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French Pages 808 [807] Year 2007
L’ACTION NORMATIVE À L’UNESCO
L’ACTION NORMATIVE À L’UNESCO Volume II
CONVENTIONS, RECOMMANDATIONS, DÉCLARATIONS ET CHARTES ADOPTÉES PAR L’UNESCO (1948–2006)
Éditions UNESCO
MARTINUS NIJHOFF PUBLISHERS Leiden / Boston
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TABLE DES MATIÈRES
PARTIE I CONVENTIONS ET ACCORDS DE CARACTÈRE NORMATIF ADOPTÉS SOIT PAR LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE, SOIT PAR DES CONFÉRENCES INTERGOUVERNEMENTALES CONVOQUÉES PAR L’UNESCO SEULE OU CONJOINTEMENT AVEC D’AUTRES ORGANISATIONS INTERNATIONALES Accord visant à faciliter la circulation internationale du matériel visuel et auditif de caractère éducatif, scientifique et culturel, avec Protocole de signature et modèle de certificat prévu à l’article IV de l’Accord. Beyrouth, le 10 décembre 1948 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 Accord pour l’importation d’objets de caractère éducatif, scientifique ou culturel, avec annexes A à E et Protocole annexé. Florence, le 17 juin 1950 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 Convention universelle sur le droit d’auteur, avec Déclaration annexe relative à l’article XVII et Résolution concernant l’article XI. Genève, le 6 septembre 1952 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 Protocole annexe 1 à la Convention universelle pour la protection du droit d’auteur concernant la protection des œuvres des personnes apatrides et des réfugiés. Genève, le 6 septembre 1952 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 Protocole annexe 2 à la Convention universelle pour la protection du droit d’auteur concernant l’application de la Convention aux œuvres de certaines organisations internationales. Genève, le 6 septembre 1952 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
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Conventions, recommandations, déclarations et chartes adoptées par l’UNESCO (1948–2006)
Protocole annexe 3 à la Convention universelle pour la protection du droit d’auteur relatif à la ratification, acceptation ou adhésion conditionnelle. Genève, le 6 septembre 1952 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43 Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, avec Règlement d’exécution. La Haye, le 14 mai 1954 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45 Protocole à la Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé et résolutions de la Conférence. La Haye, le 14 mai 1954 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65 Convention concernant les échanges internationaux de publications. Paris, le 3 décembre 1958 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69 Convention concernant les échanges entre États de publications officielles et documents gouvernementaux. Paris, le 3 décembre 1958 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 Convention concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement. Paris, le 14 décembre 1960 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79 Convention internationale sur la protection des artistes interprètes ou exécutants, des producteurs de phonogrammes et des organismes de radiodiffusion. Rome, le 26 octobre 1961 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85 Protocole instituant une Commission de conciliation et de bons offices chargée de rechercher la solution des différends qui naîtraient entre États parties à la Convention concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement. Paris, le 10 décembre 1962 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96 Convention concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels. Paris, le 14 novembre 1970 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104 Convention universelle sur le droit d’auteur révisée à Paris le 24 juillet 1971, avec Déclaration annexe relative à l’article XVII et Résolution concernant l’article XI. Paris, le 24 juillet 1971 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113 Protocole annexe 1 à la Convention universelle sur le droit d’auteur révisée à Paris le 24 juillet 1971 concernant la protection des œuvres des personnes apatrides et des réfugiés. Paris, le 24 juillet 1971 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
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Protocole annexe 2 à la Convention universelle sur le droit d’auteur révisée à Paris le 24 juillet 1971 concernant l’application de la Convention aux œuvres de certaines organisations internationales. Paris, le 24 juillet 1971 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131 Convention pour la protection des producteurs de phonogrammes contre la reproduction non autorisée de leurs phonogrammes. Genève, le 29 octobre 1971 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132 Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel. Paris, le 16 novembre 1972 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137 Convention concernant la distribution de signaux porteurs de programmes transmis par satellite. Bruxelles, le 21 mai 1974 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151 Convention régionale sur la reconnaissance des études et des diplômes de l’enseignement supérieur en Amérique latine et dans la région des Caraïbes. Mexico, le 19 juillet 1974 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156 Protocole à l’Accord pour l’importation d’objets de caractère éducatif, scientifique ou culturel avec annexes A à H. Nairobi, le 26 novembre 1976 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164 Convention sur la reconnaissance des études, des diplômes et des grades de l’enseignement supérieur dans les États arabes et les États européens riverains de la Méditerranée. Nice, le 17 décembre 1976 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175 Convention sur la reconnaissance des études, des diplômes et des grades de l’enseignement supérieur dans les États arabes. Paris, le 22 décembre 1978 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184 Convention multilatérale tendant à éviter la double imposition des redevances de droits d’auteur, Modèle d’accord bilatéral et Protocole additionnel à la Convention multilatérale. Madrid, le 13 décembre 1979 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193 Convention sur la reconnaissance des études et des diplômes relatifs à l’enseignement supérieur dans les États de la région Europe. Paris, le 21 décembre 1979 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 214 Convention régionale sur la reconnaissance des études et des certificats, diplômes, grades et autres titres de l’enseignement supérieur dans les États d’Afrique. Arusha, le 5 décembre 1981 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224
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Conventions, recommandations, déclarations et chartes adoptées par l’UNESCO (1948–2006)
Convention régionale sur la reconnaissance des études, des diplômes et des grades de l’enseignement supérieur en Asie et dans le Pacifique. Bangkok, le 16 décembre 1983 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234 Convention sur l’enseignement technique et professionnel. Paris, le 10 novembre 1989 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244 Convention sur la reconnaissance des qualifications relatives à l’enseignement supérieur dans la région Européenne. Lisbonne, le 11 avril 1997 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251 Deuxième Protocole relatif à la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé. La Haye, le 26 mars 1999 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 269 Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique. Paris, le 2 novembre 2001 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286 Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Paris, le 17 octobre 2003 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 306 Convention internationale contre le dopage dans le sport. Paris, 19 octobre 2005 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 321 Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles . Paris, 20 octobre 2005 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 338 PARTIE II RECOMMANDATIONS ADOPTÉES PAR LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE Recommandation définissant les principes internationaux à appliquer en matière de fouilles archéologiques. 5 décembre 1956 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 359 Recommandation concernant les moyens les plus efficaces de rendre les musées accessibles à tous. 14 décembre 1960 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 368 Recommandation concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement. 14 décembre 1960 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 373
Table des matières 9
Recommandation concernant la sauvegarde de la beauté et du caractère des paysages et des sites. 11 décembre 1962 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 377 Recommandation concernant la normalisation internationale des statistiques de l’édition de livres et de périodiques. 19 novembre 1964 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 384 Recommandation concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’exportation, l’importation et le transfert de propriété illicites des biens culturels. 19 novembre 1964 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 394 Recommandation concernant la condition du personnel enseignant. 5 octobre 1966 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 399 Recommandation concernant la préservation des biens culturels mis en péril par les travaux publics ou privés. 19 novembre 1968 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 420 Recommandation concernant la normalisation internationale des statistiques relatives aux bibliothèques. 13 novembre 1970 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 430 Recommandation concernant la protection sur le plan national du patrimoine culturel et naturel. 16 novembre 1972 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 437 Recommandation sur l’éducation pour la compréhension, la coopération et la paix internationales et l’éducation relative aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales. 19 novembre 1974 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 448 Recommandation concernant la condition des chercheurs scientifiques. 20 novembre 1974 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 460 Recommandation sur la protection juridique des traducteurs et des traductions et sur les moyens pratiques d’améliorer la condition des traducteurs. 22 novembre 1976 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 477 Recommandation concernant la normalisation des statistiques relatives à la radio et à la télévision. 22 novembre 1976 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 484 Recommandation sur le développement de l’éducation des adultes. 26 novembre 1976 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 494
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Conventions, recommandations, déclarations et chartes adoptées par l’UNESCO (1948–2006)
Recommandation concernant la participation et la contribution des masses populaires à la vie culturelle. 26 novembre 1976 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 512 Recommandation concernant l’échange international de biens culturels. 26 novembre 1976 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 526 Recommandation concernant la sauvegarde des ensembles historiques ou traditionnels et leur rôle dans la vie contemporaine. 26 novembre 1976 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 531 Recommandation révisée concernant les concours internationaux d’architecture et d’urbanisme. 27 novembre 1978 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 544 Recommandation révisée concernant la normalisation internationale des statistiques de l’éducation. 27 novembre 1978 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 554 Recommandation concernant la normalisation internationale des statistiques relatives à la science et à la technologie. 27 novembre 1978 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 561 Recommandation pour la protection des biens culturels mobiliers. 28 novembre 1978 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 576 Recommandation relative à la condition de l’artiste. 27 octobre 1980 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 586 Recommandation pour la sauvegarde et la conservation des images en mouvement. 27 octobre 1980 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 604 Recommandation concernant la normalisation internationale des statistiques relatives au financement public des activités culturelles. 27 octobre 1980 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 614 Recommandation révisée concernant la normalisation internationale des statistiques relatives à la production et à la distribution de livres, de journaux et de périodiques. 1er novembre 1985 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 622 Recommandation sur la sauvegarde de la culture traditionnelle et populaire. 15 novembre 1989 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 635
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Recommandation sur la reconnaissance des études et des titres de l’enseignement supérieur. 13 novembre 1993 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 641 Recommandation concernant la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur. 11 novembre 1997 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 648 Recommandation révisée concernant l’enseignement technique et professionnel. 2 novembre 2001 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 669 Recommandation sur la promotion et l’usage du multilinguisme et l’accès universel au cyberespace. 15 octobre 2003 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 696
PARTIE III DÉCLARATIONS ADOPTÉES PAR LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE Déclaration des principes de la coopération culturelle internationale. 4 novembre 1966 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 705 Déclaration des principes directeurs de l’utilisation de la radiodiffusion par satellites pour la libre circulation de l’information, l’extension de l’éducation et le développement des échanges culturels. 15 novembre 1972 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 708 Charte internationale de l’éducation physique et du sport. 21 novembre 1978 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 712 Déclaration sur la race et les préjugés raciaux. 27 novembre 1978 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 717 Déclaration sur les principes fondamentaux concernant la contribution des organes d’information au renforcement de la paix et de la compréhension internationale, à la promotion des droits de l’homme et à la lutte contre le racisme, l’apartheid et l’incitation à la guerre. 28 novembre 1978 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 724 Déclaration de principes sur la tolérance. 16 novembre 1995 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 730 Déclaration universelle sur le génome humain et les droits de l’homme. 11 novembre 1997 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 735
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Conventions, recommandations, déclarations et chartes adoptées par l’UNESCO (1948–2006)
Déclaration sur les responsabilités des générations présentes envers les générations futures. 12 novembre 1997 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 742 Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle. 2 novembre 2001 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 746 Charte sur la conservation du patrimoine numérique. 15 octobre 2003 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 753 Déclaration internationale sur les données génétiques humaines. 16 octobre 2003 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 758 Déclaration de l’UNESCO concernant la destruction intentionnelle du patrimoine cultuel. 17 octobre 2003 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 771 Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l’homme. 19 octobre 2005 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 776
ANNEXES Convention créant une Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Acte constitutif) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 789 Règlement relatif aux recommandations aux États membres et aux conventions internationales prévues par l’article IV, paragraphe 4, de l’Acte constitutif . . . . . . . . . 799 Procédure par étapes pour l’élaboration, l’examen, l’adoption et le suivi des déclarations, chartes et autres instruments normatifs similaires adoptés par la Conférence générale non visés par le Règlement relatif aux recommandations aux États membres et aux Conventions internationales prévues par l’article IV, paragraphe 4, de l’Acte constitutif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 804
CONVENTIONS, RECOMMANDATIONS, DÉCLARATIONS ET CHARTES ADOPTÉES PAR L’UNESCO (1948–2006)
PARTIE I CONVENTIONS ET ACCORDS DE CARACTÈRE NORMATIF ADOPTÉS SOIT PAR LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE, SOIT PAR DES CONFÉRENCES INTERGOUVERNEMENTALES CONVOQUÉES PAR L’UNESCO SEULE OU CONJOINTEMENT AVEC D’AUTRES ORGANISATIONS INTERNATIONALES
Conventions et accords de caractère normatif 17
Accord visant à faciliter la circulation internationale du matériel visuel et auditif de caractère éducatif, scientifique et culturel, avec Protocole de signature et modèle de certificat prévu à l’article IV de l’Accord Adopté par la Conférence générale à sa 3e session, Beyrouth, 10 décembre 1948 Les gouvernements des États signataires du présent Accord, Persuadés que faciliter la circulation internationale du matériel visuel et auditif de caractère éducatif, scientifique et culturel, c’est concourir à la libre diffusion des idées par la parole et l’image et favoriser ainsi la compréhension mutuelle entre les peuples, conformément aux buts de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, Sont convenus des dispositions suivantes :
Article premier Le présent Accord s’applique au matériel visuel et auditif qui appartient aux catégories énumérées à l’article II et présente un caractère éducatif, scientifique ou culturel. Est considéré comme présentant un caractère éducatif, scientifique ou culturel tout matériel visuel et auditif : a. qui a essentiellement pour but ou pour effet d’instruire et d’informer, par la présentation d’un sujet ou d’un aspect de ce sujet, ou qui est, de par sa nature même, propre à assurer la conservation, le progrès ou la diffusion du savoir et à développer la compréhension et la bonne entente internationales ; b. qui est à la fois caractéristique, authentique et véridique ; c. dont la qualité technique est telle qu’elle ne peut en compromettre l’utilisation.
Article II Les dispositions de l’article précédent s’appliquent au matériel visuel et auditif des catégories et types suivants : a. films, films fixes et microfilms, sous forme de négatifs impressionnés et développés ou sous forme de positifs impressionnés et développés ; b. enregistrement du son, de toutes formes et de tous genres ; c. diapositives sur verre, maquettes et modèles mécaniques, tableaux muraux, cartes et affiches. Dans le texte du présent Accord, tous ces types et toutes ces catégories sont désignés sous le terme générique de « matériel ».
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Article III 1. Chacun des États contractants s’engage à assurer, en ce qui le concerne, dans un délai de six mois à dater de l’entrée en vigueur du présent Accord, l’exemption de tous droits de douane et de toutes restrictions quantitatives, quelle qu’en soit la nature, ainsi que de l’obligation d’introduire une demande de licence en vue de l’importation définitive ou temporaire de matériel produit sur le territoire de l’un des autres États contractants. 2. Rien dans le présent Accord ne comporte l’exemption des taxes, frais, charges ou droits afférents à l’importation de tous les articles, sans exception, quelle qu’en soit la nature ou l’origine, alors même qu’il s’agirait d’articles admis en franchise douanière ; ces taxes, frais et droits comprennent, entre autres, les droits de statistique et de timbre. 3. Le matériel qui bénéficie des privilèges inscrits au premier paragraphe du présent article est exempté, sur le territoire du pays importateur, de tous frais, taxes, charges ou droits intérieurs, autres ou plus élevés que ceux auxquels sont assujettis les articles semblables produits dans ce pays. Pour tout ce qui concerne les lois, règlements ou conditions d’ordre intérieur en affectant, d’une part, la vente, le transport et la distribution ou, d’autre part, la reproduction, l’exposition et autres usages, ce matériel ne jouira pas d’un traitement moins favorable que les articles analogues produits dans ce pays. 4. Rien dans le présent Accord n’obligerait un État contractant à refuser d’étendre le bénéfice des dispositions du présent article au matériel produit dans un État quelconque qui ne serait pas partie à cet Accord si un tel refus était incompatible avec les obligations internationales ou la politique commerciale dudit État contractant.
Article IV 1. Pour que le matériel dont l’importation dans un État contractant est demandée bénéficie de l’exemption prévue au présent Accord, un certificat doit en attester le caractère éducatif, scientifique et culturel au sens de l’article premier. 2. Ce certificat sera délivré par l’autorité gouvernementale compétente de l’État où le matériel aura été produit, ou encore par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, conformément au paragraphe 3 du présent article et d’après les modèles annexés au présent Accord. Ces modèles pourront être amendés ou révisés après accord des États contractants, à condition que ces amendements ou cette révision soient conformes aux stipulations du présent Accord. 3. L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture délivrera des certificats pour le matériel de caractère éducatif, scientifique ou culturel produit par des organisations internationales reconnues par les Nations Unies ou par l’une quelconque des institutions spécialisées. 4. Sur le vu d’un tel certificat, l’autorité gouvernementale compétente de l’État contractant où le matériel doit être importé déterminera s’il peut bénéficier des dispositions du paragraphe 1er de l’article III du présent Accord. Cette décision sera prise après examen dudit matériel et en égard aux stipulations de l’article premier. Si, à la suite de cet examen, ladite autorité avait l’intention de ne pas accorder ce bénéfice à un matériel dont elle
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contesterait le caractère éducatif, scientifique ou culturel, cette intention devrait, avant qu’une décision définitive ne soit prise, être notifiée au signataire du certificat, que ce soit un gouvernement ou l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, pour lui permettre de faire, à l’appui de la demande d’exemption, des représentations amicales au gouvernement du pays dans lequel le matériel doit être importé. 5. Les autorités de l’État contractant dans lequel le matériel doit être importé pourront imposer à l’importateur certaines règles prescrivant que ce matériel ne sera exposé ou utilisé qu’à des fins non lucratives. 6. La décision de l’autorité gouvernementale compétente de l’État contractant dans lequel le matériel doit être importé, dans les cas visés au paragraphe 4 du présent article, sera sans appel, mais ladite autorité devra, préalablement à cette décision, prendre en considération les représentations que lui fera le signataire du certificat, que ce soit un gouvernement ou l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
Article V Rien dans le présent Accord ne portera atteinte au droit des États contractants d’exercer la censure du matériel conformément à leur propre législation, ou de prendre des mesures de prohibition ou de limitation à l’importation pour des raisons de sûreté ou d’ordre public.
Article VI Chacun des États contractants enverra à l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture une copie de chaque certificat par lui délivré pour du matériel provenant de son territoire et informera l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture des décisions prises à l’endroit du matériel certifié provenant d’autres États contractants qui en auraient demandé l’importation sur son propre territoire, et, en cas de refus, des raisons qui ont dicté celui-ci. L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture transmettra ces renseignements à tous les États contractants ; elle publiera et tiendra à jour, en anglais et en français, un catalogue du matériel, où seront mentionnés tous les certificats et décisions s’y rapportant.
Article VII Les États contractants s’engagent à rechercher ensemble les moyens de réduire au minimum les restrictions qui ne sont pas supprimées par le présent Accord et qui pourraient entraver la circulation internationale du matériel visé à l’article premier.
Article VIII Dans un délai de six mois, à compter de l’entrée en vigueur du présent Accord, chacun des États contractants informera l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture des mesures qu’il aura prises pour en assurer l’exécution sur son
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territoire. L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture communiquera ces renseignements à tous les États contractants, à mesure qu’ils lui parviendront.
Article IX 1. Tous les différends survenant entre les États parties au Statut de la Cour internationale de justice et concernant l’interprétation ou l’application du présent Accord, exception faite pour les dispositions des articles IV et V, seront soumis à la Cour internationale de justice, sauf certains cas spéciaux où les parties s’entendraient pour avoir recours à un autre mode de règlement. 2. Si les États signataires entre lesquels surgit un différend n’ont pas accepté, ou si l’un d’entre eux n’a pas accepté le Statut de la Cour internationale de justice, ce différend sera soumis, à leur gré, et conformément aux règles constitutionnelles de chacun d’eux, soit à un tribunal d’arbitrage constitué conformément à la Convention pour le règlement pacifique des conflits internationaux signée à La Haye le 18 octobre 1907, soit à tout autre tribunal d’arbitrage.
Article X Le présent Accord est soumis à l’acceptation des États signataires. Les instruments d’acceptation seront déposés auprès du Secrétaire général des Nations Unies, qui en notifiera le dépôt à tous les membres des Nations Unies, en indiquant la date à laquelle ce dépôt aura été effectué.
Article XI 1. À dater du 1er janvier 1950, tout membre des Nations Unies non signataire du présent Accord et tout État non membre ayant reçu du Secrétaire général des Nations Unies communication d’une copie certifiée du présent Accord pourront y adhérer. 2. Les instruments d’adhésion seront déposés auprès du Secrétaire général des Nations Unies, qui notifiera le dépôt et la date de ce dernier à tous les membres des Nations Unies et aux États visés à l’alinéa précédent.
Article XII 1. Le présent Accord entrera en vigueur quatre-vingt-dix jours après que le Secrétaire général des Nations Unies aura reçu au moins dix instruments d’acceptation ou d’adhésion conformément aux articles X ou XI. Le Secrétaire général dressera ensuite, aussitôt que possible, un procès-verbal spécifiant la date à laquelle le présent Accord entrera en vigueur, aux termes du présent paragraphe. 2. À l’égard de chacun des États au nom desquels un instrument d’acceptation ou d’adhésion sera ultérieurement déposé, le présent Accord entrera en vigueur quatre-vingtdix jours après la date du dépôt de cet instrument.
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3. Le présent Accord sera enregistré le jour de son entrée en vigueur, par les soins du Secrétaire général des Nations Unies, conformément à l’Article 102 de la Charte et aux règlements pertinents établis par l’Assemblée générale.
Article XIII 1. Tout État contractant pourra dénoncer le présent Accord à l’expiration d’une période de trois années à compter de la date de son entrée en vigueur, en ce qui concerne ledit État. 2. La dénonciation de l’Accord par tout État contractant s’effectuera par une notification écrite adressée par cet État au Secrétaire général des Nations Unies, qui informera tous les membres des Nations Unies et tous les États non membres visés à l’article XI de chaque notification, ainsi que de la date de réception. 3. La dénonciation prendra effet un an après réception de la notification par le Secrétaire général des Nations Unies.
Article XIV 1. Chacun des États contractants pourra, au moment de la signature, de l’acceptation ou de l’adhésion, déclarer qu’en acceptant le présent Accord il n’entend prendre aucun engagement concernant l’ensemble ou l’un quelconque des territoires pour lesquels il a assumé des obligations internationales. Dans ce cas, le présent Accord ne sera pas applicable aux territoires qui feront l’objet d’une telle déclaration. 2. En acceptant le présent Accord, les États contractants n’assumeront aucune responsabilité quant à l’un quelconque ou à l’ensemble des territoires non autonomes qu’ils administrent sous leur responsabilité propre, mais ils pourront notifier l’acceptation, lors de leur propre acceptation ou à toute époque ultérieure, de l’un quelconque ou de l’ensemble de ces territoires. Dans ce cas, l’Accord s’appliquera à tous les territoires visés par la notification quatre-vingt dix jours après réception de celle-ci par le Secrétaire général des Nations Unies. 3. Chacun des États contractants pourra, à tout moment après l’expiration de la période de trois ans prévue à l’article XIII, déclarer qu’il entend voir cesser l’application du présent Accord soit à l’ensemble ou à l’un quelconque des territoires pour lesquels il a assumé des obligations internationales, soit à l’un quelconque ou à l’ensemble des territoires non autonomes qu’il administre sous sa responsabilité propre. Le présent Accord cessera, en pareil cas, d’être applicable aux territoires visés par une telle déclaration six mois après la réception de celle-ci par le Secrétaire général des Nations Unies. 4. Le Secrétaire général des Nations Unies communiquera à tous les membres des Nations Unies et à tous les États non membres visés à l’article XI les déclarations et notifications reçues en vertu du présent article, ainsi que les dates de leur réception.
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Article XV Rien dans le présent Accord n’empêchera les États contractants de conclure avec les Nations Unies ou avec l’une quelconque des institutions spécialisées des accords ou arrangements prévoyant des facilités, exemptions, privilèges ou immunités en ce qui concerne le matériel provenant des Nations Unies ou de l’une quelconque des institutions spécialisées, ou préparé sous leurs auspices.
Article XVI L’original du présent Accord sera déposé aux archives des Nations Unies. Il sera ouvert à la signature à Lake Success du 15 juillet 1949 au 31 décembre 1949. Le Secrétaire général des Nations Unies remettra des copies certifiées conformes du présent Accord à chacun des membres des Nations Unies et à tous autres gouvernements qui pourront être désignés à la suite d’un accord entre le Conseil économique et social des Nations Unies et le Conseil exécutif de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. EN FOI DE QUOI, les plénipotentiaires soussignés, après avoir déposé leurs pleins pouvoirs qui ont été trouvés en bonne et due forme, ont signé le présent Accord, dont les textes français et anglais feront également foi, au nom de leurs gouvernements respectifs et aux dates qui apparaissent en face de leurs signatures respectives.
Protocole de signature Au moment de procéder à la signature de l’Accord visant à faciliter la circulation internationale du matériel visuel et auditif de caractère éducatif, scientifique et culturel, les plénipotentiaires soussignés sont convenus de ce qui suit : 1. Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies annexera au texte original de l’Accord les modèles de certificats prévus à l’article IV, lesquels sont soumis à l’approbation des États membres de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, dès qu’ils lui auront été transmis à cette fin par le Directeur général de cette organisation. Le Secrétaire général dressera alors un procès-verbal à cet effet et adressera aux gouvernements des États intéressés copie du procès-verbal et des modèles de certificats qui lui auront été transmis. 2. En attendant la conclusion de l’accord prévu à l’article XVI, le Secrétaire général transmettra des copies certifiées conformes de l’Accord aux États non membres qui lui seront désignés par le Conseil exécutif de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
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Accord pour l’importation d’objets de caractère éducatif, scientifique ou culturel, avec annexes A à E et Protocole annexé Adopté par la Conférence générale à sa 5e session, Florence, 17 juin 1950 Préambule Les États contractants, Considérant que la libre circulation des idées et des connaissances et, d’une manière générale, la diffusion la plus large des diverses formes d’expression des civilisations sont des conditions impérieuses tant du progrès intellectuel que de la compréhension internationale, et contribuent ainsi au maintien de la paix dans le monde, Considérant que ces échanges s’effectuent essentiellement par l’intermédiaire de livres, de publications et d’objets de caractère éducatif, scientifique ou culturel, Considérant que l’Acte constitutif de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture préconise la coopération entre nations dans toutes les branches de l’activité intellectuelle et notamment l’échange « de publications, d’œuvres d’art, de matériel de laboratoire et de toute documentation utile » et dispose d’autre part que l’Organisation « favorise la connaissance et la compréhension mutuelle des nations en prêtant son concours aux organes d’information des masses », et qu’elle « recommande à cet effet tels accords internationaux qu’elle juge utiles pour faciliter la libre circulation des idées par le mot et par l’image », Reconnaissent qu’un accord international destiné à favoriser la libre circulation des livres, des publications et des objets présentant un caractère éducatif, scientifique ou culturel constituera un moyen efficace de parvenir à ces fins, et Conviennent à cet effet des dispositions qui suivent :
Article premier 1. Les États contractants s’engagent à ne pas appliquer de droits de douane et autres impositions à l’importation ou à l’occasion de l’importation : a.
aux livres, publications et documents visés dans l’annexe A au présent Accord ;
b.
aux objets de caractère éducatif, scientifique ou culturel visés dans les annexes B, C, D et E au présent Accord ;
lorsqu’ils répondent aux conditions fixées par ces annexes et sont des produits d’un autre État contractant.
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2. Les dispositions du paragraphe premier du présent article n’empêcheront pas un État contractant de percevoir sur les objets importés : a. des taxes ou autres impositions intérieures de quelque nature qu’elles soient, perçues lors de l’importation ou ultérieurement, à la condition qu’elles n’excèdent pas celles qui frappent directement ou indirectement les produits nationaux similaires ; b. des redevances et impositions autres que les droits de douane, perçues par les autorités gouvernementales ou administratives à l’importation ou à l’occasion de l’importation, à la condition qu’elles soient limitées au coût approximatif des services rendus et qu’elles ne constituent pas une protection indirecte des produits nationaux ou des taxes de caractère fiscal à l’importation.
Article II 1. Les États contractants s’engagent à accorder les devises et [ou] les licences nécessaires à l’importation des objets ci-après : a. livres et publications destinés aux bibliothèques et collections d’institutions publiques se consacrant à l’enseignement, la recherche ou la culture ; b. documents officiels, parlementaires et administratifs publiés dans leur pays d’origine ; c. livres et publications de l’Organisation des Nations Unies et de ses institutions spécialisées ; d. livres et publications reçus par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et distribués gratuitement par ses soins ou sous son contrôle sans pouvoir faire l’objet d’une vente ; e. publications destinées à encourager le tourisme en dehors du pays d’importation, envoyées et distribuées gratuitement ; f. objets destinés aux aveugles : (i) livres, publications et documents de toutes sortes, en relief, pour aveugles, (ii) autres objets spécialement conçus pour le développement éducatif, scientifique ou culturel des aveugles, importés directement par des institutions d’aveugles ou par des organisations de secours aux aveugles agréées par les autorités compétentes du pays d’importation pour recevoir ces objets en franchise. 2. Les États contractants qui appliqueraient des restrictions quantitatives et des mesures de contrôle de change, s’engagent à accorder, dans toute la mesure du possible, les devises et les licences nécessaires pour importer les autres objets de caractère éducatif, scientifique ou culturel, et notamment les objets visés dans les annexes au présent Accord.
Article III 1. Les États contractants s’engagent à accorder toutes facilités possibles à l’importation des objets de caractère éducatif, scientifique ou culturel importés exclusivement pour être exposés lors d’une exposition publique agréée par les autorités compétentes du pays d’importation et destinés à être réexportés ultérieurement. Ces facilités comprendront
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l’octroi des licences nécessaires et l’exonération des droits de douane ainsi que des taxes et autres impositions intérieures perçues lors de l’importation, à l’exclusion de celles qui correspondraient au coût approximatif des services rendus. 2. Aucune disposition du présent article n’empêchera les autorités du pays d’importation de prendre les mesures nécessaires pour s’assurer que les objets en question seront bien réexportés lors de la clôture de l’exposition.
Article IV Les États contractants s’engagent, dans toute la mesure du possible : a. à poursuivre leurs efforts communs afin de favoriser par tous les moyens la libre circulation des objets de caractère éducatif, scientifique ou culturel et d’abolir ou de réduire toutes restrictions à cette libre circulation qui ne sont pas visées par le présent Accord ; b. à simplifier les formalités d’ordre administratif afférentes à l’importation des objets de caractère éducatif, scientifique ou culturel ; c. à faciliter le dédouanement rapide, et avec toutes les précautions désirables, des objets de caractère éducatif, scientifique ou culturel.
Article V Aucune disposition du présent Accord ne saurait aliéner le droit des États contractants de prendre, en vertu de leurs législations nationales, des mesures destinées à interdire ou à limiter l’importation, ou la circulation après leur importation, de certains objets, lorsque ces mesures sont fondées sur des motifs relevant directement de la sécurité nationale, de la moralité ou de l’ordre public de l’État contractant.
Article VI Le présent Accord ne saurait porter atteinte ou entraîner des modifications aux lois et règlements d’un État contractant, ou aux traités, conventions, accords ou proclamations auxquels un État contractant aurait souscrit, en ce qui concerne la protection du droit d’auteur ou de la propriété industrielle, y compris les brevets et les marques de fabrique.
Article VII Les États contractants s’engagent à recourir aux voies de négociations ou de conciliation pour régler tout différend relatif à l’interprétation ou à l’application du présent Accord, sans préjudice des dispositions conventionnelles antérieures auxquelles ils auraient pu souscrire quant au règlement de conflits qui pourraient survenir entre eux.
Article VIII En cas de contestation entre États contractants sur le caractère éducatif, scientifique ou culturel d’un objet importé, les parties intéressées pourront, d’un commun accord,
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demander un avis consultatif au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
Article IX 1. Le présent Accord, dont les textes anglais et français font également foi, portera la date de ce jour et sera ouvert à la signature de tous les États membres de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, de tous les États membres des Nations Unies et de tous les États non membres auxquels une invitation aura été adressée à cet effet par le Conseil exécutif de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. 2. Le présent Accord sera soumis à la ratification des États signataires conformément à leur procédure constitutionnelle. 3. Les instruments de ratification seront déposés auprès du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies.
Article X Il pourra être adhéré au présent Accord à partir du 22 novembre 1950 par les États visés au paragraphe premier de l’article IX. L’adhésion se fera par le dépôt d’un instrument formel auprès du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies.
Article XI Le présent Accord entrera en vigueur à dater du jour où le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies aura reçu les instruments de ratification ou d’adhésion de dix États.
Article XII 1. Les États parties au présent Accord à la date de son entrée en vigueur prendront, chacun en ce qui le concerne, toutes les mesures requises pour sa mise en application pratique dans un délai de six mois. 2. Ce délai sera de trois mois à compter du dépôt de l’instrument de ratification ou d’adhésion pour tous les États qui déposeraient leur instrument de ratification ou d’adhésion après la date d’entrée en vigueur de l’Accord. 3. Un mois au plus tard après l’expiration des délais prévus aux paragraphes 1 et 2 du présent article, les États contractants au présent Accord transmettront à l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture un rapport sur les mesures qu’ils auront prises pour assurer cette mise en application pratique. 4. L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture transmettra ce rapport à tous les États signataires du présent Accord et à l’Organisation internationale du commerce (provisoirement à sa Commission intérimaire).
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Article XIII Tout État contractant pourra, au moment de la signature, ou du dépôt de l’instrument de ratification ou d’adhésion, ou à tout moment ultérieur, déclarer par une notification adressée au Secrétariat général de l’Organisation des Nations Unies que le présent Accord s’étendra à un ou plusieurs des territoires qu’il représente sur le plan international.
Article XIV 1. À l’expiration d’un délai de deux ans à partir de l’entrée en vigueur du présent Accord, tout État contractant pourra, en son propre nom ou au nom de tout territoire qu’il représente sur le plan international, dénoncer cet Accord par un instrument écrit déposé auprès du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies. 2. La dénonciation prendra effet un an après réception de cet instrument de dénonciation.
Article XV Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies informera les États visés au paragraphe 1 de l’article IX, ainsi que l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et l’Organisation internationale du commerce (provisoirement sa Commission intérimaire) du dépôt de tous les instruments de ratification ou d’adhésion mentionnés aux articles IX et X, de même que les notifications et dénonciations respectivement prévues aux articles XIII et XIV.
Article XVI À la demande d’un tiers des États contractants, le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture portera à l’ordre du jour de la prochaine session de la Conférence générale de cette organisation la question de la convocation d’une conférence pour la révision du présent Accord.
Article XVII Les annexes A, B, C, D et E, ainsi que le protocole annexé au présent Accord, font partie intégrante de cet Accord.
Article XVIII 1. Conformément à l’article 102 de la Charte des Nations Unies, le présent Accord sera enregistré par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies à la date de son entrée en vigueur. 2. Les soussignés dûment autorisés ont signé le présent Accord au nom de leurs gouvernements respectifs. Fait à Lake Success, New York, le vingt-deux novembre mil neuf cent cinquante, en un seul exemplaire, qui sera déposé dans les archives de l’Organisation des Nations Unies et
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dont les copies certifiées conformes seront remises à tous les États visés au paragraphe 1 de l’article IX, ainsi qu’à l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et à l’Organisation internationale du Commerce (provisoirement à sa Commission intérimaire).
Annexe A. Livres, publications et documents (i) (ii) (iii)
Livres imprimés. Journaux et périodiques. Livres et documents obtenus par des procédés de polycopie autres que l’impression. (iv) Documents officiels, parlementaires et administratifs publiés dans leur pays d’origine. (v) Affiches de propagande touristique et publications touristiques (brochures, guides, horaires, dépliants et publications similaires) illustrées ou non, y compris celles qui sont éditées par des entreprises privées, invitant le public à effectuer des voyages en dehors du pays d’importation. (vi) Publications invitant à faire des études à l’étranger. (vii) Manuscrits et documents dactylographiés. (viii) Catalogues de livres et de publications mis en vente par une maison d’édition ou par un libraire établis en dehors du pays d’importation. (ix) Catalogues de films, d’enregistrements ou de tout autre matériel visuel et auditif de caractère éducatif, scientifique ou culturel, édités par ou pour le compte de l’Organisation des Nations Unies ou l’une de ses institutions spécialisées. (x) Musique manuscrite, imprimée ou reproduite par des procédés de polycopie autres que l’impression. (xi) Cartes géographiques, hydrographiques ou célestes. (xii) Plans et dessins d’architecture, ou de caractère industriel ou technique, et leurs reproductions, destinées à l’étude dans les établissements scientifiques ou d’enseignement agréés par les autorités compétentes du pays d’importation pour recevoir ces objets en franchise.
Les exonérations prévues dans la présente annexe A ne s’appliqueront pas aux objets suivants : a. articles de papeterie ; b. livres, publications et documents (à l’exception des catalogues ainsi que des affiches et des publications touristiques visés ci-dessus), publiés essentiellement à des fins de propagande commerciale par une entreprise commerciale privée ou pour son compte ; c. journaux et périodiques dans lesquels la publicité excède 70% de la surface ; d. tous autres objets (à l’exception des catalogues visés ci-dessus) dans lesquels la publicité excède 25% de la surface. Dans le cas des publications et affiches de propagande touristique, ce pourcentage ne concerne que la publicité commerciale privée.
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Annexe B. Œuvres d’art et objets de collection de caractère éducatif, scientifique ou culturel (i) (ii)
(iii)
(iv)
(v)
(vi)
Peintures et dessins, y compris les copies, entièrement exécutés à la main, à l’exclusion des objets manufacturés décorés. Lithographies, gravures et estampes, signées et numérotées par l’artiste, et obtenues au moyen de pierres lithographiques, planches ou autres surfaces gravées, entièrement exécutées à la main. Œuvres originales de la sculpture ou de l’art statuaire, en ronde bosse, en relief ou in intaglio, à l’exclusion des reproductions en série et des œuvres artisanales de caractère commercial. Objets de collections et objets d’art destinés aux musées, galeries et autres établissements publics agréés par les autorités compétentes du pays d’importation pour recevoir ces objets en franchise, sous réserve qu’ils ne puissent être vendus. Collections et objets de collection intéressant les sciences, et notamment l’anatomie, la zoologie, la botanique, la minéralogie, la paléontologie, l’archéologie et l’ethnographie, non destinés à des fins commerciales. Objets anciens ayant plus de cent années d’âge.
Annexe C. Matériel visuel et auditif de caractère éducatif, scientifique ou culturel (i)
(ii)
(iii)
(iv)
Films, films fixes, microfilms et diapositives de caractère éducatif, scientifique ou culturel importés par des organisations (y compris, au gré du pays d’importation, les organismes de radiodiffusion) agréées par les autorités compétentes du pays d’importation pour recevoir ces objets en franchise, et destinés exclusivement à être utilisés par ces organisations ou par toute autre institution ou association publique ou privée, de caractère éducatif, scientifique ou culturel, également agréée par les autorités susmentionnées. Films d’actualités (comportant ou non le son) représentant des événements ayant un caractère d’actualité à l’époque de l’importation, et importés, aux fins de reproduction, soit sous forme de négatifs, impressionnés et développés, soit sous forme de positifs, exposés et développés, la franchise pouvant être limitée à deux copies par sujet. Les films d’actualités ne bénéficient de ce régime que s’ils sont importés par des organisations (y compris, au gré du pays d’importation, les organismes de radiodiffusion) agréées par les autorités compétentes du pays d’importation pour les recevoir en franchise. Enregistrements sonores de caractère éducatif, scientifique ou culturel destinés exclusivement à des institutions (y compris, au gré du pays d’importation, les organismes de radiodiffusion) ou associations publiques ou privées de caractère éducatif, scientifique ou culturel agréées par les autorités compétentes du pays d’importation pour recevoir ce matériel en franchise. Films, films fixes, microfilms et enregistrements sonores de caractère éducatif, scientifique ou culturel produits par l’Organisation des Nations Unies ou l’une de ses institutions spécialisées.
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(v)
Modèles, maquettes et tableaux muraux destinés exclusivement à la démonstration et à l’enseignement dans des établissements de caractère éducatif, scientifique ou culturel, publics ou privés, agréés par les autorités compétentes du pays d’importation pour recevoir ce matériel en franchise.
Annexe D. Instruments et appareils scientifiques Instruments et appareils scientifiques destinés exclusivement à l’enseignement ou à la recherche scientifique pure, sous réserve : a. que les instruments ou appareils scientifiques en question soient destinés à des établissements scientifiques ou d’enseignement, publics ou privés, agréés par les autorités compétentes du pays d’importation pour recevoir ces objets en franchise, ces derniers devant être utilisés sous le contrôle et la responsabilité de ces établissements ; b. que des instruments ou appareils de valeur scientifique équivalente ne soient pas présentement fabriqués dans le pays d’importation.
Annexe E. Objets destinés aux aveugles Livres, publications et documents de toutes sortes en relief pour aveugles. Autres objets spécialement conçus pour le développement éducatif, scientifique ou culturel des aveugles, importés directement par des institutions d’aveugles ou par des organisations de secours aux aveugles agréées par les autorités compétentes du pays d’importation pour recevoir ces objets en franchise.
Protocole annexé à l’Accord pour l’importation d’objets de caractère éducatif, scientifique ou culturel Les États contractants, Considérant l’intérêt qu’il y a à faciliter l’accession des États-Unis d’Amérique à l’Accord pour l’importation des objets de caractère éducatif, scientifique ou culturel, Sont convenus de ce qui suit : 1. Les États-Unis d’Amérique auront la faculté de ratifier le présent Accord, aux termes de l’article IX, ou d’y adhérer, aux termes de l’article X, en y introduisant la réserve dont le texte figure ci-dessous. 2. Au cas où les États-Unis d’Amérique deviendraient parties à l’Accord en formulant la réserve prévue au paragraphe 1, les dispositions de ladite réserve pourront être invoquées aussi bien par les États-Unis d’Amérique à l’égard de tout État contractant au présent Accord que par tout État contractant à l’égard des États-Unis d’Amérique, aucune mesure prise en vertu de cette réserve ne devant avoir un caractère discriminatoire. a. Si, par l’effet des engagements assumés par un État contractant aux termes du présent Accord, les importations dans son territoire d’un quelconque des objets
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b.
c.
visés dans le présent Accord accusent une augmentation relative telle et s’effectuent dans des conditions telles qu’elles portent ou menacent de porter un préjudice grave aux producteurs nationaux de produits similaires ou directement concurrents, il sera loisible à cet État contractant, compte tenu des dispositions du paragraphe 2 ci-dessus, et dans la mesure et pendant le temps qui pourront être nécessaires pour prévenir ou réparer ce préjudice, de suspendre, en totalité ou en partie, les engagements pris par lui en vertu du présent Accord en ce qui concerne l’objet en question. Avant d’introduire des mesures en application des dispositions du paragraphe a qui précède, l’État contractant intéressé en donnera préavis par écrit à l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, aussi longtemps à l’avance que possible, et fournira à l’Organisation et aux États contractants parties au présent Accord la possibilité de conférer avec lui au sujet de la mesure envisagée. Dans les cas critiques, lorsqu’un retard entraînerait des dommages qu’il serait difficile de réparer, des mesures provisoires pourront être prises en vertu du paragraphe a. du présent Protocole, sans consultations préalables, à condition qu’il y ait consultations immédiatement après l’introduction des mesures en question.
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Conventions, recommandations, déclarations et chartes adoptées par l’UNESCO (1948–2006)
Convention universelle sur le droit de l’auteur, avec Déclaration annexe relative à l’article XVII et Résolution concernant l’article XI Adoptée par la Conférence intergouvernementale du droit d’auteur convoquée par l’UNESCO, Genève, 6 septembre 1952 Les États contractants, Animés du désir d’assurer dans tous les pays la protection du droit d’auteur sur les œuvres littéraires, scientifiques et artistiques, Convaincus qu’un régime de protection des droits des auteurs approprié à toutes les nations et exprimé dans une convention universelle, s’ajoutant aux systèmes internationaux déjà en vigueur, sans leur porter atteinte, est de nature à assurer le respect des droits de la personne humaine et à favoriser le développement des lettres, des sciences et des arts, Persuadés qu’un tel régime universel de protection des droits des auteurs rendra plus facile la diffusion des œuvres de l’esprit et contribuera à une meilleure compréhension internationale, Sont convenus de ce qui suit :
Article I Chaque État contractant s’engage à prendre toutes dispositions nécessaires pour assurer une protection suffisante et efficace des droits des auteurs et de tous autres titulaires de ces droits sur les œuvres littéraires, scientifiques et artistiques, telles que les écrits, les œuvres musicales, dramatiques et cinématographiques, les peintures, gravures et sculptures.
Article II 1. Les œuvres publiées des ressortissants de tout État contractant ainsi que les œuvres publiées pour la première fois sur le territoire d’un tel État jouissent, dans tout autre État contractant, de la protection que cet autre État accorde aux œuvres de ses ressortissants publiées pour la première fois sur son propre territoire. 2. Les œuvres non publiées des ressortissants de tout État contractant jouissent, dans tout autre État contractant, de la protection que cet autre État accorde aux œuvres non publiées de ses ressortissants. 3. Pour l’application de la présente Convention, tout État contractant peut, par des dispositions de sa législation interne, assimiler à ses ressortissants toute personne domiciliée sur le territoire de cet État.
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Article III 1. Tout État contractant qui, d’après sa législation interne, exige, à titre de condition de la protection des droits des auteurs, l’accomplissement de formalités telles que dépôt, enregistrement, mention, certificats notariés, paiement de taxes, fabrication ou publication sur le territoire national, doit considérer ces exigences comme satisfaites pour toute œuvre protégée aux termes de la présente Convention, publiée pour la première fois hors du territoire de cet État et dont l’auteur n’est pas un de ses ressortissants si, dès la première publication de cette œuvre tous les exemplaires de l’œuvre publiée avec l’autorisation de l’auteur ou de tout autre titulaire de ses droits portent le symbole © accompagné du nom du titulaire du droit d’auteur et de l’indication de l’année de première publication ; le symbole, le nom et l’année doivent être apposés d’une manière et à une place montrant de façon nette que le droit d’auteur est réservé. 2. Les dispositions de l’alinéa premier du présent article n’interdisent pas à un État contractant de soumettre à certaines formalités ou à d’autres conditions, en vue d’assurer l’acquisition et la jouissance du droit d’auteur, les œuvres publiées pour la première fois sur son territoire, ou celles de ses ressortissants, quelque soit le lieu de la publication de ces œuvres. 3. Les dispositions de l’alinéa premier ci-dessus n’interdisent pas à un État contractant d’exiger d’une personne restant en justice qu’elle satisfasse, aux fins du procès, aux règles de procédure telles que l’assistance du demandeur par un avocat exerçant dans cet État ou le dépôt par le demandeur d’un exemplaire de l’œuvre auprès du tribunal ou d’un bureau administratif ou des deux à la fois. Toutefois, le fait de ne pas satisfaire à ces exigences n’affecte pas la validité du droit d’auteur. Aucune de ces exigences ne peut être imposée à un ressortissant d’un autre État contractant si elle ne l’est pas aux ressortissants de l’État dans lequel la protection est demandée. 4. Dans chaque État contractant doivent être assurés des moyens juridiques pour protéger sans formalités les œuvres non publiées des ressortissants des autres États contractants. 5. Si un État contractant accorde plus d’une seule période de protection et si la première est d’une durée supérieure à l’un des minimums de temps prévus à l’article IV de la présente Convention, cet État a la faculté de ne pas appliquer l’alinéa premier du présente article III en ce qui concerne la deuxième période de protection ainsi que pour les périodes suivantes.
Article IV 1. La durée de la protection de l’œuvre est réglée par la loi de l’État contractant où la protection est demandée conformément aux dispositions de l’article II et aux dispositions ci-dessous. 2. La durée de protection pour les œuvres protégées parla présente Convention ne sera pas inférieure à une période comprenant la vie de l’auteur et 25 années après sa mort. Toutefois, l’État contractant qui, à la date de l’entrée en vigueur de la présente Convention sur son territoire, aura restreint ce délai, pour certaines catégories d’œuvres, à une période
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calculée à partir de la première publication de l’œuvre, aura la faculté de maintenir ces dérogations ou de les étendre à d’autres catégories. Pour toutes ces catégories, la durée de protection ne sera pas inférieure à 25 années à compter de la date de la première publication. Tout État contractant qui, à la date de l’entrée en vigueur de la Convention sur son territoire, ne calcule pas la durée de protection sur la base de la vie de l’auteur, aura la faculté de calculer cette durée de protection à compter de la première publication de l’œuvre ou, le cas échéant, de l’enregistrement de cette œuvre préalable à sa publication ; la durée de la protection ne sera pas inférieure à 25 années à compter de la date de la première publication ou, le cas échéant, de l’enregistrement de l’œuvre préalable à la publication. Si la législation de l’État contractant prévoit deux ou plusieurs périodes consécutives de protection, la durée de la première période ne sera pas inférieure à la durée de l’une des périodes minima déterminées ci-dessus. 3. Les dispositions du numéro 2 du présent article ne s’appliquent pas aux œuvres photographiques, ni aux œuvres des arts appliqués. Toutefois, dans les États contractants qui protègent les œuvres photographiques et, en tant qu’œuvres artistiques, les œuvres des arts appliqués, la durée de la protection ne sera pas, pour ces œuvres, inférieure à dix ans. 4. Aucun État contractant ne sera tenu d’assurer la protection d’une œuvre pendant une durée plus longue que celle fixée, pour la catégorie dont elle relève, s’il s’agit d’une œuvre non publiée, par la loi de l’État contractant dont l’auteur est ressortissant, et, s’il s’agit d’une œuvre publiée, par la loi de l’État contractant où cette œuvre a été publiée pour la première fois. Aux fins de l’application de la disposition précédente, si la législation d’un État contractant prévoit deux ou plusieurs périodes consécutives de protection, la durée de la protection accordée par cet État est considérée comme étant la somme de ces périodes. Toutefois, si pour une raison quelconque une œuvre déterminée n’est pas protégée par ledit État pendant la seconde période ou l’une des périodes suivantes, les autres États contractants ne sont pas tenus de protéger cette œuvre pendant cette seconde période ou les périodes suivantes. 5. Aux fins de l’application du numéro 4 de cet article, l’œuvre d’un ressortissant d’un État contractant publiée pour la première fois dans un État non contractant sera considérée comme ayant été publiée pour la première fois dans l’État contractant dont l’auteur est ressortissant. 6. Aux fins de l’application du numéro 4 susmentionné du présent article, en cas de publication simultanée dans deux ou plusieurs États contractants, l’œuvre sera considérée comme ayant été publiée pour la première fois dans l’État qui accorde la protection la moins longue. Est considérée comme publiée simultanément dans plusieurs pays toute œuvre qui à paru dans deux ou plusieurs pays dans les trente jours de sa première publication.
Article V 1. Le droit d’auteur comprend le droit exclusif de faire, de publier et d’autoriser à faire et à publier la traduction des œuvres protégées aux termes de la présente Convention.
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2. Toutefois, chaque État contractant peut, par sa législation nationale, restreindre, pour les écrits, le droit de traduction, mais en se conformant aux dispositions suivantes : •
lorsque, à l’expiration d’un délai de sept années à dater de la première publication d’un écrit, la traduction de cet écrit n’a pas été publiée dans la langue nationale ou, le cas échéant, dans l’une des langues nationales d’un État contractant par le titulaire du droit de traduction ou avec son autorisation, tout ressortissant de cet État contractant pourra obtenir de l’autorité compétente de cet État une licence non exclusive pour traduire l’œuvre et publier l’œuvre ainsi traduite dans la langue nationale en laquelle elle n’a pas été publiée ;
•
cette licence ne pourra être accordée que si le requérant, conformément aux dispositions en vigueur dans l’État où est introduite la demande, justifie avoir demandé au titulaire du droit de traduction l’autorisation de traduire et de publier la traduction et, après dues diligences de sa part, n’a pu atteindre le titulaire du droit d’auteur ou obtenir son autorisation. Aux mêmes conditions, la licence pourra également être accordée si, pour une traduction déjà publiée dans une langue nationale, les éditions sont épuisées ;
•
si le titulaire du droit de traduction n’a pu être atteint par le requérant, celui-ci doit adresser des copies de sa demande à l’éditeur dont le nom figure sur l’œuvre et au représentant diplomatique ou consulaire de l’État dont le titulaire du droit de traduction est ressortissant, lorsque la nationalité du titulaire du droit de traduction est connue, ou à l’organisme qui peut avoir été désigné par le gouvernement de cet État. La licence ne pourra être accordée avant l’expiration d’un délai de deux mois à dater de l’envoi des copies de la demande ;
•
la législation nationale adoptera les mesures appropriées pour assurer au titulaire du droit de traduction une rémunération équitable et conforme aux usages internationaux, ainsi que le paiement et le transfert de cette rémunération, et pour garantir une traduction correcte de l’œuvre ;
•
le titre et le nom de l’auteur de l’œuvre originale doivent être également imprimés sur tous les exemplaires de la traduction publiée. La licence ne sera valable que pour l’édition à l’intérieur du territoire de l’État contractant où cette licence est demandée. L’importation et la vente des exemplaires dans un autre État contractant sont possibles si cet État a la même langue nationale que celle dans laquelle l’œuvre a été traduite, si sa loi nationale admet la licence et si aucune des dispositions en vigueur dans cet État ne s’oppose à l’importation et à la vente ; l’importation et la vente sur le territoire de tout État contractant dans lequel les conditions précédentes ne peuvent jouer, sont réservées à la législation de cet État et aux accords conclus par lui. La licence ne pourra être cédée par son bénéficiaire ;
•
la licence ne peut être accordée lorsque l’auteur a retiré de la circulation les exemplaires de l’œuvre.
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Article VI Par « publication » au sens de la présente Convention, il faut entendre la reproduction sous une forme matérielle et la mise à la disposition du public d’exemplaires de l’œuvre permettant de la lire ou d’en prendre connaissance visuellement.
Article VII La présente Convention ne s’applique pas aux œuvres ou aux droits sur ces œuvres qui, lors de l’entrée en vigueur de la Convention dans l’État contractant où la protection est demandée, auraient cessé définitivement d’être protégées dans cet État ou ne l’auraient jamais été.
Article VIII 1. La présente Convention, qui portera la date du 6 septembre 1952, sera déposée auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et restera ouverte à la signature de tous les États pendant une période de 120 jours à compter de sa date. Elle sera soumise à la ratification ou à l’acceptation des États signataires. 2. Tout État qui n’aura pas signé la présente Convention pourra y adhérer. 3. La ratification, l’acceptation ou l’adhésion sera opérée par le dépôt d’un instrument à cet effet, auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
Article IX 1. La présente Convention entrera en vigueur trois mois après le dépôt de douze instruments de ratification, d’acceptation ou d’adhésion y compris les instruments déposés par quatre États ne faisant pas partie de l’Union internationale pour la protection des œuvres littéraires et artistiques. 2. Par la suite, la Convention entrera en vigueur, pour chaque État, trois mois après le dépôt de l’instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion spécial à cet État.
Article X 1. Tout État partie à la présente Convention s’engage à adopter, conformément aux dispositions de sa Constitution, les mesures nécessaires pour assurer l’application de la présente Convention. 2. Il est entendu toutefois qu’au moment du dépôt de son instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion tout État doit être en mesure, d’après sa législation nationale, d’appliquer les dispositions de la présente Convention.
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Article XI 1. Il est créé un Comité intergouvernemental ayant les attributions suivantes : a. étudier les problèmes relatifs à l’application et au fonctionnement de la présente Convention ; b. préparer les révisions périodiques de cette Convention ; c. étudier tout autre problème relatif à la protection internationale du droit d’auteur, en collaboration avec les divers organismes internationaux intéressés, notamment avec l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, l’Union internationale pour la protection des œuvres littéraires et artistiques et l’Organisation des États américains ; d. renseigner les États contractants sur ses travaux. 2. Le Comité est composé des représentants de douze États contractants désignés en tenant compte d’une équitable représentation géographique et conformément aux dispositions de la résolution concernant le présent article, annexée à la présente Convention. Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, le Directeur du Bureau de l’Union internationale pour la protection des œuvres littéraires et artistiques et le Secrétaire général de l’Organisation des États américains, ou leurs représentants, peuvent assister aux séances du Comité avec voix consultative.
Article XII Le Comité intergouvernemental convoquera des conférences de révision chaque fois que cela lui semblera nécessaire ou si la convocation est demandée par au moins dix États contractants ou par la majorité des États contractants aussi longtemps que le nombre de ces derniers demeurera inférieur à vingt.
Article XIII Tout État contractant peut, au moment du dépôt de l’instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion, ou par la suite, déclarer, par une notification adressée au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, que la présente Convention est applicable à tout ou partie des pays ou territoires dont il assure les relations extérieures ; la Convention s’appliquera alors aux pays ou territoires désignés dans la notification à partir de l’expiration du délai de trois mois prévu à l’article IX. À défaut de cette notification, la présente Convention ne s’appliquera pas à ces pays ou territoires.
Article XIV 1. Tout État contractant aura la faculté de dénoncer la présente Convention en son nom propre ou au nom de tout ou partie des pays ou territoires qui auraient fait l’objet de la notification prévue à l’article XIII. La dénonciation s’effectuera par notification adressée au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
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2. Cette dénonciation ne produira effet qu’à l’égard de l’État ou du pays ou territoire au nom duquel elle aura été faite et seulement douze mois après la date à laquelle la notification a été reçue.
Article XV Tout différend entre deux ou plusieurs États contractants concernant l’interprétation ou l’application de la présente Convention qui ne sera pas réglé par voie de négociation sera porté devant la Cour internationale de justice pour qu’il soit statué par elle, à moins que les États en cause ne conviennent d’un autre mode de règlement.
Article XVI 1. La présente Convention sera établie en français, en anglais et en espagnol. Les trois textes seront signés et feront également foi. 2. Il sera établi des textes officiels de la présente Convention en allemand, en italien et en portugais. Tout État contractant ou groupe d’États contractants pourra faire établir par le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, en accord avec celui-ci, d’autres textes dans la langue de son choix. Tous ces textes seront annexés au texte signé de la Convention.
Article XVII 1. La présente Convention n’affecte en rien les dispositions de la Convention de Berne pour la protection des œuvres littéraires et artistiques ni l’appartenance à l’Union créée par cette dernière convention. 2. En vue de l’application de l’alinéa précédent, une déclaration est annexée au présent article. Cette déclaration fait partie intégrante de la présente Convention pour les États liés par la Convention de Berne au ler janvier 1951 ou qui y auront adhéré ultérieurement. La signature de la présente Convention par les États mentionnés ci-dessus vaut également signature de la déclaration ; toute ratification ou acceptation de la Convention, toute adhésion à celle-ci par ces États emportera également ratification, acceptation ou adhésion à la déclaration.
Article XVIII La présente Convention n’infirme pas les conventions ou accords multilatéraux ou bilatéraux sur le droit d’auteur qui sont ou peuvent être mis en vigueur entre deux ou plusieurs républiques américaines mais exclusivement entre elles. En cas de divergences soit entre les dispositions d’une part de l’une de ces conventions ou de l’un de ces accords en vigueur et d’autre part les dispositions de la présente Convention, soit entre les dispositions de la présente Convention et celles de toute nouvelle convention ou de tout nouvel accord qui serait établi entre deux ou plusieurs républiques américaines après l’entrée en vigueur de la présente Convention, la convention ou l’accord le plus récemment établi prévaudra entre
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les parties. Il n’est pas porté atteinte aux droits acquis sur une œuvre, en vertu de conventions ou accords en vigueur dans l’un quelconque des États contractants antérieurement à la date de l’entrée en vigueur de la présente Convention dans cet État.
Article XIX La présente Convention n’infirme pas les conventions ou accords multilatéraux ou bilatéraux sur le droit d’auteur en vigueur entre deux ou plusieurs États contractants. En cas de divergences entre les dispositions de l’une de ces conventions ou accords et les dispositions de la présente Convention, les dispositions de la présente Convention prévaudront. Ne seront pas affectés les droits acquis sur une œuvre en vertu de conventions ou accords en vigueur dans l’un des États contractants antérieurement à la date de l’entrée en vigueur de la présente Convention dans ledit État. Le présent article ne déroge en rien aux dispositions des articles XVII et XVIII de la présente Convention.
Article XX Il n’est admis aucune réserve à la présente Convention.
Article XXI Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture enverra des copies dûment certifiées de la présente Convention aux États intéressés et au Conseil fédéral suisse ainsi qu’au Secrétaire général des Nations Unies pour enregistrement par les soins de celui-ci. En outre, il informera tous les États intéressés du dépôt des instruments de ratification, d’acceptation ou d’adhésion, de la date d’entrée en vigueur de la présente Convention, des notifications prévues à l’article XIII de la présente Convention et des dénonciations prévues à l’article XIV.
Déclaration annexe relative à l’article XVII Les États membres de l’Union internationale pour la protection des œuvres littéraires et artistiques, parties à la Convention universelle du droit d’auteur, désirant resserrer leurs relations mutuelles sur la base de ladite Union et éviter tout conflit pouvant résulter de la coexistence de la Convention de Berne et de la Convention universelle, Ont, d’un commun accord, accepté les termes de la déclaration suivante : a. Les œuvres qui, aux termes de la Convention de Berne, ont comme pays d’origine un pays ayant quitté, postérieurement au 1er janvier 1951, l’Union internationale créée par cette Convention, ne seront pas protégées par la Convention universelle du droit d’auteur dans les pays de l’Union de Berne ; b. La Convention universelle du droit d’auteur ne sera pas applicable, dans les rapports entre les pays liés par la Convention de Berne, en ce qui concerne la protection des œuvres qui, aux termes de cette Convention de Berne, ont comme pays d’origine l’un des pays de l’Union internationale créée par cette Convention.
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Résolution concernant l’article XI La Conférence intergouvernementale du droit d’auteur, Ayant considéré les questions relatives au Comité intergouvernemental prévu à l’article XI de la Convention universelle du droit d’auteur, Prend les décisions suivantes : 1. Les premiers membres du Comité seront les représentants des douze États suivants, à raison d’un représentant et d’un suppléant désignés par chacun de ces États : Allemagne, Argentine, Brésil, Espagne, États-Unis d’Amérique, France, Inde, Italie, Japon, Mexique, Royaume-Uni et Suisse. 2. Le Comité sera constitué dès que la Convention sera entrée en vigueur conformément à l’article XI de cette Convention. 3. Le Comité élira un président et un vice-président. Il établira son règlement intérieur, qui devra assurer l’application des règles ci-après : a. la durée normale du mandat des représentants sera de six ans, avec renouvellement par tiers tous les deux ans ; b. avant l’expiration de la durée du mandat de chaque membre, le Comité décidera quels sont les États qui cessent d’avoir des représentants dans son sein et les États qui seront appelés à désigner des représentants ; cesseront en premier lieu d’avoir des représentants dans le Comité les États qui n’auront pas ratifié, accepté ou adhéré ; c. il sera tenu compte d’une équitable représentation des différentes parties du monde. Et émet le vœu Que l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture assure le Secrétariat du Comité. EN FOI DE QUOI les soussignés, ayant déposé leurs pleins pouvoirs respectifs, ont signé la présente Convention. Fait à Genève, le six septembre 1952, en un exemplaire unique.
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Protocole annexe 1 à la Convention universelle pour la protection du droit de l’auteur concernant la protection des œuvres des personnes apatrides et des réfugiés Adopté par la Conférence intergouvernementale du droit d’auteur convoquée par l’UNESCO, Genève, 6 septembre 1952 Les États parties à la Convention universelle pour la protection du droit d’auteur (cidessous désignée sous le nom de « Convention ») et devenant Parties au présent Protocole, Sont convenus des dispositions suivantes : 1. Les personnes apatrides et les réfugiés ayant leur résidence habituelle dans un État contractant sont, pour l’application de la présente Convention, assimilés aux ressortissants de cet État. 2. a.
b.
Le présent Protocole sera signé et soumis à la ratification ou à l’acceptation par les États signataires, et il pourra y être adhéré, conformément aux dispositions de l’article VIII de la Convention. Le présent Protocole entrera en vigueur pour chaque État à la date du dépôt de l’instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion y relatif, à condition que cet État soit déjà Partie à la Convention.
EN FOI DE QUOI les soussignés dûment autorisés ont signé le présent Protocole. Fait à Genève, le 6 septembre 1952, en français, en anglais et en espagnol, les trois textes faisant foi, en un exemplaire unique qui sera déposé auprès du Directeur général de l’UNESCO, qui en adressera une copie certifiée conforme aux États signataires, au Conseil fédéral suisse, ainsi qu’au Secrétariat général des Nations Unies pour enregistrement par les soins de celui-ci.
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Protocole annexe 2 à la Convention universelle pour la protection du droit de l’auteur concernant l’application de la Convention aux œuvres de certaines organisations internationales Adopté par la Conférence intergouvernementale du droit d’auteur convoquée par l’UNESCO, Genève, 6 septembre 1952 Les États parties à la Convention universelle pour la protection du droit d’auteur (cidessous désigné sous le nom de « Convention ») et devenant Parties au présent Protocole, Sont convenus des dispositions suivantes : 1. a.
b. 2. a.
b.
La protection prévue à l’alinéa I de l’article II de la Convention universelle pour la protection du droit d’auteur s’applique aux œuvres publiées pour la première fois par l’Organisation des Nations Unies, par les institutions spécialisées reliées aux Nations Unies ou par l’Organisation des États américains. De même la protection prévue à l’alinéa 2 de l’article II de la Convention s’applique aux susdites organisations ou institutions. Le présent Protocole sera signé et soumis à la ratification ou à l’acceptation par les États signataires, et il pourra y être adhéré, conformément aux dispositions de l’article VIII de la Convention. Le présent Protocole entrera en vigueur pour chaque État à la date du dépôt de l’instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion y relatif, à condition que cet État soit déjà partie à la Convention.
EN FOI DE QUOI les soussignés dûment autorisés ont signé le présent Protocole. Fait à Genève, le 6 septembre 1952, en français, en anglais et en espagnol, les trois textes faisant foi, en un exemplaire unique qui sera déposé auprès du Directeur général de l’UNESCO, qui en adressera une copie certifiée conforme aux États signataires, au Conseil fédéral suisse, ainsi qu’au Secrétariat général des Nations Unies pour enregistrement par les soins de celui-ci.
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Protocole annexe 3 à la Convention universelle pour la protection du droit de l’auteur relatif à la ratification, acceptation ou adhésion conditionnelle Adopté par la Conférence intergouvernementale du droit d’auteur convoquée par l’UNESCO, Genève, 6 septembre 1952 Les États parties au présent Protocole, Considérant que l’application de la Convention universelle pour la protection du droit d’auteur (ci-dessous désignée sous le nom de « Convention ») à des États parties aux divers systèmes existants de protection internationale du droit d’auteur, augmenterait considérablement la valeur de la Convention, Sont convenus de ce qui suit : 1. Tout État partie au présent Protocole pourra, au moment du dépôt de son instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion, déclarer, par notification écrite, que le dépôt de cet instrument n’aura d’effet, aux fins de l’article lX de la Convention, qu’à la date où un autre État nommément désigné aura déposé son instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion. 2. La notification prévue au paragraphe premier ci-dessus sera jointe à l’instrument auquel elle se rapporte. 3. Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture informera tous les États qui auraient signé la Convention ou qui y auraient adhéré, de toute notification reçue conformément au présent Protocole. 4. Le présent Protocole portera la même date et restera ouvert à la signature durant la même période que la Convention. 5. Le présent Protocole sera soumis à la ratification ou à l’acceptation des États signataires. Tout État qui n’aura pas signé le présent Protocole pourra y adhérer. 6. a.
b.
La ratification, l’acceptation ou l’adhésion sera opérée par le dépôt d’un instrument à cet effet auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. Le présent Protocole entrera en vigueur au moment du dépôt du quatrième instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion. Le Directeur général informera tous les États intéressés de la date d’entrée en vigueur du Protocole. Les instruments déposés après cette date produiront leurs effets à dater de leur dépôt.
EN FOI DE QUOI les soussignés, dûment autorisés, ont signé le présent Protocole.
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Fait à Genève, le 6 septembre 1952, en français, en anglais et en espagnol, les trois textes faisant foi, en un exemplaire unique qui sera annexé à l’exemplaire original de la Convention. Le Directeur général en adressera une copie certifiée conforme aux États signataires, au Conseil fédéral suisse, ainsi qu’au Secrétaire général des Nations Unies pour enregistrement par les soins de celui-ci.
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Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, avec Règlement d’exécution Adoptée par une Conférence internationale d’États convoquée par l’UNESCO, La Haye, 14 mai 1954 Les Hautes Parties contractantes, Constatant que les biens culturels ont subi de graves dommages au cours des derniers conflits et qu’ils sont, par suite du développement de la technique de la guerre, de plus en plus menacés de destruction, Convaincues que les atteintes portées aux biens culturels, à quelque peuple qu’ils appartiennent, constituent des atteintes au patrimoine culturel de l’humanité entière, étant donné que chaque peuple apporte sa contribution à la culture mondiale, Considérant que la conservation du patrimoine culturel présente une grande importance pour tous les peuples du monde et qu’il importe d’assurer à ce patrimoine une protection internationale, Guidées par les principes concernant la protection des biens culturels en cas de conflit armé établis dans les Conventions de La Haye de 1899 et de 1907 et dans le Pacte de Washington du 15 avril 1935, Considérant que, pour être efficace, la protection de ces biens doit être organisée dès le temps de paix par des mesures tant nationales qu’internationales, Résolues à prendre toutes les dispositions possibles pour protéger les biens culturels, Sont convenues des dispositions qui suivent :
Chapitre premier. Dispositions générales concernant la protection Article premier. Définition des biens culturels Aux fins de la présente Convention, sont considérés comme biens culturels, quels que soient leur origine ou leur propriétaire : a. les biens, meubles ou immeubles, qui présentent une grande importance pour le patrimoine culturel des peuples, tels que les monuments d’architecture, d’art ou d’histoire, religieux ou laïques, les sites archéologiques, les ensembles de constructions qui, en tant que tels, présentent un intérêt historique ou artistique, les œuvres d’art, les manuscrits, livres et autres objets d’intérêt artistique, historique ou archéologique, ainsi que les collections scientifiques et les collections importantes de livres, d’archives ou de reproductions des biens définis ci-dessus ;
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b.
c.
les édifices dont la destination principale et effective est de conserver ou d’exposer les biens culturels meubles définis à l’alinéa a., tels que les musées, les grandes bibliothèques, les dépôts d’archives, ainsi que les refuges destinés à abriter, en cas de conflit armé, les biens culturels meubles définis à l’alinéa a. ; les centres comprenant un nombre considérable de biens culturels qui sont définis aux alinéas a. et b., dits « centres monumentaux ».
Article . Protection des biens culturels Aux fins de la présente Convention, la protection des biens culturels comporte la sauvegarde et le respect de ces biens.
Article . Sauvegarde des biens culturels Les Hautes Parties contractantes s’engagent à préparer, dès le temps de paix, la sauvegarde des biens culturels situés sur leur propre territoire contre les effets prévisibles d’un conflit armé, en prenant les mesures qu’elles estiment appropriées.
Article . Respect des biens culturels 1. Les Hautes Parties contractantes s’engagent à respecter les biens culturels situés tant sur leur propre territoire que sur celui des autres Hautes Parties contractantes en s’interdisant l’utilisation de ces biens, celle de leurs dispositifs de protection et celle de leurs abords immédiats à des fins qui pourraient exposer ces biens à une destruction ou à une détérioration en cas de conflit armé, et en s’abstenant de tout acte d’hostilité à leur égard. 2. Il ne peut être dérogé aux obligations définies au paragraphe premier du présent article que dans les cas où une nécessité militaire exige, d’une manière impérative, une telle dérogation. 3. Les Hautes Parties contractantes s’engagent en outre à interdire, à prévenir et, au besoin, à faire cesser tout acte de vol, de pillage ou de détournement de biens culturels, pratiqué sous quelque forme que ce soit, ainsi que tout acte de vandalisme à l’égard desdits biens. Elles s’interdisent de réquisitionner les biens culturels meubles situés sur le territoire d’une autre Haute Partie contractante. 4. Elles s’interdisent toute mesure de représailles à l’encontre des biens culturels. 5. Une Haute Partie contractante ne peut se dégager des obligations stipulées au présent article, à l’égard d’une autre Haute Partie contractante, en se fondant sur le motif que cette dernière n’a pas appliqué les mesures de sauvegarde prescrites à l’article 3.
Article . Occupation 1. Les Hautes Parties contractantes occupant totalement ou partiellement le territoire d’une autre Haute Partie contractante doivent, dans la mesure du possible, soutenir les
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efforts des autorités nationales compétentes du territoire occupé à l’effet d’assurer la sauvegarde et la conservation de ses biens culturels. 2. Si une intervention urgente est nécessaire pour la conservation des biens culturels situés en territoire occupé et endommagés par des opérations militaires, et si les autorités nationales compétentes ne peuvent pas s’en charger, la Puissance occupante prend, autant que possible, les mesures conservatoires les plus nécessaires en étroite collaboration avec ces autorités. 3. Toute Haute Partie contractante dont le gouvernement est considéré par les membres d’un mouvement de résistance comme leur gouvernement légitime, attirera si possible l’attention de ces membres sur l’obligation d’observer celles des dispositions de la Convention qui ont trait au respect des biens culturels.
Article . Signalisation des biens culturels Conformément aux dispositions de l’article 16, les biens culturels peuvent être munis d’un signe distinctif de nature à faciliter leur identification.
Article . Mesures d’ordre militaire 1. Les Hautes Parties contractantes s’engagent à introduire dès le temps de paix dans les règlements ou instructions à l’usage de leurs troupes des dispositions propres à assurer l’observation de la présente Convention, et à inculquer dès le temps de paix au personnel de leurs forces armées un esprit de respect à l’égard des cultures et des biens culturels de tous les peuples. 2. Elles s’engagent à préparer ou à établir, dès le temps de paix, au sein de leurs forces armées, des services ou un personnel spécialisé dont la mission sera de veiller au respect des biens culturels et de collaborer avec les autorités civiles chargées de la sauvegarde de ces biens.
Chapitre II. De la protection spéciale Article . Octroi de la protection spéciale 1. Peuvent être placés sous protection spéciale un nombre restreint de refuges destinés à abriter des biens culturels meubles en cas de conflit armé, de centres monumentaux et d’autres biens culturels immeubles de très haute importance, à condition : a. qu’ils se trouvent à une distance suffisante d’un grand centre industriel ou de tout objectif militaire important constituant un point sensible, tel par exemple qu’un aérodrome, une station de radiodiffusion, un établissement travaillant pour la défense nationale, un port ou une gare de chemin de fer d’une certaine importance ou une grande voie de communication ; b. qu’ils ne soient pas utilisés à des fins militaires.
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2. Un refuge pour biens culturels meubles peut également être placé sous protection spéciale, quel que soit son emplacement, s’il est construit de telle façon que, selon toute probabilité, les bombardements ne pourront pas lui porter atteinte. 3. Un centre monumental est considéré comme utilisé à des fins militaires lorsqu’il est employé pour des déplacements de personnel ou de matériel militaire, même en transit. Il en est de même lorsque s’y déroulent des activités ayant un rapport direct avec les opérations militaires, le cantonnement du personnel militaire ou la production de matériel de guerre. 4. N’est pas considérée comme utilisation à des fins militaires la surveillance d’un des biens culturels énumérés au paragraphe premier, par des gardiens armés spécialement habilités à cet effet, ou la présence auprès de ce bien culturel de forces de police normalement chargées d’assurer l’ordre public. 5. Si l’un des biens culturels énumérés au premier paragraphe du présent article est situé près d’un objectif militaire important au sens de ce paragraphe, il peut néanmoins être mis sous protection spéciale si la Haute Partie contractante qui en présente la demande s’engage à ne faire, en cas de conflit armé, aucun usage de l’objectif en cause, et notamment, s’il s’agit d’un port, d’une gare ou d’un aérodrome, à en détourner tout trafic. Dans ce cas, le détournement doit être organisé dès le temps de paix. 6. La protection spéciale est accordée aux biens culturels par leur inscription au « Registre international des biens culturels sous protection spéciale ». Cette inscription ne peut être effectuée que conformément aux dispositions de la présente Convention et dans les conditions prévues au Règlement d’exécution.
Article . Immunité des biens culturels sous protection spéciale Les Hautes Parties contractantes s’engagent à assurer l’immunité des biens culturels sous protection spéciale en s’interdisant, dès l’inscription au Registre international, tout acte d’hostilité à leur égard et, sauf dans les cas prévus au paragraphe 5 de l’article 8, toute utilisation de ces biens ou de leurs abords à des fins militaires.
Article . Signalisation et contrôle Au cours d’un conflit armé, les biens culturels sous protection spéciale doivent être munis du signe distinctif défini à l’article 16 et être ouverts à un contrôle de caractère international, ainsi qu’il est prévu au Règlement d’exécution.
Article . Levée de l’immunité 1. Si l’une des Hautes Parties contractantes commet, relativement à un bien culturel sous protection spéciale, une violation des engagements pris en vertu de l’article 9, la Partie adverse est, aussi longtemps que cette violation subsiste, dégagée de son obligation d’assurer l’immunité du bien considéré. Cependant, chaque fois qu’Elle le peut, Elle fait préalablement la sommation de mettre fin à cette violation dans un délai raisonnable.
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2. En dehors du cas prévu au premier paragraphe du présent article, l’immunité d’un bien culturel sous protection spéciale ne peut être levée qu’en des cas exceptionnels de nécessité militaire inéluctable, et seulement aussi longtemps que cette nécessité subsiste. Celle-ci ne peut être constatée que par le chef d’une formation égale ou supérieure en importance à une division. Dans tous les cas où les circonstances le permettent, la décision de lever l’immunité est notifiée suffisamment à l’avance à la Partie adverse. 3. La Partie qui lève l’immunité doit en informer dans le plus bref délai possible, par écrit et avec indication de ses motifs, le Commissaire général aux biens culturels prévu au Règlement d’exécution.
Chapitre III. Des transports de biens culturels Article . Transport sous protection spéciale 1. Un transport exclusivement affecté au transfert de biens culturels, soit à l’intérieur d’un territoire soit à destination d’un autre territoire, peut, à la demande de la Haute Partie contractante intéressée, se faire sous protection spéciale, dans les conditions prévues au Règlement d’exécution. 2. Le transport sous protection spéciale est réalisé sous la surveillance de caractère international prévue au Règlement d’exécution et muni du signe distinctif défini à l’article 16. 3. Les Hautes Parties contractantes s’interdisent tout acte d’hostilité à l’égard d’un transport sous protection spéciale.
Article . Transport en cas d’urgence 1. Si une Haute Partie contractante estime que la sécurité de certains biens culturels exige leur transfert et qu’il y a une urgence telle que la procédure prévue à l’article 12 ne peut pas être suivie, notamment au début d’un conflit armé, le transport peut être muni du signe distinctif défini à l’article 16, à moins qu’il n’ait fait l’objet d’une demande d’immunité au sens de l’article 12 et que ladite demande n’ait été refusée. Autant que possible, notification du transport doit être faite aux Parties adverses. Un transport vers le territoire d’un autre pays ne peut en aucun cas être muni du signe distinctif si l’immunité ne lui a pas été accordée expressément. 2. Les Hautes Parties contractantes prendront, dans la mesure du possible, les précautions nécessaires pour que les transports prévus au premier paragraphe du présent article et munis du signe distinctif soient protégés contre des actes d’hostilité dirigés contre eux.
Article . Immunité de saisie, de capture et de prise 1. Jouissent de l’immunité de saisie, de capture et de prise : a. les biens culturels bénéficiant de la protection prévue à l’article 12 ou de celle prévue à l’article 13 ;
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b.
les moyens de transport exclusivement affectés au transfert de ces biens.
2. Rien dans le présent article ne limite le droit de visite et de contrôle.
Chapitre IV. Du personnel Article . Personnel Le personnel affecté à la protection des biens culturels doit, dans la mesure compatible avec les exigences de la sécurité, être respecté dans l’intérêt de ces biens et, s’il tombe aux mains de la partie adverse, pouvoir continuer à exercer ses fonctions lorsque les biens culturels dont il a la charge tombent également entre les mains de la partie adverse.
Chapitre V. Du signe distinctif Article . Signe de la Convention 1. Le signe distinctif de la Convention consiste en un écu, pointu en bas, écartelé en sautoir de bleu-roi et de blanc (un écusson formé d’un carré bleu-roi dont un des angles s’inscrit dans la pointe de l’écusson, et d’un triangle bleu-roi au-dessus du carré, les deux délimitant un triangle blanc de chaque côté). 2. Le signe est employé isolé ou répété trois fois en formation triangulaire (un signe en bas), dans les conditions prévues à l’article 17.
Article . Usage du signe 1. Le signe distinctif répété trois fois ne peut être employé que pour : a. les biens culturels immeubles sous protection spéciale ; b. les transports de biens culturels, dans les conditions prévues aux articles 12 et 13 ; c. les refuges improvisés, dans les conditions prévues au Règlement d’exécution. 2. Le signe distinctif ne peut être employé isolé que pour : a. des biens culturels qui ne sont pas sous protection spéciale ; b. les personnes chargées de fonctions de contrôle conformément au Règlement d’exécution ; c. le personnel affecté à la protection des biens culturels ; d. les cartes d’identité prévues au Règlement d’exécution. 3. Lors d’un conflit armé, il est interdit d’employer le signe distinctif dans des cas autres que ceux mentionnés aux paragraphes précédents du présent article ou d’employer à un usage quelconque un signe ressemblant au signe distinctif.
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4. Le signe distinctif ne peut être placé sur un bien culturel immeuble sans que soit apposée en même temps une autorisation dûment datée et signée par l’autorité compétente de la Haute Partie contractante.
Chapitre VI. Du champ d’application de la Convention Article . Application de la Convention 1. En dehors des dispositions qui doivent entrer en vigueur dès le temps de paix, la présente Convention s’appliquera en cas de guerre déclarée ou de tout autre conflit armé surgissant entre deux ou plusieurs des Hautes Parties contractantes, même si l’état de guerre n’est pas reconnu par une ou plusieurs d’entre elles. 2. La Convention s’appliquera également dans tous les cas d’occupation de tout ou partie du territoire d’une Haute Partie contractante, même si cette occupation ne rencontre aucune résistance militaire. 3. Si l’une des Puissances en conflit n’est pas partie à la présente Convention, les Puissances parties à celle-ci resteront néanmoins liées par elle dans leurs rapports réciproques. Elles seront liées en outre par la Convention envers ladite Puissance, si celleci a déclaré en accepter les dispositions et tant qu’elle les applique.
Article . Confl its de caractère non international 1. En cas de conflit armé ne présentant pas un caractère international et surgissant sur le territoire de l’une des Hautes Parties contractantes, chacune des parties au conflit sera tenue d’appliquer au moins les dispositions de la présente Convention qui ont trait au respect des biens culturels. 2. Les parties au conflit s’efforceront de mettre en vigueur par voie d’accords spéciaux tout ou partie des autres dispositions de la présente Convention. 3. L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture peut offrir ses services aux parties au conflit. 4. L’application des dispositions qui précèdent n’aura pas d’effet sur le statut juridique des parties au conflit.
Chapitre VII. De l’exécution de la Convention Article . Règlement d’exécution Les modalités d’application de la présente Convention sont déterminées dans le Règlement d’exécution qui en est partie intégrante.
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Article . Puissances protectrices La présente Convention et son Règlement d’exécution sont appliqués avec le concours des Puissances protectrices chargées de sauvegarder les intérêts des Parties au conflit.
Article . Procédure de conciliation 1. Les Puissances protectrices prêtent leurs bons offices dans tous les cas où elles le jugent utile dans l’intérêt des biens culturels, notamment s’il y a désaccord entre les Parties au conflit sur l’application ou l’interprétation des dispositions de la présente Convention ou de son Règlement d’exécution. 2. À cet effet, chacune des Puissances protectrices peut, sur l’invitation d’une Partie, du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, ou spontanément, proposer aux Parties au conflit une réunion de leurs représentants et, en particulier, des autorités chargées de la protection des biens culturels, éventuellement sur un territoire neutre convenablement choisi. Les Parties au conflit sont tenues de donner suite aux propositions de réunion qui leur sont faites. Les Puissances protectrices proposent à l’agrément des Parties au conflit une personnalité appartenant à une Puissance neutre, ou présentée par le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, qui est appelée à participer à cette réunion en qualité de président.
Article . Concours de l’UNESCO 1. Les Hautes Parties contractantes peuvent faire appel au concours technique de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture en vue de l’organisation de la protection de leurs biens culturels, ou à propos de tout autre problème dérivant de l’application de la présente Convention et de son Règlement d’exécution. L’Organisation accorde ce concours dans les limites de son programme et de ses possibilités. 2. L’Organisation est habilitée à faire de sa propre initiative des propositions à ce sujet aux Hautes Parties contractantes.
Article . Accords spéciaux 1. Les Hautes Parties contractantes peuvent conclure des accords spéciaux sur toute question qu’il leur paraît opportun de régler séparément. 2. Il ne peut être conclu aucun accord spécial diminuant la protection assurée par la présente Convention aux biens culturels et au personnel qui leur est affecté.
Article . Diff usion de la Convention Les Hautes Parties contractantes s’engagent à diffuser le plus largement possible, en temps de paix et en temps de conflit armé, le texte de la présente Convention et de son Règlement d’exécution dans leurs pays respectifs. Elles s’engagent notamment à en
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incorporer l’étude dans les programmes d’instruction militaire et, si possible, civile, de telle manière que les principes en puissent être connus de l’ensemble de la population, en particulier des forces armées et du personnel affecté à la protection des biens culturels.
Article . Traductions et rapports 1. Les Hautes Parties contractantes se communiquent par l’intermédiaire du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, les traductions officielles de la présente Convention et de son Règlement d’exécution. 2. En outre, au moins une fois tous les quatre ans, elles adressent au Directeur général un rapport donnant les renseignements qu’elles jugent opportuns sur les mesures prises, préparées ou envisagées par leurs administrations respectives en application de la présente Convention et de son Règlement d’exécution.
Article . Réunions 1. Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture peut, avec l’approbation du Conseil exécutif, convoquer des réunions de représentants des Hautes Parties contractantes. Il est tenu de le faire si un cinquième au moins des Hautes Parties contractantes le demandent. 2. Sans préjudice de toutes autres fonctions qui lui sont conférées par la présente Convention ou son Règlement d’exécution, la réunion a pour attributions d’étudier les problèmes relatifs à l’application de la Convention et de son Règlement d’exécution, et de formuler des recommandations à ce propos. 3. La réunion peut en outre procéder à la révision de la Convention ou de son Règlement d’exécution si la majorité des Hautes Parties contractantes se trouve représentée, et conformément aux dispositions de l’article 39.
Article . Sanctions Les Hautes Parties contractantes s’engagent à prendre, dans le cadre de leur système de droit pénal, toutes mesures nécessaires pour que soient recherchées et frappées de sanctions pénales ou disciplinaires les personnes, quelle que soit leur nationalité, qui ont commis ou donné l’ordre de commettre une infraction à la présente Convention.
Dispositions finales Article . Langues 1. La présente Convention est établie en anglais, en espagnol, en français et en russe, les quatre textes faisant également foi. 2. L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture fera établir des traductions dans les autres langues officielles de sa Conférence générale.
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Article . Signature La présente Convention portera la date du 14 mai 1954 et restera ouverte jusqu’à la date du 31 décembre 1954 à la signature de tous les États invités à la Conférence qui s’est réunie à La Haye du 21 avril 1954 au 14 mai 1954.
Article . Ratification 1. La présente Convention sera soumise à la ratification des États signataires conformément à leurs procédures constitutionnelles respectives. 2. Les instruments de ratification seront déposés auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
Article . Adhésion À dater du jour de son entrée en vigueur, la présente Convention sera ouverte à l’adhésion de tous les États visés à l’article 30, non signataires, de même qu’à celle de tout autre État invité à y adhérer par le Conseil exécutif de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. L’adhésion se fera par le dépôt d’un instrument d’adhésion auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
Article . Entrée en vigueur 1. La présente Convention entrera en vigueur trois mois après que cinq instruments de ratification auront été déposés. 2. Ultérieurement, elle entrera en vigueur, pour chaque Haute Partie contractante, trois mois après le dépôt de son instrument de ratification ou d’adhésion. 3. Les situations prévues aux articles 18 et 19 donneront effet immédiat aux ratifications et aux adhésions déposées par les Parties au conflit avant ou après le début des hostilités ou de l’occupation. Dans ces cas le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture fera, par la voie la plus rapide, les communications prévues à l’article 38.
Article . Mise en application effective 1. Les États parties à la Convention à la date de son entrée en vigueur prendront, chacun en ce qui le concerne, toutes les mesures requises pour sa mise en application effective dans un délai de six mois. 2. Ce délai sera de six mois à compter du dépôt de l’instrument de ratification ou d’adhésion, pour tous les États qui déposeraient leur instrument de ratification ou d’adhésion après la date d’entrée en vigueur de la Convention.
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Article . Extension territoriale de la Convention Toute Haute Partie contractante pourra, au moment de la ratification ou de l’adhésion, ou à tout moment ultérieur, déclarer par une notification adressée au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, que la présente Convention s’étendra à l’ensemble ou à l’un quelconque des territoires dont elle assure les relations internationales. Ladite notification prendra effet trois mois après la date de sa réception.
Article . Relation avec les conventions antérieures 1. Dans les rapports entre Puissances qui sont liées par les Conventions de La Haye concernant les lois et coutumes de la guerre sur terre (IV) et concernant le bombardement par des forces navales en temps de guerre (IX), qu’il s’agisse de celles du 29 juillet 1899 ou de celles du 18 octobre 1907, et qui sont Parties à la présente Convention, cette dernière complétera la susdite Convention (IX) et le Règlement annexé à la susdite Convention (IV) et remplacera le signe défini à l’article 5 de la susdite Convention (IX) par le signe défini à l’article 16 de la présente Convention pour les cas dans lesquels celle-ci et son Règlement d’exécution prévoient l’emploi de ce signe distinctif. 2. Dans les rapports entre Puissances liées par le Pacte de Washington du 15 avril 1935 pour la protection d’institutions artistiques et scientifiques et de monuments historiques (Pacte Roerich) et qui sont Parties à la présente Convention, cette dernière complétera le Pacte Roerich et remplacera le drapeau distinctif défini à l’Article III du Pacte par le signe défini à l’article 16 de la présente Convention, pour les cas dans lesquels celle-ci et son Règlement d’exécution prévoient l’emploi de ce signe distinctif.
Article . Dénonciation 1. Chacune des Hautes Parties contractantes aura la faculté de dénoncer la présente Convention en son nom propre ou au nom de tout territoire dont elle assure les relations internationales. 2. La dénonciation sera notifiée par un instrument écrit déposé auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. 3. La dénonciation prendra effet une année après réception de l’instrument de dénonciation. Si toutefois, au moment de l’expiration de cette année, la Partie dénonçante se trouve impliquée dans un conflit armé, l’effet de la dénonciation demeurera suspendu jusqu’à la fin des hostilités et en tout cas aussi longtemps que les opérations de rapatriement des biens culturels ne seront pas terminées.
Article . Notifications Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture informera les États visés aux articles 30 et 32, ainsi que l’Organisation des Nations Unies, du dépôt de tous les instruments de ratification, d’adhésion ou
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d’acceptation mentionnés aux articles 31, 32 et 39, de même que des notifications et dénonciations respectivement prévues aux articles 35, 37 et 39.
Article . Révision de la Convention et de son Règlement d’exécution 1. Chacune des Hautes Parties contractantes peut proposer des amendements à la présente Convention et à son Règlement d’exécution. Tout amendement ainsi proposé sera communiqué au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, qui en transmettra le texte à toutes les Hautes Parties contractantes auxquelles il demandera en même temps de faire connaître dans les quatre mois : a. si elles désirent qu’une conférence soit convoquée pour étudier l’amendement proposé ; b. ou si elles sont d’avis d’accepter l’amendement proposé sans qu’une conférence se réunisse ; c. ou si elles sont d’avis de rejeter l’amendement proposé sans la convocation d’une conférence. 2. Le Directeur général transmettra les réponses reçues en application du premier paragraphe du présent article à toutes les Hautes Parties contractantes. 3. Si toutes les Hautes Parties contractantes qui ont, dans le délai prévu, fait connaître leurs vues au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture conformément à l’alinéa b. du paragraphe premier du présent article, informent le Directeur général qu’elles sont d’avis d’adopter l’amendement sans qu’une conférence se réunisse, notification de leur décision sera faite par le Directeur général conformément à l’article 38. L’amendement prendra effet, à l’égard de toutes les Hautes Parties contractantes, dans un délai de 90 jours à dater de cette notification. 4. Le Directeur général convoquera une conférence des Hautes Parties contractantes en vue d’étudier l’amendement proposé, si la demande lui en est faite par plus d’un tiers des Hautes Parties contractantes. 5. Les amendements à la Convention ou à son Règlement d’exécution soumis à la procédure prévue au paragraphe précédent n’entreront en vigueur qu’après avoir été adoptés à l’unanimité par les Hautes Parties contractantes représentées à la conférence et avoir été acceptés par chacune des Hautes Parties contractantes. 6. L’acceptation par les Hautes Parties contractantes des amendements à la Convention ou à son Règlement d’exécution qui auront été adoptés par la conférence visée aux paragraphes 4 et 5, s’effectuera par le dépôt d’un instrument formel auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. 7. Après l’entrée en vigueur d’amendements à la présente Convention ou à son Règlement d’exécution, seul le texte ainsi modifié de ladite Convention ou de son Règlement d’exécution restera ouvert à la ratification ou à l’adhésion.
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Article . Enregistrement Conformément à l’article 102 de la Charte des Nations Unies, la présente Convention sera enregistrée au Secrétariat des Nations Unies à la requête du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. EN FOI DE QUOI les soussignés dûment autorisés ont signé la présente Convention. Fait à La Haye, le 14 mai 1954, en un seul exemplaire qui sera déposé dans les archives de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, et dont les copies certifiées conformes seront remises à tous les États visés aux articles 30 et 32, ainsi qu’à l’Organisation des Nations Unies.
Règlement d’exécution de la Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé
Chapitre premier. Du contrôle Article premier. Liste internationale de personnalités Dès l’entrée en vigueur de la Convention, le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture établit une liste internationale composée de toutes les personnalités désignées par les Hautes Parties contractantes comme étant aptes à remplir les fonctions de Commissaire général aux biens culturels. Cette liste fera l’objet de révisions périodiques, sur l’initiative du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, d’après les demandes formulées par les Hautes Parties contractantes.
Article . Organisation du contrôle Dès qu’une Haute Partie contractante est engagée dans un conflit armé auquel s’applique l’article 18 de la Convention : a. elle nomme un représentant pour les biens culturels situés sur son territoire ; si elle occupe un autre territoire, elle est tenue de nommer un représentant spécial pour les biens culturels qui s’y trouvent ; b. la Puissance protectrice de chaque Partie adversaire de cette Haute Partie contractante nomme des délégués auprès de cette dernière, conformément à l’article 3 ci-après ;
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c.
il est nommé, auprès de cette Haute Partie contractante, un Commissaire général aux biens culturels, conformément à l’article 4 ci-après.
Article . Désignation des délégués des puissances protectrices La Puissance protectrice désigne ses délégués parmi les membres de son personnel diplomatique ou consulaire ou, avec l’agrément de la Partie auprès de laquelle s’exercera leur mission, parmi d’autres personnes.
Article . Désignation du Commissaire général 1. Le Commissaire général aux biens culturels est choisi d’un commun accord, sur la liste internationale de personnalités, par la Partie auprès de laquelle s’exercera sa mission et par les Puissances protectrices des Parties adverses. 2. Si les Parties ne se mettent pas d’accord dans les trois semaines qui suivent l’ouverture de leurs pourparlers sur ce point, elles demandent au Président de la Cour internationale de Justice de désigner le Commissaire général, qui n’entrera en fonctions qu’après avoir obtenu l’agrément de la Partie auprès de laquelle il devra exercer sa mission.
Article . Attributions des délégués Les délégués des Puissances protectrices constatent les violations de la Convention, font enquête, avec le consentement de la Partie auprès de laquelle ils exercent leur mission, sur les circonstances dans lesquelles elles se sont produites, effectuent des démarches sur place afin de les faire cesser et, en cas de besoin, en saisissent le Commissaire général. Ils le tiennent au courant de leur activité.
Article . Attributions du Commissaire général 1. Le Commissaire général aux biens culturels traite, avec le représentant de la Partie auprès de laquelle il exerce sa mission et avec les délégués intéressés, les questions dont il est saisi au sujet de l’application de la Convention. 2. Il a pouvoir de décision et de nomination dans les cas prévus au présent Règlement. 3. Avec l’agrément de la Partie auprès de laquelle il exerce sa mission, il a le droit d’ordonner une enquête ou de la diriger lui-même. 4. Il fait, auprès des Parties au conflit ou de leurs Puissances protectrices, toutes démarches qu’il juge utiles pour l’application de la Convention. 5. Il établit les rapports nécessaires sur l’application de la Convention et les communique aux Parties intéressées ainsi qu’à leurs Puissances protectrices. Il en remet des copies au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, qui ne pourra faire usage que de leurs données techniques.
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6. Lorsqu’il n’existe pas de Puissance protectrice, le Commissaire général exerce les fonctions attribuées à la Puissance protectrice par les articles 21 et 22 de la Convention.
Article . Inspecteurs et experts 1. Chaque fois que le Commissaire général aux biens culturels, sur demande ou après consultation des délégués intéressés, le juge nécessaire, il propose à l’agrément de la Partie auprès de laquelle il exerce sa mission une personne en qualité d’inspecteur aux biens culturels chargé d’une mission déterminée. Un inspecteur n’est responsable qu’envers le Commissaire général. 2. Le Commissaire général, les délégués et les inspecteurs peuvent recourir aux services d’experts, qui seront également proposés à l’agrément de la Partie mentionnée au paragraphe précédent.
Article . Exercice de la mission de contrôle Les Commissaires généraux aux biens culturels, les délégués des Puissances protectrices, les inspecteurs et les experts ne doivent en aucun cas sortir des limites de leur mission. Ils doivent notamment tenir compte des nécessités de sécurité de la Haute Partie Contractante auprès de laquelle ils exercent leur mission, et avoir égard en toutes circonstances aux exigences de la situation militaire telles que les leur fera connaître ladite Haute Partie Contractante.
Article . Substitut des puissances protectrices Si une Partie au conflit ne bénéficie pas, ou ne bénéficie plus, de l’activité d’une Puissance protectrice, un État neutre peut être sollicité d’assumer les fonctions de Puissance protectrice en vue de la désignation d’un Commissaire général aux biens culturels selon la procédure prévue à l’article 4 ci-dessus. Le Commissaire général ainsi désigné confie éventuellement à des inspecteurs les fonctions de délégués des Puissances protectrices déterminées par le présent Règlement.
Article . Frais La rémunération et les frais du Commissaire général aux biens culturels, des inspecteurs et des experts, sont à la charge de la Partie auprès de laquelle s’exerce leur mission ; ceux des délégués des Puissances protectrices font l’objet d’une entente entre celles-ci et les États dont elles sauvegardent les intérêts.
Chapitre II. De la protection spéciale Article . Refuges improvisés l. Si une Haute Partie contractante, au cours d’un conflit armé, est amenée par des circonstances imprévues à aménager un refuge improvisé et si elle désire qu’il soit placé
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sous protection spéciale, elle en fait immédiatement communication au Commissaire général qui exerce sa mission auprès d’elle. 2. Si le Commissaire général est d’avis que les circonstances et l’importance des biens culturels abrités dans ce refuge improvisé justifient une telle mesure, il peut autoriser la Haute Partie contractante à y apposer le signe distinctif défini à l’article 16 de la Convention. Il communique sa décision sans délai aux délégués intéressés des Puissances protectrices, dont chacun peut, dans un délai de 30 jours, ordonner le retrait immédiat du signe. 3. Dès que ces délégués ont signifié leur accord ou si le délai de 30 jours s’écoule sans qu’il y ait opposition de l’un quelconque des délégués intéressés et si le refuge improvisé remplit, selon l’avis du Commissaire général, les conditions prévues à l’article 8 de la Convention, le Commissaire général demande au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture l’inscription du refuge au Registre des biens culturels sous protection spéciale.
Article . Registre international des biens culturels sous protection spéciale 1. Il est établi un « Registre international des biens culturels sous protection spéciale ». 2. Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture tient ce registre. Il en remet des doubles au Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies ainsi qu’aux Hautes Parties contractantes. 3. Le registre est divisé en chapitres, chacun d’eux au nom d’une Haute Partie contractante. Chaque chapitre est divisé en trois paragraphes intitulés respectivement : refuges, centres monumentaux, autres biens culturels immeubles. Le Directeur général arrête les mentions contenues dans chaque chapitre.
Article . Demandes d’inscription 1. Chacune des Hautes Parties contractantes peut faire au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, des demandes d’inscription au registre de certains refuges, centres monumentaux ou autres biens culturels immeubles, situés sur son territoire. Elle donne dans ces demandes des indications quant à l’emplacement de ces biens, et certifie que ces derniers remplissent les conditions prévues à l’article 8 de la Convention. 2. En cas d’occupation, la Puissance occupante a la faculté de faire des demandes d’inscription. 3. Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture envoie sans délai une copie des demandes d’inscription à chacune des Hautes Parties contractantes.
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Article . Opposition 1. Chacune des Hautes Parties contractantes peut faire opposition à l’inscription d’un bien culturel par lettre adressée au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. Cette lettre doit être reçue par lui dans un délai de quatre mois à dater du jour où il a expédié copie de la demande d’inscription. 2. Une telle opposition doit être motivée. Les seuls motifs en peuvent être : a. que le bien n’est pas un bien culturel ; b. que les conditions mentionnées à l’article 8 de la Convention ne sont pas remplies. 3. Le Directeur général envoie sans délai une copie de la lettre d’opposition aux Hautes Parties contractantes. Il prend, le cas échéant, l’avis du Comité international pour les monuments, les sites d’art et d’histoire et les sites de fouilles archéologiques et, en outre, s’il le juge utile, de tout autre organisme ou personnalité qualifiés. 4. Le Directeur général, ou la Haute Partie contractante qui a demandé l’inscription, peut faire toutes démarches opportunes auprès des Hautes Parties contractantes qui ont formé l’opposition, afin que celle-ci soit rapportée. 5. Si une Haute Partie contractante, après avoir demandé en temps de paix l’inscription d’un bien culturel au registre, se trouve engagée dans un conflit armé avant que l’inscription ait été effectuée, le bien culturel dont il s’agit sera immédiatement inscrit au registre par le Directeur général, à titre provisoire, en attendant que soit confirmée, rapportée ou annulée toute opposition qui pourra, ou aura pu, être formée. 6. Si, dans un délai de six mois à dater du jour où il a reçu la lettre d’opposition, le Directeur général ne reçoit pas de la Haute Partie contractante qui a formé l’opposition une communication notifiant que celle-ci est rapportée, la Haute Partie contractante qui a fait la demande d’inscription peut recourir à la procédure d’arbitrage prévue au paragraphe suivant. 7. La demande d’arbitrage doit être formulée au plus tard une année après la date à laquelle le Directeur général a reçu la lettre d’opposition. Chacune des Parties au différend désigne un arbitre. Dans le cas où une demande d’inscription a fait l’objet de plus d’une opposition, les Hautes Parties contractantes qui ont formé l’opposition désignent ensemble un arbitre. Les deux arbitres choisissent un surarbitre sur la liste internationale prévue à l’article premier du présent Règlement ; s’ils ne peuvent pas s’entendre pour effectuer ce choix, ils demandent au Président de la Cour internationale de Justice de nommer un surarbitre, qui ne doit pas nécessairement être choisi sur la liste internationale. Le tribunal arbitral ainsi formé détermine sa propre procédure ; ses décisions sont sans appel. 8. Chacune des Hautes Parties contractantes peut déclarer, au moment où surgit une contestation dans laquelle elle est partie, qu’elle ne désire pas appliquer la procédure arbitrale prévue au paragraphe précédent. Dans ce cas, l’opposition à une demande d’inscription est soumise par le Directeur général aux Hautes Parties contractantes. L’opposition n’est confirmée que si les Hautes Parties contractantes en décident ainsi à la
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majorité des deux tiers des votants. Le vote se fera par correspondance, à moins que le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, jugeant indispensable de convoquer une réunion en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés par l’article 27 de la Convention, ne procède à cette convocation. Si le Directeur général décide de faire procéder au vote par correspondance, il invitera les Hautes Parties contractantes à lui faire parvenir leur vote sous pli scellé dans un délai de six mois à courir du jour où l’invitation à cet effet leur aura été adressée.
Article . Inscription 1. Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture fait inscrire au registre, sous un numéro d’ordre, tout bien culturel pour lequel une demande d’inscription a été faite lorsque cette demande n’a pas, dans le délai prévu au premier paragraphe de l’article 14, fait l’objet d’une opposition. 2. Dans le cas où une opposition a été formée, et sauf ce que est dit au paragraphe 5 de l’article 14, le Directeur général ne procédera à l’inscription du bien au registre que si l’opposition a été rapportée ou si elle n’a pas été confirmée à la suite de la procédure visée au paragraphe 7 de l’article 14 ou de celle visée au paragraphe 8 du même article. 3. Dans le cas visé au paragraphe 3 de l’article 11, le Directeur général procède à l’inscription sur requête du Commissaire général aux biens culturels. 4. Le Directeur général envoie sans délai au Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, aux Hautes Parties contractantes et, sur requête de la Partie ayant fait la demande d’inscription, à tous les autres États visés aux articles 30 et 32 de la Convention, une copie certifiée de toute inscription au registre. L’inscription prend effet trente jours après cet envoi.
Article . Radiation 1. Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture fait radier l’inscription d’un bien culturel au registre : a.
à la requête de la Haute Partie contractante sur le territoire de laquelle le bien se trouve ;
b.
si la Haute Partie contractante qui avait demandé l’inscription a dénoncé la Convention et lorsque cette dénonciation est entrée en vigueur ;
c.
dans le cas prévu au paragraphe 5 de l’article 14, lorsqu’une opposition a été confirmée à la suite de la procédure visée au paragraphe 7 de l’article 14 ou de celle prévue au paragraphe 8 du même article.
2. Le Directeur général envoie sans délai au Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies et à tous les États qui ont reçu copie de l’inscription une copie certifiée de toute radiation au registre. La radiation prend effet trente jours après cet envoi.
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Chapitre III. Des transports de biens culturels Article . Procédure pour obtenir l’immunité 1. La demande visée au paragraphe premier de l’article 12 de la Convention est adressée au Commissaire général aux biens culturels. Elle doit mentionner les raisons qui l’ont suscitée et spécifier le nombre approximatif et l’importance des biens culturels à transférer, l’emplacement actuel de ces biens, leur nouvel emplacement prévu, les moyens de transport, le trajet à suivre, la date envisagée pour le transport et toute autre information utile. 2. Si le Commissaire général, après avoir pris les avis qu’il juge opportuns, estime que ce transfert est justifié, il consulte les délégués intéressés des Puissances protectrices sur les modalités d’exécution envisagées. À la suite de cette consultation, il informe du transport les Parties au conflit intéressées et joint à cette notification toutes informations utiles. 3. Le Commissaire général désigne un ou plusieurs inspecteurs qui s’assurent que le transport contient seulement les biens indiqués dans la demande, qu’il s’effectue selon les modalités approuvées et qu’il est muni du signe distinctif ; ce ou ces inspecteurs accompagnent le transport jusqu’au lieu de destination.
Article . Transport à l’étranger Si le transfert sous protection spéciale se fait vers le territoire d’un autre pays, il est régi non seulement par l’article 12 de la Convention et par l’article 17 du présent Règlement, mais encore par les dispositions suivantes : a. pendant le séjour des biens culturels sur le territoire d’un autre État, celui-ci en sera le dépositaire. Il assurera à ces biens des soins au moins égaux à ceux qu’il donne à ses propres biens culturels d’importance comparable ; b. l’État dépositaire ne rendra ces biens qu’après cessation du conflit ; ce retour aura lieu dans un délai de six mois après que la demande en aura été faite ; c. pendant les transports successifs et pendant le séjour sur le territoire d’un autre État, les biens culturels seront à l’abri de toute mesure de saisie et frappés d’indisponibilité à l’égard du déposant aussi bien que du dépositaire. Toutefois, lorsque la sauvegarde des biens l’exigera, le dépositaire pourra, avec l’assentiment du déposant, faire transporter les biens dans le territoire d’un pays tiers, sous les conditions prévues au présent article ; d. la demande de mise sous protection spéciale doit mentionner que l’État vers le territoire duquel le transport s’effectuera accepte les dispositions du présent article.
Article . Territoire occupé Lorsqu’une Haute Partie contractante occupant le territoire d’une autre Haute Partie contractante transporte des biens culturels dans un refuge situé en un autre point de ce territoire, sans pouvoir suivre la procédure prévue à l’article 17 du Règlement, ledit transport n’est pas considéré comme un détournement au sens de l’article 4 de la
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Convention, si le Commissaire général aux biens culturels certifie par écrit, après avoir consulté le personnel normal de protection, que les circonstances ont rendu ce transport nécessaire.
Chapitre IV. Du signe distinctif Article . Apposition du signe 1. L’emplacement du signe distinctif et son degré de visibilité sont laissés à l’appréciation des autorités compétentes de chaque Haute Partie contractante. Le signe peut notamment figurer sur des drapeaux ou des brassards. Il peut être peint sur un objet ou y figurer de toute autre manière utile. 2. Toutefois, en cas de conflit armé, le signe doit, sans préjudice d’une signalisation éventuellement plus complète, être apposé, d’une façon bien visible le jour, de l’air comme de terre, sur les transports dans les cas prévus aux articles 12 et 13 de la Convention, et d’une façon bien visible de terre : a.
à des distances régulières suffisantes pour marquer nettement le périmètre d’un centre monumental sous protection spéciale ;
b.
à l’entrée des autres biens culturels immeubles sous protection spéciale.
Article . Identification de personnes 1. Les personnes visées à l’article 17 de la Convention, paragraphe 2, alinéas b et c, peuvent porter un brassard muni du signe distinctif, délivré et timbré par les autorités compétentes. 2. Elles portent une carte d’identité spéciale munie du signe distinctif. Cette carte mentionne au moins les nom et prénoms, la date de naissance, le titre ou grade et la qualité de l’intéressé. La carte est munie de la photographie du titulaire et, en outre, soit de sa signature, soit de ses empreintes digitales, soit des deux à la fois. Elle porte le timbre sec des autorités compétentes. 3. Chaque Haute Partie contractante établit son modèle de carte d’identité en s’inspirant du modèle figurant à titre d’exemple en annexe au présent Règlement. Les Hautes Parties contractantes se communiquent le modèle adopté. Chaque carte d’identité est établie, si possible, en deux exemplaires au moins, dont l’un est conservé par la Puissance qui l’a délivrée. 4. Les personnes mentionnées ci-dessus ne peuvent être privées, sauf raison légitime, ni de leur carte d’identité, ni du droit de porter leur brassard.
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Protocole à la Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé Adopté par une Conférence internationale d’États convoquée par l’UNESCO, La Haye, 14 mai 1954 Les Hautes Parties contractantes sont convenues de ce qui suit :
I 1. Chacune des Hautes Parties contractantes s’engage à empêcher l’exportation de biens culturels d’un territoire occupé par elle lors d’un conflit armé, ces biens culturels étant définis à l’article premier de la Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, signée à La Haye, le 14 mai 1954. 2. Chacune des Hautes Parties contractantes s’engage à mettre sous séquestre les biens culturels importés sur son territoire et provenant directement ou indirectement d’un quelconque territoire occupé. Cette mise sous séquestre est prononcée soit d’office à l’importation, soit, à défaut, sur requête des autorités dudit territoire. 3. Chacune des Hautes Parties contractantes s’engage à remettre à la fin des hostilités, aux autorités compétentes du territoire précédemment occupé, les biens culturels qui se trouvent chez elle, si ces biens ont été exportés contrairement au principe du paragraphe premier. Ils ne pourront jamais être retenus au titre de dommages de guerre. 4. La Haute Partie contractante qui avait l’obligation d’empêcher l’exportation de biens culturels du territoire occupé par elle, doit indemniser les détenteurs de bonne foi des biens culturels qui doivent être remis selon le paragraphe précédent.
II 5. Les biens culturels provenant du territoire d’une Haute Partie contractante et déposés par elle, en vue de leur protection contre les dangers d’un conflit armé, sur le territoire d’une autre Haute Partie contractante seront, à la fin des hostilités, remis par cette dernière aux autorités compétentes du territoire de provenance.
III 6. Le présent Protocole portera la date du 14 mai 1954 et restera ouvert jusqu’à la date du 31 décembre 1954 à la signature de tous les États invités à la Conférence qui s’est réunie à La Haye du 21 avril 1954 au 14 mai 1954. 7. a. b.
Le présent Protocole sera soumis à la ratification des États signataires conformément à leurs procédures constitutionnelles respectives. Les instruments de ratification seront déposés auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
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8. À dater du jour de son entrée en vigueur, le présent Protocole sera ouvert à l’adhésion de tous les États visés au paragraphe 6, non signataires, de même qu’à celle de tout autre État invité à y adhérer par le Conseil exécutif de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. L’adhésion se fera par le dépôt d’un instrument d’adhésion auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. 9. Les États visés aux paragraphes 6 et 8 pourront, au moment de la signature, de la ratification ou de l’adhésion, déclarer qu’ils ne seront pas liés par les dispositions de la Partie I ou par celles de la Partie II du présent Protocole. 10. a. b. c.
11. a.
b.
Le présent Protocole entrera en vigueur trois mois après que cinq instruments de ratification auront été déposés. Ultérieurement, il entrera en vigueur, pour chaque Haute Partie contractante, trois mois après le dépôt de son instrument de ratification ou d’adhésion. Les situations prévues aux articles 18 et 19 de la Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, signée à La Haye le 14 mai 1954, donneront effet immédiat aux ratifications et aux adhésions déposées par les Parties au conflit avant ou après le début des hostilités ou de l’occupation. Dans ces cas le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture fera, par la voie la plus rapide, les communications prévues au paragraphe 14. Les États parties au Protocole à la date de son entrée en vigueur prendront, chacun en ce qui le concerne, toutes les mesures requises pour sa mise en application effective dans un délai de six mois. Ce délai sera de six mois à compter du dépôt de l’instrument de ratification ou d’adhésion, pour tous les États qui déposeraient leur instrument de ratification ou d’adhésion après la date d’entrée en vigueur du Protocole.
12. Toute Haute Partie contractante pourra, au moment de la ratification ou de l’adhésion, ou à tout moment ultérieur, déclarer par une notification adressée au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture que le présent Protocole s’étendra à l’ensemble ou à l’un quelconque des territoires dont elle assure les relations internationales. Ladite notification prendra effet trois mois après la date de sa réception. 13. a.
b.
c.
Chacune des Hautes Parties contractantes aura la faculté de dénoncer le présent Protocole en son nom propre ou au nom de tout territoire dont elle assure les relations internationales. La dénonciation sera notifiée par un instrument écrit déposé auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. La dénonciation prendra effet une année après réception de l’instrument de dénonciation. Si toutefois, au moment de l’expiration de cette année, la Partie dénonçante se trouve impliquée dans un conflit armé, l’effet de la dénonciation
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demeurera suspendu jusqu’à la fin des hostilités et en tout cas aussi longtemps que les opérations de rapatriement des biens culturels ne seront pas terminées. 14. Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture informera les États visés aux paragraphes 6 et 8, ainsi que l’Organisation des Nations Unies, du dépôt de tous les instruments de ratification, d’adhésion ou d’acceptation mentionnés aux paragraphes 7, 8 et 15 de même que des notifications et dénonciations respectivement prévues aux paragraphes 12 et 13. 15. a. b. c.
d.
e.
Le présent Protocole peut être révisé si la révision en est demandée par plus d’un tiers des Hautes Parties contractantes. Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture convoque une conférence à cette fin. Les amendements au présent Protocole n’entreront en vigueur qu’après avoir été adoptés à l’unanimité par les Hautes Parties contractantes représentées à la Conférence et avoir été acceptés par chacune des Hautes Parties contractantes. L’acceptation par les Hautes Parties contractantes des amendements au présent Protocole qui auront été adoptés par la conférence visée aux alinéas b. et c., s’effectuera par le dépôt d’un instrument formel auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. Après l’entrée en vigueur d’amendements au présent Protocole, seul le texte ainsi modifié dudit Protocole restera ouvert à la ratification ou à l’adhésion.
Conformément à l’article 102 de la Charte des Nations Unies, le présent Protocole sera enregistré au Secrétariat des Nations Unies à la requête du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. EN FOI DE QUOI les soussignés dûment autorisés ont signé le présent Protocole. Fait à La Haye, le 14 mai 1954, en anglais, en espagnol, en français et en russe, les quatre textes faisant également foi, en un seul exemplaire qui sera déposé dans les archives de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, et dont des copies certifiées conformes seront remises à tous les États visés aux paragraphes 6 et 8, ainsi qu’à l’Organisation des Nations Unies.
Résolution I La Conférence émet le vœu que les organes compétents des Nations Unies décident que celles-ci, en cas d’action militaire entreprise en application de la Charte, feront en sorte que les forces armées participant à cette action appliquent les dispositions de la Convention.
Résolution II La Conférence émet le vœu que, dès son adhésion à la Convention, chacune des Hautes Parties contractantes constitue, dans le cadre de son système constitutionnel et administratif, un comité consultatif national composé d’un nombre restreint de personnalités, telles que de hauts fonctionnaires des services archéologiques, des musées,
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etc., un représentant de l’état-major général, un représentant du ministère des affaires étrangères, un spécialiste du droit international, et deux ou trois autres membres exerçant des fonctions ou compétents dans les domaines couverts par la Convention. Ce Comité - qui fonctionnerait sous l’autorité du ministre ou du haut fonctionnaire dont dépendent les services nationaux chargés de veiller sur les intérêts des biens culturels pourrait notamment avoir les attributions suivantes : a. conseiller le gouvernement au sujet des mesures nécessaires à la mise en application de la Convention sur les plans législatif, technique ou militaire, en temps de paix ou de conflit armé ; b. intervenir auprès de son gouvernement en cas de conflit armé ou d’imminence d’un tel conflit, afin que les biens culturels situés sur le territoire national et sur les territoires d’autres pays soient connus, respectés et protégés par les forces armées du pays, selon les dispositions de la Convention ; c. assurer, en accord avec son gouvernement, la liaison et la coopération avec les autres comités nationaux de ce genre et avec tout organisme international compétent.
Résolution III La Conférence émet le vœu que le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture convoque, aussitôt que possible après l’entrée en vigueur de la Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, une réunion des Hautes Parties contractantes.
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Convention concernant les échanges internationaux de publications Adoptée par la Conférence générale à sa 10e session, Paris, 3 décembre 1958 La Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, réunie à Paris du 4 novembre au 5 décembre 1958, en sa dixième session, Convaincue que le développement des échanges internationaux de publications est indispensable à la libre circulation des idées et des connaissances entre les peuples du monde, Considérant l’importance accordée aux échanges internationaux de publications par l’Acte constitutif de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, Reconnaissant la nécessité d’une nouvelle convention internationale concernant les échanges internationaux de publications, Étant saisie de propositions concernant les échanges entre États de publications officielles et documents gouvernementaux, question qui constitue le point 15.4.1 de l’ordre du jour de la session, Après avoir décidé lors de sa neuvième session, que ces propositions feraient l’objet d’une réglementation internationale par voie d’adoption d’une convention internationale, Adopte, ce troisième jour de décembre 1958, la présente Convention :
Article . Échanges de publications Les États contractants s’engagent à encourager et à faciliter les échanges de publications tant entre organismes gouvernementaux qu’institutions non gouvernementales de caractère éducatif, scientifique et technique, ou culturel, sans but lucratif, conformément aux dispositions de la présente Convention.
Article . Champ d’application des échanges 1. Aux fins de la présente Convention, peuvent être considérées comme objets d’échange, non susceptibles d’être revendus, entre les organismes et institutions visés à l’article 1er de la présente Convention : a) les publications de caractère éducatif, juridique, scientifique et technique, culturel ou d’information, telles que livres, journaux et périodiques, cartes et plans, estampes, photographies, microcopies, œuvres musicales, publications en braille et autres documents graphiques ; b) les publications visées par la Convention concernant les échanges entre États de publications officielles et documents gouvernementaux, adoptée par la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, le troisième jour de décembre 1958.
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2. La présente Convention n’affecte en rien les échanges à intervenir en vertu de la Convention concernant les échanges entre États de publications officielles et documents gouvernementaux, adoptée par la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, le troisième jour de décembre 1958. 3. La présente Convention ne s’applique pas aux documents confidentiels, circulaires et autres pièces qui n’ont pas été rendus publics.
Article . Services d’échanges 1. Les États contractants peuvent confier au service national d’échanges ou, lorsqu’il n’existe pas de service national d’échanges, à l’autorité ou aux autorités centrales chargées des échanges les attributions suivantes en ce qui concerne le développement et la coordination des échanges de publications entre organismes et institutions visés à l’article 1er de la présente Convention : a) faciliter les échanges de publications, en particulier en transmettant, le cas échéant, les objets d’échange ; b) fournir des conseils et des renseignements sur les possibilités d’échange dont peuvent disposer les organismes et institutions situés dans le pays ou à l’étranger ; c) encourager, dans les cas appropriés, les échanges de publications en double. 2. Toutefois, lorsqu’il n’est pas considéré désirable de centraliser entre les mains du service national d’échanges ou d’autorités centrales le développement et la coordination des échanges entre organismes et institutions visés à l’article 1er de la présente Convention, les fonctions énumérées au paragraphe 1 du présent article peuvent être confiées en tout ou en partie à une ou plusieurs autres autorités.
Article . Mode de transmission Les envois peuvent se faire soit directement entre organismes et institutions intéressés, soit par l’intermédiaire des services nationaux ou des autorités chargés des échanges.
Article . Frais de port Lorsque les envois sont faits directement par les parties aux échanges, les États contractants ne sont pas astreints à supporter les frais de port. Si la transmission est faite par l’intermédiaire de l’autorité ou des autorités chargées des échanges, l’État contractant prend à sa charge les frais de port jusqu’à destination ; toutefois, en ce qui concerne les transports par mer, les frais d’emballage et de port ne sont payés que jusqu’à la douane du port d’arrivée.
Article . Tarifs et conditions d’expédition Les États contractants prennent toutes mesures nécessaires en vue de faire bénéficier les autorités chargées des échanges des tarifs en vigueur et des conditions d’expédition les
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plus favorables, et ce, quel que soit le moyen d’expédition choisi : voie postale, route, chemin de fer, transport fluvial ou maritime, courrier ou fret aérien.
Article . Facilités douanières et autres Chaque État contractant accorde aux autorités chargées des échanges l’exemption des droits de douane pour les objets importés et exportés en vertu des dispositions de la présente Convention ou de tout accord conclu en vue de son application ainsi que les conditions les plus favorables en matière de formalités douanières et autres.
Article . Coordination internationale des échanges Afin d’aider l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture à s’acquitter des fonctions qui lui sont assignées par son Acte constitutif en ce qui concerne la coordination internationale des échanges, les États contractants adressent à l’Organisation des rapports annuels sur l’application de la présente Convention, ainsi que copie de tous accords bilatéraux conclus conformément aux dispositions de l’article 12.
Article . Renseignements et études L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture publie les renseignements fournis par les États contractants conformément aux dispositions de l’article 8 ; elle rédige et publie des études sur l’application de la présente Convention.
Article . Concours de l’UNESCO 1. Les États contractants peuvent faire appel au concours technique de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture en vue de la solution de tout problème que soulèverait l’application de la présente Convention. L’Organisation accorde ce concours dans les limites de son programme et de ses possibilités, en particulier pour la création et l’organisation de services nationaux d’échanges. 2. L’Organisation est habilitée à faire de sa propre initiative des propositions à ce sujet aux États contractants.
Article . Relations avec les accords antérieurs La présente Convention n’affecte en rien les obligations assumées antérieurement par les États contractants en vertu d’accords internationaux.
Article . Accords bilatéraux Chaque fois que ce sera nécessaire ou souhaitable, les États contractants concluront des accords bilatéraux pour compléter les dispositions de la présente Convention et régler les questions d’intérêt commun soulevées par son application.
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Article . Langues La présente Convention est établie en anglais, en espagnol, en français et en russe, les quatre textes faisant également foi.
Article . Ratification et acceptation 1. La présente Convention sera soumise à la ratification ou à l’acceptation des États membres de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, conformément à leurs procédures constitutionnelles respectives. 2. Les instruments de ratification ou d’acceptation seront déposés auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
Article . Adhésion 1. La présente Convention est ouverte à l’adhésion de tout État non membre de l’Organisation invité à y adhérer par le Conseil exécutif de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. 2. L’adhésion se fera par le dépôt d’un instrument d’adhésion auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
Article . Entrée en vigueur La présente Convention entrera en vigueur douze mois après la date du dépôt du troisième instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion, mais uniquement à l’égard des États qui ont déposé leurs instruments respectifs de ratification, d’acceptation ou d’adhésion à cette date ou antérieurement. Elle entrera en vigueur pour chaque État qui dépose un instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion douze mois après le dépôt de cet instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion.
Article . Extension territoriale de la Convention Tout État contractant pourra, au moment de la ratification, de l’acceptation ou de l’adhésion, ou à tout moment ultérieur, déclarer par une notification adressée au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture que la présente Convention s’étendra à l’ensemble ou à l’un quelconque des territoires dont il assure les relations internationales. Ladite notification prendra effet douze mois après la date de sa réception.
Article . Dénonciation 1. Chacun des États contractants aura la faculté de dénoncer la présente Convention en son nom propre ou au nom de tout territoire dont il assure les relations internationales. 2. La dénonciation sera notifiée par un instrument écrit déposé auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
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3. La dénonciation prendra effet douze mois après réception de l’instrument de dénonciation.
Article . Notifications Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture informera les États membres de l’Organisation, les États non membres visés à l’article 15 ainsi que l’Organisation des Nations Unies, du dépôt de tous les instruments de ratification, d’acceptation ou d’adhésion mentionnés aux articles 14 et 15, de même que des notifications et dénonciations respectivement prévues aux articles 17 et 18.
Article . Révision de la Convention 1. La présente Convention pourra être révisée par la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. La révision ne liera cependant que les États qui deviendront parties à la Convention portant révision. 2. Au cas où la Conférence générale adopterait une nouvelle convention portant révision totale ou partielle de la présente Convention, et à moins que la nouvelle convention ne dispose autrement, la présente Convention cesserait d’être ouverte à la ratification, à l’acceptation ou à l’adhésion à partir de la date d’entrée en vigueur de la nouvelle convention portant révision.
Article . Enregistrement Conformément à l’article 102 de la Charte des Nations Unies, la présente Convention sera enregistrée au Secrétariat des Nations Unies à la requête du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. Fait à Paris le cinq décembre 1958, en deux exemplaires authentiques portant la signature du Président de la Conférence générale réunie en sa dixième session et du Directeur général de l’organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, qui seront déposés dans les archives de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et dont les copies certifiées conformes seront remises à tous les États visés aux articles 14 et 15 ainsi qu’à l’Organisation des Nations Unies. EN FOI DE QUOI ont apposé leurs signatures, ce cinquième jour de décembre 1958, Le Président de la Conférence générale Le Directeur général
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Conventions, recommandations, déclarations et chartes adoptées par l’UNESCO (1948–2006)
Convention concernant les échanges entre États de publications officielles et documents gouvernementaux Adoptée par la Conférence générale à sa 10e session, Paris, 3 décembre 1958 La Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, réunie à Paris du 4 novembre au 5 décembre 1958, en sa dixième session, Convaincue que le développement des échanges internationaux de publications est indispensable à la libre circulation des idées et des connaissances entre les peuples du monde, Considérant l’importance accordée aux échanges internationaux de publications par l’Acte constitutif de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, Connaissant les dispositions relatives aux échanges de publications officielles qui figurent dans la Convention concernant les échanges internationaux pour les documents officiels et pour les publications scientifiques et littéraires et dans la Convention pour assurer l’échange immédiat du journal officiel, ainsi que des annales et des documents parlementaires, conclues à Bruxelles le 15 mars 1886, ainsi que dans divers accords régionaux pour l’échange de publications, Reconnaissant la nécessité d’une nouvelle convention internationale concernant les échanges entre États de publications officielles et documents gouvernementaux, Étant saisie de propositions concernant les échanges entre États de publications officielles et documents gouvernementaux, question qui constitue le point 15.4.1 de l’ordre du jour de la session, Après avoir décidé lors de sa neuvième session, que ces propositions feraient l’objet d’une réglementation internationale par voie d’adoption d’une convention internationale, Adopte, ce troisième jour de décembre 1958, la présente Convention :
Article . Échanges de publications officielles et documents gouvernementaux Les États contractants expriment leur volonté d’échanger leurs publications officielles et documents gouvernementaux, sur la base de la réciprocité, conformément aux dispositions de la présente Convention.
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Article . Définition des publications officielles et documents gouvernementaux 1. Aux fins de la présente Convention, sont considérés comme publications officielles et documents gouvernementaux lorsqu’ils sont exécutés par ordre et aux frais d’une autorité gouvernementale nationale quelconque : les journaux officiels, les documents, rapports et annales parlementaires et autres textes législatifs ; les publications et rapports de caractère administratif émanant d’organismes gouvernementaux de caractère national, central, fédéral ou régional ; les bibliographies nationales, les répertoires administratifs, les recueils de lois, les décisions des cours de justice et autres publications dont il serait convenu de faire l’échange. 2. Toutefois, dans l’application de la présente Convention, il appartient aux États contractants de déterminer les publications officielles et documents gouvernementaux qui constituent des objets d’échange. 3. La présente Convention ne s’applique pas aux documents confidentiels, circulaires et autres pièces qui n’ont pas été rendus publics.
Article . Accords bilatéraux Les États contractants, chaque fois qu’ils le jugeront approprié, concluront des accords bilatéraux pour la mise en œuvre de la présente Convention et pour régler les questions d’intérêt commun soulevées par son application.
Article . Autorités nationales chargées des échanges 1. Dans chaque État contractant, le service national d’échanges ou, lorsqu’il n’en existe pas, l’autorité ou les autorités centrales désignées à cet effet exercent les fonctions d’échange. 2. Les autorités chargées des échanges sont, dans chaque État contractant, responsables de l’application de la présente Convention et, le cas échéant, des accords bilatéraux mentionnés à l’article 3. Chaque État donnera à son service national d’échanges ou aux autorités centrales chargées des échanges, les pouvoirs pour se procurer les documents à échanger et accordera les moyens financiers suffisants pour assurer les échanges.
Article . Liste et nombre des publications à échanger La liste et le nombre des publications officielles et documents gouvernementaux à échanger sont fixés d’un commun accord par les autorités des États contractants chargées des échanges. Cette liste et le nombre des publications officielles et documents gouvernementaux à échanger peuvent être modifiés par arrangement entre lesdites autorités.
Article . Mode de transmission Les envois peuvent se faire directement aux autorités chargées des échanges ou à tout destinataire désigné par ces autorités. Le mode d’établissement des bordereaux d’envoi peut être fixé d’un commun accord par les autorités chargées des échanges.
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Article . Frais de port Sauf arrangement contraire, l’autorité chargée des échanges qui procède à un envoi prend à sa charge les frais de port jusqu’à destination ; toutefois, en ce qui concerne les transports par mer, les frais d’emballage et de port ne sont payés que jusqu’à la douane du port d’arrivée.
Article . Tarifs et conditions d’expédition Les États contractants prennent toutes mesures nécessaires en vue de faire bénéficier les autorités chargées des échanges des tarifs en vigueur et des conditions d’expédition les plus favorables, et ce, quel que soit le moyen d’expédition choisi : voie postale, route, chemin de fer, transport fluvial ou maritime, courrier ou fret aérien.
Article . Facilités douanières et autres Chaque État contractant accorde aux autorités chargées des échanges l’exemption des droits de douane pour les objets importés et exportés en vertu des dispositions de la présente Convention ou de tout accord conclu en vue de son application ainsi que les conditions les plus favorables en matière de formalités douanières et autres.
Article . Coordination internationale des échanges Afin d’aider l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture à s’acquitter des fonctions qui lui sont assignées par son Acte constitutif en ce qui concerne la coordination internationale des échanges, les États contractants adressent à l’Organisation des rapports annuels sur l’application de la présente Convention, ainsi que copie de tous accords bilatéraux conclus conformément aux dispositions de l’article 3.
Article . Renseignements et études L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture publie les renseignements fournis par les États contractants conformément aux dispositions de l’article 10 ; elle rédige et publie des études sur l’application de la présente Convention.
Article . Concours de l’UNESCO 1. Les États contractants peuvent faire appel au concours technique de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture en vue de la solution de tout problème que soulèverait l’application de la présente Convention. L’Organisation accorde ce concours dans les limites de son programme et de ses possibilités, en particulier pour la création et l’organisation de services nationaux d’échanges. 2. L’Organisation est habilitée à faire de sa propre initiative des propositions à ce sujet aux États contractants.
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Article . Relations avec les accords antérieurs La présente Convention n’affecte en rien les obligations assumées antérieurement par les États contractants en vertu d’accords internationaux. Elle ne pourra pas être interprétée comme imposant une répétition des échanges effectués en vertu d’accords en vigueur.
Article . Langues La présente Convention est établie en anglais, en espagnol, en français et en russe, les quatre textes faisant également foi.
Article . Ratification et acceptation 1. La présente Convention sera soumise à la ratification ou à l’acceptation des États membres de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, conformément à leurs procédures constitutionnelles respectives. 2. Les instruments de ratification ou d’acceptation seront déposés auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
Article . Adhésion 1. La présente Convention est ouverte à l’adhésion de tout État non membre de l’Organisation invité à y adhérer par le Conseil exécutif de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. 2. L’adhésion se fera par le dépôt d’un instrument d’adhésion auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
Article . Entrée en vigueur La présente Convention entrera en vigueur douze mois après la date du dépôt du troisième instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion, mais uniquement à l’égard des États qui ont déposé leurs instruments respectifs de ratification, d’acceptation ou d’adhésion à cette date ou antérieurement. Elle entrera en vigueur pour chaque État qui dépose un instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion douze mois après le dépôt de cet instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion.
Article . Extension territoriale de la Convention Tout État contractant pourra, au moment de la ratification, de l’acceptation ou de l’adhésion, ou à tout moment ultérieur, déclarer par une notification adressée au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture que la présente Convention s’étendra à l’ensemble ou à l’un quelconque des territoires dont il assure les relations internationales. Ladite notification prendra effet douze mois après la date de sa réception.
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Article . Dénonciation 1. Chacun des États contractants aura la faculté de dénoncer la présente Convention en son nom propre ou au nom de tout territoire dont il assure les relations internationales. 2. La dénonciation sera notifiée par un instrument écrit déposé auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. 3. La dénonciation prendra effet douze mois après la réception de l’instrument de dénonciation.
Article . Notifications Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture informera les États membres de l’Organisation, les États non membres visés à l’article 16 ainsi que l’Organisation des Nations Unies, du dépôt de tous les instruments de ratification, d’acceptation ou d’adhésion mentionnés aux articles 15 et 16, de même que des notifications et dénonciations respectivement prévues aux articles 18 et 19.
Article . Révision de la Convention 1. La présente Convention pourra être révisée par la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. La révision ne liera cependant que les États qui deviendront partie à la Convention portant révision. 2. Au cas où la Conférence générale adopterait une nouvelle convention portant révision totale ou partielle de la présente Convention, et à moins que la nouvelle convention ne dispose autrement, la présente Convention cesserait d’être ouverte à la ratification, à l’acceptation ou à l’adhésion à partir de la date de l’entrée en vigueur de la nouvelle convention portant révision.
Article . Enregistrement Conformément à l’article 102 de la Charte des Nations Unies, la présente Convention sera enregistrée au Secrétariat des Nations Unies à la requête du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. Fait à Paris le cinq décembre 1958, en deux exemplaires authentiques portant la signature du Président de la Conférence générale réunie en sa dixième session et du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, qui seront déposés dans les archives de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et dont les copies certifiées conformes seront remises à tous les États visés aux articles 15 et 16 ainsi qu’à l’Organisation des Nations Unies. EN FOI DE QUOI ont apposé leurs signatures, ce cinquième jour de décembre 1958, Le Président de la Conférence générale Le Directeur général
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Convention concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement Adoptée par la Conférence générale à sa 11e session, Paris, 14 décembre 1960 La Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, réunie à Paris du 14 novembre au 15 décembre 1960, en sa onzième session, Rappelant que la Déclaration universelle des droits de l’homme affirme le principe de la non-discrimination et proclame le droit de toute personne à l’éducation, Considérant que la discrimination dans le domaine de l’enseignement constitue une violation de droits énoncés dans cette déclaration, Considérant qu’aux termes de son Acte constitutif, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture se propose d’instituer la collaboration des nations afin d’assurer pour tous le respect universel des droits de l’homme et une chance égale d’éducation, Consciente qu’il incombe en conséquence à l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, dans le respect de la diversité des systèmes nationaux d’éducation, non seulement de proscrire toute discrimination en matière d’enseignement mais également de promouvoir l’égalité de chance et de traitement pour toutes personnes dans ce domaine, Étant saisie de propositions concernant les différents aspects de la discrimination dans l’enseignement, question qui constitue le point 17.1.4 de l’ordre du jour de la session, Après avoir décidé, lors de sa dixième session, que cette question ferait l’objet d’une convention internationale ainsi que de recommandations aux États membres, Adopte, ce quatorzième jour de décembre 1960, la présente Convention.
Article premier 1. Aux fins de la présente Convention, le terme « discrimination » comprend toute distinction, exclusion, limitation ou préférence qui, fondée sur la race, la couleur, le sexe, la langue, la religion, l’opinion politique ou toute autre opinion, l’origine nationale ou sociale, la condition économique ou la naissance, a pour objet ou pour effet de détruire ou d’altérer l’égalité de traitement en matière d’enseignement et, notamment : a. d’écarter une personne ou un groupe de l’accès aux divers types ou degrés d’enseignement ; b. de limiter à un niveau inférieur l’éducation d’une personne ou d’un groupe ; c. sous réserve de ce qui est dit à l’article 2 de la présente Convention, d’instituer ou de maintenir des systèmes ou des établissements d’enseignement séparés pour des personnes ou des groupes ; ou
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d.
de placer une personne ou un groupe dans une situation incompatible avec la dignité de l’homme.
2. Aux fins de la présente Convention, le mot « enseignement » vise les divers types et les différents degrés de l’enseignement et recouvre l’accès à l’enseignement, son niveau et sa qualité, de même que les conditions dans lesquelles il est dispensé.
Article Lorsqu’elles sont admises par l’État, les situations suivantes ne sont pas considérées comme constituant des discriminations au sens de l’article premier de la présente Convention : a. la création ou le maintien de systèmes ou d’établissements d’enseignement séparé pour les élèves des deux sexes, lorsque ces systèmes ou établissements présentent des facilités d’accès à l’enseignement équivalentes, disposent d’un personnel enseignant possédant des qualifications de même ordre, ainsi que de locaux scolaires et d’un équipement de même qualité, et permettent de suivre les mêmes programmes d’études ou des programmes d’études équivalents ; b. la création ou le maintien, pour des motifs d’ordre religieux ou linguistique, de systèmes ou d’établissements séparés dispensant un enseignement qui correspond au choix des parents ou tuteurs légaux des élèves, si l’adhésion à ces systèmes ou la fréquentation de ces établissements demeure facultative et si l’enseignement dispensé est conforme aux normes qui peuvent avoir été prescrites ou approuvées par les autorités compétentes, en particulier pour l’enseignement du même degré ; c. la création où le maintien d’établissements d’enseignement privés, si ces établissements ont pour objet non d’assurer l’exclusion d’un groupe quelconque, mais d’ajouter aux possibilités d’enseignement qu’offrent les pouvoirs publics, si leur fonctionnement répond à cet objet et si l’enseignement dispensé est conforme aux normes qui peuvent avoir été prescrites ou approuvées par les autorités compétentes, en particulier pour l’enseignement du même degré.
Article Aux fins d’éliminer et de prévenir toute discrimination au sens de la présente Convention, les États qui y sont parties s’engagent à : a. abroger toutes dispositions législatives et administratives et à faire cesser toutes pratiques administratives qui comporteraient une discrimination dans le domaine de l’enseignement ; b. prendre les mesures nécessaires, au besoin par la voie législative, pour qu’il ne soit fait aucune discrimination dans l’admission des élèves dans les établissements d’enseignement ; c. n’admettre, en ce qui concerne les frais de scolarité, l’attribution de bourses et toute autre forme d’aide aux élèves, l’octroi des autorisations et facilités qui peuvent être nécessaires pour la poursuite des études à l’étranger, aucune différence de
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d.
e.
traitement entre nationaux par les pouvoirs publics, sauf celles fondées sur le mérite ou les besoins ; n’admettre, dans l’aide éventuellement fournie, sous quelque forme que ce soit, par les autorités publiques aux établissements d’enseignement, aucune préférence ni restriction fondées uniquement sur le fait que les élèves appartiennent à un groupe déterminé ; accorder aux ressortissants étrangers les mêmes droits d’accès à l’enseignement qu’à leurs propres nationaux.
Article Les États, parties à la présente Convention s’engagent en outre à formuler, à développer et à appliquer une politique nationale visant à promouvoir, par des méthodes adaptées aux circonstances et aux usages nationaux, l’égalité de chance et de traitement en matière d’enseignement, et notamment à : a. rendre obligatoire et gratuit l’enseignement primaire ; généraliser et rendre accessible à tous l’enseignement secondaire sous ses diverses formes ; rendre accessible à tous, en pleine égalité, en fonction des capacités de chacun, l’enseignement supérieur ; assurer l’exécution par tous de l’obligation scolaire prescrite par la loi ; b. assurer dans tous les établissements publics de même degré un enseignement de même niveau et des conditions équivalentes en ce qui concerne la qualité de l’enseignement dispensé ; c. encourager et intensifier par des méthodes appropriées l’éducation des personnes qui n’ont pas reçu d’instruction primaire ou qui ne l’ont pas reçue jusqu’à son terme, et leur permettre de poursuivre leurs études en fonction de leurs aptitudes ; d. assurer sans discrimination la préparation à la profession enseignante.
Article 1. Les États parties à la présente Convention conviennent : a. que l’éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales et qu’elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l’amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement des activités des Nations Unies pour le maintien de la paix ; b. qu’il importe de respecter la liberté des parents et, le cas échéant, des tuteurs légaux : 1° de choisir pour leurs enfants des établissements autres que ceux des pouvoirs publics, mais conformes aux normes minimums qui peuvent être prescrites ou approuvées par les autorités compétentes ; et 2° de faire assurer, selon les modalités d’application propres à la législation de chaque État, l’éducation religieuse et morale des enfants conformément à leurs propres convictions ; qu’en outre, aucune personne ni aucun groupe ne devraient être contraints de recevoir une instruction religieuse incompatible avec leurs convictions ;
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c.
qu’il importe de reconnaître aux membres des minorités nationales le droit d’exercer des activités éducatives qui leur soient propres, y compris la gestion d’écoles et, selon la politique de chaque État en matière d’éducation, l’emploi ou l’enseignement de leur propre langue, à condition toutefois : (i) que ce droit ne soit pas exercé d’une manière qui empêche les membres des minorités de comprendre la culture et la langue de l’ensemble de la collectivité et de prendre part à ses activités, ou qui compromette la souveraineté nationale, (i) que le niveau de l’enseignement dans ces écoles ne soit pas inférieur au niveau général prescrit ou approuvé par les autorités compétentes, et (i) que la fréquentation de ces écoles soit facultative.
2. Les États parties à la présente Convention s’engagent à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer l’application des principes énoncés au paragraphe 1 du présent article.
Article Dans l’application de la présente Convention, les États qui y sont parties s’engagent à accorder la plus grande attention aux recommandations que la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture pourra adopter en vue de définir les mesures à prendre pour lutter contre les divers aspects de la discrimination dans l’enseignement et assurer l’égalité de chance et de traitement.
Article Les États parties à la présente Convention devront indiquer dans des rapports périodiques qu’ils présenteront à la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, aux dates et sous la forme qu’elle déterminera, les dispositions législatives et réglementaires et les autres mesures qu’ils auront adoptées pour l’application de la présente Convention, y compris celles prises pour formuler et développer la politique nationale définie à l’article 4 ainsi que les résultats obtenus et les obstacles rencontrés dans sa mise en œuvre.
Article Tout différend entre deux ou plusieurs États parties à la présente Convention touchant l’interprétation ou l’application de la présente Convention qui n’aura pas été réglé par voie de négociations sera porté, à la requête des parties au différend, devant la Cour internationale de justice pour qu’elle statue à son sujet, à défaut d’autre procédure de solution du différend.
Article Il ne sera admis aucune réserve à la présente Convention.
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Article La présente Convention n’a pas pour effet de porter atteinte aux droits dont peuvent jouir des individus ou des groupes en vertu d’accords conclus entre deux ou plusieurs États, à condition que ces droits ne soient contraires ni à la lettre, ni à l’esprit de la présente Convention.
Article La présente Convention est établie en anglais, en espagnol, en français et en russe, les quatre textes faisant également foi.
Article 1. La présente Convention sera soumise à la ratification ou à l’acceptation des États membres de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, conformément à leurs procédures constitutionnelles respectives. 2. Les instruments de ratification ou d’acceptation seront déposés auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
Article 1. La présente Convention est ouverte à l’adhésion de tout État non membre de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture invité à y adhérer par le Conseil exécutif de l’Organisation. 2. L’adhésion se fera par le dépôt d’un instrument d’adhésion auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
Article La présente Convention entrera en vigueur trois mois après la date du dépôt du troisième instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion, mais uniquement à l’égard des États qui auront déposé leurs instruments respectifs de ratification, d’acceptation ou d’adhésion à cette date ou antérieurement. Elle entrera en vigueur pour chaque autre État trois mois après le dépôt de son instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion.
Article Les États parties à la présente Convention reconnaissent que celle-ci est applicable non seulement à leur territoire métropolitain, mais aussi à tous les territoires non autonomes, sous tutelle, coloniaux et autres dont ils assurent les relations internationales ; ils s’engagent à consulter, si nécessaire, les gouvernements ou autres autorités compétentes desdits territoires, au moment de la ratification, de l’acceptation ou de l’adhésion, ou auparavant, en vue d’obtenir l’application de la Convention à ces territoires, ainsi qu’à notifier au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture les territoires auxquels la Convention s’appliquera, cette notification devant prendre effet trois mois après la date de sa réception.
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Article 1. Chacun des États parties à la présente Convention aura la faculté de dénoncer la présente Convention en son nom propre ou au nom de tout territoire dont il assure les relations internationales. 2. La dénonciation sera notifiée par un instrument écrit déposé auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. 3. La dénonciation prendra effet douze mois après réception de l’instrument de dénonciation.
Article Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture informera les États membres de l’Organisation, les États non membres visés à l’article 13, ainsi que l’Organisation des Nations Unies, du dépôt de tous les instruments de ratification, d’acceptation ou d’adhésion mentionnés aux articles 12 et 13, de même que des notifications et dénonciations respectivement prévues aux articles 15 et 16.
Article 1. La présente Convention pourra être révisée par la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. La révision ne liera cependant que les États qui deviendront parties à la convention portant révision. 2. Au cas où la Conférence générale adopterait une nouvelle convention portant révision totale ou partielle de la présente Convention, et à moins que la nouvelle convention n’en dispose autrement, la présente Convention cesserait d’être ouverte à la ratification, à l’acceptation ou à l’adhésion à partir de la date d’entrée en vigueur de la nouvelle convention portant révision.
Article Conformément à l’article 102 de la Charte des Nations Unies, la présente Convention sera enregistrée au Secrétariat des Nations Unies à la requête du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. Fait à Paris, le quinze décembre 1960, en deux exemplaires authentiques portant la signature du Président de la Conférence générale, réunie en sa onzième session, et du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, qui seront déposés dans les archives de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et dont les copies certifiées conformes seront remises à tous les États visés aux articles 12 et 13 ainsi qu’à l’Organisation des Nations Unies. EN FOI DE QUOI ont apposé leur signature, ce quinzième jour de décembre 1960, Le Président de la Conférence générale Le Directeur général
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Convention internationale sur la protection des artistes interprètes ou exécutants, des producteurs de phonogrammes et des organismes de radiodiffusion Adoptée par la Conférence diplomatique sur la protection internationale des artistes interprètes ou exécutants, des producteurs de phonogrammes et des organismes de radiodiffusion convoquée par l’Organisation internationale du travail, l’UNESCO et l’Union internationale pour la protection des œuvres littéraires et artistiques, Rome, 26 octobre 1961 Les États contractants, animés du désir de protéger les droits des artistes interprètes ou exécutants, des producteurs de phonogrammes et des organismes de radiodiffusion, Sont convenus de ce qui suit :
Article premier La protection prévue par la présente Convention laisse intacte et n’affecte en aucune façon la protection du droit d’auteur sur les œuvres littéraires et artistiques. En conséquence, aucune disposition de la présente Convention ne pourra être interprétée comme portant atteinte à cette protection.
Article 1. Aux fins de la présente Convention, on entend, par traitement national, le traitement que l’État contractant sur le territoire duquel la protection est demandée accorde, en vertu de sa législation nationale : a. aux artistes interprètes ou exécutants qui sont ses ressortissants, pour les exécutions qui ont lieu, sont fixées pour la première fois, ou sont radiodiffusées, sur son territoire ; b. aux producteurs de phonogrammes qui sont ses ressortissants, pour les phonogrammes qui sont, pour la première fois, publiés ou fixés sur son territoire ; c. aux organismes de radiodiffusion ayant leur siège social sur son territoire, pour les émissions radiodiffusées par des émetteurs situés sur ce territoire. 2. Le traitement national sera accordé, compte tenu de la protection expressément garantie et des limitations expressément prévues dans la présente Convention.
Article Aux fins de la présente Convention, on entend par :
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a.
b. c. d. e. f. g.
« artistes interprètes ou exécutants », les acteurs, chanteurs, musiciens, danseurs et autres personnes qui représentent, chantent, récitent, déclament, jouent ou exécutent de toute autre manière des œuvres littéraires ou artistiques ; « phonogramme », toute fixation exclusivement sonore des sons provenant d’une exécution ou d’autres sons ; « producteur de phonogrammes », la personne physique ou morale qui, la première, fixe les sons provenant d’une exécution ou d’autres sons ; « publication », la mise à la disposition du public d’exemplaires d’un phonogramme en quantité suffisante ; « reproduction », la réalisation d’un exemplaire ou de plusieurs exemplaires d’une fixation ; « émission de radiodiffusion », la diffusion de sons ou d’images et de sons par le moyen des ondes radioélectriques, aux fins de réception par le public ; « réémission », l’émission simultanée par un organisme de radiodiffusion d’une émission d’un autre organisme de radiodiffusion.
Article Chaque État contractant accordera le traitement national aux artistes interprètes ou exécutants toutes les fois que l’une des conditions suivantes se trouvera remplie : a. l’exécution a lieu dans un autre État contractant ; b. l’exécution est enregistrée sur un phonogramme protégé en vertu de l’article 5 ci-dessous ; c. l’exécution non fixée sur phonogramme est diffusée par une émission protégée en vertu de l’article 6.
Article 1. Chaque État contractant accordera le traitement national aux producteurs de phonogrammes toutes les fois que l’une des conditions suivantes se trouvera remplie : a. le producteur de phonogrammes est le ressortissant d’un autre État contractant (critère de la nationalité) ; b. la première fixation du son a été réalisée dans un autre État contractant (critère de la fixation) ; c. le phonogramme a été publié pour la première fois dans un autre État contractant (critère de la publication). 2. Lorsque la première publication a eu lieu dans un État non contractant mais que le phonogramme a également été publié, dans les trente jours suivant la première publication, dans un État contractant (publication simultanée), ce phonogramme sera considéré comme ayant été publié pour la première fois dans l’État contractant. 3. Tout État contractant peut, par une notification déposée auprès du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, déclarer qu’il n’appliquera pas, soit le critère de la publication, soit le critère de la fixation. Cette notification peut être déposée au moment de la ratification, de l’acceptation ou de l’adhésion, ou à tout autre moment ; dans ce dernier cas, elle ne prendra effet que six mois après son dépôt.
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Article 1. Chaque État contractant accordera le traitement national aux organismes de radiodiffusion toutes les fois que l’une des conditions suivantes se trouvera remplie : a. le siège social de l’organisme de radiodiffusion est situé dans un autre État contractant ; b. l’émission a été diffusée par un émetteur situé sur le territoire d’un autre État contractant. 2. Tout État contractant peut, par une notification déposée auprès du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, déclarer qu’il n’accordera de protection à des émissions que si le siège social de l’organisme de radiodiffusion est situé dans un autre État contractant et si l’émission a été diffusée par un émetteur situé sur le territoire du même État contractant. Cette notification peut être faite au moment de la ratification, de l’acceptation ou de l’adhésion, ou à tout autre moment ; dans ce dernier cas, elle ne prendra effet que six mois après son dépôt.
Article 1. La protection prévue par la présente Convention en faveur des artistes interprètes ou exécutants devra permettre de mettre obstacle : a. à la radiodiffusion et à la communication au public de leur exécution sans leur consentement, sauf lorsque l’exécution utilisée pour la radiodiffusion ou la communication au public est elle-même déjà une exécution radiodiffusée ou est faite à partir d’une fixation ; b. à la fixation sans leur consentement sur un support matériel de leur exécution non fixée ; c. à la reproduction sans leur consentement d’une fixation de leur exécution : (i) lorsque la première fixation a elle-même été faite sans leur consentement, (ii) lorsque la reproduction est faite à des fins autres que celles pour lesquelles ils ont donné leur consentement, (iii) lorsque la première fixation a été faite en vertu des dispositions de l’article 15 et a été reproduite à des fins autres que celles visées par ces dispositions. 2. (1)
(2)
(3)
Il appartient à la législation nationale de l’État contractant sur le territoire duquel la protection est demandée de pourvoir à la protection contre la réémission, la fixation aux fins de radiodiffusion et la reproduction d’une telle fixation aux fins de radiodiffusion, lorsque l’artiste interprète ou exécutant a consenti à la radiodiffusion. Les modalités d’utilisation par les organismes de radiodiffusion des fixations faites aux fins d’émissions radiodiffusées seront réglées selon la législation nationale de l’État contractant sur le territoire duquel la protection est demandée. Toutefois, la législation nationale, dans les cas visés aux alinéas (1) et (2) du présent paragraphe, ne saurait avoir pour effet de priver les artistes interprètes ou exécutants de la capacité de régler, par voie contractuelle, leurs relations avec les organismes de radiodiffusion.
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Article Tout État contractant peut, par sa législation nationale, déterminer les modalités suivant lesquelles les artistes interprètes ou exécutants seront représentés, en ce qui concerne l’exercice de leurs droits, lorsque plusieurs d’entre eux participent à une même exécution.
Article Tout État contractant peut, par sa législation nationale, étendre la protection prévue par la présente Convention à des artistes qui n’exécutent pas des œuvres littéraires ou artistiques.
Article Les producteurs de phonogrammes jouissent du droit d’autoriser ou d’interdire la reproduction directe ou indirecte de leurs phonogrammes.
Article Lorsqu’un État contractant exige, en vertu de sa législation nationale, l’accomplissement de formalités, à titre de condition de la protection, en matière de phonogrammes, des droits soit des producteurs de phonogrammes, soit des artistes interprètes ou exécutants, soit des uns et des autres, ces exigences seront considérées comme satisfaites si tous les exemplaires dans le commerce du phonogramme publié, ou l’étui le contenant, portent une mention constituée par le symbole p accompagné de l’indication de l’année de la première publication, apposée d’une manière montrant de façon nette que la protection est réservée. De plus, si les exemplaires ou leur étui ne permettent pas d’identifier le producteur du phonogramme ou le titulaire de la licence concédée par le producteur (au moyen du nom, de la marque ou de toute autre désignation appropriée), la mention devra comprendre également le nom du titulaire des droits du producteur du phonogramme. Enfin, si les exemplaires ou leur étui ne permettent pas d’identifier les principaux interprètes ou exécutants, la mention devra comprendre également le nom de la personne qui, dans le pays où la fixation a eu lieu, détient les droits de ces artistes.
Article Lorsqu’un phonogramme publié à des fins de commerce, ou une reproduction de ce phonogramme, est utilisé directement pour la radiodiffusion ou pour une communication quelconque au public, une rémunération équitable et unique sera versée par l’utilisateur aux artistes interprètes ou exécutants, ou aux producteurs de phonogrammes ou aux deux. La législation nationale peut, faute d’accord entre ces divers intéressés, déterminer les conditions de la répartition de cette rémunération.
Article Les organismes de radiodiffusion jouissent du droit d’autoriser ou d’interdire : a. la réémission de leurs émissions ;
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b. c.
la fixation sur un support matériel de leurs émissions ; la reproduction : (i) des fixations, faites sans leur consentement, de leurs émissions, (ii) des fixations, faites en vertu des dispositions de l’article 15, de leurs émissions et reproduites à des fins autres que celles visées par lesdites dispositions, (iii) la communication au public de leurs émissions de télévision, lorsqu’elle est faite dans des lieux accessibles au public moyennant paiement d’un droit d’entrée ; il appartient à la législation nationale du pays où la protection de ce droit est demandée de déterminer les conditions d’exercice dudit droit.
Article La durée de la protection à accorder en vertu de la présente Convention ne pourra pas être inférieure à une période de vingt années à compter de : a. la fin de l’année de la fixation, pour les phonogrammes et les exécutions fixées sur ceux-ci ; b. la fin de l’année où l’exécution a eu lieu, pour les exécutions qui ne sont pas fixées sur phonogrammes ; c. la fin de l’année où l’émission a eu lieu, pour les émissions de radiodiffusion.
Article 1. Tout État contractant a la faculté de prévoir dans sa législation nationale des exceptions à la protection garantie par la présente Convention dans les cas suivants : a. lorsqu’il s’agit d’une utilisation privée ; b. lorsqu’il y a utilisation de courts fragments à l’occasion du compte rendu d’un événement d’actualité ; c. lorsqu’il y a fixation éphémère par un organisme de radiodiffusion par ses propres moyens et pour ses propres émissions ; d. lorsqu’il y a utilisation uniquement à des fins d’enseignement ou de recherche scientifique. 2. Sans préjudice des dispositions du paragraphe 1 ci-dessus, tout État contractant a la faculté de prévoir dans sa législation nationale, en ce qui concerne la protection des artistes interprètes ou exécutants, des producteurs de phonogrammes et des organismes de radiodiffusion, des limitations de même nature que celles qui sont prévues dans cette législation en ce qui concerne la protection du droit d’auteur sur les œuvres littéraires et artistiques. Toutefois, des licences obligatoires ne peuvent être instituées que dans la mesure où elles sont compatibles avec les dispositions de la présente Convention.
Article 1. En devenant partie à la présente Convention, tout État accepte toutes les obligations et est admis à tous les avantages qu’elle prévoit. Toutefois, un État pourra à tout moment spécifier, dans une notification déposée auprès du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies :
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a.
en ce qui concerne l’article 12 : (i)
qu’il n’appliquera aucune des dispositions de cet article,
(ii) qu’il n’appliquera pas les dispositions de cet article en ce qui concerne certaines utilisations, (iii) qu’il n’appliquera pas les dispositions de cet article en ce qui concerne les phonogrammes dont le producteur n’est pas ressortissant d’un État contractant, (iv) qu’en ce qui concerne les phonogrammes dont le producteur est ressortissant d’un autre État contractant, il limitera l’étendue et la durée de la protection prévue à cet article à celles de la protection que ce dernier État contractant accorde aux phonogrammes fixés pour la première fois par le ressortissant de l’État auteur de la déclaration ; toutefois, lorsque l’État contractant dont le producteur est un ressortissant n’accorde pas la protection au même bénéficiaire ou aux mêmes bénéficiaires que l’État contractant auteur de la déclaration, ce fait ne sera pas considéré comme constituant une différence quant à l’étendue de la protection ; b.
en ce qui concerne l’article 13, qu’il n’appliquera pas les dispositions de l’alinéa d de cet article ; si un État contractant fait une telle déclaration, les autres États contractants ne seront pas tenus d’accorder le droit prévu à l’alinéa d de l’article 13 aux organismes de radiodiffusion ayant leur siège social sur le territoire de cet État.
2. Si la notification visée au paragraphe 1 du présent article est déposée à une date postérieure à celle du dépôt de l’instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion, elle ne prendra effet que six mois après son dépôt.
Article Tout État dont la législation nationale, en vigueur au 26 octobre 1961, accorde aux producteurs de phonogrammes une protection établie en fonction du seul critère de la fixation pourra, par une notification déposée auprès du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies en même temps que son instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion, déclarer qu’il n’appliquera que ce critère de la fixation aux fins de l’article 5, et ce même critère de la fixation au lieu du critère de la nationalité du producteur aux fins du paragraphe 1, alinéa a, chapitre (iii) et (iv), de l’article 16.
Article Tout État qui a fait l’une des déclarations prévues à l’article 5, paragraphe 3, à l’article 6, paragraphe 2, à l’article 16, paragraphe 1, ou à l’article 17 peut, par une nouvelle notification adressée au Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, en réduire la portée ou la retirer.
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Article Nonobstant toutes autres dispositions de la présente Convention, l’article 7 cessera d’être applicable dès qu’un artiste interprète ou exécutant aura donné son consentement à l’inclusion de son exécution dans une fixation d’images ou d’images et de sons.
Article 1. La présente Convention ne porte pas atteinte aux droits acquis dans l’un quelconque des États contractants antérieurement à la date de l’entrée en vigueur pour cet État de la Convention. 2. Aucun État contractant ne sera tenu d’appliquer les dispositions de la présente Convention à des exécutions, ou à des émissions de radiodiffusion ayant eu lieu, ou à des phonogrammes enregistrés, antérieurement à la date de l’entrée en vigueur pour cet État de la Convention.
Article La protection prévue par la présente Convention ne saurait porter atteinte à celle dont pourraient bénéficier autrement les artistes interprètes ou exécutants, les producteurs de phonogrammes et les organismes de radiodiffusion.
Article Les États contractants se réservent le droit de prendre entre eux des arrangements particuliers, en tant que ces arrangements conféreraient aux artistes interprètes ou exécutants, aux producteurs de phonogrammes ou aux organismes de radiodiffusion des droits plus étendus que ceux accordés par la présente Convention ou qu’ils renfermeraient d’autres dispositions non contraires à celle-ci.
Article La présente Convention sera déposée auprès du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies. Elle est ouverte, jusqu’à la date du 30 juin 1962, à la signature des États invités à la Conférence diplomatique sur la protection internationale des artistes interprètes ou exécutants, des producteurs de phonogrammes et des organismes de radiodiffusion, qui sont parties à la Convention universelle sur le droit d’auteur ou membres de l’Union internationale pour la protection des œuvres littéraires et artistiques des États signataires.
Article 1. La présente Convention sera soumise à la ratification ou à l’acceptation des États signataires. 2. La présente Convention sera ouverte à l’adhésion des États invités à la Conférence désignée à l’article 23, ainsi qu’à l’adhésion de tout État membre de l’Organisation des
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Nations Unies, à condition que l’État adhérant soit partie à la Convention universelle sur le droit d’auteur ou membre de l’Union internationale pour la protection des œuvres littéraires et artistiques. 3. La ratification, l’acceptation ou l’adhésion se fera par le dépôt d’un instrument à cet effet auprès du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies.
Article 1. La présente Convention entrera en vigueur trois mois après la date du dépôt du sixième instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion. 2. Par la suite, la Convention entrera en vigueur, pour chaque État, trois mois après la date du dépôt de son instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion.
Article 1. Tout État contractant s’engage à prendre, conformément aux dispositions de sa constitution, les mesures nécessaires pour assurer l’application de la présente Convention. 2. Au moment du dépôt de son instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion, tout État doit être en mesure, conformément à sa législation nationale, d’appliquer les dispositions de la présente Convention.
Article 1. Tout État pourra, au moment de la ratification, de l’acceptation ou de l’adhésion, ou à tout moment ultérieur, déclarer, par une notification adressée au Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, que la présente Convention s’étendra à l’ensemble ou à l’un quelconque des territoires dont il assure les relations internationales, à condition que la Convention universelle sur le droit d’auteur ou la Convention internationale pour la protection des œuvres littéraires et artistiques soit applicable aux territoires dont il s’agit. Cette notification prendra effet trois mois après la date de sa réception. 2. Les déclarations et notifications visées à l’article 5, paragraphe 3, à l’article 6, paragraphe 2, à l’article 16, paragraphe 1, à l’article 17 ou à l’article 18, peuvent être étendues à l’ensemble ou à l’un quelconque des territoires visés au paragraphe qui précède.
Article 1. Tout État contractant aura la faculté de dénoncer la présente Convention, soit en son nom propre, soit au nom de l’un quelconque ou de l’ensemble des territoires visés à l’article 27. 2. La dénonciation sera faite par une notification adressée au Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies et prendra effet douze mois après la date à laquelle la notification aura été reçue.
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3. La faculté de dénonciation prévue au présent article ne pourra être exercée par un État contractant avant l’expiration d’une période de cinq ans à compter de la date à partir de laquelle la Convention est entrée en vigueur à l’égard dudit État. 4. Tout État contractant cesse d’être partie à la présente Convention dès le moment où il ne serait plus ni partie à la Convention universelle sur le droit d’auteur ni membre de l’Union internationale pour la protection des œuvres littéraires et artistiques. 5. La présente Convention cesse d’être applicable à tout territoire visé à l’article 27, dès le moment où ni la Convention universelle sur le droit d’auteur ni la Convention internationale pour la protection des œuvres littéraires et artistiques ne s’appliquerait plus à ce territoire.
Article 1. Après que la présente Convention aura été en vigueur pendant cinq ans, tout État contractant pourra, par une notification adressée au Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, demander la convocation d’une conférence à l’effet de réviser la Convention. Le Secrétaire général notifiera cette demande à tous les États contractants. Si, dans un délai de six mois à dater de la notification adressée par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, la moitié au moins des États contractants lui signifient leur assentiment à cette demande, le Secrétaire général en informera le Directeur général du Bureau international du travail, le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et le Directeur du Bureau de l’Union internationale pour la protection des œuvres littéraires et artistiques, qui convoqueront une conférence de révision en collaboration avec le Comité intergouvernemental prévu à l’article 32. 2. Toute révision de la présente Convention devra être adoptée à la majorité des deux tiers des États présents à la Conférence de révision à condition que cette majorité comprenne les deux tiers des États qui, à la date de la Conférence de révision, sont parties à la Convention. 3. Au cas où une nouvelle Convention portant révision totale ou partielle de la présente Convention serait adoptée, et à moins que la nouvelle Convention ne dispose autrement : a. la présente Convention cessera d’être ouverte à la ratification, à l’acceptation ou à l’adhésion à partir de la date d’entrée en vigueur de la nouvelle Convention portant révision ; b. la présente Convention demeurera en vigueur en ce qui concerne les rapports avec les États contractants qui ne deviendront pas parties à la nouvelle Convention.
Article Tout différend entre deux ou plusieurs États contractants concernant l’interprétation ou l’application de la présente Convention qui ne sera pas réglé par voie de négociation, sera, à la requête de l’une des parties au différend, porté devant la Cour internationale de Justice pour qu’il soit statué par celle-ci, à moins que les États en cause ne conviennent d’un autre mode de règlement.
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Article Sans préjudice des dispositions de l’article 5, paragraphe 3, de l’article 6, paragraphe 2, de l’article 16, paragraphe 1, et de l’article 17, aucune réserve n’est admise à la présente Convention.
Article 1. Il est institué un Comité intergouvernemental ayant pour mission : a.
d’examiner les questions relatives à l’application et au fonctionnement de la présente Convention ;
b.
de réunir les propositions et de préparer la documentation concernant d’éventuelles révisions de la Convention.
2. Le Comité se composera de représentants des États contractants, choisis en tenant compte d’une répartition géographique équitable. Le nombre des membres du Comité sera de six si celui des États contractants est inférieur ou égal à douze, de neuf si le nombre des États contractants est de treize à dix-huit, et de douze si le nombre des États contractants dépasse dix-huit. 3. Le Comité sera constitué douze mois après l’entrée en vigueur de la Convention, à la suite d’un scrutin organisé entre les États contractants - lesquels disposeront chacun d’une voix - par le Directeur général du Bureau international du travail, le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, et le Directeur du Bureau de l’Union internationale pour la protection des œuvres littéraires et artistiques, conformément à des règles qui auront été approuvées au préalable par la majorité absolue des États contractants. 4. Le Comité élira son président et son bureau. Il établira un règlement intérieur portant en particulier sur son fonctionnement futur et sur son mode de renouvellement ; ce règlement devra notamment assurer un roulement entre les divers États contractants. 5. Le secrétariat du Comité sera composé de fonctionnaires du Bureau international du travail, de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, et du Bureau de l’Union internationale pour la protection des œuvres littéraires et artistiques désignés respectivement par les Directeurs généraux et le Directeur des trois institutions intéressées. 6. Les réunions du Comité, qui sera convoqué chaque fois que la majorité de ses membres le jugera utile, se tiendront successivement aux sièges respectifs du Bureau international du travail, de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, et du Bureau de l’Union internationale pour la protection des œuvres littéraires et artistiques. 7. Les frais des membres du Comité seront à la charge de leurs gouvernements respectifs.
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Article 1. La présente Convention est établie en français, en anglais et en espagnol, ces trois textes faisant également foi. 2. Il sera, d’autre part, établi des textes officiels de la présente Convention en allemand, en italien et en portugais.
Article 1. Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies informera les États invités à la Conférence désignée à l’article 23 et tout État membre de l’Organisation des Nations Unies, ainsi que le Directeur général du Bureau international du travail, le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, et le Directeur du Bureau de l’Union internationale pour la protection des œuvres littéraires et artistiques : a.
du dépôt de tout instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion ;
b.
de la date d’entrée en vigueur de la Convention ;
c.
des notifications, déclarations et toutes autres communications prévues à la présente Convention ;
d.
de tout cas où se produirait l’une des situations envisagées aux paragraphes 4 et 5 de l’article 28.
3. Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies informera également le Directeur général du Bureau international du travail, le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et le Directeur du Bureau de l’Union internationale pour la protection des œuvres littéraires et artistiques des demandes qui lui seront notifiées, aux termes de l’article 29, ainsi que de toute communication reçue des États contractants au sujet de la révision de la présente Convention. EN FOI DE QUOI les soussignés, dûment autorisés à cet effet, ont signé la présente Convention. Fait à Rome, le 26 octobre 1961, en un seul exemplaire en français, en anglais et en espagnol. Des copies certifiées conformes seront remises par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies à tous les États invités à la Conférence désignée à l’article 23 et à tout État membre de l’Organisation des Nations Unies, ainsi qu’au Directeur général du Bureau international du travail, au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, et au Directeur du Bureau de l’Union internationale pour la protection des œuvres littéraires et artistiques.
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Protocole instituant une Commission de conciliation et de bons offices chargée de rechercher la solution des différends qui naîtraient entre États parties à la Convention concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement Adopté par la Conférence générale à sa 12e session, Paris, 10 décembre 1962 La Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, réunie à Paris du 9 novembre au 12 décembre 1962, en sa douzième session, Ayant adopté, lors de sa onzième session, la Convention concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement, Désireuse de faciliter la mise en œuvre de cette convention, Considérant qu’il importe, à cet effet, d’instituer une Commission de conciliation et de bons offices chargée de rechercher la solution amiable de différends qui naîtraient entre États parties et qui porteraient sur l’application ou l’interprétation de la convention, Adopte, ce dixième jour de décembre 1962, le présent protocole.
Article premier Il est institué, auprès de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, une Commission de conciliation et de bons offices, ci-après dénommée la Commission, chargée de rechercher la solution amiable des différends nés entre États parties à la Convention concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement, ci-après dénommée la Convention, et portant sur l’application ou l’interprétation de ladite Convention.
Article 1. La Commission se compose de onze membres, qui doivent être des personnalités connues pour leur haute moralité et leur impartialité et qui sont élus par la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, ciaprès dénommée la Conférence générale. 2. Les membres de la Commission siègent à titre individuel.
Article 1. Les membres de la Commission sont élus sur une liste de personnes présentées à cet effet par les États parties au présent protocole. Chaque État doit présenter, après
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consultation de sa commission nationale pour l’UNESCO, quatre personnes au plus. Ces personnes doivent être des ressortissants d’États parties au présent protocole. 2. Quatre mois au moins avant la date de toute élection à la Commission, le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, ciaprès dénommé le Directeur général, invite les États parties au présent protocole à procéder dans un délai de deux mois, à la présentation des personnes visées au paragraphe 1 du présent article. Il dressera la liste alphabétique des personnes ainsi présentées et la communiquera, un mois au moins avant l’élection, au Conseil exécutif de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, ci-après dénommé le Conseil exécutif, ainsi qu’aux États parties à la Convention. Le Conseil exécutif transmettra à la Conférence générale la liste susmentionnée avec les suggestions qu’il pourrait estimer utiles. La Conférence générale procédera à l’élection des membres de la Commission en se conformant à la procédure qu’elle suit normalement en matière d’élection à plusieurs postes.
Article 1. La Commission ne peut comprendre plus d’un ressortissant d’un même État. 2. En procédant aux élections des membres de la Commission, la Conférence générale s’efforcera d’y faire figurer des personnalités compétentes dans le domaine de l’enseignement, ainsi que des personnalités ayant une expérience judiciaire ou juridique notamment dans le domaine international. Elle tiendra compte également d’une répartition géographique équitable et de la représentation des diverses formes de civilisation, ainsi que des principaux systèmes juridiques.
Article Les membres de la Commission sont élus pour six ans. Ils sont rééligibles s’ils sont présentés à nouveau. Toutefois, le mandat de quatre des membres élus lors de la première élection prendra fin au bout de deux ans et le mandat de trois autres au bout de quatre ans. Immédiatement après la première élection, les noms de ces membres sont tirés au sort par le président de la Conférence générale.
Article 1. En cas de décès ou de démission, le président de la Commission en informe immédiatement le Directeur général, qui déclare le siège vacant à partir de la date du décès ou de celle à laquelle la démission prend effet. 2. Si, de l’avis unanime des autres membres, un membre de la Commission a cessé de remplir ses fonctions pour toute autre cause qu’une absence de caractère temporaire ou se trouve dans l’incapacité de continuer à les remplir, le président de la Commission en informe le Directeur général et déclare alors le siège vacant. 3. Le Directeur général informe les États membres de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture ainsi que les États non membres qui sont devenus
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parties au présent protocole, conformément à son article 23, des vacances survenues dans les cas prévus aux paragraphes 1 et 2 du présent article. 4. Dans chacun des cas prévus aux paragraphes 1 et 2 du présent article, la Conférence générale procède au remplacement du membre dont le siège est devenu vacant, pour la portion du mandat restant à courir.
Article Sous réserve des dispositions de l’article 6, tout membre de la Commission conserve son mandat jusqu’à la date d’entrée en fonctions de son successeur.
Article 1. Si la Commission ne comprend pas de membre de la nationalité de l’un des États parties au différend qui lui est soumis conformément aux dispositions de l’article 12 ou de l’article 13, cet État ou, s’il s’agit de plus d’un État, chacun de ces États pourra désigner une personne de son choix pour siéger en qualité de membre ad hoc. 2. L’État qui procède à cette désignation devra tenir compte des qualités requises des membres de la Commission aux termes de l’article 2, paragraphe 1, et de l’article 4, paragraphes 1 et 2. Tout membre ad hoc ainsi désigné doit être de la nationalité de l’État qui le nomme ou de la nationalité d’un État partie au présent protocole ; il siège à titre personnel. 3. Lorsque plusieurs États parties au différend font cause commune, ils ne comptent, pour la désignation des membres ad hoc, que pour une seule partie. Les modalités d’application de la présente disposition seront fixées par le règlement intérieur de la Commission visé à l’article 11.
Article Les membres et membres ad hoc de la Commission désignés conformément à l’article 8 reçoivent, pour la période durant laquelle ils se consacrent aux travaux de la Commission, des frais de voyage et des indemnités journalières prélevés sur les ressources de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture dans les conditions fixées par le Conseil exécutif.
Article Le secrétariat de la Commission est assuré par le Directeur général.
Article 1. La Commission élit son président et son vice-président pour une période de deux ans. Ils sont rééligibles. 2. La Commission établit son règlement intérieur ; celui-ci doit, toutefois, contenir entre autres les dispositions suivantes :
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(a) (b)
(c)
le quorum est constitué par les deux tiers des membres y compris, le cas échéant, les membres ad hoc ; les décisions de la Commission sont prises à la majorité des membres et membres ad hoc présents ; en cas de partage égal des voix, la voix du président est prépondérante ; si un État soumet une affaire à la Commission conformément à l’article 12 ou à l’article 13 : (i) ledit État, l’État objet de la plainte et tout État partie au présent protocole dont un ressortissant est en cause dans cette affaire peuvent présenter des observations écrites à la Commission, (ii) ledit État et l’État objet de la plainte ont le droit de se faire représenter aux audiences consacrées à l’affaire et de présenter des observations orales.
3. La Commission, avant d’adopter son règlement intérieur, en transmet le texte, sous forme de projet, aux États parties au protocole, lesquels peuvent présenter, dans un délai de trois mois, toutes observations et suggestions qu’ils souhaitent formuler. À la demande d’un État partie au protocole, la Commission procédera à n’importe quel moment à un nouvel examen de son règlement intérieur.
Article 1. Si un État qui est partie au présent protocole estime qu’un autre État, également partie à ce protocole, n’applique pas les dispositions de la Convention, il peut appeler, par communication écrite, l’attention de cet État sur la question. Dans un délai de trois mois, à compter de la réception de la communication, l’État destinataire fera tenir à l’État plaignant des explications ou déclarations écrites qui devront comprendre, dans toute la mesure possible et utile, des indications sur ses règles de procédure et sur les moyens de recours, soit déjà utilisés, soit en instance, soit encore ouverts. 2. Si, dans un délai de six mois à compter de la date de réception de la communication originale par l’État destinataire, la question n’est pas réglée à la satisfaction des deux États, par voie de négociations bilatérales ou par toute autre procédure qui serait à leur disposition, l’un comme l’autre auront le droit de la soumettre à la Commission en adressant une notification au Directeur général et à l’autre État intéressé. 3. Les dispositions des paragraphes qui précèdent ne portent pas atteinte au droit des États parties au présent protocole de recourir, conformément aux accords internationaux généraux ou spéciaux qui les lient, à d’autres procédures pour le règlement de leurs différends et, entre autres, de soumettre d’un commun accord leur différend à la Cour permanente d’arbitrage de La Haye.
Article À partir du début de la sixième année suivant l’entrée en vigueur du présent protocole, la Commission pourra également être chargée de rechercher la solution de tout différend portant sur l’application ou l’interprétation de la Convention et survenant entre des États qui, parties à ladite Convention, ne sont pas ou ne sont pas tous parties au présent
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protocole, si lesdits États sont d’accord pour soumettre ce différend à la Commission. Le règlement intérieur de la Commission fixera les conditions que devra remplir l’accord entre lesdits États.
Article La Commission ne peut connaître d’une affaire qui lui est soumise conformément à l’article 12 ou à l’article 13 du présent protocole, qu’après s’être assurée que tous les recours internes disponibles ont été utilisés et épuisés, conformément aux principes de droit international généralement reconnus.
Article Sauf dans les cas où des éléments nouveaux lui sont soumis, la Commission ne pourra connaître d’affaires qu’elle a déjà traitées.
Article Dans toute affaire qui lui est soumise, la Commission peut demander aux États en présence de lui fournir toute information pertinente.
Article 1. Sous réserve des dispositions de l’article 14, la Commission, après avoir obtenu toutes les informations qu’elle estime nécessaires, établit les faits et met ses bons offices à la disposition des États en présence, afin de parvenir à une solution amiable de la question, fondée sur le respect de la Convention. 2. La Commission doit, dans tous les cas, et au plus tard dans le délai de dix huit mois à compter du jour où le Directeur général a reçu la notification visée à l’article 12, paragraphe 2, dresser un rapport établi conformément aux dispositions du paragraphe 3 ci-dessous ; ce rapport sera envoyé aux États en présence et communiqué ensuite au Directeur général aux fins de publication. Quand un avis consultatif est demandé à la Cour internationale de justice, conformément à l’article 18, les délais sont prorogés en conséquence. 3. Si une solution a pu être obtenue conformément aux dispositions du paragraphe 1 du présent article, la Commission se borne, dans son rapport, à un bref exposé des faits et de la solution intervenue. Si tel n’est pas le cas, la Commission établit un rapport sur les faits et indique les recommandations qu’elle a faites en vue de la conciliation. Si le rapport n’exprime pas, en tout ou partie, l’opinion unanime des membres de la Commission, tout membre de la Commission aura le droit d’y joindre l’exposé de son opinion individuelle. Au rapport sont jointes les observations écrites et orales présentées par les parties en l’affaire, en vertu de l’article 11, paragraphe 2c ci-dessus.
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Article La Commission peut recommander au Conseil exécutif ou, si la recommandation est faite dans les deux mois qui précèdent l’ouverture de l’une de ses sessions de la Conférence générale, à cette dernière, de demander à la Cour internationale de justice de donner un avis consultatif sur toute question juridique se rattachant à une affaire dont la Commission est saisie.
Article La Commission soumet à chacune des sessions ordinaires de la Conférence générale un rapport sur ses travaux qui est transmis par le Conseil exécutif.
Article 1. Le Directeur général convoquera la première réunion de la Commission au siège de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture dans un délai de trois mois à partir de la constitution de la Commission par la Conférence générale. 2. Par la suite, la Commission sera convoquée chaque fois qu’il sera nécessaire par son président, auquel le Directeur général transmettra, ainsi qu’à tous les autres membres de la Commission, toutes les questions soumises à la Commission, en application des dispositions du présent protocole. 3. Nonobstant les dispositions du paragraphe 2 du présent article, lorsqu’un tiers au moins des membres de la Commission estimeront qu’une question doit être examinée par la Commission en application des dispositions du présent protocole, le président convoquera, à leur demande, une réunion de la Commission à cet effet.
Article Le présent protocole est établi en anglais, en espagnol, en français et en russe, les quatre textes faisant également foi.
Article 1. Le présent protocole sera soumis à la ratification ou à l’acceptation des États membres de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et culture qui sont parties à la Convention. 2. Les instruments de ratification ou d’acceptation seront déposés auprès du Directeur général.
Article 1. Le présent protocole est ouvert à l’adhésion de tout État non membre de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture qui est partie à la Convention.
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2. L’adhésion se fera par le dépôt d’un instrument d’adhésion auprès du Directeur général.
Article Le présent protocole entrera en vigueur trois mois après la date du dépôt du quinzième instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion, mais uniquement à l’égard des États qui auront déposé leurs instruments respectifs de ratification, d’acceptation ou d’adhésion à cette date ou antérieurement. Il entrera en vigueur pour chaque autre État trois mois après le dépôt de son instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion.
Article Tout État pourra, au moment de la ratification, de l’acceptation ou de l’adhésion, ou à tout moment ultérieur, déclarer par une notification adressée au Directeur général qu’il accepte, à l’égard de tout autre État qui prendrait la même obligation, de soumettre à la Cour internationale de justice postérieurement à la rédaction du rapport prévu par le paragraphe 3 de l’article 17, tout différend visé par le présent protocole qui n’aurait pu faire l’objet d’une solution amiable conformément au paragraphe 1 de l’article 17.
Article 1. Chacun des États parties au présent protocole aura la faculté de le dénoncer. 2. La dénonciation sera notifiée par un instrument écrit déposé auprès du Directeur général. 3. La dénonciation de la Convention entraînera automatiquement la dénonciation du présent protocole. 4. La dénonciation prendra effet douze mois après réception de l’instrument de dénonciation. Toutefois, l’État qui dénonce le protocole demeure lié par ses dispositions pour toutes les affaires le concernant qui ont été introduites devant la Commission avant l’expiration du délai prévu au présent paragraphe.
Article Le Directeur général informera les États membres de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, les États non membres visés à l’article 23, ainsi que l’Organisation des Nations Unies, du dépôt de tous les instruments de ratification, d’acceptation ou d’adhésion mentionnés aux articles 22 et 23, de même que des notifications et dénonciations respectivement prévues aux articles 25 et 26.
Article Conformément à l’article 102 de la Charte des Nations Unies, le présent protocole sera enregistré au Secrétariat des Nations Unies à la requête du Directeur général.
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Fait à Paris, le dix-huitième jour de décembre 1962, en deux exemplaires authentiques portant la signature du Président de la Conférence générale, réunie en sa douzième session, et du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, qui seront déposés dans les archives de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et dont les copies certifiées conformes seront remises à tous les États visés aux articles 12 et 13 de la Convention concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement ainsi qu’à l’Organisation des Nations Unies. EN FOI DE QUOI ont apposé leur signature, ce dix-huitième jour de décembre 1962, Le Président de la Conférence générale Le Directeur général
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Convention concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels Adoptée par la Conférence générale à sa 16e session, Paris, 14 novembre 1970 La Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, réunie à Paris, du 12 octobre au 14 novembre 1970 en sa seizième session, Rappelant l’importance des dispositions de la Déclaration des principes de la coopération culturelle internationale adoptée par la Conférence générale à sa quatorzième session, Considérant que l’échange de biens culturels entre nations à des fins scientifiques, culturelles et éducatives approfondit la connaissance de la civilisation humaine, enrichit la vie culturelle de tous les peuples et fait naître le respect et l’estime mutuels entre les nations, Considérant que les biens culturels sont un des éléments fondamentaux de la civilisation et de la culture des peuples, et qu’ils ne prennent leur valeur réelle que si leur origine, leur histoire et leur environnement sont connus avec la plus grande précision, Considérant que chaque État a le devoir de protéger le patrimoine constitué par les biens culturels existant sur son territoire contre les dangers de vol, de fouilles clandestines et d’exportation illicite, Considérant que, pour parer à ces dangers, il est indispensable que chaque État prenne davantage conscience des obligations morales touchant au respect de son patrimoine culturel comme de celui de toutes les nations, Considérant que les musées, les bibliothèques et les archives, en tant qu’institutions culturelles, doivent veiller à ce que la constitution de leurs collections soit fondée sur des principes moraux universellement reconnus, Considérant que l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels entravent la compréhension mutuelle des nations que l’UNESCO a le devoir de favoriser, entre autres en recommandant aux États intéressés des conventions internationales à cet effet, Considérant que, pour être efficace, la protection du patrimoine culturel doit être organisée tant sur le plan national qu’international et exige une étroite collaboration entre les États, Considérant que la Conférence générale de l’UNESCO a déjà adopté, en 1964, une recommandation à cet effet, Étant saisie de nouvelles propositions concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels, question qui constitue le point 19 de l’ordre du jour de la session,
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Après avoir décidé, lors de sa quinzième session, que cette question ferait l’objet d’une convention internationale, adopte, ce quatorzième jour de novembre 1970, la présente Convention.
Article premier Aux fins de la présente Convention sont considérés comme biens culturels les biens qui, à titre religieux ou profane, sont désignés par chaque État comme étant d’importance pour l’archéologie, la préhistoire, l’histoire, la littérature, l’art ou la science, et qui appartiennent aux catégories ci-après : a. collections et spécimens rares de zoologie, de botanique, de minéralogie et d’anatomie ; objets présentant un intérêt paléontologique ; b. les biens concernant l’histoire, y compris l’histoire des sciences et des techniques, l’histoire militaire et sociale ainsi que la vie des dirigeants, penseurs, savants et artistes nationaux, et les événements d’importance nationale ; c. le produit des fouilles archéologiques (régulières et clandestines) et des découvertes archéologiques ; d. les éléments provenant du démembrement de monuments artistiques ou historiques et des sites archéologiques ; e. objets d’antiquité ayant plus de cent ans d’âge, tels qu’inscriptions, monnaies et sceaux gravés ; f. le matériel ethnologique ; g. les biens d’intérêt artistique tels que : (i) tableaux, peintures et dessins faits entièrement à la main sur tout support et en toutes matières (à l’exclusion des dessins industriels et des articles manufacturés à la main), (ii) productions originales de l’art statuaire et de la sculpture, en toutes matières, (iii) gravures, estampes et lithographies originales, (iv) assemblages et montages artistiques originaux, en toutes matières ; h. manuscrits rares et incunables, livres, documents et publications anciens d’intérêt spécial (historique, artistique, scientifique, littéraire, etc.) isolés ou en collections ; i. timbres-poste, timbres fiscaux et analogues, isolés ou en collections ; j. archives, y compris les archives phonographiques, photographiques et cinématographiques ; k. objets d’ameublement ayant plus de cent ans d’âge et instruments de musique anciens.
Article 1. Les États parties à la présente Convention reconnaissent que l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels constituent l’une des causes principales de l’appauvrissement du patrimoine culturel des pays d’origine de ces biens, et qu’une collaboration internationale constitue l’un des moyens les plus efficaces de protéger leurs biens culturels respectifs contre tous les dangers qui en sont les conséquences.
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2. À cette fin, les États parties s’engagent à combattre ces pratiques par les moyens dont ils disposent, notamment en supprimant leurs causes, en arrêtant leur cours et en aidant à effectuer les réparations qui s’imposent.
Article Sont illicites l’importation, l’exportation et le transfert de propriété des biens culturels, effectués contrairement aux dispositions prises par les États parties en vertu de la présente Convention.
Article Les États parties à la présente Convention reconnaissent qu’aux fins de ladite convention, les biens culturels appartenant aux catégories ci-après font partie du patrimoine culturel de chaque État : a. biens culturels nés du génie individuel ou collectif de ressortissants de l’État considéré et biens culturels importants pour l’État considéré, créés sur le territoire de cet État par des ressortissants étrangers ou par des apatrides résidant sur ce territoire ; b. biens culturels trouvés sur le territoire national ; c. biens culturels acquis par des missions archéologiques, ethnologiques ou de sciences naturelles, avec le consentement des autorités compétentes du pays d’origine de ces biens ; d. biens culturels ayant fait l’objet d’échanges librement consentis ; e. biens culturels reçus à titre gratuit ou achetés légalement avec le consentement des autorités compétentes du pays d’origine de ces biens.
Article Afin d’assurer la protection de leurs biens culturels contre l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites, les États parties à la présente Convention s’engagent dans les conditions appropriées à chaque pays à instituer sur leur territoire, dans la mesure où ils n’existent pas déjà, un ou plusieurs services de protection du patrimoine culturel dotés d’un personnel qualifié et en nombre suffisant pour assurer de manière efficace les fonctions énumérées ci-dessous : a. contribuer à l’élaboration des projets de textes législatifs et réglementaires en vue de permettre la protection du patrimoine culturel, et notamment la répression des importations, exportations et transferts de propriété illicites des biens culturels importants ; b. établir et tenir à jour, sur la base d’un inventaire national de protection, la liste des biens culturels importants, publics et privés, dont l’exportation constituerait un appauvrissement sensible du patrimoine culturel national ; c. promouvoir le développement ou la création des institutions scientifiques et techniques (musées, bibliothèques, archives, laboratoires, ateliers, etc.) nécessaires pour assurer la conservation et la mise en valeur des biens culturels ;
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d.
e.
f.
g.
organiser le contrôle des fouilles archéologiques, assurer la conservation in situ de certains biens culturels et protéger certaines zones réservées à des recherches archéologiques futures ; établir, à l’intention des personnes intéressées (conservateurs, collectionneurs, antiquaires, etc.), des règles conformes aux principes éthiques formulés dans la présente Convention et veiller au respect de ces règles ; exercer une action éducative afin d’éveiller et de développer le respect du patrimoine culturel de tous les États et diffuser largement la connaissance des dispositions de la présente Convention ; veiller à ce qu’une publicité appropriée soit donnée à tout cas de disparition d’un bien culturel.
Article Les États parties à la présente Convention s’engagent : a. à instituer un certificat approprié par lequel l’État exportateur spécifierait que l’exportation du ou des biens culturels visés est autorisée par lui, ce certificat devant accompagner le ou les biens culturels régulièrement exportés ; b. à interdire la sortie de leur territoire des biens culturels non accompagnés du certificat d’exportation visé ci-dessus ; c. à porter de façon appropriée cette interdiction à la connaissance du public, et en particulier des personnes qui pourraient exporter ou importer des biens culturels.
Article Les États parties à la présente Convention s’engagent : a. à prendre toutes les mesures nécessaires, conformes à la législation nationale, pour empêcher l’acquisition, par les musées et autres institutions similaires situés sur leur territoire, de biens culturels en provenance d’un autre État partie à la Convention, biens qui auraient été exportés illicitement après l’entrée en vigueur de la Convention ; dans la mesure du possible, à informer l’État d’origine, partie à la présente Convention, des offres de tels biens culturels sortis illicitement du territoire de cet État après l’entrée en vigueur de la présente Convention, à l’égard des deux États en cause ; b. (i) à interdire l’importation des biens culturels volés dans un musée ou un monument public civil ou religieux, ou une institution similaire, situés sur le territoire d’un autre État partie à la présente Convention après l’entrée en vigueur de celle-ci à l’égard des États en question, à condition qu’il soit prouvé que ce ou ces biens font partie de l’inventaire de cette institution, (ii) à prendre des mesures appropriées pour saisir et restituer à la requête de l’État d’origine partie à la Convention tout bien culturel ainsi volé et importé après l’entrée en vigueur de la présente Convention à l’égard des deux États concernés, à condition que l’État requérant verse une indemnité équitable à la personne qui est acquéreur de bonne foi ou qui détient légalement la propriété de ce bien. Les requêtes de saisie et de restitution doivent être
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adressées à l’État requis par la voie diplomatique. L’État requérant est tenu de fournir, à ses frais, tout moyen de preuve nécessaire pour justifier sa requête de saisie et de restitution. Les États parties s’abstiennent de frapper de droits de douane ou d’autres charges les biens culturels restitués en conformité avec le présent article. Toutes les dépenses afférentes à la restitution du ou des biens culturels en question sont à la charge de l’État requérant.
Article Les États parties à la présente Convention s’engagent à frapper de sanctions pénales ou administratives toute personne responsable d’une infraction aux interdictions prévues aux articles 6.b et 7.b ci-dessus.
Article Tout État partie à la présente Convention et dont le patrimoine culturel est mis en danger par certains pillages archéologiques ou ethnologiques peut faire appel aux États qui sont concernés. Les États parties à la présente Convention s’engagent à participer à toute opération internationale concertée dans ces circonstances, en vue de déterminer et d’appliquer les mesures concrètes nécessaires, y compris le contrôle de l’exportation, de l’importation et du commerce international des biens culturels spécifiques concernés. En attendant un accord chaque État concerné prendra, dans la mesure du possible, des dispositions provisoires pour prévenir un dommage irrémédiable au patrimoine culturel de l’État demandeur.
Article Les États parties à la présente Convention s’engagent : a. à restreindre par l’éducation, l’information et la vigilance, les transferts de biens culturels illégalement enlevés de tout État partie à la présente Convention et, dans les conditions appropriées à chaque pays, à obliger, sous peine de sanctions pénales ou administratives, les antiquaires à tenir un registre mentionnant la provenance de chaque bien culturel, le nom et l’adresse du fournisseur, la description et le prix de chaque bien vendu, ainsi qu’à informer l’acheteur du bien culturel de l’interdiction d’exportation dont ce bien peut être l’objet ; b. à s’efforcer, par l’éducation, de créer et de développer dans le public le sentiment de la valeur des biens culturels et du danger que le vol, les fouilles clandestines et les exportations illicites représentent pour le patrimoine culturel.
Article Sont considérés comme illicites l’exportation et le transfert de propriété forcés de biens culturels résultant directement ou indirectement de l’occupation d’un pays par une puissance étrangère.
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Article Les États parties à la présente Convention respecteront le patrimoine culturel dans les territoires dont ils assurent les relations internationales et prendront les mesures appropriées pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels dans ces territoires.
Article Les États parties à la présente Convention s’engagent par ailleurs dans le cadre de la législation de chaque État : a. à empêcher, par tous moyens appropriés, les transferts de propriété de biens culturels tendant à favoriser l’importation ou l’exportation illicites de ces biens ; b. à faire en sorte que leurs services compétents collaborent en vue de faciliter la restitution, à qui de droit, dans les délais les plus rapides des biens culturels exportés illicitement ; c. à admettre une action de revendication de biens culturels perdus ou volés exercée par le propriétaire légitime ou en son nom ; d. à reconnaître, en outre, le droit imprescriptible de chaque État partie à la présente Convention, de classer et déclarer inaliénables certains biens culturels qui, de ce fait, ne doivent pas être exportés, et à faciliter la récupération par l’État intéressé de tels biens au cas où ils auraient été exportés.
Article Pour prévenir les exportations illicites et faire face aux obligations qu’entraîne l’exécution des dispositions de la présente Convention, chaque État partie à ladite Convention devra, dans la mesure de ses moyens, doter les services nationaux de protection du patrimoine culturel d’un budget suffisant et, si nécessaire, pourra créer un fonds à cette fin.
Article Rien, dans la présente Convention, n’empêche les États qui y sont parties de conclure entre eux des accords particuliers ou de poursuivre la mise à exécution des accords déjà conclus concernant la restitution de biens culturels sortis de leur territoire d’origine, pour quelque raison que ce soit, avant l’entrée en vigueur de la présente Convention pour les États intéressés.
Article Les États parties à la présente Convention indiqueront dans des rapports périodiques qu’ils présenteront à la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, aux dates et sous la forme qu’elle déterminera, les dispositions législatives et réglementaires et les autres mesures qu’ils auront adoptées pour l’application de la présente Convention, ainsi que des précisions sur l’expérience qu’ils auront acquise dans ce domaine.
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Article 1. Les États parties à la présente Convention peuvent faire appel au concours technique de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, notamment en ce qui concerne : a) l’information et l’éducation ; b) la consultation et l’expertise ; c) la coordination et les bons offices. 2. L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture peut, de sa propre initiative, entreprendre des recherches et publier des études sur les problèmes relatifs à la circulation illicite des biens culturels. 3. À cette fin, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture peut également recourir à la coopération de toute organisation non gouvernementale compétente. 4. L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture est habilitée à faire, de sa propre initiative, des propositions aux États parties en vue de la mise en œuvre de la présente Convention. 5. À la demande d’au moins deux États parties à la présente Convention qu’oppose un différend relatif à la mise en œuvre de celle-ci, l’UNESCO peut offrir ses bons offices afin d’arriver à un accord entre eux.
Article La présente Convention est établie en anglais, en espagnol, en français et en russe, les quatre textes faisant également foi.
Article 1. La présente Convention sera soumise à la ratification ou à l’acceptation des États membres de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, conformément à leurs procédures constitutionnelles respectives. 2. Les instruments de ratification ou d’acceptation seront déposés auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
Article 1. La présente Convention est ouverte à l’adhésion de tout État non membre de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, invité à y adhérer par le Conseil exécutif dé l’Organisation. 2. L’adhésion se fera par le dépôt d’un instrument d’adhésion auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
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Article La présente Convention entrera en vigueur trois mois après la date de dépôt du troisième instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion, mais uniquement à l’égard des États qui auront déposé leurs instruments respectifs de ratification, d’acceptation ou d’adhésion à cette date ou antérieurement. Elle entrera en vigueur pour chaque autre État trois mois après le dépôt de son instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion.
Article Les États parties à la présente Convention reconnaissent que celle-ci est applicable non seulement à leurs territoires métropolitains mais aussi aux territoires dont ils assurent les relations internationales ; ils s’engagent à consulter, si nécessaire, les gouvernements ou autres autorités compétentes desdits territoires, au moment de la ratification, de l’acceptation ou de l’adhésion, ou auparavant, en vue d’obtenir l’application de la Convention à ces territoires, ainsi qu’à notifier au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, les territoires auxquels la Convention s’appliquera, cette ratification devant prendre effet trois mois après la date de sa réception.
Article 1. Chacun des États parties à la présente Convention aura la faculté de dénoncer la présente Convention en son nom propre ou au nom de tout territoire dont il assure les relations internationales. 2. La dénonciation sera notifiée par un instrument écrit déposé auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. 3. La dénonciation prendra effet douze mois après réception de l’instrument de dénonciation.
Article Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture informera les États membres de l’Organisation, les États non membres visés à l’article 20, ainsi que l’Organisation des Nations Unies, du dépôt de tous les instruments de ratification, d’acceptation ou d’adhésion mentionnés aux articles 19 et 20, de même que des notifications et dénonciations respectivement prévues aux articles 22 et 23.
Article 1. La présente Convention pourra être révisée par la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. La révision ne liera cependant que les États qui deviendront parties à la Convention portant révision. 2. Au cas où la Conférence générale adopterait une nouvelle convention portant révision totale ou partielle de la présente Convention, et à moins que la nouvelle convention n’en
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dispose autrement, la présente Convention cesserait d’être ouverte à la ratification, à l’acceptation ou à l’adhésion, à partir de la date d’entrée en vigueur de la nouvelle convention portant révision.
Article Conformément à l’article 102 de la Charte des Nations Unies, la présente Convention sera enregistrée au Secrétariat des Nations Unies à la requête du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. Fait à Paris, ce dix-septième jour de novembre 1970, en deux exemplaires authentiques, portant la signature du Président de la Conférence générale, réunie en sa seizième session, et du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, qui seront déposés dans les archives de’ l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, et dont des copies certifiées conformes seront remises à tous les États visés aux articles 19 et 20-ainsi qu’à l’Organisation des Nations Unies. EN FOI DE QUOI ont apposé leur signature, ce dix-septième jour de novembre 1970. Le Président de la Conférence générale Le Directeur général
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Convention universelle sur le droit d’auteur révisée à Paris le 24 juillet 1971, avec Déclaration annexe relative à l’article XVII et Résolution concernant l’article XI Adoptée par la Conférence de révision de la Convention universelle sur le droit d’auteur convoquée par l’UNESCO, Paris, 24 juillet 1971 Les États contractants, Animés du désir d’assurer dans tous les pays la protection du droit d’auteur sur les œuvres littéraires, scientifiques et artistiques, Convaincus qu’un régime de protection des droits des auteurs approprié à toutes les nations et exprimé dans une convention universelle, s’ajoutant aux systèmes internationaux déjà en vigueur, sans leur porter atteinte, est de nature à assurer le respect des droits de la personne humaine et à favoriser le développement des lettres, des sciences et des arts, Persuadés qu’un tel régime universel de protection des droits des auteurs rendra plus facile la diffusion des œuvres de l’esprit et contribuera à une meilleure compréhension internationale, Ont résolu de réviser la Convention universelle sur le droit d’auteur signée à Genève le 6 septembre 1952 (ci-après dénommée « la Convention de 1952 ») et, en conséquence, Sont convenus de ce qui suit :
Article I Chaque État contractant s’engage à prendre toutes dispositions nécessaires pour assurer une protection suffisante et efficace des droits des auteurs et de tous autres titulaires de ces droits sur les ouvres littéraires, scientifiques et artistiques, telles que les écrits, les œuvres musicales, dramatiques et cinématographiques, les peintures, gravures et sculptures.
Article II 1. Les œuvres publiées des ressortissants de tout État contractant ainsi que les œuvres publiées pour la première fois sur le territoire d’un tel État jouissent, dans tout autre État contractant, de la protection que cet autre État accorde aux œuvres de ses ressortissants publiées pour la première fois sur son propre territoire, ainsi que de la protection spécialement accordée par la présente Convention. 2. Les œuvres non publiées des ressortissants de tout État contractant jouissent, dans tout autre État contractant, de la protection que cet autre État accorde aux œuvres non publiées de ses ressortissants, ainsi que de la protection spécialement accordée par la présente Convention.
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3. Pour l’application de la présente Convention, tout État contractant peut, par des dispositions de sa législation interne, assimiler à ses ressortissants toute personne domiciliée sur le territoire de cet État.
Article III 1. Tout État contractant qui, d’après sa législation interne, exige, à titre de condition de la protection des droits des auteurs, l’accomplissement de formalités telles que dépôt, enregistrement, mention, certificats notariés, paiement de taxes, fabrication ou publication sur le territoire national, doit considérer ces exigences comme satisfaites pour toute œuvre protégée aux termes de la présente Convention, publiée pour la première fois hors du territoire de cet État et dont l’auteur n’est pas un de ses ressortissants si, dès la première publication de cette œuvre, tous les exemplaires de l’œuvre publiée avec l’autorisation de l’auteur ou de tout autre titulaire de ses droits portent le symbole © accompagné du nom du titulaire du droit d’auteur et de l’indication de l’année de première publication ; le symbole, le nom et l’année doivent être apposés d’une manière et à une place montrant de façon nette que le droit d’auteur est réservé. 2. Les dispositions de l’alinéa 1 n’interdisent pas à un État contractant de soumettre à certaines formalités ou à d’autres conditions, en vue d’assurer l’acquisition et la jouissance du droit d’auteur, les œuvres publiées pour la première fois sur son territoire, ou celles de ses ressortissants quel que soit le lieu de la publication de ces œuvres. 3. Les dispositions de l’alinéa 1 n’interdisent pas à un État contractant d’exiger d’une personne étant en justice qu’elle satisfasse, aux fins du procès, aux règles de la procédure telles que l’assistance du demandeur par un avocat exerçant dans cet État ou le dépôt par le demandeur d’un exemplaire de l’œuvre auprès du tribunal ou d’un bureau administratif ou des deux à la fois. Toutefois, le fait de ne pas satisfaire à ces exigences n’affecte pas la validité du droit d’auteur. Aucune de ces exigences ne peut être imposée à un ressortissant d’un autre État contractant si elle ne l’est pas aux ressortissants de l’État dans lequel la protection est demandée. 4. Dans chaque État contractant doivent être assurés des moyens juridiques pour protéger sans formalités les œuvres non publiées des ressortissants des autres États contractants. 5. Si un État contractant accorde plus d’une seule période de protection et si la première est d’une durée supérieure à l’un des minimums de temps prévus à l’article IV de la présente Convention, cet État a la faculté de ne pas appliquer l’alinéa 1 du présent article en ce qui concerne la deuxième période de protection ainsi que pour les périodes suivantes.
Article IV 1. La durée de la protection de l’œuvre est réglée par la loi de l’État contractant où la protection est demandée conformément aux dispositions de l’article II et aux dispositions ci-dessous.
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2. a.
b.
c.
La durée de protection pour les œuvres protégées par la présente Convention ne sera pas inférieure à une période comprenant la vie de l’auteur et vingt-cinq années après sa mort. Toutefois, l’État contractant qui, à la date de l’entrée en vigueur de la présente Convention sur son territoire, aura restreint ce délai, pour certaines catégories d’œuvres, à une période calculée à partir de la première publication de l’œuvre, aura la faculté de maintenir ces dérogations ou de les étendre à d’autres catégories. Pour toutes ces catégories, la durée de protection ne sera pas inférieure à vingt cinq années à compter de la date de la première publication. Tout État contractant qui, à la date de l’entrée en vigueur de la présente Convention sur son territoire, ne calcule pas la durée de protection sur la base de la vie de l’auteur, aura la faculté de calculer cette durée de protection à compter de la première publication de l’œuvre ou, le cas échéant, de l’enregistrement de cette œuvre préalable à sa publication ; la durée de la protection ne sera pas inférieure à vingt-cinq années à compter de la date de la première publication ou, le cas échéant, de l’enregistrement de l’œuvre préalable à la publication. Si la législation de l’État contractant prévoit deux ou plusieurs périodes consécutives de protection, la durée de la première période ne sera pas inférieure à la durée de l’une des périodes minima déterminée aux lettres a et b ci-dessus.
3. Les dispositions de l’alinéa 2 ne s’appliquent pas aux œuvres photographiques, ni aux œuvres des arts appliqués. Toutefois, dans les États contractants qui protègent les œuvres photographiques et, en tant qu’œuvres artistiques, les œuvres des arts appliqués, la durée de la protection ne sera pas, pour ces œuvres, inférieure à dix ans. 4. a.
b.
Aucun État contractant ne sera tenu d’assurer la protection d’une œuvre pendant une durée plus longue que celle fixée, pour la catégorie dont elle relève, s’il s’agit d’une œuvre non publiée, par la loi de l’État contractant dont l’auteur est ressortissant, et, s’il s’agit d’une œuvre publiée, par la loi de l’État contractant où cette œuvre a été publiée pour la première fois. Aux fins de l’application de la lettre a, si la législation d’un État contractant prévoit deux ou plusieurs périodes consécutives de protection, la durée de la protection accordée par cet État est considérée comme étant la somme de ces périodes. Toutefois, si pour une raison quelconque une œuvre déterminée n’est pas protégée par ledit État pendant la seconde période ou l’une des périodes suivantes, les autres États contractants ne sont pas tenus de protéger cette œuvre pendant cette seconde période ou les périodes suivantes.
5. Aux fins de l’application de l’alinéa 4, l’œuvre d’un ressortissant d’un État contractant publiée pour la première fois dans un État non contractant sera considérée comme ayant été publiée pour la première fois dans l’État contractant dont l’auteur est ressortissant. 6. Aux fins de l’application de l’alinéa 4 susmentionné, en cas de publication simultanée dans deux ou plusieurs États contractants, l’œuvre sera considérée comme ayant été publiée pour la première fois dans l’État qui accorde la protection la moins longue. Est considérée comme publiée simultanément dans plusieurs pays toute œuvre qui a paru dans deux ou plusieurs pays dans les trente jours de sa première publication.
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Conventions, recommandations, déclarations et chartes adoptées par l’UNESCO (1948–2006)
Article IV 1. Les droits visés à l’article premier comprennent les droits fondamentaux qui assurent la protection des intérêts patrimoniaux de l’auteur, notamment le droit exclusif d’autoriser la reproduction par n’importe quel moyen, la représentation et l’exécution publiques, et la radiodiffusion. Les dispositions du présent article s’appliquent aux œuvres protégées par la présente Convention, soit sous leur forme originale, soit, de façon reconnaissable, sous une forme dérivée de l’œuvre originale. 2. Toutefois, chaque État contractant peut, par sa législation nationale, apporter des exceptions, non contraires à l’esprit et aux dispositions de la présente Convention, aux droits mentionnés à l’alinéa 1 du présent article. Les États faisant éventuellement usage de ladite faculté devront néanmoins accorder à chacun des droits auxquels il serait fait exception un niveau raisonnable de protection effective.
Article V 1. Les droits visés à l’article premier comprennent le droit exclusif de faire, de publier et d’autoriser à faire et à publier la traduction des œuvres protégées aux termes de la présente Convention. 2. Toutefois, chaque État contractant peut, par sa législation nationale, restreindre, pour les écrits, le droit de traduction, mais en se conformant aux dispositions suivantes : a. lorsque, à l’expiration d’un délai de sept années à dater de la première publication d’un écrit, la traduction de cet écrit n’a pas été publiée dans une langue d’usage général dans l’État contractant, par le titulaire du droit de traduction ou avec son autorisation, tout ressortissant de cet État contractant pourra obtenir de l’autorité compétente de cet État une licence non exclusive pour traduire l’œuvre dans cette langue et publier l’œuvre ainsi traduite ; b. cette licence ne pourra être accordée que si le requérant, conformément aux dispositions en vigueur dans l’État où est introduite la demande, justifie avoir demandé au titulaire du droit de traduction l’autorisation de traduire et de publier la traduction et, après dues diligences de sa part, n’a pu atteindre le titulaire du droit d’auteur ou obtenir son autorisation. Aux mêmes conditions, la licence pourra également être accordée si, pour une traduction déjà publiée dans une langue d’usage général dans l’État contractant, les éditions sont épuisées ; c. si le titulaire du droit de traduction n’a pu être atteint par le requérant, celui-ci doit adresser des copies de sa demande à l’éditeur dont le nom figure sur l’œuvre et au représentant diplomatique ou consulaire de l’État dont le titulaire du droit de traduction est ressortissant, lorsque la nationalité du titulaire du droit de traduction est connue, ou à l’organisme qui peut avoir été désigné par le gouvernement de cet État. La licence ne pourra être accordée avant l’expiration d’un délai de deux mois à dater de l’envoi des copies de la demande ; d. la législation nationale adoptera les mesures appropriées pour assurer au titulaire du droit de traduction une rémunération équitable et conforme aux usages internationaux, ainsi que le paiement et le transfert de cette rémunération, et pour garantir une traduction correcte de l’œuvre ;
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e.
le titre et le nom de l’auteur de l’œuvre originale doivent être également imprimés sur tous les exemplaires de la traduction publiée. La licence ne sera valable que pour l’édition à l’intérieur du territoire de l’État contractant où cette licence est demandée. L’importation et la vente des exemplaires dans un autre État contractant sont possibles si cet État a une langue d’usage général identique à celle dans laquelle l’œuvre a été traduite, si sa loi nationale admet la licence et si aucune des dispositions en vigueur dans cet État ne s’oppose à l’importation et à la vente ; l’importation et la vente sur le territoire de tout État contractant, dans lequel les conditions précédentes ne peuvent jouer, sont réservées à la législation de cet État et aux accords conclus par lui. La licence ne pourra être cédée par son bénéficiaire ;
f.
la licence ne peut être accordée lorsque l’auteur a retiré de la circulation les exemplaires de l’œuvre.
Article V bis 1. Tout État contractant considéré comme un pays en voie de développement, conformément à la pratique établie par l’Assemblée générale des Nations Unies, peut, par une notification déposée auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (ci-après dénommé « le Directeur général ») au moment de sa ratification, de son acceptation ou de son adhésion, ou ultérieurement, se prévaloir de tout ou partie des exceptions prévues aux articles V ter et V quater. 2. Toute notification déposée conformément aux dispositions de l’alinéa 1 restera en vigueur pendant une période de dix ans à compter de la date de l’entrée en vigueur de la présente Convention, ou pour toute partie de cette période décennale restant à courir à la date du dépôt de la notification, et pourra être renouvelée en totalité ou en partie pour d’autres périodes de dix ans si, dans un délai se situant entre le quinzième et le troisième mois avant l’expiration de la période décennale en cours, l’État contractant dépose une nouvelle notification auprès du Directeur général. Des notifications peuvent également être déposées pour la première fois au cours de ces nouvelles périodes décennales conformément aux dispositions du présent article. 3. Nonobstant les dispositions de l’alinéa 2, un État contractant qui a cessé d’être considéré comme un pays en voie de développement répondant à la définition de l’alinéa 1 n’est plus habilité à renouveler la notification qu’il a déposée aux termes des alinéas 1 ou 2 et, qu’il annule officiellement ou non cette notification, cet État perdra la possibilité de se prévaloir des exceptions prévues dans les articles V ter et V quater soit à l’expiration de la période décennale en cours, soit trois ans après qu’il aura cessé d’être considéré comme un pays en voie de développement, le délai qui expire le plus tard devant être appliqué. 4. Les exemplaires d’une œuvre, déjà produits en vertu des exceptions prévues aux articles V ter et V quater, pourront continuer d’être mis en circulation après l’expiration de la période pour laquelle des notifications aux termes du présent article ont pris effet, et ce jusqu’à leur épuisement.
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5. Tout État contractant, qui a déposé une notification conformément à l’article XIII concernant l’application de la présente Convention à un pays ou territoire particulier dont la situation peut être considérée comme analogue à celle des États visés à l’alinéa 1 du présent article, peut aussi, en ce qui concerne ce pays ou territoire, déposer des notifications d’exceptions et de renouvellements au titre du présent article. Pendant la période où ces notifications sont en vigueur, les dispositions des articles V ter et V quater peuvent s’appliquer audit pays ou territoire. Tout envoi d’exemplaires en provenance dudit pays ou territoire à l’État contractant sera considéré comme une exportation au sens des articles V ter et V quater.
Article V ter l. a.
Tout État contractant auquel s’applique l’alinéa 1 de l’article V bis peut remplacer la période de sept ans prévue à l’alinéa 2 de l’article V par une période de trois ans ou toute période plus longue fixée par sa législation nationale. Cependant, dans le cas d’une traduction dans une langue qui n’est pas d’usage général dans un ou plusieurs pays développés, parties soit à la présente Convention, soit seulement à la Convention de 1952, une période d’un an sera substituée à ladite période de trois ans.
b.
Tout État contractant auquel s’applique l’alinéa 1 de l’article V bis peut, avec l’accord unanime des pays développés qui sont des États parties soit à la présente Convention, soit seulement à la Convention de 1952, et où la même langue est d’usage général, remplacer, en cas de traduction dans cette langue, la période de trois ans prévue à la lettre a ci-dessus par une autre période fixée conformément audit accord, cette période ne pouvant toutefois être inférieure à un an. Néanmoins, la présente disposition n’est pas applicable lorsque la langue dont il s’agit est l’anglais, l’espagnol ou le français. Notification d’un tel accord sera faite au Directeur général.
c.
La licence ne pourra être accordée que si le requérant, conformément aux dispositions en vigueur dans l’État où est introduite la demande, justifie soit qu’il a demandé l’autorisation du titulaire du droit de traduction, soit qu’après dues diligences de sa part il n’a pas pu atteindre le titulaire du droit ou obtenir son autorisation. En même temps qu’il fait cette demande le requérant doit en informer soit le Centre international d’information sur le droit d’auteur créé par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, soit tout centre national ou régional d’information indiqué comme tel dans une notification déposée à cet effet auprès du Directeur général par le gouvernement de l’État où l’éditeur est présumé exercer la majeure partie de ses activités professionnelles.
d.
Si le titulaire du droit de traduction n’a pu être atteint par le requérant, celui-ci doit adresser, par la poste aérienne, sous pli recommandé, des copies de sa demande à l’éditeur dont le nom figure sur l’œuvre et à tout centre national ou régional d’information mentionné à la lettre c. Si l’existence d’un tel centre n’a pas été notifiée, le requérant adressera également une copie au Centre international
Conventions et accords de caractère normatif 119
d’information sur le droit d’auteur créé par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. 2. a.
b.
La licence ne pourra être accordée au titre du présent article avant l’expiration d’un délai supplémentaire de six mois, dans le cas où elle peut être obtenue à l’expiration d’une période de trois ans ; et de neuf mois, dans le cas où elle peut être obtenue à l’expiration d’une période d’un an. Le délai supplémentaire commencera à courir soit à dater de la demande d’autorisation de traduire mentionnée à la lettre c de l’alinéa 1, soit, dans le cas où l’identité ou l’adresse du titulaire du droit de traduction n’est pas connue, à dater de l’envoi des copies de la demande mentionnées à la lettre d de l’alinéa 1 en vue d’obtenir la licence. La licence ne sera pas accordée si une traduction a été publiée par le titulaire du droit de traduction ou avec son autorisation pendant ledit délai de six ou de neuf mois.
3. Toute licence à accorder en vertu du présent article ne pourra l’être qu’à l’usage scolaire, universitaire ou de la recherche. 4. a.
b.
La licence ne s’étendra pas à l’exportation d’exemplaires et elle ne sera valable que pour l’édition à l’intérieur du territoire de l’État contractant où cette licence a été demandée. Tout exemplaire publié conformément à une telle licence devra contenir une mention dans la langue appropriée précisant que l’exemplaire n’est mis en distribution que dans l’État contractant qui a accordé la licence ; si l’œuvre porte la mention indiquée à l’alinéa 1 de l’article III, les exemplaires ainsi publiés devront porter la même mention. L’interdiction d’exporter prévue à la lettre a ci-dessus ne s’applique pas lorsqu’un organisme gouvernemental ou tout autre organisme public d’un État qui a accordé, conformément au présent article, une licence en vue de traduire une œuvre dans une langue autre que l’anglais, l’espagnol ou le français, envoie des exemplaires d’une traduction faite en vertu de cette licence à un autre pays, sous réserve que : (i) les destinataires soient des ressortissants de l’État contractant qui a délivré la licence, ou des organisations groupant de tels ressortissants ; (ii) les exemplaires ne soient utilisés que pour l’usage scolaire, universitaire ou de la recherche ; (iii) l’envoi des exemplaires et leur distribution ultérieure aux destinataires soient dépourvus de tout caractère lucratif ; (iv) qu’un accord, qui sera notifié au Directeur général par l’un quelconque des gouvernements qui l’ont conclu, intervienne entre le pays auquel les exemplaires sont envoyés et l’État contractant en vue de permettre la réception et la distribution ou l’une de ces deux opérations.
5. Les dispositions appropriées seront prises sur le plan national pour que : a. la licence comporte une rémunération équitable et conforme à l’échelle des redevances normalement versées dans le cas de licences librement négociées entre les intéressés dans les deux pays concernés ;
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b.
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la rémunération soit payée et transmise. S’il existe une réglementation nationale en matière de devises, l’autorité compétente ne ménagera aucun effort en recourant aux mécanismes internationaux, pour assurer la transmission de la rémunération en monnaie internationalement convertible ou en son équivalent.
6. Toute licence accordée par un État contractant en vertu du présent article prendra fin si une traduction de l’œuvre dans la même langue et ayant essentiellement le même contenu que l’édition pour laquelle la licence a été accordée est publiée dans ledit État par le titulaire du droit de traduction ou avec son autorisation, à un prix comparable à celui qui est d’usage dans ce même État pour des œuvres analogues. Les exemplaires déjà produits avant l’expiration de la licence pourront continuer d’être mis en circulation jusqu’à leur épuisement. 7. Pour les œuvres qui sont composées principalement d’illustrations, une licence pour la traduction du texte et pour la reproduction des illustrations ne peut être octroyée que si les conditions de l’article V quater sont également remplies. 8. a.
b.
c.
Une licence en vue de traduire une œuvre protégée par la présente Convention, publiée sous forme imprimée ou sous des formes analogues de reproduction, peut aussi être accordée à un organisme de radiodiffusion ayant son siège sur le territoire d’un État contractant auquel s’applique l’alinéa 1 de l’article V bis, à la suite d’une demande faite dans cet État par ledit organisme, et aux conditions suivantes : (i) la traduction doit être faite à partir d’un exemplaire produit et acquis conformément aux lois de l’État contractant ; (ii) la traduction doit être utilisée seulement dans des émissions destinées exclusivement à l’enseignement ou à la diffusion d’informations à caractère scientifique destinées aux experts d’une profession déterminée ; (iii) la traduction doit être utilisée, exclusivement aux fins énumérées au chiffre (ii) ci-dessus, par radiodiffusion légalement faite à l’intention des bénéficiaires sur le territoire de l’État contractant, y compris par le moyen d’enregistrements sonores ou visuels réalisés licitement et exclusivement pour cette radiodiffusion ; (iv) les enregistrements sonores ou visuels de la traduction ne peuvent faire l’objet d’échanges qu’entre des organismes de radiodiffusion ayant leur siège social sur le territoire de l’État contractant ayant accordé une telle licence ; (v) toutes les utilisations faites de la traduction doivent être dépourvues de tout caractère lucratif. Sous réserve que tous les critères et toutes les conditions énumérés à la lettre a soient respectés, une licence peut également être accordée à un organisme de radiodiffusion pour traduire tout texte incorporé ou intégré à des fixations audiovisuelles faites et publiées à la seule fin d’être utilisées pour l’usage scolaire et universitaire. Sous réserve des lettres a et b, les autres dispositions du présent article sont applicables à l’octroi et à l’exercice d’une telle licence.
9. Sous réserve des dispositions du présent article, toute licence accordée en vertu de celui-ci sera régie par les dispositions de l’article V, et continuera d’être régie par les
Conventions et accords de caractère normatif 121
dispositions de l’article V et par celles du présent article, même après la période de sept ans visée à l’alinéa 2 de l’article V. Toutefois, après l’expiration de cette période, le titulaire de la licence pourra demander qu’à celle-ci soit substituée une licence régie exclusivement par l’article V.
Article V quater 1. Tout État contractant auquel s’applique l’alinéa 1 de l’article V bis peut adopter les dispositions suivantes : a. lorsque, à l’expiration : (i) de la période fixée à la lettre c calculée à partir de la première publication d’une édition déterminée d’une œuvre littéraire, scientifique ou artistique visée à l’alinéa 3, ou (ii) de toute période plus longue fixée par la législation nationale de l’État, des exemplaires de cette édition n’ont pas été, dans cet État, mis en vente, pour répondre aux besoins soit du grand public, soit de l’enseignement scolaire et universitaire, à un prix comparable à celui qui est d’usage dans ledit État pour des œuvres analogues, par le titulaire du droit de reproduction ou avec son autorisation, tout ressortissant de cet État pourra obtenir, de l’autorité compétente, une licence non exclusive pour publier cette édition, à ce prix ou à un prix inférieur, pour répondre aux besoins de l’enseignement scolaire et universitaire. La licence ne pourra être accordée que si le requérant, conformément aux dispositions en vigueur dans l’État, justifie avoir demandé au titulaire du droit l’autorisation de publier cette œuvre et, après dues diligences de sa part, n’a pu atteindre le titulaire du droit d’auteur ou obtenir son autorisation. En même temps qu’il fait cette demande le requérant doit en informer soit le Centre international d’information sur le droit d’auteur créé par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, soit tout centre national ou régional d’information mentionné à la lettre d ; b. la licence pourra aussi être accordée aux mêmes conditions si, pendant une période de six mois, des exemplaires autorisés de l’édition dont il s’agit ne sont plus mis en vente dans l’État concerné pour répondre aux besoins soit du grand public, soit de l’enseignement scolaire et universitaire, à un prix comparable à celui qui est d’usage dans l’État pour des œuvres analogues ; c. la période à laquelle se réfère la lettre a s’entend d’un délai de cinq ans. Cependant : (i) pour les œuvres des sciences exactes et naturelles et de la technologie, cette période sera de trois ans, (ii) pour les œuvres qui appartiennent au domaine de l’imagination telles que les romans, les œuvres poétiques, dramatiques et musicales et pour les livres d’art, cette période sera de sept ans ; d. si le titulaire du droit de reproduction n’a pu être atteint par le requérant, celui-ci doit adresser, par la poste aérienne, sous pli recommandé, des copies de sa demande à l’éditeur dont le nom figure sur l’œuvre et à tout centre national ou
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e.
f.
g. h.
Conventions, recommandations, déclarations et chartes adoptées par l’UNESCO (1948–2006)
régional d’information indiqué comme tel dans une notification déposée auprès du Directeur général, par l’État où l’éditeur est présumé exercer la majeure partie de ses activités professionnelles. En l’absence d’une pareille notification, il adressera également une copie au Centre international d’information sur le droit d’auteur créé par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. La licence ne pourra être accordée avant l’expiration d’un délai de trois mois à compter de l’envoi des copies de la demande ; dans le cas où elle peut être obtenue à l’expiration de la période de trois ans, la licence ne pourra être accordée au titre du présent article : (i) qu’à l’expiration d’un délai de six mois à compter de la demande d’autorisation mentionnée à la lettre a, ou, dans le cas où l’identité ou l’adresse du titulaire de droit de reproduction n’est pas connue, à dater de l’envoi des copies de la demande mentionnées à la lettre d en vue d’obtenir la licence, (ii) que s’il n’y a pas eu pendant ce délai de mise en circulation d’exemplaires de l’édition dans les conditions prévues à la lettre a ; le nom de l’auteur et le titre de l’édition déterminée de l’œuvre doivent être imprimés sur tous les exemplaires de la reproduction publiée. La licence ne s’étendra pas à l’exportation d’exemplaires et elle ne sera valable que pour l’édition à l’intérieur du territoire de l’État contractant où cette licence a été demandée. La licence ne pourra être cédée par son bénéficiaire ; la législation nationale adoptera des mesures appropriées pour assurer une reproduction exacte de l’édition dont il s’agit ; une licence en vue de reproduire et de publier une traduction d’une œuvre ne sera pas accordée, au titre du présent article, dans les cas ci-après : (i) lorsque la traduction dont il s’agit n’a pas été publiée par le titulaire du droit d’auteur ou avec son autorisation, (ii) lorsque la traduction n’est pas dans une langue d’usage général dans l’État qui est habilité à délivrer la licence.
2. Les dispositions qui suivent s’appliquent aux exceptions prévues à l’alinéa 1 du présent article : a. tout exemplaire publié conformément à une licence accordée au titre du présent article devra contenir une mention dans la langue appropriée précisant que l’exemplaire n’est mis en distribution que dans l’État contractant auquel ladite licence s’applique ; si l’œuvre porte la mention indiquée à l’alinéa 1 de l’article III, les exemplaires ainsi publiés devront porter la même mention ; b. les dispositions appropriées seront prises sur le plan national pour que : (i) la licence comporte une rémunération équitable et conforme à l’échelle des redevances normalement versées dans le cas de licences librement négociées entre les intéressés dans les deux pays concernés, (ii) la rémunération soit payée et transmise. S’il existe une réglementation nationale en matière de devises, l’autorité compétente ne ménagera aucun effort en recourant aux mécanismes internationaux, pour assurer la transmission de la rémunération en monnaie internationalement convertible ou en son équivalent ;
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c.
d. 3. a.
b.
chaque fois que des exemplaires d’une édition d’une œuvre sont mis en vente dans l’État contractant pour répondre aux besoins soit du grand public, soit de l’enseignement scolaire et universitaire, par le titulaire du droit de reproduction ou avec son autorisation, à un prix comparable à celui qui est d’usage dans l’État pour des œuvres analogues, toute licence accordée en vertu du présent article prendra fin si cette édition est dans la même langue que l’édition publiée en vertu de la licence et si son contenu est essentiellement le même. Les exemplaires déjà produits avant l’expiration de la licence pourront continuer d’être mis en circulation jusqu’à leur épuisement ; la licence ne peut être accordée quand l’auteur a retiré de la circulation tous les exemplaires d’une édition. Sous réserve des dispositions de la lettre (b), les œuvres littéraires, scientifiques ou artistiques auxquelles s’applique le présent article sont limitées aux œuvres publiées sous forme d’édition imprimée ou sous toute autre forme analogue de reproduction. Le présent article est également applicable à la reproduction audiovisuelle de fixations licites audio-visuelles en tant qu’elles constituent ou incorporent des œuvres protégées ainsi qu’à la traduction du texte qui les accompagne dans une langue d’usage général dans l’État qui est habilité à délivrer la licence, étant bien entendu que les fixations audio-visuelles dont il s’agit ont été conçues et publiées aux seules fins de l’usage scolaire et universitaire.
Article VI Par « publication » au sens de la présente Convention, il faut entendre la reproduction sous une forme matérielle et la mise à la disposition du public d’exemplaires de l’œuvre permettant de la lire ou d’en prendre connaissance visuellement.
Article VII La présente Convention ne s’applique pas aux œuvres ou aux droits sur ces œuvres qui, lors de l’entrée en vigueur de la présente Convention dans l’État contractant où la protection est demandée, auraient cessé définitivement d’être protégées dans cet État ou ne l’auraient jamais été.
Article VIII 1. La présente Convention, qui portera la date du 24 juillet 1971, sera déposée auprès du Directeur général et restera ouverte à la signature de tous les États parties à la Convention de 1952, pendant une période de cent vingt jours à compter de la date de la présente Convention. Elle sera soumise à la ratification ou à l’acceptation des États signataires. 2. Tout État qui n’aura pas signé la présente Convention pourra y adhérer. 3. La ratification, l’acceptation ou l’adhésion sera opérée par le dépôt d’un instrument à cet effet, auprès du Directeur général.
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Article IX 1. La présente Convention entrera en vigueur trois mois après le dépôt de douze instruments de ratification, d’acceptation ou d’adhésion. 2. Par la suite, la présente Convention entrera en vigueur, pour chaque État, trois mois après le dépôt de l’instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion spécial à cet État. 3. L’adhésion à la présente Convention d’un État non partie à la Convention de 1952 constitue aussi une adhésion à ladite Convention ; toutefois, si son instrument d’adhésion est déposé avant l’entrée en vigueur de la présente Convention, cet État pourra subordonner son adhésion à la Convention de 1952 à l’entrée en vigueur de la présente Convention. Après l’entrée en vigueur de la présente Convention, aucun État ne pourra adhérer exclusivement à la Convention de 1952. 4. Les relations entre les États parties à la présente Convention et les États qui sont parties seulement à la Convention de 1952 sont régies par la Convention de 1952. Toutefois, tout État partie seulement à la Convention de 1952 pourra déclarer par une notification déposée auprès du Directeur général qu’il admet l’application de la Convention de 1971 aux œuvres de ses ressortissants ou publiées pour la première fois sur son territoire par tout État partie à la présente Convention.
Article X 1. Tout État contractant s’engage à adopter, conformément aux dispositions de sa Constitution, les mesures nécessaires pour assurer l’application de la présente Convention. 2. Il est entendu qu’à la date où la présente Convention entre en vigueur pour un État, cet État doit être en mesure, d’après sa législation nationale, d’appliquer les dispositions de la présente Convention.
Article XI 1. Il est créé un Comité intergouvernemental ayant les attributions suivantes : a. étudier les problèmes relatifs à l’application et au fonctionnement de la Convention universelle ; b. préparer les révisions périodiques de cette Convention ; c. étudier tout autre problème relatif à la protection internationale du droit d’auteur, en collaboration avec les divers organismes internationaux intéressés, notamment avec l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, l’Union internationale pour la protection des œuvres littéraires et artistiques et l’Organisation des États américains ; d. renseigner les États parties à la Convention universelle sur ses travaux. 2. Le Comité est composé de représentants de dix-huit États parties à la présente Convention ou seulement à la Convention de 1952.
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3. Le Comité est désigné en tenant compte d’un juste équilibre entre les intérêts nationaux sur la base de la situation géographique de la population, des langues et du degré de développement. 4. Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, le Directeur général de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle et le Secrétaire général de l’Organisation des États américains, ou leurs représentants, peuvent assister aux séances du Comité avec voix consultative.
Article XII Le Comité intergouvernemental convoquera des conférences de révision chaque fois que cela lui semblera nécessaire ou si la convocation est demandée par au moins dix États parties à la présente Convention.
Article XIII 1. Tout État contractant peut, au moment du dépôt de l’instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion, ou par la suite, déclarer, par une notification adressée au Directeur général, que la présente Convention est applicable à tout ou partie des pays ou territoires dont il assure les relations extérieures ; la Convention s’appliquera alors aux pays ou territoires désignés dans la notification à partir de l’expiration du délai de trois mois prévu à l’article IX. À défaut de cette notification, la présente Convention ne s’appliquera pas à ces pays ou territoires. 2. Toutefois, le présent article ne saurait en aucun cas être interprété comme impliquant la reconnaissance ou l’acceptation tacite par l’un quelconque des États contractants de la situation de fait de tout territoire auquel la présente Convention est rendue applicable par un autre État contractant en vertu du présent article.
Article XIV 1. Tout État contractant aura la faculté de dénoncer la présente Convention en son nom propre ou au nom de tout ou partie des pays ou territoires qui auraient fait l’objet de la notification prévue à l’article XIII. La dénonciation s’effectuera par notification adressée au Directeur général. Cette dénonciation s’appliquera aussi à la Convention de 1952. 2. Cette dénonciation ne produira effet qu’à l’égard de l’État ou du pays ou territoire au nom duquel elle aura été faite et seulement douze mois après la date à laquelle la notification a été reçue.
Article XV Tout différend entre deux ou plusieurs États contractants concernant l’interprétation ou l’application de la présente Convention qui ne sera pas réglé par voie de négociation sera porté devant la Cour internationale de justice pour qu’il soit statué par elle, à moins que les États en cause ne conviennent d’un autre mode de règlement.
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Article XVI 1. La présente Convention sera établie en français, en anglais et en espagnol. Les trois textes seront signés et feront également foi. 2. Il sera établi par le Directeur général, après consultation des gouvernements intéressés, des textes officiels de la présente Convention en allemand, en arabe, en italien et en portugais. 3. Tout État contractant ou groupe d’États contractants pourra faire établir par le Directeur général, en accord avec celui-ci, d’autres textes dans la langue de son choix. 4. Tous ces textes seront annexés au texte signé de la présente Convention.
Article XVII 1. La présente Convention n’affecte en rien les dispositions de la Convention de Berne pour la protection des œuvres littéraires et artistiques ni l’appartenance à l’Union créée par cette dernière Convention. 2. En vue de l’application de l’alinéa précédent, une déclaration est annexée au présent article. Cette déclaration fait partie intégrante de la présente Convention pour les États liés par la Convention de Berne au 1er janvier 1951 ou qui y auront adhéré ultérieurement. La signature de la présente Convention par les États mentionnés ci-dessus vaut également signature de la déclaration ; toute ratification ou acceptation de la présente Convention, toute adhésion à celle-ci par ces États emportera également ratification, acceptation ou adhésion à la déclaration.
Article XVIII La présente Convention n’infirme pas les conventions ou accords multilatéraux ou bilatéraux sur le droit d’auteur qui sont ou peuvent être mis en vigueur entre deux ou plusieurs républiques américaines, mais exclusivement entre elles. En cas de divergences soit entre les dispositions d’une part de l’une de ces conventions ou de l’un de ces accords en vigueur et d’autre part les dispositions de la présente Convention, soit entre les dispositions de la présente Convention et celles de toute nouvelle convention ou de tout nouvel accord qui serait établi entre deux ou plusieurs républiques américaines après l’entrée en vigueur de la présente Convention, la convention ou l’accord le plus récemment établi prévaudra entre les parties. Il n’est pas porté atteinte aux droits acquis sur une œuvre, en vertu de conventions ou accords en vigueur dans l’un quelconque des États contractants antérieurement à la date de l’entrée en vigueur de la présente Convention dans cet État.
Article XIX La présente Convention n’infirme pas les conventions ou accords multilatéraux ou bilatéraux sur le droit d’auteur en vigueur entre deux ou plusieurs États contractants. En cas de divergences entre les dispositions de l’une de ces conventions ou l’un de ces accords
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et les dispositions de la présente Convention, les dispositions de la présente Convention prévaudront. Ne seront pas affectés les droits acquis sur une œuvre en vertu de conventions ou accords en vigueur dans l’un des États contractants antérieurement à la date de l’entrée en vigueur de la présente Convention dans ledit État. Le présent article ne déroge en rien aux dispositions des articles XVII et XVIII.
Article XX Il n’est admis aucune réserve à la présente Convention.
Article XXI 1. Le Directeur général enverra des copies dûment certifiées de la présente Convention aux États intéressés ainsi qu’au Secrétaire général des Nations Unies pour enregistrement par les soins de celui-ci. 2. En outre, il informera tous les États intéressés du dépôt des instruments de ratification, d’acceptation ou d’adhésion, de la date d’entrée en vigueur de la présente Convention, des notifications prévues à la présente Convention et des dénonciations prévues à l’article XIV.
Déclaration annexe relative à l’article XVII Les États membres de l’Union internationale pour la protection des œuvres littéraires et artistiques (ci-après dénommée « l’Union de Berne »), parties à la présente Convention, Désirant resserrer leurs relations mutuelles sur la base de ladite Union et éviter tout conflit pouvant résulter de la coexistence de la Convention de Berne et de la Convention universelle sur le droit d’auteur, Reconnaissant la nécessité temporaire pour certains États d’adapter leur degré de protection du droit d’auteur à leur niveau de développement culturel, social et économique, Ont, d’un commun accord, accepté les termes de la déclaration suivante : a. sous réserve des dispositions de la lettre (b), les œuvres qui, aux termes de la Convention de Berne, ont comme pays d’origine un pays ayant quitté, postérieurement au ler janvier 1951, l’Union de Berne ne seront pas protégées par la Convention universelle sur le droit d’auteur dans les pays de l’Union de Berne ; b. au cas où un État contractant est considéré comme un pays en voie de développement, conformément à la pratique établie de l’Assemblée générale des Nations Unies, et a déposé auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, au moment de son retrait de l’Union de Berne, une notification aux termes de laquelle il déclare se considérer comme en voie de développement, les dispositions de la lettre (a) ne s’appliquent pas aussi longtemps que cet État pourra, conformément aux dispositions de l’article V bis, se prévaloir des exceptions prévues par la présente Convention ;
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c.
Conventions, recommandations, déclarations et chartes adoptées par l’UNESCO (1948–2006)
la Convention universelle sur le droit d’auteur ne sera pas applicable, dans les rapports entre les pays liés par la Convention de Berne, en ce qui concerne la protection des œuvres qui, aux termes de cette Convention de Berne, ont comme pays d’origine l’un des pays de l’Union de Berne.
Résolution concernant l’article XI La Conférence de révision de la Convention universelle sur le droit d’auteur, Ayant considéré les questions relatives au Comité intergouvernemental prévu à l’article XI de la présente Convention, à laquelle la présente résolution est annexée, Décide ce qui suit : 1. Le Comité comprendra initialement des représentants des douze États membres du Comité intergouvernemental créé aux termes de l’article XI de la Convention de 1952 et de la résolution qui lui est annexée et, en outre, des représentants des États suivants : Algérie, Australie, Japon, Mexique, Sénégal, Yougoslavie. 2. Les États qui ne sont pas parties à la Convention de 1952 et qui n’auront pas adhéré à la présente Convention avant la première session ordinaire du Comité qui suivra l’entrée en vigueur de la présente Convention seront remplacés par d’autres États qui seront désignés par le Comité, lors de sa première session ordinaire, conformément aux dispositions des alinéas 2 et 3 de l’article XI. 3. Dès l’entrée en vigueur de la présente Convention, le Comité prévu à l’alinéa 1 sera considéré comme constitué conformément à l’article XI de la présente Convention. 4. Le Comité tiendra une première session dans le délai d’un an à partir de l’entrée en vigueur de la présente Convention ; par la suite, le Comité se réunira en session ordinaire au moins une fois tous les deux ans. 5. Le Comité élira un président et deux vice-présidents. Il établira son règlement intérieur en s’inspirant des principes suivants : a. la durée normale du mandat des représentants sera de six ans avec renouvellement par tiers tous les deux ans, étant toutefois entendu que les premiers mandats viendront à expiration à raison d’un tiers à la fin de la seconde session ordinaire du Comité qui suivra l’entrée en vigueur de la présente Convention, un autre tiers à la fin de sa troisième session ordinaire et le tiers restant à la fin de sa quatrième session ordinaire ; b. les dispositions régissant la procédure selon laquelle le Comité pourvoira aux postes vacants, l’ordre d’expiration des mandats, le droit à la réélection et les procédures d’élection devront respecter un équilibre entre la nécessité d’une continuité dans la composition et celle d’une rotation dans la représentation, ainsi que les considérations mentionnées à l’alinéa 3 de l’article XI. Émet le vœu que l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture assure le secrétariat du Comité.
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EN FOI DE QUOI les soussignés, ayant déposé leurs pleins pouvoirs respectifs, ont signé la présente Convention. Fait à Paris, le vingt-quatre juillet 1971, en un exemplaire unique.
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Protocole annexe 1 à la Convention universelle sur le droit d’auteur révisée à Paris le 24 juillet 1971 concernant la protection des œuvres des personnes apatrides et des réfugiés Adopté par la Conférence de révision de la Convention universelle sur le droit d’auteur convoquée par l’UNESCO, Paris, 24 juillet 1971 Les États parties à la Convention universelle pour la protection du droit d’auteur (cidessous désignée sous le nom de « Convention ») et devenant Parties au présent Protocole, Sont convenus des dispositions suivantes : 1. Les personnes apatrides et les réfugiés ayant leur résidence habituelle dans un État contractant sont, pour l’application de la présente Convention, assimilés aux ressortissants de cet État. 2. a.
b.
c.
Le présent Protocole sera signé et soumis à la ratification ou à l’acceptation par les États signataires, et il pourra y être adhéré, conformément aux dispositions de l’article VIII de la Convention. Le présent Protocole entrera en vigueur pour chaque État à la date du dépôt de l’instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion y relatif, à condition que cet État soit déjà Partie à la Convention de 1971. À la date d’entrée en vigueur du présent Protocole pour un État non partie au protocole annexe 1 à la Convention de 1952, ce dernier sera considéré comme entré en vigueur pour cet État.
EN FOI DE QUOI les soussignés dûment autorisés ont signé le présent Protocole. Fait à Paris, le vingt-quatre juillet 1971, en français, en anglais et en espagnol, les trois textes faisant foi, en un exemplaire unique qui sera déposé auprès du Directeur général de l’UNESCO, qui en adressera une copie certifiée conforme aux États signataires, au Conseil fédéral suisse, ainsi qu’au Secrétariat général des Nations Unies pour enregistrement par les soins de celui-ci.
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Protocole annexe 2 à la Convention universelle sur le droit d’auteur révisée à Paris le 24 juillet 1971 concernant l’application de la Convention aux œuvres de certaines organisations internationales Adopté par la Conférence de révision de la Convention universelle sur le droit d’auteur convoquée par l’UNESCO, Paris, 24 juillet 1971 Les États parties à la Convention universelle sur le droit d’auteur révisée à Paris le 24 juillet 1971 (ci-après dénommée « la Convention de 1971 ») et devenant parties au présent Protocole Sont convenus des dispositions suivantes : 1. a.
b. 2. a.
b.
La protection prévue à l’alinéa 1 de l’article II de la Convention de 1971 s’applique aux œuvres publiées pour la première fois par l’Organisation des Nations Unies, par les institutions spécialisées reliées aux Nations Unies ou par l’Organisation des États américains. De même, la protection prévue à l’alinéa 2 de l’article II de la Convention de 1971 s’applique aux susdites organisations ou institutions. Le présent Protocole sera signé et soumis à la ratification ou à l’acceptation par les États signataires, et il pourra y être adhéré, conformément aux dispositions de l’article VIII de la Convention de 1971. Le présent Protocole entrera en vigueur pour chaque État à la date du dépôt de l’instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion y relatif, à condition que cet État soit déjà partie à la Convention de 1971.
EN FOI DE QUOI les soussignés dûment autorisés ont signé le présent Protocole. Fait à Paris, le vingt-quatre juillet 1971, en français, en anglais et en espagnol, les trois textes faisant foi, en un exemplaire unique qui sera déposé auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, qui en adressera une copie certifiée conforme aux États signataires, ainsi qu’au Secrétaire général des Nations Unies pour enregistrement par les soins de celui-ci.
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Convention pour la protection des producteurs de phonogrammes contre la reproduction non autorisée de leurs phonogrammes Adoptée par la Conférence internationale d’États sur la protection des phonogrammes convoquée par l’UNESCO, Genève, 29 octobre 1971 Les États contractants, Préoccupés par l’expansion croissante de la reproduction non autorisée des phonogrammes et par le tort qui en résulte pour les intérêts des auteurs, des artistes interprètes ou exécutants et des producteurs de phonogrammes ; Convaincus que la protection des producteurs de phonogrammes contre de tels actes servira également les intérêts des artistes interprètes ou exécutants et des auteurs dont les exécutions et les œuvres sont enregistrées sur lesdits phonogrammes ; Reconnaissant la valeur des travaux effectués dans ce domaine par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle ; Soucieux de ne porter atteinte en aucune façon aux conventions internationales en vigueur et, en particulier, de n’entraver en rien une plus large acceptation de la Convention de Rome du 26 octobre 1961 qui accorde une protection aux artistes interprètes ou exécutants et aux organismes de radiodiffusion, aussi bien qu’aux producteurs de phonogrammes ; Sont convenus de ce qui suit :
Article Aux fins de la présente Convention, on entend par : a. « phonogramme », toute fixation exclusivement sonore des sons provenant d’une exécution ou d’autres sons ; b. « producteur de phonogrammes », la personne physique ou morale qui, la première, fixe les sons provenant d’une exécution ou d’autres sons ; c. « copie », un support contenant des sons repris directement ou indirectement d’un phonogramme et qui incorpore la totalité ou une partie substantielle des sons fixés dans ce phonogramme ; d. « distribution au public », tout acte dont l’objet est d’offrir des copies, directement ou indirectement, au public en général ou à toute partie de celui-ci.
Article Chaque État contractant s’engage à protéger les producteurs de phonogrammes qui sont ressortissants des autres États contractants contre la production de copies faites sans le
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consentement du producteur et contre l’importation de telles copies, lorsque la production ou l’importation est faite en vue d’une distribution au public, ainsi que contre la distribution de ces copies au public.
Article Sont réservés à la législation nationale de chaque État contractant les moyens par lesquels la présente Convention sera appliquée et qui comprendront l’un ou plusieurs des moyens suivants : la protection par l’octroi d’un droit d’auteur ou d’un autre droit spécifique ; la protection au moyen de la législation relative à la concurrence déloyale ; la protection par des sanctions pénales.
Article Est réservée à la législation nationale de chaque État contractant la durée de la protection accordée. Toutefois, si la loi nationale prévoit une durée spécifique pour la protection, cette durée ne devra pas être inférieure à vingt ans à partir de la fin, soit de l’année au cours de laquelle les sons incorporés dans le phonogramme ont été fixés pour la première fois, soit de l’année au cours de laquelle le phonogramme a été publié pour la première fois.
Article Lorsqu’un État contractant exige ; en vertu de sa législation nationale, l’accomplissement de formalités à titre de condition de la protection des producteurs de phonogrammes, ces exigences seront considérées comme satisfaites si toutes les copies autorisées du phonogramme qui sont distribuées au public ou l’étui le contenant portent une mention constituée par le symbole ® accompagné de l’indication de l’année de la première publication apposée d’une manière montrant de façon nette que la protection est réservée ; si les copies ou leur étui ne permettent pas d’identifier le producteur, son ayant droit ou le titulaire de la licence exclusive (au moyen du nom, de la marque ou de toute autre désignation appropriée), la mention devra comprendre également le nom du producteur, de son ayant droit ou du titulaire de la licence exclusive.
Article Tout État contractant qui assure la protection par le moyen du droit d’auteur ou d’un autre droit spécifique, ou bien par le moyen de sanctions pénales, peut, dans sa législation nationale, apporter des limitations à la protection des producteurs de phonogrammes, de même nature que celles qui sont admises en matière de protection des auteurs d’œuvres littéraires et artistiques. Toutefois, aucune licence obligatoire ne pourra être prévue sauf si toutes les conditions suivantes sont remplies : a. la reproduction est destinée à l’usage exclusif de l’enseignement ou de la recherche scientifique ; b. la licence ne sera valable que pour la reproduction sur le territoire de l’État contractant dont l’autorité compétente a accordé la licence et ne s’étendra pas à l’exportation des copies ;
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c.
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la reproduction faite sous l’empire de la licence donne droit à une rémunération équitable qui est fixée par ladite autorité en tenant compte, entre autres éléments, du nombre de copies qui seront réalisées.
Article 1. La présente Convention ne saurait en aucune façon être interprétée comme limitant ou portant atteinte à la protection accordée aux auteurs, aux artistes interprètes ou exécutants, aux producteurs de phonogrammes, ou aux organismes de radiodiffusion, en vertu des lois nationales ou des conventions internationales. 2. La législation nationale de chaque État contractant déterminera, le cas échéant, l’étendue de la protection accordée aux artistes interprètes ou exécutants dont l’exécution est fixée sur un phonogramme, ainsi que les conditions dans lesquelles ils jouiront d’une telle protection. 3. Aucun État contractant n’est tenu d’appliquer les dispositions de la présente Convention en ce qui concerne les phonogrammes fixés avant que celle-ci ne soit entrée en vigueur à l’égard de l’État considéré. 4. Tout État dont la législation nationale en vigueur au 29 octobre 1971 assure aux producteurs de phonogrammes une protection établie seulement en fonction du lieu de la première fixation peut, par une notification déposée auprès du Directeur général de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, déclarer qu’il appliquera ce critère au lieu de celui de la nationalité du producteur.
Article 1. Le Bureau international de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle rassemble et publie les informations concernant la protection des phonogrammes. Chaque État contractant communique dès que possible au Bureau international le texte de toute nouvelle loi ainsi que tous textes officiels concernant cette question. 2. Le Bureau international fournit à tout État contractant, sur sa demande, des renseignements sur les questions relatives à la présente Convention ; il procède également à des études et fournit des services destinés à faciliter la protection prévue par la Convention. 3. Le Bureau international exerce les fonctions énumérées aux alinéas 1 et 2 ci-dessus en collaboration, pour les questions relevant de leurs compétences respectives, avec l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et l’Organisation internationale du travail.
Article 1. La présente Convention est déposée auprès du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies. Elle reste ouverte jusqu’à la date du 30 avril 1972 à la signature de tout État membre de l’Organisation des Nations Unies, de l’une des institutions spécialisées
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reliées à l’Organisation des Nations Unies ou de l’Agence internationale de l’énergie atomique, ou partie au Statut de la Cour internationale de justice. 2. La présente Convention est soumise à la ratification ou à l’acceptation des États signataires. Elle est ouverte à l’adhésion de tout État visé à l’alinéa 1 du présent article. 3. Les instruments de ratification, d’acceptation ou d’adhésion sont déposés auprès du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies. 4. Il est entendu qu’au moment où un État devient lié par la présente Convention, il doit être en mesure, conformément à sa législation interne, de donner effet aux dispositions de la Convention.
Article Aucune réserve n’est admise à la présente Convention.
Article 1. La présente Convention entre en vigueur trois mois après le dépôt du cinquième instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion. 2. À l’égard de chaque État ratifiant ou acceptant la présente Convention ou y adhérant après le dépôt du cinquième instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion, la présente Convention entre en vigueur trois mois après la date à laquelle le Directeur général de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle informe les États, conformément à l’article 13, alinéa 4, du dépôt de son instrument. 3. Tout État peut, au moment de la ratification, de l’acceptation ou de l’adhésion, ou à tout moment ultérieur, déclarer par notification adressée au Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies que la présente Convention est applicable à l’ensemble ou à l’un quelconque des territoires dont il assure les relations internationales. Cette notification prend effet trois mois après la date de sa réception. 4. Toutefois, l’alinéa précédent ne saurait en aucun cas être interprété comme impliquant la reconnaissance ou l’acceptation tacite, par l’un quelconque des États contractants, de la situation de fait de tout territoire auquel la présente Convention est rendue applicable par un autre État contractant en vertu dudit alinéa.
Article 1. Tout État contractant a la faculté de dénoncer la présente Convention soit en son nom propre, soit au nom de l’un quelconque ou de l’ensemble des territoires visés à l’article 11, alinéa 3, par notification écrite adressée au Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies. 2. La dénonciation prend effet douze mois après la date à laquelle le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies a reçu la notification.
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Article 1. La présente Convention est signée, en un seul exemplaire, en langues anglaise, espagnole, française et russe, les quatre textes faisant également foi. 2. Des textes officiels sont établis par le Directeur général de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, après consultation des gouvernements intéressés, dans les langues allemande, arabe, italienne, néerlandaise et portugaise. 3. Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies notifie au Directeur général de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et au Directeur général du Bureau international du travail : a. les signatures de la présente Convention ; b. le dépôt des instruments de ratification, d’acceptation ou d’adhésion ; c. la date d’entrée en vigueur de la présente Convention ; d. toute déclaration notifiée en vertu de l’article 1,1, alinéa 3 ; e. la réception des notifications de dénonciation. 4. Le Directeur général de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle informe les États visés à l’article 9, alinéa 1, des notifications reçues en application de l’alinéa précédent, ainsi que dés déclarations faites en vertu de l’article 7, alinéa 4. Il notifie également lesdites déclarations au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et au Directeur général du Bureau international du travail. 5. Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies transmet deux exemplaires certifiés conformes de la présente Convention aux États visés à l’article 9, alinéa 1. EN FOI DE QUOI, les soussignés, dûment autorisés à cet effet, ont signé la présente Convention. Fait à Genève, ce vingt-neuf octobre 1971.
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Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel Adoptée par la Conférence générale à sa 17e session, Paris, 16 novembre 1972 La Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, réunie à Paris du 17 octobre au 21 novembre 1972, en sa dix septième session, Constatant que le patrimoine culturel et le patrimoine naturel sont de plus en plus menacés de destruction non seulement par les causes traditionnelles de dégradation mais encore par l’évolution de la vie sociale et économique qui les aggrave par des phénomènes d’altération ou de destruction encore plus redoutables, Considérant que la dégradation ou la disparition d’un bien du patrimoine culturel et naturel constitue un appauvrissement néfaste du patrimoine de tous les peuples du monde, Considérant que la protection de ce patrimoine à l’échelon national reste souvent incomplète en raison de l’ampleur des moyens qu’elle nécessite et de l’insuffisance des ressources économiques, scientifiques et techniques du pays sur le territoire duquel se trouve le bien à sauvegarder, Rappelant que l’Acte constitutif de l’Organisation prévoit qu’elle aidera au maintien, à l’avancement et à la diffusion du savoir en veillant à la conservation et protection du patrimoine universel et en recommandant aux peuples intéressés des conventions internationales à cet effet, Considérant que les conventions, recommandations et résolutions internationales existantes en faveur des biens culturels et naturels démontrent l’importance que présente, pour tous les peuples du monde, la sauvegarde de ces biens uniques et irremplaçables à quelque peuple qu’ils appartiennent, Considérant que certains biens du patrimoine culturel et naturel présentent un intérêt exceptionnel qui nécessite leur préservation en tant qu’élément du patrimoine mondial de l’humanité tout entière, Considérant que devant l’ampleur et la gravité des dangers nouveaux qui les menacent il incombe à la collectivité internationale tout entière de participer à la protection du patrimoine culturel et naturel de valeur universelle exceptionnelle, par l’octroi d’une assistance collective qui sans se substituer à l’action de l’État intéressé la complétera efficacement, Considérant qu’il est indispensable d’adopter à cet effet de nouvelles dispositions conventionnelles établissant un système efficace de protection collective du patrimoine culturel et naturel de valeur universelle exceptionnelle organisé d’une façon permanente et selon des méthodes scientifiques et modernes,
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Après avoir décidé lors de sa seizième session que cette question ferait l’objet d’une Convention internationale, Adopte ce seizième jour de novembre 1972 la présente Convention.
I. Définitions du patrimoine culturel et naturel Article premier Aux fins de la présente Convention sont considérés comme « patrimoine culturel » : •
les monuments : œuvres architecturales, de sculpture ou de peinture monumentales, éléments ou structures de caractère archéologique, inscriptions, grottes et groupes d'éléments, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l'histoire, de l'art ou de la science ;
•
les ensembles : groupes de constructions isolées ou réunies, qui, en raison de leur architecture, de leur unité, ou de leur intégration dans le paysage, ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l'histoire, de l'art ou de la science ;
•
les sites : œuvres de l'homme ou œuvres conjuguées de l'homme et de la nature, ainsi que les zones y compris les sites archéologiques qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue historique, esthétique, ethnologique ou anthropologique.
Article Aux fins de la présente Convention sont considérés comme « patrimoine naturel » : •
les monuments naturels constitués par des formations physiques et biologiques ou par des groupes de telles formations qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue esthétique ou scientifique ;
•
les formations géologiques et physiographiques et les zones strictement délimitées constituant l'habitat d'espèces animale et végétale menacées, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation ;
•
les sites naturels ou les zones naturelles strictement délimitées, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science, de la conservation ou de la beauté naturelle.
Article Il appartient à chaque État partie à la présente Convention d’identifier et de délimiter les différents biens situés sur son territoire et visés aux articles 1 et 2 ci-dessus.
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II. Protection nationale et protection internationale du patrimoine culturel et naturel Article Chacun des États parties à la présente Convention reconnaît que l’obligation d’assurer l’identification, la protection, la conservation, la mise en valeur et la transmission aux générations futures du patrimoine culturel et naturel visé aux articles 1 et 2 et situé sur son territoire, lui incombe au premier chef. Il s’efforce d’agir à cet effet tant par son propre effort au maximum de ses ressources disponibles que, le cas échéant, au moyen de l’assistance et de la coopération internationales dont il pourra bénéficier, notamment aux plans financier, artistique, scientifique et technique.
Article Afin d’assurer une protection et une conservation aussi efficaces et une mise en valeur aussi active que possible du patrimoine culturel et naturel situé sur leur territoire et dans les conditions appropriées à chaque pays, les États parties à la présente Convention s’efforceront dans la mesure du possible : a. d’adopter une politique générale visant à assigner une fonction au patrimoine culturel et naturel dans la vie collective, et à intégrer la protection de ce patrimoine dans les programmes de planification générale ; b. d’instituer sur leur territoire, dans la mesure où ils n’existent pas, un ou plusieurs services de protection, de conservation et de mise en valeur du patrimoine culturel et naturel, dotés d’un personnel approprié, et disposant des moyens lui permettant d’accomplir les tâches qui lui incombent ; c. de développer les études et les recherches scientifiques et techniques et perfectionner les méthodes d’intervention qui permettent à un État de faire face aux dangers qui menacent son patrimoine culturel ou naturel ; d. de prendre les mesures juridiques, scientifiques, techniques, administratives et financières adéquates pour l’identification, la protection, la conservation, la mise en valeur et la réanimation de ce patrimoine ; et e. de favoriser la création ou le développement de centres nationaux ou régionaux de formation dans le domaine de la protection, de la conservation et de la mise en valeur du patrimoine culturel et naturel et d’encourager la recherche scientifique dans ce domaine.
Article 1. En respectant pleinement la souveraineté des États sur le territoire desquels est situé le patrimoine culturel et naturel visé aux articles 1 et 2, et sans préjudice des droits réels prévus par la législation nationale sur ledit patrimoine, les États parties à la présente Convention reconnaissent qu’il constitue un patrimoine universel pour la protection duquel la communauté internationale tout entière a le devoir de coopérer.
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2. Les États parties s’engagent en conséquence, et conformément aux dispositions de la présente Convention, à apporter leur concours à l’identification, à la protection, à la conservation et à la mise en valeur du patrimoine culturel et naturel visé aux paragraphes 2 et 4 de l’article 11 si l’État sur le territoire duquel il est situé le demande. 3. Chacun des États parties à la présente convention s’engage à ne prendre délibérément aucune mesure susceptible d’endommager directement ou indirectement le patrimoine culturel et naturel visé aux articles 1 et 2 qui est situé sur le territoire d’autres États parties à cette Convention.
Article Aux fins de la présente Convention, il faut entendre par protection internationale du patrimoine mondial culturel et naturel la mise en place d’un système de coopération et d’assistance internationales visant à seconder les États parties à la Convention dans les efforts qu’ils déploient pour préserver et identifier ce patrimoine.
III. Comité intergouvernemental de la protection du patrimoine mondial culturel et naturel Article 1. Il est institué auprès de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, un Comité intergouvernemental de la protection du patrimoine culturel et naturel de valeur universelle exceptionnelle dénommé « le Comité du patrimoine mondial ». Il est composé de 15 États parties à la Convention, élus par les États parties à la Convention réunis en assemblée générale au cours de sessions ordinaires de la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. Le nombre des États membres du Comité sera porté à 21 à compter de la session ordinaire de la Conférence générale qui suivra l’entrée en vigueur de la présente Convention pour au moins 40 États. 2. L’élection des membres du Comité doit assurer une représentation équitable des différentes régions et cultures du monde. 3. Assistent aux séances du Comité avec voix consultative un représentant du Centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels (Centre de Rome), un représentant du Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS), et un représentant de l’Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources (UICN), auxquels peuvent s’ajouter, à la demande des États parties réunis en assemblée générale au cours des sessions ordinaires de la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, des représentants d’autres organisations intergouvernementales et non gouvernementales ayant des objectifs similaires.
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Article 1. Les États membres du Comité du patrimoine mondial exercent leur mandat depuis la fin de la session ordinaire de la Conférence générale au cours de laquelle ils ont été élus jusqu’à la fin de sa troisième session ordinaire subséquente. 2. Toutefois, le mandat d’un tiers des membres désignés lors de la première élection se terminera à la fin de la première session ordinaire de la Conférence générale suivant celle au cours de laquelle ils ont été élus et le mandat d’un second tiers des membres désignés en même temps, se terminera à la fin de la deuxième session ordinaire de la Conférence générale suivant celle au cours de laquelle ils ont été élus. Les noms de ces membres seront tirés au sort par le Président de la Conférence générale après la première élection. 3. Les États membres du Comité choisissent pour les représenter des personnes qualifiées dans le domaine du patrimoine culturel ou du patrimoine naturel.
Article 1. Le Comité du patrimoine mondial adopte son règlement intérieur. 2. Le Comité peut à tout moment inviter à ses réunions des organismes publics ou privés, ainsi que des personnes privées, pour les consulter sur des questions particulières. 3. Le Comité peut créer les organes consultatifs qu’il estime nécessaires à l’exécution de sa tâche.
Article 1. Chacun des États parties à la présente Convention soumet, dans toute la mesure du possible, au Comité du patrimoine mondial un inventaire des biens du patrimoine culturel et naturel situés sur son territoire et susceptibles d’être inscrits sur la liste prévue au paragraphe 2 du présent article. Cet inventaire, qui n’est pas considéré comme exhaustif, doit comporter une documentation sur le lieu des biens en question et sur l’intérêt qu’ils présentent. 2. Sur la base des inventaires soumis par les États en exécution du paragraphe 1 ci-dessus, le Comité établit, met à jour et diffuse, sous le nom de « liste du patrimoine mondial », une liste des biens du patrimoine culturel et du patrimoine naturel, tels qu’ils sont définis aux articles 1 et 2 de la présente Convention, qu’il considère comme ayant une valeur universelle exceptionnelle en application des critères qu’il aura établis. Une mise à jour de la liste doit être diffusée au moins tous les deux ans. 3. L’inscription d’un bien sur la liste du patrimoine mondial ne peut se faire qu’avec le consentement de l’État intéressé. L’inscription d’un bien situé sur un territoire faisant l’objet de revendication de souveraineté ou de juridiction de la part de plusieurs États ne préjuge en rien les droits des parties au différend. 4. Le Comité établit, met à jour et diffuse, chaque fois que les circonstances l’exigent, sous le nom de « liste du patrimoine mondial en péril », une liste des biens figurant sur la liste du patrimoine mondial pour la sauvegarde desquels de grands travaux sont nécessaires
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et pour lesquels une assistance a été demandée aux termes de la présente Convention. Cette liste contient une estimation du coût des opérations. Ne peuvent figurer sur cette liste que des biens du patrimoine culturel et naturel qui sont menacés de dangers graves et précis, tels que menace de disparition due à une dégradation accélérée, projets de grands travaux publics ou privés, rapide développement urbain et touristique, destruction due à des changements d’utilisation ou de propriété de la terre, altérations profondes dues à une cause inconnue, abandon pour des raisons quelconques, conflit armé venant ou menaçant d’éclater, calamités et cataclysmes, grands incendies, séismes, glissements de terrain, éruptions volcaniques, modification du niveau des eaux, inondations, raz de marée. Le Comité peut, à tout moment, en cas d’urgence, procéder à une nouvelle inscription sur la liste du patrimoine mondial en péril et donner à cette inscription une diffusion immédiate. 5. Le Comité définit les critères sur la base desquels un bien du patrimoine culturel et naturel peut être inscrit dans l’une ou l’autre des listes visées aux paragraphes 2 et 4 du présent article. 6. Avant de refuser une demande d’inscription sur l’une des deux listes visées aux paragraphes 2 et 4 du présent article, le Comité consulte l’État partie sur le territoire duquel est situé le bien du patrimoine culturel ou naturel dont il s’agit. 7. Le Comité, avec l’accord des États intéressés, coordonne et encourage les études et les recherches nécessaires à la constitution des listes visées aux paragraphes 2 et 4 du présent article.
Article Le fait qu’un bien du patrimoine culturel et naturel n’ait pas été inscrit sur l’une ou l’autre des deux listes visées aux paragraphes 2 et 4 de l’article 11 ne saurait en aucune manière signifier qu’il n’a pas une valeur universelle exceptionnelle à des fins autres que celles résultant de l’inscription sur ces listes.
Article 1. Le Comité du patrimoine mondial reçoit et étudie les demandes d’assistance internationale formulées par les États parties à la présente Convention en ce qui concerne les biens du patrimoine culturel et naturel situés sur leur territoire, qui figurent ou sont susceptibles de figurer sur les listes visées aux paragraphes 2 et 4 de l’article 11. Ces demandes peuvent avoir pour objet la protection, la conservation, la mise en valeur ou la réanimation de ces biens. 2. Les demandes d’assistance internationale en application du paragraphe 1 du présent article peuvent aussi avoir pour objet l’identification de biens du patrimoine culturel et naturel défini aux articles 1 et 2, lorsque des recherches préliminaires ont permis d’établir que ces dernières méritaient d’être poursuivies.
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3. Le Comité décide de la suite à donner à ces demandes, détermine, le cas échéant, la nature et l’importance de son aide et autorise la conclusion, en son nom, des arrangements nécessaires avec le gouvernement intéressé. 4. Le Comité fixe un ordre de priorité pour ses interventions. Il le fait en tenant compte de l’importance respective des biens à sauvegarder pour le patrimoine mondial culturel et naturel, de la nécessité d’assurer l’assistance internationale aux biens les plus représentatifs de la nature ou du génie et de l’histoire des peuples du monde et de l’urgence des travaux à entreprendre, de l’importance des ressources des États sur le territoire desquels se trouvent les biens menacés et en particulier de la mesure dans laquelle ils pourraient assurer la sauvegarde de ces biens par leurs propres moyens. 5. Le Comité établit, met à jour et diffuse une liste des biens pour lesquels une assistance internationale a été fournie. 6. Le Comité décide de l’utilisation des ressources du Fonds créé aux termes de l’article 15 de la présente Convention. Il recherche les moyens d’en augmenter les ressources et prend toutes mesures utiles -à cet effet. 7. Le Comité coopère avec les organisations internationales et nationales, gouvernementales et non gouvernementales, ayant des objectifs similaires à ceux de la présente Convention. Pour la mise en œuvre de ses programmes et l’exécution de ses projets, le Comité peut faire appel à ces organisations, en particulier au Centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels (Centre de Rome), au Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS) et à l’Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources (UICN), ainsi qu’à d’autres organismes publics ou privés et à des personnes privées. 8. Les décisions du Comité sont prises à la majorité des deux tiers des membres présents et votants. Le quorum est constitué par la majorité des membres du Comité.
Article 1. Le Comité du patrimoine mondial est assisté par un secrétariat nommé par le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. 2. Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, utilisant le plus possible les services du Centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels (Centre de Rome), du Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS), et de l’Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources (UICN), dans les domaines de leurs compétences et de leurs possibilités respectives, prépare la documentation du Comité, l’ordre du jour de ses réunions et assure l’exécution de ses décisions.
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IV. Fonds pour la protection du patrimoine mondial culturel et naturel Article 1. Il est créé un fonds pour la protection du patrimoine mondial culturel et naturel de valeur universelle exceptionnelle, dénommé « le Fonds du patrimoine mondial ». 2. Le Fonds est constitué en fonds de dépôt, conformément aux dispositions du règlement financier de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. 3. Les ressources du Fonds sont constituées par : a. les contributions obligatoires et les contributions volontaires des États parties à la présente Convention ; b. les versements, dons ou legs que pourront faire : (i) d’autres États, (ii) l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, les autres organisations du système des Nations Unies, notamment le Programme de développement des Nations Unies et d’autres organisations intergouvernementales, (iii) des organismes publics ou privés ou des personnes privées ; c. tout intérêt dû sur les ressources du Fonds ; d. le produit des collectes et les recettes des manifestations organisées au profit du Fonds ; et e. toutes autres ressources autorisées par le règlement qu’élaborera le Comité du patrimoine mondial. 4. Les contributions au Fonds et les autres formes d’assistance fournies au Comité ne peuvent être affectées qu’aux fins définies par lui. Le Comité peut accepter des contributions ne devant être affectées qu’à un certain programme ou à un projet particulier, à la condition que la mise en œuvre de ce programme ou l’exécution de ce projet ait été décidée par le Comité. Les contributions au Fonds ne peuvent être assorties d’aucune condition politique.
Article 1. Sans préjudice de toute contribution volontaire complémentaire, les États parties à la présente Convention s’engagent à verser régulièrement, tous les deux ans, au Fonds du patrimoine mondial des contributions dont le montant, calculé selon un pourcentage uniforme applicable à tous les États, sera décidé par l’assemblée générale des États parties à la Convention, réunis au cours de sessions de la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. Cette décision de l’assemblée générale requiert la majorité des États parties présents et votants qui n’ont pas fait la déclaration visée au paragraphe 2 du présent article. En aucun cas, la contribution obligatoire des États parties à la Convention ne pourra dépasser 1% de sa contribution au budget ordinaire de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
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2. Toutefois, tout État visé à l’article 31 ou à l’article 32 de la présente Convention peut, au moment du dépôt de ses instruments de ratification, d’acceptation ou d’adhésion, déclarer qu’il ne sera pas lié par les dispositions du paragraphe 1 du présent article. 3. Un État partie à la Convention ayant fait la déclaration visée au paragraphe 2 du présent article, peut à tout moment retirer ladite déclaration moyennant notification au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. Toutefois, le retrait de la déclaration n’aura d’effet sur la contribution obligatoire due par cet État qu’à partir de la date de l’assemblée générale des États parties qui suivra. 4. Afin que le Comité soit en mesure de prévoir ses opérations d’une manière efficace, les contributions des États parties à la présente Convention, ayant fait la déclaration visée au paragraphe 2 du présent article, doivent être versées sur une base régulière, au moins tous les deux ans, et ne devraient pas être inférieures aux contributions qu’ils auraient dû verser s’ils avaient été liés par les dispositions du paragraphe 1 du présent article. 5. Tout État partie à la Convention qui est en retard dans le paiement de sa contribution obligatoire ou volontaire en ce qui concerne l’année en cours et l’année civile qui l’a immédiatement précédée, n’est pas éligible au Comité du patrimoine mondial, cette disposition ne s’appliquant pas lors de la première élection. Le mandat d’un tel État qui est déjà membre du Comité prendra fin au moment de toute élection prévue à l’article 8, paragraphe 1, de la présente Convention.
Article Les États parties à la présente Convention envisagent ou favorisent la création de fondations ou d’associations nationales publiques et privées ayant pour but d’encourager les libéralités en faveur de la protection du patrimoine culturel et naturel défini aux articles 1 et 2 de la présente Convention.
Article Les États parties à la présente Convention prêtent leur concours aux campagnes internationales de collecte qui sont organisées au profit du Fonds du patrimoine mondial sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. Ils facilitent les collectes faites à ces fins par des organismes mentionnés au paragraphe 3, article 15.
V. Conditions et modalités de l’assistance internationale Article Tout État partie à la présente Convention peut demander une assistance internationale en faveur de biens du patrimoine culturel ou naturel de valeur universelle exceptionnelle situés sur son territoire. Il doit joindre à sa demande les éléments d’information et les documents prévus à l’article 21 dont il dispose et dont le Comité a besoin pour prendre sa décision.
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Article Sous réserve des dispositions du paragraphe 2 de l’article 13, de l’alinéa (c) de l’article 22, et de l’article 23, l’assistance internationale prévue par la présente Convention ne peut être accordée qu’à des biens du patrimoine culturel et naturel que le Comité du patrimoine mondial a décidé ou décide de faire figurer sur l’une des listes visées aux paragraphes 2 et 4 de l’article 11.
Article 1. Le Comité du patrimoine mondial définit la procédure d’examen des demandes d’assistance internationale qu’il est appelé à fournir et précise notamment les éléments qui doivent figurer dans la demande, laquelle doit décrire l’opération envisagée, les travaux nécessaires, une estimation de leur coût, leur urgence et les raisons pour lesquelles les ressources de l’État demandeur ne lui permettent pas de faire face à la totalité de la dépense. Les demandes doivent, chaque fois que possible, s’appuyer sur l’avis d’experts. 2. En raison des travaux qu’il peut y avoir lieu d’entreprendre sans délai, les demandes fondées sur des calamités naturelles ou des catastrophes doivent être examinées d’urgence et en priorité par le Comité, qui doit disposer d’un fonds de réserve servant à de telles éventualités. 3. Avant de prendre une décision, le Comité procède aux études et aux consultations qu’il juge nécessaires.
Article L’assistance accordée par le Comité du patrimoine mondial peut prendre les formes suivantes : a.
études sur les problèmes artistiques, scientifiques et techniques que posent la protection, la conservation, la mise en valeur et la réanimation du patrimoine culturel et naturel, tel qu’il est défini aux paragraphes 2 et 4 de l’article 11 de la présente Convention ;
b.
mise à la disposition d’experts, de techniciens et de main-d’œuvre qualifiée pour veiller à la bonne exécution du projet approuvé ;
c.
formation de spécialistes de tous niveaux dans le domaine de l’identification, de la protection, de la conservation, de la mise en valeur et de la réanimation du patrimoine culturel et naturel ;
d.
fourniture de l’équipement que l’État intéressé ne possède pas ou n’est pas en mesure d’acquérir ;
e.
prêts à faible intérêt, ou qui pourraient être remboursés à long terme ;
f.
octroi, dans des cas exceptionnels et spécialement motivés, de subventions non remboursables.
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Article Le Comité du patrimoine mondial peut également fournir une assistance internationale à des centres nationaux ou régionaux de formation de spécialistes de tous niveaux dans le domaine de l’identification, de la protection, de la conservation, de la mise en valeur et de la réanimation du patrimoine culturel et naturel.
Article Une assistance internationale très importante ne peut être accordée qu’après une étude scientifique, économique et technique détaillée. Cette étude doit faire appel aux techniques les plus avancées de protection, de conservation, de mise en valeur et de réanimation du patrimoine culturel et naturel et correspondre aux objectifs de la présente Convention. L’étude doit aussi rechercher les moyens d’employer rationnellement les ressources disponibles dans l’État intéressé.
Article Le financement des travaux nécessaires ne doit, en principe, incomber que partiellement à la communauté internationale. La participation de l’État qui bénéficie de l’assistance internationale doit constituer une part substantielle des ressources apportées à chaque programme ou projet, sauf si ses ressources ne le lui permettent pas.
Article Le Comité du patrimoine mondial et l’État bénéficiaire définissent dans l’accord qu’ils concluent les conditions dans lesquelles sera exécuté un programme ou projet pour lequel est fournie une assistance internationale au titre de la présente Convention. Il incombe à l’État qui reçoit cette assistance internationale de continuer à protéger, conserver et mettre en valeur les biens ainsi sauvegardés, conformément aux conditions définies dans l’accord.
VI. Programmes éducatifs Article 1. Les États parties à la présente Convention s’efforcent par tous les moyens appropriés, notamment par des programmes d’éducation et d’information, de renforcer le respect et l’attachement de leurs peuples au patrimoine culturel et naturel défini aux articles 1 et 2 de la Convention. 2. Ils s’engagent à informer largement le public des menaces qui pèsent sur ce patrimoine et des activités entreprises en application de la présente Convention.
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Article Les États parties à la présente Convention qui reçoivent une assistance internationale en application de la Convention prennent les mesures nécessaires pour faire connaître l’importance des biens qui ont fait l’objet de cette assistance et le rôle que cette dernière a joué.
VII. Rapports Article 1. Les États parties à la présente Convention indiquent dans les rapports qu’ils présenteront à la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture aux dates et sous la forme qu’elle déterminera, les dispositions législatives et réglementaires et les autres mesures qu’ils auront adoptées pour l’application de la Convention, ainsi que l’expérience qu’ils auront acquise dans ce domaine. 2. Ces rapports seront portés à la connaissance du Comité du patrimoine mondial. 3. Le Comité présente un rapport sur ses activités à chacune des sessions ordinaires de la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
VIII. Clauses finales Article La présente Convention est établie en anglais, en arabe, en espagnol, en français et en russe, les cinq textes faisant également foi.
Article 1. La présente Convention sera soumise à la ratification ou à l’acceptation des États membres de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, conformément à leurs procédures constitutionnelles respectives. 2. Les instruments de ratification ou d’acceptation seront déposés auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
Article 1. La présente Convention est ouverte à l’adhésion de tout État non membre de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture invité à y adhérer par la Conférence générale de l’Organisation.
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2. L’adhésion se fera par le dépôt d’un instrument d’adhésion auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
Article La présente Convention entrera en vigueur trois mois après la date du dépôt du vingtième instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion mais uniquement à l’égard des États qui auront déposé leurs instruments respectifs de ratification, d’acceptation ou d’adhésion à cette date ou antérieurement. Elle entrera en vigueur pour chaque autre État trois mois après le dépôt de son instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion.
Article Les dispositions ci-après s’appliquent aux États parties à la présente Convention ayant un système constitutionnel fédératif ou non unitaire : a. en ce qui concerne les dispositions de cette Convention dont la mise en œuvre relève de l’action législative du pouvoir législatif fédéral ou central, les obligations du gouvernement fédéral ou central seront les mêmes que celles des États parties qui ne sont pas des États fédératifs ; b. en ce qui concerne les dispositions de cette Convention dont l’application relève de l’action législative de chacun des États, pays, provinces ou cantons constituants, qui ne sont pas en vertu du système constitutionnel de la fédération tenus à prendre des mesures législatives, le gouvernement fédéral portera, avec son avis favorable, lesdites dispositions à la connaissance des autorités compétentes des États, pays, provinces ou cantons.
Article 1. Chacun des États parties à la présente Convention aura la faculté de dénoncer la Convention. 2. La dénonciation sera notifiée par un instrument écrit déposé auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. 3. La dénonciation prendra effet douze mois après réception de l’instrument de dénonciation. Elle ne modifiera en rien les obligations financières à assumer par l’État dénonciateur jusqu’à la date à laquelle le retrait prendra effet.
Article Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture informera les États membres de l’Organisation, les États non membres visés à l’article 32, ainsi que l’Organisation des Nations Unies, du dépôt de tous les instruments de ratification, d’acceptation ou d’adhésion mentionnés aux articles 31 et 32, de même que des dénonciations prévues à l’article 35.
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Article 1. La présente Convention pourra être révisée par la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. La révision ne liera cependant que les États qui deviendront parties à la convention portant révision. 2. Au cas où la Conférence générale adopterait une nouvelle convention portant révision totale ou partielle de la présente Convention et à moins que la nouvelle convention n’en dispose autrement, la présente Convention cesserait d’être ouverte à la ratification, à l’acceptation ou à l’adhésion, à partir de la date d’entrée en vigueur de la nouvelle convention portant révision.
Article Conformément à l’article 102 de la Charte des Nations Unies, la présente Convention sera enregistrée au Secrétariat des Nations Unies à la requête du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. Fait à Paris, ce vingt-troisième jour de novembre 1972, en deux exemplaires authentiques portant la signature du Président de la Conférence générale, réunie en sa dix-septième session, et du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, qui seront déposés dans les archives de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, et dont les copies certifiées conformes seront remises à tous les États visés aux articles 31 et 32 ainsi qu’à l’Organisation des Nations Unies. EN FOI DE QUOI ont apposé leurs signatures, ce vingt-troisième jour de novembre 1972, Le Président de la Conférence générale Le Directeur général
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Convention concernant la distribution de signaux porteurs de programmes transmis par satellite Adoptée par la Conférence internationale d’État sur la distribution de signaux porteurs de programme transmis par satellite convoquée par l’UNESCO et l’OMPI, Bruxelles, 21 mai 1974 Les États contractants, Constatant que l’utilisation de satellites pour la distribution de signaux porteurs de programmes croît rapidement tant en importance qu’en ce qui concerne l’étendue des zones géographiques desservies, Préoccupés par le fait qu’il n’existe pas à l’échelle mondiale de système permettant de faire obstacle à la distribution de signaux porteurs de programmes transmis par satellite par des distributeurs auxquels ils ne sont pas destinés et que l’absence d’un tel système risque d’entraver l’utilisation des communications par satellites, Reconnaissant à cet égard l’importance des intérêts des auteurs, des artistes interprètes ou exécutants, des producteurs de phonogrammes et des organismes de radiodiffusion, Convaincus qu’un système international doit être établi, comportant des mesures propres à faire obstacle à la distribution de signaux porteurs de programmes transmis par satellite par des distributeurs auxquels ils ne sont pas destinés, Conscients de la nécessité de ne porter atteinte en aucune façon aux conventions internationales déjà en vigueur, y compris la Convention internationale des télécommunications et le Règlement des radiocommunications annexé à cette Convention, et en particulier de n’entraver en rien une plus large acceptation de la Convention de Rome du 26 octobre 1961 qui accorde une protection aux artistes interprètes ou exécutants, aux producteurs de phonogrammes et aux organismes de radiodiffusion, Sont convenus de ce qui suit :
Article premier Aux fins de la présente Convention, on entend par : (i) « signal », tout vecteur produit électroniquement et apte à transmettre des programmes ; (ii) « programme », tout ensemble d’images, de sons ou d’images et de sons, qui est enregistré ou non et qui est incorporé dans des signaux destinés à être distribués ; (iii) « satellite », tout dispositif situé dans l’espace extra-terrestre et apte à transmettre des signaux ;
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(iv)
« signal émis », tout signal porteur de programmes qui se dirige vers un satellite ou qui passe par un satellite ; (v) « signal dérivé », tout signal obtenu par la modification des caractéristiques techniques du signal émis, qu’il y ait eu ou non une ou plusieurs fixations intermédiaires ; (vi) « organisme d’origine », la personne physique ou morale qui décide de quel programme les signaux émis seront porteurs ; (vii) « distributeur », la personne physique ou morale qui décide de la transmission des signaux dérivés au public en général ou à toute partie de celui-ci ; (viii) « distribution », toute opération par laquelle un distributeur transmet des signaux dérivés au public en général ou à toute partie de celui-ci.
Article 1. Tout État contractant s’engage à prendre des mesures adéquates pour faire obstacle à la distribution sur son territoire, ou à partir de son territoire, de signaux porteurs de programmes par tout distributeur auquel les signaux émis vers le satellite ou passant par le satellite ne sont pas destinés. Cet engagement s’étend au cas où l’organisme d’origine est ressortissant d’un autre État contractant et où les signaux distribués sont des signaux dérivés. 2. Dans tout État contractant où l’application des mesures visées à l’alinéa 1 ci-dessus est limitée dans le temps, la durée de celle-ci est fixée par la législation nationale. Cette durée sera notifiée par écrit au Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies au moment de la ratification, de l’acceptation ou de l’adhésion, ou si la législation nationale y relative entre en vigueur ou est modifiée ultérieurement, dans un délai de six mois à compter de l’entrée en vigueur de cette législation ou de celle de sa modification. 3. L’engagement prévu à l’alinéa 1 ci-dessus ne s’étend pas à la distribution de signaux dérivés provenant de signaux déjà distribués par un distributeur auquel les signaux émis étaient destinés.
Article La présente Convention n’est pas applicable lorsque les signaux émis par l’organisme d’origine, ou pour son compte, sont destinés à la réception directe par le public en général à partir du satellite.
Article Aucun État contractant n’est tenu d’appliquer les mesures visées à l’article 2, alinéa 1, lorsque les signaux distribués sur son territoire, par un distributeur auquel les signaux émis ne sont pas destinés : (i) portent de courts extraits du programme porté par les signaux émis et contenant des comptes rendus d’événements d’actualité, mais seulement dans la mesure justifiée par le but d’information de ces extraits ; ou bien
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(ii)
(iii)
portent, à titre de citations, de courts extraits du programme porté par les signaux émis, sous réserve que de telles citations soient conformes aux bons usages et soient justifiées par leur but d’information ; ou bien portent, dans le cas où le territoire est celui d’un État contractant considéré comme un pays en voie de développement conformément à la pratique établie de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies, un programme porté par les signaux émis, sous réserve que la distribution soit faite uniquement à des fins d’enseignement, y compris celui des adultes, ou de recherche scientifique.
Article Aucun État contractant ne sera tenu d’appliquer la présente Convention en ce qui concerne les signaux émis avant l’entrée en vigueur de ladite Convention à l’égard de l’État considéré.
Article La présente Convention ne saurait en aucune façon être interprétée comme limitant ou portant atteinte à la protection accordée aux auteurs, aux artistes interprètes ou exécutants, aux producteurs de phonogrammes ou aux organismes de radiodiffusion, en vertu des législations nationales ou des conventions internationales.
Article La présente Convention ne saurait en aucune façon être interprétée comme limitant la compétence de tout État contractant d’appliquer sa législation nationale pour empêcher tout abus de monopole.
Article 1. À l’exception des dispositions des alinéas 2 et 3, aucune réserve n’est admise à la présente Convention. 2. Tout État contractant, dont la législation nationale en vigueur à la date du 21 mai 1974 le prévoit, peut, par une notification écrite déposée auprès du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, déclarer que pour son application la condition prévue dans l’article 2, alinéa 1, (« au cas où l’organisme d’origine est ressortissant d’un autre État contractant ») sera considérée comme remplacée par la condition suivante : « au cas où les signaux émis le sont à partir du territoire d’un autre État contractant ». 3. a.
Tout État contractant qui, à la date du 21 mai 1974, limite ou exclut la protection à l’égard de la distribution des signaux porteurs de programmes au moyen de fils, câbles ou autres voies analogues de communication, distribution qui est limitée à un public d’abonnés, peut, par une notification écrite déposée auprès du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, déclarer que, dans la mesure où et tant que sa législation nationale limite ou exclut la protection, il n’appliquera pas la présente Convention aux distributions faites de cette manière.
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b.
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Tout État qui a déposé une notification en application du sous-alinéa (a) notifiera par écrit au Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, dans les six mois de leur entrée en vigueur, toutes modifications introduites dans sa législation nationale et en vertu desquelles la réserve faite aux termes de ce sous-alinéa devient inapplicable ou bien est limitée dans sa portée.
Article 1. La présente Convention sera déposée auprès du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies. Elle restera ouverte jusqu’à la date du 31 mars 1975 à la signature de tout État membre de l’Organisation des Nations Unies, de l’une des institutions spécialisées reliées à l’Organisation des Nations Unies ou de l’Agence internationale de l’énergie atomique ou partie au Statut de la Cour internationale de justice. 2. La présente Convention sera soumise à la ratification ou à l’acceptation des États signataires. Elle sera ouverte à l’adhésion des États visés à l’alinéa 1. 3. Les instruments de ratification, d’acceptation ou d’adhésion seront déposés auprès du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies. 4. Il est entendu qu’au moment où un État devient lié par la présente Convention, il doit être en mesure, conformément à sa législation nationale, de donner effet aux dispositions de la Convention.
Article 1. La présente Convention entrera en vigueur trois mois après le dépôt du cinquième instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion. 2. À l’égard de chaque État ratifiant ou acceptant la présente Convention ou y adhérant après le dépôt du cinquième instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion, la présente Convention entrera en vigueur trois mois après le dépôt de son instrument.
Article 1. Tout État contractant aura la faculté de dénoncer la présente Convention par une notification écrite déposée auprès du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies. 2. La dénonciation prendra effet douze mois après la date de la réception de la notification visée à l’alinéa 1.
Article 1. La présente Convention est signée en un seul exemplaire en langues anglaise, espagnole, française et russe, les quatre textes faisant également foi. 2. Des textes officiels sont établis par le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et par le Directeur général de l’Organisation
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mondiale de la propriété intellectuelle, après consultation des gouvernements intéressés, dans les langues allemande, arabe, italienne, néerlandaise et portugaise. 3. Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies notifie aux États visés à l’article 9, alinéa 1, ainsi qu’au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, au Directeur général de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, au Directeur général du Bureau international du travail et au Secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications : (i) les signatures de la présente Convention ; (ii) le dépôt des instruments de ratification, d’acceptation ou d’adhésion ; (iii) la date d’entrée en vigueur de la présente Convention aux termes de l’article 10, alinéa 1 ; (iv) le dépôt de toute notification visée à l’article 2, alinéa 2, ou à l’article 8, alinéas 2 ou 3, ainsi que le texte l’accompagnant ; (v) la réception des notifications de dénonciation. 4. Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies transmet deux exemplaires certifiés conformes de la présente Convention à tous les États visés à l’article 9, alinéa 1. EN FOI DE QUOI, les soussignés dûment autorisés à cet effet ont signé la présente Convention. Fait à Bruxelles ce vingt et un mai 1974.
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Convention régionale sur la reconnaissance des études et des diplômes de l’enseignement supérieur en Amérique latine et dans la région des Caraïbes Adoptée par une Conférence internationale d’États convoquée par l’UNESCO, Mexico, 19 juillet 1974
Les États de l’Amérique latine et des Caraïbes, parties à la présente Convention, Considérant les liens étroits de solidarité qui les unissent et qui se sont traduits dans le domaine culturel par la conclusion de nombreux accords de caractère bilatéral, sousrégional ou régional, Désireux de renforcer et d’élargir leur coopération en matière de formation et d’utilisation des ressources humaines, en vue de promouvoir la plus large intégration régionale, d’encourager les progrès du savoir et de sauvegarder l’identité culturelle de leurs peuples, ainsi que d’améliorer de façon constante et progressive la qualité de l’éducation et de participer aux efforts résolus déployés pour favoriser le développement économique, social et culturel et le plein emploi dans chacun des pays de la région et dans la région tout entière, Convaincus que, dans le cadre de ladite coopération, la reconnaissance internationale des études et des diplômes en permettant d’accroître la mobilité des étudiants et des spécialistes dans le cadre de la région, est non seulement utile, mais est aussi un facteur hautement positif pour l’accélération du développement de la région, et implique la formation et la pleine utilisation d’un nombre croissant d’hommes de science, de techniciens et de spécialistes, Réaffirmant les principes énoncés dans les accords de coopération culturelle conclus entre eux et fermement résolus à en rendre l’application plus efficace au niveau régional, ainsi qu’à tenir compte de l’entrée en vigueur des nouveaux principes formulés dans les recommandations et conclusions adoptées à cet égard par les organes compétents de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, notamment pour tout ce qui concerne la promotion de l’éducation permanente, la démocratisation de l’enseignement, l’adoption et l’application d’une politique de l’éducation adaptée aux transformations structurales, économiques et techniques, aux changements politiques et sociaux et aux contextes culturels, Convaincus que les systèmes d’enseignement doivent, pour répondre de façon dynamique et permanente aux besoins nationaux, être étroitement reliés aux plans de développement économique et social, Conscients de la nécessité de prendre en considération, en appliquant les critères d’évaluation des qualifications d’une personne qui aspire à des niveaux supérieurs de
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formation ou d’activité professionnelle, non seulement les diplômes, titres et grades obtenus mais aussi les connaissances et l’expérience acquises, Tenant compte du fait que la reconnaissance par l’ensemble des États contractants des études effectuées et des diplômes, titres et grades obtenus sur le territoire de l’un quelconque d’entre eux constitue un moyen adéquat : a. de permettre la meilleure utilisation possible des moyens de formation de la région ; b. d’assurer la plus grande mobilité possible des professeurs, des étudiants, des chercheurs et des spécialistes à l’intérieur de la région ; c. d’aplanir les difficultés que les personnes ayant reçu une formation à l’étranger rencontrent lors de leur retour dans leur pays ; d. de favoriser l’utilisation la plus large et la plus efficace des ressources humaines de la région, de manière à assurer le plein emploi et à éviter l’exode des compétences vers les pays fortement industrialisés, Résolus à organiser et à renforcer leur collaboration future dans ce domaine par la voie d’une convention régionale qui servira de base de départ à une action dynamique menée principalement par les organismes nationaux et régionaux créés à cet effet, Sont convenus de ce qui suit :
I. Définitions Article premier Aux fins de la présente Convention : a. on entend, par reconnaissance d’un diplôme, titre ou grade étranger, son acceptation par les autorités compétentes d’un État contractant et l’octroi à son titulaire de droits dont bénéficie toute personne justifiant d’un diplôme, titre ou grade national similaire. Ces droits concernent aussi bien la poursuite d’études que l’exercice d’une profession : (i) la reconnaissance d’un diplôme, titre ou grade en vue d’entreprendre ou de poursuivre des études à un niveau supérieur permet au titulaire d’être admis dans les institutions d’études supérieures de l’État qui l’octroie dans les mêmes conditions que les titulaires des diplômes, titres ou grades nationaux, (ii) en ce qui concerne l’exercice d’une profession, cette reconnaissance signifie que la capacité technique du titulaire du diplôme, titre ou grade est admise, et qu’elle lui confère les droits et obligations des titulaires du diplôme, titre ou grade national dont la possession est exigée pour l’exercice de la profession visée. Elle n’a pas pour effet de dispenser les titulaires du diplôme, titre ou grade étranger de satisfaire aux autres conditions requises par les dispositions légales nationales, ainsi que par les autorités gouvernementales ou professionnelles compétentes pour l’exercice de la profession visée ;
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b.
c.
d.
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on entend par enseignement moyen ou secondaire l’étape des études de quelque genre que ce soit, qui fait suite à la formation initiale, élémentaire ou de base, et qui peut avoir, entre autres buts, celui de préalable à l’accès à l’enseignement supérieur ; on entend par enseignement supérieur tout type d’enseignement et de recherche de niveau postsecondaire. Cet enseignement est ouvert à toute personne possédant les qualifications suffisantes, soit parce qu’elle a obtenu un diplôme, titre ou certificat de fin d’études secondaires, soit parce qu’elle a reçu une formation ou acquis des connaissances appropriées, dans les conditions prévues à cet effet par l’État intéressé ; on entend par études supérieures partielles toute formation qui, selon les normes en vigueur dans l’établissement ou elle a été acquise est incomplète sur le plan de la durée ou du contenu. La reconnaissance par un État contractant des études partielles faites dans un établissement situé sur le territoire d’un autre État contractant, ou soumis à son autorité, est octroyée en fonction du niveau de formation atteint par l’intéressé selon l’État qui en accorde la reconnaissance.
II. Objectifs Article 1. Les États contractants proclament leur ferme résolution : a. de mettre en commun toutes les ressources disponibles en matière d’éducation, en plaçant leurs institutions de formation au service du développement intégral de tous les peuples de la région ; ils devront à cet effet prendre des dispositions pour : (i) harmoniser, dans la mesure du possible, les conditions d’admission dans les établissements d’enseignement supérieur de tous les États de la région, (ii) adopter une terminologie et des critères d’évaluation similaires afin de faciliter l’application du système de comparaison des études, (iii) adopter, en ce qui concerne l’admission à des étapes d’études ultérieures, une conception dynamique qui tienne compte des connaissances attestées par les titres obtenus, ou bien des expériences et des réalisations personnelles, conformément aux dispositions de l’alinéa c de l’article 1, (iv) adopter, pour évaluer les études partielles, des critères souples fondés sur le niveau de formation atteint plutôt que sur le contenu des programmes suivis, en raison du caractère interdisciplinaire des études supérieures, (v) accorder la reconnaissance immédiate des études, diplômes, titres et certificats, que ce soit en vue de la poursuite de la formation ou de l’exercice d’une profession, (vi) promouvoir des échanges d’information et de documentation sur l’éducation, la science et la technique pour servir les fins de la présente Convention ; b. d’assurer à l’échelon régional une amélioration continue des programmes d’études qui, conjuguée avec une planification et une organisation adéquates, favorisera l’utilisation optimale des ressources de la région en matière de formation ;
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c. d.
de promouvoir la coopération inter-régionale dans le domaine de la reconnaissance des études et des diplômes ; de créer les organismes nationaux et régionaux nécessaires pour faciliter l’application rapide et effective de la présente Convention.
2. Les États contractants s’engagent à prendre toutes mesures nécessaires, tant sur le plan national que sur le plan international, pour atteindre progressivement les objectifs définis dans le présent article, principalement par le moyen d’accords bilatéraux, sous-régionaux ou régionaux, d’accords conclus entre établissements d’enseignement supérieur, et par tous autres moyens propres à assurer la collaboration avec les organisations et organismes internationaux et nationaux compétents.
III. Engagements de portée immédiate Article Les États contractants reconnaissent, aux fins de la poursuite des études et pour permettre l’accès immédiat aux étapes suivantes dans les établissements d’enseignement supérieur situés sur leurs territoires respectifs ou soumis à leur autorité, les diplômes, certificats et titres obtenus à la fin des études secondaires sur le territoire d’un autre État contractant et dont les titulaires sont admis à accéder aux étapes suivantes de formation dans les établissements d’enseignement supérieur situés sur le territoire de leur pays d’origine ou soumis à son autorité.
Article Les États contractants reconnaissent, aux fins de la poursuite des études et de l’admission immédiate aux étapes suivantes de l’enseignement supérieur, les titres, grades, diplômes et certificats d’enseignement supérieur obtenus sur le territoire d’un autre État contractant, ou dans un établissement soumis à l’autorité de celui-ci, et qui attestent que le titulaire a franchi une étape complète d’études supérieures. Les certificats devront obligatoirement couvrir des années, des trimestres, des semestres ou, en général, des périodes complètes d’études.
Article Les États contractants s’engagent à prendre les mesures nécessaires pour rendre effective aussitôt que possible la reconnaissance, en vue de l’exercice d’une profession, des diplômes, titres ou grades d’enseignement supérieur conférés par les autorités compétentes d’un autre État contractant.
Article Les États contractants s’engagent à adopter aussitôt que possible les dispositions applicables à la reconnaissance des études supérieures partielles faites sur le territoire d’un autre État contractant ou dans un établissement soumis à l’autorité de celui-ci.
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Article 1. Le bénéfice des dispositions des articles 3, 4, 5 et 6 est acquis à toute personne ayant fait ses études sur le territoire de l’un des États contractants, quelle que soit la nationalité de l’intéressé. 2. Tout ressortissant d’un État contractant qui a obtenu sur le territoire d’un État non contractant un ou plusieurs diplômes, titres ou grades similaires à ceux qui sont définis aux articles 3, 4 ou 5 peut se prévaloir de celles de ces dispositions qui sont applicables à condition que ses diplômes, titres ou grades aient été reconnus dans son pays d’origine.
IV. Organismes et mécanismes d’application Article Les États contractants s’engagent à réaliser les objectifs définis à l’article 2, et à assurer l’exécution des engagements formulés aux articles 3, 4, 5, 6 et 7 au moyen : a. d’organismes nationaux ; b. du Comité régional ; c. d’organismes bilatéraux ou sous-régionaux.
Article Les États contractants reconnaissent que, pour atteindre les objectifs et exécuter les engagements définis dans la présente Convention, il faut qu’une coopération et une coordination étroites et permanentes soient établies sur le plan national entre des autorités très diverses, tant gouvernementales que non gouvernementales, y compris notamment les universités et autres établissements d’enseignement. En conséquence, ils s’engagent à instituer, pour étudier et résoudre les problèmes relatifs à l’application de la présente Convention, des organismes nationaux appropriés au sein desquels tous les secteurs intéressés seront représentés, et à arrêter les mesures administratives propres à assurer une mise en œuvre efficace et rapide de la présente Convention.
Article 1. Il est créé un Comité régional qui est composé de représentants de tous les États contractants et dont le secrétariat, situé dans l’un des États contractants de la région, est confié au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. 2. Ce Comité a pour mission de promouvoir l’exécution de la présente Convention. Il reçoit et examine les rapports périodiques soumis par les États contractants sur les progrès réalisés et les obstacles rencontrés dans l’application de la présente Convention ainsi que les études réalisées à ce sujet par le secrétariat.
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3. Le Comité régional adresse aux États contractants des recommandations de caractère général ou individuel.
Article Le Comité régional élit son président et établit son règlement intérieur. Il se réunit une fois au moins tous les deux ans. Sa première session doit avoir lieu trois mois après le dépôt du sixième instrument de ratification.
Article Les États contractants pourront confier à des organismes bilatéraux ou sous régionaux déjà existants, ou créés à cette fin, le soin d’étudier les problèmes que soulève au niveau bilatéral ou sous-régional l’application de la présente Convention, et de proposer des solutions.
V. Coopération avec les organisations internationales Article Les États contractants prendront toute disposition utile pour associer les organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales compétentes à leurs efforts pour assurer l’application effective de la présente Convention. Ils concluront avec elles à cet effet les accords et arrangements qu’ils estimeront les plus appropriés.
VI. Ratification, adhésion et entrée en vigueur Article La présente Convention est ouverte à la signature et à la ratification : a. des États d’Amérique latine et de la région des Caraïbes invités à participer à la Conférence diplomatique régionale chargée d’approuver cette Convention ; b. des autres États d’Amérique latine et de la région des Caraïbes qui sont membres de l’Organisation des Nations Unies, de l’une des institutions spécialisées du système des Nations Unies ou de l’Agence internationale de l’énergie atomique, ou parties au Statut de la Cour internationale de justice, que le Comité régional aura décidé, à la majorité fixée par son Règlement intérieur, d’inviter à devenir parties à la présente Convention.
Article Le Comité régional peut autoriser à adhérer à la présente Convention les États membres des Nations Unies, de l’une des institutions spécialisées du système des Nations Unies, ou de l’Agence internationale de l’énergie atomique, ou parties au Statut de la Cour
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internationale de justice, qui ne sont pas situés en Amérique latine ou dans la région des Caraïbes. En pareil cas, la décision du Comité régional doit être prise à la majorité des deux tiers des États contractants.
Article La ratification de la présente Convention ou l’adhésion à celle-ci s’effectue par le dépôt d’un instrument de ratification ou d’adhésion auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
Article La présente Convention entrera en vigueur, pour les États qui l’auront ratifiée, un mois après le dépôt du second instrument de ratification. Pour les autres États, elle entrera en vigueur un mois après le dépôt de l’instrument de ratification ou d’adhésion de l’État considéré.
Article 1. Les États contractants peuvent dénoncer la présente Convention. 2. La dénonciation est notifiée au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture par un instrument écrit. 3. La dénonciation prend effet douze mois après réception de cet instrument.
Article Si des conventions et traités internationaux ou des normes nationales en vigueur dans les États contractants offrent des possibilités plus avantageuses que la présente Convention, celle-ci ne les modifiera en aucune manière.
Article Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture informera les États contractants et les autres États mentionnés aux articles 14 et 15, ainsi que l’Organisation des Nations Unies, du dépôt des instruments de ratification ou d’adhésion mentionnés à l’article 16, ainsi que des dénonciations prévues à l’article 18.
Article Conformément à l’article 102 de la Charte des Nations Unies, la présente Convention sera enregistrée au Secrétariat des Nations Unies à la requête du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. EN FOI DE QUOI, les représentants soussignés, dûment autorisés, ont signé la présente Convention.
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Fait à Mexico, le dix-neuf juillet 1974 dans les langues française, espagnole et anglaise, les trois versions faisant également foi, en un seul exemplaire déposé dans les archives de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et dont des copies certifiées conformes seront remises à tous les États visés aux articles 14 et 15, ainsi qu’à l’Organisation des Nations Unies.
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Protocole à l’Accord pour l’importation d’objets de caractère éducatif, scientifique ou culturel avec annexes A à H Adopté par la Conférence générale à sa 19e session, Nairobi, 26 novembre 1976 Les États contractants parties à l’Accord pour l’importation d’objets de caractère éducatif, scientifique ou culturel, adopté par la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture à sa cinquième session, tenue à Florence en 1950, Réaffirmant les principes sur lesquels est fondé cet Accord, ci-après dénommé l’« Accord », Considérant que cet Accord s’est révélé comme un instrument efficace pour abaisser les barrières douanières et réduire les autres restrictions économiques qui font obstacle à l’échange des idées et des connaissances, Considérant, néanmoins, que dans le quart de siècle qui a suivi l’adoption de l’Accord, les progrès techniques réalisés ont modifié les modalités de la transmission des informations et du savoir qui est l’objectif fondamental de cet Accord, Considérant en outre que, pendant cette période, l’évolution qui s’est produite dans le domaine du commerce international s’est, en général, traduite par une libéralisation accrue des échanges, Considérant que, depuis l’adoption de l’Accord, la situation internationale a profondément changé du fait du développement de la communauté internationale, en raison notamment de l’accession à l’indépendance de nombreux États, Considérant qu’il convient de prendre en considération les besoins et les préoccupations des pays en voie de développement en vue de leur faciliter un accès facile et moins onéreux à l’éducation, à la science, à la technologie et à la culture, Rappelant les dispositions de la Convention concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’exportation temporaire des objets de caractère éducatif, scientifique ou culturel, adoptée par la Conférence générale de l’UNESCO en 1970, et celles de la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel, adoptée par cette Conférence générale en 1972, Rappelant, par ailleurs, les conventions douanières conclues sous les auspices du Conseil de coopération douanière, avec le concours de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, en matière d’importation temporaire des objets de caractère éducatif, scientifique ou culturel, Convaincus qu’il y a lieu de prendre des dispositions nouvelles et que de telles dispositions apporteront une contribution encore plus efficace au développement de l’éducation, de la
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science et de la culture qui constituent des bases essentielles du progrès économique et social, Rappelant la résolution 4.112 adoptée par la Conférence générale de l’UNESCO à sa dixhuitième session, Sont convenus de ce qui suit :
I 1. Les États contractants s’engagent à étendre aux objets visés dans les annexes A, B, D et E ainsi que, lorsque ces annexes n’ont pas fait l’objet d’une déclaration en vertu du paragraphe 16.a ci-dessous, dans les annexes C.1, F, G et H au présent Protocole, l’exemption des droits de douane et autres impositions à l’importation ou à l’occasion de l’importation, prévue à l’article premier, paragraphe 1, de l’Accord, lorsque ces objets répondent aux conditions fixées par ces annexes et sont des produits d’un autre État contractant. 2. Les dispositions du paragraphe premier du présent Protocole n’empêcheront pas un État contractant de percevoir sur les objets importés : a. des taxes ou autres impositions intérieures de quelque nature qu’elles soient, perçues lors de l’importation ou ultérieurement, à la condition qu’elles n’excèdent pas celles qui frappent directement ou indirectement les produits nationaux similaires ; d. des redevances et impositions autres que les droits de douane, perçues par les autorités gouvernementales ou administratives à l’importation ou à l’occasion de l’importation, à la condition qu’elles soient limitées au coût approximatif des services rendus et qu’elles ne constituent pas une protection indirecte des produits nationaux ou des taxes de caractère fiscal à l’importation.
II 3. Par dérogation au paragraphe 2.a du présent Protocole, les États contractants s’engagent à ne pas percevoir sur les objets ci-après des taxes ou autres impositions intérieures de quelque nature qu’elles soient, perçues lors de l’importation ou ultérieurement : a. livres et publications destinés aux bibliothèques visées au paragraphe 5 du présent Protocole ; b. documents officiels, parlementaires et administratifs publiés dans leur pays d’origine ; c. livres et publications de l’Organisation des Nations Unies et de ses institutions spécialisées ; d. livres et publications reçus par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et distribués gratuitement par ses soins ou sous son contrôle sans pouvoir faire l’objet d’une vente ; e. publications destinées à encourager le tourisme en dehors du pays d’importation, envoyées et distribuées gratuitement ;
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f.
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objets destinés aux aveugles et autres personnes physiquement ou mentalement handicapées : (i) livres, publications et documents de toutes sortes, en relief, pour aveugles ; (ii) autres objets spécialement conçus pour le développement éducatif, scientifique ou culturel des aveugles et autres personnes physiquement ou mentalement handicapées, importés directement par des institutions ou organisations qui assurent leur éducation ou leur fournissent une assistance et qui sont agréées par les autorités compétentes du pays d’importation pour recevoir ces objets en franchise.
III 4. Les États contractants s’engagent à ne pas percevoir sur les objets et matériels visés dans les annexes au présent Protocole les droits de douane, impositions à l’exportation ou à l’occasion de l’exportation et autres impositions intérieures, de quelque nature qu’elles soient, perçues sur ces objets et matériels lorsqu’ils sont destinés à être exportés à d’autres États contractants.
IV 5. Les États contractants s’engagent à étendre l’octroi des devises et/ou des licences nécessaires, prévu à l’article II, paragraphe 1, de l’Accord, à l’importation des objets ci-après : a. livres et publications destinés aux bibliothèques d’utilité publique, à savoir : (i) bibliothèques nationales et autres bibliothèques principales de recherche, (ii) bibliothèques universitaires, générales et spéciales, y compris les bibliothèques d’universités, les bibliothèques de collèges universitaires, les bibliothèques d’instituts et les bibliothèques universitaires ouvertes au public, (iii) bibliothèques publiques, (iv) bibliothèques scolaires, (v) bibliothèques spécialisées, au service d’un groupe de lecteurs formant une entité ayant des sujets d’intérêt particuliers et identifiables, telles que les bibliothèques d’un service gouvernemental, les bibliothèques d’une administration publique, les bibliothèques d’entreprises et les bibliothèques d’associations professionnelles, (vi) bibliothèques pour handicapés et à l’usage des personnes ne pouvant se déplacer, telles que les bibliothèques pour aveugles, les bibliothèques d’hôpitaux et les bibliothèques de prisons, (vii) bibliothèques de musique, y compris les discothèques ; b. livres adoptés ou recommandés comme manuels dans les établissements d’enseignement supérieur et importés par ces établissements ; c. livres en langues étrangères, à l’exclusion des livres dans la ou les langues autochtones principales du pays d’importation ; d. films, diapositives, bandes vidéo et enregistrements sonores de caractère éducatif, scientifique ou culturel, importés par des organisations agréées par les autorités compétentes du pays d’importation pour recevoir ces objets en franchise.
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V 6. Les États contractants s’engagent à étendre l’octroi des facilités prévues à l’article III de l’Accord au matériel et aux fournitures importés exclusivement pour être exposés dans le cadre d’une exposition publique d’objets de caractère éducatif, scientifique ou culturel agréée par les autorités compétentes du pays d’importation et destinés à être réexportés ultérieurement. 7. Aucune disposition du paragraphe précédent n’empêchera les autorités du pays d’importation de prendre les mesures nécessaires pour s’assurer que le matériel et les fournitures en question seront réexportés lors de la clôture de l’exposition.
VI 8. Les États contractants s’engagent : a. à étendre à l’importation des objets visés par le présent Protocole les dispositions de l’article IV de l’Accord ; b. à encourager par des mesures appropriées la circulation et la distribution des objets et matériels de caractère éducatif, scientifique et culturel produits dans les pays en voie de développement.
VII 9. Aucune disposition du présent Protocole ne saurait aliéner le droit des États contractants de prendre, en vertu de leurs législations nationales, des mesures destinées à interdire ou à limiter l’importation, ou la circulation après leur importation, de certains objets, lorsque ces mesures sont fondées sur des motifs relevant directement de la sécurité nationale, de la moralité ou de l’ordre public de l’État contractant. 10. Nonobstant toutes autres dispositions du présent Protocole, un pays en développement, qui est défini comme tel par l’usage établi de l’Assemblée générale des Nations Unies et qui est partie à ce Protocole, peut suspendre ou restreindre les obligations résultant de ce Protocole et concernant l’importation de tout objet ou matériel si cette importation cause ou menace de causer un grave préjudice à l’industrie indigène naissante de ce pays en développement. Le pays en question appliquera cette mesure de manière non discriminatoire. Il informera le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture de toute mesure de ce genre, autant que possible avant son entrée en vigueur, et le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture en informera toutes les parties au Protocole. 11. Le présent Protocole ne saurait porter atteinte ou entraîner des modifications aux lois et règlements d’un État contractant, ou aux traités, conventions, accords ou proclamations auxquels un État contractant aurait souscrit, en ce qui concerne la protection du droit d’auteur ou de la propriété industrielle, y compris les brevets et les marques de fabrique. 12. Les États contractants s’engagent à recourir aux voies de négociations ou de conciliation pour régler tout différend relatif à l’interprétation ou à l’application du présent
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Protocole, sans préjudice des dispositions conventionnelles antérieures auxquelles ils auraient pu souscrire quant au règlement de conflits qui pourraient survenir entre eux. 13. En cas de contestation entre États contractants sur le caractère éducatif, scientifique ou culturel d’un objet importé, les parties intéressées pourront, d’un commun accord, demander un avis consultatif au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
VIII 14. a.
b. c. 15. a. b. 16. a.
b.
c.
Le présent Protocole, dont les textes anglais et français font également foi, portera la date de ce jour et sera ouvert à la signature de tout État partie à l’Accord, ainsi qu’à celle des unions douanières ou économiques, sous réserve que tous les États membres les constituant soient également parties audit Protocole. Les termes « État » ou « pays » utilisés dans le présent Protocole, ou dans le Protocole visé au paragraphe 18, sont réputés se référer, selon qu’il résulte du contexte, également aux unions douanières ou économiques et, dans toutes les matières relevant de la compétence de ces dernières eu égard, au champ d’application du présent Protocole, à l’ensemble des territoires des États membres les constituant, et non au territoire de chacun de ces États. Il est entendu que, en devenant Partie contractante au présent Protocole, ces unions douanières ou économiques appliqueront également les dispositions de l’Accord sur la même base que celle qui est prévue au paragraphe précédent en ce qui concerne le Protocole. Le présent Protocole sera soumis à la ratification ou à l’acceptation des États signataires conformément à leur procédure constitutionnelle. Les instruments de ratification ou d’acceptation seront déposés auprès du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies. Il pourra être adhéré au présent Protocole par les États visés au paragraphe 14.a non signataires du présent Protocole. L’adhésion se fera par le dépôt d’un instrument formel auprès du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies. Les États visés au paragraphe 14.a du présent Protocole pourront, au moment de la signature, de la ratification, de l’acceptation ou de l’adhésion, déclarer qu’ils ne seront pas liés par la partie II, la partie IV, l’annexe C.1, l’annexe F, l’annexe G et l’annexe H, ou par l’une quelconque de ces parties ou de ces annexes. Ils peuvent également déclarer qu’ils ne seront liés par l’annexe C.1 qu’à l’égard des États contractants qui auront eux mêmes accepté cette annexe. Tout État contractant ayant fait une telle déclaration peut, à tout moment, la retirer, en totalité ou en partie, par une notification adressée au Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, en précisant la date à laquelle ce retrait prend effet. Les États qui auront déclaré, conformément à l’alinéa a du présent paragraphe, qu’ils ne seront pas liés par l’annexe C.1 seront obligatoirement liés par l’annexe C.2. Ceux qui auront déclaré qu’ils ne seront liés par l’annexe C.1 qu’à l’égard
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des États contractants qui auront eux-mêmes accepté cette annexe seront obligatoirement liés par l’annexe C.2 à l’égard des États contractants qui n’auront pas accepté l’annexe C.1. 17. a.
b. c.
d.
Le présent Protocole entrera en vigueur six mois après le jour du dépôt du cinquième instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion auprès du Secrétaire général des Nations Unies. Il entrera en vigueur pour chaque autre État, six mois après la date du dépôt de son instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion. Un mois au plus tard après l’expiration des délais prévus aux alinéas a et b du présent paragraphe, les États contractants parties au présent Protocole transmettront à l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture un rapport sur les mesures qu’ils auront prises pour lui donner plein effet. L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture transmettra ce rapport à tous les États parties au Protocole.
18. Le Protocole annexé à l’Accord et en faisant partie intégrante, comme prévu à l’article XVII dudit Accord, fait également partie intégrante du présent Protocole et s’applique aux obligations qui en découlent et aux produits qui y sont visés. 19. a.
b. c.
À l’expiration d’un délai de deux ans à partir de l’entrée en vigueur du présent Protocole, tout État contractant pourra dénoncer ce Protocole par un instrument écrit et déposé auprès du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies. La dénonciation prendra effet un an après réception de cet instrument de dénonciation. La dénonciation de l’Accord conformément à son article XIV entraînera dénonciation du présent Protocole.
20. Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies informera les États visés au paragraphe 14.a, ainsi que l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, du dépôt de tous les instruments de ratification, d’acceptation ou d’adhésion mentionnés aux paragraphes 14 et 15 des déclarations faites ou retirées en vertu du paragraphe 16 ; des dates d’entrée en vigueur de ce Protocole en application des paragraphes 17.a et 17.b, de même que des dénonciations prévues au paragraphe 19. 21. a.
b.
Le présent Protocole pourra être révisé par la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. La révision ne liera cependant que les États qui deviendront partie au Protocole portant révision. Au cas où la Conférence générale adopterait un nouveau Protocole portant révision totale ou partielle du présent Protocole et à moins que le nouveau Protocole n’en dispose autrement, le présent Protocole cesserait d’être ouvert à la signature, à la ratification, à l’acceptation ou à l’adhésion à partir de la date d’entrée en vigueur du nouveau Protocole portant révision.
22. Le présent Protocole ne modifie en rien l’Accord.
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23. Les annexes A, B, C.1, C.2, D, E, F, G et H font partie intégrante de ce Protocole. 24. Conformément à l’article 102 de la Charte des Nations Unies, le présent Protocole sera enregistré par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies à la date de son entrée en vigueur. EN FOI DE QUOI, les soussignés dûment autorisés ont signé le présent Protocole au nom de leurs gouvernements respectifs.
Annexes A. Livres, publications et documents (i)
Livres imprimés, quelle que soit la langue dans laquelle ils sont imprimés et quelle que soit l’importance des illustrations qu’ils contiennent, y compris : a. les éditions de luxe ; b. les livres imprimés à l’étranger d’après le manuscrit d’un auteur résidant dans le pays d’importation ; c. les albums à dessiner ou à colorier destinés aux enfants ; d. les livres d’exercices (livres-cahiers) destinés aux écoliers qui, outre un texte imprimé, comportent des blancs que ceux-ci doivent remplir ; e. les recueils de problèmes de mots croisés contenant un texte imprimé ; f. les illustrations isolées et pages imprimées sous forme de feuillets isolés ou brochés, et les épreuves sur papier ou sur film, destinés à la production de livres. (ii) Documents ou rapports imprimés à caractère non commercial. (iii) Microreproduction des objets visés aux alinéas (i) et (ii) de la présente annexe, ainsi que les microreproductions des objets visés aux alinéas (i) à (vi) de l’annexe A à l’Accord. (iv) Catalogues de films, d’enregistrements ou de tout autre matériel visuel et auditif de caractère éducatif, scientifique ou culturel. (v) Cartes intéressant des domaines scientifiques tels que la géologie, la zoologie, la botanique, la minéralogie, la paléontologie, l’archéologie, l’ethnologie, la météorologie, la climatologie et la géophysique, ainsi que les diagrammes météorologiques et géophysiques. (vi) Plans et dessins d’architecture, ou de caractère industriel ou technique, et leurs reproductions. (vii) Matériel publicitaire d’information bibliographique destiné à être distribué gratuitement.
B. Œuvres d’art et objets de collection, de caractère éducatif, scientifique ou culturel (i)
Peintures et dessins, quelle que soit la nature des matières sur lesquelles ils sont entièrement exécutés à la main, y compris les copies exécutées à la main, à l’exclusion des objets manufacturés décorés.
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(ii) (iii)
Œuvres d’art originales de céramique et de mosaïque sur bois. Objets de collections et objets d’art destinés aux musées, galeries et autres établissements agréés par les autorités compétentes du pays d’importation pour recevoir ces objets en franchise, sous réserve qu’ils ne puissent être vendus.
C.1. Matériel visuel et auditif (i) (ii) (iii) (iv)
Films1, films fixes, microreproductions et diapositives. Enregistrements sonores. Modèles, maquettes et tableaux muraux de caractère éducatif, scientifique et culturel à l’exclusion des maquettes jouets. Autre matériel visuel et auditif, tel que : a. bandes vidéo, films en kinescope, vidéo-disques, vidéogrammes et autres formes d’enregistrement du son et de l’image ; b. microcartes, microfiches et supports magnétiques ou autres utilisés par les services d’information et de documentation par ordinateur ; c. matériel d’enseignement programmé, parfois sous la forme de présentoirs, accompagné de matériel imprimé correspondant, y compris le matériel sous forme de vidéo-cassettes et d’audio-cassettes ; d. diacopies, y compris celles destinées à la projection directe ou à la lecture sur appareil optique ; e. hologrammes pour projection par laser ; f. maquettes ou modèles visuels réduits de concepts abstraits tels que structures moléculaires ou formules mathématiques ; g. jeux multimedia ; h. matériels de propagande touristique, y compris ceux qui sont produits par des entreprises privées, invitant le public à effectuer des voyages en dehors du pays d’importation.
[Les exonérations prévues dans la présente annexe C.1 ne s’appliqueront pas aux objets suivants : a. supports vierges de microreproductions et supports vierges d’enregistrements visuels et auditifs ainsi que leurs emballages spécifiques, tels que cassettes, cartouches, bobines ; b. enregistrements visuels et auditifs, à l’exclusion des matériels de propagande touristique visés à l’alinéa (iv) sous h, produits essentiellement à des fins de propagande commerciale par une entreprise commerciale privée ou pour son compte ;
1. L’importation en franchise de films cinématographiques exposés et développés à des fins de projection ou de vente commerciale publiques peut être limitée aux négatifs, étant entendu que cette limitation ne s’applique pas aux films (y compris les films d’actualités) qui sont admis en franchise aux termes des dispositions de l’annexe C.2 au présent Protocole.
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c.
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enregistrements visuels et auditifs dans lesquels la publicité excède 25% de la durée. Dans le cas des matériels de propagande touristique visés à l’alinéa (iv) sous h, ce pourcentage ne concerne que la publicité commerciale privée.]
C.2. Matériel visuel et auditif de caractère éducatif, scientifique ou culturel Sous réserve qu’il soit importé par des organisations, (y compris, au gré du pays d’importation, les organismes de radiodiffusion et de télévision) ou par toute autre institution ou association publique ou privée, agréées par les autorités compétentes du pays d’importation pour le recevoir en franchise, ou qu’il soit produit par l’Organisation des Nations Unies ou l’une de ses institutions spécialisées, matériel visuel et auditif de caractère éducatif, scientifique ou culturel, tel que : (i) films, films fixes, microfilms et diapositives ; (ii) films d’actualités (comportant ou non le son), représentant des événements ayant un caractère d’actualité à l’époque de l’importation, et importés, aux fins de reproduction, soit sous forme de négatifs, impressionnés et développés, soit sous forme de positifs, exposés et développés, la franchise pouvant être limitée à deux copies par sujet ; (iii) films d’archives (comportant ou non le son) destinés à accompagner des films d’actualités ; (iv) films récréatifs convenant particulièrement aux enfants et aux jeunes ; (v) enregistrements sonores ; (vi) bandes vidéo, films en kinescope, vidéo-disques, vidéogrammes et autres formes d’enregistrement du son et de l’image ; (vii) microcartes, microfiches et supports magnétiques ou autres utilisés par le service d’information et de documentation par ordinateur ; (viii) matériel d’enseignement programmé, parfois sous la forme de présentoirs, accompagné de matériel imprimé correspondant, y compris le matériel sous forme de vidéo-cassettes et d’audio-cassettes ; (ix) diacopies, y compris celles destinées à la projection directe ou à la lecture sur appareil optique ; (x) hologrammes pour projection par laser ; (xi) maquettes ou modèles visuels réduits de concepts abstraits tels que structures moléculaires ou formules mathématiques ; (xii) jeux multimedia.
D. Instruments et appareils scientifiques (i)
Instruments et appareils scientifiques sous réserve : a. qu’ils soient destinés à des établissements scientifiques ou d’enseignement publics ou privés, agréés par les autorités compétentes du pays d’importation pour recevoir ces objets en franchise, ces derniers devant être utilisés à des fins non commerciales sous le contrôle et la responsabilité de ces établissements ;
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b. (ii)
(iii)
que des instruments ou appareils de valeur scientifique équivalente ne soient pas présentement fabriqués dans le pays d’importation. Pièces de rechange, éléments ou accessoires spécifiques s’adaptant aux instruments ou appareils scientifiques, pour autant que ces pièces de rechange, éléments ou accessoires soient importés en même temps que ces instruments ou appareils ou, s’ils sont importés ultérieurement, qu’ils soient reconnaissables comme étant destinés à des instruments ou appareils admis précédemment en franchise ou susceptibles de bénéficier de la franchise. Outils à utiliser pour l’entretien, le contrôle, le calibrage ou la réparation des instruments scientifiques, à condition que ces outils soient importés en même temps que ces instruments et appareils ou, s’ils sont importés ultérieurement, qu’ils soient reconnaissables comme étant destinés à des instruments ou appareils admis précédemment en franchise ou susceptibles de bénéficier de la franchise et pour autant, en outre, que des outils de valeur scientifique équivalente ne soient pas fabriqués dans le pays d’importation.
E. Objets destinés aux aveugles et aux autres personnes handicapées (i)
Tous objets spécialement conçus pour la promotion éducative, scientifique ou culturelle des aveugles, importés directement par des institutions ou organisations d’éducation des aveugles ou d’assistance aux aveugles agréées par les autorités compétentes du pays d’importation pour recevoir ces objets en franchise, y compris : a. les livres parlants (disques, cassettes et autres reproductions sonores) et les livres en gros caractères ; b. les électrophones et lecteurs à cassettes spécialement conçus ou adaptés pour les besoins des aveugles et autres handicapés et nécessaires pour écouter les livres parlants ; c. les appareils qui permettent aux aveugles et aux amblyopes de lire les textes imprimés normaux, par exemple, les machines à lire électroniques, les appareils télé-agrandisseurs et les auxiliaires optiques ; d. l’équipement destiné à la production mécanisée ou automatisée de matériel en braille et d’enregistrements, par exemple les poinçonneuses et les machines électroniques à transcrire et à imprimer le braille et les terminaux d’ordinateurs avec dispositifs d’affichage en braille ; e. le papier braille, les bandes magnétiques et les cassettes destinés à la fabrication de livres en braille et de livres parlants ; f. les auxiliaires destinés à favoriser la mobilité des aveugles, par exemple les appareils électroniques d’orientation et de détection des obstacles et les cannes blanches ; g. les auxiliaires techniques pour l’éducation, la réadaptation et la formation professionnelle ainsi que pour l’emploi des aveugles, par exemple les montres braille, les machines à écrire braille, les auxiliaires pédagogiques, les appareils spécifiquement conçus à l’usage des aveugles.
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(ii)
Tous objets spécialement conçus pour l’éducation, l’emploi et la promotion sociale des autres personnes physiquement ou mentalement handicapées, importés directement par des institutions ou organisations d’éducation de ces personnes ou d’assistance à ces personnes agréées par les autorités compétentes du pays d’importation pour recevoir ces objets en franchise, sous réserve que des objets équivalents ne soient pas présentement fabriqués dans le pays d’importation.
F. Matériels sportifs Matériels sportifs destinés exclusivement à des associations ou groupements de sportifs amateurs agréés par les autorités compétentes du pays d’importation pour recevoir ces objets en franchise, sous réserve que des matériels équivalents ne soient pas présentement fabriqués dans le pays d’importation.
G. Instruments de musique et autres équipements musicaux Instruments de musique et autres équipements musicaux destinés exclusivement à des institutions culturelles ou à des écoles de musique agréées par les autorités compétentes du pays d’importation pour recevoir ces objets en franchise, sous réserve que des instruments et autres équipements équivalents ne soient pas présentement fabriqués dans le pays d’importation.
H. Matières et machines servant à la fabrication des livres, publications et documents (i)
(ii)
Matières servant à la fabrication des livres, publications et documents (pâte à papier, papier de réemploi, papier journal et autres papiers servant à l’impression, encres d’imprimerie, colles, etc.). Machines à traiter la pâte à papier et le papier ; machines pour l’impression et la reliure sous réserve que des machines de valeur technique équivalente ne soient pas présentement fabriquées dans le pays d’importation.
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Convention sur la reconnaissance des études, des diplômes et des grades de l’enseignement supérieur dans les États arabes et les États européens riverains de la Méditerranée Adoptée par une Conférence internationale d’États convoquée par l’UNESCO, Nice, 17 décembre 1976 Les États arabes et les États européens riverains de la Méditerranée, parties à la présente Convention, Désireux de resserrer les liens culturels étroits que l’histoire et le voisinage géographique ont établis entre eux depuis les temps les plus anciens, et de poursuivre une politique d’action commune dans le domaine de l’éducation et de la formation scientifique et culturelle contribuant ainsi au renforcement de leur coopération sous tous ses aspects dans l’intérêt du bien-être et de la prospérité permanente de leurs peuples, Convaincus que ces objectifs seraient plus facilement atteints si les habitants de chacun des États contractants se voyaient reconnaître le droit d’accéder librement aux ressources d’éducation des autres États contractants, et notamment de poursuivre leur formation dans les établissements d’enseignement supérieur de ces autres États, Considérant que la reconnaissance par l’ensemble des États contractants des études faites et des diplômes obtenus dans l’un quelconque d’entre eux ne peut qu’intensifier la mobilité des personnes et les échanges d’idées, de connaissances et d’expériences scientifiques et technologiques, Constatant que cette reconnaissance constitue l’une des conditions nécessaires en vue : 1. de permettre la meilleure utilisation commune possible des moyens de formation existant sur leurs territoires ; 2. d’assurer une plus grande mobilité des enseignants, des étudiants, des chercheurs et des professionnels ; 3. de pallier les difficultés que rencontrent lors de leur retour dans leurs pays d’origine aux personnes qui ont reçu une formation à l’étranger, Désireux d’assurer la plus large reconnaissance possible des études et des diplômes en tenant compte des principes qui concernent la promotion de l’éducation permanente, la démocratisation de l’enseignement, l’adoption et l’application d’une politique de l’éducation adaptée aux transformations structurales, économiques et techniques, aux changements sociaux et aux contextes culturels, Résolus à consacrer et à organiser leur collaboration future dans ces domaines par la voie d’une convention qui constituera le point de départ d’une action dynamique concertée, menée notamment par le moyen de mécanismes nationaux, bilatéraux et multilatéraux créés à cet effet,
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Rappelant que l’objectif final que la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture s’est fixé consiste dans « l’élaboration d’une convention internationale sur la reconnaissance et la validité des titres, grades et diplômes délivrés par les établissements d’enseignement supérieur et de recherche dans tous les pays », Sont convenus de ce qui suit :
I. Définitions Article premier 1. Aux fins de la présente Convention, on entend par « reconnaissance » d’un diplôme, titre ou grade de l’enseignement supérieur obtenu à l’étranger, son acceptation par les autorités compétentes d’un État contractant et l’octroi à son titulaire de droits dont bénéficient les personnes justifiant d’un diplôme, titre ou grade national auquel le diplôme, titre ou grade étranger est assimilé. Suivant la portée donnée à la reconnaissance, ces droits ont trait soit à la poursuite des études, soit à l’exercice d’une activité professionnelle, soit à ces deux fins à la fois. a. La reconnaissance d’un diplôme, titre ou grade en vue d’entreprendre ou de poursuivre des études de niveau supérieur permettra au titulaire intéressé d’être admis dans les institutions d’enseignement supérieur et de recherche de tout État contractant dans les mêmes conditions en matière d’études que celles applicables aux titulaires du diplôme, titre ou grade similaire délivré dans l’État contractant intéressé. b. La reconnaissance d’un diplôme, titre ou grade étranger pour l’exercice, d’une activité professionnelle constitue la reconnaissance de la capacité technique exigée pour l’exercice de la profession dont il s’agit. Cette reconnaissance n’a pas pour effet de dispenser le titulaire du diplôme, titre ou grade étranger de satisfaire aux conditions autres que celles relatives à la capacité technique qui ont pu être prescrites par les autorités gouvernementales ou professionnelles compétentes pour l’exercice de l’activité professionnelle dont il s’agit. 2. Aux fins de la présente Convention : a. on entend par « enseignement secondaire » l’étape des études, de quelque genre que ce soit, qui fait suite à la formation primaire ou élémentaire, et préparatoire, et qui peut avoir, entre autres buts, celui de préparer à l’accès à l’enseignement supérieur ; b. on entend par « enseignement supérieur » tous les types d’enseignement et de recherche du niveau postsecondaire ouverts dans les différents États et dans les conditions prévues par eux à toute personne possédant les qualifications suffisantes, soit parce qu’elle a obtenu un diplôme, titre ou certificat de fin d’études secondaires, soit parce qu’elle a reçu une formation ou acquis des connaissances appropriées.
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3. Aux fins de la présente Convention, on entend par « études partielles » toute formation qui, selon les normes en vigueur dans l’établissement où elle a été acquise, est incomplète sur le plan de sa durée ou du contenu. La reconnaissance par un État contractant des études partielles faites dans un établissement situé sur le territoire d’un autre État contractant et reconnu par lui peut être octroyée en fonction du niveau de formation atteint par l’intéressé selon les critères utilisés par les organismes de formation de l’État d’accueil.
II. Objectifs Article 1. Les États contractants affirment solennellement leur ferme résolution de coopérer étroitement en vue de : a. permettre la meilleure utilisation possible dans l’intérêt de tous les États contractants de leurs ressources disponibles en matière de formation et de recherche, et à cette fin : (i) d’ouvrir aussi largement que possible l’accès de leurs établissements d’enseignement supérieur aux étudiants ou chercheurs en provenance de l’un quelconque des États contractants, (ii) de reconnaître les études et diplômes de ces personnes, (iii) d’harmoniser les conditions d’admission aux institutions d’enseignement de chacun des pays, (iv) d’adopter une terminologie et des critères d’évaluation qui faciliteraient l’application d’un système propre à assurer la comparabilité des unités de valeur, des matières d’étude et des diplômes, (v) d’adopter, aux fins d’admission aux étapes d’études ultérieures, une conception dynamique qui tiendrait compte non seulement des connaissances attestées par les diplômes obtenus, mais également des expériences et des réalisations personnelles, dans la mesure où celles-ci peuvent être jugées valables par des institutions compétentes, (vi) d’adopter, aux fins d’évaluation des études partielles, des critères souples, fondés sur le niveau de formation atteint et sur le contenu des programmes suivis, et tenant compte du caractère interdisciplinaire des connaissances au niveau de l’enseignement supérieur, (vii) de perfectionner le système d’échanges d’information concernant la reconnaissance des études et des diplômes ; b. réaliser dans les États contractants une amélioration continue des programmes d’études ainsi que des méthodes de planification et de promotion des enseignements supérieurs tenant compte des impératifs du développement économique, social et culturel, des politiques de chaque pays et des objectifs qui figurent dans les recommandations formulées par les organes compétents de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture en ce
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c.
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qui concerne l’amélioration continue de la qualité de l’enseignement, la promotion de l’éducation permanente et la démocratisation de l’éducation ; promouvoir la coopération régionale et mondiale en matière de reconnaissance des études et des qualifications académiques.
2. Les États contractants s’engagent à prendre toutes mesures nécessaires sur les plans national, bilatéral, multilatéral, notamment par le moyen d’accords bilatéraux, sousrégionaux, régionaux ou autres, ainsi que par la voie d’accords entre universités et autres établissements d’enseignement supérieur et par voie d’arrangements avec les organisations et organismes nationaux ou internationaux compétents, en vue d’atteindre progressivement les objectifs définis au présent article.
III. Engagements d’application immédiate Article 1. Les États contractants reconnaissent, dans les mêmes conditions que celles applicables à leurs nationaux aux fins de la poursuite des études et de l’admission immédiate aux étapes suivantes de formation dans les établissements d’enseignement supérieur situés sur leurs territoires respectifs, les diplômes de fin d’études secondaires délivrés dans les autres États contractants et dont la possession confère aux titulaires les qualifications requises pour être admis aux étapes suivantes de formation dans les établissements d’enseignement supérieur situés dans les territoires de ces États contractants. 2. Toutefois, l’admission dans un établissement d’enseignement supérieur pourra être subordonnée à la condition qu’il y existe des places disponibles ainsi qu’aux conditions concernant les connaissances linguistiques exigées ou admises par les organismes d’enseignement des États contractants pour entreprendre les études considérées.
Article 1. Les États contractants s’engagent à prendre sur le plan national toutes les mesures nécessaires afin : a. de reconnaître, en vue de la poursuite immédiate des études et de l’admission aux étapes suivantes de formation dans les établissements d’enseignement supérieur situés sur leurs territoires respectifs et dans les conditions applicables aux nationaux, les qualifications académiques obtenues dans un établissement d’enseignement supérieur situé sur le territoire d’un autre État contractant et reconnu par lui attestant qu’une étape complète d’études dans l’enseignement supérieur a été accomplie à la satisfaction des autorités compétentes ; b. de définir, autant que possible, les modalités suivant lesquelles pourraient être reconnues, aux fins de la poursuite des études, les périodes d’études passées dans les établissements d’enseignement supérieur situés dans les autres États contractants.
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2. Les dispositions du paragraphe 2 de l’article 3 ci-dessus sont applicables aux cas prévus par le présent article.
Article Les États contractants s’engagent à prendre les mesures nécessaires pour rendre effective, autant que possible, la reconnaissance, en vue de l’exercice d’une profession au sens de l’article premier 1.b ci-dessus, des diplômes, titres ou grades d’enseignement supérieur conférés par les autorités compétentes des autres États contractants.
Article 1. Considérant que la reconnaissance porte sur les études dispensées et les diplômes, titres ou grades décernés dans les établissements reconnus d’un État contractant, le bénéfice des articles 3, 4 et 5 ci-dessus est acquis à toute personne qui a suivi ces études ou obtenu ces diplômes, titres ou grades, quels que soient la nationalité ou le statut politique ou juridique de l’intéressé. 2. Tout ressortissant d’un État contractant qui a obtenu sur le territoire d’un État non contractant un ou plusieurs diplômes, titres ou grades similaires à ceux qui sont définis aux articles 3, 4 et 5 ci-dessus peut se prévaloir de celles de ces dispositions qui sont applicables, à condition que ses diplômes, titres ou grades aient été reconnus dans son pays d’origine, et dans le pays dans lequel le ressortissant souhaite continuer ses études sans préjudice des dispositions prévues à l’article 20 de la présente Convention.
IV. Mécanismes de mise en œuvre Article Les États contractants poursuivent la réalisation des objectifs définis à l’article 2 et assurent l’exécution des engagements prévus aux articles 3, 4 et 5 qui précèdent, au moyen : a) d’organismes nationaux ; b) du Comité intergouvernemental défini à l’article 9 ci-après ; c) d’organismes bilatéraux ou sous-régionaux.
Article 1. Les États contractants reconnaissent que la réalisation des objectifs et l’exécution des engagements définis à la présente Convention exigent, sur le plan national, une coopération et une coordination étroites des efforts d’autorités nationales très diverses, gouvernementales ou non gouvernementales, notamment les universités et autres institutions éducatives. Ils s’engagent en conséquence à confier l’étude des questions relatives à l’application de la présente Convention à des organismes nationaux appropriés auxquels tous les secteurs intéressés seront associés et qui seront habilités à proposer les
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solutions adéquates. Les États contractants s’engagent en outre à prendre toutes mesures administratives nécessaires pour accélérer de façon efficace le fonctionnement de ces organismes nationaux. 2. Tout organisme national devra disposer des moyens nécessaires pour lui permettre soit de recueillir, d’analyser et de classer lui-même toutes informations utiles à ses activités concernant les études et diplômes de l’enseignement supérieur, soit d’obtenir dans les plus brefs délais, d’un centre national de documentation distinct, les renseignements dont il pourrait avoir besoin dans ce domaine.
Article 1. Il est institué un Comité intergouvernemental composé d’experts mandatés par les États contractants et dont le secrétariat est confié au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. 2. Le Comité intergouvernemental a pour mission de promouvoir l’application de la présente Convention. Il reçoit et examine les rapports périodiques que les États contractants lui communiquent sur les progrès réalisés et les obstacles, rencontrés par eux dans l’application de la Convention, ainsi que les études établies par son secrétariat sur ladite Convention. Les États contractants s’engagent à soumettre un rapport au Comité au moins une fois tous les deux ans. 3. Le Comité intergouvernemental adresse, le cas échéant, aux États parties à la Convention des recommandations de caractère général ou individuel pour l’application de ladite Convention. 4. Le secrétariat du Comité intergouvernemental aide les organes nationaux à obtenir les renseignements dont ils ont besoin dans le cadre de leurs activités.
Article Le Comité intergouvernemental élit son président et adopte son règlement intérieur. Il se réunit en session ordinaire tous les deux ans. Le Comité se réunira pour la première fois trois mois après le dépôt du sixième instrument de ratification ou d’adhésion.
Article Les États contractants pourront confier à des organismes bilatéraux ou sous-régionaux déjà existants, ou spécialement institués à cet effet, le soin d’étudier les problèmes que pose, sur le plan bilatéral ou sous-régional, l’application de la présente Convention et d’en promouvoir la solution.
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V. Documentation Article 1. Les États contractants procéderont régulièrement entre eux à de larges échanges d’information et de documentation relatives aux études et diplômes de l’enseignement supérieur. 2. Ils s’efforceront de promouvoir le développement des méthodes et mécanismes permettant de collecter, d’analyser, de classer et de diffuser les informations utiles, relatives à la reconnaissance des études, diplômes et grades de l’enseignement supérieur, en tenant compte méthodes et mécanismes utilisés et des informations réunies par les organismes nationaux, régionaux et internationaux, et notamment par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
VI. Coopération avec les organisations internationales Article Le Comité intergouvernemental prend toutes dispositions utiles pour associer à ses efforts, visant à assurer la meilleure application possible de la présente Convention, les organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales compétentes.
VII. Établissements d’enseignement supérieur soumis à l’autorité d’un État contractant mais situés en dehors de son territoire Article Les dispositions de la présente Convention s’appliquent aux études poursuivies, aux diplômes ou grades obtenus dans tout établissement d’enseignement supérieur soumis à l’autorité d’un État contractant alors même que cet établissement serait situé en dehors de son territoire.
VIII. Ratification, adhésion et entrée en vigueur Article La présente Convention est ouverte à la signature et à la ratification des États arabes et des États européens riverains de la Méditerranée invités à participer à la Conférence diplomatique chargée d’élaborer la présente Convention.
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Article 1. D’autres États, membres de l’Organisation des Nations Unies, de l’une des institutions spécialisées ou de l’Agence internationale de l’énergie atomique ou parties au Statut de la Cour internationale de justice, pourront être autorisés à adhérer à cette Convention. 2. Toute demande dans ce sens devra être communiquée au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, qui la transmettra aux États contractants trois mois au moins avant la réunion du Comité intergouvernemental. 3. Le Comité se réunira en Comité ad hoc pour se prononcer sur cette demande. Ses membres devront être munis, à cet effet, d’un mandat exprès de leurs gouvernements. La décision à prendre en pareil cas devra réunir la majorité des deux tiers des États contractants. 4. Cette procédure ne pourra être appliquée que lorsque la majorité des États visés à l’article 15 aura ratifié la présente Convention.
Article La ratification de la présente Convention ou l’adhésion à celle-ci s’effectue par le dépôt d’un instrument de ratification ou d’adhésion auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
Article La présente Convention entrera en vigueur un mois après le dépôt du deuxième instrument de ratification mais uniquement à l’égard des États qui auront déposé leurs instruments de ratification. Elle entrera en vigueur, pour chaque autre État, un mois après le dépôt de son instrument de ratification ou d’adhésion.
Article 1. Les États contractants ont la faculté de dénoncer la présente Convention. 2. La dénonciation est notifiée par un instrument écrit déposé auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. 3. La dénonciation prend effet douze mois après la réception de l’instrument de dénonciation. Toutefois les personnes ayant bénéficié du dispositif de la présente Convention, qui seraient en cours d’études sur le territoire d’un État contractant qui dénonce la Convention, pourront achever le cycle d’études commencé.
Article Cette Convention n’affectera en aucune manière les traités et conventions déjà en vigueur entre les États contractants, ni les législations nationales adoptées par eux, dans la mesure où ils offrent des avantages plus larges que ceux prévus par la présente Convention.
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Article Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture informera les États contractants et les autres États mentionnés aux articles 15 et 16 ci-dessus, ainsi que l’Organisation des Nations Unies, du dépôt de tous les instruments de ratification ou d’adhésion visés à l’article 17 ainsi que des dénonciations prévues à l’article 19 de la présente Convention.
Article Conformément à l’article 102 de la Charte des Nations Unies, la présente Convention sera enregistrée au Secrétariat des Nations Unies à la requête du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. EN FOI DE QUOI, les représentants soussignés, dûment autorisés, ont signé la présente Convention. Fait à Nice, ce dix-septième jour de décembre 1976, en anglais, arabe, espagnol et français, les quatre textes faisant également foi, en un seul exemplaire qui sera déposé dans les archives de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et dont une copie certifiée conforme sera remise à tous les États visés aux articles 15 et 16 ainsi qu’à l’Organisation des Nations Unies.
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Convention sur la reconnaissance des études, des diplômes et des grades de l’enseignement supérieurs dans les États arabes Adoptée par une Conférence internationale d’États convoquée par l’UNESCO, Paris, 22 décembre 1978 Préambule Les États arabes parties à la présente Convention, Considérant le patrimoine commun et les liens étroits - communautaires, intellectuels et culturels - qui les unissent, et désireux d’affirmer et de réaliser la coopération intellectuelle et culturelle prévue par le Traité culturel arabe du 21 Dhoul Hydgah 1364 (27 novembre 1945) et le Pacte de l’unité culturelle arabe du 16 Chawal 1383 (29 février 1964), ainsi que les accords bilatéraux et multilatéraux pertinents, Désireux de promouvoir l’éducation et la recherche scientifique, de renforcer la collaboration existant entre eux dans ces domaines, comme de mettre à profit les ressources humaines en vue de réaliser le développement économique, social et culturel, ainsi que l’intégration régionale les plus larges et de sauvegarder leur identité culturelle, Convaincus de la nécessité d’assurer la reconnaissance des études, des diplômes et des grades de l’enseignement supérieur pour faciliter la mobilité des étudiants, des membres de la profession enseignante et d’autres spécialistes et chercheurs dans le cadre de la région, et conscients du besoin de développer l’enseignement et de favoriser l’accès à l’éducation, d’en améliorer la qualité et de promouvoir l’éducation permanente, Convaincus qu’en raison de la diversité et de la complexité des enseignements il est préférable, lors de la reconnaissance des étapes de formation accomplies, de tenir compte non seulement des diplômes et des grades obtenus mais également des études poursuivies et des connaissances ainsi que de l’expérience acquises, Résolus à organiser leur collaboration et à la renforcer en matière de reconnaissance des études, des diplômes et des grades de l’enseignement supérieur parla voie d’une Convention qui marquera le point de départ d’une action dynamique concertée, menée notamment par le moyen de mécanismes nationaux, bilatéraux, sous-régionaux et régionaux existant déjà ou créés à cet effet, Exprimant le vœu que cette Convention constitue une étape en vue d’une action plus globale qui déboucherait sur une Convention internationale entre l’ensemble des États membres de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. Sont convenus de ce qui suit :
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I. Définitions Article premier 1. Aux fins de la présente Convention, on entend par « reconnaissance » d’un diplôme, titre ou grade de l’enseignement supérieur obtenu dans l’un des États contractants, son acceptation par les autorités compétentes d’un autre État contractant et l’octroi à son titulaire de droits dont bénéficient les personnes justifiant d’un diplôme, titre ou grade décerné par cet État auquel le diplôme, titre ou grade obtenu dans le premier État contractant est comparable. Suivant la portée donnée à la reconnaissance, ces droits ont trait soit à la poursuite des études, soit à l’exercice d’une activité professionnelle, soit à ces deux fins à la fois. a. La reconnaissance par un État contractant d’un diplôme, titre ou grade délivré par un autre État contractant en vue d’entreprendre ou de poursuivre des études de niveau supérieur permettra au titulaire intéressé d’être admis dans les institutions d’enseignement supérieur et de recherche de tout autre État contractant dans les mêmes conditions que celles applicables aux titulaires du diplôme, titre ou grade similaire délivré dans l’État contractant intéressé. Cette reconnaissance n’a pas pour effet de dispenser le titulaire du diplôme, titre ou grade de satisfaire aux autres conditions découlant de la loi ou des règlements régissant l’admission aux établissements d’enseignement supérieur. b. L’État contractant qui reconnaît un diplôme, titre ou grade universitaire permettant à son titulaire d’exercer une certaine activité professionnelle, reconnaît en même temps sa capacité technique et lui confère des droits et obligations identiques à ceux qui découleraient de l’obtention directe de ce diplôme, titre ou grade universitaire dans l’État en question en vue de l’exercice de la même profession. Cette reconnaissance n’a pas pour effet, toutefois, de dispenser le titulaire du diplôme, titre ou grade universitaire, de satisfaire aux autres conditions qui découlent de la législation en vigueur dans chaque État contractant ou qui pourraient être prescrites par les autorités gouvernementales ou professionnelles compétentes pour organiser l’exercice de l’activité professionnelle dont il s’agit. 2. Aux fins de la présente Convention : a. on entend par « enseignement secondaire » l’étape des études, de quelque genre que ce soit, qui fait suite à l’enseignement primaire, élémentaire et préparatoire ou moyen et qui peut avoir, entre autres buts, celui de préparer à l’enseignement supérieur ; b. on entend par « enseignement supérieur » tous les types d’enseignement et de recherche du niveau post-secondaire. Cet enseignement est ouvert à toute personne ayant obtenu un diplôme, titre ou certificat de fin d’études secondaires ou équivalentes, dans les conditions prévues à cet effet par l’État intéressé. 3. Aux fins de la présente Convention, on entend par « études partielles », toute formation qui, selon les normes en vigueur dans l’établissement où elle a été acquise, est incomplète sur le plan de sa durée ou du contenu. La reconnaissance par un État contractant des études partielles faites dans un établissement situé sur le territoire d’un autre État
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contractant et reconnu par lui peut être octroyée en fonction du niveau de formation atteint par l’intéressé selon l’État qui accorde la reconnaissance.
II. Objectifs Article 1. Les États contractants affirment solennellement leur ferme résolution de coopérer étroitement en vue de : a. Permettre la meilleure utilisation possible dans l’intérêt de tous les États contractants de leurs ressources disponibles en matière de formation et à cette fin : (i) d’adopter des critères d’évaluation et une terminologie, notamment en ce qui concerne l’unification des noms des diplômes et des étapes d’études, aussi proches que possible, afin de rendre plus aisée l’application d’un système propre à assurer la comparabilité des unités de valeurs, des matières d’étude et des diplômes, (ii) de perfectionner le système d’échange d’informations concernant la reconnaissance des études et des diplômes, (iii) de coordonner les conditions d’admission aux institutions d’enseignement de chacun des pays, (iv) d’adopter, aux fins d’admission aux étapes d’études ultérieures, une conception dynamique qui tiendrait compte non seulement des connaissances attestées par les diplômes obtenus, mais également des expériences et des réalisations personnelles, dans la mesure où celles-ci peuvent être jugées valables par les institutions compétentes, (v) d’adopter, aux fins d’évaluation des études partielles, des critères souples, fondés sur le niveau de formation atteint et sur le contenu des programmes suivis, et tenant compte du caractère interdisciplinaire des connaissances au niveau de l’enseignement supérieur, (vi) d’ouvrir aussi largement que possible l’accès de leurs établissements d’enseignement supérieur aux étudiants en provenance de l’un quelconque des États contractants, (vii) de reconnaître les études et diplômes de ces personnes ; de faciliter les échanges et la plus large mobilité des membres du corps enseignant, des étudiants et chercheurs de la région, (viii) d’aplanir les difficultés que rencontrent lors de leur retour dans leur pays d’origine les personnes qui complètent leur formation à l’étranger pour que leur réintégration à la vie nationale se fasse dans les conditions les plus avantageuses pour le développement de la communauté ainsi que pour l’épanouissement de leur personnalité ; b. réaliser dans les États contractants une amélioration continue de l’enseignement supérieur grâce à une planification et une évaluation continue, en tenant compte de la personnalité et de l’identité de la nation arabe, des impératifs du
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c.
d.
développement et en s’inspirant des recommandations formulées par les organes compétents de l’UNESCO, de l’ALECSO et de l’Association des universités arabes en ce qui concerne l’amélioration continue de la qualité de l’enseignement, la promotion de l’éducation permanente et la démocratisation de l’éducation ; favoriser l’utilisation la plus large et la plus efficace des ressources humaines en vue de contribuer à l’accélération du développement des pays intéressés, tout en évitant la fuite des talents des États arabes ; promouvoir la coopération interrégionale en matière de reconnaissance des études et des qualifications académiques.
2. Les États contractants s’engagent à prendre toutes mesures nécessaires sur les plans national, bilatéral, multilatéral, notamment par le moyen d’accords bilatéraux, sousrégionaux, régionaux ou autres, ainsi que par la voie d’accords entre universités ou autres établissements d’enseignement supérieur et par voie d’arrangements avec les organisations et organismes nationaux ou internationaux compétents, en vue d’atteindre progressivement les objectifs définis au présent article.
III. Engagements de portée immédiate Article 1. Chaque État contractant reconnaît, dans les mêmes conditions scientifiques que celles applicables à ses nationaux aux fins de la poursuite des études et de l’admission directe aux étapes suivantes de formation dans les établissements d’enseignement supérieur situés sur son territoire, les diplômes de fin d’études secondaires délivrés dans les autres États contractants à condition que leur possession confère aux titulaires les qualifications requises pour être admis directement aux étapes suivantes de formation dans les établissements d’enseignement supérieur situés dans les territoires de ces États contractants. 2. Toutefois, l’admission dans un établissement d’enseignement supérieur pourra être subordonnée à la condition qu’il y existe des places disponibles et qu’elle soit compatible avec les impératifs de la planification et du développement dans le pays d’accueil.
Article Chaque État contractant s’engage à prendre toutes les mesures nécessaires afin : a. de reconnaître, en vue de la poursuite immédiate des études et de l’admission aux étapes suivantes de formation dans les établissements d’enseignement supérieur situés sur son territoire et dans les conditions applicables aux nationaux, les qualifications scientifiques obtenues dans un établissement d’enseignement supérieur gouvernemental situé sur le territoire d’un autre État contractant et reconnu par lui, attestant qu’une étape complète d’études dans l’enseignement supérieur a été accomplie à la satisfaction des autorités compétentes, compte tenu des dispositions pertinentes des articles précédents ;
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b.
c.
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de s’efforcer d’établir les modalités, critères et méthodes qui permettent de considérer la reconnaissance des diplômes accordés par les établissements d’enseignement supérieur situés sur le territoire des autres États contractants et la reconnaissance, aux fins de la poursuite des études, des étapes d’études et des études partielles effectuées dans ces établissements ; de s’efforcer d’appliquer les dispositions de l’alinéa b du présent article en ce qui concerne les études, les diplômes et les grades conférés par les établissements régionaux d’enseignement supérieur qui dépendent de la Ligue des États arabes ou de toute autre organisation intergouvernementale arabe.
Article Chaque État contractant s’engage à prendre les mesures nécessaires pour rendre effective, autant que possible, la reconnaissance, en vue de l’exercice d’une profession, conformément au paragraphe 1 de l’article premier, des diplômes, titres ou grades d’enseignement supérieur conférés par les autorités compétentes des autres États contractants.
Article 1. Le bénéfice des articles 3, 4 et 5 est acquis à toute personne qui a poursuivi des études dans l’un des États contractants, quel que soit le statut juridique ou politique de la personne, à condition que cela ne soit pas incompatible avec les lois en vigueur dans le pays hôte ou avec ses obligations juridiques internationales. 2. Sans préjudice des dispositions de l’article 20 de la présente Convention, tout ressortissant d’un État contractant qui a obtenu sur le territoire d’un État non contractant un ou plusieurs diplômes, titres ou grades similaires à ceux qui sont visés aux articles 3, 4 et 5 peut se prévaloir de celles de ces dispositions qui sont applicables, à condition que les diplômes, titres ou grades dont il s’agit aient été reconnus dans son pays d’origine, et dans le pays dans lequel il souhaite continuer ses études ou exercer sa profession.
IV. Mécanismes de mise en œuvre Article Les États contractants poursuivent la réalisation des objectifs définis à l’article 2 et assurent l’exécution des engagements prévus aux articles 3, 4 et 5 qui précèdent, au moyen : a) d’organismes nationaux ; b) du Comité régional, qui recherchera la collaboration des institutions régionales compétentes existantes et notamment de l’Organisation arabe pour l’éducation, la culture et la science et de l’Association des universités arabes ; c) d’organismes bilatéraux ou sous-régionaux.
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Article 1. Les États contractants reconnaissent que la réalisation des objectifs et l’exécution des engagements définis à la présente Convention exigent, sur le plan national, une coopération et une coordination étroites des efforts d’autorités nationales diverses, gouvernementales ou non gouvernementales, notamment les universités et autres institutions éducatives. Ils s’engagent en conséquence à confier l’étude et la solution des questions relatives à l’application de la présente Convention à des organismes nationaux appropriés auxquels les secteurs intéressés seront associés, et à prendre toutes mesures administratives nécessaires pour accélérer de façon efficace le fonctionnement de ces organismes nationaux. 2. Tout organisme national devra disposer des moyens nécessaires pour lui permettre soit de recueillir, d’analyser et de classer lui-même toutes informations utiles à ses activités concernant les études et diplômes de l’enseignement supérieur, soit d’obtenir dans les plus brefs délais, d’un centre national de documentation distinct, les renseignements dont il pourrait avoir besoin dans ce domaine.
Article 1. Il est institué un Comité régional composé des représentants de tous les États contractants et dont le secrétariat est confié au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture en liaison et en coopération avec l’Organisation arabe pour l’éducation, la culture et la science et l’Association des universités arabes. L’UNESCO, l’ALECSO, l’Association des universités arabes ainsi que toutes autres organisations internationales gouvernementales ou non gouvernementales désignées par le Comité pourront se faire représenter à ses réunions. 2. Le Comité des États contractants a pour mission de promouvoir et d’étendre l’application de la présente Convention. Il reçoit et examine les rapports périodiques que les États contractants lui communiquent sur les progrès réalisés et les obstacles rencontrés par eux dans l’application de la Convention, ainsi que les études établies par son secrétariat sur ladite Convention. Les États contractants s’engagent à soumettre un rapport au Comité au moins une fois tous les deux ans. 3. Le Comité régional aide les établissements d’enseignement supérieur des États contractants à effectuer à leur demande, au moins une fois tous les cinq ans, une auto-évaluation relative à cette Convention selon un système établi à cet effet par le Comité. Ce dernier adresse aux États contractants des recommandations de caractère général ou individuel. 4. Le Comité régional entreprend les études nécessaires pour adapter les objectifs de la présente Convention à l’évolution des besoins du développement social, culturel et économique dans les États contractants, et il adresse à ces États des recommandations qui prennent effet lorsqu’elles ont été approuvées par les deux tiers au moins des États contractants. 5. Le secrétariat du Comité des États contractants coopère avec les organes nationaux afin d’obtenir les renseignements dont ils ont besoin dans le cadre de leurs activités.
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6. Le Comité régional est habilité à proposer aux États contractants des plans et des procédures pour la mise en œuvre de la Convention et la coordination de son application pratique par les États contractants et par l’UNESCO.
Article Le Comité régional se réunit pour la première fois trois mois après le dépôt par six États de leur instrument de ratification. Il élit son président et adopte son règlement intérieur. Il crée les organes et organismes techniques nécessaires à l’accomplissement de sa mission et définit leur compétence et leurs pouvoirs. Il se réunit au moins une fois par an et toutes les fois que cela est nécessaire.
Article Les États contractants pourront confier à des organismes bilatéraux, sous régionaux ou régionaux déjà existants, ou spécialement institués à cet effet, le soin d’étudier les problèmes que pose, sur le plan bilatéral, sous-régional ou régional, l’application de la présente Convention et d’en promouvoir la solution.
V. Documentation Article 1. Les États contractants procéderont régulièrement entre eux à de larges échanges d’informations et de documentation relatives aux études et diplômes de l’enseignement supérieur. 2. Ils s’efforceront de promouvoir le développement des méthodes et mécanismes permettant de collecter, d’analyser, de classer et de diffuser les informations utiles relatives à la reconnaissance des études, titres, grades, et diplômes de l’enseignement supérieur en tenant compte des méthodes et mécanismes utilisés et des informations réunies par les organismes nationaux, régionaux et internationaux, et notamment par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, l’Organisation arabe pour l’éducation, la culture et la science et l’Association des universités arabes.
VI. Coopération avec les organisations internationales Article Le Comité régional prendra toutes dispositions utiles pour associer à ses efforts visant à assurer la meilleure application possible de la présente Convention les organisations internationales, gouvernementales et non gouvernementales compétentes. Il conclura avec elles, à cet effet, les accords et arrangements appropriés.
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VII. Établissements d’enseignement supérieur soumis à l’autorité d’un État contractant mais situés en dehors de son territoire Article Les dispositions de la présente Convention s’appliquent aux études poursuivies, aux diplômes, titres ou grades obtenus dans tout établissement d’enseignement supérieur qui est affilié à un établissement soumis à l’autorité d’un État contractant et est situé en dehors de son territoire dans les limites autorisées par les dispositions en vigueur dans chacun des États contractants.
VIII. Ratification, adhésion et entrée en vigueur Article La présente Convention est ouverte à la signature et à la ratification des États arabes membres de la Ligue des États arabes et de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, de tout autre État membre de la Ligue des États arabes ainsi que de tout autre État faisant partie de la région arabe, telle que définie par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
Article 1. D’autres États, membres de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, pourront être autorisés à adhérer à cette Convention. 2. Toute demande dans ce sens devra être communiquée au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture qui la transmettra aux États contractants trois mois au moins avant la réunion du Comité régional. 3. Le Comité régional se réunira en Comité ad hoc pour se prononcer sur cette demande. Ses membres devront être munis, à cet effet, d’un mandat exprès de leurs gouvernements. La décision à prendre en pareil cas devra réunir la majorité des deux tiers des États contractants. 4. Cette procédure ne pourra être appliquée que lorsque la majorité des États visés à l’article 15 aura ratifié la présente Convention.
Article La ratification de la présente Convention ou l’adhésion à celle-ci s’effectue par le dépôt d’un instrument de ratification ou d’adhésion auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
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Article La présente Convention entrera en vigueur un mois après le dépôt par deux États d’un instrument de ratification mais uniquement à l’égard des États qui auront déposé leurs instruments de ratification. Elle entrera en vigueur, pour chaque autre État, un mois après le dépôt de son instrument de ratification ou d’adhésion.
Article 1. Les États contractants ont la faculté de dénoncer la présente Convention. 2. La dénonciation sera notifiée par un instrument écrit déposé auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. 3. La dénonciation prendra effet douze mois après la réception de l’instrument de dénonciation. Elle ne pourra pas avoir d’effets rétroactifs ni affecter les reconnaissances d’études, diplômes, titres ou grades, intervenues conformément aux dispositions de la Convention alors que l’État qui la dénonce était encore lié par elle. Ces reconnaissances conserveront leur plein effet après que la dénonciation sera devenue effective.
Article Cette Convention n’affectera d’aucune manière les traités et conventions déjà en vigueur entre les États contractants, ni les législations nationales adoptées par eux, dans la mesure où elles offrent des avantages plus larges que ceux prévus par la présente Convention.
Article Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture informera les États contractants et les autres États mentionnés aux articles 15 et 16, ainsi que l’Organisation des Nations Unies, du dépôt de tous les instruments de ratification ou d’adhésion visés à l’article 17 ainsi que des dénonciations prévues à l’article 19.
Article Conformément à l’article 102 de la Charte des Nations Unies, la présente Convention sera enregistrée au Secrétariat des Nations Unies, à la requête du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. EN FOI DE QUOI, les représentants soussignés, dûment autorisés, ont signé la présente Convention. Fait à Paris le 22 moharram 1399 (22 décembre 1978) en arabe, anglais et français, les trois textes faisant également foi, en un seul exemplaire authentique, qui sera déposé dans les archives de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et dont une copie certifiée conforme sera remise à tous les États visés aux articles 15 et 16, ainsi qu’à l’Organisation des Nations Unies.
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Convention multilatérale tendant à éviter la double imposition des redevances de droits d’auteur, Modèle d’accord bilatéral et Protocole additionnel à la Convention multilatérale adoptée par la Conférence internationale d’États sur la double imposition des redevances de droits d’auteur transférées d’un pays dans un autre convoquée par l’UNESCO et l’OMPT, Madrid, 13 décembre 1979* Les États contractants, Considérant que la double imposition des redevances de droits d’auteur porte atteinte aux intérêts des auteurs et entrave ainsi la circulation des œuvres protégées par le droit d’auteur, facteur essentiel du développement de la culture, de la science et de l’éducation de tous les peuples, Estimant que les résultats encourageants déjà obtenus, dans l’action contre la double imposition, par la voie d’accords bilatéraux et par celle des mesures internes, action dont les effets bénéfiques sont généralement reconnus, peuvent être améliorés par la conclusion d’une convention multilatérale spécifique aux redevances de droits d’auteur, Pensant que ces problèmes doivent être réglés dans le respect des intérêts légitimes des États et notamment des besoins propres à ceux pour qui le plus large accès aux œuvres du génie humain apparaît comme une condition essentielle de la poursuite de leur développement dans le domaine de la culture, de la science et de l’éducation, Cherchant à arrêter les mesures efficaces visant autant que possible à éviter la double imposition des redevances de droits d’auteur ou, si elle subsiste, de l’éliminer ou d’en réduire les effets, Sont convenus des dispositions suivantes :
Chapitre premier. Définitions Article premier. Redevances de droits d’auteur 1. Au sens de la présente Convention, sont considérées comme redevances de droits d’auteur, sous réserve des dispositions des alinéas 2 et 3 du présent article, les rémunérations de toute nature payées, sur la base de la législation interne en matière de
* Cette Convention n’est pas encore entrée en vigueur.
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droit d’auteur de l’État contractant dans lequel ces redevances sont originairement dues, pour l’usage ou la concession de l’usage d’un droit d’auteur sur une œuvre littéraire, artistique ou scientifique, telle que définie par les Conventions multilatérales sur le droit d’auteur, y compris les paiements effectués au titre des licences légales ou obligatoires, ainsi que ceux attachés au droit dit « de suite ». 2. Sont toutefois exclues du champ d’application de la présente Convention, les redevances dues au titre de l’exploitation des œuvres cinématographiques ou des œuvres exprimées par un procédé analogue à la cinématographie au sens de la législation interne en matière de droit d’auteur de l’État contractant dans lequel ces redevances sont originairement dues lorsqu’elles le sont au producteur de telles œuvres ou à ses ayants droit ou ayants cause. 3. À l’exception des paiements effectués au titre du droit dit « de suite », ne sont pas des redevances de droits d’auteur au sens de la présente Convention les paiements effectués pour l’achat, la location, le prêt ou toute autre forme de transmission d’un droit ayant pour objet un support matériel d’une couvre littéraire, artistique ou scientifique même si le montant de ce paiement est fixé en tenant compte des redevances dues au titre du droit d’auteur ou si le montant de ces dernières est déterminé, en tout ou en partie, par celui de ce paiement. Lorsque le droit ayant pour objet le support matériel d’une œuvre est transmis comme accessoire à une concession de l’usage d’un droit d’auteur sur cette œuvre, seuls les paiements effectués en contrepartie de cette concession sont des redevances de droits d’auteur au sens de la présente Convention. 4. Dans les cas de paiements effectués au titre du droit dit « de suite » ainsi que dans tous les cas de transmission d’un droit ayant pour objet un support matériel d’une œuvre auxquels se réfère l’alinéa 3 du présent article et indépendamment du fait que la transmission dont il s’agit soit ou ne soit pas gratuite, tout paiement effectué au titre de règlement ou de remboursement d’une prime d’assurance, de frais de transport ou d’entrepôt, de commission d’agent ou toute autre rémunération d’un service ainsi que de tous autres frais encourus, directement ou indirectement, du fait du déplacement du support matériel dont il s’agit, y compris les droits de douane et autres charges fiscales ou parafiscales y relatives, n’est pas une redevance de droits d’auteur au sens de la présente Convention.
Article . Bénéficiaires des redevances de droits d’auteur Au sens de la présente Convention, le « bénéficiaire » des redevances de droits d’auteur est le bénéficiaire effectif auquel est payée la totalité ou une partie de ces redevances, soit qu’il les perçoive en tant qu’auteur, ayant droit ou ayant cause de l’auteur, soit qu’il les perçoive en application de tout autre critère pertinent convenu par un accord bilatéral qui concerne la double imposition des redevances de droits d’auteur.
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Article . État de la résidence du bénéficiaire 1. Au sens de la présente Convention, est considéré comme État de la résidence du bénéficiaire des redevances de droits d’auteur l’État dont le bénéficiaire des redevances est résident. 2. Est considérée comme résident d’un État toute personne qui est assujettie à l’impôt dans cet État en raison de son domicile, de sa résidence, de son siège de direction effective ou de tout autre critère pertinent convenu par un accord bilatéral qui concerne la double imposition des redevances de droits d’auteur. Toutefois, cette expression n’inclut pas les personnes qui ne sont imposables que pour le revenu qu’elles tirent de sources situées dans cet État ou pour la fortune qu’elles possèdent dans cet État.
Article . État de la source des redevances Au sens de la présente Convention, un État est considéré comme État de la source des redevances de droits d’auteur lorsque ces redevances, pour l’usage ou la concession de l’usage d’un droit d’auteur sur une œuvre littéraire, artistique ou scientifique, sont originairement dues : a. par cet État, par une subdivision politique ou administrative ou par une collectivité locale de cet État ; b. par un résident de cet État, sauf lorsqu’elles résultent d’une activité exercée par lui dans un autre État par l’intermédiaire d’un établissement stable ou d’une base fixe qui y est établi ; c. par un non-résident de cet État, lorsqu’elles résultent d’une activité exercée par lui par l’intermédiaire d’un établissement stable ou d’une base fixe qui y est établi.
Chapitre II. Principes directeurs de l’action contre la double imposition des redevances de droits d’auteur Article . Souveraineté fiscale et égalité des droits des États L’action contre la double imposition des redevances de droits d’auteur est menée, conformément aux dispositions de l’article 8 de la présente Convention, dans le respect de la souveraineté fiscale de l’État de la source et de l’État de la résidence et dans le respect de l’égalité de leur droit d’imposer ces redevances.
Article . Non discrimination fiscale Les mesures contre la double imposition des redevances de droits d’auteur n’entraînent aucune discrimination fiscale fondée sur la nationalité, la race, le sexe, la langue ou la religion.
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Article . Échange de renseignements Dans la mesure où cela s’avère nécessaire à la mise en œuvre de la présente Convention, les autorités compétentes des États contractants procèdent à des échanges réciproques de renseignements dont les modalités et conditions sont définies par voie d’accord bilatéral.
Chapitre III. Mise en œuvre des principes directeurs de l’action contre la double imposition des redevances de droits d’auteur Article . Moyens de mise en œuvre 1. Tout État contractant prend l’engagement de s’efforcer, conformément à sa Constitution et aux principes directeurs énoncés ci-dessus, d’éviter autant que possible la double imposition des redevances de droits d’auteur et, si elle subsiste, de l’éliminer ou d’en réduire les effets. Cette action est menée soit par le moyen d’accords bilatéraux, soit par la voie de mesures internes. 2. Les accords bilatéraux visés à l’alinéa 1 du présent article comprennent ceux qui traitent de la double imposition en général ou ceux qui sont limités à la double imposition des redevances de droits d’auteur. Un modèle facultatif d’accord bilatéral de cette dernière catégorie, comportant plusieurs variantes, est joint à la présente Convention dont il ne fait pas partie intégrante. Les États contractants, tout en respectant les dispositions de la présente Convention, peuvent conclure des accords bilatéraux fondés sur des normes plus acceptables pour eux dans chaque cas particulier. L’application des accords bilatéraux conclus antérieurement par les États contractants n’est affectée en aucune manière par la présente Convention. 3. En cas d’adoption de mesures internes, tout État contractant peut, nonobstant les dispositions de l’article premier de la présente Convention, définir les redevances de droits d’auteur en se référant à sa propre législation en matière de droits d’auteur.
Chapitre IV. Dispositions diverses Article . Membres des représentations diplomatiques ou consulaires Les dispositions de la présente Convention ne portent pas atteinte aux privilèges fiscaux dont bénéficient les membres des représentations diplomatiques ou consulaires des États contractants ainsi que leurs familles en vertu, soit des règles générales du droit international, soit des dispositions de conventions particulières.
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Article . Informations 1. Le Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et le Bureau international de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle rassemblent et publient les informations d’ordre normatif concernant l’imposition des redevances de droits d’auteur. 2. Chaque État contractant communique, dès que possible, au Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et au Bureau international de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle le texte de toute nouvelle loi ainsi que tous textes officiels concernant l’imposition des redevances de droits d’auteur y compris le texte de tout accord bilatéral spécifique ou des dispositions pertinentes en la matière contenues dans tout accord bilatéral traitant de la double imposition en général. 3. Le Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et le Bureau international de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle fournissent à tout État contractant, sur sa demande, des renseignements sur les questions relatives à la présente Convention ; ils procèdent également à des études et fournissent des services destinés à faciliter l’application de la présente Convention.
Chapitre V. Clauses finales Article . Ratification, acceptation, adhésion 1. La présente Convention sera déposée auprès du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies. Elle restera ouverte jusqu’à la date du 31 octobre 1980 à la signature de tout État membre de l’Organisation des Nations Unies, de l’une des institutions spécialisées reliées à l’Organisation des Nations Unies ou de l’Agence internationale de l’énergie atomique ou partie au Statut de la Cour internationale de Justice. 2. La présente Convention sera soumise à la ratification ou à l’acceptation des États signataires. Elle sera ouverte à l’adhésion des États visés à l’alinéa 1 du présent article. 3. Les instruments de ratification, d’acceptation ou d’adhésion seront déposés auprès du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies. 4. Il est entendu qu’au moment où un État devient lié par la présente Convention, il doit être en mesure, conformément à sa législation interne, de donner effet aux dispositions de la présente Convention.
Article . Réserves Les États contractants peuvent, soit au moment de la signature de la présente Convention, soit au moment de la ratification, de l’acceptation ou de l’adhésion, faire des réserves aux conditions d’application des dispositions contenues dans les articles 1 à 4, 9 et 17. Aucune autre réserve n’est admise à la présente Convention.
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Article . Entrée en vigueur 1. La présente Convention entrera en vigueur trois mois après le dépôt du dixième instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion. 2. À l’égard de chaque État ratifiant ou acceptant la présente Convention ou y adhérant après le dépôt du dixième instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion, la présente Convention entrera en vigueur trois mois après le dépôt de son instrument.
Article . Dénonciation 1. Tout État contractant a la faculté de dénoncer la présente Convention par une notification écrite adressée au Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies. 2. La dénonciation prend effet douze mois après la date à laquelle le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies a reçu la notification.
Article . Révision 1. Après que la présente Convention aura été en vigueur pendant cinq ans, tout État contractant pourra, par une notification adressée au Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, demander la convocation d’une conférence à l’effet de réviser la Convention. Le Secrétaire général notifiera cette demande à tous les États contractants. Si, dans un délai de six mois à dater de la notification adressée par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, le tiers au moins des États contractants et sans que ce nombre puisse être inférieur à cinq lui signifient leur assentiment à cette demande, le Secrétaire général en informera le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et le Directeur général de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, qui convoqueront une conférence de révision aux fins d’introduire dans la présente Convention des modifications permettant d’améliorer l’action contre la double imposition des redevances de droits d’auteur. 2. Toute révision de la présente Convention devra être adoptée à la majorité des deux tiers des États présents à la Conférence de révision à condition que cette majorité comprenne les deux tiers des États qui, à la date de la Conférence de révision, sont parties à la Convention. 3. Tout État qui deviendrait partie à la Convention après l’entrée en vigueur d’une nouvelle convention portant révision totale ou partielle de la présente Convention sera, faute d’avoir exprimé une intention différente, considéré comme: a.
partie à la Convention révisée ;
b.
partie à la présente Convention au regard de tout État partie à celle-ci qui n’est pas lié par la Convention révisée.
4. La présente Convention demeurera en vigueur en ce qui concerne les rapports entre les États contractants qui ne deviendront pas parties à la nouvelle Convention.
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Article . Langues de la Convention et notifications 1. La présente Convention est signée en un seul exemplaire en langues anglaise, arabe, espagnole, française et russe, les cinq textes faisant également foi. 2. Des textes officiels sont établis par le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et par le Directeur général de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, après consultation des gouvernements intéressés, dans les langues allemande, italienne et portugaise. 3. Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies notifie aux États visés à l’article 11, alinéa 1, ainsi qu’au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et au Directeur général de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle : a. les signatures de la présente Convention, ainsi que tous textes les accompagnant ; b. le dépôt des instruments de ratification, d’acceptation ou d’adhésion, ainsi que tous textes les accompagnant ; c. la date d’entrée en vigueur de la présente Convention aux termes de l’article 13, alinéa 1 ; d. la réception des notifications de dénonciation ; e. les demandes qui lui seront adressées aux termes de l’article 15 ainsi que toute communication reçue des États contractants au sujet de la révision de la présente Convention. 4. Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies transmet deux exemplaires certifiés conformes de la présente Convention à tous les États visés à l’article 11, alinéa 1.
Article . Interprétation et règlement des différends 1. Tout différend entre deux ou plusieurs États contractants concernant l’interprétation ou l’application de la présente Convention, qui ne sera pas réglé par voie de négociation, sera porté devant la Cour internationale de Justice pour qu’il soit statué par elle, à moins que les États en cause ne conviennent d’un autre mode de règlement. 2. Tout État peut au moment où il signe la présente Convention ou dépose son instrument de ratification, d’acceptation ou d’adhésion, déclarer qu’il ne se considère pas lié par les dispositions de l’alinéa 1. En ce qui concerne tout différend entre un tel État et tout autre État contractant, les dispositions de l’alinéa 1 ne sont pas applicables. 3. Tout État qui a fait une déclaration conformément aux dispositions de l’alinéa 2 peut, à tout moment, la retirer par une notification adressée au Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies. EN FOI DE QUOI, les soussignés dûment autorisés à cet effet ont signé la présente Convention. Fait à Madrid, le 13 décembre 1979.
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Modèle d’accord bilatéral tendant à éviter la double imposition des redevances de droits d’auteur Préambule de l’accord Le gouvernement de (l’État A) et le gouvernement de (l’État B), Désireux de mettre en œuvre les principes posés par la Convention multilatérale tendant à éviter la double imposition des redevances de droits d’auteur et d’éliminer ainsi cette double imposition ou d’en réduire les effets, Sont convenus des dispositions suivantes :
I. Champ d’application de l’accord Article premier. Personnes visées et redevances visées 1. Le présent Accord s’applique aux personnes qui sont des résidents d’un État contractant ou de chacun des deux États. 2. Le présent Accord vise les redevances de droits d’auteur lorsqu’elles ont leur source dans un des États contractants et que leur bénéficiaire est résident de l’autre État contractant.
Article II. Impôts visés Variante A 1. Le présent Accord s’applique aux impôts ou prélèvements obligatoires perçus pour le compte de chacun des États contractants [de ses subdivisions politiques ou de ses collectivités locales], quels que soient leur dénomination, leur nature et leur système de perception, dans la mesure où ils grèvent des redevances de droits d’auteur et sont assis sur le montant des redevances, à l’exclusion des impôts ayant le caractère de droits fixes et calculés sans référence au montant de la redevance. 2. Les impôts actuellement en vigueur auxquels s’applique le présent Accord sont notamment : a. en ce qui concerne (l’État A) : (i) [impôt sur le revenu applicable], (ii) [autres impôts applicables], (iii) ... b. en ce qui concerne (l’État B) : (i) [impôt sur le revenu applicable], (ii) [autres impôts applicables], (iii) ...
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3. Le présent Accord s’appliquera aussi aux impôts ou prélèvements obligatoires futurs de même nature, que [ou analogues à] ceux visés au paragraphe 1 qui seraient établis après la date de signature du présent Accord et qui s’ajouteraient aux impôts existants à cette date ou qui les remplaceraient. 4. Les autorités compétentes des États contractants se communiqueront [au début de chaque année] les modifications apportées [au cours de l’année précédente] à leur législation fiscale respective et à son application.
Variante B 1. Le présent Accord s’applique aux impôts sur le revenu perçus pour le compte de chacun des États contractants [de ses subdivisions politiques ou de ses collectivités locales] quels que soient leur dénomination et leur système de perception, dans la mesure où ils grèvent des redevances de droits d’auteur et sont assis sur le montant des redevances. 2. Les impôts auxquels s’applique le présent Accord sont : a. en ce qui concerne (l’État A) : (i) [impôt sur le revenu global], (ii) [autres impôts sur le revenu] ; b. en ce qui concerne (l’État B) : (i) [impôt sur le revenu global], (ii) [autres impôts sur le revenu], (iii) ... 3. Les autorités compétentes des États contractants se communiqueront [au début de chaque année] les modifications apportées [au cours de l’année précédente] à leur législation fiscale respective et à son application.
II. Définitions Article III. Notions diverses Au sens du présent Accord, et à moins que le contexte n’exige une interprétation différente : a. les expressions « un État contractant » et « l’autre État contractant » désignent suivant le contexte, (l’État A) ou (l’État B) ; b. le terme « personne » comprend les personnes physiques, les sociétés et tous autres groupements de personnes ; c. le terme « société » désigne toute personne morale ou toute entité qui est considérée comme une personne morale aux fins d’imposition ; d. les expressions « entreprise d’un État contractant » et « entreprise de l’autre État contractant » désignent respectivement une entreprise exploitée par un résident d’un État contractant et une entreprise exploitée par un résident de l’autre État contractant ; e. le terme « nationaux » désigne :
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f.
g.
h.
i.
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(i) toutes les personnes physiques qui possèdent la nationalité d’un État, (ii) toutes les personnes morales, sociétés de personnes ou associations constituées conformément à la législation en vigueur dans un État ; l’expression « autorité compétente » désigne : (i) en ce qui concerne (l’État A), ... et, (ii) en ce qui concerne (l’État B), ... ; l’expression « redevances de droits d’auteur » doit être interprétée conformément à la définition qu’en donne l’article 1er de la Convention multilatérale tendant à éviter la double imposition des redevances de droits d’auteur ; l’expression «bénéficiaire des redevances de droits d’auteur » doit être interprétée conformément à la définition qu’en donne l’article 2 de la Convention multilatérale tendant à éviter la double imposition des redevances de droits d’auteur ; l’expression « État de la source des redevances » doit être interprétée conformément à la définition qu’en donne l’article 4 de la Convention multilatérale tendant à éviter la double imposition des redevances de droits d’auteur ; l’expression « État de la résidence du bénéficiaire » doit être interprétée conformément à la définition donnée par l’article 3 de la Convention multilatérale tendant à éviter la double imposition des redevances de droits d’auteur, et complétée par l’article 117 du présent Accord.
Article IV. Résident 1. Au sens du présent Accord, est considérée comme résident d’un État toute personne ayant cette qualité en application des dispositions du paragraphe 2 de l’article 3 de la Convention multilatérale tendant à éviter la double imposition des redevances de droits d’auteur. 2. Lorsque, selon les dispositions du paragraphe 1 ci-dessus, une personne physique est considérée comme résident de chacun des États contractants, sa situation est réglée de la manière suivante : a. cette personne est considérée comme résident de l’État où elle dispose d’un foyer d’habitation permanent. Si elle dispose d’un foyer d’habitation permanent dans les deux États, elle est considérée comme résident de l’État avec lequel ses liens personnels et économiques sont les plus étroits (centre des intérêts vitaux) ; b. si l’État où cette personne a le centre de ses intérêts vitaux ne peut pas être déterminé, ou si elle ne dispose d’un foyer d’habitation permanent dans aucun des États, elle est considérée comme résident de l’État où elle séjourne de façon habituelle ; c. si cette personne séjourne de façon habituelle dans les deux États ou si elle ne séjourne de façon habituelle dans aucun d’eux, elle est considérée comme résident dans l’État dont elle possède la nationalité ; d. si cette personne possède la nationalité des deux États ou si elle ne possède la nationalité d’aucun d’eux, les autorités compétentes des États contractants trancheront la question d’un commun accord.
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3. Lorsque, selon les dispositions du paragraphe 2, une personne, autre qu’une personne physique, est considérée comme résident de chacun des États contractants, [elle est réputée résident de l’État contractant où se trouve son siège de direction effective] [les autorités compétentes des États contractants trancheront la question d’un commun accord].
Article V. Établissement stable. Base fi xe 1. Au sens du présent Accord, l’expression « établissement stable » désigne une installation fixe d’affaires où une entreprise exerce tout ou partie de son activité. 2. L’expression « établissement stable » comprend notamment : a. un siège de direction ; b. une succursale ; c. un bureau ; d. une installation industrielle ; e. un magasin ou autre maison de vente ; f. une exposition permanente où les commandes sont reçues ou offertes ; g. la fourniture de services, y compris les services de consultants par une entreprise agissant par l’intermédiaire de salariés ou d’autres personnels, lorsque des activités de cette nature se poursuivent, pour le même projet ou pour un projet connexe, sur le territoire du même État [pendant ... mois]. 3. Nonobstant les dispositions des paragraphes 1 et 2, on ne considère pas qu’il y a établissement stable si : a. il est fait usage d’installations aux seules fins de stockage ou d’exposition d’objets appartenant à l’entreprise ; b. des objets appartenant à l’entreprise sont entreposés aux seules fins de stockage ou d’exposition ; c. des objets appartenant à l’entreprise sont entreposés aux seules fins de transformation par une autre entreprise ; d. une installation fixe d’affaires est utilisée aux seules fins d’acheter des biens, d’acquérir des droits ou de réunir des informations pour l’entreprise ; e. une installation fixe d’affaires est utilisée, pour l’entreprise, aux seules fins de publicité, de fourniture d’informations, de recherches scientifiques ou d’activités analogues qui ont un caractère préparatoire ou auxiliaire. 4. Nonobstant les dispositions des paragraphes l et 2, une personne agissant dans un État contractant pour le compte d’une entreprise de l’autre État contractant - autre qu’un agent jouissant d’un statut indépendant visé au paragraphe 5 - est considérée comme « établissement stable » dans le premier État : a. si elle dispose dans cet État de pouvoirs qu’elle y exerce habituellement, lui permettant de conclure des contrats engageant l’entreprise, à moins que l’activité de cette personne ne soit limitée à l’achat de biens ou l’acquisition de droits pour l’entreprise ;
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si, ne disposant pas de ces pouvoirs, elle conserve habituellement dans le premier État un stock sur lequel elle prélève régulièrement des marchandises aux fins de livraison pour le compte de l’entreprise.
5. Une entreprise d’un État contractant n’est pas réputée avoir un établissement stable dans l’autre État contractant du seul fait qu’elle y exerce son activité par l’entremise d’un courtier, d’un commissionnaire, d’un agent littéraire ou de tout autre intermédiaire jouissant d’un statut indépendant à condition que ces personnes agissent dans le cadre ordinaire de leur activité. Toutefois, lorsque l’activité de cet intermédiaire est exercée exclusivement, ou presque exclusivement, pour le compte de cette entreprise pendant plus de ... mois consécutifs, il n’est pas considéré comme un agent indépendant au sens du présent article. 6. Le fait qu’une société qui est un résident d’un État contractant contrôle ou est contrôlée par une société qui est résident de l’autre État contractant ou qui y exerce son activité (que ce soit par l’intermédiaire d’un établissement stable ou non) ne suffit pas, en lui-même, à faire de l’une quelconque de ces sociétés un établissement stable de l’autre. 7. Au sens du présent Accord, l’expression « base fixe » désigne un lieu d’habitation et de travail ou un lieu de travail où une personne physique exerce habituellement une partie, au moins, d’une activité de caractère indépendant.
III. Règles d’imposition Article VI. Techniques d’imposition Première variante Article VI.A. Imposition par l’État de la résidence sous réserve de l’existence d’établissement stable ou de base fi xe dans l’autre État 1. Les redevances de droits d’auteur dont la source se trouve dans un État contractant et qui sont payées à un résident de l’autre État contractant sont imposables exclusivement dans cet autre État si ce résident en est le bénéficiaire effectif, sous réserve des dispositions du paragraphe 2. 2. Les dispositions du paragraphe 1 ne s’appliquent pas, en ce qui concerne l’impôt sur le revenu, lorsque le bénéficiaire des redevances exerce, dans l’autre État contractant où se trouve la source de ces redevances, soit une activité industrielle ou commerciale par l’intermédiaire d’un établissement stable qui y est situé, soit une profession indépendante au moyen d’une base fixe qui y est située et que le droit, l’activité ou le bien générateur des redevances s’y rattache effectivement. Dans ce cas les redevances sont imposables exclusivement dans l’État où se trouve l’établissement stable ou la base fixe, mais uniquement dans la mesure où elles sont imputables à cet établissement ou à cette base.
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3. Sont imputées, dans chaque État contractant à cet établissement stable ou à cette base fixe, les redevances que le bénéficiaire aurait pu percevoir s’il avait constitué une entreprise distincte et séparée ou établi un lieu de travail distinct et séparé, pour exercer des activités identiques ou analogues dans des conditions identiques ou analogues en toute indépendance du centre d’activité dont cette entreprise ou ce lieu de travail constitue un établissement stable ou une base fixe. Seront admises, en déduction de ces redevances, les dépenses directement liées aux redevances de droits d’auteur et exposées aux fins poursuivies par cet établissement stable ou cette base fixe, y compris les dépenses de direction et les frais généraux ainsi exposés, soit dans l’État où est situé cet établissement stable ou cette base fixe, soit ailleurs. Les redevances imputées aux établissement stable ou à une base fixe sont calculées chaque année selon la même méthode à moins qu’il n’existe des motifs valables et suffisants de procéder autrement. [4. Si une redevance est supérieure à la valeur intrinsèque et normale des droits pour lesquels elle est payée, les dispositions prévues aux paragraphes 1 et 2 ne peuvent être appliquées qu’à la partie de cette redevance qui correspond à cette valeur intrinsèque et normale.]
Deuxième variante Article VI.B. Partage de l’imposition entre l’État de la résidence et l’État de la source, le droit d’imposition étant plafonné uniformément dans les deux États contractants 1. Les redevances de droits d’auteur dont la source se trouve dans un État contractant et qui sont payées à un bénéficiaire effectif résident de l’autre État contractant sont imposables dans les deux États contractants. Toutefois elles sont exonérées des impôts visés au(x) paragraphe(s) 2.a(ii) [et 2.a(iii)] de l’article II dans le cas de l’État A et au(x) paragraphe(s) 2.b(ii) [et 2.b(iii)] de l’article II dans le cas de l’État B. 2. Lorsque les redevances sont assujetties à l’impôt sur le revenu dans l’État contractant où se trouve leur source conformément à la législation de cet État ainsi que dans l’État contractant dont le bénéficiaire effectif de ces redevances est résident, l’impôt ainsi perçu ne peut excéder x% du montant brut des redevances dans l’État de la source et y% du montant brut des redevances dans l’État de la résidence. 3. Les dispositions des paragraphes l et 2 ne s’appliquent pas lorsque le bénéficiaire des redevances, résident d’un État contractant, exerce dans l’autre État contractant d’où proviennent les redevances, soit une activité industrielle ou commerciale par l’intermédiaire d’un établissement stable qui y est situé, soit une profession indépendante au moyen d’une base fixe qui y est située et que le droit, l’activité ou le bien générateur des redevances s’y rattache effectivement. Dans ce cas les redevances sont imposables exclusivement dans l’État où se trouve l’établissement stable ou la base fixe, mais uniquement dans la mesure où elles sont imputables à cet établissement ou à cette base. 4. Sont imputées dans chaque État contractant à cet établissement stable ou à cette base fixe les redevances que le bénéficiaire aurait pu percevoir s’il avait constitué une entreprise
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distincte et séparée ou établi un lieu de travail distinct et séparé pour exercer des activités identiques ou analogues dans des conditions identiques ou analogues en toute indépendance du centre d’activité dont cette entreprise ou ce lieu de travail constitue un établissement stable ou une base fixe. Seront admises en déduction de ces redevances, les dépenses directement liées aux redevances de droits d’auteur et exposées aux fins poursuivies par cet établissement stable ou cette base fixe, y compris les dépenses de direction et les frais généraux exposés, soit dans l’État où est situé cet établissement stable ou cette base fixe, soit ailleurs. Les redevances à imputer à un établissement stable ou à une base fixe sont calculées chaque année selon la même méthode à moins qu’il n’existe des motifs valables et suffisants de procéder autrement. [5. Si une redevance est supérieure à la valeur intrinsèque et normale des droits pour lesquels elle est payée, les dispositions prévues aux paragraphes 1, 2 et 3 ne peuvent être appliquées qu’à la partie de cette redevance qui correspond à cette valeur intrinsèque et normale.]
Troisième variante Article VI. C. Partage de l’imposition entre l’État de la résidence et l’État de la source, le droit d’imposition étant plafonné différemment dans les deux États contractants 1. Les redevances de droits d’auteur dont la source se trouve dans un État contractant et qui sont payées à un bénéficiaire effectif résident de l’autre État contractant sont imposables dans les deux États contractants. Toutefois elles sont exonérées des impôts visés au(x) paragraphe(s) 2.a(ii) [et 2.a(iii)] de l’article II dans le cas de l’État A et au(x) paragraphe(s) 2.b(ii) [et 2.b(iii)] de l’article II dans le cas de l’État B. 2. Lorsque les redevances sont assujetties à l’impôt sur le revenu dans l’État contractant où se trouve leur source conformément à la législation de cet État ainsi que dans l’État contractant dont le bénéficiaire effectif de ces redevances est un résident, les impôts ainsi perçus ne peuvent excéder : a. dans le cas des redevances dont la source se trouve dans l’État A et qui sont payées à un résident de l’État B : x% du montant brut des redevances pour l’impôt perçu dans l’État A et x’% du montant brut des redevances pour l’impôt perçu dans l’État B ; b. dans le cas des redevances dont la source se trouve dans l’État B et qui sont payées à un résident de l’État A : y% du montant brut des redevances pour l’impôt perçu dans l’État B et y’% du montant brut des redevances pour l’impôt perçu dans l’État A. 3. Les dispositions des paragraphes l et 2 ne s’appliquent pas lorsque le bénéficiaire des redevances, résident d’un État contractant, exerce, dans l’autre État contractant où se trouve la source des redevances, soit une activité industrielle ou commerciale par l’intermédiaire d’un établissement stable qui y est situé, soit une profession indépendante au moyen d’une base fixe qui y est située, et que le droit, l’activité ou le bien générateur
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des redevances s’y rattache effectivement. Dans ce cas, les redevances sont imposables exclusivement dans l’État où se trouve l’établissement stable ou la base fixe, mais uniquement dans la mesure où elles sont imputables à cet établissement ou à cette base. 4. Sont imputées dans chaque État contractant à cet établissement stable ou à cette base fixe, les redevances que le bénéficiaire aurait pu acquérir s’il avait constitué une entreprise distincte et séparée ou établi un lieu de travail distinct et séparé pour exercer des activités identiques ou analogues dans des conditions identiques ou analogues en toute indépendance du centre d’activité dont cette entreprise ou ce lieu de travail constitue un établissement stable ou une base fixe. Seront admis en déduction de ces redevances, les dépenses directement liées aux redevances de droits d’auteur et exposées aux fins poursuivies par cet établissement stable ou cette base fixe y compris les dépenses de direction et les frais généraux exposés, soit dans l’État où est situé cet établissement stable ou cette base fixe, soit ailleurs. Les redevances à imputer à un établissement stable ou à une base fixe seront calculées chaque année selon la même méthode à moins qu’il n’existe des motifs valables et suffisants de procéder autrement. [5. Si une redevance est supérieure à la valeur intrinsèque et normale des droits pour lesquels elle est payée, les dispositions prévues aux paragraphes 1, 2 et 3 ne peuvent être appliquées qu’à la partie de cette redevance qui correspond à cette valeur intrinsèque et normale.]
Quatrième variante Article VI.D. Imposition par l’État de la source Les redevances de droits d’auteur dont la source se trouve dans un État contractant et qui sont payées à un résident de l’autre État contractant sont imposables exclusivement dans l’État de la source des redevances.
Cinquième variante Article VI.E. Partage de l’imposition entre l’État de la résidence et l’État de la source, le droit d’imposition étant plafonné dans l’État de la source 1. Les redevances de droits d’auteur ayant leur source dans un État contractant et payées à un résident d’un autre État contractant peuvent être imposées dans cet autre État. 2. Toutefois, de telles redevances peuvent aussi être imposées dans l’État contractant où se trouve leur source et selon la législation de cet État, mais si celui qui les reçoit en est le bénéficiaire effectif, l’impôt ainsi perçu ne peut excéder x% du montant brut des redevances. Les autorités compétentes des États contractants régleront, d’un commun accord, les modalités d’application de cette limitation.
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Sixième variante Article VI.F. Partage de l’imposition entre l’État de la source et l’État de la résidence, le droit d’imposition étant plafonné dans l’État de la résidence 1. Les redevances de droits d’auteur dont la source se trouve dans un État contractant et qui sont payées à un bénéficiaire effectif, résident de l’autre État contractant, sont imposables dans l’État de la source des redevances. 2. Toutefois de telles redevances peuvent aussi être imposées dans l’État contractant où réside le bénéficiaire effectif des redevances sans excéder x% du montant brut des redevances.
IV. Élimination des doubles impositions Article VII. Techniques tendant à l’élimination des doubles impositions Première variante Article VII. A. Méthode de l’exemption PREMIÈRE OPTION : Art. VII.A (i). Méthode de l’exemption pure et simple. Lorsqu’un résident d’un État contractant reçoit des redevances qui, conformément aux dispositions de l’article VI, sont imposables dans l’autre État contractant, le premier État contractant exempte ces redevances de l’impôt sur le revenu de ce résident et n’en tient pas compte pour calculer le montant de cet impôt.
DEUXIÈME OPTION : Art. VII. A (ii). Méthode de l’exemption avec clause de progressivité. Lorsqu’un résident d’un État contractant reçoit des redevances qui, conformément aux dispositions de l’article VI, sont imposables dans l’autre État contractant, le premier État exempte ces redevances de l’impôt sur le revenu de ce résident. Cet État peut, toutefois, tenir compte des redevances exemptées pour calculer le montant de l’impôt sur le reste des revenus de ce résident et appliquer le même taux que si les redevances en question n’avaient pas été exemptées.
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TROISIÈME OPTION : Art. VII.A (iii). Méthode de l’exemption avec maintien des revenus imposables. Lorsqu’un résident d’un État contractant reçoit des redevances qui, conformément aux dispositions de l’article VI, sont imposables dans l’autre États contractant, le premier État déduit, de l’impôt sur le revenu de ce résident, un montant égal à la fraction de cet impôt correspondant aux redevances reçues de l’autre État contractant.
Deuxième variante Article VII.B. Méthode de l’imputation PREMIÈRE OPTION : Art. VII.B (i). Imputation ordinaire 1. Lorsqu’un résident d’un État contractant reçoit des redevances qui, conformément aux dispositions de l’article VI, sont imposables dans l’autre État contractant, le premier État déduit de l’impôt qu’il perçoit sur les revenus de ce résident, un montant correspondant à l’impôt payé dans l’autre État contractant. La somme déduite ne peut excéder la fraction de cet impôt calculé avant la déduction applicable aux redevances imposables dans l’autre État contractant. 2. Aux fins de cette déduction, les impôts visés au paragraphe 2.a(i) et 2.b(i) de l’article II sont considérés comme des impôts sur le revenu.
DEUXIÈME OPTION : Art. VII.B (ii). Imputation intégrale 1. Lorsqu’un résident d’un État contractant reçoit des redevances qui, conformément aux dispositions de l’article VI, sont imposables dans l’autre État le premier État déduit, de l’impôt qu’il perçoit sur les revenus de ce résident, un montant correspondant à l’impôt payé dans l’autre État contractant. 2. Aux fins de cette déduction, les impôts visés au paragraphe 2.a(i) et 2.b(i) de l’article II sont considérés comme des impôts sur le revenu.
TROISIÈME OPTION : Art. VII.B (iii). Imputation forfaitaire (« Matching credit ») 1. Lorsqu’un résident d’un État contractant reçoit des redevances qui, conformément aux dispositions de l’article VI, sont imposables dans l’autre État contractant, le premier État accorde pour l’impôt dont il frappe les revenus de ce résident une déduction d’un montant égal à ...% du montant brut de ces redevances, que ce pourcentage ait été atteint par les prélèvements de l’État d’où proviennent les redevances ou non. 2. Aux fins de cette déduction, les impôts visés au paragraphe 2.a(i) et 2.b(i) de l’article II sont considérés comme des impôts sur le revenu.
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QUATRIÈME OPTION : Art. VII.B (iv). Imputation « spéciale pour dégrèvement d’impôt » (a « Tax sparing credit ») 1. Lorsqu’un résident d’un État contractant reçoit des redevances qui, conformément aux dispositions de l’article VI, sont imposables dans l’autre État contractant et y bénéficie d’un allègement fiscal spécial, le premier État accordera au résident bénéficiaire de redevances, pour l’impôt dont il frappe ses revenus, une déduction égale à la totalité de la somme qui, sans cet allègement, aurait dû être payée dans l’autre État à titre d’impôt sur ces redevances. 2. Aux fins de cette déduction, les impôts visés au paragraphe 2.a(i) et 2.b(i) de l’article II sont considérés comme des impôts sur le revenu.
V. Dispositions diverses Article VIII. Non-discrimination 1. Conformément au principe de non-discrimination énoncé dans l’article 6 de la Convention multilatérale tendant à éviter la double imposition des redevances de droits d’auteur, les nationaux d’un État contractant ne sont soumis dans l’autre État contractant à aucune imposition assise sur le montant d’une redevance de droits d’auteur ou obligation y relative, qui est autre ou plus lourde que celles auxquelles sont ou pourront être assujettis les nationaux de cet autre État qui se trouvent dans la même situation. Ce principe s’applique aussi, nonobstant les dispositions de l’article I, aux personnes qui ne sont pas des résidents d’un État contractant ou des deux États contractants. 2. Les apatrides qui sont des résidents d’un État contractant ne sont soumis dans l’un ou l’autre État contractant à aucune imposition assise sur le montant d’une redevance de droits d’auteur ou obligation y relative, qui est autre ou plus lourde que celles auxquelles sont ou pourront être assujettis les nationaux de l’État concerné qui se trouvent dans la même situation. 3. L’imposition assise sur le montant des redevances de droits d’auteur, à laquelle est assujetti un établissement stable qu’une entreprise d’un État contractant a dans l’autre État contractant, n’est pas établie dans cet autre État d’une façon moins favorable que l’imposition assise sur le montant des redevances de même nature des entreprises de cet autre État ayant le même statut fiscal et qui exercent la même activité. La présente disposition ne peut être interprétée comme obligeant un État contractant à accorder aux résidents de l’autre État contractant les déductions personnelles, abattements et réductions d’impôt en fonction de la situation ou des charges de famille qu’il accorde à ses propres résidents. 4. Sous réserve des dispositions du [paragraphe 4 de l’article VI.A] [paragraphe 5, de l’article VI.B ou VI.C], les redevances payées par une entreprise d’un État contractant à un résident de l’autre État contractant sont déductibles, pour la détermination des bénéfices imposables de cette entreprise, dans les mêmes conditions que si elles avaient été payées à un résident du premier État.
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5. Les entreprises d’un État contractant, dont le capital est en totalité ou en partie, directement ou indirectement, détenu ou contrôlé par un ou plusieurs résidents de l’autre État contractant, ne sont soumises dans le premier État à aucune imposition assise sur le montant des redevances de droits d’auteur ou obligation y relative, qui est autre ou plus lourde que celles auxquelles sont ou pourront être assujetties les autres entreprises similaires du premier État. 6. Les dispositions du présent article s’appliquent, nonobstant les dispositions de l’article II, aux impôts de toute nature ou dénomination.
Article IX. Procédure amiable 1. Lorsqu’une personne estime que les mesures prises par un État contractant ou par les deux États contractants entraînent ou entraîneront pour elle une imposition non conforme aux dispositions du présent Accord elle peut, indépendamment des recours prévus par le droit interne de ces États, soumettre son cas à l’autorité compétente de l’État contractant dont elle est un résident ou, si son cas relève du paragraphe 1 de l’article VIII, à celle de l’État contractant dont elle possède la nationalité. Le cas doit être soumis dans les trois ans qui suivent la première notification de la mesure qui entraîne une imposition non conforme aux dispositions du présent Accord. 2. L’autorité compétente s’efforce, si la réclamation lui paraît fondée et si elle n’est pas elle-même en mesure d’y apporter une solution satisfaisante dans un délai de ... ou bien dans un délai signifié par elle à l’autorité correspondante de l’autre État, de résoudre le cas par voie d’arrangement amiable avec l’autorité compétente de l’autre État contractant, en vue d’éviter une imposition non conforme au présent Accord. L’arrangement amiable est appliqué quels que soient les délais prévus par le droit interne des États contractants. 3. Les autorités compétentes des États contractants s’efforceront, par voie d’arrangement amiable, de résoudre les difficultés ou de dissiper les doutes auxquels peuvent donner lieu l’interprétation ou l’application du présent Accord. Elles peuvent aussi se concerter en vue d’éliminer la double imposition dans les cas non prévus par le présent Accord. 4. Les autorités compétentes des États contractants peuvent communiquer directement entre elles en vue de parvenir à un arrangement comme il est indiqué aux paragraphes 1, 2 et 3. Si des échanges de vues oraux semblent devoir faciliter cet arrangement, ces échanges de vues peuvent avoir lieu au sein d’une commission composée de représentants des autorités compétentes des États contractants.
Article X. Échange de renseignements 1. Les autorités compétentes des États contractants échangent les renseignements nécessaires pour appliquer les dispositions du présent Accord ou celles de la législation interne des États contractants relative aux impôts visés par ledit Accord dans la mesure où l’imposition qu’elle prévoit ne lui est pas contraire. L’échange de renseignements n’est pas restreint par l’article I du présent Accord. Les renseignements reçus par un État contractant sont tenus secrets de la même manière que les renseignements obtenus en application de la législation interne de cet État et ne sont communiqués qu’aux personnes et autorités, y
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compris les tribunaux et organes administratifs, concernés par l’établissement ou le recouvrement des impôts visés par le présent Accord, par les procédures ou poursuites concernant ces impôts, ou par les décisions sur les recours relatifs à ces impôts. Ces personnes ou autorités n’utilisent ces renseignements qu’à ces fins. Elles peuvent faire état de ces renseignements au cours d’audiences publiques de tribunaux ou dans des jugements. 2. Les dispositions du paragraphe 1 ne peuvent en aucun cas être interprétées comme imposant à un État contractant l’obligation : a. de prendre des mesures administratives dérogeant à sa législation interne ou à sa pratique administrative ou à celles de l’autre État contractant ; b. de fournir des renseignements qui ne pourraient être obtenus sur la base de sa législation interne ou dans le cadre de sa pratique administrative normale ou de celles de l’autre État contractant ; c. de fournir des renseignements qui révéleraient un secret commercial, industriel, professionnel ou un procédé commercial ou des renseignements dont la communication serait contraire à l’ordre public.
Article XI. Membres des représentations diplomatiques ou consulaires Les dispositions du présent Accord ne portent pas atteinte aux privilèges fiscaux dont bénéficient les membres des représentations diplomatiques ou consulaires des États contractants ainsi que leurs familles en vertu, soit des règles générales du droit international, soit des dispositions de conventions particulières.
VI. Dispositions finales Article XII. Entrée en vigueur 1. Le présent Accord sera ratifié et les instruments de ratification seront échangés à ... aussitôt que possible. 2. L’Accord entrera en vigueur dès l’échange des instruments de ratification et ses dispositions seront applicables : a. dans (l’État A) ... ; b. dans (l’État B) ...
Article XIII. Dénonciation Le présent Accord demeurera en vigueur tant qu’il n’aura pas été dénoncé par un État contractant. Chaque État contractant peut dénoncer l’Accord par voie diplomatique avec un préavis minimum de six mois avant la fin de chaque année civile postérieure à l’année ... Dans ce cas, l’Accord cessera d’être applicable : a. dans (l’État A) ... ; b. dans (l’État B) ...
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Article XIV. Interprétation Pour l’application du présent Accord par un État contractant, toute expression qui n’y est pas définie a le sens qui lui est attribué par la Convention multilatérale tendant à éviter la double imposition des redevances de droits d’auteur et, à défaut, par la législation dudit État, à moins que le contexte n’exige une interprétation différente.
Article XV. Rapport entre le présent Accord et les autres traités relatifs à la double imposition En cas de divergence entre les dispositions du présent Accord et celles d’un autre traité relatif à la double imposition antérieurement conclu par les États contractants, les dispositions du présent Accord prévaudront dans les rapports entre ces États en ce qui concerne l’imposition des redevances de droits d’auteur.
Protocole additionnel à la Convention multilatérale tendant à éviter la double imposition des redevances de droits d’auteur Les États parties à la Convention multilatérale tendant à éviter la double imposition des redevances de droits d’auteur (ci-après dénommée « la Convention ») et devenant parties au présent Protocole sont convenus des dispositions suivantes : 1. Les dispositions de la Convention s’appliquent également à l’imposition des redevances payées aux artistes interprètes ou exécutants, aux producteurs de phonogrammes ou aux organismes de radiodiffusion au titre des droits connexes aux droits d’auteur ou « droits voisins » dans la mesure où ces dernières redevances proviennent d’un État partie au présent Protocole et où leurs bénéficiaires sont des résidents d’un autre État partie au présent Protocole. 2. a.
b. c.
d.
Le présent Protocole sera signé et soumis à la ratification, à l’acceptation ou à l’adhésion par les États signataires, et il pourra y être adhéré conformément aux dispositions de l’article 11 de la Convention. Le présent Protocole entrera en vigueur conformément aux dispositions de l’article 13 de la Convention. Tout État contractant aura la faculté de dénoncer le présent Protocole conformément aux dispositions de l’article 14 de la Convention, étant entendu toutefois qu’un État contractant qui dénonce la Convention a l’obligation de dénoncer en même temps le présent Protocole. Les dispositions de l’article 16 de la Convention sont applicables au présent Protocole.
EN FOI DE QUOI, les soussignés dûment autorisés à cet effet ont signé la présente Convention. Fait à Madrid, le 13 décembre 1979.
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Conventions, recommandations, déclarations et chartes adoptées par l’UNESCO (1948–2006)
Convention sur la reconnaissance des études et des diplômes relatifs à l’enseignement supérieur dans les États de la région Europe Adoptée par une Conférence internationale d’États convoquée par l’UNESCO, Paris, 21 décembre 1979 Préambule Les États appartenant à la région Europe parties à la présente Convention, Rappelant que, comme l’a constaté à diverses reprises la Conférence générale de l’UNESCO dans ses résolutions relatives à la coopération européenne, « le développement de la coopération entre les nations dans les domaines de l’éducation, de la science, de la culture et de l’information conformément aux principes de l’Acte constitutif de l’UNESCO, joue un rôle essentiel dans l’œuvre de paix et de compréhension internationale », Conscients des rapports étroits existant entre leurs cultures malgré la diversité des langues et les différences des régimes économiques et sociaux et désireux de renforcer leur coopération dans le domaine de l’éducation et de la formation dans l’intérêt du bien-être et de la prospérité permanente de leurs peuples, Rappelant que les États réunis à Helsinki ont, dans l’Acte final de la Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe du 1er août 1975, exprimé leur intention « d’améliorer dans des conditions mutuellement acceptables, l’accès aux établissements d’enseignement, ainsi qu’aux institutions culturelles et scientifiques, des étudiants, des enseignants et des hommes de science des États participants, notamment en parvenant à la reconnaissance mutuelle des grades et diplômes universitaires soit, si nécessaire, par voie d’accords entre gouvernements, soit par voie d’arrangements directs entre les universités et autres institutions d’enseignement supérieur et de recherche » et « en favorisant une évaluation plus exacte des problèmes relatifs à la comparaison et à l’équivalence des grades et des diplômes universitaires », Rappelant que la plupart des États contractants ont déjà, en vue de promouvoir la réalisation de ces objectifs, conclu entre eux des accords bilatéraux ou sous-régionaux portant notamment sur l’équivalence ou la reconnaissance des diplômes ; mais désireux, tout en poursuivant et en intensifiant leurs efforts sur les plans bilatéral et sous-régional, d’étendre leur coopération dans ce domaine à l’ensemble de la région Europe, Convaincus que la grande diversité des systèmes d’enseignement supérieur existant dans la région Europe constitue une richesse culturelle exceptionnelle qu’il convient de sauvegarder, et désireux de permettre à l’ensemble de leurs populations de bénéficier pleinement de cette richesse culturelle en facilitant aux habitants de chaque État
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contractant l’accès aux ressources d’éducation des autres États contractants et notamment en les autorisant à poursuivre leur formation dans les établissements d’enseignement supérieur de ces autres États, Considérant qu’il convient de recourir, pour autoriser l’admission aux étapes d’études ultérieures, à la conception de la reconnaissance des études qui, dans une perspective de mobilité tant sociale qu’internationale, permet d’évaluer le niveau de formation atteint en tenant compte des connaissances attestées par les diplômes obtenus, ainsi que de toute autre compétence individuelle appropriée dans la mesure où celle-ci peut être jugée valable par les autorités compétentes, Considérant que la reconnaissance par l’ensemble des États contractants des études faites et des diplômes obtenus dans l’un quelconque d’entre eux a pour but d’intensifier la mobilité internationale des personnes et les échanges d’idées, de connaissances et d’expériences scientifiques et technologiques, et qu’il est souhaitable d’accueillir les étudiants étrangers dans les établissements d’enseignement supérieur, étant entendu que la reconnaissance de leurs études ou diplômes ne pourra leur conférer plus de droits qu’aux étudiants nationaux, Constatant que cette reconnaissance constitue l’une des conditions nécessaires en vue : 1.
de permettre la meilleure utilisation possible des moyens de formation et d’éducation existant sur leurs territoires,
2.
d’assurer une plus grande mobilité des enseignants, des étudiants, des chercheurs et des professionnels,
3.
de pallier les difficultés que rencontrent lors de leur retour dans leurs pays d’origine les personnes ayant reçu une formation ou une éducation à l’étranger,
Désireux d’assurer la plus large reconnaissance possible des études et des diplômes en tenant compte des principes qui concernent la promotion de l’éducation permanente, la démocratisation de l’enseignement, l’adoption et l’application d’une politique de l’éducation adaptée aux transformations structurales, économiques et techniques, aux changements sociaux et aux contextes culturels de chaque pays, Résolus à consacrer et à organiser leur collaboration future dans ces domaines par la voie d’une convention qui constituera le point de départ d’une action dynamique concertée, menée notamment par le moyen de mécanismes nationaux, bilatéraux, sous-régionaux et multilatéraux existant déjà ou dont la création apparaîtrait nécessaire, Rappelant que l’objectif final que la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture s’est fixé, consiste dans « l’élaboration d’une convention internationale sur la reconnaissance et la validité des titres, grades et diplômes délivrés par les établissements d’enseignement supérieur et de recherche dans tous les pays », Sont convenus de ce qui suit :
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Conventions, recommandations, déclarations et chartes adoptées par l’UNESCO (1948–2006)
I. Définitions Article premier 1. Aux fins de la présente Convention, on entend par « reconnaissance » d’un diplôme, titre ou grade de l’enseignement supérieur obtenu à l’étranger, son acceptation par les autorités compétentes d’un État contractant comme attestation valable, et l’octroi à son titulaire de droits dont bénéficient les personnes justifiant d’un diplôme, titre ou grade national par rapport auquel le diplôme, titre ou grade étranger est apprécié. À cet égard, la reconnaissance a la signification suivante : a. la reconnaissance d’un diplôme, titre ou grade en vue d’entreprendre ou de poursuivre des études de niveau supérieur permettra que la candidature du titulaire intéressé soit prise en considération en vue de son admission dans les institutions d’enseignement supérieur et de recherche de tout État contractant comme s’il était titulaire du diplôme, titre ou grade comparable obtenu dans l’État contractant intéressé. Cette reconnaissance n’a pas pour effet de dispenser le titulaire du diplôme, titre ou grade étranger de satisfaire aux conditions (autres que celles relatives à la détention d’un diplôme) qui pourraient être exigées pour l’admission dans l’établissement d’enseignement supérieur ou de recherche concerné de l’État d’accueil ; b. la reconnaissance d’un diplôme, titre ou grade étranger pour l’exercice d’une activité professionnelle constitue la reconnaissance de la préparation professionnelle exigée pour l’exercice de la profession dont il s’agit, sans préjudice, cependant, des règles juridiques et professionnelles et des procédures en vigueur dans les États contractants concernés. Cette reconnaissance n’a pas pour effet de dispenser le titulaire du diplôme, titre ou grade étranger de satisfaire aux autres conditions qui ont pu être prescrites par les autorités gouvernementales ou professionnelles compétentes pour l’exercice de l’activité professionnelle dont il s’agit ; c. cependant, la reconnaissance d’un diplôme, titre ou grade, ne devra pas conférer à son titulaire dans un autre État contractant des droits supérieurs à ceux dont il bénéficierait dans le pays où ce diplôme, titre ou grade lui a été conféré. 2. Aux fins de la présente Convention, on entend par « études partielles » les périodes d’études ou de formation qui, sans constituer un cycle complet, sont de nature à apporter un complément notable en matière d’acquisition de connaissances ou de compétences.
II. Objectifs Article 1. Les États contractants entendent contribuer, par leur action commune, tant à promouvoir la coopération active de toutes les nations de la région Europe pour une œuvre de paix et de compréhension internationale, qu’à rendre plus efficace leur
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collaboration avec les autres États membres de l’UNESCO en ce qui concerne une meilleure utilisation de leur potentiel éducatif, technologique et scientifique. 2. Les États contractants affirment solennellement leur ferme résolution de coopérer étroitement, dans le cadre de leurs législations et de leurs structures constitutionnelles, ainsi que dans le cadre des accords intergouvernementaux en vigueur, en vue de : a. permettre, dans l’intérêt de tous les États contractants, d’utiliser au mieux et dans toute la mesure compatible avec leurs politiques générales d’enseignement et leurs procédures administratives, leurs ressources disponibles en matière de formation et de recherche, et à cette fin : (i) d’ouvrir aussi largement que possible l’accès de leurs établissements d’enseignement supérieur aux étudiants ou chercheurs en provenance de l’un quelconque des États contractants, (ii) de reconnaître les études et diplômes de ces personnes, (iii) d’examiner la possibilité d’élaborer et d’adopter une terminologie et des critères d’évaluation similaires qui faciliteraient l’application d’un système propre à assurer la comparabilité des unités de valeur, des matières d’études et des diplômes, (iv) d’adopter, aux fins d’admission aux étapes d’études ultérieures, une conception dynamique qui tiendrait compte des connaissances attestées par les diplômes obtenus, ainsi que de toute autre compétence individuelle appropriée dans la mesure où celle-ci peut être jugée valable par les autorités compétentes, (v) d’adopter, aux fins d’évaluation des études partielles, des critères souples, fondés sur le niveau de formation atteint et sur le contenu des programmes suivis, et tenant compte du caractère interdisciplinaire des connaissances au niveau de l’enseignement supérieur, (vi) de perfectionner le système d’échanges d’information concernant la reconnaissance des études et des diplômes ; b. réaliser dans les États contractants une amélioration continue des programmes d’études ainsi que des méthodes de planification et de promotion des enseignements supérieurs tenant compte des impératifs du développement économique, social et culturel, des politiques de chaque pays et également des objectifs qui figurent dans les recommandations formulées par les organes compétents de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture en ce qui concerne l’amélioration continue de la qualité de l’enseignement, la promotion de l’éducation permanente et la démocratisation de l’éducation ainsi que des buts d’épanouissement de la personnalité humaine et de compréhension, de tolérance et d’amitié entre nations et en général de tous les buts relatifs aux droits de l’homme assignés à l’éducation par la Déclaration universelle des droits de l’homme, les Pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme adoptés par l’Organisation des Nations Unies, et la Convention de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement ;
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c.
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promouvoir la coopération régionale et mondiale pour la solution des « problèmes de comparaison et d’équivalence entre grades et diplômes universitaires » ainsi que pour la reconnaissance des études et des qualifications académiques.
3. Les États contractants conviennent de prendre toutes les mesures possibles sur les plans national, bilatéral, multilatéral et notamment par le moyen d’accords bilatéraux, sous-régionaux, régionaux ou autres, ainsi que par la voie d’arrangements entre universités ou autres établissements d’enseignement supérieur et par voie d’arrangements avec les organisations et organismes nationaux ou internationaux compétents, afin que les autorités concernées puissent atteindre progressivement les objectifs définis au présent article.
III. Engagements d’application immédiate Article 1. Les États contractants, outre les obligations incombant aux gouvernements, conviennent de prendre toutes mesures possibles pour encourager les autorités compétentes intéressées à reconnaître, conformément à la définition de la reconnaissance figurant à l’article 1, paragraphe 1, les diplômes de fin d’études secondaires et les autres titres donnant accès à l’enseignement supérieur délivrés dans les autres États contractants en vue de permettre aux détenteurs de ces diplômes et titres d’entreprendre des études dans des institutions d’enseignement supérieur situées sur le territoire de ces États contractants. 2. Toutefois, et sans préjudice des dispositions de l’article 1, paragraphe 1.a, l’admission dans un établissement d’enseignement supérieur pourra être subordonnée à l’existence de capacités d’accueil ainsi qu’aux conditions concernant les connaissances linguistiques requises pour entreprendre avec profit les études considérées.
Article 1. Les États contractants, outre les obligations incombant aux gouvernements, conviennent de prendre toutes mesures possibles pour encourager les autorités compétentes intéressées à : a. reconnaître, conformément à la définition de la reconnaissance figurant à l’article 1, paragraphe 1, les certificats, diplômes et titres en vue de permettre aux titulaires de ces titres de poursuivre des études, de recevoir une formation ou d’entreprendre des recherches dans leurs établissements d’enseignement supérieur ; b. définir, autant que possible, les modalités suivant lesquelles pourraient être reconnues, aux fins de la poursuite des études, les études partielles effectuées dans les établissements d’enseignement supérieur situés dans les autres États contractants. 2. Les dispositions du paragraphe 2 de l’article 3 ci-dessus sont applicables aux cas prévus par le présent article.
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Article Les États contractants, outre les obligations incombant aux gouvernements, conviennent de prendre toutes mesures possibles pour encourager les autorités compétentes intéressées à rendre effective la reconnaissance, en vue de l’exercice d’une profession, au sens de l’article 1, paragraphe 1.b, ci-dessus, des diplômes, titres ou grades d’enseignement supérieur conférés par les autorités compétentes des autres États contractants.
Article Dans le cas où l’admission dans des établissements d’enseignement situés sur le territoire d’un État contractant ne relève pas de l’autorité de cet État, il transmettra le texte de la Convention aux établissements intéressés et fera tout son possible pour obtenir que ces derniers acceptent les principes énoncés aux sections II et III de la Convention.
Article 1. Considérant que la reconnaissance porte sur les études dispensées et les diplômes, titres ou grades décernés dans les établissements agréés par les autorités compétentes du pays où le diplôme, titre ou grade a été décerné, le bénéfice des articles 3, 4 et 5 ci-dessus peut être acquis à toute personne qui a suivi ces études ou obtenu ces diplômes, titres ou grades, quels que soient la nationalité ou le statut politique ou juridique de l’intéressé. 2. Tout ressortissant d’un État contractant qui a obtenu sur le territoire d’un État non contractant un ou plusieurs diplômes, titres ou grades similaires à ceux qui sont définis aux articles 3, 4 et 5 ci-dessus peut se prévaloir de celles de ces dispositions qui sont applicables, à condition que ses diplômes, titres ou grades aient été reconnus dans son pays d’origine, et dans le pays dans lequel le ressortissant souhaite continuer ses études.
IV. Mécanismes de mise en œuvre Article Les États contractants s’engagent à agir en vue de la réalisation des objectifs définis à l’article 2 et s’emploieront de leur mieux à assurer l’exécution des engagements prévus aux articles 3, 4, 5 et 6 qui précèdent, au moyen : a) d’organismes nationaux ; b) du Comité régional défini à l’article 10 ci-après ; c) d’organismes bilatéraux ou sous-régionaux.
Article 1. Les États contractants reconnaissent que la réalisation des objectifs et l’exécution des engagements définis à la présente Convention exigent, sur le plan national, une coopération et une coordination étroites des efforts d’autorités nationales très diverses, gouvernementales ou non gouvernementales, notamment les universités, les organismes
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de validation et autres institutions éducatives. Ils s’engagent en conséquence à confier l’étude des questions relatives à l’application de la présente Convention à des organismes nationaux appropriés auxquels tous les secteurs intéressés seront associés et qui seront habilités à proposer les solutions adéquates. Les États contractants s’engagent en outre à prendre toutes mesures en leur pouvoir pour accélérer de façon efficace le fonctionnement de ces organismes nationaux. 2. Les États contractants coopèrent avec les autorités compétentes d’un autre État contractant notamment en leur permettant de réunir toutes informations utiles à leurs activités concernant les études, titres et grades d’enseignement supérieur. 3. Tout organisme national devra disposer des moyens nécessaires pour lui permettre soit de recueillir, d’analyser et de classer lui-même toutes informations utiles à ses activités concernant les études et diplômes de l’enseignement supérieur, soit d’obtenir dans les plus brefs délais, d’un centre national de documentation distinct, les renseignements dont il pourrait avoir besoin dans ce domaine.
Article 1. Il est institué un Comité régional composé des représentants des gouvernements des pays contractants. Son secrétariat est confié au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. 2. Les États non contractants de la région Europe invités à participer à la Conférence diplomatique chargée d’adopter la présente Convention pourront prendre part aux réunions du Comité régional. 3. Le Comité régional a pour mission de suivre l’application de la présente Convention. Il reçoit et examine les rapports périodiques que les États lui communiquent sur les progrès réalisés et les obstacles rencontrés par eux dans l’application de la Convention, ainsi que les études établies par son secrétariat sur ladite Convention. Les États contractants s’engagent à soumettre un rapport au Comité au moins une fois tous les deux ans. 4. Le Comité régional adresse, le cas échéant, aux États parties à la Convention des recommandations de caractère général ou individuel pour l’application de ladite Convention.
Article 1. Le Comité régional élit pour chacune de ses sessions son président et adopte son règlement intérieur. Il se réunit en session ordinaire au moins une fois tous les deux ans. Le Comité se réunira pour la première fois trois mois après le dépôt du sixième instrument de ratification ou d’adhésion. 2. Le secrétariat du Comité régional prépare l’ordre du jour des réunions du Comité, conformément aux directives qu’il en reçoit et aux dispositions du Règlement intérieur. Il aide les organes nationaux à obtenir les renseignements dont ils ont besoin dans le cadre de leurs activités.
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V. Documentation Article 1. Les États contractants procéderont entre eux à des échanges d’information et de documentation relatives aux études et diplômes de l’enseignement supérieur. 2. Ils s’efforceront de promouvoir le développement des méthodes et mécanismes permettant de collecter, d’analyser, de classer et de diffuser les informations utiles, relatives à la reconnaissance des études, diplômes et grades de l’enseignement supérieur, en tenant compte des méthodes et mécanismes utilisés et des informations réunies par les organismes nationaux, sous-régionaux, régionaux et internationaux, et notamment par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
VI. Coopération avec les organisations internationales Article Le Comité régional prend toutes dispositions utiles pour associer à ses efforts, visant à assurer la meilleure application possible de la présente Convention, les organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales compétentes. Ceci s’applique particulièrement aux institutions et organismes intergouvernementaux investis de responsabilités dans l’application des conventions ou accords sous-régionaux portant sur la reconnaissance des diplômes dans des États appartenant à la région Europe.
VII. Établissements d’enseignement supérieur soumis à l’autorité d’un État contractant mais situés en dehors de son territoire Article Les dispositions de la présente Convention s’appliqueront aux études poursuivies, aux diplômes ou grades obtenus dans tout établissement d’enseignement supérieur soumis à l’autorité d’un État contractant alors même que cet établissement serait situé en dehors de son territoire, pourvu que les autorités compétentes de l’État contractant dans lequel cet établissement est situé n’aient pas d’objection.
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VIII. Ratification, adhésion et entrée en vigueur Article La présente Convention est ouverte à la signature et à la ratification des États appartenant à la région Europe invités à participer à la Conférence diplomatique chargée d’adopter la présente Convention, ainsi que du Saint-Siège.
Article 1. D’autres États, membres de l’Organisation des Nations Unies, de l’une des institutions spécialisées ou de l’Agence internationale de l’énergie atomique ou parties au statut de la Cour internationale de justice, pourront être autorisés à adhérer à cette Convention. 2. Toute demande dans ce sens devra être communiquée au Directeur général des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture qui la transmettra aux États contractants trois mois au moins avant la réunion du Comité ad hoc prévu au paragraphe 3 du présent article. 3. Les États contractants se réuniront en Comité ad hoc composé d’un représentant par État contractant muni à cet effet d’un mandat exprès de son gouvernement pour se prononcer sur cette demande. La décision à prendre en pareil cas devra réunir la majorité des deux tiers des États contractants. 4. Cette procédure ne pourra être appliquée que lorsque la Convention aura été ratifiée par au moins vingt des États visés à l’article 15.
Article La ratification de la présente Convention ou l’adhésion à celle-ci s’effectue par le dépôt d’un instrument de ratification ou d’adhésion auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
Article La présente Convention entrera en vigueur un mois après le dépôt du cinquième instrument de ratification mais uniquement à l’égard des États qui auront déposé leurs instruments de ratification. Elle entrera en vigueur, pour chaque autre État, un mois après le dépôt de son instrument de ratification ou d’adhésion.
Article 1. Les États contractants ont la faculté de dénoncer la présente Convention. 2. La dénonciation est notifiée par un instrument écrit déposé auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. 3. La dénonciation prend effet douze mois après la réception de l’instrument de dénonciation. Toutefois, les personnes ayant bénéficié du dispositif de la présente
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Convention, qui seraient en cours d’études sur le territoire d’un État contractant qui dénonce la Convention, pourront achever le cycle d’études commencé.
Article Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture informera les États contractants et les autres États mentionnés aux articles 15 et 16 ci-dessus, ainsi que l’Organisation des Nations Unies, du dépôt de tous les instruments de ratification ou d’adhésion visés à l’article 17 ainsi que des dénonciations prévues à l’article 19 de la présente Convention.
Article Conformément à l’article 102 de la Charte des Nations Unies, la présente Convention sera enregistrée au Secrétariat des Nations Unies à la requête du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. EN FOI DE QUOI, les représentants soussignés, dûment autorisés, ont signé la présente Convention. Fait à Paris, ce 21 décembre 1979 en anglais, espagnol, français et russe, les quatre textes faisant également foi, en un seul exemplaire qui sera déposé dans les archives de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et dont une copie certifiée conforme sera remise à tous les États visés aux articles 15 et 16 ainsi qu’à l’Organisation des Nations Unies.
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Convention régionale sur la reconnaissance des études et des certificats, diplômes, grades et autres titres de l’enseignement supérieur dans les États d’Afrique Adoptée par une Conférence internationale d’États convoquée par l’UNESCO, Arusha, 5 décembre 1981 Les États d’Afrique, parties à la présente Convention, Considérant les liens étroits de solidarité que l’histoire et la géographie ont tissés entre eux, Réaffirmant, conformément à la Charte de l’Organisation de l’unité africaine, leur commune volonté de renforcer la compréhension et la coopération entre les peuples africains afin de répondre à leurs aspirations à une plus grande fraternité et à une solidarité renforcée au sein d’une unité plus vaste qui transcende les diversités ethniques et nationales, Constatant que la réalisation de ces aspirations, longtemps contrariée par la domination coloniale et la division du continent africain qui en est résultée, exige une intense coopération entre les États africains, qui seule peut permettre d’assurer la sauvegarde de leur indépendance et de leur souveraineté chèrement acquises, de préserver et de renforcer l’identité et la diversité culturelles de leurs peuples, de respecter la spécificité de leurs systèmes d’enseignement, d’accroître et d’améliorer leurs équipements et leurs programmes d’enseignement, d’assurer l’utilisation efficace au mieux de l’intérêt du continent tout entier, tant des ressources de formation disponibles sur leurs territoires respectifs, que des cadres intellectuels, administratifs, techniques et autres formés, Désireux en particulier de renforcer et d’élargir leur collaboration en matière de formation et d’utilisation des ressources humaines en vue, notamment, d’encourager les progrès du savoir, d’améliorer de façon constante et progressive la qualité de l’enseignement supérieur et de promouvoir le développement économique, social et culturel dans chacun des pays africains et dans le continent tout entier, Convaincus que dans le cadre de ladite collaboration, la reconnaissance des études et des certificats, diplômes, grades et autres titres de l’enseignement supérieur, permettant d’accroître la mobilité des étudiants et des spécialistes dans l’ensemble du continent africain, constitue l’une des conditions nécessaires à l’accélération du développement de la région qui implique la formation et la pleine utilisation d’un nombre croissant d’hommes de science, de techniciens et de spécialistes, Convaincus qu’en raison même de la diversité et de la complexité des enseignements, le système de l’équivalence des diplômes pratiqué jusqu’ici ne saurait suffire à assurer la meilleure utilisation possible de leurs moyens de formation et qu’il devient indispensable aujourd’hui d’adopter la notion de reconnaissance des étapes de formation accomplies en tenant compte non seulement des diplômes et grades obtenus, mais également des études poursuivies et des connaissances ainsi que des expériences acquises,
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Soucieux de tenir le plus grand compte possible dans leur collaboration future des impératifs du développement et de la nécessité de favoriser la démocratisation de l’éducation et la promotion de l’éducation permanente, tout en assurant une amélioration continue de la qualité de l’enseignement, Résolus à organiser et à renforcer leur collaboration dans le domaine de la reconnaissance des études et des certificats, diplômes, grades et autres titres de l’enseignement supérieur par la voie d’une convention qui marquera le point de départ d’une action dynamique concertée, menée notamment par le moyen de mécanismes nationaux, bilatéraux. sousrégionaux et régionaux existant déjà ou créés à cet effet, Exprimant le vœu que cette Convention constitue une étape en vue d’une action plus globale qui déboucherait sur une convention internationale entre l’ensemble des États membres de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, Sont convenus de ce qui suit :
I. Définitions Article premier 1. Aux fins de la présente Convention, on entend par « reconnaissance » des certificats, diplômes, grades et autres titres de l’enseignement supérieur obtenus à l’étranger, leur acceptation par les autorités compétentes d’un État contractant et l’octroi à leur titulaire des droits dont bénéficient les personnes justifiant d’un certificat, diplôme, grade ou autre titre national auquel le certificat, diplôme, grade ou titre étranger est assimilé. Suivant la portée donnée à la reconnaissance, ces droits ont trait soit à la poursuite des études, soit à l’exercice d’une activité professionnelle, soit à ces deux fins à la fois. (a)
La reconnaissance d’un certificat, diplôme, grade ou titre obtenu à l’étranger en vue d’entreprendre ou de poursuivre des études de niveau supérieur permet au titulaire intéressé d’être admis dans les institutions d’enseignement supérieur et de recherche de tout État contractant dans les mêmes conditions que celles applicables aux titulaires du certificat, diplôme, grade ou titre similaire délivré dans l’État contractant intéressé.
(b)
La reconnaissance d’un certificat, diplôme, grade ou titre étranger pour l’exercice d’une activité professionnelle constitue la reconnaissance de la capacité technique de son titulaire et lui confère les droits et obligations du titulaire du certificat, diplôme, grade ou titre national dont la possession est exigée pour l’exercice de la profession dont il s’agit. Cette reconnaissance n’a pas pour effet de dispenser le titulaire du certificat, diplôme, grade ou titre étranger de satisfaire aux obligations découlant de la loi ou aux conditions qui ont pu être prescrites par les autorités gouvernementales ou professionnelles compétentes pour l’exercice de l’activité professionnelle dont il s’agit dans l’État contractant en cause.
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2. Aux fins de la présente Convention : (a) on entend par « enseignement secondaire » l’étape des études, de quelque genre que ce soit, qui fait suite à la formation primaire ou élémentaire, et préparatoire, et qui a, entre autres buts, celui de préparer à l’accès à l’enseignement supérieur ; (b) on entend par « enseignement supérieur » tous les types d’enseignement et de recherche du niveau postsecondaire. Cet enseignement est ouvert à toute personne possédant les qualifications suffisantes, soit parce qu’elle a obtenu un diplôme, titre ou certificat de fin d’études secondaires, soit parce qu’elle a reçu une formation ou acquis des connaissances appropriées, dans les conditions prévues à cet effet par l’État intéressé. 3. Aux fins de la présente Convention, on entend par « études partielles » toute formation qui, selon les normes en vigueur dans l’établissement où elle a été acquise, est incomplète sur le plan de sa durée ou de son contenu. La reconnaissance par un État contractant des études partielles faites dans un établissement situé sur le territoire d’un autre État contractant et reconnu par lui peut être octroyée en fonction du niveau de formation atteint par l’intéressé selon l’État qui accorde la reconnaissance. 4. Aux fins de la présente Convention, on entend par « étape de formation » une somme d’études théoriques et pratiques ou d’expériences et de réalisations personnelles conduisant au point de maturité et de compétence nécessaires pour – en ce qui concerne la poursuite des études – aborder et parcourir l’étape suivante et – en ce qui concerne l’exercice d’une profession – assumer les responsabilités et remplir les fonctions assignées à l’étape dont il s’agit.
II. Objectifs Article 1. Les États contractants entendent, par leur action commune dans le domaine de la reconnaissance des études et des certificats, diplômes, grades et autres titres de l’enseignement supérieur, contribuer à : (a) renforcer l’unité et la solidarité africaines ; (b) supprimer les contraintes nées du passé colonial et qui vont à l’encontre des liens historiques et culturels traditionnels de la région ; et (c) promouvoir et renforcer l’identité culturelle de l’Afrique et des différents pays qui la composent. 2. Les États contractants affirment solennellement leur ferme résolution de coopérer étroitement en vue de : (a) Permettre la meilleure utilisation possible dans l’intérêt de tous les États contractants de leurs ressources disponibles en matière de formation et à cette fin : (i) d’ouvrir aussi largement que possible l’accès de leurs établissements d’enseignement supérieur aux étudiants en provenance de l’un quelconque des États contractants,
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(b)
(c)
(d)
(ii) de reconnaître les études, certificats, diplômes, grades et autres titres de ces personnes et de faciliter les échanges et la plus large mobilité des professeurs, étudiants et chercheurs de la région, (iii) de coordonner les conditions d’admission aux institutions d’enseignement de chacun des pays, (iv) d’aplanir les difficultés que rencontrent lors de leur retour dans leur pays d’origine les personnes qui complètent leur formation à l’étranger pour que leur réintégration à la vie nationale se fasse dans les conditions les plus avantageuses pour le développement de la communauté ainsi que pour l’épanouissement de leur personnalité, (v) d’adopter une terminologie et des critères d’évaluation aussi proches que possible afin de faciliter l’application d’un système propre à assurer la comparabilité des unités de valeur, des matières d’étude et des certificats, diplômes, grades et autres titres de l’enseignement supérieur, (vi) de tenir compte, dans la conception et la révision de leurs systèmes et programmes d’enseignement de même que de leurs méthodes d’évaluation, des réalités africaines et de prévoir l’adoption progressive des langues africaines comme langues d’enseignement, (vii) d’adopter, aux fins d’admission aux étapes d’études ultérieures, une conception dynamique qui tiendrait compte non seulement des connaissances attestées par les diplômes obtenus, mais également des expériences et des réalisations personnelles, (viii) d’adopter des méthodes d’évaluation uniquement basées sur les connaissances et les compétences acquises, (ix) d’adopter, aux fins d’évaluation des études partielles, des critères souples, fondés sur le niveau de formation atteint et sur le contenu des programmes suivis, et tenant compte du caractère interdisciplinaire des connaissances au niveau de l’enseignement supérieur, (x) de perfectionner le système d’échanges d’informations concernant la reconnaissance des études et des certificats, diplômes, grades ou autres titres ; Procéder à une révision et à une harmonisation continues des programmes et de la planification de l’enseignement supérieur dans les États contractants de manière à tenir compte des impératifs du développement et des aspirations de l’Afrique à un nouvel ordre économique, ainsi que des recommandations formulées par les organes compétents de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture en ce qui concerne l’amélioration continue de la qualité de l’enseignement, la promotion de l’éducation permanente et la démocratisation de l’éducation ; favoriser l’utilisation la plus large et la plus efficace des ressources humaines en vue de contribuer à l’accélération du développement des pays intéressés, tout en évitant la fuite des talents ; promouvoir la coopération interrégionale en matière de reconnaissance des études, certificats, diplômes, grades et autres qualifications académiques.
3. Les États contractants s’engagent à prendre toutes mesures nécessaires sur les plans national, bilatéral, multilatéral, notamment par le moyen d’accords bilatéraux,
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Conventions, recommandations, déclarations et chartes adoptées par l’UNESCO (1948–2006)
subrégionaux, régionaux ou autres, ainsi que par la voie d’accords entre universités ou autres établissements d’enseignement supérieur et par voie d’arrangements avec les organisations et organismes nationaux ou internationaux compétents, en vue d’atteindre progressivement les objectifs définis au présent article.
III. Engagements d’application immédiate Article Les États contractants reconnaissent, dans les mêmes conditions que celles applicables aux qualifications académiques locales, aux fins de la poursuite des études et de l’admission immédiate aux étapes suivantes de formation dans les établissements d’enseignement supérieur situés sur leurs territoires respectifs, les diplômes de fin d’études secondaires délivrés dans les autres États contractants et dont la possession confère aux titulaires les qualifications requises pour être admis aux étapes suivantes de formation dans les établissements d’enseignement supérieur situés dans les territoires de ces États contractants, pourvu que le candidat remplisse ou ait la possibilité de remplir les conditions liées au niveau d’études requis pour être admis à ces étapes de l’enseignement supérieur.
Article Les États contractants s’engagent à prendre sur le plan national toutes les mesures nécessaires afin : (a)
de reconnaître, en vue de la poursuite des études et de l’admission immédiate aux étapes suivantes de formation dans les établissements d’enseignement supérieur situés sur leurs territoires respectifs et dans les conditions applicables localement, les qualifications académiques obtenues dans un établissement d’enseignement supérieur situé sur le territoire d’un autre État contractant et reconnu par lui, attestant qu’une étape complète d’études dans l’enseignement supérieur a été accomplie à la satisfaction des autorités compétentes ;
(b)
de définir, autant que possible, les modalités suivant lesquelles pourraient être reconnues, aux fins de la poursuite des études, les études partielles effectuées dans les établissements d’enseignement supérieur situés dans les autres États contractants.
Article Les États contractants s’engagent à prendre les mesures nécessaires pour rendre effective, autant que possible, la reconnaissance, en vue de l’exercice d’une profession au sens de l’article premier 1(b) ci-dessus, des certificats, diplômes, grades et autres titres de l’enseignement supérieur conférés par les autorités compétentes des autres États contractants.
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Article 1. Considérant que la reconnaissance porte sur les études dispensées et les certificats, diplômes, grades et autres titres décernés dans les établissements reconnus d’un État contractant, le bénéfice des articles 3, 4 et 5 ci-dessus est acquis à toute personne qui a suivi ces études ou obtenu ces certificats, diplômes, grades ou autres titres, quels que soient la nationalité ou le statut politique ou juridique de l’intéressé. 2. Tout ressortissant d’un État contractant, qui a obtenu sur le territoire d’un État non contractant un ou plusieurs certificats, diplômes, grades ou autres titres similaires à ceux qui sont définis aux articles 3, 4 et 5 ci-dessus, peut se prévaloir de celles de ces dispositions qui sont applicables, à condition que ses certificats, diplômes, grades ou titres aient été reconnus dans son pays d’origine et dans les pays dans lequel le ressortissant souhaite continuer ses études sans préjudice des dispositions prévues à l’article 20 de la présente Convention.
IV. Mécanismes de mise en œuvre Article Les États contractants poursuivent la réalisation des objectifs définis à l’article 2 et assurent l’exécution des engagements prévus aux articles 3, 4 et 5 qui précèdent, au moyen : (a) d’organismes nationaux ; (b) du comité régional défini à l’article 9 ci-après ; (c) d’organismes bilatéraux ou sous-régionaux.
Article 1. Les États contractants reconnaissent que la réalisation des objectifs et l’exécution des engagements définis à la présente Convention exigent, sur le plan national, une coopération et une coordination étroites des efforts d’autorités nationales très diverses, gouvernementales ou non gouvernementales, notamment les universités et autres institutions de l’enseignement supérieur. Ils s’engagent en conséquence à confier l’étude des questions relatives à l’application de la présente Convention à des organismes nationaux appropriés auxquels tous les secteurs intéressés seront associés et qui seront habilités à proposer les solutions adéquates. Les États contractants s’engagent en outre à prendre toutes mesures administratives nécessaires pour accélérer de façon efficace le fonctionnement de ces organismes nationaux. 2. Tout organisme national devra disposer des moyens nécessaires pour lui permettre soit de recueillir, d’analyser et de classer lui-même toutes informations utiles à ses activités concernant les études et diplômes de l’enseignement supérieur, soit d’obtenir dans les plus brefs délais, d’un centre national de documentation distinct, les renseignements dont il pourrait avoir besoin dans ce domaine.
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Article 1. Il est institué un comité régional composé des représentants de tous les États contractants et dont le secrétariat est confié au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. 2. Le comité régional a pour mission de promouvoir l’application de la présente Convention. Il reçoit et examine les rapports périodiques que les États contractants lui communiquent sur les progrès réalisés et les obstacles rencontrés par eux dans l’application de la Convention, ainsi que les études établies par son secrétariat sur ladite Convention. Les États contractants s’engagent à soumettre un rapport au comité au moins une fois tous les deux ans. 3. Le comité régional adresse, le cas échéant, aux États parties à la Convention des recommandations de caractère général ou individuel pour l’application de ladite Convention.
Article 1. Le comité régional élit son président et adopte son règlement intérieur. Il se réunit en session ordinaire tous les deux ans. Le comité se réunira pour la première fois trois mois après le dépôt du sixième instrument de ratification ou d’adhésion. 2. Le secrétariat du comité régional prépare l’ordre du jour des réunions du comité, conformément aux directives qu’il en reçoit et aux dispositions du Règlement intérieur. Il peut formuler des propositions en vue des mesures à prendre par le comité. Il aide les organes nationaux à obtenir les renseignements dont ils ont besoin dans le cadre de leurs activités.
Article 1. Les États contractants pourront confier à des organismes bilatéraux ou sous-régionaux déjà existants, ou spécialement institués à cet effet, le soin d’étudier les problèmes que pose, sur le plan bilatéral ou sous-régional, l’application de la présente convention et d’en promouvoir la solution. 2. Le comité régional pourra, de même, confier à des organismes africains appropriés l’étude et la recherche des solutions à proposer aux problèmes que les différences existant actuellement entre les systèmes d’enseignement et les méthodes d’évaluation en usage dans les diverses sous-régions du continent africain posent pour une application harmonieuse et généralisée de la Convention.
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V. Documentation Article 1. Les États contractants procéderont régulièrement entre eux à de larges échanges d’information et de documentation relatives aux études, certificats, diplômes, grades et autres titres de l’enseignement supérieur. 2. Ils s’efforceront de promouvoir le développement des méthodes et mécanismes permettant de collecter, d’analyser, de classer et de diffuser les informations utiles, relatives à la reconnaissance des études, certificats, diplômes, grades et autres titres de l’enseignement supérieur, en tenant compte des méthodes et mécanismes utilisés et des informations réunies par les organismes nationaux, régionaux et internationaux, et notamment par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
VI. Coopération avec les organisations internationales Article Le comité régional prend toutes dispositions utiles pour associer à ses efforts visant à assurer la meilleure application possible de la présente Convention les organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales compétentes.
VII. Établissements d’enseignement supérieur soumis à l’autorité d’un État contractant mais situés en dehors de son territoire Article Les dispositions de la présente Convention s’appliquent aux études poursuivies, et aux certificats, diplômes, grades et autres titres obtenus dans tout établissement d’enseignement supérieur soumis à l’autorité d’un État contractant alors même que cet établissement serait situé en dehors de son territoire ou soumis à l’autorité conjointe de plusieurs États contractants.
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Conventions, recommandations, déclarations et chartes adoptées par l’UNESCO (1948–2006)
VIII. Ratification, adhésion et entrée en vigueur Article La présente Convention est ouverte à la signature et à la ratification des États d’Afrique invités à participer à la conférence diplomatique chargée d’adopter la présente Convention.
Article 1. D’autres États, membres de l’Organisation des Nations Unies, de l’une des institutions spécialisées ou de l’Agence internationale de l’énergie atomique ou parties au statut de la Cour internationale de justice, pourront être autorisés à adhérer à cette Convention. 2. Toute demande dans ce sens devra être communiquée au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture qui la transmettra aux États contractants trois mois au moins avant la réunion du comité ad hoc prévu au paragraphe 3 du présent article. 3. Les États contractants se réuniront en comité ad hoc composé d’un représentant par État contractant muni à cet effet d’un mandat exprès de son gouvernement pour se prononcer sur cette demande. La décision à prendre en pareil cas devra réunir la majorité des deux tiers des États contractants. 4. Cette procédure ne pourra être appliquée que lorsque la Convention aura été ratifiée par quinze au moins des États visés à l’article 15.
Article La ratification de la présente Convention ou l’adhésion à celle-ci s’effectue par le dépôt d’un instrument de ratification ou d’adhésion auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
Article La présente Convention entrera en vigueur un mois après le dépôt du deuxième instrument de ratification mais uniquement à l’égard des États qui auront déposé leurs instruments de ratification. Pour chaque autre État qui déposera ultérieurement son instrument de ratification ou d’adhésion, la Convention entrera en vigueur un mois après ledit dépôt.
Article 1. La présente Convention pourra être amendée conformément aux principes et procédures énoncés dans la Convention de Vienne sur le droit des traités. 2. Les États contractants ont la faculté de dénoncer la présente Convention.
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3. La dénonciation sera notifiée par un instrument écrit déposé auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. 4. La dénonciation prendra effet douze mois après la réception de l’instrument de dénonciation. Elle ne pourra pas avoir d’effets rétroactifs ni affecter les reconnaissances d’études, certificats, diplômes, grades et autres titres, intervenues conformément aux dispositions de la Convention alors que l’État qui la dénonce était encore lié par elle. Ces reconnaissances conserveront leur plein effet après que la dénonciation sera devenue effective.
Article Cette Convention n’affectera en aucune manière les traités et conventions déjà en vigueur entre les États contractants, ni les législations nationales adoptées par eux, dans la mesure où ils offrent des avantages plus larges que ceux prévus par la présente Convention.
Article Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture informera les États contractants et les autres États mentionnés aux articles 15 et 16 ci-dessus, ainsi que l’Organisation des Nations Unies, du dépôt de tous les instruments de ratification ou d’adhésion visés à l’article 17 et des dénonciations prévues à l’article 19 de la présente Convention.
Article Conformément à l’article 102 de la Charte des Nations Unies, la présente Convention sera enregistrée au Secrétariat des Nations Unies, à la requête du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. EN FOI DE QUOI, les représentants soussignés, dûment autorisés, ont signé la présente Convention. Fait à Arusha, ce cinq décembre 1981 en anglais, arabe, espagnol et français, les quatre textes faisant également foi, en un seul exemplaire qui sera déposé dans les archives de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et dont une copie certifiée conforme sera remise à tous les États visés aux articles 15 et 16 ainsi qu’à l’Organisation des Nations Unies.
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Convention régionale sur la reconnaissance des études, des diplômes et des grades de l’enseignement supérieur en Asie et dans le Pacifique Adoptée par une Conférence internationale d’États convoquée par l’UNESCO, Bangkok, 16 décembre 1983 Préambule Les États d’Asie et du Pacifique, Parties à la présente Convention, Guidés par une commune volonté de renforcer les liens que la géographie et l’histoire ont forgés entre eux, Rappelant, comme il est affirmé dans l’Acte constitutif de l’UNESCO, que « l’Organisation se propose de contribuer au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant par l’éducation, la science et la culture, la collaboration entre nations... », Conscients de la nécessité d’intensifier leurs échanges culturels en vue de favoriser le développement économique, social, culturel et technologique de chacun, comme de l’ensemble des pays de la région d’Asie et du Pacifique et d’y promouvoir la paix, Désireux en particulier de renforcer et d’élargir leur collaboration en vue d’une utilisation optimale de leur potentiel afin, notamment, d’encourager les progrès du savoir et d’améliorer de façon continue la qualité de l’enseignement supérieur et convaincus que, dans le cadre de ladite collaboration, la reconnaissance des études, des diplômes et des grades de l’enseignement supérieur, permettant d’accroître la mobilité des étudiants et des spécialistes, constitue l’une des conditions nécessaires à l’accélération du développement de la région, qui implique la formation et la pleine utilisation d’un nombre croissant d’hommes de science, de techniciens et de spécialistes, Convaincus que la grande diversité des cultures et des systèmes d’enseignement supérieur existant dans la région d’Asie et du Pacifique constitue une richesse exceptionnelle et désireux de permettre à leurs populations de bénéficier pleinement de cette richesse culturelle en facilitant aux ressortissants de chaque État contractant, et notamment à ses étudiants, enseignants, chercheurs et professionnels, l’accès aux ressources d’éducation des autres États contractants et en les autorisant à poursuivre leur formation et leurs recherches dans les établissements d’enseignement supérieur des autres États, tout en se conformant à la législation interne, Reconnaissant également la diversité qui existe au sein de la région en ce qui concerne les traditions et les systèmes d’enseignement, les traditions et les conditions requises pour l’exercice d’une activité professionnelle ainsi que les dispositions constitutionnelles, législatives et administratives,
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Rappelant que de nombreux États contractants, qui ont déjà conclu entre eux des accords bilatéraux ou sous-régionaux sur l’équivalence et la reconnaissance des diplômes, sont poussés par le désir d’étendre leur coopération à toute la région d’Asie et du Pacifique, toujours sur une base bilatérale et sous-régionale, Considérant qu’en raison même de la diversité et de la complexité des enseignements, il n’est peut-être pas toujours aisé d’établir entre diplômes de différents pays, voire de différents établissements d’enseignement supérieur d’un même pays, une équivalence basée sur la notion d’une stricte égalité de valeurs, et qu’il convient, pour autoriser l’admission aux étapes ultérieures de formation, de recourir à la méthode de la reconnaissance des études qui, dans une perspective de mobilité, tant sociale qu’internationale, permet d’évaluer le niveau de compétence atteint, en tenant compte des connaissances attestées par les diplômes obtenus, ainsi que de toute autre expérience considérée par les autorités concernées comme garantissant cette compétence, Considérant que la reconnaissance par l’ensemble des États contractants des études faites et des diplômes obtenus dans l’un quelconque d’entre eux ne peut qu’intensifier la mobilité des personnes et les échanges d’idées, de connaissances et d’expériences scientifiques et technologiques, Constatant que cette reconnaissance constitue l’une des conditions nécessaires en vue : 1.
de permettre la meilleure utilisation commune possible des moyens de formation existant sur leurs territoires,
2.
d’assurer une plus grande mobilité des enseignants, des étudiants, des chercheurs et des professionnels,
3.
de pallier les difficultés que rencontrent lors de leur retour dans leurs pays d’origine les personnes ayant reçu une formation à l’étranger,
Désireux d’assurer la plus large reconnaissance possible des études et des diplômes en tenant compte des principes qui concernent la promotion de l’éducation permanente, la démocratisation de l’enseignement, l’adoption et l’application d’une politique de l’éducation adaptée aux transformations structurales, économiques et techniques, aux changements sociaux et aux contextes culturels, Résolus à consacrer et à organiser leur collaboration future dans ces domaines par la voie d’une convention qui constituera le point de départ d’une action dynamique concertée, menée notamment par le moyen de mécanismes nationaux, bilatéraux, sous régionaux et multilatéraux existant déjà ou créés à cet effet, Rappelant que l’objectif final que la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture s’est fixé consiste dans « l’élaboration d’une convention internationale sur la reconnaissance et la validité des titres, grades et diplômes délivrés par les établissements d’enseignement supérieur et de recherche dans tous les pays », Sont convenus de ce qui suit :
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I. Définitions Article premier 1. Aux fins de la présente Convention, on entend par « reconnaissance » d’un diplôme, titre ou grade de l’enseignement supérieur obtenu à l’étranger, son acceptation par les autorités compétentes d’un État contractant et l’octroi à son titulaire de droits dont bénéficient les personnes justifiant d’un diplôme, titre ou grade national auquel le diplôme, titre ou grade étranger est assimilé, par les autorités compétentes des États contractants. Suivant la portée donnée à la reconnaissance, ces droits ont trait soit à la poursuite des études, soit à l’exercice d’une activité professionnelle, soit à ces deux fins à la fois. (a)
La reconnaissance d’un diplôme, titre ou grade, en vue d’entreprendre ou de poursuivre des études de niveau supérieur, permettra que la candidature du titulaire intéressé soit prise en considération en vue de son admission dans les institutions d’enseignement supérieur et de recherche, situées sur le territoire de tout État contractant, comme s’il était titulaire du diplôme, titre ou grade comparable obtenu dans l’État contractant intéressé. Cette reconnaissance n’a pas pour effet de dispenser le titulaire du diplôme, titre ou grade étranger de satisfaire aux conditions (autres que celles relatives à la détention d’un diplôme) qui pourraient être exigées pour l’admission dans l’établissement d’enseignement supérieur ou de recherche concerné situé sur le territoire de l’État qui accorde cette reconnaissance.
(b)
La reconnaissance d’un diplôme, titre ou grade étranger en vue de l’exercice d’une profession constitue la reconnaissance que le titulaire intéressé a reçu la formation technique exigée pour l’exercice de la profession dont il s’agit. Cette reconnaissance n’a pas pour effet de dispenser le titulaire du diplôme, titre ou grade étranger de satisfaire aux autres conditions qui ont pu être prescrites par les autorités compétentes, gouvernementales ou professionnelles, des États contractants concernés.
(c)
Cependant, la reconnaissance d’un diplôme, titre ou grade ne pourra pas conférer à son titulaire dans un autre État contractant des droits supérieurs à ceux dont il bénéficierait dans le pays où ce diplôme, titre ou grade lui a été accordé.
2. Aux fins de la présente Convention : (a)
on entend par « enseignement secondaire » l’étape des études, de quelque genre que ce soit, qui fait suite aux études primaires ou élémentaires, et qui peut avoir, entre autres buts, celui de préparer les élèves à l’enseignement supérieur ;
(b)
on entend par « enseignement supérieur » tout enseignement, formation ou recherche de niveau postsecondaire.
3. Aux fins de la présente Convention, on entend par « études partielles » les périodes d’études ou de formation qui, sans constituer un cycle complet, sont de nature à apporter un complément notable en matière d’acquisition de connaissances ou de compétence.
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II. Objectifs Article 1. Les États contractants entendent contribuer par leur action commune, tant à promouvoir la coopération active de toutes les nations de la région d’Asie et du Pacifique pour une œuvre de paix et de compréhension internationale, qu’à rendre plus efficace leur collaboration avec les autres États membres de l’UNESCO, en ce qui concerne une meilleure utilisation de leur potentiel éducatif, technologique et scientifique. 2. Les États contractants affirment solennellement leur ferme résolution de coopérer étroitement, dans le cadre de leurs structures juridiques et constitutionnelles, en vue de : (a) permettre la meilleure utilisation possible dans l’intérêt de tous les États contractants de leurs ressources disponibles en matière de formation et de recherche, et à cette fin : (i) d’ouvrir aussi largement que possible l’accès de leurs établissements d’enseignement supérieur aux étudiants ou chercheurs en provenance de l’un quelconque des États contractants, (ii) de reconnaître les études, diplômes, titres ou grades de ces personnes, (iii) d’élaborer et d’adopter une terminologie et des critères d’évaluation aussi proches que possible afin de faciliter l’application d’un système permettant d’assurer la comparabilité des unités de valeur, des matières d’étude et des diplômes et des conditions d’accès à l’enseignement supérieur, (iv) d’adopter, aux fins d’admission aux étapes d’études ultérieures, une conception dynamique qui tiendrait compte des connaissances attestées par les diplômes et grades obtenus, ainsi que de toute autre compétence individuelle appropriée dans la mesure où celle-ci peut être jugée valable par les autorités compétentes, (v) d’adopter, aux fins d’évaluation des études partielles, des critères souples, fondés sur le niveau de formation atteint et sur le contenu des programmes suivis, et tenant compte du caractère interdisciplinaire des connaissances au niveau de l’enseignement supérieur, (vi) de mettre en place et de perfectionner le système d’échanges d’information concernant la reconnaissance des études, diplômes, titres ou grades ; (b) réaliser dans les États contractants une amélioration continue des programmes d’études ainsi que des méthodes de planification et de promotion des enseignements supérieurs, y compris l’harmonisation des conditions d’accès à l’enseignement supérieur tenant compte des impératifs du développement économique, social et culturel, des politiques de chaque pays et également des objectifs qui figurent dans les recommandations formulées par les organes compétents de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture en ce qui concerne l’amélioration continue de la qualité de l’enseignement, la promotion de l’éducation permanente et la démocratisation de l’éducation ainsi que des buts d’épanouissement de la personnalité humaine et de compréhension, de tolérance et d’amitié entre nations et en général de tous les buts relatifs aux droits de l’homme assignés à l’éducation par la Déclaration universelle des droits
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(c)
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de l’homme, les Pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme et la Convention de l’UNESCO concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement ; promouvoir la coopération interrégionale et mondiale en matière de comparabilité, de reconnaissance ou d’équivalence des études et des qualifications académiques.
3. Les États contractants conviennent de prendre toutes les mesures possibles sur les plans national, bilatéral, multilatéral et notamment par le moyen d’accords bilatéraux, sous régionaux, régionaux ou autres, ainsi que par la voie d’arrangements entre universités ou autres établissements d’enseignement supérieur et par la voie d’arrangements avec les organisations et organismes nationaux ou internationaux compétents, en vue d’atteindre progressivement les objectifs définis au présent article.
III. Engagements d’application immédiate Article 1. Les États contractants conviennent de prendre toutes les mesures possibles pour reconnaître, conformément à la définition de la reconnaissance figurant à l’article premier, paragraphe 1(a), les diplômes de fin d’études secondaires et les autres titres donnant accès à l’enseignement supérieur délivrés dans les autres États contractants en vue de permettre aux détenteurs de ces diplômes et titres d’entreprendre des études dans des institutions d’enseignement supérieur situées sur le territoire de ces États contractants. 2. Toutefois, et sans préjudice des dispositions de l’article premier, paragraphe 1(a), l’admission dans un établissement d’enseignement supérieur pourra être subordonnée à la condition qu’il y existe des places disponibles ainsi qu’aux conditions concernant les connaissances linguistiques requises pour entreprendre avec profit les études considérées.
Article 1. Les États contractants conviennent de prendre toutes mesures possibles afin de : (a) reconnaître, conformément à la définition de la reconnaissance figurant à l’article premier, paragraphe 1(a), les certificats, diplômes, grades et titres en vue de permettre aux titulaires de ces titres de poursuivre des études, de recevoir une formation ou d’entreprendre des recherches dans les établissements d’enseignement supérieur situés sur leur territoire ; (b) définir, autant que possible, les modalités suivant lesquelles pourraient être reconnues, aux fins de la poursuite des études, les études partielles effectuées dans les établissements d’enseignement supérieur situés dans les autres États contractants. 2. Les dispositions du paragraphe 2 de l’article 3 ci-dessus sont applicables aux cas prévus par le présent article.
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Article Les États contractants conviennent de prendre toutes mesures possibles pour rendre effective la reconnaissance en vue de l’exercice d’une profession, au sens de l’article premier, paragraphe 1(b) ci-dessus, des diplômes, titres ou grades de l’enseignement supérieur conférés par les autorités compétentes des autres États contractants.
Article Dans le cas où les décisions relatives à l’admission dans des établissements d’enseignement, à la prise en compte d’études partielles ou à l’exercice d’une activité professionnelle sur le territoire d’un État contractant ne relèvent pas de l’autorité de cet État, il transmettra le texte de la Convention aux établissements et autorités intéressés et fera tout son possible pour obtenir que ces derniers acceptent les principes énoncés aux sections II et III de la Convention.
Article 1. Considérant que la reconnaissance porte sur les études dispensées et les diplômes, titres ou grades décernés dans les établissements reconnus d’un État contractant, le bénéfice des articles 3, 4, et 5 ci-dessus est acquis à toute personne qui a suivi ces études ou obtenu ces diplômes, titres ou grades, quels que soient la nationalité ou le statut politique ou juridique de l’intéressé. 2. Tout ressortissant d’un État contractant qui a obtenu sur le territoire d’un État non contractant un ou plusieurs diplômes, titres ou grades comparables à ceux qui sont définis aux articles 3, 4 et 5 ci-dessus peut se prévaloir de celles de ces dispositions qui sont applicables, à condition que ces diplômes, titres ou grades aient été reconnus dans son pays d’origine, et dans le pays dans lequel le ressortissant souhaite continuer ses études.
IV. Mécanismes de mise en œuvre Article Les États contractants s’engagent à agir en vue de la réalisation des objectifs définis à l’article 2 et s’emploieront de leur mieux à assurer l’exécution des engagements prévus aux articles 3, 4, 5, et 6, qui précèdent, au moyen : (a) d’organismes nationaux ; (b) du Comité régional défini à l’article 10 ci-après ; (c) d’organismes bilatéraux ou sous-régionaux.
Article 1. Les États contractants reconnaissent que la réalisation des objectifs et l’exécution des engagements définis à la présente Convention exigent, sur le plan national, une coopération et une coordination étroites des efforts d’autorités nationales très diverses,
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gouvernementales ou non gouvernementales, notamment les universités, les organismes de validation et autres institutions éducatives. Ils s’engagent en conséquence à confier l’étude des questions relatives à l’application de la présente Convention à des organismes nationaux appropriés auxquels tous les secteurs intéressés seront associés et qui proposeront les solutions adéquates. Les États contractants s’engagent en outre à prendre toutes mesures en leur pouvoir pour accélérer de façon efficace le fonctionnement de ces organismes nationaux. 2. Les États contractants coopèrent entre eux en vue de réunir toutes informations utiles à leurs activités concernant les études, diplômes, grades et autres titres de l’enseignement supérieur. 3. Tout organisme national devra disposer des moyens nécessaires pour lui permettre soit de recueillir, d’analyser et de classer lui-même toutes informations utiles à ses activités concernant les études et diplômes de l’enseignement supérieur, soit d’obtenir dans les plus brefs délais, d’un centre national de documentation distinct, les renseignements dont il pourrait avoir besoin dans ce domaine.
Article 1. Il est institué un Comité régional composé des représentants des gouvernements des États contractants. Son secrétariat est confié au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, science et la culture. 2. Le Comité régional a pour mission de suivre l’application de la présente Convention. Il reçoit et examine les rapports périodiques que les États lui communiquent sur les progrès réalisés et les obstacles rencontrés par eux dans l’application de la Convention, ainsi que les études établies par son secrétariat sur ladite Convention. Les États contractants s’engagent à soumettre un rapport au Comité au moins une fois tous les deux ans. Le Comité régional a également pour mission de promouvoir la collecte, la diffusion et l’échange entre les États appartenant à la région, des informations et de la documentation relatives aux études et aux diplômes de l’enseignement supérieur. 3. Le Comité régional adresse, le cas échéant, aux États contractants des recommandations de caractère général ou individuel pour l’application de ladite Convention.
Article 1. Le Comité régional élit pour chacune de ses sessions son Président et adopte son Règlement intérieur. Il se réunit en session ordinaire au moins une fois tous les deux ans. Le Comité se réunira pour la première fois trois mois après le dépôt du sixième instrument de ratification, d’approbation ou d’acceptation. 2. Le secrétariat du Comité régional prépare l’ordre du jour des réunions du Comité, conformément aux directives que celui-ci lui donne et aux dispositions du Règlement intérieur. Il aide les organismes nationaux à obtenir les renseignements dont ils ont besoin dans le cadre de leurs activités.
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V. Documentation Article 1. Les États contractants procéderont entre eux à des échanges d’information et de documentation relatives aux études, diplômes, grades et autres titres de l’enseignement supérieur. 2. Ils s’efforceront de promouvoir le développement des méthodes et mécanismes permettant de collecter, d’analyser, de classer et de diffuser les informations utiles, relatives à la reconnaissance des études, diplômes et grades de l’enseignement supérieur, en tenant compte des méthodes et mécanismes utilisés et des informations réunies par les organismes nationaux, sous-régionaux, régionaux et internationaux, et notamment par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
VI. Coopération avec les organisations internationales Article Le Comité régional prend toutes dispositions utiles pour associer à ses efforts visant à assurer la meilleure application possible de la présente Convention les organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales compétentes.
VII. Établissements d’enseignement superieur soumis à l’autorité d’un ou plusieurs États Article 1. Les dispositions de la présente Convention s’appliquent aux études poursuivies, aux diplômes ou grades obtenus dans tout établissement d’enseignement supérieur soumis à l’autorité d’un ou plusieurs États contractants, alors même que cet établissement serait situé en dehors de leur territoire. 2. Lorsqu’un établissement d’enseignement supérieur est soumis à l’autorité de plusieurs États qui ne sont pas tous Parties contractantes à la présente Convention, il appartient aux États contractants concernés de recueillir l’assentiment du ou des États non contractants concernés à l’application pleine et entière de la Convention à l’établissement en question et d’en informer le Directeur général en déposant auprès de lui une déclaration formelle à cet effet.
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VIII. Ratification, approbation, acceptation, adhésion et entrée en vigueur Article La présente Convention est ouverte à la signature et à la ratification, l’approbation ou l’acceptation des États appartenant à la région Asie et Pacifique invités à participer à la Conférence diplomatique chargée d’adopter la présente Convention.
Article 1. D’autres États, membres de l’Organisation des Nations Unies, de l’une des institutions spécialisées ou de l’Agence internationale de l’énergie atomique, ou Parties au Statut de la Cour internationale de justice, pourront être autorisés à adhérer à cette Convention. 2. Toute demande dans ce sens devra être communiquée au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture qui la transmettra aux États contractants trois mois au moins avant la réunion du Comité ad hoc prévu au paragraphe 3 du présent article. 3. Les États contractants se réuniront en Comité ad hoc composé d’un représentant par État contractant muni à cet effet d’un mandat exprès de son gouvernement pour se prononcer sur cette demande. La décision à prendre en pareil cas devra réunir la majorité des deux tiers des États contractants. 4. Cette procédure ne pourra être appliquée que lorsque la Convention aura été ratifiée, approuvée ou acceptée par au moins six des États visés à l’article 15.
Article La ratification, l’approbation ou l’acceptation de la présente Convention ou l’adhésion à celle-ci s’effectue par le dépôt d’un instrument de ratification, d’approbation, d’acceptation ou d’adhésion auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
Article La présente Convention entrera en vigueur un mois après le dépôt du deuxième instrument de ratification, d’approbation ou d’acceptation, mais uniquement à l’égard des États qui auront déposé leurs instruments de ratification, d’approbation ou d’acceptation. Elle entrera en vigueur, pour chaque État, un mois après le dépôt de son instrument de ratification, d’approbation, d’acceptation ou d’adhésion.
Article 1. Les États contractants ont la faculté de dénoncer la présente Convention.
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2. La dénonciation est notifiée par un instrument écrit déposé auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. 3. La dénonciation prend effet douze mois après la réception de l’instrument de dénonciation. Toutefois, les personnes ayant bénéficié des dispositions de la présente Convention, qui seraient en cours d’études sur le territoire d’un État contractant qui dénonce la Convention, pourront achever le cycle d’études commencé.
Article Les différends qui pourraient surgir entre deux ou plusieurs États contractants quant à l’interprétation ou à l’exécution de la Convention seront réglés par voie de consultation entre les Parties contractantes intéressées.
Article Cette Convention n’affectera en aucune manière les traités et conventions déjà en vigueur entre les États contractants, ni les législations nationales adoptées par eux, dans la mesure où ils offrent des avantages plus larges que ceux prévus par la présente Convention.
Article Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture informera les États contractants et les autres États mentionnés aux articles 15 et 16 ci-dessus, ainsi que l’Organisation des Nations Unies, du dépôt de tous les instruments de ratification, d’approbation ou d’acceptation visés à l’article 17, ou d’adhésion visés à l’article 16, ou des déclarations formelles visées à l’article 14, ainsi que des dénonciations prévues à l’article 19 de la présente Convention.
Article Conformément à l’article 102 de la Charte des Nations Unies, la présente Convention sera enregistrée au Secrétariat des Nations unies à la requête du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. EN FOI DE QUOI, les représentants soussignés, dûment autorisés, ont signé la présente Convention. Fait à Bangkok, ce seize décembre 1983, en anglais, chinois, français et russe, les quatre textes faisant également foi, en un seul exemplaire qui sera déposé dans les archives de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et dont une copie certifiée conforme sera remise à tous les États visés aux articles 15 et 16, ainsi qu’à l’Organisation des Nations Unies.
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Conventions, recommandations, déclarations et chartes adoptées par l’UNESCO (1948–2006)
Convention sur l’enseignement technique et professionnel Adoptée par la Conférence générale à sa 25e session, Paris, 10 novembre 1989 La Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, réunie à Paris du 17 octobre au 16 novembre en sa vingt-cinquième session, Rappelant qu’en vertu de son Acte constitutif, l’Organisation a le devoir de promouvoir et de développer l’éducation, Rappelant également les principes énoncés dans les articles 23 et 26 de la Déclaration universelle des droits de l’homme qui ont trait au droit au travail et au droit à l’éducation, les principes contenus dans la Convention concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement, adoptée à Paris le 14 décembre 1960, dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, adoptés à New York le 16 décembre 1966, ainsi que dans la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 18 décembre 1979, Reconnaissant que le développement de l’enseignement technique et professionnel doit contribuer au maintien de la paix et de l’entente amicale entre les nations, Ayant noté les dispositions de la Recommandation révisée concernant l’enseignement technique et professionnel et de la Recommandation sur l’éducation pour la compréhension, la coopération et la paix internationales et l’éducation relative aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales, toutes deux adoptées par la Conférence générale à sa dix-huitième session (1974), Ayant noté également les dispositions de la Recommandation sur le développement de l’éducation des adultes, adoptée par la Conférence générale en 1976, et de la Recommandation concernant la condition du personnel enseignant, adoptée par la Conférence intergouvernementale spéciale de 1966, Tenant compte des recommandations pertinentes de la Conférence internationale de l’éducation, Ayant à l’esprit les dispositions de la Convention (n° 142) et de la Recommandation (n° 150) concernant le rôle de l’orientation et de la formation professionnelles dans la mise en valeur des ressources humaines, adoptées par la Conférence internationale du travail à sa soixantième session (1975), Notant en outre la collaboration étroite qui s’est instaurée entre l’UNESCO et l’Organisation internationale du travail en ce qui concerne l’élaboration de leurs instruments respectifs, qui leur permet d’harmoniser leurs objectifs, et soucieuse de faire en sorte que cette collaboration se poursuive de façon permanente et fructueuse, Tenant compte de la nécessité de faire un effort spécial en faveur de la formation technique et professionnelle des femmes et des jeunes filles,
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Prêtant une attention particulière à la diversité des systèmes d’enseignement et des situations socio-économiques et culturelles, en particulier dans les pays en développement ; qui nécessitent des considérations et des dispositions particulières, Estimant qu’en dépit de cette diversité, de nombreux pays poursuivent des objectifs globalement identiques et rencontrent des problèmes similaires, ce qui rend souhaitable l’élaboration d’orientations communes en matière d’enseignement technique et professionnel, Reconnaissant que la rapidité du développement technologique, social et économique a sensiblement accru la nécessité d’élargir et d’améliorer l’enseignement technique et professionnel dispensé aussi bien aux jeunes qu’aux adultes, Reconnaissant que l’enseignement technique et professionnel répond à un souci global de développement, tant des individus que des sociétés, Convaincue de l’utilité d’un instrument juridique international destiné à renforcer la coopération internationale pour le développement, de l’enseignement technique et professionnel, Adopte la présente Convention le dixième jour de novembre 1989.
Article premier Les États contractants conviennent de ce qui suit : (a) aux fins de la présente Convention, l’expression « enseignement technique et professionnel » désigne toutes les formes et tous les degrés du processus d’éducation où intervient, outre l’acquisition de connaissances générales, l’étude de techniques et de sciences connexes et l’acquisition de compétences pratiques, de savoir-faire, d’attitudes et d’éléments de compréhension en rapport avec les professions pouvant s’exercer dans les différents secteurs de la vie économique et sociale ; (b) la présente Convention s’applique à toutes les formes et tous les niveaux de l’enseignement technique et professionnel, qu’il soit dispensé dans les établissements d’enseignement ou sous forme de programmes coopératifs organisés conjointement par des établissements d’enseignement d’une part, et des entreprises industrielles, agricoles, commerciales ou toute autre entreprise en rapport avec le monde du travail d’autre part ; (c) la présente Convention sera appliquée conformément aux dispositions constitutionnelles et à la législation de chaque État contractant.
Article 1. Les États contractants conviennent de formuler des politiques, de définir des stratégies et de mettre en œuvre, en fonction de leurs besoins et de leurs ressources, des programmes et des cursus pour l’enseignement technique et professionnel destinés aux jeunes et aux adultes, dans le cadre de leurs systèmes éducatifs respectifs, afin de leur permettre d’acquérir les connaissances et les savoir-faire indispensables au développement
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économique et social ainsi qu’à l’épanouissement personnel et culturel de l’individu dans la société. 2. Le cadre général dans lequel s’inscrit le développement de l’enseignement technique et professionnel est fixé dans chaque État contractant par une législation ou d’autres mesures appropriées qui indiquent : (a) les objectifs à atteindre sur les plans technique et professionnel, en prenant en considération les besoins du développement économique, social et culturel ainsi que l’épanouissement personnel de l’individu ; (b) les relations entre l’enseignement technique et professionnel, d’une part, et les autres types d’enseignement, d’autre part, une attention particulière étant portée à l’articulation horizontale et verticale des programmes ; (c) les modalités d’organisation administrative de l’enseignement technique et professionnel définies par les autorités responsables ; (d) les rôles revenant aux pouvoirs publics chargés de la planification économique et sociale et de la planification du développement dans les différents secteurs de l’économie et, le cas échéant, aux associations professionnelles, aux travailleurs, aux employeurs et aux autres parties intéressées. 3. Les États contractants garantissent qu’aucune discrimination fondée sur la race, la couleur, le sexe, la langue, la religion, l’origine nationale ou sociale, les opinions politiques ou autres, la condition économique ou la naissance ou sur tout autre motif ne sera exercée à l’encontre de quiconque a le niveau d’instruction nécessaire pour être admis dans l’enseignement technique et professionnel. Les États contractants devraient œuvrer en vue d’assurer un droit égal d’accès à l’enseignement technique et professionnel et l’égalité des possibilités d’études tout au long du processus éducatif. 4. Les États contractants prêtent attention aux besoins particuliers des groupes de personnes handicapées ou autrement défavorisées et prennent des mesures appropriées pour permettre à ces groupes de profiter de l’enseignement technique et professionnel.
Article 1. Les États contractants conviennent de mettre au point et développer des programmes d’enseignement technique et professionnel qui tiennent compte : (a) de la situation éducative, culturelle et sociale de la population concernée, ainsi que de ses aspirations professionnelles ; (b) des compétences et connaissances techniques et professionnelles et des niveaux de qualification nécessaires dans les différents secteurs de l’économie, ainsi que des changements technologiques et structurels auxquels il faut s’attendre ; (c) des possibilités d’emploi et des perspectives de développement au niveau national, régional ou local ; (d) de la protection de l’environnement et du patrimoine commun de l’humanité ; (e) de la santé, de la sécurité et du bien-être dans le travail.
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2. L’enseignement technique et professionnel doit être conçu dans le cadre des structures ouvertes et souples, dans la perspective de l’éducation permanente, et assurer : (a) l’initiation de tous les jeunes à la technologie et au monde du travail dans le contexte de l’enseignement général ; (b) une orientation et une information scolaires et professionnelles et des conseils en matière d’aptitudes ; (c) le développement d’une éducation visant l’acquisition et le perfectionnement des connaissances et des savoir-faire requis pour l’exercice d’une profession exigeant des qualifications ; (d) la base de l’éducation et de la formation que peuvent requérir les impératifs de mobilité professionnelle, d’amélioration des qualifications professionnelles et d’actualisation des connaissances, des compétences et de la compréhension ; (e) une éducation générale complémentaire pour ceux qui reçoivent une formation technique et professionnelle initiale en cours d’emploi ou sous une autre forme tant à l’intérieur qu’en dehors des établissements d’enseignement technique et professionnel ; (f) des cours d’éducation continue et de formation pour adultes, en vue notamment d’assurer le recyclage, ainsi que de compléter et de mettre à jour les qualifications, de ceux dont les connaissances sont dépassées en raison du progrès scientifique et technique ou de l’évolution de la structure de l’emploi ou de la situation socioéconomique, ainsi que pour des personnes se trouvant dans une situation particulière. 3. Les programmes d’enseignement technique et professionnel doivent répondre aux exigences techniques du secteur professionnel concerné, et aussi assurer la formation générale nécessaire à l’épanouissement personnel et culturel de l’individu, et comporter entre autres des notions sociales, économiques et relatives à l’environnement en rapport avec la profession. 4. Les États contractants conviennent de fournir appui et conseils aux entreprises extérieures aux établissements d’enseignement qui participent à des programmes coopératifs d’enseignement technique et professionnel. 5. À chaque niveau professionnel, les compétences requises doivent être définies aussi clairement que possible et les programmes d’enseignement actualisés en permanence pour intégrer les connaissances et les procédés techniques nouveaux. 6. L’évaluation de l’aptitude à exercer une activité professionnelle et la détermination des diplômes d’études techniques et professionnelles appropriés doivent se faire en tenant compte des aspects à la fois pratiques et théoriques du domaine technique considéré, et concerner aussi bien les personnes ayant reçu une formation que celles ayant acquis une expérience professionnelle en cours d’emploi.
Article Les États contractants conviennent de revoir périodiquement la structure de l’enseignement technique et professionnel, les programmes et plans d’étude et les
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méthodes et matériels de formation, ainsi que les formes de coopération entre le système scolaire et le monde du travail, afin d’une part d’en assurer l’adaptation constante au progrès scientifique et technique, au progrès culturel et à l’évolution des besoins de l’emploi dans les divers secteurs de l’activité économique, et pour que, d’autre part, les progrès de la recherche et de l’innovation éducatives soient exploités pour la mise en œuvre des procédés pédagogiques les plus efficaces.
Article 1. Les États contractants conviennent que toutes les personnes dispensant un enseignement technique et professionnel, qu’elles travaillent à plein temps ou à temps partiel, doivent posséder une connaissance théorique et pratique suffisante de leur domaine professionnel de compétence et des aptitudes pédagogiques appropriées, correspondant au type et au niveau des cours qu’elles sont appelées à dispenser. 2. La possibilité doit être offerte aux personnes dispensant un enseignement technique et professionnel de mettre à jour leurs connaissances, compétences et informations techniques grâce à des cours spéciaux, des stages pratiques dans les entreprises et toutes autres formes organisées d’ouverture sur le monde du travail ; elles doivent, en outre, bénéficier d’une information et d’une formation relatives aux innovations éducatives susceptibles d’application dans leur discipline particulière et se voir offrir la possibilité de participer autant que faire se peut à la recherche-développement correspondante. 3. Des possibilités d’emploi égales doivent être offertes, sans discrimination, aux enseignants et aux autres personnels spécialisés de l’enseignement technique et professionnel, et leurs conditions d’emploi doivent être telles qu’il soit possible d’attirer, de recruter et de garder un personnel qualifié dans son domaine de compétence.
Article Pour faciliter la coopération internationale, les États contractants conviennent : (a) de favoriser la collecte et la diffusion d’informations relatives aux innovations, idées et expériences que connaît l’enseignement technique et professionnel et de participer activement à l’échange international en matière de programmes d’études et de formation de formateurs, de méthodes, de normes d’équipement et de manuels scolaires dans le domaine de l’enseignement technique et professionnel ; (b) d’encourager l’utilisation dans l’enseignement technique et professionnel des normes techniques internationales de l’industrie, du commerce et des autres secteurs ; (c) de promouvoir des méthodes propres à assurer la reconnaissance de l’équivalence des qualifications acquises dans le cadre de l’enseignement technique et professionnel ; (d) de favoriser les échanges internationaux de professeurs, d’administrateurs et d’autres spécialistes de l’enseignement technique et professionnel ; (e) d’offrir aux élèves d’autres pays, et en particulier de pays en développement, la possibilité de recevoir un enseignement technique et professionnel dans leurs
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(f)
(g)
établissements en vue notamment de faciliter l’étude, l’acquisition, l’adaptation, le transfert et l’application de technologies ; de promouvoir la coopération entre tous les pays, mais plus particulièrement entre pays industrialisés et pays en développement, dans le domaine de l’enseignement technique et professionnel, afin de favoriser l’épanouissement des technologies du pays ; de mobiliser des ressources pour renforcer la coopération internationale dans le domaine de l’enseignement technique et professionnel.
Article Les États contractants devront indiquer dans des rapports périodiques qu’ils présenteront à la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, aux dates et sous la forme qu’elle déterminera, les dispositions législatives et réglementaires et les autres mesures qu’ils auront adoptées pour l’application de la présente Convention.
Article Les dispositions ci-après s’appliquent aux États parties à la présente Convention qui ont un système constitutionnel non unitaire : (a) pour ce qui est des dispositions de la présente Convention dont la mise en œuvre est du ressort du pouvoir législatif fédéral ou central, les obligations pour le gouvernement fédéral ou central sont les mêmes que pour tous les États parties ayant un système centralisé ; (b) pour ce qui est des dispositions de la présente Convention dont la mise en œuvre est du ressort des États fédérés, pays, provinces, communautés autonomes ou cantons constituant une fédération, qui ne sont pas obligés, en vertu du système constitutionnel général ou fondamental, de prendre des mesures législatives, le gouvernement central communique aux autorités compétentes de ces États, pays, provinces, communautés autonomes ou cantons les dispositions en question, en en recommandant l’adoption.
Article Peuvent devenir parties à la présente Convention les États membres de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, ainsi que les États non membres de l’UNESCO qui y auront été invités par le Conseil exécutif de l’UNESCO, en déposant auprès du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture un instrument de ratification, d’acceptation, d’adhésion ou d’approbation.
Article La présente Convention entrera en vigueur trois mois après la date du dépôt du troisième instrument visé à l’article 9, mais uniquement à l’égard des États qui auront déposé leurs
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instruments respectifs à cette date ou antérieurement. Elle entrera en vigueur pour chaque autre État trois mois après le dépôt de son instrument.
Article 1. Chacun des États contractants aura la faculté de dénoncer la présente Convention par une notification formelle adressée par écrit au Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. 2. La dénonciation prendra effet 12 mois après la date de réception de la notification.
Article Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture informera les États membres de l’Organisation, les États non membres visés à l’article 9 ainsi que l’Organisation des Nations Unies du dépôt de tous les instruments mentionnés à l’article 9, de même que des dénonciations prévues à l’article 11.
Article 1. La présente Convention pourra être révisée par la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. La révision ne liera cependant que les États qui deviendront parties à la Convention révisée. 2. Au cas où la Conférence générale adopterait une nouvelle convention portant révision totale ou partielle de la présente Convention, et à moins que la nouvelle convention n’en dispose autrement, la présente Convention cesserait d’être ouverte à de nouveaux États contractants à partir de la date d’entrée en vigueur de la nouvelle Convention révisée.
Article La présente Convention est établie en anglais, en arabe, en chinois, en espagnol, en français et en russe, les six textes faisant également foi.
Article Conformément à l’article 102 de la Charte des Nations Unies, la présente Convention sera enregistrée au Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies, à la requête du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. EN FOI DE QUOI, ont apposé leurs signatures le Président de la Conférence générale et le Directeur général. Fait à Paris, ce seize novembre 1989, en deux exemplaires authentiques portant la signature du Président de la Conférence générale, réunie en sa vingt-cinquième session, et celle du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, qui seront déposés dans les archives de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et dont des copies certifiées conformes seront remises à tous les États visés à l’article 9 ainsi qu’à l’Organisation des Nations Unies.
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Convention sur la reconnaissance des qualifications relatives à l’enseignement supérieur dans la Région Européenne adoptée par la Conférence internationale d’États convoquée par l’UNECO et le Conseil de l’Europe, Lisbonne, le 11 avril 1997 Préambule Les Parties à la présente Convention, Conscientes du fait que le droit à l’éducation est un droit de l’homme et que l’enseignement supérieur, qui joue un rôle éminent dans l’acquisition et dans le progrès de la connaissance, constitue une exceptionnelle richesse culturelle et scientifique, tant pour les individus que pour la société, Considérant que l’enseignement supérieur devrait jouer un rôle essentiel dans la promotion de la paix, de la compréhension mutuelle et de la tolérance, et qu’il contribue à la création de la confiance mutuelle entre les peuples et les nations, Considérant que la grande diversité des systèmes d’enseignement existant dans la région européenne reflète ses diversités culturelles, sociales, politiques, philosophiques, religieuses et économiques et représente dès lors une richesse exceptionnelle qu’il convient de respecter pleinement, Désireuses de permettre à tous les habitants de la région de bénéficier pleinement de la richesse que représente cette diversité en facilitant l’accès des habitants de chaque État et des étudiants des établissements d’enseignement de chaque Partie aux ressources éducatives des autres Parties et plus particulièrement en leur permettant de poursuivre leur formation ou d’effectuer une période d’études dans les établissements d’enseignement supérieur de ces autres Parties, Considérant que la reconnaissance des études, des certificats, des diplômes et des titres obtenus dans un autre pays de la région européenne constitue une mesure importante en vue de promouvoir la mobilité académique entre les Parties, Attachant une grande importance au principe de l’autonomie des établissements, et conscientes de la nécessité de sauvegarder et de protéger ce principe, Convaincues qu’une reconnaissance équitable des qualifications représente un élément clé du droit à l’éducation et une responsabilité de la société, Eu égard aux conventions du Conseil de l’Europe et de l’UNESCO relatives à la reconnaissance académique en Europe : • Convention européenne relative à l’équivalence des diplômes donnant accès aux établissements universitaires (1953, STE n° 15) et son Protocole additionnel (1964, STE n° 49) ;
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• • • •
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Convention européenne sur l’équivalence des périodes d’études universitaires (1956, STE n° 21) ; Convention européenne sur la reconnaissance académique des qualifications universitaires (1959, STE n° 32) ; Convention sur la reconnaissance des études et des diplômes relatifs à l’enseignement supérieur dans les États de la Région Europe (1979) ; Convention européenne sur l’équivalence générale des périodes d’études universitaires (1990, STE n° 138),
Eu égard, également, à la Convention internationale sur la reconnaissance des études, des diplômes et des grades de l’enseignement supérieur dans les États arabes et les États européens riverains de la Méditerranée (1976), adoptée dans le cadre de l’UNESCO et couvrant partiellement la reconnaissance académique en Europe, Rappelant que la présente Convention doit être considérée, également, dans le contexte des conventions et de la recommandation internationale de l’UNESCO couvrant d’autres régions du monde, et qu’il est nécessaire d’améliorer les échanges d’informations entre ces régions, Conscientes de l’évolution profonde de l’enseignement supérieur dans la région européenne depuis que ces conventions ont été adoptées, ayant comme conséquence une diversification accrue tant au sein des systèmes nationaux d’enseignement supérieur qu’entre eux, ainsi que du besoin d’adapter les instruments juridiques et les pratiques afin de refléter cette évolution, Conscientes de la nécessité de trouver des solutions communes aux problèmes pratiques posés par la reconnaissance dans la région européenne, Conscientes de la nécessité d’améliorer les pratiques actuelles de reconnaissance, de les rendre plus transparentes et mieux adaptées à l’état actuel de l’enseignement supérieur dans la région européenne, Convaincues de la portée d’une convention élaborée et adoptée sous les auspices conjoints du Conseil de l’Europe et de l’UNESCO, créant un cadre pour le développement futur des pratiques de reconnaissance dans la région européenne, Conscientes de l’importance de prévoir des mécanismes de mise en œuvre permanents, dans le but d’appliquer les principes et les dispositions de la présente Convention, Sont convenues de ce qui suit :
Section I - Définitions Article I Aux fins de la présente Convention, les termes repris ci-après auront la signification suivante :
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Accès (à l’enseignement supérieur) Le droit des candidats qualifiés à postuler et à être pris en considération pour être admis à l’enseignement supérieur. Admission (aux établissements et programmes d’enseignement supérieur) L’acte ou le système permettant aux candidats qualifiés de suivre des études dans un établissement déterminé et/ou un programme déterminé d’enseignement supérieur. Évaluation (des établissements et des programmes) Le processus permettant d’établir la qualité de l’enseignement d’un établissement ou d’un programme d’enseignement supérieur. Évaluation (des qualifications individuelles) Appréciation écrite, par un organisme compétent, des qualifications étrangères d’un individu. Autorité compétente en matière de reconnaissance Un organisme officiellement chargé d’établir des décisions contraignantes de reconnaissance des qualifications étrangères. Enseignement supérieur Tous les types de cycles d’études ou d’ensembles de cycles d’études, de formation ou de formation à la recherche, de niveau postsecondaire, reconnus par les autorités concernées d’une Partie comme relevant de son système d’enseignement supérieur. Établissement d’enseignement supérieur Établissement dispensant un enseignement supérieur et reconnu par l’autorité compétente d’une Partie comme relevant de son système d’enseignement supérieur. Programme d’enseignement supérieur Cycle d’études reconnu par l’autorité compétente d’une Partie comme relevant de son système d’enseignement supérieur et dont la réussite procure à l’étudiant une qualification d’enseignement supérieur. Période d’études Toute partie d’un programme d’enseignement supérieur, qui a fait l’objet d’une évaluation et d’une validation et qui, bien que ne constituant pas un programme d’études complet en elle-même, représente un acquis significatif de connaissances et d’aptitudes. Qualification A.
Qualification d’enseignement supérieur Tout grade, diplôme, autre certificat ou autre titre délivré par une autorité compétente et attestant de la réussite à un programme d’enseignement supérieur.
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B.
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Qualification donnant accès à l’enseignement supérieur Tout diplôme ou autre certificat délivré par une autorité compétente, attestant de la réussite d’un programme d’enseignement et conférant à son titulaire le droit d’être pris en considération pour entrer dans l’enseignement supérieur (cf. la définition de l’accès).
Reconnaissance Attestation, établie par une autorité compétente, de la valeur d’une qualification d’enseignement étrangère, aux fins d’accéder aux activités d’enseignement et/ou d’emploi. Conditions requises A. Conditions générales Conditions qui doivent être remplies, dans tous les cas, pour l’accès à l’enseignement supérieur, l’accès à un niveau déterminé de cet enseignement, ou pour la délivrance d’une qualification d’enseignement supérieur d’un niveau déterminé. B. Conditions spécifiques Conditions qui doivent être remplies, en plus des conditions générales, afin d’obtenir l’admission à un programme particulier d’enseignement supérieur ou la délivrance d’une qualification spécifique d’enseignement supérieur dans une discipline particulière d’études.
Section II - Compétence des autorités Article II.1 1. Lorsque les autorités centrales d’une Partie sont compétentes pour décider des questions de reconnaissance, cette Partie est immédiatement liée par les dispositions de la présente Convention et prend les mesures nécessaires pour assurer l’application de ses dispositions sur son territoire. Lorsque ce sont des entités composant la Partie qui ont compétence pour décider des questions de reconnaissance, la Partie fournit, à l’un des dépositaires, un bref rapport sur sa situation ou structure constitutionnelle, au moment de la signature ou lors du dépôt de ses instruments de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion, ou à tout autre moment par la suite. En pareil cas, les autorités compétentes des entités composant les Parties concernées prennent les mesures nécessaires pour assurer l’application des dispositions de la présente Convention sur leur territoire. 2. Lorsque ce sont des établissements d’enseignement supérieur ou d’autres entités qui ont compétence pour décider individuellement des questions de reconnaissance, chaque Partie, selon sa situation ou structure constitutionnelle, communique le texte de la présente Convention à ces établissements ou entités et prend toutes les mesures possibles pour les encourager à l’examiner et en appliquer les dispositions avec bienveillance.
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3. Les dispositions des paragraphes 1 et 2 du présent article s’appliquent mutatis mutandis aux obligations des Parties en vertu des articles suivants de la présente Convention.
Article II.2 Au moment de la signature ou du dépôt de son instrument de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion, ou à tout autre moment par la suite, chaque État, le SaintSiège, la Communauté européenne indiquent, à l’un des dépositaires de la présente Convention, quelles sont les autorités compétentes pour prendre les différents types de décisions en matière de reconnaissance.
Article II.3 Aucune disposition de la présente Convention ne peut être considérée comme dérogeant aux dispositions plus favorables relatives à la reconnaissance des qualifications délivrées dans l’une des Parties, qui seraient contenues dans un traité existant ou futur, ou qui en résulteraient, et dont une Partie à la présente Convention serait ou pourrait devenir partie.
Section III - Principes fondamentaux pour l’évaluation des qualifications Article III.1 1. Les titulaires de qualifications délivrées dans l’une des Parties ont un accès adéquat, à leur demande adressée à l’organisme compétent, à l’évaluation de ces qualifications. 2. Il n’est fait, à cet égard, aucune distinction fondée, notamment, sur le sexe, la race, la couleur, le handicap, la langue, la religion, les opinions politiques ou toute autre opinion, l’origine nationale, ethnique ou sociale des demandeurs, l’appartenance à une minorité nationale, la fortune, la naissance ou toute autre situation, ou quant à toute autre circonstance sans rapport avec la valeur de la qualification dont la reconnaissance a été sollicitée. Afin d’assurer ce droit, chaque Partie s’engage à prendre les dispositions nécessaires pour évaluer toute demande de reconnaissance de qualifications en prenant exclusivement en compte les connaissances et aptitudes acquises.
Article III.2 Chaque Partie veille à ce que les procédures et critères utilisés dans l’évaluation et la reconnaissance des qualifications soient transparents, cohérents et fiables.
Article III.3 1. Les décisions de reconnaissance sont prises sur la base d’informations pertinentes relatives aux qualifications dont la reconnaissance est demandée.
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2. La responsabilité de fournir des informations nécessaires incombe, en première instance, au demandeur qui doit les fournir de bonne foi. 3. Nonobstant la responsabilité du demandeur, à la requête de celui-ci, les établissements ayant délivré les qualifications en question ont le devoir de lui fournir, ainsi qu’à l’institution ou aux autorités compétentes du pays où la reconnaissance est demandée, des informations pertinentes dans les limites du raisonnable. 4. Les Parties donnent instruction à tous les établissements d’enseignement relevant de leur système d’enseignement de donner suite à toute demande raisonnable d’information faite dans le but de l’évaluation des qualifications obtenues dans lesdits établissements, ou, le cas échéant, encouragent les établissements à le faire. 5. Il appartient à l’organisme qui entreprend l’évaluation de démontrer qu’une demande ne remplit pas les conditions requises.
Article III.4 Afin de faciliter la reconnaissance des qualifications, chaque Partie veille à ce que des informations nécessaires et claires soient fournies sur son système d’enseignement.
Article III.5 Les décisions de reconnaissance sont prises dans un délai raisonnable, précisé au préalable par l’autorité compétente en matière de reconnaissance, à dater du moment où toutes les informations nécessaires à l’examen de la demande auront été fournies. En cas de décision négative, les raisons du refus sont énoncées et le demandeur est informé des mesures qu’il pourrait prendre dans le but d’obtenir la reconnaissance à un moment ultérieur. En cas de décision négative ou d’absence de décision, le demandeur doit pouvoir faire appel de la décision dans un délai raisonnable.
Section IV - Reconnaissance des qualifications donnant accès à l’enseignement supérieur Article IV.1 Chaque Partie reconnaît, aux fins de l’accès aux programmes relevant de son système d’enseignement supérieur, les qualifications délivrées par les autres Parties et qui satisfont, dans ces Parties, aux conditions générales d’accès à l’enseignement supérieur, à moins que l’on ne puisse démontrer qu’il existe une différence substantielle entre les conditions générales d’accès dans la Partie dans laquelle la qualification a été obtenue et dans la Partie dans laquelle la reconnaissance de la qualification est demandée.
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Article IV.2 Alternativement, il suffit qu’une Partie permette au titulaire d’une qualification délivrée dans une des autres Parties d’obtenir une évaluation de cette qualification, à la demande du titulaire, et les dispositions de l’article IV.1 s’appliquent, mutatis mutandis, à un tel cas.
Article IV.3 Lorsqu’une qualification ne donne accès qu’à certains types d’établissements ou de programmes spécifiques d’enseignement supérieur dans la Partie dans laquelle elle a été obtenue, toute autre Partie garantit aux titulaires d’une telle qualification l’accès à des programmes spécifiques similaires dans les institutions relevant de son système d’enseignement supérieur, à moins que l’on ne puisse prouver qu’il existe une différence substantielle entre les conditions d’accès dans la Partie dans laquelle la qualification a été obtenue et les conditions d’accès dans la Partie dans laquelle la reconnaissance de la qualification est demandée.
Article IV.4 Lorsque l’admission à des programmes particuliers d’enseignement supérieur dépend de conditions spécifiques, complémentaires aux conditions générales d’accès, les autorités compétentes de la Partie concernée peuvent imposer ces mêmes conditions complémentaires aux titulaires de qualifications obtenues dans les autres Parties ou évaluer si les demandeurs ayant des qualifications obtenues dans d’autres Parties remplissent des conditions équivalentes.
Article IV.5 Lorsque, dans la Partie dans laquelle ils ont été obtenus, les certificats d’enseignement secondaire ne donnent accès à l’enseignement supérieur que lorsqu’ils sont accompagnés d’attestations de réussite d’examens complémentaires, en tant que condition préalable à l’accès, les autres Parties peuvent conditionner l’accès aux mêmes exigences ou offrir une alternative permettant de satisfaire aux exigences complémentaires au sein de leur propre système d’enseignement. Tout État, le Saint-Siège, la Communauté européenne, au moment de la signature ou au moment du dépôt de leur instrument de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion, ou à tout moment par la suite, peuvent déclarer à l’un des dépositaires faire usage des dispositions du présent article, en indiquant les Parties à l’égard desquelles ils ont l’intention d’appliquer cet article, ainsi que les raisons qui justifient cette mesure.
Article IV.6 Sans préjudice des dispositions des articles IV.1., IV.2., IV.3., IV.4. et IV.5., l’admission dans un établissement déterminé d’enseignement supérieur ou à un programme déterminé de cet établissement peut être limitée ou sélective. Dans les cas où l’admission dans un établissement et/ou à un programme d’enseignement supérieur est sélective, les procédures d’admission doivent être conçues de telle sorte que l’évaluation des qualifications
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étrangères soit effectuée conformément aux principes d’équité et de non-discrimination décrits à la section III.
Article IV.7 Sans préjudice des dispositions des articles IV.1., IV.2., IV.3., IV.4. et IV.5., l’admission dans un établissement déterminé d’enseignement supérieur peut être subordonnée à la preuve que le demandeur possède des connaissances suffisantes de la langue, ou des langues d’enseignement de l’établissement concerné ou d’autres langues spécifiées.
Article IV.8 Dans les Parties dans lesquelles l’accès à l’enseignement supérieur peut être obtenu sur base de qualifications non traditionnelles, des qualifications similaires obtenues dans d’autres Parties sont évaluées de la même manière que les qualifications non traditionnelles obtenues dans la Partie dans laquelle la reconnaissance est demandée.
Article IV.9 Aux fins d’admission aux programmes d’enseignement supérieur, chaque Partie peut stipuler que la reconnaissance des qualifications délivrées par un établissement d’enseignement étranger situé sur son territoire est subordonnée à des conditions spécifiques de la législation nationale, ou à des accords spécifiques conclus avec la Partie d’origine de cet établissement.
Section V - Reconnaissance des périodes d’études Article V.1 Chaque Partie reconnaît les périodes d’études accomplies dans le cadre d’un programme d’enseignement supérieur dans une autre Partie. Cette reconnaissance comprend de telles périodes d’études en vue de l’accomplissement d’un programme d’enseignement supérieur dans la Partie dans laquelle la reconnaissance est demandée, à moins que l’on ne puisse démontrer qu’il existe une différence substantielle entre les périodes d’études accomplies dans une autre Partie et la partie du programme d’enseignement supérieur qu’elles remplaceraient dans la Partie où la reconnaissance est demandée.
Article V.2 Alternativement, il suffit qu’une Partie permette à une personne ayant accompli une période d’études dans le cadre d’un programme d’enseignement supérieur d’une autre Partie d’obtenir une évaluation de cette période d’études, à la demande de la personne concernée, et les dispositions de l’article V.1 s’appliquent, mutatis mutandis, à un tel cas.
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Article V.3 En particulier, chaque Partie facilite la reconnaissance des périodes d’études lorsque : a. il y a eu accord préalable entre, d’une part, l’établissement d’enseignement supérieur ou l’autorité compétente responsable de la période d’études et, d’autre part, l’établissement d’enseignement supérieur ou l’autorité compétente en matière de reconnaissance responsable pour la reconnaissance demandée ; et b. l’établissement d’enseignement supérieur où la période d’études a été accomplie a délivré un certificat ou un relevé de notes attestant que l’étudiant a satisfait aux exigences requises pour ladite période d’études.
Section VI - Reconnaissance des qualifications d’enseignement supérieur Article VI.1 Dans la mesure où une décision de reconnaissance est basée sur le savoir et le savoir-faire certifiés par une qualification d’enseignement supérieur, chaque Partie reconnaît les qualifications d’enseignement supérieur conférées dans une autre Partie, à moins que l’on ne puisse démontrer qu’il existe une différence substantielle entre la qualification dont la reconnaissance est demandée et la qualification correspondante dans la Partie dans laquelle la reconnaissance est demandée.
Article VI.2 Alternativement, il suffit qu’une Partie permette au titulaire d’une qualification d’enseignement supérieur délivrée dans une des autres Parties d’obtenir une évaluation de cette qualification, à la demande du titulaire, et les dispositions de l’article VI.1 s’appliquent, mutatis mutandis, à un tel cas.
Article VI.3 La reconnaissance, par une Partie, d’une qualification d’enseignement supérieur délivrée par une autre Partie entraîne les deux conséquences suivantes, ou l’une d’entre elles : a. l’accès à des études d’enseignement supérieur complémentaires, y compris aux examens y afférents, et/ou aux préparations au doctorat, dans les mêmes conditions que celles qui sont applicables aux titulaires de qualifications de la Partie dans laquelle la reconnaissance est demandée ; b. l’usage d’un titre académique, sous réserve des lois ou règlements de la Partie, ou d’une juridiction de la Partie, dans laquelle la reconnaissance est demandée. En outre, la reconnaissance peut faciliter l’accès au marché du travail, sous réserve des lois et règlements de la Partie, ou d’une juridiction de la Partie, dans laquelle la reconnaissance est demandée.
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Conventions, recommandations, déclarations et chartes adoptées par l’UNESCO (1948–2006)
Article VI.4 L’évaluation, par une Partie, d’une qualification d’enseignement supérieur délivrée dans une autre Partie peut revêtir l’une ou l’autre des formes suivantes : a. des avis dispensés à des fins d’emploi ; b. des avis adressés à un établissement d’enseignement aux fins d’admission à ses programmes ; des avis destinés à toute autre autorité compétente en matière de reconnaissance. c.
Article VI.5 Chaque Partie peut, s’agissant de la reconnaissance de qualifications d’enseignement supérieur délivrées par un établissement d’enseignement supérieur situé sur son territoire, subordonner cette reconnaissance à des conditions spécifiques de la législation nationale ou à des accords spécifiques conclus avec la Partie d’origine de cet établissement.
Section VII - Reconnaissance des qualifications des réfugiés, des personnes déplacées et des personnes assimilées aux réfugiés Article VII Chaque Partie prend toutes les mesures possibles et raisonnables dans le cadre de son système éducatif, en conformité avec ses dispositions constitutionnelles, légales et administratives, pour élaborer des procédures appropriées permettant d’évaluer équitablement et efficacement si les réfugiés, les personnes déplacées et les personnes assimilées aux réfugiés remplissent les conditions requises pour l’accès à l’enseignement supérieur, la poursuite de programmes d’enseignement supérieur complémentaires ou l’exercice d’une activité professionnelle et ce même lorsque les qualifications obtenues dans l’une des Parties ne peuvent être prouvées par des documents les attestant.
Section VIII - Information sur l’évaluation des établissements et des programmes d’enseignement supérieur Article VIII.1 Chaque Partie fournit l’information nécessaire sur tout établissement relevant de son système d’enseignement supérieur ainsi que sur tout programme organisé par ces établissements, en vue de permettre aux autorités compétentes des autres Parties de vérifier si la qualité des qualifications délivrées par ces institutions justifie la reconnaissance dans la Partie dans laquelle la reconnaissance est demandée. Une telle information se présente comme suit :
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a.
b.
dans le cas des Parties ayant établi un système officiel d’évaluation des établissements et des programmes d’enseignement supérieur : information sur les méthodes et résultats de cette évaluation et sur les normes de qualité spécifiques à chaque type d’établissement d’enseignement supérieur délivrant des qualifications d’enseignement supérieur et aux programmes y menant ; dans le cas des Parties n’ayant pas établi de système officiel d’évaluation des établissements et des programmes d’enseignement supérieur : information sur la reconnaissance des différentes qualifications obtenues dans tout établissement ou par le biais de tout programme relevant de leur système d’enseignement supérieur.
Article VIII.2 Chaque Partie prend les dispositions nécessaires pour établir, tenir à jour et diffuser : a. une typologie des différents types d’établissement d’enseignement supérieur relevant de son système d’enseignement supérieur, comprenant les caractéristiques spécifiques de chaque type d’établissement ; b. une liste des établissements (publics et privés) reconnus comme relevant de son système d’enseignement supérieur, indiquant leur capacité à délivrer les différents types de qualifications ainsi que les conditions requises pour l’accès à chaque type d’établissement et de programme ; c. une description des programmes d’enseignement supérieur ; d. une liste des établissements d’enseignement situés hors de son territoire et qu’elle considère comme relevant de son système d’enseignement.
Section IX - Information en matière de reconnaissance Article IX.1 Afin de faciliter la reconnaissance des qualifications d’enseignement supérieur, les Parties s’engagent à établir des systèmes transparents permettant une description complète des qualifications décernées.
Article IX.2 1. Reconnaissant la nécessité de disposer d’informations appropriées, précises et mises à jour, chaque Partie crée ou maintient un centre national d’information et notifie, à l’un des dépositaires, cette création ou toute modification y afférente. 2. Dans chaque Partie, le centre national d’information : a. facilite l’accès à des informations exactes et fiables sur le système d’enseignement supérieur et les qualifications du pays dans lequel il est situé ;
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b. c.
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facilite l’accès aux informations sur les systèmes d’enseignement supérieur et les qualifications des autres Parties ; donne des conseils ou des informations en matière de reconnaissance et d’évaluation des qualifications, dans le respect des lois et des règlements nationaux.
3. Chaque centre national d’information doit avoir à sa disposition les moyens nécessaires pour lui permettre de remplir ses fonctions.
Article IX.3 Les Parties encouragent, par l’intermédiaire des centres nationaux d’information ou par d’autres moyens, l’utilisation, par les établissements d’enseignement supérieur des Parties, du Supplément au Diplôme de l’UNESCO/Conseil de l’Europe ou de tout autre document comparable.
Section X - Mécanismes de mise en œuvre Article X.1 Les organes suivants surveillent, promeuvent et facilitent la mise en œuvre de la Convention : a. le Comité de la Convention sur la reconnaissance des qualifications relatives à l’enseignement supérieur dans la région européenne ; b. le Réseau européen des centres nationaux d’information sur la reconnaissance et la mobilité académiques, le réseau ENIC créé par décision du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe le 9 juin 1994 et du Comité régional pour l’Europe de l’UNESCO le 18 juin 1994.
Article X.2 1. Le Comité de la Convention sur la reconnaissance des qualifications relatives à l’enseignement supérieur dans la Région européenne (dénommé ci-après « le comité ») est créé par la présente Convention. Il est composé d’un représentant de chaque Partie. 2. Aux fins de l’article X.2, le terme « Partie » ne s’applique pas à la Communauté européenne. 3. Les États mentionnés à l’article XI.1.1 et le Saint-Siège, s’ils ne sont pas Parties à la présente Convention, la Communauté européenne ainsi que le président du réseau ENIC peuvent participer aux réunions du Comité en tant qu’observateurs. Des représentants d’organisations gouvernementales ou non-gouvernementales actives dans le domaine de la reconnaissance au niveau de la région pourront également être invités à participer aux réunions du comité en tant qu’observateurs.
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4. Le président du Comité régional de l’UNESCO pour l’application de la Convention sur la reconnaissance des études et des diplômes relatifs à l’enseignement supérieur dans les États appartenant à la région Europe sera également invité à participer aux réunions du comité en qualité d’observateur. 5. Le comité promeut l’application de la présente Convention et surveille sa mise en œuvre. À cette fin, il peut adopter, à la majorité des Parties, des recommandations, des déclarations, des protocoles et des codes de bonne pratique, pour aider les autorités compétentes des Parties dans la mise en œuvre de la Convention et dans l’examen des demandes de reconnaissance des qualifications d’enseignement supérieur. Bien qu’elles ne soient pas liées par de tels textes, les Parties n’épargnent aucun effort pour les appliquer, les soumettre à l’attention des autorités compétentes et encourager leur application. Le comité demande l’avis du réseau ENIC avant de prendre ses décisions. 6. Le comité fait rapport aux instances concernées du Conseil de l’Europe et de l’UNESCO. 7. Le comité assure la liaison avec les comités régionaux de l’UNESCO pour l’application des conventions sur la reconnaissance des études, des diplômes et des grades d’enseignement supérieur adoptées sous les auspices de l’UNESCO. 8. Le quorum est atteint lorsque la majorité des Parties est présente. 9. Le comité adopte son règlement intérieur. Il se réunit en session ordinaire au moins tous les trois ans. Le comité se réunit pour la première fois dans un délai d’un an à dater de l’entrée en vigueur de la présente Convention. 10. Le secrétariat du comité est confié conjointement au Secrétaire Général du Conseil de l’Europe et au Directeur général de l’UNESCO.
Article X.3 1. Chaque Partie désigne comme membre du réseau européen des centres nationaux d’information sur la mobilité et la reconnaissance académiques (le réseau ENIC) le centre national d’information créé ou maintenu dans la Partie en vertu de l’article IX.2. Dans l’hypothèse où plus d’un centre national d’information est créé ou maintenu dans une Partie en vertu de l’article IX.2, tous ces centres sont membres du Réseau, mais les centres nationaux d’information concernés ne disposent que d’une voix. 2. Le réseau ENIC, dans sa composition limitée aux centres nationaux d’information des Parties à la présente Convention, apporte son soutien et aide à la mise en œuvre pratique de la Convention par les autorités nationales compétentes. Le Réseau se réunit au moins une fois par an en session plénière. Il élit son président et son bureau conformément à son mandat. 3. Le Secrétariat du réseau ENIC est confié conjointement au Secrétaire Général du Conseil de l’Europe et au Directeur général de l’UNESCO. 4. Les Parties coopèrent, à travers le réseau ENIC, avec les centres nationaux d’information des autres Parties, en leur permettant, notamment, de recueillir toute
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information utile à la réalisation des activités des centres nationaux d’information relatives à la reconnaissance et à la mobilité académiques.
Section XI - Clauses finales Article XI.1 1. La présente Convention est ouverte à la signature : a. des États membres du Conseil de l’Europe ; b. des États membres de la région Europe de l’UNESCO ; c. de tout autre signataire, État contractant ou Partie à la Convention culturelle européenne du Conseil de l’Europe et/ou à la Convention de l’UNESCO sur la reconnaissance des études et des diplômes relatifs à l’enseignement supérieur dans les États de la Région Europe, qui ont été invités à participer à la conférence diplomatique chargée de l’adoption de la présente Convention. 2. Ces États et le Saint-Siège peuvent exprimer leur consentement à être liés par : a. signature, sans réserve de ratification, d’acceptation ou d’approbation ; ou b. signature, soumise à ratification, acceptation ou approbation, suivie de la ratification, acceptation ou approbation ; ou c. adhésion. 3. Les signatures auront lieu près l’un des dépositaires. Les instruments de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion seront déposés près l’un des dépositaires.
Article XI.2 La présente Convention entrera en vigueur le premier jour du mois suivant l’expiration d’un délai d’un mois après que cinq États, dont au moins trois États membres du Conseil de l’Europe et/ou de la région Europe de l’UNESCO, auront exprimé leur consentement à être liés par la Convention. Elle entrera en vigueur, pour chaque autre État, le premier jour du mois suivant l’expiration d’un délai d’un mois après la date de l’expression de son consentement à être lié par la Convention.
Article XI.3 1. Après l’entrée en vigueur de la présente Convention, tout État autre que ceux appartenant à l’une des catégories énumérées à l’article XI.1 peut introduire une demande d’adhésion à la Convention. Toute demande en ce sens devra être communiquée à l’un des dépositaires, qui la transmettra aux Parties trois mois au moins avant la réunion du Comité de la Convention sur la reconnaissance des qualifications relatives à l’enseignement supérieur dans la région européenne. Le dépositaire en informera également le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe et le Conseil exécutif de l’UNESCO. 2. La décision d’inviter un État qui en a fait la demande à adhérer à la présente Convention est prise à la majorité des deux tiers des Parties.
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3. Après l’entrée en vigueur de la présente Convention, la Communauté européenne peut y adhérer, à la demande de ses États membres, adressée à l’un des dépositaires. Dans ces circonstances, l’article XI.3.2 ne s’applique pas. 4. Pour tout État adhérant, et pour la Communauté européenne, la Convention entrera en vigueur le premier jour du mois qui suit l’expiration d’un délai d’un mois après la date du dépôt de l’instrument d’adhésion près l’un des dépositaires.
Article XI.4 1. Les Parties à la présente Convention, qui sont en même temps parties à l’une ou plusieurs des conventions suivantes : • Convention européenne relative à l'équivalence des diplômes donnant accès aux établissements universitaires (1953, STE n° 15) et son Protocole (1964, STE n° 49) ; • Convention européenne sur l'équivalence des périodes d'études universitaires (1956, STE n° 21) ; • Convention européenne sur la reconnaissance académique des qualifications universitaires (1959, STE n° 32) ; • Convention internationale sur la reconnaissance des études, des diplômes et des grades d'enseignement supérieur dans les États arabes et les États européens riverains de la Méditerranée (1976) ; • Convention sur la reconnaissance des études et des diplômes relatifs à l'enseignement supérieur dans les États de la région Europe (1979) ; • Convention européenne sur l'équivalence générale des périodes d'études universitaires (1990, STE n° 138) ; a. appliqueront les dispositions de la présente Convention dans leurs relations réciproques, b. continueront à appliquer les conventions mentionnées ci-dessus, auxquelles elles sont déjà parties, dans leurs relations avec d’autres États parties auxdites conventions mais pas à la présente Convention. 2. Les Parties à la présente Convention s’engagent à s’abstenir de devenir parties aux conventions mentionnées au paragraphe 1, auxquelles elles ne seraient pas encore parties, à l’exception de la Convention internationale sur la reconnaissance des études, des diplômes et des grades d’enseignement supérieur dans les États arabes et les États européens riverains de la Méditerranée.
Article XI.5 1. Tout État peut, au moment de la signature ou au moment du dépôt de son instrument de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion, désigner le ou les territoires auxquels s’applique la présente Convention. 2. Tout État peut, à tout autre moment par la suite, par une déclaration adressée à l’un des dépositaires, étendre l’application de la présente Convention à tout autre territoire. La Convention entrera en vigueur, à l’égard de ce territoire, le premier jour du mois suivant
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l’expiration d’un délai d’un mois après la date de réception d’une telle déclaration par le dépositaire. 3. Toute déclaration faite en vertu des deux paragraphes précédents, à l’égard de tout territoire désigné dans une telle déclaration, peut être retirée par notification adressée à l’un des dépositaires. Elle prendra effet le premier jour du mois suivant l’expiration d’un délai d’un mois après la date de réception d’une telle notification par le dépositaire.
Article XI.6 1. Toute Partie peut, à tout moment, dénoncer la présente Convention par notification adressée à l’un des dépositaires. 2. La dénonciation prendra effet le premier jour du mois suivant l’expiration d’un délai de douze mois après la date de réception de la notification par le dépositaire. Toutefois, cette dénonciation n’affectera pas les décisions de reconnaissance prises antérieurement en vertu des dispositions de la présente Convention. 3. L’extinction de la présente Convention ou la suspension de son application comme conséquence de la violation par une Partie d’une disposition essentielle pour la réalisation de l’objet ou du but de la Convention se fera conformément au droit international.
Article XI.7 1. Tout État, le Saint-Siège, la Communauté européenne peuvent, lors de la signature ou au moment du dépôt de leur instrument de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion, déclarer qu’ils se réservent le droit de ne pas appliquer, partiellement ou totalement, un ou plusieurs des articles suivants de la présente Convention : • Article IV.8, • Article V.3, • Article VI.3, • Article VIII.2, • Article IX.3. Aucune autre réserve ne peut être faite. 2. Toute Partie ayant formulé une réserve en vertu du paragraphe précédent peut la retirer, en tout ou partie, par notification adressée à l’un des dépositaires. Le retrait prendra effet à la date de réception de la notification par le dépositaire. 3. Une Partie ayant formulé une réserve à l’égard d’une disposition de la présente Convention ne peut pas prétendre à son application par une autre Partie ; elle peut, toutefois, si la réserve est partielle ou conditionnelle, prétendre à l’application de cette disposition dans la mesure où elle l’a acceptée.
Article XI.8 1. Le Comité de la Convention sur la reconnaissance des qualifications relatives à l’enseignement supérieur dans la région européenne peut adopter des projets
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d’amendement à la présente Convention par une décision prise à la majorité des deux tiers des Parties. Tout amendement ainsi adopté est incorporé dans un protocole à la présente Convention. Le protocole spécifie les modalités de son entrée en vigueur qui, en tout état de cause, nécessite l’accord des Parties afin qu’elles soient liées par le protocole. 2. Aucun amendement ne peut être apporté à la section III de la présente Convention en vertu de la procédure du paragraphe 1 ci-dessus. 3. Toute proposition d’amendement doit être communiquée à l’un des dépositaires, qui la transmettra aux Parties trois mois au moins avant la réunion du comité. Le dépositaire en informera également le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe et le Conseil exécutif de l’UNESCO.
Article XI.9 1. Le Secrétaire Général du Conseil de l’Europe et le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture sont les dépositaires de la présente Convention. 2. Le dépositaire auprès duquel est déposé un acte, une notification ou une communication notifiera aux Parties à la présente Convention, ainsi qu’aux autres États membres du Conseil de l’Europe et/ou de la région Europe de l’UNESCO : a. toute signature ; b. le dépôt de tout instrument de ratification, d’acceptation d’approbation ou d’adhésion ; c. toute date d’entrée en vigueur de la présente Convention en vertu des dispositions des articles XI.2 et XI.3.4 ; d. toute réserve faite en application des dispositions de l’article XI.7 et le retrait de toute réserve faite en application des dispositions de l’article XI.7 ; e. toute dénonciation de la présente Convention en application de l’article XI.6 ; f. toute déclaration faite en vertu des dispositions de l’article II.1 ou de l’article II.2 ; g. toute déclaration faite en vertu des dispositions de l’article IV.5 ; h. toute demande d’adhésion faite en vertu de l’article XI.3 ; i. toute proposition faite en vertu de l’article XI.8 ; j. tout autre acte, notification ou communication ayant trait à la présente Convention. 3. Le dépositaire recevant une communication ou procédant à une notification en vertu des dispositions de la présente Convention en informera immédiatement l’autre dépositaire. EN FOI DE QUOI, les représentants soussignés, dûment autorisés, ont signé la présente Convention.
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Fait à Lisbonne, le 11 avril 1997, en anglais, français, russe et espagnol, les quatre textes faisant également foi, en deux exemplaires, dont un sera déposé dans les archives du Conseil de l’Europe et l’autre dans les archives de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, et dont une copie certifiée conforme sera remise à tous les États visés à l’article XI.1, au Saint-Siège et à la Communauté européenne, ainsi qu’au Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies.
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Deuxième protocole relatif à la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé La Haye, le 26 mars 1999 Les Parties, Conscientes de la nécessité d’améliorer la protection des biens culturels en cas de conflit armé et d’établir un système renforcé de protection en faveur de biens culturels spécialement désignés, Réaffirmant l’importance des dispositions de la Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé adoptée à La Haye le 14 mai 1954, et soulignant la nécessité de les compléter par des mesures qui renforcent leur mise en œuvre, Désireuses d’offrir aux Hautes Parties Contractantes à la Convention un moyen de participer plus étroitement à la protection des biens culturels en cas de conflit armé en mettant en place des procédures adéquates, Considérant que les règles régissant la protection des biens culturels en cas de conflit armé devraient refléter les développements du droit international, Affirmant que les règles de droit international coutumier continueront à régir les questions qui ne sont pas réglées par le présent Protocole, Sont convenues de ce qui suit :
Chapitre premier : Introduction Article premier. Définitions Aux fins du présent Protocole, on entend par : (a) « Partie », un État Partie au présent Protocole ; (b) « biens culturels », les biens culturels tels que définis à l’article premier de la Convention ; (c) « Convention », la Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, adoptée à La Haye le 14 mai 1954 ; (d) « Haute Partie contractante », un État Partie à la Convention ; (e) « protection renforcée », le système de protection renforcée établi par les articles 10 et 11 ; (f) « objectif militaire », un objet qui, par sa nature, son emplacement, sa destination ou son utilisation, apporte une contribution effective à l’action militaire et dont la destruction totale et partielle, la capture ou la neutralisation offre en l’occurrence un avantage militaire précis ;
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(g)
« illicite », effectué sous la contrainte ou autrement, en violation des règles applicables de la législation interne du territoire occupé ou du droit international ;
(h)
« Liste », la Liste internationale des biens culturels sous protection renforcée, établie conformément à l’article 27, paragraphe 1, alinéa b) ;
(i)
« Directeur général », le Directeur général de l’UNESCO ;
(j)
« UNESCO », l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture ;
(k)
« premier Protocole », le Protocole pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, adopté à La Haye, le 14 mai 1954.
Article . Relation avec la Convention Le présent Protocole complète la Convention pour ce qui concerne les relations entre les Parties.
Article . Champ d’application 1. Outre les dispositions qui s’appliquent en temps de paix, le présent Protocole est appliqué dans les situations visées à l’article 18 paragraphes 1 et 2 de la Convention et à l’article 22, paragraphe 1. 2. Si l’une des parties à un conflit armé n’est pas liée par le présent Protocole, les Parties au présent Protocole resteront liées par celui-ci dans leurs rapports réciproques. Elles seront liées en outre par le présent Protocole dans leurs relations avec un État partie qui n’est pas lié par le Protocole, s’il en accepte les dispositions et aussi longtemps qu’il les applique.
Article . Relations entre le chapitre 3 et d’autres dispositions de la Convention et du présent Protocole L’application des dispositions du chapitre 3 du présent Protocole ne porte pas atteinte à : (a)
l’application des dispositions du chapitre I de la Convention et du chapitre 2 du présent Protocole ;
(b)
l’application du chapitre II de la Convention aussi bien entre les Parties au présent Protocole qu’entre une Partie et un État qui accepte et applique le présent Protocole conformément à l’article 3 paragraphe 2, étant entendu que si un bien culturel est placé à la fois sous la protection spéciale et sous la protection renforcée, seules s’appliqueront les dispositions relatives à la protection renforcée.
Conventions et accords de caractère normatif 271
Chapitre 2 : Dispositions générales concernant la protection Article . Sauvegarde des biens culturels Les mesures préparatoires prises en temps de paix pour la sauvegarde des biens culturels contre les effets prévisibles d’un conflit armé conformément à l’article 3 de la Convention comprennent, le cas échéant, l’établissement d’inventaires, la planification de mesures d’urgence pour assurer la protection des biens contre les risques d’incendie ou d’écroulement des bâtiments, la préparation de l’enlèvement des biens culturels meubles ou la fourniture d’une protection in situ adéquate desdits biens, et la désignation d’autorités compétentes responsables de la sauvegarde des biens culturels.
Article . Respect des biens culturels Dans le but de garantir le respect des biens culturels conformément à l’article 4 de la Convention : (a) une dérogation sur le fondement d’une nécessité militaire impérative au sens du paragraphe 2 de l’article 4 de la Convention ne peut être invoquée pour diriger un acte d’hostilité contre un bien culturel que lorsque et aussi longtemps que : (i) ce bien culturel, par sa fonction, a été transformé en objectif militaire, et (ii) il n’existe pas d’autre solution pratiquement possible pour obtenir un avantage militaire équivalant à celui qui est offert par le fait de diriger un acte d’hostilité contre cet objectif ; (b) une dérogation sur le fondement d’une nécessité militaire impérative au sens du paragraphe 2 de l’article 4 de la Convention ne peut être invoquée pour utiliser des biens culturels à des fins qui sont susceptibles de les exposer à la destruction ou à la détérioration que lorsque et aussi longtemps qu’aucun choix n’est possible entre une telle utilisation des biens culturels et une autre méthode pratiquement possible pour obtenir un avantage militaire équivalent ; (c) la décision d’invoquer une nécessité militaire impérative n’est prise que par le chef d’une formation égale ou supérieure en importance à un bataillon, ou par une formation de taille plus petite, lorsque les circonstances ne permettent pas de procéder autrement ; (d) en cas d’attaque fondée sur une décision prise conformément à l’alinéa a), un avertissement doit être donné en temps utile et par des moyens efficaces, lorsque les circonstances le permettent.
Article . Précautions dans l’attaque Sans préjudice des autres précautions prescrites par le droit international humanitaire dans la conduite des opérations militaires, chaque Partie au conflit doit : (a) faire tout ce qui est pratiquement possible pour vérifier que les objectifs à attaquer ne sont pas des biens culturels protégés par l’article 4 de la Convention ; (b) prendre toutes les précautions pratiquement possibles quant au choix des moyens et méthodes d’attaque en vue d’éviter et, en tout cas, de réduire au minimum les
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(c)
(d)
dommages qui pourraient être causés incidemment aux biens culturels protégés en vertu de l’article 4 de la Convention ; s’abstenir de lancer une attaque dont on peut attendre qu’elle cause incidemment aux biens culturels protégés par l’article 4 de la Convention des dommages qui seraient excessifs par rapport à l’avantage militaire concret et direct attendu ; annuler ou interrompre une attaque lorsqu’il apparaît que : (i) l’objectif est un bien culturel protégé en vertu de l’article 4 de la Convention, (ii) l’on peut attendre qu’elle cause incidemment aux biens culturels protégés en vertu de l’article 4 de la Convention, des dommages qui seraient excessifs par rapport à l’avantage militaire concret et direct attendu.
Article . Précautions contre les effets des attaques Dans toute la mesure de ce qui est pratiquement possible, les Parties au conflit doivent: (a) éloigner les biens culturels meubles du voisinage des objectifs militaires ou fournir une protection in situ adéquate ; (b) éviter de placer des objectifs militaires à proximité de biens culturels.
Article . Protection des biens culturels en territoire occupé 1. Sans préjudice des dispositions des articles 4 et 5 de la Convention, toute Partie occupant totalement ou partiellement le territoire d’une autre Partie interdit et empêche, en ce qui concerne le territoire occupé : (a) toute exportation, autre déplacement ou transfert de propriété illicites de biens culturels ; (b) toute fouille archéologique, à moins qu’elle ne soit absolument indispensable aux fins de sauvegarde, d’enregistrement ou de conservation de biens culturels ; (c) toute transformation, ou changement d’utilisation, de biens culturels visant à dissimuler ou à détruire des éléments de témoignage de caractère culturel, historique ou scientifique. 2. Toute fouille archéologique ou transformation ou changement d’utilisation de biens culturels d’un territoire occupé doit s’effectuer, à moins que les circonstances ne le permettent pas, en étroite coopération avec les autorités nationales compétentes dudit territoire.
Chapitre 3 : Protection renforcée Article . Protection renforcée Un bien culturel peut être placé sous protection renforcée s’il satisfait aux trois conditions suivantes : (a) il s’agit d’un patrimoine culturel qui revêt la plus haute importance pour l’humanité ;
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(b)
(c)
il est protégé par des mesures internes, juridiques et administratives adéquates, qui reconnaissent sa valeur culturelle et historique exceptionnelle et qui garantissent le plus haut niveau de protection ; il n’est pas utilisé à des fins militaires ou pour protéger des sites militaires, et la Partie sous le contrôle duquel il se trouve a confirmé dans une déclaration qu’il ne sera pas ainsi utilisé.
Article . Octroi de la protection renforcée 1. Chaque Partie devrait soumettre au Comité une liste des biens culturels pour lesquels elle a l’intention de demander l’octroi de la protection renforcée. 2. La Partie qui a la juridiction ou le contrôle sur un bien culturel peut demander l’inscription de ce bien sur la Liste qui sera établie en vertu de l’article 27, paragraphe 1, alinéa b). Cette demande comporte toutes les informations nécessaires relatives aux critères mentionnés à l’article 10. Le Comité peut inviter une Partie à demander l’inscription de ce bien culturel sur la Liste. 3. D’autres Parties, le Comité international du Bouclier bleu et d’autres organisations non gouvernementales ayant une expertise appropriée, peuvent recommander un bien culturel particulier au Comité. Dans de tels cas, le Comité peut décider d’inviter une Partie à demander l’inscription de ce bien culturel sur la Liste. 4. Ni la demande d’inscription d’un bien culturel se trouvant sur un territoire, sous une souveraineté ou une juridiction revendiqué par plus d’un État, ni l’inscription d’un tel bien, ne portent en aucune manière préjudice aux droits des parties au différend. 5. Lorsque le Comité a reçu une demande d’inscription sur la Liste, il en informe toutes les Parties. Les Parties peuvent soumettre au Comité, dans un délai de soixante jours, leurs représentations relatives à une telle demande. Ces représentations seront fondées seulement sur les critères mentionnés à l’article 10. Elles doivent être spécifiques et porter sur les faits. Le Comité examine ces représentations en fournissant à la Partie qui demande l’inscription l’occasion de répondre avant de prendre sa décision. Lorsque de telles représentations ont été soumises au Comité, la décision quant à l’inscription sur la Liste est prise, nonobstant l’article 26, à la majorité des quatre cinquièmes des membres du Comité présents et votant. 6. En statuant sur une demande, le Comité devrait demander l’avis d’organisations gouvernementales et non gouvernementales, ainsi que d’experts individuels. 7. La décision d’octroyer ou de refuser la protection renforcée peut seulement être fondée sur les critères mentionnés à l’article 10. 8. Dans des cas exceptionnels, lorsque le Comité est arrivé à la conclusion que la Partie qui demande l’inscription d’un bien culturel sur la Liste ne peut pas satisfaire au critère de l’article 10, alinéa b), il peut décider d’octroyer la protection renforcée, pour autant que la Partie requérante soumette une demande d’assistance internationale en vertu de l’article 32.
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9. Dès le commencement des hostilités, une Partie au conflit peut demander, en raison d’une situation d’urgence, la protection renforcée de biens culturels placés sous sa juridiction ou son contrôle, en soumettant sa demande au Comité. Le Comité transmet cette demande immédiatement à toutes les Parties au conflit. Dans ce cas, le Comité examine d’urgence les représentations des Parties concernées. La décision d’octroyer la protection renforcée à titre provisoire sera prise le plus rapidement possible et, nonobstant les dispositions de l’article 26, à la majorité des quatre cinquièmes des membres du Comité. Le Comité peut octroyer la protection renforcée à titre provisoire, en attendant l’issue de la procédure normale d’octroi de cette protection, à condition que les critères retenus dans les alinéas a) et c) de l’article 10 soient satisfaits. 10. La protection renforcée est octroyée par le Comité à un bien culturel à partir du moment de son inscription sur la Liste. 11. Le Directeur général notifie sans délai au Secrétaire général des Nations Unies et à toutes les Parties toute décision du Comité d’inscrire un bien culturel sur la Liste.
Article . Immunité des biens culturels sous protection renforcée Les Parties à un conflit assurent l’immunité des biens culturels placés sous protection renforcée en s’interdisant d’en faire l’objet d’attaque ou d’utiliser ces biens ou leurs abords immédiats à l’appui d’une action militaire.
Article . Perte de la protection renforcée 1. Un bien culturel sous protection renforcée ne perd cette protection que si : (a) cette protection est suspendue ou annulée conformément à l’article 14 ; ou (b) si et aussi longtemps que le bien, par son utilisation, est devenu un objectif militaire. 2. Dans les circonstances visées au paragraphe 1 alinéa b), un tel bien ne peut être l’objet d’une attaque que si : (a) cette attaque est le seul moyen pratiquement possible de mettre fin à l’utilisation de ce bien envisagée au paragraphe 1 alinéa b) ; (b) toutes les précautions pratiquement possibles ont été prises quant au choix des moyens et des méthodes d’attaque en vue de mettre un terme à cette utilisation et d’éviter ou, en tout cas, de réduire au minimum les dommages causés à ce bien culturel ; (c) à moins que les circonstances ne le permettent pas, en raison des exigences de la légitime défense immédiate : (i) l’ordre d’attaquer est donné au niveau le plus élevé du commandement opérationnel, (ii) un avertissement a été donné aux forces adverses, par des moyens efficaces, leur enjoignant de mettre fin à l’utilisation visée au paragraphe 1, alinéa b), et
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(iii) un délai raisonnable est accordé aux forces adverses pour redresser la situation.
Article . Suspension et annulation de la protection renforcée 1. Lorsqu’un bien culturel ne satisfait plus à l’un des critères énoncés à l’article 10 du présent Protocole, le Comité peut suspendre ou annuler la protection renforcée dudit bien culturel en le retirant de la Liste. 2. En cas de violations graves de l’article 12 du fait de l’utilisation, à l’appui d’une action militaire, d’un bien culturel sous protection renforcée, le Comité peut suspendre la protection renforcée dudit bien. Quand ces violations sont continues, le Comité peut exceptionnellement annuler la protection dudit bien en le retirant de la Liste. 3. Le Directeur général notifie sans délai au Secrétaire général des Nations Unies et à toutes les Parties au présent Protocole toute décision du Comité de suspendre ou d’annuler la protection renforcée d’un bien culturel. 4. Avant de prendre une telle décision, le Comité offre aux Parties l’occasion de faire connaître leurs vues.
Chapitre 4 : Responsabilité pénale et compétence Article . Violations graves du présent Protocole 1. Commet une infraction au sens du présent Protocole toute personne qui, intentionnellement et en violation de la Convention ou du présent Protocole, accomplit l’un des actes ci-après : (a) faire d’un bien culturel sous protection renforcée l’objet d’une attaque ; (b) utiliser un bien culturel sous protection renforcée ou ses abords immédiats à l’appui d’une action militaire ; (c) détruire ou s’approprier sur une grande échelle des biens culturels protégés par la Convention et le présent Protocole ; (d) faire d’un bien culturel couvert par la Convention et le présent Protocole l’objet d’une attaque ; (e) le vol, le pillage ou le détournement de biens culturels protégés par la Convention, et les actes de vandalisme dirigés contre des biens culturels protégés par la Convention. 2. Chaque Partie adopte les mesures qui pourraient être nécessaires pour incriminer dans son droit interne les infractions visées au présent article et réprimer de telles infractions par des peines appropriées. Ce faisant, les Parties se conforment aux principes généraux du droit et au droit international, notamment aux règles qui étendent la responsabilité pénale individuelle à des personnes autres que les auteurs directs de l’acte.
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Article . Compétence 1. Sans préjudice des dispositions du paragraphe 2, chaque Partie adopte les mesures législatives nécessaires pour établir sa compétence à l’égard des infractions visées à l’article 15, dans les cas suivants : (a) lorsqu’une telle infraction a été commise sur le territoire de cet État ; (b) lorsque l’auteur présumé est un ressortissant de cet État ; (c) s’agissant des infractions visées aux alinéas a) à c) du paragraphe premier de l’article 15, lorsque l’auteur présumé est présent sur le territoire de cet État. 2. En ce qui concerne l’exercice de la compétence et sans préjudice de l’article 28 de la Convention : (a) le présent Protocole ne préjuge ni de l’engagement de la responsabilité pénale individuelle ni de l’exercice de la compétence en vertu du droit interne et international applicable ni n’affecte l’exercice de la compétence en vertu du droit international coutumier ; (b) à l’exception du cas où un État qui n’est pas Partie au présent Protocole pourrait en accepter et en appliquer les dispositions, conformément au paragraphe 2 de l’article 3, les membres des forces armées et les ressortissants d’un État qui n’est pas Partie au présent Protocole, hormis ceux de ses ressortissants qui servent dans les forces armées d’un État qui est Partie au présent Protocole, n’encourent pas de responsabilité pénale individuelle en vertu du présent Protocole, lequel ne fait nullement obligation d’établir sa compétence à l’égard de ces personnes ni de les extrader.
Article . Poursuites 1. La Partie sur le territoire de laquelle est constatée la présence de l’auteur présumé d’une infraction énoncée aux alinéas a) à c) de l’article 15, si elle ne l’extrade pas, saisit sans exception aucune et sans délai excessif, les autorités compétentes aux fins de poursuites, selon une procédure conforme à son droit interne ou, le cas échéant, aux règles pertinentes du droit international. 2. Sans préjudice, le cas échéant, des règles pertinentes du droit international, toute personne à l’égard de laquelle une procédure est engagée en vertu de la Convention ou du présent Protocole bénéficie de la garantie d’un traitement et d’un procès équitables, à toutes les phases de la procédure, conformément au droit interne et au droit international, et en aucun cas ne bénéficie de garanties moins favorables que celles qui lui sont reconnues par le droit international.
Article . Extradition 1. Les infractions prévues aux alinéas a) à c) du paragraphe premier de l’article 15 sont réputées incluses comme infractions pouvant donner lieu à extradition dans tout traité d’extradition conclu entre Parties avant l’entrée en vigueur du présent Protocole. Les Parties s’engagent à inclure de telles infractions dans tout traité d’extradition qui pourrait ultérieurement être conclu entre elles.
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2. Lorsqu’une Partie qui subordonne l’extradition à l’existence d’un traité est saisie d’une demande d’extradition par une autre Partie avec laquelle elle n’est pas liée par un traité d’extradition, la Partie requise a la latitude de considérer le présent Protocole comme constituant la base juridique de l’extradition en ce qui concerne les infractions prévues aux alinéas a) à c) du paragraphe premier de l’article 15. 3. Les Parties qui ne subordonnent pas l’extradition à l’existence d’un traité reconnaissent les infractions prévues aux alinéas a) à c) du paragraphe premier de l’article 15 comme cas d’extradition entre elles dans les conditions prévues par la législation de la Partie requise. 4. Si nécessaire, les infractions prévues aux alinéas a) à c) du paragraphe premier de l’article 15 sont considérées aux fins d’extradition entre Parties, comme ayant été commises tant sur le lieu de leur survenance que sur le territoire des Parties ayant établi leur compétence conformément au paragraphe premier de l’article 16.
Article . Entraide judiciaire 1. Les Parties s’accordent l’entraide judiciaire la plus large possible pour les investigations ou les procédures pénales ou d’extradition relatives aux infractions visées à l’article 15, y compris l’entraide en vue de l’obtention d’éléments de preuve dont ils disposent et qui sont nécessaires aux fins de la procédure. 2. Les Parties s’acquittent des obligations qui leur incombent en vertu du paragraphe premier en conformité avec tous traités ou accords d’entraide judiciaire qui peuvent exister entre elles. En l’absence de tels traités ou accords, les Parties s’accordent cette entraide conformément à leur droit interne.
Article . Motifs de refus 1. Pour les besoins respectifs de l’extradition et de l’entraide judiciaire, les infractions visées d’une part aux alinéas a) à c) du paragraphe premier de l’article 15 et d’autre part à l’article 15, ne doivent être considérées ni comme des infractions politiques ni comme des infractions connexes à des infractions politiques ni comme des infractions inspirées par des mobiles politiques. En conséquence, une demande d’extradition ou d’entraide judiciaire fondée sur de telles infractions ne peut être refusée pour la seule raison qu’elle concerne une infraction politique, une infraction connexe à une infraction politique, ou une infraction inspirée par des mobiles politiques. 2. Aucune disposition du présent Protocole ne doit être interprétée comme impliquant une obligation d’extradition ou d’entraide judiciaire si la Partie requise a des raisons sérieuses de croire que la demande d’extradition pour les infractions visées aux alinéas a) à c) du premier paragraphe de l’article 15 ou la demande d’entraide concernant les infractions visées à l’article 15 a été présentée aux fins de poursuivre ou de sanctionner une personne pour des raisons de race, de religion, de nationalité, d’origine ethnique ou d’opinions politiques, ou que donner suite à cette demande porterait préjudice à la situation de cette personne pour l’une quelconque de ces considérations.
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Article . Mesures concernant les autres infractions Sans préjudice de l’article 28 de la Convention, chaque Partie adopte les mesures législatives, administratives ou disciplinaires qui pourraient être nécessaires pour faire cesser les actes suivants dès lors qu’ils sont accomplis intentionnellement : (a)
toute utilisation de biens culturels en violation de la Convention ou du présent Protocole ;
(b)
toute exportation, autre déplacement ou transfert de propriété illicites de biens culturels depuis un territoire occupé, en violation de la Convention ou du présent Protocole.
Chapitre 5 : Protection des biens culturels en cas de conflit armé ne présentant pas un caractère international Article . Confl its armés de caractère non international 1. Le présent Protocole est applicable en cas de conflit armé ne présentant pas un caractère international et surgissant sur le territoire de l’une des Parties. 2. Le présent Protocole ne s’applique pas aux situations de tensions internes, de troubles intérieurs, comme les émeutes, les actes isolés et sporadiques de violence et autres actes analogues. 3. Aucune disposition du présent Protocole ne sera invoquée en vue de porter atteinte à la souveraineté d’un État ou à la responsabilité d’un gouvernement de maintenir ou de rétablir l’ordre public dans l’État ou de défendre l’unité nationale et l’intégrité territoriale de l’État par tous les moyens légitimes. 4. Aucune disposition du présent Protocole ne porte atteinte à la priorité de juridiction d’une Partie sur le territoire de laquelle se produit un conflit armé ne présentant pas un caractère international en ce qui concerne les violations visées à l’article 15. 5. Aucune disposition du présent Protocole ne sera invoquée comme une justification d’une intervention directe ou indirecte, pour quelque raison que ce soit, dans le conflit armé ou dans les affaires intérieures ou extérieures de la Partie sur le territoire de laquelle ce conflit se produit. 6. L’application du présent Protocole à la situation mentionnée au paragraphe 1 n’aura pas d’effet sur le statut juridique des parties au conflit. 7. L’UNESCO peut offrir ses services aux parties au conflit.
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Chapitre 6 : Questions institutionnelles Article . Réunion des Parties 1. La Réunion des Parties est convoquée en même temps que la Conférence générale de l’UNESCO, et en coordination avec la Réunion des Hautes Parties contractantes, si celle-ci a été convoquée par le Directeur général de l’UNESCO. 2. La Réunion des Parties adopte son règlement intérieur. 3. La Réunion des Parties a les attributions suivantes : (a) élire les membres du Comité, conformément au paragraphe 1 de l’article 24 ; (b) approuver les Principes directeurs élaborés par le Comité conformément à l’alinéa a) du paragraphe 1 de l’article 27 ; (c) fournir des orientations concernant l’utilisation du Fonds par le Comité et en assurer la supervision ; (d) examiner le rapport soumis par le Comité conformément à l’alinéa d) du paragraphe 1 de l’article 27 ; (e) examiner tout problème lié à l’application du présent protocole et formuler des recommandations selon le cas. 4. Le Directeur général convoque une Réunion extraordinaire des Parties, si un cinquième au moins de celles-ci le demande.
Article . Comité pour la protection des biens culturels en cas de confl it armé 1. Il est institué un Comité pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé. Le Comité est composé de douze Parties qui sont élues par la Réunion des Parties. 2. Le Comité se réunit une fois par an en session ordinaire et chaque fois qu’il le juge nécessaire en session extraordinaire. 3. En déterminant la composition du Comité, les Parties veillent à assurer une représentation équitable des différentes régions et cultures du monde. 4. Les Parties membres du Comité choisissent pour les représenter des personnes qualifiées dans les domaines du patrimoine culturel, de la défense ou du droit international, et s’efforcent, en concertation, de veiller à ce que le Comité dans son ensemble réunisse les compétences adéquates dans tous ces domaines.
Article . Mandat 1. Les Parties sont élues membres du Comité pour une durée de quatre ans et ne sont immédiatement rééligibles qu’une fois. 2. Nonobstant les dispositions du paragraphe 1, le mandat de la moitié des membres choisis lors de la première élection se termine à la fin de la première session ordinaire de la
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Réunion des Parties qui suit celle au cours de laquelle ils ont été élus. Ces membres sont tirés au sort par le Président de ladite Réunion après la première élection.
Article . Règlement intérieur 1. Le Comité adopte son règlement intérieur. 2. Le quorum est constitué par la majorité des membres. Les décisions du Comité sont prises à la majorité des deux tiers des membres votants. 3. Les membres ne participent pas au vote sur toute décision concernant des biens culturels affectés par un conflit armé auquel ils sont parties.
Article . Attributions 1. Le Comité a les attributions ci-après : (a) élaborer des Principes directeurs pour l’application du présent Protocole ; (b) accorder, suspendre ou retirer la protection renforcée à des biens culturels, et établir, tenir à jour et assurer la promotion de la Liste des biens culturels sous protection renforcée ; (c) suivre et superviser l’application du présent Protocole et favoriser l’identification des biens culturels sous protection renforcée ; (d) examiner les rapports des Parties et formuler des observations à leur sujet, obtenir des précisions autant que de besoin, et établir son propre rapport sur l’application du présent Protocole à l’intention de la Réunion des Parties ; (e) recevoir et examiner les demandes d’assistance internationale au titre de l’article 32 ; (f) décider de l’utilisation du Fonds ; (g) exercer toute autre attribution qui pourrait lui être conférée par la Réunion des Parties. 2. Le Comité exercera ses fonctions en coopération avec le Directeur général. 3. Le Comité coopère avec les organisations gouvernementales et non gouvernementales internationales et nationales dont les objectifs sont similaires à ceux de la Convention, de son premier Protocole et du présent Protocole. Pour l’aider dans l’exercice de ses fonctions, le Comité peut inviter à participer à ses réunions, à titre consultatif, des organisations professionnelles éminentes telles que celles qui ont des relations formelles avec l’UNESCO, notamment le Comité international du Bouclier bleu (CIBB) et ses organes constitutifs. Des représentants du Centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels (Centre de Rome) (ICCROM) et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) peuvent aussi être invités à participer à ces réunions à titre consultatif.
Article . Secrétariat Le Comité est assisté par le Secrétariat de l’UNESCO, qui établit sa documentation, l’ordre du jour de ses réunions, et assure l’exécution de ses décisions.
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Article . Le Fonds pour la protection des biens culturels en cas de confl it armé 1. Il est créé un Fonds aux fins suivantes : (a) accorder une assistance financière ou autre pour soutenir les mesures préparatoires et autres à prendre en temps de paix conformément aux articles 5, 10 alinéa b) et 30, notamment ; (b) accorder une assistance financière ou autre pour soutenir des mesures d’urgence, des mesures provisoires ou toute autre mesure de protection des biens culturels en période de conflit armé ou de rétablissement suivant immédiatement la fin des hostilités, conformément à l’alinéa a) de l’article 8 notamment. 2. Le Fonds est constitué en fonds de dépôt, conformément aux dispositions du règlement financier de l’UNESCO. 3. Les dépenses du Fonds sont engagées exclusivement aux fins arrêtées par le Comité conformément aux orientations définies à l’article 23, paragraphe 3 alinéa c). Le Comité peut accepter des contributions spécifiquement affectées à un programme ou projet particulier dont la mise en œuvre a été décidée par le Comité. 4. Les ressources du Fonds sont constituées par : (a) les contributions volontaires des Parties : (b) les contributions, dons ou legs émanant : (i) d’autres États ; (ii) de l’UNESCO ou des autres organisations du système des Nations Unies ; (iii) des autres organisations intergouvernementales ou non gouvernementales ; (iv) des organismes publics ou privés ou des personnes privées ; (c) tous intérêts dus sur les ressources du Fonds ; (d) le produit des collectes et les recettes des manifestations organisées au profit du Fonds ; (e) toutes autres ressources autorisées par les orientations applicables au Fonds.
Chapitre 7 : Diffusion de l’information et assistance internationale Article . Diff usion 1. Les Parties s’efforcent par des moyens appropriés, en particulier des programmes d’éducation et d’information, de faire mieux apprécier et respecter les biens culturels par l’ensemble de leur population. 2. Les Parties diffusent le présent Protocole aussi largement que possible, en temps de paix comme en temps de conflit armé.
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3. Les autorités militaires ou civiles qui, en période de conflit armé, assument des responsabilités touchant à l’application du présent Protocole, doivent en connaître parfaitement le texte. À cette fin, les Parties, selon le cas : (a) incorporent dans leurs règlements militaires des orientations et des consignes sur la protection des biens culturels ; (b) élaborent et mettent en œuvre, en coopération avec l’UNESCO et les organisations gouvernementales et non gouvernementales compétentes, des programmes d’instruction et d’éducation en temps de paix ; (c) se communiquent mutuellement, par l’intermédiaire du Directeur général, des informations concernant les lois, les dispositions administratives et les mesures prises pour donner effet aux alinéas a) et b) ; (d) se communiquent le plus rapidement possible, par l’intermédiaire du Directeur général, les lois et les dispositions administratives qu’elles viennent à adopter pour assurer l’application du présent Protocole.
Article . Coopération internationale Dans les cas de violations graves du présent Protocole, les Parties s’engagent à agir, tant conjointement, par l’intermédiaire du Comité, que séparément, en coopération avec l’UNESCO et l’Organisation des Nations Unies et en conformité avec la Charte des Nations Unies.
Article . Assistance internationale 1. Une Partie peut demander au Comité une assistance internationale en faveur de biens culturels sous protection renforcée ainsi qu’une assistance pour l’élaboration, la mise au point ou l’application des lois, dispositions administratives et mesures visées à l’article 10. 2. Une partie au conflit qui n’est pas Partie au présent Protocole mais qui accepte et applique ses dispositions, comme prévu au paragraphe 2 de l’article 3, peut demander au Comité une assistance internationale appropriée. 3. Le Comité adopte des dispositions régissant la présentation des demandes d’assistance internationale et définit les formes que peut prendre cette assistance. 4. Les Parties sont encouragées à fournir toutes formes d’assistance technique, par l’intermédiaire du Comité, aux Parties ou parties au conflit qui en font la demande.
Article . Concours de l’UNESCO 1. Une Partie peut faire appel au concours technique de l’UNESCO en vue de l’organisation de la protection de ses biens culturels, notamment en ce qui concerne les mesures préparatoires à prendre pour assurer la sauvegarde des biens culturels, les mesures de prévention et d’organisation concernant les situations d’urgence et l’établissement d’inventaires nationaux des biens culturels, ou à propos de tout autre problème dérivant de l’application du présent Protocole. L’UNESCO accorde ce concours dans les limites de son programme et de ses possibilités.
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2. Les Parties sont encouragées à fournir une assistance technique, tant bilatérale que multilatérale. 3. L’UNESCO est habilitée à faire de sa propre initiative des propositions aux Parties dans ces domaines.
Chapitre 8 : Exécution du Protocole Article . Puissances protectrices Le présent Protocole est appliqué avec le concours des Puissances protectrices chargées de sauvegarder les intérêts des Parties au conflit.
Article . Procédure de conciliation 1. Les Puissances protectrices prêtent leurs bons offices dans tous les cas où elles le jugent utile dans l’intérêt des biens culturels, notamment s’il y a désaccord entre les Parties au conflit sur l’application ou l’interprétation des dispositions du présent Protocole. 2. À cet effet, chacune des Puissances protectrices peut, sur l’invitation d’une Partie ou du Directeur général ou spontanément, proposer aux Parties au conflit une réunion de leurs représentants, et en particulier des autorités chargées de la protection des biens culturels, éventuellement sur le territoire d’un État non partie au conflit. Les Parties au conflit sont tenues de donner suite aux propositions de réunion qui leur sont faites. Les Puissances protectrices proposent à l’agrément des Parties au conflit une personnalité appartenant à un État non partie au conflit ou présentée par le Directeur général, qui est appelée à participer à cette réunion en qualité de président.
Article . Conciliation en l’absence de Puissances protectrices 1. Dans le cas d’un conflit où il n’a pas été désigné de Puissances protectrices, le Directeur général peut prêter ses bons offices ou intervenir dans toute autre forme de conciliation ou de médiation aux fins de règlement du différend. 2. Sur l’invitation d’une Partie ou du Directeur général, le Président du Comité peut proposer aux parties au conflit une réunion de leurs représentants, et en particulier des autorités chargées de la protection des biens culturels, éventuellement sur le territoire d’un État non partie au conflit.
Article . Traductions et rapports 1. Les Parties traduisent le présent Protocole dans les langues officielles de leurs pays et communiquent ces traductions officielles au Directeur général.
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2. Les Parties soumettent au Comité, tous les quatre ans, un rapport sur la mise en œuvre du présent Protocole.
Article . Responsabilité des États Aucune disposition du présent Protocole relative à la responsabilité pénale des individus n’affecte la responsabilité des États en droit international, notamment l’obligation de réparation.
Chapitre 9 : Dispositions finales Article . Langues Le présent Protocole est établi en anglais, en arabe, en chinois, en espagnol, en français et en russe, les six textes faisant également foi.
Article . Signature Le présent Protocole portera la date du 26 mars 1999. Il sera ouvert à la signature des Hautes Parties contractantes à La Haye du 17 mai au 31 décembre 1999.
Article . Ratification, acceptation ou approbation 1. Le présent Protocole sera soumis à ratification, acceptation ou approbation par les Hautes Parties contractantes qui en sont signataires, conformément à leurs procédures constitutionnelles respectives. 2. Les instruments de ratification, d’acceptation ou d’approbation seront déposés auprès du Directeur général.
Article . Adhésion 1. Le présent Protocole sera ouvert à l’adhésion des autres Hautes Parties contractantes à dater du 1er janvier 2000. 2. L’adhésion se fera par le dépôt d’un instrument d’adhésion auprès du Directeur général.
Article . Entrée en vigueur 1. Le présent Protocole entrera en vigueur trois mois après que vingt instruments de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion auront été déposés. 2. Ultérieurement, il entrera en vigueur, pour chaque Partie, trois mois après le dépôt de son instrument de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion.
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Article . Entrée en vigueur dans les situations de confl it armé Les situations prévues aux articles 18 et 19 de la Convention donneront effet immédiat aux ratifications, aux acceptations ou aux approbations du présent Protocole, ou aux adhésions à ce dernier, déposées par les parties au conflit avant ou après le début des hostilités ou de l’occupation. Dans ces cas, le Directeur général fera, par la voie la plus rapide, les communications prévues à l’article 46.
Article . Dénonciation 1. Chacune des Parties aura la faculté de dénoncer le présent Protocole. 2. La dénonciation sera notifiée par un instrument écrit déposé auprès du Directeur général. 3. La dénonciation prendra effet une année après réception de l’instrument de dénonciation. Si toutefois, au moment de l’expiration de cette année, la Partie dénonçante se trouve impliquée dans un conflit armé, l’effet de la dénonciation demeurera suspendu jusqu’à la fin des hostilités et en tout cas aussi longtemps que les opérations de rapatriement des biens culturels ne seront pas terminées.
Article . Notifications Le Directeur général informera toutes les Hautes Parties contractantes, ainsi que l’Organisation des Nations Unies, du dépôt de tous les instruments de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion mentionnés à article 41 et 42, de même que des dénonciations prévues à article 45.
Article . Enregistrement auprès de l’Organisation des Nations Unies Conformément à l’article 102 de la Charte des Nations Unies, le présent Protocole sera enregistré au Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies à la requête du Directeur général. EN FOI DE QUOI les soussignés, dûment autorisés, ont signé le présent Protocole. Fait à La Haye, le 26 mars 1999, en un seul exemplaire qui sera déposé dans les archives de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, et dont des copies certifiées conformes seront remises à toutes les Hautes Parties contractantes.
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Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique Adoptée par la Conférence générale à sa 31e session, Paris, 2 novembre 2001* La Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, réunie à Paris, du 15 octobre au 3 novembre 2001 en sa trente et unième session, Reconnaissant l’importance du patrimoine culturel subaquatique en tant que partie intégrante du patrimoine culturel de l’humanité et en tant qu’élément particulièrement important de l’histoire des peuples, des nations et de leurs relations mutuelles en ce qui concerne leur patrimoine commun, Sachant qu’il est important de protéger et de préserver le patrimoine culturel subaquatique et que la responsabilité de cette tâche incombe à tous les États, Constatant que le public accorde de plus en plus d’intérêt et de valeur au patrimoine culturel subaquatique, Convaincue de l’importance que revêtent la recherche, l’information et l’éducation pour la protection et la préservation du patrimoine culturel subaquatique, Convaincue que le public a le droit de bénéficier des avantages éducatifs et récréatifs d’un accès responsable et inoffensif au patrimoine culturel subaquatique in situ et que l’éducation du public contribue à une meilleure connaissance, appréciation et protection de ce patrimoine, Ayant conscience du fait que des interventions non autorisées sur le patrimoine culturel subaquatique représentent une menace pour celui-ci, et qu’il est nécessaire de prendre des mesures plus rigoureuses pour empêcher de telles interventions, Consciente de la nécessité de parer comme il convient à l’éventuel impact négatif que des activités légitimes pourraient avoir, de façon fortuite, sur le patrimoine culturel subaquatique, Profondément préoccupée par l’intensification de l’exploitation commerciale du patrimoine culturel subaquatique et, en particulier, par certaines activités tendant à la vente, l’acquisition ou le troc d’éléments du patrimoine culturel subaquatique, Sachant que les progrès technologiques facilitent la découverte du patrimoine culturel subaquatique et l’accès à celui-ci, Convaincue que la coopération entre les États, les organisations internationales, les institutions scientifiques, les organisations professionnelles, les archéologues, les plongeurs, les autres parties intéressées et le grand public est indispensable pour protéger le patrimoine culturel subaquatique,
* Cette Convention n’est pas encore entrée en vigueur.
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Considérant que la prospection, la fouille et la protection du patrimoine culturel subaquatique nécessitent l’accès et le recours à des méthodes scientifiques spécifiques et l’emploi de techniques et de matériel adaptés, ainsi qu’un haut niveau de spécialisation professionnelle, ce qui appelle des critères uniformes, Consciente de la nécessité de codifier et de développer progressivement les règles relatives à la protection et à la préservation du patrimoine culturel subaquatique conformément au droit international et à la pratique internationale, et notamment à la Convention de l’UNESCO concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels, du 14 novembre 1970, la Convention de l’UNESCO pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel, du 16 novembre 1972, et la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, du 10 décembre 1982, Soucieuse d’améliorer l’efficacité des mesures prises aux niveaux international, régional et national pour préserver in situ les éléments du patrimoine culturel subaquatique ou, si cela est nécessaire à des fins scientifiques ou de protection, pour procéder soigneusement à leur récupération, Après avoir décidé, lors de sa vingt-neuvième session, que cette question ferait l’objet d’une Convention internationale, Adopte, ce deuxième jour de novembre 2001, la présente Convention.
Article premier. Définitions Aux fins de la présente Convention : 1. (a)
(b) (c)
2. (a) (b)
On entend par « patrimoine culturel subaquatique » toutes les traces d’existence humaine présentant un caractère culturel, historique ou archéologique qui sont immergées, partiellement ou totalement, périodiquement ou en permanence, depuis 100 ans au moins, et notamment : (i) les sites, structures, bâtiments, objets et restes humains, ainsi que leur contexte archéologique et naturel ; (ii) les navires, aéronefs, autres véhicules ou toute partie de ceux-ci, avec leur cargaison ou autre contenu, ainsi que leur contexte archéologique et naturel ; et (iii) les objets de caractère préhistorique. Les pipelines et les câbles, posés sur les fonds marins, ne sont pas considérés comme faisant partie du patrimoine culturel subaquatique. Les installations autres que les pipelines ou câbles, placées sur les fonds marins et encore en usage, ne sont pas considérées comme faisant partie du patrimoine culturel subaquatique. On entend par « États parties » les États qui ont consenti à être liés par la présente Convention et à l’égard desquels celle-ci est en vigueur. La présente Convention s’applique mutatis mutandis aux territoires visés à l’article 26, paragraphe 2(b), qui deviennent parties à la présente Convention,
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conformément aux conditions définies dans ce paragraphe qui concernent chacun d’entre eux ; dans cette mesure, le terme « États parties » s’entend de ces territoires. 3. On entend par « UNESCO » l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. 4. On entend par « Directeur général » le Directeur général de l’UNESCO. 5. On entend par « Zone » les fonds marins et leur sous-sol au-delà des limites de la juridiction nationale. 6. On entend par « intervention sur le patrimoine culturel subaquatique » une activité ayant principalement pour objet le patrimoine culturel subaquatique et qui est susceptible de porter matériellement atteinte à ce patrimoine ou de lui causer tout autre dommage, directement ou indirectement. 7. Par « intervention ayant une incidence fortuite sur le patrimoine culturel subaquatique » on entend une activité qui, bien que n’ayant pas, principalement ou partiellement, pour objet le patrimoine culturel subaquatique, est susceptible de porter matériellement atteinte à ce patrimoine ou de lui causer tout autre dommage. 8. On entend par « navires et aéronefs d’État » les navires de guerre et autres navires ou aéronefs, qui appartenaient à un État ou opéraient sous son contrôle, étaient exclusivement utilisés, à l’époque où ils ont sombré, à des fins de service public non commercial, qui sont identifiés comme tels et qui répondent à la définition du patrimoine culturel subaquatique. 9. On entend par « Règles » les règles relatives aux interventions sur le patrimoine culturel subaquatique, telles qu’elles sont mentionnées à l’article 33 de la présente Convention.
Article . Objectifs et principes généraux 1. La présente Convention vise à assurer et renforcer la protection du patrimoine culturel subaquatique. 2. Les États parties coopèrent à la protection du patrimoine culturel subaquatique. 3. Les États parties préservent le patrimoine culturel subaquatique dans l’intérêt de l’humanité, conformément aux dispositions de la présente Convention. 4. Les États parties prennent, individuellement ou, s’il y a lieu, conjointement, toutes les mesures appropriées conformément à la présente Convention et au droit international qui sont nécessaires pour protéger le patrimoine culturel subaquatique, en employant à cette fin les moyens les mieux adaptés dont ils disposent, et selon leurs capacités respectives. 5. La conservation in situ du patrimoine culturel subaquatique doit être considérée comme l’option prioritaire avant que toute intervention sur ce patrimoine ne soit autorisée ou entreprise.
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6. Les éléments du patrimoine culturel subaquatique qui ont été récupérés sont mis en dépôt, gardés et gérés de manière à assurer leur conservation à long terme. 7. Le patrimoine culturel subaquatique ne doit faire l’objet d’aucune exploitation commerciale. 8. Conformément à la pratique des États et au droit international, notamment la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, aucune disposition de la présente Convention ne peut être interprétée comme modifiant les règles du droit international et la pratique des États relatives aux immunités souveraines, ou l’un quelconque des droits d’un État, concernant ses navires et aéronefs d’État. 9. Les États parties veillent à ce que tous les restes humains immergés dans les eaux maritimes soient dûment respectés. 10. Il convient d’encourager un accès responsable et inoffensif du public au patrimoine culturel subaquatique in situ à des fins d’observation ou de documentation, afin de favoriser la sensibilisation du public à ce patrimoine, ainsi que sa mise en valeur et sa protection, sauf en cas d’incompatibilité avec sa protection et sa gestion. 11. Aucune action ni activité menée sur la base de la présente Convention ne peut autoriser à faire valoir, soutenir ou contester une revendication de souveraineté ou juridiction nationale.
Article . Relation entre la présente Convention et la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer Aucune disposition de la présente Convention ne porte atteinte aux droits, à la juridiction et aux devoirs des États en vertu du droit international, y compris la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. La présente Convention est interprétée et appliquée dans le contexte de et en conformité avec les dispositions du droit international, y compris la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.
Article . Relation avec le droit de l’assistance et le droit des trésors Aucune activité concernant le patrimoine culturel subaquatique à laquelle la présente Convention s’applique n’est soumise au droit de l’assistance ni au droit des trésors, sauf si : (a)
elle est autorisée par les services compétents ; et
(b)
elle est pleinement conforme à la présente Convention ; et
(c)
elle assure que la protection maximale du patrimoine culturel subaquatique lors de toute opération de récupération soit garantie.
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Article . Activités ayant une incidence fortuite sur le patrimoine culturel subaquatique Chaque État partie emploie les moyens les mieux adaptés dont il dispose pour empêcher ou atténuer toute incidence négative due à des activités relevant de sa juridiction ayant une incidence fortuite sur le patrimoine culturel subaquatique.
Article . Accords bilatéraux, régionaux ou autres accords multilatéraux 1. Les États parties sont encouragés à conclure des accords bilatéraux, régionaux ou d’autres accords multilatéraux, ou améliorer les accords existants, en vue d’assurer la préservation du patrimoine culturel subaquatique. Tous ces accords doivent être pleinement conformes aux dispositions de la présente Convention et ne pas en affaiblir le caractère universel. Dans le cadre desdits accords, les États peuvent adopter des règles et réglementations propres à assurer une meilleure protection du patrimoine culturel subaquatique par rapport à celles adoptées au titre de la présente Convention. 2. Les parties à de tels accords bilatéraux, régionaux ou autres accords multilatéraux peuvent inviter les États ayant un lien vérifiable, en particulier un lien culturel, historique ou archéologique avec le patrimoine culturel subaquatique concerné, à adhérer à ces accords. 3. La présente Convention ne modifie pas les droits et obligations qu’ont les États parties en matière de protection des navires immergés en vertu d’autres accords bilatéraux, régionaux ou autres accords multilatéraux conclus avant l’adoption de la présente Convention, en particulier s’ils sont conformes aux objectifs de celle-ci.
Article . Patrimoine culturel subaquatique dans les eaux intérieures, les eaux archipélagiques et la mer territoriale 1. Dans l’exercice de leur souveraineté, les États parties ont le droit exclusif de réglementer et autoriser les interventions sur le patrimoine culturel subaquatique présent dans leurs eaux intérieures, leurs eaux archipélagiques et leur mer territoriale. 2. Sans préjudice des autres accords internationaux et règles du droit international applicables à la protection du patrimoine culturel subaquatique, les États parties prescrivent l’application des Règles aux interventions sur le patrimoine culturel subaquatique présent dans leurs eaux intérieures, leurs eaux archipélagiques et leur mer territoriale. 3. Dans leurs eaux archipélagiques et leur mer territoriale, dans l’exercice de leur souveraineté et conformément à la pratique générale observée entre les États, les États parties, en vue de coopérer pour l’adoption des meilleures méthodes de protection des navires et aéronefs d’État, devraient informer l’État du pavillon partie à la présente Convention et, s’il y a lieu, les autres États ayant un lien vérifiable, en particulier un lien
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culturel, historique ou archéologique, en cas de découverte de tels navires et aéronefs d’État identifiables.
Article . Patrimoine culturel subaquatique dans la zone contiguë Sans préjudice, et en sus, des articles 9 et 10, ainsi qu’en application de l’article 303, paragraphe 2, de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, les États parties peuvent réglementer et autoriser les interventions sur le patrimoine culturel subaquatique dans leur zone contigüe. Ce faisant, ils prescrivent l’application des Règles.
Article . Déclaration et notification dans la zone économique exclusive et sur le plateau continental 1. Il incombe à tous les États parties de protéger le patrimoine culturel subaquatique dans la zone économique exclusive et sur le plateau continental conformément à la présente Convention. En conséquence : (a) un État partie exige, lorsqu’un de ses nationaux ou un navire battant son pavillon fait une découverte ou envisage une intervention sur le patrimoine culturel subaquatique situé dans sa zone économique exclusive ou sur son plateau continental, que le national ou le capitaine du navire lui déclare cette découverte ou intervention ; (b) dans la zone économique exclusive ou sur le plateau continental d’un autre État partie : (i) les États parties exigent que le national ou le capitaine du navire leur déclare cette découverte ou intervention ainsi qu’à l’autre État partie, (ii) ou, le cas échéant, un État partie exige que le national ou le capitaine du navire lui déclare cette découverte ou intervention et assure la transmission rapide et efficace de ces déclarations à tous les autres États parties. 2. En déposant son instrument de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion, un État partie précise la manière dont il transmettra les déclarations au titre du paragraphe 1(b) du présent article. 3. Un État partie notifie au Directeur général les découvertes ou interventions sur le patrimoine culturel subaquatique qui lui sont notifiées au titre du paragraphe 1 du présent article. 4. Le Directeur général met sans délai à la disposition de tous les États parties les informations qui lui sont notifiées en vertu du paragraphe 3 du présent article. 5. Tout État partie peut faire savoir à l’État partie dans la zone économique exclusive ou sur le plateau continental duquel se trouve le patrimoine culturel subaquatique qu’il souhaite être consulté sur la manière d’assurer la protection effective de ce patrimoine. Cette déclaration doit être fondée sur un lien vérifiable, en particulier un lien culturel, historique ou archéologique, avec le patrimoine culturel subaquatique considéré.
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Article . Protection du patrimoine culturel subaquatique dans la zone économique exclusive et sur le plateau continental 1. Une autorisation ne peut être délivrée pour une intervention sur le patrimoine culturel subaquatique situé dans la zone économique exclusive ou sur le plateau continental que conformément aux dispositions du présent article. 2. Un État partie dans la zone économique exclusive ou sur le plateau continental duquel se trouve le patrimoine culturel subaquatique a le droit d’interdire ou d’autoriser toute intervention sur ce patrimoine pour empêcher toute atteinte à ses droits souverains ou à sa juridiction tels qu’ils sont reconnus par le droit international, y compris la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. 3. Lorsqu’une découverte de patrimoine culturel subaquatique est effectuée ou qu’une intervention sur le patrimoine culturel subaquatique est envisagée dans la zone économique exclusive ou sur le plateau continental d’un État partie, cet État partie : (a) consulte tous les autres États parties qui ont manifesté leur intérêt au titre de l’article 9, paragraphe 5, sur la meilleure façon de protéger le patrimoine culturel subaquatique ; (b) coordonne ces consultations en qualité d’« État coordonnateur » sauf s’il déclare expressément qu’il ne souhaite pas le faire, auquel cas les États parties qui ont manifesté un intérêt en vertu de l’article 9, paragraphe 5, désignent un État coordonnateur. 4. Sans préjudice des obligations de tous les États parties de protéger le patrimoine culturel subaquatique par l’adoption de toutes mesures opportunes conformes au droit international visant à empêcher tout danger immédiat pour le patrimoine culturel subaquatique, notamment le pillage, l’État coordonnateur peut prendre toutes mesures opportunes et/ou accorder toutes autorisations nécessaires conformément à la présente Convention, et, au besoin, avant toute consultation, afin d’empêcher tout danger immédiat pour le patrimoine culturel subaquatique, du fait de l’activité humaine, ou de toute autre cause, notamment le pillage. Lors de l’adoption de ces mesures, l’assistance d’autres États parties peut être sollicitée. 5. L’État coordonnateur : (a) met en œuvre les mesures de protection qui ont été convenues par les États participant à la consultation, y compris l’État coordonnateur, à moins que les États participant à la consultation, y compris l’État coordonnateur, ne conviennent que ces mesures seront mises en œuvre par un autre État partie ; (b) délivre toutes les autorisations nécessaires à l’égard des mesures ainsi convenues conformément aux Règles, à moins que les États participant à la consultation, y compris l’État coordonnateur, ne conviennent que ces autorisations seront délivrées par un autre État partie ; (c) peut conduire toute recherche préliminaire nécessaire sur le patrimoine culturel subaquatique et délivre toutes les autorisations nécessaires en conséquence, et
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transmet sans retard les résultats de cette recherche au Directeur général, lequel met sans retard ces informations à la disposition des autres États parties. 6. En coordonnant les consultations, adoptant des mesures, menant toute recherche préliminaire et/ou en délivrant des autorisations en vertu du présent article, l’État coordonnateur agit au nom des États parties dans leur ensemble et non dans son propre intérêt. Une telle action ne peut en soi être invoquée pour revendiquer un quelconque droit préférentiel ou juridictionnel non consacré par le droit international, en particulier par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. 7. Sous réserve des dispositions des paragraphes 2 et 4 du présent article, aucune intervention n’est menée sur un navire ou aéronef d’État sans l’accord de l’État du pavillon et la collaboration de l’État coordonnateur.
Article . Déclaration et notification dans la Zone 1. Il incombe à tous les États parties de protéger le patrimoine culturel subaquatique dans la Zone, conformément à la présente Convention et à l’article 149 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. En conséquence, lorsque le national d’un État partie ou un navire battant son pavillon fait une découverte ou a l’intention de procéder à une intervention sur le patrimoine culturel subaquatique situé dans la Zone, cet État partie exige que son national ou le capitaine du navire lui déclare cette découverte ou cette intervention. 2. Les États parties notifient au Directeur général et au Secrétaire général de l’Autorité internationale des fonds marins les découvertes ou interventions sur le patrimoine culturel subaquatique qui leur sont ainsi signalées. 3. Le Directeur général met sans délai à la disposition de tous les États parties les informations qui lui sont ainsi notifiées. 4. Un État partie peut faire savoir au Directeur général qu’il souhaite être consulté sur la manière d’assurer la protection effective de ce patrimoine culturel subaquatique. Cette déclaration doit être fondée sur un lien vérifiable avec ce patrimoine culturel subaquatique, compte tenu en particulier des droits préférentiels des États d’origine culturelle, historique ou archéologique.
Article . Protection du patrimoine culturel subaquatique dans la Zone 1. Une autorisation ne peut être délivrée pour une intervention sur le patrimoine culturel subaquatique situé dans la Zone que conformément aux dispositions du présent article. 2. Le Directeur général invite tous les États parties qui ont manifesté leur intérêt au titre de l’article 11, paragraphe 4, à se consulter sur la meilleure façon de protéger le patrimoine culturel subaquatique et à désigner un État partie qui sera chargé de coordonner ces consultations en qualité d’« État coordonnateur ». Le Directeur général invite également l’Autorité internationale des fonds marins à participer à ces consultations.
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3. Tous les États parties peuvent prendre toute mesure opportune conformément à la présente Convention, si besoin est avant toute consultation, afin d’empêcher tout danger immédiat pour le patrimoine culturel subaquatique, que ce soit du fait de l’activité humaine ou de toute autre cause, notamment le pillage. 4. L’État coordonnateur : (a)
met en œuvre les mesures de protection qui ont été convenues par les États participant à la consultation, y compris l’État coordonnateur, à moins que les États participant à la consultation, y compris l’État coordonnateur, ne conviennent que ces mesures seront mises en œuvre par un autre État partie ; et
(b)
délivre toutes les autorisations nécessaires à l’égard des mesures ainsi convenues, conformément à la présente Convention, à moins que les États participant à la consultation, y compris l’État coordonnateur, ne conviennent que ces autorisations seront délivrées par un autre État partie.
5. L’État coordonnateur peut mener toute recherche préliminaire nécessaire sur le patrimoine culturel subaquatique, délivre toutes les autorisations nécessaires à cette fin, et il en transmet sans délai les résultats au Directeur général, lequel met ces informations à la disposition des autres États parties. 6. En coordonnant les consultations, adoptant des mesures, menant toute recherche préliminaire et/ou en délivrant les autorisations en vertu du présent article, l’État coordonnateur agit au bénéfice de l’ensemble de l’humanité, au nom de tous les États parties. Une attention particulière est accordée aux droits préférentiels des États d’origine culturelle, historique ou archéologique à l’égard du patrimoine concerné. 7. Aucun État partie n’entreprend ni n’autorise d’intervention sur un navire ou aéronef d’État dans la Zone sans le consentement de l’État du pavillon.
Article . Immunité souveraine Les navires de guerre et autres navires gouvernementaux ou aéronefs militaires jouissant d’une immunité souveraine qui opèrent à des fins non-commerciales, dans le cours normal de leurs opérations et qui ne prennent pas part à des interventions sur le patrimoine culturel subaquatique, ne sont pas tenus de déclarer les découvertes du patrimoine culturel subaquatique au titre des articles 9, 10, 11 et 12 de la présente Convention. Cependant, en adoptant des mesures appropriées ne nuisant pas aux opérations ni aux capacités opérationnelles de leurs navires de guerre et autres navires gouvernementaux ou aéronefs militaires jouissant d’une immunité souveraine qui opèrent à des fins non-commerciales, les États parties veillent à ce que ces navires se conforment, dans la mesure du raisonnable et du possible, aux dispositions des articles 9, 10, 11 et 12 de la présente Convention.
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Article . Contrôle de l’entrée sur le territoire, du commerce et de la détention Les États parties prennent des mesures pour empêcher l’entrée sur leur territoire, le commerce et la possession de patrimoine culturel subaquatique exporté illicitement et/ou récupéré, lorsque cette récupération viole les dispositions de la présente Convention.
Article . Non-utilisation des zones relevant de la juridiction des États parties Les États parties prennent des mesures pour interdire l’utilisation de leur territoire, y compris leurs ports maritimes, ainsi que les îles artificielles, installations et structures relevant de leur juridiction exclusive ou placées sous leur contrôle exclusif, à l’appui d’interventions sur le patrimoine culturel subaquatique non conformes aux dispositions de la présente Convention.
Article . Mesures concernant les nationaux et les navires Les États parties prennent toutes les mesures opportunes pour s’assurer que leurs nationaux et les navires battant leur pavillon s’abstiennent de procéder à des interventions sur le patrimoine culturel subaquatique d’une manière non conforme à la présente Convention.
Article . Sanctions 1. Chaque État partie impose des sanctions pour toute infraction aux mesures qu’il a prises aux fins de la mise en œuvre de la présente Convention. 2. Les sanctions applicables en matière d’infractions doivent être suffisamment rigoureuses pour garantir le respect de la présente Convention et décourager les infractions en quelque lieu que ce soit, et elles doivent priver les contrevenants des profits découlant de leurs activités illégales. 3. Les États parties coopèrent pour assurer l’application des sanctions infligées en vertu du présent article.
Article . Saisie et disposition d’éléments du patrimoine culturel subaquatique 1. Chaque État partie prend des mesures pour procéder à la saisie, sur son territoire, des éléments du patrimoine culturel subaquatique qui ont été récupérés d’une manière non conforme aux dispositions de la présente Convention. 2. Tout État partie qui a procédé à la saisie d’éléments du patrimoine culturel subaquatique en application de la présente Convention les enregistre, les protège et prend toutes les mesures raisonnables pour en assurer la stabilisation.
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3. Tout État partie qui a procédé à la saisie d’éléments du patrimoine culturel subaquatique en application de la présente Convention en donne notification au Directeur général et à tout autre État ayant un lien vérifiable, en particulier un lien culturel, historique ou archéologique, avec le patrimoine culturel subaquatique concerné. 4. L’État partie qui a procédé à la saisie d’éléments du patrimoine culturel subaquatique veille à ce qu’il en soit disposé dans l’intérêt général, en tenant compte des impératifs de préservation et de recherche, de la nécessité de reconstituer les collections dispersées, des besoins en matière d’accès du public, d’exposition et d’éducation, ainsi que des intérêts de tout État ayant un lien vérifiable, en particulier un lien culturel, historique ou archéologique, avec le patrimoine culturel subaquatique concerné.
Article . Collaboration et partage de l’information 1. Les États parties coopèrent et se prêtent mutuellement assistance en vue d’assurer la protection et la gestion du patrimoine culturel subaquatique dans le cadre de la présente Convention, notamment, lorsque cela est possible, en collaborant à l’exploration, la fouille, la documentation, la préservation, l’étude et la mise en valeur de ce patrimoine. 2. Dans la mesure où les objectifs de la présente Convention le permettent, chaque État partie s’engage à partager avec les autres États parties l’information dont il dispose sur le patrimoine culturel subaquatique, en ce qui concerne notamment la découverte d’éléments de ce patrimoine, leur localisation, les éléments qui ont été fouillés ou récupérés en contravention de la présente Convention ou en violation d’autres dispositions du droit international, les méthodes et techniques scientifiques appropriées et l’évolution du droit applicable à ce patrimoine. 3. L’information relative à la découverte ou à la localisation d’éléments du patrimoine culturel subaquatique qui est partagée entre les États parties ou entre l’UNESCO et les États parties reste confidentielle, et n’est communiquée qu’aux services compétents des États parties, dans la mesure où cela est conforme à leur législation nationale, tant que sa divulgation peut présenter un danger ou un risque pour la préservation des éléments en question de ce patrimoine. 4. Chaque État partie prend toutes les mesures opportunes, y compris, lorsqu’il le peut, en utilisant les bases de données internationales appropriées, pour diffuser l’information dont il dispose sur les éléments du patrimoine culturel subaquatique fouillés ou récupérés en violation de la présente Convention ou, par ailleurs, du droit international.
Article . Sensibilisation du public Chaque État partie prend toutes les mesures opportunes pour sensibiliser le public à la valeur et l’intérêt du patrimoine culturel subaquatique et à l’importance que revêt la protection prévue par la présente Convention.
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Article . Formation à l’archéologie subaquatique Les États parties coopèrent pour dispenser la formation à l’archéologie subaquatique ainsi qu’aux techniques de préservation du patrimoine culturel subaquatique et pour procéder, selon des conditions convenues, à des transferts de technologie en ce qui concerne ce patrimoine.
Article . Services compétents 1. Pour veiller à ce que la présente Convention soit mise en œuvre correctement, les États parties créent des services compétents ou renforcent, s’il y a lieu, ceux qui existent, en vue de procéder à l’établissement, la tenue et la mise à jour d’un inventaire du patrimoine culturel subaquatique et d’assurer efficacement la protection, la préservation, la mise en valeur et la gestion du patrimoine culturel subaquatique, ainsi que les recherches et l’éducation requises. 2. Les États parties communiquent au Directeur général le nom et l’adresse des services compétents en matière de patrimoine culturel subaquatique.
Article . Conférences des États parties 1. Le Directeur général convoque une Conférence des États parties dans l’année qui suit l’entrée en vigueur de la présente Convention, puis une fois au moins tous les deux ans. Le Directeur général convoque une Conférence extraordinaire des États parties si la majorité de ceux-ci en fait la demande. 2. La Conférence des États parties définit ses propres fonctions et responsabilités. 3. La Conférence des États parties adopte son règlement intérieur. 4. La Conférence des États parties peut établir un Conseil consultatif scientifique et technique composé d’experts dont la candidature est présentée par les États parties, en tenant compte du principe d’une répartition géographique équitable et de l’objectif souhaitable d’un équilibre entre les sexes. 5. Le Conseil consultatif scientifique et technique assiste en tant que de besoin la Conférence des États parties sur les questions de caractère scientifique ou technique concernant la mise en œuvre des Règles.
Article . Secrétariat de la Convention 1. Le Directeur général fournit le Secrétariat de la présente Convention. 2. Les fonctions du Secrétariat comprennent notamment : (a) l’organisation des Conférences des États parties visées à l’article 23, paragraphe 1 ; (b) l’aide nécessaire aux États parties pour mettre en œuvre les décisions des Conférences des États parties.
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Article . Règlement pacifique des différends 1. Tout différend entre deux ou plusieurs États parties portant sur l’interprétation ou l’application de la présente Convention fait l’objet de négociations menées de bonne foi ou d’autres moyens de règlement pacifique de leur choix. 2. Si ces négociations ne permettent pas de régler le différend dans un délai raisonnable, celui-ci peut être soumis à la médiation de l’UNESCO d’un commun accord entre les États parties concernés. 3. Si aucune médiation n’est entreprise ou si la médiation ne permet pas d’aboutir à un règlement, les dispositions relatives au règlement des différends énoncées dans la Partie XV de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer s’appliquent mutatis mutandis à tout différend entre États parties à la présente Convention à propos de l’interprétation ou de l’application de celle-ci, que ces États soient ou non parties à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. 4. Toute procédure choisie par un État partie à la présente Convention et à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer au titre de l’article 287 de celle-ci s’applique au règlement des différends en vertu du présent article, à moins que cet État partie, lorsqu’il a ratifié, accepté, approuvé la présente Convention ou y a adhéré, ou à n’importe quel moment par la suite, n’ait choisi une autre procédure au titre de l’article 287 pour le règlement des différends résultant de la présente Convention. 5. Lorsqu’il ratifie, accepte, approuve la présente Convention ou y adhère, ou à n’importe quel moment par la suite, un État partie à la présente Convention qui n’est pas partie à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer est libre de choisir, par voie de déclaration écrite, un ou plusieurs des moyens énoncés à l’article 287, paragraphe 1, de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer pour le règlement des différends en vertu du présent article. L’article 287 s’applique à cette déclaration ainsi qu’à tout différend auquel cet État est partie et qui n’est pas visé par une déclaration en vigueur. Aux fins de conciliation et d’arbitrage, conformément aux Annexes V et VII de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, cet État est habilité à désigner des conciliateurs et des arbitres qui seront inscrits sur les listes mentionnées à l’Annexe V, article 2, et à l’Annexe VII, article 2, pour le règlement des différends résultant de la présente Convention.
Article . Ratification, acceptation, approbation ou adhésion 1. La présente Convention est soumise à la ratification, à l’acceptation ou à l’approbation des États membres de l’UNESCO. 2. La présente Convention est soumise à l’adhésion : (a) des États non-membres de l’UNESCO, mais membres de l’Organisation des Nations Unies, ou membres d’une institution spécialisée du système des Nations Unies, ou de l’Agence internationale de l’énergie atomique, ainsi que des États parties au Statut de la Cour internationale de justice, et de tout autre État invité à y adhérer par la Conférence générale de l’UNESCO ;
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(b)
des territoires qui jouissent d’une complète autonomie interne, reconnue comme telle par l’Organisation des Nations Unies, mais qui n’ont pas accédé à la pleine indépendance conformément à la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale et qui ont compétence pour les matières dont traite la présente Convention, y compris la compétence pour conclure des traités sur ces matières.
3. Les instruments de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion sont déposés auprès du Directeur général.
Article . Entrée en vigueur La présente Convention entre en vigueur trois mois après la date de dépôt du vingtième instrument visé à l’article 26, mais uniquement à l’égard des vingt États ou territoires qui auront ainsi déposé leur instrument. Elle entre en vigueur pour tout autre État ou territoire trois mois après la date de dépôt par celui-ci de son instrument.
Article . Déclaration relative aux eaux continentales Au moment où il ratifie, accepte, approuve la présente Convention ou y adhère ou à tout moment par la suite, tout État partie peut déclarer que les Règles s’appliquent à ses eaux continentales qui ne présentent pas un caractère maritime.
Article . Limite au champ d’application géographique Au moment où il ratifie, accepte, approuve la présente Convention ou y adhère, un État ou territoire peut, dans une déclaration auprès du dépositaire, stipuler que la présente Convention n’est pas applicable à certaines parties déterminées de son territoire, de ses eaux intérieures, de ses eaux archipélagiques ou de sa mer territoriale, et il indique les raisons de cette déclaration dans celle-ci. Autant que possible et dans les meilleurs délais, l’État s’efforce de réunir les conditions dans lesquelles la présente Convention s’appliquera aux zones spécifiées dans sa déclaration ; dès lors que cela sera réalisé, il retirera sa déclaration en totalité ou en partie.
Article . Réserves À l’exception de l’article 29, aucune réserve ne peut être formulée à l’égard de la présente Convention.
Article . Amendements 1. Tout État partie peut, par voie de communication écrite adressée au Directeur général, proposer des amendements à la présente Convention. Le Directeur général transmet cette communication à tous les États parties. Si, dans les six mois qui suivent la date de transmission de la communication, la moitié au moins des État parties donne une réponse favorable à cette demande, le Directeur général présente cette proposition à la prochaine Conférence des États parties pour discussion et éventuelle adoption.
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2. Les amendements sont adoptés à la majorité des deux tiers des États parties présents et votants. 3. Les amendements à la présente Convention, une fois adoptés, sont soumis aux États parties pour ratification, acceptation, approbation ou adhésion. 4. Pour les États parties qui les ont ratifiés, acceptés, approuvés ou y ont adhéré, les amendements à la présente Convention entrent en vigueur trois mois après le dépôt des instruments visés au paragraphe 3 du présent article par les deux tiers des État parties. Par la suite, pour chaque État ou territoire qui ratifie, accepte, approuve un amendement ou y adhère, cet amendement entre en vigueur trois mois après la date de dépôt par la Partie de son instrument de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion. 5. Un État ou un territoire qui devient partie à la présente Convention après l’entrée en vigueur d’un amendement conformément au paragraphe 4 du présent article est, faute d’avoir exprimé une intention différente, considéré comme étant : (a) partie à la présente Convention ainsi amendée ; et (b) partie à la présente Convention non amendée à l’égard de tout État partie qui n’est pas lié par cet amendement.
Article . Dénonciation 1. Un État partie peut dénoncer la présente Convention par voie de notification écrite adressée au Directeur général. 2. La dénonciation prend effet douze mois après la date de réception de la notification, à moins que celle-ci ne prévoie une date postérieure. 3. La dénonciation n’affecte en rien le devoir de tout État partie de s’acquitter de toutes les obligations énoncées dans la présente Convention auxquelles il serait soumis en vertu du droit international indépendamment de celle-ci.
Article . Les Règles Les Règles annexées à la présente Convention font partie intégrante de celle-ci et, sauf disposition contraire expresse, une référence à la présente Convention renvoie aussi aux Règles.
Article . Enregistrement auprès de l’Organisation des Nations Unies Conformément à l’article 102 de la Charte des Nations Unies, la présente Convention sera enregistrée au Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies à la requête du Directeur général.
Article . Textes faisant foi La présente Convention est établie en anglais, arabe, chinois, espagnol, français et russe, les six textes faisant également foi.
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Annexe. Règles relatives aux interventions sur le patrimoine culturel subaquatique I. Principes généraux Règle 1. Pour préserver le patrimoine culturel subaquatique, la conservation in situ doit être considérée comme l’option prioritaire. En conséquence, les interventions sur le patrimoine culturel subaquatique ne sont autorisées que lorsqu’il y est procédé d’une manière compatible avec la protection de ce patrimoine et peuvent être autorisées, à cette condition, lorsqu’elles contribuent de manière significative à la protection, à la connaissance ou à la mise en valeur dudit patrimoine. Règle 2. L’exploitation commerciale du patrimoine culturel subaquatique à des fins de transaction ou de spéculation ou sa dispersion irrémédiable est foncièrement incompatible avec la protection et la bonne gestion de ce patrimoine. Les éléments du patrimoine culturel subaquatique ne peuvent faire l’objet de transactions ni d’opérations de vente, d’achat ou de troc en tant qu’articles de nature commerciale. La présente règle ne peut être interprétée comme empêchant : (a) la fourniture de services archéologiques professionnels ou de services connexes nécessaires dont la nature et le but sont pleinement conformes à la présente Convention, sous réserve de l’autorisation des services compétents ; (b) le dépôt d’éléments du patrimoine culturel subaquatique, récupérés dans le cadre d’un projet de recherche conduit en conformité avec la présente Convention, pourvu que ce dépôt ne porte pas atteinte à l’intérêt scientifique ou culturel ou à l’intégrité des éléments récupérés ni n’entraîne leur dispersion irrémédiable, qu’il soit conforme aux dispositions des règles 33 et 34 et qu’il soit soumis à l’autorisation des services compétents. Règle 3. Les interventions sur le patrimoine culturel subaquatique ne le perturbent pas plus qu’il n’est nécessaire pour atteindre les objectifs du projet. Règle 4. Les interventions sur le patrimoine culturel subaquatique font appel à des techniques et à des prospections non destructrices, de préférence à la récupération des objets. Si des fouilles ou la récupération se révèlent nécessaires à des fins d’étude scientifique ou de protection définitive du patrimoine culturel subaquatique, les méthodes et les techniques utilisées doivent être le moins destructrices possible et favoriser la préservation des vestiges. Règle 5. Les interventions sur le patrimoine culturel subaquatique ne perturbent pas inutilement les restes humains ni les lieux sacrés. Règle 6. Les interventions sur le patrimoine culturel subaquatique sont strictement réglementées afin que l’information culturelle, historique et archéologique recueillie soit dûment enregistrée. Règle 7. L’accès du public au patrimoine culturel subaquatique in situ doit être favorisé, sauf dans les cas où celui-ci serait incompatible avec la protection et la gestion du site.
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Règle 8. La coopération internationale en matière d’intervention sur le patrimoine culturel subaquatique est encouragée, en vue de favoriser les échanges fructueux d’archéologues et de spécialistes d’autres professions concernées et de mieux utiliser leurs compétences.
II. Descriptif du projet Règle 9. Avant toute intervention, un descriptif du projet est élaboré et soumis pour autorisation aux services compétents, qui recueillent les avis scientifiques nécessaires. Règle 10. Le descriptif du projet comprend : (a) un bilan des études préalables ou préliminaires ; (b) l’énoncé et les objectifs du projet ; (c) les méthodes et les techniques à employer ; (d) le plan de financement ; (e) le calendrier prévu d’exécution du projet ; (f) la composition de l’équipe en charge du projet, avec indication des qualifications, fonctions et expérience de chacun de ses membres ; (g) le programme des analyses et autres travaux à entreprendre après les activités de chantier ; (h) un programme de conservation du matériel archéologique et du site, à mener en étroite coopération avec les services compétents ; (i) une politique de gestion et d’entretien du site pour toute la durée du projet ; (j) un programme de documentation ; (k) un plan de sécurité ; (l) une politique de l’environnement ; (m) les modalités de collaboration avec des musées et d’autres institutions, scientifiques en particulier ; (n) le plan d’établissement des rapports ; (o) les modalités de dépôt des archives de fouille, y compris les éléments du patrimoine culturel subaquatique récupérés ; et (p) un programme de publication. Règle 11. Les interventions sur le patrimoine culturel subaquatique sont conduites conformément au descriptif du projet approuvé par les services compétents. Règle 12. Dans les cas de découverte imprévue ou de changement de circonstances, le descriptif du projet est réexaminé et modifié avec l’approbation des services compétents. Règle 13. Dans les cas d’urgence ou de découverte fortuite, des interventions sur le patrimoine culturel subaquatique, y compris des mesures conservatoires ou des activités de brève durée, en particulier de stabilisation du site, peuvent être autorisées, même en l’absence de descriptif de projet, afin de préserver le patrimoine culturel subaquatique.
III. Études préalables Règle 14. Les études préalables visées à la règle 10 (a) comprennent une évaluation de l’intérêt du patrimoine culturel subaquatique et de son environnement naturel et du risque
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qu’ils courent d’être endommagés par le projet prévu, ainsi que de la possibilité de recueillir des données répondant aux objectifs du projet. Règle 15. L’évaluation comprend également des études de base portant sur les observations historiques et archéologiques disponibles, les caractéristiques archéologiques et environnementales du site et les conséquences de toute intrusion éventuelle quant à la stabilité à long terme du patrimoine culturel subaquatique concerné par les interventions.
IV. Objectifs, méthodes et techniques du projet Règle 16. Les méthodes utilisées sont adaptées aux objectifs du projet et les techniques employées sont aussi peu perturbatrices que possible.
V. Financement Règle 17. Sauf dans les cas où il y a urgence à protéger le patrimoine culturel subaquatique, une base de financement adéquate est assurée avant le début de toute intervention, à un niveau suffisant pour mener à bien toutes les étapes prévues dans le descriptif du projet, y compris la préservation, la documentation et la conservation du matériel archéologique récupéré, ainsi que l’élaboration et la diffusion des rapports. Règle 18. Le descriptif du projet établit que celui-ci pourra être dûment financé jusqu’à son achèvement, par l’obtention d’une garantie, par exemple. Règle 19. Le descriptif du projet comprend un plan d’urgence garantissant la préservation du patrimoine culturel subaquatique et de la documentation qui s’y rapporte au cas où le financement prévu serait interrompu.
VI. Durée du projet – Calendrier Règle 20. Avant toute intervention, un calendrier approprié est établi afin de garantir l’achèvement de toutes les étapes du projet, y compris la préservation, la documentation et la conservation des éléments du patrimoine culturel subaquatique récupérés, ainsi que l’élaboration et la diffusion des rapports. Règle 21. Le descriptif du projet comprend un plan d’urgence garantissant la préservation du patrimoine culturel subaquatique et de la documentation qui s’y rapporte au cas où le projet serait interrompu ou écourté.
VII. Compétences et qualifications Règle 22. Les interventions sur le patrimoine culturel subaquatique ne peuvent être menées que sous la direction et le contrôle, et avec la présence régulière d’un spécialiste qualifié de l’archéologie subaquatique ayant une compétence scientifique adaptée à la nature du projet. Règle 23. Tous les membres de l’équipe en charge du projet possèdent des qualifications et une compétence reconnues en rapport avec leur mission.
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VIII. Préservation et gestion du site Règle 24. Le programme de préservation prévoit le traitement des vestiges archéologiques pendant les interventions sur le patrimoine culturel subaquatique, pendant leur transport et à long terme. La préservation se fait selon les normes professionnelles en vigueur. Règle 25. Le programme de gestion du site prévoit la protection et la gestion in situ du patrimoine culturel subaquatique en cours de chantier et à son terme. Le programme comprend l’information du public, la mise en œuvre de moyens raisonnables pour la stabilisation du site, la surveillance, et la protection contre les intrusions.
IX. Documentation Règle 26. Le programme de documentation comporte la documentation détaillée des interventions sur le patrimoine culturel subaquatique, y compris un rapport d’activité, répondant aux normes professionnelles de documentation archéologique en vigueur. Règle 27. La documentation comprend au minimum un inventaire détaillé du site, y compris l’indication de la provenance des éléments du patrimoine culturel subaquatique déplacés ou récupérés au cours des interventions sur le patrimoine culturel subaquatique, les carnets de chantier, les plans, les dessins, les coupes, ainsi que les photographies ou tout document sur d’autres supports.
X. Sécurité Règle 28. Un plan de sécurité adéquat est établi en vue de garantir la sécurité et la santé des membres de l’équipe en charge du projet et des tiers. Ce plan est conforme aux prescriptions légales et professionnelles en vigueur.
XI. Environnement Règle 29. Une politique de l’environnement adéquate est élaborée afin d’empêcher toute atteinte indue aux fonds marins et à la vie marine.
XII. Rapports Règle 30. Des rapports intérimaires et un rapport final sont présentés conformément au calendrier figurant dans le descriptif du projet et déposés dans les dépôts d’archives publiques appropriés. Règle 31. Chaque rapport comprend : (a) un exposé des objectifs ; (b) un exposé des méthodes et techniques employées ; (c) un exposé des résultats obtenus ; (d) la documentation graphique et photographique essentielle se rapportant à toutes les phases de l’intervention ; (e) des recommandations concernant la préservation et la conservation des éléments du patrimoine culturel subaquatique récupérés, ainsi que celles du site ; et
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(f)
des recommandations relatives à des activités futures.
XIII. Conservation des archives du projet Règle 32. Les modalités de conservation des archives du projet sont arrêtées avant le début de toute intervention et figurent dans le descriptif du projet. Règle 33. Les archives du projet, comprenant les éléments du patrimoine culturel subaquatique récupérés et une copie de toute la documentation pertinente, sont, autant que possible, gardées intactes et complètes sous forme de collection, de manière à permettre aux spécialistes et au public d’y avoir accès, et de manière à assurer la conservation de ces archives. Ceci est réalisé le plus rapidement possible et, au plus tard, dans les dix ans suivant le terme du projet, dans la mesure où cela est compatible avec la conservation du patrimoine culturel subaquatique. Règle 34. Les archives du projet sont gérées conformément aux normes professionnelles internationales et sous réserve de l’aval des services compétents.
XIV. Diff usion Règle 35. Le projet prévoit, dans la mesure du possible, des actions d’éducation et la vulgarisation des résultats du projet, à l’intention du grand public. Règle 36. Pour chaque projet, un rapport final de synthèse est : (a)
rendu public dès que possible, compte tenu de la complexité du projet et de la nature confidentielle ou sensible de l’information ; et
(b)
déposé auprès des archives publiques appropriées.
Fait à Paris ce sixième jour de novembre 2001, en deux exemplaires authentiques portant la signature du Président de la Conférence générale réunie en sa trente et unième session, et du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, qui seront déposés dans les archives de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, et dont les copies certifiées conformes seront remises à tous les États et territoires visés à l’article 26 ainsi qu’à l’Organisation des Nations Unies. Le texte qui précède est le texte authentique de la Convention dûment adoptée par la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture à sa trente et unième session, qui s’est tenue à Paris et qui a été déclarée close le troisième jour de novembre 2001. EN FOI DE QUOI, ont apposé leur signature, ce sixième jour de novembre 2001, Le Président de la Conférence générale Le Directeur général
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Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel Adoptée par la Conférence générale à sa 32e session, Paris, 17 octobre 2003 La Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture ci-après dénommée « l’UNESCO », réunie à Paris du vingt-neuf septembre au dix-sept octobre 2003 en sa 32e session, Se référant aux instruments internationaux existants relatifs aux droits de l’homme, en particulier à la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966 et au Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966, Considérant l’importance du patrimoine culturel immatériel, creuset de la diversité culturelle et garant du développement durable, telle que soulignée par la Recommandation de l’UNESCO sur la sauvegarde de la culture traditionnelle et populaire de 1989, par la Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle de 2001 et par la Déclaration d’Istanbul de 2002 adoptée par la troisième Table ronde des ministres de la culture, Considérant la profonde interdépendance entre le patrimoine culturel immatériel et le patrimoine matériel culturel et naturel, Reconnaissant que les processus de mondialisation et de transformation sociale, à côté des conditions qu’ils créent pour un dialogue renouvelé entre les communautés, font, tout comme les phénomènes d’intolérance, également peser de graves menaces de dégradation, de disparition et de destruction sur le patrimoine culturel immatériel, en particulier du fait du manque de moyens de sauvegarde de celui-ci, Consciente de la volonté universelle et de la préoccupation partagée de sauvegarder le patrimoine culturel immatériel de l’humanité, Reconnaissant que les communautés, en particulier les communautés autochtones, les groupes et, le cas échéant, les individus, jouent un rôle important dans la production, la sauvegarde, l’entretien et la recréation du patrimoine culturel immatériel, contribuant ainsi à l’enrichissement de la diversité culturelle et de la créativité humaine, Notant la grande portée de l’activité menée par l’UNESCO afin d’établir des instruments normatifs pour la protection du patrimoine culturel, en particulier la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel de 1972, Notant en outre qu’il n’existe à ce jour aucun instrument multilatéral à caractère contraignant visant à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, Considérant que les accords, recommandations et résolutions internationaux existants concernant le patrimoine culturel et naturel devraient être enrichis et complétés
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efficacement au moyen de nouvelles dispositions relatives au patrimoine culturel immatériel, Considérant la nécessité de faire davantage prendre conscience, en particulier parmi les jeunes générations, de l’importance du patrimoine culturel immatériel et de sa sauvegarde, Considérant que la communauté internationale devrait contribuer avec les États parties à la présente Convention à la sauvegarde de ce patrimoine dans un esprit de coopération et d’entraide, Rappelant les programmes de l’UNESCO relatifs au patrimoine culturel immatériel, notamment la Proclamation des chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité, Considérant le rôle inestimable du patrimoine culturel immatériel comme facteur de rapprochement, d’échange et de compréhension entre les êtres humains, Adopte, le dix-sept octobre 2003, la présente Convention.
I. Dispositions générales Article premier. Buts de la Convention Les buts de la présente Convention sont : (a) la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ; (b) le respect du patrimoine culturel immatériel des communautés, des groupes et des individus concernés ; (c) la sensibilisation aux niveaux local, national et international à l’importance du patrimoine culturel immatériel et de son appréciation mutuelle ; (d) la coopération et l’assistance internationales.
Article . Définitions Aux fins de la présente Convention, 1. On entend par « patrimoine culturel immatériel » les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire - ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés - que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel. Ce patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire, et leur procure un sentiment d’identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité culturelle et la créativité humaine. Aux fins de la présente Convention, seul sera pris en considération le patrimoine culturel immatériel conforme aux instruments internationaux existants relatifs aux droits de
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l’homme, ainsi qu’à l’exigence du respect mutuel entre communautés, groupes et individus, et d’un développement durable. 2. Le « patrimoine culturel immatériel », tel qu’il est défini au paragraphe 1 ci-dessus, se manifeste notamment dans les domaines suivants : (a) les traditions et expressions orales, y compris la langue comme vecteur du patrimoine culturel immatériel ; (b) les arts du spectacle ; (c) les pratiques sociales, rituels et événements festifs ; (d) les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers ; (e) les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel. 3. On entend par « sauvegarde » les mesures visant à assurer la viabilité du patrimoine culturel immatériel, y compris l’identification, la documentation, la recherche, la préservation, la protection, la promotion, la mise en valeur, la transmission, essentiellement par l’éducation formelle et non formelle, ainsi que la revitalisation des différents aspects de ce patrimoine. 4. On entend par « États parties » les États qui sont liés par la présente Convention et entre lesquels celle-ci est en vigueur. 5. La présente Convention s’applique mutatis mutandis aux territoires visés à l’article 33 qui en deviennent parties, conformément aux conditions précisées dans cet article. Dans cette mesure, l’expression « États parties » s’entend également de ces territoires.
Article . Relation avec d’autres instruments internationaux Rien dans la présente Convention ne peut être interprété comme : (a) altérant le statut ou diminuant le niveau de protection des biens déclarés du patrimoine mondial dans le cadre de la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel de 1972, auxquels un élément du patrimoine culturel immatériel est directement associé ; ou (b) affectant les droits et obligations des États parties découlant de tout instrument international relatif aux droits de la propriété intellectuelle ou à l’usage des ressources biologiques et écologiques auquel ils sont parties.
II. Organes de la Convention Article . Assemblée générale des États parties 1. Il est établi une Assemblée générale des États parties, ci-après dénommée « l’Assemblée générale ». L’Assemblée générale est l’organe souverain de la présente Convention. 2. L’Assemblée générale se réunit en session ordinaire tous les deux ans. Elle peut se réunir en session extraordinaire si elle en décide ainsi ou si demande lui en est adressée par le Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ou par au moins un tiers des États parties.
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3. L’Assemblée générale adopte son règlement intérieur.
Article . Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel 1. Il est institué auprès de l’UNESCO un Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, ci-après dénommé « le Comité ». Il est composé de représentants de 18 États parties, élus par les États parties réunis en Assemblée générale dès que la présente Convention entrera en vigueur conformément à l’article 34. 2. Le nombre des États membres du Comité sera porté à 24 dès lors que le nombre d’États parties à la Convention atteindra 50.
Article . Élection et mandat des États membres du Comité 1. L’élection des États membres du Comité doit répondre aux principes de répartition géographique et de rotation équitables. 2. Les États membres du Comité sont élus pour un mandat de quatre ans par les États parties à la Convention réunis en Assemblée générale. 3. Toutefois, le mandat de la moitié des États membres du Comité élus lors de la première élection est limité à deux ans. Ces États sont désignés par un tirage au sort lors de cette première élection. 4. Tous les deux ans, l’Assemblée générale procède au renouvellement de la moitié des États membres du Comité. 5. Elle élit également autant d’États membres du Comité que nécessaire pour pourvoir les postes vacants. 6. Un État membre du Comité ne peut être élu pour deux mandats consécutifs. 7. Les États membres du Comité choisissent pour les représenter des personnes qualifiées dans les divers domaines du patrimoine culturel immatériel.
Article . Fonctions du Comité Sans préjudice des autres attributions qui lui sont conférées par la présente Convention, les fonctions du Comité sont les suivantes : (a) promouvoir les objectifs de la Convention, encourager et assurer le suivi de sa mise en œuvre ; (b) donner des conseils sur les meilleures pratiques et formuler des recommandations sur les mesures en faveur de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ; (c) préparer et soumettre à l’approbation de l’Assemblée générale un projet d’utilisation des ressources du Fonds, conformément à l’article 25 ; (d) s’efforcer de trouver les moyens d’augmenter ses ressources et prendre les mesures requises à cette fin, conformément à l’article 25 ;
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(e)
préparer et soumettre à l’approbation de l’Assemblée générale des directives opérationnelles pour la mise en œuvre de la Convention ;
(f)
examiner, conformément à l’article 29, les rapports des États parties, et en faire un résumé à l’intention de l’Assemblée générale ;
(g)
examiner les demandes présentées par les États parties et décider, en conformité avec les critères objectifs de sélection établis par lui et approuvés par l’Assemblée générale : (i)
des inscriptions sur les listes et des propositions mentionnées aux articles 16, 17 et 18,
(ii) de l’octroi de l’assistance internationale conformément à l’article 22.
Article . Méthodes de travail du Comité 1. Le Comité est responsable devant l’Assemblée générale. Il lui rend compte de toutes ses activités et décisions. 2. Le Comité adopte son règlement intérieur à la majorité des deux tiers de ses membres. 3. Le Comité peut créer temporairement les organes consultatifs ad hoc qu’il estime nécessaires à l’exécution de sa tâche. 4. Le Comité peut inviter à ses réunions tout organisme public ou privé, ainsi que toute personne physique, possédant des compétences avérées dans les différents domaines du patrimoine culturel immatériel, pour les consulter sur toute question particulière.
Article . Accréditation des organisations consultatives 1. Le Comité propose à l’Assemblée générale l’accréditation d’organisations non gouvernementales possédant des compétences avérées dans le domaine du patrimoine culturel immatériel. Ces organisations auront des fonctions consultatives auprès du Comité. 2. Le Comité propose également à l’Assemblée générale les critères et modalités de cette accréditation.
Article . Le Secrétariat 1. Le Comité est assisté par le Secrétariat de l’UNESCO. 2. Le Secrétariat prépare la documentation de l’Assemblée générale et du Comité, ainsi que le projet d’ordre du jour de leurs réunions et assure l’exécution de leurs décisions.
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III. Sauvegarde du patrimoine culturel immatériel à l’échelle nationale Article . Rôle des États parties Il appartient à chaque État partie : (a) de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel présent sur son territoire ; (b) parmi les mesures de sauvegarde visées à l’article 2, paragraphe 3, d’identifier et de définir les différents éléments du patrimoine culturel immatériel présents sur son territoire, avec la participation des communautés, des groupes et des organisations non gouvernementales pertinentes.
Article . Inventaires 1. Pour assurer l’identification en vue de la sauvegarde, chaque État partie dresse, de façon adaptée à sa situation, un ou plusieurs inventaires du patrimoine culturel immatériel présent sur son territoire. Ces inventaires font l’objet d’une mise à jour régulière. 2. Chaque État partie, lorsqu’il présente périodiquement son rapport au Comité, conformément à l’article 29, fournit des informations pertinentes concernant ces inventaires.
Article . Autres mesures de sauvegarde En vue d’assurer la sauvegarde, le développement et la mise en valeur du patrimoine culturel immatériel présent sur son territoire, chaque État partie s’efforce : (a) d’adopter une politique générale visant à mettre en valeur la fonction du patrimoine culturel immatériel dans la société et à intégrer la sauvegarde de ce patrimoine dans des programmes de planification ; (b) de désigner ou d’établir un ou plusieurs organismes compétents pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel présent sur son territoire ; (c) d’encourager des études scientifiques, techniques et artistiques ainsi que des méthodologies de recherche pour une sauvegarde efficace du patrimoine culturel immatériel, en particulier du patrimoine culturel immatériel en danger ; (d) d’adopter les mesures juridiques, techniques, administratives et financières appropriées visant à : (i) favoriser la création ou le renforcement d’institutions de formation à la gestion du patrimoine culturel immatériel ainsi que la transmission de ce patrimoine à travers les forums et espaces destinés à sa représentation et à son expression, (ii) garantir l’accès au patrimoine culturel immatériel tout en respectant les pratiques coutumières qui régissent l’accès à des aspects spécifiques de ce patrimoine, (iii) établir des institutions de documentation sur le patrimoine culturel immatériel et à en faciliter l’accès.
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Article . Éducation, sensibilisation et renforcement des capacités Chaque État partie s’efforce, par tous moyens appropriés : (a)
d’assurer la reconnaissance, le respect et la mise en valeur du patrimoine culturel immatériel dans la société, en particulier grâce à : (i)
des programmes éducatifs, de sensibilisation et de diffusion d’informations à l’intention du public, notamment des jeunes,
(ii) des programmes éducatifs et de formation spécifiques au sein des communautés et des groupes concernés, (iii) des activités de renforcement des capacités en matière de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel et en particulier de gestion et de recherche scientifique, et (iv) des moyens non formels de transmission des savoirs ; (b)
de maintenir le public informé des menaces qui pèsent sur ce patrimoine ainsi que des activités menées en application de la présente Convention ;
(c)
de promouvoir l’éducation à la protection des espaces naturels et des lieux de mémoire dont l’existence est nécessaire à l’expression du patrimoine culturel immatériel.
Article . Participation des communautés, groupes et individus Dans le cadre de ses activités de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, chaque État partie s’efforce d’assurer la plus large participation possible des communautés, des groupes et, le cas échéant, des individus qui créent, entretiennent et transmettent ce patrimoine, et de les impliquer activement dans sa gestion.
IV. Sauvegarde du patrimoine culturel immatériel à l’échelle internationale Article . Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité 1. Pour assurer une meilleure visibilité du patrimoine culturel immatériel, faire prendre davantage conscience de son importance et favoriser le dialogue dans le respect de la diversité culturelle, le Comité, sur proposition des États parties concernés, établit, tient à jour et publie une liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. 2. Le Comité élabore et soumet à l’approbation de l’Assemblée générale les critères présidant à l’établissement, à la mise à jour et à la publication de cette liste représentative.
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Article . Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente 1. En vue de prendre les mesures de sauvegarde appropriées, le Comité établit, tient à jour et publie une liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, et inscrit ce patrimoine sur la Liste à la demande de l’État partie concerné. 2. Le Comité élabore et soumet à l’approbation de l’Assemblée générale les critères présidant à l’établissement, à la mise à jour et à la publication de cette liste. 3. Dans des cas d’extrême urgence - dont les critères objectifs sont approuvés par l’Assemblée générale sur proposition du Comité - celui-ci peut inscrire un élément du patrimoine concerné sur la Liste mentionnée au paragraphe 1 en consultation avec l’État partie concerné.
Article . Programmes, projets et activités de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel 1. Sur la base des propositions présentées par les États parties, et conformément aux critères qu’il définit et qui sont approuvés par l’Assemblée générale, le Comité sélectionne périodiquement et fait la promotion des programmes, projets et activités de caractère national, sous-régional ou régional de sauvegarde du patrimoine qu’il estime refléter le mieux les principes et objectifs de la présente Convention, en tenant compte des besoins particuliers des pays en développement. 2. À cette fin, il reçoit, examine et approuve les demandes d’assistance internationale formulées par les États parties pour l’élaboration de ces propositions. 3. Le Comité accompagne la mise en œuvre desdits programmes, projets et activités par la diffusion des meilleures pratiques selon les modalités qu’il aura déterminées.
V. Coopération et assistance internationales Article . Coopération 1. Aux fins de la présente Convention, la coopération internationale comprend en particulier l’échange d’informations et d’expériences, des initiatives communes ainsi que la mise en place d’un mécanisme d’assistance aux États parties dans leurs efforts pour sauvegarder le patrimoine culturel immatériel. 2. Sans préjudice des dispositions de leur législation nationale et de leurs droit et pratiques coutumiers, les États parties reconnaissent que la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel est dans l’intérêt général de l’humanité et s’engagent, à cette fin, à coopérer aux niveaux bilatéral, sous-régional, régional et international.
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Article . Objectifs de l’assistance internationale L’assistance internationale peut être accordée pour les objectifs suivants : (a) la sauvegarde du patrimoine inscrit sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente ; (b) la préparation d’inventaires au sens des articles 11 et 12 ; (c) l’appui à des programmes, projets et activités conduits aux niveaux national, sousrégional et régional, visant à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ; (d) tout autre objectif que le Comité jugerait nécessaire.
Article . Formes de l’assistance internationale L’assistance accordée par le Comité à un État partie est réglementée par les directives opérationnelles prévues à l’article 7 et par l’accord visé à l’article 24, et peut prendre les formes suivantes : (a) des études concernant les différents aspects de la sauvegarde ; (b) la mise à disposition d’experts et de praticiens ; (c) la formation de tous personnels nécessaires ; (d) l’élaboration de mesures normatives ou autres ; (e) la création et l’exploitation d’infrastructures ; (f) la fourniture d’équipement et de savoir-faire ; (g) d’autres formes d’assistance financière et technique y compris, le cas échéant, l’octroi de prêts à faible intérêt et de dons.
Article . Conditions de l’assistance internationale 1. Le Comité établit la procédure d’examen des demandes d’assistance internationale et précise les éléments de la demande tels que les mesures envisagées, les interventions nécessaires et l’évaluation de leur coût. 2. En cas d’urgence, la demande d’assistance doit être examinée en priorité par le Comité. 3. Afin de prendre une décision, le Comité procède aux études et consultations qu’il juge nécessaires.
Article . Demandes d’assistance internationale 1. Chaque État partie peut présenter au Comité une demande d’assistance internationale pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel présent sur son territoire. 2. Une telle demande peut aussi être présentée conjointement par deux ou plusieurs États parties. 3. La demande doit comporter les éléments d’information prévus à l’article 22, paragraphe 1, et les documents nécessaires.
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Article . Rôle des États parties bénéficiaires 1. En conformité avec les dispositions de la présente Convention, l’assistance internationale attribuée est régie par un accord entre l’État partie bénéficiaire et le Comité. 2. En règle générale, l’État partie bénéficiaire doit participer, dans la mesure de ses moyens, au coût des mesures de sauvegarde pour lesquelles une assistance internationale est fournie. 3. L’État partie bénéficiaire remet au Comité un rapport sur l’utilisation de l’assistance accordée en faveur de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.
VI. Fonds du patrimoine culturel immatériel Article . Nature et ressources du Fonds 1. Il est créé un « Fonds pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel », ci-après dénommé « le Fonds ». 2. Le Fonds est constitué en fonds-en-dépôt conformément aux dispositions du règlement financier de l’UNESCO. 3. Les ressources du Fonds sont constituées par : (a) les contributions des États parties ; (b) les fonds alloués à cette fin par la Conférence générale de l’UNESCO ; (c) les versements, dons ou legs que pourront faire : (i) d’autres États, (ii) les organisations et programmes du système des Nations Unies, notamment le Programme des Nations Unies pour le développement, ainsi que d’autres organisations internationales, (iii) des organismes publics ou privés ou des personnes privées ; (d) tout intérêt dû sur les ressources du Fonds ; (e) le produit des collectes et les recettes des manifestations organisées au profit du Fonds ; (f) toutes autres ressources autorisées par le règlement du Fonds que le Comité élabore. 4. L’utilisation des ressources par le Comité est décidée sur la base des orientations de l’Assemblée générale. 5. Le Comité peut accepter des contributions et autres formes d’assistance fournies à des fins générales ou spécifiques se rapportant à des projets déterminés, pourvu que ces projets soient approuvés par le Comité. 6. Les contributions au Fonds ne peuvent être assorties d’aucune condition politique, économique ou autre qui soit incompatible avec les objectifs recherchés par la présente Convention.
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Article . Contributions des États parties au Fonds 1. Sans préjudice de toute contribution volontaire supplémentaire, les États parties à la présente Convention s’engagent à verser au Fonds, au moins tous les deux ans, une contribution dont le montant, calculé selon un pourcentage uniforme applicable à tous les États, sera décidé par l’Assemblée générale. Cette décision de l’Assemblée générale sera prise à la majorité des États parties présents et votants qui n’ont pas fait la déclaration visée au paragraphe 2 du présent article. En aucun cas, cette contribution ne pourra dépasser 1 % de la contribution de l’État partie au budget ordinaire de l’UNESCO. 2. Toutefois, tout État visé à l’article 32 ou à l’article 33 de la présente Convention peut, au moment du dépôt de ses instruments de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion, déclarer qu’il ne sera pas lié par les dispositions du paragraphe 1 du présent article. 3. Un État partie à la présente Convention ayant fait la déclaration visée au paragraphe 2 du présent article s’efforcera de retirer ladite déclaration moyennant notification au Directeur général de l’UNESCO. Toutefois, le retrait de la déclaration n’aura d’effet sur la contribution due par cet État qu’à partir de la date d’ouverture de la session suivante de l’Assemblée générale. 4. Afin que le Comité soit en mesure de prévoir ses opérations d’une manière efficace, les contributions des États parties à la présente Convention qui ont fait la déclaration visée au paragraphe 2 du présent article, doivent être versées sur une base régulière, au moins tous les deux ans, et devraient se rapprocher le plus possible des contributions qu’ils auraient dû verser s’ils avaient été liés par les dispositions du paragraphe 1 du présent article. 5. Tout État partie à la présente Convention, en retard dans le paiement de sa contribution obligatoire ou volontaire au titre de l’année en cours et de l’année civile qui l’a immédiatement précédée, n’est pas éligible au Comité, cette disposition ne s’appliquant pas lors de la première élection. Le mandat d’un tel État qui est déjà membre du Comité prendra fin au moment de toute élection prévue à l’article 6 de la présente Convention.
Article . Contributions volontaires supplémentaires au Fonds Les États parties désireux de verser des contributions volontaires en sus de celles prévues à l’article 26 en informent le Comité aussitôt que possible afin de lui permettre de planifier ses activités en conséquence.
Article . Campagnes internationales de collecte de fonds Les États parties prêtent, dans la mesure du possible, leur concours aux campagnes internationales de collecte organisées au profit du Fonds sous les auspices de l’UNESCO.
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VII. Rapports Article . Rapports des États parties Les États parties présentent au Comité, dans les formes et selon la périodicité prescrites par ce dernier, des rapports sur les dispositions législatives, réglementaires ou autres prises pour la mise en œuvre de la présente Convention.
Article . Rapports du Comité 1. Sur la base de ses activités et des rapports des États parties mentionnés à l’article 29, le Comité soumet un rapport à chaque session de l’Assemblée générale. 2. Ce rapport est porté à la connaissance de la Conférence générale de l’UNESCO.
VIII. Clause transitoire Article . Relation avec la Proclamation des chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité 1. Le Comité intègre dans la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité les éléments proclamés « Chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité » avant l’entrée en vigueur de la présente Convention. 2. L’intégration de ces éléments dans la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ne préjuge en rien des critères arrêtés conformément à l’article 16, paragraphe 2, pour les inscriptions à venir. 3. Aucune autre Proclamation ne sera faite après l’entrée en vigueur de la présente Convention.
IX. Dispositions finales Article . Ratification, acceptation ou approbation 1. La présente Convention est soumise à la ratification, l’acceptation ou l’approbation des États membres de l’UNESCO, conformément à leurs procédures constitutionnelles respectives. 2. Les instruments de ratification, d’acceptation ou d’approbation sont déposés auprès du Directeur général de l’UNESCO.
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Article . Adhésion 1. La présente Convention est ouverte à l’adhésion de tout État non membre de l’UNESCO invité à y adhérer par la Conférence générale de l’Organisation. 2. La présente Convention est également ouverte à l’adhésion des territoires qui jouissent d’une complète autonomie interne, reconnue comme telle par l’Organisation des Nations Unies, mais qui n’ont pas accédé à la pleine indépendance conformément à la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale et qui ont compétence pour les matières dont traite la présente Convention, y compris la compétence reconnue pour conclure des traités sur ces matières. 3. L’instrument d’adhésion sera déposé auprès du Directeur général de l’UNESCO.
Article . Entrée en vigueur La présente Convention entrera en vigueur trois mois après la date du dépôt du trentième instrument de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion, mais uniquement à l’égard des États qui auront déposé leurs instruments respectifs de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion à cette date ou antérieurement. Elle entrera en vigueur pour tout autre État partie trois mois après le dépôt de son instrument de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion.
Article . Régimes constitutionnels fédératifs ou non unitaires Les dispositions ci-après s’appliquent aux États parties ayant un régime constitutionnel fédératif ou non unitaire : (a)
en ce qui concerne les dispositions de la présente Convention dont l’application relève de la compétence du pouvoir législatif fédéral ou central, les obligations du gouvernement fédéral ou central seront les mêmes que celles des États parties qui ne sont pas des États fédératifs ;
(b)
en ce qui concerne les dispositions de la présente Convention dont l’application relève de la compétence de chacun des États, pays, provinces ou cantons constituants, qui ne sont pas en vertu du régime constitutionnel de la fédération tenus de prendre des mesures législatives, le gouvernement fédéral portera, avec son avis favorable, lesdites dispositions à la connaissance des autorités compétentes des États, pays, provinces ou cantons pour adoption.
Article . Dénonciation 1. Chacun des États parties a la faculté de dénoncer la présente Convention. 2. La dénonciation est notifiée par un instrument écrit déposé auprès du Directeur général de l’UNESCO.
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3. La dénonciation prend effet douze mois après réception de l’instrument de dénonciation. Elle ne modifie en rien les obligations financières dont l’État partie dénonciateur est tenu de s’acquitter jusqu’à la date à laquelle le retrait prend effet.
Article . Fonctions du dépositaire Le Directeur général de l’UNESCO, en sa qualité de dépositaire de la présente Convention, informe les États membres de l’Organisation, les États non membres visés à l’article 33, ainsi que l’Organisation des Nations Unies, du dépôt de tous les instruments de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion mentionnés aux articles 32 et 33, de même que des dénonciations prévues à l’article 36.
Article . Amendements 1. Tout État partie peut, par voie de communication écrite adressée au Directeur général, proposer des amendements à la présente Convention. Le Directeur général transmet cette communication à tous les États parties. Si, dans les six mois qui suivent la date de transmission de la communication, la moitié au moins des État parties donne une réponse favorable à cette demande, le Directeur général présente cette proposition à la prochaine session de l’Assemblée générale pour discussion et éventuelle adoption. 2. Les amendements sont adoptés à la majorité des deux tiers des États parties présents et votants. 3. Les amendements à la présente Convention, une fois adoptés, sont soumis aux États parties pour ratification, acceptation, approbation ou adhésion. 4. Pour les États parties qui les ont ratifiés, acceptés, approuvés ou y ont adhéré, les amendements à la présente Convention entrent en vigueur trois mois après le dépôt des instruments visés au paragraphe 3 du présent article par les deux tiers des État parties. Par la suite, pour chaque État partie qui ratifie, accepte, approuve un amendement ou y adhère, cet amendement entre en vigueur trois mois après la date de dépôt par l’État partie de son instrument de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion. 5. La procédure établie aux paragraphes 3 et 4 ne s’applique pas aux amendements apportés à l’article 5 relatif au nombre des États membres du Comité. Ces amendements entrent en vigueur au moment de leur adoption. 6. Un État qui devient partie à la présente Convention après l’entrée en vigueur d’amendements conformément au paragraphe 4 du présent article est, faute d’avoir exprimé une intention différente, considéré comme étant : (a) partie à la présente Convention ainsi amendée ; et (b) partie à la présente Convention non amendée à l’égard de tout État partie qui n’est pas lié par ces amendements.
Article . Textes faisant foi La présente Convention est établie en anglais, en arabe, en chinois, en espagnol, en français et en russe, les six textes faisant également foi.
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Article . Enregistrement Conformément à l’article 102 de la Charte des Nations Unies, la présente Convention sera enregistrée au Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies à la requête du Directeur général de l’UNESCO. Fait à Paris, le trois novembre 2003, en deux exemplaires authentiques portant la signature du Président de la 32e session de la Conférence générale et du Directeur général de l’UNESCO. Ces deux exemplaires seront déposés dans les archives de l’UNESCO. Des copies certifiées conformes seront remises à tous les États visés aux articles 32 et 33 ainsi qu’à l’Organisation des Nations Unies. EN FOI DE QUOI, ont apposé leurs signature, le trois novembre 2003, le Président de la Conférence générale et le Directeur général.
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Convention internationale contre le dopage dans le sport Adoptée par la Conférence générale à sa 33e session, Paris, 19 octobre 2005 La Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture ci-après dénommée « l’UNESCO », réunie à Paris du 3 au 21 octobre 2005 en sa 33e session, Considérant que le but de l’UNESCO est de contribuer à la paix et à la sécurité en favorisant la collaboration entre les nations par l’éducation, la science et la culture, Se référant aux instruments internationaux existants relatifs aux droits de l’homme, Considérant la résolution 58/5 adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 3 novembre 2003 sur le sport en tant que moyen de promouvoir l’éducation, la santé, le développement et la paix, notamment son paragraphe 7, Consciente que le sport doit jouer un rôle important dans la protection de la santé, dans l’éducation morale, culturelle et physique et dans la promotion de la compréhension internationale et de la paix, Notant la nécessité d’encourager et de coordonner la coopération internationale en vue d’éliminer le dopage dans le sport, Préoccupée par le recours au dopage dans le sport et par ses conséquences sur la santé des sportifs, le principe du franc-jeu, l’élimination de la fraude et l’avenir du sport, Consciente que le dopage met en péril les principes éthiques et les valeurs éducatives consacrés par la Charte internationale de l’éducation physique et du sport de l’UNESCO et la Charte olympique, Rappelant que la Convention contre le dopage et son protocole additionnel adoptés dans le cadre du Conseil de l’Europe sont les instruments de droit international public qui sont à l’origine des politiques nationales antidopage et de la coopération intergouvernementale en la matière, Rappelant les recommandations sur la question adoptées lors des deuxième, troisième et quatrième Conférences internationales des ministres et hauts fonctionnaires responsables de l’éducation physique et du sport, organisées par l’UNESCO à Moscou (1988), à Punta del Este (1999) et à Athènes (2004), ainsi que la résolution 32 C/9 adoptée par la Conférence générale de l’UNESCO à sa 32e session (2003), Gardant à l’esprit le Code mondial antidopage adopté par l’Agence mondiale antidopage lors de la Conférence mondiale sur le dopage dans le sport à Copenhague, le 5 mars 2003, et la Déclaration de Copenhague contre le dopage dans le sport, Consciente aussi de l’influence que les sportifs de haut niveau exercent sur la jeunesse,
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Ayant présente à l’esprit la nécessité permanente de mener et de promouvoir des recherches dont l’objectif est de mieux dépister le dopage et comprendre les facteurs qui en déterminent l’utilisation, afin de donner toute l’efficacité possible aux stratégies de prévention, Ayant aussi présente à l’esprit l’importance de l’éducation permanente des sportifs, du personnel d’encadrement des sportifs et de la société dans son ensemble pour prévenir le dopage, Consciente de la nécessité de donner aux États parties des moyens accrus de mettre en œuvre des programmes antidopage, Consciente que les pouvoirs publics et les organisations sportives ont des responsabilités complémentaires pour ce qui est de prévenir et de combattre le dopage dans le sport, en particulier pour veiller au bon déroulement, dans un esprit de franc-jeu, des manifestations sportives et pour protéger la santé de ceux qui y prennent part, Sachant que les pouvoirs publics et les organisations sportives doivent œuvrer ensemble à la réalisation de ces objectifs, en assurant toute l’indépendance et la transparence voulues à tous les niveaux appropriés, Résolue à poursuivre et à renforcer la coopération en vue d’éliminer le dopage dans le sport, Sachant que l’élimination du dopage dans le sport dépend en partie d’une harmonisation progressive des normes et des pratiques antidopage dans le sport et de la coopération à l’échelle nationale et mondiale, Adopte, le dix-neuf octobre 2005, la présente Convention.
I. Portée Article premier. But de la Convention La présente Convention a pour but, dans le cadre de la stratégie et du programme d’activités de l’UNESCO dans le domaine de l’éducation physique et du sport, de promouvoir la prévention du dopage dans le sport et la lutte contre ce phénomène en vue d’y mettre un terme.
Article . Définitions Ces définitions s’entendent dans le contexte du Code mondial antidopage. En cas de conflit, toutefois, les dispositions de la Convention l’emportent. Aux fins de la présente Convention, 1. par « laboratoires antidopage agréés », on entend les laboratoires agréés par l’Agence mondiale antidopage ;
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2. par « organisation antidopage », on entend une instance responsable de l’adoption des règles à suivre pour mettre en route, appliquer ou faire respecter tout volet du processus de contrôle du dopage. Ce peut être, par exemple, le Comité international olympique, le Comité international paralympique, d’autres organisations responsables de grands événements sportifs qui procèdent à des contrôles à cette occasion, l’Agence mondiale antidopage, les fédérations internationales et les organisations nationales antidopage ; 3. par « violation des règles antidopage » dans le sport, on entend une ou plusieurs des violations suivantes : (a) la présence d’une substance interdite, de ses métabolites ou de ses marqueurs dans le corps d’un sportif, (b) l’usage ou la tentative d’usage d’une substance ou d’une méthode interdite, (c) le refus de se soumettre à un prélèvement d’échantillons après notification conforme aux règles antidopage en vigueur, ou le fait de s’y soustraire sans justification valable ou de l’éviter par tout autre moyen, (d) la violation des exigences de disponibilité des sportifs pour les contrôles hors compétition, y compris le non-respect par les sportifs de l’obligation d’indiquer le lieu où ils se trouvent et le fait de manquer des contrôles dont on considère qu’ils obéissent à des règles raisonnables, (e) la falsification ou la tentative de falsification de tout élément du processus de contrôle du dopage, (f) la possession de substances ou méthodes interdites, (g) le trafic de toute substance ou méthode interdite, (h) l’administration ou la tentative d’administration d’une substance ou d’une méthode interdite à un sportif, ou l’assistance, l’encouragement, le concours, l’incitation, la dissimulation ou toute autre forme de complicité entraînant une violation ou une tentative de violation des règles antidopage ; 4. aux fins du contrôle du dopage, on entend par « sportif » toute personne qui pratique une activité sportive au niveau international ou à un niveau national tel qu’il est défini par l’organisation antidopage nationale concernée et accepté par les États parties, et toute autre personne qui pratique un sport ou participe à une manifestation sportive à un niveau inférieur accepté par les États parties. Aux fins de l’éducation et de la formation, on entend par « sportif » toute personne qui pratique un sport sous l’autorité d’une organisation sportive ; 5. par « personnel d’encadrement des sportifs », on entend tout entraîneur, soigneur, directeur sportif, agent, personnel d’équipe, officiel, personnel médical ou paramédical qui travaille avec des sportifs ou qui traite des sportifs participant à une compétition sportive ou s’y préparant ; 6. par « Code », on entend le Code mondial antidopage adopté par l’Agence mondiale antidopage le 5 mars 2003 à Copenhague et joint à l’appendice 1 de la présente Convention ; 7. par « compétition », on entend une épreuve, un match ou une partie unique, ou un concours sportif donné ;
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8. par « contrôle du dopage », on entend le processus englobant la planification de la répartition des contrôles, la collecte des échantillons et leur manutention, l’analyse en laboratoire, la gestion des résultats, les auditions et les appels ; 9. par « dopage dans le sport », on entend un cas de violation des règles antidopage ; 10. par « équipes de contrôle du dopage dûment agréées », on entend les équipes de contrôle du dopage opérant sous l’autorité d’une organisation antidopage nationale ou internationale ; 11. par contrôle « en compétition », dans le but de différencier en compétition et hors compétition, et sauf disposition contraire à cet effet dans les règlements de la fédération internationale ou de l’organisation antidopage concernée, on entend un contrôle auquel doit se soumettre un sportif désigné à cette fin dans le cadre d’une compétition donnée ; 12. par « Standard international pour les laboratoires », on entend le Standard figurant à l’appendice 2 de la présente Convention ; 13. par « Standards internationaux de contrôle », on entend les Standards figurant à l’appendice 3 de la présente Convention ; 14. par « contrôle inopiné », on entend un contrôle du dopage qui a lieu sans avertissement préalable du sportif et au cours duquel celui-ci est escorté en permanence depuis sa notification jusqu’à la fourniture de l’échantillon ; 15. par « Mouvement olympique », on entend tous ceux qui acceptent d’être guidés par la Charte olympique et qui reconnaissent l’autorité du Comité international olympique, à savoir : les fédérations internationales des sports au programme des Jeux olympiques, les comités olympiques nationaux, les comités d’organisation des Jeux olympiques, les sportifs, les juges, les arbitres, les associations et les clubs, ainsi que toutes les organisations et les institutions reconnues par le Comité international olympique ; 16. par contrôle antidopage « hors compétition », on entend tout contrôle du dopage qui n’a pas lieu dans le cadre d’une compétition ; 17. par « Liste des interdictions », on entend la liste énumérant les substances et méthodes interdites figurant à l’annexe I de la présente Convention ; 18. par « méthode interdite », on entend toute méthode décrite dans la Liste des interdictions figurant à l’annexe I de la présente Convention ; 19. par « substance interdite », on entend toute substance décrite dans la Liste des interdictions figurant à l’annexe I de la présente Convention ; 20. par « organisation sportive », on entend toute organisation responsable d’une manifestation dans une ou plusieurs disciplines sportives ;
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21. par « Standard pour l’autorisation d’usage à des fins thérapeutiques », on entend le Standard figurant à l’annexe II de la présente Convention ; 22. par « contrôle », on entend la partie du processus global de contrôle du dopage comprenant la planification de la répartition des tests, la collecte de l’échantillon, la manutention de l’échantillon et son transport au laboratoire ; 23. par « exemption pour usage à des fins thérapeutiques », on entend une exemption accordée conformément au Standard pour l’autorisation d’usage à des fins thérapeutiques ; 24. par « usage », on entend l’application, l’ingestion, l’injection ou la consommation par tout autre moyen d’une substance ou méthode interdite ; 25. par « Agence mondiale antidopage » (AMA), on entend la fondation de droit suisse ainsi nommée, constituée le 10 novembre 1999.
Article . Moyens d’atteindre le but de la Convention Aux fins de la présente Convention, les États parties s’engagent à : (a) adopter des mesures appropriées aux niveaux national et international qui soient conformes aux principes énoncés dans le Code ; (b) encourager toute forme de coopération internationale visant à protéger les sportifs et l’éthique du sport et à communiquer les résultats de la recherche ; (c) promouvoir une coopération internationale entre eux et les organisations qui jouent un rôle de premier plan dans la lutte contre le dopage dans le sport, en particulier l’Agence mondiale antidopage.
Article . Relation entre le Code et la Convention 1. Afin de coordonner la mise en œuvre de la lutte contre le dopage dans le sport aux niveaux national et international, les États parties s’engagent à respecter les principes énoncés dans le Code, qui servent de base aux mesures visées à l’article 5 de la présente Convention. Rien dans la présente Convention n’empêche les États parties d’adopter des mesures additionnelles en complément du Code. 2. Le texte du Code et la version la plus récente des appendices 2 et 3 sont reproduits à titre d’information et ne font pas partie intégrante de la présente Convention. Les appendices, en tant que tels, ne créent aucune obligation contraignante en droit international pour les États parties. 3. Les annexes font partie intégrante de la présente Convention.
Article . Mesures permettant d’atteindre les objectifs de la Convention En conformité avec les obligations inscrites dans la présente Convention, chaque État partie s’engage à adopter des mesures appropriées. Ces mesures peuvent comprendre des lois, des règlements, des politiques ou des pratiques administratives.
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Article . Relation avec d’autres instruments internationaux La présente Convention ne modifie en rien les droits et obligations des États parties qui découlent d’autres accords préalablement conclus et compatibles avec son objet et son but. Cela ne porte atteinte ni à la jouissance par d’autres États parties de leurs droits au titre de la présente Convention, ni à l’exécution de leurs obligations découlant de celle-ci.
II. Lutte antidopage à l’échelle nationale Article . Coordination au niveau national Les États parties assurent l’application de la présente Convention, notamment par des mesures de coordination au niveau national. Pour s’acquitter de leurs obligations au titre de la présente Convention, ils peuvent s’appuyer sur des organisations antidopage, ainsi que sur les autorités et organisations sportives.
Article . Limitation de la disponibilité et de l’utilisation dans le sport de substances et de méthodes interdites 1. Le cas échéant, les États parties adoptent des mesures pour limiter la disponibilité de substances et de méthodes interdites en vue d’en restreindre l’utilisation dans le sport par les sportifs, sauf en cas d’exemption pour usage thérapeutique. Ils luttent notamment contre le trafic destiné aux sportifs et, à cette fin, s’emploient à limiter la production, la circulation, l’importation, la distribution et la vente desdites substances et méthodes. 2. Les États parties adoptent des mesures, ou encouragent, le cas échéant, les instances compétentes relevant de leur juridiction à adopter des mesures, pour prévenir et restreindre l’utilisation et la possession par les sportifs de substances et méthodes interdites dans le sport, à moins que cette utilisation ne soit autorisée par une exemption pour usage thérapeutique. 3. Aucune mesure adoptée conformément à la présente Convention ne restreint la disponibilité à des fins légitimes de substances et méthodes dont l’usage est autrement interdit ou limité dans le domaine sportif.
Article . Mesures à l’encontre du personnel d’encadrement des sportifs Les États parties prennent eux-mêmes des mesures, ou encouragent les organisations sportives et les organisations antidopage à prendre des mesures, y compris des sanctions ou des pénalités, à l’encontre des membres de l’encadrement des sportifs qui commettent une violation des règles antidopage ou autre infraction liée au dopage dans le sport.
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Article . Compléments alimentaires Selon que de besoin, les États parties encouragent les producteurs et distributeurs de compléments alimentaires à établir des bonnes pratiques pour la commercialisation et la distribution desdits compléments, notamment à fournir des informations sur la composition analytique de ces produits et l’assurance qualité.
Article . Mesures d’ordre financier Selon que de besoin, les États parties : (a)
inscrivent à leur budget le financement d’un programme national de contrôles dans toutes les disciplines sportives ou aident les organisations sportives et les organisations antidopage à financer des contrôles antidopage, soit en leur octroyant directement des subventions ou des allocations, soit en tenant compte du coût de ces contrôles lorsqu’ils déterminent le montant global de ces subventions ou allocations ;
(b)
font le nécessaire pour retirer leur soutien financier dans le domaine du sport aux sportifs ou aux membres de l’encadrement des sportifs qui ont été suspendus à la suite d’une violation des règles antidopage, et ce pendant la durée de la suspension ;
(c)
retirent tout ou partie de leur soutien, financier ou autre, dans le domaine du sport à toute organisation sportive ou organisation antidopage qui ne respecte pas le Code ou les règles antidopage applicables adoptées conformément au Code.
Article . Mesures visant à faciliter les contrôles antidopage Selon que de besoin, les États parties : (a)
encouragent et facilitent l’exécution, par les organisations sportives et les organisations antidopage relevant de leur juridiction, de contrôles antidopage conformes aux dispositions du Code, y compris les contrôles inopinés et les contrôles hors compétition et en compétition ;
(b)
encouragent et facilitent la négociation, par les organisations sportives et organisations antidopage, d’accords autorisant des équipes de contrôle du dopage dûment agréées d’autres pays à soumettre leurs membres à des contrôles ;
(c)
s’engagent à aider les organisations sportives et les organisations antidopage relevant de leur juridiction à accéder à un laboratoire antidopage agréé aux fins de l’analyse des échantillons prélevés.
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III. Coopération internationale Article . Coopération entre les organisations antidopage et les organisations sportives Les États parties encouragent la coopération entre les organisations antidopage, les pouvoirs publics et les organisations sportives qui relèvent de leur juridiction et ceux relevant de la juridiction des autres États parties afin d’atteindre, à l’échelle internationale, le but de la présente Convention.
Article . Soutien à la mission de l’Agence mondiale antidopage Les États parties s’engagent à soutenir l’Agence mondiale antidopage dans sa mission importante de lutte contre le dopage à l’échelle internationale.
Article . Financement à parts égales de l’Agence mondiale antidopage Les États parties appuient le principe du financement du budget annuel de base approuvé de l’Agence mondiale antidopage, pour moitié par les pouvoirs publics et pour moitié par le Mouvement olympique.
Article . Coopération internationale en matière de lutte antidopage Sachant que la lutte contre le dopage dans le sport ne saurait être efficace que si les sportifs peuvent être contrôlés inopinément et les échantillons envoyés en temps utile à des laboratoires pour y être analysés, les États parties, selon que de besoin et conformément à leurs législation et procédures nationales : (a) facilitent la tâche de l’Agence mondiale antidopage et des organisations antidopage œuvrant en conformité avec le Code, sous réserve des règlements des pays hôtes concernés, pour qu’elles puissent procéder à des contrôles du dopage en compétition ou hors compétition auprès de leurs sportifs, sur leur territoire ou en dehors ; (b) facilitent la circulation transfrontalière en temps utile des équipes de contrôle du dopage dûment agréées quand elles procèdent à des contrôles antidopage ; (c) coopèrent pour accélérer le transport ou l’expédition transfrontalière en temps utile des échantillons de manière à en assurer la sécurité et l’intégrité ; (d) favorisent la coordination internationale des contrôles antidopage effectués par les diverses organisations antidopage, et coopèrent avec l’Agence mondiale antidopage à cette fin ; (e) favorisent la coopération entre les laboratoires de contrôle antidopage relevant de leur juridiction et ceux relevant de la juridiction d’autres États parties. En particulier, les États parties ayant des laboratoires antidopage agréés doivent les
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(f) (g)
encourager à aider d’autres États parties à acquérir l’expérience, les compétences et les techniques nécessaires pour créer leurs propres laboratoires, s’ils le souhaitent ; encouragent et soutiennent les arrangements de contrôles réciproques entre les organisations antidopage concernées, conformément au Code ; reconnaissent mutuellement les procédures de contrôle du dopage et les méthodes de gestion des résultats de toute organisation antidopage qui sont conformes au Code, y compris les sanctions sportives qui en découlent.
Article . Fonds de contributions volontaires 1. Il est créé un « Fonds pour l’élimination du dopage dans le sport », ci-après dénommé « le Fonds de contributions volontaires ». Il s’agit d’un fonds-en-dépôt établi conformément au Règlement financier de l’UNESCO. Toutes les contributions versées par les États parties et autres acteurs sont de nature volontaire. 2. Les ressources du Fonds de contributions volontaires sont constituées par : (a) les contributions des États parties ; (b) les versements, dons ou legs que pourront faire : (i) d’autres États ; (ii) les organisations et programmes du système des Nations Unies, notamment le Programme des Nations Unies pour le développement, ainsi que d’autres organisations internationales ; (iii) des organismes publics ou privés ou des particuliers ; (c) tout intérêt dû sur les ressources du Fonds de contributions volontaires ; (d) le produit des collectes et les recettes des manifestations organisées au profit du Fonds de contributions volontaires ; (e) toutes autres ressources autorisées par le règlement du Fonds de contributions volontaires que la Conférence des Parties établit. 3. Les contributions versées par les États parties au Fonds de contributions volontaires ne remplacent pas les sommes qu’ils se sont engagés à verser pour s’acquitter de leur quote-part du budget annuel de l’Agence mondiale antidopage.
Article . Utilisation et gouvernance du Fonds de contributions volontaires Les ressources du Fonds de contributions volontaires sont allouées par la Conférence des Parties au financement d’activités qu’elle aura approuvées, notamment pour aider les États parties à élaborer et mettre en œuvre des programmes antidopage conformément aux dispositions de la présente Convention, compte tenu des objectifs de l’Agence mondiale antidopage, et peuvent servir à financer le fonctionnement de ladite Convention. Les contributions au Fonds de contributions volontaires ne peuvent être assorties d’aucune condition politique, économique ou autre.
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IV. Éducation et formation Article . Principes généraux en matière d’éducation et de formation 1. Les États parties s’emploient, dans les limites de leurs moyens, à soutenir, concevoir ou mettre en œuvre des programmes d’éducation et de formation sur la lutte contre le dopage. Pour la communauté sportive en général, ces programmes visent à donner des informations à jour et exactes sur : (a) les effets négatifs du dopage sur les valeurs éthiques du sport ; (b) les conséquences du dopage sur la santé. 2. Pour les sportifs et le personnel d’encadrement des sportifs, en particulier au cours de la formation initiale, les programmes d’éducation et de formation, outre ce qui précède, visent à donner des informations à jour et exactes sur : (a) les procédures de contrôle du dopage ; (b) les droits et responsabilités des sportifs en matière de lutte contre le dopage, y compris des informations sur le Code et les politiques des organisations sportives et antidopage compétentes. Ces informations portent notamment sur les conséquences d’une violation des règles antidopage ; (c) la liste des substances et méthodes interdites, ainsi que les exemptions pour usage thérapeutique ; (d) les compléments alimentaires.
Article . Codes déontologiques Les États parties encouragent les associations et institutions professionnelles compétentes à élaborer et à appliquer des codes de conduite, de bonne pratique et de déontologie appropriés et conformes au Code en matière de lutte contre le dopage dans le sport.
Article . Participation des sportifs et du personnel d’encadrement des sportifs Les États parties favorisent et, dans la mesure de leurs moyens, soutiennent la participation active des sportifs et du personnel d’encadrement des sportifs à tous les volets de la lutte antidopage menée par les organisations sportives et autres organisations compétentes, et encouragent les organisations sportives relevant de leur juridiction à faire de même.
Article . Organisations sportives et éducation et formation continues en matière de lutte contre le dopage Les États parties encouragent les organisations sportives et les organisations antidopage à mettre en œuvre des programmes d’éducation et de formation continues pour tous les sportifs et le personnel d’encadrement des sportifs sur les points visés à l’article 19.
Conventions et accords de caractère normatif 331
Article . Coopération en matière d’éducation et de formation Les États parties coopèrent entre eux et avec les organisations compétentes pour échanger, selon que de besoin, des informations, des compétences techniques et des données d’expérience relatives à des programmes antidopage efficaces.
V. Recherche Article . Promotion de la recherche antidopage Les États parties s’engagent à encourager et à promouvoir, dans les limites de leurs moyens, la recherche antidopage en collaboration avec les organisations sportives et autres organisations compétentes en ce qui concerne : (a) la prévention, les méthodes de dépistage, les aspects comportementaux et sociaux du dopage et ses conséquences sur la santé ; (b) les voies et moyens de concevoir des programmes scientifiques d’entraînement physique et psychologique qui respectent l’intégrité de la personne ; (c) l’utilisation de toutes les nouvelles substances et méthodes issues des progrès de la science.
Article . Nature de la recherche antidopage En encourageant la recherche antidopage visée à l’article 24, les États parties veillent à ce que cette recherche soit conduite : (a) conformément aux pratiques déontologiques internationalement reconnues ; (b) en évitant que des substances et méthodes interdites soient administrées aux sportifs ; (c) en prenant des précautions adéquates pour que ses résultats ne puissent pas être utilisés abusivement ni servir au dopage.
Article . Échange des résultats de la recherche antidopage Dans le respect des règles nationales et internationales applicables, les États parties, selon que de besoin, font connaître les résultats de la recherche antidopage aux autres États parties et à l’Agence mondiale antidopage.
Article . Recherche en sciences du sport Les États parties encouragent : (a) les scientifiques et le corps médical à mener des recherches en sciences du sport en conformité avec les principes énoncés dans le Code ; (b) les organisations sportives et le personnel d’encadrement des sportifs placés sous leur juridiction à appliquer les résultats issus de la recherche en sciences du sport qui sont conformes aux principes énoncés dans le Code.
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VI. Suivi de la Convention Article . Conférence des Parties 1. Il est établi une Conférence des Parties. La Conférence des Parties est l’organe souverain de la présente Convention. 2. La Conférence des Parties se réunit en session ordinaire tous les deux ans en principe. Elle peut se réunir en session extraordinaire, soit si elle en décide elle-même ainsi, soit à la demande d’un tiers au moins des États parties. 3. Chaque État partie dispose d’une voix à la Conférence des Parties. 4. La Conférence des Parties adopte son règlement intérieur.
Article . Organisation consultative et observateurs auprès de la Conférence des Parties L’Agence mondiale antidopage est invitée à la Conférence des Parties en qualité d’organisation consultative. Le Comité international olympique, le Comité international paralympique, le Conseil de l’Europe et le Comité intergouvernemental pour l’éducation physique et le sport (CIGEPS) y sont invités en qualité d’observateurs. La Conférence des Parties peut décider d’inviter d’autres organisations compétentes en tant qu’observateurs.
Article . Fonctions de la Conférence des Parties 1. Outre celles énoncées dans d’autres dispositions de la présente Convention, les fonctions de la Conférence des Parties sont les suivantes : (a) promouvoir le but de la présente Convention ; (b) discuter des relations avec l’Agence mondiale antidopage et étudier les mécanismes de financement du budget annuel de base de l’Agence. Des États non parties peuvent être invités au débat ; (c) adopter un plan d’utilisation des ressources du Fonds de contributions volontaires, conformément aux dispositions de l’article 18 ; (d) examiner les rapports soumis par les États parties conformément à l’article 31 ; (e) examiner en permanence les moyens d’assurer le respect de la présente Convention compte tenu de l’évolution des systèmes antidopage, conformément à l’article 31. Tout mécanisme ou toute mesure de suivi qui va au-delà des dispositions de l’article 31 est financé(e) par le Fonds de contributions volontaires créé en vertu de l’article 17 ; (f) examiner pour adoption les projets d’amendements à la présente Convention ; (g) examiner pour approbation, conformément aux dispositions de l’article 34 de la Convention, les modifications à la Liste des interdictions et au Standard pour l’autorisation d’usage à des fins thérapeutiques adoptées par l’Agence mondiale antidopage ;
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(h) (i)
définir et mettre en œuvre la coopération entre les États parties et l’Agence mondiale antidopage dans le cadre de la présente Convention ; prier l’Agence mondiale antidopage de lui présenter un rapport sur l’application du Code à chacune de ses sessions pour examen.
2. Dans l’exercice de ses fonctions, la Conférence des Parties peut coopérer avec d’autres organismes intergouvernementaux.
Article . Rapports présentés par les États parties à la Conférence des Parties Par l’intermédiaire du Secrétariat, les États parties communiquent tous les deux ans à la Conférence des Parties, dans une des langues officielles de l’UNESCO, tous les renseignements pertinents concernant les mesures qu’ils auront prises pour se conformer aux dispositions de la présente Convention.
Article . Secrétariat de la Conférence des Parties 1. Le secrétariat de la Conférence des Parties est assuré par le Directeur général de l’UNESCO. 2. À la demande de la Conférence des Parties, le Directeur général de l’UNESCO recourt aussi largement que possible aux services de l’Agence mondiale antidopage, selon des modalités fixées par la Conférence des Parties. 3. Les dépenses de fonctionnement relatives à la Convention sont financées par le budget ordinaire de l’UNESCO dans les limites des ressources existantes et à un niveau approprié, par le Fonds de contributions volontaires créé en vertu des dispositions de l’article 17, ou par une combinaison appropriée de ces ressources à déterminer tous les deux ans. Le financement des dépenses du secrétariat par le budget ordinaire se fait sur la base du strict minimum, étant entendu que des financements volontaires devraient aussi être consentis à l’appui de la Convention. 4. Le secrétariat établit la documentation de la Conférence des Parties ainsi que le projet d’ordre du jour de ses réunions, et il assure l’exécution de ses décisions.
Article . Amendements 1. Tout État partie peut, par voie de communication écrite adressée au Directeur général de l’UNESCO, proposer des amendements à la présente Convention. Le Directeur général transmet cette communication à tous les États parties. Si, dans les six mois qui suivent la date de transmission de la communication, la moitié au moins des États parties répond favorablement à la proposition, le Directeur général la présente à la session suivante de la Conférence des Parties. 2. Les amendements sont adoptés par la Conférence des Parties à la majorité des deux tiers des États parties présents et votants.
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3. Une fois adoptés, les amendements à la présente Convention sont soumis aux États parties pour ratification, acceptation, approbation ou adhésion. 4. Pour les États parties qui les ont ratifiés, acceptés, approuvés ou y ont adhéré, les amendements à la présente Convention entrent en vigueur trois mois après le dépôt par les deux tiers des États parties des instruments visés au paragraphe 3 du présent article. Par la suite, pour chaque État partie qui ratifie, accepte, approuve un amendement ou y adhère, cet amendement entre en vigueur trois mois après la date de dépôt par l’État partie de son instrument de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion. 5. Un État qui devient partie à la présente Convention après l’entrée en vigueur d’amendements conformément au paragraphe 4 du présent article est, faute d’avoir exprimé une intention différente, considéré comme étant : (a)
partie à la présente Convention ainsi amendée ;
(b)
partie à la présente Convention non amendée à l’égard de tout État partie qui n’est pas lié par ces amendements.
Article . Procédure spécifique d’amendement aux annexes de la Convention 1. Si l’Agence mondiale antidopage modifie la Liste des interdictions ou le Standard pour l’autorisation d’usage à des fins thérapeutiques, elle peut communiquer ces changements par écrit au Directeur général de l’UNESCO. Le Directeur général notifie lesdits changements, en tant que propositions d’amendement aux annexes pertinentes de la présente Convention, à tous les États parties dans les meilleurs délais. Les amendements aux annexes sont approuvés par la Conférence des Parties, soit à l’occasion de l’une de ses sessions, soit par voie de consultation écrite. 2. Les États parties disposent d’un délai de 45 jours à compter de la notification du Directeur général pour faire connaître à ce dernier leur opposition à l’amendement proposé, soit par écrit, en cas de consultation écrite, soit à l’occasion d’une session de la Conférence des Parties. L’amendement proposé est réputé approuvé par la Conférence des Parties à moins que deux tiers des États parties ne fassent connaître leur opposition. 3. Les amendements approuvés par la Conférence des Parties sont notifiés aux États parties par le Directeur général. Ils entrent en vigueur 45 jours après cette notification, sauf pour tout État partie qui a préalablement notifié au Directeur général qu’il n’y souscrivait pas. 4. Un État partie qui a notifié au Directeur général qu’il ne souscrivait pas à un amendement approuvé conformément aux dispositions des paragraphes précédents demeure lié par les annexes telles que non amendées.
Conventions et accords de caractère normatif 335
VII. Dispositions finales Article . Régimes constitutionnels fédératifs ou non unitaires Les dispositions ci-après s’appliquent aux États parties ayant un régime constitutionnel fédératif ou non unitaire : (a) en ce qui concerne les dispositions de la présente Convention dont l’application relève de la compétence du pouvoir législatif fédéral ou central, les obligations du gouvernement fédéral ou central sont les mêmes que celles des États parties qui ne sont pas des États fédéraux ; (b) en ce qui concerne les dispositions de la présente Convention dont l’application relève de la compétence de chacun des États, comtés, provinces ou cantons constituants, qui ne sont pas, en vertu du régime constitutionnel de la fédération, tenus de prendre des mesures législatives, le gouvernement fédéral porte, avec son avis favorable, lesdites dispositions à la connaissance des autorités compétentes des États, comtés, provinces ou cantons pour adoption.
Article . Ratification, acceptation, approbation ou adhésion La présente Convention est soumise à la ratification, l’acceptation, l’approbation ou l’adhésion des États membres de l’UNESCO conformément à leurs procédures constitutionnelles respectives. Les instruments de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion sont déposés auprès du Directeur général de l’UNESCO.
Article . Entrée en vigueur 1. La présente Convention entre en vigueur le premier jour du mois suivant l’expiration d’un délai d’un mois après la date du dépôt du trentième instrument de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion. 2. Pour tout État qui déclare ultérieurement accepter d’être lié par la présente Convention, celle-ci entre en vigueur le premier jour du mois qui suit l’expiration d’un délai d’un mois après la date du dépôt de son instrument de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion.
Article . Extension territoriale de la Convention 1. Tout État peut, au moment du dépôt de son instrument de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion, spécifier le territoire ou les territoires dont il assure les relations internationales et auxquels la présente Convention s’applique. 2. Par déclaration adressée à l’UNESCO, tout État partie peut, à une date ultérieure, étendre l’application de la présente Convention à tout autre territoire spécifié dans cette déclaration. Relativement à un tel territoire, la Convention entre en vigueur le premier
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jour du mois suivant l’expiration d’un délai d’un mois après la date de réception de ladite déclaration par le dépositaire. 3. Toute déclaration faite en vertu des deux paragraphes précédents peut, relativement à tout territoire qui y est mentionné, être retirée par notification adressée à l’UNESCO. Le retrait entre en vigueur le premier jour du mois suivant l’expiration d’un délai d’un mois après la date de réception de ladite notification par le dépositaire.
Article . Dénonciation Tout État partie a la faculté de dénoncer la présente Convention. La dénonciation est notifiée par un instrument écrit déposé auprès du Directeur général de l’UNESCO. Elle prend effet le premier jour du mois suivant l’expiration d’un délai de six mois après la date de réception de l’instrument de dénonciation. Elle ne modifie en rien les obligations financières incombant à l’État partie concerné jusqu’à la date à laquelle le retrait prend effet.
Article . Dépositaire Le Directeur général de l’UNESCO est le dépositaire de la présente Convention et des amendements y relatifs. En sa qualité de dépositaire, il informe les États parties à la présente Convention ainsi que les autres États membres de l’Organisation : (a) du dépôt de tout instrument de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion; (b) de la date d’entrée en vigueur de la présente Convention en vertu de l’article 37 ; (c) de tout rapport établi en vertu des dispositions de l’article 31 ; (d) de tout amendement à la Convention ou aux annexes adopté en vertu des articles 33 et 34, et de la date d’entrée en vigueur dudit amendement ; (e) de toute déclaration ou notification faite en vertu des dispositions de l’article 38 ; (f) de toute notification faite en vertu des dispositions de l’article 39, et de la date à laquelle la dénonciation prend effet ; (g) de tout autre acte, notification ou communication ayant trait à la présente Convention.
Article . Enregistrement Conformément à l’article 102 de la Charte des Nations Unies, la présente Convention sera enregistrée au Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies à la requête du Directeur général de l’UNESCO.
Article . Textes faisant foi 1. La présente Convention, y compris les annexes, est établie en anglais, en arabe, en chinois, en espagnol, en français et en russe, les six textes faisant également foi. 2. Les appendices à la présente Convention sont établis en anglais, en arabe, en chinois, en espagnol, en français et en russe.
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Article . Réserves Il n’est admis aucune réserve incompatible avec l’objet et le but de la présente Convention.
Annexe I. Liste des interdictions - Standard international* Annexe II.Standard pour l’autorisation d’usage à des fins thérapeutiques* Appendice . Code mondial antidopage* Appendice . Standard international pour les laboratoires* Appendice . Standards internationaux de contrôle* Fait à Paris, le dix-huit novembre 2005, en deux exemplaires authentiques portant la signature du Président de la 38e session de la Conférence générale de l’UNESCO et du Directeur général de l’UNESCO. Ces deux exemplaires seront déposés dans les archives de l’UNESCO. EN FOI DE QUOI, ont apposé leurs signatures, le dix-huit novembre 2005, Le Président de la Conférence générale Le Directeur général
* Documents disponibles sur www.unesco.org/textes_normatifs
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Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles Adoptée par la Conférence générale à sa 33e session, Paris, 20 octobre 2005 La Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, réunie à Paris du 3 au 21 octobre 2005 pour sa 33e session, Affirmant que la diversité culturelle est une caractéristique inhérente à l’humanité, Consciente que la diversité culturelle constitue un patrimoine commun de l’humanité et qu’elle devrait être célébrée et préservée au profit de tous, Sachant que la diversité culturelle crée un monde riche et varié qui élargit les choix possibles, nourrit les capacités et les valeurs humaines, et qu’elle est donc un ressort fondamental du développement durable des communautés, des peuples et des nations, Rappelant que la diversité culturelle, qui s’épanouit dans un cadre de démocratie, de tolérance, de justice sociale et de respect mutuel entre les peuples et les cultures, est indispensable à la paix et à la sécurité aux plans local, national et international, Célébrant l’importance de la diversité culturelle pour la pleine réalisation des droits de l’homme et des libertés fondamentales proclamés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments universellement reconnus, Soulignant la nécessité d’intégrer la culture en tant qu’élément stratégique dans les politiques nationales et internationales de développement, ainsi que dans la coopération internationale pour le développement, en tenant également compte de la Déclaration du Millénaire de l’ONU (2000) qui met l’accent sur l’éradication de la pauvreté, Considérant que la culture prend diverses formes dans le temps et dans l’espace et que cette diversité s’incarne dans l’originalité et la pluralité des identités ainsi que dans les expressions culturelles des peuples et des sociétés qui constituent l’humanité, Reconnaissant l’importance des savoirs traditionnels en tant que source de richesse immatérielle et matérielle, et en particulier des systèmes de connaissance des peuples autochtones, et leur contribution positive au développement durable, ainsi que la nécessité d’assurer leur protection et promotion de façon adéquate, Reconnaissant la nécessité de prendre des mesures pour protéger la diversité des expressions culturelles, y compris de leurs contenus, en particulier dans des situations où les expressions culturelles peuvent être menacées d’extinction ou de graves altérations, Soulignant l’importance de la culture pour la cohésion sociale en général, et en particulier sa contribution à l’amélioration du statut et du rôle des femmes dans la société, Consciente que la diversité culturelle est renforcée par la libre circulation des idées, et qu’elle se nourrit d’échanges constants et d’interactions entre les cultures,
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Réaffirmant que la liberté de pensée, d’expression et d’information, ainsi que la diversité des médias, permettent l’épanouissement des expressions culturelles au sein des sociétés, Reconnaissant que la diversité des expressions culturelles, y compris des expressions culturelles traditionnelles, est un facteur important qui permet aux individus et aux peuples d’exprimer et de partager avec d’autres leurs idées et leurs valeurs, Rappelant que la diversité linguistique est un élément fondamental de la diversité culturelle, et réaffirmant le rôle fondamental que joue l’éducation dans la protection et la promotion des expressions culturelles, Considérant l’importance de la vitalité des cultures pour tous, y compris pour les personnes appartenant aux minorités et pour les peuples autochtones, telle qu’elle se manifeste par leur liberté de créer, diffuser et distribuer leurs expressions culturelles traditionnelles et d’y avoir accès de manière à favoriser leur propre développement, Soulignant le rôle essentiel de l’interaction et de la créativité culturelles, qui nourrissent et renouvellent les expressions culturelles, et renforcent le rôle de ceux qui œuvrent au développement de la culture pour le progrès de la société dans son ensemble, Reconnaissant l’importance des droits de propriété intellectuelle pour soutenir les personnes qui participent à la créativité culturelle, Convaincue que les activités, biens et services culturels ont une double nature, économique et culturelle, parce qu’ils sont porteurs d’identités, de valeurs et de sens et qu’ils ne doivent donc pas être traités comme ayant exclusivement une valeur commerciale, Constatant que les processus de mondialisation, facilités par l’évolution rapide des technologies de l’information et de la communication, s’ils créent les conditions inédites d’une interaction renforcée entre les cultures, représentent aussi un défi pour la diversité culturelle, notamment au regard des risques de déséquilibres entre pays riches et pays pauvres, Consciente du mandat spécifique confié à l’UNESCO d’assurer le respect de la diversité des cultures et de recommander les accords internationaux qu’elle juge utiles pour faciliter la libre circulation des idées par le mot et par l’image, Se référant aux dispositions des instruments internationaux adoptés par l’UNESCO ayant trait à la diversité culturelle et à l’exercice des droits culturels, et en particulier à la Déclaration universelle sur la diversité culturelle de 2001, Adopte, le 20 octobre 2005, la présente Convention.
I. Objectifs et principes directeurs Article premier. Objectifs Les objectifs de la présente Convention sont : (a) de protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles ;
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(b) (c)
(d) (e) (f)
(g) (h)
(i)
de créer les conditions permettant aux cultures de s’épanouir et interagir librement de manière à s’enrichir mutuellement ; d’encourager le dialogue entre les cultures afin d’assurer des échanges culturels plus intenses et équilibrés dans le monde en faveur du respect interculturel et d’une culture de la paix ; de stimuler l’interculturalité afin de développer l’interaction culturelle dans l’esprit de bâtir des passerelles entre les peuples ; de promouvoir le respect de la diversité des expressions culturelles et la prise de conscience de sa valeur aux niveaux local, national et international ; de réaffirmer l’importance du lien entre culture et développement pour tous les pays, en particulier les pays en développement, et d’encourager les actions menées aux plans national et international pour que soit reconnue la véritable valeur de ce lien ; de reconnaître la nature spécifique des activités, biens et services culturels en tant que porteurs d’identité, de valeurs et de sens ; de réaffirmer le droit souverain des États de conserver, d’adopter et de mettre en œuvre les politiques et mesures qu’ils jugent appropriées pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles sur leur territoire ; de renforcer la coopération et la solidarité internationales dans un esprit de partenariat afin, notamment, d’accroître les capacités des pays en développement de protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles.
Article . Principes directeurs 1. Principe du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales La diversité culturelle ne peut être protégée et promue que si les droits de l’homme et les libertés fondamentales telles que la liberté d’expression, d’information et de communication, ainsi que la possibilité pour les individus de choisir les expressions culturelles, sont garantis. Nul ne peut invoquer les dispositions de la présente Convention pour porter atteinte aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales tels que consacrés par la Déclaration universelle des droits de l’homme ou garantis par le droit international, ou pour en limiter la portée. 2. Principe de souveraineté Les États ont, conformément à la Charte des Nations Unies et aux principes du droit international, le droit souverain d’adopter des mesures et des politiques pour protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles sur leur territoire. 3. Principe de l’égale dignité et du respect de toutes les cultures La protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles impliquent la reconnaissance de l’égale dignité et du respect de toutes les cultures, y compris celles des personnes appartenant aux minorités et celles des peuples autochtones. 4. Principe de solidarité et de coopération internationales La coopération et la solidarité internationales devraient permettre à tous les pays, particulièrement aux pays en développement, de créer et renforcer les moyens nécessaires
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à leur expression culturelle, y compris leurs industries culturelles, qu’elles soient naissantes ou établies, aux niveaux local, national et international. 5. Principe de la complémentarité des aspects économiques et culturels du développement La culture étant un des ressorts fondamentaux du développement, les aspects culturels du développement sont aussi importants que ses aspects économiques, et les individus et les peuples ont le droit fondamental d’y participer et d’en jouir. 6. Principe de développement durable La diversité culturelle est une grande richesse pour les individus et les sociétés. La protection, la promotion et le maintien de la diversité culturelle sont une condition essentielle pour un développement durable au bénéfice des générations présentes et futures. 7. Principe d’accès équitable L’accès équitable à une gamme riche et diversifiée d’expressions culturelles provenant du monde entier et l’accès des cultures aux moyens d’expression et de diffusion constituent des éléments importants pour mettre en valeur la diversité culturelle et encourager la compréhension mutuelle. 8. Principe d’ouverture et d’équilibre Quand les États adoptent des mesures pour favoriser la diversité des expressions culturelles, ils devraient veiller à promouvoir, de façon appropriée, l’ouverture aux autres cultures du monde et à s’assurer que ces mesures sont conformes aux objectifs poursuivis par la présente Convention.
II. Champ d’application Article . Champ d’application La présente Convention s’applique aux politiques et aux mesures adoptées par les Parties relatives à la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles.
III. Définitions Article . Définitions Aux fins de la présente Convention, il est entendu que : 1. Diversité culturelle « Diversité culturelle » renvoie à la multiplicité des formes par lesquelles les cultures des groupes et des sociétés trouvent leur expression. Ces expressions se transmettent au sein des groupes et des sociétés et entre eux.
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La diversité culturelle se manifeste non seulement dans les formes variées à travers lesquelles le patrimoine culturel de l’humanité est exprimé, enrichi et transmis grâce à la variété des expressions culturelles, mais aussi à travers divers modes de création artistique, de production, de diffusion, de distribution et de jouissance des expressions culturelles, quels que soient les moyens et les technologies utilisés. 2. Contenu culturel « Contenu culturel » renvoie au sens symbolique, à la dimension artistique et aux valeurs culturelles qui ont pour origine ou expriment des identités culturelles. 3. Expressions culturelles « Expressions culturelles » sont les expressions qui résultent de la créativité des individus, des groupes et des sociétés, et qui ont un contenu culturel. 4. Activités, biens et services culturels « Activités, biens et services culturels » renvoie aux activités, biens et services qui, dès lors qu’ils sont considérés du point de vue de leur qualité, de leur usage ou de leur finalité spécifiques, incarnent ou transmettent des expressions culturelles, indépendamment de la valeur commerciale qu’ils peuvent avoir. Les activités culturelles peuvent être une fin en elles-mêmes, ou bien contribuer à la production de biens et services culturels. 5. Industries culturelles « Industries culturelles » renvoie aux industries produisant et distribuant des biens ou services culturels tels que définis au paragraphe 4 ci-dessus. 6. Politiques et mesures culturelles « Politiques et mesures culturelles » renvoie aux politiques et mesures relatives à la culture, à un niveau local, national, régional ou international, qu’elles soient centrées sur la culture en tant que telle, ou destinées à avoir un effet direct sur les expressions culturelles des individus, groupes ou sociétés, y compris sur la création, la production, la diffusion et la distribution d’activités, de biens et de services culturels et sur l’accès à ceux-ci. 7. Protection « Protection » signifie l’adoption de mesures visant à la préservation, la sauvegarde et la mise en valeur de la diversité des expressions culturelles. « Protéger » signifie adopter de telles mesures. 8. Interculturalité « Interculturalité » renvoie à l’existence et à l’interaction équitable de diverses cultures ainsi qu’à la possibilité de générer des expressions culturelles partagées par le dialogue et le respect mutuel.
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IV. Droits et obligations des Parties Article . Règle générale concernant les droits et obligations 1. Les Parties réaffirment, conformément à la Charte des Nations Unies, aux principes du droit international et aux instruments universellement reconnus en matière de droits de l’homme, leur droit souverain de formuler et mettre en œuvre leurs politiques culturelles et d’adopter des mesures pour protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles ainsi que pour renforcer la coopération internationale afin d’atteindre les objectifs de la présente Convention. 2. Lorsqu’une Partie met en œuvre des politiques et prend des mesures pour protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles sur son territoire, ses politiques et mesures doivent être compatibles avec les dispositions de la présente Convention.
Article . Droits des parties au niveau national 1. Dans le cadre de ses politiques et mesures culturelles telles que décrites à l’article 4.6, et compte tenu des circonstances et des besoins qui lui sont propres, chaque Partie peut adopter des mesures destinées à protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles sur son territoire. 2. Ces mesures peuvent inclure : (a) les mesures réglementaires qui visent à protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles ; (b) les mesures qui, d’une manière appropriée, offrent des opportunités aux activités, biens et services culturels nationaux, de trouver leur place parmi l’ensemble des activités, biens et services culturels disponibles sur son territoire, pour ce qui est de leur création, production, diffusion, distribution et jouissance, y compris les dispositions relatives à la langue utilisée pour lesdits activités, biens et services ; (c) les mesures qui visent à fournir aux industries culturelles nationales indépendantes et aux activités du secteur informel un accès véritable aux moyens de production, de diffusion et de distribution d’activités, biens et services culturels ; (d) les mesures qui visent à accorder des aides financières publiques ; (e) les mesures qui visent à encourager les organismes à but non lucratif, ainsi que les institutions publiques et privées, les artistes et les autres professionnels de la culture, à développer et promouvoir le libre échange et la libre circulation des idées et des expressions culturelles ainsi que des activités, biens et services culturels, et à stimuler la création et l’esprit d’entreprise dans leurs activités ; (f) les mesures qui visent à établir et soutenir, de façon appropriée, les institutions de service public ; (g) les mesures qui visent à encourager et soutenir les artistes ainsi que tous ceux qui sont impliqués dans la création d’expressions culturelles ; (h) les mesures qui visent à promouvoir la diversité des médias, y compris au moyen du service public de radiodiffusion.
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Conventions, recommandations, déclarations et chartes adoptées par l’UNESCO (1948–2006)
Article . Mesures destinées à promouvoir les expressions culturelles 1. Les Parties s’efforcent de créer sur leur territoire un environnement encourageant les individus et les groupes sociaux : (a)
à créer, produire, diffuser et distribuer leurs propres expressions culturelles et à y avoir accès, en tenant dûment compte des conditions et besoins particuliers des femmes, ainsi que de divers groupes sociaux, y compris les personnes appartenant aux minorités et les peuples autochtones ;
(b)
à avoir accès aux diverses expressions culturelles provenant de leur territoire ainsi que des autres pays du monde.
2. Les Parties s’efforcent également de reconnaître l’importante contribution des artistes et de tous ceux qui sont impliqués dans le processus créateur, des communautés culturelles et des organisations qui les soutiennent dans leur travail, ainsi que leur rôle central qui est de nourrir la diversité des expressions culturelles.
Article . Mesures destinées à protéger les expressions culturelles 1. Sans préjudice des dispositions des articles 5 et 6, une Partie peut diagnostiquer l’existence de situations spéciales où les expressions culturelles, sur son territoire, sont soumises à un risque d’extinction, à une grave menace, ou nécessitent de quelque façon que ce soit une sauvegarde urgente. 2. Les Parties peuvent prendre toutes les mesures appropriées pour protéger et préserver les expressions culturelles dans les situations mentionnées au paragraphe 1 conformément aux dispositions de la présente Convention. 3. Les Parties font rapport au Comité intergouvernemental visé à l’article 23 sur toutes les mesures prises pour faire face aux exigences de la situation, et le Comité peut formuler des recommandations appropriées.
Article . Partage de l’information et transparence Les Parties : (a)
fournissent tous les quatre ans, dans leurs rapports à l’UNESCO, l’information appropriée sur les mesures prises en vue de protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles sur leur territoire et au niveau international ;
(b)
désignent un point de contact chargé du partage de l’information relative à la présente Convention ;
(c)
partagent et échangent l’information relative à la protection et à la promotion de la diversité des expressions culturelles.
Conventions et accords de caractère normatif 345
Article 10. Éducation et sensibilisation du public Les Parties : (a) favorisent et développent la compréhension de l’importance de la protection et de la promotion de la diversité des expressions culturelles, notamment par le biais de programmes d’éducation et de sensibilisation accrue du public ; (b) coopèrent avec les autres Parties et les organisations internationales et régionales pour atteindre l’objectif du présent article ; (c) s’emploient à encourager la créativité et à renforcer les capacités de production par la mise en place de programmes d’éducation, de formation et d’échanges dans le domaine des industries culturelles. Ces mesures devraient être appliquées de manière à ne pas avoir d’impact négatif sur les formes de production traditionnelles.
Article . Participation de la société civile Les Parties reconnaissent le rôle fondamental de la société civile dans la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Les Parties encouragent la participation active de la société civile à leurs efforts en vue d’atteindre les objectifs de la présente Convention.
Article . Promotion de la coopération internationale Les Parties s’emploient à renforcer leur coopération bilatérale, régionale et internationale afin de créer des conditions propices à la promotion de la diversité des expressions culturelles, en tenant particulièrement compte des situations mentionnées aux articles 8 et 17, en vue notamment de : (a) faciliter le dialogue entre elles sur la politique culturelle ; (b) renforcer les capacités stratégiques et de gestion du secteur public dans les institutions culturelles publiques, grâce aux échanges culturels professionnels et internationaux, ainsi qu’au partage des meilleures pratiques ; (c) renforcer les partenariats avec la société civile, les organisations non gouvernementales et le secteur privé, et entre ces entités, pour favoriser et promouvoir la diversité des expressions culturelles ; (d) promouvoir l’utilisation des nouvelles technologies et encourager les partenariats afin de renforcer le partage de l’information et la compréhension culturelle, et de favoriser la diversité des expressions culturelles ; (e) encourager la conclusion d’accords de coproduction et de codistribution.
Article . Intégration de la culture dans le développement durable Les Parties s’emploient à intégrer la culture dans leurs politiques de développement, à tous les niveaux, en vue de créer des conditions propices au développement durable et, dans ce cadre, de favoriser les aspects liés à la protection et à la promotion de la diversité des expressions culturelles.
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Article . Coopération pour le développement Les Parties s’attachent à soutenir la coopération pour le développement durable et la réduction de la pauvreté, particulièrement pour ce qui est des besoins spécifiques des pays en développement, en vue de favoriser l’émergence d’un secteur culturel dynamique, entre autres par les moyens suivants : (a) le renforcement des industries culturelles des pays en développement : (i) en créant et en renforçant les capacités de production et de distribution culturelles dans les pays en développement, (ii) en facilitant l’accès plus large de leurs activités, biens et services culturels au marché mondial et aux circuits de distribution internationaux, (iii) en permettant l’émergence de marchés locaux et régionaux viables, (iv) en adoptant, chaque fois que possible, des mesures appropriées dans les pays développés en vue de faciliter l’accès à leur territoire des activités, biens et services culturels des pays en développement, (v) en soutenant le travail créatif et en facilitant, dans la mesure du possible, la mobilité des artistes des pays en développement, (vi) en encourageant une collaboration appropriée entre pays développés et pays en développement, notamment dans les domaines de la musique et du film, (b) le renforcement des capacités par l’échange d’information, d’expérience et d’expertise, ainsi que la formation des ressources humaines dans les pays en développement dans les secteurs public et privé concernant notamment les capacités stratégiques et de gestion, l’élaboration et la mise en œuvre des politiques, la promotion et la distribution des expressions culturelles, le développement des moyennes, petites et microentreprises, l’utilisation des technologies ainsi que le développement et le transfert des compétences ; (c) le transfert de technologies et de savoir-faire par la mise en place de mesures incitatives appropriées, en particulier dans le domaine des industries et des entreprises culturelles ; (d) le soutien financier par : (i) l’établissement d’un Fonds international pour la diversité culturelle, comme prévu à l’article 18, (ii) l’octroi d’une aide publique au développement, en tant que de besoin, y compris une assistance technique destinée à stimuler et soutenir la créativité, (iii) d’autres formes d’aide financière telles que des prêts à faible taux d’intérêt, des subventions et d’autres mécanismes de financement.
Article . Modalités de collaboration Les Parties encouragent le développement de partenariats, entre les secteurs public et privé et les organisations à but non lucratif et en leur sein, afin de coopérer avec les pays en développement au renforcement de leur capacité de protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles. Ces partenariats novateurs mettront l’accent, en réponse aux besoins concrets des pays en développement, sur le développement des infrastructures,
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des ressources humaines et des politiques ainsi que sur les échanges d’activités, biens et services culturels.
Article . Traitement préférentiel pour les pays en développement Les pays développés facilitent les échanges culturels avec les pays en développement en accordant, au moyen de cadres institutionnels et juridiques appropriés, un traitement préférentiel à leurs artistes et autres professionnels et praticiens de la culture, ainsi qu’à leurs biens et services culturels.
Article . Coopération internationale dans les situations de menace grave contre les expressions culturelles Les Parties coopèrent pour se porter mutuellement assistance, en veillant en particulier aux pays en développement, dans les situations mentionnées à l’article 8.
Article . Fonds international pour la diversité culturelle 1. Il est créé un Fonds international pour la diversité culturelle, ci-après dénommé « le Fonds ». 2. Le Fonds est constitué en fonds-en-dépôt conformément au Règlement financier de l’UNESCO. 3. Les ressources du Fonds sont constituées par : (a) les contributions volontaires des Parties ; (b) les fonds alloués à cette fin par la Conférence générale de l’UNESCO ; (c) les versements, dons ou legs que pourront faire d’autres États, des organisations et programmes du système des Nations Unies, d’autres organisations régionales ou internationales, et des organismes publics ou privés ou des personnes privées ; (d) tout intérêt dû sur les ressources du Fonds ; (e) le produit des collectes et les recettes des manifestations organisées au profit du Fonds ; (f) toutes autres ressources autorisées par le règlement du Fonds. 4. L’utilisation des ressources du Fonds est décidée par le Comité intergouvernemental sur la base des orientations de la Conférence des Parties visée à l’article 22. 5. Le Comité intergouvernemental peut accepter des contributions et autres formes d’assistance à des fins générales ou spécifiques se rapportant à des projets déterminés, pourvu que ces projets soient approuvés par lui. 6. Les contributions au Fonds ne peuvent être assorties d’aucune condition politique, économique ou autre qui soit incompatible avec les objectifs de la présente Convention.
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7. Les Parties s’attachent à verser des contributions volontaires sur une base régulière pour la mise en œuvre de la présente Convention.
Article . Échange, analyse et diff usion de l’information 1. Les Parties s’accordent pour échanger l’information et l’expertise relatives à la collecte des données et aux statistiques concernant la diversité des expressions culturelles, ainsi qu’aux meilleures pratiques pour la protection et la promotion de celle-ci. 2. L’UNESCO facilite, grâce aux mécanismes existant au sein du Secrétariat, la collecte, l’analyse et la diffusion de toutes les informations, statistiques et meilleures pratiques en la matière. 3. Par ailleurs, l’UNESCO constitue et tient à jour une banque de données concernant les différents secteurs et organismes gouvernementaux, privés et à but non lucratif, œuvrant dans le domaine des expressions culturelles. 4. En vue de faciliter la collecte des données, l’UNESCO accorde une attention particulière au renforcement des capacités et de l’expertise des Parties qui formulent la demande d’une assistance en la matière. 5. La collecte de l’information définie dans le présent article complète l’information visée par les dispositions de l’article 9.
V. Relations avec les autres instruments Article . Relations avec les autres instruments : soutien mutuel, complémentarité et non-subordination 1. Les Parties reconnaissent qu’elles doivent remplir de bonne foi leurs obligations en vertu de la présente Convention et de tous les autres traités auxquels elles sont parties. Ainsi, sans subordonner cette Convention aux autres traités, (a) elles encouragent le soutien mutuel entre cette Convention et les autres traités auxquels elles sont parties ; et (b) lorsqu’elles interprètent et appliquent les autres traités auxquels elles sont parties ou lorsqu’elles souscrivent à d’autres obligations internationales, les Parties prennent en compte les dispositions pertinentes de la présente Convention. 2. Rien dans la présente Convention ne peut être interprété comme modifiant les droits et obligations des Parties au titre d’autres traités auxquels elles sont parties.
Article . Concertation et coordination internationales Les Parties s’engagent à promouvoir les objectifs et principes de la présente Convention dans d’autres enceintes internationales. À cette fin, les Parties se consultent, s’il y a lieu, en gardant à l’esprit ces objectifs et ces principes.
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VI. Organes de la Convention Article . Conférence des Parties 1. Il est établi une Conférence des Parties. La Conférence des Parties est l’organe plénier et suprême de la présente Convention. 2. La Conférence des Parties se réunit en session ordinaire tous les deux ans, dans la mesure du possible dans le cadre de la Conférence générale de l’UNESCO. Elle peut se réunir en session extraordinaire si elle en décide ainsi ou si une demande est adressée au Comité intergouvernemental par au moins un tiers des Parties. 3. La Conférence des Parties adopte son règlement intérieur. 4. Les fonctions de la Conférence des Parties sont, entre autres : (a) d’élire les membres du Comité intergouvernemental ; (b) de recevoir et d’examiner les rapports des Parties à la présente Convention transmis par le Comité intergouvernemental ; (c) d’approuver les directives opérationnelles préparées, à sa demande, par le Comité intergouvernemental ; (d) de prendre toute autre mesure qu’elle juge nécessaire pour promouvoir les objectifs de la présente Convention.
Article . Comité intergouvernemental 1. Il est institué auprès de l’UNESCO un Comité intergouvernemental pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, ci-après dénommé « le Comité intergouvernemental ». Il est composé de représentants de 18 États Parties à la Convention, élus pour quatre ans par la Conférence des Parties dès que la présente Convention entrera en vigueur conformément à l’article 29. 2. Le Comité intergouvernemental se réunit une fois par an. 3. Le Comité intergouvernemental fonctionne sous l’autorité et conformément aux directives de la Conférence des Parties et lui rend compte. 4. Le nombre des membres du Comité intergouvernemental sera porté à 24 dès lors que le nombre de Parties à la Convention atteindra 50. 5. L’élection des membres du Comité intergouvernemental est basée sur les principes de la répartition géographique équitable et de la rotation. 6. Sans préjudice des autres attributions qui lui sont conférées par la présente Convention, les fonctions du Comité intergouvernemental sont les suivantes : (a) promouvoir les objectifs de la présente Convention, encourager et assurer le suivi de sa mise en œuvre ; (b) préparer et soumettre à l’approbation de la Conférence des Parties, à sa demande, des directives opérationnelles relatives à la mise en œuvre et à l’application des dispositions de la Convention ;
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(c) (d)
(e)
(f)
transmettre à la Conférence des Parties les rapports des Parties à la Convention, accompagnés de ses observations et d’un résumé de leur contenu ; faire des recommandations appropriées dans les situations portées à son attention par les Parties à la Convention conformément aux dispositions pertinentes de la Convention, en particulier l’article 8 ; établir des procédures et autres mécanismes de consultation afin de promouvoir les objectifs et principes de la présente Convention dans d’autres enceintes internationales ; accomplir toute autre tâche dont il peut être chargé par la Conférence des Parties.
7. Le Comité intergouvernemental, conformément à son Règlement intérieur, peut inviter à tout moment des organismes publics ou privés ou des personnes physiques à participer à ses réunions en vue de les consulter sur des questions spécifiques. 8. Le Comité intergouvernemental établit et soumet son Règlement intérieur à l’approbation de la Conférence des Parties.
Article . Secrétariat de l’UNESCO 1. Les organes de la Convention sont assistés par le Secrétariat de l’UNESCO. 2. Le Secrétariat prépare la documentation de la Conférence des Parties et du Comité intergouvernemental ainsi que le projet d’ordre du jour de leurs réunions, aide à l’application de leurs décisions et fait rapport sur celle-ci.
VII. Dispositions finales Article . Règlement des différends 1. En cas de différend entre les Parties à la présente Convention sur l’interprétation ou l’application de la Convention, les Parties recherchent une solution par voie de négociation. 2. Si les Parties concernées ne peuvent parvenir à un accord par voie de négociation, elles peuvent recourir d’un commun accord aux bons offices ou demander la médiation d’un tiers. 3. S’il n’y a pas eu de bons offices ou de médiation ou si le différend n’a pu être réglé par négociation, bons offices ou médiation, une Partie peut avoir recours à la conciliation conformément à la procédure figurant en Annexe à la présente Convention. Les Parties examinent de bonne foi la proposition de résolution du différend rendue par la Commission de conciliation. 4. Chaque Partie peut, au moment de la ratification, de l’acceptation, de l’approbation ou de l’adhésion, déclarer qu’elle ne reconnaît pas la procédure de conciliation prévue ci-
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dessus. Toute Partie ayant fait une telle déclaration, peut, à tout moment, retirer cette déclaration par une notification au Directeur général de l’UNESCO.
Article . Ratification, acceptation, approbation ou adhésion par les États membres 1. La présente Convention est soumise à la ratification, à l’acceptation, à l’approbation ou à l’adhésion des États membres de l’UNESCO, conformément à leurs procédures constitutionnelles respectives. 2. Les instruments de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion sont déposés auprès du Directeur général de l’UNESCO.
Article . Adhésion 1. La présente Convention est ouverte à l’adhésion de tout État non membre de l’UNESCO mais membre de l’Organisation des Nations Unies ou de l’une de ses institutions spécialisées, invité à y adhérer par la Conférence générale de l’Organisation. 2. La présente Convention est également ouverte à l’adhésion des territoires qui jouissent d’une complète autonomie interne, reconnue comme telle par l’Organisation des Nations Unies, mais qui n’ont pas accédé à la pleine indépendance conformément à la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale et qui ont compétence pour les matières dont traite la présente Convention, y compris la compétence pour conclure des traités sur ces matières. 3. Les dispositions suivantes s’appliquent aux organisations d’intégration économique régionale : (a) la présente Convention est aussi ouverte à l’adhésion de toute organisation d’intégration économique régionale, qui, sous réserve des paragraphes suivants, est pleinement liée par les dispositions de la Convention au même titre que les États parties ; (b) lorsqu’un ou plusieurs États membres d’une telle organisation sont également Parties à la présente Convention, cette organisation et cet ou ces États membres conviennent de leur responsabilité dans l’exécution de leurs obligations en vertu de la présente Convention. Ce partage des responsabilités prend effet une fois achevée la procédure de notification décrite à l’alinéa (c). L’organisation et les États membres ne sont pas habilités à exercer concurremment les droits découlant de la présente Convention. En outre, dans les domaines relevant de leur compétence, les organisations d’intégration économique disposent pour exercer leur droit de vote d’un nombre de voix égal au nombre de leurs États membres qui sont Parties à la présente Convention. Ces organisations n’exercent pas leur droit de vote si les États membres exercent le leur et inversement ; (c) une organisation d’intégration économique régionale et son État ou ses États membres qui ont convenu d’un partage des responsabilités tel que prévu à
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(d)
(e)
l’alinéa (b) informent les Parties du partage ainsi proposé de la façon suivante : (i) dans son instrument d’adhésion, cette organisation indique de façon précise le partage des responsabilités en ce qui concerne les questions régies par la Convention, (ii) en cas de modification ultérieure des responsabilités respectives, l’organisation d’intégration économique régionale informe le dépositaire de toute proposition de modification de ces responsabilités ; le dépositaire informe à son tour les Parties de cette modification ; les États membres d’une organisation d’intégration économique régionale qui deviennent Parties à la Convention sont présumés demeurer compétents pour tous les domaines n’ayant pas fait l’objet d’un transfert de compétence à l’organisation expressément déclaré ou signalé au dépositaire ; on entend par « organisation d’intégration économique régionale » une organisation constituée par des États souverains membres de l’Organisation des Nations Unies ou de l’une de ses institutions spécialisées, à laquelle ces États ont transféré leur compétence dans des domaines régis par la présente Convention et qui a été dûment autorisée, selon ses procédures internes, à en devenir Partie.
4. L’instrument d’adhésion est déposé auprès du Directeur général de l’UNESCO.
Article . Point de contact Lorsqu’elle devient Partie à la présente Convention, chaque Partie désigne le point de contact visé à l’article 9.
Article . Entrée en vigueur 1. La présente Convention entrera en vigueur trois mois après la date du dépôt du trentième instrument de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion, mais uniquement à l’égard des États ou des organisations d’intégration économique régionale qui auront déposé leurs instruments respectifs de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion à cette date ou antérieurement. Elle entrera en vigueur pour toute autre Partie trois mois après le dépôt de son instrument de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion. 2. Aux fins du présent article, aucun des instruments déposés par une organisation d’intégration économique régionale ne doit être considéré comme venant s’ajouter aux instruments déjà déposés par les États membres de ladite organisation.
Article . Régimes constitutionnels fédéraux ou non unitaires Reconnaissant que les accords internationaux lient également les Parties indépendamment de leurs systèmes constitutionnels, les dispositions ci-après s’appliquent aux Parties ayant un régime constitutionnel fédéral ou non unitaire : (a) en ce qui concerne les dispositions de la présente Convention dont l’application relève de la compétence du pouvoir législatif fédéral ou central, les obligations du
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(b)
gouvernement fédéral ou central seront les mêmes que celles des Parties qui ne sont pas des États fédéraux ; en ce qui concerne les dispositions de la présente Convention dont l’application relève de la compétence de chacune des unités constituantes telles que États, comtés, provinces ou cantons, qui ne sont pas, en vertu du régime constitutionnel de la fédération, tenus de prendre des mesures législatives, le gouvernement fédéral portera, si nécessaire, lesdites dispositions à la connaissance des autorités compétentes des unités constituantes telles qu’États, comtés, provinces ou cantons avec son avis favorable pour adoption.
Article . Dénonciation 1. Chacune des Parties a la faculté de dénoncer la présente Convention. 2. La dénonciation est notifiée par un instrument écrit déposé auprès du Directeur général de l’UNESCO. 3. La dénonciation prend effet douze mois après réception de l’instrument de dénonciation. Elle ne modifie en rien les obligations financières dont la Partie dénonciatrice est tenue de s’acquitter jusqu’à la date à laquelle le retrait prend effet.
Article . Fonctions du dépositaire Le Directeur général de l’UNESCO, en sa qualité de dépositaire de la présente Convention, informe les États membres de l’Organisation, les États non membres et les organisations d’intégration économique régionale visés à l’article 27, ainsi que l’Organisation des Nations Unies, du dépôt de tous les instruments de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion mentionnés aux articles 26 et 27, de même que des dénonciations prévues à l’article 31.
Article . Amendements 1. Toute Partie peut, par voie de communication écrite adressée au Directeur général, proposer des amendements à la présente Convention. Le Directeur général transmet cette communication à toutes les Parties. Si, dans les six mois qui suivent la date de transmission de la communication, la moitié au moins des Parties donne une réponse favorable à cette demande, le Directeur général présente cette proposition à la prochaine session de la Conférence des Parties pour discussion et éventuelle adoption. 2. Les amendements sont adoptés à la majorité des deux tiers des Parties présentes et votantes. 3. Les amendements à la présente Convention, une fois adoptés, sont soumis aux Parties pour ratification, acceptation, approbation ou adhésion. 4. Pour les Parties qui les ont ratifiés, acceptés, approuvés ou y ont adhéré, les amendements à la présente Convention entrent en vigueur trois mois après le dépôt des instruments visés au paragraphe 3 du présent article par les deux tiers des Parties. Par la suite, pour chaque Partie qui ratifie, accepte, approuve un amendement ou y adhère, cet
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amendement entre en vigueur trois mois après la date de dépôt par la Partie de son instrument de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion. 5. La procédure établie aux paragraphes 3 et 4 ne s’applique pas aux amendements apportés à l’article 23 concernant le nombre des membres du Comité intergouvernemental. Ces amendements entrent en vigueur au moment de leur adoption. 6. Un État ou une organisation d’intégration économique régionale au sens de l’article 27 qui devient Partie à la présente Convention après l’entrée en vigueur d’amendements conformément au paragraphe 4 du présent article est, faute d’avoir exprimé une intention différente, considéré comme étant : (a) Partie à la présente Convention ainsi amendée ; et (b) Partie à la présente Convention non amendée à l’égard de toute Partie qui n’est pas liée par ces amendements.
Article . Textes faisant foi La présente Convention est établie en anglais, arabe, chinois, espagnol, français et russe, les six textes faisant également foi.
Article . Enregistrement Conformément à l’article 102 de la Charte des Nations Unies, la présente Convention sera enregistrée au Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies à la requête du Directeur général de l’UNESCO.
Annexe. Procédure de conciliation Article premier. Commission de conciliation Une Commission de conciliation est créée à la demande de l’une des Parties au différend. À moins que les Parties n’en conviennent autrement, la Commission se compose de cinq membres, chaque Partie concernée en désignant deux et le Président étant choisi d’un commun accord par les membres ainsi désignés.
Article . Membres de la commission En cas de différend entre plus de deux Parties, les parties ayant le même intérêt désignent leurs membres de la Commission d’un commun accord. Lorsque deux Parties au moins ont des intérêts indépendants ou lorsqu’elles sont en désaccord sur la question de savoir si elles ont le même intérêt, elles nomment leurs membres séparément.
Article . Nomination Si, dans un délai de deux mois après la demande de création d’une commission de conciliation, tous les membres de la Commission n’ont pas été nommés par les Parties, le Directeur général de l’UNESCO procède, à la requête de la Partie qui a fait la demande, aux nominations nécessaires dans un nouveau délai de deux mois.
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Article . Président de la commission Si, dans un délai de deux mois après la nomination du dernier des membres de la Commission, celle-ci n’a pas choisi son Président, le Directeur général procède, à la requête d’une Partie, à la désignation du Président dans un nouveau délai de deux mois.
Article . Décisions La Commission de conciliation prend ses décisions à la majorité des voix de ses membres. À moins que les Parties au différend n’en conviennent autrement, elle établit sa propre procédure. Elle rend une proposition de résolution du différend que les Parties examinent de bonne foi.
Article . Désaccords En cas de désaccord au sujet de la compétence de la Commission de conciliation, celle-ci décide si elle est ou non compétente. Fait à Paris ce neuvième jour de décembre 2005, en deux exemplaires authentiques portant la signature du Président de la Conférence générale réunie en sa trente-troisième session, et du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, qui seront déposés dans les archives de l’UNESCO, et dont les copies certifiées conformes seront remises à tous les États, territoires et organisations d’intégration économique régionale visés aux articles 26 et 27 ainsi qu’à l’Organisation des Nations Unies. EN FOI DE QUOI ont apposé leurs signatures Le Président de la Conférence générale Le Directeur général
PARTIE II RECOMMANDATIONS ADOPTÉES PAR LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE
Recommandations adoptées par la Conférence générale 359
Recommandation définissant les principes internationaux à appliquer en matière de fouilles archéologiques Adoptée par la Conférence générale, à sa 9e session, New Delhi, le 5 décembre 1956 La Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, réunie à New Delhi du 5 novembre au 5 décembre 1956, en sa neuvième session, Estimant que la plus sûre garantie de conservation des monuments et œuvres du passé réside dans le respect et l’attachement que leur portent les peuples eux mêmes, et persuadée que ces sentiments peuvent être grandement favorisés par une action appropriée inspirée par la volonté des États membres de développer la science et les relations internationales, Convaincue que les sentiments que font naître la contemplation et la connaissance des œuvres du passé peuvent grandement faciliter la compréhension mutuelle des peuples et qu’à cet effet, il importe de faire bénéficier celles-ci d’une coopération internationale et de favoriser par tous les moyens l’exécution de la mission sociale qui leur incombe, Considérant que, si chaque État est plus directement intéressé aux découvertes archéologiques qui sont faites sur son sol, la communauté internationale tout entière participe néanmoins à cet enrichissement, Considérant que l’histoire de l’homme implique la connaissance des différentes civilisations ; qu’il importe, en conséquence, dans l’intérêt commun, que tous les vestiges archéologiques soient étudiés, éventuellement sauvés et recueillis, Convaincue qu’il importe que les autorités nationales chargées de la protection du patrimoine archéologique s’inspirent de certains principes communs, éprouvés par l’expérience et mis en œuvre par les services archéologiques nationaux, Estimant que si le régime des fouilles relève avant tout de la compétence interne des États, il importe cependant de concilier ce principe avec celui d’une collaboration internationale largement comprise et librement acceptée, Étant saisie de propositions concernant les principes internationaux à appliquer en matière de fouilles archéologiques, question qui constitue le point 9.4.3 à l’ordre du jour de la session, Après avoir décidé lors de sa huitième session que ces propositions feraient l’objet d’une réglementation internationale par voie d’une recommandation aux États membres,
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Adopte, ce cinquième jour de décembre 1956, la recommandation suivante : La Conférence générale recommande aux États membres d’appliquer les dispositions ci-après en adoptant, sous forme de loi nationale ou autrement, des mesures en vue de donner effet dans les territoires sous leur juridiction aux normes et principes formulés dans la présente recommandation. La Conférence générale recommande aux États membres de porter la présente recommandation à la connaissance des autorités et organismes s’occupant des fouilles archéologiques et à celle des musées. La Conférence générale recommande aux États membres de lui présenter aux dates et sous la forme qu’elle déterminera des rapports concernant la suite donnée par eux à la présente recommandation.
I. Définitions Fouilles archéologiques 1. À l’effet de la présente recommandation on entend par fouilles archéologiques toutes recherches tendant à la découverte d’objets de caractère archéologique, que ces recherches comportent un creusement du sol ou une exploration systématique de sa surface ou qu’elles soient effectuées sur le lit ou dans le sous-sol des eaux intérieures ou territoriales d’un État membre.
Biens protégés 2. Les dispositions de la présente recommandation s’appliquent à tout vestige dont la conservation présente un intérêt public du point de vue de l’histoire ou de l’art, chaque État membre pouvant adopter le critère le plus propre à déterminer l’intérêt public des vestiges se trouvant sur son territoire. Devraient notamment être soumis au régime prévu par la présente recommandation les monuments, meubles ou immeubles, qui présentent un intérêt du point de vue de l’archéologie au sens le plus large. 3. Le critère servant à déterminer l’intérêt public des vestiges pourrait varier selon qu’il s’agit soit de leur conservation, soit de l’obligation de déclaration des découvertes imposées au fouilleur ou à l’inventeur : a. dans le premier cas, le critère qui consiste à protéger tous les objets antérieurs à une date déterminée devrait être abandonné et l’appartenance à une époque donnée ou une ancienneté d’un nombre minimum d’années fixé par la loi devrait être retenue comme critère de protection ; b. dans le second cas, chaque État membre devrait adopter des critères beaucoup plus larges imposant au fouilleur ou à l’inventeur l’obligation de déclarer tous les biens de caractère archéologique, meubles ou immeubles, qu’il découvrirait.
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II. Principes généraux Protection du patrimoine archéologique 4. Chaque État membre devrait assurer la protection de son patrimoine archéologique en tenant particulièrement compte des problèmes posés par les fouilles archéologiques et en accord avec les dispositions de la présente recommandation. 5. Chaque État membre devrait notamment : a. soumettre les explorations et les fouilles archéologiques au contrôle et à l’autorisation préalable de l’autorité compétente ; b. obliger quiconque a découvert des vestiges archéologiques à les déclarer le plus rapidement possible aux autorités compétentes ; c. frapper de sanctions les contrevenants à ces règles ; d. prescrire la confiscation des objets non déclarés ; e. préciser le régime du sous-sol archéologique et, lorsque ce sous-sol est propriété de l’État, l’indiquer expressément dans sa législation ; f. envisager la mise en œuvre d’une procédure de classement des éléments essentiels de son patrimoine archéologique parmi les monuments historiques.
Organe de protection des fouilles archéologiques 6. Si la diversité des traditions et les inégalités de ressources s’opposent à l’adoption par tous les États membres d’un système d’organisation uniforme des services administratifs préposés aux fouilles, certains principes devraient néanmoins être communs à tous les services nationaux. a. Le service des fouilles archéologiques devrait être, autant que possible, une administration centrale d’État, ou du moins une organisation disposant, en vertu de la loi, de moyens lui permettant de prendre, en cas de besoin, les mesures d’urgence nécessaires. Ce service, chargé de l’administration générale des activités archéologiques, devrait pourvoir, en collaboration avec les instituts de recherche et les universités, à l’enseignement des techniques de fouilles archéologiques. Ce service devrait constituer également une documentation centrale avec cartes, concernant ses monuments, meubles ou immeubles, ainsi qu’une documentation, auprès de chaque musée important, d’archives céramiques, iconographiques, etc. b. La continuité des ressources financières devrait être assurée notamment pour : (i) le bon fonctionnement des services ; (ii) l’exécution d’un plan de travaux proportionnel à la richesse archéologique du pays, y compris les publications scientifiques ; (iii) le contrôle des découvertes fortuites ; (iv) l’entretien des chantiers et monuments. 7. Un contrôle soigneux devrait être exercé par chaque État membre sur les restaurations des vestiges et objets archéologiques découverts. 8. Une autorisation préalable des autorités compétentes devrait être requise pour le déplacement des monuments dont l’emplacement in situ est essentiel.
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9. Chaque État membre devrait envisager de maintenir intacts, totalement ou partiellement, un certain nombre de sites archéologiques de diverses époques afin que leur exploration puisse bénéficier des progrès de la technique et de l’avancement des connaissances archéologiques. Sur chacun des grands sites en cours de fouille, dans la mesure où le terrain le permet, des témoins, c’est-à-dire des îlots de terrain, pourraient également être réservés à plusieurs endroits pour permettre un contrôle ultérieur de la stratigraphie ainsi que de la composition du milieu archéologique.
Constitution de collections centrales et régionales 10. L’archéologie étant une science comparative, il devrait être tenu compte dans la création et l’organisation des musées et des dépôts de fouilles de la nécessité de faciliter, le plus possible, le travail de comparaison. À cet effet, des collections centrales et régionales, ou même, exceptionnellement, locales, sur des sites archéologiques particulièrement importants, pourraient être constituées plutôt que de petites collections dispersées, d’un accès restreint. Ces établissements devraient avoir en permanence une organisation administrative et un personnel scientifique suffisants pour que soit assurée la bonne conservation des objets. 11. Il devrait être créé, auprès des sites archéologiques importants, un petit établissement de caractère éducatif - éventuellement un musée - permettant aux visiteurs de mieux comprendre l’intérêt des vestiges qui leur sont présentés.
Éducation du public 12. L’autorité compétente devrait entreprendre une action éducative en vue d’éveiller et de développer le respect et l’attachement du passé, notamment par l’enseignement de l’histoire, la participation d’étudiants à certaines fouilles, la diffusion par la presse de notices archéologiques, émanant de spécialistes reconnus, l’organisation de circuits touristiques, d’expositions et de conférences ayant pour objet les méthodes applicables en matière de fouilles archéologiques ainsi que les résultats obtenus, la claire présentation des sites archéologiques explorés et des monuments découverts, l’édition à bon marché de monographies et de guides dans une rédaction simple. Afin de faciliter l’accès du public à ces sites, les États membres devraient prendre toutes dispositions utiles permettant de les approcher.
III. Le régime des fouilles et la collaboration internationale Autorisation de fouilles concédée à un étranger 13. Chaque État membre sur le territoire duquel les fouilles doivent être exécutées devrait réglementer les conditions générales auxquelles est subordonnée la concession des fouilles, les charges imposées au concessionnaire, notamment quant au contrôle de l’administration nationale, la durée de la concession, les causes qui peuvent en justifier le retrait, la
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suspension des travaux ou la substitution de l’administration nationale au concessionnaire pour leur exécution. 14. Les conditions imposées au fouilleur étranger devraient être celles qui sont applicables aux ressortissants nationaux, et en conséquence le contrat de concession devrait éviter de formuler, sans nécessité, des exigences particulières.
Collaboration internationale 15. Pour répondre aux intérêts supérieurs de la science archéologique et à ceux de la collaboration internationale, les États membres devraient encourager les fouilles par un régime libéral. Ils pourraient assurer aux institutions savantes ou aux personnes dûment qualifiées, sans distinction de nationalité, la possibilité de concourir à égalité pour la concession de fouilles. Les États membres devraient encourager des fouilles exécutées soit par des missions mixtes composées d’équipes scientifiques de leur propre pays et d’archéologues représentant des institutions étrangères, soit par des missions internationales. 16. Lorsqu’une fouille est concédée à une mission étrangère, le représentant de l’État concédant, s’il en est désigné un, devrait être aussi, autant que possible, un archéologue capable d’aider la mission et de collaborer avec elle. 17. Les États membres qui ne disposent pas de moyens nécessaires à l’organisation de chantiers archéologiques à l’étranger devraient recevoir toutes facilités pour envoyer des archéologues sur des chantiers ouverts par d’autres États membres avec l’accord du directeur de la fouille. 18. Un État qui ne dispose pas de moyens suffisants, techniques où autres, pour mener scientifiquement une fouille devrait pouvoir faire appel à des techniciens étrangers pour y participer ou à une mission étrangère pour la conduire.
Garanties réciproques 19. L’autorisation de fouilles ne devrait être accordée qu’à des institutions représentées par des archéologues qualifiés ou à des personnalités offrant de sérieuses garanties scientifiques, morales et financières, ces dernières étant de nature à donner l’assurance que les fouilles entreprises seront conduites à leur terme conformément aux clauses du contrat de concession et dans le délai prévu. 20. L’autorisation de fouilles accordée à des archéologues étrangers devrait réciproquement comporter des garanties de durée et de stabilité propres à favoriser leur entreprise et à les mettre à l’abri des révocations injustifiées au cas, notamment, où des raisons reconnues fondées les obligeraient à suspendre leur travaux pour un temps déterminé.
Conservation des vestiges 21. L’autorisation devrait définir les obligations du fouilleur pendant la durée de sa concession et à son expiration. Elle devrait notamment prévoir la garde, l’entretien et la
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remise en état des lieux aussi bien que la conservation en cours de travaux et à la fin des fouilles des objets et monuments mis au jour. D’autre part, l’autorisation devrait préciser quel concours éventuel le fouilleur pourrait attendre de la part de l’État concédant pour faire face à ses obligations si celles-ci s’avéraient trop lourdes.
Accès à la fouille 22. Les savants qualifiés de toutes nationalités devraient pouvoir visiter un chantier de fouilles avant publication et même, avec l’agrément du directeur de la fouille, pendant l’exécution des travaux. Ce privilège ne devrait en aucun cas porter préjudice au droit de propriété scientifique du fouilleur sur sa découverte.
Affectation du produit des fouilles 23. a. b.
c.
d.
e.
Chaque État membre devrait déterminer clairement les principes régissant sur son territoire l’affectation du produit des fouilles. Le produit des fouilles devrait être affecté avant tout à la constitution, dans les musées du pays dans lequel sont entreprises les fouilles, de collections complètes pleinement représentatives de la civilisation, de l’histoire et de l’art de ce pays. Dans le souci primordial de favoriser les études archéologiques par la diffusion d’objets originaux, l’autorité concédante pourrait envisager, après publication scientifique, de remettre au fouilleur agréé un certain nombre d’objets provenant de ses fouilles et consistant en équivalents ou de façon générale en objets ou groupes d’objets auxquels cette autorité peut renoncer en raison de leur similitude avec d’autres objets produits par la même fouille. La remise au fouilleur d’objets provenant de fouilles devrait toujours être soumise à la condition qu’ils seront affectés dans un délai déterminé à des centres scientifiques ouverts au public, étant entendu que si cette condition n’était pas remplie, ou cessait d’être respectée, les objets cédés feront retour à l’autorité concédante. L’exportation temporaire des objets découverts, à l’exclusion des objets particulièrement fragiles ou d’importance nationale, devrait être autorisée, sur demande motivée d’une institution scientifique, publique ou privée, lorsque l’étude n’en est pas possible dans le territoire de l’État concédant à cause de l’insuffisance des moyens de recherche bibliographique et scientifique ou en est rendue difficile par les conditions d’accès. Chaque État membre devrait envisager la possibilité de céder, d’échanger ou de remettre en dépôt, au profit des musées étrangers, des objets ne présentant pas d’intérêt pour les collections nationales.
Propriété scientifique ; droits et obligations du fouilleur 24. a.
L’État concédant devrait garantir au fouilleur la propriété scientifique de ses découvertes pendant un délai raisonnable.
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b.
L’État concédant devrait imposer au fouilleur l’obligation de publier, dans le délai prévu au contrat de concession ou, à défaut, dans un délai raisonnable, les résultats de ses découvertes. Ce délai ne devrait pas être supérieur à deux ans en ce qui concerne les rapports préliminaires. Pendant une durée de cinq ans après la découverte, les autorités archéologiques compétentes devraient s’engager à ne pas communiquer pour étude détaillée l’ensemble des objets provenant des fouilles, ni la documentation scientifique qui s’y rattache, à moins d’autorisation écrite du fouilleur. Ces autorités devraient empêcher dans les mêmes conditions la photographie ou la reproduction des matériaux archéologiques encore inédits. Pour permettre, le cas échéant, une double publication simultanée de son rapport préliminaire, le fouilleur devrait, sur la demande de ces autorités, mettre à leur disposition copie du texte de ce rapport.
c.
Les publications scientifiques sur les recherches archéologiques paraissant dans une langue de diffusion restreinte devraient comporter un résumé, et si possible aussi la traduction de la table des matières et des légendes des illustrations, dans une langue plus répandue.
Documentation sur les fouilles 25. Sous réserve des dispositions du paragraphe 24, les services archéologiques nationaux devraient faciliter, dans la mesure du possible, la consultation de leur documentation et l’accès de leurs dépôts archéologiques aux fouilleurs et savants qualifiés, notamment à ceux qui ont obtenu une concession pour un site déterminé ou qui désirent l’obtenir.
Réunions régionales et séances de discussions scientifiques 26. En vue de faciliter l’étude des problèmes d’intérêt commun, les États membres pourraient organiser de temps à autre des réunions régionales groupant les représentants des services archéologiques des États intéressés. D’autre part, chaque État membre pourrait susciter des séances de discussions scientifiques entre les fouilleurs opérant sur son sol.
IV. Commerce des antiquités 27. Dans l’intérêt supérieur du patrimoine archéologique commun, une réglementation du commerce des antiquités devrait être envisagée par tous les États membres en vue d’éviter que ce commerce ne favorise l’évasion du matériel archéologique ou ne porte atteinte à la protection des fouilles et à la constitution des collections publiques. 28. Les musées étrangers devraient pouvoir, pour répondre à leur mission scientifique et éducative, acquérir des objets libérés de toute opposition du fait de la réglementation prévue par l’autorité compétente du pays d’origine.
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Conventions, recommandations, déclarations et chartes adoptées par l’UNESCO (1948–2006)
V. La répression des fouilles clandestines et de l’exportation illicite des objets provenant de fouilles archéologiques Protection des sites archéologiques contre les fouilles clandestines et les dégradations 29. Chaque État membre devrait prendre toutes dispositions pour empêcher les fouilles clandestines et la dégradation des monuments définis aux paragraphes 2 et 3 ci-dessus et des sites archéologiques, ainsi que l’exportation des objets qui en proviennent.
Collaboration internationale en vue de la répression 30. Toutes dispositions utiles devraient être prises afin qu’à l’occasion de toute offre d’une cession d’objets archéologiques les musées s’assurent que rien n’autorise à considérer que ces objets proviennent de fouilles clandestines, de vols ou d’autres opérations considérées comme illicites par l’autorité compétente du pays d’origine. Toute offre suspecte et toute précision nécessaire à son sujet devraient être portées à la connaissance des services intéressés. Lorsque des objets archéologiques ont été acquis par des musées, des indications suffisantes permettant de les identifier et précisant leur mode d’acquisition devraient être publiées aussitôt que possible.
Rapatriement des objets dans le pays d’origine 31. Les services de fouilles archéologiques et les musées devraient se prêter une collaboration mutuelle en vue d’assurer ou de faciliter le rapatriement dans le pays d’origine d’objets provenant de fouilles clandestines ou de vols, et d’objets dont l’exportation a été faite en violation de la législation du pays d’origine. Il est souhaitable que tout État membre prenne toutes mesures utiles afin d’assurer ce rapatriement. Ces principes devraient être appliqués dans l’hypothèse de l’exportation temporaire visée au paragraphe 23c, d et e ci-dessus, en cas de non-restitution des objets dans le délai fixé.
VI. Fouilles en territoire occupé 32. En cas de conflit armé, tout État membre qui occuperait le territoire d’un autre État devrait s’abstenir de procéder à des fouilles archéologiques dans le territoire occupé. En cas de trouvailles fortuites, faites notamment au cours de travaux militaires, la puissance occupante devrait prendre toutes les mesures possibles pour protéger ces trouvailles, qu’elle devrait remettre à la fin des hostilités, de même que toute documentation y relative qu’elle détiendrait, aux autorités compétentes du territoire précédemment occupé.
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VII. Accords bilatéraux 33. Les États membres devraient, chaque fois qu’il est nécessaire ou désirable, conclure des accords bilatéraux pour régler les questions d’intérêt commun qui peuvent être posées par l’application des dispositions de la présente recommandation. Le texte qui précède est le texte authentique de la recommandation dûment adoptée par la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture à sa neuvième session, qui s’est tenue à New Delhi et qui a été déclarée close le 5 décembre 1956. EN FOI DE QUOI ont apposé leurs signatures, ce cinquième jour de décembre 1956, Le Président de la Conférence générale Le Directeur général
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Recommandation concernant les moyens les plus efficaces de rendre les musées accessibles à tous Adoptée par la Conférence générale, à sa 11e session, Paris, 14 décembre 1960 La Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, réunie à Paris du 14 novembre au 15 décembre 1960, en sa onzième session, Considérant que l’Acte constitutif de l’Organisation lui attribue, entre autres fonctions, celles d’imprimer une impulsion vigoureuse à l’éducation populaire et à la diffusion de la culture, de favoriser la compréhension mutuelle des nations et d’instituer leur collaboration afin de réaliser graduellement l’idéal d’une chance égale d’éducation pour tous, sans distinction de race, de sexe ni d’aucune condition économique ou sociale, et d’aider au maintien, à l’avancement et à la diffusion du savoir, Considérant que les musées peuvent apporter un concours efficace à l’accomplissement de ces tâches, Considérant que les musées de toute catégorie constituent une source de délectation et de connaissances, Considérant en outre qu’en préservant et en présentant au public les œuvres d’art et les objets de science, les musées contribuent à faire connaître les diverses cultures et, par là, à favoriser la compréhension mutuelle des nations, Considérant qu’il importe, en conséquence, d’encourager par tous les moyens la fréquentation des musées par toutes les catégories de la population, et notamment par les classes laborieuses, Considérant que les progrès de l’organisation industrielle du monde ont pour effet d’accroître les loisirs et qu’il convient d’utiliser ces loisirs pour le bien et le perfectionnement culturel de tous, Reconnaissant les conditions et les nécessités sociales nouvelles dont les musées doivent tenir compte pour remplir leur mission éducative permanente, ainsi que les aspirations du monde du travail à la culture, Étant saisie de propositions concernant les moyens les plus efficaces de rendre les musées accessibles à tous - question qui constitue le point 17.4.1 de l’ordre du jour de la session, Après avoir décidé, lors de sa dixième session, que des propositions sur ce point feraient l’objet d’une réglementation internationale par la voie d’une recommandation aux États membres, Adopte, ce quatorzième jour de décembre 1960, la présente recommandation. La Conférence générale recommande aux États membres d’appliquer les dispositions ciaprès en adoptant, sous forme de loi nationale ou autrement, des mesures en vue de
Recommandations adoptées par la Conférence générale 369
donner effet, dans les territoires sous leur juridiction, aux normes et principes formulés dans la présente recommandation. La Conférence générale recommande aux États membres de porter la présente recommandation à la connaissance des autorités et organismes s’occupant des musées et à celle des musées eux-mêmes. La Conférence générale recommande aux États membres de lui présenter, aux dates et sous la forme qu’elle déterminera, des rapports concernant la suite donnée par eux à la présente recommandation.
I. Définition 1. Aux fins de la présente recommandation, on entend par « musée » tout établissement permanent administré dans l’intérêt général en vue de conserver, étudier, mettre en valeur par des moyens divers et, essentiellement, exposer pour la délectation et l’éducation du public un ensemble d’éléments de valeur culturelle : collections d’objets artistiques, historiques, scientifiques et techniques, jardins botaniques et zoologiques, aquariums.
II. Principes généraux 2. Les États devraient prendre toutes les mesures appropriées pour que les musées situés sur leur territoire soient accessibles à tous, sans distinction de condition économique ou sociale. 3. À cette fin, il devrait être tenu compte, dans le choix des mesures à appliquer, des modalités de gestion des musées dans chaque État membre. Ces mesures pourraient varier, notamment selon que les musées sont propriété de l’État et administrés par lui ou que, sans être propriété de l’État, ils bénéficient de la part de celui-ci d’une aide financière permanente ou occasionnelle, ou encore que l’État participe scientifiquement, techniquement ou administrativement à leur gestion.
III. Arrangements matériels et admission dans les musées 4. L’appréciation des collections devrait être rendue aisée à tous les publics par une présentation clarifiée, par l’apposition systématique de cartels ou étiquettes comportant des renseignements succincts, par l’édition de guides et de dépliants donnant aux visiteurs les explications nécessaires et par l’organisation régulière de visites guidées et commentées, adaptées aux différentes catégories de visiteurs et confiées à des personnes qualifiées, désignées de préférence par les soins des organismes prévus au paragraphe 16 de la présente recommandation, ainsi que, éventuellement, par l’utilisation discrète d’appareils audiomécaniques.
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5. Les musées devraient demeurer ouverts tous les jours et à des heures qui conviennent à toutes les catégories de visiteurs et tiennent compte, notamment, des loisirs des travailleurs. Ils devraient disposer d’un personnel de surveillance assez nombreux pour assurer par roulement l’ouverture du musée tous les jours, sans exception et sans interruption, sauf au cas où les conditions et habitudes locales exigeraient qu’il en soit autrement, ainsi que le soir près les heures de travail. Ils devraient être munis des installations nécessaires d’éclairage, de chauffage, etc. 6. L’accès des musées devrait être facile et les musées eux-mêmes devraient être aussi accueillants que possible et dotés d’un certain confort. Dans la mesure où le caractère du lieu sera respecté et où la visite des collections ne sera pas troublée, des salles de repos, restaurants, cafés, etc., devraient être mis à la disposition du public, de préférence dans l’enceinte du musée (jardins, terrasses, sous-sols aménagés, etc.) ou dans sa proximité immédiate. 7. Des dispositions devraient être prises pour permettre, dans la mesure du possible, l’entrée libre dans les musées. À défaut de la gratuité permanente, et s’il était jugé nécessaire de maintenir, même, à titre symbolique, un faible droit d’entrée, l’admission dans chaque musée devrait être gratuite au moins un jour ou l’équivalent d’un jour par semaine. 8. Lorsqu’un droit d’entrée est exigé, ce droit devrait être supprimé pour les personnes à revenus modestes et pour les familles nombreuses, dans les pays où il existe des méthodes officielles d’identification de ces groupes. 9. Des facilités spéciales devraient être prévues pour encourager les visites fréquemment répétées, notamment sous forme d’abonnement à prix réduit donnant droit, pendant une période déterminée, à un nombre illimité d’entrées soit dans un seul musée, soit dans un ensemble déterminé de musées. 10. La gratuité de l’entrée devrait être accordée, dans la mesure du possible, aux groupes constitués - groupes scolaires ou groupes d’adultes - dans le cadre de programmes éducatifs et culturels, ainsi qu’aux membres du musée ou des associations visées au paragraphe 17 de la présente recommandation.
IV. Propagande en faveur des musées 11. Les États membres devraient contribuer, sur le plan de l’éducation nationale et sur celui des relations internationales, à accroître, soit par l’intermédiaire des autorités locales, soit par l’intermédiaire de leurs services de relations culturelles ou touristiques, la fréquentation des musées et des expositions que ceux-ci présentent. 12. a.
Les États membres devraient inciter les organismes de tourisme nationaux ou régionaux à placer l’accroissement de la fréquentation des musées au rang de leurs objectifs principaux et permanents et à consacrer à cet objectif une partie de leurs activités et de leurs ressources.
Recommandations adoptées par la Conférence générale 371
b.
Les musées devraient être invités à recourir aux services de ces organismes d’une manière constante et à les associer à leurs propres efforts pour développer leur rayonnement social et culturel.
V. Place et rôle des musées dans la communauté 13. Les musées devraient être, dans les localités où ils sont situés, des centres intellectuels et culturels. À cette fin, ils devraient contribuer à la vie intellectuelle et culturelle de la population, et cette dernière devrait pouvoir participer aux activités et au développement des musées. Il devrait en être ainsi, notamment, des musées qui se trouvent dans de petites villes ou dans des villages et dont le rayonnement est souvent sans rapport avec la grandeur. 14. Des relations culturelles étroites devraient être établies et développées entre les musées et divers groupes au sein de la communauté (organisations professionnelles, syndicats, etc.), ainsi que les services sociaux des entreprises industrielles et commerciales. 15. Une coopération devrait être instituée ou intensifiée entre les musées et les services ou entreprises de radio et de télévision, de manière à permettre l’utilisation, aux fins d’éducation populaire et scolaire, des objets conservés dans les musées, dans les meilleures conditions de sécurité. 16. Le concours que peuvent apporter les musées à l’instruction scolaire et postscolaire devrait être reconnu et encouragé. Ce concours devrait également être régularisé par la création d’organismes appropriés, chargés d’établir, entre les dirigeants locaux de l’enseignement et les musées qui, en raison du caractère de leurs collections, sont particulièrement fréquentés par le public scolaire, une liaison officielle et permanente qui pourrait prendre les formes suivantes : a. création, dans chaque musée, de postes de spécialistes de l’éducation chargés, sous la responsabilité du conservateur, de l’utilisation scolaire du musée ; b. création, dans les musées, de services éducatifs qui feraient appel à la collaboration de maîtres de l’enseignement ; c. création, à l’échelon local, régional ou provincial, d’organismes réunissant conservateurs et maîtres en vue d’une meilleure utilisation scolaire des musées ; d. adoption de toutes autres mesures qui assureraient la coordination entre les demandes de l’enseignement et les moyens du musée. 17. Les États membres devraient favoriser, notamment par l’octroi de facilités d’ordre juridique, la création et le développement de sociétés d’amis des musées ou d’associations similaires capables d’apporter aux musées leur concours moral et matériel. Celles-ci devraient se voir reconnaître les pouvoirs et accorder les avantages nécessaires à l’accomplissement de leurs tâches. 18. Les États membres devraient encourager le développement des clubs de musée, en vue de faire participer la jeunesse à certaines activités des musées.
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Conventions, recommandations, déclarations et chartes adoptées par l’UNESCO (1948–2006)
Le texte qui précède est le texte authentique de la recommandation dûment adoptée par la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture à sa onzième session, qui s’est tenue à Paris et qui a été déclarée close le quinzième jour de décembre 1960. EN FOI DE QUOI ont apposé leurs signatures, ce quinzième jour de décembre 1960, Le Président de la Conférence générale Le Directeur général
Recommandations adoptées par la Conférence générale 373
Recommandation concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement Adoptée par la Conférence générale, à sa 11e session, Paris, 14 décembre 1960 La Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, réunie à Paris du 14 novembre au 15 décembre 1960, en sa onzième session, Rappelant que la Déclaration universelle des droits de l’homme affirme le principe de la non-discrimination et proclame le droit de toute personne à l’éducation, Considérant que la discrimination dans le domaine de l’enseignement constitue une violation de droits énoncés dans cette déclaration, Considérant qu’aux termes de son Acte constitutif, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture se propose d’instituer la collaboration des nations afin d’assurer pour tous le respect universel des droits de l’homme et une chance égale d’éducation, Consciente qu’il incombe en conséquence à l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, dans le respect de la diversité des systèmes nationaux d’éducation, non seulement de proscrire toute discrimination en matière d’enseignement, mais également de promouvoir l’égalité de chance et de traitement pour toutes personnes dans ce domaine, Étant saisie de propositions concernant les différents aspects de la discrimination dans l’enseignement, question qui constitue le point 17.1.4. de l’ordre du jour de la session, Après avoir décidé, lors de sa dixième session, que cette question ferait l’objet d’une convention internationale ainsi que de recommandations aux États membres, Adopte, ce quatorzième jour de décembre 1960, la présente recommandation. La Conférence générale recommande aux États membres d’appliquer les dispositions ci-après en adoptant, sous forme de loi nationale ou autrement, des mesures en vue de donner effet, dans les territoires sous leur juridiction, aux principes formulés dans la présente recommandation.
I 1. Aux fins de la présente recommandation, le terme « discrimination » comprend toute distinction, exclusion, limitation ou préférence qui, fondée sur la race, la couleur, le sexe, la langue, la religion, l’opinion politique ou toute autre opinion, l’origine nationale ou sociale, la condition économique ou la naissance, a pour objet ou pour effet de détruire ou d’altérer l’égalité de traitement en matière d’enseignement et, notamment : a. d’écarter une personne ou un groupe de l’accès aux divers types ou degrés d’enseignement ;
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b. c.
d.
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de limiter à un niveau inférieur l’éducation d’une personne ou d’un groupe ; sous réserve de ce qui est dit à la section II de la présente recommandation, d’instituer ou de maintenir des systèmes ou des établissements d’enseignement séparés pour des personnes ou des groupes ; ou de placer une personne ou un groupe dans une situation incompatible avec la dignité de l’homme.
2. Aux fins de la présente recommandation, le mot « enseignement » vise les divers types et les différents degrés de l’enseignement et recouvre l’accès à l’enseignement, son niveau et sa qualité, de même que les conditions dans lesquelles il est dispensé.
II Lorsqu’elles sont admises par l’État, les situations suivantes ne sont pas considérées comme constituant des discriminations au sens de la section I de la présente recommandation : a. la création ou le maintien de systèmes ou d’établissements d’enseignement séparés pour les élèves des deux sexes, lorsque ces systèmes ou établissements présentent des facilités d’accès à l’enseignement équivalentes, disposent d’un personnel enseignant possédant des qualifications de même ordre, ainsi que de locaux scolaires et d’un équipement de même qualité, et permettent de suivre les mêmes programmes d’études ou des programmes d’études équivalents ; b. la création ou le maintien, pour des motifs d’ordre religieux ou linguistique, de systèmes ou d’établissements séparés dispensant un enseignement qui correspond au choix des parents ou tuteurs légaux des élèves, si l’adhésion à ces systèmes ou la fréquentation de ces établissements demeure facultative et si l’enseignement dispensé est conforme aux normes qui peuvent avoir été prescrites ou approuvées par les autorités compétentes, en particulier pour l’enseignement du même degré ; c. la création ou le maintien d’établissements d’enseignement privés, si ces établissements ont pour objet non d’assurer l’exclusion d’un groupe quelconque mais d’ajouter aux possibilités d’enseignement qu’offrent les pouvoirs publics, si leur fonctionnement répond à cet objet et si l’enseignement dispensé est conforme aux normes qui peuvent avoir été prescrites ou approuvées par les autorités compétentes, en particulier pour l’enseignement du même degré.
III Aux fins d’éliminer et de prévenir toute discrimination au sens de la présente recommandation, les États membres devraient : a. abroger toutes dispositions législatives et administratives et faire cesser toutes pratiques administratives qui comporteraient une discrimination dans le domaine de l’enseignement ; b. prendre les mesures nécessaires, au besoin par la voie législative, pour qu’il ne soit fait aucune discrimination dans l’admission des élèves dans les établissements d’enseignement ;
Recommandations adoptées par la Conférence générale 375
c.
d.
e.
n’admettre, en ce qui concerne les frais de scolarité, l’attribution de bourses et toute autre forme d’aide aux élèves, l’octroi des autorisations et facilités qui peuvent être nécessaires pour la poursuite des études à l’étranger, aucune différence de traitement entre nationaux par les pouvoirs publics, sauf celles fondées sur le mérite ou les besoins ; n’admettre, dans l’aide éventuellement fournie, sous quelque forme que ce soit, par les autorités publiques aux établissements d’enseignement, aucune préférence ni restriction fondées uniquement sur le fait que les élèves appartiennent à un groupe déterminé ; accorder aux ressortissants étrangers résidant sur leur territoire le même accès à l’enseignement qu’à leurs propres nationaux.
IV Les États membres devraient en outre formuler, développer et appliquer une politique nationale visant à promouvoir, par des méthodes adaptées aux circonstances et aux usages nationaux, l’égalité de chance et de traitement en matière d’enseignement et notamment à : a. rendre obligatoire et gratuit l’enseignement primaire ; généraliser et rendre accessible à tous l’enseignement secondaire sous ses diverses formes ; rendre accessible à tous, en pleine égalité, en fonction des capacités de chacun, l’enseignement supérieur ; assurer l’exécution par tous de l’obligation scolaire prescrite par la loi ; b. assurer dans tous les établissements publics du même degré un enseignement de même niveau et des conditions équivalentes en ce qui concerne la qualité de l’enseignement dispensé ; c. encourager et intensifier par des méthodes appropriées l’éducation des personnes qui n’ont pas reçu d’instruction primaire ou qui ne l’ont pas reçue jusqu’à son terme, et leur permettre de poursuivre leurs études en fonction de leurs aptitudes ; d. assurer sans discrimination la préparation à la profession enseignante.
V Les États membres devraient prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer l’application des principes énoncés ci-après : a. l’éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales et elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l’amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux ainsi que le développement des activités des Nations Unies pour le maintien de la paix ; b. il importe de respecter la liberté des parents et, le cas échéant, des tuteurs légaux : 1° de choisir pour leurs enfants des établissements autres que ceux des pouvoirs publics, mais conformes aux normes minimums qui peuvent être prescrites ou approuvées par les autorités compétentes, et 2° de faire assurer, selon les modalités d’application propres à la législation de chaque État, l’éducation religieuse et morale des enfants conformément à leurs propres convictions ; en outre, aucune
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c.
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personne ni aucun groupe ne devraient être contraints de recevoir une instruction religieuse incompatible avec leurs convictions ; il importe de reconnaître aux membres des minorités nationales le droit d’exercer des activités éducatives qui leur soient propres, y compris la gestion d’écoles et, selon la politique de chaque État en matière d’éducation, l’emploi ou l’enseignement de leur propre langue, à condition toutefois : (i) que ce droit ne soit pas exercé d’une manière qui empêche les membres des minorités de comprendre la culture et la langue de l’ensemble de la collectivité et de prendre part à ses activités, ou qui compromette la souveraineté nationale, (ii) que le niveau de l’enseignement dans ces écoles ne soit pas inférieur au niveau général prescrit ou approuvé par les autorités compétentes, et (iii) que la fréquentation de ces écoles soit facultative.
VI Dans l’application de la présente recommandation, les États membres devraient accorder la plus grande attention aux recommandations que la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture pourra adopter en vue de définir les mesures à prendre pour lutter contre les divers aspects de la discrimination dans l’enseignement et assurer l’égalité de chance et de traitement.
VII Les États membres devraient indiquer dans des rapports périodiques qu’ils présenteront à la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, aux dates et sous la forme qu’elle déterminera, les dispositions législatives et réglementaires et les autres mesures qu’ils auront adoptées pour l’application de la présente recommandation, y compris celles prises pour formuler et développer la politique nationale définie à la section IV, ainsi que les résultats obtenus et les obstacles rencontrés dans sa mise en œuvre. Le texte qui précède est le texte authentique de la recommandation dûment adoptée par la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture à sa onzième session, qui s’est tenue à Paris et qui a été déclarée close le quinzième jour de décembre 1960. EN FOI DE QUOI ont apposé leur signature, ce quinzième jour de décembre 1960, Le Président de la Conférence générale Le Directeur général
Recommandations adoptées par la Conférence générale 377
Recommandation concernant la sauvegarde de la beauté et du caractère des paysages et des sites Adoptée par la Conférence générale, à sa 12e session, Paris, 11 décembre 1962 La Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, réunie à Paris du 9 novembre au 12 décembre 1962, en sa douzième session, Considérant que de tout temps l’homme a parfois porté à la beauté et au caractère des paysages et des sites faisant partie du cadre naturel de sa vie des atteintes qui ont appauvri le patrimoine culturel, esthétique et même vital de régions entières dans toutes les parties du monde, Considérant que par la mise en culture de terres nouvelles, le développement parfois désordonné des agglomérations, l’exécution de grands travaux et la réalisation de vastes plans d’aménagement et d’équipement industriel et commercial, les civilisations modernes ont accéléré ce phénomène qui jusqu’au siècle dernier avait été relativement lent, Considérant que ce phénomène a des répercussions aussi bien sur la valeur esthétique des paysages et des sites naturels, ou créés par l’homme, que sur l’intérêt culturel et scientifique que présente la vie sauvage, Considérant qu’en raison de leur beauté et de leur caractère la sauvegarde des paysages et des sites définis dans la présente recommandation est nécessaire à la vie de l’homme, pour qui ils constituent un puissant régénérateur physique, moral et spirituel, tout en contribuant à la vie artistique et culturelle des peuples, ainsi que l’attestent maints exemples universellement connus, Considérant au surplus que les paysages et les sites constituent un facteur important de la vie économique et sociale d’un grand nombre de pays, ainsi qu’un élément important des conditions d’hygiène de leurs habitants, Reconnaissant cependant qu’il convient de tenir compte des nécessités de la vie en collectivité, de son évolution ainsi que des développements rapides du progrès technique, Considérant en conséquence qu’il est hautement désirable et urgent d’étudier et de prendre les mesures nécessaires en vue de sauvegarder la beauté et le caractère des paysages et des sites partout et chaque fois qu’il est encore possible de le faire, Étant saisie de propositions concernant la sauvegarde de la beauté et du caractère des paysages et des sites, question qui constitue le point 17.4.2 de l’ordre du jour de la session, Après avoir décidé, lors de sa onzième session, que des propositions sur ce point feraient l’objet d’une réglementation internationale par la voie d’une recommandation aux États membres, Adopte, ce onzième jour de décembre 1962, la présente recommandation. La Conférence générale recommande aux États membres d’appliquer les dispositions ciaprès en adoptant, sous forme de loi nationale ou autrement, des mesures en vue de
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Conventions, recommandations, déclarations et chartes adoptées par l’UNESCO (1948–2006)
donner effet, dans les territoires sous leur juridiction, aux normes et principes formulés dans la présente recommandation. La Conférence générale recommande aux États membres de porter la présente recommandation à la connaissance des autorités et organismes s’occupant de la protection des paysages et des sites et de l’aménagement du territoire, aux organismes chargés de la protection de la nature et du développement du tourisme ainsi qu’aux organisations de jeunesse. La Conférence générale recommande aux États membres de lui présenter, aux dates et sous la forme qu’elle déterminera, des rapports concernant la suite donnée par eux à la présente recommandation.
I. Définition 1. Aux fins de la présente recommandation, on entend par sauvegarde de la beauté et du caractère des paysages et des sites la préservation et, lorsque cela est possible, la restitution de l’aspect des paysages et des sites naturels, ruraux ou urbains, qu’ils soient dus à la nature ou à l’œuvre de l’homme, qui présentent un intérêt culturel ou esthétique, ou qui constituent des milieux naturels caractéristiques. 2. Les dispositions de la présente recommandation visent également à compléter les mesures de sauvegarde de la nature.
II. Principes généraux 3. Les études et les mesures à prendre en vue de la sauvegarde des paysages et des sites devraient s’étendre à l’ensemble du territoire de l’État et ne devraient pas se limiter à certains paysages ou à certains sites déterminés. 4. Il devrait être tenu compte, dans le choix des mesures à appliquer, de l’intérêt relatif des paysages et des sites considérés. Ces mesures pourraient varier notamment selon le caractère et les dimensions des paysages et des sites, leur emplacement ainsi que la nature des dangers dont ils peuvent être menacés. 5. La sauvegarde ne devrait pas se limiter aux paysages et aux sites naturels, mais s’étendre également aux paysages et aux sites dont la formation est due en tout ou en partie à l’œuvre de l’homme. Ainsi, des dispositions particulières devraient être envisagées pour assurer la sauvegarde de certains des paysages et de certains sites, tels que les paysages et les sites urbains, qui sont en général les plus menacés, notamment par les travaux de construction et la spéculation foncière. Une protection spéciale devrait être assurée aux abords des monuments. 6. Les mesures à prendre pour la sauvegarde des paysages et des sites devraient être de caractère préventif et correctif. 7. Les mesures préventives pour la sauvegarde des paysages et des sites devraient tendre à les protéger contre les dangers qui les menacent. Ces mesures devraient porter
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essentiellement sur le contrôle des travaux et des activités susceptibles de porter atteinte aux paysages et aux sites et notamment de : a. la construction d’immeubles publics et privés de toutes sortes. Leurs plans devraient être conçus de façon à respecter certaines exigences esthétiques relatives à l’édifice même et, tout en évitant une facile imitation de certaines formes traditionnelles et pittoresques, devraient être en harmonie avec l’ambiance que l’on veut sauvegarder ; b. la construction de routes ; c. les lignes électriques à haute ou basse tension, les installations de production et de transport d’énergie, les aérodromes, les stations de radio, de télévision, etc. ; d. la construction de stations-service pour la distribution des carburants ; e. l’affichage publicitaire et les enseignes lumineuses ; f. le déboisement, y compris la destruction des arbres qui contribuent à l’esthétique du paysage, en particulier ceux qui bordent les voies de communication ou les avenues ; g. la pollution de l’air et de l’eau ; h. l’exploitation des mines et carrières et l’évacuation de leurs déchets ; i. le captage des sources, les travaux d’irrigation, les barrages, les canaux, les aqueducs, la régularisation des cours d’eau, etc. ; j. le camping ; k. les dépôts de matériel et de matériaux usagés ainsi que les détritus et les déchets domestiques, commerciaux ou industriels. 8. La sauvegarde de la beauté et du caractère des paysages et des sites devrait également tenir compte des dangers découlant de certaines activités de travail ou de certaines formes de vie de la société contemporaine en raison du bruit qu’elles provoquent. 9. Les activités qui entraîneraient une détérioration des paysages ou des sites dans des zones classées ou autrement protégées ne devraient être admises que si un intérêt public ou social l’exigeait de façon impérieuse. 10. Les mesures correctives devraient tendre à faire disparaître les atteintes portées aux paysages et aux sites et, dans la mesure du possible, à les remettre en état. 11. Afin de faciliter la tâche des divers services publics chargés de la sauvegarde du paysage et des sites dans chaque État, des instituts de recherche scientifique devraient être créés pour collaborer avec les autorités compétentes en vue d’assurer l’harmonisation et la codification des dispositions législatives et réglementaires applicables. Ces dispositions et les résultats des travaux des instituts de recherche devraient être réunis en une seule publication administrative périodique mise à jour.
III. Mesures de sauvegarde 12. La sauvegarde du paysage et des sites devrait être assurée par le recours aux méthodes énoncées ci-après : a. le contrôle général de la part des autorités responsables ; b. l’insertion de servitudes dans les plans d’urbanisme et les plans d’aménagement à tous les niveaux : régionaux, ruraux ou urbains ;
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c. d. e. f.
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le classement « par zones » des paysages étendus ; le classement des sites isolés ; la création et l’entretien de réserves naturelles et de parcs nationaux ; l’acquisition de sites par les collectivités publiques.
Contrôle général 13. Un contrôle général devrait être exercé sur les travaux et les activités susceptibles de porter atteinte aux paysages et aux sites, sur toute l’étendue du territoire de l’État.
Plans d’urbanisme et d’a ménagement des régions rurales 14. Les plans d’urbanisme et les plans d’aménagement des régions rurales devraient comporter des dispositions relatives aux servitudes à imposer pour la sauvegardé des paysages et des sites, même non classés, qui se trouvent sur le territoire couvert par ces plans. 15. Des plans d’urbanisme ou d’aménagement des régions rurales devraient être établis en fonction de leur ordre d’urgence, notamment pour les villes ou régions en voie de développement rapide où la sauvegarde du caractère esthétique ou pittoresque des lieux justifierait l’établissement de tels plans.
Classement « par zones » des paysages étendus 16. Les paysages étendus devraient faire l’objet d’un classement « par zones » 17. Quand, dans une zone classée, le caractère esthétique est d’un intérêt primordial, le classement « par zones » devrait entraîner le contrôle des lotissements et l’observation de certaines prescriptions générales de caractère esthétique tenant à l’utilisation des matériaux et leur couleur, aux normes de hauteur, aux précautions à prendre pour masquer les affouillements résultant de la construction de barrages ou de l’exploitation de carrières, à la réglementation de l’abattage des arbres, etc. 18. Le classement « par zones » devrait être rendu public et des règles générales à observer pour la sauvegarde des paysages faisant l’objet d’un tel classement devraient être édictées et diffusées. 19. Le classement « par zones » ne devrait pas, en règle générale, ouvrir droit à indemnité.
Classement des sites isolés 20. Les sites isolés et de petites dimensions, naturels ou urbains, de même que les portions de paysage qui présentent un intérêt exceptionnel, devraient être classés. Les terrains d’où l’on jouit d’une vue remarquable et les terrains et immeubles environnant un monument remarquable devraient être également classés. Chaque site, terrain ou
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immeuble ainsi classé devrait faire l’objet d’une décision administrative particulière dûment notifiée au propriétaire. 21. Ce classement devrait entraîner pour le propriétaire l’interdiction de détruire le site ou de modifier l’état des lieux ou leur aspect sans l’autorisation des autorités chargées de la sauvegarde. 22. L’autorisation éventuellement accordée devrait être assortie de toutes les conditions utiles à la sauvegarde du site. Une autorisation ne serait cependant pas requise pour les travaux d’exploitation courante des fonds ruraux ni pour les travaux d’entretien normal des constructions. 23. L’expropriation par les pouvoirs publics ainsi que l’exécution de tous travaux publics dans un site classé devraient être subordonnées à l’accord préalable des autorités chargées de la sauvegarde. Nul ne devrait pouvoir acquérir, par prescription, dans un site classé, des droits susceptibles de modifier le caractère du site ou l’aspect des lieux. Aucune servitude conventionnelle ne devrait être consentie par le propriétaire sans l’accord des autorités chargées de la sauvegarde. 24. Le classement devrait entraîner l’interdiction de souiller les terrains, l’air et les eaux de quelque manière que ce soit, l’extraction des minéraux étant d’autre part subordonnée à une autorisation spéciale. 25. Toute publicité devrait être interdite dans les sites classés et à leurs abords immédiats, ou limitée à des emplacements spéciaux fixés par les autorités chargées de la sauvegarde. 26. Le permis de camper dans un site classé devrait être en principe exclu et n’être accordé que sur des terrains délimités par les autorités chargées de la sauvegarde et soumis à leur inspection. 27. Le classement d’un site devrait pouvoir ouvrir un droit à indemnité pour le propriétaire, en cas de dommage direct et certain résultant du classement.
Réserves naturelles et parcs nationaux 28. Lorsque les conditions s’y prêtent, les États membres devraient incorporer dans les zones et les sites dont il convient d’assurer la sauvegarde, des parcs nationaux destinés à l’éducation et à l’agrément du public ou des réserves naturelles, partielles ou intégrales. De tels parcs nationaux et réserves naturelles devraient constituer un ensemble de zones expérimentales destinées également aux recherches concernant la formation et la restauration du paysage, ainsi que la protection de la nature.
Acquisition des sites par les collectivités publiques 29. Les États membres devraient favoriser l’acquisition par les collectivités publiques des terrains faisant partie d’un paysage ou d’un site dont il convient d’assurer la sauvegarde. Lorsque cela est nécessaire, cette acquisition devrait pouvoir être réalisée par voie d’expropriation.
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IV. Mise en œuvre de la sauvegarde 30. Les normes et principes fondamentaux régissant dans chaque État membre la sauvegarde des paysages et des sites devraient avoir force de loi, les mesures d’application étant confiées aux autorités responsables dans le cadre des attributions qui leur sont dévolues par la loi. 31. Les États membres devraient instituer des organismes spécialisés ayant un caractère administratif ou consultatif. 32. Les organismes de caractère administratif devraient être des services spécialisés, centraux et régionaux, qui seraient chargés de la mise en œuvre de la sauvegarde. À cette fin, ces services devraient avoir la possibilité d’étudier les problèmes de protection et de classement, de procéder à des enquêtes sur place, de préparer les décisions à prendre et de contrôler leur exécution. Ils seraient également chargés de proposer les mesures de nature à réduire les dangers que peut présenter l’exécution de certains travaux, ou à réparer les dommages produits par ceux-ci. 33. Les organismes de caractère consultatif devraient consister en des commissions, à l’échelon national, régional ou local, qui seraient chargées d’étudier les questions relatives à la sauvegarde, et d’exprimer des avis sur ces questions aux autorités centrales ou régionales ou aux collectivités locales intéressées. L’avis de ces commissions devrait être demandé dans tous les cas et en temps utile, en particulier au stade des avant-projets, lorsqu’il s’agit de travaux d’intérêt général et de grande envergure, tels que la construction d’autoroutes, l’aménagement d’installations hydrotechniques, la création de nouvelles installations industrielles, etc. 34. Les États membres devraient faciliter l’établissement et l’action d’organismes non gouvernementaux - nationaux ou locaux - dont la tâche consisterait entre autres à collaborer avec les organismes mentionnés aux paragraphes 31, 32 et 33, notamment en informant l’opinion publique et en alertant les services responsables des dangers menaçant les paysages et les sites. 35. La violation des textes organisant la sauvegarde des paysages et des sites devrait pouvoir donner lieu à des dommages-intérêts ou entraîner l’obligation de remettre les lieux en état, dans la mesure du possible. 36. Des sanctions administratives ou pénales devraient être prévues en cas d’atteintes volontaires aux paysages et aux sites protégés.
V. Éducation du public 37. Une action éducative devrait être entreprise, à l’école et hors de l’école, en vue d’éveiller et de développer le respect du public pour les paysages et les sites et de faire mieux connaître les règles édictées afin d’assurer leur sauvegarde. 38. Les maîtres et les professeurs à qui serait confiée cette tâche éducative à l’école devraient recevoir une préparation spéciale à cet effet, sous forme de stages spécialisés d’études dans les établissements d’enseignement secondaire et supérieur.
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39. Les États membres devraient aussi faciliter la tâche des musées existants, en vue d’intensifier l’action éducative qu’ils ont déjà entreprise dans ce sens, et envisager la possibilité de créer des musées spéciaux ou des départements spécialisés dans les musées existants pour l’étude et la présentation des aspects naturels et culturels propres à certaines régions. 40. L’éducation du public hors de l’école devrait être la tâche de la presse, des associations privées de protection des paysages et des sites ou de protection de la nature, des organismes s’occupant du tourisme, ainsi que des organisations de jeunesse et d’éducation populaire. 41. Les États membres devraient faciliter l’éducation du public et stimuler, en leur apportant une aide matérielle, l’action des associations, organismes et organisations qui se consacrent à cette tâche et en mettant à leur disposition, ainsi qu’à celle des éducateurs en général, des moyens appropriés de publicité comportant des films, des émissions radiophoniques ou de télévision, du matériel pour des expositions, stables, temporaires ou itinérantes, des brochures et des livres susceptibles d’une large diffusion et conçus dans un esprit didactique. Une large publicité pourrait être effectuée par l’intermédiaire des journaux, des revues et des périodiques régionaux. 42. Des journées nationales et internationales, des concours et autres manifestations similaires devraient être consacrés à la mise en valeur des paysages et des sites naturels ou dus à l’œuvre de l’homme, afin d’appeler l’attention du grand public sur l’importance de la sauvegarde de leur beauté et de leur caractère qui constitue un problème primordial pour la collectivité. Le texte qui précède est le texte authentique de la recommandation dûment adoptée par la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture à sa douzième session, qui s’est tenue à Paris et qui a été déclarée close le douzième jour de décembre 1962. EN FOI DE QUOI ont apposé leur signature, ce dix-huitième jour de décembre 1962, Le Président de la Conférence générale Le Directeur général
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Recommandation concernant la normalisation internationale des statistiques de l’édition de livres et de périodiques Adoptée par la Conférence générale, à sa 13e session, Paris, 19 novembre 1964 La Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, réunie à Paris du 20 octobre au 20 novembre 1964, en sa treizième session, Considérant qu’en vertu de l’article IV, paragraphe 4 de l’Acte constitutif, il appartient à l’Organisation d’élaborer et d’adopter des instruments destinés à réglementer internationalement des questions relevant de sa compétence, Considérant que l’article VIII de l’Acte constitutif de l’Organisation dispose que « chaque État membre adresse à l’Organisation un rapport périodique, sous la forme que déterminera la Conférence générale, sur les lois, règlements et statistiques relatifs à ses institutions et à son activité dans l’ordre de l’éducation, de la science et de la culture, ainsi que sur la suite donnée aux recommandations et conventions visées à l’article IV, paragraphe 4 », Convaincue qu’il est très souhaitable que les autorités nationales chargées de recueillir et de communiquer des données statistiques relatives à l’édition de livres et de périodiques soient guidées par certaines normes en matière de définitions, de classifications et de présentation tabulaire, afin d’améliorer la comparabilité internationale de ces données, Étant saisie de propositions concernant la normalisation internationale des statistiques de l’édition de livres et de périodiques, question qui constitue le point 15.3.2 de l’ordre du jour de la session, Après avoir décidé, à sa douzième session, que ces propositions feraient l’objet d’une réglementation internationale par voie de recommandation aux États membres, Adopte ce dix-neuvième jour de novembre 1964, la présente recommandation. La Conférence générale recommande aux États membres d’appliquer, en vue de l’établissement de statistiques internationales, les dispositions ci-après en ce qui concerne les définitions, la classification et la présentation tabulaire des données statistiques relatives à l’édition de livres et de périodiques, en adoptant, sous forme de loi nationale ou autrement, des mesures en vue de donner effet, dans les territoires sous leur juridiction, aux normes et principes formulés dans la présente recommandation. La Conférence générale recommande aux États membres de porter la présente recommandation à la connaissance des autorités et organismes chargés de recueillir et de communiquer les données statistiques relatives à l’édition de livres et de périodiques.
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La Conférence générale recommande aux États membres de lui présenter, aux dates et sous la forme qu’elle déterminera, des rapports concernant la suite donnée par eux à la présente recommandation.
I. Portée et définitions générales 1. Les statistiques visées par la présente recommandation devraient porter sur les publications non périodiques et périodiques imprimées qui sont éditées dans le pays et offertes au public, et qui devraient, en général, figurer dans les bibliographies nationales des différents pays. 2. Les publications ci-après devraient être exclues des statistiques visées par la présente recommandation : a. publications éditées à des fins publicitaires, à condition que le texte littéraire ou scientifique ne prédomine pas et que ces publications soient distribuées gratuitement : (i) catalogues, prospectus et autres publications de propagande commerciale, industrielle et touristique, (ii) publications traitant de l’activité, ou de l’évolution technique d’une branche de l’industrie ou du commerce en attirant l’attention sur les produits ou les services fournis par l’éditeur ; b. publications appartenant aux catégories suivantes, lorsqu’elles sont jugées comme ayant un caractère éphémère : (i) horaires, tarifs, annuaires téléphoniques, etc., (ii) programmes de spectacles, d’expositions, de foires, etc., (iii) statuts et bilans des sociétés, directives des entreprises, circulaires, etc., (iv) calendriers, almanachs, etc. ; c. publications appartenant aux catégories suivantes dont le contenu prédominant n’est pas le texte : (i) les œuvres musicales (partitions, cahiers de musique), à condition que la notation musicale soit plus importante que le texte, (ii) la production cartographique, excepté les atlas par exemple, les cartes astronomiques, géographiques, hydrographiques, les plans topographiques. 3. Les définitions ci-après devraient être utilisées dans l’établissement des statistiques visées par la présente recommandation : a. une publication est considérée comme non périodique si elle est publiée en une seule fois ou, à intervalles, par volumes dont le nombre est généralement déterminé d’avance ; b. une publication est considérée comme périodique si elle est publiée en série continue sous un même titre, à intervalles réguliers ou irréguliers pendant une période indéterminée, les différents numéros de la série étant numérotés consécutivement ou chaque numéro étant daté ; c. le terme imprimé recouvre tous les divers procédés d’impression, quels qu’ils soient ;
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d.
e.
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est considérée comme éditée dans le pays toute publication dont l’éditeur a son siège social dans le pays établissant les statistiques, sans qu’il soit tenu compte ni du lieu d’impression ni du lieu de distribution. Lorsqu’une publication est faite par un ou des éditeurs ayant leur siège social dans deux ou plusieurs pays, elle est considérée comme étant éditée dans celui ou ceux de ces pays où elle est distribuée ; une publication est considérée comme offerte au public lorsqu’il peut se la procurer soit en la payant, soit gratuitement. Sont considérées comme offertes au public également les publications destinées à un nombre restreint de personnes, telles que certaines publications officielles, de sociétés savantes, d’organisations politiques ou professionnelles, etc.
II. Statistiques de l’édition de livres Portée 4. Les statistiques de l’édition de livres visées par la présente recommandation devraient porter sur les publications non périodiques correspondant aux caractéristiques et définitions mentionnées aux paragraphes 1 et 3 ci-dessus, à l’exception des publications énumérées au paragraphe 2 ci-dessus. 5. Les catégories suivantes de publications, notamment, devraient être comptées dans les statistiques de l’édition de livres : a. publications officielles, c’est-à-dire ouvrages publiés par les administrations publiques ou les organismes qui en dépendent, à l’exception de ceux qui sont confidentiels ou réservés à la distribution intérieure ; b. livres de classe (manuels scolaires), c’est-à-dire ouvrages prescrits aux élèves de l’enseignement du premier degré et du second degré, ces enseignements étant définis dans la Recommandation concernant la normalisation internationale des statistiques de l’éducation, adoptée par la Conférence générale le 3 décembre 1958 ; c. thèses universitaires ; d. tirages à part, c’est-à-dire réimpressions d’un livre ou d’une publication périodique déjà parus, à condition qu’ils aient un titre et une pagination distincts et qu’ils constituent un ouvrage distinct ; e. publications faisant partie d’une série, mais dont chacune constitue une unité bibliographique ; f. ouvrages illustrés : (i) recueils de gravures, de reproductions d’œuvres d’art, de dessins, etc., pour autant que ces collections constituent des ouvrages complets et paginés et que les illustrations soient accompagnées d’un texte explicatif, même sommaire, se rapportant à ces œuvres ou à leurs auteurs, (ii) albums et livres et brochures illustrés, rédigés sous la forme d’une narration continue et ornés d’images illustrant certains épisodes, (iii) albums et livres d’images pour les enfants.
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Définitions 6. Les définitions ci-après, sans préjudice des accords internationaux existants, devraient être utilisées aux fins particulières de l’établissement des statistiques de l’édition de livres visées par la présente recommandation : a. un livre est une publication non périodique imprimée comptant au moins 49 pages, pages de couverture non comprises, éditée dans le pays et offerte au public ; b. une brochure est une publication non périodique imprimée comptant au moins 5, mais pas plus de 48 pages, pages de couverture non comprises, éditée dans le pays et offerte au public ; c. une première édition est la première publication d’un manuscrit original ou traduit ; d. une réédition est une édition qui se distingue des éditions antérieures par des modifications apportées au contenu ou à la présentation ; e. une réimpression ne comporte pas de modification de contenu ou de présentation autres que des corrections typographiques par rapport à l’édition antérieure. Une réimpression faite par un éditeur autre que l’éditeur précédent est considérée comme une réédition ; f. une traduction est une publication qui reproduit un ouvrage dans une langue autre que la langue originale ; g. un titre est un terme utilisé pour désigner une publication imprimée constituant un tout distinct, qu’elle soit en un ou en plusieurs volumes.
Modes d’énumération 7. Les statistiques de l’édition de livres devraient indiquer le nombre de titres et, dans la mesure du possible, le nombre d’exemplaires des ouvrages publiés. Les pays qui ne sont pas en mesure de fournir des indications sur le nombre des exemplaires produits peuvent, à titre de mesure provisoire, donner des informations sur le nombre des exemplaires vendus ou distribués de toute autre manière. a. lorsqu’un ouvrage paraît en plusieurs volumes (chaque volume n’ayant pas un titre à part) dont la publication est échelonnée sur plusieurs années, l’ouvrage n’est compté chaque année que pour une unité, quel que soit le nombre des volumes publiés chaque année. b. exceptionnellement, le volume - plutôt que le titre - devrait être utilisé comme unité statistique dans les cas suivants : (i) lorsque deux ou plusieurs œuvres distinctes sont éditées sous la même couverture et font partie d’une seule publication (œuvres complètes d’un auteur, pièces de théâtre choisies de divers auteurs, etc.), (ii) lorsqu’un ouvrage paraît en plusieurs volumes, chaque volume ayant un titre à part et formant un tout distinct. 8. Les réimpressions ne devraient pas être comptées en nombre de titres, mais seulement en nombre d’exemplaires, suivant les dispositions du paragraphe 11, alinéas a et b, ci-après.
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Classification 9. Les données statistiques relatives à l’édition de livres devraient en premier lieu être classées par catégories de sujets. Jusqu’à ce que soit élaborée et adoptée une autre classification, la classification donnée ci-après, qui est fondée sur la Classification décimale universelle (CDU) et qui comporte 23 groupes, devrait être utilisée (les chiffres entre parenthèses indiquent les indices correspondants de la CDU) : 1. Généralités (0) ; 2. Philosophie, psychologie (1) ; 3. Religion, théologie (2) ; 4. Sociologie, statistique (30, 31) ; 5. Sciences politiques, économie politique (32, 33) ; 6. Droit, administration publique, prévoyance, aide sociale, assurances (34, 351-354, 36) ; 7. Art et science militaires (355-359) ; 8. Enseignement, éducation (37) ; 9. Commerce, communications, transports (38) ; 10. Ethnographie, mœurs et coutumes, folklore (39) ; 11. Linguistique, philologie (4) ; 12. Mathématiques (51) ; 13. Sciences naturelles (5259) ; 14. Sciences médicales, hygiène publique (61) ; 15. Technologie, industries, arts et métiers (62, 66-69) ; 16. Agriculture, sylviculture, élevage, chasse, pêche (63) ; 17. Économie domestique (64) ; 18. Organisation, administration et technique du commerce, communications, transports (65) ; 19. Urbanisme, architecture, arts plastiques, métiers d’art, photographie, musique, film, cinéma, théâtre, radio, télévision (70-78, 791792) ; 20. Divertissements, jeux, sports (790, 793-799) ; 21. Littérature (8) : (a) Histoire et critiques littéraires, (b) Textes littéraires ; 22. Géographie, voyages (91) ; 23. Histoire, biographies (92-99). Les manuels scolaires et les livres pour enfants, qui sont déjà répartis par sujets dans les catégories ci-dessus, devraient en outre être comptés respectivement dans les deux catégories supplémentaires suivantes : a) manuels scolaires, et b) livres pour enfants. 10. Chacun de ces groupes devrait être subdivisé de la façon suivante : a. selon le nombre de pages de la publication en : (i) livres, et (ii) brochures ; b. selon la langue : (i) pour l’ensemble des publications, suivant la langue d’impression, (ii) pour les traductions seulement, suivant la langue de l’original. Les ouvrages bilingues ou multilingues devraient former un groupe à part, à savoir : deux ou plusieurs langues ; c. selon l’ordre d’édition en : (i) premières éditions, et (ii) rééditions, suivant les dispositions du paragraphe 11, alinéas a et b.
Tableaux 11. Des tableaux relatifs aux types de données indiqués ci-après devraient être établis annuellement et les renseignements fournis devraient être conformes aux définitions et classifications mentionnées dans les paragraphes précédents. Les différences éventuelles entre ces définitions et classifications et celles qui sont en usage sur le plan national devraient être indiquées :
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a.
b.
c. d. e. f.
statistiques portant sur le nombre total de titres, classés par catégories de sujets, une distinction étant faite, pour chaque catégorie de sujets, d’une part entre livres et brochures, et d’autre part entre les premières éditions et les rééditions ; statistiques portant sur le nombre total d’exemplaires (tirages), classés par catégories de sujets, une distinction étant faite, pour chaque catégorie de sujets, entre livres et brochures. Il serait souhaitable, dans toute la mesure du possible, d’établir en outre une distinction entre les premières éditions (et les réimpressions qui s’y rattachent) et les rééditions (et les réimpressions qui s’y rattachent) ; statistiques portant sur le nombre total de titres, classés par catégories de sujets d’une part, et par langues d’impression, d’autre part ; statistiques portant sur le nombre total d’exemplaires (tirages), classés par catégories de sujets, d’une part, et par langues d’impression, d’autre part. statistiques portant sur les traductions : le nombre total de titres, classés par catégories de sujets, d’une part, et d’après la langue de l’original, d’autre part ; statistiques portant sur les traductions : le nombre total d’exemplaires (tirages), classés par catégories de sujets, d’une part, et d’après la langue de l’original d’autre part.
III. Statistiques des publications périodiques Portée 12. Les statistiques des publications périodiques visées par la présente recommandation devraient porter sur tous les périodiques correspondant aux caractéristiques et définitions mentionnées aux paragraphes 1 et 3 ci-dessus, à l’exception des publications énumérées au paragraphe 2 ci-dessus. 13. Les catégories de publications ci-après, notamment, devraient être comptées dans les statistiques des périodiques : a. périodiques officiels, c’est-à-dire les périodiques publiés par les administrations publiques ou les organismes qui en dépendent, y compris les recueils de lois, règlements, etc., à l’exception de ceux qui ont un caractère confidentiel ou sont réservés à la distribution intérieure ; b. périodiques académiques et scientifiques, c’est-à-dire les périodiques universitaires, les publications des institutions de recherche et des autres sociétés savantes ou culturelles, etc. ; c. périodiques des organisations professionnelles, syndicales, politiques, sportives, etc., même s’ils sont distribués seulement aux membres de ces organisations ; d. publications annuelles ou à périodicité plus espacée ; e. bulletins paroissiaux ; f. bulletins des écoles ; g. journaux d’entreprise (c’est-à-dire publications destinées au personnel d’une entreprise industrielle ou commerciale ou d’une organisation analogue, ou aux clients d’une entreprise) ; h. programmes de spectacles, de radio et de télévision, à condition que le texte littéraire en soit d’une certaine importance.
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Définitions 14. Les définitions ci-après devraient être utilisées dans l’établissement des statistiques de périodiques visées par la présente recommandation : a. les journaux d’information générale sont des publications périodiques destinées au grand public, qui ont essentiellement pour objet de constituer une source originale d’information par écrit sur les événements d’actualité intéressant les affaires publiques, les questions internationales, la politique, etc. Ils peuvent aussi contenir des articles littéraires ou autres, ainsi que des illustrations et de la publicité. Cette définition englobe : (i) tous les organes d’information générale signalant principalement les événements survenus dans les vingt-quatre heures précédant leur mise sous presse, qu’ils soient quotidiens ou non (comme les journaux du dimanche), (ii) les organes d’information générale non quotidienne dont les nouvelles portent sur une période plus longue, mais qui, en raison de leur caractère local ou pour d’autres raisons, constituent pour leurs lecteurs une source originale d’information générale ; b. les autres périodiques sont ceux qui traitent des sujets d’intérêt très général ou qui sont spécialement consacrés à des études et informations documentaires sur des questions particulières : législation, finances, commerce, médecine, mode, sports, etc. Cette définition englobe des journaux spécialisés, les revues, y compris les revues qui traitent d’événements d’actualité et ont pour objet de sélectionner, résumer ou commenter les faits déjà signalés dans les journaux d’information générale, les magazines et tous les autres périodiques autres que les journaux d’information générale, à l’exception des publications énumérées au paragraphe 2 de la présente recommandation.
Modes d’énumération 15. Les statistiques de périodiques devraient signaler le nombre total de publications et, dans la mesure du possible, leur diffusion. 16. Pour établir le nombre total des périodiques, les modes suivants de dénombrement devraient être adoptés: a. les publications indiquées ci-après ne devraient pas être considérées comme des publications distinctes : (i) éditions provinciales ou locales d’une même publication ne présentant pas avec la publication principale d’importantes différences dans les informations générales ou dans la partie plus proprement rédactionnelle. Une simple différence dans le titre ou dans les pages des nouvelles locales n’est pas suffisante pour considérer la publication comme un périodique distinct, (ii) suppléments qui ne sont pas vendus séparément ; b. au contraire, les publications appartenant aux catégories ci-après devraient être considérées comme des publications distinctes :
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(i)
(ii) (iii) (iv) (v)
éditions provinciales ou locales qui diffèrent sensiblement de l’édition principale du point de vue des informations fournies ou des parties proprement rédactionnelles, suppléments vendus séparément, éditions spéciales (telles que journaux du dimanche, etc.), quotidiens du matin et quotidiens du soir, s’ils ont un titre distinct ou possèdent une personnalité juridique propre, éditions dans d’autres langues que l’édition principale, si elles paraissent dans le pays.
17. Les chiffres contenant la diffusion devraient représenter la diffusion quotidienne moyenne, ou la diffusion moyenne par numéro dans le cas des publications non quotidiennes. Ces chiffres devraient comprendre le nombre d’exemplaires vendus, soit directement soit par abonnement, plus le nombre d’exemplaires faisant l’objet d’un service gratuit régulier dans le pays et à l’étranger, à l’exclusion des invendus. À défaut des données sur la diffusion, le nombre d’exemplaires imprimés devrait être indiqué.
Classification 18. En premier lieu, les publications périodiques devraient être subdivisées en deux catégories : journaux d’information générale et autres périodiques. 19. Journaux d’information générale. Les données statistiques relatives aux journaux d’information générale devraient autant que possible être classées de la façon suivante : a. par langues : les publications paraissant en éditions bilingues ou multilingues devraient être groupées dans une catégorie séparée ; b. par fréquence : (i) journaux paraissant au moins 4 fois par semaine. Une distinction devrait également être faite entre les journaux du matin et les journaux du soir, (ii) journaux paraissant 3 fois par semaine ou moins fréquemment. Une distinction devrait également être faite entre les journaux paraissant 2 ou 3 fois par semaine, une fois par semaine et moins fréquemment. 20. Autres périodiques. Les données statistiques relatives à cette catégorie devraient être classées comme suit : a. par langues : les publications paraissant en éditions bilingues ou multilingues devraient être groupées dans une catégorie séparée ; b. par fréquence : (i) paraissant au moins 4 fois par semaine, (ii) de 1 à 3 fois par semaine, (iii) 2 ou 3 fois par mois, (iv) de 8 à 12 fois par an, (v) de 5 à 7 fois par an, (vi) de 2 à 4 fois par an, (vii) une fois par an ou à périodicité plus espacée, (viii) à intervalles irréguliers ;
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c.
d.
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par sujets : jusqu’à ce que soit élaborée et adoptée une autre classification, la classification ci-après, qui est fondée sur la Classification décimale universelle (CDU) et qui comporte 23 groupes de sujets, devrait être employée pour les statistiques internationales des périodiques (les chiffres entre parenthèses indiquent les indices correspondants de la CDU) : 1. Généralités (0) ; 2. Philosophie, psychologie (1) ; 3. Religion, théologie (2) ; 4. Sociologie, statistique (30, 31) ; 5. Sciences politiques, économie politique (32, 33) ; 6. Droit, administration publique, prévoyance, aide sociale, assurances (34, 351-354, 35) ; 7. Art et science militaires (355-359) ; 8. Enseignement, éducation (37) ; 9. Commerce, communications, transports (38) ; 10. Ethnographie, mœurs et coutumes, folklore (39) ; 11. Linguistique, philologie (4) ; 12. Mathématiques (51) ; 13. Sciences naturelles (52-59) ; 14. Sciences médicales, hygiène publique (61) ; 15. Technologie, industries, arts et métiers (62, 66-69) ; 16. Agriculture, sylviculture, élevage, chasse, pêche (63) ; 17. Économie domestique (64) ; 18. Organisation, administration et technique du commerce, communications, transports (65) ; 19. Urbanisme, architecture, arts plastiques, métiers d’art, photographie, musique, film, cinéma, théâtre, radio, télévision (70-78, 791, 792) ; 20. Divertissements, jeux, sports (790, 793-799) ; 21. Littérature (8) ; 22. Géographie, voyages (91) ; 23. Histoire, biographies (92-99). les publications appartenant aux catégories ci-après énumérées ne seront pas comptées suivant les 23 groupes ci-dessus, mais à part : (i) périodiques pour enfants et adolescents, (ii) périodiques humoristiques, bandes dessinées, (iii) bulletins paroissiaux, (iv) bulletins des écoles, (v) journaux d’entreprise.
Tableaux 21. Des tableaux relatifs aux types de données indiqués ci-après devraient être établis annuellement et les renseignements fournis devraient être conformes, dans la mesure du possible, aux définitions et classifications mentionnées dans les paragraphes précédents. Les différences éventuelles entre ces définitions et classifications et celles qui sont en usage sur le plan national devraient être indiquées. a. Journaux d’information générale et autres périodiques : statistiques portant sur le nombre total et la diffusion des publications, classées d’après la fréquence et la langue principale de publication ; b. autres périodiques : statistiques portant sur le nombre total et la diffusion des périodiques, classés par catégories de sujets et par fréquence de publication. Le texte qui précède est le texte authentique de la recommandation dûment adoptée par la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture à sa treizième session, qui s’est tenue à Paris et qui a été déclarée close le vingtième jour de novembre 1964.
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EN FOI DE QUOI ont apposé leurs signatures, ce vingt et unième jour de novembre 1964, Le Président de la Conférence générale Le Directeur général
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Recommandation concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’exportation, l’importation et le transfert de proprieté illicites des biens culturels Adoptée par la Conférence générale, à sa 13e session, Paris, 19 novembre 1964 La Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, réunie à Paris du 20 octobre au 20 novembre 1964, en sa treizième session, Estimant que les biens culturels sont des éléments fondamentaux de la civilisation et de la culture des peuples, et que la connaissance de ces biens favorise la compréhension et l’appréciation mutuelle entre les nations, Considérant que chaque État a le devoir de protéger le patrimoine constitué par les biens culturels existant sur ce territoire contre les dangers découlant de l’exportation, de l’importation et du transfert de propriété illicites, Considérant que, pour parer à ces dangers, il est indispensable que chaque État membre prenne davantage conscience des obligations morales touchant au respect de son patrimoine culturel comme de ceux de toutes les nations, Considérant que les objectifs envisagés ne peuvent être atteints sans une collaboration étroite des États membres, Convaincue qu’il importe de favoriser tant l’adoption de mesures appropriées que l’amélioration du climat de solidarité internationale, sans laquelle les objectifs envisagés ne seraient pas atteints, Étant saisie de propositions concernant une réglementation internationale visant à interdire et empêcher l’exportation, l’importation et le transfert de propriété illicites des biens culturels, question qui constitue le point 15.3.3 de l’ordre du jour de la session, Après avoir décidé, lors de sa douzième session, que ces propositions feraient l’objet d’une réglementation internationale par voie d’une recommandation aux États membres, en exprimant toutefois le vœu que l’adoption d’une convention internationale puisse intervenir dans un avenir aussi proche que possible, Adopte, ce dix-neuvième jour de novembre 1964, la présente recommandation. La Conférence générale recommande aux États membres d’appliquer les dispositions ciaprès en adoptant, sous forme de loi nationale ou autrement, des mesures en vue de donner effet, dans les territoires sous leur juridiction, aux normes et principes formulés dans la présente recommandation. La Conférence générale recommande aux États membres de porter la présente recommandation à la connaissance des autorités et organismes s’occupant de la protection des biens culturels.
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La Conférence générale recommande aux États membres de lui présenter, aux dates et sous la forme qu’elle déterminera, des rapports concernant la suite donnée par eux à la présente recommandation.
I. Définition 1. Aux fins de la présente recommandation, sont considérés comme biens culturels les biens meubles et immeubles qui présentent une grande importance pour le patrimoine culturel de chaque pays, tels que les œuvres d’art et d’architecture, les manuscrits, les livres et autres biens d’intérêt artistique, historique ou archéologique, les documents d’ethnologie, les spécimens types de la flore et de la faune, les collections scientifiques et les collections importantes de livres et d’archives, y compris les archives musicales. 2. Chaque État membre devrait adopter les critères qu’il juge les plus appropriés pour définir les biens culturels se trouvant sur son territoire qui doivent bénéficier de la protection prévue à la présente recommandation en raison de la grande importance qu’ils présentent.
II. Principes généraux 3. Afin d’assurer la protection de son patrimoine culturel contre tous les dangers d’appauvrissement, chaque État membre devrait prendre les mesures appropriées pour exercer un contrôle efficace sur l’exportation des biens culturels tels que définis aux paragraphes 1 et 2. 4. Toute importation de biens culturels ne devrait être autorisée qu’après que ces biens auraient été libérés de toute opposition de la part des autorités compétentes de l’État d’exportation. 5. Chaque État membre devrait prendre des mesures appropriées pour empêcher le transfert illicite de propriété des biens culturels. 6. Chaque État membre devrait déterminer les règles selon lesquelles les principes ci-dessus devraient être appliqués. 7. Devrait être considéré comme illicite toute exportation, importation ou tout transfert de propriété effectué contre les règles adoptées par chaque État membre conformément au paragraphe 6. 8. Les musées, et d’une façon générale tous les services et institutions chargés de la conservation de biens culturels, devraient s’abstenir de se porter acquéreurs de tout bien culturel provenant d’une exportation, d’une importation ou d’un transfert de propriété illicite. 9. Pour encourager et favoriser les échanges légitimes de biens culturels, les États membres devraient s’efforcer de mettre à la disposition des collections publiques des autres États membres, par voie de cession ou d’échange, des objets du même type que les biens culturels dont l’exportation ou le transfert de propriété ne peut être autorisé ou, par voie de prêt ou de dépôt, certains de ces objets eux-mêmes.
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III. Mesures recommandées Identification et inventaire national des biens culturels 10. Afin de rendre plus efficace l’application des principes généraux énoncés ci-dessus, chaque État membre devrait, dans la mesure du possible, élaborer et mettre en œuvre une procédure tendant à identifier les biens culturels, définis aux paragraphes 1 et 2, se trouvant sur son territoire et établir un inventaire national de ces biens. L’inscription d’un bien culturel sur un tel inventaire ne devrait pas modifier le titre de propriété de ce bien. En particulier, un bien culturel, propriété privée, conserverait ce caractère même après inscription sur l’inventaire national. Un tel inventaire n’aurait pas un caractère limitatif.
Organisme de protection des biens culturels 11. Chaque État membre devrait faire en sorte que la protection des biens culturels soit confiée à des organismes officiels appropriés et au besoin instituer un service national de protection des biens culturels. Bien que la diversité des dispositions constitutionnelles et des traditions et l’inégalité des ressources ne permettent pas l’adoption par tous les États membres d’une organisation uniforme pour la protection des biens culturels, certains principes communs, énoncés ci-après, devraient néanmoins être retenus dans le cas où la création d’un service national de protection des biens culturels serait jugée nécessaire. a. Le Service national de protection des biens culturels devrait être autant que possible un service administratif de l’État ou une organisation agissant en vertu de la législation nationale et disposant des moyens administratifs, techniques et financiers lui permettant d’exercer ses fonctions d’une manière efficace. b. Le Service national de protection des biens culturels devrait avoir entre autres les fonctions suivantes : (i) de procéder à l’identification des biens culturels se trouvant sur le territoire de l’État et d’établir, le cas échéant, et tenir à jour l’inventaire national de ces biens, conformément aux dispositions du paragraphe 10 ci-dessus ; (ii) de coopérer avec les autres organismes compétents au contrôle de l’exportation, l’importation et le transfert de propriété des biens culturels, conformément aux dispositions de la section II ci-dessus. Le contrôle de l’exportation serait sensiblement facilité si les biens culturels étaient accompagnés, lors de leur exportation, d’un certificat approprié par lequel l’État exportateur spécifierait que l’exportation du bien culturel visé est autorisée par lui. En cas de doute portant sur la légalité de l’exportation, l’organisme de protection des biens culturels devrait faire des démarches auprès du service compétent en vue de s’assurer de la légalité de l’exportation. c. Le Service national de protection des biens culturels devrait être autorisé à proposer aux autorités nationales compétentes les autres mesures législatives ou administratives appropriées en vue de la protection des biens culturels, y compris
Recommandations adoptées par la Conférence générale 397
d.
des sanctions réprimant les exportations, importations et transferts de propriété illicites. Le Service national de protection des biens culturels devrait pouvoir faire appel à des spécialistes pour lui donner des avis sur les problèmes techniques ainsi que sur la solution des cas litigieux.
12. Chaque État membre devrait, si nécessaire, constituer un fonds ou prendre d’autres mesures appropriées de caractère financier afin de disposer des crédits nécessaires pour acquérir les biens culturels d’importance exceptionnelle.
Accords bilatéraux et multilatéraux 13. Les États membres devraient, chaque fois que ce sera nécessaire ou souhaitable, conclure des accords bilatéraux ou multilatéraux, par exemple dans le cadre d’organismes intergouvernementaux régionaux, pour résoudre les problèmes nés de l’exportation, de l’importation ou du transfert de propriété des biens culturels et notamment pour obtenir la restitution de biens culturels illicitement sortis du territoire d’une des parties à ces accords et se trouvant sur le territoire d’une autre. De tels accords pourraient, le cas échéant, s’insérer dans des accords de portée plus générale, et notamment dans des accords culturels.
Collaboration internationale en vue de la détection des opérations illicites 14. Chaque fois que ce sera nécessaire ou souhaitable, des dispositions devraient être prévues dans les accords bilatéraux ou multilatéraux tendant à ce que, à l’occasion de toute offre de cession d’un bien culturel, les services compétents de chaque État s’assurent que rien n’autorise à considérer ce bien comme provenant d’un vol, d’une exportation ou d’un transfert de propriété illicites, ou de toute autre opération considérée illégale au regard de la loi de l’État d’exportation, par exemple en exigeant la présentation du certificat mentionné au paragraphe 11. Toute offre suspecte et toute précision à son sujet devraient être portées à la connaissance des services intéressés. 15. Les États membres devraient s’efforcer de s’aider mutuellement en échangeant le fruit de l’expérience qu’ils ont acquise dans les domaines faisant l’objet de la présente recommandation.
Restitution ou rapatriement des biens culturels exportés illicitement 16. Les États membres, les services de protection des biens culturels, les musées et, d’une façon générale, toutes les institutions compétentes devraient se prêter une collaboration mutuelle en vue d’assurer ou de faciliter la restitution ou le rapatriement de biens culturels exportés illicitement. Cette restitution ou ce rapatriement devrait s’effectuer conformément aux lois qui sont en vigueur dans l’État sur le territoire duquel se trouvent ces biens.
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Publicité en cas de disparition d’un bien culturel 17. Toute disparition d’un bien culturel devrait, à la demande de l’État qui la revendique, être portée à la connaissance du public par une publicité appropriée.
Droits de l’acquéreur de bonne foi 18. Chaque État membre devrait, si nécessaire, prendre les mesures appropriées afin que ses lois internes ou les conventions internationales auxquelles il deviendrait partie, assurent à l’acquéreur de bonne foi d’un bien culturel à restituer ou à rapatrier dans le territoire de l’État d’où il avait été exporté illicitement la possibilité d’obtenir des dommages-intérêts ou une indemnisation équitable.
Action éducative 19. Dans un esprit de collaboration internationale qui tiendrait compte à la fois du caractère universel de la culture et de la nécessité des échanges pour assurer à tous la possibilité de tirer profit du patrimoine culturel de l’humanité, chaque État membre devrait entreprendre une action afin d’éveiller et de développer chez ses ressortissants l’intérêt et le respect pour le patrimoine culturel de toutes les nations. Cette action devrait être entreprise par les services compétents en liaison avec les services d’enseignement, la presse et les autres moyens d’information et de diffusion, les organisations de jeunesse et d’éducation populaire et les groupements ou individus se consacrant à des activités culturelles. Le texte qui précède est le texte authentique de la recommandation dûment adoptée par la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture à sa treizième session, qui s’est tenue à Paris et qui a été déclarée close le vingtième jour de novembre 1964. EN FOI DE QUOI ont apposé leurs signatures, ce vingt et unième jour de novembre 1964, Le Président de la Conférence générale Le Directeur général
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Recommandation concernant la condition du personnel enseignant Adoptée par la Conférence intergouvernementale spéciale sur la condition du personnel enseignant, Paris, 5 octobre 1966 La Conférence intergouvernementale spéciale sur la condition du personnel enseignant, Rappelant que le droit à l’éducation est un des droits fondamentaux de l’homme, Consciente de la responsabilité qui incombe aux États d’assurer à tous une éducation appropriée, conformément à l’article 26 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, aux principes 5, 7 et 10 de la Déclaration des droits de l’enfant et à ceux de la Déclaration des Nations Unies concernant la promotion parmi les jeunes des idéaux de paix, de respect mutuel et de compréhension entre les peuples, Se rendant compte de la nécessité de développer et de répandre l’enseignement général et l’enseignement technique et professionnel en vue de tirer pleinement parti de toutes les aptitudes et ressources intellectuelles existantes, condition nécessaire à la promotion des valeurs morales et culturelles ainsi qu’à un progrès économique et social continu, Reconnaissant le rôle essentiel des enseignants dans le progrès de l’éducation et l’importance de leur contribution au développement de la personnalité humaine et de la société moderne, Désireuse d’assurer aux enseignants une condition qui soit à la mesure de ce rôle, Tenant compte de la grande diversité des législations et des usages qui, dans les différents pays, déterminent les structures et l’organisation de l’enseignement, Tenant compte également de la diversité des régimes qui s’appliquent, dans les différents pays, au personnel enseignant, en particulier selon que ce personnel est ou non régi par l’ensemble des règles relatives à la fonction publique, Convaincue cependant qu’en dépit de ces différences, des questions communes se posent dans tous les pays en ce qui concerne la condition des enseignants et que ces questions appellent l’application d’un ensemble de normes et de mesures communes, que la présente recommandation a pour objet de préciser, Prenant note des dispositions des conventions internationales en vigueur qui sont applicables aux enseignants et, en particulier, des instruments ayant pour objet les droits fondamentaux de l’homme, tels que la Convention sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical [1948], la Convention sur le droit d’organisation et de négociation collective [1949], la Convention sur l’égalité de rémunération [ 1951], la Convention concernant la discrimination (emploi et profession) [1958], adoptées par la Conférence générale de l’Organisation internationale du travail, ainsi que la Convention concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement [1960], adoptée par la
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Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, Prenant note également des recommandations concernant divers aspects de la formation et de la condition du personnel enseignant primaire et secondaire, adoptées par la Conférence internationale de l’instruction publique convoquée conjointement par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et le Bureau international d’éducation, ainsi que de la recommandation concernant l’enseignement technique et professionnel adoptée en 1962 par la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, Souhaitant compléter les normes existantes au moyen de dispositions relatives aux problèmes qui intéressent particulièrement le personnel enseignant et remédier notamment à sa pénurie, Adopte la présente recommandation :
I. Définitions 1. Aux fins de la présente recommandation : a. le mot « enseignant » désigne toutes personnes qui, dans les écoles, ont charge de l’éducation des élèves ; b. le mot « condition » appliqué aux enseignants désigne à la fois la position qu’on leur reconnaît dans la société, selon le degré de considération attachée à l’importance de leur fonction, ainsi qu’à leur compétence, et les conditions de travail, la rémunération et les autres avantages matériels dont ils bénéficient, comparés à ceux d’autres professions.
II. Champ d’application 2. La présente recommandation s’applique à tous les enseignants des établissements publics ou privés du second degré ou d’un niveau moins élevé : établissements d’enseignement secondaire ou moyen, général, technique, professionnel ou artistique ; établissements d’enseignement primaire, écoles maternelles et jardins d’enfants.
III. Principes directeurs 3. L’éducation devrait viser dès les premières années passées à l’école au plein épanouissement de la personnalité humaine et au progrès spirituel, moral, social, culturel et économique de la collectivité, ainsi qu’à inculquer un profond respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Dans le cadre de ces valeurs, la plus grande importance devrait être accordée à la contribution qu’elle peut apporter à la paix, de même qu’à la compréhension, la tolérance et l’amitié entre toutes les nations et entre tous les groupes raciaux ou religieux. 4. Il devrait être reconnu que le progrès de l’enseignement dépend dans une grande mesure des qualifications, de la compétence du corps enseignant, ainsi que des qualités humaines, pédagogiques et professionnelles de chacun de ses membres.
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5. La condition des enseignants devrait être à la mesure des besoins en matière d’éducation, compte tenu des buts et objectifs à atteindre dans ce domaine ; afin que ces buts et objectifs soient atteints, il faut que les enseignants bénéficient d’une juste condition et que la profession enseignante soit entourée de la considération publique qu’elle mérite. 6. L’enseignement devrait être considéré comme une profession dont les membres assurent un service public ; cette profession exige des enseignants non seulement des connaissances approfondies et des compétences particulières, acquises et entretenues au prix d’études rigoureuses et continues, mais aussi un sens des responsabilités personnelles et collectives qu’ils assument pour l’éducation et le bien-être des élèves dont ils ont la charge. 7. La formation et l’emploi des enseignants ne devraient donner lieu à aucune forme de discrimination fondée sur la race, la couleur, le sexe, la religion, les opinions politiques, l’origine nationale ou sociale ou la condition économique. 8. Les conditions de travail des enseignants devraient être de nature à favoriser au maximum l’efficacité de l’enseignement et permettre aux enseignants de se consacrer pleinement à leurs tâches professionnelles. 9. Il convient de reconnaître que les organisations d’enseignants peuvent contribuer grandement au progrès de l’éducation et qu’en conséquence elles devraient être associées à l’élaboration de la politique scolaire.
IV. Buts de l’enseignement et politique scolaire 10. Des mesures appropriées devraient être prises dans chaque pays, pour autant que nécessaire, pour définir une politique scolaire d’ensemble conforme aux principes directeurs énoncés plus haut, en faisant appel à toutes les ressources et compétences existantes. À cette fin, les autorités compétentes devraient tenir compte des conséquences, pour les enseignants, des principes et objectifs suivants : a) tout enfant a le droit fondamental de bénéficier de tous les avantages de l’éducation ; on devrait accorder l’attention voulue aux enfants qui exigeraient un traitement pédagogique spécial ; b) des facilités égales devraient être accordées à tous, pour l’exercice du droit à l’instruction sans aucune discrimination fondée sur le sexe, la race, la couleur, la religion, les opinions politiques, l’origine nationale ou sociale, ou la condition économique ; c) l’enseignement constituant un service d’une importance fondamentale pour l’intérêt général, la responsabilité devrait en incomber à l’État, à qui il appartient d’assurer un réseau suffisant d’écoles, une éducation gratuite dans ces écoles et une assistance matérielle aux élèves qui en ont besoin ; la présente disposition ne doit toutefois pas être interprétée de façon à porter atteinte à la liberté des parents et, éventuellement, des tuteurs, de choisir pour leurs enfants d’autres écoles que celles qui sont établies par l’État, ou à compromettre la liberté des particuliers et des personnes morales d’ouvrir et de diriger des établissements d’enseignement qui
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d)
e)
f)
g) h)
i)
j)
k)
l)
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répondent aux normes minimales fixées ou approuvées par l’État en ce qui concerne l’enseignement ; l’éducation étant un facteur essentiel du développement économique, la planification de l’enseignement devrait faire partie intégrante de l’ensemble de la planification économique et sociale destinée à améliorer les conditions de vie ; l’éducation étant un processus continu, une coordination étroite entre les différentes catégories du personnel enseignant est de nature à améliorer à la fois la qualité de l’enseignement pour tous les élèves et la condition des enseignants ; il faudrait donner librement accès à un réseau assez souple d’écoles judicieusement reliées entre elles, de façon que rien ne limite la possibilité pour chaque élève d’accéder à un niveau et à un type quelconques d’enseignement ; en matière d’éducation, aucun État ne devrait se donner comme seul objectif la quantité sans rechercher également la qualité ; en matière d’éducation, la planification et l’élaboration des programmes devraient se faire aussi bien à long terme qu’à court terme ; l’intégration utile des élèves d’aujourd’hui dans la collectivité dépendra davantage des besoins de demain que des exigences actuelles ; toute planification de l’éducation devrait prévoir, à chaque stade et en temps utile, des dispositions pour la formation et pour le perfectionnement professionnel, en nombre suffisant, de cadres nationaux d’enseignement pleinement compétents et qualifiés connaissant la vie de leur peuple et capables d’enseigner dans la langue maternelle de ce peuple ; une recherche et une action coordonnées, systématiques et continues sont nécessaires dans le domaine de la formation et du perfectionnement professionnel des maîtres ; elles devraient comprendre la coopération sur le plan international entre chercheurs et l’échange des résultats des recherches ; il devrait y avoir une coopération étroite entre les autorités compétentes et les organisations d’enseignants, d’employeurs, de travailleurs et de parents, les organisations culturelles et les institutions savantes ou de recherche, en vue de définir la politique scolaire et ses objectifs précis ; la possibilité d’atteindre les buts et objectifs de l’éducation dépendant en grande partie des moyens financiers affectés à cet effet, il conviendrait de réserver en priorité, dans les budgets nationaux de tous les pays, une proportion adéquate du revenu national au développement de l’éducation.
V. Préparation à la profession enseignante Sélection 11. En fixant la politique d’accès à la formation des futurs enseignants, on devrait se régler sur le besoin de doter la société d’un nombre suffisant d’enseignants possédant les qualités morales, intellectuelles et physiques nécessaires, ainsi que les connaissances et la compétence voulues.
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12. Pour répondre à ce besoin, les autorités compétentes devraient rendre cette formation suffisamment attrayante et assurer un nombre suffisant de places dans les établissements appropriés. 13. Pour entrer dans la profession enseignante, il faudrait avoir achevé les études prescrites dans un établissement approprié de formation. 14. Pour être admis à la formation des enseignants, il faudrait avoir achevé une instruction secondaire appropriée et faire preuve des qualités personnelles requises des membres de la profession enseignante. 15. Sans modifier les conditions générales d’accès à la formation des enseignants, on devrait pouvoir admettre à cette formation des personnes qui ne rempliraient pas toutes les conditions d’études requises, mais posséderaient une expérience utile, notamment d’ordre technique ou professionnel. 16. Les futurs enseignants devraient pouvoir bénéficier de bourses ou d’une aide financière leur permettant de suivre les cours de formation et de vivre décemment ; dans la mesure du possible, les autorités compétentes devraient s’efforcer d’établir un système de formation gratuite. 17. Les étudiants et autres personnes désireuses de se préparer à l’enseignement devraient recevoir toutes informations concernant les possibilités de formation ainsi que les bourses et aides financières mises à leur disposition. 18. 1)
2)
Avant de décider si la capacité d’enseigner, complète ou limitée, doit être accordée à une personne qui a reçu sa formation professionnelle à l’étranger, il conviendrait d’examiner avec soin la valeur de cette formation. Il conviendrait de prendre des mesures en vue de parvenir à la reconnaissance, sur le plan international, des titres conférant la capacité d’enseigner, selon des normes admises par les différents pays.
Programmes de formation des enseignants 19. Le but de la formation d’un enseignant devrait être de développer ses connaissances générales et sa culture personnelle ; son aptitude à enseigner et à éduquer ; sa compréhension des principes qui président à l’établissement de bonnes relations humaines à l’intérieur et au-delà des frontières nationales ; sa conscience du devoir qui lui incombe de contribuer, à la fois par l’enseignement et par l’exemple, au progrès social, culturel et économique. 20. Tout programme de formation des enseignants devrait comprendre essentiellement les points suivants : a) études générales ; b) étude des éléments fondamentaux de la philosophie, de la psychologie et de la sociologie appliqués à l’éducation, ainsi que l’étude de la théorie et de l’histoire de l’éducation, de l’éducation comparée, de la pédagogie expérimentale, de l’administration scolaire et des méthodes d’enseignement dans les diverses disciplines ;
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c)
études relatives au domaine dans lequel l’intéressé a l’intention d’exercer son enseignement ;
d)
pratique de l’enseignement et des activités parascolaires sous la direction de maîtres pleinement qualifiés.
21. 1)
Tous les enseignants devraient acquérir leur formation générale, spécialisée et pédagogique dans une université ou dans un établissement de formation d’un niveau comparable ou bien dans une école spécialisée pour la formation des maîtres.
2)
Les programmes de formation pourront varier dans une certaine mesure selon les tâches dont les enseignants seront appelés à s’acquitter dans différents types d’établissements, tels que des établissements pour enfants déficients, ou des écoles techniques ou professionnelles. Dans ce dernier cas, ils pourraient comprendre une expérience pratique dans l’industrie, le commerce et l’agriculture.
22. Dans les programmes de formation des enseignants, la formation pédagogique peut être assurée soit en même temps que les cours de formation générale ou spécialisée, soit à la suite de ceux-ci. 23. En règle générale, la formation des futurs enseignants devrait être assurée à plein temps, sous réserve de dispositions spéciales, permettant aux candidats plus âgés et à ceux qui appartiennent à d’autres catégories exceptionnelles de recevoir à temps partiel tout ou partie de leur formation, à condition que le contenu de l’enseignement ainsi reçu et le niveau atteint soient du même ordre que ceux de la formation à plein temps. 24. Il conviendrait de rechercher s’il est souhaitable d’organiser la formation des enseignants de différentes catégories, qu’ils se destinent à l’enseignement primaire, secondaire, techniques ou professionnel, ou à une enseignement spécial, dans les établissements organiquement reliés entre eux ou dans des établissements proches les uns des autres.
Établissements de formation des enseignants 25. Les professeurs des établissements de formation des enseignants devraient être qualifiés pour donner dans leur discipline propre un enseignement d’un niveau comparable à celui de l’enseignement supérieur. Les maîtres chargés de la formation pédagogique devraient avoir l’expérience de l’enseignement scolaire et, autant que possible, renouveler périodiquement celle-ci par la pratique de l’enseignement dans une école. 26. Il faudrait favoriser les recherches et les expériences concernant l’éducation et l’enseignement des différentes disciplines en dotant les établissements de formation des moyens et des installations nécessaires et en facilitant les recherches menées par leur personnel et par leurs élèves. Le personnel chargé de la formation des enseignants devrait se tenir informé des résultats des recherches dans les domaines qui les intéressent et s’employer à en faire bénéficier leurs élèves.
Recommandations adoptées par la Conférence générale 405
27. Dans tout établissement de formation des enseignants, les élèves aussi bien que le personnel enseignant devraient avoir la possibilité d’exprimer leur opinion sur les dispositions affectant la vie, l’activité et la discipline de rétablissement. 28. Les établissements de formation des enseignants devraient contribuer au progrès de l’enseignement, à la fois en tenant les écoles au courant des résultats des recherches et des méthodes nouvelles, et en mettant à profit, pour leurs propres activités, l’expérience des établissements scolaires et du personnel enseignant. 29. Il devrait appartenir aux établissements de formation des enseignants, séparément ou conjointement, ou en collaboration avec d’autres institutions d’enseignement supérieur ou avec les autorités compétentes de l’éducation, de certifier que leurs élèves ont achevé leurs études de manière satisfaisante. 30. Les autorités scolaires, en collaboration avec les établissements de formation, devraient prendre des mesures appropriées pour procurer aux enseignants parvenus au terme de leur formation un emploi en rapport avec celle-ci, avec leurs vœux ainsi qu’avec leur situation personnelle.
VI. Perfectionnement des enseignants 31. Les autorités et les enseignants devraient reconnaître l’importance d’un perfectionnement en cours d’emploi destiné à assurer une amélioration méthodique de la qualité et du contenu de l’enseignement ainsi que des techniques pédagogiques. 32. Les autorités, en consultation avec les organisations d’enseignants, devraient favoriser l’établissement d’un vaste système d’institutions et de services de perfectionnement, mis gratuitement à la disposition de tous les enseignants. À ce système, qui devrait offrir une grande variété de choix, il conviendrait d’associer les établissements de formation, les institutions scientifiques et culturelles et les organisations d’enseignants. Des cours de recyclage devraient être organisés, en particulier pour les enseignants qui reprennent leurs fonctions après une interruption de service. 33. 1)
2)
Des cours devraient être organisés et d’autres dispositions prises pour permettre aux enseignants d’améliorer leurs qualifications, de modifier ou d’élargir le champ de leur activité, de prétendre à une promotion et de se tenir au courant des progrès réalisés dans leur discipline et dans leur domaine d’enseignement, pour le contenu aussi bien que pour les méthodes. Des mesures devraient être prises pour mettre à la disposition des enseignants des livres et autres instruments de travail afin qu’ils puissent améliorer leur culture générale et leurs qualifications professionnelles.
34. En leur donnant toutes facilités à cet effet, il faudrait encourager les enseignants à participer à ces cours et à profiter de ces dispositions, de manière à en tirer tout le bénéfice possible. 35. Les autorités scolaires devraient prendre toutes mesures pour mettre les écoles à même d’appliquer les résultats des recherches qui les intéressent, tant aux disciplines enseignées qu’aux méthodes pédagogiques.
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Conventions, recommandations, déclarations et chartes adoptées par l’UNESCO (1948–2006)
36. Les autorités devraient encourager et, dans la mesure du possible, aider les enseignants à faire des voyages collectifs ou individuels dans leur pays et à l’étranger, en vue de leur propre perfectionnement. 37. Il conviendrait que les mesures relatives à la formation et au perfectionnement des enseignants puissent être développées et complétées grâce à la coopération financière et technique fournie dans le cadre international ou régional.
VII. Emploi et carrière Entrée dans l’enseignement 38. La politique de recrutement des enseignants devrait être clairement définie au niveau approprié, en collaboration avec les organisations d’enseignants, et il conviendrait d’élaborer une réglementation établissant les droits et les obligations des enseignants. 39. L’établissement d’une période probatoire à l’entrée dans la profession enseignante devrait être considérée par les enseignants et par leurs employeurs comme destiné à encourager et initier utilement le débutant, à établir et préserver les normes professionnelles appropriées et à favoriser le développement des qualités pédagogiques de l’enseignement lui-même. La durée de la période de probation devrait être connue à l’avance et les conditions de succès devraient être d’ordre strictement professionnel. Si l’enseignant ne donne pas satisfaction au cours de cette période, il devrait être informé des griefs formulés contre lui et avoir le droit de les contester.
Avancement et promotion 40. À condition de posséder les qualifications requises, les enseignants devraient pouvoir passer d’un ordre ou d’un niveau d’enseignement à un autre. 41. L’organisation et la structure de l’enseignement, ainsi que celles de chaque établissement scolaire, devraient permettre et reconnaître aux enseignants la possibilité d’exercer des attributions supplémentaires à condition que celles-ci ne nuisent pas à la qualité ou à la régularité de leur enseignement. 42. Il conviendrait de tenir compte des avantages que le personnel et les élèves retireraient d’établissements assez importants pour que les différentes fonctions puissent être judicieusement réparties selon la meilleure qualification de chacun des enseignants. 43. Dans la mesure du possible, il conviendrait de nommer des enseignants expérimentés à des postes de responsabilité dans l’enseignement tels que inspecteur, administrateur scolaire, directeur de l’enseignement ou autre poste comportant des attributions spéciales. 44. Les promotions devraient se fonder sur une évaluation objective des qualifications de l’intéressé pour le poste envisagé, selon des critères strictement professionnels déterminés en consultation avec les organisations d’enseignants.
Recommandations adoptées par la Conférence générale 407
Sécurité de l’emploi 45. La stabilité professionnelle et la sécurité de l’emploi sont indispensables, aussi bien dans l’intérêt de l’enseignement que dans celui de l’enseignant, et elles devraient être garanties même lorsque des changements sont apportés à l’organisation de l’ensemble ou d’une partie du système scolaire. 46. Les enseignants devraient être protégés efficacement contre les actions arbitraires de nature à affecter leur situation professionnelle ou leur carrière.
Procédures disciplinaires applicables en cas de faute professionnelle 47. Les mesures disciplinaires applicables aux enseignants pour fautes professionnelles devraient être clairement définies. Les poursuites et les sanctions éventuelles ne devraient être rendues publiques qu’à la demande de l’enseignant intéressé, sauf si elles entraînent l’interdiction d’enseigner ou si la protection ou le bien-être des élèves l’exige. 48. Les autorités ou les organes ayant qualité pour proposer ou appliquer les sanctions devraient être clairement désignés. 49. Les organisations d’enseignants devraient être consultées lors de l’institution de procédures disciplinaires. 50. Tout enseignant devrait jouir, à chaque étape de la procédure disciplinaire, de garanties équitables comprenant en particulier : a. le droit d’être informé par écrit des reproches formulés à son endroit et des faits qui les motivent ; b. le droit d’avoir pleinement accès au dossier ; c. le droit de se défendre et d’être défendu par un représentant de son choix, ainsi que celui de disposer des délais suffisants pour préparer sa défense ; d. le droit d’être informé par écrit des décisions prises à son égard, ainsi que des motifs ; e. le droit d’interjeter appel devant des autorités ou des organes compétents clairement désignés. 51. Les autorités devraient reconnaître que la discipline et les garanties disciplinaires seraient mieux assurées si les enseignants étaient jugés avec la participation de leurs pairs. 52. Les dispositions des paragraphes 47 à 51 qui précèdent n’affectent en aucune façon les procédures qui, aux termes des législations nationales, sont applicables à la répression des actes tombant sous le coup de la loi pénale.
Examens médicaux 53. Les enseignants devraient être tenus de subir périodiquement des examens médicaux et ces examens devraient être gratuits.
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Enseignantes ayant des charges de famille 54. Le mariage ne devrait pas empêcher les femmes d’obtenir un poste dans l’enseignement ni de le conserver. Il ne devrait pas non plus affecter leur rémunération ni leurs conditions de travail. 55. Il devrait être interdit aux employeurs de résilier le contrat d’une enseignante en raison d’une grossesse ou d’un congé de maternité. 56. Il devrait être envisagé de mettre à la disposition des enseignantes ayant des charges de famille, là où cela serait souhaitable, des services de soins aux enfants, tels que crèches ou écoles maternelles. 57. Des mesures devraient être prises pour permettre à l’enseignante ayant des charges de famille d’obtenir un poste dans la localité où elle réside, et pour permettre aux conjoints qui seraient tous deux dans l’enseignement de recevoir des affectations proches l’une de l’autre, ou d’être affectés dans le même établissement. 58. Lorsque les circonstances le justifient, les enseignantes ayant des charges de famille et qui ont quitté l’enseignement avant l’âge normal de la retraite devraient être encouragées à reprendre du service.
Service à temps partiel 59. Les autorités et l’école devraient reconnaître la valeur des services à temps partiel assurés, en cas de besoin, par des enseignants qualifiés qui, pour une raison quelconque, ne peuvent enseigner à plein temps. 60. Les enseignants qui ont un service régulier à temps partiel devraient : a. recevoir proportionnellement la même rémunération et bénéficier pour l’essentiel des mêmes conditions d’emploi que les enseignants à plein temps ; b. jouir de droits correspondant à ceux des enseignants à plein temps, sous réserve de l’application des mêmes règles, en matière de congés payés, de congés de maladie et de congés de maternité ; c. bénéficier d’une protection adéquate et appropriée en matière de sécurité sociale, y compris des régimes de pensions servies par les employeurs.
VIII. Droits et devoirs des enseignants Libertés professionnelles 61. Dans l’exercice de ses fonctions, le corps enseignant devrait jouir des franchisesuniversitaires. Les enseignants étant particulièrement qualifiés pour juger des auxiliaires et des méthodes d’enseignement les mieux adaptés à leurs élèves, ce sont eux qui devraient jouer le rôle essentiel dans le choix et la mise au point du matériel d’enseignement, le choix des manuels et l’application des méthodes pédagogiques, dans le cadre des programmes approuvés et avec le concours des autorités scolaires.
Recommandations adoptées par la Conférence générale 409
62. Les enseignants et leurs organisations devraient participer à l’élaboration de nouveaux programmes, manuels et auxiliaires d’enseignement. 63. Tout système d’inspection ou de contrôle devrait être conçu de manière à encourager et à aider les enseignants dans l’accomplissement de leurs tâches professionnelles et à éviter de restreindre la liberté, l’initiative et la responsabilité des enseignants. 64. 1) 2)
Lorsque l’activité d’un enseignant doit faire l’objet d’une appréciation directe, cette appréciation devrait être objective et être portée à la connaissance de l’intéressé. L’enseignant devrait avoir un droit de recours contre une appréciation qu’il juge injustifiée.
65. Les enseignants devraient être libres de recourir à toutes les techniques d’évaluation qui peuvent leur paraître utiles pour juger des progrès de leurs élèves, mais devraient veiller à ce qu’il n’en résulte aucune injustice à l’égard d’aucun élève. 66. Les autorités devraient donner due considération aux recommandations des enseignants concernant le genre d’enseignement qui convient le mieux à chacun des élèves, et à l’orientation future de ses études. 67. Tous les efforts doivent être faits pour favoriser, dans l’intérêt des élèves, la coopération entre parents et enseignants, mais les enseignants devraient être protégés contre toute ingérence abusive ou injustifiée des parents dans les domaines qui sont essentiellement de la compétence professionnelle des enseignants. 68. 1)
2)
Les parents qui auraient à se plaindre d’un établissement scolaire ou d’un enseignant devraient avoir la faculté d’en discuter d’abord avec le chef de l’établissement et avec l’enseignant intéressé. Toute plainte adressée ultérieurement à des autorités supérieures devrait être formulé par écrit ; le texte devrait en être communiqué à l’enseignant intéressé. L’examen des plaintes devrait se faire de telle manière que les enseignants intéressés aient toutes possibilités de se défendre et qu’aucune publicité ne soit donnée à l’affaire.
69. Étant entendu que les enseignants devraient veiller avec le plus grand soin à éviter tout accident à leurs élèves, les employeurs des enseignants devraient les protéger contre le risque d’avoir à payer des dommages-intérêts si des élèves sont victimes d’accidents, à l’école même ou au cours d’activités scolaires à l’extérieur de l’école.
Devoirs des enseignants 70. Reconnaissant que la condition du corps enseignant dépend dans une grande mesure du comportement des enseignants eux-mêmes, tous les enseignants devraient s’efforcer de se conformer à des normes aussi élevées que possible dans toutes leurs activités professionnelles. 71. La définition et le respect des normes professionnelles applicables aux enseignants devraient être assurés avec le concours des organisations d’enseignants.
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72. Les enseignants et les organisations d’enseignants devraient chercher à coopérer pleinement avec les autorités, dans l’intérêt des élèves, de l’enseignement et de la collectivité. 73. Des codes d’éthique ou de conduite devraient être établis par les organisations d’enseignants, des codes de ce genre contribuant grandement à assurer le prestige de la profession et l’accomplissement des devoirs professionnels selon des principes acceptés. 74. Les enseignants devraient être disposés à participer à des activités parascolaires dans l’intérêt des élèves et des adultes.
Relations entre les enseignants et l’ensemble de l’enseignement 75. Afin que les enseignants puissent s’acquitter de leurs devoirs, les autorités devraient établir et appliquer régulièrement une procédure de consultation avec les organisations d’enseignants sur des questions telles que la politique de l’enseignement, l’organisation scolaire et tous les changements survenant dans l’enseignement. 76. Les autorités et les enseignants devraient reconnaître l’importance de la participation des enseignants, par l’intermédiaire de leurs organisations ou par d’autres moyens, aux efforts visant à améliorer la qualité de l’enseignement, aux recherches pédagogiques, ainsi qu’à la mise au point et à la diffusion de méthodes nouvelles et améliorées. 77. Les autorités devraient favoriser la constitution et l’activité de groupes d’études chargés d’encourager, dans chaque établissement ou dans un cadre plus large, la coopération d’enseignants d’une même discipline, et tenir dûment compte des avis et suggestions de ces groupes. 78. Le personnel administratif et tout autre personnel chargé de certaines fonctions en rapport avec l’enseignement devraient s’efforcer d’établir de bonnes relations avec les enseignants, qui devraient adopter la même attitude à leur égard.
Droit des enseignants 79. Il conviendrait d’encourager la participation des enseignants à la vie sociale et publique dans l’intérêt des enseignants eux-mêmes, de l’enseignement et de la société tout entière. 80. Les enseignants devraient être libres d’exercer tous les droits civiques dont jouit l’ensemble des citoyens et devraient être éligibles à des charges publiques. 81. Lorsqu’une charge publique contraint un enseignant à quitter son poste, il devrait conserver ses droits d’ancienneté ainsi que ses droits à pension et pouvoir, à l’expiration de son mandat, reprendre son poste ou obtenir un poste équivalent. 82. Les traitements et les conditions de travail des enseignants devraient être déterminés par la voie de négociations entre les organisations d’enseignants et les employeurs.
Recommandations adoptées par la Conférence générale 411
83. Des procédures devraient être établies, par voie de réglementation ou par voie d’accord entre les intéressés, pour garantir aux enseignants le droit de négocier, par l’intermédiaire de leurs organisations, avec leurs employeurs, publics ou privés. 84. Des organismes paritaires appropriés devraient être établis afin de régler les conflits relatifs aux conditions d’emploi des enseignants qui surviendraient entre ceux-ci et leurs employeurs. Au cas où les moyens et les procédures établis à cet effet seraient épuisés, ou au cas où il y aurait rupture des négociations entre les parties, les organisations d’enseignants devraient avoir le droit de recourir aux autres moyens d’action dont disposent normalement les autres organisations pour la défense de leurs intérêts légitimes.
IX. Conditions favorables à l’efficacité de l’enseignement 85. Le travail de l’enseignant est si spécial et si utile qu’il devrait être organisé et facilité de manière à éviter toute perte de temps et d’efforts.
Effectifs des classes 86. Les effectifs des classes devraient être de nature à permettre à l’enseignant de donner à chacun de ses élèves une attention particulière. De temps à autre, on devrait pouvoir réunir les élèves par petits groupes, ou même les prendre un à un, pour leur donner, par exemple, un enseignement correctif. On devrait pouvoir aussi les réunir en grand nombre pour des séances d’enseignement audio-visuel.
Personnel auxiliaire 87. Afin de permettre aux enseignants de donner tous leurs soins à leurs tâches professionnelles, les établissements scolaires devraient disposer d’un personnel auxiliaire, chargé des fonctions étrangères à l’enseignement.
Auxiliaires d’enseignement 88. 1)
2)
Les autorités devraient doter les enseignants et leurs élèves d’auxiliaires modernes d’enseignement. Ces auxiliaires devraient être considérés non comme remplaçant le maître, mais comme permettant d’améliorer la qualité de l’enseignement et d’étendre le bénéfice de l’éducation à un plus grand nombre d’élèves. Les autorités devraient favoriser les recherches sur l’emploi des auxiliaires d’enseignement et encourager les enseignants à prendre une part active à ces recherches.
Durée du travail 89. Le nombre d’heures de travail demandé aux enseignants, par jour et par semaine, devrait être fixé en consultation avec les organisations d’enseignants. 90. En fixant les heures de cours, il faudrait tenir compte de tous les facteurs qui déterminent la somme de travail que les enseignants ont à fournir tels que : a. le nombre d’élèves dont l’enseignant doit s’occuper, par jour et par semaine ;
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b. c. d. e.
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le temps qu’il est nécessaire de réserver pour la bonne préparation des cours et la correction des exercices ; le nombre des différents cours à donner chaque jour ; le temps exigé des enseignants pour participer à des recherches, aux activités parascolaires, pour surveiller les élèves et pour les conseiller ; le temps qu’il est souhaitable de laisser aux enseignants pour informer les parents et s’entretenir avec eux des progrès des élèves.
91. Les enseignants devraient disposer d’assez de temps pour leur permettre de prendre part aux activités destinées à favoriser leur perfectionnement en cours d’emploi. 92. Les activités parascolaires des enseignants ne devraient pas constituer pour eux une charge excessive ni gêner l’accomplissement de leurs tâches essentielles. 93. Lorsque les enseignants sont appelés à exercer des responsabilités pédagogiques particulières qui s’ajoutent à leurs cours, le nombre de leurs heures de classe devrait être réduit en conséquence.
Congés payés annuels 94. Tous les enseignants devraient avoir droit à des vacances annuelles, à plein traitement, d’une durée suffisante.
Congés d’études 95. 1) 2) 3)
Les enseignants devraient bénéficier de temps en temps de congés d’études, à traitement plein ou partiel. Les congés d’études devraient être pris en considération pour le calcul de l’ancienneté et de la pension. Dans les régions éloignées des centres urbains et définies comme telles par les pouvoirs publics, les enseignants devraient bénéficier de congés d’études plus fréquents.
Congés spéciaux 96. Les congés spéciaux accordés dans le cadre de programmes d’échanges culturels bilatéraux ou multilatéraux devraient être assimilés à des périodes de service. 97. Les enseignants qui participent à l’exécution de programmes d’assistance technique devraient bénéficier de congés sans perdre, dans leur pays d’origine, leurs droits d’ancienneté, leurs possibilités d’avancement ni leurs droits à pension. En outre, des dispositions particulières devraient être prises pour leur permettre de faire face à leurs dépenses supplémentaires. 98. Les enseignants venus de l’étranger devraient également bénéficier de congés dans leur pays d’origine et continuer à jouir de leurs droits d’ancienneté et de leurs droits à pension.
Recommandations adoptées par la Conférence générale 413
99. 1) 2)
Les enseignants devraient pouvoir, à l’occasion, prendre des congés à plein traitement en vue de participer aux activités de leurs organisations. Les enseignants devraient avoir le droit d’exercer des mandats dans leurs organisations et bénéficier, en pareil cas, de droits semblables à ceux des enseignants assumant une charge publique.
100. Les enseignants devraient pouvoir prendre des congés à plein traitement pour des raisons personnelles valables, selon des dispositions arrêtées avant l’entrée en fonction.
Congés de maladie ou de maternité 101. 1) Les enseignants devraient avoir droit à des congés de maladie avec traitement. 2) En fixant la période pendant laquelle le traitement sera versé en totalité ou en partie, il faudrait tenir compte des cas où il est indispensable que les enseignants soient isolés des élèves pendant de longues périodes. 102. Il conviendrait de donner effet aux normes fixées par l’Organisation internationale du travail en matière de protection de la maternité, et en particulier à la convention sur la protection de la maternité, 1919, et à la convention sur la protection de la maternité (révisée), 1952, ainsi qu’aux normes mentionnées au paragraphe 126 de la présente recommandation. 103. Il conviendrait d’encourager les enseignantes qui sont mères de famille à rester en activité en les autorisant, par exemple, à prendre, sur leur demande, des congés supplémentaires sans traitement d’un an au plus après la naissance de l’enfant, et en leur conservant leur emploi, tous les droits résultants de celui-ci étant pleinement sauvegardés.
Échanges d’enseignants 104. Les autorités devraient reconnaître l’utilité que présente, à la fois pour l’enseignement et pour les enseignants eux-mêmes, les échanges professionnels et culturels entre pays et les voyages d’enseignants à l’étranger ; elles devraient s’efforcer de développer les possibilités de cet ordre et tenir compte de l’expérience acquise à l’étranger par des enseignants. 105. Les enseignants bénéficiant de ces échanges devraient être choisis sans aucune discrimination et ne devraient être considérés comme des représentants d’aucune opinion politique. 106. Il conviendrait de donner aux enseignants toutes facilités pour aller étudier et enseigner à l’étranger, leur poste et leur situation étant dûment garantis. 107. Les enseignants devraient être encouragés à faire bénéficier leurs collègues de l’expérience qu’ils ont acquise à l’étranger.
Bâtiments scolaires 108. Les bâtiments scolaires devraient donner des garanties de sécurité, être agréables par leur conception d’ensemble, et aménagés de manière fonctionnelle ; ils devraient se prêter
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Conventions, recommandations, déclarations et chartes adoptées par l’UNESCO (1948–2006)
à un enseignement efficace et aux activités parascolaires et communautaires, en particulier dans les régions rurales ; construits en matériaux durables et selon les normes de l’hygiène, ils devraient pouvoir convenir à divers usages et être d’un entretien facile et économique. 109. Les autorités devraient veiller au bon entretien des locaux scolaires de manière à ne faire courir aucun risque à la santé ni à la sécurité des élèves et du personnel enseignant. 110. Lorsque l’on prévoit la construction de nouvelles écoles, il conviendrait de consulter les représentants attitrés du corps enseignant. Lorsqu’on prévoit la construction de nouveaux locaux ou l’agrandissement des locaux dans des écoles déjà existantes, il conviendrait de consulter le personnel enseignant de l’établissement intéressé.
Dispositions spéciales applicables aux enseignants dans les régions rurales ou éloignées 111. 1) Dans les régions éloignées des centres urbains et définies comme telles par les pouvoirs publics, des logements décents devraient être mis à la disposition des enseignants et de leur famille, de préférence à titre gratuit ou moyennant un loyer réduit. 2) Dans les pays où les enseignants, en dehors de leurs fonctions normales, sont appelés à encourager et à stimuler des activités communautaires, les programmes de développement devraient prévoir des logements convenables pour les enseignants. 112. 1) En cas de nomination ou de mutation dans une région éloignée, les enseignants devraient recevoir des indemnités de déplacement et de déménagement pour eux-mêmes et pour leur famille. 2) Les enseignants en poste dans une telle région devraient, le cas échéant, bénéficier de facilités de voyage particulières afin de leur permettre de maintenir le niveau de leur compétence professionnelle. 3) À titre d’encouragement, les enseignants mutés dans une région éloignée devraient avoir droit au remboursement de leurs frais de voyage jusqu’au lieu de leurs foyers, une fois l’an, à l’occasion des vacances. 113. Chaque fois que les enseignants sont astreints à des conditions de vie particulièrement difficiles, ils devraient recevoir, en compensation, des indemnités spéciales qui devraient entrer en ligne de compte pour le calcul de leur pension.
X. Traitement des enseignants 114. Parmi les différents facteurs qui entrent enjeu dans l’évaluation de la condition des enseignants, une importance particulière devrait être donnée à la rémunération qui leur est accordée car, selon les tendances qui s’affirment aujourd’hui dans le monde, il n’est pas niable que les autres facteurs, tels que la situation reconnue aux enseignants dans la société ou le degré de considération qui s’attache à leur fonction, dépendent dans une large mesure, comme d’ailleurs pour beaucoup d’autres professions comparables, de la situation économique qui leur est faite.
Recommandations adoptées par la Conférence générale 415
115. Les traitements des enseignants devraient : a. être à la mesure de l’importance que la fonction enseignante et, par conséquent, ceux qui l’exercent, revêtent pour la société, aussi bien que des responsabilités de toute nature qui incombent à l’enseignant dès son entrée en fonction ; b. soutenir avantageusement la comparaison avec ceux d’autres professions qui exigent des qualifications analogues ou équivalentes ; c. assurer aux enseignants un niveau de vie raisonnable pour eux-mêmes et pour leur famille, ainsi que les moyens d’améliorer leurs qualifications professionnelles en développant leurs connaissances et en enrichissant leurs cultures ; d. tenir compte du fait que certains postes exigent une plus grande expérience et des qualifications plus élevées et comportent des responsabilités plus étendues. 116. Les enseignants devraient être rétribués sur la base d’échelles de traitements établies en accord avec leurs organisations professionnelles. Les enseignants qualifiés, en cours de période probatoire ou employés à titre temporaire, ne devraient en aucun cas être rétribués à un taux inférieur à celui des titulaires. 117. La structure des traitements des enseignants devrait être établie de manière à éviter toute injustice et toute anomalie risquant d’entraîner des frictions entre différents groupes d’enseignants. 118. Lorsqu’un règlement fixe un maximum d’heures de cours, un enseignant dont le service régulier excède ce maximum devrait recevoir une rémunération supplémentaire selon un barème approuvé. 119. Les différences de traitement devraient être fondées sur des critères objectifs, tels que les qualifications, l’ancienneté ou le degré de responsabilité ; mais la différence entre le traitement le plus bas et le traitement le plus élevé devrait être maintenue dans des limites raisonnables. 120. Pour fixer les traitements de base des personnes chargées d’un enseignement professionnel ou technique et qui n’auraient pas de grade universitaire, on devrait tenir compte de la valeur de leur formation et de leur expérience. 121. Les traitements des enseignants devraient être calculés sur la base d’une période annuelle. 122. 1) Il conviendrait de prévoir un avancement à l’intérieur de chaque catégorie, au moyen d’augmentation de traitement à intervalles réguliers, de préférence tous les ans. 2) La progression entre le minimum et le maximum de l’échelle des traitements de base ne devrait pas s’étendre sur une période de plus de 10 à 15 ans. 3) Les enseignants devraient bénéficier des augmentations périodiques pour les services fournis en période probatoire ou à titre temporaire. 123. 1) Les échelles de traitements des enseignants devraient être revues périodiquement pour tenir compte de facteurs tels que l’augmentation du coût de la vie, l’élévation du niveau de vie national provenant de l’accroissement de la productivité, ou une hausse générale des salaires et des traitements.
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2)
Là où il existe une échelle mobile des traitements, automatiquement indexée sur le coût de la vie, l’indice devrait être fixé avec la participation des organisations d’enseignants et toute indemnité de cherté de vie devrait être considérée comme faisant partie intégrante de la rémunération dont il est tenu compte pour le calcul de la pension.
124. Aucun système de rémunération d’après le mérite ne devrait être instauré ni appliqué sans l’avis préalable et le consentement des organisations d’enseignants intéressées.
XI. Sécurité sociale Dispositions générales 125. Tous les enseignants, quel que soit le type d’école où ils exercent, devraient bénéficier d’une protection en matière de sécurité sociale identique ou analogue. La protection devrait être étendue aux étudiants qui se préparent à la carrière pédagogique s’ils sont déjà employés dans l’enseignement d’une manière régulière, ainsi qu’aux enseignants qui effectuent leur période probatoire. 126. 1) Les mesures de sécurité sociale devraient protéger les enseignants contre tous les risques visés par la convention de l’Organisation internationale du travail concernant la sécurité sociale (norme minimale) [1952], en ce qui concerne les soins médicaux, les prestations de maladie, de chômage et de vieillesse, les prestations pour accidents du travail et maladies professionnelles, les prestations aux familles et les prestations de maternité, d’invalidité et de survivants. 2) Les normes de la sécurité sociale des enseignants devraient être au moins aussi favorables que celles que prévoient les instruments pertinents établis par l’Organisation internationale du travail, notamment la convention concernant la sécurité sociale (norme minimale) [1952]. 3) Les prestations de sécurité sociale devraient être accordées de droit aux enseignants. 127. La protection des enseignants en matière de sécurité sociale devrait tenir compte de leurs conditions d’emploi particulières, comme il est indiqué aux paragraphes 128 à 140 ci-dessous.
Soins médicaux 128. Dans les régions où l’on manque de services médicaux, les enseignants devraient être remboursés des frais de déplacement lorsqu’ils sont obligés de se déplacer pour recevoir les soins requis.
Prestations de maladie 129. 1) Les prestations de maladie devraient être versées pendant toute la durée de l’incapacité de travail entraînant la suspension du gain. 2) Elles devraient être versées à partir du premier jour de la suspension du gain.
Recommandations adoptées par la Conférence générale 417
3)
Lorsque la durée des prestations de maladie est limitée, des prolongations devraient être prévues pour les cas où les enseignants doivent être isolés des élèves.
Accidents du travail et maladies professionnelles 130. Les enseignants devraient être protégés contre les conséquences des accidents survenus non seulement pendant les heures de service à l’intérieur de l’école, mais aussi au cours d’activités scolaires organisées à l’extérieur. 131. Certaines maladies contagieuses fréquentes chez les enfants devraient être considérées comme des maladies professionnelles lorsqu’elles sont contractées par des enseignants qui ont été exposés à la contagion du fait de leurs élèves.
Prestations de vieillesse 132. Lorsqu’un enseignant est muté à un poste relevant d’une autre autorité scolaire dans le même pays, il devrait conserver, en matière de pension, le bénéfice de ses services antérieurs. 133. Compte tenu des réglementations nationales et en cas de pénurie dûment constatée, les années de service effectuées par les enseignants qui continuent d’exercer leurs fonctions tout en ayant droit à la retraite devraient soit entrer en ligne de compte pour le calcul de leur pension, soit permettre aux enseignants de s’assurer une retraite complémentaire grâce à des organismes appropriés. 134. Les prestations de vieillesse devraient être fixées en fonction du gain de fin de carrière, de manière que l’enseignant puisse conserver un niveau de vie suffisant.
Prestations d’invalidité 135. Des prestations d’invalidité devraient être versées aux enseignants contraints à interrompre leur activité par suite d’une incapacité physique ou mentale. Il devrait être prévu qu’une pension sera accordée lorsque l’incapacité ne donne pas droit à des prestations de maladie de longue durée ou à d’autres indemnités. 136. En cas d’incapacité partielle, c’est-à-dire lorsque l’enseignant reste en mesure d’exercer ses fonctions à temps partiel, l’intéressé devrait avoir droit à une prestation d’invalidité partielle. 137. 1) Les prestations d’invalidité devraient être fixées en fonction du dernier gain perçu, de manière que l’enseignant puisse conserver un niveau de vie suffisant. 2)
Les enseignants frappés d’incapacité devraient bénéficier des soins médicaux et des prestations connexes afin de rétablir ou, du moins, améliorer leur état de santé ; ils devraient pouvoir disposer aussi de services de réadaptation, pour les préparer, chaque fois que cela est possible, à reprendre leur activité antérieure.
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Prestations de survivants 138. Les conditions d’octroi et le montant des prestations de survivants devraient permettre aux bénéficiaires de conserver un niveau de vie suffisant et d’assurer le bien-être et l’éducation des enfants à charge.
Moyens de faire bénéficier les enseignants de la sécurité sociale 139. 1) La protection des enseignants en matière de sécurité sociale devrait être assurée autant que possible au moyen d’un système général applicable, selon le cas, au secteur public ou au secteur privé. 2) Lorsqu’il n’y a pas de système général pour un ou plusieurs des risques à couvrir, il conviendrait d’instituer, sur une base réglementaire ou autrement, un système spécial pour les enseignants. 3) Là où le niveau de la protection assurée par un système général est inférieur à celui qui est prévu dans la présente recommandation, il conviendrait de combler l’écart grâce à des systèmes de prestations complémentaires. 140. Il conviendrait d’étudier la possibilité d’associer des représentants des organisations d’enseignants à l’administration des systèmes spéciaux ou complémentaires de sécurité sociale, y compris pour le placement des fonds.
XII. Pénurie d’enseignants 141. 1) Il faudrait poser en principe que toute mesure prise pour parer à une grave crise de recrutement doit être considérée comme une mesure exceptionnelle, qui ne déroge ou ne porte atteinte, en aucune manière, aux normes professionnelles établies ou à établir, et réduit au minimum le risque de nuire aux études des élèves. 2) Certains expédients destinés à parer à la pénurie du personnel enseignant (tels que des classes à effectifs excessifs ou l’augmentation déraisonnable des heures de cours demandées aux enseignants) étant incompatibles avec les buts et objectifs de l’enseignement et préjudiciables aux élèves, les autorités compétentes devraient, de toute urgence, rendre inutile le recours à ces expédients et y mettre fin. 142. Dans les pays en voie de développement où l’urgence des besoins peut rendre nécessaire le recours à une formation accélérée des enseignants, il faudrait organiser en même temps une formation complète, de manière à disposer d’un corps d’enseignants ayant toute la compétence nécessaire pour orienter et diriger l’ensemble de l’enseignement. 143. 1) Les élèves admis à suivre des programmes de formation accélérée devraient être choisis selon les mêmes critères que ceux qui doivent recevoir une préparation du type normal ou même selon des critères plus sévères, pour qu’ils soient à même de compléter leur formation par la suite.
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2)
Des dispositions et des facilités spéciales, y compris des congés d’études supplémentaires à plein traitement, devraient être prévues pour permettre aux enseignants qui ont reçu une formation accélérée de compléter leurs qualifications en cours d’emploi.
144. 1) Dans la mesure du possible, le personnel non qualifié devrait être dirigé et étroitement contrôlé par des enseignants pleinement qualifiés. 2) Pour pouvoir continuer à exercer, les intéressés devraient être tenus d’acquérir les qualifications nécessaires ou de compléter celles qu’ils ont déjà. 145. Les autorités devraient reconnaître que l’amélioration de la situation sociale et économique des enseignants, de leurs conditions de vie et de travail, de leurs conditions d’emploi et de leurs perspectives de carrière, constitue le meilleur moyen de remédier à toute pénurie d’enseignants compétents et expérimentés ainsi que d’attirer à la profession enseignante et d’y retenir, en grand nombre, des personnes pleinement qualifiées.
XIII. Clause finale 146. Lorsque les enseignants jouissent, dans certains domaines, d’une condition plus favorable que celle qui résulte des dispositions de la présente recommandation, ces dispositions ne devraient, en aucun cas, être invoquées pour revenir sur les avantages déjà accordés. Le texte qui précède est le texte authentique de la recommandation dûment adoptée par la Conférence intergouvernementale spéciale sur la condition du personnel enseignant, qui s’est tenue à Paris et qui a été déclarée close le cinquième jour d’octobre 1966. EN FOI DE QUOI ont apposé leurs signatures, ce cinquième jour d’octobre 1966, Le Président de la Conférence intergouvernementale spéciale sur la condition du personnel enseignant Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture
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Recommandation concernant la préservation des biens culturels mis en péril par les travaux publics ou privés Adoptée par la Conférence générale à sa 15e session, Paris, 19 novembre 1968 La Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, réunie à Paris du 15 octobre au 20 novembre 1968, en sa quinzième session, Considérant que la civilisation contemporaine et son évolution future reposent sur les traditions culturelles des peuples et les forces créatrices de l’humanité ainsi que sur leur développement social et économique, Considérant que les biens culturels sont le produit et le témoignage des différentes traditions et des réalisations intellectuelles du passé et constituent de ce fait un élément essentiel de la personnalité des peuples, Considérant qu’il est indispensable de les préserver dans la mesure du possible et conformément à leur importance historique et artistique, et de les mettre en valeur de façon que les peuples se pénètrent de leur signification et de leur message, et prennent ainsi une conscience accrue de leur propre dignité, Considérant que cette préservation et cette mise en valeur des biens culturels conformément à l’esprit de la Déclaration des principes de la coopération culturelle internationale adoptée le 4 novembre 1966 au cours de sa quatorzième session favorisent une meilleure compréhension entre les peuples et servent par conséquent la cause de la paix, Considérant aussi que le bien-être de toute population dépend, entre autres, de l’existence d’un milieu favorable et stimulant, et que la préservation des biens culturels de toutes les périodes de son histoire y contribue directement, Reconnaissant, par ailleurs, le rôle que l’industrialisation et l’urbanisation auxquelles tend la civilisation mondiale jouent actuellement dans le développement des peuples et leur plein épanouissement spirituel et national, Considérant, cependant, que les monuments, les témoins et les vestiges du passé préhistorique, protohistorique et historique ainsi que de nombreuses constructions récentes ayant une importance artistique, historique ou scientifique sont de plus en plus gravement menacés par les travaux publics ou privés qui résultent du développement de l’industrie et de l’urbanisation, Considérant que c’est le devoir des gouvernements d’assurer la protection et la préservation de l’héritage culturel de l’humanité autant que de promouvoir le développement social et économique, Considérant que, de ce fait, il est indispensable d’harmoniser la préservation du patrimoine culturel et les transformations que réclame le développement social et économique et qu’il
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est urgent de déployer les plus grands efforts pour répondre à ces deux exigences dans un esprit de large compréhension, en recourant à une planification appropriée, Considérant également que la préservation et la mise en valeur adéquates des biens culturels contribuent puissamment au développement économique et social de pays et de régions qui possèdent de tels trésors de l’humanité, en favorisant le tourisme national et international, Considérant, enfin, qu’en matière de préservation des biens culturels, la garantie la plus sûre est constituée par le respect et l’attachement que la population elle même éprouve pour ces biens et que les États membres pourraient contribuer à renforcer ces sentiments au moyen de mesures appropriées, Étant saisie de propositions concernant la préservation des biens culturels mis en péril par des travaux publics ou privés, question qui constitue le point 16 de l’ordre du jour de la session, Après avoir décidé lors de sa treizième session que ces propositions feraient l’objet d’une réglementation internationale par la voie d’une recommandation aux États membres, Adopte, ce dix-neuvième jour de novembre 1968, la présente recommandation. La Conférence générale recommande aux États membres d’appliquer les dispositions ciaprès en adoptant, sous forme de loi nationale ou autrement, des mesures en vue de donner effet, dans les territoires sous leur juridiction, aux normes et principes formulés dans la présente recommandation. La Conférence générale recommande aux États membres de porter la présente recommandation à la connaissance des autorités ou services ayant la responsabilité des travaux publics ou privés ainsi qu’à la connaissance des organismes qui s’occupent de la conservation et de la protection des monuments et des sites historiques, artistiques, archéologiques et scientifiques. Elle recommande également d’en informer les autorités et les organismes qui établissent les programmes d’éducation et de développement du tourisme. La Conférence générale recommande aux États membres de lui présenter, aux dates et sous la forme qu’elle déterminera, des rapports concernant la suite donnée par eux à la présente recommandation.
I. Définition 1. Aux fins de la présente recommandation, l’expression « biens culturels » désigne : a. les biens immeubles, c’est-à-dire les sites archéologiques, historiques ou scientifiques, les constructions ou autres éléments ayant un intérêt historique, scientifique, artistique ou architectural, de caractère religieux ou profane, et notamment des ensembles traditionnels, les quartiers historiques d’agglomérations urbaines ou rurales et les vestiges de civilisations antérieures qui ont une valeur ethnologique. Elle s’applique aux biens immeubles de même caractère qui constituent des ruines se dressant au dessus du sol comme aux vestiges
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b.
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archéologiques ou historiques découverts dans le sol ; l’expression « biens culturels » s’étend également au cadre de ces biens ; les biens meubles d’importance culturelle, y compris ceux qui existent ou ont été trouvés dans des biens immeubles et ceux, enfouis sous la terre, qu’on peut découvrir dans les sites archéologiques ou historiques ou ailleurs.
2. L’expression « biens culturels » englobe non seulement les sites et monuments architecturaux, archéologiques et historiques reconnus ou classés, mais aussi les vestiges du passé qui ne sont pas répertoriés ou classés, et les sites et monuments récents ayant une importance artistique ou historique.
II. Principes généraux 3. Les mesures de préservation des biens culturels devraient s’étendre à l’ensemble du territoire de l’État et ne devraient pas se limiter à certains monuments et sites. 4. Aux fins de protection, il devrait être tenu à jour des inventaires des biens culturels importants, que ceux-ci soient classés ou non. Là où il n’existe pas d’inventaires de ce genre, il faudrait entreprendre d’en établir, en accordant la priorité à un recensement exhaustif des biens culturels situés dans des régions où des travaux publics ou privés les mettent en péril. 5. Il devrait être tenu dûment compte de l’importance relative des biens culturels en cause lors de la détermination des mesures propres à assurer : a. la préservation de l’ensemble d’un site, d’un monument ou d’autres types de biens culturels immeubles contre les effets de travaux publics ou privés ; b. le sauvetage de biens culturels situés dans une zone qui doit être transformée en raison de l’exécution de travaux publics ou privés, et qui devront être préservés et déplacés en totalité ou en partie. 6. Les mesures adoptées devraient varier en fonction de la nature, des dimensions et de l’emplacement des biens culturels, ainsi que du caractère des dangers auxquels ils sont exposés. 7. Les mesures de préservation ou de sauvetage des biens culturels devraient être de caractère préventif et correctif. 8. Les mesures préventives et correctives devraient viser à assurer la protection ou le sauvetage des biens culturels mis en péril par des travaux publics ou privés tels que : a. les projets d’expansion ou de rénovation urbaines, même s’ils permettent de conserver les monuments classés tout en entraînant parfois la suppression de constructions de moindre importance, ce qui a pour résultat de détruire des rapports historiques et le cadre de quartiers anciens ; b. les projets analogues entrepris dans des zones où des ensembles traditionnels ayant globalement une valeur culturelle risquent d’être détruits parce qu’ils ne comprennent pas de monuments classés ; c. les modifications et réparations inopportunes de bâtiments historiques isolés ;
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d.
e. f. g.
h.
la construction ou la transformation de routes de grande circulation, ce qui constitue un danger particulièrement grave pour les sites ou les monuments ou ensembles de monuments présentant un intérêt historique ; la construction de barrages en vue de l’irrigation, de la production d’énergie hydroélectrique ou de la protection contre les inondations ; la construction de pipe-lines et de lignes électriques ; les travaux agricoles, notamment le labourage en profondeur, les opérations d’assèchement et d’irrigation, le défrichement et le nivellement des terres, et le boisement ; les travaux rendus nécessaires par le développement de l’industrie et les progrès techniques des sociétés industrialisées : construction d’aérodromes, exploitation de mines ou de carrières, dragage et remise en état des canaux et des ports, etc.
9. Les États membres devraient accorder la priorité souhaitable aux mesures propres à assurer la préservation in situ des biens culturels mis en péril par des travaux publics ou privés, en vue de leur conserver leur cadre et leur signification historiques. Lorsqu’une nécessité économique ou sociale impérieuse exige le transport, l’abandon ou la destruction de biens culturels, les opérations de sauvetage devraient en tout cas comprendre une étude minutieuse de ces biens et l’établissement de relevés détaillés. 10. Il conviendrait de publier, ou de mettre par tout autre moyen à la disposition des futurs chercheurs, les résultats des études scientifiques ou historiques menées à bien dans le cadre d’opérations de sauvetage, surtout lorsque les biens culturels immeubles ont dû être en grande partie ou en totalité abandonnés ou détruits. 11. Les bâtiments et autres monuments importants que l’on a déplacés pour éviter qu’ils ne soient détruits par des travaux publics ou privés devraient être réinstallés dans un site ou un cadre qui rappelle leur implantation primitive et les replace dans un contexte naturel, historique ou artistique semblable. 12. Les biens culturels meubles présentant un grand intérêt, et notamment les spécimens représentatifs d’objets découverts au cours de fouilles archéologiques ou recueillis à l’occasion d’opérations de sauvetage, devraient être préservés aux fins d’études ou exposés dans des musées, y compris les musées de site, des universités, etc.
III. Mesures de préservation et de sauvetage 13. La préservation ou le sauvetage des biens culturels mis en péril par des travaux publics ou privés devrait être assuré par les moyens mentionnés ci-dessous, les mesures précises étant déterminées par la législation et l’organisation de l’État : a. législation ; b. financement ; c. mesures administratives ; d. méthodes de préservation et de sauvetage des biens culturels ; e. sanctions ; f. péparations ; g. récompenses ;
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h. i.
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services consultatifs ; programmes éducatifs.
Législation 14. Les États membres devraient promulguer ou maintenir en vigueur, tant à l’échelon national qu’à l’échelon local, une législation de nature à assurer la préservation ou le sauvetage des biens culturels mis en péril par des travaux publics ou privés, conformément aux normes et principes définis dans la présente recommandation.
Financement 15. Les États membres devraient prévoir l’affectation de crédits suffisants aux opérations de préservation ou de sauvetage des biens culturels mis en péril par des travaux publics ou privés. Bien que la diversité des systèmes juridiques et des traditions et l’inégalité des ressources ne permettent pas l’adoption de mesures uniformes, les possibilités ci-après devraient être prises en considération : a. les autorités nationales ou locales chargées de la sauvegarde des biens culturels devraient disposer d’un budget suffisant pour pouvoir assurer la préservation ou le sauvetage des biens culturels mis en péril par des travaux publics ou privés ; ou b. les dépenses afférentes à la préservation ou au sauvetage des biens culturels mis en péril par des travaux publics ou privés, y compris des recherches archéologiques préliminaires, devraient figurer dans le devis des travaux de construction ; ou c. il devrait être possible de combiner les deux méthodes mentionnées aux alinéas a et b ci-dessus. 16. Si l’étendue ou la complexité des travaux nécessaires rendent le montant des dépenses exceptionnellement élevé, il devrait être possible d’obtenir des crédits supplémentaires en vertu de lois d’habilitation, grâce à l’octroi de subventions spéciales ou à la création d’un fonds national de sauvegarde des monuments, ou par tout autre moyen approprié. Les services responsables de la sauvegarde des biens culturels devraient être habilités à administrer ou à utiliser les crédits extrabudgétaires nécessaires à la préservation ou au sauvetage des biens culturels mis en péril par des travaux publics ou privés. 17. Les États membres devraient encourager les propriétaires de bâtiments ayant une importance artistique ou historique, y compris les constructions faisant partie d’un ensemble traditionnel, ou les habitants de quartiers historiques d’agglomérations urbaines ou rurales, à préserver le caractère et la beauté des biens culturels dont ils disposent et qui seraient autrement mis en péril par des travaux publics ou privés, en prenant les mesures suivantes : a. allègement des impôts ; b. établissement, par le moyen d’une législation appropriée, d’un budget destiné à aider par des subventions, des prêts ou d’autres mesures, les autorités locales, les institutions et les propriétaires privés de bâtiments ayant un intérêt artistique, architectural, scientifique ou historique, y compris les ensembles traditionnels, à
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c.
assurer l’entretien ou l’aménagement approprié de ces bâtiments ou ensembles en vue de fonctions répondant aux besoins de la société contemporaine ; il devrait être possible de combiner les deux méthodes mentionnées aux alinéas a et b ci-dessus.
18. Si les biens culturels ne sont pas classés ni proté