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REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE ………………………………. UNION--DISCIPLINE--TRAVAIL ………………………………. MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE …………………………………… UNIVERSITE DE COCOCDY PROGRAMME DE FORMATION EN UFR-SEG/CIRES GESTION DE LA POLITIQUE ECONOMIQUE
THEME :
DETTE EXTERIEURE ET CROISSANCE ECONOMIQUE : CAS DE LA COTE D’IVOIRE Présenté par NDONG Abdoulaye Auditeur du GPE 11 Directeur de mémoire DR KIMOU Maurice Coordonnateur du Programme GPE
Directeur de stage COMARA kramoko, Statisticien Economiste Direction de la Conjoncture et la Prévision Economiques (DCPE)
D.E.S.S Hautes Etudes en Gestion de la Politique Economique (HE- GPE) 11ème Promotion (2009-2010) Juillet 2010
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SOMMAIRE SOMMAIRE ............................................................................................................................. ii REMERCIEMENTS ............................................................................................................... iii SIGLES ET ABREVIATIONS .............................................................................................. iv RESUME DE L’ETUDE.......................................................................................................... v I. INTRODUCTION GENERALE ......................................................................................... 1 II. REVUE DE LA LITTERATURE...................................................................................... 6 III. SITUATION LA DETTE EXTERIEURE EN COTE D’IVOIRE.............................. 11 IV. MODELE ECONOMETRIQUE : IMPACT DE LA DETTE EXTERIEURE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE EN COTE D’IVOIRE ............................................. 18 V. RECOMMANDATIONS ET CONCLUSION ................................................................ 29 VI.REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES........................................................................ 32 VII. ANNEXES ..........................................................................................................................I
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REMERCIEMENTS Je rends grâce à Dieu de m’avoir accordé la santé et la volonté d’arriver au terme de ce travail. Ensuite mes remerciements vont à l’endroit de : La Fondation pour le Renforcement des capacités en Afrique (ACBF) pour avoir financé le Programme de Formation en Gestion de la Politique Economique (GPE) ; Du Docteur Séca Paul ASSABA, Directeur du Programme GPE et tous ses collaborateurs, qui n’ont ménagé aucun pour que la formation se passe dans les bonnes conditions ; Du Docteur KIMOU Maurice, Coordonnateur du Programme GPE, qui a bien voulu nous encadrer pour l’élaboration du dossier de politique économique (DPE) et du mémoire professionnel ; Du Directeur de la Direction de la Conjoncture et de la Prévision Economiques (DCPE) et l’ensemble de ses collaborateurs en l’occurrence Messieurs Sansan HIEN et COMARA Kramoko pour nous avoir accepté en stage dans sa structure et n’avoir ménagé aucun pour le bon déroulement du stage ; Au personnel de CIRES pour leur franche collaboration pendant toute la période de notre formation ; Enfin, je remercie toutes les personnes, qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce travail.
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SIGLES ET ABREVIATIONS ADF : Augmented Dickey Fuller AUPC : Assistance Urgence Post Conflit BAD : Banque Africaine de Développement BADEA : Banque Arabe de Développement Economique en Afrique BAfD : Banque Africaine de Développement BEI : Banque Européenne d’Investissement BIRD : Banque d’Investissement et de Reconstruction pour le Développement BM : Banque Mondiale BNETD : Bureau National d’Etudes Techniques pour le Développement CAA : Caisse Autonome d’Amortissement CAISTAB : Caisse de Stabilisation CAMEF : Conférence Africaine des Ministres de l’Economie et des Finances COFACE : Compagnie Française d’Assurance et de Crédit à l’Exportation CV : Critical Value DCPE : Direction de la Conjoncture et de la Prévision Economiques DGE : Direction Générale de l’Economie DGTCP : Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique DDP : Direction de la Dette Publique DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté ENDPIB : Encours de la Dette rapporté au PIB FASR : Facilité de l’Ajustement Structurel Renforcé FAO : Food Agricultural Organisation FCFA : Franc de la Communauté Financière Africaine FEC : Facilité Elargie de Crédit FMI : Fonds Monétaire International FRPC : Facilité de Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance GPE : Gestion de la Politique Economique IDA : International Development Association IADM : Initiative pour l’Annulation de la Dette Multilatérale OCDE : Organisation pour la Coopération et le Développement Economique MCO : Moindres Carrés Ordinaires OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement OUV : Ouverture Commerciale PAPC : Programme d’Assistance Post Conflit PAS : Programme d’Ajustement Structurel PIB : Produit Intérieur Brut PIBH : Produit Intérieur Brut par Habitant PP : Philips Perron PPTE : Pays Pauvres Très Endettés SBPIB : Solde Budgétaire rapporté au PIB SDX : Service de la Dette rapporté aux Exportations SFI : Société Financière Internationale TCD : Taux de Croissance Démographique TINV : Taux d’Investissement TSS : Taux de Scolarisation du Secondaire UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine VAN : Valeur Actuelle Nette
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RESUME DE L’ETUDE A l’instar de la plupart des pays en développement, la Côte d’Ivoire n’a pas échappé à l’endettement extérieur dont les effets ont souvent lourdement pesé sur les économies africaines. Cependant, les avis ou les points de vue des économistes ne sont pas unanimes sur la relation entre la dette et la croissance économique. Les résultats empiriques de c ertains auteurs ont souvent montré que la de tte extérieure peut agir positivement ou négativement sur la croissance économique du P IB par tête. Pour le cas de la Côte d’Ivoire nous allons essayer de voir l’impact des variables d’endettement extérieur sur la croissance économique du PIB par tête. Cec i nous pousse à nous pos er la question que la dette a t-elle des effets sur la croissance économique en Côt e d’Ivoire ? Notre ét ude vise, de façon générale, à déterminer l’impact des ratios d’endettement sur la croissance économique afin de proposer des recommandations de politique économique. De manière spécifique, il s’agit : de faire l’analyse situationnelle de la dette extérieure de la Côte d’Ivoire ; d’étudier la relation économétrique entre la croissance économique et les variables de l’endettement ex térieur et proposer des rec ommandations de politique économique. Pour vérifier les objectifs définis dans l’étude, nous allons tester les hypothèses suivantes : l’encours de la dette rapport é au P IB et l’investissement influencent positivement la croissance du PIB par t ête ; le service de la dette rapporté aux exportations a un effet négatif sur la croissance du PIB par tête. Pour confirmer ou infirmer ces hypothèses, nous avons mis en place un modèle économétrique s’inspirant de celui de PA TILLO, RICCI et POIRSON (2002). Les données chronologiques sont annuelles et s’étendent de 1980 à 2008. Les tests de stationnarité ont montré que les différentes séries sont stationnaires en première différence. Les résultats du test de JOHANSE N font apparaître l’existence de plusieurs séries cointégrées. Ce faisant donc il est possible d’élaborer le modèle à correction d’erreur à la E NGLE – GRA NGE R à deux étapes : l’estimation de l’équation à long terme et l’estimation de l’équation à court terme. Pour l’estimation des paramètres de ces équations nous avons utilisé la mét hode des moindres carrées ordinaires (MCO) avec E views 3.1. Ainsi, les résultats montrent à long terme comme à court terme, l’investissement, le service de la dette extérieure rapporté aux exportations et la crise sont significatives. En out re, l’aide publique au développement est significative à court t erme et agit négativement sur le taux de croissance du P IB par tête. L’investissement agit positivement sur la croissance économique puis le service de la dette rapporté aux exportations et la crise influencent négativement le taux de croissance du P IB par tête. A long terme, ces variabl es indépendantes expliquent à 55 % les fluctuations du taux de croissance du P IB par tête. A court terme, les variables significatives expliquent à 78 % les fluctuations de la croissance du PIB par tête. La force de rappel quant elle est stationnaire à niveau et significative. Concernant le coefficient affecté à la force de rappel, elle est égale à la vitesse à laquelle tout déséquilibre est résorbé entre le niveau désiré et effectif. Il correspond dans nos rés ultats à -1,11, ce veut dire qu’on arrive à ajuster 111 % entre le niveau désiré et effectif du déséquilibre du taux de croissance du P IB par tête par l’effet feedbac k. Cela signifie qu’un choc constaté au cours d’une année est entièrement rés orbé au bout de 10 mois et 24 jours. Il convient de souligner que des tests classiques effectués mont rent que les modèles à long comme à courts termes ont des paramètres stables, des variances homoscédastiques, des erreurs non corrélées, les erreurs suivent une loi normale et les modèles sont bien spécifiés. Au regard de l’analyse situationnelle et des résultats de l’application empirique de notre étude, nous formulons les recommandations ci-après : Renforcer l’investissement public de manière à atteindre au moins 20 % sur financement par ressourc es internes (la norme communautaire de l’UEMOA ) ; Normaliser définitivement la situation politique de la Côte d’Ivoire ; Promouvoir une politique nationale d’endettement ; Promouvoir la diversification des produits exportés ; Travailler à atteindre le point d’achèvement pour bénéficier d’un allègement conséquent de la dette extérieure ; Veiller à la rationalisation et à l’optimisation des ressources empruntées en adoptant l’approche budgets programmes dans les ministères ; Analyser bien l’impact de certains dons en fonction des besoins avant de les accepter compte tenu de leur caractère budgétivore.
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I. INTRODUCTION GENERALE 1.1 Contexte et justification A la suite des indépendances, les pays africains ont épousé des modèles de développement dont l’épargne nationale n’était pas en mesure de financer l’investissement. Ce faisant, ils étaient obligés de recourir à l’endettement extérieur. Toutefois, la détérioration de l’environnement international au début des années 80 marquée par la chute des cours des matières premières, la hausse des taux d’intérêt, la fluctuation des taux de change, la détérioration des termes de l’échange, a causé la crise de l’endettement dans les pays en voie de développement. Au regard de cette situation d’endettement insupportable des pays en développement, les bailleurs de fonds ont mis en place plusieurs mécanismes de traitement de la dette extérieure. Dans cette même lancée, la Banque Mondiale (BM) et le Fonds Monétaire International (FMI) ont mis en place l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) en 1996, qui s’est trouvée renforcée en 1999. Cette initiative vise à aider les PPTE à ramener leur dette extérieure à un niveau soutenable à travers son annulation dans le cadre de l’Initiative de l’Annulation de la Dette Multilatérale (IADM) à l’atteinte du point d’achèvement. L’adhésion aux PPTE requiert des conditions définissant l’atteinte du point de décision que sont : - être admissible à emprunter auprès de l’agence internationale de développement de la Banque Mondiale et du FMI par le biais de sa Facilité Elargie de Crédit (FEC) ; - faire face à une charge d’endettement insoutenable, à laquelle la Banque Mondiale et le FMI ne peuvent s’attaquer au moyen des mécanismes d’allègement de la dette ; - donner la preuve d’avoir procédé à des réformes et mené une politique économique avisée dans le cadre de programmes appuyés par le FMI et la Banque Mondiale ; - avoir élaboré un document de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP) suivant un vaste processus participatif au niveau national. Ces conditions demeurent très critiquées par beaucoup d’économistes car elles excluent plusieurs PPTE faute d’offrir de garanties politiques (régimes démocratiques, bonne gouvernance, conflit militaro-politique). C’est ainsi que des pays comme le Soudan, le Liberia, la République Démocratique du Congo, la Somalie ne peuvent imaginer entrer dans un processus de sélection tant qu’ils ne changeront pas radicalement d’orientation (NDIAYE et AMIN, 2008). C’est dans la même lancée que l’éclatement de la crise militaro politique de la Côte d’Ivoire avait entraîné la suppression de sa coopération avec les institutions financières internationales en 2002, bien que déclarée éligible à l’initiative PPTE en 1998. Suite à l’accord de Ouagadougou signé en 2007, les institutions financières internationales ont repris la coopération avec la Côte d’Ivoire. La même année, la Banque Mondiale et le FMI ont signé respectivement le Programme d’Assistance 1
Post Conflit (PAPC) et l’Assistance d’Urgence Post Conflit (AUPC). En 2007, le processus d’élaboration du DSRP a été relancé pour être finalisé en 2009. C’est en mars 2009 que la Côte d’Ivoire a atteint le point de décision et a eu l’approbation de son programme économique par le conseil d’administration du FMI, appuyé par la facilité de réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC) qui lui permettra pays d’avoir accès à des ressources sur une période de trois ans. Ce programme vise à consolider la stabilité macroéconomique, à accélérer la croissance économique et à réduire la pauvreté. Il va se focaliser sur une amélioration de la gouvernance dans la gestion des finances publiques et la réduction de la pauvreté en se basant sur le document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP). Le DSRP s’inscrit dans le cadre de la consolidation de la paix et du rétablissement de la cohésion sociale, de la relance de l’économie ivoirienne, de l’amélioration durable du bien-être des populations et de la réalisation les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) d’ici 2015 pour lesquels la Côte d’Ivoire s’est engagée lors du Sommet du Millénaire en 2000. L’étude présente un intérêt dans la mesure où la dette extérieure continue de peser lourdement sur les pays en développement en général, et la Côte d’Ivoire en particulier. C’est ainsi que plusieurs actions ont été menées pour l’allègement du fardeau de la dette extérieure : la tenue du forum social II à Porto Alegre en 2002 aboutissant à des stratégies de désendettement, la réunion des experts à Dakar en 2003 sur la dette africaine jetant les bases d’une politique africaine d’endettement du continent, la tenue du IV ème sommet de l’Union Africaine 1 à Addis-Abeba avec comme thème principal : l’annulation totale de la dette extérieure de l’Afrique juste avant le sommet du G7 à Gleneagles sur le problème de la dette, la tenue de la deuxième conférence des ministres africains de l’économie et des finances (CAMEF II) en 2006 se focalisant sur la problématique de l’endettement du continent et entre autres. . 1.2 Problématique Au lendemain des indépendances, la Côte d’Ivoire a mis en place un modèle développement reposant sur le libre mouvement des capitaux grâce à la zone franc, l’immigration permettant des bas salaires dans l’agriculture, la politique libérale des investissements directs étrangers et des investissements publics importants, mais avec un contrôle du marché du travail, des prix, du crédit, des exportations agricoles à travers la caisse de stabilisation (Caistab) ainsi que la protection vis-à-vis de la concurrence extérieure (CONTE, 1998). Le modèle de développement est conduit par les cultures de rente du café et du cacao. C’est à partir des années 1970 que l’agriculture ivoirienne a réalisé des performances telles que le pays est désormais le premier producteur mondial de cacao en 1978. De 1971 à 1977, le boom des prix du café et du cacao a permis à la Côte d’Ivoire de réaliser un taux de croissance économique moyen du Produit
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Cité par Bo la (2005)
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Intérieur Brut (PIB) de 7 %. Cette période de croissance économique forte a été qualifiée au miracle ivoirien. Afin de réduire la forte dépendance du modèle vis-à-vis des cultures de rente du café et du cacao, un vaste programme de diversification agricole a été entrepris au début des années 1970. Les cultures concernées sont la banane, l’ananas, le palmier à huile, le cocotier et l’hévéa dans le sud et le coton dans le nord. Malgré les progrès significatifs enregistrés dans la production de ces produits, il faut reconnaître que le programme n’a pas entièrement répondu aux objectifs escomptés dans la mesure où le pays reste tributaire du binôme café -cacao dont les modes de culture demeurent traditionnels. La majeure partie du surplus généré par la hausse spectaculaire des prix des cultures de rente a été prélevée par l’Etat via la Caistab grâce à l’important différentiel existant entre les prix intérieurs et extérieurs de ces produits. Ces ressources ont permis à l’Etat d’augmenter ses dépenses de fonctionnement et d’investissement. Cette situation s’explique surtout par la mauvaise appréciation des autorités publiques de la hausse des prix des cultures de rente ayant un caractère conjoncturel et pas non pas structurel. Les chocs pétroliers de 1973 et 1979 et la détérioration des termes de l’échange des produits d’exportation des années 80 ont entraîné la baisse drastique des recettes d’exportation. Ainsi, le pays s’est trouvé dans une situation de déficit budgétaire dont il fallait rechercher les moyens financiers nécessaires pour compenser la perte de recettes tributaires à la baisse des termes de l’échange. Pour ce faire, la Côte d’Ivoire a beaucoup recouru à l’endettement extérieur. La Côte d’Ivoire a bénéficié de l’économie d’endettement internationale pour financer ses investissements et les sociétés parapubliques. Ses facilités à l’accès aux financements extérieurs pouvaient s’expliquer par la situation géopolitique du pays, le statut de membre de la zone franc ayant permis à la Côte d’Ivoire de bénéficier d’une sorte de caution internationale de la part du trésor français, les avantages comparatifs de ses produits de rente. Face à cet endettement les entreprises publiques se sont rapidement trouvées dans des difficultés de faire face à leurs engagements et ont augmenté les arriérés de paiement. Par ailleurs, la dette extérieure a été aggravée par des facteurs exogènes tels que la hausse des taux d’intérêt et l’appréciation relative du franc français par rapport au dollar compromettant la compétitivité internationale de l’économie ivoirienne. De 1970 à 1980, la balance courante de la Côte d’Ivoire n’a cessé de se détériorer. Dans cette situation, la Côte d’Ivoire s’est lancée dans les programmes d’ajustement structurel en décidant de mettre en œuvre des réformes. Ce qui lui a permis de signer un accord avec le Fonds Monétaire International et obtenir un prêt d’ajustement auprès de la Banque Mondiale en 1981. En somme, les PAS ont été mis en place pour poursuivre deux objectifs. D’une part, il s’agit de rétablir les équilibres financiers en ajustant les dépenses aux ressources concernant le volet stabilisation. D’autre part, il consiste à assurer la reprise de la
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croissance par des restructurations de l’appareil de production concernant le volet de la relance à moyen terme. Malgré l’ajustement réel, les déficits de la balance courante et du budget demeurent. En outre, l’encours de la dette extérieure a continué de s’emballer en passant de 2373,5 milliards de F CFA en 1980 à 5400,14 milliards de F CFA en 1993. Les résultats de l’ajustement réel n’ont pas été satisfaisants au regard de l’évolution des indicateurs macroéconomiques. Le solde du compte courant de la balance des paiements est déficitaire en moyenne de l’ordre de 4,14 % du PIB sur la période 1980-1993. Cette détérioration a été plus accentuée de 1984 à 1987 où le solde du compte en courant en pourcentage du PIB s’est élevé en moyenne de 8,45. Concernant l’épargne, son niveau est toujours resté faible, soit 7,56 % du PIB en moyenne de 1980 à 1993. Sur la même période, le déficit budgétaire en pourcentage du PIB était à 7,68. Au même moment, l’encours de la dette extérieure a crû au taux de croissance annuel moyen de 6,8 % 2 . En janvier 1994, la dévaluation ou l’ajustement monétaire a été appliquée dans les pays de la zone franc. Cette mesure de politique économique visant à accroître la compétitivité et à développer l’import substitution a donnée des résultats mitigés. De 1994 à 1998, le taux de croissance du PIB a évolué en moyenne autour de 4 % dépassant légèrement le croît démographique s’élevant à 3 %. Le solde du compte courant rapporté au PIB a connu des fluctuations. Concernant l’épargne rapportée au PIB, elle est passée de 9,4 % en 1993 à plus de 20 % à partir de 1994 marquant le recours de la confiance des épargnants. Le déficit budgétaire s’est réduit en tendant vers l’équilibre. Quant à l’encours de la dette extérieure, elle est passée de 5400,14 milliards de F CFA en 1993 à 7828,2 milliards de F CFA en 1994 et a crû au taux de croissance annuel moyen de 4,5 % jusqu’en 1997 3. Suite à la dévaluation du franc F CFA en 1994, la Côte d’Ivoire a signé un accord de facilité d’ajustement structurel renforcée (FASR) avec le FMI comprenant un programme d’ajustement, un rééchelonnement de la dette et des programmes de développements sectoriels. En mars 1998, le FMI a conclu un second accord avec l’Etat ivoirien dans le cadre d’un programme facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC) contenant un volet social important. A cette même année, les exportations de cacao ont subi le coup dur de la chute des cours mondiaux de ce produit et les mauvaises conditions climatiques. Cette situation défavorable évoquée dans le paragraphe précédent, accompagnée à une nette diminution de l’aide internationale a conduit à un ralentissement des ressources publiques. Ainsi, au cours de l’année 1998, la Côte d’Ivoire a été déclarée éligible à l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE). En 1999, la crise militaro politique a éclaté en Côte d’Ivoire et le FMI a interrompu du coup sa coopération avec le pays. Ceci a empêché à la Côte d’Ivoire de bénéficier de l’initiative en faveur des PPTE exigeant l’obtention de bons antécédents c'est-àdire avoir mis en œuvre avec succès un programme d’ajustement et de réformes soutenu par le FMI et la Banque Mondiale (BM) pendant une période de 3 ans, un délai qui peut être raccourci selon les cas (OCDE/BAfD, 2002). 2 3
Statistiques de la base de données UEMOA de 1980 à 2007 Idem
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L’année 2002 a été marquée pour la Côte d’Ivoire par la conclusion d’un programme triennal 2002-2004 avec le FMI et l’obtention de la part du Club de Paris d’un rééchelonnement d’une partie de la dette publique. En outre, il faut noter que les évènements du 19 septembre 2002 ont eu un impact défavorable sur la situation économique de la Côte d’Ivoire qui était sur le point de remplir les conditions pour atteindre le point de décision de l’initiative PPTE renforcée. De 2001 à 2002, l’encours de la dette extérieure de la Côte d’Ivoire est passé de 6158,3 milliards de F CFA à 6155,9 milliards de FCA. Cet encours de la dette extérieure représente 40,66 % en 2001 et 41,94 % en 2002 de celui de la dette extérieure de l’Union Economique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA). Pour la Côte d’Ivoire, l’encours de la dette extérieure est à hauteur de 75,5 % du PIB supérieure à la norme d’endettement dans le cadre de la convergence au sein de l’UEMOA (70 % du PIB). Le service de la dette extérieure de l’Etat ivoirien est passé de 629,3 milliards de F CFA en 2001 à 794,9 milliards de F CFA en 2002. Ce service de la dette extérieure représente 61,18 % en 2001 et 66,66 % en 2002 de celui de l’UEMOA. En outre, le service de la dette extérieure rapporté aux exportations de biens et services non facteurs est passé pour la Côte d’Ivoire est passé de 20,3 % en 2001 à 19,8 % en 2002 dépassant celui de l’UEMOA établi à 17,5 % en 2001 et à 17,1 % en 2002. Concernant le service de la dette extérieure rapporté aux recettes fiscales, il est passé de 53,9 % en 2001 à 63,1 % en 2002 pour la Côte d’Ivoire. Ce dernier ratio a dépassé celui de l’UEMOA, qui est passé de 37,6 % en 2001 à 39,9 % en 2002. Ces ratios renseignent sur le poids du service de la dette extérieure sur les ressources en provenance des exportations ou des recettes fiscales sur la Côte d’Ivoire qui concentre l’essentiel de la dette des pays de l’UEMOA (BCEAO, 2005). De 2002 à 2009, malgré l’importance de la dette extérieure, la croissance économique de la Côte d’Ivoire est au ralenti et évolue autour d’une moyenne de 1,0 %. Cette faiblesse de la croissance économique s’est accompagnée des déficits budgétaire et du solde globale de la balance des paiements. Concernant le secteur extérieur, le recours à l’accumulation des arriérés de paiement de la dette extérieure a été utilisé comme moyen de financement du déficit du compte courant. Cette situation d’endettement extérieur de la Côte d’Ivoire n’a t-elle pas un effet sur la croissance économique du pays ? C’est ainsi que notre étude se propose de déterminer le lien existant entre la croissance économique et la dette extérieure de la Côte d’Ivoire à travers les interrogations suivantes : Quelles sont les caractéristiques, les causes et les conséquences de la dette extérieure ivoirienne ? Comment agissent les variables d’endettement extérieur sur la croissance économique ? Quelles recommandations de politique économique préconisées ?
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1.3 Objectifs Pour apporter des réponses aux interrogations posées, notre étude vise un ob jectif général via des objectifs spécifiques. De façon générale, l’étude vise à déterminer l’impact des ratios d’endettement sur la croissance économique afin de proposer des recommandations de politique économique. De manière spécifique, il s’agit de : Faire l’analyse situationnelle de la dette extérieure de la Côte d’Ivoire ; Etudier la relation économétrique entre la croissance économique et les variables de l’endettement extérieur ; Proposer des recommandations de politique économique. 1.4 Hypothèses du modèle Pour vérifier les objectifs définis dans l’étude, nous allons tester les hypothèses suivantes : H1 : l’encours de la dette rapporté au PIB influence positivement la croissance du PIB par tête ; H2 : le service de la dette rapporté aux exportations a un effet négatif sur la croissance du PIB par tête ; H 3 : l’investissement exerce un effet multiplicateur sur la production et entraîne une augmentation de la croissance du PIB par tête ; H4 : la crise influence négativement le taux de croissance du PIB par tête. Pour confirmer ou infirmer ces hypothèses, il sera question de mettre en exergue la relation qui existe entre le taux de croissance du PIB par habitant, les indicateurs de l’endettement extérieur et d’autres variables susceptibles d’expliquer la croissance du PIB. 1.5 Plan En plus de l’introduction générale, l’étude passera en revue les différentes théories et les résultats empiriques sur le sujet en l’occurrence les plus récentes puis elle abordera la situation de la dette extérieure de la Côte d’Ivoire à travers ses caractéristiques, causes et conséquences mais également les mécanismes d’allègement de la dette extérieure et elle déterminera l’impact des variables d’endettement extérieur sur la croissance économique. Enfin, l’étude sera bo uclée par des recommandations de politique économique et une conclusion.
II. REVUE DE LA LITTERATURE Les économistes ont expliqué depuis longtemps les sources de la croissance économique par plusieurs facteurs : le capital et le travail par COBB-DOUGLAS, en plus de ces facteurs, l’insertion du progrès technique par SOLOW, le capital humain 6
par Gary BECKER, les infrastructures par BARRO, etc. Mais depuis quelques années, plusieurs économistes ont expliqué les déterminants de la croissance économique par des variables les facteurs types de la croissance (taux d’investissement, de scolarisation dans le secondaire et de croissance démographique), les politiques suivies (ouverture, solde budgétaire), chocs extérieurs (termes de l’échange) et les variables d’endettement (encours de la dette sur PIB, le service de la dette sur les exportations). Parmi eux nous pouvons citer les travaux de OJO et OSHIKOYA (1995), PATILLO, POIRSON et RICCI (2002). 2.1 Cadre théorique Beaucoup d’économistes se sont exprimés sur les relations entre la croissance économique et l’endettement. Toutefois, les deux grands courants de pensées que sont les keynésiens et les classiques s’affrontent sur la relation entre la croissance économique et l’endettement. Pour les keynésiens, l’endettement n’entraîne pas des charges, ni pour les générations actuelles, ni pour les générations futures au regard de l’investissement qu’il génère. L’endettement permet de relancer la demande créant un effet accélérateur de l’investissement c'est-à-dire une augmentation plus que proportionnelle de l’investissement. Sachant que l’augmentation de l’investissement crée un effet multiplicateur de la production, il en résulte donc une hausse de la croissance économique. Contrairement aux keynésiens, les classiques considèrent l’endettement comme un impôt futur pour les citoyens qui sont obligés de l’anticiper, ce qui défavorise l’accumulation et la consommation des générations actuelles et futures. Ricardo a abordé la question dans le même sens en considérant que les citoyens voient dans l’emprunt un impôt différé dans le temps. Ainsi, les citoyens se comportent comme s’ils sont contraints de payer un impôt ultérieurement pour rembourser cet emprunt quelque soit le décalage générationnel. Cette conception RICARDO est connue sous le nom de l’équivalence ricardienne. DRINE et NABI (2007) ont montré de manière théorique que le surendettement extérieur peut inciter le gouvernement à augmenter la taxe sur les bénéfices, ce qui accroît la taille du secteur informel au dépend d’un secteur formel plus efficient. Par ce canal l’endettement extérieur diminue l’efficience productive de l’économie. Les déséquilibres macroéconomiques sont sources d’endettement pour leur financement selon la conception de certains économistes. Les doubles déficits des finances publiques et du compte courant de la balance des paiements, que les pays en développement étaient victimes durant les années 80, ont été à l’origine des PAS. Le modèle de CHENERY et STROUT (1966) 4 sur les doubles déficits montre qu’en cas de déficit interne, il faut accumuler l’épargne nécessaire au financement de l’investissement et en cas de déficit externe, il faut trouver les ressources nécessaires au financement du compte courant de la balance des paiements. On 4
Cité par DIA LLO (2007)
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considère que l’Etat peut soutenir la formation du capital en favorisant l’épargne privée par une réduction de la fiscalité sur les revenus des placements. Si la taxation ampute la rémunération des épargnants, l’épargne et l’accumulation du capital sont découragés donc plus le taux est lourd plus l’épargne est faible (LECAILLON et LAFAY, 1994). En cas d’un déficit chronique du compte courant de la balance des paiements, les pays font appel à l’intervention du FMI qui appuie les programmes d’ajustement des déséquilibres et de relance économique par l’octroi de facilités ayant connu plusieurs évolutions en passant par la Facilité d’Ajustement Structurel Renforcé (FASR), la Facilité de Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance (FRPC), la Facilité Elargie au Crédit (FEC). Ces facilités sont des modes de financement concessionnels octroyés aux pays disposant d’un programme économique approuvé le FMI pour sortir définitivement du déficit extérieur structurel. Pour LECAILLON et LAFAY (1994), dans une économie en croissance positive, le taux d’endettement correspondant au rapport de la dette nominale de l’Etat (B) sur le PIB nominal (PY) et permet d’apprécier la charge effective de la dette que par référence à un produit national en hausse. Si le numérateur augmente (B) sous l’effet des déficits budgétaires alourdis par le développement des intérêts de la dette, le dénominateur s’accroît également sous la double action de l’inflation et de la croissance de la production. La charge de la dette ne s’élève que si cette dette augmente plus vite que le produit global nominal. Ainsi, il y a un risque d’instabilité si la valeur du taux d’endettement s’accroît sans limites d’année en d’année. L’idée développée par LECAILLON et LAFAY a été abordée par RAFFINOT (2003) sous l’angle de la soutenabilité de la dette. La dette est dite soutenable si elle n’augmente pas plus vite que la ressource qui permet le remboursement (PIB, recettes en devises ou recettes publiques). On apprécie ceci en effectuant une projection, et en observant l’évolution d’un des ratios choisis (dette/PIB ou dette publique/recettes publiques ou dette publique/recettes en devises). Ainsi, la dette est considérée supportable si l’un des rapports dette/PIB ou dette/exportations tend vers une valeur finie. En outre, la dette est supportable si le taux de croissance des exportations est supérieur au taux d’intérêt, cette condition est connue sous le nom de «condition de SIMONSEN». Cette condition a été popularisée par H. SIMONSEN, qui fut ministre des finances du Brésil. La soutenabilité a été définie par le FMI (2002) 5 comme la capacité de faire face à une contrainte budgétaire en dehors de toute modification majeure des recettes ou des dépenses publiques, et à un coût de financement sur le marché donné. Dans le cadre de l’initiative PPTE, la limite retenue pour la soutenabilité de la dette extérieure pour le FMI et la Banque Mondiale est de 150 % pour la valeur actuelle nette de la dette sur les exportations et 15 % pour le ratio recettes budgétaires rapportées au PIB. Pour NGARESSEUM (2005), il n’y a pas une définition universellement acceptée du concept de la soutenabilité de la dette d’un pays. La soutenabilité est associé à un programme et permet un endettement perpétuel. Le critère de soutenabilité utilisé est un ratio déterminé généralement par l’encours de la dette
5
Cité par NGA RESSEUM (2005)
8
rapporté au PIB avec lequel l’absence de tendance explosive suffit à assurer les possibilités de continuer à s’endetter. Selon NGARESSEUM, la soutenabilité s’oppose à la solvabilité dans la mesure où on suppose que ce concept implique la capacité à éteindre une sa dette. Ainsi, la crise de solvabilité survient lorsque les actifs immédiatement disponibles ne permettent pas de couvrir le service de la dette. Concernant la solvabilité, COHEN 6 a déterminé un indice de solvabilité correspondant au service de la dette rapporté aux exportations. Cet indice lui a permis de faire une classification des pays fonction de leur niveau de solvabilité comme suit : - Le groupe A correspond aux pays parfaitement solvables avec le ratio service de la dette (SD)/exportations(X) strictement inférieure à 6 % ; - Le groupe B correspond aux pays peu solvables avec 6 % SD/X 13 % ; - Le groupe C correspond aux pays insolvables avec SD/X 13 %. 2.2 Etudes empiriques Plusieurs études empiriques ont été menées sur la dette extérieure et la croissance économique. De manière générale, l’essentiel des résultats aboutissent à une relation positive entre la dette extérieure et la croissance économique mais dépassé un certain, la dette dévient un frein à l’augmentation de la production. OJO et OSHIKOYA 7 (1995) ont procédé à une analyse économique de panel concernant 68 pays sur la période 1970-1995 qui semble aussi valider cette hypothèse pour les pays africains en général. Dans les équations qui expliquent le taux de croissance réel par habitant d'une part, le taux d'investissement d'autre part, la variable taux d'endettement extérieur est significative, quoique faiblement dans le second cas. D'après leurs estimations, une réduction d u taux d'endettement (dette extérieure/PIB) de 10% entraînerait une augmentation du taux de croissance des économies africaines de 0 ,3% et une augmentation de 0,4% du taux d'investissement. COHEN (1996) 8 a montré sur le plan empirique que la dette (ainsi que le nombre de rééchelonnements) a pesé sur la croissance dans les pays en développement. Cependant, ce résultat obtenu ne concerne pas tous les pays de l’échantillon, notamment les pays africains. L’impact de l’endettement sur la réduction de la croissance semble non significatif pour le Bénin, négligeable pour le Kenya, l’île Maurice, le Rwanda, l’Afrique du Sud, le Congo Kinshasa, le Zimbabwe et le Mali. Dans les autres cas, l’impact de la dette sur la croissance est même positif pour le Ghana et la Tanzanie. Pour LAWIN (1998), la croissance économique influence négativement l’encours de la dette en pourcentage du PIB au Bénin. Cela signifie que plus la croissance est importante moins l’Etat fait recours à l’endettement. Ce même résultat a été confirmé par l’étude YAPO (2001) sur la Côte d’Ivoire. 6 7
Cité par ELOUA ER (2004) Cité par DE DEHOUA NOU (2009)
8
Idem
9
Selon PATILLO et al (2002), les emprunts extérieurs utilisés pour financés l’investissement productif tendent à accélérer la croissance économique s’ils sont contenus dans des niveaux raisonnables. Passé un certain seuil, l’accumulation de nouvelles dettes risque de freiner la croissance économique. Ces auteurs ont abouti aux résultats que ramener le ratio de la dette sur les exportations de 200 % à 100 % permettrait d’enregistrer un gain de 0,5 à 1 % de croissance par tête. Pour les pays bénéficiant de l’initiative en faveur des PPTE et affichant un ratio de la dette sur les exportations de 300 %, ce niveau un fois ramené à 150 % accélérait la croissance économique de 1 point. Les auteurs BHATTACHARYA et CLEMENTS (2004) ont montré qu’une dette lourde peut freiner la croissance économique dans les pays à faible revenu quand elle dépasse un certain seuil. Ce seuil est estimé à environ 50 % du PIB pour la valeur nominale de la dette extérieure et à 20-25 % du PIB pour le niveau estimé de sa Valeur Actuelle Nette (VAN). Pour les indicateurs de la dette extérieure exprimés en pourcentage des exportations, les chiffres obtenus font apparaître pour la VAN de la dette, un seuil égal à environ 100-105 % des exportations. En outre, les résultats montrent que le service de la dette n’a pas d’effet direct sur la croissance réelle du PIB par habitant et il ne semble pas significatif parce que son effet sur la croissance se matérialise par son éviction sur l’investissement public. Selon l’étude de BOLA (2005) sur le CONGO Kinshasa, les indicateurs de la dette en l’occurrence l’encours de la dette sur le PIB et le service de la dette sur les exportations agissent négativement sur la croissance économique. Ces résultats ont montré que l’effet d’éviction du service de la dette sur l’investissement dans les PPTE existe mais demeure très faible. Pour chaque point d’augmentation du service de la dette, les investissements en général des PPTE décroissent de 0,01 point de pourcentage du PIB. L’étude conclue donc que l’allègement de la dette au titre de l’initiative PPTE n’aura pas d’effets sur les investissements. Concernant NGARESSEUM (2005), il existe une relation négative entre le ratio du service de la dette aux exportations avec la croissance économique en Côte d’Ivoire. Ses résultats ont montré également que l’effet d’éviction de l’investissement privé par le service de la dette n’est pas vérifié par conséquent le ratio du service de la dette aux exportations n’affecte pas la croissance à travers l’investissement privé. L’absence d’effet d’éviction de l’investissement privé par le service de la dette est contraire aux résultats de BOLA concernant le CONGO Kinshasa. La même année, UZOCHUKWU 9 a montré que l’accroissement des indicateurs de la dette extérieure notamment le ratio du service de la dette et celui de l’encours sur exportations constitue la principale cause de la lenteur de la croissance au Nigeria. Pour DIALLO (2007), les ratios d’endettement sont négativement cor rélés au taux de croissance du PIB par tête. Toutefois en termes de coefficient, le ratio service de la dette sur les exportations est l’un des principaux obstacles du développement économique mesuré par le PIB par tête en Guinée Conakry. La même année DRINE et NABI ont utilisé la méthode de la frontière de production stochastique pour tester l’effet de l’endettement extérieur sur l’efficience productive d’un échantillon de 28 9
Cité par DIA LLO (2007)
10
pays en développement entre 1970 et 2002. Ils ont montré qu’en moyenne, tout accroissement en niveau de 1% du ratio de l’endettement extérieur par le PIB réduit l’efficience productive de 2,5%. Concernant le Bénin DEDEHOUANOU (2009) a montré que l'encours de la dette pèse sur la croissance et ralentit aussi bien l'accumulation du capital ainsi que la progression de la productivité totale des facteurs. C’est au seuil de 14 % du PIB que la dette extérieure commence à avoir des effets négatifs sur la croissance économique.
III. SITUATION LA DETTE EXTERIEURE EN COTE D’IVOIRE La dette publique peut être définie comme l’ensemble des emprunts contractés par L’Etat ou par des sociétés publiques ou des sociétés privées exerçant des activités d’intérêt général avec la garantie ou l’aval de l’Etat. On parle de dette publique extérieure lorsque la dette est contractée par l’Etat, ses démembrements ou par les sociétés privées garanties par lui-même auprès des bailleurs de fonds extérieurs. Au plan juridique, c’est la l’Assemblée Nationale de la Côte d’Ivoire qui autorise le Président de la République à rechercher des financements en cas de besoins par le vote de la loi des finances. Le Président de la République ratifie les emprunts contractés et le Président de la Cour Suprême rend une consultation en vue de certifier la conformité de l’accord de prêt signé avec les lois et règlements en vigueur. Au plan institutionnel, la dette a été initialement gérée par la Caisse Autonome d’Amortissement (CAA) sur la période 1959-1997 puis l’exercice de la dette a été transféré à la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DGTCP) par le décret n°97-737 du 23 décembre 1997. Concernant la gestion administrative, elle est assurée par la Direction de la Dette Publique (DDP) faisant partie de la DGTCP. Dans cette partie, nous aborderons la situation de la dette extérieure de la Côte d’Ivoire par rapport à ses caractéristiques, ses causes, ses conséquences et les mécanismes de traitement. 3.1 Caractéristiques de la dette extérieure Ce point abordera l’évolution de quelques agrégats de la dette extérieure et la composition du stock de la dette extérieure par catégories de créanciers. 3.1.1 Evolution de quelques agrégats de la dette extérieure de 2000-2008 L’encours de la dette publique extérieure a connu une diminution annuelle progressive pour passer de 6754,1 milliards de F CFA en 2000 à 3977,4 milliards de F CFA en 2008, soit une baisse en volume de 2776,7 milliards de F CFA. Cet 11
encours de la dette publique extérieure en pourcentage du PIB a évolué autour d’une moyenne de 62,5 cachant des disparités car de 2000 à 2002, ce ratio dépasse la norme communautaire de l’UEMOA fixée à 70 % dans le cadre des critères de convergence de l’union. De 2003 à 2008, ce ratio est en dessous de la norme et ne cesse de diminuer. Concernant le service de la dette extérieure, il est constitué de la somme du principal et des intérêts au titre de l’emprunt contracté. Sur la période 2000 – 2007, le service de la dette extérieure payé aux créanciers a évolué autour d’une moyenne de 184 milliards de F CFA. Sur la même période, ce service de la dette est payé à hauteur de 79,43 % pour le principal et 20,57 % pour les intérêts. De 2000 à 2002, le poids du service de la dette extérieure est important, soit en moyenne 9,5 % de la valeur des recettes d’exportation de la Côte d’Ivoire. Toutefois, une baisse importante de ce ratio a été notée sur la période 2003 -2007 autour d’une moyenne de 2,4 % de la valeur des exportations du pays. Dans le même temps, la Côte d’Ivoire a accumulé des arriérées de paiements au titre du service de la dette extérieure. Ces arriérées de paiement ont connu une progression exponentielle sur la période 2003 – 2008 au taux annuel moyen de 25,77 %. Sur la période 2000 – 2007, les arriérés du service de la dette extérieure sont élevées en moyenne de 1074,1 milliards de F CFA et sont réparties à hauteur de 59,60 % pour le principal et de 40,40 % pour les intérêts. Le stock de la dette composé de l’encours de la dette et des arriérés de paiement a tourné autour d’une moyenne de 6423,3 milliards de F CFA sur la période 2000 – 2008. De 2000 à 2004, le stock de la dette a connu une baisse liée à une diminution de l’encours plus importante que les fluctuations des arriérées. De 2005 à 2008, le stock de la dette a connu une hausse liée à une augmentation plus importante des arriérées que la baisse de l’encours (voir Tableau 1). Tableau 1 : Evolution de l’encours et du service de la dette publique extérieure de 2000 à 2008 (en milliards de F CFA) Désignation/Années Encours Service de la dette payé
2000 6754,1 270,6
2001 6158,2 254,4
2002 6155,9 440,3
2003 5486,4 159,7
2004 4976,2 114,3
2005 4667,4 55,6
2006 4478,4 58,0
2007 4091,1 119,0
Principal Intérêts Arriérés Principal Intérêts Stock de la dette (encours +arriérés) Service de la dette en % des exportations Encours en % du PIB
166,8 103,8 426,2 252,5 173,7 7180,3
162,1 92,3 383,6 205,0 178,6 6541,8
328,2 112,0 281,1 151,0 130,1 6437,0
117,8 41,8 663,8 388,3 275,6 6150,3
101,7 12,5 1093,9 714,2 379,7 6070,0
53,2 2,4 1543,0 977,8 565,3 6210,4
56,0 2,0 1890,1 1223,4 666,7 6368,5
95,9 23,1 2310,8 1351,7 959,1 6401,9
9,6
8,2
10,8
4,3
2,8
1,2
1,2
2,6
91,1
79,7
76,9
68,7
60,8
54,1
49,6
43,3
2008 3977,4
2472,4
6449,8
38,2
Source : MEF/DGTCP/DDP, 2010
12
3.1.2 Composition du stock de la dette extérieure par créancier de 20022008 La dette extérieure est composée de la dette multilaté rale, de la dette commerciale, de la dette bilatérale et la dette des autres créanciers. La dette multilatérale est la dette due aux institutions internationales, partenaires au développement. Dans cette catégorie figurent la Banque Mondiale, le FMI, la BAD, la Banque Européenne d’Investissement (BEI), la Banque Arabe de Développement en Afrique (BADEA), et plus généralement les banques de développement. La dette bilatérale est la dette due aux Gouvernements, aux organismes gouvernementaux de crédit ayant octroyé des prêts garantis par leur gouvernement respectif. On note dans cette catégorie, les prêts d’aide publique au développement des gouvernements des pays européens, américains et asiatiques, mais aussi les crédits commerciaux d’organismes de crédit spécialisés de ces pays comme la COFACE en France, Eximbank aux Etats-Unis d’Amérique, Exelmans Chine. La dette commerciale ou dette bancaire est la dette due aux banques commerciales ayant des prêts directs. Il s’agit de la Société Générale Paris, Banque Nationale de Paris, Chase Manhattan, Citicorp, Banque Worms, Citibank, Crédit Lyonnais etc.… Certaines dettes ne figurent dans aucune des catégories précitées sont classées dans la catégorie «autres créanciers» subdivisée en «autres créanciers bilatéraux» et «autres créanciers multilatéraux» (MEF/DGTCP/DDP, 2010). La ventilation de la dette publique extérieure entre les différents types de créa nciers apparaît dans le tableau suivant. Tableau 2 : Stock de la dette publique extérieure par catégories de créanciers de 2002 à 2008 (en milliards de F CFA) Désignation/Années Stock de la dette créanciers multilatéraux FMI BIRD/ IDA BAD/FAD Autres créanciers multilatéraux Banques commerciales créanciers bilatéraux France Autres pays européens Etats-Unis Canada Brésil Chine Japon Pays du Golfe (K oweït ) Afrique du Sud Inde
2002 6437,02 2194,73 290,63 1338,72 443,06 122,33
2003 6150,50 2094,47 232,72 1303,92 451,70 106,13
2004 5944,93 1852,65 166,36 1130,79 444,56 110,94
2005 6219,99 1914,28 118,70 1204,45 472,09 119,04
2006 6459,23 1927,64 87,92 1252,18 489,14 98,40
2007 6396,87 1800,39 92,03 1140,12 445,11 123,13
2008 6449,81 1553,93 95,65 885,07 444,60 128,61
1334,21 2908,07 1697,21 799,20 215,26 83,23 4,53 24,40 83,91 0,15 0,19 -
1266,73 2789,30 1659,30 769,13 181,38 68,50 3,91 24,51 82,06 0,33 0,19 -
1220,32 2871,96 1729,02 764,51 190,33 68,95 4,03 29,21 85,33 0,40 0,18 -
1305,47 3000,25 1809,31 888,11 113,87 71,88 4,18 28,91 79,68 0,41 8,86
1370,47 3161,11 1913,90 829,50 210,17 78,43 4,24 29,41 86,55 0,05 8,86
1363,57 3232,92 2017,43 843,82 187,13 70,67 3,83 23,58 74,53 0,04 11,90
1470,35 3425,53 2125,79 865,07 207,12 78,32 4,05 26,64 102,65 3,29 12,58
Source : MEF/DGTCP/DDP, 2010 13
De 2002 à 2008, le stock de la dette extérieure a évolué autour d’une moyenne de 6294,05 milliards de F CFA réparti entre les différents catégories de créanciers à hauteur de 30,31 % pour la dette multilatérale, 21,17 % pour la dette commerciale et 48,52 % pour la dette multilatérale. Dans le même temps, le stock de la dette multilatérale a évolué autour d’une moyenne de 1905,4 milliards de F CFA réparti à hauteur de 7,91 % pour le FMI, 61,78 % pour les institutions de la Banque Mondiale (BIRD/IDA), 24,16 % pour la BAD/FAO et 6,15 % pour les autres créanciers multilatéraux. Ainsi, il apparaît dans cette analyse que la Banque Mondiale et la BAD/FAO constituent les principaux créanciers multilatéraux et détiennent les 85,94 % du stock de la dette multilatérale. Sur la même période, le stock de la dette bilatérale a fluctué autour d’une moyenne de 3055,59 milliards de F CFA. Il est réparti à hauteur de 60,49 % pour la France, 26,97 % pour les autres pays européens, 6,11 % pour les Etats-Unis, 2,44 % pour le Canada, 2,78 % pour le Japon et le reste entre le Brésil, la Chine, les Pays du Golfe, l’Afrique du Sud et l’Inde. Ainsi, il apparaît de cette répartition que les principaux créanciers bilatéraux sont représentés par la France et les autres pays européens qui détiennent les 87,46 % du stock de la dette bilatérale.
3.2 Causes Les causes de l’endettement extérieur de la Côte d’Ivoire sont de nature diverse et peuvent être réparties en causes endogènes et en causes exogènes. 3.2.1 Causes endogènes Elles concernent les points ci-après : Les textes internes qui régissent le cadre juridique et institutionnel prévoient un partage des compétences entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Le pouvoir exécutif intervient à travers le Ministère du Plan et du Développement et du Ministère de l’Economie et des Finances dans la conception, la mise en œuvre et le contrôle de la politique d’endettement. Concernant le pouvoir législatif, son intervention est à la fois en amont, lors de la conception de la politique d’endettement, et en aval, lors du contrôle à posteriori de la gestion de la dette publique. Quant au pouvoir judiciaire, il intervient à travers la chambre des comp tes de la cour suprême en assurant le contrôle à posteriori de la gestion de la dette. Il apparaît que le processus d’endettement est en large partie traité par le pouvoir exécutif aux dépens des autres pouvoirs. Concernant le Ministère de l’Economie et des Finances représentant en partie le pouvoir exécutif, la question de la dette traitée par plusieurs directions générales qui connaissent des chevauchements dans l’exercice de certaines de leurs attributions. Sur le plan opérationnel, la gestion de la p ublique ivoirienne est faite principalement par la Direction Générale de l’Economie (DGE) et la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DGTCP) par l’entremise
14
essentiellement de la Direction de la Dette Publique (DDP) qui renferme la plupart des structures de gestion. Il ressort de l’analyse du cadre opérationnel un déséquilibre dans l’allocation des ressources humaines au niveau de ces différentes structures (BNETD, 2009). Sur la période 1980-2007, la Côte d’Ivoire a connu un déficit budgétaire presque chronique à hauteur de 4,37 % du PIB. Ce déficit a été plus sincère de 91 à 94, soit 9,63 % du PIB largement supérieur aux critères de convergence de l’UEMOA. Pour le financement du déficit budgétaire, les recours ont souvent consisté à l’endettement intérieur et extérieur. De 1980 à 1993, l’épargne a évolué en moyenne de 7,56 10 % du PIB et en même temps, l’investissement a fluctué autour d’une moyenne de 13,80 % du PIB. Il en résulte donc une faiblesse de l’épargne par rapport à l’investissement entraînant un besoin de financement ayant nécessité le recours à l’endettement extérieur. On note l’absence d’une politique nationale d’endettement assortie d’un diagnostic participatif ayant permis de définir une vision articulée autour d’axes stratégiques déclinés en objectifs globaux, en objectifs spécifiques, en actions. Cette démarche vise à atteindre des résultats qui seront mesurés par des indicateurs sur une échéance bien déterminée et une répartition des tâches entre les différents acteurs concernés. 3.2.2 Causes exogènes Elles se résument aux points ci-après : La Côte d’Ivoire a connu un déficit de la balance courante correspondant à 1,47 % sur la période 1980 – 2007 lié pour la plupart des cas à une chute des cours mondiaux du café – cacao et du pétrole qui représentent les produits phares des exportations de ce pays. Selon KOUADIO (2001), les chocs internationaux, qui ont été principalement à l’origine de l’effondrement des cours internationaux du cacao et du café ainsi que le choc pétrolier, survenus depuis le début des années 80, ont accéléré la crise de l’économie ivoirienne. La dévaluation du F CFA intervenue en janvier 1994 a entraîné une multiplication de l’encours de la dette publique extérieure. La première phase, précédent la dévaluation de 1994, fait ressortir un stock inférieur à 7 000 milliards de F CFA, composé à plus de 75 % d’encours. Quant à la seconde phase, couvrant les quatre années suivant la dévaluation, elle a été marquée par le gonflement automatique de près de 85 % du stock de la dette extérieure, consécutif à l’ajustement nominal du taux de change du F CFA par rapport à la devise française. De même, le montant des arriérés a continué de croître, passant de 24 % en 1994 à plus de 30 % du stock total de la dette en 1997 (BNETD, 2009).
10
Voir base de données UEMOA, 2008
15
Il faut également noter que les fluctuations des taux d’intérêt et du dollar par rapport au F CFA ont beaucoup contribué à l’augmentation de la dette extérieure. La forte hausse du dollar américain en 1980 et 1985, accompagnée d’une escalade des taux d’intérêt mondiaux a eu pour effet l’alourdissement du service de la dette extérieure (KOUADIO, 2001). 3.3 Conséquences Les conséquences de la dette extérieure peuvent être appréhendées aux plans économique et social. Au plan économique, la crise d’endettement de la Côte d’Ivoire a entraîné le ralentissement de la croissance économique, l’accumulation des arriérés de paiement au titre du service de la dette publique, des déficits du solde de la balance courante, du solde global de la balance des paiements, des finances publiques. Au plan social, la crise d’endettement de la Côte d’Ivoire a été à l’origine de l’application des PAS ayant eu des conséquences sociales énormes sur les populations. Pour l’assainissement des finances publiques, les effectifs de la fonction publique ont été réduits à la baisse, les salaires diminués, les dépenses à caractère social dans le domaine de l’éducation et de la santé revues à la baisse. La baisse des effectifs a débouché sur l’accroissement du chômage, la pauvreté qui est passé de 38,4 % en 2002 à 48,9 % en 2008 11 et les inégalités sociales. Dès lors un fort exode rural a été noté avec ses conséquences d’urbanisation grandissante, la promiscuité, le banditisme et entre autres. 2.4 Mécanismes d’allègement de la dette extérieure Depuis que le Mexique a déclaré en 1982 son incapacité à assurer le service de sa dette, la communauté financière s’emploie à la proposition de solutions en vue de juguler la crise de la dette. Pour cela, plusieurs tentatives de solutions à la crise de la dette ont été menées. Il s’agit des plans Baker et Brady en 1985, les termes de Toronto en 1988, de Londres ou Toronto renforcé en 1991, de Naples en 1994, de Lyon en 1996 et de Cologne en 1999. Le plan Baker a accordé du temps aux débiteurs sous la forme de rééchelonnement et de l’argent frais pour apurer les arriérés accumulés mais à condition que le pays concerné ait préalablement conclu un programme d’ajustement avec les institutions de Bretton Woods. Ainsi, une fois l’accord conclu avec les créanciers, une période de différé de remboursement est accordée aux pays débiteurs comme dans le rééchelonnement classique. Concernant le plan Brady, il entre dans le cadre du traitement de la dette bancaire des pays à revenu intermédiaire. Ce plan diffère du premier car il a proposé la 11
Voir DSRP, 2009
16
réduction volontaire de la dette tout en s’efforçant d’augmenter les flux financiers et les investissements en direction des pays en développement. L’objectif de l’initiative Brady est de réduire le volume de la dette des pays débiteurs. C’est ainsi que la Banque Mondiale et le FMI, avec l’appui des créanciers officiels bilatéraux, ont mis en place des financements spécifiques afin de réduire la dette bancaire des pays en développement dotés d’un programme d’ajustement macroéconomique à moyen terme. Les termes de Toronto, de Londres, de Naples, de Lyon et de Cologne entrent dans le cadre de l’annulation de la dette des pays les moins avancés (PMA) par le Club de Paris. Ces termes proposent une annulation en valeur actualisée du tiers (33 %) de la dette éligible pour Toronto, une annulation de 50 % de la dette des pays bénéficiaires pour Londres, une réduction aux pays de débiteurs de 50 à 67 %, une réduction de la dette de 80 % du flux et l’allègement de la dette des pays éligibles à l’initiative PPTE à 90 % pendant la période intérimaire et à 90 % du stock au point d’achèvement. En matière de restructuration de la dette, la Côte d’Ivoire a conclu des accords avec le Club de Paris. Les accords conclus entre 1984 et 1989 préconisaient le rééchelonnement classique des échéances consolidées tandis que ceux conclus entre 1991 et 2002 comportent l’annulation d’une partie des échéances consolidées et lé rééchelonnement du stock résiduel. De 1991 à 2002, la Côte d’Ivoire a bénéficié les annulations suivantes : 50 % de réduction de la valeur actualisée du stock des échéances consolidées avec les termes de Londres en 1991, 50 % de réduction en 1994 avec les termes de Houston, 80 % de réduction avec les termes de Lyon en 1998 et 2002, avec la promesse ferme de la part des créanciers en 2002 de faire bénéficier le pays des termes de Cologne (90 % de réduction) une fois que le pays aura franchi le point de décision sous l’initiative PPTE. Pour de qui concerne, le Club de Londres, la Côte d’Ivoire a conclu trois accords de restructuration de sa dette commerciale. Les accords conclus de 1984 à 1986 étaient des accords de rééchelonnement comportant des durées variables. Il s’agit de un an pour l’accord de 1984, un an pour l’accord de 1985, accompagné d’argent frais et un accord pluriannuel couvrant la période 1986-1988. Ce dernier accord n’a pas été mené à terme car la Côte d’Ivoire a été contrainte d’annoncer à la communauté financière internationale, le 27 avril 1987, qu’elle était dans l’impossibilité, à cause de la chute brutale de ses revenus d’exportation, de continuer à honorer sa dette commerciale au risque de compromettre dangereusement l’équilibre des ses finances publiques (DGTCP, 2003).
17
IV.
MODELE ECONOMETRIQUE : IMPACT DE LA DETTE EXTERIEURE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE EN COTE D’IVOIRE
Le cadre de base du modèle économétrique constitue les travaux de PATILLO POIRSON et RICCI (2002) sur la dette extérieure et la croissance. L’étude des auteurs s’appuie sur les analyses de régression multiple pour vérifier si dette et croissance sont liées. Elle prend en compte les déterminants types de la croissance : revenu par habitant (décalé) et taux d’investissement, de scolarisation dans le secondaire et de croissance démographique, différence des politiques suivies (ouverture, solde budgétaire), chocs extérieurs (termes de l’échange) et les ratios d’endettement (encours de la dette extérieure/PIB, service de la dette extérieure/recettes d’exportation). L’étude a été menée sur des données de panel moyennes sur trois ans pour 93 pays en développement couvrant la période 1969– 98 et des moyennes sur dix ans pour vérifier la robustesse des conclusions par rapport aux effets de cycle. Ce modèle a été repris par DIALLO (2007) sur la Guinée sous l’intitulé dette extérieure et développement. 4.1 Présentation du modèle Sur la base des travaux de PATILLO et al (2001), nous spécifions notre modèle en intégrant une variable indicatrice ou muette correspondant à la crise militaro-politique intervenu en 1999 en Côte d’Ivoire. L’équation de notre modèle se présente comme suit : - Equation 1 : TCPIBHt 8
CRISEt
TINV t
1
2
APDt
TSS
3
4
TDE t
5
SBPIBt
6
SDX t
7
ENDPIBt
t
Où les différentes variables représentent ce qui suit : -
-
TCPIBH : le taux de croissance réelle par habitant du PIB ; TINV : le taux d’investissement (investissement total rapporté aux PIB) ; APD : l’aide publique au développement ; TSS : le taux de scolarisation du secondaire ; TDE : les termes de l’échange ; SBPIB : le solde budgétaire rapporté au PIB ; ENDPIB : l‘encours nominal de la dette extérieure en pourcentage du PIB nominal ; SDX : le service de la dette extérieure en pourcentage des exportations ; CRISE : une variable indicatrice représentant la crise militaro – politique. Elle est déterminée en mettant un (1) là le phénomène existe et zéro (0) sinon ; modèle ; 0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 : sont les paramètres à estimer du modèle ; t : l’erreur de spécification du modèle.
Les signes attendus de l’estimation des paramètres du modèle sont :
18
Le taux d’investissement par son effet multiplicateur sur la production est attendu avec un signe positif ; L’aide au développement publique est pris en compte pour voir son importance dans l’économie de la Côte d’Ivoire et doit avoir un signe positif ; Le taux de scolarisation du secondaire représente le capital humain qui est attendu avec positif ; Les termes de l'échange sont mis pour capter les effets de chocs extérieurs dans ces économies dépendantes et exportatrices des matières premières. Ces économies sont pratiquement vulnérables à ces chocs mais le signe attendu est positif ; Le solde budgétaire est inclus pour voir l'impact de la politique budgétaire sur la croissance et doit avoir un signe positif. Le ratio service de la dette sur exportation doit avoir un signe négatif pour illustrer cet effet d'éviction ; L’encours de la dette rapporté au PIB est attendu avec un signe positif car l’endettement utilisé dans des investissements productifs accrôit la croissance économique. 4.2 Sources des données Les séries chronologiques utilisées sont des données secondaires qui s’étendent sur la période 1980 à 2008. Ces données sont annuelles et proviennent de sources diverses : Le MEF en passant la DGE à travers la Direction de la Conjoncture et la Prévision Economiques (DCPE), la DGTCP à travers la DDP, la Banque Mondiale (base PROMES), l’UEMOA (base COMMISSION-UEMOA), la BCEAO. 4.3 Traitement des données Dans la présente étude nous retenons la période allant de 1980 à 2008. Cette période est relativement longue pour permettre d’estimer les paramètres de notre modèle et vérifier toutes les conditions requises pour la robustesse des résultats. L’estimation des paramètres pour la vérification des hypothèses se fera en utilisant l’instrument correspondant aux moyennes carrées ordinaires (MCO) sur le logiciel Eviews version 3. Les tests de diagnostic et de validation des résultats seront faits au seuil critique de 5 %. L’application des MCO repose sur la vérification des hypothèses suivantes : - H1 : le modèle est linéaire en xt (ou en n’emporte quelle transformation de xt) ; - H2 : les valeurs xt sont observées sans erreurs (xt non aléatoire) ; - H3 : E ( t) = 0, l’espérance mathématique de l’erreur est nulle : en moyenne le modèle est bien spécifié et donc l’erreur moyenne est nulle ; - H4 : E ( t2) = t2, la variance de l’erreur est constante : le risque de l’amplitude de l’erreur est le même quelle que soit la période ; - H5 : E ( t t’ ) = 0 si t 0, les erreurs sont non corrélées (ou encore indépendantes) : une erreur à l’instant t n’a pas d’influence sur les erreurs suivantes ; - H6 : Cov (xt t) = 0, l’erreur est indépendante de la variable explicative.
19
4.3 Techniques d’estimation du modèle et résultats
4.3.1 Test de stationnarité Un processus stochastique X t est stationnaire si : - E(Xt) = E(Xt+h) = t et h, la moyenne est constante et indépendante du temps ; - La variance est finie et indépendante du temps ; - La fonction d’auto covariance : (h) = cov (Xt, Xt+h) est indépendante du temps. Ainsi, une série chronologique est donc stationnaire si elle est la réalisation d’un processus stationnaire. Ceci implique que la série ne comporte ni tendance, ni saisonnalité et plus généralement aucun facteur n’évoluant avec le temps. Une variable stationnaire est caractérisée par une mo yenne et une variance constantes et a tendance à fluctuer autour de sa moyenne revenant régulièrement vers sa valeur d’équilibre de long terme. La stationnarité est déterminée par les tests de DICKEY – FULLER ou de PHILIPSPERRON (PP) La règle de décision est suivante : ADF: ADF Test statistic (ADF: Augmented Dickey – Fuller) ; PP : PHILIPS – PERRON ; CV : Critical Value (Valeur critique). -
si la valeur absolue de ADF ou de PP est supérieure à la valeur critique de CV à 5 %, alors on accepte l’hypothèse de stationnarité de la série ; dans le cas contraire, on accepte l’hypothèse de non stationnarité de la stationnarité.
La même règle de décision peut être testée en comparant la valeur de la probabilité avec le seuil critique de 5 % donc : - si la valeur de la probabilité est supérieure à 5 %, alors la série est non stationnaire ; - dans le cas contraire, on accepte l’hypothèse de stationnarité de la série (DOUCOURE, 2007). 4.3.2 Résultats des tests de stationnarité des séries Toutes les variables sont stationnaires en première différence donc nous pourrons utiliser le modèle à la ENGLE – GRANGER comprenant les estimations par les MCO de la relation à long terme et de la relation du modèle dynamique de court terme (voir tableau 4).
20
Tableau 3: Résultats de la stationnarité des séries du modèle 12 Variables TCPIBH
Test en 1ère différence
Test à niveau ADF
PP
CV (5%)
ADF
PP
CV (5%)
-2.811098
-1.434900
-2.9750
-3.534080
-3.124628
-2.9798
-1.769434 -2.502026 -2.9750 -4.291739 APD -1.696076 -1.434900 -2.9750 -2.626725 TINV -1.082700 -0.998037 -2.9750 -3.877976 TSS -2.643595 -2.083805 -2.9750 -4.821293 TDE -1.7447 -3.054043 -2.9750 -3.235685 SBPIB -1.7709 -0.855747 -2.9750 -4.721282 SDX -0.8655 -1.292682 -2.9750 -3.138390 ENDPIB -0.6590 -0.671074 -2.9750 -3.605551 CRISE Source : Auteur utilisant Eviews 3.1
-8.322142
-2.9798
-3.124628
-2.9798
-5.350893
-2.9798
-4.556376 -9.631015 -5.269719 -4.485088 -5.199956
-2.9798 -2.9798 -2.9798 -2.9798 -2.9798
L’application à la ENGLE – GRANGER nécessite la vérification de l’existence d’au moins d’une cointégration des séries. 4.3.3 Test de co-intégration On appelle variables cointégrées Xt, Yt une combinaison linéaire de variables intégrées du même ordre d telle que : Zt = Xt + Yt soit intégrée du même ordre (db), 0 b d. On notera Zt I(d-b) et ( , ) s’appelle le vecteur co-intégrant. Si d = b = 1, on aura Zt I(0), ceci signifie que cette série est intégrée d’ordre 0 ou stationnaire. La cointégration peut se généraliser à un nombre quelconque de séries et dans ce cas, on note que le vecteur cointégrant n’est plus le même que pour deux séries. Le test de cointégration permet de voir l’existence d’une relation d’équilibre de long terme, testée à l’aide de procédures statistiques, dont les plus utilisées sont celles d’ENGLE et GRANGER (1987) et JOHANSEN (1988, 1991). Le test de cointégration de JOHANSEN se fait par le maximum de vraisemblance pour tester la cointégration des séries. Il effectue un test de rang de cointégration. Ce test peut être utilisé dans tous les cas de figure (même ordre d’intégration des séries ou ordres d’intégration différents). Toutefois, l’estimation du modèle à correction d’erreur à la ENGLE-GRANGER s’applique pour des séries ayant le niveau de stationnarité. Les hypothèses du test sont : H0 : non cointégration et H1 : cointégration.
12
Vérification de l’hypothèse H2 des MCO
21
4.3.4 Résultats du test de Co-intégration Les résultats du test de JOHANSEN montrent l’existence de cinq (5) variables cointégrées (voir Tableau 4), ce qui nous permet d’élaborer l’estimation du modèle à correction d’erreur à la ENGLE –GRANGER (1987) en deux étapes : - Etape 1 : estimation par les MCO de la relation de long terme - Etape 2 : estimation par les MCO de la relation du modèle dynamique de court terme. Tableau 4 : Résultat du test de JOHANSEN Date: 01/01/98 Time: 01:08 Sample: 1980 2008 Included observations: 27 Test assumption: No deterministic trend in the data Series: APD TINV TSS TDE SBPIB ENDPIB SDX CRISE Lags interval: 1 to 1 Likelihood 5 Percent 1 Percent Hypothesized Eigenvalue Ratio Critical Value Critical Value No. of CE(s) 0.880918 206.2764 141.20 152.32 None ** 0.797308 148.8221 109.99 119.80 At most 1 ** 0.707748 105.7282 82.49 90.45 At most 2 ** 0.653899 72.51444 59.46 66.52 At most 3 ** 0.531346 43.86679 39.89 45.58 At most 4 * 0.387959 23.40374 24.31 29.75 At most 5 0.188795 10.14790 12.53 16.31 At most 6 0.153473 4.498560 3.84 6.51 At most 7 * *(**) denotes rejection of the hypothesis at 5%(1%) significance level L.R. test indicates 5 cointegrating equation(s) at 5% significance level Source : Auteur utilisant Eviews 3.1 4.3.5 Estimation de l’équation de long terme La spécification de l’équation de long terme présente comme suit : - Equation 2 : TCPIBHt 8
CRISEt
TINV t
1
2
APD
3
TSSt
4
TDE t
5
SBPIBt
6
SDX t
7
ENDPIBt
t
Les résultats de l’estimation apparaissent dans le tableau ci-après :
22
Tableau 5: Résultats de l’estimation du modèle à long terme Dependent Variable: TCPIBH Method: Least Squares Date: 01/01/98 Time: 00:44 Sample: 1980 2008 Included observations: 29 Variable Coefficient C 4.277038 APD 6.11E-05 TINV 0.385169 TSS -0.198395 TDE 0.014248 SBPIB -0.060522 SDX -0.307781 ENDPIB -0.020539 CRISE -6.863123 R-squared 0.554861 Adjusted R-squared 0.376806 S.E. of regression 2.448391 Sum squared resid 119.8924 Log likelihood -61.72904 Durbin-Watson stat 1.949285 Source : Auteur utilisant Eviews 3.1
Std. Error t-Statistic 10.34798 0.413321 0.003006 0.020312 0.142831 2.696670 0.215311 -0.921434 0.030344 0.469560 0.177539 -0.340897 0.129713 -2.372791 0.032577 -0.630477 1.995398 -3.439475 Mean dependent var S.D. dependent var Akaike info criterion Schwarz criterion F-statistic Prob(F-statistic)
Prob. 0.6838 0.9840 0.0139 0.3678 0.6437 0.7367 0.0278 0.5355 0.0026 -1.545862 3.101481 4.877865 5.302198 3.116227 0.018652
A partir de cette équation estimée, il consiste de récupérer le résidu (Resid01 (-1)) qui doit être stationnaire à niveau et va faire l’objet d’une insertion dans le modèle à court terme. 4.3.6 Estimation de l’équation de court terme La spécification de l’équation de court terme ou du modèle à correction d’erreur apparaît comme suit : - Equation 3 : DTCPIBHt 7
DCRISEt
DTINV t
1 8
2
RESID01( 1) t
D( APD) t
3
D(TDE) t
D(TSS)
4
D(SBPIB) t
5
DSDX t
6
DENDPIBt
t
D : l’opérateur différence première défini par : D (Xt) = Xt – Xt-1
23
Tableau 6 : Résultats de l’estimation de l’équation de court terme Dependent Variable: D(TCPIBH) Method: Least Squares Date: 01/01/98 Time: 00:46 Sample(adjusted): 1981 2008 Included observations: 28 after adjusting endpoints Variable Coefficient Std. Error t-Statistic C -0.429362 0.397112 -1.081214 D(APD) -0.003680 0.001880 -1.957154 D(TINV) 0.979699 0.202210 4.844957 D(TSS) 0.170536 0.187908 0.907550 D(TDE) 0.005497 0.028311 0.194158 D(SBPIB) -0.093114 0.096743 -0.962485 D(SDX) -0.377911 0.145665 -2.594383 D(ENDPIB) 0.030939 0.029921 1.034009 D(CRISE) -5.100135 2.308192 -2.209580 RESID01(-1) -1.111745 0.213064 -5.217901 R-squared 0.782891 Mean dependent var Adjusted R-squared 0.674336 S.D. dependent var S.E. of regression 1.895325 Akaike info criterion Sum squared resid 64.66062 Schwarz criterion Log likelihood -51.44755 F-statistic Durbin-Watson stat 1.496545 Prob(F-statistic) Source : Auteur utilisant Eviews 3.1
Prob. 0.2939 0.0660 0.0001 0.3761 0.8482 0.3486 0.0183 0.3148 0.0403 0.0001 -0.157143 3.321229 4.389111 4.864898 7.211949 0.000203
4.3.7 Les tests classiques Certains de ces tests permettent de vérifier les hypothèses régissant l’usage des MCO mais également apprécier la qualité de la spécification du modèle. Il s’agit de : La statistique de DW et le test de BREUSCH-GODFREY pour vérifier l’existence ou non d’une corrélation entre les erreurs ; Le test d’hétéroscédasticité de WHITE ; Le test de normalité des erreurs de JARQUE-BERA ; Le test de la qualité de spécification du modèle de RAMSEY. 4.3.8 Résultats des tests classiques Tableau : Synthèse des résultats des tests classiques (voir annexes 7.3 et 7.4) Tests classiques Test de normalité de JARQUEBERA Test d’Homocédasticité des erreurs14 Test de stabilité des paramètres 13 14
Modèle à long terme Modèle à court terme Les erreurs des modèles suivent une loi normale 13 Les variances des erreurs sont homoscédastiques c'est-à-dire constantes Les paramètres des modèles sont stables
Vérification de l’hypothèse H3 des MCO Vérification de l’hypothèse H4 des MCO
24
du modèle (Tests de CUSUM et CUSUM au carrée) Test de RAMSEY sur la qualité Les modèles de long et court termes sont bien spécifiés de spécification du modèle - Test de DURBIN WATSON pour Les erreurs ne sont pas auto corrélées autrement dit le modèle à long l’erreur à l’instant t ne dépend de l’erreur à l’instant t+1 - Test corrélation des erreurs de BREUSCH-GODFREY pour le modèle à court terme15
Source : Auteur à partir des résultats des tests sur Eviews 3.1
4.4 Interprétations des résultats des tests
4.4.1 Le modèle à long terme Les résultats de l’estimation du modèle à long terme font apparaître l’existe nce de trois variables significatives : le taux d’investissement, le service de la dette rapporté aux exportations et la crise. Ces variables expliquent à 55 % les fluctuations du taux de croissance du PIB par tête. Le taux d’investissement influence positivement le taux de croissance du PIB par tête, ce qui vérifie notre hypothèse de travail. L’investissement a un effet multiplicateur selon KEYNES et son accroissement entraîne l’augmentation de la production. Ce résultat est donc en adéquation avec la théorie économique et les applications empiriques de DIALLO (2007). Concernant le service de la dette rapporté aux exportations, il agit négativement sur la croissance du PIB par tête. Ce résultat est conforme à ceux de NGARESSEUM (2005), de BOLA (2005) pour qui l’accroissement du service de la dette influence négativement la croissance économique au Congo Kinshasa, de DIALLO (2007) pour qui le service de la dette constitue le véritable obstacle au développement en Guinée Conakry. Pour d’autres auteurs, le service de la dette rapporté aux exportations agit négativement sur la croissance économique mais par l’entremise de son effet d’éviction sur l’investissement : c’est le cas de OJO et OSHIKOYA (1995) qui ont montré qu’une diminution de l’endettement extérieure rapporté au PIB de 10 % entraîne une augmentation de 0,4 % du taux d’investissement, de BOLA (2005) pour qui l’augmentation d’un point du service de la dette entraîne une réduction de 0,01 point de l’investissement public. Toutefois, NGARESSEUM (2005) a montré que l’effet d’éviction du service de la dette rapporté aux exportations sur l’investissement n’est pas vérifié par conséquent ce ratio d’endettement n’affecte pas la croissance par l’investissement. Ce résultat est contraire à celui de BHATTARCHARYA et CLEMENTS (2004) pour qui l’effet du service de la dette sur la croissance se matérialise par l’éviction de l’investissement. La crise politico-militaire, intervenue en Côte d’Ivoire, en 1999, ne favorise pas la croissance du PIB par tête. La crise entraîne une détérioration de l’environnement 15
Vérification de l’hypothèse H5 des MCO
25
des affaires et accroît le risque pays. Selon le classement de la COFACE16 en 2009, la Côte d’Ivoire est notée sur les échelles de l’environnement des affaires et du risque pays respectivement C et D. L’échelle C signifie un environnement économique et politique du pays très incertain qui pourrait détériorer un comportement du pays déjà souvent mauvais. L’échelle D signifie un environnement économique et politique du pays qui présente un risque très élevé q ui aggravera des comportements de paiement généralement exécrables. Cette situation décourage l’investissement autant national qu’étranger par conséquent la croissance économique. Il convient également de noter que la crise a entraîné de nouvelles dépenses appelées dépenses liées à la crise multipliant les dépenses de fonctionnement qui ne cessent de détériorer le solde budgétaire dont le financement fait recours l’endettement autant interne qu’externe. L’influence négative de la crise sur la croissance du PIB par tête est conforme à l’évolution des statistiques du MEF/DGE/DCPE 17 qui montre que le taux de croissance du PIB par tête qui ne cesse de baisser depuis l’éclatement de la crise militaro-politique en 1999 à 2008 autour d’une moyenne de 2,59 %. Cette détérioration s’explique par la perte de confiance des investisseurs, la suspension des financements attendus comme le cas de la suspension de la coopération entre la Côte d’Ivoire et la communauté financière internationale en 2002, reprise en 2007 suite à la signature de l’accord politique de Ouagadougou. 4.4.2 Modèle à court terme Les résultats du modèle à correction d’erreur montrent l’existence de quatre variables significatives et le coefficient à correction d’erreur. Ce sont l’aide publique au développement, le taux d’investissement, le service de la dette rapporté aux exportations et la crise qui sont significatives. Il apparaît ainsi que ces variables significatives expliquent à 78 % les fluctuations du taux de croissance du PIB par tête. Le coefficient à correction d’erreur permet de valider le modèle à correction d’erreur. Pour ce faire, ce coefficient doit être significatif et négatif comme le confirment les résultats du tableau 6. Il faut également que le résidu correspondant à la force de rappel soit stationnaire à niveau comme le montrent les résultats dans l’annexe 7.2. Le coefficient à correction (-1,11) représente la vitesse à laquelle tout déséquilibre entre les niveaux désiré et effectif du taux de croissance du PIB par tête est résorbé dans l’année qui suit tout choc. Le coefficient associé à la force de rappel est égale à -1,11 implique que l’on arrive à ajuster 111 % du déséquilibre entre les niveaux désiré et effectif du taux de croissance du PIB par tête. Ainsi, les chocs sur le taux de croissance du PIB par tête de la Côte d’Ivoire se corrigent à 111 % par l’effet feedback. En d’autres termes, un choc constaté au cours d’une année est entièrement résorbé au bout de dix (10) mois et vingt quatre jours (24) jours (1/1,11 = 10 mois 24 jours).
16
COFACE : Compagnie Française d’Assurance et de Crédit à l’Exportation Ministère de l’Economie et des Financ es (MEF)/Direction Générale de l’Econom ie (DGE)/Direction de la Conjoncture et de la Prévision Economiques (DCPE) 17
26
L’aide publique au développement influence négativement le taux de croissance du PIB par tête. Ce résultat peut être expliqué par la mauvaise allocation de l’aide publique au développement. L’investissement à long terme comme à court terme est source de croissance. Il exerce un effet multiplicateur sur la production par conséquent de la croissance économique. Ce résultat est conforme à la théorie économique mais également de l’essentiel des résultats empiriques concernant les sources de la croissance économique. L’investissement est donc un préalable à toute croissance économique. Le service de la dette rapporté aux exportations influence négativement la croissance économique du PIB par tête. En résonant par rapport à l’effet d’éviction de l’investissement par le service de la dette comme certaines études l’ont confirmé, la hausse du service de la dette absorbe l’essentiel des ressources en provenance des exportations au détriment des investissements productifs. Ce faisant donc le service de la dette constitue un fardeau sur la croissance économique . Toutefois, l’influence significative du service de la dette sur la croissance économique a été vérifiée par certains auteurs mais pas le canal de l’éviction de l’investissement. A court terme, la crise influence négativement sur la croissance économique comme à long terme. La crise détériore l’environnement des affaires et accroît le risque pays. Cette situation rend difficile la facilité de faire des affaires compte tenu de l’insécurité, des dysfonctionnements administratifs et de la justice. Ces incertitudes font que les présents investisseurs rapatrient le urs capitaux et ne réinvestissent plus en attendant un dénouement effectif de la crise quant aux investisseurs étrangers ou privés potentiels, ils préféreront attendre ou aller investir ailleurs où la facilité de faire des affaires est plus importante. 4.4.3 Tests classiques Les résultats du test de JARQUE-BERA montrent que toutes les probabilités des séries sont supérieures à 5 % donc les erreurs sui vent une loi normale à long terme comme à court terme. Le test d’Homocédasticité de WHITE montre la probabilité est supérieure à 5 % donc les erreurs sont homoscédastiques ou bien ont des variances constantes à long terme comme à court terme. Le test de DURBIN WASTON est utilisé pour le modèle à long terme, il donne une statistique de DW = 1,95 proche de 2, ce qui signifie que les erreurs ne sont pas corrélées autrement dit une erreur de l’année t n’est pas liée à une erreur de l’année t+1. Le modèle à court comprend des variables décalées qui font qu’on ne peut utiliser le test de DURBIN WATSON mais celui de BREUSCH – GODFREY. Pour ce dernier, la probabilité du test est supérieure à 5%, ce qui signifie que les erreurs du modèle à court terme ne sont pas corrélées. Le test de RAMSEY montre que la probabilité est supérieure à 5 %, ce qui signifie que les modèles sont bien spécifiés à long terme comme à court terme.
27
Les résultats du test de CUSUM et de CUSUM au carrée montrent que les paramètres du modèle sont stables. A long terme comme à court terme les probabilités des tests de FISCHER sont inférieures à 5%, ce signifie que les modèles sont globalement significatifs.
28
V. RECOMMANDATIONS ET CONCLUSION 5.1 Recommandations Au regard de l’analyse situationnelle de la dette extérieure et les résultats de l’application empirique de notre étude relative à la dette extérieure et la croissance économique en Côte d’Ivoire, nous formulons recommandations suivantes : Renforcer l’investissement public de manière à se conformer à la norme communautaire de l’UEMOA. Il s’agit d’atteindre au moins un taux d’investissement de 20 % financés sur ressources internes afin d’accroître son effet multiplicateur sur la croissance économique ; Normaliser définitivement la situation politique de la Côte d’Ivoire, par le respect de l’accord de Ouagadougou signé en mars 2007, par les différentes prenantes, l’organisation d’élections transparentes. Ceci pourrait donner à la Côte d’Ivoire son lustre d’antan en favorisant le développement de l’investissement privé local également aussi faire de ce pays une destination favorable aux investissements directs étrangers ; Mettre en place une politique nationale d’endettement sur la base d’un processus participatif des acteurs intervenant dans la dette de manière à clarifier les tâches de chacun, d’identifier les contraintes majeures pour une gestion optimale de la dette extérieure et de proposer un plan d’actions cohérentes et faisables. L’étude du BNETD en 2009 sur la stratégie nationale d’endettement pourrait être une bonne base de travail en faisant l’objet d’une forte implication et appropriation des parties prenantes ; Promouvoir la diversification des exportations afin de réduire la vulnérabilité du pays vis-à-vis de la fluctuation des cours des matières premières et accroître les recettes d’exportation afin de réduire le service de la dette extérieure. Dans cette diversification, il faudra surtout cibler les marchés de l’UEMOA et de la CEDEAO qui présentent beaucoup de débouchés et restent peu exploités. Sur la période 2001-2007, les exportations de la Côte d’Ivoire n’ont représenté en moyenne que 12 % du total des ses exportations (BCEAO, 2008) ; Travailler à atteindre le point d’achèvement en renforçant la performance des programmes soutenus par les prêts du FMI et de la BM, en exécutant de manière satisfaisante les grandes réformes convenues au point de décision puis en adoptant et mettant en œuvre pendant au moins un an le DSRP. L’atteinte du point d’achèvement permettra à la Côte d’Ivoire d’être éligible à l’IADM et bénéficier d’un allègement conséquent de la dette extérieure dont le service pèse lourdement sur la croissance économique ; Veiller à la rationalisation et à l’optimisation des ressources empruntées en adoptant l’approche budgets programmes dans les ministères. Cette approche permettra de se départir du pilotage à vue et de mieux suivre le niveau de 29
réalisation des objectifs définis en prenant en chaque année des mesures correctrices liées aux écarts observées entre les niveaux désirés et réalisés ; Analyser bien l’impact de certains dons en fonction des besoins avant de les accepter compte tenu de leur caractère budgétivore. Il s’agit, par exemple, des dons de véhicules occasionnant des suppléments de dépenses de fonctionnement en carburant et en maintenance.
5.2 Conclusion A l’instar de la plupart des pays en développement, la Côte d’Ivoire n’a pas échappé à l’endettement extérieur dont les effets ont souvent lourdement pesé sur les économies africaines. Cependant, les avis ou les points de vue des économistes ne sont pas unanimes sur la relation entre la dette et la croissance économique. Les résultats empiriques de certains auteurs ont souvent montré que la dette extérieure peut agir positivement ou négativement sur la croissance économique du PIB par tête. Pour le cas de la Côte d’Ivoire nous allons essayer de voir l’impact des variables d’endettement extérieur sur la croissance économique du PIB par tête à travers les interrogations suivantes : Quelles sont les caractéristiques, les causes et les conséquences de la dette extérieure ivoirienne ? Comment agissent les variables d’endettement extérieur sur la croissance économique ? Quelles recommandations de politique économique préconisées ? L’étude vise, de façon générale, à déterminer l’impact des ratios d’endettement sur la croissance économique afin de proposer des recommandations de politique économique. De manière spécifique, il s’agit de : Faire l’analyse situationnelle de la dette extérieure de la Côte d’Ivoire ; Etudier la relation économétrique entre la croissance économique et les variables de l’endettement extérieur ; Proposer des recommandations de politique économique. Pour vérifier les objectifs définis dans l’étude, nous allons tester les hypothèses suivantes : H1 : l’encours de la dette rapporté au PIB influence positivement la croissance du PIB par tête ; H2 : le service de la dette rapporté aux exportations a un effet négatif sur la croissance du PIB par tête ; H 3 : l’investissement exerce un effet multiplicateur sur la production et entraîne une augmentation de la croissance du PIB par tête ; H4 : la crise influence négativement le taux de croissance du PIB par tête. Pour confirmer ou infirmer ces hypothèses, il sera question de mettre en exergue la relation qui existe entre le taux de croissance du PIB par habitant, les indicateurs de l’endettement extérieur et d’autres variables susceptibles d’expliquer la croissance du
30
PIB. Le modèle économétrique établi s’est inspiré de celui de PATILLO, RICCI et POIRSON (2002). Les données chronologiques sont annuelles et s’étendent de 1980 à 2008. Les tests de stationnarité ont montré que les différentes séries sont stationnaires en première différence . Les résultats du test de JOHANSEN font apparaître l’existence de plusieurs séries cointégrées. Ce faisant donc il est possible d’élaborer le modèle à correction d’erreur à la ENGLE – GRANGER à deux étapes : - Estimation de l’équation à long terme ; - Estimation de l’équation à court terme. Pour l’estimation des paramètres de ces équations nous avons utilisé la méthode des moindres carrées ordinaires (MCO) avec le logiciel Eviews 3.1. Ainsi, les résultats montrent à long terme comme à court terme, ce sont les variables : taux d’investissement, service de la dette extérieure rapporté aux exportations et la crise qui sont significatives. En outre, l’aide publique au développement est significative à court terme et agit négativement sur le taux de croissance du PIB par tête. Ainsi, l’investissement agit positiveme nt sur la croissance économique puis le service de la dette rapporté aux exportations et la crise influencent négativement le taux de croissance du PIB par tête. A long terme, ces variables indépendantes expliquent à 55 % les fluctuations du taux de croissance du PIB par tête. A court terme , les variables significatives expliquent à 78 % les fluctuations de la croissance du PIB par tête. La force de rappel quant elle est stationnaire à niveau et significative. Concernant le coefficient affecté à la force de rappel, elle est égale à la vitesse à laquelle tout déséquilibre est résorbé entre le niveau désiré et effectif. Il correspond dans nos résultats à -1,11, ce veut dire qu’on arrive à ajuster 111 % entre le niveau désiré et effectif du déséquilibre du taux de croissance du PIB par tête par l’effet feedback. Cela signifie qu’un choc constaté au cours d’une année est entièrement résorbé au bout de 10 mois et 24 jours. Il convient de souligner que des tests classiques effectués montrent que les modèles à long comme à courts termes ont des paramètres stables, des variances homoscédastiques, des erreurs non corrélées, les erreurs suivent une loi normale et les modèles sont bien spécifiés. Au regard de l’analyse situationnelle et des résultats de l’application empirique de notre étude, nous formulons les recommandations ci-après : Renforcer l’investissement public de manière à se conformer à la norme communautaire de l’UEMOA. Il s’agit d’atteindre au moins un taux d’investissement de 20 % financés sur ressources internes afin d’accroître son effet multiplicateur sur la croissance économique ; Normaliser définitivement la situation politique de la Côte d’Ivoire, par le respect de l’accord de Ouagadougou signé en mars 2007, par les différentes prenantes, l’organisation d’élections transparentes. Ceci pourrait donner à la Côte d’Ivoire son lustre d’antan en favorisant le développement de l’investissement privé local également aussi faire de ce pays une destination favorable aux investissements directs étrangers ; Mettre en place une politique nationale d’endettement sur la base d’un processus participatif des acteurs intervenant dans la dette de manière à clarifier les tâches de chacun, d’identifier les contraintes majeures pour une gestion optimale de la dette exté rieure et de proposer un plan d’actions
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cohérentes et faisables. L’étude du BNETD en 2009 sur la stratégie nationale d’endettement pourrait être une bonne base de travail en faisant l’objet d’une forte implication et appropriation des parties prenantes ; Promouvoir la diversification des exportations afin de réduire la vulnérabilité du pays vis-à-vis de la fluctuation des cours des matières premières et accroître les recettes d’exportation afin de réduire le service de la dette extérieure. Dans cette diversification, il faudra surtout cibler les marchés de l’UEMOA et de la CEDEAO qui présentent beaucoup de débouchés et restent peu exploités. Sur la période 2001-2007, les exportations de la Côte d’Ivoire n’ont représenté en moyenne que 12 % du total des ses exportations (BCEAO, 2008) ; Travailler à atteindre le point d’achèvement en renforçant la performance des programmes soutenus par les prêts du FMI et de la BM, en exécutant de manière satisfaisante les grandes réformes convenues au point de décision puis en adoptant et mettant en œuvre pendant au moins un an le DSRP. L’atteinte du point d’achèvement permettra à la Côte d’Ivoire d’être éligible à l’IADM et bénéficier d’un allègement conséquent de la dette extérieure dont le service pèse lourdement sur la croissance économique ; Veiller à la rationalisation et à l’optimisation des ressources empruntées en adoptant l’approche budgets programmes dans les ministères. Cette approche permettra de se départir du pilotage à vue et de mieux suivre le niveau de réalisation des objectifs définis en prenant en chaque année des mesures correctrices liées aux écarts observées entre les niveaux désirés et réalisés ; Analyser bien l’impact de certains dons en fonction des besoins avant de les accepter compte tenu de leur caractère budgétivore. Il s’agit, par exemple, des dons de véhicules occasionnant des suppléments de dépenses de fonctionnement en carburant et en maintenance.
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VI.REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES BCEAO (2005), «Rapport sur la dette des Etats de l’union au titre de l’exercice 2002», Avenue Abdoulaye Fadiga, BP 31 08 - Dakar - Sénégal. BCEAO (2008), «Rapport annuel 2008», Avenue Abdoulaye Fadiga, BP 31 08 Dakar – Sénégal. BHATTACHARYA R. et CLEMENTS B. (2004), «Quels sont les bienfaits de l’allègement de la dette ?», Finances et développement. BNETD (2009), «Stratégie optimale d’endettement de la Côte d’Ivoire », Rapport provisoire.
BOLA A. K. (2005), «Les effets de la dette extérieure sur la croissance et les investissements dans les PPTE africains : Analyse par la méthode des moyennes carrées généralisées», Mémoire, Université de Kinshasa. BOURBONNAIS R. (1998) «Econom étrie, m anuels et exercices corrigés » 2èm e édition Dunod, Paris, 19 COFACE (2009), «Notation risques pays et sectoriels dans le m onde».
CONTE B. (1998), «Côte d’Ivoire : solution durable suppose une réforme du modèle de développement», Editorial n°6, [email protected]. DEDEHOUANOU G M. A. (2009), «Effet de la dette extérieure sur la croissance économique au Bénin», NPTCI, Mémoire de DEA, Université d’Abomey – Calvi. DIALLO B. (2007), «Dette extérieure et financement du développement économique de la Guinée», Direction Nationale de l’Economie, Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan. DRINE I. et NABI M., S. (2007), «Gestion de la dette extérieure et efficience productive des pays en développement». DSRP de la Côte d’Ivoire (2009), « Stratégie de relance du développement et de réduction de la pauvreté».
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KOUADIO A. (2001), «Dette de la Côte d’Ivoire et défi dans la lutte contre la pauvreté», conférence sur l’allègement de la dette, Finlande
32
LECAILLON J. et LAFAY J., D. (1994), «Analyse macroéconomique», Université Paris I, Editions Cujas, 4-6-8, rue de la maison blanche, 75013, Paris. MEF/DGCPT/DDP (2003), «Mécanismes de gestion de la dette publique». NDIAYE A. et AMIN S. (2008), «La question de la dette», Alternatives International, NGARESSEUM D., K., T. (2005), «Service de la dette et croissance économique en Côte d’Ivoire», LPE N°85, CAPEC/CIRES, Abidjan. NGARESSEUM D., K., T. (2005), « Solvabilité du pays, soutenabilité de la dette extérieure et liquidité : définitions et liens entre les trois concepts», LPE N°84, CAPEC/CIRES, Abidjan. OCDE/BAfD (2002), «Perspectives économiques en Afrique». PATILLO C., RICCI L. et POIRSON., H. (2002), «Dette extérieure et croissance», Finance & Développement. TRAORE S. (2005), «L’analyse des déterminants de l’endettement extérieur public des pays en développement : cas du Mali», PTCI, Mémoire de DEA, Université de Ouagadougou. YAPO L. (2001), «Les déterminants de l’endettement extérieur des PPTE : Cas de la Côte d’Ivoire», Research Assistant, African Development Bank (AfDB), Abidjan, Côte d’Ivoire.
33
VII. ANNEXES 7.1 Tableau des séries chronologiques utilisées dans le modèle ANNEES TCPIBH 1980 3,71 1981 -0,31 1982 -3,47 1983 -7,46 1984 -4,23 1985 0,12 1986 -2,24 1987 5,01 1988 -2,71 1989 -1,32 1990 -5,66 1991 -3,19 1992 -3,85 1993 -3,63 1994 -1,15 1995 3,58 1996 3,29 1997 2,28 1998 2,25 1999 -1,66 2000 -5,41 2001 -3,14 2002 -4,73 2003 -4,44 2004 -1,15 2005 -1,42 2006 -2,5 2007 -0,71 2008 -0,69
APD 209.8 123.05 136.43 155.32 122.99 117.36 174.42 240.48 424.73 394.55 686.4 629.9 755.7 763.03 1593.1 1211.84 964.17 446.47 967.19 448.04 350.75 168.59 1067.9 254.09 160.17 119.06 131.8 76.1 350.8
TINV 17.24 17.77 17.1 15.27 12.89 11.81 10.82 10.33 10.05 8.98 6.99 7.19 7.15 7.09 13.24 17.75 22.57 23.22 26.57 24.71 18.45 17.06 19.79 17.84 18.44 17.7 17.69 19.61 21.96
TSS 18.6 19.2 18.8 18.8 19.2 19.7 18.9 19.4 20.5 21.3 22 22.9 22.9 23 22.8 23 24.1 21.92 21.7 17 23 29 35 29 31 31.67 30.56 31.07 31.1
TDE 113,58 110,45 88,63 90,70 111,73 146,25 170,37 151,76 144,64 156,75 137,36 140,66 134,34 147,86 165,87 156,05 142,34 152,03 175,20 159,42 142,44 157,07 199,79 156,78 136,50 114,57 110,94 114,41 115,96
SBPIB ENDPIB SDX CRIS E -10,50 73,34 23,91 0 -11,70 96,54 31,53 0 -14,00 122,17 33,34 0 -10,30 133,06 31,12 0 -2,90 125,70 21,30 0 -3,40 137,84 18,58 0 -4,50 114,46 21,49 0 -6,70 122,58 16,20 0 -8,50 118,22 13,77 0 6,10 138,30 12,23 0 -12,20 150,17 14,72 0 -10,40 156,81 18,29 0 -8,65 153,90 15,46 0 -10,22 172,66 17,34 0 -6,67 209,26 19,59 0 -4,31 171,82 17,04 0 -2,72 160,82 16,40 0 -3,36 133,16 15,30 0 -1,35 116,19 16,43 0 -1,20 104,89 18,33 1 -2,50 114,75 14,87 1 5,72 108,16 6,56 1 1,55 101,11 8,44 1 0,93 77,00 4,57 1 -1,30 77,20 3,14 1 -1,40 72,10 1,94 1 -0,80 71,20 1,19 1 0,40 63,80 2,59 1 -1,72 57,00 3,60 1
Sources : BCEAO, BM, MEF/DGE/DCPE, MEF/DGTCP/DDP, UEMOA 7.2 Stationnaire à niveau du résidu de l’équation à court terme Variables
Test à niveau ADF
RESID01
-3.977484
PP -6.398728
CV (5%) -2.9750
I
7.3 Tableau 1 : Résultats des tests de normalité des séries TCPIBH
APD
TINV
TSS
TDE
SBPIB
ENDPIB
SDX
CRISE
Mean
-1.545862
5.774690
2.687246
3.144966
139.4638
-4.365517
119.1107
15.14668
0.344828
Median
-1.660000
5.860074
2.847232
3.126761
142.4400
-3.360000
118.2200
16.19800
0.000000
Maximum
5.010000
7.373437
3.279783
3.555348
199.7900
6.100000
209.2600
33.34200
1.000000
Minimum
-7.460000
4.332048
1.944481
2.833213
88.63000
-14.00000
57.00000
1.190000
0.000000
Std. Dev.
3.101481
0.858188
0.400686
0.201638
25.71660
5.216923
37.09889
8.700087
0.483725
Skew ness
0.418526
0.195048
-0.614307
0.530426
-0.067418
0.006518
0.257486
0.190559
0.652929
Kurtosis
2.524773
1.797877
2.225380
2.059819
2.762630
2.325895
2.640092
2.635806
1.426316
Jarque-Bera
1.119519
1.930039
2.549012
2.427959
0.090052
0.549293
0.476965
0.335782
5.052942
Probability
0.571346
0.380976
0.279569
0.297013
0.955973
0.759841
0.787822
0.845446
0.079941
7.4 Equation de long terme Test de stabilité de CUSUM 10
5
0
-5
- 10 00
01
02
03
C U SU M
04
05
06
07
08
5% Signific anc e
Test d’Hétéroscédasticité de WHITE White Heteroskedasticity Test: F-statistic 0.571310 Probability Obs*R-squared 9.603762 Probability
0.841406 0.725970
Test d’auto corrélation des erreurs de GODFREY-BREUSCH Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test: F-statistic 0.018101 Probability Obs*R-squared 0.055150 Probability
0.982079 0.972802
Test de spécification de RAMSEY Ramsey RESE T Test: F-statistic Log likelihood ratio
4.996261 6.466826
Probability Probability
0.036968 0.010991
7.5 Equation de court terme Test de CUSUM
II
10
5
0
-5
- 10 00
01
02
03
04
C U SU M
05
06
07
08
5% Signific anc e
Test d’Hétéroscédasticité de WHITE White Heteroskedasticity Test: F-statistic 0.479184 Obs*R-squared 10.48883
Probability Probability
0.910238 0.787917
Test d’auto corrélation des erreurs de GODFREY-BREUSCH Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test: F-statistic 0.049371 Probability Obs*R-squared 0.161695 Probability
0.951964 0.922334
Test de spécification de RAMSEY Ramsey RESE T Test: F-statistic Log likelihood ratio
1.315371 6.172475
Probability Probability
0.303973 0.103514
7.5 Tableau 2 : Synthèse des résultats des tests usuels Tests usuels
Modèle à long terme Modèle à court terme Test de normalité de JARQUE- Toutes les séries suivent une loi normale BERA Test d’Hétéroscédasticité de WHITE Test de stabilité des paramètres du modèle (test de CUSUM) Test de spécification du modèle de RAMSEY Test d’auto corrélation des erreurs
Les variances des erreurs sont homoscédastiques c'est-à-dire constantes Les paramètres des modèles sont stables Le modèle est bien spécifié Les erreurs ne sont pas auto corrélées autrement dit l’erreur à l’instant t ne dépend de l’erreur à l’instant t+1
III
7.6 Table des matières SOMMAIRE ............................................................................................................................. ii REMERCIEMENTS ............................................................................................................... iii SIGLES ET ABREVIATIONS .............................................................................................. iv RESUME DE L’ETUDE.......................................................................................................... v I. INTRODUCTION GENERALE ......................................................................................... 1 1.1 Contexte et justification.................................................................................................... 1 1.2 Problématique ................................................................................................................... 2 1.3 Objectifs ........................................................................................................................... 6 1.4 Hypothèses du modèle...................................................................................................... 6 1.5 Plan ................................................................................................................................... 6 II. REVUE DE LA LITTERATURE...................................................................................... 6 2.1 Cadre théorique ................................................................................................................ 7 2.2 Etudes empiriques ............................................................................................................ 9 III. SITUATION LA DETTE EXTERIEURE EN COTE D’IVOIRE.............................. 11 3.1 Caractéristiques de la dette extérieure ............................................................................ 11 3.1.1 Evolution de quelques agrégats de la dette extérieure de 2000-2008 ..................... 11 3.1.2 Composition du stock de la dette extérieure par créancier de 2002-2008............... 13 3.2 Causes ............................................................................................................................. 14 3.2.1 Causes endogènes .................................................................................................... 14 3.2.2 Causes exogènes ...................................................................................................... 15 3.3 Conséquences ................................................................................................................. 16 2.4 Mécanismes d’allègement de la dette extérieure ............................................................ 16 IV. MODELE ECONOMETRIQUE : IMPACT DE LA DETTE EXTERIEURE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE EN COTE D’IVOIRE ............................................. 18 4.1 Présentation du modèle................................................................................................... 18 4.2 Sources des données ....................................................................................................... 19 4.3 Traitement des données .................................................................................................. 19 4.3 Techniques d’estimation du modèle et résultats............................................................. 20 4.3.1 Test de stationnarité................................................................................................. 20 4.3.2 Résultats des tests de stationnarité des séries .......................................................... 20 4.3.3 Test de co- intégration .............................................................................................. 21 4.3.4 Résultats du test de Co- intégration .......................................................................... 22 4.3.5 Estimation de l’équation de long terme ................................................................... 22 4.3.6 Estimation de l’équation de court terme.................................................................. 23 4.3.7 Les tests classiques .................................................................................................. 24 4.3.8 Résultats des tests classiques ................................................................................... 24 4.4 Interprétations des résultats des tests.............................................................................. 25 4.4.1 Le modèle à long terme ........................................................................................... 25 4.4.2 Modèle à court terme ............................................................................................... 26 4.4.3 Tests classiques ....................................................................................................... 27 V. RECOMMANDATIONS ET CONCLUSION ................................................................ 29 5.1 Recommandations .......................................................................................................... 29 5.2 Conclusion ...................................................................................................................... 30 VI.REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ........................................................................ 32 VII. ANNEXES ..........................................................................................................................I 7.1 Tableau des séries chronologiques utilisées dans le modèle ............................................. I 7.2 Stationnaire à niveau du résidu de l’équation à court terme ............................................. I 7.3 Tableau 1 : Résultats des tests de normalité des séries ................................................... II
IV
7.4 Equation de long terme.................................................................................................... II 7.5 Equation de court terme................................................................................................... II 7.5 Tableau 2 : Synthèse des résultats des tests usuels......................................................... III 7.6 Table des matières .......................................................................................................... IV
V