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LE MARCHE BOURSIER: ETATS DES LIEUX ET PERSPECTIVE DE DEPLOIEMENT SOUS L’EGIDE DU DROIT MAROCAIN Master : juriste d’affaires
Réalisé par :
Encadré par :
AJEMAHERI Fatima Ezahra
Mr AZHARI Mohammed
2021/2022 [Adresse de la société]
LE MARCHE BOURSIER: ETATS DES LIEUX ET PERSPECTIVE DE DEPLOIEMENT SOUS L’EGIDE DU DROIT MAROCAIN
Remerciement
Très fière et avec un immense honneur avant d’entamer mon sujet
d’exposé
de
remercier
Monsieur
le
professeur
AZHARI
MOHAMMED de fournir à tous les étudiants, tous ses efforts, et spécialement pour la chance qui m’a donné afin d’exposer le sujet du marché boursier : Etats des lieux et perspective de déploiement sous l’égide du Droit marocain
sous son encadrementet également
pour sa générosité en matière de formation.
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LE MARCHE BOURSIER: ETATS DES LIEUX ET PERSPECTIVE DE DEPLOIEMENT SOUS L’EGIDE DU DROIT MAROCAIN
Sommaire
Introduction : Partie I : Le Cadre Juridique Fonctionnelle Et Organisationnelle Du Marche Boursier
CHAPITRE 1 : ROLE ET HISTORIQUE DU MARCHE BOURSIER AU MAROC CHAPITRE 2 : LES PRINCIPAUX INTERVENANTS DU MARCHE BOURSIER Partie Ii : Les Perspectives De Deploiement Du Marche Boursier A La Lumiere Du Droit Marocain : Le Systeme Financier Marocain En Quete D’un Nouveau Souffle
CHAPITRE 1 : LES AMBITIONS REGIONALES ET INTERNATIONALES DE LA PLACE FINANCIERE DE CASABLANCA CHAPITRE 2 : LE SYSTÈME FINANCIER SOUTIEN DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE Conclusion
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INTRODUCTION : La croissance et l'emploi sont les deux grands centres d'intérêts et enjeux des économies libérales aujourd'hui. Cela passe notamment par le financement des entreprises. Si ces dernières ont recours au crédit, le financement des entreprises passe aussi par le marché. Il arrive un moment où la taille financière d'une entreprise est telle que ses investissements ne pourront être couverts par les apports de ses associés ou ses actionnaires d'origine, l'autofinancement ou les prêts bancaires, et c'est exactement à ce niveau que la bourse prend pleine signification. Il faut tout d'abord démystifier la Bourse : de même que la nature a horreur du vide, l'économie n'apprécie pas l'inutile. Ne croyez pas que la Bourse n'est qu'un lieu de spéculation, la spéculation est la face immergée de l’iceberg, car la Bourse a avant tout un rôle économique de premier ordre. En effet pour se développer les entreprises ont parfois besoin de sommes considérables d'argents pour construire des usines, financer la recherche ou embaucher de nouveaux recrus, des sommes qu'un seul individu ou seule banque ne peuvent plus fournir seul. C'est pourquoi l'entreprise va ouvrir son capital en le plaçant sur le marché des actions, elle va vendre ses actions à des investisseurs qui par ce fait, vont devenir des propriétaires d'une partie de l'entreprise lors de ce qu'on appelle une introduction en bourse, et pour pouvoir les séduire, il faut leur proposer de la liquidité c'est à dire leur offrir la possibilité de revendre facilement ce qu'ils ont acheté sur le marché dit « secondaire ». A ce titre, l'introduction en Bourse est la mise sur le marché d'actions d'une entreprise communément appelée l'émetteur. L'émetteur peut s'introduire en Bourse soit par augmentation de capital et donc émission d'actions nouvelles, soit par cession d'une partie de capital et donc émission d'actions déjà existantes. En s'introduisant en Bourse, l'émetteur met à la disposition des investisseurs, donc les épargnants, une partie de son capital. En souscrivant, ils deviennent actionnaires et peuvent bénéficier par conséquent des avantages suivants : Recevoir une partie des bénéfices, sous forme de dividendes : Réaliser des plus-values sur cession de titres, en cas de hausse des cours: Vendre à tout moment leurs titres sur le marché et disposer rapidement de leur argent. Toutefois, si les sociétés trouvent un avantage à venir lever des capitaux en Bourse, c'est que les marchés financiers, via le jeu de l'offre et la demande, leur offrent des moyens de leurs ambitions, aussi diverses soient-elles.
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Au premier chef, une introduction en Bourse apparait comme un moyen pour les entreprises de mettre du "papier" sur le marché, en échange de quoi les actionnaires s'associent au développement du groupe en lui apportant les capitaux nécessaires pour financer sa croissance. D'autres entreprises viennent chercher en Bourse le moyen de grossir voire de s'internationaliser. Sans argent frais, il est effectivement délicat pour une entreprise dont la trésorerie est faible d'envisager d'étendre ses activités, et ce même si des opportunités se présentent. En levant des capitaux sur le marché, l'entreprise récolte alors un "trésor de guerre qui pourra être mis à profit dans le cadre de rachats d'autres entreprises lui permettant peut-être ainsi d'atteindre une taille critique, voire internationale. Faire coter son groupe en Bourse peut également être un moyen pour des dirigeants de vendre des parts de leur société ou de faire entrer des partenaires de poids. Solliciter l'épargne peut aussi trouver d'autres justifications ainsi, une des raisons fréquemment invoquées par les dirigeants lors de leur arrivée en Bourse est leur souci de notoriété. Avoir son groupe coté est en soi revalorisant, mais c'est surtout un formidable moyen de trouver des partenaires de qualité. En effet, la bourse accueille les entreprises de tous les secteurs d'activité. L'entreprise candidate à l'introduction en bourse doit simplement être en mesure de satisfaire les exigences de transparence requises par les investisseurs et offrir des perspectives attractives. La structure juridique recommandée est la société anonyme. Elle peut être administrée par un conseil d'administration ou par un directoire et un conseil de surveillance. L'introduction en bourse constitue une étape majeure dans la vie d'une entreprise. Elle représente une réelle opportunité et offre de multiples avantages. Cette opération nécessite des connaissances spécifiques portant sur le processus à suivre, les textes légaux et règlementaires applicables, les intervenants et les travaux préparatoires. Le marché boursier marocain est un marché réglementé. Le fonctionnement de ce marché est étroitement encadré et surveillé en raison des règles légales que lui a dédiées le législateur marocain. Ces règles légales doivent être respectées par toutes les personnes appelées à Intervenir dans le cadre ou à l'occasion de transactions ou d'opérations boursières portant sur des valeurs mobilières cotées à la bourse marocaine des valeurs. Les règles générales de base sont contenues dans la loi n° 1-93-211 promulguée par le Dahir du 21 septembre 1993 relative à la bourse des valeurs telle qu'elle a été ultérieurement modifiée et complétée. A cette loi, ont été chronologiquement ajoutés des textes particuliers de nature notamment à expliquer, faciliter et à fluidifier le fonctionnement de la bourse des valeurs. 4
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La création de la Bourse de Casablanca remonte à 1929. A cette époque, elle portait le nom d’Office de Compensation des Valeurs Mobilières. L’importance grandissante du marché des valeurs mobilières et l’instauration du contrôle de change, incitèrent les autorités de l’époque à améliorer et à réglementer son organisation et son fonctionnement. En 1948, l’Office de Compensation des Valeurs Mobilières devint Office de Cotation des Valeurs Mobilières1. Or, si aujourd'hui le Maroc est doté d'une bourse moderne, dont l'organisation et les règles de fonctionnement convergent vers les meilleurs standards internationaux, elle souffre toujours de son étroitesse à cause du faible nombre d'entreprises qui y sont cotées. Ainsi l'intérêt de notre thème est double, d'une part étudier les enjeux des introductions en bourses afin de comprendre leur importance stratégique comme une pièce indispensable à l'expansion ou encore le développement des entreprises, et d'autre part, afin d’avoir une économie plus forte et plus compétitives les orientations stratégiques du législateur et des différents intervenants doivent s’inscrire pleinement dans la mobilisation nationale. A partir de ce qui précède, je peux dégager une problématique que je peux énoncer sous forme de questions : •
Quelle est la structure fonctionnelle et organisationnelle du maché boursier marocain ?
•
Par quelles voies le droit boursier influence-t-il l’économie ?
•
Quelles sont les perspectives de déploiement du marché boursier sous l’égide du droit marocain
Afin de répondre à cette problématique il est très important de traiter la structure organisationnelle et fonctionnelle du marché boursier notamment son cadre juridique dans un premier lieu (partie I) afin de mettre l’accent sur les perspectives de déploiement à la lumière du droit marocain dans un deuxième (partie II).
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https://www.casablanca-bourse.com/bourseweb/content.aspx?IdLink=3&Cat=1 5
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Partie I : le cadre juridique fonctionnelle et organisationnelle du marché boursier Chapitre 1 : Rôle et Historique du marché boursier au Maroc. 1. Le marché boursier Le marché boursier joue le double rôle d'être à la fois un lieu de financement pour les entreprises (émission d'actions ou d'obligations) mais également un lieu de placement (investisseurs). 2 Ainsi, le marché boursier : •
Permet aux entreprises, à l'état ou à des organismes privés ou publics de trouver des capitaux pour financer leurs projets. Ainsi, ces institutions ont la possibilité de proposer une fraction de leur capital sous forme d'actions ou de s'endetter en émettant des obligations.
•
Permet aux particuliers de faire fructifier leur épargne en la plaçant dans les valeurs mobilières. 3
Marché primaire et marché secondaire : •
Le marché primaire assure la collecte des ressources ou le drainage de l'épargne par la cession de tissu nouvellement émis. Le marché est appelé aussi marché du neuf. C'est le marché primaire qui est indicateur de la capacité de financement directe des entreprises et du volume d'épargne drainée ou intéressée par ce type de financement.
Cependant, il faut bien noter que le dynamisme du marché primaire est conditionné par celui du marché dit secondaire. •
Le marché secondaire résulte des échanges de titres entre opérateurs, en seconde main, et assure ainsi la liquidité de l'épargne et des placements réalisés, dans des conditions de transparence, d'équité et de coût d'agences optimales4.
2. L’historique du marché boursier L'évolution historique du marché boursier marocain a été marquée successivement par les structures suivantes : L'office de compensation des valeurs mobilières, l'office de cotation des valeurs mobilières et enfin la Bourse de Casablanca. La Bourse des valeurs de Casablanca a vu le jour en 1929 sur l'initiative des principales banques privées exerçant leur activité au Maroc, sous le nom d'Office de compensation des valeurs mobilières. 2
https://www.mawarid.ma/document-1872.html https://www.casablanca-bourse.com/bourseweb/content.aspx?IdLink=3&Cat=1 4 J BENDAHAN : Structure & Performance Du Marché boursier marocain 2007 3
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Un arrêté du 13 juillet 1948 changera la dénomination ancienne en « Office de Cotation des Valeurs Mobilières de Casablanca ». Cet arrêté est venu ancrer officiellement l'existence de cet organisme. Après l'indépendance et des événements qui l'ont précédé, le marché boursier connaissait une chute sans précédent, due à la fois à la fuite de capitaux et à l'exode des étrangers qui constituaient à l'époque l'essentiel de la clientèle boursière. Quelques années après, l'apparition d'une épargne nationale disposée à s'investir en valeurs mobilières présuppose la mise en place d'une bourse structurée. Une nouvelle réforme s'imposait. Ce fut l'œuvre de la loi du 14 Novembre 1967 qui traduisait ainsi la volonté des pouvoirs publics de doter le marché financier marocain d'une bourse juridiquement et techniquement organisée. Ce marché prend désormais la dénomination de « Bourse des valeurs de Casablanca ». Depuis 1993, la Bourse de Casablanca vit une seconde jeunesse suite à la promulgation d'un ensemble de textes de lois, portant réforme du marché financier et création des cadres réglementaires et techniques indispensables à son émergence, ainsi la Bourse de Casablanca a connu différentes étapes de modernisation qui se récapitulent comme suit :5 Date SEPTEMBRE 1993
Juillet 1994
Promulgation de trois textes de loi sur le marché financier : - Dahir portant loi n°1-93-211 relatif à la Bourse des Valeurs. - Dahir portant loi n°1-93-212 relatif au Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières et aux informations exigées des personnes morales faisant appel public à l'épargne. - Dahir portant loi n°1-93-213 relatif aux Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières. Création du Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières "CDVM"
Octobre 1994
Agrément des douze premières sociétés de bourse.
Février 1995
Création de l'Association Professionnelle des Sociétés de Bourse " APSB ".
AOUT 1995 Novembre 1995 Mai 1996 Septembre 1996 Décembre 1996 JANVIER 1997
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Etapes de modernisation
Création de la Société de la Bourse des Valeurs de Casablanca "SBVC". (signature du cahier de charge). Création des Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières "OPCVM". - Signature d'un protocole de coopération entre les professionnels de la Bourse de Casablanca et la Bourse de Paris. - Intégration de la bourse de Casablanca dans l'indice des pays émergents de la Société Financière Internationale " SFI ", avec une pondération de 0,75%. - La loi de 1993 est amendée et complétée par la loi N°35-96 instituant le Dépositaire central Maroclear. - Promulgation de la loi n° 34-96 modifiant et complétant le dahir portant loi n° 1-93-211 relatif à la Bourse de Casablanca. - Promulgation de la loi n° 35-96 relative à la création d'un dépositaire central et à l'institution d'un régime général de l'inscription en compte de certaines valeurs.
https://www.casablanca-bourse.com/bourseweb/content.aspx?IdLink=3&Cat=1 7
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MARS 1997 Juin 1997 Novembre 1997
Mars 1998 Juin 1998 Août 1998
OCTOBRE 1998 NOVEMBRE 1998 décembre 1998
Septembre 1999 DECEMBRE 2000
JANVIER 2001 MAI 2001
Décembre 2001
JANVIER 2002 MARS 2002 AVRIL 2004
DECEMBRE 2004 JANVIER 2005
MAI 2007
JUIN 2007
- Démarrage du Système de Cotation Electronique. - Inauguration du nouveau siège de la Bourse. - Institution de la taxe parafiscale sur les transactions boursières au profit du CDVM (0.04 % pour les titres de capital et 0.02 % pour les titres de créance). - Caravane de la Bourse - Intégration de la bourse de Casablanca dans l'indice "Investable" des pays émergents de la Société Financière Industrielle, avec une pondération de 0,91%. - Baisse de 40 % du taux de commission (de 0,39 % à 0,24 % pour les actions). - Généralisation de la cotation électronique à toutes les valeurs du Compartiment actions. - Publication du règlement général de Maroclear dans le Bulletin Officiel. - Publication du règlement général de la SBVC dans le Bulletin Officiel. Basculement des obligations dans le système de cotation électronique. - Démarrage de l'activité du dépositaire central Maroclear. (dématérialisation des titres cotés en bourse). - Mise en place du Marché Central et du Marché de Blocs en remplacement du Marché Officiel et du Marché des Cessions Directes. - Baisse du taux de commission des transactions (0.24 % à 0.14 % pour les actions, et instauration, pour les obligations, d'une commission forfaitaire de 0 à 350 dirhams). - Démarrage du site Internet de la Bourse de Casablanca :www.casablancabourse.com - Adoption par la Bourse de Casablanca de la structure de Société Anonyme à Conseil de Surveillance et Directoire, conformément à la nouvelle loi sur la S.A., aux statuts de la Bourse de Casablanca et à son cahier des charges. - Délocalisation de la négociation électronique dans les locaux des sociétés de bourse - Réduction du délai de dénouement théorique des opérations réalisées en bourse de J+5 à J+3. -Intégration de 12 valeurs de la cote casablancaise dans l'indice Emerging Markets de Morgan Stanley. - Lancement des nouveaux indices de la Bourse de Casablanca : MASI®, MADEX®, indices sectoriels, indices de rentabilité et indices en devise (en dollar et en euro). Lancement des nouveaux indices de la Bourse de Casablanca : MASI®, MADEX®, indices sectoriels, indices de rentabilité et indices en devises. Démarrage du système de garantie de bonne fin des opérations boursières. Suppression de la cote de la Bourse de Casablanca du Marché des Pièces d'Or. - Aménagement des textes de loi régissant la Bourse des Valeurs, avec la loi 52-01 amendant le dahir n° 1-93-211 du 21 septembre 1993 relatif à la Bourse des Valeurs. - Adoption de la capitalisation boursière flottante dans le calcul des indices. - Amendement du Règlement Général. Mise en place de nouvelles conditions d'admission pour le Marché Obligataire. Instauration de critères de séjour à la cote pour le Marché des Actions. Application de nouveaux critères de séjour à la cote. Promulgation des nouvelles lois relatives au dahir portant loi n°1-93-211 relative à la Bourse des Valeurs, la loi n°1-93-212 relative au Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières et aux informations exigées des personnes morales faisant appel public à l’épargne et la loi 26-03 relative aux offres publiques. Promulgation de l'arrêté du ministre de l'Economie et des Finances n°1137-07 ayant modifié l'article 3.7.8 du Règlement Général de la Bourse des Valeurs. 8
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MARS 2008
Mise en place de la Version 900 du Nouveau Système de Cotation.
AOÛT 2008
Publication de l'arrêté du Ministre de l'Economie et des Finances n° 1268-08 ayant approuvé le Règlement Général de la Bourse de Casablanca. création d'un comité de suivi de la Bourse de Casablanca émanant du Conseil de Surveillance pour la refonte des statuts de l'entreprise et le passage d'un modèle de gouvernance duale avec Directoire et Conseil de Surveillance vers un modèle avec conseil d'Administration et Direction Générale. passage effectif de la Bourse de Casablanca au mode gouvernance avec Conseil d'Administration et Direction Générale. la Bourse de Casablanca adhère à la World Federation of Exchanges (WFE) et devient ainsi, son 52ème membre, la 4ème bourse arabe et la 4ème bourse africaine à en faire partie. la Bourse de Casablanca met en place, en partenariat avec FTSE Group, une nouvelle série d’indices qui se compose de deux indices : le FTSE CSE Morocco 15 Index et FTSE CSE Morocco All-Liquid Index. la Bourse de Casablanca participe à la création de l’Association des Bourses Francophone d’Afrique (ABFA) avec pour objectif principal de favoriser une meilleure intégration des marchés boursiers de l’Afrique francophone. La présidence de l'association a été confiée à la Bourse de Casablanca. La Bourse de Casablanca met en place une offre financière au profit des PME pour les inciter à s’inscrire à la cote. Cette offre, valable du 1er juillet au 31 décembre 2012, consiste à octroyer un chèque de 500 000 MAD aux entreprises qui remplissent des critères définies. Ce même mois, la Bourse de Casablanca est certifiée ISO 9001- Version 2008 pour une période allant de 2011 à 2014. Publication dans le Bulletin officiel n° 5984 du 06 octobre 2011 de l’amendement du Dahir portant loi n°1-93-211 relatif à la Bourse des Valeurs. Cet amendement a visé l’actionnariat de la société gestionnaire de la Bourse des Valeurs de Casablanca. Ainsi, Ses statuts doivent mentionner les dénominations des sociétés actionnaires et le pourcentage du capital social détenu par chacune d’elles qui ne doit pas excéder un seuil fixé par arrêté du ministre chargé des finances. Tout changement dans l’actionnariat de la société gestionnaire, est soumis à l’approbation préalable du ministre chargé des finances et que ses actions ne sont souscrites ou rachetées qu’à un prix fixé par l'AMMC.
Décembre 2008
Avril 2009 octobre 2010
janvier 2011
avril 2011
juillet 2011
octobre 2011
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Chapitre 2 : Les principaux intervenants du marché boursier Les principaux acteurs du marché boursier casablancais sont :
1. La Bourse de Casablanca : a. Définition : La Bourse de Casablanca est une société anonyme en charge de l'organisation et de la gestion du marché boursier. Elle est placée sous la tutelle du ministère des Finances et de la Privatisation et ses parts sont détenues à parts égales par les sociétés de bourse. Sa gestion est définie par un cahier des charges et concerne principalement l'organisation des introductions en bourse, la gestion des séances de cotation, la diffusion des cours et des indices et l'administration d'un système de compensation et de garantie. Le périmètre et le contenu de ses actions sont définis, sous forme de règles de marché, dans un Règlement Général. Plus généralement, la Bourse de Casablanca veille à la promotion et au développement du marché boursier marocain Elle exerce six métiers complémentaires : L'introduction en bourse ; La cotation des valeurs ; La compensation et la garantie des marchés; La diffusion des informations de marché ; Le calcul et la diffusion d'indices boursiers ; Le développement du marché boursier. Comme toutes les Bourses du monde, la Bourse de Casablanca est un lieu d'échanges, un marché réglementé et organisé, où se rencontrent des professionnels qui vendent et achètent des titres, appelés valeurs mobilières, à un prix négocié, appelé cours. Elle est constituée de deux marchés : le marché central et le marché de blocs.
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b. L’organigramme de la bourse de Casablanca
Figure 1'organniramme de la BC Directoire :
Direction marchés :
Le Directoire est responsable de la gestion des activités de la Bourse de Casablanca sous la supervision du Conseil de Surveillance. Le Directoire délibère sur toute question relevant de ses attributions légales, réglementaires et statutaires. En outre, le Directoire : Met en œuvre les orientations stratégiques de la Bourse de Casablanca et les présente dans leur ensemble, au moins, une fois par an au Conseil de Surveillance. Examine toutes les questions qui peuvent lui être soumises par le Président. Le Président apprécie, au cas par cas, l'opportunité d'une saisie du Directoire pour délibérer d'une opération. Examine les rapports émis par les différentes directions. Statue sur les avis émis par les différentes directions. Établit, conformément à la loi, à l'attention du Conseil de Surveillance, un rapport de gestion trimestriel. Arrête les états de synthèse annuels, tels que définis par la loi. Établit, à l'attention du Conseil de Surveillance, un rapport de gestion annuel. Veille à la qualité de l'information fournie au Conseil de Surveillance et au public. des
a pour mission la gestion et le développement des marchés. Cette mission consiste à répondre aux attentes des différents intervenants de marché. Les attributions de cette direction concernent le pilotage des séances de négociation, la gestion de la contrepartie centrale, la gestion administrative de la cote, la diffusion des statistiques officielles et des indices, ainsi que la relation avec les membres du marché et la réglementation. La direction des marchés s'articule autour de deux services : Ø Service négociation : · Pilotage des séances de négociation (contrôle de la régularité des transactions réalisées, contrôle des sociétés de bourse, Assistance aux négociateurs). · Gestion de la cote (opérations sur titres, introductions, offres publiques). · Élaboration des règles et procédures de fonctionnement du marché. · Suivi administratif des émetteurs. · Veille réglementaire. · Publication des avis. · Suivi administratif des sociétés de bourse. Ø Service compensation : · Gestion de la contrepartie centrale (dénouement des mouvements issus des opérations réalisées sur le marché central, compensation, calcul de risque, mise à jour des contributions initiales, appels et restitutions). · Établissement des statistiques.
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· Calcul et gestion des indices Direction des systèmes d'information :
La Direction des Systèmes d'Information a pour mission la gestion du système d'information de la Bourse de Casablanca, et veille de ce fait à sa sécurité, sa pérennité et son efficacité. Les principales attributions de la Direction sont les suivantes : · Gérer et suivre l'efficience des processus de production. · Assurer le bon fonctionnement du système informatique. · Garantir la cohérence du système d'information (données & traitements). · Mettre en place les procédures nécessaires pour le suivi et la maintenance (matériel et logiciel). · Développer et maintenir le système d'information. · Concevoir, réaliser et mettre en œuvre l'architecture informatique. · Organiser les procédures de contrôle et de surveillance du système informatique. · Promouvoir l'utilisation de l'informatique. · Assurer une veille technologique. La Direction des Systèmes d'Information est structurée en trois services : Ø Service production : Gestion et Développement du système de production et de diffusion de la Bourse. Ø Service système : Gestion, Administration et Exploitation du système de cotation électronique NSC et des autres systèmes actuels et futurs. Ø Service support : Gestion, Administration et Exploitation des réseaux de télécommunication (Réseau local LAN, Réseau distant WAN et INTERNET). - Sécurité. - Assistance aux utilisateurs. - Gestion du parc informatique.
Direction développement :
La Direction du Développement est en charge du Marketing de l'institution et doit, à ce titre, promouvoir les activités de la Bourse, tout en assurant le développement et la gestion des Ressources Humaines et Logistiques. Les principales attributions de cette Direction sont les suivantes : Concevoir et implémenter la stratégie marketing. Segmenter et Analyser les marchés. Concevoir et refondre les produits; Réfléchir aux problématiques de tarification. Prospecter toutes les cibles. Animer les réseaux de distribution. Participer à la formation des cibles et de la force de vente. Gérer l'administration du personnel. Implémenter les outils de développement des RH. Gérer les achats. Superviser les services généraux de l'entreprise. La Direction du Développement s'articule autour de deux services : Ø Service Marketing : Stratégie Marketing. Études de marché. Produits. Tarification. Système d'information Marketing. Segmentation. Veille concurrentielle. Prospection (Émetteurs, Investisseurs Institutionnels, Épargnants). Événements ; Animation du réseau de distribution. Formation de la force de vente et des cibles. Marketing direct. Merchandising. Ø Services affaires générales : Achats. Investissements. Gestion des fournisseurs et des prestataires de services.
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Mise en œuvre d'une politique de ressources humaines. Administration du Personnel. Gestion prévisionnelle des emplois et carrières. Formation. Communication interne. Direction financière :
Direction de la stratégie :
La Direction Financière est en charge de l'ensemble des aspects financiers de l'institution, et doit à ce titre, établir les états financiers réglementaires, ainsi que les tableaux de bord de suivi financier et budgétaire. Les attributions de cette Direction concernent la comptabilité générale et analytique, la trésorerie, le contrôle de gestion, les assurances et le recouvrement. La Direction comprend le service comptabilité : Ø Service Comptabilité : Tenue de la comptabilité générale et analytique. Confection des états financiers périodiques. Arrêté du bilan mensuel & analyse Arrêté du bilan annuel et des états de synthèse. Gestion des règlements fournisseurs. Déclarations fiscales et sociales. Gestion de la paie. La Direction de la Stratégie a pour mission de concevoir la stratégie de l'institution et de veiller à sa bonne gouvernance, tout en s'assurant que la Bourse communique adéquatement avec le public, et qu'elle développe ses relations internationales. Les principales attributions de la Direction de la Stratégie sont les suivantes : · Élaborer et Implémenter un Plan Stratégique triennal. · Assurer une Veille Stratégique permanente. · Gérer les Affaires Juridiques. · Implémenter un Système de Contrôle Interne. · Concevoir la Stratégie de Communication. · Renforcer l'Image de l'Institution. · Développer les relations internationales et institutionnelles de la Bourse. · La Direction de la Stratégie est structurée en deux services : Ø Service conformité : · Contrôle Interne. · Juridique. · Risk Management. Ø Service communication : · Publicité. · Édition. · Publicité par l'objet. · Relations publiques. · Manifestations. · Sponsoring. · Mécénat.
N.B : La visite de chacun de ces services cités ci-dessus était d'une durée de 1 à 2h selon un planning précis en annexe. c. Organisation de la bourse de Casablanca: La Bourse de Casablanca est structurée autour de deux marchés : le marché central et le marché de blocs. Cette architecture, alliée au nouveau système de cotation électronique, représente la solution aux imperfections qui caractérisaient la précédente organisation du marché (marché des cessions directes et marché à la criée). 13
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Aujourd'hui, un "Règlement Général" établi par la Bourse de Casablanca et publié par arrêté du Ministre des Finances, précise des règles de fonctionnement des marchés. ❖ Le marche central : Le marché central joue un rôle pilote dans le fonctionnement du marché boursier dans la mesure où le prix des actions est déterminé sur le marché central suite à la confrontation des ordres d'achats et de vente. En effet, l'ensemble des ordres de bourse sont centralisés dans un carnet d'ordres unique qui permet de confronter l'offre et la demande et d'établir un prix d'équilibre. La nouvelle structure du marché de la Bourse de Casablanca confère au marché central un rôle pilote. Ainsi, en dehors des transactions de blocs, toute transaction sur une valeur mobilière cotée à la Bourse de Casablanca doit passer par le marché central. Pour résumer la bourse de Casablanca est un marché centralisé dirigé par les ordres par opposition au marché dirigé par les prix. ❖ Le marche de blocs : Le marché de blocs est un marché de gré à gré où sont négociés des blocs de titres de taille importante dans des conditions de cours issues du marché central. En raison de l'absence de contrepartie suffisante sur la feuille de marché au moment où ils sont présentés, certains ordres d'investisseurs institutionnels, du fait de leur importance, ne peuvent être exécutés totalement sur le marché central. Ainsi, la Bourse de Casablanca a mis en place un marché de blocs qui permet la négociation immédiate de tels ordres issus du marché. Les opérations sur le marché de blocs doivent : • Porter sur un nombre de titres au moins égal à la Taille Minimum de Blocs (TMB), définie par la Bourse de Casablanca pour chaque valeur par référence au volume de transactions historique. • Pour les valeurs cotées au continu, être conclues à un cours inclus dans la Fourchette des prix Moyens Pondérés (FMP) issue de la feuille de marché. La FMP de chaque valeur est calculée automatiquement en temps réel tout au long de la séance en continu. • Pour les valeurs cotées au fixing et au multifixing, être conclues au prix coté lors de la séance de bourse (cours d'ouverture) diminué ou augmenté d'une marge maximale de 1%. ❖ Les marches de cotation : En vertu des nouvelles dispositions de la loi 52-01, la Bourse de Casablanca dispose, depuis le 26 avril 2004, de 5 marchés de cotation à savoir ; Trois Marchés Actions. 14
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Un Marché Obligataire. Un Marché des Fonds (en cours de finalisation). ❖ Les marches actions : Ils sont au nombre de trois : Le marché principal cible les grandes entreprises, la consolidation des comptes est nécessaire pour les sociétés disposant de filiales. Le marché développement s'adresse aux entreprises de taille moyenne présentant des perspectives d'évolution attractives Alors que le marché croissance est réservé aux sociétés en forte croissance ayant un projet à financer. Pour pouvoir accéder à ces marchés et lever les fonds nécessaires à leur développement, les entreprises doivent respecter au préalable certaines conditions d'admission (voir tableau ci dessous) ❖ Le marche obligataire : Une entreprise peut également lever des fonds par endettement sur le marché boursier. La levée des fonds sur le marché obligataire ne nécessite pas l'ouverture du capital de la société émettrice. Pour se financer sur ce marché, L'entreprise doit disposer de deux exercices certifiés par des commissaires aux comptes. L'émission souhaitée doit par ailleurs être au minimum de 20 MDH et porter sur une durée supérieure à 2 années. ❖ Le marche des fonds : Il s'agit d'un marché distinct réservé aux fonds de capital-risque et aux fonds de placement collectif en titrisation. Le montant minimum à émettre sur ce marché est de 20 MDH.
Les méthodes de cotation :
Sur le Marché Central, les valeurs mobilières sont négociées en fonction de leur liquidité : Ø Les valeurs les moins liquides sont cotées au fixing ; Ø Les valeurs moyennement liquides sont cotées au multifixing ; Ø Les valeurs les plus liquides sont cotées en continu. La répartition des valeurs entre chaque mode de cotation 6est déterminée par la Bourse de Casablanca.
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https://www.casablanca-bourse.com/documents/66_06_f.pdf 15
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Le cours retenu pour le calcul des indices et la diffusion de l'Information est le dernier cours traité ou le cours ajusté en cas d'opérations sur titres.
La séance de cotation au fixing La préouverture :
Pendant cette phase, les ordres introduits, par les sociétés de bourse, sur le système de cotation électronique sont automatiquement enregistrés dans la feuille de marché sans provoquer de transactions.
L'ouverture :
L'ouverture de la séance, le système électronique confronte, pour chaque valeur, les ordres présents sur la feuille de marché. Si cette confrontation le permet, il se dégage un cours d'ouverture. Ce qui favorise l'échange du plus grand nombre de titres.
La séance de cotation au Multifixing : Elle applique la même méthode de cotation que le fixing avec, toutefois, une seule différence : l'existence de trois ouvertures. Le Multifixing peut donner lieu à trois cours d'ouverture au plus par séance de bourse. La séance de cotation en continu : La préouverture :
L'ouverture :
La séance :
La pré-clôture :
La clôture :
Pendant cette phase, les ordres introduits, par les sociétés de bourse, sur le système de cotation électronique sont automatiquement enregistrés dans la feuille de marché sans provoquer de transactions. A l'ouverture de la séance, le système de cotation électronique confronte, pour chaque valeur, les ordres présents sur la feuille de marché. Si cette confrontation le permet, il se dégage un cours d'ouverture, qui permet l'échange du plus grand nombre de titres. Après l'ouverture et jusqu'à la pré-clôture, tout ordre, introduit dans le système de cotation électronique, peut provoquer instantanément une ou plusieurs transactions si la feuille de marché le permet. Pendant la période de pré-clôture, les ordres introduits dans le système de cotation électronique, s'accumulent sur la feuille de marché, sans qu'aucune transaction n'ait lieu. A l'heure de clôture, le système électronique confronte, pour chaque valeur, les ordres présents sur la feuille de marché. Par la suite, il se dégage un cours de clôture, qui permet l'échange du plus grand nombre de titres. 16
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❖ Les horaires de cotation : Les horaires de cotation des valeurs sur le système de cotation électronique sont fixés du Lundi au vendredi comme suit Les groupes retenus pour la cotation des valeurs sont : Groupe 01 : Actions cotées en continu. Groupe 03 : Actions cotées au multifixing. Groupe 06, 07 et 08 : Obligations cotées au fixing. Groupe 11 : Lignes secondaires rattachées aux valeurs du Groupe 01 cotées aux fixing. Groupe 13 : Lignes secondaires rattachées aux valeurs du Groupe 03 cotées au fixing. ❖ La surveillance et le pilotage du marché : La Bourse de Casablanca procède au contrôle quotidien des transactions. Elle est habilitée, si elle l'estime nécessaire à l'intérêt du marché, à suspendre provisoirement les transactions sur une valeur ou à limiter les fluctuations des cours. ❖ Le dénouement des transactions : A l'instar des bourses internationales, la Bourse de Casablanca applique un délai de dénouement des transactions de J+3. Ce délai correspond à la durée qui sépare la date de la transaction, de celle de son dénouement effectif. ❖ La garantie de bonne fin des opérations : Le Dahir portant loi n°1-93-211 a également prévu la mise en place d'un système de garantie aux sociétés de bourse qui permet de dénouer durant un laps de temps déterminé toutes les transactions réalisées sur le marché central et ce, quelle que soit la situation de leurs contreparties (défaut titres ou défaut espèces). Ainsi, chaque société de bourse constitue auprès de la Bourse de Casablanca des dépôts de garantie destinés à couvrir les positions nettes non encore dénouées, détenues par elle dans le cadre des opérations réalisées sur le marché central ❖ Les indices boursiers : Un indice boursier est une valeur calculée par le regroupement des valeurs des titres de plusieurs sociétés. C'est un outil statistique qui sert à mesurer la performance d'une bourse ou d'un marché. Pour ce faire, l'indice se doit d'être représentatif, fiable et précis. La performance d'une bourse est généralement mesurée par plusieurs indices : Un indice principal qui mesure la performance globale de la bourse, cet indice est calculé à partir de la totalité ou de la majorité des sociétés inscrites à la bourse. Des indices sectoriels qui mesurent la performance d'un sous ensemble de sociétés ayant des caractéristiques communes, ces indices sont calculés à partir de sociétés incluses dans le sous 17
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ensemble visé ( par exemple, les sociétés d'un secteur d'activité comme les banques, les compagnies d'assurances, etc.) Afin de se doter d'instruments de mesures performants et dans le souci de fournir des outils de références adaptés à une approche dynamique de la gestion collective, la Bourse de Casablanca a développé une gamme homogène d'indices de capitalisation : le MASI® (Moroccan All Shares index), et le MADEX® (Moroccan Most Active shares Index), diffusés à partir du 1er janvier 2002. A compter du 1er décembre 2004, la Bourse de Casablanca a adopte une nouvelle méthodologie de calcul de ses différents indices basée sur le principe du flottant. Ce nouveau mode de calcul visera à apporter une plus grande cohérence entre la réalité boursière des sociétés cotées et la traduction de cette réalité dans les indices et aboutira à de nouveaux indices MASI® Flottant et MADEX® Flottant. Le MASI® (MOROCCAN ALL SHARES INDEX) flottant est un indice nu, de capitalisation. C'est un indice exhaustif De type transversal, il intègre toutes les valeurs de type actions, cotées à la Bourse de Casablanca. Il est ainsi un indice large, permettant de suivre de façon optimale le développement de l'ensemble de la population de Valeurs De la côte. Il permet de mesurer la performance globale du marché, c'est à dire l'évolution quotidienne de la capitalisation boursière flottante due aux variations de cours. Le MADEX® (MOST ACTIVE SHARES INDEX), indice compact, est composé des valeurs les plus actives de la côte, en terme de liquidité mesurée sur le semestre précédent, intégrant donc les valeurs cotées en continu sur la place casablancaise. Ce dernier se révèle ainsi un instrument particulièrement adapté à la gestion de portefeuille. Ces deux principaux indices sont calculés et diffusés en continu. Les deux principaux indices de cette gamme sont, des indices dits "emboîtés", permettant ainsi de bénéficier d'une vision plus fine de l'évolution des différentes capitalisations inscrites sur la place casablancaise, et de leurs contribution à l'activité du marché. D'autres indices permettent de mesurer la performance de la place, tels que les indices sectoriels, les indices de rentabilité sous-jacents au MASI flottant et au MADEX flottant, ainsi que les valeurs en dollars et en euro des indices MASI flottant et MADEX flottant. Ces indices sont calculées et diffusés lors de la clôture de la séance.
2. L’AMMC : autorité marocaine des marchés de capitaux En tant qu’autorité de régulation du marché des capitaux, l'AMMC a été instituée par la loi n° 43-12 et a pour mission de : S’assurer de la protection de l’épargne investie en instruments financiers ; 18
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Veiller à l'égalité de traitement des épargnants, à la transparence et à l'intégrité du marché des capitaux et à l'information des investisseurs ; S'assurer du bon fonctionnement du marché des capitaux et veiller à l'application des dispositions législatives et réglementaires ; Assurer le contrôle de l'activité des différents organismes et personnes soumis à son contrôle Assurer le respect de la législation et de la réglementation en vigueur relatives à la lutte contre le blanchiment des capitaux, par les personnes et les organismes placés sous son contrôle ; Contribuer à la promotion de l'éducation financière des épargnants ; Assister le gouvernement en matière de réglementation du marché des capitaux. Pour la réalisation de ces missions, l'AMMC est dotée des prérogatives suivantes : Elaboration des circulaires
A travers les circulaires, l'AMMC fixe les règles de pratique professionnelle, les règles déontologiques et les modalités techniques ou pratiques d’application des lois et règlements. L’élaboration des circulaires est menée en concertation avec les professionnels et s’appuie sur les pratiques et les normes internationales en matière de réglementation des marchés de capitaux. Les circulaires sont homologuées par l'administration et publiées au "Bulletin officiel".
Habilitation des intervenants
L'AMMC habilite les personnes physiques à exercer certaines fonctions au sein des personnes morales soumises à son contrôle. L'habilitation se matérialise par l'octroi d'une carte professionnelle à l'issue d'un examen. Elle a une durée déterminée en fonction de la nature de la fonction exercée. L'AMMC tient un registre des personnes habilitées et porte cette liste à la connaissance du public.
Visa, agrément et avis relatifs aux produits
Selon le cas, l'AMMC agrée les produits d’épargne collective ou formule un avis à leur sujet et vise les notes d’information destinées aux investisseurs. Les produits concernés sont les OPCVM, les OPCC, les OPCI et les FPCT. A travers cette prérogative, l'AMMC veille à sécuriser l’investissement en s’assurant du respect des exigences légales et réglementaires relatives aux produits et à l’information des investisseurs et en vérifiant la capacité des intervenants à gérer lesdits produits.
instruction des dossiers d’agréments des intervenants
Les intervenants soumis à la procédure d’agrément sont les sociétés de bourse, les sociétés de gestion des OPCC, OPCI et FPCT. L'AMMC instruit les dossiers d’agrément avant de les soumettre à la décision du Président de l’AMMC ou du Ministre des Finances selon les cas pour avis. L'AMMC vérifie que les intervenants ayant demandé l’agrément présentent les garanties suffisantes, notamment en ce qui concerne leur organisation, leurs moyens techniques, humains et financiers ainsi que l’expérience et l’intégrité de leurs dirigeants.
Visa des notes d’informations des opérations financières
L'AMMC vise les notes d'information des émetteurs à l’occasion d’opérations d’appel public à l’épargne, d’offres publiques et des programmes de rachat, après examen de la pertinence et de la cohérence de l’information destinée aux investisseurs. L’objectif est de s’assurer que les investisseurs disposent de toute l’information pertinente pour prendre leurs décisions d’investissement en connaissance de cause. La note d’information visée par l'AMMC est mise gratuitement à la disposition du public préalablement au début de l’opération.
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Contrôle de l’information financière des émetteurs
L’objectif de ce contrôle est de veiller à ce que le public ait une information régulière sur les émetteurs qui le sollicitent. Ainsi, l'AMMC s’assure que ces derniers respectent leurs obligations de publication des états financiers annuels et semestriels et rendent publique toute information importante pouvant avoir une influence sur les cours en bourse de leurs titres ou une incidence sur le patrimoine des porteurs de titres. Elle veille à ce que l’information soit précise, sincère, exacte et diffusée, à temps, à l’ensemble de la communauté financière.
Contrôle des intervenants et des entreprises de marché
Les intervenants soumis au contrôle de l'AMMC sont les Sociétés de bourse, les Teneurs de compte, les Sociétés de gestion, la Bourse des valeurs et le Dépositaire central. Ce contrôle se décline sous deux formes complémentaires : le contrôle sur place, à travers des inspections au sein des locaux des intervenants, et le contrôle sur pièces, à travers des reportions dont l'AMMC fixe le contenu et la périodicité. La finalité principale du contrôle est de s’assurer que l’intervenant présente en permanence des garanties suffisantes, notamment en ce qui concerne son organisation, ses moyens techniques, financiers et humains et de vérifier que les conditions d’agrément sont maintenues.
Traitement des plaintes
L'AMMC reçoit les plaintes des épargnants concernant les opérations sur instruments financiers, procède à la vérification du bien fondé de la plainte et prend les mesures qui s'imposent.
Surveillance, enquêtes et L'AMMC veille à la conformité des transactions sur les instruments financiers aux règles du marché afin d’en assurer l'intégrité. L'AMMC mène des sanctions
enquêtes, quand c’est nécessaire. Quand les faits se révèlent avérés, l'AMMC est habilitée à prononcer des sanctions à l’encontre d’intervenants suite à la constatation d’infractions ou manquements aux règles régissant leurs activités ou le fonctionnement du marché. Les sanctions sont prononcées selon une procédure respectueuse des droits de défense des intervenants concernés.
3. Les sociétés de bourse : Agréées par le Ministère des Finances et de la Privatisation, les sociétés de bourse ont pour objet, outre l'exécution des transactions sur les valeurs mobilières, la garde des titres, la gestion des portefeuilles de valeurs mobilières en vertu d'un mandat, le conseil à la clientèle et l'animation du marché des valeurs mobilières inscrites à la cote. Les sociétés de bourse participent également au placement des titres émis par les personnes morales faisant appel public à l'épargne et assistent ces dernières à la préparation des documents d'information destinés au public.
4. Le conseil déontologique des valeurs mobilières CDVM : Établissement public doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière, le CDVM est l'autorité de marché. Il a pour mission de : Protéger l'épargne investie en valeurs mobilières ou tous autres placements réalisés par appel public à l'épargne.
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Veiller à l'information des investisseurs en valeurs mobilières en s'assurant que les personnes morales qui font appel public à l'épargne établissent et diffusent toutes les informations légales et réglementaires en vigueur. Veiller au bon fonctionnement du marché des valeurs mobilières en assurant la transparence, l'intégrité et la sécurité. Veiller au respect des diverses dispositions légales et réglementaires régissant le marché financier
5. Le dépositaire central Maroclear : Maroclear est le dépositaire central des titres au Maroc. Il a été créé en vertu des dispositions de la loi n° 35-96 du 9 juillet 1997 qui a institué le régime de la dématérialisation des valeurs mobilières. En tant que société anonyme, Maroclear assure pour le compte de ses affiliés la conservation
des
titres,
leur
circulation
ainsi
que
leur
administration.
Ses principales missions sont : Centraliser la conservation des titres dans des comptes courants ouverts exclusivement aux noms des professionnels (banques, sociétés de bourse et émetteurs). Maroclear n'entretient aucune relation avec le grand public. Assurer la gestion des systèmes de règlement et livraison des titres. Simplifier l'exercice des droits attachés aux titres
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Partie II : les perspectives de déploiement du marché boursier à la lumière du droit marocain : Le système financier marocain en quête d’un nouveau souffle L’attractivité d’un pays pour les investissements est incontestablement inhérente aux conditions de financement de son économie. À ce titre, elle est tributaire de l’existence d’un secteur bancaire efficace et d’un marché de capitaux efficient capable de drainer une épargne longue vers le secteur productif. Ainsi, pour sortir d’un état de léthargie, le Maroc a engagé un véritable mouvement de modernisation afin de permettre à son système financier de remplir les deux fonctions principales suivantes : produire les informations nécessaires à la réalisation des transactions financières ; traiter les risques d’investissement et les répartir au mieux entre les agents économiques. Ce mouvement de modernisation a été caractérisé par un ensemble de réformes financières visant le secteur bancaire, la bourse des valeurs et, d’une manière générale, l’environnement financier. Bénéficiant d’un appui financier important de l’Union européenne, le Maroc est tenu de poursuivre et d’intensifier le chantier de sa modernisation économique et sociale en se rapprochant plus rapidement des normes et standards internationaux. Dans cette perspective, le pays s’est engagé à entreprendre la mise en place d’une série de réformes visant à favoriser son ouverture sur les marchés mondiaux. La présente contribution a pour objectif, premièrement, de mettre en exergue les différentes mesures visant, à travers le projet « Casablanca Finance City », à faire de la capitale économique du royaume, Casablanca, un centre financier régional et international et, deuxièmement, de revenir sur les réformes importantes qu’a connues le système financier marocain à partir des années 90.
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Chapitre 1 : Les ambitions régionales et internationales de la place financière de Casablanca Si Tanger est en voie de devenir un véritable pôle de l’industrie automobile, Casablanca, avec la dynamique socio-économique qu’elle connaît actuellement et les nombreux projets structurants qui y sont lancés, est en passe de se positionner, grâce à la création de « Casablanca Finance City » (CFC), comme une véritable plateforme régionale pour les métiers de la finance. Passerelle financière pour les investisseurs désireux d’accéder aux marchés en croissance rapide du continent africain, ce projet de place financière internationale ouvre des perspectives prometteuses pour l’attrait des capitaux et le développement de nouveaux métiers. Il devrait à terme générer entre 7 et 12 milliards de dirhams, augmenter de près de 2 % le PIB et créer entre 35 000 et 55 000 emplois. Casablanca Finance City ambitionne de devenir le premier centre d’affaires régional et le hub financier international de référence servant en priorité le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest. L’objectif, dans un premier temps, est de dépasser les 60 milliards d’euros de capitalisation enregistrée à l’Egyptian Exchange et de prendre ainsi de l’avance sur les autres projets de places financières régionales, prévus à Alger et à Tunis. Pour développer et piloter le projet a été créé le Moroccan Financial Board (MFB) devenu la Casablanca Finance City Autority (CFCA). L’actionnariat de cette société gestionnaire de la future place financière est partagé, pour le secteur public, entre la Banque centrale (Bank Al Maghrib), la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) et la Bourse de Casablanca. Il se partage entre les banques Attijariwafa bank, BMCE Bank et Groupe Banques populaires, et les assurances MAMDA, CNIA, Atlanta-Sanade et AXA, pour le secteur privé. Cette société a pour mission la promotion de la place, d’une part, en effectuant notamment des roadshows auprès des investisseurs internationaux potentiels et, d’autre part, en scellant des partenariats avec différentes grandes institutions (Singapour, Luxembourg, Londres, etc.). Dans cet objectif, de nombreux avantages fiscaux sont proposés. En effet, soucieux de garantir la réussite de ce projet d’envergure, le législateur marocain a introduit une kyrielle de mesures incitatives destinées à asseoir les bases légales permettant à la place casablancaise d’être compétitive et attractive (lois 44-10 et 68-12). En ce sens, les entreprises qui peuvent prétendre au statut « Casablanca Finance City » bénéficieront d’un régime fiscal de faveur. Les entreprises exportatrices de services seront exonérées de l’impôt sur les sociétés (IS) pendant les cinq premières années et soumises à un taux réduit de 8,75 %, passé ce délai. 23
LE MARCHE BOURSIER: ETATS DES LIEUX ET PERSPECTIVE DE DEPLOIEMENT SOUS L’EGIDE DU DROIT MAROCAIN
L’exonération porte sur leurs ventes à l’export et sur les plus-values mobilières de source étrangère. Les sièges régionaux et internationaux seront soumis, quant à eux, à un taux de l’IS de seulement 10 %, sur une base imposable dont le montant ne peut être inférieur à 5 % des charges de fonctionnement. Pour attirer des compétences de haut niveau, la place casablancaise a également prévu un régime fiscal avantageux pour les ressortissants étrangers appelés à occuper un emploi dans une société bénéficiant du statut « CFC ». Ces derniers seront soumis à un régime d’imposition sur le revenu de seulement 20 %. Cette multitude d’avantages fiscaux séduira sans doute de nombreuses parties prenantes. D’autant que d’autres chantiers ont été mis en œuvre afin de globaliser l’offre marocaine, aussi bien dans le domaine de la formation, de la justice que de la connectivité (en l’occurrence le chantier de la zone d’Anfa, où sera bâti ce nouveau quartier de la finance internationale). Casablanca Finance City (CFC) est un hub économique et financier africain situé à la croisée des continents. Reconnue comme la première place financière en Afrique et partenaire des plus grands centres financiers internationaux, CFC a réussi à constituer une forte communauté de membres composée d’entreprises financières, de sièges régionaux de multinationales, de prestataires de services et de holdings. CFC offre à ses membres une proposition de valeur attractive et un accompagnement «doing business» de qualité visant à favoriser le déploiement de leurs activités en Afrique. Animé par l’ambition de satisfaire sa communauté, CFC s’engage à promouvoir l’expertise africaine de ses membres, tout en stimulant les synergies et opportunités d’affaires au sein de son réseau.
1. Réforme du cadre législatif et règlementaire du CFC Afin de renforcer son attractivité et se conformer aux meilleures pratiques internationales, Casablanca Finance City a entrepris une réforme majeure, à travers la transformation de son cadre juridique et fiscal. Ce nouveau cadre réglementaire exclut toute distinction entre les activités locales et les activités à l’export. Cette réforme a été opérée suite à l’adoption des textes législatifs suivants: •
Décret-loi n°2-20-665
•
Décret d’application du Décret-loi n° 2-20-665
•
Loi de finances 2020
•
Loi de finances 2021
Elle concerne principalement les volets suivants :
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1. Élargissement des activités éligibles 2. Renforcement des règles de conformité 3. Simplification du processus d’octroi de statut Suite à cette réforme, la grille des frais relatifs au statut CFC a été revue. Elle est établie comme suit : •
Commission d’instruction du statut CFC (instruction fees), versée à CFCA lors du dépôt de la demande du statut. Elle est calculée par catégorie d’entreprise en tenant compte notamment de la situation de l’entreprise, sa taille et les années d’activité.
•
Commission annuelle (annual fees), versée à CFCA avant le 31 mars de chaque année qui suit l’année de l’exercice clôturé. Elle est également calculée par catégorie d’entreprise et intègre désormais deux variables : o
Commission tenant compte de la nature de l’activité entrant en vigueur à partir du 1er janvier 2022;
o
Contribution pour le développement de la place lié à l’effectif entrant en vigueur à partir du 1er janvier 20217
Pour avoir une simulation des frais concernant votre entreprise, merci de vous rapprocher de votre contact CFCA.
2. Élargissement des activités éligibles : Pour donner suite à l’adoption du décret-loi, le statut CFC a été élargi à six nouvelles activités à savoir : les sociétés d’investissement, les OPC (Organismes de placement collectif), les CIF (Conseillers en investissement financier), les sociétés/plateformes de crowdfunding, les sociétés de négoce et les sièges régionaux pouvant facturer des biens et des services intra et extra groupe. Cet élargissement permettra à CFC de capter plus d’investissements.
*Les holdings seront désormais considérés comme des Entreprises Financières quelle que soit la part qu’ils détiennent dans le capital de leurs filiales internationales, qu’elle soit majoritaire ou pas. *Les sièges sociaux régionaux basés à Casablanca Finance City pourront désormais facturer des biens et services intra et extra groupe . Ils deviennent donc des “prestataires de services techniques et administratifs”.
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https://casablancafinancecity.com/cfc/ 25
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a. Renforcement des règles de conformité : Cette réforme prévoit également de nouvelles règles de conformité pour les entreprises CFC: •
apporter une valeur ajoutée contribuant au développement de la place;
•
être dirigées et gérées depuis le siège CFC;
•
avoir au moins le dirigeant de l’entité résidant au Maroc;
•
allouer un minimum de dépenses de fonctionnement en adéquation avec l’activité de l’entreprise;
•
disposer de cadres dirigeants justifiant des qualifications et expérience internationale requises: o
Minimum 3 ans: pour les prestataires de services techniques et administratifs, prestataires de services auxiliaires, entreprises de négoce;
o
Minimum 1 an: pour les autres activités;
En cas de manquement à ces règles de conformité, des sanctions sont prévues par la loi: •
Suspension du statut CFC pour une période de 12 mois pouvant conduire au retrait;
•
Application d’une pénalité de retard en cas d’envoi tardif du rapport annuel (3000 dirhams par jour de retard);
Les entreprises ayant obtenu le statut CFC avant le 1er octobre 2020 disposent d’un délai d’un an, à compter du 24 décembre 2020, pour se conformer aux dispositions du décretloi n°2-20-665. a. Simplification du processus d’octroi de statut Le process d’octroi du statut CFC a été assoupli. CFCA instruit les dossiers de demande de statut et les soumet au Ministre des Finances après consultation, au besoin, des régulateurs concernés. Le traitement des dossiers est ainsi réduit à 30 jours ouvrables. b. Réforme fiscale L’autre changement majeur qu’a connu le régime CFC concerne la refonte du volet fiscal:8 •
Un IS de 15% est désormais applicable à toutes les activités locales et à l’export (après exonération quinquennale). Les banques, les assurances/réassurances restent, elles, soumises au droit commun;
•
Exonération de l’IS retenu à la source sur les dividendes distribués aux résidents et non résidents
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https://casablancafinancecity.com/cfc/?lang=fr 26
LE MARCHE BOURSIER: ETATS DES LIEUX ET PERSPECTIVE DE DEPLOIEMENT SOUS L’EGIDE DU DROIT MAROCAIN
Disposition transitoire: Les membres CFC qui bénéficiaient de l’ancien régime, ont jusqu’au 31 décembre 2022 pour basculer vers le nouveau régime. Ainsi, à partir du 1er janvier 2023, toutes les entreprises CFC seront soumises au même taux IS (15%)* *sauf les banques et assurances/réassurances Toutes ces dispositions et nouvelles pratiques contribueront à améliorer l’offre de Casablanca Finance City et à consolider son rôle de hub financier de référence en Afrique.
Chapitre 2 : Le système financier soutien de la croissance économique 1. Accord pour faciliter l’accès des PME au marché des capitaux L’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC), la Bourse de Casablanca, Maroclear et l’Association Professionnelle des Sociétés de Bourse (APSB) ont procédé ce matin à la signature d’un protocole d’accord visant à faciliter l’accès des Petites et Moyennes Entreprises (PME) au marché boursier. Signé à Casablanca par Mme la Présidente de l’AMMC, M. le, Président du Conseil d’Administration de la Bourse de Casablanca, Mme la, Président Directeur Général de Maroclear et M. le, Président de l’APSB, ce protocole d’accord prévoit le lancement d’une offre intégrée dite « Offre PME » permettant de faciliter l’accès au financement par le marché des capitaux à cette catégorie d’entreprises, et plus particulièrement celles souhaitant s’introduire en bourse sur le nouveau Marché Alternatif de la Bourse de Casablanca. Cette offre, qui permet d’adresser les problématiques concrètes auxquelles sont confrontées les PME souhaitant se financer via le marché des capitaux, repose sur 3 composantes : L’instauration d’une tarification plus avantageuse grâce à une réduction de 50% des commissions d’introduction au Marché Alternatif de la Bourse de Casablanca appliquées par chacune des parties ; L’optimisation des procédures d’accès au marché, notamment à travers l’instauration d’un guichet unique pour la centralisation et la coordination des démarches à effectuer auprès de l’AMMC, de la Bourse de Casablanca et de Maroclear ; La mise en place d’un dispositif de formation et d’accompagnement au profit des PME envisageant de lever des financements sur le marché.
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LE MARCHE BOURSIER: ETATS DES LIEUX ET PERSPECTIVE DE DEPLOIEMENT SOUS L’EGIDE DU DROIT MAROCAIN
Le protocole d’accord signé aujourd’hui marque la volonté des parties de consolider leur partenariat pour le développement du marché des capitaux en faveur du financement des entreprises, particulièrement les PME qui peuvent désormais s’introduire sur le nouveau Marché Alternatif de la Bourse de Casablanca à des conditions d’accès et de reportions allégés. Le protocole prévoit également la création d’une commission mixte qui assurera le suivi et le développement de cette offre PME, notamment en y associant d’autres partenaires et parties prenantes susceptibles d’y contribuer. « Convaincus du rôle important que jouent les PME dans notre économie et conscients des défis auxquels elles sont confrontées, particulièrement dans le contexte actuel, nous joignons nos efforts aux autres initiatives nationales en faveur des PME, en mettant à leur disposition une offre sur mesure permettant de leur faciliter l’accès au financement par le marché des capitaux. » a déclaré Mme Nezha HAYAT, Présidente de l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux.9
2. L’influence du marché financier sur l’économie marocaine Combinant ouverture économique, libéralisation financière et profondes réformes structurelles, le modèle économique marocain, malgré l’irrégularité de sa trajectoire depuis les années 80, a réussi la stabilisation des facteurs macro-économiques. Les bases de ce succès sont la modernisation de l’appareil productif, une discipline budgétaire accommodante et la crédibilité de la politique monétaire, lesquelles ont été rendues possible grâce à un cadre institutionnel et juridique stable. Le processus de diversification du tissu productif et de spécialisation dans des secteurs à forte valeur ajoutée, la politique des grands chantiers, l’important effort budgétaire aux profits des secteurs sociaux et la dynamique des réformes structurelles et institutionnelles ont permis au pays d’aborder dans des conditions relativement confortables la crise financière qui secoue le monde depuis 2008. Le Maroc a su capitaliser sur ses acquis et réaliser une croissance moyenne d’environ 5 %. Le « statut avancé » dont il bénéficie dans ses relations avec l’Union européenne et les différents accords de libre-échange signés avec des pays arabes, les États-Unis et la Turquie sont autant d’atouts pour séduire les investisseurs. La contribution du système financier à la croissance économique et à l’emploi concerne la facilitation des transactions, la collecte de l’épargne et l’allocation du capital vers Communiqué de presse L’AMMC, la Bourse de Casablanca, Maroclear et l’APSB signent un protocole d’accord pour faciliter l’accès des PME au marché des capitaux Casablanca, le 8 décembre 2021 9
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les secteurs productifs. La dynamique de l’investissement, appuyée par un système financier restructuré et répondant aux standards internationaux, a renforcé, par ses effets accélérateurs, les fondements de la solidité et de la croissance de l’économie marocaine.
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Conclusion En dépit de quelques points de blocage et la persistance de certaines difficultés liées au contexte de crise internationale et à celui des perturbations politiques régionales, le système financier marocain poursuit sa mue. La place financière de Casablanca est un nouveau souffle, un nouvel édifice de l’architecture du système financier, qui confirme les efforts de modernisation déployés depuis des années. Le Maroc a, en effet, placé l’attractivité des capitaux étrangers au cœur de sa stratégie économique. Il vise à faire des investisseurs étrangers de véritables partenaires privilégiés pour son développement. L’installation d’un cluster financier à Casablanca, capital économique du Maroc, est un formidable atout pour insuffler une nouvelle dynamique à son économie et accroître son potentiel de développement. Le but est de créer ainsi un effet de masse critique et de positionner Casablanca comme un grand pôle d’investissements financiers sur le continent africain.
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Bibliographie BOURSE DE CASABLANCA (différentes années) : Rapport annuel, Casablanca [en ligne] URL : http://www.casablanca-bourse.com/bourseweb/content.aspx?IdLink=14&Cat=1
HAUT COMMISSARIAT AU PLAN, Prospective « Maroc 2030 », Le système financier marocain, 2006.
MINISTERE DE L’ÉCONOMIE ET DES FINANCES, Projet de loi de finances pour l’année budgétaire 2022, Rapport économique et financier
MINISTERE DE L’ÉCONOMIE ET DES FINANCES, Projet de loi de finances pour l’année budgétaire 2013, Rapport économique et financier, Rabat, 2012 [en ligne] URL : http://www.finances.gov.ma/esp_doc/util/file.jsp?iddoc=6885 Voir TEISSERENC N., « Casablanca Finance City : là où ça coince », JeuneAfrique.com, 10 février 2014, Communiqué de presse : L’AMMC, la Bourse de Casablanca, Maroclear et l’APSB signent
un protocole d’accord pour faciliter l’accès des PME au marché des capitaux ; Casablanca, le 8 décembre 2021 https://casablancafinancecity.com/ https://books.openedition.org/cjb/1145 J BENDAHAN : Structure & Performance Du Marché boursier marocain 2007
Le guide de la bourse : Le marché boursier : structure et acteurs Supplément à la vieEco du 26 janvier 2007 GL TRADE. GL PROFESSIONAL SERVICES : Introduction aux marchés boursiers Guide de préparation à la certification Core Version 1.0 - Edité le 18/06/06 à 19:06 Catherine Karyotis : L’essentiel de la Bourse et des marchés de capitaux ;GUALINO 4e édition
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Table des matieres Remerciement ..................................................................................... 1 Sommaire ............................................................................................ 2 INTRODUCTION : ............................................................................ 3 Partie I : le cadre juridique fonctionnelle et organisationnelle du marché boursier ................................................................................... 6 CHAPITRE 1 : ROLE ET HISTORIQUE DU MARCHE BOURSIER AU MAROC. ............................................................................. 6 1. Le marché boursier ............................................................................................................................... 6 2. L’historique du marché boursier........................................................................................................... 6 CHAPITRE 2 : LES PRINCIPAUX INTERVENANTS DU MARCHE BOURSIER .............................................................................. 10 1. La Bourse de Casablanca :.................................................................................................................. 10 a. b. c.
2. 3. 4. 5.
Définition : ..................................................................................................................................................... 10 L’organigramme de la bourse de Casablanca................................................................................................. 11 Organisation de la bourse de Casablanca: ..................................................................................................... 13
L’AMMC : autorité marocaine des marchés de capitaux ................................................................... 18 Les sociétés de bourse : ...................................................................................................................... 20 Le conseil déontologique des valeurs mobilières CDVM : .................................................................. 20 Le dépositaire central Maroclear : ..................................................................................................... 21
Partie II : les perspectives de déploiement du marché boursier à la lumière du droit marocain : Le système financier marocain en quête d’un nouveau souffle ......................................................................... 22 CHAPITRE 1 : LES AMBITIONS REGIONALES ET INTERNATIONALES DE LA PLACE FINANCIERE DE CASABLANCA ............................. 23 1. Réforme du cadre législatif et règlementaire du CFC ......................................................................... 24 2. Élargissement des activités éligibles : ................................................................................................ 25 a. a. b.
Renforcement des règles de conformité :...................................................................................................... 26 Simplification du processus d’octroi de statut ............................................................................................... 26 Réforme fiscale .............................................................................................................................................. 26
CHAPITRE 2 : LE SYSTÈME FINANCIER SOUTIEN DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ................................................................ 27 1. Accord pour faciliter l’accès des PME au marché des capitaux .......................................................... 27 2. L’influence du marché financier sur l’économie marocaine ............................................................... 28
Conclusion ........................................................................................ 30 Bibliographie..................................................................................... 31 Table des matieres ............................................................................. 32 32