Les Banques Islamiques en Algerie Parts [PDF]

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Zitiervorschau

Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d’Economie Appliquée (E.N.S.S.E.A)

Thèse élaborée en vue de l’obtention d’un diplôme de doctorat sciences « Economie et Statistique Appliquée » Par Mr SAMI Abdesslam

LES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE PARTS DU MARCHE ET PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT

Soutenue le 19/02/2017, devant le jury composé de : Professeur à l’ENSSEA

Directrice de thèse

Dr BELKACEM Djamila Professeur à l’ENSSEA

Présidente de Jury

Dr KHERCHI Hanya

Dr REZIG Kamel

Professeur à l’université de Blida

Examinateur

Dr REZZAZI Omar

Professeur à l’université de Blida

Examinateur

Dr DJEMA Hassiba

Professeur à l’EHEC

Examinatrice

Année : 2016/2017

1

RESUME La finance islamique a connu durant les deux dernières décennies un développement sans précédent à l’échelle mondiale. Elle est aujourd’hui un marché en pleine croissance, qui se chiffre en milliards de dollars et combine des taux de croissance exceptionnels et de solides perspectives.

Dans ce modeste travail, à travers une étude empirique, nous avons mis l‘accent sur les parts des banques dans le marché Algérien, en générale, et les parts des banques islamiques, en particulier, ensuite, nous avons effectué des prévisions économétriques pour prévoir les tendances de développement de cette finance en Algérie pour l’année 2015.

Mots clés : Banque islamique, banque conventionnelle, système financier Algérien.

2

‫ملخص‬ ‫تطورت امالية اإسامية ي خال العشريتن اأخرتن بصفة غر مسبوقة على الصعيد العامي‪ ٠‬حيث أن‬ ‫كل اإحصائيات تؤكد استحواذها على جزء معتر من السوق وتراهن على مستقبلها الزاهر‪٠‬‬ ‫هذا البحث امتواضع يتطرق إى دراسة حصص البنوك عامة وحصص البنوك اإسامية خاصة ي السوق‬ ‫اجزائرية‪ ،‬من جهة‪ ،‬وإجراء دراسة تطبيقية لتوقعات تطور البنوك اإسامية ي السوق اجزائرية لسنة ‪ ،٢٠١٥‬من جهة‬ ‫أخرى‪.‬‬ ‫الكلمات المفتاحية‪ :‬بنوك إسامية‪ ،‬بنوك تقليدية‪ ،‬نظام مصري جزائري‪.‬‬

‫‪3‬‬

ABSTRACT

Over the last decades, Islamic finance has witnessed an extraordinary and fast development on a global scale. It is now, an emergent market, which gained billions of dollars and combines exceptional growth rates and solid prospects.

In this modest work, and through empirical study, we have focused the shares of banks generally and the shares of the Islamic banks particularly, in the Algerian finance market. Then we have effected econometric forecasts to predict trends in the development of Islamic banks in the Algerian finance market for the year 2015.

Keywords: Islamic banks, conventional banks, Algerian financial system.

4

REMERCIEMENTS

REMERCIEMENTS Je remercie Dieu pour m’avoir donné le courage et la volonté de réaliser ce travail.

C’est pour moi, autant un plaisir qu’un devoir d’exprimer ma gratitude et reconnaissance, à toutes les personnes qui ont contribués à la réalisation de cette thèse.

A leur tête, ma directrice de thèse Dr KHERCHI Hania, qu’elle trouve dans ces quelques mots sincères et honnêtes, l’expression de ma profonde gratitude.

Un chaleureux remerciement pour tout le staff dirigeant et le personnel de l’ENSSEA et de THE HOUSING BANK ALGERIA.

Mes remerciements s’adressent aussi aux membres du jury qui m’honorent en acceptant de juger ce modeste travail.

1

DEDICACES

DEDICACES Je dédie ce modeste mémoire à mes très chers parents qui m’ont préparé toutes les conditions de succès.

A ma très chère femme qui m’a permis grâce à son labeur et son dévouement d’atteindre mon objectif.

A mes très chère filles ‘AYA’ et ‘LYNA’.

Comme je le dédie à tous ceux qui m’ont soutenu de prés ou de loin tout au long de mes années de recherche.

2

TABLE DES MATIERES

TABLE DES MATIERES INTRODUCTION

a

CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE DE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE 1. La crise financière mondiale 2007 1.1 Origine de la crise 1.2 Les failles du système 1.3 Sortie de la crise 2. La finance islamique, fondements, sources et principes 2.1 Les fondements de l’économie islamique 2.2 Les sources de la sharia 2.1.1 Le Coran 2.1.2 La Sounna 2.1.3 L'Ijmaa 2.1.4 Le Qiyass :(raisonnement par analogie) 2.3 Les principes de la finance islamique 2.3.1 Interdiction de la RIBA 2.3.2 Interdiction du GHARAR et du MAYSIR 2.3.3 Interdiction des investissements illicites 2.3.4 Principe du partage de profits et de pertes 2.3.5 L’asset banking 2.4 Le rôle du Comité de Conformité Sharia – CCS « sharia board » 3. Les principaux produits et comptes de placement de la finance islamique 3.1 Les produits financiers islamiques comprenant un système de Partage des Pertes et Profits (3P) 3.1.1 MUDARABA 3.1.2 MUSHARAKA 3.2 Les produits financiers islamiques basés sur le principe du coût plus marge 3.2.1 MURABAHA 3.2.2 IJARA 3.2.3 ISTISNA 3.2.4 SALAM 3.3 SUKUKS 3.4 Les instruments de placement 3.4.1 Les comptes d’investissement 3.4.2 Les comptes d’épargne

01

CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE 1. Aperçu, historique et cadre règlementaire du système Bancaire Algérien 2. Contexte général du système Bancaire Algérien 2.1 Impact sur l’activité collecte de ressource 2.2 Impact sur l’activité distribution des crédits 3. Contexte des Banques Islamiques en Algérie 3.1 La Banque Al Baraka d'Algérie 3.2 Al Salam Bank Algeria

01 01 02 04 08 08 09 09 09 10 10 10 11 12 14 14 15 15 17 17 17 18 19 19 19 20 21 21 22 22 23 24 24 27 29 30 31 31 31 3

TABLE DES MATIERES

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES SUR LE MARCHE BANCAIRE

34

1. Présentation des banques Algériennes et leurs données

35

1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 1.10 1.11 1.12 1.13 1.14 1.15 1.16

35 37 39 40 41 43 44 46 47 48 50 51 53 54 56 57

La BADR BANQUE La BDL BANQUE La BEA BANQUE La BNA BANQUE La CNEP BANQUE Le CPA BANQUE L’ABC BANQUE L’AGB BANQUE BNP PARIBAS FRANSA BANQUE HOUSING BANQUE NATIXIS BANQUE SGA BANQUE TRUST BANQUE AL BARAKA BANQUE AL SALAM BANQUE

2. Analyse des données et détermination de la part des banques islamiques sur le marché Bancaire Algérien

59

2.1 Analyse des ressources des groupes

63

2.2 Analyse des emplois des groupes

66

2.2.1 L’importance du réseau d’agence d’un groupe

70

2.2.2 Procédure interne d’octroi de crédit

70

2.2.3 Les bonifications

70

2.2.4 La domiciliation des sociétés publiques

71

2.2.5 Les dispositifs ANSEJ, CNAC et ANGEM

71

2.2.6 Respect d’un Ratio dit de liquidité

71

2.2.7 Respect d’un Ratio de solvabilité

72

2.2.8 Le ratio de division des risques 2.2.9 Les réserves obligatoires 2.2.10 Recours au réescompte 2.2.11 Plafond de financement des engagements extérieurs 2.3 Analyse du total bilan des groupes

73 74 75 76 77

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES ISLAMIQUES EN ALGERIE

82

DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES

1. Les prévisions sur la collecte des ressources pour l’année 2015 1.1 Choix du modèle

83 83 4

TABLE DES MATIERES

1.2 Détermination de la droite de régression par le critère des moindres carrés 1.3 Détermination des résidus du modèle 1.4 Tests de significativité des coefficients C’1, C’0 et du modèle en général 1.5 Les prévisions sur les ressources du groupe des banques islamiques 2. Les prévisions d’octroi de crédit (Les emplois) pour l’année 2015 2.1 Choix du modèle 2.2 Détermination des résidus du modèle 2.3 Tests de significativité des coefficients C’1, C’0 et du modèle en général 2.4 Les prévisions sur les emplois du groupe des banques islamiques

86 88 90 93 98 99 101 105 108

CONCLUSION

114

BIBLIOGRAPHIE ANNEXES

5

LISTE DES TABLEAUX

LISTE DES TABLEAUX Tableau N°01 : Les banques et succursales agréées par la Banque d’Algérie Tableau N°02 : La collecte des ressources par les banques 2000-2003 Tableau N°03: La distribution des crédits par les banques 2000-2003 Tableau N°04 : Données financières de la BADR de 2006 à 2014 Tableau N°05 : Données financières de la BDL de 2006 à 2014 Tableau N°06 : Données financières de la BEA de 2006 à 2014 Tableau N°07 : Données financières de la BNA de 2006 à 2014 Tableau N°08 : Données financières de la CNEP de 2006 à 2014 Tableau N°09 : Données financières du CPA de 2006 à 2014 Tableau N°10 : Données financières de l’ABC de 2006 à 2014 Tableau N°11 : Données financières de l’AGB de 2006 à 2014 Tableau N°12 : Données financières de la BNP Paribas de 2006 à 2014 Tableau N°13 : Données financières de la FRANSA BANQUE de 2006 à 2014 Tableau N°14 : Données financières de la HOUSING BANQUE de 2006 à 2014 Tableau N°15 : Données financières de la NATIXIS BANQUE de 2006 à 2014 Tableau N°16 : Données financières de la SGA BANQUE de 2006 à 2014 Tableau N°17 : Données financières de la TRUST BANQUE de 2006 à 2014 Tableau N°18 : Données financières d’AL BARAKA BANQUE de 2006 à 2014 Tableau N°19 : Données financières d’AL SALAM BANQUE de 2008 à 2014 Tableau N°20 : Consolidation des ressources par groupe de banques Tableau N°21 : Taux moyen annuel de croissance des ressources Tableau N°22 : Matrice des parts de ressources par groupe de banques Tableau N°23 : Consolidation des emplois par groupe de banques Tableau N°24 : Taux moyen annuel de croissance des emplois Tableau N°25 : Matrice des parts d’emplois par groupe de banques Tableau N°26 : Répartition des agences bancaires par groupe de banques Tableau N°27 : Consolidation du total Bilan par groupe de banques Tableau N°28 : Taux moyen annuel de croissance du total bilan Tableau N°29 : Matrice des parts du total bilan par groupe de banques Tableau N°30 : les ressources du groupe des banques islamiques et du marché Tableau N°31 : Les statistiques sur les ressources des deux variables Tableau N°32 : Estimation des paramètres du modèle Tableau N°33 : Détermination de la variable à expliquer Tableau N°34 : Détermination des résidus du modèle Tableau N°35 : Test de significativité des coefficients Tableau N°36 : Les emplois du groupe des banques islamiques et du marché Tableau N°37 : Les statistiques sur les emplois des deux variables Tableau N°38 : Estimation des paramètres du modèle Tableau N°39 : Détermination de la variable à expliquer Tableau N°40 : Détermination des résidus du modèle Tableau N°41 : Test de significativité des coefficients

28 30 31 36 38 39 40 42 43 44 46 47 49 50 52 53 55 56 57 63 63 65 66 67 69 70 77 77 78 83 85 87 88 89 91 99 100 102 103 104 106

6

LISTE DES GRAPHES

LISTE DES GRAPHES Graphe N°01 : Données financières de la BADR de 2006 à 2014 Graphe N°02 : Données financières de la BDL de 2006 à 2014 Graphe N°03 : Données financières de la BEA de 2006 à 2014 Graphe N°04 : Données financières de la BNA de 2006 à 2014 Graphe N°05 : Données financières de la CNEP de 2006 à 2014 Graphe N°06 : Données financières du CPA de 2006 à 2014 Graphe N°07 : Données financières de l’ABC de 2006 à 2014 Graphe N°08 : Données financières de l’AGB de 2006 à 2014 Graphe N°09 : Données financières de la BNP Paribas de 2006 à 2014 Graphe N°10 : Données financières de la FRANSA BANQUE de 2006 à 2014 Graphe N°11 : Données financières de la HOUSING BANQUE de 2006 à 2014 Graphe N°12 : Données financières de la NATIXIS BANQUE de 2006 à 2014 Graphe N°13 : Données financières de la SGA BANQUE de 2006 à 2014 Graphe N°14 : Données financières de la TRUST BANQUE de 2006 à 2014 Graphe N°15 : Données financières d’AL BARAKA BANQUE de 2006 à 2014 Graphe N°16 : Données financières d’AL SALAM BANQUE de 2008 à 2014 Graphe N°17 : Evolution des emplois du groupe des banques publiques Graphe N°18 : Evolution des ressources du groupe des banques publiques Graphe N°19 : Evolution du total bilan du groupe des banques publiques Graphe N°20 : Evolution des emplois du groupe des banques privées conventionnelles Graphe N°21 : Evolution des ressources du groupe des banques privées conventionnelles Graphe N°22 : Evolution du total bilan du groupe des banques privées conventionnelles Graphe N°23 : Evolution des emplois du groupe des banques privées mixtes Graphe N°24 : Evolution des ressources du groupe des banques privées mixtes Graphe N°25 : Evolution du total bilan du groupe des banques privées mixtes Graphe N°26 : Evolution des emplois du groupe des banques islamiques Graphe N°27 : Evolution des ressources du groupe des banques islamiques Graphe N°28 : Evolution du total bilan du groupe des banques islamiques Graphe N°29 : Le stock des ressources par groupe de banques Graphe N°30 : Répartition des ressources entre les groupes en 2006 Graphe N°31 : Répartition des ressources entre les groupes en 2014 Graphe N°32 : Le stock des emplois par groupe de banques Graphe N°33 : Répartition des emplois entre les groupes en 2006 Graphe N°34 : Répartition des emplois entre les groupes en 2014 Graphe N°35 : Le total bilan par groupe de banques Graphe N°36 : Répartition du total bilan entre les groupes en 2006 Graphe N°37 : Répartition du total bilan entre les groupes en 2014 Graphe N°38 : Nuage de points des ressources des banques islamique par le marché Graphe N°39 : La droite de régression linéaire et l’intervalle de confiance Graphe N°40 : Nuage de points des emplois des banques islamique par le marché Graphe N°42 : La droite de régression linéaire et l’intervalle de confiance

37 38 40 41 42 44 45 47 48 49 51 52 54 55 57 58 59 59 59 60 60 60 61 61 61 62 62 62 64 65 65 68 69 69 78 79 79 84 95 99 110

7

INTRODUCTION

INTRODUCTION Depuis l’an 2007, le monde se trouve sous l'empire d'une crise financière, la plus catastrophique depuis celle de 1929. Ses effets se sont fait sentir dans l'économie réelle et la mondialisation a accéléré sa propagation à travers le monde entier. Cette crise, initialement axée sur des titres financiers américains obsolètes, n'a pas cessé de s'étendre. Ainsi, les bourses internationales ont subis des pertes colossales, des piliers de la finance mondiale se sont effondrés du jour au lendemain. Pour limiter les effets de cette crise, plusieurs pays développés ont adoptés des politiques d'austérité, ce qui n'a pas empêché de connaître une quasi-faillite de certains Etats réputés solides du point de vu économique. En revanche, cette crise financière a prouvé la fragilité du système capitaliste face aux dérives spéculatives et face à la spirale de la dette. Le fort impact qu'a eu la crise financière sur les économies des pays développés et émergents a poussé plusieurs économistes et analystes à se pencher sur les raisons de la crise, ses conséquences, ainsi que les moyens qui doivent être mis en place afin d'éviter que cela se reproduise. A ce titre, la commission d'experts de l'ONU, réunie à New York sous la présidence de JOSEPH STIGLITZ, met en exergue la nécessité vitale de réformer les principes qui gouvernent les systèmes monétaires et financiers pour éviter de nouvelles crises. Parmi les lignes directrices de cette commission, une nouvelle porte a été ouverte pour s'inspirer des principes propres à la finance islamique. Ainsi, grâce à sa remarquable évolution ces dernières années, le système financier Islamique a particulièrement intéressé l'ensemble des analystes économiques dans le monde. En effet, les estimations faites sur la croissance de la finance islamique comme deux fois plus rapide que celle de la finance conventionnelle1, autour de 15 % par an2. La religion musulmane englobe tous les aspects de la vie spirituelle comme de la vie sociale du croyant, instituant des principes aussi bien pour le rapport de l'homme à 1 2

Pour des raisons de simplification nous appelons « conventionnel ou classique » tout élément se rapportant à la finance non-islamique. www.financialislam.com, 2011

a

INTRODUCTION

Dieu qu'en ce qui concerne ses rapports sociaux et notamment les transactions commerciales. La finance islamique désigne les activités financières et commerciales qui respectes les principes du droit et de la jurisprudence islamique, plus communément désignés sous le vocable « CHARI’A ». Le respect de tels principes permet ainsi d’investir et de réaliser des profits en conformité avec les règles du droit musulman. Donc la « CHARI’A » définit un comportement acceptable dans tous les domaines de la vie privée et publique des musulmans, incluant notamment les activités économiques et commerciales. Dans ce domaine, si le principe fondateur est celui de l'équité et de la transparence, Dieu a prescrit ou interdit dans le Coran certaines pratiques. C'est notamment le cas de l'interdiction du prêt à intérêt (RIBA), dont la pratique différencie principalement le système bancaire international actuel du système bancaire islamique. Dans ce contexte, la problématique que notre étude cherchera à résoudre est : Quelles sont les parts des banques islamiques sur la place bancaire Algérienne, et quelles sont les perspectives de développement de ces banques ? De cette problématique découle une série de questions auxquelles nous essayerons de répondre tout au long de cette modeste recherche : Quelles sont les parts des banques islamiques comparativement aux banques conventionnelles publiques et privées ?

Quelles sont les parts des banques commercialisant à la fois des produits islamiques et conventionnels ? Quelle est la croissance de l’activité des banques Algériennes, en générale, et des banques islamiques, en particulier ?

b

INTRODUCTION

Quels sont les obstacles freinant le développement de la finance islamique en Algérie ? Quels sont les scénarios possibles de développement de la finance islamique en Algérie ? Les objectifs généraux que nous cherchons à travers la réalisation de cette thèse est de :

 Faire connaître l’industrie de la finance islamique, plus particulièrement les banques islamiques, sa différence par rapport à la finance conventionnelle.

 Présenter le cadre général des banques en Algérie, connaitre les parts des banques islamiques sur la place Algérienne tout en prévoyant leurs perspectives de développement.

Les objectifs opérationnels sont détaillés comme suit :

 La collecte des données sur toutes les banques de la place ;

 Constitution de groupe de banques pour faciliter l’analyse ;  Détermination et analyse des parts de chaque groupe ;

 Tenter de construire un modèle économétrique pour effectuer des prévisions sur les parts des banques islamiques. Les hypothèses de cette thèse sont les suivantes :

 Les parts des banques islamiques sur le marché bancaire Algérien dépendent de leurs stratégies internes de développement et du cadre règlementaire régissant l’activité bancaire ;

 Le développement des banques islamiques est lié à la croissance du marché Algérien.

Le modèle appliqué dans notre étude est le modèle analytique descriptif, ce modèle est le plus adéquat pour ce genre d’étude. Il permet, dans un premier temps, de décrire le phénomène, ensuite le modéliser et l’analyser.

c

CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE DE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

Dans ce premier chapitre, nous allons aborder, dans un premier temps, les faits déclencheurs de la crise financière de 2007, les conséquences de cette crise sur les économies des pays, et dans un deuxième, présenter la finance islamique, ses principes et ses produits.

1- La crise financière mondiale 2007 1-1 Origine de la crise

Les prémices de la crise financière actuelle ont vu le jour au cours du printemps 2007. Un ralentissement de l'activité économique conjugué à une hausse des taux d'intérêt a contribué à l'augmentation du taux d'endettement de ménages américains. En effet, l'injection massive de crédits à des ménages à faible revenus, qui a permis de booster les achats de biens immobiliers, a conduit à un phénomène de bulle inflationniste 3. Mais lorsque les familles modestes se sont retrouvées dans l'incapacité de rembourser leurs crédits, les banques n'étaient plus capables de récupérer les fonds prêtés dans les tranches « subprimes 4», ce qui a causé de forts dommages aux établissements financiers américains.

Pour amortir ces effets des crédits « supbrimes », les banques ont procédé à des opérations de titrisation afin de rendre leurs prêts bancaires illiquides, par nature, en

titres négociables sur des marchés financiers. Ces titres qui présentaient des

rémunérations fortement prometteuses ont séduits de nombreux fonds spéculatifs à travers le monde. Ainsi une des causes qui a contribué à la propagation de la crise, fut la découverte par les investisseurs de montages financiers extrêmement risqués, ou plutôt de montages dont le risque était impossible à évaluer5. Les révélations des 3

http://www.constructif.fr/bibliotheque/2010-6/crise-financiere-ou-crise-morale. Article de Philippe Jurgensen, La crise morale qui a entrainé la crise financière, 2011. 4 Subprimes : Crédits immobiliers à risques. 5

http://www.nber.org/papers/w15334, article de William N. Goetzmann, Liang Peng, Jacqueline Yen The subprime Crisis and House Price Appreciation, 2011.

1

CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

valeurs détériorées des produits titrisés ont provoqué une contagion de cette crise jusqu'en Europe et en Asie.

Toutefois, l'évènement majeur de cette crise qui la fait basculer en crise systémique a été la faillite de la quatrième banque d'investissement de Wall Street, le lundi 15 septembre de l’année 2008 cette banque qui s’appelle Lehman Brothers s’est mise sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites. La faillite de cette importante banque a touché les places boursières asiatiques et européennes. Elle a fini par toucher Wall Street, dont l’indice Dow Jones a reculé sous les 11 000 points.

Cet évènement a accentué la crise de confiance entre les établissements. Les banques refusaient par précaution de prêter de l'argent à leurs clients ou même entre elles. Rapidement, certains établissements bancaires ont manqué de liquidité et n'ont plus été capables d’honorer leurs engagements financiers. Ces banques n'ont plus eu de solutions pour réagir à ce manque de liquidité que de vendre leurs actions et obligations en masse.

Ceci a eu un impact plus grave sur les bourses mondiales et les valeurs boursières des banques qui ont connu des chutes brutales entrainant avec eux les chutes des actions des entreprises dans les autres industries. Ainsi, en une semaine, du 9 au 16 août 2007, les principaux indices boursiers mondiaux ont connu des corrections brutales à la baisse : « En Allemagne, Dax : - 4,42 % ; Aux Etats-Unis, Dow Jones : - 5,95 % ; Nasdaq : - 6,16 %; Au Royaume-Uni, FTSE 100 : - 8,37 % ; Au Japon, Nikkei : 10,3 % ; Et en France, CAC 40 : - 8,42 %»6. C'est ainsi que la crise initialement bancaire s'est transformée en crise également boursière.

1-2 Les failles du système

Le système bancaire Américain a été largement critiqué à la suite de la crise financière

6 www.journaldunet.com/economie/crise-financiere/, Article de Albert Edwards, Crise économique et financière : causes et situation, 2011.

2

CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

mondiale, les analystes lui reprochent un libéralisme laxiste et dénoncent l'obscurité des transactions effectuées par les plus grandes institutions financières Américaines. Mais les critiques ne se sont pas limitées au système bancaire, elles ont même été généralisées à tout le système capitaliste qui a été qualifié par plusieurs experts d'immoral. Ainsi, selon Jacques Tripon, responsable à la BNP Paribas dans la région du Golfe, le subprime a mis en évidence une absence de moralité et a démontré la nécessité de renforcer plus d'aspects moraux et éthiques. Mais le philosophe Français André Comte-Sponville trouve que « le capitalisme ne peut être moral, ni contre la morale. Il est tout simplement amoral ». En effet, l'économie de marché est, par principe, favorable au développement, à la concurrence et à la dérégulation.

D'autant plus que le système bancaire est soumis à des règles prudentielles strictes qui sont censés limiter la croissance de son bilan donc de ses activités, en particulier, celle de monteur et distributeur de crédits. Mais ces règles ont prouvé leurs inefficacités depuis quelques années. Ainsi, bien avant la crise actuelle, le géant Enron 7 avait réussit à détourner le système de supervision de la FED8.

Les mêmes manques de transparence ont contribué à la propagation rapide des effets de la crise actuelle. En effet, afin d'accroître la capacité de crédit du système bancaire, les organismes financiers ont eu largement recours à la titrisation. L'utilisation massive de cette technique fait justement partie des erreurs ayant été à l'origine de la crise selon 9

le prix Nobel Joseph Stiglitz qui a présidé la commission d'experts de l'ONU relative à la crise hypothécaire. D'ailleurs, au travers des multiples produits créés via cette technique, les banques d'investissement, principalement américaines, ont pu développer dans les années 2000 un véritable modèle de distribution de crédits 7

Enron fut l'une des plus grandes entreprises américaines par sa capitalisation boursière. Outre ses activités propres dans le gaz naturel, cette société texane avait monté un système de courtage par lequel elle achetait et revendait de l'électricité, notamment au réseau des distributeurs de courant de l'État de Californie, communication. En décembre 2001, elle fit faillite en raison des pertes occasionnées par ses opérations spéculatives sur le marché de l'électricité, qui avaient été maquillées en bénéfices via des manipulations comptables. Cette faillite entraîna dans son sillage celle d'Arthur Andersen, qui auditait ses comptes. 8 FED : La Réserve fédérale (Federal Reserve System), appelée souvent Federal Reserve ou, plus court encore, Fed, est la banque centrale des États-Unis. http://www.legrandsoir.info/Enron-et-liberalisme.html, Article de Salim Lamrani, «Enron et Libéralisme », 2011. 9 ONU : L'Organisation des Nations unies (ONU) est une organisation internationale regroupant, à quelques exceptions près, tous les États de la planète. Distincte des États qui la composent, l’organisation a pour finalité la paix internationale. http://www.un.org/fr/index.html, 2011.

3

CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

destinés directement à être revendus et titrisés, tout ceci transitant via des véhicules non régulés. La traçabilité de ces crédits devenait difficile et le risque global très complexe à évaluer. De plus, selon un rapport intitulé « La crise bancaire et la régulation financière »10, la crise résulterait d'un ensemble de comportements délibérés de la part des acteurs. Le rapport dénonce les excès d'une des activités financières, en particulier le transfert du risque du prêteur à des contreparties diversifiées.

En somme, c'est la conjugaison du recours massif à la titrisation et la multitude des produits dérivés créés à ce propos partout dans le monde, qui ont conduit à une situation explosive, résultant du gonflement excessif des engagements hors bilan sur un nombre limité de contreparties.

Plus largement, la commission Stiglitz souligne les responsabilités des différents protagonistes responsables de la crise. En plus des emprunteurs et des institutions financières qui ont négligé tous les signaux d'alerte, la commission pointe du doigt également les agences de notation. Ces dernières ont joué un rôle important de quasirégulation financière puisqu'elles ont pour fonction d'évaluer les risques associés aux produits financiers, y compris les plus complexes.

1-3 Sortie de la crise

Dés l'éclatement de la crise, plusieurs économistes avaient prédit que la sortie ne serait pas si facile. Ainsi, le thème de la sortie de crise à été très discuté, et les avis des analystes ont varié selon d’un côté ou de l’autre de l’atlantique. Les actions ont également été différentes selon la période de propagation de la crise. A cet effet, plusieurs économistes ont très tôt appelé les organismes Américains à adopter une régulation à l'européenne comme a notamment préconisé Georges Hübner, professeur à HEC de France. Il souligne dans son rapport « Quel capitalisme pour demain ? L'innovation et la finance » que les initiatives visant à exercer un meilleur contrôle sur le secteur financier doivent avant tout résulter dans des mesures adéquates et que les actions des différents autorités bancaires doivent être coordonnées. 10

www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports, Rapport de Monique Bourven & M. Yves Zehr, 2012.

4

CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

C’est justement en pompiers monétaires, que les banques centrales américaine (FED) 11

et européenne (BCE ) ont décidé à plusieurs reprises d'injecter des liquidités dans le circuit monétaire afin de permettre aux banques impactées de se renflouer, et ainsi envoyer le signal de confiance aux opérateurs qu'elles sont prêtes à agir avant que les risques ne se matérialisent. Mais malgré les interventions coordonnées des différentes banques centrales, plusieurs économistes ont prévenu que la solution ne sera pas sans conséquence pour l’économie mondiale. Pour certaines économistes Français, le modèle capitaliste actuel est autogéré et la crise actuelle fait seulement partie d'un cycle périodique qui se résoudra par lui-même sans intervention de l'état. D'ailleurs le fait que la monnaie injectée par les banques centrales n'existe pas concrètement, favorise l’augmentation des prix, l’inflation. De plus selon l’économiste canadien Bernard Elie, le risque encouru, sur le moyen terme, était un resserrement de la politique du crédit.

Le professeur d'économie à l'Université de Paris Dauphine IX, Pascal Salin, a été du même avis et dans son livre « Revenir au capitalisme pour éviter les crises » (Mars 2010), il affirme que l'intervention des autorités monétaires n'a fait qu'amplifier la crise. Selon lui, cela ne se serait pas produit si les taux d'intérêts avaient été librement fixés sur les marchés financiers sans intervention arbitraire des autorités monétaires. Selon lui, la réglementation empêche la régulation, et la déréglementation est le meilleur moyen de rendre possible l'autorégulation. A partir du moment où l'Etat intervient, on est dans le domaine de l'immoralité, parce qu'on est dans le domaine de la contrainte qui permet de porter atteinte aux droits légitimes d'autrui.

De ce fait, l'aspect moral et éthique a commencé à prendre place dans les différents débats. Plusieurs économistes ont affirmé que l'interventionnisme étatique est immoral puisqu'en sauvant les établissements les plus mal gérés de la faillite, on enracine l'idée que l'irresponsabilité n'est pas grave et que l'Etat et les contribuables seront là pour éviter la sanction de la faillite aux banques privées mal gérées. 11

BCE : La Banque centrale européenne est la banque centrale de l’Union européenne. https://www.ecb.europa.eu/home/languagepolicy/html/index.fr.html, 2012

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C'est pour cela que Georges Hübner préconise dans son rapport de viser, en premier lieu, à ce que les produits et services fournis fassent l'objet d'une meilleure compréhension par les parties concernées. Il juge qu'une meilleure compréhension irait de paire avec une responsabilisation accrue. Hübner précise également que des techniques telles que la titrisation doivent être analysées. Le compromis entre la contribution qu'elles apportent aux objectifs de transformation d'échéance et d'allocation efficace des risques entre les acteurs, et les dangers qu'elles occasionnent en cas de manque de maîtrise des risques qu'elles induisent. Dans le même sens, Bernard Elie affirme dans son livre « L'origine de la crise » (Février 2009), que s'il n'est pas possible de moraliser les banques de force, au moins les autorités politiques et prudentielles peuvent jouer de tout leur poids pour recentrer leurs activités sur le thème de l'intermédiation financière et de la facilitation des investissements de développement sur le long terme. Les gouvernements peuvent également devenir des actionnaires de référence dans de nombreuses institutions. A ce titre il leur est demandé de jouer un rôle activiste afin de permettre, sans déroger à leur responsabilité fiduciaire vis-à-vis des autres actionnaires, aux banques de fournir des impulsions particulières dans des projets orientés sur le long terme. De même, Joseph Stigliz retient qu'une des grandes leçons de la crise financière est que l'Etat a un rôle crucial à jouer dans le développement économique, à la fois dans la prévention des crises e t dans la mise en œuvre de mesures appropriées permettant d'éviter de les amplifier et de les transformer en dépression.

Et c'est toujours dans le sens de la moralisation du système bancaire que des observateurs ont noté la résistance particulièrement forte qu'ont démontré quelques systèmes, dits « éthiques », à la crise financière. Ce fut particulièrement le cas de la finance islamique. En effet, grâce à une véritable traçabilité de ses transactions et du fait de son appartenance au compartiment des finances prônant des valeurs morales et éthiques. Elle a su jongler entre risque de spéculation et risque systémique en jouant la carte de la sécurité. D'ailleurs, Jamie Bowden, ambassadeur britannique de Bahreïn, trouve que la finance islamique présente une alternative intéressante pour les 6

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entreprises et que les britanniques doivent continuer d'intégrer cette finance afin de devenir un partenaire de choix pour les investisseurs. Selon lui, la finance islamique est un outil d'avenir. Cette même idée a été reprise dans plusieurs ouvrages économiques récents dont le livre intitulé «La finance islamique, une solution à la crise » coécrit par Olivier Pastré et Elies Jouiny, où ils affirment que la Finance islamique pourrait être un système qui éviterait une nouvelle crise des subprimes.

Du coup, la finance islamique commence à s'imposer comme une alternative crédible au système actuel et qui permettrait de présenter une protection contre les dérives constatées avant et pendant la crise grâce à ses valeurs morales et son sens de l'éthique. Ainsi, le journaliste économiste Beaufils Vincent, directeur de la rédaction du magazine Challenges, affirme qu' « ... au moment où nous traversons une crise financière qui balaie tous les indices de croissance sur son passage, c'est plutôt le Coran qu'il faut relire que les textes pontificaux. Car si nos banquiers, avides de rentabilité sur fonds propres, avaient respecté un tant soit peu la Sharia, nous n'en serions pas là. ». Ainsi, selon ce journaliste le principe Islamique qui stipule que l'argent ne doit pas produire de l'argent, pourrait se traduire par le fait que tout crédit doit avoir en face un actif bien identifié, et les produits toxiques qui contribuaient largement à cette crise tels que les ABS12 et CDO13 seraient interdits dans un système Islamique à partir du moment où leur complexité dépasserait les systèmes de contrôle mis en place.

12

https://en.wikipedia.org/wiki/Asset-backed_security,2012, ABS : Un asset-backed security , ou « valeur mobilière adossée à des actifs » en français, est une valeur mobilière dont les flux sont basés sur ceux d'un actif ou d'un portefeuille d'actifs. La titrisation est le principal vecteur de création de ces actifs. Les flux peuvent par exemple être basés sur ceux d'un portefeuille d'emprunts immobiliers, de paiements de cartes bancaires, de créances commerciales. Les ABS sont l'une des formes les plus courantes de titrisation. Les ABS les plus répandus sont assis sur des crédits hypothécaires américains. Un ABS est généralement constitué d'un paquet de 3 000 à 6 000 crédits d'un montant unitaire de 100 000 à 500 000 dollars américains. Les ABS peuvent également porter sur des actifs sous-jacents plus originaux : le gouvernement italien a titrisé en ABS les produits futurs du Lotto et de la vente d’un portefeuille de propriétés immobilières, David Bowie a titrisé les revenus futurs de son catalogue de titres en 2002, et une banque britannique a titrisé les revenus futurs d’une chaîne de bistrots. 13

https://fr.wikipedia.org/wiki/Dérivé_de_crédit, 2012, Un dérivé de crédit est un produit financier à terme visant à transférer le risque de crédit d'un actif d'une contrepartie "acheteuse de protection" vers une contrepartie "vendeuse de protection" en échange d'une rétribution financière. La protection pourra être exercée lors de l'occurrence d'un événement de crédit sur l'actif sous-jacent du dérivé de crédit. Il existe de nombreux produits dérivés de crédit, du plus simple (CDS Single Name) au plus complexe (CDO Of CDO).

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2- La finance islamique, fondements, sources et principes

2-1 Les fondements de l'économie islamique

L'économie islamique désigne la pratique de l'économie en accord avec les principes de la doctrine islamique. Elle a été conçue au début du vingtième siècle pour faire face aux idéologies communistes et capitalistes, et avait pour but de libérer les économies des pays musulmans du poids de l'exploitation et de l'oppression des forces coloniales14.

Comme toute théorie économique, l'économie Islamique aspire à atteindre un idéal de société où les besoins humains fondamentaux sont satisfaits, où les ressources sont utilisées de manière optimale et où les richesses sont partagées équitablement pour toucher toutes les classes sociales, et ceci sans trop limiter la liberté individuelle ou créer des déséquilibres macroéconomiques et écologiques continus.

Toutefois, les principes qui régissent le fonctionnement d'un système économique islamique sont différents de l'esprit des systèmes conventionnels. En effet, le système Islamique se distingue principalement par ses dimensions morale et religieuse dans la définition des problèmes économiques, ce qui implique que les agents économiques ne doivent pas considérer la profitabilité comme l'unique ni le principal critère de prise de décision.

En conséquence, un système financier islamique, tout en intégrant des objectifs de rentabilité et d'efficacité, se doit de respecter l'ensemble des principes éthiques de la Sharia. Ainsi d'autre paramètres sont à prendre en compte lors de toute évaluation économique, ceux-ci comprennent des objectifs tels que la fraternité humaine, la justice socio-économique, la paix mentale, le bonheur, la famille, ou encore l'harmonie sociale.

14

www.financialislam.com, 2012.

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Bien que ce modèle Islamique soit pratiquement impossible à quantifier, l'application de la loi Islamique aux activités économiques vise à apposer les règles de la Sharia sur les opérations courantes relatives aux dépenses, à l'épargne, à l'investissement, aux dons, etc. La structure générale de ce système peut s'exposer en trois principaux piliers qui sont, selon Muhammad Umar Chapra (1996) de la Banque Islamique de développement :  Le principe de la double propriété.

 Le principe de la liberté économique dans un cadre limité.  Le principe de la justice sociale.

2-2 Les sources de la sharia

Le terme « Sharia », qui littéralement signifie en arabe « Le chemin à suivre », désigne un système légal basé sur l'éthique musulmane. Ce système fait figure de référence juridique et indique la ligne de conduite dans tous les domaines de la vie des musulmans, y compris le domaine économique. Les deux principales sources de la Sharia sont :

2-2-1 Le Coran

Le livre saint de l'Islam rend compte du message de Dieu tel que révélé au Prophète Mohammed (SAWS), il constitue la première source en termes de loi. Tout élément tiré d'autres sources juridiques doit impérativement être en totale conformité avec la parole de Dieu dans le Coran.

2-2-2 La Sounna

Ce terme englobe l'ensemble des enseignements transmis par le Prophète Mohammed (SAWS) via ses paroles, ses expressions, ses actes, et son approbation tacite. 9

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Ces deux sources constituent les bases essentielles permettant de déterminer la conformité de toute action avec les règles et la finalité de la Sharia. Toutefois, la Sharia reste ouverte aux possibles interprétions et développements . Ainsi nous pouvons rajouter deux autres sources de la Sharia :

2-2-3 L'Ijmaa

Dans sa dimension technique, Ijmaa signifie le consensus des juristes musulmans sur un point de droit. En pratique, l'Ijmaa fait office de preuve si aucun élément du Coran ou de la Sounna ne permet de trancher sur un cas.

2-2-4 Le Qiyass :(raisonnement par analogie)

Cette technique consiste à affecter, sur la base d'une caractéristique sous-jacente commune, la règle juridique d'un cas existant trouvée dans les textes du Coran, de la Sounna et/ou de l'Ijmaa à un nouveau cas dont la règle juridique n'a pas pu être clairement identifiée. Ceci tout en restant fidèle à l'esprit des sources traditionnelles du droit musulman.

2-3 Les principes de la finance islamique Ce qui distingue l'approche islamique des pratiques financières conventionnelles 15 est la conception différente de la valeur du capital et du travail. Au lieu d'une simple relation prêteur-emprunteur, le système financier islamique repose sur un partage plus équitable du risque entre le prêteur et le propriétaire d'entreprise. Cette pratique découle de cinq piliers principaux sur lesquels se base le modèle financier islamique : il s'agit de l'interdiction du Riba (usure), l'interdiction du Gharar (spéculation) et du Maysir 15

Pour des raisons de simplification nous appellerons « conventionnel » tout élément se rapportant à la finance non islamique. La finance conventionnelle est définie selon Vernimmen comme « l’ensemble des activités qui rendent possible et organisent le financement des agents économiques ayant des besoins de capitaux (comme par exemple les entreprises ou les états) par les agents ayant des surplus ( typiquement les ménages épargnants). » Selon cette définition il n’est pas évident de faire la distinction avec un système financier islamique. Nous tenterons cependant de démontrer leurs différences les plus significatives dans les paragraphes suivants.

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(incertitude), l'exigence d'investissement dans les secteurs licites, l'obligation de partage des profits et des pertes et enfin le principe d’adossement des investissements à des actifs tangibles de l'économie réelle16.

2-3-1 Interdiction de la RIBA

Le terme « Riba » désigne, dans le droit musulman, tout avantage ou surplus perçu par l'un des contractants sans aucune contrepartie acceptable et légitime du point de vue de la Sharia. Le Riba a deux formes principales :  Riba-Al-fadl : Il s'agit de tout surplus concret perçu lors d'un échange direct entre deux choses de même nature qui se vendent au poids ou à la mesure.  Riba-Annassia : Le surplus perçu lors de l'acquittement d'un dû, dont le paiement a été posé comme condition de façon explicite ou implicite dans le contrat, en raison du délai accordé pour le règlement différé. Riba-Annassia est le type le plus répandu dans la société, notamment à travers les crédits, des prêts et des placements proposés par les établissements bancaires et les organismes de financement traditionnels.

Ce qui différencie le Riba de la vente d'un bien ou d'un service, est que la contrepartie perçue n'est considérée comme acceptable dans le droit musulman, que si elle vise à compenser quelque chose de légitime, comme : 

La perte de valeur liée à l'usage d'un bien (dans le cas de la



location d'un bien) ;



vente d'un bien produit par le vendeur) ; ou

L'effort fourni pour la réalisation d'un objet (dans le cas de la

Le travail accompli pour l'obtention d'un bien matériel et le Risque engagé dans sa prise en charge (dans le cas de la vente d'une marchandise achetée à autrui).

16

www.doctrine-malikite.fr/Les-principes-de-la-finance-islamique_a117.html, 2013

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CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

Selon l'orientaliste français Jacques Austruy17, la prohibition du Riba dans toutes ses formes semble être l'une des conséquences de l'égalitarisme recherché dans la loi musulmane. D'après lui, cette interdiction est fondée sur la double affirmation que le temps appartient à Dieu seul et que l'argent, en lui même, n'est pas productif. Ainsi, la Sharia interdit le retrait par le prêteur d'un quelconque avantage de son prêt, sauf si cet avantage est librement accordé par l'emprunteur après remboursement du prêt et sans en constituer une condition tacite ou explicite.

2-3-2 Interdiction du GHARAR et du MAYSIR

La Sharia exige également, dans les affaires et le commerce, qu'il n'est pas permis de conclure de transaction qui renferme du Gharar. Le Gharar peut être définit comme étant tout flou non négligeable au niveau d'un des biens échangés et/ou qui présente en soi un caractère hasardeux et incertain18. C'est le cas notamment :

 Lorsque la vente porte sur une marchandise qui n'est pas déterminée de façon précise.

 Lorsque la transaction est conclue sans que le prix de la marchandise ne soit fixé de façon claire.

 Lorsque la transaction porte sur une marchandise déterminée que le vendeur ne possède pas encore.

 Lorsque le transfert de propriété est conditionné à un évènement hasardeux.

Ceci correspond en finance conventionnelle aux produits ou transactions à terme caractérisés par une incertitude évidente quant à leur réalisation, tels que les Futures19, 17

« L'islam face au développement économique», collection économie et humanisme, les éditions ouvrières. Paris 2006, p.52.

18

"Comprendre la finance islamique", Publication de la Cellule de Fiqh du Centre Islamique de la Réunion, 2013 - Édition spéciale. 19

www.investopedia.com/terms/f/futures.asp, 2012, Futures : Un produit dérivé ou contrat dérivé ou encore « derivative product » est un instrument financier (IFRS 39) :  Dont la valeur fluctue en fonction de l'évolution du taux ou du prix d'un produit appelé sous-jacent ;  Qui ne requiert aucun placement net initial ou peu significatif ;  Dont le règlement s'effectue à une date future. Il s'agit d'un contrat entre deux parties, un acheteur et un vendeur, qui fixe des flux financiers futurs fondés sur ceux d'un

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les Swaps ou les autres produits financiers plus complexes comme les Subprimes. De la même manière, le Sharia interdit les transactions basées sur le Maysir. Etymologiquement, le Maysir était un jeu de hasard, dans le domaine économique, il désigne toute forme de contrat dans lequel le droit des parties contractantes dépend aléatoire21.

d'un

événement

Ainsi, chaque

contrat

doit

avoir

tous

les

termes fondamentaux (tels que l'objet, le prix, les délais d'exécution et l'identité

des parties) clairement définis au jour de sa conclusion. Les juristes musulmans encouragent par ailleurs fortement la satisfaction de toutes les conditions préalables avant la signature du contrat. Ceci différencie clairement les banques Islamiques des institutions de prêt à intérêt, basées sur le principe que l'on peut acheter sans payer et vendre sans détenir, ce qui alimente constamment la spéculation et porte préjudice à la stabilité du système bancaire.

Le risque calculé d'un investissement est autorisé par la Sharia, en revanche l'interdiction des contrats à terme impliquant le Gharar et le Maysir vient du fait que le risque de fausse anticipation d'évolution des marchés pourrait remettre en cause la réalisation de transactions basées sur l'incertitude, la spéculation, ou même la détention délictuelle d'une information privilégiée et préalable. Les juristes musulmans justifient également la prohibition de ces transactions par la nécessité d'orienter les fonds disponibles au financement de l'économie réelle, au lieu de les laisser alimenter les bulles financières vides de toute productivité et de richesse utile.

actif sous-jacent, réel ou théorique, généralement financier. 20

https://fr.wikipedia.org/wiki/Swap_(finance), 2012, Le swap (de l'anglais to swap : échanger) ou l'échange financier : est un contrat d'échange de flux financiers entre deux parties, qui sont généralement des banques ou des institutions financières. Les quatre contrats les plus courants sont : Le swap de taux d'intérêt standard, taux variables contre taux fixes, (en anglais : plain vanilla interest rate swap) qui échange les intérêts d'un prêt ou dépôt notionnel à taux variable contre des intérêts à taux fixe ; Le swap de devises (Cross Currency Swap ou Currency Interest Rate Swap (CIRS)), par lequel on échange des taux d'intérêt à moyen ou long terme libellés dans deux devises différentes ; Le crédit default swap (appelé communément « CDS »), qui échange une protection sur le risque de crédit d'un émetteur d'obligations contre des versements périodiques et réguliers pendant la durée du swap ; Le swap sur matière première, qui échange un prix fixe, déterminé au moment de la conclusion du contrat, contre un prix variable, en général calculé comme la moyenne d'un indice sur une période future.

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2-3-3

Interdiction des investissements illicites

La Sharia exige également que tout musulman ne peut traiter des biens jugés illicites ou Haram. En effet, il existe des exigences quant à la nature de l'activité dans laquelle un investissement demeure conforme aux impératifs moraux et religieux tels que dictés par l'Islam. Ainsi, les jeux de hasard, les activités en relation avec l' alcool, avec l'élevage porcin ou encore avec l'armement, avec l'industrie cinématographique suscitant ou suggérant la débauche et les activités liées à la pornographie en particulier constituent des secteurs d'investissement prohibés dans l'Islam22. On retrouve ce principe d'exclusion dans la finance éthique en faveur du développement durable et dans l'investissement socialement responsable.

Du point de vue financier, les sous-jacents de tout type de contrats doivent également être conformes à la Sharia. Typiquement, dans le cadre d'une prise de participation sous la forme d'actions, un certain nombre de secteurs dont les activités sont considérées comme illicites sont à exclure de l'univers d'investissement.

2-3-4 Principe du partage de profits et de pertes

La finance islamique est souvent qualifiée de « participative », à partir du fonctionnement des contrats de participation. Elle a mis en place un système basé sur le Partage des Pertes et des Profits (appelé communément le principe des « 3P »). Ce système permet d'associer le capital financier au capital humain, et exige que la participation doit être fixée dans une proportion et non par un bénéfice à la signature du contrat.

Plus concrètement, un investisseur doit confier ses fonds à un entrepreneur avec qui il partagera les bénéfices en fonction de la performance de l'actif sous-jacent, il devra également partager toute perte éventuelle avec cet entrepreneur si celle-ci n'est pas due à une négligence ou une faute grave de ce dernier. Ainsi le client d'une banque Islamique a pratiquement un statut d'actionnaire dans les investissements liés à ses contrats et 21

www.doctrine-malikite.fr/Les-principes-de-la-finance-islamique_a117.html, 2016.

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son revenu prend la forme de dividende. C'est dans ce sens que la finance islamique est considérée comme étant liée au capital-risque et au private equity23. 2-3-5 L’asset banking Toute transaction financière doit être sous-entendue par un actif pour être valide selon la Sharia. La tangibilité de l'actif signifie que toute opération doit être obligatoirement adossée à un actif tangible, réel, matériel et surtout Détenu. Ce principe de l'Asset Backing permet de renforcer le potentiel en termes de stabilité et de maîtrise des risques et rassure notamment quant aux problématiques de déconnexion de la sphère financière à la sphère réelle.

Le principe de la tangibilité des actifs est également une manière pour la finance islamique de participer au développement de l'économie réelle par la création d'activité économique dans les autres domaines. 2-4 Le rôle du Comité de Conformité Sharia – CCS « sharia board » La plupart des institutions financières islamiques et des banques conventionnelles offrant des produits Islamiques disposent d'un comité de conformité, appelé communément « Sharia Board », qui établit de façon indépendante les conditions de validité des transactions au regard des règles et principes de la Sharia.

Ce comité est un organe collégial composé en général de 4 à 7 oulémas (savants de la Sharia), qui ont tous une compétence avancée en matière bancaire et financière. Selon l'institution financière, les membres des comités peuvent ne pas être permanents, et se 22

www.doctrine-malikite.fr/Les-principes-de-la-finance-islamique_a117.html, 2016.

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Capital-investissement , 2013, Le capital-investissement est une activité financière consistant pour un investisseur à entrer au capital de sociétés qui ont besoin de capitaux propres. Le terme de capital-investissement concerne généralement l'investissement dans des sociétés non cotées en bourse (d'où son nom de capital non coté ou de private equity en anglais en opposition au terme public). Les sociétés qui constituent un portefeuille de participations en réalisant des opérations de capital-investissement sont des sociétés de portefeuille ou des fonds d'investissement. Le capital-investissement se décline sous plusieurs formes (définition sur le site de l’AFIC: http://www.afic.asso.fr) : Le capital-risque pour financer le démarrage de nouvelles entreprises. Le capital-développement pour financer le développement de l'entreprise. Le capital-transmission ou LBO destiné à accompagner la transmission ou la cession de l'entreprise. Le capital-retournement pour aider au redressement d'une entreprise en difficulté.

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CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

réunir périodiquement, afin d'examiner la conformité des produits et des processus. Il est fréquent que des oulémas siègent aux Sharia Boards de multiples institutions, et certains juristes de renommée internationale font partie de plus d'une quinzaine de comités24.

Les oulémas du comité sont chargés d'approuver les différentes opérations ou produits offerts par la banque islamique. Ils examinent également en détail la structure et la documentation juridique des transactions, ainsi que les caractéristiques des produits qui leur sont soumis.

Le Sharia Board est un élément clé de la structure d'une institution financière islamique. Par leur pouvoir, les oulémas peuvent avoir une influence forte sur le développement de ces institutions qu'ils conseillent. Leur indépendance par rapport aux dirigeants de la banque et leur autorité leur permettent de rejeter toute transaction jugée contraire à la Sharia. En outre, le comité peut être appelé à porter un jugement sur les cas individuels qui lui sont soumis, visant à déterminer si des demandes spécifiques des clients d'affaires sont acceptables à l'institution.

Bien que l'ensemble des oulémas s'accordent sur les grands principes fondamentaux de la finance islamique, quelques opinions et interprétations avancées peuvent différer entre différents Sharia Boards. Cela empêche l'harmonisation des produits ou des procédures financières islamiques. En effet, selon l'institution financière, certains requièrent une adhésion stricte aux principes religieux, d'autres sont plus ouverts aux exigences du marché. La nomination des oulémas dans les comités religieux pourrait se révéler un des plus grands défis à relever par la finance islamique.

C'est pour cette raison que dans des pays comme la Malaisie, la Banque Centrale a créé un Sharia Board central qui statue sur la conformité des produits financiers. En parallèle, chaque institution peut avoir son propre Sharia Board, mais elle doit, en premier lieu, se conformer aux normes édictées par ce Sharia Board central. Aux pays

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http://www.finance-muslim.com/2009/04/role-fonctionnement-sharia-board, 2015.

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CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

du Golfe, la cohérence est assurée par le fait que la plupart des Oulémas siègent dans plusieurs Sharia Boards à la fois, et émettent par conséquent des fatwas conformes à travers les différentes institutions financières.

3- Les principaux produits et comptes de placement de la finance islamiques

Dans le paragraphe précédent, nous avons vu les bases sur lesquels repose la finance islamique. Nous allons voir dans cette section les différents mécanismes juridicofinanciers que les banques islamiques et les filiales islamiques des banques conventionnelles ont développé pour rester dans la légalité islamique. En effet, la mobilisation et l'emploi des capitaux dans la finance islamique reposent sur des concepts juridiques différents de ceux des banques conventionnelles. Au cours de son développement, la finance islamique a créé plusieurs instruments de financement et de placement afin de satisfaire les besoins de leurs clients. La majorité des experts de la finance islamique s’accorde à dire qu’il existe deux types de produits financiers islamiques : Les produits basés sur le principe des 3P et ceux basés sur le principe du coût plus marge. C’est pour cette raison que nous présenterons de manières scindées les mécanismes et les schémas des deux types de produits financiers conformes à la Charia.

3-1

Les produits financiers islamiques comprenant un système de Partage des Pertes et Profits (3P)

3-1-1 MUDARABA

La Mudaraba est une technique de financement utilisée par les banques islamiques. La banque fournit la totalité du capital à un entrepreneur pour le financement d’un projet. En contrepartie ce dernier fournit son savoir-faire et son capital humain. Les profits sont partagés in-fine selon un ratio préétabli. Les pertes sont entièrement supportées par la Banque sauf en cas de négligence, fraude ou mauvaise exécution du contrat. Ce type de contrat est souvent utilisé pour des transactions à court terme pour tout ce qui touche 17

CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

au fond de roulement.

Du côté du Passif des banques, il existe aussi de tels contrats, mais ceux-ci sont illimités. La banque a le droit d’utiliser les fonds des déposants pour un large panel de projets. Cette combinaison actif-passif de ce type de contrat est appelée Mudaraba two-tiers25. 3-1-2 MUSHARAKA

La Musharaka est un contrat entre la banque et le client, en vertu duquel la banque et le client apportent chacun des capitaux en vue d'un projet spécifique. Les partenaires apportent les fonds, mais seul un d'eux, dispose de la charge de la gestion du projet.

Les conditions de partage des profits sont prédéfinies. La répartition des bénéfices réalisés est au prorata. Le remboursement obéit à un tableau d'amortissement qui comprend, outre le capital principal, les bénéfices tirés par la banque pour cette opération. Les pertes sont partagées en fonction de l'apport en capital investi. Dans le cas d’un DIMINISHING MUSHARAKA, l’entrepreneur peut racheter Progressivement les parts de la banque26. Les contrats Musharaka et Mudaraba sont les plus recommandés par les jurisconsultes musulmans, car ils répondent au principe d’équité dans la prise de risque et sa rémunération. Malgré cela et mise à part les diminishing Musharaka, ces types de financement sont rarement utilisés dans la pratique en raison de leur fort degré de risque et d’incertitude des profits. De plus, comme nous l’avons vu précédemment, il existe un fort risque d’agence, d’asymétrie d’information et d’aléa moral dans ce genre de contrat. En effet, l’entrepreneur peut être tenté de falsifier les résultats afin d’améliorer son profit et / ou négliger la gestion du projet vu qu’il n’a pas à subir les pertes (uniquement pour un contrat Mudaraba). 25 26

Karich I, « Le système financier islamique : de la Religion à la Banque ».Bruxelles. Édition Larcier, 2002. p.65. www.financialislam.com/diminishing-musharakah.html, 2012.

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CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

3-2

Les produits financiers islamiques basés sur le principe du coût plus marge

3-2-1 MURABAHA

La Murabaha est un contrat de vente, entre un vendeur et un acheteur, par lequel ce dernier achète les biens requis par un acheteur et les lui revend à un prix majoré. Les bénéfices (marge bénéficiaire) et la période de remboursement (versements échelonnés en général) sont précisés dans un contrat initial. Cela permet à un client d'acquérir un bien sans contracter un emprunt avec intérêt. Les conditions de vente telles que la marge bénéficiaire pour le vendeur ou les détails de remboursement des échéances sont prédéfinies entre les différentes parties27.

3-2-2 IJARA

L'Ijara est un mode de financement à moyen terme par lequel la banque achète des machines et des équipements puis en transfère l'usufruit au bénéficiaire pour une période durant laquelle elle conserve le titre de propriété de ces biens. L'Ijara est l'équivalent du contrat crédit-bail. Toutefois, il y a quelques différences qu'il convient de souligner. Ce qui le diffère du crédit bail, c'est l'absence de pénalité en cas de non paiement mensuel ou en cas de retard car les pénalités qui surviendraient pour ces motifs seraient considérées comme des intérêts, or la finance islamique réfute ce procédé. Les conditions de contrat sont prédéfinies, en cas de modification d'une des conditions, même avec l'accord des deux parties, un nouveau contrat doit être réalisé avec les nouvelles conditions28. 3-2-3

ISTISNA

L'Istisna est un moyen de financement progressif. L’Istisna’a est défini comme un 27

Wadi MZID Directeur à Banque Zitouna, Tunisie « La Finance islamique : Principes fondamentaux et apports potentiels dans le financement de la croissance et du développement », publié sur le site www.rh.banquezitouna.com/upload/1451918489.pdf, 2016.

19

CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

contrat par lequel le Client, en tant que « Acquéreur Final » ou « Maitre d’Ouvrage » « Mostasni’i » souhaite acquérir un bien nécessitant un processus de fabrication. La Banque en tant que « Vendeur » ou « Maitre d’œuvre » « Sani’i » s’engage à acheter les matières premières et à livrer le bien à fabriquer selon une description prédéfinie des caractéristiques produit, à un prix fixé et payable selon les modalités convenues au Contrat.

Dans la Pratique, pour le financement via cette technique, les Banque Islamiques opèrent par des contrats d’Istisna’a Parallèle où les travaux de fabrication sont soustraités un constructeur dans le domaine (sous-traitant) pour la réalisation du bien souhaité par le client ou l’Acquéreur final. Dans ce cas, la banque aura une double Casquette :

 Sani’i: Pour l’exécution des travaux et ce dans sa relation avec son Client (Mostasni’i) ;

 Mostasni’i: Pour transmettre les caractéristiques souhaités du bien dans sa relation avec le Sous-Traitant (Sani’i) L’utilité de ce mode de financement est de financer des projets et des biens nécessitant un processus de fabrication assez long conformément à un cahier de charge. Ainsi que la facilité de paiement avec différents modes de règlement.

Pour que ce produit soit conforme à la Charia, l’activité du projet ou la nature du bien objet du contrat doit être licite. En plus de l’engagement du vendeur à manufacturer le bien conformément au cahier de charge29.

28 29

www.adefi.be/index.php/fr/finance-islamique/types-de-contrat/ijara, 2014. www.adefi.be/index.php/fr/finance-islamique/types-de-contrat/istina, 2014.

20

CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

3-2-4 SALAM

Le Salam est un contrat généralement de court terme par lequel une institution financière verse, d'avance, les montants correspondant à la livraison future d'une quantité définie de marchandises. Un Salam est principalement utilisé pour le financement des marchandises. Il est semblable à un contrat à terme où la livraison est à une date future en échange du paiement au comptant30.

3-3

SUKUKS

Le mot Sukuk se rapporte communément à l’équivalent islamique des obligations. Cependant, contrairement aux obligations conventionnelles, qui confèrent simplement la propriété d’une dette, le Sukuk accorde à l’investisseur une part d’un actif, ainsi que des flux de trésorerie et des risques proportionnés. En tant que tels, les titres Sukuk respectent les lois islamiques parfois appelées principes de la Charia, qui interdisent la facturation ou le paiement d’intérêts. L’apparition des Sukuk a été l’un des développements les plus importants sur les marchés islamiques de capitaux au cours des dernières années. Plus simplement, les instruments Sukuk agissent comme un pont. Ils relient leurs émetteurs, principalement les fonds souverains et les grandes sociétés au Moyen-Orient et dans le Sud-Est asiatique, avec un grand nombre d’investisseurs, dont beaucoup cherchent à diversifier leurs avoirs au-delà des classes traditionnelles d’actifs. Les investisseurs locaux et ou étrangers, suivant le type d’émission, achètent des Sukuk ayant des structures variées approuvées par les conseils d’administration des spécialistes de la jurisprudence musulmane de la Charia.

L’émission de Sukuk a prouvé sa capacité de résistance durant les périodes récentes de 30

www.adefi.be/index.php/fr/finance-islamique/types-de-contrat/salam, 2014.

21

CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

turbulence sur les marchés mondiaux de capitaux. L’émission de Sukuk a augmenté de 14,9 milliards à 23,3 milliards d’USD en 2009, avec l’Asie qui a montré une puissance particulière. Malgré tout, le marché des Sukuk est encore une niche, avec un énorme potentiel de croissance. Le taux de croissance des Sukuk est actuellement de 10 à 15% sur les marchés financiers mondiaux.

Les SUKUKS sont considérés à la fois comme un instrument de financement et de placement31.

3-4

Les instruments de placement

3-4.1

Les comptes d’investissement

Il existe deux sortes de compte d’investissement. Le premier est nommé compte « Restreint » car il permet à son détenteur de définir l’allocation de ses actifs. Le second est appelé non-restreint car il délègue l’entière gestion de ses actifs à la banque.

Le déposant accepte que la banque gère son argent en contrepartie de frais de gestion appelé frais de MUDARIB qui vient de MUDARABA, ce qui veut dire partage des pertes et profits en arabe. Ces frais sont fonction du profit de la banque. Avec l’ensemble des dépôts, la banque créée un ou plusieurs fonds d’investissements dans lesquels le dépositaire n’a aucun droit de regard et de gestion pour le compte non restreint alors qu’il peut décider de l’allocation de ses fonds avec un compte restreint. Pour ces deux cas de placement, ni le capital ni le taux de rendement ne sont garantis.

La durée des dépôts varie entre 1 mois et 5 ans. Si le détenteur du compte se retire avant la fin de l’échéance il partage les pertes, mais pas les profits que le fond aura pu générer.

31

27

Définition de la Banque Islamique de Développement « BID » http://thatswhy.isdb.org/irj/go/km/docs/documents/IDBDevelopments/Internet/thatswhy/fr/sukuk/what-is-sukuk.html, 2013

22

CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE

Ces deux types de placement peuvent être formalisés par un titre c’est ce qui est appelé les bons d’investissement, ou par un simple placement dans un compte d’investissement étalé sur une période bien déterminé, ce genre de placement est appelé dépôt d’investissement.

3-4.2

Les comptes d’épargne

En plus des comptes d’investissements, il existe les comptes d’épargne32 qui sont des dépôts à vue. Ils peuvent être rémunérés via les profits de la Banque pour autant que la Banque elle-même ait tiré ses revenus d’opérations réalisées en harmonie avec les principes de la Chari’a. Il s’agit souvent d’opérations de court terme à faible risque. Il n’y a pas de garantie de rémunération : si les opérations ne sont pas profitables les dépôts ne seront pas rémunérés. Si les opérations sont perdantes, les dépôts pourront en

32

être

affectés.

http://archives.lesechos.fr/archives/cercle/, 2013

23

CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE

CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE

Dans ce deuxième chapitre, nous allons décrire l’évolution du cadre règlementaire régissant l’activité bancaire en Algérie depuis l’indépendance à nos jours, d’une part, et les principaux évènements ayant lieu et leurs répercussions sur l’activité des banques en Algérie, d’autre part.

1. Aperçu, historique et cadre règlementaire du système Bancaire Algérien La constitution du système bancaire Algérien est passée par deux principales étapes. La première se caractérise par la nationalisation des banques Française après l’indépendance et la création de nouvelles banques publiques, quant à la deuxième, elle se définit par l’ouverture sur le secteur privé national et international (libéralisation). Le processus de nationalisation du secteur bancaire Algérien en 1962 a commencé par la création de la Banque centrale d’Algérie à la place de Banque de l’Algérie qui existait auparavant et ce au terme de la loi 62-144 du 13/12/1962 et la création d’une monnaie nationale appelé le Dinar Algérien. Ce processus s’est étendu aux autres banques telles que la Banque Algérienne de Développement ex CAD (Caisse Algérienne de Développement) et la Caisse Nationale d’Epargne et de Prévoyance CNEP. D’autres sociétés ont été créées par la suite à savoir le Crédit Populaire d’Algérie CPA et la Banque Extérieur d’Algérie BEA. La gestion de ce secteur financier a été attribuée au Trésor Public et à l’organe de planification. Cet arsenal bancaire a été mis à la disposition exclusive des pouvoirs publics dans un but de développer l’économie nationale et les entreprises publiques. A partir des années 1970, l’Etat Algérien a pris la décision de spécialiser chaque Banque dans un secteur d’activité bien précis et bien définit. La première loi régissant l’activité Bancaire et financière a vu le jour en date du 19/08/1986 sous le numéro 86-12. Auparavant, le secteur financier était règlementé par la loi 62/144 portant la création et fixant les statuts de la Banque Centrale d’Algérie, les 24

CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE

lois des finances de 1970 et 1971 et en fin la loi 80-05 modifiée et complétée relative à l’exercice de la fonction de contrôle par la cour des comptes. La loi 88-01 du 12/01/1988 relative à l’orientation des entreprises publiques économiques a abrogé la loi sur le régime des banques de 1986 modifiée et complétée. L’Etat en 1988 a effectué une vaste restructuration des grandes entreprises publiques en les transformant en sociétés par action, d’où l’avènement d’autres banques publiques telles que la Banque de Développement Rural BADR issue de la BNA et la Banque de Développement Local BDL issue du CPA. Le secteur bancaire Algérien a connu un bouleversement total après l’apparition de la loi 90-10 du 14/04/1990 relative à la monnaie et au crédit. En effet, cette loi définit clairement et encadre avec précision le nouveau système financier Algérien. Cette loi a permis entre autre à l’ouverture de l’activité bancaire au capital privé national et étranger. Cette loi ne fait plus de différence entre une banque publique ou privée et considère les deux entités comme des sociétés à part entière soumise au cadre règlementaire en vigueur. L’obtention de l’agrément était une condition préalable à toute activité financière. Le trésor public est devenu propriétaire des actions des banques publiques. Cette loi est restée pendant longtemps l’un des piliers qui définit les missions et rôles de la Banque Centrale d’Algérie qui devient la Banque d’Algérie en sa qualité de la Banque des Banques primaires et acteur dans la gestion de la politique monétaire du pays. Elle a prévu l’autonomie de la Banque Centrale, la régulation du système bancaire par des autorités administratives indépendantes et la séparation entre l’autorité de règlementation et d’agrément des banques et l’autorité de supervision. Dans un autre, elle a défini les règles de gestion des banques primaires, les opérations de banque et les infractions à l’activité bancaire. Cette loi ne fait plus référence aux banques islamiques, ces dernières disposent du même cadre juridique prévu par cette loi, donc, ne sont plus soumises à un cadre juridique spécifique. Les opérations de banque sont exercées exclusivement par les banques primaires et les établissements financiers. La spécialisation n’est plus exigée et donc les banques et les 25

CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE

établissements financiers sont libres pour définir le type de clientèle à cibler ou les secteurs d’activités à viser. Cette loi a permis l’apparition de plusieurs Banques Nationale à capitaux privés et étranger. L’ordonnance N°03-11 du 26/08/2003 relative à la monnaie et au crédit avait porté des modifications à la loi 90-10 tout en abrogeant cette dernière. Elle a étendu son champ d’intervention à d’autres concepts tel que le secret professionnel, les mouvements de capitaux et les changes et la protection des déposants. La banque d’Algérie à travers le règlement n°04-01 du 4 mars 2004 a exigé un capital minimum aux banques exerçant en Algérie. Les Banque, visées à l’article 70 de l’ordonnance n° 03-11 du 26 août 2003, constituées sous forme de société par actions de droit Algérien, doivent disposer, à leur constitution, d’un capital libéré en totalité et en numéraire au moins égal à deux milliards cinq cent millions de dinars (2.500.000.000 DA). Cette exigence en matière de capital minimum a été revue à la hausse à travers le règlement Banque d’Algérie n° 08-04 du 23 Décembre 2008. Les banques, constituées sous forme de société par actions de droit Algérien, doivent disposer, à leur constitution, d’un capital libéré en totalité et en numéraire au moins égal à Dix milliards de dinars (10 000 000 000 DA). La dernière modification apportée sur la loi fondamentale relative à la monnaie et au crédit est datée du 26/08/2010 sous la référence 10-04. Elle a apportée des modifications approfondies comme :  Limiter la participation étrangère dans le capital d’une banque à hauteur de 49% au maximum. Les 51% restant doivent être constitués la partie du capital privé au public national ;  L’Etat détient le droit de participer au sein des organes sociaux des banques privées sans droit de vote ;  Le droit de préemption attribué à l’Etat en cas de vente d’une banque privée ; 26

CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE

 Les cessions d’actions doivent recueillir au préalable l’accord de la Banque d’Algérie ;  La banque d’Algérie aura à veiller à la stabilité des prix et doit établir la balance des paiements et arrêter la position financière extérieure de l’Algérie ;  Les banques doivent mettre en place un dispositif de contrôle interne et de contrôle de conformité ;  La banque d’Algérie organise et gère une centrale des risques des entreprises, une centrale des risques des ménages et une centrale des impayés. 2. Contexte général du système Bancaire Algérien Le système bancaire Algérien compte 20 banques et succursales agréées par la Banque d’Algérie au 04/01/201533. Parmi ces banques, figure :

 Six (6) banques publiques, dont la Caisse d'épargne  Neuf (09) banques privées

 Une (01) banque à capitaux mixtes (AL BARAKA et  Quatre (04) Succursales de banques étrangères.

Parmi ces Banques, il figure deux banques commercialisant à 100% des produits islamiques à savoir :

 Al Baraka Bank; et  Al Salam Bank.

Deux autres banques mixtes, commercialisent à la fois les produits islamiques et les produits conventionnels, à savoir :  La Housing Bank ; et

 La Algeria Gulf Bank.

33

www.bank-of-algeria.dz/html/banque.htm, 2015

27

CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE

Tableau N°01 : Les banques et succursales agréées par la Banque d’Algérie LES BANQUES PUBLIQUES

ADRESSE

BANQUE EXTÉRIEURE D’ALGÉRIE "BEA"

Siège Social : 48, Rue des Frères Bouadou, Bir Mourad Raïs - Alger

BANQUE NATIONALE D’ALGÉRIE "BNA"

Siège Social : 8, Boulevard Ernesto Che Guevara, Alger

BANQUE DE L’AGRICULTURE ET DU DÉVELOPPEMENT RURAL "BADR" BANQUE DE DÉVELOPPEMENT LOCAL "BDL"

Siège Social : 17, Boulevard Colonel Amirouche, Alger Siège Social : 5, rue Gaci Amar, Staoueli, Alger

CRÉDIT POPULAIRE D’ALGÉRIE "CPA"

Siège Social : 2, Boulevard Colonel Amirouche, Alger

CAISSE NATIONALE D’ÉPARGNE ET DE PRÉVOYANCE "CNEP BANQUE"

Siège Social : Lot n°2 Garidi, Kouba - Alger

LES BANQUES MIXTES

ADRESSE

BANQUE AL BARAKA ALGERIE

Siège Social : Haï Bouteldja Houidef, Villa n° 1 Rocade Sud, Ben Aknoun - Alger

LES BANQUES PRIVEES

ADRESSE

ARAB BANKING CORPORATION ALGERIE "ABC"

Siège Social : 54, Avenue des Trois Frères Bouadou (ex ravin de la femme sauvage) Bir Mourad Rais, Alger

NATIXIS ALGERIE

Siège Social : 62, Chemin Drareni, Hydra, Alger

SOCIETE GENERALE ALGERIE

Siège Social : Résidence El Karma 16105 Gué de Constantine -Alger- BP : 55 Bir Khadem

CITYBANK N.A. ALGERIA (SUCCURSALE)

Siège Social : 7, Rue Larbi Allik, Hydra, Alger

ARAB BANK PLC ALGERIA

Siège Social : Boulevard Benyoucef Benkhedda, Sidi Yahia n°46 - Alger

(SUCCURSALE) B.N.P.-PARIBAS EL DJAZAIR

Siège Social : 10, Rue Abou Nouas, Hydra Alger

TRUST BANK ALGERIA

Siège Social : 70, Chemin Larbi Allik, Hydra Alger - BP 772

GULF BANK ALGERIA

Siège Social : Haouche Route de Chéraga,

28

CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE

BP 26 bis Delly Ibrahim - Alger THE HOUSING BANK FOR TRADE AND FINANCE-ALGERIA

Siège Social : 16, Ahmed Ouaked, BP 103, code postal n°16320 Delly Ibrahim - Alger

FRANSABANK EL-DJAZAIR

Siège Social : 45 B. Lot Petite Provence, Sidi Yahia - Hydra - Alger

CREDIT AGRICOLE CORPORATE ET INVESTISSEMENT BANK – ALGERIE

Siège Social : Tour Business Center, Pin Maritime, Mohammadia - Alger

(SUCCURSALE) AL SALAM BANK - ALGERIA

Siège Social : 233 Rue Ahmed Ouaked Dély Brahim - Alger

H.S.B.C. ALGERIA (SUCCURSALE)

Siège Social : Business Center, Pins maritime El-Mohammadia - Alger Source : www.bank-of-algeria.dz/html/banque.htm, 2015.

L'entrée en activité de banques privées et leur développement ont permis l'émergence d'un environnement concurrentiel tant au niveau du marché des ressources, qu'au niveau du marché de crédits et celui des services bancaires. Néanmoins, la faillite de deux banques privées à capitaux nationaux au cours de l'année 2003 a eu pour résultat la baisse de la part des banques privées aussi bien au niveau du marché de ressources que du marché de crédits. Ces deux évènements, à savoir la liquidation de deux banques privées

par la

Commission Bancaire en 2003, avaient des retombés négatives sur le développement des Banques privées en Algérie. La part de ces dernières a connu une baisse considérable durant l’année 2003. L’analyse ci-après nous montre clairement comment les banques privées ont été affectées par ces deux evènements entre l’année 2000 et 2003.

2.2 Impact sur l’activité collecte de ressource L'activité collecte de ressources des banques a connu un développement appréciable de 2000 à 2003 en passant de 1 441 852 Milliards de dinars à 2 443 452 Milliards de Dinars soit 84% de croissance. L’analyse de la croissance des ressources des banques durant cette période montre que la part des banques privées a connu une augmentation entre 2000 et 2002 en gagnant de plus en plus des points par rapport aux banques publiques, en 29

CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE

passant de 5.2% du total ressources en 2000 à 12.5% en 2002. Durant l’année 2003, la tendance s’est renversée, les banques privées ont enregistré des fuites de ressources de presque de la moitié, en passant à un niveau de 5.6% du total ressources. Tableau N°02 : La collecte des ressources par les banques 2000-2003 En milliards de dinars

Banques publiques Dépôts à vue Banques privées Total Dépôts à vue Dépôts à Banques publiques terme Banques privées Total Dépôts à terme Total ressources Ressources Banques publiques collectées Banques privées

2000 438 244 29 258 467 502 928 468 45 882 974 350 1 441 852 94.8% 5.2%

2001 499 174 55 753 554 927 1 152 012 82 994 1 235 006 1 789 933 92.2% 7.8%

2002 548 130 94 038 642 168 1 312 962 172 229 1 485 191 2 127 359 87.5% 12.5%

2003 648 771 70 816 719 591 1 656 684 67 177 1 723 861 2 443 452 94.4% 5.6%

Source : www.bank-of-algeria.dz/doc/5-03.doc, 2015.

2.3 Impact sur l’activité distribution des crédits Le total des crédits à l'économie est passé de 993 053 Milliards de Dinars en 2000 à 1 378 252 Milliards de Dinars en 2003 soit une croissance de 39%. Les banques publiques ont accordé eux seules 97.3% des crédits contre 2.7% pour les banques privées et ce durant l’année 2000. En 2000 à 2002, la part des banques privées a connu une croissance considérable en passant de 2.7% à 14.3%. Durant l’année 2003, avec la liquidation des deux banques privées à capitaux nationaux à savoir El-Khalifa Bank et la Banque Commerciale et Industrielle d'Algérie (B.C.I.A.), la part de financements de l’économie par les banques privées a diminuer d’une manière remarquable pour atteindre 7.2%. Ce résultat a donné plus d’avantages au développement du secteur bancaire public.

A partir de 2003, les banques publiques assurent presque la totalité du financement du secteur public. En outre, leur part dans le financement du secteur privé est en augmentation passant de 67 % en 2002 à 83,2 % en 2003.

30

CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE

Tableau N°03: La distribution des crédits par les banques 2000-2003 En milliards de dinars

Crédits au Banques publiques secteur public Banques privées Total des crédits au secteur public Crédits au Banques publiques secteur privé Banques privées Total des crédits au secteur privé Total des crédits Banques publiques Crédits distribués Banques privées

2000 701 812 701 812 264 872 26 369 291 241 993 053 97.3% 2.7%

2001 735 098 4 989 740 087 297 916 39 696 337 612 1 077 699 95.9% 4.1%

2002 715 834 715 834 368 956 181 252 550 208 1 266 042 85.7% 14.3%

2003 791 494 199 791 693 487 740 98 819 586 559 1 378 252 92.8% 7.2%

Source : www.bank-of-algeria.dz/doc/5-03.doc, 2015.

3. Contexte des Banques Islamiques en Algérie

Comme c’est déjà indiqué, le système bancaire Algérien compte deux banques commercialisant à 100% des produits islamiques :

3.1 La Banque Al Baraka d'Algérie 34 Elle est le premier établissement bancaire à capitaux mixtes (publics et privés). Créée le 20 mai 1991, avec un capital de 500.000.000 DA augmenté à 10 000 000 000 DZD en 2009, la Banque a entamé ses activités bancaires proprement dites durant le mois de septembre 1991. Ses actionnaires sont la Banque de l'Agriculture et du Développement Rural (Algérie) et le Groupe Dallah Al Baraka (Arabie Saoudite). Elle est habilitée à effectuer toutes les opérations bancaires, de financement et d'investissement, en conformité avec les principes de la chari'a islamique. Elle compte 25 agences sur son réseau national. 3.2 Al Salam Bank Algeria 35 Elle est la deuxième banque 100% islamique créée en date du 08/06/2006 et agréée par la Banque d’Algérie en date du 10/09/2008. Son activité a débuté le 20/10/2008. Elle est dotée d'un capital 100% étranger (Emirats arabes unis) de 7.2 milliards de dinars

34

http://www.albaraka-bank.com/fr/index.php?option=com_content&task=view&id=218&Itemid=28, 2015

35

http://www.alsalamalgeria.com/?path=catalogue.produits.famille.3, 2015

31

CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE

algériens, capital qui est augmenté en 2009 à 10 milliards de dinars algériens. La banque entend bien investir les créneaux de la finance islamique. Elle dispose actuellement 6 Agences dont deux sur Alger. D’autres banques conventionnelles ont pris l’initiative d’ouvrir des fenêtres islamiques pour la commercialisation des produits islamiques comme c’est le cas de :  GULF BANK ALGERIA « AGB » ; et  THE HOUSING BANK FOR TRADE AND FINANCE ALGERIA « HBTFA ». Le principe fondamental de ces deux banques islamiques repose sur l’intervention directe de la Banque dans les transactions financées par elle. La rémunération qu’elle perçoit se justifie soit par :  Sa qualité de copropriétaire aux résultats du projet financé (pertes ou profits) dans le cas d’une MOUDHARABA ou d’une MOUCHARAKA ; ou  La prestation de commercialisation ou de location de biens préalablement acquis par elle, dans le cas d’une MOURABAHA, d’un IDJAR ou d’un SALAM ; ou enfin  La fabrication/construction de biens meubles ou immeubles par ses soins ou par des tiers, dans le cas d’un ISTSINA‘A. La règle générale est que la monnaie, n’est, du point de vue islamique, qu’un simple intermédiaire et instrument de mesure dans les échanges de produits. Même si, en parallèle, elle assure une fonction de réserve de valeur, elle ne peut produire de surplus que dans la mesure où elle est transformée préalablement en bien réel. Donc, la marge bancaire n’est considérée comme licite par la Chari’a islamique que dans la mesure où elle est générée par l’une des activités suivantes : Vente - Participation Location – Fabrication. Ces Institutions financières islamiques ont une double vocation commerciale et financière. Loin de se cantonner dans la mission classique d’intermédiation financière, elles interviennent dans les activités de création, transformation et commercialisation des richesses en tant que parties prenantes à part entière. Cette double vocation est illustrée sur les conventions de financement par l’existence de 32

CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE

deux types de clauses dans régissant la relation entre la Banque Islamique et ses partenaires :  Des clauses financières fixant le montant, la durée et les conditions générales d’utilisation et de renouvellement de la ligne de financement ;  Des clauses commerciales, fixant les modalités de la transaction et/ou opération effectuée dans le cadre de la ligne de financement précitée. Néanmoins, il est important de souligner que toutes les lois en vigueur ne distinguent plus entre une banque conventionnelle et une banque islamique. Le législateur ne fait référence qu’au terme Banque et activité bancaire. Vis-à-vis de la Banque d’Algérie, toutes les banques de la place sont traitées de la même manière en terme d’arsenal juridique et plus précisément la loi sur la monnaie et le crédit modifiée et promulguée référencée 10-4. Les états financiers sont les mêmes et le plan comptable appliqué est le même pour toutes les banques sans aucune modification ni exception. Cette manière de faire montre clairement la politique suivie par les pouvoirs publics envers les banques islamiques. En effet les banques islamiques, depuis la création de la première banque en Algérie en 1991, sont considérées des entités économiques ayant les mêmes caractéristiques d’une banque conventionnelle et soumises aux mêmes textes de loi en vigueur. Les banques sont libres en matière de mise en place de nouveaux produits, à conditions de les faire valider au préalable par la banque d’Algérie.

33

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

L’analyse des données des banques Algériennes permettra de positionner la part des banques islamiques sur le marché bancaire Algérien, d’une part, et de déterminer et comprendre les facteurs et les contraintes qui freinent le développement de cette finance en Algérie. Ce diagnostic de la situation des banques islamiques sur le marché Algérien aidera à prévoir leurs perspectives de développement et les moyens dont elles doivent se procurer pour détenir plus de place sur le marché. Pour se faire, il est important de savoir que cette étude repose sur des données réelles extraites du service BOAL36 et les sites des banques concernées. Toutes les banques ont été prises en considération mis à part les quatre (04) succursales de banques étrangères37 pour faute de données et les institutions financières qui ne sont pas versées dans le même segment. L’étude repose sur des critères et indicateurs financiers significatifs à savoir :  Les ressources : l’indicateur le plus significatif est les « Dettes envers la clientèle à vue et à terme » qui est une rubrique du passif des bilans des banques. Cet indicateur regroupe les postes suivants : o Les comptes créditeurs à vue de la clientèle ; o Les comptes d’épargne ; o Les comptes de dépôts d’investissement ; o Les dettes représentées par un titre (Les bons de caisse pour les banques conventionnelles et les bons d’investissement pour les banques islamiques)

36

BOAL c’est l’abréviation de Bulletin Officiel des Annonces Légales.

37

Les Quatre succursales de banque sont : CITYBANK N.A. ALGERIA/ ARAB BANK PLC ALGERIA/ CREDIT AGRICOLE CORPORATE ET INVESTISSEMENT BANK – ALGERIE/ et H.S.B.C. ALGERIA

34

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

 Les emplois : Deux rubriques importantes ont été sélectionnées de l’actif des banques à savoir : o Les prêts et créances sur la clientèle : qui regroupe tous les concours accordés à la clientèle que ce soit islamiques ou classique, à terme ou à court terme. o Les participations : rubrique qui représente la part des banques dans d’autres sociétés ou filiales. Elle est choisie car elle est utilisée par les banques islamiques dans le cadre des financements MOUCHARAKA et MOUDHARABA et par les banques conventionnelles.  Le total bilan : Cette rubrique regroupe l’ensemble des postes du Bilan actif ou passif. Elle donne un aperçu sur l’importance de ‘l’activité d’une banque. L’analyse se fera de 2006 à 2014. Ce choix est motivé par la disponibilité de l’information sur les états financiers des banques durant cette période. Plus que la durée est plus longue plus les prévisions et l’analyse deviennent significatives. Les banques qui ont ouvert des fenêtres islamiques seront considérées comme des banques mixtes38 et ce vue la difficulté de distinguer, sur les états financiers, entre les deux activités islamiques et conventionnelles. Toutes les rubriques du bilan regroupent les deux activités en même temps. D’ailleurs, cette contrainte est l’une des problématiques de la finance islamique en Algérie et reflète en partie le traité accordé par les pouvoirs publics à cette finance émergente dans le monde entier. 1. Présentation des banques Algériennes et leurs données 1.1 La BADR BANQUE 39 La banque de l’agriculture et du développement rural est une institution financière nationale publique avec un capital de 33 000 000 000DZD, issue du démembrement de la banque nationale algérienne BNA. Elle est créée le 13/03/1982 par le décret présidentiel portant la référence 82-106 du 13 mars 1982. La BADR a pour activité principale le 38

Le terme Banque Mixte désigne la banque qui commercialise à la fois les produits conventionnels et islamiques, ou dans un autre terme, la banque conventionnelle qui a ouvert une fenêtre islamiques. 39

www.badr-bank.dz/index.php?id=presentation, 2015.

35

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

développement des secteurs agricoles, de la pêche et des ressources halieutiques ainsi que la promotion des zones rurales. Elle est constituée initialement de 140 agence cédées par la BNA, son réseau compte actuellement plus de 300 agences réparties sur tout le territoire national. Il est le réseau le plus grand des banques Algériennes. Tableau N° 04 : Données financières de la BADR de 2006 à 2014 Données en MDA

B A D R

Dettes envers la clientèle TOTAL RESSOURCES Prêts et créances sur la clientèle Participations TOTAL DES EMPLOIS TOTAL BILAN

2 006

2 007

2 008

432 067,00 432 067,00 271 882,00 2 860,00 274 742,00 598 666,00

489 923,00 489 923,00 266 960,00 3 281,00 270 241,00 591 737,00

648 908,00 648 908,00 277 123,00 3 361,00 280 484,00 768 076,00

2 009

2 010

2 011

2 012

2 013

2 014

707 115,00 707 115,00 309 244,00 6 967,00 316 211,00 832 148,00

693 131,00 693 131,00 254 170,00 7 915,00 262 085,00 811 320,00

850 992,00 850 992,00 367 435,00 8 550,00 375 985,00 921 343,00

841 186,00 841 186,00 415 708,00 10 264,00 425 972,00 984 562,00

974 459,00 974 459,00 498 460,00 10 887,00 509 347,00 1 121 447,00

1 235 334,00 1 235 334,00 659 397,00 10 896,00 670 293,00 1 376 079,00

Source : BOAL et www.badr-bank.dz, 2015

36

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Graphe N°01 : Données financières de la BADR de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

La BADR banque a connu une évolution importante entre 2006 et 2014 sur tous les plans ; ressources, emploies et total bilan. 1.2 La BDL BANQUE

40

La banque de développement local est une banque publique dotée d’un capital social de 15 800 000 000 DZD, elle a été créée à partir de la restructuration du crédit populaire d’Algérie CPA en 1982. La BDL dispose d’un réseau de 150 agences judicieusement implantées sur tout le territoire national, dont 145 traitant les opérations bancaires attribuées aux banques et 05 dédiées aux prêts sur Gage, une activité dont la BDL a l’exclusivité. La BDL est d’abord la Banque des PME/PMI et du Commerce dans sa conception la plus large et ensuite la Banque des professions libérales, des particuliers et des ménages.

40

www.bdl.dz/parcour.html, 2015.

37

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Tableau N°05 : Données financières de la BDL de 2006 à 2014 Données en MDA

B D L

Dettes envers la clientèle TOTAL RESSOURCES Prêts et créances sur la clientèle Participations TOTAL DES EMPLOIS TOTAL BILAN

2 006

2 007

2 008

146 068,00 146 068,00 82 641,00 2 401,00 85 042,00 224 482,00

168 166,00 168 166,00 94 140,00 2 379,00 96 519,00 258 127,00

196 785,00 196 785,00 110 276,00 2 454,00 112 730,00 308 074,00

2 009

2 010

2 011

2 012

2 013

2 014

231 178,00 231 178,00 134 316,00 2 491,00 136 807,00 349 731,00

255 353,00 255 353,00 153 279,00 2 656,00 155 935,00 372 751,00

291 575,00 291 575,00 197 771,00 4 740,00 202 511,00 433 030,00

300 634,00 300 634,00 268 276,00 4 725,00 273 001,00 451 528,00

387 837,00 387 837,00 376 511,00 4 827,00 381 338,00 567 359,00

578 607,00 578 607,00 469 393,00 5 217,00 474 610,00 706 240,00

Source : BOAL et http://www.bdl.dz/, 2015

Graphe N°02 : Données financières de la BDL de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

La BDL banque a connu aussi une évolution nette entre 2006 et 2014 sur tous les plans ; ressources, emploies et total bilan.

38

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

1.3 La BEA BANQUE

41

La Banque extérieur d’Algérie est une banque publique d’un capital de 100 Milliards de Dinars Algérien. Elle a été créée en 1967 par l’ordonnance numéro 67-204. La BEA a pour vocation le financement de tous les secteurs d’activités notamment des hydrocarbures, de la sidérurgie, des transports, des matériaux de construction et des services. La BEA compte 92 agences (segmentées en agences Corporate, particuliers et universelles). Tableau N°06 : Données financières de la BEA de 2006 à 2014 Données en MDA

B E A

Dettes envers la clientèle TOTAL RESSOURCES Prêts et créances sur la clientèle Participations TOTAL DES EMPLOIS TOTAL BILAN

2 006

2 007

2 008

1 288 696,00 1 288 696,00 221 411,00 10 896,00 232 307,00 1 490 045,00

1 929 612,00 1 929 612,00 266 305,00 13 734,00 280 039,00 2 115 972,00

2 163 722,00 2 163 722,00 384 510,00 14 138,00 398 648,00 2 379 225,00

2 009

2 010

2 011

2 012

2 013

2 014

1 765 778,00 1 765 778,00 418 246,00 11 604,00 429 850,00 2 182 538,00

2 057 408,00 2 057 408,00 434 608,00 9 467,00 444 075,00 2 367 626,00

2 221 361,00 2 221 361,00 564 666,00 24 185,00 588 851,00 2 636 705,00

1 886 745,00 1 886 745,00 580 656,00 23 861,00 604 517,00 2 307 759,00

1 721 313,00 1 721 313,00 760 362,00 21 592,00 781 954,00 2 111 443,00

2 137 486,00 2 137 486,00 877 652,00 22 492,00 900 144,00 2 581 393,00

Source : BOAL et www.bea.dz/, 2015.

41

www.bea.dz/presentationbea/presentation.html, 2015.

39

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Graphe N°03 : Données financières de la BEA de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

La BEA banque étant la banque principale de SONATRACH ce qui explique l’importance de la variation des ressources et du total bilan. Ces deux derniers, sont très affectés par la variation des recettes pétrolières de SONATRACH. Tandis que les emplois de la banque ont connu une tendance haussière linéaire de 2006 à 2014. 1.4 La BNA BANQUE 42 La banque nationale d’Algérie est une banque publique au capital social de 41 600 000 000DZD. Elle est créée en juin 1966. Elle exerce toutes les activités d’une banque universelle. Son réseau compte plus de 197 agences réparties sur tout le territoire Algérien. Tableau N°07 : Données financières de la BNA de 2006 à 2014 Données en MDA

B N A

42

Dettes envers la clientèle TOTAL RESSOURCES Prêts et créances sur la clientèle Participations TOTAL DES EMPLOIS TOTAL BILAN

2 006

2 007

2 008

496 995,00 496 995,00 353 344,00 3 852,00 357 196,00 716 991,00

595 593,00 595 593,00 451 043,00 3 668,00 454 711,00 922 921,00

697 546,00 697 546,00 569 395,00 3 084,00 572 479,00 1 119 288,00

http://www.bna.dz/presentation.html , 2015

40

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

2 009

2 010

2 011

2 012

2 013

2 014

743 324,00 743 324,00 799 698,00 4 566,00 804 264,00 1 260 737,00

757 529,00 757 529,00 747 180,00 6 571,00 753 751,00 1 421 685,00

987 179,00 987 179,00 900 468,00 7 404,00 907 872,00 1 620 662,00

1 341 464,00 1 341 464,00 1 134 166,00 7 753,00 1 141 919,00 2 060 079,00

1 515 685,00 1 515 685,00 1 315 847,00 17 115,00 1 332 962,00 2 185 693,00

1 761 243,00 1 761 243,00 1 831 665,00 17 467,00 1 849 132,00 2 620 619,00

Source : BOAL et www.bna.dz/, 2015

Graphe N°04 : Données financières de la BNA de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

La BNA gère d’une manière optimale ses ressources et ses emplois. Ces deux postes évoluent avec la même tendance. 1.5 La CNEP BANQUE 43 La Caisse Nationale d’Epargne et de Prévoyance-Banque est spécialisée, depuis sa création le 10 août 1964, dans la collecte de l’épargne et les crédits immobiliers aux particuliers destinés aux Algériens résidant en Algérie et à l’étranger. Elle est issue du réseau de la caisse de solidarité des départements et des communes d’Algérie. Cette caisse est devenue une banque au sens propre du mot en 1997. Son réseau regroupe 214 agences réparties sur tout territoire national. La CNEP-Banque, banque de l’immobilier par excellence, est leader dans le financement de la promotion immobilière publique et privée. La CNEP-Banque finance également les investissements dans toutes les activités économiques, hormis le commerce et le commerce extérieur. La CNEP-Banque est

43

www.cnepbanque.dz/fr/index_fr.php?page=presentation, 2015

41

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

également leader dans la bancassurance (en partenariat avec une compagnie d’assurance étrangère). Tableau N°08 : Données financières de la CNEP de 2006 à 2014 Données en MDA

C N E P

Dettes envers la clientèle TOTAL RESSOURCES Prêts et créances sur la clientèle Participations TOTAL DES EMPLOIS TOTAL BILAN

2 006

2 007

2 008

578 913,00 578 913,00 200 995,00 2 989,00 203 984,00 631 260,00

636 786,00 636 786,00 204 880,00 2 787,00 207 667,00 707 906,00

675 431,00 675 431,00 227 611,00 3 913,00 231 524,00 744 765,00

2 009

2 010

2 011

2 012

2 013

2 014

738 293,00 738 293,00 253 232,00 3 310,00 256 542,00 811 011,00

819 440,00 819 440,00 291 607,00 3 346,00 294 953,00 902 442,00

918 915,00 918 915,00 314 321,00 3 424,00 317 745,00 1 001 146,00

1 012 900,00 1 012 900,00 393 713,00 3 398,00 397 111,00 1 098 123,00

1 082 987,00 1 082 987,00 519 094,00 3 648,00 522 742,00 1 171 938,00

1 158 657,00 1 158 657,00 627 316,00 3 590,00 630 906,00 1 256 435,00

Source : BOAL et www.cnepbanque.dz, 2015.

Graphe N°05 : Données financières de la CNEP de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Pour la CNEP, la collecte de ressources est plus importante que l’octroi du crédit. Ce qui justifie son orientation vers l’épargne. L’écart entre les deux postes est important ce qui signifie une mauvaise allocation des ressources. La banque est en surliquidité. 42

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Les deux rubriques ressources et emplois font partie des éléments du bilan, d’où l’écart observé entre le total bilan et les deux postes précédents. Cet écart devient plus important lorsque la banque engage des investissements pour l’acquisition des sièges que ce soit pour les Directions ou les Agences. Cet écart important est observé particulièrement au niveau des bilans des banques publiques qui optent pour l’acquisition des sièges au lieu de la location comme c’est le cas de la plus part des banques privées. 1.6 Le CPA BANQUE 44 Le crédit populaire d’Algérie a été créé en 1966 suivant l’ordonnance numéro 66-366 du 29/11/1966.

Le CPA a bénéficié du patrimoine des banques populaire dissoutes à

l’image de la banque populaire commerciale et industrielle d’Alger, d’Oran, de Constantine,…etc. Il a pour mission de promouvoir le développement du BTPH, des secteurs de la santé et du médicament, de l’artisanat, des médias du commerce et de la distribution, de l’hôtellerie et du tourisme. Son réseau compte plus de 139 agences. Tableau N° 09 : Données financières du CPA de 2006 à 2014 Données en MDA

C P A

Dettes envers la clientèle TOTAL RESSOURCES Prêts et créances sur la clientèle Participations TOTAL DES EMPLOIS TOTAL BILAN

2 006

2 007

2 008

362 908,00 362 908,00 137 741,00 4 785,00 142 526,00 487 859,00

398 752,00 398 752,00 157 837,00 4 993,00 162 830,00 534 415,00

498 641,00 498 641,00 217 421,00 5 693,00 223 114,00 724 544,00

2 009

2 010

2 011

2 012

2 013

2 014

587 095,00 587 095,00 267 687,00 5 707,00 273 394,00 778 966,00

613 384,00 613 384,00 336 874,00 6 265,00 343 139,00 811 741,00

727 136,00 727 136,00 436 004,00 6 492,00 442 496,00 990 360,00

858 152,00 858 152,00 538 949,00 8 149,00 547 098,00 1 152 002,00

1 028 426,00 1 028 426,00 656 647,00 8 568,00 665 215,00 1 362 437,00

1 184 140,00 1 184 140,00 756 489,00 8 630,00 765 119,00 1 512 052,00 Source : BOAL

44

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cr%C3%A9dit_populaire_d%27Alg%C3%A9rie, 2015

43

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Graphe N° 06 : Données financières du CPA de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Les ressources et les emplois du CPA suivent une tendance haussière linéaire de 2006 à 2014 mais avec un écart important entre les deux rubriques. La banque est en surliquidité. 1.7 L’ABC BANQUE 45 L’ARAB Banking Corporation-Algeria est une filiale d’Arab Bankink Corporation BAHREIN. Elle a eu la décision officielle du conseil de la monnaie et du crédit de la Banque d’Algérie en Septembre 1998. En Décembre de la même année, elle a ouvert sa première agence à Bir Mourad Rais Alger. Actuellement, elle compte 24 agences. Tableau N° 10 : Données financières de l’ABC de 2006 à 2014 2 006

2 007

17 437,00 17 437,00 7 342,00 273,00 7 615,00 29 758,00

20 048,00 20 048,00 11 572,00 273,00 11 845,00 36 521,00

Données en MDA

A B C

45

Dettes envers la clientèle TOTAL RESSOURCES Prêts et créances sur la clientèle Participations TOTAL DES EMPLOIS TOTAL BILAN

2 008 23 23 15 1 16 34

266,00 266,00 057,00 454,00 511,00 003,00

https://www.bank-abc.com/En/AboutABC/Pages/default.aspx, 2015

44

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

23 23 14 1 16 45

2 009

2 010

2 011

2 012

2 013

2 014

293,00 293,00 552,00 454,00 006,00 480,00

22 886,00 22 886,00 17 177,00 1 454,00 18 631,00 41 995,00

23 719,00 23 719,00 16 318,00 1 617,00 17 935,00 42 015,00

27 191,00 27 191,00 20 047,00 1 660,00 21 707,00 47 313,00

31 721,00 31 721,00 30 599,00 1 912,00 32 511,00 50 775,00

27 747,00 27 747,00 28 253,00 1 836,00 30 089,00 54 227,00

Source : BOAL et https://www.bank-abc.com/, 2015.

Graphe N° 07 : Données financières de l’ABC de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Les emplois de l’ABC évoluent plus que les ressources. Durant 2013 et 2014 les emplois ont dépassé les ressources collectées. Pendant cette période ces deux postes ont connu une légère baisse. La banque est en besoin de liquidité. Il est aussi remarqué que le total bilan de cette banque est important ce qui est justifié par le nombre d’agences et la politique de la banque visant l’acquisition de la plus part des sièges au lieu de la location. Cette politique nécessite des investissements importants.

45

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

1.8 L’AGB BANQUE 46 La Gulf Bank Algeria est une Banque commerciale de droit Algérien ; filiale de Burgan Bank Group et membre d'un des plus éminent groupe d'affaires du moyen orient KIPCO « Kuwait Projects Company ». Elle a été agréée par la Banque d’Algérie en 2004, elle propose à la fois des produits conventionnels et islamiques. Le nombre total des agences est de 55 couvrant les principales villes d’Algérie. Tableau N°11 : Données financières de l’AGB de 2006 à 2014 2 006

2 007

2 008

4 700,00 4 700,00 5 984,00 15,00 5 999,00 10 092,00

6 209,00 6 209,00 8 749,00 15,00 8 764,00 14 545,00

13 329,00 13 329,00 17 538,00 15,00 17 553,00 27 500,00

Données en MDA

A G B

Dettes envers la clientèle TOTAL RESSOURCES Prêts et créances sur la clientèle Participations TOTAL DES EMPLOIS TOTAL BILAN 2 009

2 010

2 011

2 012

2 013

2 014

24 830,00 24 830,00 22 567,00 15,00 22 582,00 46 214,00

38 185,00 38 185,00 26 412,00 15,00 26 427,00 57 308,00

48 989,00 48 989,00 44 622,00 15,00 44 637,00 75 211,00

75 763,00 75 763,00 64 949,00 15,00 64 964,00 105 239,00

104 438,00 104 438,00 81 240,00 15,00 81 255,00 138 962,00

135 818,00 135 818,00 101 162,00 15,00 101 177,00 176 819,00

Source : BOAL et https://www.agb.dz/, 2015.

46

https://www.agb.dz/article-viewCat-1-111111-143-129-9.html, 2015

46

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Graphe N°08 : Données financières de l’AGB de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Les ressources évoluent pratiquement avec la même tendance et d’une manière équilibrée avec les emplois. Un écart prend de l’ampleur à partir de 2012 entre les deux postes. Le total bilan de cette banque ne présente pas un écart important par rapport aux deux autres postes malgré le nombre d’agences détenues. Ceci s’explique par la politique de la banque envisageant la location des sièges ce qui se traduit par un total bilan faible. 1.9 BNP PARIBAS47 BNP Paribas Al Djazair est une filiale à 100% de BNP Paribas France. Elle est agréée en Janvier 2002, elle compte plus 60 agences réparties sur la plus part des 48 wilayas du pays. Tableau N° 12 : Données financières de la BNP Paribas de 2006 à 2014 B N P P A R I B A S

47

Données en MDA

Dettes envers la clientèle TOTAL RESSOURCES Prêts et créances sur la clientèle Participations TOTAL DES EMPLOIS TOTAL BILAN

2 006

2 007

2 008

30 420,00 30 420,00 22 710,00 15,00 22 725,00 59 221,00

44 299,00 44 299,00 36 409,00 15,00 36 424,00 76 608,00

79 784,00 79 784,00 50 112,00 15,00 50 127,00 129 874,00

http://www.bnpparibas.dz/nous-connaitre/

47

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

2 009

2 010

2 011

2 012

2 013

2 014

103 180,00 103 180,00 61 275,00 15,00 61 290,00 142 645,00

121 653,00 121 653,00 70 002,00 15,00 70 017,00 166 825,00

131 531,00 131 531,00 79 542,00 17,00 79 559,00 173 457,00

155 338,00 155 338,00 81 580,00 17,00 81 597,00 207 164,00

188 758,00 188 758,00 110 043,00 17,00 110 060,00 233 868,00

201 556,00 201 556,00 115 293,00 17,00 115 310,00 254 285,00

Source : BOAL et http://www.bnpparibas.dz/, 2015

Graphe N° 09 : Données financières de la BNP Paribas de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

La BNP PARIBAS a connu une évolution considérable sur tous les niveaux durant la période 2006 à 2014. Ces ressources ont pris de l’ampleur en dépassant les crédits accordés et ce depuis 2008 pour atteindre un spread important en 2014. La banque est en surliquidité. 1.10

FRANSA BANQUE 48

FRANSA BANK El Djazaïr SPA, société par actions à capitaux mixtes majoritairement libanais, a débuté ses activités en Algérie en date du 1er Octobre 2006, offrant à sa clientèle composée de Petites et Moyennes Entreprises ainsi que de grands groupes nationaux et internationaux, tous les produits et services d'une banque commerciale à vocation universelle. Elle dispose de 3 agences, deux sur Alger et une sur Oran.

48

http://www.fransabank.dz/index.php?option=com_content&view=article&id=3&Itemid=111, 2015

48

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Tableau N° 13 : Données financières de la FRANSA BANQUE de 2006 à 2014 Données en MDA

F R A N S A

Dettes envers la clientèle TOTAL RESSOURCES Prêts et créances sur la clientèle Participations TOTAL DES EMPLOIS TOTAL BILAN

2 006

2 007

2 008

479,00 479,00 5,00 5,00 3 139,00

2 608,00 2 608,00 1 659,00 10,00 1 669,00 6 004,00

5 817,00 5 817,00 2 670,00 15,00 2 685,00 9 449,00

2 009

2 010

2 011

2 012

2 013

2 014

9 018,00 9 018,00 3 901,00 15,00 3 916,00 20 171,00

8 096,00 8 096,00 10 698,00 15,00 10 713,00 21 428,00

5 720,00 5 720,00 10 698,00 15,00 10 713,00 18 322,00

9 494,00 9 494,00 11 254,00 15,00 11 269,00 23 486,00

11 944,00 11 944,00 11 348,00 15,00 11 363,00 25 846,00

11 583,00 11 583,00 11 325,00 15,00 11 340,00 24 473,00

Source : BOAL et http://www.fransabank.dz, 2015.

Graphe N°10 : Données financières de la FRANSA BANQUE de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

La banque a connu des perturbations durant la période de 2009 à 2014 sur le plan ressources et emplois. A partir de 2010 la banque a maintenu le plafond des crédits atteint jusqu’au en 2014. Cette situation s’explique par la perte d’une partie importante de ses ressources entre 2010 et 2011 ce qui ne lui a pas permis d’accorder plus de crédit. A partir de 2012 la banque a pu récupérer la perte subite pour atteindre l’équilibre avec les emplois. La baisse du total bilan en 2011 se justifie par la baisse de la rubrique ressources.

49

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

1.11

HOUSING BANQUE

49

La Housing Bank For Trade and Finance Algeria agréée en septembre 2002 et a débuté son activité en octobre 2003. Son capital est réparti entre la banque mère Jordanienne avec 85% et Libyan Arab Foreign Investment Holding Company-Algeria avec 15%. Pour répondre aux besoins de plus en plus diversifiés de ses clients, Housing Bank a récemment élargi son activité à la Finance Islamique par la mise à disposition des entreprises de financements conformes à la Shari’a à travers une fenêtre islamique. Le financement des équipements par le moyen du leasing est un autre produit de Housing Bank largement prisé par la clientèle entreprise. Sa stratégie de développement est l’accompagnement des entreprises Algériennes, de toutes dimensions, dans leurs activités courantes et dans leurs investissements sur la base de produits et services appropriés et de qualité compétitive et moderne. Housing Bank–Algeria est présente dans les principaux pôles économiques régionaux du pays avec 7 agences. Tableau N° 14 : Données financières de la HOUSING BANQUE de 2006 à 2014 Données en MDA

H O U S I N G

Dettes envers la clientèle TOTAL RESSOURCES Prêts et créances sur la clientèle Participations TOTAL DES EMPLOIS TOTAL BILAN

2 006

2 007

2 008

3 515,00 3 515,00 3 327,00 15,00 3 342,00 8 484,00

5 166,00 5 166,00 4 258,00 15,00 4 273,00 10 139,00

2 781,00 2 781,00 5 491,00 15,00 5 506,00 9 509,00

2 009

2 010

2 011

2 012

2 013

2 014

6 581,00 6 581,00 5 914,00 15,00 5 929,00 18 935,00

11 098,00 11 098,00 6 312,00 15,00 6 327,00 24 976,00

12 881,00 12 881,00 9 923,00 15,00 9 938,00 30 285,00

18 058,00 18 058,00 11 816,00 15,00 11 831,00 40 550,00

22 592,00 22 592,00 16 014,00 15,00 16 029,00 46 234,00

26 059,00 26 059,00 17 395,00 15,00 17 410,00 57 116,00

Source : BOAL et http://www.housingbankdz.com/documents/, 2015.

49

http://www.housingbankdz.com/documents/chiffres-2015.pdf, 2015

50

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Graphe N° 11 : Données financières de la HOUSING BANQUE de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

La HOUSING banque a enregistré durant la période de 2008 à 2014 une évolution stable des emplois et des ressources. L’écart n’est pas assez important entre les deux postes. Par contre le total bilan a connu une hausse importante durant la même période ce qui s’explique par les investissements engagés par cette banque pour l’extension de son réseau d’agences en passant de 4 agences en 2012 à 7 agences en 2014. 1.12

NATIXIS BANQUE 50

Natixis Algérie est la filiale du Groupe BPCE adossée à Natixis (Pôle Services Financiers Spécialisés) installé en Algérie depuis 1999. Avec plus de 750 collaborateurs et 28 agences réparties sur tout le territoire Algérien, Natixis Algérie offre une gamme étendue de produits et services financiers aux grandes entreprises, PME-PMI, professionnels et particuliers Algériens.

50

http://www.natixis.dz/index.php?option=com_content&view=article&id=87&Itemid=512&lang=fr, 2015

51

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Tableau N° 15 : Données financières de la NATIXIS BANQUE de 2006 à 2014 Données en MDA

N A T I X I S

Dettes envers la clientèle TOTAL RESSOURCES Prêts et créances sur la clientèle Participations TOTAL DES EMPLOIS TOTAL BILAN

2 006

2 007

2 008

6 775,00 6 775,00 8 209,00 15,00 8 224,00 18 787,00

21 205,00 21 205,00 18 513,00 15,00 18 528,00 37 264,00

27 208,00 27 208,00 25 031,00 15,00 25 046,00 43 144,00

2 009

2 010

2 011

2 012

2 013

2 014

32 431,00 32 431,00 31 098,00 15,00 31 113,00 50 205,00

35 751,00 35 751,00 36 715,00 15,00 36 730,00 53 970,00

46 025,00 46 025,00 42 168,00 15,00 42 183,00 67 237,00

62 639,00 62 639,00 49 796,00 15,00 49 811,00 85 297,00

83 501,00 83 501,00 57 878,00 15,00 57 893,00 107 462,00

101 285,00 101 285,00 76 672,00 15,00 76 687,00 117 659,00

Source : BOAL et http://www.natixis.dz/, 2015.

Graphe N° 12 : Données financières de la NATIXIS BANQUE de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Pour NATIXIS, les ressources et les emplois évoluent de la même tendance et avec une exploitation optimale des ressources collectées. A partir de 2012 les ressources ont connu une tendance haussière plus importante que les emplois. La banque se trouve en surliquidité.

52

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

SGA BANQUE 51

1.13

La Société Générale Algérie, détenue à 100% par le Groupe Société Générale, est l’une des toutes premières banques privées à s’installer en Algérie, soit depuis 2000. Son réseau, en constante croissance, compte actuellement 86 agences dont 11 Centres d’Affaires ou Business Center dédiés à la clientèle des Entreprises. La Société Générale Algérie offre une gamme diversifiée et innovante de services bancaires à plus de 335 000 clients Particuliers, Professionnels et Entreprises. L’effectif de la banque est de 1 360 collaborateurs au 31 décembre 2014. Tableau N° 16 : Données financières de la SGA BANQUE de 2006 à 2014 Données en MDA

S G A

Dettes envers la clientèle TOTAL RESSOURCES Prêts et créances sur la clientèle Participations TOTAL DES EMPLOIS TOTAL BILAN

2 006

2 007

2 008

47 204,00 47 204,00 33 896,00 15,00 33 911,00 64 699,00

61 984,00 61 984,00 55 035,00 15,00 55 050,00 84 994,00

80 847,00 80 847,00 85 445,00 15,00 85 460,00 109 402,00

2 009

2 010

2 011

2 012

2 013

2 014

108 251,00 108 251,00 87 704,00 15,00 87 719,00 144 036,00

117 616,00 117 616,00 104 829,00 15,00 104 844,00 158 225,00

131 927,00 131 927,00 111 745,00 15,00 111 760,00 167 056,00

161 229,00 161 229,00 102 966,00 15,00 102 981,00 202 485,00

182 135,00 182 135,00 112 917,00 15,00 112 932,00 222 605,00

197 996,00 197 996,00 117 035,00 15,00 117 050,00 243 338,00

Source : BOAL et https://www.societegenerale.dz, 2015.

51

https://www.societegenerale.dz/nous_connaitre.html, 2015

53

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Graphe N° 13 : Données financières de la SGA BANQUE de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Les ressources et les emplois de la SGA Banque évoluent de la même tendance et avec une allocation optimale des ressources. A partir de 2010 les emplois ont connu une stabilité en maintenant le même niveau jusqu’en 2014. La banque se trouve en surliquidité. 1.14

TRUST BANQUE 52

La Trust Bank Algeria est une banque de droit Algérien, à capitaux privés, créée en date du 30 décembre 2002, sous la forme de société par actions (SPA) d'un capital initial de 750 millions de dinars, qui a été porté à 2,5 milliards de dinars, en février 2006. Une autre augmentation de capital a été décidée par les actionnaires durant l’exercice 2009, pour arriver à un capital de 10 milliards de dinars, conformément aux nouvelles dispositions du Conseil de la Monnaie et du Crédit. Le capital de la banque a été porté en Février 2012 à 13.000.000.000 DA. Son réseau compte 17 agences dont 10 agences sur Alger. La banque compte ouvrir 5 nouvelles agences pour la couverture d’autres grandes villes du pays.

52

http://www.trust-bank-algeria.com/pr%C3%A9sentation, 2015

54

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Tableau N°17 : Données financières de la TRUST BANQUE de 2006 à 2014 Données en MDA

T R U S T

Dettes envers la clientèle TOTAL RESSOURCES Prêts et créances sur la clientèle Participations TOTAL DES EMPLOIS TOTAL BILAN

2 006

2 007

2 008

5 900,00 5 900,00 7 240,00 10,00 7 250,00 12 266,00

2 507,00 2 507,00 5 760,00 10,00 5 770,00 10 395,00

9 717,00 9 717,00 11 607,00 10,00 11 617,00 17 710,00

2 009

2 010

2 011

2 012

2 013

2 014

2 050,00 2 050,00 1 753,00 10,00 1 763,00 29 774,00

2 462,00 2 462,00 1 980,00 2 892,00 4 872,00 32 868,00

13 948,00 13 948,00 18 318,00 2 892,00 21 210,00 30 115,00

15 962,00 15 962,00 18 826,00 2 892,00 21 718,00 36 295,00

20 635,00 20 635,00 26 666,00 2 892,00 29 558,00 40 989,00

23 360,00 23 360,00 30 560,00 2 892,00 33 452,00 44 701,00

Source : BOAL et http://www.trust-bank-algeria.com/nos-chiffres, 2015

Graphe N°14 : Données financières de la TRUST BANQUE de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

La TRUST banque a connu une perturbation durant 2008 à 2010 sur le plan collecte de ressources et octroi des crédits. Elle a enregistré une baisse importante sur les deux rubriques précédentes durant cette période. Cette situation s’explique par la fuite des déposants vers d’autres banques de la place pour différentes raisons (rémunération attractive/ qualité de service…etc). À partir de 2011, la banque a renforcé sa politique de collecte de ressources et d’octrois de crédit en enregistrant une tendance haussière jusqu’à 2014.

55

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Le total bilan durant 2008 et 2010 n’a pas connu de baisse comme c’est le cas des deux rubriques précédentes à savoir les ressources et les emplois. Cette situation se justifie par l’augmentation du capital des banques en 2009 à hauteur de 10 000 000 000 DZD. Exigence règlementaire53 en matière de capital minimum que les banques doivent satisfaire. 1.15

AL BARAKA BANQUE

Cette banque a été présentée dans le chapitre précédent. Les données financières d’AL BARAKA BANK se présentent comme suit : Tableau N°18 : Données financières d’AL BARAKA BANQUE de 2006 à 2014 A L B A R A K A

Données en MDA

Dettes envers la clientèle TOTAL RESSOURCES Prêts et créances sur la clientèle Participations TOTAL DES EMPLOIS TOTAL BILAN

2 006

2 007

2 008

36 530,00 36 530,00 28 051,00 314,00 28 365,00 42 062,00

44 575,00 44 575,00 37 697,00 314,00 38 011,00 56 246,00

55 186,00 55 186,00 51 609,00 276,00 51 885,00 72 254,00

2 009

2 010

2 011

2 012

2 013

2 014

76 538,00 76 538,00 59 637,00 274,00 59 911,00 99 105,00

89 963,00 89 963,00 55 688,00 305,00 55 993,00 120 508,00

103 284,00 103 284,00 58 583,00 305,00 58 888,00 132 984,00

116 513,00 116 513,00 57 891,00 305,00 58 196,00 150 788,00

125 434,00 125 434,00 62 640,00 305,00 62 945,00 157 073,00

131 175,00 131 175,00 78 246,00 1 670,00 79 916,00 162 772,00

Source : www.albaraka-bank.com/fr/index.php?option=com_content&task=view&id=231&Itemid=40, 2015

www.bank-of-algeria.dz/html/, 2015, Règlement Banque d’Algérie n° 08-04 du 23 Décembre 2008 relatif au capital minimum des banques et établissements financiers.

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CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Graphe N°15 : Données financières d’AL BARAKA BANQUE de 2006 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

La banque commercialise des produits islamiques conformes à la Shari’a. Une évolution positive de la collecte de ressource et du financement a été enregistrée durant 2006 à 2009 avec une tendance similaire. A partir de 2009, les financements ont connu une stagnation jusqu’en 2014 où une reprise a été observée. Quant au à l’activité de collecte de ressource que ce soit à vue ou sous forme de souscription de bon d’investissement et d’ouverture de compte d’investissement montre une tendance haussière sans interruption du début de la période à sa fin. Il s’agit d’une banque en évolution et en surliquidité. 1.16

AL SALAM BANQUE

Cette banque a été présentée dans le chapitre précédent. Les données financières d’AL SALAM BANK se présentent comme suit : Tableau N° 19 : Données financières d’AL SALAM BANQUE de 2008 à 2014 A L S A L A M

Données en MDA

Dettes envers la clientèle TOTAL RESSOURCES Prêts et créances sur la clientèle Participations TOTAL DES EMPLOIS TOTAL BILAN

2 008

2 009

2 010

2 011

2 012

2 013

2 014

1 250,00 1 250,00 520,00 10,00 530,00 11 254,00

4 350,00 4 350,00 5 126,00 10,00 5 136,00 14 562,00

8 647,50 8 647,50 9 422,50 10,00 9 432,50 18 425,00

12 945,00 12 945,00 13 719,00 10,00 13 729,00 24 821,00

19 400,00 19 400,00 20 212,00 10,00 20 222,00 32 782,00

23 930,00 23 930,00 27 530,00 10,00 27 540,00 39 550,00

19 450,00 19 450,00 22 548,00 10,00 22 558,00 36 309,00

Source : www.alsalamalgeria.com/?path=support.downloads.sommaire, 2015.

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CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Graphe N° 16 : Données financières d’AL SALAM BANQUE de 2008 à 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Comme il était précisé précédemment que l’activité d’AL SALAM banque a été commencée en fin de l’année 2008. AL SALAM banque a connu dès son démarrage une évolution significative que ce soit pour les ressource que pour les emplois, une tendance haussière équilibrée entre les deux rubriques. Néanmoins, en 2014 la banque a connu une baisse des deux postes d’environ 6 Milliards de dinars pour les ressources et 5 Milliards de dinars pour les emplois. Cette perte est justifiée par un évènement qui a marqué la banque en 2014. L'autorité Algérienne de surveillance bancaire, à savoir, la commission bancaire, a désigné un administrateur provisoire à la tête d’AL SALAM banque Algérie, en date du 06 juillet de la même année, et ce suite à une mésentente entre les actionnaires de cette banque islamique. La commission bancaire Algérienne a assuré que l'activité de l’établissement «continue sous l'égide de l'administrateur provisoire qui a tous pouvoirs nécessaires à l'administration et à la gestion de la banque». Cette décision a provoqué une méfiance de la part des déposants qui s’est traduite par des retraits massifs de leurs avoirs bancaires. Elle est considérée comme un coût fort à l’égard des banques islamiques Algériennes et de la finance islamique en générale. 58

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

2. Analyse des données et détermination de la part des banques islamiques sur le marché Bancaire Algérien Afin d’enrichir d’avantage cette étude et lui donner une autre valeur ajoutée, une répartition par groupe a été adoptée. Les Banques Algérienne ont été classées sous Quatre grands groupes, à savoir :  Le groupe des banques publiques conventionnelles : Ce groupe regroupe toutes les banques publiques conventionnelles ce qui nous donnera un aperçu sur le poids des banques publiques sur le marché Bancaire Algérien.

Graphe N° 17 : Evolution des emplois du groupe

Graphe N° 18 : Evolution des ressources du groupe

des banques publiques

des banques publiques

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Graphe N° 19 : Evolution du total bilan du groupe des banques publiques

Source : Graphe élaboré par le doctorant

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CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

D’après les données de ce groupe, il s’avère clairement que deux banques publiques dominent le marché, à savoir, la BEA pour la collecte de ressources et la BNA en ce qui concerne le volume des crédits accordés. Pour le total du bilan, les deux banques sont à la tête du classement. Il est aussi visible que la BDL occupe le dernier classement. Pour les autres banques, elles sont, pratiquement, au même niveau de classement.  Le groupe des banques privées conventionnelles : Ce groupe regroupe toutes les banques à capitaux privées commercialisant à 100% des produits conventionnels. Graphe N° 20 : Evolution des emplois du groupe des banques privées conventionnelles

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Graphe N° 21 : Evolution des ressources du groupe des banques privées conventionnelles

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Graphe N° 22 : Evolution du total bilan du groupe des banques privées conventionnelles

Source : Graphe élaboré par le doctorant

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CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

D’après les données de ce 2ème groupe, le marché des crédits est dominé par la SGA ratrappée par la BNP Paribas à partir de 2013. Pour la collecte de ressources et le total bilan, les deux banques précédentes évoluent avec le même rythme et sur le même niveau en tête du classement. Ces deux banques sont suivis de la TRUST en terme de volume. Les autres banques suivent en dernier classement.  Le groupe des banques privées Mixtes : Ce groupe regroupe les banques qui ont ouvert des fenêtres islamiques et donc celles qui commercialisent à la fois les produits conventionnels et islamiques. Graphe N° 23 : Evolution des emplois du groupe

Graphe N° 24 : Evolution des ressources du groupe

des banques privées mixtes

des banques privées mixtes

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Graphe N° 25 : Evolution du total bilan du groupe des banques privées mixtes

Source : Graphe élaboré par le doctorant

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CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Les données de ce 3ème groupe, composé de deux banques seulment, montrent que l’AGB est classée en premier sur tous les niveaux suivi de la HOUSING.  Le groupe des banques islamiques : Ce groupe regroupe les banques commercialisant à 100% des produits conformes à la Shari’a.

Graphe N° 26 : Evolution des emplois du groupe

Graphe N° 27 : Evolution des ressources du groupe

des banques islamiques

des banques islamiques

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Graphe N° 28 : Evolution du total bilan du groupe des banques islamiques

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Les données de ce 4ème groupe, composé aussi de deux banques, affiches clairement qu’ALBARAKA domine de loin le marché de la finance islamique en Algérie suivi d’ASALAM en dernier classement. 62

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

2.1 Analyse des ressources des groupes L’évolution des parts des groupes sur le marché bancaire Algérien de ressources se présente dans le tableau ci-après : Tableau N° 20 : Consolidation des ressources par groupe de banques En Millions de DZD ∑ 06 Banques ∑ 06 Banques ∑ 02 Banques ∑ 02 Banques ∑ 16 Banques RESSOURCES GPE BQUE PUB GPE BQUE PRIV CONV GPE BQUE PRIV MIXT GPE BQUE ISQUE ∑ RCES BQUES 2 006 3 305 647,00 108 215,00 8 215,00 36 530,00 3 458 607,00 2 007 4 218 832,00 152 651,00 11 375,00 44 575,00 4 427 433,00 2 008 4 881 033,00 226 639,00 16 110,00 56 436,00 5 180 218,00 2 009 4 772 783,00 278 223,00 31 411,00 80 888,00 5 163 305,00 2 010 5 196 245,00 308 464,00 49 283,00 98 610,50 5 652 602,50 2 011 5 997 158,00 352 870,00 61 870,00 116 229,00 6 528 127,00 2 012 6 241 081,00 431 853,00 93 821,00 135 913,00 6 902 668,00 2 013 6 710 707,00 518 694,00 127 030,00 149 364,00 7 505 795,00 2 014 8 055 467,00 563 527,00 161 877,00 150 625,00 8 931 496,00 Source : Tableau élaboré par le doctorant

Tableau N° 21 : Taux moyen annuel de croissance des ressources

Taux moyen annuel de croissance GPE BQUE PUB GPE BQUE PRIV CONV GPE BQUE PRIV MIXT GPE BQUE ISQUE

12,13%

23,59%

46,50%

19,93%

∑ RCES BQUES

12,89%

Source : Tableau élaboré par le doctorant

Les ressources détenues par les banques en Algérie sont passées de 3 458 Milliards de Dinars en 2006 à 8 931 Milliards de Dinars en 2014, soit un taux moyen annuel de croissance de 12.89%. Le taux moyen annuel de croissance le plus faible en matière de collecte de ressources est enregistré par le groupe des banques publiques avec 12.13%. La plus grande croissance enregistrée est celle du groupe des banques privées mixtes qui affiche un taux moyen annuel de croissance 46.50%. Cette importante croissance est la résultante du lancement des fenêtres islamiques qui ont apporté une valeur ajoutée supplémentaire à l’activité bancaire. Le groupe des banques islamiques a affiché un taux moyen annuel de croissance de 19.93%.

63

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Suivant les statistiques publiées par l'Agence islamique internationale de presse 54 à travers un rapport du secteur bancaire islamique, une nette croissance annuelle des actifs de la finance islamique a été enregistrée au cours de la période 2006 à 2012 avec un taux de 16 %. Par contre, La croissance réalisée par l'industrie bancaire islamique durant 2012 et 2013 s’élève à 8,7%. Ces taux de croissance de l’industrie bancaire islamique à l’échelle mondiale montrent clairement que les banques islamiques Algériennes dépassent la croissance mondiale, ce qui est un bon signe pour l’avenir de cette industrie en Algérie. Graphe N° 29 : Le stock des ressources par groupe de banques

Source : Graphe élaboré par le doctorant

54

http://www.iinanews.com/page/public/report.aspx?id=10356#.Vx9qYmOvA6s, 2016

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CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Tableau N° 22 : Matrice des parts de ressources par groupe de banques RESSOURCES 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

∑ 6 Banques GPE BQUE PUB 95,61% 95,29% 94,22% 92,44% 91,93% 91,87% 90,42% 89,41% 90,19%

∑ 6 Banques GPE BQUE PRIV CONV 3,13% 3,45% 4,38% 5,39% 5,46% 5,41% 6,26% 6,91% 6,31%

∑ Banques GPE BQUE PRIV MIXT 0,24% 0,26% 0,31% 0,61% 0,87% 0,95% 1,36% 1,69% 1,81%

∑ Banques GPE BQUE ISQUE 1,06% 1,01% 1,09% 1,57% 1,74% 1,78% 1,97% 1,99% 1,69%

∑ 6 Banques ∑ RCES BQUES 3 457 344,00 4 427 433,00 5 180 218,00 5 163 305,00 5 652 602,50 6 528 127,00 6 902 668,00 7 505 795,00 8 931 496,00

Source : Tableau élaboré par le doctorant

Graphe N° 30 : Répartition des ressources entre les groupes en 2006

Graphe N° 31 : Répartition des ressources entre les groupes en 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Source : Graphe élaboré par le doctorant

La part du lion dans la collecte des ressources revient au groupe des banques publiques avec 95% du total ressources en 2006. Cette part a connu une légère diminution en 2014 soit un taux de 90.19%. Cette importante concentration des ressources auprès des banques publiques s’explique par plusieurs facteurs :  L’ancienneté des banques publiques sur la scène nationale avec un réseau dépassant 1092 agences couvrant tout le territoire national.  La domiciliation de toutes les sociétés publiques au sein des banques publiques, instruction donnée par les pouvoirs publics après la liquidation des deux Banque El-Khalifa Banque et la Banque Commerciale et Industrielle d'Algérie (B.C.I.A.). Le poids des sociétés publiques est très important ce qui procure à la fois des

65

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

ressources importantes pour certaines d’entre eux et des financements colossaux pour d’autres.  La confiance qu’accordent les ménages et les sociétés privées aux banques publiques surtout en terme de dépôt à terme et ce vue la mauvaise expérience vécue en 2003. Les banques islamiques ne détiennent, en termes de collecte de ressources, qu’une part très minime en la comparant au total ressources, soit une part de 1.06% en 2006 contre 1.69% en 2014. Cette dernière, est inférieure à celle enregistrée en 2013 soit 1.99% avec une perte de 0.3%. Cette perte est engendrée par l’évènement qu’à marquer la banque AL SALAM en juillet 2014 à savoir la désignation d’un administrateur par le conseil de surveillance des banques suivi par des retraits massifs des dépôts par la clientèle. Donc, AL SALAM banque a tiré en bas l’évolution enregistrée au niveau d’AL BARAKA banque durant cette période. Les banques mixtes aussi ont des parts de ressources très petites de 0.24% en 2006 et 1.81% en 2014. 2.2 Analyse des emplois des groupes L’évolution des parts des groupes sur le marché bancaire Algérien des crédits se présente ci-après : Tableau N° 23 : Consolidation des emplois par groupe de banques En Millions de DZD EMPLOIS 2 006 2 007 2 008 2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014

∑ 06 Banques GPE BQUE PUB 1 063 490,00 1 191 968,00 1 420 331,00 1 787 218,00 1 809 863,00 2 246 609,00 2 785 101,00 3 411 604,00 4 390 060,00

∑ 06 Banques GPE BQUE PRIV CONV 79 730,00 129 286,00 191 446,00 201 807,00 245 807,00 283 360,00 289 083,00 354 317,00 383 928,00

∑ 02 Banques GPE BQUE PRIV MIXT 9 341,00 13 037,00 23 059,00 28 511,00 32 754,00 54 575,00 76 795,00 97 284,00 118 587,00

∑ 02 Banques GPE BQUE ISQUE 28 365,00 38 011,00 52 415,00 65 047,00 65 425,50 72 617,00 78 418,00 90 485,00 102 474,00

∑ 16 Banques ∑ EMP BQUES 1 180 926,00 1 372 302,00 1 687 251,00 2 082 583,00 2 153 849,50 2 657 161,00 3 229 397,00 3 953 690,00 4 995 049,00

Source : Tableau élaboré par le doctorant

66

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Tableau N° 24 : Taux moyen annuel de croissance des emplois Taux moyen annuel de croissance GPE BQUE PUB GPE BQUE PRIV CONV GPE BQUE PRIV MIXT GPE BQUE ISQUE

19,70%

23,21%

38,86%

18,03%

∑ EMP BQUES

19,96%

Source : Tableau élaboré par le doctorant

La participation des banques Algériennes dans le financement de l’économie est passée de 1 180 Milliards de dinars en 2006 à 4 995 Milliards de dinars en 2014, soit un taux moyen annuel de croissance de 19,96%. Le marché Algérien est un marché en forte croissance. C’est un marché vierge. La plus grande croissance enregistrée est celle du groupe des banques privées mixtes qui affiche un taux moyen annuel de 38,86%. Cette importante croissance est le produit des politiques des deux banques mixtes dans le but d’attirer plus de clients. Ces politiques visent l’élargissement du réseau des deux banques, d’une part, et la diversification des produits offerts par la mise en place d’un choix varié en matière de financement, à savoir islamique ou classique, d’autre part. Cette nouvelle vision a donné ses fruits à partir de 2011. Le groupe des Banques privées conventionnelles a affiché un taux moyen annuel de croissance dépassant le taux du marché des crédits soit 23,21%. Le groupe des banques publiques est classé au-dessous de la moyenne annuelle du marché, mais il reste le moteur de financement de l’économie Algérienne. Le taux moyen annuel de croissance le plus faible en matière d’octrois de crédit est enregistré par le groupe des banques islamiques avec 18,03%. Il est au-dessous de la moyenne du marché mais reste une bonne croissance à deux chiffres. Ce classement en dernier des groupe est justifié par l’évènement qui a bousculé AL SALAM banque durant l’année 2014 par la désignation d’un administrateur par la commission de surveillance des banques. Ce frein inattendue a tiré les emplois de ce groupe vers le bas ce qui s’est répercuté négativement sur la croissance moyenne annuel de la rubrique emplois.

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CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Malgré cela, Cette croissance reste la plus importante par rapport à la croissance mondiale comme c’est indiqué précédemment suivant les statistiques publiées par l'Agence islamique internationale de presse. Graphe N° 32 : Le stock des emplois par groupe de banques

Source : Graphe élaboré par le doctorant

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CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Tableau N° 25 : Matrice des parts d’emplois par groupe de banques ∑ 6 Banques EMPLOIS 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

GPE BQUE PUB 90,06% 86,86% 84,18% 85,82% 84,03% 84,55% 86,24% 86,29% 87,89%

∑ 6 Banques



Banques



Banques

∑ 6 Banques

GPE BQUE PRIV CONV GPE BQUE PRIV MIXT GPE BQUE ISQUE ∑ EMP BQUES 6,75% 0,79% 2,40% 1 180 926,00 9,42% 0,95% 2,77% 1 372 302,00 11,35% 1,37% 3,11% 1 687 251,00 9,69% 1,37% 3,12% 2 082 583,00 11,41% 1,52% 3,04% 2 153 849,50 10,66% 2,05% 2,73% 2 657 161,00 8,95% 2,38% 2,43% 3 229 397,00 8,96% 2,46% 2,29% 3 953 690,00 7,69% 2,37% 2,05% 4 995 049,00 Source : Tableau élaboré par le doctorant

Graphe N° 33 : Répartition des emplois entre les groupes en 2006

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Graphe N° 34 : Répartition des emplois entre les groupes en 2014

Source : Graphe élaboré par le doctorant

La part du lion dans l’octroi du crédit revient toujours au groupe des banques publiques avec 90,06% du total emploi enregistré en 2006. Cette part a connu une légère diminution en 2014 soit un taux de 87,89%. A partir de 2011, les parts des deux groupes des banques islamiques et privées conventionnelles ont connu une rétraction. Contrairement aux deux autres groupes, à savoir les banques mixtes et publiques, qui ont gagné du terrain année après année. Les banques islamiques ne détiennent, en terme de financement, qu’une part très petite évaluée à 2,40% en 2006 et 2,05% en 2014. Le seuil maximum atteint c’était en 2008 et 2009 avec, respectivement, une part de 3,10% et 3,11%. Ces pics ont été réalisés par AL 69

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

BARAKA banque, étant donné que AL SALAM banque a commencé son activité en fin 2008. Les banques mixtes aussi avaient des parts de financement très petites avec une amélioration significative en passant de 0,79% en 2006 à 2,37% en 2014. Les facteurs justifiant cette répartition des parts des emplois entre les quatre groupes sont les suivants : 2.2.1 L’importance du réseau d’agence d’un groupe Comme c’est expliqué dans l’analyse des ressources des groupes, le réseau d’agence d’une banque est déterminant. Plus ce réseau est important et couvre tout le territoire national, plus les demandes de crédit sont importantes. Le réseau du groupe des banques islamiques est le dernier avec seulement 31 Agences ouvertes, dont 25 agences d’AL BARAKA Banque. Ci-après la répartition des groupes par nombre d’agences : Tableau N° 26 : Répartition des agences bancaires par groupe de banques GPE BQUES GPE BQUES GPE BQUES GPE BQUES PUBLIQUES PRIV CONV PRIV MIXTES ISLAMIQUE 1092

218

62

31

Source : Tableau élaboré par le doctorant

2.2.2 Procédure interne d’octroi de crédit La politique de distribution des crédits par les banques islamiques est soumise à des critères très sélectifs et des validations à différents niveaux. En effet, certains financements sont soumis à l’approbation du comité de la Shari’a même s’ils sont autorisés par le comité de crédit. 2.2.3 Les bonifications Les bonifications du trésor public accordées à certains crédits, comme c’est le cas des crédits immobiliers et les crédits d’investissement, ne sont pas accessibles aux banques islamiques, ce qui réduit ses parts du marché.

70

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

2.2.4 La domiciliation des sociétés publiques La politique des pouvoirs publics portant sur l’obligation imposée aux sociétés publiques en matière de domiciliation de leurs opérations financières au niveau des banques publiques. Il s’agit pur et simple d’un manque à gagner pour les autres groupes y compris le groupe des banques islamiques. 2.2.5 Les dispositifs ANSEJ, CNAC et ANGEM55 Les dispositifs d’aide aux jeunes promoteurs désirant créer une petite entreprise à travers l’ANSEJ, la CNAC et l’ANGEM avec des avantages dépassant toute concurrence en matière de taux bonifié et de durée de remboursement. Ces trois dispositifs sont financés exclusivement par les banques publiques. Les financements accordés dans le cadre de ses trois dispositifs ont contribué à augmenter la part du groupe des banques publique sur le marché. 2.2.6 Respect d’un Ratio dit de liquidité En effet, suivant le règlement Banque d’Algérie n°11-04 du 24 mai 2011, portant, identification, mesure, gestion et contrôle du risque de liquidité. L’article 03 stipule ce qui suit : « Les banques et les établissements financiers sont tenus de respecter un rapport entre, d’une part, la somme des actifs disponibles et réalisables à court terme et des engagements de financement reçus des banques, et, d’autre part, la somme des exigibilités à vue et à court terme et des engagements donnés. Ce rapport est appelé coefficient minimum de liquidité. Les banques et établissements financiers doivent à tout moment présenter un coefficient de liquidité au moins égal à 100 % » 56. Pour une bonne maitrise de ce ratio, les banques à faible ressources peuvent manipuler les composantes du numérateur ou du dénominateur :

55

ANSEJ : AGENCE NATIONALE DE SOUTIEN A L'EMPLOI DES JEUNES

CNAC : CAISSE NATIONALE D'ASSURANCE CHOMAGE ANGEM : AGENCE NATIONALE DE GESTION DU MICRO CREDIT 56

http://www.bank-of-algeria.dz/html/legist011.htm, 2016.

71

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

 Augmenter l’octroi de crédit à court terme. C'est-à-dire, favoriser les actifs les plus liquides (échéance moins de trois mois) et ce pour augmenter le numérateur et en conséquence accroitre le ratio.  Réduire l’octroi de crédit à moyen et long terme qui est une composante du dénominateur, actif non liquide. Ce qui se traduit par un ratio supérieur.  Comme les ressources à terme sont additionnées au numérateur, les groupes des banques publiques conventionnelles, privées conventionnelles et mixtes peuvent manier cette rubrique en attirant plus de déposant par l’augmentation des taux de placement. Cette manière de faire n’arrange pas le groupe des banques islamiques étant donné que la rémunération des dépôts est liée au bénéfice des investissements engagés. Donc, le ratio de liquidité d’une banque islamique est difficilement manipulable.

2.2.7 Respect d’un Ratio de solvabilité

Suivant le règlement n°14-01 du 16 février 2014 portant coefficients de solvabilité applicables aux banques et établissements financiers57, dans ses articles 02, 03, 04 et 05 : « Les banques et établissements financiers sont tenus de respecter en permanence, sur base individuelle ou consolidée, un coefficient minimum de solvabilité de 9,5 % entre, d’une part, le total de leurs fonds propres réglementaires et, d’autre part, la somme des risques de crédit, opérationnel et de marché pondérés. En plus des 9,5% précités, les banques et établissement financiers doivent également constituer un coussin dit de sécurité, composé de fonds propres de base et couvrant 2,5 % de leurs risques pondérés ». Au total, les banques et établissements financiers doivent garantir un minimum de 12% des risques par des fonds propres. Cette exigence règlementaire limite l’octroi de crédit pour les banques disposant de faible niveau des fonds propres. Les banques publiques disposent d’un niveau important de fonds propres règlementaires ce qui leurs permettent de bien se positionner sur le marché. Par contre, les autres banques y compris les banques islamiques souffrent de cette contrainte règlementaire. 57

http://www.bank-of-algeria.dz/html/legist014.htm, 2016.

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CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

2.2.8 Le ratio de division des risques

Il a été prouvé que la diversification d’un portefeuille réduit considérablement les risques encourus, c’est dans la même vision que vient s’imposer cette règle. La règle de division des risques est un ratio qui vise à limiter les conséquences liées aux risques de nonremboursement et donc à garantir la solvabilité de la banque. Elle a pour objectif d’éviter la forte concentration des risques sur un bénéficiaire, ou un groupe de bénéficiaires considérés comme une seule et même contrepartie, qui en cas de défaillance pourrait mettre l’établissement en grande difficulté. C’est le règlement n°14-02 du 16 Février 2014 relatif aux grands risques et aux participations58, qui régit ce coefficient. Deux contraintes sont alors édictées dans ce règlement :

 L’article 02 : « Toute banque ou établissement financier est tenu de respecter en permanence un rapport maximum de 25 % entre l’ensemble des risques nets pondérés qu’il encourt sur un même bénéficiaire et le montant de ses fonds propres règlementaires »;  L’article 05 : « Le total des grands risques encourus par une banque ou un établissement financier ne doit pas dépasser huit (8) fois le montant de ses fonds propres réglementaires ». Les grands risques sont définis par le même règlement comme « le total des risques encourus sur un même bénéficiaire du fait de ses opérations dont le montant excède 10 % des fonds propres de la banque ou de l’établissement financier concerné ».

Il y’a donc deux limitations, l’une individuelle à chaque risque et l’autre à la totalité des risques importants.

Pour ces deux ratios, les banques disposant de fonds propres importants peuvent accorder plus de crédit, comme c’est le cas du groupe des banques publiques. Contrairement à ce groupe, les autres groupes ne disposent pas de fonds propres importants, ce qui limite leurs interventions dans le financement. Par conséquent, leurs parts sur le marché deviennent trop serrées. 58

http://www.bank-of-algeria.dz/html/legist014.htm, 2016.

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CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

2.2.9 Les réserves obligatoires

Il s’agit d’un instrument de politique monétaire instauré par la Banque d’Algérie. Son objectif est de contrôler la liquidité des banques et de réguler leur capacité de fonds prêtables et les risques crédits inhérents.

Elle est Régie par le règlement n° 04-02 du 4 mars 2004 fixant les conditions de constitution des réserves minimales obligatoires59. Le présent règlement stipule dans son article 02 « Les banques, au sens de l’article 70 de l’ordonnance n° 03-11 du 27 Joumada Ethania 1424 correspondant au 26 août 2003 susvisée, sont astreintes à la constitution de réserves obligatoires».

Et suivant l’article 08 du même règlement « La période de

constitution de réserves obligatoires est d’un mois. Elle débute le quinzième jour calendaire de chaque mois et se termine le quatorzième jour calendaire inclus du mois suivant ». Les éléments entrant dans le calcul de réserves obligatoires sont définit à travers l’instruction n° 02-04 du 13 mai 2004 relative au régime des réserves obligatoires60 dans son article 02, L'assiette des réserves obligatoires comprend les dépôts en dinars de toute nature, à savoir les dépôts à vue, les dépôts à terme, les dépôts préalables à l'importation, les livrets et bons d'épargne, les bons de caisse et les autres dépôts. L’article 2 de l’instruction n°02-2013 du 23 Avril 2013 modifiant et complétant l’instruction n°02-2004 du 13 Mai 2004 relative au régime des réserves obligatoires 61, stipule que le taux des réserves obligatoires est fixé actuellement à 12% de l’assiette définie ci-dessus. Instruction n° 03-2016 du 25 avril 2016 modifiant et complétant l’instruction n° 022004 du 13 mai 2004 relative au régime des réserves obligatoires62 stipule dans ses articles 02 et 03 qu’à partir du 15/05/2016 le taux de la réserve obligatoire sera fixé à 8% de l’assiette définie ci-dessus.

59

http://www.bank-of-algeria.dz/html/legist2004.htm, 2016. http://www.bank-of-algeria.dz/html/legist34.htm, 2016. 61 http://www.bank-of-algeria.dz/html/legist2013.htm, 2016. 62 http://www.bank-of-algeria.dz/html/legist2016.htm, 2016. 60

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CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Les 12%, ou les 8% qui vont succéder, de l’assiette, définie en haut, est une liquidité bloquée dans un compte ouvert par les banques auprès de la banque d’Algérie. Elle est rémunérée en intérêt à 0.5%. Le groupe des banques islamiques ne tire aucun profit de ce placement étant donné que l’intérêt est prohibé. Donc, la réserve obligatoire constitue un manque à gagner certain aux banques islamiques.

2.2.10 Recours au réescompte Suivant le règlement n° 15-01 du 19 février 2015 relatif aux opérations d’escompte d’effets publics, de réescompte d’effets privés, d’avances et crédits aux banques et établissements financiers63 dans ses articles : Article 2 : « La Banque d’Algérie peut escompter aux banques et établissements financiers les effets publics émis ou garantis par l’Etat » ; Article 3 : « La Banque d’Algérie peut également réescompter les effets privés représentatifs d’opérations commerciales et d’opérations de financement à court et moyen termes effectuées par les banques et établissements financiers ». Dans le cas où les banques ne trouvent pas de moyen de financement suite à une situation de manque de liquidité, la banque d’Algérie a ouvert la voie aux banques, depuis l’année passée, pour l’escompte et le réescompte. L’escompte et le réescompte ce sont des opérations d’achat par la banque d’Algérie d’actif bien définit à travers le règlement précédent et avec des conditions de financement détaillées par l’instruction N°02-2016 du 24 mars 2016 fixant le mode opératoire des opérations d’escompte et de réescompte d’effets publics et prives en faveur des banques et établissements financiers et d’avances et crédits aux banques64.

Comme le groupe des banques islamiques ne peuvent pas en bénéficié, étant donné qu’il s’agit d’un financement rémunéré par un taux d’intérêt. Cette obstacle va sans doute

63

http://www.bank-of-algeria.dz/html/legist015.htm, 2016.

64

http://www.bank-of-algeria.dz/html/legist2016.htm, 2016

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CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

diminuer les capacités de ce groupe dans le financement de nouveaux crédits, et ce, devant une situation de manque de liquidité.

2.2.11 Plafond de financement des engagements extérieurs L’instruction n° 02-15 du 22 juillet 2015 fixant le niveau des engagements extérieurs des banques et établissements financiers65, stipule dans ses articles : Article 2 : « A compter du 1er Août 2015, le niveau des engagements extérieurs par signature des banques et établissements financiers ne doit à aucun moment dépasser une (1) fois leurs fonds propres règlementaires». Article 3 : « Par engagements extérieurs par signature au titre des opérations d’importation, il faut entendre l’ensemble des engagements par signature afférents aux opérations d’importation, déduction faite des dépôts de garantie et provisions constitués en dinars au titre de ces opérations ». Ce plafond limite les engagements extérieurs non provisionnés d’une banque à 100%, ce qui se traduit par la diminution des financements versés dans ce créneau, surtout, pour les banque à faible fonds propres.

65

http://www.bank-of-algeria.dz/html/legist2015.htm, 2016

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CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

2.3 Analyse du total bilan des groupes L’évolution des groupes en total bilan (Actif/ Passif) est présenté dans le tableau suivant : Tableau N° 27 : Consolidation du total Bilan par groupe de banques En Millions de DZD ∑ 06 Banques ∑ 06 Banques ∑ 02 Banques ∑ 02 Banques ∑ 16 Banques TOTAL BILAN GPE BQUE PUB GPE BQUE PRIV CONV GPE BQUE PRIV MIXT GPE BQUE ISQUE ∑ T.BILAN BQUES 2 006 4 149 303,00 187 870,00 18 576,00 42 062,00 4 397 811,00 2 007 5 131 078,00 251 786,00 24 684,00 56 246,00 5 463 794,00 2 008 6 043 972,00 343 582,00 37 009,00 83 508,00 6 508 071,00 2 009 6 215 131,00 432 311,00 65 149,00 113 667,00 6 826 258,00 2 010 6 687 565,00 475 311,00 82 284,00 138 933,00 7 384 093,00 2 011 7 603 246,00 498 202,00 105 496,00 157 805,00 8 364 749,00 2 012 8 054 053,00 602 040,00 145 789,00 183 570,00 8 985 452,00 2 013 8 520 317,00 681 545,00 185 196,00 196 623,00 9 583 681,00 2 014 10 052 818,00 738 683,00 233 935,00 199 081,00 11 224 517,00

Source : Tableau élaboré par le doctorant

Tableau N° 28 : Taux moyen annuel de croissance du total bilan Taux moyen annuel de croissance GPE BQUE PUB GPE BQUE PRIV CONV GPE BQUE PRIV MIXT GPE BQUE ISQUE ∑ T.BILAN BQUES

11,91%

19,19%

38,11%

22,35%

12,61%

Source : Tableau élaboré par le doctorant

Le total Bilan des Banques Algériennes est passé de 4 397 Milliards de Dinars en 2006 à 11 224 Milliards de Dinars en 2014 avec un taux moyen annuel de croissance de 12.61%. Entre les quatre groupes, les banques mixtes ont enregistré la meilleure croissance de 38.11% suivi des banques islamiques avec 22.35%. Les banques publiques sont classées en terme de croissance moyenne annuel en dernier avec 11.91%.

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CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Graphe N° 35 : Le total bilan par groupe de banques

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Tableau N° 29 : Matrice des parts du total bilan par groupe de banques

TOTAL BILAN 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

∑ 6 Banques

∑ 6 Banques

GPE BQUE PUB 94,35% 93,91% 92,87% 91,05% 90,57% 90,90% 89,63% 88,90% 89,56%

GPE BQUE PRIV CONV 4,27% 4,61% 5,28% 6,33% 6,44% 5,96% 6,70% 7,11% 6,58%



Banques



Banques

GPE BQUE PRIV MIXT GPE BQUE ISQUE 0,42% 0,96% 0,45% 1,03% 0,57% 1,28% 0,95% 1,67% 1,11% 1,88% 1,26% 1,89% 1,62% 2,04% 1,93% 2,05% 2,08% 1,77%

∑ 6 Banques ∑ T.BILAN BQUES 4 397 811,00 5 463 794,00 6 508 071,00 6 826 258,00 7 384 093,00 8 364 749,00 8 985 452,00 9 583 681,00 11 224 517,00

Source : Tableau élaboré par le doctorant

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CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Suivant les données affichées sur le tableau ci-dessous, les banques publiques sont classées au sommet avec 89.56% des Actifs des Banques Algériennes en 2014 contre 94.35% en 2006. Cette diminution est absorbée par les autres banques de la place qui ont enregistré des parts d’actif de plus en plus importantes. Les banques islamiques sont au dernier classement avec 1.77% du total des actifs en 2014 contre 0.96% en 2006. Les banques mixtes détiennent 2.08% des actifs en 2014 contre 0.42% en 2006.

Graphe N° 36 : Répartition du total bilan entre les groupes en 2006

Source : Tableau élaboré par le doctorant

Graphe N° 37 : Répartition du total bilan entre les groupes en 2014

Source : Tableau élaboré par le doctorant

L’importance du total bilan des banques publiques est justifiée par plusieurs éléments :  L’importance du capital de ces banques : étant donné que l’Etat est le seul actionnaire dans ces banques, le capital a été révisé à la hausse plusieurs fois et ce afin de leurs donner une capacité supérieure pour financer l’économie du pays ;  L’importance des biens immobiliers détenus : Les banques publiques se sont investies dans l’acquisition des sièges pour les différentes directions et agence du réseau ;

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CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

 Les résultats des exercices écoulés ne sont pas distribués en dividende, ils étaient reportés au passif du bilan, ce qui leurs donnent une capacité de financement importante (voir l’importance des fonds propres dans le financement) ;  L’ancienneté des banques publiques et le soutien absolu des pouvoirs publics ont joué en faveur de ce groupe.  La confiance des clients envers les banques publiques surtout après la liquidation de deux banques privées a influencé sur le total du Bilan en terme de collecte de ressources, d’une part, et d’octrois des crédits, d’autre part. Bien que le groupe des banques islamiques et une partie du groupe des banques mixtes sont les seuls qui répondent parfaitement aux exigences de la Shari’a en terme de financement et de collecte de ressources, la plus part des clients sont restés fidèles aux banques conventionnelles, en général, et les banques publiques, en particulier. La notion de Shari’a, à elle seule, semble non convaincante pour pousser la population musulmane Algérienne à déserter les banques conventionnelles. Si la gouvernance de ces banques et les stratégies d’évolution ne jouent pas le rôle escompté dans la promotion de l’activité, il faut s’attendre à de mauvaises expériences, comme c’est le cas d’AL SALAM Banque soumise au contrôle de la Banque d’Algérie par la désignation d’un administrateur. D’autre part, la dissolution de deux banques privées en 2003 a eu des répercutions significatives sur le développement des banques privées en général y compris les banques islamiques. Les clients ont vécu une mauvaise expérience à l’époque, ce qui a influencé sur le choix de leur banque. Le cadre règlementaire actuel est une contrainte majeure pour les banques islamiques, étant donné que ces dernières sont traitées de la même manière qu’une banque conventionnelle. Les règles prudentielles limitent l’intervention des banques sur le marché des crédits, néanmoins, les banques conventionnelles s’en sortir facilement par la manipulation de certains éléments du bilan, alors que les banques islamiques ne se permettent pas.

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CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

La politique de renforcement du réseau d’agence des banques islamiques est très limitée, en effet, le réseau actuel ne couvre que certaines wilayas du pays avec une concentration au nord pour ne pas dire le centre (Alger). Le taux de croissance réalisé par les banques islamiques et mixtes est important par rapport aux autres banques de la place. Cette croissance ne suffit pas pour un marché vierge qui ne dispose que de deux banques ‘respectant’ les fondements de la Shari’a. La part des banques islamiques et mixtes reste très insignifiante par rapport au volume du marché des emplois et des ressources. Afin de booster cette finance en Algérie, l’Etat doit s’impliquer d’avantage par la prise d’initiative pour l’ouverture des fenêtres islamiques au sein des banques publiques. Cette manière de faire, donne plus de crédibilité et de poids à la finance islamique en Algérie. Sans cette volonté de l’Etat, la finance islamique restera un corps sans âme.

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CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

CHAPITRE

04 : PERSPECTIVES

DE

DEVELOPPEMENT

DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Après avoir analysé et déterminer la part des banques islamiques en Algérie, ce chapitre examine les perspectives de développement de ce secteur en se basant sur l’historique des banques. L’analyse se fera entre deux variables, le groupe des banques islamiques comme la variable à expliquer notée « Y », et le marché comme variable explicative notée « X ».

Les données sont celles collectées entre 2004 et 2014 soit 9 observations pour chaque variable.

Les prévisions 2015 seront calculées pour les deux rubriques « ressources » et « emplois ». Pour donner une crédibilité à l’analyse économétrique de cette étude, certaines hypothèses doivent être mises en place :  Hypothèse 01 : Le marché est défini comme étant l’ensemble des banques analysées dans cette étude, soit, 16 banques ;

 Hypothèse 02 : Les valeurs du groupe des banques islamiques dépendent des valeurs du marché.

 Hypothèse 03 : Pour des difficultés de scinder la partie islamique du classique pour le groupe des banques mixtes, la partie islamique de ce groupe ne sera pas tenue en considération dans le calcul des prévisions.

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CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

1. Les prévisions sur la collecte des ressources pour l’année 2015

Dans cette section, nous allons faire des prévisions sur la rubrique des ressources du groupe des banques islamique pour l’année 2015 en utilisant les données des banques collectées entre 2006 et 2014.

Les données des ressources sont présentées dans le tableau ci-après : Tableau N° 30 : les ressources du groupe des banques islamiques et du marché ANNEE 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

GPE BQUE ISQUE 36 530,00 44 575,00 56 436,00 80 888,00 98 610,50 116 229,00 135 913,00 149 364,00 150 625,00

MARCHE 3 458 607,00 4 427 433,00 5 180 218,00 5 163 305,00 5 652 602,50 6 528 127,00 6 902 668,00 7 505 795,00 8 931 496,00

Source : Tableau élaboré par le doctorant

1.1 Choix du modèle Pour permettre le choix du modèle, il y a lieu d’analyser le nuage de point des deux variables « X » et « Y ». Sous le logiciel XL-STAT version 2016, le graphe suivant a été obtenu :

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CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Graphe N° 38 : Nuage de points des ressources des banques islamique par le marché

Source : Graphe élaboré par le doctorant

D’après le nuage de points ci-dessus, la relation entre les deux variables est linéaire avec tendance haussière. En effet, malgré le nombre d’observation réduit, soit 9, la relation visuelle entre la variable à expliquer (Y = Ressources du Groupe des banques islamiques) et la variable explicative (X = Ressources du marché) est hautement significative.

Pour appuyer notre constat, il y a lieu de calculer le coefficient de corrélation entre les deux variables. La formule de calcul est donnée comme suit : r(X,Y) = Cov (X,Y) / [Ecart-type (X) * Ecart-type (Y)] Sous Excel et à l’aide du logiciel XL-STAT version 2016, les données statistiques suivantes sont obtenues :

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CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Tableau N° 31 : Les statistiques sur les ressources des deux variables

La variable à expliquer La variable explicative ANNEE 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

∑ Moyenne Variance Ecart type Covariance (x,y) Coefficient de corrélation r (x,y)

GPE BQUE ISQUE (Yt) 36 530,00 44 575,00 56 436,00 80 888,00 98 610,50 116 229,00 135 913,00 149 364,00 150 625,00 869 170,50 96 574,50 1 976 575 694,25 44 458,70

MARCHE (Xt) 3 458 607,00 4 427 433,00 5 180 218,00 5 163 305,00 5 652 602,50 6 528 127,00 6 902 668,00 7 505 795,00 8 931 496,00 53 750 251,50 5 972 250,17 2 796 539 496 329,62 1 672 285,71 70 440 046 407,44 0,947441556

La variable à La variable explicative expliquer centrée centrée

-

xt 2 513 643,17 1 544 817,17 792 032,17 808 945,17 319 647,67 555 876,83 930 417,83 1 533 544,83 2 959 245,83 2 796 539 496 329,62 1 672 285,71 70 440 046 407,44 0,947441556

yt 60 044,50 51 999,50 40 138,50 15 686,50 2 036,00 19 654,50 39 338,50 52 789,50 54 050,50 1 976 575 694,25 44 458,70

-

Source : Tableau élaboré par le doctorant

Le coefficient de corrélation entre les ressources du groupe des banques islamiques et celles du marché est de 0.947. Il s’agit d’un nombre très proche de ‘un’. Ce résultat nous mène à prouver statistiquement la forte corrélation existante entre les deux variables Y et X. Ce qui justifie la recherche d'un ajustement à l'aide d'une droite. De ce qui précède, le modèle adéquat pour déterminer les prévisions d’évolution des ressources du groupe des banques islamiques est la régression linéaire simple.

La droite de régression linéaire de Y en fonction de X introduit l'hypothèse que les valeurs de Y dépendent de celles de X, c'est-à-dire postulent que la connaissance des valeurs de X permet de prévoir les valeurs de Y. Il s'agit donc d'un modèle de prévision et l'objectif est de minimiser l'erreur de prévision c'est-à-dire la distance entre les valeurs Yt observées et les valeurs Y’t estimés par la relation Y’=C1*X+ C0.

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CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

1.2 Détermination de la droite de régression par le critère des moindres carrés Le modèle adopté s’écrit comme suit :

Yt = C0 + C1 Xt + Ut

Les hypothèses relatives à ce modèle sont les suivantes :  La distribution de l’erreur U est indépendante de X ;

 L’erreur est centrée et de variance constante (homoscédasticité) : Quelque soit t = 1,…., 9. L’espérance de Ut = 0, Var (Ut) = s2

 C0 et C1 sont constants, pas de rupture du modèle.

 Hypothèse complémentaire pour les inférences : U suit une loi normale d’espérance 0 et de variance s2, soit, N (0, s2).

L’estimation du modèle par le critère des moindres carrés s’effectue en deux étapes :  La détermination de la proportion marginale des ressources à collecter du marché soit le coefficient C1 : C'1 =∑xtyt/∑xt2

 L’estimation de la collecte autonome de ressource soit la constante C0 : C'0 = Moyenne (Yt)- C'1 Moyenne (Xt) Le logiciel XL-STAT permet aussi l’estimation des paramètres du modèle :

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CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Tableau N° 32 : Estimation des paramètres du modèle

Le produit des deux variables centrées ANNEE 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

∑ Moyenne

xtyt 150 930 447 120,92 80 329 720 258,08 31 790 983 121,75 12 689 518 356,92 650 802 649,33 10 925 481 220,75 36 601 241 936,58 80 955 064 979,25 159 948 716 914,58 563 520 371 259,50 62 613 374 584,39

Le carré de la variable explicative centrée xt2 6 318 401 969 330,03 2 386 460 078 428,03 627 314 953 034,70 654 392 282 673,36 102 174 630 805,45 308 999 053 836,69 865 677 344 584,69 2 351 759 755 843,36 8 757 135 902 100,69 22 372 315 970 637,00 2 485 812 885 626,33

Source : Tableau «élaboré par le doctorant

C'1 = 0,025188 C'0 = - 53 856,26 Par conséquent, le modèle estimé s’écrit comme suit :

Y't = - 53 856,26 + 0,025188 Xt

Le paramètre C'1 de la droite de régression indique de combien varie en moyenne la valeur de Y lorsque celle de X augmente d'une unité. Dans notre cas, une variation des ressources du marché d’une unité, les ressources du groupe des banques islamiques augmentent de 0,025188 unités. Autrement dit, la part des ressources des banques islamiques est de 2.5188 % des ressources du marché. D'un point de vue géométrique, la valeur de C'1 correspond à la pente de la droite de régression avec l’axe des X.

Le paramètre C'0 de la droite de régression correspond quant à lui à la valeur théorique de Y lorsque la valeur de X est égale à 0. Le paramètre est négatif, ce qui signifie qu’il s’agit des fonds propres de la banque (capital, réserves et report à nouveau) qui ne 87

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

dépendent pas du marché, ils sont propres aux actionnaires. Dans notre cas, la valeur autonome des ressources est de - 53 856,26 Millions de dinars.

D'un point de vue géométrique, la valeur de C'0 correspond à la coordonnée verticale de l'intersection entre la droite de régression Y= C'1 X + C'0 et l'axe Y.

En remplaçant dans cette équation chaque valeur de Xt on déduit la valeur estimée de Y't: Tableau N° 33 : Détermination de la variable à expliquer

La variable à expliquer estimées ANNEE 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

∑ Moyenne Variance Ecart type

Y't 33 260,13 57 663,20 76 624,56 76 198,55 88 523,12 110 576,09 120 010,13 135 201,87 171 112,84 869 170,50 96 574,50 1 774 264 280,69 42 122,02

Source : Tableau élaboré par le doctorant

1.3 Détermination des résidus du modèle

Les résidus du modèle sont calculés d'après la formule suivante : et = Yt - Y't

88

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Tableau N° 34 : Détermination des résidus du modèle

Les erreurs ANNEE 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

∑ Moyenne Variance Ecart type

et 3 269,87 13 088,20 20 188,56 4 689,45 10 087,38 5 652,91 15 902,87 14 162,13 20 487,84 0,00 0,00 202 311 413,56 14 223,62

Le carré des erreurs 2

et 10 692 061,33 171 300 926,75 407 578 136,55 21 990 894,79 101 755 194,17 31 955 429,91 252 901 155,48 200 565 891,87 419 751 617,61 1 618 491 308,46 179 832 367,61

COV (et;Y't)

0,000000119209289551

r (et;y't)

0,000000000000000199

COV (et;Xt)

0,000002861022949219

r (et;Xt)

0,000000000000000120 Source : Tableau élaboré par le doctorant

L'estimateur de la variance de l'erreur est donné par la formule suivante : S'2u't = (∑e2t)/(n-2)

S'2u't = 1 618 491 308.46 / 7 = 231 213 044,07

89

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Nous constatons que :  La moyenne des erreurs est nulle, ce qui valide l’hypothèse de nullité de la moyenne des résidus.

 Les coefficients de corrélation entre la variable explicative et les résidus d’une part et celle de la variable à expliquer et les résidus, d’autre part, converge vers zéro. Ce qui signifie qu’il n’y a aucune dépendance entre les variables et les résidus. Il s’agit de la confirmation de l’hypothèse d’indépendance des résidus avec les variables du modèle. Suivant les résultats obtenus, les résidus suivent une loi normale d’espérance 0 et de variance

231 213 044,07, soit, N (0 ; 231 213 044,07).

1.4 Tests de significativité des coefficients C’1, C’0 et du modèle en général Le test de significativité du coefficient C’1 requiert le calcul de son écart-type. Nous avons Var (C'1) = (S'2u't)/(∑xt2) = 0,000011 De ce fait, S’(C'1) = 0,003215 Le test qui permet de tester la significativité du coefficient C’1 est celui de Student : H0 : Le coefficient C'1 est nul (il n’est pas significatif) H1 : Le coefficient C'1 ≠ 0 (il est significatif)

Le ratio de Student de ce coefficient est donné comme suit : tC'1= C'1/S'C'1 = 7,835162 Le ratio Student tabulé pour (n -2) = (9-2) et au seuil α = 0,05 est donné comme suit : tC'1 (α/2, n-2) = tC'1(0,025 ; 7) = 2.365 Puisque t calculé > t tabulé, l’hypothèse H0 est donc rejetée. Ce qui signifie que la pente 90

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

C'1 est statistiquement significative.

Suivant les résultats du logiciel XL-STAT, le tableau suivant nous donne un aperçu sur la signification du test effectué : Tableau N° 35 : Test de significativité des coefficients

Source Constante MARCHE (Xt)

Valeur Erreur stan -53856,266 0,025188

t -2,712 7,835

Pr > |t| 0,030 0,000

Source : Tableau élaboré par le doctorant

Etant donné que la probabilité de l’erreur en rejetant l’hypothèse H0 (C'1 est nul) est inférieure au seuil de signification : Pr = 0.000 < α = 0,05, cela signifie que le test est accepté et donc le rejet de l’hypothèse est effectif.

L'intervalle de confiance pour le paramètre C'1 au niveau de confiance de 95%, au seuil de (α = 5%) est donné comme suit :

I = [C'1 - (tC'1*(0,025 ; 7))*(S'c'1) ; C'1 + (tC'1*(0,025 ; 7))*(S'(c'1))] I = [0,017585 ; 0,032791]

Le test qui permet de tester la significativité du coefficient C'0 est celui de Student : H0 : Le coefficient C'0 est nul (il n’est pas significatif) H1 : Le coefficient C'0 ≠ 0 (il est significatif)

Le ratio de Student de ce coefficient est donné par le logiciel utilisé : |tC'0|= 2.712 Étant donné le ratio Student tabulé pour (n -2) et au seuil α = 0,05 est déjà déterminé, soit : tC'1 (α/2, n-2) = tC'1(0,025 ; 7) = 2.365 Et Puisque t calculé > t tabulé, l’hypothèse H0 est donc rejetée. Ce qui signifie que les 91

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

emplois autonomes C'0 sont, statistiquement, significatifs. La probabilité de l’erreur en rejetant l’hypothèse H0 (C'0 est nul) est inférieure au seuil de signification : Pr = 0.030 < α = 0,050. Cela signifie que le test est accepté, donc, le rejet de l’hypothèse est effectif.

L'intervalle de confiance pour le paramètre C'0 au niveau de confiance de 95%, au seuil de (α = 5%) est donné comme suit :

I = [C'0 ± (tC'1*(α/2; n-2))*(1/n + (Moy X)2/((n-1)*S2x))1/2] I = [- 53 859,35 ; - 53 853,18]

Le coefficient de détermination R2 nous renseigne sur le pouvoir explicatif du modèle. Il est calculé comme suit : R2 = SCE/SCT = ∑y't2/∑yt2 = 0,897646. Suivant ce coefficient, les emplois du marché expliquent à 89,76% les ressources du groupe des banques islamiques. La relation entre les deux variables est très significative et donc le modèle dispose d’un pouvoir explicatif très fort.

Le deuxième test qui permet de tester la significativité de la régression du modèle est celui de Fisher : H0 : La régression n’est pas significative H1 : La régression est significative

Le ratio de Fisher est donné comme suit :

F = t2C'1 = 61,39

92

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Le ratio Fisher tabulé pour (n -2) = (9-2) et au seuil α = 0,05 est donné comme suit : F (1 ; 7) = 5.59 Puisque F calculé > F tabulé, l’hypothèse H0 est donc rejetée. Ce qui signifie que la régression est statistiquement significative. Donc, la pente du modèle est significative. Nous savons que dans un modèle linéaire simple, accepter la significativité de la pente revient à accepter celle du coefficient de corrélation linéaire. La pente C'1 est significative, le rxy l'est aussi naturellement. Etant donné que les paramètres C'1, C'0 sont acceptés, et la régression l’est aussi, le modèle peut être utilisé pour calculer les prévisions.

1.5 Les prévisions sur les ressources du groupe des banques islamiques

Pour effectuer les prévisions ponctuelles, il y a lieu de remplacer la valeur du marché dans le modèle estimé pour avoir une prévision sur la part des ressources du groupe des banques islamiques :

Y't = - 53 856,26 + 0,025188 Xt

Pour prévoir la valeur des ressources du groupe des banques islamiques par intervalle de confiance, le calcul suivant doit se faire :

Yn+h appartient à I =Y'n+h ± (t (0,025;7))S'(en+h) Sachant que : S'(en+h) = {S'2(u't)[1+(1/n)+(Xn+h-MoyX)2/∑Xt2]}1/2

S'(en+h)= = {231 213 044,07*[1,11+(Xn+h-5 972 250,17)2/22 372 315 970 637]}1/2

93

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Premier scénario : Les ressources du marché restent inchangées durant l’année 2015.

La prévision ponctuelle est donnée comme suit :

X2015 = 8 931 496,000000 Y'2015 = - 53 856,26 + 0,025188 Xt = 171 112,84 (Sachant que l’unité est exprimée en millions de dinars). Suivant ce modèle, les ressources du groupe des banques islamiques pour 2015 seront de 171 112 84 0 000 DZD

La prévision par intervalle de confiance à 95% degré de confiance pour Y'2015 est :

Soit : X2015 = 8 931 496,00000 S'e2015 = 18 638,842804

Pour ce scénario, à 95%, les ressources de 2015 du groupe des banques islamiques se situent dans l'intervalle suivant : I = [127 031,98 ; 215 193,70] A l’aide du logiciel XL-STAT version 2016, ce scénario est présenté dans le graphe suivant :

94

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Graphe N° 39 : La droite de régression linéaire et l’intervalle de confiance

Source : Graphe élaboré par le doctorant

Deuxième scénario : Les ressources du marché augmentent de 12,89% représentant le taux annuel moyen de croissance des ressources du marché.

X2015 = 10 082 765,83

Y'2015 = - 53 856,266113 + 0,025188 Xt = 200 111,36

Suivant ce modèle, les ressources du groupe des banques islamiques pour 2015 seront de 200 111 360 000 DZD.

La prévision par intervalle de confiance à 95% degré de confiance pour Y'2015 est :

Soit : X2015 = 10 082 765,83 S'e2015 = {S'2(u't) * [1+(1/n)+(X(n+h)-MoyX)2/∑Xt2]}1/2

95

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

S'e2015 = 20 773,14 De ce fait, l’intervalle de confiance est donné comme suit : Yn+h appartient à I =Y'n+h ± (t (0,025;7))S'en+h

Pour ce scénario, à 95%, les ressources de 2015 du groupe des banques islamiques se situeront dans l'intervalle suivant : I = [150 982,88 ; 249 239,84]

Les deuxièmes scénarios ne tient pas compte de la conjoncture économique future du pays. L’hypothèse de l’augmentation des ressources reste loin de la réalité du marché. Les liquidités deviennent du plus en plus rares et difficiles à obtenir devant la conjoncture actuelle défavorable du pays due à la baisse des prix du pétrole. En effet, les chiffres avancés par le gouverneur de la banque d’Algérie semblent désespérant. La chute des prix du baril de pétrole à partir du deuxième semestre de l’année 2014, en passant de 109 dollars au début de l’année 2014 à 58.23 dollars le baril, soit, une chute de 47%, avait un impact négatif sur l’économie du pays. Depuis le temps, les prix du baril se sont stabilisés entre 50 et 60 dollars le baril. Les ressources en devise de l’Algérie sont parvenues à 98% des hydrocarbures. Cette dépendance totale aux hydrocarbures ne fait qu’à aggraver la situation économique du pays. Heureusement, durant les années précédentes, des réserves de change importantes ont été constituées pour faire face aux situations de crise. Suivant les chiffres définitifs, rendus publics par la Banque d’Algérie dans son rapport de conjoncture de fin juillet 2016, le niveau des réserves de change se situait à exactement 144 milliards de dollars à fin 2015, contre 194 milliards de dollars en décembre 2013, soit, une baisse de -26 % en deux années. Ces réserves ne peuvent tenir si la crise dure dans le temps. Suivant le rapport de la banque mondiale (BM), le niveau des réserves de change à fin 2018 sera de 60 milliards de dollars. Quant à la banque d’Algérie, elle prévoit un niveau de réserve dépassant les 80 Milliards de dollars à fin 2018. 96

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Par ailleurs, l’institution monétaire enregistrera dans les années à venir de forte baisse des dépôts à vue du secteur des hydrocarbures représentant plus de 40% du total des dépôts. Suivant la banque d’Algérie, cette baisse reflète l’impact de la chute des prix du pétrole sur la SONATRACH. Au niveau des banques, les liquidités commencent à se régresser, c’est pourquoi la banque d’Algérie, pour rattraper le déficit enregistré, a fait appel à ses instruments qui sont le refinancement et la réduction de la réserve obligatoire. Le dirigeant de la Banque d’Algérie a également annoncé un certain nombre de mesures visant à améliorer le cadre prudentiel de l’Algérie, dans un but d’augmenter les capacités de résistances du pays aux chocs externes. Parmi ces mesures figure la mise en œuvre effective de la protection contre les risques de change pour les acteurs économiques, ainsi que la réactivation du marché interbancaire en Algérie.

De ce qui précède, le premier scénario est admis comme le plus proche de la réalité.

Les résultats obtenus dans les deux scénarios sont satisfaisant du point de vu augmentation du stock des ressources détenus par les banques islamiques. D’autres facteurs peuvent aussi influencer le stock des ressources détenus par les banques islamiques voir même l’augmentation de la part de ce groupe. Il s’agit notamment de la transformation des banques publiques en banques islamiques, commercialisant à 100% des produits conformes à la Shari’a. Ou bien, l’ouverture des fenêtres islamiques par les banques de la place, comme c’est le cas du groupe des banques mixtes. Ce dernier groupe a enregistré, comme nous l’avons vu, de bonnes croissances, dépassant tous les autres groupes.

Les banques islamiques peuvent rattraper le retard en matière de collecte de ressource par :

 L’élargissement du réseau d’agences du groupe des banques islamiques. En effet, la proximité joue un rôle très important dans le développement de l’activité bancaire ;

 La préservation de l’image de marque des banques islamiques pourrait être un élément essentiel dans la promotion de ses activités. Nous avons vu l’évènement 97

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

vécu par AL SALAM BANK durant l’année 2014 et ses conséquences sur la collecte des ressources et l’octroi des crédits. D’autres mesures peuvent être prises par les pouvoirs publics afin d’augmenter les liquidités des banques pour assurer les financements nécessaires de l’économie. Il s’agit notamment de : 

La lutte contre le marché parallèle véhiculant des sommes colossales, évaluées à plus de 60 milliards de dollars. Les dernières directives appliquées consistent à l’interdiction des paiements espèces pour des transactions immobilières dépassant cinq millions de dinars et les services à hauteur d’un million de dinars. Ces dispositions n’ont pas donné les résultats escomptés sur le terrain, c’est pourquoi, il est nécessaire d’élargir ses champs d’application pour couvrir toutes les transactions commerciales ;

 Le recours à l’utilisation des moyens de paiement électroniques devrait connaître une évolution très rapide sur le plan qualité de service, arsenal juridique et règlement des litiges. 2. Les prévisions d’octroi de crédit (Les emplois) pour l’année 2015

Dans cette section, nous allons faire des prévisions sur la rubrique des emplois du groupe des banques islamique pour l’année 2015 en utilisant les données des banques collectées entre 2006 et 2014.

Les données sont présentées dans le tableau ci-après :

98

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Tableau N° 36 : Les emplois du groupe des banques islamiques et du marché ANNEE 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

GPE BQUE ISQUE 28 365,00 38 011,00 52 415,00 65 047,00 65 425,50 72 617,00 78 418,00 90 485,00 102 474,00

MARCHE 1 180 926,00 1 372 302,00 1 687 251,00 2 082 583,00 2 153 849,50 2 657 161,00 3 229 397,00 3 953 690,00 4 995 049,00

Source : Tableau élaboré par le doctorant

2.1 Choix du modèle Pour permettre le choix du modèle, il y a lieu d’analyser le nuage de point des deux variables « X » et « Y ». Sous le logiciel XL-STAT version 2016, le graphe suivant a été obtenu :

Graphe N° 40 : Nuage de points des emplois des banques islamique par le marché Nuage de points(GPE BQUE ISQUE vs MARCHE) 110000 100000

GPE BQUE ISQUE

90000 80000 70000 60000 50000 40000 30000 20000 1000000

1500000

2000000

2500000

3000000

3500000

4000000

4500000

5000000

MARCHE

Source : Graphe élaboré par le doctorant

D’après le nuage de points ci-dessus, la relation entre les deux variables est linéaire avec tendance haussière. 99

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

En effet, malgré le nombre d’observation réduit, soit 9, la relation visuelle entre la variable à expliquer (Y = Emplois du Groupe des banques islamiques) et la variable explicative (X = Emplois du marché) est hautement significative.

Pour appuyer notre constat, il y a lieu de calculer le coefficient de corrélation entre les deux variables. La formule de calcul est donnée comme suit :

r(X,Y) = Cov (X,Y) / [Ecart-type (X) * Ecart-type (Y)] Sous Excel et à l’aide du logiciel XL-STAT version 2016, les données statistiques suivantes sont obtenues : Tableau N° 37 : Les statistiques sur les emplois des deux variables La variable à expliquer ANNEE 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 ∑ Moyenne Variance Ecart type Covariance (x,y) Coefficient de corrélation r (x,y)

La variable explicative

GPE BQUE ISQUE (Yt) 28 365,00 38 011,00 52 415,00 65 047,00 65 425,50 72 617,00 78 418,00 90 485,00 102 474,00 593 257,50 65 917,50 564 170 736,00 23 752,28

MARCHE (Xt) 1 180 926,00 1 372 302,00 1 687 251,00 2 082 583,00 2 153 849,50 2 657 161,00 3 229 397,00 3 953 690,00 4 995 049,00 23 312 208,50 2 590 245,39 1 598 522 834 288,74 1 264 327,03 28 700 869 587,56 0,955719298

La variable à expliquer centrée

-

La variable explicative centrée

xt 1 409 319,39 1 217 943,39 902 994,39 507 662,39 436 395,89 66 915,61 639 151,61 1 363 444,61 2 404 803,61 1 598 522 834 288,74 1 264 327,03 28 700 869 587,56 0,955719298

yt 37 552,50 27 906,50 13 502,50 870,50 492,00 6 699,50 12 500,50 24 567,50 36 556,50 564 170 736,00 23 752,28

-

Source : Tableau élaboré par le doctorant

Le coefficient de corrélation entre les emplois du groupe des banques islamiques et ceux du marché est de 0.956. Il s’agit d’un nombre très proche de un. Ce résultat nous amène à prouver statistiquement la forte corrélation existante entre les deux variables Y et X. Ce qui justifie la recherche d'un ajustement à l'aide d'une droite. De ce qui précède, le modèle adéquat pour déterminer les prévisions d’évolution des emplois du groupe des banques islamiques est la régression linéaire simple. 100

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

La droite de régression linéaire de Y en fonction de X introduit l'hypothèse que les valeurs de Y dépendent de celles de X, c'est-à-dire postulent que la connaissance des valeurs de X permet de prévoir les valeurs de Y. Il s'agit donc d'un modèle de prévision et l'objectif est de minimiser l'erreur de prévision c'est-à-dire la distance entre les valeurs Yt observées et les valeurs Y’t estimés par la relation Y’=C1*X+ C0.

2.2 Détermination de la droite de régression par le critère des moindres carrés Le modèle adopté s’écrit comme suit :

Y t = C0 + C 1 X t + U t

Les hypothèses relatives à ce modèle sont les suivantes :  La distribution de l’erreur U est indépendante de X ;

 L’erreur est centrée et de variance constante (homoscédasticité) : Quelque soit t = 1,…., 9. L’espérance de Ut = 0, Var (Ut) = s2

 C0 et C1 sont constants, pas de rupture du modèle.

 Hypothèse complémentaire pour les inférences : U suit une loi normale d’espérance 0 et de variance s2, soit, N (0, s2). L’estimation du modèle par le critère des moindres carrés s’effectue en deux étapes :  La détermination de la proportion marginale des emplois à collecter du marché soit le coefficient C1 : C'1 =∑xtyt/∑xt2

 L’estimation

des

emplois

autonomes,

soit,

la

constante

C0 :

C'0 = Moyenne (Yt)- C'1 Moyenne (Xt) Le logiciel XL-STAT permet aussi l’estimation des paramètres du modèle :

101

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Tableau N° 38 : Estimation des paramètres du modèle

Le produit des deux variables centrées ANNEE 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 ∑ Moyenne

xtyt 52 923 466 351,25 33 988 537 182,03 12 192 681 735,97 441 920 109,53 214 706 777,33 448 301 136,64 7 989 714 714,69 33 496 425 483,47 87 911 203 209,58 229 606 956 700,50 25 511 884 077,83

Le carré de la variable explicative centrée xt2 1 986 181 139 898,15 1 483 386 098 538,15 815 398 866 364,82 257 721 101 092,37 190 441 371 839,12 4 477 699 010,37 408 514 781 985,93 1 858 981 207 567,93 5 783 080 408 013,04 12 788 182 674 309,90 1 420 909 186 034,43

Source : Tableau élaboré par le doctorant

C'1 = 0.017955 C'0 = 19 410.63 Par conséquent, le modèle estimé s’écrit comme suit :

Y't = 19410,63 + 0,017955 Xt

Le paramètre C'1 de la droite de régression indique de combien varie en moyenne la valeur de Y lorsque celle de X augmente d'une unité. Dans notre cas, une variation des emplois du marché d’une unité, ceux du groupe des banques islamiques augmentent de 0.017955 unités. Autrement dit, la part des emplois des banques islamiques est de 1.795% des emplois du marché. D'un point de vue géométrique, la valeur de C'1 correspond à la pente de la droite de régression avec l’axe des X.

Le paramètre C'0 de la droite de régression correspond quant à lui à la valeur théorique de Y lorsque la valeur de X est égale à 0. Il s’agit là des participations des banques islamiques dans leurs filiales qui ne dépendent pas du marché. Dans notre cas, la valeur 102

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

autonome des emplois est de 19 410.63 Millions de dinars. D'un point de vue géométrique, la valeur de C'0 correspond à la coordonnée verticale de l'intersection entre la droite de régression Y= C'1 X + C'0 et l'axe Y.

En remplaçant dans cette équation chaque valeur de Xt on déduit la valeur estimée de Y't: Tableau N° 39 : Détermination de la variable à expliquer

La variable à expliquer estimées ANNEE 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 ∑ Moyenne Variance Ecart type

Y' t 40 613,71 44 049,79 49 704,58 56 802,61 58 082,18 67 118,94 77 393,22 90 397,63 109 094,83 593 257,50 65 917,50 515 313 198,79 22 700,51

Source : Tableau élaboré par le doctorant

2.3 Détermination des résidus du modèle

Les résidus du modèle sont calculés d'après la formule suivante : et = Yt - Y't

103

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Tableau N° 40 : Détermination des résidus du modèle

Les erreurs ANNEE 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 ∑

-

-

Moyenne

et 12 248,71 6 038,79 2 710,42 8 244,39 7 343,32 5 498,06 1 024,78 87,37 6 620,83 0,00 0,00

Le carré des erreurs et2 150 030 806,57 36 466 980,12 7 346 381,20 67 969 886,23 53 924 381,34 30 228 615,93 1 050 165,62 7 633,61 43 835 447,03 390 860 297,65 43 428 921,96

COV (et ; y't)

- 0,000000014901161194

r (et ; y't)

- 0,000000000000000094

COV (et ; Xt)

- 0,000001192092895508

r (et ; Xt)

- 0,000000000000000135 Source : Tableau élaboré par le doctorant

L'estimateur de la variance de l'erreur est donné par la formule suivante : S'2u't = (∑e2t)/(n-2)

S'2u't = 390 860 297.65 / 7 = 55 837 185.38

Nous constatons que :  La moyenne des erreurs est nulle, ce qui valide l’hypothèse de nullité de la moyenne des résidus.

 Les coefficients de corrélation entre la variable explicative et les résidus d’une part et celle de la variable à expliquer et les résidus, d’autre part, converge vers zéro. Ce qui signifie qu’il n’a aucune dépendance entre les variables et les résidus. Il s’agit de la confirmation de l’hypothèse d’indépendance des résidus avec les variables du modèle. 104

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Suivant les résultats obtenus et le graphe des résidus, ces derniers suivent une loi normale d’espérance 0 et de variance 55 837 185.38, soit, N (0 ; 55 837 185.38). 2.4 Tests de significativité des coefficients C’1, C'0 et du modèle en général Le test de significativité du coefficient C’1 requiert le calcul de son écart-type. Nous avons Var (C'1) = (S'2u't)/(∑xt2) = 55 837 185.38 / 12 788 182 674 309,90 Donc, Var (C'1) = 0,000004 De ce fait, S’(C'1) = 0,002089 Le test qui permet de tester la significativité du coefficient C’1 est celui de Student : H0 : Le coefficient C'1 est nul (il n’est pas significatif, la pente n’est pas significative) H1 : Le coefficient C'1 ≠ 0 (il est significatif)

Le ratio de Student de ce coefficient est donné comme suit :

tC'1= C'1/S'C'1 = 0.017955 / 0,002089 tC'1= 8,59 Le ratio Student tabulé pour (n -2) = (9-2) et au seuil α = 0,05 est donné comme suit : tC'1 (α/2, n-2) = tC'1(0,025 ; 7) = 2.365 Puisque t calculé > t tabulé, l’hypothèse H0 est donc rejetée. Ce qui signifie que la pente C'1 est statistiquement significative.

Suivant les résultats du logiciel XL-STAT, le tableau suivant nous donne un aperçu sur la signification du test effectué :

105

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Tableau N° 41 : Test de significativité des coefficients

Source Constante MARCHE

Valeur 19 410,629087 0,017955

t 3,26 8,59

Pr > |t| 0,014 < 0,0001

Source : Tableau élaboré par le doctorant

Etant donné que la probabilité de l’erreur en rejetant l’hypothèse H0 (C'1 est nul) est inférieure au seuil de signification : Pr = 0.0001 < α = 0,05, cela signifie que le test est accepté et donc le rejet de l’hypothèse est effectif.

L'intervalle de confiance pour le paramètre C'1 au niveau de confiance de 95%, au seuil de (α = 5%) est donné comme suit :

I = [C'1 - (tC'1*(0,025 ; 7))*(S'c'1) ; C'1 + (tC'1*(0,025 ; 7))*(S'(c'1))] I = [0,013013 ; 0,022896]

Le test qui permet de tester la significativité du coefficient C'0 est celui de Student : H0 : Le coefficient C'0 est nul (la droite de régression passe par l’origine) H1 : Le coefficient C'0 ≠ 0 (il est significatif)

Le ratio de Student de ce coefficient est donné par le logiciel utilisé :

tC'0= 3.26 Étant donné le ratio Student tabulé pour (n -2) et au seuil α = 0,05 est déjà déterminé, soit : tC'1 (α/2, n-2) = tC'1(0,025 ; 7) = 2.365 Et Puisque t calculé > t tabulé, l’hypothèse H0 est donc rejetée. Ce qui signifie que les emplois autonomes C'0 sont, statistiquement, significatifs. La probabilité de l’erreur en rejetant l’hypothèse H0 (C'0 est nul) est inférieure au seuil 106

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

de signification : Pr = 0.014 < α = 0,050. Cela signifie que le test est accepté, donc, le rejet de l’hypothèse est effectif.

L'intervalle de confiance pour le paramètre C'0 au niveau de confiance de 95%, au seuil de (α = 5%) est donné comme suit :

I = [C'0 ± (tC'1*(α/2; n-2))*(1/n + (Moy X)2/((n-1)*S2x))1/2] I = [19 409.84 ; 19 411.42]

Le coefficient de détermination R2 nous renseigne sur le pouvoir explicatif du modèle. Il est calculé comme suit : R2 = SCE/SCT = ∑y't2/∑yt2 = 0,9134. Suivant ce coefficient, les emplois du marché expliquent à 91.34% les emplois du groupe des banques islamiques. La relation entre les deux variables est très significative et donc le modèle dispose d’un pouvoir explicatif très fort.

Le deuxième test qui permet de tester la significativité de la régression du modèle est celui de Fisher : H0 : La régression n’est pas significative H1 : La régression est significative

Le ratio de Fisher est donné comme suit : F = t2C'1 = 73,83 Le ratio Fisher tabulé pour (n -2) = (9-2) et au seuil α = 0,05 est donné comme suit : F (1 ; 7) = 5.59

107

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Puisque F calculé > F tabulé, l’hypothèse H0 est donc rejetée. Ce qui signifie que la régression est statistiquement significative. Donc, la pente du modèle est significative. Nous savons que dans un modèle linéaire simple, accepter la significativité de la pente revient à accepter celle du coefficient de corrélation linéaire. La pente C'1 est significative, le rxy l'est aussi naturellement. Etant donné que les paramètres C'1, C'0 sont acceptés, et la régression l’est aussi, le modèle peut être utilisé pour calculer les prévisions.

2.5 Les prévisions sur les emplois du groupe des banques islamiques

Pour effectuer les prévisions ponctuelles, il y a lieu de remplacer la valeur du marché dans le modèle estimé pour avoir une prévision sur la part des emplois du groupe des banques islamiques : Y'2015 = 19410,63 + 0,017955 X2015

Pour prévoir la valeur des ressources du groupe des banques islamiques par intervalle de confiance, le calcul suivant doit se faire :

Yn+h appartient à I =Y'n+h ± (t (0,025;7))S'(en+h) Sachant que : S'(en+h) = {S'2(u't) * [1 + (1/n) + (Xn+h-MoyX)2 / ∑Xt2]}1/2

S'(en+h)= {55 837 185,38 * [1,11 + (Xn+h-2 590 245,39)2/12 788 182 674 309,9]}1/2

108

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

Premier scénario : Les emplois du marché restent inchangés durant l’année 2015.

La prévision ponctuelle est donnée comme suit :

X2015 = 4 995 049,00 Y'2015 = 19410,63 + 0,017955 X2015 = 109 094,83 (Sachant que l’unité est exprimée en millions de dinars).

Suivant ce modèle, les emplois du groupe des banques islamiques pour 2015 seront de 109 094 830 000 DZD

La prévision par intervalle de confiance à 95% degré de confiance pour Y'2015 est :

Soit : X2015 = 4 995 049,00 S'(e2015) = {55 837 185,38*[1,11+ (4 995 049-2590 245,39)2/12 788 182 674 309,9]}1/2

S'(e2015) = 9 343,02 De ce fait, l’intervalle de confiance est donné comme suit : Yn+h appartient à I =Y'n+h ± (t (0,025;7))S'(en+h)

Y2015 appartient à I =109094,83 ± 2,365 * 9 343,02

Pour ce scénario, à 95%, les emplois de 2015 du groupe des banques islamiques se situent dans l'intervalle suivant :

I = [86 998,59 ; 131 191,07]

109

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

A l’aide du logiciel XL-STAT version 2016, ce scénario est présenté dans le graphe suivant : Graphe N° 42 : La droite de régression linéaire et l’intervalle de confiance Régression de GPE BQUE ISQUE par MARCHE (R²=0,913) 140000

GPE BQUE ISQUE

120000

100000

80000

60000

40000

20000

0 0

1000000

2000000

3000000

4000000

5000000

6000000

MARCHE

Echa nti l l on d'a pprenti s s a ge Modèl e(GPE BQUE ISQUE) Int. de conf. (Moyenne 95%) Int. de conf. (Obs 95%)

Deuxième scénario : Les emplois du marché augmentent de 19.96% représentant le taux annuel moyen de croissance des emplois du marché entre 2006 et 2014.

La prévision ponctuelle est donnée comme suit :

X2015 = 5 992 060,78 Y'2015 = 19410,63 + 0,017955 X2015 = 126 995,80 Suivant ce modèle, et en tenant compte d’une prévision de croissance annuelle des emplois du marché de 19.96%, les emplois du groupe des banques islamiques pour 2015 seront de 126 995 800 000 DZD.

La prévision par intervalle de confiance à 95% degré de confiance pour Y'2015 est :

Soit : X2015 = 5 992 060,78 110

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

S'e2015 = {S'2(u't) * [1+(1/n)+(X(n+h)-MoyX)2/∑Xt2]}1/2 S'e2015 = {55837185,38 * [1,111111+(5992060,78-2590245,39)2/12788182674309,9]}1/2

S'e2015 = 10 609,89

De ce fait, l’intervalle de confiance est donné comme suit : Yn+h appartient à I =Y'n+h ± (t (0,025;7)) S'en+h

Y2015 appartient à I =10 609,89 ± 2,365 * 10 609,89

Pour ce scénario, à 95%, les emplois de 2015 du groupe des banques islamiques se situent dans l'intervalle suivant :

I = [101 903,41 ; 152 088,19] Pour les deux scénarios, les financements accordés à l’économie par les banques islamiques sont en augmentation. Les demandes de crédit exprimées par les différents acteurs économiques varient d’une année à l’autre suivant leurs besoins d’exploitation et d’investissement. Le fait de parler d’un marché constant, dans le cas du premier scénario, ça sous entend, renouvellement des crédits échus et ou rachat des crédits d’autres banques de la place. Pour ce scénario, l’hypothèse de stagnation du volume des crédits est loin de la réalité du marché. Le deuxième scénario, prévoyant une croissance du marché équivalente au taux de croissance annuel moyen des années précédentes, est très proche de la réalité du marché, sous prétexte que les demandes de crédits sont en hausse et les programmes des pouvoirs publics rentrant dans le cadre du développement économique sont toujours d’actualité, malgré les restrictions prises ces derniers temps pour limiter les 111

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

importations. L’octroi du crédit dépend de deux paramètres essentiels, à savoir, le niveau des ressources détenues et le respect des règles prudentiels citées dans le chapitre précédent. Les banques sont tenues d’assurer un équilibre entre les fonds propres et les engagements, d’une part, et les encaissements et les décaissements, d’autre part. Le premier équilibre vise à garantir la solvabilité de la banque en matière de maitrise des risques crédits et opérationnels, quant au deuxième vise à garantir la liquidité au sein des banques. Généralement les demandes de crédit sont liées à l’augmentation des besoins de la clientèle. Ces besoins sont incités, en grande partie, par les différents projets lancés par l’Etat dans le cadre de sa politique budgétaire. Cette politique détermine le degré de la croissance économique du pays. En effet, l’Etat a pour rôle d’organiser, de réguler et d'orienter la croissance potentielle et par voie de conséquence de promulguer des lois économiques et des lois des finances qui constituent l’instrument de l’action économique pour la vie d’une nation. Dans ce cadre, le rôle du gouvernement est nécessairement d’occuper une fonction centrale dans le bon fonctionnement des rouages de l'économie, notamment, le climat des affaires et l'environnement dans lequel les banques, la bourse des valeurs et les entreprises doivent évoluer en tant qu’acteurs actifs sur le marché

Depuis le début des années 2000, dans un contexte de faiblesse relative de l’investissement productif dans les secteurs marchands, l’augmentation considérable des dépenses publiques, notamment par leur effet revenu, a constitué un stimulant décisif de l’activité économique. A partir de 2014, avec la chute des prix du baril du pétrole, le gouvernement a suivi une politique prudente par la limitation des budgets alloués, et ce afin d’assurer un équilibre budgétaire entre les recettes et les dépenses publiques. La loi de finance 2016 s’est inscrite dans ce contexte, des dépenses de 75 milliards de dollars ont été prévus, contre des recettes d’environ 50 milliards de dollars sur la base d’un prix de marché du baril de 45 dollars. Reste donc dans ce cas un solde négatif de 25 milliards de dollars. Le Trésor public ira l’année prochaine chercher ces 25 milliards de dollars dans le Fonds de Régulation des Recettes (FRR), c’est-à-dire qu’il épuisera 112

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES ISLAMIQUES EN ALGERIE

très largement dans les économies réalisées au cours des 15 dernières années grâce à l’envolée des prix pétroliers. Cette politique prudente aura des conséquences fâcheuses sur l’économie du pays dans le cas où les secteurs marchands ne joueront pas le rôle escompté pour rattraper les recettes pétrolières perdues. La baisse considérable des dépenses publiques va, sans doute, obliger pas mal de sociétés à réduire ses plans de charge et par conséquent la baisse de la demande du crédit pour faute de marché ou de projet à réaliser. La croissance de l’activité des banques islamiques dépendra de la capacité de ces banques d’attirer plus de clients, par, la mise en place des facilités attractives et des services de qualité supérieure.

113

CONCLUSION

CONCLUSION Après les différentes crises qu’à connu le monde dont la dernière remonte à 2007 et avec toutes les conséquences désastreuses qui se sont engendrées allant jusqu’à la déclaration de la faillite des banques de renommées mondiales, plus grave encore, la mise en péril de plusieurs pays développés, la plus part des regards se sont orientés vers la recherche d’une solution permettant de se prémunir contre tout risque de cette envergure.

Les avis de plusieurs experts, chercheurs, politiciens, économistes et financiers se sont convergés vers la notion de la finance éthique, pour laquelle les facteurs de production doivent découler de valeurs supérieures, humanistes et sociales. La seule finance répondant parfaitement à ces principes est la finance islamique, d’où son adoption par plusieurs pays y compris les pays non musulmans. A l’échelle mondiale, La finance islamique est aujourd’hui un marché en pleine croissance, qui se chiffre en milliards de dollars et combine des taux de croissance exceptionnels à deux chiffres et des perspectives de développement très fleurissantes. L’enseignement islamique reconnaît que le risque financier est inévitable, étant donné qu’il a toujours existé des cycles commerciaux et que les acteurs du marché, notamment les investisseurs, commettent souvent des erreurs. Les principes islamiques exigent que les risques commerciaux soient mieux partagés afin d’éviter d’imposer des risques excessifs à l’une des parties. Un accent particulier est mis sur la solidarité ou la fraternité, les uns partageant le fardeau des autres. La plupart des contrats financiers islamiques prévoient le partage des risques, les responsabilités liées à la propriété étant assumées par les investisseurs afin de justifier leur revenu. Le risque ne doit pas être pris pour le plaisir, comme c’est le cas des jeux de hasard ou MAYSIR interdits, mais doit servir une cause juste et sociale. La doctrine islamique implique d’éviter toute incertitude contractuelle susceptible de se traduire par l’exploitation de l’une des parties par l’autre. Ces pratiques constituent ce qu’est convenu d’appeler GHARAR et qui est formellement interdit. 114

CONCLUSION

Le simple fait de générer des revenus à partir des prêts accordés est inacceptable, le premier principe de la finance islamique étant que le revenu doit récompenser l’effort. Les salaires sont justifiés par le travail, les bénéfices constituent la rétribution légitime des risques commerciaux et les baux un droit découlant des responsabilités liées à la propriété. Les intérêts ne s’inscrivent dans aucune de ces catégories d’où sa prohibition.

Il existe une large gamme de contrats financiers islamiques qui servent chacun une cause particulière et veillent à l’équité des dispositions pour tous les signataires. Il incombe au financier ou investisseur de veiller à l’utilisation à bon escient des ressources en limitant le pouvoir discrétionnaire du bénéficiaire, l’objectif étant de garder un certain niveau de contrôle en vue d’éviter que le financement ne soit utilisé à des fins immorales. Les responsabilités contractuelles des parties atténuent les risques de corruption que favorisent les ambiguïtés et incertitudes. Les contrats financiers islamiques visent à assurer un niveau élevé de confiance entre les parties, réduisant ainsi les coûts de transactions à long terme et faisant mieux que compenser les frais supplémentaires liés au respect de la Shari’a.

Depuis des décennies, les contrats financiers islamiques modernes ont fait preuve d’innovation, un processus appelé IJTIHAD en droit islamique. Le dialogue entre les savants, les spécialistes du droit commercial et les professionnels de la finance ont mis au point un large éventail de solutions financières qui peuvent être considérées comme conformes à la Shari’a. En d’autres termes, loin de la renvoyer à l’époque où l’intermédiation financière était peu développée, les défenseurs de la finance islamique ont contribué à élaborer des contrats financiers à usages multiples dans les économies modernes. Bien qu’il ne faille pas considérer les services bancaires islamiques comme un remède permettant de relever les défis du développement, ceux-ci pourrait jouer un rôle positif en Algérie surtout avec la baisse des prix du pétrole et devant l’épuisement continue des réserves de change.

Il est impératif que les pouvoirs publics en Algérie adoptent un nouveau modèle économique équilibré basé sur l’éthique et la responsabilité sociétale. Un tel système est propice au développement de la finance islamique. 115

CONCLUSION

En Algérie, il n’existe pas de loi bancaire islamique. Les exigences relatives à l’exercice de l’activité bancaire islamique, notamment en ce qui concerne le capital minimum des banques, le respect des règles prudentiels et l’établissement de rapports financiers, sont identiques à celles des banques conventionnelles. Cependant, la plus part des dispositions règlementaires sont souvent défavorisées par rapport aux banques conventionnelles, vue qu’elles ne sont pas adaptées au contexte islamique. A titre d’exemple, les banques islamiques ne peuvent détenir des bons du Trésor créditeurs d’intérêts ni accepter le paiement d’intérêts sur leurs dépôts auprès de la banque centrale. Il s’ensuit que ces institutions ne tirent aucun bénéfice de l’acquisition de bons du Trésor et de placement auprès de la banque centrale, contrairement à leurs concurrentes conventionnels.

Une solution consiste pour le gouvernement à émettre des Sukuks souverains à court, moyen et long terme ou des titres que les banques islamiques peuvent détenir en toute légitimité et dont elles peuvent tirer un revenu modeste. Les Sukuks constituent un moyen de financement non négligeable de l’économie d’un pays, surtout musulman où toute la population intéressée peut adhérer sans contrainte religieuse. En réalité, il existe une demande du marché avérée pour les services financiers islamiques qui nécessitent simplement une réglementation leur permettant d’entrer en lice sur un pied d’égalité avec les banques conventionnelles. Il est aussi important de créer un dispositif spécifique aux banques islamiques au sein de la banque centrale. Ce mécanisme permettra aux banques islamiques de bénéficier des avantages de rémunération de leurs dépôts par la manipulation d’instruments financiers islamiques adéquats et conformes à la Shari’a. En outre, l’Etat doit jouer un rôle très important dans le développement de la finance islamique en Algérie, et ce, par l’ouverture des fenêtres islamiques au niveau des banques publiques, ou carrément, transformer ces banques conventionnelles en banques islamiques. Cela, conduira sans doute à instaurer une confiance entre les clients et les banques islamiques et à promouvoir l’activité de ces dernières.

116

CONCLUSION

Actuellement, le contexte général des banques islamique en Algérie est défavorable ce qui s’est traduit par des parts très minimes du marché, et ce, malgré la croissance à deux chiffres enregistrée durant les exercices écoulés. Les raisons de ce constat peuvent être résumées comme suit :

-

Le développement limité des banques islamiques de détail d’une manière générale. Le marché Algérien ne compte que deux banques islamiques et deux banques mixtes ;

-

Le nombre limité du réseau d’agences des banques islamiques. La plus part du territoire du pays n’est pas couverts par les banques islamiques, contrairement aux banques conventionnelles, que ce soit, privées et publiques ;

-

Le nombre limité de produits mis en place par ces banques qui est versé dans la catégorie des produits financiers islamiques basés sur le principe du coût plus marge au lieu du partage des pertes et profils ;

-

La faible familiarisation des clients potentiels avec les services bancaires islamiques ;

-

Le manque de soutien de l’État, surtout, en ce qui concerne les aspects juridiques et réglementaires ;

-

Le manque de compétences et de main-d’œuvre qualifiée. En Algérie, avec l’envolée de la première banque islamique en 1991, ce sont les banquiers formés à la finance conventionnelle qui ont comblé les besoins du secteur des banques islamiques. Pour que celle-ci se développe, il faut de la recherche et des cursus spécifiques pour plus d’innovation.

117

CONCLUSION

L’étude menée à travers ce modeste travail, nous a permis de situer les banques islamiques dans le marché bancaire Algérien. Les résultats suivants ont été tirés de cette analyse :

-

Durant le début de notre analyse empirique, nous avons mis l’accent sur l’importance de la part des banques publiques sur le marché Algérien qui est de 90.19% pour les ressources et 87.89% pour les emplois en 2014. La différence, revient au secteur des banques privées qui est composé des trois groupes des banques islamiques, privées conventionnelles et privées mixtes. Cette part du secteur des banques privées est répartie, respectivement, entre ses trois groupes comme suit : pour les ressources 17%, 64% et 19%, et pour les emplois 17%, 63% et 20%.

-

Les deux banques islamiques qui se trouvent sur la place bancaire Algérienne ne détiennent que 1.69% des ressources et 2.05% des emplois du marché. Ce résultat est attendu étant donné que les banques publiques dominent le marché Algérien. La part de la finance islamique, qu’a vu le jour à partir de 1991 avec la création de la première banque islamique, parait non significative après deux décennies et demi d’activité bancaire.

-

La part des actifs des deux banques islamiques sont aussi très peu représentatifs sur le marché Algérien. Ils représentent 1.77% du total actif du marché.

-

Le groupe des banques islamiques a enregistré une croissance à deux chiffres, en dépassant le taux de croissance de la finance islamique à l’échelle mondiale. Un taux de croissance annuel moyen a été calculé entre 2006 et 2014 de 19.93% pour la collecte de ressource et 18.03% pour l’octroi de crédit.

118

CONCLUSION

L’étude empirique menée sur les prévisions pour l’année 2015 des deux rubriques ressources et emplois des banques islamiques sur le marché Algérien, a abouti aux résultats suivants :

-

Sous l’hypothèse d’un marché sans croissance, par rapport à l’an 2014, l’année 2015 sera marquée, pour les banques islamiques Algériennes, par la collecte de ressources en stocks situées entre les deux limites de l’intervalle de confiance (127 031.98 MDA et 215 193.70 MDA), et par des financements en stocks allant de 86 998.59 à 131 191.07 MDA.

-

Sous l’hypothèse d’un marché en croissance, les chiffres seront plus importants, allant de 150 982.88 MDA à 249 239.84 MDA de collecte de ressources en stocks et de 101 903.41 à 152 088.19 MDA pour l’octroi de crédit en stock.

De ce fait, dans les deux scénarios, les banques islamiques connaitrons de bonnes perspectives de développement. Il reste entendu que la stabilité économique du pays, les politiques monétaires de la banque d’Algérie et les politiques budgétaires de l’Etat sont deux facteurs déterminant pour l’atteinte de ces prévisions. Après publication des deux banques islamiques de leurs états financiers, nous avons calculé les ressources et emplois réels. Ces deux derniers indicateurs sont donnés comme suit : 

Les ressources réelles de 2015 sont de 174 milliards de dinars. Il s’agit d’un montant très proche du premier scénario stipulant un marché en stagnation avec des prévisions de 171 milliards de Dinars de ressources pour 2015. Ce résultat soutient notre hypothèse d’un manque éventuel de liquidité sur le marché suite à la baisse des



recettes du pétrole. Les emplois réels de 2015 sont de 128 Milliards de dinars. Ce chiffre est plus proche du deuxième scénario portant sur l’évolution du marché des emplois de 19.96% avec des prévisions de 127 milliards de dinars pour 2015.

119

CONCLUSION

Ces résultats semblent très encourageants pour soutenir cette finance qui est à l’origine la nôtre. De ce fait, les pouvoirs publics pourraient adopter le système financier islamique comme un modèle lui permettant de faire face à la crise qui commence à secouer le pays avant qu’elle prend de l’ampleur. De leurs cotés, les actionnaires et les dirigeants des banques islamiques ne devraient pas perdre d’espoir face aux différents entraves. Ils devraient plutôt élargir le réseau d’agences pour couvrir la plus part du territoire national, améliorer la qualité de service pour attirer plus de clientèle et enfin préserver l’image de marque des banques islamiques.

Etant donné que le cadre général des banques islamiques en Algérie a été détaillé sur tous les plans, règlementation, parts et prévision de développement, nous invitons nos chercheurs intéressés par la problématique de la finance islamique de combler le déficit en matière d’analyse de la situation interne des banques islamiques, leurs modes de gouvernance et les stratégies de développement de ce type de banque. Tout en poussant les recherches afin d’élaborer un modèle de gestion efficace, et ce, en se basant sur l’expérience réussie des pays comme la Malaisie, le Soudan, l’Arabie saoudite…etc.

120

SOMMAIRE

SOMMAIRE INTRODUCTION

a

CHAPITRE 01 : LA CRISE FINANCIERE DE 2007 ET L’EMERGENCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE 4. La crise financière mondiale 2007 5. La finance islamique, fondements, sources et principes 6. Les principaux produits et comptes de placement de la finance islamique

01 01 08 17

CHAPITRE 02 : CONTEXTE GENERAL DES BANQUES EN ALGERIE 4. Aperçu, historique et cadre règlementaire du système Bancaire Algérien 5. Contexte général du système Bancaire Algérien 6. Contexte des Banques Islamiques en Algérie

24 24 27 31

CHAPITRE 03 : DETERMINATION ET DIAGNOSTIQUE DE LA PART DES BANQUES ISLAMIQUES SUR LE MARCHE BANCAIRE

34

3. Présentation des banques Algériennes et leurs données

35

4. Analyse des données et détermination de la part des banques islamiques sur le marché Bancaire Algérien

59

CHAPITRE 04 : PERSPECTIVES ISLAMIQUES EN ALGERIE

82

DE DEVELOPPEMENT DES BANQUES

3. Les prévisions sur la collecte des ressources pour l’année 2015 4. Les prévisions d’octroi de crédit (Les emplois) pour l’année 2015

83 98

CONCLUSION

114

121

BIBLIOGRAPHIE

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LISTE DES REVUES :

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GHASSEN BOUSLAMA. La finance islamique : une récente histoire avec la France, une longue histoire avec ses banques

Revue de presse internationale, les dossiers, N°06- Mai 2007, la finance islamique

LISTE DES LOIS, CODES, REGLEMENTS ET INSTRUCTIONS : Règlement Banque d’Algérie n° 08-04 du 23 Décembre 2008 relatif au capital minimum des banques et établissements financiers.

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Règlement n°14-01 du 16 février 2014 portant coefficients de solvabilité applicables aux banques et établissements financiers

Règlement n°14-02 du 16 Février 2014 relatif aux grands risques et aux participations Règlement n° 04-02 du 4 mars 2004 fixant les conditions de constitution des réserves minimales obligatoires

Ordonnance n° 03-11 du 27 Joumada Ethania 1424 correspondant au 26 août 2003

Instruction n° 02-04 du 13 mai 2004 relative au régime des réserves obligatoires Instruction n°02-2013 du 23 Avril 2013 modifiant et complétant l’instruction n°02-2004 du 13 Mai 2004 relative au régime des réserves obligatoires Instruction n° 03-2016 du 25 avril 2016 modifiant et complétant l’instruction n° 02-2004 du 13 mai 2004 relative au régime des réserves obligatoires Règlement n° 15-01 du 19 février 2015 relatif aux opérations d’escompte d’effets publics, de réescompte d’effets privés, d’avances et crédits aux banques et établissements financiers Instruction n° 02-15 du 22 juillet 2015 fixant le niveau des engagements extérieurs des banques et établissements financiers

LISTE DES ARTICLES :

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ANNEXES

ANNEXES ANNEXE 01

128

ANNEXES

ANNEXE 02

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