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VM, Dignitaires qui siégez a l’Orient, et vous tous mes FFen vos grades et qualités, dans la majorité des écoles de mystère et les anciennes civilisations jadis, les initiations se passaient dans un endroit retiré à l’ abri des indiscrétions. Le plus souvent, cet endroit était une caverne, un souterrain, une grotte ou une clairière en pleine foret. L’égyptologue Christian Jacq, s’appuyant sur des récents progrès de l’égyptologie pour « reprendre » et « compléter » le dossier ouvert par les contemporains de Mozart sur les origines égyptiennes de la francmaçonnerie, dans le magazine « L’Histoire » de janvier de 2012, est formel, en affirmant que de nombreux documents attestent la pratique de l’initiation dans l’Égypte ancienne. Il en cite pour exemple significatif une stèle du British Muséum décrivant la nuit de méditation d’un homme sur le parvis du temple des deux lions avant son admission aux épreuves ; exemple dont il souligne la similitude avec l’épreuve du cabinet de réflexion dans laquelle le postulant à la franc-maçonnerie est préalablement invité à méditer sur sa condition de mortel. Ma planche d’aujourd’hui se portant sur le cabinet de réflexion, je vais ci-dessous essayer de trouver des réponses concernant son origine, son symbolisme, son but du point de vue de l’apprenti franc-maçon, etc. Nous savons que chaque postulant à la franc-maçonnerie est conduit d’abord, le jour de son initiation, dans une petite pièce sombre connue sous le nom de cabinet de réflexion. Chacun de nous sait aussi que cette caverne symbolique avec ses murs intérieurs peints en noir, sur lesquels sont écrits des maximes et des phrases tels que : « Si tu crains d’être éclairé sur tes défauts tu seras mal parmi nous. Si c’est par curiosité que tu es ici, vas-t-en ! Si tu es capable de dissimulation, tremble tu seras démasqué. Si tu persévères, tu seras purifié par les éléments, tu t’affranchiras des ténèbres, la lumière t’éclairera etc. » est dotée d’une seule chaise et d’une seule table sur laquelle sont posées des boîtes contenant respectivement du soufre, du mercure et du sel. Cette même table porte aussi un crane, une seule bougie blanche allumée, du pain, une coupe d’eau, etc. et sur un des murs sont dessinés une faux, un sablier, un coq surmonté des mots vigilance et persévérance et, toujours écrit mais dans une graphie telle que les lettres sont toutes séparées par un point, pour indiquer qu’il ne s’agit pas d’un nom, l’acronyme V.I.T.R.I.O.L. C’est en méditant sur les contenus de cette caverne symbolique que j’ai cru, en cherchant à mieux comprendre l’acronyme V.I.T.R.I.O.L., trouver des réponses à certaines des questions que je me suis posées concernant le cabinet de réflexion. Vitriol en tant que nom commun masculin était donné jadis aux divers sulfates utilisés par les alchimistes. Actuellement dans le monde profane, c’est le nom donné à l’acide sulfurique concentré. Ce mot vient du bas latin vitrioleum qui signifie « huile de verre » et si nous nous en tenions au fait que ce nom se referait jadis aux divers sulfates tels que vitriol blanc, vitriol rouge, vitriol vert etc., il serait venu des alchimistes et hermétistes du moyen âge et de la renaissance; puisque ces divers sulfates s’attachaient à leur divers projets de transmutations. D’où vient alors V.I.T.R.I.O.L. sur sa forme d’acronyme tel qu’inscrite sur le mur noir du cabinet de réflexion ? Quel est sa définition ? A ces questions, le dictionnaire philosophique alchimique dit clairement que la formule V.I.T.R.I.O.L. n’a rien à voir avec l’acide sulfurique et que les lettres de cet acronyme sont encore attribuées aux anciens rose-croix qui avaient pour maxime : « Visita Interiorem Terrae Rectificando Invenies Occultum Lapidem » ce qui signifie : « Visite l’intérieur de la Terre et en Rectifiant tu Trouveras la Pierre Occulte ». C’est en tenant compte de l’origine de cet acronyme tel que mentionnée ci-dessus, qu’à mon point de vue, le cabinet de réflexion dans l’initiation maçonnique serait venu aussi des anciens rose-croix.
Nous savons tous que le candidat qui se présente à l’entrée du temple veut devenir franc-maçon parce qu’à un moment de sa vie profane, il s’est rendu compte qu’il était plongé dans les ténèbres et qu’il désirait la lumière. Mais pour pouvoir recevoir cette lumière, il faut qu’il subisse des épreuves de purifications qui doivent le dépouiller de la gangue qui obscurcit son esprit. La purification par les éléments symboliques que sont : la Terre, l’Air, l’Eau et le Feu est donc indispensable. C’est ainsi que le candidat, pour subir la première épreuve de purification qui est celle de la terre, doit descendre dans les profondeurs de la terre, symbolisé par le cabinet de réflexion, telle que l’exhorte la formule V.I.T.R.I.O.L. Il doit donc mourir symboliquement par le passage dans le
cabinet de réflexion, pour pouvoir prétendre à la vie nouvelle que lui confère l’initiation. Il se retrouve alors seul dans cette caverne alchimique symbolique conduit par le grand expert qui le dépouille de ses métaux en lui faisant savoir que les métaux symbolisent ce qui brille d’un éclat trompeur; comme pour lui dire de ne pas trop s’attacher au matérialisme, car il n’emportera rien et même pas ses richesses en mourant ; et surtout de ne pas toujours se fier à ses cinq sens. Assis, face à une table sur laquelle il voit posé, à l’aide d’une seule bougie blanche allumée, du pain, de l’eau et du sel ; ce ternaire, symbole de vie, le rassure qu’il n’a pas à s’attacher aux métaux pour survivre. Puis devant lui, posé sur la même table, un crane, symbole de la mort corporelle qui est un prélude à la renaissance, le fixe ; comme pour lui dire ce qui suit : « hier j’étais comme toi, demain tu seras comme moi car ici, je représente la brièveté de la vie et le cycle initiatique ». Alors le postulant, sur l’impact de l’atmosphère intérieure de cette caverne, va faire une introspection de sa vie profane. Il doit méditer dans le silence du cabinet de réflexion, sur les objets symboliques, ainsi que les maximes y présents tels que présentés plus haut, parmi lesquels le ternaire alchimique : le Soufre, le Mercure et le Sel qui expriment ensemble le véritable équilibre, auquel le profane doit tendre à fin de se régénérer, car indispensable au processus alchimique de transmutation de la pierre philosophale. (Le Soufre représentant l’énergie expansive, principe actif masculin et le Mercure représentant l’énergie attractive, principe passif féminin, tandis que le Sel résultant de l’action du soufre sur le mercure étant neutre et restant donc l’agent équilibrant). Puis le postulant va rédiger son testament philosophique après avoir répondu à des questionnaires tels que : Quels sont les devoirs de l’homme envers lui-même ? Quels sont les devoirs de l’homme envers Dieu ? Quels sont les devoirs de l’homme envers l’humanité?, car à cet instant précis, il va mourir à sa vie profane à fin de renaître sur la voie initiatique qui lui conduira, par son propre travail et ses propres efforts, à être purifié par les éléments, et à s’affranchir des ténèbres puis recevoir la lumière. Ceci nous ramène encore à l’application de la formule V.I.T.R.I.O.L. Cette formule qui nous exhorte d’aller examiner ou fouiller en profondeur la terre ou notre propre conscience symbolisée par le cabinet de réflexion, et de rectifier ou corriger ce que nous aurons trouvé d’anormal pour le rendre conforme à ce qu’il doit être. (Du point de vue maçonnique, je trouve ici le cabinet de réflexion comme le début de l’application de V.I.T.R.I.O.L.). Nous savons qu’en pénétrant à l’intérieur de notre propre cabinet de réflexion, nous pouvons transmuter nos dérives et vices pour les sublimer en vertus tel qu’il nous est appris et recommandé dans la loge de Saint Jean. Mais le candidat ne faisant pas encore partie de la loge de Saint Jean, n’a pas encore reçu un enseignement de cette loge. C’est alors sous l’impact des contenus de cabinet de réflexion qu’il doit sans se rendre compte utiliser les deux outils de l’apprenti franc-maçon ; le ciseau pour discerner la voie à suivre et prendre la résolution, puis le maillet pour mettre à exécution la résolution prise et, si le ciseau et le maillet l’ont conduit sur la voie de V.I.T.R.I.O.L., ce sont alors ces même outils qui lui seront donnés après qu’il aura terminé ses épreuves de purification par les éléments et reçu la lumière. Le sablier, symbole du temps, représentant sur le plan matériel, donc terrestre, le temps qui s’écoule et qu’on ne peut inexorablement pas arrêter, lui suggère par sa présence dans le cabinet de réflexion, qu’en attendant que la faux intervienne et pour arrêter son action,
(puisque le sablier marque l’écoulement du temps, tandis que la faux qui représente la mort égalisant toute chose vivante, en marque l’arrêt), le travail sur la voie de V.I.T.R.I.O.L., doit être progressif et constant, car chaque grain de sable qui tombe le rapprochant irréversiblement du but qu’il recherche dans ce travail de dégrossissement de la pierre brute ou de soi-même. Ce but recherché étant symbolisé dans cette caverne alchimique par le coq qui représente pour le postulant la lumière qu’il va recevoir, et qui quotidiennement par son chant matinal, doit l’annoncer qu’il est midi et qu’il doit se mettre au travail pour remplir ses devoirs en tant qu’apprenti franc-maçon, puisque le coq, par sa vigilance et sa persévérance, veille dans les ténèbres et annonce la lumière. Mes frères, le cabinet de réflexion est le lieu ou le postulant est introduit à la voie maçonnique ou la voie de V.I.T.R.I.O.L. C’est ici qu’il doit se débarrasser de sa vie profane et renaître en tant qu’un homme nouveau sur le sentier de l’initiation. Le cabinet de réflexion c’est aussi le début de l’application de la formule V.I.T.R.I.O.L. C’est cette profondeur de la terre ou va descendre le postulant comme l’exhorte V.I.T.R.I.O.L. et y demeurer seul dans le silence, méditer sur sa vie profane et les problèmes qu’elle engendre, puis sur l’impact émotionnel des objet symboliques tels que le soufre, le mercure, le sel, le pain, l’eau, les phrase et maximes, discerner, prendre soit la résolution de poursuivre dans la voie maçonnique et la mettre à exécution, ou soit de reculer. C’est dans cette caverne que le postulant va revenir constamment après avoir été reçu franc-maçon, pour pouvoir, en utilisant le
ciseau et le maillet sous l’égide de la perpendiculaire, transmuter ses dérives et vices pour les sublimer en vertus tel qu’il nous est appris et recommandé dans la loge de Saint Jean. C’est dans ce cabinet que j’ai pris la résolution de persévérer dans la vertu, de tendre la main aux pauvres embourbés, d’aider et de relever ceux qui sont dans le malheur. Je vais terminer ma conclusion en citant ci-dessous Nicolas Barnaud dans « Theatrum Chimicum, Tome iii. » : « C’est ici un tombeau qui ne renferme point de cadavre, c’est un cadavre qui n’est pas renfermé dans un sépulcre, car le cadavre et le sépulcre ne font qu’un ».
J’ai dit !