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Zitiervorschau

La responsabilité civile du médecin Projet de fin d’étude

Présenté par AMRANI JOUTEI JIHANE

Encadré par Mr ALLALI AHMED

Filière droit privé section française

Année universitaire 2018 - 2019

Pour l’obtention du diplôme de licence en droit privé

Remerciements Louange a Dieu pour m’avoir permis de réaliser ce travail. Mes remerciements s’adressent à Mr. PR. ALLALI AHMED, qui a accepté de diriger et d’encadrer mon travail avec une immense patience en m’offrant son soutien, sans épargner ni efforts ni son temps précieux. Recevez ma vive reconnaissance et mon profond respect. J’ai eu le grand privilège d’être parmi vos étudiants, et d’apprécier vos qualités d’enseignants. A mes très chers parents, famille, amis et toutes les personnes qui m’ont soutenus et accompagnés tout au long de mon parcours universitaire en m’apportant force et courage. A mes professeurs de droit qui ont assuré leurs cours avec excellence et m’ont permis de cerner toutes les notions dont nous avons besoin en tant que juriste.

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SOMMAIRE INTRODUCTION......................................................................................................................................4 CHAPITRE 1 : LA RESPONSABILITE CIVILE DU MEDECIN : Généralités..................................................10 SECTION 1 : LA NATURE JURIDIQUE DE LA RESPONSABILITE CIVILE :...............................................10 A : La responsabilité civile contractuelle......................................................................................10 B: La responsabilité civile délictuelle............................................................................................13 SECTION 2 : LES CONDITIONS DE LA MISE EN OEUVRE DE LA RESPONSABILITE CIVILE DU MEDECIN .........................................................................................................................................................15 A : Fait générateur........................................................................................................................15 B : Un dommage subi par la victime.............................................................................................18 C : Lien de causalité......................................................................................................................22 CHAPITRE 2 : La faute médicale et l’obligation du médecin.................................................................24 SECTION 1 : LA FAUTE MEDICALE.....................................................................................................24 A: Typologie des fautes médicales................................................................................................25 B : Recours et indemnisation........................................................................................................29 SECTION 2 : LE DEVOIR D'INFORMATION DU MEDECIN...................................................................31 A : l’étendue de devoir d’information..........................................................................................31 B : la charge de la preuve de l’information...................................................................................32 C : le préjudice réparable : perte de chance.................................................................................33 CONCLUSION........................................................................................................................................35 RESUME................................................................................................................................................36 ANNEXE................................................................................................................................................37 REFERENCE ET BIBIOGRAPHE...............................................................................................................39

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INTRODUCTION La responsabilité civile apparaît comme la traduction juridique d’une règle morale indiscutée, qui implique un devoir général de ne pas nuire à autrui. Mais la morale, fondée sur les notions de bien et de mal, conduit à envisager par priorité le comportement de l’auteur du dommage et, plus spécialement, à scruter la psychologie pour révéler sa faute. La responsabilité morale, par nature subjective, est donc indifférente au préjudice causé plus attachée à la sanction du responsable qu’à l’indemnisation de la victime. Il est évident que la responsabilité civile est une institution juridique qui doit obéir à une logique propre et radicalement différente de la responsabilité morale : il ne s’agit pas de porter un jugement de valeur sur la conduite du responsable, mais de procurer à la victime la réparation à laquelle elle a droit. On est donc conduit à admettre sans difficulté, qu’une personne puisse être tenue d’indemniser la victime, même en l’absence de toute faute .Si la responsabilité civile se sépare aujourd’hui très nettement de la responsabilité pénale, il n’en a pas toujours été ainsi. Leur objectif est différent : l’une, la responsabilité civile, se préoccupe exclusivement de réparer le dommage causé à la victime : l’autre, la responsabilité pénale, vise à effacer par le prononcé d’une peine, le trouble social produit par la commission d’un acte pénalement illicite. En conséquence, si le dommage se trouve au centre des débats sur la responsabilité civile, il n’est pas en revanche une composante indispensable de la responsabilité pénale. Il faut cependant observer que si les responsabilités pénale et civile doivent être très nettement distinguées, elles ne sont pas pour autant indissociables, puisqu’un même fait peut-être à l’origine des deux formes de responsabilité. En effet, chaque fois que le dommage trouve sa source dans une infraction, il y a place pour l’une et l’autre. Cette coexistence possible des responsabilités pénale et civile entraîne un certain nombre de conséquences, dont les plus importantes découlent du choix procédural ouvert entre la voie pénale et la voie civile : quand le dommage prend son origine dans 4

une infraction, la victime peut soit porter son action en réparation devant ses juges naturels, les tribunaux civils, soit exercer l’action civile devant le juge répressif. Dans cette deuxième hypothèse, la victime se décharge très largement du fardeau de la preuve sur le ministère public. Si, en revanche, elle choisit d’agir devant une juridiction civile, quand dans le même temps le ministère public poursuit l’auteur de l’infraction devant les tribunaux répressifs, le juge civil est obligé de surseoir à statuer, jusqu’à ce que la décision pénale intervienne. La Responsabilité civile est une obligation de répondre devant la justice d’un dommage et d’en réparer les conséquences en indemnisant la victime. Son objectif principal est la réparation du dommage par l’auteur. Théoriquement, deux types de responsabilité civile sont à distinguer : La responsabilité délictuelle et la responsabilité contractuelle. Ainsi la responsabilité civile apparaît avec des contours bien limités. Toutefois cette distinction est, dans les faits, moins aisée d’abord du fait de l’objectivisation de la responsabilité ou du déclin de la notion de faute puis également du fait d’un effritement du principe du non cumul. Cependant deux conditions essentielles communes à toutes les variétés de responsabilité civile : La nécessité d’un préjudice, La nécessité d’un lien de causalité. La responsabilité délictuelle constitue le droit commun de la responsabilité. Elle s’applique dès lors qu’aucune autre responsabilité n’a été spécialement édictée. Elle suppose la réunion de 3 conditions : Un fait générateur à l’origine du dommage, Un dommage subi par la victime et susceptible de réparation, Un lien entre le fait générateur et le dommage. La responsabilité délictuelle est écartée au profit d’une responsabilité contractuelle lorsque : Un contrat existe entre la victime et l’auteur du dommage, Le dommage résulte de l’inexécution d’une obligation de contrat.

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La profession médicale est complexe, rigoureuse, dont le risque et les aléas font partie intégrante, et qui est directement liée à la souffrance a vie, et à la mort. Ainsi la moindre erreur ou faute, aussi minime soit-t-elle, peut engager la responsabilité du médecin. Ce concept de responsabilité est intimement lié à la notion de faute. Cependant, L’accident médical est parfois inéluctable quelquesoit l’adresse et l’habileté du médecin, et parfois la compétence ou la prudence de ce dernier peuvent être mises en cause. De ce fait, un médecin qui s’engage à prendre en charge un malade, doit tout mettre en œuvre afin de lui procurer les soins les plus consciencieux possibles, de la manière la plus habile et attentive, et de mener à terme son action.1 L'évocation de la responsabilité médicale ne peut se soustraire à un rappel de l'évolution historique des conditions de mise en cause de cette responsabilité. Sa définition quant à elle, reste liée à plusieurs facteurs. La responsabilité médicale est la responsabilité encourue par un professionnel du soin ou un établissement à raison des dommages causés par des actes de prévention, de diagnostic ou de soins. Pour que cette responsabilité soit engagée, il est nécessaire que soit rapportée la preuve d’une faute, d’un préjudice et d’un lien de causalité. La responsabilité du médecin n’est pas une notion nouvelle. Les Babyloniens avaient déjà un code « le code d’Hammourabi » qui comportait 282 dispositions parmi lesquelles la règle 218 « si un médecin incisant un abcès perd son malade ou l’œil de son malade, on lui coupera la main ». Dans les siècles qui suivirent, se succédèrent des périodes d’immunité totale puis des retours à une recherche de responsabilité des médecins. Mais c’est à partir du 19èmesiècle que s’est instaurée la responsabilité médicale telle qu’on la conçoit aujourd’hui.2 En 1936, l’arrêt de la cour de cassation du 20 Mai, connu sous le nom d’arrêt Mercier, fit introduire en France la notion de responsabilité résultant d’une faute liée à l’inexécution d’un contrat : c’est la responsabilité contractuelle.

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Manal Tabchi , « La responsabilité médicale » Mémoire pour l’obtention du diplôme du docteur en médecine 2018 , faculté Mohammed V de médecine et de pharmacie , Rabat 2 Docteur Clotilde Rouge-Maillart. La responsabilité médicale

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Ensuite, avec le temps, et au sein de diverses cultures, cette notion a évolué, jusqu’à prendre toute sa place dans la pratique de la médecine. Au Maroc, l’année 1946 fut marquée par l’adoption de la notion juridique de la responsabilité contractuelle du médecin par la cour d’appel de rabat, qui décida que la relation entre un médecin et son malade est de nature contractuelle, entrainant des obligations non seulement pour le médecin, mais aussi pour le patient qui est un consommateur de soins. Lorsque l’on parle de responsabilité, il est important de savoir quelle responsabilité est concernée. Il peut s’agir d’une responsabilité source de sanction (telle la responsabilité pénale ou la responsabilité disciplinaire) ou d’une responsabilité source d’indemnisation (responsabilité civile ou administrative). La première consiste à sanctionner des comportements que la société réprouve ; la seconde consiste à faire indemniser la victime d'un dommage causé par un tiers.3 La responsabilité pénale est l'obligation faite à une personne reconnue coupable par un tribunal de répondre d'une infraction délictueuse commise ou dont elle est complice, et de subir la sanction pénale prévue par le texte qui les réprime. La responsabilité administrative peut se définir comme l'obligation pour l'administration de réparer le dommage qu'elle cause à autrui. La responsabilité administrative est donc une responsabilité civile, non pas au sens où elle serait une responsabilité de droit civil applicable à l'administration, mais où elle conduit au versement de dommages et intérêts à la victime.4 Cependant, la loi hospitalière, pour définir les obligations du médecin a repris les règles élaborées par le juge civil : l’exercice médical doit être conforme aux règles de bonnes pratiques médicales et aux règles de déontologie : Le médecin à obligation de donner des soins attentifs, conformes aux données actuelles de la science, il a un devoir d’humanisme : respect du consentement,

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www.avocat-sangay.fr www.jurispédia.org/responsabilitéadministrative

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nécessité d’apporter une information loyale et adaptée, respect du secret professionnel. Les lois spécifiques à chaque profession visent la dissuasion et la correction de certains comportements pour la protection du public et le maintien des standards de la profession. Chaque ordre professionnel possède des lois, des règlements et des façons de faire qui lui sont propres, en plus d’être assujetti au Code des professions. Un professionnel qui contrevient à l’une ou l’autre des règles imposées par son ordre peut se voir imposer une sanction disciplinaire. Ces recours peuvent être entrepris à la suite d’une plainte ou d’une enquête et se déroulent habituellement devant les conseils de discipline, le Tribunal des professions et les tribunaux de droit commun.5

*L’objet du rapport : Le concept de la responsabilité médicale est large, et peut revêtir quatre formes qui sont parfois confluentes : la responsabilité disciplinaire, administrative, civile, et pénale. Mais quel que soit le type de responsabilité médicale engagée, la faute en est le fondement juridique, et constitue une condition essentielle à sa mise en œuvre. Cependant la faute seule ne suffit pas, il faut qu’il y ait un dommage, et que ce dernier soit imputé à la dite faute, c’est-à-dire un lien de causalité entre les deux. La preuve reste l’élément le plus adéquat pour l’imputabilité de la faute, pour cela le juge peut avoir recours à plusieurs moyens, selon les circonstances et les particularités du contentieux, notamment l’expertise médicale, afin de guider et d’orienter le juge dans sa décision.

*Problématique du rapport : Notre problématique sera donc traitée et analysée afin de répondre à l’équilibre majeur entre la défense du droit du malade et faire naître en lui des espoirs curatifs, et la préservation de la liberté de l’initiative du médecin à travers le développement de la recherche scientifique dans le domaine médical 5

Bernier Fournier , Avocat, Responsabilité disciplinaire

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à l’heure de l’explosion de la technologie moderne. Pour cela, il est nécessaire de répondre à un certain nombre de questions : -Qu’est-ce que la responsabilité civile ? -Qu’est-ce que la responsabilité civile du médecin ? -Quels sont ses différents types ? -Quelles sont ses conditions de mises en œuvre ? -Le médecin est-il tenu d’une obligation de moyen ou d’une obligation de résultat ? -Qu’est-ce qu’une faute ? -Qu’est-ce qu’une faute médicale ?

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CHAPITRE 1 : LA RESPONSABILITE CIVILE DU MEDECIN : Généralités

SECTION 1 : LA NATURE JURIDIQUE DE LA RESPONSABILITE CIVILE : La responsabilité civile, couvre deux entités distinctes, la responsabilité civile contractuelle (A), lorsque le dommage résulte de l’inexécution ou de la mauvaise exécution d’un contrat, et la responsabilité civile délictuelle (B), lorsque le préjudice est complètement étranger à l’exécution d’un quelconque contrat. Cette orientation de la responsabilité du médecin vers la voie civile, s’inscrivait, désormais dans une dynamique qui s’oriente systématiquement vers la réparation du préjudice subi par le patient. Elle peut être de nature contractuelle ou, en l’absence du contrat extracontractuelle notamment par le biais du fait personnel du médecin. Cette responsabilité est régit, jusqu’à présent, sur les fondements des dispositions législatives du dahir sur les obligations et contrat du 12 aout 1913. 6 A : La responsabilité civile contractuelle

La responsabilité contractuelle est dotée d’un régime juridique particulier, tenant à l’existence d’un rapport juridique préexistant entre l’auteur du dommage et la victime. Le fait que la situation juridique originelle a été voulue par les parties, explique la spécificité des règles régissant la responsabilité contractuelle. La responsabilité est de nature contractuelle lorsque le dommage subi par la victime résulte de l’inexécution d’une obligation née d‘un contrat, son retard d’exécution ou sa mauvaise exécution. Dans les autres hypothèses, les règles de la responsabilité délictuelle seront applicables. Quand les conditions de la 6

Alaoui bouchta, enseigant chercheur a la faculté des sciences juridiques economique et social de fes , erreur medicale vers quelle responsabilité civile du medecin  P : 150

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responsabilité contractuelle sont réunies, la victime doit obligatoirement se placer sur ce terrain et ne peut invoquer les règles de la responsabilité délictuelle, alors même que celles-ci lui seraient plus favorables, et inversement. On parle du principe du non-cumul des deux responsabilités, qui est bien plutôt l’interdiction de toute interférence entre les deux ordres de responsabilité. Une telle interdiction revêt une réelle importance eue égard aux intérêts qui s’y attachent. C’est ainsi que les clauses limitatives ou élusives de responsabilité sont valables en matière contractuelle, alors que la jurisprudence les considère, sauf exceptions, sans effets en matière délictuelle. Dans le même sens, si la théorie de l’acceptation des risques a une portée limitée dans le domaine délictuel, son influence est, en revanche, loin d’être négligeable au sein de la responsabilité contractuelle. Le dommage d’origine contractuelle affiche également sa singularité puisque, en principe, seul le dommage prévu ou prévisible au moment du contrat doit être réparé. Une telle règle est ignorée de la responsabilité délictuelle qui oblige à la réparation intégrale de tous les dommages, même imprévisibles. Dans le cadre du contrat médical, l’obligation à la charge du médecin n’est qu’une obligation de moyens (1), cependant, dans certains cas, le médecin peut être tenu d’une obligation de résultat (2).

1- Obligation de moyens

L’obligation de moyens est une obligation en vertu de laquelle celui qui s’oblige est seulement tenu à utiliser tous les moyens possibles en vue d’atteindre un résultat. Son cocontractant ne peut mettre en jeu sa responsabilité que s’il prouve la faute de celui-ci. Afin d’illustrer cette obligation, l’image du médecin est bien souvent utilisée. Celui-ci doit en effet mettre en œuvre tous les moyens dont il dispose pour guérir son patient mais aucune guérison ne peut être garantie. La doctrine et la jurisprudence qualifient généralement les obligations du médecin d’obligations de moyens. Le contrat médical ne crée qu’une obligation de moyens, la tâche du médecin consiste ainsi à employer tous les moyens mis 11

à sa disposition afin d’obtenir la guérison, ou l’amélioration de l’état du patient sans le garantir. Si le médecin est tenu de principe à une obligation de moyens, il existe néanmoins des cas où il peut être tenu d’une obligation de résultats. La responsabilité est contractuelle, lorsque le patient est lié au médecin par un contrat de prestation de service. Ainsi la jurisprudence penche ici pour une responsabilité contractuelle. Et estime que, c’est la nature de l’obligation qui en résulte qui divise encore les tribunaux.7

2- Obligation de résultat

L'obligation de résultat est l'obligation pour le débiteur de parvenir à un résultat. Dans certaines situations, où le médecin promet un résultat précis, si ce résultat n’est pas atteint, sa responsabilité sera engagée malgré l’absence de toute faute émanant de sa part. Le patient n’a plus à prouver que le médecin a commis une faute pour obtenir réparation. C'est le cas notamment en matière d'infection nosocomiale, le code de la santé publique prévoit deux choses, d'une part, la responsabilité des professionnels et des établissements de santé résultant d'un acte de leur part ne peut résulter que d'une faute, et d'autre part, les établissements, services et organismes de santé sont responsables des dommages résultant d'infections nosocomiales, sauf s'ils rapportent la preuve d'une cause étrangère. Les applications jurisprudentielles de cet article du code de la santé publique convergent vers l'obligation de résultat en matière d'infection nosocomiale. Le médecin qui prévoit d'examiner son patient un jour et à un moment déterminé contracte une obligation de résultat. C'est le cas notamment du gynécologue qui avait prévu de procéder lui-même à l'accouchement et qui était absent à ce moment-là ; il n'a pas respecté son engagement. Si 7

Cf., Mohamed Akram, president de la Cour d’appel de Casablanca, cité par, Sharing Buttons, art.précit., journal économiste n°2218 le 21/02/2006

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l'abstention du médecin entraîne un préjudice pour le patient, il engage sa responsabilité sauf s'il prouve l'intervention d'une cause étrangère. Mais reste à rappeler que le médecin contracte une obligation de moyen pour la réalisation elle-même de l'acte.8 On voit actuellement que la jurisprudence marocaine a essayé d’étendre le champ de l’obligation du médecin. De ce fait la cour d’appel de Casablanca décide dans un arrêt d’élargir l’obligation du médecin a une obligation de résultat. 9 Cette extension a été fondé sur le devoir d’information du patient, car cet arrêt prévoit que le médecin a aussi une obligation de préparer le patient psychiquement a l’opération chirurgicale, de le consulter , d’expliquer les dangers qui pourraient être engendrer par l’opération et ainsi que de préparer un rapport sur cette discussion . Ainsi le cadre de cette responsabilité contractuelle se justifie, selon cet arrêt, à la fois sur le plan de l’obligation de garantie et de devoir d’information du patient.10 B: La responsabilité civile délictuelle

La responsabilité délictuelle est retenue lorsqu’une personne, de par son fait, a porté préjudice à une autre personne (elle lui a causé un dommage). Il n’existe aucun lien particulier entre ces deux personnes. Par exemple, un individu A renverse un individu B et lui cause un dommage (une jambe cassée). L’individu A engage sa responsabilité vis à vis de B et devra l’indemniser. L’erreur peut se transformer en faute, et ce dans le cas ou lorsqu’il a été constaté l’existence d’un écart de résultat par rapport à ce qui aurait décidé un autre médecin face aux mêmes symptômes. C’est ce qui affirme la cour d’appel de Casablanca dans l’affaire d’une femme qua été décédée suite a un psoriasis. En aout 2004, la patiente se fait suivre chez une dermatologue connue de Casablanca. Pour venir a bout de la maladie, celle-ci lui demande de prendre du Methotrexate, une molécule qui inhibe la prolifération des cellules cancéreuses. Prix du traitement : 2000dhs. La malade se fait piquer chez un 8

www.droitjuridique.fr/droitdelaresponsabilitécivile. Cf., arrêt de la cour d’appel de Casablanca n°1/4176, du 8/10/2008, dossier n°08/1/960. 10 Alaoui Bouchta , erreur médicale :vers quelle responsabilité civile du médecin P :153 9

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infirmier. Conscient de la nocivité du médicament, ce dernier appelle le médecin pour avoir son feu vert. Il passe a l’acte. Un jour plutard, la malade a une violente éruption cutanée. Sentant le danger, le médecin coupe tout contact avec sa malade et sa famille. Cette dernière s’adresse aux urgences du CHU, ou la patiente décédera quelques jours plutard dans l’aile de néphrologie.11 La responsabilité civile délictuelle sanctionne un dommage né en dehors de toute relation contractuelle. C’est une responsabilité engagée à la suite d’un délit strict ; c’est-à-dire volontaire et illicite, ou d’un quasi-délit ; c’est-à-dire involontaire et illicite. Pour que la responsabilité civile extracontractuelle d’une personne soit mise en œuvre il faut réunir trois conditions : un dommage, un fait générateur et un lien de causalité entre les deux. Le Code Civil énumère toutefois certains régimes particuliers fondés sur un fait générateur s’appuyant sur la faute ou le risque.

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Cf., Nadia Lamlili, art. Précit., journal tel quel , 18 juin 2007

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SECTION 2 : LES CONDITIONS DE LA MISE EN OEUVRE DE LA RESPONSABILITE CIVILE DU MEDECIN Pour que la responsabilité civile du médecin soit mise en œuvre, il faut la réunion des trois éléments : • un fait générateur (A) • un dommage subi par la victime (B) • un lien de causalité entre la faute et le dommage (C) A : Fait générateur

C’est la faute, d’abord tout fait quelconque de l’homme engage la responsabilité. Cependant, même un comportement non fautif peut engager la responsabilité. Article 77 : « Tout fait quelconque de l’homme qui, sans l’autorité de la loi, cause sciemment et volontairement à autrui un dommage matériel ou moral, oblige son auteur à réparer ledit dommage, lorsqu’il est établi que ce fait en est la cause directe. »12 Cette notion n’est pas perçue de la même manière dans la responsabilité contractuelle et délictuelle. En matière contractuelle, le juge doit appliquer ce qui est prévu dans le contrat. Ce sur quoi se sont mis d’accord les cocontractants. En matière délictuelle, c’est tout fait quelconque.

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Dahir (9 ramadan 1331) formant code des obligations et des contrats (12 septembre 1913).

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1- La faute civile et délictuelle

La faute est une notion de droit, les juges du droit vont pouvoir la contrôler. Le code civil et le DOC ne définissent pas cette notion. Les textes parlent de la faute volontaire ou de la faute d’imprudence ou de négligence. La faute est caractérisée par deux éléments : la violation d’un devoir et l’imputabilité de cette violation à l’auteur du dommage. Une faute par commission est d’abord une action, une faute par omission est une abstention. Comment apprécier le fait fautif ? On distingue deux méthodes, Il y’a d’abord la méthode in abstracto et la méthode in concerto. * Méthode objective : Incite à ne pas tenir compte des facteurs personnels. On va se référer à un homme abstrait. Une méthode qui ne va pas tenir compte des facultés de chacun. * Méthode subjective : Va tenir compte de certains facteurs personnels. On va se demander si les devoirs imposés doivent être appliqués d’une manière uniforme, ou on doit tenir compte des éléments individuels.

2- Fautes qualifiées

Il existe des fautes qui présentent un degré de gravité inégale. Il existe trois degrés, par ordre de degré décroissant : faute intentionnelle ou dolosive, faute inexcusable, faute lourde.

a- La faute intentionnelle

C’est une faute qui découle d’une exécution/inexécution délibérée, voulue. Elle est commise dans le but de nuire, les conséquences de cette faute 16

intentionnelle est que l’auteur d’une telle faute se voit par exemple privé de toutes les règles avantageuses dont il pouvait se prévaloir. La faute intentionnelle ne peut pas être garantie par une assurance. En matière du droit travail, l’employeur répond entièrement du dommage causé par une faute intentionnelle. Il n’y a pas d’indemnisation par la sécurité sociale.

b- La faute lourde

La jurisprudence a tendance à l’assimiler à la faute intentionnelle, mais l’élément intentionnel est absent, La faute lourde est assurable, les conséquences de cette faute lourde c’est qu’elle permet d’éliminer tout ce qui est avantageux.13 Différence entre la faute lourde et la faute simple : la faute lourde présente un élément de gravité. La jurisprudence considère que la faute lourde est commise par un individu très éloigné de l’homme moyen. C’est une personne très négligente. En matière contractuelle, serait considéré comme une faute lourde le fait d’un contractant qui aurait failli à son obligation essentielle. Un médecin marocain diagnostique chez une de ses patientes une tumeur du sein. Le médecin estime qu'elle est d'origine cancéreuse. Il décide donc de procéder à l'ablation du sein (à une mastectomie en langage médical). La tumeur prélevée du corps de la patiente subit néanmoins quelques tests postopératoires. Stupeur: la tumeur s'avère être non cancéreuse. L'ablation du sein n'était donc pas nécessaire. Le médecin a été poursuivi en justice.14

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Professeur Aggourram : La hiérarchie des fautes dans la responsabilité pour fautes. Ce cas raconté par le Pr Zerouali, doyen de la faculté de médecine de Casablanca, lors du dîner-débat organisé le 14 mars par l'Association Internationale du Droit de l'Assurance (section marocaine) sur le thème de la responsabilité médicale, s'est déroulé au Maroc.  14

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c- La faute inexcusable

S’intercale entre la faute dolosive et la faute lourde, La faute inexcusable de l’employeur correspond au manquement de ce dernier à son obligation de sécurité de résultat, notamment révélé par un accident du travail ou une maladie professionnelle. L’employeur aurait dû avoir conscience d’un danger et n’a pas pris les mesures nécessaires pour le prévenir. La reconnaissance de la faute inexcusable résulte d’un accord amiable entre la victime et son employeur ou, à défaut, d’une décision de la juridiction de Sécurité sociale. L’intérêt pour la victime de faire reconnaître la faute inexcusable de son employeur est d’obtenir une majoration de sa rente et la réparation de ses préjudices.15

B : Un dommage subi par la victime

La responsabilité ne peut être engagée que si la victime apporte la preuve du préjudice. La notion de dommage se trouve au centre du droit de la responsabilité aussi bien en matière délictuel que contractuelle.

1- Nature du dommage

Les types de dommages susceptibles d’être réparés dépendent de la nature de l’intérêt lésé. C’est ainsi qu’une atteinte portée à un intérêt patrimonial donne naissance à un préjudice matériel, tandis que la violation d’un intérêt extrapatrimonial engendre un dommage moral. Certains préjudices se situent aux confins de la division et mettent enjeu des intérêts d’une double nature. Tel est le cas du dommage corporel dont les conséquences sont à la fois matérielles et morales. 15

www.edition-tissot.fr/droitdetravail.

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a- Dommage de nature patrimonial

Les dommages et intérêts dus au créancier sont, en général, de la perte qu’il a faite et du gain dont il a été privé », précise que le préjudice matériel prend la forme soit d’un gain manqué (lucrumcessan), soit d’une perte éprouvée (damnumemergens). Par gain manqué, il faut entendre l’ensemble des avantages pécuniaires que la victime était en droit d’escompter et qui ne se réaliseront jamais consécutivement au comportement du responsable. La perte éprouvée, quant à elle, recouvre l’ensemble des lésions à caractère économique, telles que la détérioration d’une chose matérielle ou les frais engagés à la suite d’un accident. Mais le dommage matériel comprend également certaines conséquences du dommage corporel. En effet, le préjudice, par les suites qu’il entraîne, frais médicaux, pharmaceutiques, ou d’hospitalisation, frais de transport, perte de salaire due à une invalidité temporaire ou définitive, fait naître des dommages matériels appelant réparation.

b- Dommage de nature extrapatrimonial ou dommage moral

Il s’agit essentiellement : Du pretium doloris, qui provoque une atteinte aux sentiments ou une souffrance chez la victime et ses proches. De ce fait, toute personne qui partage un lien affectif direct avec la victime d’un dommage corporel peut en principe demander indemnisation.16 Du préjudice esthétique, qui est la conséquence d’une atteinte corporelle de nature à « enlaidir » la victime. Du préjudice d’agrément qui correspond à la privation de la pratique d’un sport ou d’une activité artistique entrainée par le handicap. En revanche, il se pose le problème de la réparation des droits extrapatrimoniaux, car ces

16

Farid El Bacha « Droits et obligations, actes juridiques et faits juridiques » 2e édition.

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derniers n’ont pas de valeur pécuniaire, et sont donc difficilement mesurable en argent.

2- Dommage réparable

Le dommage ne doit pas être hypothétique ni éventuel, il doit être certain, légitime, direct, personnel. Si non il ne pourra pas donner lieu à une action en responsabilité. Mais le juge peut accepter une certaine marge d’aléa. Par exemple, il peut y avoir une incertitude quant à l’évolution future dommage. Le dommage est là. L’incertitude se place au niveau de son évolution.

a- Dommage certain

Le dommage doit exister, et provenir de l'accident. La victime devra établir l'existence du dommage, et donc montrer qu’une perte a été obtenue, ou un gain manqué en conséquence. Mais le préjudice peut être simplement considéré certain ; il peut donc être futur, mais sa future existence, elle, est certaine. On peut prendre l'exemple d’une personne devenue invalide qui perçoit une indemnité du fait de son futur. Ainsi, il faut distinguer le dommage virtuel du dommage éventuel. Le premier relève d'une certitude sur le long terme ; dans ces cas, on connait la continuité. Au contraire, le préjudice éventuel ne se base pas sur une certitude, il conviendra donc d'attendre la survenue d’un éventuel préjudice. Aussi, l'indemnisation de la victime a lieu en cas de ce que la jurisprudence appelle perte de chance. Il s'agit du fait d'avoir manqué une occasion à la suite du préjudice subi. Mais l'indemnisation sera soumise à l’appréciation du juge, et dépendra de la chance perdue.

b- Dommage légitime

Pour que la demande soit recevable, le dommage doit présenter un réel intérêt, et ne doit pas être illégitime. Dans le cas des concubins, la

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jurisprudence refusait auparavant une demande de réparation venue de l'une des personnes en raison de leur relation irrégulière. Mais l'évolution a permis d'accorder le droit à l'indemnisation en cas par exemple de mort du concubin. Les concubins ne vivent pas nécessairement ensemble, et le concubin survivant pourra obtenir des dommages et intérêts.17

c- Dommage direct

Cette condition fait apparaitre la notion de dommage par ricochet en ce sens que dans ce cas le préjudice est indirectement subi. Il peut s'agir de la perte d'un être cher, et donc de la souffrance engendré par le dommage commis. L'indemnisation qui peut être perçue dans ce cas est accordée à des tiers plus ou moins proches de la personne ayant directement subi le dommage. Cependant, il faut que la personne ait souffert du dommage directement causé par l'infraction. Le dommage peut également être collectif. Ainsi, un groupe de personnes ayant subi le même préjudice pourront s'assembler et demander réparation de manière collégiale.

d- Dommage personnel

Le préjudice doit être personnel à la personne qui l'invoque c’est-à-dire au demandeur de la réparation. On ne peut pas se prévaloir du préjudice qu’aurait subi une autre personne même proche, on ne peut protéger que ses propres intérêts en justice. Pour savoir si le préjudice est réparable, il faut vérifier si le préjudice a bien été personnellement subi par celui qui demande réparation. La loi reconnait à certains groupements, la faculté d'exercer un préjudice collectif.

17

www.lemondepolitique.fr/droitetobligation.

21

C : Lien de causalité

La responsabilité civile suppose un lien de causalité entre un fait, fautif ou non, et le dommage. Si le défendeur arrive à prouver que ce n’est pas le fait qu’on lui reproche qui est à l’origine du dommage, alors il est exonéré. L’appréciation de la causalité est essentielle pour déterminer la responsabilité. Le rapport de causalité soulève une double difficulté, l’une ayant trait à l’existence proprement dite d’un lien causal entre un dommage et un événement donné, l’autre se rapportant à l’intensité de ce lien entre ces deux mêmes composantes de la responsabilité. La responsabilité du médecin est engagée dès lors que l’acte médical a engendré un dommage, et que sans cet acte, le dommage ne se serait pas produit. En effet, après avoir établi l’existence d’une faute commise par le médecin et d’un dommage, le patient doit apporter la preuve que le dommage résulte de cette faute, c’est-à-dire qu’il existe un lien de causalité.

1 – La théorie de l’équivalence des conditions 

L’idée de base qui prédomine dans la théorie de l’équivalence de conditions, est simple. Elle part, en effet, du principe que, s’il est vrai qu’un dommage peut avoir plusieurs antécédents, il ne semble pas possible d’opérer une distinction parmi eux, puisque chaque événement est un de ceux sans lesquels le dommage n’aurait pas pu se produire. On prétend alors se contenter de cette observation, pour en conclure que tout précédent nécessaire du dommage mérite d’en être considéré comme en étant l’une des causes. Citons comme exemple afin de clarifier cette théorie, le chirurgien qui oublie une compresse dans l’abdomen de son malade, et qui est contraint afin de la retirer de réopérer le malade, lequel décède à la suite de cette intervention.

22

2 – La théorie de la causalité adéquate 

Elle consiste à ne considérer comme causes du dommage que les événements ayants directement participé à sa réalisation. Tel que l’exige le DOC dans son article 77 : « Tout fait quelconque de l’homme qui, sans l’autorité de la loi, cause sciemment et, volontairement à autrui un dommage matériel ou moral, oblige son auteur à réparer le dit dommage, lorsqu’il est établi que ce fait en est la cause directe ». Ainsi que dans son article 78 : « chacun est responsable du dommage moral ou matériel qu’il a causé, non seulement par son fait, mais par sa faute, lorsqu’il est établi que cette faute en est la cause directe ».

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CHAPITRE 2 : La faute médicale et l’obligation du médecin

SECTION 1 : LA FAUTE MEDICALE La Faute constitue avec le préjudice et le lien de causalité, la sainte trinité de la responsabilité civile. La faute est la pierre angulaire de la responsabilité médicale. Mais elle reste difficile à caractériser du seul fait qu'il y a toujours une part d'aléa inhérent à l'acte médical. C'est la raison pour laquelle le régime de la responsabilité sans faute est étudié avec l’aléa thérapeutique et que la faute due à un défaut.18 La notion de faute médicale n’a pas été définie par le législateur marocain, Ce dernier s’est contenté d’énumérer les dispositions des articles 432 et 433 du code pénal qui incriminent « l’imprudence, l’inattention, la négligence ou l’inobservance des règlements dans les coups et blessures ou maladies comme conséquences.19 Distinction entre la faute et l’erreur : Jean PENNEAU, dans « Faute et erreur en matière de responsabilité médicale » disait : « pour qualifier l’erreur et se prononcer sur sa nature, il faut examiner le contexte de diligence où elle s’est produite, cette démarche est générale si l’on veut se préoccuper de son incidence et la séparer de la faute » L’erreur constitue une anomalie de conduite, étant humaine, elle peut être commise par n’importe quel homme, elle est imprévisible que même le médecin le plus consciencieux et diligent peut la commettre. 20

18

www.mondroitmeslibertes.fr/ BOUZIDA Najlae, « La responsabilité pénale du médecin », mémoire pour l’obtention d’un diplôme des études supérieures spécialisées, faculté des sciences juridiques économiques et sociales de Rabat, 20072008. 20 Abdellatif JOUHARI-OUARAINI, « La faute médicale », « La responsabilité médicale » rapport du thème principal du septième congrès national, 1989. 19

24

A: Typologie des fautes médicales

La responsabilité du médecin ou de l'établissement privé de soins peut être engagée pour toute faute commise. On distingue habituellement deux types de fautes, la faute technique, et la faute contre l’humanisme. Le médecin étant tenu d'une obligation de science et de conscience. 

1-La faute technique

La faute technique consiste en un manquement du professionnel de santé à l’obligation d’accomplir des soins conformément aux données acquises de la science ou des règles de l’art. Il peut s’agir donc d’une faute dans l’établissement du diagnostic, d’une erreur dans le choix et la mise en œuvre du traitement, mais aussi d’un mauvais choix dans les prescriptions médicamenteuses.21 Depuis l’arrêt Mercier du 20 mai 1936, la faute occupe une place prépondérante dans la responsabilité médicale et hospitalière. En dépit de l’apparition de régimes de responsabilité sans faute et de l’expansion des régimes d’indemnisation, le principe de la responsabilité pour faute des professionnels et établissements de santé a été maintenu par la loi du 4 mars 2002. La faute technique ou faute de science est, avec la faute d’humanisme, l’une des deux grandes catégories de fautes médicales. Elle traduit essentiellement un manquement du praticien aux données acquises de la science, dans l’élaboration du diagnostic, ou encore dans le choix ou la réalisation du traitement. 22

21

https://www.jplouton-avocat.fr/faq/indemnisation-victimes-infractions-penales/responsabilite-medicalefaute-technique 22 https://www.weka.fr/sante/dossier-pratique/responsabilites-des-professionnels-de-sante-dt109/qu-estce-qu-une-faute-technique-8062

25

On distingue habituellement 4 catégories de fautes techniques, la faute de diagnostic, la faute dans le choix du traitement, la faute dans la réalisation de l’acte médicale, et enfin la faute de surveillance.

a- La faute de diagnostic

Qui le plus souvent entraîne une perte de chance plus ou moins élevée d’échapper au dommage survenu ou de subir des conséquences de moindre gravité. L’article 30 du code de déontologie marocain énonce que : « Le médecin doit toujours élaborer son diagnostic avec la plus grande attention, sans compter avec le temps que lui coûte ce travail et, s'il y a lieu, en s'aidant ou se faisant aider dans toute la mesure du possible des conseils les plus éclairés et des méthodes scientifiques les plus appropriées. Après avoir établi un diagnostic ferme comportant une décision sérieuse, surtout si la vie du malade est en danger, un médecin doit s'efforcer d'imposer l'exécution de sa décision. En cas de refus, il peut cesser ses soins dans les conditions de l'article 24 »

b- La faute dans le choix du traitement.

Si ce dernier relève en principe de la liberté de prescription du professionnel, il doit néanmoins être conforme au standard des données acquises de la science. Ainsi, le médecin ne peut préconiser au patient que des stratégies thérapeutiques qui sont suffisamment éprouvées au regard des connaissances médicales avérées et comportent un bénéfice/risque favorable.

c-

La faute dans la réalisation de l’acte médical

Après avoir établi un diagnostic, et choisi un traitement adapté, le médecin doit ensuite tout mettre en œuvre afin de mener son acte thérapeutique, avec

26

toujours une obligation de moyens seulement, mais en se conformant exactement aux données acquises de la science, tel qu’il a été édicté par le code de déontologie médicale : « dès l’instant qu’il est appelé par le malade ou par un tiers à donner des soins à ce malade et qu’il accepte de remplir cette mission, le médecin s’oblige : A lui assurer aussitôt tous les soins médicaux en son pouvoir et désirables de la circonstance, personnellement ou avec l’aide de tiers qualifiés. À avoir le souci primordial de conserver la vie humaine même quand il soulage la souffrance. À agir avec correction et aménité envers le malade et à se montrer compatissant avec lui »23

d- La faute de surveillance

Notamment la surveillance postopératoire, qui là encore doit être accomplie conformément aux règles de l’article. La surveillance est une étape fondamentale dans la prise en charge du malade, surtout en ce qui concerne la surveillance post-opératoire, et la surveillance psychiatrique. Le médecin ne doit sous aucun prétexte abandonner un patient, même après l’accomplissement de l’acte thérapeutique, avant de le confier à un confrère ou si le patient même décide de mettre un terme au contrat.

2-La faute contre l’humanisme

La faute éthique, également désignée faute d’humanisme ou faute de conscience, se définit comme une méconnaissance par le professionnel de santé des principes éthiques et déontologiques régissant ses rapports avec le patient. Elle est commune à toutes les catégories de professionnels de santé, qu’ils soient médicaux ou paramédicaux, et touche à trois obligations fondamentales : celle d’informer son patient ; celle de recueillir son consentement ; celle de respecter le secret médical.

23

Fatima FARIK, « la responsabilité du médecin anesthésiste », thèse pour l’obtention du doctorat en médecine, faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca, 2006.

27

a- L’information du patient

L’obligation d’informer le patient découle de l’obligation préalable du professionnel de santé de se renseigner sur la pathologie du malade et de se poser à cette occasion des questions intelligibles. L’information, au moment où elle est délivrée au patient, doit être la plus claire et la plus complète possible compte tenu des éléments en possession du médecin. Tout professionnel de santé, qui aura failli à son obligation d’informer son patient de façon claire, complète et loyale pourra donc voir sa responsabilité mise en cause, dans la mesure où ce défaut d’information, constitutif d’une faute, aura causé un préjudice à son patient. Cette obligation pèse sur les deux contractants, il faut que les deux se fournissent mutuellement une information complète et claire. Le patient doit délivrer au médecin tous les renseignements relatifs à son état de santé. Pour la part du médecin, la qualité du dialogue occupe une place très importante, parfois plus que les soins mêmes. En effet, l’information du patient est l’un des temps forts de l’exercice médical, car le patient, bien informé, peut ainsi contribuer à la réussite de l’acte médical, et coopérer. b- Le consentement

Le consentement doit être donné de façon libre, ce qui signifie que le patient consent de son propre chef, sans pression ni contrainte, et éclairé, ce qui implique qu’il ait préalablement reçu une information de qualité. Il est également révocable, à tout moment, le patient peut revenir sur sa décision et stopper le processus de soin. Cela implique d’ailleurs que tout refus du malade de recevoir les soins proposés doit être respecté, quelles qu’en soient pour lui les conséquences, dans la mesure toutefois où le médecin s’assure qu’il en a bien conscience.

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c- Le respect du secret médical

La violation du secret professionnel constitue un délit prévu par l’article 446 du code pénal : « les médecins, chirurgiens ou officiers de santé, ainsi que les pharmaciens, les sages-femmes ou toutes autres personnes dépositaires, par état ou profession ou par fonctions permanentes ou temporaires, des secrets qu’on leur confie, qui, hors le cas où la loi les oblige ou les autorise à se porter dénonciateurs, ont révélé ses secrets, sont punis de l’emprisonnement d’un mois à six mois et d’une amende de 200 à 1000 dirhams »24 En effet, les médecins sont tenus par l’obligation de taire les confidences, et par confidence on entend tout ce que le médecin a appris, a vu, a compris ou déduit lors de l’examen de son patient.25 Le secret médical se présente aussi comme une question de déontologie, sa consécration dans le code de déontologie médicale marocain est illustrée par l’article 4 qui dispose : « le médecin doit à son malade le secret absolu en tout ce qui lui a été confié ou qu’il aura pu connaître en raison de la confiance qu’il lui a accordée » B : Recours et indemnisation

Toute personne victime ou se considérant comme victime d'un dommage imputable à une faute médicale doit être informée par le professionnel, l'établissement de santé, les services de santé ou l'organisme concerné sur les circonstances et les causes de ce dommage dans les 15 jours suivant la découverte du dommage. Parfois même en présence d’une faute médicale apparente ou encore avérée, l’action judiciaire ne devrait pas être automatique. La victime a donc le choix entre deux types d’actions : D’une part l’action disciplinaire, et d’autre part l’action judiciaire.

24

Omar DOUMOU : La responsabilité pénale du médecin, « La responsabilité médicale » rapport du thème principal du septième congrès national, 1989. 25 N. Bouzida : « La responsabilité pénale du médecin » mémoire pour l’obtention d’un diplôme des études supérieures spécialisées, faculté des sciences juridiques économiques et sociales de Rabat, 2007-2008.

29

1- L’action disciplinaire

Le patient dispose d’une voie de recours disciplinaire. Et une fois que cette action a été déclenchée par la victime, elle devra être traitée par les membres du conseil de l’ordre des médecins. A ce propos, le président de ce conseil souligne que le pouvoir disciplinaire s’exerce contre les médecins opérant dans le secteur privé ou public inscrits au tableau de l’ordre.26 Le conseil de l’ordre prononce quatre sanctions : Blâme, avertissement, suspension et radiation. La décision est susceptible d’appel devant le conseil national dont les décisions peuvent aussi faire l’objet d’une cassation auprès de la chambre administrative de la Cour suprême. Mais l’action disciplinaire ne donne pas droit à l’indemnisation. 2- Action judiciaire

C’est assez souvent que les patients endommagés préfèrent d’opter par l’action judiciaire, car la voie disciplinaire ne les confèrent pas aucune indemnisation des préjudices subis, mais seulement sanctionne l’auteur de l’erreur médicale, qu’ils s’agissent délictuel ou contractuel. C’est peut être pour cette raison que les patients victimes de l’erreur médicale se tourne généralement vers l’action judiciaire, et plus particulièrement vers l’action en responsabilité civile. De ce fait certains juges pensent que beaucoup de justiciables pensent que seul le civil ouvre droit a l’indemnisation.

26

Cf., Abdelouahed Ambari, président du conseil de l’ordre des médecins, région centre.

30

SECTION 2 : LE DEVOIR D'INFORMATION DU MEDECIN Le médecin doit à la personne qu'il examine, qu'il soigne ou qu'il conseille, une information loyale, claire et appropriée sur son état, les investigations et les soins qu'il lui propose. Tout au long de la maladie, il tient compte de la personnalité du patient dans ses explications et veille à leur compréhension. Toutefois, dans l'intérêt du malade et pour des raisons légitimes que le praticien apprécie en conscience, un malade peut être tenu dans l'ignorance d'un diagnostic ou d'un pronostic graves, sauf dans les cas où l'affection dont il est atteint expose les tiers à un risque de contamination. Un pronostic fatal ne doit être révélé qu'avec circonspection, mais les proches doivent en être prévenus, sauf exception ou si le malade a préalablement interdit cette révélation ou désigné les tiers auxquels elle doit être faite. 27

A : l’étendue de devoir d’information

-Une obligation relative, en ce qui concerne le diagnostic et le pronostic. Selon l'article 2 de l'article 35, ce n'est que dans l'intérêt du malade et pour des raisons légitimes que le praticien peut décider, en conscience, qu'un malade doit être tenu dans l'ignorance d'un diagnostic ou d'un pronostic grave. Ayant souverainement estimé que l'intérêt du patient justifiait la limitation de l'information quant au diagnostic (psychose maniaco-dépressive avec risque de suicide), la Cour d'Appel a pu décider que le praticien n'avait pas commis de faute. Une obligation absolue d'information en ce qui concerne l'acte médical proposé Cette information a pour but de permettre au patient de donner un consentement éclairé. Hormis les cas d'urgence, d'impossibilité ou de refus du patient d'être informé, 27

https://assurance-professionnelle.ooreka.fr/astuce/voir/527881/faute-medicale.

31

un médecin est tenu de lui donner une information loyale, claire et appropriée sur les risques graves afférents aux investigations et soins proposés, même si ces risques sont minimes ou exceptionnels. Un médecin ne peut être dispensé de son devoir d'information vis-vis de son patient, qui trouve son fondement dans l'exigence du respect du principe constitutionnel de sauvegarde de la dignité de la personne humaine, par le seul fait qu'un risque grave ne se réalise qu'exceptionnellement , que la responsabilité consécutive à la transgression de cette obligation peut être recherchée, aussi bien par la mère que par son enfant, alors même qu'à l'époque des faits la jurisprudence admettait qu'un médecin ne commettait pas de faute s'il ne révélait pas à son patient des risques exceptionnels; qu'en effet l'interprétation jurisprudentielle d'une même norme à un moment donné ne peut être différente selon l'époque des faits considérés et nul ne peut prévaloir d'un droit acquis à une jurisprudence figée.28

B : la charge de la preuve de l’information

La jurisprudence administrative et civile est concordante : La charge de la preuve de l'information incombe au praticien, privé ou hospitalier. Le devoir d'information pose le problème de savoir comment le praticien pourra, en pratique, se pré constituer une telle preuve : lettre, signature sur un formulaire... On rappellera qu'en matière de responsabilité professionnelle d'Avocat, la Cour de Cassation a décidé qu'il appartenait à ce professionnel d'apporter la preuve d'avoir accompli son obligation de renseignement...

C : le préjudice réparable : perte de chance

28

http://www.jurisques.com/jfc21.htm#INFORMATION

32

La réparation qui sera accordée au patient insuffisamment renseigné sur les risques présentés par son traitement ou moyen de diagnostic, consistera donc, essentiellement, en une perte de chance d'avoir refusé ceux-ci. Cette perte de chance ne se recoupe donc pas exactement avec le préjudice en droit commun, mais est appréciée souverainement par le Juge du fond. Il est constant que pour engager sa responsabilité le dommage allégué par le patient doit être lié au défaut d'information du médecin. Lorsque l'acte médical était indispensable pour la survie du malade, mais n'a pas donné les résultats escomptés, il n'est pas besoin d'être juriste pour comprendre qu'il n'y pas eu de préjudice causé par l'absence d'information. C'est pourquoi, certaines décisions pleines de bon sens ne retiennent la responsabilité du médecin pour défaut d'information que si celui-ci avait eu une "solution alternative" à proposer à son patient. Le problème est plus délicat si plusieurs traitements pouvaient être proposés, et si un choix avait été laissé au malade. Mais même dans ce cas, peut-on légitimement laisser le malade seul juge du traitement qui lui était le plus adapté ? C'est pourquoi, après quelques errements, la Cour de Cassation admet que le médecin peut limiter l'information de son patient sur un diagnostic ou un pronostic grave, pour des raisons légitimes et dans l'intérêt du malade, conformément à l'article 42 du Code de Déontologie Médicale. Cet intérêt doit être apprécié en fonction de la nature de la pathologie, son évolution prévisible et de la personnalité du malade. Le préjudice indemnisable est fonction de la chance qu'aurait eu le patient de refuser l'acte de soin ou d'investigation à l'origine d'un dommage. possibilité de donner un consentement ou un refus éclairé à l'acte médical qui lui est proposé. Dès lors, le juge doit apprécier le préjudice en fonction des effets qu'aurait pu avoir une telle information quant à son consentement ou son refus (état de santé du patient, évolution prévisible, personnalité, raison et opportunité du traitement proposé, alternative possible, chance qu'avait le malade de le refuser ou de l'accepter...). Alors qu'un patient présentait une hérédité et des troubles intestinaux susceptibles de lui faire craindre un cancer du côlon, la Cour de Cassation 33

approuve une Cour d'Appel d'avoir estimé que, même s'il avait été informé du risque, il n'aurait refusé ni l'examen endoscopique, ni l'exérèse du polype à l'origine de la perforation.

CONCLUSION  Le droit de la responsabilité médicale regroupe les normes juridiques régissant les droits et obligations des professionnels de santé envers leurs patients. En 34

pratique, les professionnels de santé et établissements de santé sont responsables des dommages causés à leurs patients en cas de faute médicale, d’erreur médicale ou d’accident médical. La responsabilité médicale est morale et juridique, le contrat qui lie le médecin à son malade comportant une obligation non de résultat mais de moyens. Le recours judiciaire des victimes pour erreurs médicales semble de plus en plus nombreux. Cependant, il existe un vide juridique, car si le code pénal sanctionne la négligence, il ne définit pas avec exactitude l’erreur médicale. De simples opérations chirurgicales peuvent parfois tourner au drame, complications ou grave infections à la suite d’une opération, pansements oubliées à l’intérieur du corps du patient, coma ou carrément décès après une intervention chirurgicale. Au Maroc il est difficile de mesurer le phénomène. On peut dire que les Marocains deviennent de plus en plus exigeants envers leur médecin, et ceci se traduit par une évolution quantitative au niveau des demandes liées à la recherche et à la détermination des responsabilités sur le plan médical. D’autres pays l’admettent volontiers comme en France ou plus de 600 000 erreurs médicales sont recensées chaque année, dont près de 10 000 débouchent sur des procédures contentieuses ou amiable. Le problème se pose lorsqu’il y’a une erreur médicale mal justifiée ou une déformation des faits, ces comportements inappropriés sont faits dans le but de bafouer les droits de la victime et afin d’éviter la punition.

RESUME

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Dans le cadre de sa pratique privée, le médecin assume une responsabilité de mandataire. Il est responsable de la bonne et fidèle exécution du mandat. Cela signifie qu’il répond du dommage causé lorsque sa prise en charge n’est pas conforme aux règles de l’art ou lorsqu’il entreprend un traitement sans avoir, au préalable, obtenu le consentement libre et éclairé du patient. Le délai de prescription en cas d’action en responsabilité contractuelle contre le médecin en pratique privée est de dix ans. Lorsque ce délai est déjà écoulé quand apparaissent les symptômes révélant la faute médicale, le délai de prescription empêche définitivement le patient d’obtenir gain de cause en justice. En revanche, lorsque la faute médicale se révèle avant l’échéance de ce délai, il s’agit pour le patient de prendre les précautions nécessaires afin d’éviter que le droit ne se prescrive, par exemple en interrompant ce délai, ou en demandant au médecin de renoncer par écrit à se prévaloir de la prescription. Le délai de prescription de dix ans étant relativement long, il peut arriver que le praticien cesse son activité dans l’intervalle ou même décède. Le médecin est responsable de la bonne et fidèle exécution du mandat de soins. Il répond civilement en cas de manquement aux règles de l’art ou lorsqu’il procède à une prise en charge sans obtenir au préalable le consentement libre et éclairé du patient. Il répond également, sur le plan pénal, lorsque ses agissements sont constitutifs d’une infraction. On pense en particulier aux lésions corporelles par négligence ou à l’homicide par négligence. Lorsque le médecin cesse son activité, sa responsabilité civile ou pénale demeure, sous réserve des règles relatives à la prescription. Si le médecin décède, le sort d’une éventuelle action civile intentée par le patient dépendra de savoir si les héritiers acceptent ou répudient la succession. En revanche, les poursuites pénales s’éteignent avec le décès du médecin, ce qui met un terme définitif à son éventuelle responsabilité pénale.

ANNEXE

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‫حكم المحكمة االبتدائية بالدار البيضاء‬ ‫رقم ‪ 6801‬بتاريخ ‪24/10/2014‬‬ ‫في الملف عدد‪91/23/2014 :‬‬ ‫بيــــــــــن‪:‬‬ ‫‪ ‬السيدة رفيق حبيبة ‪-‬مدعية من جهة‪-‬‬ ‫‪ ‬والدكتور مراد يزيد والدكتور محمد ميري والدكتور عبد السالم مدني ومصحة المعاريف –‬ ‫مدعى عليهم من جهة أخرى‪-‬‬ ‫تلخيص الخصومة‪:‬‬ ‫إن المدعية السيدة حبيبة رفيق‪ ،‬خضعت لعملية إجهاض أولي بتاريخ ‪ 03/11/2011‬على يد الدكتور مراد‬ ‫يزيد لكون الجنين توفي داخل أحشائها‪ /.‬غير أنه م‪//‬ع وج‪//‬ود بقاي‪//‬ا الج‪//‬نين في بطنه‪//‬ا‪ ،‬اض‪//‬طرت أن تخض‪//‬ع‬ ‫لعملية ثانية في اليوم الموالي تحت سقف مصحة المعاريف‪ /‬وعلى يد الدكتور مراد يزيد مرة أخرى‪.‬‬ ‫وبعد ظهور‪ /‬مضاعفات ناتجة عن إح‪//‬داث ثقب في ال‪//‬رحم وفي األمع‪//‬اء تمثلت في الته‪//‬اب الص‪//‬فاقي للبطن‬ ‫تدخل الدكاترة عبد السالم الم‪//‬دني ومحم‪//‬د م‪//‬يري اس‪//‬تعجاليا‪ /‬إلنق‪//‬اذ حي‪//‬اة المدعي‪//‬ة من الهالك مم‪//‬ا أدى إلى‬ ‫إصابتها‪ /‬بالعقم بعد ذلك‪ .‬مما جعلها ترفع دعوى لطلب التعويض عما حل بها‪.‬‬ ‫أنها كانت تزور‪ /‬الدكتور مراد يزيد األخصائي في أمراض النساء والتوليد‪ /‬في عيادته من أجل الرغبة في‬ ‫اإلنجاب ألنها كانت تعاني من عقم أولي (‪ ،)Stérilité primaire‬مما جعل هذا األخير يصف‪ /‬لها أدوية‬ ‫من صنـــــــف (‪ )les Inducteurs‬وذلك بدءا من تاريخ ‪.17/06/2011‬‬ ‫وفي‪ /‬تاريخ ‪ 10/10/2011‬عادت لزيارة الدكتور نتيجة تأخر العادة الشهرية حيث اكتشف أنها‬ ‫حامل‪.‬‬ ‫أثناء إجراء أحد فحوصاتها‪ /‬الروتينية بواسطة الفحص بالصدى‪ /‬تبين أن البويضة فارغة وأن‬ ‫عملية النمو للجنين توقفت مما جعل الدكتور‪ /‬مراد يزيد يعطيها‪ /‬موعدا للقاء في نفس اليوم في مصحة‬ ‫المعاريف‪/.‬‬ ‫حيث أجرى لها عملية إجهاض أولى عن طريق‪ /‬االمتصاص (‪ )Curetage aspiratif‬بتاريخ‬ ‫‪.3/11/2011‬‬ ‫وفي‪ /‬اليوم الموالي اضطرت المدعية إلى الرجوع لطبيبها‪ /‬المعالج لكونها كانت تشكو من نز يف‬ ‫دموي‪ /‬غير عادي وبعد فحصها‪ /‬تبين أن هناك بقايا للجنين داخل أحشائها فقام بعملية ثانية عن طريق‬ ‫االمتصاص كذلك وذلك في ‪ 04/11/2011‬بنفس المصحة‪.‬‬ ‫لكن بعد العملية الثانية‪ ،‬تدهورت‪ /‬الحالة الصحية لموكلتي وأصبحت تشكو من التقيؤ وانتفاخ البطن‬ ‫وعدم التبرز وتوقفه(‪ ، )Arrêt de transit‬ما أجبرها على زيارة طبيبها‪ /‬المعالج عدة مرات إذ كان‬ ‫يعطيها‪ /‬عينات مجانية من الدواء دون أن يفحصها‪,‬غير أن ذلك لم يجد بأي نفع‪.‬‬ ‫فتوجهت‪ /‬بعدها إلى زيارة دكتورة في الطب العام والتي اكتشفت وجود‪ /‬سائل في البطن ونصحتها‬ ‫بزيارة طبيب أخصائي ألمراض النساء والتوليد‪ ،‬كان هذا الطبيب المختص هو الدكتور محمد ميري الذي‬ ‫بعد أن فحصها‪ /‬يوم ‪ 12/11/2011‬أي بعد أسبوع من عملية اإلجهاض قرر‪ /‬إجراء تدخل ثالث بمعية‬ ‫الدكتور‪ /‬عبد السالم المدني االختصاص ي في الجراحة العامة في نفس اليوم نظرا لكون المدعية كانت‬

‫‪37‬‬

‫تعاني من تعفن حاد بالبطن إثر خروج البراز من الثقب الذي أحدث على مستوى األمعاء(‪Perforation‬‬ ‫‪. )de l’intestin‬‬ ‫فيوجـــد إذن‪:‬‬ ‫‪-1‬المسؤرول‪ /‬األول وهي مصحة المعاريف‪ /‬في االلتزام العقدي‪.‬‬ ‫‪ -2‬المتضرر‪ /‬وهي العارضة في هذه الحالة‪.‬‬ ‫‪-3‬الغير وهو الطاقم الطبي المستخدم من طرف مصحة المعاريف وتنفيذ التزامها‪.‬‬ ‫في الموضوع‪:‬‬ ‫‪ ‬بناء على األخطاء المرتكبة من طرف‪ /‬الدكتور مراد يزيد و الدكتــــــــــور محمد ميري والدكتور‬ ‫عبد السالم المدني‪.‬‬ ‫‪ ‬بناء على التحاليل الطبية وعلى الشواهد الطبية المدلى بها والتي تظهر حالة العارضة الصحية‬ ‫وإصابتها بالعقم بسبب فداحة األخطاء المرتكبة من طرف الطاقم المعالج‪.‬‬ ‫‪ ‬بناء على الضرر‪ /‬الحاصل للعارضة جراء أخطاء المدعى عليهم‪.‬‬ ‫‪ ‬بناء على العالقة السبية بين خطأ المدعى عليهم وعقم العارضة وتدهور‪ /‬صحتها‪.‬‬ ‫‪ ‬الحكم على المدعى عليهم بأدائهم‪ /‬تضامنا لفائدة العارضة تعويضا مسبقا تحدده بكل اعتدال في‬ ‫مبلغ ‪ 1.600.000‬درهم‪.‬‬ ‫‪ ‬شمول الحكم بالنفاذ المعجل فيما يخص التعويض المسبق‪.‬‬

‫‪REFERENCE ET BIBIOGRAPHE‬‬ ‫‪[1] : Manal Tabchi : « Responsabilité civile du médecin » Mémoire pour l’obtention du diplôme de‬‬ ‫‪docteur en médecine.‬‬

‫‪38‬‬

[2] : Docteur Clotilde De Rouge-Maillart. La responsabilité médicale. [3] : www.avocat-sangay.fr [4] : fr.jurispédia.org/responsabilité administrative. [5] : Bernier Fourrier : avocat, responsabilité disciplinaire. [6] : Alaoui bouchta, enseigant chercheur a la faculté des sciences juridiques economique et social de fes , erreur medicale vers quelle responsabilité civile du medecin  P : 150 [7] : Cf., Mohamed Akram, president de la Cour d’appel de Casablanca, cité par, Sharing Buttons, art.précit., journal économiste n°2218 le 21/02/2006 [8] : Cf., arrêt de la cour d’appel de Casablanca n°1/4176, du 8/10/2008, dossier n°08/1/960. [9] : Alaoui Bouchta , erreur médicale :vers quelle responsabilité civile du médecin P :153 [10] : Cf., Nadia Lamlili, art. Précit., journal tel quel , 18 juin 2007 [11] : www.droitjuridique.fr/droitdelaresponsabilitécivile . [12] : Dahir (9 ramadan 1331) formant code des obligations et des contrats (12 septembre 1913). [13] : Professeur Aggourram : La hiérarchie des fautes dans la responsabilité pour fautes. [14] : www.edition-tissot.fr/droitdetravail. [15] : Farid El Bacha « Droits et obligations, actes juridiques et faits juridiques » 2e édition. [16] : www.lemondepolitique.fr/droitetobligation. [17] : www.mondroitmeslibertes.fr/ [18] : BOUZIDA Najlae, « La responsabilité pénale du médecin », mémoire pour l’obtention d’un diplôme des études supérieures spécialisées, faculté des sciences juridiques économiques et sociales de Rabat, 2007-2008. [19] : Abdellatif JOUHARI-OUARAINI, « La faute médicale », « La responsabilité médicale » rapport du thème principal du septième congrès national, 1989. [20] : https://www.jplouton-avocat.fr/faq/indemnisation-victimes-infractions-

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sante-dt109/qu-est-ce-qu-une-faute-technique-8062 [22] : Fatima FARIK, « la responsabilité du médecinanesthésiste », thèse pour l’obtention du doctorat en médecine, faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca, 2006.

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[23] : Omar DOUMOU : La responsabilité pénale du médecin, « La responsabilité médicale » rapport du thème principal du septième congrès national, 1989. [24] : N. Bouzida : « La responsabilité pénale du médecin » mémoire pour l’obtention d’un diplôme des études supérieures spécialisées, faculté des sciences juridiques économiques et sociales de Rabat, 2007-2008. [25] : https://assurance-professionnelle.ooreka.fr/astuce/voir/527881/faute-medicale . [26] : http://www.jurisques.com/jfc21.htm#INFORMATION [27] : Cf., Abdelouahed Ambari, président du conseil de l’ordre des médecins, région centre.

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