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Comptabilité
Fusions et acquisitions Problématiques comptables Éric Tort
ISBN : 9782749601106 © e-theque, 2008
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Docteur en sciences de gestion, habilité à diriger des recherches et diplômé d’expertise comptable, Éric TORT est diplômé ESC Bordeaux, ICG et titulaire de deux troisièmes cycles en gestion (DESS, DEA) et du certificat IFRS délivré par les institutions (CSOEC, CNCC). Fort de dix-sept années de pratiques professionnelles, il a été successivement auditeur financier chez PWC, DAF filiale d’un major du BTP, secrétaire général d’une société cotée et expert-comptable associé dans une firme pluridisciplinaire. Il occupe actuellement la fonction de directeur administratif et financier groupe dans une entreprise agro-industrielle. Chargé d’enseignement en Master 2 à l’université de Lyon II et membre d’un centre Universitaire de recherche en gestion, il est l’auteur de plusieurs ouvrages et de nombreuses publications dans des revues professionnelles et académiques.
Sommaire
Présentation ................................................................................................................ 8
Introduction ............................................................................................................. 10 1. Les opérations de fusions et assimilées ......................................................... 10 2. Les opérations d’acquisition .......................................................................... 13
I — LES FUSIONS ET OPERATIONS ASSIMILEES ........................................................ 16
Chapitre 1 Les nouvelles règles comptables et fiscales relatives aux fusions applicables en France depuis 2005 ......................................................................... 17 1. Les dispositions comptables et fiscales concernant l’évaluation des apports ................................................................................. 18 2. Évolution dans le traitement comptable et fiscal du mali et boni de fusion ............................................................................... 23
Chapitre 2 Exemples d’application des nouvelles règles sur les fusions ............................... 1. Fusions entre deux sociétés indépendantes avec constatation d’une prime ....................................................................... 2. Fusions entre deux sociétés liées avec dégagement d’un boni ..................... 3. Fusions entre deux sociétés liées avec dégagement d’un mali technique ..... 4. Confusion de patrimoine (TUP) dans le groupe avec rétroactivité fiscale et mali .................................................................... 4
28 29 31 33 35
Chapitre 3 Le cas particulier des confusions de patrimoine (TUP) ....................................... 1. L’évolution du régime fiscal applicable aux TUP en matière d’IS entre 2002 et 2005 ............................................................... 2. L’évolution du traitement comptable des TUP dans les comptes individuels résultant du CRC 2004-01 .............................. 3. Les difficultés techniques résiduelles en cas de rétroactivité fiscale et dans un contexte de consolidation .................................................................
37 38 39 41
Chapitre 4 La pratique des fusions : l’exemple des SCPI dans le secteur immobilier ........ 45 1. Revue des pratiques récentes des fusions de SCPI ....................................... 47 2. Illustration chiffrée à partir d’un exemple simplifié (monographie) ............ 52
II – LES ACQUISITIONS DES SOCIETES ET DE LEURS TITRES .................................... 61
Chapitre 5 Le traitement comptable des acquisitions de titres de participation dans les comptes individuels en règles françaises ................................................. 1. Définition et classement comptables ............................................................. 2. Coût d’entrée ................................................................................................. 3. L’évaluation ultérieure ..................................................................................
Chapitre 6 La comptabilisation des acquisitions séparées d’éléments incorporels en référentiel français et IFRS ............................................................................... 1. Les règles françaises portant sur les actifs incorporels ................................. 2. La norme comptable internationale IAS 38 relative aux immobilisations incorporelles ................................................................ 3. Un exemple simple d’évaluation et de comptabilisation d’éléments incorporels acquis .......................................................................
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62 62 63 65
67 67 70 72
Chapitre 7 Les acquisitions de titres de sociétés par l’intermédiaire de LBO ..................... 74 1. Les aspects fiscaux tenant à la mise en place d’une holding de reprise ....... 75 2. Les aspects comptables et financiers liés à l’opération de LBO ................... 79
Chapitre 8 Le traitement des acquisitions d’entreprises dans les comptes consolidés en règles françaises et selon le référentiel IFRS ................................................... 84 1. Les modalités générales d’entrée dans le périmètre ...................................... 85 2. Détermination des écarts d’évaluation et d’acquisition lors d’une entrée dans le périmètre ............................................................... 90 3. Illustration simple d’un calcul d’écart d’acquisition en règlement CRC 99-02 ................................................................................... 97
ANNEXES .................................................................................................................. 100
Annexe 1 Synthèse établie par nos soins de l’avis n° 2005-C du comité d’urgence de CNC du 4 mai 2005 .......................................................... 101
Annexe 2 Synthèse établie par nos soins des avis 2007-C et 2007-D du comité d’urgence du CNC du 15 juin 2007 ....................................................... 106
Annexe 3 Synthèse établie par nos soins de l’avis n° 2005-10 du 20 octobre 2005 afférent à l’actualisation du règlement CRC 99-02 ................................................. 109
Annexe 4 Synthèse établie par nos soins de la nouvelle édition du guide de l’administration fiscale « L’évaluation des entreprises et de leurs titres » ........ 113
6
Annexe 5 Synthèse établie par nos soins de l’instruction AMF n° 2007-05 relative aux information financières pro forma suite à des variations de périmètre dans les groupes ............................................... 116
Bibliographie .......................................................................................................... 119
Présentation
Dans les sociétés commerciales, les opérations de fusion et acquisition sont de plus en fréquentes en raison notamment du développement des opérations de croissance externe. Selon les secteurs d’activité, ces opérations traduisent des stratégies variables d’entreprise comme la concentration, la diversification, etc. Aux opérations d’acquisition, se succèdent généralement des opérations de restructuration juridique de type fusion visant à simplifier l’organigramme juridique de l’entreprise ou plus exactement du groupe. Pour des raisons économiques et stratégiques (synergie, intégration opérationnelle, simplification administrative, etc.), il s’agit alors pour ces entreprises de mettre en œuvre des fusions ou opérations assimilées permettant de regrouper dans une même entité juridique les actifs et les passifs de plusieurs sociétés jusqu’alors distinctes. Cet ouvrage consacré aux fusions et acquisitions intègre en particulier : – l’application dans les comptes individuels des nouvelles règles françaises sur les fusions introduites par le règlement CRC 2004-01 ; – quelques éclairages sur les aspects fiscaux en matière d’impôt sur les sociétés (cf. inst. 4 I-1-05 du 30 décembre 2005) à l’exclusion des autres taxes telles que la taxe professionnelle ; – le traitement comptable de ces opérations dans les comptes consolidés en référentiel français et international ; – les cas particuliers des confusions de patrimoine (TUP) et des opérations de rachat avec effet de levier (LBO). Au sein des différents chapitres, les développements théoriques de l’ouvrage sont illustrés par de nombreux exemples permettant de mettre en application pratique les concepts présentés. L’objectif de l’ouvrage n’est pas de traiter de manière exhaustive ces opérations mais plutôt de mettre l’accent sur des thématiques essentielles
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comme les parités d’échange, les valeurs d’apport ou encore le boni/mali de fusion et les écarts d’acquisition. Pour ce faire, cet ouvrage est organisé en deux parties principales, l’une sur les fusions, l’autre sur les acquisitions, composées elles-mêmes de plusieurs dossiers correspondant chacun à des problématiques particulières. Il ne s’agit donc pas d’un mémento complet pour spécialistes et experts en comptabilité mais d’un manuel permettant d’appréhender les fondamentaux des fusions et acquisitions à travers des dossiers thématiques.
Introduction générale aux opérations de fusion et acquisition des sociétés commerciales
Dans ce préambule, nous introduisons de manière générale les opérations de fusion et acquisition des sociétés commerciales. Pour des raisons didactiques, il est procédé ici à la distinction : – d’une part les opérations de fusion résultant de regroupements d’entreprises. Dans cette catégorie, on retrouve des opérations assimilées telles que les apports partiels d’actifs, les confusions de patrimoine et les scissions ; – d’autre part, les opérations d’acquisition consistant en l’achat de titres de sociétés. Dans cette catégorie, on peut classer les acquisitions portant sur les titres comme celles concernant les actifs non financiers tels que les fonds de commerce. S’agissant d’un sujet particulièrement large et riche, ce préambule est l’occasion de préciser le périmètre et la portée de notre ouvrage, à savoir : – les différentes thématiques traitées et celles qui en sont plus spécifiquement exclues ; – les problématiques abordées avec essentiellement les aspects comptables et accessoirement des considérations fiscales en matière d’impôt sur les sociétés.
1. Les opérations de fusions et assimilées
Sous le terme d’opérations de fusion, on désigne communément certaines formes d’opération de restructuration juridique résultant : – soit de regroupements d’entreprises avec les fusions proprement dites de sociétés et les confusions de patrimoine (dissolution sans liquidation) ;
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– soit de séparation de branche d’activité (ou d’éléments d’actifs) entre plusieurs entreprises avec les apports partiels d’actifs et les scissions.
Restructuration juridique
Regroupements d’entreprises
Séparation d’actifs ou de branches d’activité
Fusions et confusions d’entreprise
Apports partiels d’actifs et scissions
De manière générale, les développements de l’ouvrage concernent uniquement les sociétés commerciales étant précisé que certains d’entre eux sont susceptibles de s’appliquer par exemple aux sociétés civiles (ex : SCPI1).
1.1 Les opérations de fusion (regroupements d’entreprises) Sont évoquées ici les opérations de fusion et les confusions de patrimoine. 1.1.1. Les opérations de fusion Les opérations de fusion consistent à procéder au regroupement de plusieurs entreprises (ou entités) distinctes pour n’en faire qu’une seule. Par une opération de fusion-absorption, les actifs et passifs de la société absorbée sont transférés à la société absorbante. À l’issue de l’opération, la société absorbée est ainsi dissoute. Les fusions simplifiées sont réservées à l’absorption d’une filiale détenue à 100 %. 1
SCPI : sociétés civiles de placement immobilier. 11
1.1.2. Les confusions de patrimoine Les confusions de patrimoine sont des opérations consistant en la transmission universelle du patrimoine (TUP) d’une entreprise (« confondue ») à une autre entreprise (« confondante ») suite à la détention de 100 % du capital de la première. À l’issue de l’opération, la société confondue est ainsi dissoute comme c’est le cas pour la société absorbée dans les opérations de fusion.
1.2 Les apports partiels d’actifs et les scissions À la différence des fusions et des TUP, les opérations d’apports partiels d’actifs n’entraînent pas la disparition de la société à l’origine de l’opération. 1.2.1. Les apports partiels d’actifs Les apports partiels d’actifs sont des opérations visant à apporter des éléments d’actifs, et plus généralement, une branche d’activité à une autre société existante ou à une nouvelle entité créée à l’occasion de ladite opération. La société bénéficiaire de l’apport rémunère la société apporteuse en titres en contrepartie des apports réalisés. 1.2.2. Les scissions d’entreprises Les scissions d’entreprise sont une forme d’apports permettant de séparer des branches d’activité d’une même entreprise entre plusieurs sociétés différentes.
Dans notre ouvrage, un accent particulier est porté aux opérations courantes de regroupement d’entreprises, c’est-à-dire, les fusions et les confusions de patrimoine. Ainsi, le traitement comptable de ces opérations est présenté de manière détaillée dans la première partie de notre ouvrage. En particulier, les nouveautés comptables introduites par le règlement CRC 2004-01 relatif aux fusions et opérations assimilées sont successivement traitées, c’est-à-dire : les modalités de détermination des parités d’échange ; les valeurs d’apport ; les bonis/malis de fusion et les problématiques tenant à la période intercalaire (rétroactivité et opérations réciproques). Au fil des développements, les aspects fiscaux tenant à l’impôt sur les sociétés sont ponctuellement indiqués au lecteur suite aux adaptations apportées par l’instruction administrative du 30 décembre 2005.
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Les apports partiels d’actifs et les scissions ne sont pas abordés dans l’ouvrage. Sur ces thèmes, le lecteur pourra se reporter à certains ouvrages spécialisés (cf. références données en fin d’ouvrage).
2. Les opérations d’acquisition
Les opérations d’acquisition peuvent porter sur des actifs financiers (titres d’entreprises) comme sur des actifs non financiers. Acquisition d’entreprise
Par les titres
Par les actifs
Acquisitions d’actifs financiers (actions, parts sociales)
Acquisitions d’actifs incorporels et/ou corporels (ex : fonds de commerce)
En matière de rachat d’entreprise, les opérations peuvent être réalisées par voie d’acquisition de titres ou par le rachat des actifs. Outre des aspects économiques, des considérations comptables et fiscales peuvent influer sur le choix définitif de la forme de l’opération.
2.1 Les acquisitions de titres (actifs financiers) Les acquisitions d’actifs financiers concernent essentiellement les titres de sociétés, à savoir : les actions de sociétés de capitaux (ex : SA/SAS) et les parts sociales de sociétés de personnes (ex : SARL).
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En réalité, par acquisitions de titres, il faut entendre rachats d’entreprises avec toute la problématique d’évaluation y afférent. Au plan comptable, les acquisitions de titres d’entreprises sont enregistrées dans les comptes individuels conformément au PCG avec certaines spécificités concernant notamment les frais d’acquisition suite aux nouvelles règles sur les actifs (CRC 200406). Dans les comptes consolidés établis en règles françaises (CRC 99-02) ou en référentiel IFRS, l’acquisition de titres d’entreprises donne lieu à la détermination d’un écart d’acquisition lors de l’entrée dans le périmètre de consolidation du groupe. Dans certains cas, ces acquisitions de titres sont réalisées par des sociétés holding dans le cadre de montages LBO (leverage buy out), c’est-à-dire de rachat d’une société cible avec effet de levier.
2.2 Les acquisitions d’actifs non financiers Les acquisitions d’actifs non financiers peuvent porter sur des actifs incorporels ou corporels. 2.2.1. Les achats d’actifs corporels Les acquisitions d’immobilisations corporelles (terrains, installations, immeubles, matériels, mobilier, etc.) sont des opérations classiques dont les règles de comptabilisation dans les comptes individuels ont été sensiblement modifiées par les nouvelles règles comptables sur les actifs applicables en France depuis 2005. 2.2.2. Les achats d’actifs incorporels Les acquisitions d’immobilisations incorporelles (fonds de commerce, marques, brevets, etc.) sont des opérations particulières auxquelles notamment les normes IFRS (et françaises) réservent des traitements différenciés en fonction de leur origine (acquisition, regroupement d’entreprise, création en interne). Dans notre ouvrage, nous privilégions les développements relatifs aux acquisitions de titres d’entreprises en abordant plus particulièrement les spécificités de traitement comptable non seulement dans les comptes individuels mais également dans les comptes consolidés. En tant qu’alternative au rachat des titres, nous réservons des développements spécifiques aux acquisitions d’actifs incorporels (ex : 14
fonds de commerce) en présentant les règles comptables françaises et internationales applicables. En revanche, s’agissant des achats d’immobilisations corporelles, nous renvoyons le lecteur à notre ouvrage intitulé « La comptabilisation des actifs », édition 2007, collection E-thèque, www.Numilog.com
I LES FUSIONS ET OPERATIONS ASSIMILEES
Chapitre 1 Les nouvelles règles comptables et fiscales relatives aux fusions applicables en France depuis 20052
Au cours de ces derniers mois, le traitement dans les comptes individuels des fusions et opérations assimilées a été sensiblement modifié en vue d’une clarification et d’une harmonisation des pratiques avec celles des comptes consolidés suite à l’adoption en mai 2004 du règlement CRC 2004-01 suivie un an plus tard en mai 2005 des précisions apportées par l’avis 2005-C du comité d’urgence du CNC concernant les modalités d’application de ce règlement. Au plan fiscal, il est à noter : • d’une part, l’extension du régime spécial des fusions (art. 210 A du CGI) aux opérations de dissolution sans liquidation de patrimoine (TUP) par application des dispositions de l’article 85 de la loi de finances pour 2002 commentées par l’instruction n° 4 I-1-03 du 7 juillet 2003. Sur ce point, nous renvoyons le lecteur à notre article paru en 2004 (cf. Tort, 2004, cité dans la bibliographie en fin d’article) ; • d’autre part, les aménagements fiscaux introduits par l’article 42 (§ A-D) de la loi de finances rectificative pour 2004 et les précisions apportées par l’instruction n° 4 I-1-05 du 30 décembre 2005 concernant les conséquences comptables du règlement précité. L’objet de ce chapitre est d’établir une synthèse des principales dispositions comptables et fiscales devenues obligatoires depuis 2005 pour les fusions et opérations assimilées entre sociétés commerciales3, à savoir : fusions 2
Extrait et adapté d’E. Tort, « Evolution du traitement comptable et fiscal des fusions », Revue française de comptabilité, n° 389, juin 2006. 3 Précisons ici qu’en matière de TUP, les nouvelles règles s’appliquent également aux sociétés civiles. En revanche, l’avis 2005-C du Comité d’urgence du CNC a exclu les opérations de fusions au bénéfice des établissements stables des entreprises étrangères (§ 9) et le cas des personnes 17
simplifiées, apports partiels d’actifs (APA), scissions et confusions de patrimoine (TUP). Hormis quelques points particuliers (cf. encadré ci-dessous), les principaux changements concernent d’une part, les règles de valorisation des apports (§ I) et d’autre part, le traitement des bonis et malis de fusion (§ II). À noter que les modalités de détermination des parités d’échange ne sont pas affectées par cette nouvelle réglementation. Quelques points particuliers tenant aux fusions et opérations assimilées • Le transfert des déficits fiscaux : le plafonnement antérieur des déficits transférés de l’absorbée à l’absorbante selon les valeurs de l’actif immobilisé (maximum entre valeur brute ou d’apport) est supprimé (inst. 4 I-1-05 § 4). En outre, les déficits transférables en cas de scission ou d’APA sont ceux de la branche d’activité. Ils sont déterminés sur la base de la comptabilité analytique (inst. 4 I-1-05 § 5). • Le cas des transmissions universelles de patrimoine (TUP) : désormais, comme au plan comptable, la date d’effet intervient fiscalement à l’issue du délai d’opposition des créanciers et non plus à la date de décision de l’associé (inst. 4 I-1-05 § 65). Les indications du § 25 de l’instruction n° 4 I-1-03 du 7 juillet 2003 sont ainsi annulées. En conséquence, il n’y a plus de divergence de dates d’effet des TUP, étant précisé que la rétroactivité reste reconnue en fiscalité (inst. 4 I-1-05. § 64) mais est non admise en comptabilité pour les TUP par référence au code civil (CRC 2004-01 § 7). • Autres dispositions comptables : en cas de rétroactivité comptable, la perte de la période intercalaire est susceptible de faire l’objet d’une provision pour perte inscrite dans un sous-compte de prime de fusion chez l’absorbante (CRC 2004-01 § 5.1). Les opérations réciproques entre l’absorbée et l’absorbante sont éliminées comptablement selon les dispositions du CRC 99-02 (CRC 2004-01 § 5.2). Les coûts externes de fusion peuvent être imputés sur la prime de fusion (CRC 2004-01 § 6).
1. Les dispositions comptables et fiscales concernant l’évaluation des apports
Sauf exceptions (cf. infra exceptions a, b et c), le règlement CRC 2004-01 rend obligatoire l’utilisation des valeurs comptables pour les « restructurations internes » entre entités d’un même groupe et celle des valeurs réelles pour les opérations entre entreprises « indépendantes ». Face à ces nouvelles règles comptables d’application physiques (§ 2). Nota : sur certains points d’application, des précisions sont attendues prochainement de la part du groupe de travail du CNC « Traitement comptable des fusions ». 18
obligatoire, l’administration fiscale réaffirme la nécessité d’utiliser les valeurs réelles dans le cadre des opérations de fusion sauf à soumettre l’opération au régime de faveur tout en introduisant une mesure de tempérament pour les fusions aux valeurs nettes comptables en régime de droit commun.
1.1 Des valeurs d’apport déterminées, au plan comptable, selon la situation du contrôle et le sens de l’opération Dans le cadre des fusions et opérations assimilées, le règlement CRC 2004-01 (§ 4) définit des modalités de détermination des valeurs d’apport différentes selon la situation de l’absorbante (ou de la bénéficiaire des apports) et l’existence ou non d’un contrôle commun4 entre les sociétés participant à l’opération (cf. tableau ci-dessous). Modalités de détermination des valeurs d’apport selon les opérations Valorisation des apports Notion de contrôle Opérations impliquant des entités sous contrôle commun* Opérations à l’endroit Opérations à l’envers Opérations impliquant des entités sous contrôle distinct Opérations à l’envers Opérations à l’endroit
Valeur comptable
Valeur réelle
X X
X X
* Sous réserve de deux exceptions (a et b infra) — Source : extrait du règlement CRC 2004-01, § 4.3.
Autrement dit, il n’y a plus de choix des valeurs à faire figurer dans le traité d’apport. En effet, en harmonie avec le traitement dans les comptes consolidés : • les opérations entre entités sous contrôle commun doivent être réalisées aux valeurs comptables sauf insuffisance d’actif net comptable en vue de la libération du capital (a). Dans ce cas, une dérogation s’applique consistant à retenir les valeurs
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La notion de contrôle est appréhendée ici au sens du § 1002 du règlement CRC 99-02 relatifs aux comptes consolidés : « Le contrôle exclusif est le pouvoir de diriger les politiques financière et opérationnelle d’une entreprise afin de tirer avantage de ses activités ». 19
réelles en remplacement des valeurs comptables5 ; de même en cas de filialisation prévue pour une entrée en Bourse ou une cession ultérieure (b) ; • et celles entre entités sous contrôle distinct, en principe, aux valeurs réelles à l’exception des opérations à l’envers6 (c) en l’absence de valeurs d’actifs et passifs de la cible dans le traité d’apport. S’agissant du cas particulier des TUP, le règlement CRC 2004-01 (§ 7) prescrit l’utilisation de valeurs comptables considérant les TUP comme des fusions entre entités sous contrôle commun et ceci, même en l’absence de traité. Inscrites dans le traité d’apport, les valeurs individuelles des actifs et passifs correspondent selon le cas aux valeurs comptables ou aux valeurs réelles comme indiqué au tableau ci-dessous. Les valeurs individuelles d’apport selon le règlement CRC 2004-01 et l’avis 2005-C du CU du CNC Opérations aux valeurs réelles Valeurs réelles7 des éléments Règlement CRC d’actifs et passifs comptabilisés 2004-01 (§ 4.4) ou non (marques, impôts différés, provision pour retraite). Inscription d’un fonds commercial en cas de différence résiduelle entre la valeur globale des apports et le cumul des valeurs individuelles. Précisions apportées Sans modification de va- Cas exceptionnel d’un fonds par l’avis 2005-C leurs ; la notion de « non- commercial négatif (badwill) : du CU du CNC valeur » n’existant qu’en cas ! enregistrement dans un Valeurs d’apport
Opérations aux valeurs comptables Valeurs dans les comptes individuels de l’absorbée à la date d’effet de l’opération. Cf. ci-après le § 2 s’agissant du traitement comptable du mali technique en cas d’opérations aux valeurs comptables.
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Cette dérogation ne s’applique pas aux TUP et fusions simplifiées. L’avis 2005-C du CU du CNC (§ 22) limite en outre cette dérogation uniquement aux apports à une société ayant une activité préexistante. 6 Le § 4.2.2 (CRC 2004-01) définit les opérations à l’envers comme suit : après la fusion (ou l’apport) l’actionnaire principal de l’absorbée (société apporteuse) prend (ou renforce) le contrôle de l’absorbante (bénéficiaire des apports). 7 En fonction de valeur de marché et d’utilité résultant de prix de marché, d’indices spécifiques, d’expertises indépendantes (CRC 2004-01 § 4.4). 20
« QuestionsRéponses »8
de valorisation des apports à sous-compte de la prime de la valeur réelle (14). fusion avec imputation ultérieure de la charge future corMéthodes comptables (3 cas respondant à la prise en envisagés) : compte de passifs éventuels • application obligatoire des dans le traité (6). méthodes préférentielles utilisées par l’absorbante aux Ventilation du prix de cession éléments apportés avec en- dans les comptes de l’apporregistrement de l’impact en teuse avec comptabilisation sécapitaux propres ; parée des sorties d’actifs et • possibilité pour l’absor- passifs (y compris ceux figubante d’opter en faveur de rant dans le traité d’apport et l’application de méthodes non comptabilisés antérieurepréférentielles pour son acti- ment) et enregistrement global vité propre si pratiquées par en fonds commercial des autres l’absorbée9 ; différences (4). • choix des méthodes comptables non préférentielles les Maintien, pour leur valeur d’applus appropriées pour don- port, au bilan de l’absorbante ner la meilleure information des éléments figurant dans le financière possible en cas traité d’apport indépendamd’application de méthodes ment de l’application de médifférentes entre l’absorbante thodes préférentielles (5.1)10. et l’absorbée (5.2).
1.2 Les conséquences fiscales en termes de valorisation des apports L’instruction 4 I-1-05 du 30 décembre 2005 (chapitre II) prend acte de l’application obligatoire aux sociétés commerciales des nouvelles règles comptables de transcription des apports fixées par le règlement CRC 2004-1 (cf. ci-avant). Nonobstant, il est rappelé à cet égard que (§ 14) :
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E. Tort, « Des précisions sur les modalités d’application des nouvelles règles sur les fusions », Option finance, n° 851 du 3 octobre 2005. 9 En tout état de cause, les valeurs sont reprises conformément au traité d’apport. 10 En matière de suivi ultérieur, le § 21123 du règlement CRC s’applique. Ex : reprise en résultat des engagements de retraites en fonction de leur utilisation en cas de non-application de la méthode préférentielle sur les EDR par l’absorbante. 21
• les opérations de fusions sont fiscalement assimilées à des cessations d’entreprise nécessitant une valorisation des éléments d’actifs et passifs à la valeur réelle. Ces opérations peuvent être soumises ou non au régime spécial de faveur des fusions avec l’existence de certaines spécificités (voir a) ; • l’utilisation des valeurs comptables est admise au plan fiscal à la double condition de soumettre l’opération au régime de faveur (art. 210 A et 210 B du CGI) et de reprendre toutes les écritures comptables de l’absorbée dans le bilan de l’absorbante. À défaut, une mesure de tempérament est cependant prévue, lors de la cession ultérieure, pour éviter une double imposition comme le souligne, à juste titre, D. Villemot (2006) (voir b). 1.2.1 Quelques spécificités pour les opérations réalisées aux valeurs réelles • Opérations soumises au régime spécial de faveur : du fait de la transcription comptable obligatoire entre entités non liées des apports aux valeurs réelles distinctement des valeurs fiscales, l’absorbante (ou bénéficiaire) doit comprendre, le cas échéant, dans le résultat fiscal de l’exercice le produit taxable correspondant à la libéralité obtenue en cas de rémunération inférieure (remise de titres) à la valeur réelle de l’apport (§ 15 & 17). Toutefois, il est possible de procéder à la neutralisation du profit relatif aux actifs circulants sous réserve de reprendre leurs valeurs fiscales dans le bilan de l’absorbante (§ 18). • Opérations soumises au régime fiscal de droit commun : les plus-values d’apport calculées à partir des valeurs réelles sont ici imposables dans les conditions de droit commun (§ 36). Toutefois, s’agissant des plus-values liées à la valorisation d’éléments d’actifs et passifs non comptabilisés antérieurement chez l’absorbée, une analyse au cas par cas s’impose afin de traiter de manière identique les deux situations possibles entre l’absence et l’existence de comptabilisation préalable (§ 39). Ainsi, s’agissant des provisions pour engagement de retraite, qu’elles soient comptabilisées ou non, la situation reste la même puisqu’elles ne sont pas déductibles fiscalement (§ 37)11. Quant aux impôts différés actifs, ils ne sont pas compris dans le résultat fiscal de cession et donc non déductibles lors de leur sortie ultérieure du bilan (§ 38).
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En outre, la reprise ultérieure en résultat doit faire l’objet d’une déduction extra-comptable (§ 37). 22
1.2.2 Des mesures adaptées pour les opérations réalisées aux VNC (régime de droit commun) • Une mesure de tempérament : lors de l’opération, les plus-values d’apport, calculées à partir des valeurs réelles des actifs, sont fiscalement imposables alors que celles-ci n’apparaissent pas en comptabilité pour cause d’enregistrement aux valeurs nettes comptables (§ 31). Aussi, en cas de cession ultérieure, est-il prévu une mesure de tempérament permettant de déterminer le résultat de cession sur la base non pas des VNC mais des valeurs fiscales12 avec déduction des amortissements pratiqués et de la fraction éventuelle de plus-value latente intégrée dans le calcul du mali technique (voir, ci-après, § 2). Il est toutefois précisé que les valeurs comptables (et non fiscales) restent la base des amortissements fiscalement déductibles (§ 33) et la référence quant au respect de la règle de l’amortissement minimal (art. 39 B du CGI). • Un aménagement en matière d’intégration fiscale : bien qu’aux valeurs nettes comptables, les apports partiels d’actifs réalisés au sein d’un groupe fiscal et rémunérés sur la base des valeurs réelles échappent au régime des subventions indirectes (§ 34). Les plus-values correspondantes calculées par rapport aux valeurs réelles restent soumises au mécanisme de neutralisation des plus-values internes liées aux cessions intragroupe d’immobilisations pour la détermination du résultat d’ensemble (art. 223 B et F du CGI). S’agissant du cas particulier de la filialisation d’une branche d’activité distincte destinée à être cédée, nous renvoyons, sur ce point, le lecteur aux paragraphes § 19 à 30 de ladite instruction s’agissant des conditions d’application du régime spécial des fusions lors d’une opération de filialisation-cession. À cet égard, précisons que l’avis 2005-C du CU du CNC indique qu’en cas d’absence de réalisation de la cession, la clause résolutoire s’applique visant à reconsidérer l’analyse de l’opération et à modifier les valeurs d’apport en substituant les valeurs comptables aux valeurs réelles.
2. Évolution dans le traitement comptable et fiscal du mali et boni de fusion
Les bonis et malis de fusion résultent de l’annulation des titres de la société absorbée en contrepartie des actifs et passifs « transmis », autrement dit, de la 12
Sous réserve de justification de leur inclusion dans l’assiette fiscale de l’exercice de l’opération (§ 32). 23
différence entre l’actif net reçu et la valeur nette comptable de la participation détenue dans l’absorbée.
2.1 De nouvelles règles de comptabilisation pour le boni de fusion Pour le boni de fusion, le traitement comptable consiste désormais à enregistrer en produit financier le boni correspondant à l’accumulation de résultats non distribués de l’absorbée depuis l’acquisition et uniquement en capitaux propres le complément de boni éventuel. Au plan fiscal, il convient de distinguer les opérations suivant le régime fiscal applicable. Si l’opération est soumise au régime spécial de fusion (art. 210 A du CGI), le produit financier comptabilisé dans le compte de résultat relatif au boni de fusion doit faire l’objet d’une déduction extra-comptable sur le tableau 2058-A. En effet, dans ce cas, la plus-value résultant de l’annulation des titres est exonérée (§ 43). Il en va autrement du régime de droit commun dans lequel ladite plus-value est imposable au régime des plus-values long terme en cas de durée de détention des titres de l’absorbée d’au moins deux ans ou au taux de droit commun dans le cas contraire (§ 44). Aussi, l’absorbante peut-elle être conduite à réintégrer, de manière extra-comptable, l’excédent de plus-value fiscale13 par rapport au montant du produit financier enregistré effectivement dans le résultat de l’exercice. Est visée, en particulier, la fraction de boni enregistrée au plan comptable en capitaux propres (§ 45).
2.2 Le mali de fusion : une distinction entre mali technique et « vrai mali » S’agissant du mali, le règlement CRC 2004-01 réserve des traitements différents entre, d’une part, le mali technique lié, en général, aux opérations réalisées aux valeurs comptables et, d’autre part, le « vrai mali » résultant d’une perte de valeur de l’absorbée.
13
La plus-value fiscale est la différence entre la valeur d’apport correspondant à la quote-part d’actif net de l’absorbée et la valeur fiscale des titres correspondants chez l’absorbante (§ 44). 24
2.2.1 Le mali technique : la traduction des plus-values et profits latents Le mali technique est défini ici comme correspondant « à hauteur de la participation antérieurement détenue, aux plus-values latentes sur éléments d’actifs comptabilisés ou non dans les comptes de l’absorbée déduction faite des passifs non comptabilisés en l’absence d’obligation comptable dans les comptes de la société absorbée » (§ 4.5.2). Sur le plan comptable, ce mali technique est désormais porté en immobilisation incorporelle dans les comptes de la société absorbante, dans un souscompte intitulé « mali de fusion » du compte 207 « fonds commercial ». S’agissant d’un actif non amortissable, il doit, en outre, faire l’objet de test de dépréciation conformément au règlement CRC 2002-10. Enfin, il est prescrit d’affecter ce mali technique, de manière extra-comptable, aux différents actifs apportés pour en faciliter le suivi ultérieur (dépréciation, sortie de l’actif sous-jacent, etc.). Selon l’avis 2005-C du CU du CNC, l’affectation du mali technique aux actifs sous-jacents doit être réalisée au prorata des plus-values nettes d’impôt afin d’assurer un suivi des dépréciations et une cohérence du résultat de cession (12). En matière fiscale comme pour le boni, le traitement dépend du régime fiscal applicable. Ainsi, en régime de droit commun, les pertes ultérieures enregistrées sur le mali technique sous forme de dépréciation ou lors de la sortie de l’actif sous-jacent sont déductibles dès lors que les plus-values et profits latents ont été imposés, à l’origine, lors de l’opération de fusion (§ 59). Naturellement, le traitement fiscal du mali suit celui de l’actif sous-jacent auquel il est affecté : droit commun, régime des plus et moins-values long terme, etc. (§ 60). À l’inverse, selon un raisonnement symétrique au précédent, si l’opération est soumise au régime spécial de faveur, aucune déduction fiscale ultérieure n’est possible conformément au 1 de l’article 210 A introduit par la Loi de finances rectificative pour 2004 (§ 54)14. 2.2.2 Le vrai mali : une charge financière ayant le caractère de moins-value fiscale Au plan comptable, « le vrai mali » résultant d’une perte de valeur de la société absorbée se traduit par une charge financière nette à moins que celle-ci n’ait été déjà prise en compte chez la société absorbante sous forme de provision.
14
Cf. § 55-56 s’agissant des fusions intervenues avant 2005. 25
Fiscalement, le vrai mali consécutif à l’absorption d’un actif net réel positif inférieur à la valeur des titres correspondants constitue, en principe15, une moinsvalue éligible au régime long terme (MVLT) s’agissant des titres de participation détenus depuis au moins deux ans. En cas de détention inférieure à deux années, il s’agit alors d’une charge déductible au taux de droit commun nécessitant, le cas échéant, un retraitement extra-comptable en présence d’une provision pour dépréciation des titres antérieure à la fusion (§ 46). Dans ce cas, cette dernière doit faire l’objet d’un reclassement en charges déductibles puisqu’elle constitue une MVLT définitive. En effet, aucune reprise en résultat n’est prévue du fait d’un calcul de mali par référence à la VNC des titres, c’est-à-dire y compris dépréciation antérieure selon les précisions de l’avis 2005-C du CU du CNC § 13. En revanche, dans le cadre des TUP et des fusions simplifiées16, la quote-part de charge correspondant à la transmission d’un actif net négatif n’est pas déductible fiscalement (§ 48-49) quel que soit, en outre, le régime fiscal (droit commun ou spécial) sous réserve de la rétroactivité fiscale possible qui permet de récupérer une partie du déficit. Synthèse des traitements comptables et fiscaux des bonis et malis de fusion Résultat de fusion Boni
Traitement comptable 1. En produit financier à hauteur des résultats non distribués depuis l’acquisition. 2. Pour le complément éventuel en capitaux propres.
En charge financière « Vrai mali » (perte de valeur de l’absorbée)
Régime spécial de faveur (art. 210 A) Imposable au régime Exonération (déducPVLT sauf détention tion extra-comptable < 2 ans (taux de droit sur le tableau 2058A) commun) (réintégration extracomptable de la fraction de boni affectée en capitaux propres) Déduction fiscale en tant que MVLT ou charges déductibles si détention < 2 ans. Exception : quote-part correspondant à un actif net négatif (TUP, notamment). Régime fiscal de droit commun
15
Cf. § 47 de ladite instruction concernant les précisions apportées par l’administration sur la justification de la réalité de la perte. 16 Cf. § 50-52 s’agissant des opérations antérieures à 2005. 26
Mali technique En compte 207 Pertes ultérieures (pro- Aucune déduction « fonds commercial » vision, sortie d’actifs) fiscale future déductibles selon le régime de l’actif sous-jacent
Chapitre 2 Exemples d’application des nouvelles règles sur les fusions 17
Dans le chapitre précédent, nous avons présenté les principales règles comptables et fiscales applicables aux fusions et opérations assimilées résultant du règlement CRC 2004-01 et de l’instruction administrative 4 I-1-05 du 30 décembre 2005. Dans ce chapitre, il est proposé un exemple chiffré permettant d’illustrer les principales nouveautés apportées par ces deux textes s’agissant du traitement des fusions dans les comptes individuels des sociétés commerciales. Par simplification, sont successivement traités quatre cas différents dans lesquels la société X est la société absorbante (1, 2 et 3) ou confondante (4). Les parités d’échange des opérations de fusion et confusion de patrimoine sont fondées sur les valeurs réelles des actifs et passifs des sociétés concernées. Par hypothèse, le taux d’imposition applicable est de 33,33 % (taux de droit commun). Contexte Dans le cadre d’une simplification de son organigramme juridique, l’entreprise X a décidé de procéder, à la clôture de l’exercice 2005, à des opérations de fusions de ses différentes filiales (Y, T et U) et d’une société tierce Z sous contrôle distinct. Du point de vue fiscal, toutes ces opérations sont placées sous le régime spécial de faveur des fusions (art. 210 A du CGI). Au 31 décembre 2005, le portefeuille « titres » détenu par la société X est le suivant :
17
Extrait et adapté d’E. Tort, « Le traitement comptable et fiscal des fusions : exemples et illustrations », Revue française de comptabilité, n° 390, juillet-août 2006. 28
Titres de participation
Valeur nette comptable au 31/12/2005 en K€ 5 000 1 000 200 6 200
Société Y Société T Société U Total
1. Fusions entre deux sociétés indépendantes avec constatation d’une prime
La société X prend le contrôle de 100 % de la société Z extérieure au groupe par voie de fusion-absorption avec une date d’effet au 31 décembre 2005. S’agissant d’une fusion à l’endroit de sociétés sous contrôle distinct, l’opération est réalisée sur la base des valeurs réelles de la société absorbée correspondant, en outre, aux valeurs fiscales à cette même date. Bilan au 31 décembre 2005 en K€ (avec mentions indicatives des valeurs réelles d’apport) Valeurs comptables
Valeurs réelles
PASSIF
Valeurs comptables
Valeurs réelles
-
100
Capital social
2 500
2 500
3 000
3 600
500
800
-
-
100
100
500
500
-
400
1 000
1 000
1 100
1 100
Disponibilités
500
500
800
800
Total actif
5000
5 700
5 000
5 700
ACTIF Immobilisations incorporelles Immobilisations corporelles Titres de participation Stocks Créances d’exploitation
Réserves Résultat de l’exercice Provisions Dettes financières Dettes d’exploitation Total passif
29
Conformément au règlement CRC 2004-01 (§ 4.4), les valeurs réelles tiennent compte des éléments suivants : • l’identification et l’évaluation d’une marque non comptabilisée antérieurement pour + 100 K€ ; • la mise en évidence d’une plus-value latente sur les actifs corporels d’un montant brut de + 600 K€ ; • la constatation d’une provision pour impôts au titre de la plus-value d’apport des actifs corporels, soit – 200 K€ (600 K€ x 33,33 %) ; • la prise en compte d’une provision pour retraite (IDR) non comptabilisée antérieurement chez l’absorbée pour un montant évalué à – 200 K€. La contrepartie de ces ajustements aux valeurs réelles figure en réserves, pour un montant net de + 300 K€ dans le tableau ci-dessus. Compte tenu de la parité retenue, la rémunération des apports donne lieu à l’émission de 20 000 actions nouvelles d’une valeur nominale de 100 €. ! D’où une augmentation de capital de : 2 000 K€ ! Valeur globale des apports de la société Z au 31/12/2005 : 3 400 K€ (2 500 + 800 + 100) ! Prime de fusion = 1 400 K€ Dans les comptes de l’absorbante (société X), cette prime de fusion est enregistrée en capitaux propres (compte 1 042 prime de fusion). Dans les comptes de « dissolution » de l’absorbée (société Z), les sorties des actifs et des passifs doivent faire l’objet d’un enregistrement comptable séparé selon les préconisations du comité d’urgence du CNC en faveur d’une ventilation du prix de cession chez l’absorbée, y compris pour les éléments non comptabilisés à l’origine chez l’absorbée (avis 2005-C). Ainsi, par exemple18 :
18
Pour plus de détails, cf. les exemples donnés dans l’annexe II de l’avis 2005-C du CU du CNC. 30
Constitution de provisions chez l’absorbée (non comptabilisées antérieurement) 68 15
Dotation aux provisions (impôts et retraite) Provisions pour risques et charges
400 400
Sortie des actifs corporels 675 21
VNC des immobilisations corporelles Immobilisations corporelles
3 000 3 000
Transfert des éléments d’actifs et passifs à l’absorbante avec ventilation du prix de cession (X) 46619 7751 7752
Fusion – société absorbante – comptes d’apport Produits de cession des actifs incorporels Produits de cession des actifs corporels
3 400 100 3 600
4xxx 5xxx 15 15 26
Actifs et passifs circulants (à détailler) Disponibilités Provisions pour impôts Provisions pour indemnités de départ à la retraite (IDR) Dettes financières
700 500 200 200 1 100
En régime spécial de faveur, on rappellera que les plus-values nettes d’apport sont exonérées chez l’absorbée avec en contrepartie des obligations pour l’absorbante consistant notamment en la réintégration sur 5 ans (ou 15 ans pour les constructions) des plus-values sur les actifs amortissables et en un sursis d’imposition (jusqu’à cession) pour les plus-values sur les actifs non amortissables.
2. Fusions entre deux sociétés liées avec dégagement d’un boni
La société X a acquis 95 % du capital d’une société Y le 1er janvier 2003 pour 5 000 K€ dont le bilan est le suivant au 31 décembre 2005 :
19
Numéro de compte proposé par les auteurs du Mémento comptable 2006, F. Lefebvre, § 4369. 31
Bilan au 31 décembre 2005 ACTIF Immobilisations incorporelles Immobilisations corporelles Titres de participation Stocks Créances d’exploitation Disponibilités Total actif
K€ 500
PASSIF
K€
Capital social
3 500
7 000
Réserves
2 300
800 1 500 200 10 000
Résultat de l’exercice Provisions Dettes financières Dettes d’exploitation Total passif
500 2 500 1 200 10 000
Les réserves comprennent un montant de 200 K€ relatifs aux résultats non distribués au titre des exercices 2003 et 2004. La société X absorbe par fusion-absorption la société Y avec une date d’effet au 31 décembre 2005. Conformément au règlement CRC 2004-01, il est retenu les valeurs comptables de l’absorbée comme valeurs d’apport. ! Valeur nette comptable des titres de la société Y : 5 000 K€ ! Situation nette (SN) de la société Y au 31/12/2005 : 6 300 K€ (3 500 + 2 300 + 500) ! Quote-part de SN (95 %) : 5 985 K€ ! Boni de fusion = 985 K€ À hauteur des résultats accumulés depuis l’acquisition, soit 700 K€ (500 + 200), le boni de fusion est enregistré en produits financiers. Les 285 K€ restants sont portés en capitaux propres (compte 1042 prime de fusion). En régime spécial de faveur20, le produit financier de 700 K€ est exonéré fiscalement. Il fait ainsi l’objet d’une déduction extra-comptable dans le tableau de détermination du résultat fiscal de l’exercice 2005 (tableau 2058-A). Nota : La fraction de 5 % des apports détenue par des actionnaires externes d’une valeur de 315 K€ est rémunérée par l’émission de 1 850 actions nouvelles de l’absorbante d’une valeur nominale de 100 € et d’une prime de fusion de 130 K€ (portée au compte 1042). 20
Cf. § 45 de l’instruction précitée s’agissant d’un exemple de traitement du boni dans le cadre d’une opération en régime de droit commun. 32
3. Fusions entre deux sociétés liées avec dégagement d’un mali technique
Au 31 décembre 2005, la société X procède à l’absorption de sa filiale T acquise à 90 % le 1er janvier 2005 au prix d’acquisition de 1000 K€. S’agissant d’une société sous contrôle commun, l’opération est réalisée aux valeurs nettes comptables et en régime spécial de faveur21. Bilan au 31 décembre 2005 ACTIF Immobilisations incorporelles Immobilisations corporelles* Stocks Créances d’exploitation Disponibilités Total actif
K€
PASSIF
-
K€
Capital social
500
1 000
Réserves
300
100 250 50 1 400
Résultat de l’exercice Dettes financières Dettes d’exploitation Total passif
50 350 200 1 400
* Dont un ensemble immobilier (300 K€), une machine outil (500 K€) et un équipement technique (200 K€).
À la date d’acquisition, la valorisation de l’actif net de la société a pris en compte : • d’une part, les plus-values latentes sur certains actifs dont le montant ajusté à la clôture de l’exercice par comparaison entre la valeur réelle et la valeur nette comptable au 31 décembre 2005 est le suivant : Plus-values latentes nettes d’impôts au 31 décembre 2005 : – ensemble immobilier : + 100 K€ – actifs industriels : + 250 K€ (dont machine-outil : + 180 K€ et équipement technique : + 70 K€) • d’autre part, une provision pour IDR nette d’impôt estimée en 2005 à – 40 K€. L’opération de fusion envisagée se traduit par un mali d’un montant de 235 K€. 21
Cf. § 61-62 de l’instruction précitée s’agissant d’un exemple de traitement de mali technique dans le cadre d’une opération en régime de droit commun. 33
! (A) Valeur nette comptable des titres de la société T : 1 000 K€ ! (B) Actif net comptable apporté : 765 K€ (500 + 300 + 50) x 90 % ! Mali (B)-(A) : (235 K€) Conformément au règlement CRC 2004-01, ce mali résulte ici en totalité, à hauteur de la quote-part de 90 %, des plusvalues latentes sur les actifs apportés déductions faites des passifs non comptabilisés chez l’absorbée (en l’espèce, la provision IDR). Globalement, ce montant s’élève à 280 K€ [(350 – 40) x 90 %]. Par conséquent, il s’agit bien d’un mali technique constaté dans le cadre d’une fusion aux valeurs comptables dans laquelle l’actif net apporté se trouve être de facto significativement inférieur à la valeur comptable des titres récemment acquis. Conformément au règlement CRC 2004-01, ce mali technique de 235 K€ doit être enregistré à l’actif du bilan de la société absorbante dans le compte 207 « fonds commercial ». En outre, afin d’en assurer le suivi dans le temps, il y a lieu de précéder à son affectation extra-comptable au prorata et dans la limite des pluslatentes nettes d’impôt des actifs apportés. Affectation extra-comptable du mali technique (en K€)22 Identification du bien
Valeur comptable sociale
Valeur réelle*
Plus-value latente
Ensemble immobilier Machine-outil Équipement technique Total
300 500 200 1 000
400 680 270 1 350
100 180 70 350
Affectation du mali au prorata des plus-values** 67 121 47 235
* Valeur réelle reconstituée à partir de la valeur comptable augmentée de la plus-value latente. ** Exemple : 67 K€ = 235 K€ (mali technique) X 100 K€ (PV individuelle) / 350 K€ (PV totale).
Le sort du mali technique dépend fondamentalement de celui des actifs sousjacents auxquels il est affecté. En particulier, en cas de dépréciation ou de sortie d’un ou plusieurs de ces actifs, le mali technique doit faire l’objet d’une dépréciation ou d’une réduction de valeur à due concurrence. Dans le cadre du régime spécial de
22
Cf. tableau figurant au § 4.5.2 du règlement CRC 2004-01. 34
faveur, il est à noter qu’aucune déduction fiscale n’est admise s’agissant des éventuelles pertes ultérieures de valeur du mali.
4. Confusion de patrimoine (TUP) dans le groupe avec rétroactivité fiscale et mali
Au 31 décembre 2005, la société X procède à une opération de confusion de patrimoine de sa filiale U déficitaire (SAS détenue à 100 %) avec, au plan fiscal, un effet rétroactif au 1er janvier 2005. Conformément au règlement CRC 2004-01, la TUP est réalisée aux valeurs comptables et en régime spécial de faveur. Bilan au 31 décembre 2005 ACTIF Immobilisations incorporelles Immobilisations corporelles Stocks Créances d’exploitation Disponibilités Total actif
K€
PASSIF
K€
40
Capital social
350
350
Réserves
-150
100 300 10 800
Résultat de l’exercice Dettes financières Dettes d’exploitation Total passif
-100 500 200 800
Nota : le résultat fiscal de la société U s’établit à – 80 K€ pour l’exercice 2005.
En dépit d’une opération antérieure d’apurement des pertes sous forme de « coup d’accordéon », la dégradation de la situation nette s’est poursuivie de manière continue au cours des cinq derniers exercices d’appartenance de la société au groupe X. Aussi, compte tenu des dépréciations antérieures, la valeur nette comptable des titres de la société U s’élève à 200 K€ en 2005. Sur le plan comptable, l’effet de la TUP intervient à l’issue du délai d’opposition des créanciers sur la base des comptes établis au 31 décembre 2005.
35
! (A) Valeur nette comptable des titres de la société U : 200 K€ ! (B) Actif net transmis par confusion de patrimoine : 100 K€ (+ 350 – 150 – 100) ! Mali (B) – (A) : (100 K€) Du point de vue économique, ce mali traduit une véritable perte de valeur de la société confondue. En ce sens, il s’agit bien d’un « vrai mali » donnant lieu à l’enregistrement comptable d’une charge financière chez la société confondante. Compte tenu de la présence de la société U dans le groupe X depuis 5 années, la charge financière de – 100 K€ constitue au plan fiscal une moins-value à long terme (MVLT)23. En, conséquence, celle-ci doit faire l’objet d’une réintégration extracomptable dans le résultat de l’exercice (tableau 2058–A) en tant que MVLT reportable. En outre, la déconnexion des dates d’effet de la fusion entre comptabilité et fiscalité conduit à procéder à des retraitements extra-comptables du résultat de la période intercalaire dans les tableaux 2058-A des sociétés concernées, à savoir24 : • prise en compte extra-comptable dans le résultat comptable de la confondante de la perte fiscale intercalaire 2005 de la confondue (soit – 80 K€) pour tenir compte de la rétroactivité fiscale ; • en contrepartie neutralisation extra-comptable de la perte fiscale intercalaire 2005 au niveau de la société confondue. Au 31 décembre 2005 Résultat fiscal Corrections apportées au résultat fiscal 2005 Résultat fiscal retraité
23
Société confondante X (ND) – 80 K€
Société confondue – 80 K€ + 80 K€
X (ND) – 80 K€
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Commentaires Reclassement extracomptable de la perte fiscale intercalaire de la confondue dans le résultat fiscal de la confondante du fait de la rétroactivité purement fiscale
Par simplification, il est supposé ici que le décalage des dates d’effet de la TUP entre comptabilité et fiscalité ne modifie pas, au plan fiscal, la valeur de 100 K€ attribuée au mali. 24 Voir aussi, M. Dana, « Confusion de patrimoine », Echanges, n° 211, juin 2004, pp. 14-15.
Chapitre 3 Le cas particulier des confusions de patrimoine (TUP)25
Au cours des années 2002 à 2005, le régime comptable et fiscal des opérations de confusion de patrimoine (TUP) a fortement évolué. Au plan fiscal, il y a eu après la Loi de Finances 2002, l’instruction administrative du 7 juillet 2003 qui a étendu le régime fiscal de faveur des fusions (art. 210 A du CGI) aux TUP. Ensuite, en 2005 ce sont les nouvelles règles comptables et fiscales des fusions dont le champ d’application couvre le cas particulier des TUP (CRC 2004-01 et inst. 4 I-1-05 du 30 décembre 2005) qui sont venues apporter des modifications sensibles s’agissant des valeurs d’apport et des bonis/malis de fusion. Sans reprendre le contenu de ces nouvelles règles comptables et fiscales présentées aux chapitres précédents (1 et 2), nous nous centrons ici sur les principales spécificités comptables et fiscales des TUP. Rappelons ici qui les TUP présentent en outre des avantages certains notamment en matière de formalisme juridique (absence de traité d’apport, d’intervention de commissaire à la fusion, etc.).
25
Nous utiliserons ici l’abréviation TUP, pour désigner les confusions de patrimoine visées par l’art. 1844-5 du Code civil communément appelée « transmission universelle de patrimoine ». Les paragraphes § 1 et 2 sont partiellement adaptés d’E. Tort, « Le traitement comptable et fiscal des TUP », Echanges, n° 212, juillet 2004, pp. 51-53.
37
1. L’évolution du régime fiscal applicable aux TUP en matière d’IS entre 2002 et 200526
1.1 Les TUP : éligibilité au régime spécial de faveur des fusions en 2002 On rappellera que la Loi de Finances pour 2002 a introduit une définition fiscale des opérations de fusions éligibles au régime fiscal de faveur (IS) à laquelle répondent précisément les TUP. Aussi, depuis le 1er janvier 2002, les opérations de confusion de patrimoine peuvent-elles bénéficier du régime de faveur défini par l’article 210 A du CGI qui évite notamment la taxation immédiate des plus-values d’apport27 en contrepartie du respect de certains engagements et d’obligations déclaratives (cf. notamment, état de suivi des résultats en sursis ou report d’imposition). À cet égard, les paragraphes § 37 à 39 de l’instruction du 7 juillet 2003 (BOI 4 I-1-03) précisent que : – les règles de transcription comptable de la TUP sont les mêmes que celles applicables en matière de fusions [...] ; – les éléments d’actif immobilisés apportés à la suite d’une TUP doivent être évalués à leur valeur réelle avec possibilité, par mesure de tolérance et sous certaines conditions, de transcription comptable sur la base de la VNC28. En matière fiscale, la doctrine administrative admet également la possibilité de faire rétroagir la date d’effet de la TUP antérieurement à sa date de réalisation (date de décision de dissolution de l’associé unique) étant précisé que : – la transmission de patrimoine n’intervient en principe qu’à l’issue d’un délai de 30 jours d’opposition des créanciers à compter de sa publication ; – la rétroactivité est exclusivement fiscale (inopposable au tiers) et doit être expressément décidée par l’associé unique pour être opposable à l’Administration fiscale. Depuis le 1er janvier 2002, la TUP bénéficie donc, sur le plan fiscal, d’un régime de faveur identique à celui des fusions permettant des apports évalués en valeurs 26
S’agissant du régime fiscal et des autres impositions en dehors de l’IS (TVA, droits d’enregistrement, taxe professionnelle), cf. par exemple, J.P. Regoli, « La confusion de patrimoine : régime fiscal », Revue française de comptabilité, n° 361, décembre 2003, p. 8. 27 Cela se traduit, chez la société confondante par l’étalement des Plus-values d’apports relatives aux immobilisations amortissables et à un sursis d’imposition pour celles qui sont non amortissables. 28 Le § 39 de l’instruction précitée étend également aux TUP le bénéfice de la tolérance accordée aux fusions de pouvoir réaliser l’opération sur la base des valeurs comptables sous certaines conditions (BOI 4 –2-00, n° 80). 38
réelles sans taxation immédiate des plus-values d’apport et une possibilité de rétroactivité fiscale au premier jour de l’exercice en cours à la date de réalisation de l’opération29.
1.2 Alignement des dates d’effet comptable et fiscal des TUP en l’absence de rétroactivité en 2005 En outre, depuis 2005, l’instruction 4 I-1-05 (§ 65) a rapporté les indications figurant au § 25 de l’instruction précitée (BOI 4 I-1-03) concernant la date d’effet d’une TUP. Désormais, la date d’effet intervient fiscalement comme au plan comptable à l’issue du délai d’opposition des créanciers et non plus à la date de décision de l’associé. En conséquence, il n’y a plus de divergence de dates d’effet des TUP, étant précisé que la rétroactivité reste reconnue en fiscalité (instruction. 4 I-105. § 64) mais est non admise en comptabilité pour les TUP par référence au Code civil (CRC 2004-01 § 7).
2. L’évolution du traitement comptable des TUP dans les comptes individuels résultant du CRC 2004-01
2.1 Les difficultés comptables soulevées par les TUP avant 2005 Sur le plan comptable, la CNCC et la chancellerie30 ont confirmé au premier semestre 2003 que les TUP devaient être réalisées aux valeurs nettes comptables et sans effet rétroactif du fait d’une part, de l’absence de traité d’apport fixant des valeurs différentes de celles inscrites dans les comptes de la société confondue et d’autre part, de l’inexistence de la mention express d’une possibilité de rétroactivité dans le Code civil31.
29
La TUP bénéficie également de la tolérance administrative en matière d’IFA. En effet, lorsque la date d’effet rétroactif est antérieure ou égale au 1er janvier, l’IFA de l’année de l’opération n’est pas due par la société confondue. 30 cf. Bulletin CNCC n° 129 de mars 2003 « Transmission universelle de patrimoine », pp. 184-186 et lettre de la Chancellerie datée du 10 avril 2003 31 PWC, « Dissolution par confusion de patrimoine », BCF 4-5/03, pp. 10-11. 39
Dans ce contexte, il a alors été souligné deux difficultés techniques en cas de « mali technique32« d’une part, et de rétroactivité fiscale d’autre part. En effet, dans le premier cas, la question de la constatation d’une perte comptable dans les comptes individuels de la confondante se pose à moins de ne pouvoir retenir la solution proposée par l’AMF en présence de comptes consolidés33. Dans le second, la problématique est celle de la taxation du résultat de la période intercalaire chez la confondante en l’absence de remontée du résultat intercalaire de la confondue dans son compte de résultat34.
2.2 Les apports en 2005 résultant du règlement CRC 2004-01 Sur ces points, le règlement du CRC 2004-01 est venu apporter certaines précisions quant au traitement comptable des TUP et plus particulièrement sur celui des valeurs à retenir. S’agissant du cas particulier des TUP, le paragraphe § 7 de l’avis du CNC n° 2004-01qui y est consacré (cf. reproduction ci-contre) prescrit l’utilisation de valeurs comptables [avec activation du mali technique éventuel] considérant les TUP comme des fusions entre entités sous contrôle commun. Le cas particulier de confusion de patrimoine « Les opérations de dissolution par confusion de patrimoine étant par définition toujours réalisées entre entreprises sous contrôle commun, les actifs et passifs de l’entreprise dissoute sont toujours transmis à leur valeur comptable [...]. Le traitement du mali pouvant apparaître lors de l’annulation dans les comptes de l’entreprise bénéficiaire de la TUP suit les règles générales exposées au § 4.5.2. du présent avis. La rétroactivité des opérations de dissolution confusion de patrimoine n’étant pas prévue par le Code civil, le § relatif (aux événements de la période intercalaire) n’est pas applicable à ce type d’opération. Les écritures comptables sont reprises chez l’absorbante à l’issue du délai d’opposition des créanciers [...] » Source : extrait de l’avis CNC n° 2004-01 du 25 mars 2004, § 7.
32
Il s’agit d’un mali ne correspondant pas à une vraie perte. C’est notamment le cas de fusions aux valeurs nettes comptables lorsque la valeur comptable des titres de l’absorbée chez l’absorbante (« correspondant souvent à une valeur de marché récente ») excède la valeur des actifs nets apportés de l’absorbée. Cf. Mémento comptable, F. Lefebvre, 2004 § 4423. 33 Le traitement proposé consiste à inscrire à l’actif du bilan de l’absorbante le mali technique à hauteur de l’écart d’acquisition figurant dans les comptes consolidés du groupe dans le cas où les valeurs d’apport retenues correspondent aux valeurs consolidées. (cf. Mémento comptable, F. Lefebvre, 2004, § 4423). 34 cf. sur ces points, la synthèse de Lebrun B., « La transmission universelle de patrimoine », Revue française de comptabilité, n° 357, juillet-août 2003, p. 3 40
Le CRC 2004-01 définit le mali technique comme correspondant « à hauteur de la participation antérieurement détenue, aux plus-values latentes sur éléments d’actifs comptabilisés ou non dans les comptes de l’absorbée déduction faite des passifs non comptabilisés en l’absence d’obligation comptable dans les comptes de la société absorbée ». (§ 4.5.2) Sur le plan comptable, le mali technique, tel que défini ci-avant, est ainsi porté en immobilisation incorporelle dans les comptes de la société confondante, dans un sous-compte intitulé « mali de fusion » du compte 207 « fonds commercial ». S’agissant d’un actif non amortissable, il devra, en outre, faire l’objet de test de dépréciation conformément au règlement CRC 2002-10. Aussi, comme pour les fusions (§ 4.5.2), l’avis prescrit-il d’affecter ce mali technique, de manière extra-comptable, aux différents actifs apportés pour en faciliter le suivi ultérieur (dépréciation, sortie de l’actif sous-jacent, etc.). Ce faisant, la problématique du mali technique initialement évoquée dans le cadre des TUP est résolue par l’application combinée de valeurs comptables et de l’inscription du mali technique en immobilisations incorporelles. Naturellement, « le vrai mali » résultant d’une perte de valeur de la société confondue se traduira par une charge financière nette à moins que celle-ci n’ait été déjà prise en compte chez la société confondante sous forme de provision35. En revanche, l’avis du CNC ne prévoit pas la possibilité d’une rétroactivité comptable des TUP en l’absence de disposition légale expresse. On rappellera ici que la position retenue notamment par l’ANSA en 2002 est au contraire favorable à la rétroactivité comptable des TUP36.
3. Les difficultés techniques résiduelles en cas de rétroactivité fiscale et dans un contexte de consolidation
Au cours de ces derniers mois, les TUP ont fait l’objet de changements importants tant sur le plan fiscal avec la possibilité de placer ces opérations sous le régime fiscal de faveur des fusions (§ 1) que du point de vue comptable avec les nouvelles règles édictées par le CNC en matière de fusions et opérations assimilées 35
Sur la question de la déductibilité fiscale des malis de confusion, voir par exemple, l’article de J. Sollier et C. Vézinhet, « Le mali de confusion : une vraie perte trop souvent contestée », Option finance, n° 781, 19 avril 2004, pp. 24-25. 36 Voir, aussi, Themexpress, éditions F. Lefebvre, § 35. 41
(§ 2). À ce jour, une difficulté technique subsiste du fait de la divergence existant actuellement au niveau des dates d’effet des TUP dont la rétroactivité est reconnue en fiscalité et non en comptabilité (§ 3).
3.1 Traitements comptables et extra-comptables de la TUP au niveau de la confondante Bien que la rétroactivité comptable ne soit pas admise par référence au Code civil , il est en revanche possible d’appliquer une rétroactivité purement fiscale aux TUP en matière d’IS38. 37
3.1.1 Retraitements extra-comptables en cas de rétroactivité fiscale En cas de rétroactivité fiscale, deux retraitements extra-comptables s’imposent, à savoir : – la réintégration extra-comptable du résultat fiscal de la période intercalaire39 de la confondue dans le résultat fiscal de la confondante (tableau 2058 – A)40 (cf. exemple § 4 du chapitre 2 de l’ouvrage) ; – le calcul du boni ou mali « fiscal » en comparant la valeur nette des titres de la confondue détenus par la confondante avec l’actif net comptable correspondant apporté à la date d’effet rétroactif et non à la date de réalisation juridique41. Cela étant, cette différence pourrait être, selon les auteurs de l’ouvrage Fusions (éd. F. Lefebvre, p. 239) corrigée du résultat de la période intercalaire déjà pris en compte dans le résultat fiscal de la confondante suite au retraitement précédemment évoqué.
37
Au plan juridique, comptable et fiscal en l’absence de rétroactivité, la date d’effet de la TUP intervient à la date d’expiration du délai d’opposition des créanciers et non à la date de décision de dissolution de l’associé unique. 38 Cette rétroactivité ne s’applique pas en matière de TVA. Concernant la TP, voir notamment, le Bulletin comptable et financier n° 5/07, p. 7. 39 Période s’écoulant entre la date d’effet rétroactif et la date de réalisation juridique de la TUP. 40 En contrepartie, le résultat fiscal de la confondue fait l’objet d’une déduction extracomptable du même montant. Une liasse fiscale de la confondue doit être déposée dans les 60 jours de la date de l’opération. 41 En effet, au plan comptable, le mali ou boni de confusion correspond à la différence entre la valeur comptable des titres et la situation nette de la confondue à la date de réalisation comptable. 42
3.1.2 Comptabilisation du boni/mali dans les comptes individuels de la confondante Rappelons que selon le règlement CRC 2004-01 (cf. ci-avant et chapitre 1 de l’ouvrage) : – à la différence du vrai mali (charge financière), le mali technique (représentatif essentiellement de plus-values latentes comptabilisées ou non sur les actifs) est comptabilisé en immobilisations incorporelles dans un sous-compte du compte 207 « fonds commercial » ; – le boni est enregistré en produits financiers pour la part correspondant aux résultats antérieurs accumulés et non distribués depuis l’acquisition. Le complément éventuel est porté en capitaux propres chez la confondante.
3.2 Traitement de la TUP dans les comptes consolidés Au niveau des comptes consolidés, une TUP doit être considérée comme une opération intercalaire n’ayant pas d’incidence sur les réserves et le résultat consolidés du groupe. 3.2.1 Élimination des résultats internes au groupe générés par la TUP En tant que résultat interne, les malis et/ou bonis de confusion enregistrés dans le résultat financier de la confondante doivent faire l’objet d’une élimination visant leur reclassement dans les réserves consolidées du groupe. En principe, les bonis résiduels déjà enregistrés dans les capitaux propres individuels de la confondante ne devraient pas nécessiter un tel retraitement. L’éventuel mali technique enregistré dans les comptes individuels en fonds de commerce doit être neutralisé afin notamment de ne pas faire double emploi avec l’écart net d’acquisition (goodwill)42 affecté à la confondue au niveau des comptes consolidés. Dans cette hypothèse, il sera nécessaire de réaffecter ce goodwill à la société confondante du fait de la transmission universelle de patrimoine.
42
Ou avec les écarts affectés aux actifs et passifs lors de son entrée dans le périmètre de consolidation. 43
3.2.2 Neutralisation des opérations intragroupes Au plan pratique, la liasse de consolidation de la confondue devra en principe contenir uniquement les produits et charges de la période allant du début d’exercice à la date de réalisation de la TUP ; les actifs et passifs ayant été transmis à la confondante. Compte tenu de l’impossibilité de rétroactivité comptable des TUP, la neutralisation des opérations réciproques entre la confondue et la confondante est nécessaire au niveau du résultat de la période précitée inclus dans le résultat consolidé43. En revanche, les comptes réciproques ont été normalement neutralisés lors de l’enregistrement de la reprise des actifs et passifs de la confondue dans les comptes individuels de la confondante.
43
Il en va autrement notamment dans les cas de fusion avec effet rétroactif dans lesquels les opérations réciproques de la période intercalaire doivent être neutralisées dans les comptes individuels de l’absorbante.
Chapitre 4 La pratique des fusions : l’exemple des SCPI44 dans le secteur immobilier45
Suite à la baisse significative des marchés financiers et à la bonne tenue du marché immobilier, les valeurs foncières trouvent un regain d’intérêt. Cela est particulièrement vrai pour les sociétés foncières cotées dont le régime fiscal a été récemment réformé (Tricaud, 2002) mais également pour les SCPI (Séverin, 2002) dont le marché secondaire des parts a fait l’objet d’une profonde réforme en 2002 en vue d’une meilleure transparence et liquidité pour les porteurs46 (Micheaud, 2002)47. Au cours de ces dernières années, diverses fusions de SCPI ont eu lieu afin d’atteindre des tailles critiques suffisantes permettant notamment de dynamiser le portefeuille des actifs immobiliers et d’améliorer la capacité de faire appel public à l’épargne. Cela étant, la réalisation des fusions de SCPI n’est pas sans poser certaines difficultés techniques tenant aux spécificités du régime qui leur est applicable. Face aux multiples restructurations internes des entreprises, une bonne maîtrise de la pratique des fusions est, en effet, indispensable, notamment, du point de vue comptable et financier. Après une brève introduction aux spécificités du régime de fusion des SCPI (cf. encadré page suivante), nous nous proposons ici d’en examiner 44
Les SCPI sont des sociétés civiles de placement iImmobilier dont « l’objet exclusif est l’acquisition et la gestion d’un patrimoine immobilier locatif ». La gérance des SCPI est assurée par une société de gestion agréée par l’AMF (ex COB). La réglementation des SCPI est régie, pour l’essentiel, par le Code monétaire et financier (CMF art. L 214-50 et suivants) et par le décret n° 71524 du 1er juillet 1971 modifié par le décret n° 94-483 du 9 juin 1994 et le décret n° 2003-74 du 28 janvier 2003. 45 Adapté d’E. Tort, « Les pratiques des fusions dans le secteur immobilier », La Revue du Financier, n° 151, avril 2005. 46 Cf. La loi du 9 juillet 2001 et le règlement COB publié le 4 mai 2002. 47 Cf. Micheaud C. (2002), « La révolution feutrée des SCPI », in Mieux vivre votre argent, n° 262, novembre, pp. 61-64 ; Séverin A. (2002), « Retour en grâce pour les SCPI », La Tribune, Le cahier placements, 20 décembre, p. 5 ; Tricaud C. (2002), « Les foncières cotées à la fête », La Tribune, 22 novembre, p. 55 b. 45
les principales pratiques. Nous procéderons, d’une part, à l’examen de quelques opérations récentes (§ I) et d’autre part, à la présentation succincte d’un exemple chiffré tiré d’une synthèse des meilleures pratiques (§ II). Aspects juridiques, fiscaux et comptables des fusions de SCPI48 • Cadre juridique49 : il existe essentiellement des conditions d’homogénéité de patrimoine pour les SCPI parties prenantes à la fusion étant précisé qu’« une SCPI ne peut fusionner qu’avec une autre SCPI gérant un patrimoine immobilier de composition comparable » (art. L 214-80). Autrement dit, leur patrimoine devra être constitué en majorité d’immeubles soit à usage principal d’habitation, soit à usage principal commercial. En outre, « l’opération de fusion s’effectue sous le contrôle des commissaires aux comptes de chacune des sociétés concernées qui […] établissent un rapport sur les conditions de réalisation de l’opération de fusion […] dans les mêmes conditions que celles prévues pour les commissaires à la fusion […] » des sociétés commerciales (art. L 214-81). • Régime fiscal : en raison de la transparence fiscale des SCPI, les opérations de fusion entraînent certaines conséquences fiscales au niveau des sociétés elles-mêmes mais surtout au niveau des porteurs de parts (associés) : les gains et revenus des SCPI faisant ainsi l’objet d’une taxation au niveau des associés selon leur propre régime d’imposition. Cela étant, des sursis d’imposition existent en matière de plus et moinsvalues tenant aux échanges de droits sociaux. De plus, des mesures de tempérament ont été introduites par l’instruction du 12 janvier 1998 (BOI 8 M-1-98) en vue d’atténuer les effets fiscaux induits par les fusions de ces sociétés avec notamment la possibilité de compensation des plus et moins-values inhérentes aux apports d’immeubles. • Spécificités comptables : elles sont prévues par le plan comptable des SCPI (avis 98-06) applicable depuis 2000. En particulier, les immeubles locatifs sont enregistrés à leur coût d’acquisition sans possibilité d’amortissement ni dépréciation sauf exceptions mais avec la faculté de procéder à la réévaluation du patrimoine à la valeur vénale. Par ailleurs, il est prévu la constitution de provision pour grosses réparations afin d’assurer le « maintien en bon état » des immeubles en fonction d’un plan prévisionnel d’entretien. Enfin, le plan comptable autorise l’imputation sur les primes de fusions, « des frais d’établissement, des commissions de souscription, de certains frais de fusions, des frais de recherche d’immeubles directement réglés par la SCPI et des frais d’acquisition d’immeubles ». 48
Ce tableau est partiellement adapté de notre article paru dans la revue française de comptabilité n° 328 « Les spécificités du régime des fusions des SCPI » auquel pourra se référer le lecteur pour une présentation complète des spécificités du régime des fusions de SCPI. 49 La partie législative du CMF (sous section 6, chap. IV, titre I, L. II) fixe un régime spécifique défini par les articles. L 214-80 à 83. 46
Textes de référence relatifs aux SCPI – Code général des impôts, Code monétaire et financier, art. L 214-50 et suivants et décret n° 71-524 du 1er juillet 1971 modifié par le décret n° 94-483 du 9 juin 1994 et le décret n° 2003-74 du 28 janvier 2003. – Instruction du 12 janvier 1998 (BOI 8 M-1-98) relative aux mesures de tempérament en cas de fusion de SCPI – Plan comptable des SCPI adopté par le CNC du 23 juin 1998 (avis 98-06) et règlement 99-06 du CRC
Par rapport au règlement CRC 2004-01 du 4 mai 2004 relatif aux fusions et opérations assimilées applicables aux sociétés commerciales, il convient ici de souligner que les fusions intervenues, au cours de ces dernières années dans les sociétés civiles de placement immobilier, se sont réalisées sur la base de valeurs d’apport correspondant à des valeurs réelles (et non des valeurs comptables) entre des sociétés généralement indépendantes. Autrement dit, on rejoint là les dispositions du règlement CRC 2004-01 qui prévoient l’application obligatoire de valeurs d’apport entre sociétés sous contrôle distinct (méthode de l’acquisition). Dans une logique de comptes consolidés, rappelons ici que l’utilisation des valeurs comptables est désormais réservée, selon le règlement CRC 2004-01 (§ 4.3) aux entités sous contrôle commun (ou aux opérations à l’envers impliquant des sociétés indépendantes). Définissant avant tout le traitement comptable du boni (mali) de fusion et de la rétroactivité, le règlement précité ne s’applique pas à la problématique importante des modalités de détermination des parités d’échange dont nous faisons ici une présentation assez détaillée à partir du cas des SCPI.
1. Revue des pratiques récentes des fusions de SCPI
Cette revue a été établie à partir de l’examen de différents projets de traité de fusion déposés au greffe du Tribunal de Commerce de Paris dont nous nous sommes procurés un exemplaire (7 projets déposés entre les années 1997 et 2002). Nous traiterons ici des travaux préparatoires et des modalités de réalisation proprement dites de ces opérations.
47
1.1 Les travaux préparatoires à la fusion à l’éclairage des pratiques récentes Les travaux préparatoires consistent essentiellement à mettre en œuvre certaines opérations spécifiques préalablement à la fusion, à diligenter des expertises immobilières appropriées et à construire les comptes de résultats prévisionnels servant de base au calcul des valeurs de rendement prévisionnelles (parité). En règle générale, l’ensemble de ces éléments fait l’objet d’une description relativement détaillée dans les projets de traité de fusion étudiés. – Quelques opérations spécifiques préalables à la fusion visant la société absorbante : elles concernent principalement les opérations sur le capital (réduction de capital, modification de la valeur nominale de la part, etc.) de la SCPI absorbante en vue notamment de traiter les problèmes éventuels de rompus ou encore de tenir compte de l’évolution du marché immobilier. Dans notre échantillon, quatre SCPI ont effectivement mis en œuvre ce type d’opération (deux cas de réduction de capital et deux cas de division de valeur nominale de la part). Dans un cas également, il a été pratiqué une réévaluation des actifs immobiliers de l’absorbante (article L 214-79 du CMF) sur la base de la dernière valeur vénale connue afin d’homogénéiser les valeurs bilantielles après fusion. – Des expertises immobilières en conformité avec la recommandation du CNC et de l’AMF (ex. COB) : dans le cadre de la détermination des valeurs d’apport et des parités d’échange (cf. encadré p. 50), ces opérations d’évaluation du patrimoine ont été prises en charge, dans tous les cas, par des experts immobiliers indépendants qui réalisent leur mission selon la recommandation n° 95-01 commune à la CNC et à l’AMF (ex. COB). Compte tenu des enjeux de la fusion, le projet de fusion peut prévoir de renforcer les opérations classiques d’évaluation en raccourcissant le calendrier naturel de leur programmation (expertise quinquennale et actualisation annuelle pour chacun des immeubles constituant le patrimoine de la SCPI). Pour les besoins de la fusion, il peut être, en effet, prévu de pratiquer des audits techniques spécifiques ou de réaliser des expertises complètes pour certains immeubles « sensibles » en lieu et place d’une simple actualisation. Dans le cas d’intervention d’experts différents, la majorité des projets de fusion prévoient, en outre, une revue croisée des dossiers afin d’obtenir des évaluations de patrimoine les plus homogènes possibles. – Les comptes de résultats prévisionnels (les hypothèses communément retenues) : dans la plupart des cas, il est utilisé des valeurs de rendement prévisionnelles dans le cadre de la détermination des parités d’échange qui rendent indispensables 48
l’établissement de comptes de résultats prévisionnels sur plusieurs exercices (cf. tableau 3). En effet, il est généralement retenu l’exercice de réalisation de la fusion (N+1) et les deux ou trois exercices suivants (N+2, N+3). Pour l’établissement de ces comptes prévisionnels, les principales hypothèses validées sont clairement explicitées dans le cadre du projet de fusion (cf. encadré ci-dessous). Les principales hypothèses fréquemment retenues dans les prévisionnels • au niveau des revenus locatifs : sont pris en compte l’évolution du prix des loyers (indexation, etc.), le traitement des baux arrivant à échéance, les délais de vacances, les délais et les conditions de relocation, etc. • au niveau des dépenses d’exploitation : sont généralement retenus la programmation des travaux et des plans pluriannuels d’entretien, les risques liés aux impayés et aux contentieux, les différents frais et honoraires, etc. ; • au niveau des « arbitrages » en termes d’investissement et de désinvestissement : sont prises en considération les principales opérations de cession et/ou d’acquisition d’immeubles avec l’estimation des rendements locatifs futurs (date d’effet et taux de rendement retenus). Source : Projets de traité de fusion de 7 SCPI déposés au greffe du TC de Paris entre 1997 et 2002
1.2 Les modalités opérationnelles mises en œuvre dans les fusions récentes Par modalités opérationnelles, nous entendons ici le calcul du rapport d’échange, la réalisation des apports ainsi que les incidences fiscales et financières de ces opérations. 1.2.1 Les modalités de calcul du rapport d’échange Globalement, il ressort que les parités d’échanges sont systématiquement déterminées sur la base de valeur patrimoniale et de valeurs de rendement, le plus souvent, prévisionnelles (cf. encadré page suivante). Dans un cas, il a été retenu une valeur de rendement normative (prévisionnelle) et également une approche « transaction » (prix moyen). Les taux utilisés pour la capitalisation des résultats oscillent globalement entre 6,25 % et 7,5 % sachant que cinq SCPI ont retenu des taux uniques de 7 % ou 7,5 %. Ce taux est déterminé soit par rapport au marché soit par rapport aux rendements historiques ou prévisionnels des SCPI concernées.
49
Pour le calcul de la parité, il est généralement opéré une moyenne pondérée de ces valeurs en surpondérant parfois les valeurs de rendement (deux cas sur sept). À noter que dans un cas également, il a été appliqué un coefficient correcteur pour tenir compte des différences de rendement et de taille des SCPI. Les différentes modalités de calcul des parités d’échange • l’approche patrimoniale basée sur la valeur de réalisation des SCPI concernées, c’est-à-dire sur la valeur vénale de l’immobilier locatif augmentée de la valeur comptable des autres actifs et passifs de la société ; • l’approche par les rendements fondée sur la capacité et le potentiel de la SCPI à dégager un revenu locatif. Dans cette approche, la valeur de rendement résulte de la capitalisation à un taux déterminé de rendements historiques, normatifs ou prévisionnels des SCPI concernées. • l’approche par les transactions qui vise à retenir, par exemple, la moyenne des « derniers prix d’exécution » résultant de la confrontation de l’offre et de la demande sur le marché secondaire des parts. La valeur de réalisation traduit la valeur estimée du patrimoine de la SCPI tandis que la valeur de rendement permet de rendre compte spécifiquement du niveau de rendement potentiel, actuel et futur (perspectives de distribution de dividendes). La pertinence de la valeur de transaction dépend du dynamisme du marché secondaire des parts en termes de liquidité et de volumes échangés. D’où, en règle générale, l’utilisation d’une combinaison des approches patrimoniales et de rendement sur la base, par exemple, d’une moyenne arithmétique, d’une moyenne pondérée des différentes voire de l’approximation d’une valeur médiane. Source : adapté partiellement d’E. Tort (2003, pp. 40-44).
1.2.2 Les modalités de réalisation des apports50 Dans tous les cas, ce sont les derniers comptes annuels établis selon les préconisations du plan comptable des SCPI et certifiés par les commissaires aux comptes qui servent de base à la réalisation de la fusion, intervenue le plus souvent (cinq cas sur sept), au cours du premier semestre suivant la date de clôture. Dans aucun des projets de fusion étudiés, l’opération ne s’est réalisée à partir d’une situation intermédiaire même si, s’agissant des deux opérations intervenues au second semestre suivant la date de la clôture, la valeur d’apport des biens immobiliers a fait l’objet 50
Les apports doivent être effectués sur la base des valeurs de réalisation, c’est à dire, des valeurs vénales résultant des dernières expertises en ce qui concerne les immeubles et des valeurs comptables pour les autres actifs et passifs apportés (Tort, 2003). 50
d’une actualisation intermédiaire sur la base d’une expertise au 30 juin. Aussi, les apports sont-ils réalisés sur la base des documents annuels de synthèse généralement avant affectation du résultat du dernier exercice51. Dans un cas, une distribution exceptionnelle de résultat a eu néanmoins lieu préalablement à la fusion afin d’harmoniser la situation de haut de bilan des différentes SCPI. En définitive, il ressort que les modalités de réalisation des apports restent assez proches les unes des autres. On retiendra en particulier que les apports sont tous réalisés avec effet rétroactif au 1er jour de l’exercice avec des valeurs d’apport intégrant les dernières valeurs vénales des immeubles (31/12 ou 30/06). Par ailleurs, l’augmentation de capital n’est généralement définitive qu’à l’issue d’un délai de plusieurs jours (15 à 30 jours selon les traités) permettant aux associés des sociétés absorbées de choisir entre le remboursement ou un versement complémentaire au titre des rompus. 1.2.3 Les incidences fiscales et financières de ces opérations S’agissant de fusions intervenues depuis le 1er janvier 1997, les effets fiscaux de ces opérations sont fortement atténués, en matière de plus-values, pour ce qui concerne les associés personnes physiques52 compte tenu : – d’une part, du sursis d’imposition des plus-values consécutives aux échanges de titres (cf. article 150 A bis du CGI) ; – d’autre part, des compensations possibles en matière de plus et moins-values relatives aux immeubles introduites par l’instruction du 12 janvier 1998. Cela étant, seul un projet de fusion fait explicitement état de l’absence de plusvalue d’ordre fiscal sur les immeubles pour les associés personnes physiques des SCPI absorbées. D’un point de vue financier, les frais de fusion sont constitués principalement des honoraires du notaire et du conservateur53 et rarement de droits d’enregistrement liés à la prise en charge des passifs des SCPI absorbées. En effet, les passifs apportés ont été généralement imputés sur des actifs circulants ne donnant pas lieu au paiement de droits d’enregistrement à l’exception d’un cas d’un montant faible. En 51
Cf. sur ce point, nos commentaires dans la RFC, n° 328, p. 44. Il peut en être autrement s’agissant du cas du versement de soultes et du cas des associés personnes morales suivant leur régime propre d’imposition (cf. notre article précité). 53 Et également de divers frais (honoraires des commissaires aux comptes et des conseils, dépenses de communication, etc.). 52
51
tout état de cause, les projets de traité ont prévu, de manière systématique, la possibilité d’imputer les frais de l’opération sur la prime de fusion.
2. Illustration chiffrée à partir d’un exemple simplifié (monographie)54
L’exemple proposé traite, sous forme de monographie, d’un cas classique de fusion avec effet rétroactif au 01/01/N + 1 de trois SCPI (A, B, C) étant précisé que la SCPI A est l’absorbante et que les associés des différentes SCPI sont des personnes physiques. Dans cet exemple, nous reprenons, de manière schématique, quelques éléments principaux figurant classiquement dans les projets de traité représentatifs des meilleures pratiques. Bien évidemment, les données chiffrées sont purement fictives et volontairement simplifiées dans certains cas.
2.1 Les principales données chiffrées 2.1.1 Les valeurs vénales Dans notre exemple, les valeurs vénales issues des expertises et actualisations s’établissent comme suit : Les valeurs vénales des immeubles locatifs En € SCPI A (absorbante) SCPI B SCPI C
Valeur vénale des immeubles 2 300 000 1 900 000 1 000 000
Valeur des immeubles (« bilancielle ») 2 200 000 1 950 000 940 000
Globalement, on constate des plus-values latentes sur deux SCPI (A et C) contre une moins-value latente sur la SCPI B. Ces valeurs vénales correspondent aux valeurs d’apport des immeubles locatifs des SCPI absorbées étant précisé qu’aucune réévaluation n’est prévue au niveau du patrimoine immobilier de la SCPI A 54
Cette illustration vise à restituer une présentation schématique des principaux items traités dans le cadre des projets de fusion à partir de notre échantillon composé de sept traités déposés auprès du greffe du Tribunal de Commerce de Paris entre les années 1997 et 2002. 52
(absorbante).Ces valeurs vont être utiles à la fois dans le cadre de la détermination des parités d’échange (valeur de réalisation) et pour l’établissement de l’état du patrimoine au 31/12/N (colonne « valeurs estimées »). 2.1.2 Les documents de synthèse Le tableau suivant présente une synthèse simplifiée de l’état du patrimoine et des capitaux propres comptables des différentes SCPI adaptée de la présentation prévue par le plan comptable des SCPI. Rappelons ici que les documents de synthèse prévus par le plan comptable (Titre I – § 3 et Titre III) regroupent « l’état du patrimoine, le tableau d’analyse des capitaux propres, un compte de résultat et une annexe ». Dans l’état du patrimoine, figurent les valeurs « bilancielles » (coût historique) des actifs et des passifs de la SCPI ainsi que leurs valeurs estimées (valeur vénale des immeubles et valeur nette des autres actifs et passifs) à partir desquelles on obtient la valeur de réalisation, c’est-à-dire la valeur estimée du patrimoine55. Selon le plan comptable, le compte de résultat vise à donner une information la plus proche possible de celle d’un investissement direct dans l’immobilier locatif. Dans cette optique, il exclut les plus ou moins-values liées aux cessions d’immobiliers locatifs qui sont considérées comme des gains ou des pertes en capital (affectation directe en capitaux propres).
55
Cf. E. Tort, « Les spécificités du régime des fusions de SCPI », Revue française de comptabilité, n° 328, septembre 2003. 53
54
55
À partir ce ces données, on s’aperçoit que la valeur estimée du patrimoine (valeur de réalisation) des SCPI A et B est assez proche et qu’elle représente plus du double de celle de la SCPI C.
2.2 Les modalités de réalisation de l’opération 2.2.1 La parité d’échange Le tableau ci-dessous présente le détail du calcul de la parité d’échange. Dans notre exemple simplifié, celle-ci a été calculée sur la base de la moyenne arithmétique de la valeur de réalisation du 31/12/N et des valeurs de rendement prévisionnel N+1 et N+2 à l’exclusion de la prise en compte de toute valeur de marché (transaction).Un taux unique de capitalisation de 7,5 % pour l’ensemble des SCPI a été arbitrairement utilisé pour le calcul des valeurs de rendement. Détermination des parités d’échange
Nombre de parts Valeur patrimoniale Valeur de réalisation 31/12/N en € Valeur de réalisation / part en € Parité Valeur de rendement Résultat prévisionnel N+1 en € Coupon prévisionnel en € Taux de capitalisation retenus Valeur de rendement N+1 en € Parité Résultat prévisionnel N+2 en € Coupon prévisionnel en € Taux de capitalisation retenus Valeur de rendement N+2 en € Parité Moyenne arithmétique en € Parité calculée
SCPI A 10 000
SCPI B 7 000
SCPI C 5 000
2 300 000 230,00 1,00
2 150 000 307,14 1,34
1 030 000 206,00 0,90
135 000 13,50 7,5 % 180,00 1,00 150 000 15,00 7,5 % 200,00 1,00 203,33 1,00
150 000 21,43 7,5 % 285,71 1,59 170 000 24,29 7,5 % 323,81 1,62 305,55 1,50
75 000 15,00 7,5 % 200,00 1,11 77 000 15,40 7,5 % 205,33 1,03 203,78 1,00
56
Dans notre exemple simplifié, nous obtenons des parités égales à des nombres entiers, à savoir : 1 part de C vaut 1 part de A et 2 parts de B vaut 3 parts de A. C’est à partir de ces parités que pourra être examinée la rémunération des apports des SCPI absorbées. 2.2.2 La rémunération des apports En rémunération des apports des sociétés absorbées (B et C), la SCPI absorbante (A) va être amenée, en fonction de la parité retenue, à émettre de nouvelles parts sur la base de leur valeur nominale actuelle, au profit des associés des SCPI absorbées. La différence entre la valeur des apports et le montant de cette augmentation de capital constituera la prime de fusion (cf. tableau ci-dessous). Augmentation de capital théorique et prime de fusion* TOTAL Nombre de parts Valeur nominale de la part en € Nombre de parts nouvelles à émettre Augmentation de capital en € Prime de fusion en € Rémunération des apports en €
SCPI A 10 000
SCPI B 7 000
SCPI C 5 000
150,00
300,00
150,00
15 500
10 500
5 000
2 325 000
1 575 000
750 000
855 000
575 000
280 000
3 180 000
2 150 000
1 030 000
* En l’absence de rompus.
2.2.3 La simulation des comptes fusionnés (bilan et compte de résultat) Nous nous limiterons ici à présenter la simulation du « bilan fusionné » au 01/01/N+1 (tableau page suivante)56 étant précisé que la simulation du « compte résultat fusionné » n’est autre que l’agrégation des comptes prévisionnels des SCPI pris individuellement.
56
Dans notre échantillon, on relèvera que seul un projet de fusion présente un bilan proforma simplifié après fusion, à la date d’effet de l’opération (1er janvier). 57
Simulation du « bilan fusionné » au 01/01/N+1 « Bilan fusionné » AU 01/01/N+1 en € Placements immobiliers Immobilisations locatives Charges à répartir sur plusieurs exercices Provisions liées aux placements immobiliers Total I Autres actifs et passifs d’exploitation Actifs immobilisés Créances Valeur de placement et disponibilités Provisions générales pour risques et changes Dettes Total II Comptes de régularisation actifs et passifs Charges à répartir sur plusieurs exercices Produits constatés d’avance Total III Capitaux propres comptables Capital** Prime d’émission / fusion** *** Écart d’évaluation Fonds de remboursement prélevés sur le résultat distribuable PV ou MV réalisées sur cessions d’immeubles Réserves Report à nouveau Résultat de l’exercice Total général
Projection* 5 100 000
5 100 000 6 000 327 000 308 500 – 2 000 – 370 000 269 500 10 500 10 500 5 380 000 3 825 000 1 435 000
70 000 50 000 5 380 000
* Agrégation des valeurs d’apport des absorbées B et C et des valeurs « bilancielles » de l’absorbante A ** Dont l’augmentation de capital de 2 325 K€ et de l’émission d’une prime de fusion de 855 K€ (cf. tableau page précédente) *** Avant imputation notamment des frais de fusion.
À l’issue de cette discussion, soulignons, encore une fois, que les fusions de SCPI méritent une attention particulière compte tenu des spécificités du régime qui leur est applicable. En outre, la mise en pratique de telles opérations comporte des points techniques qu’il convient de bien prendre en compte. On pense plus particulièrement au calcul des valeurs de rendement (hypothèse, taux de capitalisation), à 58
la détermination des parités d’échange (pondération) ou encore aux incidences fiscales (principalement, plus-values) et financières (frais et rompus) de ce type d’opérations. Il reste que ces opérations présentent un intérêt majeur pour les SCPI en terme notamment de répartition du risque locatif, de liquidité du marché des parts et de gestion du patrimoine (arbitrage). Plus généralement, le cas des fusions de SCPI pose avec acuité la problématique de la valorisation des actifs immobiliers non seulement dans le cadre des valeurs d’apport mais également du point de vue du calcul des parités d’échange. Comme nous l’avons vu, ces dernières résultent, le plus souvent, de la combinaison de plusieurs approches (patrimoniales, rendements et transactions) visant à traduire, le mieux possible, la valeur économique du patrimoine à la date de réalisation de l’opération. En effet, on peut être en présence, par exemple, d’immeubles de rapport visant le versement de revenus réguliers tirés de l’activité locative comme d’immeubles de patrimoine dont la valeur est liée principalement au potentiel de plus-values inhérentes à la revente future. Dans ce contexte, le plan comptable des SCPI a le mérite d’avoir intégré une présentation des valeurs vénales des actifs immobiliers permettant la détermination d’une valeur estimée du patrimoine en complément des valeurs comptables issues du bilan traditionnel. Au-delà du cas particulier des SCPI, la question de la valeur des actifs immobiliers concerne également les sociétés foncières. Avec le passage aux normes IFRS, les sociétés foncières cotées ont désormais le choix, selon la norme IAS 40, pour la valorisation de leurs immeubles de rendement entre la juste valeur ou le modèle du coût (coût historique) en régime de croisière. En outre, les entreprises ayant adopté le modèle du coût ont la possibilité de retenir, à la date de transition, une valorisation à la juste valeur, et ceci, immeuble par immeuble selon IFRS 1. Considérée comme le coût présumé, cette valeur devient ainsi la nouvelle base amortissable de l’immeuble après éventuelle décomposition selon IAS 16 (approche par composants). Sur la base d’une étude récente conduite par nos soins sur dix sociétés foncières cotées, il semblerait qu’une proportion significative d’entre elles serait plutôt favorable à l’adoption de la juste valeur pour l’évaluation de leur patrimoine immobilier. En dépit de la volatilité induite sur les résultats (structure, évolution) et le coût des évaluations (expertises annuelles), la juste valeur est reconnue, par ces entreprises, pour son impact positif sur la lecture du résultat et des fonds propres consolidés.
59
Enfin soulignons, qu’en matière de regroupement d’entreprises, le référentiel IFRS consacre la méthode de l’acquisition qui conduit, dans le même sens, à valoriser à la juste valeur les actifs et les passifs identifiables à la date de l’opération.
II LES ACQUISITIONS DE SOCIETES ET DE LEURS TITRES
Chapitre 5 Le traitement comptable des acquisitions de titres de participation dans les comptes individuels en règles françaises
Parmi les différentes catégories de titres, nous nous intéressons ici à la catégorie des « titres de participation » par opposition aux TIAP, aux autres titres immobilisés et aux VMP57.
1. Définition et classement comptables
Selon le code de commerce (art. R 123-184), constituent des participations les droits dans le capital d’autres personnes morales, matérialisés ou non par des titres, qui en créant un lien durable avec celles-ci, sont destinés à contribuer à l’activité de la société détentrice.
1.1. Définition comptable Par référence aux définitions du PCG 1982 non reprises dans le PCG 199958 : • Constituent des titres de participation, les titres dont la possession durable est estimée utile à l’activité de l’entreprise, notamment parce qu’elle permet d’exercer une influence sur la société émettrice des titres ou d’en assurer le contrôle ; TIAP : titres immobilisés de l’activité de portefeuille ; VMP : valeurs mobilières de placement. Cf. Mémento comptable, F. Lefebvre, § 1810 et suivants, et E. Tort, Option finance, rubrique comptabilité, février 2008. 57 58
62
• Sauf preuves contraires, sont présumés être des titres de participation les titres acquis par OPA ou OPE et ceux représentant au moins 10 % du capital de l’entreprise. Autrement dit, les titres de participation recouvrent, au plan comptable, les filiales contrôlées à plus de 50 %, les participations détenues à 10 % et plus (présomption) et également celles de moins de 10 % mais détenues de manière durable et utile à l’entreprise et permettant d’exercer une influence sur l’entreprise (cf. MC EFL § 1812).
1.2. Définition fiscale Au plan fiscal, le CGI (219 I-a ter) définit les titres de participation comme étant : – les parts ou actions de sociétés revêtant ce caractère sur le plan comptable ; – certaines autres actions ou titres inscrits à une subdivision spéciale d’un autre compte du bilan correspondant à leur qualification comptable « Titres relevant du régime des PVLT ». Il s’agit des actions acquises en exécution d’une OPA/OPE et des titres ouvrant droit au régime des sociétés mères et filiales.
2. Coût d’entrée
2.1 Les règles générales d’évaluation Selon le PCG (art. 332-1), les titres de participation suivent les règles générales d’évaluation définies pour les actifs qui prévoient des modalités d’évaluation initiale différentes selon leur origine (PCG art. 321-1 à 4). Modalités d’entrée dans le patrimoine Acquisition à titre onéreux Production Acquisition à titre gratuit Acquisition par voie d’échange*
Évaluation des actifs Coût d’acquisition Coût de production Valeur vénale sauf exceptions Valeur vénale
* Y compris apport d’actifs corporels ou incorporels isolés selon la valeur vénale figurant dans le traité d’apport. 63
Comme en matière d’immobilisation corporelle, le coût initial d’acquisition (à titre onéreux) de titres de participation comprend « le prix d’achat, y compris les droits de douane et taxes non récupérables, après déduction des remises, rabais commerciaux et escomptes de règlement » auquel s’ajoutent « tous les coûts directement attribuables engagés pour mettre l’actif en place et en état de fonctionner selon l’utilisation prévue par la direction » (PCG art. 321-10)59.
2.2 Les frais liés à l’acquisition des titres de participation60 Du point de vue comptable, ces frais correspondant aux droits de mutation, honoraires ou commissions et frais d’acte sont rattachés au coût d’acquisition des titres ou sur option enregistrés directement en charges dans les comptes individuels (PCG art. 321-10)61. Au plan fiscal, la loi de finances pour 2007 (art. 21) a supprimé la déductibilité fiscale immédiate et introduit un nouveau régime fiscal consistant en l’amortissement sur 5 années des frais d’acquisition de titres à compter de leur date d’acquisition62. Confirmant le maintien de l’option comptable actuelle dans les comptes individuels, l’avis 2007-C du comité d’urgence du CNC du 15 juin 2007 indique que : – en cas d’incorporation dans le coût d’acquisition des titres, l’étalement fiscal des frais d’acquisition donnera lieu à la comptabilisation d’amortissements dérogatoires ; – en cas d’enregistrement direct en charges, la déductibilité fiscale n’est pas admise mais les dotations aux amortissements devraient faire l’objet d’une déduction extra-comptable sur le tableau 2058-A.
Le PCG (art. 321-5) réserve l’option d’incorporation des coûts d’emprunt aux actifs éligibles aux seules immobilisations corporelles, incorporelles ou aux stocks. 60 Cf. la rubrique comptable d’E. Tort parue dans Option finance n° 941 du 16 juillet 2007. 61 Selon l’avis 2005-J du CU du CNC du 6 décembre 2005, cette option peut être exercée pour l’ensemble des titres de participations et de placement, de manière indépendante, de celle concernant les immobilisations corporelles et incorporelles. 62 Ce nouveau régime s’applique aux frais engagés au cours des exercices clos à compter du 31/12/2006. 59
64
3. L’évaluation ultérieure
En matière de valeur d’inventaire, les règles générales d’évaluation des actifs (PCG art. 322-1) font référence à la valeur actuelle qui est la valeur la plus élevée de la valeur vénale ou de la valeur d’usage sous réserve des dispositions de l’article 3323 relatif aux titres de participation et de celles de l’article 332-4 relatives aux titres évalués par équivalence. 3.1. L’évaluation ultérieure sur la base de la valeur d’utilité Selon le PCG (332-3), « à toute autre date que la date d’entrée, les titres de participation, cotés ou non, sont évalués à leur valeur d’utilité représentant ce que l’entité accepterait de décaisser pour obtenir cette participation si elle avait à l’acquérir. À condition que leur évolution ne résulte pas de circonstances accidentelles, les éléments suivants peuvent être pris en considération pour cette estimation : rentabilité et perspective de rentabilité, capitaux propres, perspectives de réalisation, conjoncture économique, cours moyens de bourse du dernier mois, ainsi que les motifs d’appréciation sur lesquels reposent la transaction d’origine. » Autrement dit, différentes méthodes d’évaluation de la valeur d’utilité des titres sont possibles : méthodes patrimoniales (ANC), méthodes par les revenus (DCF)…63
3.2. La constatation des moins-values latentes (dépréciation) Seules les moins-values latentes résultant d’une valeur d’utilité à la clôture inférieure au coût d’entrée des titres de participation doivent faire l’objet d’une comptabilisation sous forme de provision. Il est précisé que (MC EFL, § 1851) : – aucun compensation n’est possible entre moins-values et plus-values latentes relatives à différents titres de participation en l’absence de fongibilité pour cette catégorie ; – aucune dépréciation n’est constituée sur les titres faisant l’objet d’opérations de couverture (PCG art. 332-7).
Voir, notamment, E. Tort, « L’évaluation des entreprises et de leurs titres : la nouvelle édition du guide de l’administration fiscale », Option finance, n° 945 du 3 septembre 2007. 63
65
3.3. La méthode particulière de l’évaluation par équivalence (PCG art. 332-4) Applicable dans les sociétés établissant des comptes consolidés, cette méthode de l’évaluation par équivalence est réservée aux seuls titres des sociétés contrôlées de manière exclusive. Cette méthode consiste à inscrire au bilan de l’entreprise ces titres pour leur valeur d’équivalence égale à la quote-part correspondante des capitaux propres retraités selon les règles de la consolidation64 augmentée du montant de l’écart d’acquisition rattaché à ces titres. Toutefois, une dépréciation ou une provision globale pour risque du portefeuille est constituée en cas de valeur globale d’équivalence inférieure au prix d’acquisition ou négative. Sauf cas de dépréciation, cette méthode donne lieu à l’enregistrement (MC, EFL § 1855.3) : – à l’actif du bilan en compte 262 « Participations évaluées par équivalence » de la valeur d’équivalence des titres concernés ; – par la contrepartie au passif dans une ligne distincte des capitaux propres dans un compte 107 « Écart d’équivalence » de la différence entre la valeur d’équivalence et le prix d’acquisition. Traitement à l’entrée et à la sortie des titres évalués par équivalence (PCG art. 332-4) Pour l’établissement des comptes du premier exercice d’application de la présente méthode, la valeur nette comptable des titres figurant au bilan à l’ouverture tient lieu de prix d’acquisition. Lors de la cession d’une fraction ou de la totalité des titres concernés, ceux-ci sont sortis de l’actif du bilan pour leur prix d’acquisition.
En règles françaises, la comptabilisation des titres de participation suit des règles générales d’évaluation et de comptabilisation des actifs avec néanmoins quelques particularités précisées par les articles 332-1 à 332-4 du PCG. Le coût d’entrée correspond au prix d’acquisition avec l’option possible d’une incorporation des frais d’acquisition des titres. La dépréciation des titres de participation est constituée à partir des moins-values latentes sur la base d’une valeur d’utilité, sans compensation possible et hors couverture éventuelle. Bien que non préférentielle, une méthode dérogatoire dite de l’ »évaluation par équivalence » est possible pour l’évaluation des titres des sociétés contrôlées de manière exclusive. Avant répartition du résultat et avant élimination des cessions internes à l’ensemble consolidé (PCG art. 322-4).
64
Chapitre 6 La comptabilisation des acquisitions séparées d’éléments incorporels en référentiel français et IFRS
Dans ce chapitre, nous traitons des acquisitions d’éléments corporels indépendamment des opérations de regroupements d’entreprises qui font l’objet du chapitre 8. Le règlement CRC 2004-06 a sensiblement rapproché du référentiel IFRS les règles comptables françaises relatives notamment aux actifs incorporels en reprenant un grand nombre des dispositions prévues par IAS 38. On notera simplement que deux divergences essentielles subsistent néanmoins avec l’absence en référentiel français d’actualisation en cas de paiement différé significatif et de possibilité de réévaluation périodique et catégorielle comme en référentiel IFRS.
1. Les règles françaises portant sur les actifs incorporels65
Selon l’avis 2004-15 du CNC (§ 2.1), un actif est un élément identifiable ayant une valeur économique positive pour l’entité, c’est-à-dire un élément générant une ressource que l’entité contrôle du fait d’événements passés et dont elle attend des avantages économiques futurs. Selon la définition donnée par l’avis 2004-15 du CNC (§ 2.1), une immobilisation incorporelle est un actif non monétaire sans substance physique.
65
Adapté partiellement d’E. Tort, La comptabilisation des actifs, collection e-theque, Numilog, 2007. 67
1.1 La reconnaissance des actifs incorporels dans les comptes individuels L’avis donne, en outre, des précisions importantes sur le caractère identifiable des actifs incorporels. 1.1.1 Critères d’identification En convergence avec IAS 38, l’identification d’un actif incorporel doit être faite sur la base de critères de séparabilité et de l’existence de protection légale ou contractuelle. Autrement dit, est identifiable un actif incorporel résultant de droits légaux ou contractuels ou qui est séparable, c’est-à-dire, vendable, louable ou échangeable indépendamment des autres actifs et passifs. L’avis donne deux exemples concernant les contrats liant l’entité à son personnel et les portefeuilles de clients. Pour les premiers, l’avis indique qu’ils ne sont, généralement, pas de nature à être identifiés comme actifs considérant la faible probabilité « qu’un talent spécifique en matière de direction ou de technique satisfasse à la définition d’une immobilisation incorporelle » sauf protection particulière et respect des autres termes de la définition. S’agissant des portefeuilles de clients, l’avis admet qu’en l’absence de protection légale, ils puissent être néanmoins reconnus comme des actifs incorporels sous certaines conditions légitimant leur contrôle telles que l’existence de transactions d’échange portant sur des relations avec la clientèle similaires (hors regroupements d’entreprises). 1.1.2 Position de l’administration fiscale La nouvelle définition des actifs basée sur la notion de contrôle est prise en compte par l’administration fiscale. Au plan fiscal, les critères d’identification du PCG en matière d’immobilisations incorporelles sont également retenus, et notamment, le caractère identifiable et cessible ou l’existence d’une protection juridique. Sur ce point précis, les textes comptables sont opposables à l’administration qui liste plusieurs exemples d’actifs incorporels ayant des traitements comptables et fiscaux identiques (licence UMTS, frais de dépôt de marque en interne…).
1.2 La reconnaissance des actifs incorporels dans les comptes consolidés établis en règles françaises (cf. chapitre 8) Par souci d’homogénéité de traitement avec les comptes individuels, le règlement CRC 2005-10 afférent à l’actualisation du règlement CRC 99-02 sur l’établis68
sement des comptes consolidés (cf. annexe 3) reprend les règles de reconnaissance des actifs incorporels du règlement CRC 2004-06. Ainsi, les éléments incorporels non identifiables, c’est-à-dire, non séparables et ne bénéficiant pas de protection légale ou contractuelle, et non évaluables de façon fiable, sont désormais inclus dans la valeur globale de l’écart d’acquisition dans les comptes consolidés. Toutefois suite à l’avis 2006-E du 6 décembre 2006 du comité d’urgence du CNC, « les parts de marché (présentes ou à venir) pouvant être évaluées de manière fiable, continueront d’être classées sur une ligne distincte en immobilisations incorporelles et d’être soumises à des tests de dépréciation en cas d’indice de perte de valeur [...] »66. En référentiel IFRS, les critères d’identification des actifs incorporels ne permettent pas, en aucun cas, l’inscription séparément de portefeuille client, parts de marché ou autres fonds de commerce.
1.3 L’évaluation initiale et ultérieure des éléments incorporels acquis 1.3.1 Le coût d’entrée des éléments incorporels De manière analogue aux immobilisations corporelles, le coût initial d’acquisition des actifs incorporels est constitué du prix d’achat et des coûts directement attribuables pour mettre en état de fonctionnement l’actif avec l’option possible d’enregistrement en charges des droits de mutation, honoraires, commission et frais d’actes dans les comptes individuels. Pour les immobilisations incorporelles créées en interne, l’avis du CNC complète les prescriptions données en matière de comptabilisation des frais de recherche et développement en donnant des exemples et en précisant que les dépenses antérieures à la satisfaction des conditions d’activation (y compris en cours d’exercice) sont définitivement inscrites en charges. 1.3.2 Le traitement ultérieur des éléments incorporels Les dispositions du règlement CRC 2002-10 relatives à l’amortissement et à la dépréciation des actifs s’appliquent aux immobilisations corporelles et incorporelles. Selon le PCG (art. 322-1.1 modifié), « un actif amortissable est un actif dont l’utili66
Par ailleurs, à la date d’acquisition, seuls les projets de développements en cours, identifiables et évaluables de manière fiable, ayant de sérieuses chances de réussite commerciale et satisfaisant aux conditions de l’art. 311-3 du PCG doivent être comptabilisés séparément de l’écart d’acquisition. N.B : les coûts de développement ultérieurs suivent la méthode du groupe (inscription en charges ou option d’activation).
69
sation par l’entité est déterminable. L’utilisation pour une entité se mesure par la consommation des avantages économiques attendus de l’actif. L’utilisation d’un actif est déterminable lorsque l’usage attendu de l’actif par l’entité est limité dans le temps. Cet usage est limité dès lors que l’un des critères suivants, soit à l’origine, soit en cours d’utilisation, est applicable : physique, technique, juridique. Ces critères ne sont pas exhaustifs. » Pour plus de développements, nous renvoyons le lecteur à notre ouvrage « La comptabilisation des actifs », collection e-theque, Numilog, 2007.
2. La norme comptable internationale IAS 38 relative aux immobilisations incorporelles67
L’ensemble des dispositions principales d’IAS 38 a été publié au JOUE du 31 décembre 2004 dont nous présentons une synthèse de l’essentiel du dispositif d’IAS 38 compte tenu des quelques divergences, avec la réglementation française.
2.1 Définitions Un actif incorporel est défini comme un « actif non monétaire identifiable sans substance physique » (§ 8). Il doit satisfaire à 3 critères principaux pour être reconnu comme un actif incorporel dans les états financiers. Il s’agit : – du caractère identifiable (§ 12) découlant de droits contractuels ou légaux ou parce qu’il est séparable des autres actifs, c’est-à-dire, susceptible de faire l’objet d’une vente ou d’une location ; – du contrôle de l’actif permettant d’en retirer des avantages économiques (§ 13) ; – et de la possibilité d’une évaluation fiable de son montant (§ 21).
67
Adapté partiellement d’E. Tort, « L’entrée en vigueur des normes comptables internationales et leur impact sur l’organisation des entreprises », Humanisme et Entreprise, n° 272, août 2005.
70
La justification du contrôle des éléments incorporels acquis68 En l’absence de droits légaux, la justification du contrôle est généralement plus difficile à démontrer (§ 13) comme par exemple : – pour le capital humain ne bénéficiant pas de protection particulière (qualification technique, compétences managériales, etc.) ; – pour les portefeuilles client et des parts de marché. La fidélité et la poursuite des relations commerciales ne sont, en général, pas des éléments suffisants permettant de démontrer le contrôle desdits incorporels. En revanche, l’existence de transactions d’échange sur ces éléments ou sur des éléments similaires est de nature à prouver le contrôle et la séparabilité des relations clients (§ 16).
2.2 Le traitement comptable lors de l’acquisition Suivant l’origine de l’actif incorporel, le traitement comptable diffère. À cet égard, il y a lieu de distinguer (§ 19) : – les incorporels acquis dont l’activation (§ 25) est soumise aux critères précités à l’exception de certains frais qui sont obligatoirement à constater en charges (démarrage d’activité, publicité, formation, etc.) ; – les incorporels générés en interne (§ 48-52) : en général, leur activation est interdite. C’est le cas notamment des goodwills, des marques, des listes clients (etc.). Les frais de développement sont obligatoirement activés dès lors qu’ils remplissent les six critères définis par la norme (faisabilité technique, rentabilité, etc.) ; – les incorporels issus d’un regroupement d’entreprises : leur comptabilisation est faite à la juste valeur si les critères précités sont remplis (cf. chapitre 8). L’évaluation des éléments incorporels acquis Pour les incorporels acquis, le coût d’entrée correspond au prix d’achat net de remises sous réserve d’actualisation en cas de paiement différé significatif auquel s’ajoutent les coûts directement attribuables à sa préparation en vue de son utilisation (§ 27). En revanche, les frais de lancement de nouveaux produits et d’exploitation dans des conditions nouvelles d’une activité existante, les frais administratifs et généraux comme les frais de redéploiement d’un actif voire les pertes opérationnelles initiales sont obligatoirement enregistrées en charges (§ 29 et 30).
68
Les tableaux 1 et 2 sont issus d’E. Tort, Le Reporting financier, Dunod, 2006. 71
2.3 Le traitement comptable ultérieur Pour l’évaluation ultérieure à la clôture, l’entreprise a le choix entre la méthode du coût amorti ou celle de la réévaluation sous conditions (si marché actif). Les actifs incorporels font l’objet d’amortissement sur la base de leur durée d’utilité69 à l’exception des goodwills et des incorporels à durée de vie indéterminée qui sont non amortissables et soumis, en contrepartie, à un test annuel systématique de dépréciation selon les dispositions prévues par IAS 36.
3. Un exemple simple d’évaluation et de comptabilisation d’éléments incorporels acquis70
3.1 Les données relatives à l’acquisition d’une technique brevetée Au 30 juin N, l’entreprise A a procédé à l’acquisition d’une technique de production brevetée bénéficiant d’une protection légale d’une durée de 20 années moyennant le paiement à 90 jours d’une somme forfaitaire de 1 000 K€. L’entreprise A estime pouvoir utiliser cette technique au maximum au cours des 15 prochaines années correspondant au cycle habituel de renouvellement de ce type de techniques industrielles dans le secteur d’activité. Elle met en œuvre cette technique dès le 1er juillet N sans aucun coût supplémentaire à l’exception de frais liés au lancement concomitant d’une nouvelle ligne de produits pour 100 K€. Elle envisage d’utiliser cette nouvelle technique de manière uniforme sur la totalité de la période d’emploi.
3.2 Le traitement comptable à fin N de l’acquisition d’une technique brevetée L’acquisition de cette technique brevetée répond aux critères de reconnaissance des actifs incorporels définis par la norme IAS 38. En effet, l’entreprise A contrôle 69
Une immobilisation incorporelle bénéficiant d’une protection contractuelle ou légale pourra avoir une durée d’utilité inférieure à la durée de validité conférée par ces droits en fonction de l’utilisation attendue de l’actif (§ 94). En outre, le renouvellement de droits octroyés pour une période déterminée est à prendre en compte dans la durée d’utilité en fonction de la probabilité et du coût de reconduction. 70 Adapté d’E. Tort, Exercices sur les normes comptables internationales IAS/IFRS, Gualino, 2006. 72
les bénéfices attendus de cette technique qui bénéficie d’une protection légale (brevet). En conséquence, cet élément incorporel doit faire l’objet d’une inscription à l’actif avec un coût d’entrée de 1 000 K€ correspondant au prix d’achat net. Les frais de 100 K€ liés au lancement de la nouvelle ligne de produits ne peuvent être incorporés au coût d’entrée de l’actif. Ils sont enregistrés dans les charges de l’exercice. Par ailleurs, la technique brevetée constitue une immobilisation incorporelle à durée d’utilité finie. Bien que la durée de protection conférée par le brevet soit de 20 années, la durée d’utilité correspond en l’espèce à 15 années, c’est-à-dire, à la durée estimée d’utilisation par l’entreprise A de cette technique. L’amortissement de cet actif incorporel doit être opéré sur la base du coût d’entrée de 1 000 K€, sur une durée de 15 années et selon le mode linéaire traduisant son utilisation uniforme sur ladite période. La dotation aux amortissements relative à l’exercice N s’élève ainsi à : 1 000 K€ / 15 X (6 mois / 12 mois) = 33,3 K€. À fin N (en K€) Débit Acquisition de la technique brevetée Immobilisation incorporelle Banque Enregistrement des frais de lancement Charges d’exploitation (charges) Banque Amortissement de l’actif incorporel Dotation aux amortissements (charges) Immobilisation incorporelle
Crédit
1 000,0 1 000,0 100,0 100,0 33,3 33,3
Chapitre 7 Les acquisitions de titres de sociétés par l’intermédiaire de LBO (leverage buy out)71
Face à la multiplication des opérations LBO, ce chapitre tente d’apporter un éclairage sur quelques problématiques comptables et fiscales importantes liées à ce type de montage telles que l’application des régimes spéciaux des groupes (art. 223 A et ss du CGI, art. 145 du CGI), le traitement comptable des diverses charges et l’obligation d’établissement de comptes consolidés. Parmi les rachats d’entreprise avec effet de levier dit montages LBO (Leverage Buy Out), il existe différentes formes d’opérations : entrée de financiers externes, participation du management (LMBO) ou encore rachat par le dirigeant de ses propres titres (OBO)72. Afin d’étudier quelques problématiques importantes soulevées dans ce type de montage juridico-financier, nous nous plaçons ici dans l’hypothèse d’une forme assez classique de LBO consistant à transférer tout ou partie des actions détenues dans une société (la cible) par l’actionnaire majoritaire et les actionnaires minoritaires par voie d’apports et/ou de cession de titres à une société holding nouvellement créée sous forme juridique de société anonyme (SA/SAS) et à l’aide d’un financement bancaire. Dans notre propos, les sociétés concernées sont par définition de nationalité française et soumises à l’IS. Dans ce type d’opération, il est indispensable que la rentabilité de la cible acquise soit suffisante afin de permettre le remboursement de la dette contractée par la holding de rachat. Ainsi, pendant toute la durée du prêt, la mise en paiement des dividendes de la cible est là pour assurer le service de la dette. En fait, l’intérêt de ce montage réside dans l’effet de levier espéré moyennant la mise en place d’une dette 71
Extrait et adapté d’E. Tort, « Montages LBO : problèmes comptables et fiscaux », Revue française de comptabilité, n° 403, octobre 2007. 72 LMBO : leverage management buy out, OBO : owner buy out. 74
senior au niveau de la holding de rachat et d’une forte rentabilité financière attendue de la cible mesurée par son TRI (taux de rentabilité interne des capitaux propres). Schéma type de rachat dans le cadre d’un LBO Service de la dette
Holding de rachat
Établissement financier
Dividendes
Cible
Au plan fiscal (I), bien que les flux financiers soient assez simples (cf. schéma ci-contre), ils peuvent induire un coût fiscal non négligeable en cas de non déductibilité des charges (frais et intérêts d’emprunt) ou de taxation des produits (dividendes) sans parler de l’absence de déductibilité de la TVA en présence d’une holding purement financière. Du point de vue comptable et financier (II), des questions se posent d’une part, dans les comptes individuels avec par exemple l’enregistrement des différentes charges et d’autre part, dans les comptes consolidés avec notamment les obligations de consolidation et de calcul d’écart d’acquisition.
1. Les aspects fiscaux tenant à la mise en place d’une holding de reprise Au plan fiscal, les problématiques principales portent d’une part, sur l’exonération des dividendes (régime mère et filiales) au niveau de la holding de rachat et d’autre part, sur la déductibilité fiscale des charges (intégration fiscale) et sur les possibilités ou non de récupération de la TVA y afférent en fonction de la nature de la holding (pure ou mixte). Outre le respect des conditions d’accès, le régime d’intégration fiscale implique des contraintes et limitations non négligeables dans le cadre du LBO.
75
1.1 L’exonération des dividendes de la cible perçus par la holding de reprise À des fins de remboursement de la dette (cf. ci-avant), la distribution régulière et souvent significative de dividendes au profit de la holding rend indispensable l’option pour le régime « mères et filiales » afin d’éviter une deuxième taxation au niveau de la bénéficiaire de la totalité des résultats mis en distribution et déjà taxés à l’IS chez la société distributrice (cible). De manière générale, les opérations de LBO permettent sans trop de difficultés la mise en place d’une telle option au niveau de la holding. En effet, les conditions requises portent d’une part, sur le pourcentage de détention de la cible (au moins 5 % du capital) et d’autre part, sur la durée de conservation des titres de la cible (deux années) sous peine de reversement de l’économie d’impôt correspondante majorée des intérêts de retard. Ainsi, les dividendes bénéficiant du régime des sociétés « mères et filiales » sont fiscalement exonérés à l’exception d’une quote-part de frais et charges égale actuellement à 5 % des dividendes reçus73. Qui plus est, en régime d’intégration fiscale (voir, ci-après § 2), la quote-part réintégrée correspondant à des dividendes internes fait l’objet d’une neutralisation au niveau du résultat d’ensemble du groupe.
1.2 La déduction fiscale des charges et de la TVA dans la holding de reprise 1.2.1 Régime de groupe (IS) En règle générale, compte tenu de l’absence de produits substantiels hors dividendes (exonérés), la holding financière de reprise est structurellement déficitaire74 sous le poids des intérêts d’emprunt et des frais divers de gestion (honoraires, etc.). Dans ce contexte, l’option en faveur du régime d’intégration fiscale avec la holding de rachat comme tête de groupe permet de compenser ces pertes fiscales avec les bénéfices fiscaux de la cible.
73
S’agissant de la limitation de la quote-part de frais et charges au montant total des frais et charges de toute nature exposés par l’entreprise au cours de l’exercice, cf. Les Holdings, éditions EFL, 2007, § 560 et suivants. 74 Evidemment, il en va autrement d’une holding de rachat qui deviendrait à son tour « holding animatrice » après avoir repris le pilotage des fonctions support de la cible et qui facturerait ainsi des prestations de service aux entités du groupe racheté. 76
Pour ce faire, il y a lieu cependant de respecter les conditions d’accès au régime de groupes prévu aux articles 223 A et suivants du CGI, à savoir principalement le fait de détenir directement (ou indirectement) au moins 95 % du capital de la cible (et de ses filiales)75. Aussi, la condition de détention est-elle une contrainte très forte pour la mise en place du régime d’intégration fiscale qui n’est pas toujours accessible dans le cadre d’une opération LBO en présence par exemple d’actionnaires minoritaires au niveau de la cible. 1.2.2 Déduction de la TVA sur les charges Dans le cas d’une holding pure, c’est-à-dire ayant uniquement pour activité la gestion du portefeuille des titres de participation (en l’espèce les titres de la cible), la TVA sur les charges supportées par l’entreprise n’est pas déductible. En effet, les holdings pures n’ont pas la qualité d’assujetti à la TVA à la différence notable des holdings mixtes ayant des activités propres et/ou d’animation vis-à-vis des filiales du groupe en délivrant des prestations administratives, techniques ou commerciales. Ainsi, une holding animatrice sera en droit de récupérer la TVA sur les charges en fonction d’un prorata de déduction influencé essentiellement par les produits financiers non imposés ou hors du champ d’application de la TVA ou dans le cadre de secteurs distincts d’activité (tolérance).
1.3 Les limitations et contraintes du régime d’intégration fiscale dans le cadre du LBO Aux conditions strictes d’accès au régime précitées, s’ajoutent suivant les cas les conséquences d’une part, de l’amendement dit Charasse et d’autre part, de la cessation de l’éventuel ancien groupe fiscal de la cible. 1.3.1 Amendement Charasse Ce retraitement s’applique en particulier dans l’hypothèse où le LBO se traduit par une opération de cession à titre onéreux des titres de la cible détenus par l’actionnaire majoritaire à la holding de reprise contrôlée par ce même actionnaire. Ainsi, « en vertu du 7ème alinéa de l’article 223 B, une partie des charges financières du groupe doit être réintégrée au résultat d’ensemble lorsqu’une société a acquis les titres d’une société qui devient membre du groupe, aux personnes qui la contrôlent 75
Etant supposé que la cible et ses filiales sont des sociétés françaises soumises à l’IS. 77
directement ou indirectement ou à des sociétés que ces personnes contrôlent directement ou indirectement ». Depuis le 1er janvier 2007, cette réintégration doit être appliquée au résultat d’ensemble de l’exercice d’acquisition et des huit exercices suivants76. Pour chacun des neuf exercices concernés, elle est égale au montant global des charges financières de l’année n X prix d’acquisition des titres / montant moyen des dettes du groupe au cours de l’année n. En pratique, ce retraitement peut être très pénalisant dans les schémas de type OBO, c’est-à-dire, de « vente des titres de la société à soi-même ». 1.3.2 Cessation de l’éventuel ancien groupe fiscal77 L’acquisition d’au moins 95 % de la cible entraîne de facto la cessation de l’éventuel groupe fiscal préexistant composé par la cible en tant que mère intégrante et ses filiales détenues à au moins 95 %. Cette cessation prenant effet à la clôture de l’exercice de rachat, le nouveau groupe est susceptible de se mettre en place (« sans rupture ») au premier jour de l’exercice suivant avec les sociétés membres de l’ancien groupe dissous. Toutefois, la cessation du groupe emporte les conséquences de sortie pour l’ensemble des sociétés membres de l’ancien groupe dissous. Il s’agit de la déneutralisation des abandons de créances et des subventions internes déduits du résultat d’ensemble de l’un des 5 exercices précédents celui de la sortie78 et des plus ou moins-values de cessions internes d’actifs antérieurement neutralisées dans le groupe. En effet, soulignons que la neutralisation des quotes-parts de frais et charges sur les dividendes internes n’est plus remise en cause en cas de sortie de groupe depuis la loi de finances pour 2006 (art. 112). Nota : Afin d’homogénéiser les dates de clôture des différentes sociétés membres, il est à noter que la durée du premier exercice du nouveau groupe peut être par exception fixée à plus ou moins douze mois.
76
Au lieu des quatorze suivants avant 2007. Cf. également, les aménagements récents de ce dispositif apportés par l’instruction 4 H-4-07 du 21 mars 2007 (chapitre 4). 77 Cf. Les Holdings, éditions EFL, 2007, § 680 et suivants concernant le cas d’application du régime spécial lors de l’acquisition de 95 % du capital de la société mère. 78 Voir, aussi les possibilités d’imputation du déficit d’ensemble de l’ancien groupe fiscal, cf. par exemple, Mémento Fiscal, F. Lefebvre, 2007, § 3646. 78
2. Les aspects comptables et financiers liés à l’opération de LBO
Les aspects comptables et financiers tiennent en particulier à l’enregistrement des diverses charges liées au montage du LBO et aux obligations d’établissement de comptes consolidés avec détermination d’un écart d’acquisition relatif aux titres de la cible.
2.1 L’enregistrement des opérations dans comptes sociaux de la holding De manière générale, le traitement comptable des différents frais liés aux opérations de LBO peut donner lieu soit à une comptabilisation directe en charges, soit à une répartition sur plusieurs exercices. D’un côté, les raisons fiscales militent plutôt en faveur des options de répartition et d’étalement des frais que de leur enregistrement immédiat en charges dans la perspective d’une déduction fiscale dans le groupe intégré en cours de formation, à savoir : 4/5ème du montant réparti sur les quatre exercices suivant celui de l’acquisition de la cible (cf. ci-avant)79. D’un autre côté, la recherche d’une certaine simplification comptable peut conduire à retenir des options comptables homogènes entre les comptes individuels et les comptes consolidés établis selon le règlement CRC 99-02 ou sur option en référentiel IFRS. 2.1.1 Frais de constitution de la holding et d’augmentation de capital80 Ces frais concernent essentiellement les droits d’enregistrement, les honoraires et les frais liés aux formalités légales.
79
Sauf allongement du premier exercice social de la holding nouvellement créée afin de pouvoir intégrer les pertes depuis la date de création dans le résultat d’ensemble du premier exercice du groupe nouvellement formé. 80 Pour plus de détails, cf. E. Tort, La comptabilisation des actifs, édition e-thèque, www.numilog.com, 2007. 79
Comptes individuels (CRC 2004-06) Frais de consti- Méthode préférentielle tution de la = charges holding Activation possible avec amortissement maximum sur 5 ans (compte 201 – frais d’établissement) Frais d’augMéthode préférentielle mentation de = imputation sur la prime capital (apport d’émission des titres de la Comptabilisation en charcible) ges ou activation possible avec amortissement maximum sur 5 ans (compte 201 – frais d’établissement) Nature
Comptes Traitement fiscal consolidés (IFRS) Comptabilisation en charges de l’exercice Déduction fiscale au maximum sur Imputation obliga- 5 années suivant le toire sur la prime traitement compd’émission (idem table retenu en CRC 99-02)
En l’espèce, les frais d’augmentation de capital peuvent correspondre aux frais liés aux apports de titres de la cible réalisés par les actionnaires tels que les honoraires du commissaire aux apports. 2.1.2 Frais liés à l’acquisition des titres de la cible81 Du point de vue comptable, ces frais correspondant aux droits de mutation, honoraires ou commissions et frais d’acte sont rattachés au coût d’acquisition des titres ou sur option enregistrés directement en charges dans les comptes individuels. Au plan fiscal, la loi de finances pour 2007 (art. 21) a supprimé la déductibilité fiscale immédiate et introduit un nouveau régime fiscal consistant en l’amortissement sur 5 années des frais d’acquisition de titres à compter de leur date d’acquisition82. Confirmant le maintien de l’option comptable actuelle dans les comptes individuels, l’avis 2007-C du comité d’urgence du CNC du 15 juin 2007 indique que : – en cas d’incorporation dans le coût d’acquisition des titres, l’étalement fiscal des frais d’acquisition donnera lieu à la comptabilisation d’amortissements dérogatoires ;
81
Cf. la rubrique comptable d’E. Tort parue dans Option finance n° 941 du 16 juillet 2007. Ce nouveau régime s’applique aux frais engagés au cours des exercices clos à compter du 31/12/2006.
82
80
– en cas d’enregistrement direct en charges, la déductibilité fiscale n’est pas admise mais les dotations aux amortissements devraient faire l’objet d’une déduction extra-comptable sur le tableau 2058-A (instruction fiscale à paraître). 2.1.3 Frais liés à l’emprunt contracté par la holding Conformément à l’avis 2006-A du 7 juin 2006 du comité d’urgence du CNC, les frais bancaires facturés par l’établissement de crédit à l’entreprise lors de la réalisation d’un emprunt peuvent être assimilés à des frais d’émission d’emprunt amortissables et donc répartis sur la durée de l’emprunt (avec possibilité d’une répartition linéaire si celle-ci est peu différente). Ces frais doivent exclusivement couvrir la rémunération de l’établissement financier dans le cadre de la mise en place du financement et ne pas conduire à un TEG de l’emprunt manifestement hors marché. Dans le cas de mise en place d’un financement structuré type crédit syndiqué, les frais peuvent comprendre notamment des commissions d’arrangement, d’agent des sûretés et de participation au pool bancaire des différents établissements prêteurs. Le traitement fiscal suit le choix de la comptabilisation retenue entre l’enregistrement immédiat en charges de la totalité des frais ou leur répartition sur la durée de l’emprunt. Dans les comptes consolidés établis en référentiel IFRS, les frais d’émission d’emprunt sont répartis selon la méthode du coût amorti sur la base du taux d’intérêt effectif par application d’IAS 23. Nota : Dans le cas de la création d’une holding de reprise en cours d’année civile, le choix d’une durée du premier exercice social supérieure à douze mois permet une simplification administrative en évitant l’établissement d’un bilan comptable et d’une déclaration fiscale au 31 décembre de l’année du rachat (N). Dans cette hypothèse, la première liasse fiscale devra être déposée début N+2 au titre de la période d’imposition courant de la date de création à la date de clôture (31/12/N+1).
2.2 L’établissement des comptes consolidés au niveau de la holding de reprise À l’issue d’une opération LBO, la holding de reprise (SA/SAS) devient la société consolidante du nouveau groupe comprenant la cible et ses éventuelles filiales avec obligation d’établissement de comptes consolidés (sauf exemptions) et désignation d’un deuxième commissaire aux comptes. En outre, l’établissement des premiers comptes consolidés conduit à déterminer l’écart d’acquisition relatif aux titres acquis/apportés de la cible en référentiel IFRS (option) ou selon le règlement CRC 99-02. 81
2.2.1 Obligation de consolidation et de désignation d’un deuxième CAC83 Comme toute société commerciale et hormis exemption applicable aux groupes de petite taille84, la holding de contrôle a l’obligation d’établir et de publier des comptes consolidés dès lors qu’elle contrôle de manière exclusive ou conjointe (ou exerce une influence notable) une (la cible) ou plusieurs autres entreprises (les filiales éventuelles de la cible). Par voie de conséquence, la société cible sera ainsi susceptible d’être exemptée d’établir des comptes consolidés au niveau de l’ancien périmètre du groupe constitué par elle-même et ses éventuelles filiales. Cette exemption est néanmoins conditionnée à l’absence d’opposition de minoritaires représentant au moins 10 % de son capital et à la mise à disposition de ses actionnaires des comptes consolidés85 de la holding de reprise. Bien évidemment, rien ne s’oppose au maintien d’un palier de consolidation au niveau de l’ancien périmètre permettant d’établir de manière volontaire une liasse de sous-consolidation à destination d’éventuels minoritaires encore présents dans le capital de la cible. L’obligation de désigner un deuxième commissaire aux comptes s’impose à la holding de reprise dès lors que celle-ci est contrainte par la loi de publier des comptes consolidés. Cette désignation doit avoir lieu au plus tard à la date du conseil d’administration arrêtant les comptes consolidés86. En revanche, les commissaires aux comptes de la cible poursuivent leur mandant jusqu’à leur terme normal sans obligation de démission ou possibilité par l’assemblée d’y mettre fin de manière anticipée (Comptes consolidés 2005, EFL, § 9238 et 9239)87. 2.2.2 Calcul de l’écart d’acquisition sur les titres acquis/apportés de la cible Conformément aux normes de consolidation utilisées — référentiel IFRS sur option ou règlement CRC 99-02 —, il y a lieu de déterminer l’écart d’acquisition relatif aux titres de la cible dans les comptes consolidés de la holding. Compte tenu d’apports et/ou de cessions réalisés à la valeur réelle, le calcul de l’écart d’acquisition est susceptible de conduire à un montant non affecté relativement substantiel. Dans ce 83
Cf. Comptes consolidés 2005, éditions F. Lefebvre, 4e édition, chapitre 29. 84 Les petits groupes exemptés d’obligation de consolidation sont ceux ne dépassant pas pendant deux exercices successifs 2 des 3 seuils suivants : effectif moyen (250 permanents), total bilan (15 M€) et chiffre d’affaires (30 M€). Sur le sujet, voir aussi, Bulletin CNCC n° 145, mars 2007, p. 85 Sous réserve, en outre, qu’ils soient conformes à la 7e directive, certifiés, publiés et en langue française. 86 Voir également, EJ 2006-121 in Bulletin CNCC, n° 145, mars 2007, p. 32-34. 87 L’établissement volontaire de comptes consolidés par une société exemptée (cible, en l’espèce) n’entraîne pas l’obligation de désignation de deux commissaires aux comptes (Comptes consolidés 2005, EFL, § 9238). 82
cas, il sera certainement nécessaire de se référer aux méthodes d’évaluation utilisées dans le cadre de l’opération de cession et/ou d’apport (traité d’apport, rapport du commissaire aux apports voire protocole de cession) afin : – d’affecter l’écart global aux justes valeurs des actifs et passifs repris de la cible ; – de justifier le maintien dans les comptes consolidés d’un goodwill important (écart d’acquisition résiduel non affecté) avec l’utilisation de méthodes analogiques et/ou d’actualisation des flux futurs de trésorerie comme l’indique par exemple le cahier n° 7 de mars 2007 de l’Académie des sciences et techniques comptables et financières s’agissant de la juste valeur d’une entité (ou UGT) ayant un goodwill affecté88. Nota : Dans le cas d’une opération de type OBO avec constitution d’une holding ayant repris 100 % des titres de la cible sans changement du % de contrôle (écart d’acquisition très important), la commission des études comptables de la CNCC a estimé que la holding de reprise « devait en consolidation (règlement CRC 99-02) annuler l’incidence de l’opération réalisée et revenir à la valeur que le groupe présentait dans les comptes avant l’opération » (réponse EC 2006-64)89. Au-delà des aspects comptables et fiscaux précédemment évoqués, les opérations LBO exigent le respect d’équilibres financiers et des engagements contractuels, à savoir : – la remontée adéquate et régulière des dividendes pour assurer le service de la dette de la holding de reprise, d’où la nécessaire profitabilité de la cible dans le respect de son business plan et le calage temporel avec les échéances annuelles de la dette ; – l’anticipation du financement des frais de mise en place et des avances de la première année (ex : intérêts financiers trimestriels) soit par le versement d’un acompte sur dividendes, soit par le surfinancement de l’opération ou par la mise en place d’une période de franchise jusqu’à la prochaine distribution annuelle de dividendes de la cible ; – le respect des engagements de faire ou ne pas faire pris à l’égard du pool bancaire et des covenants financiers de type dettes financières nettes/EBITDA, gearing, free cash-flow/service de la dette ; – le maintien des garanties accordées aux prêteurs dans le cadre du financement (nantissement des titres de la cible-quotité, assurance homme-clé, etc.). 88
Cf. E. Tort, « Précisions sur les dépréciations d’actifs en normes IFRS : le cahier n° 7 de l’Académie », Option finance n° 938 du 25 juin 2007. 89 CNCC, Bulletin n° 145, mars 2007, p. 174.
Chapitre 8 Le traitement des acquisitions d’entreprises dans les comptes consolidés en règles françaises et selon le référentiel IFRS
Dans la réglementation française, le règlement CRC 99-02 (§ 21 à 25) traite des variations de périmètre de consolidation. En référentiel international, plusieurs normes sont applicables dans ce domaine, avec plus spécifiquement, la norme IFRS 3 relative aux regroupements d’entreprises publiée le 31 mars 2004 correspondant à la phase 1 du projet « regroupements d’entreprises ». Cette dernière a sensiblement modifié le traitement des regroupements d’entreprises par rapport à la norme précédente IAS 22 qu’elle remplace et en comparaison avec les règles françaises. En effet, IFRS 3 a notamment supprimé la méthode du « pooling of interest » tandis que la méthode dérogatoire existe toujours en France90 (cf. CRC 99-02 § 215). D’autres modifications substantielles ont été apportées par IFRS 3 (et IAS 36 et 38 révisées) en matière de traitement des écarts d’acquisition et d’identification des actifs et passifs selon la méthode d’acquisition. Avertissement L’IASB a publié le 10 janvier 2008 la version révisée d’IFRS 3 correspondant à la phase 2 précitée dont l’application sera obligatoire à compter du 1er juillet 2009. La version révisée d’IFRS 3, intégrant certaines modifications par rapport à l’exposé-sondage présenté au § 2.2, sera intégrée dans une prochaine parution de l’ebook dès son homologation au niveau de l’UE.
90
Nous ne traiterons pas ici du cas de la méthode dérogatoire prévue au § 215 du règlement CRC 99-02. 84
Nota : Les modifications apportées suite à l’actualisation du règlement CRC 9902 applicables en 2006 et celles envisagées en matière de révision d’IFRS 3 dans le cadre de la phase 2 du projet « regroupements d’entreprises » de l’IASB sont présentées séparément dans les encadrés figurant respectivement au § 2.2 et en annexe 3 en fin d’ouvrage.
1. Les modalités générales d’entrée dans le périmètre91
Selon le règlement CRC 99-02 (§ 21), la prise de contrôle entraîne l’entrée dans le périmètre de consolidation de l’entité sauf caractère non significatif. Selon IFRS 3 non révisée (§ 4), un regroupement d’entreprises est le rassemblement d’entités ou d’activités distinctes en une seule entité présentant les états financiers92. Dans la plupart des cas, une entité (l’acquéreur) prend le contrôle d’activités (l’entreprise acquise). IFRS 3 non révisée prescrit l’utilisation de la méthode de l’acquisition à tous les regroupements d’entreprises (§ 14) en trois étapes (§ 16), à savoir : l’identification de l’acquéreur défini comme l’entité obtenant le contrôle des autres entités (§ 17), l’évaluation du coût du regroupement et son affectation aux actifs et passifs identifiables. Le règlement CRC 99-02 traite successivement du coût d’acquisition des titres (§ 210) et des actifs et passifs identifiables (§ 21193).
1.1 Le coût d’acquisition Est traité ici le coût d’acquisition des titres selon une transaction unique et dans le cas d’une prise de contrôle par achats successifs.
91
Ce paragraphe et le § 2.1 sont partiellement adaptés d’E. Tort, Le reporting financier, Dunod/ ECM, 2006. 92 Dans sa version actuelle, IFRS 3 ne s’applique pas aux entités sous contrôle commun, aux entités mutualistes, aux opérations se traduisant par des joint-ventures et des sociétés à double cotation (§ 3). 93 Les dispositions du § 2113 du CRC 99-02 concernent le traitement des écarts d’acquisition. 85
1.1.1 Acquisition en une opération unique En référentiel français (CRC 99-02 § 210) et international (version actuelle d’IFRS 3 § 24-26), le coût d’acquisition correspond au montant de la rémunération remise au vendeur (liquidités ou autres éléments évalués à la juste valeur) majoré des frais d’acquisition directement attribuables avec actualisation en cas de paiement différé significatif.94 Les frais d’acquisition à retenir concernent les coûts directs externes préalables (honoraires des conseils, notamment) nets d’impôts. IFRS 3 non révisée (§ 29) exclut explicitement les frais administratifs généraux tels que les coûts de fonctionnement du service interne en charge des acquisitions. Dans les deux référentiels actuels (CRC 99-02 § 210 et IFRS 3 non révisée § 32 à 34) 95 : – les ajustements prévisibles du coût d’acquisition dépendant d’événements futurs (exemple, compléments de prix) doivent être intégrés, dès la date d’acquisition, dans le coût d’acquisition dès lors que ces ajustements sont probables et évaluables de façon fiable ; – les ajustements postérieurs non pris en compte à l’origine doivent donner lieu à une correction du coût d’acquisition, c’est-à-dire, à un ajustement de l’écart d’acquisition initial. 1.1.2 Le cas d’une prise de contrôle progressive96 Selon la version actuelle d’IFRS 3 (§ 58-60), en cas de prise de contrôle échelonnée, il y a lieu de traiter séparément chacune des transactions avec des calculs successifs et cumulatifs d’écart d’acquisition propres à chacune d’elles sur la base de leur coût individuel et de la juste valeur respective des actifs et des passifs de la société cible aux dates considérées. En outre, la réestimation des quotes-parts d’intérêt résultant des acquisitions antérieures s’opère par imputation directe sur les capitaux propres97 (cf. encadré § 2.2 pour les changements envisagés dans le cadre de 94
Dans le projet en cours de révision d’IFRS 3, il est envisagé de supprimer l’incorporation de tous les frais d’acquisition dans le coût d’acquisition des regroupements d’entreprises (cf. encadré § 2.2.). 95 Voir également, sur ce point, les modifications envisagées par le projet de révision d’IFRS 3 en faveur de la constatation en résultats et non plus en goodwill des ajustements ultérieurs de prix d’acquisition. 96 PWC, IFRS 2005, op. cité, § 3570. Est traité ici le cas de l’intégration globale d’une entreprise non consolidée précédemment. Voir plus loin § 3.1, pour celles consolidées respectivement par mise en équivalence et intégration proportionnelle. 97 X. Paper, « La comptabilisation des regroupements d’entreprises dans le référentiel IFRS », Option finance, n° 783 du 3 mai 2004, pp. 39-41. 86
la révision d’IFRS 3). Selon le règlement CRC 99-02 (§ 220), le traitement est différent par rapport à la version actuelle non révisée d’IFRS 3 puisque les achats successifs doivent être traités comme une transaction unique avec contrepartie en écart d’acquisition. Celui-ci résulte ainsi de la différence entre le coût d’acquisition total (initial et complémentaire) et la quote-part correspondante dans la valeur d’entrée des actifs et passifs identifiables évaluée à la date de prise de contrôle.
1.2 L’affectation du coût aux actifs et passifs identifiables Avec quelques différences ponctuelles, les deux référentiels prescrivent, de manière générale, l’affectation du coût aux actifs et passifs identifiables sur la base de critères d’identification. Nota : nous ne reprenons pas ici les modifications envisagées dans le cadre de la révision d’IFRS 3 avec notamment, la comptabilisation de la cible à sa juste valeur totale (méthode du goodwill complet) et les changements proposés en matière d’évaluation et de comptabilisation des actifs et passifs acquis (cf. encadré § 2.2). 1.2.1 Valeur d’entrée des actifs et passifs identifiables Hormis le cas de la méthode dérogatoire française non traité ici (CRC 99-02 § 215), la valeur d’entrée des éléments identifiables (actifs et passifs) est évaluée, à la date d’acquisition, sur la base de leur valeur d’utilité (CRC 99-02 § 2112) ou de leur juste valeur selon la terminologie des normes IFRS (IFRS 3 non révisée § 36) à l’exception de certains actifs98. Le règlement français définit l’écart d’évaluation comme la différence entre la valeur d’entrée en consolidation et la valeur comptable dans les comptes individuels de l’entité d’un élément (CRC 99-02 § 211). L’écart d’acquisition (ou goodwill) est l’écart résiduel non affecté correspondant à la différence entre le coût d’acquisition et la valeur d’entrée de la quote-part d’actifs et passifs identifiables (CRC 99-02 § 21 et IFRS 3 non révisée § 51).
98
Il s’agit respectivement en fonction du référentiel utilisé : – selon l’usage prévu par la société consolidante, des biens non destinés à l’exploitation évalués à leur valeur de marché ou, à défaut, à leur valeur nette probable de réalisation (CRC 99-02 § 21121) ; – des actifs non courants classés comme étant détenus en vue de la vente selon IFRS 5 comptabilisés à la juste valeur nette de frais de cession. Voir aussi, PWC, IFRS 2005, op. cité, § 3558. 87
Les écarts d’évaluation doivent donner lieu à la constatation d’impôts différés dès lors que des différences temporaires apparaissent. Dans les comptes consolidés, les valeurs d’entrée constituent les nouvelles valeurs brutes servant de bases pour les amortissements, les dépréciations et le calcul des plus ou moins-values en cas de cession (CRC 99-02 § 21120 et IFRS 3 non révisée § 38). En référentiel français (CRC 99-02 § 21121) et international (IFRS 3 non révisée § 40), la méthode de la réestimation globale est prescrite consistant à réévaluer la totalité des actifs et passifs identifiables y compris les droits des minoritaires qui sont calculés sur la base de leur quote-part dans l’actif net ainsi réévalué. Avec la parution d’IFRS 3, la méthode de la réestimation partielle est totalement abandonnée dans le référentiel international. Elle est également supprimée définitivement, à compter du 1er janvier 2006, en référentiel français suite à l’actualisation du règlement CRC 99-02 (cf. annexe 3 en fin d’ouvrage). 1.2.2 Critères d’identification des éléments acquis Les critères d’identification des éléments acquis sont : – selon le référentiel français, la possibilité de les évaluer séparément dans des conditions permettant un suivi de valeur et, pour les actifs incorporels, sur une évaluation objective basée fondamentalement sur les avantages économiques futurs ou sur la valeur de marché (CRC 99-02 § 2111) ; – en normes IFRS, la possibilité d’une évaluation fiable de leur juste valeur et, pour les éléments autres que les actifs incorporels et passifs éventuels, la probabilité d’en retirer des avantages économiques (ou d’en supporter à l’inverse une sortie de ressources permettant d’éteindre l’obligation) (version non révisée d’IFRS 3 § 37). Le règlement CRC 99-02 (§ 21122) précise, en outre, que les méthodes d’évaluation des éléments identifiables peuvent être différentes des méthodes utilisées habituellement dans le groupe. De plus, ce processus d’identification est de nature à conduire à l’enregistrement dans le bilan consolidé d’éléments non comptabilisés dans les comptes individuels de la société acquise (CRC 99-02 § 21122 et IFRS 3 non révisée § 44). Tels peuvent être le cas du provisionnement des engagements de retraite selon le règlement français ou encore celui de l’activation sous forme d’impôt différé actif de pertes fiscales désormais imputables sur des résultats futurs probables comme cité, en exemple, par IFRS 3 non révisée.
88
1.3 Le délai d’affectation en référentiel français et international Un délai d’affectation est prévu dans les deux référentiels afin d’ajuster les affectations initiales du coût aux actifs et passifs identifiables sur la base de valeurs corrigées. 1.3.1 Les dispositions du règlement CRC 99-02 (§ 2110) Selon le règlement CRC 99-02 (§ 2110), l’évaluation des actifs et passifs identifiables doit être effectuée à partir de la situation existant à la date d’entrée et indépendamment des événements postérieurs. À la clôture de l’exercice concerné, une évaluation provisoire est prescrite s’agissant des éléments dont l’estimation est suffisamment fiable. Cela étant, l’entreprise consolidante bénéficie d’un délai d’affectation jusqu’au terme de l’exercice suivant celui de l’acquisition (soit 24 mois au maximum pour une acquisition au 1er janvier) pendant lequel elle a la possibilité de rectifier les évaluations provisoires initiales suite, par exemple, à la mise en œuvre d’expertise99. Ces rectifications donnent lieu à un ajustement concomitant des valeurs brutes et nettes de l’écart d’acquisition. Au-delà du délai d’affectation, les corrections de valeurs d’entrée sont enregistrées directement en résultat sans affecter l’écart d’acquisition sauf : – amortissement exceptionnel pour compenser à due concurrence la reprise d’une provision excédentaire enregistrée initialement lors de la première consolidation ; – modification rétroactive suite à une correction ultérieure d’erreur dans l’estimation des valeurs des éléments identifiables. 1.3.2 Les prescriptions d’IFRS 3 non révisée (§ 62-65) De manière analogue au référentiel français, IFRS 3 non révisée (§ 62) prévoit une comptabilisation initiale du regroupement d’entreprises déterminée provisoirement avant la fin de l’exercice ayant enregistré l’opération et un délai d’affectation permettant d’ajuster les estimations initiales avec correction symétrique du goodwill. En revanche, à la différence du règlement CRC 99-02, IFRS 3 non révisée (§ 62 a, b et 63, 64, 65) prévoit : – un délai d’affectation plus court d’une durée maximale de douze mois à partir de la date d’acquisition ; 99
À l’exclusion de la prise en compte de tout événement postérieur. 89
– des ajustements, dans le délai d’affectation, effectués de manière totalement rétrospective, c’est-à-dire, avec non seulement correction rétroactive du goodwill (cf. ci-avant) mais aussi des capitaux propres d’ouverture (exemple, amortissement complémentaire) et de l’information comparative comme si les ajustements n’avaient jamais eu lieu postérieurement à la date d’acquisition ; – à l’issue du délai d’affectation, les ajustements suivent les dispositions d’IAS 8 avec un traitement totalement rétrospectif s’agissant des corrections d’erreur (en cas de changement d’estimation, le traitement est prospectif et sans incidence sur le goodwill) ; – les actifs d’impôts différés devenant identifiables après la comptabilisation initiale (avant ou après le délai d’affectation) doivent donner lieu à une correction du goodwill avec des contreparties en résultat. (cf. encadré au § 2.2 concernant les conséquences du projet de révision d’IFRS 3)
2. Détermination des écarts d’évaluation et d’acquisition lors d’une entrée dans le périmètre
Dans le prolongement du paragraphe précédent (§ 1.), nous examinons ici plus précisément les modalités de détermination des valeurs d’entrée des éléments identifiables et le traitement des écarts d’acquisition selon le règlement CRC 99-02 et selon les dispositions actuelles de la version non révisée d’IFRS 3. Nota : les modifications envisagées dans le cadre du projet en cours de révision d’IFRS 3 sont présentées dans l’encadré en fin de paragraphe.
2.1 Les modalités de détermination des valeurs d’entrée des éléments identifiables Entre le référentiel français et international, certaines divergences de traitement existent dans la détermination des valeurs d’entrée des éléments identifiables. 2.1.1 La détermination des valeurs d’utilité selon le règlement CRC 99-02 Le règlement CRC 99-02 (§ 21121) prévoit la détermination des valeurs d’entrée dans le bilan consolidé en fonction de l’usage prévu par l’entreprise consolidante. Pour les biens destinés à l’exploitation, il convient de retenir les valeurs d’utilité 90
selon les modalités principales indiquées dans le tableau ci-dessous. Par contre, certains actifs ou passifs sont nommément exclus des éléments identifiables par le règlement français. Il s’agit notamment des écarts d’acquisition résiduels existant chez la cible et des écarts de conversion (actif et passif). Valeur d’utilité des éléments destinés à l’exploitation selon le règlement CRC 99-02 Éléments identifiables
Immobilisations incorporelles100
Immobilisations corporelles
Participations et autres titres
Stocks et en cours Prêts, créances et dettes
Valeur d’utilité selon le règlement CRC 99-02 (§ 21112) Possibilité d’identifier des actifs incorporels tels que les brevets, marques (§ 2111) y compris ceux ne figurant pas dans les comptes sociaux de la cible sur la base de valeur de marché en présence de marché actif ou à défaut de valeur d’utilité fondée sur la pratique du secteur. Après avoir été considérées comme plus identifiables suite à l’actualisation du règlement CRC 99-02 (cf. annexe 3), « les parts de marché (présentes ou à venir) pouvant être évaluées de manière fiable, continuent suite à l’avis 2006-E du 6 décembre 2006 du comité d’urgence du CNC d’être classées sur une ligne distincte en immobilisations incorporelles et d’être soumises à des tests de dépréciation en cas d’indice de perte de valeur […] ». Valeur de marché ou valeur de remplacement nette pour les biens spécifiques (valeur à neuf d’un bien équivalent minoré de l’amortissement lié à la durée de vie utile écoulée). Titres consolidés : quote-part correspondante des valeurs d’utilité des éléments identifiables. Titres non consolidés : valeur de marché déterminée selon le cours de bourse (ou une moyenne pondérée) pour les titres cotés et selon la méthode des multiples (cash-flows, résultats) pour les titres non cotés. Produit fini : prix de cession net de frais commerciaux (frais et marge au stade) et des frais financiers éventuels de stockage (rotation lente). En cours de production : mêmes bases minorées des coûts de production postérieurs et de la marge de production additionnelle. Actualisation si paiement différé rémunéré à des taux différents du marché.
100
Pour les cas particuliers relatifs notamment aux contrats de location financement, aux projets de recherche et développement : cf. CRC 99-02 § 21122. 91
Titres de placement
Avantages à long terme au personnel
Provisions
Valeur de réalisation nette de frais de cession. Obligation d’identifier et de comptabiliser tous les engagements à long terme du personnel (indemnité de départ, complément de retraite, couverture médicale et médaille du travail) à la date d’acquisition : – même si les engagements ne sont pas comptabilisés habituellement dans les comptes consolidés du groupe101 ; – sur la base d’une évaluation actuarielle sans possibilité de différer les écarts actuariels et après déduction des éventuels actifs de couverture. Identification des risques et charges à la date d’acquisition à l’exclusion des pertes opérationnelles futures sur les activités non abandonnées (hors contrat en cours). Constitution possible de provision pour restructuration sous conditions (programme clairement défini, coût estimé, annonce dans le délai d’affectation). Sur ces deux points, voir les modifications apportées par l’actualisation du règlement CRC 99-02 (cf. annexe 3).
2.1.2 L’évaluation à la juste valeur selon les dispositions d’IFRS 3 non révisée Selon la version non révisée d’IFRS 3, les éléments identifiables sur la base des critères précités doivent être évalués à leur juste valeur à la date d’acquisition indépendamment de l’usage prévu par la société consolidante102et donc, sans prise en compte des pertes et coûts futurs résultant du regroupement (§ 41). De manière spécifique, IFRS 3 non révisée traite du cas des coûts de restructuration, des éléments incorporels et des passifs éventuels. Soulignons ici que le projet de révision d’IFRS 3 (cf. encadré § 2.2) prévoit des changements substantiels sur ces trois points avec les amendements proposés pour IAS 37 et la suppression envisagée de la condition d’évaluation fiable pour la reconnaissance des éléments incorporels. Dans le cadre de regroupements d’entreprises, IFRS 3 non révisée (§ 41 et 43) interdit désormais la constitution de provision pour restructuration à moins que l’obligation de restructuration n’existe chez la cible antérieurement à la date d’acquisition. Les plans de restructuration à l’initiative de l’acquéreur sont ainsi 101
Dans ce cas, ces provisions sont reprises ultérieurement en résultat en fonction de leur utilisation (CRC 99-02 § 21123). 102 Cf. pour plus de détails, PWC, IFRS 2005, précité, § 3558 92
exclus des éléments identifiables. En effet, avant la date de regroupement, ils ne constituent ni une obligation actuelle de l’entreprise acquise ni un passif éventuel défini comme une obligation potentielle résultant d’un événement passé et dont l’existence est confirmée ou infirmée par des événements futurs hors du contrôle de l’entité acquise (§ 43). S’agissant des passifs éventuels, IFRS 3 non révisée (§ 42) prescrit leur identification dans le cadre des regroupements d’entreprises et leur évaluation à la juste valeur (§ 47). En particulier, sont visés ici les passifs éventuels devenant des obligations actuelles de la cible lorsque la probabilité du regroupement est acquise. À cet égard, IFRS 3 non révisée évoque le cas des engagements contractuels pris à l’égard du personnel ou des fournisseurs prévoyant des paiements (indemnité de rupture, par exemple) en cas de rachat par un tiers. Enfin, IFRS 3 non révisée (§ 45-46) prescrit la comptabilisation séparée du goodwill des actifs incorporels à leur juste valeur sous réserve de pouvoir en faire une évaluation fiable et dès lors qu’ils satisfont aux critères de reconnaissance d’IAS 38. Autrement dit, ils doivent être séparables de l’entité ou bénéficier de droits contractuels ou légaux (IAS 38 § 12)
2.2 Le traitement des écarts d’acquisition103 Le traitement des écarts d’acquisition résultant de regroupements d’entreprises comporte des différences significatives selon le référentiel utilisé (français ou international selon la version non révisée d’IFRS 3). Nous en exposons ici les principales règles actuelles en faisant ponctuellement référence à l’actualisation du règlement français (CRC 99-02) applicable aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2006 (cf. annexe 3). 2.2.1 Définition des écarts d’acquisition (ou goodwills) Le règlement CRC 99-02 (§ 21) et la version non révisée d’IFRS 3 (§ 51) donnent une définition assez proche des écarts d’acquisition comme étant la différence (ou l’excédent) entre le coût d’acquisition des titres (ou du regroupement d’entreprises) et la quote-part correspondante dans l’évaluation totale (la juste valeur nette) des actifs et passifs identifiables à la date d’acquisition. 103
E. Tort, « Les écarts d’acquisition en référentiel français et international », Option finance, n° 840 du 27 juin 2005. 93
Autrement dit, il s’agit de l’écart résiduel non affecté aux actifs et passifs identifiés dans le cadre du regroupement représentant, selon IFRS 3 (§ 52) un paiement effectué en prévision d’avantages économiques futurs générés par des actifs. Or, du fait de l’existence de divergences dans les règles d’identification des éléments acquis entre les deux référentiels (critère, délai d’affectation, valeurs d’entrée dans le bilan consolidé104...), le montant de cet écart résiduel pourra être sensiblement différent. En tout état de cause, dans les deux référentiels, il est susceptible d’être modifié, dans le délai d’affectation, pour tenir compte des ajustements des évaluations initiales des éléments acquis et, à tout moment, en cas d’ajustements postérieurs du prix d’acquisition (version non révisée d’IFRS 3) ou de corrections d’erreur. 2.2.2 Écart d’acquisition positif Quel que soit le référentiel, il doit être comptabilisé à l’actif dans les comptes consolidés mais avec des différences fondamentales de suivi de valeur. En règlement CRC 99-02 (§ 21130), celui-ci fait l’objet d’un amortissement : – suivant un plan basé sur des hypothèses et des objectifs fixés lors de l’acquisition (en pratique, sur une durée maximale de 40 ans ; – modifiable ultérieurement en cas de changements significatifs sous forme d’amortissement exceptionnel si défavorables (provision non admise) et sans reprise possible des amortissements antérieurs dans le cas contraire. Nota : dans le cadre de l’actualisation du règlement CRC 99-02, une option de comptabilisation globalement conforme à la version actuelle d’IFRS 3 avait été initialement prévue pour faciliter la transition aux normes IFRS des sociétés non cotées ayant un projet de conversion à terme (cf. annexe 3). Cette option a été finalement supprimée lors de l’homologation du règlement CRC 2005-10 correspondant (cf. art. 6). À l’inverse, selon IFRS 3 non révisée (§ 54-55), les goodwills doivent être inscrits à l’actif à leur coût déduction faite des pertes de valeur. Ainsi, ceux-ci ne doivent pas être amortis mais faire systématiquement l’objet d’un test annuel de dépréciation voire de tests complémentaires en cas d’indices de perte de valeur avec
104
Cf. par exemple, les divergences existant avant l’actualistion du règlement CRC 99-02 en matière de provision pour restructuration et d’immobilisations incorporelles. 94
enregistrement de l’éventuelle dépréciation selon les dispositions d’IAS 36105. Dans le cadre de ces tests d’impairement, IAS 36 (§ 80) prescrit, en outre, l’affectation des goodwills aux unités génératrices de trésorerie (cf. la troisième partie de notre ouvrage). Une ventilation est également prévue par le règlement CRC 99-02 en cas d’écarts d’acquisition résiduels existant chez la cible (§ 21121) et de cession de branche d’activité (§ 23102). 2.2.3 Écart d’acquisition négatif Le règlement CRC 99-02 (§ 21131) précise qu’il traduit, en règle générale, soit une plus-value potentielle résultant d’une acquisition réalisée à des conditions avantageuses, soit une décote liée à une insuffisance de rentabilité de la cible. IFRS 3 non révisée (§ 57) indique trois origines possibles, à savoir : des erreurs d’évaluation des justes valeurs des éléments identifiables ou du coût d’acquisition, des éléments non évalués à la juste valeur par application d’une norme comptable et une acquisition à des conditions avantageuses. C’est pourquoi, les deux référentiels encadrent spécifiquement l’existence d’écarts résiduels négatifs et leur réservent une comptabilisation différente. Ainsi, le règlement CRC 99-02 prévoit, sauf cas exceptionnels, que la détermination d’écarts d’évaluation positifs ne doit pas conduire à un écart résiduel négatif. Autrement dit, cette prescription vise à limiter les risques de surestimation de l’actif net de la cible ; d’où, en pratique, une limitation des écarts d’acquisition négatifs par le plafonnement de la valeur des actifs incorporels identifiables ne faisant pas l’objet d’un marché actif106. En cas d’écart résiduel négatif, IFRS 3 non révisée (§ 56) prescrit une réestimation de l’identification et de l’évaluation à la juste valeur des éléments acquis et du coût du regroupement. Après confirmation ou éventuel ajustement, l’écart négatif résiduel est constaté en résultat en référentiel IFRS tandis qu’il est inscrit, en règles françaises, au passif du bilan consolidé et rapporté au résultat en fonction des hypothèses et objectifs définis lors de l’acquisition.
105
IAS 38 (§ 109) prescrit, en outre, un réexamen périodique de la durée d’utilité en vue de confirmer ou d’infirmer son caractère indéterminé. 106 PWC, IFRS 2005, F. Lefebvre, § 3566. 95
Projet « Regroupements d’entreprises – phase 2 » (exposé-sondage de juin 2005) Publié le 30 juin 2005 par l’IASB, cet exposé-sondage (ED) comporte 217 pages de propositions de modifications d’IFRS 3 dans le cadre du projet regroupements d’entreprises – phase 2 avec des projets d’amendements aux IAS 27 et 37. La date de fin d’appel à commentaires était fixée au 28 octobre 2005. Nous reprenons ci-après quelques modifications essentielles envisagées dans l’ED de juin 2005107 à l’exclusion des amendements proposés notamment à IAS 27 visant l’intégration des intérêts minoritaires dans les capitaux propres consolidés : ► Extension du champ d’application des dispositions d’IFRS 3 aux entités mutualistes et aux regroupements d’entreprises réalisés seulement par contrat avec application de la méthode de l’acquisition. ► Modification de la définition des regroupements d’entreprise comme étant « une transaction ou tout autre événement par lequel un acquéreur obtient le contrôle d’une ou plusieurs activités ». ► Définition de l’activité : une activité est un ensemble intégré d’activités et d’actifs susceptible d’être géré dans la perspective de produire : soit un rendement aux investisseurs, soit des dividendes, des moindres coûts ou tout autre avantage économique revenant directement et proportionnellement aux propriétaires, membres ou participants. ► Application de la méthode du goodwill complet résultant de la différence entre la juste valeur totale de la cible et celle des actifs et passifs identifiables (et non plus uniquement de la part revenant à l’acquéreur). Cette méthode s’appliquerait aux prises de contrôle inférieures à 100 % et en cas de prise de contrôle progressive avec enregistrement en résultat des réestimations des quotes-parts d’intérêt résultant des acquisitions antérieures. ► Exclusion des frais d’acquisition du coût d’acquisition avec enregistrement en charges de l’exercice. Seraient concernés les honoraires des conseils et les frais généraux administratifs. ► Évaluation et comptabilisation des actifs et passifs acquis avec des changements dans la prise en compte des actifs et passifs éventuels suite notamment aux amendements proposés au niveau d’IAS 37 et à la disparition de la condition d’évaluation fiable pour la comptabilisation des immobilisations incorporelles séparément du goodwill. ► Date d’application : obligatoire à compter du 1er janvier 2007, c’est-à-dire, pour les regroupements d’entreprises réalisés au cours du premier exercice ouvert à compter du 107
Voir, IASB, Amends to IFRS 3 Business combinations, exposure draft, june 2005, 217 p. Pour plus de détails, cf. par exemple, PWC, « Regroupements d’entreprises – phase 2 », Bulletin comptable et financier IFRS, F. Lefebvre, supplément au 07/05, juillet 2005, pp. 5-10 et B. Jaudeau, « Regroupements d’entreprises – phase 2 », Revue fiduciaire comptable, n° 321, octobre 2005, pp. 19-28. 96
1er janvier 2007. Une application anticipée de la version révisée d’IFRS 3 serait encouragée.
3. Illustration simple d’un calcul d’écart d’acquisition en règlement CRC 99-02108
La société M a procédé à l’acquisition de 90 % des titres de la société A le 1 janvier 2005 au prix de 600 K€ sur la base des comptes individuels établis au 31/12/2004. Les honoraires d’acquisition s’élèvent à 60 K€. er
La société M doit intégrer dans son périmètre de consolidation la société A, par intégration globale, à compter de la date de prise de contrôle effectif, soit le 1er janvier 2005. Dans le cadre de l’établissement des comptes consolidés clôturant au 31/12/2005, la société M procède, selon les dispositions du règlement CRC 99-02 (avant actualisation du 20 octobre 2005) : – à la détermination de l’écart d’acquisition de la société A sur la base des ses comptes individuels du 31/12/2004 et en tenant compte du taux d’imposition applicable de 33,33 % (1) ; – à l’enregistrement des écritures correspondantes de consolidation (2).
3.1 Détermination de l’écart d’acquisition de la société A En K€ Capitaux propres sociaux Évaluation des actifs et passifs identifiables (valeur d’utilité) Valorisation d’un brevet déposé Réévaluation des actifs corporels Provision pour restructuration Constatation obligatoire des indemnités de fin de carrière Valeur totale d’entrée en consolidation Quote-part acquise (90 %) (1) Coût d’acquisition des titres (2) Écart d’acquisition (2) – (1)
108
Adapté d’E. Tort, Le reporting financier, Dunod/ECM, 2006 97
01/01/2005 500 300 120 -100 -180 640 576 640 64
L’écart d’acquisition est amorti sur 10 ans, soit une dotation annuelle de 6,4 K€. • Capitaux propres : dans les comptes individuels du 31/12/2004 de la société A, les capitaux propres s’élèvent à 500 K€. • Éléments incorporels : le prix d’acquisition comprend une évaluation globale des éléments incorporels à 300 K€ correspondant à la valorisation d’un brevet mis au point par la société A et déposé à l’INPI (institut national de la propriété industrielle. • Actifs corporels : la société A dispose d’un local dont la valeur de marché a été estimée par voie d’expertise immobilière à 380 K€ contre une valeur nette comptable de 200 K€, d’où, une plus-value latente nette d’impôt de 120 K€ [(380-200)*2/3]. • Provision : un plan de restructuration de la société acquise évalué à 150 K€ a été mis en place et annoncé au personnel en date du 31/03/2005109. Une provision pour restructuration est donc identifiée pour un montant net d’impôt de 100 K€. • Indemnités de fin de carrière : à la date d’acquisition, l’examen des engagements à long terme accordés au personnel a conduit à identifier des indemnités de fin de carrière (IFC) dont le montant s’élève au 01/01/2005 à 270 K€ sur la base d’une évaluation actuarielle (soit un montant net d’impôt de 180 K€). • Coût d’acquisition des titres : le coût total d’acquisition correspond au prix d’acquisition des titres (600 K€) majoré de frais d’acquisition (honoraires) d’un montant brut de 60 K€, d’où, un coût total d’acquisition de 600 + (60-60/3)= 640 K€.
3.2 Enregistrement des écritures correspondantes de consolidation En K€ Incorporation des frais d’acquisition dans le coût des titres Titres de participation Résultat M Résultat global Charges externes (Honoraires) Charges d’impôt différé Réajustements des actifs et passifs identifiables Immobilisations incorporelles Immobilisations corporelles* Provisions pour risques et charges (restructuration et IFC) Impôts différés (bilan) 109
Débit
Crédit
40 40 40 60 20 300 180 420 80
Cf. les modifications apportées, à compter de 2006, au traitement des coûts de restructuration suite à l’actualisation du règlement CRC 99-02. 98
Réserves « de réestimation » Constatation de l’écart d’acquisition, élimination des titres avec partage des capitaux propres Capitaux propres A (à détailler) Écart d’acquisition Réserves « de réestimation » Titres de participation Intérêts minoritaires (10 % de 640) Amortissement de l’écart d’acquisition Écarts d’acquisition Résultat consolidé Dotation aux amortissements des écarts d’acquisition Résultat global
140
500 64 140 640 64 6.4 6.4 6.4 6.4
* La dotation aux amortissements devra tenir compte de la valeur réévaluée des immobilisations corporelles dans les comptes consolidés.
Nota : figurent, en italique, les écritures dans le compte de résultat par opposition à celles dans le bilan (caractère normal).
Annexes
Annexe 1 Avis n° 2005-C du comité d’urgence de CNC du 4 mai 2005
« Précisions sur les modalités d’application des nouvelles règles relatives aux fusions » (Synthèse établie par nos soins110) L’avis n° 2005-C du comité d’urgence (CU) du CNC du 4 mai 2005 apporte des précisions quant aux modalités d’application du règlement CRC 2004-01 relatif au traitement comptable des fusions et opérations assimilées. Il fournit ainsi des réponses à 23 questions portant sur diverses thématiques dont nous avons regroupé sommairement, ici, celles relatives aux modalités générales d’application du règlement, celles ayant un lien avec les valeurs d’apport et celles ayant trait au traitement du mali de fusion.
1. Modalités générales d’application (questions 1, 2 et 9) La date d’application obligatoire du règlement n° 2004-01 est la date de l’opération, c’est-à-dire, la date de réalisation, dans un journal d’annonces légales, des formalités obligatoires de dépôt et publicité ou, en cas de TUP111, de celle de la publication de la décision de dissolution (1). En outre, il est précisé que le règlement s’applique : – aux opérations concernant des sociétés contrôlées par d’autres sociétés et non par une personne physique (2) ; 110
Adapté d’E. Tort, « Des précisions sur les modalités d’application des nouvelles règles sur les fusions », Option finance, n° 851 du 2 octobre 2005. 111 TUP : transmission universelle de patrimoine (opérations de dissolution par confusion de patrimoine). 101
– aux sociétés bénéficiaires ou absorbantes domiciliées en France et soumises aux règles comptables françaises. Sont ainsi exclues les opérations au bénéfice des établissements stables des entreprises étrangères (9).
2. Précisions en lien avec les valeurs d’apport (questions 4, 5, 6, 14, 20, 22 et 23) En cas d’apports en valeurs réelles, le CU préconise la ventilation du prix de cession dans les comptes de la société apporteuse avec comptabilisation séparée des sorties d’actifs et passifs (y compris ceux figurant dans le traité d’apport et non comptabilisés antérieurement) et enregistrement global en fonds commercial des autres différences (cf. annexe II) (4). En matière d’harmonisation des méthodes comptables, le CU précise, qu’en cas d’apports en valeurs réelles, les éléments figurant dans le traité d’apport et non comptabilisés chez l’absorbée, sont maintenus, pour leur valeur d’apport, au bilan de l’absorbante. Ainsi, les engagements de retraites sont repris en résultat en fonction de leur utilisation en cas de non-application de la méthode préférentielle correspondante chez l’absorbante (5.1). En présence d’apports aux valeurs comptables, 3 cas sont envisagés par le CU : – l’application obligatoire des méthodes préférentielles utilisées par l’absorbante aux éléments apportés avec enregistrement de l’impact en capitaux propres ; – la possibilité pour l’absorbante d’opter en faveur de l’application de méthodes préférentielles pour son activité propre si l’absorbée les pratiquait. En tout état de cause, les valeurs sont reprises conformément au traité d’apport ; – le choix des méthodes comptables non préférentielles les plus appropriées pour donner la meilleure information financière possible en cas d’application de méthodes différentes entre l’absorbante et l’absorbée (5.2). Selon le CU, la valeur négative d’un fonds commercial (badwill) doit être enregistrée, lors de l’opération, dans un sous-compte de la prime de fusion sur lequel sera imputée, ultérieurement, la charge future correspondant à la prise en compte de passifs éventuels dans le traité (6). Par ailleurs, le CU confirme que la reprise des valeurs comptables dans le traité d’apport des sociétés sous contrôle commun doit se faire sans modification de valeurs. Selon le CU, la notion de « non-valeur » n’existe qu’en cas de valorisation des apports à la valeur réelle (14).
102
En matière de fusion à effet différé, le CU indique qu’il y a lieu d’établir un traité d’apport à l’assemblée générale sur la base de valeurs d’apport estimées à la date d’effet différé et sous condition résolutoire de valeurs comptables définitives telles qu’elles seront fixées à cette date (20). En cas d’insuffisance d’actif net dans une fusion/apport aux valeurs comptables, le règlement n° 2004-1 (§ 4.3.) prévoit une dérogation consistant à retenir obligatoirement les valeurs réelles en remplacement des valeurs comptables afin de permettre la libération du capital. Sur ce point, le CU limite cette dérogation uniquement aux apports à une société ayant une activité préexistante excluant de facto les cas de création de sociétés nouvelles ou d’aménagement de sociétés existantes112 (22). En cas de fusions113 avec effet rétroactif au 1er janvier 2005, les effets des changements comptables résultant de la mise en œuvre des dispositions applicables, à cette même date, des règlements (2002-10, 2003-07, 2004-06) doivent être pris en compte dans le bilan d’ouverture du 1er exercice en 2005 de l’absorbante et non au bilan de clôture du 31 décembre 2004 de l’absorbée (23).
3. Précisions concernant le mali de fusion (questions 10, 11, 12, 13, 15, 16, 18, 19 et 21) Rappelons, au préalable, que le règlement CRC 2004-01 (§ 4.5.2.) définit le mali de fusion comme étant l’écart négatif entre la quote-part d’actif net reçu par l’absorbante et la valeur comptable de sa participation dans l’absorbée. En cas de fusions avec effet rétroactif, le calcul du mali doit être réalisé, selon le CU, à cette date, c’est-à-dire, sans tenir compte des opérations intercalaires relatives à la perte de rétroactivité et aux dividendes à verser (10). Dans les fusions à l’envers entre une société mère (absorbée) et sa filiale (absorbante), l’opération conduit à l’auto-détention par l’absorbante de ses propres titres précédemment détenus par l’absorbée qu’il y a lieu d’annuler. Selon le CU, l’écart résultant de cette annulation ne peut pas être assimilé à un mali. Il doit suivre le traitement comptable réservé aux rachats d’actions propres en vue de leur
112 113
Une modification du CRC sera proposée par le CU. Egalement applicable aux opérations assimilées aux fusions. 103
annulation, c’est-à-dire, une imputation en totalité sur la situation nette avec réduction du capital sur la base de la valeur nominale114 (11). Plus spécifiquement, dans l’hypothèse où il existe un mali affecté aux titres résultant d’une fusion précédente115, le CU indique qu’il convient d’annuler le mali comme les actions propres par imputation sur les capitaux propres (21). Selon le CU, l’affectation du mali technique aux actifs sous-jacents doit être réalisée au prorata des plus-values nettes d’impôt afin d’assurer un suivi des dépréciations et une cohérence du résultat de cession. En effet, le règlement CRC 2004-01 ne prévoit aucune règle particulière obligatoire d’affectation des impôts différés aux actifs sous-jacents (12). En outre, le CU confirme qu’il convient bien de retenir, dans le cadre du calcul du mali, la valeur nette comptable des titres y compris dépréciation préalable (13). S’agissant des opérations réalisées avant la date de publication du règlement CRC 2004-01 (8 juin 2004), le CU confirme la position précédente du CNC visant la possibilité pour les entreprises de se prévaloir néanmoins des nouvelles dispositions en matière de mali pour ce qui concerne uniquement les opérations de l’exercice 2004 (et non antérieurement) (15). En cas de fusions successives, le CU distingue le cas des opérations entre entités sous contrôle distinct et commun. Est ainsi précisé que le mali technique initial est incorporé dans les valeurs des actifs apportés en cas d’opération en valeurs réelles. En revanche, celui-ci est transféré en l’état à l’absorbante en cas d’opérations aux valeurs comptables avec affectation extra-comptable sur la base des actifs sousjacents figurant dans le nouveau traité (16). En cas de fusions simultanées de plusieurs filiales avec leur mère, le CU confirme la comptabilisation séparée des bonis et malis de chacune des opérations sans compensation possible (18). Par ailleurs, même si elles ont la même date d’effet, les opérations de fusions en cascade dans un groupe doivent être traitées indi114
Si le prix de rachat est inférieur à la valeur nominale des actions, l’écart résiduel est affecté en prime d’émission ou d’apport. Dans le cas contraire, il est porté, en priorité, en réserves disponibles puis en report à nouveau. 115 Il s’agit de l’absorption par M de sa filiale F avec dégagement d’un mali affecté aux titres de la société H (sous-filiale) qui précède une opération de fusion à l’envers de M par H (opérations aux valeurs comptables). L’actif de cette dernière comprend ainsi des actions propres et un mali « propre ». 104
viduellement, selon l’avis du CU, avec les précisions indiquées au (16) s’agissant du sort du mali de 1re fusion (19).
4. Autres points traités (questions 3,7, 8 et 17) Le CU confirme que les titres reçus en contrepartie d’un apport partiel d’actif doivent être comptabilisés sur la base de la valeur des apports retenue dans le traité d’apport, c’est-à-dire, suivant le cas à la valeur comptable ou à la valeur réelle116 (7). Le CU traite également du cas de la filialisation d’une branche d’activité distincte destinée à être cédée (17). Il précise, qu’en cas d’absence de réalisation de la cession, la clause résolutoire s’applique visant à reconsidérer l’analyse de l’opération et à modifier les valeurs d’apport en substituant les valeurs comptables aux valeurs réelles117. Sous réserve de modification du CRC, le CU introduit, en outre, la mention en annexe de la plus-value d’apport afin de prévenir toute distribution anticipée avant cession. Enfin, nous renvoyons le lecteur à l’avis du CU concernant la question (8) qui sera traitée ultérieurement dans le cadre d’un groupe de travail et la question (3) qui doit faire l’objet d’un complément au règlement CRC 2004-01118.
116
Une modification du CRC sera proposée par le CU. Cela se traduit chez la bénéficiaire par une réduction de la prime d’apport, une correction des amortissements, des provisions et des plus-values et chez l’apporteuse par une réduction de la plusvalue d’apport. 118 Les questions 3 et 8 traitent respectivement des opérations de fusion entre sociétés placées sous contrôle conjoint de deux groupes distincts et des conséquences pour les associés dans une fusion de sociétés sous contrôle commun. 117
Annexe 2 Avis 2007-C et 2007-D du comité d’urgence du CNC du 15 juin 2007
(Synthèse établie par nos soins119) En date du 15/06/2007, le comité d’urgence du CNC a émis deux avis, l’un concernant les frais d’acquisition de titres de participation (2007-C) et l’autre relatif aux modalités d’application du règlement comptable sur les fusions et opérations assimilées (2007-D).
1. Comptabilisation des frais d’acquisition de titres de participation dans les comptes individuels (avis 2007-C) Suite aux nouvelles règles comptables sur les actifs (CRC 2004-06), les entreprises n’ont plus la possibilité de comptabiliser en charges à répartir les frais d’acquisition de titres de participation120. Désormais, ces frais correspondant aux droits de mutation, honoraires ou commissions et frais d’acte sont soit rattachés au coût d’acquisition des titres, soit sur option enregistrés directement en charges dans les comptes individuels. 1.1 Régime fiscal Ayant supprimé la déductibilité fiscale de ces frais l’année de leur engagement pour les sociétés soumises à l’IS, la Loi de finances pour 2007 (art. 21) a introduit un 119
Adapté d’E. Tort, « Les deux avis du comité d’urgence du CNC du 15 juin 2007 », Option finance, n° 941 du 16 juillet 2007. 120 Voir aussi, l’avis n° 2006-A du CU du CNC excluant de manière générale de pouvoir les assimiler à des frais d’établissement (voire globalement à des frais d’émission d’emprunt) dans le cadre de LBO. 106
nouveau régime fiscal consistant en l’amortissement sur 5 années des frais d’acquisition de titres à compter de leur date d’acquisition. En effet, au plan fiscal, les frais d’acquisition de titres de participation sont désormais incorporés au prix de revient des titres concernés. Ce nouveau régime s’applique aux frais engagés au cours des exercices clos à compter du 31/12/2006. 1.2 Traitement dans les comptes individuels Confirmant le maintien de l’option comptable actuelle121 dans les comptes individuels, l’avis 2007-C du CU du CNC indique que : – en cas d’incorporation dans le coût d’acquisition des titres, l’étalement fiscal des frais d’acquisition donnera lieu à la comptabilisation d’amortissements dérogatoires ; – en cas d’enregistrement direct en charges, la déductibilité fiscale n’est pas admise mais les dotations aux amortissements devraient faire l’objet d’une déduction extra-comptable sur le tableau 2058-A122. Dans ce contexte, le CU du CNC autorise les entreprises à modifier leur option comptable antérieure (à caractère fiscal) concernant la comptabilisation des frais d’acquisition relatifs aux titres de participation. Ce changement applicable de manière prospective est limité aux exercices 2006 et 2007123.
2. Précisions sur les modalités d’application du règlement sur les fusions (avis 2007-D) Le CU du CNC a été amené à préciser deux points concernant le mali technique de fusion. 2.1 Mali technique en cas d’actif net comptable négatif Après avoir rappelé les textes (paragraphes) issus du règlement CRC 2004-01 applicables en matière de traitement du mali de fusion124 (vrai mali et mali technique) 121
C’est-à-dire, la possibilité soit de rattacher ces frais au coût d’acquisition des titres, soit de les comptabiliser directement dans les charges de l’exercice. 122 Une instruction fiscale devrait paraître prochainement. 123 C’est-à-dire, aux exercices clos à compter du 31 décembre 2006 ou en cours à la date de publication de l’avis. 124 S’agissant du mali de fusion, voir notre rubrique comptabilité dans le n° 923 d’Option Finance du 12 mars 2007. 107
et au cas particulier des confusions de patrimoine (TUP), le CU du CNC confirme que la définition générale du mali technique s’applique quelque soit le montant de l’actif net comptable (ANC) et sans plafonnement par rapport à la valeur comptable des titres chez l’absorbante. La détermination du mali technique est uniquement limitée « par les montants des plus-values latentes nettes sur les éléments d’actif et passif comptabilisés ou non » sous réserve de justification et documentation. Autrement dit, les modalités de calcul du mali technique sont, selon le CU du CNC125 : – les mêmes quelque soit l’ANC de l’absorbée (confondue) avec l’objectif de neutralité des opérations sur les capitaux propres et le résultat de l’absorbante (ou confondante) ; – déterminées à partir des hypothèses de PV latentes nettes identiques à celles ayant servi à la dépréciation (ou non) des titres et au provisionnement éventuel de risques. 2.2 « Surprix » correspondant aux avantages futurs attendus de la prise de contrôle Cette question se pose lorsque la fusion (ou la TUP) intervient à une date proche de celle de la date d’acquisition de la cible. Dans cette situation, la différence entre le prix d’acquisition des titres et la valeur estimée des actifs et passifs de la société acquise peut avoir partiellement ou totalement pour contrepartie les avantages futurs attendus par la prise de contrôle. À titre d’illustration, la note de présentation donne l’exemple de titres achetés 120 pour un ANC de 100. En l’absence de PV nettes latentes, la TUP subséquente dégage un mali global de 20. Dans ces cas de figure, le CU du CNC estime que cette quote-part du prix d’acquisition (différence positive) fait partie du fonds de commerce de l’absorbée (ou confondue) et constitue un élément du mali technique dans les comptes individuels de l’absorbante.
125
Voir aussi, la note de présentation de l’avis 2007-D illustrant la détermination d’un mali technique en cas d’ANC négatif à partir d’un exemple chiffré.
Annexe 3 Avis n° 2005-10 du 20 octobre 2005 afférent à l’actualisation du règlement CRC 99-02 (Synthèse établie par nos soins126) Applicable depuis le 01/01/06127, l’avis n° 2005-10 du CNC du 20/10/05 porte sur l’actualisation du règlement CRC 99-02 relatif aux comptes consolidés concernant les sociétés commerciales non cotées sur un marché réglementé et n’ayant pas opté pour le référentiel IFRS. Par cohérence avec les récents règlements français et dans le cadre d’une convergence mesurée avec le référentiel international, le CNC apporte quelques modifications de forme et quinze points de changements de fond repris ici sommairement. En définitive, les modifications prévues en matière de traitement d’écart d’acquisition (cf. § 7 et 8 ci-après) ont été supprimées dans le règlement correspondant (art. 6 CRC 2005-10) lors de son homologation par arrêté du 26 décembre 2005.
1. Prise de contrôle par apport partiel d’actif Par homogénéité avec le traitement dans les comptes individuels, il est introduit dans le règlement CRC 99-02 la définition du règlement CRC 2004-01 des apports partiels d’actif constitutifs d’une branche complète d’activité, à savoir « l’opération par laquelle une société apporte un ensemble d’actifs et de passifs constituant une branche autonome à une autre société ».
2. Méthode dérogatoire (§ 215 du CRC 99-02) Celle-ci est maintenue mais désormais limitée aux opérations de regroupement dans lesquelles l’évaluation aux valeurs comptables est utilisable dans les comptes 126 127
Adapté d’une rubrique comptabilité d’E. tort, Option finance, n° 858 du 21 novembre 2005. Application obligatoire aux exercices ouverts à compter du 01/01/2006. 109
individuels par application du règlement CRC 2004-01, à savoir principalement, aux opérations à l’envers d’entités sous contrôle distinct et à celles réalisées entre entités sous contrôle commun dans un sous-groupe.
3. Réestimation partielle Consistant à limiter la réestimation des éléments identifiables à la seule quotepart acquise, cette méthode est désormais supprimée après avoir été initialement maintenue pour les groupes l’utilisant avant 1999.
4. Frais d’émission des titres Par convergence avec la version actuelle d’IFRS 3, les frais d’émission des titres sont désormais exclus du coût d’acquisition des titres et, donc, imputés sur les capitaux propres.
5 et 12. Reconnaissance des actifs incorporels Par souci d’homogénéité de traitement avec les comptes individuels, le règlement CRC 99-02 reprend les règles de reconnaissance des actifs incorporels du règlement CRC 2004-06. Ainsi, les éléments incorporels non identifiables, c’est-àdire, non séparable et ne bénéficiant pas de protection légale ou contractuelle, et non évaluables de façon fiable, sont désormais inclus dans la valeur globale de l’écart d’acquisition. Cas particulier parts de marché Suite à l’avis 2006-E du 6 décembre 2006 du comité d’urgence du CNC, « les parts de marché (présentes ou à venir) pouvant être évaluées de manière fiable, continueront d’être classées sur une ligne distincte en immobilisations incorporelles et d’être soumises à des tests de dépréciation en cas d’indice de perte de valeur [...] ». Par ailleurs, à la date d’acquisition, seuls les projets de développements en cours, identifiables et évaluables de manière fiable, ayant de sérieuses chances de réussite commerciale et satisfaisant aux conditions de l’article 311-3 du PCG doivent être comptabilisés séparément de l’écart d’acquisition. N.B : les coûts de 110
développement ultérieurs suivent la méthode du groupe (inscription en charges ou option d’activation).
6, 9 et 11. Coûts de restructuration et pertes d’exploitation futures Par alignement avec le traitement dans les comptes individuels résultant du règlement CRC 2000-06 et en convergence avec IFRS 3 : – les coûts de restructuration de l’entreprise acquise constituent un passif identifiable s’ils résultent d’une obligation vis-à-vis des tiers (assortie d’une probabilité de sortie de ressources sans contrepartie) avec annonce aux intéressés, au plus tard à la date d’acquisition et non plus dans le délai d’affectation ; – les pertes d’exploitation futures, ne répondant pas à la définition d’un passif de l’article 212-1 du PCG, ne doivent pas être provisionnées. Par ailleurs, les coûts de restructuration de l’entreprise acquéreur sont désormais exclus du coût d’acquisition des titres comme en IFRS 3.
7 et 8. Traitement des écarts d’acquisition Dans l’avis n° 2005-10, il était initialement proposé une option de comptabilisation entre le traitement actuel basé sur un amortissement désormais plafonné à 20 ans et une nouvelle méthode de type IFRS 3 avec test annuel systématique de perte de valeur de manière à faciliter la transition des sociétés non cotées ayant un projet de conversion à terme aux IFRS. Or, cette option a été supprimée dans le règlement CRC 2005-10 homologué par arrêté du 26 décembre 2005. En revanche, le traitement actuel de l’écart d’acquisition négatif est maintenu.
10. Produits dérivés Plutôt qu’une mention en annexe, il est préconisé la comptabilisation à leur valeur de marché à la date d’acquisition.
111
13. Impôts différés En cohérence avec IAS 12, le principe de l’actualisation des impôts différés est supprimé.
14. Cessions-bail Le traitement des plus-values correspondantes est modifié.
15. Annexes Des précisions sur les modalités d’application des méthodes préférentielles sont demandées.
D’application obligatoire, à partir des exercices ouverts à compter du 01/01/06, ces changements doivent faire l’objet d’un traitement prospectif selon les mesures transitoires prévues par l’avis.
Annexe 4 L’évaluation des entreprises et de leurs titres : la nouvelle édition du guide de l’administration fiscale
(Synthèse établie par nos soins128) L’administration fiscale a publié fin 2006 un guide intitulé « L’évaluation des entreprises et des titres des sociétés » accessible à partir du site internet de la direction générale des impôts (DGI)129. Faisant suite au guide précédent publié en 1982, cette nouvelle édition a été actualisée et a bénéficié d’une large consultation avec l’objectif d’être un outil de communication entre l’administration et le contribuable. L’objet de cette rubrique est uniquement de procéder à une présentation succincte du guide (objectif, sommaire et focus sur l’évaluation des entreprises) laissant le soin au lecteur d’OF éventuellement intéressé de le consulter pour plus d’approfondissements.
1. Objectif Les objectifs du guide sont clairement exposés notamment dans les deux derniers paragraphes figurant dans son préambule (extrait partiel) : « Conçu comme un outil au service tant des usagers que de l’administration, le guide a vocation à apporter aux services de la direction générale des impôts, le soutien nécessaire dans leur démarche d’évaluation, à réduire le contentieux en matière d’évaluation d’entreprises et de titres non cotés, et à permettre, conformément aux principes de transparence, à tout usager qui le souhaite d’accéder 128
Adapté d’E. Tort, « L’évaluation des entreprises et de leurs titres : la nouvelle édition du guide de l’administration fiscale », Option finance, n° 945 du 3 septembre 2007. 129 http ://www.impots.gouv.fr/portal/deploiement/p1/fichedescriptive_4166/fichedescriptive_4166.pdf 113
aux principes et méthodes qui orientent l’administration fiscale dans ses travaux de liquidation de l’impôt. Conformément aux principes qui figurent dans la Charte du contribuable, ce guide répond au souci d’apporter une plus grande sécurité juridique au contribuable tout en concourant à harmoniser les pratiques d’évaluation des services fiscaux [...] 130 ».
2. Sommaire Après un court préambule, ce guide de 125 pages traite tout d’abord de l’évaluation des entreprises (analyse de l’entreprise et utilisation des méthodes) et de l’évaluation des titres de sociétés (cotées et non cotées). Ensuite, il propose huit fiches détaillées. Les trois premières traitent de la structure de l’entreprise, des méthodes d’évaluation et fournissent des exemples d’application de l’évaluation d’une entreprise et de celle des titres d’une société. Les quatre fiches suivantes sont consacrées à des cas spécifiques d’entreprise, à savoir : les sociétés holding de groupe (comptes consolidés), les sociétés cotées (comparaisons boursières), les holdings patrimoniales et les sociétés civiles immobilières. La dernière fiche aborde la problématique des primes (ex : prime de contrôle) et des décotes (ex : décote pour non liquidité). Enfin, le guide est complété de trois annexes présentant des données chiffrées relatives aux seuils de détention dans les SA et SARL, aux taux de rendement des obligations et actions entre 1994 et 2005 et au calcul du goodwill (table avec coefficient multiplicateur).
3. Focus sur l’évaluation des entreprises131 Concernant l’évaluation proprement dite des entreprises (pages 8 à 17), le guide préconise une analyse préalable de l’entreprise puis l’utilisation de différentes méthodes d’évaluation. – L’analyse préalable proposée consiste en une analyse financière ainsi que de celle des principaux éléments intrinsèques (ex : ressources, risques, engagements) et externes (ex : activité, concurrence, réglementation) à l’entreprise. Outre l’appréciation de ses perspectives d’avenir en termes notamment d’activité et de rentabilité, 130
Selon la dernière phrase du préambule du guide, celui-ci « s’inscrit pleinement dans la démarche engagée par l’administration fiscale d’améliorer les garanties offertes aux entreprises notamment au travers de la procédure de rescrit valeur ». 131 S’agissant de l’évaluation des titres de sociétés, cf. pages 18 à 27 du guide. 114
il s’agit aussi d’examiner ses modes de fonctionnement (produits, technologie, management, etc.) en vue de procéder aux ajustements nécessaires lors de la mise en œuvre des méthodes d’évaluation. – En matière de méthodes d’évaluation, cette édition du guide s’appuie globalement sur les méthodes des praticiens avec, par exemple, la présentation de méthodes prospectives (y compris DCF132). Toutefois, à la différence souvent des praticiens, elle tend à privilégier le recours à une combinaison de méthodes133 afin de déterminer la valeur moyenne de l’entreprise par une pondération adaptée en fonction de sa taille (PME, grandes entreprises) et de la nature de son activité (industrielle/ commerciale). D’où, la combinaison possible des méthodes suivantes pour la détermination de la valeur vénale de l’entreprise (VV) : méthodes de la valeur mathématique (VM), de la valeur de productivité (VP), de la marge brute d’autofinancement (MBA) et des multiples (EBE ou RE). En tout état de cause, la valeur moyenne obtenue doit être en cohérence avec l’analyse préalable, les perspectives, les performances et les particularités de l’entreprise134.
132
Si la méthode DCF est présentée à l’administration, celle-ci peut l’examiner et l’utiliser pour affiner ses résultats. Elle est toutefois dans l’impossibilité de la mettre en œuvre directement ne pouvant établir des business plans (cf. p. 13, 17 et 57 du guide). 133 Cela étant, l’emploi courant d’une méthode particulière dans un secteur déterminé pourra conduire à la retenir (ex : multiple MBA ou EBE dans l’industrie). 134 À cet égard, il pourra être utile de procéder à une comparaison avec des multiples de cession (petites entreprises), le marché boursier et des multiples de transactions (grandes entreprises), à l’utilisation des comptes consolidés dans les groupes et, éventuellement, à l’examen de la méthode DCF présentée par l’entreprise pour affiner les résultats.
Annexe 5 Informations financières pro forma suite à des variations de périmètre dans les groupes
(Synthèse établie par nos soins135) En date du 2 octobre 2007, l’AMF a publié l’instruction n° 2007-05 relative à la présentation des informations financières pro forma des sociétés cotées. Cette instruction a été prise en application de l’article 222-2 du règlement général de l’AMF afin de préciser les modalités de présentation des données requises. Pour les sociétés non cotées sur un marché réglementé, les règles françaises prévoient également une information de cette nature.
1. Dispositions applicables aux sociétés cotées (Eurolist) L’article 222-2 précité prévoit, pour les émetteurs, la présentation d’une information pro forma concernant au moins l’exercice en cours en cas de variation de périmètre ayant un impact sur les comptes supérieurs à 25 %. À cet égard, l’instruction n° 2007-05 de l’AMF vient préciser les définitions, les caractéristiques, le contenu et la localisation de l’information pro forma. Selon cette instruction, un changement de périmètre correspond à une ou plusieurs acquisitions ou cessions portant sur une entité, un actif ou groupe d’actifs et passifs intervenues au cours de l’exercice. Dès lors que l’opération a lieu sur l’exercice en cours, l’information doit être présentée en notes annexes comme si le changement était intervenu à l’ouverture de l’exercice (ou de la période), sous une forme compatible avec les méthodes comptables applicables. 135
Adapté d’E. Tort, « Informations financières pro forma suite à des variations de périmètre dans les groupes », Option finance, n° 956 du 19 novembre 2007. 116
Autrement dit, l’AMF préconise la production, dans les notes annexes aux états financiers, d’une information comparative comme si la transaction avait eu lieu au début de l’exercice concerné, c’est-à-dire retraitée sur la base du « nouveau périmètre » et en cohérence avec le référentiel IFRS. Outre la description des hypothèses utilisées, l’instruction de l’AMF prescrit à cet effet une présentation en 3 colonnes (données historiques non ajustées, ajustements et données pro forma réajustées) comprenant au niveau du compte de résultat en complément du chiffre d’affaires et du résultat, les principaux soldes intermédiaires liés à l’activité et au financement. Enfin, il doit être indiqué en notes annexes si les données historiques ont été auditées et si certaines informations pro forma sont absentes (cas exceptionnels). S’agissant des cessions, l’instruction de l’AMF renvoie, en définitive, aux dispositions prévues dans le référentiel IFRS. Pour apprécier le seuil de 25 % fixé à l’article 222-2 du règlement général de l’AMF, il convient de se référer aux recommandations CESR qui préconisaient, en particulier, une appréciation du dépassement ou non du seuil à partir des soldes de gestion et des grandes masses du bilan, à savoir en première analyse sur la base de la variation du total du bilan, du chiffre d’affaires ou du résultat d’exploitation.
2. Règles françaises applicables aux sociétés non cotées S’agissant des sociétés ne faisant pas appel public à l’épargne et n’ayant pas opté pour le référentiel IFRS, le règlement CRC 99-02 prévoit également la présentation d’informations pro forma lors de l’entrée d’une entité dans le périmètre du groupe. Il s’agit d’indiquer en notes annexes l’incidence des changements significatifs sur les postes du bilan, du compte de résultat et du tableau de flux de trésorerie. Outre les données chiffrées concernant les acquisitions de l’exercice (coût, goodwill, amortissement) et les acquisitions/cessions post-clôtures, le CRC 99-02 (§ 214) préconise l’insertion en notes annexes de comptes pro forma présentant l’exercice clos et l’exercice précédent selon un même périmètre en tenant compte des amortissements des écarts d’acquisition et des frais financiers entraînés par l’acquisition.
117
En règles françaises, les changements de méthode comptable sont également susceptibles de conduire à une information sous forme pro forma de nature à permettre la justification des changements comptables et leur incidence sur le résultat consolidé et les capitaux propres (CRC 99-02, § 423). À noter que ces règles françaises s’appliquent également aux émetteurs inscrits sur Alternext n’ayant pas opté pour le référentiel IFRS.
Bibliographie
Nous remercions les rédactions des revues (Revue française de comptabilité, Échanges et La Revue du Financier) de nous avoir autorisé dans le cadre de cet ouvrage à reprendre totalement ou partiellement et après adaptation des textes précédemment publiés dans des numéros des dites revues au cours de ces derniers mois.
Ouvrages de base Chadefaux M., Les fusions de sociétés : régime juridique et fiscal, Groupe Revue Fiduciaire, Guide de gestion RF, 2005, 798 p. Collectif, Les holdings, éditions F. Lefebvre, dossiers pratiques, 4e édition 2007, 480 p. Collectif, Groupes de sociétés 2005-2006, éditions F. Lefebvre, 2004, 1271 p. Collectif, Comptes consolidés 2007, éditions F. Lefebvre, 2007, 1146 p. Degos J.G, Commissariat aux apports : évaluation et fusions, CNCC, ECM, 1995, 159 p. DFCG, Opérations de fusions et acquisitions : les bonnes pratiques vues par les directeurs financiers, Cahier technique de la DFCG, n° 2, novembre 2006, 71 p. DGI, Évaluation des entreprises et des titres de sociétés, Guide de l’administration fiscale, édition 2006, 125 p. Meier O. et Schier G., Fusions acquisitions, Dunod, 2003, 294 p.
119
PWC, Fusions et opérations assimilées, éditions F. Lefebvre, 2e édition, 2006, 371 p. Tort E., Le reporting financier, Dunod, 2006, 300 p. Villemot D., Fiscalité des fusions acquisitions, édition EFE, 2006, 447 p.
Textes de référence (origine récente) Fusions • Avis 2007-D du comité d’urgence du CNC du 15 juin 2007 relatif aux modalités d’application du règlement CRC 2004-01 • Avis n° 2005-C du comité d’urgence du CNC du 4 mai 2005 afférent aux modalités d’application du règlement CRC 2004-01 • Règlement CRC 2004-01 du 4 mai 2004 et avis du CNC n° 2004-01 du 25 mars 2004 relatifs au traitement comptable des opérations de fusion et assimilées • Instruction administrative n° 4 I-1-05 du 30 décembre 2005 relative aux fusions et opérations assimilées • Instruction administrative n° 4 I-1-03 du 7 juillet 2003 relative aux opérations de dissolution sans liquidation de patrimoine • Loi n° 2004-1485 du 30 décembre 2004 de finances rectificative pour 2004 • Loi n° 2001-1275 du 28 décembre 2001 de finances pour 2002 Acquisitions de titres • Avis 2007-C du comité d’urgence du CNC du 15 juin 2007 relatif à la comptabilisation des frais d’acquisition de titres de participation dans les comptes individuels • Avis 2006-A du comité d’urgence du CNC du 7 juin 2006 relatif au traitement comptable des frais d’acquisition des titres et des frais d’émission d’emprunt dans les comptes individuels
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• Avis 2005-10 du CNC du 20 octobre 2005 concernant l’actualisation du règlement CRC 99-02 relatif à l’établissement des comptes consolidés des sociétés commerciales
Quelques articles CNCC, « Transmission universelle de patrimoine », bulletin CNCC, n° 129, mars 2003, pp. 184-186. Degos J.G et Abou Fayad A., « Fusions et regroupement : changements de règles et convergence des pratiques », Revue du Financier, n° 148, décembre 2004, pp. 4-14. Delesalle E., « Fusions de sociétés : les nouvelles règles comptables », Revue française de comptabilité, n° 366, mai 2004, pp. 24-27 et n° 367, juin 2004, pp. 24-28. Goutard N., « LBO : le management par la tyrannie du cash », Revue française de comptabilité, n° 401, juillet-août 2007, pp. 46-52. Guichard C. et Deltan V., « La transmission universelle de patrimoine », Option finance, n° 740, 10 juin 2003, p. 30. Lebrun B., « La transmission universelle de patrimoine », Revue française de comptabilité, n° 357, juillet-août 2003, p. 3. Lévesque L., « Fusions et opérations assimilées : l’avis du CNC », Revue fiduciaire comptable, n° 306, mai 2004, pp. 9-15. Plantin S., « La dissolution par confusion de patrimoines : une nouvelle étape », JCP – La semaine juridique entreprises et affaires, n° 11, 14 mars 2002, pp. 456-457. Villemot D., « Quand la nouvelle réglementation comptable sur les fusions reçoit l’onction de l’administration », Nouvelles fiscales, n° 954, 15 mars 2006, pp. 4-6. « LBO : les salariés veulent partager le gâteau », Option finance, n° 938, 25 juin 2007, pp. 16-21. « LBO : un équilibre subtil », Échanges, dossier, n° 243, mai 2007, pp. 29-49.