Les manuscrits arameens du Wadi Daliyeh et la Samarie vers 450-332 av. J.-C. (Culture and History of the Ancient Near East) 9004161783, 9789004161788, 9789047421498 [PDF]

This book contains a new epigraphic, philological, legal and historical analysis of the Aramaic manuscripts from the Wad

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Table of contents :
Les manuscrits araméens du Wadi Daliyeh et la Samarie vers 450–332 av. J.-C.......Page 4
TABLE DES MATIÈRES......Page 8
Table des planches......Page 16
Préface......Page 18
Remerciements......Page 20
Abréviations......Page 24
Introduction......Page 28
PREMIÈRE PARTIE DÉCOUVERTES DU WADI DALIYEH : HISTORIQUE DE LA RECHERCHE ET ÉTAT DE LA QUESTION......Page 30
0.1. Chronologie de la découverte......Page 32
0.2. Découvertes attribuées à la dernière phase de l'époque perse......Page 34
1.1. Première phase de la recherche : à partir de 1963......Page 36
1.1.1. Lot principal acheté le 19 novembre 1962......Page 37
1.1.2. Fragments de Mughâret Abū Šinjeh découverts en janvier 1963......Page 41
1.1.4. Les fragments de Mughâret Abū Šinjeh découverts en février 1964 et la deuxième évaluation......Page 42
1.1.6. Résumé de la datation des manuscrits par F. M. Cross......Page 44
1.1.7. Écriture......Page 45
1.1.8. Onomastique......Page 46
1.1.9. Interprétation historique......Page 47
1.2. Deuxième phase de la recherche : à partir de 1985......Page 48
1.2.1. Formulaire des contrats de vente d'esclaves......Page 49
1.2.2. Recherche sur l'onomastique des documents du Wadi Daliyeh à partir de 1985......Page 54
1.2.2.1. Synthèse de J. Zsengellér......Page 55
1.2.2.2. Synthèse de H. Eshel......Page 57
1.3. Troisième phase de la recherche : à partir de 2001......Page 60
1.4. Synopse des différentes numérotations......Page 63
2.1. Histoire de la recherche......Page 66
2.1.1.2. Bulles achetées aux bédouins dans les lots du 19 novembre 1962 et du 7 août 1963......Page 67
2.1.1.3. Bulles provenant des fouilles de P. W. Lapp......Page 68
2.1.1.4. Les évaluations lors de la première phase et les premières publications......Page 69
2.1.2.1. Mise en question du corpus complet de 1962–1964......Page 70
2.1.2.2. Publication de M. J. W. Leith et son évaluation......Page 71
b) Bulles «perses/proche-orientales»......Page 72
c) Bulles «grecques»......Page 73
2.2. Bulles inscrites et leurs interprétations......Page 75
2.2.1. Bulle WD 22 ou la «bulle du fils de Sanballat» (Planche XL)......Page 76
2.2.2. Bulle WD 23 (Planche XL)......Page 77
2.2.3. Arguments de Cross pour les restitutions des noms sur les bulles épigraphiques......Page 78
2.2.4. Autres bulles inscrites (Planche XL)......Page 79
2.3. Sceaux «offciels» et sceaux «privés»......Page 81
3. Monnayage......Page 84
DEUXIÈME PARTIE MANUSCRITS DU WADI DALIYEH : TRANSCRIPTION, TRADUCTION ET COMMENTAIRE......Page 90
1. Contenu des documents du Wadi Daliyeh......Page 92
2. Structure des contrats et formulaire des contrats de vente......Page 94
2.1. Date et lieu de la souscription du contrat (§ 1)......Page 95
2.2. Partie opératoire (§ 2)......Page 96
2.2.1. Déclaration de vente/de transaction (§ 2.1)......Page 97
2.2.2. Reçu-quittance (§ 2.2)......Page 101
2.2.3. Clauses de transfert/investiture (§ 2.3)......Page 102
2.2.4. Formule de satisfaction (§ 2.4)......Page 104
2.3. Clauses finales (§ 3)......Page 105
2.3.1. Clause de garantie d'éviction avec obligation d'assistance (§ 3.2)......Page 107
2.3.2. Clause de garantie d'éviction pour fait personnel du vendeur (§ 3.3)......Page 110
2.3.3. Clause de pénalité (§ 3.4)......Page 112
2.3.4. Retour au status quo ante (§ 3.5)......Page 115
2.4. Témoins (§ 4)......Page 116
2.5. Intitulé (§ 5 ?)......Page 124
3.2. Transcription......Page 126
3.4. Commentaire......Page 129
4. Structure du formulaire des contrats de vente d'esclaves......Page 130
5. Formulaire des contrats, notamment des contrats de vente d'esclaves......Page 132
WDSP 1 (Planches I et XXXIX)......Page 142
Transcription......Page 144
Commentaire......Page 145
WDSP 2 (Planches II et XXXIX)......Page 157
WDSP 3 (Planches III et XXXIX)......Page 177
WDSP 4 (Planche IV)......Page 198
WDSP 5 (Planche V)......Page 209
WDSP 6 (Planche VI)......Page 218
WDSP 7 (Planche VII)......Page 226
WDSP 8 (Planche VIII)......Page 241
WDSP 9 (Planche IX)......Page 254
WDSP 10 (Planche X)......Page 267
WDSP 11 (Planches XI et XII)......Page 275
WDSP 11 recto (Planche XI)......Page 281
WDSP 11 verso (Planche XII)......Page 293
WDSP 12 (Planche XIII)......Page 302
WDSP 13 (Planches XIV et XV)......Page 308
WDSP 13 recto (Planche XIV)......Page 310
WDSP 13 verso (Planche XV)......Page 315
WDSP 14 (Planche XVI)......Page 317
WDSP 15 (Planche XVI)......Page 334
WDSP 16 (Planche XVII)......Page 342
WD 22 : «Bulle du fils de Sanballat» (Planche XL)......Page 348
a) Style de la bulle WD 22......Page 351
b) Nom יהו - dans le contexte onomastique de la Samarie perse......Page 352
c) Bulle du «gouverneur» dans le contexte des autres découvertes du Wadi Daliyeh......Page 354
d) Atrribution de la bulle WD 22 à un fonctionnaire de Samarie......Page 356
WDSP 17 (Planche XVIII)......Page 359
WDSP 18 (Planche XIX)......Page 364
WDSP 19 (Planche XX)......Page 370
WDSP 20 (Planche XX)......Page 374
WDSP 21 (Planche XXI)......Page 378
WDSP 22 (Planche XXI)......Page 382
WDSP 23 (Planche XXII)......Page 387
WDSP 24 (Planche XXIII)......Page 391
WDSP 25 (Planche XXIII)......Page 395
WDSP 26 (Planche XXIII)......Page 398
WDSP 27 (Planche XXIV)......Page 405
WDSP 28 (Planche XXV)......Page 409
WDSP 29 (Planches XXVI et XXVII)......Page 416
WDSP 30 (Planches XXVIII et XXIX)......Page 422
WDSP 31 (Planche XXX)......Page 424
WDSP 32 (Planche XXXI)......Page 426
WDSP 33 (Planches XXXII et XXXIII)......Page 429
WDSP 34 (Planche XXXIV)......Page 439
WDSP 35 (Planches XXXV et XXXVI)......Page 442
WDSP 36 (Planche XXXVII)......Page 450
WDSP 37 (Planche XXXVIII)......Page 459
TROISIÈME PARTIE: INTERPRÉTATION HISTORIQUE DES MANUSCRITS DU WADI DALIYEH......Page 466
1. Résumé des datations selon les manuscrits et les monnaies......Page 468
2. Trois niveaux historiques affectés par les découvertes du Wadi Daliyeh......Page 473
3. Premier niveau : circonstances du dépôt des manuscrits dans la grotte......Page 474
4.1. Regroupements prosopographiques......Page 481
4.1.1. Archive de Yehonur, fils de Laneri......Page 485
4.1.2. Archives de Yehopada(y)ni et de Neṭira', fils de Yehopada(y)ni......Page 486
4.1.2.1. Proposition de datation des transactions de Yehopada(y)ni......Page 488
4.1.2.2. Proposition de datation des transactions de Neṭira', fills de Yehopada(y)ni......Page 489
4.1.3. Résumé concernant les datations et les propriétaires des manuscrits......Page 491
4.2. Analyse paléographique des manuscrits du Wadi Daliyeh......Page 494
4.2.1. Écriture des manuscrits explicitement datés......Page 495
4.2.2. Datation des manuscrits associés aux archives......Page 500
4.2.2.1. Archive de Yehopada(y)ni......Page 501
4.2.2.2. Archive de Netira', fils de Yehopada(y)ni......Page 503
4.2.2.3. Archive de Yehonur......Page 504
4.2.3. Datation des autres manuscrits......Page 505
4.2.4. Proposition de chronologie des manuscrits à partir de l'analyse paléographique......Page 509
4.2.4.1. Manuscrits de la première moitié du IVe s. av. J.-C......Page 510
4.2.4.2. Manuscrits du milieu du IVe s. av. J.-C......Page 511
4.2.4.3. Manuscrits de la deuxième moitié du IVe s. av. J.-C. (vers 350–332 av. J.-C.)......Page 512
4.3. Onomastique......Page 513
4.3.2. Acheteurs......Page 516
4.3.3. Vendeurs......Page 517
4.3.5. Autres......Page 518
4.3.6. Témoins......Page 519
4.4.1. Mesure de longueur......Page 522
4.4.2.1. Poids des monnaies associées aux découvertes du Wadi Daliyeh......Page 523
4.4.2.2. Poids des monnaies frappées en Samarie avant Alexandre......Page 524
4.4.2.3. Témoignage des textes écrits de la Palestine au IVe s. av. J.-C......Page 527
4.4.2.5. Sheqel et mine dans la Bible hébraïque......Page 529
4.4.2.6. Sheqel et mine en Babylonie et le poids des monnaies achéménides......Page 530
4.4.2.7. Poids du sheqel à Éléphantine......Page 531
4.4.2.8. Poids probable du sheqel et de la mine dans les documents du Wadi Daliyeh......Page 532
5.1. Administration locale de la province de Samarie......Page 535
5.1.1. Rehum et Shimshaï: fonctionnaires en Samarie ?......Page 536
5.1.2. Aram. סגנא «le préfet»......Page 537
5.1.3. Aram. דינא «le juge»......Page 539
5.1.4. Aram. פחת שמרין «gouverneur de Samarie»......Page 541
5.2. Gouverneurs de Samarie: un, deux ou trois Sanballat ?......Page 543
5.2.1. Les gouverneurs de Samarie avant Wadi Daliyeh : un ou deux Sanballat ?......Page 544
5.2.2.1. Les gouverneurs de Samarie selon F. M. Cross......Page 547
5.2.2.2. Les gouverneurs de Samarie selon A. Crown......Page 549
5.2.2.3. Les gouverneurs de Samarie selon H. Eshel......Page 550
5.2.3.1. Données du livre de Néhémie......Page 552
5.2.3.2. Données de Flavius Josèphe......Page 553
5.2.3.4. Gouverneurs de Samarie selon les textes d'Éléphantine......Page 554
5.2.3.5. Gouverneurs de Samarie selon les documents du Wadi Daliyeh......Page 555
5.2.3.6. Problème des légendes sur les monnaies de Samarie......Page 556
5.2.3.7. Les noms sur les monnaies et les gouverneurs de Samarie......Page 562
5.2.3.8. Construction du temple sur le mont Garizim......Page 565
a) Première phase : critique du texte de Flavius Josèphe......Page 566
b) Deuxième phase : fouilles de R. J. Bull au mont Garizim......Page 568
c) Troisième phase : fouilles de Y. Magen au mont Garizim......Page 569
5.2.4. Succession des gouverneurs de Samarie......Page 575
5.3. Grands prêtres du temple de Jérusalem à l'époque perse......Page 576
5.3.1. Succession des grands prêtres selon les livres d'Esdras et Néhémie......Page 577
5.3.2. Textes d'Éléphantine et chronologie dans Esdras et Néhémie......Page 580
5.3.3. Succession des grands prêtres selon Flavius Josèphe......Page 581
5.3.4. Généalogies et succession des grands prêtres de Jérusalem......Page 585
a) La généalogie est courte et incomplète......Page 586
b) La généalogie est courte et complète......Page 599
c) La généalogie est longue et incomplète......Page 603
d) La généalogie est longue et complète......Page 609
5.3.5. La généalogie la plus probable......Page 611
5.3.5.1. Date du début de la mission d'Esdras......Page 618
5.3.5.2. Identification de «Bagosès» et «Yoannès» de Flavius Josèphe......Page 620
6.1. Contexte chronologique et politique: la province de Samarie dans la satrapie de la Transeuphratène......Page 626
6.2. Administration et population de la province d'après les manuscrits du Wadi Daliyeh......Page 627
6.3. Chronologie de la province de Samarie vers 450–332 av. J.-C......Page 629
Appendice I : Glossaire......Page 636
I. Glossaire général......Page 639
II. Noms propres......Page 643
III. Noms de mois et toponymes......Page 645
Appendice II : Tableau paléographique......Page 646
Bibliographie générale......Page 650
Éditions et traductions des auteurs anciens......Page 665
Index des sources antiques......Page 666
Index des auteurs modernes......Page 674
Index général......Page 677
Planches......Page 686
Papiere empfehlen

Les manuscrits arameens du Wadi Daliyeh et la Samarie vers 450-332 av. J.-C. (Culture and History of the Ancient Near East)
 9004161783, 9789004161788, 9789047421498 [PDF]

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Zitiervorschau

Les manuscrits araméens du Wadi Daliyeh et la Samarie vers 450–332 av. J.-C.

Culture and History of the Ancient Near East Founding Editor

M. H. E. Weippert Editors-in-Chief

Thomas Schneider Editors

Eckart Frahm, W. Randall Garr, B. Halpern, Theo P. J. van den Hout, Irene J. Winter

VOLUME 30

Les manuscrits araméens du Wadi Daliyeh et la Samarie vers 450–332 av. J.-C. par

Jan Dufek

LEIDEN • BOSTON 2007

Ouvrage édité avec le concours de l’UMR « Proche-Orient et Caucase » (Paris : Collège de France, E.P.H.E. et I.N.A.L.C.O.), du projet de recherche du Ministère de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports (République tchèque) no MSM 0021620802 – « Herméneutique de la tradition chrétienne, notamment protestante tchèque, dans l’histoire culturelle de l’Europe », et du centre de recherche du Ministère de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports (République tchèque), no LC538 – « Centre d’études bibliques ». This book is printed on acid-free paper. Library of Congress Cataloging-in-Publication Data is available on http://catalog.loc.gov

ISSN 1566-2055 ISBN 978 90 04 16178 8 Copyright 2007 by Koninklijke Brill NV, Leiden, The Netherlands. Koninklijke Brill NV incorporates the imprints Brill, Hotei Publishing, IDC Publishers, Martinus Nijhoff Publishers and VSP. All rights reserved. No part of this publication may be reproduced, translated, stored in a retrieval system, or transmitted in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording or otherwise, without prior written permission from the publisher. Authorization to photocopy items for internal or personal use is granted by Koninklijke Brill NV provided that the appropriate fees are paid directly to The Copyright Clearance Center, 222 Rosewood Drive, Suite 910, Danvers, MA 01923, USA. Fees are subject to change. printed in the netherlands

Je dédie ce travail à Drahomíra, ma femme. Aucun mot ne pourrait exprimer ce que je lui dois.

« En histoire, il est toujours facile de persuader les autres : il n’est même pas besoin d’un coup de pouce, mais seulement d’un peu de dextérité dans la présentation, de quelque talent d’avocat ; il est par contre beaucoup plus difcile de se persuader soi-même, quand on travaille de première main, au contact de l’ambiguïté fondamentale des sources, des difcultés de l’information et de la compréhension – là surtout où on mesure la portée de l’enjeu existentiel. » Henri-Irénée Marrou, De la connaissance historique (Points Histoire H21), Paris, 1954, p. 213.

TABLE DES MATIÈRES

Table des planches ...................................................................... xv Préface ......................................................................................... xvii Remerciements ............................................................................ xix Abréviations ................................................................................ xxiii Introduction ................................................................................

1

PREMIÈRE PARTIE

DÉCOUVERTES DU WADI DALIYEH : HISTORIQUE DE LA RECHERCHE ET ÉTAT DE LA QUESTION 0.1. Chronologie de la découverte ............................................ 0.2. Découvertes attribuées à la dernière phase de l’époque perse ..................................................................... 1. Manuscrits ........................................................................... 1.1. Première phase de la recherche : à partir de 1963 ... 1.1.1. Lot principal acheté le 19 novembre 1962 ..... 1.1.2. Fragments de Mughâret AbÖ Šinjeh découverts en janvier 1963 .............................. 1.1.3. Lot acheté le 7 août 1963 et la première évaluation ......................................................... 1.1.4. Les fragments de Mughâret AbÖ Šinjeh découverts en février 1964 et la deuxième évaluation ......................................................... 1.1.5. Fragments postérieurs à l’époque perse .......... 1.1.6. Résumé de la datation des manuscrits par F. M. Cross ....................................................... 1.1.7. Écriture ............................................................ 1.1.8. Onomastique ................................................... 1.1.9. Interprétation historique ................................. 1.2. Deuxième phase de la recherche : à partir de 1985 ............................................................................. 1.2.1. Formulaire des contrats de vente d’esclaves ...

5 7 9 9 10 14 15

15 17 17 18 19 20 21 22

viii

table des matières

1.2.2. Recherche sur l’onomastique des documents du Wadi Daliyeh à partir de 1985 ..................... 1.2.2.1. Synthèse de J. Zsengellér ...................... 1.2.2.2. Synthèse de H. Eshel ............................ 1.2.2.3. Synthèses de R. Zadok et d’A. Lemaire ......................................... 1.3. Troisième phase de la recherche : à partir de 2001 ..... 1.4. Synopse des différentes numérotations .......................... 2. Bulles ...................................................................................... 2.1. Histoire de la recherche ................................................. 2.1.1. Première phase : 1963–1992 .............................. 2.1.1.1. Acquisition des bulles en 1962–1964 ... 2.1.1.2. Bulles achetées aux bédouins dans les lots du 19 novembre 1962 et du 7 août 1963 ........................................... 2.1.1.3. Bulles provenant des fouilles de P. W. Lapp ............................................. 2.1.1.4. Les évaluations lors de la première phase et les premières publications ...... 2.1.2. Deuxième phase : à partir de 1992 .................... 2.1.2.1. Mise en question du corpus complet de 1962–1964 ........................................ 2.1.2.2. Publication de M. J. W. Leith et son évaluation .............................................. 2.1.2.3. Catégories des bulles selon M. J. W. Leith ....................................... a) Bulles « hébraïques » ......................... b) Bulles « perses/proche-orientales » ... c) Bulles « grecques » ............................. 2.2. Bulles inscrites et leurs interprétations .......................... 2.2.1. Bulle WD 22 ou la « bulle du ls de Sanballat » (Planche XL) ..................................... 2.2.2. Bulle WD 23 (Planche XL) ................................ 2.2.3. Arguments de Cross pour les restitutions des noms sur les bulles épigraphiques ................ 2.2.4. Autres bulles inscrites (Planche XL) ................... 2.3. Sceaux « ofciels » et sceaux « privés » ........................... 3. Monnayage .............................................................................

27 28 30 33 33 36 39 39 40 40

40 41 42 43 43 44 45 45 45 46 48 49 50 51 52 54 57

ix

table des matières DEUXIÈME PARTIE

MANUSCRITS DU WADI DALIYEH : TRANSCRIPTION, TRADUCTION ET COMMENTAIRE 1. Contenu des documents du Wadi Daliyeh ........................... 2. Structure des contrats et formulaire des contrats de vente .................................................................................. 2.1. Date et lieu de la souscription du contrat (§ 1) ............ 2.2. Partie opératoire (§ 2) .................................................... 2.2.1. Déclaration de vente/de transaction (§ 2.1) ....... 2.2.2. Reçu-quittance (§ 2.2) ......................................... 2.2.3. Clauses de transfert/investiture (§ 2.3) ............... 2.2.4. Formule de satisfaction (§ 2.4) ............................ 2.3. Clauses nales (§ 3) ........................................................ 2.3.1. Clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance (§ 3.2) ............................................... 2.3.2. Clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur (§ 3.3) .............................. 2.3.3. Clause de pénalité (§ 3.4) .................................... 2.3.4. Retour au status quo ante (§ 3.5) ........................... 2.4. Témoins (§ 4) ................................................................. 2.5. Intitulé (§ 5 ?) ................................................................. 3. Méthodologie de transcription, de restitution et présentation des manuscrits ................................................... 3.1. Introduction ................................................................... 3.2. Transcription .................................................................. 3.3. Traduction ...................................................................... 3.4. Commentaire ................................................................. 4. Structure du formulaire des contrats de vente d’esclaves ..... 5. Formulaire des contrats, notamment des contrats de vente d’esclaves ...................................................................... WDSP 1 (Planches I et XXXIX) ............................................... WDSP 2 (Planches II et XXXIX) ............................................. WDSP 3 (Planches III et XXXIX) ............................................ WDSP 4 (Planche IV) ................................................................ WDSP 5 (Planche V) .................................................................. WDSP 6 (Planche VI) ................................................................ WDSP 7 (Planche VII) ............................................................... WDSP 8 (Planche VIII) .............................................................. WDSP 9 (Planche IX) ................................................................

65 67 68 69 70 74 75 77 78 80 83 85 88 89 97 99 99 99 102 102 103 105 115 130 150 171 182 191 199 214 227

x

table des matières

WDSP 10 (Planche X) ................................................................ WDSP 11 (Planches XI et XII) ................................................. WDSP 11 recto (Planche XI) ....................................................... WDSP 11 verso (Planche XII) ..................................................... WDSP 12 (Planche XIII) ........................................................... WDSP 13 (Planches XIV et XV) .............................................. WDSP 13 recto (Planche XIV) .................................................... WDSP 13 verso (Planche XV) ..................................................... WDSP 14 (Planche XVI) ........................................................... WDSP 15 (Planche XVI) ........................................................... WDSP 16 (Planche XVII) .......................................................... WD 22 : « bulle du ls de Sanballat » (Planche XL) .................. a) Style de la bulle WD 22 ................................................... b) Nom why- dans le contexte onomastique de la Samarie perse .................................................................... c) Bulle du « gouverneur » dans le contexte des autres découvertes du Wadi Daliyeh ........................................... d) Atrribution de la bulle WD 22 à un fonctionnaire de Samarie ......................................................................... WDSP 17 (Planche XVIII) ........................................................ WDSP 18 (Planche XIX) ........................................................... WDSP 19 (Planche XX) ............................................................. WDSP 20 (Planche XX) ............................................................. WDSP 21 (Planche XXI) ........................................................... WDSP 22 (Planche XXI) ........................................................... WDSP 23 (Planche XXII) .......................................................... WDSP 24 (Planche XXIII) ........................................................ WDSP 25 (Planche XXIII) ........................................................ WDSP 26 (Planche XXIII) ........................................................ WDSP 27 (Planche XXIV) ........................................................ WDSP 28 (Planche XXV) .......................................................... WDSP 29 (Planches XXVI et XXVII) ..................................... WDSP 30 (Planches XXVIII et XXIX) .................................... WDSP 31 (Planche XXX) ......................................................... WDSP 32 (Planche XXXI) ........................................................ WDSP 33 (Planches XXXII et XXXIII) .................................. WDSP 34 (Planche XXXIV) ..................................................... WDSP 35 (Planches XXXV et XXXVI) .................................. WDSP 36 (Planche XXXVII) .................................................... WDSP 37 (Planche XXXVIII) ..................................................

240 248 254 266 275 281 283 288 290 307 315 321 324 325 327 329 332 337 343 347 351 355 360 364 368 371 378 382 389 395 397 399 402 412 415 423 432

table des matières

xi

TROISIÈME PARTIE

INTERPRÉTATION HISTORIQUE DES MANUSCRITS DU WADI DALIYEH 1. Résumé des datations selon les manuscrits et les monnaies ................................................................................ 2. Trois niveaux historiques affectés par les découvertes du Wadi Daliyeh .................................................................... 3. Premier niveau : circonstances du dépôt des manuscrits dans la grotte ......................................................................... 4. Deuxième niveau : signication historique du contenu des manuscrits ........................................................................ 4.1. Regroupements prosopographiques .............................. 4.1.1. Archive de Yehonur, ls de Laneri ..................... 4.1.2. Archives de Yehopada(y)ni et de Ne¢irax, ls de Yehopada(y)ni ........................................... 4.1.2.1. Proposition de datation des transactions de Yehopada(y)ni .............. 4.1.2.2. Proposition de datation des transactions de Ne¢irax, ls de Yehopada(y)ni ........................................ 4.1.3. Résumé concernant les datations et les propriétaires des manuscrits ............................... 4.2. Analyse paléographique des manuscrits du Wadi Daliyeh ........................................................................... 4.2.1. Écriture des manuscrits explicitement datés ...... 4.2.2. Datation des manuscrits associés aux archives ................................................................ 4.2.2.1. Archive de Yehopada(y)ni ..................... 4.2.2.2. Archive de Ne¢irax, ls de Yehopada(y)ni ........................................ 4.2.2.3. Archive de Yehonur .............................. 4.2.3. Datation des autres manuscrits ........................... 4.2.4. Proposition de chronologie des manuscrits à partir de l’analyse paléographique .................. 4.2.4.1. Manuscrits de la première moitié du IVe s. av. J.-C. .................................. 4.2.4.2. Manuscrits du milieu du IVe s. av. J.-C. ..................................................

441 446 447 454 454 458 459 461

462 464 467 468 473 474 476 477 478 482 483 484

xii

table des matières

4.2.4.3. Manuscrits de la deuxième moitié du IVe s. av. J.-C. (vers 350–332 av. J.-C.) ................................................. 4.3. Onomastique .................................................................. 4.3.1. Rôle des personnes et leurs noms ...................... 4.3.2. Acheteurs ............................................................. 4.3.3. Vendeurs .............................................................. 4.3.4. Esclaves ................................................................ 4.3.5. Autres .................................................................. 4.3.6. Témoins .............................................................. 4.4. Mesures, poids et moyens de payement selon les documents du Wadi Daliyeh ......................................... 4.4.1. Mesure de longueur ............................................ 4.4.2. Moyens de payement .......................................... 4.4.2.1. Poids des monnaies associées aux découvertes du Wadi Daliyeh ............... 4.4.2.2. Poids des monnaies frappées en Samarie avant Alexandre ..................... 4.4.2.3. Témoignage des textes écrits de la Palestine au IVe s. av. J.-C. ................... 4.4.2.4. Argent pesé comme moyen de payement dans les systèmes d’échange .............................................. 4.4.2.5. Sheqel et mine dans la Bible hébraïque .............................................. 4.4.2.6. Sheqel et mine en Babylonie et le poids des monnaies achéménides ......... 4.4.2.7. Poids du sheqel à Éléphantine ............. 4.4.2.8. Poids probable du sheqel et de la mine dans les documents du Wadi Daliyeh ........................................ 5. Troisième niveau : les manuscrits du Wadi Daliyeh et l’histoire de la province de Samarie vers 450–332 av. J.-C. ................................................................................... 5.1. Administration locale de la province de Samarie ......... 5.1.1. Rehum et Shimshaï : fonctionnaires en Samarie ? ............................................................. 5.1.2. angs « le préfet » ................................................... 5.1.3. anyd « le juge » ...................................................... 5.1.4. ˆyrmç tjp « gouverneur de Samarie » ................

485 486 489 489 490 491 491 492 495 495 496 496 497 500

502 502 503 504

505

508 508 509 510 512 514

table des matières 5.2. Gouverneurs de Samarie : un, deux ou trois Sanballat ? ...................................................................... 5.2.1. Les gouverneurs de Samarie avant Wadi Daliyeh : un ou deux Sanballat ? ........................ 5.2.2. Les gouverneurs de Samarie après Wadi Daliyeh : deux ou trois Sanballat ? ...................... 5.2.2.1. Les gouverneurs de Samarie selon F. M. Cross ............................................ 5.2.2.2. Les gouverneurs de Samarie selon A. Crown ............................................... 5.2.2.3. Les gouverneurs de Samarie selon H. Eshel ................................................. 5.2.3. Données relatives aux gouverneurs de Samarie ............................................................... 5.2.3.1. Données du livre de Néhémie .............. 5.2.3.2. Données de Flavius Josèphe ................. 5.2.3.3. Diodore de Sicile : un général Bagoas vers 344 av. J.-C. ................................... 5.2.3.4. Gouverneurs de Samarie selon les textes d’Éléphantine .............................. 5.2.3.5. Gouverneurs de Samarie selon les documents du Wadi Daliyeh ................ 5.2.3.6. Problème des légendes sur les monnaies de Samarie ........................... 5.2.3.7. Les noms sur les monnaies et les gouverneurs de Samarie ....................... 5.2.3.8. Construction du temple sur le mont Garizim ................................................. a) Première phase : critique du texte de Flavius Josèphe ............................ b) Deuxième phase : fouilles de R. J. Bull au mont Garizim ............. c) Troisième phase : fouilles de Y. Magen au mont Garizim ............. 5.2.4. Succession des gouverneurs de Samarie ............ 5.3. Grands prêtres du temple de Jérusalem à l’époque perse ................................................................ 5.3.1. Succession des grands prêtres selon les livres d’Esdras et Néhémie ...........................................

xiii

516 517 520 520 522 523 525 525 526 527 527 528 529 535 538 539 541 542 548 549 550

xiv

table des matières

5.3.2. Textes d’Éléphantine et chronologie dans Esdras et Néhémie .............................................. 5.3.3. Succession des grands prêtres selon Flavius Josèphe .................................................... 5.3.4. Généalogies et succession des grands prêtres de Jérusalem ........................................... a) La généalogie est courte et incomplète ......... b) La généalogie est courte et complète ............ c) La généalogie est longue et incomplète ......... d) La généalogie est longue et complète ........... 5.3.5. La généalogie la plus probable ........................... 5.3.5.1. Date du début de la mission d’Esdras ................................................. 5.3.5.2. Identication de « Bagosès » et « Yoannès » de Flavius Josèphe ............. 6. La province de Samarie vers 450–332 av. J.-C. .................... 6.1. Contexte chronologique et politique : la province de Samarie dans la satrapie de la Transeuphratène .... 6.2. Administration et population de la province d’après les manuscrits du Wadi Daliyeh ....................... 6.3. Chronologie de la province de Samarie vers 450–332 av. J.-C. ............................................................

553 554 558 559 572 576 582 584 591 593 599 599 600 602

Appendice I : Glossaire ............................................................... I. Glossaire général .............................................................. II. Noms propres ................................................................... III. Noms de mois et toponymes ...........................................

609 612 616 618

Appendice II : Tableau paléographique .....................................

619

Bibliographie ............................................................................... Bibliographie générale ............................................................ Éditions et traductions des auteurs anciens ...........................

623 623 638

Index des sources antiques ......................................................... Index des auteurs modernes ....................................................... Index général ..............................................................................

639 647 650

Planches ......................................................................................

659

TABLE DES PLANCHES

I. II. III. IV. V. VI. VII. VIII. IX. X. XI. XII. XIII. XIV. XV. XVI.

WDSP WDSP WDSP WDSP WDSP WDSP WDSP WDSP WDSP WDSP WDSP WDSP WDSP WDSP WDSP WDSP WDSP XVII. WDSP XVIII. WDSP XIX. WDSP XX. WDSP WDSP XXI. WDSP WDSP XXII. WDSP WDSP XXIII. WDSP WDSP WDSP XXIV. WDSP XXV. WDSP WDSP XXVI. WDSP XXVII. WDSP XXVIII. WDSP

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 11 12 13 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 23 24 25 26 27 28 28 29 29 30

recto verso recto verso

recto verso

recto verso recto verso recto

xvi XXIX. XXX. XXXI. XXXII. XXXIII. XXXIV. XXXV. XXXVI. XXXVII. XXXVIII. XXXIX.

XL.

table des planches WDSP 30 verso WDSP 31 WDSP 32 WDSP 33 recto WDSP 33 verso WDSP 34 WDSP 35 recto WDSP 35 verso WDSP 36 WDSP 37 Bulles WD 11A–G attachées à WDSP 1 Bulles WD 21A–D sur WDSP 2 Bulles WD 16A–D attachées à WDSP 3 Bulle WD 22 attachée à WDSP 16 Bulle WD 23 Bulle WD 54

PRÉFACE

Les grandes découvertes épigraphiques sont souvent inattendues. Lorsque, en avril 1962, des Bédouins Ta{âmireh ont présenté à Yusef Saad, le conservateur du Palestine Archaeological Museum de Jérusalem, quelques fragments de papyri inscrits, ils ne se doutaient pas qu’ils allaient être à l’origine d’une entreprise de déchiffrement qui allaient durer plus de quarante ans. Grâce à la sagacité de Paul W. Lapp, ces manuscrits fragmentaires furent vite non seulement authentiés mais datés du IVe s. av. n. è. Ils étaient donc encore plus anciens, de quelque deux siècles, que les plus anciens manuscrits de Qumrân. La réaction du milieu scientique visa avant tout à l’efcacité : sauver tout ce qui pouvait l’être, non seulement des restes matériels de cette étonnante trouvaille mais aussi de son contexte archéologique en localisant l’origine de ces manuscrits et en y organisant une fouille de sauvetage dans des conditions particulièrement difciles (1963 et 1964). Le déchiffrement et la publication de tous les fragments de papyri inscrits ont pris beaucoup plus de temps et ne se terminent pratiquement qu’aujourd’hui avec la publication de ce volume. En effet, après les nombreux travaux préliminaires de F.M. Cross et sa publication des deux manuscrits les plus lisibles, la publication ofcielle de D.M. Gropp dans les Discoveries in the Judaean Desert en 2001 ne comporte que la lecture et le commentaire détaillé des douze manuscrits les mieux conservés (n° 1–10, 15 et 18) ; les 25 autres manuscrits araméens – souvent très fragmentaires, il est vrai – n’y sont présentés que par des reproductions photographiques. De plus, tout en soulignant la signication historique de ces documents, en particulier pour l’histoire du droit israélite, cette editio princeps n’a pas analysé les problèmes posés par leur exploitation historique dans le cadre de l’histoire de la Samarie. Dès lors, l’objectif de ce volume apparaît clair : tenant compte des nombreuses recherches antérieures, achever le travail de déchiffrement en présentant une lecture et une interprétation de tous les fragments de manuscrits parvenus jusqu’à nous et les resituer dans le contexte de l’histoire de la Samarie à cette époque, histoire éclairée aussi aujourd’hui par d’autres découvertes, en particulier dans le domaine de la numismatique.

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préface

Il nous semble que Jan Dušek a pleinement atteint cet objectif et nous présente une synthèse remarquable de précision, de clarté et de cohérence qui pourra servir de référence aussi bien aux épigraphistes sémitisants qu’aux biblistes, aux historiens du droit israélite qu’aux historiens du Proche-Orient au Ier millénaire av. n. è. Tout en s’efforçant de ne laisser aucun détail paléographique signicatif de côté – mais sachant reconnaître l’incertitude de nombre de lectures de lettres fragmentaires –, il a aussi essayé de tirer le maximum d’informations philologiques, juridiques et historiques de ces fragments de papyri qu’une génération précédente de savants a réussi à sauver. Il en ressort une vision renouvelée de certains aspects de l’histoire de la Samarie (et de la Judée !) avant l’arrivée d’Alexandre. André Lemaire

REMERCIEMENTS

Je voudrais exprimer ma profonde gratitude à André Lemaire, directeur d’études à l’École Pratique des Hautes Études, Section des Sciences Historiques et Philologiques, Paris, qui m’a transmis la passion de la recherche épigraphique et historique. J’aimerais le remercier pour sa disponibilité, son ouverture à mes questions, la rigueur avec laquelle il a suivi mon travail, ses critiques et ses conseils. Je voudrais également remercier celles et ceux qui m’ont apporté leur aide, sans laquelle cette recherche n’aurait pas pu être réalisée : Jean-Baptiste Humbert, archéologue à l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem, qui m’a aidé à accéder aux manuscrits et aux bulles du Wadi Daliyeh. L’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem pour l’accueil et les excellentes conditions de travail lors de l’année universitaire 2003/2004. Hava Katz, directeur du National Treasures Department de l’Israel Antiquities Authority, qui a rendu possible mon accès aux manuscrits et aux bulles du Wadi Daliyeh. Tamar Rabbi-Salhav, conservateur des manuscrits de l’Israel Antiquities Authority, qui m’a autorisé à étudier les planches avec les manuscrits du Wadi Daliyeh au Musée d’Israël à Jérusalem. Orit Shamir, conservateur des matériaux organiques de l’Israel Antiquities Authority à Jérusalem, grâce à qui j’ai pu examiner les bulles du Wadi Daliyeh. Michal Dayagi-Mendels du Musée d’Israël, qui m’a permis d’examiner la bulle WD 22 du Wadi Daliyeh dite « du ls de Sanballat ». Noga Z’evi des archives photographiques de l’Israel Antiquities Authority, Nancy L. Lapp de Pittsburgh Theological Seminary, Frank Moore Cross de Harvard University, Marilyn Lundberg de West Semitic Research, et Bezalel Porten de Hebrew University, qui m’ont communiqué les photographies des manuscrits du Wadi Daliyeh. Sophie Démare-Lafont de l’École Pratique des Hautes Études, Paris, Sophie Kessler-Mesguich de l’Université Paris III, François Bron de l’École Pratique des Hautes Études, et Daniel Bodi de l’Institut

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remerciements

national des langues et civilisations orientales, Paris, pour les conseils et les consultations. Martin Prudký, directeur du département de l’Ancien Testament à la Faculté de théologie protestante de l’Université Charles à Prague, et Petr Pokorný, directeur du Centre d’études bibliques à Prague, qui m’ont donné la possibilité de poursuivre ma recherche et de terminer ce livre. Les Chevaliers de l’Ordre de St. Jean de l’Hôpital de Jérusalem pour la subvention nancière de mon séjour de huit mois à l’École Biblique et Archéologique Française à Jérusalem. Diana Edelman de l’Université de Shefeld pour les discussions sur la Judée et la Samarie à l’époque perse que nous avons eues à Jérusalem. Jean-Sébastien Rey de la Faculté de théologie catholique de l’Université de Strasbourg pour les discussions sur l’épigraphie hébraïque et araméenne. Frédérique Munier, Anne-Françoise Lesieur, Solange Chavel et Frédéric Chavel, pour la relecture et les corrections de mon manuscrit. Jan Dušek À Prague, décembre 2006 Les photographies sont publiées dans ce livre avec l’autorisation des institutions et des chercheurs suivants : Ces photographies sont publiées avec l’autorisation de l’Israel Antiquities Authority : PAM 44.344 / IAA 127356 (WDSP 1) PAM 44.347 / IAA 127335 (WDSP 2) PAM 44.349 / IAA 127333 (WDSP 3) PAM 44.360 / IAA 127334 (WDSP 4) PAM 44.061 et PAM 44.062 (WDSP 5) PAM 44.358 / IAA 127329 (WDSP 6) PAM 44.366 / IAA 127355 (WDSP 7) PAM 44.385 / IAA 127340 (WDSP 8) PAM 44.055 et PAM 44.056 (WDSP 9) PAM 44.403 / IAA 127328 (WDSP 10) PAM 44.365 / IAA 127343 (WDSP 11 recto) PAM 44.382 / IAA 127349 (WDSP 11 verso) PAM 44.400 / IAA 127360 (WDSP 12)

remerciements

xxi

PAM 44.386 / IAA 127351 (WDSP 13 recto) PAM 44.397 / IAA 127350 (WDSP 13 verso) PAM 44.363 / IAA 127341 (WDSP 14) PAM 44.352 / IAA 127332 (WDSP 15) PAM 44.354 / IAA 127331 (WDSP 16) PAM 44.419 / IAA 127348 (WDSP 17) PAM 44.373 / IAA 127353 (WDSP 18) PAM 44.375 / IAA 127359 (WDSP 19) PAM 44.398 / IAA 127344 (WDSP 20) PAM 44.411 / IAA 127347 (WDSP 21) PAM 44.375 / IAA 127359 (WDSP 22) PAM 44.379 / IAA 127362 (WDSP 23 recto) PAM 44.390 / IAA 127361 (WDSP 23 verso) PAM 44.416 / 127337 (WDSP 24 – WDSP 25 – WDSP 26) PAM 44.376 / IAA 127363 (WDSP 27) IAA 724255 (WDSP 28 recto) IAA 724256 (WDSP 28 verso) IAA 724247 (WDSP 29 recto) IAA 724248 (WDSP 29 verso) IAA 724249 (WDSP 30 recto) IAA 724250 (WDSP 30 verso) IAA 724251 (WDSP 33 recto) IAA 724252 (WDSP 33 verso) IAA 724253 (WDSP 34) PAM 44.407 / IAA 127345 (WDSP 35 recto) PAM 44.409 / IAA 127346 (WDSP 35 verso) PAM 44.417 / IAA 127358 (WDSP 36) PAM 43.905 (Bulles WD 11A-G attachées à WDSP 1) PAM 43.907 (Bulles WD21A–D attachées à WDSP 2 – Bulles WD16A–D attachées à WDSP 3) PAM 43.902 (Bulle WD 22 attachée à WDSP 16) PAM 44.020 (Bulle WD 23) PAM 44.039 (Bulle WD 54) Ces photographies sont publiées avec l’autorisation de Nancy L. Lapp : WDSP 32 WDSP 37 Cette photographie est publiée avec l’autorisation de Bezalel Porten : WDSP 31

ABRÉVIATIONS

A AASOR ADAJ AINP AJBA AJSLL ALASP

acheteur The Annual of the American Schools of Oriental Research Annual of the Department of Antiquities of Jordan Association Internationale des Numismates Professionnels Australian Journal of Biblical Archaeology American Journal of Semitic Languages and Literatures Abhandlungen zur Literatur Alt-Syrien-Palästinas und Mesopotamien ANSMN American Numismatic Society Museum Notes AnSt Anatolian Studies Ant. Flavius Josèphe, Antiquités juives AOS American Oriental Series ASOR American Schools of Oriental Research BA The Biblical Archaeologist BASOR Bulletin of the American Schools of Oriental Research BAR Biblical Archaeology Review BDB F. Brown – S. R. Driver – C. A. Briggs, A Hebrew and English Lexicon of the Old Testament with Appendix Containing the Biblical Aramaic, Oxford, 1979. BHS Biblia Hebraica Stuttgartensia, Stuttgart, 1990 (4e éd.). ca. circa CAD I. J. Gelb – T. Jacobsen – A. L. Oppenheim et al. (éds.), The Assyrian Dictionnary of the Oriental Institute of the University of Chicago, Chicago – Glückstadt, à partir de 1956. CAT M. Dietrich – O. Loretz – J. SanMartín, The Cuneiform Alphabetic Texts from Ugarit, Ras Ibn Hani and Other Places (ALASP 8), Münster, 1995. CBQ The Catholic Biblical Quarterly CDA J. Black – A. George – N. Postgate, A Concise Dictionary of Akkadian (Santag 5), Wiesbaden, 2004 (2nd (corrected) printing). CHANE Culture and History of the Ancient Near East CIS Corpus inscriptionum semiticarum, Paris. CNI Christian News from Israel

xxiv CNJD

Cowley DCPP DEB DJD DNSI

DWD E EDSS f. frg. HdO HS HSS HTR IAPN IEJ INJ Int JARCE Jastrow JBL JDS JAOS JJP JJS JNES JSJ

abréviations Wexler, L. (éd.), Surveys and Excavations of Caves in the Northern Judean Desert (CNJD) 1993 ({Atiqot 41, Vols. I et II), Jerusalem 2002. A. Cowley, Aramaic Papyri of the Fifth Century B.C., Oxford, 1923. E. Lipi0nski (éd.), Dictionnaire de la Civilisation Phénicienne et Punique, Brepols, 1992. Dictionnaire encyclopédique de la Bible, Turnhout, 2002 (3e éd.). Discoveries in the Judaean Desert J. Hoftijzer – K. Jongeling, Dictionary of the North-West Semitic Inscriptions (Handbuch der Orientalistik 21), Leiden, 1995. P. W. Lapp – N. L. Lapp (éds.), Discoveries in the WâdÒ edDâliyeh (AASOR 41), Cambridge, Mass., 1974. esclave L. H. Schiffman – J. W. VanderKam (éds.), Encyclopedia of the Dead Sea Scrolls, Vols. 1–2, Oxford, 2000. féminin fragment Handbuch der Orientalistik Hebrew Studies Harvard Semitic Studies Harvard Theological Review International Association of Professional Numismatists Israel Exploration Journal Israel Numismatic Journal Interpretation Journal of the American Research Center in Egypt M. Jastrow, Dictionary of the Targumim, Talmud Babli, Yerushalmi and Midrashic Literature, New York, 1996. Journal of Biblical Literature Judean Desert Studies Journal of the American Oriental Society The Journal of Juristic Papyrology Journal of Jewish Studies Journal of Near Eastern Studies Journal for the Study of Judaism

abréviations JSJSup JSOTSup JSS JSSSup JTS KAI KWIC

LAPO LCL m. MRS NEA NEAEHL NP NR OLA Payne Smith

PEQ pl. PTMS r RB REJ RevQ RivBibl RN SBL SEL sg. SH

xxv

Supplements to the Journal for the Study of Judaism Journal for the Study of the Old Testament Supplement Series Journal of Semitic Studies Journal of Semitic Studies Supplement The Journal of Theological Studies H. Donner – W. Röllig, Kanaanäische und aramäische Inschriften. Band 1, Wiesbaden, 2002 (5e éd.). B. Porten – J. A. Lund, Aramaic Documents from Egypt: A Key-Word-in-Context Concordance, Winona Lake, Indiana, 2002. Littératures anciennes du Proche-Orient Loeb Classical Library masculin Mission de Ras Shamra Near Eastern Archaeology E. Stern, The New Encyclopedia of Archaeological Excavations in the Holy Land, Vols. 1–4, Jerusalem, 1993. nom propre nom du roi Orientalia Lovaniensia Analecta J. Payne Smith (Mrs Margoliouth), A Compendious Syriac Dictionary Founded upon the Thesaurus Syriacus of R. Payne Smith, D. D., Eugene – Oregon, 1999 (= réimpression de l’édition d’Oxford University Press, 1902). Palestine Exploration Quarterly pluriel Pittsburgh Theological Monograph Series recto Revue Biblique Revue d’Études Juives Revue de Qumran Rivista Biblica Revue numismatique Society of Biblical Literature Studi epigraci e linguistici sul Vicino Oriente antico singulier Scripta Hierosolymitana

xxvi TAD

Trans TransSup TynB UF V v Vestigia Leonis

VT VTSup Wadi Daliyeh I Wadi Daliyeh II WBC WD WDSP ZAH ZAW ZDMG

abréviations B. Porten – A. Yardeni, Textbook of Aramaic Documents from Ancient Egypt, Jerusalem : Vol. 1: Letters (A), 1986 ; Vol. 2 : Contracts (B), 1989 ; Vol. 3 : Literature, Accounts, Lists (C), 1993 ; Vol. 4 : Ostraca & Assorted Inscriptions (D), 1999. Transeuphratène Supplément de Transeuphratène Tyndale Bulletin Ugarit-Forschungen vendeur verso L. Mildenberg, Vestigia Leonis. Studien zum antiken Numismatik Israels, Palästinas und der östlichen Mittelmeerwelt (Novum Testamentum et Orbis Antiquus 36). Herausgegeben von U. Hübner und E. A. Knauf, Göttingen 1998. Vetus Testamentum Supplements to Vetus Testamentum M. J. W. Leith, Wadi Daliyeh I. The Wadi Daliyeh Seal Impressions (DJD 24), Oxford, 1997. D. M. Gropp, Wadi Daliyeh II. The Samaria Papyri from Wadi Daliyeh (DJD 28), Oxford, 2001. Word Biblical Commentary Bulle du Wadi Daliyeh (numérotation d’après Wadi Daliyeh I ) Wadi Daliyeh Samaria Papyrus (numérotation d’après Wadi Daliyeh II ) Zeitschrift für Althebraistik Zeitschrift für die alttestamentliche Wissenschaft Zeitschrift der Deutschen Morgenländischen Gesellschaft

INTRODUCTION

L’objectif de cette étude est l’analyse des manuscrits araméens du IVe s. av. J.-C. rédigés en Samarie avant l’arrivée d’Alexandre le Grand en Palestine, et découverts en 1962 dans une des grottes du Wadi Daliyeh dans la Palestine centrale, 14 km au nord de Jéricho. Ces manuscrits concernent essentiellement des contrats de vente ou d’autres types de contrats. Une édition complète de l’ensemble du corpus n’a pas encore été publiée, l’editio princeps ne contient que la transcription, la traduction et le commentaire de 12 planches sur les 37 du total. Les manuscrits du Wadi Daliyeh contiennent des données précieuses pour l’étude de l’histoire de la province de Samarie. Une interprétation historique en a été élaborée par F. M. Cross après leur découverte en 1962. L’hypothèse historique de F. M. Cross a servi de longues années aux historiographes de l’époque perse en Palestine. À cause de l’absence d’une publication du corpus complet de ces textes, il a été longtemps impossible de la vérier ou de la corriger. C’est la raison qui rend si nécessaire de revoir ce dossier. Depuis l’élaboration de l’hypothèse historique concernant ces manuscrits par Cross dans les années 1960, un certain nombre de découvertes ont été mises au jour dans le domaine de l’archéologie et de la numismatique. Certaines de ces données obligent à revoir l’hypothèse originale de Cross. Les manuscrits du Wadi Daliyeh contiennent des éléments de première importance pour la reconstruction de la chronologie ainsi que pour l’étude de l’organisation administrative de la province de Samarie à l’époque perse. Les plus anciennes informations pour la chronologie et l’administration de Samarie se trouvent dans les livres d’Esdras et Néhémie, et concernent la période perse à partir du milieu du Ve s. av. J.-C. Nous étudierons les informations fournies par les manuscrits à la lumière des sources historiques qui nous renseignent sur l’histoire de la province de Samarie depuis ca. 450 av. J.-C. jusqu’à la n de l’époque perse en Palestine, en 332 av. J.-C. Notre analyse des manuscrits présentera deux principaux aspects. Le premier consistera dans le déchiffrement de tous ces manuscrits, le deuxième dans l’évaluation des manuscrits au niveau historique.

2

introduction

Notre étude s’organise en trois parties. Dans la première, nous allons résumer la recherche sur les manuscrits, les bulles et les monnaies découverts ou attribués aux découvertes du Wadi Daliyeh depuis 1963 jusqu’à 2005. La deuxième partie sera centrée sur l’analyse du formulaire des contrats de vente tel qu’il peut être reconstitué à partir des textes conservés, sur le déchiffrement de tous les manuscrits et sur l’analyse du sceau imprimé sur la bulle WD 22 attachée au manuscrit – bulle unique dans le corpus des bulles du Wadi Daliyeh. Notre déchiffrement des manuscrits sera présenté en trois parties pour chacun des textes conservés : transcription, traduction et commentaire épigraphique, philologique et formel. La troisième partie se concentrera sur l’évaluation de la signication historique des manuscrits pour l’histoire de la province de Samarie vers 450–332 av. J.-C. Ce dernier volet abordera l’analyse historique à trois niveaux différents. Le premier consistera à essayer de déterminer la date et les circonstances historiques qui ont conduit au dépôt des manuscrits dans une des grottes du Wadi Daliyeh. Le deuxième sera celui d’une analyse historique du corpus de ces textes. À ce niveau, nous tenterons d’établir une chronologie des manuscrits appartenant au corpus ; à partir des regroupements prosopographiques et de l’analyse paléographique, nous présenterons une analyse des noms des personnes concernées par les documents ainsi que des moyens de payement en usage dans la province de Samarie au IVe s. av. J.-C., tels qu’ils sont attestés dans les manuscrits du Wadi Daliyeh et par d’autres sources. Le dernier objectif de notre analyse sera de dresser un aperçu de l’administration locale de la province de Samarie vers 450–332 av. J.-C., et d’établir une chronologie de cette période en nous fondant à la fois sur l’interprétation des données des manuscrits du Wadi Daliyeh, sur les autres sources historiques appartenant aux traditions littéraires ou historiographiques de l’antiquité, et sur les découvertes épigraphiques et archéologiques des dernières années.

PREMIÈRE PARTIE

DÉCOUVERTES DU WADI DALIYEH : HISTORIQUE DE LA RECHERCHE ET ÉTAT DE LA QUESTION

L’objectif de cette première partie est double : il veut être a) la présentation de l’ensemble du matériel épigraphique lié aux découvertes au Wadi Daliyeh, b) un résumé de l’histoire de la recherche sur le matériel épigraphique du Wadi Daliyeh et une présentation de l’état de la recherche sur ce matériel. Nous allons présenter selon un ordre thématique trois ensembles de documents : les manuscrits, les bulles, les monnaies. Pour chacun nous esquisserons le développement de la recherche, depuis leur découverte par des chercheurs occidentaux en 1962.

0.1

Chronologie de la découverte

Les chercheurs occidentaux ont appris l’existence de ces manuscrits découverts par les bédouins Ta{âmireh en avril 1962, quand un antiquaire connu sous le nom Kando (Khalil Iskander Shahin) les a présentés au conservateur du Palestine Archaeological Museum, à Jérusalem, Yusef Saad. En avril 1962, Yusef Saad et R. de Vaux, alors directeur de l’École Biblique et Archéologique Française à Jérusalem, ont apporté à l’American School of Oriental Research à Jérusalem un papyrus araméen écrit recto/verso et l’ont présenté à Paul W. Lapp.1 F. M. Cross, arrivé à Jérusalem le 14 novembre 1962, a pu examiner ces manuscrits et ces bulles le 17 novembre 1962. Ce lot, qui formera l’essentiel du corpus, a été acheté le 19 novembre 1962 pour le Palestine Archaeological Museum (Musée Rockefeller) grâce au fond Elizabeth Hay Bechtel constitué à la mi-octobre 1962. Selon le constat de F. M. Cross du 17 novembre 1962,2 le lot principal acheté aux bédouins le 19 novembre contenait de petits fragments de documents, des bandes de papyri ouverts par les bédouins, des bulles dont certaines portaient des morceaux de papyri adhérant à l’arrière, et quelques papyri relativement bien conservés.3 À certains papyri étaient encore xées les bulles. Mr. Yusef Saad, conservateur du Palestine Archaeological Museum, a été conduit par les bédouins sur le lieu de la découverte des manuscrits le

1 Plus tard, ce papyrus a reçu dans différents rapports le n° 14 ou 15. Il s’agit du manuscrit WDSP 11 dans l’édition faite par D. M. Gropp, 2001. 2 F. M. Cross, 1963a, pp. 111–112. 3 Il s’agit de la photographie du lot principal tel qu’il a été acheté le 19 novembre 1962 aux bédouins (F. M. Cross, 1963a, p. 112, g. 2).

1. manuscrits

6

2 décembre 1962 : il s’agissait de la grotte Mughâret AbÖ Šinjeh (Grotte I) dans le Wadi Daliyeh à 14 km au nord de Tell es-Sultan et à 12 km à l’ouest du Jourdain.4 Deux autres grottes dans le Wadi Daliyeh ont été fouillées : {Arâq en-Na{sâneh (Grotte II) et Mughâret ed-Dâliyeh (Grotte III). Lors des deux saisons de fouilles de P. W. Lapp, en janvier 1963 et en février 1964, la grotte {Arâq en-Na{sâneh a livré du matériel du Bronze Moyen I et de l’époque romaine, la grotte Mughâret AbÖ Šinjeh du matériel du Bronze Moyen, du Fer II, de la n de l’époque perse et de l’époque romaine.5 Le matériel rattaché à la n de l’époque perse a été découvert seulement dans la grotte I Mughâret AbÖ Šinjeh. Concernant l’époque perse, la première saison de fouilles en janvier 1963, conduite par P. W. Lapp, a produit de petits fragments de papyri et un fragment plus large avec six lettres araméennes, tous datés du IVe s. av. J.-C., une bulle et un scarabée ainsi que d’autres matériaux de l’époque perse.6 Après la première saison de fouilles, les papyri du lot principal, acheté le 19 novembre 1962, ont été reconstitués au premier semestre 1963 par le Révérend J. W. B. Barns, invité à Jérusalem par le Père R. de Vaux. F. M. Cross est revenu à Jérusalem à la n de juillet 1963 pour un examen systématique des papyri reconstruits. Peu après son arrivée à Jérusalem, un nouveau lot de fragments de manuscrits et de bulles est apparu sur le marché des antiquités, et il a été acheté par le Palestine Archaeological Museum le 7 août 1963. Ce lot contenait notamment une bulle porteuse d’une inscription qui a été tout d’abord lue par Cross comme [[ ]çyl.7 Le premier rapport de la recherche sur le matériel épigraphique du Wadi Daliyeh ainsi que sa première interprétation historique ont été publiés par F. M. Cross en 1963.8 Ce rapport tient compte du lot principal acheté à Kando le 19 novembre, du matériel de la première saison de fouilles du Wadi Daliyeh en janvier 1963, et du deuxième lot acheté le 7 août 1963 – sept mois après la première saison de fouilles.

Coordonnées : 1889 u 1556. « List of Loci and Associated Finds », in DWD, pp. 13–16. 6 P. W. Lapp, 1974, pp. 7–10. 7 F. M. Cross 1963a, p. 111, note 2 ; 1963b, p. 33, note 5. 8 F. M. Cross, 1963a et 1963b. L’article 1963a est identique à 1963b, et pour cette raison nous allons employer comme référence seulement l’article de F. M. Cross, 1963a. 4 5

1. manuscrits

7

La deuxième saison de fouilles au Wadi Daliyeh conduite par P. W. Lapp a eu lieu en février 1964.9 Concernant la n de l’époque perse, la grotte Mughâret AbÖ Šinjeh a encore livré deux bulles, de nombreux petits morceaux de papyri avec les traces d’une ou deux lettres, un fragment de papyrus assez large avec six lignes écrites, et une monnaie philisto-arabe. L’état de la recherche sur le matériel épigraphique de l’époque perse du Wadi Daliyeh après la deuxième saison de fouilles en février 1964 a été partiellement publié par F. M. Cross en 1966.10 Dans les années qui ont suivi la découverte, le rapport le plus complet concernant les découvertes épigraphiques a été publié par Cross en 1969 et 1974.11 Son rapport de 1974 incluait aussi une analyse de certaines bulles et de fragments des fouilles des deux campagnes ainsi que l’analyse de l’écriture des manuscrits.12

0.2

Découvertes attribuées à la dernière phase de l’époque perse

C’est seulement dans la grotte I Mughâret AbÖ Šinjeh du Wadi Daliyeh qu’on a pu constater une occupation de la n de l’époque perse. Une liste complète des découvertes lors des fouilles de P. W. Lapp dans cette grotte a été publiée en 1974.13 Concernant la dernière phase de l’époque perse, cette grotte a livré quelques petits fragments de manuscrits,14 une monnaie,15 quelques bulles,16 un scarabée,17 des morceaux de poterie,18 des textiles,19 quelques bijoux et des fragments de squelettes humains.20

9

P. W. Lapp, 1974, pp. 10–12. F. M. Cross, 1966, notamment p. 204, note 12. 11 F. M. Cross, 1971 (= 1969), 1974a, b, c. 12 F. M. Cross, 1974a. La partie, légèrement modiée, du rapport concernant l’analyse de l’écriture des papyri du Wadi Daliyeh a été publiée dans F. M. Cross, 2003. 13 DWD, pp. 13–14. 14 P. W. Lapp – N. L. Lapp, 1974. 15 P. W. Lapp – N. L. Lapp, 1974 ; F. M. Cross, 1974b. 16 P. W. Lapp – N. L. Lapp, 1974 ; F. M. Cross, 1974b. 17 F. M. Cross, 1974c. 18 N. L. Lapp, 1974. 19 E. Crowfoot, 1974. 20 W. M. Krogman, 1974. 10

1. manuscrits

8

R. T. Schaub a remarqué des incohérences dans les publications au sujet du nombre de ces squelettes – hommes, femmes, enfants – découverts dans la grotte I Mughâret AbÖ Šinjeh.21 À ce sujet, il faut distinguer le nombre des squelettes humains rapporté par les bédouins du nombre des squelettes découverts par P. W. Lapp in situ. Selon le rapport de P. W. Lapp publié en 1965, les bédouins auraient trouvé dans la grotte 200 squelettes humains partiellement recouverts de nattes, et l’expédition de P. W. Lapp a découvert les ossements de quelques 205 personnes, hommes, femmes et enfants.22 Selon le rapport de P. W. Lapp publié en 1974, les bédouins ont afrmé avoir découvert dans la grotte ca. 300 squelettes humains allongés sur les tapis.23 Le même nombre est indiqué par F. M. Cross.24 Ce dernier fait également référence à d’autres rapports de bédouins selon lesquels les squelettes dans « l’espace des manuscrits » de la grotte I (I.3) n’ont pas été allongés sur les tapis, mais couverts par les tapis.25 C’est aussi à ces descriptions de la découverte de la grotte par les bédouins que renvoie probablement N. L. Lapp, qui mentionne ca. 30 squelettes humains trouvés au fond de la grotte couverts par les vêtements, dans « l’espace des manuscrits ».26 Concernant les découvertes in situ, R. T. Schaub mentionne un rapport de P. W. Lapp d’ASOR Archaeological Newsletter 4 (1963–1964) où P. W. Lapp signale la découverte des squelettes d’au moins 160 personnes, et ce seulement dans « l’espace des manuscrits » (I.3). Selon Schaub, la photographie des crânes de la grotte I publiée en DWD montre au moins 70 crânes complets.27 L’analyse du matériel crânien de cette grotte faite par W. M. Krogman est fondée sur 47 crânes dont 31 étaient des crânes d’hommes et 16 de femmes.28

21 22 23 24 25 26 27 28

R. T. Schaub, 1977, notamment p. 76. P. W. Lapp, 1965, notamment p. 407. P. W. Lapp – N. L. Lapp, 1974, p. 8. F. M. Cross, 1974a, p. 18. F. M. Cross, 1974a, p. 18. N. L. Lapp, 1974, p. 30. DWD, pl. 52b. W. M. Krogman, 1974.

1. MANUSCRITS

Il est possible de répartir le développement de la recherche sur les manuscrits du Wadi Daliyeh en trois phases : a) La première phase va de 1963 à 1985. Dans cette phase, les manuscrits ont été connus seulement par de nombreux rapports de F. M. Cross et de P. W. Lapp.1 Le texte des manuscrits achetés aux bédouins n’a pas été accessible, seuls certains fragments de papyri provenant des fouilles archéologiques ont été publiés. Les rapports de cette phase ont été surtout concentrés sur les circonstances de la découverte des papyri et sur l’interprétation historique des manuscrits par F. M. Cross.2 b) La deuxième phase est comprise entre 1985 et 2001. Cette phase a vu notamment les recherches de F. M. Cross et de D. M. Gropp. Deux premiers manuscrits, les mieux conservés, ont été publiés par F. M. Cross.3 La recherche de F. M. Cross et D. M. Gropp a été concentrée dans cette phase sur les aspects juridiques des manuscrits.4 Cette période a aussi été relativement riche en études sur l’onomastique de Samarie à l’époque perse, pour laquelle les documents du Wadi Daliyeh représentent une contribution importante. c) La troisième phase commence en 2001. Le début en a été marqué par la publication des photographies de tous les manuscrits et fragments avec les transcriptions, les reconstructions et les traductions d’un certain nombre des papyri par D. M. Gropp.5

1.1

Première phase de la recherche : à partir de 1963

La numérotation des papyri du Wadi Daliyeh telle que F. M. Cross l’a pratiquée lors de la première phase entre 1963 et 1985 est différente 1 2 3 4 5

F. M. Cross 1963 a, b ; 1969 (1971) ; 1974. P. W. Lapp, 1963; 1974. F. M. Cross 1966 ; 1971 ; 1974a ; 1975a, b ; 1978 ; 1983. F. M. Cross 1985 ; 1988. D. M. Gropp, 1986. D. M. Gropp, 2001.

1. manuscrits

10

de celle qui prévaudra lors de la deuxième phase à partir de 1985. Pour faciliter l’orientation dans les documents, nous employons la numérotation de la première phase en parlant des documents de la première phase ; mais cette numérotation ne correspond pas toujours à celle de la deuxième phase. Pour les numéros correspondants dans le système de la deuxième phase, xé dénitivement par l’édition des manuscrits de D. M. Gropp en 2001, il faut se référer aux numéros marqués avec l’abréviation « WDSP »6 et au tableau synoptique à la n de ce sous-chapitre.7 Lors de la première phase de la recherche sur les manuscrits du Wadi Daliyeh, seules les lectures partielles de certains manuscrits ont été publiées dans les nombreux rapports de F. M. Cross à partir de 1963.8 Le rapport le plus complet sur les manuscrits pour cette période a été publié par Cross en 1974.9 Concernant les papyri, les données suivantes ont été publiées lors de la première phase, entre 1963 et 1985 : des comptes-rendus sur les papyri et les fragments, leurs lectures partielles (n° 1, 2, 4, 5, 8, 14/15), plusieurs évaluations du nombre des documents, compte-rendu préliminaire sur le contenu et le caractère des papyri, datation des papyri, compte-rendu du caractère des noms dans les papyri et analyse de l’écriture. La plupart des papyri et des fragments ont été achetés avec le lot principal le 17 novembre 1962, certains fragments ont été découverts lors des deux saisons de fouilles de P. W. Lapp à Wadi Daliyeh en janvier 1963 et en février 1964, certains achetés avec un autre lot le 7 août 1963. Nous allons présenter dans l’ordre chronologique des découvertes les informations apportées sur les papyri et les fragments lors de cette première phase de recherche. 1.1.1

Lot principal acheté le 19 novembre 1962

F. M. Cross a mentionné dans ses comptes-rendus les papyri n° 1, 2, 4, 5, 8 et 14/15 comme appartenant à ce lot.10 Dans la première phase, F. M. Cross a indiqué seulement des lectures partielles pour les papyri

6

« Wadi Daliyeh Samaria Papyrus ». Voir le chapitre I.1.4. 8 F. M. Cross, 1963a (= 1963b) ; 1966 ; 1971 (= 1969) ; 1974a. 9 F. M. Cross, 1974a. F. M. Cross, 1978, correspond à un extrait de ce rapport. 10 Il s’agit des papyri WDSP 1, WDSP 2, WDSP 3, WDSP 8, WDSP 11 et WDSP 16. 7

1. manuscrits

11

n° 1, 8 et 14/15.11 Les papyri n° 2, 4 et 5 ont été seulement mentionnés sans donner de détails sur leur contenu.12 F. M. Cross n’a pas indiqué de lectures partielles pour les papyri n° 2, 4 et 5 ; leurs numéros sont indiqués seulement dans les rapports en relation avec les bulles attachées à ces papyri. L’existence des papyri n° 2 et 4 a été signalée par F. M. Cross à cause d’un état relativement bon de conservation :13 tous les deux ont été achetés chacun avec quatre bulles attachées.14 De même, le papyrus n° 5 (WDSP 16) est mentionné seulement en lien avec la bulle hébraïque qui y a été apposée et qui portait probablement le nom de « Sanballat ».15 Le premier manuscrit du Wadi Daliyeh connu a été le manuscrit examiné par P. W. Lapp en avril 1962 à l’American School of Oriental Research. Après une première étude qui a duré une seule nuit, il a pu constater qu’il s’agissait d’un fragment de document ofciel concernant probablement une administration militaire et mentionnant la ville de Samarie. À partir de l’analyse paléographique, il l’a daté de ca. 375 av. J.-C.16 Ce papyrus, après un examen préliminaire de F. M. Cross le 17 novembre 1962, a été acheté avec le lot principal deux jours plus tard. Dans plusieurs études de P. W. Lapp et de F. M. Cross, ce papyrus a été daté plus tard du début du règne d’Artaxerxès III.17 Cette datation est néanmoins absente de l’étude de Cross sur les papyri dans la monographie sur les découvertes du Wadi Daliyeh.18 F. M. Cross mentionne ce premier papyrus dans tous ses rapports sur les papyri et propose également une lecture de deux de ses lignes. Dans les publications entre 1963 et 1985, ce papyrus est désigné par deux numéros différents, parfois même dans le même rapport ou dans la même monographie : n° 14 ou n° 15. P. W. Lapp le désigne toujours par le n° 15.19 Entre 1963 et

11

WDSP 1, WDSP 7, WDSP 11. WDSP 1, WDSP 3, WDSP 16. 13 WDSP 2 et WDSP 3. 14 La photographie des papyri n° 2 et 4 avant leur ouverture a été publiée dans F. M. Cross, 1963a, p. 120, g. 5. 15 Le n° 5 est attribué à ce papyrus seulement à partir du rapport publié par Cross en 1969 : F. M. Cross, 1971, p. 47. 16 P. W. Lapp, 1963, p. 204 ; 1974, p. 5 ; 1978, p. 21. 17 P. W. Lapp, 1974, p. 5, note 5 ; 1978, p. 21, note en bas de page ; F. M. Cross, 1963a, p. 110, note 1 ; 1971, p. 46, note 2. 18 F. M. Cross, 1974a = DWD, pp. 17–29. 19 P. W. Lapp, 1974, p. 5, note 5 ; 1978, p. 21, note en bas de page. 12

12

1. manuscrits

1985, F. M. Cross le désigne plus souvent par le n° 14.20 Dans l’article de 1971 (=1969), F. M. Cross désigne ce même papyrus par les deux numéros différents, n° 14 et n° 15.21 La cause de cette double numérotation pour le même manuscrit tient peut-être à ce que ce manuscrit WDSP 11 consiste en trois fragments, et que deux d’entre eux ont pu être considérés au départ comme deux manuscrits différents.22 F. M. Cross a publié seulement les deux dernières lignes de ce papyrus. La dernière ligne est lue par Cross ainsi : byt[k] hnz arfç ˆyrmç[b] « ce document a été [é]crit [à] Samarie ».23 Pour l’avant-dernière ligne ont été proposées plusieurs possibilités de restitution.24 La restitution du nom du ls de Sanballat à l’avant-dernière ligne a été faite par Cross en lien avec sa lecture de l’inscription sur la bulle WD 23, qui sera discutée dans le chapitre concernant les bulles inscrites.25 Trois autres papyri, les n° 1 (WDSP 1), n° 8 (WDSP 7) et n° 21 (WDSP 22), ont été décisifs pour la datation de l’ensemble des papyri, puisque les formules de datation plus ou moins bien conservées ont permis une datation absolue. Le papyrus n° 1 (WDSP 1) s’est révélé le plus récent de l’ensemble des papyri. Dans le lot acheté le 19 novembre 1962 ainsi que dans l’ensemble des documents du Wadi Daliyeh, ce papyrus est le mieux conservé ; sept bulles y ont été apposées.26 Ce papyrus a été le premier ouvert par F. M. Cross au Palestine Archaeological Museum en présence de P. W. Lapp et N. L. Lapp, le soir, après l’achat du lot le 19 novembre 1962. La formule de datation en tête de ce papyrus est bien conservée. C’est la seule partie du texte du manuscrit publiée par F. M. Cross entre 1963 et 1985 :

20

F. M. Cross, 1963a, p. 110, note 1 ; 1971, p. 47, note 4 ; 1974a, note 10. Papyrus désigné par n° 15 : F. M. Cross, 1971, p. 46, note 2 ; le même papyrus désigné par le n° 14 : F. M. Cross, 1971, p. 47, note 4. 22 La partie principale du manuscrit consiste en deux fragments. Dans la première série des photographies des manuscrits du Wadi Daliyeh, ces deux fragments ont été pris séparément sur deux photographies différentes : PAM 43.947 et PAM 43.958. Cela peut signier qu’ils étaient considérés au départ comme deux fragments indépendants. 23 F. M. Cross, 1963a, p. 111 ; 1971, p. 47 ; 1974a, p. 19. 24 Lecture « [ yš ]w{ br snxbl¢ ˜nn sgnx » (F. M. Cross, 1963, p. 111 ; 1971, p. 47 ; 1974a, p. 19). Lecture « [ yš ]w{ (or [ yd ]w{ ) br snxbl¢ w˜nn sgnx» (F. M. Cross, 1966, p. 204, note 12 ; 1971, p. 47, note 4 ; 1974a, p. 18, note 10). 25 La lecture par Cross de l’inscription sur cette bulle évolue également dans ses publications. Pour cette raison, elle sera discutée dans le contexte de l’état de la recherche sur les bulles inscrites du Wadi Daliyeh (I.2.2.2). 26 La photographie du manuscrit encore scellé est publiée dans F. M. Cross, 1963a, p. 115, g. 3. 21

1. manuscrits

13

[. . . atnydm ˆ]yrmçb aklm çwhyr[d] twklm çar || tnç rdal 20b. F. M. Cross a interprété cette séquence comme une double formule de datation relative à la fois à la n du règne d’Arsès, mort après deux ans de règne, et au début du règne de Darius III. Il l’a traduite de la manière suivante : « on the twentieth day of Adar, year 2 (the same being) the accession year of Darius the king, in the province of Samaria . . . ».27 En 1963, il a déterminé cette date comme étant le 18 mars 335 av. J.-C.,28 dans les publications ultérieures, il indiquera le 19 mars 335 av. J.-C.29 F. M. Cross a également rapporté certains noms mentionnés dans le manuscrit : il s’agit d’un contrat de vente de l’esclave Yeho˜anan, ls de Šexûlah/Šexîlah, à un certain Yehonur 30 par Æananyah pour le prix de 35 sheqels. Le papyrus n° 8 (WDSP 7) a une place importante dans le lot puisqu’il indique à la fois le nom du gouverneur devant lequel le contrat a été conclu et la date de cette conclusion. Ce sont les seules données connues sur ce manuscrit lors de la première phase de la recherche. Cross a indiqué comme date de la conclusion de ce contrat le 4 mars 354 av. J.-C., sans transcrire la formule de datation.31 Concernant le nom du gouverneur dans ce manuscrit, Cross a transcrit la formule de datation ainsi : . . . ˆyrmç tjp hynn[j] μdq « devant [Æ]ananyah gouverneur de Samarie . . . ».32 Le papyrus qui porte, dans la première phase de la recherche, le n° 21 (WDSP 22) contient, selon Cross, les vestiges d’une formule de datation qui fait de lui le papyrus le plus ancien du corpus du Wadi Daliyeh.33 Selon les rapports de Cross, il s’agit d’un papyrus très fragmentaire dont la formule de datation contient les symboles 20 + 10 ; la suite de la ligne manque. Selon Cross, ces symboles décimaux ont pu être suivis seulement d’unités ; le seul roi perse du IVe av. J.-C. qui 27

F. M. Cross, 1971, p. 48. F. M. Cross, 1963a, p. 113. 29 F. M. Cross, 1971, p. 48 ; F. M. Cross, 1974a, p. 19. 30 Selon les rapports de Cross de la première phase, on lit ce nom dans plusieurs papyri du Wadi Daliyeh. 31 F. M. Cross, 1963a, p. 115 ; 1971, p. 48 ; 1974a, p. 19. 32 La transcription de cette phrase se trouve seulement dans F. M. Cross 1971, p. 47, note 4 ; 1974, p. 18, note 10. La traduction se trouve dans F. M. Cross, 1963a, p. 115 ; 1971, p. 48 ; 1974a, p. 19. La transcription se trouve dans les notes en bas de page qui ne sont pas relatives à la traduction. 33 Ce papyrus est déjà signalé dans F. M. Cross, 1963a, p. 115, mais un numéro lui est seulement attribué dans F. M. Cross 1971, p. 48, note 7, et 1974, p. 19, note 13. 28

14

1. manuscrits

a régné 30 ans ou plus a été Artaxerxès II. Dans la logique de cette hypothèse, Cross date ce papyrus entre la 30e et la 40e année du règne d’Artaxerxès II, c’est-à-dire entre 375–365 av. J.-C.34 1.1.2

Fragments de Mughâret AbÖ Šinjeh découverts en janvier 1963

Lors de la première saison de fouilles au Wadi Daliyeh, la grotte Mughâret AbÖ Šinjeh, et notamment « l’espace des manuscrits » dans la grotte (secteur I.3)35 a livré plusieurs petits fragments de manuscrits dont le plus grand contenait six lettres araméennes.36 F. M. Cross a publié la transcription, et les photographies de quatre fragments provenant de « l’espace des manuscrits » en 1974.37 Il s’agit des fragments n° 26–29 (WDSP 32, frgs. 1–4) parmi lesquels les fragments n° 27 et 28 (WDSP 32, frgs. 2 et 3) appartiennent au même papyrus.38 Cross a seulement traduit le frg. a, n° 27–28 (WDSP 32, frgs. 2–3) ; les frgs. b, n° 26 (WDSP 32, frg. 1) et c, n° 29 (WDSP 32, frg. 4) ont été publiés sans traduction : Fragment a (n° 27–28) (= WDSP 32, frgs. 2–3) :

] μ|μ| μ|μ|μ| ç [ 1 ] aOkOlhw atrzwO [ 2 ] z [ 3

– traduction de F. M. Cross : 1. ] sh(ekels) 5 [ 2. ] and the span and beyond [ 3. ] that [ Fragment b (n° 26) (= WDSP 32, frg. 1) : ]l(bql [ 1 ] lO ° [ 2 Fragment c (n° 29) (= WDSP 32, frg. 4) : ]

[ 1 ] lwhl yw [ 2 ] [ 3 34

F. M. Cross, 1963a, p. 115 ; 1971, p. 48 ; 1974a, p. 19. Pour la localisation de « l’espace des manuscrits » I.3, voir le plan de la grotte I du Wadi Daliyeh (Mughâret AbÖ Šinjeh) dans DWD, pl. 42, et la photographie du secteur dans DWD, pl. 51. 36 P. W. Lapp – N. L. Lapp, 1974, notamment pp. 8–9. 37 F. M. Cross, 1974a, notamment p. 25, pl. 60 a–c. 38 La lecture par Cross de ces fragments sera revue dans la deuxième partie avec l’étude des autres manuscrits (II.WDSP 32). 35

1. manuscrits 1.1.3

15

Lot acheté le 7 août 1963 et la première évaluation

Il n’est précisé nulle part, dans les rapports, quels fragments de manuscrits ont été achetés dans le deuxième lot, le 7 août 1963. Dans son rapport de 1963, F. M. Cross a néanmoins procédé à une évaluation du nombre de documents après l’acquisition de ce deuxième lot.39 Selon ses estimations, l’ensemble des documents du premier et du deuxième lot avec les fragments de la première saison de fouilles de 1963 représentait ca. 40 documents, plus de la moitié consistant seulement en un ou deux fragments ou en une bande de papyrus conservée à l’arrière d’une bulle. Cross a également évalué le caractère des papyri du Wadi Daliyeh. Selon cette première évaluation, il s’agit souvent de documents légaux ou administratifs concernant la vente d’esclaves, la transmission et la manumission des esclaves, ensuite de documents concernant les transactions de biens immobiliers, les règlements de contrats rompus, y compris des divorces, et des accords de prêt.40 1.1.4 Les fragments de Mughâret AbÖ Šinjeh découverts en février 1964 et la deuxième évaluation La deuxième saison de fouilles dans la grotte Mughâret AbÖ Šinjeh en février 1964 a permis la poursuite de la découverte avec de nouveaux petits fragments de papyri portant les traces d’une ou deux lettres.41 Un plus grand fragment avec six lignes de texte et ca. huit lettres par ligne a été aussi découvert dans « l’espace des manuscrits » (I.3).42 C’est le seul fragment des fouilles de la deuxième saison dont F. M. Cross ait publié en 1974 la transcription, la traduction et la photographie.43 C’est probablement le fragment le plus important de cette deuxième saison. La formule de datation de ce fragment a été partiellement conservée. F. M. Cross a daté ce fragment, à partir de cette formule de datation conservée et à l’aide d’une analyse paléographique, de la 14e année du règne d’Artaxerxès III, soit 346/345 av. J.-C.

39 40 41 42 43

F. M. Cross, 1963a, p. 114. F. M. Cross, 1963a, pp. 115–116. P. W. Lapp – N. L. Lapp, 1974, notamment pp. 10–11. Cf. P. W. Lapp – N. L. Lapp, 1974, p. 11. F. M. Cross, 1974a, p. 25, fragment d (n° 33) ; DWD, pl. 60 à droite.

1. manuscrits

16

Fragment d (n° 33) (= WDSP 37) : ]|‚ ||| 10 tnç‚[ ] ° l[ yz [ ] dOnm tna dnm [ ] ‚s‚k l ˆtn [ ] h‚[rw lbOq‚ [ ] açnhl bçy_ [

1 2 3 4 5 6

– traduction de F. M. Cross : 1. ] year fourteen [ 2. ] who entered [ 3. ] MND Thou MND [ 4. ] he will give thee silver [ 5. ] received and he was pleased [ 6. ] determined ( ?) to exact the loan [ Une deuxième estimation du nombre des documents a été publiée par F. M. Cross en 1969. Selon elle, le nombre original des documents déposés dans la grotte a dû s’élever à plus d’une centaine de documents.44 Dans cette deuxième évaluation, Cross rend compte des centaines de fragments dont un nombre très limité a fait partie du même document. Conformément à la première évaluation de 1963, Cross considère seulement une vingtaine de documents relativement bien conservés comme étant des « papyri » et non comme étant des fragments. Dans la deuxième évaluation, F. M. Cross a caractérisé les documents du Wadi Daliyeh comme étant des documents légaux ou administratifs souvent contractés devant le gouverneur ou le préfet. Un grand nombre de documents concerne le commerce des esclaves, les autres ayant trait à des prêts, des ventes de propriété et un mariage.45 À la différence de la première évaluation,46 les contrats de divorce ne sont plus mentionnés par Cross. En revanche il mentionne dans cette évaluation les formulaires de mariage, dont il n’avait pas parlé dans son premier compte-rendu.

44 45 46

F. M. Cross, 1971, p. 51 ; la même évaluation dans F. M. Cross, 1974a, p. 20. F. M. Cross, 1971, p. 52 ; 1974a, p. 20. I.1.1.3.

1. manuscrits 1.1.5

17

Fragments postérieurs à l’époque perse

F. M. Cross a rendu compte dans ses différents rapports d’un troisième lot de fragments acheté aux bédouins avec le matériel du Wadi Daliyeh, lot qui n’appartenait visiblement pas au groupe des manuscrits du IVe s. av. J.-C.47 Ce lot a été désigné dès le début par le représentant des bédouins comme séparé ; plus tard, le même informateur en a reconnu la provenance comme incertaine. Il s’agissait d’un lot de petits fragments de papyri écrits en écriture grecque et en écriture araméenne cursive contenu dans une boite de cigarettes. F. M. Cross a daté ces fragments de la seconde révolte juive contre les Romains et a indiqué deux lieux de provenance possible. Selon Cross, ce lot peut provenir soit des fouilles des bédouins Ta{âmireh dans le Wadi Murabba‘at, soit de la grotte II du Wadi Daliyeh ({Arâq en-Nasâneh) qui a été aussi fouillée par des bédouins et où l’expédition de P. W. Lapp a découvert entre autres des restes d’occupation de la seconde révolte juive contre les Romains. Les fouilles de P. W. Lapp dans cette grotte n’ont néanmoins pas mis à jour de manuscrits datant de cette période.48 1.1.6

Résumé de la datation des manuscrits par F. M. Cross

L’ensemble des manuscrits du lot principal acheté le 19 novembre 1962, et surtout les manuscrits n° 1 (WDSP 1), n° 8 (WDSP 7) et n° 21 (WDSP 22) selon la numérotation de la première phase, ont permis à Cross de déterminer les dates approximatives entre lesquelles a pris place la rédaction des manuscrits : ca. 375–335 av. J.-C. Trois de ces documents contiennent des formules de datation plus ou moins bien conservées, et un document (n° 14/15 = WDSP 11) a été daté à partir de la typologie relative. Le fragment du papyrus n° 33 (WDSP 37), découvert lors de la seconde saison de fouilles de P. W. Lapp en février 1964, a la formule de datation relativement bien conservée, mais sa datation par F. M. Cross n’a pas apporté d’éléments nouveaux pour la datation générale des manuscrits. Dans le sous-chapitre consacré à l’analyse de l’écriture des manuscrits du Wadi Daliyeh, Cross détermine la date du papyrus n° 2 (WDSP 2) de 352/351 av. J.-C. et celle du n° 6 (WDSP 4) de ca. 340 av. J.-C., sans autre précision.49 Ces papyri

47 48 49

F. M. Cross, 1963a, p. 116, note 7 ; 1971, p. 53, note 9 ; 1974b, p. 57, note 19. P. W. Lapp – N. L. Lapp, 1974 ; P. W. Lapp, 1975 ; DWD, pp. 15–16. F. M. Cross, 1974a, p. 26.

1. manuscrits

18

ne sont pas mentionnés dans le paragraphe qui résume la datation des papyri du Wadi Daliyeh dans le même article.50 Résumons les datations des différents papyri par Cross par ordre chronologique : Papyrus n° 21 (= WDSP 22) : 375–365 av. J.-C. Papyrus n° 14 ou 15 (= WDSP 11) : daté d’abord par P. W. Lapp à partir de l’analyse paléographique vers 375 av. J.-C. ; cette datation a été changée plus tard et le papyrus a été daté à partir d’une typologie relative au début du règne d’Artaxerxès III. Papyrus n° 8 (= WDSP 7) : 4 mars 354 av. J.-C. Papyrus n° 2 (= WDSP 2) : 352/351 av. J.-C. Fragment d (n° 33) (= WDSP 37) : 346/345 av. J.-C. Papyrus n° 6 (= WDSP 4) : ca. 340 av. J.-C. Papyrus n° 1 (= WDSP 1) : 18 ou 19 mars 335 av. J.-C. La datation des documents entre ca. 375–335 av. J.-C. a été établie par F. M. Cross à la suite de l’analyse des manuscrits du premier lot acheté le 19 novembre 1962, de la première saison des fouilles de P. W. Lapp dans les grottes du Wadi Daliyeh et de l’acquisition du deuxième lot le 7 août 1963. La deuxième saison de fouilles au Wadi Daliyeh en février 1964 ainsi que les analyses postérieures des manuscrits faites jusqu’à présent n’ont apporté aucune modication à cette datation. 1.1.7

Écriture

L’analyse de l’écriture des manuscrits du Wadi Daliyeh a été publiée par F. M. Cross en 1974.51 Une version légèrement modiée de cette étude a paru en 2003.52 Cross y établit un tableau paléographique essentiellement à partir de quatre papyri pour lesquels il détermine une datation absolue assez précise d’après les formules de datation : pap. n° 1 (WDSP 1) (19 mars 335 av. J.-C.), pap. n° 2 (WDSP 2) (352/351 av. J.-C.), pap. n° 6 (WDSP 4) (ca. 340 av. J.-C.) et pap. n° 8 (WDSP 7) (354 av. J.-C.).53

50 51 52 53

F. M. Cross, 1974a, p. 19. F. M. Cross, 1974a, pp. 25–27. F. M. Cross, 2003b. DWD, pl. 59.

1. manuscrits

19

La séquence la plus ancienne dans le tableau paléographique est représentée par l’écriture du papyrus n° 2 (WDSP 2) (352/351 av. J.-C.). Cette séquence est complétée par les caractères du papyrus contemporain n° 8 (WDSP 7) datant de 354 av. J.-C. Les deux autres séquences paléographiques sont postérieures à la première séquence et sont établies à partir de l’écriture du papyrus n° 1 (WDSP 1) datant de 335 av. J.-C. Elles sont complétées par les caractères du papyrus n° 6 (WDSP 4) datant de ca. 340 av. J.-C. Dans son analyse de 1974, Cross a comparé l’écriture de ces papyri avec l’écriture du papyrus Sachau 18 qu’il date de 400 av. J.-C. (= TAD C3.15), avec le papyrus Luparensis (= TAD C3.12) qu’il date de la première moitié du IVe s. av. J.-C.,54 et avec 4QSamuelb qu’il considère comme un des plus anciens manuscrits de Qumrân et qu’il date de ca. 250 av. J.-C.55 Dans la deuxième édition de cette analyse en 2003, F. M. Cross a exclu de son matériel comparatif le papyrus Luparensis, probablement à cause des modications intervenues sur sa datation : B. Porten et A. Yardeni datent ce papyrus de 420 ou de 411 av. J.-C.56 La publication des manuscrits du Wadi Daliyeh par D. M. Gropp en 2001 présente une numérotation des papyri différente de celle de la première phase de la recherche (1963–1985).57 Cette nouvelle numérotation a été établie lors de la deuxième phase de la recherche, à partir de 1985. F. M. Cross n’a pas modié la numérotation des papyri dans la deuxième édition de son étude concernant la paléographie des manuscrits du Wadi Daliyeh, publiée en 2003 : les numéros désignant les papyri ne s’accordent donc pas avec le système de numérotation de l’editio princeps publiée par D. M. Gropp en 2001. 1.1.8

Onomastique

Lors de la première phase de la recherche, F. M. Cross n’a pas présenté de liste complète des noms contenus dans les manuscrits du Wadi Daliyeh. Il mentionne seulement certains noms dans ses lectures partielles de papyri. La plupart sont yahwistes ; des noms avec d’autres

54 55 56 57

J. Naveh date ce papyrus vers 375 av. J.-C. ( J. Naveh, 1976, p. 44). F. M. Cross, 1974a, notamment pp. 25–27. TAD C3.12. D. M. Gropp, 2001.

1. manuscrits

20

éléments théophores se rencontrent aussi : Qôs (édomite/iduméen), Kemoš (moabite), Ba{al (cananéen), Nabu (babylonien) et Sahar (arabe58/araméen).59 1.1.9

Interprétation historique

Une série d’articles publiée par Cross développe son point de vue à l’issue de la première phase de la recherche. Il s’agit d’une série d’articles sur l’interprétation historique des manuscrits du Wadi Daliyeh en rapport avec les données fournies par les manuscrits d’Éléphantine, par les livres d’Esdras et de Néhémie, et par le livre XI des Antiquités de Flavius Josèphe. Même si certains articles sur l’interprétation historique des documents du Wadi Daliyeh ont été publiés par Cross dans la deuxième phase de la recherche, ils appartiennent par leur contenu à la première. Cross n’a pas modié dans les phases ultérieures son interprétation historique présentée lors de la première phase de la recherche. Dans certains articles, il a d’abord afrmé l’existence d’une dynastie de gouverneurs Sanballatides dans la province de Samarie qui a été au pouvoir depuis le milieu du Ve s. av. J.-C. jusqu’à 332 av. J.-C.60 Cross a attribué à cette dynastie cinq gouverneurs de Samarie dont trois portaient le nom « Sanballat », les deux autres ayant été, selon Cross, Yešu{a et Æananyah. Selon Cross, la papponymie a été pratiquée dans cette dynastie des Sanballatides. Dans une série d’articles consacrés à l’histoire de la Judée et de la Samarie à l’époque perse, Cross a développé sa proposition d’interprétation historique des manuscrits et des bulles du Wadi Daliyeh et il l’a insérée dans une restitution globale de la chronologie judéenne et samaritaine de l’époque postexilique.61 Il met en parallèle la dynastie des grands prêtres de Jérusalem avec celle des Davidides et celle des Sanballatides – gouverneurs de Samarie.

58

F. M. Cross, 1963a, p. 115. F. M. Cross, 1971, p. 52 ; 1974a, p. 20. 60 F. M. Cross 1963a, notamment pp. 120–121 ; 1966 ; 1971, notamment pp. 58ff. ; 1974, notamment pp. 20ff. ; 1978 ; 1989. 61 F. M. Cross, 1975a ; 1975b ; 1998a ; 1998b. 59

1. manuscrits 1.2

21

Deuxième phase de la recherche : à partir de 1985

La deuxième phase de la recherche sur les manuscrits du Wadi Daliyeh a été marquée par les publications préliminaires de certains papyri du lot principal acheté le 19 novembre 1962. À la différence de la première phase, qui était riche en études sur l’interprétation historique du matériel du Wadi Daliyeh, la recherche ici s’est concentrée surtout sur deux champs : a) les aspects juridiques et formels des contrats de ventes d’esclaves, b) les analyses de l’onomastique du matériel épigraphique du Wadi Daliyeh. D. M. Gropp a aussi publié une analyse préliminaire de la langue des manuscrits62 et une étude comparative des documents du Wadi Daliyeh avec les documents d’Éléphantine.63 H. Eshel, de son côté, a contribué à l’interprétation historique avec l’étude sur le mot atkçn « salle » attesté en WDSP 14.64 Dans son étude, il a présenté des arguments en faveur de l’existence d’un temple du dieu d’Israël dans la ville de Samarie à la n de l’époque perse. Le premier papyrus du Wadi Daliyeh a été publié par F. M. Cross en 1985.65 Il s’agissait de la reconstruction du papyrus n° 1 (WDSP 1) du 19 mars 335 av. J.-C. – le papyrus le mieux conservé du lot principal acheté aux bédouins le 19 novembre 1962, auquel sept bulles étaient attachées. F. M. Cross a publié la reconstruction, la transcription complète, la traduction et le commentaire du texte du papyrus. Il semble qu’il a également appliqué une nouvelle numérotation pour certains de ces papyri.66 Cross a aussi procédé dans cette étude à une nouvelle évaluation concernant les papyri : il désigne dix-huit fragments comme « papyri » ; douze de ces papyri sont des contrats de vente d’esclaves.67 La reconstruction et la traduction du papyrus n° 2 (WDSP 2) ont été publiées par Cross en 1988 avec les corrections apportées en 1985 à la lecture du papyrus n° 1 (WDSP 1).68 Les corrections de la

62

D. M. Gropp, 1990. D. M. Gropp, 2000a. 64 H. Eshel, 1996. 65 F. M. Cross, 1985. 66 Dans F. M. Cross, 1985, p. 10*, le numéro du plus ancien papyrus du Wadi Daliyeh, daté par Cross entre 375–365 av. J.-C., a été changé du n° 21 en n° 22. Ce dernier correspondant à la numérotation de l’editio princeps de D. M. Gropp, 2001. 67 F. M. Cross, 1985, p. 7*. 68 F. M. Cross, 1988. 63

22

1. manuscrits

lecture du papyrus n° 1 (WDSP 1) ont été faites par Cross à la suite des suggestions de D. M. Gropp, à l’époque étudiant de F. M. Cross. D. M. Gropp a analysé neuf des douze contrats de vente d’esclaves du Wadi Daliyeh dans sa thèse de doctorat soutenue en mai 1986 sous la direction de F. M. Cross.69 La transcription et la traduction italienne du papyrus n° 1 (WDSP 1) du Wadi Daliyeh ont été publiées par P. Arata Mantovani en 1992.70 Elle a suivi la transcription de 1985 de Cross, mais elle n’a pas transcrit le texte reconstruit par Cross dans la partie gauche du papyrus et n’a pas pris en compte les ajouts de Cross aux lignes 2 et 11.71 1.2.1

Formulaire des contrats de vente d’esclaves

Lors de la deuxième phase de la recherche sur les manuscrits, F. M. Cross et D. M. Gropp ont réussi à restituer le formulaire des contrats de vente d’esclaves à partir de différents fragments. Une fois ce formulaire établi, il a servi notamment à D. M. Gropp pour reconstruire des textes de tous les manuscrits fragmentaires concernant la vente d’esclaves. La reconstruction du schéma de base du formulaire des contrats de vente d’esclaves a été publiée pour la première fois par F. M. Cross dans la première publication du papyrus n° 1 (WDSP 1) en 1985.72 Dans sa thèse de doctorat, D. M. Gropp a analysé et reconstruit neuf contrats (SP 1–9)73 de vente d’esclaves. Il a aussi présenté un commentaire philologique et juridique de ces papyri. Il a établi le schéma du formulaire du contrat des ventes d’esclaves à partir de ces neuf papyri et il a dressé un résumé synoptique des formules constituant le formulaire général des neuf contrats de vente d’esclaves.74 Il a désigné douze papyri comme appartenant au genre des contrats de vente d’esclaves (SP 1–9, SP 18, SP 19 et fragment de SP 20), et cinq fragments de papyri comme étant des contrats probables de vente d’esclaves (SPF 21–26).75 69

D. M. Gropp, 1986. P. Arata Mantovani, 1992. 71 F. M. Cross, 1985, p. 8* ajoute sur la ligne 2 l’article déni au mot db[ : db[ ; et à la ligne 11 il ajoute le pronom relatif . 72 F. M. Cross, 1985, pp. 9*–11*. 73 La numérotation des papyri dans D. M. Gropp, 1986, semble correspondre déjà à la numérotation de l’editio princeps dans D. M. Gropp, 2001. Il désigne les papyri par l’abréviation SP « Samaria Papyrus » et SPF « Samaria Papyrus Fragment ». Ces abréviations, dans le présent travail, renvoient à la thèse de Gropp de 1986. 74 D. M. Gropp, 1986, pp. 131–138 ; un résumé général, p. 139. 75 D. M. Gropp, 1986, p. VII et note 6. 70

1. manuscrits

23

Cinq contrats concernent selon Gropp la vente d’un seul esclave (SP 1, SP 3, SP 4, cf. SP 18, SPF 26), et sept contrats concernent la vente de plusieurs esclaves (SP 2, SP 5–9, cf. SP 20). Dans l’editio princeps des papyri du Wadi Daliyeh de 2001, qui est en fait sa thèse de doctorat de 1986 approfondie, Gropp compte quatorze contrats de vente d’esclaves, dont sept concernent la vente d’un seul esclave (WDSP 1, 3, 4, 11 recto, 18, 19, 26 ?)76 et sept concernent la vente de plusieurs esclaves (WDSP 2, 5–9, 20).77 Dans cette édition, il a établi un nouveau résumé synoptique des formules qui constituent le formulaire général des contrats de vente d’esclaves.78 Les manuscrits analysés dans cette édition comprennent les neuf manuscrits déjà analysés dans sa thèse de 1986 (WDSP 1–9), auxquels il ajoute l’analyse de trois autres contrats (WDSP 10, 15 et 18). Tous les manuscrits, sauf WDSP 10 et 15, concernent la vente d’esclaves. À la différence de sa thèse de 1986, il ne désigne plus les manuscrits WDSP 21–25 comme de probables contrats de vente d’esclaves, mais il afrme qu’il s’agit de contrats de vente d’un objet inconnu.79 D. M. Gropp a encore publié, en 2003, le schéma du formulaire des contrats de vente d’esclaves et l’explication de sa genèse.80 Cette dernière étude n’apporte aucune modication par rapport au schéma publié en 2001 dans l’editio princeps. Voici le résumé du formulaire des contrats de vente d’esclaves tel qu’il a été élaboré par D. M. Gropp :81 1. Date et lieu de souscription (position initiale) (2.) Intitulé 3. Partie opératoire 3.1. Déclaration de la transaction 3.1. Déclaration de vente 3.2. Reçu – quittance 3.3. Clauses de transfert/investiture

76 WDSP = « Wadi Daliyeh Samaria Papyrus ». Dans le présent travail, cette abréviation renvoie à la numérotation des manuscrits selon l’édition de D. M. Gropp, 2001. 77 D. M. Gropp, 2001, p. 6. 78 D. M. Gropp, 2001, pp. 8–18. 79 D. M. Gropp, 2001, p. 5. 80 D. M. Gropp, 2003. 81 D. M. Gropp, 2001, pp. 8–18 ; 2003, pp. 46–49. Il s’agit du schéma élaboré par Gropp dans D. M. Gropp, 1986, pp. 131–139, légèrement modié.

24

1. manuscrits 3.3.1. Transfert de possession (3.3.2.) Possession à perpétuité 3.3.3. Droit de disposition (3.3.3.1.) Droit de disposition (3.3.3.2.) Renoncement au droit de disposition

4. Clauses nales 4.1. Introduction aux clauses nales 4.1.1. Conclusion du contrat (4.1.2.) Conditions du contrat 4.2. Clause de protection 4.2.1. Protase 4.2.1.1. Contre le (ou les) vendeur(s) et a se venientes personae 4.2.1.2. Contre un autre réclamant 4.2.1.3. Contre d’autres a se venientes personae 4.2.2. Apodose : Protection (4.2.3.) En cas de non-protection 4.3. Clause de contravention 4.3.1. Protase 4.3.1.1. Renoncement 4.3.1.2. Dénégation de la vente 4.3.1.3. Dénégation du reçu du prix de la vente 4.3.2. Apodose : restitution du prix de la vente 4.4. Clause additionnelle de responsabilité 4.4.1. Acheteur est quitte 4.4.2. Vendeur reste passible 4.4.2.1. de payer une contravention 4.4.2.2. Acheteur s’appropriera la contravention sans contestation 4.4.2.3. Contravention additionnelle per capita (obligatoire pour les ventes de plusieurs esclaves) 4.5. Retour au status quo ante (4.5.1.) Renoncement au droit de disposition (4.5.2.) Afrmation du droit de disposition 4.6. Conclusion des clauses nales 5. Témoins 5.1. Liste des témoignages (5.2) Validation des témoignages 1’. Date et lieu de souscription (position nale)

1. manuscrits

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L’analyse historique du formulaire de vente d’esclaves a été présentée par D. M. Gropp chronologiquement lors de la troisième phase de la recherche sur les manuscrits, après 2001.82 Mais nous la présentons comme appartenant à la deuxième phase, puisqu’il s’agit d’un développement du champ de recherche sur les aspects juridiques et formels des contrats de vente d’esclaves tel qu’il a été établi par les travaux de F. M. Cross et D. M. Gropp en 1985/1986.83 D. M. Gropp a démontré dans ses travaux l’appartenance formelle du type des contrats du Wadi Daliyeh à la tradition légale résultant d’une symbiose babylonienne-araméenne probablement propre à la Palestine. Le formulaire de vente dans les papyri de Samarie est dérivé, selon lui, des contrats araméens établis d’après les modèles cunéiformes de la n de l’époque néobabylonienne du temps de Darius Ier (2e moitié du VIe s. av. J.-C.). Les documents juridiques découverts dans le Wadi Murabba‘at et dans le Na˜al Æever semblent appartenir à la même tradition juridique et représentent selon Gropp une phase ultérieure de cette même symbiose babylonienne-araméenne. Le formulaire de vente dans les papyri de Samarie (Wadi Daliyeh) diffère à plusieurs égards du formulaire du même type de contrats d’Éléphantine. Selon Gropp, il s’agit de deux traditions légales différentes qui auraient coexisté à l’époque perse et qui relèveraient toutes les deux de la tradition ouest-sémitique des scribes araméens.84 À la différence de la tradition légale des contrats de Samarie au formulaire bien établi, les documents comparables d’Éléphantine ont un formulaire moins strict, plus uide qui semble provenir de la tradition légale provinciale néoassyrienne de la n du IXe, du début du VIIIe s. av. J.-C.,85 ou du VIIe s. av. J.-C. Les papyri légaux d’Éléphantine appartiennent à une tradition légale dérivée de la symbiose assyro-araméenne, tandis que ceux de Samarie appartiennent à une tradition légale plus tardive dérivée de la symbiose babylonienne-araméenne. D. M. Gropp distingue trois phases dans la genèse du formulaire de la vente d’esclaves dans les manuscrits du Wadi Daliyeh :86

82 83 84 85 86

D. M. Gropp, 2001, pp. 19–32 ; 2003, pp. 23–45. F. M. Cross, 1985 ; 1988 ; D. M. Gropp, 1986. D. M. Gropp, 2000a. Datation de Gropp (D. M. Gropp, 2001, p. 32). D. M. Gropp, 2001, pp. 19–32 ; 2003, pp. 23–45.

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1. manuscrits

a) Pendant la première phase, à la n de l’époque néobabylonienne (au temps de Darius Ier), les scribes araméens en Babylonie ont adopté comme modèle pour les contrats de vente la structure d’ensemble du formulaire néobabylonien des contrats de vente de biens mobiliers. Cette structure se caractérise par sa déclaration de la vente, par sa clause de reçu-quittance, par sa clause de protection (= garantie d’éviction avec obligation d’assistance) et par sa liste des témoins. La reprise du formulaire néobabylonien de la vente de biens mobiliers dans les contrats de vente d’esclaves est illustrée par l’ordre des mots, par le vocabulaire emprunté à ce type de formulaires, et par les reprises dans les clauses principales. b) Par la suite, les scribes araméens toujours en Babylonie ont modié le modèle en adoptant les formules d’autres types de documents néobabyloniens. On remarque ce phénomène en particulier dans la clause de contravention (= garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur), notamment grâce au caractère particulier de la première partie de sa protase, ainsi que dans la clause de pénalité suivant la clause de contravention. Gropp signale aussi dans le formulaire de vente d’esclaves la présence d’un certain nombre de traits caractéristiques des documents néobabyloniens tardifs, traits qui ne sont pas liés à un genre particulier de la tradition légale néobabylonienne. c) Lors de la troisième phase, les scribes araméens, probablement déjà établis en Palestine, ont modié davantage le formulaire adopté pour les contrats de vente en l’assimilant à leurs propres traditions légales. Ces traditions palestiniennes se rencontrent dans le formulaire avec l’introduction des clauses de transfert/investiture. Ces clauses ne se retrouvent pas dans le formulaire néobabylonien de vente de biens mobiliers, mais une clause comparable apparaît dans les contrats de vente d’esclaves de l’époque assyrienne moyenne. La formule de datation se lit dans les documents du Wadi Daliyeh soit en tête du contrat, soit à la n. F. M. Cross et D. M. Gropp ont constaté que cette double position de la formule de datation trouve sa source dans deux traditions légales différentes.87 La formule de datation en tête du document se rencontre dans les documents d’Éléphantine, tandis que la position de la formule de datation à la n du document serait propre 87

F. M. Cross, 1985, p. 10* ; D. M. Gropp, 2001, pp. 31–32.

1. manuscrits

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à la tradition néobabylonienne tardive. Gropp considère le formulaire avec la datation à la n du document comme plus ancien, car il reète la tradition du formulaire babylonien avant qu’il ne soit importé en Palestine. Cela le conduit à considérer la formule de datation en tête des documents du Wadi Daliyeh comme une pratique légale propre à la Palestine. La séquence de la formule de datation jour – mois – année – roi, observée dans les documents du Wadi Daliyeh, correspond à la séquence en usage à la fois dans la tradition légale néobabylonienne tardive et la tradition des documents d’Éléphantine. Gropp afrme, au sujet de la liste des témoins dans les documents du Wadi Daliyeh, que le premier nom de la liste est toujours celui du gouverneur de Samarie (ˆyrmç tjp) et que la liste se termine toujours avec le nom du préfet (angs). Il suppose l’existence des noms de ces deux fonctionnaires dans toutes les listes de témoins des documents du Wadi Daliyeh.88 F. M. Cross a exprimé une position plus nuancée à ce sujet dans ses rapports préliminaires de la première phase (1963–1985). Pour lui, les contrats ont été « often executed before the governor or prefet »89 – ce qui ne dénit pas comme règle la présence des noms du gouverneur et du préfet pour tout document. La position de Gropp sera discutée dans l’introduction à notre analyse des manuscrits.90 La dernière particularité remarquée par Gropp, propre uniquement aux papyri du Wadi Daliyeh, est le fait que le nom du scribe n’y gure jamais. 1.2.2 1985

Recherche sur l’onomastique des documents du Wadi Daliyeh à partir de

La recherche sur l’onomastique des documents du Wadi Daliyeh (y compris les bulles) a été dès le début de la découverte des manuscrits liée à la question de l’accessibilité des manuscrits eux-mêmes. À part le paragraphe relatif à la synthèse sur les différents éléments théophores dans les noms des documents du Wadi Daliyeh, qui a été publié, republié et légèrement modié par Cross au cours de la première phase entre 1963–1974,91 seules des lectures partielles de certains papyri contenant les noms ont été mises à la disposition des chercheurs. 88 89 90 91

D. M. Gropp, 2001, p. 32. F. M. Cross, 1971, p. 52 ; 1974a, p. 20. Voir le chapitre II.2.4. F. M. Cross, 1963a, p. 115 ; 1971, p. 52 ; 1974a, p. 20.

28

1. manuscrits

En 1988, R. Zadok n’a pu recenser que 5 patronymes et 11 noms propres mentionnés dans les documents du Wadi Daliyeh.92 Il a pu établir la liste des noms des documents du Wadi Daliyeh seulement à partir des articles de F. M. Cross publiés à cette date.93 1.2.2.1 Synthèse de J. Zsengellér Une nouvelle impulsion à l’étude de l’onomastique des documents du Wadi Daliyeh a été donnée par la thèse de D. M. Gropp en 1986, qui a rendu accessibles à certains chercheurs les neuf premiers papyri. Dans ces neuf papyri, J. Zsengellér a recensé 34 noms dont certains se rencontrent plusieurs fois dans les textes.94 Sa liste est constituée des noms de rois perses, de gouverneurs, de vendeurs, d’acheteurs, d’esclaves, de témoins, d’autres fonctionnaires et de personnes à la fonction incertaine.95 Dans les neuf papyri, Zsengellér a compté 9 noms avec le préxe -why, ce qui correspond à plus que 25%, 4 noms avec le sufxe hy-, 1 nom avec le sufxe why-, 2 noms avec le sufxe la-, et 1 nom avec le préxe -la. 2 noms contiennent l’élément théophore édomite Qôs. Dans certains cas, il s’agit de noms assyriens, babyloniens ou perses. Selon les conclusions de Zsengellér, ca. 80% des habitants de la ville de Samarie ont porté un nom hébreu ou araméen et ca. 60% portaient un nom yahwiste. Zsengellér a divisé les noms selon leur appartenance à un « groupe social » tel qu’il est indiqué dans les papyri. À partir de cette division, il a tiré des conclusions sur la population de la ville de Samarie au IVe s. av. J.-C. Parmi les 6 esclaves, 4 ont un nom yahwiste, 1 porte un nom hébreu simple sans élément théophore et 2 des noms édomites(/iduméens). Parmi les 5 vendeurs d’esclaves, il y a 1 nom yahwiste et 1 nom édomite. Parmi les 8 acheteurs d’esclaves, il compte 5 noms yahwistes. Dans le groupe des noms de témoins, il recense 2 noms yahwistes, et ensuite des noms nord-ouest sémitiques et 1 nom d’origine incertaine. Selon Zsengellér, les préfets mentionnés dans les papyri du Wadi Daliyeh ne portent pas des noms nord-ouest sémitiques, mais cela ne correspond pas à la réalité.96 92

R. Zadok, 1988, p. 301. F. M. Cross, 1963 ; 1971 ; 1985 ; 1988. 94 La liste des 34 noms ne contient pas les noms des rois perses mentionnés dans les documents. 95 J. Zsengellér, 1996. 96 Les rapports préliminaires de F. M. Cross de la première phase de recherche indiquent le nom du préfet Æanan qui porte un nom ouest-sémitique. Il s’agit visiblement d’une incohérence dans l’analyse de Zsengellér. 93

1. manuscrits

29

Zsengellér veut tirer de son analyse des conclusions socio-historiques concernant la population de la Samarie au IVe s. av. J.-C. Pour ce faire, il utilise les données des neuf papyri du Wadi Daliyeh de la même manière qu’on le fait aujourd’hui avec celles des sondages. Il pense non seulement que les informations sur les noms tirées des manuscrits sont représentatives des habitants de la ville de Samarie, mais il considère aussi ces données comme valables pour l’ensemble de la population de la province de Samarie au IVe s. av. J.-C. À la suite de ces considérations, il divise la population de la Samarie en trois classes hiérarchiques, et il détermine l’origine historique précise de chacune de ces trois classes : a) La classe la plus basse de la société de Samarie, qui est en même temps le groupe le plus large, est constituée, selon Zsengellér, par le « reste d’Israël », au sens du royaume du Nord d’Israël préexilique. Il désigne cette classe comme celle des proto-Samaritains. Ce groupe de la population est censé être majoritairement yahwiste, même si les noms non-yahwistes n’en sont pas exclus. b) La classe moyenne de la société de Samarie est, selon Zsengellér, constituée par la population déportée en Samarie par Assarhaddon. Il s’agit d’un groupe d’origine étrangère dont les membres ont accepté la religion yahwiste avant l’exil babylonien (1R 17,25–28). Ce groupe est, selon Zsengellér, mentionné en Esd 4,1–3. c) Le sommet de la hiérarchie sociale est constitué selon Zsengellér par la population déportée en Samarie à l’époque assyrienne, pratiquant encore au début de l’époque perse un culte païen ou syncrétiste. La religion yahwiste s’est répandue, selon Zsengellér, dans ce groupe à l’époque perse. Une telle analyse appelle deux objections méthodologiques. Premièrement, Zsengellér a recensé seulement les noms des neuf papyri du Wadi Daliyeh analysés par Gropp dans sa thèse de doctorat de 1986. Il a omis les données sur l’onomastique des manuscrits publiées par F. M. Cross lors de la première phase de la recherche sur les manuscrits à partir de 1963. Même si, dans ces publications, Cross n’a pas établi une liste complète des noms, il aurait fallu au moins intégrer les noms contenus dans les lectures partielles des manuscrits de Cross de la première phase. Cross a par exemple mentionné à plusieurs reprises le nom du préfet Æanan qui se lit dans un manuscrit. Ce nom n’a pas été inclus par Zsengellér dans sa liste simplement parce qu’il ne se trouve pas dans les neuf premiers papyri. Ce constat indique le caractère très partiel des résultats de l’analyse de Zsengellér. Pourtant il est prouvé

1. manuscrits

30

qu’il a connu les études préliminaires de Cross sur les manuscrits du Wadi Daliyeh puisqu’il cite ces travaux au début de son étude.97 Deuxièmement, le caractère partiel, incomplet, de cette analyse permet assez difcilement de tirer des conclusions générales sur l’existence d’une triple hiérarchie en Samarie à l’époque perse et son émergence historique. Les neuf papyri sur lesquels elle repose ne représentent qu’un nombre très restreint par rapport au nombre original de documents, estimé par Cross à plus d’une centaine.98 1.2.2.2 Synthèse de H. Eshel Une synthèse beaucoup plus complète des noms rencontrés dans les documents du Wadi Daliyeh a été présentée par H. Eshel dans sa thèse de doctorat soutenue en 1994 à l’Université hébraïque de Jérusalem.99 H. Eshel a publié son étude sur les noms de la population de Samarie au IVe s. av. J.-C. en 1997.100 Comme Zsengellér, Eshel, lui aussi, s’est servi des données de la thèse de D. M. Gropp de 1986 permettant de recenser les noms contenus dans les neuf contrats de vente d’esclaves du Wadi Daliyeh.101 Mais cette liste, établie à partir de neuf contrats de vente d’esclaves, lui a servi d’additif à une liste que F. M. Cross lui avait communiquée, et qui recensait 85 noms se trouvant dans les documents du Wadi Daliyeh. H. Eshel a complété cette liste grâce aux publications de D. M. Gropp sur les manuscrits et grâce aux travaux de M. J. W. Leith sur les bulles du Wadi Daliyeh. Il a pu ainsi établir une liste de 92 noms connus, à partir des découvertes du Wadi Daliyeh. La liste alphabétique de 92 noms établie par H. Eshel contient les noms qui ont été déchiffrés dans 26 documents administratifs et dans les inscriptions sur les bulles attachées ou non aux papyri provenant toutes du Wadi Daliyeh ; cette liste ne recense pas, d’après Eshel, les noms écrits sur des fragments de papyri non reconnus comme « papyri » :102

97

J. Zsengellér, 1996, p. 182, note 5. « The original deposit may have been in excess of a hundred documents », F. M. Cross, 1971, p. 51 ; 1974a, p. 19. 99 H. Eshel, 1994. 100 H. Eshel, 1997. 101 H. Eshel, 1994, p. 50, tab. 3 ; 1997, p. 26. 102 H. Eshel, 1994, p. 49, tab. 2. 98

1. manuscrits 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21. 22. 23. 24.

hyba ˆd[yba yjlba μlçba ˆda rfa ˆwtysa yra çsçjtra [y]ça trbgb zgb ladyb ynmlb[ ]nsb ˆtyl[b çmçkyrb hyrçb ˆmw[d] lahld hyld çwhyrd hydbz ygj

25. 26. 27. 28. 29. 30. 31. 32. 33. 34. 35. 36. 37. 38. 39. 40. 41. 42. 43. 44. 45. 46. 47.

ynj ˆnj hynnj [dy hy[dy bawhy [h]gbwh[y hnbwhy rkzwhy ˆnjwhy bfwhy ˆdywhy [dywhy rwnwhy ˆtnwhy hlswhy rz[why ynn[why bq[why ynydpwhy yndpwhy ˆpxwhy y[rwhy

48. 49. 50. 51. 52. 53. 54. 55. 56. 57. 58. 59. 60. 61. 62. 63. 64. 65. 66. 67. 68. 69. 70.

hbçwhy [[]mçwhy [f]pçwhy

μyqy [wçy why[[çy] l[brçy ynydk apyk yrnl whykm yknm μlçm ˆdjawbn yqnrdwbn μwjn hymwjn aryfn ymy[n ˆtn ]wys [ˆw]tys flbans

31 71. 72. 73. 74. 75. 76. 77. 78. 79. 80. 81. 82. 83. 84. 85. 86. 87. 88. 89. 90. 91. 92.

rb[ wdh[ [h]yrz[[] ynn[ hynn[ hybq[ abyq[ jap ]twp hyjtp rkdswq rhnswq yhlaybr hlaç rhç ˆtnrhç ywkç ymwlç μlç ymç ]rpt ˆtt

Cette liste a servi de base à l’analyse des noms israélites de Samarie pour H. Eshel en 1997.103 Il y fait référence à la liste de 91 noms contenus dans les contrats et sur les bulles du Wadi Daliyeh,104 alors que la liste de sa thèse en 1994 contenait 92 noms. L’étude d’Eshel de 1997 ne contient pas tous les noms de la liste de sa thèse de 1994. Elle recense non seulement les noms des documents et des bulles du Wadi Daliyeh, mais aussi les noms inscrits sur le monnayage de Samarie et sur le papyrus de Ketef Yeri˜o.105 À part les noms yahwistes qui sont majoritaires, H. Eshel recense dans cette étude 7 autres éléments théophores renvoyant aux noms des divinités suivantes : la, l[b, çmç, wbn, ˆys, swq et rhç. Il a recensé 2 noms avec l’élément la ( ladyb , lahld ), 2 noms édomites avec

103

H. Eshel, 1997, notamment pp. 25–31. H. Eshel, 1997, p. 25. 105 H. Eshel – H. Misgav, 1988 ; H. Eshel – H. Misgav, « Jericho papList of Loans ar », in J. Charlesworth, et al., 2000, pp. 21–30. Il n’est pas certain que ce document ait été écrit en Samarie, où il n’a même pas été découvert. 104

1. manuscrits

32

l’élément swq (rkdswq, rhnswq), 4 noms arabes dont deux contiennent l’élément rhç (wdh[, yhlaybr, rhç, ˆtnrhç), 5 noms phéniciens (ˆda, ˆwtysa, [y]ça, ˆtyl[b, ˆwtys), 2 noms perses et 5 noms mésopotamiens (yknm, ˆdjawbn, yqnrdwbn, flbans, çmçkyrb). Les 34 noms yahwistes dans les documents et les bulles du Wadi Daliyeh se répartissent en trois groupes selon la position de l’élément théophore dans le nom. Eshel a ainsi recensé 11 noms avec le sufxe hy- (hyba (\hyja), hyrçb, hyld, hydbz, hynnj, hy[dy, hymjn, hyrz[, hybq[, hynn[, hyjtp), 21 noms avec le préxe -why (bawhy, [h]gbwh[y], hnbwhy, rkzwhy, ˆnjwhy, bfwhy, ˆdywhy, [dywhy, rwnwhy, ˆtnwhy, hlswhy, rz[why, ynn[why, bq[why, ynydpwhy, yndpwhy, ˆpxwhy, y[rwhy, hbçwhy, [mçwhy, fpçwhy) et 2 noms avec le sufxe why- (why[[]çy,106 whykm). La liste des noms des documents du Wadi Daliyeh employée par Eshel dans sa thèse de 1994 ne correspond pas toujours à celle publiée dans son étude sur les noms israélites en 1997. Certains noms ont une lecture différente. Dans tous les cas, il s’agit probablement de fautes d’impression : Eshel 1994

Eshel 1997

hyba hymwjn ymç

hyja107 hymjn108 yçmç

Certains noms se trouvant dans la liste de 1994 ne sont pas transcrits dans l’étude de 1997 : μlçba, ynmlb[, ]nsb, ygj, [dy, apyk, μlçm, μwjn, ymy[n, ]wys, rb[, abyq[, jap, ]twp, ]rpt. La liste des noms du Wadi Daliyeh faite par H. Eshel à partir des travaux de D. M. Gropp, F. M. Cross et M. J. W. Leith ne recense que les noms des 26 documents que Cross a considérés comme des « papyri » ; elle ne contient pas les noms lisibles sur certains fragments. H. Eshel a intégré dans sa liste certains noms restitués par F. M. Cross dont la lecture semble assez hypothétique. Cette liste est à revoir à la lumière de ces quelques remarques.

106

Sic ! D’après les transcriptions de F. M. Cross, les deux premières consonnes

y et ç sont restituées. 107 Le nom hyja à la place de hyba se trouve seulement dans H. Eshel, 1997, p. 27. Dans la liste dans H. Eshel, 1997, p. 31, on lit hyba. Il s’agit probablement d’une

faute d’impression. 108 Cette forme du nom est probablement correcte. Selon Cross, il s’agit du nom d’un esclave (F. M. Cross, 1963a, pp. 1–112). La forme hymwjn serait donc une faute d’impression.

1. manuscrits

33

1.2.2.3 Synthèses de R. Zadok et d’A. Lemaire Une autre synthèse sur les noms de Samarie du Ve–IVe s. av. J.-C. a été publiée par R. Zadok en 1998.109 Pour les noms des documents et des bulles du Wadi Daliyeh, cette synthèse de Zadok s’appuie sur les travaux de D. M. Gropp,110 de M. J. W. Leith111 et de H. Eshel.112 Cette liste contient aussi les noms sur le monnayage de Samarie,113 les noms des sources littéraires ainsi que le nom inscrit sur une jarre découverte dans une citerne à Qaddum114 et les noms sur les ostraca de Yokneam.115 Cette synthèse, à l’heure actuelle probablement la plus complète dont nous disposons sur l’onomastique de Samarie à l’époque perse, n’apporte pas d’éléments nouveaux à l’étude des noms du Wadi Daliyeh. Une synthèse concernant les noms des personnes dans les documents du Wadi Daliyeh, faite notamment à partir des travaux de D. M. Gropp (1986), de J. Zsengellér, de H. Eshel, et de Y. Meshorer et S. Qedar, a été présentée également par A. Lemaire.116

1.3

Troisième phase de la recherche : à partir de 2001

La troisième phase de la recherche sur les manuscrits du Wadi Daliyeh s’est ouverte avec la publication du volume partiellement consacré aux manuscrits du Wadi Daliyeh par D. M. Gropp en 2001.117 Cette publication joue un double rôle dans l’histoire de la recherche sur les manuscrits. Elle représente un certain aboutissement de cette recherche commencée en 1985 avec les premières publications des manuscrits par F. M. Cross118 et avec l’étude de D. M. Gropp des aspects philologiques et juridiques de neuf contrats de vente d’esclaves présentée dans sa thèse de doctorat de 1986. La publication de Gropp de 2001 semble être une version approfondie de sa thèse doctorale de 1986. En ce sens, cette publication appartient encore à la deuxième phase de la recherche sur les manuscrits. Gropp a présenté dans sa thèse de 109 110 111 112 113 114 115 116 117 118

R. Zadok, 1998, notamment pp. 781–785. D. M. Gropp, 1986. M. J. W. Leith, 1997. H. Eshel, 1997. Y. Meshorer – S. Qedar, 1991. E. Stern – Y. Magen, 1984. J. Naveh, 1985. A. Lemaire, 2002b, notamment pp. 221–222. D. M. Gropp, 2001. F. M. Cross, 1985 ; 1988.

34

1. manuscrits

1986 la transcription, la reconstruction, la traduction et le commentaire de seulement neuf papyri du Wadi Daliyeh. Dans sa publication de 2001, il n’a ajouté que la transcription, la reconstruction, la traduction et le commentaire de trois autres papyri qui ne concernent pas des contrats de vente d’esclaves (WDSP 10, 15 et 18). Les allusions aux autres papyri sont disséminées dans le texte, et à cause de l’absence de leur transcription, les mots utilisés dans ces papyri ne se trouvent pas dans la concordance des manuscrits du Wadi Daliyeh dans le même ouvrage.119 En ce sens, il est difcile de parler d’une editio princeps de ces manuscrits ; ceci est un nouveau signe qui rattache ce travail à la deuxième phase de la recherche. Certains défauts de la publication des papyri par D. M. Gropp (2001) ont été répertoriés dans une recension par É. Puech.120 Sa critique vise notamment l’absence d’une transcription de tous les documents et en conséquence l’absence de ces textes dans la concordance. Il fait ensuite des remarques critiques sur le commentaire (WDSP 1,7), la restitution (WDSP 5,13 ; WDSP 15,7) et la transcription des textes (WDSP 10,6.7). D’autres défauts de cette publication, qui en rendent l’exploitation assez délicate, n’ont pas été signalés par É. Puech. L’emploi simultané de cette édition et des articles concernant les interprétations historiques de Cross durant la première phase de la recherche est très difcile. Cette difculté est imposée au lecteur par l’absence d’un tableau synoptique pour repérer la numérotation utilisée par F. M. Cross, différente selon qu’il s’agit de la première phase (1963–1985) ou de celle établie après 1985, et xée par l’édition de Gropp en 2001. Un autre défaut est l’absence de bibliographie et de liste des abréviations des références bibliographiques employées par Gropp. Les références à la littérature utilisée par Gropp se trouvent disséminées dans les nombreuses notes en bas de page : le lecteur se livre ainsi à une longue recherche de la référence bibliographique exacte dans des notes abrégées.121 L’absence d’une liste bibliographique et d’une liste d’abréviations dans ce type de publication est d’autant plus étonnante que de telles listes ont été établies par Gropp dans sa thèse en 1986.122 Gropp laisse aussi le lec119

D. M. Gropp, 2001, pp. 235–241. É. Puech, 2003. 121 Par exemple les nombreuses références abrégées aux œuvres de Yaron, Muffs, Kraeling, Petschow etc. 122 D. M. Gropp, 1986, pp. 140–149 pour la bibliographie ; p. V pour les abréviations. 120

1. manuscrits

35

teur dans une ignorance totale au sujet des fragments de papyri grecs et araméens dont il publie la photographie sur la planche 38. Le seul renseignement fourni par Gropp à ce sujet est le titre de cette planche qui ne mentionne même pas la présence des fragments araméens : « WDSP papMiscellaneous Fragments gr ».123 Des incohérences se trouvent aussi dans le texte même de Gropp. Mentionnons par exemple la référence à « Notes on readings » de WDSP 14,1–2 – notes qui restent introuvables dans cette édition puisque ni la transcription ni la traduction ni le commentaire de ce manuscrit n’y sont publiés.124 Signalons aussi une omission de référence pour un manuscrit avec un fragment de formule de datation – papyrus désigné par F. M. Cross à plusieurs reprises comme étant le plus ancien. Gropp fait référence à ce papyrus, mais il n’indique pas son numéro parmi les planches.125 En effet, il s’agit du papyrus WDSP 22 qui, lui non plus, n’a pas été transcrit ni commenté par Gropp. La troisième phase de la recherche sur les manuscrits du Wadi Daliyeh commence vraiment avec la publication des photographies des planches de tous les manuscrits du Wadi Daliyeh par Gropp en 2001. Cette publication de tous les manuscrits a été annoncée par F. M. Cross dès 1974 et par D. M. Gropp dès 1986,126 mais les manuscrits euxmêmes sont devenus disponibles seulement avec la publication de ces planches, soit presque quatre décennies après leur découverte, sans que la transcription de tous les documents n’ait été faite. La publication de ces planches a enn rendu possible la vérication des différentes lectures et interprétations proposées depuis 1963. Cette publication xe aussi la numérotation des papyri qui, depuis 1963, variait.

123 Après une vérication de cette planche au Musée d’Israël, nous pouvons constater que la photographie de la planche WDSP 38 publiée par Gropp ne contient pas tous les fragments appartenant à ce lot de provenance incertaine qui est à dater probablement à l’époque romaine. 124 Voir cette référence à un texte qui n’existe pas dans D. M. Gropp, 2001, p. 35, note 3. 125 D. M. Gropp, 2001, p. 3. En fait, il s’agit du papyrus WDSP 22 dont seule une photographie a été publiée par Gropp. Le fragment de la formule de datation se trouve à la dernière ligne. 126 « The main lot of papyri and fragments of papyri bought from Kando will be published separately by F. M. Cross, Jr. », F. M. Cross, 1974a, p. 25, note 41. « I am also preparing a systematic study of the language of the Samaria papyri, and an edition of the remaining papyri », D. M. Gropp, 1986, p. VII, note 7.

1. manuscrits

36 1.4

Synopse des différentes numérotations

Comme on l’a déjà souvent signalé, de 1963 à 2001, la numérotation des papyri du Wadi Daliyeh n’a pas été stable. On peut distinguer deux principales phases de numérotation correspondant aux deux premières phases de la recherche sur les manuscrits du Wadi Daliyeh. Le système en usage entre 1963 et 1985 n’a pas toujours été appliqué de manière cohérente. Un nouveau système semble avoir été introduit au début de la deuxième phase et il a été suivi à quelques exceptions près dans les publications à partir de 1985. Le tableau synoptique qui suit présente les différentes numérotations des papyri du Wadi Daliyeh depuis 1963 jusqu’à 2001 et les met en cohérence avec la numérotation xée par l’édition de Gropp 2001. Ce tableau indique les différentes numérotations recensées dans les publications de F. M. Cross, P. W. Lapp, D. M. Gropp et M. J. W. Leith. Deux études sur les manuscrits du Wadi Daliyeh publiées après 1985 utilisent encore l’ancienne numérotation d’avant 1985. Une survivance de cet ancien système apparaît encore une fois dans l’editio princeps des bulles du Wadi Daliyeh faite par M. J. W. Leith.127 Leith a appliqué la nouvelle numérotation (après 1985) dans la partie principale de son travail relative à l’analyse des bulles,128 mais dans son introduction elle fait référence à la « bulle du ls de [San]ballat », et indique qu’elle avait été attachée au pap. n° 5,129 ce qui est le numéro attribué à ce manuscrit dans la publication de Cross de la première phase à laquelle elle se réfère.130 Il s’agit de manuscrit WDSP 16 selon la numérotation de D. M. Gropp (2001). La deuxième exception est due à Cross, qui applique l’ancien système de numérotation dans son article publié en 2003.131 Cet article concerne l’analyse de l’écriture des manuscrits du Wadi Daliyeh dont une première version a été publiée en 1974, où l’ancien système était en usage.132 Cross a visiblement modié cet article pour sa publication en 2003, mais il a gardé l’ancien système de numérotation. Cela fait que le papyrus n° 6, dont l’écriture est utilisée dans le tableau paléo-

127 128 129 130 131 132

M. J. W. Leith, 1997. M. J. W. Leith, 1997, pp. 35–248. M. J. W. Leith, 1997, p. 10, note 49. Il s’agit de F. M. Cross, 1974a. F. M. Cross, 2003. F. M. Cross, 1974a, pp. 25–27, pl. 59.

1. manuscrits

37

graphique, reste introuvable parmi les planches publiées par Gropp en 2001. La seule information publiée par Cross au sujet de ce papyrus se trouve dans ce tableau. Ce papyrus n° 6 peut être identié seulement à partir de la comparaison des lettres dessinées par Cross dans le tableau avec l’écriture de chacun des manuscrits. Nous arrivons ainsi à la conclusion que ce papyrus n° 6 correspond au papyrus WDSP 4 selon la numérotation de D. M. Gropp (2001).

Gropp 2001

Cross & Lapp 1963–1985 ; Leith, 1997

Gropp 1986 (SP)

WDSP 1 WDSP 2 WDSP 3

= pap. n° 1 : = pap. n° 2 : = pap. n° 4 : Leith, 1997 = pap. n° 6 :

Cross, 1963a, 1974a Cross, 1963a, 1974a Cross, 1963a ; pap. n° 3 :

SP 1 SP 2 SP 3

Cross, 1974a ; 2003

SP SP SP SP SP SP

WDSP WDSP WDSP WDSP WDSP WDSP WDSP WDSP

4 5 6 7 8 9 10 11

WDSP WDSP WDSP WDSP WDSP

12 13 14 15 16

WDSP WDSP WDSP WDSP WDSP WDSP

17 18 19 20 21 22

WDSP WDSP WDSP WDSP WDSP WDSP WDSP

23 24 25 26 27 28 29

= pap. n° 6 : Leith, 1997 = pap. n° 8 : Cross, 1974a = pap. n° 10 : Leith, 1997 = pap. n° 14 ou n° 15 : Cross, 1974a ; n° 15 : P. W. Lapp, 1974 = pap. n° 14 : Leith, 1997 = pap. n° 5 : Cross, 1974a ; pap. n° 5 : Leith, 1997

= pap. n° 21 : Cross, 1974a ; pap. n° 22 : Cross, 1985 ; Leith, 1997

4 5 6 7 8 9

1. manuscrits

38 Table (cont.) Gropp 2001 WDSP WDSP WDSP WDSP WDSP WDSP WDSP WDSP WDSP

30 31 32 33 34 35 36 37 38

Cross & Lapp 1963–1985 ; Leith, 1997

Gropp 1986 (SP)

= frgs. a–c, n° 26, 27, 28, 29 : Cross, 1974a

= frg. d, n° 33 : Cross, 1974a = lot de fragments grecs et araméens de l’époque romaine de provenance incertaine (mentionné seulement par Cross, 1963 ; 1971 ; 1974b)

Presque tous les manuscrits découverts au Wadi Daliyeh se trouvent aujourd’hui au Musée d’Israël à Jérusalem, sauf les fragments WDSP 32 et WDSP 37 provenant des fouilles de P. W. Lapp. D’après une communication personnelle de F. M. Cross, il est possible que ces fragments se trouvent aujourd’hui à Amman où ils ont peut-être été amenés avec les autres découvertes de P. W. Lapp des grottes du Wadi Daliyeh à la veille de la guerre de 1967. Dr. Fawzi Zayadine du Département des Antiquités de Jordanie n’a cependant pas conrmé cette information. Le manuscrit WDSP 1 et la bulle WD 22, dite « du ls de Sanballat », sont en exposition au Musée d’Israël, dans la salle consacrée à l’histoire de l’écriture. Les bulles du Wadi Daliyeh sont déposées à l’Israel Antiquities Authority Artifacts Treatment Department à Jérusalem.

2. BULLES

À la différence des manuscrits, le système de numérotation des bulles provenant de la grotte I du Wadi Daliyeh (nous les désignons par « WD ») semble avoir été xé avec la première publication de certaines bulles par F. M. Cross dès 1974.1 Ce fait facilite beaucoup l’orientation dans la question de l’histoire de la recherche sur ces bulles. Il semble qu’il existe cependant une exception : la bulle désignée par M. J. W. Leith comme WD 22 (« bulle du ls de Sanballat »),2 achetée aux bédouins avec le lot principal. F. M. Cross n’a pas indiqué le numéro de cette bulle. Le numéro 22 est aussi porté par une bulle avec une double empreinte, découverte par P. W. Lapp dans la première saison en 1963.3 Cette bulle a été plus tard désignée par F. M. Cross et M. J. W. Leith comme WD I.3 22A et B.4 Ce chapitre consacré aux bulles du Wadi Daliyeh se divise en trois parties : la première concerne l’histoire de la recherche sur les bulles, la deuxième est concentrée sur la présentation des bulles inscrites et leurs interprétations, la troisième partie traite de la question de la différence entre les bulles selon qu’elles ont été faites par des sceaux ofciels ou par des sceaux privés.

2.1

Histoire de la recherche

Dans l’histoire de la recherche sur les bulles du Wadi Daliyeh, il est possible de distinguer deux phases principales : a) La première phase : 1963–1992. Cette phase est marquée par les travaux préliminaires sur les bulles par F. M. Cross, et se trouve résumée par l’étude de Cross de 1974 qui inclut la publication de certaines bulles.5 1

F. M. Cross, 1974a, pp. 28–29. M. J. W. Leith, 1997, p. 244. 3 Mais on peut se demander si les numéros des bulles indiqués dans cette liste correspondent à la numérotation de Cross de 1974 propre aux bulles du Wadi Daliyeh ou s’il s’agit de numéros attribués sans distinction à différents objets découverts dans les fouilles. 4 F. M. Cross, 1974a, p. 28 ; M. J. W. Leith, 1997, p. 245. 5 F. M. Cross, 1974a. 2

2. bulles

40

b) La deuxième phase : à partir de 1992. Cette phase est marquée par la publication des bulles de la collection Hecht du Musée de Haïfa par E. Stern,6 et par la publication de toutes les bulles lisibles du Wadi Daliyeh par M. J. W. Leith.7 2.1.1

Première phase : 1963–1992

La première phase de la recherche sur les bulles du Wadi Daliyeh a été marquée par les premiers rapports sur la découverte et les premières publications et interprétations de certaines bulles par F. M. Cross entre 1963 et 1974. Ces interprétations n’ont pas changé jusqu’en 1992. 2.1.1.1 Acquisition des bulles en 1962–1964 Les rapports sur les bulles montrent une divergence sur la manière dont certaines bulles ont été acquises. Il est donc assez difcile d’afrmer avec certitude quelles sont les bulles acquises avec le premier lot le 19 novembre 1962, quelles sont les bulles découvertes dans les deux saisons de fouilles de P. W. Lapp en janvier 1963 et en février 1964, et quelles sont les bulles achetées avec le deuxième lot le 7 août 1963. 2.1.1.2 Bulles achetées aux bédouins dans les lots du 19 novembre 1962 et du 7 août 1963 On peut afrmer avec certitude que les bulles acquises dans le lot principal le 19 novembre 1962 sont celles mentionnées par Cross comme étant attachées aux papyri de ce lot. Il s’agit des bulles WD 11A–G, WD 21A–D, WD 16A–D et WD 22, attachées aux papyri WDSP 1, 2, 3 et 16. Ces papyri sont clairement mentionnés par Cross dans son premier rapport.8 Parmi ces bulles, une bulle est épigraphique et aniconique (WD 22 : la « bulle du ls de Sanballat »), les autres sont iconiques et anépigraphiques. Une seule bulle est désignée par Cross comme appartenant au deuxième lot acheté aux bédouins le 7 août 1963 : c’est la bulle épigraphique et iconique dont l’inscription a été lue par Cross en 1963 comme [[ ]çyl (WD 23).9

6 7 8 9

E. Stern, 1992. M. J. W. Leith, 1997. F. M. Cross, 1963a. F. M. Cross, 1963a, p. 111, note 2.

2. bulles

41

Les autres bulles attachées aux papyri ont été certainement achetées aux bédouins, puisque les fouilles de P. W. Lapp n’ont livré que des bulles détachées des papyri. 2.1.1.3 Bulles provenant des fouilles de P. W. Lapp Les rapports sur les bulles découvertes lors des deux saisons de fouilles de la grotte Mughâret AbÖ Šinjeh ne sont pas unanimes au sujet de leur nombre. Toutes les bulles provenant des fouilles ont été découvertes dans « l’espace des manuscrits » (I.3) de la grotte Mughâret AbÖ Šinjeh. Le premier rapport de F. M. Cross de 1963 indique deux bulles découvertes dans les fouilles de P. W. Lapp.10 Dans ce rapport, F. M. Cross a pu rendre compte seulement des découvertes de P. W. Lapp lors de la première saison de janvier 1963 car ce rapport a été écrit avant la deuxième saison de février 1964. Mais F. M. Cross indique aussi le même nombre de bulles provenant des fouilles dans le rapport publié en 1969,11 c’est-à-dire ca. cinq ans après la deuxième saison de fouilles au Wadi Daliyeh. Comme on peut le lire dans les rapports de fouilles de P. W. Lapp, la deuxième saison a livré un nombre limité de bulles, mais ce fait n’est pas pris en compte dans les rapports de Cross. Il s’agit probablement de la bulle avec les empreintes de deux sceaux différents qui a été publiée par F. M. Cross en 1974 sous le signet « WD I.3 22A et B ».12 Cette bulle aux deux empreintes a été aussi désignée comme la seule provenant des fouilles de P. W. Lapp dans l’editio princeps des bulles du Wadi Daliyeh publiée par M. J. W. Leith.13 P. W. Lapp et N. L. Lapp signalent dans leur rapport de fouilles des grottes du Wadi Daliyeh publié en 1974 la découverte de trois bulles lors des deux saisons 1963 et 1964 : une bulle, en même temps qu’un scarabée, ont été découverts dans « l’espace des manuscrits » (I.3) de la grotte Mughâret AbÖ Šinjeh lors de la première saison en janvier 1963 ; deux autres bulles ont été découvertes au même endroit lors de la deuxième saison en février 1964.14 Étant donné que F. M. Cross a signalé la découverte de deux bulles lors de la première saison et que P. W. Lapp et N. L. Lapp n’ont signalé

10 11 12 13 14

F. M. Cross, 1963a, p. 114. F. M. Cross, 1971, p. 50. F. M. Cross, 1974a, p. 28, pl. 36,4 (dessin) et pl. 62a (photo). M. J. W. Leith, 1997, p. 124, pl. X,1 ; p. 225, pl. XIX,4 ; p. 245. P. W. Lapp – N. L. Lapp, 1974, p. 9 et 11.

42

2. bulles

que la découverte d’une seule bulle, on peut supposer qu’il s’agit justement de la bulle aux deux empreintes différentes WD I.3 22A et B. Mais la liste des loci et des découvertes associées publiée en 1974 avec l’ensemble des rapports sur les découvertes du Wadi Daliyeh indique un nombre différent de bulles dans « l’espace des manuscrits » (I.3) de la grotte Mughâret AbÖ Šinjeh. Selon cette liste, quatre bulles ont été découvertes lors des fouilles de P. W. Lapp.15 Les numéros des bulles indiqués dans cette liste sont n° 42, 43, 13 et 22. La bulle n° 22 correspond vraisemblablement à la bulle publiée par Cross sous le numéro WD I.3 22 A et B, la bulle n° 42 est probablement celle qui est publiée par Cross dans le même volume sous le n° 42.16 Si la numérotation des bulles dans cette liste appartient au même système de numérotation appliqué par F. M. Cross en 1974 et par M. J. W. Leith en 1997, les deux autres bulles qui n’ont pas été prises en compte dans les rapports de Cross de 1974 sont les bulles WD 13 et WD 43, publiées par M. J. W. Leith en 1997 sans l’indication que ces bulles provenaient des fouilles de P. W. Lapp.17 2.1.1.4 Les évaluations lors de la première phase et les premières publications Les évaluations du nombre de bulles ne sont pas très cohérentes dans les publications de Cross. Dans sa première évaluation de 1963 où il n’a pas pu encore prendre en compte la deuxième campagne de fouilles de février 1964, Cross indique un nombre total de 128 bulles qui auraient été achetées dans les deux lots du 19 novembre 1962 et du 7 août 1963, et qui auraient été découvertes lors de la première saison de fouilles de Lapp au Wadi Daliyeh en janvier 1963.18 Si on inclut aussi dans ce nombre les deux bulles découvertes lors de la deuxième saison de fouilles de P. W. Lapp en février 1964,19 le nombre total de bulles devrait être 130. Mais Cross maintient dans toutes les études publiées après 1963 le nombre de 128 bulles ; dans les mêmes études, il indique aussi « more than 125 impressions and seal rings ».20

15

DWD, pp. 13–16, notamment p. 14. F. M. Cross, 1974a, p. 29. 17 M. J. W. Leith, 1997, WD 13 : p. 231, pl. XX,2 ; WD 43 : p. 145, pl. XI,2. 18 F. M. Cross, 1963a, p. 115. 19 P. W. Lapp – N. L. Lapp, 1974, p. 11. 20 Pour le nombre « plus de 125 » : F. M. Cross, 1966, p. 204, note 12 ; 1971, p. 47, note 4 ; 1974a, p. 18, note 10. Pour le nombre 128 : F. M. Cross, p. 51 ; 1974a, p. 19. 16

2. bulles

43

Selon les évaluations de Cross, ca. 70 bulles sur 128 ont été bien conservées. Il signale l’existence de seulement deux bulles inscrites dans le corpus. Il a distingué trois groupes de bulles iconographiques : les bulles avec les motifs attiques en style grec contemporain, les bulles avec les motifs mythiques et royaux perses, et un petit nombre de bulles en style gréco-perse. Les premières photos de trois bulles iconiques (WD 4, WD 14 et WD 25) et d’une bulle inscrite (WD 22) ont été publiées par Cross en 1969.21 En 1974, ces mêmes photos ont été publiées par Cross avec les bulles WD I.3 22 A et B, WD 3A, WD 10A, WD 11B, WD 12, WD 17, WD 24, WD 26, WD 42, WD 46 et WD 51.22 Les photos de ces quinze bulles ont été le seul document de référence jusqu’à la publication de toutes les bulles bien conservées du Wadi Daliyeh par M. J. W. Leith en 1997. 2.1.2

Deuxième phase : à partir de 1992

La deuxième phase de la recherche sur les bulles du Wadi Daliyeh est marquée par les travaux d’E. Stern et surtout de M. J. W. Leith. Deux éléments distinguent la deuxième phase de la première : lors de la deuxième phase, le corpus des bulles du Wadi Daliyeh constitué entre 1962 et 1964 s’est trouvé élargi par les nouvelles bulles de la collection Hecht,23 et toutes les bulles lisibles du corpus de 1962–1964 du Wadi Daliyeh ont été publiées par M. J. W. Leith.24 2.1.2.1 Mise en question du corpus complet de 1962–1964 Le corpus des bulles du Wadi Daliyeh du Musée Rockefeller (Palestine Archaeological Museum), tel qu’il a été constitué entre 1962 et 1964 par des bulles achetées aux bédouins et par quelques bulles découvertes dans les fouilles de P. W. Lapp, a été augmenté de ca. 40 bulles de la collection privée de Reuben et Edith Hecht actuellement partagée entre le Musée de Reuben et Edith Hecht à l’Université de Haïfa et le Musée d’Israël à Jérusalem. Ces bulles ont été publiées par E. Stern en 1992 ;25 cinq d’entre elles et une bulle d’une collection privée, appartenant

21 22 23 24 25

F. M. Cross, 1971 (= 1969), gs. 34–35 et 37–39. DWD, pls. 61–63. E. Stern, 1992. M. J. W. Leith, 1997. E. Stern, 1992.

44

2. bulles

probablement au même corpus, gurent dans le volume d’Y. Meshorer et S. Qedar en rapport avec l’iconographie du monnayage de Samarie au IVe s. av. J.-C.26 La bulle de la collection privée est inscrite et porte la représentation d’un dragon ailé et une inscription rétrograde la[mçy, au-dessus de la représentation, en écriture araméenne où la lettre a est écrite en écriture paléohébraïque.27 M. J. W. Leith a publié avec les bulles du Wadi Daliyeh une sélection de photos de 28 bulles de la collection Hecht dont 14 appartiennent au Musée d’Israël et 14 sont déposées au Musée Hecht à Haïfa.28 E. Stern a pu attribuer l’ensemble des bulles de la collection Hecht au corpus des bulles du Wadi Daliyeh, non seulement à cause de la ressemblance qu’offraient les bulles des deux groupes, mais surtout parce qu’une des bulles de la collection Hecht et une des bulles du Wadi Daliyeh ont été fabriquées avec le même sceau.29 M. J. W. Leith a signalé la fabrication possible de deux autres bulles des deux groupes avec le même sceau.30 Si toutes les bulles de la collection Hecht appartenaient primitivement au corpus des bulles du Wadi Daliyeh, comme l’afrme E. Stern, le nombre des bulles du Wadi Daliyeh s’élèverait ainsi à ca. 170 bulles ; le nombre indiqué et la fonction dénie par F. M. Cross pour les bulles inscrites de ce corpus est donc aussi à revoir. 2.1.2.2 Publication de M. J. W. Leith et son évaluation M. J. W. Leith a publié 61 impressions lisibles sur 60 bulles de l’ensemble des bulles attribuées aux découvertes du Wadi Daliyeh,31 deux anneaux sigillaires en or du Wadi Daliyeh, et 28 bulles de la collection Hecht.32 À la suite des analyses d’E. Stern, elle considère les bulles du Wadi Daliyeh et les bulles de la collection Hecht comme appartenant au même corpus.33

26

Y. Meshorer – S. Qedar, 1991, p. 12, 36 et 81. Y. Meshorer – S. Qedar, 1991, pp. 11–12. 28 M. J. W. Leith, 1997, pls. XXIII et XXIV. 29 Il s’agit des bulles WD 37 (M. J. W. Leith, 1997, pl. XIII,2) et HM K63.K (E. Stern, 1992, pl. III,12 ; M. J. W. Leith, 1997, pl. XXIII,9). 30 M. J. W. Leith, 2000, p. 694, note 18. Il s’agit des bulles WD 38 (M. J. W. Leith, 1997, pl. XV,3) et IM 82.19.941 (E. Stern, 1992, pl. I,4 ; M. J. W. Leith, 1997, pl. XXIII,5). 31 La bulle WD I.3.22 provenant des fouilles de P. W. Lapp a une double impression. 32 M. J. W. Leith, 1997. 33 E. Stern, 1992. 27

2. bulles

45

La grande majorité des bulles est iconique et anépigraphique. Trois des quinze photos des bulles du Wadi Daliyeh publiées par F. M. Cross en 1974 n’ont pas été publiées dans l’editio princeps de M. J. W. Leith en 1997 : deux bulles faites avec le même sceau WD 10A et WD 12,34 et la bulle du « ls de Sanballat » WD 22.35 Certaines bulles du Wadi Daliyeh appartenant au corpus de 1962– 1964 ont été fabriquées avec le même sceau. Dans ce corpus, quatre sceaux différents ont servi à la fabrication de plusieurs bulles : WD WD WD WD

3A = WD 10A = WD 11B = WD 12 = WD 24 5 = WD 16B 13 = WD 41 17 = WD 36 = WD 51

2.1.2.3 Catégories des bulles selon M. J. W. Leith Toutes les bulles lisibles du corpus du Wadi Daliyeh sont iconiques, sauf la bulle WD 22 qui porte l’inscription du ls de Sanballat. M. J. W. Leith a divisé les bulles du Wadi Daliyeh en trois catégories principales : les « bulles hébraïques », « les bulles grecques » et « les bulles perses/proche-orientales ». a) Bulles « hébraïques » La catégorie des « bulles hébraïques » contient seulement deux bulles : WD 22 et WD 23. Il s’agit de bulles caractérisées par une inscription paléohébraïque. Ces bulles inscrites seront discutées ultérieurement.36 b) Bulles « perses/proche-orientales » Dans la catégorie des bulles « perses/proche-orientales », seules trois bulles ont été faites avec un anneau ; à ce groupe appartient aussi l’anneau sigillaire en or B du Wadi Daliyeh. Treize bulles ont été faites avec un cachet, et trois bulles ont probablement été faites avec un cylindre (WD 17, WD 36, WD 51). Toutes les représentations sur les bulles de cette catégorie du Wadi Daliyeh ont une disposition horizontale ou carrée, y compris trois des bulles perses faites clairement avec un anneau (WD 3A, WD 34, WD 48) et l’anneau en or B de provenance

34 Trois autres bulles du Wadi Daliyeh ont été faites avec le même sceau et leurs photos sont publiées par M. J. W. Leith, 1997 : WD 3A, WD 11B, WD 24. 35 DWD, pl. 61 pour WD 22, et pl. 62 k.m. pour WD 10A et WD 12. 36 Voir le chapitre I.2.2.

46

2. bulles

probablement phénicienne. Toutes les bulles de la catégorie des « bulles perses/proche-orientales » ont été importées de l’est (Perse, Mésopotamie) ou reètent la glyptique orientale tout en étant produites en Phénicie ou en Samarie. Une des bulles illisibles, la bulle WD 10B, a été faite avec un anneau. Les bulles à l’iconographie « perse/proche-orientale » partagent parfois les mêmes motifs que le monnayage local de Samarie du IVe s. av. J.-C. M. J. W. Leith a divisé la catégorie « perse/procheorientale » en deux groupes : les bulles avec le motif du « héros perse », et les bulles avec le motif des animaux seuls. Le groupe des bulles avec le motif du « héros perse » présente deux subdivisions : a) les bulles avec la représentation du héros perse qui affronte un seul adversaire (taureau ailé ou lion ailé), et b) le héros perse qui affronte deux animaux (lions ou sphinx ailés). Dans le groupe des bulles avec le motif des animaux seuls, les bulles représentent soit des animaux singuliers soit deux animaux en position d’affrontement. Sauf une exception (WD 34 : les chevaux), les animaux représentés sont mythiques : des sphinx ailés (WD 13, WD 15A, WD 31, WD 41, WD 48, WD 53), des chevaux ailés (WD 18), des taureaux ailés (WD 38 + peut-être deux bulles de la collection Hecht),37 des hommes – scorpions (WD 25), des griffons aux ailes recourbées (l’anneau sigillaire en or B). Les bulles WD 13 et WD 41, et peut-être aussi WD 15A ainsi que l’anneau sigillaire en or B, sont des variantes orientales (phéniciennes ?) d’un motif portant le style de la cour royale. c) Bulles « grecques » 29 bulles de la catégorie des « bulles grecques » sont l’œuvre d’un anneau. À ce groupe appartient aussi l’anneau sigillaire en or A du Wadi Daliyeh. Seules 10 « bulles grecques » semblent provenir des scaraboïdes ou d’un autre type de sceau. La plupart des « bulles grecques » imprimées avec des scaraboïdes ou avec des anneaux en métal ont une disposition de type vertical. M. J. W. Leith a divisé la catégorie des « bulles grecques » en six groupes.38 Dans cette catégorie, la plupart des bulles représentent des

37 38

M. J. W. Leith,1997, pl. XXIII, 4.5. M. J. W. Leith,1997, pp. 30–32.

2. bulles

47

êtres humains ; les représentations d’animaux (mythiques ou réels) sont plutôt rares. Le premier groupe, le plus large dans le corpus des bulles du Wadi Daliyeh, est celui des bulles offrant des représentations de jeunes hommes ou de guerriers debouts en positions diverses, habillés ou nus. Les sceaux ornés de ces motifs ne semblent pas être produits par un seul graveur ou par un seul atelier. D’après Leith, ces gures semblent reéter les peintures sur vases de la n du Ve et du début du IVe s. av. J.-C. Même s’il est difcile d’identier les représentations particulières de divinités grecques ou proche-orientales, M. J. W. Leith a réussi à identier, avec un peu d’hésitation, 9 des 17 gures de ce groupe. 2 bulles représentent probablement Hermès (WD 14, WD 49), 4 semblent représenter Héraclès (WD 11C, WD 39, WD 42, WD 47), et 3 pourraient porter la représentation de Persée (WD 32, WD 54, WD 56). Pour les représentations d’Hermès et d’Héraclès, Leith mentionne aussi les parallèles parmi les bulles de la collection Hecht.39 Leith dénit comme le parallèle le plus proche des motifs de ce premier groupe les anneaux grecs de la collection Clercq, à la Bibliothèque Nationale de Paris, provenant probablement de Phénicie.40 Pour cette raison, elle propose la Phénicie comme source probable des sceaux avec le motif du « jeune homme ». Le deuxième groupe est constitué par 5 bulles avec des représentations hétérogènes d’hommes seuls. Les bulles WD 9, WD 11E et WD 20 représentent un homme adulte, la bulle WD 15B représente un jeune homme nu assis sur un rocher, et la bulle WD 57 porte la représentation d’un jeune homme nu appuyé contre une colonne. Les bulles WD 9, WD 11E et WD 20 ont des parallèles dans la collection Hecht.41 Le troisième groupe représente des motifs dionysiaques. Il s’agit des représentations d’un satyre seul (WD 2, WD 5/16B, WD 21B), d’un danseur perse (WD 27), d’un Ménade dansant (WD 50), d’Éros (WD 40) et d’un satyre qui joue aux osselets avec une nymphe (WD 44). Le quatrième groupe rassemble des bulles qui portent des représentations d’hommes avec des femmes. Les représentations sur les bulles WD 6 et WD 52 représentent un même motif dans des styles différents : le couple perse. La bulle WD 43 représente probablement Achille et l’amazone Penthésilée. 39 40 41

M. J. W. Leith,1997, pl. XXIV,9 pour Hermès, et pl. XXIV,8 pour Heraklès. A. De Rider, 1911 (référence selon M. J. W. Leith, 1997, p. 30, note 196). M. J. W. Leith,1997, pl. XXIV,6.7.11.12.

2. bulles

48

Le cinquième groupe contient une seule bulle (WD 46) qui représente Nikè, vue de face, conduisant un quadrige. Le sixième groupe est celui des bulles avec des représentations d’animaux et de plantes. Ce groupe se divise en trois sous-groupes : a) les représentations d’animaux mythiques, b) les représentations d’animaux réels, et c) les plantes. a) La subdivision des animaux mythiques contient les représentations d’un hippocampe (WD 35) et l’avant-train d’un sanglier ailé (WD 45). La collection Hecht contient quatre représentations appartenant à cette subdivision : trois représentations d’un griffon ailé42 et une représentation d’un sphinx assis sur une colonne.43 b) La subdivision des animaux réels contient la représentation d’un aigle (l’anneau sigillaire en or A), d’un lion (WD 37) et d’un lion qui se gratte l’oreille (WD 55). Leith ajoute les représentations du même genre de la collection Hecht qui sont les suivantes : une colombe,44 des lions,45 un double possible de la représentation du lion qui se gratte l’oreille,46 un lion qui ronge un fémur,47 un homme qui chevauche un cheval48 et des chevaux galopants.49 c) La seule représentation d’une plante se trouve dans la collection Hecht : il s’agit d’une eur à trois pétales encadrée par des branches feuillues.50

2.2

Bulles inscrites et leurs interprétations

F. M. Cross a identié deux bulles inscrites dans le corpus des bulles du Wadi Daliyeh. Au cours de la première phase de la recherche, il a présenté plusieurs lectures de ces deux bulles épigraphiques dont il avait signalé l’existence. Elles sont inscrites en écriture paléohébraïque.

42 43 44 45 46 47 48 49 50

M. M. M. M. M. M. M. M. M.

J. J. J. J. J. J. J. J. J.

W. W. W. W. W. W. W. W. W.

Leith,1997, Leith,1997, Leith,1997, Leith,1997, Leith,1997, Leith,1997, Leith,1997, Leith,1997, Leith,1997,

pl. pl. pl. pl. pl. pl. pl. pl. pl.

XXIII, XXIII, XXIII, XXIII, XXIII, XXIII, XXIII, XXIII, XXIII,

1–3. 6. 13. 9–12. 11. 12. 7. 8. 14.

2. bulles

49

Pour F. M. Cross, seules les bulles épigraphiques appartenaient à des fonctionnaires.51 La publication par M. J. W. Leith des bulles du Wadi Daliyeh a augmenté le nombre des bulles inscrites dans le corpus. Elle a ainsi remis en question l’hypothèse de Cross concernant l’attribution des sceaux inscrits uniquement à des fonctionnaires perses. 2.2.1

Bulle WD 22 ou la « bulle du ls de Sanballat » (Planche XL)

La bulle WD 22 a été achetée avec le lot principal le 19 novembre 1962. Elle était attachée au papyrus WDSP 16. Entre 1963 et 1974, F. M. Cross a présenté plusieurs restitutions de l’inscription sur cette bulle. Elle porte une inscription sur deux lignes en hébreu et en écriture paléohébraïque.52 Le texte est lisible, mais il est abîmé dans la partie gauche et dans la partie droite de la première ligne, ainsi que dans la partie gauche de la seconde ligne. Le texte lisible est le suivant : [ ]rmç tjp flb\[ ]ˆb why[ ]. En 1963, F. M. Cross a proposé de restituer au début de la première ligne le nom whynnj.53 Il a corrigé cette lecture en 1966 en disant que les traces des hampes des deux n du nom whynnj n’étaient pas visibles sur la bulle. En conséquence, il a proposé de restituer les noms complets why[dy ou why[çy correspondant aux formes hypocoristiques [çy ou [dy qu’il suggérait de lire sur l’autre bulle épigraphique WD 23.54 Dans les études publiées en 1969 (= 1971) et en 1974, Cross propose de restituer le début de l’inscription why[?[çy( l)]55 sans allusion à la possibilité de restituer dans cette inscription le nom why[[dy]. À la n de la seconde ligne Y. Meshorer et S. Qedar ont proposé de restituer le mot araméen [ˆy]rmç.56 A. Lemaire a néanmoins souligné le fait que la bulle était écrite en écriture paléohébraïque et en hébreu.57 La restitution du mot hébreu [ˆ]rmç par Cross est donc plus probable que celle de [ˆy]rmç. 51 « Evidently, in Persian fashion, only ofcials had inscribed seals », F. M. Cross, 1974a, p. 18, note 10. 52 Cf. la photo et le dessin de la bulle fait par Cross dans F. M. Cross, 1971, g. 34–35 ; DWD, pl. 61. 53 F. M. Cross, 1963a, p. 111. 54 F. M. Cross, 1966, p. 204, note 12. 55 F. M. Cross, 1971, p. 47 en haut de page, et p. 47, note 4 ; 1974a, p. 18 au milieu de la page, et p. 18 note 10. 56 Y. Meshorer – S. Qedar, 1991, p. 11 ; 1999, p. 20.

2. bulles

50

Les lectures et les restitutions de cette bulle n’ont pas été revues par M. J. W. Leith dans l’editio princeps des bulles du Wadi Daliyeh : elle considère la publication de Cross comme sufsante, et ne la discute qu’en passant.58 D’après M. J. W. Leith, l’impression de cette bulle a été produite par un scaraboïde de type traditionnel ouest-sémitique en usage depuis l’époque du Fer jusqu’à l’époque perse.59 La forme et le type de l’estampille correspondent aux sceaux ofciels de l’époque royale en usage en Judée jusqu’à la période perse. Puisque l’inscription indique le nom et le titre du gouverneur, il est probable, selon Leith, que ce sceau a été surtout employé pour des usages ofciels. 2.2.2

Bulle WD 23 (Planche XL)

La bulle WD 23 a été achetée aux bédouins avec le deuxième lot, le 7 août 1963.60 Entre 1963 et 1974, F. M. Cross a proposé deux lectures différentes de l’inscription de cette bulle. Il n’a jamais publié sa photo et n’a jamais discuté l’image au-dessus de l’inscription écrite en caractères paléohébreux, interprétée par Leith comme un sanglier possible. Sa première lecture de l’inscription a été publiée en 1963.61 Cross a lu dans l’inscription cinq lettres dont quatre sont conservées : [[ ]çyl. Il a reconstruit l’inscription [[w]çyl « appartenant à Yešu{a » et a suggéré qu’il puisse s’agir du nom d’un fonctionnaire. Dans toutes les études ultérieures, Cross indiquera une lecture différente de celle qu’il a présentée en 1963. Dans les études publiées entre 1966 et 1974, il maintient la place pour cinq consonnes dans l’inscription, mais il aborde sa lecture avec moins de certitude qu’en 1963 : il considère seulement comme certaine la lecture des trois consonnes [[ ]yl et propose deux restitutions possibles [[wç]yl « appartenant à Ye[šu]{a » ou [[wd]yl « appartenant à Ya[ddu]{a ».62 La bulle WD 23 a été publiée dans le corpus des bulles du Wadi Daliyeh par M. J. W. Leith.63 Celle-ci a exclu la lecture du nom [wdy de Cross, et lu clairement quatre des cinq lettres de l’inscription : [[ ]çyl, ce qui correspond à la lecture de Cross en 1963. Après avoir examiné 57 58 59 60 61 62 63

A. Lemaire, 2002. M. J. W. Leith, 1997, p. 4, note 2. M. J. W. Leith, 1997, p. 23. F. M. Cross, 1963a, p. 111, note 2. F. M. Cross, 1963a, p 111, note 2. F. M. Cross, 1966, p. 204, note 12 ; 1971, p. 47, note 4 ; 1974a, p. 18, note 10. M. J. W. Leith, 1997, pp. 184–187, pl. XIV, 2.

2. bulles

51

cette bulle au Musée Rockefeller à Jérusalem, nous conrmons cette lecture. D’après M. J. W. Leith, l’impression de cette bulle semble avoir été l’œuvre d’un anneau, et s’il en est ainsi, il s’agirait de l’unique cas d’un anneau avec une inscription paléohébraïque pour la période perse. Un seul anneau avec une inscription araméenne a été découvert à Gabaon.64 Tout en attribuant la fabrication de l’anneau de la bulle WD 23 à un atelier local, peut-être en Samarie,65 Leith afrme que « likehood that the WD 23 seal came from a local workshop is hardly diminished by the fact that of all the Samarian bullae, WD 23 has arguably the most crudely executed design ».66 Leith évoque la possibilité qu’il s’agisse d’une imitation locale d’un anneau fabriqué dans un atelier en Grèce ou en Phénicie – une imitation avec une inscription hébraïque ajoutée par rapport à l’original. Elle identie la représentation sur la bulle comme une imitation possible du motif achéménide du sanglier. Elle le compare à l’imitation judéenne du motif du lion de la glyptique achéménide, étudiée par E. Stern.67 M. J. W. Leith, qui adhère à l’hypothèse de Cross, explique le fait que deux bulles puissent porter le nom de la même personne, de la manière suivante : soit le gouverneur Yešu{a/Yeša{yahu a pu avoir plusieurs fonctions, chacune représentée par un sceau, soit il a disposé de deux sceaux, l’un réservé aux transactions personnelles, l’autre aux transactions ofcielles. Une autre possibilité évoquée par Leith consiste à attribuer un des sceaux à un des subordonnés du gouverneur qui agissait en son nom.68 Une autre possibilité qu’on peut aussi suggérer est l’emploi successif des deux sceaux : il a pu changer de sceau après quelques années d’usage. 2.2.3 Arguments de Cross pour les restitutions des noms sur les bulles épigraphiques F. M. Cross a considéré le nom hypocoristique [wçy restitué sur WD 23 comme désignant la même personne que le nom complet why[çy

64 65 66 67 68

J. B. Pritchard, 1962, p. 116, g. 79. M. J. W. Leith, 1997, p. 24. M. J. W. Leith, 1997, p. 186. E. Stern, 1971 ; 1982, pp. 209–213. M. J. W. Leith, 1997, p. 185.

52

2. bulles

restitué sur WD 22. La même personne est, selon Cross, désignée aussi en WDSP 11r,13.69 Ces restitutions sont soutenues par Cross à l’aide d’un argument répété à plusieurs reprises, selon lequel, dans la Samarie de l’époque perse, seuls les hauts fonctionnaires pouvaient posséder des sceaux inscrits. Cette hypothèse a été soutenue par Cross pour la première fois dans son premier rapport de 1963 comme une suggestion,70 mais à partir de 1966 et par la suite, il l’a présentée comme une certitude, sans pourtant donner d’explications.71 Cette afrmation a conduit Cross à la conclusion que les deux sceaux ayant servi à la fabrication des bulles WD 22 et WD 23 ont appartenu à la même personne mentionnée en WDSP 11r,13 : le gouverneur de Samarie Yešu{a/Yeša{yahu, ls de Sanballat, désigné comme étant Sanballat II dans la généalogie établie par Cross.72 La restitution du nom why[dy\[wdy qui se lit dans les études de Cross jusqu’en 1974 n’apparaît plus après 1975 dans les restitutions de la généalogie des gouverneurs de Samarie de Cross. Cela ne fait que conrmer la préférence implicite de Cross pour la restitution du nom why[çy\[wçy dans les études à partir de 1975.73 2.2.4

Autres bulles inscrites (Planche XL)

Le nombre des bulles inscrites a été augmenté grâce aux travaux de M. J. W. Leith et d’E. Stern durant la deuxième phase de la recherche sur les bulles du Wadi Daliyeh, à partir de 1992. M. J. W. Leith a identié une autre bulle inscrite dans le même corpus : WD 54.74 C’est une bulle iconique et épigraphique avec une représentation probable de « Persée tenant un sac » qui appartient à la catégorie des représentations de style grec des « jeunes hommes nus »

69

Voir le chapitre I.1.1.1. F. M. Cross a écrit dans F. M. Cross, 1963a, p. 111, note 2, au sujet du propriétaire de WD 23 : « one suspects that it is an ofcial’s seal ». 71 « Evidently, in Persian fashion, only ofcials had inscribed seals », F. M. Cross, 1966, p. 204, note 7. La même afrmation se trouve dans toutes les études postérieures : F. M. Cross, 1971, p. 47, note 4 ; 1974a, p. 18, note 10. 72 Généalogie présentée par Cross notamment dans F. M. Cross, 1975a ; 1975b ; 1998a. Voir aussi le chapitre III.5.2.2.1. 73 Il s’agit du nom du gouverneur de Samarie de la 9e génération postexilique dans la généalogie des Sanballatides reconstruite par F. M. Cross, 1975a, p. 17 ; 1975, p. 203 ; 1998a, p. 156 ; 1998b, p. 193. 74 M. J. W. Leith, 1997, pp. 77–79, pl. V,2. 70

2. bulles

53

largement représentée dans l’iconographie des bulles du Wadi Daliyeh. Une inscription verticale de trois lettres peu visibles a été déchiffrée par M. J. W. Leith à droite de la gure de Persée. Leith l’a identiée comme étant une inscription en caractères phéniciens ˆ(d\)ba avec un a rétrograde. Selon M. J. W. Leith, le sceau qui a servi à la fabrication de cette bulle a probablement été gravé au début du IVe s. av. J.-C. L’interprétation de l’inscription n’est pas facile à cause de l’incertitude de la lecture : la racine ˆba signie « pierre », et Leith propose de l’interpréter comme signiant ynba « mon rocher », ce qui serait une forme abrégée de la forme longue d’un nom, tel « Eben{ezer » par exemple. Il est possible d’y voir aussi le mot ba « père » avec le sufxe possessif ˆ- de la 1re pers. pl. Leith fait référence aux trois noms phéniciens construits avec cette base répertoriés par F. L. Benz : l[bnba, ˆnba (?) et çmçnba.75 La lecture de l’inscription avec un d à la place d’un b pourrait être interprétée, selon Leith, comme signiant ˆda « Seigneur ». M. J. W. Leith évoque aussi la bulle WD 18, avec la représentation de deux chevaux ailés, comme une bulle inscrite potentielle : cette bulle aurait pu porter une inscription au-dessous de l’image, mais cette inscription se serait perdue. Trois autres bulles pourvues d’inscription, et provenant probablement de Samarie, peuvent avec quelque vraisemblance être attribuées au corpus du Wadi Daliyeh. Il s’agit des bulles avec la représentation d’un griffon grec ailé et avec l’inscription rétrograde la[mçy au-dessous de l’image. Trois bulles de ce type sont connues : deux appartiennent à la collection Hecht, elles ont été publiées par E. Stern.76 L’autre se trouve dans une collection privée et a été publiée par Meshorer et Qedar.77 L’inscription sur la bulle la[mçy de la collection privée, publiée par Meshorer et Qedar, a été analysée par J. Naveh et présente une anomalie : la lettre a est en écriture paléohébraïque, tandis que le reste de l’inscription est en écriture araméenne. J. Naveh explique ce phénomène par l’emploi simultané de lettres paléohébraïques dans l’écriture araméenne lapidaire à cette époque. L’identication des autres bulles inscrites, non seulement dans la collection Hecht mais aussi dans le corpus même des bulles du Wadi Daliyeh, met en doute l’hypothèse de F. M. Cross concernant 75

F. L. Benz, 1972, p. 258. E. Stern, 1992, pls. I,1 et III,1.2 ; la photo de la bulle HM K63.L de la collection Hecht a été aussi publiée par M. J. W. Leith, 1997, pl. XXIII,2. 77 Y. Meshorer – S. Qedar, 1991, pp. 11–12. 76

2. bulles

54

l’attribution des bulles inscrites de Samarie uniquement à des fonctionnaires perses.78 Le fait qu’une bulle porte une inscription ne signie pas nécessairement qu’il s’agisse de la bulle d’un fonctionnaire. Une autre théorie sur l’identication des sceaux des fonctionnaires perses a été proposée par M. J. W. Leith et nous la présentons dans le chapitre suivant.

2.3

Sceaux « ofciels » et sceaux « privés »

F. M. Cross ne désigne comme sceaux ofciels ou appartenant à des fonctionnaires de Samarie que les sceaux inscrits imprimés sur deux bulles du Wadi Daliyeh (WD 22 et WD 23). Ceux des autres bulles qui sont anépigraphes devraient donc apparemment être, selon l’hypothèse de Cross, des sceaux privés qui n’auraient pas servi à des fonctionnaires. La deuxième phase de la recherche sur les bulles du Wadi Daliyeh a remis en question cette hypothèse. Une nouvelle hypothèse a été présentée par M. J. W. Leith.79 Dans le corpus du Wadi Daliyeh, elle distingue trois groupes de sceaux imprimés sur les bulles appartenant potentiellement à des fonctionnaires locaux ou perses de Samarie du IVe s. av. J.-C. Le premier groupe est seulement constitué par trois bulles du corpus du Wadi Daliyeh réalisées avec des sceaux cylindriques (WD 17, WD 36 et WD 51). Leur iconographie appartient au style de la cour perse. Selon M. J. W. Leith, il est possible que de tels sceaux aient été remis à des subordonnés de l’administration satrapique comme des regalia symboliques. Le deuxième groupe contient seulement la bulle WD 22 « du ls de Sanballat ». Cette bulle aniconique avec une inscription hébraïque en écriture paléohébraïque reétant l’ancienne tradition israélite est considérée par Leith comme appartenant avec certitude au gouverneur de Samarie. Le troisième groupe peut être seulement délimité de façon préliminaire et de manière hypothétique. M. J. W. Leith a remarqué une iconographie commune entre certaines monnaies provenant de Samarie 78 Les bulles WD 54 et WD 18 « may contradict the theory that only ofcials had inscribed seals in the Persian period », M. J. W. Leith, 1997, p. 22. 79 M. J. W. Leith, 1997, p. 24 ; mais surtout M. J. W. Leith, 2000, notamment pp. 696–698.

2. bulles

55

du IVe s. av. J.-C. publiées par Y. Meshorer et S. Qedar80 et certaines bulles du corpus du Wadi Daliyeh appartenant à la catégorie « perse/ proche-orientale ».81 Il s’agit des motifs suivants : un animal ailé avec des cornes gurant à la fois sur WD 38 et au droit d’un obole de Samarie,82 les hommes – scorpions en position d’encadrement à la fois sur WD 25 et au revers d’un hémiobole (un seul homme – scorpion),83 le héros perse en train de poignarder un animal debout, identiable à la fois sur WD 4 et WD 8 et sur les monnaies de Samarie parfois inspirées par le monnayage sidonien,84 le héros perse anqué des animaux à la fois sur WD 17, WD 36 et WD 51 et sur certaines monnaies de Samarie.85 Certaines de ces images se trouvent également sur les monnayages de la Phénicie et de la Cilicie – groupes monétaires ayant souvent servi de prototypes au monnayage de Samarie.86 M. J. W. Leith dénit ce troisième groupe de possibles sceaux ofciels à partir du rapport entre l’iconographie du monnayage de Samarie et celle des bulles du Wadi Daliyeh : si certaines monnaies reètent l’idéologie ofcielle perse, les sceaux qui partagent la même iconographie pourraient être identiés comme des sceaux appartenant à des fonctionnaires. Par contre, si l’iconographie du monnayage est différente de celle des bulles, on pourrait distinguer en Samarie entre une iconographie « ofcielle » utilisée à des ns publiques et une iconographie « privée ». M. J. W. Leith constate certaines différences entre l’iconographie du monnayage de Samarie et celle des bulles du Wadi Daliyeh :87 a) Les images reétant le style de la cour perse et l’iconographie proche-orientale en général se rencontrent plus souvent sur le monnayage que sur les bulles.

80

Y. Meshorer – S. Qedar, 1991 ; Y. Meshorer – S. Qedar, 1999. M. J. W. Leith, 1997, 29–30. 82 M. J. W. Leith, 1997, pl. XV,3 ; Y. Meshorer – S. Qedar, 1991, p. 59, n° 83. Pour la numérotation des monnaies correspondant à la publication élargie du monnayage de Samarie, dans Y. Meshorer – S. Qedar, 1999, voir le tableau dans cette dernière publication, pp. 76–77. 83 M. J. W. Leith, 1997, pl. XXI,1 ; Y. Meshorer – S. Qedar, 1991, p. 56, n° 63 84 M. J. W. Leith, 1997, pl. XVIII,2.3 ; Y. Meshorer – S. Qedar, 1991, p. 23. 85 M. J. W. Leith, 1997, pl. XVII,1–3 ; Y. Meshorer – S. Qedar, 1991, p. 24. 86 Y. Meshorer – S. Qedar, 1999, p. 32. 87 M. J. W. Leith, 2000, p. 697. 81

56

2. bulles

b) Les cas où les gures représentées sur les bulles recoupent celles du monnayage concernent souvent des motifs issus de l’iconographie impériale perse. S’il s’agit d’une iconographie « occidentale », on peut retrouver un prototype monétaire frappé ailleurs qu’en Samarie. Si une monnaie de Samarie présente la même iconographie qu’un sceau et si cette iconographie appartient à la catégorie « occidentale », elle imite souvent un prototype occidental, provenant surtout de Tyr, de Sidon, de Chypre ou de Cilicie. Un grand nombre de monnaies sont aussi des imitations du monnayage athénien, mais l’iconographie de ce type de monnaie n’est représentée sur aucune des bulles du Wadi Daliyeh. c) En ce qui concerne les images sur les bulles appartenant à des catégories autres que l’iconographie « occidentale », il est moins probable qu’elles aient un prototype monétaire. L’iconographie prédominant sur les bulles du Wadi Daliyeh est de style grec ou « occidental » : cela indique une autonomie locale et une indépendance vis-à-vis du style perse concernant les choix de l’iconographie « ofcielle » et/ou « privée ». Néanmoins M. J. W. Leith considère que certains sceaux imprimés sur certaines bulles du Wadi Daliyeh ont appartenu à des fonctionnaires d’un niveau plutôt inférieur dans l’administration perse de la Samarie. À part la bulle WD 22 « du ls de Sanballat », aucune autre bulle n’est attribuée par M. J. W. Leith à l’un des gouverneurs de Samarie au IVe s. av. J.-C.

3. MONNAYAGE

Seules six monnaies ont été publiées par F. M. Cross dans le rapport sur toutes les découvertes du Wadi Daliyeh.1 Selon le témoignage de Kando mentionné par F. M. Cross dans ce rapport, il s’agit seulement d’un fragment du trésor découvert par les bédouins dans la grotte I Mughâret AbÖ Šinjeh du Wadi Daliyeh. Ce trésor a été dispersé et vendu sur le marché des antiquités pour des collections privées.2 La provenance de ces monnaies publiées en 1974 par F. M. Cross de la grotte I du Wadi Daliyeh semble conrmée par les fouilles de P. W. Lapp, et leur appartenance aux autres découvertes du Wadi Daliyeh semble attestée par leur datation au IVe s. av. J.-C. La numérotation des monnaies de notre compte-rendu correspond à celle du rapport de F. M. Cross en DWD en 1974. Selon Y. Meshorer, le trésor du Wadi Daliyeh est apparu sur le marché des antiquités à Jérusalem en 1968 et contenait plusieurs centaines de monnaies et de bijoux.3 Certaines de ces monnaies sont maintenant publiées par Y. Meshorer et S. Qedar dans leur corpus du monnayage de Samarie,4 mais on ne peut pas en tirer de conclusions puisque la provenance d’une grande partie de ces monnaies est incertaine. En 1986, F. M. Cross a rattaché à ce trésor du Wadi Daliyeh une monnaie portant le nom « Šahrû » qu’il avait attribué à Šahrû II, roi de Lihyan durant le troisième quart du IVe s. av. J.-C.5 Cette monnaie a été identiée par Cross pour un collectionneur privé et se trouve au cabinet de l’American Numismatic Society. C’est cette monnaie que M. A. Rizack a publiée en 1984 et qu’il a attribuée au roi de Lihyan.6 La

1 F. M. Cross, 1974b ; DWD, pls. 80–81. Ces monnaies ont déjà été discutées dans les rapports précédents de Cross : F. M. Cross, 1963a, pp. 116–118 ; 1971, pp. 53–56. 2 F. M. Cross, 1971, p. 57, note 21. 3 « In 1968, a hoard of several hundred silver coins, together with jewelry, appeared in the antiquities market in Jerusalem. The material was supposedly found in a cave at Wadi Daliyeh. The details of the discovery were related to the dealer by people native to the area, and conrmed by independent sources. The hoard appeared some time after an ofcial expedition investigated a cave in that same location, and may indeed have come from the same cave. » Y. Meshorer, 1982, p. 31. 4 Y. Meshorer – S. Qedar, 1991 ; 1999. 5 F. M. Cross, 1986, notamment p. 391. 6 M. A. Rizack, 1984.

3. monnayage

58

même monnaie a été incluse dans le corpus du monnayage de Samarie par Meshorer et Qedar.7 D’après Meshorer et Qedar, cette monnaie a été frappée en Samarie, et a été trouvée au nord d’Israël par un collectionneur de Haïfa.8 Meshorer et Qedar ne l’attribuent pas aux découvertes du Wadi Daliyeh et ils refusent également son attribution au roi de Lihyan. Ces auteurs évoquent la possibilité que wrhç ait été un gouverneur de Samarie.9 A. Lemaire a proposé d’interpréter l’inscription sur la monnaie comme un nom araméen ˆrhç plutôt que nord-arabe wrhç.10 Trois des six monnaies publiées semblent avoir été achetées aux bédouins en même temps qu’un des deux lots achetés le 19 novembre 1962 et le 7 août 1963 : il s’agit des monnaies n° 1, 2 et 4 publiées par Cross en 1974.11 Seules ces trois monnaies étaient connues de Cross au moment de la publication de son premier rapport sur la découverte en 1963 qui rend compte des deux lots et de la première saison de fouilles de P. W. Lapp au Wadi Daliyeh.12 La monnaie n° 1 est un tétradrachme athénien avec une tête d’Athéna au droit, et au revers avec une chouette, un rameau d’olivier et une baie, et l’inscription . Cette monnaie, datée par Cross du temps de Philippe II (359–336 av. J.-C.), ne fournit cependant aucun élément en faveur d’une datation précise. La monnaie n° 2 est un statère d’argent attribué à Mazday (361–333 av. J.-C.), avec au droit une inscription araméenne zrt l[b et une représentation du dieu assis sur un diphoros avec la tête de face et l’himation sur les jambes, tenant un aigle à la main droite et un sceptre à la main gauche. Dans le champ gauche du droit se trouve un signe qui ressemble à un r. Au revers de la monnaie, il y a la représentation d’un lion attaquant un taureau, une inscription ydzm en écriture araméenne cursive et une inscription ms en écriture araméenne. Cross n’a pas suggéré de datation plus précise pour cette monnaie. Le monnayage de Mazday frappé à Tarse a été étudié par L. Mildenberg.13 Il n’a pas proposé de datation précise pour la série de cette

7

Y. Meshorer – S. Qedar, 1999, pp. 27–29 ; n° 60, p. 94. Y. Meshorer – S. Qedar, 1999, p. 28, et note 58 à la même page. 9 Y. Meshorer – S. Qedar, 1999, p. 28. 10 A. Lemaire, 2002a, notamment p. 153. 11 DWD, pl. 80, 1, 2 et 4. 12 F. M. Cross, 1963a, pp. 116–118. 13 L. Mildenberg, 1990–1991 (= Vestigia Leonis, pp. 43–53, pour le monnayage de Mazday frappé à Tarse notamment pp. 44–46). 8

3. monnayage

59

monnaie attribuée au trésor du Wadi Daliyeh. Cette monnaie appartient à la série n° 2 du monnayage de Tarse frappé par Mazday. Elle a été récemment étudiée par G. Le Rider.14 Mais G. Le Rider s’est abstenu de proposer une datation plus précise pour cette série dans le contexte des séries 1–3 de ce type de monnayage.15 Ce statère de Mazday appartient au groupe A de la série 2 selon le classement d’O. Casabonne.16 O. Casabonne a discuté la chronologie relative des monnaies frappées par Mazday en Cilicie : il avance des arguments en faveur d’une hypothèse permettant de considérer la série 2 comme étant la série la plus ancienne des émissions ciliciennes de Mazday.17 Néanmoins il souligne que « la chronologie, même relative, des sicles ciliciens de Mazday est loin d’être établie ».18 En 1974, F. M. Cross a aussi publié deux monnaies de type identique datant de la même année : il s’agit des monnaies n° 3 et 4 selon sa numérotation.19 Seule la monnaie n° 4 semble avoir été achetée avec un des deux lots de 1962/63. L’origine d’acquisition de la monnaie n° 3 n’est pas précisée. Dans son premier rapport sur la découverte en 1963, F. M. Cross a publié seulement la photo du revers de la monnaie n° 4,20 la photo du droit a été publiée seulement dans celui de 1974.21 Dans le rapport de 1974, Cross précise avoir vu cinq exemplaires de cette monnaie dont seulement un seul a été acheté pour le Palestine Archaeological Museum.22 Puisque seule la photo de la monnaie n° 4 a déjà été publiée en 1963, on peut supposer que c’est justement cette monnaie qui a été achetée pour le Palestine Archaeological Museum. La monnaie n° 3 est donc probablement une des quatre autres monnaies étudiées par Cross qui n’ont pas été achetées par le Palestine Archaeological Museum. Les monnaies n° 3 et 4 sont les didrachmes tyriens. La datation de ces deux monnaies attribuées au trésor du Wadi Daliyeh a été discutée notamment par F. M. Cross, par A. Lemaire ainsi que par J. Elayi et A. G. Elayi. Ce sont des monnaies représentant au droit Héraclès-Milqart23

14 15 16 17 18 19 20 21 22 23

G. Le Rider, 2001, pp. 211–212 et p. 219, pl. VII,5. G. Le Rider, 2001, p. 219. O. Casabonne, 2004, p. 212, pl. 4,18. O. Casabonne, 2004, pp. 218–220. O. Casabonne, 2004, p. 220. F. M. Cross, 1974b. F. M. Cross, 1963a, p. 117, g. 4. DWD, pl. 80,4. F. M. Cross, 1974b, p. 57, note 21. Ainsi F. M. Cross, 1971, p. 54 ; et 1974b, p. 57.

60

3. monnayage

ou Ba{al Shamêm24 sur un hippocampe, tenant un arc à la main gauche, avec une double ligne au-dessous de l’hippocampe représentant des vagues. Un dauphin est visible au-dessous des vagues. Au revers se trouvent une chouette, une houlette égyptienne et un éau. Dans le champ droit se lit un [ phénicien et le chiffre 15 (= 10.111 11). La datation de cette série de monnayage de Tyr a été beaucoup discutée.25 En 1957, H. Seyrig a estimé que ce type de monnaies a été frappé après la conquête de Tyr par Alexandre, entre 332 et 306 av. J.-C.26 En discutant cette datation en 1963, Cross a indiqué dans son premier rapport que pour cette monnaie, il s’agirait de l’intervalle entre 328–309 av. J.-C., ce qui serait difcile à harmoniser avec les dates préalexandrines fournies par les papyri.27 F. M. Cross approuve l’argumentation de Seyrig concernant l’interprétation de l’inscription au revers de cette monnaie : il s’agit de l’abréviation du nom du roi et de l’année de la frappe de la monnaie correspondant à l’année du règne du roi local. En revanche Cross s’oppose à la datation proposée par Seyrig, datation remontant à l’époque d’après la conquête d’Alexandre : il l’attribue à la quinzième année du règne d’Ozimilk, le dernier roi de Tyr avant la conquête d’Alexandre dont le nom commence justement avec un [ (lmz[). Selon Cross, il s’agit de l’année 334 av. J.-C.28 Puisque ce type de monnaies est aussi attesté avec les chiffres 16 et 17, on peut supposer qu’Ozimilk a été le roi de Tyr pendant 17 ans. Les monnaies n° 3 et n° 4 seraient ainsi à dater selon Cross de deux ans avant le siège de Tyr par Alexandre. Selon A. Lemaire, qui a étudié cette monnaie dans l’article publié en 1976, la 15e année du règne d’Ozimilk, marquée sur les deux monnaies attribuées au trésor du Wadi Daliyeh, correspond à 333/332 av. J.-C. ; les monnaies de la même série avec les chiffres 16 et 17 sont selon cette hypothèse postalexandrines.29 A. Lemaire a attribué à Ozimilk la série des tétradrachmes alexandrins portant l’inscription k[ suivie d’un chiffre compris entre 20 et 39. La légende k[, traditionnellement interprétée comme l’abréviation pour (w)k[ « Akk(o) », a été interprétée

24

Ainsi F. M. Cross, 1974b, p. 59. Cette série des didrachmes tyriens a été aussi attribuée à Akko, les dates d’avant et d’après Alexandre ont été proposées. Voir le résumé des principales études de cette série dans A. Lemaire, 1976, notamment pp. 12–14. 26 H. Seyrig, 1957. 27 F. M. Cross, 1963a, p. 116. 28 F. M. Cross, 1974b, notamment p. 58. 29 A. Lemaire, 1976 ; 1991. 25

3. monnayage

61

par A. Lemaire comme étant l’abréviation de ( lmz)[ « Azzimilk ». Selon cette hypothèse, Ozimilk a été roi de Tyr entre 347/6 et 309/8 av. J.-C. Les deux didrachmes tyriens attribués aux découvertes du Wadi Daliyeh seraient ainsi presque contemporains du siège de Tyr par Alexandre. Dans l’étude publiée en 1993, J. Elayi et A. G. Elayi considèrent cette datation de 334 av. J.-C. proposée par Cross pour ces deux monnaies tyriennes comme le résultat d’une erreur. Ils se réfèrent à une mauvaise lecture du chiffre inscrit sur ces deux monnaies par P. W. Lapp et N. L. Lapp : 14 au lieu de 15, en argumentant qu’il s’agit en réalité d’une mauvaise datation pour 332 av. J.-C.30 Dans l’ouvrage de Cross cité par J. Elayi et A. G. Elayi, F. M. Cross afrme cependant clairement que « Azemilkos ruled seventeen years, if these coins were his, and the Dâliyeh hoard belongs to the fteenth year, 334 B.C. ».31 J. Elayi et A. G. Elayi considèrent les deux didrachmes tyriens attribués aux découvertes du Wadi Daliyeh comme appartenant à une série préalexandrine de monnaies d’Ozimilk, dont le numérotage se termine par l’année 17. Ils datent les émissions avec ‘16 et ‘17 vers 334 et 333 av. J.-C.32 La légende ‘15 sur les deux didrachmes tyriens attribués au trésor du Wadi Daliyeh aurait été ainsi frappée autour de 335 av. J.-C., date qui correspond à l’année de la souscription du contrat du Wadi Daliyeh dans le cas de la date la plus récente (WDSP 1). La date la plus récente attestée par les manuscrits et les monnaies du Wadi Daliyeh serait selon cette hypothèse 335 av. J.-C. Les monnaies n° 5 et 6 du Wadi Daliyeh sont connues grâce à P. W. Lapp. La monnaie n° 5 a été achetée par lui. Il s’agit d’un trihémiobole en argent, imitation palestinienne de la monnaie attique avec Athéna au droit et une chouette et une inscription  au revers. Selon Cross, cette monnaie date du second tiers du IVe s. av. J.-C.33 La monnaie n° 6 est la seule qui a été découverte dans un contexte archéologique. Elle a été repérée lors de la seconde saison de fouilles de P. W. Lapp au Wadi Daliyeh en février 1964.34 Cette monnaie a

30 Selon J. Elayi et A. G. Elayi, cette mauvaise lecture est indiquée dans DWD, p. 57 (voir la référence dans J. Elayi et A. G. Elayi, 1993, p. 218). Mais le texte à la page 57 dans DWD indique clairement la lecture de «‘15 » et non pas « ‘14 ». 31 F. M. Cross, 1974b (= DWD, pp. 57–59), p. 58. 32 J. Elayi – A. G. Elayi, 1993, p. 218. 33 F. M. Cross, 1974b. 34 P. W. Lapp – N. L. Lapp, 1974, p. 11.

62

3. monnayage

été trouvée à l’endroit où l’un des bédouins avait signalé la trouvaille de cinq autres monnaies : dans la grotte I Mughâret AbÖ Šinjeh, dans le passage I.8 entre « l’espace des manuscrits » (I.3) et le « dôme des chauve-souris » (I.6).35 Il s’agit d’un trihémiobole en argent dont le droit est assez endommagé : Cross y a seulement discerné les traits de vagues et d’une galère. Au revers est visible le roi perse en train de combattre un lion ; deux lettres phéniciennes, [ et b, sont aussi lisibles. Pour F. M. Cross, il s’agit soit d’une monnaie frappée à Sidon au temps du règne de Straton II (343/2–332 av. J.-C.), soit de son imitation palestinienne. Cette datation faite par F. M. Cross a été contestée par J. Elayi et A. G. Elayi. En 1993, ils ont suggéré de dater ce divisionnaire sidonien de l’époque du règne de Straton/{Abdaštart Ier.36 Ils ont alors indiqué comme dates du règne de Straton/{Abdaštart Ier 370/366 – 357/354 av. J.-C. Ils ont ensuite corrigé ces dates dans leur publication du corpus du monnayage de Sidon de l’époque perse : en 2004, ils estiment que les vraies dates du règne de Straton/{Abdaštart Ier sont comprises entre l’an 365 et l’an 352 av. J.-C.37 J. Elayi et A. G. Elayi ont inclus la monnaie découverte dans la grotte Mughâret AbÖ Šinjeh au Wadi Daliyeh par P. W. Lapp dans leur corpus des monnaies de Sidon.38

35 36 37 38

Voir le plan de la grotte I dans DWD, pl. 42. J. Elayi – A. G. Elayi, 1993, pp. 217–218. J. Elayi – A. G. Elayi, 2004, vol. I : p. 650 et pp. 652–653. J. Elayi – A. G. Elayi, 2004, vol. I : n° 1424, p. 214.

DEUXIÈME PARTIE

MANUSCRITS DU WADI DALIYEH : TRANSCRIPTION, TRADUCTION ET COMMENTAIRE

1. CONTENU DES DOCUMENTS DU WADI DALIYEH

Le type de contrat le mieux représenté parmi les documents du Wadi Daliyeh est le contrat de vente d’esclaves. Trois contrats concernent la vente d’un seul esclave (db[) (WDSP 1, WDSP 3,1 WDSP 4), un semble concerner la vente d’un esclave et peut faire écho à une cession de titre (WDSP 26 ?), un concerne la vente d’une servante (hma) (WDSP 18). Quatre contrats concernent la vente de plusieurs esclaves (ˆdb[) (WDSP 2, WDSP 6,2 WDSP 8, WDSP 9) ; deux la vente de groupes d’esclaves (açyn) (WDSP 5, WDSP 7), notamment le contrat WDSP 7 qui concerne la vente d’esclaves (ˆdb[), de servantes (ˆhma) et de garçons (ybr). Les contrats WDSP 19, WDSP 22 et peut-être WDSP 20 semblent concerner la vente d’un ou plusieurs esclaves. D’autres contrats se réfèrent à des transactions dont, en raison de l’état fragmentaire des manuscrits, l’objet nous reste inconnu : WDSP 21, WDSP 24, WDSP 25. À cette catégorie peut aussi être ajouté le contrat WDSP 11r, dont l’analyse reste incertaine. Deux contrats se réfèrent probablement à la vente de biens immobiliers en rapport avec des travaux de construction ou de reconstruction. Le contrat WDSP 14 semble contenir la description d’une maison et concerne probablement la vente (?) de cette maison avec des salles ; WDSP 15 semble concerner la vente d’un certain nombre de maisons. Une partie de ces deux contrats correspond au formulaire des contrats de vente des esclaves. Il ne semble donc pas que les contrats de vente de biens mobiliers et immobiliers aient fait l’objet d’un formulaire différent. Un certain nombre de documents semble concerner le louage de service d’esclave. Cela semble être le cas du contrat WDSP 10. Le contrat WDSP 12 semble suivre la même structure que WDSP 10, il est donc possible que ce contrat ait trait à la même procédure. Le texte de WDSP 13 recto pourrait concerner un prêt d’argent contre un jeune esclave (amyl[) comme gage, son verso contenant une formule de libération/manumission. Ce contrat a cependant pu également concerner 1 Dans le cas de WDSP 3, il peut s’agir aussi d’un remboursement de dette lié à la vente d’esclave. 2 Parmi les esclaves vendus par ce contrat il y a probablement une femme.

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1. contenu des documents du wadi daliyeh

un louage de service d’un jeune esclave (recto) et sa libération (verso). WDSP 17 contient deux contrats de prêt d’argent devant des garants. Il est possible que le contrat WDSP 27 concerne le louage de service de plusieurs esclaves. Il n’est pas certain que le contrat écrit au verso de WDSP 11 soit en rapport avec le contrat du recto. Le document au verso semble concerner une dispute légale au sujet d’un champ de l’arc. Le document WDSP 16 se rapporte probablement à un échange de vignes avec soulte. Le texte du recto du WDSP 23 concernait peut-être aussi un contrat, mais le texte est trop fragmentaire et ne permet pas de préciser davantage son contenu. Le texte au verso du WDSP 23 est illisible. Les fragments des manuscrits WDSP 28–37 sont souvent très partiels ce qui empêche de déterminer même approximativement le type de contrat auquel ils peuvent appartenir. Beaucoup proviennent de contrats dont certains concernaient un payement et/ou des esclaves. Certains fragments laissent reconnaître des mots-clés indiquant le contenu possible des contrats auxquels ces fragments appartiennent. WDSP 27, frg. 1, semble être une liste des noms. WDSP 28, frg. 1, pourrait éventuellement concerner de l’orge, mais c’est très incertain. WDSP 32, frg. 2, semble concerner le payement d’un tribut. WDSP 35, frg. 1, pourrait être une liste des créances/dettes récapitulées par le créditeur pour son besoin personnel. WDSP 36, frg. 27, a pu appartenir à un document qui aurait mentionné un « poids du roi » ou la « maison du roi » (= palais du gouverneur de Samarie ?). Le fragment WDSP 37 peut être relatif à une obligation et peut se rapporter au payement d’une dette.

2. STRUCTURE DES CONTRATS ET FORMULAIRE DES CONTRATS DE VENTE

Les analyses faites par F. M. Cross et D. M. Gropp du formulaire des contrats de vente des esclaves du Wadi Daliyeh ont marqué la deuxième phase de la recherche sur ces manuscrits (1985–2001).1 F. M. Cross a été le premier à avoir présenté une structure des contrats de vente d’esclaves.2 Cette première proposition a été développée et améliorée par les travaux de D. M. Gropp.3 Celui-ci a également comparé le formulaire des contrats du Wadi Daliyeh avec ceux qu’ont mis au jour les fouilles à Éléphantine et dans le désert de Juda ainsi qu’avec le formulaire des contrats de vente des biens mobiliers néobabyloniens.4 Nous avons présenté les résultats de cette recherche dans la première partie de notre travail dans le contexte du développement de la recherche sur les manuscrits du Wadi Daliyeh.5 Dans ce chapitre, nous allons présenter a) un aperçu des différents types de contrats du Wadi Daliyeh avec la présentation des formules employées dans plusieurs types de contrats, b) une structure de formulaire des contrats de vente d’esclaves/des biens immobiliers, et c) des parallèles notamment dans les contrats araméens d’Égypte à l’époque perse. D. M. Gropp a aussi mis en rapport les contrats du Wadi Daliyeh avec les contrats néobabyloniens. Nous évoquerons seulement ce rapport avec les contrats néobabyloniens en nous référant aux travaux comparatifs de Gropp, le domaine des textes légaux néobabyloniens ne relevant pas de notre compétence. Dans la plupart des contrats du Wadi Daliyeh, on peut distinguer quatre parties principales éventuellement suivies d’une cinquième dont l’existence reste très incertaine : 1. Date et lieu de la souscription du contrat 2. Partie opératoire

1 2 3 4 5

Voir le chapitre I.1.2. F. M. Cross, 1985. D. M. Gropp, 1986, pp. 131–139 ; 2001, pp. 8–17 ; 2003, pp. 46–49. D. M. Gropp, 2000 ; 2001, pp. 19–32 ; 2003, pp. 23–45. Voir le chapitre I.1.2.1.

68

2. structure des contrats et formulaire des contrats

3. Clauses nales 4. Liste des témoins 5. Intitulé ? Dans le texte qui suit, nous utilisons ces abréviations : « A » (acheteur), « V » (vendeur), « E » (esclave), « NP » (nom de la personne), « NM » (nom du mois), « NR » (nom du roi), « X » ou « Y » (remplace un chiffre). Les mêmes abréviations sont aussi utilisées dans la transcription des textes.

2.1

Date et lieu de la souscription du contrat (§ 1)

La formule de datation est située au début,6 comme dans les contrats araméens d’Éléphantine, ou à la n du document,7 comme dans les contrats néobabyloniens, sans qu’il soit possible de déterminer une règle. Par exemple le contrat du recto de WDSP 11 la fait gurer à la n, le document du verso au début. Les noms des mois sont ceux du calendrier babylonien. L’ordre dans la formule de datation est le jour, le mois et l’année de règne du roi. Cet ordre se retrouve aussi bien dans les datations des contrats araméens d’Éléphantine que dans celles des contrats néobabyloniens.8 Cette séquence dans la formule de datation avec les noms des mois babyloniens se trouve aussi dans les livres d’Esdras et de Néhémie.9 La date de la souscription est probablement presque toujours accompagnée de la spécication du lieu de la souscription du document, dans tous les cas « la ville/place forte de Samarie qui est dans la province de Samarie ». Néanmoins en WDSP 16,1 il semble que cette formule, si elle a été écrite dans le contrat, ait pu avoir une forme différente. La formule de datation située au début du contrat contient un double usage du toponyme « Samarie ». Le contrat est écrit atryb ˆyrmçb atnydm ˆyrmçb yz atyrq\ « dans la place forte/ville de Samarie qui est dans la province de Samarie ». En revanche la formule de datation 6 WDSP 1,1 ; WDSP 4,1 ; WDSP 5,1 ; WDSP 6,1 ; WDSP 10,1 ; WDSP 10,12( ?) ; WDSP 11v,1 ; WDSP 14,1–2 ; WDSP 16,1 ; WDSP 17,1–,2 ; WDSP 17,7[-8] ; WDSP 19,1 ; WDSP 20,1( ?) ; WDSP 26,1 ; WDSP 36, frg. 1,1. 7 WDSP 2,11[–12] ; WDSP 3,11–12 ; WDSP 7,19 ; WDSP 8,12–13 ; WDSP 9,16 ; WDSP 11r,14 ; WDSP 12,11 ; WDSP 18,10 ; WDSP 22,10 ; WDSP 24,12. 8 F. M. Cross, 1985, p. 10* ; D. M. Gropp, 2001, p. 35. 9 Esd 6,15 ; Néh 2,1 ; Néh 6,15. Les autres datations dans les livres d’Esdras et Néhémie désignent les mois par des nombres ordinaux écrits en toutes lettres.

2. structure des contrats et formulaire des contrats

69

située à la n du contrat a une forme différente : elle ne distingue pas entre la ville/place forte de Samarie et la province de Samarie. Dans cette formule, deux mots peuvent servir à désigner l’acte : arfç ou afg. Cette formule a la forme suivante : bytk hnz afg\arfç ˆyrmçb « en Samarie cet acte a été écrit ». La formule de datation peut être parfois séparée du reste du texte par un espace un peu plus large par rapport à celui qui sépare les autres lignes du contrat.10

2.2

Partie opératoire (§ 2)

Cette partie du formulaire est la mieux représentée dans les contrats concernant une vente. Les formules de la partie opératoire contiennent toutes les principales informations concernant la transaction. Dans les autres types de contrat, cette partie du formulaire est très mal conservée, il est impossible de procéder à une analyse de leur partie opératoire. Les formules de la partie opératoire dans les contrats de vente sont toujours articulées dans le style objectif (lui – lui). Dans les deux contrats qui semblent concerner la propriété – probablement la vente – de biens immobiliers en WDSP 14 et WDSP 15, la partie opératoire, assez développée, semble avoir occupé presque la moitié du contrat.11 Il est impossible de restituer la probable structure de la partie opératoire de ces deux contrats, vu l’état de leur conservation, et parce que les contrats de ce type concernant les biens immobiliers sont seulement au nombre de deux dans le corpus des textes conservés du Wadi Daliyeh. Certaines formules de la partie opératoire de ces deux contrats se rencontrent aussi dans les contrats de vente d’esclaves. Les contrats de vente d’esclaves, quant à eux, permettent de reconstituer la quasi-totalité des formules de la partie opératoire. Ces formules décrivent le processus de la transmission de l’esclave de l’ancien propriétaire (vendeur) au nouveau propriétaire (acheteur) (§ 2.1), précisent le prix complet payé pour le ou les esclave(s) (§ 2.2) et afrment le droit de propriété du nouveau propriétaire (§ 2.3). La partie opératoire est parfois conclue par une formule de satisfaction du contrat – satisfaction exprimée par les deux parties de la transaction (§ 2.4). 10 11

Par exemple WDSP 11v,1. WDSP 14,2–12 ? ; WDSP 15,2–10 ?.

2. structure des contrats et formulaire des contrats

70 2.2.1

Déclaration de vente/de transaction (§ 2.1)

La formule de déclaration de vente n’étant jamais entièrement conservée dans les contrats du Wadi Daliyeh, on doit se contenter de propositions de restitutions. La formule de déclaration de vente contient le nom et le patronyme de l’acheteur, ceux du vendeur, le nom propre souvent suivi du patronyme de l’esclave vendu et le prix payé pour lui. D. M. Gropp a restitué dans tous les contrats de vente d’esclaves une formule de déclaration de vente offrant partout une syntaxe identique : objet direct (accusatif ) + sujet + prédicat + objet indirect (datif ). Selon sa restitution, toutes les formules de ce type étaient introduites par l’objet de la vente, c’est-à-dire un ou plusieurs esclaves. Le nom propre de l’esclave est souvent introduit par la préposition -l :

ç skb NP rb A-l ˆbz NP rb V (. . .) hlyz db[ NP rb hmç E-l ˆrymg ˆymd rjç X « V, ls de NP, a vendu E, ls de NP, son esclave, à A, ls de NP, pour X sheqels d’argent, le prix stipulé, le prix complet. » Gropp a rapproché cette syntaxe de la phrase avec l’objet direct en début de syntaxe d’un type de contrats néobabyloniens.12 Dans les contrats néobabyloniens concernant la vente des biens mobiliers, on rencontre deux types de formule.13 La première, qui ne contient pas la formule de satisfaction ina hûd libbišu « dans la joie de son coeur », est introduite par un objet direct qui est l’objet de la vente, suivi du sujet – le vendeur. Selon Gropp, la pratique de placer l’objet de la vente au début de la formule de déclaration de transaction est courante dans les traditions légales babylonienne ancienne, babylonienne moyenne et néoassyrienne.14 Cette syntaxe de la phrase avec l’objet direct au début ne se limite pas, dans les contrats de vente du Wadi Daliyeh, à la seule formule de déclaration de vente. Dans l’araméen de ces contrats, l’objet direct introduit très souvent les différents types de formules. Ce sont

12

D. M. Gropp, 2001, pp. 21–22. H. Petschow, 1939, p. 45. Il s’agit de la formule V ina hûd libbišu E ana X kaspi šîmi gamrûti (ou : ªâriÉ) ana A iddin « V(endeur) a donné à A(cheteur) dans la joie de son cœur E(sclave) pour X d’argent, le prix complet ». Dans le deuxième type de cette formule manque la formule ina hûd libbišu et dans ce cas, la phrase est introduite par l’objet de la vente suivi du nom du vendeur, etc. 14 D. M. Gropp, 2001, p. 22, note 27. 13

2. structure des contrats et formulaire des contrats

71

souvent des phrases verbales dans lesquelles l’objet direct précède le sujet. Il s’agit de la formule de dénégation de vente parallèle à la formule de déclaration de vente l tnbz al adb[ hnz E-l « E, cet esclave, je ne te (l’)ai pas vendu », de la formule de reçu-quittance A ˆm lbqm V X ç hnz apsk « cette somme de X sh(eqels), V (la) reçoit d’A », de la formule parallèle de la dénégation du reçu du prix de la vente nm hna lbqm al X ç hnz apskw « et cette somme de X sh(eqels), je ne (la) reçois pas de toi », et de la formule concernant la restitution du prix de vente en apodose de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur l ˆtna bytha yl tbhy yz X ç apsk a « alors la somme de X sh(eqels) que tu m’as donnée, je (la) rendrai, je te (la) donnerai ». L’objet précède aussi le prédicat dans l’expression typique de la protase des clauses de garantie d’éviction avec obligation d’assistance db[y ˆnyd, littéralement « il fera des procès » que nous traduisons « il entre en litige ». Cette syntaxe n’est pas habituelle en araméen, où l’objet, dans les phrases verbales, suit le plus souvent le verbe.15 La syntaxe des phrases verbales avec l’objet direct à la n de la phrase est aussi attestée dans les contrats du Wadi Daliyeh. Il s’agit de la formule de payement de la contravention X ˆnm sk A l ˆtna μlça « je payerai, je donnerai à toi, A, X mines d’argent », et de la formule d’appropriation sans contestation de la contravention par l’acheteur X ˆnm sk (ˆbwj alw) ˆnyd al yz ˆsjht « tu prendras possession sans litige (et sans obligations) de X mines d’argent ». La même uctuation syntaxique s’observe dans les formules concernant le droit d’exercer une autorité sur l’esclave (šallî¢ clauses) dans le paragraphe concernant le droit de disposition dans la partie opératoire et dans le paragraphe du retour au status quo ante. Ces formules ont le plus souvent la forme suivante : z E-l NP fylç (al) « NP (n’)a (pas) autorité sur le dit E » ; seul WDSP 1,10 semble attester cette formule introduite par le nom de l’esclave : [hynnj hna fylç] al z ˆnjwhyl « [Moi, Hananyah, je] n’ai pas [autorité] sur le dit Yehohanan ». Il ressort de ces remarques que la syntaxe des phrases verbales dans les contrats du Wadi Daliyeh est uctuante et qu’on ne saurait poser une règle unique applicable à toutes les formules. La restitution par D. M. Gropp de la formule de déclaration de vente avec le complément d’objet direct toujours au début de la phrase s’avère ainsi incertaine. Selon nos analyses, les formules de déclaration de vente en WDSP 4,2

15

S. Segert, 1975, § 7.2.3.8, p. 408.

72

2. structure des contrats et formulaire des contrats

et WDSP 26,2 ne semblent pas correspondre à la syntaxe proposée par Gropp avec l’objet direct en début de phrase. En WDSP 4,2, la formule restituée semble suivre le schéma syntaxique sujet + prédicat + objet indirect (datif ) + objet direct (accusatif ). Le même schéma peut être restitué en WDSP 1,1–2 et en WDSP 26,2.16 Ce type de formule se présente ainsi :

ç X skb NP rb A-l (. . .) hlyz db[ (NP rb) hmç E-l ˆbz NP rb V « V, ls de NP, a vendu E, ls de NP, son esclave (. . .) à A, ls de NP, pour X sheqels d’argent. » Le nom propre de l’esclave en position d’objet direct dans la formule de déclaration de vente et dans la formule parallèle de dénégation de vente est toujours marqué par la préposition -l. Dans l’araméen des manuscrits du Wadi Daliyeh, cette préposition intervient seulement quand il s’agit d’une personne ou d’un être vivant (y compris les esclaves). Ce phénomène est bien attesté dans différentes phases de l’araméen.17 Les choses ou les êtres inanimés en position d’objet direct ne sont jamais introduits par cette préposition dans les contrats du Wadi Daliyeh.18 Cela signie également que les esclaves sont dans ces contrats considérés comme des êtres animés ou comme des personnes, parce que leurs noms propres sont – à la différence des choses ou des êtres inanimés – précédés par la préposition -l. Le verbe employé comme prédicat dans la formule de déclaration de vente était très probablement le verbe ˆbz au pa{el avec la signication « vendre ». Ce verbe est très peu attesté dans les manuscrits. On le lit seulement en WDSP 20,4 où son contexte a été perdu, mais il a pu

16

En WDSP 26,2, nous avons proposé trois restitutions différentes de cette formule. S. Segert, 1975, § 7.2.3.6.2, p. 408 ; M. L. Folmer, 1995, pp. 338–371 ; voir aussi les exemples dans T. Muraoka – B. Porten, 1998, § 74d, pp. 261–263. Selon le constat de S. Segert, ce phénomène est attesté en araméen ancien, mais en araméen d’Empire cette préposition peut précéder aussi les choses en position d’objet direct (S. Segert, 1975, § 7.2.3.6.2, p. 408). L’exemple mentionné par Segert (atybl ykl tbhy hna « je t’ai donné la maison », TAD B2.7,2) est cependant désigné par M. L. Folmer comme une exception (M. L. Folmer, 1995, p. 342), l’usage de l’araméen d’Empire ne change donc pas à cet égard. 18 Cf. par exemple la formule WDSP 14,15 concernant probablement la dénégation de la vente ( ?) de salles avec les formules de dénégation de vente d’esclaves utilisées dans les contrats de vente d’esclaves. Cf. aussi le substantif apsk « l’argent » en position d’objet direct dans les différentes formules concernant le payement sans la préposition -l. Malgré ces témoignages, D. M. Gropp restitue la préposition -l devant l’objet direct (atyb) en WDSP 15,8.13. 17

2. structure des contrats et formulaire des contrats

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être celui de la formule de déclaration de vente. En WDSP 26,2, son interprétation n’est pas certaine. Ce verbe est attesté dans la formule de dénégation de vente qui est dans la structure du formulaire un parallèle négatif à la formule de déclaration de vente. Il s’agit de la formule appartenant à la protase de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur, elle suit le schéma l tnbz al adb[ hnz E-l « E, cet esclave, je ne te (l’)ai pas vendu ». Le verbe ˆbz « vendre » est attesté dans cette formule en WDSP 4,9 et probablement aussi en WDSP 8,7. Les parties correspondantes des contrats d’Éléphantine concernant une vente, un don ou un échange contiennent les verbes bhy « a donné » ou bhyw ˆbz « a vendu et donné ». Selon R. Yaron, le verbe bhy « donner » dans ces formules est à comprendre avec une fonction technique de transfert de propriété et ne renvoie pas à une action physique de donner un objet à quelqu’un. Dans le reste du document, en dehors de ce type de formule, il a une fonction courante « non-technique ».19 Dans les contrats de vente du Wadi Daliyeh, le verbe bhy « donner » n’a pas une telle fonction technique dans la formule de déclaration de la transaction, et le verbe ˆbz « vendre » est employé à sa place. Dans les documents araméens d’Éléphantine, l’esclave né est considéré comme étant le ls de sa mère, et l’homme libre devenu esclave comme le ls de son père.20 Cette pratique n’est pas attestée dans les contrats du Wadi Daliyeh. Dans la formule de déclaration de la vente, le nom propre des esclaves est souvent accompagné du patronyme. Il n’y a qu’en WDSP 4,2 que le patronyme de l’esclave n’a pas été visiblement cité. Le nom propre de l’esclave est dans la formule de déclaration de la transaction suivi de hmç « son nom ». Cette expression est seulement attestée dans les formules de déclaration de transaction et elle est toujours en rapport avec le nom propre de l’esclave qui en fait l’objet. Le patronyme de l’esclave, quand il est indiqué, est suivi de l’expression μhlyz\hlyz db[ « esclave appartenant à lui/à eux ». Si le patronyme n’est pas cité, cette expression suit le nom propre et l’expression hmç.21 La partie concernant l’esclave dans la formule de déclaration de transaction peut se terminer par les spécications des qualités de 19 20 21

R. Yaron, 1961, p. 80. R. Yaron, 1961, p. 80. WDSP 4,2.

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l’esclave vendu.22 L’esclave peut ainsi être qualié comme μymt « sans défaut », et le contrat peut indiquer également à cet endroit s’il porte déjà ou non une marque de propriétaire. Conformément à la pratique néobabylonienne, un esclave sans marque de propriétaire ne peut être revendiqué par un propriétaire, ce qui accroît sa valeur.23 Les esclaves peuvent être vendus séparément ou en groupe. Il semble que les termes açyn24 et ˆdb[25 désignent deux types différents de groupes d’esclaves. Le nombre d’esclaves dans un groupe peut être noté par un nombre cardinal,26 le nom propre de chaque esclave étant alors précédé du chiffre 1.27 Dans la formule de déclaration de vente, les noms du vendeur et de l’acheteur sont toujours, autant que l’on peut voir, accompagnés de leurs patronymes. La déclaration de la transaction peut être conclue par l’expression ˆrymg ˆymd rjç « le prix stipulé, le prix complet » (§ 2.1.4).28 Cette expression conclut généralement la formule de déclaration de vente.29 Elle est attestée dans certains contrats de vente d’esclaves et dans le contrat de la vente de maisons en WDSP 15,7. 2.2.2

Reçu-quittance (§ 2.2)

Le second paragraphe de la partie opératoire est constitué par la formule de reçu-quittance qui afrme la réception par le vendeur du prix payé pour l’objet de la vente par l’acheteur. Cette formule a sa réplique négative dans la n du document, avec la formule de dénégation du reçu du prix de vente, dans la protase de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur. Deux formes de cette formule de reçu-quittance sont attestées dans les contrats du Wadi Daliyeh. La première forme emploie le verbe lbq au participe actif pa{el et est formulée dans le style objectif : A ˆm lbqm V X ç (hnz) apsk « V reçoit (cette) somme de X sh(eqels) d’A ».30 22 23 24 25 26 27 28 29 30

WDSP 1,2 ; WDSP 2,1. Voir notre commentaire de WDSP 2,1. WDSP 5,4.9 ; WDSP 7,16 ; WDSP 12,1 ?. WDSP 9,3. WDSP 9,1 ; 12,1 ?. WDSP 5,2 ; WDSP 8,1 ; WDSP 9,2 ; WDSP 12,1 ?. Par exemple WDSP 1,3 ; WDSP 6,3. Concernant sa signication, voir notre commentaire de WDSP 1,3. Sur l’interprétation de ce participe, voir notre commentaire de WDSP 2,2.

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La deuxième forme de cette formule, plus rarement attestée, peut être restituée seulement en WDSP 3,3. Selon Gropp, ce type de formule contenait l’expression rykm ryfa « (prix) est payé, reçu » – calque de l’expression néobabylonienne maªir e¢ir. Cette expression, ainsi que l’ordre des mots dans les deux formes de la formule, seraient selon Gropp assez proches de la formule de reçu-quittance des contrats de vente des biens mobiliers néobabyloniens.31 Nos lecture et restitution de cette formule sont différentes : dans notre interprétation, cette formule est parallèle à la formule de dénégation du reçu du prix de la vente (§ 3.3.1.3) attestée en WDSP 3,8 et en WDSP 25,2. La formule de reçu-quittance en WDSP 3,3 selon notre interprétation – qui reste incertaine – se présente ainsi : A dynm ryfa V yz hdb[ E yz yhwmd X ç hnz apsk « Cette somme de X sh(eqels), son prix – d’E, esclave de V – est payée de la main d’A. » Cette formule, articulée en WDSP 3,3 du point de vue de l’acheteur, est incorporée dans le texte formulé du point de vue du vendeur. C’est un changement assez important qui peut renvoyer à une situation particulière de cette transaction.32 Sa fonction paraît être de préciser lequel des acheteurs verse le prix au vendeur. L’expression dynm semble être l’équivalent de l’expression babylonienne ina qÊtÏ « des mains de » attestée dans la formule de reçu-quittance des contrats de vente néobabyloniens.33 2.2.3

Clauses de transfert/investiture (§ 2.3)

Le troisième paragraphe est constitué des clauses de transfert/investiture qui peuvent concerner le transfert de la possession (§ 2.3.1), la possession à perpétuité de l’esclave par le nouvel acheteur (§ 2.3.2), et les formules concernant le droit de disposition (§ 2.3.3).

31

H. Petschow, 1939, p. 53 ; D. M. Gropp, 2001, pp. 23–24. Il est possible qu’un des deux acheteurs soit créditeur du vendeur et que le vendeur lui rembourse ainsi le montant de sa dette. Cet acheteur – créditeur du vendeur – ne serait pas, dans le contexte de cette hypothèse, concerné par cette formule de reçu-quittance. 33 H. Petschow, 1939, p. 16 pour les contrats de vente des biens immobiliers, et p. 53 pour les contrats de vente des biens mobiliers. 32

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2. structure des contrats et formulaire des contrats

La formule de transfert de possession (§ 2.3.1) est marquée par le verbe ˆsj « prendre possession » au haph{el et semble avoir la forme suivante : ˆsjh (db[) z E-l A-w « et A a pris possession du dit esclave E ». Il n’y a qu’en WDSP 3,4 que cette formule se termine par yhwmdq « devant lui » qui renvoie probablement à la personne du vendeur. La formule qui concerne la possession à perpétuité de l’esclave par l’acheteur peut être articulée au passé avec le verbe hwh « être » à l’accompli (WDSP 5,5) avec la signication « est devenu » suivi de -l « il appartient à », ou au futur avec le verbe hwh « être » à l’inaccompli avec la signication « sera » suivi de -l « appartiendra à » (WDSP 3,4) :

aml[l (yhwrja ˆm yhwnblw) hl hwh\hwhy db[ « il sera/est son esclave (et (l’esclave de) ses ls après lui) pour toujours ». Cette formule exprime que la validité du contrat ne se termine pas avec la mort de l’acheteur mais que le contrat reste valide même au-delà. On peut rapprocher l’expression aml[l « pour toujours » de l’expression attestée dans les contrats d’Éléphantine μl[ d[ hnz amwy ˆm « de ce jour pour toujours ».34 Les formules concernant le droit de disposition, articulées positivement pour l’acheteur (z E-l A fylç « E a autorité sur le dit E ») et négativement pour le vendeur (hlyz ˆjaw ˆnb hnz yrja ˆm wa V fylç al « V, ou après cela ses ls et ses frères, n’ont pas autorité »), ne sont pas très bien attestées dans la partie opératoire. La formule négative concernant le vendeur n’est pas explicitement attestée dans la partie opératoire. Sa restitution y est possible grâce à l’attestation de ce type de formule dans le paragraphe concernant le retour au status quo ante en WDSP 7,16 dans les clauses nales. Ce paragraphe concernant le retour au status quo ante dans les clauses nales consiste en la répétition et la réafrmation de la validité du paragraphe concernant le droit de disposition dans la partie opératoire. Cette formule articulée positivement avec fylç est aussi attestée dans les contrats araméens d’Éléphantine.35 D. M. Gropp a analysé le développement historique de ce type de formule.36 Selon son analyse, l’origine des deux formules, négative et

34 35 36

Par exemple TAD B2.9,9 ; B2.11,7 ; B2.10,9.16 ; B3.3,4 etc. TAD B2.3,9 ; B2.11,6 ; B3.4,11 ; B3.10,11. R. Yaron, 1961, p. 82. D. M. Gropp, 1993.

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positive, se situe dans la formule akkadienne ul išalla¢ des contrats concernant un gage. Cette formule a été adoptée probablement à l’époque néoassyrienne par les scribes araméens qui l’ont employée également dans d’autres types de contrats. Les scribes araméens lui ont ensuite ajouté la précision tna ˆhl « sauf toi » dans la formule

htnaw hjaw ja ˆnrja hrbw rb yl ytya al (TAD B2.3,10–11) μl[ d[ ykynbw ytna ˆhl z aqrab fylç ˆrja çyaw « Je n’ai pas d’autre ls ou lle, frère ou sœur, ou femme ou un autre homme (qui) a autorité sur cette terre sauf toi et tes ls pour toujours. » La spécication positive concernant l’acheteur ou le nouveau propriétaire a été ensuite ajoutée à la clause initiale de déni concernant le droit de disposition. Cette formule constitue une sorte de redondance par rapport à la formule négative. Ces deux afrmations, négative et positive, sont attestées par exemple en TAD B2.4,6–8. Selon Gropp, le formulaire des contrats de vente du Wadi Daliyeh appartient à ce stade.37 La formule négative a été ensuite supprimée du formulaire et c’est seulement sa contrepartie positive qui est restée. Cette formule positive a été ensuite introduite dans la partie opératoire comme une formule d’investiture supplémentaire. Dans les manuscrits du Wadi Daliyeh, D. M. Gropp a parfois restitué aml[l « pour toujours » à la n de la formule positive concernant l’acheteur : aml[l z NP-l NP fylç.38 Mais aml[l n’est jamais attesté dans ce type de formule dans ces contrats et nous ne le restituerons pas. Il s’agirait d’une redondance inutile par rapport à la formule concernant la possession à perpétuité dans la partie opératoire. 2.2.4

Formule de satisfaction (§ 2.4)

F. M. Cross a traduit la formule μhynyb arsa dj ˆm dj wy[rw ainsi : « and they reached mutual agreement on a covenant (to be made) between them ».39 D. M. Gropp a présenté la traduction suivante : « and they were mutually satised with the bond between them ».40 Cross et Gropp

37 38 39 40

D. M. Gropp, 1993, notamment p. 36. D. M. Gropp, 2001, pp. 10–11. F. M. Cross, 1988, notamment p. 26. D. M. Gropp, 2001, p. 47.

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ont considéré cette formule comme la première des deux formules qui introduisent les clauses nales.41 Nous traduisons cette formule en accord avec la traduction de Gropp : « ils sont mutuellement satisfaits par le contrat entre eux ». À la différence de Cross et de Gropp, nous proposons de la considérer comme la conclusion de la partie opératoire et l’équivalent de la formule qui exprime la satisfaction avec le contrat, formule attestée dans différentes traditions légales. On peut la rapprocher de la formule ina hûd libbišu « dans la joie de son coeur » des contrats néobabyloniens,42 de la formule « tu as satisfait mon cœur » qui introduit la formule de déclaration de vente dans les documents légaux démotiques de l’Égypte,43 des formules analogues dans la partie opératoire des documents d’Éléphantine,44 et dans ceux du Na˜al Æever et du Wadi Murabba{at.45 Le sens de cette formule dans différentes traditions légales a été analysé par R. Westbrook,46 et le sens de cette formule dans les contrats du Wadi Daliyeh peut être déni à partir de son analyse : les deux parties concernées par le contrat donné afrment par cette formule a) que l’acheteur a vérié la qualité de la marchandise achetée et qu’elle correspond à la qualité convenue auparavant, et b) que le vendeur a vérié la somme que l’acheteur lui avait payée pour l’objet vendu et qu’elle correspond au prix convenu.47 Ainsi les réclamations, constatées ultérieurement, d’une des deux parties concernant la transaction ne sont pas considérées comme légitimes.

2.3

Clauses nales (§ 3)

Seules peuvent être analysées les formules contenues dans les clauses nales des contrats de vente du Wadi Daliyeh. Le caractère trop fragmentaire des autres types de contrat l’interdit. On peut reconstituer pour les clauses nales des contrats de vente, ainsi que pour d’autres contrats (WDSP 12), l’introduction stéréotypée 41

F. M. Cross, 1985, p. 12* ; D. M. Gropp, 2001, p. 11. H. Petschow, 1939, p. 45. 43 B. Porten, 1968, p. 335. 44 R. Yaron, 1961, p. 81; B. Porten, 1968, p. 336 ; pour les références dans les textes araméens, voir notre commentaire de WDSP 2,3. 45 Pour les références exactes dans les textes du Na˜al Æever et du Wadi Murabba{at, voir notre commentaire de WDSP 2,3. 46 R. Westbrook, 1991. 47 Voir notre commentaire de WDSP 2,3. 42

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μhynyb wmyqh arsa hnzw « et ils ont conclu ce contrat entre eux » (§ 3.1).48 À partir de la restitution de ce type de formule en WDSP 5,6[–7] on peut suggérer que cette formule a pu aussi avoir la forme A μ[ V μyqh arsa hnzw « et V a conclu ce contrat avec A ». Gropp a proposé de restituer dans certains contrats à la n de cette formule l’expression hla aylmb « en ces termes ».49 Cette expression gure dans deux manuscrits dans l’introduction à la protase de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur en WDSP 1,7 et en WDSP 3,7, mais elle n’est jamais attestée dans la formule d’introduction des clauses nales. Pour cette raison nous n’adoptons pas la proposition de Gropp. Les clauses nales se terminent par une formule parallèle à la formule d’introduction dont la forme est un peu différente : lbql μhynyb wmyqh yz hnz arsa « selon ce contrat qu’ils ont conclu entre eux ». La forme A μ[ V μyqh yz hnz arsa lbql « selon ce contrat que V a conclu avec A » n’est pas explicitement attestée mais peut être restituée en WDSP 9,[12–]13. En WDSP 35, frg. 3v,1, le mot amyq « le contrat » semble être employé comme équivalent du mot arsa dans un contexte comparable. Les contrats WDSP 1,11, WDSP 14,19[-20] et WDSP 15,17 présentent une corruption de cette formule. Pour les contrats de vente d’esclaves ou de biens immobiliers, on peut postuler une structure identique. À la différence des formules de la partie opératoire rédigées en style objectif (lui – lui), les formules des clauses nales sont souvent libellées dans le style subjectif (moi – toi). Dans les contrats de vente, la 1re personne grammaticale correspond toujours à la personne du vendeur car le contrat est toujours écrit du point de vue du vendeur. La 2e personne grammaticale est réservée, dans ce type de contrat, à l’acheteur. Le contrat WDSP 3 ainsi que le fragment WDSP 25 représentent une exception : les clauses nales n’y sont pas formulées sous la forme d’un dialogue entre le vendeur et l’acheteur (moi – toi) mais plutôt sous la forme d’un monologue où c’est le vendeur qui parle à la 1re personne de l’acheteur à la 3e personne (moi – lui). Les clauses de garantie d’éviction avec obligation d’assistance visent à la protection absolue de la propriété de l’acheteur acquise par le contrat : l’acheteur ne peut en aucun cas être privé de l’objet acheté. La propriété de l’objet et les conditions de son acquisition par l’acheteur

48 49

WDSP 1,[4–]5 ; WDSP 8,5 ; WDSP 9,[5–]6 ; WDSP 12,2. D. M. Gropp, 2001, pp. 13–14.

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sont dénies dans la partie opératoire. Le fait que les clauses nales représentent une protection absolue de la propriété de l’objet acheté est assuré par la présence de la clause concernant le retour au status quo ante (§ 3.5) à la n des clauses nales ; c’est le seul paragraphe qui reste identique dans la partie opératoire (droit de disposition – § 2.3.3) et dans les clauses nales (retour au status quo ante – § 3.5). Dans les clauses nales, il est possible de distinguer quatre parties différentes : la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance (§ 3.2), la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur (§ 3.3), la clause de pénalité et la clause concernant le retour au status quo ante (§ 3.5). Ces quatre clauses sont encadrées dans le contrat par la formule d’introduction (§ 3.1) et par la formule de conclusion (§ 3.5), que nous avons déjà présentées. 2.3.1

Clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance (§ 3.2)

Selon D. M. Gropp, les clauses de garantie d’éviction avec obligation d’assistance sont attestées dans les contrats de vente néobabyloniens des biens mobiliers seulement à partir de la 8ème année du règne de Darius Ier (514 av. J.-C.).50 Ce type de clauses se rencontre dans les contrats araméens d’Éléphantine.51 L’objectif de la clause de garantie d’éviction avec l’obligation d’assistance est la protection du propriétaire du contrat par le vendeur lors d’un litige au sujet de l’objet vendu. Il peut s’agir d’un litige entre le propriétaire de l’acte et le vendeur ou une autre personne. Le propriétaire du contrat peut être l’acheteur déni en tant que tel dans le contrat, ou une autre personne qui a acquis le contrat et les droits de propriété liés à ce contrat. Cette clause dispose que c’est à la personne du vendeur de défendre le droit de propriété de l’acheteur acquise par le contrat. La clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance contient deux parties principales : la protase qui précise les cas de protection de l’acheteur/propriétaire du contrat en cas de litige avec quelqu’un, et l’apodose qui dénit l’obligation du vendeur de défendre la propriété de l’acheteur acquise par le contrat en cas de litige. Les formules de la protase de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance suivent toutes le même schéma : ˆnyd (. . .) ˆh 50 51

D. M. Gropp, 2001, p. 24. R. Yaron, 1961, pp. 89–91.

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[(. . .) μ[f l[] (. . .) μ[ db[y « si (. . .) entre en litige avec (. . .) [au sujet de (. . .)] ». D. M. Gropp a divisé les formules de la protase de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance en trois catégories : protection contre le(s) vendeur(s) et contre les a se venientes personae, protection contre un autre réclamant et protection contre d’autres a se venientes personae.52 Notre division en trois catégories des formules de protase de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance est différente de celle de Gropp. En effet, les catégories de Gropp ne prennent pas en compte le fait que les clauses de garantie d’éviction avec obligation d’assistance ne protègent pas toujours la personne de l’acheteur. Notre division essaie de rendre compte de ce fait. Les deux premières catégories contiennent les formules de protase de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance assurant la protection de l’acheteur de l’objet et celle de ses ls. Il s’agit de la catégorie concernant la protection de l’acheteur contre un litige émanant du vendeur et/ou de personnes liées au vendeur (§ 3.2.1.1) : (z E μ[f l[) A μ[ db[a ˆnyd (ydb[ ˆm wa ytwnk yl yz çya wa) V hna ˆh « Si moi, V (ou un homme à moi, mes collègues ou de mes serviteurs), entre en litige avec A (au sujet du dit E) ». D. M. Gropp désigne ces personnes liées au vendeur yl yz çya wa) (ydb[ ˆm wa ytwnk par l’expression juridique latine a se venientes personae. La deuxième catégorie concerne la protection de l’acheteur et de ses ls contre un litige potentiel au sujet de l’objet acheté avec une « autre personne » (ˆrja rbg) qui n’a pas un rapport spécique avec le vendeur (§ 3.2.1.2). Elle se reconnaît à l’expression caractéristique de la catégorie de formule de protection contre un autre réclamant : (yhwrja ˆm yhwnb μ[w) A μ[ db[y ˆnyd ˆrja rbg ˆhw « et si quelqu’un d’autre entre en litige avec A (et avec ses ls après lui) ». La troisième catégorie concerne la protection d’une personne qui possède le contrat mais n’est pas l’acheteur et dont le lien avec ce dernier n’est pas établi (il ne s’agit donc pas des ls de l’acheteur). Cette formule

52

D. M. Gropp, 2001, p. 12.

82

2. structure des contrats et formulaire des contrats

semble indiquer que le contrat constitue une preuve de possession de l’objet acheté : le propriétaire du contrat a également été propriétaire de l’esclave. La personne concernée par cette formule pourrait être en pratique un créancier-gagiste de l’acheteur, qui a récupéré l’esclave de l’acheteur par payement de dette. Une telle situation semble attestée en WDSP 7,14. La personne concernée pourrait également être l’épouse de l’acheteur ou un autre héritier autre que les descendants. Cette personne – propriétaire du titre autre que l’acheteur – est ainsi protégée contre un litige émanant du vendeur et/ou de a se venientes personae et contre « quelqu’un d’autre » sans rapport précis avec le vendeur. Puisque la première partie de cette formule n’est conservée dans aucun des manuscrits du Wadi Daliyeh, nous la traitons comme une seule catégorie à la place de deux catégories. Nous désignons cette catégorie comme « la protection d’un tiers » (§ 3.2.1.3) ; cette formule a pu avoir la forme suivante :

ˆsjhm hnz arfç yz rbg μ[ (db[y ˆnyd (. . .) ˆh) « (si (. . .) entre en litige) avec quelqu’un qui possède cet acte ». L’écho de cette formule concernant la protection d’un tiers se trouve peut-être en WDSP 26,2a–2 où le texte semble contenir une allusion à une cession de titre. Si une de ces personnes, le vendeur, une personne liée avec lui ou un tiers, entre en litige avec l’acheteur, ses ls ou avec un autre propriétaire du contrat en question, le vendeur a l’obligation de prendre la défense de l’acheteur, de purier l’objet de la vente des diverses réclamations (= ‘souillures’) exprimées dans le litige, et de le donner, ainsi purié, à l’acheteur. Cette obligation est exprimée dans la formule de l’apodose de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance qui est constituée d’une expression asyndétique des verbes qrm « purier » et ˆtn « donner » : l ˆtna qrma V hna « moi, V, je purierai, je te rendrai » (§ 3.2.2). Le verbe qrm « purier » se retrouve dans le même type de formules des contrats néobabyloniens dans l’expression murruqu-nadÊnu,53 ainsi que dans les contrats du Wadi Murabba{at et du Na˜al Æever.54 Dans les contrats d’Éléphantine, ce type de formule existe aussi, mais 53 D’après la communication personnelle de Mme Sophie Démare-Lafont, cette expression murruqu-nadÊnu dans les contrats néobabyloniens n’appartient pas à la tradition babylonienne et est un emprunt à la tradition perse. 54 Pour plus de détails et les références, voir notre commentaire de WDSP 3,6.

2. structure des contrats et formulaire des contrats

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ils n’emploient pas le verbe qrm pour rendre « purier ». Les racines qui y expriment le verbe « purier » sont hqn ou lxp, et la racine qrm n’y est pas employée.55 Ce type de formule dans les contrats araméens d’Égypte peut contenir trois verbes : l ˆtnaw hqnaw μwqa « je me lèverai et je purierai et je te donnerai » (TAD B1.1,10).56 Le papyrus WDSP 3,6–7 semble attester le début de la formule concernant le cas où le vendeur ne remplit pas l’obligation imposée par l’apodose de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance et ne purie pas l’objet vendu à l’acheteur (§ 3.2.3). C’est l’unique occurrence de ce type de formule dans les contrats du Wadi Daliyeh. Il est attesté dans deux documents araméens d’Égypte : TAD B1.1,10–11 et B3.4,20–21.57 2.3.2

Clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur (§ 3.3)

La clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur protège l’acheteur contre la violation du contrat par ce dernier. Elle est constituée de trois formules dans la protase et d’une formule dans l’apodose. La violation du contrat s’exprime par la non-exécution de ce qui est écrit dans le contrat, par la formule hnz arsab hnça wa « ou (si) je change (ce qui est écrit) dans ce contrat » (§ 3.3.1.1). Cette formule peut être suivie de l’expression hla aylmb « en ces termes » attestée en WDSP 1,7 et en WDSP 3,7. Le « changement » ou la violation du contrat consiste dans la dénégation de ce qui a été convenu dans la première partie de la partie opératoire. Il s’agit de la dénégation de la vente de l’objet par la formule l tnbz al adb[ hnz E-l yzk (l) rmaw « et je (te) dis que E, cet esclave, je ne te (l’)ai pas vendu » (§ 3.3.1.2). C’est la formule parallèle à la déclaration de vente (§ 2.1) de la partie opératoire. Dans les manuscrits du Wadi Daliyeh, celle-ci n’est pas bien attestée. Mais le fait que cette formule contient le verbe ˆbz au pa‘el « vendre » se trouve donc conrmé par la formule de dénégation de vente dans la protase de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur.

55

Pour les exemples concrets, voir notre commentaire de WDSP 3,6. Voir le commentaire de cette formule dans les textes d’Éléphantine par R. Yaron, 1961, pp. 89–90. 57 Un commentaire de ce type de formule dans les contrats araméens d’Égypte est fait par R. Yaron, 1961, p. 91. 56

84

2. structure des contrats et formulaire des contrats

La formule suivante concerne la dénégation du reçu du prix de vente avec le verbe lbq au participe pa{el « recevoir » : nm hna lbqm al (X ç) (hnz) apskw « et (cette) somme (de X sh(eqels), je ne (la) reçois pas de toi) » (§ 3.3.1.3). C’est la formule parallèle à la clause de reçu-quittance de la partie opératoire (§ 2.2). Une variante peut se rencontrer sous la forme différente sous la forme d’un monologue du vendeur (moi – lui) : lbqm al yhwmd X ç apskw A dynm hna « et la somme de X sh(eqels), je ne (la) reçois pas de la main d’A ». Cette formule semble attestée en WDSP 3,8 et en WDSP 25,2. L’expression dynm « de la main de » dans cette formule semble être l’équivalent araméen de l’expression ina qÊtÏ « des mains de » des formules de reçu-quittance des contrats de vente néobabyloniens.58 En WDSP 3, la formule de reçu-quittance de la partie opératoire s’écarte aussi des autres manuscrits ; de plus les formules de reçu-quittance et de la dénégation du reçu du prix de vente ne sont pas exactement parallèles. La formule de dénégation du reçu du prix de vente en WDSP 3,8 contient le participe lbqm, tandis que la formule de reçu-quittance en WDSP 3,3 semble contenir, à la place de lbqm, le participe passif ryfa « (est) reçu ». En WDSP 25, qui contient la même formule, le texte de la partie opératoire est perdu. En WDSP 6,8, l’expression nm hna lbqm al « je ne reçois pas de toi » semble être remplacée par l’expression yl tbhy [al] « tu [ne] m’as [pas] donné ». Un type de formule comparable suivant le schéma l tbhy al « je ne t’ai pas donné » est attesté dans les contrats araméens d’Égypte.59 La formule d’apodose de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur (§ 3.3.2) condamne le vendeur pour la violation du contrat au remboursement du montant payé par l’acheteur pour l’objet vendu : l ˆtna bytha yl tbhy yz X ç apsk a « alors la somme de X sh(eqels) que tu m’as donnée, je (la) rendrai, je te (la) donnerai ». Cela indique que la vente prend effet avec le payement du prix par l’acheteur au vendeur et non pas avec la remise de l’objet vendu.60

58 H. Petschow, 1939, p. 16 pour les contrats de vente des biens immobiliers, et p. 53 pour les contrats de vente des biens mobiliers. 59 TAD B2.3,20 ; B2.4,14 ; B5.1,5 ; voir notre commentaire de WDSP 6,8. 60 Nous arrivons à la même conclusion dans notre commentaire de WDSP 2,2.

2. structure des contrats et formulaire des contrats 2.3.3

85

Clause de pénalité (§ 3.4)

La clause de pénalité dépend directement de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur et la développe. Cette dernière précise le cas dans lequel le vendeur est pénalisé. Le remboursement du prix payé pour l’objet vendu à l’acheteur correspond déjà à une contravention, parce que ce remboursement n’oblige pas l’acheteur à rendre l’objet acheté au vendeur. Cela est peut-être impliqué par la formule attestée seulement en WDSP 2,7 sous la forme ymdq qb‹t›çt hna byj (§ 3.4.1) « tu est quitte envers moi, moi, je suis responsable ». Cette formule exprime l’enjeu de la clause de pénalité : elle augmente d’une contravention additionnelle le montant du prix à rembourser par le vendeur en cas de violation du contrat – obligation imposée par la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur. Le montant de cette contravention additionnelle est toujours supérieur au montant du prix de l’objet vendu. Selon Cross et Gropp, la contravention correspond au montant du prix multiplié par dix, comme dans les contrats néoassyriens, et non au prix multiplié par douze dans les contrats néobabyloniens.61 La formule concernant le payement d’une contravention a la forme suivante : X ˆnm sk (yrja ˆm ynbw) A l ˆtna μlça « je payerai, je donnerai à toi, A, (et tes ls après toi,) X mines d’argent » (§ 3.4.2.1). Dans les contrats de vente de plusieurs esclaves, le montant de la contravention est augmenté d’une contravention additionnelle per capita X hnm sk | çpnl çpnl A-l μlça « je payerai à A pour chaque personne X mines d’argent » (§ 3.4.2.3). En WDSP 2,9, cette contravention additionnelle per capita correspond à une mine d’argent. En WDSP 8,9–10, cette formule paraît avoir une structure différente et le montant de cette contravention semble correspondre à 2 mines par personne. Le chiffre ne peut être restitué dans les autres contrats de vente de plusieurs esclaves. Les contrats de vente d’esclaves sont des contrats de vente de biens mobiliers. À partir de WDSP 15 qui est un contrat de vente de biens immobiliers, il ne semble pas que le vendeur soit obligé de payer une contravention additionnelle pour chaque objet immobilier vendu en cas de violation d’un tel type de contrat. 61

F. M. Cross, 1985, p. 14* ; D. M. Gropp, 2001, p. 28.

86

2. structure des contrats et formulaire des contrats

Cross et Gropp ont considéré qu’une mine équivaut à 50 sheqels. Cette afrmation ne peut cependant pas être justiée, ni par le texte des manuscrits eux-mêmes ni par le témoignage de la numismatique. La possibilité ne peut néanmoins pas en être exclue.62 Dans ce cas, le montant de la pénalité dans § 3.4.2.1 correspondrait au prix de l’esclave multiplié par dix : en WDSP 1, le prix de l’esclave est de 35 sheqels d’argent et la pénalité de 7 mines d’argent. Mais si une mine correspondait à 60 sheqels, le montant de la pénalité correspondrait au prix de l’esclave multiplié par douze, comme dans les contrats néobabyloniens (= 6,999 mines). En WDSP 2, le prix de vente de deux esclaves semble être 28 sheqels d’argent. Le montant de la pénalité a été 4 ou 5 mines d’argent. Selon le comput de Cross et de Gropp, le montant de la pénalité serait ainsi inférieur au prix multiplié par dix, ce qui serait aussi le cas, si 1 mine correspondait à 60 sheqels et la pénalité était le prix multiplié par douze. En WDSP 3, le prix de l’esclave vendu est de 10 ou 30 sheqels d’argent, la pénalité de 2 mines d’argent. Le montant de 10 sheqels comme prix d’un esclave semble être trop bas par rapport aux autres contrats, mais ce montant multiplié par dix correspondrait au montant de la pénalité si la mine valait 50 sheqels, ou par douze si la mine en valait 60. Si le prix était de 30 sheqels d’argent, ce que semblent établir WDSP 1 et WDSP 4, le montant de la pénalité serait largement inférieur au montant du prix multiplié par 10 ou 12, avec une mine équivalente de 50 ou 60 sheqels. Ces comptes montrent qu’il n’est pas certain que le montant de la pénalité corresponde toujours dans les contrats de vente du Wadi Daliyeh au prix de l’esclave multiplié par dix, avec 1 mine équivalente à 50 sheqels. Il serait également possible qu’une mine fût l’équivalent de 60 sheqels et que la pénalité correspondît au prix de l’esclave multiplié par douze. Il est également possible qu’il n’y ait pas eu de règle exacte pour la détermination du montant de la pénalité à partir du prix payé pour l’esclave. En WDSP 15, qui semble être un contrat de vente de maisons, le prix de la vente est de 1 mine et 3, 6 ou 9 sheqels d’argent. Le montant de la pénalité semble être de 5 mines d’argent. Dans ce cas, le montant de la pénalité ne correspond ni au prix de la vente multiplié par 10 ni au prix multiplié par 12. Dans les contrats d’Éléphantine, le montant de la pénalité, indépendant du prix payé dans

62

Voir chapitre III.4.4.2.

2. structure des contrats et formulaire des contrats

87

la transaction, correspondait souvent à des sommes assez importantes et arrondies.63 Deux cas extrêmes de montant de la pénalité sont attestés dans les contrats de vente d’esclaves du Wadi Daliyeh. Ces deux cas montrent la difculté d’évaluer le rapport entre le prix de l’esclave et la pénalité à payer par le vendeur en cas de violation du contrat. Le montant de la pénalité en WDSP 3 est la pénalité la plus légère possible. La formule de restitution du prix de la vente (§ 3.3.2) est, dans l’apodose de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur, remplacée par la formule concernant le payement de la pénalité (§ 3.4.2.1) qui correspond à 2 mines d’argent. Ce montant à payer par le vendeur à l’acheteur en cas de violation du contrat n’est donc pas augmenté du prix de l’esclave à rembourser à l’acheteur, comme c’est dans les autres contrats. En revanche le montant nal de l’ensemble des pénalités à payer à l’acheteur en WDSP 5 consiste en plusieurs sommes d’argent et représente l’autre extrême : le vendeur semble être non seulement obligé de rembourser à l’acheteur le prix payé pour les esclaves,64 mais il doit également payer une pénalité additionnelle qui correspond peut-être au prix multiplié par dix ou douze (§ 3.4.2.1 : WDSP 5,11[–12]), et il doit payer aussi la contravention additionnelle per capita pour chaque esclave (§ 3.4.2.3 : WDSP 5,12[–13]) puisqu’il s’agit d’un contrat de vente de plusieurs esclaves. Dans le cas de plusieurs pénalités imposées par le contrat au vendeur, ces contraventions ne sont jamais alternatives mais cumulatives, comme dans les contrats d’Éléphantine.65 La clause de pénalité contient aussi la seule formule qui oblige l’acheteur. Toutes les autres clauses comportent uniquement des obligations concernant le vendeur. Cette seule obligation imposée à l’acheteur consiste en l’appropriation sans contestation du montant de la pénalité, sans litige et sans autres obligations. C’est dire que l’acheteur ne peut pas refuser le montant des pénalités à payer par le vendeur en cas de violation du contrat, et il ne peut pas non plus demander un montant supérieur par rapport au montant de la pénalité xé par le contrat. Cette formule a la forme suivante (§ 3.4.2.2) : X ˆnm sk (ˆbwj alw) ˆnyd al yz ˆsjht

63

« Penalties are in the whole independent in their amount of the value of the transaction they serve to protect, and usually consist of very considerable sums », R. Yaron, 1961, p. 87. 64 Restitution du prix de la vente dans l’apodose de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur (§ 3.3.2) : WDSP 5,10[–11]. 65 Au sujet des contrats d’Éléphantine, voir R. Yaron, 1961, p. 88.

2. structure des contrats et formulaire des contrats

88

« tu prendras possession, sans litige (et sans obligations), de X mines d’argent ». 2.3.4

Retour au status quo ante (§ 3.5)

L’objectif de la clause concernant le retour au status quo ante est la restitution de l’état tel qu’il était après la vente et avant le litige, la violation du contrat et le payement des contraventions, état tel qu’il a donc été convenu dans la partie opératoire. Ce type de clause se trouve aussi dans les contrats d’Éléphantine.66 Cette clause de retour au status quo ante consiste en la répétition du paragraphe concernant le droit de disposition (§ 2.3.3) de la partie opératoire. Ce procédé assure que l’acheteur garde la propriété de l’objet acheté malgré les litiges au sujet de cet objet, malgré la violation du contrat de la part du vendeur, et malgré les différentes contraventions payées par le vendeur à l’acheteur en cas de violation du contrat. La répétition des šallî¢ clauses de la partie opératoire à la n des clauses nales constitue le seul parallèle positif entre la partie opératoire et les clauses nales. La propriété de l’objet par l’acheteur ne peut pas être atteinte. Les deux paragraphes parallèles (§ 2.3.3 et § 3.5) sont attestés dans le même contrat en WDSP 1,4.10, en WDSP 4,5.12, et probablement aussi en WDSP 6,4–5.11. La clause du retour au status quo ante semble présenter les formules de la partie opératoire en ordre inverse : dans la partie opératoire, la formule positive concernant la propriété de l’acheteur (§ 2.3.3.1) précède la formule négative du renoncement au droit de disposition par le vendeur (§ 2.3.3.2), tandis que dans la clause du retour au status quo ante, la formule positive de l’afrmation du droit de disposition de l’acheteur (§ 3.5.2) suit probablement la formule négative du renoncement au droit de disposition par le vendeur (§ 3.5.1). La formule négative (§ 3.5.1) n’est presque entièrement attestée qu’en WDSP 7,16. Cette formule semble avoir une forme différente de la formule négative du renoncement au droit de disposition de la partie opératoire : z E-l V hna fylç alw « et moi, V, je n’ai pas autorité sur le dit E ». La formule positive du retour au status quo ante concernant l’afrmation du droit de disposition par l’acheteur, rarement attestée, peut néanmoins être restituée sous la forme probable (yhwrja ˆm yhwnbw) A fylçw « et A a autorité (et ses ls après lui) ».

66

R. Yaron, 1961, p. 88.

2. structure des contrats et formulaire des contrats

89

En WDSP 4,12, l’adjectif fylç se comporte comme un participe prédicatif et constitue une construction périphrastique avec le verbe hwh : hwhn ˆfy([ lç al] « nous n’aurons pas autorité ». Selon Gropp, la formule négative concernant le renoncement à la disposition par le vendeur dans le retour au status quo ante (§ 3.5.2)67 a pu se terminer par l’expression aml[l « pour toujours ». Aucun des manuscrits du Wadi Daliyeh n’atteste cette expression à la n de cette formule.

2.4

Témoins (§ 4)

Une liste des témoins (§ 4.1) est conservée, ou peut être restituée, dans tous les contrats concernant une vente, que celle-ci concerne des esclaves ou des biens immobiliers (WDSP 14 et WDSP 15). Une liste des témoins se trouve aussi dans le contrat WDSP 10 qui semble concerner le louage de service d’un esclave. Dans les documents du Wadi Daliyeh, la liste des témoins semble être un élément commun aux différents types de contrats, même si elle n’est pas toujours attestée à cause de la détérioration des papyri. Selon D. M. Gropp, la liste de témoins n’a pas pu être incorporée dans le contrat de vente d’esclave WDSP 4 même si ce manuscrit contient la formule de validation des témoignages qui d’habitude conclut la liste des témoins.68 Selon notre analyse, une courte liste des témoins peut être restituée sans difculté à la n de ce contrat.69 Les listes de témoins semblent toujours introduites par la préposition μdq « devant » qui constitue une suite logique à la formule de conclusion des clauses nales (. . .) NP μdq μhynyb wmyqh yz hnz arsa lbql « selon ce contrat qu’ils ont conclu entre eux devant NP (. . .) ». Toujours selon D. M. Gropp, une liste de témoins commence toujours par le nom et le titre du gouverneur de Samarie ( ˆyrmç tjp), tandis que le préfet (angs) conclut toujours la liste des témoins ; ces deux fonctionnaires sont selon Gropp parfois les seuls témoins.70 Le nom propre du 67

Formule 4.5.2 de la numérotation de D. M. Gropp, 2001, p. 17. D. M. Gropp, 2001, p. 65 : « no witnesses are listed in the text » ; p. 68 : « there is no room to reconstruct a list of witnesses in line 13 ; neither are their names signed on the verso ». 69 Voir notre commentaire de WDSP 4,13. 70 « (. . .) as far as I am able to reconstruct from the fragmentary data, the governor (ˆyrmç tjp) is always listed as the rst witness, while the prefect (angs) is always listed last », D. M. Gropp, 2001, p. 32. 68

90

2. structure des contrats et formulaire des contrats

gouverneur pourrait être suivi de son patronyme.71 Au milieu de la liste des témoins en WDSP 2,10 (= WDSP 2,11 selon la numérotation de Gropp) et en WDSP 3,10, Gropp lit l’expression anyd td(w)hw qu’il traduit « and I (NP also) acknowledge the claim ». Il l’interprète comme une formule par laquelle le vendeur reconnaît lui-même l’obligation xée par les clauses nales, et rapproche cette formule ainsi expliquée d’une formule talmudique.72 Nous suggérons une interprétation différente qui nous semble plus juste dans le contexte contractuel d’une liste de témoins : anyd td(w)hw est un nom propre perse « Vahudata » suivi de la désignation de sa fonction « le juge ».73 Nous traduisons anyd td(w)hw en WDSP 2,10 et en WDSP 3,10 comme « Vahudata, le juge », le même nom suivi de ce titre pouvant être restitué en WDSP 10,10 à la n de la liste des témoins. L’hypothèse de Gropp selon laquelle la liste des témoins commencerait toujours par le nom propre – et parfois aussi le patronyme – du gouverneur de Samarie, et se terminerait par le nom propre et le titre de préfet ne trouve pas de justication dans les contrats des différentes traditions légales. La position de F. M. Cross est plus modérée : selon lui, le contrat aurait été souscrit devant les fonctionnaires provinciaux et/ou autres témoins.74 Il reste à examiner si l’hypothèse de Gropp peut être justiée par les textes du Wadi Daliyeh. En dehors de la bulle WD 22, le titre du gouverneur de Samarie est seulement deux fois explicitement attesté dans l’ensemble des manuscrits O mç tOjp hynnO[[\j] au début de la liste des témoins du Wadi Daliyeh : a) ˆOyr en WDSP 7,17, et b) sans le nom du gouverneur en WDSP 8,10 sans qu’on puisse déterminer quelle place il occupe dans la liste. Dans les autres cas, aucun nom complet n’est attesté au début de la liste des témoins, immédiatement après la préposition μdq « devant ». En WDSP 9,14, on lit les traces des deux premières lettres que nous interprétons ) O et qui appartenaient au premier des témoins. En WDSP comme ]mç 15, la première lettre du premier des témoins est probablement ]°pO. Le reste du nom et le patronyme flbans rb [w[ en WDSP 11r,13 a été interprété par F. M. Cross comme le nom de Yešu{a, ls de Sanballat, 71 Voir le résumé des lectures et des restitutions de Gropp dans D. M. Gropp, 2001, pp. 17–18. 72 D. M. Gropp, 2001, pp. 54–55 pour le commentaire, p. 47 et p. 59 pour les traductions. 73 Pour les détails, voir notre commentaire de WDSP 2,10. 74 « Provincial Ofcials and/or other Witnesses before whom the conveyance is executed (. . .) », F. M. Cross, 1985, p. 10*.

2. structure des contrats et formulaire des contrats

91

gouverneur de Samarie, mais ce nom n’est pas suivi du titre ˆyrmç tjp « gouverneur de Samarie ». Les fonctionnaires mentionnés dans la liste des témoins des contrats du Wadi Daliyeh ne le sont jamais avec leur patronyme, et il est loin d’être certain que ce nom avec son patronyme en WDSP 11r,13 gure au début de la liste des témoins.75 Il n’est donc possible de voir qu’un seul nom de gouverneur explicitement attesté à la première place dans la liste des témoins (WDSP 7,17). Dans un autre cas, en WDSP 8,10, il n’est pas certain que le titre du gouverneur soit au début de la liste, et dans les deux autres cas, en WDSP 9,14 et WDSP 15,17, il n’est pas certain que le nom au début de la liste soit le nom d’un gouverneur parce que le texte est perdu. Une seule attestation explicite de nom du gouverneur au début de la liste des témoins sur dix contrats contenant une liste des témoins ne semble pas être une preuve sufsante pour élaborer une règle selon laquelle le nom du gouverneur de Samarie serait toujours écrit au début de la liste. Il n’est même pas certain que le nom du gouverneur de Samarie ait guré dans toutes les listes de témoins. Selon D. M. Gropp, le nom du préfet était toujours inscrit à la n de la liste. Seuls deux noms de préfets avec le titre angs « préfet » sont attestés dans les manuscrits. Une attestation a)ngs ˆ(wtysa « Isiyatôn le préfet » se trouve en WDSP 8,12. Il n’est pas certain que ce nom, suivi d’une lacune qui a pu en contenir un ou plusieurs autres, soit le dernier de la liste.76 L’autre attestation explicite du nom d’un préfet se trouve en WDSP 11r,13 : angOs ˆnOj « Æanan le préfet ». Dans ce cas, le nom et le titre du préfet sont suivis d’un mot qui peut être interprété comme un nom propre, mais son interprétation reste incertaine.77 En WDSP 10,10, où Gropp lit le titre de « préfet », nous lisons le titre de « juge » qui se trouve à la n de la liste des témoins. Le témoignage des manuscrits du Wadi Daliyeh ne permet donc pas d’afrmer avec certitude que le préfet était toujours cité à la n de la liste des témoins. La lecture du nom d’un préfet par Gropp à la suite de l’application de son hypothèse en WDSP 5,14 n’est pas convaincante : le titre de préfet n’y est pas attesté.78

75 Pour les références à l’argumentation de F. M. Cross, voir notre commentaire de WDSP 11r,13. 76 Voir notre commentaire de WDSP 8,12.14. 77 Voir notre commentaire de WDSP 11r,13. 78 D. M. Gropp, 2001, p. 73, « L. 14 ».

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) wy( s ( en WDSP Selon F. M. Cross et D. M. Gropp, le début du nom ]t\ 7,17 serait une variante du nom du préfet ˆ(wtysa. Cette possibilité ne peut être ni exclue ni conrmée. La même séquence semble être réinscrite peut-être dans la partie opératoire en WDSP 20,3. Il est néanmoins ( soit différent de celui du préfet ˆw( tysa. possible que le nom ]t)\wy( s Les listes de témoins des manuscrits du Wadi Daliyeh mentionnent donc trois types de fonctionnaires : à deux reprises un gouverneur de Samarie ( ˆyrmç tjp) dont le nom n’est explicitement mentionné qu’une fois,79 deux fois le nom d’un préfet (angs),80 et deux ou trois fois le juge (anyd).81 Le patronyme des fonctionnaires n’est jamais indiqué dans le texte, à la différence des témoins « ordinaires ». Tandis que ces derniers sont déterminés par leur patronyme, les fonctionnaires le sont par leur fonction. Il ne semble pas que les fonctionnaires aient une place déterminée et xe dans la structure de la liste des témoins. En tout cas, il n’y a pas assez de preuve en faveur de l’hypothèse de Gropp. Ces trois types de fonctionnaires, le gouverneur de Samarie (ˆyrmç tjp), le préfet (angs) et le juge (anyd) semblent donc être des autorités juridiques de la province. Le gouverneur [{A/Æa]nanyah porte un nom yahwiste et il pourrait être natif de la province de Samarie. Cela a pu être aussi le cas du gouverneur « [. . .]yahu », propriétaire du sceau ayant servi à la fabrication de la bulle WD 22. Le préfet Æanan a également pu être natif de la province de Samarie. Le juge Vahudata porte un nom perse, et il a pu être un fonctionnaire perse établi dans la province par le satrape. Le préfet Isiyatôn porte un nom phénicien et il a pu être originaire d’une des villes phéniciennes. Il faut néanmoins rester prudent quant au rapport du nom propre d’une personne avec son origine ethique. « Préfet » (ˆgs), « juge » (ˆyd) et « seigneur » (arm) sont reconnus comme autorités judiciaires également dans les contrats d’Éléphantine.82 Selon certains contrats d’Éléphantine, les revendications judiciaires peuvent être portées devant ˆydw ˆgs « préfet et juge »,83 devant armw ˆgs « préfet et seigneur »84 ou devant ˆydw armw ˆgs « préfet, seigneur et juge ».85 79

« [{A/Æa]nanyah » en WDSP 7,17, le titre seulement en WDSP 8,10. « Isiyatôn » en WDSP 8,12 et « Æanan » en WDSP 11r,13. 81 « Vahudata » en WDSP 2,10, en WDSP 3,10, et peut-être aussi en WDSP 10,10. 82 R. Yaron, 1961, pp. 27–28 ; B. Porten, 1968, p. 48. 83 TAD B2.3,13 ; B3.1,13.18. 84 TAD B3.10,19 ; B3.11,13 ; B5.4,2. 85 TAD B3.12,28 ; B4.6,14. 80

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Les témoins « ordinaires » sont mentionnés dans les listes de témoins avec leurs patronymes. En WDSP 8,12, un témoin semble être explicitement mentionné comme étant le père du vendeur d’esclave ( ˆnj yzO yhwba). En WDSP 3,10, deux frères, dont l’un gure à titre d’acheteur dans le contrat, semblent partager le même patronyme (hy) Old ynb . . .). Il n’y a que dans la liste des témoins de WDSP 11r,13 qu’on lit un mot pouvant être un nom propre de témoin sans patronyme ( ˆrO\dOwOq). Mais l’interprétation de ce mot reste incertaine. Dans les contrats d’Éléphantine, le nom d’un témoin est parfois précédé de dhç « témoin ». L’emploi de ce mot dans les listes de témoins des contrats d’Éléphantine n’est pas régulier : dhç peut précéder tous les noms de la liste (par exemple TAD B3.11,18–20) ; mais dans la plupart des contrats, ce mot précède le nom de certains témoins, d’autres n’en sont pas précédés. Dans certains documents, ce mot n’est pas écrit du tout devant les noms de témoins (TAD B3.8,43–44).86 Un seul document du Wadi Daliyeh semble contenir le mot dhç dans la liste des témoins (WDSP 11r,12), mais le même mot peut également être lu comme le nom propre rhç « Sahar ». Les deux acceptions peuvent aussi se rencontrer en WDSP 34, frg. 20.87 Le nombre de témoins dans la liste des témoins varie d’un document à l’autre. Aucune liste des témoins n’étant complète, il est difcile de déterminer si une règle xait le nombre de témoins selon le type de contrat. La liste des témoins de quatre contrats se termine par la formule wmh ˆnmyhm (hnz afg) ˆwmtjy yz aydhç « témoins qui scellent (cet acte) sont crédibles » (4.2). Cette formule met en rapport les noms dans la liste des témoins avec les bulles qui ont scellé le contrat après sa souscription ; elle soulève la question du rapport entre le nombre de témoins et le nombre de bulles scellant le contrat, ainsi que la question de l’identité des propriétaires des sceaux qui y sont imprimés. Le nombre de bulles attachées à un contrat après sa souscription reste inconnu. C’est le contrat WDSP 1 qui en portait le plus grand nombre : sept bulles scellaient encore ce contrat lors de son achat aux bédouins, et, selon D. M. Gropp, jusqu’à quatorze bulles au total y auraient été attachées après la souscription.88 Ce contrat WDSP 1 est la preuve que tous les témoins qui ont scellé le contrat n’ont pas été mentionnés dans la liste des témoins, puisqu’on peut restituer au maximum deux noms de 86 87 88

R. Yaron, 1961, p. 23. Mais cf. le commentaire infra. D. M. Gropp, 2001, p. 33.

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témoins avec les patronymes. Il est aussi possible que certaines personnes qui ont scellé le contrat n’aient pas été des témoins mais aient eu une fonction différente lors de la conclusion du contrat. Le corpus des bulles attribuées aux découvertes datées du IVe s. av. J.-C. au Wadi Daliyeh contient quatre groupes de bulles fabriquées avec le même sceau.89 Le mieux représenté, désigné par M. J. W. Leith comme « WD 3A », contient cinq bulles.90 Deux d’entre elles étaient encore attachées à des papyri lors de leur achat pour le Palestine Archaeological Museum. Il s’agit de la bulle WD 3A attachée à WDSP 14 et de la bulle WD 11B attachée à WDSP 1. Ces deux contrats contiennent le nom « Yehonur », acheteur dans l’un et l’autre. Ce fait a permis à F. M. Cross de conclure que le sceau, qui a servi à la fabrication de ces cinq bulles, appartenait à Yehonur dont le nom apparaît dans d’autres documents du Wadi Daliyeh. Yehonur agit en tant qu’acheteur d’esclaves en WDSP 1, en WDSP 4 et probablement aussi en WDSP 20. En WDSP 14, il intervient en tant qu’acheteur des salles publiques ; son nom est attesté également sur le fragment WDSP 36, frg. 18. Il est vrai qu’on ne peut pas conrmer cette hypothèse de Cross, comme le remarque M. J. W. Leith,91 mais elle reste plausible. L’attribution de ce groupe de bulles à un acheteur signierait que non seulement les témoins scellaient les contrats, mais également les acheteurs. Et si les acheteurs scellaient les contrats avec les témoins, il est probable que les vendeurs – en tant que la partie qui s’engage – apposaient aussi leurs sceaux sur les contrats après l’engagement. Le fait, non prouvé, pourrait expliquer pour une partie le nombre de bulles supérieur au nombre des témoins dans le contrat. Dans la pratique néobabylonienne et achéménide, les contrats étaient écrits en deux exemplaires, un pour chaque partie concernée par le contrat, et chacun de ces deux exemplaires était scellé.92 Telle a probablement été aussi la pratique dans le cas des contrats du Wadi Daliyeh. Dans ce cas, il est probable que les deux parties – l’acheteur et le vendeur – apposaient tous les deux leur sceau sur chacun des deux exemplaires du contrat. L’attribution des bulles du corpus du Wadi Daliyeh à des fonctionnaires mentionnés dans les listes de témoins reste une question ouverte, 89

Voir le chapitre I.2.1.2.2. Il s’agit des groupes de bulles suivantes : WD 3A = WD 10A = WD 11B = WD 12 = WD 24 ; WD 5 = WD 16B ; WD 13 = WD 41 ; WD 17 = WD 36 = WD 51. 90 M. J. W. Leith, 1997, pp. 220–224. 91 M. J. W. Leith, 1997, p. 221. 92 J. Renger, 1977, notamment p. 78.

2. structure des contrats et formulaire des contrats

95

le témoignage des manuscrits étant trop fragmentaire. Une seule bulle explicitement attribuée au gouverneur de Samarie se trouve dans le corpus des bulles du Wadi Daliyeh. Il s’agit de la bulle porteuse d’inscription hébraïque qui était attachée au contrat WDSP 16. La liste des témoins de ce contrat est malheureusement perdue. Celles de WDSP 7 et WDSP 8 contiennent par contre le titre du gouverneur, mais ces deux contrats ont été achetés aux bédouins sans bulles. À part la bulle WD 22, aucune autre bulle du corpus du Wadi Daliyeh ne peut être explicitement attribuée à un gouverneur. Il n’est donc pas certain que les gouverneurs de Samarie attachaient l’empreinte de leurs sceaux à tous les contrats où ils étaient mentionnés comme témoins, et il n’apparaît pas non plus que les gouverneurs étaient mentionnés dans les listes de témoins dans tous les contrats. On ne peut pas non plus afrmer que les gouverneurs de Samarie avaient des sceaux dans le style des bulles hébraïques de la n de l’âge du Fer, puisque la bulle du gouverneur WD 22 dans ce style est unique dans son genre parmi toutes les bulles attribuées aux découvertes du Wadi Daliyeh. Deux autres types de fonctionnaires étaient parfois mentionnés parmi les témoins : le préfet et le juge. Le juge Vahudata attesté dans la liste des témoins en WDSP 2,10 et WDSP 3,10 porte un nom typiquement perse, et on pourrait lui attribuer une des bulles de style perse du corpus du Wadi Daliyeh.93 Dans ce cas, il s’agirait d’une des trois bulles avec le motif du « héros perse qui combat les lions inversés qui le anquent ». Il s’agit des bulles WD 17, WD 36 et WD 51.94 Les trois bulles ont été achetées détachées des papyri. La même image se voit sur deux oboles d’argent de Samarie du IVe s. av. J.-C.95 Symbole du pouvoir du Roi, elle a joué un rôle important dans la propagande royale perse.96 Les trois bulles du Wadi Daliyeh, qui présentent le même motif, sont le fait de trois sceaux différents, ces derniers en forme de cylindre.97 Ce type de bulles est extrêmement rare en Palestine à l’époque perse. Selon l’hypothèse de M. J. W. Leith, les sceaux cylindriques imprimés sur ces trois bulles du Wadi Daliyeh ont pu être attribués aux subordonnés du satrape en signe de regalia symboliques.98 L’autre critère 93 Au sujet des bulles de style perse du Wadi Daliyeh : M. J. W. Leith, 1997, pp. 28–30 ; et le chapitre I.2.1.2.3b. 94 M. J. W. Leith, 1997, pp. 209–212. 95 Y. Meshorer – S. Qedar, 1999, n° 130 et 131, p. 107. 96 M. C. Root, 1979 ; M. J. W. Leith, 1997, p. 210. 97 M. J. W. Leith, 1997, pp. 209–212. 98 M. J. W. Leith, 2000, notamment p. 696.

2. structure des contrats et formulaire des contrats

96

possible déni par Leith permettant la reconnaissance des bulles faites par des fonctionnaires de Samarie consiste dans le rapport qu’on peut établir entre les images gurant sur certaines bulles du Wadi Daliyeh et sur certaines monnaies de Samarie du IVe s. av. J.-C. : ces images sont parfois identiques.99 Les trois bulles du Wadi Daliyeh, œuvres des sceaux cylindriques, répondent aussi à ce critère. Ces observations rendent possible l’attribution d’un des sceaux cylindriques imprimés sur trois bulles du Wadi Daliyeh au juge perse Vahudata attesté en WDSP 2,10 et WDSP 3,10. Cette attribution reste néanmoins conjecturale et incertaine. L’attribution de bulles du corpus du Wadi Daliyeh aux deux préfets attestés par les manuscrits du Wadi Daliyeh (« Isiyatôn » en WDSP 8,12 et « Æanan » en WDSP 11r,13) ne peut, faute d’éléments, être proposée avec quelque vraisemblance. Les témoignages étaient validés par § 4.2.100 Pour répondre à la question de l’identité des personnes dont le témoignage était crédible et qui attachaient leurs bulles aux contrats du Wadi Daliyeh après l’engagement, on peut dire que les bulles gurent probablement les témoins mentionnés sur la liste de témoins, même en l’absence de preuve explicite. L’empreinte du sceau du gouverneur de Samarie, et peut-être aussi de l’acheteur et du juge, pouvait également être attachée aux contrats. Il est possible que les empreintes des sceaux du vendeur et du préfet aient été aussi parfois attachées aux contrats. Comme le prouve le contrat WDSP 1, toutes les personnes qui ont scellé le document n’ont pas été mentionnées dans la liste des témoins à l’intérieur du contrat. Dans les contrats d’Éléphantine, la liste des témoins est souvent introduite par l’expression wgb aydhç(w) « (et) les témoins en ceci ».101 L’expression wgb « à l’intérieur » est peut-être attestée trois fois dans les fragments du Wadi Daliyeh. Mais cette lecture est incertaine, car il peut également s’agir du nom BGZ. En tout cas, la possibilité qu’il s’agisse de l’expression wgb aydhç(w) « (et) les témoins en ceci » qui introduirait la liste des témoins reste très incertaine.

99

M. J. W. Leith, 2000, notamment p. 697. wmh ˆnmyhm (hnz afg) ˆwmtjy yz aydhç « les témoins qui scellent (ce contrat) sont crédibles ». 101 TAD B2.6,37 ; B2.10,18 ; B3.2,10 ; B3.5,23 ; B3.6,16 ; B3.9,10 etc. Voir les interprétations de R. Yaron et de J. J. Rabinowitz que nous résumons dans le commentaire de WDSP 28, frg. 1v,2. 100

2. structure des contrats et formulaire des contrats

97

Dans les contrats du Wadi Daliyeh, la liste des témoins gure à la même page que le contrat, comme dans les contrats d’Éléphantine. Les listes de témoins sont le fait du scribe ; il ne semble pas qu’il s’agisse de la signature des témoins eux-mêmes. À la différence des contrats d’Éléphantine, le nom du scribe n’est jamais indiqué dans les contrats du Wadi Daliyeh.

2.5

Intitulé (§ 5 ?)

Selon D. M. Gropp, trois contrats de vente d’esclaves ont été introduits par un intitulé (‘docket’). Il a restitué les formules de l’intitulé NP rb NP μdq (NP rb) V yz adb[ tnbz « vente de l’esclave de NP (ls de NP) devant NP, ls de NP » en WDSP 3,1 et en WDSP 4,1,102 et a suggéré qu’un intitulé a pu introduire aussi les contrats en WDSP 2,1 et WDSP 10,2.103 Le premier nom (et patronyme) dans cette formule serait, selon les restitutions de Gropp, le nom (et le patronyme) du vendeur de l’esclave,104 le second nom et patronyme celui d’un fonctionnaire de la province de Samarie.105 La formule de l’intitulé proposée par Gropp n’est jamais attestée dans les documents du Wadi Daliyeh ; Gropp la restitue à partir de trois lettres en WDSP 3,1 et à partir de deux lettres en WDSP 4,1. Selon lui, en WDSP 2, elle aurait pu gurer au début de la ligne WDSP 2,0 selon notre numérotation, WDSP 2,1 selon la sienne. En fait notre analyse ne repère à cet emplacement aucune trace de texte. De même en WDSP 3,1, Gropp propose de restituer à la n de la formule d’intitulé le nom du gouverneur Sanballat, mais en même temps dit qu’il n’y a pas assez de place pour cette restitution.106 À la n de cette formule en WDSP 4,2, il suggère de restituer le nom propre « [Yeho{e]zer », lequel n’est pas attesté dans le reste du manuscrit.107 Nous restituons

102 Voir la reconstruction du formulaire des contrats de vente d’esclaves dans D. M. Gropp, 2001, p. 8. 103 D. M. Gropp, 2001, p. 47. La référence à un intitulé possible en WDSP 10,2 est faite par Gropp seulement dans le commentaire de WDSP 2,1. Il n’y fait aucune allusion dans le commentaire de WDSP 10. 104 Gropp restitue à cette place de la formule le nom du vendeur de l’esclave en WDSP 3,1 ; D. M. Gropp, 2001, p. 58. 105 D. M. Gropp, 2001, p. 59, commentaire de la ligne 1. 106 D. M. Gropp, 2001, p. 59, commentaire de la ligne 1. 107 D. M. Gropp, 2001, p. 67, commentaire de la ligne 2.

98

2. structure des contrats et formulaire des contrats

à la place de ce nom le verbe wn([bz]« ils ont vendu » appartenant à la clause de déclaration de vente (§ 2.1). La remarque faite par Gropp à la n de son commentaire sur la restitution de cette formule d’intitulé en WDSP 4,2 fait penser qu’il l’a considérée comme un intitulé qui servait au propriétaire du contrat de rappel du contenu du rouleau : « a difculty with the reconstruction of a docket here is that this papyrus, unlike WDSP 3, was evidently rolled up with the top inside ».108 Cette remarque signie que le texte de cet intitulé lu par Gropp en WDSP 4,2 n’était pas lisible une fois le contrat roulé et scellé avec des bulles, puisque la formule de l’intitulé se trouvait à l’intérieur. Les intitulés sont bien attestés sur certains contrats d’Éléphantine et ont été étudiés par R. Yaron. Ces intitulés sont une sorte de court mémorandum, écrit à l’extérieur du document roulé, contenant souvent les noms des parties de la transaction et une courte information concernant la transaction elle-même : « Un document de (nom de transaction) que A, ls de B, a écrit pour C, ls de D ».109 Les documents WDSP 3, WDSP 5, WDSP 10 et WDSP 29, frg. 1, portent les traces d’un texte au verso. Nous avons pu vérier la lecture de ces restes de texte sur WDSP 10 verso et sur WDSP 29, frg. 1 verso. La transcription d’un texte presque effacé au verso du WDSP 3 a été faite par D. M. Gropp et nous la reprenons faute d’avoir pu vérier cette lecture. Gropp signale aussi la présence de trois lignes inscrites au verso du WDSP 5, mais il n’en propose pas de transcription ;110 nous n’avons pas pu vérier ce texte, la position de ces restes de texte nous est inconnue. Si WDSP 10 était roulé du bas vers le haut, comme le suggère D. M. Gropp,111 le texte au verso n’aurait pas pu être un intitulé puisqu’il est situé dans la partie inférieure, au niveau des lignes 9a–9 du recto. Le fragment de texte au verso du WDSP 29, frg. 1, n’a pu être un intitulé que si le manuscrit était roulé de haut en bas du point de vue du côté du recto. Aucun de ces textes très fragmentaires ne permet la restitution justiée d’un mot ou d’une formule. On dispose de très peu d’arguments pour afrmer qu’il s’agit vraiment d’intitulés, mais cette possibilité ne peut pas être exclue.

108 109 110 111

p. 97.

D. M. Gropp, 2001, p. 67, commentaire de la ligne 2. R. Yaron, 1961, pp. 24–25. D. M. Gropp, 2001, p. 69. « It was probably rolled from the bottom to the top » ; D. M. Gropp, 2001,

3. MÉTHODOLOGIE DE TRANSCRIPTION, DE RESTITUTION ET PRÉSENTATION DES MANUSCRITS

Nous analyserons chaque manuscrit en l’examinant sous quatre angles : introduction, transcription, traduction et commentaire.

3.1

Introduction

Pour commencer, nous présentons la nature du contrat analysé, la transaction, son objet, les parties qu’elle engage, les noms des témoins, la datation du manuscrit et parfois aussi les particularités du formulaire. Sept des documents achetés aux bédouins portaient des bulles encore attachées. Pour ces cas, l’introduction comporte aussi une brève présentation de chacune de ces bulles. Notre analyse s’appuie notamment sur la publication de M. J. W. Leith.1 La bulle WD 22 attachée au manuscrit WDSP 16 n’est pas traitée dans l’introduction à WDSP 16, car nous lui consacrons un chapitre spécial.

3.2

Transcription

D. M. Gropp n’essaie pas de garder dans ses transcriptions la disposition graphique du texte conservé des manuscrits. Dans les cas où la partie droite du manuscrit fait défaut, il situe le texte conservé par rapport à ses propres restitutions au niveau de la ligne et non pas par rapport au texte conservé sur les autres lignes du manuscrit. Certaines restitutions faites par Gropp posent un autre problème. Pour lui, la valeur du texte conservé et celle du texte restitué semblent parfois être la même. En conséquence il a restitué des formules qui ne sont souvent même pas partiellement attestées dans un manuscrit donné. Gropp restitue l’ensemble du texte des contrats, même dans les cas où le texte conservé représente moins d’un tiers du manuscrit original. Il présuppose ainsi que le formulaire des contrats de vente est partout

1

M. J. W. Leith, 1997.

100

3. méthodologie de transcription

identique. Or le texte conservé des manuscrits eux-mêmes prouve le contraire : toutes les formules du formulaire restitué des contrats de vente ne sont pas inscrites dans tous les contrats, la forme et le nombre des formules peuvent varier selon le type de vente, selon les exigences des deux parties de la transaction et peut-être aussi selon le scribe. Il n’y a pas deux contrats absolument identiques parmi les contrats de vente du Wadi Daliyeh. On ne peut donc pas accepter cette équivalence implicitement postulée par Gropp entre texte conservé et texte restitué. Le fait que ces deux types de texte soient mis par lui sur le même niveau est prouvé par sa présentation de l’aperçu sur le formulaire des contrats de vente d’esclaves où en réalité la moitié peut-être des formules recensées n’existe pas dans les manuscrits cités.2 Gropp ne fait souvent aucun commentaire sur le degré de probabilité de ses restitutions. Pourtant il y a des cas où celles-ci sont très incertaines, voire improbables. Dans certains cas (par exemple en WDSP 7), Gropp semble avoir soumis la transcription du texte conservé à ses propres restitutions ou à celles de F. M. Cross. Ainsi il a parfois transcrit un texte qui ne correspond pas au texte conservé dans le manuscrit mais qui donne du sens dans le contexte de ses restitutions. Dans de tels cas, le texte restitué semble avoir, pour Gropp, une valeur plus importante que le texte conservé. Inutile de souligner les conséquences négatives de ce renversement méthodologique des valeurs quant à l’interprétation historique des manuscrits. Cette dernière s’appuierait alors sur des lectures et des restitutions présentées comme certaines alors qu’elles sont en réalité assez discutables. Nos restitutions reposent sur deux principes : a) il faut limiter au minimum les restitutions des formules qui ne sont pas bien attestées, b) on ne peut pas restituer tout le texte de tous les contrats de vente. Aucun des contrats n’est complet. Nous nous limitons donc à la restitution de celles des formules qui a) sont au moins partiellement attestées dans le manuscrit lui-même, et qui b) sont aussi attestées dans les autres manuscrits du Wadi Daliyeh. Pour certains manuscrits, nous essayons de déterminer une largeur approximative possible. Nous utilisons comme critère la formule de datation quand elle est située à la première ligne du contrat. Ce choix se justie par deux faits.

2

D. M. Gropp, 2001, pp. 8–18.

3. méthodologie de transcription

101

Premièrement, les formules de datation en position initiale semblent avoir une forme standard. Ce qui varie, c’est le nombre de signes dans le chiffre ou dans le mot correspondant au jour, au mois, au nom du roi et à l’année de son règne. Dans le contexte du IVe s. av. J.-C., avant la conquête d’Alexandre le Grand, on peut ainsi établir la formule de datation la plus longue possible3 et la formule la plus courte4 avec les noms des rois Artaxerxès et Darius, et avec les dates possibles de leur règne. Ces deux possibilités, maximale et minimale, permettent de déterminer le nombre de signes qui ont pu être inscrits sur une ligne du manuscrit. Deuxièmement, la formule de datation en position initiale peut servir à l’évaluation de la largeur approximative du manuscrit. Ce type de formule commence toujours au début de la ligne, sa position par rapport au reste du texte est quasiment certaine. En position nale en revanche, elle peut commencer au milieu de la ligne, et sa place par rapport à l’ensemble varie en conséquence. La fonction des restitutions dans nos transcriptions est purement auxiliaire. Les restitutions sont soumises au texte conservé, leur rôle est d’aider à la compréhension de son sens. La vocalisation des noms propres attestés par les manuscrits suit dans certains cas la vocalisation massorétique attestée par la Bible hébraïque.5 Dans nos transcriptions, nous appliquons le système de signes suivant : (grands caractères) : texte conservé gba (petits caractères) : texte restitué [ ] : lacune ‹› : lettre ajoutée qui ne gure pas dans le manuscrit b\a : deux lectures de la même lettre ou du même mot sont possibles aO : lettre endommagée, lecture probable a) : lecture incertaine ° : lettre illisible

gba

3

4

atryb ˆyrmçb aklm çsçjtra ||| ||| ||| 10 20 tnç ˆwçjrml ||| ||| ||| 10 b* .atnydm ˆyrmçb yz atnydm ˆyrmçb yz atryb ˆyrmçb aklm çwhyrd | tnç bal | b*.

5 Il s’agit notamment des noms yahwistes et aussi d’autres noms attestés dans les manuscrits du Wadi Daliyeh ainsi que dans la Bible hébraïque.

102 {} [¦]

3. méthodologie de transcription : lettre effacée : coupure entre deux fragments qui n’est pas présentée comme une lacune sur la photographie

3.3

Traduction

Dans nos traductions, nous ne suivons pas la disposition graphique du texte dans le manuscrit. La traduction du texte conservé gure en caractères gras : Abc ; celle du texte conservé de lecture incertaine en caractères gras et italiques : Abc. Pour le texte restitué, sa traduction est donnée en maigre. Les longues restitutions ainsi que les restitutions courtes et incertaines sont toujours notées en italique : [Abc]. Les restitutions courtes et très probables ne le sont pas [Abc]. La transcription de lettres isolées ou de mots qui ne donnent pas de sens est faite au moyen de majuscules : ABC. S’il s’agit de lettres conservées dans le manuscrit, elles sont marquées en caractères gras, droits si la lecture est certaine : ABC ; italiques dans le cas contraire : ABC. Les mots entre parenthèses (Abc) sont ajoutés dans la traduction pour la meilleure compréhension du texte en français. L’emploi des signes [ ], ‹ ›, ° et [¦] dans la traduction est identique à celui de la transcription ; le signe « / » correspond à « \ » dans la transcription.

3.4

Commentaire

Nous ne séparons pas le commentaire épigraphique et le commentaire grammatical et stylistique. La lecture des lettres étant en rapport direct avec l’interprétation des mots et des phrases, ces deux aspects du travail d’interprétation nous semblent inséparables. Les restitutions « trop risquées » sont présentées uniquement dans le commentaire et non dans la transcription.

4. STRUCTURE DU FORMULAIRE DES CONTRATS DE VENTE D’ESCLAVES

Ce schéma représente la structure du formulaire des contrats de vente d’esclaves et indique les parallèlismes. § 1. Date et lieu de souscription (position initiale) § 2. Partie opératoire 2.1. Déclaration de transaction 2.1.1. Objet de transaction 2.1.2. Acheteur [et vendeur] 2.1.3. Prix 2.1.4. Conclusion de la déclaration de vente 2.2. Reçu-quittance 2.3. Clauses de transfert/investiture 2.3.1. Transfert de possession (2.3.2) Possession à perpétuité 2.3.3. Droit de disposition (2.3.3.1) Droit de disposition (2.3.3.2) Renoncement au droit de disposition 2.4. Conclusion de la partie opératoire : formule de satisfaction § 3. Clauses nales 3.1. Introduction aux clauses nales 3.2. Clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance 3.2.1. Protase 3.2.1.1. Protection (de l’acheteur) contre le (les) vendeur(s) et/ou a se venientes personae 3.2.1.2. Protection (de l’acheteur) contre un autre réclamant 3.2.1.3. Protection d’un tiers 3.2.2. Apodose : Protection (3.2.3). En cas de non-protection 3.3. Clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur 3.3.1. Protase 3.3.1.1. Violation du contrat 3.3.1.2. Dénégation de la vente 3.3.1.3. Dénégation du reçu du prix de vente 3.3.2. Apodose : restitution du prix de vente 3.4. Clause de pénalité : spécication d’engagement additionnel 3.4.1. Acheteur est quitte 3.4.2. Vendeur est responsable 3.4.2.1. Payement d’une contravention 3.4.2.2. Appropriation sans contestation de la contravention par l’acheteur 3.4.2.3. Contravention additionnelle per capita (obligatoire pour les ventes de plusieurs esclaves) 3.5. Retour au status quo ante (3.5.1) Renoncement au droit de disposition (3.5.2) Afrmation du droit de disposition 3.6. Conclusion des clauses nales

104

4. structure du formulaire des contrats

§ 4. Témoins 4.1 Liste des témoins (4.2) Validation des témoins § 1’. Date et lieu de souscription (position nale) § 5. Intitulé ( ?)

5. FORMULAIRE DES CONTRATS, NOTAMMENT DES CONTRATS DE VENTE D’ESCLAVES

Le formulaire que nous allons présenter est une tentative de synthèse des différentes formules attestées dans différents types de contrats du Wadi Daliyeh. L’objectif de cette liste est de donner une vue d’ensemble des formules utilisées dans les contrats. Cet aperçu contient notamment des formules de contrats de vente d’esclaves et de biens immobiliers. Il contient aussi des formules généralement employées dans d’autres types de contrats, comme les formules de datation, d’introduction et de conclusion des clauses nales, la liste des témoins, et le cas echéant les intitulés. Dans cet aperçu sont répertoriés les textes suivants : WDSP 1, WDSP 2, WDSP 3, WDSP 4, WDSP 5, WDSP 6, WDSP 7, WDSP 8, WDSP 9, WDSP 10, WDSP 11, WDSP 12, WDSP 14, WDSP 15, WDSP 16, WDSP 17, WDSP 18, WDSP 19, WDSP 20, WDSP 21, WDSP 22, WDSP 24, WDSP 25, WDSP 26, WDSP 27, WDSP 29 frg. 10, WDSP 36 frg. 1. Les formules qui sont très mal attestées ou non attestées dans les contrats ne sont pas répertoriées, à la différence du formulaire de Gropp. § 1. Date et lieu de souscription (position initiale) atnydm ˆyrmçb yz atyrq\atryb ˆyrmçb aklm NR Y tnç NM-l X-b (1,1) [atnydm ˆyrmçb yz atryb ˆ]y(rmçb aOkOlm çwhy(r)[d ]tOwklm çar || tOnç rdal 20b (4,1) ] atnydm ˆyrmçb yOz( atry([b ˆyrmçb aklm NR Y tnç NM-l X-b] (5,1) atOnydmO ˆyrmçb y[z atryb ˆyrmçb aklm NR Y tnç NM-l X-b] (6,1) [ atnydm ˆyrmçb yz atryb ˆyrmçb aklm NR X] tnç fbçl 10b (10,1) [ atnydm ˆyrmçb yz atryb ˆyrmçb ]ak)lm) çsçj)t)r)a || [ ]°[ ]° °[ ]°[ ] (10,12) [ atnydm ˆyrmçb yz atryb ˆy]r)mOçb)[ ]aOk)lOm)[ çs]çj[tra ||| Y tnç NM-l X-b] (11v,1) [atnydm ˆyrmçb yz atry]b) ˆy(r)[m]ç){b} aOkl)mO ç)sç)j)tOr){a} [ Y tnç NM-l X-b] (14,1–2) [atnydm ˆyrmçb ]2 yz aty(r)[q ˆyrmçb aklm Y tnç NM-l X-b]1 (16,1) ]° aklm ç[(?)sçjtra tnç NM-l X-b] (17,1–2) ]aklm çsç)jtra2 [ . . .X t]nç ˆwçj)rm[ l] || b1 (17,7[–8]) [ aklm çsçjtra]8 [. . . X tnç NM-]l) |— 20Ob7 (19,1) [ atnydm ˆyrmçb yz] aty(r)q ˆyrmçb aOk)[ lm NR Y tnç NM-l X-b] (20,1?) ]ˆy(‹r›mç[

5. formulaire des contrats

106

(26,1) [ a]t)n([yd]m) ˆyrOm)çb yz [atryb ˆyrmçb aklm NR Y tnç NM-l X-b] (36, frg. 1,1) [ akl]mO çwhyr)[d ] § 2. Partie opératoire 2.1. Déclaration de transaction a) V (. . . μçwr yz) (μymt) hlyz db[ NP rb hmç E-l ˆrymg ˆymd rjç X ç skb NP rb A-l ˆbz NP rb b)

NP rb A-l (. . .) hlyz db[ (NP rb) hmç E-l ˆbz NP rb V (. . .) ç X skb (1,1–2? ; 4,2–3 ?, 26,2 ?) 2.1.1. Objet de transaction (. . .\ μymt) hlyz db[ (NP rb) hmç E(-l)

(1,2) ]μymt hlyz dbO[ hOnOd hlaç rb hmç ˆnjwhyl ] μçwr yz hO[my]mOt [hlyz hma hmç E-lw hlyz db[ hmç E-l] (3,1) ]h)lO y(z a)[db[] aOr)z([)[ r]b hOmç ynn[[w]hyl (4,2) [ μhl]yz db[ hmç hymjnl (5,2) ]h)mç hynn[ | hbçw(h[y rb E] (6,2) ]hOmç yjlbal (7,1–2 ?) [ hm]çO ˆOtn(2 [ . . . ]h)mç hyn(n(j)[1 (8,1) [hmç whyk]ml |[ (9,1–3) [ . . .] hO[ ly]z ˆdb[3 [ . . . hmç NP-]°[w]h)y( | [bra2 [ . . .] h)m)ç) r)kOdOswq[ |]1 10,2) [ hl]y(z d)b[ (h))y(laO rOb hmç) t)r)bgb) (12,1) ]mOç | [bra aOç)nO[ (18,1 ?) [ ?NP-]h)l [ (19,2 ?) [NP ]rb hOmç hd)b)z[ (2,1)

2.1.2. Acheteur [et vendeur] ad 2.1 a)

NP rb A-l ˆbz NP rb V

(3,2) l]a)h)ld rb yOraOw °[ y]n([y]d)pwh)[yl ˆbz NP rb μyqy] (5,3) yOndpwhy rb aryfnOl)[ wnbz NP rb ynjw NP rb lahld] (18,1) y(ndpwhy([ rb NP-l ˆbz NP rb V] (20,4) [. . .A-]l) wnbzO[ ] ad 2.1 b) (4,2–3) yrn(l rb[ rwnwhyl . . .]3 [ μhl]yz db[ hmç hymjnl wn([bz NP rb NPw NP rb NP]2 (26,2) [ NP?]lO ˆOtOnOwOhOyOlO ˆ([b]z( h)n(l)[

5. formulaire des contrats 2.1.3. Prix

107 X skb

(1,[2]) [ || ||| 10 20 ç skb]2 (3,2) [ 10 (20)]ç) s[kb ] (4,3) 10 20 ç sOkOb (18,1) [. . . ç ])sOkObO (20,5) ]20 ç | h)n(m)[ sk] 2.1.4. Conclusion de la déclaration de vente ˆrymg ˆymd rjç (1,3) ˆrymg ˆymdO rjç (2,2) ˆryOmO[g ˆymd rjç] (3,2) [r]jç[ (4,3) [ r]jOç (6,3) [ ˆr]y(m[g] ˆymd rjç (9,4) [ˆrymg ˆymd] Orjç (15,7) ˆryOmO[g. . .] 2.2. Reçu-quittance a)

A dynm ryfa V yz hdb[ E yz yhwmd X ç hnz apsk

(3,3) yn([y]d)p)[why] dyn(m) ryfa μyqy y([z hdb[ ]yOnn[O[why yz yhwmd 10 (20) ç hnz apsk] b)

A ˆm lbqm V X ç (hnz) apsk (1,3) [rwnwhy ˆm lbqm ] hynOnOj || ||| 10 20O ç hO[nz] apsk O Oø ||| 20O çO[ ]ap)[s]k)2 (2,2[–3]) [ˆd[yba ˆm3 lb]qmO[ rhns]w(q) ||O O ||| (4,4 ?) r)w(nwOhO[y ˆm ˆlbqm V-w V 10 20 ç apsk] (11r,2) [ A ˆm ˆlbqm (V-w V) hnjn]a) || ˆnOmO[ apsk] (15,7) [. . .(|||) |||] ||| ç | hnm apsk (20,5 ?) ]20 ç | h)n(m)[ sk] (21,1) ]lObOq)m)[

2.3. Clauses de transfert/investiture 2.3.1. Transfert de possession

(yhwmdq) ˆsjh (db[) z E-l A-w

(3,3–4) yhwmdOqO[ ]ˆ(sOj)h db[[ z ynn[whyl]4 yn([y]d)p)[why]3 (4,4[-5]) [ ˆsjh5 z hym]jnl rwnOwhyw4 (8,3–4) [ ˆsjh ])z4 [wh]y(km)[ l aryfnw]3 (15,8) ˆ(s)jh la ay([tybl (hy)nbyw]

108

5. formulaire des contrats (2.3.2). Possession à perpétuité aml[l (yhwrja ˆm yhwnblw) hl hwh\hwhy db[ (1,[3–]4) aOml[l yhwrja ˆm yhwnblw hl4 [ hwhy db[]3 (2,3) aml[l h)[ l wwh ˆdb[] (3,4) am)lO[[]l) hl hOwhy db[ (5,5) aml[)l hl wwh b)[ ] (6,[3–]4) [yhwrja ˆm ]yhwnblw aml[l4 [hl wwh ˆdb[]3 2.3.3. Droit de disposition (2.3.3.1). Droit de disposition

z E-l A fylç

(1,4) [z ˆnjw]hOyl rwnwhy fylç (4,5) [z hym]jnl rwnwhy fylç (20,7) ]f)ylçO w(h)[ (2.3.3.2). Renoncement au droit de disposition hlyz ˆjaw ˆnb hnz yrja ˆm wa V fylç al (4,6) [ a]n(lOyOzO ˆjaw ˆnb hnz yrj)[a ˆm wa V-w V hnjna hwhn ˆfylç al] (6,[4–]5) [hlyz ˆjaw ˆ]n([b] hnz yrja ˆOm5) [wa V fylç al]4 (15,10) [ hl]yz jaw rb [Ody f)[ylç al] 2.4. Conclusion de la partie opératoire : formule de satisfaction μhynyb arsa dj ˆm dj wy[rw (2,3) [μhyny]b aOrsa dj ˆm dj wy[rw (3,4–5) μh)[ynyb arsa dj ˆm dj]5 wy[rw4 (8,4) [dj ˆ]mO dj)[ wy[rw] § 3. Clauses nales 3.1. Introduction aux clauses nales (A μ[ V μyqh \) μhynyb wmyqh arsa hnzw (1,[4–]5) μhynyb wmyqh5 [arsa hnzw]4 (5,6[–7]) [ aryfn μ[ anmyqh ynj hnaw]7 lahld hnOa hnz aO[rsa]6 (8,5) μ[hynyb w]myqh)[ arsa hnz]w( (9,[5–]6) [ μhynyb] w(mOyqh6 [ arsa hnzw]5 (12,2) ] al μhynOybO wmy[qh arsa hnzw]

5. formulaire des contrats

109

3.2. Clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance 3.2.1. Protase 3.2.1.1. Protection (de l’acheteur) contre le (les) vendeur(s) et/ou a se venientes personae (z E μ[f l[) (yhwnbw) A μ[ db[a ˆnyd (ydb[ ˆm wa ytwnk yl yz çya wa) V hna ˆh (yz) (1,5) [ rwnwhy m[ db[a ˆnyd ]lad)[y]b) rb hOyOnOnOj) hOn(aO ˆh yz (2,4[–5]) [la aydb[5 μ[f] l[ ˆd[yba μ[ db[y ˆynyd rhnswqO[ ˆh]4 (4,7) [ z hy]mjn( μ[f lO[[] yhwnbwO rwOnO[why μ[ db[n ˆnyd V-w V hnjna ˆh] (5,7[–8] ?) [. . . db[n ˆnyd]8 ydb[ ˆm wa ˆtwnk an(lO[yz çya wa hnjna ˆh yz]7 (8,6) ]ˆ(n(yO[d] (11r,11) μ[]f l[ ynyd)[pw]hy μ[[] db[y ˆny(d)[ . . . ˆh] (15,11) (hy)]n(b)y( μ[ db[y ˆnyd °[ ]°°[ ˆh] (19,3) NP μ[ db[n ˆnyd NP-w . . .]tOwOp hnOjna ˆh) (9,[7–]8) [ˆwdb[y ˆnyd ˆtwnk an]lyz çyawO8 [ˆydb[ ˆm ˆh]7 3.2.1.2. Protection (de l’acheteur) contre un autre réclamant (yhwrja ˆm yhwnb μ[w) A μ[ db[y ˆnyd ˆrja rbg ˆhw (1,[5–6]) yrja ˆm ynb μ[w rwnwhy6 [ m[ db[y ˆnyd ˆrja rbg ˆhw]5 (3,5) ynydpw(hyO μ[ db[y ˆnyd ˆr)ja)[ rb]g( ˆOhO (8,7–8) a)[ryfn μ[] db[[y ˆnyd ˆrj]a8 r)b)g wa)7 3.2.1.3. Protection d’un tiers ˆsjhm hnz arfç yz rbg μ[ db[y ˆnyd (. . .) ˆh (6,6) [ ˆsjhm hnz ar]fOç yz rbg μ[ w(aO [. . . (7,9) ˆ(s)jh)m h[nz ar]f)ç yz rbg μ)[[]w [. . . 3.2.2. Apodose : Protection

l ˆtna qrma V hna

(1,6) [l ˆtna qrma ]yrja ˆm ynbw hynnj hna (2,5) hl ˆtny q[rmy rhnswq] (3,6) ynyd[p]whyl ˆtny qrmyO[ ]wh μyq)y (4,8) μhl ˆtn(n( [qrmn V-w V hnjna] (5,8[–9?]) [ l ˆtnn qrmn9 ] [ ] ynjw lahld hnO[jna]8 (6,[6–]7) l ˆ(t)[na]7 [ qrma V hna]6 (8,8?) [ aryfnl ˆtnn qrmn hnj]n(a) (14,14[–15]?) [ rwnwhyl ˆtna qrma]15 ynbw( ynw[l-14 hn([a14a (15,13 ?) yhwnbw([ ]h)[ynbyl ˆtny qrmy [dy] (18,4) [ hl ]ˆ(tnOy qOrmy[ V wh] (21,10) [l ˆt]n(a qrma)[

110

5. formulaire des contrats (3.2.3). En cas de non-protection

qrmy al ˆh (3,6–7) [ qrmy]7 al ˆh6

3.3. Clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur 3.3.1. Protase 3.3.1.1. Violation du contrat (hla aylmb) hnz arsab hnça wa (1,[6–]7) h)la ayOlmb rwnwhy tna m[7 [tmyqh yz hnz arsab hnça wa]6 (2,5) hOnz arsab hnçy wh wOa (3,7) [ hl]a aylmb)[ hnz arsab hnçy wa] (4,8[–9]?) [hnz arsab hnçn9 V hnaw V ]hna) waO8 (6,7) [hnz arsab hnç]a wa (7,11) [ h]n(z( arsab) hn[ ]çn (9,9) [hnz arsab hnçn ]hOnjna wa (15,13) [. . .arsab h]n(ç)yO [dOy wa (19,4) [hnz arsab ]h)nçO[n wa] (25,1) [hnz y]r)j)a arOs)[a]bO hnç[a wa] 3.3.1.2. Dénégation de la vente l tnbz al adb[ hnz E-l yzk (l) rmaw (1,7) [l tnbz al z ˆnjwhyl yzk] rwnwhy t)[n]a l[ rmaw] (3,7[–8]) [tnbz al adb[ hnz ]8 ynn[whyl μyqOy[ h]na yzk rmayw(7 (4,9) l anbz aO[ l adb[ hnz hymjnl yzk l rmanw] (5,9[–10]) [l anbz al hla10 ]açy([n]l yzk Ol rmanOw9( (8,6–7) [aryfnl a]n(bz alO[ adb[ h]n(z whyk)ml yzk7 [r]m)a[n]wO6 (14,15[–16]) [l (? tnbz) al hla]16 atkçn yzk [rmaw]15 (15,14) Ol t)[nbz al . . .] 3.3.1.3. Dénégation du reçu de prix de vente a) (A dynm \) nm hna lbqm al (X ç) (hnz) apskw (1,[7–]8) nm hna lbqm al8 [|| ||| 10 20 ç apskw]7 (2,6) yknOm hna lbqm al hnz apOskwO 9 (3,8[–9]) [ynydpwhy] d)ynm hna lbqm al yhwmd)[ ]10 20(\ç)[ ]a)p)skw8 (4,9[–10]) [nm hnjna ˆlbqm al10 10 20]çO hnz apskwO9 (9,[9–]10?) [μknm anjna ˆlbqm ]a)l) aymd10 [Y ˆnm apskw]9 (15,14) [nm hna lbqm al (|||) ||| ||| ]ç) | hn(m) apskwO (18,5) [nm hna lbqm ]al 10[(+ 20 ?)ç hnz apskw] (25,2) [ A ]d)ynm hna lbqmO[ al]

5. formulaire des contrats b)

111 yl tbhy al X hnz apskw

(6,(7–)8) y(l tbhyO8 [al ?X hnz apskw]7 3.3.2. Apodose : restitution du prix de vente (A tna) l ˆtna bytha yl tbhy yz X ç apsk a (1,8) [l ˆtna bytha yl t]bhy yz || ||| 10 20 ç apOsOk a (4,10) [l ]ˆ(tnn bythn anl tbhy[ yz 10 20 ç apsk a] (5,10[–11]) [aryfn tna l ˆtnn bythn anl]11 tbOhy yz( | hnm apsk O[a]10 (6,8) [ l ˆtna bytha yl tbhy yz ? X hnz ]a)psk a) (7,13 ?) []l[ ]ˆ(tnn( b)yth[n] (8,8–9 ?) . . .[ ? ç ]aOp)[s]k)9 a8 (15,[14–]15) [(hy)nby l ˆtna b]yOtha [y]l tbhy yzO ||| ||| [(|||) ç | hnm15 apsk a]14 (21,13) [ l ˆ]t)na byth[a. . .] (35, frg. 5,3) [ l ˆtna ]bytha yl tb[hy yz X ç apsk a] 3.4. Clauses de pénalité : spécication d’engagement additionnel 3.4.1. Acheteur est quitte ymdq qb‹t›çt (2,7) ymdOq ˆqb‹t›çt (6,[8–]9) y(m)d)[q9 [ qb‹t›çt]8 (9,[10–]11) ˆymdq11 [ ˆwqb‹t›çt]10 3.4.2 Vendeur est responsable

hna byj (rjaw)

(1,9) hynnj hna byj rjaw (2,7) rOhnsOw(q) hna byj (6,9) [hn]aO b)y(j) (9,11) [hnjna ˆby]j) 3.4.2.1. Payement d’une contravention X ˆnm sk (yrja ˆm ynbw) A l ˆtna μlça (1,9) rwnwhy tna l ˆtn[a] μlça (3,9) || ˆnm s)[k ]ynydp)wOh)[y]l [ˆtna μlça] (4,11) ]yOhwnbw rwnwhyl ˆtnn μ)l[çn] (5,11[-12]) [X ˆnm sk aryfn12 t]n(a)[ ]lO ˆ(t)n(n μl[çn]11 (15,[15–]16) || ||| ˆnm skO yh)[wnbw ]h)y°[NP rb]16 (hy)nbyl ˆtna μlça]15 (18,6) [? ˆnm sk hnbwhyl ˆtna μ]lça

112

5. formulaire des contrats 3.4.2.2. Appropriation sans contestation de la contravention par l’acheteur X ˆnm sk (ˆbwj alw) ˆnyd al yz ˆsjht (1,[9–]10) | [|]|| ||| ˆ(n(m sk ˆbwj alw ˆnyd al yz10 [ˆsjht]9 (2,8) |O ||[ó |] ˆnm sk ˆynyd al yz ˆ‹n›sjht (6,[9–]10) [Y ˆnm sk ˆbwj]a)lw [ˆny]d) al yO[z10 [ ˆsjht]9 (15,16 ?) [|| ||| ˆnm sk ˆsjhy ˆbwjw ˆnyd] d)[OlbO 3.4.2.3. Contravention additionnelle per capita (obligatoire pour les ventes de plusieurs esclaves) X hnm sk | çpnl çpnl A-l μlça (2,9) | hnm sk | çpnl çOpnl[ ˆd[ybal μlça] (5,12[–13]) [( ?) | hnm sk]13 | çpnl [ç]p)nl ary(f[nl μlçn]12 (6,[10–]11) [( ?) | hn]m) sk)]11 [| çpnl çpnl A-l μlça]10 (8,9–10 ?) [çpnl ]aryfn([ ])[l ]μ)lçn |)|) ˆ(n(m) Os)k10 ) [ |]çpnl ar[yfnl μlçn]9 (9,[11–]12) [( ?) | hnm s]k) | çpnl12 [ çpnl μkl μlçn]11 3.5. Retour au status quo ante (3.5.1). Renoncement au droit de disposition z E-l V hna fylç alw (1,10) [hynnj hna fylç] al z ˆnjwhyl (4,12) z hOy(mjnOl hwhn ˆfy([ lç al] (6,11) [la aydb[l V hna fylç ]alw (7,16) [l]a açy([nl ]h)nOjna ˆfy(lç aOlw( (3.5.2) Afrmation du droit de disposition (yhwrja ˆm yhwnbw) A fylçw (1,[10–]11) yrja ˆm11 [ynbw rwnwhy tna fylçw]10 (14,18[–19]) [ la atkçnl yhwrja ˆm]19 yhwn[bw ]rwn([why fylçw ]18 3.6. Conclusion des clauses nales (A μ[ V μyqh yz \) μhynyb wmyqh yz hnz arsa lbql (1,11) μhynyb wmyqh ‹yz› arsa hnz lbql (2,9[–10]) [μhynyb wmyqh yz10 hnz ]aOrsa lbql9 (3,9[–10]) [μhynyb]10 wmOyq(h yz arOs)aO lbql9 (5,13) μ[hynyb wmyqh yz hnz arsa lbql] (6,12) [μhynyb wmyqh yz ]a)rO[sa lbq]l

5. formulaire des contrats

113

(9,[12–]13) [hrb aryfn μ[w yn]d)pwhy μ[13 [anmyqh yz hnz arsa lbql]12 (10,9) [ hnz arsa l]bqOl (12,8) [ hnz arsa ]lbOql (14,19[–20]) [ μhynyb wmyqh ]20 y([z ]lb)qOl19 (15,17) μhynybO wmyqOhO bytk [ (25,3) μ)h)y(n(y(b w(mOy([ qh yz hnz arsa lbql] (27,5) [μhynyb wm]yOqh yOzO[ ]arsaO lbO[ ql] § 4. Témoins 4.1. Liste des témoins (angs NP\anyd NP\ˆyrmç tjp NP +) . . . NP rb NP μdq (1,11) [. . . μd]q (2,10) ˆ(sb rbO rz[why anyd tdwhw μyqyO rb [NP . . . μdq] h)yOld ynb r)fa a)[ny]d) tdhw yOnn[10 ˆtnrhç rb ymw(lç[10a ]\ˆ° y(n(j)[ . . . μdq]10 (3,10–11) ywkç rb la[ ]° ˆmOwd)[ ]11 (5,13–14) ]h)ybq[ hyl[ . . . ]14 ]°°[ ]μdq13 (7,17) ]t)\w(y(s ˆOyOrmç tOjp hynnO[[\j] μdq [ ]ˆtt rb μ)[yqy . . . ]yOt)rOk yrnl rb μOlçO[ ]°[ ]çO\[O11 [ ˆyr]m)ç tjOp [ NP. . . μdq]10 (8,10–12) [. . .]a)ngs ˆ(wtysa ˆnj yzO yhwba12 (9,14–15) [. . .]f)pçwhy15 [. . .]m)çO μdq14 (10,10) anyOd) t)[d(w)hw NP ]10 hylç)[-NP rb]10a (11r,13) ˆrO\dOwOq angOs ˆnOj flbans rb [w[(?)çy . . . μdq] (15,17) ]°pO μdq (18,9) ]m)kO rOb)[ NP (. . .) μdq] (4.2). Validation des témoins

wmh ˆnmyhm (hnz afg) ˆwmtjy yz aydhç

(1,[11–]12) ˆnmyhm wmh ˆwmtjy12 [yz aydhç]11 (4,13) w(mh ˆnmyhmO[ ˆwmtjy yz aydhç] (5,14[–15]) [wmh ˆnmyhm ˆwmtjy]15 [] y(z([ ay]dhO[ç]14 (10,10) [ wmh ˆnmyhm hnz ]afgO ˆwmtjy yz aydhç § 1’. Date et lieu de souscription (position nale) bytk hnz afg\arfç ˆyrmçb aklm NR Y tnç NM-l X-b [ bytk hnz arfç12 ˆyr]mçb aklm çsçjtra | ||| ||| tnOç t[bfl X-b ]11 (3,11–12) b[y]tkO hnz afg [ ˆy]r)m)çb [aklm NR X tnç]13 fbçl|||b12 (7,19) [aklm çs]ç)j)tra |) ||| t)n(ç) r)d)a ||) ) ||) )[|]b 13 (8,12–13) byt)[k ]h)n(z( [ ]arOfç) ˆ[yrmçb]12 (9,16) [bydk hnz ar]f)ç[16 ˆyrmçb ]15

(2,11[–12])

5. formulaire des contrats

114 (11r,14)

byt[k ]hOnz arfç ˆyrmç[b] (12,11) [ bytk hnz ]arfO[ç ˆyrmçb] (18,10) ]aklm ç)[sçjtra Y tnç NM-l X-b] (22,10) [. . .aklm çsçjtra (? ||| ||| ||| – | +)]10O 20 tnOç)[ NM-l X-b] (24,12) ] byOtk hnz[ arfç ˆyrmçb] (29, frg. 10,4) [ akl]m) çsO[çjtra ]

§ 5. Intitulé ( ?) (3 verso) °m°jn[ 3 (5 verso) . . . . . .2 . . .1 (10 verso) ]°fj[ 2 ][[1 (29, frg. 1 verso) ]yt[

WDSP 1 (PLANCHES I ET XXXIX)

Le papyrus WDSP 1 est le mieux conservé des papyri du Wadi Daliyeh. C’est aussi le premier papyrus dont le texte ait été connu, grâce à la publication de F. M. Cross dès 1985.1 Cross en a publié une reconstruction améliorée trois ans plus tard.2 Des corrections de lecture du WDSP 1 ont été apportées par les travaux de D. M. Gropp.3 Ce papyrus a aussi été étudié par Piera Arata Mantovani en 1992,4 mais elle n’a pas pris en compte les modications apportées par D. M. Gropp ni la nouvelle version de la reconstruction opérée par Cross en 1986. Elle a simplement repris la transcription réalisée par Cross en 1985 sans la restitution de la partie gauche du manuscrit. Le texte du papyrus concerne la vente de l’esclave Yeho˜anan, ls de Šexilah, par Æananyah, ls de Beyadxel, à Yehonur, ls de Laneri, pour la somme de 35 sheqels d’argent. Le montant de la contravention en cas de violation du contrat par le vendeur est de 7 mines d’argent. Les noms des témoins ne sont pas conservés. D. M. Gropp estime le nombre de témoins à deux.5 Le contrat est daté à la première ligne par une double formule de datation relative à la fois à la deuxième année du règne d’Arsès et au début du règne de Darius III, le 20 Adar, c’està-dire le 19 mars, 335 av. J.-C. Sept bulles étaient attachées à ce papyrus lors de son achat pour le Palestine Archaeological Museum (Musée Rockefeller). Selon l’estimation de D. M. Gropp, quatorze bulles auraient pu l’être dans sa forme originale. La disproportion entre le nombre de témoins possibles ayant signé le contrat et le nombre de bulles attachées à ce papyrus montre que tous les témoins ayant apposé leurs sceaux au contrat n’ont pas été mentionnés dans la liste des témoins à la n du document. Seules trois (WD 11B, C, E) des sept (WD 11A–G) bulles attachées au papyrus sont lisibles.

1 2 3 4 5

F. M. Cross, 1985. F. M. Cross, 1988. D. M. Gropp, 1986 ; 2001. P. Arata Mantovani, 1992. D. M. Gropp, 2001, p. 43, « L. 11 ».

116

wdsp 1 (planches i et xxxix)

La bulle WD 11C porte la représentation d’« Héraclès avec un bâton, un arc et une peau de lion ». Ce sont les trois attributs permettant d’identier clairement Héraclès dans le style iconographique grec. Son impression est probablement le fait d’un anneau en métal. Leith date d’une façon assez générale la fabrication de cet anneau du IVe s. av. J.-C. Selon Leith, l’anneau aurait pu être fabriqué en Phénicie.6 La bulle WD 11E représente un « homme mûr en himation et pilos » dont l’identication plus précise reste difcile. M. J. W. Leith propose deux identications de l’homme sur la bulle à partir de parallèles iconographiques : il peut s’agir d’Ulysse ou d’Héphaïstos.7 Plusieurs représentations de types différents d’un « homme mûr en himation » se trouvent dans le corpus des bulles du Wadi Daliyeh et dans le corpus associé de la collection Hecht.8 M. J. W. Leith ne détermine pas la date approximative de la fabrication de cette bulle. La bulle WD 11B appartient à un groupe de cinq bulles du corpus du Wadi Daliyeh qui ont toutes été faites avec le même sceau.9 Les quatre autres sont WD 3A, WD 10A, WD 12 et WD 24. Puisque ces cinq bulles proviennent du même sceau, M. J. W. Leith les désigne pour des raisons de simplication comme « WD 3A ». La bulle WD 3A a été attachée au papyrus WDSP 14. Ce manuscrit avec la bulle WD 3A, identique à la bulle WD 11B attachée à WDSP 1, contient le nom « Yehonur », comme le manuscrit WDSP 1. Cela a permis à F. M. Cross de l’attribuer à Yehonur dont le nom est aussi attesté dans d’autres manuscrits du Wadi Daliyeh.10 Pour M. J. W. Leith, cette identication reste néanmoins impossible à prouver.11 Selon M. J. W. Leith, ce groupe de cinq bulles a été probablement fabriqué avec un anneau en métal. M. J. W. Leith a daté la fabrication

6

M. J. W. Leith, 1997, pp. 87–89, pl. VI,1. M. J. W. Leith, 1997, pp. 100–101, pl. VII,2. 8 WD 9 et WD 20 (M. J. W. Leith, 1997, pl. VII.1 et VII.3) du Wadi Daliyeh ; et deux bulles de la collection Hecht (M. J. W. Leith, 1997, pl. XXIV.12, et peut-être 11). 9 M. J. W. Leith, 1997, pp. 220–224, pl. XIX,1–3. 10 F. M. Cross, 1974a, p. 29. 11 M. J. W. Leith, 1997, p. 221. Selon Leith, trois de ces bulles ont été attachées à trois papyri différents (ibid., p. 221). En fait, seulement deux bulles ont été attachées à des papyri, qui tous les deux mentionnent le nom de Yehonur. C’est le nom de Yehonur qui est attesté, selon Cross, dans trois papyri (F. M. Cross, 1974a, p. 29). 7

wdsp 1 (planches i et xxxix)

117

de cet anneau entre la n du Ve s. et le début du IVe s. av. J.-C.,12 donc ca. 60–70 ans avant la souscription du contrat. Cette datation reste très approximative. Ces bulles portent la représentation du « héros perse anqué de sphinx ailés ». Il s’agit de « sphinx royaux » – les sphinx à la tête du roi perse. Dans le corpus des bulles du Wadi Daliyeh, deux autres bulles portent la représentation de « sphinx royaux » (WD 15A et WD 53) ; le même type de tête royale se voit aussi dans la représentation de l’hommescorpion sur WD 25. Mais les bulles du groupe WD 3A sont les seules représentations où les « sphinx royaux » apparaissent clairement dans une scène de combat. Cette représentation dans ce groupe de bulles pourrait être, selon Leith, une variante locale du motif achéménide du héros royal perse combattant les animaux. Pour cette raison, et puisque les sphinx sur la bulle ne correspondent pas aux sphinx de type phénicien, elle exclut l’attribution de cette bulle à la typologie phénicienne et rapproche plutôt son motif des motifs mésopotamiens ou perses. Selon notre restitution, une ligne du manuscrit a pu contenir ca. 65–70 signes. Transcription : [ atnydm ˆyrmçb yz atryb ˆ]y(rmçb aOkOlm çwhy(r)[d ]tOwklm çar || tOnç rdal 20b [ || ||| 10 20 ç skb yrnl rb rwnwhyl ˆbz ladyb rb hynnj ]μymt hlyz dbO[ hOnOd hlaç rb hmç ˆnjwhyl [ hwhy db[ rwnwhy ˆm lbqm] hynOnOj || ||| 10 20O ç hO[nz] apsk ˆrymg ˆymdO rjç [ arsa hnzw z ˆnjw]hOyl rwnwhy fylç aOml[l yhwrja ˆm yhwnblw hl [ m[ db[y ˆnyd ˆrja rbg ˆhw rwnwhy m[ db[a ˆnyd ]lad)[y]b) rb hOyOnOnOj) hOn(aO ˆh yz μhynyb wmyqh [ tmyqh yz hnz arsab hnça wa l ˆtna qrma ]yrja ˆm ynbw hynnj hna yrja ˆm ynb μ[w rwnwhy [ || ||| 10 20 ç apskw l tnbz al z ˆnjwhyl yzk] rwnwhy t)[n]a l[ rmaw] h)la ayOlmb rwnwhy tna m[ [ l ˆtna bytha yl t]bhy yz || ||| 10 20 ç apOsOk Oa nm hna lbqm al [ˆsjht | ||| ||| ˆnm sk yrja ˆm ynbw ]rwnwhy tna l ˆtn[a] μlça hynnj hna byj rjaw [ ynbw rwnwhy tna fylçw hynnj hna fylç] al z ˆnjwhyl | [|]|| ||| ˆ(n(m sk ˆbOwj alw ˆnyd al yz [ yz aydhç μd]q μhynyb wmyqh ‹yz› arsa hnz lbql yrja ˆm [ ] ˆnmyhm wmh ˆwmtjy

12

M. J. W. Leith, 1997, p. 222.

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

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Traduction : 1. Le 20 Adar, l’an 2, début de règne de [Da]rius le roi, dans [la place forte de] Samar[ie qui (est) dans la province de Samarie.] 2. [Æananyah, ls de Beyad’el, a vendu] le nommé Yeho—anan, ls de Šexilah – celui-ci est son esclave – sans défaut,[ à Yehonur, ls de Laneri, pour 35 sh(ekels) d’argent,] 3. le prix stipulé, le prix complet. [Ce]tte somme de 35 sh(eqels), Åananyah [ (la) reçoit de Yehonur . . . (Il) sera esclave (appartenant)] 4. à lui et à ses ls après lui pour toujours. Yehonur a autorité sur [le dit] Yeh[o˜anan, . . . et ce contrat,] 5. ils (l’)ont conclu entre eux : si moi, Åananyah, ls de Be[ ya]d’el,[ j’entre en litige avec toi, Yehonur . . . et si quelqu’un d’autre entre en litige avec toi, ] 6. Yehonur, et avec tes ls après toi, moi, Åananyah, et mes ls après moi,[ je purierai, je te donnerai (l’esclave) . . . ou (si) je change (ce qui est écrit) dans ce contrat que j’ai conclu] 7. avec toi – toi Yehonur – en ces termes, [et je] te [dis] – (à) t[o]i Yehonur – [que je ne t’ai pas vendu le dit Yeho˜anan, et la somme de 35 sh(eqels), ] 8. je ne (la) reçois pas de toi, alors la somme de 35 sh(eqels) que [tu m’]as donnée,[ je (la) rendrai, je te (la) donnerai.] 9. Par la suite, moi, Åananyah, je suis responsable. Je payerai, [ je] te donnerai – (à) toi Yehonur[ et (à) tes ls après toi – 7 mines d’argent . . . tu prendras possession ] 10. sans litige et sans obligations de 7 mines d’argent. Sur le dit Yeho—anan, [ moi, Æananyah je n’]ai pas[ autorité, tu as autorité et tes ls ] 11. après toi, selon ce contrat ‹qu’›ils ont conclu entre eux de[vant . . . Les témoins ] 12. qui scellent sont crédibles. Commentaire : L. 1 : La ligne contient une double formule de datation relative à la fois à l’an 2 et au début de règne du roi Darius (aOkOlm çwhy(r[) d ]tOwklm çar). Darius III (335–332 av. J.-C.) a été le seul roi perse portant ce nom ayant régné au IVe s. av. J.-C. Son règne a été précédé par le règne d’Arsès/Artaxerxès IV (337–336 av. J.-C.) qui a seulement régné deux ans. Le contrat WDSP 1 est donc probablement à dater juste après la

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mort d’Arsès/Artaxerxès IV. Le document est daté du 20 Adar, ce qui permet de déterminer la date de sa souscription au 19 mars 335 av. J.-C.13 Le fragment WDSP 36, frg. 1,1 est également daté du temps de Darius III. Ce fragment et WDSP 1 sont les deux seuls documents du Wadi Daliyeh datés du règne du dernier roi perse avant Alexandre le Grand. Une double formule de datation est attestée dans le contrat araméen TAD B2.2,1–2 d’Éléphantine établi le 2 janvier 464 av. J.-C. Cette formule est relative à la fois à la dernière année du règne de Xerxès et au début du règne d’Artaxerxès Ier. Cette formule contient l’expression atkwlm çar « début du règne » qui est l’équivalent de l’expression tOwklm çar « début du règne » en WDSP 1,1. Selon D. M. Gropp, la graphie atkwlm en TAD B2.2,1 est une erreur et il veut la corriger en atwklm.14 Nous n’acceptons pas cette correction, puisque la graphie tkwlm « royauté » est également attestée en TAD C1.1,184 et TAD C3.7GVEx1,1. On ne peut que constater que la graphie de ce mot araméen en Égypte à l’époque perse a été probablement différente de celle de Palestine. ( mçb La n de la formule de datation [atnydm ˆyrmçb yz atryb ˆ]yr peut être reconstituée à partir de l’attestation de ce texte en WDSP 4,1, WDSP 5,1 et WDSP 26,1. Le mot atryb « la place forte » est seulement attesté en WDSP 4,1, ce mot peut alterner avec le mot atyrq « la ville » attesté en WDSP 14,1 et en WDSP 19,1. F. M. Cross et D. M. Gropp ont restitué la partie de la formule de déclaration de vente concernant le vendeur, dans la seconde moitié de la ligne 2, selon la syntaxe où le complément d’objet direct précède le sujet ; c’est la syntaxe de la déclaration de vente d’un certain type de formulaire néobabylonien des contrats de vente de biens mobiliers et des formulaires assyriens moyens.15 La formule de déclaration de vente n’est jamais entièrement conservée dans les documents du Wadi Daliyeh. Cette formule contenait probablement le verbe ˆbz au pa{el « vendre ». Ce verbe est probablement attesté dans ce type de formule en WDSP 20,4, peut-être aussi en WDSP 26,2. Il est également attesté en WDSP 4,9

13

R. A. Parker – W. H. Dubberstein, 1956, p. 35. D. M. Gropp, 2001, p. 36, note 6. 15 F. M. Cross, 1985, p. 8* et p. 11* ; D. M. Gropp, 2001, pp. 21–22, p. 34. Pour la syntaxe de cette formule dans les contrats néobabyloniens, voir H. Petschow, 1939, p. 45. Il s’agit des formules de déclaration de vente sans l’expression ina hûd libbišu « dans la joie de son coeur ». 14

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et WDSP 8,7 dans la protase de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur concernant la dénégation de vente. Le texte de WDSP 26,4 semble avoir conservé une déclaration de vente avec une syntaxe différente de celle proposée par F. M. Cross et D. M. Gropp.16 La structure de la formule de déclaration de vente, attestée en TAD B2.7,2, dont le prédicat a un double objet (atybl ykl tbhy hna « je t’ai donné la maison ») peut également être restituée en WDSP 1,1–2. Le sujet de la déclaration serait à restituer à la n de la ligne 1 du WDSP 1, immédiatement après la n de la formule de datation : [ˆbz ladyb rb hynnj]. Le nom et le patronyme du vendeur de l’esclave sont attestés à la ligne 5 : lad)[y]b) rb hOyOnOnOj). La restitution se présenterait ainsi : hynnj atnydm ˆyrmçb yz atryb ˆ]y(rmçb aOkOlm çwhy(r)[d ]tOwklm çar || tOnç rdal 20b 1 [ ˆbz ladyb rb [ || ||| 10 20 ç skb yrnl rb rwnwhyl ]μymt hlyz dbO[ hOnOd hlaç rb hmç ˆnjwhyl 2

La proposition de F. M. Cross et de D. M. Gropp de restituer à la ligne 2 la formule avec l’objet grammatical (= l’esclave) au début de la formule reste possible et nous la préservons dans la transcription et la restitution du manuscrit.17 La restitution de la déclaration de vente avec le sujet au début de la formule l’est également et le sens de la phrase ne varie pas avec ces deux possibilités. L. 2 : Le texte conservé contient le nom propre et le patronyme de l’esclave vendu. Ce texte appartient probablement à la formule de déclaration de vente, c’est la partie qui concerne l’objet. L’objet de la vente (= esclave) qui se traduit en français par un objet direct (accusatif ) est introduit ici par la préposition -l. Il s’agit d’une pratique ancienne selon laquelle un être animé en position d’objet direct est introduit, à la différence des objets inanimés, par la préposition -l.18 En 1963, F. M. Cross a considéré que le patronyme hlaç de l’esclave Yeho˜anan correspondrait au nom de la mère de l’esclave, et il l’a lu ŠexÒlah.19 En 1971 (1969), il l’a lu comme ŠexÒlah tout en supprimant 16

Voir notre commentaire du WDSP 26,2, la proposition c. F. M. Cross, 1985, p. 8* ; « The slave sold is always placed rst in the declaration of the sale », D. M. Gropp, 2001, p. 36, « L. 2 ». 18 S. Segert, 1975, § 7.2.3.6.2, p. 408 ; M. L. Folmer, 1995, pp. 338–371. Voir aussi le chapitre II.2.2.1. 19 F. M. Cross, 1963a, p. 113. 17

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la remarque concernant le nom de la mère de l’esclave.20 Il explique ce changement de position dans la première publication de WDSP 1 en 1985 :21 même si dans les contrats d’Élephantine les esclaves sont parfois connus par le nom de leur mère,22 dans les documents du Wadi Daliyeh la règle semble que les patronymes des esclaves sont des noms masculins. Cross mentionne également une remarque de Saul Lieberman qui a attiré son attention sur le nom d’un rabbin du IIIe siècle après J.-C., lequel portait un nom et un patronyme identiques (hlyaç rb ˆnjwy).23 Selon M. Maraqten, le nom propre hlaç correspond au schéma qetîl de la racine laç « demander » et signie « (celui qui a été) demandé ».24 Le nom propre de l’esclave ˆnjwhy signie « YHW est clément ».25 L’expression hlyz dbO[ hnd, transcrite ainsi par D. M. Gropp à la ligne 2, a suscité plusieurs interprétations. F. M. Cross a souligné le caractère unique de l’orthographe du pronom démonstratif hnd à la place de hnz et la particularité de l’expression qu’on lit dans les autres documents du Wadi Daliyeh sous la forme hlyz adbO[.26 Il améliore la lecture et transcrit hlyz ‹a›dbO[ hnd.27 D. M. Gropp transcrit hlyz dbO[ hnd et il considère l’orthographe de hnd comme grammaticalement incorrecte. É. Puech refuse cette interprétation et propose la traduction suivante : « le dénommé Yaho˜anan, ls de Shexilah – celui-ci est un esclave à lui –, sans défaut . . . ».28 Pour lui, la tournure indique seulement que le vendeur vendait un de ses esclaves. Nous adoptons cette interprétation. Néanmoins elle n’éclaircit pas l’emploi unique de la forme hnd alors que les autres manuscrits ont la forme hnz. On ne peut que constater ce fait, mais ce ne semble pas être une erreur grammaticale. L’adjectif μymt « parfait », « sans défaut » se rencontre vraisemblablement aussi dans la déclaration de vente en WDSP 2,1. Dans la deuxième partie, perdue, de la ligne 2, il est possible de restituer le nom et le patronyme de l’acheteur de l’esclave ainsi que le prix payé. Celui-ci est attesté aux lignes 3 et 8, c’est 35 sheqels d’argent. 20

F. M. Cross, 1971, p. 49. F. M. Cross, 1985, p. 11*. 22 R. Yaron, 1961, p. 36. 23 Genesis Rabba, 91,8 et 94,4. 24 M. Maraqten, 1988, p. 214. 25 M. Maraqten, 1988, p. 170. 26 F. M. Cross, 1985, p. 11*, et p. 16, note 17. 27 F. M. Cross, 1985, p. 8* pour la transcription et p. 11* pour le commentaire. D. M. Gropp fait une erreur dans la citation de cette transcription de Cross : selon lui, Cross transcrit hlyz a‹d›b[ hnd (D. M. Gropp, 2001, p. 37). 28 É. Puech, 2003, p. 277. 21

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Le nom propre de l’acheteur, « Yehonur », est attesté aux lignes 4, 6, 7 et 9. Son patronyme « Laneri » a été restitué par Cross et Gropp à partir de l’interprétation de WDSP 4,3. Le nom « Laneri » est attesté en tant que patronyme d’un des témoins dans la liste des témoins en WDSP 8,11. Cette restitution est probable.29 L. 3 : rjç au début de la ligne a été interprété par Cross et Gropp comme un mot emprunté au néobabylonien šîm ªariÉ 30 et ils l’ont traduit par « the exact price »31 ou « the stipulated price ».32 L’expression ˆrymg ˆymd serait selon Gropp un calque de l’expression néobabylonienne šîmi gamrÖti.33 Selon ces interprétations, l’expression ˆrymg ˆymd rjç correspondrait à l’ensemble de deux expressions néobabyloniennes : šîm ªariÉ et šîmi gamrÖti. Dans la discussion de ce point, Gropp indique que šîm ªariÉ et šîmi gamrÖti existaient seulement comme expressions alternatives et qu’elles n’étaient jamais jointes en une seule expression. Gropp explique cet emploi simultané dans la formule ˆrymg ˆymd rjç comme le résultat du travail des scribes araméens qui ont combiné ces deux expressions et les ont adaptées à leur propre formulaire.34 L’expression ˆyrmg ˆ[ ] ˆymd rjyç est attestée en P. Yadin 2 (= 5/6 Æev 2), lignes 9 et 30, et en P. Yadin 3 (= 5/6 Æev 3), lignes 32–33.35 L’expression ˆyrymg\ˆyrmg ˆymd l’est également en XÆev/Se 8,5 ; 8a,6 ; 9,6.18 ; 21,6.36 Gropp la retrouve aussi dans une inscription sur une tombe nabatéenne CIS II 199, 8 : ytrj la ˆy[ls rmgm ymd.37 L’expression [ˆyr]mg ˆymd se retrouve aussi en Jer 12a,2 du 1er s. après J.-C.38 Dans les documents du Wadi Daliyeh, cette expression est aussi attestée en WDSP 2,2, WDSP 3,2, WDSP 4,3, WDSP 6,3, WDSP 9,4 et WDSP 15,7.

29

Voir notre commentaire de WDSP 4,3. F. M. Cross, 1985, p. 11*, D. M. Gropp, 1990, p. 182 ; D. M. Gropp, 2001, pp. 22–23 et pp. 37–37. 31 F. M. Cross, 1985, p. 9*. 32 D. M. Gropp, 2001, p. 35. 33 D. M. Gropp, 1990, p. 183 ; D. M. Gropp, 2001, pp. 22–23 et pp. 37–38. 34 D. M. Gropp, 1990, p. 183 ; D. M. Gropp, 2001, p. 22. 35 Y. Yadin et al., 2002a, p. 208 et p. 210 pour P. Yadin 2 (= 5/6 Æev 2), p. 238 pour P. Yadin 3 (= 5/6 Æev 3). 36 H. M. Cotton – A. Yardeni, 1997, p. 27, p. 36, p. 40, p. 78. 37 CIS II/1, pp. 227–228. 38 J. Charlesworth et al., 2000, pp. 77–78. 30

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J. J. Rabinowitz refuse d’interpréter la formule babylonienne ana šimi ªariÉ comme relative au prix de l’achat : il suggère de la traduire comme « l’achat complet/dénitif ».39 Selon l’explication de J. C. Greeneld, plus probable que celle de Rabinowitz, la formule ˆrymg ˆymd rjç exprime l’accomplissement de la vente. Le mot rjç, vocalisé peut-être šuªarÉu ou šiªarÉu, correspond en effet à l’expression babylonienne šîm ªariÉ. Néanmoins il n’était plus compréhensible dans les textes araméens, et c’est pour cette raison qu’il est accompagné par l’expression ˆrymg ˆymd « le prix complet ».40 La formule de reçu-quittance lbqm ] hynOnOj || ||| 10 20O ç hO[nz] apsk [ rwnwhy ˆm peut être restituée à partir de WDSP 2,2 et de WDSP 4,4. Le nom propre hynnj signie « YHW est clément ». [ hwhy db[] peut être restitué à la n de la ligne comme le début de la formule attribuant la propriété à l’acheteur pour toujours. Cette restitution s’inspire d’attestations parallèles, notamment en WDSP 3,4 et WDSP 5,5. La formule continue à la ligne suivante. L. 4 : aOml[l yhwrja ˆm yhwnblw hl constitue la suite de la formule concernant la possession à perpétuité dont nous avons restitué le début à la n de la ligne précédente. La formule suivante concerne le droit de disposition de l’esclave Yeho˜anan pour l’acheteur Yehonur : [z ˆnjw]hOyl rwnwhy fylç. La même partie est conservée en WDSP 4,4. Le pronom démonstratif z peut être restitué à partir de la formule de renoncement au droit de disposition par le vendeur située en n de contrat, en WDSP 4,12. Cette formule est probablement aussi à restituer en WDSP 20,7. Selon Gropp, le type qu’elle présente, attesté aussi dans certains contrats araméens d’Éléphantine (Ve s. av. J.-C.) et dans le contrat syriaque de vente d’esclave de Doura-Europos (243 après J.-C.),41 a son origine dans la clause akkadienne ul išalla¢.42 Selon Gropp, la forme négative originelle a été transposée par les scribes araméens en forme positive. [ arsa hnzw] peut être restitué à la n de la ligne à partir de WDSP 1,11 et de WDSP 5,6. Cette restitution reste hypothétique parce que

39 D’après Rabinowitz, le mot šîm ne signie pas « prix » mais « achat » ; J. J. Rabinowitz, 1961, notamment pp. 141–144. 40 J. C. Greeneld, 1982, p. 478. 41 C. B. Welles – R. O. Fink – J. F. Gilliam, 1959 ; il s’agit du contrat « 28. Syriac Deed of Sale », ligne 11, pp. 142–148, notamment p. 146. 42 D. M. Gropp, 1993 ; D. M. Gropp, 2001, pp. 39–40.

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cette expression dans le début de la formule d’introduction des clauses nales n’est jamais vraiment attestée dans les documents du Wadi Daliyeh. Cependant, dans la conclusion des clauses nales, une formule parallèle est fournie par exemple dans ce manuscrit à la ligne 11 (μhynyb wmyqh arsa hnz lbql) ; aussi cette formule peut-elle être restituée dans la formule d’introduction du début des clauses nales. Cette formule d’introduction aux clauses nales continue à la ligne 5. Le nom propre rwnwhy signie « YHW est la lumière ».43 L. 5 : lad)[y]b) rb hOyOnOnOj) correspond au nom propre et au patronyme du vendeur de l’esclave, comme l’établit la formulation à la 1re pers. sg. de la formule de la protase de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance. Dans ce type de formule, et dans les contrats du Wadi Daliyeh en général, c’est toujours la personne du vendeur qui agit à la 1re personne. Le patronyme « Beyad’el » a été analysé par R. Zadok comme nom israélite.44 Selon M. Maraqten, il s’agit d’un nom sémitique qui signie « dans la main d’El » et qui est attesté notamment dans le pays d’Ammon.45 C’est en WDSP 2,4 que la formule de la protase de la clause de protection contre le vendeur est la mieux attestée. À partir de cette attestation en WDSP 2,4 on peut donc restituer la n de cette formule ( O ˆh. La en WDSP 1,5 : [rwnwhy m[ db[a ˆnyd ]lad)[y]b) rb hOyOnOnOj) hOna deuxième partie de cette formule (A μ[ db[y ˆnyd) avec l’objet (ˆnyd) qui précède le prédicat (db[y) est attestée aussi en WDSP 3,5, WDSP 11r,11 et WDSP 15,11. La première partie de la formule de la protase de la clause de protection contre un autre réclamant ([m[ db[y ˆnyd ˆrja rbg ˆhw]) peut être restituée à la n de la ligne 5 à partir de WDSP 3,5 et WDSP 8,7. Ce texte a pu constituer la première partie de la formule qui se poursuit à la ligne 6. L. 6 : La deuxième partie de la ligne 6 contenait très probablement la formule de l’apodose de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance. Cette formule est la suite logique des formules précédentes de la protase de la même formule. La formule de l’apodose de cette

43 44 45

M. Maraqten, 1988, p. 170. R. Zadok, 1998, p. 781, n° 1. M. Maraqten, 1988, pp. 136–137.

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dernière, constituée par les verbes ˆtna qrma, peut être restituée à partir de WDSP 2,5, WDSP 3,6, WDSP 18,4 et WDSP 21,10. Cross a d’abord restitué à la ligne 6 une triple apodose qrma μyqa] [l ˆtna « je validerai, je purierai, je te donnerai ».46 Il y a été amené à partir de la lecture de WSDP 3,6 et à partir de la formule aqrml d anbz amyqlw « purier et établir cette vente » attestée avec des variantes dans les contrats de vente du Na˜al Æever et du Wadi Murabba{at où amyql (inf. pa{el) se traduit comme « valider » ou « pour prouver la validité ». D. M. Gropp a corrigé la lecture du verbe μwq dans l’apodose de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance en WDSP 3,6, car il a identié le mot μyqy qui s’y trouve comme un nom propre du vendeur « Yaqim ». Cette correction a été ensuite intégrée par Cross dans une nouvelle reconstruction de WSDP 1.47 La formule est discutée plus en détail dans notre commentaire de WDSP 3,6. Le texte restitué à la n de la ligne [ tmyqh yz hnz arsab hnça wa] « [ou si je change (ce qui est écrit) dans ce contrat que j’ai conclu] » n’est pas attesté sous cette forme dans les documents du Wadi Daliyeh. Ce texte restitué correspond à la formule relative à la violation du contrat par le vendeur dans la protase de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur. À partir d’autres manuscrits on peut seulement restituer la séquence hnz arsab hnça wa « ou je change (ce qui est écrit) dans ce contrat » (WDSP 2,5 ; WDSP 7,11 ; WDSP 25,1). La séquence tmyqh yz « que j’ai conclu » n’est attestée nulle part dans ce type de formule dans les documents du Wadi Daliyeh. L. 7–8 : La séquence hla aylmb peut être restituée comme en WDSP 3,7. Elle semble constituer la n de la formule concernant le changement du contrat par le vendeur dans la protase de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance. En 1985, F. M. Cross a lu et restitué le texte dans la lacune qui fait ) a ayOlmb, à la ligne 7, de la manière suivante : suite à hl

tbhy yz 35 ç hnz apskw l tnbz yz z ˆnjwhyl] rwnwhy tna l ˆ[tna]7 nm hna lbqm al8 [yl « 7[ je te donner]ai – à toi, Yehonur [– pour le dit Yeho˜anan que je t’ai vendu, et la somme de 35 sheqels que tu m’as donnée], 8 je ne (la) reçois pas de toi ». 46 47

F. M. Cross, 1985, p. 8* pour la restitution, et p. 13* pour l’explication. F. M. Cross, 1988, pp. 22–23.

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Cross a ainsi intégré ce texte dans l’apodose de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur.48 Cette lecture a été corrigée par D. M. Gropp, et la restitution de ce dernier change le sens du texte :49 ç apskw l tnbz al adb[ hnz ˆnjwhyl yzk] rwnwhy t)[n]a l[ rmaw]7 nm hna lbqm al8 [|| ||| 10 20 « 7[et je] te [dirai] – à toi, Yehonur – [que je ne t’ai pas vendu Yeho˜anan, cet esclave, et la somme de 35 sheqels,] 8je ne (la) reçois pas de toi ». Gropp rattache ainsi ce texte à la protase de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur, ce qui introduit un changement radical de sens par rapport à l’interprétation de Cross. Celui-ci a ensuite intégré cette amélioration dans une nouvelle reconstruction du WDSP 1.50 La formule de dénégation de vente dans la protase de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur z ˆnjwhyl yzk] [l tnbz al restituée à la ligne 7 n’est pas bien attestée dans les manuscrits du Wadi Daliyeh. Elle peut être restituée à partir d’attestations fragmentaires en WDSP 3,7, WDSP 4,9, WDSP 5,9 et WDSP 8,6–7. Dans notre restitution nous remplaçons adb[ hnz restitué par Gropp par le pronom démonstratif z. La formule de dénégation du reçu du prix de la vente dans la protase de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur, attestée au début de la ligne 8, a dû commencer à la n de ligne 7. Le début de cette formule à la n de la ligne 7 est restitué à partir de WDSP 2,6, WDSP 3,8, WDSP 4,9 et WDSP 15,14. On note le parallélisme avec le reçu-quittance de la partie opératoire. Nous proposons d’interpréter le participe lbqm comme un participe actif au pa{el et de le rendre en français par l’indicatif présent.51 L. 8 : Oa « aussi » au début de la formule de l’apodose de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur pourrait également

48

F. M. Cross, 1985, p. 8* pour la restitution, et p. 14* pour l’explication. D. M. Gropp, 1986, p. 1 pour la transcription, pp. 30–33 pour l’explication ; D. M. Gropp, 2001, p. 34 pour la transcription, pp. 42–43 pour l’explication. 50 F. M. Cross, 1988, pp. 22–23. 51 Cf. l’opinion différente de D. M. Gropp et notre commentaire à propos de WDSP 2,2. 49

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être interprété comme wOa « ou ». La lecture Oa est néanmoins plus probable : la formule introduite par ce mot n’est pas une alternative aux formules précédentes ; cela exclut la lecture de wOa « ou ». Cette formule de l’apodose est plutôt en quelque sorte une réponse aux conditions exprimées dans la protase de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur. C’est pour cette raison que nous proposons de le traduire comme « alors » ou « aussi ».52 Nous lisons ce mot dans un même contexte en WDSP 5,10, WDSP 6,8, et en WDSP 8,8. Le prix de 35 sheqels d’argent est le prix payé par l’acheteur pour l’esclave au vendeur. Il gure déjà à la ligne 3. La partie manquante de la formule de l’apodose de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance est restituée notamment à partir de WDSP 4,10. Cette formule est aussi attestée de façon plus fragmentaire en WDSP 5,10, WDSP 6,8, WDSP 7,13, WDSP 8,9, WDSP 15,15, WDSP 21,13 et WDSP 35, frg. 5,3. L. 9 : L’expression hynnj hna byj rjaw « et par la suite, moi, Æananyah, je suis responsable » est la meilleure des attestations de ce type de formule dans les contrats du Wadi Daliyeh. Cette formule est également attestée en WDSP 2,7 et en WDSP 6,9. Elle peut aussi être restituée en WDSP 9,11. Nous analysons le mot byj conformément à l’analyse de B. Porten et J. A. Lund comme un adjectif signiant « obligé », « responsable » ou « passible », dérivé de la racine bwj « être responsable/passible ».53 La formule [| ||| ||| ˆnm sk yrja ˆm ynbw ]rwnwhy tna l ˆtn[a] μlça est restituée notamment à partir de WDSP 3,9 et WDSP 4,11. Elle est aussi attestée en WDSP 5,11, WDSP 15,16 et peut-être en WDSP 7,14 et WDSP 18,6. Cette formule concerne le payement d’une contravention par le vendeur à l’acheteur en cas de violation du contrat. La restitution du verbe [ˆsjht ] à la n de la ligne est autorisée par WDSP 2,8. En WDSP 2,8, ce verbe introduit la formule attestée au début de la ligne 10 de WDSP 1. L. 10 : al yz au début de la ligne dans la formule ˆbOwj alw ˆnyd al yz est expliqué par Gropp comme un calque araméen de ša lÊ « sans » dans les expressions néobabyloniennes ša lÊ dÒni, ša lÊ dÒnu u ragÊmu, ša lÊ dÒni u

52 Ce sens est attesté dans les documents araméens d’Égypte de l’époque perse. B. Porten et J. A. Lund traduisent ce mot « also » ou « even », KWIC, p. 26. 53 KWIC, p. 131 pour la racine, et p. 133 pour l’adjectif.

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dabÒbi et ša lÊ dÒnu u lÊ ªarÊru.54 L’interprétation de l’expression al yz comme signiant « sans » est justiée par l’emploi alternatif de la préposition d[lb « sans » dans un même contexte en WDSP 15,16 et peut-être aussi en WDSP 29, frg. 10,1. L’expression parallèle bbd alw ˆyd alw « sans jugement et sans procès » se trouve aussi dans certains contrats d’Éléphantine.55 Le mot ˆbwj dans la formule ˆbOwj alw ˆnyd al yz est le substantif bwj « dette/obligation » au pluriel attesté deux fois dans le papyrus Meissner56 et une fois dans un acte d’obligation de Saqqara.57 Seules six barres du chiffre correspondant au montant de la contravention sont visibles dans| [|]|| ||| ˆ(n(m sk, mais la restitution d’une barre à la n du second groupe est probable. Le montant de la contravention semble donc être de 7 mines d’argent. Les trois derniers mots lisibles à la ligne 10 appartenaient probablement à la formule de renoncement au droit de disposition par le vendeur dans le paragraphe du retour au status quo ante. Cette formule peut être restituée avec un ordre inversé des mots par rapport aux attestations de cette formule en WDSP 4,12 et WDSP 7,16 : [ hynnj hna fylç] al z ˆnjwhyl où l’expression fylç al précède l’objet de la transaction. L. 11 : Selon D. M. Gropp, yrja ˆm au début de la ligne est la deuxième partie de la formule de l’afrmation du droit de disposition de l’acheteur sur l’esclave vendu. Cette formule commencerait selon lui à la n de la ligne précédente ; elle répéterait la formule identique à la ligne 4 et ferait partie du paragraphe du retour au status quo ante. Le pronom sufxe personnel de la 2e pers. m. dans yrja permet de dire que cette formule concernait l’acheteur car dans les contrats de vente du Wadi Daliyeh, la 2e personne grammaticale concerne toujours l’acheteur. La formule de l’afrmation du droit de disposition n’est pas explicitement attestée dans les contrats du Wadi Daliyeh mais sa restitution est possible vu le contexte. Elle peut être aussi restituée dans un même contexte en WDSP 14,18–19. La formule μhynyb wmyqh ‹yz› arsa hnz lbql est attestée dans plusieurs contrats du Wadi Daliyeh.58 Dans ce manuscrit, elle tient lieu 54

D. M. Gropp, 2001, p. 29. TAD B2.3,21–22 ; B2.4,15 ; B2.6,29 ; B2.8,10 ; B3.6,15 ; cf. B2.6,25–26. 56 TAD B1.1,15 et 19. 57 TAD B4.7,5. 58 WDSP 2,9 ; WDSP 3,9 ; WDSP 6,12 ; WDSP 10,9 ; WDSP 12,8 ; WDSP 22,8 ; WDSP 25,3 ; WDSP 27,5. 55

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de formule de conclusion des clauses nales. F. M. Cross et D. M. Gropp ont proposé d’ajouter le pronom relatif yz dans cette formule : wmyqh ‹yz› arsa.59 Cet ajout se justie par l’attestation de cette formule en WDSP 3,9, WDSP 22,8 et WDSP 27,5. Il arrive dans les contrats du Wadi Daliyeh que cette formule soit légèrement corrompue, cf. WDSP 15,17 et WDSP 14,19–20. À la n de la ligne peut être restitué l’adverbe [μd]q « devant » qui, dans les contrats du Wadi Daliyeh, suit souvent la formule de conclusion des clauses nales et introduit la liste des témoins. La liste des témoins a dû être assez courte, elle n’a peut-être pas excédé deux noms propres avec les patronymes. Selon nos restitutions, une ligne de ce manuscrit a pu contenir ca. 70 signes. Si on prend en compte le texte lisible à la ligne 11 et les deux mots restitués à la n de cette ligne commençant la formule de la ligne 12, la liste des témoins a pu compter ca. 30 signes. Le fait que sept bulles étaient attachées au manuscrit lors de son achat aux bédouins signie que tous les témoins du contrat n’ont certainement pas été mentionnés dans la liste. D. M. Gropp a proposé de restituer les noms du gouverneur de Samarie et du préfet, mais cette proposition n’a de justication ni dans ce manuscrit ni dans les autres contrats du Wadi Daliyeh.60 L. 12 : Le début de la formule de validation des témoignages à la n de la ligne précédente nous est restituée par WDSP 10,10. Outre WDSP 10,10, cette formule de validation des témoignages est attestée aussi en WDSP 4,13 et en WDSP 5,14. L’ordre des mots y paraît assez variable ; en WDSP 5,14 la formule est assez peu conservée. J. Greeneld a mis en rapport cette formule avec l’expression μydI[e μynIm;a‘n< « témoins crédibles » d’Ésaïe 8,2.61

59 60 61

F. M. Cross, 1985, p. 8* ; D. M. Gropp, 2001, p. 34. Voir le chapitre II.2.4. Communication personnelle de J. Greeneld citée par F. M. Cross, 1985, p. 15*.

WDSP 2 (PLANCHES II ET XXXIX)

La première version de la reconstruction et de la traduction de ce papyrus a été publiée par F. M. Cross.1 D. M. Gropp en a publié une version améliorée.2 Le papyrus WDSP 2 contient probablement un contrat de vente de deux esclaves, un homme et une femme, par Qôsnahar à une femme qui s’appelle Abiy{adin. Le prix des deux esclaves semble être de 28 sheqels d’argent, la contravention de 4 ou 5 mines d’argent. Trois témoins sont attestés dans la liste des témoins à la ligne 10 : un ls de Yaqim, Vahudata le juge, et Yeho{ezer, ls de BSN. D. M. Gropp a proposé de restituer six noms de témoins. Le contrat est daté du mois de ”ebet, l’an 7 du roi Artaxerxès (III), c’est-à-dire de décembre 352/ janvier 351 av. J.-C. L’araméen de ce manuscrit contient quelques particularités orhographiques par rapport aux autres documents du Wadi Daliyeh. Ces particularités sont de deux types : 1. Le scribe a utilisé plus de matres lectionis que ses confrères. Il a noté par la mater lectionis y la terminaison -în du substantif masculin pluriel à l’état absolu dans ˆynyd « procès (pl.) » (lignes 4 et 8) ; les autres manuscrits attestent la graphie ˆnyd.3 La voyelle u dans le nom du juge Vahudata à la ligne 10 est marquée par w (tdwhw), à la différence de la graphie du même nom en WDSP 3,10 écrit sans w (tdhw). Le nom Abiy{adin est écrit avec y (ˆd[yba), tandis que les autres attestations de ce nom en dehors du corpus du Wadi Daliyeh l’omettent (ˆd[ba).4 L’emploi de la mater lectionis w dans le mot μçwr « marque » au début de ce manuscrit est selon Gropp inhabituelle pour cette période.5

1 F. M. Cross, 1988, notamment pp. 24–26. Cette version est très proche de celle qui a été faite par Gropp dans D. M. Gropp, 1986, pp. 38–62. 2 D. M. Gropp, 2001, pp. 45–55. 3 WDSP 1,10 ; WDSP 11r,11 ; WDSP 11v,4 ; WDSP 15,11. 4 Voir notre commentaire de la ligne 4. 5 D. M. Gropp, 2001, p. 45.

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2. On relève deux fautes d’orhographe. C’est le cas du verbe ˆ‹n›sjht « tu prendras possession » à la ligne 8. Il est possible que le verbe ˆqbçt à la ligne 7 ne soit pas non plus grammaticalement correct et qu’il faille rétablir ˆqb‹t›çt.6 Ces particularités de l’orthographe du scribe font penser à un scribe qui n’a pas encore beaucoup d’expérience, il est possible que ce manuscrit soit l’œuvre d’un débutant. Quatre bulles étaient attachées au papyrus lors de son achat : WD 21A–D. Mais seules les bulles WD 21B et 21D sont lisibles. La bulle WD 21B porte l’efgie d’un « satyre qui danse », un des motifs dionysiaques qui apparaissent sur certaines bulles du Wadi Daliyeh.7 Le motif du satyre sur WD 21B a été identié par Leith comme un motif commun sur les sceaux grecs existant aussi parfois sur les sceaux phéniciens. M. J. W. Leith date cette bulle de façon générale du IVe s. av. J.-C. La seconde bulle lisible (WD 21D) représente probablement un « jeune homme nu debout »,8 motif assez répandu sur les bulles du Wadi Daliyeh. D’après les analyses de M. J. W. Leith, la position du jeune homme nu sur la bulle rappelle celle d’Athèna Parthenos dans la version glyptique, mais le jeune homme nu peut aussi être identié à Héraclès. M. J. W. Leith a daté cette bulle à l’aide du papyrus WDSP 2 auquel cette bulle a été attachée, du milieu du IVe s. av. J.-C. Mais si le contrat a été établi en décembre 352 / janvier 351 av. J.-C., il semble plus probable que ce sceau ait été fabriqué avant cette date, donc au deuxième quart ou, de façon plus générale, dans la première moitié du IVe s. av. J.-C. Le texte de notre transcription est décalé d’une ligne par rapport à celle de Gropp. Notre ligne 0 correspond à sa ligne 1. Il ne nous paraît pas justié d’y restituer un texte.9

6 7 8 9

Pour ces deux verbes, voir notre commentaire des lignes 7 et 8. M. J. W. Leith, 1997, pp. 110–113, pls. VIII,3 et XXII,2B. M. J. W. Leith, 1997, pp. 55–56, pls. III,2 et XXII,2D. Voir l’explication introduisant notre commentaire de WDSP 2.

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Transcription : [ ] [ ] [ [ NP rb rhnswq hyl[ al] μçwr yz hO[my]mOt [hlyz hma hmç E-lw hlyz db[ hmç E-l [ lb]qmO[ rhns]w(qO ||O O ||O |O O ||| 20O çO[ ]ap)[s]k) ˆryOm[O g ˆymd rjç || ||| ||| 20 ç skb NP trb ˆd[ybal ˆbz [ μhyny]bO aOrsa dj ˆm dj wy[rw aml[l h)[ l wwh ˆdb[ ˆd[yba ˆm [ μ[f] l[ ˆd[yba μ[ db[y ˆynyd rhnswqO[ ˆh [ ] hOnz arsab hnçy wh wOa hl ˆtny q[rmy rhnswq la aydb[ [ apsk a]°°(°) yknOm hna lbqm al hnz apOskwO y([kl tnbz al hla aydb[l rhnswq hna yzk hl rmayw [ ] rOhnsOw(q) hna byj ymdOq ˆqb‹t›çt ˆ([d[yba ykl ˆtna bytha yl ytbhy yz || ||| ||| 20 ç O [ayd]bO[l[ ]| ||o[|] ˆnm sk ˆynyd al yz ˆ‹n›sjht hO[ [ hnz ]aOrsa lbql | hnm sk | çpnl çOpnl[ ˆd[ybal μlça rhnswq hna fylç al hla [ ] ˆ(sb rbO rz[why anyd tdwhw μyqyO rb [NP μdq μhynyb wmyqh yz [ ˆyr]mçb aklm çsçjtra | ||| ||| tnOç t[bfl Xb bytk hnz arfç [ ] [

Traduction : 1. [Le nommé E, son esclave, et la nommée E, sa servante,] sa[ns défa]ut, qui [n’a pas de] marque [sur elle, Qôsnahar, ls de NP,] 2. [(les) a vendus à Abiy{adin, lle de NP, pour 28 sh(eqels) d’argent, le prix stipulé, le prix com]plet. La s[o]mme de 28 sh(eqels), Qô[snahar] (la) re[çoit ] 3. [d’Abiy{adin. . . . Ils ]lui [appartiennent] pour toujours. Ils sont mutuellement satisfaits (par) le contrat e[ntre eux. ] 4. [. . . Si] Qôsnahar entre en litige avec Abiy{adin au [sujet ] 5. [des dits esclaves, . . . Qôsnahar purie]ra, lui donnera (les esclaves). Ou (s’)il change (ce qui est écrit) %"/4$&$0/53"5 [ ] 6. [ et lui dit que « Moi, Qôsnahar, je ne ]t[’ai pas vendu ces esclaves,] et cette somme, je ne (la) reçois pas de toi, (°)°°[ alors la somme de ] 7. [ 28 sh(eqels) que tu m’as donnée, je la rendrai, je la donnerai à toi, Abiy{adi]n. Tu es quitte envers moi ; moi, Qôsnahar, je suis responsable. [ ] 8. [ . . . ]H tu prendras possession sans litige de 4 (?) mines d’argent. Sur [ 9ces ] esc[laves, ] 9. [moi, Qôsnahar, je n’ai pas autorité. . . . Je payerai à Abiy{adin ]pour chaque personne 1 mine d’argent, selon [ce] contrat[ ] 10. [qu’ils ont conclu entre eux devant . . . NP ] ls de Yaqim, Vahudata le juge, Yeho{ezer ls de BSN [ ] 11. [ . . . Le X ”ebe]t, l’an 7 d’Artaxerxès le roi. À Sam[arie ] 12. [cet acte a été écrit. ]

] 0 ] 1 ] 2 ] 3 ] 4 ] 5 ] 6 ] 7 ] 8 ] 9 ] 10 ] 11 ] 12

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Commentaire : F. M. Cross et D. M. Gropp ont considéré le texte conservé du WDSP 2 comme appartenant à la moitié droite du manuscrit. Cette considération les a conduits à postuler une ligne en haut du manuscrit – une ligne dont rien n’est visible même si le papyrus est partiellement bien conservé.10 F. M. Cross a supposé dans cette première ligne ctive les noms et patronymes d’un esclave et d’une servante ; D. M. Gropp a proposé aussi d’ajouter à cette restitution un intitulé du contrat.11 Aucune trace de texte n’est visible à l’endroit où Cross et Gropp proposent de restituer une ligne entière. La suggestion de Gropp de restituer en tête les noms d’un esclave et d’une servante semble justiée.12 Dans ce cas, la syntaxe de la formule de déclaration de vente correspondrait à celle d’une phrase introduite par l’objet direct, désignée par Gropp comme typique de certains contrats néobabyloniens. Mais il n’est pas nécessaire de restituer ce texte sur une ligne à l’existence très incertaine : il est possible de le faire à droite du texte de la première ligne visible. Selon cette restitution, la partie conservée du manuscrit ne correspond pas à la partie droite du manuscrit, mais à sa partie gauche. Nous proposons ainsi, à la différence de F. M. Cross et D. M. Gropp, de considérer le texte conservé comme appartenant à la partie gauche. Nous restituons seulement les formules dont une partie est conservée, et nous les situons à droite par rapport au texte dont nous disposons. Cette restitution respecte le nombre de lignes inscrites. Notre transcription du texte se trouve ainsi décalée d’une ligne par rapport à l’édition de D. M. Gropp. L. 1 : Cette ligne contenait probablement la première partie de la formule de déclaration de vente. Le contrat concerne plusieurs esclaves, comme l’indique la clause du payement d’une contravention per capita à la ligne 9, obligatoire en pareil cas. La restitution de l’adjectif hO[my]mOt « parfaite », « sans défaut » proposée par Cross et Gropp est probable, cet adjectif étant attesté comme qualicatif de l’esclave vendu en WDSP 1,2. La forme au féminin indique

10 Voir les restitutions du manuscrit dans F. M. Cross, 1988, p. 25 ; D. M. Gropp, 2001, p. 46 et le commentaire « L. 1 », p. 47. 11 Sur les intitulés dans les documents du Wadi Daliyeh, voir notre commentaire de WDSP 3,1. 12 Voir la restitution de Gropp (D. M. Gropp, 2001, p. 46).

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qu’il s’agit d’une servante. On peut donc restituer dans la déclaration de la vente le mot hma « servante ». Ce mot est employé en WDSP 7,7 et en WDSP 18,2. L’autre esclave concerné par ce contrat a pu être un homme. La proposition de restitution à la n de la ligne 8 peut être [ ayd]bO[l[ « les esclaves », ce qui fait penser que le contrat concernerait un homme et une femme. En WDSP 1,2, l’adjectif μymt est précédé des nom et patronyme de l’esclave. Il est donc probable qu’ici aussi cet adjectif était précédé au moins du nom propre de la servante vendue. Nous ne restituons pas son patronyme ni le patronyme de l’esclave probablement vendu avec elle. La présence des patronymes des esclaves dans la formule de déclaration de vente n’est pas prouvée dans tous les contrats du Wadi Daliyeh. Si le patronyme d’un esclave est attesté en WDSP 1,2, WDSP 3,1 et en WDSP 19,2, la formule de déclaration de transaction en WDSP 4,2 n’en fait pas état. Le mot μçwr est bien attesté dans les phases ultérieures de l’araméen. Dans l’araméen mishnique et rabbinique, ce mot est attesté sous les formes μçwr, amçwr et atmçwr signiant « marque », « cicatrice », « caractères », « incision ».13 Ce mot est attesté avec la même signication en syriaque sous la forme amçwr.14 Ce mot est également attesté à Qumrân sous la forme atmOçwr en 2Q24 (2QNJ ar), frg. 4, ligne 12.15 Selon D. M. Gropp l’orthographe w pour u court n’est pas habituelle à cette période. Il est vrai que le scribe de ce manuscrit emploie plus de matres lectionis qu’il n’en existe dans les autres manuscrits. Cependant l’absence d’autres attestations du mot interdit la comparaison : le substantif μçwr ou μçr n’est pas attesté autre part dans les manuscrits du Wadi Daliyeh et ne se rencontre pas dans les textes araméens d’Égypte. Il est donc difcile de constater si cette orthographe est habituelle ou non pour cette période. Dans les documents araméens d’Égypte de l’époque perse, le mot htynç « marque d’esclave » est utilisé dans ce contexte.16 D. M. Gropp a restitué le contexte du mot μçwr selon une phrase attestée dans le Talmud en b. Gi¢. 86a où il est écrit yhwl[ tya al çnyad μwçrw « la marque du propriétaire n’est pas sur lui ». Il a ainsi restitué en 13 14 15 16

Jastrow, p. 1464. Payne Smith, p. 536. Photographies PAM 40.558B et PAM 43.755. TAD A6.10,7 ; B2.11,4.6 ; B8.2,4 ; B8.3,8 ; B8.6,2 ; B8.9,1.

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WDSP 2,1 (WDSP 2,2 selon la numérotation de Gropp) la phrase [hyl[ al] μçwr yz hO[my]mt [hlyz hma] « [sa servante] sa[ns déf ]aut, [sur laquelle il n’y a pas de] tatouage ». Cette restitution est possible, mais reste incertaine, puisqu’elle n’est justiée par aucun texte du Wadi Daliyeh. Il serait également possible de restituer une phrase avec la signication contraire [hyl[] μçwr yz hO[my]mt [hlyz hma] « [sa servante,] sa[ns déf]aut, [sur laquelle il y a] une marque ». Cette formule fragmentaire renvoyait probablement à une pratique attestée par les contrats de vente néobabyloniens des esclaves. Selon cette pratique, les esclaves étaient marqués par une marque (šindu) à leur poignet. Cette marque contenait le nom du propriétaire de l’esclave et a parfois été écrite en écriture cunéiforme ainsi qu’en écriture araméenne. La référence à cette marque dans les contrats néobabyloniens de vente d’esclaves avait son importance pour l’acheteur : son absence signiait que l’esclave ne pouvait pas être réclamé par les proprétaires précédents.17 De ce point de vue la restitution de la formule proposée par Gropp semble possible : un esclave sans marque de propriétaire a pu avoir une valeur plus grande. L. 2 : À la différence des autres lignes, ici, Gropp n’a pas restitué dans l’editio princeps l’expression ˆrym[g ˆymd ] pourtant attestée dans d’autres manuscrits.18 Dans la version de l’editio princeps (2001), le prix des esclaves est différent de celui des deux versions préliminaires. Le texte de cette ligne a été restitué et lu différemment dans les deux versions qui ont précédé l’editio princeps.19 Dans les deux premières, le texte est restitué à la 1e personne, du point de vue du vendeur Qôsnahar, et le prix des deux esclaves est de 23 sheqels d’argent : [lb]qmO[ rhns]w(q) hna ||| 20O çO[ ]ap)[s]k) « la s[o]mme de 23 sheqels,[ ] moi, Qô[snahar], je (la) reç[ois] ». Seuls les traits inférieurs du mot possible hna sont visibles sur le papyrus. Gropp a souligné le fait qu’une telle lecture serait l’unique attestation de la formule à la 1e pers. sg. dans la partie opératoire de l’ensemble des documents du Wadi Daliyeh ;20 il lit cependant en WDSP 17

J. Oelsner – B. Wells – C. Wunch, 2003, notamment p. 932. WDSP 1,2 ; WDSP 6,3. 19 D. M. Gropp, 1986 ; F. M. Cross, 1988 ont une version différente de celle de D. M. Gropp, 2001. 20 « Contextually, reading the 1st person pronoun presents difculties since this would be the only case of subjective formulation within the operative section of the sale formulary among the Samaria papyri », D. M. Gropp, 2001, p. 47. 18

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4,6 une formule à la 1re pers. pl. en WDSP 4,6, à la n de la partie opératoire.21 Dans l’editio princeps, Gropp a modié sa lecture de 1986 et a pro( ) ||O O ||O |O O ||| 20O çO[ ]ap)[s]k) « la s[o]mme de posé de lire [lb]qmO[ rhns]wq 28 sheqels,[ ] Qô[snahar (la) ]re[çoit] ».22 Il interprète alors les traits qui précédent le nom « Qô[snahar] » comme ||O O ||O |O O, à la place de hna « moi ». Toujours selon Gropp, le participe lbqm restitué à la n de la ligne serait à interpréter comme un participe passif du pa{el (meqabbal) plutôt que comme un participe actif (meqabbil).23 Pour F. M. Cross, lbqm est l’équivalent araméen de maªir des formules néobabyloniennes tardives de reçu-quittance.24 Cross interprète ce participe comme un participe passif avec un sens actif utilisé comme passé narratif accompli, comme c’est, d’après Cross, le cas dans le livre de Daniel.25 Mais le problème d’un tel emploi du participe dans le livre de Daniel est lié à un emploi assez complexe de la conjugaison sufxale, de la conjugaison préxale et des constructions périphrastiques, sans commune mesure avec l’emploi des formes verbales en WDSP 2.26 Le principal argument de Gropp est son insistance sur le fait qu’il s’agit d’une transaction dans le passé pour laquelle le mode perfectif qabbil ( pa{el ) serait plus convenable. Il justie l’interprétation de lbqm comme participe passif meqabbal par l’emploi de hylbqta dans la clause de réception d’un document du Na˜al Æever publié par H. J. Polotsky ;27 il propose de comparer l’emploi de lbqm dans les documents du Wadi Daliyeh avec la formule de reçu-quittance ˆyrmg ˆymd lbqm hna apskw des documents du Wadi Murabba{at (Mur 25 I,5, 32,2 ( ?) ; 33,2) et du Na˜al Æever (XÆev/Se 8,5 ; 9,6 ; 11,3 ; 21,6 ; 50,11). L’emploi de qubullu en babylonien séleucide reète, selon lui, celui du participe passif meqabbal araméen dans les clauses de réception. Gropp cite un seul exemple de l’emploi de la racine lbq au mode intensif/factitif ( pa{el ) (« D-stem » de Gropp) avec le sens de « recevoir » 21 [a]n(lOyOzO ˆjaw ˆnb hnz yrj)[a ˆm] « [après c]ela les ls et les frères (qui sont) à no[us] ». 22 D. M. Gropp, 2001, pp. 46–47, « L. 3 ». 23 D. M. Gropp, 2001, pp. 48–49, « L. 3 ». 24 F. M. Cross, 1985, p. 12*. 25 Voir la référence dans D. M. Gropp, 2001, p. 48, note 9. 26 D. Cohen, 1984, notamment le chapitre « L’araméen du livre de Daniel », pp. 393–432 ; J. Dušek, 2002, notamment le chapitre « Le livre de Daniel », pp. 5–52. 27 H. J. Polotsky, 1967, notamment p. 50, pl. 11. Il s’agit du texte « Na˜al Æever 27 » dans N. Lewis – Y. Yadin – J. C. Greeneld, 1989, pp. 116–117, 148.

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dans l’araméen ofciel : TAD A4.2,3 (Cowley 37,3) ; l’emploi de jql est, selon lui, plus courant.28 L’interprétation de lbqm par Gropp comme participe passif (meqabbal) a été acceptée par M. Broshi et E. Qimron dans l’interprétation du document de Kefar Baru dans la phrase ˆyrmg ˆymd lbqm hna apsk identique à celle attestée dans les documents de Murabba{at et du Na˜al Æever.29 Sans rejeter cette interprétation, nous souhaiterions suggérer une hypothèse différente. Il est vrai que le texte de TAD A4.2,3 (Cowley 37,3) cité par Gropp contient le mot lbq, mais il est impossible de déterminer s’il s’agit d’un pe{al ou d’un pa{el. Le mot est attesté dans la phrase suivante : [ . . . ]a srpytp lbq wh wyz dj ˆsrpytp lbq wh. Dans sa traduction, Cowley attribue à lbq le sens d’un pa{el accompli qui s’interprète alors par « recevoir » : « he received rations (?). One pay-day he received an e[xtra] ration ».30 En revanche B. Porten et A. Yardeni traduisent « he complained to investigators. One Zivaka, he complained to an investigator . . . ».31 Ils attribuent ainsi à lbq le sens de « déposer une plainte », ce qui correspond au sens attribué au verbe lbq au pe{al dans les textes araméens d’Égypte.32 Cette correction n’a pas été prise en compte par Gropp. Gropp insiste sur l’interprétation de lbqm comme participe passif à cause de son interprétation de cette forme verbale avec un sens perfectif dans le passé. Effectivement, selon les grammaires de S. Segert et de T. Muraoka et B. Porten, le participe passif peut, dans les textes araméens d’Égypte, exprimer une action passée considérée comme accomplie dans le présent.33 Le participe serait attesté avec cette fonction, selon Segert, depuis le début du Ve s. av. J.-C.34 Mais il est impossible d’appliquer cette règle au participe lbqm tel qu’il se rencontre dans les documents du Wadi Daliyeh ainsi que dans la formule ˆyrmg ˆymd lbqm hna apsk des documents du Wadi Murabba{at et du Na˜al Æever citée par Gropp, parce que la fonction du participe lbqm dans ces textes est différente de la fonction analysée par nos auteurs. Le participe passif ayant une fonction de perfectif dans le présent, mentionné par Segert, 28

D. M. Gropp, 2001, p. 49, note 13. M. Broshi – E. Qimron, 1986, notamment p. 210. 30 Cowley, p. 133. 31 TAD A4.2.3, p. 56. 32 KWIC, p. 273. 33 S. Segert, 1975, §§ 6.6.3.5.6–8, pp. 384–385 ; T. Muraoka – B. Porten, 1998, § 54a, p. 201. 34 S. Segert, 1975, § 6.6.3.5.5, p. 384. 29

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ne s’utilise jamais transitivement, tandis que le participe lbqm dans les documents du Wadi Daliyeh, du Wadi Murabba{at, du Na˜al Æever et de Kefar Baru est toujours dans la fonction d’un verbe transitif. Il s’agit de la construction suivante : un sujet (hna/wh/nom propre etc.) exerce une action (ici lbqm) sur un objet (ici apsk/somme d’argent). D’un point de vue logique, un verbe à la voix passive ne peut pas être transitif. Or la fonction de lbqm dans les contrats du Wadi Daliyeh est clairement celle d’un verbe transitif. Cette règle est afrmée pour l’araméen des textes d’Égypte de l’époque perse par T. Muraoka et B. Porten : un verbe à la voix passive ne peut pas avoir de complément d’objet direct,35 et par conséquent être transitif. La grammaire de l’hébreu mishnique cependant ne suit pas cette règle : dans cette phase de l’hébreu, un verbe à la voix passive admet un complèment d’objet (accusatif ).36 De même en syriaque, un participe passif peut exprimer une action accomplie avec la fonction d’un perfectif.37 La possibilité de comprendre lbqm comme un participe actif meqabbil et de le traduire par le verbe « recevoir » au temps présent et à la voix active ne nous semble pas exclue, l’insistance sur le temps passé du participe lbqm n’est pas nécessaire.38 Il est possible de comprendre lbqm comme un présent et de le traduire par le verbe « accepter » ou « rece( ) ||O O ||O |O O ||| 20O çO[ ]ap[) s]k) voir ». La séquence attestée en WDSP 2 rhns]wq [ˆd[yba ˆm lb]qmO[ est ainsi traduite « la somme de 28 sheqels, Qôsnahar (la) reçoit d’Abiy{adin ». Ce verbe ne renvoie pas explicitement à un aspect inaccompli dans le présent, et peut donc exprimer une action ponctuelle dans le présent ou dans un présent général. La traduction de lbqm par le verbe « recevoir » au présent est aussi possible dans la formule de dénégation du reçu du prix de la vente à la ligne 6. L’emploi des aspects/temps dans les contrats d’Éléphantine a été brièvement étudié par R. Yaron.39 Selon son analyse, les actions du payement du prix, du transfert de propriété etc., considérées comme antérieures à la souscription du contrat, y sont exprimées par des

35

« In a passive transform only the direct object can become the subject, not like in English, which allows both I was given this book and this book was given to me (. . .). An English sentence such as I was given cannot be literally transformed into Aramaic » ; T. Muraoka – B. Porten, 1998, § 54b, pp. 201–202. 36 M. H. Segal, 1958, § 353, p. 168. 37 T. Nöldeke, 2003, § 278, p. 218. 38 D’autant plus qu’il est encore difcile de parler des « temps » au sens propre en araméen d’Empire. 39 R. Yaron, 1961, pp. 83–84.

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formes verbales à l’accompli (« perfect tense »). L’établissement des droits de l’acheteur utilise des formes verbales au présent (constat de l’état ?), au futur (inaccompli) ou à l’impératif. Selon Yaron, le texte du contrat se réfère ainsi soit à des actions accomplies dans le passé soit à des situations qui commencent avec la souscription du contrat et continuent aussi dans le futur. Il faut donc pouvoir expliquer l’emploi du participe actif avec la fonction du présent en WDSP 2 au niveau de la composition du contrat. Il est possible d’interpréter le « temps présent »40 de la réception du prix pour l’esclave par le vendeur comme le moment présent de la conclusion du contrat. Ce moment présent est exprimé par le participe actif dans le rôle du prédicat. La réception du payement par le vendeur peut être l’équivalent de la conclusion du contrat. D’ailleurs la formule qui concerne la violation du contrat par le vendeur dans les contrats du Wadi Daliyeh contient non seulement la dénégation de la vente de l’esclave : « je ne t’ai pas vendu cet esclave », mais aussi la dénégation de la réception du prix de l’esclave par le vendeur : « je ne reçois pas la somme que tu m’as donnée ». L’annulation de la validité du contrat est liée au refus de l’argent payé pour l’esclave par l’acheteur au vendeur, à la dénégation de la réception de l’argent. La réception du prix de l’esclave par le vendeur constitue ainsi, selon notre interprétation, le moment central du contrat. Puisque le verbe lbq au participe est aussi attesté dans une formule presque identique dans les textes du Wadi Murabba{at, du Na˜al Æever, et dans le contrat de vente de maison de Kefar Baru, il est possible de considérer un tel usage du participe dans ce type de formule comme typique de la Palestine, et différent de l’usage des textes araméens d’Égypte. L. 3 : Le mot aml[l « pour toujours » indique la présence de la formule concernant la possession à perpétuité de l’esclave par l’acheteur attestée en WDSP 1,4, WDSP 3,4, WDSP 5,5 et WDSP 6,4 (?). La restitution de aml[l h[) l wwh ˆdb[] est rendue possible notamment par l’attestation de cette formule en WDSP 5,5. La formule [ μhyny]bO aOrsa dj ˆm dj wy[rw est identiable en WDSP 3,4–5 et en WDSP 8,4. Le verbe wy[r qui introduit cette formule peut 40 Nous employons cette notion tout en sachant qu’à l’époque perse, les différentes formes verbales n’expriment pas encore les notions temporelles du passé, présent et du futur.

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être analysé comme étant à la 3e pers. pl. accompli au pe{ îl (wy[ir“) ou comme étant à la 3e pers. pl. accompli au pa{el : (wy[ir)" . Selon S. Segert, la terminaison wy- est aussi attestée pour la 3e pers. pl. accompli au pe{al des verbes tertiae inrmae (III y) en araméen biblique.41 Dans ce cas, la vocalisation du verbe serait probablement identique à la vocalisation au pe{îl (wy[ir“). Le verbe h[r n’est pas attesté dans les textes araméens d’Égypte. Il l’est en revanche dans les phases de l’araméen postérieures à l’époque perse où il signie au pe{al « désirer », « prendre plaisir à », « accueillir »,42 et en syriaque avec la valeur de « être satisfait », « être content », « être de bonne volonté ».43 Ce verbe au pa{el est recensé seulement en syriaque avec les acceptions « plaire », « être agréable » et « réconcilier ».44 D. M. Gropp y a vu le verbe wy[r à la 3e pers. pl. accompli au pe{ îl avec une nuance de réciprocité et il a traduit la formule « and they were mutually satised with the bond between them ».45 Nous suggérons d’interpréter le verbe wy[r comme étant à la 3e pers. pl. accompli au pe{al. Il est possible de traduire la formule de la ligne 3 de deux façons différentes : a) « et ils ont mutuellement désiré le contrat entre eux » ou b) « ils sont mutuellement satisfaits (par) le contrat entre eux ». La première traduction correspond à la construction grammaticale de la formule où arsa « le contrat » est un objet direct sans préposition et il est traduit en tant que tel. La deuxième traduction, plus conforme à la traduction de D. M. Gropp, semble mieux convenir. F. M. Cross et D. M. Gropp ont considéré la formule dj ˆm dj wy[rw [μhyny]bO aOrsa comme une des deux formules d’introduction aux clauses nales.46 Nous proposons de rattacher cette formule à la partie opératoire en tant que formule de satisfaction et de la considérer comme la formule de conclusion de la partie opératoire. Ce type de formule se rencontre dans la déclaration de la transaction pour des contrats appartenant à différentes traditions légales. Dans 41

S. Segert, 1975, § 5.7.8.2.8, p. 299. Jastrow, p. 1486, racine II. 43 Payne Smith, p. 545, racine II. 44 Payne Smith, p. 545, racine II. 45 D. M. Gropp, 2001, p. 49, « L. 4 ». 46 Il s’agit de la formule 2.1 du formulaire établi par F. M. Cross (F. M. Cross, 1985, p. 10* et p. 12*), et de la formule 4.1.1 dans le formulaire établi par D. M. Gropp (D. M. Gropp, 2001, p. 11). 42

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la formule de déclaration de vente pour un certain type de contrats néobabyloniens de vente de biens mobiliers, on lit la formule ina hûd libbišu « dans la joie de son coeur ».47 La formule « tu as satisfait mon cœur » est également attestée dans les documents légaux démotiques de l’Égypte.48 Dans les contrats araméens d’Égypte, la formule ybbl byfw « et mon cœur a été satisfait » peut conclure la partie opératoire ;49 les formules bbl bfw « et ton cœur a été satisfait » et ybbl bfw « et mon cœur a été satisfait » sont attestées par exemple en TAD B2.6,5.15, et B5.5,7 ; la formule ybbl tbfwhw « tu as satisfait mon coeur » est attesté en TAD B2.2,11–12. Selon R. Yaron, ce type de formules exprime la satisfaction de quelqu’un avec ce qu’il a reçu de l’autre partie ; il peut s’agir de l’argent dans les contrats de vente, etc.50 Le sens juridique de la formule de satisfaction dans la tradition akkadienne, sumérienne et araméenne a été analysé par R. Westbrook.51 Westbrook constate que cette formule suit souvent, dans les contrats de vente, la formule concernant le montant du prix payé et la formule de reçu-quittance. Le vendeur déclare ainsi dans la formule de satisfaction, selon Westbrook, avoir vérié le montant du prix payé et que ce montant correspond au prix convenu par les deux parties. La fonction juridique de cette formule consiste donc à priver le vendeur de la possibilité d’afrmer ultérieurement ne pas avoir obtenu de la part de l’acheteur le prix convenu pour l’objet vendu. Le vendeur, dont « le cœur a été satisfait », ne peut donc plus accuser ultérieurement l’acheteur d’avoir payé un prix inférieur par rapport à ce qui a été convenu, même si c’est vrai. Dans les contrats de vente du Wadi Daliyeh, la formule de satisfaction ne concerne pas une seule partie, comme c’est le cas dans les exemples analysés par Westbrook, mais les deux parties liées par le contrat : les deux parties sont mutuellement satisfaites. Cela signie donc que le vendeur a vérié le montant du prix payé, et l’acheteur a vérié la quantité et/ou la qualité de la marchandise achetée. Les deux parties afrment ainsi avoir vérié la transaction selon ce qui est conclu dans le contrat, et les réclamations ultérieures de l’une ou de l’autre ne seront pas considérées comme légitimes.

47 48 49 50 51

H. Petschow, 1939, p. 45. B. Porten, 1968, p. 335. Par exemple TAD B2.6,5 ; B2.8,5. R. Yaron, 1961, p. 81. R. Westbrook, 1991.

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Selon D. M. Gropp, le type de formule néobabylonienne ina hûd/ migir libbišu est l’équivalent des formules araméennes ytw[r ˆm « de ma volonté » dans la déclaration de transaction des contrats du Wadi Murabba{at (Mur 19,2.13 ; Mur 34,1), des formules hébraïques ynwxr ˆm des contrats hébreux du Wadi Murabba{at (Mur 24 B6, C6, E5) et du Na˜al Æever (XÆev/Se 8a,3 ; 9,2.13).52 Cette équivalence reste cependant discutable. L. 4 : La formule [μ[f] l[ ˆd[yba μ[ db[y ˆynyd rhnswqO[ ˆh ] appartient à la protase des clauses nales ; elle est souvent attestée dans les autres contrats de vente du Wadi Daliyeh.53 L’expression db[y ˆnyd avec l’objet précédant le prédicat est idiomatique dans les manuscrits du Wadi Daliyeh et nous la traduisons par « entrer en litige ». Cette expression n’est attestée nulle part en dehors des contrats araméens du Wadi Daliyeh. D. M. Gropp a suggéré qu’il s’agit d’un calque de l’akkadien, peut-être de l’expression dÒna epÏšu « poursuivre, intenter un procès ». Le sens juridique de la forme ˆynyd au pluriel à l’état absolu est difcile à expliquer. Dans les contrats du Wadi Daliyeh, ce mot appartenant à l’expression db[y ˆnyd, littéralement « intenter des procès », est toujours attesté sous cette forme du pluriel absolu. Dans les contrats araméens d’Égypte, cette forme, attestée seulement en TAD B2.11,8, s’emploie au singulier dans les autres cas. L’orthographe de ce mot dans ce manuscrit est particulière par rapport à ses autres attestations dans les contrats du Wadi Daliyeh. Son pluriel est écrit plene, avec y comme mater lectionis dans la terminaison du pluriel : ˆynyd. Cette forme se rencontre aussi à la ligne 8. Le nom propre du vendeur Qôsnahar est un nom iduméen qui signie « Qôs éclaire ».54 R. Zadok a qualié le nom propre ˆd[yba comme un nom propre féminin ouest-sémitique courant.55 Les noms propres avec l’élément « Ab- » sont souvent des noms féminins dans l’onomastique sud-arabe.56 Ce nom propre féminin est attesté sous la forme ˆd[ba en écriture sud-arabe minéenne comme le nom d’une femme de Gaza dans la liste des hiérodules de Ma{in du début de l’époque hellénistique ou de l’époque achéménide.57 52 53 54 55 56 57

D. M. Gropp, 2001, p. 49. Par exemple WDSP 1,5 ; WDSP 4,7 ; WDSP 11r,11 ; WDSP 15,11 etc. M. Maraqten, 1988, p. 209. R. Zadok, 1998, p. 781, n° 5. Cf. A. Sholan, 1999. F. Bron, 1998, n° 93 D (face nord), 18, 24–25, pp. 110–111.

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Le nom propre ˆd[yba est également attesté comme celui d’une femme dans deux contrats de vente nabatéens appartenant à l’archive de Babatha. Le nom ˆd[yba y appartient à une femme qui vend une terre dans les contrats P. Yadin 2 et 3 (= 5/6 Æev 2 et 3) datant de 97/98 après J.-C. Ce nom propre féminin est aussi attesté sous la forme ˆd[ba sur un sceau ammonite, publié par A. Lemaire, dans l’inscription ˆd[bal r\dr\ds tb « appartenant à Ab{adin, lle de SD/RD/R ».58 Selon A. Lemaire, la représentation iconographique qui l’accompagne, celle d’un ibex/bouquetin galopant à droite devant une eur de lotus correspond à l’iconographie en usage ca. 700 av. J.-C., tandis que l’inscription en écriture araméenne peut être datée du début de l’époque perse, ca. 500 av. J.-C. ou dans la 1re moitié du Ve s. av. J.-C. L’inscription aurait été gravée sur ce sceau, selon A. Lemaire, longtemps après la représentation gurée. A. Lemaire a expliqué le nom sous la forme ˆd[ba comme « le père est fertilité ». Des noms comparables avec l’élément -ba sans la lettre y sont attestés en WDSP 6,2 (yjlba) et en WDSP 24,11 (μlçba). Le mot μ[f « ordre » à la n de la formule dans l’expression [μ[f] l[ « au sujet de » peut être restitué à partir de WDSP 4,7. Cette expression concerne l’objet vendu par le contrat, ici des esclaves. L. 5 : Le début de la ligne contient une partie de la formule d’apodose des clauses de garantie d’éviction avec obligation d’assistance rhnswq] hl ˆtny q[rmy. Cette formule avec l’expression asyndétique ˆtny qrmy est attestée en WDSP 3,6.59 Ses autres occurrences explicites sont en WDSP 4,8, WDSP 6,7, WDSP 18,4 et WDSP 21,10. wOa « ou » au début de la formule hOnz arsab hnçy wh wOa pourrait éventuellement être interprété comme Oa « aussi ». Mais dans le contexte de cette formule, la lecture de wOa « ou » semble plus probable. Ce mot introduit la deuxième clause de contrat – la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur – qui ne concerne plus un litige potentiel avec l’acheteur mais la dénégation du contrat par l’acheteur. La formule hOnz arsab hnçy wh wOa est la première formule de la protase de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur et

58 A. Lemaire, 1990, notamment pp. 106–109 ; N. Avigad – B. Sass, 1997, p. 326, n° 869. 59 Pour plus d’informations, voir notre commentaire de WDSP 3,6.

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concerne la violation du contrat par ce dernier. F. M. Cross et D. M. Gropp ont signalé de nombreux parallèles dans les traités d’Ugarit, dans le Psaume 89,35, dans les textes de Nuzi, dans les contrats de vente d’esclaves médioassyriens et néoassyriens et dans les contrats néobabyloniens où le vendeur s’oblige à ne pas modier le contrat.60 Dans les textes du Nord-ouest sémitique, D. M. Gropp mentionne la formule ˆla ayd[b rqç « être faux au traité » dans une stèle de Sefîre61 et la construction ÚtyrIb]Bi Wnr“Q'viAaløw“ « nous n’avons pas démenti ton alliance » dans le Psaume 44,18. Le verbe hnç « changer » (aux pe{al et pa{el ) est, dans la formule de WDSP 2,5, construit avec la préposition -b. Selon l’observation de D. M. Gropp, ce verbe ne gouverne son objet avec la préposition -b ni au pe{al ni au pa{el. Il interprète le verbe hnçy comme étant au pe{al et il le traduit par « goes back on / backs out of his agreement », « reneges ». À notre avis, il est possible de garder la traduction « changer » et d’expliquer la prépostition –b dans arsab comme faisant référence à « ce qui est écrit » dans le contrat. L’expression « ce qui est écrit » (? bytk yz) peut être sous-entendue. Nous proposons pour la formule de la ligne 5 du WDSP 2 (hOnz arsab hnçy wh wOa) la traduction suivante : « ou (s’)il change (ce qui est écrit) dans ce contrat ». Cette formule est aussi attestée en WDSP 1,7, WDSP 3,7, WDSP 4,8, WDSP 6,7, WDSP 7,11, WDSP 9,9, WDSP 15,13, WDSP 19,4 et peut-être en WDSP 25,1. En WDSP 1,7 et WDSP 3,7 cette formule se termine par l’expression hla aylmb « en ces termes ». L. 6 : La trace d’une lettre non identiable est conservée au début de la ligne. D. M. Gropp a proposé de lire y et il a restitué la formule de la dénégation de vente par le vendeur aydb[l rhnswq hna yzk hl rmayw] y([kl tnbz al hla. Cette formule est le mieux attestée en WDSP 3,7. Cette restitution est probable. La formule de dénégation du reçu du prix de la vente al hnz apOskwO yknOm hna lbqm est la meilleure attestation de ce type de formule dans les contrats du Wadi Daliyeh. Il s’agit d’une formule parallèle à la formule de reçu-quittance de la partie opératoire (ici en WDSP 2 la ligne 2). Comme pour la formule de reçu-quittance, dans ce type de formule, nous considérons aussi le participe lbqm comme un participe au pa{el

60 61

F. M. Cross, 1985, pp. 12*–13* ; D. M. Gropp, 2001, pp. 51–52. KAI 222B,38.

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ayant un rôle de prédicat et traduisons l’expression hna lbqm al par le temps présent « je ne reçois pas ».62 Le sufxe du pronom personnel de la 2e pers. f. sg. dans yknOm « de toi (f.) » indique que l’acheteur est une femme. L’attestation la plus proche de celle de ce manuscrit se trouve en WDSP 1,8. Des formules du même type, mais légèrement différentes, sont attestées en WDSP 3,8 et WDSP 25,2. Selon la photographie PAM 43.944, il semble que deux ou trois lettres aient été inscrites à la n de la ligne. Ces lettres sont illisibles. L. 7 : Les traces d’un ˆ possible se voient au début de la ligne. Ces traces ont conduit D. M. Gropp à la restitution du nom d’« Abiy{adin » attesté à la ligne 4 comme l’acheteur des esclaves. Gropp a également restitué l’ensemble de la formule de l’apodose de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur concernant la restitution du prix payé pour les esclaves.63 Cette formule peut être restituée à partir des autres manuscrits. La formule ymdOq ˆqbçt est clairement lisible dans le manuscrit. Le verbe qbç au pe{al « laisser », « permettre », « affranchir », bien attesté en tant que verbe transitif dans les documents araméens d’Égypte,64 est attesté comme un participe actif en WDSP 13v,1 avec le sens transitif « libérer ». La forme ˆqbçt peut seulement correspondre au pe{al, 2e pers. f. sg. inaccompli ayant le sens « tu (f.) libéréras ». D. M. Gropp a corrigé l’orthographe pour en faire un verbe au hitpe{el et a traduit la séquence ymdOq ˆqb‹t›çt : « you are quit before me ». Il justie ce changement par une opposition sémantique de cette formule avec la formule suivante rOhnsOwq ( ) hna byj « moi, Qôsnahar, je suis responsable ».65 Le verbe qbç n’est jamais attesté au hitpe{el dans les manuscrits du Wadi Daliyeh. La formule peut être restituée en WDSP 6,8–9 et en WDSP 6,10–11, mais dans ces deux cas la forme verbale de qbç est perdue. L’hypothèse de Gropp ne peut donc pas être conrmée par les attestations des textes du Wadi Daliyeh. Dans les textes araméens d’Égypte, le verbe qbç est attesté au hitpe{el avec le sens d’« être libéré » et « être abandonné » seulement dans deux lettres appartenant à la correspondance d’Arshama.66 62

Voir notre commentaire détaillé de WDSP 2,2. ˆ([d[yba ykl ˆtna bytha hna yl ytbhy yz || ||| ||| 20 ç apsk a]. 64 KWIC, p. 288. 65 Formule attestée en WDSP 1,9 et partiellement aussi en WDSP 6,9 et peut-être en WDSP 9,11. Le mot byj est attesté en WDSP 12,5. 66 TAD A6.7,9 et A6.11,2.4. 63

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Cette correction proposée par Gropp nous paraît justiée du point de vue du sens de l’ensemble de la formule et nous l’adoptons. Nous traduisons cette formule ainsi : « tu es quitte envers moi ». L. 8 : La lettre h est visible au début de la ligne. Gropp a restitué à partir d’elle la formule h[nz arsa lbql] « selon ce contrat ». Cette formule, attestée dans les contrats du Wadi Daliyeh, n’est jamais attestée dans ce contexte du formulaire des contrats de vente. Elle gure du reste à la n de la ligne 9, ce qui rend peu vraisemblable sa présence aussi au début de la ligne 8. D. M. Gropp a corrigé l’orthographe du verbe ˆsjht « tu (m.) prendras possession » pour la forme féminine correspondante ˆ‹n›sjht. Cette correction se justie parce que l’acheteur est dans ce contrat une femme. Dans les contrats de vente du Wadi Daliyeh, la personne à qui on s’adresse à la 2e pers. est toujours l’acheteur. Le fait qu’il s’agisse d’une femme est prouvé par le pronom sufxe personnel de la 2e pers. f. sg. dans yknOm « de toi » à la ligne 6 et par la forme du verbe qbç à la 2e pers. f. sg. inaccompli à la ligne 7. Gropp a expliqué cette erreur du scribe par le fait qu’il suivait un formulaire xe établi pour des situations où l’acheteur était un homme. Cette explication est plausible et nous adoptons sa correction dans notre transcription. La formule |O ||O[| ] ˆnm sk ˆynyd al yz ˆ‹n›sjht est la meilleure attestation de ce type de formule d’appropriation de la contravention par l’acheteur sans contestation. Cette formule est aussi attestée en WDSP 1,10 et elle peut être restituée en WDSP 6,[9–]10 et peut-être aussi en WDSP 15,16. Gropp l’a rapprochée de la juxtaposition de ˆsjhn et de ˆyd alw en TAD B2.11,14. Seules trois barres du chiffre indiquant le montant de la contravention dans cette formule sont visibles. D. M. Gropp a suggéré qu’on peut restituer le chiffre 4 ou 5. Il y a assez de place pour ces restitutions. Les trois lettres ]bO[l[ à la n de la ligne permettent la restitution de la formule de renoncement au droit de disposition par le vendeur [rhnswq hna fylç al la ayd]bO[l[. Cette formule peut être restituée avec la même syntaxe en WDSP 1,10. En WDSP 4,12, WDSP 6,11 et WDSP 7,16, l’ordre des mots est inversé. Selon D. M. Gropp, cette formule est aussi attestée en WDSP 9,11–13,67 mais notre lecture dément cette afrmation.

67

D. M. Gropp, 2001, p. 54, « L. 9 ».

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L. 9 : Gropp a interprété la séquence | hnm sk | çpnl çOpnl[ comme une formule concernant le payement d’une contravention additionnelle per capita à payer pour chaque esclave par le vendeur en cas de changement du contrat. D. M. Gropp a restitué la formule çOpnl[ ˆd[ybal μlça ] | hnm sk | çpnl « [je payerai à Abiy{adin] pour chaque personne 1 mine d’argent ». La restitution du début de cette formule reste hypothétique parce qu’elle n’est jamais attestée dans les contrats du Wadi Daliyeh. L’expression | çpnl çpnl « pour chaque personne » semble être un phénomène grammatical de répétition à fonction distributive qui exprime l’idée de « chaque » ; ce phénomène est bien attesté en araméen d’Empire.68 Il existe également en hébreu biblique.69 Le verbe μlç « payer » au pa{el à l’inaccompli n’est jamais attesté dans cette formule, mais la proposition de cette restitution par Gropp est plausible. Une formule similaire est attestée dans les contrats concernant la vente de plusieurs esclaves ;70 elle semble obligatoire dans ce contexte. À la n de la ligne on lit aOrsa lbql ce qui permet la restitution de la formule de conclusion des clauses nales attestée le mieux en WDSP 1,11. Cette formule est souvent attestée dans les contrats du Wadi Daliyeh. L. 10 : Cette ligne contient la liste des témoins. Le patronyme « Yaqim » peut être restitué en WDSP 22,4, ce nom propre est aussi celui du vendeur d’un esclave en WDSP 3 ; son sens est : « il lèvera ». Le nom propre du témoin suivant, rz[why, est un nom yahwiste qui signie ( b « YHW a aidé ».71 Le dernier mot de la ligne est le patronyme ] ˆs du témoin « Yeho{ezer ». Ce nom est attesté dans l’onomastique arabe préislamique avec la signication « être beau ».72 La tête de la dernière ( b manque, il peut s’agir aussi d’un . Selon la transcriplettre dans ] ˆs tion de Gropp il semble qu’il n’y ait plus d’espace après ce mot, mais un espace de presque 1 cm sépare la dernière lettre de ce patronyme de la marge gauche du papyrus. D. M. Gropp a traduit le syntagme anyd tdwhw au milieu de la ligne par « and I acknowledge the claim » (verbe hdy au haph{el ) et il l’a interprété comme une formule de reconnaissance du droit de l’acheteur

68 69 70 71 72

T. Muraoka – B. Porten, 1998, § 46e, p. 178. E. Kautzsch, 1960, § 123c, pp. 395–396 ; P. Joüon, 1996, § 135d, pp. 414–415. WDSP 5,12 ; WDSP 6,11 ; WDSP 8,10 ? ; WDSP 9,12. M. Maraqten, 1988, p. 171. CIS, pars IV et V, 102 ; G. Lankester Harding, 1971, p. 106.

148

wdsp 2 (planches ii et xxxix)

sur le vendeur, faite par le vendeur lui-même, ici Qôsnahar.73 Un tel syntagme est attesté aussi dans la liste des témoins en WDSP 3,10, mais le premier mot en est écrit defective, sans w : a)[ny]d) tdhw. Gropp a rapproché ce syntagme d’une expression talmudique (b. B. MeÉ. 3b) et d’un texte du Wadi Murabba{at qui date de 55 après J.-C. (Mur 18,2–3). On doit cependant dire que la présence d’une telle formule au milieu d’une liste de témoins serait assez étonnante, ce type de formule n’étant jamais attesté dans les listes de témoins des contrats araméens d’Égypte à l’époque perse. Nous proposons donc une interprétation différente de celle de Gropp. Celui-ci semble avoir vocalisé le deuxième mot an:yDI, soit « le jugement ». Ce mot peut aussi être vocalisé an:Y:D," « le juge ». Dans ce cas, le premier mot du syntagme tdwhw serait le nom propre du juge. Le nom propre et le titre d’un fonctionnaire sont parfois attestés dans les listes de témoins des contrats du Wadi Daliyeh. Ainsi le nom propre et le titre du préfet (angs) sont attestés parmi les témoins de WDSP 8,12 et de WDSP 11r,13. Dans les deux cas, le mot angs « le préfet » est à l’état emphatique, comme l’est aussi le mot an:Y:D" ici en WDSP 2,11 de même qu’en WDSP 3,10. Le nom propre et la fonction du gouverneur de Samarie (ˆyrmç tjp) sont attestés dans la liste des témoins en WDSP 7,17 et en WDSP 8,10. Nous interprétons le nom propre du juge tdwhw comme un nom perse « VahudÊta ». En vieux perse, l’adjectif vahu- signie « bon ». Il est attesté dans le nom propre « Vahumisa »,74 nom d’un ofcier perse de l’armée de Darius Ier attesté dans l’inscription de Darius de Behistun75 et dans sa traduction araméenne découverte à Éléphantine.76 Le mot dÊta peut être compris comme le substantif dÊta « loi ».77 Ce nom propre VahudÊta « (celui dont) la loi est bonne », nom du juge en WDSP 2,11 et WDSP 3,10, serait très approprié pour un juge. Le mot dÊta peut également être compris comme « donné », et le nom «VahudÊta » pourrait alors signier « donné par le bon ».78 Un nom proche de «VahudÊta » est le nom « VahyazdÊta » plusieurs fois attesté dans la stèle de Behistun.

73

D. M. Gropp, 2001, pp. 54–55. R. G. Kent, 1950, p. 206. Voir aussi la traduction française dans P. Lecocq, 1997, DB §§ 29 et 30. 75 R. G. Kent, 1950, DB 2,49.51.53.58, p. 122. 76 TAD C2.1,19.20.22.23. 77 R. G. Kent, 1950, p. 189. 78 Cf. l’explication du nom VahyazdÊta comme « donné par le meilleur » ou « dont la loi est la meilleure (?) » par P. Lecoq, 1997, p. 294. 74

wdsp 2 (planches ii et xxxix)

149

Ce «VahyazdÊta », un rebelle contre Darius Ier, s’était fait passer pour Bardyia, le ls du roi Cyrus.79 Ce nom «VahyazdÊta » est formé de vahyaz signiant « meilleur », comparatif de vahu « bon »,80 et de dÊta « a donné » ou « loi ». L. 11 : Cette ligne contient la formule de datation. Le nom du mois [”ebe]t peut être restitué parce qu’il est le seul à se terminer par t-. Le roi perse mentionné dans cette formule de datation est probablement Artaxerxès III. Le mois de ”ebet de la 7e année du règne d’Artaxerxès III correspond à décembre 352/janvier 351 av. J.-C.81 Les trois lettres de la n de la ligne ]mçb correspondent très probablement à la formule indiquant le lieu de la souscription du contrat [ bytk hnz arfç ˆyr]mçb, formule qui est la mieux attestée en WDSP 11r,14 et qui peut être restituée dans le même contexte en WDSP 8,12–13, WDSP 9,16 et WDSP 12,11. On la retrouve légèrement modiée en WDSP 3,12.

79 R. G. Kent, 1950, DB 3,22.27f.35.38f.41.46.48.50.54.60.70f. ; 4,26 ; DBh 1f. Cf. aussi la traduction française dans P. Lecocq, 1997, §§ 40, 41, 42, 43, 45, 47, 52 ; DBh. 80 R. G. Kent, 1950, pour l’aspect grammatical : § 190,II, p. 66 ; pour l’analyse du nom : pp. 207–208. 81 R. A. Parker – W. H. Dubberstein, 1956, p. 35.

WDSP 3 (PLANCHES III ET XXXIX)

Il s’agit d’un contrat de vente de l’esclave Yeho{anani, ls d’Ezra’, par Yaqim à Yehopadayni et à Ari, ls de Delayah, pour le prix de 10 ou 30 sheqels d’argent. Le nom de l’acheteur « Yehopadayni » semble identique au nom « Yehopadani » attesté en WDSP 5, WDSP 9, WDSP 17 et WDSP 18 ; il peut désigner la même personne. Le nom du vendeur « Yaqim » est attesté en tant que patronyme d’un témoin en WDSP 2,10, il peut aussi être restitué en tant que patronyme en WDSP 22,4. Ce nom propre est aussi attesté en WDSP 35, frg. 4r,4. Le formulaire subit à la ligne 3 un changement important par rapport aux autres contrats : la formule de reçu-quittance est articulée du point de vue de l’acheteur, tandis que le reste du contrat est formulé du point de vue du vendeur, comme tous les autres contrats de vente appartenant à ce corpus. Cette formule ainsi modiée précise lequel des deux acheteurs verse le prix au vendeur de l’esclave : c’est Yehopadayni. La formule de dénégation du reçu du prix de la vente à la ligne 8 est articulée du point de vue du vendeur, mais semble également préciser que le prix a été versé par un seul des deux acheteurs. Cette précision et ce changement du formulaire habituel à la ligne 3 peut signier que l’autre acheteur, Ari, ls de Delayah, a été créditeur du vendeur Yaqim, et que ce dernier a ainsi remboursé sa dette à Ari, ls de Delayah, tandis que l’acheteur Yehopadayni a dû verser sa part du prix.1 Le texte est cependant assez fragmentaire et cette hypothèse reste de l’ordre de la suggestion. La contravention est de 2 mines d’argent. Le contrat est daté du 3 Šeba¢, le nom et l’année de règne du roi sont inconnus. Ce contrat peut probablement être daté à partir de l’analyse paléographique avant 350 av. J.-C.2 Quelques lettres sont lisibles au verso du manuscrit ; il peut s’agir du reste d’une formule d’intitulé. La liste des témoins, incomplète, contient les noms suivants : ]Šallumi, ls de Saharnatan, Vahudata le juge, {Anani, A¢er, les ls de Delayah, . . . ]Duman, et . . .]’el, ls de Šakkuy. Le nom du juge Vahudata est aussi attesté dans la liste des témoins en WDSP 2,10. 1 2

Voir notre commentaire de la ligne 3. Voir le chapitre III.4.2.2.1.

wdsp 3 (planches iii et xxxix)

151

Le manuscrit a été analysé par D. M. Gropp.3 Quatre bulles étaient attachées à ce papyrus au moment de l’achat : WD 16 A–D, seules les bulles WD 16A et B sont lisibles. La bulle WD 16A porte la représentation d’un « guerrier nu de face avec une lance ».4 Selon M. J. W. Leith, le sceau imprimé sur la bulle a été probablement fabriqué dans un atelier de l’ouest de l’empire achéménide, peut-être en Phénicie ; elle le date entre la n du Ve s. av. J.-C. et la première moitié du IVe s. av. J.-C. Elle considère cette bulle comme un possible produit phénicien combinant les éléments de différents styles, mais en même temps elle afrme qu’il est assez difcile de se prononcer avec certitude à son sujet tant qu’on ne dispose pas de matériel comparatif sufsant. Son motif se rapprocherait selon elle de celui de la bulle WD 205 qui n’a pas été découverte attachée à un papyrus ; pour elle, il est possible d’attribuer les deux sceaux au même atelier. La bulle WD 16B, l’autre bulle lisible attachée au papyrus WDSP 3, représente un « satyre ».6 La bulle WD 5 est fabriquée avec l’empreinte du même sceau.7 Selon Leith, l’empreinte sur la bulle WD 16B a été faite par un anneau en métal typique de la seconde moitié du Ve s. av. J.-C., mais qui persiste aussi aux marges du monde grec au IVe s. av. J.-C. Transcription : Frg. 1 Frg. 2 ]h)lO y(z a)[db[] aOr)z([)[ r]b hOmç ynn[[w]hyl[ ]°b f[ ] [r]jç[ 10 (20)]ç) s[kb ]h)y(ld rb yOraOw °[ y]n([y]d)pwh)[yl ˆbz NP rb μyqy ] yn([y]d)p)[why] dyn(m) ryfa μyqy y([z hdb[ ]yOnn[O[why yz yhwmd 10 (20) ç hnz apsk] wy[rw am)lO[[]l) hl hOwhy db[ yhwmdOqO[ ]ˆ(sOj)h db[[ z ynn[whyl ynydpwhyw ] yOn(ydpw(hyO μ[ db[y ˆnyd ˆr)ja)[ rb]g( ˆOhO μh)[ynyb arsa dj ˆm dj ] al ˆh ynyd[p]whyl ˆtny qrmyO[ ]wh μyq)y[ yhwrja ˆm yhwnb μ[w ] ynn[whyl μyqOy[ h]na yzk rmayw([ hl]a aylmb)[ hnz arsab hnçy wa qrmy ] ) [(ç) ]a)p)sOkw [ynydpwhyl tnbz al adb[ hnz ] d)yn(mO hna lbqm al yhwmd)[ ]10 20\ç) wmOyq)h yz arOs)aO lbql || ˆnm s)[k ]ynydp)wOh)[y]lO [ˆtna μlça ynydpwhy ]

3 4 5 6 7

D. M. Gropp, 1986, pp. 63–82 ; 2001, pp. 57–64. M. J. W. Leith, 1997, pp. 61–63, pls. IV,1 et XXII,1C. M. J. W. Leith, 1997, pp. 102–103, pl. VII,3. M. J. W. Leith, 1997, pp. 107–109, pls. VIII,1 et XXII,1D. M. J. W. Leith, 1997, pl. VIII,2.

1 2 3 4 5 6 7 8 9

152

wdsp 3 (planches iii et xxxix) ˆtnrhç rb ymw(lç[ ]h)yOld ynb r)fa a)[ny]d) tdhw yOnn[ [ fbçl |||b ywkç rb la[ b[y]tkO hnz afg [ °[

]\ˆ° y(n(j)[ . . . μdq μhynyb ]° ˆOmOwOd)[ ˆy]r)m)çOb [aklm NR X tnç ] [

] ] ] ] ]

10a 10 11 12 13

Traduction : 1. [ . . . ]“ B°[ ]le nommé Yeh[o]{anani, [ls de ]‘ra’,  [esclave 2. [ Yaqim, ls de NP, (l’)a vendu à Ye]opada[y][ i ]° et à Ari, ls de Dela [ pour] [10/30] (eqels) [d’ar]gent, le prix sti[pu]lé. 3. [Cette somme de 10/30 sh(eqels), son prix – de Yeho]{anani,[ esclave d] Yaqim, est payé 

  [Yeho] [ y]i. 4. [Et Yehopadayni] a pris possession [du dit esc]lave [Yeho{anani] devant lui. Il sera son esclave pour t[ou]jours. Et ils sont [ 5mutuellement ] satisfaits (par) 5. [le contrat entre e]. Si [elqu’un ]d’autre entre en litige avec Yehopadayni 6. [ et avec ses ls après lui, ]Yaqim, lui,[ ]puriera, donnera (l’esclave) à Yeho[pa]dayni. S’il ne 7. [ purie pas ou (s’)il change (ce qui est écrit) dans ce contrat ]en c[es] termes et dit que « Mo[i], Yaqim, [ 8cet esclave] 7Yeho{anani, 8. [ je ne l’ai pas vendu à Yehopadayni, ] et la somme de[ ] (eqels),[ ]son prix, je ne (la) reçois pas 

  9. [Yehopadayni », je payerai, je donnerai] à [Ye]o yni 2 mines [d’ar]gent, selon le contrat qu’ils ont conclu 10. [entre eux devant . . . ] Æ ° [ ] {Anani, ]Šallumi, ls de Saharnatan, Vahudata le j[ug]e, A¡er, les ls de Delay [ 11. [ . . . ]ûman °[ ]xel, ls de Šakkuy. Le 3 Šeba¡, 12. [l’an X de NR le roi,] à   [ie ]cet acte a été écr[i]t. 13. [ ] [ ]° Commentaire : WDSP 3 contient deux fragments : le fragment principal (frg. 1) et une bande de papyrus (frg. 2) située sur la photographie PAM 44.349 du côté droit du fragment principal. Cette bande de papyrus d’une largeur ca. 2–3 cm ne se trouve pas sur la photographie PAM 43.948.

wdsp 3 (planches iii et xxxix)

153

Selon D. M. Gropp, l’inscription °m)°hn([ aurait été le verso du document ; il n’a pas indiqué la position de ce texte par rapport au recto.8 Nous n’avons pu vérier cette lecture sur le papyrus lui-même. Il peut s’agir d’un reste d’intitulé.9 L. 1 : Les deux premières lignes contiennent la formule de déclaration de vente. Le frg. 2 contient à la 1re ligne trois lettres ]°b f[. La dernière lettre de cette séquence a été interprétée par Gropp comme un r et il a proposé de restituer au début de la ligne un intitulé de contrat yz adb[ tnbz] [ NP-]r )b f [NP μdq μyqy « [Vente de l’esclave de Yaqim devant NP-]”, ls de[ NP ] ».10 Gropp a proposé de restituer aussi un intitulé en WDSP 2,0 (WDSP 2,1 de la numérotation de Gropp) où rien n’indique la présence d’un texte écrit. Il l’a restitué aussi en WDSP 4,2. De tels intitulés ne sont pas conservés dans les contrats du Wadi Daliyeh et la restitution d’une telle formule par Gropp est donc purement hypothétique. Il est dommage que Gropp n’ait pas expliqué plus en détail sa proposition ; il a seulement rapproché sa propre restitution des formules akkadiennes des actes d’Ugarit « devant A (ls de B), roi d’Ugarit ».11 D’après le bref commentaire qu’il a écrit sur cette formule, on peut penser qu’il voulait restituer une formule correspondant à l’intitulé des documents araméens d’Éléphantine.12 Des formules de ce type ont été écrites à l’extérieur des documents, souvent au verso, après que le document a été enroulé, lié et scellé. Ces formules qui servaient au propriétaire du document de rappel du contenu du contrat, avaient souvent la structure suivante : « document de (type de transaction) que A, ls de B, a écrit à C, ls de D ».13 De ce point de vue, il est impossible de considérer avec Gropp comme intitulés les formules introduisant le texte lui-même du contrat. Gropp a restitué ces formules en les incorporant 8

D. M. Gropp, 2001, p. 58. Voir le commentaire de la ligne 1. 10 D. M. Gropp, 2001, p. 59, « L. 1 ». 11 D. M. Gropp, 2001, p. 59, note 2 ; concernant la formule ugaritique : J. Nougayrol, 1955, p. 24 et pp. 27–28. 12 Voir le commentaire de Gropp sur cette restitution en WDSP 4,2 ; D. M. Gropp, 2001, p. 67, « L. 2 ». 13 Sur les intitulés des contrats araméens d’Égypte et leurs formules : notamment R. Yaron, 1961, pp. 24–26. La photographie d’un document scellé qui porte un intitulé (TAD B3.11) a été publiée par B. Porten, 1968, pl. 14a. 9

154

wdsp 3 (planches iii et xxxix)

dans les documents ; celle qu’il a rétablie en WDSP 4,2 notamment, montre que cette partie du document a été enroulée à l’intérieur du contrat et n’a pas été lisible sous la forme d’un document scellé. On pourrait éventuellement considérer comme un reste d’intitulé le texte très fragmentaire gurant au verso du WDSP 3, WDSP 5, WDSP 10 et WDSP 29, frg. 1. Faute de formules comparables dans le corpus du Wadi Daliyeh, nous ne restituons pas de formule au début de la ligne 1. Le reste de la ligne 1 (frg. 1) contient la première partie de la formule de déclaration de vente avec le nom et le patronyme de l’esclave. ) O yz( a)[db[] aOrz) [ ( )[ r]b hOmç ynn[[w]hyl[ est Cette partie de la formule ]hl presque identique à celle de WDSP 1,2. Dans les contrats du Wadi Daliyeh concernant les esclaves, le nom de l’esclave – et seulement le nom propre de l’esclave – est très souvent accompagné de la précision hmç « son nom ».14 Le nom propre de l’esclave « Yehoanani » signie « YHW m’a répondu ». La lecture des deux mots après hmç n’est pas certaine, mais la res( )[ r]b proposée par Gropp est titution du patronyme de l’esclave aOrz) [ plausible. Le patronyme suit le mot hmç en WDSP 1,2, peut-être aussi en WDSP 19,2. Le patronyme « Ezra’ » est une forme de nom bien attestée sous la forme ar:z[“ , dans les livres bibliques d’Esdras et Néhémie ; le nom est dérivé de la racine rz[ « aider ». La restitution de ]h)lO y(z a)[db[] par Gropp à la n de la ligne est plausible, mais incertaine. Une expression presque identique hl yz db[ « esclave à lui » est attestée en WDSP 1,2, WDSP 4,2 et WDSP 10,2. Dans ces trois cas, le mot db[ est toujours à l’état absolu, sans article déni. Le mot a)[db[] en WDSP 3,1 serait ainsi la seule attestation de cette expression à l’état emphatique dans la déclaration de la vente. ) O à la n de la ligne est possible. Nous adoptons La lecture de [ . . . ]hl la lecture de Gropp parce qu’elle suit le texte déjà plus ou moins attesté dans les autres documents du Wadi Daliyeh. Mais il faut prendre cette restitution avec une certaine réserve, parce que les traces des lettres conservées peuvent aussi faire l’objet d’une interprétation différente.15 14

WDSP 1,2 ; WDSP 4,2 ; WDSP 5,2 ; WDSP 6,2 ; WDSP 9,1 ; WDSP 10,2 ; WDSP 19,2. 15 La lecture de a dans a)[db[] reste incertaine : ce qui a été interprété par Gropp comme a peut aussi être lu y°[. L’espace entre cette lettre et la suivante, interprétée par Gropp comme z dans y(z, n’est pas assez large pour marquer la coupure entre les mots. Ce que Gropp lit comme le pronom relatif y(z peut aussi être lu comme la lettre

wdsp 3 (planches iii et xxxix)

155

L. 2 : La restitution du nom propre [ y]n([y]d)pwh)[y ] par Gropp à la ligne 2 du frg. 2 est probable. Une personne portant ce nom est attestée dans le rôle de l’acheteur à la ligne 5, 6 et 9 ; ce nom peut aussi être restitué à la n de la ligne 3. Un acheteur portant le même nom semble attesté en WDSP 11r,11. Le nom propre ynydpwhy est aussi attesté en WDSP 27,4, mais dans un contexte incertain. Un nom probablement identique, mais avec une orthographe différente (yndpwhy), apparaît dans plusieurs documents du Wadi Daliyeh. Ce nom est attesté en tant que patronyme de Ne¢irax, l’acheteur des esclaves en WDSP 5,3 ; yndpwhy est probablement le patronyme de l’acheteur d’une servante en WDSP 18,1 ; la forme ynydpwhy ou yndpwhy est à restituer en WDSP 9,13 où cette personne achète des esclaves avec son ls Ne¢irax ; ce nom peut également être restitué en WDSP 17,3 dans un document concernant une garantie. Il est très probable que ynydpwhy ou yndpwhy soit la même personne. La présence de la mater lectionis y reste cependant à justier. M. Maraqten explique la forme du nom propre yndpwhy de façon suivante : il s’agit de l’élément théophore YHW avec le verbe hébreu hdp « racheter » à la 3e pers. m. sg. et le pronom sufxe personnel de la 1re pers. sg. yn- ; il traduit ce nom comme « YHW m’a racheté ».16 Si on considère ce nom propre comme un nom hébreu, il est possible de le vocaliser « Yehopadani ». Le problème cependant est celui du y dans la forme ynydpwhy, forme également attestée dans les manuscrits du Wadi Daliyeh. Ce y peut être expliqué de deux façons différentes. On peut le considérer comme un cas rare de mater lectionis pour la voyelle a (= « Yehopadayni »).17 Rappelons seulement que les matres lectionis ne sont pas utilisées de façon régulière dans les documents du Wadi Daliyeh.18 L’autre solution pourrait consister à interpréter la forme ynydp comme le verbe hdp à la forme intesive/factitive avec le sufxe de la 1re pers. m. sg. Une telle forme de verbe tertiae inrmae à la 3e pers. m. sg. au pa{el avec le pronom › 19 sufxe de la 1re pers. sg. est attestée en syriaque : ÚÐà œ Ä. Le verbe hdp

j. La séquence de trois lettres interprétée par Gropp comme y(z a)[db[] peut aussi être lue jy°[. . .]. La restitution du nom de l’acheteur yOnOyd)[pwhy ] est aussi possible. Dans ce cas, la restitution de la formule telle qu’elle a été proposée par D. M. Gropp ne serait pas acceptable. 16 M. Maraqten, 1988, pp. 170–171. 17 Cette vocalisation correspond à celle appliquée par D. M. Gropp, mais on peut regretter qu’il n’a pas expliqué son choix de vocalisation de ce nom propre. 18 Voir notre introduction à WDSP 2. 19 T. Nöldeke, 2003, p. 144.

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wdsp 3 (planches iii et xxxix)

n’est cependant pas attesté à la forme intensive et cette interprétation reste assez incertaine. Gropp a restitué après [y]n([y]d)pwh)[y], dans la lacune, le patronyme [hyld rb] « [ls de Delayah] ». La trace d’encre immédiatement après la lacune, en bas au niveau de la ligne, a été remarquée par D. M. Gropp,20 mais il ne l’a pas notée dans sa transcription. Selon son commentaire, cette trace soulève une difculté pour la reconstruction du patronyme de Yehopadayni.21 Il a suggéré que Yehopadayni était le frère d’Ari, ls de Delayah, ce qui pourrait expliquer le fait qu’ils semblent acheter ensemble l’esclave vendu dans ce contrat. Yehopada(y)ni achète des esclaves avec son ls Ne¢ira’ dans le contrat WDSP 9. Dans le reste du contrat WDSP 3, seul Yehopadayni agit dans le rôle de l’acheteur. Dans notre transcription nous ne restituons pas le patronyme de Yehopadayni : une telle restitution, insufsamment justiée, semble même exclue par l’espace trop étroit de la lacune. Les traces de lettres ) wh[) y] au début de la ligne 2 se trouvent sur un fragment du nom [y]n[( y]dp détaché de l’ensemble du manuscrit. La distance séparant ce fragment de l’ensemble du manuscrit semble dénie par la restitution du texte yhwmdOq[O ]ˆs( Ojh) db[[ . . . ] au début de la ligne 4. La distance ainsi établie ) wh)[y] à la ligne 2 est trop entre le fragment et le reste du nom [y]n([y]dp courte pour permettre une restitution de six lettres correspondant au ) wh)[y] qui inclurait patronyme hyld rb dans la lacune h)[yld rb y]n([y]dp ) wh)[y] comme l’a la trace en bas après la lacune, ou [hyld rb y]n([y]dp proposé Gropp. Vu cette distance entre le fragment et le manuscrit, on peut restituer seulement 3 ou 4 lettres au maximum après le nom de Yehopadayni. Cette observation peut être conrmée par une tentative ( d rb, écrit sur la même ligne, dans de transposition du patronyme hy) l la lacune : ce patronyme de six lettres ne peut pas être restitué après la restitution de toutes les lettres du nom propre « Yehopadayni ». Il ) wh)[y] ait contenu un est néanmoins possible que la lacune après [y]n([y]dp patronyme autre que « Delayah ». Le patronyme « ls de Delayah », qui ne pourrait être restitué dans cette lacune que si elle était plus large, n’est pas attesté par les autres documents du Wadi Daliyeh contenant le nom propre Yehopada(y)ni. ( d de la personne nommée La lecture par Gropp du patronyme ]hy) l ) l ) d. Le nom propre « Ari » est possible, ainsi que la lecture de [ l]ah 20

D. M. Gropp, 2001, p. 58, note de lecture « L. 2 ». « A low trace of ink before yOraOw admittedly poses problems to the reconstruction of the patronymic » ; D. M. Gropp, p. 58, « L. 2. ». 21

wdsp 3 (planches iii et xxxix)

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« Delahxel » est attesté comme celui d’un des vendeurs d’esclaves à Ne¢ira’, ls de Yehopadani, en WDSP 5. Il y a peu de vraisemblance que la même personne soit à la fois le père de quelqu’un qui achète un esclave avec Yehopadayni, et le vendeur d’esclave au ls de Yehopadayni, Ne¢irax. Le nom yra signie en hébreu « lion », le nom hyld signie « YHW a retiré/sauvé », lahld signie « El a retiré/sauvé ». ( d suggérée par Gropp est plus probable La lecture du patronyme ]hy) l ) l ) d. Selon Gropp, Yehopadayni, l’acheteur de l’esclave que celle de [l]ah souvent mentionné dans ce contrat, porterait le même patronyme et il aurait été le frère d’Ari.22 Cela pourrait expliquer, selon Gropp, le fait qu’ils achètent un esclave ensemble. Le patronyme hyld « Delayah » est aussi attesté dans la liste de témoins à la ligne 10. Le prix de 10 ou 30 sheqels dans [r]jç[ 10 (20)]ç) s[kb] peut être restitué à partir de la ligne 8. La deuxième moitié de la formule de constat de la transaction ˆrymg ˆymd « prix complet » a soit guré au début de la ligne 3, soit été omise. Pour le montant du prix payé pour l’esclave, voir notre commentaire de la ligne 8. Pour le mot [r]jç « le prix stipulé », voir notre commentaire de WDSP 1,3. L. 3 : D. M. Gropp a restitué sur cette ligne la formule de reçuquittance d’un type différent des formules de reçu-quittance dans les autres contrats du Wadi Daliyeh. Le fait qu’il s’agisse d’une formule de reçu-quittance est signalé par l’expression ryk)m) ryfa, traduite par Gropp comme « (le prix) est payé, reçu », et interprétée par lui comme un emprunt au néobabylonien où cette expression existe sous la forme maªir e¢ir.23 L’évolution ª/k entre maªir et rykm est expliquée par Gropp par un processus de transformation en deux phases : 1) le k postvocalique a été spirantisé dans l’araméen de l’époque perse, et 2) le ˜ a été prononcé plutôt comme une pharyngale que comme une vélaire fricative.24 L’interprétation et la restitution du texte qui précède obligent à inclure dans la formule de reçu-quittance le nom propre « Yeho{anani » (yOnn[O[why) qui est attesté au début de la ligne (frg. 2) comme le nom de l’esclave. Dans les autres contrats de vente, la formule de reçu-quittance commence toujours par l’indication du prix payé par l’acheteur.25 Il est

22

D. M. Gropp, 2001, p. 59, « L. 2 ». H. Petschow, 1939, pp. 53–55 ; D. M. Gropp, 1990, pp. 183–184 ; D. M. Gropp, 2001, pp. 59–60, « L. 3 ». 24 D. M. Gropp, 1990, p. 184. 25 WDSP 1,3 ; WDSP 2,2 ; WDSP 15,7. 23

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donc aussi possible de restituer le prix au début de cette formule unique, même si cette restitution n’est pas conrmée par d’autres attestations. La formule restituée par Gropp de ce reçu-quittance se présente donc comme suit :26

ryk)m) ryfa μyqy y([z hdb[ ]yOnn[O[why yz yhwmd 10 ç hnz apsk ] Cette restitution pose néanmoins quelques difcultés. Il est possible de remarquer qu’elle ne contient pas le nom propre de l’acheteur. La forme néobabylonienne de cette formule, à partir de laquelle Gropp restitue sa formule en WDSP 3,3, le mentionnait pourtant.27 Le type le plus courant dans les contrats du Wadi Daliyeh paraît présenter une forme contenant le nom de l’acheteur ainsi que le nom du vendeur : A ˆm lbqm V « V reçoit d’A ». La forme verbale employée dans l’expression néobabylonienne maªir e¢ir serait différente de celle du participe passif ( pe{îl) utilisée dans l’expression araméenne rykm ryfa. L’autre difculté réside dans le changement du ª dans maªir en k dans rykm. L’étude du mot babylonien maªîru dans les documents légaux néobabyloniens par J. J. Rabinowitz a montré qu’il s’agit de l’équivalent exact du mot ryjm « prix » attesté en hébreu ; la signication du mot babylonien est donc aussi « prix ».28 La racine rkm existe en hébreu avec la signication « vendre », mais ce verbe a la même étymologie que les mots akkadiens makkûru « possession », « propriété »,29 et makÊru « exécuter un marché ».30 La racine hébraïque rkm « vendre » n’a donc pas la même étymologie que la racine du mot akkadien maªîru « prix ». C’est pourquoi nous proposons une autre lecture de la formule de reçu-quittance en WDSP 3,3 étayée à partir de notre lecture de la formule parallèle de dénégation du reçu du prix de la vente en WDSP 3,8 et en WDSP 25,2. Dans les deux attestations de cette formule, nous proposons de lire dynm « de la main de » à la place de rykm proposé par Gropp.31 Il s’agit d’une formule parallèle à la formule de reçu-quittance en WDSP 3,3. En WDSP 3,3, la lecture des deux premières consonnes

26

Traduction de Gropp : « [This sum of 10 shekels, the price of Yeho]{anani, [the slave o]f Yaqim, is paid (and) received. », D. M. Gropp, 2001, p. 59. 27 Kaspân x šîmu S V ina qâtê K maªir (e¢ir) « an Geld x, den Kaufpreis des S(klaven), hat der V vom K empfangen (beglichen bekommen) » (H. Petschow, 1939, p. 53). 28 J. J. Rabinowitz, 1961, p. 140. Le mot est attesté par exemple en Dt 23,19 ; 2S 24,24 ; 1R 10,28 ; 21,2 ; És 45,13 ; 55,1 ; Jr 15,13 etc. ; BDB, p. 564 ; Jastrow, p. 761. 29 BDB, p. 569. 30 L. Koehler – W. Baumgarten – M. E. J. Richardson, 1994–2000. 31 Voir notre commentaire de WDSP 3,8.

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dans le mot lu par Gropp comme rykm est très incertaine et il est aussi possible de le lire dynm « de la main de ». Il s’agit probablement de l’équivalent araméen de l’expression babylonienne ina qÊtÏ « des mains de » qu’on lit dans les formules de reçu-quittance dans les contrats de vente néobabyloniens.32 Le mot ryfa en WDSP 3,3 peut être considéré comme un participe passif d’une racine empruntée à l’akkadien33 ayant la signication « (est) payé », comme l’ont suggéré F. M. Cross et D. M. Gropp.34 La lecture de dynm à la place de rykm permet aussi la lecture d’une formule de reçu-quittance contenant le nom de celui qui a payé le prix : cette personne est, dans ce cas, Yehopadayni dont le nom suit le mot lu dynm :

yn[( y]dp) [) why] dynm( ) ryfa μyqy y[( z hdb[ ]yOnn[O[why yz yhwmd 10 (20) ç hnz apsk] « [cette somme de 10/30 sh(eqels), son prix – de Yeho]{anani, [esclave d]e Yaqim – est payée de la main de [Yeho]pada[y]ni. » Cette formule soulève des questions : un texte formulé du point de vue d’un des deux acheteurs est incorporé dans le contrat formulé du point de vue du vendeur Yaqim. Un tel changement de formulaire peut indiquer que le vendeur Yaqim est débiteur d’un des deux acheteurs et qu’il lui rembourse ainsi le montant de sa dette. Cela pourrait aussi expliquer une absence possible de l’expression « le prix complet » dans la formule de constat de la transaction à la ligne 2. Le texte de la ligne 3 semble préciser que le prix pour l’esclave a été payé par Yehopadayni et non pas par l’autre acheteur Ari, ls de Delayah. Cela peut signier que le vendeur Yaqim a ainsi payé par cette vente sa dette à Ari, ls de Yehopadayni, et le reste du prix a été versé par l’acheteur Yehopadayni. Dans le contexte de cette hypothèse, les frères du créditeur Ari, ls de Delayah, ont pu être mentionnés dans la liste des témoins à la n de la ligne 10 à titre de « co-créditeurs » d’Ari. L. 4 : La formule de transfert de possession db[[ z ynn[whyl ynydpwhyw] yhwmdOqO[ ]ˆ(sOj)h peut être restituée à partir d’attestations fragmentaires du texte préservé dans ce contrat, en WDSP 4,4, en WDSP 8,3–4 et en WDSP 15,8. Cette formule n’est jamais attestée sous sa forme

32 H. Petschow, 1939, p. 16 pour les contrats de vente des biens immobiliers, et p. 53 pour les contrats de vente des biens mobiliers. 33 Il s’agit du verbe e¢Ïru II « payer » (CDA, p. 85). 34 F. M. Cross, 1985, p. 12* ; D. M. Gropp, 2001, p. 23 et p. 60.

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complète dans les textes du Wadi Daliyeh. Le nom propre du vendeur « Yaqim » signie « il lèvera ». La formule concernant la possession de l’esclave par le vendeur en ) O[[]l) hl hOwhy db[ est la meilleure attestation de ce type perpétuité aml de formule dans les documents du Wadi Daliyeh. Le verbe hwh « être » est ici à l’inaccompli ; en WDSP 5,5 il est à l’accompli. On peut rapprocher l’expression aml[l « pour toujours » de l’expression attestée dans les contrats d’Éléphantine μl[ d[ hnz amwy ˆm « de ce jour pour toujours ».35 La formule aml[l hl hwhy db[ dans les contrats de vente du Wadi Daliyeh peut aussi être rapprochée de la formule ytwmbw yyjb (ykl tbhy) « ( je t’ai donné) dans ma vie et dans ma mort » attestée dans deux documents d’Éléphantine concernant la cession de propriété dans un testament.36 Selon R. Yaron, cette expression signie que le contrat a une valeur immédiate et qu’il n’est pas interrompu par la mort du donateur (il s’agit de contrats de donation).37 Ce sont donc des contrats valables pour toujours. Cette formule n’est pas attestée dans les contrats de vente. La ligne 4 se termine par le verbe wy[rw « et ils sont satisfaits ». Ce verbe est attesté dans la formule de satisfaction concluant la partie opératoire en WDSP 2,3.38 Il est donc possible de restituer cette formule au début de la ligne 5 : μh)[ynyb arsa dj ˆm dj]5\wy[rw4 « et ils sont [mutuellement] satisfaits par [le contrat entre ]eux ». ) a)[ rb]g( ˆOhO « si qu[elqu’un L. 5 : La formule yOn(ydpw(hyO μ[ db[y ˆnyd ˆrj ]d’autre entre en litige avec Yehopadayni » est la formule de la protase de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance et concerne la protection de l’acheteur contre un autre réclamant. Ce type de formule avec ˆrja rbg « quelqu’un d’autre » comme sujet grammatical semble aussi attesté en WDSP 8,7–8. La formule de la protase de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance avec peut-être « Yehopadayni » dans le rôle de l’acheteur est attestée en WDSP 11r,11.

35 36 37 38

Par exemple TAD B2.9,9 ; B2.11,7 ; B2.10,9.16 ; B3.3,4 etc. TAD B2.3,3.8 ; B3.11,13. R. Yaron, 1961, p. 78 et pp. 80–81. Voir notre commentaire détaillé du WDSP 2,3.

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L. 6 : Le mot μyq)y dans la formule de l’apodose de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance ynyd[p]whyl ˆtny qrmyO[ ]wh μyq)y a été d’abord interprété par F. M. Cross comme étant le verbe μwq à la 3e pers. sg. pa{el inaccompli. Cross a suggéré la traduction « il validera, [ ]puriera, donnera à Yeho[pa]dayni ». Selon cette interprétation, il a restitué en WDSP 1,6 la formule de l’apodose de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance avec le verbe μwq au pa{el « établir ».39 Cross a justié une telle interprétation de WDSP 3,6 et une telle restitution de WDSP 1,6 par la formule d anbz amyqlw aqrml attestée dans les contrats de vente du Na˜al Æever (XÆev/Se 8,6–7 ; 9,8 ; 50,15.19) et du Wadi Murabba{at (26,4) où amyql (inf. pa.) se traduit par « pour prouver la validité ».40 D. M. Gropp a corrigé cette lecture et a compris le mot μyqy) comme étant le nom propre du vendeur – nom propre attesté plusieurs fois dans ce manuscrit. F. M. Cross a accepté cette correction et l’a introduite dans une transcription corrigée de WDSP 1.41 Les documents néobabyloniens ont – selon Yaron et Gropp – une séquence identique murruqu – nadÊnu.42 Le verbe qrm « purier » dans ce type de formule est aussi employé dans les contrats de vente du Wadi Murabba{at (Mur 26,4 [= XÆev/Se 50,19], Mur 30,5.24) et du Na˜al Æever (XÆev/Se 50,15). Le verbe μwq est attesté dans l’introduction de la formule de l’apodose de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance dans certains documents araméens d’Égypte. Dans le papyrus Meissner (TAD B1.1) la formule de l’apodose de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance est l ˆtnaw hqnaw μwqa « je me lèverai, je purierai et je te donnerai » (ligne 10) suivie de la formule spéciant le cas de non-protection l tntnw tqnw tmq al ˆh « si je ne me suis pas levé et (n’)ai (pas) purié et (ne) t’ai (pas) donné » (ligne 10–11). Deux papyri d’Éléphantine (TAD B3.2,9 et B3.4,20) contiennent une formule du même type avec le verbe lxp « purier » à la place de hqn . La formule de TAD B3.2,9 n’est pas introduite par le verbe μwq : l ˆtnaw lxpa hna « je purierai et je te donnerai ». En TAD

39

F. M. Cross, 1985, pp. 13*–14* et 16*, note 39. μwq au pi{el avec la signication « valider » se trouve aussi selon Gropp en Ruth 4,7 et dans la littérature talmudique (D. M. Gropp, 2001, p. 61, « L. 6 »). 41 F. M. Cross, 1988, p. 22 pour la reconstruction de WDSP 1 corrigée, et p. 23 pour l’explication. 42 R. Yaron, 1961, p. 118 ; D. M. Gropp, 2001, p. 61. 40

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B3.4,20–21, la formule de l’apodose de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance est suivie par une spécication en cas de non-protection, comme dans le papyrus Meissner : . . . ˆjna ˆlxp al ˆhw (. . .) l ˆtnnw lxpnw μwqn ˆjna « nous nous lèverons et nous purierons et nous te donnerons (. . .) et si nous ne purions pas . . . ». Le sens de cette formule de l’apodose de la clause de garantie d’éviction dans le contexte des contrats araméens d’Égypte a été analysé entre autres43 par R. Yaron.44 Son objectif est mentionné par le verbe « purier » : l’objet de la vente est « souillé » par les revendications mentionnées dans la protase de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance, et le vendeur doit « purier » l’objet de la vente des revendications pour le donner ainsi purié à l’acheteur.45 Les deux mots al ˆh « si non » à la n de la ligne 6 du WDSP 3 ont été analysés par Gropp comme une formule traitant le cas de nonprotection par le vendeur.46 Il a restitué la formule [ qrmy] al ˆh « s’il ne [purie pas] ». Cette restitution est très probable même s’il s’agit d’une occurrence unique dans les contrats du Wadi Daliyeh. Une formule semblable est attestée dans le papyrus Meissner (TAD B1.1,10–11) et dans un document d’Éléphantine (TAD B3.4,20–21).47 En WDSP 3, le verbe devait être situé au début de la ligne 7. Selon la restitution de Gropp, cette formule en cas de non-protection introduit en quelque sorte la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur. À la lumière cette restitution qui nous semble possible, la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur serait une solution alternative en cas d’échec de l’application de la formule de l’apodose de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance concernant la purication de l’objet de la vente par le vendeur de toutes les réclamations. L. 7 : L’expression [ hl]a aylmb)[ « en c[es] termes » est attestée en WDSP 1,7 dans la première partie de la clause de garantie d’éviction 43

J. J. Rabinowitz, 1956, pp. 142–152 ; J. C. Greeneld, 1992, pp. 467–471. R. Yaron, 1961, pp. 89–91 et pp. 117–119. 45 R. Yaron, 1961, p. 90. 46 D. M. Gropp, 2001, p. 62. 47 L’analyse de ce type de formules dans les documents araméens de l’Égypte a été faite par R. Yaron, 1961, p. 91. 44

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pour fait personnel du vendeur concernant la violation du contrat par le vendeur. La restitution de ce type de formule en WDSP 3,7 à partir d’attestations notamment en WDSP 1,7, WDSP 2,5, WDSP 7,11 est probable. ynn[whyl μyqOy[ h]na yzk rmayw[( est la formule concernant la dénégation de la vente par le vendeur, la deuxième partie de la protase de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur. À la ligne 8, le reste de cette formule peut être rétabli à partir des attestations de ce type de formule en WDSP 4,9 et WDSP 8,6–7. Ce type de formule peut être aussi restitué en WDSP 1,7, WDSP 5,9 et WDSP 15,14. F. M. Cross et D. M. Gropp ont signalé des formules parallèles dans les contrats néoassyriens et néobabyloninens48 ainsi que dans les contrats araméens d’Égypte.49 L. 8 : D. M. Gropp a lu à la première partie de la ligne la somme de 10 sheqels d’argent dans yhwmd)[ ]10[ ç ]a)p)sOkw. Une trace d’encre est pourtant visible devant le chiffre 10. Cette trace d’encre a pu appartenir à la partie supérieure de ç (sheqels) ou à celle du chiffre 20. Le prix de l’esclave vendu par ce contrat a donc été de 10 ou de 30 sheqels d’argent. La contravention à payer par le vendeur en cas de violation du contrat est xée à 2 mines d’argent (ligne 9), ce qui correspondrait au montant du prix de l’esclave multiplié par dix avec une mine correspondant à 50 sheqels, ou par douze avec une mine correspondant à 60 sheqels. Le prix de 30 sheqels serait en revanche plus probable, si on compare avec le prix des hommes – esclaves dans les autres contrats de vente du Wadi Daliyeh où le prix est xé autour de 30 sheqels. Dans ce cas, un montant de contravention de 2 mines d’argent serait assez bas. D. M. Gropp propose de lire à la n de la ligne 8 le mot rykm qu’il traduit comme « receive » (/ « je reçois »). Il qualie dans son commentaire l’occurrence de ce mot à la n de la ligne d’étrange : on attendrait dans ce contexte plutôt le mot nm « de toi ».50 Gropp propose de lire le même mot rykm dans ce manuscrit dans le syntagme rykm ryfa « (l’argent) est payé et reçu » à la ligne 3 dans la formule de reçu-quittance ; selon sa lecture cette formule de la ligne 3 présenterait une forme unique et exceptionnelle dans les documents du Wadi Daliyeh. Il propose que 48 49 50

H. Petschow, 1939, p. 29 ; F. M. Cross, 1985, p. 14* ; D. M. Gropp, 2001, p. 3. TAD B2.3,20–21 ; B2.4,13–15 ; B5.1,4–7. D. M. Gropp, 2001, p. 63, « L. 8 ».

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le mot rykm de la formule de dénégation de reçu du prix de vente à la ligne 8 soit considéré comme un vestige d’une version primitive du formulaire araméen qui imitait de plus près la formule de reçu-quittance néobabylonienne. Cette lecture du mot rykm à la n de la ligne 8 est selon Gropp justiée par la lecture du même mot en WDSP 25,2. Il est vrai qu’en WDSP 25,2 on peut lire le même mot dans la même formule, mais dans ces deux cas, en WDSP 3,8 et WDSP 25,2, la lecture plus probable de la deuxième consonne dans ce mot est n à la place du k lu par Gropp. La lettre interprétée dans ce mot en WDSP 3,8 par Gropp comme k n’en a pas la tête caractéristique, sa hampe est légèrement inclinée à gauche. La partie supérieure de cette lettre en WDSP 25,2 correspond clairement à n – la tête du k manque. L’interprétation de la dernière lettre lue par Gropp comme r est moins certaine. La lecture de ˆ à la place du r proposée par Gropp est possible sans difcultés en WDSP 25,2 et WDSP 36, frg. 20,1. En WDSP 3,8, la lecture de ˆ à la n du mot est moins certaine : la hampe qui descend au-dessous du niveau de la ligne semble correspondre à un ˆ mais la barre horizontale qui part à gauche dans la partie supérieure de la hampe indiquerait plutôt la lecture d’un d ou d’un r. Ces deux lettres – d ou r – peuvent éventuellement être aussi lues en WDSP 25,2. En WDSP 36, frg. 20,1, la lecture de ˆ reste plus probable. Si nous excluons la lecture rykm en voyant dans la 2e lettre un n, il faut trouver une autre interprétation pour ce mot de la n de la ligne 8 du WDSP 3. ( O, inscrit sur Une des lectures possibles pourrait être le substantif ˆy( nm le fragment WDSP 36, frg. 20,1, et qui est attesté à l’époque perse par les textes araméens d’Égypte avec le sens « nombre », « somme », ( O à la place de rykm en WDSP 3,8 « montant ».51 La lecture du mot ˆy( nm et WDSP 25,2 ne poserait pas de difcultés :

ˆ(yn(m hna lbqm al yhwmd)[ ]10 20)[ ç ]a)p)sOkw « et la somme de 10/30 sheqels, son prix, je ne reçois pas le montant ». ( O comme le substantif hnm « mine » au On peut encore comprendre ˆy( nm duel. Dans ce cas, il s’agirait de la somme de 2 mines (d’argent). Cette interprétation se heurte néanmoins à deux obstacles. Premièrement, la somme de « 2 mines d’argent » est écrite à la ligne 9 : || ˆnm s)[k], et le 51 TAD B3.12,14 ; B4.3,13 ; B4.4,14 ; B4.5,3 ; B8.4,5 ; C3.7FV2,16 ; C3.7,FV3,12 ; C3.7FR2,24 ; C3.7GV2,20; C3.7GR3,23 ; D5.52 frag.b,1.

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mot ˆnm n’est pas écrit avec la terminaison ˆy- qui marquerait la forme du duel. Deuxièmement, si on lit en WDSP 3,8 la formule de dénégation du reçu du prix de la vente ˆ(yn(mO hna lbqm al yhwmd)[ ]10 20)\ç)[ ]a)p)sOkw, la somme concernée par cette formule se trouve au début de la phrase, et la lecture d’une autre somme d’argent à la n de la formule n’aurait pas de sens. Il serait éventuellement possible d’interpréter la somme de 10/30 sheqels d’argent au début de la phrase comme appartenant à une formule différente, mais la syntaxe de la formule de dénégation de reçu du prix de la vente en WDSP 2,6 (yknOm hna lbqm al hnz apOskwO) conrme la lecture de la phrase avec la somme d’argent au début de la formule. Il serait aussi possible de restituer éventuellement nm « de toi » à la n de la formule au début de la ligne 9. Mais la difculté qu’il y a à lire la dernière lettre comme ˆ, rend une autre interprétation préférable. La troisième interprétation possible consiste à lire la lettre d à la n du mot, à la place du ˆ. L’expression dy) nmO n’est attestée ni dans les autres textes du Wadi Daliyeh, ni dans les textes araméens d’Égypte. Il est néanmoins possible d’analyser cette expression comme étant une forme contractée de la construction de la préposition ˆm « de » avec le substantif dy « main » et de traduire dy) nmO par « de la main de » ou « de la part de » . De telles constructions du substantif dy « main » avec préposition -b « dans/par », -l « à » ou l[ « sur » sont bien attestées en araméen d’Empire par les textes araméens d’Égypte. La préposition dyl[ est attestée dans plusieurs textes avec la signication « dans la main de »,52 la préposition dyb avec la signication « en possession de » l’est 60 fois,53 la préposition dyl avec la signication « sous le contrôle de » l’est 12 fois dans les textes araméens d’Égypte.54 À la lumière de ces attestations, la construction dy) nmO avec la signication « de la main de »/« de la part de » est possible, même s’il s’agissait de la seule attestation de cette construction en un seul mot en araméen d’Empire. Il est probable que c’est l’équivalent de l’expression babylonienne ina qÊtÏ « des mains de » couramment employée dans la formule de reçu-quittance dans les

52

Par exemple TAD A3.10,3 ; A6.2,21 C3.1,2–6 ; C3.12,10.11.31, etc. ; voir KWIC, p. 258. 53 Par exemple TAD A2.5,5 ; A2.4,6 ; A6.16,2 ; B2.6,6.7.25.28 ; B7.3,4 ; C3.14,35 ; C3.15,123 ; C3.28,104–105 ; D7.37,8, etc. ; voir KWIC, pp. 49–50. 54 Par exemple TAD A3.10,6 ; A6.8,1–2 ; B8.6,1 ; C3.13,2.10.42, etc. ; voir KWIC, p. 207.

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contrats de vente néobabyloniens.55 L’expression dy ˆm « de la main », « de la part de » écrite en deux mots séparés est attestée dans plusieurs inscriptions araméennes. On la rencontre par exemple dans une des inscriptions de Panammuwa de Zincirli (KAI 214,11), dans les inscriptions de Sere (KAI 223 B,14 ; KAI 224,11), dans une lettre écrite sur un ostracon du premier quart du Ve s. av. J.-C. (TAD D7.9,14), dans les contrats du Na˜al Æever (5/6 Æev 7,18.19.23 ; 5/6 Æev 10,7 ?)56 et ailleurs.57 Du point de vue de la syntaxe de la formule de restitution du reçu du prix de la vente, ce serait la construction qui correspondrait le mieux à celle de WDSP 2,6. En WDSP 3,8, cette formule parlerait de l’acheteur à la 3e pers. sg. et on pourrait restituer le nom de l’acheteur « Yehopadayni » à la n, concrètement au début de la ligne 9 : [ynydpwhy] d)yn(mO hna lbqm al yhwmd)[ ]10 20)\ç)[ ]a)p)sOkw « et la somme de[ ]10 / 30 sh(eqels), je ne (la) reçois pas de la main de [Yehopadayni] ». Nous considérons cette interprétation du dernier mot à la n de la ligne 8 du WDSP 3 comme étant la plus probable. Cette formule est à situer dans le contexte des clauses nales prononcées par le vendeur dans ce contrat sous la forme d’un monologue (moi – lui). Ce tour dynm n’est pas habituel dans le formulaire des contrats de vente du Wadi Daliyeh. Le texte de la déclaration de vente de la ligne 2 semble contenir les noms de deux acheteurs d’esclaves (Yehopadayni et Ari, ls de Delayah), et la formule restituée ainsi à la ligne 8 semble préciser lequel des deux acheteurs verse le prix pour l’esclave. D’après la formule de reçu-quittance de la ligne 3, cet acheteur qui verse le prix est Yehopadayni. L. 9 : Le texte de la première partie de la ligne contient le nom propre de l’acheteur de l’esclave et le montant de 2 mines d’argent. Ce montant ne correspondant pas au prix de la vente de l’esclave, il est probable qu’il s’agit du montant de la contravention à payer par le vendeur à l’acheteur de l’esclave en cas de violation du contrat selon

55 H. Petschow, 1939, p. 16 pour les contrats de vente des biens immobiliers, et p. 53 pour les contrats de vente des biens mobiliers. 56 Lecture de hydy ˆm « de ses mains » selon A. Yardeni, 2000, vol. A, p. 125. Néanmoins Y. Yadin et al., 2002a, p. 126, présente une lecture différente. 57 Pour les autres attestations de cette expression écrite en deux mots séparés : DNSI, p. 437.

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les descriptions de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur. Il est donc possible de restituer ici la formule concernant le payement d’une contravention par le vendeur à l’acheteur telle qu’elle est attestée notamment en WDSP 1,9, WDSP 4,11 et WDSP 5,11 : || ˆnm s)[k ]ynydpw) Oh)[y]lO [ˆtna μlça]. Si l’on compare avec la structure du formulaire du contrat de vente, cette formule est ici en position d’apodose de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur, ce qui semble être une exception parmi les contrats de vente du Wadi Daliyeh. Pour les autres contrats, la même clause porte en apodose la formule concernant la restitution du prix par le vendeur à l’acheteur.58 Le montant de la contravention à payer à l’acheteur en cas de violation du contrat se trouve souvent précisé en même temps que les spécications de l’engagement additionnel.59 La formule wmOyqh ) yz arOsa ) O lbql continuait probablement à la ligne 10 avec le texte [ . . . μdq μhynyb ] comme c’est attesté notamment en WDSP 1,11. Cette formule est celle qui conclut souvent la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur et qui précède une liste de témoins, comme c’est le cas à la ligne 10. ( ç[, décalé vers L. 10a : Le nom propre et le patronyme ˆtnrhç rb ymwl la gauche par rapport à la transcription de Gropp, commence au-dessus du nom propre {Anani à la ligne 10. En ce qui concerne le nom ymwl( ç[ à la ligne 10a, il n’est pas exclu qu’une première partie de ce nom soit perdue. ( ç[ a été qualié par R. Zadok comme un nom araméen Le nom ymwl ou un nom utilisé au sud de la Transjordanie.60 Le nom ˆtnrhç « Sahar a donné » est un nom araméen. ( m ) ç ) ) [. . .] « SamaL. 10 : Au début de la ligne 10, Gropp lit le mot [. . .]ˆy( r ( m) ç ) ) [tjp NP μdq] rie », et cela lui permet de restituer le syntagme [. . .]ˆy( r ( m ) ç ) ) « [ devant NP, gouverneur de] Samarie[. . .] ». La lecture de [. . .]ˆy( r [. . .] n’est pas certaine. Le trait considéré par Gropp comme appartenant à un ç – la première lettre visible sur cette ligne – semble plutôt appartenir à la partie supérieure d’un h ou d’un j. La trace d’encre visible en bas du côté droit du reste de la lettre suivante peut être la pointe inférieure de la hampe gauche de ce possible h/j. On peut y 58 59 60

WDSP 1,8 ; WDSP 4,10 ; WDSP 5,10 ; WDSP 15,15 ; WDSP 21,13. WDSP 1,9 ; WDSP 4,11 ; WDSP 5,11 ; WDSP 15,16. R. Zadok, 1998, p. 781, no. 15.

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voir aussi le reste d’un w ou d’un n. Ces deux traits ne correspondent pas à un ç. La lettre suivante, probablement interprétée par Gropp comme le reste de la hampe de m, peut correspondre aussi à la pointe inférieure de la hampe de k, de p ou de n. Seule la partie supérieure de la lettre suivante est visible, et c’est probablement la lettre considérée par Gropp comme la tête d’un r. Mais si on la compare avec les autres r attestés dans ce texte, on s’aperçoit que la tête des r est un peu différente de ce qu’on voit ici. En revanche les deux traits qui forment cette partie supérieure semblent bien correspondre à y tel qu’il est écrit par exemple dans le mot ˆnyd à la ligne 5.61 Il est possible de proposer la lecture du nom propre ou ( )[, nom attesté en WDSP 5,8. Cette lecture n’est pas du patronyme yn( j certaine et dépend aussi de l’interprétation, elle-même difcile. D’autres lectures sont possibles. Les deux dernières lettres, interprétées par Gropp comme y et ˆ à la ( m) ç ) ,) semblent être séparées des lettres précédentes par un espace n de ˆy( r qui peut indiquer une coupure entre deux mots différents. Seule la tête de la première de ces deux lettres – interprétée par Gropp comme y – est visible. Comparée aux autres lettres de ce manuscrit, cette tête de lettre correspond aussi à la tête de b, d, r ou k. La hampe de k n’est pas visible en bas, excluant cette lecture. La dernière lettre peut être la forme nale de  ou de ˆ. Vu les traces qui restent, surtout celles de la première lettre visible à la ligne, il est difcile d’accepter la lecture de Gropp. Il est possible qu’il s’agisse du nom appartenant à la liste des témoins ; mais la pluralité des lectures possibles interdit de trancher. Le nom yOnn[ peut être un patronyme. D. M. Gropp a suggéré d’y voir celui du gouverneur du Samarie. Dans les contrats du Wadi Daliyeh, les fonctionnaires dont la fonction est implicitement indiquée dans le texte ne sont cependant jamais mentionnés avec leur patronyme. La fonction semble jouer le même rôle dans la détermination de la personne que le patronyme. Le nom et le titre anyd tdwhw « Vahudata le juge » est attesté en WDSP 2,10.62 En WDSP 2,10, le nom propre du juge s’écrit avec

61 Deux types de y se trouvent dans ce texte ; l’autre type est attesté par exemple dans le mot rmayw à la ligne 7. 62 Pour le commentaire détaillé, voir notre commentaire du WDSP 2,10.

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la mater lectionis w pour la voyelle u : tdwhw. Ici en WDSP 3,10 ce nom propre est écrit sans cette mater lectionis : tdhw. Ce fait n’affecte pas notre interprétation du nom propre du juge parce qu’un phénomène presque identique est attesté en araméen d’Empire pour le nom propre « Vahumisa » auquel nous avons comparé le nom « Vahudata » dans le commentaire du WDSP 2,10. Le nom vieux perse Vahumisa, attesté avec cette vocalisation dans le texte vieux perse de la stèle de Behistun, est transcrit dans sa traduction araméenne, découverte à Éléphantine, parfois comme smwhw63 et parfois sans w à la place de la 3e consonne : swmhw.64 D. M. Gropp a considéré la liaison de - hw dans tdhw comme la seule diphtongue étymologique écrite defective. Si on vocalise ces deux consonnes « vahu » avec la voyelle u court, comme nous le suggérons dans le nom « Vahudata », les deux consonnes hw ne constituent plus un diphtongue mais deux syllabes. On ne peut savoir quelles sont les personnes désignées par le patronyme ]hy) Old ynb « ls ( pl.) de Delayah ». Ce patronyme peut être une désignation globale des ls de Delayah, sans mention de leurs noms propres. Le patronyme « ls de Delayah » semble être porté par Ari, un des deux acheteurs mentionné à la ligne 2. Il est possible que ce patronyme « (les) ls de Delayah » désigne les frères de l’acheteur Ari. Un des ls de Delayah, frère d’Ari, pourrait être A¢er dont le nom propre est mentionné devant « (les) ls de Delayah » et qui n’a pas de patronyme, même si les témoins dans les documents du Wadi Daliyeh en portent un en règle générale quand il s’agit de témoins « ordinaires », le remplaçant, quand il s’agit de fonctionnaires de l’administration de la province de Samarie, par leur titre. Le nom propre d’un des témoins ynj signie « clément »,65 le nom ynn[ peut signier « il m’a répondu » (dérivé du verbe hn[) ou « il a couvert » (du verbe ˆn[). Le nom propre rfa est un nom hébreu attesté dans l’Ancien testament avec la vocalisation « A¢er »66 et dans les textes d’Éléphantine ;67 selon P. Grelot, ce nom signie « courbe ».68

63 64 65 66 67 68

TAD C 2.1.5,19.20.23. TAD C2.1.5,22. M. Maraqten, 1988, p. 166. Esd 2,16.42 ; Néh 7,21 ; 7,45 ; 10,18. TAD B2.7,3. P. Grelot, 1972, p. 464.

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L. 11 : Il est possible que la première partie du nom ˆmOwd)[ manque. La lettre suivante, transcrite par Gropp comme d, mais de lecture incertaine, peut aussi être r, z, n. Gropp restitue seulement dans la traduction, et pas dans la transcription, le nom D[elah]’el à l’aide de la lecture de d devant la lacune. Selon la disposition du fragment par rapport au manuscrit sur la photographie PAM 44.349, la lacune entre [. . .]d (lu par Gropp) et la[. . .] est trop large pour la restitution du nom « Delahxel ». On peut restituer dans cette lacune au moins trois consonnes, et pas seulement deux, comme le propose Gropp dans sa traduction. Le nom ywkç, qui est ici attesté en tant que patronyme, est attesté aussi en tant que patronyme sur le sceau découvert par N. Avigad dans les années 1960 dans une tombe de Makmish datant probablement du IVe s. av. J.-C.,69 donc de la même période que les documents du Wadi Daliyeh. Le style de ce sceau est comparable au sceau qui a servi à la fabrication de la bulle WD 22 attachée au document WDSP 16. Avigad et Sass ont expliqué ce nom comme étant une forme du schéma qattûl du nom hykç attesté en 1Ch 8,10 ; ils l’ont comparé aux attestations des formes du nom hyld/ywld.70 Selon M. Maraqten, ce nom signie « celui qui est regardé ».71 Le document a été daté du 3 Šeba¢, le nom du roi et l’année de son règne sont perdus. L. 12 : Au début de cette ligne serait à restituer le nom du roi et l’année de son règne. ) ç ) bO intervient La formule de spécication du lieu b[y]tkO hnz afg [ ˆy]rm à la n du document quand la formule de datation est située à la n du contrat.72 Le mot afg « l’acte » est aussi attesté en WDSP 10,10. Ce mot est rarement attesté en araméen d’Empire. Dans la formule de spécication du lieu à la n du contrat et aussi dans d’autres types de formule on lit plus souvent dans les textes du Wadi Daliyeh le mot arfç « l’acte ».73

69

N. Avigad – B. Sass, 1997, pp. 99–100, n° 162. N. Avigad – B. Sass, 1997, p. 535. 71 Il le traduit « der Angeschaute », M. Maraqten, 1988, p. 217. 72 WDSP 8,12–13 ; WDSP 11r,14 ; WDSP 12,11. 73 WDSP 6,6 ; WDSP 7,9.14 ; WDSP 8,12 ; WDSP 9,16 ; WDSP 11r,14 ; WDSP 12,11 ; WDSP 26,2a. 70

WDSP 4 (PLANCHE IV)

Le papyrus WDSP 4 contient le contrat de vente de l’esclave Ne˜emyah par plusieurs vendeurs (deux ?) à un seul acheteur Yehonur, ls de Laneri, pour le prix de 30 sheqels d’argent. Le patronyme de l’esclave n’a pas été indiqué par le scribe dans la formule de déclaration de vente, et les noms des vendeurs sont inconnus. Le montant de la contravention l’est également. Le texte ne contient aucune mention du nom des témoins ; il est impossible de savoir si ces noms ont été écrits dans le texte ou non, mais leur restitution serait éventuellement possible aux lignes 12–13. Aucune bulle n’était attachée au manuscrit acheté aux bédouins, mais la phrase de la ligne 13 montre qu’un certain nombre de bulles étaient attachées au contrat après sa souscription. La date de la souscription du contrat est perdue. D’après l’analyse paléographique, ce texte a pu être écrit entre ca. 350 et 340 av. J.-C.1 Le texte conservé appartenait à la moitié gauche du manuscrit. Une analyse de ce manuscrit a été publiée par D. M. Gropp.2 Transcription : [ ] atnydm ˆyrmçb yOz_ atry_[b ˆyrmçb aklm NR Y tnç NM-l X-b [ hl]yz db[ hmç hymjnl wn_[bz NP rb V-w NP rb V . . . [ r]jOç 10 20 ç sOkOb yrn_l rb[ rwnwhyl . . . yhwl[ al çwr yz ymt [ z hym]jnl rwnOwhyw r_w_nwOhO[ y ˆm ˆlbqm V-w V 10 20 ç apsk ˆrymg ˆymd [ z hym]jnl rwnwhy fylç[ ]hynyO[b hnz arsa dj ˆm dj wy[rw ˆsjh [ a]n_lOyOzO ˆjaw ˆnb hnz yrj)[ a ˆm wa V-w V hnjna hwhn ˆfylç al [ ] yhwnbwO[ [ z hy]mjn_ [f lO[[] rwOnO[why [ db[n ˆnyd V-w V hnjna ˆh [ V hnaw V ]hna‚ waO hl ˆtn_n_ [ qrmn V-w V hnjna [ 10 20 ]çO l anbz aO[l adb[ hnz hymjnl yzk rmanw hnz arsab hnçn [ l ]ˆ_tnn bythn anl tbhy[ yz 10 20 ç apsk a nm hnjna ˆlbqm al [ sk ]yOhwnbw rwnwhyl ˆtnn ‚l[çn rwnwhy tna X ˆnm [ ] z hOy_mjnOl hwhn ˆfy_[lç al

] ] ] ] ] ] ] ] ] ] ] ] ]

1 2 3 4 5 6 7a 7 8 9 10 11 12

[

]

13

] 1 2

w_mh ˆnmyhmO[ ˆwmtjy

yz aydhç

Voir le chapitre III.4.2.2.3. D. M. Gropp, 1986, pp. 83–90 ; 2001, pp. 65–68.

172

wdsp 4 (planche iv)

Traduction : 1. [Le X NM, l’an Y de NR le roi, dans la pl ]ace forte [de Samarie] qui (est) dans la province de Samarie. [ ] 2. [V, ls de NP, et V, ls de NP, ont ve]ndu le nommé Ne—emyah, le[ur] esclave [ ] 3. [ sans défaut, qui n’a pas de marque sur lui, . . . à Yehonur,] ls de Laneri pour 30 sh(eqels) d’argent, le prix stipu[ lé,] 4. [le prix complet. La somme de 30 sh(eqels), V et V (la) reçoivent de Ye]honur, et Yehonur [ 5a pris possession 4du dit ] Ne—e[myah ]. 5. [ Et ils sont mutuellement satisfaits par le contrat e]ntre eu[x . . . ] Yehonur a autorité sur [le dit] Ne—e[myah.] 6. [Nous n’aurons pas autorité – (nous,) V et V, ou a]près cela n[os] ls et frères. [ ] 7. [Si nous, V et V, entrons en litige avec Yeho]nur [a]u sujet [du dit] Ne—emyah, 8. [nous, V et V, purierons] (et) leur donnerons (l’esclave). Ou (si) moi,[ V, et moi, V, ] 9. [nous changeons (ce qui est écrit) dans ce contrat et disons que « cet esclave,] nous [n]e te l’avons pas vendu, et cette somme de [30] sh(eqels), 10. [nous ne (la) recevons pas de toi . . . », alors la somme de 30 sh(eqels) que ]tu nous a donnée, nous (la) rendrons, nous [te (la)] donnerons 11. [ – (à) toi Yehonur. . . . nous paye]rons, nous donnerons à Yehonur et ses ls [ 12. [ X mines 11d’argent. . . . ]nous [n’ ] aurons [ pas au]torité sur le dit Ne—emyah. [ ] 13. [ . . . Les témoins qui scellent (cet acte)] sont crédibles. [ ] Commentaire : L. 1 : Cette ligne contenait la formule de datation. Les données concernant la date de la souscription du contrat – le jour, le mois et l’an du règne du roi – sont perdues. La partie perdue de cette formule a pu contenir entre ca. 26 et 49 signes, c’est-à-dire une moyenne de ca. 37 signes. Cette estimation est faite à partir de la restitution de la formule de datation la plus longue3 et de la plus courte possible.4 Une

3 4

atnydm ˆyrmçb yz atry[ b ˆyrmçb aklm çsçjtra { { { { { { { { { 10 20 tnç ˆwçjrml { { { { { { { { { 10b]*. atnydm ˆyrmçb yz atry[b ˆyrmçb aklm çwhyrd { tnç bal { b]*.

wdsp 4 (planche iv)

173

ligne de ce manuscrit a pu contenir plus ou moins 60 signes, ce qui est une estimation très approximative. Le texte de la ligne indique que le fragment du papyrus conservé appartenait à la partie gauche du manuscrit, la partie droite étant perdue. L’attestation de atry_[b] « la [ pl]ace forte » dans cette formule de datation est unique dans les textes du Wadi Daliyeh. Dans les autres formules de datation est écrit atyrq « la ville ».5 L. 2 : Le texte [ hl]yz db[ hmç hymjnl appartient à la formule de déclaration de vente et concerne l’objet de la vente qui est l’esclave Ne˜emyah. Son patronyme n’est pas indiqué par le scribe. Si le patronyme de l’esclave est contenu dans la déclaration de la vente, il suit le mot hmç ce qui n’est pas le cas ici.6 Le même nom propre avec le O hymjnl est attesté en WDSP 35, frg. 2r,1. début d’un patronyme ]l rb Le nom propre hymjn signie « YHW réconforte ». D. M. Gropp a appliqué à la restitution de la formule de déclaration de vente la syntaxe selon laquelle l’objet – c’est-à-dire l’esclave – introduit la formule de déclaration de vente. Il a ainsi restitué les noms et les patronymes des vendeurs au début de la ligne 3 et a attribué à Yehonur – l’acheteur de l’esclave – le patronyme « Laneri » qui est attesté à la ligne 3.7 Il n’a fait aucun commentaire sur cette attribution du patronyme à Yehonur. En fait, le seul argument possible en sa faveur est la restitution de la formule de déclaration de vente telle qu’elle a été faite par lui : objet direct (esclave) + sujet (vendeurs) + prédicat (« ont vendu ») + objet indirecte (acheteur). La formule de déclaration de vente est très mal attestée dans les contrats du Wadi Daliyeh ; or le fragment du WDSP 26 fait au moins penser que la syntaxe de cette formule restituée par Gropp à l’identique dans tous les contrats de vente n’est pas justiée dans tous les cas. Le sufxe de la 3e pers. m. pl. à la n de la ligne dans [ hl]yz a dû concerner les vendeurs. Ces derniers étant plusieurs, on peut donc restituer un pronom sufxe personnel de la 3e pers. m. pl. Le fait que les vendeurs aient été plusieurs est indiqué notamment par le verbe anbz « nous avons vendu » à la ligne 9, par anl « à nous » et ˆt_ nn bythn « nous rendrons, nous donnerons » à la ligne 10 etc.

5

WDSP 14,1 et WDSP 19,1. Cf. les formules de déclaration de la vente contenant le patronyme de l’esclave en WDSP 1,2 ; WDSP 3,1 ; WDSP 19,2 ?. 7 D. M. Gropp, 2001, p. 3. 6

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Deux lettres, visibles au début de la ligne, ont été interprétées par Gropp comme rz[. Malgré ses hésitations exprimées dans les « notes de lecture »,8 il n’a pas indiqué dans sa transcription que cette interprétation était incertaine. La lecture de rz[ et le fait que le contrat concerne la vente d’un seul esclave a conduit Gropp à restituer le patronyme rz[[why] et la formule de l’intitulé du contrat :

rz[[why rb NP dq NP rb V yz adb[ tnbz] « [ Vente de l’esclave de V, ls de NP, devant NP, ls de Yeho‘e]zer ». Gropp a déjà proposé de restituer ce type de formule en WDSP 2,0 (2,1 de la numérotation de Gropp) et en WDSP 3,1. La proposition ne peut être justiée par aucune attestation dans les documents du Wadi Daliyeh et plusieurs observations nous mènent à avancer une restitution différente. Le nom ou le patronyme « Yeho‘ezer » n’est pas attesté dans ce contrat. Un certain Yeho‘ezer ls de BSN est mentionné parmi les témoins en WDSP 2,10. Dans le commentaire de cette formule restituée en WDSP 3,1, Gropp dit que, dans cette position, le nom peut appartenir à un fonctionnaire.9 Cette proposition n’est pas justiée par les textes du Wadi Daliyeh, où ce type de formule n’est jamais attesté. Il est également impossible de considérer cette formule entièrement restituée comme un intitulé du contrat qui servirait de rappel du contenu à son propriétaire, car le texte de l’intitulé était écrit d’habitude à l’extérieur du papyrus, après sa fermeture, quand le papyrus était déjà scellé.10 Selon D. M. Gropp, le papyrus a été enroulé de haut en bas : la partie supérieure du contrat se trouvait donc à l’intérieur du rouleau et n’a pas pu être lisible une fois le contrat scellé.11 Au moins deux vendeurs ont été impliqués dans ce contrat, mais dans cette formule, Gropp a restitué un seul propriétaire de l’esclave. Les deux lettres lisibles du début de la ligne 2 offrant d’autres lectures possibles, il est préférable de trouver une interprétation différente. Les deux lettres peuvent appartenir soit au patronyme d’un des vendeurs de l’esclave soit à un mot différent. Dans ce dernier cas, la formule de déclaration de vente aurait pu commencer par le nom de

8 9 10 11

D. M. Gropp, 2001, p. 66, « L. 2 ». D. M. Gropp, 2001, p. 59, « L. 1 ». Voir notre commentaire plus détaillé du WDSP 3,1. D. M. Gropp, 2001, p. 67, « L. 2 ».

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l’esclave Ne˜emyah et la restitution de Gropp serait possible à condition que le reste du mot lisible au début de la ligne 2 appartienne au dernier mot d’une formule inconnue. Cette interprétation est la plus proche de celle de D. M. Gropp. Gropp reconnaît que la lecture de la seconde lettre comme r dans rz[ n’est pas certaine et que cette lettre ressemble plutôt à un w.12 Nous conrmons que la lecture de w est plus probable que celle de r. La lettre qui précède peut effectivement être lue z comme le suggère Gropp, mais la lecture d’un n est aussi possible, il suft de comparer le trait visible avec les n bien attestés dans ce manuscrit. Le crochet en bas du n a pu être perdu. La lecture de w – qui est plus probable que la lecture de r – rend possible la restitution d’un verbe à la 3e pers. accompli pl. dont le dernier radical serait n ou z. La restitution du verbe wn_[ bz ] « ils ont vendu » est la plus appropriée dans une formule de déclaration de vente. La forme au pluriel de ce verbe est justiée par le fait que les vendeurs de l’esclave sont plusieurs. Ce verbe est attesté à la 1re pers. accompli pl. dans ce manuscrit à la ligne 9. Il est attesté dans la formule de déclaration de vente, en première partie du contrat, en WDSP 20,4 et peut être restitué dans le même contexte en WDSP 26,2. Sa restitution à cet endroit oblige à changer la syntaxe de la formule de déclaration de vente restituée par D. M. Gropp. Le verbe doit être précédé par les noms des vendeurs et il est possible de les restituer au début de la ligne 2. Le nom de l’acheteur doit suivre le nom de l’esclave et on peut le restituer au début de la ligne 3. La syntaxe de cette formule de déclaration de vente différerait de celle proposée par Gropp : sujet (vendeurs) + prédicat (verbe : « ont vendu ») + objet direct (accusatif : esclave) + objet indirect (datif : acheteur). Une telle syntaxe peut se retrouver en WDSP 26,2. C’est elle que nous appliquons dans notre transcription. L. 3 : Dans les documents du Wadi Daliyeh, le nom « Yehonur » n’est jamais associé au patronyme « Laneri », mais la restitution de yrnl_ rb[ rwnwhyl ] « [ Yehonur ]ls de Laneri » proposée par Gropp est probable. Cette restitution est justiée seulement dans le contexte de la formule de déclaration de vente de la ligne 2. Même si notre restitution diffère, la place du nom de l’acheteur de l’esclave dans la syntaxe

12

D. M. Gropp, 2001, p. 66, « L. 2 ».

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reste identique. Le nom « Yehonur » est clairement, dans le manuscrit, attribué au seul acheteur de l’esclave.13 Le patronyme « Laneri » est attesté ici, en WDSP 4,3, et en WDSP 8,11. En WDSP 8,11 c’est le patronyme du témoin Šallum. La restitution de « [ Yehonur] ls de Laneri » impliquerait deux conséquences : a) S’il s’agit du même Yehonur que l’acheteur en WDSP 1, on pourrait restituer le nom « Yehonur, ls de Laneri » aussi en WDSP 1,2 et dans les autres manuscrits mentionnant le nom propre « Yehonur ». b) Dans le contexte de cette hypothèse défendue par Gropp, il est possible que « Šallum, ls de Laneri » de WDSP 8,11 soit le frère de « Yehonur, ls de Laneri ». Dans la formule de déclaration de vente, l’esclave est en position d’objet direct. Son nom a pu être suivi par les précisions de sa qualité, comme c’est attesté en WDSP 1,2 et WDSP 2,1. Nous proposons ainsi de restituer au début de la ligne les expressions attestées dans ces deux contrats. Ces précisions de la qualité de l’esclave précèdent le nom et le patronyme de l’esclave et sont situées au début de la ligne 3. Le nom « Laneri » a été expliqué par F. M. Cross comme l’épithète divine avec la préposition –l signiant l’appartenance : « appartenant à ma Lumière ».14 Selon Cross, ce type de nom se trouve dans l’onomastique arabe/araméenne. J. Zsengellér a expliqué le l au début de ce nom comme le reste de l’élément théophore la et il l’a traduit « El est ma lumière ».15 R. Zadok semble avoir préféré l’interprétation de Cross.16 M. Maraqten propose les deux explications.17 L. 4 : La formule de reçu-quittance rw_ n_ whO [O y ˆm ˆlbqm V-w V 10 20 ç apsk] est représentée seulement par le nom propre de l’acheteur qui est Yehonur. Ce type de formule peut donc être restitué seulement à partir du contexte, aucun mot-clé ne s’y rencontrant. La situation est la même pour la formule de transfert de possession qui peut être restituée après la formule de reçu-quittance : hym]jnl rwnwO hyw

13 14 15 16 17

Sur le nom de « Yehonur », voir notre commentaire de la ligne 4. F. M. Cross, 1985, p. 11*. J. Zsengellér, 1996, p. 186. R. Zadok, 1998, p. 781, note 2. M. Maraqten, 1988, p. 129 et p. 176.

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177

[ ˆsjh z. Jamais attestée en tant que telle dans les contrats du Wadi Daliyeh, elle peut être seulement restituée à partir des attestations fragmentaires en WDSP 3,3–4 et WDSP 15,8. Le nom propre « Yehonur » apparaît dans ce contrat en tant que celui de l’acheteur. Yehonur agit aussi comme acheteur d’un esclave en WDSP 1, comme acheteur ( ?) des salles publiques en WDSP 14, son nom est mentionné en WDSP 20 dans un contexte incertain, et aussi en WDSP 36, frg. 18. L. 5 : Le premier mot de la ligne sur la photographie PAM 44.360 est écrit sur un fragment qui a été attaché au manuscrit à cet endroit au Musée Rockefeller. Comme le constate D. M. Gropp, ce fragment n’est pas sur la photographie prise antérieurement et portant le n° PAM 43.945.18 D. M. Gropp lui-même aurait préféré y lire []hynyO[b] « entre eux » à la place de [y]hwnb_[ marqué dans sa transcription.19 En effet, la lecture [ ]hynyO[b] « entre eux » correspond mieux aux lettres lisibles sur ce fragment et nous l’adoptons. Pour cette raison nous ne restituons pas la formule concernant la possession de l’esclave à perpétuité [y]hwnb[_ lw aml[l rwnwhyl hwhy db[] proposée par D. M. Gropp. À sa place nous restituons la formule de satisfaction [ ]hyny[O b hnz arsa dj ˆm dj wy[rw ]. Le pronom démonstratif z, dans la formule concernant le droit de disposition de l’esclave par l’acheteur [ z hym]jnl rwnwhy fylç, peut être restitué à partir de la formule de renoncement au droit de disposition par les vendeurs à la ligne 12. L. 6 : La première partie de la formule de renoncement au droit de disposition par les vendeurs ˆnb hnz yrj)[a ˆm wa V-w V hnjna hwhn ˆfylç al ] _ yO zO O ˆjaw est restituée à partir de la ligne 12 où on lit une formule [ a]nl identique. Cette restitution reste hypothétique puisque rien dans le texte conservé n’en indique la nécessité. L’expression hnz yrj)[a ˆm] est attestée en WDSP 6,5, WDSP 11r,10, WDSP 13r,7 et en WDSP 13v,1. L. 7a–7 : La formule de la protase de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur peut être identiée à partir du texte conservé [ z hy]mjn_ [f lO[[] yhwnbwO rwOnO[why ]. Cette séquence

18 19

D. M. Gropp, 2001, p. 66, « L. 5 ». Voir les notes de lecture de Gropp dans D. M. Gropp, 2001, p. 66, « L. 5 ».

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est attestée dans ce type de formule notamment en WDSP 2,4 et en WDSP 11r,11. L. 8 : La séquence ]hna‚ waO hl ˆtnn_ _ à la ligne 8 pose plusieurs problèmes d’interprétation. Seules deux petits traits verticaux sont visibles des hampes des deux n dans le verbe ˆtnn_ ._ Si cette lecture est correcte, il s’agit de la n de l’apodose de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance (hl ˆtnn_ _) et du début de la formule concernant la violation du contrat de la part du vendeur ( ]hna‚ waO). On aurait attendu l à la place de hl, puisque tout dans le contrat indique qu’il n’y a qu’un seul acheteur. Nous acceptons la suggestion de Gropp selon laquelle le pluriel de hl vise aussi probablement les enfants de Yehonur.20 Dans la séquence ]hna‚ waO on aurait attendu le pluriel [ hn]jna‚ « nous » à la place du singulier ]hna‚ « moi », mais la lecture de h est plus probable que celle de j.21 Les vendeurs s’expriment dans les clauses nales à la 1re pers. pl., mais on lit seulement ici la 1e pers. sg. D. M. Gropp interprète ce singulier en suggérant qu’un des (deux ?) vendeurs joue un rôle dominant dans la transaction.22 Mais s’il en était ainsi, pourquoi seraitil dans cette position dominante seulement dans cette seule formule, puisque, dans le reste des clauses nales, les vendeurs agissent ensemble à la 1e pers. du pluriel ? Gropp soumet à cette hypothèse la restitution de la première partie de la ligne 9, ce qui peut poser des problèmes de cohérence dans la phrase l anbz a[ l hnz hymjnl yzk rmaw] « [et je te dirai que ]nous ne t’avons pas vendu [ce Ne˜emyah] » restituée par Gropp à cette ligne. Dans le reste du texte, les vendeurs semblent avoir une participation identique à la vente de l’esclave ; selon la restitution de Gropp, à la ligne 9, seul un des (deux ?) vendeurs serait responsable de la dénégation de la vente. Nous proposons une restitution qui peut résoudre ce problème de cohérence à la ligne 9 ainsi que le problème du pronom personnel ]hna‚ « moi » au singulier à la ligne 8 : nous restituons un autre pronom personnel [hna] avec le nom propre d’un deuxième vendeur après ]hna‚ « moi » à la ligne 8, et nous soumettons à cette restitution le texte restitué à la première partie de la ligne 9.23

20 21 22 23

D. M. Gropp, 2001, p. 68, « L. 8 ». Gropp n’exclut pas la lecture du pluriel ( D. M. Gropp, 2001, p. 66, « L. 8 »). D. M. Gropp, 2001, p. 68, « L. 8 ». Cf. une séquence comparable en WDSP 5,6.

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L. 9 : Le texte inscrit sur cette ligne contient la n de la formule de dénégation de vente par le vendeur (l anbz aO[ l …]). Cette formule est restituée à partir de WDSP 1,7, WDSP 3,7 et WDSP 8,6–7. Le texte qui suit ( ]çO hnz apskwO) appartient à une formule de dénégation du reçu du prix de vente qui est attestée en WDSP 3,8. Le prix de 30 sheqels d’argent payé pour l’esclave est attesté à la ligne 3. L. 10 : Le texte de la ligne 10 appartient à la formule de restitution du prix à l’acheteur par le vendeur en cas de litige. Cette formule constitue l’apodose de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur : [ rwnwhy tna l ]ˆ_tnn bythn anl tbhy[ yz 10 20 ç apsk a ]. La première partie de la formule est restituée notamment à partir de WDSP 1,8 et WDSP 5,10. La construction asyndétique des deux verbes ˆ_tnn bythn « nous rendrons, nous donnerons » est typique de cette formule ; elle est aussi attestée en WDSP 7,13, WDSP 21,13. Ce type peut être restitué en WDSP 8,8–9, WDSP 15,15 et WDSP 35, frg. 5,3. D. M. Gropp a rapproché cette construction asyndétique de l’expression attestée dans deux contrats néobabyloniens tardifs utarramma ana NP inamdin.24 O wnbw rwnwhyl ˆtnn ‚l[ çn ] a dû conL. 11 : La formule [ X ˆnm sk ]yh tenir le montant de la contravention à payer par le vendeur à l’acheteur en cas de violation du contrat. Le montant de cette somme a été perdu. La dernière partie de la formule est attestée en WDSP 3,9 et en WDSP 15,16. D. M. Gropp restitue à la ligne 12 le montant de la contravention et il l’estime à 6 mines d’argent. Aucun commentaire ne justie ce choix. Gropp a probablement pris comme point de départ l’équivalence entre 1 mine d’argent et 50 sheqels d’argent,25 tout en multipliant par dix le prix de l’esclave. La contravention ainsi restituée serait de dix fois le prix de l’esclave. Ce comput existe aussi dans les contrats néoassyriens,

24

H. Petschow, 1939, p. 64 ; D. M. Gropp, 2001, p. 68, « L. 10 ». Voir ses remarques au sujet de calcul de la contravention dans les contrats du Wadi Daliyeh (D. M. Gropp, 2001, p. 28). 25

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comme l’a déjà rapporté F. M. Cross.26 Il n’est cependant pas certain qu’une mine utilisée en Samarie au IV e s. av. J.-C. correspondait à 50 sheqels.27 L. 12 : La restitution de la formule de renoncement au droit de disposition par les vendeurs est la seule possibilité d’interprétation du texte sur cette ligne. Le même type de formule est attesté en WDSP 7,16. Le fait que le verbe hwh soit formulé à la 1re pers. pl. signie que cette formule est relative aux vendeurs. Cela conduit à la conclusion que la formule doit être formulée négativement, avec la particule al restituée au début de la formule. D. M. Gropp a analysé hwhn ˆfy_[lç] comme étant une construction périphrastique du participe actif avec le verbe hwh. Le mot fylç « avoir autorité » est un adjectif plutôt qu’un participe.28 _ h ˆnmyhmO[ indique la présence de la formule de valiL. 13 : Le texte wm dation des témoignages. À partir des attestations de cette formule en WDSP 1,12 et WDSP 10,10, il est possible de restituer la formule _ h ˆnmyhmO[ ˆwmtjy yz aydhç ]. Ce type de formule gure aussi entière : wm en WDSP 5,14–15. Sa présence indique qu’elle a pu être précédée par une liste de témoins, et que des bulles avec les impressions des sceaux des témoins étaient attachées au contrat après sa souscription. La liste des témoins, si elle a été inscrite dans le contrat, a dû être limitée à la ligne 13, donc assez courte. La même situation d’une liste très courte de témoins, suivie par la formule de validation des témoignages, peut être observée en WDSP 1,11–12. Selon D. M. Gropp, ce contrat ne contenait pas de liste des témoins. Selon lui, « there is no room to reconstruct a list of witnesses in line 13 (. . .) ».29 En effet, il n’y a pas de place à la ligne 13 dans sa transcription,30 parce qu’il y a restitué la formule de l’afrmation du droit de disposition de l’esclave par l’acheteur [ yhwrja ˆm yhwnbw rwnwhy fylçw] « [a autorité Yehonur et ses ls de sa postérité] ». Cette formule peut

26

F. M. Cross, 1985, p. 14*. Voir le chapitre III.4.4.2.8. 28 Le mot fylç « avoir autorité » est un adjectif dans des expressions comparables des contrats araméens d’Égypte de l’époque perse d’après B. Porten et J. A. Lund dans KWIC, pp. 294–295. 29 D. M. Gropp, 2001, p. 68, « L. 13 ». 30 D. M. Gropp, 2001, p. 66. 27

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éventuellement être restituée en WDSP 1,10–11 et en WDSP 14,18–19, mais sans aucune certitude. Elle n’est attestée nulle part de façon positive à la n des contrats de vente du Wadi Daliyeh. Dans ce contrat WDSP 4, il n’y a aucune raison de restituer cette formule aux lignes 12 et 13. Cet espace a pu très bien contenir les noms de deux témoins avec leurs patronymes.

WDSP 5 (PLANCHE V)

Il s’agit d’un contrat de vente d’un groupe d’esclaves (açyn) par deux vendeurs, Delah’el et Æanni, à Ne¢ira’, ls de Yehopadani, pour une mine d’argent. Les patronymes des deux vendeurs sont perdus. En ce qui concerne le groupe d’esclaves, on peut lire seulement un patronyme sans nom propre [ E, ls de Ye]hošabah, et un nom propre sans patronyme ‘Ananyah[ , ls de NP ]. Le montant de la contravention est inconnu. La liste des témoins n’est pas entièrement conservée. Le nom propre d’un des témoins est conservé en entier : ‘Aqabyah. Le patronyme du deuxième se termine par ]layah, il est possible que ce soit le nom « Delayah ». La date de la souscription du contrat est perdue. Ce manuscrit peut être daté à partir de l’analyse paléographique des années antérieures à ca. 350 av. J.-C.1 Aucune bulle n’était attachée à WDSP 5 lors de son achat aux bédouins. Une analyse du manuscrit a été publiée par D. M. Gropp.2 Transcription : ] atOnydmO ˆyrmçb y[z atryb ˆyrmçb aklm NR Y tnç NM-l X-b ]h‚mç hynn[ { hbçw_h[y rb E ] [ ]yOndpwhy rb aryfnOl‚[ wnbz NP rb ynjw NP rb lahld hl yz ˆdb[ NP rb ]l[ah]ld laO[ ]aç[y]n [yz hymd { hnm hnz apsk ˆrymg ˆymd rjç { hnm skb ] aml[‚l hl wwh ˆ([db[ aryfn ˆm ˆlbqm ynjw ] lahld hnOa hnz aO[rsa ] ydb[ ˆm wa ˆtwnk an_lO[yz çya wa hnjna ˆh yz aryfn [ anmyqh ynj hnaw ] [ ] ynjw lahld hnO[jna la açyn [f l[ aryfn [ db[n ˆnyd ]açy_[n]l yzk Ol rmanOw_[ hnz arsab hnçn wa l ˆtnn qrmn ] tbOhy yz_ { hnm apsk O[a l anbz al hla t]n_a‚[ ]lO ˆ(t‚n_n l[çn l ˆtnn bythn anl ] { çpnl [ç]p‚nl ary_f[nl lçn X ˆnm sk aryfn ]y_z_[ ]Odq[ ]‚[hynyb wmyqh yz hnz arsa lbql (?) { hnm sk ] y_z_[ ay]dhO[ç (?NP rb) ]h‚ybq[ hyl[-NP rb NP ] [ ] [ wmh ˆnmyhm ˆwmtjy

1 2

Voir le chapitre III.4.2.2.2. D. M. Gropp, 1986, pp. 91–99 ; 2001, pp. 69–73.

] ] ] ] ] ] ] ] ] ] ] ] ] ] ]

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

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183

Traduction : 1. [Le X NM, l’an Y de NR le roi, dans la place forte de Samarie qu]i est dans la province de Samarie. [ 2. [. . . E, ls de Ye ]hošabah 1 le nommé ‘Ananyah[ 3. [ ls de NP, leurs esclaves, Delah’el, ls de NP, et Æanni, ls de NP, (les) ont vendus] à Ne¡ira’, ls de Yehopadani.[ ] [ 4. [ pour 1 mine d’argent, le prix stipulé, le prix complet. Cette somme de 1 mine, leur prix – (celui) des] dits e[s]claves – Dela[h’e]l[ 5. [ et Æanni (la) reçoivent de Ne¢ira. . . . esclave]s lui appartiennent pour toujours. [ 6. [. . .]ce [contra]t, moi, Delah’el [ 7. [et moi Æanni, nous (l’)avons conclu avec Ne¢ira’ : si nous ou un homme] à nous, nos collègues ou un de mes serviteurs [ 8. [entrons en litige avec Ne¢ira’ au sujet des dits esclaves, no]us, Delah’el et Åanni, [ ] [ 9. [ purierons, nous te donnerons (les esclaves).. . . ou (si) nous changeons (ce qui est écrit) dans ce contrat ]et te disons que « [10ces] 9[e]sclaves,[ 10. [nous ne te (les) avons pas vendus », . . . alo]rs la somme de 1 mine que tu [11nous] 10as donnée [ 11. [nous (la) rendrons, nous te ( la) donnerons. . . . nous pay]erons, nous te donnerons [ ]– à to[i 12. [Ne¢ira’, X mines d’argent. . . . Nous payerons à Ne]¡ira’ pour chaque personne [ 13. [1( ?) mine d’argent, . . . selon ce contrat qu’ils ont conclu entre eu]x[ ]devant[ ]° °[ 14. [ … NP, ls de NP-]layah, ‘Aqabyah,[ (ls de NP ?) . . . Les té ]moi[ns ]qui [ 15. [scellent (ce document) sont crédibles. ] Commentaire : D. M. Gropp a signalé trois lignes peut-être inscrites au verso du document.3 Il n’a pas présenté de transcription et il n’a pas non plus indiqué la position de ce texte par rapport au verso. Nous n’avons pas pu vérier le verso de ce document et sa photographie n’a pas été publiée. Suivant la position du texte, il pourrait éventuellement s’agir de l’intitulé du document.4

3 4

D. M. Gropp, 2001, p. 69. Voir notre commentaire du WDSP 3,1.

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L. 1 : La ligne contient la n d’une formule de datation. Si on restitue les formules de datation la plus longue possible5 et la plus courte possible,6 on peut observer que le texte manquant de la formule de datation a pu contenir entre ca. 31–54 signes, soit ca. 42 signes en moyenne. Une ligne de ce manuscrit a donc pu contenir environ 55 signes. La restitution de la formule de datation montre que le texte conservé du papyrus appartenait à la partie gauche du manuscrit. L. 2 : À partir du texte conservé ]h‚mç hynn[ { hbçw_h[y] il est difcile d’établir si le chiffre 1 précède ou suit le nom de l’esclave. Les témoignages du WDSP 9,27 et du WDSP 12,1 indiquent que le chiffre 1 précède le nom de l’esclave vendu. En revanche dans la formule de contravention per capita attestée à la ligne 13, le chiffre suit le sujet çpn relatif à ce chiffre : { çpnl « pour 1 personne ». Dans les listes comparables d’Éléphantine et de la correspondance d’Arshama, le chiffre 1 suit toujours le nom de la personne concernée.8 Le nom hbçw_h[y] était probablement le patronyme d’un des esclaves concernés par ce contrat parce que ce nom n’est pas suivi de hmç « son nom » comme le nom « ‘Ananyah ». Dans les documents du Wadi Daliyeh, si le nom d’un esclave est indiqué avec un patronyme, c’est toujours le nom propre qui est suivi de hmç.9 La liste des esclaves concernés par ce contrat contenait donc probablement aussi les patronymes des esclaves. Le nom propre hbçwhy signie « YHW a capturé », hynn[ signie « YHW a couvert ». Selon Gropp, les lignes 3–4 contenaient trois noms d’esclaves avec leurs patronymes. Cette afrmation est possible, mais rien dans la partie conservée n’indique explicitement qu’il faille restituer les noms de trois esclaves. Le nombre total d’esclaves dans le groupe concerné par le contrat semble avoir été reporté dans les manuscrits du Wadi Daliyeh par un nombre cardinal écrit en toutes lettres et non par un ou plusieurs chiffres. Les listes d’esclaves en WDSP 9,2 et WDSP 12,1 contiennent le nombre cardinal [bra « quatre ». L’attestation de ce mot en WDSP

5 6 7

atnydm ˆyrmçb y[z atryb ˆyrmçb aklm çsçjtra { { { { { { 10 20 tnç ˆwçjrml { { { { { { 10b]*. atnydm ˆyrmçb y[z atryb ˆyrmçb aklm çwhyrd { tnç bal {b]*.

Gropp a marqué par erreur WDSP 9,1 ; D. M. Gropp, 2001, p. 71, « L.2 ». Dans la correspondance d’Arshama : TAD A6.3,3–5 ; A6.7,3–5 (A6.8 indiqué par erreur par Gropp). Dans les documents d’Éléphantine : TAD A4.10,3–5 ; B2.11,2. 9 Cf. WDSP 1,2 ; WDSP 3,1 ; WDSP 19,2. 8

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9,2 indique que ce nombre cardinal a probablement été écrit à la n de la liste d’esclaves vendus.10 Dans les documents araméens d’Égypte, le nombre total de personnes est indiqué par un chiffre précédé de lk « tout »11 ou par un chiffre précédé par l’expression ˆrbg lk « tous les hommes ».12 L. 3 : Le nom propre yOndpwhy rb aryfnO est précédé par la préposition -l dont seulement la partie inférieure est visible. Le nom propre aryfn est aussi attesté à la ligne 12 et il s’agit probablement dans ce contrat de la personne de l’acheteur du groupe des esclaves. Ce nom offrant la forme d’un participe passif araméen de la racine rfn « garder » avec un article déni, peut se traduire comme « celui qui est gardé ». La personne qui le porte aryfn est aussi dans le rôle de l’acheteur d’esclaves en WDSP 8. En WDSP 9, il achète les esclaves avec son père Yehopadani ; il est également cité dans le double document WDSP 17 qui concerne un gage. Yehopadani, qui achète probablement des esclaves avec Ne¢ira’ en WDSP 9, est aussi probablement le père de l’acheteur d’une servante en WDSP 18,1. La forme du nom ynydpwhy semble attestée en WDSP 11r,11 et plusieurs fois en WDSP 3, dans les deux cas, dans le rôle de l’acheteur. La signication et le problème de la vocalisation de ce nom sont abordés dans notre commentaire de WDSP 3,2. Le texte conservé de la ligne 3 appartenait probablement à une formule de déclaration de la vente. Nous suivons D. M. Gropp dans la restitution de cette formule aux lignes 2–4. Les noms des vendeurs « Delah’el » et « Æanni » sont restitués à partir de la ligne 8, le nom de « Delah’el » apparaît aussi aux lignes 6 et 8. « Delah’el » peut être lu comme le patronyme d’un des vendeurs en WDSP 3,2, il est aussi attesté en WDSP 35, frg. 4r,3. L. 4 : La forme restituée ]aç[y]n a été interprétée par F. M. Cross et D. M. Gropp comme un mot emprunté à l’akkadien avec la signication « esclaves » ou « famille d’esclaves ».13 Ce mot a été aussi lu par Cross et

10

Voir notre commentaire du WDSP 9,2. Dans le document d’Éléphantine TAD B2.11,2. 12 Dans le document d’Éléphantine TAD A4.10,5 ; dans la correspondance d’Arshama : TAD A6.3,6 ; A6.7,5. 13 D. M. Gropp, 2001, pp. 71–72, « L. 4 ». Une analyse identique à celle de D. M. Gropp, 2001, pp. 71–72, « L. 4 » a été présentée par Gropp dans D. M. Gropp, 1990, p. 185. 11

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Gropp en WDSP 5,9, en WDSP 7,16 et WDSP 12,1. Aucune attestation de ce mot n’est complète. Une expression comparable yb yçn « personnel domestique » est attestée dans deux lettres14 et sur trois fragments d’une troisième lettre appartenant à la correspondance d’Arshama.15 Il s’agit d’une expression babylonienne 0Òš(Ò) bÒti(m) « serviteurs domestiques ». En WDSP 5,4 et WDSP 7,16, açyn est suivi par le pronom démonstratif au pluriel la, ce qui signie que açyn est considéré comme étant un nom à la signication d’un pluriel. Selon Gropp, ce mot est suivi par [bra « quatre » en WDSP 9,2 et WDSP 12,1.16 En WDSP 9,2, le mot açyn n’est pas attesté, le texte contient uniquement le mot [bra qui a pu être précédé par le mot açyn. En WDSP 12,1, on peut lire [bra aOç‚n[O . Si on lit aOç‚nO[ comme étant une forme de açyn, on peut constater avec Gropp que açyn est grammaticalement considéré comme un substantif au féminin. En effet, le mot babylonien nišÖ « les gens », « l’humanité » est attesté comme un nom féminin ainsi que masculin.17 F. M. Cross a suggéré que le terme açyn désigne dans les manuscrits du Wadi Daliyeh les familles d’esclaves.18 Gropp cependant hésite à accepter cette solution puisque dans les contrats de vente de familles d’esclaves, le chef de famille est toujours mentionné à la première place et ses relations avec les autres membres de la famille sont exprimées dans le texte. Or comme le constate Gropp, il n’y a pas d’espace dans les contrats du Wadi Daliyeh pour la restitution des rapports des esclaves au chef de famille.19 Gropp a essayé de dénir la signication de açyn par rapport à ˆdb[, et dans son argumentation il a reconnu que, de ce point de vue, la proposition de Cross d’interpréter açyn comme « famille d’esclaves » pourrait être correcte.20 Le terme açyn pourrait être relatif, selon l’argumentation de Gropp, à un groupe cohérent d’esclaves apparentés, tandis le terme ˆdb[ pourrait désigner plutôt un groupe d’esclaves entre lesquels il n’y a pas de lien de parenté et dont les qualités sont dénies séparément.21 Selon Gropp, les noms propres d’esclaves non apparentés,

14

TAD A6.11,2.4 ; A6.12,2. TAD D6.8frag.b,1 ; D6.8frag.e,2 ; D.6.8frag.f.,2. 16 D. M. Gropp, 2001, p. 72. 17 CDA, pp. 255–256. 18 Communication personnelle de F. M. Cross mentionnée dans D. M. Gropp, 2001, p. 72. 19 D. M. Gropp, 2001, p. 72. 20 D. M. Gropp, 2001, pp. 72–73. 21 Cf. WDSP 2,1. 15

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étrangers les uns aux autres, sont introduits par la préposition –l dans la formule de déclaration de vente,22 tandis que les noms d’esclaves apparentés vendus en lot en sont exempts.23 Gropp lui-même a reconnu le caractère hypothétique de ces suggestions, les manuscrits du Wadi Daliyeh ne contenant pas assez d’indices pour les étayer.24 La suggestion d’interpréter le mot açyn comme « famille d’esclaves » peut néanmoins être justiée par WDSP 7 qui semble concerner la vente d’esclaves et d’enfants (d’esclaves ?) (WDSP 7,7.15). Le groupe d’esclaves vendu par WDSP 7 est aussi désigné comme açyn (WDSP 7,16). L. 5 : La ligne contient le texte de la formule concernant la possession à perpétuité des esclaves par l’acheteur aml[‚l hl wwh ˆ([ db[].25 L. 6 : Le texte conservé à la ligne 6 peut appartenir, comme D. M. Gropp l’a proposé dans sa transcription, à la formule d’introduction de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance. Si cette interprétation est correcte, il s’agit de la seule formule de ce type dans les contrats du Wadi Daliyeh qui soit articulée à la 1re personne. La deuxième partie de cette formule peut être restituée au début de la ligne 7. Le nom propre lahld attesté sur cette ligne signie « El a retiré/ sauvé ». L. 7 : Gropp a interprété le texte conservé comme appartenant à une formule de la protase de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance. Cette formule serait une protection contre a se venientes personae susceptibles d’entrer en litige avec l’acheteur des esclaves vendus par ce contrat. Si cette interprétation est correcte, le texte de cette formule concerne explicitement une protection de l’acheteur contre les collègues (ˆtwnk « nos collègues ») des vendeurs et contre les serviteurs

22

WDSP 6,2 ; WDSP 8,1. WDSP 5,2 ; WDSP 7,1 ; WDSP 9,1–2. 24 « But all these suggestions for a more specic meaning of açyn and for a division of the multiple slave sales into two subtypes are extremely speculative in view of the fragmentary nature of the evidence », D. M. Gropp, 2001, p. 73. 25 Cette formule avec le verbe hwh à l’accompli peut être restituée en WDSP 18,2. La même formule avec le verbe hwh à l’inaccompli est attestée en WDSP 3,4. Le verbe hwh à l’inaccompli est attesté dans une formule peut-être comparable dans un autre type de contrat en WDSP 12,3. Gropp mentionne aussi son attestation en WDSP 21,6, mais notre lecture de ce texte fragmentaire est différente de celle de Gropp. 23

188

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d’un des vendeurs Delah’el ou Æanni parce que y- dans ydb[ désigne un pronom sufxe personnel possessif de la 1re pers. sg. Dans ce contexte, le mot db[ semble se référer aux serviteurs d’un des vendeurs qui seraient des personnes libres plutôt que ses esclaves. Il est difcile d’imaginer qu’un esclave du vendeur puisse entrer un litige avec un acheteur d’esclave au sujet d’un autre esclave. La séquence an_lO[ yz çya ] peut être rétablie dans cette formule à partir de WDSP 9,8. Si cette restitution est correcte, il est intéressant de voir le pronom sufxe personnel possessif de la 1re pers. pl. an_l[O dans le contexte de la même formule à côté du pronom sufxe personnel possessif de la 1re pers. sg. dans ydb[, comme si seulement les serviteurs d’un des vendeurs étaient susceptibles d’entrer en litige avec l’acheteur au sujet du groupe d’esclaves vendus. L. 8 : Gropp a interprété la ligne 8 comme appartenant à l’apodose de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance. Cette interprétation se justie uniquement par le contexte entre la protase de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance qui la précède (ligne 7) et la protase de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur qui lui fait suite (ligne 9). Le texte conservé sur la ligne ynjw lahld hnO[ concerne les deux vendeurs d’esclaves dans ce contrat, Delah’el et Æanni. Les deux premières lettres visibles de la ligne ont été interprétées par Gropp comme appartenant au pronom personnel de la 1re pers. sg. hna. Nous proposons de restituer le pronom personnel de la 1re pers. pl. hnjna. Cette restitution nous semble plus cohérente parce que ce pronom personnel concerne probablement les deux vendeurs, Delah’el et Æanni. Le nom propre ynj est un nom hypocoristique et M. Maraqten lui attribue la signication « il est clément ».26 L. 9 : La trace d’encre devant rmanO a pu appartenir à un w. Le verbe rma à l’inaccompli précédé de la conjonction -w semble attesté dans un même contexte en WDSP 3,7 et WDSP 8,6. Il s’agit de la formule de dénégation de vente par les vendeurs. Cette formule appartient à la protase de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur, et peut être restituée à partir de WDSP 3,7, WDSP 4,9 et WDSP 8,6–7.

26

M. Maraqten, 1988, p. 166.

wdsp 5 (planche v)

189

L. 10 : Le texte ] tbOhy yz_ { hnm apsk O[ a] appartient à la formule de l’apodose de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur qui concerne la restitution du prix de vente par les vendeurs à l’acheteur en cas de violation du contrat par les vendeurs. Le reste de cette formule peut être restitué au début de la ligne 11 notamment à partir de WDSP 4,10 et WDSP 15,15. La même formule peut se lire aussi en WDSP 1,8, WDSP 5,10 –11, WDSP 6,8, WDSP 7,13, WDSP 8,8–9, WDSP 21,13 et WDSP 35, frg. 5,3. À la ligne 10, le texte conservé indique le montant payé par l’acheteur aux vendeurs pour le groupe d’esclaves. Ce montant correspond à une mine d’argent. L. 11 : [ t]n_a[‚ ]lO ˆ(t‚n_n l[ çn] appartient à la formule précisant le montant de la contravention à payer par les vendeurs à l’acheteur en cas de violation du contrat. Cette formule peut être restituée notamment à partir de WDSP 3,9. Elle est aussi attestée en WDSP 1,9, WDSP 4,11, WDSP 15,16 et peut être restituée en WDSP 18,6. Sa restitution en WDSP 7,14 reste incertaine. L. 12 : Le texte de la ligne permet la restitution de la formule concernant la contravention additionnelle per capita [(?) ary_f[nl lçn hnjnaw ] { hnm sk] { çpnl [ç]p‚nl. Dans les contrats du Wadi Daliyeh, cette formule est attestée dans les contrats de vente de plusieurs esclaves en WDSP 2,9, WDSP 6,11, WDSP 8,9–10 et WDSP 9,12. Pour l’expression { çpnl [ç]p‚nl, voir notre commentaire de WDSP 2,9. Le montant de la contravention à payer par esclave correspond à 1 mine d’argent en WDSP 2,9. En WDSP 8,10 le texte de cette formule est très mal conservé, mais le montant semble être de 2 mines d’argent. L. 13 : Seul le reste possible d’une hampe au début de la ligne 13 permet la lecture de . Cette trace a pu appartenir aussi à un ˆ, t,  ou . La restitution de la formule ‚[hynyb wmyqh yz hnz arsa lbql] est donc très incertaine, mais elle est possible. Cette formule conclut la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur et précède la liste des témoins introduite par la préposition dq « devant ».27 La préposition dq « devant » est le dernier mot de la ligne 13 du WDSP 5, cette préposition introduit très probablement la liste des témoins.

27

Cf. surtout WDSP 1,11, et aussi WDSP 2,9, WDSP 3,9, WDSP 6,12.

190

wdsp 5 (planche v)

Deux traces sont visibles à la n de la ligne sur la photographie PAM 44.062. Ces traces, passées inapercues de D. M. Gropp, ont pu appartenir à des lettres. L. 14 : Le texte ]h‚ybq[ hyl[ appartenait très probablement à la liste des témoins. Le reste du nom yahwiste hyl[ est probablement un patronyme parce qu’il n’est pas suivi par rb « ls de » ; or, dans les contrats du Wadi Daliyeh, les témoins sont mentionnés soit avec leur patronyme soit avec leur fonction. Le patronyme ]h‚yOld ynb est attesté dans la liste des témoins en WDSP 3,10. Le nom h‚ybq[ est, par contre, probablement un nom propre et il a pu être suivi soit par son patronyme soit par la désignation de sa fonction dans l’administration locale. Ce nom propre pourrait éventuellement être attesté en WDSP 11v,9. Le nom hybq[ signie « YHW a protégé ». Gropp a proposé de lire à la n de la ligne la première partie de la formule de validation des témoignages ] y_z_[ ay]dhO[ç ]. Cette formule suit probablement la liste des témoins en WDSP 1,11–12 et WDSP 4,13. C’est aussi le cas en WDSP 10,10. Le fragment du WDSP 5 représentant probablement la partie gauche du manuscrit original, nous restituons la suite de cette formule [ wmh ˆnmyhm ˆwmtjy ] au début de la ligne 15.

WDSP 6 (PLANCHE VI)

Il s’agit d’un contrat de vente de plusieurs esclaves entre un vendeur et un acheteur. Les noms de ces derniers sont inconnus. Seul est connu le nom propre d’une femme parmi les esclaves vendus : Abilu˜ay. Le seul indice en faveur de l’hypothèse de la vente de plusieurs esclaves est fourni par l’attestation fragmentaire et incertaine d’une formule de contravention additionnelle per capita, typique des ventes de plusieurs esclaves, à la ligne 11. Le prix payé pour les esclaves et la contravention à payer par le vendeur en cas de la violation du contrat sont inconnus. La liste des témoins a été perdue. Seule la date du 10 Šeba¢ apparaît dans la formule de datation, l’année de règne ainsi que le nom du roi sont perdus. Le texte peut être daté à partir de l’analyse paléographique approximativement vers 350–340 av. J.-C.1 Le manuscrit a été analysé par D. M. Gropp.2 Deux bulles, WD 15A-B, étaient attachées à ce papyrus. La bulle 15A porte l’efgie des « Sphinx anquant une eur » dans le style de la cour royale perse.3 Selon M. J. W. Leith, il est impossible de mettre cette bulle en rapport avec les autres bulles du Wadi Daliyeh où sont gurés des sphinx.4 Leith rattache l’iconographie du sphinx sur cette bulle à la culture phénicienne. La bulle WD 15B attachée au papyrus WDSP 6 porte la représentation, dans le style grec, d’un « jeune homme assis sur un rocher ( ?) ».5 D’après Leith, l’impression sur la bulle semble avoir été faite par un anneau en métal fabriqué vers le milieu du IV e s. av. J.-C. Cette datation reste assez hypothétique. Selon M. J. W. Leith, il est possible d’identier la gure sur la bulle comme étant Héraclès, même si cette identication reste conjecturale.

1 2 3 4 5

Voir le chapitre III.4.2.3. D. M. Gropp, 1986, pp. 100–104 ; 2001, pp. 75–78. M. J. W. Leith, 1997, pp. 239–241, pl. XXI,3. Les autres bulles au motif de sphinx à Wadi Daliyeh : WD 53, 31, 3A, 13, 41, 48. M. J. W. Leith, 1997, pp. 57–60, pl. III,3.

wdsp 6 (planche vi)

192 Transcription : [ [ [ [ [ [ [ [ [ [ [ [

atnydm ˆyrmçb yz atryb ˆyrmçb aklm NR X] tnç fbçl 10b X skb NP rb A-l ˆbz NP rb V hlyz ˆdb[ hmç E-lw ]hOmç yjlbal hl wwh ˆdb[ ˆr]y_m[g] ˆymd rjç wa V fylç al yhwrja ˆm ]yhwnblw aml[l A m[ db[a ˆnyd V hna ˆh hlyz ˆjaw ˆ]n_[b] hnz yrja ˆ(m‚ qrma V hna ˆsjhm hnz ar]fOç yz rbg [ w_aO al X hnz apskw . . . yzk rmaw hnz arsab hnç]a wOaO l ˆ(t‚[na] qb‹ t ›çt l ˆtna bytha yl tbhy yz X hnz ]a‚psk Oa‚ y_l tbhyO ˆsjht Y ˆnm sk yrja ˆm ynblw l ˆtna lça hn]aO b‚y_j‚ y_m‚d‚[ q] { çpnl çpnl A-l lça Y ˆnm sk ˆbwj ]a‚lOw [ˆny]d‚ aOlO yO[z] la aydb[l V hna fylç ]alw [(?){ hn]m‚ sk‚ dq hynyb wmyqh yz ]a‚rO[sa lbq]l[ ]

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Traduction : 1. Le 10 Šeba¡, l’an [X de NR le roi, dans la place forte de Samarie qui (est) dans la province de Samarie] 2. La nommée Abilu—ay[ et le nommé E, ses esclaves, V, ls de NP (les) a vendus à A, ls de NP, pour X d’argent, ] 3. le prix stipulé, le prix [c]omp[let . . . (Ils) lui appartiennent ] 4. pour toujours et à ses ls[ après lui. . . . V n’a pas autorité ou ] 5. après cela [ses f ]il[s et frères . . . Si moi, V, j’entre en litige avec toi, A, ] 6. ou avec quelqu’un qui [possède cet] ac[te, . . . moi, V, je purierai, ] 7. [ je ]te[ don]nerai (ces esclaves). Ou (si) je[ change (ce qui est écrit) dans ce contrat et je dis que… et cette somme de X, ] 8. tu [7ne ]me[ (l’)as pas] 8donnée, alors [cette] somme de[ X que tu m’as donnée, je (la) rendrai, je te (la) donnerai. . . . Tu es quitte ] 9. [en]vers moi, j[e] suis responsable.[ Je payerai, je donnerai à toi et à tes ls après toi Y mines d’argent. . . . Tu prendras possession, ] 10. sans li[tige] et sans[ obligations, de Y mines d’argent. Je payerai à A pour chaque personne ] 11. [1(?)] m[ine] d’argent. Et [moi, V, je] n’ai pas [autorité sur les dits esclaves. ] 12. [ ]se[lon] le[contra]t[ qu’ils ont conclu entre eux devant . . .] Commentaire : L. 1 : Dans la formule de datation, Gropp restitue dans la transcription « l’an 10 » du règne d’un roi. Il s’agit probablement d’une erreur, cette restitution n’a aucun fondement dans le texte conservé. Celui-ci

wdsp 6 (planche vi)

193

indique seulement la date du 10 Šeba¢, l’année de règne et le nom du roi sont perdus. La restitution de la formule de datation la plus longue6 et de la formule la plus courte possible7 indique que le texte perdu de la formule de datation a pu contenir entre ca. 36 et 46 signes. La formule de datation à la première ligne a donc pu avoir entre ca. 45 et 55 signes. Cette ligne contenait probablement seulement la formule de datation, parce que la ligne 2 semble commencer par le début de la formule de déclaration de vente, avec l’objet de la vente en première place. L. 2 : ]hOmç yjlbal commence probablement la formule de déclaration de vente. Ce texte contient le nom propre d’une esclave vendue : il s’agit probablement d’une femme qui porte le nom « Abilu˜ay ». R. Zadok a qualié ce nom comme un nom propre arabe8 et nos observations le conrment. L’élément yjl est attesté dans l’onomastique arabe préislamique.9 Le nom ’ªl˜y est attesté comme un nom d’une femme de Qedar dans les listes des hiérodules de Ma{Òn.10 Dans les manuscrits du Wadi Daliyeh, l’élément « Ab- » est attesté dans le nom féminin ˆd[yba en WDSP 2,4. Dans les documents du Wadi Daliyeh, le nom propre de l’esclave vendu est toujours suivi dans la déclaration de vente de hmç « son nom ».11 La suite du texte de la ligne étant perdue, il est impossible de savoir si les esclaves ont été mentionnés avec ou sans patronyme dans la déclaration de la vente. Gropp a restitué les noms des esclaves avec leurs patronymes. Les esclaves ont été mentionnés avec leurs patronymes en WDSP 1,2, WDSP 3,1, WDSP 10,2a et WDSP 19,2. Le patronyme d’un esclave semble attesté en WDSP 5,2. En WDSP 4,2, le patronyme de l’esclave n’est pas explicitement indiqué avec son nom propre. Dans notre transcription, nous indiquons les noms des esclaves vendus sans patronyme.

6

[atnydm ˆyrmçb yz atryb ˆyrmçb aklm çsçjtra { { { { { { 10 20] tnç fbçl 10b*. [atnydm ˆyrmçb yz atryb ˆyrmçb aklm çwhyrd {] tnç fbçl 10b*. 8 R. Zadok, 1998, p. 782, n° 25. 9 W. Caskel, 1966, vol. II, p. 375 (« La˜y »), et p. 379 (« Lu˜aiy ») ; G. Lankester Harding, 1971, p. 512 ; M. Maraqten, 1988, p. 194 et p. 226. 10 F. Bron, 1998, p. 120. 11 Cf. WDSP 1,2 ; WDSP 3,1 ; WDSP 4,2 ; WDSP 5,2 ; WDSP 9,1 ; WDSP 10,2 ; WDSP 19,2. 7

194

wdsp 6 (planche vi)

Le fait que ce contrat concernait peut-être la vente de plusieurs esclaves est indiqué seulement par la présence de la formule de contravention additionnelle per capita qui peut être restituée aux lignes 10–11.12 À la n de la ligne 2, Gropp restitue le prix de vente des esclaves : 1 mine. Il restitue cette somme payée pour les esclaves systématiquement partout dans ce manuscrit (lignes 2, 3, 7 et 8). Rien dans le texte conservé ne justie cette restitution et Gropp ne le fait pas davantage. Un seul indice pour une somme d’argent à restituer se trouve à la ligne 11. Mais il semble qu’il s’agisse là de la formule de contravention additionnelle per capita, obligatoire pour la vente de plusieurs esclaves. Le montant de cette contravention per capita n’est pas forcément l’équivalent du prix des esclaves. Comme il n’est pas certain que le prix corresponde à un prix en sheqels, en mines ou en mines et sheqels, nous le portons dans la transcription comme « X ». L. 3 : L’expression [ ˆr]y_m[g] ˆymd rjç conclut la formule de déclaration de vente et est souvent attestée dans les documents du Wadi Daliyeh.13 Elle est le mieux attestée en WDSP 1,3.14 L. 4 : ]yhwnblw aml[l faisait probablement partie de la formule concernant la possession à perpétuité des esclaves par l’acheteur : [ yhwrja ˆm ]yhwnblw aml[l4 \ [ hl wwh ˆdb[]3. Ce type de formule est le mieux attesté en WDSP 3,4. Sa syntaxe varie selon les attestations. En WDSP 1,4, yhwrja ˆm yhwnblw précède aml[l. Cette formule est aussi attestée en WDSP 2,3, WDSP 4,5 et WDSP 5,5. L. 5 : L’expression hnz yrja ˆ(m‚ se rencontre plusieurs fois dans les documents du Wadi Daliyeh, elle est attestée ou peut être rétablie en WDSP 4,6, WDSP 11r,10, WDSP 13r,7 et WDSP 13v,1. En WDSP 4,6, elle peut être restituée dans le contexte de la formule de renoncement au droit de disposition de l’esclave par le vendeur. Ici, en WDSP 6,5, cette formule a pu appartenir à ce même contexte. 12 Sur la possibilité de restitution de cette formule, voir notre commentaire de la ligne 11. 13 WDSP 1,3 ; WDSP 2,2 ; WDSP 3,2 ; WDSP 4,3 ; WDSP 8,2 ; WDSP 15,7. 14 Voir le commentaire de WDSP 1,3.

wdsp 6 (planche vi)

195

L. 6 : [ ˆsjhm hnz ar]fOç yz rbg [ w_a est restitué à partir de WDSP 7,9. D. M. Gropp a restitué ce texte dans le contexte de la protase de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance. Cette restitution est plausible, ce contexte étant indiqué par la préposition [, typique pour ce type de formules. La préposition [ est généralement suivie par le nom de l’acheteur de l’esclave, protégé par cette clause contre un futur litige. Le texte de cette formule indique la possibilité que l’acheteur céderait/vendrait son contrat d’achat à quelqu’un d’autre. Ce type de formule protège donc le futur propriétaire de ce contrat contre un litige de la part du vendeur ou d’autres personnes. Gropp a proposé de comparer cette formule avec la formule d’un contrat d’Éléphantine ykdyb hnz arpsw qdxa alw ˆydb haw « et (si) je vais au jugement, je ne prédominerai pas tant que ce document est dans tes mains » (TAD B2.3,22).15 Gropp mentionne également des références à d’autres documents anciens (qyf[\qyt[ rps)16 et au transfert de documents17 dans les textes araméens d’Égypte. L. 7 : La lecture du verbe ˆ(t‚[na] est incertaine. On voit seulement deux traits verticaux qui peuvent correspondre à la partie inférieure des hampes de t et de ˆ. La préposition –l avec le pronom sufxe personnel de la 2e pers. m. sg. qui suit le verbe indique qu’il faut restituer ce verbe à la 1re pers. sg., relative au vendeur. La formule de l’apodose de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance l ˆ(t[‚ na qrma V hna] peut être rétablie grâce au contexte, parce que le texte continue à la ligne par le début probable d’une formule de la protase de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur concernant la violation du contrat. La même séquence, où la formule de l’apodose de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance est suivie par le début de la protase de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur, est attestée en WDSP 2,5 et WDSP 4,8. L. 8 : La séquence y_l tbhyO « tu m’as donné » est attestée dans les autres contrats de vente dans la formule de l’apodose de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur concernant la restitution du prix de vente par le vendeur à l’acheteur en cas de violation du

15 16 17

D. M. Gropp, 2001, p. 77, « L. 6 ». TAD B2.3,16 ; B2.7,6.11–12 ; B3.10,22 ; B3.11,15 ; B3.12,29.31. TAD B2.3,23–26 ; B3.12,31–32.

196

wdsp 6 (planche vi)

contrat.18 Mais, dans ce contrat, la séquence y_l tbhyO doit appartenir à une autre formule parce que la formule de l’apodose de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur commence après cette séquence à la même ligne. D. M. Gropp a proposé d’agréger cette séquence à la formule de dénégation du reçu du prix de la vente dans la protase de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur.19 Selon cette interprétation, la séquence y_l tbhyO formulée négativement y_l tbhyO [ al ?X hnz apskw] remplacerait la séquence hna lbqm al « je ne reçois pas » attestée dans ce type de formule dans les autres contrats.20 Ce type de formule est attesté dans les contrats araméens d’Égypte : ykl tbhy al « je ne t’ai pas donné » (TAD B2.3,20), ykl hnbhy ˆjna al « nous ne t’avons pas donné » (TAD B5.1,5), hnbml z aqra l tbhy al « je ne t’ai pas donné cette terre pour construire » (TAD B2.4,14). L’attestation de ce type de formule dans les contrats d’Égypte conrme la restitution faite par Gropp. L. 9 : La formule [ hn]aO b‚y_j‚ y_m‚d‚[ q qb‹t›çt] « [tu es quitte en]vers moi, m[oi] je suis responsable » est restituée à partir de WDSP 2,7.21 La lecture de y_m‚d[‚ q ] est très incertaine et seule la lecture de [ hn]aO b‚y_j‚ en permet la restitution. Seule reste une trace d’encre de la tête de d dans y_m‚d‚[ q] ; des lettres m et y ne subsistent que les traces de la partie supérieure. Gropp restitue le montant de la contravention à payer en cas de la violation du contrat par le vendeur et le xe à 10 mines d’argent. Le texte conservé ne contient aucun indice qui permettrait cette restitution et Gropp ne la commente pas. Il se fonde probablement sur l’analyse par F. M. Cross de WDSP 1,9 où le montant de la contravention correspond au prix de l’esclave multiplié par dix, comme dans les contrats néoassyriens.22 Selon les analyses de D. M. Gropp, le montant de la contravention est aussi dix fois le prix de l’esclave en WDSP 3, mais en WDSP 4 ce n’est plus le cas. Dans sa propre conclusion du commentaire de WDSP 1,9, Gropp évoque la possibilité d’un montant négocié de la

18 19 20 21 22

WDSP 1,8 ; WDSP 4,10 ; WDSP 5,10 ; WDSP 15,14 ; WDSP 35, frg. 5,3. D. M. Gropp, 2001, pp. 77–78, « Ll. 7–8 ». WDSP 1,8 ; WDSP 2,6 ; WDSP 3,8 ; WDSP 25,2. Au sujet du verbe qb‹t›çt « tu es quitte » voir le commentaire de WDSP 2,7. F. M. Cross, 1985, p. 14*, commentaire des lignes 9–10 de WDSP 1.

wdsp 6 (planche vi)

197

contravention.23 Selon nos analyses, le montant de la contravention de WDSP 1 peut aussi correspondre au prix de l’esclave multiplié par douze au cas où une mine comporterait 60 sheqels.24 Faute d’information sur le prix des esclaves, nous nous abstenons de faire des estimations du montant de la contravention dans ce contrat. Il est néanmoins probable qu’elle était à payer en mines d’argent. Pour cette raison, nous restituons seulement « Y mines d’argent » pour cette somme. L. 10 : La formule concernant l’appropriation de la contravention payée par le vendeur à l’acheteur [ Y ˆnm sk ˆbwj ]a‚lOw [ ˆny]d‚ aOlO yO[z \ ˆsjht] peut être restituée à partir de WDSP 1,10 et WDSP 2,8. L. 11 : La partie droite d’un m possible dans [{ hn]m‚ est perdue. La partie gauche visible sur le manuscrit pourrait aussi bien correspondre à k, mais la lecture m est possible si on compare avec la même lettre dans ˆymd à la ligne 3. Il faut aussi prendre en compte le fait que le manuscrit est endommagé à l’emplacement de la partie supérieure de cette lettre. La séquence ]m‚ sk‚ indique que ce texte appartenait à une formule concernant un payement. Dans ce contexte de formulaire de contrat de vente, cette séquence aurait pu appartenir à la formule d’appropriation de la contravention par l’acheteur sans contestation. Mais cette formule étant attestée à la ligne précédente, la somme doit donc se trouver quelque part au milieu de la ligne 10. L’autre possibilité consiste à interpréter cette séquence comme appartenant à la formule concernant le payement de la contravention additionnelle per capita. Cette solution a été aussi proposée par D. M. Gropp et c’est la plus probable. La restitution de cette formule est justiée par WDSP 2,8–9 où la formule de contravention additionnelle per capita suit la formule d’appropriation de la contravention par l’acheteur sans contestation. Le montant de la contravention additionnelle à payer par personne est difcile à estimer. Gropp a restitué le montant d’une mine d’argent. Ce montant est attesté par WDSP 2,9. La restitution de cette formule en WDSP 8,9 n’est pas certaine, mais elle semble indiquer le montant de 2 mines d’argent par personne. Le montant de la contravention

23 24

D. M. Gropp, 2001, p. 42, « L. 9 ». Voir le chapitre III.4.4.2.8.

198

wdsp 6 (planche vi)

additionnelle est perdu dans ses autres attestations.25 La restitution de cette formule caractéristique des contrats de vente de plusieurs esclaves est le seul indice dans le texte conservé de ce manuscrit qui l’établisse comme tel. La restitution par Gropp de la formule de renoncement au droit de disposition par l’acheteur à la suite de la ligne V hna fylç ]alw [la aydb[l est probable. À la n du contrat, cette formule est le mieux attestée en WDSP 7,16, cf. aussi WDSP 1,10 et WDSP 4,12. L. 12 : La restitution de [ dq hynyb wmyqh yz ]a‚r[O sa lbq]l[ est possible. Seule la lecture du a dans ]a‚rO[sa] pourrait poser des problèmes, mais elle s’éclaire si on compare avec le a dans yjlbal à la ligne 2. Cette formule a dû être suivie par la liste des témoins dont rien n’est conservé.

25

WDSP 5,12 ; WDSP 9,12.

WDSP 7 (PLANCHE VII)

La restitution du texte du manuscrit WDSP 7 pose un double problème aux niveaux matériel et textuel. Ce papyrus est très fragmentaire : il a été reconstruit en grande partie – et surtout dans sa partie supérieure – à partir de petits fragments au Palestine Archaeological Museum (Musée Rockefeller) par Rev. J. W. B. Barns et F. M. Cross. D. M. Gropp a essayé de transcrire le manuscrit tel qu’il a été restitué et tel qu’il se trouve actuellement conservé entre deux plaques de verre collées l’une à l’autre au Musée d’Israël à Jérusalem.1 La position de certains fragments dans l’ensemble reste incertaine. En ce qui concerne la restitution du texte du contrat, elle semble être pour la plupart l’œuvre de F. M. Cross à laquelle D. M. Gropp souvent renvoie dans son commentaire et sa transcription.2 Cette transcription paraît trop largement tributaire du formulaire établi par F. M. Cross et D. M. Gropp pour les contrats de vente d’esclaves. Ces deux auteurs semblent parfois trop forcer les traits des lettres visibles en fonction de leurs propres restitutions textuelles, et certaines lettres plus ou moins visibles se trouvent ainsi changées dans cette transcription par rapport au manuscrit. Gropp omet parfois dans la transcription un certain nombre de traits de lettres visibles sur les fragments du papyrus. En lisant la transcription et le commentaire de Gropp, on ne peut que se rendre compte du placement assez discutable de certains fragments. Gropp n’a pas présenté la transcription des cinq fragments (n° 7–11) qui n’ont pas été incorporés dans l’ensemble du papyrus. Nous n’allons pas restituer l’ensemble du texte visible sur les fragments, vu les problèmes qu’une telle tentative poserait. Nous transcrivons

1

D. M. Gropp, 1986, pp. 105–116 ; 2001, pp. 79–86. Dans l’editio princeps, D. M. Gropp lui-même écrit que sa restitution du texte du WDSP 7 publiée dans l’editio princeps est faite à partir des transcriptions faites par F. M. Cross et diffère à plusieurs égards de la transcription présentée en 1986 ( D. M. Gropp, 1986, pp. 105–116) : « The present reconstruction, thus, departs in several signicant respects from that given in Gropp, Slave Sales, 105–13, and is based, in outline at least, on Cross’s reconstruction in unpublished transcriptions provided to the present editor » ; D. M. Gropp, 2001, p. 84, note 6. 2

wdsp 7 (planche vii)

200

seulement le texte lisible ou le texte dont la lecture est assez probable, en procédant seulement aux restitutions nécessaires et les plus évidentes. À partir des formules fragmentaires, il est néanmoins possible de déterminer grosso modo le sujet principal de ce contrat. Il s’agit d’un contrat de vente de plusieurs esclaves – hommes et femmes (cf. l. 1, 2 et 7) et peut-être aussi des enfants de ces esclaves (lignes 7 et 15) – par plusieurs vendeurs (cf. les verbes aux lignes 11, 13, 14 et 16) à probablement un seul acheteur (cf.  « à toi » à la ligne 14). Il est difcile de déterminer les noms des vendeurs. Un de ces noms peut être le nom ]HWBG[ restitué par F. M. Cross et D. M. Gropp comme « Yehobagah ». Ce nom est partiellement attesté à la ligne 7. Ces auteurs lisent aussi dans le texte le nom de Yeho¢ob dans le rôle de l’unique acheteur des esclaves. Ils voient les traces de ce nom aux lignes 5 (frg. 3), 10 (frg. 4) et 13. Les arguments pour la lecture de ce nom ne sont pourtant pas convaincants, et on peut douter qu’un tel nom soit vraiment attesté dans ces fragments. Les noms de deux esclaves potentiels sont attestés aux lignes 1 et 2 : Æananyah et Natan. Les noms des servantes restent inconnus. Le prix de la vente des esclaves est peut-être conservé à la 2e ligne du frg. 4 (ligne 11 selon la restitution de Cross et Gropp). Cross et Gropp ont lu 4 sheqels (d’argent), et il est probable que cette somme était précédée par une somme en mines d’argent. Le prix de 4 sheqels d’argent pour un groupe d’esclaves serait trop bas. Les noms de deux témoins sont plus ou moins conservés : [‘A/Æa]nanyah, le gouverneur de Samarie, et SYW/T[. Le papyrus est daté à la dernière ligne du 5 Adar, l’an 4 du roi Artaxerxès (probablement III). Cette date correspond au 4 mars 354 av. J.-C. Transcription :



]  [ 1 ]  []° °°[ ]   2 Frg. 2











]  \[ 3 (] [ : ou) ]  [ ]  [ ]

[ ]  [ ]

4 Frg. 3 ]°  [ ]°°[ ]°[ ]     5

]°[ ] [

]°[ ]°[ ]° [ ]

6 ] [ ]°°    (  ! \)  [ ] 

7 8 ]° [ Frg. 4 ]   [ ]    [!]

9 ]°°°°[ ]° °[ ]°°[

10

wdsp 7 (planche vii) ] [











]°° # ### [

°



]°°[

201 ] 

[ ] 

11

Frg. 5 ] 

 $  [

]°[ ]

12



















][



] [ ] °[

][ ]   [] 13 ]   [ ]°[ ]°  

  14 Frg. 6 ]° [ ]  

 

°°[ ] 15

]  [

]    16

] \  $ [!\] %

17  ]  

#& ###

 

   # #  # # [ # ]

18

Frg. 1 Transcription des fragments n° 7–11 : Frg. n° 7 : ] $ [

Frg. n° 8 : ] °[

Frg. n° 9 : ]   [ « a]rgent mine[s »

Frg. n° 10 : ]°  [

Frg. n ° 11 : ]° ° °[

Traduction : 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18.

]le nommé Æananyah[ le] no[mmé] Natan[ ]°° °[Na]tan [ ] N/T[ ]a[ ]rgent [ ] M[ ]les dits[ ]payé[ (ou : ]Ne¡ir[a’ ) ]et argent [ ]°Y[ ]°°[ ]qui (est) bon °°[ [ ] °[ ]°[ ]°[ ]à lui L[ ]°[ garçons des m[ ]âles(/esclaves) et servantes °°[ ]HWBG[ ]° N[ et [av]ec (/de) quelqu’un qui possède [ce]t ac[te ]°°[ ]°H L°[ ]°°°°[ ]nous chan[ ]geons (ce qui est écrit) dans c[e] contrat[ ]°°[ ] [ ° ]sh(eqels) 4 °°[ en[ ]°[ ]l’[a]rgent les mines [ [nous] rendrons, nous [te] donnerons[ ]°H[ ]T[ ]no[us nous te donnerons en échange de L°[ ]°[ ]cet acte[ en/pour[ ]°° prix des fils et des l[les ]TN °[ et nous n’avons pas autorité[ sur] le[s dits e]sclaves devant [Æa/‘A]nanyah, gouverneur de Samarie, SYW/T [ Le 5 Adar, l’an 4 d’Artaxer[xès le roi

202

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Commentaire : L. 1 : La position du fragment portant le texte ] [ n’est pas certaine. On peut le placer dans le contexte de la formule de déclaration de vente. Le mot accompagne toujours le nom de l’esclave vendu dans la formule de déclaration de vente d’un contrat de vente du Wadi Daliyeh. La lecture des trois premières consonnes de  est très incertaine. Seul un trait horizontal légèrement courbé à gauche subsiste du dans la partie supérieure de . Le nom  peut être expliqué comme « YHW est clément ». L. 2 : Si la restitution de l’expression « son nom » dans le syntagme [ ]   « [ le nom]mé Natan » est correcte, il s’agit du nom d’un autre esclave vendu par ce contrat. Le nom propre  signie « il a donné ». La lecture [ ]  

[ ] « qui est/sont à eux » proposée par Gropp est assez incertaine. En fait, seuls les traits des deux dernières lettres sur ce fragment sont plus ou moins lisibles. Il est possible de les interpréter ou bien comme [ ] [ ] et de restituer le nom [ ]  [ ] « Natan » ou bien comme [ ]  [ ] avec le sens proposé par D. M. Gropp. L. 3 : La lecture d’une seule lettre est possible sur cette ligne. On voit seulement la pointe inférieure de la hampe et une trace d’encre qui reste dans la partie supérieure. Il peut s’agir de  ou de . L. 4 : Dans l’editio princeps de 2001, Gropp a abandonné la lecture de  [] qu’il avait proposée en 1986.3 Dans l’édition de 2001, Gropp donne pour certaine la lecture de  au début de cette ligne et lit ] [ ], lecture que nous conrmons. Néanmoins l’espace entre  et , sufsamment large pour la restitution d’une autre lettre, semble l’être trop pour celle du mot  « argent ». Gropp a proposé de restituer l’expression [] , cette restitution reste hypothétique. Le texte lu comme étant le pronom démonstratif au pl. ]  [ peut aussi être lu ] [ « et non ». Ce mot est lisible au début de la ligne 16 où les traces visibles correspondent aux traits sur le fragment placé au niveau de la ligne 4.

3

D. M. Gropp, 1986, p. 105 et 109.

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203

Les traces de lettres du fragment n° 2 situé à la n de la ligne 4 offrent deux possibilités de restitution : ]   [ « ]payé[ » attesté en WDSP 3,3 ou [] [ « ]Ne¢ir[a’ », le nom propre attesté en WDSP 5,3.12, WDSP 8,8.9.10, WDSP 9,5 et WDSP 17,3.9. Si on accepte un tel emplacement pour le frg. 2, la restitution de ]  [ « ]payé[ » est plus probable, puisque rien n’indique que Ne¢ira’ soit un des acteurs de ce contrat. Les deux premières lettres et  du mot [] lu par Gropp après le mot   ne sont absolument pas visibles sur la photographie PAM 44.366.4 L. 5 : Seule la partie supérieure des lettres du premier mot de la ligne 5 est visible, et cela permet de restituer     « et l’argent » lu par Gropp. On peut reconnaître avec un peu plus de certitude la consonne  du mot [] [ « [ les] mines » lu et restitué par Gropp. Le lu par Gropp au début de ce mot n’est pas visible. La consonne identiée par lui comme  peut aussi être un . Les traces probables de deux lettres sont encore visibles à la ligne 5. Elles n’ont pas été signalées par Gropp dans sa transcription. La restitution du nom propre ]° [ ][ « et Ye[ho]¢ob » lu par Gropp sur le frg. 3 à la n de la ligne 5, probablement déjà posée par F. M. Cross,5 semble peu convaincante, et D. M. Gropp en a été conscient.6 Les consonnes et  ne sont pas visibles sur le papyrus, même si le papyrus ne semble pas endommagé dans la partie supérieure de la ligne à cet endroit. Nous proposons la lecture ]°  [ « ]qui est bon [ ». Un syntagme comparable est attesté en WDSP 27,3. Cette expression a pu appartenir à la formule de déclaration de vente d’un esclave et se rapporter à la qualité de l’esclave vendu. Cette pratique est attestée dans deux contrats de vente d’esclaves du Wadi Daliyeh, en WDSP 1,2 et WDSP 2,1. L. 6 : Gropp a transcrit et restitué le texte de la ligne de la manière suivante : [        ] []! [ ]  [ !  %  ]

4

D. M. Gropp, 2001, pl. VII. Ce nom gure dans la liste des noms propres des documents du Wadi Daliyeh dressée par F. M. Cross et reprise par H. Eshel dans sa thèse (H. Eshel, 1994, p. 49). 6 Voir le commentaire au sujet de ce mot par Gropp dans D. M. Gropp, 2001, 5

204

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Gropp omet dans sa transcription les traces de trois lettres visibles sur la première partie de la ligne. Ces traces ne permettent pas une identication plus précise des lettres. On ne peut discerner un peu plus clairement que trois lettres sur la deuxième partie de la ligne. Gropp les transcrit [] []! [ « pour toujours ». Nous proposons une transcription différente : ]°[ ] [. L. 7 : Le texte est transcrit et restitué par Gropp ainsi : [        ] [  ] 

    [ ]  La lecture du  dans   [ ] est très incertaine. Cette lettre est représentée seulement par une trace d’encre. Gropp a également proposé de lire   ! .7 La lecture de   par Gropp est aussi très incertaine, rien n’indique qu’il faille lire ces deux consonnes.

)  [ ]  Nous transcrivons au début de la ligne ]° °    (   !\ en préservant l’ambiguïté de lecture du second mot. Gropp traduit cette séquence par « garçons des mâles et des servantes ». Le mot  est emprunté à l’akkadien et signie « garçon », « jeune homme ».8 Il n’est pas nécessaire d’interpréter ce mot comme étant uniquement au pluriel. La lettre  fait partie de la racine et ce mot au singulier à l’état emphatique  « le jeune homme » est attesté plusieurs fois dans le texte araméen du récit d’A˜iqar.9 L’interprétation  comme étant un pluriel est néanmoins possible. Vu le contexte, elle semble la plus probable. Une des deux possibilités de lecture du second mot de la séquence est  [ ]. Le substantif  « mâle » est attesté dans certains contrats d’Éléphantine dans l’expression % \  « enfant, mâle ou femme ».10 Ce substantif ne contient pas la notion sémantique d’« esclave ». Il peut donc s’agir d’un homme libre ou d’un esclave. La lecture du second mot comme   ! « esclaves » semble plus cohérente dans le contexte des   « servantes ». Du point de vue paléographique, les deux lectures sont possibles.

p. 81, « L. 5 ». Il constate qu’il n’y a pas de traces de ni de  et qu’il n’y a pas non plus assez d’espace pour cette restitution. 7 D. M. Gropp, 2001, p. 81, « 7 ». 8 KWIC, p. 281. 9 TAD C1.1,38.41.54.56.58.59 ; C1.1H,10.12.15. 10 TAD B2.6,17.20 ; B3.4,21 ; B3.8,28.34.

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205

Gropp a restitué à la ligne 7 le nom propre [ ] [ ] sans donner d’explication sur ce nom. La restitution d’un tel nom yahwiste/perse « Yahwe est dieu ( ?) » a été déjà suggérée par F. M. Cross.11 R. Zadok n’a pas suivi la restitution du nom yahwiste et il n’a prudemment transcrit dans sa liste des noms propres du Wadi Daliyeh que les consonnes lisibles dans le manuscrit [(x)]hwbg[(x)].12 Dans notre transcription nous suivons son exemple, sans restituer de nom concret. L. 8 : Le texte de la ligne est représenté seulement par deux traits verticaux dont le premier peut correspondre à , , , ,  ou %. Le second trait a pu appartenir à , , ,  ou . Gropp a restitué à partir de ces deux traits la formule [    ]

[  !] « et ils sont mutuellement satisfaits (par) le contrat entre eux » attestée en WDSP 2,3. Nous ne restituons pas cette formule même si elle est possible : les deux traits visibles ne sont pas un témoignage sufsant pour une telle restitution dans le contexte aussi fragmentaire. L. 9 : Le premier mot de la ligne peut être lu  [!] « et avec » comme l’a proposé Gropp, ou  « de ». Si on accepte la lecture de  [!] au début de la ligne, le texte contient la formule déjà attestée en WDSP 6,6 :   [ ]    [!]. Cette formule semble appartenir à la protase de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance qui protège le futur propriétaire du contrat à la place de l’acheteur.13 L. 10 : La ligne 10 est très endommagée. Seules certaines lettres sont lisibles au milieu et à la n de la ligne reconstituée. Au milieu de cette ligne, Gropp restitue [ ]  [] [] « [ Ye]ho[ ba]gah et[. . .] ». Seul un est clairement visible dans cette séquence que nous transcrivons [ ]° °[ ]°°[. . ]. La lecture des autres lettres reste hypothétique, et Gropp en est conscient.14 On peut se demander si ce fragment est vraiment à sa place : sur celui qui se trouve au-dessus, on

11

Voir la liste de noms propres dressée par Cross, dans H. Eshel, 1994, p. 49. R. Zadok, 1998, p. 782, n° 28. 13 Voir commentaire plus détaillé de cette formule en WDSP 6,6. 14 Voir son commentaire de cette restitution : « (. . .) The heads of the rst three letters are missing. The stance of the downstrokes of the supposed he would better t ˜et. The supposed ˜et is represented only by a bottom tip of ink. » , D. M. Gropp, 2001, p. 81, « L. 10 ». 12

206

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voit à la marge inférieure un trait qui semble appartenir à un , qui devrait être visible aussi sur le fragment en question avec les traits de la ligne 10, et qui semble être situé justement au niveau de la ligne 10, selon la disposition de ce fragment sur la photographie PAM 44.366. Ce  possible n’est pourtant pas pris en compte par Gropp ni dans la transcription ni dans le commentaire. Si un des deux fragments qui constituent le milieu hypothétique de la ligne 10 n’est pas à sa place, il faut revoir la restitution de l’ensemble du papyrus, et la restitution de la ligne 10 proposée par Gropp reste hypothétique. La n de la ligne 10 est probablement constituée par les traits inférieurs de quatre lettres conservées sur le frg. 4 situé ainsi par F. M. Cross. La lecture par F. M. Cross de ces lettres a été [ ]   [ ] « [ ] Yeho¢o[ b ]». Ce nom a été aussi transcrit par Gropp à la ligne 5, sur le frg. 3. Nous n’avons pas accepté cette transcription. D. M. Gropp propose dans le commentaire de la ligne 10 de lire  à la place de , mais il préserve la lecture de Cross dans la transcription.15 La lecture de  comme la dernière lettre visible sur le fragment est vraiment conjecturale. La restitution du nom « Yeho¢ob » par Cross – lecture reprise dans la transcription par Gropp – n’offre aucune certitude. L. 11 : La lecture de la première partie de la ligne 11 [ ]  

[ ]  « nous changeons (ce qui est écrit) dans c[e] contrat » ne pose pas de problème. Il s’agit de la première partie de protase de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur d’un contrat de vente. Cette partie de protase de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur concerne la violation du contrat par le vendeur.16 D. M. Gropp restitue au milieu de la ligne le début de la formule de dénégation de la vente par le vendeur dans la protase de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur []  [] « [et]nous diso[ns] ». Gropp remarque au sujet de cette restitution que « the reading is possible only if the fragment is identied correctly ».17 Or justement la position du fragment qui porte les traits de ces lettres n’est pas certaine.

15

D. M. Gropp, 2001, p. 81, « L. 10 ». Cette formule est le mieux attestée en WDSP 2,5 et peut être restituée aussi en WDSP 1,6–7, WDSP 3,7, WDSP 4,8–9, WDSP 6,7, WDSP 9,9, WDSP 15,13, WDSP 19,4 et WDSP 25,1. 17 D. M Gropp, 2001, p. 81, « L. 11 ». 16

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207

Il s’agit du même groupe de fragments qu’on a repérés à la ligne 10 et qui ne semblent pas être à leur place dans l’ensemble. Les traces de lettres au milieu de la ligne 11 lues par Gropp []  [ ] sont clairement situées à un niveau inférieur par rapport à la première partie de la ligne. Pour cette raison nous ne les transcrivons pas : la lecture de ces traits aurait exigé un contexte clair et sûr, ce qui n’est pas le cas ici. La lecture des deux dernières lettres de la deuxième ligne du frg. 4 [ ]° ° # ### [ ] n’est pas certaine. D. M. Gropp propose de les interpréter comme   ; il est cependant difcile de conrmer cette interprétation. Le signe interprété comme pour « sh(eqels) » pourrait aussi correspondre à deux unités # #[ ] comme c’est attesté dans le groupe de signes d’unités « 1 » sur le même fragment. Mais une telle interprétation est peu probable dans ce contexte. Pour le reste de ce fragment, nous adhérons au commentaire de Gropp :18 la somme de 4 sheqels (d’argent) peut appartenir à la formule de déclaration de vente, à la formule de reçu-quittance, à la formule de dénégation du reçu du prix de vente ou à la formule de restitution du prix de vente. Dans ces quatre cas, il s’agit du prix ou d’une partie conservée du prix de la vente du groupe d’esclaves. L. 12 : La lecture d’un  à la place d’un lu par Gropp au début de la ligne 12 est plus probable. Il est donc difcile d’y restituer le participe [%] . La restitution de [ ] [] « [no]us [ » par Cross, reprise par Gropp, ne trouve pas de justication sur la photo PAM 44.366.19 Les lettres  et n’y sont absolument pas visibles. Mais il est possible qu’il s’agisse de la transcription du fragment n° 11 qui, sur cette photographie, n’est pas incorporé dans l’ensemble restitué. Nous constatons avec Gropp20 que la lecture de 

 $ [ ] « les mines d’[a]rgent » est plausible. L. 13 : Une petite trace de la partie inférieure du premier  de  semble être visible. Le  nal est représenté seulement par une trace verticale dans la partie inférieure de la lettre.

18 19 20

D. M. Gropp, 2001, p. 84, « Ll. 10 –11 ». D. M. Gropp, 2001, pl. VII. D. M. Gropp, 2001, p. 81, « L. 12 ».

208

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La séquence asyndétique des verbes    est bien attestée dans les contrats de vente du Wadi Daliyeh.21 Cette séquence asyndétique est typique de la formule d’apodose de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur concernant la restitution du prix par le vendeur à l’acheteur en cas de violation du contrat par le vendeur. La restitution du nom [] [ « ]Yeh[o¢ob] » dans la transcription de Gropp ne se justie pas. La lettre  est considérée par lui, à juste titre, comme très peu certaine.22 Seule la lettre peut être reconnue. Vu les autres lectures de ce nom par Gropp dans le manuscrit restitué (lignes 5 et 10), la lecture du nom « Yeho¢ob » dans l’ensemble de ce texte est plutôt improbable. La lecture d’un  et la restitution du mot [ ] [ ] par Gropp autour de cette lettre restent très conjecturales, nous ne les acceptons pas. D. M. Gropp lui-même afrme que ces traits pourraient appartenir à un . Si la lecture de [ ][ ] par Gropp sur le frg. 5 semble être correcte, la place assignée à ce fragment reste hypothétique. Ces deux lettres ont pu appartenir au pronom personnel  « nous » relatif aux vendeurs dans ce contrat. Le fait que ce contrat concerne plusieurs vendeurs est indiqué par les verbes à la 1re personne pl. aux lignes 11, 13, 14 et par le pronom personnel de la 1re pers. pl.  à la ligne 16. Dans les contrats de vente du Wadi Daliyeh, la 1re personne grammaticale est toujours relative au vendeur. L. 14 : La séquence   « nous te donnerons » ne pose pas de problèmes. Le mot suivant a été transcrit par Gropp par  $  . Il l’a analysé comme étant le substantif  à l’état emphatique qui signie « l’équivalent », « le remplacement », « la copie ».23 Il indique dans son commentaire qu’il s’agit de l’unique attestation de ce substantif à l’état emphatique dans l’araméen d’Empire.24 Il transcrit ce mot dans le contexte de la formule   [ ]  $ 

  « we will pay you the amount required by th[is] document ».25 Gropp a tenté deux rapprochements différents de cette formule ainsi restituée : tout d’abord avec   % « selon ce contrat » attestée 21 22 23 24 25

WDSP 4,10 ; WDSP 21,13. D. M. Gropp, 2001, p. 82, « L. 13 ». D. M. Gropp, 2001, p. 85, « L. 14 ». D. M. Gropp, 2001, p. 85, « L. 14 ». D. M. Gropp, 2001, p. 80 pour la transcription, p. 83 pour la traduction.

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209

en WDSP 3,9.26 Selon cette interprétation,    $ serait l’équivalent de   %. Selon l’autre interprétation proposée par Gropp, il est également possible de rapprocher la formule de la ligne 14 de la formule attestée sous la forme générale            « et au temps que tu me diras, je te changerai l’acte comme prévu »,27 qui garantit le remplacement du dit acte en cas de détérioration ou de perte. Gropp évoque également la possibilité que cette formule contienne une provision pour une nouvelle copie de l’acte à faire et à authentier par les vendeurs à la demande de l’acheteur. Dans ce cas, il propose de traduire $ par « remplacement » ou « copie ».28 Ces interprétations proposées par Gropp dépendent du sort fait au mot $ dans le manuscrit. Il faut donc examiner la lecture de ce mot, qui est assez incertaine. On peut accepter le  comme première lettre. Les traces visibles de cette lettre peuvent aussi correspondre à ,  ou . La lecture de $ comme la troisième consonne de ce mot est possible, même si la tête du $ manque. La lettre suivante a été interprétée par Gropp comme l’article déni -, malgré le fait que la trace correspondant à cette lettre ressemble beaucoup plus à la partie inférieure de . La lecture de  à la place de  a été d’ailleurs indiquée par Gropp dans ses notes de lecture comme possible.29 Ce  peut appartenir au mot suivant, et les trois consonnes qui le précèdent peuvent être interprétées comme la préposition   « en échange de ». Cette préposition est attestée dans deux autres contrats du Wadi Daliyeh, en WDSP 10,3 et WDSP 16,6. Le texte de la ligne 14 peut ainsi être lu de la manière suivante : [ ]   […]°[ ]°  

  « nous te donnerons en échange de L°[ ]°[…]cet acte[ ] ». Cette formule peut aussi être relative à une situation où la possession de ce contrat constitue un gage. L. 15 : Gropp a incorporé dans sa transcription et restitution le fragment n° 6 : [   %  ]

[   $]

[ # ]# 

  [ ]

qu’il a traduit « [we will pa]y in si[ lver ]the value of [2] minas per

26

Cette formule est attestée aussi dans les autres contrats du Wadi Daliyeh. Mur 19, 10–11.23–25 ; 20,13–14 ; 21,19–20 ; 26,6–7 ; 27,5–6 ; XÆev 8,7 ; 9,10–11 ; 50,21–22 ; P. Yadin 10,16–17. 28 D. M. Gropp, 2001, p. 85, « L. 14 ». 29 D. M. Gropp, 2001, p. 82, « L. 14 ». 27

210

wdsp 7 (planche vii)

[ person] to [ Yeho¢ob as stipulated in this bond] ».30 Cette transcription et cette restitution posent plusieurs difcultés qu’il faut discuter. La première lettre de la ligne a été transcrite  par Gropp et il a restitué le mot [] , même si la lettre  est plus probable. Il en fait d’ailleurs mention dans ses notes de lecture.31 Après la lacune qui suit cette lettre, on peut voir une ou deux traces de lettre possibles. Ces traces n’ont pas été prises en compte par Gropp. La lecture la plus probable du mot suivant est   « prix » à l’état construit. Malgré la transcription de Gropp, ce mot est précédé par un petit espace vide sans lettres. Ce mot à l’état construit est clairement attesté en WDSP 36, frg. 3,2, et peut-être aussi WDSP 34, frg. 4. La forme à l’état construit implique un rapport grammatical avec le mot ou le syntagme suivant transcrit par Gropp comme [ # ]#  . Gropp lui-même évoque quelques arguments expliquant que cette transcription [ # ]# 

  – la sienne – n’est pas très commode :32 a) le mot   dans    ne semble pas être ici à sa place. Il l’a restitué dans le contexte d’une formule de contravention per capita alors que cette expression appartient selon lui plutôt à une formule concernant le prix ; b) la syntaxe de cette formule restituée est étrange puisque, dans les autres attestations, le montant de la contravention suit # $ $ ;33 et c) il propose de prendre en compte la possibilité de lire 20    [ ]

au début de la ligne en tant que contravention à payer par le vendeur en cas de violation du contrat. Selon cette interprétation, la formule de contravention additionnelle per capita pourrait être rétablie à la suite sur cette ligne. La première lettre lue comme un par Gropp dans  n’est pas bien conservée et peut aussi être interprétée comme un . Dans ce cas, on peut lire sans difcultés le mot  vocalisé *+-. « ls » au pluriel attesté en WDSP 4,6, WDSP 18,7 et peut-être aussi WDSP 11r,10. Dans ce cas, le syntagme    ne soulève plus les problèmes posés par la transcription de Gropp et on peut traduire « le prix des ls ». Les deux traits qui suivent le mot  peuvent être lus comme  et  et on peut restituer [ ]  vocalisé /+-. « lles ».

30

D. M. Gropp, 2001, p. 80 pour la transcription, p. 83 pour la traduction. D. M. Gropp, 2001, p. 82, « L. 15 ». 32 D. M. Gropp, 2001, p. 85, « L. 15 ». 33 Gropp mentionne à titre d’exemple WDSP 2,9 (2,10 selon Gropp) ; WDSP 5,12 ; WDSP 6,11 etc. 31

wdsp 7 (planche vii)

211

Le syntagme [ ]  

  « le prix des ls et des f[illes] » est cohérent du point de vue grammatical. Il est possible de le rapprocher du texte de la ligne 7 qui concerne probablement les garçons issus des unions d’hommes libres ou d’esclaves avec des servantes. Si nos lecture et restitutions du texte de la ligne 15 sont correctes, ce contrat a pu concerner la vente non seulement d’esclaves adultes mais également de leurs enfants qui ont fait l’objet d’un payement particulier. Le fragment 6, placé par Cross au niveau de la ligne 15, peut être lu comme [ NP-]

[] « [nous do]nnerons à[ NP] », comme c’est indiqué dans la transcription de Gropp. Mais cela peut aussi être le nom propre ]° [] « [ Na]tan[ », attesté à la ligne 2. Le caractère fragmentaire de cette ligne ne permet pas d’identier une formule juridique concrète. L. 16 : La lecture de []  [ ]    « et nous n’avons pas autorité [sur] [c]e [g]roupe d’esclaves » à la ligne 16 ne pose pas de problèmes. C’est parmi les manuscrits du Wadi Daliyeh l’attestation la plus complète de la formule de renoncement au droit de disposition par le vendeur dans la clause du retour au status quo ante. À la lumière de l’interprétation des lignes 7 et 15 qui concernent probablement les enfants des esclaves, cette lecture de la formule contenant le substantif  [  ] peut être un argument en faveur de l’interprétation de   comme « famille d’esclaves » suggérée par F. M. Cross et D. M. Gropp.34 L. 17 : D. M. Gropp a lu dans la séquence de la ligne 17 la liste des témoins avec les noms du gouverneur de Samarie et du préfet :   $ [ ] % « devant [Æa]nanyah, gouverneur [. . .  ]  de Samarie, Siyat[on, le préfet . . .] ».35 La partie centrale de cette séquence  $ [ ] « [ ]nanyah, gouverneur de Samarie » est l’attestation la plus complète du nom d’un gouverneur de Samarie dans les documents du Wadi Daliyeh. C’est d’ailleurs la seule attestation explicite du nom d’un gouverneur de Samarie dans tous les papyri et fragments du Wadi Daliyeh, et la seule attestation explicite du nom d’un gouverneur introduisant la liste des témoins.

34

D. M. Gropp, 1990, p. 185 ; D. M. Gropp, 2001, pp. 71–72, « L. 4 ». Voir notre commentaire du WDSP 5,4. 35 D. M. Gropp, 2001, p. 80.

212

wdsp 7 (planche vii)

Depuis 1966, F. M. Cross a restitué à cet endroit le nom de [ Æ]ananyah, à la suite de l’interprétation d’une lettre mal conservée en WDSP 9,14.36 La restitution du nom [‘A]nanyah est aussi possible, et, dans ses notes de lecture, D. M. Gropp opte plutôt pour cette possibilité en se fondant sur la position de la lacune.37 Il est vrai que la lacune est au-dessus du niveau de la ligne et devrait laisser voir les restes des deux hampes de . Ce constat peut impliquer la lecture de !. Y. Meshorer et S. Qedar ont attribué à ce gouverneur « [ Æa]nanyah » deux monnaies de Samarie du IVe s. av. J.-C. avec les inscriptions  et  rétrograde.38 Puisqu’il n’est pas certain que les noms des gouverneurs de Samarie du IVe s. av. J.-C. aient été inscrits sur les monnaies frappées dans la province de Samarie à cette époque, on ne peut pas considérer ce rapprochement comme une certitude.39 F. M. Cross a interprété les trois dernières lettres de la ligne 17 lues [ ]  comme étant une autre forme du nom phénicien  « Isiyatôn » attesté comme le nom d’un préfet en WDSP 8,12. À la suite de cette observation, Cross et Gropp concluent qu’il s’agit ici du même préfet.40 La lecture du nom [ ]  par Cross et Gropp n’est pas certaine. Seule une petite partie supérieure de la lettre  est visible, mais cette lecture est possible. En revanche la lecture de  est beaucoup moins certaine. On peut identier une courbe visible du côté droit de  ; mais, dans ce cas, on aurait attendu au moins une partie – supérieure ou inférieure – de la hampe de ce  à gauche de la courbe. Or rien de tel n’est visible, ce que constate aussi D. M. Gropp.41 Ainsi peut-on lire cette courbe comme la lettre . Une séquence de lettres comparable – ] \ – est aussi attestée en WDSP 20,3. L’interprétation de ] \ comme une autre forme du nom du préfet Isiyatôn attesté en WDSP 8,12 ne peut cependant pas être exclue : les contrats WDSP 7 et WDSP 8 semblent être souscrits à la même période.42

36

F. M. Cross, 1966, p. 204, note 12 ; 1971, p. 47, note 4 ; 1974a, p. 18, note 10. D. M. Gropp, 2001, p. 82, « L. 17 ». 38 Il s’agit des monnaies n° 37 et n° 38 dans Y. Mehosrer – S. Qedar, 1999, p. 23 (pour l’interprétation historique), p. 90 (pour le fac-similé et la description des monnaies). 39 Concernant les inscriptions sur les monnaies de Samarie, vois les chapitres III.5.2.3.6–7. 40 D. M. Gropp, 2001, p. 85, « L. 17 ». 41 D. M. Gropp, 2001, p. 82, « L. 17 ». 42 Voir le chapitre III.4.2.4.2. 37

wdsp 7 (planche vii)

213

L. 18 : La lecture de la formule de datation # # # #  

   #0 #0 #0 #0[ # ] [  ]   « Le 5 Adar, l’an 4 d’Artaxer[xès le roi] » proposée par Gropp correspond aux traces conservées sur le papyrus. La ligne 18 (19 selon Gropp) avec la formule de datation est séparée du contrat par un espace double de celui qui sépare les autres lignes. Il s’agit probablement de la formule de datation appartenant au contrat situé au-dessus de cette formule. La formule de datation écrite au début du WDSP 11v,1 est aussi séparée du reste du contrat par un large espace. Il faut également comparer la position de cette formule de datation avec la formule de datation de WDSP 10,12 qui n’appartient pas au contrat sous lequel elle est inscrite. Seules les pointes inférieures des hampes de  et  dans    sont conservées. À la différence des autres formules de datation des documents du Wadi Daliyeh,43 le nom du mois « Adar » n’est pas ici introduit par –. Seules des traces d’encre représentent les lettres et  dans   . La partie inférieure de la hampe du  est effacée. Le roi Artaxerxès mentionné dans cette formule de datation est très probablement Artaxerxès III. Ce contrat est donc daté du 4 mars 354 av. J.-C.44

43 44

WDSP 1,1 ; WDSP 3,11 ; WDSP 6,1 ; WDSP 17,7?. R. A. Parker – W. H. Dubberstein, 1956, p. 35.

WDSP 8 (PLANCHE VIII)

Plus de la moitié du manuscrit est perdue. Selon Gropp seulement ca. 28% du texte original sont conservés.1 Cela signierait que plus des deux tiers du texte ont été perdus. La lecture de ce texte est pourtant un peu facilitée, par rapport à WDSP 7, par un caractère moins fragmentaire, malgré de très importantes lacunes. Le manuscrit a été analysé par D. M. Gropp.2 Il s’agit du texte d’un contrat de vente concernant probablement plusieurs esclaves, comme l’indique la formule de contravention additionnelle per capita qui peut être restituée aux lignes 9–10, et le chiffre 1 à la première ligne. Le nom d’un de ces esclaves est Mikayahu (lignes 1, 3, 7), le nom de l’autre esclave semble se terminer en « -na’ » (ligne 9). Le nom propre de l’acheteur est « Ne¢ira’» (ligne 10). Ne¢ira’, ls de Yehopada(y)ni, est aussi l’acheteur en WDSP 5 et WDSP 9 ; il gure aussi dans le double contrat concernant une garantie en WDSP 17. Il est difcile de préciser s’il y avait un ou plusieurs vendeurs. Le seul témoignage concernant le nombre des vendeurs est le verbe ‚lçn\y à la ligne 10. La lecture de son préxe verbal étant ambiguë, nous restituons partout dans le manuscrit des verbes à la fois à la 1re pers. sg. et à la 1re pers. pl. Le nom du vendeur ou d’un des vendeurs a pu éventuellement être « Æanan » (ligne 8).3 Le nom propre « Æanan » est attesté en WDSP 11r,13 comme le nom propre du préfet, dans la liste des payements en WDSP 35, frg. 1r,4, et en WDSP 22,4 où il est peut-être le ls de Yaqim. Un certain Yaqim est vendeur d’esclave en WDSP 3. Il n’est pas exclu que ces deux personnes soient père et ls. Le prix des esclaves est inconnu ainsi que le montant de la contravention à payer par les vendeurs en cas de violation du contrat. Le montant de la contravention additionnelle per capita à payer par le (les) vendeur(s) semble être de 2 mines d’argent par personne (ligne 10). La liste des témoins contenait les noms de deux fonctionnaires, peutêtre celui du père du vendeur (identication très incertaine), et trois ou 1

D. M. Gropp, 2001, p. 87. D. M. Gropp, 1986, pp. 117–122 ; 2001, pp. 87–91. 3 Selon l’interprétation de Gropp, Æanan a été un des esclaves vendus par ce contrat ; D. M. Gropp, 2001, p. 87. 2

wdsp 8 (planche viii)

215

quatre autres témoins. Le nom propre du gouverneur de Samarie a été perdu, seul son titre est attesté. L’autre fonctionnaire mentionné parmi les témoins est le préfet au nom phénicien Isiyatôn. Gropp a restitué huit témoins dans la liste, nous nous abstenons d’estimer le nombre des témoins dans cette liste. La date de la souscription du contrat est inconnue. Une datation de ce manuscrit peut être proposée à partir de l’analyse paléographique : autour de 350 ou vers 350 –340 av. J.-C.4 Transcription :

]‚lOçn_

[ hmç whyk]ml {[ ] ][\ça[ ]° j\x [ ˆ]r‚y_m‚g‚[ [ wh]y_km‚[l aryfnw ]b [ ]ç\[ [ ]bO hynyb arsa dj ˆ]mO dj‚[ wy[rw ]° °[ ˆsjh ]‚z [ a]y_d‚b‚[[ [ ]°°°[ ] [hynyb w]myqh‚[ arsa hnz]w_ [r]m‚a[(n)]wO hla‚[ aylmb hnz arsab hnçn\y wa m[ db[n\y ]ˆ(n_yO[d] °[ ]° [ ]b\l [ ]r‚b‚g wa‚ °[ aryfnl (ou : a]n_bz) t]n_bz alO[ adb[ h]n_z whyk‚ml yzk [ ]a ˆnj°[ aryfnl ˆtnn\y qrmn\y (ou : hnj]n_a‚) h]n_a‚ a‚[ryfn [] db[[y ˆnyd ˆrj]a [ { ]çOpnl ar[yfnl lçn\y ]s‚kO z an_°[ ]°[ X ç ]aOp‚[s]k‚ [ ˆyr]m‚ç tjOp [ NP dq çpnl ]aryfn_[ ]‚[l ]‚lçn\y {_ {_ ˆ(n_m‚ Os‚k‚ [ ]ˆtt rb ‚[yqy (yOn_y_dOk : ou) ]yOt‚rOk yr‚nl rb OlçO[ ]°[ ]ç\[ [ ]arOfç‚ ˆ[yrmçb ]a‚ngs ˆ(wtysa ˆnj yzO yhwba byt‚[k ]h‚n_z_

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

Traduction : 1. [ ] 1 Mi[kayahu ... ] 2. Â/Æ°[ ]’Š/‘[ ]complet[ 3. Dans[ ]‘/Š[ ] B[ et Ne¢ira’ 4a pris possession] du dit[ ]3Mikaya[hu. ] 4. °°[ et ils ont été ]mutuelle[ment satisfaits (par) le contrat entre eux. . . .les e]sclaves[ ] 5. Et[ ce contrat, ils ( l’ )ont ]conclu[ entre eu]x : [. . . .]°°°[ ] 6. L/B[ ] °[ ]° [nous entrons/j’entre en li]tige[avec toi, ou (si ) nous changeons/je change (ce qui est écrit) dans ce contrat en ]ces [termes] et [d ]iso[ns ] (ou : ( je) di[s)

4

Voir le chapitre III.4.2.2.2.

216

wdsp 8 (planche viii)

7. que « c[et esclave] Mikayahu [nous/je] n’[avons/ai ]pas vendu [ à Ne¢ira’ . . . » ]° ou quelqu’un[ ] 8. d’[autre en]tre [en litige avec Ne¢ir]a’, no[us purierons, donnerons (ou : j [e purierai, donnerai (les esclaves)) à Ne¢ira’. . . .]°Åanan. Aussi [ ] 9. la so[m]me de[ X sh(eqels) ]° [ ]le dit [ ]° N’ arge[nt . . . nous payerons (ou : je payerai ) à Ne¢i]ra’ pour [1] personne 10. 2 mines d’argent. Nous payerons/je payerai[ à ]toi, Ne¡ira’,[ par personne. . . . devant NP,] gouverneur de Sama[rie ] 11. ‘/Š[ ]° [ ]Šallum, ls de Laneri, Kereti[ (ou : Kidini[ ) Yaqi ]m, ls de Tattan[ ] 12. son père – (celui) de Åanan, Isiyatôn le préfet[. . . En Samar]ie 13cet 12acte 13. [a été é ]crit. 14. Nous payerons[ Commentaire : L. 1 : Le fragment situé au niveau de la première ligne [ ]ml {[ ] a pu contenir le nom propre de l’esclave Mikayahu vendu par ce contrat. Le nom « Mikayahu » est attesté comme le nom de l’esclave à la ligne 7 et peut être restitué à la n de la ligne 3. Il est donc possible de restituer [ hmç whyk]ml {[ ] « [ ]1 [le nommé] M[ikayahu] ». Le nom de l’esclave est précédé du signe 1 typique des déclarations de vente dans les contrats de vente de plusieurs esclaves.5 Ce fait indique qu’il devrait s’agir d’un contrat de vente de plusieurs esclaves. Mais la formule de dénégation de vente de la protase de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur, qui peut être restituée à la ligne 7, suggère qu’il s’agit de la vente d’un seul esclave Mikayahu. D. M. Gropp a restitué la formule de déclaration de vente concernant deux esclaves et, à la ligne 7, il a restitué deux formules de dénégation de vente de la protase de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur. Un autre indice en faveur d’un contrat de vente de plusieurs esclaves est fourni par la possibilité de la restitution de la formule de contravention additionnelle per capita aux lignes 9–10 obligatoire dans les contrats de vente de plusieurs esclaves.

5

WDSP 5,2 ; WDSP 9,1. Attesté aussi en WDSP 12,1.

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217

L. 2 : Gropp a restitué au début de la ligne le nom propre [ ˆ ]n_j et il l’a interprété comme le nom propre de l’autre esclave vendu par ce contrat. Ce nom est attesté dans ce manuscrit dans la liste des témoins à la ligne 12 et peut éventuellement être lu à la n de la ligne 8. La lecture du j dans ce nom a été considérée par Gropp comme certaine, mais cette lettre peut aussi être lue comme un x. Aucun mot dans les documents du Wadi Daliyeh ne commence par x. La lettre suivante est illisible, la trace visible a pu appartenir à n’importe quelle lettre, comme l’a aussi constaté D. M. Gropp.6 L’interprétation de ces deux lettres en tant qu’appartenant au nom de l’esclave « Æanan », comme l’a proposé D. M. Gropp, est très incertaine. Le fragment suivant de la ligne a été interprété par Gropp comme une partie du patronyme de l’esclave Æanan. Deux lettres sont lisibles : a et ç ou [. Du fait de l’incertitude sur le nom propre de l’esclave, nous ne restituons pas non plus son patronyme. Gropp a proposé trois lectures différentes des traces de lettres peu visibles de la n de la ligne 2 : [ ˆ]r‚y_m‚g‚[, mot attesté dans les autres contrats à la n de la formule de déclaration de vente (WDSP 1,3 ; WDSP 15,7), ou [ ]r‚yf‚a‚ °[ ], mot attesté dans la formule de reçuquittance en WDSP 3,3, ou [a]r‚y_f‚n_l[‚ ] « [ ]à Ne¢ir[a’] », nom propre de l’acheteur dans ce contrat (cf. lignes 9 et 10). Ces trois lectures sont possibles. L’incertitude de la lecture nous interdit de restituer une formule encadrant ce mot. L. 3 : La première lettre de la ligne 3, lue par Gropp comme k, est plutôt b. Nous n’acceptons donc pas la restitution du mot [ aps]k par Gropp. La restitution de [ ˆlbqm ]b [ par Gropp au milieu de la ligne 3 ne génère pas de sens. Le nom de l’esclave [ wh]y_km‚[ lu par Gropp peut être rétabli à la n de la ligne. Gropp a inclus cette restitution dans la restitution de la formule concernant le transfert de possession : la première partie de cette formule se voit à la ligne 3 et la formule continue, selon la restitution de Gropp, à la ligne 4. La suggestion de Gropp est plausible et nous l’adoptons dans notre transcription. À cause de l’incertitude de l’attestation du nom de l’esclave Æanan dans ce contrat et à la différence de Gropp, nous ne restituons pas ce nom dans cette formule.

6

D. M. Gropp, 2001, p. 88, « L. 2 ».

218

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L. 4 : La lecture de m‚ dans le mot [hy]m‚[dq] restitué par Gropp n’est pas certaine. Deux traits diagonaux descendant de droite à gauche sont visibles au lieu d’un seul. Gropp a évoqué aussi la lecture possible de [ ]n_b[‚ ]. Sur le fragment suivant placé au niveau de la ligne 4, la lecture [dj ˆ]mO dj‚[ ], proposée par Gropp, ainsi que la restitution de la formule de satisfaction, attestée en WDSP 2,3, [ hynyb arsa dj ˆ]mO dj‚[ wy[rw] sont possibles du point de vue paléographique et contextuel. Gropp a restitué à la n de la ligne la séquence [a]y_d‚b[‚ [ [f l[] « [au sujet des e]sclaves[ » comme une suite de la formule restituée [ hynyb arsa dj ˆ]mO dj‚[ wy[rw]. Dans le commentaire de cette restitution, il constate que cette formule restituée n’est pas à sa place ici dans le contexte du formulaire.7 Cette expression est attestée en WDSP 4,7, WDSP 11r,11 à la n d’une des formules de la protase de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance. Nous conservons la lecture [a]y_d‚b‚[[ ] du dernier mot de la ligne 4 ‚ [‚ [ ] proposée par Gropp. Cette lecture est possible. Les lectures de [ ]y_db « mon esclave » ou de [ ]a‚d‚b[‚ [ ] « l’esclave » le sont également. L. 5 : Au début de la ligne, la lettre w est représentée seulement par une trace d’encre au niveau de la tête. Dans la première partie de la ligne, on peut restituer la formule d’introduction aux clauses nales [ hynyb w]myqh‚[ arsa hnz]w_. Rarement attestée dans les autres contrats du Wadi Daliyeh, elle peut être restituée à partir de WDSP 1,5, WDSP 5,6 et WDSP 12,2.8 La lecture de [ çya]w_ ˆ(yn_[b] par Gropp à la n de la ligne 5 reste très incertaine. Il a restitué ce texte dans le contexte – également conjectural – de la formule de la protase de la clause de protection contre les vendeurs : [çya]w_ ˆ(yn_[b V-w V hnjna ˆh]. Les traces restant sur le fragment du papyrus ne permettant pas une lecture des lettres, nous ne les transcrivons pas. L. 6 : Lecture de l/b proposée par Gropp au début de la ligne est plausible.9

7 8 9

D. M. Gropp, 2001, p. 90, « L. 4 ». Il est également possible de la rétablir en WDSP 9,5–6 et WDSP 18,3. D. M. Gropp, 2001, p. 88, « L. 6 ».

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219

La lettre suivante, visible à la même ligne après la lacune, peut être w, z, h ou j, comme l’a proposé Gropp. La restitution de la conjonction ]w_ [a ] « ou » par Gropp est impossible à cause de l’espace à droite de w_ qui marque la séparation des mots. La trace d’une lettre avant ]ˆ(n_yO[ d] °[, bien visible, n’est pas marquée dans la transcription de Gropp. Il est impossible de restituer une lettre à partir de cette seule trace. La restitution de [ m[ db[n ]ˆ(n_yO[ d] « nous entrons en litige avec toi » par Gropp au milieu de la ligne est incertaine. Le mot lu comme ]ˆ(n_y[O d] peut aussi être lu comme [ ]h‚[y]n_y[O b] « entre eux ». Il est difcile de trouver une formule appropriée à ce contexte susceptible de contenir le mot [ ]h‚[y]n_yO[b]. Le mot ]ˆ(n_yO[ d] en revanche trouve son emploi dans la protase de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance :

hla‚[ aylmb hnz arsab hnçn wa m[ db[n ]ˆ(n_yO[ d]. Cette restitution, proposée par D. M. Gropp,10 est néanmoins sujette à caution. Elle est suivie à la n de la ligne 6 et à la ligne 7 par la formule de la protase de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur, et les deux formules, celle de protase de la garantie d’éviction avec obligation d’assistance et celle de la garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur ne sont pas séparées, comme elles le devraient, par la formule de l’apodose avec la construction asyndétique des verbes qrm « purier » et ˆtn « donner » à l’inaccompli.11 Or l’apodose de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance a été restituée par Gropp à la ligne 8. La lecture [r]m‚an_wO à la n de la ligne est une suggestion de D. M. Gropp. Le préxe n marquant la 1re pers. pl. inaccompli n’est pas visible sur la photographie. Ce qui a pu être interprété par Gropp comme un n semble appartenir plutôt au côté droit d’un a. Nous transcrivons ce mot ainsi : [r]m‚a[(n)]w. La lettre n entre parenthèses est seulement une suggestion du fait du caractère incertain de la restitution et parce que le verbe suggéré rma peut aussi être à la 1re pers. sg. accompli : [r]m‚aw. Dans ce cas, il s’agit du début de la formule de dénégation de la vente par le vendeur dans la protase de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur qui est écrite à la ligne 7.

10 11

D. M. Gropp, 2001, transcription à la p. 88. WDSP 3,6 ; WDSP 18,4 ; WDSP 21,10 etc.

220

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L. 7 : La formule de dénégation de vente par le vendeur dans la protase de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur [aryfnl (ou : a]n_bz) t]n_bz alO[ adb[ h]n_z whyk‚ml yzk peut être restituée à partir des mots conservés.12 Il reste néanmoins, dans la formule ainsi restituée de ce manuscrit, deux particularités qu’il faut mentionner. La première est due au fait que Gropp a restitué le nom de deux esclaves vendus par ce contrat (ligne 1 etc.), alors que la formule semble concerner le seul esclave Mikayahu. L’hypothèse d’un groupe d’esclaves est indiquée par la restitution du texte aux lignes 9–10 et par le chiffre devant le nom potentiel de l’esclave à la ligne 1. Gropp a résolu cette contradiction en suppléant une deuxième formule de dénégation de vente concernant un autre esclave dans la lacune après la première formule.13 La deuxième particularité vient du fait que cette formule de la protase de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur semble être incorporée dans la protase de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance. Selon les restitutions qu’on peut faire, cette formule semble être précédée et suivie par les formules de la protase de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance. Le début de la deuxième formule de la protase de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance semble commencer à la n de la ligne 7 avec les mots r‚b‚g wa‚ « ou quelqu’un ». La suite de cette formule peut être restituée à partir des traces de lettres de la ligne 8. Le nom propre whykm mentionné au début de cette ligne signie « qui est comme YHW ? » (why + k + ym) L. 8 : La première partie de la formule semble contenir la suite de la formule de la protase de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance a‚[ ryfn [] db[[y ˆnyd ˆrj]a. Gropp a également restitué sur cette ligne la formule de l’apodose de la clause de garantie d’éviction avec obligation d’assistance ˆnjl‚[w whykml aryfnl ˆtnn qrmn hnj]n_a‚ « no[us purierons, donnerons à Ne¢ira’ Mikayahu et ]Æanan ».14 La restitution du pronom personnel de la 1re pers. pl. [hnj]n_a‚ par Gropp dans cette formule est très incertaine.

12 Ce type de formule peut également être rétabli en WDSP 1,7, WDSP 3,7–8, WDSP 4,9, WDSP 5,9–10, WDSP 8,6–7 et peut-être WDSP 15,14. 13 Voir la restitution de Gropp dans D. M. Gropp, 2001, p. 88. 14 D. M. Gropp, 2001, p. 88 pour la transcription et p. 89 pour la traduction.

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221

Il peut s’agir aussi bien du pronom personnel de la 1re pers. sg. [h]n_a‚ que d’un autre mot. Les deux traces d’encre attribuées par Gropp à la partie inférieure de a et n ont pu appartenir à beaucoup d’autres lettres. Selon la restitution de Gropp, la formule se termine par le nom Æanan – le nom propre d’un des esclaves. Il est vrai qu’on peut lire le nom « Æanan » dans la dernière partie de la ligne 8. Il semble précédé par une lettre représentée au niveau de la ligne par un trait qui a pu appartenir à un b. D. M. Gropp a fait le même constat15 mais il a indiqué dans sa transcription la préposition –l devant le nom Æanan : ˆnjl‚[. Nous ne le suivons pas. Gropp a considéré le nom propre Æanan comme étant celui du deuxième esclave vendu par ce contrat. Nous avons vu que sa lecture du nom « Æanan » au début de la ligne 2 est très incertaine, et que d’autres indices dans le contrat montrent qu’il s’agit probablement de la vente de l’esclave Mikayahu (cf. ligne 7) et de l’esclave nommé « ]° na’ » (ligne 9). Le nom propre « Æanan » est mentionné aussi dans la liste des témoins, et il n’est pas exclu qu’il s’agisse de celui d’un des vendeurs d’esclaves. L. 9 : D. M. Gropp a transcrit et restitué à la première partie de la ligne la formule suivante : [ ary]f‚n_ z an_b[‚ z yz ay]d‚[b[ ymd ]ap‚[ s]k‚ « l’a[r]gent, [le prix des escla]ve[s, que] nous avons [v]endu à toi, Ne¢[ira’ ». La lettre interprétée comme k dans aOp‚[ s]k‚ peut aussi être b. La lettre p est représentée seulement par une trace d’encre de la pointe inférieure de la hampe. Cette hampe a pu appartenir aussi à d, r, z ou w. La lecture du a, dont il ne subsiste plus que la partie inférieure, est peut-être la plus certaine dans ce mot. Si la lecture aOp[‚ s]k‚ au début de la ligne est correcte, on attendrait avant lui a à la n de la ligne 8, et il ferait partie de l’apodose de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur concernant la restitution du prix de vente.16 Il est cependant impossible de restituer la formule entière sur cette ligne. La séquence [ ]s‚kO z an_°[ visible au milieu de la ligne 9 a été transcrite par Gropp ainsi : [ary]f‚n_ z an_b[‚ z], et il l’a traduit « we [s]old to you, Ne¢[ ira’] ».17 Dans sa traduction et son commentaire, Gropp

15 16 17

D. M. Gropp, 2001, p. 89, « L. 8 ». Cf. WDSP 1,8 ; WDSP 6,8. D. M. Gropp, 2001, p. 88 et 89.

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force la lecture de z « le dit » pour en faire l « à toi ».18 Il traduit « à toi », tout en transcrivant z. La lecture de z est pourtant claire, et ne ressemble pas à la partie inférieure d’un l dont la partie supérieure serait effacée, comme l’interprète Gropp. Son évidence oblige à changer l’interprétation du mot précédent lu par Gropp comme étant le verbe an_b[‚ z] « nous avons vendu ». Dans les documents du Wadi Daliyeh, le pronom démonstratif z est toujour postposé. Son rôle est celui d’un déictique. Sa fonction est ainsi différente de celle de hnz. Le pronom démonstratif z dans cet emploi peut difcilement suivre un verbe, comme ce serait le cas dans la lecture de Gropp. La présence de z oblige à interpréter le mot qui précède comme un nom propre ou comme un substantif qui a déjà été mentionné dans le texte. Dans les contrats de vente d’esclaves du Wadi Daliyeh, ce pronom démonstratif z (sg.) ou la (pl.) accompagne le nom propre de l’esclave vendu par le contrat,19 dans les autres contrats de vente, il est relatif à l’objet de la vente.20 Ce contrat concerne la vente de l’esclave Mikayahu. Il est donc probable que la séquence z an_°[ ] contienne la n du nom propre du second esclave compris dans la transaction. Le nom propre de cet esclave a pu avoir la forme qetîl (part. pass. araméen) avec un a à la n. Deux noms ainsi formés sont attestés dans les manuscrits du Wadi Daliyeh : le nom aryfn en WDSP 5, WDSP 8 et WDSP 17, et le nom abyq[ en WDSP 11v. Gropp a restitué à partir des deux lettres qui suivent le nom propre de l’acheteur [ary]f‚n_ en donnant la lecture []s‚kO comme également possible.21 Cette deuxième lecture nous semble la plus probable. La lettre interprétée par Gropp comme n dans [ary]f‚n_ a la tête typique d’un k et ne ressemble pas à la partie supérieure d’un n comme dans yrnl à la ligne 11 et dans ˆnj à la ligne 12. Une trace d’encre signale la présence d’un crochet dans la partie inférieure – le crochet typique de n ou de k. Ce qui reste de la lettre suivante a été lu par Gropp comme f dans [ ary]f‚n_. La courbure de la lettre peut effectivement appartenir à la lettre f, mais également à un s tel qu’il est attesté dans les deux

18 « The zayin is clear, but a lamed is expected instead. The only way to read the lamed is to assume that the ink of its upper part has aked off the papyrus », D. M. Gropp, 2001, p. 89, « L. 9 ». 19 WDSP 1,10 ; WDSP 3,7 ; WDSP 4,12 ; WDSP 5,4 ; WDSP 7,4.16 . 20 WDSP 14,2.5.7.11 ; WDSP 15,5.8.9. 21 D. M. Gropp, 2001, p. 89, « L. 9 ».

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mots a‚ngs et ˆ(wtysa à la ligne 12. La lecture de [  ]s‚kO à la place de [ ary]f‚n_ lu par Gropp nous semble plus probable. La n de la ligne [ ]çOpnl ar[ ] contient le mot clé çOpn « personne » pour l’identication de la formule concernant le payement de la contravention additionnelle per capita. Cette formule peut être restituée en WDSP 2,9, WDSP 5,12–13, WDSP 6,10 –11 et WDSP 9,11–12. En WDSP 8, la formule semble continuer à la ligne 10. L. 9–10 : Gropp a proposé la restitution suivante de la seconde partie de la ligne 9 avec la formule de l’apodose de la clause de garantie d’éviction pour fait personnel du vendeur et le début de la formule de contravention additionnelle, et du début de la ligne 10 avec la suite de la formule de contravention additionnelle per capita :

‚ [ { ] çpnl ary_[fn l ˆtnn bythn hnjna (. . .)]9 ]aryfn_[l ]‚lçn_ {_ { _ ˆ(n_mO Os‚k10 [ (. . .) hnz arsa lbql « [ (. . .) we will return to you, Ne¢i]ra’. We will pay Ne¢ira’[ per] person 2 silver minas[ as stipulated in this bond (. . .)] ».22 Au début de la ligne, seule la partie supérieure des lettres s et  dans Os‚k‚ au début de la ligne est visible. La lettre k est penchée à droite. Seule est visible la partie supérieure des lettres et des chiffres dans {_ { _ ˆ(n_m‚. L’interprétation du préxe du verbe ‚lç au pa{el « payer » n’est pas univoque. On peut lire deux lettres différentes : n ou y. La lettre n indiquerait la 1re pers. pl. inaccompli du verbe, la lettre y la 3e pers. sg. inaccompli. Puisque dans les contrats de vente du Wadi Daliyeh la 1re pers. grammaticale marque toujours la personne du vendeur, il n’est pas possible de préciser si les vendeurs étaient plusieurs ou si le contrat n’en concernait qu’un. Cette lecture ambiguë est malheureusement le seul indice dans tout le manuscrit qui aurait pu permettre de trancher. À défaut de réponse, nous restituons tous les verbes relatifs au(x) vendeur(s) à la fois à la 3re pers. sg. et à la 1re pers. pl. La lettre m dans ‚lçn\y est seulement représentée par une trace au niveau de la pointe inférieure de la hampe. Entre ‚lçn\y et aryfn_ on distingue la pointe inférieure d’une hampe au-dessous du niveau de la ligne. Cette trace, qui a pu appartenir à

22

D. M. Gropp, 2001, p. 88 pour la transcription, p. 89 pour la traduction.

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t, , , m ou ˆ, n’a pas été prise en compte par Gropp dans sa transcription. Nous proposons de l’interpréter comme le reste de la hampe d’un  et de restituer [çpnl ]aryfn_[ ]‚[l ]‚lçn\y « nous payerons / je payerai[ à] toi,[ ]Ne¢ira’, [ par personne] ». Le nom propre « Ne¢ira’ » est attesté comme le nom propre de l’acheteur d’esclaves Ne¢ira’, ls de Yehopada(y)ni, en WDSP 5,3.12 et WDSP 9,5. En WDSP 17,3.9, il est mentionné dans le contexte d’une garantie. Le même « Ne¢ira’ » est dans ce contrat WDSP 8, à la ligne 10, mentionné dans le contexte probable de la 2e pers. sg., ce qui est dans les contrats de vente du Wadi Daliyeh la personne grammaticale réservée à l’acheteur. Le titre de gouverneur de Samarie [ ˆyr]m‚ç tjOp appartient déjà certainement à la liste des témoins. Le nom et le titre d’un gouverneur de Samarie sont attestés en WDSP 7,17. L. 11 : D. M. Gropp a interprété les deux traces de lettres visibles au début de la ligne comme { ˆ([ yrm]ç‚}. Il y a vu une dittographie du scribe au moment où il a changé de ligne.23 Gropp a exclu d’y voir un nom propre parce qu’il n’y a pas de place pour le patronyme, il a également exclu d’y rétablir le mot ˆ([ dh]ç‚ « témoins ».24 La première lettre lue par Gropp comme ç peut aussi l’être comme [. La partie inférieure d’une hampe visible au-dessous du niveau de la ligne, lue par Gropp comme ˆ dans { ˆ([yrm]ç‚}, a pu aussi appartenir à m, , t, ou . Malgré le commentaire de Gropp, la possibilité qu’il s’agisse du nom d’une personne ne nous semble pas exclue. Il a pu s’agir d’un patronyme associé à un nom propre très court peut-être écrit à la n de la ligne précédente.25 Le patronyme yr‚nl, associé dans cette liste de témoins au nom propre OlçO[ ], est aussi attesté en tant que patronyme en WDSP 4,3. Il n’est pas possible de préciser si OlçO[ ] est la forme complète du nom ou s’il s’agissait d’un nom plus long dont la première partie serait perdue. Gropp n’a pas pris en compte ce fait : selon sa transcription, il s’agit de la forme complète. Le nom lçba est attesté en WDSP 24. Pour le nom propre transcrit comme yOn_y_dOk par Gropp, il suggère aussi la lecture alternative du nom [ ]yOt‚dOk.26 J. Zsengellér a analysé ce

23 24 25 26

D. M. Gropp, 2001, p. 91, « L. 11 ». Ibid. La marge gauche du manuscrit n’est pas bien dénie dans le texte conservé. D. M. Gropp, 2001, p. 89, « L. 11 ».

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nom transcrit yOn_y_dOk comme étant un nom assyrien : il s’agit selon lui du mot kidinnu « serviteur ».27 Le dictionnaire de J. Black, A. George et N. Postgate cependant indique une autre signication : le mot kidinnu(m) signie « protection » et le mot kidinnû « celui qui est protégé ».28 Nous proposons de lire ce mot comme yOt‚rOk « Kereti ». Il peut s’agir d’un nom propre signiant l’origine de la personne : « originaire de Crète ». Il pourrait aussi s’appliquer à quelqu’un originaire d’une ville philistine. Dans certains livres bibliques, les « Crétois/Kerétiens » désignent des habitants des villes philistines. Dans le livre de Sophonie (So 2,4–5), les villes de la Philistie Gaza, Ashkelon, Ashdod et Ekron sont E ] y/G), la même assimilation désignés comme « nation des Crétois » (ytirK se retrouvant dans le livre d’Ézéchiel 25,16. L’expression « Néguev des Kerétiens » (ytirEK]h' bg    « et les ls d’Ananyah ». Dans ce cas, le verset 21 contiendrait les noms de deux ls de Hananyah : Pelatyah et Yeshayah. Faute d’effectuer cette correction, le mot ˆb « ls » au singulier au début de la phrase ne donne pas de sens avec les deux noms propres qui suivent : « Pelatyah et Yeshayah ».

215 1Ch 3,20 : vmej; ds,j, bv'Wy hy:ds “ j' w} " hy:kr] b< W, lh,awo : hb;vju w} « Hashubah, Ohel, Bérékyah, Hasadyah, Yushab-Hésed : cinq ». 216 Par exemple position de R. Braun, 1986, pp. 52–53. 217 S. Japhet, 1993, p. 101. 218 « Et le ls de Hananyah : Pelatyah et Yeshayah ; les ls de Rephayah, les ls d’Arnân, les ls d’Obadyah, les ls de Shekanyah. » 219 ynbw rybs.

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Selon le texte massorétique, le reste du verset contient des références aux ls de Rephayah, aux ls d’Arnan, aux ls d’Obadyah et aux ls de Shekanyah. Le père (ou les pères ?) auquel il faudrait rattacher ces quatre personnes et leurs ls, n’est pas connu dans le texte massorétique. Le texte du verset 21 selon la Septante diffère du texte massorétique et se présente ainsi :   >    S    a  >. 3 4 T 8  >. 3 4 d >. 3 4   >. 3 4 (0  >. 3 4.220 Les quatre mots ynb « les ls de » qui, dans le texte massorétique, précèdent quatre noms propres, sont, dans la Septante, remplacés par l’expression >. 3 4 « son ls » employée à cinq reprises, suivie de cinq noms propres ; le nombre des noms propres dans le texte massorétique est égal au nombre dans la Septante. L’expression >. 3 4 de la Septante reète la forme hébraïque wnb « son ls ». On ne peut pas exclure une confusion entre le y de ynb « les ls de » avec le w de wnb « son ls » ; ces deux lettres deviennent identiques vers le tournant de notre ère dans les textes de Qumrân.221 Mais dans ce cas, selon le texte de la Septante, il faudrait ajouter wnb « son ls » après le dernier nom propre de ce verset 21 dans le texte massorétique. Pour résoudre cette ambiguïté du verset 21, S. Japhet évoque trois solutions possibles.222 Il est possible de corriger le mot ynb « les ls de », attesté quatre fois dans le verset, en wnb « son ls », et de suivre l’accentuation massorétique (ta{amim) selon laquelle le mot wnb aurait précédé le nom propre auquel il est relatif.223 Mais une telle expression de la liation, où wnb « son ls » aurait précédé le nom propre auquel il est relatif, n’est pas attestée ailleurs dans les listes généalogiques. S. Japhet évoque également la possibilité de corriger dans les quatre cas ynb en wnb, de ne pas suivre l’accentuation massorétique, et de considérer wnb comme postposé au nom propre auquel il est relatif.224 Dans ce cas, seulement Pelatyah serait le ls de Hananyah. Ce verset pourrait ainsi être interprété soit comme un arbre généalogique énumérant plusieurs générations depuis Hananyah jusqu’à Shekanyah, soit 220 « Et les ls d’Anania : Falletia et son ls Isaia, son ls Rafaïa, son ls Orna, son ls Abdia, son ls Sechenia. » 221 F. M. Cross, 1961. 222 S. Japhet, 1993, p. 101. 223 L’atnah est marqué sous le nom propre h=y[ : v] y' wI « et Yeshayah » dans h§yf: l] P' ] hy:nn“ j" A} ˆb,W h=y:[]v'ywI « et le ls de Hananyah : Pelatyah et Yehayah ». Dans ce cas, le syntagme suivant est hy:p;r“ ynEB] « les ls de Refayah » ou – après la correction – hy:p;r“ /nB] « son ls Refayah ». 224 Dans ce cas, il faudrait ajouter wnb « son ls » à la n du verset, après le nom propre « Shekanyah ».

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5. troisième niveau

comme renvoyant à cinq (ou quatre) ls du même père dont les noms sont suivis de wnb « son ls ». La troisième solution évoquée par S. Japhet consiste à supprimer la série des mots ynb dans le texte massorétique et de la remplacer par la conjonction w, à changer ˆb au début du verset en ynb et considérer les noms dans le verset comme appartenant aux six ls de Hananyah. Le texte du verset 22, qui contient le nom de Hattush, contemporain d’Esdras (Esd 8,2), n’est pas non plus sans ambiguïtés.225 D’après le premier mot du verset (ynbw « et les ls de ») Shekanyah devrait avoir plusieurs ls, mais un seul nom suit : Shemayah. Shemayah a eu selon ce texte cinq ls, mais le verset se terminant par le nombre « six », le nom d’un ls semble donc manquer. Le texte de la Septante indique le nom d’un seul ls de Shekanyah mais renvoie aussi aux cinq ls de Shemayah et se termine par le nombre « six » :   >. (0  ( &    >  ( &  Q     a