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TABLE DES MATIERES REMERCIEMENTS ......................................................................................................................................... 2 AVANT-PROPOS............................................................................................................................................ 3 INTRODUCTION ....................................................................................................................................... 4 LE DEVELOPPEMENT DES PAYS AFRICAINS ....................................................................... 5
I. 1)
Qu'est-ce que le développement économique ? ....................................................................... 5
2)
Comment mesurer le développement économique ?............................................................... 6
3)
Cas de l’Afrique ........................................................................................................................... 6
4)
Le rôle de l’Etat en Afrique ....................................................................................................... 10 FIRMES MULTINATIONALES........................................................................................... 12
II. 1)
Notion de filiale ........................................................................................................................ 12
2)
Firme multinationale : définition et présentation................................................................... 12 a)
Définition .............................................................................................................................. 12
b)
Présentation.......................................................................................................................... 13
3)
Les investissements directs étrangers en Afrique ................................................................. 15
4)
Quelques exemples de firmes multinationales en Afriques.................................................. 18 L’impact des Multinationales en Afrique.............................................................................. 21
III.
Les raisons qui poussent les multinationales à s’installer dans les pays d’accueils ............... 21
1) a)
Généralité ............................................................................................................................. 21
b)
Le Cas particulier de l’Afrique ............................................................................................. 22
2)
Les effets positifs des Multinationales en Afrique .................................................................. 23
3)
Les inconvénients de L’implantation des Multinationales en Afrique .................................. 26
4)
TENTATIVES DE SOLUTIONS ..................................................................................................... 26 a)
La déclaration sur les EMN ................................................................................................... 26
b)
Autres propositions de solutions ........................................................................................ 30
CONCLUSION .................................................................................................................................... 31 BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................................... 32
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REMERCIEMENTS Nous tenons à adresser nos sincères remerciements à nos différents encadreurs, en particulier à Madame Soro Nahoua (Docteur en Economie), au Directeur General de L’ENSEA, Monsieur Kouadio Hugues (ISE 1999) qui a mis à notre disposition un cadre adéquat a la réalisation de notre travail et à Monsieur Boris Baffo qui nous a donné les acquis nécessaires en bureautique.
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AVANT-PROPOS Ce présent document est le fruit d’une collaboration entre des élèves Ingénieurs Statisticiens Economistes première année de l’école nationale supérieure de Statistique et D’économie appliquée (ENSEA). Il s’inscrit dans le cadre d’un expose en Economie sous la supervision de Madame Soro Nahoua, Docteur en Economie. Relativement aux différents PROBLEMES ECONOMIQUES CONTEMPORAINS vus et examinés en classe, il nous a été demande de renchérir sur les Multinationales et le développement de l’Afrique. Nous avons pris un réel plaisir à travailler sur ce thème. Dès la première lecture du sujet, plusieurs idées et questions s’y attachant nous sont parvenues à l’esprit. C’est sans aucun doute grâce à l’esprit d’analyse, de rigueur et de discipline dont nous avons fait preuve que nous sommes parvenus à en ressortir les points essentiels.
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INTRODUCTION
Sujet de controverse, la présence des sociétés transnationales en Afrique constitue une problématique centrale à laquelle les économistes et les Etats Africains s’intéressent. A l’issu des assises centrées autour de cette problématique, nait des interrogations relatives au développement de l’Afrique. Faudrait-il encourager leur implantation ainsi que leur action ? Faudrait – il au contraire limiter leur propagation ou du moins étouffer leur activité ? Si pour une tierce personne le choix est vite fait, la réponse a ces questions exacerbe la sphère décisionnelle des Etats puisque le sort de leur pays, par ricochet celui de l’Afrique, en dépend. Notre tâche consistera à présenter les subtilités de ce sujet. Nous définirons et illustrerons plusieurs notions autour de ce thème.
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I. LE DEVELOPPEMENT DES PAYS AFRICAINS 1) Qu'est-ce que le développement économique ? Selon Kuznets, la notion de développement économique combine trois éléments : Croissance économique autoentretenue, Changements structurels de la production, Progrès technique. La définition la plus consensuelle et la plus simple est celle que propose le Français François Perroux (1961) : « Le développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croitre, cumulativement et durablement son produit réel global ». C’est un ensemble de transformations qualitatives qui accompagnent une croissance durable, évolution des structures économiques, sociales et culturelles d'un pays donné. Le développement économique se traduit par : La hausse du taux d’alphabétisation, Le développement du système de santé, La construction d’infrastructures, L'urbanisation.
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2) Comment mesurer le développement économique ?
Le développement économique possède plusieurs dimensions et nécessite à ce titre plusieurs indicateurs pour le mesurer. Les indicateurs les plus usuels sont :
Le PIB par habitant : cet indicateur permet de mesurer la richesse produite par la nation et par individu.
L’indicateur
de
développement
humain
(IDH) :
développé par Amartya Sen, cet indicateur prend en compte le niveau de vie, l’espérance de vie à la naissance, l'alphabétisation des adultes.
L’indicateur de pauvreté humaine (IPH) : cet indicateur mesure les privations ou exclusions fondamentales que peut supporter une partie de la population.
Selon le programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le développement est le fait « d’élargir l’éventail des possibilités offertes aux homme » 3) Cas de l’Afrique L’Afrique a environ une Population de 1 301 200 538 habitants et une Superficie de 30 429 202 km² pour une densité de 42,76 habitants/km². Selon la Commission économique pour la l’Afrique (CEA) entre 2017 à 2018 on a : 6
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L’espérance de vie 59,60 ans, Taux de natalité 35,60 %, Taux de mortalité 13,0%, Taux de mortalité infantile 8,49%, PIB 2 441 milliards USD$
Figure 1 : croissance du PIB réel de 2010 à 2020
Source : statistiques BAD et fonds monétaire international
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Figure 2 : Epargne en Afrique par région de 2000 à 2017
Source : indicateurs mondiaux de développement de la Banque mondiale et perspectives économiques mondiales du FMI.
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Figure 3 : croissance du PIB reel par pays en 2017-2018
Source : statistiques de la BAD
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La croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) est de 3,3% en 2019. Avec un fort taux de mortalité infantile et un taux de croissance du PIB faible, l’économie Africaine repose sur l’exportation des matières premières. En effet les pays qui ont vu leurs soldes de comptes courants s’améliorer ont été essentiellement des pays exportateurs de pétrole, de cacao et de café. Comme exemple il y a respectivement le Nigeria, le Ghana et la côte d’Ivoire…etc. Cette forte dépendance à l’égard des exportations de ressources naturelles pose des problèmes chroniques, cela permet d’évaluer selon Roslow le niveau de développement de l’Afrique au stade de pré-décollage1 ; « sous-développement ». Face à ces défis, l’Etat a un grand rôle à jouer.
4) Le rôle de l’Etat en Afrique Surveillance et régulation des marchés Selon le pensée classique la fonction de l’Etat est de veiller à ce que le marché soit régulier et qu’un cadre propice à la concourante parfaite. Relance et politique économique Les Etats participe au processus du développement économique par diverse action en concluant des accords multilatéraux ou bilatéraux. Mais avec les Objectifs du Millénaire pour développement (OMD), les états Africains ont un rôle crucial à jouer pour relever les divers défis de développement actuels et futurs. Dans un tel contexte, les Etats
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C’est la révolution politique favorable à la mise en place d’un Etat de centralisé et efficace et favorable au développement.
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Africains doivent avoir la légitimité pour mobiliser tous les acteurs du développement national notamment les Firmes multinationales.
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II.
FIRMES MULTINATIONALES
1) Notion de filiale Une filiale est une entité issue d’une société mère. Elle est elle-même une société, juridiquement et fiscalement distincte de la société-mère : elle est considérée comme une personne morale. La filiale agit en son propre nom et possède une large liberté d’actions. La société-mère garde toutefois un contrôle sur la société filiale en tant qu’actionnaire : juridiquement, une société est considérée comme filiale dès lors qu’une autre société détient au moins la moitié de son capital. Pour résumer, on peut dire que le fonctionnement d’une filiale est le suivant : la société-mère fixe les objectifs mais la filiale garde tout le pouvoir de décision sur les actions à mener. La filiale est donc une entité distincte de la société mère, possédant son patrimoine propre.
2) Firme multinationale : définition et présentation a) Définition Une firme multinationale ou transnationale est une société commerciale privée ou publique, possédant un siège social dans un pays d’origine et dont les activités se déploient à travers des filiales sur plusieurs pays. Elle agit à l’échelle planétaire, réalise des 12
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investissements directs étrangers (IDE) et possède des implantations dans plusieurs pays. L’adjectif « multinational » marque le caractère mondial de leur stratégie commerciale. Leur activité peut se limiter à un secteur en particulier ou s’étendre à plusieurs.
b) Présentation Les firmes multinationales se sont développées au début du XXe siècle, leur multiplication ayant été particulièrement marquée après la seconde guerre mondiale. Leur développement a très souvent été motivé par la conquête de nouveaux marchés. Une direction générale située à la tête du groupe incarne les intérêts communs des différentes filiales qu’elle défend à travers une stratégie globale. Les firmes multinationales développent un droit qui leur est propre – la Lex mercatoria2 ou droit transnational – pour régir leurs contrats et le règlement de leurs différends. La plupart des multinationales sont originaires des pays développés. Cependant, depuis le début du XXIe siècle, les multinationales des pays émergents gagnent des places dans la hiérarchie mondiale ; ainsi, on pouvait en recenser 47 dans le classement Fortune Global 500 en 2006, contre 19 en 1990. On peut également compter des multinationales Africaines.
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Il s’agit d’un ensemble de règles de droit servant à encadrer les relations contractuelles entre
commerçants. Elle est observée dans un contexte international.
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Au début des années 1980, selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), on comptait 7 000 multinationales. En 2002 elles étaient 83 000, contrôlant 810 000 filiales, employant environ 80 millions de personnes et représentant 80 % des flux commerciaux mondiaux. De même, les IDE, sont passés de 1 600 milliards de dollars en 1990 à 6 600 milliards en 2001. Certaines firmes sont désormais considérées comme étant comparables à des États. Selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), en 1999, financièrement, la société américaine Ford équivalait à la Norvège, et les japonaises Mitsui et Mitsubishi respectivement à l'Arabie saoudite et à la Pologne. À cette époque, sur les 100 premiers acteurs économiques mondiaux, 55 étaient des multinationales. Les multinationales jouissent d'un poids très important comparées aux États dans certains domaines. Ainsi, en 2000, 208 milliards USD ont été envoyés vers les pays en développement par ces entreprises contre seulement 53 milliards par les États. Le rôle des multinationales est devenu tellement important que l’on parle de « diplomatie triangulaire », pour désigner les relations entre gouvernement, entreprises et entreprisesgouvernements (terme indexant les multinationales). Toutefois, les multinationales, par leur puissance économique, leur liberté et leur flexibilité, peuvent représenter une menace pour les états, comme nous le verrons dans la suite de notre travail. Ainsi, pour donner des orientations explicites aux multinationales, l’Organisation
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Internationale du Travail (OIT) a mis en place la déclaration sur les EMN (Entreprises multinationales). Selon l’OIT, les entreprises multinationales sont le principal moteur de la mondialisation et par leurs investissements, jouent un rôle vital dans la promotion du progrès économique et social.
3) Les investissements directs étrangers en Afrique La croissance économique de l’Afrique n’a cessé d’augmenter, passant de 3,7 pour cent en 2013 à 3,9 pour cent en 2014, avec toutefois des variations substantielles d’une sous-région à l’autre. Cette croissance a été stimulée par les IDE qui représentent un élément moteur de la croissance économique globale de la région ; croissance qui, à son tour, a contribué à attirer davantage d’investissements. Les IDE sont passés de 3,9 à 4,1 pour cent du PIB entre 2013 et 2014. L’Afrique a été la seconde région, derrière l’AsiePacifique, à attirer le plus d’IDE au cours de 2014. Les IDE sont la deuxième source d’apports de capital-investissement pour l’Afrique. Le nombre de nouveaux projets d’IDE a accusé une baisse de 8,4 pour cent en 2014 ; mais leur valeur en capital a atteint un niveau sans précédent, passant d’une moyenne de 67,8 millions de dollars par nouveau projet en 2013 à 174,5 millions de dollars en 2014. Le niveau des IDE reste toutefois en deçà de leur potentiel compte tenu de l’insuffisance des infrastructures, des tensions géopolitiques 15
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persistantes, de la faible croissance économique de nombreux pays, du manque de transparence et d’une corruption endémique, et ce malgré les tentatives de réformes engagées par de nombreux pays. Les IDE se sont imposés dans la périphérie comme un facteur déterminant de l’expansion du commerce international, multipliant les capacités des EMN de promouvoir le développement.
Figure 4 : Les flux d’IDE entrants en Afrique en milliards de dollars, 1990-2014
Source : CNUCED 2015a. Les principaux bénéficiaires des IDE en Afrique pendant la période 2000-2014 ont été les économies diversifiées et avancées sur le plan technologique. Il s’agit notamment du Nigéria, de l’Egypte, de l’Afrique du Sud et du Maroc. Les pays disposant d’importantes ressources naturelles comme l’Algérie, la Mozambique, le Soudan, le Congo, la Libye, la République démocratique du Congo, la Guinée équatoriale et le Gabon ont également attiré d’importants flux d’IDE. 16
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Tableau 1 : Les 20 pays d’accueil les plus importants en Afrique : flux totaux d’IDE en provenance de l’étranger en milliards de dollars, 2000-2014.
Source : CNUCED 2015a
Les principaux investisseurs étrangers en Afrique sont les EMN des économies développées (Union européenne et Etats-Unis) ; cependant les EMN d’économies en développement (Chine et Inde) jouent un rôle de plus en plus éminent dans la région. En 2014 les Etats-Unis d’Amérique ont été le plus gros investisseur en Afrique (13,8 pour cent des nouveaux projets d’IDE), suivis par l’Afrique du Sud et le Royaume-Uni (7,2 pour cent chacun), les Emirats arabes unis (6,8 pour cent), la France (6,7 pour cent), l’Allemagne (4,8 pour 17
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cent), la Chine (4,4 pour cent), l’Inde (3,8 pour cent) et le Portugal (3,7 pour cent).
4) Quelques exemples de firmes multinationales en Afriques L ‘Afrique a principalement des petites et moyennes entreprises. Figure 5 : pourcentage d’entreprises en Afrique selon la taille
Source : données de l’enquête sur les entreprises de la Banque mondiale Les firmes multinationales en Afrique sont en majorité occidentales. Cependant on note une montée en puissance des firmes multinationales Asiatiques et Africaines en Afrique. Ces firmes se font remarquer dans différents secteurs d’activité : Le secteur bâtiment - travaux publics – construction 18
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Ce secteur se porte très bien en Afrique et est prometteur. Les entreprises Européennes et Chinoises lui accordent un grand intérêt. On peut citer l’entreprise française Vinci Construction et l’entreprise chinoise CRBC (China Road and Bridge Construction). Notons par la même occasion qu’une entreprise Africaine domine l’industrie du ciment, qui est sous-jacent à ce secteur. Il s’agit de l’entreprise Dangote Cement du Nigérian Aliko Dangote, considéré comme l’homme le plus riche d’Afrique. Le secteur banques et finances La clientèle de ce secteur ne peut que grandir car l’Afrique est encore largement sous bancarisée. On remarque les entreprises telles que : le Qatari Qatar National Bank (QNB), les Françaises Société Générale et BNP Paribas, la Britannique Barclays. Les télécommunications Elles connaissent une croissance spectaculaire ces dernières années. On peut citer : Orange, Vodafone, Etisalat, MTN group en Afrique du sud et le groupe Marocain qui s’étend, récemment renommé Moov Africa. L’agroalimentaire On a bien sûr les géants Coca Cola et Nestlé. Les percées réussies de ces entreprises sur le continent encouragent d’autres entreprises à s’installer. Ce secteur est en pleine progression.
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Mines, pétrole et énergie Avec son entreprise Pétrolin, le Béninois Samuel Dossou-Aworet est l’un des acteurs majeurs dans le secteur pétrolier en Afrique. L’Afrique, par ses atouts naturels attire de nombreuses autres entreprises internationales pétrolières, minières ou énergétiques, qu’elles soient occidentales ou Africaines. On peut citer entre autres la société minière Canadienne Barrick Gold Corporation, les entreprises pétrolière et gazière Sonatrach en Algérie et Sonangol en Angola. On a aussi Estom et Sasol en Afrique du Sud dans le domaine de l’énergie.
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III. L’impact des Multinationales en Afrique 1) Les raisons qui poussent les multinationales à s’installer dans les pays d’accueils.
a) Généralités De manière générales les raisons qui poussent les firmes multinationales à réaliser des IDE et à localiser leur activité dans les pays d’accueils sont les suivants : La recherche de couts de production unitaires plus faibles L’ouverture des économies a exacerbé la concurrence entre les entreprises, les obligeant à rester compétitives. Les entreprises recherchent ainsi la faiblesse des couts salariaux et aussi à minimiser le cout des matières premières, des impôts etc. dans le but d’augmenter leur marge bénéficiaire. Notons aussi qu’en matière de production, elles cherchent à accéder à des compétences (Qualification, savoir-faire), des technologies etc. La recherche de nouveaux débouchés En vue d’élargir leur clientèle et de pouvoir ainsi bénéficier d’économies d’échelles, les entreprises cherchent également à se positionner près de leur marché. Les flux d’IDE à destination des pays 21
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en développement vont essentiellement en Chine, en Inde, au Brésil, au Mexique c’est à dire des pays émergents où est en train de se former une classe moyenne dont les besoins de consommation sont grands. Elles cherchent aussi un climat favorable au développement de leurs activités Les firmes transnationales sont soucieuses de la qualité de l’environnement local des affaires (Infrastructures, éducation, transport par exemple ports, aéroports, routes, réseau, Internet, etc.) et cherchent à investir dans les pays où elles ne courent pas de risques économiques, politiques, sociaux.
b) Le Cas particulier de l’Afrique Au vu des différentes raisons qui poussent les multinationales à s’installer dans les pays d’accueils, il est normal de se demander en quoi est ce que l’Afrique constitue pour elles, une zone d’implantation et d’investissements. Notons d’abord que L’Afrique a une forte capacité à rentabiliser les capitaux investis. Il en va de même des ressources humaines. Un rapport de la conférence des nations unies sur le commerce et le développement indique qu’entre 2006 et 2011, l’Afrique a enregistré
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le plus haut taux de rendements des investissements étrangers directs (IDE) établis à 11, 4 % contre 9,1% en Asie, 8,9% en Amérique latine et dans les caraïbes. A cela s’ajoute le fait que le sous-sol regorge de minerais divers et de pétrole. La terre y est particulièrement féconde, en dehors des zones désertiques. La croissance annuelle, de 3,3% en moyenne 2019 , et une volonté globale de modernité et de développement sont autant de facteurs qui incitent les IDE en Afrique. En effet, les importants gisements de ressources naturelles dont regorge l’Afrique offrent un avenir pour le développement des chaines de valeurs. D’où leur implantation. Par ailleurs, les perspectives de croissance économique de l’Afrique sont l’une des plus prometteuses. Taux de croissance annuel de 3,3 % (PIB). Finalement, les nouvelles évolutions sur les marchés nationaux accréditent l’idée selon laquelle il est indispensable d’engager activement le programme de transformation économique de L’Afrique.
2) Les effets positifs des Multinationales en Afrique Les multinationales sont d’un apport considérable pour le développement de l’Afrique. Premièrement, elles contribuent à la résorption du taux de chômage en Afrique. En effet, le secteur de l’emploi le plus apte à recruter est 23
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le secteur privé . C’est en ce sens que les multinationales par leur grandeur tant au niveau du capital que de la production, contribuent au recrutement de travailleurs de diverses compétences en fonction de son domaine d’activité. Elles emploient environ 82 millions de personnes (chiffres 2008 CNUCED). Elles rémunèrent mieux leurs employés et sont plus productives que les petites et moyennes entreprises. Figure 6 : Salaire par travailleur selon l’entreprise en fonction de la vente par travailleur
Source : Données de la base de données harmonisée de l’enquête sur les entreprises de la Banque mondiale. De plus, les firmes multinationales, créent des activités en amont et en aval de leurs activités propres. En effet, pour exercer pleinement leurs activités, elles mobilisent des secteurs sous-jacents et sus-jacents aux leurs. Elles contribuent donc à l’amélioration de l’activité économique dans le pays. 24
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Aussi, elles transfèrent de nouvelles techniques et technologies de production, très souvent plus efficaces que les techniques locales. En effet, les flux de technologies relient généralement la maison mère a ses filiales. De ce fait, les filiales, disposant d’une autonomie relative et, plus ou moins libre de s’adresser à d’autres partenaires que la maison mère : laboratoires publics ou privés locaux, entreprises locales pour la fourniture d’approvisionnement ou la sous-traitance, personnels scientifiques autochtones, clients … Chaque contact avec ces différents composants du potentiel scientifique et national peut être l’occasion d’un transfert réciproque de connaissances. En conséquence, ce n'est pas la maitrise de la technologie incorporée dans le produit qui est transférée mais seulement, au mieux, la manière d'utiliser celui-ci. Par ailleurs, elles participent à la formation professionnelle de la jeunesse. La multinationale met en œuvre un ensemble de pratiques, de formations en vue d’assurer l’intégration, l’adaptation et l’évolution de carrière de ses employés, en accord avec sa stratégie globale. Pour ce faire, elle peut mettre des séances de formation pour son personnel en mobilisant ses propres ressources pédagogiques ou en faisant appel à un prestataire, organismes de formation, associations, formateurs indépendants, coaching, etc. Notons que, grâce aux Investissements Directs Etrangers, les multinationales injectent des capitaux dans l’économie. Cet effet d’entrainement sur l’économie se perçoit par une rentrée fiscale, une densification du tissu industriel ainsi que la création d’infrastructures. 25
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Elles contribuent donc à la croissance locale et à l’augmentation de la productivité.
3) Les inconvénients de l’implantation des Multinationales en Afrique Malgré les effets positifs de leurs actions sur le développement des pays Africains, il convient de noter leurs effets négatifs sur le développement de L’Afrique : - Pompage de L’épargne locale et exportation des profits réalisés sur place. - Création de modèles de consommation inadaptés aux faibles niveaux de développement des pays Africains. - Surexploitation des ressources naturelles des économies Africaines. - Pollution de l’Afrique
4) TENTATIVES DE SOLUTIONS a) La déclaration sur les EMN Selon GUY Ryder, directeur général de l’OIT, « La Déclaration sur les entreprises multinationales propose une orientation claire sur la façon dont les entreprises peuvent contribuer à travers leurs opérations à l’échelle mondiale à la concrétisation du travail décent. Ses recommandations, qui se fondent pour l’essentiel sur les normes 26
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internationales du travail, traduisent de bonnes pratiques pour toutes les entreprises et mettent aussi en lumière le rôle du gouvernement pour favoriser un bon comportement des entreprises, ainsi que le rôle crucial du dialogue social. » Il s’agit de l’instrument de l’OIT qui donne des orientations explicites aux entreprises sur la politique sociale et les pratiques inclusives, responsables et durables sur le lieu de travail. Elle a pour objet d’encourager les entreprises multinationales à contribuer positivement au progrès économique et social et à la concrétisation du travail décent pour tous, et à atténuer et résoudre les difficultés que leurs diverses opérations peuvent soulever. La Déclaration invite les EMN à se conformer à la législation nationale, à respecter les normes internationales – et notamment les normes internationales du travail et les instruments des Nations Unies portant sur les droits de l’homme – et à concourir à la réalisation des objectifs prioritaires en matière de développement. La Déclaration explicite le rôle des gouvernements, des entreprises et des organisations d’employeurs et de travailleurs et attire l’attention sur la nécessité de mieux concilier les politiques et programmes des entreprises avec les politiques publiques et les objectifs de développement, dans le pays où s’exercent ces activités. Elle encourage vivement le dialogue entre les pays d’accueil et les pays du siège ; entre les entreprises, le gouvernement, les organisations d’employeurs et de travailleurs ; et entre la direction et les travailleurs au niveau de l’entreprise. La Déclaration sur les EMN porte sur cinq domaines principaux : la 27
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politique générale, l’emploi, la formation, les conditions de travail et de vie et les relations professionnelles.
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b) Autres propositions de solutions En plus des orientations données par l’OIT, nous proposons des solutions adaptées au cas particulier de l’Afrique et aux problèmes rencontrés en Afrique.
Limiter l’exploitation des ressources naturelles par les FMN
Règlementer l’activité des FMN en matière de pollution
Mettre en place des organismes de suivi de l’activité des FMN
Favoriser le développement de firmes multinationales locales
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CONCLUSION Somme toute, des étapes distinguées par Roslow, l’Afrique figure à la phase de pré décollage. La production des pays africains est penchée sur l’Agriculture dans une ère où l’industrie, au détriment de l’Agriculture, est un moteur de croissance et de développement car à forte valeur ajoutée. Pour panser l’Afrique et panser son développement, comme Kaldor l’a préconisé, il est indispensable pour elle de s’industrialiser et ce par l’Implantation des multinationales qui vient avec de nouvelles infrastructures et la réception des Investissements directs étrangers. Cependant, les états africains ont une grande part de responsabilité. Ils doivent mettre en place des mesures qui visent à atténuer les abus des firmes en Afrique. Ils doivent être intransigeants sur les impôts que celles- ci doivent verser. Par ailleurs, il faudrait que l’Etat s’appuie sur cette aubaine pour panser son autonomie dans le secteur industriel. Cela passera par une politique de valorisation de ce secteur ainsi qu’une incitation de la jeunesse à prendre conscience de la grande importance pour l’Afrique d’avoir une jeunesse apte à exercer et à innover dans l’industrie.
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BIBLIOGRAPHIE
Rapport économique sur l’Afrique 2011 La gazette, Bonne gouvernance et développement en Afrique Entreprises multinationales, développement et travail décent, OIT Monde diplomatique, Les multinationales en Afrique https://www.ilo.org/africa/areas-of-work/youthemployment/lang--fr/index.htm Perspectives en Afrique 2019 : https://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Publ ications/2019AEO/AEO_2019-FR.pdf Annuaire statistique pour l’Afrique 2020 : https://www.afdb.org/fr/documents/african-statisticalyearbook-2020 Wikipedia
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