Memoire - Oran Réhabilitaion Contexte À Ajouter [PDF]

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Zitiervorschau

République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université des Sciences et de la Technologie d’Oran-Mohamed Boudiaf Faculté d’Architecture et de Génie-civil Département d’Architecture

MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE MAGISTERE

SPECIALITE : ARCHITECTURE Option : Matériaux de construction et conservation du patrimoine de la ville Présenté par :

M. AIT HAMOUDA Ibrahim Sujet du mémoire :

LA CONSERVATION DU PATRIMOINE BATI EN ALGERIE CAS DE LA REHABILITATION D’IMMEUBLES URBAINS DU BATI ANCIEN A ORAN

Soutenu devant le jury composé de :

M. MOKHTARI Abderahmane, Professeur USTO-MB,……………...Président M. KHELAFI Hamid, Professeur, USTO-MB, ………………………Rapporteur Mme SALEM ZINAI Souria, Professeur, USTO-MB, ……………….Examinateur M. KEDAH Jamal-Eddine, Maître assistant A, USTO-MB,.……...…..Invité

Année 2012 - 2013

République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université des Sciences et de la Technologie d’Oran-Mohamed Boudiaf Faculté d’Architecture et de Génie-civil Département d’Architecture

MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE MAGISTERE

SPECIALITE : ARCHITECTURE Option : Matériaux de construction et conservation du patrimoine de la ville Présenté par :

M. AIT HAMOUDA Ibrahim Sujet du mémoire :

LA CONSERVATION DU PATRIMOINE BATI EN ALGERIE CAS DE LA REHABILITATION D’IMMEUBLES URBAINS DU BATI ANCIEN A ORAN

Soutenu devant le jury composé de :

M. MOKHTARI Abderahmane, Professeur USTO-MB,……………...Président M. KHELAFI Hamid, Professeur, USTO-MB, ………………………Rapporteur Mme SALEM ZINAI Souria, Professeur, USTO-MB, ……………….Examinateur M. KEDAH Jamal-Eddine, Maître assistant A, USTO-MB,.……...…..Invité

Année 2012 - 2013

REMERCIEMENTS

Ce mémoire n’aurait pas été possible sans l’intervention consciente d’un grand nombre de personnes. Nous souhaitons ici les en remercier. En préambule, nous tenons à adresser nos remerciements au Pr. KHELAFI Hamid, qui en tant que directeur de mémoire, s’est toujours montré à l’écoute et très disponible, prodiguant des orientations et conseils, méthodiques et opérationnels tout au long de l’élaboration de ce mémoire. Nous remercierons de même, le Pr. MOKHTARI Abderahmane, de nous avoir fait l’honneur, de présider le jury de soutenance de ce modeste travail, et pour l’intérêt qu’il y a porté. Aussi, nous tenons à adresser nos remerciements, au Pr. SALEM-ZINAÏ Souria ainsi qu’a M.KEDAH Jamal-Eddine, pour avoir bien voulu faire partie du jury de soutenance et d’avoir accepté d’examiner le présent mémoire. Nos remerciements iront davantage, aux membres de notre famille qui ont contribué par leur encouragement, soutien et participation effective dans l’élaboration de ce mémoire. Mes vifs remerciements sont adressés aussi, de manière particulière, à notre cousine Mme Khedidja AIT HAMMOUDA-KALLOUM, enseignante à l’Université d’Adrar, pour ses encouragements et son soutien moral, ainsi que pour son assistance, pour la réalisation de ce mémoire. Enfin, nous tenons à remercier toute les personnes qui par leur coopération, en nous transmettant des documents, des informations, en nous accordant un entretien ou en répondant à nos mails, nous ont aidé à élaborer ce travail.

II

RÉSUMÉ Une partie importante du patrimoine bâti ancien algérien, se trouve en état de dégradation avancée, en ce début du troisième millénaire. Cela est principalement dû au manque d’entretien permanent à l’égard de celui-ci. Devant cet état de fait, la réhabilitation du plus méritant de ce patrimoine bâti dégradé, doit être érigé en priorité, afin de le conserver et de le pérenniser. Les considérations faisant consensus dans la société humaine en vue de la sauvegarde, du patrimoine bâti des nations ne peuvent que conforter cette option. Ainsi, la présente recherche s’intéresse à la réhabilitation en tant que processus, permettant la conservation du patrimoine bâti dégradé, d’autant plus que la réhabilitation comme mode d’intervention sur le patrimoine bâti, s’impose davantage par la nature des travaux qu’elle implique, au patrimoine dit « mineur » ou « ordinaire » qui constitue la majeur partie du patrimoine bâti existant. Il a été question dans cette recherche, d’approcher une méthode de réhabilitation reconnue dont la démarche vise, la conservation du patrimoine bâti ancien, cela nous a permis dans une étape avancée de notre mémoire, de constater à travers les immeubles pris comme cas d’étude et faisant actuellement l’objet de réhabilitation à Oran, que les conditions idoines favorisant la réhabilitation de ces immeubles cités, n’ont pas été réunies selon les règles de l’art, telles que nous les avons présentées dans ce travail. A vrai dire, l’inexpérience observées et parfois avouées des principaux intervenants (l’OPGI en tant que maître d’ouvrage délégué, les maîtres d’œuvre et les entreprises de bâtiments) engagés dans la réhabilitation de ces immeubles, ainsi que la nature des travaux retenus pour la réhabilitation de ces immeubles, n’ont pas été à la faveur d’une réhabilitation irrécusable, de façon à assurer la conservation dans de bonnes conditions de ces immeubles « réhabilités ».

Mots clés Patrimoine bâti, conservation, réhabilitation, méthodes, techniques, bâti ancien, Oran.

III

ABSTRACT An important part of Algerian heritage old buildings, is in an advanced state of degradation, in the third millennium. This is mainly due to the continued lack of maintenance in respect thereof. Faced with this situation, the rehabilitation of the most deserving of this heritage buildings damaged, must be made the priority, in order to preserve and perpetuate it . Considerations by consensus in human society for the preservation of architectural heritage of nations can only reinforce this option. Thus, the present research focuses on rehabilitation as a process, allowing the preservation of built heritage degraded , especially the rehabilitation as a form of intervention in the built heritage , is needed more in the nature of work it implies , Heritage says "minor" or "ordinary" which constitutes the major part of the existing heritage buildings. Discussed in this research approach a rehabilitation method recognized that the approach is the preservation of ancient architectural heritage, it has enabled us in an advanced stage of our memory, to see through buildings taken as a case study and currently under rehabilitation Oran, that suitable conditions for the rehabilitation of the buildings mentioned , were not met according to the rules of art , as we have presented in this work. Indeed, the observed inexperience and sometimes avowed key stakeholders ( the OPG as a client representative, prime contractors and building companies ) engaged in the rehabilitation of these buildings , and the nature work selected for the rehabilitation of these buildings were not in favor of an irrefutable rehabilitation , to ensure the preservation in good conditions these buildings " rehabilitated ."

Keywords

Built heritage, conservation, rehabilitation, methods, techniques, old buildings, Oran.

IV

‫اﻟﻤـﻠــــﺨـــــــﺺ‬ ‫ﯾﻮﺟﺪ ﺟﺰء ھﺎم ﻣﻦ اﻟﺘﺮاث اﻟﻤﺒﻨﻲ اﻟﺠﺰاﺋﺮي اﻟﻘﺪﯾﻢ ﻓﻲ ﺣﺎﻟﺔ ﺗﺪھﻮر ﺟﺪ ﻣﺘﻘﺪﻣﺔ‪ ،‬أﻣﺎم‬ ‫ھﺬا اﻟﻮاﻗﻊ‪ ،‬إﻋﺎدة ﺗﺄھﯿﻞ اﻟﻤﺒﺎﻧﻲ ذات اﻟﻘﯿﻤﺔ ﻣﻦ ﺑﯿﻦ ھﺬا اﻟﺘﺮاث‪ ،‬ﯾﺠﺐ أن ﺗﻨﺪرج ﻣﻦ ﺑﯿﻦ‬ ‫اﻷوﻟﻮﯾﺎت ﻣﻦ أﺟﻞ اﻟﺤﻔﺎظ ﻋﻠﯿﮫ وﺿﻤﺎن اﺳﺘﻤﺮارﯾﺘﮫ وﺑﻘﺎﺋﮫ‪ .‬إن اﻻﻋﺘﺒﺎرات اﻟﻤﺘﻮاﻓﻖ ﻋﻠﯿﮭﺎ‬ ‫ﻓﻲ اﻟﻤﺠﺘﻤﻊ اﻟﺪوﻟﻲ ﺑﮭﺪف ﺣﻤﺎﯾﺔ اﻟﺘﺮاث اﻟﻤﺒﻨﻲ ﻟﻸﻣﻢ ﺗﺪﻋﻢ ھﺬا اﻟﻄﺮح اﻟﻤﺬﻛﻮر‪.‬‬ ‫وﻟﮭﺬا‪ ،‬ﻓﺈن ھﺬه اﻟﺪراﺳﺔ اھﺘﻤﺖ ﺑﺈﻋﺎدة اﻟﺘﺄھﯿﻞ ﻛﻤﺴﺎر ﯾﺴﻤﺢ ﻟﻨﺎ ﺑﺎﻟﺤﻔﺎظ ﻋﻠﻰ اﻟﺘﺮاث‬ ‫اﻟﻤﺒﻨﻲ اﻟﻤﺘﺪھﻮر اﻟﻘﺪﯾﻢ‪ ،‬ھﺬا ﻣﻊ اﻟﻌﻠﻢ أن إﻋﺎدة اﻟﺘﺄھﯿﻞ ﻛﺄﺳﻠﻮب ﺗﺪﺧﻞ ﻋﻠﻰ اﻟﺘﺮاث اﻟﻤﺒﻨﻲ‬ ‫ﯾﻼﺋﻢ ﺑﻤﻮﺟﺐ ﻃﺒﯿﻌﺔ اﻷﺷﻐﺎل اﻟﺘﻲ ﯾﻔﺮﺿﮭﺎ اﻟﺘﺮاث اﻟﻤﺒﻨﻲ اﻟﻤﺪﻋﻮ ﺑـ "اﻟﺜﺎﻧﻮي" أو "اﻟﻌﺎدي"‬ ‫واﻟﺬي ﯾﻤﺜﻞ ﺑﺤﺪ ذاﺗﮫ اﻟﺠﺰء اﻷﻛﺒﺮ ﻣﻦ اﻟﺘﺮاث اﻟﻤﺒﻨﻲ اﻟﻘﺎﺋﻢ‪.‬‬ ‫ﺑﺎﻹﺿﺎﻓﺔ إﻟﻰ ذﻟﻚ‪ ،‬ﻓﻘﺪ ﺗﻤﺤﻮرت اﻟﺪراﺳﺔ ﻣﻦ ﺑﯿﻦ أﻣﻮر أﺧﺮى‪ ،‬ﻋﻠﻰ ﻣﻘﺎرﺑﺔ ﻃﺮﯾﻘﺔ‬ ‫ﻣﻌﺘﺮف ﺑﮭﺎ ﻟﻤﺴﺎر ﯾﻔﻀﻲ ﻹﻋﺎدة ﺗﺄھﯿﻞ ﻓﻌﺎﻟﺔ ﻟﻠﺘﺮاث اﻟﻤﺒﻨﻲ اﻟﻘﺪﯾﻢ‪ .‬ﻣﻜﻨﻨﺎ ھﺬا ﻣﻦ اﻟﺘﺜﺒﺖ ﻓﻲ‬ ‫ﻣﺮﺣﻠﺔ ﻻﺣﻘﺔ ﻣﻦ اﻟﺪراﺳﺔ ﻋﺒﺮ اﻟﻌﻤﺎرات اﻟﺘﻲ أﺧﺬت ﻛﺤﺎﻟﺔ دراﺳﺔ واﻟﺘﻲ ﯾﻌﺎد ﺗﺄھﯿﻠﮭﺎ ﺣﺎﻟﯿﺎ‬ ‫ﻓﻲ ﻣﺪﯾﻨﺔ وھﺮان‪ ،‬أن اﻟﺸﺮوط اﻟﻀﺮورﯾﺔ اﻟﺘﻲ ﺗﺴﻤﺢ ﺑﺈﻋﺎدة ﺗﺄھﯿﻞ ھﺬه اﻟﻌﻤﺎرات ﻟﻢ ﺗﻜﻦ‬ ‫ﻣﺘﻮﻓﺮة وﻓﻘﺎ ﻟﻠﻘﻮاﻋﺪ اﻟﻔﻨﯿﺔ اﻟﻤﻌﺮوﻓﺔ‪.‬‬ ‫ﻓﻲ واﻗﻊ اﻟﺤﺎل‪ ،‬اﻧﻌﺪام اﻟﺘﺠﺮﺑﺔ واﻟﺨﺒﺮة ﻟﺪى اﻟﻤﺘﺪﺧﻠﯿﻦ اﻷﺳﺎﺳﯿﯿﻦ )دﯾﻮان اﻟﺘﺮﻗﯿﺔ‬ ‫واﻟﺘﺴﯿﯿﺮ اﻟﻌﻘﺎري ﺑﻮھﺮان ﺑﺼﻔﺘﮫ ﺻﺎﺣﺐ اﻟﻤﺸﺮوع اﻟﻤﻨﺘﺪب‪ ،‬ﻣﻜﺎﺗﺐ اﻟﺪراﺳﺎت وﻣﺆﺳﺴﺎت‬ ‫اﻟﺒﻨﺎء( اﻟﻌﺎﻣﻠﯿﻦ ﻓﻲ إﻋﺎدة ﺗﺄھﯿﻞ ھﺬه اﻟﻌﻤﺎرات‪ ،‬ﻟﻢ ﯾﻜﻦ ﻓﻲ ﺻﺎﻟﺢ إﻋﺎدة ﺗﺄھﯿﻞ ﻓﻌﺎﻟﺔ ﺗﻀﻤﻦ‬ ‫اﻟﻤﺤﺎﻓﻈﺔ ﻓﻲ أﺣﺴﻦ اﻟﻈﺮوف ﻋﻠﻰ ھﺬه اﻟﻌﻤﺎرات " اﻟﻤﻌﺎد ﺗﺄھﯿﻠﮭﺎ"‪.‬‬

‫اﻟﻜﻠﻤﺎت اﻟﻤﻔﺘﺎﺣﯿﺔ‬ ‫ﺗﺮاث ﻣﺒﻨﻲ‪ ،‬ﻣﺤﺎﻓﻈﺔ‪ ،‬إﻋﺎدة ﺗﺄھﯿﻞ‪ ،‬ﻃﺮق‪ ،‬ﺗﻘﻨﯿﺎت‪ ،‬ﺑﻨﺎء ﻗﺪﯾﻢ‪ ،‬وھﺮان‪.‬‬ ‫‪V‬‬

TABLE DES MATIERES

Résumé……………………………………………………………………………………... III Abstract…………………………………………………………………………………….. IV

‫ اﻟﻤﻠﺨﺺ‬...................................................................................................V Table des illustrations…...……………………………………………………………..…VIII

INTRODUCTION GENERALE………………………………………………………1 PREMIERE PARTIE : Données théoriques de la recherche……….………..…….7 Chapitre 1 : Approche conceptuelle de la recherche……………………………………..8 1.1. Introduction………………………………………….…………………………….…8 1.2. Les concepts qualifiant le bâti existant………………………………………………8 1.3. Les modes d’intervention sur le patrimoine bâti……………….………………….. 11 1.4. Présentation du thème de la recherche, la réhabilitation………………………........13 1.5. La réhabilitation à travers les chartes et les normes internationale…….…………...18 1.6. Le cadre réglementaire de la réhabilitation en Algérie……………………………..20 1.7. Conclusion………………………………………………………………………….23

Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples……..24 2.1.Introduction………..………………………………………………………………...24 2.2. Présentation d’une méthode de réhabilitation : La méthode Réhabimed…...………24 2.3. Les étapes à suivre……………………………………………………………….....25 2.4. Exemples de réhabilitation du bâti ancien………………………………………….39 2.5. Conclusion…………………………………………………..……………………...48

DEUXIEME PARTIE : Les techniques de réhabilitation du bâti ancien............49 Chapitre 3 : Réhabilitation structurelle du bâti ancien…………………………………50 3.1. Introduction…………………………………………………………………………50 3.2. Principes généraux………………………………………………………………….50 3.3. Consolidation des fondations du bâti ancien………………………………………..51 3.4. Consolidation des murs en maçonnerie de pierre…………………………………..56 3.5. Traitement de fissures des murs en pierres…………………………………………58 VI

3.6. La réhabilitation des planchers du bâti ancien……………………………………...62 3.7. La réhabilitation des toitures du bâti ancien…….………………………………….71 3.8. Conclusion………………………………………………………………………….73

Chapitre 4 : Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien…………………………..74 4.1. Introduction…………………………………………………………………………74 4.2. La lutte contre l’humidité dans le bâti ancien………………………………………74 4.3. La réfection des enduits de chaux du bâti ancien…………………………………...82 4.4. L’amélioration du confort thermique du bâti ancien……………………...….….....89 4.5. Conclusion………………………………………………………………………….96

TROISIEME PARTIE : Réhabilitation du patrimoine bâti ancien à Oran :……. réponse à un constat……………………….……………..97

Chapitre 5 : Oran et le problème du bâti ancien………………………………………..98 5.1. Introduction………………………………………………………………………...98 5.2. Histoire de la formation urbaine de la ville d’Oran…………………...……………98 5.3. Typologie des systèmes constructifs du bâti d’Oran……………………………...102 5.4. Présentation du bâti ancien d’Oran………………………………………………..103 5.5. Etat du patrimoine bâti ancien de la ville d’Oran…………………………………105 5.6. Conclusion………………………………………………………………………...112

Chapitre 6 : Cas d’étude : analyse et interprétation…………………………………...113 6.1. Introduction………………………………………………………………….... ….113 6.2. L’opération de réhabilitation des 200 immeubles de la ville d’Oran……………...113 6.3. Choix du cas d’étude………………………………………………………………116 6.4. Les critères d’évaluation de la réhabilitation des immeubles cas d’étude……...…116 6.5. Analyse des immeubles cas d’étude……………………………………………….117 6.6. Evaluation de la réhabilitation des immeubles cas d’étude……………………….166 6.7. Conclusion………………………………………………………………………...170

CONCLUSION GENERALE………………………………………………………..171 BIBLIOGRAPHIE…………………..…………………………………………………181

VII

TABLE DES ILLUSTRATIONS LISTE DES FIGURES : Chapitre 2 : Figure 2.1 : Organigramme du processus de réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien………………………...25 Figure 2.2 : Organigramme de l’étape 1 (Préliminaires) du processus de réhabilitation d’un patrimoine…………. bâti ancien………………………………………………………………………………………..…..26 Figure 2.3 : Organigramme de l’étape 2 (Études pluridisciplinaires) du processus de réhabilitation d’un………… patrimoine bâti ancien……………………………………………………………………………….28 Figure 2.4 : Organigramme de l’étape 3 (Diagnostic) du processus de réhabilitation d’un patrimoine…………… bâti ancien……………………………………………………………………………………….…..31 Figure 2.5 : Organigramme de l’étape 4 (Réflexion et cadre de décisions) du processus de réhabilitation………... d’un patrimoine bâti ancien.…………………………………………………………………………33 Figure 2.6 : Organigramme de l’étape 5 (Projet) du processus de réhabilitation d’un patrimoine…………………. bâti ancien……………………………………………………………………………………..……..34 Figure 2.7 : Organigramme de l’étape 6 (Réhabilitation) du processus de réhabilitation d’un patrimoine………… bâti ancien……………………………………………………………………………………..…….36 Figure 2.8 : Organigramme de l’étape 7 (Entretien) du processus de réhabilitation d’un patrimoine……………… bâti ancien………………………………………………………………………………………...…..38 Figure 2.9 : Vue sur l’immeuble avant sa réhabilitation………………………………………………………….40 Figure 2.10 : Plan du 4e étage de l’immeuble avant l’intervention……………………………………………….42 Figure 2.11 : Plan du 4e étage de l’immeuble après l’intervention……………………………………………….42 Figure 2.12 : Mise en place du laboratoire au centre du quartier ancien d’Otrante………………………………43 Figure 2.13 : Vue intérieur du laboratoire et ses équipements……………………………………………………44 Figure 2.14 : L’échafaudage mobile mis au point dans cette opération de réhabilitation à Otrante……………...44 Figure 2.15 : Vue sur les façades arrière des bâtiments au début de l’opération. (A gauche deux bâtiments……… sont déjà achevés)……….………………………………………………………………………….45 Figure 2.16 : Etat d’origine d’un étage d’un bâtiment……………………………………………………………47 Figure 2.17 : Etat transformé d’un étage d’un bâtiment…………………………………………………………..47 Figure 2.18 : Façades des bâtiments donnant sur la Gère après achèvement des travaux………………………...48

Chapitre 3 : Figure 3.1 : Fondation en pierre ordinaire d’un bâtiment sans cave……………………………………………...52 Figure 3.2 : Fondation en pierre ordinaire d’un bâtiment sur cave……………………………………………….52 Figure 3.3 : Fondation exceptionnelle en pierre sur un bon sol………….………………………………………53 Figure 3.4 : Fondation en gradin sur un bon sol en pente………………….……………………………………..53 Figure 3.5 : Fondation en voûte renversée sur un mauvais sol…………………………………………………...53 Figure 3.6 : Fondation sur pieux en bois………………………………………………………………………….54 Figure 3.7 : Consolidation de la fondation en sous-œuvre par maçonnerie………………………………………55

VIII

Figure 3.8 : Reprise en sous œuvre d’une semelle en béton armé………………………………………………..55 Figure 3.9 : Consolidation des fondations par micro-pieux……………………………………….………………………………………56 Figure 3.10 : Cimentation d’un mur en pierre par coulée………………...…………………………………….………………………...57 Figure 3.11 : Consolidation d’un mur en pierre par parois armées……………………………………………………………………58 Figure 3.12 : Disposition d’un treillis métallique sur une face d’un mur avant gunitage.......................................58 Figure 3.13 : Fixation d’une armature sur la zone fissurée d’un mur en pierre………………….……………………………….61 Figure 3.14 : Plancher ancien en bois à travure simple…………………………………………………………..63 Figure 3.15 : Plancher ancien en bois à travure composée……………………………………………………….63 Figure 3.16 : Composition type d’un plancher en bois…………………………………………………………...63 Figure 3.17 : Renforcement d’une solive sur toute sa longueur………………………………………………….64 Figure 3.18 : Réparation d’un appui de solives…………………………………………………………………...65 Figure 3.19 : Mise en place d’un plancher en bois neuf…………………………………………………………..66 Figure 3.20 : Composition type d’un plancher métallique………………………………………………………..67 Figure 3.21 : Plancher métallique avec hourdis en auget……………………………………..…………………..67 Figure 3.22 : Plancher métallique avec hourdis plein…………………………………………………………….68 Figure 3.23 : Plancher métallique avec voûtains en briques pleines……………………………………………..68 Figure 3.24 : Plancher métallique avec hourdis en terre cuite……………………………………………………69 Figure 3.25 : Renforcement d’un plancher métallique par recoupement d’une travure par une poutre…………… métallique…………………………………………………………………………………….……70 Figure 3.26 : Renforcement d’un plancher métallique par la technique du plancher collaborant………………..70 Figure 3.27 : Mise en place d’un plancher neuf à poutrelles métalliques ……………………………………….71 Figure 3.28 : Couverture en tuiles plates dégradée (Tuiles manquantes, prolifération mousses algues et ………… lichens)…………………………………………………………………………………………...…72

Chapitre 4 : Figure 4.1 : Drainage du sol par nappe drainante…………………………………………………………………77 Figure 4.2 : Drainage du sol par bloc drainant……………………………………………………………………78 Figure 4.3 : Principe du traitement par siphon atmosphérique…………………………………..………………………………………78 Figures 4.4: (a) Etat naturel d’un mur avant traitement……………………………………….…………………...………………...…….79 Figures 4.5 : (b) Création d’un courant électrique……………………………………………….…………………...………………...…….79 Figure 4.6 : (c) Création de la barrière étanche grâce au colmatage du mur……………………………………………......…….79 Figure 4.7 : Principe d’insertion d’une barrière étanche à la base d’un mur……………………………………...80 Figure 4.8 : Cycle de la chaux……………………………………………………………….………………………………………………………….82 Figure 4.9 : Comparaison : chaux aérienne en poudre/chaux hydraulique naturelle/ciment sur bâti ancien……..84 Figure 4.10: Fiche technique de mise en œuvre d’un enduit à la chaux hydraulique naturelle sur………………… support ancien………………………………………………………………………………………..88 Figure 4.11 : Fiche technique de mise en œuvre d’un enduit à la chaux aérienne sur maçonnerie de…..…………. moellons……..………………………………………………………………………….……………………………………………………89 Figure 4.12 : Toiture inversée avec terrasses inaccessible à gauche et accessible à droite………………………………….91 Figure 4.13 : Installation d’un survitrage………………………………………………………………………………………………….……….94 Figure 4.14 : Installation d’un vitrage isolant………………………………………………….………………....95

IX

Figure 4.15 : Remplacement de fenêtre par une menuiserie isolante………………………………………………………………….95 Figure 4.16 : Remplacement complet de la

fenêtre par menuiserie isolante (ouvrants+dormant)……………..96

Chapitre 5 : Figure 5.1 : Recensement d’immeubles par quartier en fonction du degré de vétusté…………………………106 Figure 5.2 : La répartition géographique des immeubles menaçant ruine au niveau des quartiers……………..107 Figure 5.3 : Immeubles menaçant ruine par quartier à Oran………………. …………………………………..107 Figure 5.4 : Représentation graphique des effondrements d’immeubles à Oran au cours de la…………………… période 1975-2004…………………………………………………………………………………108

Chapitre 6 : Figure 6.1 : Fiche technique de l’opération de réhabilitation des 200 immeubles de la ville d’Oran…………...115

LISTE DES PHOTOS : Chapitre 6 : Photo 6.1 : Vue d’angle sur l’immeuble du 03 boulevard Maata………………………………………………..117 Photo 6.2 : Dégradation du nez de balcon au dessus de la porte d’entrée de l’immeuble…………….………..119 Photo 6.3 : Obstruction d’une porte-fenêtre sur la façade latérale de l’immeuble………………………………119 Photo 6.4 : Effritement des nez de balcons sur la façade latérale………...……………………………………..120 Photo 6.5 : Dégradation de la chaîne d’angle harpée sur la façade latérale……………………………………..120 Photo 6.6 : Un tronçon de descente d’eau pluviale manquant sur la façade arrière de l’immeuble…………….120 Photo 6.7 : Pose de barreaudages sur les portes-fenêtres de l’avant dernier niveau de la façade arrière……….120 Photo 6.8 : Obstruction du réseau d’assainissement et renvoi d’eaux usées…….………………..…………….121 Photo 6.9 : Remonté des eaux usées inondant la cave…………………………………………………………..121 Photo 6.10 : Construction dans la cave d’une nouvelle dalle sur poteaux en béton…………………………….121 Photo 6.11 : Présence d’humidité sur les murs de la cave………………………………………………………121 Photo 6.12 : Décollement de peinture et présence d’humidité sur les murs de la cave…………………………121 Photo 6.13 : Eclatement d’enduit et trace d’humidité sur le mur……………………………………………….121 Photo 6.14 : Rafistolage au ciment des enduits dégradés sur murs et plancher haut de la cave………………...122 Photo 6.15 : Présence d’humidité sur les murs enduits en ciment dans la cave………………………………....122 Photo 6.16 : Bouchage des souches d’aération………………………………………………………………….122 Photo 6.17 : Dégradation et fissuration de la paillasse voûtée en brique de l’escalier menant à la cave………..122 Photo 6.18 : Confortement d’une partie du plancher haut en voûtes de briques de la cave…………………….122 Photo 6.19 : Corrosion des solives métallique et décollement d’enduit du plancher haut en voûtains…………122 Photo 6.20 : Eclatement d’enduit au niveau du scellement de la porte d’entrée………………………………..123 Photo 6.21 : Décollement de plâtre du faux-plafond au dessus de la porte d’entrée……………………………123 Photo 6.22 : Main courante manquante sur la rampe de l’escalier………………………………………………124 Photo 6.23 : Dégradation des marches de l’escalier……………………………………………………………..124 Photo 6.24 : Corrosion de la poutre métallique et dégradation du faux plafond au niveau du palier………………. du 1er étage…………………………………………………………………………………………124

X

Photo 6.25 : Balustres manquants sur la rampe d’escalier………………………………………………………124 Photo 6.26 : Fissuration du revêtement de sol récemment réalisé sur le palier du 1er étage...…………………..124 Photo 6.27 : Décollement de plâtre du faux-plafond sous le palier du 2ème étage……………………………….124 Photo 6.28 : Remplacement de fortune de la balustrade manquante du palier au 2ème étage……………………125 Photo 6.29 : Fissuration sur le mur de la cage d’escalier………………………………………………………..125 Photo 6.30 : Dégradation de l’enduit et peinture des murs du 3ème étage de la cage d’escalier…………………125 Photo 6.31 : Corrosion des solives métalliques du plancher porteur de la verrière et élimination du faux…..…….. plafond…………………………………………………………………………………………….125 Photo 6.32 : Dégradation de la verrière et manque de vitrage…………………………………………………..126 Photo 6.33 : Dégradation du revêtement de l’acrotère de la toiture de la cage d’escalier………………………126 Photo 6.34 : Fissures apparentes sur le mur de la cage d’escalier……………………………………………….126 Photo 6.35 : Parties de descente d’eau pluviale manquante sur le mur de la cage d’escalier…………………...126 Photo 6.36 : Dégradation de la toiture du logement du concierge squatté et construction illicite de toilette…...126 Photo 6.37: Nouvelle extension réalisée sur la terrasse…………………………………………………………126 Photo 6.38 : Stagnation d’eau sur le sol humide de la terrasse………………………………………………….127 Photo 6.39 : Profusion de mousse et lichen sur le sol de la terrasse…………………………………………….127 Photo 6.40 : Sol de la terrasse humide et dépourvu de revêtement……………………………………………...127 Photo 6.41 : Dégradation de l’enduit refait au ciment sur l’acrotère intérieur en pierre de la cour……………..127 Photo 6.42 : Dégradation de l’enduit refait au ciment sur l’acrotère en pierre de la terrasse…………………...127 Photo 6.43 : Fissuration sur mur et en jonction avec le plafond dans une chambre au dessous de la terrasse….128 Photo 6.44 : Effondrement de faux-plafond dans un logement au dessous de la terrasse……………………….128 Photo 6.45 : Piquage des anciens enduits détériorés sur la façade principale…………………………………..130 Photo 6.46 : Reprise au mortier de ciment des nez de balcon dégradés ici sur la façade latérale………..……..130 Photo 6.47 : Application de la 1ère couche de l’enduit de chaux aérienne sur la façade latérale………………..130 Photo 6.48 : Montage de l’échafaudage sur la façade arrière…………………………………………………...130 Photo 6.49 : Grattage de l’ancienne peinture sur la façade arrière………………………………………………131 Photo 6.50 : Réfection à la chaux aérienne de l’enduit intérieur de l’acrotère………………………………….131 Photo 6.51 : Pose d’un nouveau revêtement en terre cuite sur l’acrotère……………………………………….131 Photo 6.52 : Peinture de la façade principale……………………………………………………………………131 Photo 6.53 : Peinture de la façade latérale………………..…………………………………………………..…131 Photo 6.54 : Peinture de la façade arrière………………………………………………………………………..131 Photo 6.55 : L’immeuble 03 bd Maata après la réhabilitation de ses façades…………………………………..132 Photo 6.56 : Fissuration du nez de balcon réparé au dessus de la porte d’entrée…….……………...………….134 Photo 6.57 : Restauration grossière de la moulure sous le balcon de la façade latérale………………………...134 Photo 6.58 : Des moulures non restaurées sous la corniche de la façade principale……………………………134 Photo 6.59 : Non restitution d’une moulure, mauvais raccordement d’une descente à la bouche…………………. d’évacuation et décollement de la nouvelle peinture sur la façade latérale………………………..134 Photo 6.60 : Effritement du crépi en ciment non refait sur le RDC de la façade arrière………………………..134

XI

Photo 6.61 : Décollement de la nouvelle peinture sur la façade latérale………………………………………...134 Photo 6.62 : La porte-fenêtre obstruée demeure de la sorte sur la façade latérale………………………………135 Photo 6.63 : L’imposte de la porte d’entrée persiste sans vitrage……………………………………………….135 Photo 6.64 : Repousse de végétation sur la façade arrière………………………………………………………135 Photo 6.65 : Effritement et décollement du nouvel enduit de chaux aérienne sur le mur d’acrotère…………...135 Photo 6.66 : Tentative de rafistolage au ciment d’un décollement du nouvel enduit à la chaux du mur………….. d’acrotère…………………………………………………………………………………………..136 Photo 6.67 : Enduit en ciment non recommandé sur une partie du mur d’acrotère……………………………..136 Photo 6.68 : Décollement des nouveaux carreaux de revêtement de l’acrotère posés au mortier de ciment……136 Photo 6.69 : Vue sur la façade principale de l’immeuble 22 bd Maata…………………………………………137 Photo 6.70 : Eclatement de l’enduit de la corniche et désagrégation des moulures…………………………….139 Photo 6.71 : Fissuration du nez du petit balcon à droite de la façade du 1er étage……………………………..139 Photo 6.72 : Fragmentation du balcon central du 2ème étage dans un point d’ancrage du garde corps………...139 Photo 6.73 : Rafistolage au ciment d’un nez de balcon au 1er étage……………………...……………………..139 Photo 6.74 : Dégradation de la porte d’entrée en bois…………………………………………………………..139 Photo 6.75 : Dégradation des enduits et peintures des façades sur cour….……………………………………..139 Photo 6.76 : Présence de fissures au dessus d’une fenêtre de façade sur cour…………………………………..140 Photo 6.77 : Corrosion profonde et dislocation des solives du plancher sur escalier menant à la cave…………140 Photo 6.78 : Décollement du béton d’enrobage et corrosion des armatures du plancher haut de la cave……....140 Photo 6.79 : Dégradation de l’enduit et de la peinture de la cave……………………………………………….141 Photo 6.80 : Décollement de l’enduit des murs de la cave………………………………………………………141 Photo 6.81 : Murs et planchers haut de la cave imprégnés d’humidité………………………………………….141 Photo 6.82 : Dégradation de la peinture et rafistolage au ciment des murs du hall d’entrée……………………141 Photo 6.83 : Dégradation des enduits et peintures au niveau du RDC de la cage d’escalier……………………141 Photo 6.84 : Main courante manquante et remplacement de balustres originaux par du fer à béton……………142 Photo 6.85 : Dégradation des marches en marbre de l’escalier………………………………………………….142 Photo 6.86 : Dégradation de la peinture des murs de la cage d’escalier………………………………………...142 Photo 6.87 : Dégradation du revêtement des marches et contremarches et paliers de l’escalier………………..142 Photo 6.88 : Dégradation de la couverture en tuile du logement du concierge squatté en terrasse……………..143 Photo 6.89 : Dégradation du revêtement de la terrasse dans son ensemble……………………………………..142 Photo 6.90 : Effondrement de plâtre du plafond sur lattis dans l’ancien logement du concierge en terrasse…...143 Photo 6.91 : Déversement d’eaux usées des locaux squattés dans une évacuation d’eau pluviale……………...143 Photo 6.92 : Corrosion profonde et effritement des solives métalliques du plancher terrasse révélé par un………. effondrement dans un logement au dessous……………………………………………………….143 Photo 6.93 : Mise en place de l’échafaudage et nettoyage de la façade principale…………………..……………………...146 Photo 6.94 : Traitement des fissures et nez des balcons……………………………..………………………….146 Photo 6.95 : Mise en place des agrafes sur balcon central endommagé du 2ème étage...…...……………………146

XII

Photo 6.96 : Coffrage d’une réparation de nez de balcon au mortier de chaux hydraulique adjuvanté, …..…….. ici au 1er étage……………………………………………………………………………….……..146 Photo 6.97 : Achèvement de la couche d’impression de peinture sur la façade principale……………………..146 Photo 6.98 : Réfection des moulures couronnant les portes-fenêtres au 3ème étage de la façade………………….. principale………………………………………………………………….………………………………………………………………...147 Photo 6.99 : Pose de carreaux en terre cuite sur les balcons…………………………………………………….147 Photo 6.100 : Application de la couche de finition sur la façade principale…………………………………….147 Photo 6.101 : Brulage et grattage des persiennes………………………………………………………………..147 Photo 6.102 : Peinture des persiennes…………………………………………………………………………...147 Photo 6.103 : Restauration de la porte d’entrée en bois de l’immeuble…………………………………………147 Photo 6.104 : Vue sur la façade principale après achèvement des travaux……………………………………...147 Photo 6.105 : La façade principale de l’immeuble 22 bd Maata réhabilitée……………………………………148 Photo 6.106 : Fragmentation d’un nez de balcon réparée au 2ème étage………………………………………...149 Photo 6.107 : Le RDC de l’immeuble non traité………………………………………………………………...149 Photo 6.108 : Pousse de végétation sur la corniche de l’immeuble……………………………………………..150 Photo 6.109 : Climatiseurs et paraboles persistent sur la façade principale……………………………………..150 Photo 6.110 : Vue sur la façade principale de l’immeuble 54 bd Maata………………………………………..150 Photo 6.111 : Présence d’une fissure à l’extrémité gauche du 3ème étage de la façade principale………….…..152 Photo 6.112 : Dégradation du nez du balcon filant et des consoles décoratives sur la façade principale………152 Photo 6.113 : Façade arrière dégradée et camouflée par une construction illicite………………………………152 Photo 6.114 : Corrosion profonde des solives du plancher haut de la cave………….…………………………153 Photo 6.115 : Décollement de l’enduit des voûtains en brique du plancher haut de la cave……………………153 Photo 6.116 : Dégradation de la peinture des murs……………………………………………………………..153 Photo 6.117 : Dégradation de l’enduit des murs………………………………………………………………..153 Photo 6.118 : Atmosphère humide et stagnation d’eau sur le sol……………………………………………….154 Photo 6.119 : Dégradation de la cave dans son ensemble……………………………………………………….154 Photo 6.120 : Maçonnement de l’imposte de la porte d’entrée………………………………………………….154 Photo 6.121 : Dégradation et manque de carreaux du revêtement des murs du hall d’entrée…………………..154 Photo 6.122 : Dégradation des marches et contre-marches de l’escalier………………………………………..154 Photo 6.123 : Main courante et balustres manquants sur l’escalier…………………………………………..…154 Photo 6.124 : Installation apparente des compteurs d’électricité et gaz sur les murs des paliers........................155 Photo 6.125 : Effondrement et dégradation du faux plafond de la couverture en tuile de la cage d’escalier…..155 Photo 6.126 : Dégradation de la couverture en tuile de la cage d’escalier……………………………………..156 Photo 6.127 : Dégradation de l’enduit de l’acrotère…………………………………………………………….156 Photo 6.128 : Gonflement d’une partie du plancher de la terrasse………………………………………………157 Photo 6.129 : Stagnation d’eau sur la terrasse…………………………………………………………………..157 Photo 6.130 : Dégradation de l’étanchéité et de sa protection en paxalumin dans son ensemble……………..157 Photo 6.131 : Rafistolage de l’étanchéité dégradée……………………………………………………………..157

XIII

Photo 6.132 : Une extension opérée par un indus-occupant de la buanderie……………………………………157 Photo 6.133 : Corrosion de solives du plancher terrasse révélée après décollement d’un faux plafond dans…….... un logement du dessous……………………………………………………………………..…………………………………….157 Photo 6.134 : Fissure d’un faux plafond dans un logement au dessous de la terrasse………………………….…………..158 Photo 6.135 : Décroûtage des enduits sur la façade

principale……………………………………………………………………..161

Photo 6.136 : Travaux d’enduit bâtard sur la façade principale…………………………………………………161 Photo 6.137 : Revêtement de sol au niveau du balcon du 3ème étage……………………………………………161 Photo 6.138 : Peinture du garde corps métallique du 3ème étage………………………………………………..161 Photo 6.139 : Restauration à l’identique des cinq consoles décorative dégradées……………………………………………162 Photo 6.140 : La façade principale après exécution de la couche d’impression de la peinture…………………162 Photo 6.141 : Dégradation de la couche d’impression de peinture après précipitation…………………………163 Photo 6.142 : La façade principale de l’immeuble après sa réhabilitation……………………………………...163 Photo 6.143 : Elimination des moulures qui intercalaient les portes-fenêtres au 3ème étage………..……………….....165 Photo 6.144 : Réparation grossière du nez du balcon filant et cela sans la restitution de sa forme........................... originale.…………………………………………………….…………………………………….165 Photo 6.145 : Dégradation du nez du balcon filant nouvellement réparée……………...……………………….165 Photo 6.146 : Rupture du raccordement d’un tuyau de descente d’eau pluviale aux abords du balcon en………… maçonnerie………………………………………………………………….……………………165 Photo 6.147 : L’imposte de la porte d’entrée non désobstruée………………………………………………….166 Photo 6.148 : L’inharmonie du balcon de maçonnerie non traitée……………………………………..………………………..….166 Photo 6.149 : Persistance de climatiseurs et paraboles sur la façade principale………………………………...166

XIV

INTRODUCTION GENERALE

1

Introduction générale

1. Introduction : L’Algérie a hérité de son histoire, d’un riche patrimoine bâti, qui constitue, un legs historique immense, d’une grande diversité typologique, témoignant des différentes civilisations qui se sont succédées sur la terre algérienne. Ainsi, pour attester de l’importance de ce patrimoine bâti, le premier recensement général de la population et de l’habitat de l’Algérie indépendante 1, réalisé en 1966, faisait part de l’existence d’un total de 1531622 constructions en Algérie dont 563000 constructions réalisées avant 19452. Aujourd’hui, les paysages urbains et ruraux algériens, sont davantage constitués par des édifices dégradés3, notamment dans les anciens quartiers des villes et villages où s’élève surtout, l’important patrimoine bâti construit durant la période coloniale française. En rappel, ce dernier est devenu au lendemain de l’indépendance de l’Algérie, le nouveau cadre de vie de la majorité de la société algérienne. A ce sujet, si les édifices publics, où se sont installés les ministères et les sièges de l’administration dès l’indépendance, paraissent bien conservés, les immeubles d’habitation comportent des dégradations notables4. Aux dires5 de M. Abdelhamid BOUDAOUD, président du collège des experts architectes algériens, « le vieux bâti en Algérie a atteint un état de délabrement quasi irrémédiable » et soutient que « l’Algérie n’a jamais pensé à la maintenance de son parc immobilier ». A cela, les innombrables effondrements d’immeubles observés ces dernières années, ne font que rappeler, l’état de dégradation très avancée d’une partie de notre patrimoine bâti et ceci, à défaut de maintenance et d’entretient permanent à son égard. Dès lors, si ce patrimoine bâti dégradé n’est pas pris en charge de sitôt et de façon sérieuse et efficace, cela peut annoncer le risque de la perte certaine et définitive, d’une partie de notre héritage historique. Or, le patrimoine6 par les valeurs qu’il représente est ce qui demeure, que la société cherche à transmettre aux générations futures, c’est un bien commun lié étroitement à la question de la mémoire et de l’identité.

1- Annuaire statistique de l’Algérie 1970 : Résultats de 1969, Secrétariat d’Etat au plan, Direction des Statistiques, Alger, Juin 1971. 2- Le bâti construit avant 1945 correspond essentiellement au bâti dit ancien édifié en maçonnerie traditionnelle, ceci avant que le béton armé s’impose comme principal matériau de construction à partir de la fin de la seconde guerre mondiale. 3- Le vieux bâti dans les villes d’Alger-Oran-Constantine-Annaba, Ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme Alger, Avril 2005, p.8. 4- OULEBSIR Nabila, les Usages du patrimoine : Monuments, musées et politique coloniale en Algérie (1830-1930), Editions de la maison des sciences de l’homme, Paris, 2004, p.312. 5- KATEB Hakim , « Vieux bâti en Algérie : L’alerte rouge », L’Expression-le quotidien, 17 février 2008. 6- CHOAY Françoise, L’allégorie du patrimoine, coll. « La couleur des idées », nouvelle édition revue et corrigée (actualisée en 2007), Editions du Seuil, Paris, 1999, 270 p.

2

Introduction générale

2. Problématique : Afin de prendre en charge le patrimoine bâti dégradé, les pouvoirs publics en Algérie, inscrivent et engagent régulièrement ces dernières années, des interventions de restaurations et de réhabilitation à travers le territoire algérien. Jusque-là, les quelques interventions initiées sur le patrimoine bâti depuis l’indépendance de l’Algérie, ont été très critiquées quand à leur mise en œuvre, à l’instar,de la restauration du palais des Rais6 dit Bastion 23 à Alger et de la tentative de restauration du palais du Bey d’Oran. A ce sujet, Abdelaziz BADJADJA, enseignant-architecte-restaurateur de Constantine, explique la mauvaise mise en œuvre constatée, dans la plupart des interventions sur le patrimoine bâti en Algérie, par le manque de qualification dans ce domaine et le non respect de la législation7. En fait, la perte et la non maîtrise des savoir-faire constructifs anciens, qui ne sont plus de mise de nos jours et l’inexistence de formations spécialisées dans l’intervention sur le patrimoine bâti en Algérie, ne peut que compromettre la prise en charge effective du patrimoine bâti dégradé. A ce propos, Abderrahmane BOUCHAMA, premier architecte algérien, dénonçait au milieu des années soixante, la perte du savoir-faire artistique et architectural accumulé durant la période coloniale française8. Dès lors, pour assurer la réussite de la prise en charge du patrimoine bâti dégradé, il faut à la fois réunir, en vue de l’engagement des différentes opérations de restauration ou de réhabilitation, au mieux : -

Des architectes, ayant une bonne préparation scientifique et une connaissance profonde des typologies des édifices faisant l’objet d’intervention de restauration ou de réhabilitation ;

-

Des techniciens compétents, ayant une maîtrise parfaite des matériaux et des techniques de construction aussi bien traditionnelles que modernes ;

-

Des entreprises de bâtiment et une main-d’œuvre, spécialisées dans l’exécution des chantiers de restauration ou de réhabilitation ;

-

Des monteurs confirmés, dans le montage d’opérations d’intervention sur le patrimoine bâti, concernant le montage technique, administratif et financier des interventions.

7- ZEKAGH Abdelwahab, « Evaluation critique sur l’utilisation du béton armé dans la restauration des édifices anciens : cas du Bastion 23», in Les Cahiers de l’epau : Patrimoines, N °5/6, Octobre 1996 ; p.47 à 49 8- AM, « la réhabilitation du patrimoine bâti : Les Critiques des experts », Le Quotidien d’Oran, 19 juin 2008. 9- BOUCHAMA Abderrahmane, L’arceau qui chante, SNED, Alger, 1966, 76 p.

3

Introduction générale

Or, ce qui vient d’être cité est loin d’être acquis actuellement dans le contexte algérien. Alors, on imagine mal dans cet environnement défavorable à une prise en charge efficiente de notre patrimoine bâti dégradé, que les interventions de restauration ou de réhabilitation qui se mènent en Algérie puissent conserver cet héritage historique dans de bonnes conditions. Cela ainsi nous conduit à poser la question suivante :

Les interventions (restauration et/ou réhabilitation) qui s’opèrent actuellement en Algérie sur le patrimoine bâti dégradé, se font elles selon les règles de l’art ? 3. Hypothèse de la recherche : L’hypothèse à vérifier dans le cadre de notre recherche est formulée comme suit : Le manque de qualification et d’expérience des principaux intervenants (bureaux d’études, entreprises de bâtiment) engagés dans les opérations de restauration et/ ou de réhabilitation du patrimoine bâti dégradé en Algérie, ne peut mener qu’a de mauvaises opérations, conduites hors des règles de l’art, dénaturant et aggravant ainsi, l’état du patrimoine ciblé de façon a compromettre sa bonne conservation.

4. Terrain de la recherche : Notre recherche s’interroge sur la manière, dont le patrimoine bâti ancien dégradé est pris en charge en Algérie. A cet égard, pour vérifier notre hypothèse de recherche, nous avons choisi comme terrain pratique à notre étude, quelques immeubles urbains du bâti ancien colonial français, qui font l’objet de réhabilitation actuellement à Oran, dans le cadre de l’opération de réhabilitation de 200 immeubles de la ville d’Oran. Cette opération de réhabilitation est menée sous la maîtrise d’ouvrage de l’OPGI10 d’Oran depuis juillet 2009.

5. Objectif de la recherche : L’objectif de notre recherche consiste tout d’abord, à capitaliser un savoir, dans le domaine de la réhabilitation du patrimoine bâti ancien, d’autant plus que ce dernier représente, la majeure partie du patrimoine bâti dégradé en Algérie. D’autre part, il s’agit surtout dans notre recherche, de vérifier à travers un cas d’étude, si la réhabilitation du patrimoine bâti ancien dans le contexte Algérien actuel, est menée dans

10- OPGI ou Office de Promotion et de Gestion Immobilière est un établissement public algérien, chargé entre autres à titre accessoire, de la maîtrise d’ouvrage déléguée pour le compte de tout autre opérateur.

4

Introduction générale

les règles de l’art, de manière à garantir la conservation dans les meilleures conditions du patrimoine ciblé.

6. Méthodologie de la recherche : Afin d’atteindre notre objectif de recherche, la nature de notre thème d’étude nous dicte, de suivre deux approches. Une approche exploratoire, où il s’agira d’effectuer une recherche théorique concernant notre thème de recherche, la réhabilitation du patrimoine bâti ancien, il sera ainsi question, de constituer une batterie cognitive, nécessaire pour la vérification de notre hypothèse de recherche. L’autre approche à suivre, sera pratique, de terrain, elle consistera au moyen d’observations directes et de constatations sur chantiers, à apprécier les travaux de réhabilitation exécutés sur les immeubles qui constitueront notre cas d’étude. Nous réaliserons des entretiens, avec les architectes concepteurs des études et ceux chargés du suivi de la réhabilitation des immeubles, qui composerons notre cas d’étude. Apres cela, en s’appuyant sur les divers informations qu’on aura réuni, on procédera, à évaluer à travers des critères qu’on déterminera, la pertinence de la réhabilitation des immeubles qui composerons notre cas d’étude, et cela, afin de vérifier l’hypothèse supposée dans le cadre de notre recherche.

7. Structure du mémoire : Notre recherche sera organisée dans le présent mémoire comme suit : -

Une introduction générale formulant et définissant notre sujet de recherche.

-

Une première partie constituée de deux chapitres, où nous présenterons les données théoriques inhérentes à la réhabilitation en tant que mode d’intervention apte, à assurer la conservation de la majeure partie du patrimoine bâti dégradé.  Dans le chapitre 1 de la première partie du mémoire, nous traiterons principalement les différents concepts, qui sont en rapport avec notre champ de recherche.  Dans le chapitre 2, nous aborderons la méthode d’intervention de réhabilitation, où nous présenterons un processus complet de réhabilitation d’un patrimoine bâti. De même, Dans le chapitre 2, nous traiterons quelques exemples instructifs de réhabilitation pratiquée à travers le monde, sur des patrimoines bâtis anciens et qui ont été reconnus comme exemplaires en leurs temps. 5

Introduction générale

-

Une deuxième partie constituée de deux chapitres, celle-ci sera consacré, à présenter les principaux et essentiels travaux, qu’implique la réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien en souffrance.  Dans le chapitre 3 de la deuxième partie, nous présenterons les diverses techniques reconnues, pour la réhabilitation des éléments structurels du patrimoine bâti ancien.  Le chapitre 4 de la deuxième partie, sera consacré à présenter d’autres travaux récurrents, dans la réhabilitation du patrimoine bâti ancien, où il sera question, d’exposer les techniques de lutte contre l’humidité, la réfection des enduits à base chaux et les techniques qui visent l’amélioration du confort thermique dans un patrimoine bâti ancien.

-

Une troisième partie constituée de deux chapitres, où il sera question, d’établir la situation actuelle du patrimoine bâti d’Oran et d’analyser le début de sa prise en charge, à travers l’opération de réhabilitation qui s’y déroule actuellement.  Dans le chapitre 5 de cette troisième partie, nous aurons à présenter la ville d’Oran, la richesse de son patrimoine bâti ainsi que sa situation aujourd’hui.  Dans le chapitre 6, nous analyserons notre cas d’étude, en vue des exigences de notre problématique.

-

Une conclusion générale, où nous dresserons entre autres, un récapitulatif de notre étude et où nous présenterons, les résultats atteints dans le cadre de cette recherche.

6

PREMIERE PARTIE : Données théoriques de la recherche

Chapitre 1 : Approche conceptuelle de la recherche Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

Introduction :

La première partie de cette recherche traitera, comme le veut la tradition, des divers concepts inhérents au champ d’étude, de même, nous nous étalerons sur le thème de notre recherche. Aussi, il est question dans cette partie, de présenter un processus pour la réhabilitation du patrimoine bâti ancien et des exemples bibliographiques de réhabilitation du patrimoine bâti ancien de par le monde.

7

Première partie : Chapitre 1 :

Approche conceptuelle de la recherche

Chapitre 1 : Approche conceptuelle de la recherche 1.1. Introduction : Le concept étant « l’idée d’un objet conçu par l’esprit permettant d’organiser les perceptions et les connaissances1 ». Ainsi, ce présent chapitre abordera, les diverses définitions des concepts et autres éléments théoriques qui sont en relation avec notre champ de recherche. Il s’agira d’exposer, les définitions des concepts de catégorisation et de qualification du bâti et ceux des modes d’intervention sur le bâti, cela d’une part, en vue de préciser l’objet de notre étude et d’autre part, pour lever toute confusion possible entre les différents modes d’intervention sur le patrimoine bâti. Aussi, il sera surtout question, de présenter notre thème de recherche, la réhabilitation dans ses divers abords.

1.2. Les concepts qualifiant le bâti existant : Divers termes sont consacrés pour désigner et catégoriser le bâti existant, parmi ceux-là nous citerons les concepts suivants : 1.2.1. Patrimoine : Le terme patrimoine du latin patrimonium, dérivant de pater, père désigne dans son sens commun l’ensemble des biens hérités du père et de la mère et l’ensemble des biens de la famille, nous indique le petit Larousse illustré 2010. Issue du vocabulaire juridique, le mot patrimoine par extension désignait en France les biens de l’église, les biens de la couronne, au 18e siècle les biens de signification et valeur nationales2. Aujourd’hui, le terme patrimoine s’est mis à exprimer la totalité des biens hérités du passé, du plus lointain au plus proche, soit d’ordre culturel (du tableau, ou du livre au paysage organisé par l’homme) ou soit d’ordre naturel (ressources, sites ou « monuments » naturels)3. La valeur de patrimoine s’octroi à un bien existant où l’usage et les qualités dépassent l’usage4, cette valeur impose sa protection et sa conservation.

1-Collectif, Petit Larousse en couleurs, Librairie Larousse, Paris, 1980, p 214. 2-MERLIN Pierre, CHOAY Françoise. (dir), Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement, coll. « quadrige », 2e éd, Puf, Paris, 2009, p.617. 3-Ibid 4-BACHOUD Louis, JACOB Philippe, TOULIER Bernard, Patrimoine Culturel bâti et paysager : Classement- Conservation-Valorisation, Delmas, paris, 2002, p.9.

8

Première partie : Chapitre 1 :

Approche conceptuelle de la recherche

La notion de patrimoine est fondée originellement sur deux fondements, la possession et la transmission5. Ainsi, un bien patrimonial, qui est par nature périssable, doit être sauvé, conservé et transmis. Par ailleurs, pour qu’un bien devient « un patrimoine », il faut donc qu’une collectivité humaine, se l’approprie et le considère comme valeur communautaire locale régionale ou nationale6. 1.2.2. Patrimoine bâti : L’expression patrimoine bâti était communément utilisée en France, pour qualifier l’ensemble des monuments historiques, ainsi, le terme patrimoine bâti était spécialement appliqué à de petits groupes choisis de monuments ou de sites, dont des experts convenaient qu’ils présentaient une valeur. Cependant, au cours de ces 30 ou 40 dernières années, la définition du patrimoine bâti s’est considérément élargie en terme de typologie, et cela surtout, depuis l’approbation du texte de la charte de Venise7 1964 où la notion de monument historique a été étendu pour contenir aussi, les œuvres modestes ayant acquis avec le temps une signification culturelle. Actuellement, par l’expression patrimoine bâti, on désigne selon la définition8 que nous propose l’ICCROM entre autres : -Les monuments ; -Les bâtiments, les sites archéologiques et autres sites ; -Les zones urbaines ; -Les paysages culturels. C’est éléments sont subdivisibles en différentes catégories comme : -Les bâtiments ou lieux religieux et spirituels ; -L’architecture vernaculaire ; -Les villes, les cités ou les établissements humains ; -Les parcs et les jardins, et les routes culturelles.

5- Ibid. 6- Ibid, P.10. 7-Dite charte de Venise 1964, la charte internationale sur la conservation et la restauration des monuments et sites adoptée lors du IIe congrès international des architectes et des techniciens des monuments historiques tenu à Venise du 25 au 13 mai 1964 est un traité de consensus international ayant fourni les principes fondamentaux qui doivent présider à la conservation et à la restauration des monuments. 8-ICCROM, Patrimoine bâti : qu’est-ce que le « patrimoine bâti » ?, « www.iccrom.org/fra/prog_fr/02built_fr.shtml », Consulté le 11/05/2012, ICCROM, Centre international d’études pour la conservation du patrimoine culturel est un organisme intergouvernemental siégeant à ROME qui se consacre à la conservation du patrimoine culturel dans le monde, il a été crée suite à une proposition soumise lors de la conférence générale de l’UNESCO tenue à New Delhi en 1956.

9

Première partie : Chapitre 1 :

Approche conceptuelle de la recherche

1.2.3. Patrimoine architectural : A ce propos, la convention9 pour la sauvegarde du patrimoine architectural de l’Europe de 1985 définit dans son article 1 le patrimoine architectural, comme biens immeubles comprenant : 1. Les monuments : toutes réalisations particulièrement remarquables en raison de leur intérêt historique, archéologique, artistique, scientifique, social ou technique, y compris les installations ou les éléments décoratifs faisant partie intégrante de ces réalisations. 2. Les ensembles architecturaux : groupements homogènes de constructions urbaines ou rurales remarquables par leur intérêt historique, archéologique, artistique, scientifique, social ou technique et suffisamment cohérents pour faire l’objet d’une délimitation topographique. 3. Les sites : œuvres combinées de l’homme et de la nature, partiellement construites et constituant des espaces suffisamment caractéristiques et homogènes pour faire l’objet d’une

délimitation

topographique,

remarquables

par

leur

intérêt

historique,

archéologique, artistique, scientifique, social ou technique. 1.2.4. Bâti ancien : Par le terme bâti ancien, on désigne généralement le bâti construit avant la seconde guerre mondiale, au moyens de mise en œuvre et matériaux anciens ou traditionnels, comme le pisé et la pierre et cela, avant la consécration des techniques et matériaux nouveaux dont le béton armé, comme principal moyen de construction, à partir des années qui ont suivi la fin de la seconde guerre mondiale, notamment durant l’effort de reconstruction de l’après guerre. On convient aussi de définir10 le bâti ancien où il s’agit, d’une architecture civile, religieuse ou militaire qui s’est constituée à l’aide de pratiques et de traditions locales avec des matériaux locaux et caractérisée par les critères suivants : -

Age : d’une époque pré-industrielle antérieure selon les cas à la première ou la deuxième guerre mondiale.

-

Qualité : exceptionnelle ou ordinaire ayant valeur de témoignage culturel et technique

-

Localisation : urbaine, villageoise ou isolée, ayant valeur individuelle ou valeur dans un ensemble bâti.

9 - La convention pour la sauvegarde du patrimoine architectural de l’Europe élaborée au sein du conseil de l’Europe par un comité d’expert européen à été ouverte à la signature des membres du conseil de l’Europe le 03 octobre 1985 à Grenade. 10- Ecole d’Avignon, Formation : Réhabilitation du patrimoine bâti ancien, « http://www.peinture-decorformation.com/fr/formation/download/44_rehabilitation-du-patrimoine-bati-ancien.pdf » Consulté le 10/05/2012, et IUMP pole d’innovation, présentation rôle et définition du patrimoine bâti, «www.restauration-patrimoine.fr/missions.php » Consulté le 10/05/2012.

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Ainsi, par métonymie, le bâti ancien en Algérie correspondrait, au bâti construit avant la seconde guerre mondiale comprenant, aussi bien le bâti de la période d’avant la colonisation française et le bâti édifié durant la période coloniale d’avant 1945. 1.2.5. Vieux bâti : On désigne11 par l’expression vieux bâti en Algérie, l’ensemble du patrimoine immobilier réalisé durant la période coloniale française, qui est composé essentiellement, d’immeubles d’habitation mais aussi d’ensembles d’habitat social, dont la gestion est confiée pour la grande partie de ce patrimoine à l’OPGI. Outre les ensembles d’habitat social réalisés avant l’indépendance, en structure de béton armé qui sont désignés vieux bâti12, ce dernier est surtout utilisé, pour qualifier les immeubles urbains d’habitation édifiés avant la fin de la seconde guerre mondiale, par des mises en œuvre et matériaux anciens, soit généralement en murs porteurs de maçonnerie de pierre et planchers en voûtains ou en bois.

1.3. Les modes d’intervention sur le patrimoine bâti : Les modes reconnus d’intervention sur le patrimoine bâti sont : 1.3.1. Sauvegarde : Dans son application au domaine patrimonial, la sauvegarde selon la définition que propose

la

recommandation13

de

Varsovie-Nairobi

(Unesco,

1976)

désigne :

« L’identification, la protection, la conservation, la restauration, la réhabilitation, l’entretien et la revitalisation des ensembles historiques ou traditionnels et de leur environnement ». C’est cette même définition qui a été adoptée par Françoise CHOAY dans ces écrits14. 1.3.2. Conservation : En matière de patrimoine, la notion de conservation telle que définie dans le document de Nara15 1994 désigne « Toutes opérations qui vise à comprendre le patrimoine culturel, à connaître son histoire et sa signification, à assurer sa sauvegarde matérielle et éventuellement sa restauration et sa mise en valeur. (Le patrimoine culturel comprend les monuments, les 11- Ministère de l’habitat et de l’urbanisme, le Vieux bâti dans les villes d’Alger-Oran-Constantine-Annaba, Alger, avril 2005, p.7. 12- Aucun usage du terme vieux bâti pour qualifier une catégorie de construction n’est attesté dans les différents pays ayant le français comme langue de travail. 13- Article 1 de la Recommandation concernant la sauvegarde des ensembles historiques ou traditionnels et leur rôle dans la vie contemporaine adoptée à la conférence générale de l’UNESCO réunie à Nairobi du 26 octobre au 30 novembre 1976 en sa dix-neuvième session. 14- MERLIN Pierre, CHOAY Françoise (dir), Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement, coll. « Quadrige »,2e éd, Puf, Paris, , 2009, p.797. 15- Annexe II du Document rédigé à la conférence de Nara sur l’Authenticité dans le cadre de la convention du patrimoine mondial tenue à Nara au Japon du 1 au 6 novembre 1994.

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ensembles bâtis et les sites comme le définit l’article 1 de la convention du patrimoine mondiale) ». Autrement dit, la conservation dans le domaine patrimonial, implique tous les processus16 qui tendent à sauvegarder un héritage culturel (un patrimoine bâti par exemple), dont la restauration et/ou la réhabilitation peuvent être une étape importante, comme peuvent être la consolidation, l’entretien, la connaissance et l’inventaire du bien patrimonial. 1.3.3. Restauration : Dans le domaine du patrimoine, le concept de restauration désigne une opération consistant à rendre au moyen de techniques appropriées, leur intégrité à toutes les parties l’ayant perdue, d’une œuvre d’art et en particulier d’un édifice. La charte de Venise17 1964, principal texte qui a codifié la doctrine de la restauration, définit la restauration à travers ses articles 9 à 13 comme suit « la restauration est une opération à caractère exceptionnel visant la conservation et la révélation des valeurs esthétique et historique du monument elle se fond sur le respect de la substance ancienne et sur le respect des documents authentique du monument la restauration sera toujours précédée et accompagnées d’une étude archéologique et historique du monument ». 1.3.4. Entretien : Dans le domaine du bâtiment, l’entretien désigne18 l’ensemble des travaux simples et réguliers que nécessitent la conservation d’un bâtiment en bon état, remplacement de tuiles cassées, détartrage de canalisation, ramonages, raccords d’étanchéité,…etc. Aussi, dans le champ patrimonial, la charte de Burra19 1979 adoptée par ICOMOS Australie, définit l’entretien, par l’action continue qui prodigue des soins protecteurs à la matière et au contexte d’un lieu ou d’un bien patrimonial qu’il faut distinguer de la réparation, qui comprend la restauration et la reconstruction. L’entretien s’effectue sans modifications majeures de l’utilisation d’un ouvrage et de sa valeur culturelle. L’entretien est une intervention régulière, nécessaire pour maintenir un ouvrage, un bien patrimonial en bon état.

16- MOHEN Jean-Pierre, Les sciences du patrimoine : Identifier. Conserver. Restaurer, coll. « Science et Art », Editions Odile Jacob, Paris, 1999, p. 183. 17- Charte Internationale sur la conservation et la Restauration des Monuments et sites adopté à Venise en 1964. 18- DE VIGAN Jean, Dictionnaire général du bâtiment : DICOBAT 2003, Arcature, Paris, 2002, p. 424. 19- Article 1 de la charte d’ICOMOS Australie, op. cit ICOMOS, International Council on Monuments and Sites ou Conseil International des Monuments et des Sites est une association mondiale de professionnels qui se consacre à la conservation et à la protection des monuments, des ensembles et des sites du patrimoine culturel il a été crée en 1965 à Varsovie et à Cracovie (Pologne) après l’élaboration de la charte de Venise 1964.

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1.3.5. Rénovation : Contrairement au terme rénovation urbaine qui véhicule une autre acception, le concept de rénovation, dépourvu du qualificatif urbain désigne20 dans le domaine du bâtiment, une intervention qui vise à améliorer un bâti existant, par des interventions parfois profondes dites lourdes, afin d’en prolonger la durée d’exploitation ou pour en modifier la fonction et cela se faisant, sous les préoccupations du renouvellement de l’image architectural du dit bâti à rénover. La rénovation pour se faire, peut comporter21 entre autres, la démolition de tout ou de la majeure partie du bâtiment à rénover, la modification des cloisonnements, le changement d’équipements,…etc. La réhabilitation et la rénovation sont à différencier, en réhabilitation ce sont les objectifs de conservation de la substance ancienne et de son amélioration qui guident la démarche, par contre en rénovation, c’est le changement et le renouveau d’un état architecturale existant qui est visé où la substance ancienne peut être sacrifiée pour cela. 1.3.6. Rénovation urbaine : Par le terme de rénovation urbaine, on désigne22 une opération d’urbanisme conduisant, à la démolition d’un secteur urbain ou d’une agglomération, au profit d’une trame viaire et d’un bâti nouveaux différents de l’état antérieur. Cette définition montre, que ce terme consacré par l’usage et la réglementation est impropre, on devrait parler plutôt de démolition-construction.

1.4. Présentation du thème de la recherche, la réhabilitation : Après avoir pris connaissance des différents concepts qualifiants le bâti existant ou ceux désignant les diverses interventions sur le patrimoine bâti, il est maintenant nécessaire de à présenter notre thème de recherche, la réhabilitation. 1.4.1. Historique de la genèse de la réhabilitation : Dans notre temps moderne, la réhabilitation en tant que pratique architecturale reconnue est apparue23 durant les années 1960, notamment en Italie et France et cela, en réaction contre

20- Collectif Artémis, Nouveaux concepts de rénovations, traduit de l’allemand, Chamalières, France, 2006, 160 p. 21- JOFFROY Pascale, La Réhabilitation des bâtiments : conserver, améliorer, restructurer les logements et les équipements, coll. « Techniques de conception », Editions Le Moniteur, Paris, 1999, p.13. 22- GAUTHIEZ Bernard, Espace urbain : Vocabulaire et morphologie, coll. «Monum », Editions du patrimoine, Paris, 2003, p.74. 23- JOFFROY Pascale, op. cit. p. 12.

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les destructions et saccages massifs des centres urbains anciens, effectués après la seconde guerre mondiale. En Italie, les premières réactions24 contre le saccage du patrimoine vinrent du service des Beaux-arts, à cela, dès 1950 le célèbre journaliste Léopold Longanesi s’élevait contre le saccage des monuments et sites, qui était encouragé par l’état, au nom de la modernité et du renouvellement urbain où les ministères distribuaient, des subventions pour accélérer le saccage. Entre temps, l’opinion publique italienne prenait conscience25 du problème posé par la protection des centres anciens, dans cette trame, le problème de la préservation du centre ancien de Bologne, est posé en 1960 par des étudiants de la faculté d’architecture de Florence, et un plan de réhabilitation de la ville ancienne de Bologne fut élaboré et rendu public en 1969. De même en France, de grandes contestations furent contre les multiples opérations de rénovation urbaine26 lancées à partir de 1956, qui procédaient par la démolition de pan entiers de quartiers anciens, au nom de leurs images, d’insalubrité, de vétusté et d’inadaptation aux mode de vie contemporain. Ainsi dit, ces événements ont été le contexte qui a favorisé l’apparition et la consécration de la réhabilitation, comme mode d’intervention reconnu, utile et indispensable pour la conservation du patrimoine bâti. A cet effet, le terme de réhabilitation appliqué au cadre bâti est apparu pour la première fois, dans le dictionnaire Le Robert en 1966. 1.4.2. Définition de la réhabilitation : Terme de jurisprudence dans son sens premier, la réhabilitation signifie l’action de rétablir une personne dans ses droits, au figuré le fait de faire recouvrer l’estime ou la considération révèle le petit Larousse illustré 2010. Par extension dans le domaine du bâti, le concept de réhabilitation désigne selon une première source27, les procédures visant la remise en état d’un patrimoine architectural et urbain longtemps déconsidéré et ayant récemment fait l’objet de revalorisation économique,

24- CERVELLATI.PL, SCANNAVIANI.R, DE ANGELIS.C, la nouvelle culture urbaine : Bologne face à son patrimoine, coll. «Espacements », Editions du seuil, Paris, 1981, p.5 et 6. 25- Ibid, p.8. 26-France, Ministère de l’Equipement des Transports et du Logement, Ministère de la Culture et de la Communication, ANAH, Intervenir en quartier anciens : enjeux, démarches, outils, coll. « Guide », Editions Le Moniteur, Paris, 2000, p.49 et 50. 27- MERLIN Pierre, CHOAY Françoise (dir), Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement, coll. « Quadrige », 2e éd, Puf, Paris, 2009, p.761.

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pratique et/ou esthétique, qu’il s’agisse de tissu et architecture mineurs à vocation d’habitat, ou d’ensembles et bâtiments industriels (usines, ateliers, habitat ouvrier,…etc.). Le terme de réhabilitation est aussi défini28, comme l’action d’améliorer un édifice en conservant sa fonction principale, cela en précisant que le terme s’emploie aussi bien, pour des modifications légères, que pour des restructurations lourdes et n’excluant pas l’adjonction d’une partie neuve. Enfin, une tierce définition29 consultée présente la réhabilitation, par l’amélioration des bâtiments, pouvant se réaliser par des travaux de réparation, d’aménagement et de transformation dans le bâtiment. 1.4.3. Les niveau de la réhabilitation : Quatre niveaux30 de réhabilitation sont distingués selon le rapport SIMON NORA de 1975 en France : 1.4.3.1. Réhabilitation légère : Elle consiste en l’installation d’un équipement sanitaire complet avec salle d’eau (y compris les canalisations, l’électricité et les peintures accompagnant ces agencements). Elle ne comporte pas de travaux sur les parties communes de l’immeuble, ni l’installation d’un chauffage central. 1.4.3.2. Réhabilitation moyenne : En plus de l’installation d’un équipement sanitaire cité plus haut, la réhabilitation moyenne implique des travaux plus complets, concernant les parties privatives de l’immeuble à l’intérieur des logements, comme : - la réfection de l’électricité et des peintures ; - l’ajout du chauffage central ou électrique avec amélioration de l’isolation thermique et changement des fenêtres. En règle générale, la distribution intérieur du logement et les cloisonnements ne sont pas modifiés sur les parties communes de l’immeuble, des travaux légers sont entrepris, tels que, peinture des cages d’escalier et ravalement des façades sans reprise des toitures.

28- JOFFROY Pascale, La Réhabilitation des bâtiments : conserver, améliorer, restructurer les logements et les équipements, coll. «Techniques de conception », Editions Le Moniteur, Paris, 1999, p.13. 29- ANAH, Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat, Réhabiliter et entretenir un immeuble ancien point par point, Edition du Moniteur, Paris, 1989, p.18 et 26 à 28. 30- DREGE Jacques, PUTTATI Jacques, ILLOUZ Corinne. et al. Pathologie des ouvrages de bâtiment T.1 :Fiches techniques pour l’établissement du diagnostic-la mise en œuvre des solutions appropriées-la prévention et la résolution des litiges, Editions Weka, Paris, 1997, Dispositions générales relatives à la pathologie, Chap.1/1, page 7 et 8.

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1.4.3.3. Réhabilitation lourde : En plus des travaux décrits ci-dessus, il est prévu une redistribution des pièces dans le logement par modification ou suppression de cloisons ou une redistribution des logements, étage par étage. L’intervention est beaucoup plus complète sur les parties communes de l’immeuble ainsi : - réfection des façades avec amélioration (isolation par l’extérieur par exemple) ; - réfection des toitures (couvertures et toitures, terrasses). 1.4.3.4. Réhabilitation exceptionnelle : Cette opération est préconisée dans le cas où les désordres ou l’état de la structure menace, l’intégrité et la stabilité de l’ouvrage, alors, on reprend les structures, voire les fondations avec renforcement éventuel. C’est le cas notamment, d’immeubles dont les façades sont classées et nécessairement conservées avec restauration (nettoyage, réparation), alors que la structure intérieure (planchers, refends porteurs) est entièrement reconstruite. 1.4.4. Pourquoi et pour qui réhabiliter : Il est essentiel de savoir avant de décider d’engager une opération de réhabilitation, pourquoi et pour qui réhabiliter, c’est faute de s’être posé ce genre de questions, que certains maîtres d’ouvrage ont eu à gérer des situations difficiles après l’achèvement des travaux. 1.4.4.1. Pourquoi réhabiliter : La décision d’engager une opération de réhabilitation est toujours tributaire de la satisfaction de certains enjeux, qui diffèrent selon les contextes, parfois ces enjeux sont d’ordre social, économique, patrimonial et même environnemental. a. L’enjeu social de la réhabilitation31 : Dans cette perspective, on décide souvent de réhabiliter un bâti existant, des immeubles d’habitation en exemple, afin d’offrir de bonnes conditions d’habitat à une population attachée à son quartier et dont le déplacement risquerait de fragiliser l’équilibre social de la ville.

31- JOFFROY Pascale, La Réhabilitation des bâtiments : conserver. améliorer. restructurer les logements et les équipements, coll. « Techniques de conception », Editions Le Moniteur, Paris, 1999, p.22.

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b. L’enjeu économique de la réhabilitation : La réhabilitation du bâti existant, peut être aussi décidée pour des considérations économiques, ainsi, la rentabilité32 d’une intervention de réhabilitation déduite d’une comparaison

économique,

entre

les

scénarios

de

réhabilitation

et

de

démolition/reconstruction, est un argument pesant dans la prise de décision en faveur, de la conservation et de la réhabilitation d’un bâtiment. c. L’enjeu patrimonial de la réhabilitation : La décision de réhabiliter peut être aussi emportée, pour des raisons patrimoniales33, ainsi, la valeur patrimoniale d’un bâtiment (au sens culturel, qui comprend l’ancienneté, la rareté et la beauté), ou son appartenance à un ensemble dont la cohérence doit être conservée, peuvent être des critères plaidant pour sa réhabilitation. d. L’enjeu environnemental de la réhabilitation : La réhabilitation d’un bâti existant peut encore se décider par rapport à un enjeu environnemental34, et cela dans le but de respecter l’impératif environnemental de réduction des émissions de CO₂. A vrai dire, cet enjeu est conforté à plus d’un titre par le fait, que ce but écologique de réduction des émissions de gaz, est recommandé à se porter en priorité sur le parc bâti existant, avant même l’intégration des sources d’énergies renouvelable dans les nouvelles constructions. 1.4.4.2. Pour qui réhabiliter : Il est important de connaître les aspirations des usagers et des concernés, de près ou de loin par le bâti candidat à la réhabilitation, afin d’y répondre en conséquence dans la phase d’étude du projet. A cet effet, la concertation35 est nécessaire entre tous les acteurs concernés par l’opération (propriétaires privés et publiques, élus locaux, représentants des habitants, services de l’état, travailleurs sociaux, commerçants, artisans,…etc.). Dans tous les cas, le dialogue avec la population est au cœur de cette démarche participationniste qu’ils soient locataires ou propriétaires.

32- Ibid, P.21 33- Ibid 34- CNOA, Réhabiliter : un enjeu pour demain, « www.manifestepourlesvilles.com/themes/logement/rehabiliter-un-enjeu-pour-demain », Consulté le 11/05/2012. 35- France, centre de documentation de l’urbanisme, 2001, La Réhabilitation urbaine : dossier documentaire, rédigé par Catherine FORET et Françoise PORCHET, en ligne, 380 pages, « http://www.CDU.urbanisme.developpement- durable.gouv.fr/IMG/pdf/ rehaburbaine_cle7affa4.pdf» Consulté le 07/05/2012, p.16.

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1.4.5. Champ pratique de la réhabilitation : Depuis sa consécration comme pratique architecturale, la réhabilitation s’est distinguée dans le domaine du bâti, comme une action qui s’impose surtout, au patrimoine bâti résidentiel ayant un caractère ordinaire36, cela dans le cas où son état nécessiterait une intervention, il s’agira ainsi, de le remettre en état et d’améliorer son habitabilité par rapport aux exigences actuelles. En revanche, un monument historique ou un bâti désigné comme monument historique, s’agissant d’une grande création architecturale ou d’un bâtiment modeste au cas où son état nécessiterait une intervention, ne peut aucunement se suffire d’une réhabilitation, mais plutôt d’une restauration, dont l’objectif principal serait le rétablissement des caractères architecturaux permettant, une meilleur lisibilité de son témoignage exceptionnel, sur le savoir-faire et la sensibilité architecturale propre à l’époque de sa construction.

1.5. La réhabilitation à travers les chartes et normes internationales : Des textes de chartes, de conventions et de normes ont été promulgués à l’échelle internationale, depuis la première moitié du xxe siècle dans le but, de fixer des règles et des méthodes, afin d’accompagner les politiques de préservation et de sauvegarde initiées à l’égard du patrimoine bâti, dans les différents pays à travers le monde. Ainsi, concernant notre recherche, qu’en est-il alors de la place réservée dans ces textes, à la réhabilitation en tant que mode d’intervention, garantissant la conservation du patrimoine bâti. 1.5.1. La charte d’Amsterdam 1975 : La charte37 rappel, que le patrimoine architecturale européen est formé non seulement par les monuments importants, mais aussi par les ensembles que constituent les villes anciennes et les villages de tradition qui nous incombent de conserver au même titre que les monuments qu’on a depuis longtemps protégé et restauré. Par ailleurs, pour sauvegarder ce patrimoine architecturale, l’article 7 de cette charte préconise d’agir, en appliquant le principe de conservation intégrée, qui est définit, par le résultat de l’action conjuguée des techniques de la restauration et de la recherche des fonctions appropriées.

36- OUAGUENI Yassine, « Rétrospective et actualité de la réhabilitation(en Algérie), in Actes du colloque international(Oran), réhabilitation et revitalisation urbaine à Oran, 19-21 octobre 2008, Barcelone, RehabiMed, 2009, p. 61-70. 37- Charte européenne du patrimoine architecturale adopté par le Comité des ministres du conseil de l’Europe le 26 septembre 1975.

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Ainsi sans évoquer le terme de réhabilitation dans la charte, on l’exprime autrement, car la restauration du patrimoine architectural et son intégration dans le cadre de vie des citoyens relève du champ propre à la réhabilitation. 1.5.2. La déclaration d’Amsterdam de 1975 : La déclaration38 mentionne qu’en plus des édifices isolés exceptionnels, le patrimoine européen comprend aussi des ensembles, quartier de villes et villages présentant un intérêt historique et culturel. Ainsi, afin de conserver et de protéger ce patrimoine architectural des dangers grandissant qui le menacent (négligence, délabrement, démolition délibérée), la déclaration préconise dans sa seconde recommandation aux pouvoirs locaux, d’appliquer les principes d’une conservation intégrée, celle-ci consiste entre autres, à attribuer aux édifices des fonctions, qui tout en répondant aux conditions de vie actuelles, respectent leur caractère et garantissent leur survie. A cet effet, dans la 6éme recommandation de la déclaration, la réhabilitation est citée en coopération avec la restauration à travers le texte de la déclaration, pour réaliser la conservation intégrée des ensembles, des quartiers anciens de l’habitat existant. 1.5.3. La recommandation de Nairobi 1976 : La recommandation39 est consacrée à la sauvegarde des ensembles historiques ou traditionnels et à leur rôle dans la vie contemporaine, où par ensembles historiques ou traditionnels, on entend comme le mentionne l’article 1 de la recommandation « tout groupement de construction et d’espaces notamment les sites préhistoriques, les villes historiques, les quartiers urbains, les villages et hameaux ainsi que les ensembles monumentaux homogènes ». Guidée par ses objectifs, la recommandation plaide par son article 2, pour que les ensembles historiques ou traditionnels soient considérés comme constituant un patrimoine universel irremplaçable et exhorte les gouvernements et les citoyens des états où ils se situent, d’assurer leur sauvegarde et leur intégration dans la vie collective de notre époque. A cet égard, la réhabilitation est citée dans l’article 1 de la recommandation parmi les processus et modes d’intervention permettant, de réaliser la sauvegarde des ensembles historiques ou traditionnels et leur environnement. 38- Déclaration d’Amsterdam adoptée lors du Congrès sur le patrimoine européen, Amsterdam, Pays-Bas,21-25 octobre 1975 39- Recommandation concernant la sauvegarde des ensembles historiques ou traditionnels et leur rôle dans la vie contemporaine adoptée le 26 novembre 1976 par la Conférence générale de l’UNESCO lors de sa 19 ème session réunie à Nairobi du 26 octobre au 30 novembre 1976.

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1.5.4. Charte de Washington de 1987 : Cette charte40 se rapporte à la sauvegarde des villes historiques (elle concerne plus précisément, les villes grandes ou petites et les centres ou quartiers historiques avec leur environnement naturel ou bâti), cela afin de faire face aux dangers de dégradation, de déstructuration, voire de destruction qui les menacent. La charte se charge de produire les mesures de protection, ainsi que les méthodes et les instruments nécessaires à la sauvegarde des villes historiques. A cet égard, sans citer la réhabilitation dans la charte, on préconise dans celle-ci, des actions qui relèvent du domaine propre de la réhabilitation où il est dit dans l’article 9 de la charte que : « L’amélioration de l’habitat doit constituer un des objectifs fondamentaux de la sauvegarde (des villes et quartiers historiques).». 1.5.5. Charte de Cracovie 2000 : L’intérêt de cette charte41 s’est porté sur la conservation du patrimoine bâti dans le but de soumettre aux responsables de ce patrimoine, des principes à adopter en directives au sujet de la conservation et de la restauration du patrimoine bâti. Agissant dans l’esprit de la charte de Venise de 1964, devant l’exigence de conserver le patrimoine bâti dans toute sa diversité (monuments, ensembles,…etc.), des outils et méthodes sont recommandés le long de la présente charte, afin de garantir une conservation appropriée au patrimoine bâti. A cet effet, la réhabilitation est confirmée dans l’article 1 de la charte, parmi les modes d’interventions aptent à réaliser la conservation du patrimoine bâti.

1.6. Le cadre réglementaire de la réhabilitation en Algérie : De nombreuses dispositions relatives à la sauvegarde du bâti existant figurent, dans le corpus des textes législatifs et réglementaires algériens. Parmi ces dispositions, il existe celles qui désignent de manière explicite la réhabilitation, comme mode à mettre en œuvre pour conserver le bâti existant, en outre, d’autres dispositions dans ce même corpus législatif sous-entendent la réhabilitation dans l’usage des termes polysémiques, de préservation, sauvegarde, restauration et rénovation.

40- Charte internationale pour la sauvegarde des villes historiques, adoptée par l’Assemblée générale d’ICOMOS à Washington en octobre 1987. 41- Conférence internationale sur la conservation « Le patrimoine culturel comme fondement du développement de la civilisation », (Charte de Cracovie), Cracovie, Pologne, 23/27 Octobre 2000.

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Cela dit, dans l’intérêt de notre recherche, nous considérons important de connaître la teneur des dispositions, qui constituent le cadre réglementaire à travers lequel se pratique la réhabilitation du bâti existant en Algérie. 1.6.1. Loi n°90-08 du 17 avril 1990 relative à la commune42 : Dans le cadre de la protection du patrimoine architectural, la présente loi en vertu de son article 93, rend la commune responsable de la préservation et de la protection des sites et monuments existant sur sont territoire, de même, la loi charge la commune de la responsabilité de la sauvegarde du caractère esthétique et architectural des agglomérations. Plus loin, la loi dans son article 106 stipule entre autres, que la commune à compétence en matière d’habitat, d’encourager et d’organiser toute association d’habitants, en vue de mettre en œuvre des opérations de sauvegarde, d’entretien et /ou de rénovation d’immeubles ou de quartiers. 1.6.2. Loi n°90-09 du 7 avril 1990 relative à la wilaya43 : Au chapitre réservé à l’habitat, l’article 82 de la présente loi charge l’assemblée populaire de wilaya, d’apporter le soutien aux communes dans la mise en œuvre de leurs programmes d’habitat et à ce titre entre autres, de participer à des opérations de rénovation et de réhabilitation en concertation avec les communes. 1.6.3. Loi 90-29 du 01 décembre 1990 relative à l’aménagement et à l’urbanisme44 : Concernant le traitement réservé au bâti existant dans le cadre de cette loi, notamment dans les principaux instruments d’aménagement et d’urbanisme (dont le plan directeur d’aménagement et d’urbanisme PDAU et le plan d’occupation des sols, POS), l’article 20 de la loi stipule, que le PDAU doit inclure dans les secteurs urbanisés qu’il déterminera, sur le territoire auquel il se rapportera, les parties du territoire à rénover, à restaurer et à protéger. Aussi, dans l’article 31 de la loi, il est indiqué que le plan d’occupation des sols est tenu à préciser, les quartiers, rues, monuments et sites à protéger, à rénover et à restaurer. A cet égard, cette loi reste insuffisante, au sujet des traitements réservés au bâti existant et cela en omettant de citer aussi dans ses articles 20 et 31 la réhabilitation, qui peut concerner une grande partie du bâti existant.

42- Joradp n°15, 11 avril 1990, p.420. 43- Joradp n°15, 11 avril 1990, p.434. 44- Joradp n°52, 02 décembre 1990, p.1408.

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1.6.4. Décret législatif n°94-07 du 18 mai 1994 relatif aux conditions de la production architecturale et à l’exercice de la profession d’architecte45 : L’intérêt porté à la réhabilitation en tant que pratique architecturale dans le présent décret, s’est exprimé dans son article 41, qui stipule que le comité d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement bâti de wilaya, poursuit dans le cadre de la protection et de la préservation de l’environnement bâti, les actions visant entre autre, à améliorer l’orientation et l’encadrement des opérations de rénovation et de réhabilitation de tissus urbains. 1.6.5. Loi n°98-04 du 15 juin 1998 relative à la protection du patrimoine culturel46 : Dans le but de prescrire les règles générales pour la protection et la sauvegarde du patrimoine culturel algérien, la présente loi dans son article 41, assigne le mode d’intervention de réhabilitation en compagnie de celui de restauration, à s’opérer aux ensembles immobiliers urbains ou ruraux érigés en secteurs sauvegardés, en cas où leur état exige une intervention importante, les ensembles urbains ou ruraux étant représentés en Algérie notamment par les entités bâti tel que, les Casbahs, Médinas, Ksours ainsi que les villages et agglomérations traditionnels caractérisés par leur prédominance de zone d’habitat.

1.6.6. Loi n°01-20 du 12 décembre 2001 relative à l’aménagement et au développement durable du territoire47: Il est stipulé dans l’article 9 de la présente loi, que les orientations fondamentales arrêtées par le schéma national d’aménagement du territoire en tant qu’instrument d’aménagement et de développement, visent à assurer entre autres, la protection, la restauration et la valorisation du patrimoine historique et culturel. Ainsi, dans le cadre de cette loi, la réhabilitation du patrimoine historique et culturel, n’est pas mentionnée parmi les visées du schéma national d’aménagement, cela en dépit du fait que la réhabilitation qui peut concerner la majeur partie du bâti existant, est considérée parmi les processus permettant à atteindre les objectifs du développement durable du territoire.

45- Joradp n°32, 25 mai 1994, p.4. 46- Joradp n°44, 17 juin 1998, p.3. 47- Joradp n°77, 15 décembre 2001, p.15.

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Première partie : Chapitre 1 :

Approche conceptuelle de la recherche

1.6.7. Décret exécutif n°03-227 du 22 juin 2003 fixant les conditions et les modalités d’octroi des aides pour la réhabilitation des habitations endommagées par le séisme du 21 mai 200348 : Comme le stipule l’article 2, les aides prévues dans le cadre de ce décret, sont consenties pour la réhabilitation d’immeuble collectif à usage d’habitation et à toute construction individuelle, à usage d’habitation occupée ou en voie de l’être, de ce fait, l’intervention de réhabilitation s’impose particulièrement, pour la remise en état du bâti résidentiel endommagé.

1.7. Conclusion : La présentation de ce chapitre nous a permis d’élucider les données théoriques qui se rapportent à notre champ de recherche, à savoir la réhabilitation du patrimoine bâti ancien. Ce chapitre nous a révélé surtout, que la problématique de la réhabilitation du patrimoine bâti ancien dans le but de le conserver, est une préoccupation citoyenne et humaine, qui concerne davantage la société internationale. A cet égard, l’Algérie a le devoir de mettre en œuvre toute les dispositions et mécanismes nécessaires, dans le but de promouvoir la réhabilitation en tant que mode d’intervention visant, la conservation du patrimoine bâti, ceci d’autant plus que ce mode d’intervention, peut concerner la conservation de la majeure partie du patrimoine bâti dit ‘‘mineur’’49.

48- Joradp n°38, 25 juin 2003, p.4. 49- GIOVANNONI Gustavo, L’Urbanisme face aux villes anciennes, Editions du seuil, Paris, 1998, p. 13.

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Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples 2.1. Introduction : Avec l’apparition des nouveaux matériaux tel l’acier, le verre et le béton et la généralisation de leur usage dans la construction dès le début du 20ème

siècle, les

interventions de réhabilitation ou d’entretien régulier des constructions anciennes se faisaient souvent, en utilisant ces nouveaux matériaux plus disponibles, cela a davantage contribué à faire perdre les caractéristiques d’origine à ces structures anciennes, en raison certes de l’incompatibilité des propriétés (mécanique, physique et chimique) des nouveaux matériaux avec les anciens, mais surtout, que ces opérations de réhabilitation et d’entretien ont été menées sans méthode logique guidant l’intervention. Cela dit, cette méthode à adopter, doit être ordonnée selon une démarche logique, allant de la simple observation visuelle des désordres jusqu’au diagnostic détaillé, qui fixe les travaux de réhabilitation à mener et élabore leur suivi pendant et après l’exécution. A cet effet, nous nous attèlerons dans ce chapitre, à présenter une méthode de réhabilitation reconnue par sa démarche qui vise la conservation du patrimoine bâti ancien, dans les meilleures conditions. De même, nous aurons à présenter dans ce chapitre, quelques exemples de réhabilitation menés sur des patrimoines bâtis anciens et cela, pour illustrer les méthodes d’intervention suivies dans ces réhabilitations et leurs impacts.

2.2.Présentation d’une méthode de réhabilitation : La méthode RéhabiMed1 Parmi les méthodes de réhabilitation consultées, nous avons choisi de présenter la méthode ‘‘RéhabiMed’’ dans le cadre de notre recherche pour plusieurs raisons : -

La méthode ‘‘RéhabiMed’’ part du principe de base « que si l’on ne connaît pas, on ne peut pas réfléchir et que, par conséquent, on ne peut pas réhabiliter », d’ou la structure de la méthode d’intervention en quatre moments, la connaissance, la réflexion et le projet, les travaux et la vie utile ;

1- A travers nos lectures et notre recherche documentaire, nous n’avons pas pu relever de méthode de réhabilitation reconnues garantissant la conservation selon les règles de l’art du patrimoine bâti ancien dégradé, mis-à-part la méthode présenté ici, c-à-d, la méthode dite Réhabimed.

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Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

-

La méthode ‘‘RéhabiMed’’ se veut ‘‘scientifique’’, ‘‘objective’’, et ‘‘précise’’ donnant une grande importance aux premières phases du diagnostic et de réflexion préalables au projet de réhabilitation ;

-

Contrairement aux autres méthodes, la méthode ‘‘RéhabiMed’’ accorde un grand intérêt à la connaissance du bâtiment à réhabiliter et à ses circonstances ;

-

Elle se distingue par l’intégration dans sa démarche du contrôle économique des travaux de réhabilitation peu présent dans d’autres méthodes d’intervention ;

-

Elle apprécie les performances des nouvelles technologies et l’efficacité des pratiques constructives anciennes ;

-

Elle favorise le maintien du maximum des valeurs qui caractérisent le bâtiment à réhabiliter.

2.3. Les étapes à suivre2 : Les étapes à suivre dans un processus de réhabilitation d’un patrimoine bâti tel que proposé par la méthode ‘‘RéhabiMed’’ sont les suivantes :

Figure 2.1 : Organigramme du processus de réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien Source : CASANOVA Xavier (dir), Méthode RéhabiMed. Architecture traditionnelle méditerranéenne. Tome 2 : Réhabilitation Bâtiments, RehabiMed, Barcelone, Espagne, 2007, p.19.

2- CASANOVA Xavier. (dir), Méthode RehabiMed, Architecture traditionnelle méditerranéenne. Tome 2 : Réhabilitation Bâtiments, RehabiMed, Barcelone, Espagne, 2007, p. 19.

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Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

2.3.1. Etape 1 : Préliminaires Cette première étape englobe tous les contacts nécessaires, pour entamer un processus de réhabilitation d’un bâtiment, depuis le moment où le client ou le maître de l’ouvrage l’a décidée. Cette étape s’articule autour de ce qu’on appelle le pré-diagnostic, phase d’orientation objective du maître de l’ouvrage. Ladite étape est explicitée par la figure qui suit :

Figure 2.2 : Organigramme de l’étape 1 (Préliminaires) du processus de réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien. Source : Ibid, p.21.

2.3.1.1. Décision d’agir/Entrevue avec le maître de l’ouvrage : C’est

le

moment

du

dialogue

ouvert

entre

le

maître

de

l’ouvrage

et

l’architecte/ingénieur. Ce dernier doit identifier les besoins et les désirs du maître de l’ouvrage, et il doit détecter les possibilités de développement de son idée. Très souvent les raisons initiales d’une commande peuvent être différentes de ce qu’il en sera finalement décidé de réaliser. En cette étape, l’architecte/ingénieur doit être capable d’orienter le maître de l’ouvrage, afin de rationaliser l’intervention et identifier les besoins les plus déterminants, qui peuvent parfois être différents des préoccupations initiales du propriétaire.

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Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

2.3.1.2. Pré-diagnostic : Le pré-diagnostic est le point clé de cette première étape, il implique une première approche globale du bâtiment, de ses valeurs (architecturales, historique,…etc.) et de ses problèmes (qu’ils soient constructifs, d’habitabilités,…etc.) grâce à une première inspection du bâtiment. En cette phase de pré-diagnostic, il s’agit de faire une première évaluation de l’état de conservation du bâtiment, on aura ainsi à accomplir les taches suivantes : - Inspection oculaire du bâtiment et identification des usagers du bâtiment ; - Vérification de la possibilité de démarrer un processus participatif ; - Identification du cadre légal du bâtiment et de ses usagers. 2.3.1.3. Rapport du pré-diagnostic : Après l’inspection et les consultations légales ayant permis à l’architecte/ingénieur, d’avoir une première compréhension du bâtiment et de détecter ses déficits et ses potentiels, le rapport de pré-diagnostic doit contenir de manière claire et abrégée les éléments suivants : - Les renseignements compilés ; - L’évaluation de l’état de conservation du bâtiment ; - Les recommandations concernant son traitement futur. Les conclusions du rapport pré-diagnostic recommandent au maître de l’ouvrage, un type de traitement pour le bâtiment candidat à la réhabilitation.

2.3.2. Etape 2 : Etudes pluridisciplinaires (analyse) Cette étape du processus consiste en un recueil d’informations dans tous les domaines, que l’on considère nécessaires, pour parvenir à une connaissance profonde du bâtiment objet de l’étude. Afin de conduire avec succès ces études pluridisciplinaires, la propre expérience de l’architecte/ingénieur n’est pas suffisante, ainsi, il est nécessaire d’envisager la consultation de divers spécialistes. La figure ci-après explicite cette étape.

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Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

Figure 2.3 : Organigramme de l’étape 2 (Études pluridisciplinaires) du processus de réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien. Source : Ibid, p.23.

2.3.2.1. Elaboration d’hypothèses provisoires : L’étape des études pluridisciplinaires est fondamentale, pour connaître suffisamment le bâtiment et son contexte avant d’y intervenir. Delà, il est souhaitable de se fixer des objectifs et d’émettre des hypothèses à partir des renseignements recueillis dans le rapport de prédiagnostic, ces hypothèses seront confirmées ou infirmées dans les différentes études à mener. 2.3.2.2. Programme d’études pluridisciplinaires : A partir des hypothèses qu’on émettra en se basant sur les informations récoltées dans le rapport du pré-diagnostic, on planifiera une compagne d’études qu’on jugera nécessaire à la connaissance profonde du bâtiment. A ce point du processus, on doit être pleinement conscient de l’échelle et de l’intervention (s’il s’agit d’une petite maison, d’un immeuble d’habitation à valeur patrimoniale,…etc.). Ainsi, on peut envisager l’accomplissement des différentes études, selon un mode échelonné, de telle manière que les vérifications ultérieures découleront à partir des premières. a. Domaine social : -

Approche socioéconomique : Selon le type de réhabilitation, les aspects socioéconomiques peuvent être cruciaux pour la possible intervention. La base de l’étude est en général une enquête sociologique, qui permet de détecter les unités 28

Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

familiales,

ainsi

que

les

possibles

situations

problématiques

(entassement,

marginalisation, chômage, abandon,…etc.) et leur relation avec le quartier. -

Approche anthropologique : Dans le cas de la réhabilitation de l’architecture traditionnelle, l’anthropologie peut permettre d’obtenir de précieux renseignements, quand à la signification sociale de la maison, l’usage des espaces, les coutumes,…etc.

b. Domaine historique : Il est nécessaire d’effectuer des études historiques sur le bâtiment à réhabiliter, cela permettra d’approfondir sa connaissance et aidera à fixer des critères d’intervention beaucoup plus fondés. Pour ce faire, les études suivantes sont à effectuer : -

L’étude des sources documentaires : Elle consiste en l’enquête dans les sources documentaires, pour compiler les données qui aideront à comprendre le bâtiment et ses transformations. Il s’agit de collecter dans cette étude, entre autres, les archives notariales et familiales du bâtiment, les photographies anciennes et les anciens documents du projet du bâtiment (plans, coupes, élévations,…etc.) ;

-

L’étude par la méthode archéologique : Le bâtiment à réhabiliter est en lui-même une source de renseignement et un document historique, qui peut être étudié par la méthode archéologique à travers des sondages dans les murs, l’analyse des matériaux de construction, l’analyse stratigraphique du bâtiment,…etc ;

-

Histoire orale : L’histoire orale peut être une source d’information précieuse pour la réhabilitation d’un bâtiment, ainsi grâce à la consultation de personnes d’un certain âge, il est possible d’obtenir des renseignements très utiles sur le bâtiment à réhabiliter, ainsi que sur les techniques de construction anciennes, qui sont sur le point de disparaître.

c. Domaine architectural : Diverses études d’ordre architectural s’imposent dans un processus de réhabilitation d’un bâtiment ancien et cela pour parfaire sa connaissance, à cet effet, il est nécessaire de réaliser les travaux suivant : -

Un relevé géométrique précis et dessin du bâtiment ;

-

Un reportage photographique voir vidéographique du bâtiment ;

-

Une étude sur l’intégration dans le lieu du bâtiment (étude des valeurs architecturales du bâtiment et de son environnement) ;

-

Analyse typologique du bâtiment ;

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Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

-

Analyse spaciale du bâtiment ;

-

Prendre connaissance du cadre ou statut légal et urbanistique du bâtiment.

d. Domaine constructif : Cette étape comprend la reconnaissance physico-constructive de tous les éléments du bâtiment, ainsi que l’observation de ses lésions, on aura donc, à identifier et à approcher les éléments suivants : -

Le système constructif : Cette étude requiert, un architecte/ingénieur ayant une profonde connaissance des différents modes de construction et disposant d’une solide formation scientifico-technique, en pathologie des bâtiments anciens et contemporains, cela afin d’identifier le mode constructif du bâtiment à réhabiliter et sa logique de fonctionnement ;

-

Les phénomènes de dégradation : L’approche des phénomènes de dégradation du bâtiment, doit être la plus scientifique possible, pour ce faire, l’architecte/ingénieur sera assisté d’un ensemble d’experts (chimistes, géologues, biologistes,…etc.) ;

-

La sécurité structurelle et au feu : L’évaluation de la sécurité structurelle du bâtiment est indispensable afin d’éviter les accidents, cela implique, la connaissance du sous-sol (grâce à l’étude géotechnique si nécessaire), l’analyse de la cohérence structurelle de l’ensemble et la capacité de résistance de la structure ;

-

Les paramètres de confort : Il est souhaitable afin de parfaire la qualité de vie que cherche la réhabilitation du bâtiment, d’étudier l’état des différents conforts rendus par le bâtiment (hygrothermique, acoustique, visuel, olfactif) en hiver et en été ;

-

Les paramètres environnementaux : Au moment où l’on envisage une réhabilitation, il est recommandé d’introduire des critères de durabilité et de protection de l’environnement, dans la réhabilitation du bâtiment, ainsi, on analysera le cycle de l’eau, le cycle des résidus et les consommations énergétiques du bâtiment ;

-

Connectivité du bâtiment (état et position) avec les infrastructures : Au cours de cette phase, on ne doit pas oublier de vérifier la connectivité du bâtiment (état et position) avec les infrastructures de base (réseau d’assainissement, réseau d’eau potable, réseau d’électricité, réseau de téléphone,…etc.) et de prévoir ainsi dès le début, les véritables possibilités de connexion, qui dans certains cas peuvent impliquer des travaux inabordables.

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Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

2.3.3. Etape 3 : Diagnostic (synthèse) L’étape 3 de diagnostic consiste à faire, la synthèse conjuguée à une réflexion critique des études pluridisciplinaires préalablement établies au cours de l’étape 2 de ce processus. Cette étape de diagnostic est achevée, par la rédaction d’un rapport d’expertise ou de diagnostic du bâtiment à réhabiliter. La dite étape est illustrée par la figure ci-dessous.

Figure 2.4 : Organigramme de l’étape 3 (Diagnostic) du processus de réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien Source : Ibid, p.28.

2.3.3.1. Evaluation critique des études : Au cours de cette étape de diagnostic, on doit réunir toute l’information recueillis de manière ordonnée, afin de réaliser un diagnostic précis, pour cela, il est recommander de fixer graphiquement les informations sur le relevé géométrique du bâtiment (par étage, par élévation, en section) en créant trois types de carte : a. Carte des valeurs : En premier lieu, on établira une carte des valeurs, sur laquelle, on notera les valeurs spéciales, de couleur, historique, artistiques de chaque partie ou de l’ensemble du bâtiment.

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Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

b. Carte des déficits : En deuxième lieu, une carte des déficits, sur laquelle, on notera la problématique sociale, le niveau de performance du bâtiment ainsi que les lésions et les dégradations. c. Carte des usages précédents et/ou existants : Sur cette carte on montrera, comment a été utilisé et comment est encore utilisé le bâtiment avant l’intervention. 2.3.3.2. Confirmation de l’hypothèse : Apres l’évaluation critique des études effectuées, qui a permis d’avoir une vision globale du bâtiment, on devra vérifier les hypothèses émises pendant l’étape 2 des études pluridisciplinaires du processus. Toutefois, il est toujours possible d’émettre de nouvelles hypothèses si les hypothèses initiales ne sont pas confirmées, et de revenir à la phase des études pluridisciplinaires pour les établir. 2.3.3.3. Rédaction d’un rapport d’expertise (rapport diagnostic) : Cette étape est clôturée par la rédaction, d’un rapport diagnostic du bâtiment qui comportera essentiellement : - l’état du bâtiment ; - les causes de sa dégradation ; - les recommandations relatives à sa réhabilitation. 2.3.4. Etape 4 : Réflexion et cadre de décisions C’est à ce moment, après la connaissance du bâtiment et de ses usagers, que l’on vérifiera la faisabilité des idées du maître de l’ouvrage ou du client, cela permettra en cette étape, d’arrêter le type de réhabilitation à mener sur le bâtiment. La figure ci-après illustre cette étape.

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Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

Figure 2.5 : Organigramme de l’étape 4 (Réflexion et cadre de décisions) du processus de réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien Source : Ibid, p.31.

2.3.4.1. Faisabilité : Pour effectuer l’étude de la faisabilité des volontés du maître de l’ouvrage, on se basera sur trois études partielles dont : a. Carte de transformabilité : Pour réaliser cette carte, il s’agira de croiser les informations des cartes des valeurs, des déficits et des usages antérieurs et actuels du bâtiment, pour montrer les parties de l’édifice qui seraient susceptibles de changements (éliminations, additions, reformes,…etc.) et les parties qui devraient être conservées pour préserver sa valeur. b. Programme des nouveaux usages : Cette étude consistera à fixer le programme des nouveaux usages proposé par le maître de l’ouvrage/le client, et déjà rationalisé par l’architecte/ingénieur. c. Evaluation des conditions réglementaires : Aussi, dans le cadre de l’analyse de la faisabilité des idées proposées et discutées avec le maître de l’ouvrage, cette étude à pour but, d’évaluer les conditions réglementaires liées aux paramètres urbanistiques et de catalogage des biens d’intérêt culturel, auxquels le bâtiment est peut être soumis.

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Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

2.3.4.2. Confirmation du type de l’intervention : Au cours de cette étape, l’architecte/ingénieur devra fixer les options, qui seront appliqués au projet de réhabilitation du bâtiment. Cela dit, dès le départ de la réflexion sur le projet, on ne devra écarter aucune solution extrême, ni la conservation maximale ni la transformation maximale du bâtiment. A cet égard, la charte du patrimoine bâti vernaculaire de 1999 établit un premier cadre général à prendre en compte. 2.3.4.3. Cadre de décisions : Après avoir confirmé les critères de l’intervention, on devra choisir le type de travail de réhabilitation à mettre en œuvre et cela, sous la préoccupation cherchant l’équilibre entre l’amélioration des conditions de vie des habitants, la sécurité de la structure, la sauvegarde des valeurs patrimoniales et les ressources économique disponibles. Les travaux de réhabilitation choisis peuvent varier, d’un simple entretien jusqu'à la réhabilitation intégrale, en passant par des interventions partielles. 2.3.5. Etape 5 : Projet La présente étape du processus est dédiée à la mise en œuvre du projet de réhabilitation du bâtiment. Celle-ci est illustrée dans la figure ci-après.

Figure 2.6 : Organigramme de l’étape 5 (Projet) du processus de réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien.

Source : Ibid, p.34.

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Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

2.3.5.1. Avant-projet : L’avant projet est une étape de profond dialogue avec le maître de l’ouvrage, elle consiste à fixer de façon définitive, l’intervention à développer dans la phase de rédaction du projet. 2.3.5.2. Projet : Le projet détaille l’intervention à un niveau suffisant pour pouvoir effectuer les démarches administratives, embaucher les entreprises de construction et fixer les coûts des travaux. Aussi, le projet d’exécution interprète les critères d’intervention et applique une série de paramètres techniques. a. Paramètres techniques : Afin de matérialiser l’intervention de réhabilitation d’un bâtiment ancien selon les bons usages, des paramètres d’ordre technique sont à respecter et à prendre en considération, ainsi on a : - La connaissance de la construction ancienne et/ou traditionnelle ; - La compatibilité des technologies utilisables ; - L’étude de l’impact de la visibilité finale de l’intervention ; - L’intégration des installations modernes ; - La durabilité (mesures de développement durable) ; - La maintenabilité des solutions constructives. b. Documentation à produire : Le projet doit être détaillé, ouvert aux modifications qui pourraient se justifier du fait des découvertes de dernière minute, aux cours des travaux, le projet comprendra les documents suivant : - Définition géométrique de la proposition avec côtes (étages, sections et élévations) ; - Plans de structure, plans des finitions et plans des installations ; - Cahier technique ; - Mesures ; - Devis ; - Cahier des charges ; - Mesures d’hygiène et de sécurité.

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Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

2.3.6. Etape 6 : Réhabilitation (les travaux) La réalisation des travaux de réhabilitation selon ce processus est gérée par les tâches décrites ci-dessous.

Figure 2.7 : Organigramme de l’étape 6 (Réhabilitation) du processus de réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien.

Source : Ibid, p.37

2.3.6.1. Contrat de construction : Pour garantir une réhabilitation correcte, il faut choisir un constructeur qui connaît et qui pratique les techniques de construction anciennes. Dans le cas d’un recours à une entreprise de construction peu spécialisée, on devra surveiller la manière de réaliser le contrat. 2.3.6.2. Démarches du permis de construire : Dans la programmation de la réhabilitation, on doit tenir compte des délais d’attente nécessaires pour obtenir les permis de construire de la part des autorités compétentes. Dans le cas des bâtiments classés, les délais d’attente peuvent être plus importants. On doit aussi prévoir l’hypothèse de revenir à la phase de projet, dans le cas où la réponse des autorités à la demande du permis de construire est défavorable ou conditionnée. 2.3.6.3. Exécution des travaux : La direction des travaux de réhabilitation d’un bâtiment ancien ou traditionnel exige avant tout, une certaine flexibilité et un certain temps, les imprévus surgissent souvent au fur

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Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

et à mesure, que les travaux avancent et il est ainsi difficile, d’appliquer uniquement ce qui est indiqué dans le projet. a. Suivi des travaux : - Il faut contrôler et vérifier l’exécution et le fonctionnement correct des solutions appliquées (constructives ou autres, par exemple de renfort, de consolidation, de rénovation d’un élément,…etc.), telles que décrites dans le projet, à cela, il sera alors nécessaire de mettre en place un mécanisme le permettant. - Par ailleurs dans la phase de suivi des travaux, la révision continue du projet peut être envisagée et cela dans le cas où de nouvelles découvertes l’imposent, certaines découvertes peuvent même obliger l’architecte/ingénieur à modifier le projet initial. b. Organisation des travaux : Il existe plusieurs aspects relatifs à l’organisation des travaux qui doivent être pris en compte, à cet effet, on citera : -

La programmation des travaux ;

-

La planification de l’entrée des différents métiers ;

-

L’étude de l’accessibilité au chantier (pour chantiers desservis par des rues étroites) ;

-

L’organisation des travaux à l’intérieur du bâtiment en utilisant de petites machines (pour les faibles hauteurs, les passages étroits,…etc.) ;

-

La protection de certains éléments du bâtiment à réhabiliter contre les intempéries et contre les travaux de réhabilitation eux-mêmes ;

-

La non option pour l’accumulation d’opérateurs sur une seule tache ;

-

Le marquage dès le début des travaux des éléments à réutiliser (tuiles, poutres de bois,…etc.) ;

-

La prévention de mesures de gestion correctes des déchets et résidus des travaux lors des démontages. Le directeur des travaux devra être attentif, à l’apparition de matériaux ou de produits dangereux pour la santé (plaques d’amiante-ciment, isolants d’amiante, transformateurs électriques avec des PCB,…etc.).

2.3.6.4. Livraison des travaux : Cette étape de fin des travaux est aussi, un moment de rétrospective qui doit servir pour améliorer les projets des commandes futures et une opportunité d’apprendre des erreurs commises. Il est aussi vrai qu’en cette étape, il est toujours possible de revoir certains aspects. 37

Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

2.3.7. Etape 7 : Entretien L’entretien figure comme la dernière étape du présent processus de réhabilitation d’un bâtiment, les actions qu’il comprend sont explicitées ci-après.

Figure 2.8 : Organigramme de l’étape 7 (Entretien) du processus de réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien. Source : Ibid, p.39.

Commentaire : L’architecture ancienne et/ou traditionnelle qui fait le plus sujet de réhabilitation de nos jours, est extrêmement vulnérable, la tradition avait de coutume de la conserver, en suivant le rythme des saisons de l’année (le badigeonnage durant les fêtes du printemps, la vérification des tuiles après un fort coup de vent,…etc.), mais l’abandon des ces habitudes d’entretien périodique de cette architecture, a accéléré sa dégradation, d’où la nécessité d’une réhabilitation, et si l’on fait l’effort de réhabiliter cette architecture, il faut en profiter pour promouvoir son entretien, parce qu’à partir du jour même de la fin de la réhabilitation le bâtiment recommence à vieillir. 2.3.7.1. Diffusion des valeurs du bâtiment au sein de la collectivité : Les changements socio-économiques du monde contemporain, ont entrainé un certain mépris à l’égard des architectures anciennes et/ou traditionnelles, ainsi pour que la collectivité reconnaisse les valeurs de ce patrimoine bâti et participe à sa réhabilitation par son entretien, 38

Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

il est important d’initier des activités de sensibilisation, qui montre la valeur du bâtiment et les travaux de sa réhabilitation. 2.3.7.2. Choix du modèle d’entretien (correctif ou préventif) : En guise de définition, l’entretien d’un bâtiment est l’ensemble des travaux périodiques qui sont réalisés et qui ont pour objectif de conserver ledit bâtiment, pendant sa période de vie utile dans des conditions adéquates pour couvrir les besoins prévus. Habituellement on associe l’entretien à l’idée de réparation des éléments endommagés, c’est ce qu’on appel l’entretien correctif, mais l’idéal en termes de choix de modèle d’entretien, c’est de penser à un entretien planifié et préventif. En effet, la planification implique, la préparation d’un calendrier des opérations d’entretien et la prévention suppose, la réalisation des opérations d’entretien avant que l’élément constructif ne se détériore. 2.3.7.3. Carte d’identité : Afin de réaliser un entretien préventif et planifié, on devra doter le bâtiment réhabilité d’une « carte d’identité », il s’agit d’un document contenant toute l’information qui existe sur le bâtiment, et un calendrier programmant les opérations d’entretien à effectuer, cette carte sera délivrée au propriétaire et/ou à tous les locataires. 2.3.7.4. Travaux d’entretien en fonction du calendrier : Il ne faut pas programmer dans le calendrier des travaux d’entretien des opérations difficiles à effectuer, par ailleurs, généralement, on y programme des inspections périodiques qu’effectue un architecte/ingénieur, pour évaluer la sécurité du bâtiment et reprogrammer le calendrier d’entretien. Ainsi, l’accomplissement des travaux d’entretien programmés permettra, de conserver le bâtiment réhabilité dans un bon état, et c’est à partir de ce moment là, qu’on pourra parler de l’achèvement du processus de réhabilitation du bâtiment.

2.4. Exemples de réhabilitation du bâti ancien : Il est important aussi dans l’intérêt de notre recherche, de présenter quelques exemples bibliographiques d’opérations de réhabilitations, menées sur divers patrimoines bâtis anciens de part le monde. Ainsi, loin de toute considération chronologique, le choix de ces exemples a été surtout dicté par l’apport instructif que pourront nous apporter ces derniers, notamment sur

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Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

les différents aspects, ayant contribué à la réussite de ces opérations de réhabilitation dans leur temps. Nous allons présenter dans le cadre de notre recherche, trois exemples de réhabilitation qui ont été mené sur des patrimoines bâtis anciens, dans les pays dit pionniers en matière de réhabilitation du patrimoine bâti, à savoir l’Italie et la France. 2.4.1. Réhabilitation d’un immeuble ancien à Lyon en France : 2.4.1.1. Présentation de l’opération : Ce premier exemple concerne une opération de réhabilitation qui à été entamée au début de l’année 1978, sur un immeuble3 d’habitation dans le centre ancien de la ville de Lyon. Il s’agissait d’un immeuble édifié dans le XVIIe siècle, en état de dégradation, sans confort aucun avec des WC collectifs, il était occupé par une trentaine de locataires. L’opération à été en partie subventionnée par l’ANAH4 parce que l’immeuble se situait dans un périmètre protégé.

Figure 2.9 : Vue sur l’immeuble avant sa réhabilitation Source : « Réhabilitation d’un immeuble à Lyon », in Techniques et architecture : Reconversion, n°322, décembre 1978, p.108.

2.4.1.2. L’objectif de l’opération : Il était question dans cette opération de réhabilitation entre autres : - D’étudier une organisation des cellules qui respecterait la pratique et les habitudes des

3 - « Réhabilitation d’un immeuble à Lyon », in Techniques et architecture : Reconversion, n°322, décembre 1978, p.108. 4 - ANAH ou l’Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat est une institution publique française dont le rôle consiste à l’amélioration de la qualité des logements privés en France.

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Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

locataires avec l’introduction du confort, en somme, il fallait créer des conditions d’habitat très contemporaine dans les appartements de l’immeuble. 2.4.1.3. Méthodologie de l’intervention : En premier lieu, un grand intérêt s’était porté sur l’établissement d’un relevé complet et précis de l’immeuble, cela pour connaître et s’imprégner en profondeur, de l’objet à réhabiliter. Aussi, pour éviter toute rallonge financière qui pourrait être engendré par les imprévus, l’opération a été divisé en 4 tranches verticales d’intervention où la première tranche, a permis d’engager l’entreprise selon une première évaluation des prix, puis après avoir testé les problèmes survenus lord de la réalisation de la première tranche, les tranches restantes ont été mieux évaluées. De façon générale, les plus-values occasionnées dans la réalisation de cette opération par les entreprises, ont été plus au moins équilibrées par les moins values dues à la recherche systématique de l’économie et du meilleur rendement, en concertation avec l’entreprise et l’habitant. 2.4.1.4. Les travaux réalisés : Les travaux réalisés dans cette opération de réhabilitation ont été effectués dans le strict respect des valeurs architecturales propres à l’immeuble, on citera parmi ces travaux réalisés : - La redistribution des espaces sans toucher à la structure porteuse originale - Introduction du confort sanitaire dans les appartements (SDB, WC) ; - Installation de chauffage au gaz ; - Aménagement de cuisine ; - Isolation thermique des murs par l’intérieur ; - Réfection de toiture ; - Remplacement des menuiseries.

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Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

Figure 2.10 : Plan du 4e étage de l’immeuble avant l’intervention Source : Ibid

Figure 2.11 : Plan du 4e étage de l’immeuble après l’intervention Source : Ibid

2.4.1.5. L’enseignement tiré de l’exemple : Concernant cet exemple, nous pourrons dire, que grâce à l’administration intelligente de cette opération, les travaux ont pris fin dans des délais convenables, soit en 10 mois pour un immeuble de 5 étages et 1240 m² de surface habitable. 42

Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

2.4.2. Réhabilitation du centre historique d’Otrante5 en Italie : 2.4.2.1. Présentation de l’opération : Un autre exemple, celui-ci concerne la réhabilitation qui a été menée sur le centre historique d’Otrante en Italie, cette opération a été parrainée en 1979 par l’UNESCO, elle a été conçue par le célèbre architecte Renzo Piano.

2.4.2.2. L’objectif de l’opération : Il était question dans cette opération, de réhabiliter, de conserver et d’améliorer les bâtiments et les zones d’habitat du centre historique d’Otrante, cela sans procéder à une démolition ni encore à une reconstruction.

2.4.2.3. Méthodologie de l’intervention : Au cour de cette opération, l’architecte avait insisté sur le fait, de connaître de manière approfondie tout le corps à réhabiliter, ainsi, on avait procéder à édifier un laboratoire au centre du quartier, un laboratoire sous tente, divisé en quatre secteurs à savoir, l’analyse et diagnostic, conception et projets, documentation et information, ainsi qu’un secteur dédié pour la construction.

Figure 2.12 : Mise en place du laboratoire au centre du quartier ancien d’Otrante Source : HOYET JM, Des technologies nouvelles pour l’habitat ancien : « à propos de quatre projets urbains de Renzo Piano », in Techniques et architecture : Réhabilitation des centres anciens aux grands ensembles, n°348, juin, juillet 1983, p.52

On notera aussi qu’on avait veillé à réunir dans le secteur ‘‘analyse et diagnostic’’ du laboratoire édifié, le maximum d’appareils et de moyen opérationnels, pouvant servir à la connaissance profonde et précise des bâtiments du quartier.

5 - HOYET.J.M, Des technologies nouvelles pour l’habitat ancien : « à propos de quatre projet urbains de Renzo Piano », in Techniques et architecture : Réhabilitation des centres anciens aux grands ensembles, n°348, juin-juillet, 1983, p.51 à 56.

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Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

En fait, pour l’architecte concepteur de l’étude Renzo Piano, le laboratoire édifié est un lieu d’observation et d’expression destiné à capter la réalité du quartier, lequel selon Piano « est fait pour moitié de pierre et pour moitié de gens ».

Figure 2.13 : Vue intérieur du laboratoire et ses équipements Source : Ibid, p.53.

Figure 2.14 : L’échafaudage mobile mis au point dans cette opération de réhabilitation à Otrante Source : Ibid, p.53.

2.4.2.4. La réalisation des travaux : Pour la réalisation des travaux, le principe qui a été retenu dans cette opération de réhabilitation consistait à exécuter les travaux en deux temps, cela avait permis de dissocier, l’intervention sur les ouvrages porteurs et l’enveloppe et celles concernant la partie intérieure des logements et ses finitions. Cette dernière a été prise en charge par l’usager avec l’aide de l’architecte.

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Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

2.4.2.5. L’enseignement tiré de l’exemple : Ce qui caractérise cette opération de réhabilitation qui a été très saluée en son temps est certainement la démarche qui a été adoptée pour sa mise en œuvre. En effet, un temps conséquent a été consacré préalablement à la connaissance du bâti et des usagers. De même, le fait d’avoir fait participer les usagers dans la réhabilitation de leur intérieur vital, a été pour beaucoup dans l’appréciation de cette opération. 2.4.3. Réhabilitation de 11 bâtiments anciens à Vienne6 dans l’Isère en France : 2.4.3.1. Présentation de l’opération: Cette opération de réhabilitation a été menée en 1983 dans la ville de Vienne en France sur 11 bâtiments construits entre le XVe et XIXe siècle. Ces bâtiments très vétustes composent un ilot, dont les façades arrières font front à la Gère, rivière qui traverse la ville. Les bâtiments comportent 32 logements, plus de 1000 m² de surfaces commerciales, des dépôts et des caves.

Figure 2.15 : Vue sur les façades arrière des bâtiments au début de l’opération. (A gauche deux bâtiments sont déjà achevés). Source : «Une intervention méthodique à Vienne, Isère », in Techniques et architecture : Réhabilitation des centres anciens aux grands ensemble n°348, juin-juillet 1983, p.77.

2.4.3.2. L’objectif de l’opération : S’opérant sur des bâtiments anciens de valeurs historiques et par surcroit très vétustes, l’opération de réhabilitation de ces bâtiments avait pour but essentiellement : - de mettre en valeur les qualités propres des bâtiments tout en intégrant les éléments de confort actuels.

6 - « Une intervention méthodique à Vienne, Isère ». in Techniques et architecture : Réhabilitation des centres anciens aux grands ensembles, n°348, juin-juillet 1983, p.77 à 79.

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Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

2.4.3.3. Méthodologie d’intervention : Dans ce projet de réhabilitation, il a été question d’allier le savoir architectural à un savoir-faire méthodologique et cela, afin de maîtriser entre autres, les coûts de l’opération. Ainsi, concernant la méthodologie d’intervention qui a été adoptée dans ce projet, nous retiendrons les points suivants : -

Les études préalables de la mission ingénierie ont été aussi poussées que possible et cela, dans le but d’acquérir un maximum d’informations sur les bâtiments, il fallait connaître les caractéristiques techniques et mécaniques des bâtiments, ceci, pour apprécier au cours de l’élaboration du projet toute éventuelle proposition de conservation ou de démolition, de telle ou telle partie des bâtiments (planchers, murs, cloison,…etc) ;

-

L’avant projet sommaire de cette opération de réhabilitation s’était réduit, à fixer les grandes options dont une démolition pour dégager la structure de l’ilot ;

-

L’avant projet définitif de l’opération s’était consacré à chaque bâtiment à part et pour cela les appels d’offres ont été préalablement annoncés pour chaque immeuble.

2.4.3.4. Les travaux réalisés : Parmi les travaux réalisés et visant la réhabilitation des 11 bâtiments sujet de l’opération nous citerons : -

La mise en valeur des façades historiques en encorbellement sur la rivière (La Gère) ;

-

La création de cours intérieurs dans l’ilot pour éclairer les bâtiments les plus sombres ;

-

Toutes les qualités potentielles du bâti existant (combles, plafonds à la française, encadrements de pierre) ont été systématiquement exploitées ;

-

Elimination d’un escalier en colimaçon dans l’un des bâtiments et affecter son espace correspondant à chaque étage à contenir un salon ;

-

Redistribution et cloisonnement des espaces dans les logements ;

-

Introduction du confort sanitaire (SDB et WC) dans les logements ;

-

Aménagement de cuisine dans les logements ;

-

Création de fenêtres sur façade pour aération et éclairement des SDB et chambres des logements ;

-

Agrandissement spatial pour création de loggia et d’ouverture d’éclairement des séjours et cuisine.

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Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

Figure 2.16 : Etat d’origine d’un étage d’un bâtiment Source : Ibid, p.79.

Figure 2.17 : Etat transformé d’un étage d’un bâtiment Source : Ibid

2.4.3.5. L’enseignement tiré de l’exemple: Le chantier de l’opération de réhabilitation à été achevé dans les délais prévus et dans le strict respect du financement des marchés, cela est sans doute dû, à la précision de l’étude et à la mise au point d’une méthodologie d’intervention efficace.

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Première partie : Chapitre 2 : Processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien et exemples

Figure 2.18 : Façades des bâtiments donnant sur la Gère après achèvement des travaux Source : Ibid, p.78.

2.5. Conclusion : Le processus de réhabilitation du patrimoine bâti ancien qu’on vient de présenter dans ce chapitre, est une démarche reconnue par la communauté des scientifiques et professionnels spécialistes dans le domaine de la réhabilitation du patrimoine bâti. A cet effet, la conduite d’une intervention de réhabilitation selon les règles de l’art dans le but de conserver un patrimoine bâti ancien dans de bonnes conditions, implique nécessairement la conduite de l’opération de réhabilitation, selon le processus de réhabilitation décris à travers ses différentes étapes et actions énoncées, et cela, depuis la prise de décision d’entamer l’opération de réhabilitation avec le maître de l’ouvrage, jusqu’au moment de la programmation des travaux d’entretien après l’achèvement des travaux de réhabilitation. Nous notons aussi, concernant les exemples de réhabilitation traités dans ce chapitre, que la connaissance profonde du bâti à réhabiliter par l’établissement des différentes études pluridisciplinaires, est une condition nécessaire pour garantir la réussite de sa réhabilitation. Seul l’examen approfondi des désordres constatés dans le dit bâti peut orienter avec pertinence dans le bon sens le choix du type d’intervention à mettre en œuvre et par conséquent réhabiliter effectivement le bâti concerné.

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DEUXIEME PARTIE : Les techniques de réhabilitations du bâti ancien Chapitre 3 : Réhabilitation structurelle du bâti ancien Chapitre 4 : Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

Introduction : Cette partie de notre recherche est consacrée à présenter, les principaux et récurrents travaux qu’implique la réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien. Il s’agit essentiellement dans cette partie, d’exposer les différentes techniques reconnues, pour la mise en œuvre des divers travaux de réhabilitation. Cette partie nous permettra, entre autre, de connaître les désordres qui surviennent dans certains ouvrages du bâti ancien et les solutions remédiantes préconisées à cet effet. De même, cette partie nous aidera surtout à réunir quelques critères de plus, qui vont nous servir ultérieurement à évaluer et à juger les travaux de réhabilitation que nous aurons à traiter et cela pour satisfaire les exigences de notre problématique.

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Deuxième partie : Chapitre 3 :

Réhabilitation structurelle du bâti ancien

Chapitre 3 : Réhabilitation structurelle du bâti ancien 3.1. Introduction : Dans le cadre de la réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien, les travaux de remise en état, voire de renforcement des éléments structurels dégradés, sont souvent nécessaires à réaliser, pour maintenir ledit bâti en état. En effet, il s’agit dans ces travaux de réhabilitation structurelle, de remettre en état ces éléments de structure et d’améliorer leur performance, pour satisfaire les exigences des évolutions ultérieures à leur construction. A cet égard, nous exposerons plus loin dans cette partie de notre recherche, les différentes techniques et méthodes reconnues qu’on utilise généralement, pour réhabiliter les divers éléments structuraux d’un patrimoine bâti ancien.

3.2. Principes généraux : La disponibilité d’un grand nombre de techniques applicables, aux interventions de réhabilitation structurelle du bâti ancien nous incite, à émettre quelques principes généraux1, qui nous aiderons à orienter notre choix pour la technique appropriée, en fonction de la situation qui se présentera à nous. A cet effet, on exposera les principes suivants. 3.2.1. Connaissance et adaptation au contexte technologique du lieu : Cela dit, c’est à partir des connaissances acquises sur le contexte technologique du bâtiment à réhabiliter et sur l’élément qui doit faire l’objet d’intervention, que nous devons choisir et proposer une technique d’intervention, qui serait aisément applicable et compatible du point de vue chimique, physique et mécanique avec les caractéristiques techniques et constructives d’origine, de l’élément objet de l’intervention. 3.2.2. Considération globale des répercussions de l’intervention : Les interventions de réhabilitation peuvent avoir des effets secondaires négatifs ou positifs dont il faut tenir compte, par exemple renforcer un mur d’une couche de béton projeté rendra ce dernier plus étanche, par contre ajouter une dalle de compression en béton armé à un plancher existant impliquera, le renforcement ou l’ajout d’appuis supplémentaire, par conséquent, il y’a lieu de considérer tous les effets dans leur ensemble, qu’ils soient favorables ou défavorables. 1- CASANOVA Xavier (dir), Méthode RehabiMed. Architecture traditionnelle méditerranéenne. Tome 2 : Réhabilitation Bâtiments, RehabiMed, Barcelone, Espagne, 2007, p. 297.

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Deuxième partie : Chapitre 3 :

Réhabilitation structurelle du bâti ancien

3.2.3. Clarté de l’objectif technique de l’intervention structurelle : Dans les travaux de réhabilitation structurelle d’un patrimoine bâti ancien, il est nécessaire de clarifier l’objectif technique visé par l’intervention, trois approches sont possibles : -

La restauration de la capacité initiale de l’élément à réhabiliter, il s’agit en fait, de réparer l’élément endommagé ;

-

L’augmentation de la capacité portante de l’élément sur lequel nous allons intervenir, qui consiste au renfort des éléments endommagés ;

-

Le remplacement fonctionnel de l’élément objet de l’intervention par un nouvel élément, assurant totalement la capacité portante requise, sans retirer nécessairement l’élément originelle.

3.2.4. Singularité des interventions portant sur des bâtiments d’une valeur patrimoniale particulière : Quand on intervient sur les éléments structurels d’un bâtiment d’une valeur patrimoniale particulière, il est nécessaire d’agir de façon, à préserver les caractéristiques d’origine du dit bâtiment. De ce fait, il est indispensable de choisir une technique d’intervention structurelle réversible, cela permettra au besoin d’éliminer les effets de l’intervention, dans le cas où ils constitueront une source de désordres.

3.3. Consolidation des fondations du bâti ancien : La consolidation des fondations est souvent indispensable dans la réhabilitation du patrimoine bâti ancien, cela pour autant, doit se réaliser dans le respect des valeurs historiques et artistiques de l’édifice sujet de réhabilitation. 3.3.1. Les raisons de la consolidation des fondations2 : La nécessité de mener des travaux de consolidation des fondations d’un bâti ancien est dictée par certains faits qu’un bon diagnostic structurel peut établir. En règle générale, nous noterons deux raisons qui rendent nécessaire l’engagement de travaux de consolidation des fondations d’un bâti ancien en réhabilitation, on citera : -

L’insuffisance de la surface d’appui par rapport aux charges appliquées et à la résistance du terrain ;

2- BRENDA Pietro, Bâtiments en maçonneries : Analyse des déséquilibres statiques et techniques de consolidation, coll. « Préservation et mise en valeur des monuments et sites historiques », Centro Analisi sociale Progetti S.r.l, Rome, 1993, p. 57.

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Deuxième partie : Chapitre 3 :

-

Réhabilitation structurelle du bâti ancien

Tassements du terrain sous-jacent à la fondation, pour des raisons tout à fait indépendante de l’édifice construit au-dessus, comme par exemple, celles qui découlent des phénomènes de subsidence ou d’affaissement, provoqués par l’homme ou par des causes naturelles.

3.3.2. Les fondations du bâti ancien3 : Dans la construction ancienne, les fondations étaient choisies souvent selon le programme à réaliser, qu’il s’agissait de construction lourde et exceptionnelle tels les châteaux, fortifications, églises,…etc, ou de construction ordinaire (immeubles d’habitation, maison individuelle,…etc). Ainsi, parmi les fondations qu’on réalisaient dans les constructions anciennes, on peut citer principalement : 3.3.2.1. Les fondations en pierre ordinaire : C’est un type de fondation qu’on retrouve dans les constructions anciennes ordinaires des villes et villages, lorsque les sols de leur implantation, ne sont pas marécageux et sont dits bons.

Figure 3.1 : Fondation en pierre ordinaire d’un bâtiment sans cave Source : COIGNET Jean, COIGNET Laurent, La Maison ancienne : Construction. Diagnostic. Intervention, coll. «Au pied du mur», 2e éd, Eyrolles, Paris, 2006, p.15.

Figure 3.2 : Fondation en pierre ordinaire d’un bâtiment sur cave Source : Ibid

3- COINGNET Jean, COINGNET Laurent, La Maison ancienne : Construction. Diagnostic. Interventions coll. « Au pied du mur », Eyrolles, Paris, 2006, p.13 à 16.

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Deuxième partie : Chapitre 3 :

Réhabilitation structurelle du bâti ancien

3.3.2.2. Les fondations exceptionnelles en pierre : Ce type de fondation à été utilisé soit, pour réaliser des constructions lourdes à programmes exceptionnelles (tels les châteaux, fortifications, églises,…etc.) ou dans le cas des constructions à réaliser dans de mauvais sols, comme les sols quasi marécageux, argileux ou compressibles en général. Les fondations exceptionnelles utilisées dans les constructions anciennes, sont des ouvrages de maçonneries élaborées, parmi celles-ci on peut dénombrer les types suivants : a. Fondations exceptionnelles sur un bon sol ; b. Fondation en voûte renversée (sur mauvais sol).

Figure 3.3 : Fondation exceptionnelle en pierre sur un bon sol Source : Ibid., p.14.

Figure 3.4 : Fondation exceptionnelle en gradin sur un bon sol en Pente Source : Ibid.

Figure 3.5 : Fondation en voûte renversée sur un mauvais sol Source : Ibid., p 14.

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Deuxième partie : Chapitre 3 :

Réhabilitation structurelle du bâti ancien

3.3.2.3. Fondations sur pieux en bois : On réalisait ce genre de fondation, pour les constructions qu’on édifiaient sur des sols à faibles résistance mouillés ou marécageux. Ces fondations sont constituées par des pieux en bois durs recepés en haut, pour recevoir une plate forme en bois dur pour porter les ouvrages en maçonnerie, et pointu en bas, pour s’enfoncer et transmettre l’essentiel de la charge à une couche de sol résistante pour bloquer l’enfoncement.

Figure 3.6 : Fondation sur pieux en bois Source : Ibid., p16.

3.3.3. Techniques de consolidation des fondations : Dans les édifices du bâti ancien, qui sont essentiellement construit en maçonnerie de pierre, les fondations qu’on y rencontre, sont généralement du type linéaire et continu. Ainsi, nous nous astreignons dans ce chapitre, de présenter seulement les techniques de consolidation relative à ce type de fondations. 3.3.3.1. Consolidation des fondations par injection de sol : Cette technique consiste à combler par injection sous pression, les vides et fissures du sol, afin d’augmenter sa résistance à la compression. Les produits d’injection4 sont selon les cas constitués : -

De coulis de ciment éventuellement additionnés de pouzzolanes de cendres volantes, de plastifiants et d’accélérateurs ;

-

De coulis d’argile colloïdale ou de bentonite ;

-

De coulis à base de produits chimiques liquides ou de résines organiques.

4- ANAH, Agence National pour l’Amélioration de l’Habitat (Paris), Techniques et produits pour l’amélioration de l’habitat, Editions du Moniteur, Paris, 1981, p. 15.

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Deuxième partie : Chapitre 3 :

Réhabilitation structurelle du bâti ancien

3.3.3.2. Elargissement des fondations en sous-œuvre par maçonnerie5 : Cette technique de consolidation des fondations en sous-œuvre par maçonnerie, consiste à réaliser une nouvelle fondation en briques pleines et au mortier de ciment en dessous de celle existante, cela conduira à l’approfondissement et à l’élargissement du plan de la fondation, car il faut tenir compte du fait que l’approfondissement de la fondation, implique nécessairement son élargissement.

Figure 3.7 : Consolidation de la fondation en sous-œuvre par maçonnerie Source : Auteur

3.3.3.3. Elargissement des fondations en sous œuvre par semelle en béton armé : C’est une autre technique6 de consolidation des fondations du bâti ancien, celle-ci consiste à réaliser en sous-œuvre de la fondation existante, une semelle élargie en béton armé et cela pour assurer d’une part, la stabilité du mur existant et aussi, afin d’augmenter la surface de la répartition des charges sur le sol.

Figure 3.8 : Reprise en sous œuvre d’une semelle en béton armé Source : HUSSEIN Frédéric, NOURISSIER Gilles, CASANOVAS Xavier (dir), Architecture traditionnelle libanaise, CORPUS Levant, Avignon (France), 2004, Fiche.1.01.

5- BRENDA Pietro, op. cit. p. 64 à 69. 6- HUSSEIN Fréderic, NOURISSIER Gilles, CASANOVA Xavier (dir), Architecture traditionnelle libanaise, CORPUS Levant, Avignon (France), 2004, Fiche 1.01.Renforcer une fondation : reprise en sous-œuvre (superficielle).

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Deuxième partie : Chapitre 3 :

Réhabilitation structurelle du bâti ancien

3.3.3.4. La consolidation des fondations par des micro-pieux7: La technique des micro-pieux est utilisée généralement pour stabiliser une construction ancienne en cas de sinistres (tassements en cours d’une construction, désordres survenu après affouillements limitrophes,…etc.). Cette technique consiste, à implanter des micro-pieux qui descendent profondément vers le bon sol au-dessous des semelles existantes.

Figure 3.9 : Consolidation des fondations par micro-pieux Source : ANAH, Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat (paris), Techniques et produits pour l’amélioration de l’habitat, Editions du Moniteur, Paris, p.14

3.4. Consolidation des murs en maçonnerie de pierre : Pour consolider les murs en pierre dégradés, qui sont souvent porteurs, plusieurs techniques sont utilisées, parmi celles-ci nous citerons :

7- BRENDA Pietro, op.cit. p. 76 à 80.

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Deuxième partie : Chapitre 3 :

Réhabilitation structurelle du bâti ancien

3.4.1. Consolidation des murs en pierre par injection de coulis à la chaux : La consolidation des murs anciens en pierre8 (qui sont généralement montés au mortier de chaux) par l’injection de coulis à base de chaux est d’avantage conseillée, elle permet entre autres, d’éviter touts éventuels désordres, que peut générer une incompatibilité de matériaux. 3.4.2. Consolidation des murs en pierre par cimentation9 : La cimentation est une technique de consolidation des murs en maçonneries, à laquelle on fait appel, lorsque l’état de dégradation intéresse la presque totalité d’un mur ou quand les fissurations sont très étendues, dans un mur d’un édifice. Selon le procédé dont se fait l’introduction du mélange cimentant, à l’intérieur de la maçonnerie d’un mur, on distingue deux méthodes de consolidation par cimentation : -

La cimentation par coulée ;

-

La cimentation par injection sous pression.

3.4.2.1. Cimentation par coulée10 : Ce procédé de consolidation par cimentation consiste, en l’introduction du mélange cimentant dans les vides du mur, par poussée de la seule pression atmosphérique.

Entonnoir pour couler l’eau de lavage et le lait de ciment

Scellement de l’embout au mortier a prise rapide

Enduit non détaché du support qui garantit l’étanchéité

Figure 3.10 : Cimentation d’un mur en pierre par coulée Source : BRENDA Pietro, Bâtiments en maçonneries :Analyse des déséquilibres statiques et techniques de consolidation, op.cit, p.85.

3.4.2.2. Cimentation par injection sous pression11 : Dans ce type de procédé de consolidation par cimentation, le mélange cimentant est introduit dans la maçonnerie par injection sous pression. 8- HUSSEIN Fréderic, op.cit. Fiche 1.02 Renforcer un mur par injection du coulis. 9- BRENDA Pietro, op. cit. p. 84. 10- Ibid. 11- Ibid, p. 86.

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Deuxième partie : Chapitre 3 :

Réhabilitation structurelle du bâti ancien

3.4.2.3. Consolidation par parois armées12 : Si un mur en maçonnerie est fortement dégradé, présentant un nombre de lézardes très important et que l’on observe des signes inquiétants d’écrasement, il peut être dangereux d’opter pour des techniques de consolidation, qui peuvent encore affaiblir les maçonneries à consolider. On peut alors opter, pour la technique de consolidation par parois minces armées. Cette technique consiste, à faire couler des parois en ciment armé ou en béton armé directement contre les parements du mur à consolider.

Figure 3.11 : Consolidation d’un mur en pierre par parois armées. Source : CASANOVA Xavier (dir), Méthode RehabiMed. Architecture traditionnelle méditerranéenne. Tome 2 : Réhabilitation Bâtiments, RehabiMed Barcelone, Espagne, 2007, p.33.

Figure 3.12 : Disposition d’un treillis métallique sur une face d’un mur avant gunitage Source : Ibid.

3.5. Traitement de fissures des murs en pierres : Les murs du bâti ancien, essentiellement constitués de maçonnerie de pierre liés à la chaux, sont susceptibles de développer toutes formes de fissures, les causes principales étant le tassement différentiel des fondations.

3.5.1. Qu’est ce qu’une fissure dans un mur en pierre ? Dans le domaine de la construction, les fissures se concrétisent par des fentes, des brisures ou encore, des déchirures qui touchent certains éléments d’une construction, comme les murs, les plafonds, les planchers,…etc. Concernant les murs en pierres du bâti ancien, les fissures sont visibles en surface, elles peuvent se manifester dans les enduits, les joints de maçonnerie, et les pierres.

12- Ibid, p. 90 à 95.

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Deuxième partie : Chapitre 3 :

Réhabilitation structurelle du bâti ancien

3.5.2. Les différents types de fissures13 : Parmi les différentes types de fissures qu’un bâtiment ancien peut présenter, on distingue : 3.5.2.1. Le faïençage : Il s’agit d’un réseau de fissures en mailles, de largeur généralement inférieure à 0,2 mm et ne concerne que la couche superficielle de l’enduit. Le faïençage ne peut donc mettre en péril la stabilité du bâtiment, le problème qu’il pose est d’ordre esthétique. 3.5.2.2. Les micro-fissures : Ce sont des ouvertures de largeur inférieur à 0,2mm, elles concernent généralement toute l’épaisseur de l’enduit. 3.5.2.3. Les fissures : C’est des ouvertures de largeur comprise entre 0,2 et 2mm, qui concernent l’enduit, mais également les éléments de structure à l’instar des murs. 3.5.2.4. Les lézardes (ou crevasse) : C’est des grosses fissures, dont la largeur de l’ouverture est supérieure à 2mm et concernent la totalité de l’épaisseur du mur. 3.5.3. Les causes des fissures des murs en pierre14: Les causes des différents types de fissures des murs en pierre sont les suivantes : 3.5.3.1. Causes possibles d’un faïençage : - Le séchage superficiel trop rapide (dessiccation) de l’enduit ou du badigeon ; - L’excès de talochage. 3.5.3.2. Causes possibles des microfissures : -

Maçonnerie composée d’éléments divers, ayant des comportements hygrothermiques différents ;

-

Mauvais dosage de l’enduit ;

-

Excès de l’eau de gâchage ;

-

Mauvaise adhérence de l’enduit ;

-

Epaisseur trop importante de l’enduit.

13- CAUSSARIEU Alexandre, GAUMART Thomas, Guide pratique de la rénovation de façade : Pierre-brique-béton, Eyrolles, paris, 2005, p. 12. 14- Ibid, p. 12 à 13.

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Deuxième partie : Chapitre 3 :

Réhabilitation structurelle du bâti ancien

3.5.3.3. Causes possibles des fissures : -

L’instabilité du terrain ou des fondations, entraînant des mouvements important des constructions ;

-

La déformation ou rotation du plancher sur le chaînage périphérique, voire le chaînage horizontale trop faible ;

-

Chaînage vertical absent ou trop faible.

3.5.3.4. Causes possibles des lézardes : -

L’instabilité du sol ou des fondations qui entraînent des mouvements important de l’édifice.

3.5.4. La réparation des fissures d’un mur en pierre : Le traitement des fissures relevées dans un mur en pierre d’une construction nécessite au préalable de savoir, s’il s’agit de fissures inertes, c’est-à-dire non susceptible d’évolution ou de fissures actives, dont les lèvres risquent au contraire de bouger. Le traitement des fissures actives s’avère dans la plupart des cas inefficace et inutile, tant que leur cause n’a pas été identifiée et éliminée. Dans le cas des fissures inertes par exemple, lorsque le tassement des fondations aura cessé ou est inexistant, on pourra alors démarrer les traitements requis des fissures sans hésitation. En règle générale, tout traitement sérieux des fissures d’un mur, doit être auparavant précéder par un contrôle permettant de vérifier la stabilité des fissures. 3.5.4.1. La pose de témoin de contrôle de la fissure : Avant de démarrer les travaux de reprise, il est indispensable d’évaluer l’étendue ou l’importance des fissures établies sur les murs, ainsi, il faut vérifier par exemple, si le mouvement différentiel préalablement diagnostiqué comme étant la cause des fissures, est stabilisé ou est encore actif. Pour évaluer l’importance et la stabilité des fissures, on pratique sur la fissure un système de témoin, dont les plus couramment utilisés sont cités ci-après. a. Le système des plaques de plâtre ou de chaux15 ; b. La méthode des épingles16 ; c. Le système de témoin en mortier de chaux ou de plâtre17.

15- HUSSEIN Frédéric, op. cit. Fiche 1.06. suivi d’une fissure sur un mur en pierre. 16- Ibid 17- BRENDA Pietro, op.cit. p. 30 à 31.

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Deuxième partie : Chapitre 3 :

Réhabilitation structurelle du bâti ancien

3.5.4.2. Techniques de réparation des fissures des murs en pierre : Parmi les techniques reconnues, qui sont utilisées pour la reprise des fissures des murs en pierre du bâti ancien, nous citerons : a. Réparation d’une fissure par fixation de grillage18 : Cette technique consiste à fixer sur la zone fissurée du mur, une armature de type grillage galvanisé ou grillage de fibres synthétique de maillage supérieur à 2cm et cela se faisant, après décroûtage de l’ancien enduit et injection de coulis de chaux dans la fissure.

Figure 3.13 : Fixation d’une armature sur la zone fissurée d’un mur en pierre Source : HUSSEIN Frédéric, NOURISSIER Gilles, CASANOVAS Xavier (dir), Architecture traditionnelle libanaise, op.cit. Fiche.1.07.

b. Traitement des fissures par injection19 : Ce type de traitement est préconisé, pour traiter les fissures profondes qui peuvent survenir entre autres, dans les murs de pierre ou de brique. Le traitement des fissures par injection, consiste à injecter des résines ou des coulis de chaux hydraulique ou de ciment dans les fissures, ce qui permet de reconstituer en profondeur les éléments altérés, tout en renforçant leur résistance et leur étanchéité. Observations et conseils : Pour les zones fortement humides, il est conseillé de traiter les fissures, par injection d’un mélange de latex et de bitume ou de résines acryliques, ces produits ont la qualité de permettre de redonner l’étanchéité nécessaire aux zones altérées du mur. Il n’est pas de bonne pratique, de traiter des fissures par injection de résine sous des températures élevées, car l’injection de la résine sous une température supérieure à 15°C, favorise une polymérisation rapide qui risque d’induire une prise trop rapide et donc incomplète. De même, si la température est basse, en général inférieure à 10°C au moment de l’injection de la résine dans la fissure, il est nécessaire de réchauffer la zone à traiter. 18- HUSSEIN Frédéric, op. cit. Fiche 1.07. Réparer une fissure sur un mur en pierre. 19- CAUSSARIEU Alexandre, op.cit. p. 129 à 132.

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Deuxième partie : Chapitre 3 :

Réhabilitation structurelle du bâti ancien

En général, une résine mise en œuvre à une température normale, atteint sa résistance définitive en une semaine environ. c. Traitement des fissures par colmatage20 : On distingue deux types de traitement de fissures par colmatage : - Un colmatage en profondeur, il s’agit d’un remplissage total de la fissure à l’aide de mastic ; - Un colmatage superficiel, qui consiste à traiter la fissure sur quelques millimètres. Le colmatage permet de traiter des fissures larges ou des crevasses, qui sont stabilités ou dont l’évolution est minime de l’ordre d’un micron.

3.6. La réhabilitation des planchers du bâti ancien : Dans le cadre de la réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien, l’intervention sur les planchers présentant des pathologies et désordres est nécessaire à plus d’un titre, il s’agit de remettre en état ces planchers dégradés, pour qu’ils assurent dans les meilleures conditions leurs rôles porteurs et de contreventement pour les murs, afin de garantir la conservation des édifices qui les comportent. A cet effet, nous présenterons ci-dessous, quelques techniques qu’on utilise généralement pour la remise en état des planchers les plus courants du bâti ancien. 3.6.1. Les planchers en bois : Les planchers en bois figurent parmi les planchers qu’on retrouve dans une partie appréciable du patrimoine bâti ancien, ces types de planchers font souvent l’objet, d’intervention dans les multiples opérations de réhabilitation qui se mènent sur le bâti ancien. 3.6.1.1. Composition d’un plancher en bois21 : Les planchers en bois qu’on rencontre dans le bâti ancien, peuvent être à travure simple ou à travure composées. De manière générale, ces planchers sont composés de solives et/ou de poutres en bois, celles-ci reposent sur des murs porteurs et sont recouvertes par des planches en bois formant le parquet.

20- Ibid, p. 133 à 135. 21- ANAH, Agence National pour l’Amélioration de l’Habitat (paris), Les planchers anciens, Editions du Moniteur, Paris, 1979, p. 03.

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Deuxième partie : Chapitre 3 :

Figure 3.14 : Plancher ancien en bois à travure simple Source : ANAH, Agence Nationale pour l’Amélioration de l’habitat (Paris), Les planchers anciens, Editions du Moniteur Paris, 1979, p.4.

Réhabilitation structurelle du bâti ancien

Figure 3.15 : Plancher ancien en bois à travure composée

Source : Ibid.

Figure 3.16 : Composition type d’un plancher en bois Source : Ibid., p.5.

3.6.1.2. Les causes de dégradation des planchers en bois : Les dégradations les plus fréquentes qu’on diagnostique dans les planchers en bois sont dues principalement à deux causes : - L’humidité qui entraîne l’attaque des champignons et ainsi le pourrissement des bois ; - Les attaques des insectes parasites qui causent les vermoulures du bois. 3.6.1.3. Techniques de réparation de renforcement et de remplacement d’un plancher en bois : Afin de remettre en état un plancher en bois ancien dégradé, plusieurs solutions se proposent, à savoir, pratiquer un renforcement, une réparation ou un remplacement du plancher. Ainsi, de façon générale, les choix des solutions à entreprendre peuvent résulter des situations suivantes : 63

Deuxième partie : Chapitre 3 :

-

Réhabilitation structurelle du bâti ancien

Dans le cas d’une modification recensée dans la charge propre du plancher (augmentation de son épaisseur, transformation des sols) ou dans les surcharges d’exploitation, on opte souvent pour le renforcement du plancher ;

-

Dans le cas où le plancher en bois présente des dégradations légères localisées, cela nécessite généralement des réparations ;

-

Enfin, dans le cas où le plancher en bois affiche des dégradations importantes, on opte souvent pour son remplacement total ou partiel.

a. Techniques de renforcement des planchers en bois22 : Plusieurs techniques sont préconisées pour renforcer les planchers en bois défaillants, parmi celles-ci nous distinguons : - Renforcement par recoupement des travures par une poutre en bois ou en métal ; - Renforcement par des solives intercalaire ; - Renforcement d’une solive sur sa longueur.

Figure 3.17 : Renforcement d’une solive sur toute sa longueur Source : Ibid., p.29

b. Techniques de réparation des planchers en bois : Les réparations s’opèrent sur les planchers en bois quand ces derniers présentent, des dégradations locales dues souvent à la pourriture ou aux insectes. Les parties encastrées des solives dans la maçonnerie, sont en général les plus exposées aux dégradations. A cet effet nous présenterons la technique de réparation suivante :

22- Ibid, p. 28 à 29.

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Deuxième partie : Chapitre 3 :

Réhabilitation structurelle du bâti ancien

- Réparation d’un appui de solive : Une technique expérimentée23 consiste à boulonner des flasques en métal ou en bois sur la solive.

1. Pièce en tôle épaisse formant flasque 2. Partie saine de la solive 3. Pièce de bois traitée rapportée en bout

Figure 3.18 : Réparation d’un appui de solives Source : Ibid., p.30.

• Traitement curatif des bois : Après avoir effectué les renforcements qui s’imposent et pris les dispositions pour supprimer les causes d’humidité, il est toujours conseillé de traiter les bois pour éviter ou limiter les attaques futures des champignons et des insectes.

c. Techniques de remplacement des planchers en bois : Après avoir consulter les différentes techniques de remplacement d’un plancher en bois ancien dégradé, dont celles de son remplacement par un plancher à dalle en béton coulé sur les solives existantes, ou par un plancher à poutrelles en béton et hourdis avec dalle de compression en béton armé ou encore par un plancher à poutrelles métalliques avec dalle de compression en béton armé, nous nous sommes résolus à présenter la technique de remplacement par un plancher en bois neuf. Cette solution nous parait la plus adéquate pour cette intervention. - Technique de remplacement par un plancher en bois neuf: Cette solution24 est la plus apte à résoudre le problème de remplacement du plancher ancien en bois, surtout dans le cas des immeubles à pans en bois ou à murs porteurs de faible épaisseur, qui ne peuvent supporter la surcharge de plusieurs niveaux de planchers lourds. 23- Ibid, p. 30. 24- Ibid, p. 37 à 38.

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Deuxième partie : Chapitre 3 :

Réhabilitation structurelle du bâti ancien

Ainsi, pour remplacer un plancher en bois très dégradé et irrécupérable nous proposons le plancher suivant : Il s’agit d’un planchers dont les travures sont composées, de solives en bois de section 75x 225 mm dont l’écartement est d’environ 0,50m pour une portée de 4m, sur les solives, des panneaux de particules sont cloués, sur lesquels on pose un isolant pour sol, au dessus du quel, des panneaux de particules flottant de 30mm viennent s’appliquer pour supporter le revêtement de sol.

Figure 3.19 : Mise en place d’un plancher en bois neuf Source : Ibid, p.37

3.6.2. Les planchers métalliques : Les planchers métalliques comptent parmi les types de plancher les plus courants dans le patrimoine bâti ancien, ces derniers ont fait leur apparition pendant la seconde moitié du 19 e siècle, à partir de 1900 leur utilisation dans la construction s’est généralisée, leur usage a continué en se diversifiant, jusqu'à la fin de la deuxième guerre mondiale ou un peu plus tard. 3.6.2.1. Composition d’un plancher métallique : Comme pour les planchers à ossature en bois, les planchers métalliques25 qu’on rencontre dans le bâti ancien, sont généralement à travure simple et/ou à travure composée En générale, ces planchers sont composés de profilés ou solives métalliques, qui reposent sur des murs porteurs. Ces planchers sont aussi constitués d’un remplissage placé entre les solives, sur lequel est coulé un béton maigre de plâtre, béton ou autre.

25- Ibid, p. 55.

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Deuxième partie : Chapitre 3 :

Réhabilitation structurelle du bâti ancien

Figure 3.20 : Composition type d’un plancher métallique Source : Ibid,. p.46

3.6.2.2. Les causes de dégradation des planchers métalliques : La principale dégradation des planchers métalliques est la corrosion de ses ossatures, celle-ci est toujours due à une infiltration importantes d’eau. Remarque : Afin de s’assurer de l’état de l’ossature lors du diagnostic d’un plancher métallique, on enlèvera les carrelages des pièces humides aux emplacements jugés les plus sensibles (emplacement des colonnes montantes d’eau où peuvent se produire des fuites, alentours du point d’eau de la cuisine, emplacement des appareils sanitaires.). 3.6.2.3. Les types courants des planchers métalliques du bâti ancien : On rencontre dans le patrimoine bâti ancien plusieurs types de planchers métalliques26, parmi ceux-là, nous présenterons les planchers courants suivants : a. Plancher courant avec hourdis en auget : Très courant dans les constructions anciennes urbaines, ce type de plancher métallique était réalisé pour y poser un parquet de bois.

Figure 3.21 : Plancher métallique avec hourdis en auget Source : Ibid., p.52 26 - Ibid, p. 52 à 53.

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Deuxième partie : Chapitre 3 :

Réhabilitation structurelle du bâti ancien

b. Plancher courant avec hourdis plein : Pour réaliser ce type de plancher, qui n’est guère différent du plancher avec hourdis en auget, on coulait du plâtre et plâtras, pour former un hourdis plein et solidariser tout les éléments entre eux. Ce type de plancher était surtout réalisé pour que l’on y pose un carrelage.

Figure 3.22 : Plancher métallique avec hourdis plein Source : Ibid.

c. Plancher métallique avec voûtains en brique pleine : Ce type de plancher qu’on retrouve aussi dans le bâti ancien, a été surtout utilisé pour les planchers de rez-de-chaussée et de cour, ces planchers sont conçus en général pour reprendre de lourdes charges. De par leur position, ils sont fréquemment en contact avec l’humidité et par conséquent ils font souvent état de corrosion lors des diagnostics.

Figure 3.23 : Plancher métallique avec voûtains en briques pleines Source : Ibid., p.53

d. Plancher métallique avec hourdis en terre cuite : Dans ce type de plancher, les hourdis en terre cuite reposant sur les ailes inférieures des solives métalliques, ont permis de réaliser des écartements plus important que ceux des planchers métalliques en voutains de brique.

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Deuxième partie : Chapitre 3 :

Réhabilitation structurelle du bâti ancien

Figure 3.24 : Plancher métallique avec hourdis en terre cuite Source : Ibid.

3.6.2.4. Techniques de réparation de renforcement et de remplacement d’un plancher métallique : En réhabilitation, on a affaire souvent à des planchers métallique, dont l’ossature est profondément corrodée, qu’il est indispensable de remplacer. Aussi, dans beaucoup de cas de réhabilitation, on rencontre des planchers métalliques sains et en bon état mais qui ne peuvent pas supporter les charges supplémentaires qui leur sont imposées, cette situation peut résulter dans le cas : - d’un rechargement du plancher (modification du niveau du sol) ; - d’un remplacement d’un parquet par une chape ; - d’une majoration des surcharges du à un changement d’affection des locaux. A cela, des mesures de renforcement s’imposent et plusieurs techniques peuvent être utilisées. Ainsi, parmi les techniques de réparation, de renforcement ou de remplacement d’un plancher métallique, on peut citer : a. Le recoupement des travures par une poutre métallique : Le recoupement des travures par une poutre métallique est la technique la plus simple pour renforcer un plancher métallique ancien, mais sa mise en œuvre n’est pas toujours facile. Pour réaliser cette solution, il suffit de mettre en place à mi-portée de la travure environ, une poutre métallique sur laquelle les profilés du plancher viendront reposer, les solives reposeront ainsi sur trois appuis rapprochés, ce qui augmentera la charge admissible du plancher.

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Deuxième partie : Chapitre 3 :

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Figure 3.25 : Renforcement d’un plancher métallique par recoupement d’une travure par une poutre métallique Source : Ibid, p.58

b. Le renforcement des profilés : Cette solution consiste à renforcer une à une les solives par le dessous, en soudant des fers plats ou des profilés (fer en T ou en I) afin d’augmenter leur inertie. Cette solution s’avère peu avantageuse, car le taux de travail des pièces métalliques adjointes reste faible, par rapport à celui de profilés en place et l’accroissement de la charge admissible du plancher n’est pas considérable. c. La technique du plancher collaborant : Cette technique de renforcement d’un plancher métallique est sans doute la plus avantageuse lorsque l’on recherche à la fois, un support en béton pour le revêtement de sol et un accroissement notable de la résistance du plancher, le principe de sa mise en œuvre est le suivant : Une dalle en béton de 6 à 8cm d’épaisseur est coulée au dessus des solives, à qui sont soudés des connecteurs servant à retenir un treillis soudé, à travers lequel les solives métalliques se solidariseront avec la dalle en béton. L’ensemble se composera alors de manière homogène, comme un plancher nervuré.

1. Plancher existant (poutrelles + hourdis + plafond plâtre) 2. Remplissage éventuel (béton léger ou Vermaspha) 3. Connecteurs 4. Treillis soudé 5. Dalle en béton

Figure 3.26 : Renforcement d’un plancher métallique par la technique du plancher collaborant Source :Ibid, p.59.

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Deuxième partie : Chapitre 3 :

Réhabilitation structurelle du bâti ancien

d. La technique de remplacement par un plancher métallique neuf28 : Quand les solives d’un plancher métallique sont assez corrodées, le renforcement du plancher ne peut être que la solution adéquate. A cet effet, on recommande généralement cette solution, qui consiste à remplacer l’ancien plancher métallique par un nouveau plancher à poutrelles métalliques et à dalle de compression en béton armé. Dans ce type de plancher de remplacement, il est préférable que les solives s’encastrent dans les mêmes loges des solives de l’ancien plancher.

1. Encastrement et calage de la poutrelle 2. Poutrelle métallique 3. Prédalle en béton ou hourdis en terre cuite 4. Remplissage en béton léger 5. Dalle de compression armé d’un treillis

Figure 3.27 : Mise en place d’un plancher neuf à poutrelles métalliques Source : Ibid., p.40.

3.7. La réhabilitation des toitures du bâti ancien : Le traitement des désordres, que peuvent présenter les toitures, figure parmi les travaux majeurs à mener, dans une opération de réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien. En effet, la conservation d’un bâti dans de bonnes conditions dépend pour autant du bon état de sa toiture. 3.7.1. La prévention et l’élimination des mousses et lichens29 : La présence des mousses et lichens dans les toitures du patrimoine bâti ancien, notamment sur les parties Nord, est recensée parmi les causes de dégradation de ses couvertures. Effectivement, mousses et lichens stockent l’humidité, favorisent les infiltrations d’eau, ce qui peut provoquer des dommages importants dans ledit bâti.

28- Ibid, p. 40 et 57. 29- ANAH L’Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat (paris), Techniques et produits pour l’amélioration de l’habitat, Editions du Moniteur, paris, 1981, p. 54.

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Deuxième partie : Chapitre 3 :

Réhabilitation structurelle du bâti ancien

A cet effet, l’élimination et la prévention de l’apparition de ces parasites (mousses, lichens) s’ils sont diagnostiqués, doivent figurer parmi les actions nécessaires à mettre en œuvre, dans le cadre de la réhabilitation de la toiture d’un patrimoine bâti ancien. 3.7.2. Réparation d’une couverture en tuiles plates (de Marseille) : La majeur partie des toitures en pentes que compte le patrimoine bâti ancien en Algérie, sont recouvertes de tuiles plates mécaniques dites de Marseille, ces dernières couvrent souvent des supports ou des ossatures en bois.

Figure 3.28 : Couverture en tuiles plates dégradée (Tuiles manquantes, prolifération mousses, algues et lichens) Source : HUSSEIN Frédéric, NOURISSIER Gilles, CASANOVAS Xavier (dir), Architecture traditionnelle libanaise, CORPUS levant Avignon (France), 2004, Fiche.2.04

Ce type de toiture peut présenter des dégradations notables, qui font objet de réparation dans les multiples interventions de réhabilitation. A cet effet, parmi les récurrents travaux de réhabilitation d’une toiture en pente à tuile d’un bâti ancien on notera : - Le remplacement des tuiles arrachées ; - Le remplacement des ouvrages d’évacuation comprenant les gouttières et chéneaux, les Tuyaux de descente et leurs accessoires (crochets, colliers, coudes, bagues et cuvettes). 3.7.3. La réfection de l’étanchéité des toitures terrasses30 : Avant de procéder à la réfection de l’étanchéité, il faut au préalable réaliser une étude technique sur la toiture concernée où il sera question : -

D’identifier le type des matériaux et du support qui constituent la toiture ;

-

D’ausculter minutieusement la toiture notamment au niveau : de l’ancrage et de la jonction du support avec les murs, ainsi qu’au niveau de la sous-face du support de la

30- Ibid, p. 57 et 58.

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Deuxième partie : Chapitre 3 :

Réhabilitation structurelle du bâti ancien

toiture et cela en pratiquant des sondages à travers les faux-plafonds des derniers étages de la construction ; -

De déterminer les causes des désordres que présente la toiture : vieillissement du complexe étanche, mouvement des structures,…etc ;

-

Une fois l’étude technique effectuée, plusieurs solutions peuvent être envisagées pour réparer le complexe étanche de la toiture.

3.7.3.1. Réalisation d’un nouveau complexe d’étanchéité : La réfection complète du revêtement d’étanchéité d’une toiture-terrasse d’un bâti ancien doit être envisagée, lorsque l’état de vétusté de l’ancien revêtement, ne lui permet plus de remplir sa fonction. La réfection totale de l’étanchéité ancienne dégradée, peut se faire selon deux manières soit : -

Par la réalisation d’une nouvelle étanchéité identique à l’ancienne vétuste ;

-

Par la pose d’un nouveau complexe d’étanchéité différent de l’ancienne étanchéité mais dont les matériaux sont compatibles avec les matériaux du support de la toiture.

3.8. Conclusion : Nous avons revu dans ce présent chapitre, les différentes techniques qui sont préconisées de nos jours, pour réhabiliter les divers éléments de structure d’un patrimoine bâti ancien dégradé. Il a été question particulièrement, de techniques ou de procédés conçu de manière à respecter dans leur mise en œuvre, les valeurs architecturales que peut présenter le bâti ancien objet de l’intervention. A cet égard, il a été attesté dans la plus part des cas de réhabilitation du bâti ancien, de la nécessité d’entreprendre des travaux de réhabilitation structurelle où il s’agissait surtout, de consolider, de réparer ou de remplacer des éléments structuraux des bâtis objet de ces travaux. En effet, par leur nature, les travaux de réhabilitation structurelle d’un patrimoine bâti ancien, doivent être les premiers travaux à chercher, à mettre en œuvre dans le cadre de la réhabilitation d’un bâti ancien, et cela pour leur rôle déterminant, dans la conservation en état de l’intégrité d’un bâti ancien en souffrance.

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Deuxième partie : Chapitre 4 :

Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

Chapitre 4 : Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien 4.1. Introduction : D’autres travaux récurrents dans la réhabilitation du patrimoine bâti ancien, méritent d’être explicités dans le cadre de notre recherche, parmi ceux-là, nous présenterons entre autres, les essentiels travaux de lutte contre l’humidité, les travaux de réfection des enduits à base de chaux et les travaux d’amélioration du confort thermique dans le bâti ancien. Nous aurons ainsi dans ce chapitre, à exposer les diverses techniques et mises en œuvre de ces travaux sus-cités qu’on préconise souvent, en faveur de la réhabilitation du patrimoine bâti ancien en souffrance.

4.2. La lutte contre l’humidité du bâti ancien : L’humidité est l’une des principales causes des désordres qui peuvent affecter le bâti ancien, et qui peut menacer la bonne conservation, de sa structure et des matériaux qui le constituent. A cet égard, la lutte contre l’humidité compte parmi les actions propres à la réhabilitation d’un bâti ancien, si elle est diagnostiquée dans ce dernier. 4.2.1. Les manifestations et désordres de l’humidité dans le bâti ancien1 : Généralement l’humidité se manifeste dans le bâtiment par l’existence de : -

Taches caractéristiques ;

-

Moisissures ;

-

Efflorescences ;

-

Cryptoflorescences ;

-

Décollements des revêtements ;

-

Ecaillages des peintures. Ces manifestations sont souvent le témoin de l’existence de désordres ayant gagné le

bâtiment tels que : -

La dégradation des maçonneries et des enduits par dissolution, puis cristallisation en surface des sels et aussi par leur désagrégation par éclatement, dans les régions soumises au gel ;

1- ANAH, Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat (paris), Techniques et produits pour l’amélioration de l’habitat, Editions du Moniteur, paris, 1981, p 81.

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Deuxième partie : Chapitre 4 :

-

Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

Le pourrissement des bois et leur envahissement par les champignons entraînant à terme leur destruction ;

-

La diminution, voire l’annulation de la résistance thermique des parois conduisant à des déperditions importantes de chaleurs.

4.2.2. Les origines de l’humidité2 : L’humidité qui atteint les bâtiments anciens provient de diverses origines, on peut ainsi distinguer quatre types d’humidité : 4.2.2.1. L’humidité ascensionnelle : Il s’agit de l’humidité résultant de l’eau venant du sol, qui remonte par phénomène de capillarité à travers les ouvrages du bâtiment qui sont en contact avec le sol, comme les murs et les dallages. 4.2.2.2. L’humidité provenant des infiltrations : C’est une humidité qui a pour origine, les eaux qui pénètrent dans la maçonnerie du bâtiment pendant les chutes de précipitations (pluie, neige,…etc). 4.2.2.3. L’humidité de condensation : Qui résulte des eaux de condensation qui proviennent de : - La respiration des occupants ; - La production de vapeur en cuisine, salle de bains,…etc ; - La restitution de l’eau des murs sous forme de vapeur (par exemple en sous-sol). 4.2.2.4. L’humidité d’origine accidentelle : Cette humidité a pour origine principalement : -

des défauts d’étanchéité de la toiture (tuile ou ardoise cassées,…etc.) ;

-

des fuites de canalisations (canalisations d’eaux pluviales, d’eaux usées, d’équipements sanitaires,…etc.) ;

-

des débordements accidentels (de baignoires, éviers, lave linge,…etc.) ;

-

des fuites de gouttière.

4.2.3. Les dommages de l’humidité3 : L’humidité qui affecte le bâti ancien est capable d’engendrer des dommages divers, qu’on peut classer en deux catégories :

2- ANAH, Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat (paris), Réhabiliter et entretenir un immeuble ancien point par point, Editions du Moniteur, paris, 1989, p 126. 3- Ibid, p 127.

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Deuxième partie : Chapitre 4 :

Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

4.2.3.1. Les dommages directs : Parmi les dommages directs que peut causer l’humidité dans un bâti ancien, on pourra citer : -

L’augmentation de la conductivité thermique (un mur humide conduit plus facilement le froid ;

-

La dégradation des enduits ;

-

Le décollement des papiers peints ;

-

Le cloquage des peintures.

4.2.3.2. Les dommages indirects : Aussi, parmi les dommages indirects que peut provoquer l’humidité dans un bâti ancien on peut recenser : -

L’éclatement des matériaux par le gel ;

-

La création des efflorescences (qui résulte d’un phénomène qui provoque des destructions par plaque dans la maçonnerie).

Remarque : Pour empêcher l’emprisonnement et la montée de l’humidité dans les murs en pierres, il ne faut pas utiliser des enduits peu perméables, comme le ciment, sur ces murs, cela afin d’éviter toute détérioration rapide des enduits, papiers peints et peintures. 4.2.4. Techniques de lutte contre l’humidité : Plusieurs techniques sont de nos jours utilisées, pour lutter contre les différents types d’humidité qui gagne les constructions. A cet effet, nous présentons les techniques suivantes : 4.2.4.1. Les techniques de lutte contre l’humidité ascensionnelle : a. La technique du drainage du sol4 : Le but de cette technique est d’intercepter les eaux d’infiltration, pour les diriger le plus loin de la partie enterrée des murs et fondations, et cela pour empêcher leur remonté par capillarité. Cette technique de drainage du sol, ne peut être efficace, que si le niveau de la nappe phréatique se situe en dessous de l’arase inferieure des fondations. Elle permet alors de protéger la partie enterrée. A cela, on peut citer trois procédés de drainage :

4- ANAH, Techniques et produits pour l’amélioration de l’habitat, op. cit. p.82

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Deuxième partie : Chapitre 4 :

Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

- Drainage du sol par drain perforé : Ce procédé consiste à placer un drain perforé au fond d’une tranchée creusée autour de l’immeuble ou de l’ilot, cela dans le but de récupérer les eaux d’infiltration, pour quelles ne remonte pas par capillarité dans les murs. Le drain perforé, placé en tranchée au niveau des semelles de fondation est couvert de matériaux filtrants (cailloux, gravier et sable).

- Drainage du sol par nappe drainante : Ce second procédé de lutte contre l’humidité capillaire, consiste à adosser à la partie enterrée et à la fondation de l’immeuble, une nappe drainante, celle-ci aura à évacuer l’eau des infiltrations recueillis à travers sa partie basse, qui est reliée à un tuyau poreux préalablement posé au fond de la tranchée creusée à cet effet. La dite nappe drainante est un produit industriel, composé d’une ou plusieurs couches filtrantes et d’une couche drainante.

Figure 4.1 : Drainage du sol par nappe drainante Source : ANAH, Agence Nationale pour l’Amélioration de l’habitat (Paris), Techniques et produits pour l’amélioration de l’habitat, Editions du Moniteur, Paris, 1981, p.8

- Drainage du sol par bloc drainant : Il s’agit pour ce troisième procédé de lutte contre l’humidité ascendante, de blocs drainants composés d’éléments placés verticalement le long du mur enterré et de la fondation de l’immeuble, dans le double but, de drainer les eaux et de protéger les maçonneries.

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Deuxième partie : Chapitre 4 :

Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

Figure 4.2 : Drainage du sol par bloc drainant

Source : Ibid.

b. La technique de traitement par siphons atmosphériques5 : Il s’agit dans ce traitement, de placer des petits tubes très poreux en terre cuite à la base du mur, afin d’en évacuer l’humidité, ces petits tubes cités sont introduits sur les 2/3 de l’épaisseur du mur à espaces réguliers, dans des trous forés, puis scellés au mortier dans la maçonnerie.

Figure 4.3 : Principe du traitement par siphon atmosphérique Source : CAUSSARIEU Alexandre, GAUMART Thomas, Guide pratique de la rénovation de façades : pierre-brique-béton, Eyrolles, Paris, 2005, p.120.

c. La technique de l’électro-osmose6 : Ce procédé consiste à assécher les murs humides d’un bâtiment par électro-osmose, ceci fonctionne, en renversant dans le mur le sens du champ électrique, de manière à ce que la circulation de l’humidité, se fasse du haut vers le bas et annule ainsi les remontées capillaires.

5-CAUSSARIEU Alexandre, GAUMART Thomas, Guide pratique de la rénovation de façades : Pierre-brique-béton, Eyrolles, paris, 2005, p.120 et 121. 6- ANAH, Techniques et produits pour l’amélioration de l’habitat, op. cit. p.84

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Deuxième partie : Chapitre 4 :

Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

d. La technique de l’électro-osmose phorèse7 : L’électro-osmose phorèse consiste à faire passer un courant faible, entre des électrodes implantées dans le mur (+) et une prise de terre (-), pour crée une différence de potentiel entre le (+) et le (-), qui va entraîner l’eau et les particules métalliques en suspension vers le sol. Après cela, un produit colmatant est injecté autour de l’anode disposée dans le mur, ce produit colmatant, va être entrainé par le courant qui circule entre l’anode et la cathode, pour venir boucher les capillaires du mur, créant ainsi, une barrière étanche qui bloquera les remontées capillaires.

Figures 4.4 : (a) Etat naturel d’un mur avant traitement Source : Ibid. p.51.

Figures 4.5 : (b) Création d’un courant électrique inverse permettant le déplacement de particules Source : Ibid. p.52.

Figure 4.6 : (c) Création de la barrière étanche grâce au colmatage du mur Source : Ibid.

e. La technique de la barrière étanche par injection8 : Ce procédé consiste à injecter dans la maçonnerie, des produits chimiques imperméabilisants ou hydrofuges afin de créer, des barrières étanches qui empêcheront les remontées d’eau par capillarité. Les produits utilisés peuvent être, du polysiloxane à ramifications courtes modifiées potentialisé par un trioxy-stéarate d’aluminium en solution. 7- CAUSSARIEU Alexandre, op. cit. p.51 à 53. 8- Ibid, p.119 et 120.

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Deuxième partie : Chapitre 4 :

Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

f. La technique de l’insertion d’une barrière étanche à la base des murs 9: Autre technique pour lutter contre l’humidité ascensionnelle, celle-là, consiste à scier le mur sur toute son épaisseur, pour y introduire une barrière étanche (feuille de polyester, aluminium, mastic à base d’asphalte,…etc).

Figure 4.7 : Principe d’insertion d’une barrière étanche à la base d’un mur Source : Ibid., p.119

4.2.4.2. Les techniques de lutte contre l’humidité des infiltrations : a. L’hydrofugation de surface10 : Cette technique consiste à appliquer, sur le parement à traiter par pulvérisation ou au pinceau un produit hydrofuge incolore, dont le rôle est d’empêcher l’eau de pénétrer dans la maçonnerie. Cela sans pour autant empêcher, la perméabilité à la vapeur d’eau, du fait que le mur devra pouvoir continuer à « respirer ». Les hydrofuges ont en général des effets secondaires, bénéfiques, rendant les façades moins salissantes, ralentissant la détérioration des matériaux de construction et empêchant le développement des mousses et lichens. Il existe trois grandes familles de produits d’hydrofugation : - Les siliconâtes en solution dans l’eau ; - Les siliconâtes en solution dans un solvant ; - Les savons métalliques (stéreate de zinc, d’aluminium ou de calcium).

9 - Ibid, p.118 et 119. 10- ANAH, Techniques et produits pour l’amélioration de l’habitat, op. cit. p.86 et 87.

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Deuxième partie : Chapitre 4 :

Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

b. Les revêtements et enduits minces d’étanchéité et d’imperméabilisation 11 : Cette autre technique de lutte contre l’humidité des infiltrations, consiste en l’application sur la paroi à traiter, des types de revêtement dits d’imperméabilisation et d’étanchéité, qui sont conçus pour arrêter la pénétration de l’eau dans les façades. Au niveau pratique, le traitement d’un mur par un revêtement d’étanchéité est plus durable, qu’un traitement par un revêtement d’imperméabilisation, ceci revient à la grande aptitude des revêtements d’étanchéité, à résister aux probables fissures du bâtiment. 4.2.4.3. La lutte contre l’humidité de condensation12 : La condensation se manifeste à l’intérieur d’un bâtiment, par des taches noirâtres de moisissure très caractéristiques, qui se forment sur les parois froides dans les zones mal ventilées. Ainsi, pour remédier à cela, les remèdes essentiels à appliquer pour lutter contre l’humidité de condensation sont : -

L’aération des locaux et l’isolation thermique des parois ;

-

L’utilisation d’un déshumidificateur. Aussi, pour remédier à un problème d’humidité de condensation diagnostiqué au cours

d’une réhabilitation d’un patrimoine bâti, on peut disposer de quatre moyens : - Diminuer la production de vapeur d’eau ; - Améliorer le chauffage des locaux ; - Améliorer l’aération des locaux ; -

Supprimer les parois et points froids par l’utilisation d’isolant thermique (isolation des

toitures, planchers, murs, vitrages). 4.2.4.4. La lutte contre l’humidité d’origine accidentelle13 : L’intervention en vue de lutter contre l’humidité d’origine accidentelle, consiste à supprimer les sources de cette dernière. A cet égard, l’humidité accidentelle peut provenir de plusieurs parties du bâtiment : - les canalisations de toutes sortes (alimentation, évacuation, chauffage) ; - les fuites d’égouts ; - la toiture (tuiles cassées, dégradation de l’étanchéité, absence de gouttières) ; - le lessivage trop fréquent des carrelages ou des planchers ; - le nettoyage de façade (à l’eau).

11- Ibid, p.91. 12- ANAH, Réhabiliter et entretenir un immeuble ancien point par point, op. cit. p.130. 13- Ibid.

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Deuxième partie : Chapitre 4 :

Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

4.3. La réfection des enduits à base de chaux : La chaux a été jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale et même après, le principal liant de la construction, incorporée à du sable, elle a servi à hourder les maçonneries et à dresser les parements, la chaux est intervenue dans la composition des enduits et a servi à lier les peintures ou badigeons. A cet égard, il est important pour nous, de revoir et de présenter la chaux et sa mise en œuvre, dans le cadre de la réhabilitation du bâti ancien. 4.3.1. Types de chaux14 : La chaux est obtenue par la calcination d’un calcaire. Selon la nature du calcaire utilisé la cuisson nous permet d’obtenir plusieurs types de chaux : - La chaux aérienne provenant d’un calcaire pur ; - La chaux magnésienne provenant d’un mélange de calcaire et de carbonate de magnésium ; - La chaux hydraulique provenant d’un calcaire argileux.

Figure 4.8 : Cycle de la chaux Source : ECOLE D’AVIGNON (Avignon, France), Techniques et pratique de la chaux, coll. « Second œuvres », 2e éd, Eyrolles, Paris, 2003, p.28

14 - ECOLE D’AVIGNON (Avignon, France), Techniques et pratiques de la chaux, coll. « Second œuvres », 2e éd, Eyrolles, Paris, 2003, p.27 à 31.

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Deuxième partie : Chapitre 4 :

Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

4.3.2. Les chaux du bâti ancien15 : On distingue principalement deux types de chaux, avec qui le patrimoine bâti ancien à été monté et enduit, et avec qui les différents travaux de réhabilitation du bâti ancien se pratiquent de nos jours, à savoir, la chaux aérienne et la chaux hydraulique. 4.3.2.1. La chaux aérienne : Celle-ci peut se présenter en vu de son utilisation dans la construction sous deux formes : a. La chaux aérienne en poudre : Son intérêt réside surtout, dans le fait que sa nature est adaptée aux pratiques courantes du bâtiment où l’on préfère l’utilisation des liants en poudre, pour la facilité de manipulation qu’ils présentent (mélange en bétonnière aisé). b. La chaux aérienne en pâte : Au niveau pratique, elle est plus difficile à mélanger au sable où les dosages sont moins maitrisés, néanmoins, elle présente d’autres avantages, elle permet un stockage aisé et sans date limite. La chaux aérienne en pate, carbonate plus rapidement qu’une chaux aérienne en poudre et produit de meilleures résistances. Au niveau de la mise en œuvre, le mortier de chaux aérienne en pate, a l’avantage de permettre la mise en place des finitions serrées (lissée à la truelle, stuquée,…etc.) avec aisance.

4.3.2.2. La chaux hydraulique : Ce type de chaux est résultant de l’extinction d’une chaux vive, à base d’un calcaire marneux ou argileux, il se présente sous forme de poudre. En plus de sa prise à l’air, la chaux hydraulique se caractérise par sa prise ou son durcissement sous l’eau d’où son appellation.

15 - Ibid, p.27 à 31.

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Deuxième partie : Chapitre 4 :

Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

Figure 4.9 : Comparaison : chaux aérienne en poudre/chaux hydraulique naturelle/ciment sur bâti ancien Source : Ibid., p.45.

4.3.3. Pathologies courantes des enduits à la chaux : Le traitement approprié des désordres que présentent les enduits du bâti ancien, implique nécessairement, une bonne connaissance des causes ayant engendré ces désordres, ainsi qu’une observation minutieuse de leurs effets. A cet égard, l’origine des pathologies des enduits à la chaux est due généralement, à deux causes principales : -

Un

défaut

de

mise

en

œuvre

(dosage,

matériaux

inappropriés,

mauvaise

application,…etc.),

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Deuxième partie : Chapitre 4 :

-

Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

Un vieillissement accéléré de l’enduit, cela est causé soit, par la présence d’une humidité excessive, soit par un mouvement intrinsèque du bâti, soit par l’environnement dans lequel se situe l’ouvrage (chocs thermiques, dissolution par l’action de l’eau,…etc).

4.3.3.1. Les causes des dégradations des enduits à la chaux16 : On distingue essentiellement cinq causes qui sont à l’origine des dégradations des enduits à la chaux du bâti ancien. - Le manque d’adhérence ; - La perte de la dureté ; - La présence d’une porosité importante ; - La présence de fissures (Le faïençage, les microfissures, les fissures et les lézardes) ; - L’absence de cohésion. 4.3.4. Les travaux de réfection des enduits à la chaux : L’exécution des travaux de réfection des enduits à la chaux du bâti ancien, selon les règles de l’art, implique la prise en compte, de certaines considérations que nous développerons ci-après. 4.3.4.1. Les conditions d’application des enduits de chaux17 : Certains facteurs sont à respecter pour garantir une bonne exécution d’un enduit de chaux, ces facteurs se présentent comme suit : a. La gestion des surfaces à enduire : La gestion des surfaces à enduire dépend de : - La vitesse de prise et de séchage du mortier d’enduit ; - La quantité maximale de travail possible au cours d’une journée ; - La complexité de la finition (décors,…etc.).

b. Le contrôle des approvisionnements : Il est important pour ce faire en premier lieu, de localiser un point d’eau à proximité du chantier et de s’assurer de sa qualité, l’eau servira pour l’humidification des supports, le gâchage, le nettoyage des outils,… etc.

16 - Ibid, p.155 à 157. 17 - Ibid, p.82 à 84.

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Deuxième partie : Chapitre 4 :

Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

Il faut de même veiller à garantir, que l’approvisionnement en sable pour l’ensemble des surfaces à enduire soit d’une même source, cela afin d’éviter les effets dus à des sables de provenance diverses (nuances, granulométrie).

c. Les facteurs climatiques : La réalisation d’un enduit de chaux aérienne par exemple, requiert un temps de séchage supérieur à celui d’un enduit de ciment, d’où l’importance de la prise en compte des facteurs climatiques (le gel, la combinaison vent/soleil et l’humidité). 4.3.4.2. Le contrôle du support18 : Après la détermination des surfaces à enduire, il est nécessaire en premier lieu de vérifier, si le support à enduire présente les caractéristiques indispensables lui permettant de recevoir un enduit, à savoir (stabilité, planéité, rugosité, propreté et absence d’humidité). 4.3.4.3. Le choix du type du liant19 : Le choix judicieux du liant est dicté davantage par un ensemble paramètres à prendre en compte, parmi ceux-ci ou pourra retenir : -

La nature du support (comptabilité avec les matériaux qui constituent le support) ;

-

L’environnement du chantier (conditions climatiques, échéances de réalisation,…etc.) ;

-

L’aspect souhaité en finition (grain de la texture, la couleur et des modénatures).

4.3.4.4. Dosage de mortiers d’enduit de chaux20 : Un bon dosage donnera la résistance optimale au mortier, il évitera également d’employer trop de liant, qui augmentera les prix de l’enduit et trop d’eau (à l’origine de beaucoup de pathologies, faïençage,…etc.). De nos jours, les spécialistes s’accordent sur des dosages de mortiers d’enduits de chaux, à mettre en œuvre sur les supports du bâti ancien, ainsi, on pourra citer :

a. Dosage de mortier d’enduit de chaux aérienne : Gobetis : Corps d’enduit : Finition :

6 seaux de chaux 5 seaux de chaux 4 seaux de chaux

+ + +

10 seaux de sable 10 seaux de sable 10 seaux de sable

18 - Ibid, p.85. 19 - Ibid, p 92 à 93. 20 - Ibid, p 88 à 90.

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Deuxième partie : Chapitre 4 :

Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

b. Dosage de mortier d’enduit de chaux hydraulique : Gobetis : Corps d’enduit : Finition :

5 seaux de chaux 4 seaux de chaux 3 seaux de chaux

+ + +

10 seaux de sable 10 seaux de sable 10 seaux de sable

c. Dosage de mortier d’enduit bâtard (chaux aérienne + ciment prompt) Gobetis :

5 seaux de chaux

Corps d’enduit :

3 seaux de chaux

Finition :

3 seaux de chaux

+ + + + + +

2 seaux de ciment 10 seaux de sable 2 seaux de ciment 10 seaux de sable 2 seaux de ciment 10 seaux de sable

4.3.4.5. L’exécution de l’enduit de chaux21 : Les enduits de chaux peuvent être réalisés, en deux ou trois couches, dans leur mise en œuvre, il faut veiller que l’épaisseur cumulée de la première et de la seconde couche, ne soit ni inferieure à 2cm ni supérieure à 5cm. Les couches d’un enduit de chaux se présentent comme suit : - Le gobetis : Il s’agit de la première couche de l’enduit, sa surface doit être rugueuse pour favoriser l’accroche de la seconde couche (ne pas surfacer). L’épaisseur de la première couche ne doit pas dépasser 5mm au maximum. - Le corps d’enduit : C’est la seconde couche de l’enduit, celle-ci est appliquée sur le gobetis préalablement humidifié, le mortier à mettre dans cette couche doit avoir une consistance plastique. L’épaisseur de la deuxième couche doit être comprise entre 10 et 20mm. - La couche de finition : C’est la dernière couche de l’enduit, elle est œuvrée sur le corps d’enduit, son épaisseur varie généralement entre 3 et 5mm et doit être inferieur à 10mm.

21 - Ibid, p 98 à 101.

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Deuxième partie : Chapitre 4 :

Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

Figure 4.10: Fiche technique de mise en œuvre d’un enduit à la chaux hydraulique naturelle sur support ancien Source : Ibid, P.107

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Deuxième partie : Chapitre 4 :

Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

Figure 4.11 : Fiche technique de mise en œuvre d’un enduit à la chaux aérienne sur maçonnerie de moellons Source 1 : Ibid., p.105.

4.4. L’amélioration du confort thermique du patrimoine bâti ancien : L’amélioration du confort thermique figure de même, parmi les actions à mener dans le cadre de la réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien, notamment l’habitable de celui-ci. Outre le but de procurer un sentiment de bien être thermique chez les occupants, l’amélioration du confort thermique d’un bâti ancien a pour objectif en même temps, de réaliser une économie d’énergie conséquente qui aura pour impact certain, la diminution des émissions de gaz à effet de serre, qui est de nos jours une préoccupation mondiale.

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Deuxième partie : Chapitre 4 :

Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

Ainsi, pour améliorer le confort thermique d’un patrimoine bâti ancien, on procède généralement par deux manières, à savoir, la réduction des déperditions thermiques du bâtiment et l’accroissement des rendements thermiques du chauffage du bâtiment22.

4.4.1. La réduction des déperditions thermiques : Pour réduire les pertes thermiques dans un bâti ancien, dans le but d’améliorer son confort thermique, on opère essentiellement, par deux manières : -

L’isolation des différentes parois opaques et vitrées du bâtiment ;

-

L’ajustement de l’aération du bâtiment.

4.4.2. L’accroissement des rendements thermiques du chauffage : L’autre manière d’améliorer le confort thermique dans un patrimoine bâti ancien est l’accroissement des rendements thermiques du chauffage, celui-ci est réalisé par les actions suivantes : -

La régulation du chauffage ;

-

La programmation des besoins ;

-

L’installation d’un matériel moderne de chauffage.

4.4.3. L’isolation thermique des parois du bâti ancien : A cet égard, parmi les techniques qui sont préconisées pour isoler les différentes parois opaques et vitrées d’un bâti ancien en réhabilitation, nous citerons :

4.4.3.1. L’isolation thermique des toitures inclinées avec combles perdus : L’isolation thermique des toitures inclinées avec combles perdus du bâti ancien se réalisent généralement, en procédant par répandre un isolant en surépaisseur sur le plancher du comble, pour ce faire, on utilise généralement deux types d’isolants que sont : - Les isolants en rouleaux de fibres minérales (en laine minérale par exemple) ; - Les isolants en vrac disponible en divers matériaux (liège, vermiculite, verre expansé et granulés de mousse).

22 - ANAH, Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat (paris), Réhabiliter et entretenir un immeuble ancien point par point, Editions du Moniteur, paris, 1989, p 144 et 145.

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Deuxième partie : Chapitre 4 :

Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

4.4.3.2. L’isolation thermique des toitures inclinées avec combles aménagés : Pour isoler les toitures à combles aménagés (en grenier ou en locaux habitables) des bâtiments anciens, l’isolation est pratiquée sous les rampants de la toiture inclinée, à cet effet, on utilise généralement deux types d’isolants à savoir : - Des isolants en rouleaux constitués en laine minérales (laine de verre ou laine de roche) ; - Des isolants en panneaux qui peuvent être en divers matériaux (fibre minérale, polystyrène, mousse de polychlorure de vinyle, liège expansé, fibre de bois,…etc.).

4.4.3.3. L’isolation thermique d’une toiture-terrasse : Pour isoler thermiquement une toiture terrasse d’un patrimoine bâti ancien, deux techniques se proposent à nous : Lorsqu’on décide de refaire totalement l’étanchéité en place, la solution qui est généralement préconisé est celle de la technique « de la toiture chaude », pratiquée pour les constructions neuves où l’isolant est disposé au dessous de l’étanchéité. Par contre, lorsqu’on décide de conserver l’étanchéité en place qui est en bon état, on a recourt à la solution dite de la technique « de la toiture inversée », celle où l’isolant est placé au dessus de l’étanchéité.

Figure 4.12 : Toiture inversée avec terrasses inaccessible à gauche et accessible à droite Source : Ibid., p.131

On présentera ci-dessous deux procédés d’isolation de toitures-terrasses, qui s’appliquent dans les cas où l’étanchéité en place est conservée. a. L’isolation par panneaux23 : Dans ce procédé d’isolation de toitures-terrasses, on utilise des isolants sous forme de panneaux généralement en polystyrène expansé. 23 - Ibid, p.131 et 132.

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Deuxième partie : Chapitre 4 :

Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

Ces isolants après avoir étaient posé, reçoivent une protection lourde en gravier ou d’un autre revêtement. b. L’isolation par mousses de polyuréthane : Cet autre procédé d’isolation de toitures-terrasses, est aussi utilisé dans le cas où l’étanchéité existante est conservée. Pour ce faire, cette isolation est réalisée par la projection de produits qui sortent sous forme de mousse d’un pistolet pour être ensuite étendus sur la surface à revêtir. Après avoir achevé la projection de la mousse isolante, celle-ci doit recevoir : - Une protection par revêtement imperméable résistant aux rayons ultraviolets ; - Une protection en gravillons. 4.4.3.4. L’isolation thermique des murs de façade par l’intérieur : Pour améliorer l’isolation thermique des murs de façade, notamment extérieurs d’un patrimoine bâti ancien, il est fortement recommandé d’opter, pour une amélioration de l’isolation par l’intérieur, ceci pour les avantages objectifs qu’elle représente et cela malgré quelques inconvénients qu’elle peut engendrer. a. Avantages de l’isolation thermique intérieure24 : L’isolation thermique intérieure des murs des façades extérieurs à l’avantage : -

Conserver les aspects extérieurs et les valeurs patrimoniales visibles d’un patrimoine bâti ancien ;

-

Eviter la reprise d’ouvrages tels que les descentes d’eau, appuis de fenêtre,…etc.

b. Inconvénients de l’isolation thermique intérieure25 : -

Elle n’élimine pas les possibles ponts thermiques constitués par les murs et les planchers ;

-

Elle conduit à la réduction du volume habitable (ce qui peut être gênant pour les petits logements) ;

-

Elle nécessite souvent le déplacement de certains équipements tels que les éviers, les appareils de chauffage, les canalisations, les interrupteurs,…etc ;

-

Elle impose la réfection des décorations intérieures des logements (peintures, papiers peints,…etc.).

24 - Ibid. 25 - Ibid, p.133 et 134.

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Deuxième partie : Chapitre 4 :

Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

c. Matériaux isolants utilisés : Pour le patrimoine bâti ancien et tout particulièrement, dans le cas des immeubles d’habitation urbain, l’amélioration de l’isolation thermique des murs de façade par l’intérieur est souvent réalisée, à partir de complexes ou de « sandwiches » isolants.

- L’isolation par complexes isolants26 : Ces complexes isolants sont généralement composés de : -

Panneau isolant (polystyrène expansé ou extrudé, mousse de polyuréthane, mousse phénolique, laine minérale, liège, fibragglo) d’une épaisseur comprise entre 10 à 100mm ;

-

Plaque de parement souvent en plâtre cartonné de 10 à 15 mm d’épaisseur ;

-

Pare-vapeur (pour équiper les isolants très perméables à la vapeur et aussi pour équiper d’autres isolants sous des climats très rudes ou en cas de locaux humides).

- L’isolation par «sandwiches» isolants27 : Les «sandwiches» isolants ne diffèrent des complexes isolants, que par la présence de deux plaques de parement au lieu d’une. Il s’agit d’isolant de 5 à 6 cm d’épaisseur, collé en usine sur deux plaques de 10 mm chacune avec éventuellement une interposition d’un parevapeur. 4.4.3.5. L’isolation thermique des planchers du bâti ancien : Au niveau pratique, l’isolation thermique des planchers d’un bâti ancien est traditionnellement appliquée sur la sous-face des planchers. A cet effet, on distingue deux procédés de réalisation de cette isolation, ainsi on a : a. L’isolation des planchers par projection de fibres minérales28 : Ce procédé consiste, à projeter sur la sous-face du plancher à isoler, un mélange composé de fibres minérales et de liants secs et éventuellement quelques additifs, pour améliorer les performances et faciliter la mise en œuvre du mélange cité. b. L’isolation des planchers par projection de mousses29 : Cette autre méthode consiste, en la projection de mousses de polyuréthane sur la sousface du plancher à isoler.

26 - Ibid, p.134. 27 – Ibid. 28 - Ibid, p.148. 29 - Ibid, p.149.

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Deuxième partie : Chapitre 4 :

Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

4.4.4. Les procédés d’isolation des fenêtres du bâti ancien30 : Divers procédés sont préconisés pour isoler les fenêtres originelles d’un bâti ancien, dont celles des immeubles d’habitation urbain. Ainsi, parmi les procédés les plus couramment utilisés dans les travaux d’isolation de ce type de fenêtre, on citera les procédés suivants : 4.4.4.1. L’installation d’un survitrage : Dans ce procédé d’isolation des fenêtres anciennes, il s’agit de fixer sur le ventail (ouvrant) un survitrage démontable ou articulé sur des charnières, ce survitrage peut comporter un cadre en aluminium ou en PVC. Un joint périphérique assure l’étanchéité entre le ventail et le survitrage, la lame d’air ainsi englobée jouera le rôle d’isolant thermique.

Figure 4.13 : Installation d’un survitrage Source : ANAH, Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat (Paris), Réhabiliter et entretenir un immeuble ancien point par point, Edition du Moniteur, Paris, 1989, p.84.

4.4.4.2. L’installation d’un vitrage isolant : Cette technique d’isolation des fenêtres anciennes consiste, à déposer le simple vitrage existant et le remplacer par un vitrage isolant composé, de deux vitres qui emprisonnent une lame d’air déshydratée. Le vitrage isolant étant fabriqué en usine, selon les dimensions requises. Un joint d’adaptation périphérique en PVC ou en aluminium permettra de fixer, ce vitrage épais sur les menuiseries existantes.

30 - ANAH, Réhabiliter et entretenir un immeuble ancien point par point, op.cit. p.84 et 85.

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Deuxième partie : Chapitre 4 :

Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

Figure 4.14 : Installation d’un vitrage isolant Source : Ibid

4.4.4.3. Remplacement de la fenêtre par une menuiserie isolante (avec conservation du dormant) : Pour ce procédé d’isolation, les ouvrants anciens sont déposés, par contre le dormant ancien est conservé en place et éventuellement retaillé. Une nouvelle fenêtre comportant ouvrant et dormant est fixée sur le dormant ancien conservé. La menuiserie neuve est constituée d’un vitrage isolant et présente une bonne étanchéité à l’air.

Figure 4.15 : Remplacement de fenêtre par une menuiserie isolante Source : Ibid., p85.

4.4.4.4. Remplacement complet de la fenêtre par une menuiserie isolante (ouvrants + dormant) : Ce procédé consiste, à déposer l’ancienne menuiserie (ouvrant+dormant) et la remplacer par une fenêtre neuve, équipée d’un vitrage isolant et présentant une bonne étanchéité à l’air.

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Deuxième partie : Chapitre 4 :

Autres travaux de réhabilitation du bâti ancien

Figure 4.16 : Remplacement complet de la fenêtre par menuiserie isolante (ouvrants+dormant) Source : Ibid

4.5. Conclusion : Le présent chapitre nous a permis de connaître, d’autres travaux récurrents dans la réhabilitation du patrimoine bâti ancien. Ainsi, nous avons revu en premier lieu, les diverses techniques qu’on utilise de nos jours pour lutter contre l’humidité qui atteint les bâtiments et de surcroit anciens. A cet effet, puisque l’eau de cette humidité est reconnue comme la principale cause des désordres, qui peuvent survenir dans un bâtiment, il est avéré que la lutte contre l’humidité figure parmi les essentiels travaux qu’on entreprend, au cours d’un processus de réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien. De même, nous avons revu dans ce chapitre, les conditions de mise en œuvre selon les règles de l’art, des enduits de chaux sur les supports des structures anciennes en réhabilitation, cela est d’autant plus important, par le fait que la chaux a été le matériau de liaison avec qui l’essentiel du patrimoine bâti ancien a été édifié. Enfin de ce chapitre, nous avons exposé les diverses méthodes qui sont mise en œuvre actuellement, pour l’amélioration du confort thermique dans le patrimoine bâti ancien. Cette amélioration est comptée de nos jours parmi les principaux travaux à entreprendre, dans le cadre de la réhabilitation intégrale et durable d’un patrimoine bâti ancien. A cet égard, hormis l’aisance qu’induit l’amélioration du confort thermique dans un bâti en manque, cette amélioration par la nature des travaux qu’elle implique, participe pour autant à la réduction des coûts environnementaux et économiques de la réhabilitation du patrimoine bâti ancien dégradé.

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TROISIEME PARTIE : Réhabilitation du patrimoine bâti ancien à Oran : réponse à un constat

Chapitre 5 : Oran et le problème du bâti ancien Chapitre 6 : Cas d’étude : analyse et interprétation

Introduction : Après avoir traité dans les parties et chapitres précédents les considérations théoriques inhérentes à notre recherche, il est temps maintenant d’aborder les aspects pratiques dans cette autre et dernière partie de notre mémoire. Ainsi, avant de confronter nos hypothèses aux immeubles en réhabilitation qui constitueront notre cas d’étude, nous trouvons indispensable d’entamer la présente partie par la présentation de la ville d’Oran, cela nous permettra entre autres de connaître le patrimoine bâti d’Oran et de prendre connaissance sur l’état de sa conservation actuellement.

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Troisième partie : Chapitre 5 :

Oran et le problème du bâti ancien

Chapitre 5 : Oran et le problème du bâti ancien

5.1. Introduction : La ville d’Oran est composée d’un riche patrimoine bâti, résultant de l’action des diverses civilisations qui ont contribué à son évolution urbaine, à travers son histoire spécifique. Ces dernières années, une partie importante du patrimoine bâti d’Oran se dégrade et tombe en ruine, il s’agit surtout, du patrimoine bâti ancien que l’on appelle aussi vieux bâti 1, qu’on retrouve majoritairement dans les anciens quartiers de la ville. Construit généralement durant la période coloniale française, ce patrimoine bâti ancien, qui est essentiellement composé d’immeubles d’habitations, a été depuis l’indépendance de l’Algérie ignoré et livré aux attaques du temps. En fait, par manque de stratégie dans le domaine de la gestion urbaine et surtout, par manque de savoir-faire, les pouvoirs publics concernés par la gestion du cadre bâti ancien d’Oran, ont négligé les réguliers travaux d’entretiens, qui sont nécessaires pour le maintien en état de ce patrimoine, cela sans omettre de citer, les rares travaux de réhabilitation qui ont été menés maladroitement sur le cadre bâti ancien d’Oran et qui ont davantage dégradé ce dernier.

5.2. Histoire de la formation urbaine de la ville d’Oran : Pour aborder la problématique de la conservation du patrimoine bâti ancien de la ville d’Oran, un rappel historique sur la formation urbaine d’Oran, nous parait indispensable, pour connaître le patrimoine bâti qui compose cette ville. 5.2.1. Période préhistorique2 : Le site où s’étend l’actuelle ville d’Oran a attiré dès la préhistoire l’homme pour s’établir, des fouilles archéologiques effectuées aux 19ème et 20ème siècles ont révélé des traces datant d’au moins 100000 ans. Des grottes du paléolithique et du néolithique ont été mises en évidence, à savoir, les grottes du Cuartel, de Kouchet el Djir et celles des carrières d’Eckmùhl dites Abri Alain, celles-là ont été les lieux de fouilles entreprises en 1892, par François DOUMERGUE et

1- Vieux bâti est le terme utilisé pour designer le bâti ancien en Algérie par le Ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme et les organismes qui y sont affiliés comme les offices de promotion et de gestion immobilière OPGI 2- METAIR Kouider, Oran mémoire et images, CD, Editions Bel Horizon, Oran, 2005, [CD-ROM].

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Troisième partie : Chapitre 5 :

Oran et le problème du bâti ancien

Paul PALLARY, où de nombreuses pièces archéologiques ont été récoltées, dont certaines sont déposées au musée ZABANA d’Oran, comme un bloc stratigraphique et un ensemble d’outils composés de lisoirs, haches polies, lamelles, couteaux,…etc. 5.2.2. Période de l’antiquité3 : Rien n’indique d’une présence ou d’un établissement civilisationel, relevant de la période de l’antiquité dans l’actuel site où s’établit la ville d’Oran. Par contre, plusieurs sites recensés dans les environs d’Oran, révèlent une présence punique et romaine notamment, aux Andalouses à 23 Km à l’Ouest d’Oran et à Bethioua distante de 40 Km à l’Est d’Oran. 5.2.3. Période musulmane : C’est en cette période qu’Oran ou ‘‘Ouehren’’ fut fondée en l’an 290 de l’hégire 903 après JC, sur un territoire peuplé par des tribus berbères Azdadja, Nefza, et Mosguen, par Mohamed Ben Abou Aoun et Mohamed Ben Abdoun et un groupe de marins andalous venus d’Espagne4, sans doute en vue de créer un relais commercial entre leur contrée d’origine et l’intérieur du pays africain, notamment avec Tlemcen, ville marchande importante en ce temps là. La nouvelle agglomération d’Oran en cette époque occupait la rive gauche du ravin et s’adossait aux premières pentes du Murdjadjo. Ainsi, pour manque de renseignements précis, sur la nouvelle ville naissante d’Oran en cette période, les descriptions plus au moins vagues et les assertions souvent exagérées qui figurent dans les ouvrages, ne suffisent pas pour décrire la nature du bâti ou l’urbanisation d’Oran à cette époque. 5.2.4. Période espagnole : On distingue deux temps d’occupation espagnole à Oran : 5.2.4.1. Première occupation (1508-1708) : Suite à la prise de Mers El Kebir par les Espagnoles en 1505, le cardinal Ximenes de Cisneros s’empare d’Oran soit en 15095 .

3- Ibid 4- LESPES René, Oran : Etude de géographie et d’histoires urbaines. Editions Bel Horizon, Oran, 2003, p. 42. 5- Metaïr Kouider, op.cit.

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Troisième partie : Chapitre 5 :

Oran et le problème du bâti ancien

A l’issue de cela, sur le plan urbain, les espagnoles introduisirent le modèle urbain de la ville médiévale fortifiée, à ce sujet, il est certain que le tissu musulman déjà existant, ait été profondément transformé en faveur de la nouvelle organisation urbaine6. De même, la situation de siège quasi constant que subissait la garnison espagnole en ce temps là avait conduit l’Espagne à munir son préside par d’importants ouvrages de défense, dont les travaux furent dirigés par les plus prestigieux ingénieurs militaires de l’Espagne. Cette période a vu, entre autres, l’édification du fort Santa Cruz et de la fortification de Rozalcasar7, qui comptent parmi le patrimoine bâti qui constitue Oran de nos jours. 5.2.4.2. Seconde occupation (1732-1792) : Après la reprise de la ville d’Oran par les espagnoles en 17328, les rares maisons et édifices encore valables, sont vite occupés par l’administration militaire. Cela dit, en cette période, les espagnoles ont entrepris de grandes opérations d’aménagement au niveau du tissu urbain, ils avaient remodelé la ville d’Oran, selon un plan radioconcentrique doté d’une place centrale, la Plaza Mayor, vers laquelle convergeait des rues à pentes raides et étroites9. Aussi, ils ont procédé à la réfection et à la reconstruction de certaines fortifications, comme le fort Santa Cruz, le fort Saint Philippe et le fort San Fernando, cela dans le souci, d’assurer la défense de la place. Concernant la nature du bâti en cette époque, le mode de construction dominant était en dur, la maison urbaine était caractérisée, notait Pestemaldjoglou, par une cour intérieur bordée de galerie que supportent des colonnes et arcs. Enfin, pour illustrer l’étendue de la ville d’Oran à cette période, le recensement des habitants et des biens effectué en 1771, concluait qu’Oran en ce temps comptait quelques 581 maisons, dont 532 appartenant à des particuliers10. 5.2.5. Période ottomane : Cette période s’est déroulée en deux temps : 5.2.5.1. Première reconquête (1708-1732) : La reconquête de la ville fut par le Bey Mustapha Bouchelaghem. Concernant le cadre bâti en cette période, quelques modifications ont été introduites dans l’aspect architectural des 6- BENKADA Sadek, « Oran la ville et son urbanisme au 18ème siècle, le cas de la Plaza Mayor », in, Actes du colloque international qui S’est déroulé à Oran du 19 au 21 Octobre sous l’intitulé de Réhabilitation et revitalisation urbaine à Oran Ed Consortium RehabiMed, Barcelone, 2009, P. 84. 7- LESPES René, op.cit. p.65. 8- METAIR Kouider, op.cit. 9- BENKADA Sadek, op.cit.

10- Ibid.

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édifices construit par les espagnoles, en introduisant dans l’architecture de la Plaza Mayor, les arcades et en transformant en particulier les églises et couvents, en mosquées et synagogues11. 5.2.5.2. Deuxième reconquête (1792-1831) : En octobre 1790, Oran fut frappée par un puissant tremblement de terre qui détruit une bonne partie de la ville, le Bey Mohamed el Kebir entreprit, de libérer définitivement la ville et entre à Oran en février 1792, mettant fin à prés de trois siècles de présence espagnole à Oran. Oran est ainsi devenu en cette période, capitale du Beylick de l’Ouest, le Bey Mohamed el Kebir, en bon administrateur avisé, entreprit de moderniser la ville et de la remettre des destructions qu’elle a subit lors du séisme de 1790. Il créa de nouveau quartiers et imposa l’alignement, il fit construire entre autres, le palais du Bey et la Mosquée du Pacha en 179212. D’autres édifices qui forment l’actuel patrimoine bâti d’Oran, ont été érigés en cette période, à l’exemple de la mosquée de la Perle, ainsi que du mausolée de Sidi el Houari et de la mosquée adjacente à celui-ci13. 5.2.6. Période française (1831-1962) : Après la chute d’Alger le 24 juillet 1830, les troupes françaises pénètrent dans la ville d’Oran le 4 janvier 183114. Le génie militaire français va dés le début de l’occupation, façonner et structurer la ville existante sur le plan urbanistique, puis la dépasser pour occuper le plateau de Karguentah, la cité est soumise à la spéculation, des quartiers s’érigent, les bâtiments qui y sont édifiés, s’expriment dans les multiples styles architecturaux qui dominaient cette époque, allant des styles historiques au style Napoléon III et du style Art Nouveau moderne15. A cela, il est important de préciser que le bâti produit durant la période française qui est dominant dans les anciens quartiers d’Oran, représente l’essentiel du patrimoine bâti ancien de la ville d’Oran en ce début du 3ème millénaire. 5.2.7. Période de l’indépendance à nos jours : Les années 60 ont vu à Oran, l’achèvement des programmes de constructions, lancés durant la fin de la présence française.

11- Ibid. 12- METAIR Kouider, op.cit. 13- METAIR Kouider, Guide Bel Horizon des monuments historiques et sites naturels, Editions Bel Horizon, Oran, 2007, p. 16 et 22. 14- LESPES René, op.cit. p.127. 15- CHAMBON Nicolas, GRANDET Denis, MARCHAND Gilles, Guide architectural d’Oran Presse de l’USTO, Oran, 1986, 61 p.

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Cependant, l’urbanisation d’Oran dans les années 80 et 90, en s’effectuant vers le Sud et l’Est de la ville, a été caractérisée par la réalisation de cités d’habitation composées d’immeubles de style moderne à l’instar, des cités des Oliviers et d’Essedikia. Aujourd’hui, à l’aube du 21ème siècle, Oran est chef lieu de wilaya (département) avec plus d’1000000 d’habitants. Elle demeure la principale métropole de l’Ouest algérien et la deuxième ville d’Algérie. Son extension, afin de répondre aux demandes renouvelées en matière d’habitat et d’équipements, s’effectue désormais vers le côté Est de la ville. Quand à son riche patrimoine bâti, une partie de celui-ci vieillit16 et présente des dégradations notables. Faute d’intérêt et d’entretien permanent, beaucoup d’effondrements de construction ont été recensés ces dernières années à Oran surtout parmi le patrimoine bâti ancien.

5.3. Typologie des systèmes constructifs du bâti d’Oran : A partir de nos inspections visuelles et consultations documentaires,17 trois catégories ou typologies de construction, ont été distinguées dans l’actuel patrimoine bâti d’Oran, ces catégories de construction ont été déterminées, selon la période de leur construction et le système constructif avec lequel ont été érigés. 

Première catégorie :

Cette catégorie est composée par les rares édifices existants avant la colonisation française et en grande partie, par les édifices construits dès les débuts de la colonisation, à partir de 1831 jusqu’en 1948, ces édifices sont très nombreux dans le quartier de Sidi Lhouari à l’exemple, de l’ancienne préfecture et des immeubles qui longent le boulevard Stalingrad. Cette catégorie de construction existe aussi surtout, dans les quartiers du Derb, St Antoine, centre ville, St pierre et autres quartiers, situés en deçà de la deuxième enceinte historique qu’a connue la ville d’Oran. Ces édifices sont généralement réalisés avec des murs porteurs en maçonnerie de pierre et des planchers à voûtains en brique et solives en bois ou métalliques, ou avec des planchers strictement en bois, ainsi que des escaliers en bois. A partir de 1930, apparaissaient les premiers bâtiments d’aspect moderne biens insérés dans la trame urbaine existante, ces immeubles sont construits pour certains, en structure de

16- Cadre bâti ancien à Oran, Office de Promotion et de gestion Immobilière (OPGI) d’Oran, 2004, 33 p 17- MAMMAR. L et MOULI.M, Etude de réhabilitation d’un immeuble vieux bâti à Oran, « http://www.ensetoran.dz/sbeidco/Papers/265_Paper.pdf », consulté le 03/11/2012, et Le vieux bâti dans les villes d’Alger-Oran-Constantine-Annaba, Ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, Alger, Avril 2005, p.34.

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béton armé, en poteaux poutres et pour d’autres, en structure mixte, soit par des

murs

porteurs en maçonnerie de pierres et planchers en dalles pleines de béton armé. On peut considérer cette période qui s’étale de 1930 à 1948, comme transitoire du fait qu’elle a servi de passage, des modes constructifs anciens à base de murs porteurs en pierres, aux modes constructifs modernes à base de béton armé. 

Deuxième catégorie :

Cette seconde catégorie est composée de bâtiments construits entre 1948 et 1962, il s’agit de constructions d’architecture moderne, qui se sont développées surtout, à la périphérie de la ville d’Oran, mais aussi à l’intérieur des tissus anciens, à l’instar, de la cité Lescure dont les chantiers ont démarré en 1955. Les années cinquante ont vu18 la construction des immeubles du front de mer, les buildings du quartier de la nouvelles préfecture, les nouvelles cités en hauteur du quartier Saint Charles et des nouvelles cités de la périphérie dont la cité Dar-Beida commencée en 1951 et terminée en 1957. Cette deuxième catégorie de bâtiment est réalisé en béton armé, de part la solidité de leur construction, les bâtiments de cette catégorie, démontrent jusqu'à aujourd’hui une bonne résistance au temps. 

Troisième catégories :

Cette 3ème catégorie est constituée par le bâti réalisé depuis 1969 à nos jours, il est en grande partie présent, dans les extensions Sud et Est de la ville et représente aujourd’hui la plus grande partie du patrimoine bâti d’Oran, à l’exemple, des nouvelles zones d’habitat, comme les cités des Oliviers, d’Essedikia ou de l’Usto. Cette catégorie de construction est édifiée en béton armé, système poteaux poutres ou en préfabrication lourde.

5.4. Présentation du bâti ancien d’Oran: La présentation du bâti ancien d’Oran, terrain de notre recherche, requiert le rappel de sa définition et son identification à Oran. 5.4.1. Définition et caractéristiques techniques : On désigne par la locution bâti ancien19, généralement, le bâti construit avant la seconde guerre mondiale qu’on convient aussi de définir, comme le bâti antérieur à 1948 ou selon les cas, d’avant 1950.

18- METAIR Kouider, Oran face à sa mémoire, Editions Bel Horizon. Oran, 2003, p 86. 19- Voir la définition du terme bâti ancien développée dans le chapitre I de la première partie du présent mémoire.

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Le bâti ancien est édifié par des mises en œuvre traditionnelles, avec des matériaux anciens comme, le pisé, la pierre, le bois,…etc, distinguable du bâti moderne, dominant à partir de 194820 et réalisé essentiellement en béton armé. 5.4.2. Le bâti ancien à Oran : Par métonymie à la définition du bâti ancien citée plus haut, le bâti ancien à Oran correspond essentiellement au bâti réalisé à Oran avant 1948, durant la période coloniale française et aux rares édifices construits au cours des périodes espagnole et ottomane, qui relèvent de même de la typologie bâti ancien, qui est en elle-même très diversifiée. Constitué en grande partie d’immeubles d’habitation, le bâti ancien d’Oran est construit selon des mises en œuvre et matériaux anciens, soit généralement, avec des murs porteurs en maçonnerie de pierre, des planchers en voûtains avec solives métalliques ou en bois, ainsi que des planchers en bois. 5.4.3. Bâti ancien ou vieux bâti : En Algérie, le bâti ancien est aussi désignée par le terme vieux bâti, né d’un besoin de catégorisation, les administrations chargées de la gestion du patrimoine immobilier, utilisent dans le cadre de leur activité, l’expression vieux bâti21, pour qualifier le patrimoine immobilier en exploitation réalisé pendant la période coloniale française. Ce patrimoine comprend aussi bien, des immeubles anciens en maçonnerie de pierre construits surtout avant 1945, mais aussi, des immeubles modernes en béton armé construits entre 1948 et 1962. Ainsi imprécis, le terme vieux bâti22, ne renvoi à aucune typologie de bâti, où le mode constructif est le principal déterminant. Delà, son usage nous semble incorrect, dans les recherches qui traitent des problématiques que soulève le patrimoine bâti. L’utilisation du qualificatif vieux bâti serait plus fondé, dans les administrations où il a été consacré en vue de distinguer dans le cadre de la gestion immobilière, entre le patrimoine immobilier de construction récente de l’après indépendance, et le patrimoine immobilier anciennement construit de l’avant indépendance.

20- 1948 qui correspond à la date de la ratification du plan Marshall, est considérée dans le domaine de la construction, comme la date de démarcation qui partage entre l’ère des mises en œuvre anciennes, à base de maçonnerie de pierre, dominantes avant 1948 et l’ère des mises en œuvre moderne d’après 1948 à base de structure en béton armé, qui se sont surtout généralisées, à partir des programmes de la reconstruction de l’après guerre,financés dans le cadre du plan sus-cité. 21- Entretien réalisé au Ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat, le 13 juin 2011 avec Mr. MESLEM Ali, sous-directeur de la préservation immobilière. 22- Aucun usage du terme « vieux bâti » n’a été relevé dans les pays ayant le français comme langue de travail, pour qualifier une catégorie de construction, de même qu’aucune définition réglementaire ou législative n’est consacré au terme « vieux bâti » en Algérie.

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5.5. Etat du patrimoine bâti ancien de la ville d’Oran : Voici quelques indices révélateurs, de l’état dans lequel se trouve actuellement, le patrimoine bâti ancien d’Oran.

5.5.1. Etat statistique des immeubles menaçant ruine à Oran : A défaut d’un diagnostic renseignant sur l’état physique de l’ensemble du patrimoine bâti ancien d’Oran, l’OPGI qui gère une grande partie de ce patrimoine, procède régulièrement à des recensements, pour prendre connaissance de l’état du patrimoine immobilier relevant de sa compétence. Ainsi, dans le cadre d’un recensement23 mené par les services techniques de l’OPGI d’Oran en 1993 et mis à jour en 2004 en vu de connaître l’état physique du patrimoine immobilier d’Oran (biens gérés par l’OPGI d’Oran et biens privés), 539 immeubles ont été recensés, en tant qu’immeubles menaçant ruine et dont la condition nécessite une intervention en urgence afin de les maintenir en état. A l’issue de ce recensement, les immeubles examinés ont été classés en trois catégories, selon des degrés de vétusté préétablis :

Degré de vétusté 1 : Il regroupe 178 immeubles, il concerne les immeubles dont la structure porteuse est sérieusement endommagée et l’état d’usure est très avancé.

Degré de vétusté 2 : Il concerne 216 immeubles dont l’état demande l’amélioration de certains éléments et le renforcement des structures porteuses.

Degré de vétusté 3 : Il englobe 145 immeubles et concerne les immeubles sous équipés, dont la structure porteuse ne présente pas de faiblesse particulière et nécessitent un renforcement léger.

23- Cadre bâti ancien à Oran, Office de Promotion et de Gestion Immobilière, (OPGI), d’Oran, 2004, p.10.

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Figure 5.1 : Recensement d’immeubles par quartier en fonction du degré de vétusté Source : Cadre bâti ancien à Oran, Office de Promotion et de Gestion Immobilière (OPGI) d’Oran, 2004, p.10.

5.5.2. Localisation des immeubles menaçant ruine : Le recensement réalisé par les services techniques de l’OPGI d’Oran, sur le patrimoine immobilier d’Oran indique, que la plus grande partie des immeubles menaçant ruine est situé dans les anciens24 quartiers de la ville, là où le bâti ancien est très présent, à l’exemple des quartiers de Sidi El Houari, Haï Nesr (ex-Derb), Haï Sidi Okba (ex-Saint Antoine) et Haï Yaghmoracen (ex-Saint Pierre). Ces quartiers sont touchés par la précarité et la vétusté, caractérisée par les effondrements et les affaissements d’immeubles. Il faut aussi signaler que la dégradation de ces immeubles menaçant ruine est variable et ne dépend pas seulement de l’âge de la construction. 24- Ibid, p.11.

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Figure 5.2 : La répartition géographique des immeubles menaçant ruine au niveau des quartiers Source : Ibid., p.9.

Figure 5.3 : Immeubles menaçant ruine par quartier à Oran (Graphe établi par l’Opgi d’Oran le 20/05/ 2004). Source : Ibid., p.11

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5.5.3. Le phénomène d’effondrement d’immeubles à Oran : Les effondrements d’immeubles enregistrés à Oran, notamment depuis les années soixante dix, particulièrement dans les anciens quartiers de la ville, ne peuvent qu’attester de l’état de dégradation avancé du patrimoine bâti ancien de la ville d’Oran. Pour illustrer l’ampleur de ce phénomène d’effondrement, que connaît le cadre bâti de la ville d’Oran, surtout à partir du milieu des années soixante dix à nos jours, nous pouvons mettre en évidence, d’après les chiffres fournis (essentiellement par les services techniques de l’OPGI d’Oran ainsi que par d’autres sources), quatre périodes d’effondrement distinctes allant de 1975 à 200425.

Figure 5.4 : Représentation graphique des effondrements d’immeubles à Oran au cours de la période 1975-2004 Source : Ibid., p.12

1ère période 1975-1995 : Au cours de cette période, un nombre important d’effondrement d’immeubles a été relevé, soit 315 immeubles, cela correspondait à la période de la démolition de La Calère. Ces effondrements sont expliqués après 33 ans de l’indépendance de l’Algérie, par l’absence d’entretien, l’abandon et le vieillissement de ces immeubles de constructions anciennes.

25- Cadre bâti ancien à Oran, op.cit, p.12 et 13.

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2ème période 1995-2000 : Cette période a été caractérisée, par une diminution importante d’effondrement d’immeubles, où on a enregistré seulement, l’effondrement de 21 immeubles. Cette diminution s’explique par les travaux de réhabilitation menés par l’OPGI d’Oran, sur des immeubles du patrimoine immobilier. 3ème période 2000-2004 : Durant cette période, un nombre important d’effondrement à été enregistré, à savoir 303 immeubles. Cela est dû essentiellement, à la non prise en charge des immeubles menaçant ruine, surtout après le relogement des habitants qui les occupaient. Les effondrements après 2004 : Durant la période allant de 2005 à 2010, il a été enregistré à Oran26, quelques 1458 effondrements (généralement partiels) et au moins 646 risques d’effondrements de construction, un pic d’effondrement27 a été atteint en 2007, où 313 effondrements et 120 risques d’effondrements de constructions ont été enregistrés. Ainsi, en cette période de 6 ans d’intervalle, le nombre d’effondrements de constructions, à plus que doublé par rapport à l’ensemble des périodes citées ci-dessus, dont l’intervalle s’étalait sur 30 ans de temps. Quand aux raisons des effondrements enregistrés en cette période, nous citerons les effets, des précipitations importantes, et du séisme du 6 juin 2008 qu’a connu Oran, et qui ont accéléré les effondrements des constructions déjà en état de dégradation, cela sans omettre, l’immobilisme des autorités à l’égard du patrimoine bâti dégradé de la ville d’Oran ainsi que l’absence d’une volonté et d’une prise en charge réelle en vue de conserver ce patrimoine bâti. A titre de rappel, l’essentiel de ces effondrements de construction, de cette période, ont été enregistrés dans les anciens quartiers de la ville d’Oran. 5.5.4. La nature des dégradations observées : Les dégradations constatées28, dans le bâti ancien de la ville d’Oran sont de natures diverses, elles sont le plus souvent accentuées, dans les parties communes des immeubles cages d’escalier, terrasses accessibles et caves, et aussi, dans les balcons et les façades. Parmi les dégradations observées dans le bâti ancien d’Oran on relève : 26- BOUKRAA. J, «Oran : un enfant de 11 ans tué dans un effondrement », Le Quotidien d’Oran, 07 août 2008, BOUKRAA. J, « Après l’affrontement survenu à Bel Air : La problématique du vieux bâti revient », Le Quotidien d’Oran, 22 mai 2011. 27- Il s’agit généralement d’effondrements partiels d’ouvrages ou de parties d’ouvrages à l’exemple des toits, balcons et escaliers. 28- Le Vieux bâti dans les villes d’Alger-Oran-Constantine-Annaba, Ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, Alger, avril 2005, p.14.

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Sur les murs porteurs : - La détérioration des enduits extérieurs ; - L’apparition de fissures et de lézardes ; - La corrosion des armatures ; - La disjonction des murs sécants ; - L’instabilité structurelle ; - Des gonflements. Sur les planchers : - L’altération et le décollement du revêtement de sol ; - Les déformations ; - La corrosion des poutrelles métalliques ; - Le pourrissement des solives en bois ; - Le fléchissement des planchers ; - Les effondrements des planchers. Sur les toitures terrasses : - L’étanchéité endommagée ; - Le plancher dégradé ; - Les points singuliers non traités ; - Les surcharges permanentes. 5.5.5. Les principales causes de dégradation du bâti ancien à Oran : Les principales causes29 des pathologies constatées, à travers les dégradations les plus courantes, relevées sur le bâti ancien de la ville d’Oran sont : 5.5.5.1. Le vieillissement des matériaux : Une partie du patrimoine bâti ancien d’Oran à été construite, dès le début de la colonisation française, soit, à partir de la seconde moitié du dix neuvième siècle. De ce fait, il est évident, que le vieillissement des matériaux avec qui a été érigé ce patrimoine, a atteint son terme depuis lors, entraînant ainsi, la dégradation de ce patrimoine bâti. A ce sujet, il est établi que la construction des premiers immeubles réalisés à Oran, à partir de 1831, était une entreprise qui n’a été possible, que grâce aux matériaux récupérés sur

29- Ibid, p.13, 14 et 17.

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des édifices démolis, comme les briques pleines ou le bois. Cela dénote que le processus de vieillissement de certain matériaux d’œuvre, qui constituent le patrimoine bâti d’Oran, est antérieur au moment de sa mise en œuvre. De même pour Oran en tant que ville côtière, l’environnement a contribué pour beaucoup, dans la détérioration de son bâti, à cause du sel marin connu pour être un agent accélérant le vieillissement et la dégradation des matériaux. 5.5.5.2. L’absence d’entretien : Le manque d’entretien périodique et de qualité a eu pour effet une dégradation plus rapide du bâti ancien de la ville d’Oran notamment au niveau des immeubles d’habitation qui constituent l’essentiel de ce patrimoine. 5.5.5.3. L’humidité : L’humidité est aussi recensée parmi les causes de dégradation du bâti ancien d’Oran, cette humidité a pour origine généralement, les eaux des remontées capillaires, les eaux des infiltrations par les toitures et les eaux d’infiltration résultant des ruptures de canalisations. 5.5.5.4. Des usages inappropriés : Certain usages des habitants sont relevés de même comme cause de dégradation du bâti ancien d’Oran, cela a l’exemple, du nettoyage régulier des sols a grand eau, de l’utilisation des produit d’entretien inappropriés, de l’utilisation des pilons par les ménagères, de l’élevage d’animaux dans les divers espaces des immeubles,…etc. 5.5.5.5. La sur-occupation : Les usagers par leurs coutumes et traditions surexploitent l’espace habitable, le facteur démographique, la densification des espaces, cela a favorisé la dégradation du patrimoine bâti ancien d’Oran.

5.5.5.6. Les transformations illicites : Les appropriations des parties communes et les opérations d’extension anarchiques, ont pour beaucoup participé, à la dégradation du patrimoine bâti ancien d’Oran. Cela étant, les transformations illicites effectués par les usagers au sein des immeubles à Oran, qu’il s’agit, d’élimination de murs souvent porteurs pour élargir un espace, ou de construction de locaux sur une terrasse accessible, ont conduit à l’affaiblissement de la structure porteuse de ces immeubles cités et à leur dégradation.

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Troisième partie : Chapitre 5 :

Oran et le problème du bâti ancien

5.5.5.7. Les effets des risques majeurs : Les effets de l’activité sismique, les inondations et les glissements de terrains qu’a connus Oran, sont de même recensés, comme cause de dégradation du patrimoine bâti ancien d’Oran, d’autant plus, que ce cadre bâti ancien est connu par sa vulnérabilité aux efforts sismiques. Rappelons qu’Oran a été secoué, par un tremblement de terre en 1792 qui a mis à terre, la majeure partie de son bâti en cette époque. Cela sans oublier, les effets néfastes du récent séisme30 du 6 juin 2008, constatés sur les immeubles du bâti ancien de la ville d’Oran.

5.5.5.8. Les effets de la copropriété : La soumission d’une grande partie d’immeubles d’habitation du bâti ancien d’Oran au régime de la copropriété, suite à la promulgation de la loi sur la cession des biens de l’état en 1981, a davantage compliqué l’intervention sur ces immeubles, du fait que toute intervention sur ces derniers, fait obligation d’un montage financier associant les copropriétaires, ce qui est difficile à réaliser en pratique.

5.6. Conclusion : Ce constat amer de la dégradation avancée vérifiée dans une grande partie du patrimoine bâti ancien d’Oran, peut annoncer la perte définitive de celui-ci. Si les dispositions nécessaires ne sont pas réunies, en faveur d’une prise en charge sérieuse menée selon les règles de l’art.

30- Plusieurs désordres sont apparus dans les immeubles d’habitation du bâti ancien au lendemain du violent séisme qui a frappé Oran le 6 juin 2008.

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Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

Chapitre 6 : Cas d’étude : analyse et interprétation 6.1. Introduction : Dans les chapitres précédents, nous avons exploré théoriquement la réhabilitation en tant qu’intervention procurant et servant à conserver le patrimoine bâti ou du moins sa plus grande partie. De même, nous avons sondé à travers l’analyse d’un processus de réhabilitation reconnu et certains exemples bibliographiques de réhabilitation exemplaire, les essentiels points ou critères incontournables et nécessaires à prendre en compte pour garantir la réussite d’une opération de réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien et par conséquent sa conservation dans de meilleures conditions. Aussi, nous avons exposé quelques principaux travaux qu’implique la réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien selon les règles de l’art. Nous allons, dans le contenu de ce dernier chapitre, vérifier et évaluer et cela selon les exigences de notre problématique, la pertinence et l’efficacité de la pratique de la réhabilitation du patrimoine bâti dans le contexte algérien actuel à travers l’opération de réhabilitation qui est menée en ce moment sur 200 immeubles du bâti ancien à Oran.

6.2. L’opération de réhabilitation des 200 immeubles de la ville d’Oran: C’est à travers l’opération de réhabilitation qui est menée actuellement à Oran, sur quelque 200 immeubles du bâti ancien, que nous constituerons les immeubles qui formeront le cas d’étude de la présente recherche. 6.2.1. Présentation de l’opération1 : Dans le but de prendre en charge le patrimoine bâti dégradé de la ville d’Oran, constaté ces dernières années, les pouvoirs publics ont décidé de lancer une opération de réhabilitation, à l’encontre de 200 immeubles urbains du bâti ancien en guise de première tranche. Après un débloquement de 70 milliard de centimes, une commission présidée par la wilaya d’Oran (cette commission

est composée par l’OPGI d’Oran en tant que maître

d’ouvrage délégué pour l’opération, l’APC d’Oran, et autres partenaires) s’est mis à l’œuvre pour choisir les immeubles à réhabiliter.

1- Ces informations ont été recueillis lors d’un entretien réalisé le 05 septembre 2010 à l’OPGI d’Oran avec Mr. Fethi un des chefs de projet de l’opération de réhabilitation des 200 immeubles de la ville d’Oran.

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Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

Ainsi, l’idée de favoriser les immeubles des grandes artères, conjuguer à une estimation du coût des travaux probables à réaliser dans un immeuble type, avec une prise en compte du fond débloqué pour l’opération, cela s’est résolu à un nombre de 200 immeubles à réhabiliter. A la suite de la désignation des immeubles à réhabiliter, un premier appel d’offres national et international a été lancé dans la presse locale dès le 13 juillet 2008, ce dernier s’adressant aux bureaux d’étude ayant une expérience dans la réhabilitation du cadre bâti, en vue de soumissionner pour l’étude, diagnostic et suivi de la réhabilitation des 200 immeubles de l’opération. Après avoir retenu parmi les soumissionnaires pour cet appel d’offres sept bureaux d’études, ces derniers se sont attelés à partir de 29 octobre 2008 à visiter l’ensemble des immeubles, pour arrêter le champ d’intervention et les travaux à effectuer au niveau de chaque immeuble. Ces visites d’immeubles ont été clôturées par des réunions entre l’OPGI d’Oran en tant que maître d’ouvrage délégué de l’opération et les sept bureaux d’étude, qui en concertation, ont arrêté la liste des travaux de réhabilitation à mener sur l’ensemble des immeubles. Un autre avis d’appel d’offres national et international a été lancé dans la presse à partir du 15 février 2009, celui-ci s’adressant aux entreprises ayant une expérience dans la réhabilitation du cadre bâti, et cela afin de soumissionner pour la réalisation des travaux de réhabilitation de l’opération des 200 immeubles. Après le retient des entreprises pour réaliser les travaux, la première installation de chantier inaugurant les débuts des travaux de l’opération a eu lieu à partir du 19 juillet 2009, dans le site du boulevard Maâta sur l’immeuble 38, par la mise en place de l’échafaudage sur la façade principale de l’immeuble. 6.2.2. Le choix des immeubles à réhabiliter pour cette opération : Le choix2 des immeubles à réhabiliter, dans le cadre de l’actuelle opération de réhabilitation des 200 immeubles, a été principalement dicté par deux critères, en premier lieu, il ne fallait pas dépasser le nombre de 200 immeubles à inclure dans cette première opération de réhabilitation et cela, en se rapportant surtout au budget débloqué au profit de cette opération. L’autre critère, est le fait qu’on avait décidé de privilégier dans cette première opération, de réhabiliter les immeubles situés dans les grands axes de parcours d’Oran, ainsi, le choix

2- Ibid.

114

Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

s’était porté sur des immeubles bordant les rues et boulevards de trois (3) quartiers d’Oran qui sont désignés dans l’opération par zone : - Zone 1 : Sidi El Houari avec 31 immeubles à réhabiliter ; - Zone 2 : Boulevard Maata avec 49 immeubles à réhabiliter ; - Zone 3 : Centre ville avec 127 immeubles à réhabiliter.

Fiche technique de l’opération3 Nom de l’opération : Opération de réhabilitation de 200 immeubles de la ville d’Oran Abréviation du nom de l’opération : Réhabilitation des immeubles vieux bâtis Maîtrise d’ouvrage :

Wilaya d’Oran

Maîtrise d’ouvrage Délégué : Office de Promotion et de Gestion Immobilière d’Oran (OPGI-Oran) Programme :

• Réhabilitation des façades extérieures et cours (principales, postérieures et latérales) ; • Réhabilitation des parties communes intérieures (caves, halls d’entrée et cage d’escalier) ; • Réhabilitation de l’étanchéité (terrasse accessible, inaccessible et toiture en pente).

Type de l’intervention : Intervention en site occupé Maître d’œuvre : Sept (7) bureaux d’études algériens (6 BET d’Oran et 1 BET d’Alger), retenus pour les missions études et suivis. Entreprise :

Entreprises de bâtiment algériennes

Date du début des travaux de l’opération : Juillet 2009 Date de fin des travaux de l’opération : un délai d’exécution de 6 mois est fixé pour la réalisation des travaux d’un marché comprenant par exemple deux (2) lots, un lot étanchéité et un lot façade pour (7) immeubles. Figure 6.1 : Fiche technique de l’opération de réhabilitation des 200 immeubles de la ville d’Oran Source : L’Auteur

3- Ibid.

115

Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

6.3. Choix du cas d’étude : Notre cas d’étude sera constitué de quelques immeubles qui font objet de réhabilitation dans le cadre de l’actuelle opération de réhabilitation des 200 immeubles anciens à Oran. Ainsi, notre choix s’est porté sur trois (3) immeubles, situés sur le boulevard Maata dans la Zone 02 de ladite opération. Ce choix à été guidé surtout, par le fait d’avoir un échantillon d’immeubles qui sont pris en charge par des bureaux d’études différents, cela pour apprécier et analyser des méthodes d’intervention à priori différentes. Il a été aussi dicté par des considérations relatives à la disponibilité et à l’accessibilité aux documents, concernant l’opération de la réhabilitation des 200 immeubles en général, et ceux concernant la réhabilitation des immeubles. Ainsi, devant le refus des principaux acteurs (OPGI d’Oran et bureaux d’études) de l’opération des 200 immeubles, de nous fournir les documents inhérents à cette opération de réhabilitation et même de nous faciliter l’accès à l’opération sur le terrain, nous avons pu d’une manière indirecte accéder à certains documents qui nous ont imposés, le choix de trois (3) immeubles pour constituer notre cas d’étude. 6.3.1. Les immeubles composant notre cas d’étude : Notre cas d’étude se compose des immeubles suivants : -

L’immeuble du 03 boulevard Maata dont le diagnostic à été étudié par un bureau d’étude qu’on nommera BET 01 et qui est de même chargé du suivi des travaux de réhabilitation.

-

L’immeuble 22 boulevard Maata dont le diagnostic a été réalisé par un bureau d’étude qu’on nommera BET 02 et qui est de même chargé du suivi des travaux de réhabilitation.

-

L’immeuble 54 boulevard Maata dont le diagnostic a été réalisé par un bureau d’étude qu’on nommera BET 03 qui est de même chargé du suivi des travaux de réhabilitation.

6.4. Les critères d’évaluation de la réhabilitation des immeubles cas d’étude : Afin d’évaluer la pertinence et la conduite de la réhabilitation qui est menée actuellement, sur les immeubles composant notre cas d’étude, il est utile de définir des critères d’évaluation. Nous pouvons retenir trois (03) éléments ou critères, que nous considérons essentiels pour évaluer la réhabilitation des immeubles pris comme cas d’étude, ceux-là se présentent comme suit : 116

Troisième partie : Chapitre 6

-

Cas d’étude : analyse et interprétation

La manière de l’élaboration des rapports diagnostics de réhabilitation des immeubles cas d’étude ;

-

La nature des travaux préconisés pour la réhabilitation des immeubles cas d’étude ;

-

La qualité des travaux de réhabilitation réalisés.

6.5. Analyse des immeubles cas d’étude : Nous allons analyser la pertinence de la réhabilitation menée actuellement, sur les immeubles cas d’étude, et cela à la lumière des critères d’évaluation que nous avons retenu auparavant. 6.5.1. Analyse de l’immeuble 03 boulevard Maata : A travers les informations recueillis de l’entretien, que nous avons réalisé avec l’architecte du BET 01 qui a conçu le diagnostic, mais aussi à travers les informations contenues dans le rapport diagnostic, le marché des travaux, ainsi qu’à travers nos observations sur chantier, nous pouvons évaluer, à la lumière des critères retenus, la pertinence de la réhabilitation de cet immeuble.

6.5.1.1. Présentation de l’immeuble :

Photo 6.1 : Vue d’angle sur l’immeuble du 03 boulevard Maata Sources : BET 01, 04/01/2009

117

Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

a. Situation de l’immeuble : L’immeuble se situe au n°03 boulevard Maata dans le centre de la ville d’Oran, il est bordé : - Au Nord par l’hôtel de ville d’Oran et la rue Mhadji Moulay Ahmed ; - Au Sud par l’immeuble n°05 boulevard Maata ; - A l’Est par les services de la mairie d’Oran et la rue Ahmed Ben Ali ; - A l’Ouest par le boulevard Maata. b. Date de construction : Cet immeuble à été construit durant la période d’avant la fin de la seconde guerre mondiale. c. Composition et typologie de l’immeuble : Edifié sur un terrain approchant les 353 m² de surface, l’immeuble se compose comme suit : - Nombre d’étages : R+02+Cave avec terrasse accessible ; - Nombre de locaux commerciaux : 02 au RDC sur le boulevard Maata ; - Nombre de logements : 04 (2 logements par étage) ; - Nombre de familles indues occupantes : 01 en terrasse.

d. Système constructif de l’immeuble : La structure de l’immeuble est constituée de manière générale : -

De murs porteurs en maçonnerie de moellons de pierre ;

-

De planchers à voûtains en briques reposant sur des solives métalliques IPE ;

-

D’un plancher en bois (plancher bas des commerces donnant sur

le boulevard

Maata) ; -

D’un plancher voûtée en briques appareillées (sur une partie du plancher haut de la cave) ;

-

D’une verrière en ossature métallique couvrant la cage d’escalier ;

-

D’une toiture en pente à un versant en charpente de bois garnie de tuiles en terre cuite rouge, couvrant les locaux de la terrasse (buanderie, logement du concierge, toilette).

118

Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

6.5.1.2. Les principaux désordres constatés : Les désordres constatés dans les parties examinées de l’immeuble, tels qu’ils sont rapportés dans le rapport diagnostic se présentent comme suit :

a. Façades extérieures et cours : Les désordres observés dans les façades extérieures et cours se présentent ainsi : -

Dégradation du portail d’entrée ;

-

Fissures apparentes sur la façade donnant sur la rue Ahmed Ben Ali ;

-

Porte fenêtre murée au niveau de la façade donnant sur la rue Mhadji Moulay Ahmed ;

-

Descentes d’eau pluviales vétustes ;

-

Eléments en fer forgé manquants ;

-

Eclatement des enduits de façade sous des balcons ;

-

Dégradation des corniches ;

-

Dégradation des éléments décoratifs (moulures, bas-reliefs…etc.) ;

-

Pose anarchique de câbles électriques et divers installations du réseau téléphonique ;

-

Présence d’arbuste au niveau des corniches et des éléments en saillis plus accentué au niveau de la terrasse.

Les photographies ci-après illustrent les principaux désordres constatés dans les façades de l’immeuble.

Photo 6.2 : Dégradation du nez de balcon au dessus de la porte d’entrée de l’immeuble Source : BET 01, 04/01/2009

Photo 6.3 : Obstruction d’une porte-fenêtre sur la façade latérale de l’immeuble Source : BET 01, 04/01/2009

119

Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.4 : Effritement des nez de balcons sur la façade latérale Source : BET 01, 04/01/2009

Photo 6.6 : Un tronçon de descente d’eau pluviale manquant sur la façade arrière de l’immeuble Source : BET 01, 04/01/2009

Photo 6.5 : Dégradation de la chaîne d’angle harpée sur la façade latérale Source : BET 01, 04/01/2009

Photo 6.7 : Pose de barreaudages sur les portesfenêtres de l’avant dernier niveau de la façade arrière Source : BET 01, 04/01/2009

b. Parties communes (cave, hall d’entrée, cage d’escalier) : Les désordres constatés dans les parties communes de l’immeuble sont les suivants : - La cave : -

Réseau d’assainissement obstrué, bouché au niveau de la cave ;

-

Effondrement d’une partie de la voûte sous le plancher en bois ;

-

Confortement de fortune au niveau du plancher ;

-

Inondation de la cave. Ci-après, nous présenterons les illustrations des désordres observés dans la cave de

l’immeuble 03 bd Maata.

120

Troisième partie : Chapitre 6

Photo 6.8 : Obstruction du réseau d’assainissement et renvoi d’eaux usées Source : BET 01, 04/01/2009

Photo 6.10 : Construction dans la cave d’une nouvelle dalle sur poteaux en béton Source : BET 01, 04/01/2009

Photo 6.12 : Décollement de peinture et présence d’humidité sur les murs de la cave Source : L’Auteur, 18/12/2010

Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.9 : Remonté des eaux usées inondant la cave Source : BET 01, 04/01/2009

Photo 6.11: Présence d’humidité sur les murs de la cave Source : BET 01, 04/01/2009

Photo 6.13 : Eclatement d’enduit et trace d’humidité sur le mur Source : BET 01, 04/01/2009

121

Troisième partie : Chapitre 6

Photo 6.14 : Rafistolage au ciment des enduits dégradés sur murs et plancher haut de la cave Source : L’Auteur, 18/12/2010

Photo 6.16: Bouchage des souches d’aération Source : BET 01, 04/01/2009

Photo 6.18 : Confortement d’une partie du plancher haut en voûtes de briques de la cave Source : BET 01, 04/01/2009

Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.15 : Présence d’humidité sur les murs enduits en ciment dans la cave Source : BET 01, 04/01/2009

Photo 6.17: Dégradation et fissuration de la paillasse voûtée en brique de l’escalier menant à la cave. Source : BET 01, 04/01/2009

Photo 6.19 : Corrosion des solives métallique et décollement d’enduit du plancher haut en voûtains Source : BET 01, 04/01/2009

122

Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

- Hall d’entrée et cage d’escalier : -

Problème de scellement du portail de l’entrée principale (en bois noble) ;

-

Gonflement de plate forme au niveau du hall d’entrée ;

-

Revêtement en marbre des marches et contre marches partiellement dégradé ;

-

Dégradation du faut plafond en plâtre sur lattis en bois ;

-

Présence d’enduit en ciment n’adhérant pas à l’ancien revêtement mural ;

-

Installations anarchiques des divers réseaux (électricité, eau, gaz) et la présence de tuyauterie inexploitée ;

-

Murs porteurs disloqués en haut de la cage d’escalier ;

-

Dégradation du garde corps en fer forgé et la main courante en bois ainsi qu’un problème de scellement au droit des planchers ;

-

Etat de corrosion avancé au niveau des profilés métalliques portant les coursives ;

-

De multiples fissures au niveau des murs de la cage d’escaliers qui s’accentuent au dernier niveau ;

-

Dégradation de la verrière qui couvre les escaliers ;

-

Manque d’éclairage au niveau de la cage d’escalier. Ci-dessous, sont illustrés les désordres constatés dans le hall d’entrée et la cage

d’escalier de l’immeuble.

Photo 6.20 : Eclatement d’enduit au niveau du scellement de la porte d’entrée Source : BET 01, 04/01/2009

Photo 6.21 : Décollement de plâtre du faux-plafond au dessus de la porte d’entrée Source : L’Auteur, 02/01/2013

123

Troisième partie : Chapitre 6

Photo 6.22 : Main courante manquante sur la rampe de l’escalier Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.24 : Corrosion de la poutre métallique et dégradation du faux plafond au niveau du palier du 1er étage Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.26 : Fissuration du revêtement de sol récemment réalisé sur le palier du 1er étage Source : BET 01, 04/01/2009

Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.23 : Dégradation des marches de l’escalier Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.25 : Balustres manquants sur la rampe d’escalier Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.27: Décollement de plâtre du faux-plafond sous le palier du 2ème étage Source : L’Auteur, 02/01/2013

124

Troisième partie : Chapitre 6

Photo 6.28 : Remplacement de fortune de la balustrade manquante du palier au 2ème étage Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.30 : Dégradation de l’enduit et peinture des murs du 3ème étage de la cage d’escalier Source : L’Auteur, 02/01/2013

Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.29 : Fissuration sur le mur de la cage d’escalier Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.31 : Corrosion des solives métalliques du plancher porteur de la verrière et élimination du faux plafond Source : L’Auteur, 02/01/2013

c. Toiture (terrasse) : Les désordres relevés dans la terrasse de l’immeuble et qui sont rapportés dans le rapport diagnostic sont les suivants : - Fissuration de la majeure partie des murs extérieurs ; - Fissuration de la majeure partie du revêtement de sol en dalle de béton ; - Détérioration des acrotères ; - Déformation de la majeure partie dégagée de la terrasse ; - Stagnation d’eau pluviale ; - Suppression et obstruction de certaines crapaudines ; - Couverture de la totalité de la toiture en tuile par une couche de paxaluminium ; - Manque de chéneaux.

125

Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

Ci-après, quelques photographies illustrent les désordres que nous avons constatés dans la terrasse de cet immeuble du 03 bd Maata.

Photo 6.32 : Dégradation de la verrière et manque de vitrage Source : BET 01, 04/01/2009

Photo 6.33 : Dégradation du revêtement de l’acrotère de la toiture de la cage d’escalier Source : BET 01, 04/01/2009

Photo 6.34 : Fissures apparentes sur le mur de la cage d’escalier Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.35 : Parties de descente d’eau pluviale manquante sur le mur de la cage d’escalier Source : BET 01, 04/01/2009

Photo 6.36 : Dégradation de la toiture du logement du concierge squatté et construction illicite de toilette Source : L’Auteur, 18/12/2010

Photo 6.37 : Nouvelle extension réalisée sur la terrasse Source : L’Auteur, 18/12/2010

126

Troisième partie : Chapitre 6

Photo 6.38 : Stagnation d’eau sur le sol humide de la terrasse Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.40: Sol de la terrasse humide et dépourvu de revêtement Source : BET 01, 04/01/2009

Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.39 : Profusion de mousse et lichen sur le sol de la terrasse Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.41 : Dégradation de l’enduit refait au ciment sur l’acrotère intérieur en pierre de la cour Source : L’Auteur, 02/01/2009

Photo 6.42 : Dégradation de l’enduit refait au ciment sur l’acrotère en pierre de la terrasse Source : BET 01, 04/01/2009

127

Troisième partie : Chapitre 6

Photo 6.43 : Fissuration sur mur et en jonction avec le plafond dans une chambre au dessous de la terrasse Source : L’Auteur, 18/12/2010

Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.44 : Effondrement de faux-plafond dans un logement au dessous de la terrasse Source : L’Auteur, 18/12/2010

6.5.1.3. Solutions ou remèdes préconisés : Les solutions ou remèdes préconisés pour la réhabilitation de l’immeuble 03 bd Maata, tels que sont rapportés dans le diagnostic établi par le bureau d’étude se présentent comme suit : -

Traitement des fissures par injection de coulis et fixation d’armature en grillage ;

-

Traitement des fissures verticales inferieures à 3mm uniquement par injection ;

-

Traitement des fissures verticales de plus de 3mm par injection et pose d’agrafes ;

-

Traitement des fissures inclinées par la réalisation de potelets en béton armé le long des murs fissurés de moellons ou de briques ;

-

Réparation de murs présentant des désordres multiples en utilisant la technique du gainage en béton armé ;

-

Traitement du mur disloqué dans la cage d’escalier de l’immeuble par projection d’un mortier de réparation sur une nappe d’armature qu’on rapportera sur les murs ;

-

Traitement de l’étanchéité de la terrasse de la façon suivante :  Pratique en premier lieu d’un sondage à partir des plafonds des appartements du dernier niveau afin de déterminer l’état du plancher existant (solives métallique et remplissage),  Mise en œuvre d’une nouvelle chape en béton sur le support du plancher terrasse existant si ce dernier s’avère en bon état,  Brossage et nettoyage des solives métalliques du plancher si elles s’avèrent corrodées,  Remplacement du plancher si ce dernier serait défectueux,

128

Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

 Dégagement de la terrasse de tous les éléments gênant et surchargeant cette dernière tel que la buanderie si elle s’avère en mauvais état, les toilettes et la nouvelle extension réalisée ; -

Remise à niveau des installations électriques et élimination des câbles et autres dispositifs inutiles.

6.5.1.4. Les travaux de réhabilitation de l’immeuble 03 bd Maata : Concernant les travaux de réhabilitation de l’immeuble, ils ont été jusque-là exécutés uniquement sur les trois (03) façades extérieures, ainsi que sur les murs de l’acrotère de l’immeuble, et cela depuis l’entame des travaux à la date du 29 septembre 2010 (lors du montage de l’échafaudage). A cet égard, nous avons effectué notre constat sur les travaux exécutés, en se référant aux PV de chantier que nous avons pu consulté, mais surtout en se basant sur nos observations sur site, lesquelles ont été interrompus à la date du 02 janvier 2013, soit après plus de 27 mois du début des travaux dans l’immeuble. Ainsi, parmi les travaux préconisés pour réhabiliter l’immeuble 03 bd Maata il a été constaté la réalisation des travaux suivants : -

Elimination de la végétation ayant poussé sur les murs des façades de l’immeuble ;

-

Grattage des peintures anciennes sur les parties des murs en bon état des façades de l’immeuble ;

-

Après piquage, brossage et arrosage, réfection des anciens enduits défectueux des murs des façades de l’immeuble par un nouveau enduit à la chaux aérienne effectué en 03 couches (gobetis, corps d’enduit, enduit de finition) à lesquelles on adjoint la résine d’accrochage ‘‘SIKALATEX’’ ;

-

Traitement des 02 fissures identifiées au niveau de l’extrémité gauche de l’acrotère de la façade principale. Le traitement a été effectué, par l’introduction dans l’acrotère des tiges en acier aux abords des 02 fissures. Ces tiges ont été reliées par des fils d’attaches métalliques sur lesquels on a appliqué une couche de colle époxydique thixotrope ‘‘SIKADUR 30 Colle’’ et ensuite on a recouvert le tous, par une couche de gros béton chargée en résine d’accrochage ‘‘SIKALATEX’’ ;

-

Reprise de la partie dégradée de la chaîne d’angle au niveau du rez-de-chaussée de la façade latérale de l’immeuble ;

129

Troisième partie : Chapitre 6

-

Cas d’étude : analyse et interprétation

Reprise de la moulure détériorée au dessous du balcon du premier étage de la façade latérale de l’immeuble ;

-

Réparation au mortier de ciment des nez de balcons dégradés au niveau des balcons du 1er étage des façades principale et latérale de l’immeuble ;

-

Brulage et décapage des peintures anciennes des persiennes des portes fenêtres et de la porte d’entrée de l’immeuble ;

-

Application de peinture aux persiennes et porte d’entrée ainsi qu’aux murs des façades extérieures de l’immeuble ;

-

Pose de descentes d’eau pluviale en PVC à l’endroit des anciennes descentes défectueuses en acier galvanisé ;

-

Pose de revêtement en terre cuite sur les balcons et l’acrotère. Les photographies ci-après illustrent les travaux de réhabilitation jusque là exécutés

dans l’immeuble 03 bd Maata.

Photo 6.45 : Piquage des anciens enduits détériorés sur la façade principale Source : BET 01, 06/10/2010

Photo 6.47 : Application de la 1ère couche de l’enduit de chaux aérienne sur la façade latérale Source : L’Auteur, 27/07/2011

Photo 6.46 : Reprise au mortier de ciment des nez de balcon dégradés, ici sur la façade latérale Source : L’Auteur, 27/07/2011

Photo 6.48 : Montage de l’échafaudage sur la façade arrière Source : L’Auteur, 27/07/2011

130

Troisième partie : Chapitre 6

Photo 6.49 : Grattage de l’ancienne peinture sur la façade arrière Source : L’Auteur, 30/07/2011

Photo 6.51 : Pose d’un nouveau revêtement en terre cuite sur l’acrotère Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.53: Peinture de la façade latérale Source : L’Auteur, 02/01/2013

Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.50 : Réfection à la chaux aérienne de l’enduit intérieur de l’acrotère Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.52 : Peinture de la façade principale Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.54 : Peinture de la façade arrière Source : L’Auteur, 02/01/2013

131

Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.55 : L’immeuble 03 bd Maata après la réhabilitation de ses façades Source : L’Auteur, 02/01/2013

6.5.1.5. La qualité des travaux de réhabilitation de l’immeuble 03 bd Maata : Afin d’évaluer la qualité des travaux de réhabilitation de l’immeuble 03 bd Maata, qui pour l’instant, ont été exécutés seulement, sur les trois façades extérieures, et certains murs d’acrotères, nos visites de l’immeuble effectuées jusqu’au 02 janvier 2013, et la consultation de certains PV de chantier des travaux, nous ont permis de relever les observations suivantes : -

Non-réfection du crépi granuleux en ciment du rez de chaussé de la façade arrière en pierre de l’immeuble et cela malgré la mention dans l’étude de la réhabilitation, d’éliminer les enduits existants au mortier de ciment sur les supports en pierre et les refaire au mortier de chaux aérienne ;

-

Pousse de végétation sur différentes parties des façades extérieures de l’immeuble (principale, latérale et arrière), cela dénote que les travaux de désherbage effectués, n’ont pas été efficaces ;

-

Décollement de la nouvelle peinture réalisée dans certaines parties des façades, cela est probablement dû, à l’action de l’humidité agissante sur l’immeuble, rappelons qu’aucun traitement reconnu n’a été préconisé, pour lutter contre l’humidité qui atteint l’immeuble ;

-

Nous avons observé aussi sur certaines parties des murs des façades extérieures, des fissurations ainsi que des effritements et décalcifications des nouveaux enduits réalisés en chaux aérienne ; Ces désordres précoces sont certainement dû soit à :  Des conditions climatiques défavorables, 132

Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

 Une mauvaise préparation du support,  Un dosage mal calculé du mortier d’enduit,  Une incompatibilité entre la chaux aérienne utilisée et la résine d’accrochage SIKALATEX adjointe dans les mortiers d’enduit ; -

Nous avons de même constaté une mauvaise pose au mortier de ciment du revêtement en terre cuite sur l’acrotère de la terrasse, cela a engendré, le décollement de certains carreaux de revêtement ;

-

Aussi, nous avons observé un mauvais raccordement de certains tuyaux de descente d’eau pluviale avec les évacuations des eaux pluviales au niveau de la terrasse. Cela a engendré des ruissellements d’eau, causant des désordres autour des descentes sur les façades ;

-

Mauvaise reprise du nez de balcon dégradé du dessus de la porte d’entrée de l’immeuble, où des fissures transparaissent à la limite de la partie réparée ;

-

Décollement de la nouvelle peinture exécutée sur plusieurs parties des murs des façades extérieures de l’immeuble ;

-

La porte d’entrée principale de l’immeuble n’a pas été totalement réhabilitée et souffre toujours de sa quincaillerie et de son scellement au mur défaillant, de même que l’imposte de la porte n’a pas été vitrée ;

-

Les tuyaux des descentes d’eau pluviale en PVC qui ont remplacé les anciennes descentes dégradées, démontrent à l’épreuve, une fragilité physique et ne rendent aucune esthétique souhaitée sur les façades de l’immeuble. De nos jours, en Europe, dans les mêmes circonstances de réhabilitation, on opte

généralement, pour des descentes pluviales en zinc, pour remplacer les anciennes descentes dégradées, le zinc étant un matériau durable et de grande résistance à la corrosion ; -

La réparation des fissures à l’extrémité gauche de l’acrotère de la façade principale, n’a pas été effectué selon les règles de l’art, c’est-à-dire, précéder par une pose de témoin dans les fissures, pour vérifier leur nature, afin de préconiser le traitement convenable à cet effet. Ci- après, sont présentées des photographies illustrant nos observations critiques sur les

travaux de réhabilitation déjà exécutés dans l’immeuble 03 bd Maata.

133

Troisième partie : Chapitre 6

Photo 6.56 : Fissuration du nez de balcon réparé au dessus de la porte d’entrée Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.58 : Des moulures non restaurées sous la corniche de la façade principale Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.60 : Effritement du crépi en ciment non refait sur le RDC de la façade arrière Source : L’Auteur, 02/01/2013

Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.57 : Restauration grossière de la moulure sous le balcon de la façade latérale Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.59 : Non restitution d’une moulure, mauvais raccordement d’une descente à la bouche d’évacuation et décollement de la nouvelle peinture sur la façade latérale Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.61 : Décollement de la nouvelle peinture sur la façade latérale Source : L’Auteur, 02/01/2013

134

Troisième partie : Chapitre 6

Photo 6.62 : La porte-fenêtre obstruée demeure de la sorte sur la façade latérale Source : L’Auteur, 02/01/2013

Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.63 : L’imposte de la porte d’entrée persiste sans vitrage Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.64 : Repousse de végétation sur la façade arrière Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.65 : Effritement et décollement du nouvel enduit de chaux aérienne sur le mur d’acrotère Source : L’Auteur, 02/01/2013

135

Troisième partie : Chapitre 6

Photo 6.66 : Tentative de rafistolage au ciment d’un décollement du nouvel enduit à la chaux du mur d’acrotère Source : L’Auteur, 02/01/2013

Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.67 : Enduit en ciment non recommandé sur une partie du mur d’acrotère Source : L’Auteur, 02/01/2013

Photo 6.68 : Décollement des nouveaux carreaux de revêtement de l’acrotère posés au mortier de ciment Source : L’Auteur, 02/01/2013

6.5.2 Analyse de l’immeuble 22 bd Maata : A travers les informations recueillies de l’entretien, que nous avons réalisé avec l’architecte du BET 02 qui a conçu le diagnostic de l’immeuble 22 bd Maata, mais aussi à travers les informations contenues dans le rapport diagnostic, le marché des travaux, ainsi qu’à travers nos observations sur chantier, nous pouvons évaluer à la lumière des critères retenus, la pertinence de la réhabilitation de cet immeuble.

136

Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

6.5.2.1. Présentation de l’immeuble :

Photo 6.69 : Vue sur la façade principale de l’immeuble 22 bd Maata Source : BET 02, 24/11/2008

a. Situation de l’immeuble : L’immeuble se trouve au n°22 boulevard Maata dans le centre de la ville d’Oran, il est bordé : - Au Nord par l’immeuble n°20 boulevard Maata ; - Au Sud par l’immeuble n°03 rue Abderrahmane Mira ; - A l’Est par le boulevard Maata ; - A l’Ouest par un immeuble donnant sur la rue Yveton. b. Date de construction : Cet immeuble a été édifié entre 1920 et 1940.

137

Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

c. Composition et typologie de l’immeuble : Edifié sur un terrain approchant 163 m² de surface, notre immeuble se compose comme suit : - Nombre d’étages : R+03+Cave avec terrasse accessible ; - Nombre de locaux commerciaux : 02 au RDC ; - Nombre de logements : 03 (1 logement par étage) ; - Type de logement : F5 ; - Nombre de familles indues occupantes : 02 en terrasse. d. Système constructif de l’immeuble : La structure de l’immeuble est constituée en général : - De murs porteurs en maçonnerie de moellons de pierre, auxquels des chaînages en béton armé ont été introduits. Ces murs sont enduits en mortier bâtard sur leurs faces extérieures et en plâtre sur leur face intérieure ; - De planchers à voûtains en briques reposant sur des solives métalliques ; - De faux plafonds en plâtre sur lattis en bois recouvrent les sous-faces des planchers. 6.5.2.2. Les désordres constatés : Les désordres constatés dans l’immeuble et qui sont rapportés dans le rapport diagnostic, se présentent comme suit : - Importantes traces de friabilité des murs porteurs ; - Altération des enduits des murs porteurs sur leur face extérieure ; - Dégradation des revêtements ; - Infiltration des eaux ; - Déformation des planchers ; - Dégradation des toitures ; - Dégradation des ornementations et moulures des façades ; - Vétusté des descentes des EP et EU.

a. Illustration des désordres des façades principale et sur cour : Les principaux désordres constatés dans la façade principale et les façades sur cour de l’immeuble 22 bd Maata sont rapportés dans les photographies qui suivent :

138

Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.70 : Eclatement de l’enduit de la corniche et désagrégation des moulures Source : BET 02, 24/11/2008

Photo 6.72 : Fragmentation du balcon central du 2ème étage dans un point d’ancrage du garde corps Source : BET 02, 24/11/2008

Photo 6.74 : Dégradation de la porte d’entrée en bois Source : BET 02, 24/11/2008

Photo 6.71 : Fissuration du nez du petit balcon à droite de la façade du 1er étage Source : BET 02, 24/11/2008

Photo 6.73 : Rafistolage au ciment d’un nez de balcon au 1er étage Source : BET 02, 24/11/2008

Photo 6.75 : Dégradation des enduits et peintures des façades sur cour Source : BET 02, 24/11/2008

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Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.76 : Présence de fissures au dessus d’une fenêtre de façade sur cour Source : BET 02, 24/11/2008

b. Illustration des désordres des parties communes (cave, hall d’entrée et cage d’escalier) : Les désordres constatés dans les parties communes de l’immeuble 22 bd Maata, se présentent comme suit : - la cave : Ci-dessous, sont présentées quelques photographies qui illustrent les principaux désordres que présentent les locaux de la cave de l’immeuble 22 bd Maata.

Photo 6.77 : Corrosion profonde et dislocation des solives du plancher sur escalier menant à la cave Source : L’Auteur, 31/12/2012

Photo 6.78 : Décollement du béton d’enrobage et corrosion des armatures du plancher haut de la cave Source : L’Auteur, 31/12/2012

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Troisième partie : Chapitre 6

Photo 6.79 : Dégradation de l’enduit et de la peinture de la cave Source : L’Auteur, 31/12/2012

Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.80 : Décollement de l’enduit des murs de la cave Source : L’Auteur, 31/12/2012

Photo 6.81 : Murs et planchers haut de la cave imprégnés d’humidité Source : L’Auteur, 31/12/2012

- Le hall d’entrée et la cage d’escalier : Les photographies ci-après illustrent les principaux désordres constatés dans le hall d’entrée et la cage d’escalier de l’immeuble 22 bd Maata.

Photo 6.82 : Dégradation de la peinture et rafistolage au ciment des murs du hall d’entrée Source : L’Auteur, 31/12/2012

Photo 6.83 : Dégradation des enduits et peintures au niveau du RDC de la cage d’escalier Source : BET 02, 06/11/2008

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Troisième partie : Chapitre 6

Photo 6.84 : Main courante manquante et remplacement de balustres originaux par du fer à béton Source : L’Auteur, 31/12/2012

Photo 6.86 : Dégradation de la peinture des murs de la cage d’escalier Source : L’Auteur, 31/12/2012

Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.85 : Dégradation des marches en marbre de l’escalier Source : L’Auteur, 31/12/2012

Photo 6.87 : Dégradation du revêtement des marches et contremarches et paliers de l’escalier Source : BET 02, 02/11/2008

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Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

c. Illustration des désordres de la toiture (terrasse) : Les photographies ci-dessous illustrent les principaux désordres que présente la terrasse de l’immeuble 22 bd Maata.

Photo 6.88 : Dégradation de la couverture en tuile du logement du concierge squatté en terrasse Source : L’Auteur, 31/12/2012

Photo 6.89 : Dégradation du revêtement de la terrasse dans son ensemble Source : L’Auteur, 31/12/2012

Photo 6.90 : Effondrement de plâtre du plafond sur lattis dans l’ancien logement du concierge en terrasse Source : L’Auteur, 31/12/2012

Photo 6.91 : Déversement d’eaux usées des locaux squattés dans une évacuation d’eau pluviale Source : BET 02, 24/11/2008

Photo 6.92 : Corrosion profonde et effritement des solives métalliques du plancher terrasse révélés par un effondrement dans un logement au dessous Source : BET 02, 24/11/2008

143

Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

6.5.2.3. Les solutions ou remèdes préconisés : Suite au diagnostic établi, le BET 02 avait préconisé les solutions suivantes, en vue de réhabiliter l’immeuble. - Réparation des parties en béton armé dégradées ; - Confortement des éléments structurels des escaliers et coursives ; - Réfection ou reconstitution partielle des planchers en voûtain ; - Reprise des éléments du second œuvre (fissures, revêtement de sol, muraux et d’escalier ; éléments des rampes d’escaliers et garde-fous, moulures, boiserie et menuiserie métallique) - Réfection des réseaux dont : • La reprise de l’installation électrique défectueuse ou manquante, • Reprise de la totalité des canalisations d’assainissement intérieures apparentes, dans les parties communes, ainsi que les conduites d’eau potable vétuste, de la colonne de distribution principale, • Prévoir une réserve d’eau potable en terrasse, à partir de laquelle pourra se faire la distribution d’eau aux logements. 6.5.2.4. Les travaux de réhabilitation de l’immeuble 22 bd Maata : S’agissant des travaux de réhabilitation de l’immeuble 22 bd Maata, ils ont été à ce moment exécutés seulement, sur la façade principale de l’immeuble et cela, depuis le commencement des travaux dans l’immeuble, à la date du 30 septembre 2009. Notre constat sur les travaux de réhabilitation exécutés a été réalisé, en se référant aux PV de chantier que nous avons pu consulter, mais davantage sur nos observations sur site, lesquelles ont été interrompus à la date du 31 décembre 2012, soit après 39 mois du début des travaux sur l’immeuble. Ainsi, parmi les travaux préconisés pour réhabiliter l’immeuble 22 bd Maata, il a été constaté l’exécution des travaux suivants : -

Nettoyage et grattage de l’ancienne peinture sur la façade principale de l’immeuble ;

-

Restitution à l’identique des parties manquantes des moulures détériorées qui coiffaient l’encadrement des portes fenêtres au niveau du troisième étage de la façade ;

-

Traitement des fissures peu profondes sous les balcons après piquage par le comblement des vides qu’elles présentaient avec un coulis à base de chaux et de résine d’accrochage ‘‘SIKALATEX’’ ;

-

Réparation des nez abîmés des trois balcons centraux de la façade principale de l’immeuble ;

144

Troisième partie : Chapitre 6

-

Cas d’étude : analyse et interprétation

Reprise des parties manquantes en pierre et fissurées, du grand balcon central du deuxième étage de la façade principale, cela a été réalisé, par la pose à l’endroit de la partie manquante du balcon, d’un ferraillage qu’on a ancré dans l’épaisseur du balcon, à travers des trous qui ont été préalablement perforés et garnis de résine ‘‘SIKA DUR W 30’’, puis sur le ferraillage coffré, on a étalé une couche de résine époxydique, après laquelle, on a procédé au coulage d’un béton à base de tuffeau et de ciment blanc adjuvanté de résine latex et de fibres acrylique. Quand aux traitement des fissures qui existaient dans le même balcon, on a procédé, par la pose d’agrafes sur le balcon pour raccorder les deux parties fissurées et cela après avoir combler les vides des fissures avec un coulis à base de chaux et de résine ‘‘SIKALATEX’’ ;

-

Reprise de la partie dégradée du mur de la baie, où est scellée la porte d’entrée de l’immeuble ;

-

Restauration des battants de la porte d’entrée en bois de l’immeuble, cela, après brulage, grattage et ponçage ;

-

Remplacement de l’ancienne descente d’eau pluviale du coté droit de la façade, par une nouvelle descente en PVC ;

-

Pose d’un nouveau revêtement de couleur rouge en terre cuite dans les balcons ;

-

Peinture des persiennes en bois de la façade principale de l’immeuble, cela après brulage et grattage ;

-

Peinture des gardes corps métalliques au niveau de la façade principale de l’immeuble ;

-

Peinture de la façade principale de l’immeuble en couleur rose pour les murs et blanche pour les encadrements, corniches et balcons, cela a été réalisé, par l’application de trois couches (une première couche d’impression plus deux autres couches de finition).

Ci-après, sont illustrés certains travaux de réhabilitation de l’immeuble 22 bd Maata.

145

Troisième partie : Chapitre 6

Photo 6.93 : Mise en place de l’échafaudage et nettoyage de la façade principale Source : BET 02, Oct-Nov 2009

Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.94 : Traitement des fissures et nez des balcons Source : BET 02, Oct-Nov 2009

Photo 6.95 : Mise en place des agrafes sur balcon central endommagé du 2ème étage Source : BET 02, Oct-Nov 2009

Photo 6.96 : Coffrage d’une réparation de nez de balcon au mortier de chaux hydraulique adjuvanté, ici au 1er étage Source : BET 02, Oct-Nov 2009

Photo 6.97 : Achèvement de la couche d’impression de peinture sur la façade principale Source : BET 02, Oct-Nov 2009

146

Troisième partie : Chapitre 6

Photo 6.98 : Réfection des moulures couronnant les portesfenêtres au 3ème étage de la façade principale Source : L’Auteur, 20/12/2010

Photo 6.100 : Application de la couche de finition sur la façade Principale Source : BET 02, Fév-Avr 2011

Photo 6.102 : Peinture des persiennes Source : BET 02, Fév-Avr 2011

Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.99 : Pose de carreaux en terre cuite sur les balcons Source : BET 02, Oct-Nov 2009

Photo 6.101 : Brulage et grattage des persiennes Source : BET 02, Fév-Avr 2011

Photo 6.103 : Restauration de la porte d’entrée en bois de l’immeuble Source : BET 02, Fév-Avr 2011

147

Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.104 : Vue sur la façade principale après achèvement des travaux Source : L’Auteur, 31/07/2011

Photo 6.105: La façade principale de l’immeuble 22 bd Maata réhabilitée Source : L’Auteur, 31/12/2012

148

Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

6.5.2.5. La qualité des travaux de réhabilitation de l’immeuble 22 bd Maata : Pour évaluer la qualité des travaux de réhabilitation de l’immeuble 22 bd Maata, qui pour l’instant ont été réalisés uniquement sur la façade principale, les visites de l’immeuble effectuées jusqu’au 31 décembre 2012, et la consultation de certains PV de chantier, nous ont permis d’émettre les observations suivantes : -

Pousse de végétation sur la corniche qui surplomb la façade principale

de

l’immeuble ; -

Fragmentation au niveau de l’angle, de la réparation du nez du balcon central au deuxième étage de l’immeuble. Cela ne peut être, que la conséquence logique du non établissement par le BET 02 d’étude physico-chimique, pour connaître pleinement les matériaux qui composent l’immeuble et ainsi proposer des solutions réparatrices compatibles et durables, loin de toute improvisation ;

-

Non exécution de peinture sur la porte d’entrée de l’immeuble, de même son imposte n’a pas fait objet de travaux et demeure dépourvu de vitrage ;

-

Persistance de paraboles et câbleries sur la façade principale de l’immeuble.

Ci-après, sont illustrées quelques observations critiques sur la qualité des travaux de réhabilitation jusque-là exécutés dans le dit immeuble.

Photo 6.106 : Fragmentation d’un nez de balcon réparé au 2ème étage Source : L’Auteur, 31/07/2011

Photo 6.107 : Le RDC de l’immeuble non traité Source : L’Auteur, 31/07/2011

149

Troisième partie : Chapitre 6

Photo 6.108 : Pousse de végétation sur la corniche de l’immeuble Source : L’Auteur, 31/07/2011

Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.109 : Climatiseurs et paraboles persistent sur la façade principale Source : L’Auteur, 31/12/2012

6.5.3. Analyse de l’immeuble 54 bd Maata : A travers les informations recueillies de l’entretien que nous avons réalisé avec l’architecte du BET 03, qui a conçu le diagnostic de l’immeuble 54 bd Maata, mais aussi à travers les informations contenues dans le rapport diagnostic, le marché des travaux, ainsi qu’à travers nos observations sur chantier, nous pouvons évaluer à la lumière des critères retenus la pertinence de la réhabilitation de cet immeuble. 6.5.3.1. Présentation de l’immeuble :

Photo 6.110 : Vue sur la façade principale de l’immeuble 54 bd Maata Source : BET 03, avant Déc 2008

150

Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

a. Situation de l’immeuble : L’immeuble se situe au n°54 boulevard Maata dans le centre de la ville d’Oran, il est délimité : - Au Nord par l’immeuble n°52 boulevard Maata ; - Au Sud par l’immeuble n°56 boulevard Maata ; - A l’Est par le boulevard Maata ; - A l’Ouest par la rue Hamhani Ali. b. Date de construction : L’immeuble à été construit avant l’année 1948. c. Composition et typologie de l’immeuble : Erigé sur une assiette d’environ 224 m² de surface, cet immeuble se compose comme suit : - Nombre d’étages : R+03+Cave avec terrasse accessible ; - Nombre de locaux commerciaux : 02 ; - Nombre de logements : 06 ; - Nombre et type de logement par étage : 02 logements de type F4 ; - Nombre de familles indues occupantes : 01 en terrasse. d. Système constructif de l’immeuble : La structure de l’immeuble est constituée en général : -

De murs porteurs en moellons de pierre, jointoyés par un mortier de chaux et sable et enduits avec un mortier bâtard, avec des chaînages en béton armé par endroit ;

-

De planchers à voûtains en briques, reposant sur des solives métalliques de type IPN, lesquelles sont ancrées dans les murs porteurs ;

-

De faux plafonds en plâtre sur lattis recouvrent l’ensemble les sous-faces des planchers sauf au niveau de la cave ;

-

D’une charpente en bois couvrant la cage d’escalier, sur laquelle sont fixées des tuiles rouges en terre cuite ;

-

D’un escalier à deux volées et double quartier tournant permettant l’accès aux divers étages de l’immeuble.

151

Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

6.5.3.2. Les désordres constatés : Les désordres constatés dans les différentes parties examinées de l’immeuble 54 bd Maata tels qu’ils sont rapportés dans le rapport diagnostic, se présentent comme suit : a. Façades : Les désordres observés sur les façades de l’immeuble se présentent comme suit : - Vétusté des enduits et peintures de manière générale ; - Présence de fissures sur les murs de façades ; - Détérioration de certains volets des persiennes. Les illustrations des désordres des façades de l’immeuble 54 bd Maata, sont présentées ci-après.

Photo 6.111 : Présence d’une fissure à l’extrémité gauche du 3ème étage de la façade principale Source : BET 03, avant Déc 2008

Photo 6.112 : Dégradation du nez du balcon filant et des consoles décoratives sur la façade principale Source : BET 03, avant Déc 2008

Photo 6.113 : Façade arrière dégradée et camouflée par une construction illicite Source : L’Auteur, 30/12/2012

152

Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

b. Parties communes (cave, hall d’entrée et cage d’escalier) : Les désordres constatés dans les parties communes de l’immeuble 54 bd Maata se présentent comme suit : - Cave : Les désordres observés dans la cave de l’immeuble 54 bd Maata se présentent ainsi : - Espace en général vétuste et insalubre ; - Fuites importantes des eaux des descentes des eaux usées ; - Revêtement du sol dégradé à 70% ; - Peinture des murs dégradés à 100% ; - L’enduit mural est dégradé à 80% ; - Inexistence d’un éclairage naturel. Ci-après, sont illustrées des désordres que nous avons constaté nous même dans la cave de l’immeuble.

Photo 6.114 : Corrosion profonde des solives du plancher haut de la cave Source : L’Auteur, 30/12/2012

Photo 6.115 : Décollement de l’enduit des voûtains en brique du plancher haut de la cave Source : L’Auteur, 30/12/2012

Photo 6.116 : Dégradation de la peinture des murs Source : L’Auteur, 30/12/2012

Photo 6.117 : Dégradation de l’enduit des murs Source : L’Auteur, 30/12/2012

153

Troisième partie : Chapitre 6

Photo 6.118 : Atmosphère humide et stagnation d’eau sur le sol Source : L’Auteur, 30/12/2012

Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.119 : Dégradation de la cave dans son ensemble Source : L’Auteur, 30/12/2012

- Hall d’entrée et cage d’escalier : Les désordres que présentent le hall d’entrée et la cage d’escalier de l’immeuble 54 bd Maata, n’ont pas été relevés et mentionnés dans le rapport diagnostic produit par le BET 03. A cet effet, nous présenterons ci-après, les photographies illustrant les désordres que nous avons constaté dans cette partie de l’immeuble sus-citée.

Photo 6.120 : Maçonnement de l’imposte de la porte d’entrée Source : L’Auteur, 30/12/2012

Photo 6.122 : Dégradation des marches et contre-marches de l’escalier Source : L’Auteur, 30/12/2012

Photo 6.121 : Dégradation et manque de carreaux du revêtement des murs du hall d’entrée Source : L’Auteur, 30/12/2012

Photo 6.123 : Main courante et balustres manquants sur l’escalier Source : L’Auteur, 30/12/2012

154

Troisième partie : Chapitre 6

Photo 6.124 : Installation apparente des compteurs d’électricité et gaz sur les murs des paliers Source : L’Auteur, 30/12/2012

Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.125 : Effondrement et dégradation du faux plafond de la couverture en tuile de la cage d’escalier Source : L’Auteur, 30/12/2012

c. Réseaux divers : L’état des réseaux divers de l’immeuble se présente comme suit : - Réseaux d’alimentation en eau potable (A.E.P) : - Des modifications ont été opérées sur le réseau ; - Le réservoir d’eau qui était à la terrasse a été supprimé. - Réseau G.A.Z : - Le réseau est dans un bon état. - Réseau électricité : - Le réseau a été refait récemment et passe en apparent en longeant les murs de la cage d’escalier. - Réseau P.T.T : - Le réseau PTT est vétuste dans son ensemble et passe par la cage d’escalier en longeant les murs. - Réseau d’assainissement : L’ensemble du réseau d’assainissement se rejoint au niveau de la cave des locaux commerciaux et le rejet des eaux usées se fait dans le réseau d’égout qui se situe du côté du boulevard Maata. S’agissant de l’état du réseau d’assainissement de l’immeuble nous noterons : - Le réseau intérieur est vétuste.

155

Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

- Réseau d’évacuation des eaux usées : - L’ensemble du réseau d’évacuation des eaux vannes et usées passe en apparent au niveau des sanitaires ; - L’ensemble du réseau d’évacuation des eaux usées se trouve dans un état de détérioration avancée et des fuites importantes sont constatées. - Réseau d’évacuation des eaux pluviales : - Le réseau d’évacuation des eaux pluviales qui est apparent en façades est vétuste présentant des fuites importantes ; - Certaines descentes d’eau pluviale sur façade sont manquantes. d. Toiture (Terrasse) : Au niveau de la terrasse, ont été constatés les désordres suivants : - Vétusté de l’étanchéité et de la protection en paxalumin dans son ensemble ; - Infiltrations d’eaux constatées dans les logements du 3éme étage ; - Dégradation de la couverture en tuile rouge de la cage d’escalier ; - Présence de fissures dans les acrotères ; - Dégradation des toitures ; - Dégradation de la buanderie squattée par des indus-occupants ; - Une extension de la buanderie a été opérée dans la terrasse. Ci-après, nous présenterons les illustrations des désordres que nous avons constatés dans la terrasse.

Photo 6.126 : Dégradation de la couverture en tuile de la cage d’escalier Source : L’Auteur, 30/12/2012

Photo 6.127 : Dégradation de l’enduit de l’acrotère Source : L’Auteur, 30/12/2012

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Troisième partie : Chapitre 6

Photo 6.128 : Gonflement d’une partie du plancher de la terrasse Source : L’Auteur, 30/12/2012

Photo 6.130 : Dégradation de l’étanchéité et de sa protection en paxalumin dans son ensemble Source : L’Auteur, 30/12/2012

Photo 6.132 : Une extension opérée par un indus-occupant de la buanderie Source : L’Auteur, 30/12/2012

Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.129 : Stagnation d’eau sur la terrasse Source : L’Auteur, 30/12/2012

Photo 6.131 : Rafistolage de l’étanchéité dégradée Source : L’Auteur, 30/12/2012

Photo 6.133 : Corrosion de solives du plancher terrasse révélée après décollement d’un faux plafond dans un logement du dessous Source : L’Auteur, 30/12/2012

157

Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.134 : Fissure d’un faux plafond dans un logement au dessous de la terrasse Source : L’Auteur, 30/12/2012

6.5.3.3. Les solutions ou remèdes préconisés : Dans le cadre du diagnostic établi, le BET 03 avait préconisé les solutions suivantes, en vue de réhabiliter le présent immeuble.

a. Façades : Les solutions et remèdes préconisés pour réhabiliter les façades de l’immeuble se présentent comme suit : - Reprise de toutes les parties fissurées au mortier bâtard ; - Enlèvement et remplacement de tout élément de maçonnerie instable puis son scellement au mortier bâtard ; - Reprise des liaisons des pierres des murs dénudés au niveau des façades au mortier bâtard ; - Renforcement de tous les scellements de menuiserie ou garde corps métallique défaillants ; - Remplacement par des lamelles neuves de même type les lamelles des persiennes détériorées ou inexistantes ; - Reprise des moulures détériorées avec du gros plâtre à l’identique grâce à des empreintes prélevées au préalable par une entreprise spécialisée ; - Reprise des enduits des parties humides de la façade après un piquage et un nettoyage minutieux. b. Sous-sol des locaux commerciaux : Les solutions préconisées pour réhabiliter le sous-sol des locaux commerciaux de l’immeuble se présentent comme suit : - Nettoyage intégral de la cave en procédant par un pompage des eaux usées stagnantes ;

158

Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

- Exécution d’une forme de pente en béton avec chape en ciment bouchardé, pour permettre l’évacuation des eaux accidentelles (fuites) à travers une rigole vers un siphon de sol ; - Piquage des enduits détériorés, brossage, nettoyage et application d’un enduit au mortier bâtard ; - Réalisation d’un éclairage intérieur avec des tubes fluorescents. c. Réseaux divers : Les solutions préconisées pour réhabiliter les réseaux divers de l’immeuble sont : - Réseau d’alimentation en eau potable A.E.P : - Dépose de tout le réseau depuis la niche de distribution jusqu’au compteur individuel et installation d’un nouveau réseau en acier galvanisé. - Réseau G.A.Z : - Déplacement des compteurs de gaz se trouvant dans les logements au niveau des paliers de chaque étage comme ça été fait dans les autres immeubles par la Sonelgaz. - Réseau électricité : - Dépose de l’installation précaire servant à éclairer la cage d’escalier et exécution d’une nouvelle installation selon les normes en vigueur. - Réseau P.T.T : - Réfection des câbles téléphoniques défectueux (à la charge des P.T.T) y compris le raccordement et l’installation d’un nouveau réseau si nécessaire. - Réseau d’assainissement : - Curage de l’ensemble des regards de branchement se trouvant au niveau du boulevard Maata et si nécessaire installation d’un nouveau réseau y compris branchement au réseau principal. - Réseau d’évacuation des eaux usées : - Dépose de toutes les descentes des eaux usées en fibrociment et installation de nouvelles descentes en PVC ( pression 04 bars ). d. Toiture (terrasse) : Il a été préconisé pour réhabiliter la terrasse de l’immeuble les solutions suivantes : - Réfection de l’étanchéité existante avec exécution d’une forme de pente ; - Reprise des acrotères existants légèrement fissurés et réfection à l’identique de ceux qui 159

Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

sont fortement endommagées ; - Réfection des fermes en bois et exécution d’une nouvelle couverture en tuile de la cage d’escalier ; - Rénovation du plancher terrasse dans le cas où ce dernier serait complètement corrodé. 6.5.3.4. Les travaux de réhabilitation de l’immeuble 54 bd Maata : Concernant les travaux de réhabilitation de l’immeuble 54 bd Maata, ils ont été pour l’instant exécutés uniquement, sur la façade principale de l’immeuble et cela depuis le démarrage des travaux dans l’immeuble par le marché LOT 01 relatif aux façades extérieures et sur cours, à la date du 14 septembre 2010. Nous avons effectué notre constat sur les travaux exécutés, en se référant au PV de chantier que nous avons pu consulté, mais aussi en se basant sur nos observations sur site, lesquelles ont été interrompues, à la date du 30 Décembre 2012, soit après plus de 27 mois du début des travaux sur l’immeuble. Ainsi, parmi les travaux préconisés pour réhabiliter l’immeuble 54 bd Maata, il a été constaté l’exécution des travaux suivants : -

Réfection de l’enduit de la façade principale de l’immeuble au mortier batard adjuvanté, exécuté en trois couches successives (Gobetis, corps d’enduit et couche de finition), cela, après piquage et décroûtage de l’ancien enduit de la façade ;

-

Réparation de la fissure qui se trouvait dans l’extrémité gauche, au troisième étage de la façade principale de l’immeuble. Ceci a été réalisé par injection de résine époxydique et remplissage en mortier batârd additionné de tuileaux cassé (débris de tuiles) et fibres de polypropylène ;

-

Réfection des cinq consoles décoratives dégradées qui se trouvent sous le balcon filant du troisième étage, de la façade principale de l’immeuble ;

-

Réfection du revêtement de sol des balcons de la façade principale, par la pose de carreaux en terre cuite ;

-

Réparation des enduits détériorés sous le balcon du troisième étage de la façade principale ;

-

Réparation du nez abimé du balcon du troisième étage de la façade principale de l’immeuble ;

-

Pose sur la façade principale de l’immeuble, de nouvelles descentes d’eau pluviale en PVC à l’écart des consoles décoratives, que traversaient les anciennes descentes en acier galvanisé ;

160

Troisième partie : Chapitre 6

-

Cas d’étude : analyse et interprétation

Exécution de peinture glycérophtalique de couleur noir en deux couches, sur les gardes corps métalliques des balcons de la façade principale de l’immeuble, cela après décapage ;

-

Exécution de peinture glycérophtalique de couleur blanche en deux couches, sur la menuiserie en bois (portes fenêtres et persiennes) de la façade principale de l’immeuble, cela après grattage brulage et ponçage ;

-

Application de peinture vinylique de couleur blanche cassée jaune en trois couches (1 couche d’impression + 2 couches de finition), sur le mur de la façade principale de l’immeuble. Les quelques photographies ci-après, illustrent les travaux de façade exécutés jusque là

dans l’immeuble 54 bd Maata.

Photo 6.135 : Décroûtage des enduits sur la façade principale Source : BET 03, avant le 13/10/2010

Photo 6.137 : Revêtement de sol au niveau du balcon du 3ème étage Source : BET 03, avant le 13/10/2010

Photo 6.136 : Travaux d’enduit bâtard sur la façade principale Source : BET 03, avant le 13/10/2010

Photo 6.138 : Peinture du garde corps métallique du 3ème étage Source : BET 03, avant le 13/10/2010

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Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.139 : Restauration à l’identique des cinq consoles décoratives dégradées Source : L’Auteur, 20/12/2010

Photo 6.140 : La façade principale après exécution de la couche d’impression de la peinture Source : BET 03, avant le 13/10/2010

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Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.141 : Dégradation de la couche d’impression de peinture après précipitation Source : L’Auteur, 20/12/2010

Photo 6.142 : La façade principale de l’immeuble après sa réhabilitation Source : L’Auteur, 30/12/2012

163

Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

6.5.3.5. La qualité des travaux de réhabilitation de l’immeuble 54 bd Maata : Pour apprécier la qualité des travaux de réhabilitation de l’immeuble 54 bd Maata, qui à ce jour, ont été réalisés uniquement sur la façade principale, les visites de l’immeuble, effectuées jusqu’à la date du 30 décembre 2012 et la consultation des PV de chantier des travaux, nous ont permis de constater les observations suivantes : -

Réparation grossière du nez abimé du balcon du troisième étage et cela sans avoir restituer la configuration d’origine du nez ;

-

La réparation de la fissure qui se trouvait au coté extrême gauche de la façade principale, au niveau du troisième étage, n’a pas été précédé par une pose et d’un suivi de témoin, afin de déterminer la nature de la fissure et ainsi préconiser un traitement convenable pour la fissure ;

-

Les moulures qui se trouvaient sur les trumeaux, entre les portes fenêtres du troisième étage de la façade principale ont été éliminés. Cela est pour nous, contradictoire à la compréhension que nous avons de la doctrine sur laquelle agit la réhabilitation, en tant que pratique de conservation du patrimoine bâti ;

-

Mauvaise pose des nouveaux tuyaux de descente d’eau pluviale en PVC, sur la façade principale de l’immeuble, où nous dénotons déjà, la rupture du raccordement du coude du tuyau de descente pluviale qui avoisine le balcon de maçonnerie, qui surplomb la porte d’entrée de l’immeuble ;

-

Décollement de la nouvelle peinture exécutée, dans une zone au niveau du mur d’acrotère et au dessous d’un linteau de porte fenêtre sur la façade principale de l’immeuble ;

-

Mauvaise exécution des travaux de peinture sur la menuiserie en bois, les gardes corps métalliques et la maçonnerie de la façade principale de l’immeuble. Cette dernière rendait un effet de bâclée et de non achevée ;

-

Mauvaise exécution et non finalisation des travaux de peinture de quelques persiennes sur la façade principale de l’immeuble ;

-

Non achèvement de la peinture du nez du petit balcon en maçonnerie qui surplomb la porte d’entrée de l’immeuble ;

-

La porte d’entrée de l’immeuble n’a pas fait l’objet de travaux, son imposte demeure toujours maçonnée en brique, au lieu d’être vitré ;

-

Le balcon en maçonnerie qui domine la porte d’entrée, qui demeure en disharmonie avec le langage architecturale de l’immeuble, n’a pas subi de traitement ;

164

Troisième partie : Chapitre 6

-

Cas d’étude : analyse et interprétation

Le non déplacement des paraboles, climatiseurs et câbleries qui figurent toujours sur la façade principale de l’immeuble. A cet égard, nous rappellerons que la réhabilitation est une occasion qui permet de rendre à une façade d’un patrimoine bâti, son image authentique, c’est-à-dire, lui restituer tous les éléments qui la compose sans aucune intrusion. Ci-après, sont présentées les illustrations de certaines observations critiques des travaux

de réhabilitation de la façade principale de cet immeuble du 54 bd Maata.

Photo 6.143 : Elimination des moulures qui intercalaient les portes-fenêtres au 3ème étage Source : L’Auteur, 30/12/2012

Photo 6.145 : Dégradation du nez du balcon filant nouvellement réparé Source : L’Auteur, 30/12/2012

Photo 6.144 : Réparation grossière du nez du balcon filant et cela sans la restitution de sa forme originale Source : L’Auteur, 30/12/2012

Photo 6.146 : Rupture du raccordement d’un tuyau de descente d’eau pluviale aux abords du balcon en maçonnerie Source : L’Auteur, 30/12/2012

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Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

Photo 6.147 : L’imposte de la porte d’entrée non désobstruée Source : L’Auteur, 30/12/2012

Photo 6.148 : L’inharmonie du balcon de maçonnerie non traitée Source : L’Auteur, 30/12/2012

Photo 6.149 : Persistance de climatiseurs et paraboles sur la façade principale Source : L’Auteur, 30/12/2012

6.6. Evaluation de la réhabilitation des immeubles cas d’étude : A travers les informations recueillies des entretiens4 réalisés avec les architectes, concepteurs des études de réhabilitation des immeubles cas d’étude, mais aussi, à partir des documents relatifs à la réhabilitation de ces immeubles que nous avons consulté, et cela en plus de nos observations, effectuées dans les chantiers de ces immeubles. Nous pourrons évaluer la pertinence de la réhabilitation de trois immeubles cas de notre étude, selon les critères que nous avons fixés auparavant, à savoir : - La manière de l’élaboration des rapports diagnostics des immeubles cas d’étude. - La nature des travaux préconisés pour la réhabilitation des immeubles cas d’étude. - La qualité des travaux de réhabilitation réalisés.

4- Ces entretiens ont été réalisé à Oran respectivement, le 15 Novembre 2010 avec l’architecte du BET 01, le 21 Février 2011 avec l’architecte du BET 02 et le 07 Mars 2011 avec l’architecte du BET 03.

166

Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

6.6.1. Evaluation de l’élaboration des diagnostics des immeubles cas d’étude : Afin d’évaluer la bonne conduite de la réhabilitation de ces immeubles du 03, 22 et 54 boulevard Maata, à travers les étapes ou travaux ayant précéder l’élaboration de leur rapports diagnostics, nous avons observé les points suivants : -

Les architectes concepteurs des diagnostics des immeubles 03, 22, et 54 boulevard Maata nous ont avoué, que c’était la première fois pour eux qu’ils réalisaient des études diagnostics, afin de réhabiliter un bâti existant et de surcroit ancien.

-

Nous notons aussi que l’auscultation des immeubles 03, 22 et 54 bd Maata, n’a concerné que

les parties qui sont ciblées par les travaux de réhabilitation, c’est-à-

dire : • Les façades extérieures et cours ; • Les parties communes intérieures (cave, hall d’entrée et cage d’escalier) ; • La terrasse accessible, inaccessible et toiture en pente ; Les parties privatives des immeubles 03, 22 et 54 bd Maata ont été exemptes d’auscultation. 6.6.1.1. Les études dans le domaine social : Pour ces immeubles du 03, 22 et 54 boulevard Maata qui comportent des logements habités, des indus-occupants et des locaux commerciaux au RDC, les BET 01, BET 02 et BET 03 n’ont pas établi d’enquêtes sociologiques ou de diagnostics social. Cela aurait permis, d’identifier les besoins des usagers de ces immeubles et ainsi, les réhabiliter en conformité avec les attentes de leurs occupants. 6.6.1.2. Les études dans le domaine historique : Les architectes concepteurs des diagnostics des immeubles 03, 22 et 54 Boulevard Maata nous ont indiqué, qu’à part quelques façades et plans originaux de ces immeubles qui ont été retrouvé, les autres documents, comme ceux des récits descriptifs de la construction de ces derniers demeurent inexistants. 6.6.1.3. Les études dans le domaine architectural : Les relevés totaux des immeubles 03, 22 et 54 boulevard Maata n’ont pas été réalisés, les BET 01, BET 02 et BET 03 s’étaient contenté, de réadapter les plans originaux récupérés, aux changements subis par les immeubles à travers le temps.

167

Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

Aussi, il est important de signaler que les utiles relevés des valeurs architecturales, les relevés des matériaux et techniques constructives et les relevés des lésions, n’ont pas été effectués à l’avantage des immeubles 03, 22 et 54 boulevard Maata. 6.6.1.4. Les études dans le domaine constructif : Les entretiens réalisés avec les architectes concepteurs des diagnostics des immeubles 03, 22 et 54 bd Maata, nous ont permis de faire les constats suivants : -

L’auscultation des immeubles 03, 22 et 54 bd Maata a été effectué à l’œil nu, et cela, sans recours à des instruments ou appareils de reconnaissance du bâti, comme l’utilisation de l’oscillographe pour connaître la nature des micro-fissures ou l’utilisation d’un feroscan ou d’une camera de thermographie, pour connaître la structure interne d’un mur par exemple ;

-

De même, l’approche des multiples phénomènes de dégradation constatées dans les immeubles 03, 22 et 54 bd Maata, a été uniquement le fait des architectes diagnostiqueurs et cela à l’écart de toute assistance experte, à l’instar de chimistes, géologues, biologistes,…etc ;

-

Aussi, dans le cadre de l’élaboration des diagnostics des immeubles 03, 22 et 54 bd Maata, des études essentielles garantissant l’efficacité de la réhabilitation de ces immeubles, n’ont pas été menées par les BET 01, BET 02 et BET 03, à cela nous citerons : 

Des études géotechniques des sols d’assise des trois immeubles,



Des diagnostics structurels sérieux (assisté par un bureau d’études d’ingénierie spécialisé),



Des études sur la vulnérabilité sismique des structures des trois immeubles,



Des diagnostics de l’humidité, thermiques et acoustiques des trois immeubles.

6.6.2. Analyse des travaux préconisés pour les immeubles cas d’étude : A travers les travaux préconisés par les BET 01, BET 02 et BET 03 dans les rapports diagnostics élaborés, pour la réhabilitation des immeubles 03, 22 et 54 bd Maata, nous pouvons émettre quelques observations concernant l’absence de certains travaux qui sont considérés comme essentiels, pour réaliser la réhabilitation effective

et garantir la

conservation dans les meilleures conditions d’un patrimoine bâti (à l’exemple des immeubles urbains anciens à usage d’habitation) à cet effet nous citerons :

168

Troisième partie : Chapitre 6

-

Cas d’étude : analyse et interprétation

L’absence parmi les travaux préconisés, des indispensables travaux de lutte contre l’humidité pourtant détectées dans les différentes parties auscultées de ces immeubles, notamment dans les caves ; A cela, des techniques de lutte contre l’humidité des remontées capillaires telle la

technique de l’Electro-Osmose-Phorèse ou celle du drainage du sol, se prêtent volontairement dans le cadre de la réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien. -

De même, nous noterons aussi parmi les travaux préconisés, l’absence des essentiels travaux de consolidation et de renforcement, de tous les éléments de structure des immeubles 03, 22 et 54 bd Maata, à l’instar des fondations, murs, escaliers et planchers, cela en sachant que ces immeubles, comme ceux du boulevard Maata, ont été construits historiquement sur le terrassement et le remblais effectués, sur l’ancien Oued Ruina, d’où un mauvais sol d’assise pour ces immeubles ;

-

Encore, nous pouvons évoquer parmi les travaux préconisés, l’absence des travaux de réhabilitation thermique, exigence de notre temps qui comprennent, entre autres, les travaux d’isolation thermique des parois opaques et vitrées de l’immeuble ;

-

On inscrira de même parmi les travaux préconisés pour la réhabilitation des immeubles 03, 22 et 54 bd Maata, l’absence des travaux visant l’amélioration de l’habitabilité des immeubles, comme l’aménagement d’ascenseurs ou l’aménagement de jardins dans les terrasses.

6.6.3. L’appréciation des travaux réalisés : A partir de nos consultations des PV de chantier, mais surtout à travers les observations effectuées dans les chantiers de réhabilitation des immeubles 03, 22 et 54 bd Maata, cas de notre étude, nous pouvons émettre l’avis suivant sur la qualité des travaux, jusque-là exécutés, et qui ont concerné essentiellement les façades extérieures des immeubles étudiés : - Nous avons constaté chez les entreprises engagées dans les travaux un manque de maîtrise dans la mise en œuvre des enduits à base de chaux, et cela a engendré, des effritements et décollements des enduits réalisés ; - De même, nous avons constaté une non qualification dans la restauration des moulures et des nez de balcons, d’où l’élimination de moulures existantes sur la façade principale de l’immeuble 54 bd Maata, et l’abandon de la restauration de certaines moulure dans l’immeuble 03 bd Maata ; - La pose maladroite des carreaux de revêtement sur l’acrotère du 03 bd Maata, dénote de la non qualification des entreprises de bâtiment engagées. 169

Troisième partie : Chapitre 6

Cas d’étude : analyse et interprétation

6.7. Conclusion : A l’issue de ce constat, que nous avons effectué sur la pertinence de la réhabilitation des immeubles composant notre cas d’étude, nous pouvons conclure que : -

La connaissance approfondie des immeubles cas d’étude et celle des désordres constatés dans ces derniers, n’a pas été établi par les BET concernés, au cours de l’étude des projets de réhabilitation de ces immeubles. Cela ne peut que compromettre la convenance des solutions préconisées, à mettre en œuvre, pour réhabiliter ces immeubles composant notre cas d’étude.

-

Les travaux préconisés pour la réhabilitation de nos immeubles cas d’étude, ne sont pas la conséquence, d’une connaissance approfondie, préalable de ces immeubles en réhabilitation, d’où l’interrogation, sur l’efficacité de ces travaux préconisés pour garantir la réhabilitation effective et par conséquent, la conservation de ces immeubles dans de bonnes conditions.

-

La qualité des travaux (qui jusque-là, sont réalisés uniquement sur les façades extérieures et certains murs d’acrotère des immeubles cas d’étude), démontre, à travers les malfaçons constatées, la non qualification des entreprises de bâtiment engagées dans la réhabilitation de ces immeubles. Ainsi, à partir de ces constatations, nous pouvons avancer sans hésitation, que les

conditions objectives, garantissant la réussite de la réhabilitation de nos immeubles cas d’étude, n’ont pas été réunies, à savoir, la qualification des principaux intervenants, (les bureaux d’études et les entreprises de bâtiment) engagées, cela viendrait confirmer notre hypothèse de travail de départ.

170

CONCLUSION GENERALE

171

Conclusion Générale

Conclusion générale 1. Démarche globale de la recherche : Nous avons abordé la réhabilitation en tant que mode d’intervention sur le patrimoine bâti, qui par son activation, peut assurer la conservation de la majeure partie du patrimoine bâti fonctionnel existant. Notre recherche consistait à vérifier, si ces premières opérations de réhabilitation, qui sont mobilisées en Algérie, en secours, pour remettre en état notre patrimoine bâti dégradé, sont de part leur pertinence et leur montage, en mesure de garantir, la conservation dans de meilleurs conditions des patrimoines bâtis ciblés. Pour ce faire, et pour répondre aux exigences de notre problématique, nous avons consacré la première partie de cette recherche, à l’exploration du champ théorique inhérent à la réhabilitation, en tant que mode d’intervention et moyen permettant la conservation du patrimoine bâti. Dans le chapitre 1 de cette première partie, nous avons procédé en premier lieu, à définir l’essentiel des concepts, qui sont dédiés à qualifier le bâti existant, cela avait pour but, de préciser la nature ou la catégorie du patrimoine bâti qui constitue le terrain de notre recherche. Nous nous sommes atteler de même, à présenter dans le chapitre 1 de la première partie, les différents concepts utilisés, pour désigner les diverses interventions reconnues,

qui

s’opèrent sur le patrimoine bâti. Il était question pour nous de mettre en avant, les visées et le champ d’action de chaque mode d’intervention et cela, dans le but d’éliminer toute possible confusion ou utilisation maladroite de ces concepts. Aussi, une partie du chapitre 1 a été consacrée à la présentation du thème de notre recherche, en l’occurrence la réhabilitation. Ainsi, nous avons vu utile, après la présentation de la définition et de l’historique de la réhabilitation, dans le domaine de la construction, d’identifier la place et le traitement réservés à la réhabilitation à travers les différents textes à caractère législatif sur le plan international ou local. Le but étant, de s’assurer de l’aptitude et de la convenance de l’intervention de réhabilitation, à conserver le patrimoine bâti des communautés nationales. Ainsi, après l’approche conceptuelle des divers concepts clefs, il était évident, de commencer à constituer la batterie de critères, qui vont nous permettre ultérieurement, dans la

172

Conclusion Générale phase du traitement de notre cas d’étude, d’évaluer, de juger ou d’apprécier la pertinence de la réhabilitation qui s’opèrent actuellement à Oran, sur des immeubles urbains du bâti ancien. Dans le chapitre 2 de la première partie, nous avons présenté en premier lieu, un processus complet d’une méthode reconnue, pour la réhabilitation du patrimoine bâti ancien, et cela depuis l’étape des préliminaires jusqu'à l’étape de la programmation des travaux d’entretien, après l’achèvement des travaux de réhabilitation du bâti concerné. A travers la méthode de réhabilitation que nous avons exposé dans le chapitre 2, nous avons insisté entre autres, à mettre en valeur, les principaux moments nécessaires, à activer en vue de la réussite d’une opération de réhabilitation du bâti ancien, de manière à garantir sa conservation dans les meilleures conditions. En clôture du chapitre 2 de la première partie, nous avons estimé bénéfique, d’analyser quelques exemples bibliographiques, d’opérations de réhabilitation reconnues comme exemplaires en leur temps et qui ont été pratiqués, sur divers patrimoines bâtis anciens à travers le monde. L’étude de ces exemples bibliographiques d’opération de réhabilitation avait pour but, d’identifier au niveau pratique, les aspects qui ont contribué et favorisé la réussite de ces opérations de réhabilitation et qui ont permis, la conservation de ces bâtis ciblés. La deuxième partie de notre mémoire, à travers ses deux chapitres, a été consacrée à présenter les principaux et essentiels travaux, qu’implique la réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien et dont la mise en œuvre est nécessaire, pour assurer la conservation effective d’un patrimoine bâti ancien en souffrance. Ainsi, des travaux de consolidation des éléments structurels et autres travaux, dont ceux visant à créer le confort thermique dans le bâti à réhabiliter, sont largement explicités dans cette deuxième partie de notre mémoire. Nous noterons que ces essentiels travaux cités, nous ont servi pour garnir la batterie de critères d’évaluation qui nous ont permis d’apprécier, les travaux de réhabilitation qui ont été pratiqué sur les immeubles cas d’étude. En ce qui concerne la troisième partie du mémoire, celle-ci a été réservée pour aborder l’approche pratique de notre recherche. A cet effet, nous nous sommes convenu avant de traiter notre cas d’étude, d’inaugurer la troisième partie du présent mémoire, par le chapitre 5 à travers lequel a été présentée la ville d’Oran en tant que contenant de notre terrain d’étude où nous avons exposé, la formation urbaine d’Oran à travers son histoire. Cela pour inscrire l’actuel patrimoine bâti d’Oran dans une légitimité historique. Enfin de ce chapitre, nous avons établi l’état et la situation dans laquelle se débat le patrimoine bâti d’Oran actuellement.

173

Conclusion Générale Le chapitre 6 clôture cette troisième et dernière partie du mémoire, celui-ci a été consacré en toute évidence à l’étude et a l’analyse de notre cas d’étude. Ainsi, dans ce chapitre, nous avons procédé dans un premier temps, à présenter l’opération de réhabilitation des 200 immeubles du bâti ancien en cours à Oran, à travers laquelle nous avons choisi trois immeubles des abords du boulevard Maata, pour constituer notre cas d’étude. Après cela, par rapport aux connaissances que nous avions acquises sur la réhabilitation, nous avons retenu des critères d’évaluation que nous considérons comme essentiels, pour apprécier et évaluer selon les exigences de notre problématique la pertinence de la réhabilitation en cours, des immeubles pris en cas d’étude. Ensuite de cela, nous avons présenté et décrit les immeubles cas d’étude, précisant les désordres qui y ont été constatés et les solutions préconisées par les bureaux d’études pour leur réhabilitation. A cela, nous avons aussi exposé dans le chapitre 6, à partir de nos observations sur chantiers, les travaux de réhabilitation jusque là réalisés sur les immeubles cas d’étude. Ces travaux ont concerné uniquement, les façades extérieures et certains murs d’acrotères. A la fin du chapitre 6, nous avons procédé à l’évaluation de la pertinence de la réhabilitation, telle qu’elle a été menée jusqu'à ce moment, sur les immeubles cas d’étude et cela s’est fait, à la lumière des critères d’évaluation retenus auparavant à savoir : -

La manière de l’élaboration des rapports diagnostics de réhabilitation des immeubles cas d’étude ;

-

La nature des travaux préconisés pour la réhabilitation des immeubles cas d’étude ;

-

La qualité des travaux réalisés. Cette appréciation ou évaluation a été évidemment effectuée en se rapportant aux :

-

Informations recueillies des entretiens réalisés avec les architectes concepteurs des études de réhabilitation des immeubles cas d’étude ;

-

Informations contenues dans les documents récupérés (rapports diagnostics des immeubles cas d’étude, cahiers des charges travaux, marché des travaux, rapports des travaux réalisés) ;

-

Observations sur terrain rapportées sur les travaux de réhabilitation jusque-là réalisés sur les immeubles cas d’étude. Cela dit, c’est à travers cette évaluation qu’on a vérifié notre hypothèse de travail de

départ.

174

Conclusion Générale

2. Résultats de la recherche : Notre étude nous a appris que la réhabilitation d’un patrimoine bâti ancien, à l’exemple d’un immeuble urbain d’habitation et cela en vue, de garantir sa conservation dans de bonnes conditions, n’est pas une mince affaire, il s’agit surtout, d’une opération compliquée délicate et exigeante. En fait, la réussite d’une réhabilitation d’un patrimoine bâti est tributaire de plusieurs facteurs de différents ordres, qui sont surtout en relation avec la qualité du montage de l’opération (qu’il soit financier, technique ou administratif) et aussi avec le niveau de compétence des intervenants directs sur le bâti à réhabiliter, en l’occurrence le bureau d’étude concepteur du projet de réhabilitation et l’entreprise de bâtiment qui est chargée de réaliser les travaux de réhabilitation. A cet effet, et dans le but de satisfaire les objectifs de notre recherche, nous noterons ces points, relatifs à la réhabilitation des immeubles pris comme cas d’étude. Ainsi, à l’égard du choix du programme de l’intervention, et celui du choix des principaux intervenants (bureaux d’études et entreprises de bâtiment) sur les immeubles cas d’étude, nous relevons les observations suivantes : -

Les bureaux d’étude qui ont été retenu, pour effectuer les missions, étude, diagnostic et suivi des immeubles cas d’étude, par leur propre aveu, avouent qu’ils ne détiennent auparavant, aucune expérience dans le domaine de l’élaboration des diagnostics, pour la réhabilitation du cadre bâti en général, et du bâti ancien en particulier ;

-

Les entreprises de bâtiment qui ont été retenues pour la réalisation des travaux de réhabilitation des immeubles cas d’étude de même avouent, qu’avant cette opération, elles n’ont jamais eu à exécuter des projets de réhabilitation du cadre bâti en général et du bâti ancien en particulier ;

-

Les travaux de réhabilitation tels énoncés, dans le cahier des charges type de l’opération de réhabilitation de 200 immeubles d’Oran, ne concernent que les parties communes des immeubles, cela se rapporte aussi sur les immeubles cas d’étude de notre recherche. Ainsi, les parties privatives occupées des immeubles sont exempts de travaux de réhabilitation.

De même, à l’égard de la qualité de l’élaboration des rapports diagnostics de réhabilitation des immeubles cas d’étude, nous relevons les points suivants :

175

Conclusion Générale -

L’auscultation des immeubles cas d’étude, en vue de l’élaboration de leur rapports diagnostics, n’a concerné que les parties désignées dans l’opération des 200 immeubles, pour faire l’objet de réhabilitation à savoir : • Les façades extérieures et cours ; • Les parties communes intérieures (caves, halls d’entrée et cage d’escalier) ; • Les terrasses accessibles, inaccessibles et toitures en pente. Cela à l’exempt des parties privatives des immeubles.

-

Nous inscrirons aussi, que les essentielles études pluridisciplinaires, permettant la connaissance profonde des immeubles cas d’étude, n’ont pas été établies, par les bureaux d’études, ainsi, ces derniers afin d’élaborer les diagnostic relatifs aux immeubles cas d’étude, se sont contenter d’une simple auscultation oculaire des immeubles et cela sans l’utilisation d’aucun appareil ou instrument de reconnaissance du bâti, à l’instar d’un oscillographe (pour déterminer la nature des micro-fissures du gros œuvre et d’en déduire leur origine), d’une caméra de thermographie infrarouge ou d’un feroscan (pour connaître la structure interne d’un mur).

-

Aucune des études, qu’on citera ci-bas, n’a été réalisée dans le cadre de l’élaboration des diagnostics des immeubles cas d’étude, on citera alors : • Un diagnostic social ; • Une étude géotechnique ; • Un diagnostic structurel sérieux ; • Une analyse de la vulnérabilité sismique de la structure des immeubles ; • Un diagnostic de l’humidité ; • Un diagnostic thermique ; • Un diagnostic acoustique. Aussi, à l’égard de la nature des travaux préconisés pour la réhabilitation des immeubles

cas d’étude de notre recherche, et cela tout en sachant, que les travaux qu’on préconise dans les opérations de réhabilitation, sont l’émanation de l’examen préalable des désordres constatés dans le bâti à réhabiliter. Ainsi, on notera de manière générale, que les travaux préconisés pour la réhabilitation des immeubles cas d’étude, sont insuffisants pour réaliser leur réhabilitation intégrale, de façon à garantir leur bonne conservation.

176

Conclusion Générale A cet effet, on citera ci-bas les travaux que nous considérons essentiels, qui font défaut parmi les travaux préconisés pour la réhabilitation des immeubles constituants notre cas d’étude. On citera alors : -

Les travaux de consolidations des fondations, d’autant plus que ces immeubles que nous avons étudiés, sont érigés sur un terrain de remblais, au dessus de l’ancien Oued Ruina d’Oran qui a été terrassé vers la fin du 19e siècle ;

-

Les travaux de renforcement des éléments structurels des immeubles cas d’étude, cela, pour diminuer leur vulnérabilité, devant des efforts sismiques probables.

On indiquera dans cet intérêt, que le bâti ancien est connu pour sa vulnérabilité aux efforts sismiques, et la ville d’Oran est attestée historiquement, comme une zone d’activité sismique régulière. -

Les travaux de lutte contre l’humidité en générale, et ceux concernant l’humidité ascendante en particulier (comme les travaux de réalisation d’un drainage au sol autour de l’ilot et ceux utilisant la technique de l’Électro-osmose-phorèse) ;

-

Les travaux d’isolation thermique des parois opaques et vitrées des immeubles cas d’étude, afin de réduire la facture du chauffage, d’économiser l’énergie et de diminuer les émissions de gaz à effet de serre.

Egalement, à l’égard des travaux de réhabilitation des immeubles cas d’étude, qui jusque là, ont été uniquement réalisés sur les façades extérieures et certains murs d’acrotère, nous noterons, entre autres, les observations suivantes : -

Non achèvement et bâclage de certains travaux à l’exemple de la peinture de la façade principale de l’immeuble 54 bd Maata ;

-

Restauration grossière de moulures sur la façade latérale de l’immeuble 03 bd Maata ;

-

Réparation grossière des nez de balcons à l’instar du balcon filant de l’immeuble 54 bd Maata ;

-

Fissuration du nez de balcon réparée au dessus de la porte d’entrée de l’immeuble 03 bd Maata ;

-

Fragmentation d’un nez de balcon réparée dans l’immeuble 22 bd Maata ;

-

Mauvaise pose et mauvais raccordement des descentes d’eau pluviales au niveau des immeubles 03 et 54 bd Maata ;

-

Pose maladroite des revêtements sur l’acrotère de l’immeuble 03 bd Maata ;

177

Conclusion Générale -

Elimination de moulures au niveau de la façade principale de l’immeuble 54 bd Maata ;

-

Survenance des désordres après achèvement des travaux, à l’exemple des fissurations, effritements, décalcifications et décollements des nouveaux enduits de chaux réalisés sur la face intérieure de l’acrotère de l’immeuble 03 bd Maata ;

-

Décollement de peinture au niveau des façades de l’immeuble 03 bd Maata ;

-

Non réhabilitation des impostes des portes d’entrée des immeubles 03 et 54 bd Maata.

Ainsi illustré, et à l’égard de ces observations précitées, on dira après l’analyse et l’évaluation de la pertinence de la réhabilitation des immeubles cas d’étude de notre recherche, que les travaux de réhabilitation qui sont menés actuellement à Oran, sur des immeubles urbains du bâti ancien, ne sont pas en mesure de réaliser leur réhabilitation effective, selon les règles de l’art, et par conséquent, d’assurer leur conservation dans les meilleures conditions. L’évaluation qu’on vient de citer, peut prétendre représenter au moins 65 immeubles, soit, un tiers des 200 immeubles, qui font objet actuellement de réhabilitation à Oran. En fait, les bureaux d’études qui ont réalisé les études de réhabilitation des trois (3) immeubles pris comme cas d’étude, ont de même élaboré les études de 62 autres immeubles de l’opération en cours, et cela de la même manière et dans les circonstances analogues, que celles de l’élaboration des études des immeubles cas d’étude de la recherche. Cela dit, a partir de ces constations établies, on peut aisément déduire, que les principaux intervenant (bureaux d’études et entreprises de construction) engagés, pour la réhabilitation des immeubles pris comme cas d’étude dans notre recherche, ne sont pas suffisamment qualifié, pour réhabiliter ces immeubles selon les règles de l’art, de façon à leur garantir la conservation dans les meilleures conditions. Cela vient de confirmer l’hypothèse de notre recherche qui a supposée que : « Le manque de qualification et d’expérience des principaux intervenants (bureaux d’études et entreprises de bâtiment) engagés dans les opérations de restauration et/ ou de réhabilitation du patrimoine bâti dégradé en Algérie, ne peut mener qu’a de mauvaises opérations, conduites hors des règles de l’art, dénaturant et aggravant ainsi l’état du patrimoine ciblé, de façon à compromettre sa bonne conservation ».

178

Conclusion Générale

3. Recommandations pour la conservation du patrimoine bâti en Algérie : Notre proximité dans le cadre de notre recherche, avec la problématique de la prise en charge du patrimoine bâti en Algérie, et notre contact permanent avec l’actuelle opération de réhabilitation, qui se mène sur des immeubles du bâti ancien à Oran, nous on permis de formuler ces quelques recommandations, et cela dans l’intérêt de la conservation du patrimoine bâti riche et varié, que compte l’Algérie, nous recommandant ainsi ce qui suit : -

L’intégration dans l’actuelle formation d’architecte en Algérie, des modules, cours et spécialités, préparant aussi les futurs architectes, à la mission d’intervention sur le patrimoine bâti existant ;

-

La création d’instituts et de centres de formation, qui auront pour tâche, de former tous les professionnels acteurs dans la réhabilitation du patrimoine bâti ;

-

Désigner des syndics d’immeubles, qui auront entre autres, la tâche de gérer les travaux courants d’entretien, à effectuer dans les immeubles en copropriété, ce qui leurs assurera une bonne conservation.

4. Perspectives de recherche : Il est évident, que le champ de recherche qui concerne la conservation du patrimoine bâti est assez large, pour être couvert par une seule hypothèse de travail, nous avons traité dans notre recherche, le thème de la réhabilitation du bâti ancien de la période française de notre pays, où l’intérêt de notre problématique s’était porté, sur l’évaluation de la pratique de la réhabilitation de ce patrimoine bâti ancien dans le contexte algérien actuel. A travers notre approche exploratoire, et au cours de l’avancement de notre recherche, nous nous étions aperçu, de la multitude de perspectives de recherche, que laisser percevoir notre champ d’étude. Plusieurs questionnements se sont alors imposés à nous, quand aux aspects essentiels à prendre en considération, en vue de procéder à la réhabilitation effective du patrimoine bâti dégradé en Algérie. A cet égard, il est de notre devoir, de proposer quelques perspectives de recherche, qui pourront constituer des pistes, à de nouvelles recherches, et se placer dans le prolongement de notre recherche que nous qualifions de générique, ainsi, nous proposons les axes de recherche suivants : -

La réussite d’une opération de réhabilitation, dépend pour beaucoup, de la manière dont elle est montée, il est alors intéressant, d’investir la recherche dans le domaine des montages d’opérations de réhabilitation, où il sera question, d’optimiser la gestion,

179

Conclusion Générale l’organisation et la coordination des différents aspects du montage (administratif, juridique, économique et technique) de l’opération de réhabilitation. Cela afin de proposer des schémas judicieux de montage d’opération de réhabilitation qui favoriseront, l’exécution des travaux de réhabilitation programmés dans les meilleures conditions ; -

Lancer une recherche en faveur de l’optimisation des performances physiques et mécaniques des matériaux du patrimoine bâti algérien, dans le but d’augmenter leur résistance aux sollicitations de l’environnement qui devient de plus en plus agressif ;

-

Entamer une recherche dont les buts seraient, la mise au point et la proposition de procédés et techniques de réhabilitation adaptés et appropriés, pour le renforcement et la consolidation des structures du bâti ancien qui compose le patrimoine bâti algérien ;

-

Inventorier et étudier l’ensemble de typologies architecturales et architectoniques qui composent le patrimoine bâti ancien algérien, d’une part, afin de constituer une base de données exploitable, et d’autre part, en vue de proposer des techniques de réhabilitation adaptées à chaque typologie de construction dans son contexte précis.

180

Bibliographie

BIBLIOGRAPHIE 1- OUVRAGES 2- PERIODIQUES 3- ARTICLES DE PERIODIQUES 4- ARTICLES DE JOURNAUX 5- MEMOIRES ET THESES 6- ACTES DE COLLOQUES ET DE SEMINAIRES 7- PUBLICATIONS EN SERIE 8- RAPPORTS 9- CHARTES NORMES ET CONVENTIONS 10- TEXTES ET DOCUMENTS OFFICIELS 11- DOCUMENTS SUR CD-ROM 12- SITES INTERNET

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Le Vieux bâti dans les villes d’Alger-Oran-Constantine-Annaba, Ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, Alger, Avril 2005, 81p.

9- CHARTES NORMES ET CONVENTIONS INTERNATIONALES : -

Charte internationale sur la conservation et la restauration des monuments et des sites (Charte de Venise), Venise 25-31 mai 1964.

-

Charte européenne du patrimoine architectural (Charte d’Amsterdam), Conseil de l’Europe 26 septembre 1975.

-

Déclaration d’Amsterdam, congrès sur le patrimoine européen, Amsterdam, Pays-Bas, 21/25 octobre 1975.

-

Recommandation concernant la sauvegarde des ensembles historiques ou traditionnels et leur rôle dans la vie contemporaine (Recommandation de Nairobi) Nairobi, Kenya, 26 octobre-30 novembre 1976.

-

Charte d’ICOMOS Australie pour la conservation des lieux et des biens patrimoniaux de valeur culturelle (Charte de Burra), Burra, Australie, 19 août 1979.

-

Convention pour la sauvegarde du patrimoine architectural de l’Europe, Conseil de l’Europe Grenade, Espagne, 03 octobre 1985.

-

Charte internationale pour la sauvegarde des villes historiques (Charte de Washington), Washington, octobre 1987.

-

Document Nara sur l’authenticité Convention du patrimoine mondial, Nara, Japon, 1-6 novembre 1994.

-

Charte du patrimoine bâti vernaculaire, 12e Assemblée générale de ICOMOS, Mexique, octobre 1999.

-

Conférence internationale sur la conservation « Le patrimoine culturel comme fondement du développement de la civilisation », (Charte de Cracovie), Cracovie, Pologne, 23-27 octobre 2000.

-

Principe pour l’analyse, la conservation et la restauration des structures du patrimoine architectural, 14e Assemblée Générale de l’ICOMOS, Victoria Falls, Zimbabwe, oct 2003.

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Bibliographie

10- TEXTES ET DOCUMENTS OFFICIELS : -

Loi n° 90-08 du 17 avril 1990 relative à la commune, Joradp n°15, 11 avril 1990, p.420.

-

Loi n° 90-09 du 07 avril 1990 relative à la wilaya, Joradp n°15, 11 avril 1990, p.434.

-

Décret législatif n°94-07 du 18 mai 1994 relatif aux conditions de la production architectural et à l’exercice de la profession d’architecte, Joradp n°32, 25 mai 1994, p.4.

-

Loi n° 98-04 du 15 juin 1998 relative à la protection du patrimoine culturel, Joradp n°44, 17 juin 1998, p.3.

-

Loi n° 01-20 du 12 décembre 2001 relative à l’aménagement et au développement durable du territoire, Joradp n°77, 15 décembre 2001, p.15.

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Décret exécutif n°03-227 du 22 juin 2003 fixant les conditions et les modalités d’octroi des aides pour la réhabilitation des habitations endommagées par le séisme du 21 mai 2003, joradp n°38, 25 juin 2003, p.4.

11- DOCUMENTS SUR CD-ROM : -

METAIR Kouider, Oran : Mémoires en images, Editions Bel Horizon, Oran, 2005, [CDROM].

12- SITES INTERNET : -

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Ecole d’Avignon, Formation : Réhabilitation du patrimoine bâti ancien, « http://www.peinture-decor-formation.com/fr/formation/download/44_rehabilitation-dupatrimoine-bati-ancien.pdf», (Consulté le 10/05/2012).

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France, centre de documentation de l’urbanisme, 2001, La Réhabilitation urbaine : dossier documentaire, rédigé par Catherine FORET et Françoise PORCHET, en ligne, 380 pages, « http://www.CDU.urbanisme.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/rehaburbaine _cle7affa4.pdf » , (Consulté le 07/05/2012, p.16).

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ICCROM, Patrimoine bâti : qu’est-ce que le « patrimoine bâti », « www.iccrom.org/fra/prog_fr/02built_fr.shtml », (Consulté le 11/05/2012).

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IUMP pole d’innovation, présentation rôle et définition du patrimoine bâti, «www.restauration-patrimoine.fr/missions.php», (Consulté le 10/05/2012).

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MAMMAR.L, MOULI.M, Etude de réhabilitation d’un immeuble vieux bâti à Oran, « http://www.enset-oran.dz/sbeidco/Papers/265_Paper.pdf », (Consulté le 03/05/2012).

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