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French, Greek Pages 187 [190] Year 1967
PINDARE Pythiques (III,
IX, IV, V)
>
GRECS FLACELIÈRE,
COMMENTÉS membre de l'Instititt
III, IX, IV, V) Édition, introduction
et commentaire
de
JACQUELINE DUCHEMIN Professeur à l'Université de Paris
*
PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE r 08, BouLEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS-VIe
DÉPOT LÉGAL 1re édition
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3e trimestre
1967
TOUS DROITS de traduction,, de ,reproduction et d'adaptation reserves pour tous pays
©
1967, Presses U,iiversitaires
de France
AVANT-PROPOS Ce Choix de Pythiques comprend essentiellement les trois Odes triomphalesécrites par Pindare en l'honneur de Cyrénéens : la plus ancienne, la IXe, en l'honneur du coureur Télésicrate, la IVe et la Ve en l'honneur du roi de Cyrène, Arcésilas IV, vainqueur à la course des chars. Il nous a paru préférable de les donner dans l'ordre où elles ont été composées, remettant la IXe avant les deux autres, qu'elle a précédées de douze ans. A ces trois Odes cyrénaïques a été jointe l'Épître à Hiéron dite IJJe Pythique. Quelque peu antérieure, selon nous, à la IXe Pythique, elle présente avec celle-ci d'intéressants points de contact, d'une part en ce qui touche les deux divinités, guérisseuses l'une et l'autre, Apollon et son fils Asclépios, de l'autre du point de vue des sources littéraires, en particulier des mythes d'héroïnes empruntés à Hésiode. Nous l'avons donc laissée à sa place chronologique normale, la première, comme une pièce introductive à ce choix de poèmes.
BIOGRAPHIE DE PINDARE (il Pindare est né à Cynoscéphales, bourg voisin de Thèbes, au cours de la 65e Olympiade, soit entre 520/19 et 517/16. Comme il nous apprend lui-même (fr. 193) qu'il naquit au moment de la fête Pythique, l'année 518/17, troisième de l'Olympiade, est, sans conteste, celle de sa naissance (2). Si l'on donne leur sens littéral aux expressions de ce fragment (comme le fait la Vie ambrosienne, qui nous l'a conservé), nous devons fixer en août-septembre 5 18 sa venue au monde. Son père se nommait, selon les uns Daïphantos, selon d'autres Skopélinos ou Pagondas (3), sa mère Myrtô ou Kléodiké. De (r) Notre principale source (à part quelques indications éparses) est constituée par cinq Vies transmises par la tradition manuscrite : a) une Vie en hexamètres, dite Vie métrique, sans doute la plus ancienne (voir J. lRIGOIN, Histoire du texte de Pindare, p. 36), incluse par Eustathe dans celle qu'il a lui-même rédigée; b) la Vita Ambro.riana, incluse dans l'Ambro.rianu.rA de PINDARE;c) l'article Illvaixpoi; du Lexique de SuroAs (x 0 siècle); d) la Vie mise par Eustathe de Thessalonique (xrr 6 siècle) en tête de son Commentaire,aujourd'hui perdu, aux œuvres de Pindare; e) celle du grammairien byzantin Thomas Magister (xrrr 0 -xrv 0 siècles). (z) Voir dans C. GASPAR,Es.rai de chronologie pindarique, p. z sqq., la discussion concernant la chronologie de Bœckh, qui, de façon erronée, faisait remonter quatre ans trop haut la Jre Pythiade : il se trouvait alors amené à décaler d'une Pythiade la naissance de Pindare, pour ne pas supposer qu'il ait composé à seize ans son œuvre conservée la plus ancienne, la X 0 Pythique. (3) Eustathe préfère ce dernier nom, pour sa consonance typiquement thébaine (cf. Épaminondas). Les tenants de Skopélinos précisent qu'il était joueur de flûte et enseigna lui-même les premiers rudiments à son fils. Le nom de Daiphantos a pour lui d'avoir été celui du fils de Pindare.
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PINDARE
la Ve Pythique ( 1 ), on infère que sa famille, qui appartenait évidemment à l'aristocratie thébaine, descendait de ces fameux Égides, qui jouèrent un grand rôle dans les invasions doriennes et célébraient traditionnellement le culte d'Apollon Karnéios. Suidas lui donne un frère, Érotion, et, d'après la Vie métriqz1e, il avait pour frère jumeau Éritimos, athlète et chasseur valeureux. La Vie d'Eustathe et la Vie ambrosienne(2) rapportent sur son enfance et sur sa vocation poétique de gracieuses légendes : enfant, une abeille aurait commencé à édifier sur ses lèvres, pendant son sommeil, ses rayons de cire (3); songe ou réalité, l'épisode aurait déterminé sa vocation poétique. Selon les uns (Eustathe), son père le confia, pour apprendre le chant et la musique, à Lasos d'Hermione (4); selon d'autres, il alla étudier dans Athènes, soit auprès d' Agathoclès, soit auprès d' Apollodore (V. A.); celui-ci, durant une absence, le chargea, enfant qu'il était (1tcx.t3l ovTt),de diriger à sa place les répétitions d'un chœur cyclique: ce fut un tel succès que le jeune Pindare devint célèbre (3tcx.Ô6Y)TOV) d'un seul coup. Ses rapports avec Athènes, inaugurés de si bonne heure et si brillamment, ne pouvaient en rester là. Il chanta plus tard (1) Voir les v. 69-81, le commentaire au passage et la Notice à cette Ode. (2) Celle-ci semble être une émanation de celle-là, qu'elle résume à peu près, reprenant parfois des parties de phrase entières. (3) D'après la Vie métrique,il était tout petit et sa mère l'avait déposé endornû sur le sol. La Vie ambrosienneraconte, d'après Istros et Chaméléon, que la scène aurait eu lieu sur !'Hélicon où, enfant encore, il suivait la chasse et, fatigué, se serait endornû. Selon d'autres, il aurait eu un songe. (4) La Vie métriqtte dit qu'il fut d'abord l'élève de Corinne; Suidas parle aussi de Myrtis, poétesse locale. PLUTARQUE (De Gloria Atheniensium, XIV, 347 f), rapporte l'anecdote bien connue des critiques de Corinne à ses débuts.
BIOGRAPHIE
DE PINDARE
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la cité de Pallas en termes si magnifiques ( r) et les Thébains lui en surent si mauvais gré que - ses biographes l'affirment, mais ce n'est peut-être qu'une légende - ils le condamnèrent à une amende de r ooo drachmes, que d'ailleurs les Athéniens acquittèrent. Isocrate nous apprend qu'Athènes récompensa le poète par le titre de proxène et un cadeau de ro ooo drachmes (2). Thèbes, on le sait, avait pris parti pour l'envahisseur perse. Pindare appartenait, par ses origines familiales, à cette aristocratie qui accueillit Mardonios et laissa tant de morts à Platée. Nous ne savons quelle fut l'attitude personnelle de Pindare : on écrit souvent qu'il passa ces années hors de Thèbes, à Égine sans doute. Son œuvre, du moins de façon implicite, semble indiquer qu'il ne partagea pas l'orientation politique de sa patrie (3). Le début de la VIJJe Isthmique, dont tout fait penser qu'elle suit de près Salamine et Platée (4), témoigne à la fois d'une grande tristesse et d'un grand soulagement, tout en proclamant la valeur de la liberté pour les hommes. La ve, plus explicite, en célébrant un Éginète, loue magnifiquement l'île (1) Il s'agit du célèbre fr. 76 Snell= Schroder, qui nous a été conservé par une allusion d'ARISTOPHANE(Cav., 1329 et scholies), fragment de l'un des Dithyrambes aux Athéniens, dont il constitue vraisemblablement le début :
-;0 -rcx:1 ÀL1tcxpcx:1 xcx:1tocr-rérpcxvoL xcx:1&ol3LµoL, 'EMcx3oc; ~peLcrµcx,xÀeLVCXL 'A0iivcx:L,3cx:Lµ6vLOV 7t''t"OÀLe0pov, selon le texte restitué par Bœclch. (2) Antidosis, 166. Selon le pseudo-ESCHINE (Lettre IV, 3) et PAUSAN!AS (I, 8, 4), une statue lui aurait été élevée par les Athéniens. (3) On connaît l'anecdote, rapportée par ses biographes, suivant laquelle les Spartiates entrant à Thèbes, auraient épargné sa maison sur l'ordre du roi Pausanias. Mais il y a peut-être là un doublet du trait attribué par PLUTARQUE, da.ns sa Vie d'Alexandre, au roi de Macédoine, grand admirateur de Pindare. (4) Voir J. DucHEMIN, Pindarepoète et prophète, p. 147 sqq.
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PINDARE
et la cité dont les marins ont sauvé la Grèce sous la pluie meurtrière d'une grêle sanglante (v. 49-50), allusion évidente au célèbre combat naval. Tout cela est, certes, à l'honneur de Pindare. Nous aurons l'occasion d'en reparler à propos de la JXe Pythique(1). Mais la chronologie voudrait que nous eussions parlé d'abord du moins des œuvres de jeunesse. A vrai dire, il est malaisé de distinguer chez le poète thébain des périodes. Si nous ne savions que la Xe Pythique a chance d'être la plus ancienne des Épinicies (2), nous ne le devinerions pas, malgré tout ce que d'autres ont su y reconnaître a posteriori. S'il est question, à propos de la poésie pindarique, d'une évolution ou d'une division en périodes, il convient de se placer pour en parler dans la perspective des victoires célébrées et, plus encore, des personnalités chantées. Le poète à ses débuts a, comme il est naturel, pour premier client, soit un Thébain, Strepsiadès (VJJe Isthmique), soit un Thessalien (3), Hippocléas (Xe Pythique), puis l'Argien Théaios, les Éginètes Sôgénès et Deinis (4). Mais, très vite, aux athlètes d'Égine ou d'Orchomène de Béotie, viennent se joindre des vainqueurs venus de lointains pays : la XJJe Pythique (490) chante Midas d'Agrigente et la Jre Néméenne (48 I) chantera Chromios de Syracuse, signes avant-coureurs des clientèles royales, celle d'Hiéron de Syracuse (1) Voir ce qui concerne, dans la Notice à cette Ode, l'allusion si importante de Pindare au précepte du Vieillard de la Mer (p. 66 sqq.). (2) Elle est la plus ancienne des Odes sûrement datées. Toutefois, pour GASPAR, la plus ancienne serait, pour des raisons intrinsèques, la Ve IsthmiqtJe, et la suivante la X 0 Néméenne pour Théaios. La X 0 Pythique ne serait alors que la troisième. (3) Parent ou protégé de l'illustre race des Aleuades, Héraclides de Thessalie. (4) X 0 Néméenne, VII 0 et VJII 0 Néméennes.
BIOGRAPHIE
DE PINDARE
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(JJe et IJJe Pythiques,477/76 et 476; Jre O!Jmpique,476), ou celle de Théron d' Agrigente (JJe et IJJe O!Jmpiques, toutes deux de 476). En ces années qui suivent les grands événements de Salamine et d'Himère, la renommée du poète s'étend aux limites du monde grec, et nous le voyons tour à tour célébrer des athlètes de renommée universelle, comme Télésicrate de Cyrène (JXe Pythique,474), ou Diagoras de Rhodes (VJJe O!Jmpique (1), 464), ou des rois puissants, ajoutant à la clientèle des princes de Sicile celle du jeune monarque de Cyrène, Arcésilas IV, avec la JVe et la Ve Pythiques,l'une et l'autre de 462. C'est aussi l'époque de ses grands voyages. Il alla en Sicile, nous le savons, et dirigea lui-même, à la cour de Hiéron, l'exécution des grandes Odes triomphales, la Jre O!Jmpiqueen particulier, à l'occasion du triomphe de Phérénikos; sans doute dirigea-t-il, au cours du même voyage, celle de la JJe et de la IJJe O!Jmpiquesà la cour de Théron d' Agrigente. Peut-être en fut-il de même pour la Jre Pythique.Nous dirons à propos desJVe et Ve Pythiqitesles fortes raisons de penser que Pindare présida lui-même à l'exécution, en l'honneur du roi Arcésilas, de l'une, en tout cas, de ces deux Odes, dont il est évident que la seconde fut composée sur place. Pindare mourut dans un âge avancé, à l'apogée de son génie et de sa renommée, au cours d'un voyage en Argos, appuyé, raconte Suidas, sur le bel adolescent Théoxène de Ténédos, auquel il avait adressé un Seo/ionpassionné, dont Athénée nous a conservé un important fragment (z). Est-ce une légende? (1) C'est cette Ode qui fut gravée en lettres d'or dans le temple d'Athéna à Lindos. (2) Le fr. 123 (ATHÉNÉE, XIII, p. 564 e et 601 d). Ce Théoxène aurait peut-être été le jeune frère de cet Aristagoras de Ténédos, auquel est dédiée la XJe Néméenne: voir GASPAR, op. cit., p. 170-171.
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Ses biographes citent à l'appui une épigramme où l'on voit ses :filles rapporter à Thèbes ses cendres. Avait-il atteint, comme certains l'ont assuré, l'âge de quatre-vingts ans? La date de la VIJJe Pythique (446), combinée avec celle de sa naissance, oblige à penser qu'il dépassa de toute manière les soixantedouze ans. Sur sa renommée comme sur sa piété, les Vies rapportent des légendes aussi gracieuses qu'édi:fiantes. C'est l'histoire du dieu Pan parcourant les vallées du Cithéron et de !'Hélicon en chantant un Péan de Pindare, et le poète de composer pour lui un chant dont les biographes donnent le début (fr. 95 des Parthénées).C'est aussi la légende de Déméter reprochant au poète, en songe, de ne pas l'avoir célébrée, seule de tous les dieux : et Pindare d'offrir à la déesse un chant écrit pour elle (fr. 37 d'un Ifymne à Perséphone). On connaît aussi l'histoire, racontée par le Scholiaste à la IJJe Pythique, de Pindare élevant de ses deniers, près de chez lui, un temple à la Grande Mère, en l'honneur de qui chantaient des jeunes :filles, probablement les :filles du poète (1). Enfin, tous les biographes, et ceci n'est nullement légendaire, s'accordent à rapporter les honneurs extraordinaires qu'Apollon, dans son sanctuaire delphique, accorda au poète qui fut avec un tel éclat son chantre et son héraut. A Delphes, chaque jour, au moment de fermer le temple, le membre du clergé chargé de cet office appelait à haute voix Pindare, l'invitant à venir prendre part au festin du dieu. Le dieu aurait même, d'après la Vie métrique, offert au poète, pour son voyage de retour à Thèbes, .Pausanias, de son côté, devait voir à Delphes ,trône de fer où, chaque fois qu'il venait à Delphes, le poète venait s'asseoir pour chanter ses poèmes en l'honneur d'Apollon (X, 24, 4). N'oublions pas non plus que le jeune Daïphantos, fils du poète, avait été daphnéphoreà l'une des fêtes qui, tous les neuf ans, honoraient à Thèbes Apollon Isménien. Pindare, d'après la V. A., avait composé l' Hjmne chanté à cette occasion par la procession accompagnant le porteur du laurier sacré : le fr. 94 b des Parthénées nous donne un échantillon du genre, dont Proclos a parlé, décrivant longuement les détails de la fête ( 1 ). Il y aurait beaucoup à dire sur l'esprit delphique de Pindare, et même, à notre avis, sur la part qu'il prit, au moins autant qu'Eschyle, ce contemporain si proche de sa pensée, à l'élaboration même de cet esprit. Nous nous bornerons ici à renvoyer aux volumes cités dans notre bibliographie. (1) Voir A. PUECH, t. IV de son édition, p. 168-169.
LA LANGUE DE PINDARE (r) Il n'est pas question de traiter ici, même de façon sommaire, du vocabulaire pindarique, si riche en termes poétiques, épiques en particulier et où foisonnent les &1t0(.~ e:tp'Y)µtvO(.. On trouvera les principaux de ceux-ci indiqués au long du commentaire. La langue de Pindare est une langue littéraire, c'est-à-dire qu'elle n'a été nulle part parlée telle quelle. Langue de la grande lyrique chorale, elle est à prédominance dorienne. Mais elle a en même temps une couleur éolienne prononcée, ce qui ne peut nous étonner, si nous songeons que la Béotie (comme aussi la Thessalie) est dans l'aire des dialectes éoliens. A ces deux groupes d'éléments, Pindare ajoute, sans parler de formes rares plus ou moins isolées, de nombreuses formes épiques, empruntées aux textes homériques et hésiodiques; parmi ces formes, outre l'ionien et diverses formes archaïques ou archaïsantes, on reconnaît surtout de l'éolien. Dans la phonétique pindarique, le son ix., qui domine en dorien, est abondamment représenté : µ&v un peu partout, 7t0(.V'rq_, 1tpo-rp01tO(.a&v (IV, 94, épq. 7tf)O'rf)07t0(.a~v), des ex. de cp&µ~, y.iµe:v (III, 91), uniipxe:v (IV, 20 5, 24 5), des noms propres, (1) Nous n'avons emprunté nos exemples qu'aux Pythiques étudiées dans cette édition. Nous avons, d'autre part, laissé de côté les problèmes relevant de la transmission des textes, notamment celui du rajeunissement par les copistes des for111es dialectales.
PINDARE
12.
'AcrxÀ(J..rtL6v (III, 6), Il(/.."Alou(III, 4) et le dieu 'AÉÀLoç (III, 24; IV, 144, 241). Ajoutons l'expression rc&XELµ&xEL't'E (IV, 245) et la forme &y'Yjµ(J..L (= ~yÉoµ(J..L,IV, 248). Le 't' pour crest fréquent (ToL pour croL, etc.). On trouve des mots doriens : quelques invariables, cLv pour oôv (µtv cLv,III, 47; cLv't'LvL,IV, 297), &'t'E(= &cr't'E,IV, 64), rco't'l pour rcp6:; (IV, 24; cf. rto't'Lcr't'cx.~wv, IV, 1 37); un crxéx.rt't'ov pour crx'Yjrt't'pov(IV, 15 2), plusieurs yÀÉ.
LA
IJJe PYTHIQUE
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antiques magies. La Strophe 3 est, à notre connaissance, le passage le plus important consacré par Pindare à la divinité qui soulage les souffrances humaines. C'est une véritable doxologie,symétriquement construite autour de cette dense et magnifique formule : Àucratç èi)..)..ov &_)..)..o[lùv&xtlùv J ~çaye:v. Il ne s'agit ici ni de miracles ni de magie. Répondant aux v. 47-50 énumérant les diverses formes de souffrance physique, les v. 50-5 3 énumèrent les diverses méthodes en usage pour guérir, dans un détail et dans des termes si exacts et si précis que l'on ne peut douter de leur référence expresse à l'art de la médecine, tel que pouvait le connaître Pindare, dans des milieux qu'il serait intéressant de déterminer. Les vers du poète constitueraient, le cas échéant, un document précieux sur la préhistoire de la médecine grecque, quelques décennies avant Hippocrate et les plus anciens traités du Corpus hippocratique ( 1 ). Ils sont d'une part à rapprocher d'un passage du Prométhéeenchaîné,où le Titan s'attribue l'invention de tous les arts utiles à l'humanité, dont celui de la médecine (2). De l'autre, il est bon de les comparer à ce que l'épopée, l'Iliade surtout, nous apprend des traditions relatives à la médecine héroïque (3). L'auteur de la JJJe Pythique est également soucieux de la médecine, au sens précis du terme, et de la chirurgie, qui est à peu près seule envisagée par le poète homérique. Si l'Ocfyssée, (1) Voir R. JOLY, Hippocrate et la médecinegrecque,Paris, 1964, où l'on trouvera une utile bibliographie. (2) Prométhée,v. 478 sqq. (3) Le travail de Ch. DAREMBERG, La médecinedans Homère, Paris, 1865, est très documenté et toujours utile. Voir, du même auteur, l'étude État de la médecine entre Homère et Hippocrate, Paris, 1869, en particulier les p. 23-25 consacrées à Pindare.
PINDARE à part quelques allusions sur lesquelles on discute (1), ne présente guère que des préparations magiques, l'Iliade, excepté au chant XI (2), parle surtout des blessures de guerre et de leur traitement immédiat : comme chez Pindare, elles sont causées tantôt par le bronze acéré, tantôt par les pierres de jet. Parmi les soins qu'envisage Pindare, nous reconnaissons l'application de préparations calmantes, dont l'Iliade parle à diverses reprises (3), ainsi que les pansements et bandages, également familiers aux poèmes homériques (4). Pindare y ajoute des opérations plus graves, amputations et peut-être ablations, ainsi que tout l'arsenal de la chirurgie correctrice, avec peut-être une allusion à des appareils (~cr-racre:vop0ouç, v. 53). Mais à ces interventions chirurgicales, le poète thébain joint la mention de boissons médicinales (npocravéa 1t[vov-re1.ç),dont l'usage avait moins intéressé ses prédécesseurs (5). Or, c'est justement sur ce dernier terrain que Pindare rencontre Eschyle. Dans le passage du Prométhée cité plus haut, il n'est question que de maladies, et non plus de blessures de guerre. Le poète y envisage trois formes de mélanges adoucissants, à prendre solides ou liquides, ou encore par absorption cutanée : il s'agit bien de médecine, et les remèdes, parfois destinés à l'usage externe (x_ptcrT6v ), le sont plus couramment à l'usage interne (~pûlcrtµov op. cil., p. 89 sqq. (2) La captive de Nestor, Hécamède, prépare pour Machaon blessé un breuvage réconfortant, curieux mélange à base de vin de Pramnos (XI, 638 sqq.). (3) IV, 190-191 (èrtt0~cre:tcp&pµccx.cc) et 218-219 ('Y]rttcc cp&pµccx.cc rr&crcre:); XI, 830-832; XV, 394; XVI, 27-28. (4) Iliade, XIII, 595-600; cf. Odyssée,XIX, 455 sqq. (5) Voir chez DAREMBERG, op. cil., p. 84 sqq., une longue discu~sion à ce sujet. Même si, comme le veut notre auteur, la médecine interne était bien connue du poète homérique, le poème n'y fait guère allusion. (1)
DAREMBERG,
LA
IJJe PYTHIQUE ~
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ou 1ttcr-r6v). Seul Pindare, on le voit, est complet, unissant souvenirs épiques et préoccupations civilisatrices. A son érudition littéraire, il joint des soucis et des connaissances plus immédiats. Certes, il n'omet pas les incantations, ces è1tixot~ix( d'antique origine, renouvelées sans doute à son époque par les Pythagoriciens ( r) et qu'il n'a jamais oubliées. Mais nous remarquons bien la parenté de son esprit avec celui d'Eschyle (2). Ajoutons que l'un et l'autre poète ont - à des dates différentes, il est vrai - séjourné en Sicile, et qu'une influence sur l'un et sur l'autre des courants de pensée siciliens n'est nullement exclue (3). LE MÈTRE
La IJJe Pythiqueest écrite, comme d'ailleurs la IVe et la IXe, dans le rythme dactylo-trochaïque (4) que Pindare, on le sait, a tellement affectionné qu'il l'a employé vingt fois dans ses Épinicies, sans parler des Péans et des Dithyrambes. La combinaison est, de fait, naturelle, le dactyle et le trochée appartenant (1) Sur les Pythagoriciens et leur influence en Grande-Grèce et en Sicile, voir P. BoYANCÉ,Le culte des Muses chez les philosophesgrecs, Paris, 1936. Sur les rapprochements que l'on peut faire entre la secte et certains aspects de la poésie pindarique, voir J. DucHEMIN, Pindare poète et prophète, notamment p. 90, n. 1;
p. 292, etc. (2) Bien qu'un ouvrage comme celui de J.H. FrNLEY,Pindar and Aeschylus, Cambridge (Mass.), 1955, insiste plutôt sur les différences, le rapprochement d'ensemble et les analogies n'en demeurent pas moins. (3) Pour des raisons qui touchent à la pensée du poète, nous attribuons le Prométhéeaux dernières années d'Eschyle et à sa période sicilienne. Telle est aussi, pour des raisons politiques, la conclusion de M. MÉAUTIS(L' authentidté et la date du Prométhée enchaîné,Neuchâtel-Genève, 1960). (4) On disait autrefois >,donnant à certains éléments souvent mal interprétés, le nom d'épitrites.
PINDARE
l'un et l'autre au rythme descendant. Les combinaisons possibles dans le détail varient à l'infini. La tragédie l'emploie peu, sauf dans les passages statiques. Mais il convient parfaitement au style grave et soutenu de la poésie pindarique, d'allure si fréquemment religieuse.
SCHÉMA MÉTRIQUE DE LA IIIe PYTHIQUE (1) I:-rp. = -vv-vv-
2 -v--
-vv-vv--v--
3
-vv
--vv-vv-
+ hémiépès + tri da + di tro + cré
V
I -v--
di tro di tro
V
4 -vv-vv-vv-vv--
-v-5-v--
6
-v--
-vv-
-vv-vv--
-vv-vv-
v
-v-
(2)
-vv-
V
-v-
+
V
-v--
7 -vv-vv--
V
prosodiacon penta da + 2 di tro + chor. di tro + tri da + cré hémiépès + di tro + cré tri da di tro
'E1t. I -v--
-vv-vv-
2 -v--
-v--
3 -v--
-vv-vv--
4 -v--
v
V
-v-
V V
-v-
+
V
-vv-vv--
5 -vv-vv--
-v--
-v-
V
6
-v--
-v-
V
-vv-vv--
7-vv-vv-8-v-9vv-vv--
V
-v0-vv-vv-vv--
-v-v -0--
-v-
di tro + hémiépès 2 di tro + cré di tro + tri da + cré di tro tri da tri da + di tro + cré tri da + di tro + cré tri da + hémiépès di tro + tri da + di tro tri da acéphale + di tro
V
+ cré
(1) On trouvera dans le Traité de nzétriquegrecquede A. DAIN tous les éléments de base nécessaires à la lecture et à la compréhension de nos schémas. (2) Voir v. 6 le problème de texte : )'ULCXpxsoçou yuLcxpxsülV.
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étant dans sa chambre, elle fut frappée par la déesse et descendit chez Hadès. -réxva.Lç'A1t. le dieu fait agir sa sœur. i>(é) = i>fi: c'est que. d,),.(0Loç = 1JÀL0LOÇ : vain (sens rare : cf. EscHYLE, Ag., 366). 12. &. i>(é) : valeur analogue de la particule (sch. = ya.p). &.1toqiÀct.up(i;a.Lcra., de (j)Àa.upoç( &.1ta.1;). &Uov se comprend en référence au mariage que le dieu ne pouvait manquer de faire lui-même conclure à Coronis, afin de choisir la race illustre où naîtrait son fils, ainsi que le mortel qui serait son père nourricier (cf. notre Pindare, p. 111 et n. 1), comme Xouthos pour Ion dans la pièce d'Euripide. 13. xpuôi>a.v1ta.-rp6çpeut grammaticalement être rattaché à ce qui précède ou à ce qui suit, et les Scholiastes se sont partagés. Er. Schmid l'entendait avec la suite. Les modernes sont dans l'ensemble d'accord pour le lier à ce qui précède, solution mieux adaptée à tout le passage, cf. 16 : oùx ~µe:Lv'x-rÀ ; ya.µov désigne alors une simple union et non un mariage régulier. Sur tout ceci, voir la Notice. 14. &.xe:pcre:XÔ[LCf: cf. Isth., I, 7 à propos du même o°Lôoç; comme dans certains mythes, la longue chevelure est sans doute ici symbole de puissance; cf. aussi P. IV, 82, à propos de Jason. 15. cr1tépµ.a.0e:ouxa.0a.p6v: le pur éclat caractérise le divin (voir Pindare,IIIe partie, chap. I). 16. vuµqi(a.v: cf. P. IX, 118, vuµqi(ov &vi>pa.. 17. ùµÉ:vct.LOÇ: le chant nuptial; on connaît le cri rituel 'îµ~v c1'îµéva.Le: (cf. EuR., Tr., 331), d'où ici ta.xa.v. &.ÀLxe:ç ( = ~À-) : du même âge qu'elle. 18. (j)LÀÉ:oLcrLv = (j)LÀoucrLv. 19. Ù1toxoup(~e:cr0(a.L) ou Ù1toxop(~- signifie d'ord. cajoler comme un enfant. Les scholies le glosent par 1ta.(~e:Lvxa.l :x_ope:ue:Lv et expliquent l'emploi du radical xop- comme une allusion soit aux jeunes mariés, soit aux jeunes, garçons et
PINDARE 20
~ pC~ 0 / 7tO/\U7t'Y)fLOVIXÇ IXV pW7tOLCTLV LIXGIXL vocrouç. "\
Toùç
I
,
µÈv (schol.). 49. x_e:pµ&ç:pierre de jet, dans un combat (cf. Sept, 300; Bacch. 1094). 50. ~ 0e:pLvcj> 1tupl... ~ xe:LµwvLpeut s'ente11dre des saisons excessives; le Scholiaste préfère l'expliquer par des sy1nptômes de maladies, glosant 0e:pLvc'i') 1tupl par "t"cj> 1tupe:"t"cj> (la fièvre) et xe:LµwvLpar 't'cj>pLyo1tupÉ"t"cp (fièvre avec frisson) : cf. "t"Oplyoç (chez Hippocrate). 50-51. La
IJJe PYTHIQUE i~ayEv, \
49
't'OlJÇ f1.ÈV f1.1XÀIXXIXÎ:Ç È7tlXOLalXÎ:Ç&.µcpÉ7tCùV, ~\
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Ant. 3
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100
cr't'ÉpvCùV xâ:0EÀEV
52. rre:pcx.rr-c-wv EHC : rre:pt&.ic-,wv BWGV 11 55. ~-c-pcx.rre:v : l-c-pcx.rr-c-e: W 11 xcx.lXELVOV Bœckh : x&.xe:ï:vovcodd. 11 57. ocÀwx6-c-cx. Er. Schmid : écx.Àwx6-c-cx. codd. 11plljJcx.tc;; B : -ljJ~c;;G -ljJcx.c;; WEHCV 11x&.8e:Àe:v Mosch. : xcx.8e:The:v codd.
formule Àucrcx.tc;;. .• ~1;cx.ye:v est au centre d'une véritable doxologie d'allure liturgique. On songerait à >.Œ. le sens littéral de Àucrcx.tc;;.51 sqq. Énumération des procédés de guérison : incantations ( &rrcx.ot3cx.ï:c;;), potions ( rrlvov-c-cx.c;;), applications ( rre:pcx.1t-c-wv), la chirurgie enfin (-c-oµcx.ï:c;; .•• ôp8ouc;;). 51. µcx.Àcx.xcx.ï:c;;... &.µcpérrwvsuggère des enveloppements lénifiants, sur lesquels étaient récitées des incantations. 52. rrpocrcx.v~c;; (dor. = rrpoCTYJV~c;;) : incliné vers, d'où salutaire ou doux; en ce sens, est uni parfois à ~3uc;;et comporte une idée agréable : plus qu'à des potions amères, on peut penser à des sirops. 53. cpcx.pµcx.xcx. : des préparations, pommades, onguents ou liniments, dans notre contexte; rre:p(t)cx.rr-c-wv indique les pansements et bandes protégeant les membres malades après application des cpcx.pµcx.xcx.. -c-oµcx.ï:c;; lcr-c-cx.cre:v ôp8ouc;;: ce raccourci recouvre deux opérations distinctes, unissant la chirurgie des amputations (ou parfois des ablations) et les redressements obtenus par des appareils correcteurs. 54. crocploc: la science; il semble qu'en outre ce mot soit ici porteur de valeurs morales. 55. cpcx.ve:lc;; : beauté précise de l'image qui prépare le v. 57. 56. o:v3p(cx.) : suivant les scholies, il s'agirait d'Hippolyte; on cite d'autres noms: Capanée ou Lycurgue (STÉSICHORE, fr. 16), Glaucos, Tyndare, d'autres encore. xoµ(acx.L:cf. P. IV, 1,9: ~uxiv xop.(~Q:~, 66-67,Constr.tx ~v~-rou(XÎ.(ôX6't'cx.; PYTHJQV~S
'
PINDARE ,
,,,
,
,
' ' ' ''0 > porte bien plutôt sur les participes qui dépendent, 't"CX[-LVCùV de µ6Àov, &ywv de XO:'t"éoo:v etn-spcxcrcro:LÇ de è:1;tx6µo:v.Le sens est: si en débarquant (comme je l'ai fait), je t'avais amené la Santé nimbée d'or, je serais apparu à tes yeux, quand je suis arrivé, plus lumineux qu'un astre du ciel. A propos de l'incidence possible sur la date du poème, voir la Notice et J. DucHEMIN, Pindare, p. 143, n. 1. 69. 'Apé0otcro:v : une scholie obscure, au texte corrompu, semble mettre la légende de la nymphe changée en source en rapport avec Apollon. l;évov, comme l;s(votç (v. 71) indique bien que le poète était à ce moment l'hôte d'Hiéron. 73. 'Yy(sto:v personnifiée (&ywv). x&µov : le Chœur = le poème. o:!yÀo:\I:l'éclat; cf. 0/., XIII, 36, à propos d'une victoire à la course, a!yÀo: n-o~&v; le plur. cr't"scpcxvotç semble indiquer qu'il y a eu plus d'une victoire de Phérénikos; voir la Notice. 74. n-o't"é : plutôt que>.K(ppq: : les courses de chevaux avaient lieu, pour les Jeux Pythiques, dans l'hippodrome de la plaine de Kirrha. 75. &cr't"époçoùpo:v(ou = le soleil. 77 sqq. cx:ÀÀ(cx) : le raisonnement est : puisque la santé d'Hiéron ne peut être restaurée ni par Chiron ni par Asclépios, que reste-t-il au poète ? Réponse : 1) invoquer la Grande Mère et Pan (v. 77-79); z) prêcher la résignation (v. 80 sqq.). 77-78. èn-su1;o:cr0ocL Mo:Tp( : Rhéa avait à la fois dans ses attributions, selon les
PINDARE
80
Mœ-rpt, TOCV xoupœ~ nœp' tµov np60upov cruv Ilavl µfÀnOVTIX~ 0œµœ ' 0e:ov ' e:vvux , 1 ~(X~. cre:µvœv Il-' -. ' ' ' • I'e:pwv, Aoywv cruve:µe:v xopucpœv, E ,~ oe: ' 0'œv e:n~cr-r~, ' ' 'l' 0œ npo-re:pwv ' op µœv0'œvwv o~cr • I 1\l\l-1 (), ~ EV nœp''"I'EO'AOV 'ITY)[-Lœ't'a cruvouo oœLOV't'CXL t-'PO't'OLÇ '0'(XV(XTO~. T'IX [-LEV ' WV 'l' (X ~, ' , ' ou' oUV(XV't"(X~ VYJ'ITLOL xocrµep cpe:pe:Lv, ,.,.,, , 0 1 ' "I' 1,1, ''1: œAA œya o L, -rœ xœAœ -rpe:'t'av-re:c_; e:sw. > vers l'aurore sans jamais l'atteindre, ce qui serait dépense ( &vcxÀ[crxotcrcx) inutile.
PINDARE
74
' ' 7tOT' AEOVTL K'LXE VLV ...
' ' supucpcxpsTpcxç
Str.
2
•e , , -.. , oupLµ
pe:v[. µ.6x0oc;: travail, exploit, puis danger. xcx0u1te:p0e: : elle a le cœur au-dessus du danger. 32. xe:xe:lµ.cxv"t'cxL: image d'une tetnpête. 33. &v0pw1twv : êtres humains, hommes ou femmes. &1tocr1tcxcr0e:ï:crcx : image du rameau que l'on cueille. q:>U"t'Àcxc; : race (R. q:>Uw). 34. opt.wv X't"À: les vallées ombreuses du Pélion. 35. ye:ue:"t'CXL cx.Àxiic; : cf. Il., XX, 2 58 : ye:ucr6r.Le:0' cx.ÀÀ~ÀWV xcxÀx~pe:crLv èyxe:lncrLV. 36. OO'LCX : loi divine. Cf. oùx oO'L'YJ, Od., XVI, 423; XXII, 412; mais ici la phrase est interrogative. 37. 'Yjpcx = att. àpcx; cf. P. IV, 78. xe:ï:pcxL: cueillir. 1tolcxv : dorien = 1t6cxv.
IXe PYTHIQUE
75
T'ov OE ~' K'EV't'tx:Upoc;:-' œyœvq. ' ~ 1.,œµEV'f)Ç, XÀtx:pàv YEÀCXcrcrtx:LÇ ocppù'C, µ ~'t'LV é:&v
'01UÇ œµELUE't'O. , If.! EU (( I1EL0ouç
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~ KpU7t't'(XL ' XÀtx:LOEÇ ··~ EV't'L , ' crocpœç
(flLÀO't'CX't'WV,
o~ÔE, xœl ~v 't'E 0Eo~ç 't'OU't'O x&v0pwnoLç
,~, , , ~' '~ ' (XLOEOV't' ' œµcpœvoov (XOEL-
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~'t'ptx:7tE µE(ÀLXOÇ opyà. 7ttx:pcpcxµEv't'OU't'OV "I'/\oyov. ÈÇEpW't'~Ç,
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38. XÀœpov Mosch. ~ : XÀtœpov codd. XÀOœpovSchr. 11Ilet0oüç; scr1psimus 11 41. &µcpœvôovEr. Schmid : &µcpœôovcodd. 38. ~œµev~ç;: litt.' e:upu/\e:Lµwv , .,_ ' ' ' CJ'OL A LU\)()( e' vuv 7t0"t'VL()( e:v ()( vLv
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' 64 a. post êJ..yxLcr,ovdistinxit Bœckh 11 67-68. wxe:î:'o: ..• 1tpéx.~Lc; : (ùXELCXL 1tp&~e:Lc; GH. qu'Apollon ne fut pas allaité, mais nourri (précisément comme Aristée) de nectar et d'ambroisie : •~•11 ,..,.., XPU (Pronom, p. 87). 100. Reprend la suggestion des v. 73-75 et prépare le mythe final. 101. '0).uµn[otcrt : ne peut évidemment désigner, sans autre forme de procès, les Jeux Olympiques. Le Scholiaste l'a bien vu, qui suggère, au lieu des Jeux de Pise, ceux d'Athènes, auprès du sanctuaire de Zeus Olympien. 102. I'iii; &é0Àoti; : ici aussi, le Scholiaste pense à des fêtes athéniennes, en s'appuyant sur l'autorité de Didyme. 103. Èntxwptoti; s. e. &ywcrt désigne toujours les Jeux régionaux d'un pays : de Cyrène, cette fois, puisque c'est la patrie de Télésicrate. Le mot fournit une excellente transition vers le récit mythique de l'&ywv d'Irasa. 104. i[41cxv&xs:'tcr0cxt: étancher sa soif; cf. Il., XXII, 2. np&-r-rEt'J: faire payer. 105. oTot est peut-être exclamatif. Alexidame, ancêtre de Télésicrate, fut, paraît-il, vainqueur dans cette compétition. Mais le pluriel semble indiquer qu'il ne fut pas le seul de sa race à concourir. Cf. Éwv np. 106. ''Ipcxcrcx: cette ville e~t citée en HDTE, IV, 159, sous la forme -rœ ''Ip:x.crcx,qui seule cadre ici avec la
PINDARE ,,
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XAELVO-rEpov o~ov
IY..XOU.En d'autres termes, 'I~uî:ix est une divinité courotrophe. (1) Comme la III 0 (voir la Notice à cette Ode) et la IX 0, mais à la différence de la ve : comparer ce qui est dit du mètre dans la Notice à cette dernière.
SCHÉMA MÉTRIQUE
I -v--
-vv-vv-
2 -v--
-v·.J-vv--
-v--
3 -v--
DE LA IVe PYTHIQUE
V
di tro + hémiépès di tro + tri da + di tro + hémiépès di tro + tri da + 2 di tro tétra da + di tro tri da + di tro + cré 2 di tro + dim. da catal. , 2 di tro + 2 cre 2 di tro
V
-vv-vv-
-vv-vv--v--
v
-v--
v
4-vv-vv-vv-5-vv-vv-6-v--v--
V
-v--
-v-- v -v-vv-vv-vvv
-v--
-v-
-v-
-v--
'En. I
-v--
-vv-vv--v- v
-v-2
-vv-vv--
-v--
-vv-vv-
3-v-4 -vv--
v
-v--v--vv-vv-
v
-vv-vv-v-v
5--vv-vv-vv-6 -v--v--vv~ 7 -v-- V -vv-vvV -v vvv -v--
-v--
v
di tro + tri da + di tro + cré tri da + di tro + hémiépès 2 di tro + hémiépès di da+ 2 di tro + hémiépès penta da acéphale + di tro 2 di tro + di da catal. di tro + hémiépès +zditro
IV
APKE~IAAQI
l(îPHNAIQI
APMATI
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' ' , Il- ' ,-.. .::.iaµe:pov µe:v XPîJ cre: 1tap , avopL CflL/\(p
Str.
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O""t"IX[LEV, e:ùL1t1tOU~acrLÀrj'C Kupcxvaç, ,, 'Y ' ocppa Xù)[LIX'-:.OV"t"L cruv
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''0 IX 7t0"t"E 1 ' A' , ~ 1tape:opoç , IlEV XPUO"Eù)V ULOÇ IXLE:'C"ù)V 5
, oux
, Il-' a1tooaµou
'A 1tO/\/\(J)Voç ,-..-.. ' ''Le:pe:a "t"UXOV"t"OÇ
1. cre: om. E 11 3. C(UÇT)Ç : C(UÇC(LÇ C.
1-2. crcx:µ,e:pov, rapproché de XCù[J,CX:~OV't"L, est interprété par le Scholiaste en fonction de la supplique pour Damophile. &:v8ptcp[Àepserait introduit alors in çaptationem benevole11tiae. 2. cr't"&µ,e:v : la Muse préside la fête, debout à côté de celui qu'elle loue. X.Cù[J,CX:~OV't"L évoque la fête joyeuse et le festin. AC('t"o[8C(LO"LV : à l'ombre du culte d'Apollon, Artémis avait aussi le sien à Cyrène, étroitement lié à celui de son frère. Voir F. CHAMOUX,Cyrène, p. 311 sqq. 4. Une longue scholie raconte l'histoire des deux aigles se rejoignant au centre de la terre et rappelle que leurs effigies en or étaient consacrées dans le temple de Delphes. 5. Apollon était bien à Delphes, et non en voyage chez les Hyperboréens : gage
I 10
PINDARE
x.p~crev otxLcr-r~pcxB&-r-rov , Ae'Luucxç, 'Lepcxv , xcxpnocpopou , , eucxpµcx-rov v'a.crov wç ~a'YJ ÀL7tWVx-rlcrcrZLZV n6ÀLv èv &pyLv6ev,L µcxcr-r4'>,
10
, , M \' , ,, , , XCXL 't'O 'Y)OZLCXÇ Z7t0Ç cxyxoµLcrtxL ' ~ I:', I:'>' /\~µvixç 0sep e:~ooµe:vep yix~ixv o~oov-r~ çe:[v~ix1tpCf)pix0svEücpixµoç x.ix-rixoix[ç l:'>'t: , ,, , Kpov~wv ' oe:c.,,ix-r - ix~cr~ov oI:'>',' E7t~ o~ Ze:oç 1tix-r~p ~x."Aixyçe:~pov-r&v
35
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Str. 2
1
22. Eucp1Xµ.oçB : Eücp'Y)µ.oçV B1 cao rrpocr-ruxàv H 11 36. LV Hetn1ann : VLVcodd. 11 39. ÈvœÀlœv Thiersch : ÈvœÀ[q: codd. 11 40. 0uµ.éj>,v. 73. µ.'ij-rLv,cf. v. 262 àp06~ouÀov µ.'ij-rLV; comprendre ici (l'expression d') une profonde sagesse. 59. ut€ IloÀuµ.v&cr-rou désigne Aristotélès Battos. cr€ a' (= a~). 60. (J)p0wcrev : guérit. µeÀ(crcrixç D.eÀ>
T OL µsv l
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'••'• > !9! l'.X/\/\CX/\OLCTLV CXf.LELuoµsvoL
f ~ '• ycxpuov TOLCXUT
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C f ~ "f)f.LLOVOLÇ r..,E-
Str. 5 166
, CX7t"f)V~ , ' ''1TI,, 1tpo-rpo1tcxocxv E1\LCXÇ
89. 'E1ttCXÀ,a Schol. Od., XI, 309 : 'EqitcxÀ,(cx) codd. 11 90. xpcxt1tv6v : ,e:p1tv6v C 11 94. 1tpo,po1t&3cxvBGH : 1tpo,po1té:3cxv1tpo,po1t&3'1)vECV.
qui rayonne de lui : tous le prennent pour un dieu. 87. 'A1t6ÀÀwv: ils pensent d'abord au dieu &xe:pcre:x.6µ'1)c;, xcxÀxcxpµcx,oc; : c'est Arès, époux d'Aphrodite et, par Harmonie, épouse de Cadmos, ancêtre des rois légendaires de Thèbes. 88. cpcxv,t= cpcxcrl. Àt1tcxpif: grasse, brillante. 89. Sur les fils d'Iphimédée et d' Alôeus, autrement dit les Aloades, célèbres par leur beauté, voir HoM., Od., XI, 3 ro sqq. Leur orgueil, car ils étaient fils de Poseidon, était sans bornes, et, tels les Géants, dont ils avaient la taille, ils voulurent attaquer les dieux en empilant le Pélion sur l'Ossa. Ils périrent sous les flèches d'Apollon. Voir aussi APOLLODORE,Bibliothèque,54 et 55, où, après avoir résumé le passage de l'Otfi1ssée, le mythographe raconte qu'ils convoitèrent, l'un Héra, l'autre Artémis; ils enchaînèrent même Arès (cf. aussi Il., V, 385 sqq.). Mais Artémis, se changeant en biche, les fit périr par ruse à Naxos : croyant l'atteindre, ils se percèrent mutuellement de leurs flèches. 90. Tt,uov: d'après l'Otfyssée (XI, 576), Tityos expia dans les Enfers l'outrage fait à Létô; selon PHÉRÉCYDE(F. Gr. Hist., 3, 56) il fut tué par Apollon et Artémis. 92. ~pfi,cxt, subj. éol. et dor. attesté aussi chez Sappho. A tout le passage, Chairis reprochait, d'après les scholies, de joindre aux comparaisons avec les dieux des comparaisons avec des mortels. 94. ycxpuov= y~puov : cf. 01., II, 96 : ycxpue:,ov,à propos de Simonide et Bac-
122
95
PINDARE
tx.e:-ro 0"7tE:ù~(ùV.T cxcpe: ~' O:lJ'TLX.O: 7t0:7t'TCX-
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!Xll't'OU 1toµi:p6'Auçœv
o&x.puœ YYJP!XÀÉCùV y'Ae::i:p&pwv, . Èyyùç = Èyyu0e:v. Phérès est le père d'Admète et l'éponyme de la ville de Phères en Thessalie. xpcx.vcxv'î1te:p7i8cx: '11tÉpe:LcxIl., II, 711 et VI, 457 (h. l. avec l\1e:cr(;"f)"tc;, dont c'est la seule mention, dans la scène des Adieux d'Hector et d'Andromaque). La forme 'î1te:p"f)°tc;est attestée seule ici; pour l'une et l'autre source, au reste, les témoignages hésitent entre Thessalie et Laconie. Quoi qu'il en soit, le chant VI del' Iliade est, de toute évidence, présent à la pensée de Pindare. 126. Me:crcrcx.vcxç: il ne peut apparemment s'agir que de Messène de Laconie (Messénie), bien que ce soit très loin d'Iolkos. Apollodore, I, 96, montre Amythaon établi à Pylos. 'Aµ.u0cx.v: dor. = 'Aµ.u0cx.Cùv/ÉCùV. Admète est le fils de Phérès, et Mélampous celui d'Amythaon et d'Idoméné, fille de Phérès. MÉÀcxµ.1toç(forme &1tcx!;),plus connu sous le nom de l\1e:Àcx.µ.1touç, célèbre devin et purificateur chéri d'Apollon: cl. Od., XI, 291; XV, 225; HoTE, II, 49; IX, 34; PAus., VIII, 18, 7. 127. &.ve:~t6ç: cousin germain. Èv 8cxt-ràç 8È µ.o[p~: durant la part du festin, i.e. le laps de temps consacré au festin (cl. v. 130). 128. 'Icx.crCùV 8Éyµ.e:voç: c'est évidemment Aison qui offre le festin; mais Jason accueille les hôtes, et plus particulièrement, semblet-il, ses cousins : l'un de ceux-ci, Admète, se joignit à l'expédition, d'après APOLLONIOS,I, 49-50. 129. Jason réserve (m. à m. fabrique) pour chacun le présent qui lui convient. Malgré le rapprochement fait parfois avec l'&pµ.68tov 8e:î.'1tvov de la Jre Néméenne (v. 21), il ne semble pas que !;e:lvtcxdésigne le festin lui-même. -rcx.vue:v: faisait durer (la joie générale). Les v. 129 sqq. décrivent la fastueuse
IVe PYTHIQUE
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Ep. 6 2
35
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131. e:Ù~oLcxç Schr. : e:ù ~wiiç BEGHC e:Ù~wiiçV Mosch. 11 133. 1tcxpe:xotvii6' : TTiicrtxotvix0' BC 1 V 11 135. e:'lcrw Mosch. Triel. : ~crw codd. J J 136. gpcxcrtTTÀOXCXfLOU : ÀCXCTLTTÀOXCXfLOU C1 .
hospitalité thessalienne; cf. par exemple l'A!ceste d'EuRIPIDE. 130. &:0p6cxtç: sans désemparer; l'adj. porte à la fois sur vux:re:crcrtvet cxµ,tpcxtç. 131. e:ù~olcxç (&1tcx1;chez Pindare) = e:ù~wtcx, mot très rare : vie heureuse (cf. ARISTOTE, Nic., I, 8). a.w-rov : voir J. DucHEMIN, Pindare, p. 234 sqq.; employé ici au voisinage de 8pcx1tcf:iv, un peu comme avec 8ptTTCùV en 0/., I, 13; l'expression est également à rapprocher de ~wiic; èJ.w-rov,Is., V, 12; comprendre ,moment bref et inoubliable avant les dangers de l'expédition. 132. l:v é:x-rq:s. e. ~µ,tpq:. À6yov 0tµ,e:voc;cr1tou8cxiov:cf. v. 276 0[µ,e:vcr1tou8cxv. 133. 1tcxpe:xotvii0'est un &1tcx1;. l:1ttcr1tov-r': les scholies lui donnent à la fois le sens propre et le sens figuré. xÀtcrtiiva deux sens possibles: lit ou tente; le Scholiaste le glose par crXîJVWV, désignant une sorte de hangar, ou une série de hangars ou de tentes, dressés pour un festin aux très nombreux convives : rien de surprenant de la part du chef d'un puissant ytvoc;. Cela se voit encore, en Orient et ailleurs. 134. p(cx), au sens homérique, bien entendu; tout le vocabulaire de ce passage est épique. 135. e:'lcrwdépend de tcrcruµ,e:vot.XCX't'tcr-rcxv, cf. tcr-rcx0'f),V. 84. 136. Tupoüc; ye:ve:&: Pélias est fils de Tyrô et de Poseidon, et jumeau de Nélée (cf. Od., XI, 254). tpcxcrtTTÀox&µ,ou: &1tcxi; chez Pindare (un autre ex. chez Ibycos, ap. Hérodien); sens : aux tresses charmantes, plutôt que comarumstudiosa (Rumpel).
PINDARE
128
µcxÀ0cxx~cpCùv~7tO't'~cr't'cx~CùV 5cxpov ~CXÀÀE't'O Xp'YJ7tiacxcrocpwv È1tÉCùV. ~ ~ xzpooç; cx~V'YJO"l'.X~ npo\ o~xcxç;oo ~ov Tpcxxzicxv tp1t6V't'(ùV1tpôÇ t7t~Oacxv8µCùç;. &ÀÀ' ȵt XP~ xcxl crt 0eµ~crcrcxµÉvouç;op1 ' ' ' À 0~7t'OV ' ' Àeuov. )'l'.XÇ ucpcx~VE~V O Eiao't'~ 't'O~ ÈpÉCù · µ[ex ~oüç; Kp'Yj0ei 't'E µcxT'YJP xcxl 0pcxcruµ~ae·c ~cxÀµCùvei· TPlTcx~cr~va' Èv yovcxiç; &µµzç; cxô xz[ VCùVcpuTeu0Év' ' À'~OUXPUGEOV 1 't'EÇ cr0EVOÇ l'.XE I
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138. ~ixÀÀe,o : ~ixÀe,o H ô&voç B Mosch.
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250
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137. 01Xpov: discours (ici), ou chant, chez Pindare. 138. ~ixÀÀe,o Xp'f)1tÎ:Ô1X croqi&vÈ:1tÉ(t)V: cf. P. VII, 3 : Xp'f)1t'i:ô' &oLÔixv ~1XÀÉcr61XL. croqi6ç,chez Pindare= qui sait. croqifuv: pleins de science. Ile,p1X[ou : pour rendre compte de cette épithète, les scholies rapportent deux légendes : selon l'une, Poseidon aurait fendu les montagnes de Thessalie pour faire place au cours du Pénée, créant ainsi la vallée de Tempé; selon l'autre, un &ywv aurait été institué en l'honneur de Poseidon IIÉ,p1XLOÇà l'endroit où le dieu aurait fait naître du rocher le premier cheval. Voir aussi HDTE, VII, 129. 139. 1:v,l ( = etcrl) µèv ... &U' È:µÉ(142). 140. ,p1Xxe'i:1XV É:p1t6V,(t)V suggère un chemin rocailleux. È:TTLOÔIXV : lendemain de fête. oµ(t)ç : malgré TPIXXl::Î:IXV. 141. 6eµLcrcr1XµÉvouç: réglant dans la justice (&1t1Xé;). 142. µ[IX~ouç: elle s'appelait Énarée, épouse d'Aiolos. Voir Notice et Tableau généalogique. 143. 6p1Xcruµ ~Ôe);~- Cf. HÉSIODE, fr. 7 : AtoÀLÔIXL ô' È:yÉvov,o 6eµLcr,01t6ÀoL~1XcrLÀ7Ïe:ç, l(p'f)0euç -iJô' 'A0ixµIXÇ xixt ~[cruqioç 1Xt0Àoµ~'t"f)Ç, ~IXÀµCùveuç,' Ô:ÔLXOÇ XIXLÙ1tÉp6uµoç IIepL~p'f)Ç,
143. ,pL,IXLcrLV è:vyov1X'i:ç est vrai à la lettre, mais en différents sens, de l'un et de l'autre. Voir la Notice, 144. ixi5: à notre tour, cr0ÉvoçixeÀ[ouxpucreov: cf. l'ex-
IVe PYTHIQUE 1 45
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167. "Opxoc;;scripsimus èîpv'f) .
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170. (J)pvusvBœckh : èîpvus(v) BEGCV èîpvu H
163. èîvstpoc;;twv : il s'agit du personnage vu en songe, i. e. Phrixos lui-même. On peut comprendre 0rxuµrxcr't"oc;; èîvstpoc;;comme une apposition au sujet s. e. de cpCùvsr. 164. 't"EUXELV s'appliquerait, plus exactement, à la nef qu'il faut construire exprès, mais peut s'entendre litt. de noµnrxv. Ce dernier terme désigne une expédition à but religieux. 165. êés0Àov: c'est bien un exploit, voire une épreuve royale. 't"OL = crot. 167. "Opxoc;;... Zsuc;;: Zeus est lui-même le Serment. D'ordinaire, il porte l'épithète d' "Opxtoc;;.ysvÉ0Àtoc;;:leur ancêtre commun, dit le Schol. Le plus souvent on fait remonter Krétheus et Salmoneus à Prométhée, par Hellen et Deucalion. Mais une tradition (voir EURIPIDE, Ion, 63) faisait d' Aiolos un fils de Zeus. Au surplus, dans l'épopée, tous les rois sont Ôtoysvsï:c;;. Joindre êéµµtv et &:µcpo't"Épotc;;.168. xp(0sv, au sens de Ôtrxxp-: ils se séparèrent. 170. è6v-ra nÀ6ov, prop. part. dépendant de cprxtvɵsv. 171 sqq. La liste des Argonautes, très restreinte, ne comporte qu'un choix de fils de dieux, énumérés dans l'ordre des hiérarchies divines. Voir au contraire la très longue liste d' Apollonios. Kpov(ôrxo : noter la fréquence chez Pindare de cette désignation. &xrxµrxv't'oµ&xrxt( &nrxç); cf. &:xrxµrxv-roÀ6yxrxc;; (Is., VII, 10) et &:xrxµrxv't"oxrxpµrxc;; (fr. 184),
PINDARE
xÀÉoi:;
310
1 75
172. ÉÀtxoyÀi::cpa.pou Schr. : -~Ài::cp-codd. CV.
11 176. cpopµtx,à.c; : cpopµtyx,à.c;
également &1ta.~. 172. 'A1.xµ-fiva.c;... A-fiaa.c;:Héraclès et les Dioscures ne sont pas nommés, mais désignés par le nom de leurs mères. ÉÀtxoyÀi::cpa.pou, probablement>; cf. Théog., 16, H. Aphr., II, 19 et Pindare, fr. 123 Snell, toujours en parlant d'Aphrodite; dans Ho11ÈRE,Il., 1, 98 : ÉÀtXWTTtaa. xoûp"YJV (Briséis), ÉÀtXlù1ti::c; 'Axa.tot, que P. Jvfazon traduit par>. u41txa.'i:,a.t(&1ta.~): à la chevelt1re relevée; cf. dans l'Iliade, les Thraces (IV, 533 0p-fitxi::c;&xp6xoµot) et les Abantes (II, 542). On peut songer de là au xpwÔùÀoc;(THc, I, 5, 3), la coiffure athénienne des vieillards de haut rang, sorte de touffe retenue par des cigales d'or. Ces peuples se rasaient le devant de la tête, ne gardant qu'une touffe de cheveux sur le sommet du crâne. Thésée, dans sa jeunesse, aurait, d'après PLUTARQUE(Thésée, V, 1), porté ce genre de coiffure, dite 0"Y)cr"Y)lc; xoupa. (R. Flacelière). 173. 'Evvocrtaa. yévoc; : cf. v. 33 à propos d'Eurypyle. a.tai::cr0év,i::c; ŒÀXa.\l:T~\IÉa.U,W\Ia.ta. auva.µtv (Sch.) 174. ~x TE:IluÀou : c'est Périclymène. Ta.tva.pou : c'est Euphamos (cf. sttpra, v. 22 et 44, et tout le passage). Ta.(va.poc;est ici fém., mais masc. dans ORPHÉE, Argo11.,1364, et neutre partout ailleurs. Périclymène est dit fils de Nélée et petit-fils de Poseidon (A. RH., I, 156 sqq.), dont Euphamos est le fils (ibid., 179 sqq.). TW\IµÈ:vest détaillé en Eùcpa.µou TE:et cr6v,i:: II. i::Ù pu~ (a.. 176-177. È~ 'A1t6ÀÀwvoc;: le sens est évident (malgré O. KERN, Orpheus, 6) dans une liste de fils des dieux: pour Pindare, Orphée est fils d'Apollon; cf. J. DucHEMIN, Pi11dare, p. 107 et n. 3. D'autres traditions le font fils d'Oiagros (lui-même fils d'Arès, ou peut-être dieu fleuve). Mais le Scholiaste déjà, se référant à Chairis, comprenait bien que Pindare le fait, ici du moins, fils d'Apollon, et cite à l'appui diverses
JVe PYTHIQUE
Ep. 8
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ôOV'C'CXÇ ~oq::,'C'OVo' ''Epu'C'OV. TcxxÉsç [o'] ,cxµ.cpt , Il cxyycxtou , 0EfLE , 0., , ,, e /\OtÇ VCXtE'C'CXOV'C'EÇ EUCXV. xcxl ycxp Èxwv 0uµ.0 ysÀcxvsT.0ixcrcrov ~vP-
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178. xpucr6p(l(.7t'LÇ Mosch. Triel. : xpucr6pp(l(.7t'LÇ codd. 11 179. XEXÀcx.aov't'O(.Ç : XEXÀO(.a6-r(l(,c; . 203. N6"t"ou : le vent du Sud est précisément celui qui conduit les navigateurs au franchissement difficile de l'Hellespont. Cf. E. DELAGE, Géographie, p. 288. 'Açe[vou : ailleurs (Né,11.,IV, 49) Pindare emploie EüçeLvoç. Il est le premier à employer l'un et l'autre, qui seront maintes fois repris, le premier mot par Euripide (I. T.), Apollonios, etc., le second par presque tous. 204. 1::v0(0(.): sur la localisation de cet épisode, voir la Notice. Lire e'Ccrll(.v,o(de teµll(.L, mis secondairement e11 rapport avec e!µL) plutôt que Ëcrcrll(.v,( o) de ËvvuµL (Schol. = Ëx,Lcrll(.v)."t"ɵevoç: une tradition parlait d'un autel élevé par Argos, fils de Phrixos, soit à Zeus Ourios, soit à
IVe PYTHIQUE
1 37
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205. ùrciipxev codd. : -'Yjpxe C 11 206. ).[0wv Triel. : ).[0Lvov codd. 11 207. léµevoL G : LɵevoLcett. 11 209. ô[ôuµœL EGH : ô[ôuµoL BCV.
Poseidon. Une autre tradition, connue d' Apollonios, parle d'un autel aux douze dieux élevé par les Argonautes eux-mêmes pendant leur longue escale chez Phinée (cf. DELAGE, op. cit., p. 127 sqq.). 205. cpo[vLcrcrœ &.yÉÀœ:ce sont des taureaux roux. Cette épithète, appliquée en ce seul passage à du bétail par Pindare, est au contraire fréquente chez Bacchylide. Le Scholiaste note que chez Homère on offre à Poseidon des taureaux noirs. 0p'Y)LXLWV : Thraces ou Bithyniens? Voir la Notice. 206. 0évœp est un creux sur une surface plane, ici sur la pierre d'autel, pour y déposer des offrandes. léµevoL est interprété d'ord. comme un moyen= se lancer. 208. cruvôp6µwv rce--rpiiv: cf. cruvôpoµ&ôeçrcÉ--rpœL (EuR., I. T., 423). On les appelle couramment, à partir d'Euripide (I. T. et Médée), les ~uµrcÀ'Y)y&ôeç. Dans les (cf. Od., XII, 59-72), Homère les appelle Il. 'EITT)pEcpÉeç ou Il).œyx--ro:l,ce dernier terme ayant été souvent repris ... Apollonios les appelle Ku&veœL(II, 318). Pour Homère (foc. cit., 71), les vagues lançaient les navires sur ces écueils. 209. ô[ôuµœLet ~wœ[, caractères sans doute ajoutés par Pindare, nous font entrer dans le domaine de la magie. 210. cr"t'LXEÇ: comme des rangs de guerriers. --re).eu--r&v, puisqu'elles sont vivantes. D'après le Scholiaste, le jour où un navire passerait, les deux roches prendraient racine (pL~w0'YjvœL), ce qui évoque deux thèmes poétiques, celui de l'île flottante 0 (cf. Délos-Astérie) et celui de l'île comparée à une fleur (Rhodes, dans la VII 01.).
PINDARE
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375
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211-212.
211. Ici seulement commence le récit de la conquête de la Toison. iicrLV : le Phase est le fleuve de Colchide (auj. le Rion : cf. DELAGE, op. cit., p. 181 sqq.), auquel le héros Phasis, père de Colchos, aurait donné son nom. Le fr. 191 d'Eschyle (Pr. délivré) en fait une frontière entre l'Europe et l'Asie. Pindare luimême en fait à l'occasion (Is., II, 41) le symbole de la navigation lointaine. 212. x.EÀIXLvJinecrcrL: est-ce par analogie avec les Éthiopiens d'Homère? Le périple du retour selon Apollonios semblerait confir111er cette idée. Les Anciens hésitent entre l'équivalence> et une tradition qui ferait des Colques des colons égyptiens (HOTE, II, 104). Reprise par Apollonios, cette théorie a encore des partisans parmi les modernes (voir DELAGE, op. cit., p. 189 et n. 10). At~-rCf: c'est le roi des Colques, fils du Soleil, dont la capitale légendaire s'appelait A!IX (cf. HoTE, I, 2; VII, 197; A. RH., II, 419), nom à rapprocher de l'hom. At1XL'Y), l'île de Circé, sœur d' Aiétès. Hérodote, pour ne pas les confondre, précise toujours
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fV"'C'E:O'LV IXÙXtVIXÇ È[LOIXÀÀWV"'C',ÈpL7tÀE:Up(p(j)U~
' ''f.J. t-JLIX"'C'IXÇ \ XE:V"'C'pov IXLIXVE:Ç 't:' ' , , ' , , e:r.,,e:7tOV'Y) O' E:7tL"'C' IXX "'C' 0V Cl.V'Y)p
420
232. xp6xe:ov : xpox6e:v B 11 233. È:6Àe:L Bœckh : a.:t6ÀÀe:L codd. a.:t6Àe:L ~ 11 234. ~oéouç CV : ~oéoLç EGH 11 8~cra.:LçHeyne : -crq:ç G -cra.:ç EH 0 (-xa.:ç Ea 0) 11 8-'tjcre:vCV 11 &v&yxq: :2:YP ; &v&yxa.:çGHCV È:v&v&yxa.:Lç EP 235. è:µ,ocxÀÀCùV Mosch. Triel. : è:µ,oa.:ÀWV codd.
toison. 232. xp6xe:ov e:!µ,a.:: le jaune (couleur extraite du safran) est aussi une couleur royale. Cf. Ném., I, 38, à propos du berceau d'Héraclès. 0e:éi>peut être masculin (l'Amour ou Zeus), ou féminin (Aphrodite ou Héra). Le mot peut avoir aussi un sens général: la divinité. 233. e:'lze:-r'~pyou (gén. de la partie). Jason se mit au travail. È:6Àe:L : conjecture de Bœckh, que l'on rapproche souvent d'un passage où il n'est pas sûr qu'Apollonios ait songé à l'expression pindarique : è:6ÀYJ"rO v6ov µ,e:Àe:8~µ,a.:crL xoup'f)(III, 4 71). Hésychius glose È:6ÀY)"rCl.:L par -re:-r&pa.:x-ra.:L, È:1t-r6'f)-ra.:L, c18UVY)"rCl.:L. Et le Scholiaste, qui lit a.:t6Àe:L, lui donne pour équivalent È:-rcxpa.:crcre: à l'impft. È:cpe:-rµ,a.:Tç: les scholies donnent deux sens très différents : a) -ra.:Tç µ,a.:ye:ta.:Lç &ç È:ne:-re:tÀa.:-ro (évidemment M~8e:La.:);b) parce qu'elle avait enjoint à Jason d'user de ses onguents magiques (v. 221). Mais, d'après la scholie au mot a.:t6Àe:L-È:6Àe:L, l\fédée avait recommandé à Jason de ne pas se placer face au vent (car le feu jaillissant des naseaux se serait retourné contre lui), et, au lieu de faire retourner l'attelage pour tracer le sillon de retour, de le ramener en arrière pour le faire repartir dans le même sens. 234-235. ~oéouç a.:ùzéva.:ç:nous adoptons, comme Snell, la leçon &v&yxq:, attestée par l'une des scholies. Noter les valeurs d'aspect des trois participes. 235. È:pL1tÀe:upep cpu~: Pindare emploie à diverses reprises le mot cpu&pour parler du corps de l'homme ou des animaux. 236. a.:ta.:v~ç : qui fait gémir, de a.:t&~w.~La.:-rcxç : le mot n'est pas péjoratif chez Pindare. Cf. P. I, 10 (Arès); VI, 28 (Antiloque); 01., IX, 75 (Patrocle), etc. &1;e:-
JVe PYTHIQUE ''lu~ ""V '-:,"-
I
µe't'pov. 3UV/XO'LV
Il poç 240
Cùpeyov aç
' ' 7tEp I-,_
Et\7tE't'O
uLoç
Ant. II
> eu lieu à l'aller : telle est en effet la version d'Apollonios. On se représente mal, d'ailleurs, que les amours de Jason et d'Hypsipyle aient pu se placer au retour, alors que Médée se trouvait en compagnie des Argonautes. Cf. v. 50 sqq. et la Notice, à propos des fils issus des arnours des Argonautes et des Lemniennes, et qui furent les premiers colons de Théra. &:vapocp6vwv: elles tuèrent leurs époux, qui leur étaient infidèles avec des captives thraces. L'histoire s'explique par la malédiction d'Aphrodite se vengeant de leur impiété. 253. yulwv &:É0ÀoLç : aux Jeux funèbres donnés peut-être en l'honneur des époux immolés, soit, plus vraisemblable1nent en l'hon11eur de Thoas, le roi défunt, père de la rei11e Hypsipyle. xplcriv: au sens d'&:y&v(ix), com1ne dans l'expression 01tÀwv xp[criç; chez Pindare, cf. 01., VII, 80; III, 21; Né111.,X, 23, le n1ètre semble s'opposer à cette leçon. D'où diverses co11jectures. Mais Turyn propose, non sans vraisemblance, de voir dans les deux brèves de xplcriv la monnaie de la longue atte11due. Cf. sa conjecture au v. 184. Pindare, 0/., IV, 20 sqq., fait allusion à ce combat, où Erginos fut vainqueur. Ècr0ii't'oç &:µ.cp[ç: un vêtement est le prL'l:; l'histoire, d'après le Scholiaste, fut racontée par Simo11ide (cf. fr. 42 Page= 205 Bergk, où l'on se borne à transcrire la scholie). La JVe 01. ne précise pas quel était le prix. Par contre la IXe, qui loue un athlète vainqueur, rappelle qu'il remporta un manteau de laine à Pellène en Achaïe (v. 97 sqq.). Mais c'est bien peu de chose pour Jason. Nous pensons que le manteau offert par Hypsipyle n'est pas sans rapport, littéraire ou légendaire, avec le vêtement historié longuement décrit par Apollonios
JVe PYTHIQUE ' 0EV' 'X.O(t O'UVEUVO(O' 1
1,,
2
55
I
0'7tEpfL
O(poUp()(tÇ
X't"~VO(Ç ~ÀO(p ifµO(p
' EV , 0(,À À000(7t()(tÇ '1> ~ 'X.O(t I
Str. 12
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't"OU't"O('X.tÇUfLE't"Ep()(Ç 0(~ÉÇO('t"O µotp[~tov
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1 47
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455
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't"ÉÀÀE't"O • 'X.0(1 AO(XE~O(tµov[wv
µtx0tv't"EÇ
&v~pwv
cr1tÉpµ' fortasse :1: et conj. Herrr,ann : 1te:p codd. 11 &poupœLc;B Mosch. : -ct:LO'L EGHCV 11 ùµe:"t"Épœc; : ~µe:"t"Épœc; Ecao 11 &x"t"î.'vœc; codd. :1: : &x"t"î.'voc; Hermann 11 oÀÔep GH:l: : oÀÔou BEV oÀÔov C 11 256. vux"t"6c; EGHC• :1:: vux"t"e:c;B 01 V VUX"t"ct:c; Mosch.
255.
de Rhodes (I, 721-767) et que le héros portait lorsqu'il se présenta devant elle. Mais il ne sera pas question de jeux, du moins à propos de cet épisode, dans le poème d' Apollonios. 254. xœl cruve:uvœcr0e:v : là est l'origine lointaine de Cyrène. Voir la Notice. 254-255. &ÀÀ0Ôœ1tœî.'c; &poupœLc;: cf. v. 50 : &ÀÀ0Ôœ1tciv yuvœLxwv. Le texte du passage est très corrompu, sans doute de longue date. La scholie x'1Jcrct.v : -xLcrct.vBCV 11 259. ~v0e:v: ~v0œ E11uµµL : ܵL 11 260. crùv 0e:cj>Dawes e schol. : crùv 0e:wv.
à exécution. Les fils des Lemniennes allèrent de Lernnos à Lacédémone, d'où, sous la conduite de Théras, ils allèrent coloniser l'île nommée Kallisté, ,qui prit ensuite le nom de l' oixLcr"t"~Ç. Cf. CALL., fr. 112 : KœllLcrTIJ 1tpo1tixpoL0e:,"t"à ô'Ücr"t"e:pov ouvoµct. 0~p'1J, 258. ~0e:crLv: "rœ ~0'1] signifie à date ancienne le séjour habituel d'animaux (HoM.), d'hommes ou de peuples (HÉs., EscH., HnTE, etc.). Èv... v&crov: est une lecture proposée par Chairis. Il y a quelques exemples chez Pindare de la forme éolienne Èvpour e:ic;auprès d'un verbe de mouvement (ici &rt~)X't]crct.v; cf. P. V, 3 8). Elle est, par ailleurs, bien attestée par les inscriptions dialectales du N.-0. de la Grèce. 259. uµµL ('i:),forme éol. d'usage épique (aussi uµµe:ç et uµµe:). Act."t"oLôœç ~rtope:v: par l'oracle à Battos (cf. v. 53 sqq. et P, V, 63 sqq.). 260. crùv 0e:wv "t"Lµct.LÇ : certains voient là une allusion aux temples et cultes de Cyrène. crùvindique plutôt que les Cyrénéens sont accompagnés des marques de la faveur divine. Le Scholiaste devait lire ici un texte crùv 0e:cj>, qu'il insère dans son commentaire, rapportant "t"Lµct.LÇ à ÔcpÉÀÀe:Lv ( œu/;e:Lv "t"à0e:1ov 1t6ÀLcrµœ). 259 sqq. Rapprocher uµµL..• Ècpe:upoµÉvoLç. Comprendre : \ ur:1..µoc.pL1\0\) 7tpr:t..7tLOCùV. SLVOÇ yr:t..p SV 7tCX.LO"LV vsoc;, 1
I
273. (XÜ'"t"LÇ : cxü0Lç;CV µÉycxpov codd.
11
280.
µtycxpov Bœ'"t"'"t"OU Mosch.
500
: Bœ'"t"'"t"OU
car il y a deux catégories, les forts et les faibles, dans un État. Pour le sens, cf. Il.' VII, 235, les paroles d'Ajax à Hector,µ~ '"t"[µe:u ~u'"t"e: 1tcxtôàç;&rpcxupoü1te:tp~'"t"tÇe:. 273. ËcrcrcxL (farine &1tcx/;)est un inf. aor. act. du thème homér. e:!crcx,de Ë(û), faire asseoir, établir; le sens est>.cxü'"t"L de notre situation à tous deux. Le poète rappelle Il., XV, 207, où Poseidon complimente Iris, la messagère : Ècr0ÀoV xcxt '"t"O '"t"É'"t"UX'"t"CXL, o'"t"'&yye:Àoç; cxfcrLµcx e:tÔ7Î.Pindare suggère que ce vers pourrait lui être appliqué par Arcésilas: tel est le sens de la suite: cxtSl;e:'"t"cxL X!Xtl\1oî:crcx (v. 279). 278. '"t"LfLŒ\I: prix, valeur. 279. È1tÉyV(J): ne signifie> , , qu'avec , l'ace. Mais - ,on connaît À , un ex. c la ss. au sens cle ,avec 1e gen., e:1tLytyvû)CJXû) cre:'"t"'YJÈ:Ze:ùç ocq:i0t't'OÇ Tt't'OCVOCÇ. 'Ev c'>È: xp6v npocrnœÀœtEL: cf. Od., I, 53-54 : È:XEL ôé-re:x(ovœç œù-ràç 1 µœxpœç œ'1yœï:cx.v-re:xœl oùpœvàv &.µrplçè:xoucrL.L'évocation de la stature d' Atlas soutenant le ciel développe magnifiquement la comparaison de Damophile avec une colonne (v. 267 sqq.). On songe aussi aux v. 347 sqq. du Pro1J1éthée enchaîné, notamment : €crTIJXEx(ov' oùpœvou -re:xœl x_0ovàçc½µotçÈpe:(ôwv. 291. Tt-réivœç: délivrés (ÀucrF.:) par Zeus, ils formaient chez Eschyle le Chœur du Prométhéedélivré. Èv ÔÈ:xp6vq> : avec le temps. oupou : le mot, qui d'ordinaire désigne un vent favorable, est simple1nent l'équivalent poétique d'&ve:µoç. 292. µe:-rœooÀœl: ilfaut savoir changer la direction des voiles. 293. oÙÀoµévœvvoucrov : l'exil; cf. P. X, 41 : y'fjpœç oùÀ6µe:vov.ÔLœv-rÀ~crœtç : ayant vidé jusqu'à la lie. no-ré porte sur la suite. 294. 'An6ÀÀwvoç xpcx.vq;,cf. HoTE, VI, 15 8 : les Libyens conduisent Battos et ses compagnons à une source dite source d'Apollon, dont l'emplacement doit être la partie la plus ancienne de Cyrène; voir F. CHAMOUX,Cyrène, p. 303 et pl. XIV (2). CALLIMAQUE, H. Ap., 88, ' ',:,," ~ IT' ,,:,, À, A I pare1 d e 1a source K yre : OLo ounw 7t'1JY7JCTL "-UP'tJÇe:ouvœv-rone œcrcrœL uwpte:e:ç. cruµnocr(œç èrpénW'J; cf. EscH., Perses, 38 : Èrp.0~~œç (ace.), . 295. 0uµàv Èxô6cr0œL: livrer son cœur, sans arrière-pensée. npàç ~~œv : non pas, maispe:çà l>wpocp6pot.
LA
ve PYTHIQUE ~
signification précisée par -roùç 'Aptcr-ro-rÉÀîJÇèJ:yayzv: ceux que Battos amena sur ses nefs rapides, ouvrant la voie sur la mer profonde. C'est en effet la colonisation de Battos, et nulle autre, que le poète entend mettre en glorieuse lumière. DORIENS,
' HERACLIDES,
' EGIDES
L'occasion est bonne pour Pindare, à travers Battos et les siens, de remonter non seulement à Théras, mais aux Égides et aux grands ancêtres doriens. En fait, il faut bien distinguer les uns des autres. Il faut d'abord mettre à part le mythe, sans doute postérieur à celui des Héraclides, d'Hellen et de Doras, père d' Aigimios : sans doute Doras, comme par ailleurs Achaios et Ion, fut-il inventé pour être l'ancêtre éponyme. Aigimios, fils de Doras, était, certes, Dorien, mais n'avait rien d'un Zeus
Prométhée 1
Deucalion 1 1
Amphictyon
Hellen 1 1
Doros
1
1
Xouthos, ép. Créuse
Itonos
Aiolos
1
1
1
1 1
Aigimios 1
Achaios
1
Dymas
1
Pamphilos TABLEAU
1
Ion
Boiotès Crétheus Salmoneus Athamas etc.
GÉNÉALOGIQUE
N°
1
1
Iodama 1
T
Thébé
r66
PINDARE
Héraclide. Il fut pourtant étroitement associé avec eux dans la suite d'expéditions légendaires que les mythes appellent , et auxquelles les historiens ont donné le nom d'invasion dorienne. Par reconnaissance envers Héraclès, qui l'avait délivré des attaques des Lapithes, Aigimios, dit la légende, adopta Hyllos, fils d'Héraclès, le mettant à égalité avec ses propres fils Dymas et Pamphilos (cf. schol. à P. I, 62 sqq. et Pausanias, II, 28, 6); d'où les noms d'Hylléens, Dymanes et Pamphiles ultérieurement donnés aux membres des trois tribus doriennes. Des Héraclides, Téménos s'installa dans Argos, Cresphonte à Messène et les fils d' Aristodème en Zeus
Alcmène 1
Héraclès ép. Déjanire 1
Hyllos ép. Iole 1
Cléodaios 1
Aristomachos 1
1
1
Téménos
1
Cresphonte ép. Mérope
Aristodème ép. Argia 1
1
Proclès TABLEAU
GÉNÉALOGIQUE
N°
2
Eurysthénès
LA
Ve PYTHIQUE .,.__,
Laconie. Dymas et Pamphilos, fils d' Aigimios, les accompagnent avec les leurs (1). Quant aux Égides, noble race de Thèbes, ils se joignirent aux Héraclides, qui les prirent avec eux lors de leur passage en Béotie (2), et conquirent avec eux le Péloponnèse. Si Pindare, comme il semble clairement le dire, était lui-même un Égide, il pouvait revendiquer une parenté avec les colons de Théra, donc avec les fondateurs de Cyrène : il n'était donc nullement un étranger dans le palais des Battiades. ' LE METRE
La Ve Pythique est écrite dans un rythme rare chez Pindare et que l'on appelle souvent - à tort - rythme péonique, par confusion entre le péon et le crétique (3). Comme celui-ci, le péon est noté -v-. Mais, alors que le péon est une mesure à cinq temps, le crétique,comportant une longue allongée (Lvou -v_J) est une mesure à six temps. Le rythme péonique est un rythme populaire, fréquemment employé dans la comédie. Le crétique, lui, appartient, suivant le cas, à la série iambique (et c'est une longue de trois temps suivie d'un iambe) ou à la série trochaïque (et c'est un trochée suivi d'une longue de trois temps). Parallèlement, le bacchéeest un diiambe dont le second pied a été remplacé par une longue à trois temps, cependant (1) Pindare tient en particulière vénération les lois doriennes, qu'il appelle tour à tour '1ïJ..t3oç cr-rcx.0µ.cx.ç et -re0µoî:crtvAtytµtou (P. I, v. 62 et 64). (2) Certains prétendent qu'Aigeus, éponyme à Thèbes de la phratrie des
Égides, était l'un des Spartes, nés des dents du dragon semées par Cadmos. Faut-il voir un rapport entre le nom d' Aigeus et celui d' Aigimios ? Tous deux reçurent en tout cas les bienfaits du Thébain Héraclès. (3) Voir A. DAIN, Traité de métriquegrecque,p. 20, 27, 75-76, 144-146, etc.
168
PINDARE
que l' antibacchéeest un trochée précédé d'une longue à trois temps. Le rythme lyrique où dominent ces éléments est un rythme animé, qui convient à la célébration d'une fête joyeuse. Il fait une large place à la danse, ce qui semble indiquer qu'il est, du moins à l'origine, à dominante trochaïque, puisque le rythme trochaïque est par excellence le rythme de la danse. On le retrouve dans la JJe O!Jn:pique.
SCHÉMA MÉTRIQUE DE LA = I
'
CX:V't"LO"t"p.
v-v-
di ia + cré di ia + di chor. di ia + glyconien + cré ia + cré (1) cré + chor. ia + cré spo + glyconien (2) ba + télésilleion diia+2cré cré + chor. + 2 cré ba+cré+di ia
-vvv
2 v-v-
3
-v-v-vv-
v-vvv
-v-vv--v vvv-
4
5 6
vvv -v--
ve PYTHIQUE
v
vvvvv
v-
-vv-vV
---vu-v-
7 -8 v-9 v-v-
u --vv-v-v-
10
-v-
-vu-
II
v--
-v-
-v-
-v-
vvvv-v-
'En. IV--
vvv-
v-v-
2. v--v
v-v-
v-v-
-v-v
3
-v-vv-
4
v-v-
5 6 7
v--vv-
vvvv-vv-v-vv-vvv-
-vvv-
8 -vvvv 9 -
-vv-
vvv-vv-
vv -
v-v
-vUV
v--
-v--vu-V-
-v-
-vu-
V
vu
V-
ba + cré + di chor. glyconien + di ia + phérécratien catal. (3) 2 phérécratiens catal. di ia + phérécratien phérécratien catal. + cré chor. + phérécratien catal. + cré ba+diia+ba , 2 cre glyconien + chor. + di ia + cré
(1) Certain~ l'interprètent comme un dochmie où toutes les longues sont résolues, sauf la dernière. (2) Turyn, après Hermann, distingue deux côla : un palimbacchéeisolé à finale indifférente (-- v) et un télésilleion ( = glyconien acéphale). Aux v. 69 = 80 et 100, des questions de texte se posent. (3) Le phérécratien est un glyconien catalectique. Il se présente souvent lui-même sous la forr11e catalectique ( Maecenasatavis).
V
APKE~IAAQI '0
KYPHNAIQI APMATI Str.
1tÀoÜ'C'oç e:ùpucr0e:v~ç,
8'C'aV 'C'LÇ&pe:'C'~xe:xpaµfvov · ~po~crLoç
.,., .,.
xa0ap~ ,
\
'
I
&v~p 1t6'C'µou 1tapa36v'C'oç aU'C'OVavayY)
&.pe:,ii.c; oùx &.crLv~c; n-&poLxoc; (148 Lobel-Page). Serait-ce une critique déguisée? en tout cas
I
C> (littéralement>) d'Apollon. "t'Wcre µ1) À(X.0É"t'Cù : ainsi donc, n'oublie pas, etc. credésigne Arcésilas, malgré Snell, qui fait de I{up&v(X. un vocatif auquel renverrait ce pronom. 24. &eta6µevov est la leçon de presque tous les manuscrits, et on le rapporte généralement à cre, i.e. au roi; Snell le rapporte à x.5.rrov.Mais les scholies glosent par &vuµvouµÉvî),ce qui authentifie la leçon &etaoµÉv1)se rapportant à I{up&v(X.. Faute d'avoir vu cela, on a voulu corriger I{up&v(X. en Kup&vq.ou I{up&v(X.c;, bien inutilement. Le sens est : ,i. e. que c'est Cyrène que nous chantons ici. &µcp1X.Œ.7tOV 'Acppoa["t'(X.Ç est dit par analogie avec tltoc; x.ix.rrov (P. IX, 53). On a pensé parfois que ces mots désignent la Cyrénaïque. Mais il y a bien là une allusion au jardin sacré d'Aphrodite (cf. CHAMOUX,op. cil., p. 185). 25-26. Pour construire la suite, il reste à donner aux inf. urrep"t'L0ɵev et cptÀeÎ:v une valeur d'impératif: la leçon cp[ÀeL,conservée par les scholies comme antérieure à la correction cptÀeÎ:v d' Aristarque, atteste la valeur des deux verbes. 26. S:"t'(X.Lpwv prouve, s'il en était besoin, que la phrase s'adresse bien au roi. Sur Carrhôtos,
1 74
PINDARE
oç '"" ou' 'r(f.V '
'E ntµ(f. 0'e:oç (/.ywv ''
35
0 / II / B 11-~ O't'LVOOU uy(f.-rEp(f. pocp(f.crLV (f.'r'rLO(f.V > / 'l'I 0 / (f.(f)LXE-ro ooµouç e:µtcrxpe:ov-rwv, ,.,,
I
J.AA' &ptcr0cxpµ(f.TOV ui(f.'rL K(X(j'r(XJ..l(Xç /;e:vw0e:tç ytp(f.Ç &µcptO(f.ÀE 't'E(f.Icrtv x.6µ(1.LÇ, ,
I
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40
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(XX.'Y) p(/.'rOLÇ (f.VL(f.LÇ 11-
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11-111-,
7tOO(f.pXEWVowozx
,., ', K (f.'rEXA(f.CTE y(/.p 35
E"t'ClL ex schol. : yapu1::v"t''dett. y&pu:a:vHeyne yapueL Wilam. yapuELv Her111ann post Calliergem et 1-1elanchthonem. attributs apolliniens entre eux, voir J. DucHEMIN, Hermès et Apollon, notamment III 0 partie, chap. II. 68-69. µuxàv µavT~·cov: littéralement .On rapprochera utilement les pouvoirs d'Apollon des diverses formes de µav[a dans le Phèdre de PLATON(244 a-245 c); cf. aussi P. III, les pouvoirs d'Asclépios. 69. Tq>= Tq>XP'Y)crµq'> (sch.). Sur ce vers, voir le schéma métrique. 70. IluÀep: celle de Messénie, et non celle de Triphylie, précise le Scholiaste. C'est bien de cette Pylos, en effet, que les poètes font celle de Nestor. 70 sqq. Sur ce rappel de la colonisation dorienne, voir la Notice. De ces trois villes où aboutirent les Doriens, le poète, pour des raisons qu'il expose, détachera Sparte (v. 73 sqq.). 72. Sur Aigimios et ses rapports avec les Héraclides, voir la Notice et les Tableaux généalogiques. Cf. aussi P. I, 64: TE0µoÏ:crLv AtyLµLoÜ.yapueT(ClL) est le texte de la plupart des manuscrits, et aussi des scholies, qui l'interprètent comme un passif comprenant : >,se demandant seulement si tµàv s'applique à Pindare (comme le veut l'usage du poète; cf. tµot rraTépec;, v. 76) ou au Chœur. Mais on ne peut admettre une élision en fin de vers. D'où les corrections y&.puev/yapUEL(sujet Apollon) ou yapt>ELV,sig11ifiant : il 1ne revient de chanter... 73. ~7tapTaç est le mot-clé de tout le passage : Sparte d'où (80ev, v. 74) sont issus les Égides de Théra, Sparte d'où (ev0ev, v. 78) Cyrène a reçu les I{apveï:a, Sparte dont les souverains (Hélène, v. 83, et Ménélas) ont introduit le culte des Anténorides, greffé sur les solennités apolliniennes. 75. 0~pavôe : à Théra (KaÀÀLcrTa),puis
Ve PYTHIQUE lt.tol
1 79
7tCX:'t'Épsç,où 0:::wv &'t'sp, CXÀÀ