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https://www.lepoint.fr/societe/au-tribunal-de-l-internet-les-jeunes-sont-ils-bien-proteges-contre-les-contenusviolents-et-les-cyberpredateurs-23-02-2015-1907134_23.php
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Les jeunes sont-ils bien protégés contre les contenus violents et les cyberprédateurs ?
VIDÉO. AU TRIBUNAL DE L'INTERNET ! Les dispositifs mis en place pour dissuader les auteurs et préserver les mineurs sont-ils suffisants ? À vous de juger ! Par Laurence Neuer et Anne-Sophie Jahn
Publié le 23/02/2015 à 08h49 - Modifié le 12/08/2015 à 09h49
Internet est le lieu privilégié de recrutement des jeunes en manque de repères. Les personnes travaillant pour des groupes terroristes et les prédateurs sexuels emploient des outils psychologiques redoutables pour appâter leurs proies. Les mineurs sont d'autant plus vulnérables qu'ils se dévoilent facilement sur la Toile. Ils deviennent donc des cibles facilement repérables et tristement perméables... Dès 2004, les auteurs d'un rapport intitulé "Les enfants du Net" s'alarmaient : "Certains chercheurs, comme le psychiatre Serge Tisseron, défendent l'idée selon laquelle les images violentes ou pornographiques peuvent accroître les fragilités individuelles et constituer des facteurs de déstabilisation émotionnelle de certaines personnalités." Plus de répression et de prévention Protéger les mineurs contre les dérives d'un Internet libre et débridé, la loi s'en charge en réprimant sévèrement la mise à disposition de contenus à caractère "pornographique", "violent", "incitant au terrorisme", risquant de "porter gravement atteinte à la dignité humaine" ou "incitant des mineurs à se livrer à des jeux les mettant en danger". De même, la provocation au suicide est punie plus sévèrement lorsqu'elle s'adresse à des mineurs. Du côté de la prévention, le décret rendant effectif le dispositif de blocage des sites pédopornographiques et de ceux provoquant ou faisant l'apologie du terrorisme a été publié début février au Journal officiel. S'y ajoute la cyberinfiltration des réseaux sociaux par les enquêteurs. Des plateformes comme Facebook, Twitter, YouTube et Dailymotion interdisent les contenus violents, menaçants, ou incitant à la haine ou à la violence. Les internautes peuvent les signaler en remplissant un formulaire anonyme ou en cliquant sur une icône. Quant aux fournisseurs d'accès à Internet (Google, Yahoo!...), ils concourent eux aussi au blocage en France et dans le monde des contenus illicites qui leur sont signalés sur la plateforme dédiée "Point de contact". Même principe sur le portail gouvernemental www.internet-signalement.gouv.fr où n'importe quel internaute peut faire part d'un contenu illicite. Vidéo-choc
Par ailleurs, la plupart des sites d'information grand public proposent des systèmes de signalement et de retrait des contenus indésirables. Et les mesures de sensibilisation se multiplient. Tout récemment, le gouvernement a lancé le site www.stopdjihadisme.gouv.fr où une vidéo très pédagogique déchiffre les techniques de manipulation employées pour en désamorcer l'impact. Ces dispositifs suffisent-ils à protéger les mineurs contre les dangers qui se multiplient sur Internet ? Des actions éducatives spécifiques doivent-elles être envisagées ?
À vous de juger – et de voter ! Mais après avoir regardé nos deux expertes, Myriam Quéméner et Christiane Féral-Schuhl, plaider le "pour" et le "contre" en... trois minutes ! JUSTICE INTERNET
1 Commentaire
JUSTICE
SOCIÉTÉ
Par AD36 le 12/08/2015 à 14:43 La loi peut-elle tout régler ? Un problème, une loi.
Ce n'est pas qu'un slogan, c'est aussi le constat de la disparition progressive des solidarités traditionnelles y compris au sein de la famille. Car c'est bien être solidaire d'un enfant ou d'un adolescent que d'être attentif à son réseau de relations sociales. Faute de savoir, vouloir ou pouvoir le faire, on s'en remet à l'Etat et à la loi.
Le problème est pourtant complexe. La transgression de l'interdit est une tendance naturelle de l'enfant et surtout de l'adolescent. Faute de ce dialogue créateur de connivence entre générations, les interdits ne seront qu'une incitation à les contourner. Le danger sera d'autant plus grand que cela se fera évidemment dans la plus grande discrétion.
La loi ne peut régler cette tendance d'un gosse à être d'abord un danger pour lui-même, avec ou sans internet :
Les fameux "paris stupides" ayant fait la une des journaux ces dernières années ne sont pas une nouveauté.
Le premier des remparts contre les idioties et tentations autodestructrices réside dans la capacité du monde adulte à faire saisir au jeune en quoi consiste sa relation avec lui-même, son avenir comme avec le reste de la société et qu'il ne prouvera jamais rien d'intéressant ni ne réglera aucun de ses problèmes en suivant conseils et rumeurs d'un monde virtuel n'ayant
finalement que faire de lui.
Quelques exemples malheureusement bien trop réels peuvent illustrer cela.
S'il était possible que parents et école veuillent bien revenir à leur "cœur de métier" qui sont respectivement éduquer et instruire, il ne serait peut-être pas possible de tout éviter mais de prévenir bien des malheurs.