Le Sort en A Décidé [PDF]

  • 0 0 0
  • Gefällt Ihnen dieses papier und der download? Sie können Ihre eigene PDF-Datei in wenigen Minuten kostenlos online veröffentlichen! Anmelden
Datei wird geladen, bitte warten...
Zitiervorschau

Sublime Grand Maître, et vous toutes, mes Sœurs Grands Maîtres Architectes

Le sort en a décidé, et la caverne m’est connue, formule proche de celle utilisée dans les grades précédents à propos de l’étoile et de l’acacia. Deux parties d’une même phrase prononcée en réponse à la question «Etes vous Maître élu des Neuf?» En toute légende il convient de différencier le sens littéral des mots et leur véritable signification. Il faut aussi analyser cette caverne et ses éléments. Ainsi nous voyons qu’il s’agit de ce qui ce trouve dans la caverne: une lampe, une source, un poignard et le traître Abiram. Tels sont les éléments de la légende qui, au neuvième degré, suscitent notre réflexion. Commençons par analyser les éléments, afin d’en pénétrer d’abord le symbolisme, puis ensuite, le sens. La Caverne, ou Cabinet de réflexion est présente dans les grades précédents. La première fois, c'est lors de l’initiation maçonnique, quand la candidate y est amenée, pour y subir l’épreuve de la terre. La seconde fois se produit lorsque Hiram est enterré par les trois mauvais compagnons sous un talus de terre. Et la troisième fois se situe au neuvième degré. Dans l’instruction de ce grade, on trouve l’explication de la présence des éléments inclus au sein de la caverne: La lampe sert à éloigner les ténèbres. La source, à apaiser la soif. Le poignard, à venger la mort de Notre Respectable Maître Hiram et, enfin, le traître prend valeur d’exemple par le terrible châtiment qu’il subit. Et ajouterai, que: La lampe nous permet de sonder les profondeurs, pour pouvoir y observer et comprendre ces recoins de nous mêmes que nous préférons cacher, ces défauts que nous ne voulons pas voir…La source apaise notre soif de connaissance. Le poignard nous aide à récupérer l’essence même de notre « Je » le plus pur, en tuant les défauts que nous oppriment. Enfin,

1

le traître nous dévoile notre propre image, en essayant de nous révéler les terribles défauts qui nous poussent à commettre des actions « assassines » sur nous mêmes. Le sort de l’élection Au début du récit de la légende, nous sommes instruits de ce qu’elle vient en prolongement de la légende d’Hiram. Au quatrième degré on nous appelle Maîtres Secrets; au sixième on nous montre comment Salomon doit sauver notre Johaben qui, par excès de zèle, surgît dans la salle où le roi Salomon se trouve avec Hiram, persuadé que l’ont va tuer le roi, et Salomon doit le défendre devant Hiram. Cette élection que le roi Salomon effectue parmi les Maîtres se produit lorsque Stolkin découvre la tombe d’Hiram. Salomon croit qu’une telle mort ne peut pas rester impunie, aussi demande t’il la poursuite des assassins et promet-il une forte récompense à ceux qui les trouveront. Un étranger, dont nous parlerons plus tard, l’informe qu’il connaît le lieu où se réfugie l’un des malfaiteurs. La légende Comme tous les MM∴ veulent l’accompagner, Salomon, déclare que le sort désignera les neuf qui pourront y aller. Ce seront les Elus. La tâche qui leur incombe exige du courage, pour venger l’Art Royal et sacrifier un traître à la Franc-maçonnerie, l’un de leurs anciens compagnons. L’accomplissement de ce devoir exige de chaque Elu qu’il bride toute sensibilité et toute passion. L’Etranger, l’Inconnu est notre propre inconscient, si méconnu de nous-mêmes, que lorsqu’il nous parle parfois, nous le faisons taire car nous ne voulons pas l’écouter. L’un d’eux, Johaben, excité d’impatience et assoiffé de vengeance prend les devants et rentre le premier dans la caverne; il s’y saisit d’un poignard et oubliant les ordres de Salomon, frappe le front du traître. Le traître prononce le mot Nekam « vengeance ». Puis Johaben lui tranche la tête après avoir apaisé sa soif à la source qui se trouve dans la caverne. Ensuite, il va chercher ses compagnons, qui lui signalent qu’il a commis un excès

2

de zèle et lui reprochent de ne pas être capable de mener à bien la punition que Salomon avait décidée. Avant de partir jusqu’à Jérusalem, ils boivent l’eau de la source. Salomon apercevant la tête coupée, dans la main de Johaben, demande à Stolkin de le tuer. Mais tous les MM∴ à genoux implorent sa clémence. C’est maintenant, que nous devons commencer à extraire les enseignements de cette légende. En premier lieu, savoir que jamais le crime ne reste impuni et que le coupable est châtié tôt ou tard, d’une manière ou d’une autre. Le danger encouru par le trop impétueux Johaben enseigne que, pour progresser, l’on doit éviter d’outrepasser les ordres reçus et respecter les instructions données, sans quoi on s’exclut de la protection donnée par la solidarité: que devient le maillon sans la chaîne ? Quant au pardon il montre que le cœur d’un bon roi doit se laisser toucher par la clémence. Et il est nécessaire d’avoir de bons amis capables de nous défendre dans les moments où nous avons besoin de secours. Le symbolisme et son application Dans la mesure où il a été choisi de m’attribuer ce travail, j’ai compris qu’il me fallait prêter attention à certains éléments susceptibles d’avoir une relation avec les progrès qu’il me reste encore à faire. La caverne, au plus profond de nous-mêmes, concentre nos plus gros défauts, occultés par l’ombre. Nous ne pourrons les regarder en face, les dominer, que grâce à la réflexion, au courage et à la bienveillance. La lumière comme celle que tient dans sa main l’ermite du tarot pénètre, fouille et essaie d’aller au fond des choses. Pour pouvoir reconnaître un homme véritable, Diogène a du se servir d’une lampe semblable à celle de l’Ermite, dans la neuvième carte du tarot, celle qui de plus signifie prudence, cette prudence réfléchie qui doit présider à notre action. L’Ego trop fort est source d’ignorance parce qu’il aveugle. L’ignorance diminue, au fur et à mesure qu’augmente la compréhension. Quand l’Ego disparaît demeure la compréhension. La lecture de la légende, m’a permis de comprendre votre choix. Mon impétuosité et mon étourderie à résoudre parfois les choses font que souvent, j’oublie et délaisse l’essentiel, au

3

profit de l’accessoire. Je comprends ainsi que, pour amener à son terme le Devoir, dont on me charge, la première qualité requise est celle de la réflexion, et la seconde, la patience. Vouloir toujours précéder ses compagnons pour pouvoir être celui qui obtient la gloire de la réussite, revient à ne pas tenir compte des autres, à ne pas reconnaître l’apport de la collaboration de toutes, dans le succès. Quelle que soit la qualité du maillon, c’est la chaîne qui fait la force. En résulte le mécontentement des compagnons, source de conflit, lesquels font pourtant montre de générosité, de leur volonté d'apporter leur aide et qui même comprennent les raisons de son acte, parce qu’en aucun cas la vengeance n’est admise. A elle seule la Tolérance ne suffit pas si elle repose sur l’ignorance de la personne. Se rapprocher de celle-ci au bout d’un certain temps, tendre une main que l’autre l’accepte, voilà ce qui importe. Lorsque quelque difficulté survient avec telle ou telle personne, tu te demandes toujours pourquoi cela est arrivé. Si tu y réfléchis bien, tu te rends compte que, soit tu as été intransigeant, soit que tu avais toi-même trop donné; et en donnant trop, tu n’as pas laissé assez de place à l’autre, dans le partage de l’action commune. Mais être incapable de pardonner au bout d’un certain temps signifie que l’on n’a vraiment pas l’intention de le faire; et cela est pire que l’intolérance, c’est une manque d’amour, de compassion et de clémence, et de magnanimité: un signe de grande faiblesse Le conflit sépare, brise la chaîne; le pardon rapproche, réunit les anneaux, remet la chaîne en ordre de fonctionnement. Il y a toujours quelque chose dont tu voudrais ne pas te souvenir. Par exemple sur l'excès de zèle, rapporté au fanatisme, comme au sixième degré, Secrétaire Intime, quand Johaben,

pensant Salomon en danger, écoute la conversation avec Hiram et rentre dans la Salle L'ignorance : On doit la regarder sous différents angles: on croit savoir, être dans la vérité, dans son bon droit. Puis l’expérience et la découverte de nouvelles données te font découvrir l’illusion des choses et l’inanité de tes affirmations. Chaque nouveau grade te fait découvrir que ce que tu croyais savoir, tu l'ignorais en fait; et qu'il te reste beaucoup encore à

4

découvrir. Et l’ambition : que de fois, quand les gens te voient diriger ou agir selon tes idées ou tes convictions ils attribuent cela à de la soif de pouvoir… alors que pour toi-même il s’agit simplement de vouloir faire aboutir une idée, de réaliser un projet auquel tu crois et ainsi, permettre à une conviction profonde d’arriver à matérialiser un désir, une action. Bien sûr ces désirs, parce qu’ils sont les tiens, pourraient vraiment n’être que les fruits d’une volonté de dominer l'autre. Je crois sincèrement en la légitimité de l’ambition de vouloir servir, pour promouvoir un Idéal comme le nôtre. Et même si au cours de ce processus, tu rencontres la fausseté, l’hypocrisie et l’orgueil ils sont contrebalancés par la confiance, le courage et le travail collectif désintéressé au service d’une idée, pour le Bien général. Les paroles de l’instruction sont des outils grâce auxquels chacune apprend à distinguer le vrai du faux caché derrière les apparences. A toi de prendre ainsi conscience, que ta force est celle du groupe auquel tu appartiens: force collective pour accomplir une tâche et dont un maillon seul ne peut s’attribuer le mérite. A chacune la place où elle sera la plus utile pour le collectif. Même s'il faudra bien quelqu’un pour fédérer l'union, aucune ne servira à rien toute seule. Il est nécessaire de croire en soi au milieu de l’ensemble, au sens de voir que tu dois et tu peux le faire parce qu’avec toi se sont engagées celles qui veulent suivent la marche jusqu’au… but : c'est-à-dire jusqu'à la victoire sur soi-même, dans la réalisation d’un objectif commun. C’est ça, une saine ambition.

Rosa Tur Perpignan, 23 de février de 2005

5

6

Je crois que ce poème résume ma planche : Si une épine me blesse, je m’écarte de l’épine, … mais je ne la hais pas ! Quand la mesquinerie envieuse en moi plante les dards de sa haine, Que s’esquive mon plante en silence, et qu’elle s’achemine vers une ambiance plus pure d’amour et de charité Les rancunes? A quoi servent elles? Que rapportent-t-elles? Elles ne soignent pas les blessures, ne corrigent pas le mal Mon rosier, a ……. le temps pour fleurir, Et ne donne pas de fleurs dans ses pointes piquantes: Si passe mon ennemi auprès de mon rosier Il cueillera des roses à l’essence subtile; Et s’il remarque en elles quelque rouge vivace, ce sera celui du sang que sa malveillance d’hier a versé, En me blessant avec animosité et violence, et que le rosier rend, Devenu fleur de paix !

Amado Nervo

7