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La concurrence à la lumière de la loi 06-99 Introduction
La concurrence est à la base de l'économie libérale qui s'est mondialisée. Dans le modèle d'économie de marché, la concurrence est censée être la méthode la plus efficace d'organisation pour le fonctionnement de l'économie, alors que dans les modèles dirigistes et étatique c'est l'état qui est considéré comme devant organiser et fixer l'orientation de l'économie. La déréglementation aux Etats Unis, le reflux de la vague de dirigisme en Europe, la chute du Mur de Berlin, l'adoption par la Chine d'un modèle économique libéral ont marqué la quasi-disparition des modèles privilégiant l'organisation étatique de l'économie. C'est le règne de l'économie dite de marché. Le développement de la concurrence s'est traduit par des vagues de privatisations revenant sur les nationalisations et les monopoles étatiques et par les restrictions quant aux aides publiques. Le droit européen remet en cause les monopoles des opérateurs étatiques qui sont qualifiés d'opérateurs historiques. C'est le cas avec la libéralisation et l'ouverture à la concurrence dans les télécommunications dans les transports ferroviaires, l'énergie ou les services postaux. Le droit de la concurrence s'est donc développé dans la plupart des pays. Dits "en transition vers une économie de marché". Des autorités régulatrices indépendantes, les autorités de la concurrence existent maintenant dans la plupart des pays pour contrôler le fonctionnement de la concurrence sur les marchés. La concurrence exige que soit respectée la liberté d'entreprendre, qu'il n'y ait pas de barrières prohibitives à l'entrée sur le marché, qu'il y ait libre circulation des facteurs de production, sans que soient gênés les flux de capitaux ou restreints la liberté de circulation et de services ni la liberté d'implantation. Il faut cependant mettre en regard du développement de cette philosophie de la concurrence forte tendance à la concentration et la persistance d'ententes. La recherche de la taille à l'échelle de la mondialisation s'accompagne de la vogue des fusions acquisitions, qui traduit bien entendu une tendance des entreprises à chercher à se constituer des positions aux dépens des concurrents.
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C'est à ce niveau justement, qu'intervient, ou devrait intervenir le droit de la concurrence L'adoption d'une politique de la concurrence au Maroc constitue la suite logique d'un processus entamé dès le début des années quatre vingt pour la libéralisation des prix. Un processus qui a permis la déréglementation de la quasi-totalité des produits et services réglementés dans le cadre de la loi 008-71 du 12 octobre 1971. Ainsi sur 170 produits et services réglementés, seule une liste restreinte comprenant une vingtaine de produits et services demeurent aujourd'hui encadrées (services publics, monopoles, produits de santé, produits subventionnés (sucre, la farine de blé tendre, le gaz butane et les graines de tournesol.)). Le passage d'une politique de libéralisation des prix à une politique de concurrence trouve son expression matérielle dans l'adoption d'une réglementation sur la concurrence, en l'occurrence la loi 06-99 relative à la liberté des prix et de la concurrence. Instrument fondamental de la politique de concurrence au Maroc, la loi 06-99 sur la liberté des prix et de la concurrence puise ses sources d'inspiration dans les grands principes du libéralisme économique. En ce sens, les pouvoirs publics au Maroc ont veillé à ce que la législation nationale soit en conformité avec les principes de transparence, de non discrimination, de loyauté édictés par l'OMC et avec les dispositions de l'ensemble des résolutions sur les règles équitables convenues au niveau multilatéral pour le contrôle des pratiques commerciales restrictives adoptés par la CNUCED. Par conséquent, la loi 06-99, a ramené de nouvelles Par conséquent, la loi 06-99, a tenté de relier entre deux impératifs, à savoir la consécration du principe du libre jeu de la concurrence, ainsi que l'institution du conseil de la concurrence (lere partie), sans perdre de vue, de prévoir des limites anticoncurrentielles (2eme partie), afin de prévenir d'éventuels dérapages dans l'exercice de la concurrence.
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lè" partie : Nouveautés de la loi 06-99 A ce niveau, nous allons tenter de mettre en relief, les principales nouveautés apportées par la loi 06-99, à savoir l'institution du conseil de la concurrence(chapitre 2),ainsi que le principe de la liberté des prix(chapitre 1). ler
Chapitre: la liberté des prix
Cette loi offre aux opérateurs économiques la possibilité de fixer librement les prix de leurs biens, produits et services. (Article 2).Autrement dit, la loi pose de manière irréversible le principe de la liberté des prix et leur détermination par le libre jeu de la concurrence .L'Etat n'a plus le droit d'intervenir sur les prix, sauf dans des situations exceptionnelles expressément limitées. Cependant, l'exercice de la liberté des prix, affecte la condition des professionnels et des consommateurs. C'est pourquoi il importe de noter sur ce plan que la loi s'intéresse à l'ensemble des bénéficiaires de la concurrence. Les dispositions qu'elle consacre à l'information des consommateurs visent en même temps la protection des consommateurs (section 1) et des professionnels (section 2). Section 1 : Normes protectrices des consommateurs Ces normes concernent la réglementation de l'information (§1) et l'abstention de tout comportement sournois et fossoyeur de la liberté des prix (§2). §1 : L'information des consommateurs On doit tout d'abord observer que le droit positif actuel ne réserve aucune réglementation d'ensemble à la publicité commerciale et ne prévoit par conséquent point de dispositions pénales propres aux différentes pratiques répréhensibles de la publicité mensongère. De plus les dispositions de la loi de 2000 ne traitent que partiellement de cette publicité. L'article 47 de la loi dispose que : « tout vendeur de produit ou tout prestataire de service doit par voie de marquage, d'étiquetage ou par tout autre procédé approprié, informer le consommateur sur les prix et les conditions particulières de la vente ou de la réalisation de la prestation ». Ce texte prescrit une obligation de publicité appliquée aux prix et en indique un certain nombre de procédés n tout en reléguant à l'intervention réglementaire, le soin d'en fixer les conditions. Il soulève par son caractère sommaire la question de la publicité mensongère dans son ensemble et plus spécialement dans le cadre précis de la loi de 1971 sur les prix. Par conséquent,
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son interprétation implique l'examen de trois points : la publicité des prix, les procédés légaux de cette publicité et la publicité mensongère. A- La publicité des prix : L'article 47 de la loi parle d'information des consommateurs. Il marque ainsi la différence avec la publicité au sens de réclame commerciale .L'information ou ma publication des prix se fonde sûrement sur la transparence/ Elle matérialise aussi l'objet essentiel du consentement du client désireux contracter avec l'entreprise. L'offre de celle-ci, porte à la fois sur le produit et sur le prix. A- Procédés légaux de publicité des prix : L'énumération donnée par l'article 47 n'a qu'un intérêt limité. En effet, l'expression « tout procédé approprié » dispense de tout exemple précis. Mais l'illustration montre que la loi admet les moyens classiques, à la portée des petites entreprises, à coté des procédés électroniques sophistiqués maniés par des entreprises importantes. Mais les finalités de contrôle et de vérification invitent à ne retenir comme précédé légal, que le mécanisme susceptible de laisser des traces palpables, permettant la preuve du respect de l'obligation légale de publicité. L'essentiel étant de faire apparaître le prix et de l'exprimer en dirham, au regard, à la vue du public. B- La publicité mensongère : Ce genre de publicité n'était nulle part mentionné par la loi dans cette formulation. Mais il faut reconnaître aujourd'hui que le fait d'exiger des prix différents de ceux qui sont publiés, constitue déjà un cas de publicité mensongère. L'article 68, fidèle à la terminologie de l'article 47, s'attache à la diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'informations mensongères ou calomnieuses, opérant ou tentant d'opérer la hausse ou la baisse artificielle des prix. §2 : Le détournement de la liberté des prix Nous rappelons qu'il s'agit toujours des prix librement fixés par le jeu du marché. Les modifications des prix arrêtés par la réglementation demeurant en dehors de cette rubrique même si elles concrétisent des comportements interdits. Nous nous limitons ici aux attitudes visées par les articles 49 et 50 de la loi. En effet selon ces articles, si les entreprises demeurent libres de fixer leur prix à la lumière de la demande, elles demeurent aussi libres d'organiser les modalités de leurs activités en fonction de la meilleur rentabilité .Mais les deux aspects de cette liberté s'arrêtent à la limite de la loyauté .Les textes cités, retiennent ainsi trois situations illustrant cette manoeuvre, la vente refusée, la vente forcée et la vente avec prime. A- La vente refusée : L'exercice professionnel d'une activité économique signifie que l'entreprise concernée est disposée de manière permanente à accomplir les opérations qui le traduisent. Refuser de vendre un bien ou de prêter un service, contrairement audit exercice professionnel, dénote une défaillance à l'engagement public ou officiel. En dehors d'un motif légitime tel
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une rupture de stock, une décision réglementaire ou légale, etc, le commerçant doit satisfaire à la vente ou la prestation de service. L'obligation professionnelle, demeure par ailleurs conditionnée par les usages commerciaux, la sincérité ou la bonne foi du client et le caractère normal de sa demande. B- La vente forcée : Nous entendons par cette expression , les hypothèses ou la vente souhaitée par un acheteur porte sur un objet déterminé , mais que le vendeur refuse sauf si le dit acheteur accepte d'acquérir en même temps un autre objet .En d'autres termes, le client subit une véritable contrainte qui l'oblige soit à acheter un bien ou service supplémentaire, soit à accepter une quantité qu'il ne désire pas, et dont il ne fait aucune demande. C- La vente avec prime : C'est le fait du commerçant désirant attirer la clientèle, d'offrir à cette clientèle, gratuitement, la remise immédiate ou différée d'un objet ou d'un service, autre, ou de meilleur qualité qu'elle achète. Cette modalité de la vente ne représente, malgré l'apparence, aucune libéralité ou générosité du vendeur. Elle comporte généralement le risque de pousser le consommateur à augmenter ses achats, sans faire attention aux dépenses supplémentaires, uniquement sous l'influence de la prime à gagner .Elle permet au vendeur de récupérer le prix de cette dernière sur les objets vendus en majorant leur prix ou en diminuant leur qualité. Section 2 : Normes protectrices des relations professionnelles Parallèlement à la protection de l'information des consommateurs, la loi soumet les relations commerciales entre professionnels à une exigence de transparence(§ 1) concrétisée par la facturation et la communication du barème de prix, ainsi qu'à une condition d'égalité de traitement ou de non discrimination (§ 2). §1 : L 'obligation de transparence La loi n'hésite pas à parler expressément de la transparence des relations entre professionnels par le biais de la facturation et de la communication des barèmes de prix. En effet, aux termes de l'article 51 de la loi « tout achat de biens ou toute prestation de service entre professionnels doit faire l'objet d'une facturation. », le vendeur est tenu de délivrer la facture, dès la réalisation de la vente ou de la prestation de service, ou bien un document en tenant lieu au cas ou ladite vente ou prestation de service entrerait dans le cadre de règlements mensuels à condition de délivrer la facture à la fin de chaque mois .La facture doit être conservée en double exemplaire, chacun des vendeur et de l'acheteur doit en conserver un , etc. En fait, la facture constitue depuis toujours un document comptable et un moyen de preuve. En tant que document comptable, elle fait partie des pièces
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justificatives visées par l'article22 de la loi 9-88 du 25-12-1992, relative aux obligations comptables des commerçants. Comme moyen de preuve on la retrouve dès 1913 dans l'article 60 de l'ancien code de commerce. En tout cas, la loi sur la liberté des prix, l'utilise comme un moyen de transparence des prix. §2 : L'interdiction des conditions discriminatoires Les conditions de la vente ou de la prestation de service, doivent refléter un traitement égalitaire des clients en se conformant aux usages professionnels. Le but en est d'éviter qu'une entreprise , sans opposer un refus de vente flagrant, dissimule son attitude en imposant à un client déterminé des conditions de prix, ou autres plus rigoureuses que celles qu'elle observe dans ses relations avec d'autres clients.
2ème Chapitre 2- le conseil de la concurrence L'importance de l'innovation introduite par la loi sur la liberté des prix et de la concurrence, est largement illustrée par la création d'un conseil de la concurrence .Elle incite à s'arrêter sur sa conception générale (section 1), avant de parler de son fonctionnement (section 2). Section 1 : La conception générale du conseil de la concurrence A la différence des institutions semblables que sont le conseil déontologique des valeurs mobilières et l'Agence nationale de régulation des télécommunications, le conseil de la concurrence n'a pas de personnalité morale propre .I1 ne constitue point une entité juridique et ne dispose guère d'autonomie financière . Il ne reproduit même pas la notion de service administratif géré de manière autonome. La seule indépendance dont il semble jouir, résulte du fait qu'il échappe à la hiérarchie et à la discipline administratives classique et que le premier ministre, avec lequel il collabore, ne soit ni son président ni son membre. Théoriquement, il est libre dans la répartition et l'exécution de sa mission. Il ne reçoit ni directive, ni instructions ni orientation. Il n'obéit qu'à l'objectivité et à la conscience de ses membres. C'est la raison pour laquelle la structuration, la mission et les attributions qu'il est appelé à exercer attirent respectivement l'attention à plus d'un titre. Aux termes de l'article 18 de la loi, le conseil de la concurrence, est composé outre le président, de 12 membres, dont 6 représentent l'administration, 3 sont choisis en raison de leur compétence en matière juridique, économique, de concurrence ou de consommation, et, 3 exerçant ou ayant exercé leurs activités dans les secteurs de production, de distribution ou de
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services. Il est à signaler, qu'il y a abondon de la catégorie des membres choisis parmi les magistrats, ceci, signifie clairement qu'il ne doit pas être comparé ou rapproché d'une instance juridictionnelle. En effet, il n'a aucune qualification pour vider des litiges ou pour dire le droit. Durant l'exercice des fonctions, la situation du conseiller évolue de manière qui peut être nuisible à la mission de l'institution .Elle implique le respect de deux obligations, l'information du président du conseil et l'observation du secret professionnel. En effet, dans l'esprit de préserver la crédibilité du conseil, L'article 20 de la loi, astreint tout membre du conseil à informer le président des intérêts qu'il détient et des fonctions qu'il exerce dans une activité économique. En revanche, la loi fait preuve d'un mutisme grave à propos des obligations de réserve et de secret professionnel. Pourtant, cette obligation présente beaucoup d'intérêt, et mérite d'être expressément prévue par la loi, et réglementée pendant une durée raisonnable après la cessation des fonctions. Section 2 : Missions et attributions du conseil de la concurrence Le conseil de la concurrence est un simple organe consultatif sans aucun pouvoir de décision ni au sens administratif ni au sens judiciaire. Dans ce cadre, il peut être consulté par un certain nombre d'autorités et d'institutions, mais ces dernières ne sont obligées de lui demander des avis que dans des questions précises. Devant cette situation, force est de se demander à la limite quel est l'intérêt de créer un organe qui ne sert à rien ? En réalité, nonobstant la nature purement consultative, sans aucune force légale exécutoire, de sa mission, le conseil de la concurrence, conserve une utilité indiscutable. La diversité d'origines, de formations, d'expériences et d'intérêts de ses membres, donne à ses opinions la crédibilité, l'objectivité et l'impartialité, qui peuvent manquer aux décisions administratives .En tout cas, son rôle consultatif, se concrétise par des consultations facultatives et d'autres obligatoires. Pour les premières, l'article 15 de la loi, fixe à la foi les domaines et les auteurs de la consultation facultative. En effet il est consulté par les commissions permanentes du Parlement, pour les propositions de lois, relatives à la concurrence , par le gouvernement, pour toute question concernant la concurrence,et, dans la limites des intérêts dont ils ont la charge, par les conseils de régions etc.... Le caractère facultatif de ces catégories de consultations, ressort de la rédaction de l'article 16 qui précise que le conseil de la concurrence, est obligatoirement sais dans des questions autres que celles qui précèdent. Ensuite, en ce qui concerne les consultations obligatoires, celle-ci, est faite par le gouvernement dans des situations assez précises. Il s'agit de questions particulièrement graves, menaçantes pour la liberté de la concurrence
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et pour lesquelles l'éclairage du conseil de la concurrence présente un grand intérêt .L'article 16 de la loi, vise tout projet de la loi ou de texte réglementaire, instituant un régime nouveau ou modifiant un régime en vigueur, ayant pour effet de restreindre l'accès à un marché ou à une profession, ou d'établir des monopoles ou des droits exclusifs spéciaux sur tout ou partie du Maroc, ou d'imposer des pratiques uniformes de prix ou des conditions de vente ou d'octroyer des aides de l'Etat ou des collectivités locales, etc.
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2ème partie : les limites anticoncurrentielles Les moyens professionnels de la concurrence sont tous les actes et les faits, qui permettent aux entreprises de tirer profit de leurs activités économiques, avec plus ou moins d'avantages les unes par rapport aux autres .Ils dépendent de l'ingéniosité, de l'imagination, du dynamisme des ressources humaines et matérielles .Le droit positif, demeure impuissant à les cerner dans une définition d'ensemble ou dans une énumération .Notre loi évite sagement tout essai dans sens. Fidèle à la méthode de réglementation résiduelle, s'attachant à l'exception, facile à préciser, elle se contente de déterminer les comportements, les moyens anticoncurrentiels ou restrictifs de la concurrence. A ce niveau, nous examinerons les pratiques anticoncurrentielles (chapitre 1), à coté de celui des opérations de concentration économiques (chapitre 2).
1" Chapitre 1_: Les pratiques anticoncurrentielles L'article 6 de la nouvelle loi, adopte une notion compréhensive en énumérant différentes modalités de ces pratiques, les actions concertées, les conventions, les ententes ou coalitions - ce qui constitue des pratiques collectives -d'une part (section 1), et les pratiques individuelles (section 2), matérialisées par l'exploitation d'une situation dominante sur le marché ou une partie de celui-ci, ou d'une situation de dépendance économique dans laquelle se trouve un client ne disposant d'aucune alternative Section 1 : Pratiques collectives Ainsi,l'entente au sens de l'article 6 de la loi 06-99,se traduit par tout accord entre des entreprises , dont l'objet ou l'effet ou le but, est d'empêcher de restreindre ou de fausser le libre jeu de la concurrence sur le marché. Le texte énumère quatre exemples de situations caractéristiques des atteintes visées au jeu de la concurrence : la limitation de l'accès au marché ou du libre exercice de la concurrence par d'autres entreprises , la création d'obstacle à la formation des prix par le libre jeu du marché ,en favorisant artificiellement leur hausse ou leur baisse , la limitation ou le contrôle de la production, des débouchés , des investissements , ou du progrès techniques , et enfin, la répartition des marchés ou des sources d'approvisionnement. La notion d'accord quelconque se dégage de l'accumulation supplétive des expressions « actions concertées », « conventions », « ententes », « coalitions expresses ou tacites ». Ainsi, l'accord peut avoir lieu entre deux entreprises, comme il peut engager des entreprises plus nombreuses. Il ne doit pas nécessairement lier tous les professionnels d'un secteur. La taille des entreprises concernées importe également peu. Ce qui importe en revanche, c'est
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l'intention de tirer profit de la situation. A ce niveau, la loi comporte une autre condition, de rigueur, en précisant que la dite volonté ou le dit consentement, peut être tacite. Il doit simplement être déductible du comportement des parties. En effet, l'entente doit soit avoir comme objet, soit engendrer comme effet, soit viser comme but, la suppression, la restriction ou l'altération du jeu de la concurrence. En fait, il parait illusoire que des professionnels s'entendent expressément ou formellement sur un tel objet. La pratique révélera sûrement des situations plus sournoises, plus délicates éventuellement plus difficile à incriminer, ou au moins à qualifier. Ainsi, en interdisant l'accord, la loi semble retenir la violation d'une obligation de prudence et de diligence, que les parties doivent observer dans leur comportement. Section 2 : Pratiques individuelles L'article 7 de la loi, dispose qu'est « prohibée, lorsqu'elle a pour objet où peut avoir pour effet d'empêcher, de restreindre ou de fausser le libre jeu de la concurrence, l'exploitation abusive par une entreprise ou un groupe d'entreprises, d'une position dominante sur le marché intérieur ou une partie substantielle de celui-ci, d'une situation de dépendance économique dans laquelle se trouve un client ou un fournisseur, ne disposant d'aucune alternative ». La notion d'abus, peut notamment consister en refus de vente, en ventes liées ou en conditions de vente discriminatoires , ainsi que dans la rupture des relations commerciales établies, au seul motif que le partenaire refuse de se soumettre à des conditions commerciales injustifiées. L'abus, peut consister aussi en offres de prix ou pratiques de prix de vente aux consommateurs, abusivement bas, par rapport aux coûts de production, de transformation ou de commercialisation. Pour ce qui est de la situation de dépendance, elle est assez difficile à délimiter avec précision, puisqu'elle est conditionnée par la qualité de la victime. Ainsi, lorsqu'elle résulte du comportement des fournisseurs à l'encontre des distributeurs, son appréciation prend en considération la notoriété de la marque, la part du marché exploitée par la fournisseur, la part de ses produits dans le chiffre d'affaires du distributeur, et l'impossibilité pour ce dernier d'obtenir d'autres fournisseurs des produits simplement équivalents, non nécessairement similaires. Il en est de même, de l'état inverse de dépendance économique d'un fournisseur à l'égard d'un distributeur.
2ème Chapitre : Les concentrations d'entreprises La réduction des unités de production, de distribution et de commercialisation des biens et services, par la réunion maximum de capitaux et l'optimisation des ressources humaines, constitue désormais, le moyen actuel le
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plus important de compétitivité et de concurrence. Les entreprises l'adoptent aisément aux niveaux des marchés nationaux et internationaux. A ce niveau, la loi présente un intérêt juridique particulier, dans la mesure où elle expose la notion de concentration(section 1) visée, ainsi que les conditions de son admission(section 2) au regard de la concurrence. Section 1 : Notion de concentration Sous cet angle, l'article 11 de la loi dispose que : « une concentration au sens du présent titre résulte de tout acte, quelle qu'en soit la forme, qui emporte transfert de propriété ou de jouissance sur tout ou partie des biens, droits et obligations d'une entreprise, ou qui a pour objet ou pour effet de permettre à une entreprise ou à un groupe d'entreprises d'exercer, directement ou indirectement, sur une ou plusieurs autres entreprises, une influence déterminée ». La conception retenue ainsi, doit être complétée par la teneur du second alinéa de l'article 10 , qui décide que « ces dispositions ne s'appliquent que lorsque les entreprises qui sont parties à l'acte, ou qui en sont l'objet , ou qui leur sont économiquement liées, ont réalisé ensemble, durant l'année civile précédente , plus de 40% des ventes , achats ou autres transactions sur un marché national de biens, produits ou services de même nature ou substituables , ou sur une partie substantielle de celui-ci ». Les deux parties de ces textes, envisagent respectivement les deux éléments de la concentration soumise au contrôle : les actes juridiques qui en constituent le support et les seuils impliquant l'intervention de l'administration de contrôle. En effet, les actes de concentrations ne risquent de troubler la liberté de concurrence, que lorsqu'ils prennent une certaine ampleur. En deçà d'un seuil déterminé, ils demeurent des instruments d'une concurrence légale, régulière. Ainsi, l'article 11, s'applique à deux types d'actes de concentration : les actes réalisant un transfert de propriété ou de jouissance , et les actes engendrant une influence déterminante : Le premier type, vise tout particulièrement des actes et des mécanismes du droit des sociétés commerciales, qui assurent la dépendance ou la domination d'une société ou d'un groupe de sociétés par une autre société ou un autre groupe de sociétés .Les absorptions, les fusions,les apports partiels d'actif, les prises de participation, les créations de filiales, etc. En second lieu, le texte de l'article 11, vise tout acte qui a pour objet ou pour effet de permettre à une entreprise ou à un groupe d'entreprises d'exercer, directement ou indirectement, sur une ou plusieurs autre entreprises, une influence déterminante .I1 embrasse alors toutes les techniques modernes d'assujettissement contractuel, telles que les clauses d'exclusivités, de franchise, et de sous-traitance. Il importe d'ajouter que les actes visés, doivent de toute façon produire leurs effets sur l'économie marocaine.
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Section 2 : Conditions d'admission de la concentration Telle que nous venons de voir, l'opération de concentration, n'est admise par la loi, que si elle ne porte pas atteinte à la concurrence (article 10 de la loi) ? Le respect de cette condition de fond, s'impose de manière continue dans le temps. Pour s'en assurer, le même article 10, pose une condition de forme importante, en exigeant que tout projet de concentration, de nature à porter atteinte à la concurrence, notamment par la création ou le renforcement de position dominante, soit présenté au Premier ministre et présenté par celui-ci, à l'avis du conseil de la concurrence. En effet, les entreprises intéressées par un projet de concentration, doivent satisfaire à cette condition quand elles estiment que leur projet, risque de porter atteinte à la concurrence. Dans le cas inverse, quand elles pensent que la réalisation de l'opération de concentration, n'aura pas d'effet négatif sur la concurrence, les entreprises intéressées, demeurent libres d'exécuter leur projet sans le notifier au premier ministre. Il est à signaler, que ni la loi, ni le décret d'application, n'imposent un délai ou un mode de notification. En tout cas, la loi accorde au Premier ministre, la compétence de prendre deux types de décisions, Il saisit le conseil de la concurrence, pour l'examen du projet ou de l'opération. IL se prononce ainsi sur la suite à lui donner .Mais il faut noter, que malgré la nécessité de saisir le conseil de la concurrence, pour avis, en cas de menace contre la concurrence, la décision du Premier ministre demeure libre de suivre ou de ne pas suivre l'avis dudit conseil. Quel que soit son sens, la décision du Premier ministre doit être motivé et publiée au bulletin officiel, avec l'avis du conseil de la concurrence.
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Conclusion Si l'apport fondamental de cette loi ne fait aucun doute, il n'en demeure pas moins vrai qu'elle donne l'impression de susciter d'autres problèmes. En effet, il parait qu'elle sauve bien les apparences, sans se caractériser par un véritable bouleversement de la législation précédente sur les prix. Elle situe incontestablement le Maroc dans le système juridique libéral, en s'inspirant largement de l'ordonnance française du 1' Décembre 1986, en abrogeant, dans l'apparence seulement, les dispositions du code pénal et de la loi sur les prix, mais en maintenant au contraire, celles de l'article 84 du DOC. Elle prend en effet, sous l'angle de la liberté, les dispositions de la loi de 1971 sur les prix, et celles du code pénal, sur la spéculation illicite sur les prix, soit pour les conserver, soit pour les réviser. Elle n'en abroge par conséquent que la formulation antérieure, et en adapte le contenu à son économie d'ensemble. La nouvelle loi, sauve les apparences au plan national, par le couronnement d'un processus législatif, politique et économique par une harmonisation de plus avec le système étranger et international, lié aux échanges économiques internationaux. En conséquence, elle contribue à la mise à niveau juridique du marché national, pour une meilleure interaction avec le marché international, déjà remué par de nouvelles mesures douanières et de réglementations de change. Dans cette optique, elle ignore purement et simplement les faiblesses des opérateurs moyens nationaux, dans une concurrence nationale et internationale.
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Plan Introduction lè" partie : Nouveautés de la loi 06-99 ler Chapitre: la liberté des prix Section 1 : Normes protectrices des consommateurs Section 2 : Normes protectrices des relations professionnelles 2ème Chapitre : le conseil de la concurrence Section 1 : La conception générale du conseil de la concurrence Section 2 : Missions et attributions du conseil de la concurrence
2ème partie : Nouvelles limitations de la concurrence ler Chapitre: Les pratiques anticoncurrentielles Section 1 : Pratiques collectives Section 2 : Pratiques individuelles
2ème Chapitre: Les concentrations d'entreprises Section 1 : Notion de concentration Section 2 : Conditions d'admission de la concentration
Conclusion
Bibliographie ·
« Concurrence : droits et obligations des entreprises au Maroc », Par : M.Drissi Alami Machichi.
·
« Droit de la concurrence et pratiques anticoncurrencielles par : Renée Galène.
·
« Le traité du droit commercial », Par : G,Ripert et R.Roblot, Tome I, 18e édition, L.G.D.J Delta.
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Loi 06-99 sur la liberté des prix et de la concurrence.