Ordre Martiniste Russe Rituel [PDF]

  • 0 0 0
  • Gefällt Ihnen dieses papier und der download? Sie können Ihre eigene PDF-Datei in wenigen Minuten kostenlos online veröffentlichen! Anmelden
Datei wird geladen, bitte warten...
Zitiervorschau

ORDRE MARTINISTE RUSSE RITUELS D'OUVERTURE ET DE FERMETURE DES TRAVAUX CEREMONIES D'INITIATION CATECHISME D'INSTRUCTIONS MEMENTO

Ce rituel est strictement conforme en son déroulement, sa structure, et en son esprit, au rituel russe utilisé en Russie et en Ukraine dès la fin du 18e siècle, après l'initiation du prince Alexis Borisowitz Galitzine par Louis Claude de Saint Martin en 1787, en Suisse. Toutes les réponses aux questions du dialogue rituel sont extraites des oeuvres mêmes du Philosophe Inconnu. Les invocations, le signe d'ordre, les décors, tant du temple que des assistants sont strictement conformes au rituel de l'époque. Il en est de même du cérémonial initiatique, de l'ordre des couleurs etc.

"Vous conserverez fidèlement les anciens usages sans rien y changer" (Rituel de la Loge «St - George" à l'Orient de Kiev, à la fin du 19e siècle) Novikoff et le Martinisme de Moscou Monographie de M.N. Longuinoff– Moscou – 1847/1867 Voici un extrait de ce volume, page 159, Edition en russe: "Le Prince Alexis Borisowitz Galitzine a été initié par Saint – Martin lui - même en Suisse vers la fin des années 1770 - 1730."

Voici la liste des martinistes existant en Russie vers cette époque: 1.

Nicolas Novikoff, chef des Martinistes Russes.

2.

Brigadier Tchoukov

3.

Docteur Baarinaskv

4

Colonel Ladijensky

5.

Colonel Prince Tcherkaskc

6.

Alexis Nosikoff

7.

Jean Lapouchine

8.

Brigadier Jean Tourgueneff

9

Major Alexis Koutosoff

10.

Général Lieutenant Prince Georges Troubetskoi

11.

Simon Gamaleia (a donné toute sa fortune)

12.

Lieutenant Nicolas Nosikoff

13.

Le Prince Engalitcheff

14.

Capitaine au service de Prusse, Baron Schrender

15.

Brigadier Pierre Lapouchme

16. Schwartz (mérite une mention spéciale, il a été l'agent international de Saint Martin)

Le Martinisme a été très florissant en Russie sous l'Impératrice Catherine Il, qui finit par en prendre ombrage

Premier degré: Associé ou Apprenti Elu Cohen Deuxième degré: Initié ou Compagnon Elu Cohen Troisième degré: Supérieur Inconnu ou Maître Elu Cohen – Chambre Mystique et Théurgique Quatrième degré: Supérieur Inconnu Initiateur - Chambre Celtique de Consécration Théurgique

DISPOSITION / DECORATION / AMEUBLEMENT DU TEMPLE

Le Temple dans lequel s'assemble la Loge martiniste est rectangulaire, de préférence. A l'opposé de la porte d'entrée se place l'Orient symbolique. La porte est donc censée être à l'Occident. Les quatre murs du local sont tendus de noir. Le plafond est peint de couleur safranée, rappelant l'aurore. A l'Orient, se trouve une table rectangulaire, dite "autel" - Elle est recouverte de la nappe aux couleurs du Degré pratiqué. Sur la nappe, au centre de l'autel, un chandelier à trois branches. Les flammes de ces trois bougies doivent dessiner un triangle, soit dans le plan vertical, soit dans le plan horizontal, triangle ayant évidemment la base en bas s'il s'agit du schéma vertical, et la base vers le président s'il s'agit du schéma horizontal ; la base dudit triangle est alors dirigée vers l'impétrant ou vers l'Occident. L'autel est alors complété par le Livre Sacré et, l'Epée d'Ordre posée dans le plus grand axe de la table servant d'autel. Derrière l'autel prend place le Président, portant le titre de Grand-maître (comme un Aréopage maçonnique du 30° degré). Au coté droit de la table se place le – "Maître du Nord", au côté gauche, le "Maître du Sud" Ce sont là les trois officiers de la Loge martiniste. Les adelphes se placent en deux "colonnes" auprès de l'autel, vers l'Orient, se placent (comme en Loge maçonnique), les officiers secondaires Secrétaire. Trésorier, etc. A l'Occident, devant la porte, se place le siège du - "Veilleur de l'Occident". Devant lui, dans le grand Axe du local, un guéridon portant une nappe rouge, un encensoir garni de braises et d'encens. Les assistants, en pénétrant dans la Loge, doivent donc nécessairement passer à travers la fumée purificatrice, et cela avant même d'avoir atteint les places les plus rapprochées sur les colonnes." Au mur d'Orient, derrière le siège du Grand-maître par conséquent, est accroché un tapis d'Ordre, de 1 X 2 environ, en forme de "carré long", ses dimensions les meilleures sont d'environ 2m de hauteur sur 1 m de largeur.

Voici les trois *Tapis d'Ordre*, correspondant aux différents degrés: 1. - *Associé*: Tapis noir portant un grand Pentagramme doré. 2. - *Initié *: Tapis noir, bordé de galon rouge de 0,10 m environ portant le même Pentagramme doré. 3. - *Supérieur Inconnu*: Tapis rouge portant un Grand Pentacle de l'Ordre semblable au bijou. 4. - Supérieur Inconnu Initiateur: Même Tapis et Pentacle Sur l'autel. un Pentacle semblable est déposé devant le Chandelier à trois branches, mais aux réserves suivantes: 1. – Associé: Il est totalement voilé de violet. 2. - Initié: Il est à demi dévoilé. 3. - S.I.: Il est totalement dévoilé, le voile est retiré. 4. - S.I. I.: Il est totalement dévoilé, le voile est retiré. L'encens que l'on doit consumer dans l'encensoir ou le brûle-parfum placé a l'entrée du Temple est soit de l'encens pur en larmes, soit un mélange de: 1. - encens pur pulvérisé 3 parties 2. - myrrhe pulvérisée: 2 parties 3. - benjoin pulvérisé 1 partie Total: 6 parties Les braises sont de type utilisé dans les encensoirs liturgiques. N.B. Les murailles tapissées de noir facilitent les phénomènes de voyance chez les sujets sensibles. II importe de ne jamais mêler de parfum ci-dessus à d'autres ingrédients susceptibles de déclencher des phénomènes hallucinatoires: safran. stoéchas du Levant, galbanum, etc. Il importe de conserver aux tenues martinistes le calme et l'équilibre qui sont, chez les membres, les conditions essentielles des travaux de valeur. Il s'agit là de fumigations purificatrices du mental et nullement de produits métagnomigénes. Une tenue de travail n'est pas une opération théurgique.

DECORS ET BIJOUX DES MEMBRES DE L'ORDRE Tous les membres de l'Ordre Martiniste Initiatique, selon l'ancien usage du Martinisme russe du 18e siècle, portent une Coule blanche, large d'environ 0m45, descendant jusqu'aux chevilles à hauteur du col par un dispositif quelconque. (Cravate, fermoir etc.) Au premier degré Associé, un Pentagramme doré est brodé à hauteur du plexus solaire, surmontant les six points du Martinisme sur la dite Coule. Au second degré Initié, un Pentagramme doré est brodé à hauteur du plexus solaire. surmontant les six points du Martinisme. le tout surmonté par la lettre "I", également brodée d'argent. Au troisième degré Supérieur Inconnu, un Pentagramme doré est brodé a hauteur du plexus solaire surmontant les six points du Martinisme, le tout surmonté des deux lettres "S" et "I" enlacées, également brodées en argent. Au quatrième degré Supérieur Inconnu Initiateur, un Pentagramme est brodé a hauteur du plexus solaire surmontant les six points du Martinisme. le tout surmonté des lettres S I et H, entrelacées de façon à former le monogramme HIS Ces lettres soulignent l'origine latine des qualificatifs 1.

S. est l'initiale du latin Socius. (associé/e)

2.

I. est l'initiale du latin Initio. (Instruire)

3. S et I sont les initiales du latin Superior Incognitos soit "Supérieur inconnu honoraire" C'est le Supérieur Inconnu Initiateur. On observera que l'ensemble de ce monogramme est parlant: 1. S est le symbole du Stauros des gnostiques, pieu symbolique qui était censé signifier la limite des mondes Plérome et du Kénome. 2. I est le Serpent Ourobouros, emblème du Cosmos, ou le symbole de la Gnose antique; il est levé autour du Pieu (le grec stauros signifie limite), tout comme le serpent d'Airain autour de la perche qu'éleva Moïse dans le désert pour la guérison des fils d'Israël. 3 H est le Héta grec. Dans le monde antique, cette lettre était portée sur les listes militaires, en face des soldats morts au combat. Mais lorsque les montants verticaux du H dépassent le cercle de Héta: il symbolisait l'esprit élargi chez les hermétistes. Or on dit élargir un prisonnier pour dire qu'on le libère. Ainsi 1.

l'Associé martiniste est l'Apprenti

2.

l'Initié est le Compagnon

3.

Le Supérieur Inconnu est le Maître

4.

Le Supérieur Inconnu Initiateur est l'équivalent du Maître de Loge ou Vénérable de qui seul procède toute initiation.

La Coule blanche peut-être remplacée par une Robe blanche, du type Cotte d'armes semblable quant à la coupe à celle que portaient les Chevaliers Teutoniques ou du Saint-Sépulcre, etc. L'une comme l'autre sont complétées par la Cordelier, faisant deux fois le tour de la talle, et retombant, pour chacun des brins, d'environ 0,50m. Ces derniers se terminent chacun par trois noeuds espacés d'environ dix centimètres, soit six en tout. Tous les membres de l'Ordre Martiniste Russe portent sur la Coule ou sur la Robe blanche. le décor de leur propre grade, savoir: 1. un cordon blanc moiré de 0,10 m environ de largeur, de l'épaule gauche à la hanche droite, pour l'Associé martiniste, avec le Bijou de l'Ordre en pointe. 2. Un cordon blanc moiré de 0,10 m environ de largeur, de l'épaule droite à la hanche gauche, pour l'Initié martiniste, avec le Bijou de l'Ordre en pointe. Les membres féminins ne pouvant accéder au degré de S. I. I. qu'à certaines conditions, peuvent le porter brodé d'or. 3. On observera que si les lettres A et I ne sont pas brodés à hauteur de la poitrine, pour le Supérieur Inconnu, il porte en pointe le bijou de l'Ordre avec les lettres S I en or. 4. Un sautoir blanc moiré, de 0,l0 m environ de largeur, descendant en pointe au bas de la poitrine, pour le Supérieur Inconnu. Il porte en pointe le Bijou de l'Ordre avec les lettres S I en or. 5. Un sautoir semblable, mais bordé d'or sur ses deux lisières, pour le Supérieur Inconnu Initiateur, avec ou sans les lettres. Il porte en pointe le bijou de l'Ordre. 6. Pour souligner son appartenance à la filiation authentique du 18e siècle, filiation qu'il reçut du Martinisme russe ancien, l'Ordre Martiniste Russe, par décision unanime de son suprême Conseil. a décidé de compléter les Cordons et le Sautoir par un galon bleu Russe de 1 cm de largeur, cousu sur la couture d'épaule desdits membres à la façon d'une étroite épaulette. 7. Rappelons que le bleu russe est un bleu très dur, plus foncé que le bleu de Prusse. Sur ces galons, les membres du Suprême Conseil portent une étroite soutache or, cousue au centre dudit gallon, en son plus grand axe. 8. Tous les membres de l'Ordre Martiniste Initiatique portent le bijou classique représentant le Pentacle de l'Ordre, doré et argenté en ses deux triangles antipodiques, à la pointe du Cordon et du Sautoir. 9. Tous les membres de l'Ordre Martiniste Initiatique complètent ces premiers décors par des gants blancs. 10.

Tous les membres de l'Ordre Martiniste Russe portent un masque noir.

CONSECRATION DU TEMPLE Recueillons - nous mes Frères (et mes Soeurs:), afin que nos esprits et nos cœurs soient unis, par delà la mort avec ceux de nos Maîtres Passés (silence et méditation). Invocation: - "Maîtres Vénérés qui avez franchi les portes et effectué le dernier voyage, notre appel s'élève vers vous. Avec tous nos Frères et Sœurs dispersés dans le vaste monde, daignez nous assembler et nous unira cet instant et en ce lieu et allumer d'esprit et de Cœur avec l'un des Vôtres. Silence Frapper o – o o lever la main droite largement ouverte, doigts unis en équerre et dire: Puissances du royaume, soyez sous mon pied gauche et dans ma main droite. Gloire et Eternité, touchez mes deux épaules et dirigez-moi dans les voies de la Victoire. Miséricorde et Justice, soyez l'équilibre et la splendeur de ma vie Intelligence et Sagesse, donnez-moi la couronne. Esprits de Malkouth, conduisez-moi entre les deux colonnes sur lesquelles s'appuie tout l'édifice du temple Anges de Netsah et de Hod, affermissez-moi sur la pierre cubique de Yesod. Ô Gédoulaél, ô Gébourael, ô Thiphéret. Binael, sois mon amour. Rouah hockmael, sois ma lumière. Sois ce que tu es et ce que tu seras ô Ketheriel. Ischim, assistez-moi au nom de Chadaï. Kéroubim, soyez ma force au nom d'Adonai. Bnei Élohim, soyez mes frères au nom du Fils et par les vertus de Tsebaoth. Élohim, combattez pour moi au nom de Tétragrammaton. Malahim, protégez-moi au nom de Yahvé. Séraphim, épurez mon amour au nom d'Éloha.

Haschmalim, éclairez-moi par la splendeur d'Élohim et de Shékina. Aralim agissez ! Ophanim, tournez et resplendissez. Hayot - Hakodesch, criez, parlez, rugissez, mugissez ! Kadosch Kadosch Kadosch Chadai Adonai lod Hé Vav Hé Ehieh Ascher Ehieh. Alleluia, Alleluia. alleluia. Amen. Silence Allumer le charbon.

*Invocation*: .. - Dieu Eternel, sage et Fort, Puissant Être des Êtres, Viens en ce lieu. Sanctifie le par ta Présence et par ta Majesté, afin que la Pureté, la Chasteté et la Plénitude de ta Loi y résident. De même que la fumée de cet Encens (le verser) monte vers toi, que Ta vertu et ta Bénédiction descendent en ces lieux. Et vous Anges et Esprits Célestes, soyez présents à cette consécration accourez en ce temple. Mikael - Gabriel - Raphaël - Uriel. Daignez ouvrir les portes d'en Haut et que vos Esprits nous assistent. De par le Dieu Saint, Vivant, Éternel, qui vous a créés de rien ainsi que moi, et qui, en ce moment même, peut me replonger avec vous dans le néant, par Sa seule Sagesse... AMEN.

*OUVERTURE DES TRAVAUX * *N.B. Pour l'entrée: Canon de Pachelbel fondu* et«coup de maillet"

*Assis, le Grand Maître frappe un coup de maillet 0* Grand Maître: - Frère Veilleur d'Occident, sommes-nous en sécurité ? Veilleur d'Occident: – Grand Maître, les parvis sont déserts, les profanes sont écartés, les Gardes sont à leur poste, tout est silencieux. Grand Maître: - Frère Maître du Nord, pourquoi sommes-nous réunis? Maître du Nord: - Grand Maître pour nous livrer à la recherche des origines et de la destination ultime de l'Homme et de l'Univers. Car si nous sommes émanés d'une Source Universelle de Vérité, aucune vérité ne doit nous paraître nouvelle. Et réciproquement, si aucune vérité ne nous parait nouvelle, mais que nous n'y apercevions que le souvenir ou la représentation de ce qui était caché en nous, c'est que nous devons avoir pris naissance en cette Source Universelle de Vérité. Grand Maître: - Frère Maître du Midi, sommes-nous en état de procéder à une telle recherche, sans pour cela déchoir par présomption? Maître du Midi: - Grand Maître, qu'est-ce que l'Homme, tant qu'il n'a pas la clé de sa prison? Or l'âme de l'Homme est une pensée du Dieu des êtres, et il y a deux portes dans le coeur de l'Homme l'une - inférieure et par laquelle il peut donner à l'Ennemi l'accès de la lumière élémentaire, dont il ne peut jouir que par cette voie, et l'autre, supérieure, par laquelle il peut donner à l'Esprit enfermé avec lui l'accès à la Lumière Divine, qui ne peut, ici-bas lui être communiquée que par ce canal. Grand Maître: - Frère Maître du Nord, pouvons-nous ici-bas avoir accès à cette Lumière Divine? Maître du Nord: - Grand Maître, ne négligeons pas le secours de la Terre sur laquelle nous marchons. Elle est en quelque sorte le réservoir de cette Fontaine de Jouvence dont la Fable nous a transmis tant de merveilles, puisque c'est en elle que se prépare la substance qui sert de base et de premier degré à la régénération ou à la renaissance de tous les êtres, et elle est le creuset des âmes, autant que celui des corps.

Grand Maître: - Frère Maître du Midi, le jour et l'heure sont-ils propices pour travailler à ce Grand oeuvre? Maître du Midi: - Grand Maître, le temps n'est que l'intervalle entre deux actions. Ce n'est qu'une contraction, une suspension dans les facultés d'un être. Aussi, chaque année, chaque mois, chaque semaine, chaque jour, chaque heure, chaque moment, le Principe Supérieur retire et restitue leurs puissances aux êtres. Et de plus, l'Homme n'est-il pas comme une Lampe suspendue dans les ténèbres du Temps. Grand Maître: - Puisqu'il en est ainsi pour l'Homme, l'Espace et le Temps, et que tout concourt à nous faciliter notre tache, nous pouvons donc donner vie à cette Assemblée. - Ainsi donc mes Frères et mes Soeurs, debout et à l'Ordre au degré d'associé (ou initié ou …) II frappe un coup de maillet - o - Le Grand Maître et les Frères se lèvent et se mettent à l'Ordre du degré auquel ils vont travailler. Grand Maître: - A la Gloire du Dieu Tout-puissant, Grand Architecte de l'Univers, au nom de l'Ordre, en vertu des pouvoirs qui nous ont été conférés, je déclare ouverts (ou repris) les travaux de cette respectable Loge Martiniste constituée sous les auspices de notre Maître, le Philosophe Inconnu, à l'Orient de - sous le Vocable de: Il frappe alors lentement – 0-00-00-0- il lit ensuite l'invocation: Dieu tout Puissant, Grand Architecte de l'Univers, Etre Eternel et Infini, qui est la bonté, la Justice, et la Vérité mêmes, O Toi qui, par Ta Parole toute puissante et invincible, as donné l'être a tout ce qui existe, reçois l'hommage que Te rendent les adelphes réunis en Ta Présence, pour eux-mêmes et pour tous les autres hommes. Bénis et dirige, Toi-même les travaux de l'Ordre, et les nôtres en particulier, daigne accorder à notre zèle un succès heureux, afin que le Temple que nous avons entrepris d'élever à Ta gloire, étant fondé sur la Sagesse, décoré par la Beauté, et soutenu par la Force, qui viennent de Toi, soit un séjour de paix, d'union fraternelle, un asile pour la vertu, un rempart impénétrable aux vices, et le sanctuaire de la Vérité, afin que nous puissions tous y trouver le vrai bonheur, dont Tu es l'unique source, comme tu en es à jamais le terme. Amen. L'assistance répète: Amen. *Tous font le signe d'Ordre en même temps que le Grand Maître.*

Grand Maître: Mes Frères et mes Sœurs, maintenant que ce Temple Particulier est ouvert aux Hommes de désir, il importe que nous y apportions la lumière, puisque c'est pour l'abriter qu'il fut édifié. Ainsi donc, et selon l'ancien usage, permettons aux symboles de se manifester. A ce moment sur fond de musique. ex: Adagio et Rondo, très courte musique maçonnique, le Veilleur d'Orient, silencieux, apporte le flambeau des Maîtres Passés au Grand Maître. Ce dernier y prend la flamme pour allumer les trois luminaires de l'autel. Ensuite le Veilleur d'Occident reprend le flambeau, le replace près du symbole des Maîtres Passés, puis retourne s'asseoir à sa place. Le Grand Maître allume les trois luminaires de l'Autel, d'abord le central, puis celui de droite, puis celui de gauche. Il ouvre ensuite le Livre sacré, et pose en travers de ce dernier, pointe vers le Nord, l'Epée. Grand Maître: - Que cette unique clarté, émanant de ces luminaires, pourtant différents, nous manifeste la puissance de Celui qui soutient notre Temple particulier. Que cette lumière mystérieuse éclaire nos esprits et nos coeurs, comme elle auréola jadis les oeuvres de nos Frères du temps passé ! Que ces flambeaux illuminent de leur vivante clarté les adelphes assemblés à leur appel, et que leur présence soit constamment un vivant témoignage de notre union ! Amen... *L'assistance*: Amen ! Grand Maître: - Mes Frères et mes Soeurs, veuillez prendre place. La parole est au Frère Secrétaire. *Le Frère secrétaire lit successivement*: 1

Le compte-rendu de la Tenue précédente

2

Le libelle de La convocation de la tenue du jour

3

Annonce les questions diverses à traiter en premier.

4

Annonce la nature du travail présenté a la tenue

*Lorsque tout est traité des trois premiers termes, le Grand Maître donne la parole au Frère ou à la Soeur présentant le travail du jour.*

INTRODUCTION PRELIMINAIRE Monsieur, C'est un lieu commun que de rappeler que tous les peuples ont connu et conservé la notion d'une origine mystérieuse de l'Homme, d'une déclaration spirituelle qui l'aurait matérialisé et d'une restauration possible de ses privilèges initiaux par le truchement des initiations. Mais il n'est peut-être pas inutile de préciser pourquoi, de préférence à toute autre l'initiation martiniste repose sur l'aspect hébraïque de cette Tradition universelle. Et pour vous rappeler les nombreux et probants motifs, nous ne pouvons mieux faire que de laisser parler un des initiés de cette doctrine, connue sous le nom de Martinisme, nous avons nommé Joseph de Maistre. Dans le neuvième entretien des célèbres Soirées de Saint-Petersbourg, répondant au Conseiller privé de T… membre du Sénat, en présence du Chevalier de B en son pavillon au bord de la Neva, et à la fin d'une chaude soirée de l'été 1809, le Comte de Maistre précisait le rôle éminent que la nation juive occupa parmi toutes les autres, ses voisines. En général, il y avait en cette nation, même dans les temps les plus anciens, et longtemps avant son mélange avec les Grecs, beaucoup plus d'instruction qu'on ne le croit communément, pour des raisons qu'il ne serait pas difficile d'assigner. Où avaient-ils pris, par exemple leur Calendrier, l'un des plus justes, et peut - être le plus juste de l'antiquité ? Newton, en sa chronologie n'a pas dédaigné de lui rendre pleine justice... On peut voir, par l'exemple de Daniel, combien les hommes habiles de cette nation étaient considérés à Babylone qui renfermait certainement de grandes connaissances. Le fameux rabbin Moïse Maimonide, dont j'ai parcouru quelques ouvrages traduits, nous apprit qu'à la fin de la grande captivité, un grand nombre de Juifs ne voulurent point retourner chez eux, qu'ils se fixèrent à Babylone, qu'ils y jouirent de la plus grande liberté, de la plus grande considération, et que la garde des archives les plus secrètes à Ecbatane, était confiée à des hommes choisis en cette nation. La traduction des livres sacrés dans une langue devenue celle de l'univers, la dispersion des juifs dans les différentes parties du monde, et la curiosité naturelle de l'homme pour tout ce qu'il y a de nouveau et d'extraordinaire, avaient fait connaître de tout coté la loi mosaïque qui devenait ainsi une introduction au christianisme. Depuis longtemps les juifs servaient dans les armées de plusieurs Princes, qui les employaient volontiers à cause de leur valeur reconnue, et de leur fidélité sans égale. Alexandre surtout, en tira grand parti et leur montra des égards recherchés. Ses successeurs au trône d'Egypte l'imitèrent en ce sens et donnèrent constamment aux juifs de très grandes marques de confiance. Lagus mit sous leurs gardes les plus fortes places de l'Egypte et, pour conserver les villes qu'il avait conquises dans la Libye, il n'y trouva rien de mieux que d'y envoyer des colonies juives. L'un des Ptolémées, ses successeurs, voulut se

procurer une traduction solennelle des Livres sacrés. Evergètes, après avoir conquis la Syrie, vint rendre ses actions de grâce à Jérusalem ; il offrit à Dieu un grand nombre de victimes et fit de riches présents au Temple. Philomène et Cléopâtre confièrent à deux hommes de cette nation le gouvernement du royaume, et le commandement de l'armée. Tout, en un mot, justifiait le discours de Tobie à ses frères: Dieu vous a dispersés parmi les nations qui ne le connaissent pas, afin que vous leur fassiez connaître Ses merveilles; afin que vous leur appreniez qu'il est le Vrai Dieu et le seul Tout-Puissant. Suivant les idées anciennes qui admettaient une foule de divinités, et surtout des dieux nationaux, le Dieu d'Israël n'était, pour les Grecs, pour les Romains, et même pour toutes les autres nations, qu'une nouvelle divinité ajoutée aux autres, ce qui n'avait rien de choquant. Mais comme il y a toujours dans la vérité une action secrète, plus forte que tous les préjugés, le nouveau Dieu, partout où il montrait, devait nécessairement faire une grande impression sur une foule d'esprits. Je vous en ai cité rapidement quelques exemples, et je puis encore vous en citer d'autres. La cour des empereurs romains avait un grand respect pour le Temple de Jérusalem. Caïus Agrippa, ayant traversé la Judée sans y faire ses dévotions, (voulez - vous me pardonner cette expression ?), son aïeul, l'empereur Auguste, en fut extrêmement irrité; et ce qu'il y a de bien singulier, c'est qu'une disette terrible qui affligea Rome à cette époque, fut regardée par l'opinion publique comme un châtiment de cette faute. Par une espèce de réparation, ou par un mouvement spontané encore plus honorable pour lui, Auguste, quoi qu'il fût en général un grand et constant ennemi des religions étrangères ordonna qu'on sacrifiât chaque jour, à ses frais, sur l'autel de Jérusalem. Livia, sa femme, y fit présenter des dons considérables. C'était la mode à la cour - et la chose en était venue au point que toutes les nations, même les moins amies de la juive, craignaient de l'offenser, de peur de déplaire au maître! Et que tout homme qui aurait osé toucher au Livre Sacré des Juifs, ou à l'argent qu'ils envoyaient à Jérusalem, aurait été considéré et puni comme sacrilège. Le bon sens de l'empereur Auguste devait sans doute être frappé de la manière dont les Juifs concevaient la divinité Tacite, par un aveuglement singulier a porté cette doctrine aux nues, en croyant la blâmer dans un texte célèbre ; mais rien ne m'a fait autant d'impression que l'étonnante sagacité de Tibère au sujet des Juifs. Séjean, son ministre, qui les détestait aurait voulu jeter sur eux le soupçon d'une conjuration qui devait les perdre. Tibère n'y fit point attention, car, disait ce prince pénétrant, cette nation, par principe, ne portera jamais la main sur un souverain. Ces Juifs, qu'on se représente comme un peuple farouche, intolérant, était cependant, à certains égards, le peuple le plus tolérant de tous, au point qu'on a peine quelque fois à comprendre comment ces professeurs exclusifs de la vérité, se montraient si accommodants avec les religions étrangères. On connaît la manière tout à fait libérale dont Élisée résolut le cas de conscience proposé par un capitaine de la garde syrienne. Si le prophète avait été jésuite, nul doute que Pascal, pour cette décision, ne l'eut mis, quoiqu'à tort, dans ses lettres Provinciales. Philon, si je ne me trompe, observe

quelque part que le grand prêtre des juifs, seul dans l'univers, priait pour les nations et les puissances étrangères. En effet, je ne crois qu'il yen ait d'autres exemples dans *citation exacte du texte *neuvième entretien des Soirées de *Saint-Petersbourg: * En général, il y avait dans cette nation, même dans les temps les plus anciens, et longtemps avant son mélange avec les Grecs, beaucoup plus d'instruction qu'on ne le croit communément, par des raisons qu'il ne serait pas difficile d'assigner. Où avaient-ils pris, par exemple, leur calendrier, l'un des plus justes, et peut-être le plus juste de l'antiquité? Newton, dans sa chronologie, n'a pas dédaigné de lui rendre pleine justice, et il ne tient qu'à nous de l'admirer encore de nos jours, puisque nous le voyons marcher de front avec celui des nations modernes, sans erreurs ni embarras d'aucune espèce. On peut voir, par l'exemple de Daniel, combien les hommes habiles de cette nation étaient considérés à Babylone, qui renfermait certainement de grandes connaissances. Le fameux rabbin Moïse Maïmonide, dont j'ai parcouru quelques ouvrages traduits, nous apprend qu'à la fin de la grande captivité, un très grand nombre de Juifs ne voulurent point retourner chez eux; qu'ils se fixèrent à Babylone; qu'ils y jouirent de la plus grande liberté, de la plus grande considération, et que la garde des archives les plus secrètes à Ecbatane était confiée à des hommes choisis dans cette nation. En feuilletant l'autre jour mes petits Elzévirs que vous voyez là rangés en cercle sur ce plateau tournant, je tombai par hasard sur la république hébraïque de Pierre Cunaeus. Il me rappela cette anecdote si curieuse d'Aristote, qui s'entretint en Asie avec un Juif auprès duquel le savants les plus distingués de la Grèce lui parurent des espèces de barbares. La traduction des livres sacrés dans une langue devenue celle de l'univers, la dispersion des Juifs dans les différentes parties du monde, et la curiosité naturelle à l'homme pour tout ce qu'il y a de nouveau et d'extraordinaire, avaient fait connaître de tout côté la loi mosaïque, qui devenait ainsi une introduction au Christianisme. Depuis longtemps, les Juifs servaient dans les armées de plusieurs princes qui les employaient volontiers à cause de leur valeur reconnue et de leur fidélité sans égale. Alexandre surtout en tira grand parti et leur montra des égards recherchés. Ses successeurs au trône d'Égypte l'imitèrent sur ce point, et donnèrent constamment aux Juifs de très grandes marques de confiance. Lagus mit sous leur garde les plus fortes places de l'Égypte, et, pour conserver les villes qu'il avait conquises dans la Lybie, il ne trouva rien de mieux que d'y envoyer des colonies juives. L'un des Ptolémées, ses successeurs, voulut se procurer une traduction solennelle des livres sacrés. Evergètes, après avoir conquis la Syrie, vint rendre ses actions de grâces à Jérusalem: il offrit à DIEU un grand nombre de victimes et fit de riches présents au temple. Philométor et Cléopâtre confièrent à deux hommes de cette nation le gouvernement du royaume et le commandement de l'armée1. Tout en un mot justifiait le discours de Tobie à ses frères: Dieu vous a dispersés parmi les nations 1

Josèphe, Contre Appion, liv. II, chap. II.

qui ne le connaissent pas, afin que vous leur fassiez connaître ses merveilles; afin que vous leur appreniez qu'il est le seul Dieu et le seul tout-puissant2. Suivant les idées anciennes, qui admettaient une foule de divinités et surtout de dieux nationaux, le Dieu d'Israël n'était, pour les Grecs, pour les Romains et même pour toutes les autres nations, qu'une nouvelle divinité ajoutée aux autres; ce qui n'avait rien de choquant. Mais comme il y a toujours dans la vérité une action secrète plus forte que tous les préjugés, le nouveau Dieu, partout où il se montrait, devait nécessairement faire une grande impression sur une foule d'esprits. Je vous en ai cité rapidement quelques exemples, et je puis encore vous en citer d'autres. La cour des empereurs romains avait un grand respect pour le temple de Jérusalem. Caïus Agrippa ayant traversé la Judée sans y faire ses dévotions, (voulez-vous me pardonner cette expression?) son aïeul, l'empereur Auguste, en fut extrêmement irrité; et ce qu'il y a de bien singulier, c'est qu'une disette terrible qui affligea Rome à cette époque fut regardée par l'opinion publique comme un châtiment de cette faute. Par une espèce de réparation, ou par un mouvement spontané encore plus honorable pour lui, Auguste, quoiqu'il fût en général grand et constant ennemi des religions étrangères, ordonna qu'on sacrifierait chaque jour à ses frais sur l'autel de Jérusalem. Livie, sa femme, y fit présenter des dons considérables. C'était la mode à la cour, et la chose en était venue au point que toutes les nations, même les moins amies de la juive, craignaient de l'offenser, de peur de déplaire au maître; et que tout homme qui aurait osé toucher au livre sacré des Juifs, ou à l'argent qu'ils envoyaient à Jérusalem, aurait été considéré et puni comme un sacrilège. Le bon sens d'Auguste devait sans doute être frappé de la manière dont les Juifs concevaient la Divinité. Tacite, par un aveuglement singulier, a porté cette doctrine aux nues en croyant la blâmer dans un texte célèbre; mais rien ne n'a fait autant d'impression que l'étonnante sagacité de Tibère au sujet des Juifs. Séjan, qui les détestait, avait voulu jeter sur eux le soupçon d'une conjuration qui devait les perdre: Tibère n'y fit nulle attention, car, disait ce prince pénétrant, cette nation, par principe, ne portera jamais la main sur un souverain. Ces Juifs, qu'on se représente comme un peuple farouche et intolérant, étaient cependant, à certains égards, le plus tolérant de tous, au point qu'on a peine quelquefois à comprendre comment les professeurs exclusifs de la vérité se montraient si accommodants avec les religions étrangères. On connaît la manière tout à fait libérale dont Élisée résolut le cas de conscience proposé par un capitaine de la garde syrienne3. Si le prophète avait été jésuite, nul doute que Pascal, pour cette décision, ne l'eût mis, quoique à tort, dans ses Lettres provinciales. Philon, si je ne me trompe, observe quelque part que le grand-prêtre des Juifs, seul dans l'univers, priait pour les nations et les puissances étrangères4. En effet, je ne crois pas qu'il y en ait d'autre exemple dans l'antiquité. Le temple de Jérusalem était environné d'un portique destiné aux étrangers qui venaient y prier librement. Une foule de ces Gentils avaient confiance en ce Dieu (quel qu'il fût) qu'on adorait sur le mont de Sion.

2

Ideo dispersit vos inter gentes quae ignorant eum, ut vos enarretis omnia mirabilia ejus, et faciatis scire eos quia non est alius Deus omnipotens praeter illum. (Tob., XIII, 4.) 3 Reg. IV, 5, 19. 4 (2) Baruch, liv. XI. - Ils obéissaient en cela à un précepte divin. (Jerem., XXIV, 7.)**

Personne ne les gênait ni ne leur demandait compte de leurs croyances nationales, et nous les voyons encore, dans l'Évangile, venir, au jour solennel de Pâque, adorer à Jérusalem, sans la moindre marque de désapprobation ni de surprise de la part de l'historien sacré. l'antiquité. Le Temple de Jérusalem était environné d'un portique destiné aux étrangers qui y venaient prier librement. Une foule de Gentils avait confiance en ce Dieu, quel qu'il fût, qu'on adorait sur le Mont Sion. Personne ne les gênait ni ne leur demandait compte de leurs croyances nationales, et nous les voyons encore dans l'évangile, venir au jour solennel de la Pâque, adorer à Jérusalem. sans la moindre marque de désapprobation ni de surprise de la part de l'historien sacré... Ainsi parla notre Frère, le compte Joseph de Maistre, grand profès de l'Ordre Intérieur du Régime Ecossais Rectifié, sous le nom d'Eque a Floribus. Et telle est bien notre définition de la spiritualité, Monsieur. Personne ne vous demandera compte de vos croyances religieuses, et il vous suffit de ne point limiter à l'homme charnel et terrestre la subtile hiérarchie des essences, de pouvoir vous associer du fond du coeur et de l'âme à la formule ouvrant tous nos travaux: A la Gloire du Grand Architecte de l'Univers. Pour que vous vous sentiez toujours en parfaite communauté spirituelle avec tous les membres de notre Ordre Vénérable, et qu'eux-mêmes, à leur tour, puissent vous considérer comme un véritable Frère, par le coeur et par l'esprit. Pendant le temps de méditation ainsi laissé au Candidat, il sera bon que le Grand Maître de la Loge après l'ouverture des travaux et l'expédition des questions préliminaires, par le Secrétaire, fasse procéder par le Frère Orateur, à une lecture parallèle de cette instruction devant les membres de a Loge. Cette lecture se terminera à peu prés en même temps que celle du Candidat, en son Cabinet de Réflexion. (Cette lecture parallèle sera faite par le frère Introducteur). On lui laissera encore un certain temps de méditation, puis le Grand Maître donnera mission au frère Maître de cérémonies d'aller quérir l'Impétrant. Le Maître de cérémonies se dépouillera de ses décors et, simplement vêtu de sa robe blanche, ceint de la cordelière, masqué de noir, il ira chercher le Récipiendaire. Lui ayant demandé s'il avait pris connaissance de l'Instruction préliminaire, et s'il était en pleine communauté d'Esprit avec ces principes, il lui bandera soigneusement les yeux avec une étoffe noire, sur laquelle il posera un Masque obturé également noir. Puis il le conduira lentement sers le seuil du Temple. Parvenu à ce seuil. il frappera cinq coups: - o - o - - - oo - o Le Veilleur d'Occident: - Grand Maître on frappe à la porte du Temple en mineur en privation.

Grand Maître: - Frère qui veillez au seuil d'Occident, voyez donc qui frappe ainsi. *Adagio d'Albinoni (début / doucement)* Le veilleur d'Occident entrouvre la porte (ou le judas du seuil), et referme. *Frère Veilleur d'Occident*: - Grand Maître, un homme déchu est là, dans les ténèbres extérieures, ayant totalement perdu la vision des choses véritables. Un de nos Frères l'a accueilli au sein de ces mêmes Ténèbres, et après l'avoir instruit de l'existence de notre séculaire Fraternité, il nous l'amène, pour qu'il reçoive de nous le secret de son origine, le rappel de sa dégradation, et l'infusion mystérieuse qui fera de lui le Nouvel Homme... *Grand Maître*: Mes adelphes, il serait indigne de nous, de refuser, à cet homme, le bénéfice de l'Initiation. Frère Veilleur d'Occident, donnez l'entrée du temple à notre Frère et à cet Homme de désir, et pour cela, restituez-lui la lumière physique en le dévoilant. Il en est ainsi fait. Le Frère Introducteur conduit l'Impétrant au centre du Temple à l'intersection des deux axes. *Grand Maître*: - Monsieur. quoiqu'il arrive, que cette cérémonie continue ou s'interrompe, jurez vous de conserver le silence total sur tout ce que vous aurez pu voir, entendre ou comprendre? *L'Impétrant*: - Je le jure. *Grand Maître*: - Nous prenons acte de votre serment. Frère Maître des Cérémonies, veuillez faire asseoir l'impétrant sur le trépied d'attente, en la station du premier Degré. Le Maître des Cérémonies fait asseoir l'Impétrant sur un siège de bois à trois pieds, deux des pieds étant dirigés vers le Temple. Puis il va prendre en mains le brûleparfum placé au seuil d'Occident, y dépose une légère pincée ou quelques larmes d'encens, très légères, afin de ne point incommoder l'impétrant, et va disposer la cassolette sous le trépied d'attente. *Grand Maître*: - Purifies-toi, demande, reçois et agis, a conseillé notre Maître, le Philosophe Inconnu. Avant de recevoir et d'agir, il convient. Monsieur, que vous soyez purifié par l'encens. Debout, mes adelphes et pour vous mes Frères au repos du glaive! Les Frères, seuls, croisent les doigts des deux mains sur le pommeau de leur épée, pointée en terre. Les Soeurs, elles, ne s'arment pas.

Grand Maître: - N N(il nomme l'Impétrant par son nom et prénom): que par la fumée de cet encens soit purifié votre Corps, libérée votre âme, éclairé votre Esprit… (il attend un court instant). Mes adelphes, veuillez prendre place... Le Grand Maître commence alors le Discours de Réception au premier Degré.(Adagio)

DISCOURS DE RECEPTION AU PREMIER DEGRE *Grand Maître*: - Monsieur, la transmission des enseignements occultes, objectif important de notre Ordre Vénérable, ne se conçoit et ne se justifie spirituellement que si elle est conditionnée par une doctrine valable. Et effectivement si les connaissances ésotériques furent l'apanage de l'Homme - Premier, elles ne le furent que dans le cadre dune parfaite harmonie intérieure. C'est pourquoi, avant d'aborder ce type particulier d'Initiation aux hautes sciences, il importe que vous vous pénétriez de la doctrine qui la justifie. Cette dernière nous fût codifiée et transmise par nos illustres fondateurs, j'ai nommé Martinez de Pasqually, et ses deux disciples essentiels Louis-Claude Saint-Martin, dit le Philosophe Inconnu, et Jean-Baptiste Willermoz. A notre tour, nous allons tenter de vous la définir, compte tenu des exigences de notre époque, libérée de toute sujétion dogmatique à une quelconque église. *Maître du Nord*: - Un être absolument parfait est celui auquel ne manque absolument rien. Si donc Dieu a exprimé le besoin de créer le Monde, c'est qu'alors il lui manquait quelque chose. Concluons donc: - Ou bien il n'était absolument pas parfait avant d'avoir créé ce Monde, et il ne l'est devenu que parce qu'il l'a créé. Dès lors, ce Dieu n'est pas immuable, et il est soumis au temps, et pour Dieu, c'est impensable. - Ou bien le Monde, ou plutôt les Mondes, (c'est-à-dire la suite des Créations) est et sont de toute éternité, associés à l'existence divine. Et ceci justifie un des attributs communément reconnus à Dieu - celui de Tout-puissant, car il a fallu de toute éternité que cette toute puissance s'exerçât, et ceci implique alors, de toute éternité l'existence de Créations et de créatures. *Maître du Sud*: - D'autre part, un être conscient est celui qui a acquis la notion de son existence individuelle par la constatation d'une relation entre lui-même et quelque chose d'extérieur à lui. Si donc Dieu a créé le Monde à un moment de l'éternité, c'est qu'avant que ce monde n'apparût. Dieu existait seul. Dès lors, il n'était pas conscient de cette existence, et il ne l'est devenu qu'à partir du moment où il a créé le monde. En ce cas. Dieu n'est pas immuable, puisque pouvant passer de l'état de

non créateur à celui de créateur, et il dépend donc de quelque chose cette obligation qu'il eut de le devenir. Et cela encore est pour un Dieu chose impensable. Dés lors Dieu n'a pas créé seulement ce monde-ci, et les Créations sont de toute éternité, se succédant à elles-mêmes, associées à l'oeuvre divine, à l'existence même de Dieu. *Grand Maître*: - Si Dieu a créé un seul Univers, il a dû nécessairement assigner une fin et, dès lors que cet univers aura disparu Dieu cessera d'être absolument parfait, puisqu'il n'aura plus rien pour exercer sa toute puissance, et il cessera tout autant d'être conscient, puisqu'il lui manquera ce nécessaire élément de relation extérieure avec autre chose que lui-même. Dès lors, Dieu n'est pas immuable, et ceci est impensable. Ou bien plus logiquement, Dieu n'a pas créé un seul Univers, et les Créations succèdent aux créations, comme les créatures succèdent aux créatures, et seule leur impermanence les distingue de Dieu, seul être permanent, existant en Soi et par Soi. *Maître du Nord*: - Si d'autre part, Dieu a créé ce seul Monde, ou bien il a cédé à une nécessité, et dès lors, Dieu n'est pas Tout-puissant puisqu'il y a quelque chose au-dessus de lui, qui le domine et le dirige. Dès lors, il n'est pas Dieu. Ou bien il n'a point cédé à une nécessité, et dés lors, Dieu peut désirer quelque chose qui ne soit pas absolument nécessaire. Or, un Dieu livré à la fantaisie, n'est pas Dieu. Concluons donc que la chaîne des créations, au sein de l'éternité, est associé a l'existence de divine, elle est la manifestation même de Dieu, car il est d'abord la Vie. *Maître du Sud*: - On dit d'une chose qu'elle est extérieure à une autre lorsqu'elle n'a pas de contact commun avec cette autre chose. Si donc Dieu est extérieur au Monde, il n'a pas de point commun de contact avec lui. Dès lors, Dieu n'est pas omniprésent. Ou bien, au contraire, il n'est pas extérieur au Monde, il se confond avec lui, et les imperfections du Monde se mêlent et se fondent avec les perfections divines. Or, ceci est un non-sens. Concluons donc que le contact entre Dieu et le Monde se réalise par un élément médian, un intermédiaire, une sorte de plan de communication entre les deux correspondants. Et ce Médiateur, c'est l'ensemble des Créatures spirituelles, c'est-à-dire un Univers permanent distinct des autres. *Grand Maître*: - Cependant, il n'est pas pensable que Dieu soit associé à une collectivité que l'unicité divine soit doublée, de toute éternité par une pluralité bénéficiant des mêmes privilèges ontologiques. Concluons donc que, seule, cette Collectivité est permanente, mais en son ensemble, en son principe, et en ses constituants, les êtres spirituels sont impermanents, et donc faillibles, et de ce fait même, mutables. Et ceci justifie le

premier postulat de notre Maître Martinez de Pasqually, en son célèbre: "Traité sur la Réintégration des êtres": "Avant le Temps, Dieu émana des êtres spirituels Pour sa propre gloire, en son immensité divine… Avant le Temps, c'est-à-dire avant la naissance de cette Création présente; nous pourrions dire dans la nuit des éternités, puisque les écrivains sacrés du Judaïsme et du Bouddhisme nous ont habitués a la pluralité du mot, pour mieux signifier l'éternité elle-même. Dieu émana, c'est-à-dire qu'il projeta hors de son essence certaines conceptions qui pour être ainsi individualisées et libérées, perdaient la perfection qui découlait pour elles de leur intégration dans un ensemble parfait auparavant. Pour sa propre gloire, c'est-à-dire pour manifester cette toute-puissance qui est l'un de ses principaux attributs, et sans laquelle Dieu ne serait pas absolument parfait. En son immensité divine, car il est bien évident que tout est en Dieu, bien que tout ne soit pas Dieu. *Maître du Nord*: - Continuons la lecture des enseignements de Martinez de Pasqually: Ces êtres avaient à exercer un culte, que la Divinité leur avait fixé par des lois, des préceptes, et des commandements éternels... Nous observons que le mot culte utilisé par Martinez de Pasqually possède en latin plusieurs significations Cultello signifie en effet aplanir et niveler un sol, mesurer un terrain; Cultus signifie la culture agricole, la culture intellectuelle ou spirituelle, l'entretien du corps, un rite de vénération ou d'adoration. Nous pouvons retenir la définition de la Franc-maçonnerie écossaise Ordo ab chao, comme la tâche réservée a des entités spirituelles. En un mot, elles étaient les intermédiaires intelligents, les outils responsables de la Divinité, dans l'élaboration des Créations successives. C'était là l'ensemble des demiurgi. *Maître du Sud*: - Par ailleurs, l'émanation avait fait des êtres libres, dotés de responsabilité morale. Ils étaient, en effet, selon l'heureuse expression de Martinez de Pasqually émancipés. C'était là, de la part de Dieu, une manifestation de son amour infini pour toute créature. Car quelle est la mère, quel est le père, qui, en place d'un enfant doté d'une âme indépendante, avec ses qualités et ses défauts, préférait avoir à bercer un robot et aimer un robot purement mécanique ? Et quel est l'automate, si merveilleusement réalisé soit-il, qui remplacerait, auprès de l'amant éploré, l'amante qu'il a perdue ? Ainsi donc, on ne peut considérer comme une erreur

divine le fait d'avoir voulu des créatures libres et responsables. Mais cet avantage portait en lui l'inconvénient, son opposé. *Grand Maître*: - En effet, ces entités, ainsi émancipés et livres à leur propre choix en matière d'action, n'étaient ainsi devenues causes secondaires que pour participer, à leur niveau, et selon l'impulsion initiale, à l'organisation et à la conduite du nouvel univers auquel elles participaient. Or, certaines d'entre elles laissèrent monter en elles le désir de devenir créatrices à leur tour, et entre les auteurs des causes troisièmes et quatrièmes ; elles conçurent le projet de limiter l'essence divine en ses opérations de création, afin de se réserver ce domaine. Elles désirèrent en leur orgueil voir naître d'elles des créatures spirituelles nouvelles, lesquelles dépendraient d'elles seules, tout comme elles-mêmes dépendaient du créateur initial. Aussitôt, une dégradation se produisit en elles, laquelle dégradation consista en une cristallisation relative de leur essence, à laquelle fut associée la limitation de leur domaine, à défaut de leurs moyens. Ces derniers, en effet, étaient partis intégrante de leur nature propre, et leurs facultés ontologiques ne pouvaient être modifiées. Mais une certaine densification de leur domaine limita leur action. Et c'est ainsi que naquit l'univers présent, plein d'imperfections et de maux… Ces êtres ainsi intégrés dans la création actuelle, s'étant librement manifestés par leurs actes, par une sorte d'autodétermination, lorsqu'interviendra la fin de cette création - demeureront fixés dans l'état final où ils sont ainsi parvenus. Et c'est une sorte de feu mystique qui les fixe, les durcit, et les trempe, pour le rôle qu'ils auront à jouer dans l'univers suivant. Ainsi, fixés dans le Mal, ils demeureront dans la création nouvelle, des instruments de tentation, de corruption de destruction, tout comme celles des entités fixées dans le Bien, y constitueront des éléments de purification, de libération, tout autant que d'organisation et d'évolution de ce même univers nouveau. *Maître du Nord*: - C'est alors que pour susciter et mener à bien cette régénération des essences spirituelles déchues, le Dieu Suprême émana l'Homme, que la tradition judéochrétienne nomme Adam, mot hébreu signifiant à la fois le genre humain tout entier. L'homme archétype, son image, la couleur rouge, une pierre précieuse de cette même couleur. Ainsi donc, le mot Adam ne signifie nullement un être charnel, comme l'affirment les religions exotériques, mais bien une collectivité ; l'Homme Premier en son ensemble était donc une chorégie, et c'est l'esprit central de cette chorégie qui était le véritable Adam, la cellule motrice, et pour la commodité de cet exposé nous utiliserons donc ce mot pour désigner l'ensemble de la nouvelle émanation divine. *Grand Maître*: - Tout comme les entités spirituelles qu'il avait reçu mission de surveiller, conduire et ré - illuminer, Adam fut initialement comblé de facultés potentielles, tout autant que de connaissances multiples. Et là encore, pour les mêmes raisons, le libre arbitre lui fut donné... Et la même tentation qui avait fait déchoir les êtres spirituels initiaux, de nouveau, monta en l'esprit de l'Homme premier. Comme eux, il désira

créer. Indépendamment de la source divine. Et souillée par ce désir pervers, la forme issue de la volonté créatrice d'Adam, ne fut qu'une forme imparfaite, dépouillées de perfections initiales de son créateur... Parallèlement, comme cette volonté mauvaise et rebelle était née en l'Homme premier, une étrange extase se développait dans toute la collectivité dont il était le chorège. Désir de connaître ce qui était en dessous, désir de connaître non seulement le Bien mais également le Mal. Désir d'expériences, même au prix d'une dégradation. Et ce fut l'éclatement de l'égrégore humain, la disparition de cette collectivité, sa corruption, analogue en mode spirituel a celle qui suit la mort corporelle. Et comme il s'agissait là d'une chute causée par une volonté libre, il s'ensuit une descente dans les plans d'existence correspondante, c'est-à-dire les plus inférieurs, par l'effet d'une matérialisation progressive, menant vers l'animalité et même en-deça. *Maître du Sud*: - Une image fera mieux saisir le processus de la chute et de la réintégration… Si l'on imagine un collier, on observera qu'il n'est jamais nommé autrement ; on dit "le collier". Rompons le fil. Les perles s'échappent, tombent à terre et roulent en toutes directions. Dès lors, il n'est plus question de collier, on part à la recherche des perles. Les unes iront se perdre sous les meubles, dans des recoins obscurs. Il faudra attendre longtemps avant de les retrouver, malgré les recherches, et souvent fortuitement. D'autres seront rapidement récupérés, elles ne se seront jamais éloignées du point de chute, ni de la vision du propriétaire du collier... Car les perles portent en elle, chacune, leur propre destin, comme les âmes préexistantes de la chorégie humaine portent le leur par l'effet d'une mystérieuse prédestination. Et les perles sont, elles aussi, soumises à des destins propres, en fonction de l'instant de leur création individuelle. Lorsque le propriétaire des perles les aura récupérées, il les enfilera de nouveau sur un fil neuf, dans l'ordre initial de leur placement primitif, qui était fonction de leur grosseur et de leur orient. Et lorsque cette reconstitution sera terminée, de nouveau, on reparlera du collier, et il ne s'agira plus de perles. S'il en manque, l'absence sera due à l'imperfection des moyens utilises pour leur recherche, ou à la négligence du cherchant, ou au peu de durée de cette recherche. Mais si notre propriétaire est un être parfait, s'il possède tous les moyens nécessaires pour rechercher ses perles, et s'il a tout le temps nécessaire pour cela, aucune impatience il les récupérera toutes. Remplaçons les perles par les âmes, le collier par l'Homme total, le propriétaire par la Providence, et tout le problème de la Réintégration Finale est résolu. L'Apocatastase est alors justifiée. On fait silence un instant. Puis le déroulement du rituel reprend. *Grand Maître*: - Homme de désir, vous venez d'entendre, par delà les siècles, la voix de ceux qui nous transmirent la doctrine de notre Ordre. Car cet exposé résume déjà suffisamment explicite, l'enseignement plus complet qui vous sera, peu à peu communiqué en nos travaux. C'est pourquoi, avant d'aller plus loin, je dois vous demander si cette doctrine deviendra désormais votre propre règle de conduite.

*L'impétrant*: - Telle sera désormais ma propre règle de conduite. *Grand Maître*: - Homme de désir, levez-vous, pour le prononcé du serment initiatique, que je vais d'abord vous lire d'un seul tenant, et que vous répéterez, mot par mot, si tel est toujours votre désir de devenir notre Frère. L'impétrant se lève alors et le Grand Maître lui lit le serment d'un trait (voir texte complémentaire: Serment de l'Associé) *Grand Maître*: - Homme de désir, si vous êtes toujours décidé à devenir notre Frère, levez votre main droite face à l'Orient de ce Temple, et répétez, mot pour mot, le texte que vous venez d'entendre. *Le Grand Maître relit le serment par séquence, et l'impétrant répète chaque fois après lui*. *Grand Maître *: - Homme de désir, au nom de cette Loge, NNN, je prends acte de votre serment. Et maintenant, Frère Maître de Cérémonies, veuillez revêtir notre Frère de la cotte de combat. Le Maître de Cérémonies revêt l'impétrant de la Coule blanche frappé du Pentagramme doré sur la poitrine. *Grand Maître*: - Homme de désir, revêtez le nouvel homme! Long silence Veuillez imposer à notre futur Frère le masque de l'anonymat Le Maître de Cérémonies place alors le Masque d'Ordre sur le visage de l'Impétrant, en noue les cordons. *Grand Maître*: - Homme de désir, par ce Masque, votre personnalité mondaine disparaît! Vous devenez un Inconnu, parmi d'autres inconnus. Vous n'avez plus à redouter les susceptibilités mesquines auxquelles est astreinte votre vie quotidienne, au milieu d'un monde hostile, sans cesse aux aguets. Inspirez-vous du symbolisme profond de cet ancien usage, en apparence inutile. Vous trouvant seul, en face des hommes que vous ne connaissez pas, vous n'avez rien à leur demander mais tout à leur donner. Car c'est de vous-même, de votre isolement, que vous tirerez la flamme illuminant votre vie intérieure... Inconnu, vous

n'avez d'ordres ou de consignes philosophiques à recevoir de personne, dans le monde profane. Seul vous êtes responsable de vos actes devant vous-mêmes, devant votre conscience, ce maître redouté, que vous devrez toujours prendre pour guide. Car c'est lui, le juge inflexible et sévère, qui a pour mission de vous ramener vers votre source originelle. Ce masque vous isolera du monde pendant vos travaux, vous enseignera également à conserver secrètes vos pensées, secrets vos mobiles, secrètes vos actions. Il vous rappellera votre serment de silence. II est l'image du voile que vous tiendrez désormais devant la lumière occulte, car vous devrez également conserver son mystère à ce que le Dieu Suprême a cru bon de dissimuler. Par ce masque, sachez aussi être un inconnu pour ceux que vous aurez tirés de l'ignorance qui enlise ; sachez sacrifier votre personnalité toutes les fois que vous agirez comme leur supérieur ignoré. Ainsi donc, vous justifierez la devise des Frères du Temple: Pas à nous-mêmes, Seigneur, la gloire, mais à Ton Nom... On fait silence quelques instants. *Grand Maître*: - Frère Maître des Cérémonies, veuillez ganter de blanc les mains de notre futur Frère: Le Maître des Cérémonies reçoit des mains du Maître du Midi les gants blancs du récipiendaire et les lui passe, en commençant par la main droite. *Grand Maître*: - Homme de désir, par ces gants immaculés que vous porterez désormais en vos travaux, vous vous souviendrez toujours des deux caractéristiques principales de votre action. Comme ces gants rigoureusement semblables à ceux de vos Frères masquent également et totalement votre personnalité, exprimée par vos mains, ainsi doit être votre action: anonyme, et conforme à l'unité spirituelle de tous. Et comme leur blancheur est garante de votre loyauté et sincérité en cet instant, puisse t-elle l'être en toute votre vie, afin que votre action demeure marquée du souvenir de votre serment. Frère Maître de Cérémonies, veuillez revêtir notre Frère du manteau de notre Ordre. Le Frère Maître des Cérémonies dépose le manteau rouge sur les épaules de l'Impétrant. *Grand Maître*: - Homme de désir, isolé dans l'étude de vous-même, c'est par votre seule méditation que vous parviendrez à recréer votre personnalité spirituelle. Ainsi, au lieu de laisser vos instincts vous forger un ego illusoire, instable, et même pervers, c'est votre âme seule, ce dieu intérieur, qui la forgera peu à peu, au fil des jours. Cependant, prenez garde ! Les forces des ténèbres, déchaînées contre le nouvel élu qui naît à la lumière, se jetteront contre vous. Apprenez alors à replier sur vousmême le mystérieux Manteau. Il vous rendra invisible aux attaques des auxiliaires

de la Nature corrompue et inférieure, car il est rouge, la couleur de la chrysopées spirituelle et de la régénération... On fait silence quelques instants. *Grand Maître*: - Frère Maître des Cérémonies, veuillez ceindre notre futur Frère de la Cordelière de la fraternité. Sous le manteau d'ordre, le Maître de Cérémonies boucle à deux tours la cordelière violette autour de la taille de l'impétrant. *Grand Maître*: - Homme de désir, par cette cordelière, que vous porterez désormais sous votre manteau, vous devenez un isolé, à l'abri des forces maléfiques qui vous assiégeront durant les travaux. La cordelière, symbole du cercle magique et de la chaîne traditionnelle, vous relie à vos Frères et à votre Initiateur, comme elle relie ceux-ci et celui-là à tous ceux qui ne sont plus, mais qui ce soir, en esprit, sont pourtant là, invisibles mais présents. La cordelière est le symbole de la chaîne qui vous lie à vos Frères, le Masque est celui du secret, le Manteau est celui du silence et de la prudence. Désormais, voyageur inconnu et solitaire, vous continuerez à parcourir le cycle de la vie présente. Vous vous soumettrez à nouveau aux puissances rectrices de l'espace et du temps. Vous y serez le passager de la Parole, l'agent docile de la Cause Première, le semeur de vérité. En communion spirituelle avec tous vos Frères avec la Cause Première, le semeur de vérité en communion spirituelle avec tous vos Frères – avec les vivants et les morts. Sur votre passage, semant les germes de lumière et de sagesse, vous poursuivrez le périple initiatique. Chaque fois que la nécessité ou le hasard le décideront, vous frapperez à une porte nouvelle. Partout où brillera l'étoile des mages, vous reconnaîtrez une nouvelle étape. Vous y chercherez la connaissance. Vous la chercherez partout - au sein du firmament étoilé, dans le symbolisme évocateur des constellations, dans les parchemins sacrés. Mais la sagesse, vous ne la rencontrez qu'au plus profond de votre temple intérieur, là où, selon la promesse, dans les vatèbres du sanctuaire. Dieu parle parfois à Israël... Et à chaque anniversaire de ce jour, scrutant vos souvenirs derrière le masque emblématique, vous aurez travaillé, parfois inconsciemment et sans le percevoir - à l'édification d'un univers meilleur, de même que vous aurez en vous-même créé le germe du dieu futur. Puissiez-vous alors justifier cette parole prophétique: Ceux qui auront possédé la divine connaissance luiront de toute la lueur des cieux. mais ceux qui l'auront transmise aux hommes, selon les voies de la justice, brilleront comme des étoiles en toute l'éternité...

Debout mes Frères et Sœurs, et assistez-moi ! Je vais transmettre, avec votre assentiment et l'assistance de nos Frères du temps passé l'ordination de notre Ordre à cet Homme de désir... Frères formez la voûte d'acier! Glaives hauts!

Suite Adagio. moment ultime Les Frères (seuls) armés de l'épée, viennent se placer en demi cercle derrière et aux côtés de l'Impétrant, glaives hauts. Le Grand Maître quitte l'autel et vient porteur de l'épée, se placer face à l'impétrant. Le Maître de Cérémonies place devant lui le Coussin frappé du pentacle de l'Ordre et l'invite à s'agenouiller. Le Maître du Nord apporte le Cordon blanc du futur associé et le tient sur ses deux mains à plat. Le Grand Maître prononce alors la formule d'ordination. En prononçant les mots 'créé', 'reçois' et 'constitue', il frappe légèrement, à chaque fois, et successivement, sur l'épaule droite, le sommet de la tête, et l'épaule gauche, de l'impétrant avec deux coups de maillet sur l'épée à chaque phase. *Grand Maître*: - Au nom du Dieu Tout Puissant, Architecte Suprême de l'Univers, en vertu des pouvoirs qui m'ont été régulièrement conférés, moi, NN (nom initiatique). Je te crée, reçois, et constitue associé martiniste, selon Louis Claude de Saint-Martin et ses Prédécesseurs, avec leur permission, par leur ordre, et sous les auspices, et tel que je le fus moi - même. *Tous les Frères*: - Amen. *Grand Maître*: - Mon Frère, relevez-vous. L'impétrant se lève. Le Grand Maître prend des mains du Maître du Nord le Cordon blanc d'Associé. Le Maître de Cérémonies retire momentanément le Manteau Rouge des épaules de l'Impétrant. Le Grand Maître: lui passe alors le cordon blanc de l'épaule gauche à la hanche droite. Le Maître de Cérémonies replace le manteau sur les épaules du nouveau Frère. *Grand Maître*: - Reçois le Baudrier blanc des Frères Associés de notre Ordre, et porte le jusqu'à la victoire ! Tu le porteras désormais de l'épaule gauche à la hanche droite, comme le portaient, il y a plusieurs siècles, nos Frères décorés du Cordon noir d'Elu ! A sa pointe, tu conserveras le pentacle de notre Ordre séculaire. Qu'il te soit alors comme un bouclier, et que devant lui s'effacent et disparaissent les puissances maléfiques hostiles à l'Homme... *Le Grand Maître donne alors au nouveau Frère une triple accolade, dessinant ainsi un triple angle allant de la joue droite au front puis à la joue gauche. Puis il retourne derrière l'autel*.

*Grand Maître*: - Mes Frères et mes Soeurs, veuillez reprendre vos places et déposer vos glaives. Il en est ainsi fait. *Grand Maître*: - Frère Maître des Cérémonies, veuillez conduire notre nouveau Frère à sa place, à l'extrémité de la colonne du Nord. Il en est ainsi fait. *Grand Maître*: - Mes Frères et mes Soeurs de l'orient à l'occident, et du nord au midi, je proclame que le profane X a été reçu ce jour associé martiniste sous le nom ésotérique de N en cette respectable Loge NNN réunie a l'Orient de NNNNN et vous prie de le reconnaître et recevoir comme tel... *Veilleur d'Occident*: - Grand Maître, l'annonce a été enregistrée à l'Occident. *Maître du Nord: * - Grand Maître, l'annonce a été enregistrée au Septentrion. *Maître du Midi *: - Grand Maître, l'annonce a été enregistrée au Midi. *Grand Maître*: - Frère Maître des Cérémonies, veuillez communiquer à notre nouveau Frère les Mots, Signes et Gestes de reconnaissance des initiés de notre Ordre, pour le premier Degré. *Maître de Cérémonies*: - Voici les signes et mots de reconnaissance de votre Degré Le mot de reconnaissance de l'associé est: NoitargétniéR (réintégration) - signe consiste à placer la main gauche, doigts allongés et unis, pouce vertical en équerre, posée à plat sur le sein droit. - Le signe de reconnaissance générale, indépendamment du grade, consiste à placer la main droite, poing fermé, le pouce érigé verticalement à la hauteur du bas de la gorge. - Les questions de reconnaissance générales sont les suivantes:

Q: Etes-vous Martiniste...? R: Cela dépend... Q: Où se trouve votre Temple initial...? R: Très loin à l'Est... - La batterie de l'Associé est 00---0 - Les questions de reconnaissances de l'Associé sont les suivantes: - Q: Connaissez-vous Saint-Martin...? R: Je connais le Philosophe Inconnu, j'ai reçu la Cordelière, le Manteau et le Masque. Q: Etes-vous Associé Martiniste...? R: Je porte le cordon blanc de l'épaule gauche à la hanche droite. Il en est ainsi fait. Grand: Maître Mes Frères - , Maître du Nord et du Midi. veuillez. s'il vous plait donner lecture de l'Instruction du premier Degré. II en est ainsi fait. Les Maîtres du Nord et du Midi dialoguent alors l'exposé de l'Instruction de l'associé. Voici le Texte complémentaire: Catéchisme du Degré Associé. *Lorsque cette instruction prend fin * Tous les Frères: - Amen! Grand Maître: - Mes Frères et mes Soeurs: Il est temps de procédé à la suspension de nos Travaux. Veuillez donc, pour cela, vous préparer à m'assister. Mes Frères et mes Soeurs, si la bienveillance matérielle est chose éminemment excellente et utile, la charité spirituelle l'est encore d'avantage. Et il est bon qu'avant de nous séparer, nous écoutions encore religieusement les paroles émouvantes de notre Maître, le Philosophe Inconnu, et que nous nous pénétrions, à cet égard, une dernière fois de l'Echo de sa voix: Si je n'ai que le denier de la Veuve à offrir à mes semblables pour les aider à faire le voyage de la Vie, je les conjure de ne pas le rejeter sans en avoir éprouvé la valeur. C'est avec une douce consolation que je les verrai cueillir ces faibles fruits

des désirs d'un homme simple, qui les a aimés. Puisse la vertu de leur coeur, puisse la piété des siècles être le cantique funéraire qui sera à jamais chanté sur ma tombe! Je l'entendrai dans le sommeil de la paix, et j'en rendrai à mon Dieu tout l'hommage... *On fait silence. Puis le Grand Maître: attaque alors le rituel de fermeture des travaux.*

FERMETURE DES TRAVAUX

Grand Maître: (Frappe un coup de maillet - o - Court silence...) Mes adelphes, quelqu'un a-t-il une proposition à faire dans l'intérêt de l'Ordre en général ou de cette respectable Loge en particulier? Les assistants: (réponse et formulation du dire) *Maître du Nord *: - Grand Maître, les colonnes sont muettes au septentrion (ou se sont exprimées). *Maître du Midi*: - Grand Maître les colonnes sont muettes au Midi (ou se sont exprimées). *Grand Maître: * - Frère Maître du Nord, puisque le travail de ce jour est terminé, pouvons-nous songer au repos, et ainsi suspendre nos travaux? *Maître du Nord *: - Grand Maître quel peut-être le but de l'action, si ce n'est de faire que ceux qui s'y livrent puissent se lier à l'Action Universelle? Ainsi, c'est en agissant que nous nous unissons à cette Action, et que nous finissons par n'être plus ses organes mêmes. Alors, tout ce qui n'est pas cette action est comme nul pour nous - et il n'y a plus que cette même Action Universelle qui nous paraisse naturelle. *Grand Maître*: - Frère Maître du Midi, les paroles de notre Frère Maître du Nord sont-elles conformes à notre Tradition? *Maître du Midi*: - Il en est bien ainsi, Grand Maître et nous ne pouvons donc que suspendre nos travaux, sans jamais pouvoir les clore, car il n'y a que l'inaction qui donne jour à l'orgueil. *Grand Maître*: - Oui, mes Frères et mes Soeurs, et c'est à une présence active de tous les instants, pour rétablir un Univers dégradé par la faute de l'Homme, que vous vous êtes engagés lors de votre entrée en Notre Ordre. Car, selon les paroles du Philosophe Inconnu la prière est la respiration de notre âme... Tenir bon, c'est la vraie prière, celle qui maintient toute la place en état ! Laboure donc ton champ sans relâche, de l'orient à l'occident et du nord au midi. C'est le vrai moyen de le rendre fertile. Purifie-toi, demande, reçois, agis, car toute l'oeuvre est dans ces quatre temps. Mes Frères et mes Soeurs, il serait bon de dire que lorsque l'Homme de désir travaille sur lui, il travaille réellement pour les autres hommes, puisqu'il s'efforce et concourt par là à leur montrer dans sa pureté l'Image et la

Ressemblance de Dieu, et que c'est la connaissance de cette Image et de cette Ressemblance dont ils ont exclusivement besoin...(court silence). Frère Maître des Cérémonies, veuillez faire circuler parmi nos Frères et nos Soeurs, l'aumônière destinée à recueillir de quoi soulager l'infortune. Le Maître des Cérémonies muni de la Canne, passe dans les colonnes et recueille les dons. La collecte terminée, il va déposer l'aumônière devant le Grand Maître à gauche de l'autel. Le produit sera dénombré par le Frère Secrétaire à l'issue de la Tenue et remis au Frère Trésorier.

Grand Maître - Mes Frères et mes Soeurs, veuillez vous approcher de l'Orient afin d'y former la chaîne Fraternelle. Tous se dégantent et se rapprochent pour constituer la Chaîne d'Union, poignet droit sur poignet gauche, les sexes étant alternés. Le Grand Maître dit l'invocation suivante. *Grand Maître*: - Dieu Tout Puissant, Architecte Suprême de l'Univers, Source Unique de tout bien et de toute perfection, Toi qui as toujours voulu et opéré pour le bonheur de l'Homme et de toutes Tes créatures, nous Te rendons ordre de Tes bienfaits paternels, et nous te conjurons tous ensemble de les accorder sans cesse à chacun de nous, selon Tes vues et selon nos besoins. Répands sur tous nos Frères et sur toutes nos Soeurs: Ta céleste lumière, fortifie en nos coeurs l'amour de nos devoirs afin que nous les obtenions fidèlement. Puissent nos Assemblées être toujours affermies en leur union par le désir de Te plaire et de nous rendre utiles à nos semblables. Quelles soient à jamais le séjour de la paix et de la vertu, et que la Chaîne d'une amitié parfaite et fraternelle soit désormais si forte entre nous que rien ne la puisse jamais altérer... Amen... ( silence ) Mes Frères et mes Soeurs, rompons la chaîne. *Les assistants*: Amen. (Tous font le signe d'Ordre en même temps que le Grand Maître. *Grand Maître*: - Mes adelphes, veuillez reprendre vos places, debout et à l'Ordre. Il en est ainsi fait Tous se gantent. Le Grand Maître prend l'épée en main gauche, lame haute; et le maillet en main droite. puis il dit: *Grand Maître*:

- à la Gloire du Dieu Tout Puissant Grand Architecte de l'Univers, au nom de l'Ordre, en vertu des pouvoirs qui nous ont été conférés, je déclare fermés (ou suspendus les travaux de cette Respectable Loge Martiniste. constituée sous les auspices de notre Maître, le Philosophe Inconnu, à l'Orient de sous le vocable de Il frappe alors lentement six coups de maillet par - 0 - - 00 - - 00 - - 0 Mes Frères et mes Soeurs, avant de procéder à l'Extinction de ces flambeaux, souvenons-nous des paroles du Philosophe Inconnu . Je voudrais que l'Homme n'oublie jamais qu'il est une autre lumière que la lumière élémentaire, et que celle-ci n'en est que le voile et le masque. Et les vertus sont le séminaire de la Lumière Divine. *Il éteint les trois luminaires de l'autel et ferme le Livre Sacré. En disant *: *Grand Maître*: - Que la Paix, que la Joie, que la Charité, soient en nos coeurs et sur nos lèvres, maintenant et jusqu'au jour de notre mort... (silence). - Mes Frères et mes Soeurs, veuillez déposer vos décors, car nous voici retournés au Monde Profane... Pour la sortie Mozart - Kantate K623 - Marche Finale.

CATECHISME DU DEGRE ASSOCIE Q: - Connaissez-vous Saint Martin ? R: - Je connais le Philosophe Inconnu. J'ai reçu la cordelière, le manteau, et le masque. Q: - A votre réponse, je vous devine martiniste. Pourquoi l'êtes-vous devenu ? R: - Pour travailler à la réunification universelle. Q: - Qu'entendez-vous par là ? R: - Une république, et une religion universelle. Q: - Est-ce tout ? R: Egalement à la réintégration de l'Homme en ses facultés spirituelles initiales.

Q: - Qu'entendez-vous par là ? R: - L'Homme Universel, ou Homme Premier, en toutes les traditions initiatiques, est un égrégore, une chorégie, constitués par l'ensemble de toutes les Ames. Q: - Il s agit donc d'une collectivité, et non d'une individualité? R: C'est en se dégradant et ainsi en se fractionnant que cette collectivité a donné naissance aux individualités. Q: - Quels étaient les privilèges de l'Homme Premier? R: - Une science complète, sans l'ombre d'erreur en son intelligence collective, la justice originelle - toutes les vertus en cette Ame Collective, comme en son Coeur, l'empire absolu de l'Ame collective sur la forme collective, et l'empire absolu sur toute créature inférieure à l'Homme Premier. Q: - Est-ce tout ? R: - A cela s'ajoutait le principe d'immortalité, 1'absence de souffrance, car l'âme collective tenait la Forme universelle à l'abri de tout mal, elle-même ne pouvant être contrariée en rien. Q: - Qu'entendez-vous par les créatures inférieures à l'Homme Premier ? S'agirait-il des animaux terrestres ? R: - En ce terme sont englobés toutes les intelligences constituant le monde de l'essence et quant aux animaux évoqués par les traditions exotériques, il s'agit de leurs archétypes, et non de leurs individualités terrestres et charnelles. Q: - En quoi a consisté la dégradation primitive que vous évoquiez tout à l'heure? R: - Un des privilèges essentiels de l'Homme Premier était sa liberté totale: il était libre de son action, libre de son choix, L'Homme Premier a laissé monter en cet égrégore dont il était le chorège le désir de s'affranchir de toute tutelle, et de devenir créateur à son tour, selon ses vues propres. Cédant à une mystérieuse suggestion, prisonnier dune étrange extase, il a laissé monter en tous ses constituants un égoïsme anarchique, et ses privilèges spirituels ont cédé la place a leurs contraires. Q: - Que signifie la nappe noire qui recouvre l'autel au présent degré ? R: - L'ensemble des vertus de l'Homme Premier, savoir la foi, le savoir caché, la modestie, le mépris des honneurs, l'inflexibilité, l'esprit de sacrifice et d'effacement, la discrétion. Q: - Est - ce tout ?

R: - L'hébreu, langue sacrée par excellence en notre Tradition, a troislettres semblables pour exprimer la couleur noire, et l'aurore, l'aube. Ponctuées différemment, les lettres schin, hé, resh, donnent indifféremment le mot shàar, signifiant noir, ou shar, signifiant aurore, matin. Q: - Le noir signifie donc l'aube des temps ? R: - Très exactement, car les Ténèbres ont précédé la lumière, et pour exprimer Dieu en son incognoscibilité absolue, on parle dans l'Ecriture de la Ténèbre Divine. Le noir est donc synonyme de génération. Q: - Que symbolise le Pentagramme déposé pointe en haut? R: - Il représente l'Homme Premier, en toute la force de sa volonté libre, capable de maîtriser ses passions lorsque son intelligence domine ses instincts. Et l'écart parfaitement équilibré entre sa tête et chacun de ses quatre membres le montre ordonnant l'univers en une parfaite assise. Q: - Que symbolise le Livre Sacré ? R: - La loi morale, sans laquelle, et en toute religion, i1 n'est pas de réintégration possible. Q: - Que signifient les trois lumières ? R: - Dans le plan divin sagesse, puissance, harmonie. Dans le plan humain connaissance, sapience, perfection. Dans le plan matériel soufre, mercure et sel. Q: - Que signifie l'Epée reposant sur le Livre Sacré ? R: - Elle rappelle le conseil du roi David: Que la louange de l'Eternel soit en ta bouche, et le glaive à deux tranchants en ta droite. (Psaume 149. 6) Q: - Que voulez - vous dire par cette citation du Psalmiste? R: - Rappeler l'enseignement de notre Maître, le Philosophe Inconnu: Purifie-toi, demande, reçois, et agis, car toute l'œuvre est en ces quatre temps.