Langue Française Lecture Courante CE2 Martine Et Jacquou (J Ferry) [PDF]

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Zitiervorschau

MARTINE ET JACQUOU

© WESMAEL-CHARLIER, 1961.

PREFACE

Avant de connaître les mots par la lecture, dans les livres, l'enfant les connaît par le langage. Ils lui parviennent alors, imprégnés du sens que leur donnent les autres mots, le ton, l'expression du visage. Riches de ces tonalités affectives plus sûres qu'un commentaire, Ses mots sont avant tout la forme d'une pensée saisie d'intuition. Le plus souvent, il n'est pas nécessaire de les définir. C'est pourquoi le moyen le plus efficace d'apprendre la langue est-il de la parler, de la bien parler; le vocabulaire dont on dispose le mieux est celui qui s'acquiert par la conversation ou le texte. Nulle méthode ne convient donc mieux pour une bonne leçon de lecture que celle qui (mise à part une éventuelle lecture silencieuse par les enfants) débute par la lecture du maître. Assez lente pour laisser à l'enfant le temps de comprendre, cette lecture ne sera jamais trop vivante, parvenant par les mots, les phrases, le texte, à retrouver les pensées et le mouvement de pensée qu'ils expriment. Par sympathie, par intuition l'enfant partage la tristesse ou l'allégresse que la voix, le visage ou la mimique du maître dégagent du texte. D'intuition s'éclaire le vocabulaire ignoré ou mal connu jusque-là. Nous n'avons pas craint de recourir à des tournures et à un langage nouveaux pour l'enfant. L'essentiel était que le texte soit vivant, réel, correspondant à des faits que l'enfant connaît ou peut connaître. Il lui manque les moyens de relater ces faits. La lecture les lui présente, le maître les utilise, la répétition les rend familiers. L'enfant comprend beaucoup plus qu'il ne peut dire. Ce serait puérilité d'adulte qu'emprunter son langage. Que la lecture soit de bonne langue française simple, mais pas minimisée, et l'enfant trouvera pour sa pensée les formes dignes de l'enclore. Telle a été l'intention de ce livre qui ne s'ouvre à l'enfant que par la lecture exemplaire du maître. Les quelques mots d'explication suivant les leçons ne sont destinés qu'à satisfaire la curiosité de l'enfant; les quelques exercices n'ont d'autre dessein que d'aider le maître, parfois pressé par de multiples tâches, à tirer parti du texte. Notre seul désir serait que le maître ayant apprécié ces textes — tous véridiques — les fasse apprécier aux enfants et leur procure le plaisir de lire J.F.