PDF Livre Supplement [PDF]

  • Author / Uploaded
  • Karim
  • 0 0 0
  • Gefällt Ihnen dieses papier und der download? Sie können Ihre eigene PDF-Datei in wenigen Minuten kostenlos online veröffentlichen! Anmelden
Datei wird geladen, bitte warten...
Zitiervorschau

C O M P L E M E N T D E L A 2 ème E D I T I O N

Un chemin de libération Se réconcilier avec son héritage familial, culturel et spirituel Deuxième Edition revue & augmentée

Anne-Marie Sirakorzian

Avec la participation du Dr. Jean-Louis et Astrig Kérimian

mpassion

E d i t i o n s

Un chemin de libération .. Se réconcilier avec son héritage familial, culturel et spirituel

A insérer à la fin de chacun des chapitres concernés

Questions personnelles Chapitre 1

• Quelle est ma compréhension de ces notions bibliques : « quitter son père et sa mère » et « honorer son père et sa mère » ? En quoi les ai-je expérimentées ? Ai-je quitté mon père et ma mère ? Suis-je avec mes parents dans une relation fusionnelle, de dépendance ? A l’inverse, suis-je dans un détachement défensif ? De quelle manière est-ce que j’honore mes parents ? • Quelle attention mon père et ma mère m’ont-ils donnés ? Comment me manifestaient-ils leur amour ? Quelles sont mes blessures concernant l’attachement et l’amour ? Dans quelle mesure mes relations sont-elles davantage basées sur la dépendance que sur l’amour inconditionnel  ? Ai-je le désir de les ajuster ? • Quel héritage spirituel ai-je reçu de ma famille et de mon église ? • Quels sont mes luttes et combats intérieurs, mes domaines de tentation, mes domaines de péché ? • Compléter le tableau de l’héritage familial et spirituel, présenté dans le chapitre 3 (le génogramme) au point II, 4a, qui facilite la prise de conscience et la compréhension dans ce domaine. • Ai-je l’impression d’avoir une chape de plomb sur la tête, d’avoir ma volonté et/ou mes pensées liées, de vivre une oppression spirituelle ? Comment est-ce que j’interprète cela ? • Au travers de mes diverses prises de conscience (la lecture des points 6 sur les malédictions et 7 sur les liens) ainsi que des révélations du Seigneur, ai-je repéré des paroles négatives, des vœux, des promesses inappropriées, des malédictions que j’aurais prononcés (même intérieurement), ou que d’autres auraient prononcés sur moi, ma famille ou mon peuple ? • Prendre un temps de recueillement et de prière (si besoin avec l’assistance d’un accompagnant) pour vivre le parcours de repentance, de déliance (acte de se délier) et de prière proposé à la 6ème Etape du chemin de libération.

Questions personnelles Chapitre 2

Pour recueillir des informations sur notre propre système familial, le génogramme présenté dans le chapitre suivant est un outil approprié. Nous pouvons nous questionner pour repérer les déterminismes familiaux de notre famille d’origine, ainsi que de notre famille actuelle : • Suis-je conscient de mes besoins fondamentaux ? Etaient-ils satisfaits dans mon enfance ? Principalement par qui ? De quelle manière ? • Quelles ont été mes carences affectives dans le cadre familial  ? Dans quelles situations mes besoins affectifs ont-ils été négligés ou niés  ? Comment ai-je réagi  ? Quels sont les «  faux réconforts  », les compensations que j’ai utilisés pour répondre à mes vrais besoins ? Quels sont ceux que j’utilise actuellement  ? Qu’est-ce qui m’apaise, me réconforte, me console, même temporairement  ? Est-ce que je confonds désirs et besoins ? Suis-je en contact avec mes désirs ? • Quels rôles chaque membre de ma famille d’origine a-t-il joués ou joue-t-il encore dans le système familial ? Est-ce un rôle de médiation, de protection, de consolation, de remplacement, un rôle de gestion de problèmes transgénérationnels non réglés ? Quels rôles ai-je moi-même joués, ou suis-je encore en train de jouer dans ma famille d’origine, ou ma famille actuelle ? Qui m’a placé dans ce rôle et pourquoi ? Est-ce que je l’ai adopté comme ma destinée, ou suis-je en lutte avec lui ? 42

...suite Questions personnelles

• Qu’en était-il des règles familiales et des traditions de famille ? • Quelles étaient les limites dans ma famille d’origine, et comment les relations étaient-elles vécues  ? Qu’en était-il de la différenciation, de l’enchevêtrement, du désengagement, des triangles relationnels, des doubles contraintes ? Comment cela affecte-t-il mes relations aujourd’hui ? • Suis-je libre de mes parents dans mon couple ou pour construire une relation conjugale ? Quelles sont les interférences, les projections, les reproductions ainsi que les triangles relationnels ? • Par qui les décisions étaient-elles prises ? Comment le stress était-il exprimé ? Comment les conflits étaient-ils gérés ? Qu’en est-il aujourd’hui ? • Concernant mon fonctionnement cognitif : est-ce que je sais distinguer les faits bruts de leur interprétation ? Ai-je pris conscience de l’importance de mon système de croyances dans ma façon d’interpréter les diverses situations ? Suis-je conscient de l’influence des croyances négatives me concernant ? Comment ces croyances mensongères m’affectent-elles dans ma relation à moi-même et aux autres ? Quels schémas précoces inadaptés ai-je adoptés ? Quel est mon degré d’estime de soi ? Est-ce que j’arrive à prendre du recul lorsque le critique (le surmoi) parle en moi ? Est-ce que je me repère dans les trois états du Moi (Parent, Adulte, Enfant) ? Suite à ces prises de conscience et afin de trouver une issue pour nous extraire des rôles attribués et adoptés, quelles décisions pouvons-nous prendre maintenant pour nous repositionner en tant que personne différenciée ? Et dans les mois qui viennent ? • Redonner à notre père et notre mère leur vraie place : renoncer à être le parent de nos parents, à leur servir de béquille, à vouloir leur éviter la souffrance, à nous croire responsable de leur dépendance, de leur handicap, de leur bonheur. Prendre ou reprendre notre vraie place de fils ou de fille, assumer notre propre vie. • Renoncer aux rôles de survie qui nous ont été attribués et que nous avons adoptés, aussi bien dans notre famille d’origine que dans notre famille actuelle et dans nos autres relations. Prendre en compte nos peurs et nos résistances. Lâcher ces comportements de survie, ainsi que les bénéfices secondaires de ces rôles. • Faire face à nos carences affectives pour trouver de saines manières de les combler, et aux comportements dysfonctionnels adoptés dans le détachement affectif défensif et/ou la codépendance pour les modifier. • S’approprier nos propres émotions, pensées, désirs, apprendre à les exprimer et à les assumer. Prendre soin de nous-même et de nos besoins. Avoir nos propres activités, nos propres espaces. Apprendre à poser de saines limites, à nous respecter et retrouver le respect pour l’autre. • Rompre l’isolement, créer des liens, apprendre à faire confiance, à partager. Ce parcours peut paraître difficile, mais nous avançons, un pas après l’autre, en fonction de nos ressources et du soutien dont nous bénéficions. Nous aurons des avancées et des rechutes, mais chaque fois que nous prendrons du recul, nous réaliserons le chemin déjà parcouru. La 8ème Etape nous présente le processus de changement, ainsi que l’art des petits pas.

Questions personnelles Chapitre 5

Ces questions s’adressent plus spécifiquement aux personnes issues d’un peuple ayant vécu : un génocide (Arméniens, Juifs, Rwandais…), l’esclavage (descendants d’africains déportés…) ou d’autres traumatismes graves (guerres, séismes…). 43

...suite Un chemin de libération .. Se réconcilier avec son héritage familial, culturel et spirituel

• Quels sont les aspects douloureux ou négatifs mentionnés précédemment, dans lesquels je me reconnais ou que j’identifie chez d’autres membres de ma famille ? • Est-ce que je lutte avec l’insécurité, la culpabilité, la honte, une mauvaise image de soi ? En quoi ces sentiments dépassent-ils le cadre de ma propre vie ? Ai-je l’impression d’être toujours victime et/ou de faire partie des « bons face aux méchants » ? • Comment moi-même, ma famille et mon peuple avons-nous réagi face aux traumatismes et à leurs séquelles  ? De quelle manière s’expriment notre souffrance, nos sentiments d’injustice, de colère, de rejet… ? • Comment ai-je vécu les doubles injonctions parentales : « Reste fidèle à tes origines ! » et « Intègre-toi ! Libère-toi ! Réussis ta vie ! » ? Comment s’affrontent en moi ma double/triple culture avec ses langues et ses valeurs, en particulier lorsqu’elles s’opposent ?

Questions personnelles Chapitre 6

• Ai-je souvent le sentiment qu’une partie de ma vie m’échappe ? Mon vécu émotionnel dépasse-t-il le cadre de ma propre vie ? • Quel est l’impact de la vie psychique de mes parents et grands-parents sur la mienne ? • En utilisant le modèle présenté au chapitre 3, prendre le temps d’établir mon génogramme pour faire une nouvelle lecture de mon histoire familiale. • A la lumière de ce chapitre 6, ai-je repéré une ou plusieurs répétitions d’événements, de morts prématurées, de prénoms, de dates… ? • Est-ce que certains éléments me laissent supposer qu’il y aurait un secret de famille, un non-dit ? • Suis-je porteur d’une « crypte » (un secret personnel ou un traumatisme) ? D’un « fantôme » (un secret ou un traumatisme des générations précédentes) ? • Quels liens y a-t-il entre ce que je vis dans le présent et les secrets familiaux ou collectifs, les deuils douloureux non résolus du passé, même lointain, de ma famille et/ou de mon peuple ? • Suis-je en dette envers les générations passées ou présentes  ? Est-ce une dette de loyauté  ? Dois-je payer pour ma famille ? Suis-je chargé de la sauver ou la racheter ?

Questions personnelles Chapitre 7

• Quels sont mes facteurs de stress actuels ? Quelle est ma manière de gérer le stress ? Quand est-ce que celui-ci devient négatif pour moi ? Ai-je tendance à dépasser le seuil qui me conduit à l’épuisement ? Que me faudrait-il envisager comme changements pour avoir une meilleure hygiène de vie ? • Suis-je un survivant ? Le statut de victime et la souffrance sont-ils attachés à ma vie et à mon identité ? Ai-je été soumis à des traumatismes de type unique, ou bien répétitif ? De quelle nature ? Dans quelles circonstances ?

44

...suite Questions personnelles

• Quelles formes d’abus ai-je subies ? Ai-je eu l’occasion de briser le secret et d’en parler à quelqu’un de confiance ? • Est-ce que j’accède à ma souffrance ? Quels sont les obstacles qui m’empêchent de l’exprimer ? • Dans quel pôle du triangle dramatique (Sauveur, Victime, Persécuteur) suis-je le plus souvent ? Pour quelles raisons ai-je appris à vivre dans cette position ? Quels en sont les bénéfices ? Les inconvénients ? Que puis-je mettre en place pour en sortir ? • Quelles sont les conséquences des traumatismes dans ma vie  : culpabilité et angoisse existentielles, peur de l’abandon, blocage émotionnel, détachement, dissociation… ? • Ma vie présente est-elle envahie par des souvenirs de traumatismes du passé, des images, des sensations…? Suis-je en état de vigilance quasi permanent ? • Suis-je conscient de domaines de ma vie où mon âge émotionnel est bas ? A quels blessures ou événements de ma vie sont-ils liés ? • Quels sont les appuis (internes et externes) qui m’ont aidé (ou m’aident) à traverser ces épreuves traumatiques, et m’ont permis (ou me permettent) de rebondir dans la vie ? • En se référant à la 4ème Etape et, si possible, avec le soutien d’un accompagnant, apporter un souvenir douloureux au Seigneur, inviter sa présence dans ce souvenir, exprimer les émotions éprouvées lors de ce traumatisme, les transférer sur Jésus à la croix, accueillir la parole, l’image qui guérit, recevoir la consolation et la paix du Seigneur. • Quelles protections dois-je mettre en place pour ma sécurité physique, émotionnelle, psychique, spirituelle ? • Certaines circonstances de ma vie ont-elles ouvert la porte à un esprit de mort ? Lesquelles ? Quels principes proposés à la 7ème Etape puis-je appliquer pour choisir la vie ?

Questions personnelles Chapitre 8

Se remémorer le deuil d’une perte précise qui me pose problème (conjoint, enfant, parent, idéal, santé, travail, célibat, ne pas pouvoir construire une famille et/ou avoir des enfants…) et répondre aux questions suivantes : • Comment et par qui ai-je été informé ? • Dans le cas de la perte d’une personne, ai-je pu vivre une cérémonie de deuil ou un rituel de séparation personnalisé ? • Ai-je pu exprimer mes émotions ? Leur expression a-t-elle été interdite ? • Ai-je bénéficié d’un soutien pour traverser cette perte  ? N’aurais-je pas besoin de me faire aider aujourd’hui ? • Suis-je concerné par une mort considérée comme socialement honteuse (suicide, Sida, meurtre…) ? Ou bien par des circonstances de perte telles qu’immigration, statut politique, injustice non reconnue… ? Ai-je songé à me faire accompagner ? • Suis-je dans le ressassement, la rumination triste, la peur d’oublier, la perte de l’envie de vivre, dans un désir de substitution (de remplacer pour éviter le deuil) ? • Un sentiment de culpabilité (culpabilité du survivant…) m’empêche-t-il de voir la « véritable réalité » des choses et de vivre le deuil ?

45

...suite Un chemin de libération .. Se réconcilier avec son héritage familial, culturel et spirituel

• Qu’est-ce que j’aurais aimé dire à ce bien-aimé disparu que je n’ai pas pu dire ? • Des sentiments de colère, de ressentiment, d’injustice, de vengeance, de haine, m’empêchent-ils d’entrer dans un travail de deuil ? Suis-je par exemple en colère contre l’autre, contre moi-même ou contre Dieu ? A qui ai-je besoin de pardonner, au défunt, à Dieu, à moi-même ? • Me suis-je livré à des tentatives de marchandage avec Dieu pour obtenir ce que je souhaite : la guérison, un conjoint, un enfant..., au lieu d’accepter la situation ? • Puis-je parler librement de la personne ou de l’objet perdu ? Quels sont les souvenirs qui me restent en mémoire : les bons ? les beaux ? les mauvais ? Suis-je capable d’évoquer aussi bien les bons que les mauvais ? • Est-ce que ce deuil fait écho, réactive, amplifie d’autres deuils ou pertes du passé ? • Suis-je dans le détachement, dans le vide, le manque affectif, le refus d’être en contact avec la souffrance, la difficulté à aimer, à m’attacher, à m’investir à nouveau ? • Comment est-ce que je me laisse rejoindre par les paroles de consolation de mon entourage, par la consolation de Dieu ? • Est-il temps de lâcher le disparu ou la chose perdue en le remettant entre les mains de Dieu ? Quel acte symbolique pourrais-je accomplir pour dire au revoir à ce bien aimé ? Et pour choisir de vivre et de retrouver ma pulsion de vie ?

Questions personnelles Chapitre 9

• Est-ce que j’arrive à faire la différence entre une saine culpabilité (objective) et une fausse culpabilité (subjective), lorsque je les éprouve ? • Quelles sont les situations de mon quotidien où j’éprouve une honte normale, saine, et celles où il s’agit d’une honte toxique, destructrice ? • Quels sont les indices qui me font penser que la honte se cache derrière ce que je vis ? • Quelle image ai-je de moi-même  ? Mon identité est-elle affectée par la honte  ? Au travers de quels regards ou de quelles paroles l’ai-je intériorisée ? • Quels sont les aspects de moi-même qui portent la honte et que je rejette : apparence physique, intelligence, capacités, émotions, besoins, comportements… ? • En reprenant le point IV de ce chapitre, quels ont été les facteurs générateurs de honte dans mon enfance, mon adolescence et à l’âge adulte ? L’éducation que j’ai reçu de mes parents était-elle basée sur la honte ou le respect ? • Puis-je me remémorer certaines situations qui ont engendré de la honte ? Qu’ai-je ressenti ? Est-ce un mal subi dont je reconnais avoir été victime ? Qui était responsable de la situation, et avait le pouvoir de la changer ? • Est-ce que je lutte actuellement avec le cycle des dépendances et de la honte toxique  ? Lors de ces situations honteuses, quelles adaptations à la honte ou mécanismes de défense inconscients ai-je mis en place (cf. point V) ? En quoi ont-ils été nécessaires pour ma survie ? En quoi sont-ils limitants et enfermants aujourd’hui ? Comment puis-je diminuer ces défenses et mettre en place des protections plus adaptées à ma situation actuelle ? 46

...suite Les dynamiques individuelles et familiales .. Chapitre 2

• La honte que j’éprouve est-elle justifiée, proportionnelle à ce que je connais de mon histoire personnelle ? Ou bien le poids de la honte dépasse-t-il mon cadre personnel ? Cette honte est-elle transgénérationnelle, liée à ma famille et à mes ancêtres ? Pour quelles raisons (secrets, traumatismes…) ? Est-ce une honte culturelle liée à l’histoire de mon peuple ? • Ai-je compris la nécessité de rompre le silence, le non-dit, de casser le secret ? Suis-je prêt à faire appel à un témoin, à trouver quelqu’un qui soit capable d’accueillir ce que j’exprime sans que je retourne la honte contre moi-même ? Puis-je nommer ma honte et partager les circonstances honteuses pour leur donner un sens et trouver une issue ? • En me référant à la 2ème Etape et à la 4ème Etape, puis-je dire au Seigneur que je suis d’accord de l’inviter dans mes blessures et mes lieux de honte ; d’exprimer ma souffrance et ma honte ; de transférer cette souffrance et cette honte sur Jésus, le Messie souffrant, à la croix ? • A l’aide de la prière au point 7 de la 4ème Etape, lire, s’approprier et adapter à notre rythme la démarche de guérison de toute honte, abus et souvenirs douloureux. • Quel(s) acte(s) symbolique(s) puis-je poser pour confirmer que je lâche à la croix ma honte et les souffrances associées, ainsi que les personnes qui en sont la cause ? A la place de la honte, recevoir l’honneur, le respect, la pureté que le Seigneur m’accorde, et à la place du rejet, l’acceptation… • En me référant à la 3ème Etape, quelles sont les caractéristiques de l’amour inconditionnel du Père céleste  ? Puis-je renoncer à la haine de soi, puis-je reconnaître mon besoin d’accueillir la révélation de l’amour du Père céleste ? Puis-je recevoir l’esprit d’adoption et le sentiment d’exister qui m’ont tant fait défaut ? Comment cet amour peut-il me rejoindre dans mes carences affectives et mes besoins profonds ? Quelles sont mes résistances ou mes fausses croyances qui font obstacle ? • Quelles étapes suis-je prêt à vivre et mettre en œuvre pour reprendre contact avec mon enfant intérieur blessé ? Pour m’extraire de la honte en l’extériorisant ? Pour renoncer à la haine de soi et entrer dans une saine acceptation de soi, devenir un être entier, complet (cf. 7ème Etape) ? • La 5ème Etape sur le pardon est incontournable, car notre cœur a besoin de pardonner pour être libre envers le ou les agresseurs. Est-ce que je suis prêt à pardonner à mon père, à ma mère pour… ?

Questions personnelles Chapitre 10

• Quels étaient/sont les sentiments interdits et les sentiments autorisés dans ma famille (d’origine et actuelle), ma culture, mon église ? Avec quel degré d’intensité, d’interdit ou de liberté ? • Quels étaient/sont les sentiments spécifiques à mon père, à ma mère ? • Comment ai-je appris à ressentir les émotions dans mon enfance ? • Suis-je connecté avec mes émotions, mon cœur ? Quelles sont les émotions que je me donne le droit de ressentir ? Celles que je m’autorise à exprimer, d’une part seul et d’autre part devant les autres ? • A l’aide de la liste ci-dessous, repérer mes gammes de sentiments, en particulier celles qui sont attachées à mon être profond et traversent donc la vie avec moi : - Peur, inquiétude, anxiété, angoisse ; - Colère, rage, amertume, hostilité, haine ; - Culpabilité, honte, confusion ; - Rejet, sentiment d’échec, d’infériorité, d’insécurité ; - Envie, jalousie, comparaison, convoitise ; 47

...suite Un chemin de libération .. Se réconcilier avec son héritage familial, culturel et spirituel

- Tristesse, découragement, dépression, désespoir, désir de mort ; - Humeur changeante ou sautes d’humeur, hypersensibilité ou sensibilité à fleur de peau, émotivité, susceptibilité ; - Joie, paix, sentiment de bien-être, d’être en sécurité, d’être aimé pour ce que je suis ; - Compassion, affection, intérêt pour les autres. • Quelles sont mes réactions les plus courantes face à mes émotions : fuite, déni, refoulement, envahissement, projection, déplacement… ? • Quels sont mes interdits émotionnels ? Ces interdits m’empêchent-ils d’exprimer ma colère ? • Quelles croyances personnelles ai-je identifiées au sujet de la colère ? Qu’en est-il des croyances familiales, culturelles, religieuses concernant la colère ? • Quelles ont-été mes expériences de colère au cours de mon enfance ? En ai-je été blessé ? Quel impact ont-t-elles eu et ont-elles encore sur ma vie ? • Quelles sont les causes les plus fréquentes de mes colères (frustrations, blessures…) ? Est-ce qu’une part de mes colères a une dimension transgénérationnelle ou culturelle ? • Quelles ont-été les expériences récentes où j’ai été dévalorisé, où l’on m’a manqué de respect, où j’ai été victime de mépris, de rejet… ? Quelles émotions ai-je ressenties ? • Suis-je en colère contre Dieu ? Quels sont les indices qui me le font penser ? • Quels sont les types de personnes qui ont l’art de me mettre en colère ? Me renvoient-ils des aspects de moi-même que j’ai du mal à accepter ? Lesquels ? • Que puis-je mettre en place pour entrer dans une saine gestion de ma colère et de mes émotions ? • Exercice pratique pour apprendre à mettre une saine distance par rapport à mes colères : prendre une situation où je me suis mis en colère et appliquer le rapport de colère présenté au point 7 ci-dessus. • Lâcher notre colère après avoir décodé son langage. Transférer sur Jésus à la croix notre ressentiment, notre amertume, notre haine, et pardonner à ceux qui nous ont offensé (5ème Etape sur le pardon).

48

Remplace la page 41 Les dynamiques individuelles et familiales .. Chapitre 2

Chapitre 2 ...

Les dynamiques individuelles et familiales En partant du singulier, l’être humain avec son fonctionnement, nous irons vers le duo, les modèles de couple, et enfin vers le pluriel, les dynamiques de la famille saine et de la famille dysfonctionnelle.

I. Fonctionnement psychologique de la personne 1. Une représentation de l’être humain Chacun a son propre modèle de représentation de la personne. Ces modèles ont tous leurs limites. Le modèle ci-dessous est adapté de l’approche du conseil chrétien1. L’homme, créé à l’image de Dieu (Genèse 1:26-27), est un être tripartite (1 Thessaloniciens 5:23 ; Hébreux 4:12 ; 2 Corinthiens 4:16 ; 5:1-5).

Le schéma des sphères de fonctionnement de la personne

DIEU 1 relation et communion avec Dieu 2 sensibilité et discernement spirituels

1

3 motivation, sens de la vie

Esprit

4 conscience morale

pneuma

5 inspiration

2 Pensées

Crée à l'image de Dieu Genèse 1:27

Dieu nous a créés esprit, âme et corps

Âme psyche

3 Décisions

4

1 Thessaloniciens 5:23

Sentiments

ÊTRE SPIRITUEL

ÊTRE RATIONEL

ÊTRE VOLITIF

ÊTRE ÉMOTIONEL

1 ouïe 2 vue

5

3 goût

Corps

4 odorat

ÊTRE PHYSIQUE

soma

5 toucher

1.  John et Beryl Van den Hogen ont traduit en français et enseigné le cours du Conseil Chrétien développé en Angleterre.

49

...suite Un chemin de libération .. Se réconcilier avec son héritage familial, culturel et spirituel

• l’esprit2, en hébreu « rouah », souffle, haleine, respiration, vent, principe de vie, et en grec « pneuma », souffle, vent (Jean 4:24); c’est l’être profond parfois appelé «  cœur profond  ». L’esprit de l’homme lui permet de collaborer avec l’Esprit de Dieu et d’être en communion avec lui (Romains 1:8-9 ; 9:1) ; • l’âme, en hébreu « nefech », souffle, haleine, vie, principe de vie, âme, et en grec « psuchê », qui a donné psychisme, en latin « anima » ; c’est le siège des sentiments, de l’affection, de la pensée ; il peut être aussi traduit par « cœur ». L’homme n’a pas une âme, il est une âme vivante ; • le corps, en hébreux « gouf » (corps), en grec « soma » (corps, par opposition à l’âme) qui est différent de la chair, en hébreu « basar » (chair, viande) et en grec « sarx » (chair de l’homme et des animaux, viande) qui est dans les épîtres de Paul le principe du péché agissant en nous, lorsque nous ne sommes pas conduits par l’Esprit de Dieu (Galates 5:17-21).

2. Les besoins fondamentaux 2a. La hiérarchie des besoins humains Chaque être humain est créé par Dieu avec des besoins profonds et légitimes. Il est important pour chacun de les reconnaître sans en avoir honte et d’en prendre soin de la juste façon. Dans le projet de Dieu, la famille est le premier lieu de réponse à ces besoins. Elle est la pierre angulaire pour la construction de l’être humain et de la société. Notre équilibre repose sur le fait que nos besoins fondamentaux (nourriture, sécurité, amour, reconnaissance des autres…) doivent être en majorité satisfaits, en particulier les besoins physiologiques vitaux qui sont incontournables. Pour l’être humain, le défi à relever est de trouver la manière la plus appropriée d’en prendre soin. Plusieurs catégorisations de besoins ont été répertoriées. La plus connue est la hiérarchie des besoins humains proposée par le psychologue Abraham Maslow, présentée sous la forme d’une pyramide (schéma page suivante). Ce modèle facilite la compréhension, même s’il implique que les besoins inférieurs (autoconservation) soient satisfaits avant d’atteindre les besoins supérieurs, ce qui n’est pas toujours le cas. William Kirwan, dans son livre «  Les fondements bibliques de la relation d’aide  »3, développe les besoins fondamentaux avec cette perspective chrétienne. • Le besoin d’amour, d’appartenance (niveau 3 de la pyramide) est celui de l’amour inconditionnel. Il implique d’être aimé pour ce que l’on est, d’être écouté, compris, reconnu, considéré, accepté, établi dans son sentiment d’exister, dans son identité, dans son sentiment d’appartenance (famille, groupe, culture). Le contact physique, le toucher, l’affection démontrée, permettent à l’enfant d’acquérir le sentiment d’exister et d’appartenir. En grandissant, il se sentira bien en lui-même, à l’aise, en sécurité, avec la capacité d’être heureux et de s’aimer sainement. Ce besoin d’être accepté pour ce que nous sommes est très fort en chacun de nous. Lorsqu’il n’est pas satisfait, l’être profond souffre, crie, se sent rejeté, abandonné, dans l’angoisse, en insécurité… Il tentera tout pour retrouver son identité, son sentiment d’appartenance (identités familiale, nationale, politique, religieuse). Dieu le Père comble ce besoin au moyen de l’esprit d’adoption qui nous donne le privilège d’être appelé enfant de Dieu et de devenir son fils ou sa fille (Jean 1:12-13  ; Romains 8:15-16). Dieu seul nous aime d’un amour absolu4 et éternel, sans aucune condition à remplir pour être accueilli (Jérémie 31:3 ; Jean 6:37 ; 10:27-29 ; Romains 8:31-39 ; 1 Jean 4:19). Dieu le Père, nous donne notre identité, notre sentiment d’exister et la sécurité. • Le besoin d’estime de soi (au niveau 4 de la pyramide) et de reconnaissance touche à ce que l’on est et à ce que l’on fait. Ce besoin est lié à l’estime des autres, la reconnaissance de notre valeur et une saine estime de soi . Il permet de développer une plus grande autonomie. Lorsque ce besoin n’est pas satisfait, la personne lutte le plus souvent avec l’introspection, l’auto-condamnation, la comparaison, l’infériorité, la crainte, le manque de confiance personnelle, le mépris de soi ou la haine envers sa propre personne, la honte. La réponse de Dieu à ce besoin de valeur propre se trouve en Jésus mourant sur la croix.

2.  Chapitre 1, II, 7c : Notre esprit est la « tête de pont » de Dieu dans notre personne. C’est la partie de notre être qui a soif de Dieu et qui est en relation avec lui. L’esprit de l’homme est régénéré lors de la nouvelle naissance (Jean 3) en accueillant la présence de Dieu, en recevant la vie éternelle, en étant en communion avec le Créateur. C’est grâce à lui que nous arrivons à prier. Il peut percevoir la voix de Dieu et reconnaître sa volonté. Mal orienté, notre esprit s’ouvre à des influences spirituelles ténébreuses et peut ainsi s’en trouver lié. 3.  Kirwan William, Les fondements bibliques de la relation d’aide, Alliance Sator, 1998 4.  La 3ème Etape du chemin de libération développe les divers aspects de l’amour inconditionnel du Père céleste.

50

...suite Les dynamiques individuelles et familiales .. Chapitre 2

INS

SPI RIT UE LS

La hiérarchie des besoins humains inspirée de la pyramide d’Abraham Maslow



RAISON D’ÊTRE, RÉALISATION DE SOI

BE

SO

S’accomplir, donner un sens à sa vie, développer : connaissances, capacités, valeurs, maîtrise de soi, puissance, créativité, don de soi, résolution de conflits, bienveillance, capacité d’être vrai, amour et intimité avec Dieu et les autres

BES

OIN SS

OM

ATI

QU ES

BES

OIN

SP

SYC

HO

LO

GIQ

UE

S



BESOIN D’ESTIME DE SOI Être reconnu pour ce que l’on est et dans ce qu’on fait, être important et estimé des autres, avoir de la valeur, une saine estime de soi, un statut, développer l’autonomie



BESOIN D’AMOUR, D’APPARTENANCE Être aimé pour ce que l’on est (amour inconditionnel), écouté, compris, reconnu, considéré, accepté, établi dans son sentiment d’exister, dans son identité, dans son sentiment d’appartenance (famille, groupe, culture)



BESOIN DE SÉCURITÉ Sécurité matérielle : logement, emploi, ressources, Sécurité physique : santé, protection contre la violence, Sécurité affective : stabilité familiale, pouvoir faire confiance, (sur une durée suffisante)



BESOINS PHYSIOLOGIQUES Survie, maintien de la vie physique (besoins impérieux) : respirer, boire, manger, faire ses besoins, dormir, se reposer, se réchauffer 51

...suite Un chemin de libération .. Se réconcilier avec son héritage familial, culturel et spirituel

Cette mort par amour révèle le prix que nous avons à ses yeux, de quelle valeur inestimable Dieu nous considère (Esaïe 43:4 ; Galates 2:20). Porteur de l’image de Dieu, nous sommes une créature merveilleuse comme le déclare le psaume 139:14. C’est au prix de la vie de Jésus-Christ que Dieu nous estime. Nous pouvons alors, au travers de sa grâce, nous regarder différemment. • La raison d’être ou réalisation de soi (au niveau 5 de la pyramide) est la capacité de s’accomplir, de donner un sens à sa vie, d’être utile pour Dieu et pour le prochain. Elle permet de développer ses connaissances, ses capacités, d’avoir ses propres valeurs. Il en découle une saine puissance, fruit de l’autorité et de la maîtrise de soi. Cet accomplissement ne peut se réaliser sans créativité, don de soi, bienveillance et amour. Lorsque nous savons pourquoi nous sommes sur terre (Esaïe 6:8 ; Marc 16:15 ; Matthieu 28:18-19), il est beaucoup plus facile de connaître et développer ses capacités et ses dons5. Nous nous accomplissons dans le « faire » à partir de l’« être » (qui a été établi) et de saines motivations. Si ce besoin n’est pas satisfait, l’individu se sent impuissant, incapable, insignifiant. La peur de l’échec va le dominer entraînant la fuite vers la solitude, la dépression ou la violence. Avant la chute, Adam et Eve vivaient pleinement leur accomplissement dans la gestion du jardin d’Eden sur lequel Dieu leur avait donné autorité. Avec la puissance du Saint-Esprit (Actes 1:8) et dans l’obéissance à sa direction, nous entrons avec assurance dans les œuvres préparées d’avance pour que nous les pratiquions (Ephésiens 2:10).

2b. La frustration liée aux besoins non satisfaits • La motivation est la volonté pressante de satisfaire concrètement ces besoins fondamentaux et de trouver un sens à sa vie. Il est important de différencier nos besoins de nos attentes et de nos désirs. • Le besoin est une nécessité non négociable, vitale, impérieuse, une aspiration naturelle à vivre et au bien-être. Les besoins sont communs à tous les êtres humains, quelle que soit leur culture. L’être humain les ressent consciemment et entreprend des démarches actives pour les satisfaire. La personne qui a appris à bien les gérer connaît l’équilibre dans ses relations. Les besoins fondamentaux satisfaits procurent du plaisir, et ceux qui ne sont pas satisfaits engendrent de la frustration. • L’attente consiste à espérer que quelqu’un ou quelque chose satisfasse nos besoins. Les attentes sont de l’ordre de l’éducation et de la culture. Par exemple, tout individu a un besoin vital de manger, mais selon sa culture, il va attendre ou désirer tel aliment ou tel autre. Les attentes sont en grande partie négociables, modulables parce qu’elles ne touchent pas à la structure profonde de la personne. • Le désir se distingue du besoin. Il est l’expression de l’énergie psychique vitale (libido) qui s’investit dans tous les domaines de la vie (pas seulement la sexualité). Le désir est la recherche d’un objet que l’on imagine ou que l’on sait être source de satisfaction. Le désir naît ou émerge de la frustration créée par un obstacle, réel ou psychologique, entre la pulsion et l’objet choisi pour la satisfaire. Il s’accompagne d’un sentiment de manque (manque de l’objet du désir et de la source de plaisir espéré). La quête du désir ne vise pas à aboutir à une satisfaction corporelle, à la réalisation de ce désir (contrairement au besoin), mais à maintenir le psychisme vivant, en éveil, mobilisé, en tension, quel que soit le domaine où il s’investit. Il protège ainsi le psychisme de l’effondrement, de la dépression, dans lesquels l’élan vital est bloqué. • La frustration est une tension intérieure. Si une explication est donnée à cette frustration, il peut y avoir acceptation. Sans explication, cette tension conduit à un conflit psychique qui s’exprime : - soit de manière intériorisée (anxiété, déprime, dépréciation de soi, culpabilité…), - soit de manière extériorisée (colère, agressivité, violence...). La gestion de ce conflit psychique (schéma page ci-contre) se fera : - par des mécanismes de défense (refoulement, déni, détachement défensif), mis en place pour tenter de résoudre le conflit ; - et/ou par des compensations par la substitution (par exemple, la sublimation du désir en le réorientant vers autre chose) ; - et/ou la fuite vers des dépendances. Lorsqu’un individu lutte avec une ou des dépendances, il révèle ainsi que ses besoins de base ne sont pas satisfaits. Mais, en compensant ainsi il se trompe lui-même car ses besoins fondamentaux ne peuvent être comblés ou même satisfaits par sa ou ses dépendances. 5.  La 10ème Etape du chemin de libération explique comment s’approprier et développer son appel et ses dons.

52

A insérer entre les pages 50 et 51 Les dynamiques individuelles et familiales .. Chapitre 2

5. Les étapes de croissance et de développement vers l’autonomie Vincent Lenhardt, dans son livre « Les responsables porteurs de sens »17, présente le processus de développement vers l’autonomie, qui s’applique en premier lieu aux personnes, mais aussi aux groupes, aux entreprises, aux églises, aux cultures. En fonction du stade auquel nous sommes parvenus, nous activons différents états du Moi (Parent, Adulte, Enfant). Chaque étape est carctérisée par des besoins spécifiques, par des aspects positifs et des aspects négatifs. En fonction des différentes relations dans lesquelles nous sommes engagé, nous fonctionnons pour certains domaines dans la dépendance et pour d’autres dans l’autonomie.

DÉ "p PEN

P

P

P

P

A

A

A

A

A

E

E

E

E

E

+

-

+

+

CO

NT

- D ri RE"hé

P

P

P

P

P

P

A

A

A

A

A

A

E

E

E

E

E

E

-

-

-

+

E

É

ss P E on N " DA

E

P

is N D so A n" N C

ai lla

s

E NC DA ENon"

Le schéma ci-dessous présente les étapes de croissance vers l’autonomie. Dans chaque quart, on trouve  : • à gauche : le PAE (Parent, Adulte, Enfant) de la figure parentale / d’autorité ou de l’autre, • à droite : le PAE de la personne en croissance, • à l’extrême droite : le développement successif du Moi (inexistant, puis en opposition, puis en séparation, puis constitué et en communion), • entre : les liens entre les Etats du Moi de la personne et ceux de l’autre en fonction des étapes de croissance, • les + (positif) et – (négatif) indiquent comment la personne en croissance se positionne et positionne l’autre. INT ER D CE "u ÉP N " ni A n D sso s

NC

E

I

ÉPpol D N "

5a. Dépendance (degré 0 de l’autonomie) La symbiose est la forme que prend une relation entre deux personnes qui fonctionnent comme si elles ne faisaient qu’une : l’une fournissant le Parent et l’Adulte, l’autre l’Enfant, et chacune n’utilisant pas ses autres Etats du Moi. Dans la dépendance, le Moi n’est pas distinct de celui du Moi de l’autre. Cette étape de prise en charge est normale et saine dans le développement d’un enfant, d’un couple, d’une situation d’apprentissage, de la mise en place d’un groupe. Elle devient pathologique lorsqu’elle perdure. La personne se trouve alors dans une position d’enfant adapté soumis, de « béni oui-oui », de « paillasson », de victime. 5b. Contre-dépendance (degré 1) La personne vit un processus de séparation, de différenciation. Elle lutte à la fois contre l’autre et contre la réalité pour trouver son identité. Son propre Adulte et son propre Parent n’étant que partiellement constitués, elle a besoin de se démarquer de l’Adulte et du Parent dont elle est dépendante et/ou qui la forment (figures parentales ou d’autorité). Elle a donc besoin de dire non et de s’opposer pour savoir ce 17.  Adapté de Lenhardt Vincent, Les responsables porteurs de sens, INSEP Consulting, 2002, chapitre 3, p 89 et suivantes

61

...suite Un chemin de libération .. Se réconcilier avec son héritage familial, culturel et spirituel

qu’elle veut, ce qu’elle est, et à commencer à faire l’expérience de la réalité. Elle est dans une position d’Enfant rebelle qui apprend à réagir et à s’affirmer. Mais elle peut s’enfermer, comme le ferait un adolescent révolté, dans la position du « hérisson » ou de la victime rebelle, avec une tendance à l’accusation et à rendre l’autre responsable de sa propre passivité.

5c. Indépendance (degré 2) C’est la sortie de la symbiose et l’étape de séparation. Le Moi se constitue ; la personne se construit un Parent et un Adulte par elle-même, en faisant l’épreuve du réel et en fonctionnant dans l’indépendance. La personne se sent compétente et se prend en charge. Dans cette phase narcissique, dite de « polisson », le risque est de se centrer sur soi, dans l’individualisme, en croyant être le centre du monde et en ayant sa propre loi.

5d. Interdépendance (degré 3) La personne est devenue une personne complète avec ses trois Etats du Moi. Elle a intériorisé une partie du PAE de ses figures parentales ou d’autorité (par l’introjection). Elle sait dire non de façon appropriée et mettre des limites. Elle gagne la richesse de l’« unisson », de la communion avec les autres, dans une position d’interdépendance et de vis-à-vis. 5e. Autonomie ou maturité (degré 4) L’autonomie n’est pas un état acquis une fois pour toute mais une position en devenir. On a tendance à confondre autonomie et indépendance. La personne autonome, mature, est capable d’être le subordonné de quelqu’un, aussi bien que d’être un vis-à-vis et en relation avec les collatéraux, ou d’être responsable de personnes qui n’ont pas encore son propre niveau de développement. Ce stade correspond à une autonomie dépendante qui consiste à vivre en référence à soi (sa propre loi) tout en intégrant les autres (la loi de l’extérieur). Dans cette étape, la personne est libre d’être dépendante de Dieu et d’accueillir sa loi d’amour en se soumettant, sans contraintes, à ses lois et à sa volonté. Elle est libre de l’aimer en retour. SENS

A

5ème degré

ONOMIE UT

Deuil

D

Gagner les richesses de la communion, du groupe +

Gagner la permission de dire non et de s’affirmer

Renoncer à vivre à son rythme -

CO N T R E-D

1er degré

É

PE

Perdre la possibilité de rejeter la faute entièrement sur les autres

NDANC

-

E Deuil

62

3ème degré

Perdre le confort

- d’une prise en charge +

Perdre le confort d'une relation seulement en vis-à-vis

TERDÉP IN

Gagner un moi plus clair, plus fort, plus responsable +

2ème degré

Deuil

ANCE

Deuil

Gagner la possibilité de gérer la relation avec l’autre quelque soit son niveau d’autonomie

-

ND

ENDAN ÉP

degré 0

+

DANCE EN

4 degré ème

CE

+ Gagner une liberté et une autonomie plus grandes, donner du sens à sa situation, un sens profond à sa vie (objectifs, valeurs, motivations)

IN DÉP

E

...suite Les dynamiques individuelles et familiales .. Chapitre 2

5f. L’accès au sens (degré 5) Le degré du sens transcende le processus de développement cyclique. Lorsque la personne peut donner du sens à sa situation, un sens profond à sa vie (objectifs, valeurs, motivations) quelque soit le stade de son développement, cela lui procure une liberté et une autonomie plus grandes. Pour les chrétiens, le sens de toute chose se trouve dans leur relation à Dieu (cf. 10ème Etape du chemin de libération). Donner du sens permet de dépasser la frustration liée aux pertes et aux deuils à faire et de compenser la peur de l’inconnu. Le processus vers l’autonomie comporte des ruptures et des étapes incontournables, successives, dont on ne peut faire l’économie, ainsi que des ruptures. Le passage d’une étape à l’autre suppose des transformations qui nécessitent de passer par des deuils, une véritable « mort » en vue d’une « résurrection » (cf. chapitre 8 sur le deuil). Chaque passage d’un degré d’autonomie à l’autre comporte des pertes (ou bénéfices secondaires à lâcher) pour gagner ce qui est propre à la nouvelle étape comme nous le découvrons dans le schéma précédent.

II. Evolution des modèles du couple et de la famille La Bible couvre plusieurs siècles d’histoire et, bien évidemment, chaque époque est différente, tant au plan historique que culturel. C’est pourquoi les Ecritures nous présentent des hommes et des femmes vivant selon des modèles familiaux fort différents. Il n’existe donc pas à proprement parler de « modèle biblique de la famille ». Néanmoins, nous trouvons, sous la plume des différents auteurs bibliques, de nombreux repères et des principes généraux. Le modèle hébraïque de la famille, comme celui de toutes les cultures orientales, inclut les notions de famille élargie, de respect, d’affection entre générations, de patriarcat... Par contre, dans le modèle occidental de la famille nucléaire, la cellule familiale n’est représentée que par le père, la mère et les enfants : c’est l’individualisme qui prime. Les relations sont distendues, les ruptures familiales de plus en plus fréquentes, plongeant les individus dans l’isolement et la solitude. Les concepts des fonctions de la famille changent en même temps que la société. La famille, matrice du développement psychosocial de ses membres, doit s’adapter à la société. Avec les changements de la société, la famille est attaquée dans ses fondements. Les lois sont modifiées, soit pour soutenir la continuité de la famille, soit pour saper sa structure. Certains aspects de l’évolution de la famille sont positifs. Par exemple : « Il y a quatre cents ans, la famille n’était pas considérée comme une unité consacrée à l’éducation des enfants, et ce n’est que bien plus tard qu’on reconnut les enfants comme des personnes à part entière »18. Il en est de même pour l’évolution du statut de la femme. Dans notre société occidentale, les femmes ne sont plus obligées de vivre sous la tutelle d’un homme (père, mari, frère) et possèdent leur propre identité et existence. Les études et le travail leurs permettent de s’émanciper tout autant que le mariage. Cette évolution de la famille présente certains effets négatifs, particulièrement au niveau relationnel, avec la rupture des liens et des attachements dans le tissu social. Actuellement, le nombre de personnes seules - jeunes, divorcé(e)s, veufs(ves), célibataires, personnes âgées - et de familles monoparentales ne cesse de croître en France. En 1999, une personne sur huit vit seule. L’augmentation du nombre des séparations, des divorces et des remariages implique une structure de famille dite « recomposée », « patchwork », de plus en plus fréquente (1,2 million d’enfants en 2009 selon l’Inserm). Ces enfants perdent leurs repères et vivent des catastrophes intérieures. Plus d’un tiers des jeunes de familles recomposées ont des problèmes avec l’alcool, en grande partie à cause de ruptures d’attachement, d’abandon et d’absence d’autorité. Dans leur ouvrage « Les nouveaux défis de la famille »19, Jack et Judith Balswick présentent trois modèles de couples : traditionnel, moderne et « biblique ». Ce ne sont que des « modèles », et chaque couple, même chrétien, vit en fait un mélange des trois à des degrés divers. 18.  Philippe Ariès, L’enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime, Le Seuil, 1975 19.  Jack et Judith Balswick, Les nouveaux défis de la famille, Empreinte, 2002, p 55

63

A insérer au chapitre 4 L’héritage culturel .. Chapitre 4

Ce travail de mémoire permettra au passé, enfin reconnu, de prendre sa place en tant que tel, laissant aux vivants une place ouverte à des possibilités créatives nouvelles, dans un présent séparé et cependant en liaison avec ce passé qui, pris en compte, n’aura plus besoin de se maintenir au présent. C’est alors que des chemins de guérison, c’est-à-dire d’intégration de la douleur liée à l’histoire passée, deviennent sous différentes formes, possibles ».

IV. Travailler sur notre héritage culturel 1. Connaître et comprendre notre histoire culturelle pour la dénouer Dans toute recherche culturelle, la première étape consiste à réapprendre l’histoire ou de mieux la comprendre dans le but de la dénouer et de se réconcilier avec elle. Nous sommes souvent limités à la transmission orale qui minimise, exagère ou transforme certains événements. On peut parler d’une forme de traumatisme pour les personnes qui ne connaissent pas l’histoire de leurs ancêtres et de leurs disparus. D’où la nécessité de restituer la vérité pour comprendre l’ampleur de la blessure culturelle et également pouvoir prendre ses responsabilités par rapport à son histoire. Les données de l’histoire sont d’ordre politique, géographique, culturel, linguistique et religieux. Les nœuds de l’histoire nous donneront les clefs de notre vécu actuel, de notre identité culturelle et de l’avenir de la nation.

2. Quels sont les aspects douloureux, négatifs mais aussi positifs de l’héritage de notre peuple ? Pour nous permettre d’avoir une vision plus large de notre identité culturelle et pour avancer dans la restauration de ce domaine de notre vie, nous pouvons nous poser les questions suivantes en rapport avec le ou les peuple(s) dont nous sommes issu (pour chaque origine séparément), les cultures ou sous-cultures auxquelles nous nous identifions.

2a. L’aspect douloureux de notre héritage culturel • Quelles sont les blessures et les souffrances, quel est le côté douloureux de l’héritage de notre peuple qui a fait de lui une victime ? • De quoi notre peuple a-il été privé, volé, pillé, en particulier lors de traumatismes tels que les guerres, génocides, dictatures, effondrements économiques et/ou politiques, esclavage, immigrations forcées ou de survie, problèmes sociaux d’une catégorie de la population, catastrophes naturelles, épidémies… ? • Est-ce que lors de conquêtes ou de dominations sur notre peuple, il lui a été imposé une nouvelle culture, une nouvelle langue, l’interdiction de parler ou étudier dans sa langue maternelle, l’obligation devoir changer de nom, de religion… ? • Quelles sont les conséquences actuelles de cet héritage douloureux, et comment en sommes-nous affecté personnellement, dans notre famille, notre église, notre ville, notre nation ? 2b. L’aspect négatif de notre héritage culturel • Quels sont les travers, les mauvais traits de caractère de notre peuple ? • Quels sont les péchés et les iniquités qui représentent le côté négatif de l’héritage de notre peuple, celui dont nous avons besoin d’être purifié et libéré ? Quel est le sang qui tache encore ses mains, à cause de ce qu’il a fait subir à certaines catégories de sa population ou à d’autres peuples ? • Quels sont les dieux que notre nation a servis ou sert encore ? Comment Satan a-t-il détourné et perverti les desseins de Dieu pour notre peuple ? 2c. Les croyances héritées • Quelles sont les croyances dont nous avons hérité, que nous avons adoptées, suite à notre histoire personnelle et familiale, concernant Dieu, nous-même, la vie, la position de l’homme et de la femme… ? Et celles qui touchent à la religion et à la culture des peuples dont nous sommes issu ? 135

...suite Un chemin de libération .. Se réconcilier avec son héritage familial, culturel et spirituel

• Quels ont été les religions de notre peuple, les conflits religieux, les mauvaises alliances spirituelles ? Dans quelles circonstances l’Evangile a-t-il été introduit dans notre culture, ou rejeté par elle ?

2d. L’aspect positif de notre héritage culturel • Quels sont les qualités, dons, talents, spécificités constructives que nous observons dans le ou les peuple(s) dont nous sommes issu ? • Quels sont l’identité, la personnalité propre et le côté positif de notre peuple ? • Quelle est l’expression du caractère de Dieu que notre nation reflète ? • Quels sont l’appel de Dieu pour notre peuple, sa destinée et le don spécifique qu’il lui a accordé pour bénir les autres nations ? • Quel est son héritage spirituel positif ? Qu’est-ce que Dieu a semé spirituellement dans notre pays, dans la vie de nos pères, et qu’il veut faire croître et multiplier dans les générations présentes et futures ?

3. Documentation disponible sur l’héritage culturel Des personnes de diverses origines ont travaillé sur leur culture. Nous aurions aimé avoir la place de publier dans cet ouvrage des textes concernant d’autres héritages écrits par des personnes qualifiées. A défaut d’avoir pu le faire, voici quelques pistes : Certains éléments sont déjà publiés : • Les Guides de prière pour la France d’Objectif France : www.objectiffrance.fr ; • L’Appel des nations, Pieter Bos, Editions La lumière de la Vie, Vence 2006 ; • Réconciliation Europe et Afrique, Segun Johnson, Roger Mitchell, Samuel Rhein, Chris Seaton et Michael Schiffmann, Editions La Lumière de la Vie, ainsi que le Bulletin de Formation Prophétique Le Jour se lève : www.lalumieredelavie.com ; • L’éternité dans leur cœur, Don Richardson, Jeunesse en Mission ; • Flash sur le monde francophone, Edition missionnaire francophone, Johnston Patrick, Mandryk Jason et Bonnae Pascal, 2001 ; • Francement, Un jour nouveau sur le pays, Philippe Joret ; • Huguenots, saisissez votre héritage, Elvire Dieny ; [email protected] • Divers livres sont cités en bibliographie et disponibles dans les librairies chrétiennes. Consulter : pour les huguenots : www.lacause.org,  pour les Juifs : www.emeth-editions.com, pour l’histoire de l’Eglise : www.xl6.com ,  www.clcfrance.com,  www.editions-empreinte.com..., et toutes les librairies et éditions catholiques : www.laprocure.com,  www.librairie-saintpaul.fr, www.paroleetsilence.com… D’autres documents sont disponibles sur le net : • L’identité et l’héritage de la nation française : www.objectiffrance.fr,  rubrique ressources : http://objectiffrance.fr/spip.php?article177,  [email protected] • L’histoire et les racines des huguenots, Elvire Dieny, France Huckendubler, Danièle Bastide, Nadine Roure : www.nesher.fr,  [email protected] • Les racines juives, Fabienne Pons, Nesher : www.nesher.fr ; L’olivier de la réconciliation… • D’autres pays d’Europe, d’Afrique du Nord et d’Afrique noire, des Antilles et des DOM‑TOM avec la question de la colonisation et de l’esclavage (Rahila Yobonyoum, Didier Mathieu)… que nous tenons à la disposition de nos lecteurs qui le demandent : www.compassion-net.com,  [email protected] Pour la partie historique, les recherches sur Internet permettent de trouver rapidement les informations. • Par exemple, l’encyclopédie Wikipedia donne un résumé de l’histoire de chaque nation : http://fr.wikipedia.org/wiki/ + le nom du pays ou de la région • Pour les régions de France : www.france-pittoresque.com/histoire-departements, http://diploweb.com/ Des séminaires et formation sont organisés sur le sujet par diverses associations sensibilisées à cette question des héritages culturels et de leur impact sur nos vies : www.compassion-net.com, www.nesher.fr,  [email protected],  www.jeunesse-en-mission.ch,  www.jem-france.com, www.psychretien.com,  http://www.relation-aide.com/seminaire3.php... Toutes ces données sont partielles et susceptibles de modifications.

136

A insérer entre les pages 157 et 158 Un chemin de libération .. Se réconcilier avec son héritage familial, culturel et spirituel

2d. Echelles de stress Ci-dessous deux tableaux représentant les échelles de sévérité des facteurs de stress psychosociaux pour les adultes ainsi que pour les enfants et les adolescents (extraits de la classification du DSM III-R). ECHELLE DE SÉVÉRITÉ DES FACTEURS DE STRESS PSYCHOSOCIAUX : ADULTES Niveaux de sévérité

Exemples de facteurs de stress Evénements aigus

Circonstances durables

Léger

Rupture sentimentale, début ou fin de la scolarité, départ d’un enfant du foyer

Conflits familiaux, insatisfaction professionnelle, habitat dans un environnement de grande délinquance

Moyen

Mariage, séparation, perte d’emploi, retraite, fausse couche

Conflit conjugal, parent célibataire problèmes financiers importants, difficultés avec un supérieur

Sévère

Divorce, naissance d’un premier enfant

Chômage, pauvreté

Extrême

Mort du conjoint, diagnostic d’une maladie physique grave, victime d’un viol

Maladie chronique grave personnelle ou chez un enfant, traumatismes sexuels ou physiques répétés

Catastrophique

Mort d’un enfant, suicide du conjoint, catastrophe naturelle

Situation d’otage, expérience de camp de concentration

ECHELLE DE SÉVÉRITÉ DES FACTEURS DE STRESS PSYCHOSOCIAUX : ENFANTS ET ADOLESCENTS Niveaux de sévérité

Exemples de facteurs de stress Evénements aigus

Circonstances durables

Léger

Rupture sentimentale, changement d’école

Vie dans un quartier surpeuplé, conflits familiaux

Moyen

Renvoi de l’école, naissance d’un frère ou d’une sœur

Maladie chronique invalidante d’un parent, mésentente conjugale chronique

Sévère

Divorce des parents, grossesse non désirée, arrestation

Parents durs ou rejetants, maladie chronique engageant le pronostic vital chez un parent, placements nourriciers multiples

Extrême

Traumatisme sexuel ou physique, mort d’un parent

Traumatisme sexuels ou physiques répétés

Catastrophique

Décès des deux parents

Maladie chronique engageant le pronostic vital

RÉSULTATS

Test de Holmes-Rahé Le tableau de la page ci-contre (test de Holmès-Rahé) permet de calculer le risque de maladies en fonction des facteurs de stress subis. Notez quels événements de cette liste ont eu lieu dans votre vie au cours de ces deux dernières années. Additionner le nombre de points. • Moins de 150 points : pas de problèmes significatifs. • De 150 à 199 points : il y a 33 % de risque d’avoir au cours des deux années qui vont suivrent des maladies (maux de tête, diabète, hypertension, fatigues, douleurs au dos, ulcère, maladie infectieuse, etc.) ; c’est une crise courante de la vie. • De 200 à 299 points : il y a 50 % de risque d’avoir au cours des deux années qui vont suivrent des maladies ; c’est une crise de vie modérée. • Plus de 300 points : il y a 80 % de risque d’avoir au cours des deux années qui vont suivrent des maladies ; c’est une crise majeure de la vie.

170

...suite Les traumatismes familiaux et collectifs .. Chapitre 7

Mort du conjoint

100

Divorce

73

Séparation du couple

65

Sortie de prison

63

Décès d’un proche

63

Accident ou maladie

53

Mariage

53

Progression/récession travail

47

Reprise de la vie commune

45

Retraite

45

Maladie d’un proche

44

Grossesse

40

Problèmes sexuels

39

Nouvel enfant

39

Changement professionnel

39

Changement situation financière

38

Décès d’un ami

37

Changement d’emploi

36

Disputes dans le couple

35

Gros emprunts ou hypothèques

31

Nouvelles responsabilités professionnelles

29

Départ des enfants

29

Tension avec la belle-famille

29

Réussite personnelle

28

Changement dans vie professionnelle d’un des conjoints

26

Début ou fin de l’année scolaire

26

Changement des conditions de vie

25

Changement d’habitude de vie

24

Problème avec un supérieur hiérarchique

23

Changement des conditions de travail

20

Nouveau lieu d’habitation

20

Changement d’établissement scolaire

20

Changement d’activité sociale

18

Modification des rythmes de sommeil

16

Modification des habitudes alimentaires

15

Vacances

13

Noël ou réveillon seul

12

Infraction mineure à la loi

11 TOTAL 171

A insérer à la fin du chapitre 9 Un chemin de libération .. Se réconcilier avec son héritage familial, culturel et spirituel

5. De la honte à la restauration : l’histoire de Méphibosheth Cette histoire se trouve en 2 Samuel au chapitre 9. Elle nous montre comment les traumatismes, le handicap, la honte, le rejet et les carences affectives touchent notre identité et notre vie. Dans la culture hébraïque, le nom et la personne sont un car le nom correspond à l’identité de la personne. Or, Mephibosheth37 pourrait se traduire par « issu de la bouche de la honte », « bosheth » signifiant honte. Avant même de vivre des événements tragiques, cet enfant porte sa destinée et le malheur de sa famille dans son nom. Il se trouve ainsi enfermé dans l’identité qui lui a été donnée au travers de son nom. Le malheur de sa famille retombe sur sa propre vie et sa propre histoire. Quelles sont les circonstances de vie de Mephibosheth ? Il est le fils de Jonathan et le petit-fils du roi Saül. Il habite dans une ville nommée Lodebar, située à l’Est du Jourdain, la frontière la plus éloignée de Jérusalem. Lodebar est un lieu de rien du tout, de nulle part, un lieu sans parole car il signifie stérilité, infertilité, sans parole, sans événement (davar : parole, chose). Symboliquement, on pourrait dire que c’est un endroit où les habitants n’apprennent pas à mettre des mots sur les choses. A l’âge de cinq ans, Mephibosheth vit un drame terrible, une très grande perte. Son père et ses deux oncles sont tués au combat par les Philistins (2 Samuel 4:4). Son grand-père, Saül, se donne la mort en se jetant sur son épée et son corps est mutilé et cloué sur la porte de la cité. Par la suite, les autres membres de la famille sont également massacrés. Affolée par cette nouvelle, la nourrice du petit garçon est si pressée de s’enfuir avec lui qu’elle le fait tomber. Ainsi, le dernier appui en qui le jeune Mephibosheth pouvait se fier l’a laissé tomber. Du fait de sa chute, l’enfant est blessé aux deux pieds, et reste boiteux, invalide, difforme. Incapable de se tenir debout, handicapé physique, il grandit avec un très fort sentiment de honte, de rejet et d’isolement. Il en acquiert une mauvaise estime de soi, voire même de la haine de soi, un sentiment d’inaptitude et d’infériorité, un état dépressif. La mort honteuse de son grand-père est passée sous silence et devient le secret de famille, la tragédie familiale dont on n’ose plus parler qu’en l’appelant « la nouvelle » (1 Samuel 31). En plus des circonstances politiques (David est devenu roi à la place de son père), l’infirmité exclut Mephibosheth de la royauté. Il perd son héritage légitime et grandit comme un homme brisé autant physiquement qu’affectivement. Il est le dernier survivant de la dynastie déchue de Saül, ce qui est loin d’améliorer sa situation : son existence-même constitue une menace potentielle pour le nouveau pouvoir en place, celui du roi David. La vie de Mephibosheth est donc suspendue au fil ténu du bon vouloir de David. Que lui réserve l’avenir ? Quel sens sa vie peut-elle encore avoir ? L’intervention divine va-t-elle réussir à sauver une existence aussi malmenée dès le départ ?38. L’histoire rebondit et ce chapitre s’ouvre sur un coup de théâtre39  : «  David dit  : Y a-t-il encore un survivant de la maison de Saül, pour que j’agisse envers lui avec fidélité, à cause de Jonathan  ?  » (2 Samuel 9:1, TOB). Des années plus tard, David veut témoigner sa bienveillance envers la descendance de son ami Jonathan à cause de leur alliance, de leur pacte d’amitié (1 Samuel 20:42). Il cherche un survivant, littéralement quelqu’un de trop, un surnuméraire, pour agir envers lui avec la fidélité et la grâce de Dieu, le « hesed » de Dieu. « Hesed » se traduit en grec par « eleos », compassion, et en latin par « miséricordia ». Il suppose l’amour, le don, la grâce. David, maintenant en position de force, est placé devant une promesse à accomplir : faire « hesed », sauver à son tour la vie du fils de celui qui a protégé la sienne. Tsiba, l’un des anciens domestiques du roi Saül, lui répond qu’il y a encore un fils de Jonathan dont il n’a rien à craindre à cause de son infirmité. Et, à cet infirme qui n’attend plus rien de la vie il va arriver quelque chose, un événement qui va renverser le cours de son histoire… Et de fait, il s’agit bien d’un bouleversement étonnant, prophétique, qui se produit dans sa vie : le roi David, à l’image du berger de la parabole des Evangiles, se met en quête de la brebis perdue, blessée et apeurée. Il envoie chercher Mephibosheth, le rejeté, l’exclu, l’exilé, le fils de la lignée déchue, pour le libérer de sa condition. 37.  Le Dictionnaire du Nouveau Testament, Editions Excelsis, p 300, dit que l’origine du nom Mephibosheth serait : Merib-Baal, qui pourrait signifier « Baal est avocat » ou Meri-baal, « héros de Baal » (1 Chroniques 8:34 ; 9:40), ou Memphibaal, « celui qui taille Baal en pièces » (Deutéronome 32:26), Baal étant une idole cananéenne. « Boshet » (Yeroubbésheth en 2 Samuel 11:21) qui signifie « honte, confusion » a remplacé Baal : « prophètes de la honte » au lieu de « prophètes de Baal ». Mephibosheth pourrait ainsi être traduit par « de la bouche de la honte » ou « de la bouche de la chose honteuse » (me-pi-bosheth, pi signifiant bouche). On pourrait aussi comprendre : « détruisant la honte, les idoles », « celui qui souffle sur la honte » (me-fi-bosheth, fi de la racine nafakh : souffler), et même « le Seigneur lutte contre Baal ». 38.  Extraits du livre : Ces crises qui nous font naître, Jonas, Mefibosheth, Elie et les filles de Tselofhad, Thérèse Glardon, Labor et Fifes, Petite bibliothèque de spiritualité, p 41-42 39.  Ibidem, extraits p 51-53

240

...suite La honte .. Chapitre 9

Mephibosheth est dans la crainte. Lui, le fils de la honte, arrivant de son nulle part (Lodebar) paraît dans toute sa vulnérabilité, tombe sur sa face et se prosterne. « David dit : Mephibosheth ! Et il répondit : Je suis ton serviteur. David lui déclare : N’aie aucune crainte. Je vais agir avec fidélité envers toi, à cause de ton père Jonathan. Je te restituerai toutes les terres de ton ancêtre Saül, et toi-même, tu prendras tous tes repas à ma table » 2 Samuel 9:6b-7, TOB. Comme dans les récits où Dieu se révèle et appelle la personne par son nom40, David appelle Mephibosheth par son nom et l’assure d’une relation personnelle. Il lui propose une alliance de grâce, avec la libération de sa condition d’exilé, d’exclu et la restitution de son héritage, de ses terres. Le verbe hébreu « Hashibothi », je restituerai, a des consonnes communes avec le nom Mephibosheth et signifie dans cette situation : « Je changerai ta condition antérieure, je te rétablirai dans la position qui est profondément la tienne, je te restituerai tous tes biens ». La réponse de Mephibosheth est éloquente : « Qui suis-je pour que tu regardes un chien crevé (mort) tel que moi ?» 2 Samuel 9:8, NBS. Par ces paroles, il exprime sa honte, son sentiment de rejet, un rejet de la race humaine et des vivants. Avec bienveillance, David l’accueille tel qu’il est, avec ses faiblesses, et lui offre un statut de fils. Il lui accorde la vie, alors que la coutume aurait voulu qu’il extermine, en tant que nouveau roi, les membres de la dynastie précédente. Il lui rend même l’héritage perdu, l’invite à sa table tous les jours de sa vie comme un des fils du roi. David nomme à son service Tsiba, ancien serviteur de Saül (2 Samuel 9 ; 21:7), ses fils et ses serviteurs. Le jeu de mots entre le nom Mephibosheth et le verbe « Hashibothi » laisse entrevoir un changement radical dans la vie de celui-ci : le passage décisif de l’opprobre à la dignité. Sous le rayon de l’amour divin, les données du nom, donc de l’identité, sont comme bouleversées et recomposées. Et aux deux extrémités du mot « Hashibothi », encadrant le miracle de transformation et l’apparition de cette toute nouvelle donne, apparaissent comme en lettres d’or les consonnes du nom divin Yah, abréviation de YHWH, hommage discret au véritable auteur de cette merveille  ! Pour couronner le tout arrive la promesse  : « Toi-même tu prendras tous tes repas à la table », grâce incroyable qui va faire de lui à tout jamais une personnalité intouchable de la cour du roi. Il s’agit bien d’une restauration dans tous les sens du terme. Au plan symbolique, l’affamé de tendresse, le laissé pour compte, peut enfin retrouver un père et grandir sereinement vers la maturité. L’exilé dont la vie était menacée quitte sa condition précaire et voit son avenir transformé : le texte insiste en reprenant quatre fois l’expression « prendre ses repas à la table du roi », dont trois ont la précision : « pour toujours »41. Cela nous fait penser à la parabole de l’évangile de Luc 14:21, où ce sont les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux qui ont part au festin. Le nom Mephibosheth devient un signe de sa libération car il peut se comprendre non plus comme « issu de la bouche de la honte » (me-pi-bosheth, pi signifiant bouche) mais comme « celui qui souffle sur la honte » (me-fi-bosheth, fi de la racine nafakh : souffler), qui la congédie, qui la détruit. Dans Esaïe, la description du Serviteur souffrant42, de l’homme de douleur habitué à la souffrance, fait écho au vécu de Mephibosheth et de certains d’entre nous. Jésus s’est fait honte à notre place pour nous rétablir dans notre dignité. Mephibosheth a été rendu boiteux comme si une fatalité aveugle s’était abattue sur lui et voulait sceller sa destinée à tout jamais. En hébreu, la racine du mot boiteux (« pisseah ») est identique à celle du verbe sauter, enjamber (« passah »), ce sont les lettres-mêmes du mot Pâque (« pessah »), qui signifie passage ! La blessure et le handicap de Mephibosheth sont devenus des lieux de passage de la grâce de Dieu. Cette grâce s’est glissée jusqu’à lui, elle a renversé sa situation. Par là-même ce récit anticipe le renversement ultime de la condition humaine : le choc, la chute, la mort sont engloutis par la Vie ! A la fin du texte (v13), Mephibosheth demeure avec son handicap physique, sa vulnérabilité. Mais un passage, une brèche, se sont ouverts au milieu de l’épreuve apparemment infranchissable, lui permettant de passer au travers. Il reçoit l’honneur à la place de la honte et une guérison intérieure profonde grâce à l’acceptation du roi. Au sein même de sa fragilité, qui demeure, il peut entrer dans l’apaisement, 40.  Exode 3:4 ; Genèse 22:1 ; 1 Samuel 3:10 ; Jean 20:16 41.  Ibidem, extraits des p 55-56 42.  Se référer à la 2ème Etape du Chemin de libération.

241

...suite Un chemin de libération .. Se réconcilier avec son héritage familial, culturel et spirituel

l’acceptation de soi, la joie. Son identité est restaurée et il trouve un sens à sa vie. Il aura une descendance, un fils nommé Mika, ce qui signifie « qui est semblable » à Dieu (v12 ; cf. Psaume 113:7-8)43. Jésus nous laisse avec nos faiblesses, nos handicaps… mais il les transfigure en les prenant sur lui et en faisant de la condition humaine la plus pauvre le signe-même de la nouvelle proximité de Dieu au monde44. Le « hesed » divin vient bouleverser les destins que nous croyons fixés et figés à tout jamais. Chaque jour, jusque dans l’éternité, il nous invite à partager son repas à la table du Roi des rois, en tant que fils et fille du Père céleste (Psaume 23:5-6).

Questions personnelles Chapitre 9

• Est-ce que j’arrive à faire la différence entre une saine culpabilité (objective) et une fausse culpabilité (subjective), lorsque je les éprouve ? • Quelles sont les situations de mon quotidien où j’éprouve une honte normale, saine, et celles où il s’agit d’une honte toxique, destructrice ? • Quels sont les indices qui me font penser que la honte se cache derrière ce que je vis ? • Quelle image ai-je de moi-même  ? Mon identité est-elle affectée par la honte  ? Au travers de quels regards ou de quelles paroles l’ai-je intériorisée ? • Quels sont les aspects de moi-même qui portent la honte et que je rejette : apparence physique, intelligence, capacités, émotions, besoins, comportements… ? • En reprenant le point IV de ce chapitre, quels ont été les facteurs générateurs de honte dans mon enfance, mon adolescence et à l’âge adulte ? L’éducation que j’ai reçu de mes parents était-elle basée sur la honte ou le respect ? • Puis-je me remémorer certaines situations qui ont engendré de la honte ? Qu’ai-je ressenti ? Est-ce un « Sois sans crainte carQui tu était ne seras pasdehonteuse ; mal subi dont je reconnais avoir été victime ? responsable la situation, et avait le pouvoir de la changer ?

Ne sois pas confuse, car tu ne seras pas déshonorée ;

• Est-ce que je lutte actuellement avec le cycle des dépendances et de la honte toxique  ? Lors de ces mais tu oublieras laà honte ta jeunesse situations honteuses, quelles adaptations la honte de ou mécanismes de défense inconscients ai-je mis en place (cf. point V) ? En quoi ont-ils été nécessaires pour ma survie ? En quoi sont-ils limitants et et tu ne teComment souviendras plus ces dudéfenses déhonneur enfermants aujourd’hui ? puis-je diminuer et mettrede en ton place veuvage » des protections plus adaptées à ma situation actuelle ? Esaïe 54:4 • La honte que j’éprouve est-elle justifiée, proportionnelle à ce que je connais de mon histoire personnelle ? Ou bien le poids de la honte dépasse-t-il mon cadre personnel ? Cette honte est-elle transgénérationnelle, liée à ma famille et à mes ancêtres ? Pour quelles raisons (secrets, traumatismes…) ? Est-ce une honte culturelle liée à l’histoire de mon peuple ? • Ai-je compris la nécessité de rompre le silence, le non-dit, de casser le secret ? Suis-je prêt à faire appel à un témoin, à trouver quelqu’un qui soit capable d’accueillir ce que j’exprime sans que je retourne la honte contre moi-même ? Puis-je nommer ma honte et partager les circonstances honteuses pour leur donner un sens et trouver une issue ? 43.  Ibidem, extraits des p 58-59 44.  Ibidem, extraits des p 59-60

242

A insérer à la page 280 Exprimer sa souffrance, recevoir la guérison des souvenirs .. 4ème Etape

ce domaine. Il nous faut réapprendre comme des petits enfants à avoir de justes protections (les petits enfants apprennent par mimétisme et imitent leurs parents). Dans cette période de convalescence et de guérison, nous pouvons également faire un travail sur les rôles de survie adoptés, repérer les déterminismes familiaux pour nous en extraire et nous en défaire. C’est alors que nous retrouvons le choix de nos rôles, de nos protections et de nos réactions. Avant ce travail sur soi et ce chemin de guérison, nous fonctionnions avec des schémas de survie et des défenses élevées. Maintenant, nous avons retrouvé la capacité de choisir avec la possibilité d’agir autrement en nous protégeant de façon appropriée. « L’Eternel est ma lumière et mon salut : de qui aurais-je crainte ? L’Eternel est le soutien de ma vie : de qui aurais-je peur ? Quand des méchants s’avancent contre moi, pour dévorer ma chair, ce sont mes persécuteurs et mes ennemis qui chancellent et tombent » Psaume 27:1-2 / cf. 18:2-4.

10. Prier pour la guérison physique Nous sommes formé d’une entité corps, âme et esprit. Les maladies peuvent affecter l’un ou l’autre de ces trois aspects, mais concernent le plus souvent l’ensemble de la personne. On parle ainsi de maladies psychosomatiques où le conflit psychique retentit sur le corps, et de maladies somatopsychiques où la souffrance physique affecte le psychisme. Il existe des abattements spirituels liés à une maladie physique comme aussi des maladies physiques ou psychiques causées par un problème spirituel. Souvent, le corps parle lorsque la personne ne parvient pas à verbaliser sa souffrance intérieure. Parfois la guérison intérieure sera suivie de guérison physique, le conflit psychique ayant été résolu. « Un espoir différé rend le cœur malade, mais un désir accompli est un arbre de vie » Proverbes 13:12. « Ne sois point sage à tes propres yeux, crains l’Eternel, et détourne toi du mal : ce sera la santé pour tes muscles, et un rafraîchissement pour tes os » Proverbes 3:7-8 ; 4:20-23. « Car voici ce que dit le Dieu très élevé qui demeure éternellement, qui s’appelle le Saint : J’habite dans un lieu qui est très haut et saint, mais je demeure aussi avec l’homme accablé, à l’esprit abattu, pour ranimer la vie de qui a l’esprit abattu et vivifier le cœur des hommes accablés » Esaïe 57:15. Dieu guérit les cœurs, les souvenirs douloureux mais il guérit également les corps, les maladies physiques. Il est le divin médecin. « Mon âme, bénis l’Eternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits ! C’est lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes maladies ; c’est lui qui délivre ta vie de la fosse, qui te couronne de bonté et de miséricorde ; c’est lui qui rassasie de biens ta vieillesse, qui te fait rajeunir comme l’aigle » Psaume 103:2-5. Jésus a manifesté sa puissance en guérissant les malades qui venaient à lui. « A l’heure même, Jésus guérit plusieurs personnes de maladies, d’infirmités, et d’esprits malins, et il rendit la vue à plusieurs aveugles. Et il leur répondit  : Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu  : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres » Luc 7:20-22 / cf. Luc 4:18-21. Il nous invite à le suivre sur cette voie, notamment par la prière pour les malades7, mais aussi par l’exercice des dons de guérison et d’opérer des miracles, en recherchant la volonté de Dieu dans chaque situation. «  Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru  : en mon nom, ils chasseront les démons  ; ils parleront de nouvelles langues ; ils saisiront des serpents ; s’ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades seront guéris » Marc 16:17-18 / cf. 1 Corinthiens 12:8-11. Dieu guérit par le corps médical et par la prière, sans exclusion réciproque. S’il existe une guérison sous forme de miracle (instantanée, complète), il existe également une guérison progressive (Marc 8:22-25). En réponse à la prière, Dieu guérit parfois sur le champ, parfois dans les heures ou jours qui suivent, parfois par étapes lorsque nous persévérons dans la prière. Parfois la prière reste sans réponse apparente. « C’est pourquoi nous ne perdons pas courage. Et même lorsque notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour » 2 Corinthiens 4:16. 7.  Wimber John, Allez…, guérissez par la puissance de Jésus, Menor, 1988 ; Brugnoli Carlo, Comment prier pour les malades, JEM, 2007 ; Fey Pierrot, Miracles au pluriel, France terre de mission…

301

...suite Un chemin de libération .. Se réconcilier avec son héritage familial, culturel et spirituel

Si nous sommes malade, n’hésitons pas à faire appel à nos frères et sœurs en Christ et demandons leur de prier pour nous, et de nous oindre d’huile au nom du Seigneur. « Quelqu’un parmi vous est-il dans la souffrance ? Qu’il prie. Quelqu’un est-il dans la joie ? Qu’il chante des cantiques. Quelqu’un parmi vous est-il malade  ? Qu’il appelle les anciens de l’Eglise, et que les anciens prient pour lui, en l’oignant d’huile au nom du Seigneur ; la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera ; et s’il a commis des péchés, il lui sera pardonné. Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La prière fervente du juste a une grande efficace » Jacques 5:13-16. Notre hygiène de vie peut inclure des temps de prière pour notre propre état de santé physique. Quelles sont nos maladies et faiblesses actuelles  ? Portons-les régulièrement dans la prière car nous n’avons pas à nous résigner à vivre dans la maladie à moins d’avoir une indication précise du Seigneur sur ce point, comme pour l’apôtre Paul : « …Il m’a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter et m’empêcher de m’enorgueillir. Trois fois j’ai prié le Seigneur de l’éloigner de moi, et il m’a dit : Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi » 2 Corinthiens 12:8-10. Ne négligeons pas l’œuvre accomplie par Jésus à la croix car il a porté toutes nos maladies. « … et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris » Esaïe 53:5. « Bien-aimé, je souhaite que tu prospères à tous égards et sois en bonne santé, comme prospère l’état de ton âme » 3 Jean 1:2.

11. Une guérison complète Nous trouvons un exemple8 de guérison complète (corps, âme, esprit) dans l’évangile de Marc 5:25-34 (cf  :  Matthieu 9:18-26 ; Luc 8:40-55). Cette femme, enfermée dans la honte depuis douze ans, rituellement impure à cause d’une perte de sang, s’approche de Jésus. Celui-ci vient d’être appelé par un responsable de la synagogue au chevet de sa fillette mourante, âgée de douze ans. L’une souffre depuis douze ans, l’autre est en train de mourir à l’âge de douze ans9, au moment de franchir le cap de la puberté. En ce qui concerne la femme malade, toute sa vie sociale est affectée car elle est enfermée dans un isolement social et spirituel. Elle propage cette impureté à quiconque la touche et ne peut donc pas aller au temple pour la prière. Elle est atteinte dans son identité de femme, elle vit dans ce sentiment d’indignité qu’est la honte et la souffrance. Elle est enfermée dans un isolement social et spirituel. Pour être guérie, elle a un espoir : s’approcher de Jésus en cachette et toucher le bord de son vêtement en franchissant les interdits. En effet, étant habitée par la honte, elle veut passer incognito car elle craint les réactions de la foule. Le mot guérison apparaît quatre fois selon les versions et le texte grec utilise trois verbes différents : « sozo », « iaomai » et « hugies », qui sont traduits soit par « guérison », soit par « salut ». L’évangéliste Marc a soigneusement choisi les verbes selon leur spécificité10. • « Si je touche ses vêtements je serais guérie » (v. 28) : « sozo », guérir, sauver, au sens physique ; • « Et elle sut en son corps qu’elle était guérie de la souffrance » (v. 29) : « iaomai », guérir une maladie au sens figuré, guérir psychiquement, être raffermi, consolidé  ; • « Ma fille, ta foi t’a guérie » (v. 34a) : « sozo », guérir, sauver, au sens physique ; • « Va en paix et sois guérie de ton mal » (v. 34b) : « hugies », guérir dans le sens d’être entier. La question qui se pose est celle-ci : si cette femme est vraiment guérie, pourquoi Jésus la renvoie‑t‑elle en lui disant « Sois guérie de ton mal » ? « Si je touche ses vêtements, je serai guérie-sauvée » se dit‑elle. Or, lorsque celle-ci sent la puissance de Dieu pénétrer son corps pour la guérir, elle se sent guérie, raffermie, consolidée. Ensuite, Jésus renvoie la femme après l’avoir interpellée publiquement en lui disant : « Ta foi t’a guérie-sauvée, va en paix et sois guérie de ton mal ». Dans ce texte, le désir profond de cette femme est plus que la guérison : le salut ! Elle aspire à quelque chose de complet, d’entier, qui dépasse le seul cadre physique. Mais, lorsqu’elle touche les vêtements de 8.  Le texte de l’évangile de Marc 5:25-34 a été commenté par le pasteur Mario Leimgruber dans son document sur la honte (non publié) dont nous reprenons les éléments. 9.  Evelyne Maire, Quand Dieu rencontre des femmes, Collectif, LLB, 2008, p 27, Une féminité difficile à assumer 10.  En dehors de ce récit, l’évangéliste Marc n’utilise pas les verbes « ianomai » et « hugies » pour parler de guérison mais généralement celui de « sozo ».

302

Texte 6è Etape entièrement refondu Renoncer à l’héritage négatif .. 6ème Etape

6ème Etape du chemin de libération ...

Se repentir de ses péchés et renoncer à l’héritage négatif 1. Etablir les responsabilités Le péché est un obstacle entre Dieu et nous sur le chemin de la guérison (Esaïe 59:1-3). Nous ne sommes pas coupable des péchés de nos pères, nous ne sommes pas coupable d’en être victime. Nous les subissons et nous en payons les conséquences. Mais, lorsque nous les reproduisons, nous devenons responsables et coupables de fonctionner selon les fautes et iniquités héritées de nos pères, selon leurs schémas dysfonctionnels, ainsi que selon nos mauvaises réactions au péché des autres. Il nous appartient de nous en repentir. Etablir les responsabilités signifie reconnaître le péché d’autrui (de ceux qui nous ont offensé et blessé) et prendre notre responsabilité pour nos propres péchés et mauvaises réactions. Tout adulte qui se sert de sa force pour faire subir des sévices, quelle qu’en soit leur nature, à un autre être humain, en particulier un enfant, est coupable. Cette étape de reconnaissance du péché d’autrui à son égard est cruciale pour la guérison de la victime, parce qu’elle lui permet d’abandonner à Christ le péché de l’autre et son impact dans sa vie. Avec les yeux du cœur, nous pourrons voir la noirceur du péché que nous avons subi, sortir de nous et entrer dans le corps de Jésus à la croix. Il est important de nommer également le péché de ceux qui ont eu connaissance des événements (abus, violence…), qui n’ont rien dit et n’ont pas cherché à les faire cesser. Pourquoi parle-t-on de péché ? Parce qu’ils ont contribué à notre sentiment de trahison et d’abandon et parce qu’ils ne nous ont pas protégé ni réconforté, cherchant à préserver une paix illusoire.

2. Reconnaître nos péchés personnels et nos mauvaises réactions au péché d’autrui 2a. Nos propres péchés Cette étape est liée à la vraie culpabilité, celle qui est objective, réelle, consécutive à la transgression des absolus divins. Lorsque nous commettons un acte répréhensible, nous sommes coupable, que nous le ressentions ou non. La parole de Dieu est notre référence, en particulier le décalogue (Exode 20:1-17). Dans le chapitre 1, au point II, les notions de péché, d’offense, d’iniquité, ainsi que les conséquences du péché, de l’héritage négatif, ont été développées. Divers domaines de péchés sont mentionnés au point 6c, avec une liste actualisée de Deutéronome 18:9-13 ; 27:15-26. Dans le chapitre 4, le point III, 2c, donne une liste des péchés et idoles du XXIème siècle1. Pour ceux qui ont complété le tableau sur l’héritage familial et spirituel (chapitre 3), la colonne « Moi » donne des indications de péchés pratiqués dans le passé ou 1.  - Mammon : amour de l’argent, matérialisme, compétitivité et productivité exacerbées, injustices sociales, inégalités et pauvreté, exploitation sous toutes ses formes, malversations, corruption, passion du jeu… - Moloch : sacrifices d’enfants par l’exploitation des enfants sous toutes ses formes (esclavage des enfants, enfants soldats, trafic d’organes, pornographie enfantine, pédophilie, inceste, abus…) et par l’interruption volontaire de grossesse même légalisée (IVG) - Vénus, personnification de la beauté : surinvestissement de l’apparence physique - Baal et Astarté : convoitise, impureté et immoralité sexuelles, abus et perversions sexuelles, dépendances sexuelles, libertinage et homosexualité comme nouvelles normes et modes de vie, divorces et alliances brisées - Sport : lorsqu’il est idolâtré individuellement ou collectivement - Puissance : toute forme de quête et d’abus de pouvoir, sociétés secrètes (Franc-maçonnerie, Rose-croix…) - Ego : individualisme, narcissisme, toute-puissance, plaisir égoïste - Coutumes populaires païennes à la mode : Halloween, mouvement gothique et culture de la mort… - Forteresses de pensée : rationalisme (philosophie de la connaissance fondée sur la raison idolâtrée), humanisme (dans le sens de l’idolâtrie de la créature, l’hommedieu), existentialisme (non-existence de Dieu), supériorité (nous sommes les meilleurs, les plus forts) - Forteresses politiques : pouvoir abusif (tyrannique ou anarchique), régimes totalitaires avec privation des libertés, racisme, antisémitisme, guerres injustes (dont l’intérêt est autre que la sécurité et la défense), guerres de religion, colonisation (dans ses dimensions de destruction et d’exploitation), esclavage (en particulier la traite des noirs avec le commerce triangulaire) - Puissances spirituelles occultes  : occultisme, magie, spiritisme, voyance, astrologie, séduction des religions orientales (bouddhisme, yoga…), expériences «  spirituelles », Nouvel Age, méditation transcendantale...

319

...suite Un chemin de libération .. Se réconcilier avec son héritage familial, culturel et spirituel

actuellement. Ces éléments, éclairés par l’Esprit Saint, nous permettent d’établir une liste de péchés personnels à confesser. Reconnaître nos péchés personnels est le premier pas de la repentance.

2b. Nos mauvaises réactions au péché d’autrui Lorsque la responsabilité de chacun est établie, la victime peut plus facilement reconnaître et confesser ses propres péchés commis en réaction, pour se protéger de ses blessures  : rôles de survie, murs de défense, protections, contrôle, fuite vers des dépendances, ressentiment, haine, désir de vengeance, volonté de faire payer en faisant souffrir… Certaines personnes tentent de contrôler et régenter les autres afin de ne pas se laisser elles-mêmes dominer. Elles le font parfois en étant injustement autoritaires ou réactives envers ceux qui leur rappellent leurs abuseurs, ou tout simplement en entretenant des pensées défensives envers les autres (généralisation). Ces attitudes engendrent des actions pécheresses et faussent la réalité. Il leur faut renoncer au désir de faire souffrir et à leur agressivité envers ceux qui n’y sont pour rien (déplacement). Il nous appartient d’identifier, de reconnaître et de renoncer à ces pensées, ces paroles, à ces vœux intérieurs insensés, à ces racines d’amertume accompagnées d’attentes irréalistes, afin de ne plus être conditionné par eux. Les engagements, que nous avons pris suite aux blessures et aux abus (souvent inconsciemment et sans en mesurer l’impact sur notre vie), doivent être rompus. 2c. Nos dépendances Nos besoins affectifs non comblés nous ont poussé à compenser. Les comportements de dépendance que nous avons adoptés pour fuir et anesthésier la douleur doivent être reconnus comme de fausses sources de sécurité et de réconfort. Il est important de parler de nos analgésiques secrets, de nos compulsions, nos « fausses routes » et « chemins de mort », de les mettre en lumière pour qu’ils perdent de leur puissance. En choisissant de les abandonner, nous venons les déposer à la croix autant de fois qu’il le faudra, jusqu’à ce que nous puissions vivre sans eux, établi dans notre vraie identité. Dieu nous donne sa grâce, mais il ne peut pas nous aider tant que nous ne coopérons pas franchement avec lui en nommant nos fausses sources de sécurité et en cherchant la grâce et la force nécessaires pour triompher. 2d. Nos relations fusionnelles (enchevêtrement), d’emprise, de codépendance Lorsque nous réalisons, grâce à la révélation divine, que le lien fusionnel qui perdure n’est pas du côté de la vie, de la liberté, de l’autonomie et de la maturité, nous sommes appelé à faire un choix : soit désobéir à Dieu et continuer à rester captif, soit lui obéir et sortir de cet état fusionnel. L’ordre de Dieu devient une aide précieuse, un principe de vie utile pour tout être humain afin d’ajuster ses relations. En effet, puisque son autorité est supérieure à celle de nos parents dans le cadre familial, ou à celle de la personne avec qui nous avons une relation fusionnelle, d’emprise ou de codépendance, cela nous permet de nous séparer d’eux sainement sans éprouverde fausse culpabilité. Comment sortir de la fusion ? 2 Ces principes peuvent s’appliquer dans le cadre familial comme dans toute relation d’enchevêtrement, d’emprise et de codépendance. • Oser nommer clairement le comportement malsain de l’autre, de l’un ou des deux parents, parfois d’un frère, d’une sœur, d’un conjoint, d’un ami, sans les accuser ni les condamner, est le premier pas pour sortir de la confusion. • Lorsque la « fausse route » (schéma malsain) est repérée, il est important de se repentir d’avoir entretenu si longtemps cet état d’idolâtrie. C’est une étape active car cela consiste à faire volte-face, à quitter une route pour en prendre une autre, à rompre avec un comportement erroné. C’est un choix (volonté profonde, détermination profonde), une détermination très ferme qui relève du désir de vivre : nous arrêtons de transgresser, de désobéir. • Renoncer à une certaine facilité, à une passivité qui consiste à vivre la vie de l’autre, à satisfaire ses désirs et non les nôtres. C’est une sécurité trompeuse qui nous évite le risque de la liberté, du nécessaire affrontement, d’un rejet possible. • Rétablir de justes relations avec nos proches ou la personne concernée. Poser des actes de liberté, même minimes. Confier ses parents ou l’autre à Dieu, le vrai Père. 2.  Simone Pacot, L’évangélisation des profondeurs, Cerf, 1999, p 88

320

...suite Renoncer à l’héritage négatif .. 6ème Etape

• Pratiquer un acte symbolique de déliance, afin de sortir de l’emprise exercée par un autre et devenir nous-même. Dans Jean 11:43-44, Jésus invite ses disciples et son entourage à délier Lazare qu’il venait de ressusciter. L’acte de se délier est un acte simple et fort que nous choisissons pour sortir de la confusion. La personne de l’autre n’est pas condamnée mais seulement son comportement. Cela ouvre un espace et met une saine distance, sans pour autant nous conduire à délaisser nos parents (ou la personne concernée). En sortant de la fusion d’avec l’un ou les deux parents, nous allons pouvoir poursuivre notre chemin, en sortant de toute relation de fusion et d’emprise vis-à-vis de tous ceux ou celles avec lesquels nous nous retrouvons « mélangé » ou sous emprise. Chaque jour, chaque fois que nécessaire, nous allons reprendre l’acte vigoureux que nous avons fait, de façon à ne pas retomber dans notre propre piège, à ne pas faiblir dans la nouvelle orientation que nous avons prise, et à confronter peu à peu nos comportements. Les rechutes sont possibles et même probables. Mais elles sont l’occasion d’un approfondissement de notre libération.

«

Prière pour se délier de l’emprise de l’autre et devenir soi-même ...

Aujourd’hui, je me libère de l’emprise que telle ou telle personne a pu avoir sur moi. Je la laisse aller son chemin dans la bénédiction de Dieu, dans la main du Père. De même, je libère telle ou telle personne de l’emprise que j’ai pu avoir sur elle. Et moi-même, je vais librement mon chemin dans la bénédiction de Dieu, dans la main du Père. ...

»

2d. Notre statut de victime La victime cherche à établir des relations sur la base de son « identité » de victime. Elle a ainsi tendance à se lier à un persécuteur, tout comme le persécuteur cherche à se lier à la victime, puisque la relation bourreauvictime est le seul type de relation qu’ils connaissent l’un et l’autre (codépendance). A cause des carences affectives de l’enfance ou de la blessure d’abandon, la personne a pu chercher à se libérer de sa souffrance passée dans des relations transférentielles avec une ou des personnes qui ressemblent sous certains aspects à son ou à ses parents qui l’ont blessée. Pour sortir de cette impasse, la victime en voie de guérison doit renoncer à rester dans ce couple dépendant-codépendant (voire bourreau-victime), choisir d’éprouver la souffrance légitime, le chagrin lié à l’abandon, lâcher la quête d’un parent attentif à ses besoins. L’autre ne peut nous donner ce que nos parents n’ont pas su nous donner : c’est une illusion qui débouche sur la déception et la colère. La seule issue est de renoncer à vivre à partir de sa position de victime.

3. Se repentir : conviction de péché, repentance, confession, pardon, purification, demande de pardon, restitution 3a. La conviction de péché Notre conscience, éclairée et purifiée par le Saint-Esprit, nous aide à rester sur le bon chemin, et nous pousse à y revenir lorsque nous nous en sommes écarté. « Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur ! Eprouve-moi, et connais mes pensées ! Regarde si je suis sur une mauvaise voie, et conduis-moi sur la voie de l’éternité ! » Psaume 139:23-24. Accepter notre part de responsabilité nous permet de recevoir la révélation de notre propre péché, de notre vraie culpabilité. Le Saint-Esprit nous convainc de péché, et cette conviction est toujours claire, spécifique, détaillée (Jean 16:8, 11). Lorsque nous obéissons en confessant nos péchés et en nous en repentant (1 Jean 1:9), le sentiment de culpabilité donné par l’Esprit Saint disparaît et fait place à la paix. Si nous résistons à l’action de l’Esprit dans notre cœur, nous resterons dans la confusion, sous le poids de la culpabilité.

3b. La repentance En hébreu « teshouva », la repentance, signifie faire demi-tour, changer de direction, se détourner du péché, des idoles, se convertir (« epistrepho » en grec), revenir vers le Dieu vivant, le regarder en face, se soumettre à lui et faire tout ce qu’il nous demande (Actes 26:20). En grec « metanoia », la repentance, est un temps de contrition où notre âme est triste, où notre être entier, sous la conviction de l’Esprit Saint, entre dans la tristesse selon Dieu (2 Corinthiens 7:9-10). Nous ressentons une partie de ce que Dieu a dans son cœur par rapport à notre péché. Nous reconnaissons 321

...suite Un chemin de libération .. Se réconcilier avec son héritage familial, culturel et spirituel

que nous avons pris le mauvais chemin, notre propre référence et transgressé la loi morale de Dieu. Nous sommes profondément attristé d’avoir péché, nous haïssons le péché et déchirons nos vêtements (signe de repentance dans les temps bibliques) en criant à Dieu pour qu’il nous pardonne. La véritable repentance s’accomplit à tous les niveaux de notre personne : esprit, tête, cœur, volonté, comportements mais aussi motivations profondes. Le regret, le remord, l’auto-flagellation sont en relation à soi-même, à l’image de soi (je n’aurais pas dû faire ceci ou cela…) et aux autres. La repentance est en référence à Dieu. « Convertissez-vous, et revenez » Esaïe 21:12. « Maintenant encore, dit l’Eternel, revenez à moi de tout votre cœur, avec des jeûnes, avec des pleurs et des lamentations ! Déchirez vos cœurs et non vos vêtements, et revenez à l’Eternel, votre Dieu ; car il est compatissant et miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté, et il se repent des maux qu’il envoie » Joël 2:12-13. A certaines périodes de notre vie, Dieu nous conduit vers un temps de purification, de sanctification, et nous révèle la réalité de ce qui habite notre cœur. C’est une saison de repentance où il nous place devant nos péchés (pas seulement les actes commis mais aussi les motivations du cœur). Notre repentance est alors profonde et spécifique. Les cœurs droits, vrais, humbles savent garder cette hygiène de vie spirituelle. « Le cœur humain est plus trompeur que tout ! Personne ne peut le guérir, personne ne peut le comprendre. Moi, le Seigneur, j’examine les pensées et les désirs de tous. Ainsi, je peux traiter chacun selon sa conduite, selon le résultat de ses actions » Jérémie 17:9-10.

3c. La confession des péchés La confession, si possible à haute voix, est nécessaire devant Dieu. Dès que nous réalisons avoir commis un péché, nous avons à le confesser à Dieu, sans quoi, comme David l’a expérimenté, nous serons tourmenté : « Tant que je me suis tu, mes os se consumaient, je gémissais toute la journée ; car nuit et jour ta main s’appesantissait sur moi, ma vigueur n’était plus que sécheresse, comme celle de l’été. Je t’ai fait connaître mon péché, je n’ai pas caché mon iniquité ; j’ai dit  : J’avouerai mes transgressions à l’Eternel ! Et tu as effacé la peine de mon péché » Psaume 32:3-5. Il arrive qu’on veuille confesser quelque chose pour se soulager, pour calmer sa conscience, sans pour autant aller jusqu’à la vraie repentance, à un changement d’attitude et de comportement. La confession devant un (ou des) représentant(s) du corps du Christ, particulièrement dans nos domaines de faiblesse et de lutte, est utile car il est alors témoin de l’acte posé. Elle permet de signifier devant les puissances des ténèbres et pour soi-même, que nous reconnaissons le mal commis, que nous nous en séparons et faisons demi-tour (conversion). Il y a un réel bénéfice à la confession à autrui car elle permet de casser le secret et de lever le voile sur des péchés cachés, non confessés. Le témoin (prêtre, pasteur, frère ou sœur en Christ) peut alors attester de la part du Seigneur que nous sommes pardonné par Dieu et purifié par le sang du Christ. « Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris » Jacques 5:16. Pour la personne dépendante, choisir d’être redevable à un frère ou une sœur ou devant un groupe de parole, lui permet de faire appel à l’aide dans les moments de tentation, de confesser ses rechutes, d’accepter d’être confrontée à ses attitudes… Car, il s’agit de rester vigilant dans les domaines qui ont ouvert la porte à l’ennemi dans le passé : le péché, la désobéissance, les pratiques occultes, les dépendances (il y aura nécessité de rompre avec certains styles de vie, certains lieux de tentation…). La confession est parfois publique et se fait devant la communauté, comme en témoigne le texte d’Actes 19:18-19 : « Plusieurs de ceux qui avaient cru venaient confesser et déclarer ce qu’ils avaient fait. Et un certain nombre de ceux qui avaient exercé les arts magiques, ayant apporté leurs livres, les brûlèrent devant tout le monde : on en estima la valeur à cinquante mille pièces d’argent ».

3d. Le pardon et la purification Notre Père céleste nous pardonne (Esaïe 1:18). Le sang précieux de Jésus-Christ nous purifie de tous nos péchés et de toutes nos iniquités. « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité » 1 Jean 1:9. « Heureux celui à qui la transgression est remise, à qui le péché est pardonné ! Heureux l’homme à qui l’Eternel n’impute pas d’iniquité, et dans l’esprit duquel il n’y a point de fraude ! » Psaume 32:1-2. « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. En effet, la loi de l’esprit de vie en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort » Romains 8:1-2. 322

...suite Renoncer à l’héritage négatif .. 6ème Etape

Les eaux du baptême symbolisent notre identification à Christ dans sa mort et sa résurrection, ainsi que notre purification par son sang. Nous sommes au bénéfice de cette œuvre de purification chaque fois que nous venons demander pardon à Dieu. Parfois même, l’eau comme symbole de purification peut être utilisée pour asperger et couvrir les parties de la personne qui ont péché. Le Seigneur est fidèle pour nous libérer du pouvoir des ténèbres sur notre vie à cause du péché. Confirmons-lui notre décision de lui appartenir d’un cœur entier, sans partage. Il s’agit ensuite de se pardonner à soi-même. Parfois nous mettons des années avant de nous pardonner pour certains de nos péchés ou de nos erreurs. C’est en accueillant et appliquant la grâce et le pardon de Dieu à notre propre vie que nous allons dépasser nos résistances. Certains pensent avoir été occasion de « gâchis » et s’enferment dans des regrets sans fin, dans l’amertume, la tristesse. S’en vouloir fait perdre l’estime de soi et s’établir dans l’amertume des gâchis n’est utile pour personne. S’ouvrir pour recevoir joyeusement l’amour et le pardon de Dieu est notre issue. Nous lui demandons également la grâce de prendre en charge ceux que nous avons blessés. N’oublions pas que nous ne pouvons juger le passé à la lumière du présent et que chacun a fait certainement ce qu’il a pu avec ce qu’il était3.

3e. La demande de pardon, la restitution et le rétablissement de la relation Non seulement Dieu a été offensé, mais nous avons offensé des personnes, causé des préjudices, transgressé les frontières des autres, peut-être même brisé une ou des vies. Lorsqu’un tiers est ainsi concerné, il nous appartient de reconnaître notre offense, de lui demander pardon et de restituer ce qui est possible de l’être. Nous allons ensuite prouver par notre vie et nos actes que nous avons changé, que nous respectons l’autre et devenons digne de confiance. « Produisez donc des fruits dignes de la repentance » Luc 3:8 ; ou « Montrez plutôt par vos actes que vous avez changé » Semeur. « J’ai (Paul) prêché la repentance et la conversion à Dieu, avec la pratique d’œuvres dignes de la repentance » Actes 26:20b. Lorsque notre demande de pardon est acceptée, un chemin de réconciliation s’ouvre avec le possible rétablissement de la relation. Cet aspect est développé dans la 9ème Etape : Se réconcilier entre personnes et entre nations.

4. Conduite à tenir concernant les vœux, les promesses inappropriées, les malédictions, les liens, les péchés, les secrets et loyautés familiales En ce qui concerne les vœux, les malédictions, les liens d’hérédité, il s’agit de s’en délier au nom de Jésus pour nous-même et notre descendance, sans oublier de les briser et de prier pour leurs conséquences (Mathieu  18:18‑20 ; Jean 20:23). Pour nous aider dans cette démarche de repentance et de confession, nous pouvons nous inspirer des prières du prophète Néhémie (chapitres 1 et 9) et du prophète Daniel (chapitre 9). Dans un premier temps : • Pratiquer le discernement : est-ce que de tels liens existent ? • Questionner l’entourage et le Seigneur pour savoir si de tels vœux, paroles, ont été prononcés par nos parents (ou autre membre de la famille ou entourage) sur notre vie, si des secrets ou loyautés familiales sont à mettre à la lumière pour nous en délier. • Prendre en compte les vœux faits par nos ancêtres (générations passées) et autres membres de la famille pour eux-mêmes et pour toute la famille y compris leur descendance. Démasquer la stratégie de l’ennemi qui veut nous faire porter la malédiction comme un lourd fardeau. « Car il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu » Matthieu 10:26. • Reconnaître les vœux, pactes, contrats, mauvaises alliances, que nous avons faits consciemment. Demander à Dieu de nous révéler ceux qui sont inconscients et qui nous bloquent. • Confesser, nommer, démasquer, dévoiler les secrets familiaux, les pactes, les malédictions, de même que les mauvais liens de l’âme, les liens spirituels, les péchés et les iniquités, les nôtres comme ceux de nos parents, grands-parents, jusqu’à la 3ème et 4ème génération dont nous avons connaissance (Psaumes 32, 51, 103). 3.  Adaptation de Simone Pacot, Ose la vie nouvelle, Cerf, Paris, 2003, p 261 et p 263

323

...suite Un chemin de libération .. Se réconcilier avec son héritage familial, culturel et spirituel

Dans un deuxième temps : • Se repentir et y renoncer (2 Chroniques 7:14). • Recevoir le pardon et la purification. • Briser les malédictions ; couper, rompre, dénouer les liens ainsi que leurs conséquences sur nous et nos enfants. « Voici le jeûne que je préconise : détache les chaînes de la méchanceté, dénoue les liens du joug, renvoie libres ceux qu’on écrase, et que l’on rompe toute espèce de joug » Esaïe 58:6. • Prendre une position de foi et d’autorité en résistant au diable (Jacques 4:7). • Chasser les esprits mauvais qui peuvent être présents (Ephésiens 6:10-18). • Se séparer de tout support ou objet ayant servi à ces rites (Deutéronome 7:25-26). • Pardonner à nos ancêtres (encore vivants ou morts) pour les conséquences de leurs péchés que nous subissons ainsi que d’avoir ouvert la porte à l’ennemi dans notre famille. • Pardonner à ceux (encore vivants ou morts) qui ont prononcé une malédiction sur notre famille ou notre propre vie, à ceux qui nous ont rejeté, blessé, maudit, nous et nos familles, nos ancêtres. Le pardon que nous accordons va nous libérer de nos liens avec ces personnes et amener la guérison dans nos vies et celle de notre famille. • Changer de mentalité, de manière de penser, d’attitudes, d’habitudes, refermer les brèches, revêtir l’homme nouveau et se saisir des promesses de Dieu... (Ephésiens 4:22-24). « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : Ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux » Matthieu 16:19 ; 18:18. « Toute arme forgée contre toi sera sans effet ; et toute langue qui s’élèvera en justice contre toi, tu la condamneras. Tel est l’héritage des serviteurs de l’Eternel, tel est le salut qui leur viendra de moi, dit l’Eternel » Esaïe 54:17 ; Luc 10:17-20 ; Lévitique 26:13.

«

5. Prière de repentance personnelle ...

Père, je désire être libéré de tout péché du passé, de tout lien spirituel, de toute attache psychologique malsaine, de tout lien de l’âme ou lien émotionnel. Je reconnais que toi Jésus, tu t’es fait péché et malédiction pour moi, à ma place, et que ton sang a effectivement et objectivement brisé l’emprise du péché et de la malédiction. Je déclare que tu es mon Sauveur et le Seigneur de ma vie. Je te demande de sonder mon cœur et de m’éclairer par ton Esprit sur ce que tu considères comme péché dans ma vie. Je te prie de me conduire vers une repentance profonde et vraie, une tristesse selon ton cœur. Révèle-moi ce qui t’attriste dans ma vie, non pas ce pour quoi je me juge et me condamne, mais ce qui te blesse et blesse les autres. Tu es un Dieu qui désire que le pécheur se repente et qu’il vive. (Donner le temps au Saint-Esprit de nous parler et de nous révéler les domaines concernés. Etablir une liste en fonction de ce Dieu nous a montré. Utiliser également les points notés dans le tableau de l’héritage familial et spirituel. Confesser ses péchés le plus précisément et le plus clairement possible, en mentionnant son seulement les actes mais aussi les motivations profondes de notre cœur). Seigneur, je m’humilie devant toi et je te demande pardon de m’être écarté de tes projets pour ma vie. A la lumière de la conviction de péché donnée par ton Esprit, je reconnais avoir péché et je t’en demande pardon. Je te confesse mes péchés et je me repens d’avoir _____________________ (liste de péchés). Je reconnais également les différentes manières que j’ai adoptées pour combler le vide de mon cœur, faire face au déficit affectif et à la souffrance. Je confesse comme péché ma dépendance personnelle à _________________ (la nourriture, l’alcool, le sexe, le travail…). Je confesse toute relation illégitime qui a impliqué la sexualité, tout lien qui m’a placé sous un joug étranger, qui lie mon âme avec l’âme de ________________ (renouveler la prière pour chaque personne ou situation concernée) et je t’en demande pardon. Je coupe ces liens de péché et d’iniquité en ton nom, Seigneur Jésus. Je renonce à toutes pratiques occultes, à tout pacte avec Satan et avec toutes les puissances des ténèbres. Je hais toutes ces mauvaises choses et je les considère comme mes ennemis. En particulier, je renonce à ___________________ (nommer spécifiquement) et je t’en demande pardon.

324

...suite Renoncer à l’héritage négatif .. 6ème Etape

Je reconnais (détailler) tout lien de l’âme, tout lien de dépendance mal située, tout attachement malsain, fusionnel, excessif, tout inceste émotionnel, toute substitution, toute emprise, tout contrôle, toute manipulation, toute rébellion, toute convoitise à l’égard des autres, tout vœu inapproprié ou promesse mal située, toute alliance illégitime, toute loyauté familiale étouffante, toute relation idolâtre… Je renonce et me délie de tous ces liens et alliances malsaines. Je renonce à m’accrocher à mon statut de victime, aux rôles que j’ai joués ou que ma famille m’a demandé de jouer, en particulier le rôle d’un de mes parents, celui de sauveteur de la famille, celui de bouc émissaire chargé de payer pour ma famille, celui de substitution à un membre décédé de la famille... Je reconnais que cela a été une fausse identité pour moi, m’a détourné de mon « vrai moi », et m’a empêché de devenir la véritable personne que je suis. Je romps le sceau du secret, je renonce à rester sous ce sceau, et je brise les malédictions qui ont été associées à la divulgation du secret. Pour tout cela je te demande pardon. Seigneur, montre-moi s’il reste des péchés pour lesquels j’aie à me repentir car je veux mettre ma vie en accord avec toi. Seigneur Jésus, ta croix est le seul lieu de transfert pour mes péchés, car tu as payé pour moi. Merci de ce que tu te tiens à ma place dans cet abîme créé par mon péché. (Ceux qui ont établi une liste de péchés sur une feuille peuvent faire un acte symbolique pour matérialiser ce transfert sur Jésus à la croix : brûler ou déchirer ce papier, le clouer à une croix…) Je te remercie pour le pardon que tu m’accordes, car tu es fidèle et juste pour me pardonner et me purifier de toute iniquité. Je reçois ton pardon, et ta purification pour tous mes péchés, pour leur impact dans ma vie mais aussi dans celle des autres. Lave mes mains, mon corps, mon cœur et ma conscience. Donne-moi la force de me pardonner comme tu m’as pardonné. Libère-moi maintenant du pouvoir que le péché a eu sur ma vie. Dans le nom de Jésus, je brise le pouvoir que ce ou ces péchés (citer), cette ou ces dépendances (citer) ont eu dans ma vie, dans mon couple et dans la vie de mes enfants (et petits-enfants). Je proclame maintenant ta victoire à la croix. Je déclare qu’en toi et par ton sang précieux, j’ai été racheté de la malédiction de la loi, et que j’ai la rédemption et le pardon des péchés. J’invoque sur moi la protection de ton sang précieux, Seigneur Jésus, dans tous les domaines où je suis vulnérable, et je proclame que tu es mon protecteur et mon Sauveur. Seigneur, je te remercie d’avoir rompu tous ces liens de péché et d’iniquité dans ma vie. Je t’exprime ma profonde reconnaissance pour le pardon et la libération que tu m’as accordés aujourd’hui. J’ai l’assurance que j’en verrai les fruits dans les jours et les semaines à venir. Je choisis de me soumettre entièrement à toi, Seigneur, et je renonce à l’indépendance et à l’individualisme. Je te soumets mes désirs, mes pensées, mes émotions, mes comportements, ma volonté. Je veux changer en profondeur, Seigneur, et je m’attends à toi sur ce chemin de transformation et de maturité. Je te fais confiance pour ma vie et celle de ma famille. Amen. ...

»

6. Renoncer à l’héritage négatif en représentant nos pères devant Dieu et en demandant pardon pour leurs péchés Nous avons besoin d’être libéré de l’emprise que nous ou nos familles avons accordée à l’ennemi afin d’être et de devenir les personnes que Dieu veut que nous soyons. Nous ne pouvons et ne devons pas nous substituer à nos ancêtres, mais nous pouvons les représenter. Nous confessons et demandons pardon pour les péchés de nos ancêtres qui n’ont jamais été mis en lumière. Car ceux-ci demeurent actifs jusqu’à ce qu’un membre de la famille les apporte à la croix. Pour ceux qui souhaitent approfondir leur chemin de déliance et de libération de l’héritage négatif de leurs pères, compléter dans le tableau sur l’héritage familial et spirituel (chapitre 3) les colonnes : Mère, Ancêtres côté maternel, Père, Ancêtres côté paternel. En utilisant ce support, demandons à Dieu de nous 325

...suite Un chemin de libération .. Se réconcilier avec son héritage familial, culturel et spirituel

révéler les domaines où nous sommes affecté par l’iniquité de nos pères, où nous nous laissons encore « influencer ». S’il y a eu à l’origine un ou plusieurs péchés commis par nos ascendants, reconnaissonsle(s) en nous identifiant à nos ancêtres, en confessant leurs péchés sur 3 et 4 générations (ou plus lorsqu’on a connaissance de faits spécifiques), en demandant pardon à Dieu et en y renonçant pour nous‑même et pour notre descendance (enfants, petits-enfants). Nous pouvons nous repentir au nom de ceux qui ne sont plus là, où qui ne sont pas prêts à le faire, particulièrement lorsque nous avons nous‑même péché ou luttons encore dans ces domaines (domaines de vulnérabilité, de fragilité, de rechute).

7. Prière de repentance des péchés des pères et de libération des liens générationnels 4 Cette prière se pratique de préférence dans le cadre d’un accompagnement individuel ou de groupe. Nous déconseillons de la faire seul, surtout si la personne n’a pas ou que peu d’expérience dans le domaine spirituel. Au cours de la prière, restons sensible au Seigneur en lui demandant de nous guider par l’Esprit Saint, de nous révéler l’importance et l’impact de l’hérédité dans nos vies, ainsi que les domaines spécifiques qui nécessitent la prière de délivrance.

«

...

Père, je désire être libéré de l’influence que l’ennemi a dans ma vie et celle de ma famille à cause du péché de mes pères et de leurs liens spirituels. Je reconnais que toi Jésus, tu t’es fait péché et malédiction pour nous, à notre place, et que ton sang a effectivement et objectivement brisé l’emprise du péché et de la malédiction, qu’elle soit venue par l’intermédiaire des générations passées ou de moi-même. Je déclare que tu es mon Sauveur et le Seigneur de ma vie. Seigneur, je viens devant toi en représentation de mon père, de ma mère, de mes grands-parents paternels et maternels, de mes arrière-grands-parents et des autres membres de ma famille. Je te demande de m’éclairer par ton Esprit Saint pour mettre à la lumière tous leurs péchés non confessés, non encore couverts par ton précieux sang. (Se mettre à l’écoute de l’Esprit et reprendre tout ce que le Seigneur a déjà révélé au cours de la lecture de cet ouvrage, du génogramme, du tableau de l’héritage familial et spirituel. Confesser ensuite spécifiquement ce que nous connaissons et ce qui a été révélé). Je te demande pardon et je me repens, Seigneur Jésus, pour les péchés et iniquités de mes pères, pour les vœux ou paroles de malédiction qu’ils ont prononcé sur eux et sur leurs descendants : • pour la génération de mes parents : ______________________________ (liste de péchés, iniquités, vœux, malédictions) • pour la génération de mes grands-parents :____________________________________ • pour la génération de mes arrière-grands-parents : _______________________________ • pour les générations précédentes s’il y a quelque chose de spécifique : ___________________ Parmi ces péchés, je confesse en particulier la dépendance de mes ancêtres à _______________ _______________ dans les quatre et même dix générations précédentes du côté de mon père et/ou du côté de ma mère et leurs effets sur ma propre vie et sur celle de mes enfants (prier spécifiquement pour tous les liens dont nous avons connaissance quelque soit la génération, par exemple  : l’alcoolisme de la mère, l’adultère du grand-père...). En ton nom, Seigneur Jésus, je brise le pouvoir que ce péché, cette dépendance (citer) ont eu dans ma vie, celle de mes enfants et de leur descendance, dans le nom de Jésus. Je renverse les faux raisonnements ainsi que tout ce qui se dresse contre la connaissance de Dieu, dans les générations de mes parents, grands-parents, arrière-grands-parents, pour amener toute pensée captive à l’obéissance du Christ. Je brise les forteresses et influences sataniques, qu’elles soient spirituelles, émotionnelles, psychiques, sexuelles... Je coupe tous les liens héréditaires ou générationnels qui donnaient des droits à Satan sur ma vie, celle de ma famille et de mes descendants. Je coupe au niveau de chaque génération passée tout lien de l’âme, tout lien de dépendance mal situé, tout attachement malsain, fusionnel, excessif,

4.  Cette prière est une adaptation libre de plusieurs modèles dont celui proposé dans les groupes « Torrents de Vie ».

326

...suite Renoncer à l’héritage négatif .. 6ème Etape

tout inceste émotionnel, toute substitution, toute emprise, tout contrôle, toute manipulation, toute convoitise à l’égard des autres, tout vœu ou promesse inapproprié, toute alliance illégitime, toute loyauté familiale étouffante, toute relation idolâtre, en particulier celles qui ont impliqué la sexualité, tout lien qui nous a placés sous un joug étranger…, qui lie mon/notre âme avec l’âme de ________________________ (renouveler la prière autant de fois que de personnes ou de situations concernées). Seigneur, j’invoque sur ma famille et sur moi-même la protection de ton sang dans tous les domaines qui ont été mis à la lumière et sur tout ce que j’ignore. Merci, Jésus, de ce que tu te tiens à notre place dans cet abîme créé par le péché de mes ancêtres. Je proclame maintenant ta victoire à la croix de telle sorte que ma peur de tomber dans les servitudes de mes ancêtres soit brisée. Je déclare qu’en toi et par ton sang précieux, j’ai été racheté de la malédiction de la loi, et que j’ai la rédemption et le pardon des péchés. Seigneur, je reçois ton pardon et ta purification pour mes péchés et ceux de mes ancêtres. Viens en particulier me laver du péché que mes pères ont commis envers moi. Au nom de Jésus, je me dégage du pouvoir que ces péchés ont eu sur ma vie, celle de ma famille et de mes enfants : impuretés, souillures, salissures, abus, paroles destructrices, esprit de mort, rejet, destruction, sentiment d’être mauvais… Je place ta croix Seigneur Jésus entre moi et chacun de ces ancêtres et je me délie de toute attache malsaine entre eux et moi (esprit, âme et corps), ainsi que de toute impureté ou influence mauvaise qui les habitent. Je prends autorité sur tout esprit mauvais et impur qui a profité de cette brèche au travers des générations pour m’habiter et me souiller. Viens Seigneur me libérer et me purifier entièrement. Je les expulse hors de moi maintenant et je les chasse au nom de Jésus (laisser sortir, expirer). Je pardonne à mes pères pour toutes les conséquences occasionnées dans ma vie et celle de ma famille. Je te prie de visiter et de guérir les souffrances et les blessures engendrées. Je t’invite à remplir le vide de mon cœur par ton amour, ton affection pour moi. Viens me consoler, me guérir, abreuver et désaltérer mon âme, les parties vides ou blessées de mon être, qui ont suscité des relations de dépendance et du désordre dans ma vie. Seigneur, je te remercie d’avoir rompu tous ces liens malsains dans ma vie et celle de ma famille. Je t’exprime ma profonde reconnaissance pour la libération que tu m’as accordée aujourd’hui. J’ai l’assurance que j’en verrai les fruits dans les jours et les semaines à venir. Je veux changer en profondeur, Seigneur, et je m’attends à toi sur ce chemin de transformation et de maturité. Je te fais confiance pour ma vie et celle de ma famille. Je te prie de transformer nos relations familiales et de créer des liens forts basés sur ton amour inconditionnel. Amen. ...

»

La prière de repentance nous permet de recevoir le pardon pour nous et nos familles, car le pardon de Dieu est généreux. « Que le coupable abandonne sa voie, et l’homme malfaisant ses mauvaises pensées ! Et qu’il revienne à l’Eternel qui aura compassion de lui, à notre Dieu qui lui accordera un pardon généreux » Esaïe 55:7, Semeur / cf. Esaïe 6:5-7. « Qui est Dieu comme toi, pardonnant la faute et passant sur le crime en faveur du reste de ton héritage ? Car il prend plaisir à la bienveillance. Il aura encore compassion de nous, il mettra nos fautes sous nos pieds ; tu jetteras au fond de la mer tous leurs péchés. Tu témoigneras de la fidélité à Jacob, de la bienveillance à Abraham, comme tu l’as juré jadis à nos pères » Michée 7:18-20. Nous sommes alors dégagé du péché, de la culpabilité et de la honte de nos pères comme des nôtres. Jésus les a portés pour nous à la croix. Son sang nous purifie de tout péché. Il est suffisant et il est inutile de vouloir continuer à payer.

8. Etre délivré et tenir ferme dans sa liberté spirituelle 8a. La délivrance Très souvent, une délivrance5 sera nécessaire lorsque nous-même et/ou nos ancêtres avons touché au monde occulte, ou lorsque nous sommes en présence de schémas de dépendances et de péchés compul5.  Pour plus de développement sur le sujet de la délivrance consulter des ouvrages tels que : Maurice Ray, Pour que nous soyons libérés, Ligue pour la lecture de la Bible ;

327

...suite Un chemin de libération .. Se réconcilier avec son héritage familial, culturel et spirituel

sifs et répétitifs au travers des générations (drogues, alcool, sexe, …). Jésus a chassé les démons et libéré les captifs. « Il guérit beaucoup de gens qui avaient diverses maladies ; il chassa aussi beaucoup de démons, et il ne permettait pas aux démons de parler, parce qu’ils le connaissaient » Luc 1:34. En grec, le verbe «  ekballo  » signifie chasser, jeter dehors, et s’emploie pour chasser les démons ou esprits mauvais (Matthieu 8:16 ; 9:33 ; 10:1, 8 ; 12:24, 26, 27 ; Marc 16:9…). Le sens du verbe « apoluo » est délier, relâcher, répudier, mettre en liberté, renvoyer libre (Matthieu 18:27 ; Actes 26 :10-12). Le verbe « exorkizo » est traduit par adjurer, conjurer, faire prêter serment (Matthieu 26:63). Le substantif « exorkites », qui a donné exorciste, dénomme la personne qui chasse les démons, qui ordonne aux esprits mauvais de quitter (Actes 19:13). Le substantif « aphesis » est employé dans le passage d’Esaïe 61 cité en Luc 4:18 : action de prêcher aux captifs la délivrance, de mettre en liberté ceux qui sont blessés. Jésus envoya ses disciples en leur donnant le pouvoir de chasser les esprits mauvais. « Puis, ayant appelé ses douze disciples, il leur donna le pouvoir de chasser les esprits impurs, et de guérir toute maladie et toute infirmité… Allez, prêchez, et dites : Le royaume des cieux est proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » Matthieu 10:1, 6-7. « Les soixante-douze disciples revinrent dans la joie, disant : Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom » Luc 10:17. Nous avons reçu la même autorité pour chasser les esprits mauvais. «  Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom, ils chasseront les démons ; ils parleront de nouvelles langues » Marc 16:17. Lorsque cela s’avère nécessaire, par l’exercice du discernement spirituel, chacun peut être délivré (remis en liberté) d’esprits mauvais et impurs que l’on chasse au nom de Jésus. Nous prenons autorité sur les démons selon la Parole de Dieu et nous nous opposons aux puissances de destruction, car Jésus a remporté la victoire sur elles par sa mort et sa résurrection. La personne est alors libérée de l’emprise que sa famille ou elle-même a accordée à l’ennemi. Elle retrouve la liberté de marcher en nouveauté de vie et de devenir la personne que Dieu désire qu’elle soit.

8b. Le combat spirituel Le démantèlement de cet héritage spirituel négatif, comme de ces mauvaises structures de pensée, ne se fera pas tout seul, nous devons participer à leur dépouillement, aidé par le Seigneur. « Le libre arbitre humain est si précieux pour le Seigneur qu’il ne laissera pas les bienfaits de la croix nous être dispensés sans notre consentement6 ». Les forces et les puissances du mal veulent nous détruire et nous empêcher de développer la vie que Dieu nous a donnée. Notre combat est sur le plan spirituel, non contre des personnes mais contre les puissances des ténèbres. « Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable. Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes » Ephésiens 6:11-12. Le chrétien a reçu la puissance de Dieu par le Saint-Esprit pour repousser et abaisser tout ce qui s’élève contre Dieu et résister aux puissances des ténèbres (Jacques 4:7 ; 1 Pierre 5:9). L’apôtre Paul présente notre identité de combattant spirituel en utilisant le verbe au présent, pour nous avertir que notre esprit est envahi par des pensées dirigées contre la gloire de Dieu. Il s’agit d’une tentative de contrôle que nous devons combattre avec l’aide du Seigneur. « Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas simplement humaines ; elles tiennent leur puissance de Dieu qui les rend capables de renverser des forteresses. Oui, nous renversons les faux raisonnements ainsi que tout ce qui se dresse prétentieusement contre la connaissance de Dieu, et nous faisons prisonnière toute pensée pour l’amener à obéir au Christ » 2 Corinthiens 10:4-5.

« Tu es un asile pour moi, tu me gardes de la détresse, tu m’entoures de chants de délivrance »

Psaume 32.7

Derek Prince, Ils chasseront des démons en mon nom ; Michelle d’Astier de la Vigerie, Les clés de la délivrance ; Frank Hammond, Les voleurs dans le temple. 6.  Citation de John et Paula Sanford.

328

A insérer à la fin de la 7è Etape Un chemin de libération .. Se réconcilier avec son héritage familial, culturel et spirituel

Les Pères de l’Eglise ont aidé les chrétiens à vivre cette nouvelle perspective des situations. Par exemple, Saint Ignace de Loyola11 a proposé des « exercices spirituels » avec des textes choisis de la Parole de Dieu. En développant une attitude de reconnaissance, de louange et d’adoration, notre communion avec le Seigneur de la Vie grandit et l’ennemi fuit. Lorsque les anciens schémas de pensées reviennent, un des moyens de combat est la louange. Remarquez comment les adorateurs allaient au devant de l’armée du Seigneur et de Josaphat dans la bataille (2 Chroniques 20) : ils adoraient et l’ennemi tremblait. Emotionnellement, si nous n’avons pas envie de louer dans ces moments-là, c’est peut-être une bonne occasion de commencer à le faire pour briser ce qui nous tient encore lié. Nous pouvons dire à nouveau : « Je renonce à l’esprit de mort, à la haine de soi… » et proclamer la victoire de Jésus sur la croix et en nous. Battons-nous contre l’ennemi lorsqu’il vient pour voler, piller et détruire. Choisissons toujours la vie en contre-attaque. « L’homme sensé suit la route qui monte vers la vie, il évite celle qui descend vers la mort » Proverbes 15:24. Le chemin de la vie grandit pour les sages pour qu’ils évitent le chemin qui mène à la mort. Notre musculature spirituelle doit donc se développer pour cette ascension, et le Seigneur pourvoira quand nous manquerons de force pour accomplir l’œuvre qu’il a commencée (Philippiens 1:6). « Soyez toujours joyeux. Priez sans cesse. Rendez grâces en toutes choses, car c’est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ. N’éteignez pas l’Esprit… » 1 Thessaloniciens 5:16-19. « Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont là les adorateurs que le Père demande. Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité » Jean 4:23-24. L’adoration et la contemplation sont destinées à accroître notre conscience de Dieu, de son caractère, de sa personne et de l’immensité de son amour. S’approcher du Seigneur, s’arrêter, imposer le calme à son âme, se tenir en sa présence, nous permet ensuite de pouvoir nous reposer en sa présence, goûter à son amour, le contempler et l’aimer en retour.

12. Témoignage d’une résurrection intérieure, Clet L. Ma mère a eu 7 enfants, je suis la dernière des filles et jumelle avec un frère. Notre père était totalement absent de la maison. Ma mère nous a élevés seule avec beaucoup de courage. Malgré tout l’amour qu’elle nous a prodigué, bien que nous nous entendions, nous avons connu quelques dysfonctionnements dus en partie à une grand-mère autoritaire et à l’absence du père. Vers l’âge de 30 ans, j’ai rencontré mon Père céleste et je me suis sentie adoptée, réhabilitée, je suis devenue sa fille. Il m’a fait la grâce d’être acceptée, aimée, pardonnée, justifiée, sauvée. Cela m’a libérée et permis de vivre la vraie Vie avec Lui. J’ai eu la joie de me marier à 39 ans et de poursuivre des études que j’ai toujours désirées dans le domaine de la relation d’aide ce qui m’a permis de passer par certaines étapes de guérison. Suite à un séminaire sur « Les blessures de la petite enfance » (en 2009) où j’avais prié instamment pour que Dieu me parle, j’ai fait un rêve. Cela se passait dans un lieu réel que je connaissais bien, sur un fragile pont de bois, surplombant une mare, sur lequel se trouvaient deux personnes. L’eau était peu profonde à cet endroit et, à travers cette eau, on pouvait apercevoir de la vase noire. Sur ce pont, deux autres personnes vinrent rejoindre les deux premières et le pont s’écroula. Une des personnes tomba dans l’eau et s’enfonça dans la boue. Elle se débattait pour s’en sortir et en tapant du pied sur le fond, elle pu enfin émerger. Dieu m’a donné l’explication du rêve : les deux premiers arrivés sur le pont représentaient mon père et ma mère. Ma mère était enceinte de jumeaux, mon frère et moi (les deux autres personnes qui les rejoignirent sur ce pont). Mon père n’avait pas le désir d’avoir des enfants ; il se disputait avec ma mère à ce sujet. Elle voulait les garder. Je compris alors que, dans cette scène, le jumeau qui était tombé dans la boue et s’en était sorti, c’était moi !

11.  Saint Ignace de Loyola (1491-1556) est fondateur et le premier Supérieur général de la Compagnie de Jésus. Auteur des « Exercices spirituels », il fut un remarquable directeur de conscience.

340

...suite Passer de la mort à la vie .. 7ème Etape

Quelques mois après, j’ai fait une expérience assez troublante en rapport avec ce rêve. Avec mon époux, nous intervenions ensemble sur le thème de la famille, en présence d’un groupe. Nous évoquions les blessures qui nous empêchent de grandir spirituellement. C’était un moment de partage intense où nous avons pu donner des témoignages. Alors que nous étions sur le point de terminer cette réunion, quelque chose d’étonnant s’est passé. Un homme prit la parole et s’adressa directement à mon conjoint : « Merci, d’avoir eu cet échange profond et si enrichissant avec toi, cela nous a vraiment apporté… ». J’étais assise à côté de mon mari, cet homme parlait comme si je n’étais pas là, comme si je n’existais pas. J’ai pensé au fond de moi que la moindre des choses aurait été de nous remercier tous les deux. J’ai senti alors monter en moi un sentiment d’injustice, dû à ce manque de reconnaissance. Lorsque nous nous sommes retrouvés en couple, j’ai pu partager avec lui mes émotions, mon incompréhension, ma déception, et mon chagrin. Il a alors essayé de m’encourager. Mais malgré moi, je me sentais envahie par quelque chose qui me rongeait de l’intérieur et que je n’arrivais pas à apaiser. Je ne comprenais pas d’où cela venait. J’étais triste intérieurement et je m’interrogeais sur mon état. Quelques jours plus tard, après avoir prié, et demandé à Dieu de m’éclairer, j’ai reçu une explication en rapport avec ce qui m’était arrivé précédemment. Ce matin là, assise sur mon lit, mon mari présent à mes côtés, je commençais à parler à haute voix, remplie d’émotion sur le sens de ce qui s’était passé. Tout d’un coup un mot est arrivé dans ma bouche : « la peur du rejet » ! En quelques secondes c’était comme si les éléments d’un puzzle s’assemblaient, comme une révélation. Alors que j’étais dans le ventre de ma mère, j’ai ressenti de la part de mon père le refus que j’existe. Quand cet homme a parlé seulement à mon mari, cela a fait écho à ce sentiment de rejet et de non existence, comme si à nouveau je n’étais pas reconnue. Cette non reconnaissance au droit de vivre produisait en moi l’impossibilité de me réaliser pleinement dans ma vie professionnelle, le père étant l’initiateur de la découverte de la vie, de la place dans le monde. Cette non reconnaissance affective de mon père a entraîné des carences. A certains moments de mon existence, cela se traduisait par une certaine « dépendance » à la nourriture, comme pour anesthésier la douleur de ne pas me sentir désirée, une ambivalence, des hésitations à prendre ma place, à me décider, un apparent manque de confiance en moi, un désir de mort se traduisant par une volonté forcée de rester dans l’ombre, dans la passivité et la non existence. Et en même temps se maintenait le désir d’être et de vivre, grâce à la volonté de ma mère de me garder malgré tout, et surtout grâce à l’amour de mon Père céleste. Mon mari a alors prié avec moi pour couper, avec l’autorité du sang précieux de Jésus, ces liens de mort qui avaient été projetés sur ma vie. Au fur et à mesure que les larmes coulaient sur mes joues, quelque chose se débloquait en moi laissant la place à une force, la puissance de vie venant sur moi. Enfin, j’avais l’autorisation de vivre pleinement ma vie, de choisir la vie et de prendre ma place. J’ai eu la certitude que mon Père céleste, lui-même, a ressuscité cette partie de moi dont je n’avais pas conscience jusque-là. Maintenant je vis totalement par Sa Grâce. Merci bon Père pour cette Grâce m’ouvrant des portes vers l’avenir. La reconnaissance « affective » de mon Père céleste me permet d’avoir confiance en l’avenir. J’existe par l’amour et pour l’amour de mon Père des cieux.

« Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable » Romains 12:1 341

A insérer à la page 318 Un chemin de libération .. Se réconcilier avec son héritage familial, culturel et spirituel

réalisations. Ce n’est pas de l’orgueil, prétention ou suffisance mais la conscience d’être créé à l’image de Dieu. Il est nécessaire de simplement reconnaître la personne que nous sommes comme quelqu’un d’important, de capable, d’aimable, avec ses aspects positifs et négatifs. • L’affirmation de soi est un apprentissage. Elle est l’expression de ses pensées, besoins et sentiments, de manière la plus claire et la plus directe possible, sans ressentir de tensions excessives, et en tenant compte des pensées, besoins et sentiments de son interlocuteur. Avoir une conscience de soi plus profonde ou plus grande conduit à l’acceptation de soi et à l’affirmation de soi. Pour apprendre à s’affirmer d’avantage, nous devons développer la capacité : à dire oui et non de manière appropriée ; à exprimer nos besoins et nos désirs en apprenant à demander ; à délimiter nos frontières physiques, émotionnelles, intellectuelles, volitives (volonté)11 ; à reconnaître nos droits et à les exercer.

5. Les rechutes En période de stress, de conflits, lorsque nous avons trop à gérer que ce soit professionnellement, familialement…, ou que la charge émotionnelle est trop grande, ou encore que nous traversons une période avec des pertes significatives, des deuils, des problèmes de santé (soi-même ou des proches), ou tout simplement lorsque nos besoins fondamentaux ne sont pas satisfaits, nous rechutons vers nos anciens schémas de fonctionnement, vers nos anciennes habitudes, vers nos comportements malsains, inappropriés. Ce que nous avons fait une fois dans la vie fait partie du répertoire que nous avons à notre disposition, (que ce soient les bonnes décisions, les choix, les libérations ou nos anciens schémas, nos domaines de fragilité, nos péchés) et nous pouvons y retourner. Les chercheurs se sont rendus compte que nous n’apprenons jamais de façon à ce que les choses anciennes soient complètement désapprises, elles restent à notre disposition et sous la pression du stress, nous sommes plus vulnérable et nous retournons plus facilement vers nos anciens schémas, nos anciennes habitudes.

5a. Le « baromètre de rechute » (p 344-345) Le processus Genesis12 propose des outils adaptés aux personnes ayant des comportements dépendants et compulsifs (ces outils peuvent cependant être utiles à chacun). Par exemple, le « baromètre de rechute » présenté aux pages suivantes sous la forme d’une échelle comportementale, est un modèle neurobiochimique qui aide à la prise de conscience des signes avant-coureurs de la rechute. Cette échelle nous sensibilise à notre vulnérabilité temporaire et nous donne des repères concrets qui doivent nous alerter afin de pouvoir réagir et si besoin demander de l’aide. Les comportements d’évitement (fuite devant les problèmes) amplifient l’anxiété et la colère (libération d’adrénaline et de noradrénaline) par l’utilisation des émotions pour masquer la douleur intérieure. Le capital d’endorphines s’épuise et favorise le désespoir et l’épuisement. L’échelle reflète la progression d’émotions fortes qui masquent la souffrance. Elle explique le parcours que le dépendant (que ce soit à des substances, à des comportements, à des émotions) traverse dans sa descente vers la rechute. Chaque stade débute par un problème non traité où la personne remet à plus tard ce qu’elle doit faire (procrastination). La personne dépendance tente de contrôler sa dépendance, mais sa force de volonté ne suffit pas. Pour interrompre la descente, l’essentiel est de reconnaître sa position sur l’échelle, prendre conscience de son comportement d’évitement, et abandonner le contrôle entre les mains de Dieu (lâcher prise, faire confiance). La personne peut alors ne plus être le jouet de ce qui lui arrive mais reprendre la responsabilité pour sa vie. Questions personnelles

Où est-ce que je me situe actuellement sur ce baromètre ? Quels sont mes modes de pensée, mes comportements, les symptômes qui se répètent, les signes qui évoquent une possible rechute ? Comment en suis-je affecté dans ma relation à moi-même et aux autres ? Comment en suis-je arrivé là ? A quoi cela me sert-il ? 11.  Henri Cloud, Oser s’affirmer, l’art de poser des limites à autrui, Empreinte, Paris, 2002 12.  Michael Dye et Patricia Fancher, Le rétablissement Genesis, manuel de prévention de rechutes pour comportements dépendants et compulsifs présenté par GAPP, p 74-76

348

...suite Se laisser transformer en profondeur .. 8ème Etape

5b. « L’art des petits pas » appliqué à la rechute Nous pouvons retourner en arrière, rechuter, mais ce qui est réjouissant, c’est que nous n’avons pas à recommencer à zéro13. Nouvelle habitude Nouveau schéma de fonctionnement Tâcher de remonter au même niveau qu’avant la rechute, le plus rapidement possible, et s’occuper des causes de rechute

Vieille habitude Ancien schéma de fonctionnement

Rechute

L’art des petits pas est difficile. Nous vivrons des retours en arrière dans nos anciens comportements v. Comme l’être humain est un être d’habitudes, ces rechutes v sont normales, mais il faut s’en occuper. Cela se fait en trois étapes. En cas de rechute : • au lieu de nous lamenter longuement sur nous-même, tournons-nous tout de suite vers Dieu ; • apportons-lui ce qui s’est passé et reconnaissons cela comme une faute. Demandons-lui son pardon et recevons-le ; • confirmons à nouveau la décision que nous avons prise dans la prière w. Demandons à Dieu son aide pour poursuivre notre changement et allons de l’avant… jusqu’à la prochaine rechute ou à la consolidation. Si nous restons fermement attaché à la décision prise et si chaque fois nous accomplissons résolument et complètement ce travail de reprise - parfois plusieurs fois dans la même journée - de nouvelles habitudes et de nouveaux modèles se construiront ; ils sont le résultat de notre liberté. Cette mise en pratique nécessite du temps, de la ténacité, de la persévérance mais aussi de la patience envers soi-même. C’est un processus comparable à celui d’un enfant qui apprend à marcher. Le Saint-Esprit veille sur nous en nous faisant prendre nos rechutes au sérieux, en nous rappelant nos résolutions prises dans la prière et en nous encourageant. Il nous aide à nous relever dans notre faiblesse et intercède pour nous (Romains 8:26).





Rechute

Confirmer chaque étape rapidement

Comportement abandonné



Situation et comportements actuels

Etapes ayant marqué le chemin déjà parcouru du développement de la personne

Le chemin a été marqué par certaines bornes ou étapes, par des démarches accomplies, par des décisions prises clairement u. En cas de rechute, nous confirmons chaque pas, chaque démarche déjà effectués w et nous continuons au-delà du chemin déjà parcouru, au-delà de la chute, sans repartir à zéro.

5c. Prévention des rechutes Après une rechute, il est utile d’analyser et réfléchir à ce qui nous a fait revenir vers nos anciens schémas de fonctionnements, nos anciennes habitudes, nos comportements inappropriés ou de survie, nos dépendances. Nous irons rechercher les causes en parcourant ce que nous avons vécu lors des dernières 13.  Adaptation d’un enseignement de Manfred Engeli.

349

...suite Un chemin de libération .. Se réconcilier avec son héritage familial, culturel et spirituel

heures, des derniers jours, des dernières semaines avant la rechute (calendrier de rechutes). Quels ont été nos besoins insatisfaits, les situations conflictuelles, les événements difficiles à gérer, les stress trop importants, les moments de solitude pesante, d’épuisement émotionnel… ? C’est de cela qu’il faudra nous occuper pour prévenir d’autres rechutes. Les groupes de parole et d’accompagnement tels que le programme en 12 étapes « Vivre enfin »14 et Torrents de Vie15 sont vivement conseillés pour la prévention des rechutes et la restauration de l’identité.

RÉTABLISSEMENT

« Le baromètre de rechute » selon le processus Genesis RÉTABLISSEMENT (acceptation et gratitude) C’est une attitude intérieure d’abandon à Dieu et de lâcher-prise : accepter la vie comme un don, prendre le bon comme le mauvais avec une attitude de reconnaissance pour l’amour reçu de Dieu et l’aide des autres, progresser ouvertement et honnêtement, faire face et résoudre les problèmes, faire partie de la solution plutôt que du problème. En pratique : je n’ai pas de secret délibérés ou honteux ; je résous les problèmes ; j’identifie mes peurs et mes sentiments ; je respecte mes engagements (église, amis, famille, objectifs, moi-même) ; je suis ouvert, honnête ; je vais vers les autres ; je travaille à développer ma relation avec Dieu et avec les autres ; je suis redevable (capacité à rendre compte à une personne de confiance).

SIGNES AVANT-COUREURS DE LA RECHUTE

OUBLI DES PRIORITÉS (déni, fuite, changement important d’utilisation de son temps, de ses pensées) Un soudain changement de plan et de priorités est l’un des premiers signes avant-coureurs de rechute. Consciemment ou inconsciemment, la personne, en face d’un nouveau défi, cherche à l’éviter. La peur et la remise à plus tard produisent de l’anxiété et la sécrétion de neurotransmetteurs dans le système limbique. Ceux-ci stimulent le corps et diminuent la douleur, la peur et la dépression. La personne commence à négliger et à oublier ses tâches quotidiennes ou ses priorités. En pratique : j’ai des secrets délibérés ou honteux, je cache, je dissimule ; j’ai moins de temps et d’énergie pour Dieu, pour ma famille, pour l’église, pour me faire aider ; j’évite le soutien, d’être redevable ; mes conversations sont superficielles ; je m’isole ; je change de buts et de priorités ; je suis obsédé par les relations, je ne suis pas fidèle à mes promesses et à mes engagements ; je suis préoccupé par les choses matérielles, par les distractions (télévision, jeux, internet…) ; je remets les choses à plus tard. ANXIÉTÉ (puiser l’énergie dans les émotions) Dans certaines situations, la personne a des réactions disproportionnées par rapport aux circonstances. Elle repasse sans arrêt les mêmes pensées dans sa tête. Elle attribue la faute aux autres, aux lieux ou aux circonstances. En critiquant les comportements des autres, elle se concentre sur eux et s’éloigne d’elle-même et de ses propres priorités. Elle passe son temps dans ses préoccupations (soucis, regrets du passé, «  si  » du futur), ce qui favorise une charge émotionnelle et un afflux d’adrénaline. Elle ne vit pas dans le présent et passe à côté des joies saines de la vie. En pratique : je suis préoccupé ; j’ai peur ; j’ai du ressentiment ; je ressasse les veilles pensées négatives ; je juge les motivations, les comportements des autres et je crois connaître leurs pensées ; je fais des commérages ; je jure ; je me masturbe, je suis co-dépendante (dépendance affective) ; j’ai des difficultés de concentration, des troubles du sommeil ; je pratique l’auto-médication ; je m’invente des histoires (rêverie) ou crée des drames (disputes…).

14.  Site Web pour plus d’information : www.vivre-enfin.eu ; Helge Seekamp, Karin Prentzel, Gero Herrendorff, Vivre enfin ! guérison, transformation, lâcher prise, Le programme des 12 étapes, un manuel pour un travail en groupes, Farel, 2007 15.  Torrents de Vie pour la restauration de l’identité et de la sexualité : www.torrentsdevie.fr ; Andrew Comiskey, Vers une sexualité réconciliée, manuel de travail, Raphaël, 1994

350

...suite Se laisser transformer en profondeur .. 8ème Etape

ACCÉLÉRATION (pour ne pas se laisser rattraper par la dépression)

SIGNES AVANT-COUREURS DE LA RECHUTE

Par l’accélération, la personne évite les sentiments de peur ou de dépression et s’anesthésie émotionnellement (anesthésie neurobiochimique). Elle est incapable de se retrouver seule, de ralentir ou de se relaxer. Elle travaille souvent trop, sans prendre de repas réguliers durant la journée. Ensuite, le soir, elle commet des excès de nourriture. Souvent, pour fuir la dépression et nier ses besoins physiques et émotionnels, elle se stimule en consommant compulsivement plus de caféine et de sucre, en sortant le soir, en veillant tard la nuit, en mangeant trop ou trop peu, en travaillant trop, ou en faisant trop d’exercice physique. En pratique : je suis super occupé ; je travaille compulsivement ; je n’arrive pas me détendre ; je saute des repas et/ou mange compulsivement (surtout la nuit) ; je fais des excès de caféine, d’exercice physique ; je suis incapable de reconnaitre mes propres sentiments, mes besoins personnels ; j’ai des pensées répétitives, négatives ; je suis nerveux, irritable, avec une humeur instable ; je me sens seul et mal compris ; j’ai du mal à écouter les autres et j’évite le soutien. COLÈRE (agressivité) Une colère excessive, non maîtrisée, accroît le capital d’adrénaline, d’endorphines et de noradrénaline. La personne en colère se sent grande, juste, forte, confiante, sûre d’elle et imperméable à la souffrance. La colère est un puissant anesthésiant émotionnel et physique. Les émotions, la colère et autres réactions excessives ne sont plus en rapport avec les circonstances. Une personne en colère rejette la honte et la faute sur les autres en les repoussant par une attitude du type : « Je n’ai besoin de personne ». Les murs de rejet l’isolent, la laissant avec ses besoins non satisfaits. En pratique : j’ai des réactions disproportionnées, des ressentiments constants  ; je repousse les autres, je m’isole ; je culpabilise les autres ; j’ai des problèmes de relations, de travail, d’argent ; je n’accepte pas la critique, je suis sur la défensive ; j’ai des problèmes digestifs, des maux de tête, des pensées obsessionnelles ; je suis incapable de pardonner. ÉPUISEMENT (réservoir vide) A ce stade, les neurotransmetteurs sont presque épuisés, ce qui rend la douleur, la colère, la panique et l’anxiété inévitables. La personne est sujette à des vagues de peur, et n’est plus capable de faire face. Lorsque cette situation se prolonge, la personne se fatigue, désespère et déprime. Si une crise éclate à ce moment-là, elle se sent impuissante et incapable de la gérer, elle se « tourne » alors vers son cerveau de survie qui lui « dit » : « Ta dépendance (alcool…) est le seul moyen de traverser cette crise ». Alors, elle abandonne et se tourne vers sa dépendance.

RECHUTE

En pratique : je déprime, je panique, je suis confus, je désespère ; je ne peux plus faire face, je me sens impuissant, je suis pessimiste, fatigué  ; je dors trop ou trop peu  ; je me sens seul  ; je veux m’enfuir, je pense à re-consommer, aux amis et endroits de consommation ; je m’auto-détruis, j’ai des pensées suicidaires ; je suis sans but ; je n’arrive plus à fonctionner ; je ne réponds plus au téléphone ; je manque au travail ; je suis irritable ; je recherche mes anciens amis. RECHUTE (consommation, dépendance, comportement de survie) La personne est accablée et elle croit que sa dépendance, sa drogue, son comportement de survie, sont les seuls moyens pour faire face ; elle retourne ainsi à son style de vie dépendant. En pratique : je consomme, je suis dans ma compulsion, je retourne vers ma dépendance ; je suis dans mon comportement de survie ; je mens, je manipule. 351

...suite Un chemin de libération .. Se réconcilier avec son héritage familial, culturel et spirituel

6. Du comportement toxique au comportement guérissant16 Lorsqu’une personne a grandi dans une famille dysfonctionnelle, elle a besoin de petits pas adaptés pour passer d’une référence et d’un vécu destructeurs à une référence et un vécu sains. Le tableau de la page suivante, schématise les différentes composantes de l’amour conditionnel et les oppose aux caractéristiques de l’amour inconditionnel pour passer de l’amour conditionnel, du manque d’intimité, du comportement toxique à l’amour inconditionnel, la grâce, l’intimité.

Comportement toxique

Problème au niveau personnel

Obstacles aux relations

Comportement qui perpétue le problème

Comportement guérissant

de l’amour conditionnel à l’amour inconditionnel

Amour conditionnel

Sentiment de ne pas être aimé

Peur de ne pas être aimé

Aimer pour être aimé en retour

Amour inconditionnel

Egocentrisme

Sentiment d’être indigne d’amour

Peur d’être jugé sans valeur

Centré sur soi

Centré sur le Christ

de la honte à la grâce

Perfectionnisme

Peur de commettre une erreur

Peur de ne pas être accepté

Efforts pour être aimé

Acceptation

Culpabilisation

Attendre des autres et de soi la perfection

Peur d’être critiqué

Blâmer les autres

Pardon

de la domination à l’édification réciproque

Tendance à dominer les autres

Manque de confiance en sa capacité à influencer les autres

Peur de perdre les autres

Contrôle excessif des autres

Edification des autres

Manque de fiabilité

Manque de maîtrise de soi

Peur de décevoir les autres

Perte du contrôle de soi

Fiabilité

du manque de sentiments à l’intimité

Négation des sentiments

Peur des sentiments

Peur du rejet

Evitement des sentiments

Ressenti des sentiments

Manque de communication

Méfiance à l’égard des autres

Peur d’être blessé par les autres

Conversation superficielle

Communication honnête et franche

7. De l’esclavage à la terre promise en passant par le désert 17 L’histoire du peuple hébreu dans le livre de l’Exode peut constituer un modèle de notre chemin de transformation en profondeur. Le tableau ci-dessous synthétise ce parcours. Les frères de Joseph connurent la famine, le manque, et partirent chercher de quoi se nourrir pour survivre à la disette. Ils adoptèrent, comme toute personne se trouvant dans la famine (physique comme affective), une stratégie de survie adaptée à leurs circonstances. C’est ainsi qu’ils allèrent trouver refuge en Egypte. Au cours des années, cette terre d’accueil devint une terre d’asservissement. La solution temporaire est devenue durable, source de problèmes nouveaux. Selon ce même schéma, la personne dépendante adopte un comportement de survie adapté à sa situation. Mais, progressivement, elle le répète jusqu’à la servitude. 16.  Jack et Judith Balswick, Les nouveaux défis de la famille, Empreinte, 2002, p 20 17.  Ce tableau reprend des éléments recueillis lors d’une formation à la relation d’aide dans le cadre de Jeunesse en Mission. Monique et Thierry Juvet proposent également ce modèle biblique pour accompagner les personnes dépendantes.

352

...suite Se laisser transformer en profondeur .. 8ème Etape

L’esclavage La captivité L’Egypte

La transformation L’école de Dieu Le désert

La terre promise La libération Le lait et le miel

Pédagogie de Dieu et apprentissage

• Découvrir les conséquences dramatiques de l’esclavage du péché, des dépendances, des comportements de survie • Reconnaître que la famine et la souffrance conduisent en « Egypte », vers un enfermement et une charge de plus en plus lourde • Comprendre que le manque, le vide intérieur sont dus à l’absence de Dieu • Faire appel à Dieu qui entend les cris de détresse et veut libérer ses enfants de cette servitude de plus en plus grande • Se couvrir du sang de l’agneau pascal pour échapper à la mort (10ème plaie) et à l’esclavage • Etre prêt à quitter, à lâcher, à sortir du déni et de l’esclavage

• Passer par la croix, le sacrifice du Christ (passage de la mer rouge) • Faire le deuil du réconfort temporaire apporté par les dépendances et les bénéfices secondaires (« concombres et oignons ») • Découvrir que même si le manque, la famine sont encore là, Dieu comble les besoins (« nourriture, chaussures, vêtements… ») • Se mettre en mouvement et recueillir sa nourriture quotidiennement • Dépendre de Dieu et se laisser conduire par l’Esprit (colonne de nuée et de feu) • Apprendre la patience • Voir la gloire de Dieu et apprendre à le connaître • « Recevoir la Loi » par le don de l’Esprit Saint (Pentecôte) qui grave la Loi dans les cœurs

• Passer par la croix, la mort à soi‑même pour entrer dans la vie, se consacrer à Dieu (passage du Jourdain) • Etre reconnaissant pour l’école du désert et pour la liberté acquise • Dépendre de Dieu pour chaque aspect de la conquête de sa vie, de son identité, de sa famille, de son peuple • Apprendre à vivre pleinement, à être libre, à être mature, adulte • Travailler et prendre soin de ses besoins tout en comptant sur la providence de Dieu • Exercer ses responsabilités • Mettre ses dons et son potentiel au bénéfice de la communauté

Comportements négatifs

• Combler le vide par les activités, les dépendances, les faux réconforts • Etre dans l’ambivalence, avec des résistances à vouloir s’en sortir, des étapes de négociation

• Etre tenté de revenir en arrière, de retourner vers la servitude et les dépendances • Murmurer et se rebeller contre Dieu et les figures d’autorité (« Moïse ») avec pour conséquences d’errer plus longtemps dans le désert (quarante ans pour le peuple hébreu) • Tomber dans l’idolâtrie en cherchant un dieu à son image • Avoir peur de rester dans le désert, sans l’espoir d’une issue

• Vouloir lutter pour conquérir certains aspects de sa vie selon ses propres plans, sans consulter l’Eternel, sans compter sur lui • Manquer de discernement et faire alliance avec l’ennemi

Système de croyances et philosophie

• Etre indigent, dans le besoin • Etre dominé, esclave, victime des autres, avoir perdu sa liberté • Avoir de la difficulté à sortir de la passivité, à vouloir quitter la servitude, à choisir entre la vie et la mort • Etre en danger de mort (mort des garçons…) • Etre dans la perte et/ou la quête d’identité • Apprendre à ne plus dépendre de l’autre (« Pharaon »), à ne plus être une victime, mais à dépendre de Dieu et à prendre ses propres décisions et responsabilités

• Etre materné et assisté avec ses besoins humains de base satisfaits par Dieu et ses responsables • Faire le deuil de l’Egypte, sortir de sa mentalité intérieure d’esclave, de victime • Marcher sur un chemin de transformation, en acceptant les frustrations (école du désert) • Découvrir son identité de fils, de fille, de peuple de Dieu

• Etre prêt au combat, à la guerre spirituelle, à la conquête de la terre promise par Dieu • Grandir en maturité • Avoir le sens des responsabilités, de l’autodiscipline • Entrer en possession de son territoire, de son identité, dans la sécurité et dans la position de fils et de fille

353

Texte refondu + tableaux Remplace les pages 336 et 337

S’approprier l’héritage positif, l’identité et la culture du Royaume de Dieu .. 10ème Etape

10ème Etape du chemin de libération ...

S’approprier et développer l’héritage positif, personnel et collectif I. Discerner nos dons et entrer dans notre appel Comment, dans notre réalité présente, manifester et faire avancer le Royaume de Dieu  ? Une grande part de la réponse se trouve dans notre manière de faire fructifier les dons et les talents que Dieu nous a confiés. Pour entrer dans notre héritage personnel positif, les jalons essentiels sont les suivants : discerner nos dons, entrer dans notre appel en accomplissant les œuvres préparées d’avance par le Seigneur. « Ce que nous sommes, nous le devons à Dieu ; car par notre union avec le Christ, Jésus, Dieu nous a créés pour une vie riche d’œuvres bonnes qu’il a préparées à l’avance afin que nous les accomplissions » Ephésiens 2:10, Semeur.

1 . Nos dons Dans les Evangiles, la parabole des talents nous presse de reconnaître les talents que Dieu nous a confiés, de les développer et de les faire fructifier pour le Royaume de Dieu (Matthieu 25:14-30 ; Luc 19:11-25). Il ne suffit pas d’attendre l’époux, il est de notre responsabilité de mettre à profit le temps qui nous est donné jusqu’à son retour. Dans cette parabole, le serviteur qui ne reçut qu’un seul talent était paresseux : il ne chercha pas à le faire fructifier et l’enfouit dans la terre. S’il en avait reçu davantage, il aurait eu le même comportement et serait resté un serviteur inutile à son maître. Tout ce que nous avons nous vient de Dieu, le donateur et la source de toute chose : dons, qualités, capacités… Ce capital, il nous propose de le faire fructifier, de l’utiliser pour le bien de la communauté et de le transmettre aux générations suivantes, pour qu’à leur tour elles le transmettent et que les bénédictions se multiplient. Dieu nous donne ce potentiel qui non seulement contribue à notre épanouissement personnel mais reflète aussi d’une manière concrète la personne, le caractère de Dieu. Pour pouvoir exprimer et faire fructifier nos dons, nos capacités, nos talents, il est important de les discerner et de les connaître. Notre héritage positif et notre potentiel personnel sont à découvrir, à accepter, à cultiver et à déployer, que ce soit dans notre propre vie comme dans celle de notre famille, de notre église, de notre ville et de notre nation. Dans notre croissance en maturité et notre service pour Dieu ou pour la famille ou le prochain, nous pouvons nous appuyer sur une grande palette de dons.

1a. Les capacités ou dons naturels Ce sont des aptitudes naturelles, des talents qui font partie de ce que nous sommes, de notre identité et qui sont constitués : • par les dons familiaux (hérités), ceux que l’on reconnaît déjà chez nos parents, grands-parents ou autres membres de la famille, et qui nous ont été transmis, • par les dons personnels qui nous sont spécifiques. Ils se manifestent souvent dès l’enfance. Les parents, les enseignants, les proches ont pour tâche d’aider l’enfant, l’adolescent, le jeune à découvrir ses dons, à les développer, à les exercer dans la vie quotidienne et à l’encourager dans ses capacités. 369

...suite Un chemin de libération .. Se réconcilier avec son héritage familial, culturel et spirituel

1b. Les capacités ou dons spirituels Ce sont des charismes (dons faits par grâce) ou des dons surnaturels donnés par le Saint-Esprit à chaque membre du corps du Christ. « Nous avons des dons différents selon la grâce qui nous a été donnée » Romains 12:6. « Un seul et même Esprit opère toutes ces choses les distribuant à chacun en particulier comme il veut » 1 Corinthiens 12:11. Nous les recevons par la foi, en vue du service et en fonction de notre appel. Ils ne sont pas à confondre avec le fruit de l’Esprit qui est la formation du caractère de Christ en nous (Galates 5:22). Des listes des dons spirituels sont mentionnées dans Romains 12:3-8, 1 Corinthiens 12 à 14, Ephésiens 4:7-16, 1 Pierre 4:9-11. Les charismes sont nombreux, variés, et chaque chrétien en a reçus un ou plusieurs pour l’édification de l’Eglise. Leur étude dans la Bible nous aide à discerner quels sont ceux qui peuvent nous concerner. Afin de parvenir à ce discernement, nous avons besoin de la prière, de l’écoute de la voix de Dieu, de la foi, de la disponibilité à servir. La parole de Dieu nous encourage à aspirer aux dons les meilleurs, à nous mettre à l’école du Seigneur et de frères et sœurs expérimentés. Il est nécessaire d’être capable de se remettre en question mais aussi d’être prêt à les mettre en pratique pour le bien des autres. Certains dons spirituels sont très proches des dons naturels. Par son onction, le Saint-Esprit transforme souvent des capacités naturelles en capacités spirituelles. La différence réside, en partie, dans leur usage : besoins personnels ou besoins de la communauté et de l’œuvre de Dieu. En découvrant quelles sont nos aptitudes nous saurons dans quel domaine Dieu nous appelle et nous équipe pour le servir. Un test important pour appuyer ce discernement est la joie à servir, le goût et la satisfaction dans ce que nous faisons, la vérification de notre efficacité, de nos résultats, du fruit porté.

1c. Tableau des dons naturels et spirituels (p 366-367) Pour aller plus loin dans la découverte de nos dons spirituels, le livre « Découvrez vos dons1 » de Christian A. Schwarz propose des questionnaires détaillés. A l’aide des tableaux des deux pages suivantes, mettre une croix dans la case q m r qui correspond le mieux à ma situation, à mes capacités, à mes dons naturels et spirituels (ne rien cocher si le don ne me concerne pas) : • q don confirmé : je reconnais clairement l’avoir reçu, je l’utilise déjà avec joie et je suis reconnu dans l’exercice de ce don ; • m don à développer : je crois l’avoir en potentiel, je ne l’ai pas encore exploité ou je suis en formation pour le développer (pratique, connaissances et formation du caractère) ; • r don souhaité ou désiré : j’aspire à avoir ce don et à l’exercer (1 Corinthiens 12:31). Suggestion pratique : partager mes réponses personnelles à ces questions sur les dons naturels et les dons spirituels avec une personne proche, un ami, un aîné dans la foi, un accompagnant spirituel. Etre attentif à ce que l’autre reconnaît en moi comme dons, capacités, talents, service pour Dieu. Prendre ensuite le temps de prier ensemble. Après avoir reconnu nos dons, il nous appartient de choisir de nous en servir, de les mettre avec joie au service du Seigneur et des autres (1 Pierre 4:10). C’est en entrant dans l’action à diverses occasions que nous allons éprouver nos dons, croître en assurance, en expérience, et porter du fruit. Quoi que le Seigneur nous ait donné, nous avons à le mettre à son service premièrement (Colossiens 3:23). Nous sommes appelé à gérer les intérêts du Royaume des cieux sur la terre. Les occasions de service varient selon les personnes. Ceux qui utilisent leurs talents en recevront d’autres (en particulier dans le monde à venir) ; ceux qui les laissent en friche ou de côté n’auront rien à récolter et seront inutiles dans le Royaume de Dieu. Le Seigneur nous invite instamment à nous saisir de tout le capital qu’il nous donne et à l’exploiter car il cherche à développer notre bonté et notre fidélité, en vue de notre joie. « Son maître lui dit : C’est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître » Matthieu 25:21. 1.  « Découvrez vos dons » de Christian A. Schwarz, Editions Empreinte temps présent, 1998 ; autres livres sur les dons spirituels : Alfred Kuen, Dons pour le service, Série Ekklesia, Cahiers Emmaüs, St Léger, 1982 ; André Debenest, La vie prophétique, Tome 1, Equipé pour aller, 2006 ; Tome 2 Vivre dans l’onction, 2008 ; Tome 3 Le ciel ouvert, 2009

370

372

Qualités relationnelles

Qualités morales

Capacités artistiques

Capacités intellectuelles

Capacités physiques

q m r Richesse intérieure q m r Saine estime de soi q m r Capacité d’être

q m r Droiture q m r Honnêteté q m r Intégrité q m r Fiabilité q m r Fidélité q m r Loyauté q m r Courage

q m r Danse q m r Musique q m r Peinture-dessin q m r Ecriture q m r Composition q m r Théâtre

q m r Intelligence q m r Logique q m r Esprit d’analyse q m r Esprit de synthèse q m r Intelligence émotionnelle

q m r Force physique

la sollicitude par des actes concrets

q m r Amabilité q m r Affection q m r Amour q m r Bienveillance q m r Compassion q m r Manifestation de

q m r Discipline q m r Minutie q m r Volonté q m r Persévérance q m r Autonomie

q m r Créativité q m r Imagination

q m r les langues q m r les mathématiques q m r Autre

Prédispositions pour :

q m r Capacités Sportives q m r Endurance

q m r Ecoute q m r Encouragement q m r Disponibilité q m r Gestion des conflits q m r Médiation q m r Pardon

q m r Optimisme q m r Contentement q m r Enthousiasme q m r Humour q m r Assurance q m r Confiance en soi

q m r Intuition q m r Sensibilité

q m r Facilité à mémoriser q m r Vivacité d’esprit q m r Ingéniosité

q m r Habileté manuelle

Capacités et dons naturels

des besoins

q m r Serviabilité q m r Hospitalité q m r Générosité q m r Don de soi q m r Souci des autres q m r Solidarité q m r Discernement

q m r Crainte de Dieu

simplement

q m r Humilité q m r Respect q m r Patience q m r Sagesse q m r Disposition à vivre

............................................

q m r Autre :

q m r la recherche

connaissances

q m r les études q m r acquérir de nouvelles

Goût pour :

............................................

q m r Autre :

............................................

q m r d’acceptation q m r d’ouverture q m r de relation aux autres q m r Autre :

Capacité :

les autres cultures

q m r Intérêt et amour pour

avec les marginaux

q m r Facilité relationnelle

............................................

q m r Autre :

en question

q m r Capacité à se remettre

à affronter la souffrance

q m r Disposition à supporter et

rebondir et à faire face aux événements de la vie)

q m r Résilience (capacité à

............................................

q m r Autre :

...suite

Un chemin de libération .. Se réconcilier avec son héritage familial, culturel et spirituel

Dons de puissance

q m r Apôtre

la louange

q m r Dons musicaux q m r Don de conduire

q m r Exhortation q m r Encouragement

q m r Discernement des esprits q m r Délivrance

q m r Libéralité q m r Partage des biens q m r Miséricorde q m r Hospitalité

q m r Prophète

q m r Evangéliste q m r Missionnaire

q m r Parler en langues q m r Prière q m r Interprétation des langues q m r Intercession

q m r Parole de connaissance q m r Parole de sagesse

q m r Don des guérisons q m r Don des miracles

q m r Direction q m r Organisation

et technique

q m r Habiletés manuelle

Dons spirituels et ministères

q m r au travail q m r aux autres langues et capacité à les atteindre q m r aux autres cultures Capacité à : q m r aux changements q m r diriger q m r organiser q m r Mobilité q m r planifier q m r Réactivité q m r déléguer

Capacité d’adaptation :

............................................

q m r Berger (Pasteur-Anciens) q m r Docteur-Enseignant

q m r Créativité artistique

(enfants, jeunes, adultes)

q m r Enseignement

q m r Relation d’aide

q m r Don pour le commerce q m r Habileté technique

(aptitude à enseigner, à former, à transmettre) q m r Autre :

q m r Don pour la pédagogie

Cochez la case vous correspondant : q capacité ou don confirmé m capacité ou don à développer r capacité ou don souhaité ou désiré

Ministères

Dons de louange et de prière

Dons de proclamation q m r Prophétie et de révélation

q m r Don de foi

Dons de service

q m r Productif q m r Esprit pratique q m r Goût du travail bien fait

de travail

q m r Diaconie q m r Aide q m r Esprit de service

Compétences de travail

q m r Savoir être q m r Savoir faire q m r Grande capacité

q m r Initiative q m r Décision q m r Prise de responsabilité q m r Elaboration d’objectifs

Capacités et dons naturels (suite)

...suite S’approprier l’héritage positif, l’identité et la culture du Royaume de Dieu .. 10ème Etape

373