέστερον I 26915. άναίμακτος II 51926. άναιμωτί IV 4915 60725 65928 7114. άναίνομαι III 8725. άναίρεσις (ή) II 47112, IV 483*. άναιρέω I 8520 8727 16927, II 65513, IV 51733 54310 58130 6472. άναισθητέω I 17723, Π 43126. άναισθήτως II 47318, IV 42722. άναισχύντως IV 5613. άναίτιος I 2594, ΙΠ 2711. άνακάθαρσις (ή) ΠΙ 2521. άνακαλέω I 1317 5 725 6518 2117 2121 22312 2752 31712, Π 35515 39718 407' 4316, ΙΠ 4532, IV 3696 39126 3973 4678 5973 599". — άνακλητέον I 29325. άνακάμπτω IV 3317. άνάκειμαι III 25517. άνακεφαλαιόω II 49928. άνακεφαλαίωσις (ή) [titre] ΠΙ 526 14930. άνακηρύττω III 14716, IV 49729. άνακινέω II 54724, IV 31110 33320. άνακλαίομαι III 20919. άνακομιδή (ή) [titre] ΙΠ 58 9522. άνακομίζω I 1773, Π 46724, ΠΙ 9525 1237, IV 69729. άνακόπτω I 2710, Il 3575 49514, IV 37920 5499 61712· άνακρίνω I 577, Il 61330, ΙΠ 511 12923, IV 49924·26 6553 5 '4. άνακτάομαι I 31715. άνακτίζω I 2233 2511, II 46117 5974 6415, IV 70311 άνακτορικός I 13715. άνάκτορον (τό) I 237 1O322 14528 19914 2O521 2 1 9812 2 971321 22, II 341'° 3956 3974 39914 41713 50120 5116 6511 9, III 253 5331 8728 151 2θρ6 255’·32 2575 2633·8, IV 355' 43530 451" 5413 5757 62923 69727. άνακυμβαλίζω IV 47725. άνακύπτω II 47313, IV 34134 40723. άνακωχεύω IV 627' 6432. άνακωχή (ή) I 29" 3521 14923 17920 31 113, II 40113 44127 III 1216 26720 IV 3812 44321 48718 50516 5295 53932 57721·27 6055 68724.
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LE LEXIQUE GREC
άναλαμβάνω I 4718 556 7728 11514 13913 1411 163*23 16920 1856 1916 19517·23 19921 2078 291,8. II 3315 44118 5877 62518 64917, ΠΙ 231015 5312 793 ΙΟΙ20 10321 105' 1278 14923 2471 2818 2831, IV 31323 32126 3294 3938 39522 405’3 41128 41925 42328 44323 4758 47725 48527 51913 53917 5873·24 6116 67331. — άναληπτέον I 301 ", II 6413, IV 3597 459". άναλγησία (ή) Π 32920, IV 63510. άνάλγητος I 25918, II 35728 449'. άναλγήτως Π 5794, ΙΠ 15926, IV 61119. άνάληψις (ή) ΠΙ 838. άναλίσκω IV 6O75. άναλογία (ή) ΠΊ 21326. άνάλογος IV 4232. άναλόγως 1 2534. άναλύω I 774, Π 547” 56917 60114. άνάλωμα (τό) IV 61924 6592. άναμάρτητος ΙΠ 12710 15912. άναμένω I 31” 11329 16325, Π 353’ 37113 41922 46720 54316 6011 61710, III 6730 1739 30334, IV 3436. άναμετρέω II 49521, IV 5454. άναμιμνήσκω I 3158, II 44721, IV 44324. άνάμνησις (ή) III 3O312. άναμφίβολος ΙΠ 87”, IV 31914. άναμφιβόλως I 319”, ΠΙ 537 671. άνανδρος ΠΙ 26523. άνάνδρως IV 4615. άνανεόω IV 31528 49122. άνανεΰω I 5122, Π 3417 5196. άνανέωσις (ή) ΙΠ 27111. άνάνηψις (ή) IV 429". Άνανίας (ό) IV41127. άναντίρρητος IV 4413. άναξ (ό) I 49" 614 6316 123' 16922 1797, Il 48717 5231, III 2612, IV 3619 40128 40312 411216 4137 4272 497” 51323 5932 6012 ” 65316. Άναξαγόρειος ΠΙ 16727. άναξαίνω IV 4096. άναξιοπαθέω Π 6235, IV 42321 56917. άνάξιος I 1299 16312 269", II 35113 4194 5833 623” 63915, ΠΙ 592, IV 72325. άναξιότης (ή) ΙΠ 595. άναξίως ΙΠ 65 ’, IV 47 521. άναπαλαίω IV 4075 59515. άνάπαλιν II 48123. άναπαύομαι II 53129. άνάπαυσις (ή) Il 5231 533® 60125. ύ.ναπείθω IV 3199. ύ.ναπέμπω I 53". άναπετάννυμι IV 5798. άναπίμπλημι IV 43528. άναπλέω IV 37 722 5 9 1 826. άναπληρόω I 1675 21316, Π 4O120 43125 5234 6274, ΠΙ 16117, IV 6014. Άνάπλιον (τό) J 12324. Ανάπλους (ô) II 51 14 5299 569”, IV 63318.
άναλαμβάνω - άνατολή
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άνάπνευσις (ή) I 5317. άναπνέω I 2722 432 21516 30729 32317, ΠΙ 183", IV 37728. — άναπνευστέον II 60515. άναπνοή (ή) ΠΙ 1056, IV 4132. άναποδότως IV 32325. άναπολέω I 3193. άναπτερόω IV 43518. άνάπτυξις (ή) ΙΠ 10324 1O58. άναπτύσσω I 491023, Il 3755, III 3519 915 27712, IV 37713 38130. άνάπτω I 12319, Π 41921 56929 617319, ΠΙ 1354, IV 47720. άναπυνθάνομαι 1 20719. άνάπυστος IV 3O715 3 4325 3 7 32 44 57 47329 4 8 325 4 9928 5 079 52929 60116 6 0524. άναρπάζω 13719. άνάρπαστος III 7724. άναρρήγνυμι I 12514 22324, Il 33513, III 2314. άνάρρησις (ή) I 794 1155 13922 1436 1914, ΠΙ 1510, IV 571'. άναρριπίζω Π 5459, IV 46131 465". άναρρίπτω ΙΠ 8730 15122 24715 2491 28716, IV 35310 51130 6O528. άναρριχάομαι IV 66527. άναρρώννυμι II 5592, ΠΙ 2136. άναρτάω I 1512 2757 3115, Π 38727 4675 49127 5218 56512 617519 63926, ΙΠ 6913 8725 15327 22514, IV 4334 50721 5895 6775 69728. άνάρτησις (ή) ΠΙ 9922. άναρχία (ή) I 8915. άναρχος 1 779. άνασκευή (ή) ΙΠ 2732. άνασκοπέω 1217". άνασοβέω I 19512, Il 35918 4831 57930, ΠΙ 6517 14534, IV 38916 4514. άνασπάω III 11321 2975 ", IV 51319 64914. άνασσα (ή) IV 4134. Αναστάσιμος (ή) ΠΙ 6133 7325, IV 4298. άνάστασις (ή) II 45728. άνάστατος I 3O92. άναστατόω IV 34720 49714. άναστέλλω I 832 31717 32130, Π 34915 35712 46914 58724, ΙΠ 53'4 12113 18526 23525 267", IV 34132 3538 35518 36922 45516 4599 46523 5833 64719 68716. άνάστημα’(τό) I 30710, III 2916 25921 261 άναστολή (ή) IV 36922 59528 70928. άνασύρω Π 59517. άνασφζομαι IV 55129. άναταράττω ΙΠ 1473 1572. άνατάττομαι IV 323". άνατείνω I 21723. άνατέλλω I 614, III 6527. άνατίθημι Π 40923 46518 4857 51513 6378, III 147'8 19122 19330, IV 4678 68918. — άναθετέον II 3456. άνατιναγμός (ô) II 45726. άνατλάω IV 633|5. άνατολή (ή) I 39 II23 1 315 1 524 213 3 1 22 3 5 24 1 159 12120 1 8517 1 8929 2 2 1 25 2 8 3 28 28517·20 2954* 3O315 3178, Il 35319 3554 36515 3875 40319 405" 437> '7?ι 44121 515' 53520 53725 55529 57125 5912627 5935 59914 62714 629ltl, III 325 97-« 11- Β4 1528 27' 6926·30 1 1727 1 2 1 22 1 27 4 7 1 411 1712’·7 23529 23719·25 257'-14 25914
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LE LEXIQUE GREC 2856.11.19 28912.17, IV 3O925 3374 3393.13.26.29.30 341'5.20.26 ^ll 35732 J6g23
42329 42516 44715 459' 47531 48524·29 48914 5154 531'8 24 537'6 5398.19.24 54g3 55325·3·1 5553 5574 559" 563410 57110 57324 6154 62513 6297 637’ 64318 647'4 66512 6897 70118 7075. άνατύλ'Κός I 158 35'7 27 1 23, II 4038 5155 6092, ΠΙ 1318 39“ 29925, IV 44P3 50321’ άνατρέπω II 45727 49927, III 9915 16726 25917 27129 2734, IV 42924. άνατρέχω I 2522, IV 36320 7212. άνατροπή (ή) I 2714. άναυδήτως IV 42 72. άναύδωζ IV31123. άναύχην IV 453!8. άναφαίνομαι II 35 725, IV 41924. άναφαίρετος I 12323, II 43524 44113 4952. άναφανδά III 1456. άναφανδόν ΠΙ 10118 1Ο35 13 3 29, IV 5039 50753’. άναφέρω I 4917 5121 13912 20733 29517, Π 3459 37513 5179, ΙΠ 918·21 9919 1558 17512 IV 39319 20 3959 46120 48530 51313 52117 56915 58118 5893 65719·20 67720. αναφορά (ή) I 1731, Il 4816 5171214 51927 52132 6257, III 4116 91246 1553 2876, IV 32315 3277 32925 40519 61125 63322. άναφράηω I 19710. άναφυγή (ή) Π 54322. άναφυσάω III 20915. άναφΰω ΠΙ 18916 27119, IV 32919. άναχαπίζω II 49912 5252 58720 6175, ΠΙ 18921. άναχαιτισμός (ό) IV 59728. άναχωματόω Π 46715. άναχώννυμι IV 7034. άναχωρέω I 918 121" 15721 15927 1776 18517 26723 31124 3233, ΙΠ 6914 11924 28121 2838, IV 31112 34326 34514·23·28·30 347616·20·23 34931 3716 46929 4714 49326·29 5 3 13 6O3812 60517. άναχώρησις (ή) I 161491219, III 35 5 22 111 27919 1398, IV 34513 347" 427" 47319. άναψηλαφάω Π 35124. άναψηλάφησις (ή) IV 49321. άναψις (ή) Π 56718 5993, IV 59722. άνδάνω Π 57915, IV 62332. άνδραγαθέω I 1112 2718 28528, II 55119, III 23724, IV 341" 48710 49720 5052. άνδραγάθημα (τό) I 1735 27714, ΙΠ 1137, IV 44114 60124*. άνδραγαθία (ή) I 1517, II 4212, III 131214 24116, IV 49312 4971. άνδραποδίζω IV 61928 62122 64322. Άνδρέας (ô) III 1327 1523 175 9733 1518, IV 5435'7 6071617 62523 641168. άνδρεία (ή) III 93'4, IV 46727 529'8. — ή άνδρία I 23723. άνδρεϊος I 117'°, Il 5979, IV 59912. άνδριάς (ό) III 25929 2613. άνδρίζομαι I 2924 1993 2419 2613Ü, Il 4319, ΙΠ 2498. ανδρικός II 4218 5275. άνδρικώς 1 19715 27715, Il 52721. — ύ.νδρικώτερον IV 68924. άνδρολογέω IV 49713. Άνδρονικόπολις (ή) Il 59315. Ανδρόνικος (ό) I 1318 155 213 3921* 4Γ2 14322 15512 '3 '6 167 4 169" 1713 217- 225 24715 II 35518 '9 38557·84’·4* 39919 40110 4H14 4155 41722 47116 5774 58115 591 5934 " 595' 61123 62714 6334 645'3 66521, ΙΠ 32·27 1 726 1 92·3·1’ 4726 559 6135 77'4 23327, IV 6193 71 124.
άνατολικός - άνερω, IV 43121. άνεκτός I 16325 3Ο310, II 36128 63110, III 3119 ΙΟΙ19 18129 275415, IV 44316 45723. — άνεκτότερος II 37524 5136 59721 62112. άνεκτώς II 37126, ΠΙ 13712, IV 46519. άνέκφορος IV 37318. άνελεύθερος I 679, IV 4235. άνελίττω Π 60320 60724. άνέλπιστος II 55331. Άνεμός (ό) Π 48512. άνεμεσήτως II 33121. Άνεμοπύλαι (cd) II 5255. άνεμος (ό) I 20917, Π 53727 56728, ΠΙ 8715, IV 59111 6395. άνεμφάτως Π 37926. άνένδοτος II 49918, III 11721 1295. άνεννόητος III 3722. άνεξάντλητος IV 375ι9. άνεξαντλήτως 161*. άνεξαπάτητος Π 44723. άνεξερεύνητος 18714. άνεξέταστος III 18519. άνέορτος Π52115. άνεπιβούλευτος Π 44724. άνεπίληπτος IV 51717. άνεπιλήπτως II 5572. άνεπινόητος Π 44524. άνεπινοήτως IV 4875. άνεπισημάντως IV 48112. άνεπίστροφος II 65921. άνεπιστρόφως III 26130. άνεπιτίμητος ΠΙ 457. άνεπιτρόπευτος I 95ι4. άνερευνάω II 60323. άνερίθευτος I 13315. άνεριθεύτως I 13117. άνέριστος ΙΙ46114. άνέρχομαι I 1914 8168, II 49321 5596, IV 40527-’« 417'6. άνερωτάω II 38316 44732.
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LE LEXIQUE GREC
άνεσείω II 61717. άνεσις (ή) I 94 69’ 14722 157” 17513 3O730, II 34130 3711 393” 39516 42515 44718 5613 569’ 57525 581 ”, m 855 11910 217' 24126 24313, IV 34518·21 35120 36720 4238 47722 50918 7238. άνέστιος IV 34930. άνέτοιμος II 66520, IV 46510. άνετος I 15712 2992'28, Π 533”, ΠΙ 9731, IV 4O910 58328 59312 68115. άνευ II 44716 49713 50522, IV 32517 3694 45318 70731. άνευθεν 1 24125. άνεύθυνος II 33910 349" 42728·29, ΙΠ 28326. άνευφημέω I 74, III 2214. άνέχω I 296 457 2433 26722 2691, Π 33315 35118 37123 4O120 44326 4659 53116 627”, III 14514 14734 2552 27518, IV 31514 40721 43716 523” 56933 69535 70Γ. άνεψιά (η) II 5O328, ΠΙ 856, IV 49515*. άνεψιός (ό) I 1159 19317 203” 2736·17, II 3933 401” 41722, III 7930 8 324, IV 4671213 64771* 703” 7059. άνηβότης (ή) ΠΙ 8514. άνήκεστος I 459 5729 6722 695 752 7929 137”, Π 4313 4391 45512 55128 62717 6394, III 1754 24928, IV 45921 49725 55130 60321 61725 61926 635211 6493. άνηκέστως IV 6155. άνήκουστος IV 46924. άνηκούστως IV45115. άνήκω Π 4995 5 873, III 43”. άνηλεώς I 22722, ΙΠ 899 16723* 269”, IV 485” 575” 61929. άνήμερος I 8731. άνήνυτος I 1612, Π 3317, ΙΠ 265". άνήρ (ό) I 37 933 2920 3112 335 ” 4114 438 517 575 596 6524 676 75” 7729 8 53 8 930 9523 991 ΙΟΙ815 11914 13312 1451 16314 1651622 1671 1717 173412 175” 177” 179212 1832 201825 20717 209” 21518 22113 22714 233” 243" 2471418·20 249” 2592 26722 273" 2772·61227 28523·31 2934 2991214· 3011 3119 3253, II 33329 3355 3631·21·23·30 36518 37724 383”22 3 85 ” 3896 3955 4011724 40321·24 40923·28 41924 4217 42512 43120 435” 43717·2123 4393 4455·28 4552 ” 46313·28 46923 47327 47521 47718 48518 489” 5Ο328 50722 5 1 330 5 1 514 5 1 720 51925 52118 ” 5254 52925 53113 29 5331” 5456 54714 5574 5711 583821 5958 6033 61121 615 ” 6179·13 2122 6196 621719 6418 6534, ΠΙ 356 472 5330 5530 57” 6 1 27 29 63‘ 6712·27 7532 851·26 938·” 9718 ΙΟΙ26 1 0328 119'3 12121 13523 1412 1578 16118 1634 165'717321 17529 1814 20323 2053·6·8·21·30 2073 21135 21321 223'8 2276·23 22922 2351 24135 24924 2652 267"33 26915·20·28 2 7 5 27·29 28512·31 2873·32 29123 2974 29922 3036, IV 30926 31924 3237·23 3298-13 34728 34928 3696 381" 383” 38927 3915 39331 395”14 39718”·33 40111131926 4072732 4 1 324 421” 4277 4319 43920 4415 465” 469613 4733·6 48918 51323 5151 519”35 54722 55912 56712 5719 583” 5876 61118 61521 619428 6273 64747·21 6672 69323 713” 7192. άνθαιρέομαι Π 4499 6114, III 12922, IV 4618 49720 61913. άνθεστηριών (ό) I 20327, II 373” 58913 6H13, ΙΠ 25912 263”, IV 31132 3594 3757 42325 60926. άνθίστημι I 3114 479 10930 1979 21521 277'5, Π 42927 4738 5416 56518 5978 6477, ΠΙ 3322 6324 1315 20328 209'4 24921425-26 2535, IV 34524 3 559 3 876 4 2514 44312 4614 4916 589”. άνθομολόγησις (ή) Ι 2 1 723. άνθοσμίας II 4472s. ά.νθραξ (ό) IV 51522. ά.νΟρόίπινος I 24726 25125, III 37,52*·28 3920 89'2 19325, IV 43913 61917.
άνεσεί® ' άνομέω
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άνθρωπος (ό) I 1731 8116 9727 179'' 22512 2358'9 2377·7·8·" 25122 25516 25914 289'8 299" 3195, Π 3432' 35914 3ό58·9 37916 39514 3992>· 4079 4^6 415'5 20 41915 43912·25·26·2» 4412·8 4578·30 45913·17 49526 51116 51527 51?20.27 5197.21 52131 5236-22 53324 54525 5538 563" 5717 58519 58723 59128 6099 617'2 β]9'7 63324 ^352 64929, ΠΙ 294 5931 7531 1317 1598 1611226 1632 16524 16714 17$ιο j9724 ip93 2076 231'° 239" 275516 27912 2917·9 29946* IV 35535 35916 3694 38726 40s3533 41725 43310 43728 43916 4937 50726 50925 511’122028 517'3 29 5212 5892 61123 6133 8 61910 29 6318 63920 645' 6493 65918 66915 67316 70733 71319. άνθρωποφαγέω I 18721. άνθυποστροφή (ή) IV 3655 60117. άνία (ή) Π 58715, ΠΙ 5927, IV 34718. άνιαρός Π 59912 6539. άνίατος I 1659, Il 33315. άνιάτρευτος I 1637. άνιάω I 5912, ΠΙ 5327 5932, IV 42321. άνιδρύω ΠΙ 23724. άνίερος ΙΠ 515 634. άνίημι I 533 3922 5125 5918 7928 10115 H326 1355 2631 267'6 2818 29915 3079, Π 3398 37121 3912 39323 4 2318 4276 4 292 44727 4995 5059 5 37 ' 5393 54310 5 5 318 5653 5 7 3" 57710 61728 64917, ΠΙ 936 3328 4724 4929 59" 777 7931 8712·24 11914 1232 15517 17716, IV 309" 32128 34515 3616 37310 3957 4157 41927 4SI19 47914 481” 49517 49923 54926·27 5555 5758 58531 5977 60125 6038 60920 62910 6578·25 67326 68129 721'. — άνέσας Π 509' 66315, IV 57326. άνίκανος ΠΙ 19523. άνιμάω Π 5951417'8. άνιπτόπους Π 3653. άνισότης (ή) III 28527. άνισόω IV 36716. άνιστάω II 4472 54912 63527, ΠΙ 991. άνίστημι II 39913 5191415 59320·22 5952·5, ΠΙ 652'. άνισχύρως IV 32912. άνιχνεύω IV 7133. ’Άννα (ή) I 934·35 1134 2116 1176·8 1276 20327 2451·2 2476.12 2496.i2.i3 31518 31725, Π 41313 4533 55915-25-27.27 5616 6291819, ΠΙ 1313 7115 7928 814'8 9926 227', IV 31310 49515·16·21·29. ΐίνοια (ή) Il 65116, ΠΙ 28731· άνοίγνυμι I 1399 31933, Π 43712 521', ΠΙ 3135 4058. άνοιγνύω IV 6997. άνοίγω I 872 1956 8 21721 2394, Il 39717 57317 64717, ΠΙ 3,6 893ι IV 40132 4035 455714. 3 20 άνοιδαίνω II 39921. άνοιδέω ΠΙ 236 27318, IV 38119. άνοίδησις (ή) ΠΙ 27319, IV 33316. άνοικοδομέω I 2275 233", Π 46924 5931718 5952, III 20115 ^592" ιν 313'3 6353. άνοικοδομή (ή) ΙΠ 8322. άνοικοδόμησις (ή) Ι251'2. άνοικονομησία (ή) III 1473. άνοικονόμητος II 32914, III 14520. άνοικτί III 12125, IV 6274 64329 6498 68513. άνοιξις (ή) Il 59521. άνομέω III6918.
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LE LEXIQUE GREC
άνομολογέω IV 50312. άνομος II 3157. άνόνητος II 4634 49714 54114, IV 48733. ίίνοπλος IV 35116 35318 4538 45918 56323 64133*. άνορθόω II 35521, IV 3294. άνόρθωσις (ή) IV 3713. άνορμάω I 17710, III 276, IV 5857. άνορύττω IV 4812 4853 7031719·20. Ανόσιος II 58722. — άνοσιώτατος ΙΠ 26912. άνοχή(ή) III 8328. άνοχλέω Π 6631, III 2458. άνταγωνίζομαι Π 42725, IV 49530. άνταγώνισις (ή) III 2155 2496 29922, IV 36135 48922 60922. άνταίρω ΠΙ 518, IV 61915. άντακούω II 37513. άνταλαλάζω I 19326. άνταλλαγή (ή) Il 49310. άνταλλάττω I 1216 27712, Π 55910, ΙΠ 29314, IV 3158 46722 6259 66327. άνταμείβω I 712 1276 28728. άνταμοιβή (ή) I 2496. άνταμύνομαι I 11915, ΠΙ 16922, IV 54314. άντάξιος IV 3773 53512. άνταξιόω Π 38928, ΠΙ 14123, IV 3156. άνταπαιτέω II 32913, ΙΠ 2719, IV 5173. άνταποδίδωμι III 28129, IV 35315. άνταπόδοσις (ή) III 28128 2851. άνταποκλίνω III 2517. άνταπολαμβάνω IV 53714 άνταποστέλλω ΙΠ 20520 2715 29515 2998, IV 55125 5959. άντεισάγω I 419 16725, Π 5773, ΠΙ 6314 17730. άντέκτισις (ή) III 1912, IV 5353 7254. άντεπάγω Π 52320, III 439 12915. άντεπεξάγω ΠΙ 4125. άντεπιβουλεύω IV 44326. άντεπιβουλή (ή) I 19517. άντεπιστέλλω Π 341l8, IV 59514*. άντεπιφέρω I 3723. άντερετικόν (τό) III 8128. άντέριος (ύ) Il 3618. άντέχω I 3113 3321 145'5·18 17316·25 1994 20124 21328 24525 2511415 26318 26518 311371 3 1 522, II 3812 42122 42927 30 44914 45729 45918 48925 49313 53912 56333 58519 5971 5994 6016 64326 64518 64727, III 13916 23527 24933, IV 31533 32921 393" 409' 43 Γ8 44312 4516 4777 4856 49517 54715 58133 58714 59984’ 601" 6977. άντηχέω IV 413'° 52513. άντιβαίνω II 3497 3756 52120 525'8, III 332, IV 40925 42724·24 5497. άντιβάλλω I 25322, III 16129. άντιβολέω 1 283l!i, II 48327 5197 521", IV 63522. άντιγραφή (ή) IV 72131. άντιδιατείνομαι Ιν 37320. άντιδίδωμι I 978 2096, ΙΠ 920, IV 31326 3155 44728 61919. άντιδικέω ΙΠ 1413(\ IV 40516·
άνομολογέω - Αντιπεριιστάω
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Αντίδοσις (ή) I 27714, III 2518. άντίδωρον (τό) II 46324 51928. Αντίζηλος (ό/ή) I 24719, II 36718. Αντιζηλόω II 333', IV 5875. Αντίθετος III 14321. άντίθυρον (τό) I 872. Αντικαθιστάω I 17715 22324, IV 3554. άντικαθίστημι I 314 415 2314, Π 35910 48725 52727. Αντικατάστασις (ή) IV 35511. Αντίκειμαι I 3112, ΙΠ 27516, IV 51123. άντικρίνω IV 52 123. Αντικρούομαι IV 36310. Αντικρύ I 2374, IV 70320. άντικρυς I 2319 994 16510 18118 2O31019 26119 29717 29923 31329 32112, Π 347416 35919 3679 39117 4359 44319 49710 505” 50921 54116 5 7313 57726 6215 63715 6639, III 9723 12515 1351 14121 14919 15526 1676 21118 28727, IV 33918 3719 39920 4513 5036 50724 56130 61123 67914. Αντιλαβή (ή) III 3713, IV 4514. Αντίλαμβάνω I 772 2073 25316 28724, ΠΙ 14120 1957, IV 31324 28 3159 367“ 65728. Αντιλέγω I 7 132 3 1 513, Π 38910 48711 53123 58728 6034, ΠΙ 1074 12515 27312, IV 3936 53520 5879. Αντίληψις (ή) I 20118 2072·5, Il 5Ι 722, ΙΠ 9316 29927, IV 3693i. Αντιλογία (ή) II 52125 6051·22, ΠΙ 2731. Αντιλοχίζω IV 64710. Αντιλυπέω III 13 122 1 753. Αντιμανθάνω II 3899. Αντιμαχέω I 2916, IV 58916. Αντιμάχομαι I 279. Αντιμετρέω ΙΠ 19122. Αντιμηχανάομαι I 279’. Αντιξοέω II42722, ΙΠ 295i7, IV 631'2. Αντιξύω I 2799, III 13112 2 2 334. Αντιόχεια (ή) I 1316 19'3 241“ 19, Il 33916 355° 5157 547512 5913063917, ΙΠ 521 6719 99“ 13720·29 141*. Αντίπαις (ό) I 3 1 530, II 65126, ΠΙ 2193. Αντιπαλαμάομαι IV 44121 64510 64913 66528 6812 70925. Αντιπαλάμησις (ή) IV 3554 50313 64133*. Αντίπαλος I 315, Il 4274 56328, III 8328 2499, IV 34520 4959 54312 5473·4 5534 559!3 6015 60312 60714 6893. Αντιπαράγω IV 42514. Αντιπαρατάττομαι Π 56513, III 2511. άντιπαραχωρέω II611*. Αντιπαραχώρησις (ή) III 4145*. Αντιπαρέχω Π 4693. Αντιπάσχω 1 2375. Αντιπέμπω I 29524, II 58518, III 6516, IV 55324 57324 65110 66728. άντιπέραια (ή) III 12123, IV 34917 44118 48514 49319 529'°. Αντιπεραιόομαι III 26112, IV 671ιο. Αντίπεραν I 1679, II 4053, IV 6517 66926. άντιπεράω III 1528, IV 53123 5398 6172 62513·2» 65123. Αντιπεριιστάω I 31127.
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LE LEXIQUE GREC
Αντιπεριχώρησις (ή) III 4126 12520 1274·15. άντιπνέω III 8714. άντίπνοια (ή) III 2093, IV 3799. Αντιποιέομαι II 5638. Αντίποινος I 28129. ■— τά Αντίποινα I 19119 29114, II 43518 52725 5434. Αντίπους Π 6154. Αντιπράττω I 14719 17918 2773, Π 5977, III 24712, IV 35922 48120 6519. Αντιπροσχωρέω IV 46920. Αντιπροσωπέω ΠΊ 63|9. Αντίρρησις (ή) Π 53114, ΙΠ 13128 1358. Αντιρρητικά (τά) ΠΙ 417. Αντισηκόω II 4355 45710 5613, III 674. Αντισθένης (ό) Π 42720. άντισκοπέω 1 279. Αντισπάω I 10726, II 34319 3756 47319, ΠΙ 6511, IV 37731 40917 4953 6052. Αντίστασις (ή) Π 43113, ΠΙ 29710. Αντιστατέω II 46917. άντιστάτης (ό) IV 35725. άντιστατικώς Π 607 άντιστροφή (ή) III 25315. άντιστρόφως I 13516. άντισυγχωρέω ΙΠ 1516. Αντίσχω I 3119 14519, Il 56518 59725, IV 65921. Αντιταλαντεύω IV 6953. άντιτάττομαι I 19112, IV 66314 68714 68922. Αντιτείνω I 3112 16716, ΠΙ 6511 24923, IV 3193 32917 3533 4952. άντιτεχνάομαι ΙΠ 2894. άντιτίθημι I 3O932. άντίτομος IV 56130. άντιφάρμακον (τό) I 28120. άντιφέρομαι II 5295, IV 52721. άντιφιλονεικέω I 2Ο515, Il 4519. άντιφοβέω I 18926. άντίφωνον (τό) ΙΠ 9724. Αντολίηθε ν IV 33720·23 44723 59920 67111. άντολίηνδε IV 3359. άντοχή (ή) IV 38724 6934. Αντωθέω III 26320, IV 5995. άντωμοσία (ή) IV 55521. Άντωνΐνος (ύ) IV 72130. Αντώνιος (ύ) IV 39731. άντωπέω I 24524. άνύβριστος I 2037. ανυδρος IV 505". άνυμνέω I 14710. Ανυπαίτιος I 43IV 637'8·20. Ανύπαρκτος I 31930, III 15519. Ανυπερθέτως II 33917. Ανυπεύθυνος III 24515. Ανύποιστος J 22526, III 593' 2099, IV 5492 715'. Ανυπόκριτος I 287'.
άντιπεριχώρησις - άξιόω
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άνυπομονησία (ή) I 1656. άνυπόστατος I 1875·28 3255, II 40317 44519, III 12926 199'3 279'6, IV 44116. άνυποστροφή (ή) IV 36519*. άνυπότακτος II 4075, IV 34112. άνύπουλος II 36710. άνύσιμος — άνυσιμώτερος II 54326. άνυστός I 27‘" 1O530 16718 18328 2412, II 361315 4195 45523 4858 6391, ΙΠ 1879 20715 2279 24132, IV 52722 6458 71310. άνύτω I 1318 15912 30917, Π 477" 51527 571” 62525 63116 65327·27, ΠΙ 15 332, IV 32327 35325 37921 38714 52511 5774 5794 60323 60530 65511 66114 68326· άνυψόω I II1 131" 25168 2534. άνύψωσις (ή) III 2128. άνΰω I 511818 6532 67115 7126 12116 14527 16310 16928 1851 2031 2119 28312·21 2997 31522, II 3671516 3795·6 39726 42321 47329 47521 51716 5233 5296 5414823 57114 57322 57523-27 579412 58314 6019 6074 63729 64115 65531, ΠΙ 22516 26713 29918 IV 39325 39524 49531 50911 61125 63718 64518 66718 68728 715" άνω I 8119 9725 18916 19720, Π 3552 44520 5371, ΠΙ 592 1872 28928 291‘, IV 54525 59115 60528 64915 6678 66920 70514. — άνωτέρω Π S6928, ΓΠ 28125, IV 34912 36915 24 4254. — άνωτάτω Π 49528. άνωθεν I 238 1955, Π 54913 6413 6518, ΠΙ 16314 21918 28919 29527 IV 42328 49330 5915 717". άνωθέω I 2724 32 130, Π 50714, ΠΙ 24510. άνωθι III 29724, IV 43115. άνωίστως Π 66525, IV 48716 70327. άνωμαλία (ή) ΠΙ 2071 20915. άνώνυμος 121317. άνώτερος I 411 10315, Π 41718, ΠΙ 217’, IV 335'"4.ΐ5 6599 __ άνώ j ανωφερής 1 23912. άξια (ή) I 7325 77611 89'° 10516 107'1617 11522 ι31ΐ2 153? R 19 15 , 20 18 4756 5297 55121 55729 559» 56331, ΠΙ 1319 145'® ι73ι3 ,Δ ™ 33329 4474 47515 51723 51918 54522 54926 56S» 5976 Λ«30 Λτί ’ άξίνη(ή) III 894. ’ άξινηφόρος (ό) Π 63531. άξινοκοπέω IV 363». άξιόλογος IV 4513. άξιόπιστος III 27918, IV 43912 58722. άξιοπρεπής I 1717, II 40928 46328, IV 47325. άξιοπρεπώς III 23328. άξιος I 5728 6730 69121 7310 77»·30 8930 1097 11328 „,c)710 25310 2675 269911 2714 27714 28522 287» 297 3Ο3β3’ 133 . !*3 133 2f5 45317 519» 5432 55316 56332 5753 5855 59118 2%’11 335 39ι~ 433 443 ΠΙ 356 4533 495 5316 5727 59418 819 9127 93'a1L 615 623 649 653 665 17117 17322 17723 1819 19124 19523 203'7 229ό ?Lj392’ 14’28 149” 15925 16525 IV 30910 3151 31921 3571 37115 38329 3892' 3Q]1, 23526 2574 27121 28919 30344, 49525 49729 5Ο318 51324·27 5 1 7 5 5 1 9101326 59^, 39328 3"24 46926 471’ 475' 56513 587» 59712 61118 62522 6314 65318. — At ■ " 52527 5278 539’ 54525 5638 24129 28525 30317, IV 31925 4057 48110 50921 Ερος 1 7?3’11 515‘4'111 20531 άξιόχρεως I 12915 19734 21715, IV 46913. 5255 5339. άξιόω I 23'° 4117 471617 5727 7128 772 10514 123s7 14-, 2318 23730 24721 255», Il 33121 33326 3355 347ρ 5 145? 15116 1612- 1914 22316 37131 37512 3779 38921 3914 39313 39712·18 4^|6\3557 3613 365'6·19 36713 36919 44115.16 46516 47927 50115 5178
100
LE lexique grec
535« 547* 5495 55526 55710" 563* 57126 57712 57929 5837 585’8 58924 59724 5996 6013 60527 637" 6594, III 721 27“ 3916 4512·32 4720 49“ 5P* 531* 55'6 638 699·15 9511.27.28 992 U7I1 U92J 13714 14119 14311.23.32 14523 15p3 J5526 ppi 177H 18134 1893 2035 22391133 2297 23 31923 29 235“ 2453 2655 27327 27718·31 2796·7·10 2817, IV 3O912 31113 3134 3156 31731 321192123 3271819·22 3 3 1 7 35727 3 83 “ 3871 38915 39319 39728.29 3991, 40319 40930 4175 44311 44929 4675 4-734 4973 5176.18
54510 5479 55324 5597·8 56I12 5632 5655 58121 58531 58792β 60919 623“ 64719 64928 651429 6536 65723.32 659118·29 66125 66712 67333 68124 68523 68722 6951 69918.26
άξίωμα (τό) I 313 723 2 3 6 3 1 29 375.5 4]i.4.8 5325 5514.1e 618 558.34 6?3.26 -7p.1e.i8.22 -7514.26 9120 939 97249*4 1O527 1O72 21 1092428 1 114 6 7 11323 1252 1 31*6 1372223 14715 1514 1538 15517 27313·13 287" 297“ 3174·6, Il 33925 3672 3856 401“ 41724 43518 47329 52p6 52510 52726 567i4.23 6133 65325 6554 657i8; m 1329 15i.e 3927 632i gI8.9. 14-727
1493 17323 2032 i°12 13 22717 23314 24526 2551919 29316, IV 33328 37528 4178 43320 44329 459'2 469710 475’-8 5338 543“ 54524 5471 551“ 55317·32 55513 55714 5599 56519 5977 61116 63112 6538 6813 68920 70728 71725. άξιωματικός Π 65516. άξιωματικώς ----- άξιωματικώτερον ffl 17524. άξίως I 1079 18319 27925, Π 4058 4412 5134, III 159“, IV 47 1 28 5 7 326. άξίωσις (ή) I 16327, II 3352 3616 36923 3779 45521 51727 563718 65922 6658, III 57 474 9320 975 14122 1432 155» 223“ 22524, IV 40125 40715 44125 5273 5392 54321 54725 56132 60510. άοιδή (ή) II 65125. άοίκητος IV 37727 69926· άοπλος Π 6498, ΠΙ 21318άορισταίνω 1 28126. άορίστως I 28124. Άπαγάς (ό) I 23520 30116, Π 5156, ΙΠ 28918, IV 67316. άπαγγελία (ή) II 377’°. άπαγγέλλω I 496 531 8321 16127 16320 20519 23117 281", Π 40717 48326 57517, III 277>3 ’9, IV 6458. άπαγκωνίζομαι ΠΙ 8533. άπαγορεΰω I 13317, II 473» 51 122 5971218, III 12519 2132, IV 71312. άπαγχονίζω IV 469*12 4798. άπάγχω Π 3338. άπάγω I 1726 305414, II 3536·15 28 39324 40926 427“ 4311922 52715 54715 56527 585“16 61128 6454 6492, ΠΙ 19» 2728 47“ 65" 11724 1215 161“ 18716 19512, IV 30712 32324 3651224 3675·30 36916 '6 453“ 519» 5893 63122 7011 7154·9. άπαγωγή (ή) III 17', IV 34111 4253 63120. άπμδω I 7124 25527. Π 5632 6 5920, III 673 1 9130 27 97, IV 3719 3918 4076 5698 6577. απαθής II 365'°, ΙΠ 1697. άπαθώς II 4397. άπαίδευτος II 35913. άπαιδεύτως ΙΠ 27 29. άπαίνυμαι IV 335“. σπαίρω I 8 922, Il 62917, III 6930 14Ρ 14724 22919 2332, IV 3114·31 32120 36513 4213 427“ 43931819 55113 5818 5 9920 605’° 6374 64123 64926 71 17. άπαις IV 65920. άπαιτέω I 524 ΙΟΙ24 111“ 113“ 23124 2756 " 30927, Il 41915 435’9 4577 629“, ΙΠ 323 523 6791014 773 ΙΟΙ9 10323 1097 14112 14927 15515 18120 237” 28112 29518 2993, IV 31316 31531 32929 4232' 4357 437“ 44726 48126 4857 5331216 53518 547“ 55323
άξίωμα - άπαρσις
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55512 56114 56325 57127 58129 59517 60119 62326 63919 64560* 66119 66515 6871829 709" 71732 7198 31 72121. — άπαιτητέον I 2756. άπαίτησις (ή) I 1930, II 5792, IV 47129 49325 5 3 32 5 395. άπαιωρέω Π 5975 5998, III 16324, IV 7078. άπακοντίζω IV 63710*. άπακριβόω II 51117 60720. άπάλαμνος II 39519 41931. άπαλείφω Π 5532. άπαλλαγή (ή) Π 56530·31 61921, III 21514. άπαλλάττω I U23 5111 5510 7916 8911 1699 1795 2132 24312·22 285", II 353'3 471" 56526 577' 61916 623"·12 62726 633", ΠΙ 4721 4927 11910 1255 14330 14928 15112 2296 26713, IV 32718 3695 37512 37724 3857 39517 4617 4793 56321 58524 5938 59512 59715 60725·26 6254·8·29 63718 65930 66727 68523 68928 7112. άπαλλοτριόω ΙΠ 30119, IV 6134. άπαλός I 9515 257". άπαμβλύνω ΠΙ 33", IV 37926. Άπάμεια (ή) Ι24119. άπαμύνω I 17310, Π 45922, ΙΠ 26718. άπαμφιάζομαι IV 37712. άπαναίνομαι ΠΙ 7 525. άπανάστασις (ή) ΠΙ H2·30 1 729, IV 349" 42327 47924 49327 57121 6671 7015. άπανθρωπίζω ΠΙ 7128. άπάνθρωπος Π 54716 6137. άπανθρώπως II 50324. άπανιστάω IV 66317. άπανίστημι IV 34510 3591 3651 42716 44117 57310 5796 60326 71121. άπανταχόθεν IV 45923. άπανταχου III 189". άπαντάω I 16319 1736 29519, Il 3391819 3417 3455 20 34729 3516 37119 46121 5333059916 60712 62115 62322 65524 6659, III 928 297 598 656 692 711 14327910 1734·4 23124 27718 28720 3O330, IV 31117 3152 33122 4291 44510 52520·21 53122 5375 67922 68113 6831 709" 71519 7172532 71933. άπάντημα (τό) III 25725, IV 3412 50722 65528. άπαντλέω III 1418. άπαξ I 2157 27921 29520, Il 33721 41323 43915 4798 48320 56310 6291, ΠΙ 8921 12519 1639 1999 2016, IV 34132 35118 39118 5912 60324 66122. άπαξάπας IV 64559’. άπαξαπλώς IV 53330. άπαξιόω IV 31721. άπαράδεκτος ΙΠ 127". άπαράθραυστος Π 58526. άπαραίτητος I 9718 1294, II 3299 6196, III 7927 ΙΟΙ8 1 5918 1 6 1 22 1 6724, IV 33319 48728 58719 6799. άπαράκλητος III 16716. άπαράλλακτος II 49115, ΙΠ 1272 '4. άπαραμύθητος IV 36929. άπαρεγχείρητος IV 5077. άπαρέσκω III 73". άπαρκτίας (ό) II 66127. άπαρνέομαι II 497", III 111|3. απαρσις (ή) IV 307" 34914.
102
LE LEXIQUE GREC
άπαρτάω Π 34727, ΙΠ 12110 14321, IV 51721 5478 56520 5673 5852°·23 60912 67923. άπαρτισμός (ό) Π 523l9. άπαρχή(ή) I 19922, Π 57326. άπάρχομαι II 34310. άπατάω I 1453 2652 31 3236, IV 6475 65121. άπατη (ή) I 32317, Π 57918, III 7912 25126, IV 3154 411‘^5 59312 60312 65117. άπατηλός IV 42319. άπαυαίνω IV61117. άπαυδάω II 381\ ΙΠ 25 1 32, IV 3612 44920. άπαυθαδίζω I 26926, IV 52524. άπαυράω Π 36117. άπαυτόθεν Π 46523. άπάχθομαι I 2694, II 52927, IV 5153. άπείθεια (ή) Π 52121, IV 31913. άπειθέω I 1097, III 18529 22334, IV 31910 56311. άπειθής ΙΠ 19712 2038. άπειλέω I 8514 14515 19122 2472 3093, Π 37514 38922 42531 43515 4797 61329 61729 65532, ΠΙ 19925, IV 31115 357* 4656 4811 5278 52933 56328 69111 70122. άπειλή (ή) I 16723, Π 36128 5054 617'8 6215, ΠΙ 1298·9 255" 291 *4, IV 39518 4534 51328. απειμι (άπεϊναι) 1513 2716 6518 69"14 8727 10922 1712 22111 2298, II 3413 34520 34728 62914 65122 65712, ΠΙ 4528 13312 1459 17521 1777 20113 21913, IV 3717 45124 70312. απειμι (άπιέναι) II 485”. άπεϊπον I 8319 8721 18720 26712 28320, Π 34519 38113 3912 48917 49910 5134 53314 53917 5579 57528 5779·29 6273 28 6639, ΠΙ 5719 6516 13914 1454 2039 20529 22516, IV 32919 351” 49717 52521 53115 59115 6436 66728 6735. άπείρατος I 1939. άπείργω I 28913, Il 60927 62321 6431013, ΠΙ 1H15 1497 19323, IV 657". άπειροκαλία (ή) ΠΙ 26522. Απειρόκαλος Π 6516. άπειρος ΙΠ 3728 21320·22, IV 3219·15 3433 40128 4135 55312. άπεκδέχομαι Π 37324, ΙΠ 4910, IV 46129 6536. Απεκδύομαι II 4496. άπελαύνω I 10917 1913, ΙΠ 6126 20327. Απελάω ΙΠ 12918. Απελέγχω III 30115, IV 36124 523" 52529. Απελεύθερος IV 72129. Απελπίζω II 5396 6634, III 22717. άπεμπολέω IV 47714 53932 643"·1315 6 8 730. Απεμφαίνω III 3517 43” 1Ο728 1659. Απεναντίας III 27720, IV 38121 4073. Απενεόω I 87", II 54317. άπεντεΰθεν II 50912, III 24333, IV 53710 551ι0. Απεντευκτέω II 56523. Απέντευξις (ή) Il 56519, ΙΠ 5510. Απέοικα I 6717 751, Il 49719, III 2318 2194. Απέραντος IV 521,ί!. Απεργάζομαι I 2076 2372123 26915, Il 50325, III 2019, IV 467“ 49123 64712. Α.περείδομαι III 2O920 24730, IV 39725. Απεριέργως III 1 1 120 1 1325. άπερικτυπήτως IV 45114.
άπαρτάω - Αποβλέπω
103
Απεριμερίμνως II 5713 59115Απερίσκεπτος Π 36727. Απερισκέπτως ΠΙ 2256. Απέριττος III 16121. Απερίττως Π 54920 55326. Απερυγγάνω IV 47918. Απέρχομαι I 13“ 219·2> 757 9118 17120 20519 25513 28721 3Ο13, II 351248·22·23 3532·22 3731 413" 46522 47923 48327 49319 551511 57713 611" 64516 66520 6677, ΠΙ II21 15" 20525 20722 22724, IV 33722 4032 40928 4376 43928 4675 57128 5731 5954 63123 71121. Απευθύνω Π 46513 61923-24, ΙΠ 1698 9, IV 51728. Απευκταίος II 66522. άπεφθος IV 50523 541612 Απεχθάνομαι I 18526 25916, Π 35118 20 36118 37912 4837 54524 5655. Απέχθεια (ή) I 2474, Π 34510'25 3511619 3558 3612 54518 57123 5739 6073·4 61910, ΙΠ 28717·35, IV 4652. Απεχθής II 34126. Απέχθομαι II 4473. Απεχθως Π 39719. Απέχω I 3513 7314 3257, Π 39925 42119 45514 471714 47924 48110 49313 52516 53326 54723 58721 6294, ΠΙ 10114 26510, IV 35912 36532 36921 3817 41914 4236 44310 52727 53119 54514 55329 57312 6479 66125 6674. Απήνεια (ή) I 26929, Π 56520, IV 35329 4595 52724 63510. Απηνής IV 3371 48326 54918. Απηνώς I 8715·24 22510 26718 31910, Π 50115 50324 58915, ΠΙ 25327, IV 54317. Απηρτημένως I 22921. Απιστία (ή) I 391 471, II 3639 56727, ΙΠ 17734 2411 28733, IV 43512 4494 5735 57930. άπιστος I 8120, IV 439" 6495 6732. — Απιστότατος IV 70310. Απίσχομαι IV 61510 6731. Απισχυρίζομαι IV 5139 56931 6335. Απλανής IV 33513. απλαστος I 285*5. Απληστία (ή) IV 5093 67929. Απλοέω ΙΠ 8716. Απλοϊκός II 3956, III 573 1578. Απλοϊκώς Ι4317. άπλότης (ή) I 9913 1452, Il 3677 39513 44523 53131, ΙΠ 79'° 2O74·7, IV 41118. Απλούς I 259, Π 36710 4892·2 61724, ΠΙ 10724 131|6, IV 3839·31. Απλώς I 1573, II 391" 40316 5133 525106395, ΠΙ 105 4 11120 20 11325 1 3116 1 3 325 21126, IV 38335 52126. Απνοέω II 54121. απνους III 293. Αποβαίνω I 511 17114 28710, Il 34918 38716 4672 50924 52514 62324 65724, ΠΙ 1037 14518 19520 2319 25130, IV 31515 33523 3512426 35510 3998 429"14 45125 455913 53112 54328 579". Αποβάλλω I 17920 1995, Il 35314 41717 43520 47120 5257·8 6312 8, III 10515 115712 12727 1312 Ι3527 14719 19113 28134, IV 33325 38718 44714 4514 52722 55912 62320 6651 667219 6858. — άποβλητέον III 11521. Απόβασις (ή) I 4920, Il 52515 5375, IV 35 1 23 25. Αποβιόω ΙΠ 21518. Αποβλέπω I 123" 1339 Ι9313 201ι0, III 737 159", IV 3557 58918.
104
LE lexique grec
άπόβλητος III 18525. άποβολή (ή) I 1758, III 477 67“ 15 115“ 12729 I4327 I9715 3053, IV 3752s. άποβουκολέω IV 52117. άπογεννάω I 2874, ΠΙ 3054, IV 44913· άπογίγνομαι II 55331 59526. άπογινώσκω I 2919 30115 30717 32311, II 3295··920 36715 46718 4911 5573 5635, ΙΠ 15333 1592934 2 5 513 29922·24 303'4, IV 319·4 349” 3693 42719 44122 50312 5393 5832658926 60113 6112 61521 62113 64326 6454 6671 69116 71117. άπόγνωσις (ή) IV 60713 63713. άπογυμνόω IV41125. άποδείκνυμι I 5330 1039 153“ 155617 17718 18314, II 41723 49114 58313 64713, III 5527 127*. άπόδειξις (ή) Π 5312, IV 38310. άπόδεκτος III 2072 2871. άπόδεσμος (ό) ΠΙ 2211525, IV 53331· άποδέχομαι II 33320 36518 46915 52313, ΙΠ 3 731 11329 29 H51 16732 20523 20710 2413, IV 37125 38515 61716 62723 68714· άποδέω ΙΠ 9127. άποδημέω II 3871, ΠΙ 85", IV 3615 41322 6795·5. άποδιδράσκω 1 12113 2457 3078 32122, Il 3451 3758 39320 25 43128 4594 50728 54115, ΙΠ 25310 2859 29320, IV 42320 4491116 469' 4871·31 4894 52927 54316 57915 5912 67332 679" 7O537*. άποδίδωμι I 4728 1257 2372 275" 31110 31325, Il 54924, III 135" 2059 22928 23517 2851, IV 30718 37529 38524 43716 59122 65530. άποδιίσταμαι ΙΠ 14731. άποδιοπομπέομαι I 17931. άποδοκιμάζω I 12910, ΠΙ 316 5323·25 11918, IV 3914. άποδοκιμασία (ή) ΙΠ 1979. άπόδοσις (ή) Π 44319, IV 48131. άποδοχή (ή) I 6713, III 19123 243)4. άπόδρασις (ή) ΠΙ 1314 32, IV 35127 4732 4971 5515. άπόδραστος IV 60918. άποδύομαι II 3375 42529 475" 4871, IV 33920. άποζάω I 33’6, Il 45325 54919 64324 66329, IV 61517. άποζυγόω 1 28310. άποζώννυμαι I 283 άποθαρρέω I 19920, Il 40912, III 2438 2451622, IV 39119 4512 59320 6919. άποθαυμάζω I 17928. άπόθεσις (ή) II 3318. άποθήκη (ή) I 1997, ΙΠ 17929. άποθησαυρίζω 1 9730. αποθνήσκω I 13119 27527, Il 44117, III 1919 15727 20521, IV 38333 46714 52918 68318 721ι8. άποθρηνέω IV 3696. άποθύμιος IV 72325. άποίητος I 28110 3131. άποικέω IV 66512. άποικίζω I 29322, IV 44723. άποίμαντος I 1632, II 357". άποίχομαι I 815 24715, Il 56127 563", III 2323 258 272î 4720. άποκαθαίρο) III 2920.
Απόβλητος - Απολλύω
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Αποκαθιστάω II 62517, IV 32918·32 40525 65916. Αποκαθίστημι I 727 1555 165’2, Π 41319 4635, III 6925 13922 1477, IV 37123. Αποκαλέω III 1531 2254, IV 39730 52515. άποκαλΰπτω IV 40318 43927. Αποκάμνω II 36916. Αποκαραδοκέω Π 36124 4276, ΠΙ 75’ 8323. Αποκατάστασις (ή) I 22919, III 2152, IV 38719. Απόκειμαι ΠΙ 2514, IV 63910. Αποκείρω I 730 169'4, Π 35519, IV 45329 4679. Αποκερδαίνω Π 4696, IV 50727. Αποκήρυξις (ή) Il 65913. Αποκλάω II 45328’, IV 52930. Απόκλειστος [titre] Π 581”. Αποκλείω I 7923 2656, Π 40714 4239 45110 53515, III 12519 22515, IV 32924 40723 45122 45328 4553 49123 58521 64325. Αποκληρόω ΙΠ 17527. Αποκλίνω 1572’·32 15713 1918 299’ 31525, Π 385’6 4513 641 ’7, ΠΙ 2433' 29524, IV 4899 49524 56913 6112 62130 64921 67125 69522 69716. Απόκλισις (ή) IV 6159 645’7. Αποκλύζομαι III 201’6. Αποκναίω I 189’. Αποκνέω I 2019, II 47110 6276, ΠΙ 655 16523 23525, IV 45924 4919 51926 5877 6333 6374* 65312 72127. Αποκόπτω I 24731, ΙΠ 27317, IV 51515. Απόκρημνος IV 4434. Αποκρίνω I 1892 2O720 2273 26715 28129, Π 43520 5034 53315 21, IV 38325 26 60730 61919 637‘2 66921. Αποκρισιάριος (ό) [titre] I 17’5 2120, Il 49125 6379. Απόκρισις (ή) I 23124, Il 48914 52924 5813, ΠΙ 17124 2655, IV 67117 6898. Απόκροτος IV 5753. Αποκρούω I 16318 19526 24924 31521, Π 48325 4914 5996, ΠΙ 14321 15327 2418, IV 31114 32922 4475 49518 7116. Αποκρύπτω ΠΙ 699, IV 42128 535’°. Απόκρυφος ΙΠ 193” 28118. Αποκτείνυμι IV 64560*. Αποκτείνω II 641 ’014, IV 35914 5853. Αποκωλύω I 2637, ΙΠ 22716, IV 36318. Απολαμβάνω I 16321 2035 21119 21717, Il 40712, III 12130 295’, IV 331 ’2. Απολαυστικός Π 365’3. Απολαύω I 81’8, IV 40319 4374 4392 4455 6738. Απολέγω I 223’7 26710 315’, Il 44317 4739 499', ΠΙ 16930 207’8, IV 38922 52935 55321 6894. Απολείπω I 2296 24717 26319 30716, II 38113 445”, IV 38514 4692 69710. Απόλεμος I 21518, ΠΙ 8130 2275, IV 4356 48531 5915 7254. Απολιθόω IV 48 34. Απολιμπάνω I 1O327, IV 463ι0. άπολις I 2115. Απόλλυμι I 1125 158 356 83'4 858 1Ο917 1138 2 6 332 29120, II 35917 365” 37518 4038 40524 42327 45112 457'° 4597 46319 54715 625”, IV 33729 3797 38519 423” 42516 55726 5757 60713 61932·33 671' 69316 72126. Απολλύω III 25314.
106
LE LEXIQUE GREC
άπόλλω IV 42322. άπολογέομαι I 5723 7323 10111 103* 2336 2556 2714 2758 29522 31514, Π 33512 3374·2* 3392 42317-27 4776 4879 52120 5319 57115 5856 6058 619712, ΠΙ 33 23110 274·16 3P 451.23.29 73!5 1072.15.30 ^lO ^18 11520 17721-23 J8 J32 18515 2Q517 26729
IV
32516 35l21 35312 467'2 47318 47521 5359 5619 57517 5972 6296 65120 7191. άπολογία (ή) I 56 H8 7318·22 834 16326 16510 17510 2559 26519·26 26923 2816 29523 29923, Π 33726 37712 58318, ΠΙ 93 1114 1319 3316 398 4524 1298 13318 18518 24723 27ii6 279n 2811 IV 32317 3258 38316 38531 44910 50915 52116 549'3 65121. άπόλογος (ό) I 1710 576, II 3417 48521 48718, IV 38318 69534. άπολοφύρομαι ΠΙ 25319, IV 3578. άπολυμαίνομαι ΙΠ 2921. άπολυπραγμονήτως IV 53332. άπόλυσις (ή) IV 47317. άπολύω I 3922 1399 2834 29110, II 36314 377' 42330 42530 44310 52320 5253 5291 5498 57313 60122 60517 629612, ΙΠ 5922 6920 20330 21131 2139" 25326 2634 2951·5·9 30112·19, IV 3316 33729 34516 3472 35916 40325 4051 41723 43310 47513 4915 5273 55925 58331 59127 60328 65123 65526 6596 6618 66724 69124 6973 71116 723511. — άπολυτέον IV 6255. άπομαραίνω I 25720, III 16718. άπομερίζω IV 49316. άπομηνίω IV 36121. άπομνημονεύω I 5727 1839. άπόμοιρα (ή) I 12310. άπομόργνυμαι Π 3636. άπόμορξις (ή) ΙΠ 2521. άποναρκάω I 12110, II 58722, ΙΠ 13914, IV 70923. άπονέμω I 21718, Π 60110, ΠΙ 20512 25531·34 2571 28317, IV 4454 52918 5534. άπονία (ή) II 4494. άπονίναμαι I 10314 2431, Il 5235 53522 5537 56124 61521 63725, III 11727, IV 3415 45715 56320 62123 6431. άπόνοια (ή) Π 65117, IV 35720. άπονος Π 4491. άποξενόω IV 691’5. άποπάλλω I 2955. άποπαύομαι IV 59116. άποπειράομαι I 16726 283225, II 48924 55325, ΙΠ 23320, IV 4634 48332. αποπέμπω I 13927 16318 1755 18924 2056 22316 24319 2837 2998·20 31516, Π 32922 3537 36519 36715 37521 42511 4855 54710 57928 59124 63721, III 218·20 479 816 892 9920 1479 15529 1833 22723, IV 31520 32112 54325 54923 551122 56517 5719 62511 66762’. άποπήγνυμι I 29913, Il 59122. άποπίπτω II 38 123. άποπ/νέω I 27319 3136, Il 49312 5073 5094, IV 43726 66110 6679 ’6. άποπληρόω I 21720, II 43726, ΙΠ 21910 22523 2578. άποπλήρωσις (ή) Π44114. άποπνίγω ΙΠ93" 2933. άποποιέομαι III 2327 1 1512. άποπροσπαθέο) IV 4757. άποπροσποιέομαι I 1335 16110 16731 2975, Π 3972 62521, III 21526 21710 24334 29116 30123, IV 3192’ 3314 37129 39125 49526 6156. άποπροσποίησις (ή) III 1776. αποπτος II 6518.
άπόλλω - άποστολή
107
άποπτύω IV 70113. άπόπτωσις (ή) IV 52922. άπορέω I 9922 ΙΟΙ3 13910 2633, II 48933 6634, ΙΠ 1172’, IV 433’2 49733 5034 7099 7173’. άπορία (ή) I 225’, II 3795, ΠΙ 9122M 28526, IV 3495 42321 47726 48516 62916 63-713 71313. άπορος I 1017, Il 39519 541’5, ΠΙ 18125 27730, IV 34930 42514·” 45323 48913. άπορρ^ιθυμέω ΙΠ 16712. άπορρήγνυμι II 4093. άπόρρητος I 37’3 537 5713 7913 11925 16310 183’° 3037, Π 37930 3872 55524 557i2.is 62921 631 ’6, III 21" 7914 875·7 17728 23914 24916 251”, IV 371” 13 37327 3892 6311 64515. άπορρίπτω I 21313 24718, Il 43917, ΠΙ 793, IV 465’. άπορροή (ή) III 1117 1 8 3 25. άπορροφάω IV 68317. άπορροφέω I 8521. άπορρώξ (ή) II 427’°. άπόρως I 3518, IV 34923. άποσβέννυμι ΠΙ 24524, IV 33527 3555. άποσεμνύνω I 1312, Il 56319, ΙΠ 15920. άποσκευάζομαι I 94 1 7916, Π 3296 34126 39328 52123 65725. άποσκήπτω III 2976. άποσκιρτάω II 58728. άποσκολιόω II 46513. άποσκοπεύω IV 58321. άποσκοπέω ΠΙ 24718. άποσκώπτω ΠΙ 31’°. άποσοβέω I 23925. άποσπάω I 1613 29922 309’4, ΙΠ 23324, IV 32322 42914. άποστασία (ή) I 3912 26120, Il 4077 56728 64120, ΠΙ 723 1529 7530 77' 14717 15523 18514 2379 23929 24133 25330·33 2556, IV 43122 48313 573’3 6278 6298 63525 653” 68126. άποστατέω I 3710 11724 25923 261814 30325, II 41122 5O321 58716 59921 60519 60719 61716 6413, ΠΙ 1915 275 20517 2434 24920 25115 253* 255‘4·25, IV 43122 48324 57113 59719 62712 6297 64729 651415 66122 6637 67113 6897 69515 32. άποστάτης (ô) I 249’4·20 261 ’9, II 4358 65913, III 25530, IV 47116 55314 57519. άποστατησείω ΠΙ 24327. άποστάτησις (ή) ΠΙ 28715, IV 65120. άποστεγέω IV 46512. άποστέλλω I 320 133 15”·37 179·33 1931 216 477 791 12524 1274 1678 2071821 215612 217’6 23117 2552’ 26115 29521 3Ο327 31520 3174, Π 33324-26 335’ 3411214 34710'29 37129 37718-21 38723 411” 46327 47110·1416 48514 493” 5Ο319 5239 53915 581” 13 58513 59917 60117 61327 61723 631'4 63713 64521 65519, ΠΙ 97 273 6518 6919 1θ510 16930 1712 17926 187’718 1894 19316 1959 2279 22924 2452836 26929 2856 29310'23 3O332, IV 31129 3414 35118 35719 377” 383’8 4578 46322 4735·7 4756 489’6 529’ 53120 53719 53928 54320·25·29 54932 55118 55521 5714 57925 5852 635’9 64120 6451’ 21 6474 64923 6535 6598 661" 6636 67115 7O71015 71512 7176 άποστέργω I 16728 25528, II 61312, III 69’6 301’°. άποστερέω II 3333, IV 55926 71516·18. άπόστημα (τύ) IV 58320. άποστολή (ή) 1 13” 1925 1756 23731 279” 29125, Il 3514 56317 57320, III 1333 17s 27928, IV 34129 39526 55316 55523 649'° 69134·.
108
LE LEXIQUE GREC
άποστολικός Π 51112 57518. Απόστολος (ό) II 36920 6338, III 17128, IV 41520 419i.n.i7 άπόστολος (ό) II 34522 5117 8 609”, III 19131 2654 3058.15 jy 39527 41710 54915 58322 5872125 6053. άπόστοργος I 572, IV 569'2. άποστρέφομαι II 4474 4972 51119 5874, ΙΠ 27 520, IV 35120 41120 4458 55122 62718 άποστροφή (ή) ΠΙ 1776 24112 24314, IV 6798. άποστυγέω I 2695 28719, Il 53918, IV 58712. άποσύρω III 29718*. άποσφάλλω IV 54720. άποσχεδιάζω ΠΙ 24731 2752. άποσχίζω II 3578, III 133 4922 13717 1534·4, IV 30927 44918 51114 52717 7176. άποσώζω IV 3415 36725. άπότακτος IV 72332. άποταμιεύω III 28322, IV 4839. άποτάττω I 7921 2278 25315 25725, Π 39914 4034 41318, m 7326 8316 23517 2371 24128, IV 44715. άποτέλεσμα (τό) ΙΠ 9924. άποτελέω ΠΙ 21917. άποτέμνω I 311 ΠΙ 29521 29927 3O128. άποτίθημι I 1331 9722 18714 2192 2816 2836, Il 35521 37929 3811 3992 43311 47531 48328 57712 6292 65716, ΙΠ 96 19924 2414 277' 28120, IV 62127. άποτίκτω ΙΠ 21115, IV 3351. άποτίμημα (τό) IV 58711. άποτινάσσομαι I 15914 1695. άποτιννύω ΙΠ8115. άπότισις (ή) IV 4238. άποτολμάω IV 50726. άποτομή (ή) ΙΠ 111”. άπότομος Π 427". άποτρέπομαι I 29917, Π 4098 4413 47725. άποτρίβομαι ΠΙ 27922, IV 5 535. άποτροφή (ή) ΠΙ 8318. αποτυγχάνω I 27113 31926, Il 47517 5552 58123, III 935 1719 22327·33 3 0 324, IV 32713 3431 5159 54116 68131. άποτυχία (ή) IV 6II7. άπουσία (ή) I 301 ’7, II 41521, III 5727 13919 16131, IV 4215. άποφαίνω II 34523 34724 39510 6359, III 3918 4530 12514, IV 33s18 3417 37716 6558. άπόφασις (ή) I 1310, Il 34514 3517 66521, IV 38713 4119. άποφάσκω III 13327. άποφέρομαι I 12119 125', Il 52721·23 557” 5716 613', ΠΙ 4321 8925 1337 26730, IV 32334 37527 37922 42116 51117 6237 '2. άποφεύγω III 10528 18121, IV 36914 5671. άποφημίζω III 187'4. άπόφημος III 1654 1874 22 24334. αποφοιτάω 1 29926 3011, II 3816. άποφράττω I 29910. άποφροντίζω II 401IS. άποφυγή (ή) II 41910 4235 5172 53118 54113 56915 61913 621'8, Πΐ 3316 4314 18126 24729 27922, IV 37331 473'°. άποφύω Π 3615.
άποστολικός - άρά
109
άποχαρίζομαι II 49926, IV 49319 587”. άποχειροτονέω ΠΙ 2 1 332. άποχράω I 28729, Π 33725 33918 3495 3698 469”26 559” 6455, ΙΠ 5724 2012 22315 2351 2496, IV 42114 5432 56314. άποχρώντως I 21717, II45120 46730 47515 51124 539112 64325, ΠΙ 2197, IV 32124 535”. άποχωρέω I 59 1919 8927 2634 3073 3112, II 38116 38917 423213 56724 58921, III 26720, IV 32919 3752 4873 64918. άποχώρησις (ή) I 1716, Π 49125, ΠΙ 72 113·10 1876 253”, IV 3511 3653 373” 38520 5754. άποψηφίζομαι I 13110 139”. άποψωμίζω 1 23919*. άπραγμόνως II 33116 3576 51310, III 832 2953. άπραγμοσύνη (ή) I 237” 31531, ΙΠ 30128. άπράγμων I 16925, Π 45518 51314. άπρακτέω I 229” 27725 29315, ΠΙ 255 5112 8127 13921 22328 25730, IV 3134 38924 3935 4137 45114 6231 677” 6797 69110. άπρακτος 1278 3323, II41518, III 2895, IV 3177 46119 5511 55721 5913 6532 65722 6594 6835 68728. άπραξία (ή) I 22919, Π 48321, ΙΠ 7710, IV 46321’. άπρεπής I 26710, Π 49527 49716 65721, ΠΙ 2194 22334, IV 37114 3891 56110. Άπρηνός (ό) I 9313, Π 3854* 58917. άπρίξ I 2Ο57 2614 2838, Π 3376, ΠΙ 271”, IV 3 1 93 3934 44924 51114 5 4331. άπροβίβαστος IV 721”. άπροθύμως IV 60121. άπρόιτος III 1476 1 995, IV 4034. άπρομήθευτος II 44525. άπρονόητος III 11726. άπρόοπτος IV 341* 36518. άπροόπτως I 497 6318, III 7528. άπροσδόκητος II 42523 4293, IV 44331. άπροσδοκήτως I 31910, II 4893 55123. άπροσήγορος IV 71933. άπρόσμαχος IV 593”. άπροσωπολήπτως ΠΙ2631. ’Άπρως (ή) IV 56517 599” 60322 64514 6979. άπτερος I 514 1519 19722 26131, Π 63317 64318, ΙΠ 2316, IV 47727. άπτήν III 2779. άπτομαι [toucher] I 517 6718 10118 141117 15920 2152 24723 29513 29710 3O15 3239, Π 33114 34712 357815·24 385” 39927 49912 51116 51316 55318 59318 5971318 6335, ΠΙ 6332 1 85 9 21126 2 1 3 ” 2299 24326 2498 27130, IV 3111220 3192 36919 41315 41912 42326 45916 5119 5397 5412 55510 6094 6374 6671 689” 713”. άπτω [allumer] I 2636, III 22518 3059, IV 3493 43922 4414. άπυστος IV 3738 5637 5775. άπω IV 623”. άπωδός Π 455”. άπωθέομαι II 32919. άπώλεια (ή) Il 32921 40518 475 ” 56916, IV 6372. άπώμοτος I 639, II 63517, IV 38 1 28. άπωτέρω IV 7O328. — άπωτάτω II 645ι6. άρά (ή) I 533 3710 12319 135516, Π 50514, III 19378 2238” 277” 1720 2 7 920 24. IV 331” 5O910.
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LE LEXIQUE GREC
άραίος 1 1353. άράομαι IV 49919·20. άραρίσκω II 471 \ IV 46726. άραρότως I 4920, Π 42911 48920 55117 5579, ΙΠ 7334 24721, IV 34322 4296. άράχνη (ή) I 13510 24726, IV 65523. ’ Αραψ (ό) ΠΙ 9914, IV 5O58. Άργάνης (ό) IV 35918. άργέω I 1725 13122·22 1951619 20526, Il 49323 509"·12 51327 587“ 61516, III 4532 5317 6520 7110 775, IV 3912 46115 51912 6136 7. άργία (ή) I 19516, II 5112, ΠΙ 1491, IV 4077 46116 5295. “Αργος (τό) I 12325 2554. άργός I 13327 283" 32114, Il 41926·27 52916, III 5526 7716, IV 32916 56324 60710. 'Αργυρά (ή - λίμνη) ΠΙ 89". άργύριον (τό) I 1479 29312, IV 49719. άργυρολογέω I 2938, IV 32313. άργυρος (ό) I 31316, Il 3832 44730 46925, ΙΠ 732J 1679 17930, IV 32518 49114 53931. άργυροτυπόω ΙΠ 7323. άργυρους IV 55116. άργυρόχρυσος IV 54523. άργώς ΙΠ 2792 28524. άρδην ΙΠ 18713, IV6711. άρεϊκός I 5910, Il 42512 59920, IV 33916 43315 46121 46516 4697 48918 60129 6079 6672 693". άρεϊκώς I 1533, IV 49121. άρειμάνιος IV 7032. — άριμάνιος I 7925. “Αρειος (ό) ΠΙ 10526. άρέσκεια (ή) ΙΠ 5124 5318 7318 1299 15715. άρέσκω II 555930, III 3131 7310 8125 19319·22 3014, IV 53121 6O910. άρεστός Π 60721, IV 47126 49715 71315 72112. άρετάω I 22122 3Ο328, Π 44512, ΠΙ 28927. άρετή (ή) I 6110 12912 16516 17913 27513 2838 28717 28916, II 36324.26.29 3637.8.12 367ι 39514 4092 43717·22 47327 47718 51331 5533033, ΙΠ 7712 9319 123>ο 169*' 1»S26 21 ρ5 2177 2397 25323, IV 3298 40733 51128 51512 51919 52916 19 54720 6259 6$79 717ΐ4 άρήγω I 2232, Π 663", IV 33923 60526. αρηξις (ή) IV 6238. “Αρης (ό) I 23714, IV 4919. άρίδηλος Π 60325. άριδήλως 14910 2692!, Il 53313, ΠΙ 395, IV 5II25 6478. άρίζηλος IV51117. άριθμέω II 3719 58325 5958·10 61717, III 5916 16713. άριθμητός I 9722 1852, II 5999, ΙΠ 23922. άριθμός (ό) Il 44112 44518 50327, III 12119, IV 3274 38510. άρισταρχέομαι I 1113. άριστάω III 2173. άριστεία (ή) I 61" 935. 'Αριστείδης (ô) Il 5717. άριστερός III 18724 2777, IV 7173. άριστεύς (ô) ΠΙ 21523. άριστεύω 1 453, II 4357, III 18525 21524 29326. ’Αριστηνή (ή) III 1517. άριστίνδην I 617. άριστον (τό) II 51724, ΠΙ 1712'.
άραΐος - Άρτάκη
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άριστος I 5920 129812 1316 19325 23715 30318, II 40325 42322 497', ΙΠ 2 7 52’, IV 35523 69920. άριστουργέω II 4016, IV 3659. άρίστως I 1314. άρκετός IV 4753 64133*. άρκέω I 619 7114 835 16314 19734 22516 27517 31125, II 41922 4474 4518 47514 553' 6273·9, ΙΠ 597 11530 14927 3O15, IV 46319 48318 495" 60130 67126 68329. άρκούντως III 517, IV 62919. άρκτος (ή) I 3O118. άρκτοΰρος (ό) I 27310, IV 4619. άρκυς (ή) ΙΠ 652, IV 70329. άρκύστατος ΙΠ 1131, IV 31328 6475. άρμα (τό) I 18713, II 5358. άρμάμαξα (ή) IV 62728 66326. άρματοφυλάκιον (τό) ΙΠ 153". Αρμενία (ή) Il 54713, ΠΙ 6730 13730 23123 2699. Αρμένιος (δ) I 24124, Π 355", III 158 1416 2294·23, IV 56525 569’°. άρμογή (ή) ΙΠ 21920, IV 48 33. άρμόδιος I 213", III 7915 19527 19716 20532, IV 37734. άρμόζω I 933 19" 953 1177 243" 2734, Π 35321 4135 55321, ΠΙ 28710 29512, IV 33328 39735 6574. άρμολογέομαι IV 51116. άρμοστής (ό) IV 57316. άρμόττω II 60325. άρνειός (ό) IV 44314. άρνέομαι III 11316 127" 17920, IV 4117 53319. άρνησις (ή) I 24126. άρνίον (τό) IV 3337. άροτήρ(ό) IV 53119 64345*. άροτος (ό) IV 53117 64322 69110 6976. άρουρα (ή) Ι 25120. άρπαγή (ή) ΙΠ 8322. άρπάζω I 596 8114, Il 5739, IV 34Κ 36512 43318 43728 45724 4879 50319. άρπεδών (ή) Π 3833. άρρμθύμως — άρρμθυμότερον I 3118. άρρενομανία (ή) ΙΠ1911129. άρρεπής I 16113. άρρεπώς I 13113. άρρηκτος ΠΙ 8714 11533. άρρην (δ) I 591, Π 3855, III 22527·28. άρρητος I 255, IV 3738 52530. άρρωστέω Π 4674 52912, ΙΠ 6124. άρρώστημα (τό) Π 51126. άρρωστία (ή) II 4672 65929, III 215\ άρρωστος — άρρωστότερος IV 6012° 67116 6919. άρρώστως I H520, Il 66121, III 492 103". Άρσενιάτης (ό) II 33514 4374, III 314·16 1116 4722·23 4928 5322·2325 5 5 ' 6928 7 1 5 " 9523 9722·29 13917 15126 23320, IV 387'θ.2ΐ.23 Αρσένιος (δ) I 531 726 92025 26 II29 136·26 9517 12923 15956 223913 229- 2952. II 329-’ 33922 35520 3717 37912 3819 3877 4375·24 439916 48518 48717 50566’ 51 124 III 58 4727 5113 6310 6 726 951416·22 26 1 3 729 1 4 1 2 1 63 27 1 6515171899' IV 38314 5151S Vl122 Άρτάκη (ή) IV 5793 643-\
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LE LEXIQUE GREC
Αρτηρία (ή) III215’2. άρτι I 272·1 33'4 935 123' 1592 17312 1876 219", Π 47716, III 2110 3512 71" 9314 2533 IV 3117 3254 3 3920 3 55-’-1 4276 6875. Αρτιγενής III 305'214. Αρτιστεφής ΙΠ 22126*. άρτίως ι 6523 7324 756, ΙΠ 2832, IV 41722. άρτος (ô) I 23919, II 46324 52134 54919, III 55 596·25·26 8914 915 >2,ι2 15]3 άρτύνω I 1994, IV 46514 669". άρτύω π 38524, IV 49527 57924. Αρχαίος I 354 3724 14724 25518, II 32912 3692·28 47328 55330 III 21710 22713 27325 ΐν 3Ο7ζ32522 42110 42317 43530 4771 493·* 6792529. — Αρχαιότερος H 369< IV
Αρχεϊον (τό) I 25917. Αρχή (ή) 1 531 2524 31713 3315 3526 37121619 431416 6120 7916 ΙΟΙ25 10523 109" 1415 129213 13J24 13320 1352.13 141’2 ι7919 18122 18328 18569 18722·2β 20324 20919·2° 229" 23520 23727 24918 257”16 2591·2·2 26330 28316 30924, II 3298 33126 3332 3378 37319 39922·27 4152·2 4172 445'3 44924 4513 4531317 45910 51523 541* 5479 54927 55328 55547·8 5599 5635·8101932 56513 56726 57321 58922 59523·24 60314 61930 63110 641’θ 655*°, ΠΙ 1913 276 6724 8334·8 9933 14117 14714·37 1492·37 165181819 2277 23513 23931·35·36 241’4 2434 24515 25334 2558·20 27510 27916 2998 30l2529î0, IV 32323 35132 3 8 1 28 3 8 94·23 41924 4596 501’ 50322·24 50527 5071·6 51710 12 33 52519 52712 53124 53324.33.34 5475 55733·35 56129 5693 58514 5897 59516 6199 62126 623"17 62720 6315 6355 67124 67317 69925 7013. Αρχηγός (ô) I 4520, ΠΙ 7716 29723, IV 469" 49313·29, 64 337*, άρχήθεν ι 198 2526 6523, II 46510 47310·19 47524 547’ 54915 5837 5873 64121 6512 ΙΠ 4534 834 1 9724 2 4926 2 6 525 2 8 920, IV 3597 39121 52120 52510 53725 56131 5659 56712 56923ΐ 60ι w 62720 633" 63921 7O33. Αρχιδιάκονος (ό) I 165 22, Il 4652 47917 4832 48516 50124 62921 63113 ΙΠ 2716 3114 1052. Αρχιεπίσκοπος (ό) ΠΙ 19335 1 95 28. αρχιερατεύω Π 37516, III 472. Αρχιερατικός I 379 14715, II 35526, III 19714. Αρχιερατικός II 357', IV 41920. Αρχιερεύς (ό) I 920 132·9 11 1827 37 3919 4516·17 4724·26 495 103” 1056 107’° 1337 13510 137’4 ι3929 143’1421 145’317 1592127 1617 1654·15 16722 179’° 2171821 2239 2319 233’ 19 295’9·25 31 120·23 3139, II 3292·6 333’7 3353 33722 339’°1417·25 3416 34513·18 3514 35515 ’7 357" 36317 36514 3737·8 3892028 39127 39327 39523 39710·23 399* 415’° 45929 46124 4632·22 4772 47914·2223 48318 48924 4914-23 49316·21 49510 497’1928 5097.20 51 112 5 1 5" 1621 519" 57728 5816 583* 60319 6077 64328 6452 III 320 5 20·24 71 92’ H9.22-2S 133 292? 3ρ.12 3324 355 ,0 472 553 15 57’° 617143235 6 312.27 ^3 77Μ 796 97’525 ]01" 1Ο312 1153 1293 1318 133" 1354 13921 14113 1435 14510 14910 1513 15528 16929 17721 185’Α7 92° 191» 1979 1996 20124 20527 211’ 221619 2231228 2258 26Ρ2.34 26734·35 2 7 3 5·29 2792 28731·34, IV 30930 3135 3192 3217 24 3295'1 ·23·26 3 3 1 8 18 3339 υ 339* 37112 ,8 37329 3752 ’β 3774Α6 38112 383’3·22 3858 Ι4·2ΐ.29 3874.ΐ3 38914.22 3911.924 397’9 40)22 40327·14 4O517·22·26·28 407’2·'8·29 41 11·8·20 41525 41725 419’5·927 4498.ik.i9 46716 50922 5134 51721 5677 6794 69327 70727 71723. άρχιερότης (η) III 2097. άρχιερο^ύνη (ή) I 23320, Π 387’ξ ΠΙ 453’ 14727 149919 19524 1971113 20529 225’, IV 377’2· άρχίθότης (ό) I 392". Αρχιμανδρίτης (ό) I 23513, Π 5154.
άρτΊρία - άσμένισις άρχιποίμην (ό) Π 39529 άΧ’ΪΪΓ U® nS'1
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113
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άρχοντικώς ΙΠ291' “““Æi’SÆ'