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INGENIEURS 3
QHSE
Année académique 2021 - 2022
PLAN PLAN ......................................................................................................................................... 2 OBJECTIFS du cours ................................................................................................................. 5 INTRODUCTION ...................................................................................................................... 6 CHAPITRE I : HYGIENE, SECURITE ET ENVIRONNEMENT .......................................... 7 I.
Définitions des concepts relatifs aux aspects santé, sécurité et environnement ......... 7
II.
La structure HSE ........................................................................................................ 8 1.
Rôle de la structure HSE ...................................................................................... 8
2.
Objectifs du service HSE ..................................................................................... 8
3.
Les missions ......................................................................................................... 9
CHAPITRE II : RÉGLEMENTATION RELATIVE À L’HYGIÈNE, À LA SÉCURITÉ, À LA SANTÉ ET À L’ENVIRONNEMENT .................................................................................... 11 I.
Les lois camerounaises ............................................................................................. 11
II.
Les décrets camerounais ........................................................................................... 12
III.
Les arrêtés camerounais ......................................................................................... 13
CHAPITRE III : LES ACCIDENTS DE TRAVAIL ............................................................... 14 I.
Quelques définitions ................................................................................................. 14
II.
Les familles des risques ............................................................................................ 18
III.
Evaluation des risques ............................................................................................ 19
1.
Notion d’exposition ............................................................................................ 19
2.
Analyse préliminaire des risques (APR) ............................................................ 20
IV.
ACCIDENTS DE TRAVAIL ................................................................................ 25
1.
Définitions .......................................................................................................... 25
2.
Echelle de gravité ............................................................................................... 26 LES MÉTHODES D’ANALYSE DES ACCIDENTS DE TRAVAIL: Arbre des
V.
causes et nœud papillon.................................................................................................... 27 1.
Analyse des accidents par la méthode de l’arbre des causes .............................. 27
2
2.
Analyse des accidents par la méthode du nœud papillon ................................... 34
3.
Autres méthodes ................................................................................................. 38
CHAPITRE 4 : LES MESURES DE PRÉVENTION ET DE PROTECTION ....................... 40 1.
Mobilisation des ressources internes .................................................................. 40
2.
Planification des actions de prévention .............................................................. 40
3.
Les 9 principes généraux de prévention ............................................................. 41
4.
Elaboration du plan de prévention...................................................................... 41
5.
La signalisation en sécurité ................................................................................ 42
3
THEMES D’EXPOSES
Groupe 1 : l’industrie chimique et parachimique Groupe 2 : l’industrie minière Groupe 3 : l’industrie pétrolière Groupe 4 : l’industrie mécanique Groupe 5 : l’industrie automobile Groupe 6 : l’industrie aéronautique
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OBJECTIFS du cours Appréhender les principes et concepts de base de l’hygiène, de la santé et de la sécurité au travail Connaitre la réglementation nationale régissant la santé et la sécurité au travail Connaitre les différents risques professionnels et les différentes mesures de prévention de ces risques Adopter et mettre en pratique les mesures d’hygiène indispensables ainsi que les bonnes pratiques en matière de sécurité au travail
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INTRODUCTION
L’Hygiène, la Santé et la Sécurité au Travail tiennent aujourd’hui une place de plus en plus prépondérante dans la stratégie et le management de l’entreprise, car au-delà du drame humain et social qu’occasionnent un accident du travail (AT) ou une maladie professionnelle (MP), les impacts économiques et juridiques sont souvent non négligeables. Afin de sauver des vies au sein d’une entreprise, des dispositions pénales se sont renforcées ces dernières années, pouvant aller jusqu’à engager la responsabilité civile, voire pénale du chef d’entreprise. L’objectif consiste à lui faire prendre conscience de son rôle moteur dans la politique de prévention et de maîtrise des risques au sein de l’activité qu’il dirige. Une politique de prévention des risques doit être entamée où il s’agit d’identifier les dangers, évaluer, maîtriser et gérer les risques afin d’éviter les accidents. Dans le travail, les salariés sont exposés aux différents risques sans connaître véritablement leur incidence (impact) à long terme sur la santé humaine (MP). La prise de conscience des situations dangereuses auxquelles peuvent être exposés les salariés est une nécessité pour maîtriser les risques associés et concrétiser leur sécurité et celle des biens et de l’environnement.
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CHAPITRE I : HYGIENE, SECURITE ET ENVIRONNEMENT
I.
Définitions des concepts relatifs aux aspects santé, sécurité et environnement
L’hygiène c’est l’ensemble des moyens collectifs ou individuels, les principes et les pratiques visant à préserver ou à favoriser la santé. La sécurité peut être résumée comme :
l’état de ce qui inspire confiance, l’absence d’accidents ou de risque inacceptable ;
C’est la situation dans laquelle quelqu’un ou quelque chose n’est exposée : à aucun danger, à aucun risque d’agression physique, d’accident, ou de vol.
l’ensemble des mesures législatives et administratives qui ont pour objet de garantir les individus et les familles, contre certains risques appelés risques sociaux.
l’ensemble des mesures de prévention et de secours nécessaires en toutes circonstances à la sauvegarde des populations.
La sécurité n’est pas l’affaire d’un spécialiste, mais celle de chacun
La sécurité efficace est intégrée aux opérations, aux processus, comme à toutes les activités de l’entreprise.
Tout accident peut être évité.
Chacun est responsable de sa sécurité et celle des personnes qui l’entourent.
La sécurité est avant tout une affaire de comportement individuel, à tous les niveaux, en commençant par les responsables.
L’importance de l’environnement en entreprise est résumée autour des 4 aspects de la gestion de l’environnement. Aspect technique : il s’agit ici de la mise au point et du suivi des procédés Aspect juridique : vérification de la conformité avec les normes et des relations avec l’administration Aspect certification : il s’agit du contact avec les différents acteurs locaux, des relations de bon voisinage autour de l’usine, et la valorisation de son apport à 7
l’économie locale. Il s’agit aussi de la mise en place d’un système de management de l’environnement (SME). Image/communication : il permet ainsi de mobiliser et de motiver le personnel. Pour l’entreprise l’environnement est source de nouvelles opportunités : -
réduction des risques
-
réduction des charges
-
consolidation des positions commerciales
-
amélioration des conditions de travail
-
motivation du personnel
-
la confiance des pouvoirs publics
-
meilleure image de marque vis à vis du public et des riverains.
II.
La structure HSE
L’approche HSE s’inscrit dans une démarche de développement durable à travers la protection des hommes et des populations, la protection de l’efficacité économique (rentabilité, réputation…), le respect des tiers et de l’environnement, le respect des lois et règlements imposés par les pouvoirs publics.
1. Rôle de la structure HSE Protéger l’homme et son environnement contre l’homme par : La prévention, l'élimination, la réduction des risques. 2. Objectifs du service HSE
Planifier
Agir, corriger
Service HSE
Dérouler/faire
Contrôler Figure 1: Cycle d'amélioration continue (roue de Deming)
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a. Planifier Participer à la définition de la politique HSE du site en termes d'objectifs et de moyens.
b. Dérouler/faire -
Rédiger et maintenir à jour les consignes HSE / plans spécifiques
-
Connaitre / Centraliser et Diffuser toute la documentation utile (recommandations, obligations réglementaires, …)
-
Assurer la formation du personnel en matière de prévention HSE
-
Diriger les actions de communication HSE
c. Contrôler l’efficacité de la politique -
Vérifier le respect des consignes
-
Effectuer quotidiennement une tournée HSE sur site
-
Effectuer des audits HSE sur le site, en particulier sur les chantiers
-
Analyser les dysfonctionnements HSE
-
Participer à la tenue à jour des statistiques et à la publication du rapport annuel du Comité d'Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT)
d. Corriger -
Tirer des enseignements des erreurs passées pour éviter qu'elles ne se reproduisent
-
Initier les actions correctives nécessaires suite à tout dysfonctionnement HSE
-
Diriger/ Coordonner la lutte contre les sinistres.
3. Les missions a. Recherche -
Analyse les accidents et les conditions de travail
-
Élabore des statistiques "techniques"
-
Participe aux programmes de prévention
-
Gère la documentation technique et réglementaire et assure une veille réglementaire.
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b. Opérationnelle -
Campagnes de sécurité : Accueil, Formation, Conférences
-
Lutte contre l'incendie
-
Vérification et contrôles des installations, matériels et produits
-
Entretien des équipements et moyens de protection
-
1er secours et évacuation des blessés
-
Respect des organismes légaux.
c. Fonctionnelle ou de conseil -
Sur la conception et modification des installations
-
Participe à l'élaboration des consignes de sécurité et des procédures
-
Participe à l'élaboration des plans de prévention.
d. Liaison avec -
Le service médecine du travail
-
Les services ou directions de l'établissement
-
Les organismes extérieurs de prévention
-
Les représentants du personnel au CHSCT (Comité d'Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail
-
Les organismes d'état.
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CHAPITRE II : RÉGLEMENTATION RELATIVE À L’HYGIÈNE, À LA SÉCURITÉ, À LA SANTÉ ET À L’ENVIRONNEMENT L’Etat Camerounais soucieux du bien-être de ses travailleurs, premiere ressource du pays, a établi un ensemble de textes règlementaires qui s’oriente comme suit:
Traité
Convention
Recommandation
Ordonnance
Loi
Décret
Arrêté
Circulaire
I.
Les lois camerounaises
Loi n°98/015 du 14/07/98 Relative aux établissements classés dangereux, insalubres ou incommodes Loi n°68-LF-du 18/11/68 Portant organisation de la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles Loi n°77-11 du 13/07/77 Portant réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles Loi n°2003-3 du 21/04/03 Portant protection phytosanitaire Loi n°92/007 du 14/08/92 Le code du travail
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II.
Les décrets camerounais
Décret n°78-480 du 08/11/78 Fixant les modalités et la procédure du contrôle médical et expertises médicales Décret n°99/818/PM du 09/11/99 Fixant les modalités d’implantation et exploitation des établissements classés dangereux, insalubres ou incommodes Décret n°78-545 du 28/12/78 Fixant les modalités et la base de l’indemnité journalière et des rentes Décret n°78-546 du 28/12/78 Fixant les modalités de déclaration la procédure d’enquête en matière d’accidents du travail ou de maladies professionnelles Décret n°78-547 du 28/12/78 Fixant les modalités de prise en charge des prestations en nature aux victimes d’accidents du travail ou de maladies professionnelles Décret n°84-1541 du 01/12/84 Fixant le taux d’incapacité permanente, partielle ou totale du travail Décret n°69-DF-179 du 14/05/69 Fixant les modalités d’application de la loi n°68-LF-de la 18/11/68 portant organisation de la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles Décret n°76-321 du 02/08/76 Confiant la gestion des risques professionnels à la caisse nationale de prévoyance sociale sur l’étendue de la république du Cameroun Décret n°78-283 du 10/07/78 Fixant les taux de cotisation pour la tranche d’accidents du travail et des maladies professionnelles
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III.
Les arrêtés camerounais
Arrêté n°013/MINMEN/DMG/SL du 28/03/57 Portant nomenclature des établissements dangereux, insalubres ou incommodes Arrêté n°038/MTPS/IMT du 26/11/84 Complete la liste des maladies professionnelles indemnisables, les délais pendant lesquels l’assureur ou l’employeur demeurent responsables… fixées par l’arrêté n°OO5/TLS/SS du 09/02/62 Arrêté n°039/MTPS/IMT du 26/11/84 Fixant les mesures générales d’hygiène et de sécurité sur les lieux de travail
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CHAPITRE III : LES ACCIDENTS DE TRAVAIL Dès qu’on se préoccupe de l’application de la sécurité dans le monde du travail, il est inévitable de recouper les thèmes de sécurité, d’hygiène industrielle, d’environnement et même de qualité. En effet, toute action mise en œuvre pour diminuer de façon durable les risques d’accident ou de « presque accident » montre que la notion d’accident peut être étendue à celle de panne, d’incident, d’arrêt, de perte, en fait tout ce qui représente un dysfonctionnement : d’où la relation évidente avec la qualité. Agir pour une meilleure sécurité va donc conduire à améliorer la qualité. Les entreprises d’aujourd’hui lient hygiène, sécurité, environnement et qualité.
I.
Quelques définitions
Danger : Source, situation ou acte ayant un potentiel de nuisance en termes de lésion corporelle ou atteinte à la santé, ou une combinaison de ces éléments. Tout ce qui est capable de provoquer un dommage corporel ou mental (matériel, matière, manière de faire, comportement). Source de préjudice ou de dommage potentiel. Il existe en un très grand panel de dangers tant en entreprise que dans la vie courante. Situation dangereuse : Toute situation où une personne est soumise à un ou plusieurs dangers. Situation dangereuse Danger 1
Danger x
Personne
Danger 2
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Risque : Grandeur à deux dimensions caractérisant un événement non désiré, d’une part la probabilité d’occurrence de l’événement non désiré (risques aiguës) ou la durée d’exposition (risques chroniques), d’autre part la gravité des dommages potentiels. Exposition d’une personne à un danger. Remarque : Il est préférable de s’intéresser à la maîtrise du risque plutôt qu’à la probabilité de l’évènement non souhaité.
Évènement déclencheur : événement capable de provoquer un dommage (accident ou atteinte à la santé). Évènement ultime qui amène le danger. Il se caractérise par sa probabilité d’apparition Il peut se produire sur une période courte ou au contraire sur une période prolongée (notion d'exposition à long terme).
Situation dangereuse
DANGER
Evènement dangereux
PERSONNE
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Apparition d’un dommage :
Evènement dangereux
Situation dangereuse
DANGER
PERSONNE
DOMMAGE
Une source de risque est généralement caractérisée :
Par la présence d’un ou plusieurs dangers potentiels, c’est-à-dire une situation réunissant tous les facteurs pouvant entraîner un accident potentiel ou engendrer un événement indésirable et compromettre la sécurité des personnes, la sûreté des installations, l’environnement.
Exemple : produits dangereux (inflammables, explosifs, toxiques, polluants)
Par un événement initiateur exposant à ce danger :
Modification des conditions opératoires (pression, température, électricité, rayonnement, énergie, bruit, chaleur/froid.) Défaillances technique, organisationnelle ou humaine Evénements extérieurs inattendus.
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Danger
Personne
Rencontre
RISQUE
Evènement déclencheur
Accident ou maladie Figure 2: modélisation du risque
Figure 3: schéma représentant les Danger-Risque-Dommage
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II.
Les familles des risques
Le risque zéro n’existe pas. Nous avons 17 familles de risques
Risque de chute de plain-pied Ex : sol glissant Risque de chute de hauteur Risque lié aux circulations internes Le risque routier Risque lié à l’activité physique Risque lié à la manutention mécanique Risque lié aux produits chimiques et aux déchets Risque lié aux agents biologiques Risque lié aux équipements de travail Risques liés aux effondrements et aux chutes d’objets Les risques et nuisances liées aux bruits Les risques liés à l’ambiance thermique Les risques d’incendie et d’explosion Les risques liés à l’électricité Les risques liés aux SPA (substances psycho actives) Les risques de troubles musculo-squelettiques Les risques liés au stress au travail
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III.
Evaluation des risques
Chacun a sa perception du risque, qu’il soit responsable, employé, étudiant….enfin, notre conduite personnelle obéit bien souvent à des motivations irrationnelles (colère, orgueil, stress, confiance…) qui peuvent nous faire minimiser ou même nier le danger réel d’une situation.
1. Notion d’exposition Le risque résulte d’une exposition à un danger Risque = Danger X Exposition
Figure 4: schéma représentant la situation "pas de risque"
Le risque de survenance d’un accident (dégâts humains) est faible ou nul car aucun travailleur n’est présent sur le lieu du danger (probabilité de chute de la plante), cette situation représente la notion ‘pas d’exposition’ donc pas de risque. (Figure 2)
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Figure 5:représentation d'une situation dangereuse Le risque de survenance d’un accident (dégât humain) est très élevé suite à la forte probabilité de présence des travailleurs sur le lieu du danger (probabilité de chute de la plante). Cette situation représente la notion « Situation dangereuse et notion d’exposition ». (Figure 3)
2. Analyse préliminaire des risques (APR)
C’est l’identification des dangers et leurs grandeurs caractéristiques par poste de travail d’une entreprise; Elle constitue l’une des étapes fondamentale de l’Evaluation des risques; Elle constitue une partie intégrante du Document Unique d’Evaluation des Risques(DUER) pour une entreprise et du Plan d’Urgence(PU).
L’APR comporte 04 grandes phases :
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a. Préparer la démarche Cette phase se déroule en plusieurs phases: Détermination de l’équipe pilote du projet Délimitation des unités de travail Détermination des opérations par processus et par unité de travail Elaboration (ou études) des documents de l’analyse
b. Identification des dangers Elle repose sur les éléments suivants:
l’observation de postes et situations de travail
la connaissance des procès des unités de travail
l’observation de l’environnement du poste
l’entretien avec le personnel de poste
Equipements
Produits
Outils Énergie Les 4 axes D’identification des dangers
Environnement de travail
Facon de faire
c. Estimation des risques Il s’agit ici d’exprimer la gravité et la probabilité d’apparition d’une situation dangereuse.
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R = G*P (gravité *probabilité d’occurrence)
Estimation de la gravité :
Très grave (décès)
Grave (accident avec incapacité permanente) Moyen (accident avec arrêt de travail et/ou hospitalisation)
Faible (accident sans arrêt de travail)
Plusieurs niveaux de gravité peuvent être définis, ils évoluent : -
suivant les pays, les sociétés
-
avec le temps et l’évolution des technologies
Ainsi, le niveau de gravité peut varier d’une analyse de risque à l’autre, d’une industrie à l’autre
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d. Hiérarchisation des risques Cette phase se déroule en deux étapes : Estimation des risques Estimation de la Probabilité d’apparition
Matrice d’évaluation des risques
Réduction du risque non prioritaire
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Cette matrice d’évaluation des niveaux de risque est utilisée par les industriels pour les études d’analyse de risques à titre préventif selon la méthode dite « probabiliste ». Elle est par ailleurs adaptée et mise en œuvre:
pour l’évaluation des incidents et accidents : la situation du niveau de risque permet de définir : o les niveaux auxquels sera diffusée l’information concernant l’accident (secteur concerné de l’usine, l’usine, le groupe, la profession) pour contribuer au partage d’expérience. o le niveau de décisions validant l’analyse et les plans d’actions afin d’éviter le renouvellement de l’accident (secteur concerné, direction du site, direction du groupe).
Pour définir une stratégie de maintenance, en fonction des risques associés à la défaillance des équipements.
Le niveau de risque permet de rendre prioritaire les interventions de maintenance ainsi que la gestion des stocks de pièces de rechange.
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IV.
ACCIDENTS DE TRAVAIL
1. Définitions
L’accident du travail peut être défini comme une atteinte corporelle avec lésions temporaires ou définitives, produites par une action extérieure, soudaine et rapide. Suivant la gravité des lésions, on distingue :
Les accidents sans arrêt, bénins, souvent sans suite et qui peuvent être soignés sur place.
Les accidents avec arrêt (de quelques jours à quelques mois) avec lésions nécessitant des soins particuliers,
Les accidents avec incapacité permanente (IP) correspondant à des lésions définitives et séquelles, susceptibles de réduire la capacité de travail (incapacité partielle ou totale)
Les accidents mortels avec décès immédiat ou coma suivi du décès.
L’accident de travail au sein d’une entreprise ou d’une activité professionnelle est défini par plusieurs paramètres dont les plus importants sont : Indice de Fréquence (IF) = (Nombre d’accident avec arrêt x 1000)/ Nombre de salariés Taux de gravité = (Nombre de jours arrêtés x 1000)/ Nombre d’heures travaillées
Quelques exemples d’accident du travail ayant pour origine des risques biens connus : Mains entrainées et écrasées par les organes mobiles d’une machine-outil ; chutes dans les escaliers ; Respiration de gaz et vapeurs toxiques dans les locaux non ou mal aérés.
Presque accident : Un événement soudain et imprévu, qui aurait pu, dans des conditions légèrement différentes, occasionner un accident. Circonstances dangereuses: pas de blessés dans le personnel, mais des dommages matériels - avertissements d'événements à venir.
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Incident : Un événement non souhaité survenu au cours du travail n’ayant pas entraîné des lésions corporelles. Le schéma suivant illustre la différence entre Accident- Presque accident – incident.
2. Echelle de gravité Faible fréquence : on est souvent enclin à oublier que ces évènements sont rares Gravité importante : Nombreuse, victimes, perte d’image, dommage aux biens et à l’environnement.
Figure 6: classification des accidents
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LES MÉTHODES D’ANALYSE DES ACCIDENTS DE TRAVAIL:
V.
Arbre des causes et nœud papillon.
OBLIGATIONS
Avis d’accident : tout employé victime d’un accident au travail doit en aviser immédiatement, ou dans les plus brefs délais, son supérieur immédiat.
Premiers soins : lorsque la victime d’un accident nécessite des premiers soins, un secouriste certifié, présent dans l’entreprise, doit être en mesure de les fournir.
ACTIONS À PRENDRE EN CAS D’ACCIDENT L’entreprise doit s’organiser pour être en mesure de porter secours en cas d’accident. Tout accident doit être rapporté au superviseur du département. Celui-ci veillera alors à :
Déclencher les mesures d’urgence s’il y a lieu; rendre les lieux et les équipements sécuritaires (ex. : arrêt de la machine, protection de la zone concernée, éloignement des curieux)
Sécuriser les personnes impliquées.
Identifier les sources de preuves et d’évidence et les protéger contre toute modification ou déplacement
Déclencher l’enquête et l’analyse de l’accident.
1. Analyse des accidents par la méthode de l’arbre des causes
Un arbre des causes vise à comprendre un accident» que celui-ci soit un accident du travail ou non, la démarche ne consiste pas à juger, ni à trouver un coupable mais à identifier les causes de l’évènement. Une fois identifiées les causes, il faut identifier les facteurs ayant généré l’évènement qu’ils soient d’ordre technique, organisationnel ou humain.
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a. CLASSIFICATION DES CAUSES
Les causes matérielles : Causes directes Chocs, chutes, écrasements, projections… Causes favorisantes Eclairage, température, hygrométrie, bruit, vibrations… Causes fortuites Incendies, éboulements, explosions…
Les causes humaines : Facteurs collectifs Relations inter-individuelles Facteurs individuels - Facteurs constitutionnels : âge, sexe, Q.I., psychisme, ethnie, morphotype, dyslatéralité, inexpérience, tares et handicap… - Facteurs pathologiques acquis : troubles sensoriels, moteurs, effets indésirables des médicaments, conduites addictives…
Les causes inclassables : Conséquences de dysfonctionnement ou d’insuffisance au niveau de l’organisation du travail. Non-respect des consignes de sécurité, défaut de commandement, défaut d’information, dégradation du matériel, contraintes et des niveaux d’astreintes.
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L’analyse des AT : Vise à dégager des axes de prévention Engage différents acteurs : CHSCT, responsable sécurité, médecin du travail, la victime… Il existe deux approches possibles d’analyse :
Analyse a priori
Analyse a posteriori
b. L’analyse à priori Elle s’effectue à l’aide des éléments suivants : Identification des dangers Évaluation des risques Document unique (décret du 5 novembre 2001)
c. L’analyse à postériori Méthode de l’arbre des causes, d’analyse pluricausale développée par INRS. Elle s’effectue selon les étapes suivantes : Recueil des faits Construction de l’arbre des causes Recherche de mesures correctives adaptées Recherche de situations avec risques semblables Proposition de mesures préventives adaptées Vérification de leur application
CONSTRUCTION DE L’ARBRE DES CAUSES Il s’agit de la représentation graphique de l’enchaînement des faits, de leurs relations et de leur succession dans le temps.
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Code graphique : Fait permanent :
Fait ponctuel :
Phénomène humain et hypothèses :
La construction s’organise de la droite vers la gauche avec pour point de départ la lésion (fait ultime). A partir de chaque fait (X) se posent 3 questions : Qu’a-t-il fallu pour que ce fait X arrive? Y était-t-il nécessaire pour que X arrive? Y était-t-il suffisant pour que X arrive?
Types de liaisons :
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EXEMPLE 1 : chute aux WC M Pouf, diabétique obèse (100 kgs), est hospitalisé en endocrinologie pour syndrome fébrile.
Mr Pouf est tombé dans les toilettes
Il se retrouve coincé entre le mur et la cuvette, les jambes obstruant l’entrée…
Violette, charmante aide-soignante de l’étage, alertée par le bruit se précipite pour l’aider à se relever. Les WC étant étroits (140x75cm)…
Violette enjambe M Pouf
Elle se retrouve coincée, en équilibre instable l’obligeant à une torsion latérale du tronc
Elle saisit M Pouf avec son seul bras gauche (le droit est blessé) …
Elle exerce une violente traction…
Cette violente traction est à l’origine d’une brutale cervicalgie.
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EXEMPLE 2 : l’usine Il est 13h50 et il pleut … Dans une rue en pente, M Leroy conduit un chariot automoteur avec une remorque… Le chargement de caisses est lourd et non arrimé Il doit tourner à angle droit pour se rendre au magasin… Il prend de la vitesse Le chargement se verse Les freins usagés n’ont pas fonctionné Juste à ce moment…, M. Dupont pénètre à vélomoteur dans l’usine Voyant la chaussée encombrée, M. Dupont freine énergiquement M. Dupont chute lourdement et se blesse au poignet et au genou
EXPLOITATION DE L’ARBRE DES CAUSES Il s’agit de comprendre et d’agir en : -
Élaborant une liste de mesures curatives
-
Définissant des mesures préventives
Analyse des accidents et des incidents par la méthode de l'arbre des causes
Dégager les facteurs potentiels d'accidents
Elaborer la liste des mesures de prévention
Orienter la détection des risques
Choisir des mesures de prévention
Constituer et faire évoluer la liste mémoire de FPA
Assurer le suivi des actions de prévention
PLAN PRÉVENTIF
PLAN CURATIF 32
MESURES CURATIVES Il s’agit de : Rechercher toutes les solutions possibles Retenir des mesures définitives : o Viser la suppression totale du risque o Ne pas créer un autre risque o Ne pas déplacer le risque o Adapter les mesures de prévention à l’activité o Ne pas occasionner de contraintes o Privilégier des mesures d’applications durables o Prendre en compte le délai d’application o Respecter l’esprit de la réglementation Suivre l’application des solutions: mise en œuvre et suivi des mesures
MESURES PRÉVENTIVES Il s’agit de : Détecter des Facteurs Potentiels d’Accidents Inciter l’entreprise à porter prioritairement son action sur les causes répétitives.
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2. Analyse des accidents par la méthode du nœud papillon
a. Objectifs de l’approche nœud papillon Représenter graphiquement les résultats d’une analyse des risques, c’est-à-dire : o les causes d’un événement redouté o Les conséquences potentielles o L’importance des barrières de sécurité en place (prévention et protection)
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b. Quelques définitions
Barrière de sécurité : un élément matériel ou une procédure destiné à interrompre ou à modifier le scénario d’un accident de manière à réduire soit la fréquence (barrière de prévention) soit les conséquences (barrière de protection). Les barrières de sécurité regroupent les barrières techniques de sécurité et les barrières organisationnelles de sécurité. Barrière technique de sécurité : un élément matériel, un dispositif de sécurité ou un système instrumenté de sécurité mis en place tant pour réduire la probabilité que les conséquences. Barrière organisationnelle de sécurité : une activité humaine (opération ou procédure) qui s’oppose à l’enchaînement d’événements susceptibles d’aboutir à un accident ou qui en diminue les conséquences.
Exemples de barrières : Barrière de prévention un programme régulier d’entretien et d’inspections
Barrière de protection bassin de rétention
politiques et procédures internes d’opération
mur de sécurité
embauche et formation du personnel
gicleurs
appareils de détection avec alerte (HLA, LLA)
rideau d’eau
vannes à fermeture automatique
Système d’injection de mousse
contrôle d’accès au site
appareils de détection avec alerte
gestion des sous-traitants
protection incendie plan d’urgence conjoint avec les partenaires Procédure d’évacuation/confinement Formation et exercices
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c. Liens entre analyse des risques et nœud papillon
Le nœud papillon doit être basé sur les résultats d’une analyse des risques car ne constitue pas une méthode d’analyse en soi. Il est possible de construire directement le nœud papillon pour des analyses simples.
d. Méthodologie de construction du nœud papillon
Définir les objectifs et la portée de l’étude Choisir la méthode d’analyse la plus appropriée Constituer une équipe d’analyse multidisciplinaire Récolter et préparer l’information requise Définir les critères d’analyse Identifier les dangers Analyser les risques Représenter graphiquement l’événement redouté Représenter graphiquement les causes immédiates et fondamentales Superposer les barrières de prévention existantes Représenter graphiquement les conséquences Superposer les barrières de protection existantes
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Exemple
SCÉNARIOS D’ACCIDENT MAJEUR Barrières de protection
Barrières de prévention
2
Défaut de conception
Corrosion
Effets sur les employés
1 Dispersion
3
Malveillance
Intrusion
Incendie
Explosion
ARBRE DES CAUSES/DÉFAILLANCES ?
Effets sur la population environnante
5
Effets sur l’environnement
Fuite
Mouvement de sol
Séisme
4
Effets sur les infrastructures et équipements Effets sur l’organisation
ARBRE D’ÉVÉNEMENTS/CONSÉQUENCES
LÉGENDE BARRIÈRES DE SÉCURITÉ EXISTANTES 1) Programme d’inspections 2) Vérification/attestation 3) Clôture avec guérite 4) Système d’alerte à la population 5) Système de protection incendie avec brigade
e. Avantages et limites de l’approche
AVANTAGES
Représentation graphique claire
1 diagramme = synthèse de plusieurs documents
Facile à comprendre à tous les niveaux d’une organisation: o Haute direction: idées synthétisées
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o Opérateurs: prise de conscience si non-respect des barrières de prévention ou de protection
Outil de communication au public
Outil pour les audits, les formations, etc.
LIMITES
Nécessite un haut niveau de connaissance du système et des composants en lien avec la sécurité
Nécessite de la pratique
Beaucoup de jonglage graphique s’il n’y a pas de logiciel spécifique
Peut devenir assez lourd graphiquement pour les cas complexes
Quelques logiciels : Active bow-tie Bowtie XP Bowtie ProTM THESIS Bow-tieTM
3. Autres méthodes a. Le diagramme d’Ishikawa ou diagramme causes – effet
Cet outil permet de mettre en évidence, de classer par famille et de hiérarchiser les causes d’un effet donné. Il facilite le consensus sur les causes les plus importantes. Il aide à dégrossir un problème en l’absence de données chiffrées. Le diagramme est basé sur un travail de groupe et il est élaboré en plusieurs étapes :
Description claire du problème.
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Réalisation d’un brainstorming, détermination des principales catégories de causes. Souvent on utilise un ensemble de catégories que l’on nomme les 5M : Main d’œuvre, Matière, Milieu, Matériel, Méthodes.
Traçage du squelette du diagramme d’Ishikawa et y inscrire les catégories.
Pour chaque catégorie inscription des causes suggérées par les membres du groupe en posant à chaque fois la question : pourquoi cette cause produit elle cet effet ?
Classement, si c’est possible, des causes suggérées en des sous-catégories.
Détermination des causes premières qu’il est possible d’éliminer.
Actions sur la ou les causes pour corriger le défaut en proposant des solutions et en mettant en place des actions correctives.
Figure 7: diagramme d'Ishikawa
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CHAPITRE 4 : LES MESURES DE PRÉVENTION ET DE PROTECTION Mesure de prévention : moyen qui élimine ou réduit un risque Pour prévenir les risques professionnels dans l’entreprise, il faut que l’ensemble des acteurs concernés s’organisent pour travailler ensemble. Une démarche de prévention doit donc être organisée et suivie, avec une hiérarchisation et une planification dans le temps des actions à conduire et, avec une évaluation régulière de l’efficacité de ces actions. Une promotion des actions de prévention est également à prévoir. 1. Mobilisation des ressources internes
La direction et l’encadrement doivent être porteurs de la démarche de prévention et des actions qui en découlent : y croire, la défendre, la promouvoir et assurer les moyens de sa pérennité. Le CHSCT, les représentant du personnel, les services de santé au travail doivent être parties prenantes de cette démarche. Tous les salariés ont un rôle à jouer depuis l’identification des risques jusqu’à l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan d’actions de prévention. Chacun, à son niveau et en fonction de ses prérogatives, met en œuvre les mesures de prévention et veille à leur respect. Il signale les difficultés ou obstacles éventuellement rencontrés.
2. Planification des actions de prévention
Toutes les actions de prévention ne peuvent être menées de front et à court terme. Il est indispensable de hiérarchiser ces actions en fonction de l’importance des risques évalués et des moyens mobilisables par l’entreprise (organisationnels, humains, techniques). À court terme, il s’agit de mettre en œuvre des actions simples ou des mesures temporaires de prévention(ne nécessitant pas d’étude approfondie) À moyen terme, une étude technique, organisationnelle et financière permet de planifier les actions plus complexes, en fonction de leur difficulté de mise en œuvre et de l’importance des moyens nécessaires.
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3. Les 9 principes généraux de prévention
La mise en œuvre des mesures de prévention repose sur 9 principes généraux de prévention :
Eviter les risques
Évaluer ceux qui ne peuvent être évités
Les combattre
Adapter le travail à l’homme
Tenir compte de l’état d’évolution de la technique
Remplacer ce qui est dangereux par ce qui l’est moins
Planifier la prévention en y intégrant la technique, organisation et conditions de travail
Prendre des mesures de protection collectives
Donner des instructions appropriées aux travailleurs
4. Elaboration du plan de prévention
Il existe trois (03) types de prévention
Prévention primaire ou prévention au sens stricte
Elle cherche à éviter l’apparition d’un risque, appelé également facteur de risques Exemple : faire évoluer les conditions de travail et leur organisation, pour éviter les risques psychosociaux. Remplacer un produit dangereux par un autre plus sûr, pour éviter son utilisation.
Prévention secondaire ou protection
Elle évite la survenue d’un dommage et non d’un risque. Elle met d’avantage l’accent sur l’individu et sa protection. Plus concrètement, le risque n’est pas supprimé mais on renforce la capacité des salariés à y faire face. Moins efficaces que les mesures de prévention primaires, les mesures de prévention secondaires sont souvent plus faciles et rapides à mettre en place. Exemple : rendre obligatoire les équipements de protection pour éviter la survenue des brulures. 41
Former les salariés aux techniques de gestion du stress pour les protéger du burn-out.
Prévention tertiaire
Elle vise à limiter les dommages en évitant la survenue de complications, de séquelles, de récidives. Exemple : mettre en place un accompagnement psychologique pour les salariés victimes d’agressions verbales. Il peut également s’agir de mesures de maintien dans l’emploi, d’accompagnement médicosocial, etc. Ainsi, dans une analogie avec la survenue d’une maladie, la mesure de prévention primaire correspondrait à la vaccination contre la maladie, la mesure de prévention secondaire au dépistage de cette maladie et la mesure tertiaire au suivi et au traitement de la maladie.
LES MESURES COLLECTIVES ET INDIVIDUELLES La prévention collective cherche à protéger un ensemble de salariés en supprimant ou en réduisant les situations dangereuses sur les lieux de travail. La prévention individuelle, quant à elle, protège chaque salarié en mettant à sa disposition des équipements de protection ou en mettant en place des obligations, comme la vaccination. La protection individuelle est parfois la seule mesure possible pour réduire un risque dans l’entreprise.
5. La signalisation en sécurité La signalisation de sécurité et de santé au travail permet de donner aux travailleurs des instructions appropriés relatives aux risques auxquels ils peuvent être exposés sur le lieu de travail et aux consignes à respecter. Elle s’inscrit dans le cadre d’une démarche de prévention que l’employeur doit mettre en œuvre pour satisfaire son obligation de sécurité de résultat. La signalisation permet à cet égard d’informer les salariés concernant certains risques pour leur santé et leur sécurité, propres à certains objets, certaines activités ou situations déterminées. Cette signalisation peut prendre la forme selon le cas, d’un panneau, d’une couleur, d’un signal lumineux ou acoustique. 42
QUELQUES PANNEAUX DE SIGNALISATION
Panneaux d’avertissement
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Panneaux d’interdiction
Panneaux d’obligation
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Panneaux de sauvetage et secours
Panneaux de lutte contre incendie
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Autres pictogrammes
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