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Zitiervorschau

Fiche de cours I er partie Systèmes Politiques Contemporains Cours du Professeur EL WADI CHOUAIB

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Généralité  Un système est un ensemble d’éléments interdépendants, c’est-à-dire liés entre eux par des relations telles que si l’une d’elle est modifiée, les autres le sont aussi et par conséquent, tout l’ensemble est modifié  Un système politique est formé d'un ensemble d'institutions « pouvoirs publics, partis politiques, groupes d’intérêts », de règles et de comportements politiques des acteurs, qui agissent en interaction pour accéder et exercer le pouvoir politique.  Un système politique est donc une combinaison variable d’autorité légitime « recours au consensus » et de puissance publique « recours à la coercition » qui rend certaines personnes capables de décider pour la société globale et de se faire obéir. Il est en relation avec la structure économique et l’organisation sociale et comprend un régime politique.  Un régime politique correspond à un mode d’organisation et de gouvernement d’un Etat. Lorsqu’on analyse un régime politique, on s’intéresse : - Aux fondements du pouvoir : de qui émane l'autorité des gouvernants « principe de la légitimité » ? - Au choix des gouvernants : comment ont-ils été sélectionnés « principe de la représentativité » ? A la répartition des pouvoirs : quels sont les rapports entre les trois pouvoirs « l'indépendance » ? - Au contrôle des pouvoirs : quelles sont les limites imposées aux gouvernants ?  Les régimes politiques sont le fruit du jeu des forces politiques dans le cadre institutionnel défini par la constitution ou par la coutume. S’ajoutent d’autres facteurs, historiques, idéologiques, culturels, qui déterminent la nature des régimes politiques  Le régime politique est souvent codifié dans une Constitution qui est la loi fondamentale d'une nation. De ce fait, on peut distinguer régime constitutionnel et régime politique

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Fiche 1 Systèmes politiques et régimes politique

I /Quelle est la différence entre le régime politique et le système politique ? Les systèmes politiques désignent les grandes catégories d’organisation des pouvoirs publics, à savoir : les régimes démocratiques, les régimes autoritaires et les régimes totalitaires. Au sein de chaque catégorie, il est possible de distinguer différents régimes politiques (parlementaire, présidentiel, monarchique ….etc.) Ces régimes désignent la forme d’organisation d’un Etat, c’est-à-dire le mode de fonctionnement qu’il définit dans sa « constitution » des modes de scrutin, des rôles de chaque institution et des rapports entre les différents pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire). Un système politique est donc une catégorie plus générale qui prend en compte des éléments d’ordre idéologique ou socio-économique (le système démocratique, par exemple, comprend plusieurs types de régime : parlementaire, présidentiel, etc.). Un régime politique correspond à un mode d’organisation et de gouvernement d’un Etat. Lorsqu’on analyse un régime politique, on s’intéresse : aux fondements du pouvoir : de qui émane l'autorité des gouvernants « principe de la légitimité » ? Au choix des gouvernants : comment ont-ils été sélectionnés « principe de la représentativité » ? A la répartition des pouvoirs : quels sont les rapports entre les trois pouvoirs « l'indépendance » ? Au contrôle des pouvoirs : quelles sont les limites imposées aux gouvernants ? Les régimes politiques sont le fruit du jeu des forces politiques dans le cadre institutionnel défini par la constitution ou par la coutume. S’ajoutent d’autres facteurs, historiques, idéologiques, culturels, qui déterminent la nature des régimes politiques. Le régime politique est souvent codifié dans une Constitution qui est la loi fondamentale d'une nation. De ce fait, on peut distinguer régime constitutionnel et régime politique. Le premier se déduit uniquement de la Constitution ou des textes qui la remplacent « il n’y a pas de Constitution à proprement parler au Royaume-Uni » ; le second se fonde aussi sur des usages politiques. Par exemple l’Angleterre a pour régime constitutionnel une monarchie traditionnelle et pour régime politique une monarchie parlementaire

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Le régime politique est souvent codifié dans une Constitution qui est la loi fondamentale d'une nation. De ce fait, on peut distinguer régime constitutionnel et régime politique. Le premier se déduit uniquement de la Constitution ou des textes qui la remplacent « il n’y a pas de Constitution à proprement parler au Royaume-Uni » ; le second se fonde aussi sur des usages politiques. Par exemple l’Angleterre a pour régime constitutionnel une monarchie traditionnelle et pour régime politique une monarchie parlementaire. Au cours de l’histoire, on peut distinguer plusieurs régimes politiques :  Le monarchisme : forme de gouvernement dans laquelle l'État est dirigé par une seule personne qui représente ou exerce l'ensemble des pouvoirs .Le mode de désignation du monarque n'est pas nécessairement héréditaire : il peut aussi être élu, comme c'était le cas pour les empereurs du Saint Empire Romain Germanique ou les doges de la République de Venise. Dans la monarchie de droit divin, le monarque est le représentant de Dieu sur terre « Egypte ». Dieu lui a donné le pouvoir. Dans la monarchie absolue, le roi détient tous les pouvoirs sans réels contre-pouvoirs. Dans la monarchie constitutionnelle, les pouvoirs du roi sont encadrés par la constitution.  L’oligarchie : forme de gouvernement dans laquelle l'État est dirigé par un petit nombre de personnes uni par des liens familiaux, des liens claniques ou des intérêts communs exemple « caste militaire, oligarchie terrienne » Ces personnes forment une classe dominante,  L’oligarchie peut être constituée des meilleurs « aristocratie » au sens étymologique, des plus riches « ploutocratie », des scientifiques et techniciens « technocratie », des Anciens « gérontocratie », de ceux qui bénéficient de la force ou de tout autre pouvoir de fait. L’existence d’élections régulières ne suffit pas à interdire une tendance au régime oligarchique. Les sociétés contemporaines du monde occidental sont elles aussi concernées par une dynamique oligarchique. Ainsi, Hervé Kempf , met en avant la concentration croissante du pouvoir décisionnel par une élite restreinte de dirigeants politiques, de grands chefs d'entreprises, d'acteurs financiers, de journalistes influents, Ceci a favorisé une collusion croissante entre les représentants politiques et les élites économiques ou financières afin de satisfaire des intérêts de plus en plus convergents, au détriment du « bien commun », La démocratie est le régime politique par lequel le pouvoir est détenu ou contrôlé par le peuple souverain. Selon Périclès repris par Abraham Lincoln, « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ». Cette définition simple pose une série de questions complexes : Qui est le peuple ? Toute la population ? Une catégorie de la population ? Les citoyens ? Qui a droit à la citoyenneté ? Selon quels critères ? Ainsi, dans la démocratie Athénienne, les femmes, les esclaves et les métèques ne sont pas considérés comme des citoyens ce qui réserve la citoyenneté à une minorité de la population. De même, dans la démocratie française et dans la démocratie américaine, il aura fallu plus d’un siècle pour que les femmes et les noirs accèdent à la citoyenneté. A quel âge devient-on un citoyen ?

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Enfin, de nos jours, la question de la participation, à certaines élections « régionale, parlementaire ». Comment le peuple exerce-t-il son pouvoir ? Doit-il participer directement aux prises de décision ? Doit-il se faire représenter ? Comment peut-il contrôler les décisions de ses représentants ? Quelles formes peuvent prendre sa participation à la politique ? Ainsi, dans la démocratie Athénienne, les citoyens peuvent prendre la parole et voter au sein de l’Ecclésia. Ils peuvent aussi se faire représenter à l’assemblée. Le degré de participation aux assemblées est inégal. Il dépend souvent du degré de richesse. La rédaction des lois est confiée à la Boulé constituée de citoyens tirés au sort. De nos jours, le peuple élit des représentants qu’il contrôle en les interpellant de façon quotidienne et en leur renouvelant ou non leur mandat au moment des élections

FICHE 2 L’ETAT

 L’Etat Selon Louis Duguit , l’Etat est un pur produit de la force, un fait de domination dont le Droit ne peut que constater l’existence mais en aucune façon le créer .  Selon Max Weber, l’Etat est un groupement politique et non pas une personne juridique mais qu’il faut malgré tout distinguer des autres groupements politiques par le moyen spécifique à l’Etat c'est à dire la violence physique.  Machiavel définit l’État comme le pouvoir central souverain qui soustrait l’action politique des considérations morales et religieuses.  Jean Bodin constate pour sa part l’existence d’un pouvoir public jouant le rôle d’unificateur de l’ordre social : il conçoit l’État comme le siège de la puissance souveraine et, à ce titre, il le différencie de la société .  Cela signifie que l’Etat est l’unique source du droit à la violence et que les autres groupements n’ont le droit de faire appel à la violence que dans la mesure où l’Etat le tolère .  L’Etat va donc se définir sociologiquement comme le groupe politique qui revendique avec succès le monopole de la violence physique légitime c'est à dire reconnue comme telle par les gouvernés

 Théorie sur l’origine de l’Etat La forme d'organisation des sociétés humaines est passée par trois stades qui correspondent à une forme du pouvoir. A- LES GROUPEMENTS sont les premiers ensembles humains, ils peuvent être des clans, des tribus, qui vivent ensemble pour assurer la défense contre les autres « la nature, les autres groupements », apporter de la nourriture au groupe, assurer la procréation… Il n'y a pas de différenciation, et les liens de parentés entre les individus sont étroits. Il existe donc un pouvoir diffus, les décisions reposent sur l'accord du groupe et des croyances ; coutumes. Ce pouvoir diffus est suffisant. B- LES SOCIETES Ces groupements s'élargissent, une certaine spécialisation apparaît. Il y a moins de liens familiaux et une séparation des individus. Contacts avec les voisins. Apparaissent des problèmes nouveaux, d'où la nécessité d'une prise de décision. Un homme ou un petit groupe reçoit la capacité de décider : le pouvoir. Il est choisi pour sa ou ses qualités propres. Par exemple, cela peut être le plus vieux, le plus fort, le plus courageux, le plus habile, etc Il y ENCG CASABLANCA

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a alors un risque de compétition, donc d'instabilité, menaçant la sécurité du groupe. Le pouvoir est individualisé : on sait qui commande sans être pour autant sûr que c'est le bon. Il n'y a pas de règles d'attribution du pouvoir, d'où des conflits possibles. C- L’ETAT : On veut créer un support stable, permanent, abstrait « On meurt et l’Etat demeure». Sur lequel repose le pouvoir , la formule « Le roi est mort, vive le roi ».Le pouvoir est institutionnalisé « L’Etat c’est le pouvoir institutionnalisé» La continuité est assurée. Le problème reste la définition des règles d'attribution du pouvoir. Ces règles une fois définies sont en quelques sortes les premières règles de droit, elles sont générales et impersonnelles. Le pouvoir, ou en tout cas son attribution, s'organise dans l'Etat. « On a construit l’Etat et doté de qualités morales». Pour les philosophes du 17ème siècle, sans connaissance anthropologique ou Historique, subsiste un mystère : pourquoi les hommes ont-ils créés cette institution qu'est l'Etat ? La Réponse « c'est la volonté divine » . DDès lors que l'on ne croit plus à l'origine divine, apparaissent des théories classables en trois groupes :

La théorie du contrat Le contrat social est une solution proposée au problème de la justification de la société civile, et non la description d’un type de gouvernement particulier. L’idée de contrat est empruntée au domaine juridique. Du latin « societas », le mot société désigne initialement un contrat par lequel des individus mettent en commun des biens et des activités et tel que les associés s'engagent à partager toute perte ou tout bénéfice qui découlerait de cette association. Recherchant un fondement du pouvoir moins discutable que le droit divin « Saint Bonaventure » et moins arbitraire que la force « Machiavel », les penseurs politiques se sont tournés vers le concept juridique d'accord contractuel fondé sur le consentement mutuel. La conception contractuelle de l'Etat est le produit d’une culture qui définit l’être humain comme un être rationnel, c’est-à-dire non seulement raisonnable, donc intelligent et moral, mais aussi intéressé, donc capable de calculer. Au fondement de toute théorie du contrat social, il y a cette idée que la société civile n’est pas un accident fortuit mais le fruit d’un calcul utilitaire des individus pour déterminer ce qui vaut mieux pour le plus grand bien du plus grand nombre d’individus. Les théories du contrat social sont donc liées à une idéologie individualiste et utilitariste de la nature humaine : - Les individus préexistent à la société qu’ils fondent d’un commun accord. Conception « artificialiste » de la société. - Les individus sont naturellement égaux. - Les individus sont naturellement compétitifs. - Les individus sont naturellement portés à rechercher la sécurité. - Les individus sont naturellement calculateurs. « Capables de se représenter les avantages respectifs de différentes situations ». La théorie du contrat politique Formulée par John Locke, dans son Essai sur le gouvernement civil, 1690. L'Etat naît d'un accord entre les puissants et des groupes déjà constitués qui maîtrisent un territoire. Ces territoires s'unissent et les puissants s'allient entre eux. NB: Contrat entre puissants. Mais ces entités qui s'agrègent entre-elles ne sont-elles pas déjà des Etats ?

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La théorie du contrat social Formulée par Hobbes dans le Léviathan en 1651, reprise et exposée par Rousseau dans le Contrat social en 1762. Pour Rousseau, l'homme vit dans un état de nature. Les hommes décident de se réunir pour former un Etat par un accord : un contrat social. Ils cherchent quelle est la volonté de cet ensemble dans lequel ils entendent vivre. Ils abandonnent une part de liberté pour les céder à l'Etat . NB: Perte d'autonomie. Critique de la théorie : il n'existe aucune trace de tels accords. Cet acte de volonté ne s'est pas passé ainsi. Cette idée de contrat social est pourtant forte : l'idée que l'Etat est là pour assurer l'intérêt général et mettre en œuvre la volonté générale. Ce mythe est celui sur lequel nous vivons

La théorie du conflit La théorie du conflit postule que la société ou l'organisation fonctionne de manière antagoniste du fait que chaque participant et ses groupes d'individus luttent pour maximiser leurs avantages. Ceci contribue aux changements sociaux comme les évolutions politiques ou les révolutions Cette théorie est la plupart du temps appliquée en vue d'expliquer le conflit entre les classes sociales, la lutte des classes du prolétariat contre la bourgeoisie ainsi que, pour les idéologies, capitalisme contre socialisme. La théorie essaie de réfuter le fonctionnalisme. En effet, il n'est pas question de considérer que les sociétés et les organismes fonctionnent de sorte que chaque individu et groupe joue un rôle spécifique, comme des organes dans le corps. Il y a des hypothèses de base radicale « la société est éternellement en conflit, ce qui pourrait expliquer le changement social », ou de base modérée « la coutume et le conflit sont toujours mélangés ». La version modérée tient compte du fonctionnalisme puisqu'elle accepterait ce même jeu négatif d'institutions sociales par partie dans l'individu-Beibehaltung de la société. L'essence de la théorie du conflit est mieux résumée par la structure de pyramide classique dans ce qu'une élite dicte des limites aux masses plus grandes. Toutes les positions, lois, et traditions principales dans la société sont conçues pour soutenir ceux qui ont traditionnellement été dans la puissance, ou les groupes qui sont perçus pour être supérieurs dans la société selon cette théorie. Ceci peut également être augmenté pour inclure la moralité de n'importe quelle société et par prolongation leur définition de déviance. Quelque chose qui défie la commande de l'élite sera probablement considéré déviante ou moralement répréhensible. La théorie peut être appliquée à grande échelle, comme le gouvernement des États-Unis ou la Russie soviétique, historiquement, ou à petite échelle à l'instar d'un club d'organisation, d'une école ou d'une église. En résumé, la théorie de conflit cherche à cataloguer les manières dont ceux dans la recherche de puissance travaillent à rester dans la puissance. Dans la théorie de conflit d'arrangement, la classe sociale concurrente joue un rôle principal. Paragraphe 1 : Conflit physique Idée qu'un groupe humain accroît sa domination sur un autre groupe conquête et s'efforce de la maintenir. Ex : l'Angleterre conquiert la Normandie en 1066. Cependant, la décolonisation dans les années 1960 est le phénomène inverse « naissance d'Etat à partir de la perte de conquêtes coloniales ». Paragraphe 2 : Conflit économique Dans une société humaine, la différenciation est économique et se fait en fonction du mode de production34. L'Etat est donc pour Marx l'instrument qui ENCG CASABLANCA

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maintient cette situation en place et permet à une classe de dominer l'autre . C'est vrai au 19ème siècle, mais discutable au 20ème siècle : la volonté de supprimer les classes et la mise en pratique de cette volonté ne s'est pas traduite par une diminution de l'autorité de l'Etat .

Sous-section 3 : La théorie de la fondation-adhésion Due à Maurice Hauriou en 1920. C'est l'idée qu'un certain nombre de puissants décident de se réunir dans un Etat avec un consensus de la population autour de ce nouvel agrégat. Le pouvoir apparaît donc légitime, puisque accepté par tous. Cette théorie s'applique aux niveaux des Etats nouveaux nés de la décolonisation après 1960.Un pouvoir exercé par un groupe qui ne l'accepte pas fini tôt ou tard par disparaître. L'Etat est l'instrument qui contient les différences en le dépassant.

Signification contemporaine de la Notion de L’ETAT l’Etat Avec une majuscule, l'Etat désigne la personne morale de droit public qui, sur le plan juridique, représente une collectivité, un peuple ou une nation, à l'intérieur ou à l'extérieur d'un territoire déterminé, sur lequel elle exerce le pouvoir suprême, la souveraineté. L'Etat est la forme la plus élaborée de la vie commune d'une société humaine. Il exerce son pouvoir par le biais du gouvernement. L'Etat dispose d'un certain nombre de monopole comme l'utilisation légitimée de la contrainte physique « pour faire respecter la loi, la collecte des impôts... ». Par extension, l'Etat désigne l'ensemble des institutions et des services qui permettent de gouverner et d'administrer un pays : ministères, direction, administration…



L’Etat au sens juridique

La caractéristique essentielle de l’Etat est de constituer une collectivité irréductible aux autres collectivités, qu’elles appartiennent à l’ordre interne ou à l’ordre international. Toujours, on constate une rupture, une solution de continuité au niveau de l’Etat. Il faut donc en rechercher l’explication, ce qui revient à essayer de déterminer les critères de l’Etat. Une première condition, nécessaire mais non suffisante, se rapporte à la personnalité juridique de l’Etat. La seconde condition, déterminante, concerne la souveraineté de l’Etat  La personnalité juridique de l’Etat Création humaine, l’Etat apparaît comme une entité et, en terme juridiques, une institution, une personne morale, détachée de la personne physique des gouvernants. Le progrès qui a marqué l’évolution des sociétés a en effet, consisté à institutionnaliser le pouvoir politique, c’est-à-dire à le dissocier progressivement de la personne de ceux qui commandent pour le confier à l’Etat. C’est de l’Etat que les gouvernants reçoivent leurs compétences, c’est en son nom qu’ils les exercent. Le pouvoir est attaché à leur fonction, non à leur être. Ainsi l’Etat, symbole de la communauté nationale, qui survit à ses membres et titulaire du pouvoir politique, dont les gouvernants ne sont que les dépositaires provisoires et les agents d’exercice, est-il nécessairement érigé en personne morale « ou juridique » de droit public, seule solution susceptible d’assurer sa continuité et d’en faire un centre de décisions. Il va de soi que si l’Etat est une personne juridique, la première et la plus importante de toutes, ce n’est pas la seule, tant s’en faut. Il existe, précisément dans le cadre de l’Etat et par la volonté de son organisation politique et juridique, un grand nombre d’autres collectivités de divers ordres et d’importance variable, qui sont érigées en personnes morales, qu’il s’agisse, de personnes morales de droit public « régions, départements, communes, établissements publics » ou de droit privé « associations, ENCG CASABLANCA

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sociétés ». C’est pourquoi on ne peut suffisamment caractériser l’Etat par sa personnalité morale, qui constitue un élément du critère mais non pas le critère unique  La souveraineté et le critère de l’Etat. Si on veut déterminer le critère juridique de l’Etat, il faut ajouter à sa personnalité un élément qui n’appartienne qu’à lui et qui affecte de manière spécifique son organisation politique et juridique. Pour la doctrine classique, cet élément ne serait autre que sa souveraineté. Elle part de cette constatation que l’Etat détermine lui-même ses propres compétences et ses propres règles fondamentales, normalement inscrites dans la constitution, lesquelles conditionnent toutes les autres règles applicables sur son territoire, sans exception, et pour l’observation desquelles il peut seul mettre en mouvement la force publique puisqu’il dispose du monopole de la contrainte armée. En d’autres termes, l’Etat fonde et délimite l’ordre juridique national, c’est-à-dire l’ensemble des règles qu’il se donne et des règles qui en procèdent. C’est ce que les auteurs allemands traduisent en disant que seul l’Etat a la compétence de ses compétences « notamment Jellinek ». C’est ce que l’on exprime plus couramment en parlant de la souveraineté de l’Etat . Celle-ci peut alors être définie comme un pouvoir de droit « il ne s’agit pas d’une situation de force mais d’un pouvoir s’inscrivant dans l’ordre juridique qu’il onde », initial « parce qu’il est à la source de cet ordre juridique », inconditionné « parce qu’il ne procède d’aucune norme extérieure ou antérieure » et suprême « parce qu’il n’existe aucune norme supérieure ». Si l’Etat est ainsi à la source du droit, il n’en constitue pas pour autant la fin, sauf dans les conceptions totalitaires. Les conceptions libérales ou démocratiques assignent pour finalité à l’Etat de bien commun des individus. La souveraineté a le grand mérite de bien faire comprendre ce qu’il y a, dans l’Etat d’irréductible aux autres groupements et collectivités. Les données et base dont elle part, et qui rendent un compte assez exact de ce que l’observation fait découvrir de plus courant dans la vie nationale et internationale, permettent, en effet, de dégager une notion suffisamment claire et précise de l’Etat. Mais elle a le tort d’adopter une formulation trop systématique et trop tranchée, inacceptable parce qu’elle ne rend pas compte de toute la réalité. Notamment, cette formulation n’est guère compatible avec les limitations dont les compétences de l’Etat peuvent être l’objet dans des hypothèses qui tendent à devenir de plus en plus nombreuses. C’est ainsi qu’elle ne permet pas d’expliquer la subordination de l’Etat aux règles du droit public international, pourtant admise par presque tous les Etats, quand bien même, en fait, ils ne la respectent pas toujours. La souveraineté explique encore moins des situations assez fréquentes, comme celle de l’Etat fédéral et des Etats membres, car on considère traditionnellement que les uns et les autres constituent des Etats et on ne peut pas admettre qu’ils soient également souverains, si on se réfère à la définition précédente. Existe-t-il un critère de l’Etat ? Compte tenu des observations qui précèdent, nombre d’auteurs considèrent qu’il n’existe pas de critère juridique satisfaisant de l’Etat, qui ne peut être véritablement caractérisé que par ses éléments historiques et politiques.Cette conception présente le grand avantage de souligner l’importance décisive du fait dans le domaine étatique, qui n’est que partiellement juridique. Elle comporte certainement une grande part de vérité mais il n’en faut pas moins rechercher si, à défaut de critère absolu, une explication de la situation juridique de l’Etat peut être proposée. A cet égard, deux explications peuvent être suggérées . Une première tendance consiste à réintégrer la collectivité étatique dans la société internationale et à faire de l’Etat une collectivité intermédiaire « ou un ordre juridique » se situant au-dessus des collectivités « ou des ordres juridiques » infra-étatiques, qui tiennent d’elle leurs compétences, et au-dessous des collectivités supra-étatiques ou plus spécialement de l’ordre juridique international, dont elle reçoit les siennes. Cette conception présente l’intérêt de rétablir l’unité d’un monde juridiquement cohérent mais à un degré d’abstraction trop élevé. C’est pourquoi une seconde tendance plus pragmatique, est proposée par les spécialistes du droit international, qui sont d’autant plus concernés par cette difficulté que la mise en cause de la souveraineté est essentiellement due à l’existence de nombreuses normes internationales contraignantes, générales ou conventionnelles, et ENCG CASABLANCA

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à la création d’une organisation mondiale comme les Nations Unies ou encore d’organisation interrégionales comme l’Union européenne, dotées de permanence et du pouvoir d’obliger les Etats membres en dépits de leur vote contraire -s’ils sont minoritaires- au sein des institutions communes. Elle consiste à substituer au concept de souveraineté, dont la connotation historique est globale et absolutiste, la notion beaucoup plus neutre du « faisceau de compétences » pour désigner les pouvoirs dont disposent, au nom du peuple, les gouvernants d’un Etat. Au contraire de la souveraineté, ces compétences peuvent être dissociées, comme le terme faisceau l’indique fort bien. Dès lors, il devient compréhensible qu’elles fassent l’objet de limitations diverses et que les Etats puissent d’eux-mêmes en transférer un certain nombre à des organismes fédéraux ou supranationaux, qui pourront ensuite imposer unilatéralement leur volonté. Pour autant cette présentation ne peut être considérée comme totalement satisfaisante. D’abord parce que de très nombreux Etats, et notamment les plus nouveaux, sont très attachés au concept de souveraineté, qui ne peut donc être considéré comme dépassé50. Ils inscrivent la souveraineté dans leur constitution et y veillent jalousement, sans doute pour en avoir été longtemps privés. Ensuite parce que même si la notion du faisceau de compétences est à bien des égards mieux adaptée au cas des Etats membres de l’Union européenne et des Etats candidats à l’adhésion, ou ne saurait lui reconnaître une véritable valeur explicative51 . En effet, si elle permet de constater l’Etat de droit existant, ce qui est déjà beaucoup, elle ne permet nullement de préciser la spécificité de l’Etat par rapport aux autres collectivités, qui disposent toutes d’un faisceau de compétences. Or il existe bien une spécificité au moins historique de l’Etat, doté originellement-même s’il peut ensuite s’auto-limiter- du pouvoir de commandement et du monopole de l’édiction des règles de droit. L’autolimitation pose aussi un problème de seuil car il paraît très difficile de déterminer quelles sont les prérogatives d’ou l’Etat peut se démunir sans renoncer à la maîtrise de son destin. On peut craindre qu’il n’y ait pas de réponse satisfaisante. C’est pourquoi les Etats sont pour l’essentiel ce que l’histoire les faits.



L’Etat au sens politique

Un Etat est un territoire délimité par des frontières et régi par des lois qui lui sont propres. Par extension, il désigne également une personne morale de droit public instituant ces lois et garant du bien-être de ses habitants. L'Etat peut agir sur le plan économique au travers de différents leviers dont les deux principaux sont la politique budgétaire et la politique monétaire. Le gouvernement se base alors sur l'observation d'outils statistiques « taux de chômage, taux de croissance du PIB, taux d'inflation... ». Pour établir des diagnostics et mettre en place la politique qu'il juge la plus adéquate au besoin de la société. Paragraphe 1 : L'Etat-Providence : est une conception de l'État où celui-ci étend son champ d'intervention et de régulation dans les domaines économiques et sociaux. Elle se traduit par un ensemble de mesures ayant pour but de redistribuer les richesses et de prendre en charge différents risques sociaux comme la maladie, l'indigence, la vieillesse, l'emploi, la famille... L'Etat-Providence est fondé sur la solidarité entre les différentes classes sociales et la recherche de la justice sociale. Les premiers systèmes d'assurances maladie et vieillesse ont été mis en place à la fin du XIXème siècle dans l'Allemagne de Bismarck, avec l'objectif d'éviter la propagation des idées révolutionnaires dans la classe ouvrière. Dans les années 1930, après la grande crise de 1929, l'Etat-Providence, sous le nom de « Welfare State », s'est développé au Royaume-Uni, aux EtatsUnis et dans les pays scandinaves afin d'éviter l'implosion du capitalisme, par l'instauration d'un système de redistribution des richesses vers les plus pauvres. Les économistes keynésiens présentent l'Etat-Providence comme un système efficace car l'augmentation des revenus des plus démunis se traduit automatiquement par une augmentation équivalente de la consommation et donc de la demande, facteur de croissance engendrant un cercle vertueux. Le principe de l'Etat-Providence a été remis en question au début des

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années 1980 à cause du niveau élevé des prélèvements obligatoires qu'il implique et de son effet néfaste sur l'initiative. Paragraphe 2 : L’Etat interventionniste : Peut prendre deux formes : A- L'interventionnisme politique ; L'interventionnisme politique est la tendance d'un Etat à intervenir politiquement ou militairement dans les affaires d'un autre Etat. « Ex : interventionnisme des Etats-Unis en Amérique du Sud » Dans le domaine international, l'interventionnisme est la théorie selon laquelle des Etats tiers ou des organisations internationales « Ex : ONU » doivent intervenir militairement dans des conflits entre deux Etats ou au sein d'un même Etat. B- L'interventionnisme économique L'interventionnisme économique désigne la politique qui conduit les pouvoirs publics à participer à l'économie du pays et imposer leurs règles chaque fois que cela leur paraît nécessaire pour protéger les intérêts des citoyens ou développer des secteurs D’activité qu'ils considèrent comme stratégiques ou prioritaires. C'est aussi la théorie ou la doctrine politique selon laquelle l'Etat doit intervenir dans le secteur de l'économie. Apparu avec l'avènement des Etats modernes, l'interventionnisme s'est nettement effacé au cours du XIXème siècle face au libéralisme, pour se développer à nouveau au cours du XXème siècle, se situant à un niveau intermédiaire entre le socialisme et le libéralisme. L'interventionnisme économique est en net recul depuis la fin du XXème siècle avec le développement de l'ultra libéralisme et après la chute de l'URSS. L'interventionnisme économique peut prendre plusieurs formes : État-Providence avec la redistribution des richesses et des revenus, politique industrielle, aide à l'investissement ou à la création d'entreprises, protectionnisme défensif « barrières à l'importation » ou offensif « subventions à l'exportation » Il veut égaliser les conditions de vie. Il dépasse certaines fonctions régaliennes. Il oriente ou exerce ces fonctions : par le pied des services publics. Exemple : les nationalisations de 1945 en France, et la marocanisation de quelques sociétés dans les années 70/80 . Paragraphe 3 : Définition de l'Etat gendarme L'expression « Etat gendarme » désigne une forme de l'Etat qui limite ses interventions aux fonctions régaliennes : Armée « défense du territoire », police « maintien de l'ordre », justice. Pour le sociologue Max Weber, l'Etat revendique le « monopole de la violence légitime » « Le Savant et le politique ». Ses prérogatives fondamentales sont celles où l'usage de la violence est présenté comme justifié. Au cours de la première moitié du XXème siècle, avec l'avènement de l'Etat moderne, celui-ci étend ses domaines d'intervention à l'économie et au social. C'est la transition de l'Etat gendarme à l'Etat-Providence. Le positionnement minimal de l'Etat sur ses fonctions régaliennes est défendu par les libéraux de l'école classique et néo-classique et les libertariens monarchistes. Exemple : l’URSS, est un état totalitaire, de l’arrivée de Staline au pouvoir en 1927 à sa mort en 1953. C’est une dictature où il n’y a qu’un seul chef, qu’un seul parti politique un contrôle de l’économie, une police politique ainsi qu’un culte de la personnalité et l’utilisation de la propagande Les éléments constitutifs de l’Etat Les quatre éléments constitutifs de l'Etat sont, dans l'ordre : - Un territoire ENCG CASABLANCA

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- Un groupement humain. - Une organisation sociale. - Un pouvoir.

Sous-section 1 : Un territoire et un groupement humain  Sur le plan sociologique, l'État est un ensemble de personnes vivant sur un territoire déterminé et soumis à un gouvernement donné. Cette définition rejoint celle de la première édition du dictionnaire de l’Académie française de 1696qui définit l'État comme le « gouvernement d’un peuple vivant sous la domination d’un prince ou en république », ou bien le pays lui-même, c'est-àdire l'État entendu « pour le pays même qui est sous une telle domination ». Du point de vue organisationnel, c'est une forme d'organisation que la société utilise pour s'orienter et se gérer. L'État désigne également un ensemble de personnes qui acceptent de s'imposer un ordre.  Sur le plan juridique, « l'État peut être considéré comme l'ensemble des pouvoirs d'autorité et de contrainte collective que la nation possède sur les citoyens et les individus en vue de faire prévaloir ce qu'on appelle l'intérêt général, et avec une nuance éthique le bien public ou le bien commun » . Paragraphe 1 : Un groupement humain La population est attachée à un avenir commun, elle partage ainsi des objectifs communs . Deux conceptions sont possibles : A- La conception Allemand Conceptualisée par Gobineau dans L'inégalité des races humaines en 1855. Elle possède une forte fonction idéologique et présente le groupe comme une structure très fermée. L'idée est que la nation est organisée par ceux qui sont les descendants des premiers hommes de cette nation . NB: Nation « par le sang ». B- B- La conception française La conception française, conceptualisée par Ernest Renan dans les Histoires des origines du christianisme publiées de 1863 à 1881. C'est l'idée de la « Nation volonté » : le facteur de cohésion est la volonté de vivre ensemble, de réaliser son destin personnel dans ce groupe-là et pas dans un autre. La nation ainsi n'est pas un groupe fermé, on peut y adhérer et aussi en sortir pour se réaliser à l'intérieur d'un autre groupe. On veut adhérer à un certain nombre de valeurs pour réaliser ces fins supérieures communes . Paragraphe 2 : Un territoire C'est l'espace sur lequel vit le groupe, Un territoire est une étendue de terre limitée par des frontières, naturelles ……. Le territoire est la circonscription d'action de l'Etat, il est le lieu exclusif de son pouvoir. De cette définition découle deux sens : Le territoire est le seul lieu où l'Etat peut intervenir , réciproquement, il est le seul à pouvoir exercer son pouvoir sur son territoire ; En principe, il n'y a pas d'Etat sans territoire. Des cas particuliers existent dans le Droit International Public, comme les gouvernements en exil par exemple: le gouvernement espagnol exilé au Mexique jusqu'en 1970. En revanche, la communauté internationale peut ENCG CASABLANCA

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reconnaître des territoires sans Etats. Ex : l'Antarctique.Ces territoires ont été réputés « patrimoines communs de l'humanité » .

Sous-section 2 : L’organisation sociale : L'organisation est provisoire, mais elle est le cadre pour la réalisation du souhaitable . Ses fonctions: - Assurer le maintien de la paix intérieure et extérieure - Favoriser la création d'une mentalité et d'une culture commune autour d'un certain nombre de symboles « drapeau, langue…. » - Déterminer le but commun à atteindre, qu'il soit national ou international. Cette organisation sociale repose sur la mise en place d'institutions, ou services publics, destinés à couvrir les besoins publics, qu'ils soient régaliens, industriels ou commerciaux. Elle cherche à maintenir un ordre juridique qui régit les rapports des individus avec l'Etat et entre eux par le moyen du pouvoir. Exemple : l’organisation sociale de la France est constituée de la population, des administrations, d’un gouvernement central, de structures décentralisées de décision et d’exécution ainsi que d’un ensemble de service publique, d’association et d’organisation non gouvernementale constituant la société civile

Sous-section 3 : La légitimité du pouvoir Selon Burdeau la légitimité du pouvoir est la capacité d'un individu à obtenir d'un autre un comportement donné qu'il n'aurait pas spontanément adopté. Paragraphe 1 : L’origine divine du pouvoir : Tout groupe a une idée de sa propre origine. Elle peut être un mythe qui lui permet de se glorifier. L'idée, donc, est que le pouvoir est rattaché à cet ancêtre mystique. C’est lui qui a le pouvoir est le représentant de Dieu sur terre et exerce l'autorité sur terre au nom de ce dernier. Longtemps la religion a été une sorte de pilier de la politique, et inversement. Chaque Etat a voulu contenir sa religion, d'où des schismes religieux. Cette conception a beaucoup régressé aujourd'hui. En France, la séparation s'est faite en 1905, alors que l'Eglise n'a reconnu la 3ème République qu'en 1892. Il existe des liens forts entre politique et religion, notamment dans les comportements électoraux. Même si le lien institutionnel entre politique et religion est tranché, il reste un lien instinctif. En fait, l'un et l'autre sont la représentation de deux futurs possibles. Exemple : un avenir terrestre et un avenir supraterrestre. C’est une tentation permanente d'associer l'un à l'autre et de justifier l'un par l’autre. Paragraphe 2 : L’origine populaire Apparaît en réaction au 18ème siècle par Rousseau. Elle consiste en l'abandon d'une partie de leur autonomie et le fait d'admettre que dans ces domaines-là, c'est l'Etat qui gèrera. L'origine du pouvoir est donc dans le peuple, par sa volonté. L'idée du pouvoir dans le peuple n'est plus discutée aujourd'hui. Paragraphe 3 : La légitimité du pouvoir : C'est l'acceptation ou le consentement des gouvernés qui délègue le pouvoir. L'acceptation rend normal ce pouvoir. C'est possible quel que soit l'origine du

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pouvoir « divine ou populaire ». La légitimité est le fait de croire en cette origine du pouvoir. Il existe trois types de légitimité selon WEBER : - La légitimité traditionnelle : c'est l'idée du gouvernement du prince, du roi, fondée sur les traditions, l'hérédité, et l'origine divine. - La légitimité charismatique : le gouvernement d'un chef qualifié par son prestige, son pouvoir sera reconnu même en l'absence de règles. - La légitimité rationnelle : c'est la légitimité d'autorité investie par l'établissement des règles de droit choisies par tous. Elle se traduit par les élections. Ces distinctions sont canoniques et recevables, ce sont des « idéaux-Types » Exemples: - De Gaulle, sa légitimité est charismatique et rationnelle - Juan Carlos : sa légitimité est rationnelle « par Franco » et aussi traditionnelle « monarchie ». Tout gouvernant rationnel tente de conforter les règles qui le soutiennent en choisissant un appui auprès des masses, en suscitant une relation de type charismatique pour conforter leur légitimité rationnelle. Exemples : importance des sondages popularité. Par extension, le culte de la personnalité vient à l'appui de cette légitimité. Le consensus vient de l'adhésion massive de la nation. S'il n'y a pas de consensus, cela provoque une rupture, qui peut se traduire par une révolution dans sa forme la plus extrême. Le problème du consentement au pouvoir est une question d'accord des forces collectives83. L'accord des grandes forces entre elles l'accord de l'opinion, qui fait qu'elle accepte le régime en place. Ces forces politiques s'intègrent pour critique ou approuver le pouvoir. Sous-section 4 : L’exercice du pouvoir La grande question de la répartition du pouvoir de l'Etat sera vue ultérieurement. Ici, il s'agit des notions de base pour l’exercice du pouvoir : o Paragraphe1 : La compétence Les gouvernants n'ont pas un pouvoir absolu. Ils ont des compétences84 : il leur est reconnu des capacités d'agir. Hors de ce domaine, ils n'ont pas de possibilité d'agir. Ces compétences sont définies par la Constitution pour tous les agents du pouvoir ou par les lois qui l'accompagnent. Deux expressions caractérisent ces compétences, en raison du lieu et du temps. Ces compétences sont limitées à une matière particulière « ex : l'éducation, L’économie, la défense…. ». Et le périmètre « ex : l'ensemble du territoire, la région, le département ». L'agent est défini par la matière qui lui revient et en fonction de la circonscription d'action qui lui est reconnue. Il faut distinguer la compétence au sens juridique du terme et la compétence en tant que qualité intellectuelles. La compétence est la délégation de l'Etat pour agir en son nom. o Paragraphe 2 : La légalité Le pouvoir doit respecter lui-même la règle de droit qu'il a posée. L'Etat « les gouvernants » peuvent modifier les règles mais ne peuvent pas les transgresser. L'action que l'Etat mène doit être conforme à la légalité . Les gouvernements doivent respecter l'ensemble des lois, que ce soit la loi elle-même ou d'autres sources de droit. Sans cela , il y a un recourt possible du citoyen pour faire annuler un texte de l'exécutif. Tous ces contrôles qui amènent les gouvernements à agir selon le droit deviennent l'expression d' « Etat de droit ». La distinction avec les pouvoirs de fait ou bien autoritaires se fait d'elle-même. o Paragraphe 3 : La Responsabilité Les gouvernants agissent au nom de la souveraineté91, ils doivent donc rendre des comptes. Les gouvernants sont responsables. Il y a aussi une responsabilité générale au sens plus étroitement juridique du terme. Si un acte est à l'origine de dommage, son auteur « généralement l'Etat » est responsable de ce dommage et a l'obligation de le réparer « remettre en état ou indemniser ». L'essentiel est la responsabilité politique, c'est-à-dire le contrôle de l'exercice du pouvoir par le peuple « élections » ou bien l'idée de la responsabilité devant le parlement.

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Section 3 : Forme et modalités de gestion étatique L'Etat unitaire centralisé assure et garantit à tous les citoyens une loi identique sur l'ensemble du territoire par la centralisation du pouvoir en un seul échelon. L’autonomie des collectivités territoriales est très réduite. Du point de vue juridique, il n'existe qu'une seule personne morale de droit public, l'Etat. Dans un Etat centralisé, la déconcentration correspond à un découpage du territoire en circonscriptions administratives où sont nommés des représentants de l'Etat « préfets » qui disposent de compétences et de pouvoirs au nom de l'Etat. Cette organisation de l'Etat a été celle de la France jusqu'au mouvement de décentralisation engagé depuis 1982.  Sous-section 1 : Forme Les différentes relations qui s’exercent entre l’Etat et les collectivités territoriales déterminent, selon leur degré de rapprochement, la forme juridique d’un Etat. Paragraphe1 : Etat unitaire En fonction compétences attribuées aux collectivités et de la nature des contrôles effectués par le pouvoir central, l’Etat unitaire peut ainsi revêtir plusieurs formes : A- Etat unitaire concentré Ce type d’Etat est en réalité inenvisageable, à l’exception peutêtre dans de micros Etats. En effet, les collectivités n’y détiennent aucun pouvoir et les agents sont directement nommés par le gouvernement central. Il n’y existe donc aucun relais susceptible d’assurer une bonne administration en périphérie. B- Etat unitaire déconcentré Dans ce type d'Etat, l’autorité centrale dispose d’un grand pouvoir sur le territoire national. Le pouvoir y est cependant en partie délégué aux autorités déconcentrées, qui sont des relais périphériques destinés à faire appliquer les grandes orientations politiques aux instances hiérarchiquement inférieures. La mise en place d’autorités déconcentrées permet à l'Etat d'être plus efficace à l’échelon local. Il est en effet plus aisé d’agir directement au sein d’une localité que d’œuvrer au seul niveau de l’Etat sans être en lien direct avec les problèmes locaux. Ex : le type de ces autorités déconcentrées, les préfets se soumettent à l’autorité hiérarchique des autorités supérieures et appliquent les grandes décisions du pouvoir central au niveau local. Ainsi, les autres autorités déconcentrées ne peuvent aller au-delà des attributions octroyées par les instances centrales et de leur territoire d'application . C- Etat unitaire décentralisé Le pouvoir juridique de l’Etat y est en partie attribué à des collectivités indépendantes, nommées, et soumises à l’autorité centrale. Ces collectivités disposent d’une réelle autonomie : elles bénéficient d’un pouvoir normatif, mais non constituant, et de larges compétences, principe de « libre-administration ». Exemple : Par un long processus de décentralisation, le Maroc, qui était un État unitaire très centralisé, est aujourd’hui déconcentré et décentralisé Paragraphe 2 : Etat fédéral Un Etat fédéral se compose de différents Etats fédéraux « les Etats membres » qui bénéficient d’une large autonomie et d'une grande liberté d'action . Les Etats fédérés disposent en effet d’attributions administratives et juridictionnelles; ils ont également leurs propres lois et leur propre Constitution. Ainsi aux Etats-Unis, les 50 Etats ont chacun leur propre constitution. De ce fait, ils ont un Parlement « qui comprend deux assemblées : l'une représente la nation, l'autre l'Etat fédéré » ainsi qu'un système juridictionnel qui leur est propre99. Les Etats fédérés participent néanmoins à l'exercice de l'Etat fédéral : législation, participation au pouvoir exécutif, etc. De plus, la liberté constitutionnelle et législative des Etats fédérés est limitée car leurs lois et constitutions doivent respecter la Constitution de l’Etat fédéral. Aussi, seul l'Etat fédéral a une existence au niveau international . Ce partage du pouvoir politique de l’Etat ENCG CASABLANCA

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fédéral avec les collectivités existe dans de nombreuses régions du monde, sous des appellations différentes « cantons en Suisse, Etats aux Etats-Unis ». Le premier système fédéral est né aux Etats-Unis. Il est aujourd’hui appliqué en Allemagne et en Russie. Si chacun de ces systèmes a ses propres règles, tous ont des caractéristiques communes, et notamment le principe d’autonomie. Exemples : Les Etats-Unis, l'Allemagne, la Suisse, la Belgique, la Russie, l'Inde, le Brésil, l'Australie, etc.  Sous-section 2: Les modalités de gestion étatique La décentralisation est une politique de transfert des attributions de l'Etat vers des collectivités territoriales ou des institutions publiques pour qu'elles disposent d'un pouvoir juridique et d'une autonomie financière. Le transfert de ces attributions, qui restent néanmoins sous la surveillance de l'Etat, permet à ce dernier de décharger ses administrations centrales et de confier les responsabilités au niveau le plus adapté.  Paragraphe1 : La centralisation Le verbe centraliser signifie concentrer, réunir dans un même centre, sous une autorité unique. Dans une organisation hiérarchisée, on appelle centralisation le processus qui consiste à transférer un pouvoir de prise de décision à un niveau plus élevé. La centralisation est un mode d'organisation de l’Etat dans lequel une autorité centrale détient l'ensemble des pouvoirs de décision « politique, administratif, financier » et des attributions de la puissance publique. Le niveau local est totalement dépendant du niveau central. La centralisation se traduit par une volonté unique qui est celle du sommet de l'Etat et qui se transmet jusqu'aux extrémités du pays, avec une administration unifiée et hiérarchisée. La centralisation  Paragraphe 2 : La décentralisation La décentralisation est une politique de transfert des attributions de l’Etat vers des collectivités territoriales ou des institutions publiques pour qu'elles disposent d'un pouvoir juridique et d'une autonomie financière. Le transfert de ces attributions, qui restent néanmoins sous la surveillance de l'Etat, permet à ce dernier de décharger ses administrations centrales et de confier les responsabilités au niveau le plus adapté . La décentralisation vise à donner aux collectivités locales des compétences propres, distinctes de celles de l'État, à faire élire leurs autorités par la population et à assurer ainsi un meilleur équilibre des pouvoirs sur l'ensemble du territoire. La décentralisation rapproche le processus de décision des citoyens, favorisant l'émergence d'une démocratie de proximité. La déconcentration est une notion bien distincte ; elle vise à améliorer l’efficacité de l'action de l'Etat en transférant certaines attributions de l'échelon administratif central aux fonctionnaires locaux, c'est à dire aux préfets, aux directeurs départementaux des services de l'Etat ou à leurs subordonnés.  Paragraphe 3 : La déconcentration La déconcentration désigne un mode d'organisation de l’administration dans lequel certains pouvoir sont délégués ou transférés d'une administration centrale vers des services répartis sur le territoire, dits services déconcentrés ou services extérieurs. Le but est d'améliorer l’efficacité de l'Etat en décongestionnant l'administration centrale et en accélérant les prises de décisions au niveau local. A la différence de la décentralisation, les services déconcentrés dépendent directement du pouvoir central et font partie de la même personne morale que celui-ci considéré comme un aménagement technique de la centralisation, la déconcentration a été jugée insuffisante pour mener à bien la modernisation de l'Etat. En conséquence, le législateur a développé la décentralisation vers les collectivités territoriales qui, elles, disposent de leur propre personnalité morale.

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 La gestion rationnelle du pouvoir La Constitution Une constitution est la loi fondamentale d'un Etat qui définit les droits et les libertés des citoyens ainsi que l'organisation et les séparations du pouvoir politique « législatif, exécutif, judiciaire ». Elle précise l'articulation et le fonctionnement des différentes institutions qui composent l'Etat « Conseil constitutionnel, Parlement, gouvernement, administration » . La constitution se situe au sommet du système juridique de l'Etat dont elle est le principe suprême. Toutes les lois, décrets, arrêtés et traités internationaux doivent être conformes aux règles qu'elle définit. Elle peut prendre la forme d'un texte unique ou d'un ensemble de lois. Le Royaume-Uni qui dispose d'une constitution « coutumière » « pas nécessairement écrite » est une exception. Une constitution est en général élaborée par une assemblée nationale « pouvoir constituant originaire » réunie spécialement pour cet objectif. Elle est révisée par le pouvoir constituant dérivé ou institué « prévu par la Constitution ». Section 1 : Constitution une nouvelle conception contre l’arbitrage ? La première question à se poser : qu'est-ce qu'une constitution ? C'est le texte dont la vocation, la raison d'être, est d'organiser le lien fondamental entre l'individu et l'Etat, qui, autrement dit, déterminer le statut du pouvoir au sein de l'Etat. De Gaulle : « Une constitution c'est un esprit, des institutions, une pratique ». Formule tirée de l'allocution du 31 janvier 1964, parfois appelée « allocation constituante » par dérision . Pour affirmer l'importance de la place du citoyen, et donc de son statut juridique, des règles qui le protègent dans sa vie et dans sa liberté, c'est une pratique assez générale que d'affirmer les droits du citoyen en tête dans le texte des constitutions ou bien par un texte qui accompagne ou qui précède celle-ci . Les formes peuvent être différentes, mais elles ont une fonction équivalente. On peut distinguer les déclarations, avec une série d'articles en forme volontariste, mais aussi les préambules littéraires expliquant les finalités de la constitution, ou bien des garanties des droits avec des règles plus contraignantes. Tout ça a un peu vieilli, tous ces textes « préambules, déclaration, garanties » ont en fait la même signification . Bien sûr, on peut remonter très loin. La plus ancienne garantie des droits qu'on connaisse est la magna carta « la grande charte », octroyée par Jean Sans Terre au barreau d'Angleterre en 1275. Après cette grande charte, les premiers textes qui correspondent à notre conception moderne sont des textes anglais, dont l'habeas corpus « tu as un corps ». C'est un texte qui en 1679 établi la « sûreté », c'est-à-dire le fait que la liberté physique de l'individu est proclamée et qu'on ne peut être détenu sans un jugement. Le fait qu'un individu a un corps amène à ce principe de liberté. Les déclarations des droits, on les trouvera au moment de la révolution américaine , on les trouve à la naissance des USA 1776 , à la déclaration d'indépendance, 1791 toujours en vigueur et une série de 10 amendements à la constitution de 1787 votée et ratifiés en 1791. Ils constituent le bill of rights, « la loi sur les droits ».

Sous-section 1: L’aspect matériel de la constitution Une constitution peut se définir de deux manières : au sens matériel, par son objet, c'est le texte qui contient l'ensemble des règles principales relatives

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à l'exercice du pouvoir, ou au sens formel, par le fait que c'est le texte originaire, la norme principale, fondamentale, le texte issu de la volonté nationale, et que ce texte doit être respecté par tous y compris par les organes qu'il institue . Il faut insister sur l'aspect formel : la constitution est adoptée selon une procédure spéciale. On va donner à la constitution un statut supérieur à la loi, et c'est tout simplement l'idée de supra-légalité qui entraîne le contrôle de constitutionnalité, c'est-à-dire le contrôle du fait que la loi est bien conforme à la constitution . La loi étant antérieure à la constitution, il serait logique de dire que la loi est « infra constitutionnelle ». Conséquence de la supra-légalité : les dispositions constitutionnelles ne peuvent être modifiées selon la procédure ordinaire du parlement. Sous-section 2:L’aspect formel de la constitution La naissance ou l’établissement de la constitution demande des règles, des procédures, et un organe qualifier pour la réalisation de son objectif « le pouvoir limite le pouvoir » . Exemple 1: l’Amérique du Nord - Etape1: chaque Etat à sa propre constitution écrite. - Etape 2: à partir de 1787 la constitution fédérale de PHILADELPHIE. Exemple 2 : La constitution française de 1791 est la première constitution écrite en Europe. Exemple 3 : Angleterre constitution coutumier cela n’empêche pas qu’il y a des textes écrits. La magna carta « la grande charte », 1275 Paragraphe 1 : Le rôle de la coutume au sein des Etat à constitution écrite Parfois la constitution ne répond pas à tous les défit et circonstances des pratiques politiques, la coutume constitutionnelle peux présenter une solution. Exemple la troisième république française 1875 la notion de « Président du conseil » ne subsiste pas au niveau constitutionnel. La coutume ne peut jamais modifier ou abroger une disposition constitutionnelle écrite et précise .cette dernière ne perd jamais sa valeur même si elle n’est pas utilisée . La coutume peut dans certaines conditions ajouter à la constitution écrite en cas de silence, et surtout permettre son interprétation en cas d’incertitude, elle est alors supplétive ou interprétative. Paragraphe 2 : La pratique politique et la coutume constitutionnelle La pratique politique : c’est un fait, La coutume constitutionnelle elle est contraignante. La répétition de la coutume pour une longue durée, sous l’existence d’un très large consensus. La coutume constitutionnelle elle a seulement une définition matérielle . Exemple : Constitution du Royaume de la France. Paragraphe 3 : La constitution écrite rigide et la constitution souple

Une Constitution est rigide lorsque la procédure prévue pour sa révision est peu aisée à mettre en œuvre. Une Constitution est souple lorsque sa révision est techniquement plus simple. La première grande constitution ayant été établie est celle des Etats-Unis en 1787. Jusqu'alors, les monarchies étaient presque entièrement régies par le droit coutumier. Cette forme coutumière a quasiment disparu en même temps que les monarchies absolues . A- La constitution écrite souple Absence de hiérarchie, c’est-à-dire les lois se trouvent au même niveau que la constitution. Il n’y a pas de suprématie de la règle constitutionnelle. Le pouvoir législative à la même condition de vote des lois peut modifier, annuler, un texte constitutionnel. Exemple: 1950 l’organisation du conseil des Lords était faite seulement par un texte de lois. Résultat: pas de définition formelle de la constitution. Et pas de réelle limitation du pouvoir. Exemple : La Grande Bretagne est dotée d’une constitution souple. B- La constitution écrite rigide Le respect obligatoire des conditions suivantes : - Règle spécifique. - Organe compétant. - Procédure obligatoire. - La reconnaissance de la de hiérarchie. C'est là qu'intervient la distinction souple/rigide : Dans le cas d'une constitution souple, il y a le critère matériel « des textes relatifs à l'exercice du pouvoir », mais il n'y a pas de critère formel : ces textes sont votés comme les autres et on la même valeur juridique que la loi ordinaire, et peuvent être modifiés par la loi ordinaire. Et une loi qui contredit la constitution est en réalité une loi qui modifie la constitution. Dans cette phase, il n'y a pas de ENCG CASABLANCA

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contrôle de constitutionnalité possible. Ainsi une loi postérieure modifie une loi antérieure . Dans l'hypothèse d'une constitution rigide, c'est l'idée que la loi doit la respecter, qu'une loi ordinaire « qui n'est pas votée dans les conditions exigées pour réviser la constitution » ne saurait modifier la constitution, et donc que s'il y a une loi ordinaire contraire à la constitution, elle ne la modifie pas, et il faut annuler cette loi et la déclarer non conforme, faire en sorte qu'elle ne soit pas applicable. C'est la formule qui existe aujourd'hui un peu partout. Aujourd'hui, à peu près partout dans le monde existe soit une cour constitutionnelle, soit un organe équivalent, soit une cour suprême qui joue à peu près le même rôle. On s'oriente souvent vers la constitution rigide considérée comme plus protectrice du pacte fondamental initial . Exemple : la France est dotée d’une constitution rigide. C- Les constitutions écrites ou forme solennelle Il s'agit là de textes qui normalement présentent les deux caractères que l'on vient d'évoquer : le caractère matériel « règles relatives à l'exercice du pouvoir » et le caractère formel « mode d'élaboration particulier faisant intervenir le pouvoir constituant ». A partir de là il y a une grande variété « constitutions plus ou moins longues et sommaires », tout cela dépend des périodes et des normes, des modes de l'idéologie, du degré de description qu'on veut donner de ce fameux ordre social désirable . On peut voir la constitution comme soit un texte très technique, soit un texte doctrinal, idéologique, définissant la société. Napoléon : « une constitution doit être courte et obscure ». Courte, parce que c'est le manuel d'exercice du pouvoir, et obscure parce que c'est bien que celui qui au pouvoir puisse l'interpréter comme il le veut. Cette idée marque un peu l'avantage et l'inconvénient d'une constitution,,,,,,

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Lexique de quelques termes politiques :  L’ ETAT : Collectivité politique indépendante et souveraine. Ensemble de pouvoirs politiques et de pouvoirs publics qui organisent cette collectivité. Plusieurs éléments doivent être réunis pour qu'un État soit constitué. : - Un territoire propre délimité par des frontières qui assurent son indépendance  - une population, qui ne doit pas nécessairement être homogène au plan culturel, linguistique, religieux, social…  - des institutions politiques, et au minimum un gouvernement qui a seul le droit de recourir à la force pour imposer le respect des lois. Selon les cas, ce « monopole de la violence légitime » dont l'État se prévaut est reconnu par la population, ou ne se maintient que par la tradition ou par la violence exercée par le pouvoir. L'État est un phénomène historique assez récent, inconnu en Europe au Moyen Âge, et qui ne s'est que récemment répandu sur toute la planète. Les États peuvent disparaître ou se transformer au cours de l'histoire, soit en s'intégrant dans des ensembles plus vastes, soit en se désintégrant. Au 19e siècle en particulier les États ont prétendu se confondre avec des nations, c'est-à-dire posséder une identité spécifique censée être inscrite dans la durée et qui assure leur légitimité mais les transformations des États montrent qu'il s'agit là davantage d'un idéal que d'une réalité incontestée. Un État est théoriquement reconnu par d'autres États qui admettent sa souveraineté au sein de ses frontières, mais certaines frontières d'État sont controversées et l'existence même de certains États est contestée par d'autres États.

Un État peut être soit unitaire soit fédéral. 

Un État est dit unitaire lorsqu'il ne comprend qu'un seul pouvoir législatif et qu'un seul pouvoir exécutif, pleinement compétents sur l'ensemble du territoire national. Tous les citoyens de cet État sont soumis à la même et unique autorité, tant au plan politique qu'au plan juridique. Dès que l'étendue géographique du pays et le nombre de ses habitants sont un tant soit peu importants, les organes nationaux ne peuvent cependant assurer eux-mêmes l'accomplissement de l'ensemble des tâches administratives en chaque point du pays. Sont dès lors créées des administrations locales (que l'on appelle également pouvoirs locaux ou collectivités territoriales) : distinctes du niveau national, elles exercent certaines compétences qui leur sont dévolues dans un ressort territorial donné. De telles subdivisions administratives existent dans tous les États du monde (à l'exception de deux des plus petits d'entre eux : le Vatican et l'archipel polynésien des Tuvalu), sous des noms divers et variés : arrondissements, cantons, cercles, communes, départements, districts, municipalités, provinces… Leur existence ne remet nullement en cause le caractère unitaire de l'État, puisque leurs compétences sont purement administratives et non législatives. Un État unitaire peut connaître deux types d'organisation : centralisée ou décentralisée. La plupart des pays du monde sont organisés sous la forme d'un État unitaire. Avant de devenir un État fédéral, la Belgique était un État unitaire (décentralisé) 

L’Etat fédéral (exemple de l’Etat compose) :

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L’État fédéral, ou fédération, se définit par l’existence d’un État fédéral se superposant à des entités fédérées, selon une organisation "à double étage". C’est la Constitution fédérale qui assure la répartition des compétences entre les niveaux fédéral et fédéré. Les compétences qui intéressent la souveraineté internationale restent généralement le monopole de l’État fédéral (diplomatie, défense, monnaie). Les États fédérés sont des entités politiques qui disposent chacune d’un pouvoir exécutif, législatif et juridictionnel, s’articulant avec ceux des institutions fédérales. Les États fédérés participent aux décisions fédérales : le pouvoir législatif fédéral est composé de deux chambres, l’une représentant la population de l’État fédéral, l’autre les États fédérés (Bundesrat allemand, Sénat américain, etc.). 

Pouvoir législatif :

Le pouvoir législatif (synonyme : branche législative ou Parlement) constitue l'une des trois composantes de l'État moderne avec le pouvoir exécutif (gouvernement) et le pouvoir judiciaire (les tribunaux). Le pouvoir législatif a pour fonction de faire les lois : les projets sont déposés, soumis à un débat et souvent examinés par des comités (ou commissions) législatifs ; les projets font, au terme du processus, l'objet d'un vote final. Généralement, les projets doivent être sanctionnés par le pouvoir exécutif (chef de l'État) pour devenir des lois. Sauf certains pays, la branche législative est constituée de deux chambres : une chambre basse et une chambre haute. On dit alors que le pouvoir législatif est bicaméral. Les projets de loi doivent obtenir l'appui majoritaire des deux chambres. Dans bien des cas cependant, la chambre basse a le dernier mot lorsque les deux chambres ne parviennent pas à s'entendre sur un même texte. Quand le pouvoir législatif ne comporte qu'une chambre, on dit qu'il est monocaméral. Le bicaméralisme (aussi bicamérisme) s'oppose ainsi au monocaméralisme (aussi monocamérisme). Dans les Parlements dotés de deux chambres, la chambre basse est composée de députés ou représentants, élus pour un mandat de deux, trois, quatre ou cinq ans. Cette première chambre peut porter plusieurs noms spécifiques : Chambre des communes (Royaume-Uni, Canada), Assemblée nationale (France), Chambre des députés (Italie), Chambre des représentants (États-Unis). La chambre haute peut aussi porter des noms différents : Sénat (États-Unis, Canada, France), Chambre des Lords (Royaume-Uni), Bundesrat (Allemagne). Cette chambre est composée de législateurs parfois élus (États-Unis), parfois désignés par les gouvernements régionaux (Allemagne) ou parfois nommés par le gouvernement national (Royaume-Uni). Les mandats à la chambre haute sont habituellement de plus longue durée que les mandats à la chambre basse . Le pouvoir législatif se réunit périodiquement, lors de sessions, elles-mêmes découpées en différentes séances. L'application des lois revient au pouvoir exécutif et leur interprétation au pouvoir judiciaire. Les liens existants entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif peuvent être de deux grands types : la séparation des pouvoirs ou la collaboration des pouvoirs. Dans une société de droit, les actions de l'État et tout ce qui est imposé au citoyen (impôts, programmes, budgets) doivent généralement faire l'objet d'un acte législatif, sauf les actions qui tombent dans les catégories associées aux prérogatives du pouvoir exécutif.

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POUVOIR EXECUTIF :

Branche de l'État qui a pour fonction de mettre en œuvre -d'exécuter- les lois adoptées par le pouvoir législatif. L'exécutif correspond au gouvernement, tout comme le législatif correspond au Parlement. Au sommet du pouvoir exécutif, on retrouve le chef du gouvernement (premier ministre) [qui peut être le chef d'État - président] et son conseil (cabinet), lui-même constitué de ministres (ou secrétaires) ayant des vocations sectorielles. L'exécutif comprend, par extension, l'ensemble des organes gouvernementaux et administratifs qui participent à cette mise en œuvre. Sans le pouvoir exécutif, les lois ne seraient que des vœux. Les décisions du pouvoir exécutif sont généralement des décrets ou des arrêtés. L'exécutif dispose également de pouvoirs qui lui sont propres, souvent qualifiés de «discrétionnaires». Il s'agit de décisions prises directement par le gouvernement, sans le consentement spécifique du Parlement. Ces pouvoirs de l'exécutif sont évidemment nécessaires dans une situation de crise ou d'urgence qui oblige une action rapide. Deux distinctions permettent de mieux comprendre l’exécutif :  1) Tandis que le pouvoir législatif délibère, sauf exception, publiquement, le pouvoir exécutif ne rend pas ses délibérations accessibles au public ou aux médias. Le secret du cabinet, ou des instances supérieures de l'exécutif, est protégé par la loi.  2) Le pouvoir exécutif a également pour caractéristique d'être continu dans le temps, alors que le pouvoir législatif ne siège que périodiquement. On peut ajourner le travail d'un Parlement ; on ne peut pas ajourner le travail du gouvernement. Ces deux distinctions expliquent largement pourquoi, au moment de la Première Guerre mondiale, lors de la Grande Dépression des années 1930, et, enfin, lors de la Seconde Guerre mondiale, les gouvernements ont pris des dimensions qu'ils n'avaient pas avant. Aux yeux de plusieurs analystes, et ce dans plusieurs pays, les exécutifs en sont venus à supplanter les Parlements. Les administrations créées à ces moments-là survivront aux circonstances qui les ont initialement imposées. Les liens entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif sont de deux types: séparation (exemples: les États-Unis et la plupart des régimes présidentiels) ou collaboration (exemples: le Royaume-Uni et la plupart des régimes parlementaires). 

Pouvoir judiciaire :

Le pouvoir judiciaire est l'une des trois branches d'un État moderne avec le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif. Le pouvoir judiciaire a le mandat d'interpréter la loi (faite par le pouvoir législatif) et d'examiner la concordance entre une situation concrète qui lui est présentée et la loi elle-même. Il tranche les litiges qu'on lui soumet relativement à l'application d'une règle de droit. Par exemple, un crime reproché à un individu correspond-il à la définition du crime telle qu'on la retrouve dans la loi? Les preuves amenées sont-elles recevables? Et si oui, quelles sont les sanctions prévues par la loi compte tenu des circonstances? Voilà le type de décision que doit prendre un juge ou un jury. Les tribunaux rendent des jugements dans toutes les matières couvertes par la loi : commerce, famille, propriété, crime, etc.

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Dans la plupart des pays, on retrouve plusieurs types de tribunaux et plusieurs instances. Il existe aussi un droit de faire appel à une instance supérieure. Généralement, le pouvoir judiciaire compte une instance finale qui tient lieu d'ultime recours pour les parties : Cour suprême (ÉtatsUnis, Canada, etc) .Certains pays disposent d'une cour constitutionnelle qui décide en cas de désaccord entre les branches de l'État (France).

Le pouvoir judiciaire est généralement indépendant du pouvoir exécutif et législatif. Une fois nommé par ces deux instances ou l'une des deux, les juges n'ont pas de compte à rendre aux élus ou à la population. Il est extrêmement difficile de les destituer. Ils ne peuvent être soumis à une injonction ou à une ordonnance de l'État. Forts de cette indépendance, ils peuvent juger d'une manière impartiale des actes commis par l'État, la constitutionnalité de certaines lois ou même juger des actes commis par un gouvernant (ministre ou député). Parce qu'ils ne sont pas élus par le plus grand nombre, les juges sont aussi associés à la protection des droits des minorités. Cette séparation du pouvoir judiciaire constitue le fondement d'un État de droit.

L'indépendance du pouvoir judiciaire ne doit pas être entendue dans un sens absolu : les juges rendent leurs décisions sur la base des lois ou de la Constitution, bref à partir de textes qu'ils n'ont pas eux-mêmes faits. Dans plusieurs domaines du droit, le pouvoir judiciaire ne considère que les cas qui lui sont amenés par les forces policières ou les agents de l'État, bref le pouvoir exécutif. L'ensemble des jugements rendus par les instances supérieures forment ce que l'on appelle la jurisprudence. Généralement, les juges sont soumis à un devoir de réserve ; ils n'interviennent pas dans les débats publics ou lors des élections. Dans une société démocratique, on ne peut être juge et député ou être juge et ministre. LA NATION Etymologie : du latin natio, naissance, extraction, dérivant de natus, né. La NATION est un groupe des personnes qui au-delà de leurs différences culturelles ethniques religieuses, philosophiques , racialess ont la ferme volonté de vivre ensemble comme un seul groupe Unis. UNE NATION : est une communauté humaine ayant conscience d'être unie par une identité historique, culturelle, linguistique ou religieuse. En tant qu'entité politique, la nation, qui est un concept né de la construction des grands Etats européens, est une communauté caractérisée par un territoire propre, organisée en Etat. Elle est la personne juridique constituée des personnes régies par une même constitution. Les critères évoqués ci-dessus ou une partie d'entre eux (identité historique, culturelle, linguistique, religieuse, géographique) ne peuvent à eux seuls caractériser une nation. Il y a aussi un système de valeurs, souvent résumé en une devise et qui repose sur un contrat social implicite entre les membres de la nation. Pour certains sociologues le seul critère déterminant est subjectif : il faut que les membres d'une communauté soient convaincus qu'ils relèvent d'une même appartenance nationale. LA DÉMOCRATIE DIRECTE : La Démocratie Directe est l'une des formes premières de la démocratie dans laquelle le PEUPLE EXERCE DIRECTEMENT LE POUVOIR POLITIQUE, alors que dans une démocratie représentative, il l'exerce de manière indirecte. ENCG CASABLANCA

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La démocratie représentative est critiquée sur le fait qu'elle dépossède le peuple souverain de son pouvoir. La démocratie directe devient alors une alternative. Certains pays ont ainsi intégré des éléments de démocratie directe dans leurs institutions pour que les citoyens soient davantage impliqués dans les décisions politiques. Exemples d'institutions ou de mécanismes qui relèvent de la démocratie directe ou semi directe : - référendum, - assemblées locales, - initiatives populaires, - pétitions... En peu des mots dans la démocratie Directe le peuple participe ou exercice directement le pouvoir dans la vie politique, cependant dans la démocratie indirecte le peuple n'exerce pas directement le pouvoir mais plutôt il confie son pouvoir à des individus ou organes afin qu'ils exercent en son nom. L'expression "séparation rigide des pouvoirs" désigne l'organisation d'un Etat dans lequel les trois pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire, sont spécialisés et organiquement séparés. Aucun d'entre eux ne peut empiéter sur les prérogatives des autres. Ils sont indépendants à la fois dans leur mode de désignation et dans leur fonctionnement avec une absence d'interférences réciproques. Ainsi, le POUVOIR EXÉCUTIF ne peut intervenir dans L'ÉLABORATION des LOIS et le POUVOIR LÉGISLATIF ne peut intervenir dans des fonctions relevant du GOUVERNEMENT. Caractéristiques d'une séparation rigide des pouvoirs : le PARLEMENT, élu au suffrage universel, exerce le pouvoir législatif et budgétaire et ne peut censurer le gouvernement. L'EXÉCUTIF a un caractère monocéphale avec un chef d'Etat qui est chef du gouvernement et qui ne peut dissoudre le parlement. la JUSTICE a pour mission de régler les différends qui apparaissent dans l'application des lois. Les juges ne sont révocables ni par le pouvoir exécutif, ni par le pouvoir législatif. Ce mode d'organisation du fonctionnement de l'Etat est illustré par le régime présidentiel en place aux ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE, qui n'exclut cependant pas une large collaboration entre le gouvernement et le CONGRÈS. Dans la pratique, une séparation des pouvoirs aussi stricte ne peut fonctionner car les trois pouvoirs ne peuvent s'équilibrer. En effet, par nature, ils ne sont pas équivalents. Le pouvoir de faire des lois (législatif) est toujours supérieur à celui de les faire exécuter (exécutif). Le pouvoir judiciaire n'a jamais pu réellement rivaliser avec les deux autres. Le principe de séparation rigide des pouvoirs s'oppose à celui de séparation souple, notamment le régime parlementaire qui s'appuie sur deux mécanismes essentiels : la responsabilité ministérielle et la dissolution « POUR QU'ON NE PUISSE ABUSER DU POUVOIR, IL il FAUT QUE, PAR LA DISPOSITION DES CHOSES, le POUVOIR ARRÊTE LE POUVOIR…..." MONTESQUIEU - 1689-1755 - De L'ESPRIT DES LOIS. Définition de la séparation souple (des pouvoirs) La SÉPARATION SOUPLE des pouvoirs désigne l'organisation d'un Etat dans lequel les différents pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire, collaborent et dialoguent afin de garantir un fonctionnement régulier des pouvoirs publics. Ainsi, le pouvoir exécutif peut intervenir dans l'élaboration des lois et le pouvoir législatif peut intervenir dans des fonctions relevant du gouvernement. Plutôt qu'une SÉPARATION RIGIDE (ou STRICTE) des pouvoirs, les pouvoirs sont distincts mais disposent de moyens d'actions réciproques (poids et contrepoids ou checks and balances). En effet, une séparation trop stricte peut conduire à un conflit entre l'exécutif et le législatif, ainsi qu'à la paralysie des institutions. Ce fut le cas en France, sous le Directoire (1795-1799) et sous la IIe République (1848-1852), où le conflit s'est terminé à chaque fois par un coup d'Etat. ENCG CASABLANCA

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Exemples d'actions réciproques : DISSOLUTION de l'assemblée législative par le chef de l'Etat, MISE en jeu de la responsabilité du gouvernement ou motion de censure par le pouvoir législatif, MAGISTRATS du parquet soumis à l'autorité hiérarchique du gouvernement

LA DECENTRALISATION  Comme le précise le rapport le Garrec sur l’organisation décentralisée de la République : « LA DÉCENTRALISATION consiste dans le transfert d’attributions de l’Etat à des collectivités ou institutions différentes de lui et bénéficiant, sous sa surveillance, d’une certaine autonomie de gestion ».  Ce modèle ne va toutefois pas jusqu’à remettre en cause les fondements de l’Etat unitaire, les institutions décentralisées ne disposant que d’une compétence d’attribution définie par la loi. Elle implique seulement un nouvel équilibre dans la répartition des pouvoirs. Il faut bien ici distinguer la DÉCENTRALISATION DU FÉDÉRALISME. LA DÉCENTRALISATION constitue une modalité de l’organisation de l’Etat unitaire dans lequel les compétences sont transférées par le législateur. Dans un ÉTAT FÉDÉRAL, la dévolution des compétences est opérée et garantie par la Constitution et les Etats fédérés disposent de compétences en matière législative et constitutionnelle, ce qui n’est pas le cas pour une entité décentralisée. La distinction entre ces deux modèles n’est toutefois pas évidente : une décentralisation très poussée comme en Espagne, par exemple, peut aboutir à un fonctionnement proche de celui d’une fédération. LA DÉCENTRALISATION est fondée sur une idée de liberté, qui se traduit par le principe de libre administration. Cependant, cette liberté est une liberté surveillée puisque les organes décentralisés voient leurs activités contrôlées par l’Etat.  En particulier, les actes les plus importants des institutions locales doivent être transmis au préfet qui, s’il estime qu’ils sont illégaux, les déférera au tribunal administratif compétent en vue de leur éventuelle annulation. Il existe deux types de DÉCENTRALISATION : la décentralisation technique et la décentralisation territoriale.  La DÉCENTRALISATION TECHNIQUE est également appelée décentralisation fonctionnelle ou encore décentralisation par services. Elle passe par un transfert de compétences de l’Etat vers une autre personne morale de droit public, spécialisée, qui est en général un établissement public. Il peut s’agir, par exemple, d’un établissement public de santé, d’un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel (les universités, par exemple), ou encore d’un établissement public de coopération culturelle.  LA DÉCENTRALISATION TERRITORIALE consiste quant à elle en un transfert de compétences de l’Etat vers des collectivités territoriales, qui sont des personnes morales de droit public distinctes de l’Etat. Elle doit être clairement distinguée de la déconcentration. En effet, concernant les autorités déconcentrées, il ne s’agit en aucun cas de transférer des compétences de l’Etat vers une personne morale de droit public distincte de lui, mais d’aménager l’organisation de l’Etat par la création d’organes qui sont étroitement subordonnés aux organes centraux.

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Compte tenu de ces éléments il convient d’étudier : l’administration d’Etat, qui comprend des organes centraux et des organes déconcentrés puis l’administration locale qui renvoie aux collectivités territoriales dont la caractéristique essentielle est qu’elles sont distinctes de l’Etat.

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