Inconnu - Le Chrétien À Genoux [PDF]

LE CHRÉTIEN À GENOUX Auteur inconnu [email protected]. ISBN 978-3-88936-389-3 Couverture et composition

28 1 742KB

Report DMCA / Copyright

DOWNLOAD PDF FILE

Inconnu - Le Chrétien À Genoux [PDF]

  • 0 0 0
  • Gefällt Ihnen dieses papier und der download? Sie können Ihre eigene PDF-Datei in wenigen Minuten kostenlos online veröffentlichen! Anmelden
Datei wird geladen, bitte warten...
Zitiervorschau

LE CHRÉTIEN À GENOUX Auteur inconnu

[email protected]. ISBN 978-3-88936-389-3 Couverture et composition : Benjamin Schmidt, Leun

Impression : CPI Books Imprimé en Allemagne

LE CHRÉTIEN A GENOUX Dans leur détresse, ils crièrent à l’Éternel, et il les délivra de leurs angoisses. Il les fit sortir des ténèbres et de l’ombre de la mort, il rompit leurs liens. Qu’ils louent l’Éternel pour sa bonté et pour ses merveilles en faveur des fils de l'homme ! Psaume 107:13-15

TABLE DES MATIÈRES

Préface par l’auteur La grand besoin de Dieu Promesses presque incroyable « Demandez, et l’on vous donnera » La demande des signes Qu'est-ce que la prière ? Comment vais-je prier ? Devons-nous nous tourmenter ? Dieu exauce-t-Il toujours nos prières ? Exaucements de Prière Comment Dieu exauce-t-il les prières ? Obstacles à la prière Qui peut se permettre de prier ?

PRÉFACE PAR LAUTEUR Un voyageur visita, en Chine, lors d’un grand jour de fête, un temple païen. Il y avait là de nombreux adorateurs de l’idole qui était placée dans une niche. Le visiteur remarqua que beaucoup de dévots avaient apporté de petits morceaux de papier sur lesquels des prières étaient écrites ou imprimées. Ils les enveloppaient dans de petites boules de glaise ferme et les jetaient sur l’idole. Le voyageur se renseigna pour connaître la raison de cet étrange procédé et apprit que, si les petites boules de terre glaise restaient collées à l’idole, les prières seraient certainement exaucées et que, si elles retombaient, les prières étaient rejetées par le dieu. Il est possible que cette singulière manière de contrôler si une prière sera exaucée ou non nous fasse sourire. Cependant, n’est-ce pas un fait que la plupart des croyants qui font des prières au Dieu vivant savent très peu de choses au sujet de la véritable prière qui peut être exaucée ? La prière est pourtant la clef qui ouvre les portes du trésor de Dieu ! Il n’est pas exagéré de dire que chaque croissance réelle dans la vie spirituelle, chaque victoire sur les tentations, la confiance et la paix face aux difficultés et dangers, la tranquillité de l’esprit dans des périodes de grande déceptions ou de pertes, toute communion avec Dieu qui demeure, dépendent de la pratique de la prière secrète. Ce livre a été écrit à la suite de sollicitations et après une longue hésitation. Il est sorti grâce à de nombreuses prières. Puisse celui qui a dit « qu’il fallait toujours prier et ne se relâcher pas » nous enseigner à prier !

LE GRAND BESOIN DE DIEU

« Dieu s’étonne. » C’est une pensée très surprenante Toute la hardiesse de cette pensée devrait réellement retenir l’attention de tous les hommes, femmes et jeunes qui sont chrétiens. Un Dieu qui s’étonne ! Nous devons donc à plus forte raison être touchés en apprenant la cause de « l’étonnement » de Dieu ! Tout d’abord, 7

elle peut nous donner l’impression qu’elle a peu d’importance. Cependant, si nous acceptons de méditer sur la question, nous découvrirons qu’elle est une extrême importance pour toute personne qui croit en Jésus-Christ. Il n’y a rien qui soit si plein de signification — si vital — pour notre bien-être spirituel. Dieu « s’étonne de ce qu’ ’il ni ait pas un homme » — « de ce que personne n'intercède» (Esaïe 59 : 16). Toutefois, c’était il y a très longtemps, avant la venue du Seigneur Jésus-Christ «plein de grâce et de vérité» — avant la descente du Saint- Esprit plein de grâce et de puissance, « qui nous aide dans notre faiblesse », « qui intercède pour nous », et est en nous (cf. Romains 8:26). Oui, c’était avant les promesses vraiment surprenantes de notre Sauveur en ce qui concerne la prière ; avant que les hommes ne sachent beaucoup de choses sur la prière ; au temps où les sacrifices poulies propres fautes paraissaient plus grands que l’humble intercession pour d’autres pécheurs. Oh, combien l’étonnement de Dieu doit être grand de nos jours ! En effet, combien ils sont rares ceux parmi nous qui savent ce qu’est réellement la prière efficace !

Chacun de nous serait certainement prêt à reconnaître qu’il compte sur la prière. Cependant, combien y en a- t-il parmi nous qui croient vraiment à la puissance de la prière ? Alors, avant d’aller plus loin, je te demande instamment de ne pas lire à la hâte ce qui est écrit dans ces chapitres. Tout dépend en effet de la prière. Pourquoi de nombreux chrétiens sont-ils si souvent vaincus ? Parce qu’ils prient si peu. Pourquoi y a-t-il beaucoup d’ouvriers dans le royaume de Dieu qui sont découragés et abattus ? Parce qu’ils prient si peu. Pourquoi tant de croyants sont-ils obligés de constater que bien peu de personnes sont amenées « des ténèbres à la lumière » par leur ministère ? Parce qu’ils prient si peu. Pourquoi notre communauté ne brûle pas tout simplement pour Christ ? Parce que nous faisons si peu de véritables prières. Le Seigneur Jésus est de nos jours aussi puissant que jamais. Le Seigneur Jésus est aujourd’hui aussi préoccupé du Salut des hommes que jadis. Son bras n’est pas devenu trop court pour pouvoir sauver, mais II ne peut le tendre avant que nous ne priions davantage et plus sérieusement. Nous pouvons être sûrs que la raison de tous nos échecs est notre manque de prière secrète. Si Dieu « s’est étonné » au temps d’Esaïe, nous n’avons pas lieu alors d’être surpris en constatant qu’il « s’est étonné » à l’époque à laquelle II vécut sous forme humaine. Il s’est étonné de l’incrédulité de certains — une incrédulité qui, manifestement, l’empêcha d’accomplir un acte de puissance dans leurs villes (cf. Marc 6 : 6). Nous devons cependant prendre en considération que ceux qui se rendirent coupables de cette incrédulité ne trouvaient pas de beauté à Jésus qui ait pu les attirer ou les inciter croire en Lui. Combien grand doit alors être aujourd’hui Son « étonnement >> en voyant parmi nous, qui prétendons l’aimer et l’adorer, si peu d’hommes et de femmes vraiment «se réveiller pour s’attacher à Lui» (Esaïe 64: 6). Y a-t-il effectivement quelque chose de plus étonnant qu’un chrétien qui ne plie pour ainsi dire pas ? Nous vivons 9 à une

époque riche en événements et en calamités. Des nombreux signes nous incitent à croire qu’il s’agit «des derniers temps » pendant lesquels, comme II l’a promis, Dieu répandra Son Esprit — l’Esprit de la prière — sur toute chair (cf. Joël 2 : 28). Pourtant, la grande majorité de ceux qui se disent chrétiens sait à peine ce que le mot « prière » signifie en réalité. Non seulement certaines de notre communauté n’a pas de réunions de prière, mais aussi elle adopte une attitude de refus en ce qui concerne ce genre d’assemblées et les tournent même en dérision ! Etant donné qu’elle reconnaît l’importance de l’adoration et de la prière, l’Eglise anglicane attend de ses ministres qu’ils lisent chaque jour les prières, matin et soir, dans l’église. Toutefois, quand ceci est pratiqué, n’est-ce pas souvent dans des églises vides ? Les prières ne sont-elles pas fréquemment dites d’une manière monotone excluant la véritable adoration? De même, la «Common payer» (« prière générale ») doit nécessairement être plutôt vague et sans objet précis. Qu’en est-il de la communauté dans lesquelles la réunion de prière hebdomadaire s’est maintenue suivant la vieille habitude ? C. H. Spurgeon avait la joie de pouvoir dire qu’il présidait tous les mardis soir une réunion de prière à laquelle ne se rendaient en général « pas moins de mille à mille deux cents participants ». Mes frères, avons- nous cessé de croire à la prière ? Si même nous continuons à fréquenter régulièrement les réunions de prière hebdomadaires, n’est-ce pas un fait que la majorité des membres de la communauté n’y participe jamais? Oui, le plus grand nombre d’entre eux ne pense même pas à y participer ! Pourquoi en est-il ainsi ? A qui la faute ? «Seulement une réunion de prière» — combien de fois avonsnous entendu cette remarque ! Combien parmi ceux qui lisent ces mots éprouvent-ils vraiment de la joie en participant à une réunion de prière ? Est-ce qu’une joie ou juste un devoir? Ne me tenez pas ligueur de poser tant de questions et de montrer ce qui paraît être une faiblesse dangereuse et une lamentable insuffisance dans notre 10

communauté. Il ne s’agit pas de critiquer et encore moins de condamner. N’importe qui peut le faire. Notre plus vif désir est d’inciter les chrétiens à s’approcher de Dieu comme jamais auparavant. Nous désirons encourager, stimuler et relever. Jamais nous ne nous trouvons à un niveau aussi élevé qu’aux moments où nous sommes à genoux. Critiquer ? Qui ose critiquer quelqu’un d’autre ? Quand nous jetons un regard sur notre passé et que nous souvenons du manque de prière dans notre propre vie, toute critique disparaît de nos lèvres. Cependant, nous croyons que le temps est venu où l’appel du clairon est nécessaire à chacun en particulier et a la communauté — l’appel à la prière. A vrai dire, oserons-nous réellement faire face au problème de la prière ? Il semble que ce soit une question insensée; la prière n’est-elle pas une partie et un élément de toutes les religions ? En dépit de cela, nous permettons de demander à nos lecteurs d’aborder cette question avec loyauté et franchise. Est-ce que je crois vraiment que la prière est une force ? La prière est-elle la plus grande force sur terre ou non ? Est-il vrai que la prière « fait mouvoir la main qui remue le monde » ? Les instructions de Dieu sur la prière me concernent- elles véritablement ? Les promesses de Dieu relatives à la prière sontelles toujours valables ? Nous avons tous murmuré : « Oui-oui-oui » en lisant ces questions. Personne n’ose répondre par «Non» à aucune d’elles, et pourtant ! Avez-vous déjà eu conscience du fait que notre Seigneur n’a jamais donné un commandement inutile ou n’impliquant aucun engagement ? Croyons-nous réellement que notre Seigneur n’ait jamais fait de promesse qu’il ne pouvait ou voulait pas tenir ? Les trois grands commandements de notre Sauveur, pour notre manière d’agir définitive, furent prescrits en ces termes Priez ! 11

Faites ceci ! Allez ! Lui obéissons-nous ? Combien de fois le commandement «Faites ceci» est-il réitéré aujourd’hui par nos prédicateurs ! On pourrait presque croire que c’est le seul commandement de notre Seigneur! Par contre, il est bien rare que l’on nous rappelle Son invitation à « prier » et à « aller ». Or, si nous ne suivons pas l’instruction « Priez », non seulement « Faites ceci », mais aussi « Allez ! » auront peu d’utilité ou même ne serviront à lien. On peut en effet constater que tous nos manques de succès, tous les échecs dans la vie spirituelle et dans le travail pour le Seigneur sont dus à une prière défectueuse ou insuffisante. Tant que nous ne prions pas correctement, nous ne pouvons ni vivre comme il le faut, ni bien servir. Ceci peut, à première vue, donner l’impression d’être une grossière exagération, mais plus nous réfléchissons à la lumière de l’Ecriture sainte, plus nous sommes convaincus de la vérité de cette constatation. Par conséquent, si nous voulons recommencer à tenir compte de ce que la Bible dite sur ce mystérieux et merveilleux thème, nous devons nous efforcer de lire quelques promesses de notre Seigneur comme si nous ne les avions jamais entendues auparavant. Quel en sera le résultat ? Il y a une vingtaine d’années, j’étudiais dans une faculté de théologie. Un matin, de bonne heure, un camarade d’études — aujourd’hui l’un des principaux missionnaires d’Angleterre - se précipita dans ma chambre, tenant dans ses mains une Bible ouverte. Bien que se préparant à exercer des fonctions de prédicateur, il n’était encore, à cette époque, qu’un jeune converti. Il était allé à l’université « sans s’occuper de ce genre de choses ». Etant très sociable, intelligent et sportif, il venait de se faire une place dans le milieu élégant de son université, quand le Seigneur mit Sa main sur lui. Il accepta Jésus-Christ comme son Sauveur personnel et devint un fervent disciple de son Maître. La Bible était relativement un nouveau livre pour lui, de sorte qu’il y faisait 12

toujours des « découvertes ». Le jour mémorable où il fit irruption dans ma quiétude, il s’écria avec enthousiasme, tout son visage illuminé par une joie mêlée de surprise : « Crois-tu cela ? Est-ce bien vrai ? » « Que dois-je croire ? » demandai-je en jetant avec un peu d’étonnement un regard sur la Bible ouverte. « Qu’en est-il de... ?» et il se mit à lire avec ardeur Matthieu 21: 21 + 22 : « (Je vous le dis en vérité, si vous avez la foi et ne doute pas ... tout ce que vous demanderez par la prière, en croyant, vous le recevrez > Crois- tu cela ? Est-ce vrai ? » « Oui », répondis-je, assez surpris par son agitation, « naturellement, c’est vrai; évidemment, je le crois ! » Cependant, toutes sortes de pensées me traversaient l’esprit. « C’est une magnifique promesse », dit-il, « elle me parait n’avoir aucune limite ! Pourquoi ne prions-nous pas davantage ? » Puis il s’en alla en me laissant tout pensif. Je n’avais jamais considéré ces versets tout à fait de cette manière. Après avoir fermé la porte derrière ce jeune et ardent disciple du Seigneur, j’eus une vision de mon Sauveur, de Son amour et de Sa puissance, comme je n’en avais jamais eu auparavant. Une vie de prière, oui, et une puissance « illimitée » se montrèrent à moi. Je réalisai que cette puissance ne dépendait que de deux choses — de la foi et de la prière. Pendant un moment, je fus ébranlé. Je tombai à genoux et alors que je m’inclinais devant le Seigneur, quelles ne Rirent pas les idées qui surgirent dans mon esprit — quelle espérance et quelle aspiration fervente inondèrent mon âme ! Dieu me parla d’une manière inaccoutumée. C’était un grand appel à la prière, mais, à ma honte, il faut dire que je n’ai pas prêté attention à cet appel. En quoi n’ai-je pas fait ce que Dieu attendait de moi? Dès lors, je priais, certes, un peu plus qu’auparavant, mais il ne semblait pas se passer grand-chose. Pourquoi ? Etait-ce parce que je n’avais pas réalisé quel haut niveau de vie intérieure le Sauveur attendait de ceux qui voulaient être exaucés dans leurs prières ? Etait-ce parce que j’avais omis de mener une vie selon la norme de « l’amour 13

parfait » qui est si bien décrite au treizième chapitre de la première épître aux Corinthiens ? En effet, prier ne signifie pas seulement mettre en pratique de bonnes résolutions de « prier ». Comme David, il faut que nous écriions : « 0 Dieu ! Crée en moi un cœur pur...» (Psaume 51 : 12), avant de pouvoir prier convenablement. Les paroles inspirées de l’Apôtre de l’Amour doivent, de nos jours, être observées tout autant qu’elles peuvent l’avoir jamais été: «Bien- aimés, si notre cœur ne nous condamne pas, nous avons de l’assurance devant Dieu. Quoi que ce soit que nous demandions, nous le recevrons de lui... » (1 Jean 3 : 21 + 22). « C’est vrai — et je le crois. » Oui, c’est en effet une promesse illimitée et pourtant, nous en avons si peu conscience ; nous attendons si peu de Christ ! Or, notre Seigneur « s’étonne » de notre incrédulité. Si seulement nous pouvions lire les Evangiles pour la première fois, comme ils nous paraîtraient alors être un livre étonnant ! N’est-ce pas nous qui devrions nous « étonner » et être « dépassés » ? Aujourd’hui, je te transmets cet appel. En tiendras-tu compte? En profiteras-tu ou tombera-t-il dans l’oreille d’un sourd, ne t’incitant pas à plier ? Amis chrétiens, réveillons-nous ! Le diable nous met un bandeau sur les yeux. Il s’applique à nous empêcher de nous occuper de la question de la prière. Ces lignes sont écrites à la suite d’une demande spéciale. Toutefois, de nombreux mois se sont écoulés depuis que l’on m’a adressé cette requête. Pendant un certain temps, chaque tentative de commencer à écrire a échoué et même maintenant, une étrange répugnance à se mettre à l’œuvre se fait sentir en moi. Une force mystérieuse quelconque semble retenir ma main. Réalisons- nous que le diable ne craint rien autant que la prière ? Sa grande préoccupation est de nous empêcher de prier. Il à plaisir à nous voir plongés dans le travail jusqu’au cou, pourvu que nous ne priions pas. Il ne redoute pas notre zèle quand nous étudions la Bible très sérieusement, à condition que nous priions peu. Quelqu’un a dit sagement : « Satan rit de nos efforts, il se moque de notre sagesse, mais il tremble quand nous prions. » 14

Tout cela nous est familier, mais prions-nous vraiment ? Si ce n’est pas le cas, l’échec se collera à nos talons, quels que soient les signes de réussite apparente qu’il puisse y avoir. N’oublions jamais ceci : la plus grande chose que nous puissions faire pour Dieu et les hommes est de prier. Nous pouvons en effet obtenir beaucoup plus par la prière que par le travail. La prière est toute-puissante; elle a le pouvoir de réaliser tout ce que Dieu peut faire. Quand nous prions, Dieu agit. L’infructuosité dans le ministère est la conséquence de la prière — de la prière de l’ouvrier ou de ceux qui élèvent des mains saintes pour lui. Nous savons tous comment prier, mais pourtant il se peut que beaucoup d’entre nous aient besoin de demander, comme l’ont fait jadis les disciples : «Seigneur, enseigne-nous à prier... »

15

Quand un jour nous serons avec Christ dans la gloire et jetterons un regard en arrière sur l’histoire achevée de notre vie, le trait caractéristique le plus étonnant de cette vie passée aura été son manque de prière. Nous serons saisis d’étonnement en constatant que nous avons, en réalité, passé si peu de temps à faire des prières d’intercession. Ce sera notre tour de « nous étonner ». Au cours du dernier entretien que le Seigneur Jésus eut avec Ses disciples, juste avant la plus merveilleuse de toutes les prières, le Maître éleva à plusieurs reprises Son sceptre d’or royal et dit en quelque sorte : « Quelle demande avez-vous ? Elle vous sera accordée, même si cela doit aller jusqu’à mon Royaume tout entier !» Croyons-nous cela ? Nous le devons si nous prenons la Bible au sérieux. Ne devrions-nous pas, une fois, lire très tranquillement et en méditant l’une des promesses de notre Seigneur qui sont tant de fois réitérées ? Si nous ne les avions jamais lues auparavant, nous ouvririons des yeux remplis d’étonnement, car ces promesses sont à peine croyables. Sortant des lèvres de un homme ordinaire, elles ne seraient absolument pas dignes de foi, mais c’est le Seigneur du ciel et de la terre qui parle. Il parle au moment le plus solennel de Sa vie, à la veille de Sa passion et de Sa mort. Il s’agit d’un message d’adieux. Maintenant, écoutez ! «En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais au Père ; et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai—» (Jean 14: 12 + 13). Or, peut-il y avoir des mots qui soient plus simples et plus clairs que ceux-là ? Une promesse peut-elle être plus grande ou plus belle ? Y a-t-il quelqu’un qui ait quelque

PROMESSES PR UE INCROYABLE

16

Part ou à une certaine époque offert davantage ? A quel point les disciples ont dû être émus ! Ils en croyaient certainement à peine leurs oreilles. Cependant, cette promesse est tout aussi valable pour toi et pour moi. Afin qu’aucun doute ne puisse naître de leur côté ou du nôtre, le Seigneur réitéra cette promesse quelques instants plus tard. Oui, et le Saint-Esprit poussa Jean à répéter encore une fois ces paroles par écrit. «Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez et cela vous sera accordé. Si vous porte beaucoup de fruit, c’est ainsi que mon Père sera glorifié, et que vous serez mes disciples » (Jean 15 : 7 + 8). Ces paroles sont d’une si grande importance et ont tant de signification que le Sauveur du monde ne se contente même pas d’une triple déclaration. Il exhorte Ses disciples à obéir à Son commandement de « demander ». En fait, Il leur fait observer qu’un signe permettant de reconnaître qu’ils sont « Ses amis » est celui de l’obéissance absolue à Ses commandements (cf. verset 14). Puis II répète encore une fois Ses désirs : «Ce n’est pas vous qui m’avez choisi; mais moi je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure; alors, ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera» (Jean 15:16). On pourrait penser que notre Seigneur a maintenant dit assez clairement qu’il désirait voir prier Ses disciples, qu’il avait besoin de leurs prières, et que sans la prière, ils ne pouvaient rien faire. Cependant, à notre très grande surprise, Il revient encore sur le même sujet en disant à peu près les mêmes mots. «En ce jour-là, vous ne m’interrogerez plus sur rien. En vérité, en vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom. Jusqu’à ’présent vous n’avez r>Len demandé en mon nom. Demandez et vous recevrez afin que votre joie soit parfaite » (Jean 16 : 23 + 24). Avant cela, jamais notre Seigneur n’avait insisté de cette façon sur une promesse ou un commandement — jamais ! Cette promesse réellement merveilleuse nous est faite six fois. Six fois, notre Seigneur nous commande presque d’une seule traite de 17

demander ce que nous désirons. C’est la plus grande — la plus merveilleuse — promesse qui, de tout temps, ait été faite à l’homme. Pourtant, la plupart des hommes — des chrétiens — l’ignorent pratiquement. N’en est-il pas ainsi ? L’extrême grandeur de cette promesse semble nous subjuguer. Cependant, nous savons qu’il « peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons » (Ephésiens 3 : 20). Toutefois, la dernière exhortation que notre divin Maître donne avant d’être saisi, lié et flagellé, avant que Ses gracieuses lèvres, sur la croix, aient été réduites au silence, est celle-ci : « Vous demanderez en en mon nom…car le Père lui -même vous aime » (Jean 16 : 26 + 27). Nous passons souvent beaucoup de temps à méditer sur les sept paroles de Jésus sur la croix, et c’est certainement bien de le faire, mais avons-nous jamais réfléchi pendant une heure sur cette exhortation à prier, que notre Sauveur a faite sept fois ? Aujourd’hui, Il est assis sur le trône de Sa Majesté, dans les lieux célestes, tenant devant nous le sceptre de Sa puissance. Allons-nous le toucher et Lui demander ce que nous désirons ? Il nous presse de prendre possession de Ses trésors. Il désire nous accorder «selon la richesse de Sa gloire » « d’être puissamment fortifiés par Son Esprit dans l’homme intérieur.». Il nous enseigne que notre force et notre infructuosité dépendent de nos prières. Il nous rappelle que précisément notre joie dépend de la prière exaucée (cf. Jean 16 : 24). Cependant, nous permettons au diable de nous amener à négliger la prière. Il veut nous faire croire que nous pouvons accomplir davantage de choses par

18

Nos propres efforts que par la prière — plus par nos rapports avec les hommes que par l’intercession auprès de Dieu. Cela dépasse notre compréhension que l’on accorde si peu d’attention à la septuple invitation, aux instructions et à la promesse de notre Seigneur ! Comment osons-nous travailler pour Christ sans passer beaucoup de temps à genoux ? Tout récemment, un « ouvrier » chrétien plein de zèle — un moniteur d’Ecole du Dimanche prenant régulièrement part à la sainte Cène - m’a écrit : « Dans toute ma vie, je n’ai jamais reçu de réponse à mes prières. » Pourquoi donc ? Dieu est-il un menteur ? N’est-Il pas digne de confiance ? Ses promesses ne sont-elles plus valables ? Ne pense-tIl pas ce qu’il dit ? En lisant ces lignes, beaucoup doivent se dire la même chose que ce collaborateur chrétien. Edward Payson1 a raison ; c’est biblique quand il dit: « Si nous voulons faire beaucoup pour Dieu, il faut que nous Lui demandions beaucoup : nous devons être des hommes de prière. » Si nos prières restent sans réponse — étant entendues mais pas nécessairement exaucées —, c’est entièrement notre faute et non celle de Dieu. Pour Dieu, c’est une joie d’exaucer nos prières et II a donné Sa parole qu’il répondrait. Chers collaborateurs dans les vignes du Seigneur, il est bien évident que notre Maître désire que nous demandions et que nous demandions beaucoup. Il nous dit que nous le glorifions en faisant cela. Rien n’est hors de portée de la prière si cela n’est pas hors de la volonté de Dieu, et nous ne voulons pas aller au-delà de Sa volonté. Nous n’osons pas dire que les paroles de notre Seigneur ne sont pas vraies. D’une manière ou d’une autre, certains chrétiens ont vraiment confiance en Lui. Qu’est-ce qui nous empêche de faire grand cas de la prière ? Doutons-nous de Son amour ? Jamais ! Il est mort à notre place et a donné Sa vie pour nous. Doutonsnous de l’amour du Père ? Non. «Le Père lui-même vous aime», dit Jésus en exhortant Ses disciples à prier. Doutons-nous de Son pouvoir ? Pas un instant. N’a- t-Il pas

dit : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre .... Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28 : 1820) ? Doutons-nous de Sa sagesse ? N’avons-nous pas confiance dans le choix qu’il fait pour nous ? A aucun moment. Pourtant, si peu de Ses imitateurs considèrent que la prière en vaut vraiment la peine ! Naturellement, nous le nions, mais nos actes parlent plus fort que nos paroles. Craignons-nous de mettre Dieu à l’épreuve ? Il nous a autorisés à le faire. «Apporte^ à la maison du trésor toutes les dîmes... Mettez-moi de la sorte à l’épreuve, dit l’Éternel des armées, et vous verrez si je n’ouvre pas pour vous les écluses des cieux, si je ne répands pas sur vous la bénédiction en abondance» (Malachie 3 :10). Toutes les fois que Dieu fait une promesse, disons hardiment comme Paul : « J’ai confiance en Dieu » (Actes 27 : 25) et croyons qu’il tient Sa parole. Allons-nous, à partir d’aujourd’hui, commencer à devenir des hommes et des femmes de prière, si nous ne l’avons pas été jusqu’à présent ? Ne remettons pas cela à une période plus propice. Dieu désire que je prie. Jésus désire également ma prière; Il en a besoin. Tant de choses — tout, en fait, dépend de la prière. Comment pouvons-nous nous permettre de tarder à prier ? Puisse chacun d’entre nous, à genoux, se poser cette question : « Si personne sur terre ne prie pour le Salut des pécheurs avec plus de ferveur et de régularité que moi, combien alors seront convertis par la prière ? » Passons-nous dix minutes par jour en prière ? Nous lui accordons assez d’importance ? Dix minutes par jour, à genoux, en prière, quand celui qui prie peut obtenir le royaume des deux ! Dix minutes ? La partie de notre temps que nous passons à nous attacher à Dieu paraît très insuffisante (Esaïe 64 : 6) ! D’autre part, est-ce vraiment prier, quand nous « disons » nos prières ou répétons chaque jour seulement quelques phrases qui n’ont pratiquement plus de signification, pendant que nos pensées vagabondent ici et là ? 20

Si Dieu répondait aux paroles que nous avons répétées ce matin, à genoux, nous le remarquerions ? Reconnaîtrions- nous la réponse ? Nous souvenons-nous même de ce que nous avons demandé ? Il répond ! Il nous a donné Sa parole. Il répond à chaque prière faite réellement avec foi. Dans un prochain chapitre, nous verrons ce que la Bible a à dire sur ce point. Examinons tout d’abord dans quelle mesure nous passons notre temps en prière. « Combien de fois priez-vous ? », demanda-t-on à une croyante. «Trois fois par jour et puis toute la journée », fut la prompte réponse. Cependant, combien font de même ? La prière est-elle pour moi un devoir ou un privilège — un plaisir, une vraie joie — une nécessité ? Laissons-nous donner une nouvelle vision de Christ dans Sa gloire et une nouvelle appréciation de toute la « richesse de sa gloire », qu’il met à notre disposition, et de toute l’étendue du pouvoir qui Lui a été donné. Ensuite, voyons le monde et tous ses besoins avec de nouveaux yeux ! Le monde a-t-il jamais eu autant de difficultés qu’aujourd’hui ? Voyez-vous, l’étonnant, ce n’est pas que nous priions si peu, mais que nous puissions nous relever, après nous être agenouillés, tout en ayant conscience de nos propres besoins, de ceux de nos familles et de ceux qui nous sont chers, des difficultés de nos pasteurs et Eglises, des besoins de nos villes, de notre pays, du monde païen et musulman ! Il est possible de pourvoir à tous ces besoins par la richesse de Dieu en Jésus-Christ. Paul n’avait aucun doute à ce sujet et nous n’en avons pas non plus. Oui : «Mou- Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Jésus-Christ » (Philippiens 4: 19). Toutefois, il nous faut prier pour avoir part à Ses richesses, car le même Seigneur est riche pour ceux qui l’invoquent (cf. Romains 10:12). L’importance de la prière est si grande que Dieu a pris soin de prévenir toutes les excuses ou objections que nous pourrions faire 21

valoir. Les hommes prennent la défense de leur faiblesse et de leur manque d’énergie, ou déclarent qu’ils ne savent pas comment prier. Dieu a vu cette incapacité longtemps à l’avance. N’était-ce pas Lui qui avait inspiré à Paul de dire : «De même aussi l’Esprit nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu’il nous convient de demander dans nos prières. Mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables ; et celui qui sonde les cœurs connaît quelle est la pensée de l’Esprit, parce que c’est selon Dieu qu’il intercède en faveur des saints » (Romains 8 :26 + 27). Oui, chaque précaution nécessaire est prise pour nous, mais seul le Saint-Esprit peut nous « inspirer » de nous « attacher à Dieu ». Si nous cédons aux inspirations de l’Esprit, nous suivrons certainement l’exemple des apôtres de jadis qui «s’adonnaient à la prière» et «continuaient à s’appliquer à la prière » (Actes 6:4). Nous pouvons être absolument certains de ceci : l’influence d’un homme dans le monde ne peut être mesurée à son éloquence et à son orthodoxie, pas plus qu’à son énergie, mais à ses prières. Oui, nous pouvons aller plus loin et soutenir qu’aucun homme ne peut vivre équitablement s’il ne prie pas comme il convient. Nous pouvons travailler pour Dieu du matin au soir ; nous pouvons passer beaucoup de temps à étudier la Bible ; nous pouvons être très sérieux et croyants et « acceptables » dans nos prédications et notre comportement individuel, mais aucune de ces choses ne peut être vraiment efficace, à moins que nous ne prions beaucoup. Autrement, nous serons seulement pleins de bonnes œuvres, alors qu’il nous faut «porter des fruits en toutes sortes de bonnes œuvres » (Colossiens 1 : 10). Celui qui a peu de rapports avec Dieu dans la prière Le sert également dans une faible mesure. Prier beaucoup en secret signifie beaucoup de force en public. Pourtant, n’est-il pas de fait qu’alors que nous procédons à une organisation presque parfaite, nous abandonnons presque la lutte dans la prière ? On se demande pourquoi le Réveil ne se produit pas. Il n’y a qu’une chose qui puisse le retarder, et c’est le manque de prière. 22

Tous les Réveils ont été le fruit de la prière. Certains aspirent parfois à entendre la voix d’un archange, mais à quoi cela pourraitil servir si même la voix de Christ ne nous amène pas à prier ? Il semble presque inconvenant d’implorer alors que notre Sauveur a fait de telles promesses « illimitées ». Cependant, nous sentons qu’il est nécessaire de faire quelque chose, et nous croyons que le SaintEsprit inspire les hommes à se rappeler et à rappeler à d’autres les paroles et la puissance de Christ. Nos propres paroles ne peuvent convaincre personne de la valeur, de la nécessité et de la toutepuissance de la prière. Ces propos parviennent aux lecteurs en étant accompagnés de prières, pour que Dieu, par le Saint-Esprit, convainque Lui-même les hommes et les femmes du péché consistant à ne pas prier, et les pousse à se mettre à genoux afin d’invoquer Dieu jour et nuit avec foi, dans une fervente et triomphante intercession ! Le Seigneur Jésus, maintenant dans Sa gloire, nous exhorte à tomber à genoux et à prendre possession des richesses de Sa grâce. Personne ne peut se permettre de prescrire à un autre combien de temps il doit passer en prière, ainsi que nous ne pouvons suggérer pas que les hommes fassent le vœu de plier tant d’heures ou tant de minutes par jour. Naturellement, le commandement que la Bible nous transmet est de prier «sans cesse». C’est évidemment la bonne « attitude de prière » et celle que l’on doit avoir dans la vie. Nous parlons ici d’actes de prière bien déterminés. Avonsnous jamais remarqué le temps que nous consacrons à la prière ? Nous croyons que la plupart de nos lecteurs seraient surpris et confus, s’ils contrôlaient leur temps. Il y a quelques années, cette question de la prière se posa pour moi. Je sentis que, dans mon cas, le temps minimum à passer par jour en prière devait être d’une heure au moins. Je pris tous les jours soigneusement des notes sur ma vie de prière. Quelque temps plus tard, je rencontrai un frère dont Dieu pouvait se servir très fréquemment. Lui ayant demandé à quoi il attribuait principalement cet état 23

de choses, celui-ci me répondit tranquillement : «A dire vrai, je ne pourrais pas poursuivre ma tâche sans les deux heures par jour de prière personnelle. » Ensuite, un missionnaire d’outre-mer rempli de l’Esprit croisa mon chemin. Il me fit très humblement le récit des choses merveilleuses que Dieu faisait par son ministère (de tout cela, il se dégageait que toute la gloire et tout l’honneur étaient rendus à Dieu seul). « Bien souvent, je trouve nécessaire de passer quatre heures par jour en prière », dit le missionnaire. Nous nous souvenons que le plus grand de tous les missionnaires passait parfois des nuits entières en prière. Pourquoi? Notre Seigneur ne priait pas simplement pour nous donner l’exemple. Il ne faisait jamais quelque chose uniquement pour que cela serve d’exemple. Il priait parce qu’il en avait besoin. Pour Lui, l'homme parfait, la prière était une nécessité. A combien plus forte raison est-elle alors une nécessité pour toi et pour moi ? « Quatre heures par jour en prière ! » s’écria un homme qui mettait toute sa vie au service de Dieu en travaillant comme médecin dans la Mission. « Quatre heures ? Donnez-moi dix minutes et j’en ai assez ! » C’était une confession honnête et courageuse, bien que triste. Pourtant, qu’en serait-il si d’autres étaient prêts à parler aussi franchement ? Or, ce n’est pas par hasard que ces hommes ont croisé mon chemin. Dieu m’a parlé par leur intermédiaire. En fait, c’était également un « appel à la prière » du « Dieu de patience » qui est aussi le « Dieu de consolation » (Romains 15:5). Après que leur paisible message eut pénétré mon âme, un livre me tomba entre les mains «par hasard» — comme disent les gens. Il racontait brièvement et simplement histoire de John Hyde — « Praying Hyde » (le Hyde priant), comme on avait coutume de l’appeler. De la même manière que Dieu envoya Jean-Baptiste pour préparer le chemin de notre Seigneur lors de sa première venue, Il envoya, à notre époque, John Hyde pour préparer son retour. « Le Hyde priant » 24

— quel nom ! En lisant l’histoire de cette merveilleuse vie de prière, on se demande malgré soi : «Ai- je jamais prié ? » J’ai aperçu que d’autres se posaient la même question. Une dame connue pour sa fidèle intercession m’écrivit : « Après avoir posé ce livre, j’en suis venue à penser que je n’avais jamais vraiment prié de ma vie ! »

25

Cependant, nous devons laisser ce sujet. Allons-nous nous agenouiller devant Dieu et permettre à Son Saint- Esprit de nous sonder complètement ? Sommes-nous sincères ? Désirons-nous réellement faire la volonté de Dieu ? S’il en est ainsi, cela ne va-t-il pas nous amener à passer davantage de temps à genoux devant Dieu ? Ne fais pas le vœu de prier «tant d’heures par jour». Prends la résolution de prier beaucoup ; toutefois, pour avoir de la valeur, les prières doivent être faites spontanément et non sous la contrainte ! Nous devons, d’autre part, garder présent à l’esprit que les simples résolutions de prendre davantage de temps pour prier et de surmonter les obstacles nous en empêchant ne s’avéreront pas efficaces à la longue, à moins qu’il n’y ait un abandon sincère et absolu au Seigneur Jésus-Christ. Si nous n’avons jamais fait ce pas, nous devons le faire maintenant, car nous voulons devenir des hommes et des femmes de prière. Je suis sûr d’une chose : Dieu désire que je prie et que tu pries. La question est seulement : consentons- nous à prier ? « O Sauveur plein de grâce, répands sur nous Ton Saint- Esprit en abondance, pour que nous devenions réellement des chrétiens qui s’agenouillent ! »

26

« DEMANDEZ, ET ON VOUS DONNERA » Dieu désire que je prie et que je prie beaucoup, car tout le fruit du travail spirituel dépend de la prière. Un prédicateur qui prie peu voit peut-être quelques résultats couronner ses efforts, mais s’il en est ainsi, c’est parce que quelqu’un, quelque part, prie pour lui. Le « fruit » provient alors de celui qui prie et non du prédicateur. Certains de nos prédicateurs seront bien surpris, le jour où le Seigneur « rendra à chacun selon ses œuvres ». « Seigneur, voici mes convertis ! C’est moi qui ai dirigé la mission au cours de laquelle tant de brebis ont été amenées dans la bergerie ! » Ah oui ! — j’ai prêché, exhorté et persuadé, mais me suis-je aussi occupé de la prière ? Chaque converti est le résultat de l’exhortation du SaintEsprit, en réponse à la prière de quelques croyants. O Dieu, fais que nous n’ayons pas de surprises semblables ! O Seigneur, enseigne-nous à prier ! Nous venons d’avoir une vision d’un Dieu demandant instamment à Ses enfants de prier. Comment est-ce que je réagis à cet appel ? Puis-je dire comme Paul : « Je n’ai point résisté à la vision céleste ?» Nous répétons encore une fois : Le plus grand regret que nous puissions avoir au ciel sera d’avoir passé si peu de temps dans la véritable intercession quand nous étions sur la terre. Pense à la portée de la prière ! «Demande-moi et je te donnerai les nations pour héritage, et les extrémités de la terre pour possession » (Psaume 2:8). Cependant, beaucoup de gens, lorsqu’ils prient, n’essayent même pas de prier pour les petits détails de leur propre vie à Dieu, et neuf chrétiens sur dix ne pensent jamais à prier pour les païens ! Il est consternant de voir la mauvaise volonté dont font 27

preuve beaucoup de chrétiens en ce qui concerne la prière. Cela vient peut-être de ce qu’ils n’ont jamais fait l’expérience ou même entendu parler de réponses à la prière qui soient convaincantes. Dans ce chapitre, nous nous apprêtons à faire « l’impossible ». Nous éprouvons en effet le vif désir de faire réaliser profondément à chaque lecteur, en son âme et conscience, la puissance de la prière. Nous nous permettons de qualifier cela « d’impossible », car si les hommes n’ont pas confiance dans les promesses et les commandements de notre Seigneur et ne leur obéissent pas, comment pourrions-nous espérer convaincre par de simples exhortations humaines ? Cependant, vous souvenez-vous que notre Seigneur, en parlant à Ses disciples, leur demanda de croire qu’il était dans le Père et le Père en Lui ? Puis II ajouta : « Croyiez du moins à cause de ces œuvres » (Jean 14 :11). C’était comme s’il avait dit : « Si ma personne, ma vie sanctifiée et mes merveilleuses pensées ne vous incitent pas à croire en moi, considérez alors mes œuvres : elles sont certainement suffisantes pour éveiller la foi ? Croyez en moi à cause de ce que je fais ! » Puis il continua en leur promettant que, s’ils croyaient, ils feraient encore de plus grandes œuvres que celles-ci. C’est après ce discours qu’il fit la première des six merveilleuses promesses relatives à la prière. Cette inférence veut certainement dire que ces « plus grandes œuvres » ne peuvent être faites que si elles sont le fruit de la prière. Le disciple doit-il par conséquent suivre la méthode du Maître ? Chers collaborateurs, si toutefois nous ne pouvons pas concevoir les merveilleuses promesses de notre Seigneur en ce qui concerne la prière et n’y croyons pas, ne devrions- nous pas alors au moins croire « à cause de ces œuvres » ? C’est-à-dire à cause de ces « plus grandes œuvres » faites par quelques hommes et femmes encore aujourd’hui — ou plutôt que le Seigneur Jésus accomplit grâce à leur coopération fondée sur de nombreuses prières ? Que recherchons-nous ? Quel est le but réel de notre vie ? Ce que nous désirons le plus est certainement de porter du fruit en 28

abondance dans notre travail pour le Maître. Nous ne recherchons pas les belles situations, le prestige ou le pouvoir, mais désirons ardemment être des serviteurs qui portent du fruit. Pour cela, nous devons beaucoup prier. Dieu peut faire davantage par nos prières que par notre prédication. A. J. Gordon a dit un jour : « Tu peux faire davantage que prier quand tu as prié, mais tu ne peux jamais faire plus que plier avant d’avoir prié. » Si seulement nous croyions cela ! Une femme, en Inde, était profondément découragée à cause de l’échec rencontré dans sa vie et dans son travail. C’était une missionnaire qui se consacrait entièrement à son ministère, mais celui-ci ne conduisait pourtant à aucune conversion. Le Saint-Esprit paraissait lui dire: « Prie davantage ! » Toutefois, elle résista pendant un certain temps à Son exhortation. «A la fin», dit-elle, «je me suis décidée à consacrer une grande partie de mon temps à la prière. Je le fis avec crainte et en tremblant, m’attendant, en effet, à ce que mes collègues se plaignent en disant que je me soustrayais au travail. Au bout de quelques semaines, je commençais à voir des hommes et des femmes accepter Christ comme leur Sauveur. En outre, tout le district connut bientôt un Réveil et même le ministère des autres missionnaires fut béni comme jamais auparavant. Dieu fit en six mois davantage que ce qu’il Lui avait été possible de réaliser en six ans et, ajoute-t-elle, personne ne m’accusa d’avoir manqué à mon devoir. » Une autre missionnaire, en Inde également, perçut le même appel à la prière. Elle commença à accorder beaucoup plus de temps à la prière. Aucune résistance ne lui fut opposée de l’extérieur, mais elle vint de l’intérieur. Toutefois, elle persista et en l’espace de deux ans, le nombre des convertis baptisés sextuplé ! Dieu a promis qu’il «répandrait Son Esprit sur toute chair » (Joël 2 : 28). Dans quelle mesure cet « esprit de prière » est-il en nous ? Il est certain que nous devons l’avoir à tout prix. Cependant, comme nous ne consentons pas à consacrer suffisamment de temps à la prière, Dieu est contraint de retenir Son Esprit, et nous faisons 29

partie du nombre de ceux qui résistent à l’Esprit et, éventuellement, « l’éteignent ». Notre Seigneur n’a-t-Il pas promis le Saint-Esprit à ceux qui Le Lui demandent ? (cf. Luc 11 : 13). Est-ce que ce ne sont pas justement les convertis sortant du paganisme qui rendent honteux certains d’entre nous ? Quand j’étais en Inde, il y a quelques années, j’eus la grande joie d’apprendre un peu à connaître l’œuvre de Pandita Ramabai. Elle avait un pensionnat de 1.500 jeunes filles indiennes. Un jour, certaines de ces jeunes filles vinrent avec leur Bible et demandèrent à une missionnaire ce que signifiait Luc 12 : 49 : « Je suis venu jeter un feu sur la terre, et qu’ ’ai-je à désirer, s’il est déjà allumé ? » La missionnaire essaya de les contenter en leur donnant une réponse évasive ; elle-même n’était pas tout à fait sûre de la signification de ces paroles. Comme elles n’étaient pas satisfaites, elles décidèrent de prier pour ce feu. Or, pendant qu’elles priaient — et parce qu’elles priaient —, ce feu du ciel descendit et pénétra en leur âme. Une véritable Pentecôte d’en Haut leur fut accordée. Il n’est pas étonnant qu’elles aient continué à prier ! Un groupe formé par certaines de ces jeunes filles, sur lesquelles Dieu avait répandu « l’esprit de prière », vint dans une maison de la Mission où je passais quelques semaines. « Est-ce que nous pouvons rester ici, dans votre ville, et prier pour votre travail ? » demandèrent- elles. Le missionnaire n’accueillit pas cette proposition avec grand enthousiasme. Il était d’avis qu’elles devaient rester dans leur école et ne pas « vagabonder » à travers le pays. Cependant, elles ne demandaient qu’une salle ou une grange où elles pourraient prier, et nous appréciions tous les prières qui sont faites à notre intention. Leur demande fut donc satisfaite et le brave homme se mit à réfléchir pendant qu’il était en train de prendre son repas du soir. Au cours de la soirée, un pasteur indigène s’approcha, complètement effondré. Pendant que les larmes coulaient le long de ses joues, il expliqua que le Saint- Esprit l’avait convaincu de son péché, et qu’il s’était senti obligé de venir pour confesser ouvertement ses fautes. Bientôt, un chrétien l’un 30

après l’autre le suivit, tous profondément convaincus de leurs péchés. Ce fut une remarquable période de bénédiction. Des récidivistes furent « rétablis », des croyants sanctifiés, et des païens ajoutés au troupeau — et tout cela parce que quelques jeunes filles avaient prié. Dieu ne fait acception de personne. Si quelqu’un accepte de se soumettre à Ses conditions, Lui, pour Sa part, accomplira certainement Ses promesses. Notre cœur ne brûle-t-il pas au dedans de nous quand nous entendons parler de la merveilleuse puissance de Dieu ? Or, cette puissance est nôtre si nous prions dans ce sens. Je sais qu’il y a des « conditions », mais toi et moi pouvons toutes les remplir par Jésus-Christ. Ceux d’entre nous qui ne peuvent toutefois avoir le privilège de servir Dieu en Inde ou dans une autre Mission d’outre-mer, ont quand même la possibilité de contribuer à nous apporter une bénédiction semblable. Lorsque le Réveil, au pays de Galles, eut atteint son point culminant, un missionnaire gallois écrivit chez lui, demandant que l’on prie pour que l’Inde soit touchée de la même manière. C’est ainsi que les mineurs se rassemblèrent chaque jour, une demi-heure avant l’aube, à l’entrée de la mine de charbon, afin de prier pour leurs camarades d’outre-mer. En l’espace de quelques semaines, le réjouissant message fut envoyé au pays : « La bénédiction est venue. » N’est-ce pas merveilleux de savoir que nous pouvons, par nos prières, attirer des fleuves de bénédiction sur l’Inde, l’Afrique ou la Chine, aussi facilement que nous pouvons recevoir les quelques gouttes dont nous avons besoin pour notre propre petit coin de terre ? Certains d’entre nous se souviendront des choses magnifiques que Dieu a faites pour la Corée, il y a quelques années, seulement à la suite de prières. Quelques missionnaires avaient décidé de se réunir chaque jour, dans l’après-midi, pour prier. A la fin du mois, un frère proposa de renoncer aux réunions de prière, étant donné 31

« Qu’il ne s’était rien passé ». « Que chacun prie de son côté, à la maison, comme cela nous convient», dit-il. Les autres, néanmoins, protestèrent en disant qu’il fallait plutôt passer chaque jour davantage de temps en prière. Ils continuèrent donc les réunions de prière pendant quatre mois. Puis la bénédiction fut soudain répandue. Ici et là, des cultes furent interrompus par des pleurs et des confessions de péché. Finalement, un puissant Réveil se produisit. Dans une certaine localité, pendant le culte du dimanche soir, le président de la communauté se leva et confessa avoir dérobé cent dollars en gérant le legs d’une veuve. Immédiatement, toute l’assemblée fut saisie par la conviction du péché. Le culte ne prit fin qu’à 2 heures, le lundi matin. Quand la communauté fut purifiée, beaucoup de pécheurs connurent la paix avec Dieu et trouvèrent le salut. De nombreuses personnes s’attroupèrent dans les églises, par curiosité, d’autres vinrent pour se moquer, mais elles furent saisies de crainte et restèrent pour prier. Parmi les « curieux » se trouvait le chef d’une bande de brigands. Il fut convaincu de son péché, puis converti. Après quoi, il se rendit directement auprès des autorités compétentes et se livra lui- même à la police. « Vous n’avez pas d’accusateur », dit le fonctionnaire étonné, «vous vous accusez vous-même ! Nous n’avons pas de loi en Corée en correspondant à votre cas. » Il le renvoya donc. L’un des missionnaires déclara : « Cela a valu la peine de passer quelques mois en prière, car Dieu, en donnant Son Saint-Esprit, a accompli en une demi-journée davantage que ce qu’auraient pu faire tous les missionnaires en six mois. » En moins de deux mois, plus de 2.000 païens se convertirent. Le zèle de ces convertis devint proverbial. Certains d’entre eux donnèrent tout ce qu’ils avaient pour construire une église, et ils pleurèrent parce qu’ils ne pouvaient pas donner plus. Il est inutile de dire qu’ils avaient réalisé la puissance de la prière. Ces convertis furent eux-mêmes baptisés avec « l’esprit de prière ». Dans une église, on annonça que chaque

matin, à 4h 30, aurait lieu une réunion de prière. Dès le premier jour, se présentèrent, bien avant l’heure fixée, 400 personnes qui avaient hâte de prier ! Dans les jours qui suivirent, leur nombre s’éleva rapidement à 600. A Séoul, le nombre des participants à la réunion de prière hebdomadaire fut de 1.100 en moyenne. Des païens vinrent pour voir ce qui se passait. Ils s’exclamèrent, remplis d’étonnement : «Le Dieu vivant est au milieu de vous ! » Ces pauvres païens virent ce que beaucoup de chrétiens ne voient jamais. Christ n’a- t-Il pas dit : « Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Matthieu 18 : 20) ? Ce qui est possible en Corée peut se réaliser aussi chez nous. Dieu ne fait pas acception de nations. Il désire nous bénir et répandra Son Esprit sur nous. Si, dans ce soi-disant pays chrétien, nous croyions vraiment à la prière, c’est-à-dire aux magnifiques promesses de notre Seigneur, manquerions-nous alors aux réunions de prière ? Si nous avions seulement un peu d’intérêt véritable pour l’état de perdition de milliers de gens dans notre pays et de dizaine de milliers dans des pays païens, pourrions- nous retenir nos prières ? Nous n’y pensons certainement pas, sinon nous prierions davantage. « Demandez, et l’on vous donnera », dit le Dieu tout-puissant qui aime tous les hommes, et nous tenons à peine compte de Ses paroles ! En vérité, les convertis sortant du paganisme nous rendent honteux. Au cours de mes voyages, je me rendis à Rawal- Pindi, dans le nord-ouest de l’Inde. Que pensez-vous qu’il s’y soit passé ? Quelques jeunes filles de Pandita Ramabai y arrivèrent pour camper. Peu de temps auparavant, Pandita Ramabai avait dit à ses jeunes filles : « S’il y a une bénédiction quelconque en Inde, nous voulons la recevoir. Demandons donc à Dieu de nous dire ce que nous devons faire pour obtenir cette bénédiction ! » En lisant sa Bible, son attention fut retenue par ce verset : « Attendez ce que le Père a promis — vous recevrez^ une puissance, le SaintEsprit survenant sur vous >> (Actes 1: 4-8). «Attendre! Pourquoi 33

n’avons-nous jamais fait cela?» s’écria-t-elle. «Nous avons prié, mais sans attendre de plus grande bénédiction aujourd’hui qu’hier ! » Ah, comme elles prièrent ! L’une des réunions de prière dura six heures. Quelle merveilleuse bénédiction Dieu n’accorda-t-Il pas en réponse à leurs prières ! Pendant que ces jeunes filles étaient à Rawal Pindi, une missionnaire eut la surprise, en regardant à l’extérieur de sa tente, vers minuit, de voir encore de la lumière dans l’une des tentes des jeunes filles, bien que cela ait été tout à fait contre le règlement. Elle y alla pour faire une remontrance, mais trouva la plus jeune de ces dix filles — une enfant de quinze ans — en train de prier dans un coin de la tente, tenant d’une main une petite bougie de suif, et de l’autre, une liste avec les noms pour l’intercession. Elle avait cinq cents noms sur sa liste — cinq cents parmi les mille cinq cents jeunes filles de l’école de Pandita Ramabai. D’heure en heure, elle fit mention de ces noms devant Dieu, Ce n’est pas étonnant que la bénédiction de Dieu se soit répandue partout où ces jeunes filles allaient et sur ceux pour lesquels elles priaient ! Le pasteur Ding Li Mei avait mille cent étudiants sur sa liste. Plusieurs centaines d’entre eux ont été gagnés à Christ, grâce à ses prières. Ses convertis avaient une telle conviction qu’un grand nombre d’entre eux se décidèrent pour le ministère pastoral. Il serait facile d’ajouter encore d’autres histoires surprenantes et enthousiasmantes en ce qui concerne la bénédiction grâce à la prière, mais ce n’est pas nécessaire. Je sais que Dieu veut que je prie. Je sais aussi qu’il veut t’entendre prier. « Toute bénédiction qui existe en France, est à notre portée. » Non, plus que cela, nous pouvons obtenir toute bénédiction en Christ. « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toutes sortes de bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ » (Ephésiens 1 : 3). «L’entrepôt» de Dieu est plein de bénédictions, et seule la prière peut y donner accès. La prière est la clef, et la foi permet non seulement de tourner celle-ci, mais 34

d’ouvrir la porte et de vraiment prendre en possession la bénédiction. Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu. Or, Le voir signifie prier comme il faut. Ecoute ! Nous sommes de nouveau arrivés — toi et moi — à un croisement de chemins. Toutes les défaillances que nous avons eues dans le passé, toute notre ancienne infructuosité peuvent maintenant être surmontées une fois pour toutes si seulement nous acceptons de donner à la prière la place qui lui convient. Fais cela dès aujourd’hui. N’attends pas de circonstances plus favorables. Tout ce qui mérite d’être possédé dépend de la décision que nous prenons. Dieu est véritablement un Dieu merveilleux ! L’une des choses les plus merveilleuses, en ce qui Le concerne, est qu’il met toutes Ses possessions à la disposition de celui qui prie avec foi. La prière confiante, montant d’un cœur entièrement purifié, n’est jamais vaine. Dieu nous a donné Sa parole. Beaucoup plus étonnant est cependant le fait que les croyants ne croient pas en la parole de Dieu ou bien négligent de la mettre à l’épreuve. Quand Christ est « tout à la fois » — quand II est Sauveur, Seigneur et Roi de tout notre être —, c’est alors en réalité LUI qui dit nos prières. Nous pouvons à ce moment-là dire, suivant un verset quelque peu modifié, qu’il vit à jamais et intercède en nous. Oh, si le Seigneur Jésus pouvait «s’étonner» non de notre incroyance, mais de notre foi ! Si notre Seigneur pouvait « s’étonner» de nouveau et dire à notre sujet: «En vérité .. .Je n’ai pas trouvé une si grande foi, pas même en Israël» (Matthieu 8 :10), alors la « paralysie » pourrait être transformée en puissance. Notre Seigneur n’est-Il pas venu «allumer un feu» en nous ? Est-ce que nous « brûlons déjà » ? Ne pourrait-il pas se servir de nous tout comme II s’est servi des enfants de Khedgaon, Inde ? Dieu ne fait pas acception de personne. Si nous pouvons dire humblement et en toute sincérité : « Christ est ma vie» (Philippiens 1 : 21), ne manifestera-t-Il pas Sa grande puissance en nous ? Certains d’entre nous ont peut-être lu quelque chose au sujet 35

du « Praying Hyde » (Hyde priant). C’est vrai, ses prières d’intercession changeaient les choses. Des gens nous ont raconté qu’ils frissonnaient quand John Hyde priait. Ils étaient émus au plus profond d’eux-mêmes, quand seulement il invoquait le nom de « Jésus !—Jésus !—Jésus ! », et un torrent de puissance et d’amour se répandait sur eux. Toutefois, ce n’était pas John Hyde qui en était la cause, mais le Saint-Esprit de Dieu qu’un homme consacré, rempli de cet esprit, faisait descendre sur tous ceux qui se trouvaient autour de lui. Ne pourrions-nous pas tous devenir des « Hyde priant » ? Dis-tu : « Non ! Il avait un don particulier pour la prière » ? Très bien, mais comment l’a-t-il donc obtenu ? Il était, à son époque, un chrétien tout à fait ordinaire — comme chacun de nous. As-tu déjà constaté qu’humainement parlant il devait sa vie de prière à l’intercession de l’ami de son père ? Retiens bien ce point. Il est de la plus grande importance et peut influencer profondément ta vie. Peut-être me permettra-t-on de raconter l’histoire entièrement, car tant de choses en dépendent ! Citerons-nous John Hyde luimême ? Il se trouvait à bord d’un bateau qui faisait voile en direction de l’Inde où il désirait se rendre en tant que missionnaire. Il disait : «Mon père avait un ami dont le vœu le plus cher était de servir outre-mer comme missionnaire, mais cela ne lui a pas été permis. Cet ami m’écrivit une lettre que je reçus directement sur le bateau, quelques heures après que nous eûmes quitté le port de New York. Elle n’était pas très longue, mais son contenu était le suivant : >, bien que notre Seigneur ait justement dit : « C’est moi. » «Si c’est toi, ordonne que faille vers toi sur les eaux. » Et notre Seigneur dit: «Viens», et Pierre «marcha sur les eaux » (Matthieu 14: 28 + 29). Cependant, cette « foi mettant à l’épreuve » quitta bientôt Pierre. Le «peu de foi» 41

(cf. verset 31) mène si souvent et si rapidement au « doute ». Réfléchissons au fait que Christ ne lui a pas reproché d’être venu. Notre Seigneur n’a pas dit : « Pourquoi es-tu donc venu ? », mais : «Pourquoi as-tu douté ? » Après tout, mettre Dieu à l’épreuve ne semble pas être la meilleure méthode. Il nous a fait tant de promesses dépendant de la prière faite avec foi et a si souvent donné la preuve de Sa puissance et de Sa disposition à exaucer les prières que nous devrions, en règle générale, beaucoup hésiter avant de Lui demander des signes ainsi que des miracles ! Cependant, il est possible que quelqu’un pense : Le Seigneur, le Dieu tout-puissant, ne nous a-t-Il pas Lui- même enjoints à Le mettre à l’épreuve ? N’a-t-Il pas dit : « Apportez à la maison du trésor toutes les dîmes ... mettez moi de la sorte à l’épreuve, dit l’Eternel des armées, et vous verrez si je n’ouvre pas pour vous les écluses des deux, si je ne répands pas sur vous la bénédiction en abondance » (Malachie 3 : 10) ? Oui, c’est vrai, Dieu dit en effet : «Examinez-moi, mettez moi à l’épreuve !» Or, en réalité, ce sont nous qui sommes soumis au test. Si les écluses du ciel ne s’ouvrent pas quand nous prions et si la bénédiction en abondance n’est pas répandue sur nous, ceci est dû au seul fait que nous ne faisons pas partie de ceux qui apportent toutes les dîmes. Quand nous nous donnons vraiment à Dieu quand nous avons apporté toutes les dîmes devant Lui, à la maison du trésor, nous connaissons une telle bénédiction que nous n’avons plus besoin de mettre Dieu à l’épreuve ! C’est un sujet sur lequel nous aurons encore à parler lorsque nous aborderons la question des prières non exaucées. Entre-temps, nous voudrions que chaque chrétien se demande: «Ai-je jamais sérieusement expérimenté la prière ? » Quand as-tu, pour la dernière fois, fait une prière bien déterminée ? On prie pour une « bénédiction » afin qu’elle soit répandue sur une allocution, une assemblée ou une mission, et la bénédiction vient sûrement, car d’autres personnes ont également intercédé auprès de Dieu à ce sujet. Tu pries pour être soulagé de la douleur ou 42

pour être guéri d’une maladie ; cependant, il arrive fréquemment que des gens vivant sans Dieu, pour lesquels personne ne semble prier, recouvrent la santé et, parfois, apparemment d’une manière miraculeuse. Nous pouvons avoir le sentiment que nous aurions pu aller mieux si aucune prière n’avait été faite à notre intention. Il me semble que de nombreuses personnes ne sont pas en mesure de donner une réponse précise et décisive au sujet de la prière en se basant sur leur propre expérience. La plupart des chrétiens ne donnent pas à Dieu l’occasion de leur montrer quelle joie II éprouve en accordant à Ses enfants ce qu’ils Lui demandent ; leurs requêtes sont tellement vagues et faites sans résolution ! Si cela est ainsi, ce n’est pas étonnant que la prière soit si souvent une simple formalité — une répétition presque machinale de certaines phrases, jour après jour, une affaire de quelques minutes, matin et soir. Ensuite, il y a encore un autre point. As-tu jamais eu en priant, au-dedans de toi, la confirmation que ta demande était accordée ? Ceux qui connaissent la vie privée d’hommes et de femmes de prière, sont souvent surpris de l’entière assurance quant à l’exaucement de leurs prières, qui naît en leur cœur bien avant que la grâce demandée ne soit en leur possession. Un combattant dans le domaine de la prière dirait : « Une paix est venue dans mon âme. J’ai eu l’entière assurance que ma demande serait accordée. » Il pourrait déjà remercier pour la chose dont il a l’assurance que Dieu lui accordera, et cette assurance s’avérerait bien fondée. Notre Seigneur avait toujours cette assurance, et nous devrions garder présent à l’esprit que, tout en étant Dieu, Il vécut Sa vie terrestre tout à fait comme un homme, dépendant du Saint-Esprit de Dieu. Lorsque Jésus se tint devant le tombeau de Lazare, avant d’avoir crié au mort de sortir, Il dit: «Père, je te rends grâces de ce que tu m’as exaucé. Pour moi, je savais que tu m’exauces toujours » (Jean 11 :41,42). Pour quelle raison rendit-Il donc grâces ? « J’ai parlé à cause de la foule qui m'entoure, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. » Si Christ vit en nos cœurs par la foi, si le Saint-Esprit nous inspire 43

dans nos demandes, et si nous prions «par le Saint-Esprit » (cf. Jude 20), ne devrons-nous pas alors avoir la certitude que le Père nous entend ? Ceux qui nous entourent ne commencer ont-ils pas à reconnaître que nous sommes, nous aussi, des envoyés de Dieu ? Les hommes peuvent lutter avec Dieu pour une chose dont ils savent que, selon certaines promesses de l’Écriture, elle est en accord avec Sa volonté. Ils peuvent se permettre de prier pendant des heures ou même des jours, jusqu’à ce que le Saint-Esprit leur montre soudain - pas du tout d’une manière incertaine — que Dieu leur a accordé ce qu’ils avaient demandé. Ils ont alors la conviction qu’il n’est pas nécessaire de continuer à adresser des prières à Dieu à ce sujet. C’est comme si Dieu avait dit en se servant de paroles bien claires : « Ta prière est exaucée et je t’ai accordé ce que ton cœur désirait. » Il ne s’agit pas là de l’expérience d’un seul homme : la plupart des hommes et des femmes pour lesquels la prière est la base de leur vie témoignent du même fait. Ce n’est pas une expérience unique dans leur vie : cela se reproduit toujours. Ensuite, la prière doit faire place à l’action. Dieu enseigna ceci à Moïse : «Pourquoi ces cris ? Parle aux enfants d’Israël, et qu’ils marchent » (Exode 14:15). Nous ne serons pas surpris que le Dr. Jonathan Goforth, un influent missionnaire en Chine, ait souvent eu l’assurance que ses prières étaient exaucées. «Je savais que Dieu avait répondu. Je recevais l’assurance définitive qu’il ouvrirait les portes. » Pourquoi s’étonnerait-on de cela? Le Seigneur Jésus a bien dit: «Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous ai appelés mes amis » (Jean 15 :14 + 15). Pensez-vous qu’il y ait de quoi s’étonner si le Seigneur nous fait connaître, à nous, Ses amis, une partie de Ses desseins et de Ses buts ? On est amené immédiatement à se demander si Dieu veut dire ici que ceci est seulement l’expérience de quelques saints qu’il a élus, ou s’il désire que tous les croyants pratiquent une foi semblable et aient la même assurance que leurs prières sont 44

exaucées. Nous savons que Dieu ne fait acception de personne, et c’est pourquoi nous savons aussi que chaque vrai croyant peut avoir part à Ses intentions et s’associer à Sa volonté. Nous sommes Ses amis si nous faisons ce qu’il nous commande. Il nous demande entre autres de prier. Notre Seigneur demanda à Ses disciples d’avoir foi en Dieu (la traduction littérale est : «Ayez la foi de D ieu » ), Ensuite, déclare-t-Il, vous pourrez dire à une montagne : «Ote-toi de là, et jette-toi dans la mer » , et si vous croyez et ne doutez pas, vous verrez la chose s’accomplir. Puis II leur fait cette promesse: «Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l’avez reçu (Marc 11 : 24). Or, c’est exactement l’expérience dont nous avons parlé. C’est justement cela que font les véritables hommes et femmes de prière. Ce genre de choses dépasse naturellement l’imagination des incroyants et rend perplexes ceux qui ne croient qu’à moitié. Notre Seigneur désire toutefois que les hommes sachent que nous sommes Ses disciples, envoyés comme Lui l’a été (cf. Jean 17 :18 ; 20 : 21). Ils reconnaîtront cela si nous nous aimons les uns les autres (cf. Jean 13 : 35). Certains d’entre nous se souviendront immédiatement de la merveilleuse vie de prière de Georg Müller. Un jour, en faisant la traversée de Québec à Liverpool, il avait prié résolument, afin qu’une chaise longue, pour laquelle il avait écrit à New York, arrive à temps pour rejoindre le vapeur. Il était absolument sûr que Dieu avait exaucé sa prière. Environ une demi-heure avant que le transbordeur n’amène les passagers au bateau, les commissionnaires l’informèrent qu’aucune chaise n’était arrivée et que celle-ci ne pouvait pas être là pour le départ du paquebot. Or, Mme Müller souffrait beaucoup du mal de mer et il était extrêmement important qu’elle ait la chaise longue. Georg Müller ne se laissa toutefois pas persuader d’en acheter une autre dans un magasin à proximité. «Nous avons prié notre Père céleste spécialement pour qu’il nous la procure, et nous croyons fermement qu’il le fera », fat sa réponse. Après quoi, il monta à 45

bord, absolument certain que sa confiance n’était pas mal placée et ne serait pas vaine. Juste avant le départ du transbordeur, une camionnette arriva, et sur le dessus du chargement, se trouvait la chaise longue de Georg Müller. Elle fut apportée à bord en toute hâte et mise justement entre les mains de l’homme qui avait pressé Georg Müller d’en acheter une autre. Lorsqu’il la remit à M. Müller, celui-ci n’exprima aucune surprise ; il enleva tranquillement son chapeau et remercia son Père céleste. Pour cet homme de Dieu, un tel exaucement de la prière n’avait rien de surprenant ; c’était tout naturel ! Ne croyons- nous pas que Dieu avait permis que cette chaise soit retenue jusqu’à la dernière minute, afin de servir de leçon aux amis de Georg Müller — et à nous ? En effet, sans ce retard, nous n’aurions jamais entendu palier de cet incident. Dieu fait tout ce qu’il peut pour nous inciter à prier et à avoir confiance, et nous sommes cependant si lents à nous comporter ainsi ! Oh, combien nous perdons par le manque de foi et de prière ! Personne ne peut avoir de réelle et profonde communion avec Dieu sans savoir plier d’une manière liai permettant d’être exaucé. Si quelqu’un a un doute sur le consentement de Dieu à se laisser mettre à l’épreuve, qu’il lise le petit livre « Amy Carmichael de Dohnavur ». Amy Carmichael y raconte comment elle a toujours « éprouvé Dieu ». En lisant ce livre, on a l’impression que ce n’est pas le hasard qui l’amena à agir ainsi. Assurément, la main de Dieu était à l’œuvre ! Une fois, par exemple, il était nécessaire de donner cent roupies afin d’empêcher qu’une enfant hindoue soit vendue à une prêtresse. Avait-elle le droit de faire cela ? Elle pouvait aider beaucoup de jeunes filles avec une telle somme — devait-elle la dépenser pour une seule ? Miss Carmichael se sentit amenée à prier pour que Dieu lui fasse parvenir la somme de cent roupies — pas plus et pas moins — si c’était selon Sa volonté que l’argent soit dépensé de cette façon. L’argent vint — le montant exact — et l’expéditrice expliqua qu’elle s’était assise dans l’intention d’établir un chèque pour une 46

certaine somme, mais qu’elle s’était sentie obligée d’en faire exactement cent roupies. Ceci se produisit il y a une quinzaine d’années et depuis ce temps-là, cette missionnaire a toujours mis Dieu à l’épreuve. Il ne l’a jamais laissée dans l’embarras. Elle disait ceci : « En l’espace de quinze ans, jamais une facture n’est restée impayée. Quand nous avions besoin d’aide, nous ne le disions jamais à quelqu’un ; cependant, nous n’avons jamais manqué de quoi que ce soit. Un jour, comme pour montrer ce qui est possible quand on le demande, 25 livres sterling sont arrivées par mandat télégraphique. Quelquefois, il est advenu qu’un homme inconnu émerge de la foule bruyante d’une gare, nous glisse dans la main un don en argent qui était indispensable, et disparaît dans la foule avant que le donneur puisse être identifié. » Est-ce surprenant ? Surprenant ! Que dit Jean quand il parle en étant inspiré par l’Esprit de Dieu ? «Et nous avons auprès de lui cette assurance, que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute. Et si nous savons qu’il nous écoute, quelque chose que nous demandions, nous savons que nous possédons la chose que nous lui avons demandée » (1 Jean 5 : 14 + 15). Avons-nous, toi et moi, cette assurance ? Sinon, pourquoi pas ? Qualifier cela de surprenant montre notre manque de foi. Pour Dieu, il est tout naturel d’exaucer les prières : normal, pas extraordinaire. C’est un fait — et soyons ici tout à fait honnêtes et directs

47

— que beaucoup d’entre nous ne croient pas Dieu. Nous devrions également être loyaux à cet égard. Si nous aimons Dieu, nous devrions prier parce qu’il veut que nous priions, et II nous ordonne de le faire. Si nous croyons Dieu, nous prions parce que nous ne pouvons faire autrement. Nous ne pouvons plus nous passer de la prière. Amis chrétiens, vous croyez en Dieu et vous croyez en LUI (cf. Jean 3 :16), mais avez-vous avancé suffisamment dans la vie chrétienne, pour Le croire, c’est-à-dire : croire ce qu’il dit, et tout ce qu’il dit ? Cela ne parait-il pas être blasphématoire, de demander une pareille chose à un chrétien ? Pourtant, comme il y a peu de croyants qui croient réellement en Dieu ! Que Dieu nous pardonne ! Nous sommes-nous jamais alarmés de ce que nous mettions plus facilement notre confiance en la parole de nos semblables qu’en la parole de Dieu ? Cependant, lorsqu’un homme « croit Dieu » véritablement, quels miracles de la grâce, Dieu ne peut-il pas réaliser en lui et par lui ! Jamais il n’a existé quelqu’un qui soit respecté et honoré par tant d’hommes et de langues, comme celui dont le Nouveau Testament nous parle à trois reprises : « Il c r u t à Dieu » (cf. Romains 4 : 3 ; Galates 3 : 6 ; Jacques 2 : 23). Oui, «Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice». Or, de nos jours, les chrétiens, juifs et mahométans rivalisent les uns avec les autres pour honorer Son nom. Nous implorons chaque croyant en Jésus-Christ de n’avoir de repos jusqu’à ce qu’il puisse dire : « J’ai confiance en Dieu et j e veux agir selon ma foi » (Actes 27 : 25). Néanmoins, avant d’abandonner la question de la mise à l’épreuve de Dieu, nous voulons attirer l’attention sur le fait que Dieu nous amène parfois à. «Le mettre à l’épreuve ». Plus d’une fois, Dieu a mis dans le cœur de Miss Carmichael de prier pour des choses dont elle ne voyait pas à priori l’utilité. Cependant, elle se sentait poussée par le Saint-Esprit à les demander. Elles lui furent non seulement accordées, mais s’avérèrent être un bienfait inestimable. Oui, Dieu sait de quelles 48

choses nous avons besoin, que nous les désirions ou non, avant que nous ne les demandions. Dieu n’a-t-Il pas dit : «je ne t’abandonnerai point» (Hébreux 3 :15) ? Bien souvent, Miss Carmichael fat tentée de faire savoir à d’autres ce dont elle avait particulièrement besoin, mais toujours il lui venait l’assurance intérieure, comme si c’était la voix de Dieu : «Je le sais et cela suffit». Et, comment aurait-il pu en être autrement ? Dieu était glorifié. Durant la difficile période de la guerre, même les païens avaient coutume de dire : « Leur Dieu les nourrit. » « N’est-ce pas connu dans tout le pays, demanda un païen, que leur Dieu exauce les prières ? » Oh, que Dieu fat donc glorifié par leur simple foi ! Pourquoi ne mettons-nous pas, nous aussi, notre confiance en Dieu? Pourquoi ne prenons-nous pas Dieu au mot ? Est-il advenu que des croyants ou des incroyants disent en ce qui nous concerne : « Nous savons, tes prières sont exaucées » ? Vous, missionnaires dans le vaste monde, écoutez ! (Oh, que ces mots puissent parvenir à chaque oreille et remuer tous les cœurs !) C’est le plus grand désir de Dieu - de notre Sauveur Jésus-Christ qui nous aime — que chacun d’entre nous puisse avoir la même foi forte que celle de la missionnaire pleine de dévotion, dont nous venons de parler. Notre Père céleste ne veut pas qu’un seul de Ses enfants ait un moment d’anxiété ou un besoin insatisfait. Peu importe l’étendue de notre besoin et les nombreuses choses qui nous sont nécessaires; si seulement nous Le « mettons à l’épreuve » de la manière dont II nous le demande, nous n’aurons jamais assez de place pour recevoir toute la bénédiction qu’il répandra (cf. Malachie 3 : 10). Combien de fois sommes-nous inquiets et accablés inutilement, parce que, tout en « cherchant Dieu en prière », nous ne nous fions pas à Sa parole ! Pourquoi trouvons-nous si difficile de mettre notre confiance en Lui ? Nous a-t-Il jamais déçus ? N’at-Il pas continuellement donné l’assurance qu’il était prêt à 49

accorder toutes les demandes que nous Lui ferions d’un cœur pur, « en Son nom » ? « Demandez-moi » ; « Priez » ; « Eprouvez- vous ». La Bible est pleine de réponses à la prière, de magnifiques et merveilleuses réponses ; et pourtant, notre foi nous abandonne et nous déshonorons Dieu par notre manque de confiance en Lui ! 11 faut toutefois que notre œil soit «pur» si notre foi doit être simple et « tout notre corps éclairé » (Matthieu 6 : 22). Christ doit être le seul Maître. Nous ne pouvons pas nous attendre à être délivrés de l’anxiété alors que nous essayons de servir Dieu et Mammon (cf. Matthieu 6 : 24 + 25). De nouveau, nous sommes ramenés à la vie victorieuse ! Quand nous offrons vraiment nos corps « comme un sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu » (Romains 12 : 1), quand nous livrons nos membres « comme esclaves à la justice, pour arriver à la sainteté» (Romains 6 :19), Il se donne alors à nous et nous remplit « de toute la plénitude de Dieu » (Ephésiens

: 19). Gardons toujours présent à l’esprit que la véritable foi ne nous amène pas seulement à croire qu’il peut exaucer les prières, mais qu’il les exauce vraiment. Il se peut que nous soyons lents à la prière, mais « le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de la promesse » (2 Pierre 3:9). N’est-ce pas une expression frappante ? La mise à l’épreuve de Dieu probablement la plus extraordinaire qui nous soit racontée par cette missionnaire de Dohnavur est la suivante : La question se posa d’acheter une maison de repos sur la colline avoisinante. Qu’était-il opportun de faire ? Dieu seul pouvait décider. On pria beaucoup et, à la fin, il fat demandé à Dieu que, si Sa volonté était de faire l’achat de la maison, il arriva exactement la somme de 100 livres. Le montant arriva immédiatement, mais on hésitait encore. Deux mois plus tard, ils demandèrent à Dieu de donner le même signe de consentement à l’achat. Le jour même, il arriva un autre chèque de 100 livres sterling. Pourtant même à ce moment-là, ils eurent à peine le désir d’entreprendre quelque chose dans cette affaire. En 50

l’espace de quelques jours, il leur parvint toutefois encore un autre montant de 100 livres qui était expressément destiné à l’achat d’une telle maison. Nos cœurs ne débordent-ils pas de joie quand nous nous souvenons que Dieu est si bon ? La charité est toujours «pleine de bonté» (1 Corinthiens 13 : 4) ; et Dieu est Amour. Penses-y lorsque tu pries. Notre Seigneur est « plein de bonté ». Ceci devrait nous aider dans nos intercessions. Il a tant de patience envers nous, quand notre foi chancelle ! « Combien est précieuse ta bonté, â Dieu !» (Psaume 36 : 8) ; «ta bonté vaut mieux que la vie» (Psaume 63:4). Le danger, c’est qu’en lisant des textes relatifs à cette foi simple, nous disions : « Que c’est merveilleux ! » en oubliant que Dieu cherche en chacun d’entre nous une telle foi et une prière semblable. Dieu n’a pas de favoris ! Il veut que je plie et que tu pries. Il permet que des choses se produisent, pareilles à celles décrites précédemment, et fait en sorte que nous en ayons connaissance — non pour nous surprendre, mais pour nous stimuler. On souhaite parfois que les chrétiens oublient toutes les règles établies par l’homme, qui dressent une clôture autour de la prière. Soyons simples, naturels ! Prenons Dieu au mot. Souvenons-nous que « la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes» ont été manifestés (cf. Tite 3:4). Parfois, Dieu introduit les hommes dans la vie de prière. Quelquefois cependant, Dieu doit nous pousser dans une vie telle que celle-là. Quand certains d’entre nous jettent un regard rétrospectif sur leur vie menée plus ou moins sans la prière, quel émerveillement, et aussi quelle joie les saisissent à la pensée de l’amour et de la «patience de Christ » (cf. 2 Thessaloniciens 3 : 5) ! Où serions-nous sans cela ? Nous Le quittons, mais — que Son nom soit loué ! — Il ne nous a jamais laissés et ne le fera jamais non plus. Nous doutons de Lui ; nous nous défions de Son amour, de Sa providence et de Sa conduite ; nous faiblissons en chemin et murmurons ; Lui, pourtant, est là tout le temps pour nous bénir et répandre sur nous une bénédiction si grande qu’il 51

n’y a pas la place pour la recevoir. La promesse de Christ reste valable : « Ce que vous demande^ m mon nom, je le ferai, afin que mon Père soit glorifié dans le Fils» (Jean 14:13). Croyons donc Dieu désormais ! .

5

-

QU'EST-CE QUE LA PRIÈRE ? D. L. Moody s’adressa un jour à une assemblée d’enfants, au cours d’une rencontre où ils étaient venus en masse, à Edimbourg. Afin de retenir leur attention, il commença par une question : « Qu’estce que la prière ? » En réalité, il voulait répondre lui-même à la question et n’attendait aucune réponse. Il fut très étonné de voir se lever une grande quantité de petites mains à travers tout le hall. Il demanda alors à un garçon de répondre, et la réponse vint immédiatement, claire et correcte : « Prier signifie faire nos demandes à Dieu au nom de Jésus pour des choses qui sont conformes à Sa Volonté, avec la confession de nos péchés et notre reconnaissance pour Sa miséricorde. » Moody s’en réjouit et fit la remarque : « Remercie Dieu, mon garçon, d’être né en Ecosse ! » C’était toutefois il y a bien longtemps. Quel genre de réponse recevrait-il aujourd’hui ? Combien d’enfants pourraient donner une définition de la prière ? Réfléchissons un instant et demandons-nous quelle réponse nous donnerions personnellement. Qu’entendons-nous par prière ? Je crois que la grande majorité des chrétiens dirait: «Prier signifie demander quelque chose à Dieu. » Pourtant, la prière est sûrement beaucoup plus que de « faire faire nos courses à Dieu », comme quelqu’un l’a exprimé un jour. C’est tout de même beaucoup plus que l’attitude du mendiant frappant à la porte de l’homme riche. Le mot prière signifie en réalité « adresser un souhait à », c’est- à-dire à Dieu. Tout ce que la vraie prière recherche, c’est Dieu ; avec Lui, 52

nous obtenons en effet tout ce dont nous avons besoin. Prier, c’est tout simplement laisser notre âme « se tourner vers Dieu ». David décrit cela comme l’élévation de l’âme vivante vers le Dieu vivant. «Eternel, f élève à Toi mon âme » (Psaume 25 : 1). Quelle merveilleuse description de la prière est-ce là ! Quand nous désirons que notre âme contemple le Seigneur, nous éprouvons en même temps le vif désir de voir sur nous la splendeur de Sa sainteté. Lorsque nous élevons nos âmes vers Dieu en priant, nous donnons ainsi à Dieu la possibilité de faire en nous et avec nous ce qu’il veut. Par la prière, nous nous mettons à la disposition de Dieu. Dieu est toujours à nos côtés, mais nous ne sommes pas toujours « à Ses côtés ». Là où les hommes prient, une occasion s’offre à Dieu. « La prière », dit un vieux mystique juif, « est le moment

53

où le ciel et la terre s’embrassent. » Il est donc certain que la prière ne consiste pas à persuader Dieu de faire ce que nous voulons qu’il fasse. Il ne s’agit pas de soumettre à notre volonté celle d’un Dieu peu disposé en notre faveur. La prière ne change pas les desseins de Dieu, bien qu’elle puisse entraîner la manifestation de Sa puissance. «Nous ne devons pas nous représenter la prière comme un moyen de vaincre la résistance de Dieu », dit l’archevêque Trench2, « mais comme un élément nous permettant de concevoir son immense bonne volonté. » Dieu veut toujours notre plus grand bien. Même la prière faite dans l’ignorance et l’aveuglement ne peut Le détourner de cette intention — quoiqu’en priant avec persistance pour des choses qui, en réalité, sont nuisibles, nous puissions réussir en cela (par notre obstination), et en souffrir en conséquence. «Il leur accorda ce qu’ils demandaient» , Dit le psalmiste, « puis II envoya le dépérissement dans leur corps» (Psaume 106 :15). Ils s’attirèrent eux-mêmes ce «dépérissement». Ils étaient «maudits avec le fardeau d’une prière exaucée ». Dans l’esprit de certaines gens, la prière n’est là que pour les cas de besoin ! Quand le danger les menace ou qu’ils sont atteints d'une maladie, quand certaines choses font défaut ou que des difficultés surgissent, alors ils prient. Ils sont semblables à cet infidèle, en bas, dans la mine de charbon ; quand le toit commença à s’effondrer, il se mit à prier. Un vieux chrétien, qui se tenait tranquillement près de lui, fit cette remarque : « Ah, il n’y a rien de tel que des morceaux de charbon pour amener un homme à prier ! » Prier est cependant beaucoup plus que le seul fait de demander quelque chose à Dieu — bien que ceci soit une 2 Richard Ch. Trench (1809-1866), théologien et archevêque de Dublin, auteur de différents ouvrages théologiques et littéraires partie très précieuse de la prière —,

ne serait-ce que parce qu’elle nous rappelle notre extrême 54

dépendance vis-à-vis de Dieu. C’est aussi une communion avec Dieu — l’occasion d’avoir des rapports avec Dieu — de parler avec (et pas seulement à) Dieu. Nous apprenons à connaître les gens en parlant avec eux. Or, en ce qui concerne Dieu, nous parvenons à Le connaître de la même manière. Le plus grand résultat de la prière n’est pas la délivrance du mal ou l’assurance d’obtenir une chose que l’on désire, mais la connaissance de Dieu. «Or, la vie éternelle, c’est qu’ils Te connaissent, Toi, le seul vrai Dieu» (Jean 17 : 3). Oui, la prière permet de découvrir Dieu davantage, et c’est la plus grande découverte que l’âme puisse faire. Encore aujourd’hui, les hommes s’écrient : « Oh, si je savais où le trouver; si je pouvais arriver jusqu’à son trône ! » (Job 23 : 3). Le chrétien qui s’agenouille LE « trouve » toujours et est trouvé par LUI. L’apparition céleste de notre Seigneur Jésus aveugla Saul de Tarse lorsqu’il tomba à terre, mais Paul nous raconte plus tard qu’en priant dans le temple, à Jérusalem, il était tombé en extase et avait vu Jésus. «Et je vis le Seigneur... » (Actes 22:18). A cette occasion, Christ le chargea de sa grande mission, celle d’aller vers les gentils. La vision est toujours un signe précurseur de la vocation et du risque. Il en fut ainsi en ce qui concerne Esaïe. ^ ...je vis le Seigneur assis sur un trône très élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple» (Esaïe 6 :1). Le prophète était manifestement dans le sanctuaire, en train de prier, quand ceci se produisit. Cette vision était également un prélude à un appel au service, « Va ... ». Il est toutefois impossible d’avoir une vision de Dieu si nous ne prions pas. Et là où il n’y a pas de vision, l’âme périt. Une vision de Dieu ! Le frère Laurent3 a dit une fois : « La prière n’est rien d’autre qu’un sens de la présence de Dieu », — et c’est justement cela, connaître la présence de Dieu. Un ami d’Horace Bushnell* eut un jour l’occasion de voir cet homme prier. Une merveilleuse sensation de la proximité de Dieu l’envahit. Il dit : « Quand Horace Bushnell se cacha le visage dans ses mains et pria, je n’osai avancer ma main dans l’obscurité, de peur de toucher Dieu. » Le psalmiste de jadis était-il conscient 55 de

cela, lorsqu’il s’écria : «Oui, mon âme, confie- toi en Dieu !» (Psaume 62 : 6) ? Je crois que notre échec dans la prière est dû, en grande partie, au fait que nous n’ayons pas réfléchi à la question : « Qu’estce que la prière ? » Il est bon d’être conscient que nous sommes toujours en présence de Dieu, mais il est encore mieux de Le contempler dans l’adoration. Cependant, le mieux de toute est encore de s’entretenir avec LUI comme avec un ami — et c’est cela, la prière ! La véritable prière, à son stade le plus élevé et le meilleur, révèle une âme assoiffée de Dieu et de Dieu seul. La véritable prière sort des lèvres de ceux dont tout l’être est tendu seulement vers les choses d’en Haut. Quel homme de prière fut Zinzendorf ! Pourquoi ? Il cherchait davantage le donateur que les dons. Il disait : «J’ai une passion et c’est LUI, LUI seul. » Même le mahométan semble avoir conçu cette pensée. Il dit qu’il y a trois degrés dans la prière : le plus bas correspond à la prière dite seulement avec les lèvres, le suivant, c’est quand, par un effort résolu, nous réussissons à fixer nos pensées sur des choses divines, le troisième degré, c’est quand l’âme éprouve de la difficulté à se détourner de Dieu. Nous savons naturellement que Dieu nous enjoint à « Lui demander ». Jusque-là, nous Lui obéissons tous ; et nous pouvons effectivement rester assurés qu’une telle prière non seulement est agréable à Dieu, mais couvre aussi tous nos besoins. Il faudrait cependant qu’un enfant soit bizarre pour rechercher la présence de son père seulement quand il désire obtenir quelque chose de lui. N’aspirons-nous pas tous à atteindre un plus haut niveau de la prière que celui où l’on ne fait que demander ? Comment y parvenir ? Il me semble que deux pas seulement sont nécessaires — ou faut-il dire : deux pensées ? Nous devons avant tout avoir une conception de Dieu et ensuite de la grâce de Dieu. Une telle aspiration n’a sans doute rien de fantastique, bien que quelques-uns soient susceptibles de demander quel rapport il y a entre la gloire de Dieu et la prière. Ne devrions-nous pas cependant nous rappeler 56

qui est Celui auquel nous adressons des prières ? Crois-tu qu’il y ait parmi nous quelqu’un qui passe suffisamment de temps à méditer et à s’émerveiller de la gloire de Dieu qui surpasse tout ? Crois-tu que l’un de nous ait saisi la pleine signification du mot « grâce » ? Nos prières ne sont- elles pas inefficaces et sans force — oui, quelquefois même dépourvues de l’esprit de prière — parce que nous nous présentons devant Dieu d’une manière irréfléchie et sans nous être préparés, sans avoir conscience de la majesté et de la gloire de Dieu, duquel nous nous approchons, et sans considérer non plus l’immense richesse de Sa gloire en Jésus, le Christ, à laquelle nous espérons pouvoir recourir ? Il faut que nous ayons une vision plus glorieuse de Dieu. Puissions-nous prendre la décision, avant d’exposer l’objet de notre requête à Dieu, de méditer d’abord sur la gloire et la grâce de Dieu, — car II nous offre les deux ! Nous devons élever nos cœurs vers Dieu. Approchons- nous de Dieu et adressons nos prières au Roi des rois et Seigneur des seigneurs, « qui seul possède l’immortalité, et qui habite une lumière inaccessible ...à qui appartiennent l’honneur et la puissance éternelle » (1 Timothée 6 :16). Offrons-Lui donc notre adoration et nos louanges pour Sa gloire immense. La consécration ne suffit pas, il faut que nous l’adorions. «Saint, saint, saint est l’Eternel des armées!» crient les séraphins, « toute la terre est pleine de sa gloire ! » (Esaïe 6:3). « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts », crie la «multitude de l’armée céleste» (Luc 2 : 24). Pourtant, certains d’entre nous essayent d’avoir une communion avec Dieu sans s’arrêter pour «ôter leurs souliers de leurs pieds » (Exode 3:5). Nous pouvons approcher Sa gloire avec hardiesse. Notre Seigneur n’a-t-Il pas prié pour que Ses disciples voient Sa gloire ? (cf. Jean 17 : 24). Pourquoi ? Et pourquoi « toute la terre est-elle pleine de sa gloire » ? Le télescope révèle Sa gloire infinie, et le microscope laisse deviner la grandeur de Sa gloire. Même l’œil nu peut voir Son éminente gloire dans la nature, la clarté du soleil, la mer et le ciel. Que signifie tout cela ? Ces choses ne sont qu’une révélation 57

partielle de la gloire de Dieu. Ce n’était pas le désir de s’épanouir qui poussa notre Seigneur à prier ainsi : « Père, glorifie ton Fils... », «Glorifie-moi, ô Père » (Jean 17 : 1,5). Notre Seigneur veut que nous reconnaissions Son infinie fiabilité et Sa puissance illimitée, de manière à ce que nous puissions l’approcher avec une foi simple et dans la confiance. En annonçant la venue du Seigneur, le prophète déclara : «lui gloire de l'Éternel sera révélée, et au même instant toute chair la verra » (Esaïe 40 : 5). Nous ne pouvons prier convenablement qu’après avoir eu un aperçu de Sa gloire. C’est la raison pour laquelle notre Seigneur a dit : ce Voici donc comment vous devez prier. Notre Père qui est aux deux (le royaume de la gloire), que ton nom soit sanctifié ! » (Matthieu 6:9). Rien ne peut davantage bannir la crainte et le doute que le fait d’entrevoir Sa gloire. Ne serait-ce pas pour nous une aide, avant que nous ne présentons notre

58

Requête à Dieu, de Lui offrir notre adoration avec des mots employés par des saints du temps passé ? Il se peut que certaines âmes pieuses n’aient pas besoin de cette aide. On raconte de saint François d’Assise qu’il passait fréquemment une heure ou deux en prière, au sommet du Mont Averne, et qu’en la circonstance, le seul mot qui s’échappait de ses lèvres était «Dieu », répété à des intervalles réguliers. Il commençait par l’adoration et en restait souvent là ! La plupart d’entre nous ont cependant besoin d’un peu d’aide pour pouvoir se faire une idée de la gloire du Dieu invisible, afin d’être en mesure de Le louer et de L’adorer comme il convient. Le vieux William Law4 disait : « Quand tu commences à prier, emploies les expressions désignant les attributs de Dieu qui te rendent le plus conscient de Sa grandeur et de Sa toute-puissance. » Ce point est d’une importance tellement grande que nous nous permettons de rappeler à nos lecteurs des mots qui les aideront. Certains d’entre nous peuvent commencer chaque jour avec un regard vers les cieux, tout en disant : « Gloire soit au Père et au Fils et au Saint- Esprit. » La prière « 0 Dieu saint, Seigneur toutpuissant. Sauveur saint et miséricordieux » suffit souvent à inspirer à notre âme une crainte solennelle et un esprit de sainte adoration. De même, le « Gloria in Excelcis » de la communion est très exaltant : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts et paix sur la terre ... Nous Te louons, nous Te bénissons, nous T’adorons, nous Te glorifions ; nous Te rendons grâce pour Ta grande gloire. Seigneur Dieu, Roi céleste, Père tout-puissant. » Oui parmi nous peut offrir une telle louange et rester impassible, insensible à la

68

présence même et à la merveilleuse majesté de Dieu ? Il est bon de dire, oui, de s’écrier : « Mon âme magnifie le Seigneur et mon esprit tressaille de joie en Dieu, mon Sauveur. » Ceci nous élève dans les lieux célestes, comme ces paroles l’expriment : Saint, saint, saint, Seigneur Dieu tout-puissant, Toutes Tes œuvres louent Ton grand nom, Terre, ciel et mer s’unissent en Te glorifiant. Pouvons-nous saisir l’esprit du psalmiste et chanter : «Mon âme, bénis l'Eternel, et que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom !» (Psaume 103 : 1) ? «Mon âme, bénis l’Eternel! Eternel mon Dieu, tu es merveilleusement grand ; tu es revêtu de splendeur et de majesté » (Psaume 104: 1). Quand apprendrons-nous que « dans son palais tout s’écrie : Gloire!» (Psaume 29 : 9) ? Rendons-Lui donc gloire, nous aussi ! Un tel culte rendu à Dieu, une telle adoration, une telle louange et de pareilles actions de grâces nous donnent non seulement l’esprit de prière, mais contribuent d’une mystérieuse façon à ce que Dieu puisse nous apporter Son aide. Nous souvenons-nous de ces merveilleuses paroles : ce Celui qui o f f r e pour sacrifice la louange me glorifie ; et à celui qui règle sa voie, je lui ferai voir le salut de Dieu » (Psaume 50 : 23) ? La louange et les actions de grâces n’ouvrent pas seulement les portes du ciel pour que nous puissions approcher Dieu, mais «préparent un chemin pour Dieu » afin qu’il puisse nous bénir. Paul dit : « Soyez toujours joyeux », avant de faire l’exhortation : «Prier sans cesse». C’est pourquoi notre louange, aussi bien que notre prière, devrait avoir lieu sans cesse. Lors de la résurrection de Lazare, la prière du Seigneur a comme première expression celle de la gratitude : «Père, je te rends grâces de ce que tu m’as exaucé » (Jean 11 : 41). Il le dit pour que ceux qui étaient autour de lui puissent l’entendre, et pour que nous l’entendions également. Tu te demandes peut-être pourquoi nous devons offrir à Dieu des actions de grâces pour Sa grande gloire, quand nous nous 64

agenouillons pour prier, et aussi pourquoi nous devons passer du temps à méditer sur Sa gloire et à la contempler. Pourtant, n’est-Il pas le Roi de gloire ? Tout ce qu’il est et tout ce qu’il fait est gloire. Sa sainteté est «glorieuse» (cf. Exode-15.: 111Son nom est glorieux (cf. Deutéronome 28 : 58). Son œuvre est glorieuse (cf. Psaume 111 : 3). Sa puissance est glorieuse (c£ Colossiens 1:11). Sa voix est glorieuse (cf. Esaïe 30T3ÏÏ). —C’est de lui, par lui, et pour lui que sont toutes choses. A lui la gloire dans les siècles des siècles» (Romains 11: 36V Or. c’est Dieu qui nous dit de venir à Lui en priant. Ce Dieu est notre Dieu et II a « des dons pour les distribuer aux hommes » (Psaume 68 : 19). Dieu dit que tous ceux qui sont appelés de Son nom ont été créés pour Sa gloire (cf. Esaïe 43 : 7). Son Eglise, doit être glorieuse — sainte et irrépréhensible (cf. Ephésiens 5 : 27). As- tu jamais réalisé pleinement que le Seigneur Jésus désirait partager avec nous la gloire que nous voyons en Lui ? C’est le grand don qu’il nous fait, à nous Ses rachetés. Crois-moi, plus nous avons part à la gloire de Dieu, moins nous recherchons Ses dons. Pas seulement «lorsqu’il viendra pour être, en ce jour-là, glorifié dans ses saints » (2 Thessaloniciens 1 :10), il y aura pour nous de la gloire, mais déjà ici et à présentaujourd’hui. Il désire que nous prenions part à Sa gloire. Notre Seigneur Jésus ne l’a-t-Il pas dit Lui-même ? « Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée », déclare-t-Il (Jean 17 : 22). Quel est le commandement de Dieu ? «Lève-toi, sois illuminée Jérusalem), car ta lumière est venue, et la gloire de l’Eternel se lève sur toi» (Esaïe 60 : 1-2). Dieu désire que l’on dirait de nous ce que Pierre a dit un jour des disciples de Jésus : «... l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu, repose sur vous » (1 Pierre 4:14). Ne devrait-on pas voir en cela l’exaucement de la plupart de nos prières ? Pourrions- nous prier pour quelque chose de mieux ? Comment pouvons-nous obtenir cette gloire ? Comment serons- nous capables de la refléter ? Seulement en bénéficiant du résultat de la prière quand nous prions que le SaintEsprit, prend ce qui est a Christ et nous l’annonce» (Jean 16:15). Lorsque Moïse dit à Dieu : «Je te prie, laisse-moi voir ta gloire !», il 65

n’en vit qu’un peu seulement, mais put avoir part à cette gloire, et la peau de son visage rayonnait (cf. Exode 33 :18 ; 34 : 29). De même, quand nous contemplons, nous aussi, « la gloire de Dieu sur la face de Christ» (2 Corinthiens 4: 6), nous n’avons pas seulement un aperçu de cette gloire, mais en profitons nous- mêmes. Or, c’est cela la prière et le plus grand résultat de la prière. Il n’y a pas non plus d’autre moyen d’assurer cette gloire, afin que Dieu soit glorifié en nous (cf. Esaïe 60: 21). Il nous faut souvent méditer sur la gloire de Christ, la contempler et, de cette manière, la refléter et la recevoir nousmêmes. C’est ce qui arriva aux premiers disciples de notre Seigneur. Ils dirent avec émotion : «Nous avons contemplé sa gloire ! » ^eânT7T4JTTI3m7i^ t-il par la suite? Quelques pêcheurs simples, ignorants et obscurs vécurent un certain temps en la compagnie de Jésus et virent Sa gloire ; et voici qu’ils obtinrent eux- mêmes une partie de cette gloire. C’est alors que d’autres s’étonnèrent et «les reconnurent pour avoir été avec Jésus» (Actes 4 : 13) ; et si nous pouvons nous aussi témoigner avec Jean : «Notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus- Christ» (1 Jean 1 : 3), les gens diront la même chose de nous : « Ils ont été avec Jésus ! » Lorsqu’en priant, nous élevons nos âmes vers le Dieu vivant, nous acquérons la beauté de la sainteté aussi sûrement que les fleurs deviennent belles en profitant de la lumière du soleil. Notre Seigneur Lui-même n’a-t- II pas été transfiguré en priant ? Notre visage changera aussi et nous aurons notre Mont de la Transfiguration, quand la prière aura sa juste place dans notre vie. Les hommes verront sur notre visage « le signe extérieur et visible d’une grâce spirituelle intérieure » Notre valeur, pour Dieu et les hommes, est exactement en proportion de la mesure avec laquelle nous révélons la gloire de Dieu aux autres. Nous nous sommes tellement attardés sur la gloire de Celui auquel nous adressons nos prières que nous n’avons pas besoin maintenant de parler de Sa grâce. Qu’est-ce que la prière ? C’est un signe de la vie spirituelle. Pas 66

plus que l’on ne peut s’attendre à de la vie dans un corps mort, on ne peut s’attendre à de la vie spirituelle chez une personne qui ne prie pas ! Notre vie spirituelle et notre fructuosité sont toujours en proportion de la réalité de nos prières. Par conséquent, si dans l’ensemble, nous nous sommes éloignés de notre «patrie» en matière de prière, prenons aujourd’hui la résolution suivante : «Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai: Père ... » (Luc 15 :18). Lorsque j’eus atteint ce point précis, je posai ma plume, et sur la page de la première feuille de papier que je recueillis, se trouvaient ces mots : « La cause de notre échec est que nous voyons les hommes plutôt que Dieu. L’Eglise catholique trembla lorsque Luther vit Dieu. Le (grand Réveil) se déclara quand Jonathan Edwards vit Dieu. L’Écossé s’effondra quand John Knox vit Dieu. Le monde devint la paroisse d’un homme quand John Wesley vit Dieu. Des multitudes furent sauvées quand Whitefield vit Dieu. Des milliers d’orphelins purent être nourris quand Georg Müller vit Dieu. Or, Il est notre Seigneur, en exhortant cependant Ses disciples à prier. Nous savons que Christ Lui-même a condamné certaines « longues prières » (Matthieu 23 : 14), mais il s’agissait de longues prières faites par «hypocrisie» et «pour l’apparence » (Luc 20 : 47). Chers frères qui priez, croyez- moi, le Seigneur condamnerait pareillement beaucoup de nos «longues prières» faites chaque semaine dans nos réunions de prière — des prières qui tuent l’esprit de prière et se terminent en donnant l’illusion que Dieu est disposé à entendre ces « faibles soupirs » et « paroles indignes ». Dieu ne condamne cependant pas les longues prières quand elles sont sincères. N’oublions pas que notre Seigneur a passé des nuits entières à prier — la Bible fait le récit de l’une de ces nuits — mais nous ne connaissons pas la fréquence avec laquelle elles se répétèrent (cf. Luc 6:12). Quelquefois, « vers le matin ... », Il se levait et allait dans un lieu désert, pour prier (cf. Marc 1 : 35). Lui, l’homme parfait, passait davantage de temps en prière que nous. Il paraît indubitable qu’avec les saints de Dieu, à toutes les époques, 89

les nuits de prière en communion avec Dieu ont été suivies par des jours de puissance devant les hommes. Contrairement à ce que nous pourrions penser dans notre ignorance, Jésus ne s’est pas libéré de la prière, bien qu’il ait dû répondre aux pressants appels de son ministère et apporter Son aide en d’innombrables occasions. Après l’une de ces journées très chargées, au temps où Sa popularité avait atteint son apogée, alors que tout le monde recherchait Son contact et Son conseil, Il tourna le dos à tous et se retira sur une montagne, pour y prier (cf. Matthieu 14:23). Il nous est fait le rapport suivant : «... les gens venaient enfouie pour l’entendre et être guéris de leurs maladies. » Puis vient la remarque : «Et lui, il se retirait dans les déserts, et priait» (Luc 5:15 + 16). Pourquoi ? Parce qu’il savait que la prière était beaucoup plus efficace que le « service ». Nous disons que nous avons trop de travail pour prier. Pourtant, plus notre Seigneur était occupé, plus Il priait. Parfois, Il n’avait pas assez de temps libre pour pouvoir manger (cf. Marc 3 : 20), et il Lui arrivait d’avoir à peine le temps de prendre le repos et le sommeil nécessaires (cf. Marc 6 : 31). Cependant, Il prenait toujours le temps de prier. Si la prière fréquente et parfois de longues heures de prière étaient nécessaires à notre Seigneur, comment pourrions-nous alors en avoir moins besoin ? Je n’écris pas pour persuader les gens d’adopter mon opinion; ce serait une piètre affaire. Pour nous, c’est la vérité qui importe. Spurgeon a dit un jour : « Cela ne nous sert à rien de et de ne pas dire clairement au Seigneur ce que nous désirons recevoir de Sa main. Il n’est pas non plus opportun de faire de belles phrases : demandons à Dieu, de la manière la plus simple et la plus directe, ce que nous désirons. Je crois aux (prières d’affaires> ; je veux dire par là des prières dans lesquelles nous présentons à Dieu l’une des nombreuses promesses qu’il nous a faites dans Sa parole, en nous attendant à ce qu’elle soit réalisée aussi 90

certainement que nous touchons de l’argent à la banque, pour un chèque. Il ne nous viendrait, certes, jamais à l’esprit d’y aller, de nous pencher avec nonchalance au- dessus du comptoir, et de parler avec l’employé de banque de toutes sortes de choses, sauf du motif réel de notre déplacement, et de nous en aller ensuite sans l’argent dont nous avons besoin. Nous présenterions bien au contraire à l’employé l’ordre selon lequel une certaine somme doit être versée au porteur, et nous lui dirions alors de quelle façon nous voulons toucher le montant. Après avoir obtenu la somme, nous irions notre chemin pour traiter d’autres affaires. C’est une illustration exacte de la méthode suivant laquelle nous pouvons, avec certitude, recevoir de l’aide de la Banque du Ciel. » N’est-ce pas merveilleux ? Mais... ? Soyons clairs et résolus dans nos prières. Avant tout, mettons de côté l’éloquence — si nous avons tendance à cela ! Evitons tout « bavardage » inutile et venons dans la plénitude de la foi, en nous attendant à recevoir. Cependant, est-ce qu’un employé de banque me remettrait l’argent au guichet, si j’avais à côté de moi un voyou vigoureux, de mauvaise allure et bien armé, qu’il supposerait être un dangereux criminel n’attendant que de s’emparer de l’argent avant que mes faibles mains puissent le prendre ? On se l’imagine mal ! La Bible nous enseigne que Satan peut empêcher nos prières d’une manière ou d’une autre et en retarder l’exaucement. Pierre ne s’empresse-til pas d’attirer l’attention des chrétiens sur certaines choses, afin qu’elles ne puissent pas «faire obstacle à leurs prières » ? (1 Pierre 3:7). Nos prières peuvent être empêchées ! «Le malin vient et enlève ce qui a été semé dans son cœur» (Matthieu 13 :19). La Bible nous donne un exemple — probablement un parmi beaucoup d’autres — où le malin retint — retarda de trois semaines — l’exaucement d’une prière ! Nous ne mentionnons cela que pour montrer la nécessité de renouveler la prière et de prier avec persistance. 91

Nous renvoyons à Daniel 10:12 + 13: «Daniel, ne crains point ; car dès le premier jour où tu as eu à cœur de comprendre, et de f humilier devant ton Dieu, tes paroles ont été entendues, et c’est à cause de tes paroles que je viens. Le chef du royaume de Verse m’a résisté vingt et un jours ; mais voici, Micaël, l’un des principaux chefs, est venu à mon secours... » Nous ne devons pas fermer les yeux sur cette opposition satanique faisant obstacle à nos prières. Si nous devions nous contenter de demander à Dieu, une seule fois, quelque chose qui nous a été promis, ou que nous jugeons nécessaire, ces chapitres n’auraient jamais été écrits. Ne devrions-nous jamais renouveler les demandes que nous faisons à Dieu ? Je sais, par exemple, que Dieu ne veut pas la mort du pécheur. C’est pourquoi j’ai la hardiesse de prier ainsi : « 0 Dieu, sauve mon ami !» Ne devrais-je donc jamais prier de nouveau pour sa conversion ? Georg Müller pria chaque jour — et souvent —, pendant soixante ans, pour la conversion d’un ami. Quel éclaircissement la Bible donne-t-elle donc sur les prières d’un genre « propre aux affaires » ? Notre Seigneur nous a donné deux paraboles pour nous enseigner la persistance et la persévérance dans la prière. L’homme qui, à minuit, alla demander trois miches de pain à son ami, obtint ce dont il avait besoin, «à cause de son insistance» — ou «persistance», c’est- à-dire, de son « import unité », au sens littéral du mot (cf. Luc 11 : 8). La veuve qui «importuna» le juge inique « en venant sans cesse », finit par obtenir son droit. Notre Seigneur ajoute : «Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui ment- à lui jour et nuit, et tardera-t-il à leur égard ? » (Luc 18:7). Combien notre Seigneur s’est réjoui à propos de la pauvre femme cananéenne qui ne voulut pas accepter comme réponse les refus et le fait d’être renvoyée ! A cause de l’insistance qu’elle mit à demander toujours, Il dit : «O femme, ta foi est grande ; qu’il te soit fait comme tu veux ! » (Matthieu 15 : 28). Même notre Seigneur, dans son angoisse, à Gethsémané, trouva nécessaire de redire plusieurs fois Sa prière : «Il les quitta, et, s’éloignant, il pria pour la troisième fois, répétant les mêmes 92

paroles » (Mat 26 : 44). De même Paul, l’apôtre de la prière, demanda plusieurs fois à Dieu de lui retirer l’écharde qu’il avait dans la chair : « Trois fois j’ai prié le Seigneur de l’éloigner de moi» (2 Corinthiens 12 : 8). Dieu ne peut pas toujours nous accorder immédiatement ce que nous demandons. Parfois, nous ne sommes pas aptes à recevoir le don. Quelquefois II dit «Non» pour nous donner quelque chose de beaucoup mieux. Pensons aux jours que Pierre a passés en prison. Si notre fils était emprisonné injustement, s’attendant à devoir mourir d’un moment à l’autre, nous contenterions-nous alors (ou pourrions-nous nous contenter) d’adresser une seule fois une prière d’un genre « propre aux affaires » en disant : « O Dieu, délivre mon enfant des mains de ces hommes ! »? Ne nous mettrions-nous pas à prier abondamment et avec ferveur ? C’est précisément de cette façon que l’Église pria pour Pierre. «L’Eglise faisait sans cesse des prières à Dieu pour lui» (Actes 12: 5). En étudiant la Bible, nous pouvons constater qu’un traducteur dit «sans cesse», alors que les autres traduisent par «ferveur ». Le Dr. Torrey fait observer qu’aucune de ces traductions ne donne toute la force de l’expression grecque. L’expression signifie littéralement « avec intensité » ou « avec de grands efforts ». Il montre l’âme sous la tension d’un désir profond et intense. On intercède intensément pour Pierre. Le même mot est employé en ce qui concerne notre Seigneur luttant à Gethsémané : «Etant en agonie, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme de grosses gouttes de sang, qui tombaient à terre » (Luc 22 : 44). C’était une sérieuse lutte, oui, l’agonie même, alors qu’il priait. Qu’en est-il au sujet de nos prières ? Nous sentons- nous poussés à lutter dans la prière ? Beaucoup de saints appelés par Dieu disent : «Non !», craignant qu’une telle lutte ne révèle un grand manque de foi. Cependant, la plupart des expériences que notre Seigneur a faites seront faites par nous aussi. Nous sommes crucifiés avec Christ et ressuscités avec Lui. Ceci ne suscite- t-il pas en nous le 93

désir de sauver des âmes ? Revenons à nos expériences humaines. Pouvons- nous faire autrement que de lutter dans la prière pour des enfants aimés qui vivent dans le péché ? Je me demande si un être peut porter la responsabilité pour des âmes — avoir de la passion pour des âmes —, sans éprouver le besoin de prier instamment. N’allons-nous pas alors, comme John Knox, nous écrier : « 0 Dieu, donne-moi l’Écosse — ou je meurs ! » ? Ici, la Bible nous aide de nouveau. N’était-ce pas une sérieuse cure d’âme et une lutte dans la prière, quand Moïse s’adressa à Dieu en disant : «Ah ! Ce peuple a commis un grand péché. Ils se sont fait un dieu d’or. Pardonne maintenant leur péché ! Sinon, efface- moi de ton livre que tu as écrit» (Exode 32: 32). N’était-ce pas une lutte dans la prière, lorsque Paul dit : « Je voudrais — (prie pour...) — être moi-même anathème et séparé de Christ pour mes frères... » (Romains 9 : 3) ? Nous pouvons, en toute circonstance, être absolument sûrs que notre Seigneur, qui pleura sur Jérusalem et «présenta avec de grands cris et avec des larmes des prières et des supplications » (Hébreux 5 : 7), ne sera pas offensé s’il nous voit pleurer à propos d’égarés. Non, ne se réjouira-t-Il pas plutôt en voyant notre tristesse à cause du péché qui l’offense ? Le nombre insignifiant de conversions, dans tant de ministères, n’est-il pas dû en réalité au manque de lutte dans la prière ? Oh, comme nos cœurs sont souvent froids ! Que nous nous soucions peu de ceux qui sont perdus ! Oserons-nous critiquer les hommes et les femmes qui éprouvent une vive inquiétude à l’égard des pécheurs en train de se perdre ? Dieu défendrait-Il cela ? Non, il existe une telle lutte dans la prière — certainement pas parce que Dieu n’est pas disposé à nous exaucer — mais à cause des «princes de ce monde de ténèbres » (Ephésiens 6:12 ). Le véritable mot, traduit ici par « lutte » dans la prière, signifie à peu près « rivalité ». Le combat n’est pas à mener entre Dieu et 94

nous ; Il est Un avec nous dans nos efforts. Le combat est dirigé contre le diable, bien qu’il soit un ennemi vaincu (cf. 1 Jean 3 : 8). Il désire contrecarrer nos prières. « Car nous n \ 'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes» (Ephésiens 6:12). Nous sommes, nous aussi, dans ces «lieux célestes en Chris» (Ephésiens 1 :3), et c’est seulement en Christ que nous pouvons obtenir la victoire. Notre lutte peut être un combat intérieur, de sorte que nous ne nous laissions pas aller à suivre les suggestions de Satan et gardions nos pensées fixées sur Christ, notre Sauveur. — Cela signifie non seulement veiller, mais aussi prier (cf. Ephésiens 6:18); «veiller pour prier». Nous sommes réconfortés par le fait que «l’Esprit nous aide dans notre faiblesse; car nous ne savons pas ce qu'il nous convient de demander pour prier comme il faut » (Romains 8:26). De quelle manière l’Esprit peut-il nous aider et nous enseigner, si ce n’est par des exemples et des préceptes. Comment l’Esprit « prie »-t-il ? «L’Esprit lui-même intercède par des «soupirs inexprimables » (Romains 8 : 26). L’Esprit lutte-t-Il en priant, comme le fit jadis le Fils, à Gethsémané ? Si l’Esprit prie en nous, ne devrions-nous pas avoir part à Ses « soupirs » dans la prière ? Et si notre lutte dans la prière affaiblit en même temps notre corps, les anges ne viendront- ils pas alors nous fortifier comme ils le firent pour notre Seigneur ? (cf. Luc 22 : 43). Il se peut que — comme Néhémie — nous pleurions, soyons dans la désolation, et que nous jeûnions, quand nous nous présentons devant Dieu pour prier. « Mais », demandera peut-être quelqu’un, « le souci provenant de l’influence divine, en ce qui concerne le péché, et le fait de désirer ardemment le Salut des autres ne vont-ils pas provoquer en nous un dur combat qui n’est pas nécessaire, et causer du déshonneur à Dieu ? » Cela ne va-t-il pas révéler un manque de foi en les promesses 95

de Dieu ? Il se peut qu’il en soit ainsi. Cependant, il n’y a guère de doute que Paul — tout au moins quelquefois — considérait la prière comme un combat (cf. Romains 15 : 30). Dans son épître aux chrétiens de Colosses, il écrit : « Je veux, en effet, que vous sachiez combien est grand le combat que je soutiens pour vous .. .et pour tous ceux qui n’ont pas vu mon visage en la chair, afin qu’ils aient le cœur rempli de consolation » (Colossiens 2 :1 + 2). Il fait ici, sans aucun doute, allusion à ses prières pour eux. Dans un autre passage, Paul parle d’Epaphras comme étant quelqu’un qui «ne cesse de combattre pour vous dans ses prières, afin que, parfaits et pleinement persuadés, vous persistiez dans une entière soumission à la volonté de Dieu » (Colossiens 4:12). Le mot « combat » employé ici correspond à peu de chose près à notre mot « agonie ». C’est le même mot qui est utilisé à l’égard de notre Seigneur quand, priant Lui-même, Il est « en agonie », c’est-à-dire en lutte avec la mort (cf. Luc 22 : 44). Paul dit encore : «Epaphras a une grande sollicitude pour vous », c’est-à-dire dans ses prières. Paul le vit prier en prison et fut témoin du long combat au cours duquel il déploya ses infatigables efforts en faveur des Colossiens. Comme le gardien auquel Paul était enchaîné a dû être surpris — profondément impressionné même —, en observant ces hommes alors qu’ils priaient ! Leurs paroles, leurs larmes, leurs ardentes supplications, lorsqu’en pliant, ils élevaient leurs mains liées, doivent avoir été pour lui une révélation. Que penseraient-ils de nos prières ? Paul parlait sans doute de sa propre habitude, quand il exhorta les chrétiens d’Ephèse et d’ailleurs « à faire en tout temps par l’Esprit, toutes sortes de prières et de supplications, en veillant avec une entière persévérance, et à prier pour tous les saints, ainsi que pour l u i . . . ambassadeur dans les chaînes » (Ephésiens 6 :18-20). C’est une image de sa propre vie de prière, nous pouvons en être sûrs. La prière rencontre des obstacles que l’on peut éliminer à force de prier. C’est ce que nous voulons exprimer quand nous parions d’aller jusqu’au bout de la prière. Nous devons lutter contre les 96

machinations de Satan. Il peut s’agir d’une fatigue ou d’une douleur physique, de certaines pensées qui persistent à nous accaparer, ou du doute, ou bien des assauts directs d’armées spirituelles des ténèbres. Pour nous, comme pour Paul, la prière est une sorte de combat ou de lutte, tout au moins quelquefois, ce qui nous oblige à nous réveiller « pour nous attacher à Dieu ». Aurions-nous tort en osant prétendre que très peu de gens luttent en priant ? N’en est-il pas ainsi ? Ne doutons cependant jamais de la puissance de notre Seigneur et de la richesse de Sa grâce. L’auteur du livre intitulé « Le secret du chrétien pour une vie heureuse »' raconta à un petit cercle d’amis, juste avant sa mort, un incident qui s’était produit dans sa vie. Il me sera certainement permis d’en faire le récit. Une amie qui lui rendait visite occasionnellement, pour deux ou trois jours, mettait vraiment à chaque fois son * Hannah Whitatl Smith (1832-1911) humeur et sa patience à l’épreuve. Chacune de ces visites demandait une sérieuse préparation à la prière. Un jour, cette « chrétienne exigeante » décida même de rester toute une semaine ! L’hôtesse pensa que, dans ces circonstances, seule une nuit entière de prière pourrait la fortifier pour cette grande épreuve. Nantie d’une petite assiette de biscuits, elle se retira de bonne heure dans sa chambre à coucher, pour passer la nuit à genoux devant Dieu. Elle voulait demander au Seigneur de lui accorder la grâce de pouvoir rester douce et aimable pendant toute la durée de la visite attendue. A peine s’était-elle agenouillée près de son lit, que les paroles contenues dans Philippiens 4 : 19 lui vinrent à l’esprit : «Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Jésus- Christ». Toutes ses craintes se dissipèrent. Elle dit : «Lorsque j’eus pleinement conscience de cela, je rendis grâce à Dieu et Le louai pour Sa bonté. Ensuite, j’allai rapidement au lit et dormis toute la nuit. Le lendemain matin, mon invitée arriva, et sa visite me fit vraiment plaisir. » Personne ne peut établir de règle rigide en ce qui concerne la prière. Seul le Saint-Esprit de Dieu plein de grâce peut ici nous diriger d’instant en instant. Rappelons-nous maintenant que la prière est un vaste sujet. Comme l’a dit l’évêque Moule, la vraie prière peut s’exprimer de la manière la plus diverse. 97

Nous pouvons simplement faire connaître nos besoins à Dieu (cf. Philippiens 4: 6). Il ne faudrait pas croire que la prière doit toujours être un conflit et une lutte. En effet, s’il en était ainsi, beaucoup d’entre nous deviendraient des épaves spirituelles. Nous aurions des dépressions nerveuses et serions menés de bonne heure à la tombe. Beaucoup sont déjà dans l’impossibilité purement physique de rester longtemps dans la même position pour prier. Le Dr. Moule a dit : « La véritable et victorieuse prière est offerte continuellement sans le moindre effort physique ni dérangement. C’est souvent dans la plus grande tranquillité du corps et de l’âme qu’elle fait son plus long chemin. La question a toutefois un autre aspect : on ne doit jamais concevoir la prière comme une chose pouvant se faire avec indolence et d’une manière superficielle, tout aussi simple et confiante qu’elle puisse être. Elle signifie un échange infiniment important entre Dieu et l’homme, et c’est pourquoi elle doit très souvent...être considérée comme un acte impliquant peine, persévérance et lutte, pour qu’elle soit réellement une prière. » A cet égard, personne ne peut prescrire quoi que ce soit à autrui. Nous devons laisser à chacun sa conviction quant à la manière qu’il juge convenable pour prier. Le Saint-Esprit nous inspire et nous guide, de sorte que nous savons combien de temps il nous faut prier. Soyons tous tellement remplis d’amour envers Dieu, notre Sauveur, que la prière puisse être pour nous, en tout temps et en tout lieu, aussi bien une joie qu’une grâce.

DIEU EXAUCE-T-IL TOUJOURS NOS PRIÈRES ? Nous abordons maintenant l’une des plus importantes questions que l’on puisse poser. Beaucoup dépend de la réponse que nous pouvons lui donner. Ne craignons pas de répondre à cette question avec franchise et honnêteté. Dieu exauce-t-Il toujours nos prières ? Naturellement, nous admettons tous que Dieu exauce la prière — quelquefois et quelques prières — mais l’exauce-t-il toujours ? Y a98

t-il une certitude quelconque en ce qui concerne la prière? Ma profonde conviction est : Oui, Dieu exauce toujours la prière sincère. Bien des soi-disant prières ne sont pas exaucées parce qu’il ne les écoute pas. Lorsque Son peuple se rebella, Il dit : «Quand vous multiplie\ les prières, je n’écoute pas » (Esaïe 1 : 15). Cependant, un enfant de Dieu devrait compter sur l’exaucement de ses prières. C’est dans l’intention de Dieu que chaque prière ait une réponse, et pas une seule vraie prière ne peut manquer d’avoir sa conséquence au ciel. Pourtant, la merveilleuse déclaration de Paul : « Tout est à vous, et vous êtes à Christ» (1 Colossiens 3 : 23) paraît — comme il est triste de le constater — complètement invraisemblable à la plupart des chrétiens. Il n’en est toutefois pas ainsi ; tout est à nous, mais beaucoup d’entre nous n’ont pas ce qu’ils devraient posséder. Les propriétaires du Mont Morgan, à Queensland, travaillèrent durement pendant de nombreuses années sur ses flancs arides. Ils menaient une misérable existence, sans savoir que sous leurs pieds se trouvait l’une des plus riches mines d’or que le monde ait jamais connues. Il y avait là une immense richesse dépassant tout ce que l’on pouvait imaginer, mais faute d’être découverte, elle ne profitait à personne. Elle leur appartenait et ils ne la possédaient pourtant pas. Le chrétien, par contre, connaît les richesses de Dieu dans la gloire en Jésus-Christ, mais il ne semble pas savoir comment les acquérir. Notre Seigneur nous dit cependant qu’elles sont à la disposition de celui qui les demande. Qu’Il nous donne donc à tous un bon jugement en ce qui concerne les « choses de la prière » ! Tout en disant qu’aucune vraie prière ne reste sans réponse, nous ne prétendons pas à ce que Dieu nous donne toujours précisément ce que nous Lui avons demandé. Avons- nous déjà vu des parents assez insensés pour traiter leurs enfants de la sorte ? Nous ne donnerions certainement pas un tisonnier chauffé au rouge à notre enfant même s’il crie pour l’avoir! Les gens riches font souvent très attention à ne pas donner beaucoup d’argent de poche à leurs enfants. 99

Si Dieu nous donnait tout ce que nous Lui demandons, pourquoi ne voudrions-nous pas alors gouverner le monde à Sa place ? Or, nous devons certainement tous avouer que nous n’en sommes pas capables. En outre, il ne peut absolument pas y avoir deux souverains. La réponse de Dieu à nos prières peut aussi bien être «Oui» que «Non». Elle peut également signifier «Attends ! » En effet, il est possible que Dieu envisage pour nous une bénédiction dépassant de beaucoup ce que nous imaginons, et qui concerne non seulement notre vie mais encore celle d’autrui. La réponse de Dieu est parfois « Non ». Ce n’est pas nécessairement la preuve qu’il existe dans la vie de celui qui prie un péché manifeste ou intentionnel — bien qu’il puisse très bien s’y trouver un péché ignoré. Quelquefois, Il dit «Non» à Paul (cf. 2 Colossiens 12 : 8 + 9). Bien souvent, la raison du refus est notre ignorance et notre égoïsme dans ce que nous demandons, «car nous ne savons pas ce qu’il nous convient de demander dans nos prières» (Romains 8:26). C’était en cela que résidait l’erreur commise par la mère des fils de Zébédée. Elle vint, se prosterna devant le Seigneur et Lui fit une prière. Cependant, Il s’empressa de lui répondre : « Vous ne savez-pas ce que vous demande%» (Matthieu 20 : 22). Elie, un grand homme de prière, obtint parfois un «Non» comme réponse ; mais quand il fut enlevé vers la gloire, dans un chariot de feu, a-t-il encore regretté que Dieu ait dit « Non » lorsqu’il s’écria un jour : « 0 Seigneur, prends ma vie » ? La réponse de Dieu est parfois « Attends ». Ainsi, il est possible que la réponse tarde parce que nous ne sommes pas encore aptes à recevoir le don que nous demandons — comme Jacob en lutte, par exemple. Nous souvenons-nous de la célèbre prière d’Augustin : « 0 Seigneur, rends-moi pur, mais pas maintenant»? Nos prières ne sont-elles pas quelquefois semblables à celle- là ? Sommes-nous vraiment toujours prêts à « boire la coupe » — à payer le prix de l’exaucement de nos prières ? Parfois, Il retarde l’exaucement, afin qu’il en résulte une gloire d’autant plus grande pour Lui-même. Les délais de Dieu ne sont pas des refus. Nous ne comprenons 100

pas pourquoi, certaines fois, Il retarde l’exaucement, alors qu’à d’autres moments, Il répond «avant que nous l’invoquions » (Esaïe 65 : 24). Georg Millier, l’un des plus grands hommes de prière de tous les temps, dut prier pendant une période de plus de soixantetrois ans pour la conversion d’un ami ! Qui pourrait en donner la raison ? « Le point essentiel est de ne jamais renoncer avant que la réponse ne vienne », disait Müller. «Voici soixantetrois ans et huit mois que je prie pour la conversion d’un homme. Il n’est pas encore converti, mais le sera ! Comment pourrait-il en être autrement ? Nous avons la ferme promesse de Dieu, et c’est sur elle que je compte. » Ce délai était-il dû à un empêchement permanent suscité par le diable ? Etait-ce la conséquence d’un effort puissant et prolongé de la part de Satan pour ébranler ou détruire la foi de Georg Millier ? En effet, à peine Georg Müller était-il mort, son ami se convertit — avant même que l’enterrement de Georg Müller n’ait eu lieu. Oui, sa prière fut exaucée, bien que la réponse ait si longtemps tardé à venir. Tant de prières de Georg Müller ont été accordées à celui-ci que nous ne sommes pas surpris qu’il se soit un jour écrié : « Oh, combien II est bon, aimable, compatissant et condescendant, Celui avec Lequel nous avons affaire ! Je ne suis qu’un homme pauvre, faible et pécheur, mais II a exaucé des milliers de fois mes prières. » Certains demanderont peut-être : « Comment puis-je constater si la réponse de Dieu est ou (Attends) ? » Nous pouvons être sûrs que Dieu ne nous laisse pas plier pendant soixante-trois ans, pour nous répondre ensuite par un « Non » ! La prière de Georg Müller, qu’il répéta si longtemps, était basée sur la connaissance que Dieu « ne veut pas la mort du pécheur» ; «Il veut que tous les hommes soient sauvés » (1 Timothée 2:4). Pendant que j’écris, un facteur m’en apporte une illustration. Il arrive une lettre de quelqu’un qui m’écrit très rarement et ne connaissait même pas mon adresse —bien que mon nom soit 101

connu de tous les ouvriers du Royaume de Dieu en Angleterre. Une personne de sa famille, qu’il aime, est atteinte d’une maladie. Doit- il continuer de prier pour sa guérison ? La réponse de Dieu est-elle «Non» ou signifie-t-elle : «Continue de prier-attends » ? Mon ami écrit : « Dieu m’a donné des instructions précises en ce qui concerne la personne que j’aime ... je me suis retiré dans le calme, le renoncement et la soumission à Sa volonté. J’ai maintes raisons de louer Dieu. » Quelques heures plus tard, le Seigneur rappela à Lui cet être cher, dans la gloire. De nouveau, nous demandons instamment à nos lecteurs de rester attachés à cette vérité : La véritable prière ne reste jamais sans réponse. Si nous accordions davantage de pensées à nos prières, nous prierions plus intelligemment. Cela ressemble à une vérité de La Palisse. Nous disons néanmoins cela, parce que certains chrétiens semblent mettre leur bon sens et leur raison de côté avant de prier. Un peu de réflexion montrerait que Dieu ne peut exaucer certaines prières. Pendant la guerre, chaque peuple priait pour obtenir la victoire. Pourtant, il est bien évident que tous les peuples ne pouvaient être victorieux. Il se peut que deux personnes habitant ensemble prient, l’une pour la pluie, l’autre pour le beau temps. Dieu ne peut donner les deux choses en même temps et au même endroit ! Cependant, dans ces questions concernant la prière, la véracité de Dieu est en jeu. Nous avons tous lu maintes fois les instructions de notre Seigneur relatives à la prière et avons été presque stupéfaits à propos de ces merveilleuses promesses, leur portée, la plénitude de l’intention à laquelle elles sont liées, et l’étendue de ces mots : « Quelque chose, quoi que ce soit ...» C’est certain ! Dieu est «vrai» (cf. Romains 3 : 4). Il sera toujours « reconnu pour vrai ». Ne crains pas de demander aussi à l’auteur si Dieu a exaucé toutes ses prières. Il ne l’a pas fait. S’il avait dit « Oui » à certaines d’entre elles, cela aurait apporté la malédiction au lieu de la bénédiction. L’exaucement d’autres prières était malheureusement 102

impossible du point de vue spirituel — il ne méritait pas les dons qu’il sollicitait. L’exaucement de certaines autres n’aurait fait que nourrir la fierté spirituelle et le contentement de soi. Comme tout cela paraît maintenant simple, à la plus grande lumière du SaintEsprit de Dieu ! Lorsque l’on jette un regard en arrière et compare ses prières pleines d’ardeur et de sérieux avec le misérable service peu méritoire et le manque de vraie vie spirituelle, on se rend compte combien il était impossible à Dieu de nous accorder précisément les choses qu’il désirait ardemment nous donner. Souvent, c’était comme si on avait demandé à Dieu de verser l’océan de Son amour dans un cœur pas plus grand qu’un dé à coudre. Pourtant, comme Dieu désire nous bénir avec tous les biens spirituels ! Le Sauveur s’écrie maintes et maintes fois : « Combien de fois ai-je voulu ...et vous ne l’avez pas voulu!» (Matthieu 23 : 37). Ce qu’il y a d’affligeant dans tout cela, c’est que nous priions souvent et ne recevions rien parce que nous en sommes indignes, — et que nous nous plaignions ensuite que Dieu n’exauce pas nos prières ! Le Seigneur Jésus déclare que Dieu donne le Saint- Esprit - qui nous enseigne comment prier comme il faut — avec autant d’empressement qu’un père donne de bonnes choses à ses enfants. Cependant, aucun don n’est une « bonne chose » si l’enfant n’est pas encore capable de s’en servir. Dieu ne nous donne jamais quelque chose dont nous ne pouvons - ou ne voulons - faire usage pour Sa glorification (Je ne veux pas parler ici des talents, car nous pouvons en abuser ou les « enterrer », mais des dons spirituels.). Avons-nous déjà vu un père donner à son petit garçon une lame de rasoir lorsque celui-ci l’avait demandée, parce qu’il espérait que l’enfant deviendrait un jour un homme et pourrait s’en servir ? Un père ne dit-il jamais à son enfant : « Attends d’être plus grand ou plus expérimenté, plus raisonnable ou plus fort?» Notre Père céleste ne nous dira-t-U pas, de la même manière : « Attends ! »? A cause de notre ignorance et de notre aveuglement, nous sommes certainement quelquefois obligés de dire : 103

O Seigneur, dans Ton amour, refuse-nous toute chose dont Tu sais que, dans notre faiblesse, nous abuserions ! Sois aussi assuré que le Seigneur n’accorde pas dès aujourd’hui le don qui est pour demain. Ce n’est pas qu’il mette de la mauvaise volonté à donner. Dieu n’est pas non plus limité. Il n’est jamais dans l’embarras. Ses ressources sont infinies, et l’on ne reconnaît Ses voies que par la suite. C’est justement après avoir invité Ses disciples à demander que notre Seigneur attira leur attention sur le fait qu’ils ne devaient pas seulement tenir compte de Sa providence, mais aussi de Ses ressources : «Regarde% les oiseaux du ciel... et votre Père céleste les nourrit » (Matthieu 6 : 26). Comme cela paraît simple ! Cependant, avons-nous jamais réfléchi au fait qu’aucun millionnaire au monde n’était assez riche pour nourrir tous « les oiseaux du ciel », même pour un jour ? Notre Père céleste les nourrit chaque jour et n’en est pas plus pauvre pour autant ! Ne prendra-1-Il pas, à plus forte raison, le soin de nous nourrir, de nous vêtir et de pourvoir même à tous nos besoins ? Ah, si nous comptions beaucoup plus sur la prière ! Ne savonsnous pas « qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent » (Hébreux 11 : 6) ? L’ « huile » du Saint-Esprit ne cessera de couler tant qu’il y aura des vases vides pour la recevoir (cf. 2 Rois 4:6). Lorsque l’œuvre du Saint-Esprit cesse, cela dépend toujours de nous. Il y a des chrétiens auxquels Dieu ne peut confier la plénitude du SaintEsprit, et des ouvriers à qui II ne peut accorder la joie d’obtenir certains résultats spirituels dans leur travail. Autrement, ils deviendraient orgueilleux et vaniteux. Non, nous ne pouvons pas nous attendre à ce que Dieu accorde à chaque chrétien tout ce qu’il Lui demande ! Comme nous l’avons vu dans un chapitre précédent, il faut qu’il y ait de la pureté dans le cœur, le motif et les désirs, si nos prières doivent être faites en Son nom. Dieu est plus grand que Ses promesses et donne souvent au-delà de ce que nous demandons ou méritons — mais II n’agit pas toujours ainsi. Donc, si une demande particulière n’est pas accordée, nous pouvons avoir la 104

certitude que Dieu nous engage à examiner notre cœur. Il désire, en effet, exaucer toute prière sincère faite en Son nom. Répétons une fois de plus Ses paroles bénies —nous ne pouvons le faire assez souvent : «Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous demandé quelque chose en mon nom, je le ferai» (Jean 14 :13 + 14). Rappelons-nous que Jésus ne pouvait pas faire une prière sans qu’elle soit exaucée. Il était Dieu — connaissait les desseins de Dieu —, Il avait la pensée du Saint- Esprit. A-t-Il vraiment dit jadis : « Mon Père, s’il est possible, que ... », lorsqu’il était en agonie, à genoux dans le jardin de Getiisémané, et présentait de grands cris et des larmes ? Oui, et II fut exaucé «à cause de sa piété » (Hébreux 5 : 7). Ce n’est certainement pas l’agonie mais la crainte respectueuse propre à Sa position de Fils qui amena l’exaucement ! Nos prières ne doivent pas tellement leur exaucement à l’instance que nous y mettons, mais à notre qualité de fils. Chers lecteurs, il nous est difficile de bien comprendre cette sainte scène pleine de crainte respectueuse et d’émerveillement. Mais ceci nous le savons : Notre Seigneur n’a jamais fait de promesse qu’il ne puisse pas tenir ou n’eût pas l’intention d’accomplir. Le Saint-Esprit intercède pour nous (cf. Romains 8 : 26), et Dieu ne peut Lui dire « Non ». Le Seigneur jésus prie pour nous (cf. Hébreux 7 : 25), et Dieu ne peut Lui dire « Non ». Son intercession a plus de valeur qu’un millier de nos prières — et pourtant, Il nous demande Lui-même de prier ! « Mais, Paul ne dit pas : ? Cependant, il demanda trois fois au Seigneur d’éloigner de lui l’ qu’il avait dans sa chair. Et Dieu lui dit clairement qu’il ne le ferait pas. » C’est une chose bien singulière également, que la seule prière qui nous soit rapportée comme ayant été faite par Paul alors qu’il désirait quelque chose pour ses propres besoins, ne lui ait pas été accordée. La difficulté réside toutefois en ceci: Pourquoi Paul, qui 105

avait la « pensée » de Christ, a-t-il prié pour une chose étant — comme il le reconnut bien tôt — contraire à la volonté de Dieu ? Il y a sans doute de nombreux chrétiens entièrement consacrés qui, en lisant ces mots, ont ressenti un trouble intérieur parce que Dieu ne leur avait pas accordé

106

certaines choses pour lesquelles ils avaient prié. Nous pouvons Saint-Esprit avoir, nous pouvons nous tromper dans nos jugements et désirs. Il nous faut aussi penser au fait que nous ne sommes pas remplis de l’Esprit de Dieu une fois pour toutes. Le malin guette toujours l’occasion de mettre son esprit en nous, de manière à pouvoir lutter contre Dieu à travers nous. A chaque instant, nous pouvons devenir désobéissants ou incroyants ou même être entraînés à penser ou à commettre des actes qui sont contraires à l’esprit d’amour. Nous en avons un exemple étonnant dans la vie de Pierre. A un certain moment, sous l’influence contraignante du Saint- Esprit de Dieu, il confesse : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant !» Le Seigneur s’adresse alors à lui en ces termes élogieux : « Tu es heureux, Simon, fils de Jonas, car ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais c'est mon Père qui est dans les deux. » Pourtant, peu de temps après, le diable peut remplir Pierre de son esprit; notre Seigneur se tourne alors vers lui en disant: «Arrière de moi, Satan » (Matthieu 16 : 17,23). Pierre ne parlait pas au nom de Satan, mais Satan « nous réclame ». Paul fut tenté de penser qu’il pourrait faire un bien meilleur travail pour son Maître bien-aimé, si seulement cette « écharde » pouvait être enlevée. Cependant, Dieu savait que Paul serait un meilleur instrument avec l’»écharde« que sans. N’est-ce pas pour nous aussi une consolation de savoir que le cas échéant, nous pouvons davantage contribuer à la glorification de Dieu en supportant une chose considérée par nous comme une entrave ou un poids que si cette chose indésirable était éloignée ? «Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse» (2 Corinthiens 12 : 9). Ni Paul, ni Pierre ou Jean, n’étaient infaillibles, pas plus que le Pape ni aucun autre homme. Nous pouvons faire — et ferons — à Dieu, des prières peu judicieuses. La plus haute forme de la prière n’est pas : « Tes voies, ô Dieu, pas les miennes », mais « Mes voies, ô Dieu, sont les Tiennes ! » Nous ne devons pas prier : « 107 Que Ta

volonté change ! », mais « Que Ta volonté soit faite ! » Pouvonsnous nous permettre, en conclusion, de transmettre le témoignage de deux personnes ayant constaté que l’on pouvait mettre sa confiance en Dieu ? Sir H. M. Stanley, le grand explorateur de l’Afrique a écrit : «Je n’aurai jamais l’audace de dire que la prière est inefficace. Quand j’ai prié sérieusement, j’ai été exaucé. Quand j’ai demandé de la clarté, pour pouvoir guider sagement mes compagnons à travers tous les périls qui les menaçaient, un rayon de lumière a pénétré nos esprits troublés, et un chemin vers le salut nous a été clairement montré. On peut savoir quand une prière est exaucée, car celui qui s’est agenouillé pour remettre sa cause à Dieu est rempli, en se relevant, d’un contentement intérieur. J’ai suffisamment de preuves que les prières sont exaucées. » Mary Slessor', dont le récit des expériences qu’elle vécut en Afrique occidentale a ému tous les lecteurs, et à qui l’on demanda un jour ce qu’elle pensait de la prière, répondit : «Ma vie n’est qu’un long rapport quotidien mentionnant d’heure en heure l’exaucement de prières faites pour obtenir de la force lors d’une déficience physique ou d’un surmenage intellectuel ; d’actions de grâces pour avoir été merveilleusement guidée, préservée d’erreurs et de dangers, de même que pour avoir pu vaincre une hostilité envers l’Evangile ; pour la nourriture procurée à l’heure exacte où elle était nécessaire ; oui, pour tout ce qui constitue ma vie et mon humble ministère. De par les merveilleuses expériences que j’ai faites, j’affirme avec une crainte respectueuse croire que Dieu exauce les prières. Je sais que Dieu exauce les prières ! ».

108

9

.

.

EXAUCEMENTS DE PRIÈRE En partant d’un point de vue purement humain, on choisirait certainement un titre plus marquant pour ce chapitre, comme par exemple : Exaucements remarquables — Merveilleux exaucements de prière — Exaucements étonnants. Cependant, nous devons nous laisser instruire par Dieu, afin de comprendre que, pour Lui, il est aussi naturel d’exaucer nos prières que, pour nous, de prier. Combien II se réjouit d’entendre nos prières, et combien II aime les exaucer ! Lorsque nous entendons parler d’une personne riche procurant de la joie à des gens frappés par la pauvreté, ou effaçant le déficit qui menaçait une Société des Missions, nous disons peut-être : « Comme c’est agréable de pouvoir faire pareille chose ! » Et bien, s’il est vrai que Dieu nous aime — et nous savons que c’est vrai —, ne pensons-nous pas alors que c’est pour Lui une très grande joie de nous donner ce que nous demandons ? Je crois, par conséquent, que nous devrions absolument faire le récit d’un ou deux exaucements de prière parmi le grand nombre de ceux dont nous avons été témoins. Cela nous donnera davantage de courage pour venir au Trône de la Grâce. Dieu sauve des hommes pour lesquels nous prions. Essayons donc ! En parlant de cette question avec un homme de prière, il y a quelques jours, celui-ci me demanda soudain : « Connais- tu l’église St. M... Dans le village L... ?» « Très bien, j’y suis déjà allé plusieurs fois. » « Laisse-moi donc te raconter ce qui s’est passé là-bas, pendant que j’y étais. Nous avions tous les dimanches une réunion de prière avant le service de 8 heures. Un dimanche, en nous relevant après nous être agenouillés, un voisin a dit : (Monsieur le pasteur, j’aimerais que vous priiez pour mon garçon. Il a vingt-deux ans à 109

présent, et n’est pas allé à l’église depuis des années.) Le pasteur répondit : Ensuite, vous avez frappé à la porte ! Oui Monsieur, je suis l’homme le plus mauvais ; que vouliez-vous me dire ? » «Je suis ici pour vous dire que Jésus-Christ est un merveilleux Sauveur et qu’il peut faire de l’homme le plus mauvais l’un des meilleurs. Il l’a fait pour moi et le fera pour vous aussi. » « Croyez-vous qu’il puisse faire cela de moi également ? » «J’en suis certain. Mettez-vous à genoux et demandez-Lui de le faire ! » Non seulement ce pauvre buveur fut délivré de ses péchés, 121

mais il est aujourd’hui un chrétien rayonnant qui conduit d’autres buveurs au Seigneur Jésus-Christ. Personne n’a certainement du mal à croire que Dieu peut, en réponse à nos prières, guérir des malades, envoyer la pluie ou le beau temps, dissiper le brouillard et détourner le malheur. Nous avons affaire à un Dieu qui connaît toutes choses. Il peut mettre dans l’esprit d’un médecin de prescrire un certain médicament, un régime ou une méthode de traitement. Tout l’art du médecin vient de Dieu. « II connaît notre corps », — car II l’a créé. Il le connaît bien mieux que le plus compétent des médecins et des chirurgiens. L’ayant créé, Il peut lui redonner sa vigueur. Nous croyons que Dieu désire nous voir recourir à l’aide médicale. Cependant, nous croyons également que Dieu, dans Sa merveilleuse sagesse, peut guérir sans la coopération humaine, et c’est aussi ce qu’il fait parfois. Laissons à Dieu la liberté d’agir comme il Lui plaît. Nous sommes très enclins à vouloir contraindre Dieu à employer les moyens que nous jugeons bons. Le but de Dieu est cependant de glorifier Son nom en exauçant nos prières. Parfois, Dieu voit que nos désirs sont bons, mais nous ne demandons pas ce qui convient. Paul pensait qu’il pourrait glorifier Dieu davantage si l’écharde dans sa chair était enlevée. Or, Dieu savait qu’il serait un homme meilleur et servirait mieux avec l’écharde que sans. Ainsi, Dieu dit trois fois « Non » aux prières de Paul et lui en expliqua ensuite la raison. Il en fut de même avec sainte Monique, qui pria pendant tant d’années pour la conversion de son fils Augustin qui vivait dans la débauche. Quand il décida de quitter son pays et de traverser la mer, pour se rendre à Rome, elle pria Dieu ardemment, passionnément même, de le laisser à ses côtés et sous son influence. Elle descendit à la plage, dans une petite chapelle, pour y passer la nuit en prière, à proximité de l’endroit où le bateau était à l’ancre. Pourtant, quand le matin vint, elle vit que le bateau avait fait voile pendant qu’elle priait. Sa requête fat refusée, mais son véritable souhait accordé. En effet, c’est à Rome qu’Augustin 122

rencontra saint Ambroise, qui le conduisit à Christ. Quel réconfort d’avoir la certitude que Dieu sait ce qui est le mieux pour nous ! Nous ne devrions jamais trouver déraisonnable que Dieu fasse dépendre certaines choses de nos prières. Certaines gens disent : si Dieu nous aimait vraiment, Il nous donnerait ce qui est le mieux pour nous, que nous Lui demandions ou non. Le Dr. Fosdick a mis, un jour, magnifiquement en évidence que Dieu avait laissé à l’homme beaucoup de choses à faire pour luimême. Dieu promet semailles et moisson. Cependant, il faut que l’homme cultive la terre ; il doit semer, labourer et moissonner, afin de permettre à Dieu de faire Sa part. Dieu pourvoit à nos besoins en ce qui concerne le boire et le manger. Il y a des choses que Dieu ne peut — ou ne veut — pas faire sans notre aide. Dieu ne peut faire certaines choses si nous n’y pensons pas. Il ne sonne jamais de la trompette au firmament, pour proclamer Sa vérité. Ses lois naturelles ont toujours existé. Cependant, nous devons penser et expérimenter, puis penser de nouveau, si nous voulons faire usage de ces lois pour notre bien et la gloire de Dieu. Dieu ne veut pas certaines choses si nous ne travaillons pas. Il tient du marbre à notre disposition dans les montagnes, mais n’a jamais construit de cathédrale. Il remplit les montagnes de minerai de fer, mais n’a jamais fait d’aiguille ou de locomotive. Il nous laisse le soin de faire cela. Nous devons travailler. Alors, si Dieu a fait dépendre certaines choses de notre pensée et de notre travail, pourquoi n’en ferait-Il pas dépendre beaucoup de notre prière ? C’est ce qu’il a fait. «.Demande^ et l’on vous donnera» (Matthieu 7:7). Il y a des choses que Dieu ne donne pas sans que nous les demandions. La prière est l’un des trois moyens par lesquels nous pouvons collaborer avec Dieu, et la prière est le plus grand des trois. Ceux qui ont de la puissance sont sans exception des hommes qui prient. Dieu ne donne la plénitude de Son Saint- Esprit qu’aux hommes de prière. C’est avant tout par l’action de l’Esprit que 123

l’exaucement de nos prières se réalise. L’Esprit de Christ habite en chaque croyant, car «si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas » (Romains 8:9). Cependant, pour que la prière d’un homme puisse avoir une influence prépondérante, celui- ci doit être rempli de l’Esprit de Dieu. Une missionnaire a écrit récemment que l’on avait coutume de dire du «Hyde priant» qu’il n’avait jamais parlé à un inconverti sans que celui-ci ne soit pas, à 1a fin, profondément converti. Toutefois, s’il ne parvenait pas la première fois à rapprocher un cœur de Dieu, il se retirait dans sa chambre et luttait avec Dieu jusqu’à ce qu’il lui soit montré quelle chose dans son cœur faisait obstacle à ce que Dieu se serve de lui. Oui, quand nous sommes remplis du SaintEsprit, nous ne pouvons faire autrement que d’influencer d’autres personnes, pour qu’elles aussi se tournent vers Dieu. Cependant, pour avoir de la puissance sur les hommes, il faut que cette puissance vienne de Dieu. La question la plus importante pour nous n’est toutefois pas : « Comment Dieu exauce-t-Il les prières ? » Il s’agit bien davantage de savoir ceci : « Est-ce que je prie vraiment ? » Quelle merveilleuse puissance Dieu met-Il à notre disposition ! Pouvonsnous penser un seul instant qu’une chose qui déplaît à Dieu vaille la peine de s’y attarder? Mettons toute notre confiance en Christ, et nous saurons alors par expérience qu’il ne nous déçoit jamais. Donnons à Dieu l’occasion de mettre Sa pensée en nous, et nous ne douterons plus jamais de la puissance de la prière. -

11

-

OBSTACLES A LA PRIÈRE Combien d’obstacles ne doivent-ils pas être surmontés quand nous voulons approcher du Trône de la Grâce ? ! Oui, ils sont effectivement nombreux. Le diable ne veut pas que nous priions, et il essaye de nous en empêcher par tous les moyens. 124

Il sait que nous pouvons accomplir davantage de choses par la prière que par notre travail. Il préfère nous laisser faire toutes sortes de choses plutôt que de nous voir prier. Cependant, nous n’avons pas besoin de craindre les forces du mal ni de nous battre avec elles, si notre regard n’est dirigé que vers le Seigneur. Les saints anges sont plus forts que les anges déchus, et nous pouvons en toute confiance laisser aux armées célestes le soin de nous protéger. Nous croyons que nous devons aux forces du mal nos pensées vagabondes qui, si souvent, font échouer nos prières. A peine sommes-nous à genoux, qu’on nous rappelle quelque chose qui aurait dû être fait ou dont nous devons d’abord nous occuper. Ces pensées viennent de l’extérieur et sont, la plupart du temps, des suggestions faites par des esprits diaboliques. Le seul remède contre les pensées vagabondes est de fixer notre esprit sur le Seigneur. La prière va de pair avec un enfant de Dieu — et avec celui qui veut vivre comme un enfant de Dieu doit vivre. La grande question est : Est-ce que j'héberge en mon cœur des ennemis de ma vie de prière ? Y a-t-il en moi des traîtres ? Dieu ne peut nous faire bénéficier de Ses meilleurs dons spirituels tant que nous n’avons pas rempli les conditions relatives à la confiance et à l’obéissance, ainsi qu’au ministère. Ne prions-nous pas souvent pour des bénédictions que nous ne sommes pas aptes à recevoir ? Osons-nous être honnêtes avec nous-mêmes quand nous sommes seuls en présence de Dieu ? Osons-nous dire sincèrement : « Sonde-moi, ô Dieu ... et vois ... »? Y a-t-il en nous quelque chose qui retient la bénédiction de Dieu pour nous et par nous ? Nous discutons le « problème de la prière », mais nous- mêmes sommes le problème qui devrait être discuté et disséqué ! La prière est une chose simple et bonne en elle-même. Pour ceux qui se confient en Christ de tout leur cœur, la prière ne crée aucun problème. Nous n’allons pas maintenant citer les textes bibliques servant ordinairement à montrer ce qui fait obstacle à la prière. Nous désirons seulement que chacun ait un aperçu de son propre cœur. Aucun péché n’est trop petit pour faire obstacle à la prière,125 si nous

n’acceptons pas d’y renoncer. En Afrique occidentale, les musulmans ont un dicton : « S’il n’y a pas de pureté, il n’y a pas non plus de prière ; et où il n’y a pas de prière, il n’y a pas non plus d’eau du ciel à boire. » Cette vérité est enseignée si clairement dans l'Écriture sainte qu’il serait vraiment très surprenant que quelqu’un essaye de conserver à la fois le péché et la prière. Même David reconnut jadis : «Si j’avais conçu l'iniquité dans mon cœur, le Seigneur ne m’aurait pas exaucé» (Psaume 66: 18). Esaïe dit: «Mais ce sont vos crimes qui mettent une séparation entre vous et votre Dieu ; ce sont vos péchés qui vous cachent sa face » (Esaïe 59 : 2). Nous devons naturellement reconnaître que ce qui fait obstacle à la prière, c’est le péché en nous et non un manque de bonne volonté de la part de Jésus à nous exaucer. La plupart du temps, c’est un soi-disant petit péché qui gâche et détruit notre vie de prière. Cela peut être : 1. Le doute. Le manque de foi est peut-être le principal obstacle à notre prière. Notre Seigneur dit que le Saint- Esprit convaincra le monde du péché, — « le péché, parce qu’ils ne croient pas en moi» (Jean 16:9). Nous ne sommes certes pas « du monde », mais n’y a-t-il pas pourtant dans la pratique une grande incrédulité en nous ? Jacques, en écrivant à des croyants, fait la mention suivante : «... mais qu’il demande avec foi, sans douter; car celui qui doute ... qu’un tel homme ne s’imagine pas qu’il recevra quelque chose du Seigneur» (Jacques 1: 6-8). Certains n’ont pas, faute de demander. D’autres « n’ont pas», parce qu’ils ne croient pas. Cela peut paraître un peu surprenant que nous ayons tant parlé de l’adoration et de l’action de grâces, avant d’en venir à la « demande ». Cependant, si nous avons un aperçu de cette glorieuse majesté de notre Seigneur, ainsi que des miracles de Sa grâce et de Son amour, notre incrédulité et nos doutes ne vont-ils pas alors se dissiper comme la brume au lever du soleil ? N’était-ce pas la raison pour laquelle Abraham « ne faiblit pas », «ne douta pas, par incrédulités » mais 126

donna à Dieu la gloire due à Son nom en «ayant la pleine conviction que ce que Dieu promet, Il peut aussi l’accomplie » (Romains 4: 20- 21) ? Lorsqu’on connaît autant que nous le prodigieux amour de Dieu, n’est-il pas surprenant que nous puissions encore douter ? 2. Ensuite, le « Moi » peut être la racine de tout péché. Nous avons tendance, même en ce qui concerne nos « bonnes œuvres », à être si égoïstes ! Comme nous hésitons à renoncer à quelque chose dont notre « Moi » est avide ! Et pourtant nous savons qu’une main pleine ne peut prendre les dons de Christ. N’est-ce pas pour cela que notre Sauveur, dans la prière qu’il enseigna en premier, nous associa à tous les autres ? «Notre» est le premier mot, « Notre Père ... », « donne-nous . . . » , « délivre-nous ... ». L’orgueil fait obstacle à la prière, car prier est une chose très humiliante. Que l’orgueil doit être haïssable aux yeux de Dieu ! Dieu nous donne cependant toutes choses « avec abondance pour que nous en jouissions. » «Qu’as-tu que tu n’aies reçu'?» demande Paul (1 Corinthiens 4: 7). Ne devons- nous pas à tout prix éviter que l’orgueil, ainsi que sa haïssable et vilaine sœur, la jalousie, ne ruinent notre vie de prière ? Dieu ne peut faire pour nous beaucoup de grandes choses qui nous réjouiraient, si elles nous « tournent la tête ». Comme nous pouvons être insensés ! Parfois, si nous insistons, Dieu nous donne quand même ce que nous demandons, mais cela peut nous coûter notre sanctification. «Il leur accorda ce qu’ils demandaient; puis il envoya le dépérissement dans leur corps» (Psaume 106 :15). Que Dieu nous en préserve — qu’il nous protège contre nous-mêmes ! Et puis, encore une fois: Le Moi se manifeste particulièrement dans la critique exercée sur les autres. Que cette pensée se grave profondément dans notre mémoire: plus un homme devient semblable à Christ, moins il juge les autres. Ceux qui critiquent toujours les autres se sont éloignés de Christ. Ils peuvent encore Lui appartenir, mais ont perdu Son127esprit

d’amour. Cher lecteur, si tu as une nature critique, sers- t’en pour toimême et jamais pour ton prochain. Tu auras un champ d’action assez grand et toujours de quoi faire ! Crois-tu qu’il s’agisse là d’une remarque trop dure ? Trahit-elle peut-être la tendance à commettre nous-mêmes le péché — et c’en est un qu’elle condamne ? Cela pourrait être le cas s’il s’agissait d’une attaque personnelle contre quelqu’un, mais l’intention est de transpercer l’armure apparemment invulnérable. Celui qui aura essayé, ne serait-ce que pendant un mois, d’empêcher sa langue de nuire à la réputation d’autrui, ou de la lui faire perdre, ne désirera plus jamais calomnier d’autres personnes. «La charité est patiente, elle est pleine de bonté » (1 Corinthiens 13 : 4). Le sommes-nous ? Nous ne sommes pas devenus meilleurs parce que nous avons réussi à rendre d’autres personnes plus noires que nous ; mais — chose qui malheureusement ne se produit qu’assez rarement — nous augmentons notre joie spirituelle et notre vivant témoignage de Jésus-Christ en refusant de colporter des informations discréditantes sur autrui, ou en nous gardant de «juger» le travail et la vie d’autres personnes. Au début, cela peut nous être un peu difficile, mais nous procurera bientôt une joie insoupçonnée, et nous en serons récompensés par l’amour de notre entourage. C’est ainsi que nous pouvons parfois éprouver de la difficulté à garder le silence à l’égard des hérésies «modernes». Ne nous est-il pas dit de « combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes » (Jude 3) ? Parfois, nous devons parler — mais le faisonsnous toujours dans un esprit de charité ? « Laissons plutôt vivre l’erreur que l’amour mourir. » Même dans nos prières, nous devons strictement éviter de découvrir des fautes chez les autres. Lisons donc l'histoire de John Hyde dans laquelle il pria poulie « frère froid » ! Croyez- moi, l’esprit critique détruit la sanctification de notre vie plus facilement que n’importe quoi d’autre, parce qu’il 128

constitue un péché particulièrement « respectable », dont nous sommes si facilement victimes. Nous avons à peine besoin d’ajouter que, lorsqu’un croyant est rempli de l’esprit de Christ qui est la charité —, il ne fera jamais part aux autres du comportement non-chrétien qu’il peut avoir discerné chez ses amis. «Il a été très grossier envers moi », « il est trop prétentieux », « je ne peux pas le supporter » et remarques du même genre sont désobligeantes, inutiles et souvent fausses. Notre Seigneur subit l’opposition des pécheurs vis-à-vis de Lui, mais ne se plaignit jamais et ne le fit pas savoir à d’autres. Pourquoi le ferions-nous ? Il faut que notre «Moi» soit détrôné si Christ doit avoir la souveraineté. Il ne doit pas y avoir d’idole dans notre cœur. Rappelons-nous ce que Dieu a dit de certains chefs religieux : « Ces gens-là portent leurs idoles dans leur cœur... ; me laisserai-je consulter par eux ? » (Ezéchiel 14: 3). Quand notre seul but est la gloire de Dieu, alors Dieu peut exaucer nos prières. Christ Lui-même, plutôt que Ses dons, devrait être ce que nous recherchons. « Fais de l'Éternel tes délices, et il te donnera ce que ton cœur désire » (Psaume 37 : 4). «Bien-aimés, si notre cœur ne nous condamne pas, nous avons de l’assurance devant Dieu. Quoi que ce soit que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons ce qui lui est agréable » (1 Jean 3 : 21 + 22). Aujourd’hui, comme dans les premiers temps de la chrétienté, il est vrai que des hommes demandent et ne reçoivent rien, parce qu’ils demandent mal, dans le but de satisfaire leurs passions — c’est-à-dire de vivre leur «Moi» (cf. Jacques 4 : 3). 3. La dureté de cœur peut être l’un des plus grands obstacles à la prière. L’esprit de charité est une condition à laquelle est liée la prière du croyant. Il est impossible d’avoir une relation convenable avec Dieu, si celle que l’on a avec ses semblables ne l’est pas. L’esprit de prière est essentiellement un esprit de charité. 129

Osons-nous haïr ou mépriser des personnes que Dieu aime ? Et si nous le faisons, pouvons-nous alors avoir vraiment l’esprit de Christ ? Il faut que nous regardions en face ces faits fondamentaux de notre foi si nos prières doivent être plus qu’une simple formalité. Notre Seigneur ne dit pas seulement : «Aimez vos ennemis » — le faisons-nous ? —, mais également : « prie^ pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les deux » (Matthieu 5 : 44 + 45). Nous nous permettons de supposer qu’un grand nombre de soi-disant chrétiens n’ont jamais réfléchi là- dessus. Quand on entend tant d’ouvriers du royaume de Dieu — même parmi les plus remarquables — parler d’autres personnes, on pourrait supposer charitablement qu’ils n’ont jamais entendu le commandement de notre Seigneur ! Notre vie de tous les jours est la meilleure indication sur notre puissance dans la prière. Dieu réagit à nos prières non pas d’après l’esprit et le ton que nous « exhibons » en priant publiquement ou dans le privé, mais d’après l’esprit qui domine notre vie quotidienne. Les gens « échauffés », c’est-à-dire violents, ne peuvent faire que des prières froides. Si nous n’écoutons pas le commandement de notre Seigneur et ne nous aimons pas les uns les autres, nos prières sont presque sans valeur. Si nous persistons à ne pas nous réconcilier, notre prière est presque une perte de temps. On a même rapporté récemment que l’éminent doyen d’une cathédrale aurait dit qu’il y avait des gens auxquels on ne pouvait pas pardonner! Si telle est son opinion, il doit alors employer une forme abrégée du Notre Père ! Christ nous enseigne à prier : «Pardonne- nous . . . comme nous pardonnons. » Et II va encore plus loin. Il déclare : « Si vous ne pardonne% pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses » (Matthieu 6 :15). Nous espérons que ce qui a été rapporté sur ce vénérable doyen n’est pas exact. Puissions- nous toujours montrer l’esprit de Christ et ne pas mettre en jeu le pardon dont nous avons tant besoin! Combien de 130

nos lecteurs, n’ayant pas la moindre intention de pardonner à leurs ennemis et même pas à leurs amis qui les ont blessés, peuvent malgré cela avoir dit aujourd’hui la prière du Seigneur ? Certains chrétiens n’ont jamais donné de véritable chance à la prière dans leur vie. Cela n’est pas dû à un manque de franchise consciente, mais à un manque de réflexion. Ceux d’entre nous qui prêchent et enseignent en sont responsables. Nous avons davantage tendance à enseigner des doctrines plutôt que des actes. La plupart des gens veulent faire ce qui est bien, mais ils accordent plus d’attention aux grandes choses qu’aux petites négligences dans la pratique de la charité. Notre Seigneur va même jusqu’à nous dire de ne pas présenter notre offrande à Dieu si nous nous souvenons que notre frère a «quelque chose contre nous» (Matthieu 5 : 23). S’il ne veut pas accepter notre offrande, est-il plausible qu’il accepte nos prières ? C’est seulement quand Job cessa de se quereller avec ses ennemis (la Bible les appelle ses «a mi s ») que le Seigneur «rétablit Job dans son premier état » et lui accorda le double de tout ce qu'il avait possédé (Job 42 : 10). Combien nous sommes lents et peu disposés à reconnaître que notre vie fait souvent obstacle à nos prières ! Quelle mauvaise volonté nous montrons à agir dans un esprit de charité ! Oui, il se peut que nous ayons le désir de «gagner» des âmes. Notre Seigneur nous en montre le moyen. Ne dis pas partout ce que ton prochain fait de mal. Parle-lui en tête- à-tête... «Et tu auras gagné ton frère » (Matthieu 18 : 15). Au lieu de cela, la plupart d’entre nous ont plutôt causé du tort à leurs frères. Même notre vie de famille peut faire obstacle à nos prières. Observons ce que Pierre dit quant à la manière dont nous devons vivre à la maison, « afin que rien ne vienne faire obstacle à vos prières» (1 Pierre 3 : 1-10). Nous désirons encourager nos lecteurs à demander à Dieu d’examiner leur cœur et de leur montrer s’il ne s’y trouve pas de «racine d’amertume» envers quelqu’un. Nous voulons tous faire ce qui est agréable à Dieu. Notre vie spirituelle y gagnerait 131

énormément si nous pouvions prendre la résolution d’essayer de ne pas prier tant que nous n’avons pas fait tout ce qui était en notre pouvoir pour créer la paix et l’harmonie entre nous et ceux avec lesquels nous nous sommes querellés. Avant d’avoir fait cela dans la mesure où nous le pouvons, nos prières ne sont que de vaines paroles. De mauvais sentiments envers d’autres personnes empêchent Dieu de nous aider comme II le voudrait. Une vie reflétant l’amour est la condition essentielle pour une véritable prière. Dieu nous appelle aujourd’hui à nouveau, pour que nous devenions des hommes et des femmes prêts à recevoir Ses bénédictions surabondantes. Beaucoup d’entre nous doivent décider s’ils veulent choisir un esprit d’amertume et d’impitoyable ou la miséricorde et la clémence de notre Seigneur Jésus-Christ. N’est-il pas surprenant que quelqu’un puisse hésiter quand il s’agit d’un tel choix ? L’amertume, plus que toute autre chose, nuit en effet à celui qui la ressent sans tendre au changement. «Lorsque vous êtes debout faisant votre prière, si vous avez quelque chose contre quelqu ’un, pardonne% afin que votre Père qui est dans les deux vous pardonne aussi vos offenses » (Marc 11 : 25). C’est ce que dit notre Maître. Ne devons-nous pas alors soit pardonner, soit cesser de prier ? A quoi cela servirait-il qu’un homme forme le projet de passer tout son temps à plier, alors que la dureté de son cœur fait obstacle à la véritable prière ? Combien le diable rit-il de nous parce que nous ne reconnaissons pas cette vérité ! La parole de Dieu nous dit que l’éloquence, le savoir, la foi, la libéralité et même le martyr ne nous servent à rien, — notons-le bien —, si notre cœur n’est pas rempli d’amour (cf. 1 Corinthien 13). « Que Dieu nous donne l’amour ! » 4. En refusant de faire notre part, nous pouvons empêcher Dieu d’exaucer nos prières. L’amour fait naître la compassion et le zèle à la vue du péché et de la souffrance, aussi bien dans son propre pays que dans les pays lointains. C’est ainsi que Paul fut « ému » et « outré » jusqu’au fond de l’âme, à la vue de la ville pleine d’idoles (cf. Actes 17 :16). Nous ne pouvons pas prier 132

sincèrement : « Que Ton règne vienne » si nous ne faisons pas tout ce que nous pouvons pour hâter la venue de ce royaume, — par nos dons, nos prières et notre ministère. Notre prière pour la conversion des incroyants ne peut pas être sincère si nous n’avons pas le désir de rendre témoignage ou d’écrire une lettre en rapport, ou bien d’essayer d’amener les incroyants sous l’influence de l'Evangile. Un jour, Moody, voulant commencer une campagne d'Évangélisation, participa à une réunion de prière dans laquelle on demanda à Dieu de bénir ce travail. Plusieurs hommes riches étaient présents. L’un deux commença à plier Dieu d’accorder les fonds nécessaires, afin que les frais encourus puissent être couverts. Moody l’interrompit immédiatement. «Nous n’avons pas besoin d’importuner Dieu avec cela », dit-il tranquillement, « car nous pouvons exaucer cette prière nous-mêmes. » 5. Si nous ne voulons prier qu’en secret, cela peut également faire obstacle à l’exaucement de nos prières. La fréquence avec laquelle notre Seigneur attire l’attention sur la nécessité de prier en commun — d’être « Un » dans la prière — est pourtant frappante. «Quand vous priez dites : Notre Père... » ; «si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée. ..car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux» (Matthieu 18:19 + 20). Nous avons la certitude que la faiblesse dans la vie spirituelle de nombreuses communautés provient de l’inefficacité de la réunion de prière ou de ce qu’il n’y en ait pas. Les cultes du matin ou du soir, même s’ils sont solennels et célébrés sans la disgracieuse hâte qui leur est parfois associée, ne peuvent remplacer des réunions de prière moins formelles, durant lesquelles chacun peut participer à la prière. Ne pouvons-nous pas faire de la réunion de prière hebdomadaire quelque chose de vivant qui procure une force vivifiante ? 6. La louange à Dieu est aussi importante que la prière ! Il nous faut entrer dans Ses portes avec des louanges et dans Ses parvis avec des cantiques ; « célébrons-le, bénissons son nom » 133

(Psaume 100 : 4). A une certaine époque de sa vie, «Hyde priant» se sentit poussé à demander à Dieu de lui accorder chaque jour quatre âmes par son ministère. Quand certains jours ce nombre n’était pas atteint, il avait un tel poids sur son cœur qu’il en ressentait une véritable douleur et ne pouvait ni manger ni dormir. Il priait alors le Seigneur de lui montrer quel était l’obstacle en lui. Il reconnaissait invariablement que c’était le manque de LOUANGE. Il disait que, lorsqu’il avait commencé à louer Dieu sincèrement, même des âmes qui cherchaient étaient venues à lui. Nous ne voulons pas par là insinuer qu’il nous faille aussi limiter Dieu à des chiffres bien déterminés ou des façons de procéder. Cependant, il faudrait que nous aussi criions : « Réjouissez- vous ! Louez Dieu avec corps, âme et esprit. » Ce n’est pas par hasard que nous sommes si souvent enjoints à nous « réjouir dans le Seigneur ». Dieu ne veut pas d’enfants malheureux, et aucun de Ses enfants n’a de raison de s’affliger. Paul, l’homme le plus persécuté, était quelqu’un qui chantait. Des cantiques de louanges sortaient de ses lèvres quand il était en prison et hors de prison. Il louait son Sauveur jour et nuit. Même l’ordre de ses exhortations est significatif : « Soyez toujours joyeux, priez sans cesse, rende*grâces en toutes choses ; car c'est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ » (1 Thessaloniciens 5 :16 -18). C’est la volonté de Dieu ; pensons-y. Ce n’est pas facultatif. Soyez joyeux ! Prier ! Rendez grâces ! C’est l’ordre selon la volonté de Dieu — pour toi et pour moi. Rien ne plaît davantage à Dieu que notre louange et rien ne peut apporter autant de bénédiction à celui qui prie que le fait de rendre grâces à Dieu ! «Fais de l'Eternel tes délices, et il te donnera ce que ton cœur désire » (Psaume 37:4). Un missionnaire, qui avait reçu de très mauvaises nouvelles de chez lui, était fort abattu. La prière n’aidait pas à dissiper 134

l’obscurité de son âme. Il alla voir un autre missionnaire ; sans aucun doute voulait-il trouver du réconfort. Là-bas, il vit sur le mur une carte portant ces mots : « Essaye l’action de grâces ! » Il le fit, et en un instant, toutes les ombres disparurent et ne revinrent jamais. Louons-nous suffisamment, pour que nos prières puissent être exaucées ? Si nous mettons vraiment notre confiance en Lui, nous le louerons en tout temps. Quelqu’un qui, un jour, entendit Luther prier, dit : « Dieu de miséricorde ! Quel esprit et quelle foi y a-t-il dans ses paroles...Il prie Dieu avec autant de révérence que s’il était en Sa divine présence, et cependant avec une espérance et une confiance aussi fermes que s’il s’adressait à un père ou à un ami. » Pour cet homme de Dieu, aucun « obstacle à la prière » ne semblait exister. Après tout ce qui a été dit, nous constatons que chaque chose peut être résumée en une phrase : Tous les obstacles à la prière sont dus à notre ignorance de l’enseignement de la parole de Dieu en ce qui concerne une vie de sanctification — que Dieu a prévue pour tous Ses enfants —, ou au manque de disposition à nous consacrer entièrement à Lui. Si nous pouvons vraiment dire à notre Père céleste : «Tout ce que je suis et possède T’appartient», Il peut alors nous dire : « Tout ce qui est mien est tien. »

135

12 QUI PEUT SE PERMETTRE DE PRIER ? Il y a seulement deux siècles, six étudiants furent renvoyés de l’université d’Oxford seulement parce qu’ils s’étaient réunis dans leurs chambres pour la prière libre ! A ce propos, George Whitefield écrivit au recteur de l’université : « Etant donné que certains ont été renvoyés à cause de la prière libre, il est à espérer que quelques autres étudiants du genre opposé le soient aussi, à cause de leur mauvaise habitude de jurer. » De nos jours, Dieu merci, personne dans notre pays n’est empêché de prier par son prochain. Qui peut se permettre de prier ? Est-ce le privilège — le droit — de tous les hommes ? Ce n’est pas tout le monde qui peut prétendre à approcher le roi d’un royaume terrestre. Le privilège de pouvoir être admis immédiatement auprès du souverain n’est réservé qu’à certaines personnes et à certains groupes. En Angleterre par exemple, le premier ministre a ce privilège. L’ancienne Corporation de la Ville de Londres a également le privilège de pouvoir toujours adresser ses pétitions directement. L’ambassadeur d’une puissance étrangère peut faire la même chose. Il n’a qu’à se présenter au portail du palais royal, et aucune puissance ne peut s’interposer entre lui et le monarque. Il peut se rendre immédiatement auprès du roi et lui présenter sa requête. Cependant, aucun d’eux n’est reçu aussi facilement et avec autant d’affection que le fils du roi. Ici, il s’agit toutefois du Roi des rois — notre Dieu et Père à tous. Qui peut aller vers Lui ? Qui peut exercer ce privilège — oui, ce pouvoir — vis-àvis de Dieu ? On dit, et il y a beaucoup de vérité dans cette constatation, que même chez ceux qui doutent et dans la génération la plus sceptique, la prière est à l’état latent. 136

A-t-elle le droit de « sortir » à tout moment ? Dans certaines religions, elle doit attendre. Parmi tous les milliers de gens qui, en Inde, vivent sous l’esclavage de l’hindouisme, seuls les brahmanes ont le droit de prier ! Un millionnaire appartenant à une autre caste est obligé de demander à un brahmane — même si ce dernier est un simple écolier — de dire ses prières à sa place. Un mahométan ne peut prier à moins d’avoir appris quelques phrases en arabe. Son «dieu» écoute seulement les prières qui lui sont adressées dans cette langue, et il croit que c’est la langue sacrée. Dieu soit loué, il n’y a aucune barrière de caste ou de langue entre Dieu et nous. Chacun peut-il par conséquent plier ? Oui, répondras-tu peut-être. Toutefois, ce n’est pas ce que la Bible dit. Seul un enfant de Dieu peut vraiment plier. Seul un fils peut chercher la présence du Père. Il est merveilleusement vrai que chacun peut l’invoquer pour demander aide, pardon et miséricorde. Néanmoins, ceci peut à peine être appelé une prière. La prière est bien davantage. Prier, c’est « demeurer sons l’abri du Très-Haut et reposer à l’ombre du Tout-Puissant » (Psaume 91:1). C’est aussi faire connaître à Dieu nos besoins et nos désirs, tendre les mains de la foi, pour recevoir Ses dons. La prière est la conséquence de l’action du SaintEsprit qui vit en nous ; c’est une communion avec Dieu. Or, il ne peut guère y avoir de communion entre un roi et un rebelle. Quelle communion y a-t-il entre la lumière et les ténèbres (cf. 2 Corinthiens 6 : 1 4 ) ? Seuls, nous n’aurions aucun droit à la prière. Nous n’avons accès auprès de Dieu que par Jésus-Christ (cf. Ephésiens 2 : 18 ; 3 :12). La prière est beaucoup plus que le cri d’un homme qui se noie - d’un homme en train de sombrer dans le tourbillon du péché : « Seigneur, sauve-moi ! Je suis perdu ! Je ne peux rien faire ! Délivremoi! Sauve-moi ! » N’importe qui peut réagir ainsi. C’est une prière qui ne manque jamais d’être entendue ; si elle est sincère, la réponse ne tarde jamais. Car « aucun homme ne peut être un proscrit de Dieu, à moins qu’il ne le veuille lui-même » .Toutefois, ce n’est pas une prière au sens biblique. Même les lions qui 137

rugissent après leur proie cherchent une nourriture venant de Dieu ; or, ce n’est pas une prière pour autant ! Nous savons que notre Seigneur a dit: « Ca r quiconque demande reçoit » (Matthieu 7 : 8), mais à qui a-t-Il dit cela ? Il parlait à Ses disciples (cf. Matthieu 5:1 +2). Oui, la prière est une communion avec Dieu : le « foyer » de l’âme, comme quelqu’un la décrit. Or je doute fort qu’une communion avec Dieu soit possible sans que le Saint-Esprit habite en nos cœurs et que nous ayons reçu le Fils, et ainsi le pouvoir de devenir « enfants de Dieu » (cf. Jean 1 : 12). La prière est le privilège d’un enfant. Seuls les enfants de Dieu peuvent attendre du Père céleste les choses qu’il a préparées pour ceux qui L’aiment. Notre Seigneur nous a enseigné que, dans nos prières, nous pouvions appeler Dieu « notre Père ». Il n’y a certainement que les enfants qui peuvent faire usage de ce nom ? Paul dit : «Parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans vos cœurs l’Esprit de son Fils, lequel crie : Abba ! P è r e ! » (Galates 4 : 6). C’était justement la pensée de Dieu lorsqu'il dit aux « consolateurs » de Job: «Job, mon serviteur, pliera pour vous, et c’est par égard pour lui seul que j’accepterai... » (Job 42 : 8). Il semble qu’ils n’auraient pas été acceptés en pliant personnellement. Toutefois, dès que quelqu’un devient un enfant de Dieu, il doit entrer à l’école de la prière. « Car il pr i e. . . » Dit le Seigneur de quelqu’un qui venait de se convertir (cf. Actes 9 : 1 1 + 12). Ceux qui sont convertis ne sont pas seulement « autorisés » à prier, ils doivent prier — chacun pour soi et, naturellement, aussi pour d’autres. Cependant, tant que nous ne pouvons pas vraiment appeler Dieu « Père », nous ne pouvons pas non plus demander d’être traités comme des enfants — comme des « fils », « comme des héritiers et cohéritiers de Christ ». Avant cela, nous n’avons aucun droit. Sommes-nous d’avis que c’est dur ? Non, c’est tout à fait naturel ! Un enfant n’a- t-il pas de privilèges ? Cependant, qu’il n’y ait pas de malentendu ! Ceci ne dresse aucune barrière entre Dieu et les hommes. Personne n’est exclu du royaume des cieux à cause de cela. N’importe qui, n’importe où, 138

peut s’écrier : « O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur ! » N’importe quelle personne se trouvant en dehors du troupeau de Christ, en dehors de la famille de Dieu — tout aussi mauvaise qu’elle soit ou tout aussi bonne qu’elle croie être — peut devenir un enfant de Dieu à l’instant, en lisant ces paroles. Un regard à Christ, dans la foi, suffit : «Regarde et vis ! » Dieu ne dit même pas «Vois !» — Il dit seulement « Regarde ! » Tourne tes regards vers Dieu ! Comment les chrétiens de la Galatie devinrent-ils « fils de Dieu » ? Par la foi en Christ. « Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ » (Galates 3 : 26). Christ est prêt à faire de tout homme un fils de Dieu dès le moment où il se tourne vers Lui dans une vraie repentance et la foi. Cependant, nous n’avons aucun droit, même pas en ce qui concerne la providence de Dieu, tant que nous ne sommes pas Ses enfants. Nous ne pouvons pas dire avec confiance et certitude : « Je ne manquerai de rien », à moins de pouvoir dire avec confiance et certitude : «L'Eternel est mon berger. » Un enfant, toutefois, a droit à l’aide, l’amour, la protection et l’assistance de son père. Or, un enfant ne peut entrer dans une famille qu’en y étant né. Nous devenons des enfants de Dieu en « naissant de nouveau », en étant «n é s d’en h au t » (Jean 3 : 3-5), c’est-àdire en croyant au Seigneur Jésus-Christ (cf. Jean 3 : 16). Nous avons dit tout cela à titre d’avertissement et, éventuellement, afin d’expliquer pourquoi de nombreuses personnes considèrent la prière comme étant tout à fait vaine. Cependant, nous ne voudrions pas manquer d’ajouter que Dieu, bien souvent, entend et exauce même la prière de gens qui n’ont pas le juste droit de prier, — qui ne sont pas Ses enfants — et, peut- être même, nient Son existence ! L'Evangile cite le cas d’un assez grand nombre d’incroyants qui venaient à Jésus en Le priant de les guérir, et le Seigneur n’en renvoyait jamais un seul sans la bénédiction demandée — jamais ! 139

C’est ainsi que Dieu exauce souvent la prière d’incroyants pour des bienfaits temporels. Un cas bien connu de l’auteur pourrait peut-être servir à illustrer cela. Mon ami m’a raconté qu’il avait été aidé pendant de nombreuses années. Bien qu’incroyant, il avait chanté dans une chorale pendant quarante ans, étant donné qu’il aimait la musique. Un jour, son père devint gravement malade. C’est alors que l’incroyant se jeta à genoux et s’écria : « 0 Dieu, si Tu existes, montre-moi Ta puissance et délivre mon père de ses douleurs ! » Dieu entendit le pitoyable appel de cet homme et mit fin aux douleurs immédiatement. Cet « aidée » loua Dieu et s’empressa d’aller voir un pasteur, afin de trouver le chemin du Salut. Aujourd’hui il est profondément chrétien et sacrifie tout son temps au service de Son Sauveur qu’il a trouvé récemment. Oui, Dieu est plus grand que Ses promesses et bien davantage disposé à exaucer que nous ne le sommes à prier. La « prière » la plus remarquable sortant des lèvres d’un incroyant est peut-être celle dont nous avons connaissance grâce à un récit de Caroline Frey, l’auteur du livre « Christ, notre exemple ». Bien qu’ayant beauté, richesse, prestige et amis, elle ne trouvait pas la satisfaction. Dans sa grande misère, elle se mit à chercher Dieu. Pourtant, quand elle commença à s’adresser à Lui, ce fut plutôt avec une expression de haine et de rébellion ouverte contre Lui. Ecoutons la — ce n’est pas la prière d’un « enfant » : « 0 Dieu, si Tu existes, — je ne T’aime pas ; je ne Te recherche pas ; je ne crois pas que le bonheur puisse se trouver en Toi... Mais je suis si misérable ! Donne- moi ce que je ne cherche pas. Donne-moi ce que je ne désire pas. Si Tu le peux, rends-moi heureuse. Je suis aussi malheureuse qu’on puisse l’être. Je suis lasse de ce monde ; s’il y a quelque chose de mieux, donne-lemoi. » Quelle prière ! Pourtant, Dieu l’entendit et l’exauça. Il pardonna à cette âme égarée, la rendit complètement heureuse et fructueuse dans son ministère auprès de LUI. Ne devrions-nous pas, à cause de cela, modifier un peu notre 140

question et demander : « Qui a le droit de prier?» Seulement les enfants de Dieu dans lesquels habite le Saint- Esprit. Toutefois, nous devons, là encore, nous rappeler que personne ne peut aller vers son Père céleste sans honte et en étant pleinement confiant, s’il ne vit pas comme un enfant de Dieu doit vivre. Nous ne pouvons pas nous attendre à ce qu’un père gaspille ses faveurs en les accordant à des enfants égarés. Seul un enfant croyant et sanctifié peut prier par l’esprit et avec intelligence (cf. 1 Corinthiens 14:15). Quand nous sommes enfants de Dieu, rien, à part le péché, ne peut faire obstacle à nos prières. Nous, Ses enfants, avons le droit de nous approcher de Dieu à n’importe quel moment et en tout lieu, et II comprend chaque forme de prière. Nous avons peut-être un merveilleux don d’élocution nous permettant, comme Paul, de déverser un torrent d’actions de grâces, de prières et de louanges ; il se peut également que nous ayons, comme Jean, une tranquille et profonde communion avec Dieu, semblable à celle d’un bien-aimé. Un brillant érudit tel que John Wesley et un humble cordonnier comme William Carey sont pareillement les bienvenus au Trône de la Grâce. L’influence à la cour céleste ne dépend ni de la naissance ni de l’éclat, pas plus que des actes héroïques, mais seulement de l’humilité, ainsi que de notre entière dépendance de notre Seigneur. Moody attribuait ses étonnants résultats aux prières d’une simple femme malade et presque inconnue. En vérité, les ferventes prières venant de tranquilles chambres de malades pourraient amener un Réveil dans tout un pays. Oh, que tout ceux «qui sont réduits au silence » parlent à haute voix ! Ne commettons pas l’erreur de supposer que certaines gens n’ont pas le « don de la prière » ? Un brillant étudiant de l’université de Cambridge m’a demandé si la prière n’était pas un don et, à savoir, un don que peu de personne auraient ? Partant du principe que tout le monde n’est pas doué pour la musique, il supposait que l’on ne pouvait pas non plus s’attendre à ce que chacun puisse prier. Néanmoins, ce qu’il y avait de particulier en la 141

personne de Georg Müller n’était pas qu’il avait le « don de la prière », mais qu’il priait. Ceux qui « n’ont pas la parole facile » peuvent — comme Dieu le déclara à Aaron — soutenir, par leur intercession secrète, ceux qui parlent. Il faut que nous ayons une grande foi si nous voulons avoir devant Dieu une grande puissance de prière — bien que Dieu soit plein de miséricorde et aille souvent au-delà de notre foi. Henry Martyn6 était un homme de prière ; pourtant sa foi n’était pas égale à ses prières. Il déclara un jour qu’il « s’attendait plutôt à ce que quelqu’un ressuscite des morts, que de voir un brahmane se convertir. » Jacques ne dit-il pas : «Qu’un tel homme ne s’imagine pas qu’il recevra quelque chose du Seigneur» (Jacques 1 : 7) ? Ce fut le cas d’Henry Martyn. Il mourut sans être témoin qu’un brahmane accepte Christ comme Sauveur. Il avait coutume de se retirer jour après jour dans une pagode isolée pour prier. Cependant, il ne croyait pas à la conversion des brahmanes. Quelque temps après sa mort, des brahmanes et des mahométans alors devenus des frères en Christ et venant de toutes les parties de l’Inde, de la Birmanie et de Ceylan, s’agenouillèrent dans la même pagode. D’autres avaient prié avec plus de foi qu’Henry Martyn. Qui peut se permettre de prier ? Nous le pouvons, mais le faisons-nous ? Le Seigneur peut-Il nous regarder avec plus de plaisir et de joie qu’au temps où II prononça les paroles : «Jusqu’à ’à présent, vous n’avez rien demandé en mon nom. D e m an d ez et vous recevrez afin que votre joie soit parfaite » (Jean 16:24)? Si notre Seigneur était dépendant de la prière, afin de pouvoir accomplir Son œuvre avec puissance, à combien plus forte raison le sommes-nous ! Il priait parfois « avec de grands cris et des larmes » (cf. Hébreux 5:7). Et nous ? Avons-nous jamais versé une larme en priant ? Laissons donc, nous aussi, monter vers Dieu cette prière : «Fais-nous revivre, et nous invoquerons ton nom » (Psaume 80 :19). 6 Missionnaire en Inde (1781-1812)

L’exhortation de l’apôtre Paul à Timoté peut être valable pour 142

nous tous : «Ranime le don de Dieu, qui est en toi... » (2 Timothée 1 : 6 ). Le Saint-Esprit est le grand « A i d e » de la prière. Par nousmêmes, nous sommes incapables de traduire nos besoins réels en prière. Le Saint-Esprit le fait pour nous. Nous ne pouvons pas demander comme nous le devrions. Toutefois, le Saint-Esprit s’en charge à notre place. Il est possible que ceux qui ne reçoivent pas Son aide demandent mal. Le Saint-Esprit peut préserver de cela. Aucune main faible ou tremblante n’ose mettre une immense force en mouvement. Pouvons-nous — osons-nous — faire mouvoir la Main qui remue l’univers ? Non ! A moins que le Saint- Esprit n’ait la souveraineté sur nous. Oui, nous avons besoin de l’aide divine pour la prière — et nous l’avons ! Combien la Trinité prend plaisir à la prière ! Dieu le Père écoute, le Saint-Esprit nous guide et le Fils prie et intercède Lui-même pour nous. Ainsi, la réponse vient d’en Haut ! Croyez-moi, la prière est notre plus grand privilège, notre responsabilité la plus lourde et la plus grande puissance que Dieu ait remise entre nos mains. La prière, la véritable prière, est l’acte le plus noble, le plus grand et le plus prodigieux qu’un homme puisse accomplir. Comme l’a dit Coleridge7, la prière est la plus grande énergie dont la nature humaine soit capable. Prier de tout son cœur et de toute sa force, c’est l’exploit le plus haut et le plus grand dans le combat de la foi que le chrétien livre sur terre. « SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER ! »

143