Légalité-Dissertation Droit Pénal S2 [PDF]

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Zitiervorschau

Principe de contrôle de la légalité Semestre 2

Bien qu’il existe plusieurs définitions du principe de légalité tantôt matérielle que formelle, une citation peut le résumer de façon simple : « pas de crime ni de peine sans loi ». Sous l'ancien régime, la législation royale comportait de nombreuses lacunes en matière pénale. Les juges disposaient d'un large pouvoir pour définir les comportements répréhensibles et fixer la peine applicable. La peine encourue devenait indéterminée et aléatoire. Au XVIII ème siècle, l'arbitraire des juges est devenu synonyme d'injustice. Progressivement le principe de la légalité des délits et des peines va se mettre en place et il va y rester. Historiquement ce n'est qu'en 1789 dans la Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen qu'a été affirmée la nécessité de ce qu'une infraction soit prévue et sanctionnée par un texte. Aujourd’hui nous sommes dans un Etat de droit où des règles sont posées par la loi et la Constitution. Le juge ne peut pas punir quelqu’un dont l’activité n’a pas été jugée répréhensible par un texte. Il n’y a pas de condamnations sans un texte. Le principe de légalité s'est répandu et a fait l'objet d'une certaine reconnaissance au niveau international, avec une sanction juridique plus ou moins efficace. Cesare Beccaria est l’auteur du Traité des délits et des peines et principal acteur dans la démarche de reconnaissance du principe de légalité. Il propose une illustration très précise en déclarant « qu’en présence de tout délit, le juge doit former un syllogisme ». Le principe de légalité des délits et des peines existe probablement depuis longtemps. Par contre il a été identifié qu’au Siècle des Lumières puisqu’avant la loi été arbitraire. I) La place du législateur face au principe de légalité des délits et des peines Le législateur est soumis à certaines obligations mais aussi à des interdictions. Il doit impérativement créer des règles juridiques claires et précises. De plus, il lui est interdit, en matière pénale, de légiférer de manière rétroactive. L’article 34 de la Constitution défini la place du pouvoir réglementaire au sein de la société. La Constitution répartit la fonction de punir entre le législateur et le pouvoir réglementaire. En tant que source principale du principe de légalité des délits et des peines, le législateur est soumis à certaines obligations mais aussi à des interdictions. A-

Les obligations du législateur

Sa première obligation est de légiférer des textes clairs et précis, non seulement pour définir l’infraction mais aussi la sanction encourue. Ce principe oblige le législateur à légiférer des textes afin que chaque individu puisse prévoir les conséquences encourues par le non respect d’un tel comportement. Les textes doivent être accessibles et prévisibles pour tous afin de lutter contre l’arbitrage. Une définition trop vague de l’infraction contraindrait le juge pénal à interpréter, ce qui sort de sa compétence. Toute infraction doit être définit par le législateur lui-même. De plus, l’incrimination dont découle la sanction pénale doit aussi faire l’objet de précision. Cependant, la sanction se trouve parfois face à l’imprécision des textes répressifs parce que certaines incriminations échappent à la sanction quelque soit leurs caractères moralement punissable. Le législateur peut légiférer des textes, par contre il lui est interdit d’édicter des règles juridiques pénales rétroactives.

B-

Interdiction d’édicter des textes rétroactifs

Le principe de la non rétroactivité des lois découle directement du principe de légalité des délits et des peines qui sont fondé sur le principe de la sécurité juridique. Il convient de le définir et de préciser ses effets dans le droit pénal. La non rétroactivité s’applique pour les lois pénales plus strictes. Cela signifie que l’on ne peut condamner un individu pour un fait qu’il aurait commis avant l’entrée en vigueur de la loi nouvelle. La date de l’infraction est parfois difficile à déterminer. En principe c’est celle du jour où elle a était commise. L’application de ce principe entraîne des difficultés, comme par exemple lorsque l’infraction est continue, à ce moment là, si elle perdure sous la loi nouvelle elle lui sera soumise. La réelle difficulté se révèle lorsque les faits sont commis avant l’entrée en vigueur de la loi nouvelle et que le jugement n’est pas encore définitif. En principe si une infraction n’est pas encore jugée alors que la loi nouvelle est en vigueur, mais que l’infraction fut commise sous couvert de la loi ancienne, la loi nouvelle ne pourra pas s’appliquer. Concernant les lois interprétatives qui viennent éclaircir une loi déjà existante, elles rétroagiront à la date d’entrée en vigueur de la loi qu’elle interprète.

II) Restriction du juge pénal Le juge pénal ne peut pas pouvoir créer des règles juridiques pénales puisque l’interprétation de la loi est très stricte. Il n’est pas habilité à contrôler la Constitutionnalité d’une loi. On explique cette incompétence par le principe de la séparation des pouvoirs. Le juge ne peut pas s’immiscer dans la fonction législative. A- L’interdiction de créer des règles juridiques pénales En droit pénal le juge est soumis à 2 obligations découlant directement du principe de la légalité des délits et des peines. En effet, il doit appliquer la règle textuelle édictée par le législateur et ne peut pas la changer. Le juge ne peut pas relever d’infraction là où la loi n’en prévoit pas. Le juge est totalement lié au texte, il doit interpréter le texte de manière littérale. Par conséquent, il ne peut pas prononcer de peines non prévues, ni sanctionner un comportement non définit par un texte législatif. Il ne doit que constater l’ensemble des éléments constitutifs prévus par le texte d’incrimination. Le juge ne peut créer de règles juridiques. B- L’interprétation stricte de la loi L’article 111-4 du code pénal ne lui laisse aucune liberté d’interprétation. Il ne peut y avoir de jurisprudence en la matière mais la présence du juge est tout de même nécessaire et il dispose d’un certain pouvoir. A différence du droit civil où il est doté d’un réel pouvoir d’interprétation des textes lorsque ces derniers sont imprécis, en droit pénal le juge est tenu aux dispositions du texte, il ne peut en étendre son champ d’application. Les raisons de cette restriction se fondent sur la sauvegarde des libertés des citoyens. L’article 111-5 du code pénal prévoit que les juridictions pénales sont compétentes pour interpréter les actes administratifs réglementaires ou individuels, et pour en apprécier la légalité lorsque de cet examen dépend la solution du procès pénal qui lui est soumis.

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