La Thessalie. Actes de la Table-Ronde, 21-24 Juillet 1975, Lyon 978-2-35668-034-1 [PDF]

Cette table ronde, organisée par Bruno Helly, a permis d'établir des bilans, de mettre en valeur des documents nouv

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French, German, English, Italian Pages 357 Year 1979

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Table of contents :
Jean Pouilloux, Avant-propos

Constantinos Gallis, A short Chronicle of the Greek Archaeological Investigations in Thessaly, from 1881 until to the present day

Lazaros Dériziotis, Le Service des Antiquités grecques en Thessalie

Michel Sivignon, Place géographique de la Thessalie dans l'ensemble hellénique

Horst Schneider, Histoire géologique du bassin néogène et quaternaire de la Thessalie

R. Gast, Κ. Germann et Ε. Eilert, Petrographische und geochemische Untersuchungen zur Herkunftsbestimmung von Marmoren hellenistischer Grabstelen Thessaliens

S.C. Bakhuizen, Goritsa, A Survey

Constantinos Gallis, Cremation burials from the Early Neolithic in Thessaly

Christof Wolters, Recherches sur les stèles funéraires hellénistiques de Thessalie

Volkmar von Graeve, Zum Zeugniswert der bemalten Grabstelen von Demetrias für die griechische Malerei

Ulrich Sinn, Zur Lokalisierung der « homerischen » Becher

Volkmar von Graeve, Thessalische Weihreliefs an die apollinische Trias

Marta Sordi, Aspetti della propaganda tessala a Delfi

Bruno Helly, Une liste des cités de Perrhébie dans la première moitié du IVème siècle av. J.-C.

Herwig Kramolisch, Das Ende des perrhäbischen Bundes

Βr. Helly, G.J. Te Riele et J.A. Van Rossum, La liste des gymnasiarques de Phères pour les années 330-189 av. J.-C.

Henri Bouvier, Poètes et prosateurs de Thessalie dans les inscriptions

Jacques Cazeaux, La Thessalie des magiciennes

Michel Casevitz, Deux gloses thessaliennes d'Hésychius

Anna Avraméa, Les villes et agglomérations urbaines de la Thessalie byzantine jusqu'en 1204

Lazaros Dériziotis, Un pavement de mosaïque paléochrétienne à Palia (Volos)

Achille Lazarou, La révolte des Larisséens en 1066

Lena Gouriotou, Bas reliefs métabyzantins sur pierre de la Thessalie occidentale

Exposition Dimitrios Tloupas, « La Thessalie qui disparaît » ; présentation de Lena Gouriotou

La Thessalie. Actes de la Table-Ronde, 21-24 Juillet 1975, Lyon
 978-2-35668-034-1 [PDF]

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Zitiervorschau

LA THESSALIE

COLLECTION DE LA MAISON DE L'ORIENT ´ DIT ERRA NE EN No 6 SERIE ARCHGOLOGIQUE 5

LA THESSALIE Actes de la Table-Ronde 21 - 24 Juillet 1975 LYON

organisée par Bruno HELLY

Editeur : Maison de l'Orient 1 rue Raulin - F - 69007 LYON

Diffuseur : Diffusion de Boccard 1 1 rue de Médicis - F - 75006 PARIS

TABLE RONDE

Le volume des Actes de la Table Ronde d a Thessalie» parait enfin, quatre ans après la manifestation dont il doit rendre compte, malgré les retards et les difficultés matérielles qui s'opposaient à sa réalisation. Il apparaît ainsi comme le résultat d'une longue patience et une sorte de pari. C'est une longue patience en effet qu'il a fallu aux organisateurs pour parvenir à débloquer les situations et à trouver les moyens de publier l'ouvrage, une plus longue patience encore à tous les auteurs des contributions présentées à Lyon en 1975, et qui ont attendu avec confuince qu'elles voient le joui. Nous leur présentons ici nos excuses très sincères et nos remerciements. Ce livre est aussi le résultat d'une sorte de pari. Notre gratitude va à Monsieur Jean Pouilleux, Directeur Scientifique du C.N.R.S. et à Monsieur Bernard Groslier, Directeur du Centre de Recherches Archéologiques du C.N.R.S., qui ont mis à notre disposition les moyens de réaliser cet ouvrage. Ce pari n ii pu être tenu que grâce à l'effort de plusieurs des membres de lïnstitut F.-Courby et des URA 1 et 15, qui se sont attachés à la composition des textes, et à Bernard Yon, qui a assuré la confection du volume. Marguerite Yon, Directrice des publications à la Maison de ['Orient, a bien voulu accepter de publier l'ouvrage dans la collection, et elle 1'a très amicalement pris en charge. Louis Basset, Monique de Bignicourt, Yves Calvet, Dominique Gros, Française Létoublon, Jean Marcillet-Jaubert,ont participé à la composition et aux révisions. Que tous en soient ici chaleureusement remerciés. Bruno HELL Y

La Table Ronde nLa ~hessaliera eu lieu du 2 1 au 24 juillet 1975 Lyon. ~ 1a 1 ~ été organisée par l'Institut ~ernand-Courbye t l'Unit6 de Recherches Archeoloaiaues =cherches ~rchéologiques,avec l'aide de l'Ur iiversité lu Cent et e la Recherche Scientifique que nous tenoi A rer ns itre Nat ici.

.

Comité d 'ovan Jean POUILLOun, rrésident. Professeur à l'université Lyon II, Direcreur a e irinstihit Courby . gELLY, organisateur de la Table Ronde. Institut F.-Courby, Lyon. Constantinos GALLIS. Épimélète des Antiquités, Larisa. Volkmar von GRAEVE. Institut d'archéologie, Université de Freiburg/Breisg; Paul ROESCH. Directeur de I'URA 15, Lyon. Christof WOLTERS. Staatliche Museen, Berlin. Monique de BIGNICOURT, secrétaire de la Table Ronde, Institut F.-Courby, Lyon Représentant & la Société Archéologique, Athénes Constantinos GALLIS, Épimélète des Antiquités.

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Représentmit & la Société des recherches thessaliennes, Volos : Lazaros DÉRIZIOTIS, Épimélète des Antiquités. Secrétmre de la Société historique et folklorique des Thessaliens d9Ath&nes: Achille LAZAROU.

LISTE DES PARTICIPANTS

Gilbert ARGOUD, saint-Étienne. Anna AVRAMÉA, Athènes. S.C. BAKHUIZEN, Utrecht. Henri BOUVIER, Lyon. Michel CASEVITZ, Lyon. Jacques CAZEAUX, Lyon. Lazaras D ~ R I Z I O T I,SLarisa. Constantinos GALLIS, Larisa. Reinhardt GAST, Berlin, Adalberto GIOVANNINI, Genève. Léna GOURIOTOU, Larisa. Volkmar von GRAEVE, Freihurg/Rreisgau. Benoît HELLY, Lyon. Bruno FiELLY, Layon. Hettina HOFFMANN, Berlin. Kciriz Klu'Of,L,, Rerlin.

Herwig KRAMOLISCH, Heidelbti;E* Achille LAZAROU, Athènes. Jean MARCILLET- JAUBERT, Ly on. Helmut MULLER, Heidelberg. Jean POUILLOUX, Lyon. Paul ROESCH, Lyon. Leo SCHMIDT, ~reiburglBreisga Horst SCHNEIDER, Saarbrücker Ulrich SINN. Kassel. Michel SIVIGNON,Paris. Marta SORDI, Milan. Gert-Jan TE RIELE, Utrecht. Giannis TOURATSOGLOU, ~ e r o i a . Dimitrios TLOUPAS, Larisa. Anne-Marie VBRILHAC, ~ r e n o b l e . Christof WOLTERS, Berlin. Marguerite YON, Lyon.

AVANT-PROPOS

par Jean Pouilloux La Thessalie est une autre Grèce, parfois oubliée, celle des cavaliers, non des marins. Poséidon n'y commande pas aux navires, mais aux chevaux et aux mouvements tellunques qui si souvent bouleversent le pays. La mer pourtant est proche ; mais elle borde à l'Est une côte inhospitalière sur laquelle tombent, abrupts, les escarpements du Pélion. Vers le Nord, la couronne de montagnes est à ce point continue que seule la trouée du Tempe libère vers la mer les eaux accumulées dans la plaine centrale. Au Sud et à l'Ouest les hauteurs de l'Othrys et du Pinde achèvent de définir un monde clos. La Thessalie est ainsi le plus balkanique des pays grecs, le plus continental aussi. Dans les grandes plaines de Larisa et de Pharsale que le soleil en été dévore d'une intolérable ardeur, les propriét airesthessaliens s'étaient taillé les plus grands domaines qui assurèrent leur primauté, maîtres d'une cavalerie qui fit leur renommée et leur puissance ; alentour, les nations perièques, Perrhèbes, Dolopes, gens de Malide ou de Doride, étaient confinés dans une vie pastorale et médiocre, à l'écart des grands mouvements de l'histoire. C'est là pourtant que s'établirent les premiers peuplements. Dès le XIXe siècle les sites de Dimini ou de Sesklo révélèrent que ces terres thessaliennes avaient accueilli très tôt des sédentaires. L'exploration archéologique s'est main tenant beaucoup précisée ; des établissements pré- ou protohistoriques ont été identifiés en bien d'autres lieux de Grèce ; ceux de Thessalie restent pourtant parmi les mieux connus, témoignage des relations avec les Balkans dès la plus haute époque. Il fallut, à vrai dire, attendre longtemps pour que la Thessalie fût intégrée à la Grèce. La richesse de ses plaines, sa fermeture sur ellemême, la nature de ses communautés rurales la tenaient à l'écart du mouvement des idées politiques et sociales, à l'abri des contraintes économiques qui grevaient si lourdement la vie des cités grecques dans le Sud et les îles. Riches, terriennes et conservatrices, les grandes familles thessaliennes gardaient au Ve siècle une organisation archaïque que la

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AVANT-PROPOS

démocratie des cités n'entamait qu'à peine. Elles conservaient un langage fort éloigné de la langue attique qui allait pourtant fournir à la Grèce le mode commun d'expression. Courtisés pour leur richesse, connus pour leurs prétentions à suivre les modes intellectuelles, les Thessaliens n'en étaient pas moins raillés pour le retard de leur culture. Ainsi dans les dialogues de Platon. On se tourna pourtant vers eux, lorsqu'on chercha un recours à l'impuissance chronique des cités perdues dans leurs quer elles. Jason de Phères fournit un instant le modèle du «tyran» ; les tétrarques thessaliens purent croire un moment dominer l'amphictionie delphique. Ils firent en réalité le lit de la puissance macédonienne. Par leur entremise, Philippe II gagna le cœur politique de la Grèce, le conseil des amphictions. Dès lors les Thessaliens ne furent plus que les acteurs secondaires d'une histoire qui se joua sans eux, même si le destin de Rome vint encore se sceller à Pharsale. Définir dans ces conditions la personnalité thessalienne n'est pas une entreprise aisée. Il convient de toute manière d'apporter des nuances, de distinguer entre la plaine et les montagnes alentour, entre les grands seigneurs de la terre, qu 'à des siècles de distance répéteront les «tchifliks» de l'occupation turque et les bergers des collines, peu à peu assimilés, perdant leur identité nationale. L'inventaire archéologique, à mesure qu'il se précise, révèle des traits spécifiques, et qui ne sont pas seulement de langage, d'onomastique ou de formulaires. Un droit thessalien se dessine à travers les actes d'affranchissement, comme un régime familial particulier, longuement maintenu. Des traditions artistiques apparaissent dans les œuvres artisanales, une diversité d'écoles et d'ateliers, parfois même en raison de l'isolement, à l'écart des grands centres d'art. La religion enfin y prend des traits particuliers .· la Thessalie ne fut pas par hasard la terre de la magie. Religion de terriens, elle demeure plus qu'ail leursliée aux cultes chthoniens. La réunion qui s'est tenue à la Maison de l'Orient ne se proposait pas de faire apparaître tous les aspects de cette personnalité thessalienne. Elle a permis pourtant d'établir des bilans, de mettre en valeur des docu ments nouveaux ou des séries négligées. En s'étendant de la préhistoire à l'époque médiévale, elle a fait valoir la richesse d'une étude que d'autres lieux de la Grèce plus célèbres, ont fait différer trop longtemps. L'heure est assurément venue de réparer cet oubli, de retrouver sur cette terre de passage non seulement la trace de ceux qui y passèrent, mais les caractères propres des peuples qui y vécurent. L 'étude η 'en sera pas décevante. Jean POUILLOUX

A SHORT CHRONICLE OF GREEK ARCHAEOLOGICAL INVESTIGATIONS IN THESSALY FROM 1881 UNTIL THE PRESENT DAY

In memory of Demetrios Theochans.

It does not seem inappropriate, at the beginning of this first in ternational meeting of scholars interested in ancient Thessaly, to give a brief chronicle of the main Greek archaeological investigations in this part of Greece. As well as reviewing the history of archaeological research in this area, this chronicle also serves to honour the memory of some of those who have devoted a greater or lesser part of their work to the study of Thessaly's past. It is remarkable how soon after their liberation from four centur ies of Turkish rule the Greeks showed an interest in protecting, uncover ing and studying the relics of ancient Greece. In 1837, less than ten years after the establishment of the modern Greek state, the Archaeological Society was founded in Athens. The Society held the first General Assemb ly of its members on 28 February 1837 in the Parthenon and the same year it started publishing its «Archaeologiki Ephemeris», the oldest periodical in Greece. The initial aim of this publication, according to a statement in its first issue, was to present to the public the various relics, particularly inscriptions, of ancient Greece. In the following years in various parts of Greece the Archaeologic al Society sponsored the first excavations and collections of antiquities under Greek auspices. At this time the borders of the Greek state reached only a little to the north of the Spercheios valley, leaving the whole of Thessaly still in the Turkish territory. Thessaly was attached to the rest of Greece in 1881, after the Berlin Congress, but even then the Elasson area remained in Turkish hands.

«La Thessalie», CMO 6, Arch. 2, Lyon 1979.

Constantinos GALLIS

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Even before its liberation, however, there seem to have been some substantial antiquarian activities in Thessaly 1, thanks to the prosperity which was brought to the mountain villages of Pelion and Ossa during the last decades of Turkish rule by the development of handicrafts and mer chant trade .These activities were also encouraged by the visits and pu blications of foreign travellers, as well as by the wind of Liberty blowing from the new Greek state to the south. In this context, particular ment ion should be made here of the publication in 1880 of the book Thessalia by Nikolaos Georgiades 2, a doctor from Portaria above Volos. It is the first modern Greek book on Thessaly and gives a detailed account of the area's geography, history and topography, using as sources the works of ancient Greek authors an of foreign travellers, and based on visits to the various sites by the author himself. The topographical part of the book is still a valuable source of information for us today. After the incorporation of Thessaly into the Greek state in 1881, the activities of the Archaeological Society of Athens, as well as of the newl y established Archaeological Service, were extended to this new part of Greece. There was at this time only a General Ephoreia of Antiquities in Athens, which was also responsible for Thessaly. Consequently, the pro tection of antiquities and the collection of information was primarily or ganised through various local authorities (municipal authorities, police, school teachers etc.), who were instructed to report to the central Service on existing antiquities and chance finds in each area. Teachers, mainly principals of Gymnasiums 3, offered particularly valuable help in collec tingscattered antiquities and thus establishing the nucleus of archaeolog ical collections in various towns. Some of these teachers were named «Ektaktoi Epimeletai Archaioteton» (Occasional Curators of Antiquit ies), as is the case even today in some provincial areas. These people were sometimes assisted in their work by foreign archaeologists, such as Lolling, who were working in Thessaly and were interested in the study of the newly revealed antiquities. On particular occasions an archaeologist might also be sent for a short time by the central Service to investigate an important new find or to conduct a rescue excavation. Needless to say, these first excavations were aimed at recovering antiquities from the earth and paid little atten tion to the study of context, stratigraphy etc. The reports of these tea chers and other local authorities, as well as of the archaeologists, were published in the Archaeological Deltion 4, which was first issued in 1885, as well as in Archaeologiki Ephemeris, in Praktika tes Archaeologikis Etaireias, in Panathenaia and various other magazines. The objects, when

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sent to Athens, were deposited in the National Museum, the only museum then existing in Greece. Before the end of the 19th century, the Archaeological Society was already sending to Thessaly archaeologists whom it financed to con duct various excavations and to gather antiquities. Their finds were depos ited in the new local collections, which were now established in Volos and Tyrnavos, for example, or in Larisa, where, in 1882, 166 pieces of sculpture and inscriptions had already been gathered in a local school (Didaskaleion)5 . One of the first archaeologists sent to Thessaly was Christos Tsountas. Born in Stenimachos in Thrace in 1857, he studied archaeology in Athens and Germany and was appointed an Ephor of Antiquities of the Archaeological Society in 1883. He had already worked at Mycenae and in the Cyclades and was an experienced archaeologist when he was first sent to Thessaly in 1889. His first excavation was at Marmariani 6, about 20 kms north east of Larisa, or four hours walk away by the standards then used for estimating distance. Here, Tsountas excavated five small Myce naean tombs. It was only 25 years since Schliemann first started excava tionsat Mycenae and at that time, archaeologists were particularly keen on finding and excavating Mycenaean relics. While digging these tombs at Marmariani, Tsountas noticed, scattered on the surface of the mound, sto ne tools, bone needles and sherds which seemed to be much earlier than Mycenaean. He was in position to appreciate the importance of these finds and to point out that they ought to belong to the Neolithic, a period which was already known elsewhere in Europe and which now appeared to exist in Greece also. By opening a test trench he demonstrated that the site had habitation levels to a depth of at least 1.80 m. He refers also to seeing three other mounds on the Thessalian plain which, he concluded, ought to contain remains of this remote period. This was the beginning of the list of prehistoric sites which he gave later in his book on Sesklo and Dimini 7 . Tsountas was again sent to Thessaly by the Archaeological Society in subsequent years, excavating Mycenaean and M.H. tombs in the mound of «Kastron» (ancient Iolkos) 8 at Volos in 1900 and, in 1901 and 1902, conducting excavations in Volos and at the Neolithic site of Sesklo 9. Besides, other archaeologists were also sent to Thessaly for a short time to conduct various excavations, such as Philios 10, Leonardos, who dug two small Mycenaean tombs at Marmariani before Tsountas 1 1 , and Stais, who in 1891 dug a Mycenaean tholos tomb at Dimini 12. In 1901 Stais was again sent by the Archaeological Society to Thessaly, to investi gate a second tholos tomb which had been found at Dimini and, in exten-

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ding his investigations to the acropolis of this site, he partially excavated the remains of the neolithic settlement there, discovering three of its de fensive enclosure walls and part of a fourth one 1 3 . After 1902 Stais con centrated mainly on Attica, digging at Sounion and other sites. Conse quently, in 1903, after he had completed his own excavations at Sesklo, Tsountas obtained the agreement of Stais and the authorisation of the Ar chaeological Society to continue the work at Dimini. We may note here that, at this time, both Tsountas and Stais were members of the council of the Archaeological Society. In 1903 Tsountas completed the work of Stais at Dimini, discove ring three more defensive walls, and also did some complementary investi gations at Sesklo 14. In the following years, until 1906, he visited Thessal y every summer, looking for further neolithic mounds and carrying out short test excavations at some of them, in order to complement his obser vations from the excavations at Sesklo and Dimini. We can imagine his laborious efforts in this task, bearing in mind the circumstances of the time. Although some of the track roads, like the one from Larisa to Agia, were then under construction, many parts of the plain were still marshy and the main means of transport was by train, as the railway was construc ted soon after the liberation of Thessaly. It is not by chance, then, that most of the sites Tsountas found are just on either side of the railway (the Volos — Larisa and Volos — Pharsala — Trikala branches). We also know from his reports to the Archaeological Society that he bought a donkey for his surveying and that he later sold it at the same price. He also bought a map of Thessaly and complains that there had not at that time been an accurate survey of Thessaly. The results of his excavations at Sesklo and Dimini, as well as of the survey of neolithic sites, appear in his monumental work on the Pre historic Acropoleis of Dimini and Sesklo * 5 , where he gives the first list of Neolithic sites in Thessaly and a first classification of Neolithic and Bronze Age pottery there, as well as presenting the architectural remains and other finds from excavations. In 1901 Tsountas was elected a Pro fessor of Athens University and, after 1906, the demands of his new duties prevented his returning to Thessaly to complete his research into the Neolithic of the area to the extent he wished. His pioneering work on Neolithic Thessaly, however, firmly stamped its seal on much of the research undertaken since then in this part of Greece by both Greek and foreign archaeologists. During the first years of the present century, as has already been mentioned, other archaeologists besides Tsountas were sent to Thessaly

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to conduct excavations for shorter periods of time. The work of two of these archaeologists deserves attention here. Panagiotis Kastriotis was born in Athens in 1859. He studied a rchaeology at the Universities of Athens and Leipzig, and took part in the excavations of his brother-in-law, Schliemann, at Mycenae and Tiryns. He had already conducted many excavations of his own in the Argolid, Laconia and Attica, when, in 1902, he was sent by the Ministry of Education to undertake the excavation of the Asklepeion of ancient Trikka (modern Trikala). It should be explained at this juncture that there were then, as now, two bodies which conducted archaeological work in Greece : the Ar chaeological Service and the Archaeological Society. The Archaeological Service, which now comes under the Ministry of Culture and Science, was then part of the Ministry of Education. Returning to Kastriotis, in the summer of 1902 he excavated, at the expense of the municipal authorities of Trikke, part of the Askle peion, revealing the corner of a large building with mosaic floors. He also conducted other excavations in the area of Trikala and collected a number of antiquities (votive reliefs, sculptures and inscriptions) from various parts of the site and from elsewhere. These objects he placed in the Prefec ture and so founded, in 1902, the archaeological collection of Trikala16. Since Kastriotis became involved in subsequent years with excavations in Attica and later became Ephor for the sculptures in the National Museum, he did not carry on his work in Thessaly. In 1905, the Ephor Konstantinos Kourouniotis was sent to Volos, where he excavated the Mycenaean tholos tomb which had been found by chance in the district of Kapakli * 7 . The tomb was unlooted and contai ned many precious objects, including several made of gold. Of outstanding importance was a golden plaque showing, in relief, the face of a Myce naean building. The next year, 1906, saw Tsountas' last season in Thessaly and the first season of another Ephor, Apostolos Arvanitopoulos, who was desti ned to work in this area for over twenty years. Born in 1874, he studied archaeology at Athens University and successfully completed his studies in Rome and Berlin, and later in Paris, Vienna and London. He had alrea dytaken a doctorate at Athens University and published his first works when, in 1906, he was engaged by the Archaeological Society and sent to Thessaly to locate archaeological sites, to conduct rescue excavations and to collect scattered antiquities. In that same year he added numerous objets to the archaeological collections of Halmyros, of Volos (then hou sed in the Gymnasium), of Larisa (which was at that time in the Municipal

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Building) and Tyrnavos (then in the Hellenikon Scholeion). The Archaeol ogical Society planned to build museums in these four towns. That same year Arvanitopoulos conducted excavations at Pagassai (just south east of the port of Volos), at the sanctuary of Coropaios Apollo and above the village Melies (about 15 kms east of Volos), at a temple on Cape Sepias (the southwest tip of the Pelion peninsula), in Larisa, where he excavated a classical chamber tomb just south of Larisa and in Palaeogardiki near Trikala18. In the subsequent years he carried out many excavations in various parts of Thessaly and did much topographical work, finding a number of ancient sites, both prehistoric and classical, which he tried to identify with known ancient Thessalian cities. He also published many chance finds of reliefs, sculptures and, in particular, inscriptions. The results of his excava tionsand other work appeared in the Proceedings of the Archaeological Society and in the Archaeologiki Ephemeris, but he wrote articles in other periodicals, too. He conducted excavations in Phthiotides Thebes, in Pharsalos (part of the ancient agora), in Pherai (a tumulus, a sanctuary of Her kules and a Doric temple) and in Pyrasos, where he concentrated the anti quities in a storage place in the village of Nea Anchialos, which was foun dedat this time by refugees from the Greek town of Anchialos in Bulgar ia. He also excavated just east of Volos on the hill of Goritsa, whose an cient remains he thought to belong to the city of Demetrias, as well as at Zerelia and the nearby district, supposed by Arvanitopoulos to be the site of Itonos 1 9 . His most important excavation, however, was that at Pagassai 20, where he had started work in 1906, during his first year in Volos. In 1907, while excavating the fortifications of Pagassai, Arvanitopoulos came for the first time upon the famous painted stelai. These were Hellenistic grave stelai with painted representations and decoration which had been used, not long after they were made, in a hasty reinforcement of the city's for tifications. As they had been exposed for a relatively short time and had remained buried ever since, their painted scenes were preserved to an ama zing extent 2 1 . Both Arvanitopoulos and the Society immediately appre ciated the importance of these finds and steps were taken for a museum to be built in Volos to house the stelai as well as other items in the Volos archaeological collection. Alexios Athanasakis, from Portaria near Volos, offered to pay for the museum's construction which was started before the end of 1907 according to plans sent by the Archaeological Society. The museum was ready by May 1909 and, together with other finds, the stelai were exhibited in three of its rooms. It was opened on the 24 May 1909 at an official ceremony in the presence of Crown Prince

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Fig. 1 — Portaria 1909. Crown Prince Constantine (the tall man in uniform to the left) after the inauguration of Volos Museum visited Portaria, the birthplace of Alexios Athanasakis, the donator of the Museum. Alexios Athanasakis is the short man with the black walking stick, in the center of the photograph. (From the author's personal archives). Konstantine, the Minister of Education, many representatives of the fo reign Archaeological Schools in Athens and other dignitaries 22. Arvanitopoulos gave preliminary reports on the stelai in the Pro ceedings of the Archaeological Society, in the Archaeologiki Ephemeris and in other publications 23. The final publication, his book on the Painted Stelai of Demetrias-Pagassai 24, saw the light of day in 1928, after much delay caused by the difficulty of accurate colour reproduction at that time. Meanwhile, Arvanitopoulos carried on his excavations at Pagassai and found more painted stelai, again reused as building material. Some were in towers of the city wall, and others had been reused as building material for a second time in houses of the Turkish period which he demol ished to extract the stelai 2 5 . Besides the discovery of the stelai, Arvani topoulos also investigated the rest of the city wall, the citadel, the thea terand part of the cemetery 26. He also dug at the nearby site of Amphanai (east of Pagassai) and at Iolkos 27 . Of particular note is the tomb found in 1909 at Palaiokastron (an cient Metropolis) near Karditsa. The tomb (or tombs — there were proba bly more than one) was found by accident and contained a quantity of

C. GALLIS jewellery, both of gold and of precious stones. Part of the treasure was lost to tomb robbers and found its way into collections abroad, but a number of objects were recovered from their finders and sent by Arvanitopoulos to the National Museum in Athens for safety 28. The years 1910 - 1912 were three of Arvanitopoulos' most fruit fulyears. He carried out extensive topographical investigations in many parts of Thessaly, sometimes in remote areas, and also conducted a numb erof excavations; his reports cover the greater part of the Proceedings of the Archaeological Society for these years. In Larisa in 1910 he excavated part of the proskenion of the ancient theater and organised the removal of the antiquities (sculpture, stelai, inscriptions etc.), which had hitherto been kept in the Didaskaleion and the Municipal Building, to the castle on top of the hill of Agios Achileios. There he constructed storerooms for them and wrote the first inventory of the Larisa archaeological col lection 29. We may note here that Arvanitopoulos also wrote the first inventories of the archaeological collections of Volos, Halmyros, Agia and Tyrnavos. These inventories contain precious information, as some of the finds have been since lost. Atrax, Pagassai, Pharsalos, Argissa, Mt. Ossa, Omolion, Tempi, Thaumakos, Proerna, Pherai, Lakereia, Gonnoi, Gonnokondylos, Olympias, Lestiani on Mt. Pelion, Iolkos, the sanctuary of Zeus on the summit of Mt. Pelion, Mopsion, Elateia, Gyrtoni, Metrop olis, Agoriani, were just some of the places where Arvanitopoulos car ried out excavations or topographical work in the years 1910- 1912. His observations, together with many topographical sketches, appear in the Proceedings of the Archaeological Society for these years 30. Bearing in mind the extent of his work, it is not surprising that there are certain inaccuracies in some of his writings, as, for example, with some of the ins criptions which he published regularly in the Archaeologiki Ephemeris from 1910 until 1925 31. He also investigated and wrote detailed ac counts of many Byzantine and late Medieval sites 32. In 1912 he conduc ted particularly extensive excavations at Pagassai (in the theater, the agor a, the sanctuary of Poseidon, the southern cemetery and on the fortifica tions, finding more painted stelai) 3 3 and the various finds convinced him that he was digging the city of Demetrias, which Demetrios Poliorketes had founded at the beginning of the third century B.C. 34. This view had already been supported by other scholars as Beloch 3 5 . In September 1912, when war broke out between Greece and Tur key, Arvanitopoulos was mobilised and joined the army as a Second Lieu tenant in the Artillery. The Greek army advanced into Turkish territory, towards the area of Elasson which, as has already been mentioned, had remained until now under Turkish rule. It is moving to read Arvanitopou-

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los' report for that period, written in Elasson on 7 January 1913 36, as he describes the topographical observations he has made and the inscriptions he has studied at the ancient Greek sites which have just been liberated in this area by the army's progress towards the North. Damasi (which he equates tentatively with the ancient city of Mylai), Damasouli, Vlachogiannion, Domeniko (ancient Chyretiai), Praetori and Palaiokastron of Sykia (probably ancient Mondaia), near the ruined walls of which he cam ped for the night, are some of the sites on his way. He goes on to describe sites in Macedonia, which the victorious army had entered, and concludes his report in Elasson where his unit had returned for the winter. I quote here one paragraph from his report 37: «Between Lazarades and Lozani, near the river Aliakmon, it seems to me that there must be an ancient city, because soldiers who had carried some wounded men to Lozani asked if there were any antiquities there and they heard that there is a sculptured stele with an ancient Greek inscription in a church. As I have heard that there are many inscribed stones in the nearby village of Tourniki, I suppose that tha ancient city must be somewhere near there». As we see the on-going warfare did not distract him much from his resear ches. In 1913 he was placed in charge of the newly founded Ephoreia of Antiquities of Central and Western Macedonia 38, which had just been liberated by the the Greek army, and here also he carried out numerous investigations and collected antiquities. He was particularly active in the area of Elasson where, with the help of the army, he arranged for many pieces of architecture, grave stelai and inscriptions (mainly manumission inscriptions) to be taken from Elasson itself and the archaeological sites of the district (Azoros, Dolichi, Pythion, Orthe, Chyretiai and Mondaia) to a building on the southern outskirts of the town. Here he established the archaeological collection of Elasson which, when he wrote the first inventory, consisted of 133 pieces 39. He carried out very careful in vestigations, not only in the above mentioned places, but also in the valley of Potamia, at Gonnoi, Atrax, Argissa and in the plain of Larisa, trying to identify existing ruins with Classical or Homeric sites 40. In the years that followed, the troubled years of the 1914—1918 War, he combined his military obligations with archaeological work in Macedonia, Epirus and the Péloponnèse as well as Thessaly. In Thessaly he undertook topographical research or excavations at Iolkos, Dimini, Demetrias, Pherai, Domenikon, Tsaritsani, Skottousa, Trikka and Metropolis, as well as orga nising the exhibition of antiquities in Volos Museum 4 * . In the last period of his work in Thessaly, between 1920 and 1926, Arvanitopoulos conducted only limited excavations at major sites

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(Demetrias, Pagassai, Krannon and Pherai) 42, as funds were then very l imited in those post-war years. Of his excavations during this period, that of the temple of Zeus Thaulios at Pherai is particularly noteworthy : with its very rich foundation deposits of votives, it is one of the most signif icantClassical monuments to have been discovered in Thessaly 43. In 1925 and 1926 he collaborated in the excavations of the temple with Béquignion, who undertook to publish the architectural finds, but the excava tion was not completed. In 1926 Arvanitopoulos was appointed Professor at Athens University and so, after that year, he did not carry on his work in Thessaly. He did, however, continue the publication of the very rich finds, particularly the stelai of Demetrias and the inscriptions, in the a rchaeological magazine Polemon, which he founded in 1929 mainly for this purpose44. Many of this works on Thessaly were published there even after his death, in 1938, under the supervision of his daughter, Theophano, who had also become an archaeologist45. After Arvanitopoulos' departure in 1926 to his new post in Athens, the antiquities of Thessaly came under the care of Nikolaos Giannopoulos. This original personality obliges us to return to the end of the previous century, as he had been working on the archaeology of Thess aly before either Tsountas or Arvanitopoulos went there, and he conti nued to work there long after Arvanitopoulos' departure. The misfortu nes of Giannopoulos' difficult life present quite a different picture from that of the happily active Arvanitopoulos. Giannopoulos never studied archaeology formally, and was only awarded a Gymnasium Certificate at the age of fifty one. This self-taught archaeologist was born at Doliani in Epirus in 1866, but he was only ten when his father moved with his family to Halmyros 46. He tried in 1886 at the age of twenty, to begin studies at the Gymnasium in Volos, which had been founded in 1881, soon after the liberation of Thessaly. Because of financial difficulties, however, Gian nopoulos could not complete his Gymnasium studies and was obliged to return to Halmyros. He was desperately anxious to avoid working in his father's bakery, as his father desired (which would probably have doomed him for his whole life); instead he worked occasionally as a private teacher Georgiades' or as assistant book to on theThessaly Community's 47 thatSecretary. he first became It was acquainted through reading with the history of Thessaly and the ancient topography of the Halmyros dis trict. This book seems to have been a decisive factor in arousing his anti quarian interests which never ceased throughout the rest of his life. At Giannopoulos' persuasion a number of people in Halmyros founded in 1896 the «Antiquarian Society Othrys» (Philarchaeos Etaireia

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Othrys), and Giannopoulos became the Secretary of its first council. The aim of the society was, according to its constitution, «to collect and safe guard the Classical, Byzantine and even Medieval remains whose study would help to elucidate the ancestral history and art» 48. Soon after the foundation of the society, Giannopoulos, helped by E. Varvarezo, a doctor and the society's president, and by A. Spyridakis 49, a school teacher and member of the society's council, started gathering finds from the area of Halmyros, and soon a small collection of coins, sculptures and inscriptions was formed. These, together with a small library, were housed in the Parthenagogeion school at Halmyros, where members of the society and anyone interested could visit them. In the next year, after the Greek-Turkish war of 1897, Thessaly was again occupied for a few months by Turkish troops and the small col lection and library were looted. After the Turks withdrew, the Antiquar ian Society resumes its activities. The gathering of finds continued and in 1899 the society issued the first number of its periodical (Deltion tes en Halmuro Philarchaeou Etaireias tes Othryos). In this periodical, of which seven numbers were issued in all (the last in 1911), were published a numb erof inscriptions as well as archaeological news and reports on the socie ty'sactivities — particularly on excursions by members of the society in search of antiquities 5 ° . In 1901 the Halmyros collection was visited by Stais, who was excavating at Dimini, and Tsountas, who had started his excavations at Sesklo the same year. Later, after the Ministry of Education had appro ved an application from the society, Tsountas delivered part of the finds from the excavations at Sesklo and Dimini to the society in Halmyros. These items (stone querns and tools, obsidian blades, bone needles and pottery) are carefully listed in the Othrys periodical 5 1 . It is strange to think that a small group of Neolithic finds was already on display in the Halmyros collection from the very beginning of the excavations at Sesklo and Dimini. In 1902 Giannopoulos was appointed by decision of the society the Curator of the Halmyros Museum 52. On his arrival in Thessaly in 1906, Arvanitopoulos visited the collection and was grantly impressed by the work done by the society and by Giannopoulos in particular. His subsequent attempt, however, after compiling the collection's inventory, to transfer the finds from Halmyros to Volos, caused a violent reaction from Halmyriotes including Giannopoulos. The finds eventually remained in Halmyros, but this episode set the tone of the relation between the two men in the future 5 3 .

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In this same year, 1906, the society decided to build a museum in Halmyros and, after many efforts to collect the money by contributions, the foundation stone was laid in 1910. After many difficulties and delays the museum was finally completed in 1927 and the library and the finds of the Halmyros collection at last found a proper home 54. How different this was from the story of Volos Museum which, a few years earlier, had been paid for by one man alone and built in less than two years to house the famous painted stelai of Demetrias. In the meantime Giannopoulos had been very active in publishing various finds, particularly inscriptions, as well as the results of his investi gations. His publications, starting in 1890, covered a wide range of inte rests 5 5 . He published inscriptions not only of Classical, Hellenistic and Roman, but also of Byzantine and even late Medieval date, as well as others from the Archaic period 5^. He even published two works on signs, symbols and engravings on various objects, which symbols he considered of being Prehellenic script57. A great many of the inscriptions and other objects published by Giannopoulos are now lost and, for this reason, his publications are of particular importance. His published works, which exceed 150 in number, also included articles on historical and topogra phicalproblems 58. Among Giannopoulos' outstanding works are his to pographical conclusions on the battle fought in 1311 between Catalans and the knights of Walter, Duke of Athens. Giannopoulos concluded that this battle which led to the death of the Duke and j;o,..jhe Catalan conquest of the Duchy of Athens, took place in the plain of Halmyros and not in Boeotia 5 9 . It should also be mentioned here that he pointed out, before even Arvanitopoulos realised it, that the ruins excavated by Arvanitopoulos on the south side of the port of Volos belonged to the city of Demet rias60. Through his work Giannopoulos gained a wide reputation among Greek scholars and foreign archaeologists working in Greece. In 1916, Professor Skias of Athens University was greatly surprised when by chan ce he learnt from one of his students (who was from Halmyros) that the archaeologist Giannopoulos did not even have a Gymnasium Certificate. The news reached the famous historian Spyridon Lambros, who at this time was Prime Minister of Greece. In 1917 Lambros passed a law under which Giannopoulos, at the age of fifty one, was awarded a Gymnasium Certificate as a self-taught student 6 * . Thus having a formal qualification, Giannopoulos was officially appointed the next year, 1918, as a curator of antiquities at Volos Museum. Soon, though, he was destined to feel the implications resulting from his new status as a civil servant. In 1921 he was transferred to the Ionian Islands as a curator of antiquities at

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Argostoli on the island of Kephalenia, where he spent two difficult years. This Tolstoian character subsequently served in Chalkis and Nea Anchialos (near Volos) for two years at each place before finally, in 1927, being transferred to Volos Museum, where he remained until his death 62. Although he had retired in 1940, Giannopoulos was recalled to active duty within the Archaeological Service during the years of the Second World War. After the liberation in 1945 he was named an Ephor of Antiq uities, after having been twice dismissed and recalled back again to active service. He was still in the Archaeological Service, in Volos Museum, when he died in 1945 at the age of nearly 80. It is not easy to evaluate Giannopoulos' work, bearing in mind, on the one hand, the difficulties he faced and his lack of a basic education and, on the other hand, the amount of work he did on a wide range of subjects. He was looked upon down by some scholars, such as his collea gue Arvanitopoulos, precisely because of his lack of a formal education. With his passionate love for antiquities, however, and his ceaseless efforts over half a century to safeguard and study them, he undoubtly played a remarkabke role in the history of archaeological investigations in Thess aly. This passionate attitude of his towards antiquities is well illustrated in a letter he wrote to Hiller in 1901 (still early in his career), in which he complains that the people do not understand the importance of ancient inscriptions and belittle his interest in them 6 3 . A passage from this letter is quoted here : «...The Greek authorities, mayors or policemen, being illiterate, ignored the value of the inscriptions and did not bother to pre serve them. I became bitterly angry when I saw some builders destroying, in front of my own eyes, an inscription which I had previously published in Bulletin de Correspondance Hellénique . On the other hand, the reac tion against the Antiquarian Society Othrys has never ceased since its foundation. We have been treated with scorn and sarcasm by those schol ars who think that they are something important. Still ... that's indiffe rent to me. The work has been secured...». In the first half of our century, besides Giannopoulos other ar chaeologists worked for shorter periods of time in Thessaly or published articles concerning Thessalian antiquities, both Classical 64 and Byzanti ne 6 5 . From the latter,the first Byzantine archaeologist who worked for an extended period in Thessaly and carried out systematic excavations on Byzantine ruins was Georgios Soteriou. He was an Ephor of Antiquities and had just been appointed Professor of Christian Archaeology at Athens University when he started the excavations at Nea Anchialos (ancient Pyrassos, known as Thebai in the Christian era) in 1924. These excavat ions,which continued every year until 1940, were sponsored by the

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Archaeological Society. They brought to light, in succession, four Early Christian basilicas whose fine mosaic floors and elaborate architecture comprise one of the major excavated archaeological sites in Thessaly. Al ready in 1924, the first year of the excavations, an archaeological collec tionwas established on the site. Apart from the annual reports in the Pro ceedings of the Archaeological Society 66, the results from the early period of Soteriou's work were published in his book The Christian Thebae of Thessaly, which is still a fundamental work for the study of early Christian architecture 6 7 . Soteriou carried on his excavations after the War as well, from 1954 until 1956, continuing the excavation of the basilicas and uncovering other adjacent buildings, as well as digging part of the Christian cemetery at the site 68. Besides Nea Anchialos, Soteriou carried out also many studies in other Byzantine sites of Thessaly, on which he wrote relative reports 6 9 . The archaeological investigations in Thessaly since World War II will be dealt with very briefly, as information on this work is not so inaccessible, whereas some of the information concerning the work at the beginning of this century and at the end of the previous one is at times hidden in obscure Greek periodicals. The first classical archaeologist who worked in Thessaly for a con siderable time after the War was Nikolaos Verdelis. He conducted several excavations in various parts of Thessaly, of which -we mention here the excavation of Mycenaean tholos tombs at Pteleon and Agioi Theodoroi, south of Halmyros, and of several other tombs of Mycenaean to Classical date at Pharsalos 70. Among the latter, the remains of an Archaic tholos tomb, just south of Pharsalos by the National Road, are particularly im posing, and in this tomb were found the well preserved fragments of a chalice crater of the school of Exekias, with a chariot scene represented on one side and the battle over the dead Patroklos on the other 7 * . A further discovery in Pharsalos was a bronze hydria, bearing, beneath its handle, a remarkable relief representation of the abduction of Oreithyia by Boreas and containing an inscribed golden leaf (katadesmos) 72. Verdelis also worked in Larisa 7 3 , and his doctoral thesis on the Protogeometric style in Thessaly as a whole is a basic work for the study of Thessalian pottery 74. Besides Verdelis another scholar published several works of a rchaeological interest at that time, the Larisaian schoolmaster Th. Axenidis 75, the most outstanding of his works being his doctoral thesis on the history of Larisa till the Roman times 76 . Verdelis was transferred to Argolis in 1955 and was succeded by Demetrios Theocharis, who worked in Thessaly for nearly 20 years, till

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Fig. 2 — Christos Tsountas. Professor of Archaeology in Athens University. Ephor of Antiquities in Thessaly (1899-1906).

Fig- 3 — Apostolos Arvanitopoulos. Professor of Archaeology in Athens University. Ephor of Antiquities in Thessaly (1906-1926).

Fig. 4 — Nikolaos Giannopoulos. Self-taught archaeologist, who worked in Thessaly, during the first half of the century.

Fig. 5 — Demetrios Theocharis. Ephor of Anti quities in Thessaly (1956-1974). Professor of Prehistoric Archaeology in Salonica University.

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1974, when he left for his new duties as a Professor of Prehistoric Archae ologyat Salonica University. Theocharis carried on the tradition of pre historic research initiated in Thessaly by Tsountas, while bringing modern aims and methods to bear in his work. His rescue excavations in many parts of Thessaly embraced sites dating from the Neolithic to the early Christian period 77. In the field of basic museum work, the stelai and other finds in Volos Museum went back on display in 1961, following the repairs necessitated by the earthquakes of 1955 which had severely damaged the whole building 78. In Larisa the archaeological collection had hitherto been housed on the hill of Agios Achilleios where many pieces had been scattered, broken or stolen during the War. Consequently in 1957 Theocharis arranged its transfer to the mosque by the central market where it is still housed today 7 9 . Of his numerous excavations and finds, mention is made here of his investigation of the Mycenaean levels at Iolkos 80, of the three built tombs of Classical date which he excavated at Krannon in the wake of tomb robbers 81, and of his uncovering the poorly preserved ancient theatre of Demetrias 82. At Omolion some fourth century graves, found by chance, yielded many gold ornaments which are now on exhibition in Volos Museum 8 3 . At Philia near Karditsa, in addition to the scanty r emains of a Basilica of 3rd c. A.D., he found the ruins of a temple, proba bly of Athena Itonia, together with a rich votive deposit of bronze offe rings 84. At Mega Monasterion a complex of Mycenaean, rock-cut cham bertombs produced a wealth of interesting finds, including a terracotta model of a chariot 85. Finally, in his excavation of part of the complex of the Asklepeion of Trikka, he found mosaic floors with representa tions of Dionysiac scenes 86 . Theocharis also carried out a good deal of topographic research and found many new prehistoric sites87. He conducted several trial exca vations at prehistoric sites (such as Souphli Magoula, Gentiki and Achilleion), which were confined mainly to stratigraphical investigation88. He undertook a full scale excavation on the tiny islet of Agios Petros, which lies in a bay of the island of Pelagos in the Northern Sporades. Geograp hically Agios Petros has many similarities with Saliagos, but its Neolithic levels, which span the end of the Early and beginning of the Middle Neol ithic, are earlier in date89. Above all, of course, in almost every year of his stay in Thessaly, Theocharis has excavated at Sesklo. Here his stratigraphical soundings uncovered preceramic levels similar to those he has found at Souphli Magoula and elsewhere. In addition, he has excavated a part of the settlement lying outside the citadel and to its west90.

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The results of the early period of Theocharis' work were given in his doctoral thesis, «The Dawn of Thessalian Prehistory» , where he deals with the beginning of the Neolithic in Thessaly91 . Material drawn from his extensive work, both at Sesklo and in other parts of Greece, was included in the relative chapters of the first volume of the «History of the Greek Nation» as well as in the lavishly illustrated publication of the National Bank of Greece entitled «Neolithic Greece» ^ . One should also mention Nikos Papahatzis, who carried out quite a lot of topographical research and by his books and articles has contribu ted much to the the study of Thessalian topography93. Also the specialist on the coins Mrs Manto Karamesini-Oikonomidou, who has published many articles on coins from various sites of Thessaly94. Besides Theocharis other archaeologists worked in Thessaly: in the field of Classical archaeology, apart from Mrs Protonotariou-Deilaki95, there worked Agelos Liagouras in 1963-1965 ^, Georgios Hourmouziadis since 1965 who, from 1975, succeded Theocharis in the direction of the Archaeological Service of Volos97, the author of this report since 197098 and Athanasios Tziaf alias since 1974. Of the finds during the recent years it is worth mentioning here the excavation, in 1968, of part of the koilon of the ancient theatre of Larisa. There came to light fourteen rows of seats in all, made of white marble and many bearing inscriptions of the Late Roman Period. The excavations, conducted by Hourmouziadis, showed that the ancient theatre of Larisa is one of the most remarkable and best preserved monument of Classical Thessaly99. Unfortunately, the excava ted part of the theatre remained exposed only for a short time, because in 1970 a modern two-storey building was erected on it. Excavations were also conducted by Hourmouziadis at Prodromos, near Karditsa, where he investigated three Neolithic settlements, where lowest levels date back to Early Neolithic100. The numerous figurines from Prodromos formed a great part of the material used in his doctoral thesis on the Neolithic figu rines of Thessaly 101 . In the field of Byzantine archaeology there worked in Thessaly Pavlos Lazaridis 102 , Miss Eutychia Kourkoutidou from 1965 to 1969 103, Nikolaos Nikonanos from 1969 to 1974104", Lazaros Deriziotis since 1973 and Miss Evi Iatridou since 1974. The Ephor of Byzantine antiquities Pavlos Lazaridis carried on, for the last fifteen years, the excavations in Nea Anchialos, initiated by Soteriou. He has uncovered the previously unexcavated north wall of Basilica Β and a large, square, secular building with baths in the space between Basilicas A and B, as well as revealing a great part of the largest Basilica Gamma, of which only a part had been excavated by Soteriou. More elaborately decorated mosaic floors have

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been brought to light and the Basilica has been renamed the «Basilica of Bishop Petros», after the man who, according to a mosaic inscription, had organized its renovation 105 . The excavations at Nea Anchialos, as well as the ones conducted at Sesklo by Theocharis, have been funded by the Ar chaeological Society, which also funded other minor excavations in various parts of Thessaly. This carries on to the present time the bright tradition of the Society's support for archaeological research in Thessaly, initiated at the end of the last century. Besides his excavations at Nea Anchialos, P. Lazaridis also carried on various investigations and resto ration works in many Byzantine monuments in other sites of Thessaly (cf. footnote 102). Besides the above mentioned archaeologists other scholars and archaeologists have also published, in the recent years, articles of archaeol ogicalinterest, concerning Thessaly 106 . One final topic should be mentioned here: the steps taken now by the Archaeological Service for the protection of the prehistoric sites, or magoules, of the Thessalian plain. These sites have recently been threate ned with complete destruction as a result of modern methods of cultiva tion.Over the last twenty years, the Thessalian plain has been changing rapidly as cereals, which have been grown in the area since the Neolithic, are replaced by more profitable crops, such as cotton, sugarbeet and fruit trees. These new crops, however, demand irrigation and flat land that can be easily irrigated. A wide network of irrigation canals, extending over hundreds of kilometers, is under construction throughout nearly the whole Thessalian plain. Land is also being redistributed so that the hither to dispersed and tiny holdings of each farmer are now amalgamated into one or two large fields, orientated according to the canal and road networks. During this process the prehistoric magoules were just obstacles to the conversion of the plain into flat land suitable for irrigation. Some of them had already been levelled by bulldozers when the Service took drastic steps for their protection. Now, by close collaboration with the Ministry of Agriculture and, of course, after no little bureaucratic wrangl ing,we intervene to ensure that, as far as is feasable, canals and other works do not touch sites. Moreover, where land is being redistributed, we arrange for the magoules to become state property and for farmers to re ceive an equivalent area of state-owned land elsewhere in the plain. Natur ally, this procedure is also followed for Classical sites. In Thessaly we have, in this way, already converted into state property literally hundreds of acres of land of archaeological importance, without the enormous ex pense of expropriation. The farmers are contented as they receive flat

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land, suitable for cultivation. The sites are also protected and can be exca vated in the future without obstruction from uncooperative landowners. Thessaly, the home of ancient gods and of many of the figures portrayed in Greek mythology, is a rich field for research. It is hoped that in the future more and more people will come and work there and contri buteto our understanding of Thessaly's past. The organization of this «Table Ronde» on ancient Thessaly is a decisive step towards the fulfil lment of this hope.

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LIST OF PERIODICALS - ABBREVIATIONS AAA

'ApxaioXoytna 'Ανάλεκτα έ£ Άο-ηνών. Ι (1968) - VIII (1975). "Atfîjixu. ABME ΆρχεΧον των Βυζαντινών Μνημείων της 'Ελλάδος. Ι (1935) - 12 (1973). 'Αθήναι. ΑΔ ΆρχαιολοΎΐκόν Αελτίον. 1η Σειρά : Ι (1885) - 8 (1892). 2η Σειρά : 1 (1915) - 15 (1935) and 16 (1960) - 27 (1972). 'Αθήναι. ΑΕ ΆρχαιολοΎΐκή Έφημερίς. "Εκδοσις της εν ΆΦήναις κής 'Εταιρείας. (1837-1975). 'Aflfjvai. Άδηνα Σύγγραμμα περιοδικοί; τη"ς èv Άδήναις 'Επιστημονικής 'Εταιρείας 1 (1889) - 73/74 (1972/1973). Άοηναι. Άοήναιον Σύγγραμμα περιοδικόν, κατά διμηνίαν έκδιδόμενον συμπράξει πολλών λοφίων. 1 (1872) - 10 (1881). 'AtfTjvai. AM Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Institus. Athenische Abteilung. 1 (1886) - 90 (1975). Berlin. Archaeology Publication of the Archaeological Institute of America, 1 (1948) 28 (1975). New York. 'Αρμονία Έβδομαδιαΐον φιλολο'γικόν περιοδικόν. 1 (1900) - 3 (1902). Άϋηναι. ΆρχεΧον Θεσσαλικών Μελετών "Εκδοσις της 'Εταιρείας Θεσσαλικών 'Ερευνών. Α'(1972) - Γ'(1974). Βόλος. 'Ασκληπιός Περιοδική εκδοσις Φιλαρχαίου 'Εταιρείας Τρίκκης. 1 (1960) 6 (1974). Τρίκαλα. BCH Bulletin de Correspondance Hellénique. Publication de l'École française d'Athènes. 1 (1887) - 99 (1975). Paris - Athènes. Byz. Zeit. Byzantinische Zeitschrift. 1 (1892) - 68 (1975). München.

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Αελτίον της 'Ιστορικές και 'Εθνολογικής Εταιρείας. 1 (1883) - 15 (1961). 'Αθήναι. Έδεσσα'ΐκά Χρονικά. "Εκδοση τοϋ Φιλοηροόδου Συλλόγου 'Εδέσσης "Μέγας 'Αλέξανδρος". "Ετος Α'(1972) - "Ετος Γ'(1974). ΕΕΒΣ Έπετηρίς 'Εταιρείας Βυζαντινών Σπουδών. 1 (1924) -41 (1974). 'Αθήναι. 'Ελληνικά Ιστορικόν περιοδικόν. 1 (1928) - 18 (1975). 'Αθήνα. "Epyov To "Epyov της 'Αρχαιολογικής 'Εταιρείας. Publication of the chaeological Society of Athens, published annually since 1954 and containing a summary of ΠΑΕ of the same year. Έφημερίς τών Φιλομαθών. Άϋηναι. 'Ημερολόγιου η "Φήμη". Συναρμολογηϋέν και έκδοϋέν ύπό Ζωσιμά Έσφιγμενίτου. Α'(1886) - Β'(1887), Γ'(1888). Βόλος. Θεσσαλικά "Εκδοσις της Φιλαρχαίου 'Εταιρείας Βόλου. Α' (1958) - Ε' (1966). Βόλος. Θεσσαλικά Γράμματα. Δεκαπενθήμερο περιοδικό της θεσσαλικής πνευματικής ?ωής. Α' (1945). Βόλος. Θεσσαλικά Γράμματα. Λογοτεχνικό περιοδικό. 1 (1960) - 3 (1975). Λάρισα. Θεσσαλικά Χρονικά. "Εκδοσις της 'Ιστορικής και Λαογραφικές 'Εταιρείας τών Θεσσαλών. 1 (1930) - 10 (1971). 'Αθήναι. IG IX, 2 Otto Kern, Inscriptiones Thessaliae. Berlin 1908. Λαρισαϊκά Γράμματα. Περιοδική" έ'κ δόση λόγου καίτέ'χνης τής Λογοτεχνικής 'Ομάδας Ααρίσης. Α' (1973) - Γ' (1975). Λάρισα. Νεολόγος Νεολόγος Κωνσταντινουπόλεως. Κωνσταντινούπολις. Όθρυς Αελτίον της έν 'Αλμυρω Φιλαρχαίου 'Εταιρείας της "Οθρυος. Α' (1899) - Ζ1 (1908-1911). 'Αλμυρός. ΠΑΑ Πρακτικά της 'Ακαδημίας 'Αθηνών. 1 (1926) - 50 (1975). 'Αθήναι. ΠΑΕ Πρακτικά της εν 'Αθήναις 'Αρχαιολογικής 'Εταιρείας. 1837-1975. 'Αθήναι. Παναθήναια Αεκαπενοήμερον είκονογραψημένον περιοδικόν. 1 (1900) - 72 (1967). 'Αθήναι. Παρνασσός Περιοδικόν σύyypaμμa κατά τριμηνίαν έκδιδόμενον. Α' περίοδος : 1 (1877) - 17 (1874), Β' περίοδος ·. 1 (1959) - 6 (1974). Αθήναι. Περραιβία Δίμηνη 'έκδοση θεμάτων τής 'Επαρχίας 'Ελάσσονος. "Ετ. Α' (1973) - Γ' (1975). Έλασσών. Πλάτων Αελτίον 'Εταιρείας Ελλήνων Φιλολόγων. 1 (1949) - 27 (1975). 'Αθήναι. Πολέμων Άρχαιολογικόν περιοδικόν. 1 (1929) - 8 (1965-1966). 'Αθήναι. Προμηθεϋς Προμηθειίς, ήτοι ερανιστής διαφόρων γνωμών και Ιστοριών (Ζωσιμάς Έσ ούν και ΜαλιεΓς και Α1ι>ιδι>ας και Φϋιώτας Θεσσαλοΐς , τας ψήφους Se Άσαιτούτων τε και Δολόττων · ού yàp 'έτι ήν Αολόπων Ύ^νος - Νικοπολίτας φέρειν. Vgl. Kip 106 -110 und 136 f. Diese Meinung vertreten : Niese III (1903) 122 ; 183 ·, 356 ; W. Kroog, De foederis Thessalorum praetoribus, Diss. Halle 1908, 30 f. ; Kip (1910) 112 f. ; A. Arvanitopoulos in AE 1923, 124 ; Stählin (1924) 37 ; Busolt - Swoboda II (3 1926) 1494 ; B. Lenk, Perrhaebi, RE XIX 1, 1937, 909 ; Th. Axenidis, Ή Πελασγις Λάρισα..., Athen 1949, 54 ; Will II (1967) 333. G. Daux in BCH 48, 1924, 373 ff. F. Stählin, Zur Thessalischen Strategenliste, Philologus 88, 1933, 130 ff. A. Babakos, Actes d'aliénation en commun et autres phénomènes apparentés d'après le droit de la Thessalie antique, Thessaloniki 1966, 26 - 28 (= französische Übersetzung der griechischen Ausgabe Πράξεις κοινής διαθέσεως ..., Athen 1961, 30- 32). FD III 4 Nr. 75, 25 f. : ε£ ών συμβε/3ηκε(ι;] τους Πε[ρραιβους και Θεσσαλούς δει^αΐς έμπε/σείν σ]υμν»ραϊς ... Vgl. den Kommentar von Colin ebda. 111 ff., bes. 113 m. Anm. 5 und 6 : Dieselben Vorwürfe zählen auf : Liv. XLII 13, 9 und App. Rom. IX 11, 1 ; beide führen Perrhäbien und Thessalien als Beispiele an ; Diod. XXIX 33 nennt nur Thessalien. Ohne Anspruch auf Vollständigkeit der Belegstellen : Pol. XVIII 46 ff. - Liv. XXXIII 32 ff. ; Liv. XXXIX 25; 26; Pol. XXIII 1 - Liv. XXXIX 46; Liv. XLII 13; 40; 53; 67; Pol. XXX 6 ff.-Liv. XLV31ff. Liv. XLI 25; XLII 5; 13, 9; vgl. Niese III 105 f. Pol. XXX 7 und Liv. XLV 31. Liv. XLII 53, 5 ff. ; Niese III 122 : «Es ist kein Zweifel, dass die Perrhäber grossenteils makedonisch gesinnt waren». Perseus musste das Land allerdings wenig später vor den Rö mern räumen : Liv. XLII 67. Noch im Winter 186/5 erhob der perrhäbische Bund bei den Verhandlungen im Tempêtai vor einer römischen Senatskommission gegen Philipp V. den Vorwurf, er halte weiterhin perrhäbisches Gebiet besetzt. Die Römer sprachen es den Perrhäbern zu : Liv. XXXIX 24 26; 29; 33. Vgl. Niese III 23; F.W. Walbank, Philip VofMacedon, Cambridge 1940, 226 -239. A. Rosenberg, Amyntas, der Vater Philipps II., Hermes 51, 1916, 499 - 509, bes. 502 f. E. Kirsten, Tripolis Nr. 8, RE VII A 1, 1939, 207 -209, bezieht sich im selben Zusammenhang auf Rosenberg, während B. Lenk, Perrhaebi, RE XIX 1, 1937, 906-909 für die politische Geschichte der Perrhäber auf Kip 114 ff. verweist. Dort finden sich aber, 122 f., nur Über legungen zur besonderen Lage der Tripolis innerhalb des perrhäbischen Bundes nach 196, nichts zur direkten Zugehörigkeit dieses oder eines anderen perrhäbischen Gebietes zu Makedonien. Liv. XXXV 39Liv. XLII 59. Diod. XXXVI 8, 1. App. Mithr. 30. Caes. b.c. III 80. App. b.c. II 88 und IV 88. Liv. XXXVI 25 ff. ; vgl. Niese III 19 und Kip 48. Liv. XXXVIII 10, 3 ; vgl. Niese III 20. B. Helly, Gonnoi, 2 Bände, Amsterdam 1973 ; hier : Vol.I 113. Helly, Gonnoi II Nr. 42. ebda. Kommentar zu Nr. 41. ebda. Nr. 43 = AE 1911, 147 ff. Nr. 88 (Dekret von Gonnos) und Nr. 47 = AE 1912, 67 f. Nr. 93 (Proxeniedekret von Gonnos für einen Römer). Polemon 1, 1929, 119 ff. Nr. 422. Eine Übersicht über die von Arvanitopoulos publizierten Inschriften findet sich bei Babakos a.O. 3 f.

218

H. KRAMOLISCH

28. Der Text befindet sich im Museum von Volos, Inv. Nr. Ε 14. Chr. Habicht stellte mir eine sehr gute Photographie zur Verfügung, mit deren Hilfe einige Lesungen von Arvanitopoulos verbessert werden können : Z.l : Die Spuren des Chi, die Arvanitopoulos gesehen hat, sind nicht (oder nicht mehr) erkennbar. Z.2 : Arvanitopoulos: / [Ιερέως 8e τοϋ] 'Ασκληπιού èv Όλοσσόνι Καλ[λιβίου... zu lesen ist : /[Ιερεύοντος δέ τοΰ] 'Ασκληπιού èv Όλοσσόνι Καλ[... Ζ.4 : Arvanitopoulos : ... Σιλ]ανίων Έενοκράτου (erster Antragsteller). Das Photo zeigt vor dem Alpha oben die Spuren einer schrägen Haste, die zu einem Ypsilon oder Chi gehören könnten. F. Dornseiff - B. Hansen, Rückläufiges Wörterbuch der griechischen Eigennamen, Berlin 1957, geben keinen Namen auf -υανίων, wohl aber Μηχανΐων (und auch den Σιλανίων von Arvanitopoulos). Z.7 : Arvanitopoulos : ... Φιλέ]ταιρον Ώολυκλέους (Dikastagogos). Das Photo zeigt deutlich zwischen Alpha und Rho einen grösseren Abstand als für Iota nötig wäre, die Buch stabenreste vor dem Alpha können nur als Pi verstanden werden : ... ] πατρόν Ζ. 24 f. : Arvanitopoulos : ... άσφάλει Ι [αν χρόνον τόν απαντ]α και αύτόΐς ... zu lesen ist : ... άσφάλβι / [αν και τα άλλα τί]μια και αύτοΐς... 29. Vom Namen des Asklèpiospriesters ist in Nr. 422, 2 die Silbe Καλ[ erhalten. In IG IX 2, 1292, 2 findet sich ... / βίου τοΰ Αυτοβούλου τα^ευόντων. Arvanitopoulos fügte aus beiden Texten den vollen Namen des Priesters zusammen : Καλλιβίου τοϋ Αυτοβούλου. Von den Namen der nachfolgenden Tagoi erscheint kein einziger auch nur teilweise gleichzeitig in beiden Inschriften. Arvanitopoulos ergänzte in der Lücke der einen jeweils den erhaltenen Text der anderen. 30. F. Stählin, Zur Chronologie und Erklärung der Inschriften von Magnesia und Demetrias, MDAI (Ath) 54, 1929 [1930], 201-226. 31. Stählin ging noch von der Datierung von Pomtow für Syll.^ 692 aus (ca. 130 v. Chr.). Syll.3 692= FD III 2 Nr. 68 ist jetzt durch G. Daux, Chronologie delphique, Paris 1943, L 65, auf ca. 134/3 datiert. 32. Zur Herkunft der thessalischen Strategen vgl. den Allgemeinen Teil meiner Dissertation ·. Die Strategen des thessalischen Bundes von 196 bis zum Ausgang der römischen Republik, Bonn 1978 (=Demetrias II, veröffentlicht von V. Milojfic und D. Theocharis). 33. Kroog a.O 41 f. 34. Helly, Gonnoi II Nr. 120=/G 1X2, 1044 a und Nr. 130, 131, 132 = /G 1X2, 1044 d. 35. In Praktika 1972 [1974], 48 hat P.J. Lazaridis eine Inschrift mit Freilassungen aus dem Phthiotischen Theben veröffenlicht. Sie stammen aus dem Jahr eines Strategen Agathanor, Sohnes des Philon. Dieser Name erscheint in derselben Urkunde als der eines Freilassers. Die beiden Personen müssen als identisch betrachtet werden. 36. Stählin a.O. 218 vermutete ein weiteres Mitglied dieser Familie : Der in IG IX 2, 1105 («um 117 v. Chr.») genannte Histiaios, Sohn des Nikon, sei ein Neffe der drei Brüder. 37. Der dort von Kern gelesene Name Ainias wurde bereits von Arvanitopoulos verbessert. 38. SylO 826 = FD III 4 Nr. 277 A. Die Inschrift ist nach Daux Chr. delph. L 68 (das Jahr des Eukleidas) am ehesten auf 125/4 zu datieren. Stählin kannte sie nur als Syll.* 826, datiert von Pomtow auf 117. - Vgl. auch das Stemma auf Seite 208. 39. Helly, Gonnoi II Nr. 40 und 42 mit den Photographien ebda. pl. VIII. 40. Helly, Gonnoi I, 105. 41. ebda. 104 f. 42. Paus. VII 16,7 ff. 43. Paus. VII 16,9 f. : ...συνέδρια τβ κατά έ'ϋνος τα εκάστων, 'Αχαιών και τα èv ΦωκβΰΌνυ ή Βοιωτοΐς τ} έτέρωΰΐ που της Ελλάδος, κατελέλυτο ομοίως πάντα. (10) è'reai 6è où πολλοίς ύστερον έτράποντο ές è\eov 'Ρωμαίοι της Ελλάδος, και συνέδρια τε κατά έ'-&νος άποδώόασα> εκάστοις τα αρχαία.

DAS ENDE DES PERRHÄBISCHEN BUNDES

219

44. Th. Schwertfeger, Der Achaiische Bundvon 146 bis 27 υ. Chr., München 1974, 19-26. 45. Schon Niese III 356 Anm. 3 vermutete in diesem Satz «eine der vielen Ungenauigkeiten des Autors». 46. Paus. VII 16,9 : πόλεων δε, Öaai 'Ρωμαίων εναντία έπολέμησαν, τείχη μεν à Μόμμως κατέλυε και Άπλα άφρρεΐτο πριν ή και συμβούλους άποσταληναι παρά Ρωμαίων... 47. Paus. VII 15,2-3 ; vgl. Niese III 345 ff. Er vermutete aufgrund einer Notiz bei Zonaras IX 31,2, die Achäer hätten damals «vielleicht nicht ohne Erfolg» in Thessalien Unterstützung gesucht : ήδη yàp εις την Θεσσαλίαν παρηλοον (sc. die Achäer). Die Stelle muss aber auf die bekannte Belagerung von Herakleia durch die Achäer bezogen werden und nicht auf eine Verständigung mit den Thessalern. 48. Pol. XXIX 19 ; XXX 4-5 und 25 ; XXXI 7 ; vgl. Niese III 156 f., 177 und 192 ; Will II 250 ff. 49. Pol. XXIX 22 ; XXX 2-3 ; XXXI 6 ; vgl. Niese III 197 f. und Will II 245 ff. 50. In den 130er Jahren ist er als thessalischer Stratege bezeugt. Es handelt sich vermutlich um den Vater des Philosophen Philon, der nach 88 v.Chr. in Rom mit Cicero zusammentraf : vgl. meine in Anm. 32 genannte Arbeit, Kap. C 14. 51. Pol. XXXVIII 17, 3-6. 52. Bereits Kip 61 f. fand es erstaunlich, dass den phthiotischen Achäern und den Maliern «nicht dasselbe Recht wie den Ainianen zuteil geworden wäre». 53. So z.B. Lenk a.O. 908. 54. P. Gardner, Catalogue of Greek Coins, Bd. 5 : Thessaly to Aetolia, ed. by R.S. Poole, London 1883, p.XXXI f. behauptet dies für die Thessaler, Magneten, Ainianen, Perräber. Dasselbe geht auch hervor aus : P. Head, Historia Numorum, Oxford2 1911, 304. Die referierte Forschungsmeinung ist längst widerlegt, z. B. von Kip, Accame. 55. Sylt.3 692 = FD III 2 Nr. 68, datiert nach Daux, Chr. delph. L 65. 56. Syll.3 704 = FD III 2 Nr. 69 und Sy//.3 826 = FD III 4 Nr. 277 ff., datiert nach Daux, Chr. delph. L 68. 57. Dittenberger, im Kommentar zu Syll.3 826 B, bezeichnet sie als die Agoratroi oder Pylagoroi, die die Hieromnemonen begleiten. 58. Syll. 3 704 = FD III 2 Nr. 69 Z. 9 f. Das Ethnikon ist nur so und nur in dem in Athengefundenen Exemplar dieses Beschlusses erhalten .IG II2, 1134. 59. Syll.3 826 B= FD III 4 Nr. 279, 21. 60. G. Daux, Delphes au He et au 1er siècle, Paris 1936, 344-348. 61. Kip 85 ff., bes. 106-109. 62. Vgl. die Beschreibung der Halbinsel bei Stählin, Hell. Thess. 39 ff. 63. Daux, Delphes... 347. 64. Allerdings muss zugegeben werden, dass die Magneten unter den amphiktyonischen Völkern, die zur Zeit des Pausanias in Delphi vertreten waren, nicht aufgeführt sind. Paus. X 8,4 : οι δέ Άμφικτύονες ol έπ'έμοΰ τριάκοντα άριθμφ ήσαν έκ Νικοπόλεως μεν και Μακεδονίας τε και Θεσσαλών ... , έκ δε Βοιωτών ... και έκ Φωκεων τε και Δελφών, παρά τούτων δύο εκάστων εΧς δ'έκ Αωρΐδος της αρχαίας κτλ.

* Seit dem Abschluss dieser Untersuchungen sind folgende Arbeiten erschienen, in denen auf die hier behandelten Fragen oder einzelne Aspekte davon eingegangen wird : D. G. Martin, Greek Leagues in the Later Second and First Centuries B. C, Diss. Princeton, N.J., 1975,65-76. G. Daux, «Les empereurs romains et l'amphictionie pyléo-delphique», CRAI 1975, 348-362. G. Daux, «La composition du conseil amphictyonique sous l'Empire», Recueil Plassart, Études sur l'antiquité grecque offertes à André Plassart par ses collègues de la Sorbonne, Paris 1976, 59-79.

220

Β. HELLY, G.J. TE RIELE & J.A. VAN ROSSUM

Τ*Τ·..ν. Ά.

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Fig. 1 - Liste des gymnasiarques de Phères.

LA LISTE DES GYMNASIARQUES DE PHERES POUR LES ANNÉES 330 - 189 av. J.C.

A la demande de M. D.R. Théocharis, nous avons réexaminé la pierre n° Ε 1246 du Musée de Volos, signalée par lui, avec une édition du texte, dans YArch. Deltion, 19, 1964, p. 265-266. Il s'agit d'une grande plaque de calcaire gris, trouvée dans les champs au Nord-Est de Phères, sur le territoire de la commune de Rhizomylo. Ses dimensions sont de 1.08 m de hauteur, 0.61 de largeur maximum, 0.125 d'épaisseur maxi mum; les lettres mesurent environ 12 mm aux lignes 1 et 2, 9 mm pour la plus grande partie des autres lignes : mais à partir de la 1. 33 de la seconde colonne, on constate des irrégularités dont on discutera plus loin. Les interlignes mesurent, entre les lignes 1 et 2, 5 mm, et pour la suite, avant les passages irréguliers, 4 mm. A gauche et en haut, la pierre est écaillée dans l'épaisseur, selon le clivage des veines : de ce fait l'intitulé est grave ment mutilé. En bas, la plaque est brisée en biais, de sorte que le côté droit est le plus court. L'arête du côté gauche est en outre rognée, mais sans beaucoup de pertes en ce qui concerne le texte inscrit. La révision de cette pierre (voir photographie) nous permet de proposer le texte ci-dessous. Après l'intitulé (1. 1-2), qui s'étend sur la largeur totale de la plaque, suivent deux colonnes que nous appelons A et B, avec les numéros des lignes (3 et suivantes) décomptés dans chaque colonne indépendamment, car l'ajustement des lignes d'une colonne sur l'autre n'est pas régulier, ce que l'on s'est efforcé de rendre aussi par la disposition typographique du texte. Les restitutions des lignes 1 et 2 seront discutées plus bas, et nous limitons notre apparat critique aux résultats des relectures corrigeant ou complétant la publica tion première (signalée par Th.).

«La Thessalie», CMO 6, Arch. 2, Lyon 1979.

B. HELLY, G.J. TE RIELE & J.A. VAN ROSSUM

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222

[ Oi yeyovoreç αφ' ol οίπολϊτ] ai οι μετ' Άλεζάνδροιο [κατείλϋον, διαβάντες eu] τ αν Ασίαν γυμνασίαρχοι(Α)

5

[5] 10

[10] 15

20

[20] 25

30

[30]

[ ] [ ]ς [ ]ος [ ]δαιος [ ]ς Αυνάτειος [ ]ράστειος [ ]ίλειος []ς Εύδίκειος [ Άν]αζάνδρειος [ Νι]κοκράτειος [ ] Φειδούνειος [ Ά]μυντόρειος [ ]ς Μενάνδρειος [ ]ς Μεννείδαιος [ Α]ύτοκρατόρειος [ ] Αυσάρειος [ ]ς Μεννείαιος [ ]ας Ανειρίστειος [Φ]ειδιππειος [ ]εις Νικοκράτειος [ ]ας Εύκρατίδαιος [ ]ος Φιλολάειος [. . . . ]δεις Εύρυμεδόντειος [. . . . ] μένεις Αντιλόχειος [. . . ]ανις ΑρΎέαιος [. . . ] άμαχος θιοξότειος [Γ]ενναϊος Φιλιππίδαιος [Θ]έρσουν Νικοκράτειος Μεγαλοκλίας Αλκαμένειος Πεδδιεύς Σιμμίαιος Μεννείας Μεννείαιος 'Αρχέλαος Φρ vac. ύνειος

(Β) Αιοντομένεις ΥΙιοούνειος Φίλιππος Πιΰούνειος 5 Μενουνίδας Μενούνδαιος Ααπρέπεις Ααμαγείτειος à πόλις Έπικρατίδας Ααμοΰοίνειος Ίάοουν Άλεξάνδρειος 10 3 Ααμοκράτεις Φιλίππειος Εύβείας Θιοξότ€ΐος Μεννείας Μενούνδαιος Μενοίτιος Σπερχαΐος 'Επικρατείς Μενεκράτειος 15 Καλλικλίας Πολίταιος Ευνικος Νεικοφάνειος Καλλικλίας Αύτοκράτειος Πίοουν Θιοξότειος Σϊμος Έπικρατίδαιος 20 Θρασύλαος Πολίταιος Νικοφάνεις Εύνίκειος Ααμόφιλος Έενούνειος Αμφίστρατος Κυρσίλειος Μένουν Θιοξότειος 25 Σίμουν Πεταλλίαιος Μάλεικος Θεμιστοκλίαιος Αύνατος Αστοδάμειος 3 Αλεύας Θιοξότειος Εύανδρος Χελούνειος 30 Καλλικλίας Ααμα^είτειος Αρετοκ ras. λίας Μελάνταιος Ααμά^ειτος Φιλιππίδαιος Ααμά&οινος ras. Έπικρατίδαιος Κλιόνικος vac. ΙΙολίταιος

LA LISTE DES GYMNASIARQUES DE PHERES 35

40

[40] 45

50

[50] 55

60

[60] 65

70

Άμύντουρ Σιμμίαιος Μόνιμος Μενούνειος Φίλιππος Άναζάνδρειος Άφεύδουν Γλαυκέταιος Νικομένεις Μέννειος Θίβρουν Γλαυκέταως Φειδέλαος Εύρυλοχίδαιος Άπείμαντος Φερενίκειος Φρίκας Άριστιούνειος Κλιόμαχος Μολόσσειος 'Αρχέλαος Μενοιττίεως ΙΙειλοκλίας Μολόσσειος Αυκϊνος Μρασίππειος Ά^αί^άδας Mei>i>eicuoç Βίας Άσάί'δρειος Πολϋδουρος Ίειοιφόνβιος Δυνατός Άριστοδάμεως Λυσίμαχος Άστομάχειος Άσκλαπιάδας Νικοκράτεως Ίάσουν Αυκοφρόνεως Γόργασος Οίλυκίδαιος Αάαρχος Άργολάειος Άριστομέδουν Άριστομείδειος Άριστομείδεις Αριστομένειος Άγαπάνουρ Πολυμείδεως Μβ7αλοκλίας vac. Ύιμασίϋίεως Φίλιππος Mepoirrieioç Άστίουρ Σουίδαιος Έτύμουν Έτυμούνειος Φείδουν Καλλικλίαιος ΜειριόΊ>ας Φιλιππίδαιος Λυκομείδεις Σουίδαιος Θιό^οτος Νικίππειος Θίόξοτος ΆΎαΰούνεως [Λ]ιοΐ^τοκράτ€ΐς Άρμοδδίεως [. . . . ]αιος Άγίππειος ] [Άσκλα]πιάδας Me[

223 35

Μένουν vac. Μεννεΐαος Άριστίουν Μειριόναιος Άριστΐουν Φερενίκειος Μενέδαμος Μενουνίδαιος Ελλάνικος Σουίδαιος

40

μετέλιπε μετέλιπε μετέλιπε μετέλιπε

° 45

μετέλιπε μετέλιπε μετέλιπε μετέλιπε μετέλιπε Θιόξοτος Αιοντομένειος

50

Περδίκκας Διοΐ>ΐ>ι)σο€ΐος Άρχέμορος Πολίταιος Φερεκράτεις Αίσχύλειος Παυσαννίας Έπικρατίδαιος Αιοκλίας Ααμοφίλειος

55

Φείδουν Φειροιί^δαιος 3

μετέλιπε Ίάσουν ΐίειυελάειος 'Αλέξανδρος Ίασόνειος Πίϋουν Αιοντομένειος

60

Νιόπολις Κλιονίκειος Όΐ^ομακλείς Πει[

]

Β. HELLY, GJ. TE RIELE & J.A. VAN ROSSUM

224

Notre édition et son commentaire étaient depuis longtemps déjà rédigés lors que nous avons pris connaissance de la publication préparée par C. Habicht et donnée dans le volume édité sous la responsabilité de V. Milojcic et D. Théocharis, Démétrias I, 1976, p. 181-197 : Hellenistische Gymnasiarchenliste aus Pherai. Compte tenu des différences qui distinguent notre interprétation de celle de C. Habicht, et qui touchent essentiellement à la manière d'établir la chronologie de la liste, ainsi qu'à l'interpréta tion des rapprochements prosopographiques, nous n'avons pas cru nécessaire de modif iernotre texte. Nous donnons en appendice une liste des points de divergence avec notre commentaire. En outre, pour la commodité du lecteur, nous donnons entre crochets droits la numérotation des lignes de la colonne A suivie par le premier éditeur et reprise par SEG, XXV, 664. La numérotation de C. Habicht est identique à la nôtre. Notes critiques. Ligne 1 A 34 : A 49 A 60 A Β Β Β Β Β

61 11 28 31 35 61

: après l'éclat, on voit d'abord l'extrémité du jambage droit de A. entre ρ et υ se trouve à présent un éclat; Th. supposait Φρ[ο]ύν€ΐος. Άσάνδρβως] Βιασας 'Ανδρείος Th. nous avons remarqué un intervalle d'une lettre (comme un iota) entre le nom et le patronymique. Μενοίττεως Th. Θωξότειος] Θεωξότεως Th. Θιοξότειος] Θβότεως Th. et 33 : nous avons indiqué des martelages, environ trois lettres dans chaque cas. Meweuuoç] Μεννίαιος Th. Ilet — ; le haut du iota subsiste (non noté par Th.).

Nature de la liste. 1) L'intitulé .· restitution et interprétation du point de départ chronologique. Comme le premier éditeur l'avait pressenti, ce texte pose d'import ants problèmes. Nous avons tenté d'en faire une explication qui a été soumise par GJ. Te Riele aux participants de la Table ronde sur la Thessalie à Lyon en juillet 1975. Les discussions qui en ont résulté et nos réexa mens ultérieurs, notamment à la Maison de l'Orient à Lyon en janvier 1976, nous ont amenés à mieux définir les questions et à proposer l'i nterprétation qu'on va lire. Il s'agit, la 1. 2 le dit explicitement, d'une liste de gymnasiarques. Ce genre de catalogue part d'un point fixe dans la chronologie, comme par exemple celui d'Athènes /G, II2, 1737 : ànd Αιονυσοδώρου, ou bien de Iasos, REG, 1893, p. 189 (Th. Reinach) : ànô στεφανηφόρου Ήγήμονος.

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Un autre catalogue qui part d'une date fixe jouant un rôle dans l'histoire locale, est une liste de prêtres trouvée à Odessos (Varna, en Bulgarie), publiée par G. Mihailov, IG Bulg., I2 , n° 46, qui commence ainsi : 'Ayaûfit τύχηι- oi'ôe ίέρηνται τώ ΰεώι μετά την κάΰοδον ■ Cette liste, comme beaucoup d'autres, et la nôtre aussi, nous le verrons, est gravée par plusieurs mains. Un exemple très parallèle au nôtre est le catalogue de la yepovaîa d'Histria, SEG I, 330. Dans d'autres cas, le point de départ d'une liste peut être exprimé par une proposition circonstancielle introduite par άφ'ού ·. J. et L. Robert, La Carie, II, p. 309, citent le début d'une liste de magistrats d'Amyzon en Asie-Mineure (déjà signalée CRAI, 1949, p. 306) : [Σ]τεφανηφόροί oi yeyovôreç άφ'ού [KJàpeç ήλευΰερώ&ησαν · (seil, de la domination rhodienne, 188-166 av. J. C). Un autre exemple caractéristique se trouve justement dans une liste de gymnasiarques : Inscr. Délos, n° 25891 , document capital pour la chronol ogie délienne, qui commence par ces mots : Φωκίων Άριστοκράτου MeXireik yvßvaoiapx^oaq v. àvéypa\pev τους yvßvaoiapxtioavTac άφ'ού ο δήμος δια "Ρωμαίων άνεκτήσατο την νήσον. C'est une expression analogue que semble comporter l'intitulé de la liste des gymnasiarques de Phères2 . Le point de départ de la liste est déterminé en effet par les mots qui subsistent dans la partie droite des deux premières lignes : ces lignes constituent l'intitulé et couvrent les deux colonnes de noms. Pour en res tituer le texte, les expressions conservées, οι μετ'Άλεξάνδροω, «en com pagnie d'Alexandre», et ...ταν Άσίαν, «vers l'Asie, en Asie Mineure», sont décisives. Il s'agit à n'en pas douter d'un renvoi précis à l'expédition d'Alexandre le Grand en Asie3 . Les deux expressions apparaissent en effet dans deux textes parallèles, la dédicace des cavaliers d'Orchomène d'une part : [Toc ιππότη το]ί èv ταν Άσίαν στ[ρατευσάμ€νθί βα] [σίλ€ΐο]ς Άλεζάνδρω στ paray ιόντος, - - ca. 10 .οδωρίω ρΐλαρχίοντος , Δα Σωτεϊρι άν[έϋιαν ^

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et l'épigramme rappelant la participation des cavaliers de Thespies à l'expédition d'autre part : Θεσπιαί εύρύχοροι πέμψαν πότε τούσδε σύν Οπλοις τιμωρούς προγόνων βάρβαρον εις Άσίην, οι μετ" Αλεξάνδρου Περσών άστη καοελόντες στήσαν Έπιβρεμέτη δαιδάλεον τρίποδα5 . La comparaison de notre intitulé avec ces deux textes pourrait faire croire que nous avons là une liste de cavaliers; mais, comme il a été dit, la présence du terme γυμνασίαρχοι, 1. 2, oblige à y reconnaître une liste de gymnasiarques dont l'intitulé fait référence à l'expédition. Or, le seul point fixe qui intéresse la ville de Phères, en ce cas, ne peut être que le départ ou le retour de ses citoyens qui participaient à l'expédition, et plutôt leur retour, qui doit marquer, nous le verrons, le début d'une certaine «histoire». Cela nous paraît rendre nécessaire l'introduction dans la restitution, des mots πολϊται6 et κατήλύον7 avant et après oi μετ'Άλεξάνδροιο8. Nous y ajoutons, pour expliquer l'accusatif τάν Άσίαν, le participe διαβάντες, car on parle couramment de la διάβασις, la «traversée» d'Alexandre en Asie Mineure. Un document très connu, le «marbre de Paros», résume en quelques mots tous les termes et tous les événements qui nous intéressent ici : Άπό της 'Αλεξάνδρου διαβάσεως εις τάν Άσίαν και μαχής περί τον Γράνικον και από της èv Ίσσώι μαχής Άλεξάνδρωι προς Ααρεϊον, ετη Ρδδ, άρχοντος Άϋήνησι Κτησικλέους . Άπό της Αλεξάνδρου προς Ααρεϊον μαχής της περί "Αρβηλα, ην ένίκησεν Αλέξανδρος, και Βαβύλωι> ήλω, και αφήκε τους συμμάχους και Αλεξάνδρεια εκτίσϋη, ετη Ρδδιιι, άρχοντος Άυήνησι Νικήτου^. On trouve exprimés là tous les éléments qui, deux générations environ après la mort d'Alexandre, étaient regardés comme des événements import ants : le passage en Asie10, les victoires d'Alexandre, la mort de Darius et le renvoi en Grèce des alliés, sur lequel nous reviendrons. En nous fondant sur ces parallèles, et en tenant compte de la disposition probable du texte sur la pierre, nous proposons donc l'inti tuléqu'on a lu : [Oi γεγονότες άφ'οί οι πολϊτ]αι οι μετ'Άλεξάνδροιο [κατείλΰον διαβάντες èv] τάν Άσίαν γυμνασίαρχοιet que nous traduisons : «Voici ceux qui furent gymnasiarques depuis que nos concitoyens qui étaient avec Alexandre sont passés en Asie et revenus» . Quel rôle les citoyens de Phères ont-ils pu jouer dans la grande expédition d'Alexandre ? On pense tout de suite à la participation de la fameuse cavalerie thessalienne. En partant, Alexandre était accompagné,

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à côté de son armée régulière, macédonienne, par les alliés, 5000 mercen aires grecs et 1200 cavaliers thessaliens11 . Ceux-ci sont toujours ment ionnés spécialement : ils sont apparemment enrôlés avec un statut par ticulier, Alexandre étant «archonte» de la Confédération thessalienne12. Après la prise de Gordion, Alexandre reçut de Grèce, en 333 av. J.C., des renforts : parmi eux se trouvaient encore 200 cavaliers thessaliens13 . Ces Thessaliens constituaient une troupe de très bonne qualité, qui se distingua souvent dans les campagnes14. Généralement ils se trou vaient sous le commandement de Parménion. Dans ce contingent thessalien, les Phéréens ne sont jamais explicitement nommés, non plus que d'autres, mais leur participation allait de soi15. Après Gordion, l'historien d'Alexandre mentionne à nouveau les cavaliers thessaliens en 330 av. J.C., à la suite de la prise d'Ecbatane au cours de l'été, quand, en même temps que les autres contingents grecs, ils sont licenciés16. Il s'agit alors d'une véritable démobilisation : on pré cise même que les cavaliers vendirent leurs chevaux avant de prendre la route de la Phénicie et de s'embarquer pour l'Eubée. Mais ces gens qui rentraient dans leur patrie avaient reçu en outre leur pleine solde, à l aquelle Alexandre avait ajouté 2000 talents à titre de gratification. Le gros de la troupe revenait ainsi chez soi, en Grèce, avant la fin de 330 av. J.C., avec argent, butin et gloire. Ceux qui préféraient continuer à servir pouvaient participer comme volontaires à la suite de l'expédition17. Il y a eu des cavaliers thessaliens pour le faire18, puisqu'ils sont mentionnés plus tard dans le récit de l'historien19 : ils sont arrivés jusqu'en Bactriane. Devant l'Oxus enfin, il y eut, après une mutinerie20, une nouvelle démobilisation, à la suite de quoi il n'y eut plus de corps thessalien dans l'armée d'Alexandre21. Même si le dernier contingent de volontaires a pu comprendre des Phéréens, leur nombre peut être tenu pour négligeable, eu égard à ce qui nous intéresse ici : le gros de la troupe était assurément revenu en 330/329 av. J.C. C'est cette date qui selon nous est prise à Phères comme point de départ dé la liste des gymnasiarques, et pour. ainsi dire comme «l'an I de la gymnasiarchie» . Pour expliquer ce fait, on doit supposer que le retour des cavaliers a eu pour conséquence un événement important pour l'histoire du gymnase à Phères : peut-être les cavaliers qui rentraient ont-ils destiné une partie de leur richesse nouvelle, solde, gratification, butin, à restaurer, à embellir ou même à construire un gymnase pour leur cité : ils sont devenus de véritables évergètes, dont l'action a fait date22.

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2) Gymnases et gymnasiarques à Phères et en Thessalie. De fait, une question se pose : peut-on parler d'un gymnase à Phères avant ce moment ? J. Delorme, Gymnasion (Paris, 1960), postule déjà son existence pour l'époque de Jason (375 av. J.C.); malheureuse ment il se fonde sur une traduction fautive de Xénophon, Helléniques, VI, 1, 6, due à J. Hatzfeld : le texte dit seulement que Jason entraîne quot idiennement ses troupes aux exercices, èv τοίς γυμ^ασιοις2^ Au contraire, à partir du moment que notre liste prend pour point de départ, l'existence d'un gymnase est fort probable. Il est vrai qu'en théorie, une cité peut nommer régulièrement des gymnasiarques sans que cela fasse supposer automatiquement l'existence du gymnase24. Mais l'intitulé de la liste ne comporte aucune indication d'une tâche spécifique, et nous ne savons rien sur l'existence de concours à Phères. L'implication la plus simple est donc d'admettre désormais l'existence d'un gymnase à Phères à partir de 330/329 av. J.C. parce que la liste des gymnasiarques commence à ce moment-là. Nous considérons en outre que la pierre qui portait la liste, une plaque et non pas une stèle dressée sur une base (la largeur est trop faible), fut exposée, plus tard, dans ce gymnase, scellée dans un des murs du bâtiment : ainsi s'expliquent à la fois les caractéristiques matérielles (une plaque) et la composition de la liste, sur le détail de laquelle nous reviendrons. Nous profitons de cette étude pour donner rapidement une liste des gymnases et des gymasiarchies connus en Thessalie à ce jour 25. On connaît des gymnases pour les villes suivantes : — Pharsale : le gymnase est connu au Ille s. av. par l'inscription BCH, 59, 1935, p. 514-519 (Y. Béquignon) publiée aussi par N. Giannopoulos, Arch. Eph., 1934-1935, p. 145; il s'agit de la fondation instituée par un Halicarnassien au bénéfice du gymnase (sur ce personnage, et d'autres Halicarnassiens à Pharsale, cf. l'étude de S. Miller, A family of Halikarnassians in North-Central Greece, AJA, 1974, p. 151-152, avec les observations et compléments de J. et L. Robert, Bull, épigr., 1974, 547). — Héraclée Trachinia ·. gymnase connu au début du Ile s. av. J.C. par Tite-Live, XXXVI, 22, 5 (cf. F. Stählin, Hell. Thess.,p. 206). — Larisa ·. le gymnase est mentionné par les inscriptions publiées par Th. D. Axenidis, Platon, 2, 1950, p. 44-89, n° 1 et 2 (SEG, XIII, 393 et 390); cette dernière inscrip tion,à laquelle l'éditeur assignait pour date la fin du Ille s., a été récemment placée par H. Kramolisch, Zeit. Pap. Epigr., 9, 1972, p. 31, dans les années 190-180 av. J.C. L'inscription est un décret instituant une contribution (épidosis) pour réparer le gymnase, qui existait donc antérieurement. Une autre attestation du gymnase est le décret en l'honneur d'un rhéteur d'Alexandrie de Troade2^ publié par Y. Béquignon, BCH, 59, 1935, p. 55, n° 2, dont H. Kramolisch a également révisé la date (o./., p.2526) : avant 191, et peut-être même avant 200, au lieu de la période des années proches de 168 comme le proposait le premier éditeur. Ce décret, ainsi que d'autres, assure également qu'il existait des gymnasiarques à Larisa, sur lesquels nous aurons à revenir2 7.

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— Dé mé trias ·. le gymnase y est connu au Ile s. av. J.C. par l'inscription Polemon, 1, 1919, p. 126, n° 423 (A. S. Arvanitopoulos). Une dédicace de la seconde moitié du 1er s. av. J.C. trouvée à Iolcos, dème de Démétrias (A. S. Arvanitopoulos, Rev. Phil., 1911, p. 229, n° 48) mentionne également un gymnase, qui peut être celui du dème, mais aussi celui de Démétrias même. — Hypata ·. une inscription du Ile s. ap. J.C, IG, IX 2, 56, fait connaître l'existence du gymnase, à l'occasion de reparations^. - Dans toutes ces villes, sauf à Héraclée, les gymnasiarques sont expressément nommés par les inscriptions. Ils apparaissent cependant aussi dans d'autres villes, sans mention du gymnase : — à Phalanna : IG, IX 2, 1238 (seconde moitié du Ile s. av. J.C); — à Pythion : Arch. Eph., 1924, p. 155, n° 402 et 403 (seconde moitié du Ile s. av. J.C; — à Crannon : IG, IX 2, 460 (seconde moitié du Ille s. av. J.C); le texte IG, IX 2, 459 est à exclure, cf. E. Mastrokostas, REA, 1964, p. 314 (les magistrats nommés là sont les poliarques). La liste des gymnasiarques de Phères nous autorise à réintroduire cette cité dans le tableau que nous avons dressé ci-dessus, avec une préci sionde date plus satisfaisante : à partir de 330 av. J.C. Tel est en effet le point de départ de la liste, dont nous avons restitué l'intitulé ci-dessus. Constitution de la liste, sa date. 1) L'écriture : description des mains successives et date probable. Il est clair par ce qui précède que la liste a été gravée après 330/ 329 av. J.C, date qui est le point de départ du catalogue des gymnasiarq ues. Il faut donc maintenant déterminer, si faire se peut, l'importance de l'intervalle qui sépare le point de départ et le moment où l'on a gravé la liste : cet intervalle peut être très petit ou très grand. Pour l'apprécier nous disposons de deux éléments, l'écriture et la composition de la liste. Considérons tout d'abord les particularités de l'écriture. La gravure est très homogène pour l'intitulé (deux lignes en caractères de plus grande taille que les autres), pour la première colonne et pour la seconde jusqu'à la 1. Β 3 3 incluse. Puis les mains changent plusieurs fois, de deux lignes en deux lignes le plus souvent, sauf pour 9 lignes avec μετέλιπε, gravées en une fois29. Le caractère disparate des gravures complémentaires exclut d'autre part formellement que la liste ait été gravée en deux fois seule ment, après une longue interruption, comme cela se voit parfois. De ces premières observations, nous retenons pour l'instant qu'il n'y a pas de solution de continuité visible entre la première gravure et la suivante, et de même dans la suite : la gravure des mains complémentaires montre que la liste fut complétée et tenue à jour selon un rythme périodi-

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que, qu'il faudra déterminer. Le nombre important de ces mains impose la conclusion que l'intervalle entre chaque gravure doit être très petit. A première vue, cependant, la main principale (colonne A et colonne Β jusqu'à la 1. 33) fait l'impression d'être beaucoup plus ancienne que les autres. Mais ce n'est qu'une apparence, en matière de datation par l'écriture, il faut procéder avec une grande prudence : dans un intervalle de temps très réduit, on peut constater des différences considérables entre deux types d'écriture. L'analyse comparée des différentes gravures donne les résultats sui vants. Toutes «les mains» qui ont gravé (à partir de Β 34) les compléments successifs, diffèrent de la même façon de la première main, de sorte que nous pouvons les décrire ensemble comme «mains complémentaires». Tout en étant nombreuses, elles présentent entre elles beaucoup d'affinités et ont une typologie qui les oppose en bloc à la première. Cette première main par exemple écrit les alpha pratiquement partout avec une barre horizontale; les mains complémentaires exécutent les alpha avec une barre brisée ou avec une barre très profondément incurvée. Les lettres rondes, omicron et thêta, ont presque la même taille que les autres caractères dans la main principale; dans les mains complémentaires, ces mêmes lettres sont sensiblement plus petites. On trouve partout le thêta avec un point central, sauf un exemple où la barre traverse tout le rond, en Β 59. Les hastes extérieures de mu sont, dans la plupart des cas, légèrement incli nées, mais un peu moins dans les mains complémentaires, où l'on remar que en outre une tendance à faire déborder à gauche, sur la haste, la barre brisée centrale (>*). La seconde haste de pi, dans la première main, est toujours courte; dans les autres mains, elle est beaucoup plus longue, au moins la moitié de la hauteur du caractère, parfois elle descend même jus qu'à la ligne inférieure des lettres (par exemple en Β 34, Β 53). La barre horizontale de la même lettre pi, dans les mains complémentaires, déborde souvent à gauche et à droite des hastes, ou bien de l'un ou l'autre côté seulement. La boucle de rho arrive, dans la première main, jusqu'au mi lieu de la haste, dans les mains complémentaires, elle est beaucoup plus petite. Upsilon est généralement, dans la première main, du type «pal mier», et les branches s'écartent d'une façon plus ou moins accusée. Dans les mains secondaires, ces hastes obliques sont rectilignes et non curvilignes. Les barres extrêmes de sigma, dans les mains complémentair es, tendent à être horizontales; dans la première main elles s'ouvrent au contraire davantage, et elles sont parfois légèrement incurvées vers l'ex térieur. Les phi sont également distincts : dans la première main la partie ronde a la forme d'une ellipse, dans les mains complémentaires on trouve la forme dite «en arbalète» .

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II paraît ainsi que les mains complémentaires nous donnent une image précise et cohérente d'une écriture datée : on en retiendra les carac téristiques principales, alpha à barre brisée, sigma à branches parallèles, phi en arbalète; ces écritures se situent vers la fin du Ille s. et le début du Ile s. av. J.C. La comparaison avec des inscriptions sûrement datées, pro venant de la même région, nous permet de préciser d'une façon plus dé taillée cette conclusion : les ressemblances des mains complémentaires avec l'écriture d'une inscription de Larisa portant des lettres officielles de Philippe V et des décrets des Lariséens sont frappantes. Or il s'agit d'une inscription datée de 215/4 av. J.C. (IG, IX 2, 517). Dans cette inscription, on trouve encore des alpha à barre droite, mais d'autres aussi ont une barre incurvée ou même brisée. Les lettres rondes y sont, comme dans nos mains complémentaires, sensiblement plus petites que les autres. Les pi, comme dans ces mains complémentaires, ont une haste à droite bien allongée vers le bas. Certes, dans IG, 517, les dépassements de la barre horizontale, dans les pi, sont plus accusés, mais sur ce détail il n'y a pas d'homogénéité dans l'inscription même. Le rho présente aussi la petite boucle que nous avons déjà signalée pour les mains complémentaires. De même, dans les deux cas, les branches d'upsilon sont rectilignes, et non «en palmier». Pour le phi, IG, 517 présente toutes les formes, arbalète, ellipse, d'autres boucles encore. Cette inscription constitue, à notre avis, le meilleur texte de référence pour les mains complémentaires de la liste des gymnasiarques. Nous rappelant que la main principale n'est apparemment pas séparée par un long intervalle de temps des autres, nous devons chercher si les particularités d'écriture qu'on y trouve existent aussi à la même date. Un document presque contemporain de IG, 517, un décret de Larisa pour Chrysogonos, officier de Philippe V, en poste à Larisa en 217 av. J.C.30, offre des formes de lettres que nous avons déjà notées en analysant cette première main de la liste : pi à hastes inégales, celle de droite restant très courte, rho avec grande boucle en demi -cercle, lettres rondes de grande taille, parfois upsilon «en palmier» (quoique moins prononcés que dans notre première main). Cette écriture, que l'on aurait tendance, surtout à cause de sa régularité, à dater beaucoup plus tôt, existe donc bien encore après 220 av. J.C. Les ressemblances des deux types d'écriture que nous distinguons dans la liste avec deux textes bien datés31 justifient pleine ment la chronologie que nous fixons pour l'ensemble de l'inscription : la fin du Ille s., le début du Ile s. av. J.C.

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2) Années et décades. Une autre série d'observations conduit à établir que la liste repose sur deux principes d'organisation interne : un classement des noms par année, un compte par décade. Les gymnasiarques sont, en Thessalie, pour autant que nous puissions le savoir, des magistrats annuels. Pour toutes les cités où l'on possède des documents suffisamment détaillés, on voit les gymnasiarques constituer un collège de deux ou de quatre membres, peutêtre parfois davantage (à Larisa); mais partout également, on les voit se succéder régulièrement deux à deux, soit par semestre, soit par an32 . Il est plus rare de rencontrer mention d'un seul gymnasiarque : dans ce cas nous ne pouvons savoir, sans un contexte explicite, s'il n'y avait qu'un seul magistrat pour toute l'année, ou si l'on n'a voulu nommer qu'un seul personnage, sans parler de ses collègues. On retiendra que la succession régulière la plus largement attestée paraît être de deux magistrats par an. Cela doit expliquer le sens des tirets que l'on voit clairement dans la marge le long de la colonne de droite (B) de la stèle, et dont subsistent également bon nombre de traces sur le bord, rogné, de la colonne de gauche (A). La plupart de ces tirets séparent les noms deux à deux. Plus rarement, ils en séparent certains un par un. Si nous regardons notre liste de plus près, on remarque à ce sujet quelques singularités, dans la colonne de droite : en Β 7, on lit à πόλις entre deux tirets, ce qui veut dire que la cité a assumé elle-même les responsabilités et les charges de la gymnasiarchie à la place d'un ou de deux citoyens, qu'elle a été «gymnasiarque» pour la durée de la magistrature, c'est à dire cette année-là. De ce fait nous déduisons que les noms isolés séparés par des tirets sont ceux de gymnasiarques exerçant seuls la fonction pour une année, au lieu et place des deux magistrats régulièrement attestés33. Les tirets indiquent donc un rythme annuel, qu'il y ait deux gymnasiarques ou un seul34. Ce rythme ne souffre qu'une exception : aux lignes Β 40-48 et 56 apparaît un seul mot, au lieu d'un nom propre, le verbe μβτέλιηε. Ce composé de XetVco était inconnu jusqu'ici dans les textes grecs35 ; il doit signifier, d'après sa formation36 qu'il y a eu vacance de la magistrature, qu'il n'y a pas eu de gymnasiarque cette année-là. Il s'agit en effet d'un an par ligne où se trouve écrit le verbe : cela est imposé par le sens «il y a eu défaut de gymnasiarque», car il était inutile de répéter le verbe autant de fois qu'il aurait dû y avoir de personnages à nommer (leur nombre même restant indéterminé, deux ou un). C'est ce qui apparaît normalement à la 1. Β 56, où μετέλιπε est inscrit entre deux tirets et correspond donc à une année.

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La disposition des tirets semble, au contraire, irrégulière aux lignes Β 40-48 : ils servent à grouper d'abord quatre lignes, puis cinq. Mais cette irrégularité n'est qu'apparente, si l'on observe la présence, en marge, d'un autre signe, aux lignes Β 10, 28, 44 et 5637. Ce signe, qui a la forme d'un delta inversé, % , détermine un rythme décimal : de la 1. 10 à la 1. 27, on compte dix groupes d'un ou deux noms séparés par les tirets. Il en va de même pour les 1. 28 à 43, en comptant d'abord six groupes de noms sépa réspar des tirets, puis quatre fois le verbe μετέλιττε. On s'attendrait à voir revenir ce rythme décimal une troisième fois, à partir de la 1. 44, mais il manque ici une unité : ceux qui, à ce moment, étaient chargés de mettre à jour la liste ont mal placé le signe de la 1. 56 dans la marge; simple erreur matérielle, à notre avis. D'après l'emploi du signe «décimal», il est clair en tout cas qu'une ligne avec μετέλιπε correspond à un groupe d'un ou deux noms entre tirets, c'est à dire représente une année. De tels signes ne sont pas fréquents dans les inscriptions38; leur valeur reste souvent incertaine. Nous pensons pouvoir tenir Ζ pour un delta de l'écriture cursive qui se laisserait interpréter naturellement comme l'abréviation de δ(έκα). Les parallèles nous sont fournis par plusieurs docu ments, qui sont eux aussi des listes. La plus connue est celle des prêtres d'Athéna Lindia, /. Lindos, n° 1, où apparaît régulièrement disposé de dix en dix noms dans la marge à gauche le signe Ζ . C. Blinkenberg a bien fait ressortir et cet usage et son utilité : «Une telle division par décades, qui rendait plus facile de se reconnaître dans la liste, est connue aussi par des documents analogues de quelques autres villes grecques (cf. les observa tions de M. Axel Persson, BCH, 46, 1922, p. 396). Dans la liste la plus ancienne des stéphanéphores milésiens, allant de 525 à 314, il y a audessus de chaque groupe de dix noms une petite barre transversale (v. Milet, I 3, 1914, p. 254, n° 122) analogue à celle qui dans la Chronique du temple sert à la séparation des chapitres»39. Ces exemples supportent parfaitement notre interprétation du signe placé en marge des deux colon nes dans l'inscription de Phères : nous estimons que ce signe a été gravé pour permettre la vérification, la collation rapide du nombre des années en les groupant par décades. On devrait donc retrouver ce nombre par le calcul, mais, comme nous ignorons les éléments de ce calcul (surtout à cause de la lacune qui existe entre les colonnes A et B), un détour est indispensable : le recours à une hypothèse chronologique qui se tire de l'analyse des écritures et de la disposition même du catalogue. Nous avons déjà remarqué que dans les additions de la colonne B, la liste enregistre, par le verbe μετέλιπβ, deux interruptions dans la série des gymnasiarques, l'une de neuf ans (B 40-48), l'autre d'un an (B 56), séparées par un intervalle de quatre ans. Ces interruptions peuvent être

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le reflet d'autant de bouleversements dans la vie de la cité. D'après l'écriture d'autre part, les mains complémentaires, qui seules nous inté ressent ici, semblent se situer à la fin du Ole s. et au tout début du Ile s. av. J.C. Il y a eu, bien sûr, à cette époque, toute une série d'événements qui ont bouleversé la Grèce, et la Thessalie en particulier : ce furent essentiellement des opérations militaires, guerre de Rome contre le roi de Macédoine, invasion de la Grèce par Antiochos III de Syrie. Mais nous pouvons préciser davantage. Nous estimons que l'on peut identifier l'année de désorganisation, violente mais brève, de la vie civique attestée par la liste en Β 56, avec l'année qui a marqué la vie de Phères au début du Ile s. av. J.C, lors de l'invasion d'Antiochos III, à partir de l'automne 19240. Les péripéties de l'expédition d'Antiochos rendent au mieux compte de l'interruption d'une année que la liste manifeste par l'unique μβτέλιπβ gravé en Β 5641. Dans cette hypothèse, en outre, l'intervalle de quatre ans qui sépare la suspension marquée par la 1. 56 de celles qui précèdent et qui furent beaucoup plus importantes (en Β 40-48), recouvre exactement les quatre années 196-193 av. J.C. : pendant ces quatre années, où la situation était redevenue normale, on a bien pu nommer des gymnasiarq ues, et nous les retrouvons dans la liste en effet. Suivant toujours la même hypothèse, l'on constate alors que, en remontant par années, compte tenu des tirets, les neuf μετελιπε des lignes 40-48 couvrent les années 205-197 av. J.C, au cours desquelles se sont placés les prélimi nairesagités et les opérations principales de la deuxième guerre de Macé doine42. 3) Interprétation chronologique de la liste. Ce parallélisme complet dans le rythme des périodes de désordre nous incite à proposer une identification des années, pour la liste, à partir de la chronologie des événements historiques : la ligne Β 56 se datant de 192/1 av. J.C, le bas de la colonne de gauche, brisée, arrive jusqu'en 189/8 av. J.C. : la ligne Β 40 sera datée de 205/4 (début des neuf années sans gymnasiarques) et le dernier nom gravé par la première main de la liste (B 33) date de 209/8 av. J.C. Telle sera donc aussi l'année de la gravure de tout le début de la stèle, qui a été écrite, rappelons-le, par une seule main : intitulé, colonne de gauche (A) et colonne de droite (B) jusqu'à la 1. 33. En continuant de remonter dans la liste, toujours en tenant compte des tirets qui marquent les divisions par années, on arrive, selon notre hypothèse chronologique, en Tannées 223/2 (ligne B 7) devant un

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nouveau cas d'année difficile : le gymnasiarque pour cette année fut la cité, à ττόλίς. En remontant encore, les années 224, 225, 226 et 227/6 ne portent mention chacune que d'un gymnasiarque. On a l'impression que la vie de la cité était perturbée en ces années 227/6 - 223/2 au point que l'on n'a pu trouver assez de citoyens pour assumer toutes les charges, parce que l'on ne disposait que de moyens limités ou que d'autres besoins plus essentiels avaient priorité. Or une nouvelle fois, cette période de difficultés concorde exactement avec une période agitée de l'histoire régionale, celle où l'activité des Etoliens en Thessalie fut la plus forte43 . En tenant compte de toutes ces coïncidences chronologiques, nous pouvons dater le magistrat nommé en haut de la colonne de gauche (B) de l'année 227/6 av. J.C. La première colonne doit se terminer par conséquent sur l'année 228/7. On a vu plus haut que le point de départ de la liste peut être fixé à 330 av. J.C. : la première colonne devait donc couvrir à l'origine 103 années. Or, si l'on utilise les traces de tirets encore visibles à gauche de cette colonne A (ce qui, à cause de l'éclat perdu en haut, est impossible pour le début, et, à cause du bord rogné sur l'arête, n'est pas toujours assuré pour le reste de la colonne), on peut calculer, à partir du nombre de lignes observables, que la partie conservée de la colonne A embrasse au moins 36 années, en admettant que deux noms, c'est à dire deux lignes, représentent dans tous les cas une année. On peut donc calculer maintenant aussi, selon la même hypothèse, l'importance de la lacune au bas de la colonne A : il nous manque au maximum 103 - 36 ans =67 années, c'est à dire entre 67 et 134 lignes (en théorie partout un nom par an = 67, partout deux noms par an = 134). Étant donné que la partie conservée de la plaque comporte. 69 lignes con tenant des noms (intitulé non compris) sur 1.04 m de haut, nous estimons la hauteur de la partie perdue entre 1 m et 2 m, d'où l'on tire que la stèle complète mesurait entre 2.10 et 3.10 m de hauteur totale. Ces 3.10 sont le maximum : mais d'autre part, la hauteur minimum pourrait encore être inférieure à 2.10, au cas où la partie conservée de la première colonne couvrait plus de temps que les 36 ans que nous avons calculés en suppo santdans tous les cas deux lignes et deux noms par an. Ce chiffre de 36 peut être augmenté, car il est possible que, sur le bord de la partie perdue (1. A 3-30), il ait existé quelques tirets ligne à ligne et non toutes les deux lignes, c'est à dire quelques cas de gymnasiarque unique pour l'année. Mais ces calculs ne servent guère. Quoi qu'il en soit, la dimension maximum indiquée, 3.10 m de haut, est très admissible pour une plaque qui était, nous l'avons dit, scellée dans un mur, et qui pouvait bien se présenter en deux parties superposées, s'il en était besoin.

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On observe alors que l'hypothèse conduit à restituer une liste qui correspond à deux exigences normales en pareil cas. Il s'agit tout d'abord de la répartition très inégale des noms gravés par la première main sur les deux colonnes, de la position des signes 3 tous les dix ans ensuite. En ce qui concerne le premier point, le fait d'avoir gravé sur la première colonne la majorité des noms de la liste constituée jusqu'en 209/8 était une nécess ité.En n'occupant sur la deuxième colonne que 48 cm, une petite partie de la hauteur totale disponible, le graveur laissait une place suffisante pour que la liste pût être complétée au fil des années, étant admis que l'on prévoyait que le catalogue des gymnasiarques devait se continuer encore longtemps. Ce qui fut effectivement fait, les mains complémentaires en témoignent, sans que nous sachions exactement pendant combien de temps, dans le cours du Ile s. av. J.C. L'utilisation du signe 2> selon un rythme décimal n'est pas moins remarquable. Car, en admettant que l'on a répété régulièrement et sans erreur le même signe tout au long de la première colonne comme au bord de la seconde, on constate une concordance décisive : le compte à rebours de dix en dix à partir du signe qui est placé en face de la 1. Β 4444 et qui correspond selon nos calculs à l'année 201/0, donne exactement 13 groupes de dix ans, 13 décades, pour aboutir à l'année 330/29 av. J.C. Cette manière de compter par décades nous fait donc retrouver exacte ment l'an «Un» que fournissait aussi, par d'autres voies, l'interprétation de l'intitulé : le retour des cavaliers partis avec Alexandre en Asie. Grâce à cette coïncidence, qui ne peut être fortuite, nous considérons notre hypothèse sur la chronologie de la liste comme confirmée.

Langue, onomastique, prosopographie. Nous possédons désormais une connaissance précise de la liste des gymnasiarques, de sa composition et de sa date. Cela nous permet de donner une appréciation détaillée de la langue, de l'onomastique et de la prosopographie que nous offre l'inscription. 1) La langue. La plupart des caractéristiques dialectales attestées par la liste de Phères sont celles que l'on retrouve dans toutes les inscriptions de la Thessalie orientale, la Pélasgiotide45 . Rappelons pour mémoire : ô" — la fermeture des ë longs et des longs (anciens ou dus à la contract ion),exprimée par les graphies et (pour ë : non 77) et ου (pour 5 : non ω); — le passage de e à ι devant α et 0 (qui manque en Thessalie septentriona-

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le et occidentale), par exemple Νιόπολις (Β60) et les noms commençant par Θιο-, Κλιο- ou se terminant par -ΰως, -κλίας. — la disparition de -ι- entre consonne et voyelle, par exemple les formes Δωνύσσεως Β 50, Σπερχαϊος Β 13, et le redoublement de consonne devant ce -ι- qui peut disparaître ou se maintenir46, par exemple Άρμοδδίειος Α 69, Διοννύσσειος Β 50, Μενοιττίεως Α 45, 61, ΪΙαυσαννίας Β 53, Πεδδιεύς Α 32, Πεταλλίαιος Β 25. — une autre particularité est la syncope de la syllabe -pi-47, attestée dans Άστόδαμος Β27, Άστίουν Α 62; mais on trouve également dans l'in scription Άριστοδάμεως A 52, Άρωτίουν, Άρωτωύνεως en A 43, Β 36 et 37. Ces particularités du dialecte n'apparaissent donc pas constamment dans l'inscription. Ceci vaut aussi pour le suffixe -ίδας, primitivement utilisé pour le patronymique48, qui après -v- peut se présenter, comme en béotien49 sous la forme courte -δας : on trouve Μ,ενούνδαιος (Β 5, Β 12) à côté de Μενουνίδαως (Β 38). De même encore, aux noms en -κλίας, assez nomb reux, s'oppose la forme Όνομακλεϊς (Β 61). On trouve parallèlement le traitement dialectal de l'ancienne labiovélaire dans Πειλοκλίας (c. à d. Ύηλοκλής) en A 46, Φειρουι^δαως (fils de Θηρώνδας) Β 55, mais aussi Τεισι^όΐ^ειος, A 50 (la forme thessalienne est ΐΐασίφουν). La voyelle thématique alterne dans les formes Πείύέλαος, Β 57, en face de ΥΙειύόλαος, plus fréquent en Thessalie, ou dans Φειδέλαος, A 41, alors qu'on trouve ailleurs aussi Φειδόλαος50. Le radical alterne également dans Γίειϋέλαος en face de Ulûovv, Πιϋούνειος (B 2, 3, 18, 59); étant donné la forme de ces noms et la date de l'inscription, il n'y a pas lieu de songer pour les derniers cités à des influences iotacisantes. Sur la morphologie, nous n'avons que peu à dire, puisque le texte ne comporte à peu près que des noms propres. Notons cepen dantl'emploi du génitif en -οιο (Άλεξάνδροω, 1. 1) qui a été bien expliqué par M. Lejeune51. Nous insisterons aussi sur l'emploi constant de l'adject if patronymique, avec les remarques suivantes : le suffixe utilisé pour les formes athématiques est toujours -eioç (par exemple Εύρυμεδόντεως Α25, Ίασόνειος Β 58) et toujours -αιος pour les thèmes en -ας (Mevpeiaç ■ Μεννείαιος A 33, Μενουνίδας - Μενουνίδαως Β 5 par exemple). Les noms thématiques en -ε/ο- doivent, eux, toujours donner un dérivé en -etoç ('Αλέξανδρος - Άλεξάνδρεως, etc.); si une forme ne paraît pas con forme à ce schéma, nous sommes fondés à supposer que le nom pouvait avoir une suffixation différente : ainsi Πεταλλίαιος (Β 25) renvoie à une forme ΪΙεταλίας (ci. IG, IX 2, 711) plutôt qu'à Πεταλός ( = Θεσσαλός). On constatera de même l'existence de Κλιονίκας (Β 34) à côté de

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KXioW/ceioç (Β 60) : le second n'est pas l'adjectif patronymique corre spondant au premier, il renvoie à KXlovlkoç. On ne confondra pas non plus les Uevveiaq ■ MevveiaLoq (A 19, 33, 48, Β 12, 35) avec lesMéi^etç Mevveioq. Les particularités que nous venons de relever pour le dialecte nous permettent de présenter une impression d'ensemble sur la langue de l'inscription; cette impression est valable pour toute la stèle, sans distinction des mains. Comme on le sait aussi par d'autres inscriptions gravées à cette époque, c'est à dire à l'extrême fin du Ille s. et au début du Ile s. av. J.C. (nous rappelons que la stèle, telle qu'elle a été composée, avec ses différentes écritures, a été gravée en une vingtaine d'années, entre 209 et 189 av. J.C), la cohérence des formes dialectales est faible; il y a certaines tendances à se conformer à la langue commune, certains phénomènes dialectaux sont maintenus, mais se réfèrent parfois nett ement à un état dépassé de la langue. Il ne faut d'ailleurs pas perdre de vue non plus que notre inscription contient surtout des noms propres, qui suivent des règles ou des habitudes, surtout conservatrices, qui leur sont particulières, et s'inspirent souvent de traditions familiales. 2) Onomastique. Une liste qui comporte plus de cent noms de personnes, tous accompagnés d'un patronyme, plus une vingtaine d'adjectifs patrony miques encore, isolés par accident du nom qu'ils précisaient, fournit manifestement une contribution majeure à l'onomastique et à la prosopographie de Phères. En ce qui concerne l'étude des noms en eux-mêmes, nous n'entre rons pas ici dans les plus grands détails. On trouvera à la fin de cette étude une liste complète des noms, qui permettra, si on le veut, de nourrir les catégories onomastiques déjà connues. Nous rappelons ici simplement les principaux groupements que l'on peut faire de ces noms, qui n'offrent dans l'ensemble rien de surprenant; partout on trouve une majorité de noms exprimant des qualités morales ou des vertus sociales52, d'autres des qualités physiques53, d'autres encore des noms d'animaux54. Certains noms sont tirés de toponymes, d'ethniques ou d'autres noms géographi ques55,certains, en tout petit nombre, sont des noms théophores d'une grande banalité56 . On retiendra enfin un petit groupe de noms portés par des héros, surtout thessaliens57 . Le trait le plus caractéristique, pour l'analyse d'ensemble, est celui de la permanence de l'onomastique : dans la liste, qui couvre un siècle et demi environ, nous ne distinguons aucun changement caractéristique.

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3) Prosopographie. La permanence des noms de personnes rend l'étude prosopographique de la liste à la fois passionnante et difficile. La liste devrait en effet fournir une contribution majeure à notre connaissance des familles phéréennes. Malheureusement le nombre des inscriptions de Phères est petit, et l'on n'arrive pas à établir des relations pertinentes et certaines dans tous les cas entre le catalogue et ces autres monuments. Comme souvent lorsqu'il s'agit de listes de noms, on peut faire tout d'abord des rapprochements entre personnages nommés dans la liste elle-même. Nous avons relevé spécialement trois types de rapproche ments possibles : — alternance de nom et de patronymique, par exemple les couples Β 9 Β 58, Β 8 -Β 33, Β 16 -Β 21, Β 3 -Β 59; — identité de nom et de patronymique à la fois : A 5 1 - Β 27 ; — noms divers accompagnés du même patronymique, par exemple A 38 A 40, B6-B 30, Β 49 - Β 59, Β 5 -Β 12, A 44 -A 46, Β 2 - Β 358. On sait que souvent le petit-fils porte le nom du grand-père, mais aussi que, dans les familles, on aimait à donner des noms d'autres parents, oncles, etc., de sorte qu'on peut retrouver des ressemblances aussi dans les lignées latérales. C'est pourquoi l'interprétation des trois types que nous avons distingués reste difficile : on serait naturellement tenté de chercher dans le deuxième type une relation entre le grand-père et le petit-fils, dans le premier entre père et fils, dans le troisième entre frères. Mais il ne faut pas perdre de vue les complications possibles, et nous abstenir, si nous n'avons pas d'autres points de vue assurés pour proposer des identifica tions probables, vaut mieux. Les écarts d'âges que l'on peut relever pour chacun des trois types, la liste étant datée, entre les personnages retenus deux à deux sont eux aussi, à cause de leur variation (entre 4 et 30 ans pour le deuxième type par exemple) très difficiles à utiliser. Pour ces raisons, nous nous refusons à proposer des identifications formelles. En revanche nous nous plaisons à constater la fréquence de certains noms et de certaines combinaisons de noms : la conclusion la plus vraisemblable que nous en pouvons tirer est que les fonctions de gymnasiarques étaient exercées très souvent par les membres d'un nombre restreint de familles, qu'on pourrait appeler les «grandes familles» de l'aristocratie phéréenne. Les rapprochements prosopographiques les plus assurés à partir d'autres inscriptions de Phères vont dans le même sens. Le plus remar quable de ces rapprochements touche à un gymnasiarque nommé Άμύντουρ Σιμμίαως (Α 35) : un personnage portant les mêmes noms a été naope à Delphes entre 346, archontat de Damoxénos, et 322 av. J.C.,

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archontat de Théon59. Le gymnasiarque a été en fonction en 312/1 : il n'est donc pas tout à fait exclu qu'il s'agisse encore de l'ancien naope, dont la carrière s'étendrait ainsi, entre 346 et 312, sur trente-cinq ans et un peu davantage60. Si cette identification paraît trop invraisemblable, nous considérons alors le gymnasiarque comme le petit-fils du naope, en fonction une quarantaine d'années après lui. On peut rapprocher aussi Φίλιππος Άναξάνδρεως (Α 37) de ce Φίλιππος Άναζάνδρου qui est connu par un décret de Phères daté de la seconde moitié du Nie s. av. J.C.61. Άρετοκλίας Μελά^ταιος est certa inement de la même famille que Μελάντας Άρετοκλέους, tage de Phères dans un décret de la même période, voté en l'honneur d'un homme de Péparéthos62 . Semblablement, les noms d"Apχéλαoς Φρύνεως (A 34) correspondent à ceux d'une dédicace à Hélios, datée elle aussi du Ole s. av. J.C.63. Un autre personnage, Κλιόμαχος Μολόσσειος (Α 44) fournit un double rapprochement intéressant, et l'occasion d'une mise au point sur deux inscriptions de Phères. On connaît en effet une dédicace de cette ville, IG, IX 2, 416, ainsi présentée : Κλιόμαχος Μολόσσειος Άσκλαπιοϋ64 En préparant l'édition du Corpus, O. Kern n'a pas retrouvé la pierre. Quelques années plus tard, N. Giannopoulos publiait le texte suivant : Μολοσσός Κλιομάχειος Άσκλαπιοο6^ en le rapprochant du précédent. En 1937, Y. Béquignon, dans la révision qu'il publiait des inscriptions de Phères, confondait les deux textes et récusait, mais à tort, la présentation de IG, IX 2, 41666. En réalité, il a certainement existé deux dédicaces, celle du père et celle du fils, même si nous ne pouvons assurer une identification plus précise ni une datation très rigoureuse : l'écriture peut se dater du INe s. av. J.C. On rapprochera aujourd'hui ces deux personnages du gymnasiarque que fait connaître la liste en A 44, pour l'année 307/6 av. J.C. Nous pouvons enfin citer encore un dernier gymnasiarque, Σίμουν Πεταλλίαιος, pour le rapprocher d'un personnage connu par une dédicace de Phères aux Dioscures, qui est ainsi rédigée : Κοττύφα Πεταλιαία ■π ε ρ Σίμουνος εύξαμένα Διοσκοΰροις67

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Le texte est, comme celui de la plupart des inscriptions citées précédem ment, du Ille s. av. J.C. Il reste beaucoup d'autres cas où ce que nous savons de la prosopographie de Phères trouve dans la liste des compléments ou des indications utiles, sans que nous puissions pour autant proposer des rapprochements assurés. On voudrait pouvoir s'arrêter sur plusieurs d'entre eux, qui évo quent par le nom ou par le patronyme, pris isolément, des personnages connus de la cité, des noms qui semblent revenir avec une particulière fréquence dans la prosopographie de la ville. Ainsi Άμφίοτραος, 'Αντίλόχος, Ααμό&οινος, Εϋβείας, Ενδικος, Κύρσίλος, Keov τομένεις , Παυσαν ίας68. Nous pouvons tirer un peu davantage, nous semble-t-il, d'une série de noms et de patronymes qui se présentent ainsi : Ίάοουν Λυκοφρόνεως (Α 54) Ίάσουν Άλεξάνδραος (Β 9) Πολύδουρος Ίειοιφόνεως (Α 50) 'Αλέξανδρος Ίασόνειος (Β 58) Λάσουν ΪΙειοελάεως (Β 57) Tous ces noms, et dans les mêmes associations, sont aussi ceux qui appar aissaient au IVe s. av. J.C. dans la famille des tyrans de Phères : Jason, Alexandros, Teisiphon, Polydôros, Lycophron, Peitholaos69 . De telles rencontres, dans les cités aristocratiques et conservatrices de Thessalie70, conduisent pratiquement à une certitude : la famille des tyrans de Phères ne s'est pas éteinte après le milieu du IVe s. et ses descendants ont conti nuéà tenir leur place dans la cité au Ille s. et au début du Ile s. av. J.C.71 .

La liste des gymnasiarques de Phères augmente donc d'une manière considérable la prosopographie de la cité : ce n'est pas son moin dreintérêt. Mais il est clair que les éléments essentiels dépassent larg ement ce cadre. La composition même de la liste, son intitulé, la date où on l'a établie, sont autant de points de repère importants pour l'histoire de la ville. Le fait d'avoir choisi comme point de départ chronologique l'expé dition d'Alexandre en Asie nous est une indication précise sur les consé quences historiques de cette expédition pour ceux qui y participèrent, spécialement les cavaliers thessaliens. Les citoyens de Phères qui revinrent de ces campagnes se firent les bienfaiteurs de leur cité, les véritables fonda teursde la vie du gymnase, dont, par contre coup, nous pouvons postuler l'existence à partir de ce moment. Avec son catalogue de magistrats datés, la liste est en outre le reflet des vicissitudes subies par la cité, suspensions du cours normal des magistratures, besoin de recenser publiquement les gymnasiarques à partir d'une certaine époque, et d'en tenir à jour le cata logue. Pour toutes ces raisons, la liste fournit un cadre rigoureux pour la

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chronologie, et ce cadre devrait servir désormais à situer bon nombre de documents épigraphiques trouvés à Phères, ainsi que, en ce qui concerne les formes d'écriture, les inscriptions thessaliennes en général. Nous espé rons que notre étude aura contribué à faire mieux connaître cette inscrip tion et à lui donner, parmi les documents historiques relatifs à la Thessalie, la place qu'elle mérite. B. HELLY, G.J. TE RIELE & J.A. VAN ROSSUM.

Délos, inventaire no Γ 730; première publication par A. Plassart, BCH, 36, 1912, p. 395-411 etpl. VI-VII. 2. La conjonction àtp'ol· est courante dans la prose depuis Hérodote et Thucydide (I, 18, 1, etc.); on en trouve assez d'exemples dans la langue de l'époque hellénistique : cf. Polybe, III, 87, 4; IV, 25, 6; 81, 12; V, 90, 3; elle est également fréquente dans un document sur lequel nous reviendrons, la chronique dite «Marbre de Paros» (IG, XII, 5 444 = FGH, II, no 239; M.N. Tod, Greek Historical Inscriptions, II, no 205). Nous restituons naturellement ici le relatif sous la forme ol du génitif habituel en thessalien, on pourrait penser aussi à άτ' rot avec l'arti cleen fonction de relatif (sur le dialecte de l'inscription, cf. ci-dessous). 3. La relation avec l'Asie Mineure exclut l'identification de cet Alexandre avec d'autres person nagesdu même nom, connus à Phères, par exemple le tyran Alexandros, de la famille de Jason (pour les membres de cette famille, cf. ci-dessous). 4. IG, VII, 3206 (M.N. Tod, Greek Historical Inscr., II, no 197). 5 . Anthologie Palat. , VI, 344. 6. On pourrait restituer ίππόται à la place de πολΐται (cf. Hérodote, IX, 69 ou IG, VII, 1747, 4 et la restitution de W. Dittenberger dans IG, VII, 3087, 1 d'après la dédicace d'Orchomène citée plus haut), mais l'emploi de ce terme pour désigner les «cavaliers» paraît plus propre au dia lecte béotien; il est jusqu'à présent inconnu en Thessalie. Restituer à cette place le nom des Phéréens, Φεραϊοι, proposé par M. Théocharis, est moins vraisemblable dans un contexte où il n'y a pas lieu d'insister sur la nationalité des personnages mentionnés. 7. Nous avons trouvé, en cherchant des parallèles pour appuyer notre restitution, un texte analo guedans le «marbre de Paros» : mêmes éléments et même proposition de restitution κατηλΰον due à F. Hiller von Gärtringen (au lieu de έηανηλ&ον proposé par J. Palmer, Londres, 1629) : αφ'οΰ [κατηλϋον οι Έλληνες οι | μετ]α Κύρου αναβάντες... (IG, XII 5, 444, 1. 79-80). 8. Il n'est pas nécessaire de restituer un titre après le nom d'Alexandre (par exemple βασιλεύς) : on trouve constamment le nom seul, ainsi dans l'épigramme de Thespies, et dans les inscrip tions(par exemple les listes amphictioniques de Delphes); on rappellera aussi (cf. ci-dessous) qu'Alexandre n'était pas investi d'un pouvoir royal sur les Thessaliens. 9. IG, XII 5, 444, Β, paragr. 3 et 5. 10. L'expression se retrouve en partie dans les considérants d'un décret honorifique d'Athènes, Hesperia, 1940, p. 346, 1. 16 : [ά]ποδημήσας τε μετ"Αλεξάνδρου τ[οϋ β]ασιλέως είς τήν Άσίαν διεπολέμησε τον πόλεμον καλούς και ενδό[ξως...]. La «traversée» sert aussi de data tion globale dans Strabon, X, 1, 8 (C 447), que S.C. Bakhuizen a bien voulu nous signaler. On comparera encore le texte de la chronique Pap. Oxy., 12, reproduite par F. Jacoby, FGH, II, 55, p. 1155, 1. 8-10 : κατά δε τον δεύτερον (335/4) 'Αλέξανδρος ό | Μακεδόνων \

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βασιλεύς èç την Άσίαν διαβας την è\ni Γρανίκωι μαχην èvÎ\ta\aev τους Δαρείου βασιλέως Πβρσών στρατηγούς. Dans la restitution de l'inscription de Phères, nous pourrions écrire, en tenant compte de l'association 'Αλέξανδρος... διαβάς, qui paraît bien fixée, ol μετ' Άλεξάνδροιο | [... διαβάντος], selon une suggestion qui nous a été faite par le Prof. J.C. Kamerbeek; il est vrai que cela soulignerait la place souveraine du verbe attendu là, κατηλdov, mais la reprise du génitif après coup ne nous paraît pas satisfaisante. Pour le choix d'une expression avec le participe parfait (tour nominal) plutôt que d'une formule comme ■oiße èyévovro... (tour verbal), nous nous fondons sur l'usage qui paraît bien établi en Thessalie (cf. les intitulés des listes que nous connaissons, surtout les listes d'affranchissement du Ile s. av.) et que M. Lejeune a bien relevé dans son étude sur «Sens et emploi des dé monstratifs ove, ovi, ονυ», Rev. Phil., 1943, p. 127 et n. 1. Arrien, III, 19, 5; discussions et commentaires dans H.D. Westlake, Tbessaly in fourth Cent ury, p. 221-228 et H. Berve, Das Alexanderreich , 1926, p. 140-141. Justin, XI, 3, 2; Westlake, ο. /., p. 219; M. Sordi, La lega tessala..., 1958, p. 302-305. Arrien, I, 29, 4. Arrien, I, 14, 3; 24, 3; II, 5, 1; 9, 1; 11, 3; III, 11, 10, 18, 1. C'est probablement un banni ou un transfuge de l'armée que cet Aristomédès de Phères qui, avec d'autres opposants à Alexandre, s'était mis au service de Darius et commandait l'aile gauche des Perses à Issos (Q. Curtius, III, 9, 3); il fit partie ensuite de l'équipée de ces opposants, poursuivis de la vindicte d'Alexandre en Phénicie, à Chypre et jusqu'en Égypte (Arrien, II, 13, 2-3); cf. H. Berve, o. /., II, p. 67, no 128; E. Kirsten, RE, Supp. VII, s. v. Pherai, col. 1015. Arrien (II, 19, 5) le raconte en détail. Arrien, III, 19,6. Leur nombre était de 230 selon Q. Curtius, VI, 6, 35. Arrien, III, 25, 4. Arrien, III, 27, 5. Arrien, III, 29, 5. Sur les vétérans des armées d'Alexandre et leur retour dans les cités de Grèce ou d'Asie Mineure, cf. M. Rostovtzeff, Social and Economie History of the Hellenistic World, I, p. 150-151. Pour les conséquences économiques de l'expédition d'Alexandre et de la con quête de l'Asie, il suffit de renvoyer à M. Rostovtzeff, o. /., chap. Ill, en particulier p. 164165; on notera avec lui que plusieurs grands trésors monétaires découverts en Thessalie datent de cette période (330-300 environ) : cf. M. Thompson, O. Morkhdlm, C. M. Kraay, Inventory of Greek Coin Hoards, 1973, no 80 (Gerli, ca. 320), 82 (Karditsa 1925, ca. 315), 93 (Lamia 1901-1902, ca. fin IVe s.), 96 ( Kalyvia 1933, ca. 310), 97 (Lamia 1936, ca. fin IVe s.), Ill (Thessalie 1937, fin IVe s.), 116 (Thessalie 1925, ca. 300), 127 (Trikka 1938, ca. 300), 118 (Karditsa 1955, ca. 300), auxquels on ajoutera un trésor de Phères, 1937, signalé par E. Kirsten, RE, Supp. VII, s. v. Pherai, col. 1017, daté ca. 302 (13 monn aies d'Athènes, 2 Alexandre III, 2 Lysimaque). Le sens d' «exercices», surtout au pluriel, γυμνάσια, est courant depuis Hérodote, IX, 33, 2. Cf. J. Delorme, Gymnasion, p. 6; les trois tâches du gymnasiarque, conduire les éphèbes, fournir de l'huile, présider aux concours, ressortent clairement de l'inscription de Pharsale publiée par Y. Béquignon, BCH, 59, 1935, p. 514. Pour cette enumeration, on a utilisé et complété J. Delorme, Gymnasion, Paris, 1960 (BEFAR, no 196), et Th. D. Axenidis, Pelasgis Larisa, II, Athènes, 1949, p. 124-129. Pour ce texte cf. aussi L. Robert, Monnaies antiques en Troade, 1966, p. 61; B. Helly don nedes révisions et compléments dans une étude en préparation sur les syngeneiai des Thess aliens. Cf. IG, 1X2, 506, 511, 517, 522, 539, 541, 620; Arch. Eph., 1930, p. 177. Tentative, peu convaincante, de restitution par A.S. Arvanitopoulos, Polemon, 1, 1929, ibid.

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29. Ce type d'additions est normal dans beaucoup d'autres listes, cf. les constatations de J. Pouilloux, Recherches... Thasos, I, p. 238 et 257, à propos de la liste des théores; de mê me en ce qui concerne des listes de gymnasiarques citées ci-dessus (IG, Il2, 1737; IG Bulg., I, 46;/. Délos, 2589) cf. aussi F.K. Dörner, Reise in Bithynien, 1952, p. 38. 30. L'inscription a été présentée au 2e Congrès Archaia Makedonia, à Thessalonique en août 1973 par C. Gallis, à qui nous sommes redevables d'avoir pu examiner en détail l'écriture sur l'original et sur photographies; cf. maintenant Ancient Macedonia, II, 1977, p. 33-43. 31. D'autres inscriptions offrent encore matière à comparaisons qui vont dans le même sens, pour la première main : un décret de Larisa, relatif peut-être à la politographie imposée par Philippe V peu avant 215 av. J. C. (publié par Th.D. Axenidis, Pelasgis Larisa, 1949, II, p. 48-53, avec photographie) est très proche de notre inscription. Pour certains déve loppements, on comparera aussi la dédicace de Scotoussa pour T. Quinctius Flamininus (E. Mastrokostas, REA, 1964, p. 309, datée d'environ 190 av. J. C, et le décret de Larisa pour le même personnage (A.S. Arvanitopoulos, Arch. Eph., 1910, col. 345, no 3) de la même époque (d'après l'éditeur) ou un peu plus tôt. Il s'agit dans tous les cas d'inscrip tions thessaliennes, car l'épigraphie de Phères n'est pas assez abondante pour toutes les pé riodes concernées. On peut considérer que les différences locales entre Phères et le reste de la Thessalie ne sont pas si considérables qu'elles excluent toutes comparaisons d'écritur e. 32. Cf. Th.D. Axenidis, Pelasgis Larisa, II, p. 124-129; on ne connaît quatre gymnasiarques, qui se succèdent deux à deux par semestre, qu'à Larisa. 33. Le même phénomène apparaît par exemple dans la liste des théores de Thasos : en temps normal, il y a trois théores chaque année, mais on trouve, à une certaine époque, un seul magistrat par an, puis la mention d'une αναρχία : cf. J. Pouilloux, Recherches..., I, liste no 28 et p. 265-266. 34. On retrouve le même système pour noter les collèges annuels par des tirets en marge dans la liste des théores de Thasos, cf. J. Pouilloux, o.l., p. 239 et n. 3; cf. aussi C. Blinkenberg, cité ci-après. 35. Il est vrai qu'on l'avait lu dans un papyrus de Berlin publié par E. Bayer, Aegyptus, 1940, p. 310 (P. 8797, ligne 15 : -πάντα τα μεταλειφϋέντα) mais il s'agissait d'une lecture erronnée, corrigée par H.C. Youtie (ZPE, 3, 1968, p. 11-14) en καταλαφϋέντα. Nous remercions M.K. Worp d'avoir attiré notre attention sur ce texte et W. Müller, directeur de la Papyrus Sammlung de Berlin (DDR) d'avoir fait vérifier la lecture par M. Poethke, qui a confirmé la correction de Youtie. 36. En examinant la liste des verbes composés avec μετά-, on constate que ce préverbe com porte généralement une notion de participation, de suite ou de changement, qui souvent est déjà présente dans le verbe simple. Le mode de composition n'impose donc pas un sens au détriment d'autres. On déduira la signification du composé, en l'espèce, plutôt du con texte : il est plausible de prendre le sens intransitif, et de traduire, en tenant compte du préverbe, «faire défaut dans la série». (Cf. le renvoi fait par C. Habicht à des exemples de εκλείπω notamment dans un décret de Samos signalant la vacance de la gymnasiarchie, AM, 44, 1919, p. 25 sq, no 13 = Pouilloux, Choix d'inscriptions grecques, no 3, 1. 23 sq). 37. Ce signe a dû exister aussi sur le bord gauche de la stèle, le long de la première colonne, mais il n'en reste plus de traces absolument assurées. 38. Les manuels ne les signalent que pour l'époque impériale, cf. W. Larfeld, Handbuch..., I, p. 431-433 et II, p. 583-588. 39. I. Lindos, p. 90; cf. aussi RE, Suppl. V, s.v. Rhodos, col. 770. 40. Cf. Polybe, XX, 1; Tite-Live, 35, 43, 7-45, 9; pour l'ensemble de la période, cf. F.W. Walbank, Philip V of Mace don, 2e éd. 1967, notamment p. 198-200. 41. Les Étoliens ont occupé l'Ouest de la Thessalie pour Antiochos dès l'été de 192, le roi arri veen octobre à Démétrias : tout cela se passe au moment où, par tout ce que nous savons du calendrier des cités thessaliennes, se place le début de l'année civile, c'est à dire aussi la désignation et l'installation des magistrats (au début de l'automne); il est donc vraisem-

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blable que les Phéréens n'aient pas pu nommer de gymnasiarques à cause de la situation. En janvier 191, enfin, Antiochos quitte ses quartiers d'hiver de Démétrias pour aller atta quer Larisa; en chemin, il s'arrête devant Phères, et après quelques assauts, la cité se rend; mais un peu plus tard, à l'approche d'une armée romaine, elle se joint à nouveau à ce parti (cf. Tite-Live, 36, 8, 14). Il est clair que cette suspension de neuf ans excède apparemment la durée que l'on assigne à la guerre proprement dite (200-197 av.). Mais il y eut beaucoup d'opérations préliminair es, entre la paix de Phoiniké (en 205) et le début des hostilités déclarées : les Ëtoliens ont signé une paix séparée avec Philippe V en 206 : malgré des conditions assez dures, ils ont vraisemblablement recouvré alors Thèbes de Phthiotide et d'autres cités thessaliennes (cf. R. Flacelière, Les Aitoliens..., p. 307 et n. 2; G. Daux, «L'expansion étolienne vers le Nord à la fin du Hle s.», Mélanges Salac, Studia Antiqua, 1955, p. 35-39). Mais entre 205 et 200 les difficultés ne manquèrent pas dans cette région : les Ëtoliens eurent à faire face aux révoltes des cités qu'ils occupaient (cf. R. Flacelière, o.l., p. 340-341; F.W. Walbank, o.l., p. 116-117). Philippe V lui-même, ou ses agents et ses partisans, ne devaient d'ailleurs pas arranger les choses, même dans les cités qui étaient ses alliées : on a pu supposer qu'il y avait eu des plaintes de cités thessaliennes à l'encontre de Philippe en 203 (cf. Tite-Live, 30, 26, 2-3, avec l'interprétation de B. Ferro, Le origini délia seconda guerra macedonica, Atti accad. Palermo, ser. IV, vol. 19, parte 2, 1960, p. 12). Dans toutes les villes de la ré gion, embarras financiers et discordes intestines transformaient les conditions de la vie nor male : on peut admettre aisément que, même s'il n'y a pas eu suspension totale de la vie civique à cette époque-là, et aussi bien en 192/1 av., tout était tout de même suffisamment bouleversé pendant ces années pour que l'on décidât de limiter les activités au minimum indispensable, et naturellement une magistrature coûteuse pour les citoyens, comme la gymnasiarchie, pouvait bien disparaître parmi les premières. Ces dates sont exactement celles que l'on fixe pour l'apogée de la puissance étolienne, par ticulièrement en Grèce du Nord. En 229 se place l'insurrection de la Thessalie contre les Macédoniens : dans les années qui suivent, on constate l'accroissement du nombre des voix étoliennes à l'Amphictionie delphique, avec très probablement les voix des Thessaliens et des peuples périèques. On pense généralement aujourd'hui que, dès l'année suivante, en 228, Antigonos avait recouvré son autorité sur une grande partie de la province. Mais cela fait problème, car les voix thessaliennes se maintiennent apparemment parmi celles des Ëtoliens pendant plusieurs années encore. C'est seulement la constitution de l'Alliance hellénique (224/3) qui paraît avoir consolidé la situation d' Antigonos Doson en face des Ëtoliens. Ceux-ci conservent pendant tout ce temps, et jusqu'en 217, l'Achaïe Phthiotide avec Thèbes, qu'ils tiennent fermement et qui a assurément constitué, en période de crise, une lourde menace contre les cités les plus voisines, Démétrias et Phères. Pour toutes ces questions, nous renvoyons à l'excellente discussion de E. Will, Histoire politique du monde hellénistique, I, p. 329, avec la bibliographie. La liste des gymnasiarques de Phères, en donnant le reflet d'une période troublée pendant plusieurs années, au moins de 227 à 223, rend plus vraisemblable l'idée que le rétablissement de l'autorité macédonienne en Thessalie ne fut ni complet, ni immédiat. La situation politique et économique a dû rester difficile pendant tout ce temps : nous le savons pour Larisa, grâce à l'inscription IG, IX 2, 517 (lettres de Philippe V aux Lariséens en 215-214, avec allusion à la situation lors des années qui ont précédé, c'est à dire bien sûr les campagnes militaires immédiatement anté rieures à cette date, mais aussi, comme le dit l'inscription, une situation qui s'est prolongée plusieurs années). Nous laissons donc de côté le signe correspondant à Β 56, qui nous a paru mal placé (cf. cidessus), mais nous fondons notre calcul sur deux décades entièrement conservées. Cf. F. Bechtel, Die griechischen Dialekte, I, 1921, p. 135; R. Van der Velde, Thessalische Dialektgeographie, 1926; CD. Buck, The Greek Dialects, 1955, p. 151; A. Thumb et A. Scherer, Handbuch der griechischen Dialekte, II, 1959, p. 51. Thumb-Scherer signalent la chute de -t- seulement après ρ, λ, ν, σ, qui, pendant ce procès-

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Β. HELLY, G.J. TE RIELE & J.A. VAN ROSSUM sus, ont été géminés; on constate aujourd'hui que le phénomène est plus généralisé, et que souvent le redoublement n'existe pas (ou plus ?). Des redoublements de consonne ont d'ailleurs lieu aussi sans que -ι- tombe, et même devant d'autres voyelles (cf. Αιοννύσσβως, avec deux -vv-, pour Αωνύσιβως). L'ensemble de ces traitements doit être étudié de plus près qu'on ne l'a fait jusqu'ici, d'autant qu'ils ne paraissent pas se limiter aux seuls noms propres (comme pourrait le suggérer leur fréquence dans la liste de Phères), noms propres où l'on sait que la gemination de consonnes est un phénomène sut generis, et souvent r emarqué, qui ne correspond pas nécessairement aux développements phonétiques propres au dialecte ici en question. M. Leumann, Glotta, 1930, p. 223-226; J. Vendryès, BSL, 37, 1936, p. 13-16. O. Masson, Glotta, 1965, p. 223-226, a montré que le suffixe, sauf en un seul cas, à Chyp re, a perdu depuis longtemps la valeur patronymique. Cf. BCH, 100, 1975, p. 81 et 79, n. 9. Le patronyme Άρ*γολάεοος (A 56) est surprenant : F. Bechtel, Hist. Personennamen, p. 64, pose une forme Άρ-γέλαος dans un décret de Larisa (IG, IX 2, 515, 1. 2; texte de l'éditeur : 'Apxcaç Άρχελάειος) en tenant compte de l'habitude bien connue de donner, dans la comp osition des noms, un écho des éléments contenus dans les noms utilisés par une même fa mil e; de même, si l'on suivait Bechtel, on s'attendrait à lire en A 56 Λάαρχος Άρχολάεως, mais la lecture Άργολάειος ne laisse place à aucun doute. M. Lejeune, REG, 1941, p. 180-181 : «au Nie s. donc, lorsqu'on rédigeait à Larisa, à Crannon ou à Atrax, une inscription en dialecte, le choix se présentait entre la forme courante -öl (de beaucoup la plus employée au Ille s., la seule employée plus tard pour autant que survit le dialecte) et une forme plus rare -oto; celle-ci devait sans doute au prestige de la langue homérique et des langues poétiques de s'être jusque-là maintenue, au moins comme forme écrite, dans le dialecte». Nous commenterons, dans cette catégorie, Άνείριστος (le nom n'apparaît pas dans F. Bechtel, HP, cf. p. 53, mais il figure dans Pape-Benseler, s.u., pour deux Spartiates connus par Hérodote, VII, 134 et 137); Δυσάρεις (nom apparemment nouveau, composé sur -ηρης (*-αρος)? cf. F. Bechtel, o.l., p. 193-194); Evßetac (on peut le considérer comme un com posé de -βίος parallèle à Εΰβιος, cf. F.ê" Bechtel, o.l., p. 95 et 169, avec degré plein de la ra cine, à moins que -et- ne représente (une stèle funéraire inédite porte un nom au génitif Εύβήου) auquel cas il faudrait chercher une explication par rapprochement avec, peut-être, βαίνω). On restituera en tout cas le nom dans une autre inscription de Phères, Y. Béquignon, Recherches..., p. 95, no 75. Pour le nom Ααμπρέπεις enfin, cf. F. Bechtel, o.l., p. 280 et 384. Ainsi 'Apyéaç, Άργόλαος (?), Γλαυκέτας, Μελάντας, Σϊμος, Σψμίας, Σίμουν, Σττέρχας, Φρικας. Αβοντομένείς, Αυκίνος, Λυκομει'δεις, Αυκόφρουν, Μαλακός (cf. Ο. Masson, Mélanges P. Chantraine, p. 119-122, J. et L. Robert, Bull, épigr., 1973, 102), ΟΙόλυκος, Περδίκκας, Χέλουν, Φρύνος. Άϋανάδας (selon F. Bechtel, le nom est tiré de celui d'Athènes, avec suffixe -δης, o.l., p. 560), 'Ελλάνικος, Εύρυμέδουν, Μολοσσός, Πεταλλίας, Πεδδΐ€ΐ)ς. Άσκλαπιάδας, Δικλι'ας, Αιοννύσσος, Θιόξοτος. Ce sont 'Ayanavovp, Άλεύας, Βίας, Γόρ-γασος, Ίάσουν, Μβψυόνας, Μενοίτως, ΟΙόλυκος. La liste des noms donnée en annexe permettra de retrouver et de compléter ces exemples. Références dans E. Kirsten, RE, supp. VII, s.v. Pherai, col. 1016; cf. en dernier lieu P. de la Coste Messelière, Les naopes à Delphes au IVe s., Mélanges helléniques offerts à G. Daux, 1974, p. 199-211, où l'on trouvera, surtout dans le tableau de la p. 206, toutes les obser vations nécessaires. Nous ignorons à quel âge minimum on pouvait être désigné comme naope. N. Giannopoulos, A. Deltion, 1926, Parart., p. 52; Y. Béquignon, Recherches..., p. 95, no 75; on y restituera, 1. 2, je nom du premier tage en \Ε]ύββίας (cf. ci-dessus, n. 52). Y. Béquignon, o.l., p. 78, no 1.

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63. Y. Béquignon, o./., p. 89, no 56. 64. Base de statue trouvée à Velestino, dans l'église Ag. Charalambos; Ussing, Inscr. ined., 32, 20 (Le Bas, II, no 1214, Cauer2, nO422; Fick, Bezzenber. B., 5, 1880, p. 11, no 2 etSGDI, 338; O. Hoffmann, Griecb. Dialekte, II, 50, 73); W.M. Leake, Transactions, 1847, 234 (Lyons, ibid., 334, VI; Ο. Kern, IG, IX 2, 416; Ε. Schwyzer, DGE, 574). 65. Arch. Epb., 1913, p. 218-219, no 2; contrairement à ce qu'écrit Y. Béquignon (cf. ci-des sous note 66), N. Giannopoulos avait fait convenablement le rapprochement, sans confu siondes deux textes. 66. Recherches archéologiques à Phères de Thessalie, 1937, p. 76, à propos de cette inscrip tion: «Musée de Volos, 839; M. Kern ne dit pas s'il l'a vue; sa lecture est inexacte, le texte porte...» La pierre copiée à Volos par Béquignon, et qui s'y trouve toujours, est celle qu'a publiée N. Giannopoulos; l'édition de l'inscription IG, IX 2, 416, ne repose en outre pas sur une lecture de O. Kern, mais sur les copies de ses devanciers, en particulier celle de W.M. Leake. 67. N. Giannopoulos, Arch. Eph., 1930, parart., p. 180, no 3; Y. Béquignon, o.l., p. 96, no 78; l'existence d'un Dioscoureion à Phères est attestée par Démosthène, Ambass., 158; cf. E. Kirsten, RE, Supp. VII, col. 1001. 68. Pour Άμφίστρατος (Β 23) cf. IG, IX 2, 414 a, 3 et 415, 1. 29; Άντίλοχος (A 26) cf. RE A, 1964, p. 312, n. 3; Ααμόϋοίνος cf. le stratège Damothoinos, fils de Léontoménèj(E. Kirsten, RE, Supp. VII, col. 1023); Eußeiac (Β 11) cf. la restitution signalée ci-dessus, note 61, [E]ùj3et'aç Μένουνος-, pour Εΰδικος cf. Y. Béquignon, o.l., no 21; Κύρσιλος est le nom d'un Phéréen, hiéromnémon à Delphes au IVe s. (E. Kirsten, o.l. , col. 1016); Παυσαννίας est le nom d'un stratège thessalien de Phères (E. Kirsten, o.l., col. 1022 et 1023); cf. le même, col. 1024, pour le stratège Αεοντομένης. 69. H.D. Westlake, Thessaly in the fourth Century, 1935, p. 67, avec tableau généalogique p. 242; M. Sordi, La lega tessala..., 1958, p. 156-157. 70. Phères en donne un exemple achevé, comme on l'aperçoit aussi en étudiant la typologie des stèles funéraires : de toutes les cités thessaliennes, Phères est la seule où se conserve, encore au Ille s. av. J.C., le couronnement «en forme d'oignon» qui est celui des stèles classiques. 71. Sur l'exil des fils de Jason, cf. M. Sordi, La lega tessala..., 1958, Appendix V, p. 358-361.

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OBSERVATIONS sur la publication de C. Habicht, Hellenistische Gymnasiarchenliste aus Pherai, in V. Milojcic et D. Théocharis, Demetrias/, 1976, p. 181-197. P. 181. Description matérielle : «Die ursprüngliche Rückseite weggebrochen»; le dos n'est, selon nous, ni retaillé ni brisé, mais il est resté brut. Il s'agit d'une plaque très mince (9 cm d'après Habicht, 12,5 maximum selon nos mesures), qui, comme nous pensons l'avoir montré, n'était pas une stèle fixée debout sur une base, mais était plaquée et scellée contre un mur (celui du gymnase, très vraisemblablement). P. 181. Signe de numération par décade : «Links neben Β 44 erscheint ausserdem ein mir rätselhaftes Zeichen 3 und ein ähnliches, aber weniger deutliches, jeweils links von Β 10 und Β 28». L'interprétation de ce signe constitue un élément décisif pour la chronologie de la liste, cf. ci-dessus et ci-dessous. C. Habicht, apparemment, n'a pas vu que le signe se retrouve devant la ligne Β 56. En outre il n'a pas indiqué tous les traits horizontaux visibles sur le bord de la pierre à gauche, dans la colonne A : ces traits devraient être indiqués partout là où ils figurent aussi, sous les lignes A 37, 41, 43, 47, 55, 63, 65, 67, 68, et dans la colonne Β sous les lignes 16 et 60. Nous avons contrôlé l'existence de tous ces signes sur l'original, car les photographies ne permettent pas de distinguer, sur l'arête, de tels signes d'épaufrures accidentelles. P. 182 et 184-185. Restitution de l'intitulé. Il nous a paru plus correct de tenter une restitution en tenant compte du dialecte thessalien de Pélasgiotide : ainsi robe plutôt que ofôe, etc. Pour la construction d'ensemble, l'accord avec C. Habicht est facile. Comme nous l'avons dit plus haut, il nous paraît cependant que la restitution de l'ethnique [ ...Φερ]αίοι 1. 1 (déjà donnée de manière quasi-automatique par D. Théoc haris dans la première publication) est loin d'être acceptable dans un document expos é dans la cité même de Phères. Du reste, ce ne sont pas les Phéréens en tant que tels qui sont partis avec Alexandre, mais un contingent des Thessaliens. Ce ne sont pas non plus tous les Phéréens qui sont partis : d'où, à notre sens, la présence nécessaire de l'article ...qui entraîne la construction avec un participe, ...διάβαινες. L. 2, la rest itution de Habicht roi βασιλέως διέβησαν est bien possible. Elle l'a cependant entraî né à une interprétation ruineuse sur le point de départ de la liste, comme nous allons le voir. P. 185 : Point de départ de la liste : «Es ist das Jahr, in dem ein Kontingent aus Pherai ([Φ€β]αΐοι) mit Alexander nach Asien hinüberging, d.h. 334/3». P. 186 : «Das Jahr 334/3 bot sich in Pherai als Jahr für den Beginn der Gymnasiarchenliste an wegen der Denkwürdigkeit des Ereignisses, wegen der Teilnahme von Pheraiern dabei und endlich deswegen, weil die mit Alexander ziehenden Bürger Absolventen des Gymnasiums von Pherai waren und ihre im Verlaufe des Alexanderszuges verrichteten Taten zum Ruhme der heimatlichen Ausbildungstätte beitrugen». Il s'agit ici d'une affirmation rapide. A priori, en effet, pourquoi choisir sans discussion pour point de départ de la liste l'année où a commencé l'expédition plutôt que celle du retour des combattants ? Nous avons donné des raisons, politiques, financières, psychologiques, qui rendent vraisemblable de prendre en considération la date du retour plutôt que celle du départ, pour ce que nous avons appelé «l'an I» de la gymnasiarchie. Pour choisir entre les deux dates, 334/3 ou 330/29, le mode de calcul par décades apporte un argument définitif en faveur de la seconde. Nous y revenons ci-dessous.

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P. 186-187 : La gymnasiarchie en Thessalie : «Die übliche Amstdauer der Gymnasiarchie betrug ein Jahr». C. Habicht constate là un fait général, mais sans s'intéresser plus particulièrement à la gymnasiarchie en Thessalie. Ainsi lui a échappé le fait —capital à nos yeux — que la fonction annuelle pouvait être assurée par deux personnes, et même que cela semble être le cas le plus normal, un seul gymnasiarque semblant être l'exception (cf. notre discussion, avec renvoi à Th. Axenidis, Pelasgis Lansa, II, p. 124-129). De plus, C. Habicht n'a tenu aucun compte des barres hori zontales qui groupent les noms le plus souvent deux à deux, plus rarement un à un. P. 187. Compte par année : «Wenn, wie es von vorneherein wahrscheinlich ist, die Gymnasiarchie in Pherai ein Jahresamt war, so sind in den Zeilen A 3-71 die Gymn asiarchen der Jahre 334/3-266/5 genannt». Pour C. Habicht, les gymnasiarques se succèdent selon le rythme de un par an : ainsi selon lui 1 ligne de l'inscription = 1 année, d'où le calcul col. A 3-71 = 69 lignes = 69 ans = les années 334/3 à 266/5. C'est, il faut le répéter, ne tenir aucun compte ni de ce que nous pouvons savoir de la gymnasiarchie en Thessalie, ni des tirets qui groupent régulièrement les noms. P. 188-189. Calcul de datation pour la ligne Β 33 (dernier nom gravé de la 1ère main) : «Bei unmittelbarem Anschluss von Β 3 an A 71 käme Ααμόϋοινος Έπικρατίδαιος (Β 33) in dessen Jahr das Denkmal begonnen und bis zu seinem Namen be schrieben wurde, ins Jahr 235/4 statt... Diese Jahre 216-210 würden in der Tat für das Amtjahr des Damothoinos (B 33) ausgezeichnet passen». Ce résultat est établi sur la succession d'hypothèses suivantes : — la prosopographie de la famille de Damothoinos avec des rapprochements incont estables, mais peu précisément datés; le stemma de la p. 189 est démonstratif : que savons-nous de la relation exacte qui a existé entre Pausanias fils de Damothoinos, stratège en 185/4, et Damothoinos, fils d'Epikra tidès, gymnasiarque en Β 33 ? Il faut faire intervenir pour cela un autre personnage, Pausanias, fils d'Epikratidès, attesté dans la liste en Β 53, et qui serait le frère de Damothoinos et l'oncle du stratège Pausanias. Tout cela est bien possible, mais l'on aimerait des éléments plus précis pour assurer la chronologie. — l'âge supposé de l'élection à la stratégie (30 ans selon Habicht) dans le Koinon thessalien, élément sur lequel nous ne possédons aucune information. — le calcul des générations (durée de 25 à 30 ans). Cette accumulation de suppositions aboutit paradoxalement à une date très proche de celle que nous proposons en l'établissant par le calcul : 209/8 av. (pour Habicht entre 216 et 210). Mais ce résultat ne justifie nullement la démarche suivie par Habicht. C'est qu'il subsiste dans tous les cas une différence fondamentale dans l'interprétation de la liste : pour C. Habicht, la colonne A couvre 69 années, contre 36 au maximum selon nous. Nous ne pensons pas que la chronologie de la première colonne soit à modifier sur la foi d'un rapprochement prosopographique, celui que propose Habicht p. 190 : «Sechs Jahre vor (Damothoinos) hat Αύνατος Άστοδάμειος (Β 27) alsGymnasiarch amtiert. Er muss der Enkel (souligné par nous) des Αύνατος Άστοδάμαος sein, der in A 51, d.h. 286/5 im gleichen Amt bezeugt ist. Legt man auch hier für den Abstand von zwei Generationen 50-60 Jahre Differenz, so käme der Enkel zwischen 236 und 226 zu stehen, Damothoinos zwischen 230 und 220, mithin etwas höher als wenn man von der Bundesstrategie seiner Söhne an rechnet». A nos yeux, le rapprochement prosopographique est indubitable, mais nous ne pouvons nous résoudre à des calculs aussi approximatifs de génération ou d'âge et à des suppositions sur les liens de parent és, alors même que nous pouvons proposer pour la chronologie de la liste des éléments

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de calculs plus matériels et plus solides. Ainsi le Dunatos de A 51 a été selon nous gymnasiarque entre 25 et 35 années après le début de la liste, c'est à dire entre 305 et 295 av. (magistrature fixée rigoureusement par C. Habicht à 286/5 en fonction de son point de départ chronologique de la liste, et de son décompte par ligne équivalant à une année). Remarquons que, dans cette question de chronologie générale de la liste nous aboutissons à une curieuse opposition : pour C. Habicht, c'est la chronologie de la colonne A qui est établie avec certitude, celle de la colonne Β reste flottante, puis que le point de départ de la liste est fixé par lui sans discussion à 334/3 et qu'il s'en tient à compter un gymnasiarque par an (cf. p. 190 : «Es lässt sich für diese Gymnasiarchie so wenig wie für eine andere der zweiter Kolumne ein exaktes Datum angeben»). Pour nous au contraire, la chronologie de la colonne Β peut être établie avec certitude, et, par contre-coup, nous pouvons démontrer la validité de notre hypothèse sur le point de départ de la liste en 330/29. Reste que nous ne pouvons préciser la chronolog ie exacte de la colonne A puisque nous ignorons le nombre de traits horizontaux qui marquaient les années dans les 30 premières lignes : il s'agit d'un nombre d'années entre 15 et 30, puisque l'on attend normalement pour chaque année deux gymnasiarques, mais que certaines années un seul assurait la fonction. P. 191. Chronologie de la colonne B. «Nimmt man dies alles zusammen und bleibt man sich bewusst, dass mangels eindeutiger Kriterien nur eine ungefähre Datier ung der rechten Kolumne derzeit möglich erscheint, so dürfte ein Ansatz des Gymnasi archenDamothoinos (B 33) auf ca. 216 v. Chr. dem Richtigen wenigstens nahe kommen... Es liegt nahe, für die geschlossene Reihe der neun Jahre, in denen es zu einer Bestellung von Gymnasiarchen nicht gekommen ist, nach aüsseren Anlässen zu suchen... Es mag immerhin angemerkt werden, dass in der oben vorgenommenen un gefähren Datierung diese Jahre wenigstens zum Teil mit denen des 1. Makedonischen Krieges zusammenfallen. Weitere Spekulationen hierüber und über das ebenfalls amtslose Jahr in Β 56 dürften jedoch im Augenblick verfrüht und daher müssig sein.» Ces observations précautionneuses pourraient conduire par avance à une mécompréhension radicale de notre interprétation. Nous ne proposons pas, en effet, d'inter prétation spéculative sur une seule année, celle de Β 56 ou n'importe quelle autre. Nous constatons la coïncidence de deux séries dont les rythmes sont apparemment identiques, même si les intervalles ne correspondent pas absolument à une année près : ce sont les séries I et II du schéma ci-contre. Nous observons en outre que, si à ces deux séries on en superpose une troisième qui correspond à des tranches de dix années marquées sur la pierre par le signe & , l'ensemble des séries paraît être construit de telle sorte que, vers la gauche du schéma, toutes les trois tombent en coïncidence rigoureuse en un seul point de la chronologie (série IV), point qui se trouve être pré cisément défini par le texte même de l'inscription comme l'un des deux seuls points de départ possibles de la liste : 330/29, date du retour des cavaliers thessaliens. Car pour l'autre date, 334/3, année de départ du contingent, il est impossible de faire correspondre aucune de ces séries, et les rythmes observés ne tombent nullement au même moment. P. 190. Prosopographie : C. Habicht identifie le gymnasiarque de Β 50, ΥΙέρδικκας Διονύσβιος, avec le théorodoque phéréen de Delphes. Pour Habicht, la gymnasiarchie de Perdikkas se place soit entre 199 et 193, soit entre 213 et 203. Selon notre comput, il s'agit de l'année 195/4 av. Cela devrait apporter, comme Habicht le fait remarquer, un élément important pour la datation de la liste delphique des théorodoques, puisque Pausanias appartient à la «Grundliste» (col. III, 1. 17 de l'édition de A. Plassart).

gymnasiarchie

II

gym arc

vacance de la gymnasiarchie

période de stabilité relative ou de paix

9 années

4 ann

période d'instabilité (anarchia)

pa -I I

H h

III rythme décimal ·. à partir du début, groupement par dix ans avec indication des noms pour chaque année par un tiret. 89 10 12345 6789 10 1234 56 \—i— I — h—I—I — I—I —I I— |lll »—I —|— I—I I—I— symbole de la décade «Dix» «Dix» N° des lignes (col. B) 1. 28 1. 44 IV Chronologie 330 /29

206 205 /5 /4 H—h-+-H— I I I

I

I

I— I

I

197 196 /6 /5 I I —Mil

N.B. On notera, comme cela a été dit dans le texte, que le décalage d'une ligne pour le sig de Β 57) n'a aucune incidence sur le rythme de succession des années de paix et des anné pesde dix années antérieures — qui sont correctes — et par conséquent aucune incidenc liste. C'est pourquoi «toute spéculation sur la ligne Β 56» (C. Habicht, p. 191) ne peut tro nous venons d'exposer.

252

Β. HELLY, G.J. TE RIELE & J.A. VAN ROSSUM

P. 192. Prosopographie et stemmata : il faut faire toutes réserves, comme nous l'avons déjà dit, sur ces constructions qui ont pour elles d'être parfaitement vraisem blables sans reposer sur rien d'autre que des suppositions. (Cf. à ce sujet les observa tions de J. et L. Robert, Bull., 1972, 85, p. 383). P. 193. Prosopographie et stemmata : Κοττύφα UeraWiaux n'est pas «die Gemahlin des Πεταλός»; si Kottypha était réellement l'épouse de Pétalos, l'inscription le préciserait par le terme yvva. Tel est l'usage dans les inscriptions thessaliennes en dialecte, où l'adjectif «patronymique» s'emploie aussi — avec une précision supplé mentaire — pour d'autres noms que celui du père. Cf. parmi d'autres exemples SEG, XVI, 293 : Δαμαα>οι) ïlvppeaia ywa, Kpivoweia ματβίρ. Pour ce qui concerne Kottypha, elle est donc vraisemblablement la soeur du gymnasiarque Σιμούς Πεταλλίαιος. P. 193. Prosopographie : le rapprochement des noms Φρίκας Άρίστιούνειος avec ceux du présumé Φβρίας Άρίστωνος d'un décret de Delphes doit rester en l'air aussi longtemps qu'une vérification sérieuse du document delphique n'aura pas été faite.

LA LISTE DES GYMNASIARQUES DE PHERES

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LISTE ALPHABÉTIQUE DES GYMNASIARQUES DE PHERES

Άγα#ούΐ>ειος f. Θιόξοτος -.Α 68 Αγαπάνουρ Πολυμείδειος : A 59 Άγίπττειοςί . - - αιος : Α 70 Ά#αΐ;άδας Mevveiaioq ·. Α 48 Αίσχυλειος f. Φερεκράτεις : Β 52 'Αλέξανδρος Ίασόνειος-. Β 58 Άλεξά^δρειος ί.Ίάσουν ·. Β 9 Άλεύας Θιοξ"ότειος : Β 28 Αλκαμένειος f. Μεγαλοκλίας Α 3 1 Αμύντουρ Σιμμίαιος : Α 3 5 Αμφίστρατος Κυρσίλειος : Β 2 3 [Ά»;]αί·άΐ>δρειος - - x - - : Α 1 1 Αναξάνδρεως f. Φίλιππος : Α 3 7 Άν€ίρίστεως f. - - ας : Α 20 Άί^τιλόχειος f. - -μένεις : Α 26 Απείμαντος Φερενίκαος ·. Α 42 ΑρΎέαιος f. - - α*ας : Α 27 Άργολάειος f. Αάαρχος : Α 56 Άρετοκλίας Μελάνταιος ·. Β 3 1 Αρι,στίουν Μειριόναιος : Β 36 Αριστίουν Φερενίκεως : Β 37 Aar νουν Σουίδαχος : Α 62 Άρισπουΐ>ειος f. Φρίκας : Α 43 Αριστοδάμεως f. Δυνατός : Α 5 1 Άστοδάμεως f. Δΰ^ατος : Β 27 Άστομάχειος f. Λυσίμαχος : Α 52 Αριστομέδουν Αριστομείδειος : Α 57 Άριστομείδεις Άριστομει^ειος : Α 58

Άριστομείδεως f. Αριστομέδουν : Α 57 Άριστομε^ειος f. Άριστομείδεις : Α 58 Άρμοδδίειος f. Λιο^τοκράτεις : Α 69 Αρχέλαος Φρύι^ειος .· Α 34 Αρχέλαος Μεροιτπ'ειος : Α 45 Άρχέμορος Πολίταιος ·. Β 5 1 Άσάΐ>δρειος f. Βίας : Α 49 Άσκλαπιάδας Νικοκράτειος : Α 5 3 Άσκλαπιάδας Με - - : Α 7 1 Αύτοκράτειος f . Καλλικλίας : Β 17 [Α]ύτοκρατόρειος f. - - χ - - : Α 17 Αψεύδουν Γλαυκέταιος : Α 38 Βίας Άσάΐ>δρειος : Α 49 [Γ] εδραίος Φιλιππίδαιος : Α 29 Γλαυκεταιος f. Άι//ει3δου!> : Α 3 8 Γλαυκεταιος f. Θίβρουν ·. Α 40 Γόργασος Οίλυκίδαως ·. Α 5 5 Δαμάγειτος Φιλιππίδαιος : Β 32 Δαμαγείτειος f. Καλλικλίας: Β 30 Δαμαγείτειος f. Λαπρεπε6ς : Β 6 Δαμόι?οι^ος Έπικρατίδαως : Β 33 Δαμο#οά>ειος f. Έπικρατίδας ·. Β 8 Δαμοκράτεις Φιλίππειος : Β 10 Δαμάριλος Ξεΐ>οΰΐ>ειος : Β 22 Δαμοφιλεως f. Αιοκλίας·. Β 54 Αιοκλίας Ααμοφίλεως : Β 54

254 Αωννύσσαος f. Περδίκκας ·. Β 50 Αύνατος Αρωτοδάμεως : Α 5 1 Αυνάτεως f. - - χ - - : Α 7 Δυσάρειος f. - - χ - - : Α 18 Ελλάνικος Σουίδαιος : Β 39 'Επικρατείς Μενεκράτεως·. Β 14 Έπικρατίδας Ααμουοίνεως ·. Β 8 Έπικρατίδαιος f. Ααμόύοιρος : Β 33 Έπικρατίδαως f. ΥΙανσαννίας : Β 53 Έπικρατίδαιος f. Σίμος : Β 19 Έτύμουν Έτυμούνεως : Α 63 Έτυμοι)ΐ>ειος f. Έτύμουν .Α 63 Εύανδρος Χελούνεως : Β 29 Εύβείας Θωξότεως ·. Β 1 1 Εύδίκειος f. - - ος : Α 10 Ε οδικός Νεικοειος : Β 16 Ew> ίκειος f. Νικοφάνεις ·. Β 2 1 Εύκρατίδαως f. - - ας : Α 23 Εύρυλοχίδαιος f. Φειδ έλαος : Α 41 Εύρυμεδό^τεως f. - - δεις : Α 25 Θεμίστοκλίαως ί. Μάλεικος : Β 26 Θέρσουν Νικοκράτειος ·. Α 30 Θίβρουν Γλαυκεταως ·. Α 40 Θιόίοτος Άγα^ούι^εως : Α 68 ΘιόξΌτος Αωντομένειος : Β 49 Θιό^οτος Νι/α'ππειος : Α 67 Θιο^ότειος f. Άλεύας : Β 28 Θιοξ ότεως f. Εύ(3είας .· Β 1 1 Θωξότειος ί. Μένουν : Β 24 θιοξ ότεως f. Πι^ου^ : Β 18 Θωξότεως f. - - άμαχος ·. Α 28 Θρασύλαος Πολι'ταιος : Β 20 Ίάσουν Άλεξάνδρειος ■. Β 9 Ίάσουΐ> Λυκοφρόνειος : Α 54 Ίάσουί> Πειι?ελάειος : Β 57 Ίασόι^ειος f. Αλέξανδρος ·. Β 58 Καλλικλάκ Αύτοκράτεως .· Β 1 7 Καλλικλίας Ααμαγείτεως : Β 30 Καλλικλίας Πολι'ταιος : Β 1 5 Καλλικλύιιος f. Φείδουΐ' : Α 64

Β. HELLY, G.J. TE RIELE & J.A. VAN ROSSUM Κλιόμαχος Μολόσσεως ·. Α 44 Κλωνίκας ΪΙολίταιος : Β 34 Κλωνίκεως f. Νιόπολις : Β 60 Κυρσιλειος f. Αμφίστρατος : Β 23 [Κυρ]σιλειος f. --x--:A9 Λάαρχος Άργολάειος : Α 56 Λαττρέπεις Δαμαγειτειος : Β 6 [Λ]ΐ(Η>7θκράτεις Αρμοδδίεως ·. Α 69 Αιοντομένεις Πιΰούνεως ·. Β 3 Αωντομένεως ΐ. Widow : Β 59 Αιοντομένεως f. Θω^οτος : Β 49 Λυκΐΐ^ος Μ^ασίττ^ειος : Α 47 Αυκομείδεις Σουίδαιος ·. Α 66 Αυκοφρόνειος f. Τάσους .· Α 54 Αυσίμαχος Αστομάχειος : Α 52 Μάλεικος Θεμίστοκλίαως .· Β 26 Με- - f. [Άσκλ]απιάδας : Α 71 Μεγαλοκλίας Αλκαμένεως ·. Α 3 1 Μεγαλοκλίας Ύιμασι,αίεως : Α 60 Μειριώ>ας Φιλιππίδαιος : Α 65 Μειριό^αιος f . Αριστίουν : Β 36 Μελάκταιος f. Αρετοκλίας ■ Β 3 1 Μεΐ'άϊ'δρειος f. — ς : Α 1 5 Μεϊ>εδαμος Μεί'ουΐ'ίδαιος .· Β 38 Μει>εκράτειος f . 'Επικρατείς: Β 14 Με^ΐ^είας Με^^είαιος : Α 3 3 Μεννείας Μενούνδαιος : Β 12 Μερι>είαιος f. - - χ - - : Α 19 Με^ειαιος f. Αΰανάδας ·. Α 48 Με^είαιος f. Με^εύις : Α 3 3 Με^ί^είαιος f. Με^ου^ : Β 3 5 Μεΐ>ι>είδαιος f. - - χ - - : Α 16 Μ^^ειος f. Νικομε^εις .· Α 39 Μει^οι'πος Σπερχαιος : Β 1 3 ΜεΐΌίττίειος f. Αρχέλαος: Α 45 ΜείΌίττίειος f. Φίλιππος .· Α 6 1 Μένουν Θωξότεως ·. Β 24 Μένουν Μεννείαως ■. Β 3 5 Με^οΰ^δαιος f . Μεΐ^είας : Β 12 Μεΐ^ούΐ'δαιος f. ΜεΐΌϋ^ιδας : Β 5 Με^οϋΐ^ειος f. Μόνιμος : Α 36 Μεΐ^ουΐ'ΐδας ΜεΐΌύΐ^δαιος : Β 5

LA LISTE DES GYMNASIARQUES DE PHERES Μενουνίδαιος f. Μενέδαμος : Β 38 Μνασίππβίος f. Αυκίνος : A 47 Μολόσσειος f. Κλιόμαχος : A 44 Μολόσσειος f. Πειλοκλίας : A 46 Μόνιμος Μενούνεως : A 36 Νικίππειος f. Θώξοτος : A 67 Νικοκράτεως f. - - χ - - : A 1 2 Νικοκράτειος f. Άσκλαπιάδας : A 5 3 Νικοκράτεως f. — βις : A 22 Νικοκράτειος f. Θέρσουν ·. A 30 Νικομένεις Μένρειος ·. Α 3 9 Ewuceioç : Β 21 f. Εΰΐ>ικος : Β 16 Aewi)i>eiocf. Ααμόφϊλος : Β 22 Οΐλυκιδαιος f. Γόργασος : Α 5 5 Πβ- - : Β 61 Έηικρατίδαιος : Β 53 Ile - - - f. ΌνομακλεΙς ·. Β 6 1 Πεδδιεϋς Σψμίαως : Α 32 Πει#€λάειος f. Ίάσου^ .· Β 57 Πειλοκλίας Μολόσσειος : Α 46 Τίερδίκκας Αιονύσσειος : Β 50 Πετ - - : Β 62 Περαλλίαιος f. Σίμουν .· Β 25 ΠιΊ?ου^ Θιο^ότειος : Β 18 ΥΙίοουν Αιοντομένειος : Β 59 Πι^ού^ειος f. Αιοντομένεις ·. Β 2 Ώιύούνειος f. Φίλιππος : Β 3 Πολιταιος f. Άρχέμορος ·. Β 5 1 Πολίταιος f. Θρασύλαος .· Β 20 Πολίταιος f. Καλλικλίας ·. Β 1 5 Πολίταιοςί. Κλιο^ικας : Β 34 Πολϋδοι)ρος Ύεισνφόνεως : Α 50 Πολυμείδειος f. Ayαπάνουρ : Α 59 Σιμμίαιος f. Αμύντουρ ■ Α 3 5 Σιμμίαιος f. Πεδδιβύς : Α 32

255 Σίμος Έπικρατίδαιος : Β 19 Σ«μοΐΛ> Πεταλλίαιος : Β 25 Σοϋίδαιος f · Αστώυν ·. Α 62 Σουίδαιος f. Ελλάνικος : Β 39 Σουίδαιος f. Αυκομείδείς ·. Α 66 Σπέρχαιος f. MeiOtrioç : Β 1 3 f. ΙΙόλύδουρος : Α 50 Τιμασι^ιειος f. Μεγαλοκλίας : Α 60 Φεώέλαος Εύρυλοχΐδαιος : Α 41 [Φ]εώίππεως f. - - χ - - : Α 21 Φείδοϋΐ' Καλλικλιαιος : Α 64 Φείδουν Φει,ρούνδαως : Β 55 Φειδούνειος ί. — ς : Α 1 3 Φειρούνδαως f. Φείδουι» : Β 55 Φερεκράτεις Αίσχύλειος : Β 52 Φερενίκεως f. Αηείμαντος ·. Α 42 Φερενίκειος f. Αριστίουν : Β 37 Φιλιπττίδαιος f.fFJewaîoç :A29 Φιλιττπιδαιος f. Δαμάγειτος : Β 32 Φιλιπττίδαιος f. Metpidi^aç : A 65 Φίλιππος Araijairôpeioç : A 37 Φίλιππος Mewirrieioç :A61 Φίλιππος Πι#οϋΐ;€ΐος : Β 4 Φιλίππειος f. Δαμοκράτεις : Β 10 Φιλολάειος f. — ος : Α 24 Φρίκας Αριοτωύνεως : Α 43 Φριίΐ^ιος f. Αρχέλαος : Α 34 Χελού^ειος f. Εύανδρος : Β 29 -

- αιος Άγίππειος : Α 70 - ανι,ς Άργεαιος : Α 27 - ας Ανειρίστειος ·. Α 20 - ας Εΰκρατίδαιος : Α 23 - δεις Έύρυμεδόντειος : Α 25 - εις Νικοκράτειος : Α 22 - μένεις Ανηλόχειος ·. Α 26 - άμαχος Θωξότεως : Α 28 - ράστειος f. - - χ - - : Α 8

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Pfcoio 22 (voir p. 341).

EXPOSITION D. TLOUPAS

POETES ET PROSATEURS DE THESSALIE DANS LES INSCRIPTIONS

A qui repasse en son esprit l'histoire de la littérature grecque et les noms de ses auteurs, la Thessalie ne laisse pas grand souvenir. Elle est plus connue par ses éleveurs de chevaux et ses magiciennes que par ses poètes et ses prosateurs, et quand Socrate à son sujet, au début du Ménon, déclare à sa façon : «C'est du Nord aujourd'hui que nous vient la l umière», on peut suspecter son propos d'une ironie certaine. Cependant, comme le dit Philostrate dans sa vie de Critias 1 , même les Thessaliens ne négligent pas la culture ; il nous montre, dans le même passage, les cités thessaliennes, grandes et petites, «gorgiaser» à l'envi, après la tournée triomphale que le célèbre sophiste fit dans ce pays. Un document épigraphique du Ilème siècle av. J.C. 2 nous prouve que la Thessalie continue d'accueillir avec faveur les hommes de lettres étrang ers. Bombos, fils d'Alpheios, d'Alexandrie en Élide, donne au gymnase de Larisa, des conférences dans lesquelles il rappelle les faits illustres des Lariséens et la cité lui confère, outre le droit de cité, les autres hon neurs et privilèges habituels. Les documents littéraires nous font connaître quelques auteurs originaires de Thessalie. S'il n'est pas sûr, malgré, ou plutôt à cause de ce que Plutarque dit de lui 3 , que le Ménon platonicien ait été un sophiste, nous connaissons, en particulier par Strabon 4, un Médios de Larisa qui fut compagnon d'Alexandre en Asie et raconta ses actions 5. Au premier siècle avant notre ère, le philosophe académicien Philon de Larisa, dont l'influence sur Cicéron fut décisive, nous est connu par ce dernier ainsi que par Plutarque. Enfin Philostrate consacre des articles plus ou moins étendus à trois sophistes thessaliens du Ilème siècle ap. J.CPhiliscos, Phoenix et Hippodromos 6. La moisson serait maigre si les documents

«La Thessalie», CMO 6, Arch. 2, Lyon 1979.

Henri BOUVIER

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H. BOUVIER

épigraphiques ne venaient ajouter quelques nouveaux noms ou compléter ce que nous savons des auteurs déjà connus. Au Illème siècle av. J.C., une base trouvée à Phalanna 7 porte les distiques d'un certain Aphthonétos en l'honneur de magistrats : «Ces héros, le peuple entier, après avoir juré les serments sacrés, les avait choisis pour les plus fidèles gardiens de la chère pa trie, et eux, après avoir transmis à la cité, comme une couronne, la liberté de ses enfants, consacrèrent cette statue à la vierge Tritogénie. Distiques d 'Aphthonétos.» Ce poète est un homme habile : il met en évidence, au début de son poème, le démonstratif qui souligne le geste vers les statues dont la base porte les vers 8 ; l'épithète éleuthéropaïs est rare : on la trouve dans YAnthologie Palatine (XVI, 359) avec un sens différent, fils de la liberté. Le fait que le nom du poète n'est accompagné d'aucun ethnique permet de penser que notre auteur est thessalien ; en effet, quand, à la même époque, les fils de Damocratès font appel à un poète étranger 9, cette origine étrangère qui prouve, ainsi que l'appel à un sculpteur célèbre, la munificence des dédicants, est soigneusement indiquée : Héracleidès de Talles. De fait, le nom d 'Aphthonétos, peu fréquent ailleurs, se ren contre assez souvent en Thessalie, à Larissa, à Mélitéa, à Scotoussa, à Hypata et à Thèbes de Phthiotide 10. On aimerait que le philosophe péripatéticien Epicratès, que Samos, vers 200 av. J.C., honore pour son enseignement **, fût ori ginaire de l'Héraclée de Thessalie, mais on ne peut rien dire là-dessus. De même, il est fâcheux que soit perdu le nom du poète épique, fils de Politas, d'Hypata, que Lamia honore au Ilème siècle avant notre ère, pour avoir donné des récitals dans cette cité 12. Mais si nous ignorons le nom de ce poète, du moins avons-nous la certitude de son existence. On ne connaît pas de concours musicaux en Thessalie. Mais, au 1er siècle av. J.C., la cité de Larisa organise des concours en l'honneur de «ceux qui ont combattu» (τοίς προκβκινδυνβυκόσιν). J. et L. Robert 1^ ont établi la vraisemblance que ce concours avait été institué en l'honneur des cavaliers thessaliens qui, en 171, lors des premiers combats des Ro mains contre Persée, alors que la cavalerie macédonienne avait infligé une défaite aux Romains, empêchèrent que la retraite tournât en déroute. A ces concours, ouverts aux seuls citoyens de Larisa, figuraient essentiellement des épreuves athlétiques et militaires, mais aussi des éloges en vers et en prose et une épreuve de la meilleure épigramme. C'est ainsi que nous est conservé le nom du poète Amométos, fils de Philoxénidès qui remporta le prix de l'éloge épique et de l'épigramme 14. Alors que la

POETES ET PROSATEURS

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première épreuve se retrouve fréquemment dans les concours musicaux, la deuxième semble ne pas exister ailleurs; mais, si l'on pense à l'ép igramme de Simonide pour les combattants des Thermopyles, ou à celle d'Ion à Delphes 15 pour les Lacédémoniens vainqueurs, la présence d'une telle épreuve dans un tel concours n'a rien d'étonnant. Au même concours, c'est un Romain, Quintus Occius 16, fils de Quintus, qui remporte le prix de l'éloge en prose. Il s'agit sans doute d'un de ces Romains, ou Italiens, installés en Thessalie et suffisamment assimil és pour prendre part à ces épreuves. Mais la plus intéressante est celle que remporte Philon le Jeune, fils de Philon : la catalogè. Elle ne figure, semble-t-il, dans aucun des concours musicaux que nous connaissons. Il s'agit d'une épreuve littéraire : la présence d'une catalogè ancienne et d'une catalogè nouvelle 17, toutes deux remportées par Philon, fait penser à l'opposition entre comédie nouvelle et comédie ancienne, tragédie nouv elle et tragédie ancienne des concours dramatiques, l'une donnant lieu à une épreuve d'interprétation, l'autre de création. Ce n'est donc pas, comme un des sens usuels de catalogè pourrait le faire supposer, une simple liste des citoyens morts au combat ; une liste nouvelle, dans cette commémoration d'un événement précis, n'aurait aucun sens. La place que cette épreuve occupe entre l'éloge épique et l'épigramme confirme qu'il s'agit d'une épreuve littéraire. Elle est distincte de l'éloge ; il ne semble donc pas que l'autre sens usuel de catalogè, respect, honneur, doive nous éclairer sur sa nature. La glose d'Hésychius : καταλογή· το τα φοματα μη ύπό μéλet Xèyeiv : récitation des poèmes sans accompagnement music al,ne nous renseigne qu'imparfaitement, car il s'agit là d'une interpréta tion, non de contenu. Une autre glose d'Hésychius, καταΧέ^βοθαι- όδύρεσθαι τον τεθνεώτα et le sens d'un mot de la même famille : κατάλεγκα, chant funèbre, à une époque plus tardive il est vrai 18, nous donnent peut-être une solution : il s'agirait d'une déploration, d'un chant funèbre, dans lequel pourraient être rappelés les noms des héros morts. Deux passa gesdes Perses d'Eschyle nous en donneraient une idée : l'énumération par le coryphée, en mètres lyriques (Perses, 21-58), des chefs perses partis contre la Grèce ou la liste que le messager donne, avant son récit de la bataille de Salamine (ibid. 302-328) de ceux qui y ont péri. Les héros seraient ainsi célébrés par la poésie épique, par la poésie lyrique, sans accompagnement musical si l'on veut tenir compte de la première glose, et par la poésie que l'on pourrait appeler monumentale. Notre Philon est appelé le Jeune pour le distinguer de son père, Philon, fils de Philon lui aussi, qui est tage et organisateur du concours et dans lequel certains indices permettraient de faire reconnaître le philosophe, maître de Cicéron.

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Le 1er siècle de notre ère nous offre, par la signature d'une épitaphe métrique, le nom d'un nouveau poète, Artémidoros 19. Ce nom est beaucoup plus banal que celui d'Aphthonétos, mais nous verrons un autre Artémidoros, indiscutablement thessalien celui-là. Le texte même de l'épitaphe , dans laquelle un garçon de neuf ans regrette de n'avoir pu «rendre grâce aux Muses de l'avoir formé», témoigne de l'intérêt qu'à cette époque en Thessalie, on portait à la culture. Avec le sophiste Alexandros d'Hypata, nous abordons, à la fin du 1er siècle et surtout au Ilème siècle de notre ère, un moment de grande activité intellectuelle. La Thessalie participe au renouveau de l'hellénisme qui se manifeste alors dans tout le monde antique. Les textes littéraires que nous avons conservés de cette époque en témoignent, témoignage confirmé par les inscriptions. En effet, des quelque huit cent cinquante auteurs dont celles-ci, du Vème siècle av. J.C. au Vème siècle après, nous ont conservé les noms, près de cent quatre-vingts appartiennent à cette période. Alexandros a été honoré à Delphes, avec l'autorisation des Amphictyons, par ses deux fils Phoinix et Phylax 20. Ce document nous apprend que notre sophiste, comme tant d'autres à cette époque, joue un rôle eminent dans la vie politique de sa patrie, puisqu'il est conseiller des Thessaliens. Il est également, sans aucun doute et malgré la discussion chronologique de C.P. Jones 21, dont la minutie n'emporte pas la convic tion,l'épicurien ami de Plutarque, qui le mit en scène dans ses Propos de table (Mor. 635 f) et lui dédia la Malignité d'Hérodote. Ses deux fils sont également connus comme sophistes. Philostrate, nous l'avons vu, consacre un article à Phoinix, article assez dédaigneux : «Phoinix le Thessalien ne mérite pas qu'on l'admire ni non plus qu'on le dénigre complètement» . Quant à Phylax, il le range, dans l'article consacré à Damianos 22, parmi les Sotéros, les Sosos, les Nicandres et les Phèdres, qui méritent plus «le nom d'amuseurs que de sophistes dignes d'estime». Néanmoins, sans être des auteurs de premier ordre, ils jouirent d'une certaine notoriété en leur temps. Phoinix reçoit à Delphes l'hommage de ses disciples 2 3 , selon une habitude dont nous avons un certain nombre d'exemples. Phylax, à Olympie, est honoré par le conseil olympique 24. Comme son père, il est conseiller des Thessaliens ; de plus, il fait partie de l'Aréopage d'Athènes. Comme J. Pouilloux l'a montré (loc. cit.), cette famille est exemplaire du rôle que joue l'aristocratie locale dans la vie politique et littéraire des provinces. Le sophiste Hippodromos de Larisa nous en fournit un nouvel exemple. Philostrate nous dit qu'il était un des premiers de son époque et l'épisode de la double improvisation à Smyrne montre combien sa

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gloire dépassait les limites de la Thessalie. Cette notoriété est un des arguments qui permettent à H. Müller, au terme d'une étude prosopographique et chronologique très détaillée 2 5 , de reconnaître dans l'expression ëKyovoq Ιπποδρόμου, notre sophiste pour le père du M. Aurelius Olympiodoros que sa femme Flavia Philina honore dans une inscription trouvée en Eubée, à Aidepsos 26. Hippodromos entre ainsi dans une vaste famille, dont les rameaux se retrouvent à Thespies, à Chalcis et en Thessalie, où figurent plusieurs personnages consulaires et dont fait partie, s'il n'est le mari de Flavia Philina honoré à Aidepsos, le Philosophe M. Aurelius Olympiodoros, receveur des finances municipales, honoré par la cité de Trézène 27. Philostrate nous dit que le troisième sophiste thessalien auquel il consacre un article, Philiscos, était apparenté à Hippodromos. Une inscrip tion métrique de Delphes 2 8 , qui rappelle un honneur décerné à Philiscos par les Amphictyons, nous apprend que ce dernier se vit confier par les empereurs une charge judiciaire en Thessalie. Il l'exerça sans doute avant ses démêlés avec Caracalla que rapporte Philostrate. L'inscription nous apprend peut-être aussi la cité d'où Philiscos est originaire ; il y est en effet appelé Μελίτη] [Φ]ι\ίσ κον. R. Flacelière pensait au démotique athé nien ; comme, selon Philostrate, Philiscos occupa la chaire impériale de sophistique à Athènes, il put effectivement devenir citoyen athénien et être inscrit dans le dème de Mélitè. Mais J. et L. Robert 29 proposent un choix : «de la ville de Mélitaïa en Thessalie ou, par droit de cité conf éré, du dème attique de Mélitè ?» Bien que la forme Μελίτη, qui semble une correction sûre, puisse plus facilement venir du démotique athénien Μελιτεύς que de l'ethnique thessalien MeXircuetk, la première hypothèse est peut-être préférable. Si l'on examine les textes delphiques, proxénies ou décrets de la cité ou des Amphictyons, dans lesquels figurent les Athén iens, on voit que leur origine est indiquée de trois manières : le plus souvent, et cela de façon constante du IVème siècle av. J.C. au Ilème après, par le simple ethnique Ά&ηναϊος (quarante cinq fois environ) ; assez souvent (une vingtaine de fois), mais seulement aux IVème, I Ilème et Ilème siècles avant notre ère, on ajoute à cette mention l'indication du dème et de la tribu ; par trois fois enfin l'indication du dème est seule ajoutée à l'ethnique Άϋηναϊος. Les seuls documents trouvés à Delphes où les Athéniens ne sont désignés que par leur démotique ne sont pas des documents proprement delphiques, mais des documents athéniens concer nant la pythaïde et la dodécade. Ainsi, en admettant que Philiscos eût acquis la citoyenneté athénienne, on ne l'eût pas désigné par son démoti que seul. On pourrait objecter que l'inscription de Philiscos est métrique,

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alors que les textes allégués sont en prose. Mais l'expression Μελίτη Φιλίσκορ n'est pas poétique ; quand on veut indiquer poétiquement l'origine athénienne de quelqu'un, on emploie une périphrase formée de Pallas ou de Cécrops 30. Le dernier document qui nous fait connaître, pour le Ilème siècle, des auteurs thessaliens, nous entraîne bien loin de la Grèce, jusqu'en Gaule. Il s'agit de l'épitaphe trouvée à Béziers 31 qu'un certain Philon, fils de Sotadès, de Mopsion, rhéteur, a rédigée pour son frère Artémidoros, rhéteur lui aussi. Ce n'est pas le seul exemple que nous ayons de deux frères, hommes de lettres, voyageant de compagnie. Vers la fin du siècle, Basileidès et Isidoros, fils d'Alpheios, de Gaza, rhéteurs eux aussi, reçoi vent tous deux le droit de cité à Delphes 3 2 . On aimerait en savoir davan tagesur nos deux Thessaliens, connaître les raisons qui les avaient amenés de si loin ; mais ils avaient su rendre leur cité natale assez célèbre pour que la simple mention Μοψέατης signifiât quelque chose aux indigènes lettrés qui passaient devant cette épitaphe. On aimerait aussi clore cette étude par la mention d'une poét esse. On trouve en effet quelques femmes de lettres dans les inscrip tionsgrecques. Une épigramme funéraire de Larisa, très mutilée, porte la signature α'Ίππονικι,ς 33. Mais, si les noms en -is sont le plus souvent féminins, il n'est pas impossible non plus, à cette époque surtout (fin du Illème siècle ap. J.C.), qu'il s'agisse d'un homme. W. Peek 34 pense lui aussi à une poétesse et propose de corriger la signature Ίππονίκη Γλ[ύκη] ; mais la lecture de l'estampage rend impossible une telle resti tution. Il méconnaît aussi la restitution de la formule finale, déjà proposée par O. Kern 35 et confirmée par L. Robert 36 par laquelle le défunt Lucius prend congé de sa communauté et qui nous permet de voir dans ce texte une épitaphe juive. Mais ce qui reste du poème lui-même, regret d'un mariage tôt interrompu, rigueur du temps qui n'épargne rien, est tout à fait conforme aux thèmes traditionnels de la poésie funéraire grecque. Ainsi les inscriptions nous permettent d'étoffer le tissu un peu lâche que nous offrent les textes littéraires ; grâce à elles, nous voyons mieux, dans cette région, à travers six siècles, avec ses temps forts et ses temps faibles, une continuité de vie littéraire que nous pouvions déjà supposer. Elles nous montrent mieux à quel milieu appartenaient les auteurs, dans quelles conditions cette activité se déroulait : concours, auditions publiques, échanges avec les autres cités. Tout cela est en général

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comparable à ce qui se passe dans le reste du domaine grec, avec une tou che originale cependant, cette épreuve de la catalogè dont le nom au moins est inconnu ailleurs. Comme à l'histoire politique, l'épigraphie apporte une contribution précieuse à l'histoire littéraire.

Henri BOUVIER 1.

Vit. Soph. I 16, 501 : άλλ'Ο'μως ουδέ ΘετταΧοι σοφίας ημέΧουν, àXX'èyopyiaÇov èv ©ετταΧία μικραί και μεί^ους πόλεις, ές Topyiav όρωσαι τόν Λεοντίνον . 2. BCH 59, 1935, 55, Ν.2 3. Plutarque, De amicorum multitudine, Mor.93 A : Με'νωνα τόν &€τταλόν οΐόμενον èv Xoyoiç Ικανώς yεyυμvάσθaι και τοΰτο δη τό ύπό του 'Εμπεδοκλέους Xeyόμevov σοφίης έπ'ακροισι δαμίξειν ήρώτησενό Σωκράτης... 4. Strabon XI 14, 12 : τούτου φασιν έπώνυμον την Άρμςνίαν ol περί ΚυρσίΧον τόν ΦαρσάΧιον και Μτ^διον τόν Λαρισάίον, avôpeç συνεστρατευκότβς ΆΧεξάνδρω... 5. Jacoby, FGrH, 129 6. Vit. Soph. II 22-27, 30. 7. Deltion 10, 1926, Parartema, p.49, η 1 : Ίοΰςδε, Ορκους àyίoυς όμόσας, πάς eïXeTO δήμος πατρίδος οίκείας πιστότατους φύΧακας οϊ τον έΧβυθβρόπαιδα πόΧβι οτέφανον παραδόντβς, TpiToyeveî Κούρηι στησαν ^αΧμα τόδβ. Άφθονέτου τό èXeyeXov. 8. Le premier éditeur, N. Giannopoulos, rattachait τούσδβ à δρκους ; P. Roussel rectifiait déjà, Bull.Ëpigr., 1929, p. 194. 9. IG 1X2, 637. 10. IG 1X2, 520 (Larisa), 206 lib et Addenda au numéro 205 (Mélitéa), 398 (Scotoussa), 15 (Hypata), 143 (Thèbes de Phtiotide). 11. Ath.Mitt. 44, 29, η 14. 12. IG 1X2, 63 : [ 'Ayaôâi τι5χα]ι· εδοξε ται πόΧει° ['Επειδή ....]ι'τας Πολίτα 'Ύπαταϊο[ς]

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13. 14.

[èv ταμ] πόΧιν δείξεις έποι'ησατ[ο] [èv αις] τας πόΧιος άξι'ως έπβμνάσ[οη], [elv]ai αυτόν πρόΙ-evov.... Bull.Ëpigr. 1964, 227. IG 1X2, 531 : 1.1 Φίλωνος του ΦΐΧωνος \ του τayeΰovτoς την πρώτην χώρανέν στραΐτηγω Ήγησία, τιϋέντος TOvaydbva τοϊς προκβ\κινδυν€υκόσιν ... 1.12 KaTaXoy\r\ π]αλαιφ· Φίλων Φίλωνος ό νεώτβρος' 1.43 ... ένκωμίω XoyiKÎb | Κόιντος "Οκκιος Κοίντου'έν'κωμίωέπικω· Άμώμητος Φίλοξ(ε)νί|δου' KaraXoy?) νέα' Φίλων Φίλωνος ό νεώτερος· Ιέπιγράνματι· Άμώμητ ος Φιλοξενίδου. FDIII 1, 50-51. Ο. Kern, dans les IG écrivait "Οκριος ; une relecture de la pierre par B. Helly a permis de reconnaître le nom romain d'Occius. Autre mention de catalogè ancienne ·. IG 1X2, 532, 1.11 ; vainqueur Antiochos.

15. 16. 17.

H. BOUVIER

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18. Symmaque, traduction de l'Ancien Testament ; Saint Jean Chrysostome. 19. IG 1X2, 639 : [Σ]ωαιπάτρα μεν 'έτικτε, πατήρ δε με [yC\varo | [Σ]ΪΜος, Ήμίδ' 'Αλέξανδρος, ΰνήσκω δ' εννεαετής' | Κλαΰσε δ' ομ-ηλικίη με -πολύν χρόνον ήδέ το\κήες, τον -προκοπής Μούσαις ούκ άποδάντ[α] | χάριν. Αρτεμιδώρου 'έπ[η] «Sosipatra me mit au monde ; le père qui m'engendra fut Simos ; je m'appelle Alexandre et je meurs à l'âge de neuf ans ; mes camarades m'ont pleuré longtemps, et mes parents aussi, moi qui n'ai pas rendu grâce aux Muses de m'avoir formé. Poème d'Artémidoros». 20. Publié par Th. Homolle, BCH 21, 1987, 154, repris par J. Pouilloux, REG 80, 1967, 379-384. Άμφικτυόνων \ δόγματι \ Τίτ(ον) Φλάβνον Άλέ\ξανδρον τον σο\φιστήν Φλά(βνοι) Φοίνιξ \ και Φύλαξ τον πατέ\ρα και δώάσ καλόν \ σύνεδρον Θεσ\σαλών 'Ύπαταΐ\ον. 21. C.P. Jones, Two friends of Plutarch, BCH 96, 1972, 265-7. 22. Vit. Soph., II 23. 23. BCH 49, 1925,82 Ύίτον Φλάβιο[ν] Ι Φοίνικα | τόν [σ]οφισ[τήν] | oi μ[α]θ·ηταί. 24. Olympia, 464. 'Ayadfi τΰχ[ρ]. "Εδοξε τχι βουλχι \ rfj Όλυμπικχι \ Φλάβως Φύλαξ | Αλεξάνδρου Θεσσαλός \ σοφιστής, \ Θεσσαλών | σύνεδρος, \ Ά&ηναίων \ Άρεοτταγείτης. 25. Zeitsch. für Papyr. und Epigr. , 1968-3, 197-219 ; Λί. Aurelius Olympiodorus, εκ-γονος Ιπποδρόμου. 26. S.N. Koumanoudis, Deltion 21, 1966, 143. 27. IG IV, 796. 28. R. Flacelière, BCH 73, 1949, 473 = FD III4, 273 [Έν] Πυφίφ δαπέδω Με|[λ]ιτ[ή στ]ή[σαντο] \ [Φ]ιλίσκον \ [αν]δρε[ς] άφ' 'Ελλήνων \ τόν μέ^αν εν σοφίτχ, \ φ και Θεσσαλίας Ιππο\κρότου αστεσσι κρεί\νειν | [σ]κ[-η]πτοϋ[χ]οι βασιλής \ δώκανύπερ κτε\άνων. «Dans la plaine de Pytho, les représentants des Grecs ont dressé la statue de Philiscos de Mélita'ia, homme de grand savoir, à qui les rois porte-sceptres ont aussi donné leur juridiction sur les biens, dans les cités de la Thessalie où galopent les chevaux » . 29. Bull. Epigr. 1951, 122. 30. A Delphes même, on trouve (FD III 2, 106) Παλλάδος α-γνοτάτ·ης και Πυϋώυ Απόλλωνος Πυλάδην Πυλάδου με παϊ&α, τόν και Όλύμπων αστόν, πολείτην ήδε σημαίνει -γραφή. 31. IG XIV, 2516 Φίλων | Σωτάδου | Μοψεάτης | ρήτωρ \ Άρτεμώώρω | τώ άδελφφ \ ρήτορι. 32. FD III 2, 109. 33. IG 1X2, 652 σε οίδέ μνηστήρ[ες έ]πΙ νύμφας έμέ σο... εύϋύ γάμων ay à yàp χρόνος ούδεν.... Ίππονικις Λ[ευκίω ] επίγραμ(μ)α έποίει. Λεύκιος τω [λ]άω χαίρειν. 34. Gr. Versinsch. aus Thessalien, p. 15-16, n°12. 35. IG 1X2, Corrigenda et addenda. 36. Hellenicain, 103.

LA THESSALIE DES MAGICIENNES

Nous avons jusqu'ici pns en considération la Tbessalie, comme il était juste, et les Thessaliens. Nous allons maintenant partir à la recherche de la «Thessalienne», au féminin : la Thessalienne sera mon inspiratnce... Mais c'est un personnage redoutable, puisque son nom est devenu synonyme de «sorcière» ou de «magicienne». Dans le champ des auteurs de littérature, où j'ai mené l'enquête, cette dame use de charmes qui font plutôt frémir, et, comme dernier tour, nous verrons qu'elle a réussi à s'e scamoter pour ainsi dire elle-même. Trêve de préliminaires. Qui est-elle, cette «Thessalienne» ? Surprenons-la chez cet Espagnol fougueux et coloré qui décrivit une grande aventure thessalienne avec la Pharsale. Lucain dépeint au livre 6 le cadre des opérations. Plus soucieux de réalisme «historique» et moral que de mythologie, il rencontre une occasion rêvée pour un poète : au terme d'un certain nombre de pages descriptives mais dont le style ampoul é ne peut qu'égarer le géographe trop précis, Lucain veut que Pompée vienne interroger une magicienne du pays. Il suffit que le voyageur, le poète, le soldat passe en Thessalie pour qu'on lui vante la spécialité dan gereuse et fascinante qui fait la moitié de sa réputation. La magicienne de Pompée s'appelle Ênctho, d'un nom bien trop mythologique et suggestif pour être anecdotique ! La consultation nous est racontée dans tous ses détails, et quels détails... Erictho ne se contente pas des honnêtes présages de Delphes ou de Dodone ; elle ne s'en tient pas aux pratiques déjà sus pectes des magies ordinaires : la sienne condense les recettes les plus

«La Thessalie», CMO 6, Arch. 2, Lyon 1979.

Jacques CAZEAUX

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horribles qu'on prête aux Thessaliennes, et particulièrement celles d'une nécromancie raffinée. Lucain épargne peu ses lecteurs1 . Oui, «dira Thessalis». Mais peut-être est-elle simplement issue de la cruelle réputation des femmes de Thessalie.

Première partie . La réputation de la Thessalie Les détails que l'imagination de Lucain a bien voulu broder ou ressusciter nous sont en général refusés dans les textes littéraires qui font allusion à la magie thessalienne. En les rassemblant, on trouve seulement que la Thessalie jouit d'une réputation globale, massive, indiscutée : elle est le pays de la magie par excellence, au même titre qu'on la veut la patrie des chevaux les plus renommés. Et quand Pline retrace l'histoire des pra tiques de sorcellerie, il résume bien la situation. Il distingue l'époque où l'Orient était seul touché par les superstitions, de l'époque nouvelle où, par la Thessalie, le monde grec en fut atteint. Il s'étonne alors que les sujets du vaillant Achille, les disciples de Chiron, se soient égarés à ce point dans la magie que «'matrones thessaliennes' ait servi de surnom pour désigner dans nos régions les magiciennes»2 . Puis il évoque une pièce de Ménandre, aujourd'hui pratiquement perdue, La Thessalienne , qui mettait en scène des femmes de Thessalie en train de faire descendre la lune... Ménandre nous fait défaut, et peut-être nous aiderait-il à préciser les activités des Thessaliennes et à tirer de leur obscurité ces magiciennes renommées. Toujours est-il que Pline prend les choses exactement sous l'angle où nous les voyons aujourd'hui encore : car c'est d'une réputation que les Thessaliennes bénéficient; c'est un «on dit» qui les affuble de ver tus maléfiques. Tout le monde se souvient de l'allusion faite par Platon : «Méfie-toi, dit Socrate à Calliclès, ne nous arrivera-t-il pas ce qui arrive, dit-on, aux Thessaliennes qui décrochent la lune au prix de ce qu'elles ont de plus cher...!» (Gorgias, 513a). Et, dans les Nuées, v.749, Aristophane imagine qu'on pourrait éviter les échéances tombant à la fin du mois en louant les services d'une Thessalienne ·. elle ferait disparaître la lune, éga lement, de sorte que la fin du mois ne se constaterait jamais... (cf. Apollo nius de Rhodes, scholie 4, 59). Or, les Latins évoquaient aussi la Thessalienne. Par «latins», nous entendons ici les auteurs de littérature. Les dires de Pline se trouvent amplement confirmées, puisque Rome ne se contentait pas des traditions similaires de l'Étrurie, pourtant voisine, mais éprouvait le besoin de suivre les Athéniens en se faisant peur grâce à la «Thessalienne». Ce fait montre

LA THESSALIE DES MAGICIENNES

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déjà que nous sommes en présence d'une tradition littéraire, sans doute, bien plus que d'une réalité. Voici quelques échantillons latins : «...Périt, miser !... Ego pol ilium ulciscar hodie Thessalum ueneftcium qui peruorse perturbauit familiae mentem meae.» ...Je suis perdu !... Mais, nom du Chien, je me vengerai aujourd'hui même de ce philtre thessalien qui a tortueusement tourné en boule la cervelle de ma maison !...» ?\a.ute, Amph. 1043 «portentaque thessala rides ?...» «Te moques-tu des miracles de Thessalie ?...» Horace, Ep. 2, 2, 209 Quae saga, quis te soluere Thessalis magus uenenis, quis te poterit deus ? Vix inligatum te triformi Pegasus expediet Chimaera ? «Quelle est la sorcière, quel est le magicien qui pourra te délivrer en usant de philtres thessaliens ? ou quel dieu ? Horace, Odes, 1, 27, 21 : la gradation des recours parle d'elle-même : au-dessus des pratiques thessaliennes, il n'y a plus qu'une puissance divine. La tradition continue, avec un Sénèque, dans Hercules Oetaeus v.465s. : Déjanire espère «enchanter» son Hercule... «Quas pontus herbas générât aut quas Thessala sub rupe Pindus alit ubi inueniam malum cui cedat ille ? Carmine in terras mago descendat astris luna desertis licet...-» Quelles sont les herbes que fait venir le Pont, quelles sont les herbes que nourrit le Pinde de Thessalie et qui domineront (Hercule) ? Puisse l'incantation magique faire que la lune abandonne les astres...» Parmi tous les textes, il faut évidemment rappeler sans attendre les versions de Y Ane, celle, grecque, de Lucien, comme celle d'Apulée. L'action se déroule, du fait même de sa nature, en Thessalie. Au héros nouvellement arrivé dans cette contrée et qui s'étonne qu'on cherche un gardien pour un mort, le vieillard rétorque :

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J.CAZEAUX «Tace, respondit ille, nam oppido puer et satis peregrinus es mentoque ignoras Thessaliae te consistere, ubi sagae mulieres ora mortuorum demorsicant, eaque sunt Ulis artis magicae supplementa ?» «Chut ! répondit-il, voyons : ...tu es assez étranger pour ignorer que tu te trouves dans un coin de Thessalie où les sorcières vien nent mordre la figure des morts, qui leur donnent ainsi des outils de magie ? ...» (Métam. ,2,21)

Ces quelques références permettent simplement de manifester la vedette dont le nom de Thessalie jouit de façon proverbiale... Mais en fait elles apportent bien en apparence une série de précisions sur l'art de nos magiciennes. Nous aurions pu au passage souligner ces renseignements : - on procède grâce à des herbes (Horace, Sénèque, Apulée...) - le pouvoir des sorcières touche à celui des dieux. Et nous savons, comme un trait curieux, redoutable, que les magiciennes de Thessalie pre naient barre sur les dieux comme sur les puissances qui régissent l'atmo sphère (par exemple, ci-dessus, la fin du texte de Sénèque). Un beau passage d'Hippocrate prend acte de ce pouvoir et le juge, d'une manière à la fois rationaliste (il dénie le caractère surnaturel de l'opération ma gique) et très pieuse (il refuse que la puissance enchaînant les dieux soit de bon aloi) : «Ei yàp άνθρωπος μα^εύων re και θύων σελήνην τε καθαφήσει και ήλων άφαινιεΐ και χειμώνα και εύδίην ποιήσει, ούκ αν^ωηέ τι θείον νομίσαιμι τούτων είναι, αλλ' άνθρώπινον, ει δή θείου ή δύναμις ύπό ανθρώπου "γνώμης κρατέεται και δεδούλωται.» «Si, même, un homme par magie et sacrifices décroche la lune et fait disparaître le soleil, s'il provoque beau ou mauvais temps, je ne puis voir là rien de divin : c'est une chose humaine, puisque la puissance divine se trouve alors dominée et réduite en esclavage par l'intention d'un homme...» (De morbo sacro, 1) - comme Hippocrate vient de l'exprimer, l'action la plus specta culaire consistait à «faire descendre la lune». On peut évoquer divers témoignages : Platon, Gorgias, 513a; Théocrite, Idylle 2; Diodore de Sicile, 3, 2, 1516; Lucien, I car ornénippe, 20; Ovide, Métam. 7, 207 («Te quoque, Luna, trabo...»; Sénèque, Hercul. 468. On connaît un miroir orné d'une représentation où deux femmes nues, dont l'une fléchit le genou, tiennent ,un objet rond (miroir, lune, disque ?) entouré et comme tiré vers le bas par une chaîne ou un cordon. Dans tout cela nous ne sortons guère de l'abstraction, et nous en appre nons encore tout autant dans la lecture de notre Corneille :

LA THESSALIE DES MAGICIENNES «.Ces herbes ne sont pas d'une vertu commune, Moi-même en les cueillant je fis pâlir la lune...»

isons

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(Médée, 2, 2)

- on a donc pouvoir sur la Lune, sur les astres, sur le cours des sa ou des rivières. Le texte d'Ovide (Métam. 7, 200) continue ainsi : «... currus quoque carmine nostro pallet aui, pallet nostns Aurora uenenis /» ... Mes enchantements font aussi pâlir le char de mon Aïeul (le Soleil : c'est Médée qui parle); mes herbes font pâlir l'Aurore...»

- les pratiques sacrificielles contribuent à la magie : Hippocrate le disait; Ovide, cette fois dans un texte des Héroïdes, le confirme ·. «Excutior somno simulacraque noctis adoro; nulla caret fumo thessalis ara mea.» «... aucun autel thessalien ne manque de l'encens que j'y peux mettre...» (Héroïdes, 13, 112) Mais tout cela rejoint-il quelque réalité vécue ? On doit se poser la question, et s'interroger pour savoir si la «littérature» n'est pas la source, le fleuve et la mer, c'est-à-dire le début, le milieu et la fin de cette réputat ion.Ménandre nous fait défaut au bon moment : mais nous eût-il vérit ablement initiés ? Par un hasard, qui se conjugue peut-être avec des volont és officielles de perdre les traces d'agissements réprouvés, les témoignages nous laissent devant une vague silhouette, devant des images que des miroirs complaisants se renvoient, forcément identiques... Au demeurant, nous devons aussi faire la part du genre littéraire de la «magie». Le principe même de ses superstitions n'est-il pas d'accu muler, de ramener indistinctement toute doctrine, toute croyance, à des mots simplifiés, à des gestes vides ? Par la magicienne, les éléments d'une culture s'offrent comme du matériau de ce «bricolage» intellectuel dont parle Cl. Lévi-Strauss. On sait que les formules magiques accumulent les symboles, mais en les privant de leur contexte. La magie procède au rebours de la liturgie . Le rite tend à drainer une doctrine; et, à partir d'un geste rituel, le témoin, fidèle ou curieux, peut apprendre un mythe, une histoire, une étiologie qui prennent leur place dans un ensemble religieux ou culturel d'une certaine ampleur. Au contraire de cette fleur japonaise qui se déploie si volontiers, remonte, s'amplifie et fait connaître toute une religion à partir d'une statue, l'opération et la formule magique oublient les origines et les contextes. Abracadabra - Iaosabaot ·. de telles expressions ne veulent pas faire fusionner le Judaïsme et une autre mythologie, mais seulement condenser hic et nunc un pouvoir maximum. La part de l'intel-

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ligibilité ainsi réduite, par la fonction même, on comprend l'évanescence des témoignages touchant la magie. Et le mystère de la «Thessalienne» ne se trouve peut-être plus fondé sur une réalité qui nous serait devenue impénétrable accidentellement : le nom lui-même de «Thessalienne» forme comme un de ces symboles éteints qui alimentent les ressources des mages. Aussi les littérateurs peuvent-ils à plaisir se transmettre la recette. Une épigramme de YAnthologie palatine exprime bien cette banalisation. Il s'agit d'un cheval prévu pour concourir dans quelque jumping. Le cavalier rival ne lui laisse guère de chances : «Θεσσαλός ϊππον έχεις, 'Ερασίστρατε, άλλα σαλεύσαι ού δύναιτ' αυτόν ολης φάρμακα Θεσσαλίης.» «La Thessalie t'a bien fourni un cheval, Érasistratos; mais pour lui faire sauter l'obstacle il ne suffirait pas des potions de la Thess alie tout entière !» (Anthologie, 11, 259) L'aspect proverbial du trait apparaît bien : la Thessalie, nourricière de che vaux (Pindare, Pythiques, 4, 153 yetc.) et en même temps réputée pour être la terre traditionnelle des magiciennes, constitue le moyen terme tout trouvé du jeu de mots. Lorsque, de son côté, Alphésiboeus, dans la 8ème Bucolique de Virgile, prononce le mot de carmina - dans un contexte de magie amoureuse - il en évoque aussitôt l'effet suprême : «■Carmina uel caelo possunt deducere lunam» «Les charmes ont même le pouvoir de faire descendre le lune.» (v.64) Pouvoir maximum; lieu privilégié : tout devient cliché, tout est code. Et ce code, notons-le, ne fait que redoubler l'intention magique : le nom luimême de la «Thessalie»3 contient les effluves les plus serrés ou la concent ration la plus efficace des facteurs agissants.

Seconde partie . Les interprétations : mythologie et raison Le lecteur des témoignages se heurte à une sorte de paroi de verre : il voit un certain nombre d'éléments constituant un tableau réel et précis, même s'il n'est pas détaillé, mais il ne peut en toucher la réalité. Entre elle et lui l'illusoire transparence de textes qui l'empêchent d'avancer interpose l'artifice des clichés, des traditions colportées. Nous ne possé dons aucun nom de magicienne, aucune maîtresse de magiciennes, aucune aventure tant soit peu crédible, aucun détail typiquement local, aucun

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renseignement, semble-t-il, sur le statut de la magie, son rayonnement effectif. Du même coup, la «Thessalie des magiciens» nous échappe, puisque rien ne postule de façon imperative que le pays thessalien dans son originalité soit attaché à de telles opérations de magie. Quand on a glané le maigre enseignement géographique fourni par Theophraste sur la qualité des herbes poussant dans les montagnes de Thessalie (Hist, des plantes, 9, 15, 2) : «Τώρ ôè περί την Ελλάδα τόπων φαρμακωδέστατον τό τε Πηλίου το εν Θετταλία, και τό Ύελέθριον το εν Εύβοια και ό Παρνασός, έτι δέ και ή 'Αρκαδία και ή Αακωνική.» quand on a retenu que Sénèque (cf. ci-dessus) vantait le Pinde pour la même raison; quand on a répertorié la présence d'objets comme la berge ronnette (iynx), la cire, les laines poupres (cf. Théocrite, Id. 2), les pierres dont parle YAnthologie ·. «"Ιυγ£ ή Νικοϋς, ή και διαπόντιον ίλκειν άνδρα και εκ θαλάμων παΐδας επισταμένη χρυσά) ποικιλθεϊσα, διανγέος έξ αμέθυστου Ύλυπτή, σοι κείται, Κύπρι, φίλον κτέανον, πορφυρέης αμνού μαλακή τριχί μέσσα δεθείσα της Ααρισσαίης ξεύ>ια φαρμακίδος.» «La rouelle, celle de Niko, sait attirer les hommes à travers le flot; elle sait faire venir les enfants depuis leur chambre : tout incrustée d'or et taillée dans une améthyste transparente, elle t'est consac rée, Cypris. Offrande précieuse, par son milieu nouée d'une souple laine d'agnelle teinte de poupre, c'est un cadeau de la magicienne de Larissa !» (Anthologie, 5, 205, anonyme) quand on a noté que tous ces éléments ont des chances d'être universell ement au service des magiciens, il faut par méthode se demander où nous renvoie cette banalité, ce mur translucide auquel nous nous heurtons. Voici deux directions prises, semble-t-il, par les Anciens eux-mêmes, et qui font un sort littéraire au problème de la magie «thessalienne». Il s'agit de la mythologie d'une part, et d'autre part, de la rationalisation pseudo-historique. Nous n'avons pas ici l'intention de circonscrire ces domaines : il suffit que nous placions quelques jalons en pointillé4.

1) La mythologie : Α.- En tout premier lieu, nous pensons bien sûr à l'histoire fabu leuse de Médée. Avec elle, tout un cycle mythologique se rattache à la

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région thessalienne : l'aventure de la nef Argô et du héros Jason. Médée incarne l'influence lointaine du Pont extrême, la Colchide, sur l'élève de Chiron, médecin et magicien, Jason5. Tantôt fille du Soleil, ou plutôt sa petite-fille, par Aéètès, tantôt fille de la ténébreuse Hécate, Médée représente à elle seule la magie, même si certaines versions la font devan cer par Aphrodite - Aphrodite aurait donné à Jason les charmes néces saires à séduire Médée, celle-ci confiant ensuite à Jason l'onguent de survie (Pindare, PythA)... C'est en Thessalie, à Iolcos, que se déroule l'expérience de «contre-magie» par quoi Médée tire vengeance du persé cuteur de Jason, Pélias. Elles persuade ses filles de rajeunir leur père, ce Pélias, en le coupant en morceaux : cuit par ses soins, il retrouvera par cette voie une nouvelle jeunesse... Mais, au dernier moment, la Magicienne n'use pas de son pouvoir, et Pélias reste trépassé à l'état de quartiers de viande. Certaines versions assurent en revanche que Médée donne une nouvelle jeunesse à son Jason6. L'aventure inspira quantité de satires et d'épigrammes, telles que celle-ci : «Λούεσθαί σε λέγουσι πολύν χρόνον, Ήλιοδώρα, ypaïav ετών εκατόν μη καταλυομένην . ΙΙλήν ëyvcjna τίνος ποιείς χάριν ώς ό παλαιός ελπίζεις Πελίας έψομένη ι^εάσαι.» «On dit que tes bains prennent longtemps, Héliodora, vieille centenaire point encore démissionnée; sans compter que je sais la raison : comme l'antique Pélias, tu espères te rajeunir dans ce bouillon ! » (Anthologie palatine, 11, 256) Médée la Magicienne est partout dans la littérature. Depuis Hésiode, Théogonie, 961 et sv., en passant par Pindare et le premier récit un peu systématique de la 4ème Pythique, il suffira d'évoquer les auteurs suivants : Sophocle, Colchides (perdue); Euripide, Médée ·. Médée, héros solaire, sauvée par le Soleil... Apollonios de Rhodes, Argonautiques, livre 3; Horace, Ep ο des, 5, 61-66; Ovide, Métam. 7; Héroïdes, 6 : les plaintes d'Hypsipyle, abandon née par Jason au profit de Médée; Héroïdes, 12 : plaintes de Mé dée abandonnée par Jason; Ennius, Médée (perdue); Accius, Médée (perdue); Sénèque, Médée ·, Ovide, Médée (perdue); Lucain, Médée (inachevée et perdue...).

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Avec Médée, personnage exemplaire et fascinant, les divers aspects se réconcilient. Elle est tantôt supra-terrestre, comme petite-fille du Soleil, tantôt infra-terrestre, comme fille d'Hécate — une Hécate elle-même devenue multivalente : souterraine en tant que Persephone, terrestre en tant qu'Artémis, céleste lorsqu'elle s'identifie à la lune. On peut au pas sage rappeler que la Thessalie, de toutes les provinces dites grecques, est la seule où Hermès Chthonios ait son invocation et sa représentation sur les stèles funéraires... Les liens de Médée et de la Thessalie se précisent même parfois, comme nous allons le voir. B.- Médée ne se contente pas toujours de figurer comme un emblème thessalien. Si l'on interroge la tradition touchant l'origine des Thessaliens, on rencontre un Thessalos, nanti lui-même il est vrai de trois origines possibles : 1) l'éponyme de la Thessalie se rattache à Graïcos et c'est le pre mier roi du pays des Thesprotes (Hérodote, 7, 176; Velleius Paterculus, 2) ou bien il est fils d'Héraclès, né de Chalciopè ou d'Astiochè; roi de Cos, ses deux fils, Phidippos et Antiphos participent à l'expédi tion de Troie, puis se fixent en Thessalie. Or, Cos est pays de médecine... (Iliade, 2, 677; Diodore de Sicile, 5, 54; Hygin, fab. 97; Strabon, 9, 5); 3) ou bien il est précisément un fils de Médée et de Jason (Dio dore, 4, 34 et sv.). Père et mère donnent sans doute à ce Thessalos un goût particulier pour une certaine médecine, puisque Médée est ce que nous savons et que Jason étudia sous Chiron. La mythologie consacre simplement la réputation de la Thessalie.

2) La rationalisation : A Plutarque nous devons une justification de type rationaliste. Pour expliquer cette propension des Thessaliennes vers les pratiques de magie, il invoque l'existence d'une certaine Aglaonicè, fille d'un Hégétor (De def. orac, 416 E; cf. scholie à Apollonios de Rhodes, 4, 59). Cette ancêtre aurait eu une connaissance approfondie des lois astronomiques; elle en aurait abusé pour duper son monde : «Les Thessaliennes font descendre la lune .· le pouvoir de ces magiciennes trouva créance parmi les femmes depuis qu 'Aglaonicè, fille d'Hégétor, savante en astronomie, faisait semblant, dit-on, chaque fois qu'il se produisait une éclipse de lune, d'attirer cet astre vers le bas par ses sorcellenes» (yorireueiv και καθαιρβιν).

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On peut joindre à ce passage un autre texte, qui pousse un peu plus loin la rationalisation du «miracle» thessalien. Les Thessaliennes font descendre la lune et le soleil en donnant pour raison «naturelle» de ce phénomène que soleil et lune ont en réalité une origine terrestre : leur «descente» n'est alors qu'un retour à l'origine. Il s'agit d'une interpréta tion allégorique d'un vers d'Homère où le soleil, selon l'apparence, quitte le marais pour se lever dans le ciel {Moralia, Conjug. Praecepta, 145 C-D). Nous n'avons pas avancé d'un pouce.

Conclusion L'inventaire que nous avons parcouru ne prétend pas être complet. Encore moins dirions-nous que nous en avons tiré tous les enseignements. Mais je crois qu'il permet d'avancer le caractère «littéraire» au sens artifi cieldu terme qui affecte la tradition touchant la magie thessalienne. Est-ce là un phénomène inhérent au problème de la magie ? Est-ce le fruit du hasard (pensons à la disparition de «La Thessalienne» de Ménandre) ? La Thessalie avait-elle conçu une législation particulière concer nant les mages, ou, au contraire, quand Athènes puis Rome se prenaient à sévir (du temps même où les empereurs entretenaient mages et devins privés), la magie était-elle librement professée en Thessalie ? Plus largement, faut-il concevoir une Thessalie suffisamment cou pée du «monde grec» ? Cette province jouerait le rôle d'une marche : as sez rapprochée pour déverser des coutumes et des pratiques étrangères, assez éloignée pour que la conscience des usagers ne soit pas aliénée. Dans son ouvrage, The Greeks and the Irrational (Berkeley, 1969), Dodds n'aborde pas les problèmes géographiques, ni donc le cas de la Thessalie. Il subsiste là cependant une énigme, irritante, où tout reste à la fois proche et artificiel, tout évident et parfaitement obnubilé. Suivant leur conception, les historiens tentent d'inclure la Thessalie dans la grécité, ou au contraire de l'en éloigner : une détermination aussi précise que cette réputation de terre des magiciens constitue sans doute un jalon qu'on ne saurait négliger.

Jacques CAZEAUX

LA THESS ALIE DES MAGICIENNES 1. 2.

3. 4. 5. 6.

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Pbarsale, VI, v. 52 5-5 59. «...quando transisset (ars) ad thessalas matres, quarum cognomen diu obtinuit in nostro orbe... Miror equidem Achillis populis famam eius in tantum adhaesisse ut Menander quoque, litterarum subtilitati sine aemulo genitus, Thessalam cognominaret fabulam complexam ambages feminarum detrahentium lunam...» (Pline, H.N., 30, 6-7). H. Grégoire étudie les chances du mot Θετταλός, comme celle du mot Θρφξ. Tous deux seraient passés dans le vocabulaire religieux (Hommages à J. Bidez et F. Cumont, coll. Latojnus, vol. II, Bruxelles, 1949, p. 375-386). Le calendrier thessalien comporte un nom de mois formé sur Λνγ%, c'est le mois 'ïvyyoç. Il est curieux d'observer que Pline, dans le texte cité au début de cette communication, se scandalise de voir les Thessaliens, fils d'Achille, disciples de Chiron, donner dans la magie. Il percevait sans doute un abîme entre celle-ci et la médecine «légale». Cf. Platon, Eutbydème, 285c ; Anthologie, 15, 26 : Jason «δίσαβος».

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Photo 28 (voir p. 341).

EXPOSITION D. TLOUPAS

DEUX GLOSES THESSALIENNES D'HESYCHIUS

Les gloses thessaliennes d'Hésychius ne sont ni aussi nombreuses ni aussi riches que les gloses chypriotes, par exemple. Certaines gloses, d'autre part, sont attribuées au thessalien sans que le lexicographe l'ind iquelui-même, ce ne sont pas les moins intéressantes (ex. ξούσΰω · ξωννύσαω-, voir Schwyzer, GG I, 680). Nous voudrions ici examiner deux gloses attribuées par le lexicographe aux Thessaliens, et qui fournissent deux mots de sens assez clair mais d'explication délicate.

1) ϋεανώσται- οι ξυστήρες ύπό Θετταλών. Un ξυστήρ désigne, comme on sait, un instrument effilé qui sert à racler, gratter, limer, écorcher, étriller, tailler, couper etc. Le verbe ξύω dont il dérive (nom d'agent employé comme nom d'instrument) a des corre spondants dans diverses langues indo-européennes, avec signification identique ou proche, cf. skr. ksnâuti, «aiguiser» (voir en dernier lieu, P. Chantraine, Diet. Êtym. p. 768-769 sv. ξύω). On a cherché à trouver ce qui dans ôeavùarai (supposant un nominatif ύβανώστης) pouvait expliquer ce sens d'instrument servant à racler, etc.. Depuis O. Hoffmann, Gr. Dial. 2, 225, on rapproche le mot de ϋοός «pointu», qu'on retrouve dans Y Odyssée (15, 299) pour désigner certaines des îles Echinades, au large de l'Acarnanie, «qui pointent vers le ciel leur double piton» (V. Bérard, note ad loc. dans l'édition des Belles Lettres) et qui furent ensuite appelées bÇeïai (Strabon 8, 3, 26). Le terme οοός se retrouve dans la poésie alexandrine. Le dérivé factitif ϋοόω «tailler en pointe» est attesté une fois dans Y Odyssée 9, 327 (à l'aoriste) puis dans la poésie alexandrine. Comme le signale K. Latte dans son

«La Thessalic», CMO 6, Arch. 2, Lyon 1979.

Michel CASEVITZ

M. CASEVITZ

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édition d'Hésychius, si ϋοός fournit la base de ϋεανώσται, on atten drait quelque chose comme *#ιωσται < *#εωσται. C'est dire que l'expl ication proposée ne vaut guère, pour des raisons morphologiques (dériva tion peu acceptable) et phonétiques (mais rien n'indique que le mot glosé soit du «thessalien ancien» : cette dernière raison est donc acces soire) . Peut-être, si j'ose dire, faut-il chercher la pointe à l'autre bout du mot. On rappellera d'abord une autre glose d'Hésychius, sans indication d'origine, ανωϋον- οξύν (ace. sg. de ανωΰος; on a supposé, sans raison, ανωϋρος); on pourrait y voir un dérivé inverse du verbe άνωΰέω. On sait qu' apparentés à οξύς existent όξυντήρ «couteau» (pour tailler les roseaux à écrire, A. P. 6, 64) et δξυντρα (neutre plur.), «salaire de l'a iguiseur». Le verbe ανωϋέω lui-même signifiant repousser, a dû avoir le sens technique que le verbe français a en orfèvrerie ou en sculpture (voir le dictionnaire Robert, s.v. repousser). On a donc affaire non pas à un dérivé mais à un composé dont le deuxième terme est *ανωϋ-της > -ανώστης (sans que le préverbe ait la forme attendue en thessalien, ov -). Le premier terme *ôe(o) [ φύλλων. Ύό επίθημα επίσης τούτου κοσμείται μόνον etc τάς δύο δφεις του διά φύλλων άκάνθης, τα όποια ομως elvai λίαν è σχηματοποιημένα. *Ως τυγχάνει γνωστόν από των μέσων τοϋ Ε.' μ. Χ. αιώνος και εφεξής ô εχϊνος τοϋ ιωνικού μετ'έπιθήματος κιονόκρανου αντί των τριών ε" 'έχει μόνον ν ώόν και τό οποίον συνοδεύται είτε από τρίφυλλα είτε από ήμιανθέμια^2. Εις τό ήμέτερον παράδειγμα παρατηρούμεν Οτι τά ώά τού έχίνου παραμένουν τρία τόν αριθμόν, πλην Ομως τά ήμιανθέμια καλύπτουν μέρος αυτών, τοιουτοτρόπως 'ίσως ευρισκόμεθα εις μετάβασιν από τού τύπου τοϋ κιονόκρανου μετά τριών ωών εις τόν τύπον τού μεθ'ένός ώού. Ούτω τό ήμέτερον κιονόκρανον πιστεύομεν Οτι εντάσσεται εις τόν τύπον ιωνικού μετ' επιθήματος κιονόκρανου, ατινα εμφανίζουν τά προαναφερθέντα στοιχεία δηλ. πιθανότατα νά ανάγεται εις τό δεύτε ρονήμισυ τού Ε', μ. Χ. αιώνος. Έ£ όσων ανωτέρω ελέχθησαν περί τών ωών τοϋ έχίνου, τού ιωνικού μετ 'επιθήματος κιονόκρανου, νομίξομεν δτι τό τμήμα τοϋ ετέρου τοιούτου, τό οποίον άνευρέθη κατά τήν άνασκαφήν, αποτελεί στοιχείον ε" σαφές, καθ' όσον εις τόν έχϊνον τούτου υπάρχει ν μόνον ώόν μετά δύο ήμιανθεμίων εκατέρωθεν αυτού (φωτ. 11). Έφ'δσον λοιπόν έθεωρήσαμεν ότι τό ανωτέρω κιονόκρανον ώς και τό τμήμα τοϋ ετέρου ανήκουν εις τους εύρεθέντας κίονας, οΐτινες ανήκουν εις τάς in situ ευρεθείσας βάσεις, πιστεύομεν Οτι και τό μωσαϊκόν δάπεδον τού Βόλου δέν θά πρέπη νά απομακρύνεται χρονολογικώς, καθ'Οσον και ή τεχνοτροπία αυτού έν σχέσει προς τά πέριξ δμοιά του οδηγεί πιθανώτατα, εις τήν αυτήν εποχήν αλλά και ή προσπάθεια τής φυσικής αποδόσεως τών ζώων και μάλιστα τής κινήσεως αυτών έκφεύγει κατά μεγάλον ποσοστόν τής έσχηματοποιημένης αποδόσεως και τής γραμμικής σχεδιάσεως. Ούτω δυνάμεθα νά εΐπωμεν δτι επι κρατεί τάσις νατουραλιστικού τρόπου σχεδιάσεως και Οτι πλησιάξομεν προς τήν Ίουστινιάνειον περίοδον. Έλπίξομεν δτι Οταν θά ανασκαφούν και τά Ομορα οικόπεδα τά στοιχεία θά πολλαπλασιασθούν και θά κατάλήξωμεν εις σαφέστερα συμπεράσματα. Αάξαρος ΔΕΡΙΖΙΩΤΗΣ

ΠΑΛΑΙΟΧΡΙΣΤΙΑΝΙΚΟΝ ΦΗΦΙΔΩΤΟΝ ΔΑΠΕΔΟΝ 1.

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Μόλις έττληρο