Memoire Ahmed Ouardi [PDF]

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Zitiervorschau

Hvkg

Filière : Financières

Techniques

Bancaires

et

LICENCE PROFESSIONNELLE

RAPPORT DE MEMOIRE DE FIN D’ETUDES Sous le thème : La réforme de la comptabilité : Un dispositif de transparence et un gage de fiabilité des comptes de l’Etat Réalisé Par : AHMED OUARDI Encadré par : pédagogique)

M.

Hicham

MESK

(encadrant

Encadré par : professionnel)

M.

Hamza

DRIWI

(encadrant

Année universitaire 2018-2019

Rapport de stage TGR

FSJES AIN CHOK

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Rapport de stage TGR

FSJES AIN CHOK

Mon stage de fin d’études ne serait réalisé sans l’aide de plusieurs personnes. J’aimerais faire part de l’expression de ma gratitude envers tous ceux qui m’ont soutenu, de près et de loin, moralement et professionnellement. J’aimerais adresser mes remerciements à Mr. HICHM MESK, encadrant pédagogique à la Faculté Hassan II -aïn chok- Casablanca, qui m’a encadré tout au long de mon stage. Je le remercie pour sa disponibilité, sa réactivité et son amabilité. Au sein de la Trésorerie Provinciale, je tiens à témoigner toute ma reconnaissance envers Mme Yamna CHAHBI et Mr. Hamza DRIWI pour leur encadrement, leurs orientations ainsi que leurs conseils judicieux tout au long de l’élaboration de ce travail. J’aimerais aussi gratifier les efforts de toute personne qui a eu l’amabilité de répondre à mes questions-débats et de me fournir les explications nécessaires. Aussi faut-il remercier mes parents qui ont su m’apporter soutien et compréhension. Pour clore ces remerciements, il m’est nécessaire de remercier l’ensemble des professeurs de ma formation qui ont su m’apporter les connaissances théoriques indispensables pour le bon déroulement de toutes mes périodes de stage.

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SOMMAIRE Remerciements ......................................................................................................................... 2 Sommaire……………………………………………………………………………….……...3 Liste des abréviations……………………………………………………………………..........4 Introduction………………………………………………………………………….........……5 Chapitre1 : La comptabilité publique……………………………………………………….….7 Section 1 : Cadre conceptuel de la comptabilité publique ...................................................... 7 Section 2 : Distinction entre la comptabilité publique générale et budgétaire…….................9 Chapitre 2 : Présentation de la TGR et méthodologie de recherche ...................................... ..11 Section 1 : Présentation de la TGR…………………………………………………………11 Section 2 : La gestion comptable à la TPV d’El Jadida et méthodologie de recherche……………………………………………………………………………………15 Chapitre 3 : La réforme de la comptabilité de l’Etat ................................................................ 19 Section 1 : Le passage de la comptabilité budgétaire à la comptabilité générale……………………………………………………………………………………….19 Section 2 : Les enjeux à la réforme comptable…………………………………………….39 Conclusion……………………………………………………………………………………42 Bibliographie…………………………………………………………………………………43 Annexes……………………………………………………………….…………………..44

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Liste des abréviations

CCP : Compte Chèque Postal CDG : Caisse de Dépôt et de Gestion CED : Contrôle des Engagements de dépenses CGNC : Code Général de Normalisation Comptable CMD : Contrôle Modulé de la Dépense CNT : Centre National de traitement CP : Comptabilité Publique EEP : Etablissements et Entreprises Publics IAS: International Accounting Standards IASB: International Accounting Standards Board IFRS: International Financial Reporting Standards IPSASB: International Public Sector Accounting Standards Board LF: Loi de Finances LOLF : Loi Organique relative à la Loi de Finances PCE : Plan Comptable de l’Etat PPR : Paierie Principale des Rémunérations TGR : Trésorerie Générale du Royaume TPE : Très Petites Entreprises TPV : Trésorerie Provinciale

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Introduction

Ces dernières années, la modernisation des pratiques des établissements publics connaît essor extraordinaire face à des transformations majeures de l’environnement et des nouvelles approches du management. Ces approches sont de plus en plus mises en œuvre en vue d’améliorer la performance et la qualité des services publics. La bonne gouvernance des affaires publiques constitue un défi crucial pour tous les pays notamment en voie de développement en vue de soutenir le développement et surtout de rationaliser la gestion publique. Ainsi, plus que l’introduction de nouvelles techniques de gestion, l’adaptation des établissements publics aux nouvelles exigences de bonne gouvernance, de productivité, du rendement et de performance dans le contexte actuel de la mondialisation, dépend de la place qui y est accordée au système d’information. Dans le but d’améliorer la qualité de l’information financière et les mécanismes nécessaires à une bonne gouvernance, le Maroc a démarré depuis peu une réforme du secteur publique en accélérant la mise en place de la comptabilité générale pour garder une traçabilité et une continuité dans l’enregistrement des opérations financières effectuées par les établissements publics. Ainsi, l’avènement de la constitution du 1er juillet 2011 et le programme gouvernemental actuel ont donné une nouvelle impulsion et un appui politique fort à la réforme de la comptabilité de l’Etat, comme levier fondamental de modernisation. Ce dispositif mis en place s’inscrit dans le mouvement de convergence de l’information comptable publique avec les règles applicables au secteur privé. Dans cette contribution il est question de passer en revue de différents textes régissant la comptabilité des établissements publics au Maroc et de la réforme comptable mis en place, pour examiner ensuite l’apport de la comptabilité générale dans l’amélioration de l’efficacité et la performance comptable des établissements publics au Maroc à travers les états de synthèse.

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En répondant aux questions :  Quelle est la distinction entre la comptabilité publique générale et la compatibilité budgétaire ?  Quelle est la réforme de la comptabilité de l’Etat ?  Quels sont les enjeux à la réforme comptable ? On peut conclu la Problématique de ce passage et comment ça peut entraine un obstacle à l’amélioration de la qualité de l’information financière, afin de suggérer et de recommander quelques solutions pour résoudre les problèmes face à ce passage.

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Chapitre 1 : La comptabilité publique

Section 1 : Cadre conceptuel de la comptabilité publique a) Définition de la comptabilité de l’Etat : La comptabilité de l’Etat appartient comme discipline juridique au droit public, et comme discipline technique à la gestion financière. Elle occupe cependant une place à part dans l'un et dans l'autre. D’un côté juridique la comptabilité publique est considérée comme un ensemble de règles juridiques qui régissent les opérations financières des organismes publics, dans l'optique technique, elle est perçue comme un ensemble de règles comptables d'enregistrement et de classement des opérations financières précitées. Ce sont des approches retenues par le décret royal n°330-66 du 21 Avril 1967 portant règlement général de la comptabilité publique et qui constitue, le texte de base régissant la comptabilité publique au Maroc. La comptabilité se définit comme un ensemble d’instruments et de procédures qui permettent de saisir, d’enregistrer et de traiter des informations chiffrées relatives à l’activité et au patrimoine d’une unité économique quelconque : entreprise, famille, association, administration. Toutefois, la comptabilité de l’Etat est définie comme étant l’ensemble des règles qui régissent les opérations financières de l’Etat, des collectivités locales, de leurs établissements et de leurs groupements et qui déterminent les obligations et les responsabilités incombant aux agents qui en sont chargés. b) Les règles juridiques et réglementaires : Elles sont régies principalement par le décret royal n° 330-66 du 10 moharrem 1387 (21 avril 1967) portant règlement général de comptabilité publique (article 57 et 58): Article 57 : La comptabilité en deniers décrit les opérations retracées en comptes spéciaux, budgétaires ; de trésorerie ; Les opérations faites en comptes d'exécution. Elle est organisée en vue de permettre : - La connaissance et le contrôle des opérations énumérées à l'alinéa précédent ; - La détermination des résultats annuels d'exécution ; - Le calcul des prix de revient, du coût et du rendement des services le cas échéant. Article 58 : La comptabilité des matières, valeurs et titres a pour objet la description des mouvements affectant les stocks de marchandises, fournitures, déchets, produits semi-ouvrés, produits finis, emballages commerciaux, les matériels et objets mobiliers les titres nominatifs,

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au porteur ou à ordre et les valeurs diverses appartenant ou confiés aux organismes publics les formules, titres, tickets, timbres et vignettes destinés à l'émission et à la vente. La loi organique qui fixe les principes budgétaires (unité, annualité, universalité.) et définit les ressources et les emplois du budget de l'Etat ainsi que les modalités de préparation, d'adoption et d'exécution des lois de finances. La loi organique n° 7-98 relative à la loi de Finance fixe les grandes lignes du droit budgétaire. Bien qu’elle ne traite pas directement de la comptabilité de l’État, cette loi contient certaines dispositions qui constituent les fondements de la comptabilité de l’Etat. En effet, on peut lire dans l’article 8. « Les recettes sont prises en compte au titre de l’année budgétaire au cours de laquelle elles sont encaissées par un comptable public : principe de comptabilisation des encaissements ». Les dépenses sont prises en compte au titre de l’année budgétaire au cours de laquelle les ordonnances ou mandats sont visés par les comptables assignataires ; elles doivent être payées sur les crédits de ladite année, quelle que soit la date de la créance. La comptabilité de l’État doit décrire les opérations d’exécution de la LF dans la forme et avec le contenu prévu par cette loi (Les notices de fonctionnement des comptes, Les instructions et notes de service, les arrêtés et des décisions ministériels). Outre la nomenclature et le fonctionnement des comptes, elles définissent les modes et supports d'enregistrement des opérations. Cependant les règles qui régissent cette comptabilité sont décrites dans le code général de normalisation comptable (CGNC) adopté par la loi 9-88 du 25/02/1992 et sont citée comme suit : * Les actes juridiques qui régissent la comptabilité publique sont des actes unilatéraux émanant d’autorités de droit publics; * Les règles de la comptabilité publique s’appliquent aux opérations financières des personnes morales qui sont toutes des organismes publics régis par le droit public (Etat, collectivités locales et établissements publics); * Les règles de la CP sont des règles internes qui ne s’imposent qu’aux agents publics et n’ont d’effets à l’égard des administrés que d’une façon indirecte. c) Les spécificités de la comptabilité de l’Etat -

Son objectif: Remplir des missions de service public et non pas réaliser des profits. Ses activités: Essentiellement non marchandes et multiples poursuivre l’intérêt général. Ses dépenses: Servent à produire des services délivrés gratuitement et à redistribuer des fonds vers d’autres acteurs. Ses recettes: Résultent d’un droit constitutionnel: la levée des impôts, indépendamment des services rendus.

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Section 2 : Distinction entre la comptabilité publique générale et budgétaire a) La comptabilité publique générale : La comptabilité générale retrace l’ensemble des mouvements affectant le patrimoine, la situation financière et le résultat d’une personne morale de droit public. Elle est fondée sur le principe de la constatation des droits et obligations, c’est-à-dire que les opérations de dépenses et de recettes sont comptabilisées au moment de leur engagement, pour les premières, et de l’émission du titre de recettes, pour les secondes. Très concrètement, cela signifie que dès que l’opération est engagée d’un point de vue juridique, et alors même qu’elle n’est pas encore réalisée, l’opération est prise en compte au titre de la comptabilité générale. La comptabilité publique enregistre les flux financiers d'un État ou d'une collectivité territoriale. Elle permet de déterminer le budget public. Elle fait partie de la comptabilité nationale, qui est la réunion de la comptabilité publique et de la comptabilité privée qui mesure l'activité économique. La comptabilité publique est l'ensemble des techniques comptables qui retracent les opérations financières des entités publiques :   

L’État ; Les collectivités territoriales (commune, communauté de communes, département, régions) ; Les administrations publiques, comme par exemple la Sécurité sociale.

La comptabilité publique permet d'établir le budget public, c'est-à-dire la différence entre les recettes publiques (impôts) et les dépenses publiques : - Si les recettes publiques sont supérieures aux dépenses publiques : on parle d'excédent budgétaire. - Si les recettes publiques sont inférieures aux dépenses publiques : on parle de déficit budgétaire. Les deux phases de la comptabilité publique La comptabilité publique se fait en deux phases : La phase administrative est la phase de prise de décision. L'organisme public prend l'engagement d'une dépense ou détermine ses recettes. La phase comptable est la phase de l'enregistrement, a posteriori, de l'opération. L'organisme public paie la dépense prévue ou recouvre la créance.

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b) La comptabilité publique budgétaire : La comptabilité budgétaire retrace l’ouverture et la consommation des autorisations d’engager et de payer, ainsi que l’enregistrement des recettes autorisées. Elle permet de rendre compte de l’utilisation des crédits et, le cas échéant, des emplois mis à la disposition des ordonnateurs, conformément à la spécialisation de ces crédits et de ces emplois. Elle est organisée de façon à permettre la comparaison entre l’autorisation donnée et son exécution. La comptabilité budgétaire est un outil de vérification et de contrôle qui permet de faire face aux différentes exigences des techniques de budgétisation, contrairement à la comptabilité générale qui respecte les obligations comptables et le résumé des informations contenues dans le bilan comptable et compte de résultat de l'entreprise. Ainsi c’est un budget qui reprend les recettes et les dépenses prévisionnelles chiffrées d'un exercice comptable. Celui-ci concerne plus particulièrement l'année en cours voire plusieurs années. À ce stade, il est possible de distinguer la comptabilité budgétaire de la comptabilité générale en indiquant que la première est une comptabilité de caisse, tandis que la seconde une comptabilité d’engagement, Ainsi que La comptabilité budgétaire et la comptabilité générale ont des finalités différentes : Celle de la comptabilité budgétaire est démocratique puisqu’elle porte sur le contrôle des autorisations, elle assure le suivi permanent de l’exécution du budget (le Parlement vote le budget pour une année déterminée); Celle de la comptabilité générale est économique : contrôle de la situation patrimoniale et financière de l’entité (informations de bilan actualisées annuellement).

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Chapitre 2 : La gestion comptable au sein de la TGR

Section 1 : Présentation de la TGR La Trésorerie Générale du Royaume constitue l’une des administrations les plus importantes du Ministère de l'Economie et des Finances et à travers laquelle transite l’ensemble des flux financiers et comptables de l’Etat et des collectivités locales. Elle est également au centre d’un maillage institutionnel constitué d’administrations publiques, d’établissements publics, de collectivités locales et d’autres grandes institutions financières tous concernés par la gestion des deniers publics. La TGR a initié, depuis 3 ans, un grand projet de modernisation dont la vision stratégique est sous-tendue par deux objectifs fondamentaux à savoir : - La contribution à l’amélioration substantielle de la gestion des finances publiques. - L’amélioration du service rendu aux clients et partenaires. a) Historique de la TGR La Trésorerie Générale du Royaume a franchi plusieurs étapes qui lui ont permis, après la phase de marocanisation de ses cadres, d'accompagner l'évolution de son environnement. Les grandes étapes : 1792-1822: Organisation financière confiée des " Oumana " sous le règne du Sultan Moulay Slimane. 1860: Généralisation de la fonction de oumana el mostafad en qualité de percepteurs des contributions indirectes dans toutes les villes et des oumana el khers (oumana el kabaîl) dans les zones rurales sous le règne du sultan Moulay El Hassan 1865: Instauration des trésoriers payeurs généraux 1906: Création d'une banque d'Etat 1907 -1916: Fonction de Trésorier Général de l'Empire confiée à la Banque du Maroc 27 Juin 1916: Création de la fonction de Trésorier Général (avec la nomination du premier trésorier Général du Protectorat du Maroc) 1917: Dahir du 9 juin 1917 : Règlement général de la comptabilité publique 1950: Mise en place des premiers jalons de l'activité bancaire de la Trésorerie Générale 1er octobre 1961: Nomination du premier Trésorier de nationalité marocaine : Feu Mohamed Bernoussi

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Rapport de stage TGR 21 Avril 1967

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: Décret Royal portant règlement général de la Comptabilité Publique

1970: Nomination de Mr Yahia Ben Toumert à la tête de la TGR 1973: Nomination de Mr Ahmed Bensalem à la tête de la TGR 22 Novembre 1978: Décret relatif aux attributions et à l'organisation du Ministère des Finances et de la privatisation 1986: Nomination de Mr Salah Hamzaoui à la tête de la TGR 1998: Nomination du feu Mr Abdelftah Benmansour à la tête de la TGR Mai 2002: Restructuration de l'administration centrale avec création de services déconcentrés opérationnels à compétence nationale : Trésorerie Principale, la Paierie Principale des Rémunérations et de la Trésorerie des Chancelleries Diplomatiques et Consulaires. Septembre 2003: Nomination de Mr Saïd IBRAHIMI, Trésorier Général du Royaume du Maroc 2004: Mise en place d'une nouvelle organisation et lancement du projet de modernisation de la TGR Janvier 2006: Rapprochement stratégique entre la TGR et le CED 2006: Réforme organisationnelle de la TGR suite à l'intégration du CED 2007: Création des Trésoreries Ministérielles (en Février), des Directions Régionales (en Juillet) et lancement de la mise en place du Contrôle modulé de la Dépense (CMD) 2008: Création du Centre National de Traitement (CNT). Avril 2010: Nomination de M. Noureddine BENSOUDA, Trésorier Général du Royaume du Maroc b) Les valeurs de la TGR Les valeurs partagées sont le socle commun de la Trésorerie Générale du Royaume auxquelles elle fait référer ses ambitions, fédère ses actions quotidiennes et fonde ses jugements moraux pour guider sa conduite sur un plan individuel et collectif. -

ENGAGEMENT : Ethique – Intégrité - Solidarité et Proximité – Egalité - Motivation

Un contrat éthique qui se traduit par l’adhésion et l’implication de l’ensemble des femmes et des hommes de la Trésorerie Générale du Royaume dans la vision et les objectifs de l’institution qui place les clients et partenaires au centre de ses préoccupations.

-

OUVERTURE : Transparence- Communication- Information- Ecoute

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La volonté en externe et en interne de développer la communication, de partager l’information, de renforcer l’écoute et de respecter au quotidien le principe de transparence pour contribuer à l’efficacité de la gestion publique. -

PERFORMANCE : Rigueur- Responsabilité- Professionnalisme- Service qualité

Encourager la responsabilité individuelle et collective, consolider le professionnalisme des équipes dans le cadre de la rigueur quotidienne et d’une recherche continue d’un service de qualité pour développer les métiers et les projets de la Trésorerie Générale du Royaume et créer de la valeur. -

INNOVATION : Créativité- Initiative- Modernité- Acteur de changement

Encourager la prise d’initiatives en initiant le principe de modernité et en valorisant la créativité à tous les niveaux pour être acteur du changement. c) Les missions de la TGR: 1- Le recouvrement des créances publiques: La TGR assure, par le biais de son vaste réseau de comptables publics, la perception des recettes fiscales et non fiscales, à travers notamment: - La gestion du contentieux administratif et judiciaire relatif au recouvrement et l'assistance des percepteurs en la matière; - La prise en charge des ordres de recettes au titre du budget général de l'Etat, des budgets annexes et des comptes spéciaux du Trésor; - La centralisation des prises en charges et des recouvrements au titre des amendes et des condamnations pécuniaires; - La gestion des comptes de prêts et d'avances accordées par le trésor et de "fonds de roulement" consentis par des organismes de financement des projets publics; - L'élaboration des statistiques concernant la situation du recouvrement de créances publiques; 2- Le contrôle et le paiement des dépenses publiques: La TGR assure le contrôle et le règlement des dépenses publiques. Ainsi, le réseau de la TGR est chargé de contrôler la régularité des engagements de la quasi-totalité des dépenses de l'Etat. Elle assure à travers son réseau de comptables, le règlement desdites dépenses. En effet, au vu des propositions d'engagement et des ordres de paiement transmis par les ordonnateurs accrédités, les services de la TGR procèdent au règlement des créances de l'Etat. La Trésorerie Générale assure également par le biais de la Paierie Principale des Rémunérations (PRP), le contrôle et le traitement de la paie de près de 650000 fonctionnaires. 3- La gestion des finances locales:

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A travers son réseau de trésorerie et receveurs communaux, la TGR assure la gestion des budgets de 1659 collectivités locales, de 86 groupements et de 41 arrondissements. En effet, la TGR procède au recouvrement de leurs créances, au règlement de leurs dépenses et à la paie de leur personnel. La TGR met à contribution également son expertise en offrant le conseil et l'assistance nécessaires aux collectivités locales. Ce conseil qui est de nature juridique et financière, concerne, entre autres, la modernisation des procédures comptables, l'analyse financière et l'élaboration des tableaux de bord. 4- La gestion des dépôts au Trésor: La TGR assure la mission de gestion des dépôts au Trésor. Elle participe à travers cette activité au financement de la trésorerie de l'Etat. À ce titre, elle gère les comptes des entreprises et établissements publics qui sont soumis à l'obligation de dépôt de leurs fonds au trésor. Cette activité est étendue également à la gestion des dépôts d'autres personnes morales ou privées. 5- La production de l'information financière et comptable: La TGR assure la centralisation des opérations comptables de l'Etat et des collectivités locales et de ce fait elle constitue une référence en matière de production et de valorisation de l'information comptable de l'Etat et des collectivités locales. La production de l'information comptable permet ainsi de: - décrire précisément les opérations budgétaires et financières, - restituer rapidement une information fiable et indispensable à la prise de décision. - préparer les documents relatifs à la reddition des comptes.

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Section 2 : La gestion comptable à la TPV d’El Jadida a) La gestion comptable à la TPV d’El Jadida Le service comptabilité est le service le plus important dans un poste comptable, puisque c'est lui qui a la lourde tâche de collecter de traitement et d'interprétation de l'information. Ce service retrace l'ensemble des opérations des dépenses et de recettes effectuées à la TPV et centralise les divers versements des comptables rattachés. 1- La tenue des comptes utilisés à la trésorerie : 

Débit de compte :

Relatifs aux chèques envoyés à la TPV par les divers comptables rattachés. 

Crédit de compte :

Il est réservé à l'inscription des chèques trésors envoyés aux diverses banques de la circonscription financière. 

Exemples :

- Le compte 10.01 : concerne les opérations bancaires effectuées sur le compte de trésor à BANK AL MAGHRIB. Le débit retrace le montant des chèques émis par le trésorier envoyé à la TPV. Et le crédit retrace les chèques reçus par le trésorier. - Le compte 82.14 : retrace les opérations effectuées par chèques CCP : les versements reçus, les chèques émis par la TPV donnant le solde de ce compte. - Le compte 10.04 : c'est une opération en numéraire, tous les paiements effectués sur la caisse de la TPV en recettes et en dépenses doivent être journellement conforme aux montants des pièces justificatives, etc. 2- Dépouillement journalier des opérations de recettes et de dépenses : A la fin de chaque journée, le service de comptabilité reçoit des autres services (les mandats de TGR, les bordereaux listes, pension hors liste, les chèques CDG, …) les pièces justificatives en relation avec les recettes et les dépenses réalisées par la TPE. 3- Autres taches affectées à ce service : · Le calcul du total de diverses dépenses et recettes. · L'édition des modèles A4 où on mentionne le numéro de la pièce, les montants des dépenses avec leur nature et la destination. · Remplissage des avis de débit et de crédits.

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· Edition de la feuille de la journée, les comptes sont portés de manière que la partie de débit soit égale strictement la partie de crédit. 4- Comptabilisation des versements des comptables rattachés : · Les recettes : après réception des versements et de dépenses des comptables rattachés appuyés des bordereaux de règlement, les versements sont comptabilisés sur une situation mensuelle qui regroupe toutes les recettes des comptables rattachés. Elles sont détaillées mensuellement sur le relevé modèle A4 portant le total général de la situation de chaque mois. Les avis de débits et de crédits sont transmis appuyés des pièces justificatives aux services concernés. · Les dépenses: le service de comptabilité établie le relevé modèle A4 qui porte les pièces de dépenses par nature, les avis de débits sont remplis en comptabilisant des dépenses publiques au compte 81.14 en instance de versement au comptable supérieur TGR à Rabat. Les versements des comptables rattachés sont envoyés sous forme de fichiers informatiques et sur support papier. Une fois la confrontation de ces versements soit effectuée, l'agent chargé de la comptabilité centralise les versements de tous les comptables de base, et procède à leur envoi à la TGR, service de centralisation financière et comptable. a) Méthodologie de recherche 1- Présentation de la problématique : Cette étude présente l’apport d’une comptabilité d’exercice dans le développement des établissements publics notamment administratifs au Maroc à l’aune de la nouvelle réforme de le loi organique relative à la loi de finance (LOLF), et ce dans le contexte d’un nouveau management public. L’objectif de ce travail de recherche est d’essayer d’apporter des éléments de réponse à la question « Dans quelle mesure la comptabilité d’exercice contribuet-elle à l’amélioration de la fiabilité et la transparence des informations comptables publiques ». 2- Conception théorique de la méthodologie de recherche La méthodologie de recherche est un ensemble de techniques permettant d'atteindre les origines, les vérités dans le but de les vérifier et les démontrer. Une méthode permet de mener un raisonnement qui porte sur l'analyse d'un objet d'une façon plus rigoureuse. Tout problème qui fait l'objet d'une étude scientifique doit faire appel à la ou les méthodes les plus adéquates et propres au sujet de recherche. 

La méthode descriptive

Elle a proprement aidé dans la description du cadre de notre étude. 

La méthode historique

Elle facilite le suivi de l'évolution des données recueillies sur le terrain.

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La subdivision du travail

Pour traiter ce thème, nous adopterons un plan en trois chapitres. Dans le premier chapitre: nous expliquerons en détail les notions relatives à la comptabilité publique avec la présentation des différents types de comptabilité de l'Etat. Dans le second chapitre, nous allons répondre théoriquement à notre problématique, ainsi nous allons énoncer de manière claire la méthodologie de travail adoptée. En présentant la méthode de travail que nous avons suivi pour aboutir aux résultats théoriques et pratiques et la méthode de collecte des données qui a été prise en compte lors de la documentation. 3- La méthode de collecte des données Une technique est un moyen qui permet à un chercheur de récolter l'ensemble des informations sur le champ du travail ainsi que les traiter. Pour notre cas, nous avons recouru, comme outils de recherche, à: 

La technique documentaire

Cette technique nous a permis de côtoyer les données et les documents qui ont été mis à notre disposition pour tirer les informations qui nous seront nécessaires dans le cadre de notre travail. 

La technique d'entretien libre

Cette technique nous a permis d'être en contact direct avec les responsables en question: le responsable du service comptabilité, et l'ensemble du personnel du service. Les entretiens: les personnes ciblées par les entretiens étaient les acteurs impliqués de près dans la réforme de la comptabilité de l'Etat. L'objectif principal à ce niveau était d'obtenir les informations de première main et de trouver des réponses logiques et significatives pour notre problématique citée auparavant. 

Axes de travail

-

Prise de connaissance:

L'objectif de cette phase étant d'avoir une connaissance suffisante sur les activités de l'entité et son organisation. De plus, d'avoir pris connaissance des différentes missions confiées au service de comptabilité. -

Recherche documentaire:

Pour concrétiser notre étude, qui traite la réforme comptable de l'Etat en tant que gage de transparence et de bonne gouvernance financière, il faut recueillir le maximum d'information sur les objectifs, les apports et les enjeux relatifs au passage de la comptabilité budgétaire à la comptabilité générale.

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Outils et principes de travail:

Après l'étape de la prise de connaissance et de la recherche documentaire vient par la suite la phase de définition des outils de collecte de données. Dans un premier lieu, les interviews qu'on a eu avec les responsables du service nous a permis d'avoir une idée claire sur les principales missions du service, accompagnés d'une recherche théorique approfondie.

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Chapitre 3 : La réforme de la comptabilité de l'Etat

La réforme de la comptabilité de l’Etat a été conçue et déployée, avec comme perspective la nécessité de faire évoluer le contrôle des finances publiques nationales vers la qualité, la sincérité et l’image fidèle des comptes publics et des opérations financières associées, dans le cadre de la certification des comptes que le projet de loi organique des finances a fixé pour 2019. Cette vision s’inscrit dans la volonté de notre pays d’asseoir un nouveau modèle de gestion des finances publiques fondé sur des méthodes de contrôle plus rationnelles, plus scientifiques, plus professionnelles et en phase avec les normes en vigueur à l’international et au niveau de l’entreprise.

Section 1 : Le passage de la comptabilité budgétaire à la comptabilité générale a) Limites de l’ancien système comptable 1- Le système comptable traditionnel du secteur public La comptabilité de caisse est considérée comme un système d’information financière et comptable traditionnel dans le secteur public depuis de nombreuses années. Même si elle ne répond pas aux exigences de transparence car elle souffre d’un ensemble d’insuffisances cela ne permet pas de donner une image fidèle de la gestion du patrimoine de l’Etat c’est essentiellement une comptabilité de caisse qui prend en compte que les recettes et les dépenses ainsi elle ne permet pas de suivre l’évolution de la valeur patrimoniale pour bien géré le budget de l’Etat. Traditionnellement la comptabilité publique est d’abord une comptabilité de dépenses et de recettes calquées sur le principe budgétaire dans laquelle seuls sont enregistrés les encaissements et les décaissements, conformément au principe de l’annualité budgétaire. Toutefois le principe traditionnel de la comptabilité de l’Etat appliquer est l’enregistrer sous forme de colonnes (recettes, dépenses), donc elle néglige la dette. Cependant la comptabilité de l’Etat doit cesser d’être seulement une comptabilité de caisse une comptabilité de trésorerie, la méthode dite de la trésorerie modifiée permet de tenir compte dans certains cas des recettes imminentes c'est-à-dire survenant dans les jours ou les semaines qui suivent la fin de l’année et aussi de tenir compte de certain engagement tels que les dettes fournisseurs mais cela reste encore insuffisant. Ce système comptable est insuffisant par rapport aux exigences de la qualité comptable car il ignore l’enregistrement et la prise en compte de l’obligation de l’Etat de tenir compte tous

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ses engagements, ses dettes futures et éventuelles comme par exemple les retraites des fonctionnaires bien qu’elles ne doivent être payées qu’ultérieurement. 2- Le mal traitement du passif Traditionnellement l’Etat ne prenait pas en compte la bonne comptabilisation du passif dans lequel doit enregistrer toutes ses dettes fournisseurs et ses emprunts et dettes. Notamment il fallait enregistrer les achats, les frais, les charges de personnels dès le moment où ils sont engagés. Néanmoins la comptabilité publique « quasiment préhistorique » en partie simple ne tient compte ni des dettes ni de créances elle raisonne uniquement en trésorerie en cash. Elle enregistre les revenus des emprunts comme des recettes ce qui est la cause réelle de l’endettement excessif des Etats et entités publiques, elle ne tient pas en compte du patrimoine pour elle, les immobilisations n’existent pas et sont traitées comme des dépenses en capital, elles ne font pas l’objet d’amortissement car elles sont réputées consommées dans l’exercice même, ce qui autorise tous les excès, toutes les fraudes. Donc il sera nécessaire de prendre en compte les créances, les dettes les actifs les charges et les produits correspondants cela ne permet pas uniquement de présenter la situation financière de l’entité publique mais aussi de mesurer la performance c'est-à-dire juger la pérennité. 3- Handicaps du cadre comptable Le principal handicap du cadre comptable actuel c’est qu’il s’enserre dans une logique de comptabilité budgétaire se limitant à l’enregistrement des opérations budgétaires et de trésorerie dans la seule optique: « encaissements-décaissements ». Cette optique réductrice ne favorise pas la production d’informations financières ciblées, à même de permettre L’appréciation des résultats la mesure des performances ; la pertinence de la décision. D’où la nécessité ressentie de moderniser le cadre comptable existant et d’élaborer et mettre en place un plan comptable général de l’Etat, s’inspirant du code général de normalisation comptable (CGNC) adopté par le Maroc au début de la décennie 90. Cependant, la comptabilité publique souffrait d’un ensemble des insuffisances qui ne reflète pas l’image fidèle du patrimoine de l’Etat, un nouveau modèle comptable marque indéniablement une rupture dans la présentation des comptes, rupture qui limite les possibilités de comparaison avec les chiffres établis selon l’ancien système. Des changements importants apparaissent notamment dans le bilan, dans le compte de résultats ainsi que – tout particulièrement – dans l’aperçu des crédits et les comptes des unités administratives, qui sont restructurés et présentent de nouveaux faits. Seuls les résultats du compte de financement peuvent généralement être comparés sans réserve à ceux des années précédentes.

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En vue de l’établissement du premier budget selon le nouveau modèle, il est indispensable de déterminer les opérations et les faits financiers des années précédentes selon les règles du nouveau modèle. Pour la correction du bilan, cela signifie qu’un retraitement ou « restartèrent » est réalisé au moment du changement de système: les postes du bilan sont réévalués selon les nouveaux principes applicables. Ensuite, pour pouvoir comparer l’aperçu des crédits, à savoir le budget et le compte des unités administratives, avec celui des années précédentes, il convient de regrouper les anciens postes de crédits selon les nouvelles règles de classification et de les attribuer à de nouvelles catégories. b) Les apports de la LOLF Le projet de la loi organique relative à la loi de finances a été élaboré selon une démarche pragmatique qui tient compte des capacités de gestion des organismes publics et fait appel aux meilleures pratiques internationales dans le domaine de la modernisation de la gestion publique tout en les adaptant au contexte national sur le plan constitutionnel, institutionnel et administratif. La réforme de la LOLF concerne les trois axes suivants : -

Le renforcement de la performance de la gestion publique ; Le renforcement des principes et règles financiers et l'approfondissement de la transparence des finances publiques ; L'accroissement du contrôle parlementaire sur les finances publiques.

« En matière du renforcement de la transparence budgétaire, la réforme de la LOLF consiste à introduire de manière explicite le principe de sincérité budgétaire en vue de conforter la pertinence des hypothèses qui président à la préparation de la loi de finances, confirmer la qualité des prévisions de ressources et de charges compte tenu des informations disponibles au moment de leur établissement, et confirmer l'engagement de procéder à la présentation de lois de finances rectificatives en cas de modifications significatives des priorités et hypothèses de la loi de finances » ( la LOLF N° 130.30) . En outre, la comptabilité budgétaire sera enrichie par l'institution de la comptabilité d'exercice (comptabilité générale) et de la comptabilité analytique en vue de suivre le coût global des services publics et des efforts menés pour la maîtrise de l'ensemble des dépenses y afférentes, et ce, en parfait respect du principe de sincérité. Dans ce sens, la comptabilité des organismes publics (Etat, établissements publics et collectivités territoriale) constitue le levier par excellence d’opérationnalisation des principes de responsabilité, de transparence et de reddition des comptes, édictés par la Constitution du 1er juillet 2011 et déclinés au niveau de la réforme de la loi organique des finances qui lui réserve un chapitre spécial (chapitre 6 – des comptes de l’Etat). La comptabilité « à base caisse »ne permet pas d’atteindre les objectifs de responsabilité, de transparence et de reddition des comptes. Elle ne permet pas de répondre aux questions essentielles suivantes :

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- quels sont les responsables des politiques publiques ; - quel est le coût de ces politiques ; - quelle est la performance des actions du gouvernement, leur efficacité et leur efficience ; - et quels sont les résultats réalisés sur le terrain et leurs impacts sur le vécu quotidien des citoyens. Les réponses à ces questions constituent justement, le socle sur lequel repose la réforme de la loi organique des finances et son pendant, la réforme de la comptabilité, devant emprunter les principes qui ont déjà fait leurs preuves dans le secteur privé, à savoir: - la comptabilité d’exercice qui permet d’intégrer les droits constatés, la patrimonialité, les engagements hors bilan de l’Etat, la sincérité et l’image fidèle des comptes ; - la comptabilité analytique qui permet l’évaluation des coûts et de la performance des services publics. En outre, la mise en place d’une véritable comptabilité d’exercice privilégiant la constatation des droits et des obligations de l’établissement public offre une opportunité à tous ceux qui veulent connaitre les prestations rendues par son appareil productif et de se faire une idée précise sur sa réalité financière. Cette dimension de transparence se trouve consolidée à travers le large spectre d’informations financières que la nouvelle comptabilité permet de dégager, dès lors qu’il ne s’agit plus seulement de savoir ce que l’établissement public a dans ses caisses, logique qui prévaut dans le système actuel, mais d’apprécier ce que sont ses richesses, ses dettes et les engagements qu’il peut être amené à honorer afin de mieux appréhender les résultats dégagés et la situation financière à moyen et à long. Aussi et afin de remédier aux insuffisances de ce cadre et de répondre aux besoins en matière d’information, de mesure des performances et de développement d’analyses financières, à même d’éclairer les autorités supérieures dans la prise de décision, la Trésorerie Générale du Royaume a élaboré un nouveau plan comptable, en s’inspirant du code général de normalisation comptable et des normes IPSAS (International Public Sector Accounting Standards), qui sont les nouvelles normes comptables et financières internationales du secteur public, et qui sont en train de s’imposer dans toutes les entités publiques du monde entier (États, municipalités et établissements publics). c) Cadre conceptuel de la nouvelle comptabilité de l’Etat 1- Objectifs Le présent cadre conceptuel s’applique à la comptabilité générale de l’Etat, fondée sur le principe de la constatation des droits et des obligations, qui énonce que les opérations sont prises en compte au titre de l’exercice auquel elles se rattachent, indépendamment de leur date de paiement ou d’encaissement.

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L’ensemble des règles et normes permettant d’appliquer la comptabilité générale aux opérations de l’Etat est conçu par référence aux normes comptables internationales relatives au secteur public (International Public Sector Accounting Standards « IPSAS ») et aux dispositions applicables aux entreprises. Lorsque cela s’avère nécessaire, les règles applicables aux entreprises seront retenues à la condition qu’elles ne soient pas en contradiction avec les normes comptables internationales. Des dérogations à ces normes sont prévues, compte tenu des spécificités de certaines opérations de l’Etat. Le cadre conceptuel a donc pour objet de déterminer : -

Les règles édictées par les normes comptables internationales et celles de la comptabilité d’entreprises directement transposables à la comptabilité de l’Etat; Celles qui nécessitent des adaptations pour prendre en considération certaines spécificités de l’Etat ; Celles créées pour la comptabilisation d’opérations spécifiques pour lesquelles il n’existe pas de règles dans les référentiels et standards précités.

Le cadre conceptuel présente et explicite les considérations liées à l’importance et à la spécificité de certaines opérations de l’Etat qui nécessitent un éclairage sur la portée, les objectifs et les limites de la comptabilité de l’Etat. Les objectifs assignés au cadre conceptuel visent à présenter les hypothèses sous-jacentes aux normes comptables applicables à l’Etat, à définir les concepts qui découlent de ces hypothèses et à préciser la portée et les limites de l’information financière fournie par ladite comptabilité. Le cadre conceptuel a pour vocation essentielle de dicter les choix directeurs permettant d’établir les principes et les objectifs fondamentaux assignés à la comptabilité de l’Etat. Il permet également : -

Aux rédacteurs des règles et normes comptables de s’assurer de la cohérence d’ensemble entre les différentes règles et normes édictées ; Aux utilisateurs de l’information comptable de disposer de tous les éléments de compréhension et d’interprétation desdites règles ; À l’ensemble des destinataires de l’information comptable, de mieux comprendre la portée et les limites de ladite information.

2- Cadre général de la nouvelle comptabilité de l’Etat Le cadre général de la comptabilité de l’Etat a pour objet de présenter et d’expliciter les choix directeurs ayant présidé à l’élaboration de la comptabilité de l’Etat, les objectifs qui lui ont été assignés, les référentiels et standards sur la base desquels elle a été conçue ainsi que les destinataires de l’information comptable.

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Choix directeurs de la comptabilité de l’Etat

Ces choix sont dictés par la nécessité de : -

Respecter le cadre juridique et institutionnel spécifique aux opérations de l’Etat ; Veiller à la convergence avec les normes et standards internationaux ; Faciliter l’articulation de la comptabilité de l’Etat avec la comptabilité nationale.  Respect du cadre juridique et institutionnel spécifique aux opérations de l’Etat

Le décret n° 2-09-608 du 27 janvier 2010 modifiant et complétant le décret royal portant règlement général de la comptabilité publique énonce les grands principes de la nouvelle comptabilité patrimoniale de l’État. La comptabilité de l’Etat est organisée et exécutée conformément aux principes et aux règles édictés par les textes législatifs et règlementaires en vigueur. Les principes budgétaires, quant à eux, sont clairement énoncés au niveau de la loi organique des finances.  Convergence avec les normes internationales IPSAS Auparavant, les administrations et les autres organismes du secteur public utilisaient des méthodes comptables qui différaient d’un pays à autre, une référence générale pour les normes comptables n'existait pas (ou, existait d’une façon limitée), avec le temps, le thème sur la transparence des finances publiques est devenu plus pertinent au niveau international, d’où la tentative d'harmoniser et homogénéiser les méthodes comptables différentes, en fonction des changements qui ont récemment caractérisés l'environnement institutionnel dans les différents pays. En effet, la nécessité de développer la recherche empirique des besoins des utilisateurs dans le but de tester la robustesse des problèmes conceptuels prescrits devient une priorité. Pendant ce temps, l'émanation des normes comptables qui doivent être d'orientation et de référence pour les normalisateurs nationaux est une réponse aux appels à une plus grande transparence et responsabilisation des finances publiques. Les objectifs de « l'IPSAS Board » est de servir l'intérêt public en élaborant des normes de l'information financière du secteur public de qualité et en facilitant la convergence des normes nationales et internationales, améliorant ainsi la qualité et l'uniformité de l'information financière à travers le monde. L'IPSAS Board a publié à ce jour 32 normes internationales de comptabilité du secteur public, dont la plupart s’inspire des normes comptables internationales, principalement des normes « IAS / IFRS » publiées par IASB (l'International Accounting Standards Board). L'IPSASB a choisi d'appliquer les normes IAS /IFRS comme base pour l'élaboration des IPSAS et chaque norme est le résultat d'une intense procédure normative et d’un grand effort

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pour être cohérent, si possible, avec les directives internationales existant, ainsi que d'éviter la nécessité de « réinventer la roue » pour le secteur public. L'IPSAS Board est clairement convaincu que l'objectif ultime de l'information financière n'est pas de même pour le secteur public et privé. Par conséquent, chaque IAS / IFRS est revu et adapté pour développer les normes IPSAS. Par contre, pour des sujets spécifiques au secteur public, sans contrepartie privé, de nouvelles normes sont écrites. La connexion avec les normes IAS / IFRS est mis en évidence par l'absence d'un document sur les postulats et les règles générales de conduite, pour lesquels les sociétés privées doivent se référer explicitement au cadre. Les normes IPSAS ont été développées en adaptant les normes IAS / IFRS dans un contexte public, du moins dans la mesure où les aspects significatifs du secteur public n’ont pas besoin de différenciation. L'objectif de l'IPSASB, tel que défini, est de développer un cadre conceptuel du secteur public qui est applicable à la préparation et à la présentation des rapports financiers d'usage général pour des entités du secteur public, mais sans nécessairement se limiter aux états financiers et aux notes y afférentes. En effet, les réformes du secteur public doivent être particulièrement influencées par des spécificités nationales et des choix politiques. En particulier, un nombre croissant d'études portent sur le phénomène de l'homogénéité et de la convergence des réformes prouvent que les normes IPSAS sont un stimulant important pour l'harmonisation des systèmes d'information financière dans le secteur public. Cet objectif est à noter, étant donné que le modèle comptable actuellement poursuivi partout au monde est basé sur le remplacement de la comptabilité de caisse par la comptabilité d'exercice. Le changement de système comptable a fait l'objet de beaucoup d'attention de la part de l'IPSASB, surtout ces dernières années, quand, au niveau international, le débat a été de plus en plus vive, plusieurs pays ont déjà remplacé les systèmes de la comptabilité de caisse par un système basé sur la comptabilité d'exercice, donnant exemple de la France, la Grande-Bretagne, l'Espagne et l'Allemagne, même si chaque pays interprète les normes IPSAS de manière différente. C’est dans cette optique que s'inscrit la réforme comptable de l'Etat, déclenchée au Maroc en 2011 dans le cadre d'une dynamique de réformes qui se fixe comme objectif le renforcement de la bonne gouvernance et la consécration de la transparence dans la gestion des deniers publics. Et c’est dans ce processus de normalisation selon le référentiel « IPSAS » que la Trésorerie Générale du Royaume a initié et a piloté cette réforme par l’adoption de 13 normes IPSAS sur un total de 32, dans la perspective de l’adoption des autres normes dans les prochaines années lorsque le contexte juridique et logistique le permettra. Le Conseil des normes IPSAS met en évidence différents avantages découlant de la mise au point et la maintenance des normes IPSAS comme : la mise en place de bonnes pratiques de reporting financier, la cohérence dans l'application de ces pratiques et l'harmonisation potentielle des rapports financiers entre les bases comptables et économiques.

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Certains chercheurs, ont démontré que l'adoption des normes IPSAS permettra également une plus grande efficacité aussi bien dans la vérification que dans l'analyse des rapports financiers gouvernementaux, via l’adoption de règles communes partout dans le monde pour harmoniser les transactions à échelle mondial. Aussi faut-il souligner le fait que les normes IPSAS sont relativement nouvelles et inconnues. Par conséquent, il y a peu d’expérience dans leur mise en œuvre. Il est clair que l'IPSASB devra continuer ses efforts pour rendre les gouvernements centraux et locaux plus familiers avec les IPSAS.  Nécessité d’intégrer les opérations de l’Etat dans la comptabilité nationale Le classement des opérations budgétaires et de trésorerie dans le cadre du plan comptable doit notamment faciliter la production de tableaux synthétiques d’information et le passage à la comptabilité nationale. 

Destinataires de l’information fournie par la comptabilité de l’Etat

L’information fournie par la comptabilité de l’Etat est destinée aux utilisateurs, aux organes de contrôle et aux partenaires, pour lesquels elle apporte de nouveaux indicateurs financiers et de gestion ainsi qu’une meilleure mesure du patrimoine de l’Etat. Elle est également destinée aux responsables et gestionnaires, pour lesquels elle apporte un éclairage indispensable à la prise de décision. La multiplicité des destinataires de l’information comptable et la diversité de leurs attentes en cette matière exige en conséquence une information générale et exhaustive à même de répondre aux besoins de l’ensemble des destinataires, en prenant en considération tous les éléments ayant un impact sur la situation financière de l’Etat. 3- Principes comptables fondamentaux La production d’une information comptable fiable et pertinente est favorisée par le respect par la comptabilité de l’Etat des principes comptables fondamentaux retenus par les principaux référentiels comptables en vigueur, sous réserve d’adaptation aux spécificités de l’Etat. 

Principe de permanence des méthodes

En vertu du principe de permanence des méthodes et en vue de garantir la cohérence des informations comptables au cours d’exercices successifs, l’Etat établit des états financiers en appliquant les mêmes règles et les mêmes procédures comptables d’un exercice à l’autre. L’application de ce principe permet de réaliser des comparaisons entre exercices comptables, de mesurer les évolutions tendancielles et d’élaborer des analyses de performance. Le respect de ce principe ne permet l’introduction de modifications dans les règles et méthodes comptables que dans les cas prévus par la réglementation en vigueur et/ou si ces

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modifications contribuent à l’amélioration de la présentation et de la lisibilité des états financiers. Toute modification de convention ou de méthode comptable ayant une incidence significative sur le patrimoine, la situation financière et les résultats doit être mentionnée et explicitée dans les notes aux états financiers, avec indication de leur impact sur les résultats. 

Principe de spécialisation des exercices

En vertu du principe de spécialisation des exercices, les charges et les produits sont rattachés à l’exercice qui les concerne effectivement. Les produits sont ainsi comptabilisés au fur et à mesure qu’ils sont acquis et les charges au fur et à mesure qu’elles sont nées, sans tenir compte des dates de leur encaissement ou de leur paiement. Cependant, le traitement comptable des produits régaliens déroge dans certains cas au principe énoncé ci-dessus, en raison notamment de l’impossibilité de satisfaire à la condition de l’évaluation fiable de certaines natures de créances fiscales, ce qui conduit à différer la comptabilisation des produits correspondants. Toute charge ou tout produit rattachable à l’exercice mais connu postérieurement à la date de clôture et avant celle d’établissement de l’arrêté des comptes est comptabilisé parmi les charges et les produits du même exercice. Toute charge ou tout produit connu au cours d’un exercice mais se rattachant à un exercice antérieur est inscrit parmi les charges ou les produits de l’exercice en cours. Toute charge ou tout produit comptabilisé au cours de l’exercice et se rattachant aux exercices ultérieurs est soustrait des éléments constitutifs du résultat de l’exercice en cours et inscrit dans un compte de régularisation. 

Principe de prudence

En vertu du principe de prudence, les incertitudes présentes susceptibles d’entraîner un accroissement des charges ou une diminution des produits de l’exercice doivent être prises en considération dans le calcul du résultat de cet exercice. En application de ce principe, les produits ne sont pris en compte que s’ils sont certains et définitivement acquis à l’Etat ; en revanche, les charges sont à prendre en compte dès lors qu’elles sont probables. Tous les risques et les charges nés en cours d’exercice ou au cours d’un exercice antérieur sont inscrits dans les charges de l’exercice, même s’ils ne sont connus qu’entre la date de la clôture de l’exercice et la date d’arrêté des comptes. 

Principe de clarté

Selon le principe de clarté :

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Les opérations et informations sont inscrites dans les comptes sous la rubrique adéquate, avec la bonne dénomination et sans compensation entre elles ; Les éléments d’actifs et de passifs sont évalués séparément ; Les éléments des états financiers sont inscrits dans les postes appropriés sans aucune compensation entre ces postes.

En application de ce principe, l’Etat doit organiser sa comptabilité, enregistrer ses opérations, préparer et présenter ses états financiers conformément aux règles susvisées. Les méthodes utilisées doivent être clairement indiquées notamment, dans les cas où elles relèvent d’options originales prévues par la comptabilité de l’Etat ou dans ceux où elles constituent des dérogations. Pour une bonne information, la comptabilité de l’Etat doit répondre, sur le plan qualitatif, aux conditions d’intelligibilité et de pertinence : -

-



Au niveau de l’intelligibilité, l’information comptable contenue dans les états financiers, doit être immédiatement compréhensible par les utilisateurs qui sont censés disposer d’une connaissance raisonnable de la comptabilité ; En ce qui concerne la pertinence, l’information comptable est considérée comme pertinente lorsqu’elle est en relation avec les données analysées et permet aux utilisateurs de mieux appréhender les évènements passés, présents ou futurs. Principe d’importance significative

En vertu du principe d’importance significative, les états financiers révèlent tous les éléments dont l’importance peut affecter les évaluations et les décisions. Est significative toute information susceptible d’influencer l’opinion que les utilisateurs des états financiers peuvent avoir sur le patrimoine, la situation financière et les résultats. Ce principe trouve essentiellement son application en matière d’évaluation et au niveau d’états financiers. Ce principe ne va pas à l’encontre des règles prescrites par la comptabilité de l’Etat concernant l’exhaustivité de la comptabilité, la précision des enregistrements et des équilibres comptables exprimés en unités monétaires courantes. 

Principe de régularité et de sincérité

En application de ce principe, la comptabilité de l’Etat est tenue conformément aux règles et procédures prévues par la réglementation en vigueur. De ce fait, les règles et procédures sont appliquées de manière à traduire avec sincérité, la connaissance que les responsables de l’établissement des comptes de l’Etat ont de la réalité et de l’importance relative des évènements enregistrés.

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Il apparaît donc que le respect des principes comptables fondamentaux énoncés ci-dessus présume l’obtention de l’image fidèle des états financiers. Toutefois, lorsque l’application d’une règle ou d’une prescription comptable n’est pas suffisante pour donner une image fidèle des comptes, des informations supplémentaires doivent être fournies dans le cadre des notes aux états financiers. Si, dans un cas exceptionnel, l’application d’une règle ou d’une prescription comptable se révèle impropre à donner une image fidèle des comptes, il doit être dérogé à cette règle, tout en mentionnant et en motivant cette dérogation au niveau des notes aux états financiers en indiquant son impact sur les comptes. d) L’introduction du Plan Comptable de l’Etat (PCE) La nouvelle comptabilité de l’Etat est fondée sur le principe de la constatation des droits et des obligations, qui énonce que les opérations sont prises en compte au titre de l’exercice auquel elles se rattachent, indépendamment de leur date de paiement ou d’encaissement. Ainsi les principes comptables fondamentaux sont ceux retenus par les principaux référentiels comptables, après leur adaptation aux spécificités de l’Etat, comme cité ci-dessus. Le Plan Comptable de l’Etat a été adopté par l’Assemblée plénière du Conseil National de la Comptabilité le 16 décembre 2008, et cette adoption a fait l’objet de la résolution du ministère de l’économie et des finances n°2, avec comme objectif la mise en place d’une comptabilité d’exercice pour l’Etat. 

Les objectifs du PCE

Le plan comptable de l’Etat vise à ériger la comptabilité en système d’information et en outil de gestion, de contrôle et d’analyse des opérations financières de l’Etat. Sa mise en œuvre sera accompagnée d’une révision des procédures de comptabilisation, des circuits et des supports comptables. Les objectifs poursuivis à travers le plan comptable de l’Etat visent à : -

Introduire l’optique patrimoniale dans la comptabilité de l’Etat ; Introduire la notion de comptabilité d’exercice ; Retracer de manière fidèle et exhaustive les opérations de l’Etat ; Produire une information comptable et financière fiable, pertinente et rapide.  Introduire l’optique patrimoniale dans la comptabilité de l’Etat

L’ancien système de comptabilité de l’Etat se limitait à l’enregistrement des flux financiers et ne s’intéressait par conséquent qu’aux flux de trésorerie.

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Cette optique encaissements/décaissements ignore la notion de patrimoine, fondamentale en comptabilité moderne. L’enregistrement des mouvements patrimoniaux s’impose désormais dans la tenue de la comptabilité générale de l’Etat.

 Introduire la notion de comptabilité d’exercice Le plan comptable de l’Etat introduit le critère de spécialisation des exercices et celui du rattachement des charges et produits audit exercice.  Retracer de manière fidèle et exhaustive les opérations de l’Etat Le plan comptable de l’Etat permet de donner une image fidèle et exhaustive du patrimoine de l’Etat et des finances publiques. L’Etat, premier agent économique du pays, doit être en mesure de connaître à tout moment la situation exacte de son patrimoine. Ainsi, une information comptable est considérée comme étant fiable lorsqu’elle est exempte d’erreur et qu’elle donne une image fidèle de ce qu’elle est censée présenter ou de ce qu’on pourrait s’attendre raisonnablement à la voir présenter. Pour être fiable, l’information comptable doit également : -

Être exhaustive ; Présenter une image fidèle des transactions et autres événements qu’elle vise à présenter ; Être prudente, en appréciant raisonnablement les faits, de manière à ce que les actifs ou les produits ne soient pas surévalués et que les passifs ou les charges ne soient pas sous-évalués.

La comptabilité de l’Etat doit donc être conçue et organisée comme instrument de production d’une information comptable et financière de qualité, destinée à éclairer la prise de décision. Les possibilités offertes à la fois par le plan comptable et l’outil informatique permettent l’élaboration de tableaux de bord directement issus de l’information comptable dans les délais requis.



Les apports du PCE

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Centralisation automatisée ; Suppression du pré centralisation; L’abandon du versement comptable entre les comptables de rattachement et l’entité chargée de la centralisation; Réalisation des opérations pour les comptes des collègues se font directement entre comptables (sans passer par les TP);

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La comptabilité est tenue par application remettante: Chaque application contient des évènements qui seront traduits par des schémas comptables dans le cadre du nouveau de la solution. Les comptables n’auront plus à passer d’écritures comptables. Comptabilisation simultanée des comptabilités Générale et budgétaire; La gestion comptable des immobilisations; Edition d’un seul rapport de comptabilisation retraçant la comptabilité générale, Budgétaire et d’Engagement; Utilisation du code économique pour la détermination des comptes de la comptabilité générale; Constatation du service fait; Prise en charge comptable des ordres de recettes.



Les normes comptables de l’Etat

-

Le recueil des normes élaboré comprend 13 normes qui constituent la base pour la mise en œuvre du P.C.E. :

Normes

Contenu Bilan, compte de résultat, tableau des flux de trésorerie,

Norme 1 : Etats financiers annexe au bilan Norme 2 : Immobilisations incorporelles

Brevets, marques, licences, procédés, logiciels

Norme 3 : Immobilisations corporelles

Terrains, constructions et bâtiments, ouvrages d’infrastructures, installations techniques, matériel de transport…etc.

Norme 4 : Immobilisations financières

Prêts et avances, participations, dotation en capital, d’adhésion aux organismes internationaux

Norme 5 : Stocks

Biens acquis et détenus pour la consommation ou la revente

Norme 6 : Créances de l’actif circulant

Créances sur les clients, créances sur les redevables

Tableau 1 : Les 13 normes comptables de l’Etat

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Les états financiers :

Les états financiers retenus dans le cadre de la réforme de la comptabilité de l’Etat sont au nombre de quatre, à savoir :    

Le bilan présenté sous la forme d’un tableau de la situation nette ; Le compte de résultat présenté sous la forme d’un tableau comprenant les produits, les charges et le solde des opérations de l’exercice ; Le tableau des flux de trésorerie ; Les notes aux états financiers.

Les objectifs communs assignés aux états financiers consistent à ce que ces états présentent une source d’information synthétique et comparative au service des gestionnaires, des organes de contrôle, du parlement et du citoyen et à leur donner une meilleure connaissance de la situation financière et patrimoniale de l’Etat (identification et valorisation des immobilisations, prise en compte des stocks, comptabilisation des risques potentiels, vision des charges futures …). Les états financiers retenus constituent à ce titre, des outils d’appréciation et d’analyse de l’évolution de la richesse de l’Etat (amélioration et enrichissement de la lisibilité sur les actifs et les passifs de l’Etat) et des instruments au service de la prévision et du pilotage des finances publiques en termes d’éclairage sur les marges de manœuvre, d’arbitrages budgétaires et d’impact sur la soutenabilité des finances publiques. Les caractéristiques communes des différents états financiers retenus s’articulent autour du fait que ces états sont conçus de manière à présenter la situation financière et patrimoniale de l’Etat sur la base de données chiffrées et non chiffrées (notes aux états financiers) et qu’ils sont structurés de manière à permettre une comparaison sur deux années (N et N-1). Les états financiers ne sont pas exclusifs d’autres états de synthèse et situations de gestion à caractère réglementaire, sachant que la lecture et la compréhension des états financiers issus de la nouvelle comptabilité de l’Etat doivent être faites en se détachant du « prisme » lié aux états financiers de l’entreprise.  Le bilan Selon le CGNC « le bilan est l’état de synthèse traduisant en termes comptables d'emplois (à l’actif) et de ressources (au passif) la situation patrimoniale de l’entreprise. Le bilan est établi à partir des "Comptes de situation" arrêtés à la fin de l’exercice, après les écritures d'inventaires telles que les corrections de valeur par amortissements et provisions, ajustements pour rattachement à l’exercice et régularisations. En termes d’objectifs, le bilan permet de faire ressortir à la fin de chaque exercice la situation patrimoniale de l’Etat en actifs et en passifs. La structure retenue pour le bilan en fait un outil pertinent de connaissance et d’analyse du patrimoine de l’Etat et surtout, de son évolution dans le temps.

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En effet, le bilan est un état de synthèse qui offre des informations de premier plan aux utilisateurs. L’essentiel de ces informations est présenté dans ce qui suit : -

Le financement permanent

Globalement, les postes de financement permanent renseignent sur la situation nette de l’établissement ainsi que les dettes contractées en vue de financer son activité. Les capitaux propres donnent une image sur l’évolution des apports des propriétaires. En d’autres termes, les capitaux propres représentent le capital (investissement initial) plus ou moins les résultats dégagés de l’activité exercée. Le poste « capitaux propres » des établissements publics est constitué essentiellement du fonds de dotation et des résultats réalisés non répartis. Son montant permet à l’Etat propriétaire de juger de la rentabilité des fonds qu’il a mis à la disposition de l’établissement public. Ces éléments ne sont pas pris en considération par la comptabilité budgétaire. -

L’actif immobilisé

Les postes de l’actif immobilisé renseignent sur la valeur des immobilisations possédés juridiquement par l’établissement. Les immobilisations sont inscrites à leur valeur d’origine. Cette valeur est corrigée par le biais des amortissements et provisions. L’actif immobilisé donne une idée aux gestionnaires sur le vieillissement des immobilisations utilisées par l’établissement, néanmoins, le problème de la valeur historique biaise l’information présentée et peut induire en erreur les lecteurs des états de synthèse si le bilan n’est pas accompagné d’une fiche complémentaire. A notre sens, le principe du coût historique diminue significativement la valeur de l’information contenue dans les postes terrains et construction essentiellement. D’un point de vue fiscal les postes de l’actif immobilisé constituent des éléments complémentaires pour la détermination de la valeur locative. Le problème de la valeur réelle se pose aussi à ce niveau du moment que la valeur locative se base sur la valeur brute et actuelle des terrains, constructions, matériels et mobiliers, alors que les montants des immobilisations reflètent la valeur historique. Ces éléments ne sont pas pris en considération par la comptabilité budgétaire. Toutefois, les organismes publics doivent tenir des inventaires périodiques. -

L’actif circulant hors trésorerie

Les postes de l’actif circulant hors trésorerie renseignent sur les stocks et créances. La comptabilité générale permet, à l’aide d’un inventaire annuel, de constater à la fin de l’exercice, le montant des achats non revendus ou non consommés ainsi que les produits non vendus. Elle renseigne sur le montant des créances permettant ainsi aux organes de gestion et de contrôle d’analyser la politique de recouvrement suivie par l’organise. Au niveau des

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organismes publics, les créances font, normalement l’objet d’un suivi par les comptables publics alors que les stocks sont suivis par les structures opérationnelles. -

Le passif circulant hors trésorerie

Les postes du passif circulant hors trésorerie renseignent sur les dettes réelles de l’organisme. Est entendu par dette réelle, une dette relative à une charge constatée, qu’elle soit définitive ou probable, alors que pour la comptabilité budgétaire, une dette est une dépense engagée non réglée. La notion de livraison de bien ou prestation de service n’a pas d’impact sur la naissance de la dette. -

La trésorerie

Les postes de la trésorerie informent sur le disponible comptable des caisses et comptes bancaires de l’organisme. Les soldes comptables sont le résultat des opérations constatées sur la base des pièces comptables de l’organisme et non sur les relevés bancaires. La trésorerie, quant à elle, doit faire l’objet d’un suivi par les comptables publics de dépenses et de recettes. Les comptables publics doivent à notre sens produire au moins, les états de rapprochement bancaires. A noter à ce niveau que pour quelques comptables publics de recettes, la responsabilité d’un comptable public de recettes se dégage à partir de la date du dépôt des fonds à la banque. Ils justifient leur équilibre de trésorerie par les quittances de recettes d’une part et les avis des remises d’autre part. Cette interprétation fait qu’en cas d’erreur bancaire l’apurement des suspens n’est pas automatique. L’analyse et l’interprétation du bilan ou du tableau de la situation nette revêt toutefois, un intérêt capital pour les utilisateurs, dès lors que pour l’actif, elle permet d’en suivre l’évolution de la valeur et d’en apprécier la manière dont l’Etat en gère les différents éléments et que pour le passif, le bilan fournit des informations importantes pour apprécier la soutenabilité des politiques budgétaires sachant que cette information est enrichie par les engagements hors bilan portés sur les notes aux états financiers. Par ailleurs et pour les produits fiscaux, leur suivi sur une base autre que l’encaissement permet de mieux mesurer le rendement du système fiscal et de fournir des données pour l’amélioration de la gestion des recettes et de leur prévision. Il en est de même pour la trésorerie, dès lors que le bilan permet de donner les éléments nécessaires à une meilleure maîtrise de la trésorerie de l’Etat (actif et passif).  Le compte de résultat Le compte de résultat de l’Etat a pour principaux objectifs de renseigner sur le niveau du résultat des comptes de l’Etat par comparaison entre le total des produits et des charges, de donner une idée précise sur la variation du résultat de l’Etat d’un exercice à l’autre et sur plusieurs exercices et de délivrer une information importante sur les impacts et les conséquences des politiques budgétaires.

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Les principes et les règles d’établissement du compte de résultat de l’Etat consistent à ce que cet état regroupe la totalité des charges et des produits d’un exercice comptable considéré, qu’il soit établi à la fin de l’exercice selon une présentation en liste et que les charges et les produits y soient présentés et détaillés par catégorie et par nature. Pour ce qui est du contenu, le compte de résultat de l’Etat comprend trois parties, à savoir les produits, les charges et le solde de l’exercice. -

Les produits

Les produits sont composés des produits de fonctionnement qui correspondent à l’ensemble des produits issus de l’activité ordinaire de l’Etat (produits fiscaux, produits non fiscaux et autres produits de transfert qui se composent essentiellement, des contributions reçues de tiers (fonds de concours, dons et legs …) et des produits financiers qui résultent notamment, des immobilisations financières, de la trésorerie, des créances financières, de la gestion active de la dette (participations, autres produits financiers). -

Les charges

Les charges sont composées des charges de fonctionnement (frais de personnel, achat des biens, services, subventions pour charge de service public …), des charges de transfert qui sont des versements de l’Etat motivés par sa mission de régulateur économique et social (bénéficiaires : ménages, entreprises, collectivités locales, EEP, …) et des charges financières (intérêts et commissions, dette intérieure et extérieure …). Le solde de l’exercice est obtenu par différence entre le total des produits et le total des charges. L’interprétation du compte de résultat de l’Etat et la signification du solde de l’exercice doit être effectuée avec une certaine prudence, du fait d’un certain nombre de spécificités de l’Etat à prendre en compte comme par exemple, la difficulté de rattachement des charges et des produits. En effet et contrairement à l’Etat, pour l’entreprise, ce principe de rattachement permet de mettre en rapport les charges et les produits (notion de profit). L’Etat dispose d’un certain nombre de spécificités à prendre en compte notamment, le fait que les produits ne correspondent pas pour l’essentiel à la vente de biens et services produits par l’activité ayant engendré les charges (pouvoir de lever l’impôt), que les produits sont largement indépendants des charges et qu’ils sont par principe, non affectés aux charges (principe de non affectation et de non compensation). Néanmoins, la variation du résultat au cours des exercices renseigne sur l’impact et les conséquences des politiques budgétaires du fait notamment, du respect des règles de comptabilisation des charges et des produits et de l’application du principe de permanence des méthodes. La non correspondance des produits et des charges a, pour conséquence logique, que le niveau de résultat de l’Etat ne correspond pas à une perte ou à une création de valeur par

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rapport aux moyens engagés (comme dans le cas d’une entreprise). Un résultat net négatif ne signifie pas forcément une diminution de la richesse de l’Etat.  Le tableau de flux de trésorerie Les objectifs assignés au tableau des flux de trésorerie consistent à identifier et à présenter pour un exercice considéré les entrées et les sorties des différents éléments de la trésorerie de l’Etat (trésorerie actif et trésorerie passif). Les informations concernant les flux de trésorerie permettent d’établir comment l’entité a généré la trésorerie nécessaire au financement de ses activités et comment cette trésorerie a été utilisée. L’information relative aux flux de trésorerie permet aux utilisateurs des états financiers de prédire les besoins de trésorerie de l’entité, sa capacité à générer de la trésorerie à l’avenir et de financer les changements dans l’étendue et la nature de ses activités. Le tableau des flux de trésorerie fournit également à l’entité un moyen de justifier les entrées et les sorties de trésorerie pendant l’exercice. Pour ce qui est des règles et principes de présentation du tableau des flux de trésorerie, il convient de préciser que le tableau des flux de trésorerie classe les activités en activités opérationnelles, en activités d’investissement et en activités de financement. Cette présentation vise à faciliter le rapprochement entre la comptabilité budgétaire et la comptabilité générale. Elle permet de relier les flux de trésorerie liés à l’activité opérationnelle et d’investissement aux opérations budgétaires et les flux de trésorerie liés aux activités de financement aux opérations de trésorerie non budgétaires. Les notions de recettes et de dépenses sont utilisées dans le tableau des flux de trésorerie pour être distinguées des produits et des charges. Il s’agit des produits encaissés ou des charges versées par l’Etat au cours d’un exercice déterminé. En terme de contenu, le tableau des flux de trésorerie présente les entrées et les sorties des éléments de la trésorerie de l’Etat, classés selon trois catégories, à savoir les flux de trésorerie liées à l’activité, les flux de trésorerie liées aux opérations d’investissements et les flux de trésorerie liées aux opérations de financement. Les flux de trésorerie liés à l’activité comprennent les encaissements et les décaissements liés aux opérations de fonctionnement et de transfert (hors opération d’investissement et de financement) et les encaissements et les décaissements liés aux charges et aux produits financiers. Les flux de trésorerie liés aux opérations d’investissements comprennent les encaissements et les décaissements liés aux opérations d’acquisition et de cession immobilières. Les flux de trésorerie liés aux opérations de financement comprennent les encaissements et les décaissements liés aux opérations de financement de l’Etat. En ce qui concerne l’interprétation du tableau des flux de trésorerie, il convient de noter de prime abord, qu’une opération unique peut inclure des flux de trésorerie classés dans

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différentes catégories. Exemple, lorsque le remboursement en trésorerie d’un emprunt porte à la fois sur les intérêts et le capital, l’élément intérêts peut être classé en tant qu’activité opérationnelle, tandis que, l’élément capital est classé en tant qu’activité de financement. Par ailleurs, le montant des flux de trésorerie nets découlant d’activités opérationnelles est un indicateur clé de la mesure selon laquelle les opérations de l’entité sont financées, soit par voie d’impôts (directement et indirectement), soit par les destinataires des biens et des services fournis par l’entité. En outre, le montant des flux de trésorerie nets contribue également à montrer la capacité de l’entité à maintenir sa capacité opérationnelle, à rembourser ses emprunts, à verser des dividendes à ses contributeurs et à consentir de nouveaux investissements sans recourir à des sources externes de financement. Enfin, les flux de trésoreries opérationnelles consolidées à l’échelon central, fournissent une indication de la mesure selon laquelle l’Etat a financé ses activités courantes par voie de taxation et de prélèvement.  Les notes aux états financiers En termes d’objectifs, les notes aux états financiers constituent un outil de compréhension et d’interprétation des états financiers, un instrument d’explication (règles et méthodes d’évaluation / détail des données des états financiers, tableaux de passage) et un mécanisme d’information complémentaire (engagements hors bilan). Elles ont pour objectifs de fournir l’ensemble des informations utiles à la compréhension et à l’interprétation des données contenues dans les états financiers, de préciser, expliquer, éclaircir et commenter les états financiers, de compléter les informations fournies dans le cadre des états financiers et d’assurer l’articulation entre les différentes composantes de la comptabilité de l’Etat (comptabilité générale / comptabilité budgétaire), en identifiant les écarts et en les expliquant. Pour ce qui est des caractéristiques des notes aux états financiers, celles-ci font partie intégrante des états financiers, auxquels elles ne peuvent se substituer. Elles complètent et commentent les états financiers et sont assujetties aux mêmes exigences que les autres états financiers en matière de vérification comptable. Elles font l’objet d’une présentation organisée et systématique regroupant des informations chiffrées ou non chiffrées et présentent les informations de manière numérotée pour faciliter le renvoi aux commentaires et tableaux correspondants qui y sont développés. S’agissant des règles et principes d’établissement des notes aux états financiers, les informations fournies dans la cadre de ces notes doivent contribuer à donner une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et des résultats de l’Etat. Ces informations doivent détailler certains renseignements permettant d’expliquer ou de préciser le contenu de certains postes des états financiers. Elles doivent produire toutes les

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données significatives susceptibles d’influencer le jugement des utilisateurs (notion de seuil de signification d’une information). Pour ce qui est de leur contenu, les notes aux états financiers comprennent notamment, les informations relatives aux règles et méthodes d’évaluation comptable et les changements de méthodes d’évaluation et de présentation des comptes. Elles comprennent les informations qui ne figurent pas dans les autres états financiers mais qui néanmoins, doivent être mentionnées et explicitées (engagements hors bilan …) ainsi que les informations relatives à l’articulation entre la comptabilité générale et la comptabilité budgétaire (tableaux de passage). Nous pouvons constater que la norme générale comptable est conçue de façon à satisfaire les deux objectifs primordiaux de la normalisation comptable qui sont d’un, servir de base à l’information et la gestion de l’entreprise ; de deux, fournir une image aussi fidèle que possible de ce que représente l’entreprise à tous les utilisateurs des comptes, privés ou publics.

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Section 2 : Les enjeux de la réforme comptable de l’Etat

Il est vrai que la réforme comptable ainsi que l’adoption d’une comptabilité d’exercice présentent des avantages incontestables pour la gestion des organismes publics. Ils constituent une opportunité pour donner une nouvelle impulsion à la modernisation de l’Etat et au renforcement de la performance de la gestion publique, à modifier en profondeur l’ensemble du dispositif budgétaire pour plus d’efficacité et une plus grande responsabilisation des gestionnaires publics. Toutefois, la mise en œuvre de la réforme n’est pas aussi facile. Plusieurs enjeux sont à affronter : a) Les enjeux d’ordre technique Les principes et normes comptables dégagés au niveau de la réforme de la comptabilité de l’Etat ne sauraient être pleinement appliqués en l’absence d’un système d’informations qui puisse prendre en charge les changements induits par cette réforme et les exigences techniques de leur application par les gestionnaires et les comptables publics. Donc, une à la Trésorerie Générale du Royaume, dans le cadre d’un système ouvert et évolutif, de prendre en charge l’ensemble des étapes de mise en œuvre du plan comptable de l’Etat. Or, le déploiement de ce système nécessite des efforts multiples et un investissement matériel et temporel importants. En effet, la mise en application effective du système d’informations a pris plus d’une dizaine d’années vu la complexité et la délicatesse des missions qu’il est censé accomplir ; il ne doit donc pas avoir lieu aux imperfections, sinon c’est la comptabilité de tout un Etat qui va être impactée. Par ailleurs, un processus de conduite de changement englobant des actions de communication, de formation et d’assistance technique auprès des utilisateurs finaux du système est primordial pour favoriser l’adhésion et l’implication de tous les responsables et acteurs concernés. b) Les enjeux culturels Au-delà même des enjeux d’ordre technique, financier et comptable, cette entreprise recèle une dimension culturelle stratégique pour notre pays, dimension qui consiste à assurer un ancrage réel de la culture de résultat et de performance devant, désormais, régir la stratégie de réalisation des politiques publiques. c) Les enjeux liés à l’adoption des IPSAS Les normes comptables internationales ont l'avantage de mettre en avant la situation économique de l'Etat, alors que les normes locales ont une vision plus patrimoniale. Cet

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alignement aux normes IPSAS améliorerait la présentation de l'information financière et réduirait les problèmes de son efficience. Au vu de ces actions, il semble bien qu'atteindre la transparence et la gouvernance n'est plus une tâche ardue. Néanmoins, il convient de souligner qu'au Maroc, les normes IPSAS ne sont applicables que par le Trésor public qui a choisi d'aligner l'ancien système de la comptabilité de l'Etat sur les normes comptables internationales en vigueur pour le secteur public. Cet alignement a été qualifié par la TGR de dimension indissociable de la réforme budgétaire lancée au Royaume. Les autres acteurs du secteur public n'ont pas encore vu leurs comptes élaborés selon le référentiel international. Le passage vers ces normes semble accuser un retard expliqué par certains obstacles d'ordre juridique ! Par ailleurs, face à cet état de fait, l'on pourra s'interroger sur la pertinence du système financier au Maroc qui connait ainsi, actuellement, la production d'informations comptables issues de différents référentiels : normes marocaines édictées par le CGNC, normes IFRS et les IPSAS. Ce manque d'harmonisation et de généralisation d'un système comptable uniforme est loin de permettre l'atteinte des objectifs escomptés de cette réforme. Il convient de souligner également que les normes internationales ne sont pas exemptes de critiques. Si on a toujours avancé la pertinence, l'intelligibilité, la fiabilité, la comparabilité...autant de caractéristiques qualitatives de l'information fournie dans les états, financiers, le passage vers ces normes constitue des enjeux considérables auxquels le préparateur des comptes pourra y faire face si adaptation au contexte marocain lui échappe. En effet, plusieurs chercheurs ont démontré que la qualité informationnelle des données comptables dépend également du degré d'adaptation des normes comptables à l'environnement économique du pays dans lequel elles s'appliquent. Ces enjeux sont liés à la complexité de la mise en application de certaines normes, une possibilité de choix entre plusieurs options pour traiter la même opération, le principe de la juste valeur qui est remis en cause et fait l'objet d'un profond débat...etc. Il conviendrait alors de bien appréhender tous ces enjeux et les intégrer dans ce processus d'alignement des normes locales aux normes comptables internationales. Un alignement qui constitue pour les établissements publics marocains un vrai challenge. d) Enjeux liés au rapprochement entre la comptabilité budgétaire et comptabilité générale La comptabilité budgétaire ou la comptabilité générale se heurtent chacune, à des contraintes qui peuvent avoir un impact sur le traitement comptable des opérations. En effet, sur le plan pratique, la comptabilité générale est influencée par le traitement fiscale des opérations et la comptabilité budgétaire se voit influencée par le disponible budgétaire. Ainsi par exemple : - une agrafeuse peut être considérée en comptabilité générale comme étant une fourniture de bureau pour, entre autres, bénéficier de la déduction totale dans le même exercice. D’un

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point de vue budgétaire, elle peut être considérée comme étant du matériel de bureau quand l’organisme ne dispose pas de suffisamment de crédit au niveau de la rubrique fournitures de bureau ; - des dépense relatives au parrainage peuvent être considérées en tant que telles par la comptabilité générale, pour éviter le traitement fiscale relatif aux dons. En même temps elles peuvent être considérées au niveau budgétaire comme étant des subventions (soumises au visa du Ministère des Finances) pour qu’il n’y ait pas obligation d’appel à la concurrence. Par conséquent, du moment que les deux comptabilités cohabitent au sein du même organisme et que les deux comptabilités offrent de l’information financière, il faut prévoir un système de rapprochement entre les deux. e) Recommandations Comme nous l’avions souligné précédemment, la réforme de la comptabilité de l’Etat revêt désormais une grande importance dans un contexte où l’information financière est au cœur des décisions les plus stratégiques des pouvoirs publics. Ce grand évènement a été une occasion pour rappeler les limites du système actuel de la comptabilité suite à l’intégration des grands espaces économiques qui ont fait apparaître un net besoin de standardisation. Sur le plan international, il ressort ainsi que la comptabilité actuelle ne reflète pas le vrai patrimoine de l’Etat et ses engagements tant actuels que futurs. Une anomalie qui n’est pas exempte d’incidences sur le classement des institutions internationales voire même sur le recours au financement international. Dans le même sillage, il est utile de rappeler l’importance des normes IPSAS. Elles représentent la base adoptée par beaucoup de pays qui se sont engagés sur la voie de la voie de la réforme. A ce titre, il est recommandé d’adapter les normes et d’en adopter un nombre réduit de la manière qui convient le mieux au pays. Encore faut-il développer un cadre conceptuel du système comptable cible sans qu’il soit trop contraignant. « La consolidation de la comptabilité du secteur public a un intérêt certain notamment pour faire face au besoin d’harmonisation des différentes comptabilités. Mais il y a des difficultés à surmonter liées notamment aux transactions et transferts inter-entités. Il y a lieu d’adopter une démarche progressive avec une consolidation interne de chacune des composantes », selon les paroles du trésorier général du Royaume, Noureddine Bensouda. Par ailleurs, un échange d’expériences en matière de méthodes et de pratiques entre pays pour mieux contourner les difficultés qui pourraient jaillir s’avère indispensable. D’une autre part, le rôle des systèmes d’information dans les réformes comptables revêt-il une grande importance. Pour les intervenants : Il y a des avantages et des inconvénients à chaque système. Autrement dit, il n’y a pas de solution miracle. D’où l’enjeu de trouver un consensus. La solution doit s’adosser à une stratégie étatique globale en matière de numérique et s’inscrire dans un schéma global d’urbanisation informatique.

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Conclusion

La mise en place d’une véritable comptabilité d’exercice privilégiant la constatation des droits et des obligations de l’Etat offre une opportunité à tous ceux qui veulent connaitre les prestations rendues par l’appareil productif de l’Etat de se faire une idée précise sur la réalité financière de l’Etat. Elle offre une opportunité à tous ceux qui veulent connaître les prestations rendues par l’appareil productif de l’Etat qu’ils soient décideurs, corps de contrôle, bailleurs de fonds, représentants de la nation ou juges financiers, de se faire une idée précise sur l’enrichissement ou l’appauvrissement de l’Etat. Cette dimension de transparence se trouve consolidée à travers le large spectre d’informations financières que la nouvelle comptabilité permet de dégager, dès lors qu’il ne s’agit plus seulement de savoir ce que l’Etat a dans ses caisses, logique qui prévaut dans le système actuel, mais d’apprécier ce que sont ses richesses, ses dettes et les engagements qu’il peut être amené à honorer afin de mieux appréhender les résultats dégagés et la situation financière à moyen et à long termes des finances publiques. Elle se trouve également fortement renforcée par la prise en compte des éléments d’actifs enrichis au niveau du recensement et de l’évaluation des immobilisations corporelles, incorporelles et financières et par la prise en considération des stocks, aspects totalement absents dans le système comptable actuel. Voulue au plus proche des standards internationaux tout en étant respectueuse des spécificités de l’action de l’Etat, la nouvelle comptabilité ambitionne de prendre également en considération les risques potentiels, les opérations à rattacher, les charges futures ainsi que les engagements hors bilan, éléments qui confortent si besoin est, une vision plus fidèle, plus exhaustive et plus transparente de la situation financière et patrimoniale de l’Etat et partant, un enrichissement considérable des informations véhiculées par la comptabilité budgétaire par des éléments d’évolution et de perspectives dépassant le cadre annuel et la logique statique des flux financiers.

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Bibliographie 

Ouvrages et revues :

AL MALIYA, Revue trimestrielle du Ministère de l’Economie et des Finances : Spécial réforme de la comptabilité de l’Etat, Avril 2011. AL KHAZINA, Revue de la Trésorerie Générale du Royaume : Spécial reforme comptable de l’Etat - N° 8 Août 2011. Recueil des normes comptables de l’Etat, Trésorerie Générale du Royaume, Edition 2011. Ghoufrane Ayachi, La convergence de la comptabilité de l’Etat avec les normes IPSAS. Le cas du Maroc, Novembre 2018 Abdelkrim GUIRI (2014), La réforme de la comptabilité de l’Etat au Maroc : Spécificités et enseignements de l’expérience, Université Paris I Panthéon-Sorbonne LOLF version Janvier 2019. Damarey stephanie (2017), Droit de la comptabilité publique, 1ère édition, Gualino. Hernu, Paul (2017), La comptabilité publique : Théorie, pratique et évolution du système de comptabilité publique en France, 1ère édition, Gualino. JACUES COLIBERT et JEAN-FRANCOIS DES ROBERT, Les normes IPSAS et le secteur public: Normes comptables applicables aux; Etats et municipalités, Etablissements publics, Organisations internationales ; Collection MANAGEMENT PUBLIC – Edition DUNOD 2008. 

Sites web :

www.tgr.gov.ma www.ecoactu.ma www.financesnews.press.ma www.leseco.ma

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Annexes Annexe 1 : Tableau de la situation nette (Bilan)

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Annexe 2 : Le compte de résultat

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Annexe 3 : Tableau des flux de trésorerie

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Annexe 4 : Tableau de correspondance TP/PCE

COMPTE TP

INTITULE

COMPTE PCE

LIBELLE

10.01

Bank al Maghrib

51123000

CCT des trésoriers préfectoraux et provinciaux

10.04

Numéraire chez le TP

51153000

Numéraire des trésoriers PP

82.14

CCP

51143000

CCP des trésoriers préfectoraux et provinciaux

21.00

Recettes du budget général

20.01

Dépenses du budget général

21.40

Recettes des SEGMA

Classe 7

Comptes de produits

20.41

Dépenses des SEGMA

Classe 6

Comptes de charges

60.00

Fonds d’établissement et d’organisation publique

55411000

Dépôts des établissements et entreprises publics à vue

60.03

Services gérés

45100000

Collectivités territoriales et autres organismes

81.15

Imputation provisoire O.C.L dépenses

45130000

Imputation provisoire des dépenses CT

82.09

Règlement des opérations avance régisseurs

51161000

Régies d’avance

82.10

Règlement entre comptables

36190000

Compte de liaison TP

1106

Traite de Douane

51211100

Traite de Douane

classe 7 Classe 6 ou classe 2

Comptes de produits Comptes de charges ou compte d'actif immobilise

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