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PROJET Sous le thème
LE ROLE DE L’ACTUARIAT DANS L’ECONOMIE MAROCAINE
Réalisé par :
Encadré par :
ER-RADDAD MOHAMMED
Mr Aziz OUIA
Année universitaire 2019/2020
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PLAN Introduction Qu’est-ce que l’actuariat? Section I : L'actuaire, « Monsieur tout risque » de l’entreprise Section II : Le champ de travail d’un actuaire 1- Événements aléatoires, probabilités et conséquences financières 2Programme de sécurité financière 3- Connaissances requises et titres professionnels 4- Normes professionnelles
Section III: Les domaines de pratique professionnelle de l’actuaire 1. Assurance de personnes 2. Assurance I.A.R.D 3. Régimes de retraite et avantages sociaux 4. Régimes généraux et sécurité sociale 5. Risques financiers 6. Divers
Section IV : Actualités sur l’actuariat et Covid19 : 1-Actuariat: Bataille pour une meilleure visibilité 2-Article concernant covid-19 3- des statistiques
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Introduction L’actuaire joue un rôle majeur dans le secteur des assurances. En effet, l’actuaire est désormais, au plan international comme au niveau national, un important acteur du secteur des assurances. En effet, son rôle est incontournable pour le développement des produits d’assurances, lesquels se caractérisent désormais par leur multiplicité et leur sophistication.
Cette position nodale est rendue encore plus stratégique par le fait que nombre de réglementations internationales ont rendu obligatoire la certification par les actuaires du passif technique des compagnies d’assurances. Au plan national et depuis l’entrée en vigueur du nouveau Code des Assurances, les actuaires ont engagé une large réflexion sur l’applicabilité de ce texte fondateur, tout en contribuant activement à la mise en œuvre de la réforme des régimes de retraites initiée sous le gouvernement de M. Driss JETTOU. Enfin, c’est au niveau de la vérification de la pertinence des tables de mortalité que le rôle des actuaires a été mis en valeur, sachant qu’il s’agit là d’un instrument fondamental pour les diverses branches d’assurances. Pour le Maroc, et comme précisé plus haut, la profession d’actuaire a véritablement connu son essor à compter de la création officielle de l’Association Marocaine des Actuaires, AMA, 1998.
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Qu’est-ce que l’actuariat? La science actuarielle se spécialise dans l'analyse et le contrôle du risque et des effets du hasard dans toutes les questions d'assurance et de régimes de retraite. L’actuaire doit maîtriser les bases de l’économie, de la finance, de la démographie, de l’informatique et du droit afin de fournir des solutions propres à des cadres spécifiques, mais toujours évolutifs. Parmi les responsabilités des actuaires, on note :
la création et l’évaluation des coûts de nouvelles polices d’assurance;
l’évaluation de revenus éventuels selon les hypothèses de conditions futures;
l’analyse et la prévision de résultats financiers des régimes de rente;
le remaniement de régimes d’assurance sociale selon l’évolution du cadre légal.
Environ 80 % des actuaires œuvrent en assurance-vie, contre 20 % en assurances « IARD » (incendies, accidents, risques divers). L’actuariat est une profession qui jouit d’une certaine stabilité face aux variations des cycles économiques. Chaque année, la grande majorité de nos étudiants trouvent un emploi dans leur domaine avant même la fin de leurs études.
Section I : L'actuaire, «Monsieur tout risque» de l’entreprise : L’actuariat est incontournable dans l’évaluation du risque tant en assurance vie qu’en assurance accidents et dommages. L’équilibre financier des entreprises d’assurances repose sur les calculs actuariels: tarification des produits et estimation des provisions techniques. Il est en quelque sorte le statisticien de l’assureur. Dans son travail, l’actuaire fait appel aux outils mathématiques de la statistique, du calcul des probabilités et de la théorie du risque. L’actuaire se fonde sur les chiffres et la rigueur scientifique. Il doit également faire preuve de beaucoup d’efficacité pour éviter les erreurs. «Nous créons des produits et nous faisons des études pour voir s’ils seront rentables. Les données avec lesquelles nous travaillons doivent donc être fiables», indique Hicham Amakrane, actuaire dans une compagnie d’assurances. Les actuaires sont souvent confrontés à des problèmes de données. A titre d’exemple, l’absence d’une table de mortalité marocaine gêne. Les actuaires sont donc obligés de recourir à une table française et les résultats des simulations réalisées ne sont pas toujours conformes à la réalité marocaine. 4
Les régimes de prévoyance sociale et de retraite recourent également aux actuaires. Normal, puisqu’il faut régulièrement réaliser des études et simulations pour tester la viabilité des régimes. Déterminer les taux de cotisations adéquats et le niveau des prestations à servir est
Section II : Le champ de travail d’un actuaire Actuateur Faisant du risque son métier et des mathématiques un outil d’évaluation, l’actuaire est un haut technicien de l’assurance qui a pour mission d’évaluer les risques, les coûts ainsi que la rentabilité, et de fixer les tarifs tout en suivant les résultats d’exploitation. L’actuaire est un expert spécialiste de la gestion des risques assuranciels et financiers. Nos actuaires trouvent très rapidement un emploi soit en sociétés d’assurance et de réassurance, soit dans les organismes et caisses de retraite ou peuvent rejoindre des cabinets de conseil internationaux. L’actuaire deviendra un consommateur et un transformateur de données et sera amené à travailler de plus en plus sur des modèles complexes. «Le bagage technique des actuaires sera sans nul doute une bonne base pour l’appropriation de ces nouveaux paradigmes», souligne Hassan Boubrik, président de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale, au 5e congrès actuariel africain organisé par l’Association actuarielle internationale (AAI) en collaboration avec l’Association marocaine des actuaires (AMA) jeudi 15 mars à Casablanca. «Ils doivent se préparer à l’augmentation du volume des données qui sera récupéré par les assureurs à travers les objets connectés en faisant appel à des outils et des modèles plus sophistiqués pour expliquer au mieux toute l’information disponible», souligne le président de la fédération des assurances, Mohamed Hassan Bensalah. Il propose «de réglementer ce métier. La fédération s’engage à apporter tout son soutien pour la création d’un Ordre professionnel ou d’un institut des actuaires marocains à l’instar d’autres pays dans le monde». Cette profession prendra une nouvelle dimension avec le projet de solvabilité basée sur les risques qui va changer les fondements utilisés pour l’évaluation de la solvabilité. «Cette réforme va renforcer la culture du risque dans tous les pans de l’activité d’assurance et va changer profondément l’approche du contrôle», soutient Boubrik. Cette réforme compte deux piliers, quantitatif et qualitatif. Le premier introduirait des règles qui intègrent l’ensemble des risques auxquels une entreprise d’assurances est exposée. Ces règles vont privilégier la valorisation économique, 5
Les exigences de capital dépendront de l’activité et des risques réellement pris. Les compagnies d’assurances seront tenues de disposer de plus d’expertise pour élaborer leur bilan prudentiel, leurs niveaux de risque, etc. Le tout devrait être documenté et justifié auprès de l’Autorité. Le deuxième pilier qualitatif introduira des exigences importantes en matière de qualité des données et auxquelles les opérateurs devraient se plier. Il prévoit également une évaluation annuelle propre des risques et de la solvabilité (Own Risk and Solvency Assessment), laquelle devrait être complètement intégrée dans le processus décisionnel de l’entreprise. Elle remplacera le traditionnel «rapport de solvabilité» qualifié par le président de l’ACAPS «d’exercice routinier d’actualisation mécanique» du rapport de l’année précédente. Ce pilier qualitatif exige aussi la mise en place de la fonction actuarielle au sein des compagnies. Car, dans bien des cas, elle existe uniquement sur le papier. Les actuaires devraient émettre un avis sur la politique globale de souscription, garantir la conformité à la réglementation et aux orientations fixées par le conseil d’administration . Des missions élargies Avec la solvabilité basée sur les risques, les actuaires auront la responsabilité de coordonner le calcul des provisions techniques, de garantir le caractère approprié des méthodologies, d’apprécier la suffisance et la qualité des données utilisées, d’émettre un avis sur la politique globale de souscription et sur l’adéquation des plans de réassurance. Ils devraient également contribuer à la mise en œuvre effective du système de gestion des risques. A leur charge aussi un rapport à la direction générale ou au directoire. Ce document devrait indiquer les défaillances et les recommandations pour y remédier. «A l’ère du digital, ils devront également faire face à de nouveaux challenges».
1- Événements
aléatoires, probabilités et conséquences financières.
L’actuaire opte pour l’utilisation de probabilités et de statistiques. Commençons par donner quelques exemples d’événements incertains :
• Le moment du décès d’une personne; • La somme annuelle des réclamations pour soins de santé ou en assurance
invalidité de courte durée; • Le nombre de réclamations et le total des sinistres découlant de l’utilisation d’un 6
véhicule; • L’impact d’un incendie sur une propriété.
Ces événements aléatoires peuvent entraîner des conséquences financières pour un individu, les membres de sa famille ou pour une entreprise. L’analyse et le traitement de ces risques financiers constituent l’essentiel du travail professionnel de l’actuaire.
2- Programme
de sécurité financière.
Le transfert du risque de l’individu à un groupe (mutualisation du risque) se fait par la mise sur pied d’un programme de sécurité financière : cela prend la forme d’une police d’assurance (assurance vie ou assurance habitation par exemple), d’un régime de retraite ou de l’établissement d’une loi (exemples : loi sur l’assurance médicaments, loi sur le Régime de rentes de Casablanca). L’actuaire participe à la conception du programme de sécurité financière. Il établit les coûts (prime ou cotisation selon le cas) selon le niveau des prestations prévues (capital assuré en assurance vie, garanties d’une police d’assurance automobile, prestations prévues par une loi). Il doit choisir les hypothèses et méthodes utilisées pour faire son travail en tenant compte de nombreux facteurs économiques et démographiques. Il informe les parties concernées des facteurs qui auront un impact sur l’évolution future des coûts. Il effectue périodiquement un examen de la valeur actualisée des engagements résultant du programme de sécurité (passif actuariel d’une police, provision actuarielle d’un régime de retraite). Lors de cet exercice, il indique alors quelle est la santé financière du programme en date d’évaluation (excédent ou déficit, profitabilité d’une ligne d’affaires d’une société d’assurance) et comment est survenue la modification de la santé financière du programme depuis la dernière évaluation (analyse d’expérience). Ces résultats ont un impact sur l’établissement de la tarification future pour ce même programme 7
ou d’autres de même nature. 3- Connaissances
requises et titres professionnels
Par cette longue énumération de tâches à réaliser, on peut mieux apprécier ce que fait l’actuaire et les connaissances dont il a besoin. Il utilise les probabilités et les statistiques pour la modélisation de risques financiers. Une connaissance des mathématiques financières et des mathématiques actuarielles est essentielle à son travail. La modélisation des risques requiert des connaissances en programmation et éventuellement l’utilisation de logiciels statistiques. La simulation de l’expérience financière d’un programme, le calcul des passifs ou de la tarification sont des tâches requérant l’utilisation de l’ordinateur : l’actuaire se doit naturellement d’être à l’aise dans un environnement lui permettant d’appliquer des modèles composés de formules mathématiques à des données statistiques. L’environnement économique, fiscal, légal et social dans lequel les programmes de transfert de risque sont établis doivent également être compris par l’actuaire. La formation de l’actuaire lui inculque des bases dans ces champs de compétence connexes, de même que des aptitudes en communication pour pouvoir communiquer ses résultats à divers publics. 4- Normes
professionnelles
Ce travail actuariel doit être fait selon des normes professionnelles. L’actuaire est donc un professionnel ayant une formation scientifique (principalement dans le domaine des mathématiques appliquées) qui œuvre généralement dans le secteur de la finance et de l’assurance. La sécurité financière d’un grand nombre de personnes, et la profitabilité ou santé financière de grandes entreprises dépend de l’intégrité et du niveau de professionnalisme de l’actuaire.
Section III: Les domaines de pratique professionnelle de l’actuaire Nous présentons dans la section suivante des exemples typiques de travail professionnel effectué par les actuaires. Sans être exhaustif, les secteurs d’activité 8
professionnelle énumérés ci-dessous donnent un bon aperçu des employeurs typiques et des tâches principales de plusieurs actuaires. Il faut noter que le lien entre le type d’employeur et la spécialisation du travail professionnel en actuariat n’est pas clairement délimité : on peut par exemple trouver dans une société d’assurance vie des actuaires spécialisés dans le domaine des régimes de retraite ou de l’investissement. Toutefois, la présentation par employeur type donne une bonne image du travail de l’actuaire. Nous présentons successivement les domaines d’activités professionnelles suivants : assurance de personnes (individuelle et collective), assurance I.A.R.D., régimes de retraite, sécurité sociale et régimes généraux, risques financiers et divers (réassurance, universités, etc.). 5-Assurance
de personnes
Le secteur des assurances de personnes est sans doute le premier domaine d’emploi de l’actuaire d’un point de vue historique. L’assureur offre une protection contre certains risques en offrant des polices d’assurance. Les risques suivants donnent un aperçu de quelques produits offerts:
• Le risque de décès : assurance sur la vie (assurance vie entière, assurance temporaire); • Le risque de survie : rente viagère (avec ou sans garantie en cas de décès); • Le risque d’invalidité : assurance invalidité de courte ou de longue durée.
Ces polices d’assurance font l’objet d’un contrat émis à une seule personne (assurances et rentes individuelles) ou à un groupe tel que les employés d’une entreprise (assurances et rentes collectives).
L’actuaire s’occupera typiquement des tâches suivantes : • établir la tarification d’un produit d’assurance en fonction des caractéristiques des
assurés (exemple : sexe, âge, statut fumeur/non-fumeur pour l’assurance vie); 9
• déterminer le niveau des passifs actuariels requis selon les lois; • déterminer la solvabilité actuelle et future de l’assureur; • déterminer la profitabilité de chaque ligne d’affaires de l’assureur; • établir la juste valeur d’une société lors d’une fusion, acquisition ou démutualisation.
Certains actuaires se spécialisent dans le développement et la recherche de nouveaux produits, la mise en marché ou la réassurance de ces produits. D’autres travailleront plus étroitement dans le domaine des investissements des fonds recueillis par l’assureur. Enfin, il est courant de retrouver des actuaires aux postes de haute direction d’une société d’assurance: leurs tâches quotidiennes impliquent alors plus souvent des activités administratives et de stratégie corporative. 6-Assurance
I.A.R.D.
Les assurances I.A.R.D. couvrent les risques « Incendie, accidents et risques divers ». On retrouve également l’appellation assurances générales ou assurances de dommages. L’assurance I.A.R.D. se spécialise dans les risques touchant les biens et la responsabilité. Les exemples typiques sont l’assurance habitation (incendie, vol, etc.) et l’assurance automobile (collision, feu, vol, vandalisme, etc.). On y retrouve également des branches plus spécialisées telles que l’assurance responsabilité civile, l’assurance maritime, l’assurance cautionnement, etc. La nature du travail n’est pas la même d’une province à l’autre et d’un pays à l’autre. Les tâches typiques de l’actuaire IARD consistent à : • établir la tarification d’un produit d’assurance en fonction des caractéristiques des
assurés (exemple : sexe, âge, expérience de conduite, type de véhicule et lieu de résidence pour l’assurance automobile); • déterminer le niveau des passifs actuariels requis selon les lois; 10
• déterminer la solvabilité de l’assureur; • déterminer la profitabilité de chaque ligne d’affaires de l’assureur; • établir la juste valeur d’une société lors d’une fusion ou acquisition.
Il y a une similitude entre les tâches de l’actuaire en assurance vie et en assurance I.A.R.D., mais les distinctions pratiques, les produits, les normes applicables et les techniques utilisées diffèrent considérablement entre les deux secteurs d’activités. 1. Régimes de retraite et avantages sociaux.
L’employeur typique d’actuaires dans ce domaine est une société d’actuaires conseil. Une telle entreprise offre ses services à plusieurs clients qui ont besoin des services spécialisés d’un actuaire. On retrouve cependant des actuaires dans ce domaine de pratique qui sont à l’emploi de sociétés d’assurance, du gouvernement ou d’employeurs ayant de nombreux employés. Le client type d’un bureau d’actuaires conseil est par exemple une entreprise offrant un régime de retraite à ses employés : elle aura besoin des services de l’actuaire pour l’assister dans la conception et l’élaboration du régime pour effectuer les évaluations actuarielles périodiques requises selon la loi et ainsi obtenir un avis professionnel sur la santé financière du régime et le niveau des coûts reliés au régime.
Un actuaire conseil peut également se spécialiser en assurance collective et autres avantages sociaux pour assister l’employeur et les groupes d’employés dans le choix des produits. D’autres actuaires travaillent dans le domaine de la rémunération ou à titre de témoin expert devant les tribunaux.
Notons enfin que des actuaires conseil spécialisés dans le domaine de pratique de l’assurance vie ou I.A.R.D. peuvent effectuer les tâches qui sont énumérées ci-dessus pour ces deux domaines d’activités à l’intérieur d’une firme de consultation. 7-Régimes
généraux et sécurité sociale 11
Le gouvernement emploie plusieurs actuaires, au niveau provincial ou fédéral, selon les divers programmes de sécurité sociale établis par des lois et visant à protéger la population. Il emploie également des actuaires dans les organismes de contrôle visant au respect des lois régissant l’encadrement des activités d’assurance et l’établissement de régimes de retraite. 8-Risques
financiers
Bien qu’on retrouve une moins grande proportion d’actuaires spécialisés dans ce domaine comparativement à ceux cités précédemment, il s’agit d’un domaine en voie d’expansion. Des actuaires aux compétences quantitatifs solides évoluent dans une sphère d’activité où leurs aptitudes à l’évaluation du risque s’appliquent dans le contexte de la finance et de l’évaluation des produits financiers plus sophistiqués. Ces actuaires travaillent donc plus du côté de l’actif que du passif, par opposition à l’évaluation des engagements des programmes de sécurité financière. Certains actuaires s’impliquent à la fois dans les domaines de l’actif et du passif par la nature des mandats qui leurs sont confiés (appariement et immunisation pour société d’assurance ou régimes de retraite). D’autres se spécialisent dans le risque de crédit ou en viennent à travailler exclusivement dans le domaine des placements.
9-Divers
Cette dernière catégorie regroupe des champs disparates, mais qui correspondent à des parcours bien spécifiques. Certains actuaires se spécialisent dans la réassurance, soit à titre d’assureur de risques cédés par des sociétés d’assurance à un réassureur. L’assureur se protège, par exemple, contre des risques de pertes catastrophiques reliées à un seul événement, ou encore cède une proportion définie de l’ensemble de ses risques pour éviter notamment de trop grandes fluctuations dans ses résultats financiers. D’autres actuaires se retrouvent dans les universités où ils se consacrent aux missions traditionnelles de l’enseignement et de la recherche dans leur 12
discipline. On observe également que certains actuaires se spécialisent dans le domaine informatique, plus particulièrement dans le développement de logiciels spécialisés utilisés notamment par les sociétés d’assurance. Enfin, un domaine relativement récent d’intérêt pour les actuaires est la gestion du risque d’entreprise (« Enterprise Risk Management ») : l’actuaire applique alors ses connaissances de modélisation du risque non seulement à une branche traditionnelle du risque, mais à différentes facettes des risques encourus par une entreprise dans la conduite de ses activités d’affaires.
1-Actuariat: Bataille pour une meilleure visibilité Métier peu connu, l’actuariat constitue pourtant un maillon essentiel de l’assurance. L’actuaire est un spécialiste de la mesure du risque et de l’évaluation de ses conséquences financières. Il utilise des techniques en mathématiques, en économie et en statistiques pour modéliser certains événements futurs, tels que la durée de la vie humaine ou les pertes pécuniaires associées aux accidents. La corporation tente aujourd’hui de faire mieux connaître le métier. C’est d’ailleurs l’objectif de l’initiative des étudiants du Master: «Actuariat et gestion de risque» qui ont organisé le 30 du mois écoulé, une conférence-débat sur le thème: «Le métier d’actuaire: apports et perspectives» au sein de la faculté des sciences économiques, juridiques et sociales de Casablanca. Premier constat: au Maroc, la libéralisation des tarifs de l’assurance automobile a remis l’actuariat au gout du jour. Les années 90 lui confèrent une dimension financière qui lui permit de sortir des ses «frontières originelles» (voir aussi notre édition n° 2687 du 07/01/2008) en s’infiltrant dans l’audit, l’industrie et les diverses branches de la finance. Au Maroc l’Institut national de statistique et d’économie de Rabat, est la seule école habilitée à délivrer un diplôme d’ingénieur d’Etat en actuariat et finance. Coté rémunération, d’après certains professionnels, un actuaire peut gagner 9 000 DH net au démarrage et peut monter jusqu’à 40 000 DH pour les plus expérimentés (10 à 15 ans d’expérience). «L’internationalisation du risque, depuis le 11 septembre 2011 en particulier ou encore le scandale d’Enron, a impliqué un franchissement des frontières pour la profession» estime Abderrahim Chaffai, directeur général délégué de la SCR (Société centrale de réassurance). 13
Pour sa part, Berouayel Mohamed, directeur des investissements à Wafa assurance, estime que «Casablanca finance city, présente une réelle opportunité pour l’actuariat financier».
Un prix de l’actuariat L’actuariat présente des perspectives d’avenir certaines, surtout avec la signature du contrat-programme entre le ministère des Finances (ministère de tutelle) et les compagnies d’assurances (voir aussi notre édition n°3528 du 12/05/2011). Contrat qui prévoit, entre autres, la création d’un ordre des actuaires du Maroc. Ce projet date de 2007, date à laquelle l’AMA (Association marocaine des actuaires) fut admise comme membre associé de l’Association internationale des actuaires, lui conférant ainsi une reconnaissance internationale. Par ailleurs, à l’initiative de la Société Arm Consultants, un prix de l’actuariat va être lancé pour promouvoir la recherche en actuariat (assurance et finance). Ce prix récompensera les meilleurs mémoires de fin d’études d’actuariat, réalisés par les lauréats marocains des grandes écoles et universités marocaines et étrangères (voir notre édition n°3748 du 26/03/2012).
2-Article concernant covid19 : Covid-19: L'assurance sauve son semestre Comme dans plusieurs autres secteurs, la dynamique dans les activités assurantielles a été stoppée par les répercussions économiques du Covid-19. Les primes émises ont totalisé 25 milliards de DH en légère hausse de 0,9% au premier semestre, selon l'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS). La première moitié de l'année a été marquée par trois mois de confinement. Les primes émises par le secteur ont atteint 25 milliards de DH dont 14,4 milliards de DH en assurance non-vie. Cependant, le taux de recouvrement y a fortement baissé par rapport aux années précédentes Les primes non-vies ont progressé de 0,5% s'établissant à 14,4 milliards de DH alors que le chiffre d'affaires de la branche vie a progressé de 1,4% à 10,6 milliards de DH. Avec des 14
clients dont la situation financière s'est beaucoup dégradée, le secteur pourrait voir son chiffre d'affaires diminuer en fin d'année. «Beaucoup d'entreprises sont en difficultés et certaines affaires risquent d'être revues d'ici la fin de l'année. Les résultats financiers, qui évoluent à contresens, vont également avoir un impact sur le secteur», souligne Bachir Baddou, directeur général de la Fédération marocaine des sociétés d'assurances et de réassurance (FMSAR). Le marché s'expose aussi au risque de non-recouvrement des primes. En assurance non-vie en particulier, le taux de recouvrement a chuté de 16 points passant de 77% au premier semestre 2019 à 61% sur les six premiers mois de 2020. «L'Autorité a déjà assoupli les règles prudentielles de provisionnement des primes impayées et continue à suivre avec la profession l'évolution de cet indicateur au gré de l'évolution de la situation économique», souligne l'Acaps. Dès le début de la crise, l'Acaps a accordé quelques souplesses sur le plan réglementaire. Elle a modifié à titre transitoire certaines règles prudentielles. Ainsi, les provisions relatives aux primes ou cotisations impayées par les souscripteurs ont connu des changements. La provision est fixée à 50% pour les primes ou cotisations impayées 12 mois après la date de leur émission et à 100% pour celles qui sont en souffrance depuis 18 mois. Pour les autres impayés, le lissage des effets de la circulaire du 2 janvier 2019 sur les années 2020 et 2021 est décalé à 2021 et 2022. De même, la provision à constater sur les créances sur les intermédiaires a connu des réaménagements à travers un glissement dans l'application de la circulaire du 2 janvier 2019. Cette provision sera constatée à hauteur de 60% en 2021 et 100% en 2022. Et, en principe, aucun effort de dotation supplémentaire ne sera exigé cette année. L'Autorité de contrôle a également pris des mesures pour éviter des provisionnements massifs aux compagnies d'assurances en cas de dépréciation de leurs actifs. Ainsi, le seuil de déclenchement de la provision pour dépréciation durable (PDD) est relevé de 25 à 30%. Le cours de référence que les compagnies doivent prendre en compte est la moyenne des cours sur les six derniers mois au lieu de la moyenne sur les 3 derniers mois. L'aide aux intermédiaires La Fédération marocaine des sociétés d'assurances et de réassurance ainsi que la Fédération nationale des agents et courtiers en assurance ont convenu de mesures d'aides aux agents et courtiers fragilisés par la crise. Cette aide est accordée sous la forme d'un don forfaitaire de 12.000 DH ou à travers l'octroi d'un prêt à taux bonifié équivalent à 3 mois de frais généraux, plafonné à 100.000 DH. Aujourd'hui, 103 courtiers ont bénéficié des dons octroyés par la FMSAR et une vingtaine de courtiers ont sollicité des prêts. «Les entreprises d'assurances ont aussi pris des initiatives à destination de leur réseau exclusif dans le but d'atténuer les effets de la crise sur leur situation financière», souligne l'Acaps. Pour elle, «avant d'envisager de nouvelles mesures, il faut faire le bilan de l'action de soutien initiée par la FMSAR et la Fnacam pour venir en aide aux intermédiaires les plus fragiles». 15
3- des statistiques
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Conclusion générale Tout au long de ce travail, j'ai essayé d'exposer le rôle de l'actuariat dans l'économie marocaine en identifiant les missions de l'actuaire, ses domaines de la pratique professionnelle ainsi qu'à l'ajout de quelques actualités. Actuaire, un métier peu connu, l'actuariat constitue pourtant un maillon essentiel de l'assurance, la banque et la finance. L'actuaire est un spécialiste de la mesure du risque et de l'évaluation de ses conséquences financières. Pour gérer au mieux l'évolution d'un environnement précis, il doit mettre à jour ses connaissances du marché. Outre les techniques quantitatives, il doit maîtriser non seulement l'environnement financier, mais aussi les aspects juridiques, comptables, fiscaux et commerciaux dans lesquels se situe son intervention. Une mise à niveau est ainsi requise pratiquement à travers des cours de perfectionnement (risk management, big data...), de professionnalisme (gestion d'entreprises, ressources humaines...) ou encore d'éthique. A cet égard, il s'agit d'un développement d'un plan de formation continue en portant la profession à une dimension internationale. D'ailleurs, l'un des chantiers auxquels s'attelle l'association des actuaires du Maroc est de se rapprocher du niveau d'expérience de l'Afrique de Sud notamment. Les actuaires sont souvent confrontés à des problèmes de données. A titre d'exemple, l'absence d'une table de mortalité marocaine gêne. Ils sont donc obligés de recourir à une table française et les résultats des simulations réalisées ne sont pas toujours conformes à la réalité marocaine. Dans les dernières décennies, et particulièrement depuis la crise de 2008, l’incertitude et l’instabilité sont devenues des phénomènes structurels de l’environnement économique. Ce contexte incite les acteurs économiques et financiers à se doter de capacités d’anticipation et de gestion du risque. C’est dans cette dimension du management qu’interviennent les actuaires, spécialistes de la prévision, de l’analyse, de la modélisation et du traitement des impacts du risque économique, financier, assurantiel et social. 19