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LE PETROLE
Formation du pétrole
Le pétrole est un produit de l'histoire géologique d’une région[7], et particulièrement de la succession de trois conditions :
L'accumulation de matière organique, provenant de la décomposition d'organismes marins (principalement de plancton) accumulés dans des bassins sédimentaires, au fond des océans, des lacs et des deltas. Sa maturation en hydrocarbures. Son emprisonnement.
De grandes quantités de pétrole se sont ainsi formées il y a 20 à 350 millions d’années. Ensuite, comme un gisement de pétrole est entraîné dans la tectonique des plaques, l’histoire peut se poursuivre. Il peut être enfoui plus profondément et se pyrolyse à nouveau, donnant un gisement de gaz naturel - on parle alors de « gaz thermogénique secondaire », par opposition au « gaz thermogénique primaire » formé directement par pyrolyse du kérogène. Le gisement peut également fuir, et le pétrole migrer à nouveau, vers la surface ou un autre piège. Il faut ainsi un concours de circonstances favorables pour que naisse un gisement de pétrole (ou de gaz), ce qui explique d’une part que seule une infime partie de la matière organique formée au cours des ères géologiques ait été transformée en énergie fossile et, d’autre part, que ces précieuses ressources soient réparties de manière très disparate dans le monde.
Classification des pétroles
On distingue les pétroles en fonction de leur origine et donc de leur composition chimique. Le mélange d’hydrocarbures issu de ce long processus comprend des chaînes carbonées linéaires plus ou moins longues, ainsi que des chaînes carbonées cycliques naphténiques ou aromatiques. Il est aussi possible de distinguer les différents types de pétrole selon leur densité, leur fluidité, leur teneur en soufre et autres impuretés (vanadium, mercure et sels) et leurs proportions en différentes classes d’hydrocarbures. Le pétrole est alors paraffinique, naphténique ou aromatique. On classe aussi les pétroles selon leur provenance (golfe Persique, mer du Nord, Venezuela, Nigeria), car le pétrole issu de gisements voisins a souvent des propriétés proches. Il existe des centaines de bruts de par le monde ; certains servent d'étalon pour établir le prix du pétrole d’une région donnée : les plus utilisés sont l'Arabian Light (brut de référence du Moyen-Orient), le Brent (brut de référence européen) et le West Texas Intermediate (WTI, brut de référence américain). Selon sa provenance, le brut peut contenir du gaz dissous, de l’eau salée, du soufre et des produits sulfurés (thiols, mercaptans surtout). Il a une composition trop riche pour être décrite en détail. Il faut distinguer simplement trois catégories de brut :
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À prédominance paraffinée : les hydrocarbures linéaires sont les plus abondants ; ces bruts sont les plus recherchés car ils donnent directement une grande proportion de produits légers comme l'essence et le gazole ; À prédominance naphténique : avec beaucoup d'hydrocarbures à cycle saturé ; À prédominance aromatique : les hydrocarbures présentant un cycle carboné insaturé sont plus abondants.
De plus, il existe des bruts aptes à faire du bitume, ce sont des bruts très lourds de type Boscán, Tai Juana, Bachaquero ou Safaniyah. Les deux principaux critères pour classer les centaines de bruts différents qui existent sont la densité et la teneur en soufre, depuis le plus léger et le moins sulfureux (qui a la plus haute valeur commerciale) qui est du condensat, jusqu’au plus lourd et au plus sulfureux qui contient 90 % de bitume environ : c’est un brut d’Italie.
Histoire du pétrole
Le pétrole est connu et utilisé depuis la plus haute Antiquité. Il forme des affleurements[10] dans les lieux où il est abondant en sous-sol ; ces affleurements ont été utilisés de nombreuses façons : calfatage des bateaux[11], ciment pour le pavage des rues, source de chauffage et d'éclairage, et même produit pharmaceutique. Sa distillation, décrite dès le Moyen Âge, donne un intérêt supplémentaire à ce produit pour les lampes à pétrole. D'après le Dictionnaire Général des Drogues[12] de Lémery revu et corrigé par Simon Morelot en 1807, « on se sert du pétrole en médecine, dans les maladies des muscles, la paralysie, la faiblesse des nerfs, et pour les membres gelés, en friction. On s'en sert aussi pour les ulcères des chevaux ». À partir des années 1850, le pétrole fait l'objet d'une exploitation et d'une utilisation industrielle. Il est exploité en 1857 en Roumanie, en 1859 aux États-Unis, dans l'État de Pennsylvanie, et en 1861 à Boryslav en Ukraine. À partir de 1910, il est considéré comme une matière première stratégique, à l'origine de la géopolitique du pétrole. La période 1920-1970 est marquée par une série de grandes découvertes de gisements, particulièrement au Moyen-Orient, qui fait l'objet de toutes les convoitises. Les marchés des produits pétroliers se développent également ; outre les carburants comme l'essence, le gazole et le fioul lourd, qui accompagnent l'essor des transports dans leur ensemble, l'industrie pétrolière génère une myriade de produits dérivés, au nombre desquels les matières plastiques, les textiles et le caoutchouc artificiels, les colorants, les intermédiaires de synthèse pour la chimie et la pharmacie. Ces marchés permettent de valoriser la totalité des composants du pétrole. En 1970, la production de pétrole des États-Unis atteint un maximum, qu'avait prédit le géophysicien Marion King Hubbert. La période 1973-1980 marque l'histoire du monde avec les premier et deuxième chocs pétroliers. À partir de 1986, le contre-choc pétrolier voit le prix du baril s'effondrer. En 2003, le prix du baril remonte, en dépit d'une production toujours assurée et d'une relative paix mondiale, à cause de la spéculation sur les matières premières en général ; quand cette spéculation s'arrêtera brutalement en 2008, le prix du baril suivra cette évolution spectaculaire. Les années 2000 voient plusieurs nouveaux géants du secteur public dans les BRICS, comme Petrobras et Petrochina, réaliser les plus grandes introductions en Bourse de l'histoire du pétrole, avec des valorisations symboles de la confiance des investisseurs dans leur croissance.
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Source et ruisseau bitumeux du Puy de la Poix,
Production mondiale de pétrole depuis 1900.
Unité de mesure
Les unités couramment utilisées pour quantifier le volume de pétrole sont les Mbbl ou Gbbl pour les réserves mondiales, les Mbbl/j pour la production, « bbl » signifiant « Blue barrel », les préfixes « M » et « G » signifiant respectivement million et milliard (méga et giga). Un baril représente exactement 42 gallons (américains), soit 158,987 litres. Cette unité, bien qu’universellement utilisée pour le pétrole, n’est pas une unité légale, même aux États-Unis. Un tonne métrique de pétrole (1 000 kg) représente 7,3 barils, soit 306,6 gallons, soit 1 161 litres ; son contenu énergétique avoisine les 10 Gcal, soit à peu près 42 GJ, ou 11,6 MWh (thermiques), pour un pétrole de qualité "moyenne" ; cette quantité d'énergie permet de définir la tonne d'équivalent pétrole (tep, ou toe en anglais "tonne of oïl équivalent"). On trouve également des données en tonnes. Afin de permettre les comparaisons entre pétroles de pouvoir calorifique différent et avec les autres sources d'énergie, l'Agence internationale de l'énergie et nombre d'autres organismes (Eurostat, ministères de l'énergie de la plupart des pays) utilisent la tonne d'équivalent pétrole. Pour avoir une idée des ordres de grandeur, il est possible d’examiner la capacité du plus grand réservoir connu de pétrole, Ghawar, qui est d’environ 70 Gbbl extractibles et de la 3
comparer à la production mondiale qui est de 81 Mbbl/j[N 2],[N 3]. On en déduit que le plus grand réservoir connu correspond à environ deux ans et demi de la consommation mondiale totale actuelle.
Impact du pétrole[]
Le développement de l’industrie pétrolière a fourni les carburants liquides qui ont permis la deuxième révolution industrielle et a donc considérablement changé le cours de l’Histoire. En ce sens, le pétrole est véritablement le successeur du charbon, qui avait rendu possible la première révolution industrielle. Son utilisation est également source de controverses, car elle cause des dégradations majeures à l'environnement : réchauffement climatique, pollutions. L’impact environnemental le plus inquiétant du pétrole est l’émission de dioxyde de carbone aux différentes étapes de sa production, de son transport et surtout de sa consommation, en particulier sous la forme de combustion comme carburant
Culture et symbole
Le pétrole est devenu un symbole de la richesse et de la chance, supplantant en partie l’or qui avait longtemps tenu ce rôle. La culture populaire en a tiré des images stéréotypées, qu’on retrouve par exemple dans la série Dallas, ou dans l’expression « rois du pétrole ». Les compagnies pétrolières privées sont emblématiques du système économique capitaliste, ainsi les auteurs de romans ou de films en feront souvent usage pour tenir le rôle du « méchant ». À l'inverse, les compagnies pétrolières publiques de certains pays sont un emblème d'indépendance nationale et de puissance économique, on pourra en donner comme exemple la construction des tours Petronas.
Perspectives
La compréhension du mécanisme de formation du pétrole laisse entendre que sa quantité totale sur la planète, léguée par des millions d'années de maturation, est limitée. Bien que cette quantité totale soit inconnue, elle laisse présager que l'exploitation qui en est faite s'approchera un jour de cette limite ultime. Ce qu'on appelle « réserve prouvée » aujourd'hui est, par convention, constitué par un gisement identifié, exploitable avec des techniques disponibles, et à un prix compatible avec le prix de vente en cours. Cette définition est restée la même depuis près d'un siècle ; l'évolution des techniques a donc fait glisser progressivement des gisements considérés inexploitables à une époque, dans la catégorie exploitable dès que les techniques ont été disponibles. Ainsi le pétrole offshore, considéré comme « non conventionnel » avant 1930, est en 2011 extrêmement répandu, et considéré comme « conventionnel » jusqu'à des profondeurs d'eau de 1 500 m. Les sables bitumineux, longtemps considérés inexploitables, sont en 2011 exploités de façon courante.
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II-RECHERCHE PETROLIERE EN COTE D’IVOIRE Exploration et exploitation du pétrole La Côte d'Ivoire est entrée dans l'ère du pétrole en 1980, mais il a fallu attendre 2002 pour que le pays commence à pouvoir exporter son brut, d'une qualité proche de celle du Brent de la mer du Nord, dès lors réservé à l'exportation. Dans le contexte actuel de redécollage économique, le gouvernement entend non seulement corriger les erreurs commises par le passé - notamment l'inefficacité et l'opacité de la gestion technique et financière-mais aussi développer la production et les revenus de ce secteur hautement stratégique. Or la production de pétrole a baissé de 12,3 millions de barils en 2011 à 10,7 millions en 2012. Les revenus du secteur n'en ont pas moins enregistré une légère hausse (347 millions de dollars en 2012, contre 345 millions en 2011). En 2013, l'État mise sur de nouvelles découvertes en offshore profond, encouragé par celles annoncées en décembre 2011 par l'américain Vanco (associé au russe Lukoil et au britannique Tullow) ainsi que par le français Total en avril 2013.Une série de nouveaux puits doivent être forés sur les actuels champs de production (Mahi, Foxtrot, Marlin, Manta, etc.) et la capacité des anciens puits est en cours d'extension, avec notamment la lutte contre leur ensablement. Les activités d'exploration sont en voie d'intensification, tandis que la construction de nouveaux gazoducs ainsi que d'un pipeline multi produits est programmée. Les réserves gazières confirmées de la Côte d'Ivoire, de 30 à 35 milliards de mètres cubes, équivalent à vingt années de consommation au rythme actuel. Trois opérateurs s'en partagent l'exploitation : Foxtrot, NR et Afren. La totalité de la production est consommée sur place, essentiellement dévolue au fonctionnement des centrales thermiques, qui fournissent 70 % de l'électricité produite en Côte d'Ivoire.
Bassin sédimentaire
Le bassin sédimentaire de la Côte d'Ivoire doit son origine à l'ouverture de l'Atlantique sud au Crétacé inférieur il y a environ 106 millions d'années. Le bassin sédimentaire ivoirien est 5
divisé en deux parties : - Le bassin Onshore : étroit et en forme de croissant; s’étire de Sassandra en Côte d’Ivoire à Axim au Ghana sur environ 360 Km. - Le bassin offshore : très vaste (80 à 120 km de large); constitue l'essentiel du bassin sédimentaire Ivoirien; s'étend d'Est en Ouest, depuis la côte jusqu'à des profondeurs d’eau allant à 1500 m; il renferme tous les champs gaziers et pétroliers connus à ce jour. Dans ce bassin sédimentaire ivoirien, plusieurs acquisitions sismiques ont été réalisées et de nombreux puits ont été forés. Acquisition 2D : 3D : 30 800 km2 Puits Exploration
64 forés /
sismique km
000 :
Evaluation
212 :
106
Développement : 106 DECOUVERTES ANNEE DE DECOUVERTE
VOLUMES D'HYDROCARBURES PLACE
1978
65 MMBOIP
1994
204 MMBOIP & 150 BSCFIP
PANTHERE Cénomanien
1993
368 BSCFIP
ESPOIR
Albien
1980
409 MMBOIP BSCFIP
FOXTROT
Albien
1981
8.5 MMBOIP & 850 BSCFIP
BAOBAB
Albien
2001
938 MMBOIP
CHAMP
AGE
BELIER
Turonien Inférieur
LION
Cénomanien _ Albien
_
Sénonien
&
EN
248.3
TRAVAUX
COTE D’IVOIRE
Projet Onshore : Des travaux ont été menés en Onshore pour prouver l’existence de roche mère dans la partie ouest du bassin sédimentaire. Les premiers résultats indiquent la présence 6
d’hydrocarbure dans la zone prospectée, des forages profonds (2000 à 3000 m) sont prévus pour confirmer les indices trouvés. Prospection dans la partie Centrale et Orientale du bassin : Les études géologie – géophysique sont menées au voisinage des champs pétroliers et gaziers dans la zone Centre et Est du bassin en vue de mettre en évidence de nouveaux champs d’hydrocarbure. Projet Ultra Deep Offshore : Une campagne sismique 2D a été réalisée avec PGS dans le bassin Ultra Deep ivoirien, les travaux à terme permettront de caractériser des nouveaux prospects.
EXTERIEUR
Etats Unis d’Amérique : Pour acquérir une expertise pratique en tant qu’opérateur pétrolier, mais également pour accroitre sa production, PETROCI a acquis deux champs pétroliers Onshore, en production, dans l’état du Mississipi aux Etats-Unis : - BAYSPRINGS, en 2001 où les travaux effectués par PETROCI ont permis de positionner et forer le puits MH HALL-3 EAST HEIDELBERG en 2003 Aujourd’hui, PETROCI ambitionne de pérenniser l’acquisition de champs pétroliers à l’extérieur, soit par l’achat de réserves, soit par l’identification de structures d’hydrocarbures en vue de réaliser des forages pour accroitre sa production. Ce type d’opérations a déjà été initié aux USA. Aujourd’hui PETROCI, à travers l’exploration, évalue des projets au Congo, au Nigéria, au Tchad, au Yémen.
Méthodologie de l’exploitation
La méthodologie de collecte des données s’articule essentiellement autour de l’observation directe du terrain, de la recherche documentaire auprès des structures ayant la charge de l’exploitation des gisements off-shore et du ministère des mines et de l’énergie enfin de la tenue d’entretien auprès des communautés villageoise jouxtant les installations consécutives à l’exploitation. L’observation directe se résume en des visites sur les sites abritant les installations continentales découlant de l’activité off-shore d’une part et d’autre part dans les villages d’Adjué et Daddah. Il s’est agi d’observer les installations, le niveau d’équipement en infrastructure des dits villages du fait de l’exploitation des hydrocarbures. Nous avons profité de ces visites pour nous entretenir avec les chefs de communautés villageoises et les responsables locaux des mutuelles et associations de développement. Les échanges ont porté sur les actions de développement, les avantages et les inconvénients de la présence des hydrocarbures dans le département, plus précisément elles étaient axées sur les retombées de l’exploitation sur chaque localité du département. En outre l’entretien avait pour but de déceler de quelles manières les retombées de l’exploitation pétrolières répondaient aux besoins des populations. La rencontre avec les responsables du Conseil Pétrole-Gaz a permis de comprendre les critères de choix pour le partage des retombées et le mode de fonctionnement des exploitants pétroliers dans la distribution des retombées de l’exploitation. 7
Les visites initiées par l’observation directe se sont déroulées de 2012 à 2015. L’exploitation de documentation d’activité et de texte législatif a constitué l’essentiel de la recherche documentaire. Les rapports d’activité émanent de 2009 et de 2015. Contexte du développement de l’activité d’exploitation en off-shore La volonté de l’Etat Ivoirien de développer les nouvelles sources d’énergie que sont le pétrole et le gaz naturel, a conduit à la mise en place de stratégies nouvelles favorables à la découverte de divers champs pétrolifères et gaziers en offshore. Il était donc nécessaire, de faire cet état de lieu qui confirme l’environnement pétrolier et gazier que le département de Jacqueville abrite. Les crises pétrolières des années 1970 ont conduit les gouvernements à inclure progressivement le gaz naturel à l’ordre du jour de leur politique énergétique. Plusieurs années se sont écoulées et avec elle, la succession d’étude en vue de rendre concrète l’utilisation du gaz (en offshore). Sous cet angle la fourniture d’énergie à partir du gaz naturel est devenu l’un des axes prioritaires de la politique énergétique du gouvernement ivoirien. Il s’est fixé pour objectif, de rendre autonome le pays dans le domaine de l’énergie, d’alimenter la sous-région en électricité en gaz butane et en gaz naturel. De renforcer la compétitivité de l’économie en réduisant à moyen terme grâce à la mise en valeur des ressources gazières, le coût de l’énergie (Mission économique d’Abidjan, 2001). Les différentes découvertes ont été réservées pour la production d’électricité et l’utilisation dans les centrales thermiques de Vridi et d’Azito pour la production d’électricité. L’excédent est destiné à la SIR (société ivoirienne de Raffinage). Cette action jusqu’à ce jour demeure mal interprétée par les populations locales, qui l’appréhendent comme une dépossession de leurs richesses au profit d’autres. Un plan stratégique favorisant l’investissement dans le domaine pétrolier est mis sur pied à travers la révision du code de pétrole en 1990. Cette politique non content d’ouvrir les portes à l’exploration et à l’exploitation pétrolière, sécurise les ressources du sous-sol ivoirien. Plusieurs années se sont écoulées et avec elles, la succession d’étude en vue de rendre concrète l’utilisation du gaz en offshore. Présentation et localisation des principaux gisements d’exploitation en off-shore Ainsi, le littoral de Jacqueville abrite 4 champs pétroliers, 4 champs gaziers en exploitation en offshore et 4 champs gaziers et un champ pétrolier en développement; tous situés au large de Jacqueville. Ces différentes exploitations sont en off-shore. Les sections qui suivent donnent une présentation des plus importants. Appréciation du niveau de production des exploitations off-shore Le département de Jacqueville abrite quatre champs d’exploitation pétrolière en pleine production. La production journalière minimum est estimée à 20 000 b / j pour le champ Espoir et à 30 000 b/j pour les champs Baobab Marlin et Foxtrot (Ministère de l’énergie, 2013). Le baril de pétrole est à la fois l’unité de mesure de volume la plus utilisée, pour estimer les réserves pétrolières et aussi celle servant de référence pour déterminer le prix du pétrole brut. Les types de pétrole brut utilisés comme standards pour la fixation du prix sont principalement le WTI américain et le Brent de la mer du Nord En moyenne: 1 baril = 159 litres, une tonne = 1208 litres. A la date du 20 octobre 2016 le cours du baril est de 51.27 $ Celui du Cours du pétrole Brent en dollars est de 52.12$. Le Cours du baril de pétrole en euros est de 46.72 et celui du cours du pétrole Brent en euros est de 47.49 3 Comprendre la 8
contribution des hydrocarbures dans le département exige une perception plus nette des quantités de pétrole exploités dans des unités de mesures connus du profane et leur valeur en Euros et en F CFA, en prenant en compte le cours du baril en F CFA. Tableau 1: coût estimatif de la production pétrolière en barils et en FCFA par jour
Dans le cadre des investissements annuels dans le département de Jacqueville, chaque village achemine une liste de besoins au Conseil Pétrole Gaz (CPG). Celui-ci à travers tous les besoins énumérés, fait un choix et élabore un document de synthèse qu’il soumet aux exploitants pétroliers. Depuis 2014, les projets consignés dans le document ont un coût estimatif de 120 millions de F CFA. A la suite de cette étape, des fournisseurs sont coptés pour les réalisations. Il est important de noter que le CPG ne rencontre pas directement les pétroliers. Il soumet les projets à la Direction Générale des Hydrocarbures qui à son tour se charge des négociations avec les pétroliers avant de faire le retour au CPG. L’argent octroyé par les exploitants pétroliers au département n’est pas remis au CPG. Le règlement de ces travaux est effectué directement par les exploitants. Le CPG affirme ne pas percevoir ni chèque, ni liquidité de la part des pétroliers. Tous actes financiers sont réglés directement entre pétrolier et fournisseurs. Le CPG en 2016 a entrepris de nouvelles négociations avec les différents consortiums pour revoir à la hausse leur contribution annuelle. La contribution est passée de 109 à 117 millions de F CFA en 2016. Il est important de relever que ce montant a été atteint par une participation collective des différents consortiums (LUKOIL, Foxtrot, CNR). Il faut aussi noter que le CNR dans son contrat n’a rien prévu pour le développement des communes. En tenant compte de l’estimation de productions journalières qui avoisinent 110 000 barils, on peut déduire que la production en litre est de 1 749 000 litres estimés à 3 340 480 000 FCFA par jour. Or le département, depuis 2016 présente des projets d’un coût annuel de 120 millions et reçoit un financement annuel de 117 millions soit 03,35% de la production journalière attribué annuellement aux projets dans le département. Ces données présentent un écart remarquable entre ce que l’exploitation des hydrocarbures du département fournie par jour et ce que le département en contrepartie perçoit annuellement. 9
Impact de l’exploitation sur l’environnement -L’exploitation pétrolière source de pollution de l’espace marin De façon générale, les installations pétrolières et gazières polluent les eaux marines et lagunaires. Il est avéré que toutes les plateformes polluent l’environnement marin5. Les plateformes et le forage pétrolier de production culbutent des polluants dans les eaux environnantes pratiquement tous les jours. Même sans catastrophe spectaculaire, il y a toujours des fuites. Par exemple, chaque année, 110 millions de litres de pétrole s’échappent des puits, des pipelines et autres infrastructures de l’industrie pétrolière américaine. C’est trois fois plus que le déversement du 24 mars 1989 de l’Exxon Valdez estimé à 50 000 tonnes. On pourrait aussi citer l’explosion de la plateforme Deepwater Horizon le 20 avril 2010 aux Etats Unis (Fr. Euronews, 2010). Par ailleurs, la création de compositions gazeuses toxiques entraine la contamination des espèces marines provoquant la mort des poissons ou leur intoxication, des troubles endocriniens chez les oiseaux avec une diminution de leur reproduction par la diminution de leur ponte dufs et la mort de leurs fœtus dans luf. C’est le lieu de rappeler qu’une seule plateforme de production peut rejeter jusqu'à 90 000 tonnes métriques de déchets toxiques dans l'océan au cours de sa durée de vie6 Les déchets dégradent les berges En outre les enquêtes révèlent que la pollution des eaux par les déchets de pétrole ou de gaz constitue une menace pour la santé (Kloff et Wick 2004). La marée noire créée est due à la manipulation des hydrocarbures. Ces impacts négatifs liés à l’installation des plates-formes se font ressentir tant sur le milieu physique (le sol marin, l’air, l’eau), biologique, que humain. On pourra, entre autre citer les accidents relatifs à la manipulation des déchets, effluents et hydrocarbures, les déversements accidentels de pétrole ou de carburant. En guise d’exemple, le mardi 18 avril 2006, informé par le chef du village d’Abrebi de la présence d’une marée noire au large de son village, le Directeur Départemental y dépêche une équipe de la Production Animale et des Ressources Halieutiques. Celle-ci est composée d’un Ingénieur Agronome, d’un Assistant Vétérinaire et d’un agent ANADER. Cette marée noire au large de Jacqueville a provoqué la pollution de toute la zone et la mort de nombreux poissons selon les pêcheurs. Les investigations ont laissé découvrir la présence effective de goudron sur les côtes d’Abrebi comme l’indiquait l’information. Ce même déversement a été observé également le long de la côte allant d’Abrebi à Jacqueville. Les résidus observés proviendraient surement d’un déversement effectué certainement pendant la période de la marée haute du 12 au 15 avril 2006. Les dégâts ont été considérables. Les pêcheurs à leur tour procèdent à l’enfouissement du goudron dans le sable, afin d’en réduire les effets néfastes sur leurs activités, qu’ils ont dû suspendre à certains endroits. Il a été observé une nette régression des activités de pêche en mer principalement dans les zones atteintes. (DDPARH 2006). Ces pollutions des eaux par les fuites qui sont inévitables provoquent le changement du PH de l’eau de la mer, la diminution de la transparence de l’eau, la pollution du fond de la mer (Kloff, 2004).
-Les plateformes pétrolières: un frein au développement des activités halieutiques. Du fait de la présence des plates-formes pétrolière et des installations offshore plusieurs des zones précédemment consacrées à la pêche sont désormais interdites aux activités halieutiques (Koffie-Bikpo 2010). L’enquête a révélé que durant les travaux relatifs à l’installation des 10
plates-formes FOXTROT et plus récemment Marlin toute activité de pêche était interdite. Pour compenser les désagréments causés aux pêcheurs qui n’étaient plus à même d’exercer leur activité, l’entreprise pétrolière a demandé à certains pêcheurs de s’ériger en vigile sur la mer dans leur embarcation, en vue de veiller sur leurs flottilles susceptibles d’être volées. En contrepartie, ils percevaient 50 000 FCFA à l’issue des contrats allant de 3 semaines à 2 mois.
Les ambitions du secteur pétrolier Attirer les opérateurs internationaux les plus dynamiques. Favoriser la participation des nationaux au développement du secteur par la formation de cadres et techniciens de haut niveau. Élargir le champ d'action de la société nationale Petro ci, notamment par des prises de participation dans les consortiums d'exploration et d'exploitation. Moderniser et étendre les capacités de la Société ivoirienne de raffinage (SIR) Construire une usine de production d'urée à partir du gaz naturel. Relier par gazoduc Abidjan au Ghana pour bénéficier du gaz nigérian. Construire un gazoduc en direction du nord du pays pour favoriser son développement et envisager une jonction avec les réseaux de l'Afrique du Nord.
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Découverte en attente de mise en production Le champ de gaz gazelle découvert en 1988 sur le bloc CI-202 est en attente de mise en production ; Le champ d’huile Acajou découvert suite au forage du puits Acajou1x sur le bloc CI-26 en 2003 est en attente de mise en production ; Le champ de gaz MAHI découvert suite au forage du puits Mahi 1a sur le bloc CI-27 en 2005 est en attente de mise en production ; Le champ de gaz MARLIN découvert suit au forage du puits Marlin 1x sur le bloc CI-27 en 2007 est en attente de mise en production.
CHAMPS EN EXPLOITATION • Champ Lion & Panthère Les études réalisées sur le bloc CI-11 ont permis la découverte en 1994 du champ Lion et en 1993 du champ Panthère suite aux forages des puits Lion 1 et panthère 1. Les réserves initiales prouvées d’huile et de gaz furent respectivement estimées à 350 millions de barils et 303 Bcf. Le champ Lion &Panthère est un champ offshore situé au large de Grand-Lahou. Il est composé d’une plate-forme centrale fixe autoélévatrice baptisée Gulftide reliée par un réseau de canalisation à quatre (4) caissons satellites (Lion A ; Lion B ; panthère C et panthère D). Il est géré par un consortium composé de DEVON, IFC, SK Corp et PETROCI. L’huile et 12
le gaz produit sont respectivement acheminés par un pipeline et un gazoduc de 12 et 14 pouces de diamètre vers la SIR et le terminal de Vridi. La production d’huile et de gaz du champ Lion & Panthère a débuté depuis mai 1995 et a atteint à la fin de l’année 2007 un cumul estimé à 32 millions de barils d’huile et 75 milliards de pieds-cubes de gaz. • Champ Foxtrot Le champ Foxtrot a été découvert suite au forage du puits B1-1X en 1981 et confirmé par le forage du puits Foxtrot 1 en 1990. Les réserves de gaz sont estimées à 1 502 Bcf. C’est un champ de gaz sec dont la production a débuté en mars 1999 à partir d’une plateforme fixe. Le gaz naturel remonte à la surface par la pression naturelle du gisement. Après traitement, il est acheminé à terre (Vridi) par un réseau de canalisation sous-marine composé d’un gazoduc de 12" d’une longueur de 80 Km et d’un oléoduc de condensats de 4". A partir de la station située à l’ouest de Vridi, le gaz naturel est transporté vers deux circuits distincts qui correspondent respectivement aux points de livraison de Vridi et d’Azito. A Vridi, outre les centrales thermiques de Vridi 1 et de la CIPREL, FOXTROT fournit également le gaz naturel à la SIR et à la PETROCI qui le revend aux unités industrielles (UNILEVER, SACO Zone 4, COSMIVOIRE, UNICAO, NESTLE, OUT PAN IVOIRE, SAPROSY, SOCIMAT). • Champ Espoir Découvert en 1980 suite au forage du puits A1-1X, le champ Espoir est situé sur le bloc CI26 au large de Jacqueville. Le champ est géré par un consortium composé de Canadian Natural Ressources Limited Côte d’Ivoire (CNR Ld) qui en est l’opérateur, Tullow Oil et PETROCI. Les réserves initiales prouvées d’huile et de gaz sont respectivement estimées à 156 millions de barils et 399 milliards de pieds cubes. Le développement actuel correspond à la deuxième phase de production qui a débuté le 02 février 2002. La production est réalisée à partir un FPSO (Floating Production Storage and Offloading) qui est généralement un tanker modifié disposant des unités de production, de stockage et de transfert de pétrole brut relié à deux plateformes satellites EWHT pour Espoir Est et WWHT pour Espoir Ouest. Ce champ produit essentiellement de l’huile et du gaz associé. La récupération de l’huile se fait par injection d’eau à travers des puits d’injection ainsi que de gaz dans les puits producteurs (gas lift). Du champ Espoir, un gazoduc de 10 pouces de diamètre et de 19 Km de longueur achemine le gaz naturel des champs Espoir et Baobab à la station d’Adjué où il se connecte au gazoduc de Devon. 13
• Champ Baobab Situé dans le bloc CI-40 du bassin sédimentaire ivoirien à environ 65 km au sud-ouest d’Abidjan, le champ Baobab a été découvert en 2001 suite au forage du puits Baobab 1X. Le champ Baobab est situé à 12 km du champ Espoir. Les réserves prouvées d’huile et de gaz sont respectivement estimées à 200 millions de barils et 100 milliards de pieds cubes. Il est géré par un consortium formé par Canadian Natural Resources (CNR) Limited Cote d’Ivoire qui a été désigné opérateur, Svenska et PETROCI. La production est réalisée à partir d’un FPSO relié à des unités sous-marines. La production a débuté le 09 août 2005. Le champ à la fin de sa première phase de développement disposait de dix (10) puits de production et trois (03) puits d’injection. L’injection d’eau dans des puits voisins ainsi que de gaz (gas lift) dans les puits producteurs permettent la récupération de l’huile. Une bonne partie du gaz produit est réutilisée dans la stimulation de la production et le reste comme combustible pour le fonctionnement des installations. Un gazoduc de 6 pouces de diamètre et de 15 Km de longueur permet le transfert de l’excès de production de gaz dédié à la vente vers le gazoduc du champ Espoir. Le champ est actuellement confronté à des venues de sables qui ont entraîné l’arrêt de la production de cinq (05) puits.
Production et vente pétrolière ivoirien
Abidjan, le 20 juin 2019 – Abordant la question des flux physiques et financiers du secteur énergie au 31 mars 2019, le Conseil des ministres du 19 juin 2019 a révélé que la production pétrolière ivoirienne est estimée à 3 346 150 barils, soit 37 179 barils par jour, en hausse de 16,50%, par rapport aux résultats de l’année précédente à la même période. « La production de pétrole brut à fin mars 2019 est de 3 346 150 barils, soit 37 179 barils par jour. Cette production a augmenté de 16,50% par rapport aux résultats obtenus à fin mars 2018 », mentionne le Communiqué du Conseil des ministres. Cette production de pétrole brut mise en valeur a rapporté 118,070 milliards de FCFA, dont 9,095 milliards de FCFA à l’Etat ivoirien. Concernant la production nationale de gaz naturel à fin mars 2019, elle est de 18 224 506,36 MMBTU, ce qui correspond à une production journalière de 202 495 MMBTU. Celle-ci est en baisse de 9,09% par rapport aux résultats obtenus à fin mars 2018 (20 047 734,78 MMBTU). Elle a rapporté 56,442 milliards de FCFA, dont 16,228 milliards de FCFA à l’Etat. A l’occasion de la Semaine Africaine du Pétrole dénommée «Africa Oil Week» qui se tient à Cape Town en Afrique du Sud, le ministre ivoirien de l’énergie et des énergies renouvelables, Abdourhamane Cissé, a lancé un appel à manifestation d’intérêt pour 5 blocs pétroliers.
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Selon le ministère ivoirien des hydrocarbures, « il s’agit des blocs CI-800 ; CI-801 ; CI-802 ; CI-102 ; CI-503 qui regorgent de forts potentiels et dont les données sont suffisantes pour une mise en exploitation rapide ». Rassurant les investisseurs sur la nécessité d’investissements pétroliers dans le pays, la délégation ivoirienne a mentionné entre autres les reformes instituées au cours des 5 dernières années à savoir l’aménagement du Code Pétrolier de 1996 et la révision des Contrats de Partage de Production (CPP) pour les adapter aux nouvelles exigences du secteur, la forte promotion pétrolière initiée, avec à la clé 47 Contrats de Partage de Production signés, y compris 4 contrats dans l’offshore ultra profond, la
réalisation de plusieurs campagnes sismiques, ainsi que des forages d’exploration avec des découvertes d’indices d’hydrocarbures dont certaines sont en cours d’évaluation. Sociétés qui exploitent le pétrole en côte d’ivoire o o o o o o o
PARM AFRIQUE SA PETRO CI 11 PETROCI HOLDING SEMTS SIMAM-CI (SIMAM COTE D’IVOIRE) SIR (SOCIETE IVOIRIENNE DE RAFFINAGE) SNTCI (SOCIETE DE NEGOCE ET TRANSPORT EN COTE D’IVOIRE o TULLOW COTED’IVOIRE EXPLORATION LIMITED o VIOCO PETROLEUM
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