Le Choix de La Langue Française - Exercices [PDF]

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Zitiervorschau

Língua Estrangeira – Iniciação – Francês Écouter/Comprendre

«  Le choix de la langue française  » – Anna Moi

Journaliste Anna Moi, vous êtes intervenue plusieurs fois cette semaine/ aujourd`hui à l’école normale supérieure. Vous êtes professeur /écrivain. Vous êtes née au Vietnam mais vous êtes française/portugaise. Et vous avez décidé d’écrire finalement en français. Quelle est la raison de ce choix? Anna Vous savez, au départ, c’était un peu le hasard. J’habitais Saigon, c’était dans les années 1990 et la rédactrice en chef, française, d’une revue francophone m’avait proposé d’écrire des articles sur la culture anglaise/vietnamienne. Journaliste «L’écho des rizières» Anna Voilà. Le journal s’appelait «L’écho des rizières» et elle m’a proposé une rubrique et j’ai écrit mon premier/ seconde texte, qui est devenu la première nouvelle de mon recueil «L’écho des rizières». Donc au départ, c’était un peu le hasard. Bien sûr, c’est une langue que j’ai énormément pratiquée, que je pratique, mais ce n’est pas la seule. Journaliste Vous êtes intelligente/polyglotte. Vous parlez, je crois, 3/5 langues. Vous dites finalement que la langue c’est un matériau pour l’écrivain au même titre que le marbre pour le sculpteur ou la peinture pour un peintre.

Parce que selon vous la langue a cette fluidité? Anna Oui et puis je l’envisage un peu comme un jeu avec les enfants/mots. Quand j’écris, j’aime bien par exemple inventer des mots. C’est comme si on prenait une terre et qu’on en fait quelque chose d’autre. Je prends des choses qui existent... mais... Bon, dans l’un de mes premiers/derniers livres... Journaliste Vous avez fait pas mal de néologismes. Vous pouvez nous en donner quelques-uns? Anna Je rends transitifs des verbes intransitifs. Je trouve que ce n’est pas grave/difficile. La langue a évolué. Je lis Rabelais, c’est une langue magnifique. Mais on n’écrit plus tout à fait de la même manière que Proust/Rabelais. Mais ce n’est pas grave. Journaliste La langue est en permanente évolution? Anna Non/Oui Journaliste Est-ce le rôle des écrivains de faire évoluer la langue de cette façon? Anna Je pense que chacun a son rapport propre avec la langue et moi j’ai ce rapport-là avec le français/portugais. Ce désir de le changer/transformer. Journaliste

Alors hier/aujourd’hui, au Vietnam, on pale moins/plus français qu’il y a plusieurs dizaines d’années. C’était un pays traditionnellement francophone. Aujourd’hui, il est plutôt francophile. Comment voyez -vous le français évoluer dans votre pays? Au niveau des jeunes générations? Anna Vous avez montré des photos de l’ENS, tout à l’heure. Je trouve que les bâtiments scolaires et puis l’éducation en général, c’est ce que la France a fait de pire/mieux. Notamment au Vietnam, les premiers lycées ont existé à partir de la colonisation française. Il n’y a pas d’éducation collective au Vietnam et moi j’ai été au lycée Marie Curie qui étai un lycée français et donc le français s’est diffusé à travers les lycées. Journaliste Mais les jeunes générations parlent/ne parlent pas toujours français ou elles tendent plutôt à parler anglais? Anna Je dirais que la majorité maintenant des écoliers apprennent plutôt l’anglais comme première langue vivante. Vous savez, la géopolitique a beaucoup changé ces dernières années, l’émergence de la Chine, et aussi des pays limitrophes. J’entends parler coréen au Vietnam, Allemand/Japonais, le chinois bien sûr. Mais tout d’un coup, ces pays régionaux qui n’existaient pas vraiment en tant que puissances, existent maintenant. Ça se répartit. L’anglais prime, c’est évident, mais aussi d’autres langues. Journaliste Quel sens donnez-vous, en qualité d’écrivain, à la francophonie? Ça veut dire quoi pour vous? Anna Ça a un sens très précis. Je vais vous donner un/deux exemple. Hier/Récemment, j’ai été contactée par la province d’Alberta au Canada.

À ma connaissance, c’est une province anglophone. Cependant, la lettre que j’ai reçue était en français. On m’expliquait en français canadien qu’ils souhaitaient utiliser/imprimer des extraits de deux de mes nouvelles de «L’écho des rizières» pour un examen de fin d’année du 12ème degré. J’ai compris que c’était «Twelfth Grade» et donc de terminale. C’était donc pour le Bac canadien. Des Canadiens de l’Alberta, du Nunavut et des territoires du Nord-Ouest vont plancher sur des nouvelles d’Anna Moi. Pour moi, c’est ça la francophonie. Journaliste Merci beaucoup Anna Moi pour cet éclairage sur cette semaine/ce mois de la francophonie. Merci