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Français 6e

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La communauté d’auteurs lelivrescolaire.fr Sous la direction de

Stanisław Eon du Val, professeur certifié, Académie de Lille (59) Académie d’Aix-Marseille Julie Benedini, professeur certifié, Collège De Rousset (13) Christelle Bouley, professeur certifié, Collège Robert Morel (13) Laurent Guidon, professeur certifié, Collège École Internationale De

Manosque (4)

Angélique Muniga, professeur certifié, Lycée Maurice Genevoix (13) Brigitte Seigne-Martin, professeur certifié, Collège Docteur J.M.G.

Itard (4)

Académie d’Amiens Jennifer Cléry, professeur certifié, Collège Val de Nièvre (80) François Delacourt, professeur certifié, Collège Léopold Senghor (02) Christophe Freytel, professeur certifié, Collège Saint Riquier (80) Nicole Malabeuf, professeur certifié, Collège Aristide Briand (80)

Académie de Besançon Pascale Bonès, professeur certifié, Collège Pierre Vernotte (39) Isabelle Chapuy, professeur certifié, Collège Pierre-Hyacinthe

Cazeaux (39)

Dominique Jacob, professeur certifié, Collège Pierre-Hyacinthe Cazeaux (39)

Marie-France Lise-Lalubin, professeur agrégé, Collège Jules

Cécile Lemarchand, professeur certifié, Collège Albert Camus (93) Marie Saint Martin, professeur Docteur, Collège Albert Camus (93) Adeline Serra, professeur certifié, Collège La Guinette (94) Bleuenn Simon, professeur agrégé, Lycée Henri Sellier (93) Audrey Wattiez, professeur certifié, Collège Jacques Prévert (77)

Académie de Dijon Cédric Caon, professeur certifié, Collège Henri Wallon (58)

Académie de Grenoble Ingrid Carton, professeur certifié, Collège Jean Prévost (38) Mathieu Chauvet, professeur certifié, Collège Évire (74) Dorota Kluska, professeur certifié, Collège La Pierre Aiguille (38) Mylène Maret, professeur certifié, Collège Le Revard (73) Jessica Poirot, professeur certifié, Collège Garibaldi (73)

Académie de Lille Sabine Coudrier-Robertson, professeur certifié, Collège Pierre

Brossolette (62)

Françoise Delporte, professeur certifié, Collège René Cassin (62) Mary Melliez, professeur agrégé, Collège Jean Moulin (59) Véronique Plichon, professeur certifiée, Collège Jules Verne (59)

Jeanneney (70)

Académie de Limoges

Cazeaux (39)

Sabine Besse, professeur certifié, Collège Victor Hugo (19) Julie Duranteau, professeur certifié, Collège Louise Michel (87) Véronique Guillaume, professeur certifié, Collège Guy de Maupassant

Catherine Perraud, professeur certifié, Collège Pierre-Hyacinthe Gilles Poncet, professeur certifié, Collège Pierre-Hyacinthe Cazeaux (39)

Académie de Bordeaux Estelle Bluteau, professeur spécialisé, Institut National des Jeunes Sourds (33)

Paule Bordes-Haegelin, professeur certifié, Collège Leroi-Gourhan (24) Anna Borras, professeur agrégé, Collège Camille Claudel (33) Yannick Cariou, professeur certifié, Collège Jean Zay (33) Virginie Darriet-Fereol, professeur certifié et Docteur es lettres,

Collège Montesquieu (33) Valérie De Lima, professeur certifié, Collège Jean Jaurès (33) Sandrine Ferrer, professeur certifié, Collège Jean-Marie Lonne (40) Sylvie Hupe, professeur certifié, Collège Gaston Flament (33)

Académie de Caen Nicoleta Charef, professeur certifié, Collège Michelet (14) Isabelle Henry, professeur certifié, Collège Louis Pergaud (14) Isabelle Loubat, professeur certifié, Collège Louis Pergaud (14)

Académie de Clermont-Ferrand Audrey Adhemar, professeur certifié, Collège Sancy Artense (63) Tatiana Dumas, professeur agrégé, Collège du Haut Allier (43) Aline Girard, professeur certifié, Collège Jules Romains (43) Sylvie Laurent, professeur certifié, Collège Joachim Barrande (43) Christine Lescure, professeur certifié, Collège Le Stade (63) Gaëlle Rodrigues, professeur certifié, Collège Georges Brassens (15)

Académie de Créteil Hanane Aziz, professeur certifié et Docteur es lettres, Collège Évariste Galois (93)

Elisabeth Doublet, professeur certifié et Docteur es lettres, Collège

Fernand Gregh (77)

Stéphanie Giboulot, professeur certifié, Collège Hippolyte Rémy (77) Laure-Hélène Kerrio, professeur certifié, Collège Jean Campin (77)

(87)

Cynthia Hocmelle, professeur certifié, Collège La Triouzoune (19) Bruno Monteil, professeur agrégé, Collège Georges Clémenceau (19) Patricia Robin, professeur certifié, Collège Tintignac (19)

Académie de Lyon Wolfgang Crastes, professeur certifié, Collège Saint Louis-Saint Bruno (69)

Clémentine Dot, professeur certifié, Collège Jacques Prévert (42)

Académie de Martinique Audrey Fauconnier, professeur certifié, Collège Édouard Glissant (972)

Académie de Montpellier Sarah Beyly, professeur certifié, Collège La Nadière (11) Claire Collange, professeur certifié, Collège Loupian (34) Bernadette Guienne, professeur certifié, Collège André Chamson (30) Marie-France Laignel, professeur certifié, Collège Sainte Thérèse (34)

Académie de Nancy-Metz Emmanuelle Collot, professeur certifié, Collège Charles Guérin (54) Thibault Cordier, professeur certifié Lycée Charles de Gaulle (54) Isabelle Lallemand, professeur certifié, Collège Victor Prouve (54) Anne Sippel, professeur certifié, Collège Alain Fournier (57) Floriane Tourneur, professeur certifié, Collège de L’Albe (57)

Académie de Nantes Rafaëlle Cruz-Jimenez, professeur certifié, Collège Georges Pompidou

(49)

Françoise Delaunay, professeur certifié, Collège Jacques Prévert (49)

Anne-Cécile Dumont Olivier, professeur certifié, Lycée Auguste et

Académie de Strasbourg

Brigitte Lahalle, professeur certifié, Collège Notre-Dame du Bretonnais

Marc Becker, professeur certifié, Collège Jean Mentel (67) Claire Cakpo, professeur certifié, Collège Jean Mentel (67) Julie Klein, professeur certifié, Collège du Hugstein (68) Caroline Lorenzini, professeur certifié, Collège Conrad Alexandre

Jean Renoir (49) (49)

Betty Rosner, professeur agrégé, Collège de Goulaine (44)

Académie de Nice Marie-Céline Caput, professeur certifié, Collège Django Reinhardt (83) Geneviève Renard, professeur certifié, Collège Notre-Dame de la Tramontane (06)

Marie Ruel, professeur certifié, Collège Pierre Gassendi (83) Danièle Vallier, professeur certifié, Collège Les Jasmins-Ste Marguerite

(06)

Académie d’Orléans-Tours Rose Boutron, professeur certifié, Collège Robert Goupil (45) Isabelle Didierjean, professeur agrégé, Collège Jeanne d’Arc (45) Marie-Frédérique Dupont, professeur certifié, Collège George Sand

(18)

Claudine Javet, professeur certifié, Collège Joachim Du Bellay (41) Olivier Kappes, professeur certifié, Collège Jean Roux (37) Samira Mansouri, professeur certifié, Collège Frédéric Bazille (45) Anne-Laure Navarro, professeur certifié, Collège Rosa Parks (36) Marie Pourriot, professeur certifié, Collège Victor Hugo (45) Sylvie Telle-Riollet, professeur certifié, Collège Alain Fournier (36) Aurélie Touraine, professeur certifié, Collège Victor Hugo (45)

Académie de Paris France Benainous Guntz, professeur certifié, Collège (75) Élodie Brun, professeur agrégé, Université Paris IV-Sorbonne (75) Cécile Lambert, professeur agrégé, Université Paris IV-Sorbonne (75)

Académie de Poitiers Marie-Bénédicte Jurjuman, professeur certifié, Collège Émile Zola (17)

Académie de Polynésie Sophie Baptendier, professeur certifié, Collège-Lycée La Mennais

Académie de Reims Martine Lemaire, professeur certifié, Collège Raymond Sirot (51) Delphine Noblot, professeur certifié, Collège Notre-Dame (51)

Académie de Rennes Jacqueline Cojean-Champion, professeur certifié, Collège Jean

Monnet (35)

Sophie Fortin, professeur agrégé, Lycée Félix Le Dantec (22) Véronique Gougay, professeur certifié, Collège Saint Jean La Salle (56) Béatrice Le Digabel, professeur certifié, Collège du Pays des Abers

(29)

Armelle Le Gall, professeur certifié, Collège Paul Langevin (29) Carine Le Roy, professeur certifié, Collège Chombart de Lauwe (22) Murielle Sabrina Tanter, professeur certifié, Collège La Sablière (29)

Académie de Rouen

Gérard (68)

Académie de Toulouse Sylvie Anahory, professeur certifié, Collège Saint-Joseph (81) Vincent Augeay, professeur en bivalence, Collège Sainte-Hélène (46) Caroline Badreau, professeur certifié, Collège Léon Cazeneuve (31) Natalie Banabila, professeur certifié, Ensemble scolaire Notre-Dame (81) Eric Castillo, professeur certifié, Collège Nicolas Vauquelin (31) Marie Cayre, professeur certifié, Collège Jean Rostand (82) Chantal Chive, professeur agrégé, Collège Lakanal (09) Hélène Grauby, professeur certifié, Collège Jean Moulin (12) Marie-Alice Laffargue, professeur certifié, Ensemble scolaire PradeauLa Sède (65)

Frédérique Montamat, professeur certifié, Collège Francois Verdier (09) Fabienne Plégat-Soutjis, professeur certifié et Docteur es lettres,

Collège André Abbal (31) Céline Rusjan, professeur certifié, Collège Beau Regard (32) Perrine Ternisien, professeur certifié, Collège Notre-Dame (82)

Académie de Versailles Camille Brunet, professeur certifié, Collège de Guinette (91) Massarah Castelain, professeur certifié, Collège Doucet-Perrin (92) Isabelle d’Orsetti, professeur agrégé, Lycée Marie Curie (92) Mélanie Delunsch, professeur certifié, Collège Parc aux charrettes (95) Diana Dreux, professeur certifié, Collège Parc de Villeroy (91) Aurélie Foucault, professeur certifié, Collège Émile Zola (78) Aline Georges Daverdon, professeur certifié, Collège Jean Moulin (95) Marie-Aimée Girard, professeur certifié, Collège Malmaison (92) Charlotte Guadet, professeur agrégé, Collège Jean Moulin (78) Nicolas Guillin, professeur certifié, Collège Jean Vilar (91) Aude Koopmann, professeur certifié, Collège Jean-Philippe Rameau (78) Marianne Martin, professeur certifié, Collège Les Coutures (95) Carole Mielot, professeur agrégé, Collège Michel Vignaud (91) Anne-Catherine Mourgue, professeur certifié, Collège Darius

Milhaud (78)

Sandra Mussler, professeur certifié, Collège Ariane (95) Elisabeth Pinto, professeur bi-admissible, Collège Alfred De Vigny (92) Lucile Plazenet, professeur, Collège Notre-Dame (91) Thomas Rabin, professeur certifié, Collège L’Agiot (78) Christophe Stintzy, professeur certifié, Collège Le Racinay (78) Stefany Techoueyres, professeur certifié, Collège Stendhal (95) Émilie Wujec, professeur certifié, Collège Gustave Courbet (78)

Étranger Michèle Bauer, professeur en bivalence, Collège Willow Glen High School

Anne-Sophie Dehalu, professeur agrégé, Athénée Royal de Montegnée (Belgique)

Béatrice Kegelin, professeur certifié, École Moser (Suisse) François Morand, professeur certifié, Collège Lycée Guebré-Mariam

Nadya Benyounes, professeur documentaliste, CRDP Haute-Normandie (76)

Lucie Fantou, professeur certifié, Collège Georges Brassens (76)

Relecteurs Karine Bellier – Christina Bouet – Isabelle Cipan – Florent Cistac – Valérie Cochard – Danielle Cucchi – Carole Dupin – Rachel Huart – Éléonore Jouatte – Amandine Laborie – Armelle Malcoste-Lomenech – Fatine Marsepoil – Sandrine Noyer – Christine Perdaems – Isabelle Roux – Claire Sicard – Stephany Sumyk – Julie Trupin Deschamps – Janique Vereecque

Avant propos Organisation générale du manuel Le manuel est composé de deux parties principales : une partie « Textes et Images », consacrée à la littérature, à l’Histoire des arts, au lexique et à l’expression écrite et orale, et une partie « Langue ». Il est conçu comme un réservoir de ressources et d’activités riche et complet, mettant en œuvre l’ensemble du nouveau programme de 6e, et dans lequel l’enseignant vient puiser pour construire librement sa progression pédagogique, adaptée à la réalité de la classe dont il a la charge. Nous avons donc privilégié la clarté et la souplesse d’utilisation : les chapitres sont regroupés selon les entrées du programme de lecture, et la partie langue ne dépend pas de l’organisation des chapitres. Néanmoins, de nombreux renvois vers la langue sont proposés en littérature.

La partie « Textes et Images » Elle comprend huit chapitres, permettant de traiter l’ensemble du nouveau programme de lecture : 2 Deux chapitres sont consacrés aux contes et récits merveilleux. Le premier se concentre sur le conte traditionnel européen, le second ouvre sur la dimension universelle du conte. 2 Trois chapitres sont consacrés aux textes de l’Antiquité : l’un porte sur « les récits des origines » ; l’autre fait découvrir les grands héros de l’Antiquité greco-latine et le troisième propose une étude des Métamorphoses d’Ovide. 2 Deux chapitres constituent une initiation à la poésie, l’un fait découvrir les caractéristiques mais aussi la diversité des formes poétiques, l’autre porte sur les Fables de La Fontaine. 2 Un chapitre enfin se veut une initiation au théâtre : il propose l’étude d’une comédie classique, Le Médecin malgré lui, puis ouvre sur le théâtre contemporain à travers deux pièces de Jean Tardieu. Des conseils de lectures cursives mais aussi de films sont proposés à la fin de chaque chapitre.

La partie « Étude de la langue » Elle est composée de 50 fiches, réparties entre grammaire, orthographe et lexique, qui couvrent l’ensemble du programme, mais proposent également des rappels des notions vues en primaire ainsi que des rubriques pour aller plus loin que le programme de 6e. Ces fiches font référence aux œuvres littéraires étudiées, mais ne sont pas liées de manière étroite à un chapitre en particulier, pour laisser à l’enseignant la liberté de les utiliser en fonction de son projet annuel. Elles ont été conçues dans une démarche inductive et progressive d’acquisition des connaissances, allant de l’observation de faits de langue au réinvestissement des connaissances acquises dans des exercices d’écriture.

De nombreux extraits littéraires permettent de travailler les faits de langue dans un contexte authentique et sont autant d’occasions de découvrir d’autres œuvres que celles proposées dans la première partie du manuel. Tous les exercices sont au format numérique en accès libre sur notre site, ce qui facilite la mise en place d’une pédagogie différenciée au sein de la classe.

L’Histoire des arts Comme dans les manuels précédents, une place de choix est accordée à l’Histoire des arts, afin de permettre à l’élève d’approfondir sa culture artistique et d’éveiller sa curiosité. Un dossier est proposé dans chaque chapitre de littérature, invitant à des prolongements interdisciplinaires, avec les arts plastiques bien évidemment, mais aussi avec l’histoire-géographie-éducation civique. Les images accompagnant les textes ne sont pas de simples illustrations : nous les avons choisies parce que nous pensons qu’elles peuvent faire écho aux textes qu’elles accompagnent, et la plupart sont accompagnées d’un questionnaire de lecture d’image qui invite à les étudier pour elles-mêmes et en résonance avec les textes littéraires. Une fiche méthodologique sur la lecture de l’image fixe donne aux élèves de solides outils d’analyse et de nombreux conseils de méthode.

Le socle commun de compétences Chaque chapitre comprend une rubrique intitulée « Socle commun » dans laquelle on trouve un tableau qui récapitule les compétences plus précisément travaillées dans le chapitre en les liant aux activités concernées. Un grand tableau situé tout à la fin du manuel donne une vision d’ensemble des compétences qui peuvent être travaillées dans les différentes parties du manuel.

De nombreuses ressources supplémentaires sur notre site En plus du manuel complet, vous trouverez : 2 des exercices et des textes complémentaires ; 2 des rappels et des approfondissements en langue ; 2 des vidéos de l’INA ainsi que des renvois vers d’autres vidéos et sites internet en lien avec le contenu de la partie « Textes et Images ». Ces ressources sont annoncées dans le manuel par le signe 100 % web .

Cycle d’adaptation – Classe de sixième Les objectifs et les principes de mise en œuvre des programmes sont développés dans le préambule auquel les professeurs sont invités à se reporter pour organiser l’enseignement dans le cadre des domaines suivants. L’étude de la langue, indispensable en elle-même, se met au service de la pratique constante de la lecture et de l’expression écrite et orale.

I. L’étude de la langue 1. Grammaire L’analyse de la phrase – la phrase verbale/non verbale ; – la phrase simple (un seul noyau verbal) ; – les quatre types de phrase (déclarative, interrogative, injonctive, exclamative) ; – la phrase affirmative/la phrase négative ; – l’interrogation totale et l’interrogation partielle (marques écrites et orales) ; – initiation à la phrase complexe (plusieurs noyaux verbaux).

Les classes de mots – le nom et ses déterminants : les articles, indéfinis, définis, partitifs ; distinction entre des article indéfini, des article défini contracté ; du article partitif, du article défini contracté ; le déterminant possessif ; le déterminant démonstratif ; – le verbe (savoir l’analyser en donnant son infinitif, son groupe, son temps, son mode, sa personne ; cette analyse se complexifiera au fur et à mesure que la connaissance du verbe sera approfondie) ; – les pronoms : les pronoms personnels (leurs formes et leurs fonctions ; distinction entre la, les déterminants et pronoms) ; les pronoms possessifs ; les pronoms démonstratifs ; – l’adjectif qualificatif (il s’ajoute au nom pour le qualifier, s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il qualifie).

Les fonctions grammaticales – le sujet du verbe (le groupe nominal et le pronom ; le sujet déplacé ou inversé) ; – les compléments d’objet du verbe (direct, indirect, second) ; – les groupes nominaux compléments circonstanciels (mobiles et supprimables, valeurs de moyen et de manière, de temps et de lieu) ; – l’épithète ; – l’attribut du sujet ; (distinction attribut/complément d’objet direct).

La conjugaison du verbe – l’infinitif et les trois groupes verbaux ; – l’indicatif (temps simples et temps composés ; y compris le conditionnel) : étude systématique, avec décomposition des formes en éléments ; – l’impératif.

Les valeurs des temps verbaux – se situer dans le temps : passé/présent/futur ; – le présent (présent de vérité générale, présent d’actualité, présent de narration) ; – le passé simple et l’imparfait (premier plan et arrière-plan dans un récit ; l’imparfait dans la description ; le passé simple dans la narration ; action ou état borné/non borné) ; – le passé composé (extension de son usage due à la disparition du passé simple à l’oral) ; – le futur (valeur temporelle de projection dans l’avenir ; valeurs modales de futur catégorique ou de futur de supposition).

2. Orthographe Orthographe grammaticale – les accords dans le groupe nominal (l’adjectif, le déterminant, le nom) ; – l’accord simple sujet-verbe et sujet-attribut ; – l’accord du participe passé avec être et avoir (cas simples) ; – la morphologie du verbe à l’indicatif : 1er, 2e et 3e groupes, en lien

avec les conjugaisons du programme (les verbes morphologiquement réguliers) ; – les pluriels en -aux, -eux, -oux ; – la ponctuation : les divers points, la virgule, les guillemets, les parenthèses, les tirets.

Orthographe lexicale – les signes auxiliaires : tréma, apostrophe, trait d’union ; – l’accentuation de -e- ; – majuscule ou minuscule.

Quelques homonymes ou homophones – distingués par l’accent : à/a ; la/l’a/l’as/là ; mur/mûr… – autres : et/est ; mais/mes ; on/ont ; ce/se ; ces/ses ; son/sont, etc.

3. Lexique L’étude du lexique vise à enrichir le vocabulaire des élèves de façon structurée à partir de réseaux de mots. Ces réseaux se rapportent à des domaines lexicaux définis pour chaque niveau. Ils se constituent à l’aide de notions lexicales dont la progression se poursuit au cours des quatre années de collège.

Domaines lexicaux – vocabulaire des émotions ; – vocabulaire des religions (croyances et pratiques religieuses dans l’Antiquité) ; – vocabulaire des genres littéraires (conte, récit).

Notions lexicales – formation des mots : radical, préfixation, suffixation, composition, dérivation, familles de mots, initiation à l’étymologie ; – sens propre et sens figuré ; – niveaux de langue ; – reprises et substituts du nom (en lien avec l’étude des classes grammaticales : les noms et pronoms) ; – synonymie, antonymie, paronymie. Pour mettre ce travail en cohérence avec les activités de lecture et d’écriture, le professeur construit des réseaux de mots à partir d’entrées lexicales choisies en relation avec les œuvres étudiées. Il peut, par exemple, privilégier les pistes suivantes : – la métamorphose ; – les attitudes et mouvements du corps ; – l’art de la narration ; – les jeux sur les mots et sur les sons.

II. La lecture La progression pédagogique du professeur s’attache à traiter toutes les entrées du programme de lecture, certaines pouvant faire l’objet de plusieurs lectures d’œuvres. Les œuvres qu’elle retient sont étudiées en œuvre intégrale ou par groupements de textes en classe ; elles peuvent aussi faire l’objet d’une lecture cursive en dehors du temps scolaire. Un projet d’organisation raisonnable au regard des objectifs poursuivis par ces programmes comprend la lecture d’au moins trois œuvres intégrales et trois groupements de textes étudiés en classe, et trois œuvres lues en lecture cursive en dehors du temps scolaire. Pour certaines œuvres, une version modernisée ou une adaptation de qualité est recommandée ; un astérisque les signale. Le programme rassemble des propositions parmi lesquelles le professeur est libre de faire des choix à l’intérieur des rubriques, selon le niveau de sa classe et son projet d’enseignement.

1. Textes de l’Antiquité Le professeur fait lire des extraits choisis parmi les œuvres suivantes : – Le Récit de Gilgamesh*; – La Bible*, – L’Iliade*, L’Odyssée* d’Homère ;

– L’Énéide* de Virgile ; – Les Métamorphoses* d’Ovide.

2. Contes et récits merveilleux Le professeur fait lire au moins deux contes choisis parmi les œuvres suivantes : – Les Mille et Une Nuits* ; – Contes de Charles Perrault, de Madame d’Aulnoy, des frères Grimm, de Hans-Christian Andersen ; – Alice au pays des merveilles* de Lewis Carroll ; – Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry ; – Petit Bodiel et autres contes de la savane ; Il n’y a pas de petite querelle de Amadou Hampâté Bâ ; – Contes, Nouveaux contes d’Amadou Koumba de Birago Diop ; – La Belle Histoire de Leuk-le-lièvre de Léopold Sédar Senghor.

3. Initiation à la poésie Le professeur choisit : – des poèmes en vers réguliers, des poèmes en vers libres ou variés, des calligrammes, des haïkus ou des chansons, du Moyen Âge au XXIe siècle, pour faire découvrir la diversité des formes et motifs poétiques ; – des Fables de Jean de La Fontaine (choisies dans les Livres I à VI).

4. Initiation au théâtre Le professeur fait lire, intégralement ou par extraits, au choix : – une pièce de Molière : par exemple Le Médecin volant, L’Amour médecin, Le Médecin malgré lui, Le Sicilien ou l’amour peintre ; – une courte pièce, choisie par exemple parmi celles des auteurs du XXe siècle suivants : Jean Tardieu, Roland Dubillard, René de Obaldia.

5. Étude de l’image L’approche de l’image est toujours mise en relation avec des pratiques de lecture, d’écriture ou d’oral. Elle est renforcée par l’initiation à l’histoire des arts. La lecture de l’image a sa place en préparation, accompagnement, prolongement des textes et thèmes abordés durant l’année : en classe de Sixième, le professeur puise principalement dans l’iconographie très riche liée aux textes de l’Antiquité et à leur représentation au fil des siècles. Il procède aussi à l’étude comparative d’images représentant les mêmes épisodes, par exemple le jugement de Pâris, la chute de Troie, la rencontre des Sirènes ou encore la construction de la tour de Babel ; la confrontation des différentes versions d’un même sujet conduit l’élève à réfléchir sur les intentions des artistes, sur la visée de leurs œuvres respectives. Le professeur fait prendre conscience de l’existence de différents types d’images fixes et animées (tableaux, photographies, publicité, bandes dessinées, films, etc.), ainsi que de leurs différentes fonctions. Parmi celles-ci, il privilégie la fonction narrative, pour laquelle les fresques, les polyptyques ou la bande dessinée, entre autres, fournissent des exemples. En ce qui concerne les outils d’analyse, des entrées simples, aisées à mettre en œuvre, sont retenues pour la Sixième : premières notions de cadrage, de composition, dont l’étude des plans.

III. L’expression écrite L’écriture s’apprend : elle nécessite dès la Sixième un enseignement rigoureux et un entraînement régulier.

1. Objectifs L’objectif prioritaire à atteindre à la fin de la classe de Sixième est la rédaction d’un texte narratif correct et cohérent d’une page environ (une vingtaine de lignes). L’élève doit pouvoir présenter son texte de manière lisible, avec une graphie claire et régulière. Il doit veiller à la correction de la langue et de la ponctuation. Il apprend à organiser son texte en paragraphes et à ménager des alinéas. En Sixième, on privilégie la rédaction de textes narratifs dans lesquels l’élève exerce ses capacités d’invention. Il peut y insérer des descriptions et des dialogues.

2. Modalités de mise en œuvre Le professeur saisit toutes les occasions pour susciter le goût et le plaisir d’écrire. Il fait prendre conscience à l’élève du rôle de l’écrit

dans notre société. Il veille à varier les consignes, les types d’exercices et les modes d’évaluation. Pour développer les compétences rédactionnelles de l’élève, le professeur insiste sur la nécessité de se faire comprendre, de prendre en compte son destinataire et de s’adapter à la situation de communication définie par les consignes. Il incite l’élève à recourir aux dictionnaires dans la phase d’écriture. L’élève utilise régulièrement le brouillon, puisque c’est le lieu de l’invention et de l’organisation des idées. Il comprend ainsi la nécessité de revenir sur son propre travail afin de l’améliorer. L’apprentissage de l’écriture passe par une pratique régulière et progressive. Le professeur initie progressivement l’élève à l’élaboration d’une trace écrite : préparation, synthèse ou réinvestissement du travail effectué en classe. Des séances spécifiques sont par ailleurs consacrées à l’expression écrite. À partir d’une recherche d’idées, guidée par le professeur ou librement menée, l’élève peut effectuer une exploration du langage, de ses ressources et de ses contraintes. En ce sens, l’apprentissage de l’écriture est étroitement lié à l’étude de la langue et s’appuie de façon rigoureuse sur l’étude du lexique et des structures grammaticales. L’élève s’habitue aussi peu à peu à structurer ses écrits en améliorant leur cohérence. Les textes littéraires fournissent des modèles à imiter, permettant de s’inspirer fructueusement de leur structure (celle du conte ou de la fable par exemple), de la thématique qu’ils développent, de leur mise en mots. Il est souhaitable les élèves rédigent un devoir complet et abouti au moins toutes les trois semaines. Modeste dans sa longueur et son contenu au début de la Sixième, il s’étoffe et s’enrichit au cours de l’année. Ponctuellement, un devoir déjà rédigé peut donner lieu à une réécriture partielle et personnelle afin de l’améliorer. L’utilisation du traitement de texte, et plus largement des TIC, peut apporter une aide précieuse dans les différentes étapes de la rédaction.

3. Travaux d’écriture – récits rendant compte d’une expérience personnelle (l’élève peut éventuellement y exprimer sa propre appréciation, ses émotions et ses sensations) ; – écrits en relation avec le programme de lecture : une courte fable, un conte ou une partie de conte, un épisode épique, une courte scène de théâtre ; – textes favorisant l’expression poétique ; – narrations à partir des œuvres étudiées dans le cadre de l’histoire des arts ; – écrits à partir de supports divers permettant de développer des qualités d’imagination (images, objets, documents audio-visuels). Une écriture longue peut être envisagée de façon individuelle ou collective, notamment la rédaction d’un conte.

IV. L’expression orale En classe de Sixième, l’apprentissage de l’oral vise prioritairement les objectifs suivants : – identifier les différentes situations de communication orale et ce qu’elles impliquent ; – s’exprimer de façon audible et compréhensible, dans un niveau de langue approprié ; – écouter et prendre en compte la parole d’autrui ; – raconter une expérience (épisode vécu, lecture, film, visite, etc.). Les élèves pratiquent régulièrement la lecture à haute voix et la récitation, en insistant sur la nécessaire mise en valeur du texte.

V. L’histoire des arts La priorité est accordée à l’Antiquité, l’étude des textes fondateurs permettant de mettre en valeur la thématique « Arts, mythes et religions ». C’est l’occasion de sensibiliser les élèves au fait religieux et de leur faire découvrir, en liaison avec la lecture des textes, des œuvres d’art antique et moderne, leur attention se portant principalement sur des sujets et des figures mythiques. Certains textes appellent un regard sur le travail des illustrateurs, sur la représentation du texte théâtral ou sur les adaptations cinématographiques. L’écoute d’œuvres musicales peut aussi compléter l’étude littéraire de certains textes.

1 Le conte traditionnel

2 Le conte, un genre

européen

✔ Étudier les caractéristiques du conte traditionnel européen. ✔ Découvrir de quelles manières les artistes et publicitaires s’en inspirent.

universel

✔ Découvrir des contes du monde entier. ✔ Identifier les différentes fonctions des contes. 14

Textes et images 1. La structure du conte : Jacob et Wilhelm Grimm, « Le Roi Grenouille » ..................................... 16 2. Les personnages du conte : « Cendrillon », « Les Fées », « Le Petit Poucet »................................. 20 3. Le merveilleux dans le conte : « Barbe Bleue », « Hansel et Gretel », « Le Petit Poucet », « La Petite Sirène » .................................................. 23 4. Aux frontières du merveilleux : Hans Christian Andersen, « Les Habits neufs du Grand-Duc » ............ 27

Textes et images 1. Quand la vie ne tient qu’à un conte : Les Mille et Une nuits ............................................... 42 2. Trois fois rien ? : Amadou Hampâté Bâ, « Il n’y a pas de petite querelle » ............................... 44 3. De l’intérêt des ragots : Birago Diop, « Les Mauvaises Compagnies » .................................48 4. Voilà pourquoi : Natha Caputo, « Histoire de Ho-I l’archer », Nguyên Xuân Hùng, « Le Buffle, le Tigre et l’Intelligence »..........................51

Histoire des arts

Histoire des arts Le conte traditionnel repris et parodié ....................... 30

Synthèse et propositions de lecture

34

Lexique

35

Expression écrite et orale

36

Évaluations et socle commun

38

Jacob et Wilhelm Grimm, « Les Ducats tombés du ciel »

Compléments sur lelivrescolaire.fr

40

100 % web

L’art de raconter....................................................... 54

Synthèse et propositions de lecture

56

Lexique

57

Expression écrite et orale

58

Évaluations et socle commun

60

Antoine Galland, « Aladdin ou la Lampe merveilleuse »

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100 % web

3 Récits des origines

4 Les grands héros de l’Antiquité

✔ Lire de grands récits des origines et découvrir leur héritage artistique et culturel. ✔ Prendre conscience que les religions chrétienne, juive, musulmane mais aussi gréco-latine voire sumérienne ont un fond commun. 62

Textes et images

Textes et images

1. La création du monde : La Bible, Le Coran, Gilgamesh, Les Métamorphoses ............................... 64 2. La première faute : La Bible, Le Coran, Gilgamesh............................................................... 69 3. Le déluge : La Bible, Le Coran, Gilgamesh, Les Métamorphoses ................................................. 73 4. La tour de Babel : La Bible .................................... 79

1. Le combat d’Achille contre Hector : Homère, L’Iliade ....................................................... 90 2. Ulysse et Calypso : Homère, L’Odyssée .................. 92 3. Ulysse en mer : Homère, L’Odyssée ....................... 95 4. Énée fuit Troie : Virgile, L’Énéide............................98 5. Énée aux Enfers : Virgile, L’Énéide......................... 101

Histoire des arts

Histoire des arts Le mythe de la tour de Babel .....................................80

Synthèse et propositions de lecture

82

Lexique

83

Expression écrite et orale

84

Évaluations et socle commun

86

La création d’Adam et Ève (la Bible) 100 % web Deucalion et Pyrrha (Les Métamorphoses) Abraham et Isaac (la Bible)

Compléments sur lelivrescolaire.fr

✔ Découvrir différentes facettes du héros antique à travers trois grands héros : Achille, Ulysse et Énée. ✔ Lire des épisodes célèbres des épopées gréco-latines. 88

100 % web

Du héros antique au héros moderne .........................104

Synthèse et propositions de lecture

106

Lexique

107

Expression écrite et orale

108

Évaluations et socle commun

110

Homère, « Ulysse et l’épreuve de l’arc »

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100 % web

5 Les Métamorphoses

6 Entrer en poésie

d’Ovide

✔ Découvrir une œuvre du patrimoine et son héritage artistique. ✔ Comprendre les fonctions de ces récits de métamorphoses. 112

Textes et images 1. Apollon et Daphné ............................................... 114 2. Pallas et Arachné ................................................ 116 3. Pygmalion et Galatée .......................................... 118 4. Écho et Narcisse .................................................120 5. Dédale et Icare ....................................................123

Histoire des arts L’art de la métamorphose ........................................126

Synthèse et propositions de lecture

128

Lexique

129

Expression écrite et orale

130

Évaluations et socle commun

132

Ovide, « Latone et les paysans de Lycie »

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100 % web

✔ Lire des poèmes de formes et d’époques variées. ✔ Comprendre ce qu’est la poésie. 134

Textes et images 1. Le poème de forme régulière : Victor Hugo, Alphonse Daudet ....................................................136 2. Jeux sonores en poésie : Guillaume de Machaut, Paul Verlaine, Charles Dobzynski ..........138 3. Jeux visuels en poésie : Vette de Fonclare, Daniel Brugès, Claudette Villia-Chantrie ................... 141 4. Le haïku au fil des saisons : Kobayashi Issa et autres poètes ......................................................144 5. Qu’est-ce qu’être poète ? : Nicolas Boileau, Eugène Guillevic, Christian Da Silva, Jean-Pierre Siméon, Henriette Major .........................................146

Histoire des arts « Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or » ..........149

Synthèse et propositions de lecture

152

Lexique

153

Expression écrite et orale

154

Évaluations et socle commun

156

Jacques Roubaud, « Le Lombric »

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100 % web

7 « Je me sers d’ani-

8 Au théâtre !

maux pour instruire les hommes. »

✔ Connaitre les caractéristiques des fables. ✔ Comprendre que La Fontaine s’inspire d’auteurs antiques et inspire à son tour des auteurs d’aujourd’hui.

✔ Découvrir le théâtre, du texte à la scène. ✔ Découvrir le genre de la comédie, d’hier à aujourd’hui.

178

Textes et images 158

Textes et images 1. Qu’est-ce qu’une fable ? : Jean de La Fontaine, « La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf », « Le Laboureur et ses enfants ».................160 2. Les personnages de la fable : Jean de La Fontaine, « La Cigale et la Fourmi » .........................................162 3. Les origines de la fable : Ésope, Phèdre, Jean de La Fontaine, « Le Renard et la Cigogne » ...............164 4. La modernité de la fable : Jean de La Fontaine, « Le Loup et le Chien », Léopold Sédar Senghor et Abdoulaye Sadji, « Leuk-le-lièvre », Maxime-Léry, « Le Chat, le Loup et le Chien » .................................167

Histoire des arts Les animaux dans les campagnes ............................170

1. « Sac à vin ! » : Molière, Le Médecin malgré lui (I, 1)....................................................... 180 2. Sganarelle, médecin malgré lui : Molière, Le Médecin malgré lui (II, 4) .................................... 182 3. Sganarelle fait des miracles : Molière, Le Médecin malgré lui (III, 6) ................................... 184 4. Une rencontre très… : Jean Tardieu, Finissez vos phrases ........................................................... 186 5. L’impossible aveu : Jean Tardieu, Oswald et Zénaïde ............................................................. 188

Histoire des arts Les lieux de théâtre à l’époque de Molière ................190

Synthèse et propositions de lecture

192

Lexique

193

Synthèse et propositions de lecture

172

Expression écrite et orale

194

Lexique

173

Évaluations et socle commun

198

Expression écrite et orale

174

Évaluations et socle commun

176

Molière, L’Amour médecin (I, 3)

Compléments sur lelivrescolaire.fr Jean de La Fontaine, « Le Corbeau et le Renard »

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100 % web

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Grammaire

Orthographe

La phrase

Orthographe grammaticale et lexicale

1. La phrase verbale et la phrase non verbale............ 202 2. La phrase simple et la phrase complexe............... 204 3. Les quatre types de phrases................................ 206 4. Les deux formes de phrases................................. 209 5. Je vérifie mes connaissances !............................... 211

1. Le féminin des noms et des adjectifs..................... 256 2. Le pluriel des noms et des adjectifs...................... 258 3. Les accords dans le groupe nominal et l’accord de l’adjectif........................................ 260 4. Les accords avec le sujet..................................... 262 5. Les accords du participe passé............................. 264 6. La ponctuation de la phrase et du dialogue........... 266 7. Les signes auxiliaires de ponctuation................... 268 8. L’accentuation du -e-........................................... 269 9. L’emploi de la majuscule..................................... 270 10. Je vérifie mes connaissances !..............................271

Les classes grammaticales 6. Le verbe..............................................................212 7. Le nom et le groupe nominal.................................214 8. Les déterminants.................................................216 9. Les pronoms personnels...................................... 220 10. Les pronoms possessifs et démonstratifs............ 222 11. L’adjectif qualificatif........................................... 224 12. Je vérifie mes connaissances !............................. 225

Les fonctions grammaticales 13. Le sujet du verbe............................................... 226 14. Les compléments d’objet du verbe : COD, COI et COS................................................ 229 15. L’attribut du sujet.............................................. 232 16. L’épithète.......................................................... 234 17. Les compléments circonstanciels........................ 235 18. Je vérifie mes connaissances !............................. 237

Conjugaison et valeurs des temps 19. Le présent de l’indicatif : conjugaison................. 238 20. Le présent de l’indicatif : valeurs.........................241 21. L’imparfait et le passé simple de l’indicatif : conjugaison...................................................... 242 22. L’imparfait et le passé simple de l’indicatif : valeurs............................................................ 245 23. Le futur simple de l’indicatif et le présent du conditionnel............................. 247 24. Le présent de l’impératif.................................... 250 25. Les temps composés : conjugaison......................251 26. Les temps composés : valeurs............................ 253 27. Je vérifie mes connaissances !..............................255

Homonymes et homophones 11. Les homophones distingués par l’accent............. 272 12. Autres homophones importants......................... 274 13. Les terminaisons des verbes en -é (-e-s), -er, -ez............................................ 276 14. Je vérifie mes connaissances !............................. 277

Exercices de synthèse 15. Exercices de réécriture....................................... 278 16. Textes à corriger................................................ 279 17. Dictées.............................................................. 280

Lexique 1. La formation des mots......................................... 282 2. Initiation à l’étymologie latine et grecque............. 284 3. Le sens propre et le sens figuré............................288 4. Synonyme, antonyme, paronyme......................... 290 5. Les niveaux de langue......................................... 292 6. Je vérifie mes connaissances !.............................. 295

Fiches méthodologiques 1. Réaliser un travail d’écriture................................. 296 2. Tenir un carnet de lecture.................................... 298 3. Lire une image fixe.............................................. 299

Annexes Tableaux de conjugaison ....................................... 304 Glossaire ............................................................... 313 Index des auteurs et des artistes ............................. 315 Frise chronologique ............................................... 318

1

Le conte traditionnel européen ✔ Étudier les caractéristiques du conte traditionnel européen. ✔ Découvrir de quelle manière les artistes et les publicitaires s’inspirent du conte traditionnel.

Textes et images 1. La structure du conte (Jacob et Wilhelm Grimm, « Le Roi grenouille ») Étudier la structure du conte.

16

2. Les personnages du conte (extraits de Charles Perrault) Étudier les caractéristiques des personnages de conte.

20

3. Le merveilleux dans le conte (extraits de Grimm, Andersen et Perrault) Étudier différents aspects du merveilleux dans le conte.

23

4. Aux frontières du merveilleux (Hans Christian Andersen, « Les Habits neufs du Grand-Duc ») Lire un conte qui joue avec le merveilleux.

27

Histoire des arts

30

Le conte traditionnel repris et parodié (bande dessinée, photographie, publicité) Découvrir de quelles manières les artistes et les publicitaires s’inspirent du conte traditionnel.

Synthèse et propositions de lecture

34

Lexique

35

Expression écrite et orale

36

Évaluations et socle commun

38

Jacob et Wilhelm Grimm, « Les Ducats tombés du ciel »

Compléments sur lelivrescolaire.fr 2 Des vidéos INA et d’autres ressources pour approfondir le chapitre 2 Des exercices et des propositions de lecture supplémentaires

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0 ANTIQUITÉ

500

1000 MOYEN ÂGE

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XVI e-XVIII e

XIX-XXI e

Charles Perrault (1628-1703) Jacob (1785-1863) et Wilhelm (1786-1859) Grimm Hans Christian Andersen (1805-1875) Gustave Doré (1832-1883) Walter Crane (1845-1915) W.R. Symonds (1851-1934) Henri J. Ford (1860-1941)

Warwick Goble (1862-1943) Adolf Münzer (1870-1953) Monro S. Orr (1874-1955) Marcel Gotlib (né en 1934)

Anne Grahame Johnstone, Hans Christian Andersen, aquarelle sur papier, XXe siècle (collection privée).

Lecture d’image 1. a) Deux mondes différents sont représentés sur cette image. Lesquels ? b) Quel lien peut-on imaginer entre eux ? 2. a) Quels personnages caractéristiques des contes merveilleux reconnaissez-vous ? b) Citez d’autres personnages que l’on trouve souvent dans les contes. 3. Quels lieux caractéristiques des contes reconnaissez-vous sur cette image ? 4. L’homme assis au bureau est Hans Christian Andersen. Connaissez-vous un conte écrit par lui ? Si oui, résumez-le à vos camarades. Sinon, résumez un autre conte que vous connaissez. 5. Qu’est-ce qu’un conte ? Proposez votre définition. 1. Le conte traditionnel européen

15

Textes & Images

La structure du conte

1

Le Roi Grenouille

5

Les frères Grimm,

Jacob (1785-1863) et Wilhelm (1786-1859), sont deux spécialistes de la langue et de la littérature allemandes, qui ont décidé un jour de recueillir et de mettre par écrit les contes populaires traditionnels de leur pays afin de les faire connaître. Leur recueil, intitulé Contes d’enfants et du foyer, connaît un immense succès.

10

15

20

1. Barboter : s’agiter dans l’eau

ou la boue.

I

l y a fort longtemps, quand les enchantements existaient encore, vivait un roi dont les filles étaient toutes belles. La plus jeune était si belle que le soleil lui-même, qui en a cependant tant vu, s’étonnait chaque fois qu’il illuminait son visage. Non loin du château du roi se trouvait une grande forêt sombre ; et dans cette forêt, sous un vieux tilleul, il y avait une fontaine. Quand il faisait chaud, la fille du roi partait dans le bois et s’asseyait au bord de la source fraîche ; puis quand elle s’ennuyait, elle prenait sa balle en or, la jetait en l’air et la rattrapait : c’était là son jeu favori. Mais il arriva une fois qu’elle manqua la balle, qui tomba sur le sol, roula tout droit dans la fontaine et disparut : l’eau était si profonde qu’on ne voyait pas le fond. La jeune fille se mit alors à pleurer, à pleurer de plus en plus fort. Alors qu’elle gémissait ainsi, quelqu’un lui cria : – Pourquoi pleures-tu, princesse ? Tes larmes attendriraient une pierre. Elle regarda autour d’elle pour voir d’où venait la voix et aperçut une grenouille qui tendait hors de l’eau sa grosse tête affreuse. – Ah ! c’est toi, vieille barboteuse1 ! lui dit-elle. Je pleure ma balle d’or qui est tombée dans la fontaine. – Cesse donc de pleurer, dit la grenouille. Je vais t’aider. Mais que me donneras-tu si je te rapporte ton jouet ? – Tout ce que tu voudras, chère grenouille : mes habits, mes perles, mes diamants et même la couronne d’or que je porte sur la tête. – Je ne veux ni de tes habits, ni de tes perles, ni de tes diamants, ni

William Robert Symonds, La Princesse et la Grenouille, 1894, huile sur toile, 110 x 112 cm, (Galeries d’art et musées Bradford, Angleterre).

16

Illustration de Warwick Goble pour Le Livre merveilleux, de Dinah Maria Craik, 1913.

de ta couronne. Mais si tu acceptes de m’aimer, si tu me prends comme compagne, si je peux m’asseoir à ta table, à côté de toi, manger dans ton assiette, boire dans ton gobelet et dor30 mir dans ton lit, si tu me promets tout cela, je plongerai au fond de la source et te rapporterai ta balle d’or. – D’accord ! je promets de t’accorder tout ce que tu veux, si tu la 35 retrouves. Mais en disant cela, elle pensait : « Elle vit là, dans l’eau, avec les siens. Comment pourrait-elle devenir la compagne d’un être humain ? » Dès que la grenouille eut obtenu sa promesse, elle mit la tête sous l’eau, plongea et réapparut peu après en tenant la balle entre ses lèvres. La fille du roi fut folle de joie. Elle prit la balle et partit en courant. – Attends ! Attends ! lui cria la grenouille. Emmène-moi avec toi ! Je ne peux pas courir aussi vite que toi ! Mais la jeune fille, qui se dépêchait de rentrer au château, ne l’écoutait pas et oublia bien vite la pauvre grenouille. Le lendemain, tandis que la princesse était à table avec le roi et toute la cour et qu’elle mangeait dans sa belle assiette d’or, on entendit quelque chose qui montait l’escalier de marbre en faisant : splitch ! splatch ! splitch ! splatch ! Puis on frappa à la porte et une voix dit : – Fille du roi, la plus jeune, ouvre-moi ! La princesse alla voir qui était là et quand elle ouvrit la porte, elle aperçut la grenouille. Elle referma alors bien vite et retourna à table, très inquiète. Le roi vit que son cœur battait fort et il lui demanda : – De quoi as-tu peur, mon enfant ? Y aurait-il un géant derrière la porte, qui viendrait te chercher ? – Oh ! non, répondit-elle, ce n’est pas un géant, mais une vilaine grenouille. – Et que te veut cette grenouille ? – Ah ! cher père ! Hier, alors que j’étais au bord de la fontaine et que je jouais avec ma balle d’or, celle-ci tomba dans l’eau. Cette grenouille me la rapporta, et je promis en échange de l’accepter comme compagne. Mais je n’imaginais pas qu’elle quitterait sa fontaine. Et voilà qu’elle est là dehors et veut venir auprès de moi. On frappa en effet une seconde fois à la porte et une voix dit : « Fille du roi, la plus jeune, ouvre-moi ! As-tu oublié ce que j’ai fait pour toi ? As-tu oublié ce que tu m’as promis Lorsque tu pleurais tant, hier, près du puits ? » Le roi dit alors : – Il ne faut jamais s’engager à la légère. Quand on fait des promesses, il faut les tenir. Va lui ouvrir. La jeune fille obéit à son père. La grenouille entra et la suivit en sautillant jusqu’au pied de sa chaise. 25

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1. Le conte traditionnel européen

17

Illustration de Walter Crane, 1874 (collection privée).

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– Prends-moi auprès de toi ! demanda-t-elle alors. La princesse hésita, mais le roi lui donna l’ordre d’obéir. Quand la grenouille fut installée sur la chaise, elle demanda à monter sur la table. Et quand elle y fut, elle dit : – Approche ta petite assiette d’or, pour que je puisse manger avec toi. La jeune fille approcha son assiette à contrecœur. La grenouille se régalait ; quant à la princesse, chaque bouchée lui restait en travers de la gorge. À la fin, la grenouille dit : – Allons, j’ai assez mangé et je suis fatiguée. Conduis-moi dans ta chambre et prépare ton lit de soie, pour que nous allions nous reposer ensemble. La fille du roi se mit à pleurer ; elle avait peur de toucher la peau froide de la grenouille. Et maintenant, celle-ci allait dormir dans son 2 On remarque que dans la plupart des petit lit tout propre ! Mais le roi se fâcha et dit : contes, les histoires sont construites de – Tu n’as pas le droit de mépriser celle qui la même manière, selon un même plan, t’a aidée quand tu étais dans le chagrin. que l’on a appelé schéma narratif et qui La princesse saisit alors la grenouille entre se divise en cinq étapes : deux doigts, la monta dans sa chambre et la 1. La situation initiale présente la situadéposa dans un coin. Quand elle fut couchée, tion de départ (lieu, époque, personnages), avant que l’action ne commence ; elle est la grenouille sauta près du lit et dit : généralement écrite à l’imparfait. – Prends-moi auprès de toi, sinon je le dirai 2. L’élément déclencheur est un fait ou une à ton père. action inhabituelle qui fait démarrer l’acLa princesse se mit en colère. Elle prit la tion ; il est généralement introduit par une grenouille et la lança de toutes ses forces contre expression comme « Un jour… », « Mais une le mur, en s’écriant : fois… », etc ; il est rédigé au passé simple. – Comme ça au moins tu dormiras, affreuse 3. Les péripéties sont les différents événegrenouille ! ments qui s’enchaînent dans le récit et qui Mais en retombant sur le sol, la grenouille se font avancer l’action. transforma en un beau prince au regard amou4. L’élément de résolution, à la fin du récit, reux. Il lui raconta qu’une méchante sorcière met fin à l’action et permet de retrouver une lui avait jeté un sort dont seule la princesse situation stable. pouvait le libérer. Puis il lui dit qu’ils partiraient 5. La situation finale est la situation sur tous deux le lendemain pour son royaume. Ils laquelle se termine le conte. s’endormirent alors l’un à côté de l’autre.

Repères

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Le lendemain matin, une voiture arriva, attelée de huit chevaux blancs. Ils avaient des plumets2 blancs sur la tête et leurs harnais3 étaient d’or. À l’arrière se tenait le valet du jeune roi, le fidèle Henri. Il avait eu tant de chagrin en voyant son seigneur transformé en grenouille qu’il s’était fait ceinturer la poitrine de trois cercles de fer pour que son cœur n’éclatât pas de douleur. Le fidèle Henri fit monter les jeunes gens dans la voiture et reprit sa place à l’arrière, tout heureux de voir son maître libéré du mauvais sort. Quand ils eurent roulé un certain temps, le prince entendit des craquements derrière lui, comme si quelque chose se brisait. Il tourna la tête et dit : – Henri, j’entends la voiture qui se brise ! – Non, maître, mon seigneur, ne craignez rien C’est la joie qui me libère des liens Dont je m’étais cerclé le cœur 2. Plumet : bouquet de plumes qui sert Pour contenir ma douleur d’ornement, de décoration. Le jour où cette horrible fée 3. Équipement des chevaux. En grenouille vous a transformé. Deux fois encore on entendit des craquements et le prince crut à nouveau que la voiture se brisait. Mais ce n’était que les cercles de fer du fidèle Henri, heureux de voir son seigneur délivré. J. et W. Grimm, « Le Roi Grenouille » ou « Henri de fer », Contes de l’enfance et du foyer, vol. 1, 1812, trad. Max Buchon, revue par Stanisław Eon du Val.

Questions sur le texte La situation initiale (l. 1 à 9) 1. Sait-on précisément où et quand se déroule l’histoire ? Recopiez les indications qui sont données. 2. Qui est le personnage principal ? Présentez-le.

L’élément déclencheur (l. 10 à 13) 3. Quel événement inhabituel, ou « problème », va faire démarrer l’action ? 4. a) Quelle réaction cela provoque-t-il chez le personnage principal ? b) À quoi peut-on s’attendre dans la suite de l’histoire ? 5. a) À quel temps étaient la plupart des verbes dans le premier paragraphe ? b) À quel temps sont-ils maintenant ? c) Selon vous, quelle est la raison de ce changement de temps ?

Les péripéties (l. 14 à 92) 6. a) Que propose la grenouille à la princesse ? b) Que demande-t-elle en échange ? 7. Pourquoi la jeune fille accepte-t-elle aussi facilement ce « pacte » ? Justifiez en citant le texte. 8. a) Quelle est sa réaction lorsque la grenouille vient frapper à sa porte, le lendemain ? b) Quel rôle joue alors son père ? 9. a) Quel épisode se répète entre les l. 48 à 87 ? b) Montrez, en citant le texte, que la princesse

trouve la situation de plus en plus répugnante. 10. À quel moment ne se contrôle-t-elle plus ? Citez le texte.

L’élément de résolution (l. 93 à 99) 11. Quelle est la conséquence inattendue du geste violent de la princesse ? 12. En quoi cela résout-il la situation de la princesse ?

La situation finale (l. 100 à 115) 13. L’histoire se termine-t-elle bien ou mal ? Justifiez. 14. Au début de l’histoire, l’héroïne était une petite fille. Qu’est-elle devenue à la fin du récit ? Pour aller plus loin 15. Quelle différence y a-t-il entre ce que demande la grenouille en échange de son aide et ce que proposait la princesse l. 22-23 ? 16. Comment expliquez-vous le geste de la princesse, quand elle jette la grenouille contre le mur ? Que voulait le prince grenouille ? 17. Selon vous, quelle pourrait être la leçon de ce conte ?

1. Le conte traditionnel européen

19

Textes & Images

Les personnages du conte

2

Cendrillon

Charles Perrault

(1628-1703) est un écrivain français de l’époque de Louis XIV. On le connaît aujourd’hui pour un petit recueil qu’il a publié à la fin de sa vie, intitulé Histoires ou contes du temps passé, avec des moralités (appelé aussi Contes de ma mère l’Oye), et dans lequel il a repris des contes populaires traditionnels en les écrivant à sa manière. Charles Perrault a fait du conte un genre littéraire reconnu.

5

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1. Noble. 2. Orgueilleuse. 3. De même caractère qu’elle. 4. Souffrir : supporter.

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5. Ici : pénibles, basses. 6. Les escaliers. 7. Sac rempli de paille et servant de matelas. 8. Dont le sol est recouvert de parquet. 9. La plus jeune. 10. De mauvaise qualité. 11. N’en était pas moins.

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I

l était une fois un gentilhomme1 qui épousa, en secondes noces, une femme, la plus hautaine et la plus fière2 qu’on eût jamais vue. Elle avait deux filles de son humeur3, et qui lui ressemblaient en toutes choses. Le mari avait, de son côté, une jeune fille, mais d’une douceur et d’une bonté sans exemple : elle tenait cela de sa mère, qui était la meilleure personne du monde. Les noces ne furent pas plus tôt faites que la belle-mère fit éclater sa mauvaise humeur : elle ne put souffrir4 les bonnes qualités de cette jeune enfant, qui rendaient ses filles encore plus haïssables. Elle la chargea des plus viles5 occupations de la maison : c’était elle qui nettoyait la vaisselle et les montées6, qui frottait la chambre de madame et celles de mesdemoiselles ses filles ; elle couchait tout au haut de la maison, dans un grenier, sur une méchante paillasse7, pendant que ses sœurs étaient dans des chambres parquetées8, où elles avaient des lits des plus à la mode, et des miroirs où elles se voyaient depuis les pieds jusqu’à la tête. La pauvre fille souffrait4 tout avec patience et n’osait s’en plaindre à son père, qui l’aurait grondée, parce que sa femme le gouvernait entièrement. Lorsqu’elle avait fait son ouvrage, elle s’allait mettre au coin de la cheminée, et s’asseoir dans les cendres, ce qui faisait qu’on l’appelait communément dans le logis Cucendron. La cadette9, qui n’était pas si malhonnête que son aînée, l’appelait Cendrillon. Cependant Cendrillon, avec ses méchants10 habits, ne laissait pas d’être11 cent fois plus belle que ses sœurs, quoique vêtues très magnifiquement. [Le fils du roi annonce qu’il organise un bal. Alors que Cendrillon aide ses demi-sœurs à se préparer, celles-ci se moquent cruellement d’elle : « On rirait bien, si on voyait un Cucendron aller au bal. »] Enfin l’heureux jour arriva ; on partit, et Cendrillon les suivit des yeux le plus longtemps qu’elle put. Lorsqu’elle ne les vit plus, elle se mit à pleurer. Sa marraine, qui la vit tout en pleurs, lui demanda ce qu’elle avait. « Je voudrais bien… je voudrais bien… » Elle pleurait si fort qu’elle ne put achever. Sa marraine, qui était fée, lui dit : « Tu voudrais bien aller au bal, n’est-ce pas ? – Hélas ! oui, dit Cendrillon en soupirant. – Eh bien ! seras-tu bonne fille ? dit sa marraine, je t’y ferai aller. » Charles Perrault, « Cendrillon ou la Petite Pantoufle de verre », Histoires ou contes du temps passé, 1697.

Adolf Münzer, Cendrillon au foyer, 1903, lithographie (Archiv for Kunst und Geschichte, Berlin).

Les Fées

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Retrouvez les contes en version intégrale, à lire ou à écouter. 10

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1. Au XVIIe siècle, l’honnêteté

désigne un ensemble de qualités : gentillesse, politesse, amabilité, etc. 2. Haine. 3. Environ deux kilomètres. 4. « Oui, bien sûr. »

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I

l était une fois une veuve qui avait deux filles ; l’aînée lui ressemblait si fort et d’humeur et de visage, que qui la voyait voyait la mère. Elles étaient toutes deux si désagréables et si orgueilleuses qu’on ne pouvait vivre avec elles. La cadette, qui était le vrai portrait de son Père pour la douceur et pour l’honnêteté1, était avec cela une des plus belles filles qu’on eût su voir. Comme on aime naturellement son semblable, cette mère était folle de sa fille aînée, et en même temps avait une aversion2 effroyable pour la cadette. Elle la faisait manger à la cuisine et travailler sans cesse. Il fallait entre autres choses que cette pauvre enfant allât deux fois le jour puiser de l’eau à une grande demi-lieue3 du logis, et qu’elle en rapportât plein une grande cruche. Un jour qu’elle était à cette fontaine, il vint à elle une pauvre femme qui la pria de lui donner à boire. « Oui-dà4, ma bonne mère, dit cette belle fille ; et rinçant aussitôt sa cruche, elle puisa de l’eau au plus bel endroit de la fontaine, et la lui présenta, soutenant toujours la cruche afin qu’elle bût plus aisément. La bonne femme, ayant bu, lui dit : – Vous êtes si belle, si bonne, et si honnête, que je ne puis m’empêcher de vous faire un don (car c’était une Fée qui avait pris la forme d’une pauvre femme de village, pour voir jusqu’où irait l’honnêteté de cette jeune fille). Je vous donne pour don, poursuivit la Fée, qu’à chaque parole que vous direz, il vous sortira de la bouche ou une Fleur, ou une Pierre précieuse. » Charles Perrault, « Les Fées », Histoires ou contes du temps passé, 1697. 1. Le conte traditionnel européen

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Le Petit Poucet

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I

l était fort petit, et quand il vint au monde, il n’était guère plus gros que le pouce, ce qui fit qu’on l’appela le petit Poucet. Ce pauvre enfant était le souffre-douleur de la maison, et on lui donnait toujours tort. Cependant il était le plus fin et le plus avisé de tous ses frères, et s’il parlait peu, il écoutait beaucoup. Charles Perrault, « Le Petit Poucet », Histoires ou contes du temps passé, 1697.

Repères 2 Les personnages de contes ne sont pas décrits précisément : seules quelques caractéristiques sont données. 2 Généralement, les personnages secondaires peuvent se répartir en deux catégories : ceux qui viennent en aide au héros et ceux qui lui veulent du mal.

Illustration de Gustave Doré, gravure (colorisée), 1862.

Questions sur les textes Des personnages caricaturaux

1. a) Dans un tableau, relevez les caractéristiques physiques (taille, forme du visage, couleurs des yeux, des cheveux, etc.) des personnages de ces trois extraits. b) Que remarquez-vous ? 2. Les personnages de contes sont souvent décrits de manière exagérée : relevez un exemple dans chacun de ces trois textes.

Le personnage principal 3. a) Comparez la situation dans laquelle se trouvent Cendrillon et l’héroïne des Fées au début des contes : relevez les points communs et les différences. b) Quels points communs retrouve-t-on dans la situation du Petit Poucet ? 4. Que manque-t-il aux héros de ces trois contes pour être heureux ? 5. a) Quelles sont les qualités de chacun d’eux ?

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b) De quelle manière ces qualités vont-elles les aider à trouver le bonheur ? 6. Le personnage principal d’un conte de fées est-il le plus souvent un enfant ou un adulte ? Pourquoi, selon vous ?

Les personnages secondaires 7. Lisez le Repères. Pour les deux premiers contes, faites un tableau et répartissez les personnages secondaires en deux catégories. 8. Citez deux types de personnages maléfiques (« méchants ») que l’on retrouve souvent dans les contes de fées. 9. Relisez si besoin l’histoire du Petit Poucet (vous trouverez le conte en entier sur la version numérique de cette page). Quelqu’un aide-t-il le Petit Poucet à retrouver son chemin ? Si oui, de qui s’agit-il ?

Textes & Images

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Le merveilleux dans le conte

A. Les lieux merveilleux 1

Hansel et Gretel L’histoire de ce conte ressemble beaucoup à celle du Petit Poucet. Mais cette fois il y a deux héros, un frère et une sœur, prénommés Hansel et Gretel ; et ce n’est pas chez l’Ogre qu’ils se retrouvent quand ils se perdent dans la forêt, mais dans une maison bien étrange…

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I

l y avait déjà trois jours qu’ils avaient quitté la maison de leur père. Ils marchaient, marchaient toujours plus profond dans la forêt. Si personne ne venait à leur aide, ils n’allaient pas tarder à mourir. À midi, ils virent, sur une branche, un joli petit oiseau, blanc comme la neige. Il chantait si bien qu’ils s’arrêtèrent pour l’écouter. Quand il eut fini, il ouvrit ses ailes et vola devant eux. Ils le suivirent jusqu’à une petite maison. L’oiseau blanc se percha sur le toit et, en s’approchant, ils virent qu’elle était faite de pain d’épice et recouverte de gâteau. Les fenêtres étaient en sucre. – Au travail ! dit Hansel, nous allons faire un vrai festin ! Je vais manger un morceau de toit, il a l’air très bon. 10 Hänsel grimpa sur le toit et en arracha un petit bout pour goûter. Gretel se mit à lécher les carreaux. […] Hansel, qui trouvait le toit très bon, en fit tomber un gros morceau par terre ; Gretel découpa une vitre entière, 15 s’assit par terre et se mit à manger. Tout à coup, la porte s’ouvrit et une femme très vieille, appuyée sur une canne, sortit de la maison. Hansel et Gretel eurent si peur qu’ils laissèrent tomber tout ce 20 qu’ils avaient dans les mains. JaCob et Wilhelm Grimm, « Hansel et Gretel », Contes de l’enfance et du foyer, 1812.

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Retrouvez les contes en version intégrale, à lire ou à écouter. Illustration de O. Knabel, début du XXe siècle. 1. Le conte traditionnel européen

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La Petite Sirène La petite sirène est la fille du roi de la mer. Elle vit avec sa famille dans un magnifique château construit sous l’eau, au fond de l’océan.

1. Résine d’arbre qui s’est fossilisée (qui est devenue comme de la pierre) dans la mer ; on l’utilise pour faire des bijoux. 2. Rouge foncé. 3. Ce mot désigne à la fois la couronne de feuilles qui soutient les pétales sur certaines fleurs, et la coupe dans laquelle on met le vin à la messe.

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oute la journée, les enfants jouaient dans les grandes salles du château, où des fleurs vivantes poussaient sur les murs. Lorsqu’on ouvrait les fenêtres d’ambre1 jaune, les poissons y entraient comme chez nous les hirondelles, et ils mangeaient dans la main des petites sirènes qui les caressaient. Devant le château était un grand jardin avec des arbres d’un bleu sombre ou d’un rouge de feu. Les fruits brillaient comme de l’or, et les fleurs, agitant sans cesse leur tige et leurs feuilles, ressemblaient à de petites flammes. Le sol se composait de sable blanc et fin, et une lueur bleue merveilleuse, qui se répandait partout, aurait fait croire qu’on était dans l’air, au milieu de l’azur du ciel, plutôt que sous la mer. Les jours de calme, on pouvait apercevoir le soleil, semblable à une petite fleur de pourpre2 versant la lumière de son calice3. haNs ChristiaN aNderseN, La Petite Sirène, 1837, trad. David Soldi (1876).

Éclairage 2 Balzac, grand écrivain du XIXe siècle, était persuadé qu’une erreur d’orthographe s’était glissée dans le texte de Cendrillon ; selon lui, Cendrillon ne portait certainement pas des pantoufles de verre, fragiles et peu confortables, mais des pantoufles de vair, ce mot désignant de la fourrure d’écureuil. Il semble qu’à ce moment Balzac ait oublié qu’il lisait un conte de fées…

B. Les objets merveilleux 3

L’héroïne est mariée à un homme très riche, mais d’aspect effrayant. Un jour que celui-ci doit s’absenter, il lui confie toutes les clés de son château et lui dit qu’elle peut ouvrir toutes les portes qu’elle souhaite, sauf celle d’une chambre mystérieuse. Si jamais elle ouvrait cette porte, sa colère serait sans limite.

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La Barbe Bleue

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tant arrivée à la porte du cabinet1, elle s’y arrêta quelque temps, songeant à la défense que son mari lui avait faite, et considérant qu’il pourrait lui arriver malheur d’avoir été désobéissante ; mais la tentation était si forte qu’elle ne put la surmonter : elle prit donc la petite clef, et ouvrit en tremblant la porte du cabinet. D’abord elle ne vit rien, parce que les fenêtres étaient fermées. Après quelques moments, elle commença à voir que le plancher était tout couvert de sang caillé2, et que dans ce

1. Petite pièce à l’écart.

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2. Coagulé, en train de sécher. 3. Se reflétaient, comme dans un miroir. 4. Pierre râpeuse. 15

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sang, se miraient3 les corps de plusieurs femmes mortes et attachées le long des murs : c’était toutes les femmes que la Barbe bleue avait épousées, et qu’il avait égorgées l’une après l’autre. Elle pensa mourir de peur, et la clef du cabinet, qu’elle venait de retirer de la serrure, lui tomba de la main. Après avoir un peu repris ses sens, elle ramassa la clef, referma la porte, et monta à sa chambre pour se remettre un peu ; mais elle n’en pouvait venir à bout, tant elle était émue. Ayant remarqué que la clef du cabinet était tachée de sang, elle l’essuya deux ou trois fois ; mais le sang ne s’en allait point : elle eut beau la laver, et même la frotter avec du sablon et avec du grès4, il demeura toujours du sang, car la clef était fée, et il n’y avait pas moyen de la nettoyer tout à fait : quand on ôtait le sang d’un côté, il revenait de l’autre. La Barbe bleue revint de son voyage dès le soir-même. Charles Perrault, « La Barbe bleue », Histoires ou contes du temps passé, 1697.

Illustration de Gustave Doré, gravure (colorisée), 1862.

1. Quel moment du conte est représenté ? Justifiez par des éléments de l’image. 2. Quel personnage domine l’autre ? Justifiez en comparant leur taille, leur corpulence, leur posture, leur regard. 3. Quels semblent être les sentiments de la jeune femme ? Justifiez. 4. a) Quels éléments de l’image attirent le plus votre œil ? b) Comment sont-ils mis en valeur ? Aidez-vous de la règle des tiers (voir fiche méthodologique p. 299). c) Pourquoi G. Doré a-t-il choisi de les mettre en valeur ?

1. Le conte traditionnel européen

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Le Petit Poucet Le Petit Poucet et ses frères, poursuivis par l’Ogre, ont réussi à lui échapper en se cachant. Épuisé par la course, l’Ogre finit par s’endormir.

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e Petit Poucet, s’étant approché de l’Ogre, lui tira doucement ses bottes, et les mit aussitôt. Les bottes étaient fort grandes et fort larges ; mais, comme elles étaient fées, elles avaient le don de s’agrandir et de se rapetisser selon la jambe de celui qui les chaussait ; de sorte qu’elles se trouvèrent aussi justes à ses pieds et à ses jambes que si elles eussent été faites pour lui.

Repères 2 En littérature, le mot merveilleux n’a pas son sens courant de « magnifique, formidable ». Employé comme nom ou adjectif, il désigne ce qui n’existe pas dans la réalité, ce qui est magique, que cela soit positif (une fée exauce un vœu) ou négatif (une sorcière transforme une princesse en grenouille). Le monde merveilleux est un monde dans lequel la magie, le surnaturel ne sont pas étonnants.

Charles Perrault, « Le Petit Poucet », Histoires ou contes du temps passé, 1697.

Questions sur les textes Les lieux merveilleux Texte 1  1. a) Quel lieu, évoqué au début de l’extrait, retrouve-t-on très souvent dans les contes merveilleux ? b) Pourquoi, selon vous ? 2. Les héros découvrent une maison. a) Qu’at-elle de particulier ? b) Pourrait-elle exister dans la réalité ? c) Hansel et Gretel sont-ils étonnés en la voyant ? 3. a) Quelle est la réaction des deux héros lorsqu’ils découvrent à qui appartient la maison ? b) Lisez la suite de l’histoire (sur la version numérique de cette page) et dites si leur réaction est justifiée. Texte 2 4. Où est situé le monde décrit dans ce texte ? 5. Lisez le Repères, puis montrez qu’il s’agit d’un monde merveilleux, dans les deux sens du mot (sens courant et sens littéraire).

Les objets merveilleux Texte 3 6. Quel défaut l’héroïne montre-t-elle au début de cet extrait ?

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7. a) Que découvre-t-elle ? b) Selon vous, a-t-elle eu raison d’ouvrir cette porte ? Expliquez. 8. a) Qu’est-ce que la petite clé a de magique ? b) S’agit-il d’un merveilleux positif ou maléfique ? c) Quel rôle jouera cette clé quand Barbe bleue sera de retour ? Texte 4 9. Commençons par un jeu de mathématiques… Les bottes de sept lieues permettent de franchir sept lieues à chaque enjambée. Sachant qu’une lieue correspond à 3,9 km, combien de kilomètres fait-on à chaque pas quand on est chaussé de ces bottes ? 10. a) Qu’est-ce que ces bottes ont de magique ? Donnez deux réponses. b) De quelle manière s’opposent-elles aux pantoufles de verre de Cendrillon ? Indice : Comment le Prince fait-il pour retrouver Cendrillon ? Textes 3 et 4 11. Quelle expression utilise Perrault pour souligner que ces objets sont magiques ? Pour aller plus loin : Indiquez une action merveilleuse dans un conte traditionnel (Cendrillon par exemple).

Textes & Images

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À la frontière du merveilleux Les Habits neufs du Grand-Duc

I

l y avait autrefois un grand-duc1 qui aimait tant les habits neufs, qu’il y consacrait tout son argent. Lorsqu’il passait ses soldats en revue, lorsqu’il allait au spectacle ou à la promenade, il n’avait d’autre but que de montrer ses habits neufs. À chaque heure de la journée, il Hans Christian 5 changeait de vêtements. La capitale était une ville bien gaie, grâce à Andersen (1805-1875) est la quantité d’étrangers qui passaient. un écrivain danois. Issu d’une famille très pauvre, il ne rêve Mais un jour il y vint aussi deux fripons qui prétendaient être tisseque d’une chose : devenir cérands2 et déclaraient savoir tisser la plus belle étoffe du monde. Non lèbre. Il choisit pour cela de se seulement les couleurs et le dessin étaient extraordinairement beaux, consacrer à la littérature, mais 10 mais les vêtements confectionnés avec cette étoffe possédaient une ses premiers textes (récits, qualité merveilleuse : ils devenaient invisibles pour toute personne qui pièces de théâtre, poèmes) ne ne savait pas bien exercer son emploi ou qui avait l’esprit trop borné. sont pas appréciés. Un jour, pour s’amuser, il se met à écrire « Grâce à eux, pensa le grand-duc, je pourrai connaître les hommes des contes pour enfants : « La incompétents de mon gouvernement et distinguer les intelligents des Petite Sirène », « La Petite Fille 15 niais. Oui, cette étoffe m’est indispensable ! » aux allumettes », « Le Vilain Puis il avança une forte somme d’argent aux deux fripons afin qu’ils Petit Canard », etc. ; le succès puissent se mettre immédiatement au travail. Ils dressèrent deux métiers est immédiat et ses contes sont à tisser et firent semblant de travailler, quoiqu’il n’y eût absolument lus dans le monde entier. rien sur les bobines. Sans cesse ils demandaient de la soie fine et de 1. Titre de noblesse, compa20 l’or, mais ils mettaient tout cela dans leur sac. rable à celui d’un roi. « Il faut que je sache où ils en sont » se dit le grand-duc. 2. Tisserand : artisan qui Même s’il ne doutait pas de son intelligence ni de ses capacités à fabrique des tissus. gouverner, il ne pouvait s’empêcher d’être un peu inquiet et préféra envoyer quelqu’un pour examiner le travail avant lui. 100 % web Retrouvez une 25 « Je vais envoyer aux tisserands mon bon vieux ministre, pensa le version enregistrée de ce grand-duc, c’est lui qui peut le mieux juger l’étoffe ; il se distingue conte, ainsi qu’une adaptation cinématographique. autant par son esprit que par ses capacités. » Quand celui-ci entra dans la salle où se trouvaient les deux imposteurs, il se dit en ouvrant de grands yeux : « Mon Dieu ! Je ne vois rien ! Serais-je vraiment borné ou 30 incapable ? Il faut surtout que personne ne s’en doute. » – Eh bien ! qu’en dites-vous ? dit l’un des tisserands. – C’est charmant, c’est tout à fait charmant ! répondit le ministre en mettant ses lunettes. Ce dessin et ces couleurs… oui, je dirai au grand-duc que j’en suis très content. – C’est heureux pour nous » dirent les deux tisserands ; et ils se mirent à lui montrer des couleurs 35 et des dessins imaginaires en leur donnant des noms. Le vieux ministre prêta la plus grande attention, pour répéter au grand-duc toutes leurs explications. Les fripons demandaient toujours de l’argent, de la soie et de l’or, qu’ils mettaient dans leur sac en faisant semblant de poursuivre leur travail. Quelque temps après, le grand-duc envoya un autre fonctionnaire honnête pour examiner l’étoffe 40 et voir si elle s’achevait. Il arriva la même chose qu’au ministre ; il regardait et regardait toujours, 1. Le conte traditionnel européen

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mais ne voyait rien. 3. Ils reçurent une médaille. « N’est-ce pas que le tissu est admirable ? demandèrent les deux 4. Sorte de petite tente que imposteurs en montrant et expliquant le superbe dessin et les belles l’on porte au-dessus d’un personnage important. couleurs qui n’existaient pas. 5. Gentilhomme au service – Mais pourtant je ne suis pas niais ! pensait l’homme. C’est donc d’un roi. que je ne suis pas capable d’exercer correctement ma fonction ? » 6. Honteux, déshonoré. Puis il fit l’éloge de l’étoffe, et témoigna toute son admiration pour le choix des couleurs et le dessin. « C’est d’une magnificence incomparable » dit-il au grand-duc, et toute la ville parla de cette étoffe extraordinaire. Enfin, le grand-duc lui-même voulut la voir pendant qu’elle était encore sur le métier. Accompagné d’une foule d’hommes choisis, il se rendit auprès des adroits filous qui tissaient toujours, mais sans aucun fil. « N’est-ce pas magnifique ? demandèrent les deux honnêtes fonctionnaires. Le dessin et les couleurs sont dignes de Votre Altesse. » Et ils montrèrent du doigt le métier vide, comme si les autres avaient pu y voir quelque chose. « Qu’est-ce donc ? pensa le grand-duc, je ne vois rien. C’est terrible. Est-ce que je ne serais qu’un niais ? Est-ce que je serais incapable de gouverner ? Jamais rien ne pouvait m’arriver de plus malheureux. » Puis tout à coup il s’écria : « C’est splendide ! J’en témoigne ici toute ma satisfaction. » Il hocha la tête d’un air content, et regarda le métier sans oser dire la vérité. Tous les gens de sa suite regardèrent de même, les uns après les autres, mais sans rien voir, et ils répétaient comme le grand-duc : « C’est splendide ! » Ils lui conseillèrent même de revêtir cette nouvelle étoffe à la première grande cérémonie. Les deux imposteurs furent décorés3, et reçurent le titre de gentilshommes tisserands. Toute la nuit qui précéda le jour de la procession, ils veillèrent et travaillèrent à la clarté de seize bougies. La peine qu’ils se donnaient était visible à tout le monde. Enfin, ils firent semblant d’ôter l’étoffe du métier, coupèrent dans l’air avec de grands ciseaux, cousirent avec une aiguille sans fil, après quoi ils déclarèrent que le vêtement était achevé. Le grand-duc alla l’examiner, et les filous, levant un bras en l’air comme s’ils tenaient quelque chose, dirent : « Voici le pantalon, voici l’habit, voici le man70 teau. C’est léger comme de la toile d’araignée. Il n’y a pas de danger que cela vous pèse sur le corps. Si Votre Altesse daigne se déshabiller, nous lui essayerons les habits devant la grande glace. » Le grand-duc se déshabilla, et les fripons 75 firent semblant de lui présenter un vêtement après l’autre. « Grand Dieu ! que cela va bien ! quelle coupe élégante ! s’écrièrent tous les courtisans. Quel dessin ! quelles couleurs ! quel précieux 80 costume !  » Le grand maître des cérémonies entra et dit : « Le dais4 sous lequel Votre Altesse doit assister à la cérémonie est à la porte. – Bien ! je suis prêt, répondit le grand-duc. 85 Je crois que je ne suis pas mal ainsi. » Illustration de Henri J. Ford, début du XXe siècle.

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Et il se tourna encore une fois devant la glace pour bien regarder l’effet de sa splendeur. Les chambellans5 qui devaient porter la queue firent semblant de ramasser quelque chose par terre ; puis ils élevèrent les mains, ne voulant pas convenir qu’ils ne voyaient rien du tout. Tandis que le grand-duc se rendait fièrement à la cérémonie sous son dais magnifique, tous les hommes, dans la rue et aux fenêtres, s’écriaient : « Quel superbe costume ! Comme la queue en est gracieuse ! Comme la coupe en est parfaite ! » Nul ne voulait laisser voir qu’il ne voyait rien ; il aurait été déclaré niais ou incapable d’exercer un emploi. Jamais les habits du grand-duc n’avaient provoqué une telle admiration. « Mais le roi est nu ! s’exclama un petit enfant. – Seigneur, entendez la voix de l’innocence ! » dit le père. Et bientôt on chuchota dans la foule en répétant les paroles de l’enfant. « Il y a un petit enfant qui dit que le grand-duc est nu ! – Le grand-duc est nu ! » s’écria enfin tout le peuple. Illustration de Monro S. Orr, 1933. Le grand-duc en fut extrêmement humilié6, car il lui semblait qu’ils avaient raison. Cependant il se raisonna et prit sa résolution : « Quoi qu’il en soit, il faut que je reste jusqu’à la fin ! » Puis, il se redressa plus fièrement encore, et les chambellans continuèrent à porter avec respect la queue qui n’existait pas. haNs ChristiaN aNderseN, « Les Habits neufs du Grand-Duc » ou « Le Costume neuf de l’Empereur », 1837, Contes, trad. David Soldi, revue par Stanisław Eon du Val.

Questions sur le texte Des habits merveilleux 1. a) Où et quand se passe l’histoire ? Citez le texte. b) Ces indications sont-elles précises ? 2. À quelles étapes du schéma narratif correspondent le premier et le deuxième paragraphes ? Justifiez votre réponse. 3. Que sait-on du personnage principal à la fin du premier paragraphe ? 4. a) Selon les deux « tisserands », qu’est-ce que leur tissu a de magique ? b) Pourquoi cela intéresse-t-il le grand-duc ?

La peur du ridicule 5. Les deux tisserands sont-ils des personnages merveilleux, capables de créer des habits magiques ? Justifiez en citant le texte. 6. Pourquoi le grand-duc envoie-t-il des fonctionnaires chez les tisserands avant d’y aller lui-même ? 7. Un même épisode se répète trois fois (l. 28 à 87) : résumez-le.

8. a) Pourquoi personne n’ose dire que le tissu est invisible ? b) En quoi cela finit-il par devenir comique ?

La vérité sort de la bouche des enfants 9. a) Qu’ont gagné les fripons à la fin de cette histoire ? b) Expliquez en quoi ils se sont montrés très rusés. 10. a) Quel est l’élément de résolution, qui permet de mettre fin à la folie générale ? b) Pourquoi croit-on ce que dit le personnage ? 11. Dans quelle situation se trouve le grand-duc à la fin de l’histoire ? Comparez avec votre réponse à la question 8 a). 12. Quelle pourrait être la leçon de ce conte ?

Synthèse 13. a) Les personnages de ce conte croient-ils au merveilleux, à la magie ? b) Y a-t-il du merveilleux dans cette histoire ?

1. Le conte traditionnel européen

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Histoire des arts

Le conte traditionnel repris et parodié De quelles manières les artistes et les publicitaires s’inspirent-ils du conte traditionnel ?

Trou de mémoire

100 % web Retrouvez deux versions célèbres du Petit Chaperon rouge : celle de Perrault et celle de Grimm.

Le narrateur annonce qu’il va raconter l’histoire du Petit Chaperon rouge, mais il commence en fait par parler des différentes manières de représenter un chaperon. Les personnages, qui attendent que l’histoire démarre, s’impatientent.

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Marcel Gotlib, « Trou de mémoire », Rubrique-à-brac, tome 3, 1972 © Gotlib – Dargaud 2012.

Questions 1. a) Cette histoire a pour titre « Trou de mémoire » : pourquoi ? b) Pourquoi l’histoire aurait-elle été moins drôle si le narrateur avait pris un conte moins connu ?

5. Le narrateur s’exprime-t-il comme le narrateur d’un conte ? Donnez des exemples précis.

2. a) Résumez les différentes erreurs du narrateur alors qu’il tente de se souvenir du conte. b) Quels éléments traditionnels des contes mélange-t-il avec l’histoire du Petit Chaperon rouge ? Trouvez-en deux.

7. a) Quel adjectif qualifie le loup dans la troisième vignette de cette page ? Comparez avec le dessin. b) Comparez le dessin et le texte dans la sixième vignette de cette page. c) D’où vient le comique ?

3. a) Quel personnage, inhabituel dans un conte, l’auteur a-t-il ajouté ? b) Apparaît-il dans toutes les vignettes ? c) À quoi sert-il ? 4. a) Recherchez ce qu’est un anachronisme et repérez-en deux. b) À votre avis, pourquoi l’auteur a-t-il fait des anachronismes ?

6. Relisez les deux premières vignettes (images) de chaque ligne. Qu’est-ce qui est drôle ?

Synthèse 8. Quels sont les différents moyens utilisés par l’auteur pour créer le comique ? Pour aller plus loin : Montrez que le lien entre le narrateur et ses personnages est inhabituel. 1. Le conte traditionnel européen

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2 Dina Goldstein, Blanche-Neige (série Princesses déchues), 2009, photographie. déchues

3 Publicité pour une voiture, agence Leo

Burnett, photographie de Khuong Nguyen, 2011.

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4 Publicité pour une marque de voiture,

créée par Pierre Simmar, années 1920.

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5

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Éclairage 2  Les contes traditionnels n’ont cessé d’être repris au cours des siècles. Pour certains contes célèbres, il existe aujourd’hui plus d’une centaine de versions, sans compter les œuvres d’art et publicités qui y font référence. 2 Une conte peut être repris de différentes manières. Il peut être adapté dans une autre forme

artistique (au cinéma, en dessin animé, en bande dessinée, etc), pour une autre époque, une autre culture, un autre type de public. La reprise peut être faite de manière sérieuse, en gardant l’esprit du conte, ou alors avec humour. On appelle parodie le fait de reprendre avec humour une œuvre très connue pour s’en moquer.

Questions Doc. 2 : 1. a) Que fait le prince charmant ? b) Son attitude correspond-elle à celle d’un prince charmant dans un conte de fées ? Justifiez. 2. a) Quelle phrase trouve-t-on souvent à la fin des contes ? Indice : elle apparaît dans le doc. 1. b) De quelle manière l’artiste se moque-t-elle de cela ? Doc. 3 : 3. Dans une autre version du conte proposé p. 16-19, c’est un baiser de la princesse qui transforme la grenouille en prince charmant. a) À quoi voit-on que la princesse a embrassé la grenouille ? b) Cela a-t-il fonctionné ? 4. Comment comprenez-vous le slogan de cette publicité : « Heureusement, certaines légendes sont vraies » ? Doc. 4 : 5. a) Par qui le Petit Poucet est-il poursuivi ?

b) Quelle est la particularité des bottes de ce personnage ? 6. Cette image est une publicité pour une voiture. a) Quelle qualité de la voiture est mise en avant ? b) De quelle manière ? Doc. 5 : 7. À quel conte cette publicité fait-elle référence ? Justifiez par quatre éléments de l’image. 8. Le slogan de cette campagne publicitaire est : « Venez comme vous êtes ». De quelle manière cela fait-il référence au conte ? Doc. 1 à 5 : 9. De quelle manière les documents se moquent-ils du monde merveilleux des contes ? Pour aller plus loin Pourquoi est-il important que les œuvres que l’on parodie soient très célèbres ? 1. Le conte traditionnel européen

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Synthèse

La plupart des contes sont construits de la même manière : l’histoire suit ce que l’on appelle le « schéma narratif ». La situation de départ (la « situation initiale ») est perturbée par un événement inhabituel (l’« élément déclencheur ») qui fait démarrer l’action. Celle-ci, constituée de différents épisodes (les « péripéties »), prend fin grâce à un autre événement (l’« élément de résolution »), qui permet de retrouver une situation stable (la « situation finale »).

Les personnages de contes ne sont pas décrits de manière précise. D’ailleurs, ils n’ont presque jamais de prénom ; certains sont néanmoins désignés par un surnom qui se réfère à l’une de leurs caractéristiques (Cendrillon, La Barbe bleue, Le Petit Poucet). Le personnage principal a un but : remplir une mission, résoudre un problème, trouver l’amour, le bonheur. Pour cela, il va devoir surmonter des épreuves ; certains personnages vont l’aider, d’autres lui vouloir du mal. La fin du conte est généralement heureuse et le personnage principal est récompensé pour ses qualités. Les épreuves lui auront permis de grandir, de mûrir. Souvent, à la fin du conte, l’enfant est devenu adulte (par exemple, la princesse du Roi Grenouille part du château de son père pour se marier avec le prince). De nombreux contes se terminent d’ailleurs par cette formule devenue célèbre : « Ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. » La plupart des contes se déroulent dans un monde merveilleux, un monde dans lequel la magie existe et n’est pas surprenante (le Petit Poucet n’est pas surpris que les bottes du géant s’adaptent à ses pieds, Cendrillon n’est pas étonnée que sa marraine puisse transformer une citrouille en carrosse). On trouve dans les contes des lieux irréels (maison de sucre et de pain d’épice, royaume sous-marin des sirènes) où vivent des êtres surnaturels (fées, ogres, sorcières). De plus, l’histoire n’est jamais située à une époque précise, ni dans un endroit que l’on pourrait situer sur une carte. Ainsi, quand nous commençons un conte, nous quittons notre monde réel pour un univers imaginaire. Cette absence de précisions concernant les personnages, les lieux et l’époque, a permis aux contes d’être sans cesse repris et adaptés, par oral, par écrit, dans des dessins animés, voire des publicités. Les contes font partie de notre patrimoine, de notre culture.

À lire et à voir Pierre GriPari,

La Sorcière de la rue Mouffetard et autres Broca, contes de la rue Broca 1967 © Gallimard Jeunesse.

Les aventures merveilleuses d’une « une rue pas famille qui habite «  autres. » comme les autres

roald dahl,

Un conte peut en cacher un autre, 1982 © Gallimard Jeunesse. autre Dans ce recueil de contes détournés, l’auteur s’amuse à révéler la véritable histoire du Petit Chaperon rouge ou les dessous de « l’affaire Cendrillon… »

100 % web

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D’autres propositions à découvrir.

PhiliPPe dumas et boris moissard,

Contes à l’envers l’envers, 1977 © École des Loisirs. Découvrez Blanche-Neige se prélassant au soleil en bikini, le Petit Chaperon rouge en grand-mère ou encore la Belle au bois dormant en Belle au doigt bruyant.

tim burtoN,

Edward aux mains d’argent, 1990, Big Fish, 2003, gent chocolaterie, Charlie et la chocolaterie 2005, Alice au pays des merveilles, 2010. merveilles Des films remplis de magie, de créatures féériques et inquiétantes…

Lexique 1 Trouver des mots de la même famille 1. Complétez chaque phrase par un mot de la famille de merveilleux. a) Je me sens … bien ! b) Ce carrosse est une vraie … . c) On ne peut que s’… en voyant de telles splendeurs. d) En voyant le château, Cendrillon ne put cacher son … . 2. Trouvez le mot de la famille de conte qui correspond à chacune de ces définitions. a) Faire le récit de : … b) Personne qui narre des contes : … c) Rumeur, commérage : …

2 Distinguer les homophones Complétez les phrases par l’homophone qui convient : conte, compte ou comte. a) Le … habitait un beau château. b) Le berger … ses moutons. c) Nous avons lu un … merveilleux.

3 Connaître les personnages traditionnels des contes 1. Associez chaque mot à la définition qui correspond : Prince – ogre – sirène – orphelin – sorcière – lutin – veuve – cadet – marâtre. a) Enfant qui est né après l’aîné(e). b) Enfant qui n’a plus ses parents. c) Fils du roi. d) Femme vieille et méchante, qui jette des mauvais sorts. e) Femme qui a perdu son mari. f) Femme méchante envers les enfants que son mari a eus avec une première épouse. g) Être moitié femme, moitié poisson. h) Géant qui mange des enfants. i) Petit démon malicieux. 2. Quels noms désignent des personnages merveilleux ?

4 Trouver des antonymes et des synonymes Pour cet exercice, aidez-vous d’un dictionnaire. 1. Proposez un antonyme pour chacun des mots suivants. Exemple : joyeux ➞ triste. Peureux – chanceux – avare – grand – gigantesque – chétif – optimiste – désagréable – extraverti – calme – antipathique – grossier – humble. 2. Proposez un synonyme pour chacun des mots suivants. Exemple : timide ➞ réservé.

Crédule – agréable – puissant – réservé – aimable – adroit – splendide.

5 Distinguer les champs lexicaux de la beauté et de la laideur Classez les mots suivants selon qu’ils renvoient au champ lexical de la beauté ou de la laideur. Hideux – attirant – étincelant – terne – repoussant – splendide – purulent – éclatant – crochu – éblouissant – grossier – ingrat – harmonieux – difforme – disproportionné – somptueux.

6 Varier son vocabulaire Un héros de conte rencontre sur son chemin différents personnages. 1. Décrivez un personnage positif, sans utiliser le mot « gentil ». Employez plusieurs adjectifs des exercices 4 et 5, et montrez le personnage en action (en train de faire quelque chose). 2. Même exercice, mais en décrivant cette fois-ci un personnage négatif sans utiliser le mot « méchant ».

7 Connaître les verbes de paroles Reliez les verbes synonymes. révéler • supplier • jurer • questionner • rétorquer •

• répliquer • interroger • dévoiler • promettre • implorer

8 Connaître les verbes de parole Classez les mots suivants quatre par quatre selon leur sens. Chuchoter – bégayer – bougonner – s’exclamer – balbutier – grommeler – commander – vociférer – susurrer – exiger – marmonner – murmurer – bafouiller – ronchonner – ordonner – s’écrier – souffler – hurler – bredouiller – imposer. a) Dire à voix basse. b) Dire d’une voix forte. c) Parler de manière difficilement compréhensible. d) Parler sans articuler pour exprimer son mécontentement. e) Donner un ordre.

9 Employer des verbes de parole variés Le personnage principal d’un conte demande à un autre de l’aider. Écrivez leur conversation, en utilisant au moins quatre verbes de parole différents. Vous n’avez pas le droit d’utiliser le verbe « dire ».

1. Le conte traditionnel européen

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Expression écrite et orale Expression écrite 1 Inventer une péripétie Écrivez la suite de cet extrait en inventant une péripétie. Votre texte fera environ cinq lignes. Il était une fois un roi et une reine qui avaient douze garçons. Le roi, qui désirait par-dessus tout avoir une fille, était au désespoir. Un jour, comme la reine attendait un treizième enfant, son mari lui annonça que si elle mettait au monde une fille, il ferait mourir leurs garçons afin que le royaume tout entier revienne à la princesse. Quelques semaines plus tard, la reine donna naissance à la plus jolie fille qu’on n’eût jamais vue. Les douze frères, prévenus à temps par la reine du sort impitoyable qui les attendait, s’enfuirent dans la forêt. Ils se jurèrent de tuer toutes les filles qu’ils rencontreraient, pour se venger de la folie de leur père. Les années s’écoulèrent et la princesse grandit. Un jour, elle décida de partir se promener seule dans la forêt. Texte librement adapté des Douze frères de Grimm.

2 Décrire un lieu merveilleux Choisissez l’un des lieux suivants puis décrivez-le tel que vous l’imaginez : a) Le château invisible. b) Le palais liquide. c) La maison à l’envers. d) La chambre double. e) Le salon aux mille miroirs magiques. f) Le couloir sans fin. g) La cave des murmures. h) L’escalier serpent. i) La forêt lumineuse. j) Le jardin sans couleurs. Organisez votre description par des indications de lieu (« à gauche », « derrière », « plus loin ») et de temps (« puis », « soudain », « ensuite »). Votre texte commencera par : « La jeune fille découvrit alors … ». Vous emploierez l’imparfait de l’indicatif.

3 Inventer la suite d’un conte 1. Lisez ce début de conte puis inventez une suite. Vous imaginerez au moins trois péripéties, un élément de résolution et une situation finale. 2. Échangez ensuite votre travail avec celui de vos camarades. Ont-ils eu les mêmes idées que vous ? Quels sont les aspects les plus réussis et les moins réussis de leur texte ? Le but est de vous aider les uns les autres à progresser ; et pour cela, rien de mieux que d’avoir plusieurs avis sur son travail !

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Il était une fois un roi et une reine qui avaient deux beaux garçons. À chaque naissance, la reine invitait les fées et leur demandait de lui prédire ce qui allait arriver à son enfant. Un jour, elle donna naissance à une belle petite fille, qui était si jolie, qu’on ne la pouvait voir sans l’aimer. La reine ayant bien régalé toutes les fées qui étaient venues la voir, quand elles furent prêtes à s’en aller, elle leur dit : « N’oubliez pas votre habitude et dites-moi ce qui arrivera à Rosette. » (C’est ainsi que l’on appelait la petite princesse.) Les fées lui dirent qu’elles avaient oublié leur grimoire à la maison, qu’elles reviendraient une autre fois la voir. « Ah ! dit la reine, cela ne m’annonce rien de bon ; vous ne voulez pas m’affliger par une mauvaise prédiction. Mais, je vous en prie, que je sache tout ; ne me cachez rien. » Alors la plus jeune des fées lui dit : « Nous craignons, madame, que Rosette ne cause un grand malheur à ses frères ; qu’ils ne meurent dans quelque affaire pour elle. Voilà tout ce que nous pouvons deviner sur cette belle petite fille : nous sommes bien désolées de n’avoir pas de meilleures nouvelles à vous apprendre. » Elles s’en allèrent ; et la reine resta si triste, si triste, que le roi s’en aperçut à sa mine. Il lui demanda ce qu’elle avait. D’après madame d’aulNoY, La Princesse Rosette, 1697.

4 Inventer un début de conte Inventez la situation initiale et l’élément déclencheur d’un conte. • La situation initiale est-elle heureuse ou malheureuse ? Qui sont les personnages ? Quelles sont les relations entre eux ? • L’élément déclencheur : quel événement inhabituel va permettre de faire démarrer l’action ? La situation initiale commencera par « Il était une fois … » et sera rédigée à l’imparfait. L’élément déclencheur commencera par « Un jour, … » et sera rédigé au passé simple.

5 Inventer un conte merveilleux Vous allez écrire un conte merveilleux en entier. Étape 1 Choisissez les éléments principaux de votre conte : • Le personnage principal : S’agit-il d’un garçon ou d’une fille ? d’un enfant ou d’un adulte ? A-t-il un surnom ?

Quelle est sa principale qualité et/ou son principal défaut ? Est-il heureux ou malheureux ? Pourquoi ? • Son but : Pour qu’il y ait une histoire, il faut que le personnage principal désire quelque chose. Quel est son but ? Trouver l’amour ? Rompre un mauvais sort ? Prouver qu’il a autant ou plus de qualités que ses frères et sœurs ? Délivrer les habitants du royaume d’un terrible monstre ? • Les péripéties : Quelles épreuves le héros doit-il surmonter pour obtenir ce qu’il veut ? Quels personnages l’aident ? (une fée, un prince, une vieille femme, un oiseau ?) De quelle manière ? Quels personnages veulent l’empêcher d’atteindre son but ? (un ogre, une sorcière, un dragon, un loup affamé ?) Que fontils pour cela ? • Le merveilleux : Vous mettrez dans votre conte au moins un personnage, un objet et un lieu merveilleux (ils peuvent apparaître dans le même passage). Remarque : Comme vous l’avez sans doute remarqué, les chiffres 3, 7 et 12 reviennent souvent dans les contes. Utilisez au moins l’un d’eux dans votre histoire (par exemple, une même épreuve ou une même situation peuvent se répéter trois fois). En vous aidant du schéma narratif, faites le plan de votre conte : notez les grandes étapes qui mèneront de la situation initiale à la situation finale. Quel événement inhabituel va permettre de déclencher l’action au début de l’histoire ? Quels événements vont créer des rebondissements dans l’histoire ? Étape 2

Étape 3 Rédigez votre conte à l’aide d’un traitement de texte. Sur la version numérique de cette page, vous trouverez des conseils pour vous aider. Vous rédigerez le récit à l’imparfait et au passé simple. Étape 4 Relisez-vous. Vérifiez que vous n’avez pas oublié de mots, que les verbes sont accordés avec leur sujet et que les adjectifs sont accordés avec les noms auxquels ils se rapportent.

Remarque : Le correcteur orthographique vous aide en soulignant certains mots, mais il ne repère pas toutes les erreurs et se trompe parfois (par exemple quand le sujet est éloigné du verbe). Faites lire votre texte à un camarade. Comprend-il tout ce que vous avez écrit ? Étape 5

Illustrez votre conte par des dessins.

6 Écrire une parodie de conte Prenez un conte très connu et réécrivez-le de façon humoristique en changeant certains éléments. Vous pouvez par exemple modifier la caractéristique

principale d’un personnage traditionnel (l’ogre n’est pas du tout effrayant ou n’a pas faim, la fée se trompe dans ses formules et crée des catastrophes, le prince charmant n’est pas vraiment charmant) ou d’un élément merveilleux (les bottes de sept lieues ne veulent plus rétrécir, la baguette magique est en panne). Vous pouvez également introduire des éléments modernes pour créer un décalage avec l’univers des contes (la fée a changé sa baguette magique pour une télécommande, le prince arrive à moto, la reine téléphone à ses enfants pour prendre de leurs nouvelles). Enfin, vous pouvez créer un décalage comique en introduisant du vocabulaire familier dans les paroles de personnages nobles. 100 % web

Raconter en changeant de point de vue

Expression orale 7 Raconter à partir d’un texte Exercice en lien avec le Textes et Images 3. Alors qu’Hansel et Gretel sont en train de soulager leur faim en mangeant des morceaux de la maison, une très vieille femme en sort : c’est une sorcière. Mettez-vous par trois et imaginez la suite. Vous n’êtes pas obligés de respecter le conte des frères Grimm ; vous pouvez inventer une autre suite à l’extrait proposé dans le manuel.

8 Inventer un conte à plusieurs En vous aidant du schéma narratif, vous allez inventer un conte à plusieurs. Un premier élève est désigné. Il invente la situation initiale et l’élément déclencheur d’un conte, puis il raconte ce début d’histoire devant la classe. Une fois qu’il a terminé, il désigne un autre élève pour prendre le relais et raconter une péripétie. Celui-ci désigne ensuite un troisième élève qui va raconter une deuxième péripétie. Le troisième élève va à son tour désigner un quatrième élève pour raconter une troisième péripétie. Enfin, le quatrième élève en désigne un cinquième pour raconter l’élément de résolution et la situation finale du conte. Quand vous êtes dans le public, il faut donc être très attentif à l’histoire, car vous pouvez à tout moment être désigné(e) pour raconter la suite du conte. 100 % web

Improviser à partir d’un texte 1. Le conte traditionnel européen

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Évaluations

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I

Les Ducats tombés du Ciel

l était une fois une petite fille dont le père et la mère étaient morts. Elle était si pauvre qu’elle n’avait ni chambre ni lit pour se coucher ; elle ne possédait que les vêtements qu’elle avait sur le corps, et un petit morceau de pain qu’une âme charitable1 lui avait donné. Mais la petite fille était bonne et pieuse2. Elle décida de se mettre en route à la garde du bon Dieu, espérant rencontrer des gens qui l’aideraient. Sur son chemin, elle vit un pauvre homme qui lui dit : – Hélas ! J’ai si grand’ faim ! Donne-moi un peu à manger. Elle lui présenta son morceau de pain tout entier en lui disant : – Que Dieu te vienne en aide ! et elle continua de marcher. Plus loin, elle rencontra un enfant qui pleurait, disant : – J’ai froid à la tête. Donne-moi quelque chose pour me couvrir. Elle ôta3 son bonnet et le lui donna. Plus loin encore, elle vit un autre enfant qui était glacé faute de camisole4 et elle lui donna la sienne. Enfin, un dernier lui demanda sa jupe, qu’elle lui donna aussi5. La nuit étant venue, elle arriva dans un bois où un autre enfant lui demanda sa chemise. La pieuse petite fille pensa : « Il fait nuit noire, personne ne me verra, je peux bien donner ma chemise » et elle la donna encore. Ainsi elle ne possédait plus rien au monde. Mais au même instant les étoiles du ciel se mirent à tomber, et par terre elles se changeaient en beaux ducats6 étincelants ; et aussi, bien qu’elle eût donné sa chemise, elle avait à présent sur elle une chemise toute neuve et taillée dans le meilleur tissu. Elle ramassa les ducats et fut riche pour toute sa vie. JaCob et Wilhelm Grimm, « Les Ducats tombés du Ciel », Contes de l’enfance et du foyer, 1812.

1. Une personne généreuse. 2. Qui croit en Dieu avec ferveur (très fort). 3. Enleva. 4. Ici : veste. 5. Avant, les chemises descendaient jusqu’aux cuisses (comme une chemise de nuit). 6. Pièces d’or.

a La Vendeuse de cresson, Londres, 1880. 38

Questions La situation initiale 1. Au début du conte, la jeune fille se trouve-t-elle dans une situation heureuse ou malheureuse ? Justifiez en citant le texte. 2. Quelles sont les deux qualités de l’héroïne ?

L’élément déclencheur et les péripéties 3. Quel est l’élément déclencheur de ce conte ? 4. Les péripéties se ressemblent : résumez-les toutes en une seule phrase. 5. Ces péripéties améliorent-elles ou aggraventelles la situation de l’héroïne ? Expliquez. 6. Quelle qualité de la jeune fille les péripéties mettent-elles à l’épreuve ? Justifiez.

L’élément de résolution et la situation finale 7. a) En quoi consiste l’élément de résolution ? Donnez deux réponses. b) Expliquez pourquoi ce moment de l’histoire est « merveilleux ». Vous donnerez deux réponses, correspondant aux deux sens du mot merveilleux. 8. La situation finale est-elle heureuse ou malheureuse ? Justifiez.

La morale 9. Quelle pourrait être la morale de cette histoire ? Vous pouvez reprendre un dicton ou un proverbe qui existe ou inventer votre propre phrase.

Lecture d’image 1. Quels liens pouvez-vous faire entre cette image et le conte ? Trouvez-en deux. 2. Regardez le personnage derrière la fenêtre : pourquoi sa présence rend-elle la scène encore plus terrible ?

Expression écrite Inventez une suite à cette histoire. Votre texte, d’une dizaine de lignes, sera composé de trois parties : 1. Il arrivera un malheur à la jeune fille. 2. Elle sera sauvée par un autre personnage. 3. L’histoire se terminera bien. Votre texte commencera par : « Alors qu’elle ramassait les ducats, une vieille femme au visage terrifiant s’approcha d’elle. »

Socle commun de compétences C1

• Lire : adapter son mode de lecture à la nature du texte proposé (conte intégral ; corpus d’extraits) et à l’objectif poursuivi (étude d’un texte long ; comparaison d’extraits). • Écrire : inventer une péripétie, décrire un lieu merveilleux, inventer la suite ou le début d’un conte (ex. 1 à 4 p. 36) ; améliorer son texte (ex. 3 et 5 p. 36).

C4

• Créer, produire des données : taper et mettre en page un conte (ex. 5 p. 36-37). • Communiquer, échanger : écrire et diffuser un conte.

C5

• Avoir des connaissances et des repères sur les caractéristiques du conte, le merveilleux en littérature, la parodie. • Situer dans le temps, l’espace et les civilisations : établir des liens entre les textes (Textes et images 2 et 3, Histoire des Arts), entre des œuvres artistiques et littéraires (Histoire des Arts) pour mieux les comprendre. Lire et pratiquer différents langages : Connaître et pratiquer une forme d’expression à visée littéraire, le conte (ex. 5 p. 36-37).

C7

Faire preuve d’initiative : s’engager dans un projet individuel (ex. 5 p. 36), s’intégrer dans un projet collectif (ex. 7 et 8 p. 37).

1. Le conte traditionnel européen

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2

Le conte, un genre universel ✔ Découvrir des contes du monde entier. ✔ Identifier les différentes fonctions des contes.

Textes et images 1. Quand la vie ne tient qu’à un conte (Les Mille et Une Nuits, adaptation de Michel Laporte) Découvrir un conte à l’origine de mille et un autres contes.

42

2. Trois fois rien ? (Amadou Hampâté Bâ, « Il n’y a pas de petite querelle ») Étudier un conte moral.

44

3. De l’intérêt des ragots (Birago Diop, « Les Mauvaises Compagnies ») Étudier un conte d’apprentissage.

48

4. Voilà pourquoi (Natha Caputo, « Histoire de Ho-l l’archer » ; Nguyên Xuân Hùng, « Le Buffle, le Tigre et l’Intelligence ») Étudier des contes explicatifs.

Histoire des arts

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L’art de raconter Découvrir l’art des conteurs.

Synthèse et propositions de lecture

56

Lexique

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Expression écrite et orale

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Évaluations et socle commun

60

Antoine Galland, Les Mille et Une Nuits, « Aladdin ou la Lampe merveilleuse » Illustration d’Edmund Dulac et image extraite du dessin animé de Walt Disney

Compléments sur lelivrescolaire.fr 2 Des vidéos INA et d’autres ressources pour approfondir le chapitre 2 Des propositions de lecture supplémentaires

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ANTIQUITÉ

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MOYEN ÂGE

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XVI e-XVIII e

XIX-XXI e

Antoine Galland (1646-1715)

1. Chobunsai Eishi, Jeune femme rêvant des contes d’Ise, XVIIIe siècle, estampe japonaise (Bristish Museum, Londres). 2. Alfred Dehodencq, Le Conteur marocain marocain, 1853, huile sur toile, 120 x 168 cm (collection privée). 3. Photographie, XXe siècle. Une mère lit une histoire à sa famille. 4. Photographie, Soudan, fin du XXe siècle. Des membres de la tribu des Shilluks sont rassemblés à l’ombre d’un arbre pour écouter des contes.

Amadou Hampâté Bâ (1900-1991) Nguyên Xuân Hùng (né en 1942) Natha Caputo (1904-1967) Michel Laporte (né en 1950) Birago Diop (1906-1989)

2

1

3

4

Lecture d’image 1. Observez les documents et lisez les légendes. Quel est le point commun entre ces quatre images ? Les questions suivantes portent sur les quatre documents. Vous pouvez répondre sous forme de tableau. 2. Quand la scène représentée a-t-elle lieu ? 3. Dans quel pays a-t-elle lieu ? (Pour l’un des documents, vous ne pouvez pas répondre.) 4. Dans quel lieu se déroule-t-elle ? (Pour l’un des documents, vous ne pouvez pas répondre.) 5. Doc. 2 à 4 : Quel lien le conteur a-t-il avec son public ? Se connaissent-ils ? 6. En quoi peut-on dire que le conte est un genre universel ? 2. Le conte, un genre universel

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Textes & Images

Quand la vie ne tient qu’à un conte

1

Les Mille et Une Nuits Un jour, le sultan1 Schahriar découvre que sa femme le trompe. Fou de rage, il la tue et prend une décision terrible : chaque soir, il épousera une jeune femme qu’il assassinera le lendemain matin, pour être sûr qu’elle ne puisse pas le tromper. La terreur s’empare du royaume.

Michel Laporte (né en 1950) adapte pour la jeunesse des œuvres du patrimoine : L’Iliade, L’Énéide, L’Odyssée, Les Mille et Une Nuits, etc. 5

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1. Nom donné au souverain (empereur, roi, prince) dans certains pays d’Orient. 2. Sorte de Premier ministre du sultan. 3. La plus jeune. 4. Chambre dans laquelle les mariés passent leur première nuit. 5. Il accepte de repousser l’exécution. 6. En arabe, « Mille et un(e) » est une expression qui signifie « beaucoup (de) », « nombreux(se) ».

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O

r ce sultan avait un grand vizir2 qui, lui-même, avait deux filles. L’aînée s’appelait Schéhérazade et la cadette3 Dinarzade. Un jour, Schéhérazade lui dit : « Mon père, j’ai l’intention d’arrêter cette barbarie que le sultan exerce sur les familles. Puisqu’il célèbre chaque jour un nouveau mariage, je vous prie de faire en sorte qu’il m’épouse. On imagine la réaction du grand vizir. Il crut que sa fille avait perdu la tête et refusa. Mais Schéhérazade insista tant et tant et le persuada si bien qu’elle saurait faire cesser les exécutions quotidiennes qu’elle parvint à le faire céder. Bien à contrecœur, il alla offrir la main de sa fille au sultan qui, bien que s’étonnant de la démarche de son vizir, accepta. Dès qu’elle sut que Schahriar voulait bien l’épouser, Schéhérazade appela sa sœur et lui dit : – Dinarzade, j’ai besoin de toi. Je m’arrangerai pour que tu couches dans la chambre nuptiale4. Prends soin de m’éveiller une heure avant le jour en disant : « Ma sœur, si tu ne dors pas, je te prie de nous dire un de ces beaux contes que tu connais. » Aussitôt j’en raconterai un et je pense, par ce moyen, faire sortir le peuple de l’épreuve qu’il traverse. Les noces furent célébrées le jour même. Le soir venu, Schéhérazade et le sultan se couchèrent dans un grand lit, sur une estrade, et Dinarzade sur un lit de camp, dans un coin de la chambre. Une heure avant le jour, elle ne manqua pas d’éveiller sa sœur comme celle-ci lui avait demandé de le faire. – Sire, dit alors Schéhérazade, me permettez-vous de faire ce plaisir à ma sœur ? Le sultan ne s’y opposa pas et Schéhérazade commença un conte. Mais elle eut soin de s’interrompre avant la fin, au moment où le jour allait paraître. Elle savait en effet qu’à ce moment-là, Schahriar devait se lever pour faire sa prière. – Sire, dit-elle, si vous vouliez bien me laisser vivre un jour de plus, je pourrais terminer mon histoire la nuit prochaine. » Le sultan, qui était curieux de connaître la fin du conte, accorda le sursis5. La nuit suivante, une heure avant le jour, Dinarzade éveilla sa sœur en lui faisant la même demande. Mais Schéhérazade prit soin

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de s’interrompre à nouveau au moment où le jour paraissait, sans avoir achevé son récit. Piqué par la curiosité, le sultan lui accorda un jour supplémentaire. Ce petit manège se répéta la nuit suivante puis celle d’après et encore celles d’après. Il dura en fait mille et une6 nuits. miChel laPorte, 10 contes des Mille et Une Nuits, coll. Castor Poche, 2000 © Flammarion.

Éclairage 2 Les Mille et Une Nuits est un recueil de contes d’origines diverses. Les plus anciens viennent d’Inde, et dateraient du IIIe siècle. D’abord transmis oralement par les conteurs et les marchands (qui se les racontaient pour se divertir pendant leurs voyages), cet ensemble de contes est parvenu en Perse (Iran) puis dans le monde arabe, s’enrichissant de nouvelles histoires au fur et à mesure ; le recueil se fixe par écrit aux XIIIe-XIVe siècles. 2 Au début du XVIIIe siècle, le Français Antoine Galland découvre ce recueil alors qu’il travaille en Turquie ; il le traduit, l’adapte et y ajoute quelques contes qu’il a écrits lui-même et qui deviendront les plus célèbres des Mille et Une Nuits, comme l’histoire d’Aladdin ou celle d’Ali Baba.

Hermann Emil Sprengel, Schéhérazade, 1881, huile sur toile, 95 x 110 cm (collection particulière).

1. Quel personnage n’est pas représenté sur ce tableau ? 2. Quel élément de l’image rappelle le danger qui menace Schéhérazade ?

Questions sur le texte Une volonté surprenante 1. a) Quelle malédiction le sultan fait-il peser sur son royaume ? b) Pourquoi ? 2. Pourquoi Schéhérazade veut-elle épouser le sultan ? 3. De quelles qualités Schéhérazade fait-elle preuve ?

La ruse de Schéhérazade 4. Quel stratagème Schéhérazade met-elle au point avec sa sœur ?

5. Pourquoi Schéhérazade interrompt-elle son récit au lever du jour ? Donnez deux raisons. 6. Pourquoi Schahriar ne la tue-t-il pas dès le premier matin ? Citez le texte.

Le pouvoir du conte 7. Expliquez le titre de cette page : « Quand la vie ne tient qu’à un conte ». 8. Expliquez le titre du recueil auquel appartient cette histoire : Les Mille et Une Nuits. 9. À votre avis, Schahriar assassine-t-il Schéhérazade au bout des mille et une nuits ? Justifiez. 2. Le conte, un genre universel

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Trois fois rien La Querelle des deux lézards

A

u temps où les créatures de la terre se comprenaient encore entre elles, un chef de famille aisé1 vivait dans un petit village, au sein d’une contrée fertile. Sa vieille mère était encore auprès de lui. Dans le vaste enclos familial qu’entouraient les cases2 des diffé5 rents membres de la maisonnée, plusieurs animaux, parmi lesquels un chien, un coq, un bouc, un bœuf et un cheval, déambulaient en liberté. Un jour, dans un village situé à environ deux jours de marche, un Amadou Hampâté Bâ vieillard, réputé pour sa sagesse, vint à mourir. Le chef de famille fut (1900-1991) est un écrivain obligé de s’absenter pour se rendre à ses funérailles, en compagnie de et historien malien, d’origine peule. Grand spécialiste de la 10 quelques autres habitants du village. culture peule et des traditions « Je me sens très fatiguée, lui dit sa vieille maman. Reviens le plus d’Afrique noire, il a été l’un des vite possible. premiers à recueillir et à mettre – Sois tranquille, mère, je ne m’attarderai pas. Dans cinq ou six par écrit les contes, fables et léjours au plus, je serai de retour. » gendes traditionnels de l’Afrique 15 Sa mère lui donna sa bénédiction pour le voyage, puis alla s’allonger de l’Ouest, afin que ce riche patrimoine ne disparaisse pas. dans sa case. Au moment du départ, le chef de famille appela le chien : « En Afrique, quand un vieillard « Chien ! dit-il. Pendant mon absence, tu seras le gardien de la maimeurt, c’est une bibliothèque son. Tiens-toi ici, à l’entrée de l’enclos. Surveille tout ce qui se passe qui meurt » alerte-t-il. au-dedans comme au-dehors, et en aucun cas ne quitte ton poste ! Si 20 un incident se produit à l’intérieur, que le coq, le bouc, le bœuf ou le cheval s’en occupent et remettent de l’ordre s’il le faut. Tu m’as bien compris ? – Oui maître ! » dit le chien. Et, joignant le geste à la parole, il frétilla de la queue et présenta sa tête pour être caressé. Le maître lui tapota gentiment le crâne, puis, rassuré, partit rejoindre ses compagnons de route. 25

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Deux jours après son départ, un matin de très bonne heure, alors que les premiers rayons du soleil commençaient à peine à dorer le toit des cases, le chien perçut un bruit étrange qui semblait venir de la case de la vieille maman. Celle-ci, à l’abri d’une moustiquaire, reposait encore. Une lampe à huile brûlait doucement à ses côtés. Justement le coq de la maison était en train de picorer devant la case de la vieille femme, à la recherche de quelques grains de mil3 échappés des mortiers4. « Coq ! Coq ! appela le chien. – Que me veux-tu, chien ? – Quel est ce bruit qui semble venir de la case où repose la mère du maître ? – Ce sont deux lézards qui se battent, accrochés au plafond de la case. Voilà déjà un bon moment qu’ils se disputent le cadavre d’une mouche morte. – Je t’en prie, coq, va leur demander de cesser leur lutte. Et s’ils ne veulent rien savoir, obligeles à se séparer. – Comment, chien ! s’indigna le coq, la crête frémissante. Tu me demandes à moi, roi de la basse-cour, chargé d’annoncer chaque matin l’apparition du soleil, d’aller m’occuper d’une querelle de lézards ? – La mère de notre maître est malade, insista le chien. Le bruit que font les lézards peut l’incommoder. Et puis, il n’y a pas de petite querelle, comme il n’y a pas de petit incendie. Nul ne sait

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ce qui peut en résulter… – Va donc les séparer toi-même ! – Je ne peux pas. Le maître m’a ordonné de ne pas bouger de cet endroit… – Alors débrouille-toi ! Ce n’est pas mon affaire. D’ailleurs, qui peut se soucier d’une querelle de lézards !… » Et, soulevant les longues plumes de sa queue, le coq recommença à picorer parci par-là. [Le chien demande alors au bouc, au bœuf, puis au cheval d’aller séparer les deux lézards. Mais tous refusent, prétextant qu’il serait humiliant pour eux de s’occuper d’une aussi petite affaire.] Désemparé, ne sachant plus que faire, le chien se tut. Les oreilles basses, le museau posé sur ses pattes antérieures5, il regardait tristement la cour où chacun vaquait6, se promenait ou se reposait sans se soucier de rien.

1. Riche. 2. Habitations.

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3. Sorte de céréales. 4. Ici : sorte de bols en pierre dans lesquels on écrase les grains ou d’autres aliments. 5. Ses pattes de derrière. 6. Se déplaçait pour aller faire quelque chose. 7. Récipients faits à partir de courges vidées et séchées.

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Mais voilà que nos deux lézards, à force de se tortiller, se détachent du plafond et viennent tomber sur la lampe à huile. La mèche enflammée sort de la lampe, elle effleure la moustiquaire, la moustiquaire prend feu, et bientôt le lit est en flammes. La vieille maman appelle au secours… Des cris s’élèvent de partout dans l’enclos… On accourt, on dégage la pauvre femme, et à force de jeter des calebasses7 pleines d’eau sur le lit on réussit à éteindre le feu. Hélas, la pauvre vieille est gravement brûlée. Elle respire encore, mais sa vie ne tient qu’à un fil. Le guérisseur du village est appelé en hâte. Il examine la malade, hoche la tête… « Il faut badigeonner les brûlures avec du sang de poulet, dit-il. Trouvez-m’en un, je vais le sacrifier et prononcer sur lui les paroles rituelles. Ensuite, faites un bouillon avec ses restes et essayez d’en faire boire à la malade. – Justement, il y a un coq dans la cour ! » s’écrie quelqu’un. On se précipite, on donne 70 la chasse au coq qui court en tous sens, battant des ailes et poussant des glapissements de protestation. Peine perdue ! Bientôt un homme l’attrape, le saisit par les pattes et l’emporte au-dehors pour être sacrifié. 75 Comme il passe devant le chien, pendu par les pattes et la tête ballotante, la voix tout enrouée à force d’avoir crié, le coq gémit : « Ah ! chien ! Si seulement je m’étais 80 occupé de cette querelle de lézards ! Voilà qu’aujourd’hui je vais y laisser ma vie ! – Eh oui ! fait le chien. Je te l’avais bien dit, qu’il n’y a pas de petite querelle. Si tu m’avais écouté, tu n’en serais pas là main85 tenant. » Après le sacrifice du coq, on badigeonne les brûlures de la malade avec le sang recueilli, puis on prépare un bon bouillon de poulet. Quelqu’un va jeter les os au chien. 2. Le conte, un genre universel

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« Pauvre coq ! dit celui-ci. Si tu avais accepté d’user de ton autorité pour arrêter cette bagarre, on ne me donnerait pas aujourd’hui tes os en guise de repas… » Hélas ! Avant même d’avoir pu avaler une gorgée de bouillon, la vieille maman, trop gravement atteinte, rend son dernier soupir. Alors que tous se lamentent dans la maison, un homme va chercher le cheval pur-sang, le selle et le fait monter par un jeune garçon habitué des courses de chevaux. Il lui tend une cravache8. « Fais vite ! lui dit-il. Fonce jusqu’au village où se trouve le chef de famille, annonce-lui le décès de sa mère et ramène-le immédiatement. Lui seul peut s’occuper des funérailles. » Le jeune garçon, ravi de monter le pur-sang, s’élance d’un bond sur son dos, le cingle d’un coup de cravache et, poussant un grand cri, le fait démarrer comme une flèche. Durant des heures il le fait galoper, galoper, galoper… À force de cris, de coups de cravache et de coups de talon, il le pousse tellement que le pauvre cheval, haletant, l’écume ruisselant des mâchoires, arrive au village voisin en fin de matinée, juste comme le soleil se trouve droit au-dessus des crânes. Le garçon aperçoit le chef de famille parmi les hommes assemblés, et va lui annoncer le drame. Bouleversé, ce dernier n’a qu’une idée en tête : rentrer chez lui sans perdre un instant afin de rendre à sa mère les derniers devoirs qu’il lui doit. Sans se soucier de chercher une monture plus fraîche, il bondit sur le dos du pur-sang encore couvert de sueur, prend le gamin en croupe9 et, à grands coups de cravache, lance à son tour le cheval sur le chemin du village. Pauvre pur-sang, qui se considérait comme trop noble pour s’occuper d’une vulgaire histoire de lézards !… Jamais encore il n’a été soumis à pareille épreuve ! Fouetté, éperonné, une double charge sur le dos, le voilà forcé de refaire au grand galop la longue route qu’il a déjà parcourue le matin avec tant de mal. Couvert d’écume, les flancs ensanglantés, les yeux hors des orbites, vers la fin de l’après-midi il arrive enfin devant l’enclos familial. Le maître et le gamin sautent à terre et rejoignent les membres de la maisonnée. Quant au pauvre cheval, les poumons en feu, crachant une écume rougeâtre, il fait encore quelques pas… Puis, le cœur à bout, il s’écroule à côté du chien. Comme on dit en Afrique, « son cœur a éclaté ». Avant d’expirer10, il trouve encore la force de dire dans un dernier souffle : « Ah ! chien ! Si seulement j’avais écouté ton conseil, je ne laisserais pas ma vie aujourd’hui dans cette querelle de lézards ! – Hélas, mon ami ! soupire le chien. Voilà les tristes conséquences d’une « petite querelle » ! » Pendant ce temps, le chef de famille, après s’être recueilli auprès du corps de sa mère, ordonne le creusement de la tombe. Or, selon la coutume du village, avant d’enterrer un défunt il faut d’abord « ouvrir » rituellement sa tombe en y versant du sang de bouc. La chair de l’animal sert ensuite à nourrir les visiteurs venus présenter leurs condoléances. Aussitôt, deux hommes se saisissent du bouc qui, sans méfiance, se prélassait11 dans la cour. Ils le tirent par les cornes vers l’emplacement des sacrifices. En passant devant le chien, le bouc chevrote tristement :

« Oh, chien ! Combien tu avais raison ! Si seulement je m’étais occupé de cette querelle de lézards, aujourd’hui on ne me sacrifierait pas ! – Hélas oui, mon ami ! répond le chien. Si tu avais pris la peine d’arrêter cette petite bagarre, 140 aujourd’hui tu aurais la vie sauve ! » Une fois le bouc égorgé, un ancien recueille son sang et va « ouvrir » rituellement la tombe de la vieille maman. Celle-ci est enfin inhumée12 selon les règles, avec tous les honneurs dus à son rang et à son âge. On fait rôtir le reste de la viande pour nourrir les visiteurs, et on porte au chien une bonne part de chair et d’os… 145 Quarante jours après le décès, moment où l’âme des défunts13 est censée se libérer des derniers liens qui la retiennent encore dans le monde terrestre, des gens arrivent de tous les villages avoisinants pour participer à la grande cérémonie du « quarantième jour ». Pour nourrir tout ce monde, le chef de famille est obligé 8. Bâton utilisé pour fouetter de sacrifier le bœuf. Avant de mourir, celui-ci lance au chien : le cheval. 150 « Ah ! chien ! Si seulement j’avais accepté de m’occuper de cette 9. Avec lui sur le cheval. querelle de lézards !… » Plein de pitié, le chien pousse un grand 10. De mourir. soupir. Mais lorsqu’un peu plus tard on lui apporte une énorme 11. Se détendait, se reposait. part d’os et de morceaux de viande, il les dévore sans façon… 12. Enterrée. Ainsi, à cause de la bataille de deux petits lézards pour une 13. Morts. 14. Sain et sauf. 155 mouche morte, modeste querelle dont personne ne voulut s’occuper, non seulement nos fiers amis le coq, le bouc, le bœuf et le cheval y laissèrent la vie, mais il en résulta un incendie, et une mort qui endeuilla toute la maisonnée… Seul le chien, fidèle à son devoir, sortit indemne14 de cette tourmente, et y trouva même 2 La plupart des contes ont une fonction morale : le récit délivre 160 une récompense inattendue…

Repères

un enseignement, une leçon de sagesse. Cette leçon, appelée « morale », peut être exprimée ou sous-entendue.

amadou hamPÂtÉ bÂ, « La Querelle des deux lézards ou Il n’y a pas de petite querelle », Il n’y a pas de petite querelle, Nouveaux contes de la savane © Éditions Stock, 1999, 2000.

Questions sur le texte Trois fois rien 1. Quel rôle le chef de famille confie-t-il au chien au début du récit ? 2. a) Qu’est-ce qui inquiète le chien deux jours après le départ de son maître ? b) S’agit-il d’un problème important ? 3. Pourquoi le chien demande-t-il aux autres animaux de résoudre ce problème, plutôt que d’y aller lui-même ? 4. Les animaux acceptent-ils sa demande ? Pourquoi ?

Des conséquences inattendues 5. Quelles sont les conséquences dramatiques de la querelle des lézards ? 6. Expliquez comment sont morts a) le coq ;

b) le cheval ; c) le bouc ; d) le bœuf. Écrivez une phrase pour chacun des animaux.

La morale du conte 7. Choisissez l’un des animaux et expliquez pourquoi sa mort peut être vue comme une punition. Justifiez en recopiant ce que dit l’animal avant de mourir. 8. Seul le chien reste sain et sauf : expliquez pourquoi, en vous aidant de la dernière phrase du texte. 9. En Afrique, ce conte sert à illustrer le dicton : « Il n’y a pas de petite querelle, comme il n’y a pas de petit incendie. » Expliquez le sens de ce dicton en vous aidant de l’histoire racontée dans le conte.

2. Le conte, un genre universel

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De l’intérêt des ragots

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Les Mauvaises Compagnies

V

ivre seul et se moquer d’autrui1, se moquer d’autrui, de ses soucis comme de ses succès, c’est là, sans conteste, un sage et raisonnable parti2. Mais ignorer absolument les rumeurs, les potins, et les cancans3, cela peut amener parfois des désagréments au solitaire.

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Birago Diop (1906-1989) est un conteur, écrivain, diplomate et vétérinaire sénégalais. Grand défenseur de la culture et des traditions d’Afrique noire, il a recueilli et mis par écrit, en français, les contes traditionnels de son pays, notamment dans un recueil intitulé Contes d’Amadou Koumba.

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1. Se moquer d’autrui : ne pas se préoccuper des autres. 2. Choix. 3. Ragots, potins. 4. Expression qui signifie « pas bien loin ». 5. Sans y arriver. 6. Brûlantes. 7. Brillait très fort. 8. Sorte de courge qui, vidée et séchée, sert de récipient. 9. N’Gor est un homme. 10. La sève fermentée du palmier constitue une boisson alcoolisée, de couleur blanche et qui devient légèrement pétillante une fois récoltée. 11. Ce qui appartient à quelqu’un d’autre.

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[Kakatar-le-Caméléon n’aime pas la compagnie des hommes et des autres animaux de la brousse. Il ne connait donc pas la réputation de Golo-le-Singe, que tout le monde fuit car il est menteur, malhonnête, mal élevé et adore jouer des mauvais tours. Or un jour, Golo-le-Singe aperçoit Kakatar-le-Caméléon et décide d’aller à sa rencontre.] – Où donc se dirigeaient vos jambes si sages, mon oncle ? s’enquit le curieux. – Je m’en allais vers N’Djoum-Sakhe4, expliqua Kakatar, que le singe approchait de si près qu’il commençait à prendre la teinte du pelage de son interlocuteur. Ce que voyant, et sans doute aussi la ressemblance aidant de leurs queues qui leur servaient à tous deux parfois de cinquième main, Golo se crut autorisé à plus de familiarité : – Eh bien ! oncle, je t’accompagne et je me ferai facilement à ton allure. Ils s’en allèrent donc tous deux vers N’Djoum-Sakhe, Golo essayant en vain5, dès les premiers pas, de se régler à l’allure balancée et hésitante de son compagnon qui tâtait d’abord l’air et semblait à chaque instant chercher s’il n’y avait pas une épine sur son chemin. N’y tenant plus, Golo se mit à trotter à droite et à gauche, devant et derrière, pour revenir de temps à autre tenir un petit propos à son compagnon. Le sentier n’était pas long qui menait à N’Djoum-Sakhe, mais l’allure de ces voyageurs, dont l’un avait toujours l’air de marcher sur des braises ardentes6 et sautillait tout le temps et dont l’autre semblait avancer sur un troupeau de hérissons, l’allure de ces deux voyageurs n’était pas des plus rapides. Le soleil ardait dur et dru7 au-dessus de leurs têtes qu’ils n’avaient pas encore parcouru la moitié de la moitié du sentier de N’Djoum-Sakhe. Golo et Kakatar s’arrêtèrent à l’ombre déchiquetée d’un palmier, en haut duquel pendait une gambe, une calebasse-gourde8. – Tiens, fit Golo, qui était au courant de tout, tiens, N’Gor9 espère ce soir une bonne récolte de vin de palme10 ; mais nous mouillerons bien nos gorges avant lui, car il fait vraiment trop chaud. – Mais ce vin de palme n’est pas à nous ! s’ahurit Caméléon. – Et puis après ? interrogea le Singe. – Mais le bien d’autrui11 s’est toujours appelé « laisse ». Golo ne releva même pas la remarque ; il était déjà en haut du palmier, il avait décroché la gourde et buvait à grands traits. Quand il eut tout vidé du liquide frais, mousseux et pétillant, il laissa choir12 la gourde,

qui faillit écraser son compagnon. Il redescendit et déclara : – Le vin de palme de N’Gor était vraiment délicieux. Nous 45 pouvons continuer notre chemin, mon oncle. Et ils repartirent. Ils n’étaient pas encore bien loin du palmier lorsqu’ils entendirent derrière eux des pas plus assurés et plus pesants que les leurs. C’était N’Gor qui avait retrouvé sa gourde en miettes au pied de l’arbre, et non, comme il s’y 50 attendait avec juste raison, là-haut, au flanc du palmier et remplie de vin de palme. Quand Golo, qui s’était retourné, l’aperçut, il pensa tout d’abord à se sauver et laisser son compagnon s’expliquer avec l’homme ; mais il n’eût pas été digne de sa race s’il avait agi aussi simplement. Pensez donc ! et si 55 Kakatar s’expliquait avec N’Gor et l’accusait, lui Golo, qui prenait la fuite, pas assez loin certainement ni assez longtemps sans doute pour ne point tomber un jour ou l’autre entre les mains du saigneur13 de palmiers ! Il s’arrêta donc et dit à son compagnon d’en faire autant, ce qui ne demandait 60 pas beaucoup d’efforts à celui-ci. N’Gor vint à eux avec la colère que l’on devine : – On a volé mon vin de palme et cassé ma gourde. Connaissez-vous le coupable, si ce n’est l’un de vous deux ? Caméléon se tut, se gardant bien d’accuser son compagnon 65 de route. – Moi, je le connais, fit le Singe. Kakatar tourna un œil et regarda Golo. – C’est celui-là, fit ce dernier en désignant d’un index le Caméléon. 70 – Comment, c’est moi ? suffoqua Kakatar, c’est toi qui l’as bu ! – N’Gor, dit le Singe, nous allons marcher tous les deux, ce menteur et moi, et tu verras que c’est celui qui titube qui a bu ton vin de palme. 12. Tomber. 75 Ayant dit, il marcha, s’arrêta bien droit : 13. Pour récolter le vin de palme il faut – Suis-je ivre, moi ? demanda-t-il, puis il commanda : « saigner » le palmier, c’est-à-dire entailler le tronc. Marche maintenant, toi, Caméléon, toi qui dis ne pas être ivre. 14. Tituber : ne pas marcher droit (comme Kakatar avança, puis s’arrêta en titubant14, comme le font une personne ivre). tous les Caméléons de la terre. 15. Certainement pas. 80 – Regarde, N’Gor, dit Golo, un buveur ne peut se cacher. N’Gor prit Kakatar-le-Caméléon, le battit vigoureusement et lui dit en l’abandonnant : – Si je ne t’ai pas tué cette fois-ci, remercie le bon Dieu et ton camarade. N’Gor s’en retourna vers son palmier, et les deux voyageurs reprirent leur chemin. Vers le soir, ils 85 atteignirent les champs de N’Djoum-Sakhe. – J’ai froid, dit Kakatar, nous allons, pour me réchauffer, mettre le feu à ce champ. – Non pas, certes15, dit le Singe. – Je te dis que nous allons incendier ce champ, affirma Caméléon, qui alla chercher un tison et mit le feu au champ. 90 Mais il n’en brûla qu’une partie et le feu s’éteignit vite. Les gens de N’Djoum-Sakhe avaient ce2. Le conte, un genre universel

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Repères 2 Dans un conte d’apprentissage, un personnage apprend de ses erreurs ; il retient la leçon des tours qu’on lui joue ou des situations délicates dans lesquelles il se trouve, ce qui lui permet d’être moins naïf, plus mûr.

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pendant aperçu la flambée. Ils étaient accourus et s’informaient : – Qui a mis le feu à ce champ ? – Je ne sais pas, j’ai vu la flamme et je me suis approché, déclara Kakatar. – Comment ? s’étonna le Singe, tu ne veux pas insinuer que c’est moi qui ai incendié ce champ ? – Puisqu’il ne veut pas avouer que c’est lui le coupable, regardez donc nos mains. Ayant dit, le Caméléon tendit ses mains, la paume en était blanche et nette. – Fais voir les tiennes maintenant, toi qui dis ne pas être l’incendiaire, commanda Kakatar. Golo tendit ses mains, la paume en était noire comme celle de toutes les mains de tous les singes de la terre. – Regardez, triompha le Caméléon, l’incendiaire ne peut se cacher. On attrapa Golo, qui se souvient encore certainement de la correction qu’il reçut et qui, depuis ce temps-là, ne fréquenta plus jamais Kakatar-leCaméléon. biraGo dioP, « Les Mauvaises Compagnies I », Les Contes d’Amadou Koumba, Présence africaine, 1961.

Questions sur le texte Des personnages opposés 1. Pourquoi, au début, Kakatar ne se méfie-t-il pas de Golo ? 2. Comparez les démarches des deux animaux (l. 19 à 29). Quelles différences de caractère montrent-elles ? 3. a) Que fait Golo pour se désaltérer sur le chemin ? b) De quels défauts fait-il preuve ? 4. Que pense Kakatar de cette façon d’agir ? Justifiez.

Ruses et vengeances 5. Pourquoi les deux animaux ne s’enfuient-ils pas quand arrive N’Gor ? Donnez une raison pour Golo, et deux pour Kakatar.

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6. Quelle ruse invente Golo pour que Kakatar soit puni à sa place ? 7. Que fait Kakatar pour se venger ? Montrez qu’il s’inspire de la ruse de Golo.

Un récit d’apprentissage 8. Relisez le premier paragraphe du texte. À quel personnage pourrait s’adresser cette morale ? Justifiez. 9. a) Qui a le dernier mot dans cette histoire ? b) Pouvait-on s’y attendre ? 10. Montrez que Kakatar a su tirer la leçon de sa mésaventure.

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Voilà pourquoi

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Histoire de Ho-l l’Archer

Natha Caputo (1904-1967)

a écrit de nombreux contes pour enfants, comme « Roule Galette », aux éditions du Père Castor (Flammarion). Certains de ses textes reprennent des contes traditionnels de différents pays du monde ; c’est le cas de l’« Histoire de Ho-l l’archer », qui s’inspire d’un conte chinois très ancien.

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1. Courage, tendance à oser accomplir des actions risquées. 2. Petit. 3. À toute vitesse. 4. Toujours. 5. Asséchèrent. 6. Mouraient. 7. Bois précieux de couleur noire. 8. Ici : pousser.

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I

l y a de cela si longtemps, si longtemps que personne ne sait plus quand, vivait en Chine un chasseur renommé dans le pays tout entier pour son adresse et son audace1. On l’appelait Ho-l l’Archer, car tirer de l’arc était son occupation favorite et prenait la majeure partie de son temps. Il chassait le menu2 gibier, oiseaux, lièvres, renards, aussi bien que les grosses bêtes. Il ne craignait ni les ours, ni les sangliers, ni même le buffle sauvage. Ho-l tirait de l’arc avec tant de précision qu’il ne doutait jamais d’avoir touché son but. Une fois sa flèche lancée, il cravachait son cheval et filait bride abattue3 à sa suite, car invariablement4 elle atteignait la proie visée. Il n’avait pas son pareil dans la Chine tout entière. Seul, Finh-Minh, son élève, pouvait se mesurer avec lui. Et quand, de loin, les deux archers s’amusaient à tirer l’un sur l’autre, les pointes métalliques de leurs flèches se heurtaient dans l’air à mi-chemin, cliquetant et faisant jaillir une pluie d’étincelles. Seulement Finh-Minh n’était pas doué du talent de saisir au vol dans sa bouche les flèches d’un ennemi, pour les briser d’un coup de dents comme faisait Ho-l l’Archer. Mais voici qu’un grand malheur s’abattit un jour sur la Chine. Dix soleils apparurent ensemble dans le ciel, dix soleils qui brillaient sans discontinuer nuit et jour. Dix soleils dont les rayons ardents brûlèrent l’herbe, séchèrent les arbres, flétrirent les fleurs, racornirent les plantes, firent tarir5 les sources, asséchèrent les fleuves et les rivières. Bêtes et gens périssaient6 de faim et de soif. Ho-l l’Archer voyait la misère, apportée au peuple par les dix soleils, s’étendre jour après jour et il cherchait comment s’en défendre et sauver les hommes. Et il pensa que le meilleur moyen était de traiter les soleils comme des bêtes sauvages. Il prépara donc dix flèches ; il choisit son arc le plus solide, celui en bois d’ébène7 ; il le tendit et lança les dix flèches l’une après l’autre avec une rapidité telle qu’il semblait n’en avoir lâché qu’une et que l’air résonnait d’un sifflement ininterrompu. Les flèches, dirigées en éventail, frappèrent chacune un soleil. Chacune, non, neuf d’entre elles seulement atteignirent leur but car le dixième soleil, épouvanté, avait eu le temps de se cacher derrière une colline couverte de bambous. Il fit brusquement sombre sur la terre, et froid. Ho-l l’Archer avait cru bien faire et voilà qu’il n’y avait plus ni lumière ni chaleur. Les hommes et les bêtes dépérissaient de froid. Et les plantes ne pouvaient plus croître8. Désespéré de ce nouveau malheur, Ho-l réfléchissait et ne savait comment y remédier. Au bout d’un certain temps, le dernier soleil, croyant que l’archer s’en était allé, se releva tout doucement et jeta un coup d’œil à travers les bambous. Quand il aperçut Ho-l, la frayeur le reprit et il replongea 2. Le conte, un genre universel

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derrière les tiges. Mais Ho-l, tout heureux de le revoir, se réjouit de n’avoir pas détruit tous les soleils. Il ramassa ses flèches, son arc, qui fut dorénavant surnommé « Le Vainqueur des Soleils » et s’en alla rassuré. Mais les vieux Chinois assurent que depuis ce temps le soleil craint les archers et que c’est la raison pour laquelle il monte lentement à l’horizon, regarde s’il n’y a pas d’archer, traverse le ciel d’orient en occident9, prudemment, et se cache de nouveau derrière la terre. Voilà pourquoi il y a le jour, et puis la nuit, et encore le jour et encore la nuit, oui, voilà pourquoi, disent les Chinois ! Natha Caputo, « Histoire de Ho-l l’archer », Contes des quatre vents, 1957. Droits réservés. 9. d’est en ouest.

Liu Kuan-tao, Kublai Khan à la chasse (détail), fin XIIIe siècle, encre et couleurs sur soie (National Palace Museum, Taiwan).

Le Buffle, le Tigre et l’Intelligence

Nguyên Xuân Hùng (né en 1942) est né au Viêt-Nam. Ses études l’ont conduit en France, où il est informaticien. C’est d’abord pour ses enfants, nés en France, et qui lui posaient souvent des questions sur leurs origines vietnamiennes, qu’il a écrit ces 30 contes du Viêt-Nam.

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1. Labourer : retourner la terre. 2. Brouter.

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3. Son pelage. 4. Faible, fragile.

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D

ans les temps très anciens, les hommes menaient les buffles aux champs en les tirant par une corde attachée à leurs cornes. Ce n’était pas toujours facile, et les buffles allaient souvent où ils voulaient. Un jour, quelqu’un eut l’idée de passer un anneau dans leurs naseaux et d’y nouer la corde. Depuis, les buffles suivaient docilement. Et ainsi, même les enfants pouvaient les garder. Un jour, après les travaux de labour1, un jeune gardien laissa son buffle paître2 tranquillement à la lisière de la forêt. Survint le tigre, qui en ce temps-là n’avait pas de rayures sur sa robe3 jaune. Le féroce animal s’étonna de l’obéissance du puissant buffle que lui-même craignait. – Buffle, pourquoi obéis-tu à ce frêle4 humain, toi dont la force égale la mienne ? Le buffle lui répondit : – Physiquement, le petit homme est faible, mais son intelligence est plus puissante que nos cornes et nos griffes ! Étonné, le tigre s’adressa alors au garçon : – Dis-moi, petit homme, où est ton intelligence qui fait peur même au puissant buffle ? Le petit gardien lui répondit :

Repères 2 Certains contes ont pour but d’expliquer, de façon imaginaire, l’origine d’un phénomène naturel, d’un lieu, d’un animal… On les appelle des contes explicatifs.

25

30

Un fermier laboure un champ avec un buffle, Laos, 1976.

– Je n’ai pas apporté mon intelligence avec moi. Je l’ai laissée à la maison. – Alors, va la chercher, lui suggéra le tigre. – Mais tu vas dévorer mon buffle ! Si tu acceptes que je t’attache, j’irai chercher mon intelligence pour te la montrer. Le tigre hésita mais, poussé par la curiosité, accepta la proposition. Le garçon demanda au tigre de s’aplatir contre un solide tronc d’arbre, prit une longue corde et l’attacha solidement en faisant plusieurs tours. Une fois qu’il eut fini, il prit un gros gourdin et se mit à battre le tigre, en s’exclamant : – Voici mon intelligence ! 35 Sous les coups, le tigre se débattit de douleur et de rage. Il se débattit si violemment que sa peau fut brulée, à force de frotter contre les cordes. Voici pourquoi les tigres ont des 40 rayures noires sur leur robe jaune. Le tigre parvint finalement à se dégager et s’enfuit dans la forêt sans demander son reste. Le buffle, qui assistait à la scène, fut pris d’un fou rire. Il riait en 45 secouant si fortement sa lourde tête qu’il cogna sa mâchoire par terre à s’en casser les dents. C’est ainsi que les buffles n’ont plus de dents à la mâchoire supé50 rieure. NGuYÊN XuÂN hÙNG, 30 contes du Viêt-Nam, 1996 © Flammarion.

Questions sur les textes Ho-I l’Archer 1. Pourquoi Ho-l l’Archer est-il célèbre dans toute la Chine ? Donnez un exemple de ses prouesses. 2. a) Quel malheur frappe un jour la Chine ? b) Que fait Ho-l l’Archer pour tenter de sauver son pays ? c) Est-ce une bonne idée ? Expliquez. 3. Qu’est-ce qui sauve finalement le pays ?

Le Buffle, le Tigre et l’Intelligence 4. De quoi s’étonne le tigre quand il voit le buffle ?

5. Qu’est-ce qui permet à l’homme de se faire obéir d’un animal bien plus puissant que lui ? 6. De quelle manière le tigre en a-t-il la preuve ?

Des contes explicatifs 7. Quel phénomène naturel explique le premier conte ? Résumez l’explication donnée. 8. Quelles particularités physiques du tigre et du buffle sont expliquées dans le deuxième conte ? Résumez les explications données. 9. Selon vous, ces explications sont-elles vraies ? Expliquez. 2. Le conte, un genre universel

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Histoire des arts

1

L’art de raconter Qu’est-ce qu’être conteur ?

Jean Chaperon, Conteuse, illustration pour une biographie d’Ernest Cognacq, XIXe siècle.

2 Invités à un mariage dinka écoutant un conteur traditionnel, Soudan, XXe siècle.

3 Foule écoutant un conteur aux portes de la ville,

Kashgar (Chine), 1942 (photographie de William Vandivert).

100 % web Retrouvez des liens vers des ressources complémentaires pour approfondir ce thème, dont une interview d’Amadou Hampâté Bâ.

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4 Conteur kamishibai devant un public d’enfants, Tokyo (Japon), 1946 (photographie d’Horace Bristol).

5 Le célèbre conteur « Brother Blue » (Hugh Morgan

6 Les frères Grimm chez la conteuse Dorothea

Viehmann à Niederzwehren (Allemagne), 1819, gravure sur bois, (d’après une peinture de Louis Katzenstein).

Hill) devant un public d’écoliers, Boston (ÉtatsUnis), 1973 (photographie de Spencer Grant).

Éclairage 2 En France, l’école n’est devenue obligatoire qu’en 1882. Avant, seules les classes aisées savaient lire (au Moyen Âge : seuls les gens d’Église et quelques nobles). Ainsi, les contes se transmettaient principalement à l’oral et chaque conteur avait sa manière à lui de raconter l’histoire.

2 De nos jours, une grande partie de la population mondiale sait lire. Mais même dans les pays où l’accès à Internet permet de lire gratuitement de chez soi des millions de contes du monde entier, les conteurs n’ont pas disparu, car l’art de raconter à l’oral est irremplaçable…

Questions Les lieux

Les conteurs

1. Pour chacun des documents, indiquez le pays (quand c’est possible) et le lieu où se passe la scène. Aidez-vous des légendes.

7. Doc. 3 : a) Comment reconnaissez-vous le conteur ? b) Précisez votre réponse en vous servant de la « règle des tiers » (voir p. 299).

2. Doc. 1 : a) Près de quoi les personnages sontils rassemblés ? b) Pourquoi, selon vous ?

8. a) Doc. 4 : À votre avis, qu’est-ce que le conteur fait glisser dans le cadre de bois ? b) À quoi cela peut-il servir pour l’histoire qu’il raconte ?

3. Doc. 2 : a) À votre avis, près de quoi les personnes sont-elles rassemblées ? Pourquoi ? b) Cherchez ce qu’est un « arbre à palabre » et complétez votre réponse.

Les publics 4. Les contes s’adressent-ils toujours aux enfants ? Justifiez.

9. Doc. 5 : Le conteur porte sur lui des clochettes et des grelots et tient dans la main droite un parapluie. Que fait-il en plus de dire le texte du conte ? 10. Selon vous, quelles qualités faut-il avoir pour être un bon conteur ?

L’oral et l’écrit

5. Quel lien unit probablement le public à la conteuse dans le doc. 1 ? b) Peut-on dire la même chose pour les doc. 3 et 4 ? Justifiez.

11. Doc. 6 : Lisez la légende. a) Qui sont les deux hommes ? b) Que font-ils et pourquoi ? Aidez-vous de vos connaissances.

6. Doc. 1 : Observez les visages et la position des corps des enfants : qu’expriment-ils ?

12. Est-il plus agréable de lire un conte dans un livre ou d’écouter un conteur ? Trouvez plusieurs avantages à chacune des situations. 2. Le conte, un genre universel

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Synthèse

a Un genre universel

Toutes les civilisations ont inventé des contes. Souvent, ces récits ont voyagé et ont été adoptés par d’autres peuples. Ainsi, certains contes des Mille et Une Nuits, nés en Inde, sont passés par l’Iran, le monde arabe, puis la France, avant d’être connus dans le monde entier. Les contes ont souvent une origine populaire : on ne sait pas qui les a inventés et ils se sont transmis oralement, soit par des conteurs professionnels, véritables « bibliothèques vivantes », soit par les parents ou grands-parents qui les ont racontés aux plus jeunes. Des écrivains ont recueilli ces contes et les ont mis par écrit, pour ne pas qu’on les oublie et pour mieux les faire connaître.

a Les fonctions du conte Comme le montre bien l’histoire de Schéhérazade dans Les Mille et Une Nuits, les contes permettent de divertir, de faire rêver. Mais ils ont aussi d’autres fonctions. La plupart des contes ont une dimension morale : l’histoire donne à réfléchir et délivre un enseignement, une leçon de sagesse (comme dans « Il n’y a pas de petite querelle » d’Amadou Hampâté Bâ). Certaines de ces histoires prennent la forme d’un conte d’apprentissage : le personnage principal apprend de ses erreurs et devient moins naïf, plus mûr (par exemple dans « Les Mauvaises Compagnies » de Birago Diop). D’autres contes, (comme ceux de Natha Caputo et Nguyên Xuân Hùng) donnent une explication imaginaire à l’existence d’un animal, d’un phénomène naturel, etc. Ils se rapprochent des textes que vous allez découvrir dans le chapitre suivant.

À lire et à voir 10 contes de…

www.conte-moi.net

Dans la collection « Castor Poche » (© Éd. Flammarion Jeunesse), retrouvez des contes du monde entier. Une belle manière de voyager et de découvrir d’autres cultures.

Dans la partie du site intitulée « Conte-moi la francophonie », vous trouverez une centaine de contes de pays francophones, que vous pourrez lire mais aussi écouter, en français ainsi qu’en langue locale !

Rafe Martin, 10 contes du Japon ; Daniel Vaxelaire, 15 contes de l’océan Indien ; Bertrand Solet, 15 contes d’Afghanistan, etc.

miChel laPorte

10 contes des Mille et Une Nuits, coll. Castor Poche

© Éd. Flammarion Jeunesse, 2000. Les contes les plus célèbres des Mille Nuits, dans une version adaptée et Une Nuits pour la jeunesse.

miChel oCelot

Kirikou et la sorcière (1998), Kirikou et les bêtes sauvages (2005), Kirikou et les hommes et les femmes (2012). Ces films d’animation nous racontent les aventures merveilleuses de Kirikou, un enfant tout petit, mais très courageux.

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lÉoPold sÉdar seNGhor et abdoulaYe sadJi

La Belle Histoire de Leuk-lelièvre © EDICEF, 2004. Leuk-le-lièvre, personnage célèbre des contes africains, part découvrir le monde et fait de nombreuses rencontres.

100 % web D’autres propositions à découvrir.

Lexique 1 Distinguer les verbes selon cinq sens 1. Dans un tableau, classez les verbes suivants selon le sens auquel ils renvoient : vue, ouïe, odorat, goût ou toucher. Remarque : Dans la liste b), certains verbes peuvent renvoyer à deux sens. a) Humer – palper – savourer – écouter – frôler – contempler – déguster – respirer – scruter – renifler – entendre – se régaler – apercevoir. b) Briller – tinter – râper – luire – embaumer – s’assombrir – brûler – empester – grésiller – tourner – caraméliser – rancir – se colorer – vrombir – parfumer. 2. Trouvez un synonyme et un antonyme d’embaumer dans la liste b). 3. Quelle est la différence entre les deux listes ?

2 Distinguer les adjectifs selon les cinq sens 1. Dans un tableau, classez les adjectifs suivants selon le sens auquel ils renvoient : vue, ouïe, odorat, goût ou toucher. Certains adjectifs peuvent évoquer deux sens. Scintillant – sourd – suave – terne – acide – rugueux – appétissant – bleu – strident – nauséabond – lisse – bouillant – étouffé – infect – pointu – délicieux – assourdissant – capiteux – soyeux. 2. Relevez deux adjectifs qui renvoient à une sensation positive et deux adjectifs qui renvoient à une sensation négative. 3. En vous servant du vocabulaire donné dans cet exercice et dans le précédent, décrivez les sensations d’un personnage qui arrive dans un lieu merveilleux.

3 Employer le verbe qui convient Complétez les phrases suivantes avec les verbes qui conviennent. 1. Contemple – scrute – examine. Le marin … la côte avec une longue-vue, puis il … la carte pour se repérer. Rassuré, il … la baie majestueuse qui s’offre à son regard. 2. Sifflait – claquait – grondait – grésillait – crépitait. Il ferma les yeux et écouta les bruits autour de lui : la porte qui … , le feu qui … , la radio qui … , le vent qui … dans les arbres et le tonnerre qui … au loin.

4 Distinguer des verbes de déplacement Classez ces verbes ou groupes verbaux selon qu’ils évoquent une arrivée ou un départ.

Décamper – accoster – s’enfuir – s’éclipser – parvenir à bon port – larguer les amarres – s’envoler – atterrir – atteindre – quitter – déguerpir – prendre la poudre d’escampette – prendre ses jambes à son cou – pénétrer – détaler – ne pas attendre son reste.

5 Distinguer et employer des verbes de déplacement 1. Classez les verbes ou groupes verbaux suivants selon qu’ils renvoient à un déplacement rapide ou lent. Traîner les pieds – marcher d’un pas vif – se précipiter – galoper – flâner – déambuler – presser le pas – se promener – faire de grandes enjambées – filer à bride abattue – cavaler – se balader – errer. 2. En quelques lignes, écrivez l’histoire d’une mère qui emmène sa fille se faire soigner chez une vieille sorcière. La mère est pressée tandis que la fille tente de retarder comme elle peut l’arrivée chez la sorcière. Utilisez le plus possible de verbes ou groupes verbaux vus dans la question 1.

6 Distinguer des verbes de déplacement Reliez chaque verbe ou groupe verbal de la colonne de gauche au personnage qui correspond. Se dandiner •

• une personne ivre.

Marcher d’un pas ferme •

• une personne blessée.

Avancer à pas de loups •

• une personne dynamique.

Tituber •

• une personne qui veut se faire discrète.

Aller à reculons •

• une personne courageuse.

Avancer d’un pas chancelant •

• une personne peureuse.

Marcher d’un pas alerte •

• une femme enceinte.

7 Évoquer une démarche de manière imagée Pour décrire la démarche du singe et du caméléon, Birago Diop écrit : « l’un avait toujours l’air de marcher sur des braises ardentes et […] l’autre semblait avancer sur un troupeau de hérissons. » À votre tour, décrivez la démarche de deux animaux de manière imagée.

2. Le conte, un genre universel

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Expression écrite et orale Expression écrite 1 Écrire la suite d’un conte Étape 1 Lisez ce début de conte puis répondez aux questions :

1. a) Où se déroule l’histoire ? b) Quelle est la particularité des personnages qui habitent cet endroit ? 2. a) Qui sont les deux personnages principaux au début de ce texte ? b) Qui sont-ils l’un pour l’autre ? 3. Pourquoi peut-on dire que le prince est dans une situation compliquée à la fin de l’extrait ? Il y a bien longtemps existait au fond de l’Océan Indien, un royaume où vivait dans un palais d’or un vieux Roi dont le fils unique était la plus grande joie. Ce jour-là, le soleil jouait avec les crêtes blanches, moirant les profondeurs d’or et de vert, le fils du Roi se promenait, balayant l’onde de sa queue aux écailles argentées. Il jouait avec ses compagnes, les sirènes, s’amusant à poursuivre l’une d’entre elles qui laissait éclater son rire cristallin. Naheya était une sirène à la longue chevelure blonde, aux fines paupières nacrées, et aux yeux couleur de jade. Ils étaient promis l’un à l’autre depuis leur enfance et il était convenu qu’ils se marieraient aux grandes marées de l’équinoxe. [Soudain, Naheya s’aperçoit qu’elle a perdu son diadème de perles ; elle demande au jeune prince, son futur époux, de l’aider à le retrouver.] Il parcourut les champs d’algues vertes et brunes, les massifs de coraux rougeoyants et mauves, mais peine perdue. Il suivit alors un courant tiède qui conduisait vers une petite plage de sable doré. Jamais il ne s’était approché si près de la terre. Il se disait que le courant qui l’avait amené là, aurait pu aussi emporter la couronne et la déposer sur la plage. Après avoir franchi la barrière de corail par une passe, il s’approcha de la plage. Il entendit alors un chant.

Étape 2

Inventez une suite à ce conte.

• Inventez des péripéties. Comment la situation du prince va-t-elle évoluer ? Quelle décision va-t-il prendre ? Des personnages vont-ils l’aider, ou lui vouloir du mal ? Le prince devra-t-il surmontrer des épreuves, accomplir des exploits ? • Trouvez un élément de résolution. Comment les tensions et les problèmes vont-ils se résoudre ? • Terminez votre récit par une situation stable. Celle-ci peut être heureuse ou malheureuse. Jusque-là il n’avait entendu que la voix des sirènes ou les chansons de marins, les soirs de pleine lune, jamais encore une voix si mélodieuse. Elle s’élevait, claire comme le cristal, le charmant par sa pureté. Cela lui rappelait les histoires que sa grand-mère lui racontait sur la musique des cascades et le murmure des ruisseaux. Il s’approcha plus près et découvrit une jeune fille à la peau cuivrée, dansant sur le sable, ses petits pieds bruns frappaient le sol en cadence, battant la mesure. Il n’avait jamais vu de si joli spectacle. Son cœur s’emplit alors d’un sentiment inconnu fait d’un mélange de tendresse et d’admiration. En l’observant davantage, il s’aperçut qu’elle portait le diadème de perles de Naheya sur ses cheveux de jais, les perles jetant mille feux au moindre de ses mouvements. Elle avait dû le trouver sur la plage, et heureuse de sa trouvaille, s’était mise à danser et chanter. Il resta à la contempler et lorsqu’elle s’arrêta il ressentit une grande mélancolie. Il la regarda s’éloigner avec regret, restant ensuite longtemps dans le lagon, perdu dans une profonde rêverie. Le soleil avait presque disparu, et bientôt le ciel s’emplit d’étoiles. Il rentra dans son palais et ne put trouver le sommeil, se retournant toute la nuit sur son lit d’algues, la tête remplie de ce chant merveilleux. isabelle hoareau, «La Légende du paille-en-queue», Contes de l’île de La Réunion, Azalées Éditions, 1990.

2 Écrire le début d’un conte

votre histoire à ce moment-là.

Un sorcier vous a jeté un mauvais sort et vous vous retrouvez à la place ô combien périlleuse de Schéhérazade ! Si vous ne voulez pas mourir au petit matin, inventez un début de conte assez passionnant pour que le Sultan ait envie d’entendre la suite. Le but est donc de créer le maximum de suspense et d’arrêter

Votre texte commencera de la manière suivante : Dinarzade vous demande de lui raconter une histoire. Il se terminera par : « “Sire, dis-je au Sultan, si vous vouliez bien me laisser vivre un jour de plus, je pourrais poursuivre mon histoire la nuit prochaine.” Le Sultan, qui était curieux de connaître la suite, m’accorda le sursis. »

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3 Écrire un conte d’apprentissage Rédigez un conte qui aura pour morale : « Tel est pris qui croyait prendre. » Vous pouvez prendre pour modèle les « Mauvaises Compagnies » de Birago Diop (Textes et images 3), sans pour autant que votre conte se passe nécessairement dans la brousse. Le conte aura deux personnages principaux, un qui est menteur et aime bien jouer des tours et l’autre qui, d’abord un peu naïf, apprend vite de ses erreurs. L’histoire sera composée de trois parties : la rencontre entre les deux personnages, le tour de l’un et la vengeance de l’autre. Elle mêlera dialogue et récit.

4 Écrire un conte moral Inventez un conte qui donnera une leçon de sagesse. Commencez par choisir une morale, un proverbe (vous pouvez choisir un proverbe d’un autre pays que la France), puis inventez une histoire qui pourra l’illustrer. Servez-vous du schéma narratif pour construire votre récit. Vous rédigerez votre texte au passé.

5 Écrire un conte explicatif Pourquoi la girafe a-t-elle un long cou ? Pourquoi la tortue a-t-elle une carapace ? Pourquoi l’éléphant a-t-il une trompe ? Choisissez un animal (l’un de ces trois ou un autre) et inventez un conte qui expliquera sa particularité. Vous terminerez votre texte par : « Voilà pourquoi, depuis ce temps-là, … ».

de brouillon. Vous pouvez vous aider du schéma narratif. 3. Entraînez-vous à raconter le déroulement de l’histoire à partir de ce résumé. Ne cherchez pas à retrouver exactement les mots du texte, au contraire ! Raconter, ce n’est pas dire un texte appris par cœur. Chaque conteur a sa manière à lui de raconter une histoire et d’ailleurs il ne la raconte pas exactement de la même manière à chaque fois. 4. En vous aidant de la page d’Histoire des arts, demandez-vous ce qu’il faut faire ou ne pas faire pour bien raconter une histoire et captiver le public. Échangez vos idées avec vos camarades et notez les critères retenus. 5. Mettez-vous par groupes de trois ou quatre pour vous entraîner et vous conseiller en fonction des critères que vous avez notés (« Tu n’articules pas assez. », « On ne comprend pas pourquoi la fée est en colère. », « C’était très bien quand tu as fait ce geste-là. »). Conseils : – Utilisez des formules d’adresse au public, comme « Que croyez-vous qu’il arriva ? », « Vous souvenezvous de … ? », « Imaginez un peu : … » etc. Cela permet de maintenir l’attention de l’auditoire. – Vous pouvez prévoir quelques accessoires, un élément de décor, un instrument de musique, etc. – Vous pouvez réaliser des dessins pour illustrer votre conte, comme les conteurs de kamishibai japonais. 6. Passez devant toute la classe !

6 Écrire un conte explicatif Pourquoi la mer est-elle salée ? Pourquoi la neige estelle blanche ? Pourquoi le soleil fait-il fondre la neige ? Choisissez un élément de la nature (l’un de ces trois ou un autre) et inventez un conte qui explique sa particularité. Vous terminerez votre texte par : « Voilà pourquoi, depuis ce temps-là, … ».

Expression orale 7 Se mettre dans la peau d’un conteur Vous allez raconter un conte à l’oral devant la classe. 1. Choisissez un conte court que vous aimez particulièrement. Vous trouverez de nombreuses suggestions de lecture p. 56. 2. Résumez les grandes étapes du récit sur une feuille

Un conteur kamishibai, Tokyo (Japon), 2011 (photographie de Aki Sato).

2. Le conte, un genre universel

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Évaluations

Aladdin et la lampe merveilleuse Aladdin, un adolescent chinois, vit seul avec sa mère. À la suite de nombreuses aventures, il se retrouve enfermé dans un caveau où un magicien africain l’a envoyé récupérer une lampe mystérieuse. Il supplie Dieu de le délivrer et, en joignant les mains, frotte sans s’en rendre compte un anneau que le magicien lui avait donné : un génie apparaît et le libère. Quand il rentre chez lui affamé, sa mère n’a pas même un petit morceau de pain à lui donner.

5

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« Mère, dit Aladdin, donne-moi la lampe que j’ai apportée hier ; j’irai la vendre, et l’argent que j’en aurai servira à nous avoir de quoi déjeuner et dîner, et peut-être de quoi souper. » La mère d’Aladdin prit la lampe à l’endroit où elle l’avait mise. « La voilà, dit-elle à son fils, mais elle est bien sale. Pour peu qu’elle soit nettoyée, je crois qu’elle vaudra davantage. » Elle prit de l’eau et un peu de sable fin pour la nettoyer ; mais à peine eut1 elle commencé à frotter cette lampe, qu’en un instant, en 1 présence de son fils, un génie hideux et d’une taille gigantesque s’éleva devant elle, et lui dit d’une voix tonnante : « Que veux-tu ? Me voici prêt à t’obéir comme ton esclave, et l’esclave de tous ceux qui ont la lampe entre leurs mains. » La mère d’Aladdin n’était pas en état de répondre : ses yeux n’avaient pu supporter de voir la figure hideuse et épouvantable du génie ; et sa frayeur avait été si grande dès les premières paroles qu’il avait prononcées, qu’elle était tombée évanouie. Aladdin, qui avait déjà eu une apparition à peu près semblable dans le caveau, sans perdre de temps ni la raison, se saisit promptement2 de la lampe et répondit d’un ton ferme à la place de sa mère. « J’ai faim, dit-il au génie, apportez-moi de quoi manger. » Le génie disparut, et un instant après il a Illustration d’Edmund Dulac pour une revint chargé d’un grand plateau d’argent qu’il portait sur la édition des Mille et Une Nuits, XXe siècle. tête, avec douze plats couverts de même 2 métal, pleins d’excellents mets arrangés dessus, six grands pains blancs comme neige, deux bouteilles de vin exquis3, et deux tasses d’argent à la main. Il posa le tout sur le sofa4, et aussitôt il disparut. aNtoiNe GallaNd, « Histoire d’Aladdin ou la Lampe merveilleuse », Les Mille et Une Nuits, adapté par Stanisław Eon du Val.

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1. Très laid.

3. Délicieux.

2. Rapidement.

4. Canapé.

a Image tirée du dessin animé Aladdin, produit par les studios Walt Disney (1992).

Questions La lampe merveilleuse 1. Aladdin vient-il d’une famille riche ou pauvre ? Justifiez votre réponse. 2. Pourquoi demande-t-il à sa mère la lampe qu’il a trouvée dans le caveau ? 3. Que fait la mère avant de donner la lampe à son fils ? Pourquoi ? 4. Quelle en est la conséquence ?

Le génie 5. De quelle manière le génie est-il décrit ? Donnez deux caractéristiques.

6. Comment réagissent Aladdin et sa mère à l’apparition du génie ? Pourquoi ? 7. Expliquez pourquoi Aladdin « se saisit promptement de la lampe » (l. 20) avant de s’adresser au génie. 8. Le génie est-il un personnage positif ou négatif ? Justifiez.

Synthèse 9. Montrez que ce texte appartient au genre du merveilleux.

Lecture d’image Image 1 : 1. Observez le génie et notamment le geste qu’il fait avec ses mains. Quel moment précis de l’extrait représente cette image ? 2. Identifiez Aladdin et justifiez en commentant la posture des personnages en bas de l’image. Image 2 : 3. Cette image correspond-elle au même moment de l’histoire ? Justifiez. 4. a) Décrivez le génie. b) Est-il représenté de manière fidèle par rapport au texte ? Justifiez votre réponse. 5. Question bonus : Quel autre célèbre objet magique pouvez-vous reconnaître dans cette image ?

Expression écrite Vous écrirez la suite de ce texte en une quinzaine de lignes. Aladdin, très fier, prend sa lampe pour la montrer à ses amis. Mais, pour une raison que vous devrez inventer, il le regrettera beaucoup. Votre texte se terminera par une morale.

Socle commun de compétences C1

• Écrire le début ou la suite d’un conte (ex. 1 et 2 p. 58). • Dire se mettre dans la peau d’un conteur (ex. 7 p. 59).

C5

• Avoir des connaissances et des repères sur la transmission orale des contes, sur l’art et le rôle des conteurs (Histoire des arts) ; sur le vocabulaire des cinq sens et les verbes de déplacement (Lexique). • Situer dans le temps, l’espace et les civilisations : comparer un conte, une illustration et une image tirée d’une adaptation en dessin animé (Évaluations). • Lire et pratiquer différents langages : écrire un conte moral, un conte d’apprentissage et des contes explicatifs (ex. 3 à 6 p. 59) ; réaliser des illustrations pour accompagner la narration orale d’un conte (ex. 7 p. 59). • Faire preuve de curiosité : pour les contes d’autres civilisations, pour l’art des conteurs (Histoire des arts). • Faire preuve de sensibilité : être sensible aux enjeux esthétiques et humains (aux fonctions) des contes.

C7

Faire preuve d’initiative en s’engageant dans un projet individuel (ex. 7 p. 59).

2. Le conte, un genre universel

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3

Récits des origines ✔ Lire de grands récits des origines et découvrir leur héritage artistique et culturel.

✔ Prendre conscience que les religions chrétienne, juive, musulmane, mais aussi gréco-latines voire sumérienne (mésopotamienne) ont un fond commun.

Textes et images 1. La création du monde (la Bible ; textes échos : Gilgamesh, Les Métamorphoses d’Ovide, le Coran) Lire et comparer des mythes de la création du monde.

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2. La première faute (la Bible et le Coran ; texte écho : Gilgamesh) Étudier un récit fondateur de notre culture.

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3. Le déluge (Gilgamesh, la Bible, Les Métamorphoses d’Ovide, le Coran) Lire et comparer quatre récits du déluge.

73

4. La tour de Babel (la Bible) Étudier un mythe expliquant la diversité des langues.

79

Histoire des arts Le mythe de la tour de Babel Découvrir l’héritage artistique du texte biblique. Comprendre que le mythe fait toujours sens aujourd’hui.

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Synthèse et propositions de lecture

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Lexique

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Expression écrite et orale

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Évaluations et socle commun

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La création d’Adam et Ève (la Bible)

Compléments sur lelivrescolaire.fr 2 Évaluation 100 % web 1 : Deucalion et Pyrrha (Les Métamorphoses) 2 Évaluation 100 % web 2 : Abraham et Isaac (la Bible) 2 Des vidéos INA et d’autres ressources pour approfondir le chapitre 2 Des exercices et des propositions de lecture supplémentaires

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100 % web

-1000

0

500

ANTIQUITÉ

1000

Le Coran (VIIe siècle)

1800 2000

XVI e-XVIII e

XIX-XXI e

Jérôme Bosch (1451-1516) Michel-Ange (1475-1564)

La Bible (XIIe siècle av. J.-C.-IIe siècle ap. J.-C. env.) Ovide (43 av. J.-C.-17 ap. J.-C.)

1500

MOYEN ÂGE

Brueghel l’Ancien (1525-1569) Le Dominiquin (1581-1641)

Gilgamesh (2500 av. J.-C.-1000 av. J.-C. env.)

William Turner (1775-1851) Éric de Ville (né en 1956) Vik Muniz (né en 1961) Kurt Wenner (XXe siècle)

La Bible, « La Genèse », page du manuscrit de la Bible de Souvigny, XIIe siècle (Bibliothèque de Mou‑ lins, Auvergne).

Lecture d’image 1. Sur la version numérique de cette page, vous trouverez des vidéos expliquant la création du monde d’un point de vue scientifique. Regardez les extraits proposés. a) Qu’avez‑vous retenu ? b) Cela vous a‑t‑il paru simple à comprendre ? c) Depuis combien de temps environ existe‑t‑il des théories scientifiques sur ce sujet ? (Une centaine d’années ? un millier d’années ? plusieurs milliers d’années ?) 2. Avant l’existence de ces théories scientifiques, comment l’homme faisait‑il pour trouver une réponse à ces questions essentielles : « D’où venons-nous ? », « Comment notre monde a-t-il été créé ? » 3. a) De quel livre est extrait le document ci‑dessus ? b) Cherchez dans un dictionnaire ce que signifie le mot « genèse ». c) À votre avis, que raconte le récit de la Genèse ? 4. Observez les images. Quelles différences remarquez‑vous avec les vidéos que vous avez vues ? 5. Connaissez‑vous le récit illustré par ces images ? Si oui, résumez‑le. Sinon, inventez un récit à partir des images. 6. Connaissez‑vous d’autres récits de la création du monde ? Si oui, lesquels ? Que racontent‑ils ? 3. Récits des origines

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Textes & Images

1

La création du monde La Bible

Séance

1

La Bible commence par deux récits de la création du monde. Vous allez lire ici le premier récit (vous aurez l’occasion de découvrir le second plus tard dans ce chapitre). Ce texte, qui a été écrit en hébreu, appartient au livre de la Genèse, le premier livre de l’Ancien Testament (pour les chrétiens) et de la Torah (pour les juifs).

A

u commencement, Dieu créa les cieux et la terre. La terre était informe et vide ; il y avait des ténèbres1 à la surface de l’abîme2, et le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux. 5 Dieu dit : « Que la lumière soit ! » Et la lumière fut. Dieu vit que 1. L’obscurité. la lumière était bonne ; et Dieu sépara la lumière d’avec les ténèbres. 2. Ici : le vide. Dieu appela la lumière « jour », et il appela les ténèbres « nuit ». Ainsi, 3. Graine. il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le premier jour. Dieu dit : « Qu’il y ait une étendue entre les eaux, et qu’elle sépare 10 les eaux d’avec les eaux. » Et Dieu fit l’étendue, et il sépara les eaux qui sont au-dessous de l’étendue d’avec les eaux qui sont au-dessus de l’étendue. Et cela fut ainsi. Dieu appela l’étendue « ciel ». Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le deuxième jour. Dieu dit : « Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent 15 en un seul lieu, et que le sec apparaisse. » Et cela fut ainsi. Dieu appela le sec « terre », et il appela la masse des eaux « mers ». Dieu vit que cela était bon. Puis Dieu dit : « Que la terre produise de la verdure, de l’herbe et des arbres fruitiers et qu’ils aient en eux leur semence3 pour se reproduire. » Et cela fut ainsi. Le terre produisit 20 de la verdure, de l’herbe et des arbres fruitiers ayant en eux leur semence pour se reproduire. Dieu vit que cela était bon. Ainsi, il y eut un 2 La Bible, (du grec ta biblia = « les livres ») est soir, et il y eut un matin : ce fut le troisième jour. un recueil de textes variés (récits, poèmes, textes Dieu dit : « Qu’il y ait des luminaires dans de lois, lettres, etc.), rédigés en hébreu, en ara‑ 25 l’étendue du ciel, pour séparer le jour d’avec méen* et en grec, entre le XIIe siècle avant J.‑C. la nuit ; que ce soient des signes pour marquer et 100 après J.‑C. environ. les époques, les jours et les années ; et qu’ils 2 Ce recueil constitue le texte sacré du judaïsme servent de luminaires dans l’étendue du ciel, et du christianisme. Cependant, la Bible chré‑ pour éclairer la terre. » Et cela fut ainsi. Dieu fit tienne comporte deux parties, l’Ancien Testament 30 les deux grands luminaires, le plus grand pour et le Nouveau Testament (sur Jésus et ses dis‑ présider au jour, et le plus petit pour présider ciples), tandis que la Bible juive ne contient que à la nuit ; il fit aussi les étoiles. Dieu les plaça les textes de l’Ancien Testament (pour les juifs, dans l’étendue du ciel, pour éclairer la terre, Jésus n’est pas le fils de Dieu, donc les textes qui pour présider au jour et à la nuit, et pour séparer le concernent ne sont pas sacrés). 35 la lumière d’avec les ténèbres. Dieu vit que cela * Langue utilisée en Mésopotamie (ancien pays situé était bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un à peu près à l’emplacement de l’Irak actuel). matin : ce fut le quatrième jour.

Repères

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4. Ayez beaucoup d’enfants. 5. Il en fit un jour saint.

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[Le cinquième jour, Dieu créa les animaux de la mer et du ciel.] Dieu dit : « Que la terre produise des animaux vivants selon leur espèce, du bétail, des reptiles et des animaux terrestres, selon leur espèce. » Et cela fut ainsi. Dieu fit les animaux de la terre selon leur espèce, le bétail selon leur espèce et tous les reptiles de la terre selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon. Puis Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il commande les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les reptiles qui rampent sur la terre. » Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa. Dieu les bénit, et leur dit : « Soyez féconds4, multipliez-vous, remplissez la terre et commandez-la. » […] Dieu vit tout ce qu’il avait fait ; et cela était très bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le sixième jour. […] Dieu acheva au septième jour son œuvre, il se reposa au septième jour de toute son œuvre. Dieu bénit le septième jour et il le sanctifia5, parce qu’en ce jour il se reposa de toute son œuvre qu’il avait créée. Voici les origines des cieux et de la terre, quand ils furent créés. La Bible, Ancien Testament, « Genèse », chapitres 1 et 2 (v. 1 à 4), trad. Louis Segond, revue par Stanisław Eon du Val.

Éclairage 2  Les livres de la Bible ainsi que le Coran sont divisés en chapitres, appelés « sourates » dans le Coran. 2 Chaque chapitre ou sourate est à son tour divisé(e) en versets, que l’on peut rapprocher des paragraphes d’un récit ou des strophes d’un poème.

Enluminure d’un manuscrit de Bible française (Codex Vindobonensis), vers 1250 (Bibliothèque nationale autrichienne, Vienne).

1. Qu’est‑ce qu’une enluminure ? Faites une recherche. 2. a) Que fait le personnage ? b) De qui s’agit‑il ? 3. a) Comment le personnage est‑il représenté ? Comparez sa taille à celle du monde et au cadre de l’image. b) Pourquoi est‑il représenté ainsi ? 3. Récits des origines

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Questions sur le texte La création du monde 1. À quel moment renvoie le complément circons‑ tanciel de temps « Au commencement », l. 1 ? 2. À quoi ressemble le monde au début du récit ? 3. De quoi Dieu se sert‑il pour créer les éléments et les êtres vivants ? Justifiez par un exemple. 4. a) En combien de jours Dieu crée‑t‑il le monde ? b) Dans un tableau, résumez ce qui est créé jour après jour. 5. a) Que fait Dieu le dernier jour ? b) Expliquez en quoi ce texte influence encore aujourd’hui le rythme de notre vie quotidienne.

La création de l’homme et de la femme

7. a) À quel moment les crée‑t‑il par rapport au reste du monde ? b) Pourquoi, selon vous ? 8. Quelle place leur donne‑t‑il par rapport aux autres créatures ? Justifiez en citant le texte.

Un texte poétique 9. a) Dans ce récit, certaines formules (expressions) sont répétées plusieurs fois. Donnez un exemple. b) Pourquoi peut‑on dire qu’elles donnent au texte un aspect poétique ? 10. Les textes bibliques ont d’abord été transmis oralement avant d’être mis par écrit. À votre avis, quelle pouvait être l’utilité de ces formules répé‑ tées ?

6. Quel modèle Dieu prend‑il pour créer l’homme et la femme ?

Michel‑Ange, La Création d’Adam, 1508‑1511, détail d’une fresque représentant la Genèse, 480 x 230 cm (Plafond de la chapelle Sixtine, musée du Vatican, Italie).

1. Comparez la taille d’Adam à celle de Dieu. Qu’y a‑t‑il d’étonnant ? 2. Quels éléments de l’image différencient néanmoins ces deux person‑ nages ? 3. Comment le peintre a‑t‑il représenté le fait que Dieu donne vie à Adam ? 4. a) Qui peut être la femme sous le bras gauche de Dieu ? b) Pourquoi est‑elle représentée de ce côté‑ci du tableau ?

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Séance

2

5

L

Texte écho L’Épopée de Gilgamesh Gilgamesh est un roi cruel et orgueilleux, qui sème la terreur dans son royaume. Les habitants prient les dieux tout-puissants de rappeler Gilgamesh à l’ordre.

es dieux sont en effet les créateurs du monde : ils ont tiré de la Mer la première motte d’argile, dont ils ont façonné le monde. Ils ont mêlé leur sang à la boue et touillé1 ce mélange pour donner naissance à l’humanité. Ils ont doté les hommes d’un esprit2, pour les protéger de l’oubli. Puis ils leur ont remis la houe3, le couffin4, le moule à briques, pour qu’ils fassent pousser les plantes et construisent le pays. Jacques Cassabois, Le Premier Roi du monde, l’Épopée de Gilgamesh, chapitre 1 © Le Livre de poche Jeunesse, 2008. 1. Remué. 2. Ils ont donné aux hommes un esprit. 3. Instrument servant à remuer la terre.

Repères 2 L’Épopée de Gilgamesh, découverte et déchiffrée à la fin du XIXe siècle, est le plus ancien récit que nous connaissions. Les premiers épisodes datent d’environ 2500 avant J.‑C ; ils ont été modifiés et complétés jusqu’à 1000 avant. J.‑C. environ. 2 Ce long poème raconte sous forme de légende les aventures et les exploits légendaires de Gilgamesh, roi du pays de Sumer (en Mésopotamie).

4. Panier.

Texte écho Les Métamorphoses d’Ovide

Repères 2 Les Métamorphoses est un long poème écrit par le poète latin Ovide aux environs de l’an 0. Il rassemble de nombreuses légendes de la mythologie grecque et romaine (voir chap. 5).

Le poème d’Ovide commence par un récit de la création du monde.

5

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1. Sorte de plafond arrondi, tel qu’on en trouve dans certaines grottes, églises ou vieilles caves. 2. Étymologiquement, uniforme signifie « une seule forme » ; tout, dans la nature, avait le même aspect. 3. Qui ne montre aucun signe de vie, qui ne bouge pas. 4. Qui ne s’accordent pas entre eux, qui ne vont pas ensemble.

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A

vant la création de la mer, de la terre et du ciel, voûte1 de l’univers, la nature entière avait un aspect uniforme2 ; on a donné le nom de chaos à cette masse informe et grossière, bloc inerte3 et sans vie, assemblage confus d’éléments discordants4 et mal unis entre eux. L’air, la mer et la terre étaient confondus ensemble : ainsi la terre n’avait pas de solidité, l’eau n’était pas navigable, l’air manquait de lumière. Ennemis les uns des autres, tous ces éléments rassemblés en désordre, le froid et le chaud, le sec et l’humide, les corps mous et les corps durs, les corps lourds et les corps légers, se livraient une éternelle guerre. Un dieu, si ce n’est la bienfaisante Nature elle-même, mit fin à cette lutte, en séparant la terre du ciel, l’eau de la terre, et l’air le plus pur de l’air le plus épais. Quand il eut débrouillé ce chaos et séparé les éléments en indiquant à chacun d’eux la place qu’il devait occuper, il établit entre eux une éternelle harmonie. Puis il façonna d’abord la terre encore inégale par certains côtés, et l’arrondit en un globe immense. Le dieu crée ensuite les vents, les cours d’eau, les montagnes, une région brûlante au milieu du globe, des régions éternellement enneigées aux pôles et entre elles des régions tempérées. Puis les astres, cachés auparavant dans la nuit du chaos commencèrent à briller dans toute l’étendue des cieux ; et afin que chaque région eût ses habitants, la voûte céleste devint la demeure des astres et des 3. Récits des origines

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5. Graine.

25

6. Il s’agit de Prométhée, un

Titan (les Titans sont les divi‑ nités qui ont précédé les dieux de l’Olympe). 30

dieux, les eaux se peuplèrent de poissons, la terre de bêtes fauves, et l’air d’oiseaux qui le battent de leurs ailes. Un animal plus noble, doté d’une intelligence plus élevée, et fait pour commander aux autres, manquait encore. L’homme naquit : soit que l’ouvrier sublime, qui a créé l’univers à partir du chaos, l’ait formé à partir d’une semence5 divine ; soit que le fils de Japet6, détrempant avec de l’eau l’argile de la terre, l’ait façonnée à l’image des dieux. Tandis que les autres animaux courbent la tête et regardent la terre, l’homme porta ses regards vers les cieux. Ainsi la terre, qui n’était auparavant qu’une masse informe et grossière, donna naissance au premier des humains. ovide, Les Métamorphoses, Livre 1, trad. Désiré Nisard, adaptée par Stanisław Eon du Val. Des passages ont été coupés.

Repères 2 Le Coran est le texte sacré de l’islam. Pour les musulmans, il a été dicté par Dieu (Allah) au prophète Mohammed (ou Maho‑ met), afin qu’il le transmette aux hommes. Mohammed, qui ne vou‑ lait transmettre qu’oralement la parole sacrée, l’a récitée (Coran signifie « récitation » en arabe) entre 610 et 632, date de sa mort. Puis le Coran a été mis par écrit, en arabe, quelques années plus tard.

C

Texte écho Le Coran Dans le Coran, la création du monde est évoquée à différents endroits. En voici deux exemples.

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V

otre Seigneur est ce Dieu qui créa les cieux et la terre en six jours ; puis il s’assit en majesté sur le trône. Il enveloppe le jour avec la nuit, et la nuit poursuit le jour sans arrêt. Il créa le soleil et la lune et les étoiles, soumis par son ordre à certaines lois. La création et le gouvernement de toutes choses ne lui appartiennent-ils pas ? (Sourate 7, v. 52-54) Béni soit Dieu, maître de l’univers.

’est lui qui, de l’eau, a créé les hommes, et qui établit entre eux des liens de parenté. (Sourate 25, v. 56) Ton Seigneur est tout-puissant. Le Coran, sourates 7 et 25, trad. Albin de Kazimirski, revue par Stanisław Eon du Val.

Questions sur les textes 1. Dans quel texte le monde est‑il créé : a) par Dieu ? b) par un dieu ? c) par plusieurs dieux ? 2. Quelle différence voyez‑vous entre le nom « Dieu » et le GN « un dieu » ? 3. Dans quel texte le monde est‑il créé en six jours, comme dans la Bible ? 4. a) Résumez sous forme de liste les grandes étapes de la création du monde dans le texte 68

d’Ovide. b) Comparez avec le texte de la Bible. Que remarquez‑vous ? 5. a) Comment l’homme est‑il créé dans chacun des textes échos ? b) Quel texte évoque deux possibilités ? 6. Dans le texte d’Ovide, quelle place est donnée à l’homme par rapport aux autres créatures ? Comparez avec le texte biblique.

Textes & Images

2

La première faute La Bible

Séance

1

Dieu place l’homme et la femme qu’il a créés dans le jardin d’Éden, c’est-à-dire au paradis. Il leur donne une seule interdiction : ils ne doivent pas manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, situé au milieu du jardin.

L

’homme et sa femme étaient tous deux nus, mais ils n’en avaient pas honte. Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs 1. Autre nom de Dieu. que Yahvé1 Dieu avait faits. Il dit à la femme : « Dieu a-t-il réellement 5 dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? » La femme répondit au serpent : « Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en mangerez pas et vous n’y toucherez pas, sinon vous mourrez. » 10 Alors le serpent dit à la femme : « Vous ne mourrez pas ! Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. » La femme vit que l’arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence. Elle prit de son fruit 15 et en mangea ; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d’elle, et il en mangea. Les yeux de l’un et de l’autre s’ouvrirent, ils surent qu’ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s’en firent des ceintures. Alors ils entendirent la voix de Yahvé Dieu, qui parcourait le jardin 20 vers le soir, et l’homme et sa femme se cachèrent loin de Yahvé Dieu, au milieu des arbres du jardin. Mais Yahvé Dieu appela l’homme et lui dit : « Où es-tu ? » 2 Quel fruit Ève donne‑t‑elle à Adam ? À cette question, il y 25 Il répondit : « J’ai entendu ta voix a de grandes chances que vous répondiez : « une pomme ». dans le jardin, et j’ai eu peur, parce Pourtant, il n’est jamais question de pomme dans le texte que je suis nu, et je me suis caché. » (mais plutôt de feuilles de figuier). Cette représentation vient Et Yahvé Dieu dit : « Qui t’a appris en fait de la traduction en latin de la Bible. En effet, le mot que tu es nu ? Est-ce que tu as mangé latin malum peut désigner aussi bien le mal que la pomme. Dès lors, les artistes s’inspirant du texte latin ont eu tendance 30 de l’arbre dont je t’avais défendu de à représenter l’arbre de la connaissance du bien et du mal manger ? » sous forme de pommier. Mais sachez que le fruit défendu est L’homme répondit : « La femme parfois représenté sous forme de figue, de grappe de raisin que tu as mise auprès de moi m’a ou encore de grenade ! donné de l’arbre, et j’en ai mangé. » 35 Et Yahvé Dieu dit à la femme : « Pourquoi as-tu fait cela ? La femme répondit : « Le serpent m’a séduite, et j’en ai mangé. »

Éclairage

3. Récits des origines

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45

50

2. Adam signifie « rouge » en

hébreu ; ce nom fait référence à la couleur de la terre avec laquelle il a été créé. 3. Ève signifie « la vivante » en hébreu. 4. Le mot a ici le sens d’« être humain » (homme et femme). 5. Dieu et les anges.

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60

Yahvé Dieu dit au serpent : « Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre tout le bétail et entre tous les animaux des champs. Tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. […] Il dit à la femme : « J’augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras dans la douleur ; tes désirs te pousseront vers ton mari, et lui te dominera. » Il dit à l’homme : « Puisque tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé du fruit de l’arbre que je t’avais défendu de manger, le sol sera maudit à cause de toi. C’est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie. Il produira pour toi des épines et des ronces, et tu mangeras de l’herbe des champs. C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre, d’où tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras à la poussière. » Adam2 donna à sa femme le nom d’Ève3, car c’est elle qui a été la mère de tous les êtres vivants. Yahvé Dieu fit à Adam et à sa femme des habits de peau, et il les en revêtit. Yahvé Dieu dit : « Voici que l’homme4 est devenu comme l’un de nous5, par la connaissance du bien et du mal. Empêchons-le maintenant de tendre la main, de prendre de l’arbre de vie, d’en manger, et de vivre éternellement. » Et Yahvé Dieu le chassa du jardin d’Éden, pour qu’il cultive la terre, d’où il avait été pris. La Bible, Ancien Testament, « Genèse », chapitre 2 (v. 25), chapitre 3 (v. 1 à 23), trad. Louis Segond, revue par Stanisław Eon du Val.

Le Dominiquin, Dieu réprimandant Adam et Ève, 1623‑1625, huile sur cuivre, 95 x 75 cm (musée de Grenoble).

1. a) À quelle œuvre célèbre Le Domini‑ quin fait-il référence dans ce tableau ? b) De quelle manière y fait-il référence ? 2. Près de quel personnage le serpent estil placé ? Pourquoi ? 3. Quel passage du texte est représenté ? Recopiez-le et justifiez votre choix en commentant la posture et les gestes de Dieu et d’Adam.

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Questions sur le texte La tentation

La punition

1. De quoi Dieu a‑t‑il menacé l’homme et la femme s’ils ne respectaient pas son interdiction ? 2. a) Que cherche à faire le serpent au début du texte ? b) Comment s’y prend‑il ? c) Obtient‑il ce qu’il veut ?

5. a) Résumez les punitions données aux trois personnages. b) Dans quel ordre sont‑ils punis ? Pourquoi ? 6. a) Que craint Dieu à la fin de l’extrait ? Pour‑ quoi ? b) Quelle mesure prend‑il pour éviter que cela ne se produise ? 7. Si Adam et Ève n’avaient pas mangé du fruit défendu, auraient‑ils pu vivre éternellement ? Justifiez. 8. Finalement, la menace de Dieu (voir question 1) est‑elle mise à exécution ? Expliquez. 9. Pour aller plus loin : À quoi voit‑on que ce texte a été écrit par des hommes, et non par des femmes ?

La faute 3. Qu’est‑ce que la consommation du fruit défen‑ du a apporté à l’homme et la femme ? Justifiez votre réponse en relevant une expression figurée l. 17‑18. 4. Dieu reproche au couple de ne pas avoir respecté son interdiction. a) Sur qui l’homme reporte‑t‑il la faute ? b) Sur qui la femme reporte‑ t‑elle la faute ?

Séance

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N

Le Coran L’épisode d’Adam et Ève chassés du paradis est évoqué à plusieurs reprises dans le Coran. Voici le récit le plus développé.

ous1 avons dit aux anges : « Prosternezvous devant Adam ». Et ils se prosternèrent, excepté Iblis qui refusa. Dieu lui dit : « Qu’est-ce qui t’empêche de te prosterner devant lui, quand je te l’ordonne ? – Je vaux mieux que lui, dit Iblis. Tu m’as créé de feu, et lui, tu l’as créé de limon2. – Descends du jardin d’Éden, lui dit le Seigneur, tu n’as pas à te montrer orgueilleux dans ces lieux. » Iblis clame que pour se venger, il ne cessera d’attirer les hommes vers le mal et de les détourner de Dieu. Adam et Ève dans le jardin d’Éden, selon la Le Seigneur lui répondit : « Sors d’ici ! Sois méprisourate du Coran, XIXe siècle. sé et rejeté. Je remplirai l’enfer de ceux qui t’auront suivi. Toi, Adam, habite avec ton épouse le jardin. Mangez de ses fruits partout où vous voudrez. Mais n’approchez pas de l’arbre que voici ; sinon, vous feriez partie des coupables. » Satan3 les tenta afin de leur montrer leur nudité qui leur était encore 1. « Nous » désigne « Dieu ». cachée. Il leur dit : « Dieu vous interdit cet arbre pour que vous ne 2. Boue, vase. 3. Autre nom d’Iblis. deveniez pas deux anges et que vous ne soyez pas immortels. » Il leur jura qu’ils pouvaient lui faire confiance. Il les séduisit. Et lorsqu’ils 3. Récits des origines

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4. Temporaire : qui ne

dure pas, qui n’est pas éternel.

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eurent goûté au fruit de l’arbre, leur nudité leur apparut, et ils se couvrir avec des feuilles du jardin. Le Seigneur leur cria alors : « Ne vous ai-je pas défendu cet arbre ? Ne vous ai-je pas dit que Satan est votre ennemi déclaré ? » Ils répondirent : « Ô Seigneur ! Nous sommes coupables. Si tu ne nous pardonnes pas, si tu n’as pas pitié de nous, nous sommes perdus. – Descendez du jardin d’Éden, leur dit Dieu, vous serez ennemis les uns des autres. Vous trouverez sur la terre un lieu de séjour et un bonheur temporaires4. Vous y vivrez, vous y mourrez, et vous en sortirez un jour. » […] Ô enfants d’Adam ! Que Satan ne vous séduise pas comme il a séduit vos parents, qu’il a fait sortir du jardin. Le Coran, sourate 7, v. 28-38, trad. Albin de Kazimirski, revue par Stanisław Eon du Val.

Questions sur le texte 1. a) Que demande Dieu aux anges au début de l’extrait ? b) Pourquoi Iblis refuse‑t‑il d’obéir ? c) Quelle punition Dieu lui donne‑t‑il ? 2. À quel personnage du texte biblique corres‑ pond Iblis ? Justifiez. 3. Quel rôle avait Ève dans la Bible ? Est‑ce le cas

ici ? Justifiez. 4. Comparez la punition d’Adam et Ève à la fin de cet extrait à celle d’Iblis. Pourquoi peut‑on dire qu’Iblis a réussi à se venger ? 5. Lisez la dernière phrase de l’extrait. a) À qui Dieu s’adresse‑t‑il ? b) Quel est le but de ce récit ?

Texte écho L’Épopée de Gilgamesh Cet extrait est situé à la fin de l’épopée. Gilgamesh est devenu quelqu’un de bon. À la suite de nombreuses aventures, il a trouvé l’Herbe de Jouvence qui rend immortel. Il s’arrête à une source pour s’y baigner et laisse l’Herbe sur la rive.

5

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M

ais un drame, déjà, se prépare à frapper. Pendant qu’il se délasse, une 1. De quels personnages des textes 1 et 2 peut‑ ombre jaillit sur la rive. Une flèche vivante, on rapprocher le serpent ? Justifiez. 2. De quel élément du texte biblique peut‑on gueule ouverte, qui se plante au centre de la rapprocher l’Herbe de Jouvence ? Justifiez. cible : l’Herbe ! Elle l’avale d’un trait, fleurs, 3. De quels personnages peut‑on rapprocher feuillage, épines et, son méfait consommé, Gilgamesh ? Aidez‑vous de votre réponse à la retourne sous la plaine d’où elle était sortie. question 2. C’est un serpent noir. Gilgamesh sent l’ombre passer. Il comprend. Il se jette hors de l’eau, se précipite sur la rive… Trop tard ! Le serpent atteint déjà son abri sous la terre. Il a dévoré le trésor, volé la nouvelle vie qui ne lui était pas destinée, et laissé en partant sa vieille peau, vestige de sa première vie achevée… Alors, une poigne de bronze se referme sur Gilgamesh et broie son cœur. Il hurle de douleur, tombe à genoux, et reste, bouche ouverte, sans plus un cri, devant l’empreinte que son Herbe lui a laissée sur le sol.

Questions sur le texte

JaCques Cassabois, Le Premier Roi du monde, l’Épopée de Gilgamesh, chapitre 19 © Le Livre de poche Jeunesse, 2008.

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Textes & Images

Dossier lecture

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Le déluge

L’Épopée de Gilgamesh Irrités par le comportement orgueilleux des hommes, les dieux ont décidé de les anéantir en les noyant sous un déluge d’eau. Mais Enki-Éa, le dieu qui a créé l’humanité, n’est pas d’accord avec cette décision. Il prévient un homme bon et respectueux des dieux, nommé Outa-napishti, et lui donne des instructions pour survivre puis faire renaître la vie sur terre.

Éclairage 2  De nombreuses civi‑ lisations ont, dans leur mythologie ou leurs textes fondateurs, un récit de déluge. Il est fascinant de constater à quel point certains de ces récits se ressemblent, alors qu’ils proviennent de régions du monde et d’époques très diffé‑ rentes.

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1. De côté. 2. Outa‑Napishti s’adresse à

Gilgamesh.

3. Ouverture sur le pont d’un

bateau qui permet d’accéder aux cales. 4. Calfeutrer : (ici) rendre étanche. 5. Amas de fils grossiers. 6. Constructions qui em‑ pêchent l’eau de déborder. 7. Rendu liquide. 8. Montée des eaux. 9. Tromperie.

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V

oici ce que tu vas faire. Commence par démolir ton palais et récupères-en le bois. […] Utilise-le pour construire ton refuge : une Arche, en forme de cube, de soixante mètres d’arête1. Répartis sa hauteur sur sept étages, autour d’un mât central qui servira de support. Aménage neuf chambres par niveau où tu entreposeras tout ce qu’il te faut pour vivre, à ta femme et à toi. Ensuite, attends mon signal. […] La fin du monde est proche. » Tu2 imagines mon trouble, après une telle révélation ! ajoute Outanapishti. Mais pas un instant je n’ai douté de mon dieu et j’ai suivi tous ses conseils, sans le moindre regret. […] Je compris ainsi l’intention d’Éa. Il me confiait, à moi, la mission de faire naître de l’épreuve une nouvelle humanité. […] Posément, je fis le tour de mon royaume. Je visitai mes troupeaux et mes parcs animaliers. J’y prélevai un couple de chaque espèce domestique et sauvage. Je les installai dans tous les compartiments de l’Arche […]. Puis je fis monter mon épouse bien-aimée. Je refermai l’écoutille3 sur nous et la calfeutrai4 soigneusement, avec de la filasse5 et du goudron. Le compte à rebours était lancé. Nous attendions le grand commencement. Tout se figea soudain. Les bêtes et les choses savaient et se taisaient. Alors un choc sourd, au fin fond de l’espace, fracassa les digues6 du ciel et toutes ses réserves d’eau douce roulèrent en grondant, déchiquetèrent la voûte céleste et s’abattirent sur la terre. Les villes furent balayées d’un coup et les hommes, hachés comme de la paille. Rien ne résista. Tout fut broyé, battu, liquéfié7. La nuit noircissait le monde, et les épées de la pluie saignaient l’obscurité à blanc. Même les dieux étaient terrifiés par ce qu’ils avaient provoqué. Ils en avaient perdu le contrôle et Déluge, tel un jeune monstre, n’obéissait qu’à lui-même et s’en donnait à cœur joie. L’Arche résistait bien. La crue8 l’avait emportée et elle dérivait, bercée par le flot du nouvel océan. Mon heure était venue. […] Dans chaque loge, je recueillais la peur, la cruauté, la fourberie9, la panique, la brutalité, la soumission. En échange, j’offrais des contraires : la confiance, la bonté, la franchise, le calme, la douceur, l’indépendance. […] J’accomplissais ainsi la mission confiée par Éa : enfanter une vie nouvelle qui, peu à peu, se 3. Récits des origines

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rassemblait dans mon cœur. Lorsque j’eus terminé, je fis sauter l’écoutille et sortis à l’air libre. 40 Dehors, un océan jaune s’étendait à perte de vue et des montagnes, ça et là, crevaient les eaux et pointaient leurs doigts vers le ciel. » Outa-napishti envoie une colombe 45 puis une hirondelle pour annoncer qu’une vie nouvelle est prête à se développer. Les deux oiseaux reviennent à l’arche. Enfin, je libérai un corbeau en lui 50 disant : « Tu es robuste et perspicace. Va ! Trouve un rivage et installe-toi sur la terre. » Le corbeau reprit sa liberté et ne revint jamais. 55 Peu après, mon vaisseau10 s’échoua sur une rive. […] Arrivé à terre, je William Turner, Ombre et obscurité – Le soir du Déluge, dressai un bûcher pour remercier les 1843, huile sur toile, 78,5 x 78 cm (Tate Gallery, Londres). dieux. Roseau, cèdre, myrte 11. Le parfum de la fumée les surprit et ils 60 arrivèrent en se bousculant pour avoir l’explication de ce mystère. 10. Bateau. 11. Plante aromatique. « Des hommes ! s’exclamèrent-ils. Il en reste donc ! Hourra ! Rien n’est perdu ! » Jacques Cassabois, Le Premier Roi du monde, l’Épopée de Gilgamesh, chapitre 17 © Le Livre de poche Jeunesse, 2008.

La Bible Voici ce qui arriva aux descendants d’Adam et Ève.

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es géants étaient sur la terre en ces temps-là, après que les fils de Dieu furent venus vers les filles des hommes et qu’elles leur eurent donné des enfants : ce sont ces héros qui furent fameux dans l’Antiquité. Yahvé1 vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre et que toutes les pensées de leur cœur se portaient chaque jour uniquement vers le mal. Il regretta d’avoir fait l’homme sur la terre. Yahvé dit : « J’exterminerai de la surface de la terre l’homme que j’ai créé, ainsi que le bétail, les reptiles et les oiseaux du ciel, car je regrette de les avoir faits. » Mais Noé, un homme juste et honnête, trouva grâce à ses yeux2. Alors Yahvé dit à Noé : « Fais-toi une arche de bois. Tu disposeras cette arche en cellules et tu l’enduiras de poix3 en dedans et en dehors. Voici comment tu la feras : l’arche aura trois cents coudées de lon-

1. Autre nom de Dieu. 2. Dieu ne voulut pas le

sacrifier comme les autres hommes. 3. Matière collante et imperméable.

gueur, cinquante coudées4 de largeur et trente coudées de hauteur. Tu feras à l’arche une fenêtre ; tu établiras une porte sur le côté de l’arche et tu construiras un étage inférieur, un second et un troisième. Et moi, je vais faire venir le déluge d’eaux sur la terre, pour détruire toute chair ayant souffle de vie sous le ciel ; tout ce qui est sur la terre 20 périra. Mais toi, tu entreras dans l’arche, toi et tes fils, ta femme et les femmes de tes fils avec toi. De tout ce qui vit, de toute chair, tu feras entrer dans l’arche deux de chaque espèce, pour les conserver en vie avec toi : il y aura un mâle et une femelle. Et toi, prends de tous les aliments que l’on mange, et fais-en une provision auprès de toi, afin qu’ils te servent de nourriture ainsi qu’à eux. » C’est ce que fit Noé : il exécuta tout ce que Dieu lui avait ordonné. Sept jours après, les eaux du déluge furent sur la terre. Les écluses des cieux s’ouvrirent. La pluie tomba sur la terre quarante jours et quarante nuits. Les eaux grossirent et soulevèrent l’arche, qui s’éleva au-dessus de la terre. Toutes les hautes montagnes furent couvertes. Tous les êtres qui étaient sur la surface de la terre furent exterminés, depuis l’homme jusqu’au bétail, aux reptiles et aux oiseaux du ciel. Il ne resta que Noé, et ceux qui étaient avec lui dans l’arche. Dieu se souvint de Noé et de tous les animaux qui étaient avec lui dans l’arche. Il fit passer un vent sur la terre et les eaux s’apaisèrent. Les écluses des cieux furent fermées et la pluie ne tomba plus du ciel. L’arche s’arrêta sur les montagnes d’Ararat5. Au bout de quarante jours, Noé ouvrit la fenêtre qu’il avait faite à l’arche. Il lâcha une colombe, pour voir si les eaux avaient diminué à la surface de la terre. Mais la colombe ne trouva aucun lieu pour se poser et elle revint à lui dans l’arche. Il attendit sept jours et il lâcha de nouveau la colombe hors de l’arche. La colombe revint à lui le soir, une feuille d’olivier dans son bec. Noé sut ainsi que les eaux avaient diminué sur la terre. Il attendit encore sept autres jours et il lâcha la colombe. Mais elle ne revint plus à lui.

4. Ancienne unité de longueur, qui correspond à 45 cm envi‑ ron (la longueur entre le coude et la main). 5. Haute montagne située à la frontière entre la Turquie et l’Arménie.

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Miniature d’un manuscrit du XVe siècle (Newberry Library, Chicago).

3. Récits des origines

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Et Noé sortit, avec ses fils, sa femme, et les femmes de ses fils. Et tous les animaux, de toutes les espèces, sortirent eux aussi de l’arche. Noé bâtit un autel6 en l’honneur de Yahvé et il offrit des holocaustes7. Yahvé sentit une odeur agréable et il dit en son cœur : « Je ne maudirai plus la terre à cause de l’homme et je ne frapperai plus tout ce qui est vivant, comme je l’ai fait. » Dieu bénit Noé et ses fils et leur dit : « Soyez féconds, multipliezvous, et remplissez la terre. »

6. Table destinée aux of‑

frandes et aux sacrifices.

7. Sacrifices par le feu.

La Bible, Ancien Testament, « Genèse » (chap. 6, v. 4, à chap. 9, v. 1), trad. Louis Segond, adaptée par Stanisław Eon du Val. Des passages ont été coupés.

Les Métamorphoses d’Ovide Les hommes sont devenus mauvais et ne respectent plus les dieux. Jupiter décide de les punir.

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1. Jupiter.

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2. Frère de Jupiter et dieu des

mers. 3. Montagne du centre de la Grèce. Dans la mythologie, le Parnasse est aussi l’une des demeures des dieux.

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es dieux ont pris place sur des sièges de marbre. Jupiter, assis sur un trône plus élevé, agite par trois fois sa redoutable chevelure ; et trois fois la terre et la mer et les cieux mêmes en sont ébranlés. Puis il laisse éclater sa colère en ces termes : « Je ne vois aujourd’hui sur terre que des hommes coupables et criminels. J’ai tout tenté pour sauver l’humanité, mais c’est peine perdue : il me faut désormais l’anéantir. Que tous meurent sur-le-champ ! Ils l’ont tous mérité ! » Les dieux approuvent les paroles de Jupiter ; mais la perte du genre humain est pour tous un sujet de douleur. Que deviendra la terre, sans ses habitants ? Le souverain des dieux1 fait cesser leur inquiétude, en leur promettant une nouvelle race d’hommes, différente de la première. Jupiter songe d’abord à répandre la foudre sur toute la surface de la terre, mais il craint que le gigantesque incendie qu’il créerait n’embrase le ciel, demeure des dieux. Il décide d’anéantir les hommes sous l’eau et déverse du ciel des torrents de pluie. Mais cela ne suffit pas pour apaiser sa colère. Neptune2 lui apporte alors l’aide des eaux qui lui appartiennent ; il convoque également les dieux des fleuves en leur disant : « Il s’agit de déployer toutes vos forces. Allez, ouvrez vos sources ! Renversez vos digues ! ». Les fleuves débordés roulent à travers les campagnes, entraînant dans leur course les plantes et les arbres, les troupeaux, les hommes, les maisons et les sanctuaires des dieux. Déjà la terre ne se distingue plus de l’Océan : la mer est partout. L’immense débordement des eaux couvre les montagnes et pour la première fois leurs sommets sont battus par les vagues. La plus grande partie du genre humain périt dans les flots : ceux qu’ils ont épargnés deviennent les victimes du supplice de la faim. C’est sur le Parnasse3, seul endroit de la terre que les eaux n’aient pas recouvert, que s’arrête la faible barque qui porte Deucalion et sa compagne. Il n’y a pas d’homme plus honnête et plus juste que

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Deucalion ; il n’y a pas de femme plus respectueuse des dieux 4. Respectueux des dieux. 5. Dieu qui a créé le premier que Pyrrha. Quand Jupiter voit le monde changé en une vaste homme (voir texte d’Ovide mer, et que sur les milliers d’êtres humains qui l’habitaient, il ne p. 68). reste plus qu’un homme et une femme, couple innocent et pieux4, 6. Divinité qui donne des il écarte les nuages. Neptune dépose alors son trident et rétablit réponses aux questions des hommes. le calme dans son empire. Déjà la mer a retrouvé ses rivages ; les fleuves diminuent et rentrent dans leur lit ; la terre surgit par degrés et paraît s’élever à mesure que les eaux s’abaissent. Le monde est restauré. Mais en regardant la terre vide de toute vie, baignée dans un profond silence, Deucalion ne peut retenir ses larmes : « Ô Pyrrha ! s’écrie-t-il. Il n’y a plus que nous deux sur la terre. Ne pourraisje pas, à l’exemple de mon père Prométhée5, souffler la vie à l’argile façonnée par mes mains et ainsi faire naître une nouvelle race d’hommes ? Nous sommes, à nous deux, les seuls débris des hommes ; les dieux l’ont ainsi voulu. Ils ont sauvé en nous un modèle des hommes ». Tous deux pleurent, déterminés à implorer le secours des dieux et à consulter l’oracle6. Ovide, Les Métamorphoses, Livre 1, trad. Désiré Nisard, adaptée par Stanisław Eon du Val. Des passages ont été coupés.

Le Coran Dans le Coran, l’épisode du déluge apparaît à plusieurs reprises 1. En voici deux récits.

Miniature d’un manuscrit du Coran, XVIe siècle (Bibliothèque d’Ahmed III, Istanbul, Turquie).

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ous 2 envoyâmes Noé vers son peuple. Il leur dit : « Je suis chargé de vous avertir clairement de n’adorer que Dieu. Je crains pour vous le châtiment du jour terrible. » […] Ils répondirent : « Ô Noé ! Tu as déjà discuté avec nous et tu ne fais qu’augmenter nos disputes. Fais donc arriver ce dont tu nous menaces, si tu dis vrai. » Noé répondit : « Sans doute Dieu le fera arriver s’il le veut, et vous ne pourrez pas vous opposer à sa puissance. » […] Puis il a été révélé à Noé : « […] Construis une arche sous nos yeux d’après notre révélation3 et ne cherche plus à défendre les infidèles : ils seront submergés4. » Noé construisit une arche, et chaque fois 1. Notamment : VII, 57-62 ; XI, 27-50 ; XXIII, 2344 ; LIV, 9-15. 2. Désigne Dieu. 3. Les plans que nous t’avons donnés. 4. Ici : noyés par l’eau qui aura monté.

3. Récits des origines

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que les chefs de son peuple passaient auprès de lui, ils se moquaient 5. L’un des fils de Noé est pré‑ senté comme étant infidèle. de lui. […] Et il en fut ainsi jusqu’au moment où notre ordre fut donné 6. Voguer : glisser sur l’eau. et où l’eau se mit à bouillonner dans le four. 7. Qui pardonne. Nous dîmes à Noé : « Emporte dans ce bateau un couple de chaque 8. Bon, généreux, bienveillant. espèce ainsi que ta famille, excepté celui5 pour qui le jugement a déjà 9. Ceux qui ne croient pas (ici : été prononcé. Prends aussi tous les croyants. » Mais ceux-ci étaient en Dieu). peu nombreux. 10. On situe habituellement cette montagne au nord de Noé leur dit : « Montez dans le bateau. Qu’il vogue6 et qu’il jette 7 8 la Mésopotamie, c’est‑à‑dire l’ancre, au nom de Dieu. Dieu est indulgent et miséricordieux . » dans une région qui serait Et le bateau voguait avec eux au milieu des vagues grosses comme aujourd’hui vers la frontière des montagnes. entre l’Iran et l’Arménie. Noé cria à son fils qui était à l’écart : « Ô mon enfant ! Monte avec nous, ne reste pas avec les incrédules9. » Celui-ci répondit : « Je vais me réfugier sur une montagne qui me mettra à l’abri des eaux. » Noé lui dit : « Personne ne sera aujourd’hui à l’abri de l’ordre de Dieu, excepté celui dont il aura eu pitié. » Les flots les séparèrent et le fils de Noé fut submergé. Et il fut dit : « Ô terre ! Absorbe tes eaux ! Ô ciel ! Arrête ! » Et les eaux diminuèrent. L’ordre fut exécuté. Le bateau s’arrêta sur la montagne Al-Djoudi10 ; et il fut dit : « Loin d’ici, les infidèles ! » […] Et Dieu dit : « Ô Noé, descends du bateau, accompagné de notre salut et de nos bénédictions sur toi et sur les peuples qui sont avec toi. » (Sourate XI, v. 27-50)

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ous ouvrîmes alors les portes du ciel et l’eau tomba en torrents. Nous fendîmes la terre et l’eau jaillit en fontaines. Et l’eau du ciel se mêla à l’eau des sources, selon ce qui avait été décidé. Nous portâmes Noé dans une arche faite de planches et de clous. Il vogua sous nos yeux. C’était une récompense pour celui que les infidèles avaient rejeté. Nous en avons fait un signe d’avertissement. N’y a-t-il personne pour s’en souvenir ? (Sourate LIV, v. 9-15)

Le Coran, sourates 11 et 54 (extraits), trad. Albin de Kazimirski, revue par Stanisław Eon du Val.

Questions sur les textes Lisez le dossier lecture en entier. Ensuite, mettez‑ vous par groupes de quatre et répartissez‑vous les textes. Vous répondrez ensemble au questionnaire, chacun étant « responsable » de l’un des textes. Ces questions portent sur les quatre textes. 1. Qu’est‑ce qu’un « déluge » ? 2. a) Qui déclenche le déluge ? b) Pour quelle raison ? 3. a) Quelles personnes sont sauvées ? b) Quelles qualités ont‑elles par rapport aux autres hommes ? c) Dans quel but sont‑elles sauvées ? 4. Parmi ces personnes, quelqu’un a‑t‑il reçu des

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instructions avant le déluge ? Si oui, lesquelles ? 5. D’où vient l’eau qui recouvre la terre ? 6. Où se trouve le bateau une fois le déluge ter‑ miné ? Un lieu précis est‑il indiqué ? 7. Dans les textes 1 et 2 : a) Comment les rescapés savent‑ils que l’eau ne recouvre plus toute la terre ? b) De quelle manière marquent‑ils leur reconnais‑ sance envers Dieu/les dieux ? 8. Quelle version du déluge préférez‑vous ? Pour‑ quoi ? Donnez une réponse personnelle. 9. Pour aller plus loin : Comparez l’épisode du dé‑ luge au chaos qui précède la création du monde. Aidez-vous du tableau de Turner, p. 74.

Textes & Images

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La tour de Babel Les descendants de Noé décident de bâtir une ville.

T

oute la terre avait une même langue et les mêmes mots. Comme les hommes étaient partis de l’orient, ils trouvèrent une plaine au pays de Schinear1 et ils y habitèrent. Ils se dirent l’un à l’autre : « Allons ! Faisons des briques, et cui5 sons-les au feu. » Et la brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de ciment. Ils dirent encore : « Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour 1. Près de Babylone, au sud de dont le sommet touche le ciel et faisons-nous un nom2, afin que nous l’Irak actuel. ne soyons pas dispersés sur toute la surface de la terre. » 2. Une réputation. 10 Yahvé descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils 3. En hébreu, bâlal signifie des hommes. « brouiller » (voir Éclairage). Et Yahvé dit : « Ils forment un seul peuple, ont tous une même langue, et voici leur première œuvre. Désormais aucun projet ne leur sera impossible. Allons ! Descendons et 15 brouillons ici leur langage, afin qu’ils ne se comprennent plus les uns les autres. » Et Yahvé les dispersa loin de là sur toute 2 Babel est le nom hébreu de Babylone, capitale la surface de la terre ; et ils cessèrent de de la Mésopotamie. À Babylone se trouvait une bâtir la ville. grande ziggourat, sorte de pyramide qui sym‑ 20 C’est pourquoi on donna à celle-ci le bolisait le lien entre la terre (les hommes) et le nom de Babel 3, car c’est là que Yahvé ciel (les dieux) ; en gravissant la ziggourat, les brouilla le langage de tous les habitants hommes pouvaient ainsi se rapprocher des dieux. de la terre, et c’est de là que Yahvé les D’ailleurs le nom Babel/Babylone signifie « porte dispersa sur la surface de toute la terre.

Éclairage

des dieux » en akkadien (langue de Mésopota‑ mie) ; mais il fait aussi penser au verbe hébreu bâlal, qui veut dire « brouiller, confondre ». Ainsi, la ville porte dans son nom même un aspect posi‑ tif et un aspect négatif.

La Bible, Ancien Testament, « Genèse », chapitre XI (v. 1 à 9), trad. Louis Segond, revue par Stanisław Eon du Val.

Questions sur le texte 1. a) Pourquoi les hommes décident‑ils de bâtir une ville et une tour ? b) Comparez avec l’ordre que Dieu a donné à Adam et Ève (p. 65) puis à Noé et sa famille (p. 76). 2. a) Quelle sera la particularité de cette tour ? b) Est‑ce possible ? c) Quel défaut des hommes cette tour symbolise‑t‑elle ? 3. a) Quelle est la crainte de Dieu en voyant ce projet ? b) Comparez avec la fin du texte sur Adam et Ève (p. 70).

4. Que fait Dieu afin que ce projet n’aboutisse pas ? Donnez deux réponses. 5. Quel aspect de la diversité des hommes est expliqué dans ce texte ? 6. Pour aller plus loin : Selon vous, quels seraient les avantages et les inconvénients si tous les habi‑ tants de la terre parlaient la même langue ?

3. Récits des origines

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Histoire des arts

Le mythe de la tour de Babel De quelle manière les artistes s’inspirent-ils du mythe de Babel ? Pourquoi ce mythe inspire-t-il toujours autant les artistes aujourd’hui ?

Éclairage 2  Le mythe de Babel ne cesse d’inspirer les artistes, car il fait écho à notre monde moderne. 2 Or, lorsqu’un artiste décide de représenter la tour de Babel, les très célèbres tableaux de Brueghel l’Ancien (notamment celui‑ci) s’im‑ posent forcément à lui. C’est pour‑ quoi certaines œuvres récentes font référence autant au récit biblique qu’aux représentations qu’en a fait Brueghel.

100 % web Retrouvez des ressources complémen‑ taires pour approfondir ce thème.

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Brueghel l’Ancien, Construction de la tour de Babel, 1563, peinture sur bois, 114 x 155 cm Babel (Kunsthistorisches Museum, Vienne, Autriche).

2 Vik Muniz, La tour de Babel d’après Pierre Brueghel (série Puzzles gordiens), 2007, photographie, 101 x 127 cm, (Gallery Rena Bransten, États‑unis).

3 Éric de Ville, La tour de Bruxelles en automne, 2009, photographie.

80

5 Tour Burj Khalifa, 2010, hauteur 828 m (Dubaï,

4 Kurt Wenner, Babel, 1993, dessin à la craie

Émirats arabes unis).

sur le sol.

Questions Doc. 1 : 1. La tour est construite à la demande du roi de Babylone. a) Où se trouve ce roi sur le tableau ? b) Comment l’avez‑vous identifié ? 2. Qu’étaient en train de faire les personnages qui sont agenouillés devant lui ? Justifiez par des détails du tableau. 3. La tour est‑elle terminée ? Justifiez par des élé‑ ments de l’image. 4. À quoi voit‑on qu’elle sera gigantesque ? Doc. 2 : 5. Quel tableau célèbre est repris dans cette œuvre ? Sous quelle forme ? 6. a) L’image semble‑t‑elle nette, précise ? Pour‑ quoi ? b) De quelle manière cela fait‑il référence au mythe de Babel et au nom de cette ville ? Doc. 3 : 7. a) À quel tableau cette œuvre fait‑elle référence ? Justifiez par des éléments précis de l’image. b) Quelles différences remarquez‑vous cependant ? 8. De quelle manière l’artiste fait‑il correspondre le mythe biblique avec notre monde moderne ?

9. À votre avis, cette tour existe‑t‑elle vraiment ? Doc. 4 : 10. a) Quelle illusion a‑t‑on en regardant ce dessin ? b) Montrez que l’artiste brouille tous nos repères. 11. a) Qu’est‑ce que cette représentation de la tour de Babel a d’original ? b) De quelle manière cela peut‑il faire référence au mythe de Babel ? Doc. 5 : 12. Quelle est la différence entre ce docu‑ ment et les autres documents de la page ? 13. Au moment où nous écrivons, cette tour est la plus haute du monde. Mais quand vous lirez ces mots, elle aura été détrônée par la Sky City One Tower (Chine). À votre avis, quelles raisons poussent les hommes à construire des tours toujours plus hautes ? 14. Dans quelle mesure ces tours modernes peuvent‑ elles faire penser à la tour de Babel ? Doc. 1, 3 et 5 : 15. Aimeriez‑vous habiter dans l’une de ces tours ? (Si oui, laquelle ?) Expliquez pourquoi.

3. Récits des origines

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Synthèse

Les hommes se sont toujours posé des questions sur l’origine du monde et de l’humanité. Avant les premières théories scientifiques, qui datent d’un siècle à peine, les mythes étaient un moyen de répondre à ces questions. On appelle mythes des récits légendaires mettant en scène des hommes et des dieux et qui ont une signification symbolique. L’héritage artistique et culturel des mythes est immense, car ces récits ont marqué l’humanité.

Les extraits étudiés dans ce chapitre racontent chacun à leur manière la création du monde et les débuts de l’humanité, et posent les bases d’une morale en différenciant le bien et le mal. Ils proviennent de quatre grands textes fondateurs. 2 L’Épopée de Gilgamesh est le texte le plus ancien que nous connaissons : certains passages ont plus de 4000 ans ! Ce récit n’a été découvert et déchiffré qu’à la fin du XIXe siècle. 2 La Bible, texte sacré des chrétiens et des juifs, est un recueil de textes divers, écrits à partir du XIIe siècle avant J.‑C. sur une période d’environ 1300 ans. C’est le livre le plus diffusé dans le monde. Les extraits étudiés dans ce chapitre proviennent de la Genèse, le premier livre de ce recueil. 2 Les Métamorphoses est un texte écrit par le poète latin Ovide aux environs de l’an 0. Il rassemble de nombreux mythes grecs et romains. 2 Le Coran, texte sacré des musulmans, a été écrit au VIIe siècle après J.‑C. Il est fascinant de constater à quel point des textes d’origines et d’époques si diverses sont proches par certains aspects. Le mythe du déluge en est sans doute l’exemple le plus frappant. Remarque importante : Au collège les textes religieux sont étudiés comme des textes littéraires ; mais les croyants les considèrent comme sacrés. Ces deux visions ne s’opposent pas : vérité histo‑ rique, scientifique et vérité religieuse peuvent coexister.

À lire et à voir miChèle KahN,

JaCques Cassabois

© Pocket Jeunesse, 2003.

2008.

Contes et légendes de la Bible (2 tomes)

Le Premier Roi du monde, l’Épopée de Gilgamesh © Le livre de poche jeunesse,

Les principaux épisodes de l’Ancien Testament adaptés pour la jeunesse.

Suivez Gilgamesh dans son voyage semé d’épreuves. Le plus vieux récit d’aventures qui nous soit par‑ venu, dans une excellente adaptation.

marie-aNGe sPire

Récits, légendes et traditions Coran, coll. « Folio Junior les du Coran

universels » © Éd. Gallimard, 2007. Ces récits, écrits à partir des sourates du Coran, sont accompagnés d’un dossier d’histoire des arts.

100 % web

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JaCques-rÉmY Girerd

La Prophétie des grenouilles grenouilles, 2003.

Film d’animation. Un nouveau déluge se prépare ; les grenouilles décident d’avertir les hommes mais il est trop tard lorsque Tom et Lili entendent leur message…

D’autres propositions à découvrir.

Lexique 1 Étudier les mots formés sur la racine gen 1. La racine grecque gen- signifie « origine, création ». Associez les mots de la liste à la définition qui corres‑ pond. Aidez‑vous des tableaux p. 286‑287. Génération – électrogène – générique – anxiogène – généalogie – pathogène – régénérer – cosmogonie – génie – fumigène. a) Récit de la création de l’univers. b) Ensemble d’êtres ou de choses nés ou créés à la même époque. c) Étude des origines, des ancêtres d’une personne. d) Per‑ sonne qui crée des choses extraordinaires. e) Partie d’un film située au tout début de celui‑ci. f) Qui est à l’origine de douleurs. g) Qui crée de l’anxiété (du stress). h) Qui crée de la fumée. i) Qui crée de l’élec‑ tricité. j) Remettre à l’état d’origine. 2. Quel livre de la Bible a un titre formé sur cette racine ? Pourquoi ?

2 Étudier les mots formés sur la racine theo 1. Expliquez le sens des mots suivants par l’étymolo‑ gie. Aidez‑vous des tableaux p. 286‑287. Pan signifie « tout ». a) Polythéisme. b) Monothéisme. c) Théologie. d) Athée. e) Panthéon. 2. Donnez trois antonymes du mot athée.

3 Trouver les adjectifs correspondant aux noms 1. Donnez les adjectifs qui correspondent aux noms suivants. Aidez‑vous d’un dictionnaire. a) Religion. b) Laïcité. c) Piété. d) Impiété. e) Bible. f) Coran. g) Église. h) Sacrifice. i) Rite. j) Déluge. 2. Écrivez une phrase dans laquelle vous emploierez au moins quatre des adjectifs que vous avez trouvés.

4 Connaître les dieux des éléments dans la mythologie gréco-romaine 1. Jupiter, Pluton et Neptune sont trois frères qui se sont partagé le monde lorsqu’ils ont pris le pouvoir. Associez chacun d’eux à la présentation qui lui cor‑ respond. a) Je règne sur la terre et le ciel et je suis le chef des dieux de l’Olympe, je suis … b) Je règne sur les mers et les Océans, je m’appelle … c) Je règne sur le monde souterrain, je suis le maître des Enfers, je suis … 2. Comment se nomment ces dieux dans la mytho‑ logie grecque ?

5 Étudier l’influence des textes fondateurs sur notre lexique 1. D’où viennent les noms des jours de la semaine ? Faites une recherche pour chacun d’eux. Exemple : Lundi, vient de Lunae dies qui signifie « jour de la Lune ». 2. Plusieurs expressions françaises sont tirées des textes de la Genèse étudiés dans ce chapitre. Que signifient‑elles ? a) La pomme d’Adam. b) Un déluge de (paroles). c) Un fruit défendu. d) Un tohu‑bohu. e) Être en tenue d’Ève/d’Adam. f) Une tour de Babel. g) Une époque antédiluvienne. 3. Pourquoi la colombe est‑elle le symbole de la paix ? À quel épisode fondateur cela fait‑il référence ? 4. Pour aller plus loin : Pourquoi l’Épopée de Gilgamesh a‑t‑elle moins marqué notre langage et notre culture ? Relisez la présentation p. 67.

6 Connaître le vocabulaire des religions monothéistes 1. Complétez le tableau avec les mots de la liste. Si besoin, aidez‑vous du dictionnaire. Bible (x 3) – pasteur – juifs – imam – catholiques – mosquée – orthodoxes – Torah – temple – Coran – prêtre (x 2) – synagogue – musulmans – église (x2) – protestants – rabbin. Religion

Catholicisme

Islam

Judaïsme

Orthodoxie

Protestantisme

Livre sacré Noms des croyants Responsable religieux Lieu de culte

2. Trois religions appartiennent au même groupe. a) Lesquelles ? b) Comment s’appelle ce groupe (cette « grande » religion) ? 3. Quels sont les points communs et les différences entre la Torah et la Bible ? 4. Quelle est la différence entre : a) une église et une cathédrale ? b) un prêtre et un évêque ? 3. Récits des origines

83

Expression écrite et orale Expression écrite 1 Ajouter un épisode à un récit Exercice en lien avec le texte 1 p. 64-65. Imaginez que Dieu ne se soit pas reposé le septième jour, mais le huitième. Faites le récit de ce que Dieu aurait créé le septième jour, en respectant la structure et le style employés dans le texte biblique.

2 Développer le récit de la tour de Babel L’un des hommes ayant participé à la construction de la tour de Babel se souvient de ce projet et de la colère de Dieu qui s’ensuivit. Imaginez son récit. Votre texte sera rédigé à la première personne, au passé composé et à l’imparfait. Il commencera par : « Quand nous avons vu cette grande et belle plaine au pays de Schinear, nous avons décidé de nous y installer. » Détaillez les étapes de la construction de la tour. Dans quelles circonstances les hommes décident‑ils de la construire ? Comment s’y prennent‑ils ? Par quoi commencent‑ils ? Les personnes âgées, les femmes et les enfants participent‑ils aussi à la construction ? Si oui, de quelle manière ? Sinon, que font‑ils ? Comment se manifeste la colère de Dieu ? Le récit se terminera par : « Chacun partit alors de son côté. » Vous pouvez vous aider du tableau de Brueghel, p. 80.

3 Écrire en s’inspirant des extraits du chapitre En vous inspirant des Textes et Images 2, 3 et 4, inven‑ tez un récit dans lequel les hommes seront punis par un ou plusieurs dieu(x). Pour quelle raison sont‑ils punis ? Quelle est leur punition ? Certains sont‑ils sauvés ? Pourquoi ? Vous rédigerez votre texte à la troisième personne et au passé.

4 Écrire un récit de création du monde D’où venons‑nous ? Quelle est l’origine de notre monde ? Un être, une puissance, un dieu l’a‑t‑il créé, ou s’est‑il créé tout seul ? Dans quel ordre les éléments et les êtres vivants sont‑ils apparus ? Inventez votre propre récit. Votre texte sera rédigé au passé. Les premiers mots seront : « Au commencement, … »

84

Employez des compléments circonstanciels de temps pour structurer votre récit (puis, ensuite, plus tard, peu à peu, le lendemain, etc.).

5 Écrire un récit de fin du monde Imaginez la fin du monde. Celle‑ci aura lieu en sept jours. Par quoi est‑elle provoquée ? Quels éléments et êtres vivants disparaissent jour après jour ? De quelle manière ? Le premier paragraphe de votre texte expliquera les raisons de la fin du monde. Les paragraphes suivants seront rythmés par des formules répétées. Ils commenceront par « Le premier jour, … », « Le deuxième jour… » et se termineront par une formule de votre choix. Votre texte sera écrit au futur, à la troisième personne.

6 Réécrire en changeant de point de vue Réécrivez votre récit de fin du monde (voir exercice précédent) en vous mettant cette fois‑ci dans la tête d’un être humain, qui raconte ce qu’il vit dans son journal. Comprend‑il tout de suite ce qui est en train de se passer ? Quelles sont ses réactions, ses émotions, ses doutes, ses espoirs ? Votre texte sera écrit à la première personne, au pré‑ sent et au passé composé. Il commencera par : « Lundi 23 août. Je ne me sens pas très bien, j’ai l’impression d’étouffer. » Chaque paragraphe débutera par une nouvelle date.

7 Écrire à partir d’une image Dans l’épisode représenté sur cette image, Dieu veut mettre à l’épreuve Abraham (« Ibrahim » dans le Coran) ; il veut être sûr de pouvoir compter sur lui, pour fonder un nouveau peuple. 1. Observez le bas de l’illustration. a) Que tient l’homme dans sa main droite ? b) Que fait‑il avec sa main gauche ? c) Que s’apprête‑t‑il à faire, à votre avis ? 2. Observez le haut de l’image. Qu’est‑ce que l’ange tient dans ses bras ? 3. Inventez un récit à partir de cette illustration. Votre texte, d’une quinzaine de lignes, commencera par : « Dieu voulut mettre à l’épreuve la fidélité d’Abraham. »

8 Adapter l’épisode du déluge en bande dessinée • Choisissez l’une des versions du déluge proposées dans ce chapitre (p. 73-78) et résumez au brouillon les principales étapes du récit. • Pour chaque étape, demandez‑vous ce qu’il est important d’illustrer pour que le lecteur puisse com‑ prendre l’enchaînement des actions. L’ensemble fera entre 4 et 10 vignettes (images). Si vous choisissez d’en faire beaucoup, certaines peuvent être très simples et ne représenter qu’un détail (gros plan). • N’oubliez pas d’intégrer du texte. Vous pouvez le faire de deux manières : dans des bulles, pour faire parler les personnages ; en dessous des vignettes, pour raconter l’histoire. Conseil : Commencez par dessiner au crayon à papier ; puis une fois que vous êtes satisfait(e) de votre travail, repassez au stylo ou au feutre noir. Enfin, ajoutez de la couleur si vous le souhaitez. Vous pouvez également vous servir des outils informatiques. Miniature représentant le sacrifice d’Abraham, tirée d’un manuscrit ottoman de la fin du XVIe siècle (Musée d’art turc et islamique, Istanbul, Turquie).

Expression orale 9 Réfléchir

11 Créer une tour de Babel et expliquer ses choix

En France, l’école publique est laïque, c’est‑à‑dire qu’elle n’est pas religieuse. Et pourtant, dans ce chapitre, vous avez lu des textes tirés de la Genèse, premier livre de la Bible, et du Coran. Quel est l’intérêt de lire la Genèse si l’on n’est ni chrétien ni juif ? de lire le Coran si l’on n’est pas musulman ?

Exercice en lien avec la page d’Histoire des Arts.

10 Présenter un personnage commun à la Bible et au Coran

Remarque : Le but n’est pas de recopier une œuvre qui existe déjà, mais de proposer quelque chose de personnel (ce qui n’empêche pas, bien sûr, de vous inspirer du travail d’autres artistes ; vous trouverez des centaines de représentations différentes de la tour de Babel sur Internet). N’hésitez pas à demander de l’aide à votre professeur d’arts plastiques.

Choisissez l’un des personnages de la liste et pré‑ sentez‑le à la classe. 1. Caïn et Abel (à traiter ensemble). 2. Abraham. 3. Moïse. 4. Jonas. 5. Jacob. 6. David. 7. Salomon. N’essayez pas de tout dire sur le personnage : allez à l’essentiel et choisissez un épisode de son histoire que vous raconterez de manière plus précise. Vous pouvez accompagner votre exposé d’une ou plusieurs illustrations.

1. Créez votre propre tour de Babel. Vous pouvez la dessiner, la peindre, découper des images dans des magazines et les coller sur une feuille, réaliser une « sculpture » ou une maquette, vous servir des outils informatiques, etc.

2. Ensuite, présentez votre œuvre à la classe en expli‑ quant les choix que vous avez faits.

3. Récits des origines

85

Évaluations

La création d’Adam et Ève À la suite du récit de la création du monde, on trouve dans la Genèse un second récit qui raconte de manière plus précise la création de l’homme et de la femme.

5

10

15

20

25

30

L

orsque Yahvé Dieu fit la terre et les cieux, aucun arbuste des champs n’était encore sur la terre, et aucune herbe des champs ne germait encore : car Yahvé Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre, et il n’y avait pas d’homme pour cultiver le sol. Mais une vapeur s’élevait de la terre et arrosait toute la surface du sol. Yavhé Dieu forma l’homme avec de la poussière de la terre ; il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant. Puis Yahvé Dieu planta un jardin en Éden1, à l’orient, et il y mit l’homme qu’il avait formé. Yahvé Dieu fit pousser du sol des arbres de toute espèce, agréables à voir et bons à manger, ainsi que l’arbre de la vie au milieu du jardin et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. […] Yahvé Dieu prit l’homme et le plaça dans le jardin d’Éden pour qu’il le cultive et le garde. Yavhé Dieu donna cet ordre à l’homme : « Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. » Yahvé Dieu dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui. » Yahvé Dieu forma de la terre tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel et il les fit venir vers l’homme pour voir comment il les appellerait, et afin que tout être vivant portât le nom que lui donnerait l’homme. Et l’homme donna des noms à tout le bétail, aux oiseaux du ciel et à tous les animaux des champs ; mais, il ne trouva pas d’être semblable à lui. Alors Yahvé Dieu fit tomber un profond sommeil sur l’homme, qui s’endormit ; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place. Yahvé Dieu, avec la côte qu’il avait prise à l’homme, forma une femme qu’il amena vers l’homme. Et l’homme dit : « Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair ! On l’appellera « femme », parce qu’elle a été prise de l’homme2. » C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, s’attachera à sa femme et ils deviendront une seule chair. La Bible, Ancien Testament, « Genèse », chapitre 2 (v. 4 à 24), trad. Louis Segond, revue par Stanisław Eon du Val.

86

a Jérôme Bosch, Le Jugement dernier (trip‑

tyque : panneau de gauche), 1504, peinture sur bois, 167,5 x 60 cm (Kunsthistorisches Museum, Vienne). 1. Mot hébreu signifiant « plaisir, délices ». 2. En hébreu, « homme » se dit « ish » et « femme » se dit « isha ».

Questions 1.  a) Relevez dans l’ordre les différents éléments et êtres vivants créés par Dieu dans ce récit. b) Quelles différences remarquez‑vous par rapport au premier récit de la création dans la Bible ? 2. a) Avec quoi Dieu crée‑t‑il l’homme ? b) Que fait‑il pour le rendre vivant ? 3. Donnez un nom commun synonyme de « jardin d’Éden ». 4. a) Dieu interdit une seule chose à l’homme : laquelle ? b) Quelle sera la conséquence s’il ne respecte pas cette interdiction ?

5. Pourquoi Dieu crée‑t‑il les animaux ? 6. a) Pourquoi Dieu crée‑t‑il la femme ? b) Avec quoi la crée‑t‑il ? 7. Comment Dieu créait‑il le monde et les êtres vivants dans le premier récit de la création ? 8. Quel rôle important l’homme joue‑t‑il par rap‑ port aux animaux et à la femme ? 9. Question bonus : Traduite en français, l’avant‑ dernière phrase du texte n’a pas vraiment de sens. Expliquez le sens qu’elle a dans le texte d’origine à l’aide de la note.

Lecture d’image 1. Quel lieu est représenté sur ce tableau ? Nommez‑le. 2. Trois épisodes de la vie d’Adam et Ève sont peints sur ce tableau. a) Lequel correspond au texte de cette page ? b) Résumez les deux autres à l’aide de vos connaissances.

Expression écrite Écrivez la suite de cet extrait. Que font Adam et Ève ? Comment organisent‑ils leurs journées ? Où décident‑ ils d’habiter ? Que construisent‑ils ? Se font‑ils aider par des animaux ? La dernière phrase de votre texte évoquera le serpent, jaloux de leur bonheur. Votre texte fera au minimum 10 lignes.

Socle commun de compétences C1

• Lire : adapter son mode de lecture à l’étude d’un dossier long (Textes et images 3), manifester sa compréhension d’un texte en l’adaptant en bande dessinée (ex. 8 p. 85), en œuvre visuelle (ex. 11 p. 85). • Dire : participer à un échange verbal (ex. 9 p. 85), faire une présentation orale (ex. 10 p. 85).

C5

• Avoir des connaissances et des repères sur quatre grands textes fondateurs et leur héritage artistique, sur la notion de mythe, sur les religions monothéistes, les mythologies gréco‑romaine et sumérienne. • Situer dans le temps, l’espace et les civilisations : établir des liens entre des œuvres littéraires, entre des œuvres littéraires et artistiques et entre des œuvres artistiques pour mieux les comprendre (Textes et images, Histoire des Arts, lectures d’images). • Lire et pratiquer différents langages : adapter un texte en bande dessinée (ex. 8 p. 85), créer une œuvre visuelle à partir d’un texte (ex. 11 p. 85).

C6

Avoir un comportement responsable : comprendre l’importance du respect mutuel et accepter toutes les différences ; prendre conscience que les religions monothéistes ont un fond commun.

C7

Faire preuve d’initiative : s’engager dans un projet individuel (ex. 8 et 11 p. 85), un projet collectif (Textes et images 3).

3. Récits des origines

87

4

Les grands héros de l’Antiquité ✔ Découvrir différentes facettes du héros antique à travers trois grands héros : Achille, Ulysse et Énée.

✔ Lire des épisodes célèbres des épopées gréco-latines.

Textes et images Achille (Homère, L’Iliade) 1. Le combat d’Achille contre Hector Étudier la démesure d’Achille et le sens de l’honneur d’Hector.

90

Ulysse (Homère, L’Odyssée) 2. Ulysse et Calypso Découvrir l’humanité d’Ulysse.

92

3. Ulysse en mer (Les Sirènes, Charybde et Scylla) Étudier la ruse et le courage d’Ulysse.

94

Énée (Virgile, L’Énéide) 4. Énée fuit Troie Étudier la naissance d’un héros.

98

5. Énée aux Enfers Découvrir les Enfers, lieu incontournable pour les héros.

101

Histoire des arts

104

Du héros antique au héros moderne Comprendre dans quelle mesure les héros modernes sont inspirés des héros antiques.

Synthèse et propositions de lecture

106

Lexique

107

Expression écrite et orale

108

Évaluations et socle commun

110

Homère, Ulysse et l’épreuve de l’arc

Le Primatice, Ulysse à Ithaque

Compléments sur lelivrescolaire.fr 2 Des vidéos INA et d’autres liens pour approfondir le chapitre 2 Des exercices et des propositions de lecture supplémentaires

88

100 % web

-1000

0 ANTIQUITÉ

Homère (VIIIe siècle av. J.-C.) Virgile (70 avant J.-C.-19 av. J.-C.)

500

1000 MOYEN ÂGE

1500

1800 2000

XVI e-XVIII e

XIX-XXI e

Le Primatice (1504-1570) Brueghel l’Ancien (1525-1569) Le Bernin (1598-1680) Pompeo Girolamo Batoni (1708-1787) Antoine Louis Barye (1795-1875) John William Waterhouse (1849-1917) William Russel Flint (1880-1969)

1

Photogrammes tirés du film Troie de Wolfgang Petersen, 2004.

2

Lecture d’image Doc. 1 : 1. Décrivez l’image. Qu’y a-t-il au premier plan ? Que distinguez-vous à l’arrière-plan ? 2. Qu’est-ce qui donne à cette scène un côté spectaculaire ? 3. a) À votre avis, quel est l’objectif des personnages au premier plan ? b) Cet objectif semble-t-il facile à atteindre ? Expliquez. Doc. 1 et 2 : 4. Quelle image permet de montrer le cadre de l’action ? Quelle image permet de plonger le spectateur au cœur de l’action ? Doc. 2 : 5. À quoi reconnaît-on le héros sur cette image ? Donnez deux raisons. 6. Quelles qualités du héros montre cette image ? Justifiez par des éléments précis. 4. Les grands héros de l’Antiquité

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Textes & Images

Achille

Le combat d’Achille contre Hector

1

D’Homère, on sait très peu de choses. Il serait un aède (poète chanteur) grec, pauvre et aveugle, qui aurait vécu au VIIIe siècle avant J.-C. Il serait surtout l’auteur de L’Iliade et de L’Odyssée, deux immenses poèmes qui racontent les aventures et les exploits des héros de la Grèce antique.

La guerre de Troie touche à sa fin. Hector, héros des Troyens, a tué le grec Patrocle. Achille, héros des Grecs, fou de rage et de douleur, provoque Hector en duel pour venger la mort de son meilleur ami. Zeus prend parti pour Achille.

5

10

Repères 2 L’Iliade, c’est l’histoire d’« Ilion », autre nom de Troie (ville située sur la côte de l’actuelle Turquie). L’Iliade raconte la dernière année de la guerre de Troie, entre les Troyens et les Grecs. 2 L’Iliade (comme L’Odyssée) est une épopée, c’est-à-dire un poème racontant les exploits des héros.

100 % web Retrouvez des vidéos permettant de mieux comprendre ce qu’est la guerre de Troie.

90

« Hélas, [dit Hector] il n’y a plus de doute ! Les dieux m’appellent à la mort. […] C’est mon destin. Mais je ne mourrai pas sans combat ni sans gloire ni sans un exploit dont les générations futures se souviendront. » Hector tire le grand glaive1 aigu suspendu à sa hanche et prend son élan tel un aigle. Achille bondit aussi, saisi d’une fureur sauvage. Il se protège de son beau bouclier façonné par Héphaïstos2. Son casque étincelant à la splendide crinière d’or va et vient sur son front. Comme l’étoile du soir, la plus belle du firmament3, la pique aiguisée qu’Achille brandit dans sa main droite brille de tous ses feux. Le fils de Pélée4 réfléchit à la manière de tuer Hector, cherchant des yeux le meilleur endroit où l’atteindre. Les belles armes de bronze qu’il a volées à Patrocle, après l’avoir tué, protègent tout son corps. Un seul endroit reste à nu, là où la clavicule sépare l’épaule 15 de la gorge. C’est là qu’on perd le plus vite la vie, c’est là qu’Achille enfonce sa javeline5. La pointe traverse le cou délicat de part en part. Cependant, la trachée n’est pas percée et Hector peut encore prononcer quelques mots. Et tandis qu’il s’écroule dans la poussière, Achille triomphe : 20 « Hector, tu croyais peut-être t’en sortir indemne quand tu dépouillais Patrocle ! […] Hector au casque étincelant répond d’une petite voix : – Je t’en supplie, ne laisse pas les chiens me dévorer près des navires achéens6. Accepte autant de bronze et d’or que 25 tu voudras, accepte les cadeaux de mes dignes parents et rends-leur mon corps pour qu’ils le ramènent chez moi et que Troyens et Troyennes puissent m’immoler par le feu7. Achille lui lance un regard mauvais et lui rétorque : – Non, chien, ce n’est pas la peine de me supplier ! Si je 30 n’écoutais que moi, je découperais ton corps pour le dévorer tout cru, pour me venger du mal que tu m’as fait ! Ta tête n’échappera pas aux chiens. » [La mort enveloppe Hector.] Alors Achille imagine un sort déshonorant pour Hector. Il 35 lui perce les tendons entre la cheville et le talon, y passe des

1. Épée. 2. Dieu du feu, de la forge et

des volcans.

3. Ciel. 4. Achille.

40

courroies qu’il attache à son char, en laissant traîner la tête. Il monte sur son char avec les armes illustres8 d’Hector et fouette ses chevaux qui partent au triple galop. Le cadavre, ainsi tiré, soulève un nuage de poussière. Ses cheveux noirs se déploient et sa tête, autrefois si belle, traîne sur le sol.

5. Petit javelot au fer long et

homère, L’Iliade, chant XXII, Folio Junior/Les Universels, traduction et adaptation par Chantal Moriousef, 2006 © Éditions Gallimard Jeunesse.

aigu. 6. Grecs. 7. Brûler mon corps. 8. Célèbres.

Céramique représentant le combat entre Achille et Hector, Ve siècle av. J.-C. (British Museum, Londres).

Éclairage 2  À l’époque d’Homère, les histoires, les légendes se transmettaient à l’oral. Des conteurs nommés aèdes se déplaçaient de village en village et chantaient ces poèmes qu’ils avaient appris par cœur, en s’accompagnant d’une lyre (sorte de petite harpe). Les poèmes d’Homère ne seront mis par écrit qu’au VIe siècle avant J.-C.

Questions sur le texte Un combat perdu d’avance

La vengeance d’Achille

1. Hector pense-t-il pouvoir gagner le combat ? Pourquoi ? 2. En quoi sa réaction est-elle héroïque ? 3. Quel est alors son but dans ce combat ?

8. a) Que demande Hector à Achille au moment de mourir ? b) Achille accepte-t-il ? 9. La vengeance d’Achille s’arrête-t-elle à la mort d’Hector ? Expliquez. 10. a) Quel adjectif pourrait qualifier le comportement d’Hector à ce moment-là ? b) Comment expliquer un tel comportement ?

Un combat homérique 4. a) Relevez les adjectifs qui qualifient les armes et armures des guerriers, l. 1 à 13. b) Sur quelle caractéristique le narrateur insiste-t-il ? 5. a) À qui appartenaient les armes que porte Hector ? b) Quel effet cela peut-il avoir sur Achille ? 6. Pourquoi Achille blesse-t-il Hector au cou ? Donnez deux raisons. 7. a) Pourquoi le combat est-il raconté au présent plutôt qu’au passé ? b) Quelle est la valeur de ce présent ? c) L. 15, relevez une autre valeur du présent.

4. Les grands héros de l’Antiquité

91

Textes & Images

Ulysse 2 L’Odyssée, c’est l’histoire du héros grec Ulysse (Odysseus en grec), plus précisément son long et difficile retour chez lui, sur l’île d’Ithaque, après la guerre de Troie. Le titre de cette épopée est passé dans le langage courant : « une odyssée » désigne un voyage mouvementé, rempli d’aventures.

En rouge, les étapes du voyage d’Ulysse que vous allez découvrir dans ce chapitre.

GRÈCE Lestrygons Mer Tyrrhénienne

Calypso

Éole

ASIE

Troie

Sirènes Phéaciens Charybde Ithaque et Scylla

(Ilion) Mer Égée

MINEURE

Mer Ionienne

Lotophages

AFRIQUE 0

Cicones

Circé Cyclope

Mer Méditerranée

500 km

2

Ulysse et Calypso Le texte suivant est extrait de L’Odyssée, l’épopée qui suit L’Iliade. Alors que la guerre de Troie est terminée depuis longtemps, Ulysse n’est toujours pas rentré chez lui. Il a traversé de nombreuses épreuves, a perdu tous ses compagnons, puis une tempête l’a fait échouer sur l’île de la nymphe Calypso. Celle-ci tombe amoureuse d’Ulysse et l’empêche de repartir. Mais un jour, Hermès, le messager des dieux, vient lui annoncer qu’elle doit laisser Ulysse retourner chez lui.

1. Déesse secondaire, liée à la nature. 2. Les cèdres et les thuyas sont des arbres dont le bois sent très bon. 3. Ici : un instrument servant à tisser. 4. Touffu, très vert. 5. Ou « aulnes » : type d’arbre. 6. Se séparent. 7. Petite plante à fleurs blanches.

92

5

10

H

ermès alla jusqu’à la vaste grotte où habitait la nymphe1 aux belles boucles. Il la trouva à l’intérieur. Un grand feu flambait dans le foyer et toute l’île embaumait de l’odeur du cèdre qui se fend bien et du thuya2 se consumant. À l’intérieur, Calypso chantait d’une voix harmonieuse tandis qu’elle allait et venait devant sa toile munie d’une navette3 en or. Un bois luxuriant4 avait poussé autour de la grotte, aunes5, peupliers et cyprès parfumés ; des oiseaux aux longues ailes y nichaient. […] Quatre fontaines en ligne versaient leur eau limpide, l’une à côté de l’autre, avant que leurs cours ne divergent6. De tendres prairies s’étendaient alentour, parsemées d’ache7 et de violettes.

8. Rapidement. 9. Nourriture des dieux. 10. Désigne un vin délicieux. 11. Malheureux, malchanceux. 12. Roi de Troie.

15

13. Qui apporte la mort. 14. Bon, généreux. 15. Ici : qui n’apporte rien de

positif à Ulysse.

16. Allure fière et élégante.

20

25

Illustration de William Russel Flint pour une édition de L’Odyssée, 1924.

1. a) Dans quelle direction regarde Ulysse ? Pourquoi ? b) Qu’est-ce que cela montre de ses sentiments pour Calypso ? 2. a) Décrivez la posture d’Ulysse. b) Quel sentiment exprime-t-elle ? 3. À quel moment du récit peut correspondre ce tableau ? Justifiez en citant le texte.

30

35

En ce lieu, même un immortel aurait eu les yeux ébahis et le cœur rempli de joie. Hermès, le messager éblouissant, se tenait là, admiratif. Lorsqu’il eut assez contemplé ce spectacle, il pénétra prestement8 dans la vaste grotte. […] La déesse plaça une table près de lui, la couvrit d’ambroisie9 et prépara le nectar vermeil10. Le messager des dieux buvait et mangeait. [Puis il annonça à Calypso le motif de sa visite.] – Zeus dit qu’un homme séjourne auprès de toi, le plus infortuné11 de tous les guerriers qui ont combattu neuf ans autour de la ville de Priam12 et sont repartis chez eux après avoir pillé la cité la dixième année. Lors de leur voyage de retour, ils ont offensé Athéna qui souleva contre eux une tempête funeste13 et des vagues immenses. Tous ses compagnons périrent là, mais lui le vent et les courants le firent aborder sur cette île. Aujourd’hui Zeus t’ordonne de le faire partir au plus vite : son destin n’est pas de mourir ici, loin des siens. La destinée veut qu’il revoie ses proches et rentre dans sa haute demeure, sur la terre de ses pères. La nymphe majestueuse alla trouver le magnanime14 Ulysse, ses oreilles résonnaient encore des ordres de Zeus. Elle le trouva assis sur le rivage, les yeux toujours baignés de larmes ; sa douce vie se consumait à pleurer sur son retour, depuis que la nymphe avait cessé de lui plaire. Il n’en passait pas moins toutes ses nuits, forcé, dans la grotte profonde, étendu, sans désir auprès d’elle qui le désirait. Mais le jour, il s’asseyait sur les rochers ou sur le sable et, le cœur déchiré par le chagrin, les gémissements et les souffrances, il fixait la mer infertile15 à travers l’écran de ses larmes. La sublime déesse s’approcha et lui dit : – Malheureux Ulysse, cesse de te lamenter ici plus longtemps et de laisser ta vie s’écouler car je consens désormais à te laisser partir. Va donc couper de longues planches et, avec des outils de bronze, bâtistoi un large radeau et couvre-le d’un pont pour qu’il te porte sur la mer embrumée. J’y mettrai des 40 provisions de pain et d’eau et du vin rouge qui réjouit le cœur, pour t’épargner la faim. [… Mais] si tu savais combien de malheurs le sort te fera endurer avant que 45 tu n’atteignes ta patrie, tu resterais ici avec moi, tu habiterais cette demeure et tu deviendrais immortel, quel que soit ton désir de revoir ton épouse à laquelle tu 50 penses à chaque instant de chaque jour. Pourtant, je pense ne lui être inférieure ni par la prestance16, ni par la beauté. […] – Tout cela je le sais aussi bien 55 que toi : la sage Pénélope est moins éblouissante à regarder que toi, tant pour la beauté que pour la stature. Elle n’est qu’une mortelle ; 4. Les grands héros de l’Antiquité

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toi tu es immortelle et tu ne vieillis pas. Malgré cela, je souhaite et je désire à chaque instant rentrer chez moi et voir le jour de mon retour. Si jamais l’un des dieux veut à nouveau m’anéantir sur la mer sombre comme le vin, je l’endurerai17, car j’ai dans la poitrine un cœur capable de supporter les épreuves. J’ai déjà traversé tant de malheurs et tant de souffrances, en mer, à la guerre, ce ne sera qu’un malheur de plus ! homère, L’Odyssée, chant V, Belin-Gallimard, coll. « Classico-Collège », trad. Hélène Tronc, 2009 © Éditions Gallimard.

17. Le supporterai.

Illustration de William Russel Flint pour une édition de L’Odyssée, 1924.

1. À quel moment de l’histoire correspond ce tableau ? Aidezvous de ce qui est représenté à l’arrière-plan. 2. Observez la posture d’Ulysse et celle de Calypso. Quels sentiments expriment-elles ? Comparez avec le premier tableau.

Questions sur le texte Le voyage d’Ulysse

Calypso et Ulysse

1. a) Quel camp a remporté la guerre de Troie : les Grecs ou les Troyens ? b) Combien de temps la guerre a-t-elle duré ? Justifiez en citant le texte. 2. Comment Ulysse s’est-il retrouvé sur l’île de Calypso ?

7. Lorsque Calypso s’adresse à Ulysse, elle commence par lui mentir. Relevez son mensonge et expliquez pourquoi Calypso déforme la vérité. 8. Quels arguments Calypso donne-t-elle à Ulysse pour le convaincre de rester ? Trouvez-en. 9. a) Quel avertissement fait-elle à Ulysse ? b) Qu’est-ce que la réponse d’Ulysse a d’héroïque ? 10. Comparez l’héroïsme d’Achille dans le texte 1 et celui d’Ulysse dans cet extrait. En quoi sont-ils différents ?

Une prison dorée 3. a) Quelle impression se dégage de la description de l’île dans le premier paragraphe ? b) À quel lieu de la Bible pourrait-elle être comparée ? Justifiez. 4. Quand Hermès arrive sur l’île, quatre des cinq sens sont charmés en lui. Trouvez lesquels, et justifiez en citant un extrait pour chacun des sens. 5. a) Pourquoi Ulysse est-il malheureux sur cette île ? b) À quoi voit-on qu’il est malheureux ? 6. a) Qu’annonce Hermès à Calypso ? b) S’agit-il d’une bonne nouvelle pour la nymphe ? Expliquez.

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Textes & Images

Ulysse en mer

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1. Ulysse raconte ici un épisode qui a eu lieu avant son séjour chez Calypso. 2. Épée courte. 3. L’un des douze Titans (divinités qui ont été détrônées par les dieux de l’Olympe) ; Hypérion est assimilé au soleil. 4. Bateau.

Ulysse et ses compagnons rencontrent la magicienne Circé1. Celle-ci met en garde Ulysse contre les dangers qui les attendent. Tout d’abord, ils devront passer près de l’île des Sirènes, ces femmes oiseaux qui envoûtent les hommes par leur chant mélodieux ; « autour d’elles, des amas d’os humains se décomposent enrobés de chairs qui pourrissent. » Puis il leur faudra faufiler leur bateau dans un passage gardé par deux monstres terrifiants : Scylla a six têtes qui dévorent tout ce qui passe à leur portée ; Charybde aspire les eaux et les recrache trois fois par jour. Une fois en mer, Ulysse rapporte à ses compagnons les paroles de Circé.

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John William Waterhouse, Ulysse et les sirènes, 1891, huile sur toile, 100 x 202 cm (National Gallery of Victoria, Melbourne).

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lle nous avertit d’abord d’éviter le chant des mélodieuses Sirènes et leurs prairies fleuries. Moi seul, selon elle, pourrai écouter leurs voix mais il faut que vous m’attachiez pour que je sois incapable de bouger et que je reste debout, plaqué contre le mât par des cordes solides. Et si je vous supplie ou vous ordonne de me délier, alors attachez-moi avec plus de cordes encore. » […] Avec mon glaive2 acéré, je coupai en petits morceaux une grosse boule de cire d’abeilles et les malaxai de mes mains puissantes ; la cire se réchauffait vite grâce à la grande force que j’exerçais et à l’éclat du Soleil, le royal Hypérion3. J’en mis successivement dans les oreilles de tous mes compagnons. Eux me lièrent les mains et les pieds puis m’attachèrent debout contre le mât puis, assis à la file, ils frappèrent de leurs rames en cadence les flots blanchis par l’écume. Nous étions à la distance où porte un cri, lancés à toute allure, lorsque les Sirènes s’aperçurent qu’un vaisseau4 rapide les frôlaient et entonnèrent leur chant clair :

4. Les grands héros de l’Antiquité

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5. Célèbre. – Viens donc nous rejoindre, illustre5 Ulysse, grande gloire des 6 6. Grecs. Achéens , arrête ton navire, écoute nos voix. Jamais navigateur 7. Les Grecs. n’a continué plus loin sur son vaisseau noir sans avoir écouté les 8. Redoublaient d’efforts. sons mélodieux qui sortent de nos bouches ; celui qui s’attarde ici 9. Les rochers. repart charmé et plus savant. Nous savons tous les maux que dans la vaste Troie les Argiens7 et les Troyens ont endurés par la volonté des dieux et nous savons tout ce qui survient sur la terre nourricière. Ainsi parlaient-elles en diffusant leur voix sublime, et mon cœur ne désirait qu’une chose : les écouter plus longtemps. D’un froncement de sourcils, je demandai à mes compagnons de me délier mais ils s’arc-boutaient8 et ramaient de plus belle. Périmède et Euryloque bondirent aussitôt pour m’attacher avec des liens plus nombreux et plus serrés. Quand les Sirènes furent derrière nous, et qu’on n’entendit plus ni leur voix ni leur chant, mes fidèles compagnons ôtèrent vite la cire dont j’avais bouché leurs oreilles et me libérèrent de mes liens. À peine avions-nous quitté l’île, que j’aperçus de la fumée et d’énormes vagues accompagnées d’un grondement. […] Nous traversâmes en gémissant le détroit : d’un côté Scylla, de l’autre la divine Charybde qui aspirait avec un bruit terrible l’eau salée de la mer. Quand elle la vomissait, l’eau secouée bouillonnait comme un chaudron sur un grand feu et l’écume jaillissante retombait sur le sommet des deux rochers. Mais lorsqu’elle engloutissait les flots salés, on ne voyait qu’un tourbillon à l’intérieur, et les alentours du rocher retentissaient d’un horrible vacarme. Au fond, on apercevait la terre et le bleu sombre du sable. Une terreur blême s’empara des hommes. Redoutant la mort, nous fixions tous le récif9 quand soudain Scylla arracha du navire six de mes compagnons, les six meilleurs par l’agilité et la force. Tournant les yeux vers le vaisseau rapide et vers mes compagnons, j’aperçus les pieds et les mains des six hommes emportés dans les airs, loin au-dessus de nous. Ils criaient et hurlaient mon nom pour la dernière fois, le cœur terrorisé. […] Scylla les dévorait à l’entrée de sa caverne tandis qu’ils hurlaient et tendaient les mains vers moi dans leur lutte désespérée. De tout ce que j’ai enduré dans mon exploration des chemins de la mer, ce fut le spectacle le plus pitoyable dont mes yeux furent témoins.

Roger Payne, Scylla attaquant le vaisseau d’Ulysse, 1980, aquarelle, 43 x 29 cm.

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Homère, L’Odyssée, chant XII, coll. « Classico-Collège », trad. Hélène Tronc, 2009 © Éditions Gallimard.

Comparez ce vase au tableau de Waterhouse. 1. Quelle œuvre s’inspire de l’autre ? Justifiez. 2. Quelles ressemblances et quelles différences remarquez-vous ?

Stamnos (vase dans lequel était conservé le vin) à figures rouges, 480-470 avant J.-C., hauteur : 35,3 cm (British Museum, Londres).

Questions sur le texte Les Sirènes

Synthèse

1. Par qui cet épisode est-il raconté ? 2. a) Pourquoi les Sirènes sont-elles dangereuses ? b) Comment Ulysse le sait-il ? 3. De quelle manière Ulysse protège-t-il ses hommes des Sirènes ? 4. a) Quelles précautions Ulysse prend-il pour lui-même ? b) Pourquoi Ulysse ne se protège-t-il pas de la même manière que ses hommes ? 5. Les Sirènes parviennent-elles : a) à charmer Ulysse ? b) à le faire tomber dans leurs griffes ? Justifiez vos réponses.

9. Comparez l’épreuve des Sirènes à celle de Charybde et Scylla : l’atmosphère des lieux, les types de personnages, les dangers qu’ils représentent. 10. Quelles qualités Ulysse montre-t-il dans cet extrait ? En quoi est-il un héros ? 11. À l’aide de cet extrait, expliquez ce que signifient les expressions « tomber de Charybde en Scylla » et « céder au chant des Sirènes ».

Charybde et Scylla 6. Quel danger représente Charybde ? 7. Quel sentiment s’empare des hommes quand ils passent près de ce monstre ? Justifiez en citant le texte. 8. Relevez des mots et expressions qui rendent la scène avec Scylla particulièrement atroce.

Pour aller plus loin 1. Comparez les Sirènes de la mythologie antique à celles des contes merveilleux. Quels sont leurs points communs et leurs différences ? 2. Sur la version numérique de cette page, observez le tableau de H. J. Draper et décrivez-le. Que remarquez-vous ?

4. Les grands héros de l’Antiquité

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Textes & Images

Énée 2 De même que L’Odyssée est l’histoire d’Ulysse (Odysseus en grec), L’Énéide raconte le voyage d’Énée. Cette épopée, commandée à Virgile par l’empereur Auguste, donne au nouvel Empire romain et à son chef Auguste des origines prestigieuses et sacrées. En effet, selon le récit de Virgile, Rome aurait été fondée par le demi-dieu Énée (fils de la déesse Vénus) et Auguste descendrait lui-même d’Énée.

Éclairage 0

2 Le personnage d’Énée fait écho à celui d’Ulysse : en partant de Troie, chacun d’eux fait un long voyage en mer, jalonné d’épreuves qui se ressemblent. Mais tandis que le Grec Ulysse cherche à rentrer chez lui, le Troyen Énée, à la demande des dieux, quitte sa ville tombée aux mains des Grecs avec pour mission de fonder une nouvelle Troie : ce sera Rome.

400 km

Latium (Rome)

GRÈCE

Cumes

Entrée des Enfers

Mer Tyrrhénienne

Thrace

Épire

Troie

Buthrote Charybde et Scylla

Drépane

Sicile

Délos

Mer Ionienne

Etna

Carthage

Ithaque

Phrygie

ASIE MINEURE

Îles Strophades Mer Égée

Mer Méditerranée

AFRIQUE

Énée fuit Troie

4 Virgile (70 av. J.-C.-19 av. J.-C.) est un poète latin, ami de l’empereur Auguste. À la demande de celui-ci, Virgile écrit L’Énéide pour célébrer la fondation de l’Empire romain. Il y consacre les dix dernières années de sa vie, mais au moment de mourir, il demande à ses amis de détruire cette œuvre inachevée qu’il juge imparfaite. Heureusement, sa volonté ne sera pas respectée. 98

Crète

Grâce à la ruse du cheval de Troie, les Grecs sont entrés dans la ville. Ils tuent, pillent, saccagent, mettent le feu. Le fantôme d’Hector1 prévient Énée, dernier héros troyen encore vivant, qu’il ne pourra pas sauver Troie. Son destin est de fuir pour fonder une nouvelle ville, de l’autre côté des mers. Énée quitte donc Troie avec sa femme Créuse, son jeune fils Iule et son père Anchise.

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éjà à travers la ville enfle le bruit du feu et les tourbillons de l’incendie roulent plus près de nous : « Allons, cher père, placetoi sur mon cou ; mes épaules te porteront et cette charge ne me sera pas lourde. Ainsi, quoi qu’il arrive, nous affronterons les mêmes dangers et connaîtrons le même sort. Que le petit Iule m’accompagne et que ma femme nous suive à quelque distance sans nous perdre de

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vue. […] Toi, mon père, prends dans tes mains les objets sacrés et les Pénates2 de la patrie. Pour moi qui sors à peine de cette guerre, de ce carnage, il m’est interdit de les toucher avant de m’être lavé les mains dans une eau pure. » À ces mots, j’étends sur mes larges épaules et sur mon cou baissé une couverture, la peau d’un lion fauve, et je prends mon père sur mon dos. Le petit Iule s’est cramponné à ma main et suit son père d’un pas inégal. Ma femme vient derrière. Nous avançons à travers l’obscurité ; et moi qui tout à l’heure n’avais peur ni de la pluie des flèches et des lances ni des rangs serrés de l’armée grecque, maintenant chaque souffle d’air m’épouvante, chaque bruit me glace et me fait trembler tant pour mon fils que pour mon père. Déjà j’approchais des portes de la ville et je nous pensais hors de danger, quand soudain je crus entendre derrière nous un bruit de pas précipités, et mon père qui scrutait l’obscurité s’écria : « Fuis, mon fils, fuis ! Ils approchent. Je vois les lueurs des boucliers et des armes qui brillent. » [Soudain, Énée se rend compte que sa femme n’est plus derrière eux. Paniqué, il retourne seul vers la ville en flammes.] Je suis décidé à traverser Troie tout entière, à exposer encore ma vie à tous les dangers. Je regagne d’abord les remparts, franchis la porte par où j’étais sorti et, revenant sur mes pas, j’essaie de retrouver dans la nuit les traces de notre passage. Partout l’horreur remplit mon âme 1. Héros troyen, tué par Achille (voir texte 1, p. 90‑91). 2. Les Pénates sont les deux dieux romains de la maison, du foyer,

de la famille ; mais aussi, comme ici, les dieux protecteurs d’une ville. Énée parle des statuettes qui représentent ces dieux.

Le Bernin, Énée et Anchise, 1618‑1619, marbre, hauteur : 220 cm (Galleria Borghese, Rome).

Pompeo Girolamo Batoni, Énée et sa famille fuyant la ville de Troie, XVIIIe siecle, huile sur toile, (Galleria Sabauda, Turin).

1. Identifiez les quatre personnages. 2. À quel moment de l’histoire correspond ce tableau ? Justifiez. 3. Que tient Anchise dans son bras droit ? Peut-on le savoir sans connaître le texte ? 4. Observez le personnage de Créuse. De quelle manière le peintre suggère-t-il le drame qui est sur le point de se produire ? 4. Les grands héros de l’Antiquité

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et le silence même me terrifie. Puis je me rends à notre 3. Roi de Troie. 4. Galeries ouvertes, placées devant maison pour voir si, par hasard, Créuse y serait retournée. les façades, et soutenues par des Les Grecs l’avaient envahie et l’occupaient tout entière. colonnes. À l’instant même le feu dévorateur, activé par le vent, 5. Épouse de Jupiter. roule jusqu’au sommet du toit. Les flammes furieuses 6. Compagnon d’Ulysse. tourbillonnent dans les airs. Je poursuis mes recherches 7. Trésor pris à l’ennemi après une et passe devant le palais de Priam3 et la citadelle. Sous les victoire. 8. Jupiter (Zeus dans la mythologie portiques4 déserts, dans le temple de Junon5, Phœnix6 et 7 grecque). le détestable Ulysse surveillent le butin des Grecs. […] 9. Italie. Autour, debout, la longue file des enfants et des mères épouvantées. J’osai faire retentir ma voix dans l’ombre, je remplis les rues de mes cris ; dans ma douleur, je ne pouvais cesser d’appeler Créuse, encore et encore. Tandis que tel un fou je la cherchais sans fin à travers toute la ville, un fantôme, hélas ! l’ombre de Créuse elle-même, apparut devant mes yeux, plus grande que je ne l’avais connue. Je demeurai stupéfait ; mes cheveux se dressèrent, et ma voix s’arrêta dans ma gorge. Elle me dit alors ces paroles qui devaient apaiser mes tourments : « Pourquoi t’abandonner ainsi à une folle douleur, ô mon cher époux ? Rien n’arrive sans la volonté des dieux et celui qui règne sur le céleste Olympe8 ne te permet pas d’emmener Créuse avec toi. Tu as devant toi un long exil et les vastes plaines de la mer à labourer. Tu aborderas enfin en Hespérie9. Là-bas t’attendent une fortune prospère, un royaume et une épouse royale. Cesse de verser des larmes sur ta Créuse chérie […] ; garde ton amour pour notre fils. » virGile, Énéide, chant II, trad. Stanisław Eon du Val.

Questions sur le texte Situer l’épisode

Énée, un héros en devenir

1. À la fin de quelle guerre cet épisode est-il situé ? 2. Qui est le narrateur ? À quel camp appartient-il ? 3. a) Quel personnage, héros de L’Odyssée, aperçoit-il dans la ville ? b) Quel adjectif emploie-t-il pour le désigner ? Pourquoi ?

9. Pourquoi Énée ne combat-il pas pour défendre sa ville ? 10. a) Que demande-t-il à son père d’emmener ? b) Pourquoi est-ce important ? 11. a) Que ressent Énée à la fin du 2e paragraphe ? b) Ce sentiment convient-il à un héros ? c) Cependant, Énée ressent-il cela pour lui-même ou pour sa famille ? Justifiez.

Un moment dramatique 4. a) Que font les personnages au début de l’extrait ? b) Relevez une parole d’Anchise montrant qu’ils sont en danger. c) Pourquoi Énée revient-il sur ses pas dans la seconde partie du texte ? 5. a) À quel moment de la journée a lieu cet épisode ? Justifiez en citant le texte. b) Quelle est la principale source de lumière ? 6. a) L. 39 à 41, quelle action d’Énée montre son désespoir ? b) En quoi cela le met-il en danger ? 7. Énée retrouve-t-il sa femme ? Faites une réponse précise. 8. Quelles émotions, quels sentiments Créuse faitelle naître chez Énée ? Justifiez en citant le texte.

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Le destin d’Énée 12. Que dit Créuse pour apaiser la douleur de son mari, l. 45 à 47 ? 13. a) À quoi Créuse compare-t-elle la mer ? b) Avec quoi Énée doit-il « labourer la mer » ? c) « Labourer » appartient à la même famille que « labeur » : quelle vision cela donne-t-il du voyage qui attend Énée ? 14. Son avenir sera-t-il finalement heureux ou malheureux ? Justifiez. 15. En quoi le destin d’Énée est-il celui d’un héros ?

Textes & Images

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Énée aux Enfers

Après un long voyage semé d’épreuves au cours duquel Anchise est mort, Énée est enfin parvenu en Italie. Il s’arrête d’abord à Cumes (voir carte p. 98) pour interroger la Sibylle (prêtresse d’Apollon) sur son avenir. Puis il la supplie de l’aider à voir une dernière fois son père au Royaume des Morts. En effet, près de là se trouve le lac d’Averne, l’entrée des Enfers.

« Ô vierge sacrée, permets-moi de revoir une dernière fois le cher visage de mon père. C’est lui que j’ai porté sur mes épaules à travers les flammes et sous une pluie de flèches quand Troie est tombée aux mains des Grecs. C’est lui mon compagnon de route, qui lors de notre périple en mer, a supporté toutes ces épreuves indignes d’un vieillard. Ô bienfaisante gardienne des bois de l’Averne, accepte 1 5 que je descende aux Enfers, comme Orphée, Pollux, Thésée et Hercule l’ont fait avant moi . Montremoi le chemin et ouvre-moi les portes sacrées. » La prêtresse lui répondit alors : « Troyen, fils d’Anchise, né du sang des dieux, il est facile de descendre dans l’Averne. Mais remonter à la lumière du jour est autrement plus difficile. Néanmoins, si tel est vraiment ton désir, sache que tu ne pourras pas entrer aux Enfers sans apporter à Proserpine2 le présent 10 qu’elle exige : un rameau d’or qui pousse au creux d’un arbre, au fond d’un sombre vallon. Quand tu tenteras de le cueillir, s’il vient à toi sans résistance, c’est que les destins acceptent ta venue. Sinon, ni la force ni le fer de ton épée ne pourront le couper. Apprends aussi, hélas, que le corps d’un de tes amis gît près d’ici sans sépulture. Accomplis pour lui les rites funéraires. » Énée, affligé par ce qu’il venait d’apprendre, se hâta d’exécuter les recommandations de la Sibylle. Il ne tarda pas à découvrir le corps de 15 son ami et accomplit pour lui les rites funéraires ; puis il trouva le rameau d’or, qui se détacha facilement. Il s’empressa alors de rejoindre la Sibylle qui l’attendait près d’une caverne profonde. L’entrée de ce gouffre était défendue par un lac noir dont les eaux dégagaient des vapeurs infectes. La prêtresse fit amener quatre jeunes taureaux noirs et versa du vin sur leur front ; puis, entre leurs cornes, elle coupa des mèches des poils et jeta dans le feu sacré cette première offrande. Énée accomplit à son tour des 20 sacrifices ; dans l’ombre de la nuit, il dressa des autels et livra à la flamme la chair des taureaux. Aux premiers rayons du soleil, la terre commença à mugir, les arbres s’agitèrent, et l’ombre se remplit du hurlement des chiennes. « En avant, Énée, s’écria la Sybille. Sors ton épée du fourreau : c’est le moment de faire preuve de courage. » Puis elle s’élança dans le gouffre béant. Énée la suivit d’un pas assuré. 25 Ils allaient obscurs dans la nuit solitaire à travers l’ombre et les vastes demeures vides du royaume de Pluton3. Le vestibule des Enfers est peuplé des malheurs des hommes et de monstres effrayants : Scylla, l’Hydre de Lerne, les Centaures, les Chimères, les Harpies… De là part le chemin qui conduit aux bords de l’Achéron, vaste fleuve de boue qui bouillonne sans cesse et vomit sa vase dans le Cocyte. Ces eaux tumultueuses sont gardées par un horrible passeur d’une 30 saleté hideuse, Charon. Il est très vieux déjà, mais de la solide vieillesse d’un dieu. Une longue barbe blanche lui tombe du menton, ses yeux sont des flammes immobiles. Il pousse avec un aviron la barque couleur de fer sur laquelle il transporte les ombres des morts. Une foule d’ombres se précipite vers la rive. Chacune supplie qu’on la fasse passer la première et tend ses mains vers l’autre rive. Charon en accepte certaines et en repousse d’autres loin du rivage. 35 Énée, troublé, se tourne vers la Sibylle : « Que demandent ces âmes ? 1. Énée ne mentionne ici que Pourquoi certaines d’entre elles sont-elles repoussées ? » La prêtresse les demi-dieux. Mais Ulysse lui répond brièvement : « Devant toi se trouvent les eaux du Cocyte et aussi est descendu aux Enfers. le marécage du Styx. Ceux que Charon emporte ont été enterrés. Quant 2. Déesse, épouse de Pluton. 3. Dieu des Enfers. aux autres, leurs ossements ne reposent pas dans un tombeau et ils 40 doivent d’abord errer sur ces rives pendant cent ans avant de pouvoir 4. Les grands héros de l’Antiquité

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franchir l’Achéron. » Alors qu’il s’approche du fleuve, Énée reconnaît trois de ses anciens compagnons qui, partis de Troie avec lui, périrent engloutis par les mers orageuses. Lorsque Charon aperçoit Énée, il l’interpelle en 45 grondant : « Qui que tu sois, arrête-toi et dis-moi ce qui t’amène. Il m’est défendu de transporter dans ma barque des corps vivants. » La Sibylle lui explique la raison de la présence d’Énée et lui montre le rameau d’or. La colère du passeur s’apaise et il leur fait traverser le fleuve aux 50 eaux marécageuses. Ils se trouvent alors face à la porte des Enfers, gardée par l’énorme Cerbère, monstre féroce à trois têtes. La Sibylle jette vers lui un somnifère composé de miel et de pavot. L’animal affamé l’engloutit de sa triple gueule béante et 55 peu après s’affale de tout son long sur le sol. Énée se hâte Brueghel l’Ancien, Énée aux enfers, de franchir l’entrée des Enfers et de s’éloigner des bords XVIe siècle, huile sur toile, 26 x du fleuve qu’on ne passe pas deux fois. 35 cm (musée des Beaux-Arts de Aussitôt il entend des voix plaintives. Ce sont les pleurs Budapest, Hongrie). des enfants que le malheur a fait plonger bien trop tôt dans la nuit du tombeau. Avec eux se trouvent les innocents dont une fausse accusation a entraîné la mort ; et non loin de là, ce sont les âmes des suicidés. Comme ils aimeraient aujourd’hui remonter à l’air pur ! Comme ils supporteraient le cœur léger la pauvreté et le dur travail ! Un peu plus loin encore se trouve le Champ des Pleurs, où sont rassemblés ceux qui sont morts par désespoir amoureux. Énée poursuit son chemin et découvre, à l’extrémité de cette vaste région, le séjour des guerriers illustres. Ses compagnons malheureux, morts à la guerre de Troie, se rassemblent autour de lui, tandis que les chefs grecs tremblent de terreur dès qu’ils l’aperçoivent ; les uns fuient comme autrefois lorsqu’ils regagnaient en hâte leurs navires ; les autres, le souffle coupé, ne parviennent même pas à crier. « Le temps presse, Énée, avertit la Sibylle. Voici l’endroit où la route se sépare. À droite, c’est le chemin de l’Élysée, le nôtre. Celui de gauche mène au terrible Tartare. » Énée ne peut s’empêcher de regarder vers la gauche. Il voit une large enceinte fermée d’un triple mur et entourée des torrents de flammes d’un fleuve rapide, le Phlégéton. La porte est énorme et ses montants d’acier massif semblent indestructibles. Une tour de fer se dresse dans les airs. Il sort de ce lieu des gémissements, le cruel sifflement des fouets, le bruit sourd des chaînes que l’on traîne. Énée, terrifié, écoute ce fracas : « Quels sont les crimes que l’on punit ici ? Et par quels supplices ? » demande-t-il à la Sibylle. « Le juge Rhadamanthe exerce dans ces 4. Dieux qui ont précédé les lieux un pouvoir impitoyable, lui répond la prêtresse. Il torture les dieux de l’Olympe et contre lesquels Zeus s’est révolté auteurs de crimes cachés jusqu’à ce qu’ils finissent par avouer leurs pour prendre le pouvoir. méfaits. Puis Tisiphone, celle qui garde nuit et jour la porte du Tartare, 5. Il s’agit de Sisyphe. bondit sur eux armée d’un fouet et les flagelle, aidée de ses effroy6. Il s’agit de Tantale. ables sœurs. Alors seulement les portes maudites s’ouvrent dans un 7. Monstres ; ils n’ont qu’un horrible grincement pour laisser passer les condamnés. Le Tartare est seul œil au milieu du front. un gouffre gigantesque qui s’enfonce dans les ténèbres. Tout au fond 8. Premier âge de l’humanité ; il peut être comparé au se trouvent les Titans4, précipités là par la foudre, ainsi que les Géants paradis des religions monoqui tentèrent de renverser Jupiter de son trône. Là se trouvent aussi les théistes. traîtres, les avares, ceux qui n’ont pas respecté leurs serments, ceux 9.  Région d’Italie où Énée doit qui ont commis un adultère, un inceste. L’un5 est condamné à rouler fonder Rome. éternellement un rocher jusqu’en haut d’une colline d’où il redescend 10. Titan qui porte le monde sur ses épaules. à chaque fois ; un autre6, mourant de soif et de faim, ne peut atteindre

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l’eau et la nourriture qui se trouvent juste devant lui. Même si j’avais cent bouches, je ne pourrais énumérer tous les crimes et tous les supplices de ceux qui se trouvent ici. Mais allons, dépêchons-nous : j’aperçois les murs forgés par les Cyclopes7, derrière lesquels se trouvent les Champs Élysées. » Une fois devant l’entrée, Énée se purifie avec de l’eau fraîche et dépose le rameau d’or sur le seuil. L’offrande accomplie, ils pénètrent dans les Champs Élysées. L’air y est pur et lumineux, car les bienheureux qui y séjournent ont leur propre soleil. Certains se défient dans des jeux sur les pelouses moelleuses ou le sable doré ; d’autres chantent en chœur sous des lauriers, près du puissant fleuve Éridan, qui roule à travers la forêt et sort pour monter à la surface de la terre. Dans ce lieu se trouvent les héros morts pour leur patrie, les prêtres, les poètes, ceux qui rendirent la vie plus belle par l’invention des arts et ceux dont les bienfaits leur ont valu de vivre dans la mémoire des hommes. C’est là qu’est Anchise. Dès qu’il aperçoit Énée, il tend vers lui ses mains et, les joues ruisselantes de larmes de joie, lui dit : « Enfin il m’est donné de voir ton visage et d’entendre ta voix ! Je pensais bien que cela viendrait, je comptais les jours. Que de terres et de flots tu as traversés, que d’épreuves tu as surmontées avant d’arriver ici ! » Énée lui répond : « Donne-moi ta main, mon père, donne-lamoi que je la serre, et laisse-moi t’embrasser. » Trois fois il essaie de lui entourer le cou de ses bras ; trois fois, l’ombre lui coule entre les mains comme un souffle léger, comme un songe qui s’envole. Anchise présente alors à son fils sa descendance illustre et notamment Romulus, grâce à qui Rome étendra son empire jusqu’aux limites du monde, ainsi que César Auguste, celui qui fera renaître l’âge d’or8 dans le Latium9, celui qui reculera les limites de l’empire au-delà même des routes du soleil, là où Atlas10, qui porte le ciel, fait tourner sur son épaule la voûte parsemée d’étoiles étincelantes. Anchise, tout en parlant ainsi, reconduit Énée et la Sibylle jusqu’à la porte d’ivoire, habituellement réservée au passage des Songes. Le héros retourne près de ses compagnons. virGile, L’Énéide, chant VI, traduit et adapté par Stanisław Eon du Val. Styx

Questions sur le texte

Porte de Corne (sortie des Âmes) hé Lét

Porte d’Ivoire (sortie des Songes)

Anchise

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Styx

Champs Élysées Palais de Pluton et de Proserpine

Styx

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Tartare

Champs des Pleurs

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Styx

Cerbère

1. a) Pourquoi Énée veut-il descendre aux Enfers ? b) Que doit-il faire pour avoir le droit d’y entrer ? Donnez trois réponses. c) Quel signe montre que les dieux acceptent sa demande ? 2. a) Qui est Charon ? b) Pourquoi repousse-t-il certaines âmes ? c) Pourquoi accepte-t-il de faire passer Énée ? 3. a) Qui est Cerbère ? b) Comment la Sibylle se débarrasse-t-elle de lui ? 4. Quels sont les cinq groupes de personnages qu’Énée rencontre entre la porte des Enfers et celle du Tartare ? 5. Qu’est-ce qui oppose le Tartare aux Champs Élysées ? 6. a) Où se trouve Anchise ? b) Que présentet-il à Énée ? 7. Pourquoi ce passage par les Enfers confirme qu’Énée fait partie des grands héros antiques ? 8. Quelle différence importante remarquez-vous entre les Enfers de l’Antiquité et ce que nous appelons aujourd’hui « enfer » ? 4. Les grands héros de l’Antiquité

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Histoire des arts

Du héros antique au héros moderne Dans quelle mesure les héros modernes sont-ils inspirés des héros et des dieux de l’Antiquité ?

2 Affiche du film Atom Man vs. Superman, réal. Spencer Gordon Benett, 1950.

1

Antoine Louis Barye, Thésée combattant Minotaure, 1843, bronze, hauteur : 40 cm le Minotaure (musée du Louvre, Paris).

Hercule, dessin animé de John Musker et Ron Clements, 1997.

100 % web Retrouvez des liens vers des ressources complémentaires pour approfondir ce thème, dont une vidéo expliquant l’évolution du mot héros et une autre présentant les héros de comics.

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3

Raider, film de Simon West, avec Angelina Jolie 4 Tomb Raider (Lara Croft), 2001.

Éclairage 2  La mythologie gréco-latine est une source éternelle d’inspiration. Ses héros et ses dieux, ainsi que les œuvres d’art célèbres qui les représentent, sont des modèles inévitables pour celui qui veut créer un personnage héroïque. 2 Dans l’Antiquité, le mot « héros » désignait un « demidieu », c’est-à-dire un personnage au-dessus des hommes. Aujourd’hui, le mot a un sens plus faible : il désigne une personne très courageuse, ou le personnage principal d’une histoire.

5 Couverture de l’album 9‑11, September 11th 2001. The World’s Finest Comic Book Writers and Artists Tell Stories to Remember – Vol. II, DC Comics, 2002.

Questions Doc. 1 : 1. De quelle époque date l’épisode légendaire représenté par cette sculpture ? Doc. 1 et 2 : 2. Comparez les personnages, ce qu’ils font, la position de l’un par rapport à l’autre. Quels points communs et quelles différences remarquezvous ? 3. Quelles qualités du héros sont mises en avant dans ces deux documents ? De quelle manière ? 4. Quelle œuvre a pu inspirer l’autre ? Justifiez. Doc. 3 : 5. a) D’où est tirée cette image ? b) À quoi voit-on ici qu’Hercule est un héros ? 6. Hercule (Héraclès chez les Grecs) est un héros antique. Identifiez sur cette image les références au monde moderne qui créent un décalage humoristique.

8. À l’origine, Lara Croft est un personnage de jeu vidéo. a) Pourquoi le jeu vidéo permet-il d’être plus proche du héros (ou de l’héroïne) qu’un livre ou un film ? b) Quel peut être le danger de cela ? Doc. 5 : 9. a) Dans quelle position Superman est-il représenté par rapport aux autres personnages ? Comparez par exemple avec le doc. 2 b) Quel sentiment exprime l’interjection « Wow » inscrite dans la bulle ? 10. a) Qui sont les héros sur cette image ? b) En quoi sont-ils différents de héros comme Superman ? 11. Que s’est-il passé à New York le 11 septembre 2001 ? Faites une recherche, et expliquez quel peut être le message de cette affiche.

Doc. 4 : 7. Qu’est-ce qui fait de Lara Croft un personnage de héros moderne ? Trouvez plusieurs réponses. 4. Les grands héros de l’Antiquité

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Synthèse

a Les grandes épopées de l’Antiquité gréco-latine Une épopée est un long poème qui fait le récit des exploits des héros d’un peuple.

L’Iliade et L’Odyssée du Grec Homère et L’Énéide du Romain Virgile, les trois épopées les plus célèbres parmi celles qui nous sont parvenues, sont liées entre elles par la guerre de Troie. Dans L’Iliade, Homère raconte la dernière année de la guerre, puis dans L’Odyssée il fait le récit du long retour d’Ulysse, l’un des héros de l’armée grecque. Sept siècles plus tard, Virgile s’inspire d’Homère pour écrire L’Énéide, une grande épopée latine à la gloire du nouvel Empire romain. Il choisit pour héros le Troyen Énée, qui quitte Troie tombée aux mains des Grecs, surmonte, comme Ulysse, de nombreuses épreuves, et fonde une ville appelée à devenir le centre du monde : Rome.

a Les caractéristiques du héros Le héros se distingue du reste des hommes par ses qualités hors du commun qui lui permettent de surmonter de nombreuses épreuves et font de lui un exemple à suivre : qualités physiques comme la force, la rapidité, l’agilité ; mais aussi qualités mentales : intelligence, ruse (notamment pour Ulysse), courage, persévérance, sens de l’honneur (par exemple Hector), piété (respect des dieux), capacité à diriger, sens des responsabilités. Mais le héros n’en garde pas moins une part d’humanité qui nous permet de nous identifier à lui : il lui arrive d’avoir peur pour ses proches (Énée), de souffrir, de pleurer même (Ulysse), ou encore de perdre le contrôle de soi (Achille). Le héros antique, même quand il est un demi-dieu (comme Énée), n’a pas de pouvoirs surnaturels. Mais les dieux ne cessent de se mêler de son destin, en mettant sur sa route de nombreuses épreuves ou en l’aidant à les surmonter. La réussite du héros dépend donc autant de lui-même et de ses propres qualités que de la volonté des dieux.

À lire et à voir homère,

L’Iliade, texte adapté par Chantal L’Iliade Moriousef © Éditions Gallimard Jeunesse, coll. Folio Junior, 2006.

homère,

L’Odyssée, texte traduit L’Odyssée

et adapté par Isabelle Pandazopoulos © Éditions Gallimard Jeunesse, coll. Folio Junior, 2007.

miChel laPorte,

12 récits de l’Énéide © Flammarion

www.iliadeodyssee.com De nombreuses ressources pour mieux découvrir L’Iliade et L’Odyssée. Vous y trouverez des extraits lus, de nombreuses illustrations, des cartes du voyage d’Ulysse, une version adaptée des deux épopées d’Homère, etc.

expositions.bnf. fr/homere Une exposition virtuelle très complète sur Homère, L’Iliade et L’Odyssée. De nombreuses illustrations, des explications à écouter et beaucoup d’autres ressources.

Jeunesse, 2010.

Douze épisodes de l’épopée de Virgile, dans une adaptation de qualité.

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100 % web De nombreuses autres propositions à découvrir.

Lexique 1 Étudier l’origine mythologique du lexique français 1. Complétez chaque phrase par le mot de la liste qui convient. Aidez-vous du dictionnaire. 2. Indiquez l’origine mythologique de chacun de ces mots : mentor – atlas – harpie – hercule – cerbère – chimère. a) Ne sais-tu pas où se trouve Bujumbura ? Regarde sur un … b) Le gardien de cet immeuble est un vrai … . c) J’ai demandé au voisin, un … , de m’aider à porter le réfrigérateur. d) Au XIXe siècle, aller sur la lune était une … . e) Il admire cet entraîneur, c’est son … . f) Cette femme est une … , je la déteste.

2 Connaître des expressions liées à la mythologie 1. Mettez-vous par trois et répartissez-vous les expressions suivantes ; puis faites des recherches au CDI ou sur Internet et expliquez le sens de chaque expression à l’aide de la mythologie. 2. Employez chaque expression dans une phrase qui en fera comprendre le sens. 3. Quelles sont les deux expressions synonymes ? a) Le talon d’Achille. b) Une voix de stentor. c) Un travail d’Hercule. d) Un supplice de Tantale. e) Un travail de titan. f) Le tonneau des Danaïdes. g) Avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête. h) S’attirer les foudres de quelqu’un.

3 Former des adjectifs Formez des adjectifs à partir des noms en gras. 1. Un voyage digne d’une épopée ➞ un voyage ép… . 2. Un combat digne d’Homère ➞ un combat hom… . 3. Un travail de titan ➞ un travail titan… . 4. Une force digne d’Hercule ➞ une force hercul… . 5. Un calme digne d’un dieu de l’Olympe ➞ un calme olymp… . 6. Une taille de géant ➞ une taille g… . 7. Un projet aussi irréalisable que de trouver la Chimère ➞ un projet chim… .

4 Former des verbes à partir de noms 1.  Formez des verbes à partir des noms suivants, désignant une partie du corps. Exemple : rein ➞ éreinter a) Dos. b) Coude. c) Jambe. d) Poing. e) Bras. f) Front.

g) Ventre. h) Genou. i) Poumon. j) Estomac. 2. Écrivez un récit de combat dans lequel vous emploierez tous les verbes que vous avez trouvés. 3. Quel est le sens étymologique (d’origine) du verbe embrasser ?

5 Former des noms de qualité Indiquez le nom correspondant à chacun de ces adjectifs. Exemple : Vaillant ➞ vaillance. Courageux – pieux – persévérant – fidèle – rusé – intrépide – brave – téméraire – adroit – rapide – fort – agile – patient – ingénieux – invincible – puissant.

6 Employer des adjectifs de qualité Choisissez l’adjectif qui convient dans la liste de l’exercice précédent. Plusieurs réponses sont parfois possibles. 1. Il ne recule pas devant les dangers, il est … . 2. On ne peut pas le vaincre, il est … . 3. Il trouve des stratagèmes pour se sortir de situations délicates, il est … . 4. Il ne désespère jamais, il est … . 5. Il est souple et rapide dans ses mouvements, il est … .

7 Classez des verbes selon leur sens 1.  Dans un tableau, classez les verbes (ou groupes verbaux) suivants selon qu’ils évoquent un mouvement vers le haut, un mouvement vers le bas, ou un changement de direction : Bifurquer – gravir – s’affaisser – dégringoler – dévier – se hisser – émerger – virer de bord – grimper – obliquer – plonger – s’affaler – escalader – s’incliner – rebrousser chemin. 2. (En lien avec le Textes et Images 5.) La Sibylle ne peut accompagner Énée aux Enfers ; elle lui indique le chemin pour parvenir aux Champs Élysées. Rédigez ses indications en employant le maximum de verbes de la liste.

8 Comprendre l’évolution du sens du mot héros Exercice en lien avec la page d’Histoire des arts. 1. Montrez que vous avez des connaissances en latin et en anglais ! Superman est le premier des superhéros, ces célèbres personnages de comics (bandes dessinées américaines). Expliquez par l’étymologie le sens des noms « super-héros » et « Superman ». Aidez‑vous si besoin de la p. 285. 2. Relisez l’Éclairage p. 105. À votre avis, pourquoi les auteurs de comics ont-ils qualifié leurs personnages de « super-héros » plutôt que de « héros » ? 4. Les grands héros de l’Antiquité

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Expression écrite et orale Expression écrite 1 Faire le récit d’un combat héroïque À la manière d’Homère dans L’Iliade, racontez un combat entre un héros antique et son pire ennemi. Vous utiliserez le présent de narration. • Vous pouvez raconter le combat soit en vous mettant « dans la tête » de l’un des combattants, soit comme si vous étiez un simple témoin du combat. • Faites ressentir la puissance, le courage et la détermination des héros. • Vous devrez utiliser les mots suivants : bouclier – cuirasse – casque – lance – glaive – cnémides. Cherchez les mots que vous ne connaissez pas dans un dictionnaire. Conseils : – Créez du suspense en donnant l’avantage à l’un des combattants, puis à l’autre. – Intégrez à l’action des moments de description, en vous servant des cinq sens (le bruit des armes, des respirations, le reflet du soleil sur les armures, la poussière, l’odeur de la sueur, le goût du sang, etc).

2 Réécrire un épisode de L’Odyssée en changeant de point de vue Réécrivez l’épisode des sirènes (Textes et Images 3) de deux manières différentes : 1. Racontez-le du point de vue d’Ulysse. Imaginez ce qu’il voit, ce qu’il entend, ce qu’il pense, ce qu’il imagine, ce qu’il aimerait, etc. 2. Racontez-le du point de vue de l’un des compagnons d’Ulysse : celui qui semble se boucher les oreilles, à l’avant du bateau, sur le tableau de Waterhouse, p. 95. Qu’a-t-il pu se passer ? Quels peuvent être ses sentiments, ses émotions ? Dans les deux cas, le récit sera à la première personne. Vous utiliserez le passé composé, l’imparfait et le présent de narration.

3 Inventer une aventure d’Ulysse Au cours de leur voyage, Ulysse et ses compagnons accostent sur une île pour y chercher de la nourriture. Mais ils constatent bien vite que l’endroit est étran‑ gement lugubre… Soudain, un monstre hideux bondit hors d’une grotte et se place juste devant leur bateau. Comment vont‑ils réussir à s’échapper ? Racontez cet épisode au présent de narration, à la première personne.

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Vous intégrerez à votre récit une description de l’île et une description du monstre. Conseil : Aidez-vous des extraits vus dans ce chapitre. Par exemple, pour décrire l’île, vous pouvez reprendre certains éléments du texte décrivant les Enfers, mais aussi du passage décrivant l’île de Calypso (en trouvant des antonymes).

4 Écrire la suite d’un texte et imaginer la fin de L’Odyssée Exercice en lien avec le texte d’évaluation. En voyant la facilité avec laquelle le « mendiant » réussit l’épreuve de l’arc, un doute assaille les personnes présentes. Et si Ulysse n’était pas mort, comme on le disait ? Et si c’était bien lui qui se tenait là, face à eux, après vingt ans d’absence ? • Dans un premier paragraphe, imaginez les différentes réactions des prétendants. Que leur répond Ulysse ? Que fait-il pour les punir de leur mauvais comportement pendant son absence ? • Dans un second paragraphe, imaginez les retrouvailles d’Ulysse et de Pénélope. Quels sentiments et émotions les animent ? Que se disent-ils ?

5 Écrire à partir de L’Énéide Iule, le fils d’Énée, est maintenant adulte. Il se souvient de la terrible nuit pendant laquelle il a quitté Troie, alors qu’il était encore un petit enfant. Imaginez ses souvenirs. Quelles visions, quelles paroles, quels bruits, quelles odeurs se sont imprimés dans sa mémoire ? Que faisait-il, que ressentait-il tandis que son père était reparti chercher Créuse dans Troie en flammes ? Comment a-t-il appris la mort de sa mère ? Votre texte sera au passé composé et à l’imparfait.

6 Inventer son propre héros Inventez votre propre héros. Quelle est son origine ? Quel est son but ? Quelles sont ses principales qualités ? Racontez son plus grand exploit.

Expression orale 7 Lire à plusieurs voix Cet exercice est à faire par groupes. Sujet 1 Ulysse et les sirènes (Textes et images 3) • L’un des élèves joue Ulysse, les autres jouent les sirènes. • Chaque élève qui joue une sirène imagine ce que celle-ci peut dire à Ulysse, puis l’élève qui joue Ulysse

imagine les réponses que son personnage peut faire aux sirènes. Écrivez votre texte sur une feuille de brouillon. • Ensuite, décidez de l’ordre dans lequel interviennent les sirènes, puis répétez en lisant votre texte de manière expressive. N’oubliez pas que l’on parle du « chant » des sirènes ! Qu’est-ce qui caractérise ce chant ? Quels sentiments peuvent animer Ulysse à ce moment-là ? • Enfin, faites vivre à vos camarades ce célèbre épisode de L’Odyssée ! Sujet 2 Ulysse et les prétendants (texte d’évaluation) Même exercice, mais cette fois avec Ulysse qui demande à chaque prétendant s’il veut bien lui donner l’arc pour qu’il puisse tenter sa chance. Quels sentiments animent Ulysse à ce moment-là ? Pour qui se fait-il passer ? Quels peuvent être les sentiments des prétendants à son égard ?

8 Raconter un épisode célèbre des épopées antiques Choisissez l’une des deux images, faites des recherches sur l’épisode illustré (vous trouverez des liens sur la version numérique de cette page), puis racontez-le à la classe. Mettez-vous dans la peau d’un aède et essayez de passionner votre public. Conseils : – Ménagez du suspense ; – ne lisez pas vos notes : adressez-vous directement à vos camarades ; – variez le ton de votre voix.

9 Faire une présentation orale Choisissez l’un des sujets d’exposés suivants et présentez le résultat de vos recherches devant la classe. 1. Les raisons de la guerre de Troie. 2. Achille (expliquez notamment pourquoi il est – presque – invincible). 3. Les rites funéraires dans l’Antiquité. 4. La fondation de Rome : les différentes légendes. 5. Hercule (notamment ses « douze travaux »). 6. Thésée (notamment son combat contre le Minotaure).

10 Comparer les héros des épopées antiques 1. Comparez Achille, Ulysse et Énée : quels sont leurs points communs et leurs différences ? 2. Auquel aimeriez-vous le plus ressembler ? Pourquoi ?

11 Présenter un super-héros Choisissez un super-héros de comics (Superman, Spiderman, Batman, etc), ou un héros de cinéma comme James Bond, et présentez-le à vos camarades. Quelles sont ses qualités ? A-t-il des défauts ? A-t-il des « pouvoirs » particuliers ? De quel(s) héros de l’Antiquité pourrait-il être rapproché ? Pourquoi ? Illustrez votre exposé par des images.

Sébastien Brant, illustration de l’épisode du cheval de Troie pour une édition des œuvres complètes de Virgile, 1502, gravure sur bois.

Le Peintre des cavaliers, Ulysse et ses compagnons aveuglant Polyphème, vers 565-560 av. J.-C., coupe laconienne à figures noires (Cabinet des médailles, Paris).

4. Les grands héros de l’Antiquité

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Évaluations

Ulysse et l’épreuve de l’arc Après vingt ans d’absence, Ulysse est enfin de retour dans son royaume, à Ithaque. Les habitants de son île, sa femme Pénélope l’attendent-ils encore ? Pour le savoir, Ulysse fait en sorte qu’on ne le reconnaisse pas, il se déguise en mendiant. En arrivant dans son palais, il découvre qu’y sont installés de nombreux prétendants1. Fidèle à Ulysse, Pénélope les a repoussés pendant des années. Mais tout le monde est maintenant persuadé qu’Ulysse ne reviendra jamais : on presse Pénélope de prendre un autre époux et de redonner ainsi un roi à Ithaque. La déesse Athéna2 suggère à Pénélope d’organiser un concours de tir à l’arc.

5

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P

énélope fit ce discours aux prétendants qui l’entouraient : – Écoutez-moi, orgueilleux prétendants ! Vous occupez cette maison nuit et jour pour manger et pour boire, tandis que le maître est absent depuis des années. La seule excuse que vous avez pu alléguer à3 votre conduite, c’est le désir de m’épouser et de faire de moi votre femme. Eh bien venez, prétendants, la lutte est ouverte et le prix du concours est devant vous ! Je vais vous donner l’arc du divin Ulysse. Celui dont les mains tendront l’arc sans effort et dont la flèche traversera les douze haches, cet homme-là je le suivrai […]. [Les prétendants essaient de tendre l’arc mais ils échouent l’un après l’autre. Le mendiant demande alors à essayer. Les prétendants se moquent de lui et l’insultent mais Pénélope souhaite qu’il puisse avoir sa chance.] [Ulysse] tendit l’arc avec une facilité extrême. Puis, le prenant dans sa main droite, il essaya la corde, qui rendit un beau son, semblable au cri de l’hirondelle. Les prétendants éprouvèrent une vive douleur et tous changèrent de couleur. Zeus tonna4 violemment ; ses signes étaient clairs. Le divin Ulysse qui avait enduré mille souffrances se réjouit qu’enfin le fils de Cronos5 aux conseils tortueux6 lui ait envoyé un présage7. Il saisit une flèche rapide, posée près de lui sur la table […] puis, visant tout droit et sans quitter son siège, il la décocha. Elle ne manqua aucune des haches, du premier trou jusqu’au dernier, et ressortit après les avoir traversées toutes. homère, L’Odyssée, trad. Hélène Tronc © Éditions Gallimard, 2008. 1. Ici : personnes qui veulent épouser Pénélope et prendre le pouvoir. 2. Déesse de la guerre et de la sagesse, qui vient souvent en aide aux héros. 3. Donner pour justifier. 4. Gronder, en parlant du tonnerre. 5. Zeus. 6. Difficiles à comprendre. 7. Message d’un dieu afin de faire connaître l’avenir.

b Le Primatice, Ulysse à

Ithaque, le jeu de l’arc, XVIe siècle, huile sur toile, 148 x 205 cm (Château de Fontainebleau).

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Questions Le retour d’Ulysse 1. Que représente Ithaque pour Ulysse ? Aidez-vous de vos connaissances. 2. Pourquoi Ulysse ne veut-il pas qu’on le reconnaisse tout de suite ? 3. a) Que faisaient les prétendants avant l’arrivée d’Ulysse ? b) Quels sentiments Pénélope éprouvet-elle à leur égard ? Justifiez. 4. Pourquoi peut-on dire qu’Ulysse arrive au bon moment ?

L’épreuve de l’arc

7. a) Quelle est leur réaction quand Ulysse essaie l’arc ? Citez le texte. b) Qu’ont-ils compris ? 8. a) Quel signe montre que Zeus est du côté d’Ulysse ? b) Quelle réaction cela provoque-t-il chez Ulysse ?

Un héros 9. À quoi cette épreuve va-t-elle finalement servir ? 10. En quoi Ulysse est-il un héros dans cet épisode ? Trouvez plusieurs raisons. 11. Proposez un autre titre pour cet épisode. 12. Proposez une morale pour cet épisode.

5. En quoi consiste l’épreuve ? 6. Quelle est la réaction des prétendants quand Ulysse demande à essayer l’arc ? Pourquoi ?

Lecture d’image 1. Trouvez trois différences entre l’image et le texte. 2. La déesse Athéna est représentée sur ce tableau. À quoi la reconnaît-on ?

Expression écrite Écrivez la suite du texte : Ulysse dévoile sa véritable identité et se venge des prétendants. N’oubliez pas de décrire les réactions des prétendants et proposez des passages d’action. Votre texte commencera par : « Ulysse se retourna vers les prétendants ; il y eut un moment de silence. » Il fera entre 10 et 15 lignes.

Socle commun de compétences C1

• Lire : dégager l’essentiel de textes lus en vue d’une présentation orale (ex. 8 à 11 p. 109). • Écrire : réécrire en changeant de point de vue (ex. 2 p. 108), écrire la suite d’un texte (ex. 4 p. 108), écrire en s’inspirant d’un texte (ex. 1, 3 et 5 p. 108). • Dire : lire, raconter, présenter un sujet devant un public (ex. 7, 8, 9 et 11 p. 108‑109), participer à un échange oral (ex. 10 p. 109).

C5

• Avoir des connaissances et des repères sur les épopées antiques et leurs héros, sur la mythologie antique (Textes et Images, ex. 8 et 9 p. 109) sur les références à la mythologie antique dans la langue française (ex. 1 et 2 p. 107). • Situer dans le temps, l’espace et les civilisations : établir des liens entre L’Iliade et L’Odyssée, comprendre de quelle manière L’Énéide fait référence aux épopées d’Homère, comparer les héros antiques entre eux (ex. 10 p. 109), avec les héros modernes (Histoire des arts). • Lire et pratiquer différents langages : établir des liens entre les extraits littéraires et les cartes retraçant les voyages des héros.

C7

Faire preuve d’initiative : s’intégrer et coopérer dans un projet de lecture collective (ex. 7 p. 108‑109). 4. Les grands héros de l’Antiquité

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5

Les Métamorphoses d’Ovide ✔ Découvrir une œuvre du patrimoine et son héritage artistique. ✔ Comprendre les fonctions de ces récits de métamorphoses.

Textes et images 1. Apollon et Daphné Le Bernin, Tiepolo Découvrir ce qu’est une métamorphose.

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2. Pallas et Arachné Rubens Lire un récit de rivalité entre hommes et dieux.

116

3. Pygmalion et Galatée Bronzino, Falconet, Gérôme (ci-contre) Lire un mythe de la création artistique.

118

4. Écho et Narcisse Poussin, Waterhouse, DalÍ Étudier la fonction explicative d’un mythe.

120

5. Dédale et Icare Brueghel, Rubens, Leighton, Draper Étudier la signification intemporelle d’un mythe.

123

Histoire des arts

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L’art de la métamorphose Découvrir comment les artistes parviennent à représenter le mouvement d’une métamorphose dans une œuvre immobile.

Synthèse et propositions de lecture

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Lexique

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Expression écrite et orale

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Évaluations et socle commun

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Ovide, « Latone et les paysans de Lycie »

F. Trevisani, Latone et les grenouilles

Compléments sur lelivrescolaire.fr 2 Des vidéos INA et d’autres ressources pour approfondir le chapitre 2 Des propositions de lecture supplémentaires

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-1000

0 ANTIQUITÉ

Ovide (43 avant J.-C.-17 après J.-C.)

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MOYEN ÂGE

1800 2000

XVI e-XVIII e

XIX-XXI e

Bronzino (1503-1572) Brueghel l’Ancien (1525-1569) Giuseppe Arcimboldo (1527-1593) Pierre Paul Rubens (1577-1640) Nicolas Poussin (1594-1665) Le Bernin (1598-1680) Francesco Trevisani (1656-1746) Giovanni Battista Tiepolo (1696-1770) Étienne Maurice Falconet (1716-1791) Jean-Léon Gérôme (1824-1904) Frederic Leighton (1830-1896) Gustave Doré (1832-1883) John William Waterhouse (1849-1917) Herbert James Draper (1863-1920) Salvador Dalí (1904-1989) Felice Varini (né en 1952)

Jean-Léon Gérôme, Pygmalion et Galatée, vers 1890, huile sur toile, 88,9 x 68,6 cm, (Metropolitan Museum of Art, New York).

Lecture d’image 1. a) Que remarquez-vous par terre, au premier plan ? b) Qu’y a-t-il à l’arrière-plan (au fond de la pièce) ? c) Quelle est donc l’activité de l’homme habillé en bleu ? 2. Avec une feuille, cachez la moitié supérieure de la peinture. Décrivez ce que vous voyez, sans penser à la partie de l’image que vous êtes en train de cacher. 3. Faites le même exercice, en cachant cette fois-ci la moitié inférieure de la peinture. 4. a) Décrivez le personnage en haut à droite de l’image. Que tient-il dans ses mains ? b) De quel dieu s’agit-il et que symbolise-t-il ? 5. a) Qu’est-ce qu’une métamorphose ? Si besoin, aidez-vous du dictionnaire. b) Quel personnage est en train de se métamorphoser ? c) Qu’était-il et en quoi se métamorphose-t-il ? 6. Selon vous, quelle peut être la cause de cette métamorphose ? Justifiez. 5. Les Métamorphoses d’Ovide

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Textes & Images

Apollon et Daphné

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Publius Ovidius Naso, dit Ovide (43 avant J.C.-17 après J.C.) est un poète latin qui a connu un grand succès, notamment grâce à son poème de près de 12000 vers, intitulé Les Métamorphoses. Ovide y regroupe toutes les légendes de la mythologie grecque et romaine dans lesquelles les dieux et les hommes se transforment en animaux, en plantes ou même en rochers.

Apollon a tué de ses flèches le monstre Python. Il s’en vante auprès de Cupidon et prétend être meilleur que lui à l’arc. La vengeance de Cupidon ne se fait pas attendre : il tire sur Apollon une flèche d’or qui le rendra fou amoureux de la première femme qu’il verra ; puis il décoche à Daphné une flèche de plomb qui rend insensible à l’amour. Apollon ne tarde pas à apercevoir Daphné.

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Repères 2 Une métamorphose, du grec méta, « changement » et morphè, « forme », est une transformation, le passage d’une forme à une autre.

1. Daphné est une nymphe, déesse secondaire liée à la nature. 2. Dieu fleuve de la mythologie grecque, père de Daphné. 3. Qui ne sont pas cultivés. 4. Un engourdissement. 5. Petites branches. 6. Le sommet. 7. En grec ancien, le mot dáphnê signifiait « laurier ». En latin, deux mots désignent le laurier : daphne (emprunté au grec) et laurus (qui a donné les prénoms Laure, Laura, etc.). 8. Instrument à cordes. 9. Étui pour les flèches.

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A

pollon est amoureux. Il a vu Daphné, il veut s’unir à elle ; mais elle fuit, plus rapide que la brise légère. Apollon a beau la rappeler, il ne peut la retenir malgré ses paroles : « Ô nymphe1, je t’en prie, fille du Pénée2, arrête, ce n’est pas un ennemi qui te poursuit. C’est l’amour qui me jette sur tes pas. Quel n’est pas mon malheur ! Apprends cependant qui tu as charmé ; je ne suis pas un habitant de la montagne, ni un berger, un de ces hommes incultes3 qui surveillent les bœufs et les moutons. Tu ne sais pas qui tu fuis et voilà pourquoi tu le fuis. J’ai pour père Jupiter ; c’est moi qui révèle l’avenir, le passé et le présent, c’est moi qui marie le chant aux sons des cordes. Ma flèche frappe à coup sûr ; une autre cependant frappe plus sûrement encore, c’est celle qui a blessé mon cœur. » Apollon voudrait parler encore, mais Daphné poursuit sa course éperdue et le laisse derrière elle. Les vents dévoilent sa nudité, leur souffle 15 agite ses vêtements et rejette en arrière ses cheveux soulevés. Sa fuite augmente encore sa beauté. Ainsi le dieu et la vierge sont emportés l’un par l’espoir, l’autre par la crainte. Mais Apollon, entraîné par les ailes de l’Amour, est plus rapide et déjà il se penche sur les épaules de la fugitive, il effleure de son souffle les 20 cheveux éparpillés dans son cou. Daphné, à bout de forces, est toute pâle. Tournant son regard vers les eaux du fleuve Pénée, elle s’écrie : « Viens à mon secours, mon père ! Si les fleuves comme toi ont un pouvoir divin, délivre-moi par une métamorphose de ma beauté trop séduisante. » À peine a-t-elle achevé sa prière qu’une lourde torpeur4 s’empare de ses membres. Une mince écorce entoure son sein délicat ; ses cheveux qui s’allongent se changent en feuillage, ses bras en rameaux5 ; ses pieds, tout à l’heure si agiles, adhèrent au sol par des racines et la cime6 d’un arbre couronne sa tête. Apollon cependant l’aime toujours. Sa main posée sur le tronc, il sent encore le cœur palpiter sous l’écorce nouvelle et couvre le bois de ses baisers. Il dit alors : « Eh bien, puisque tu ne peux pas être mon épouse, du moins tu seras mon arbre. À tout jamais tu orneras, ô laurier7, ma chevelure, mes cithares8 et mes carquois9 et ton feuillage restera toujours vert. » Le laurier inclina ses branches nouvelles et Apollon vit sa cime remuer comme une tête. ovide, Les Métamorphoses, Livre I, trad. de Georges Lafaye adaptée par Stanisław Eon du Val. Des passages ont été coupés.

Questions sur le texte Apollon à la poursuite de l’amour 1. a) Dans quelles circonstances Apollon tombe-t-il amoureux de Daphné ? b) Pourquoi Daphné refuse-t-elle cet amour ? Expliquez en vous aidant de l’introduction. 2. Que dit Apollon à Daphné pour qu’elle arrête de le fuir ? Résumez les deux raisons qu’il lui donne. 3. Pourquoi Daphné finit-elle par s’arrêter ? 4. À qui demande-t-elle de l’aide ? Que demande-t-elle ?

La naissance du laurier 5. En quoi se transforme chaque partie du corps de Daphné : cheveux, bras, pieds, tête et buste ? Répondez en complétant ce tableau : Partie du corps

Élément végétal

6. Montrez en citant le texte que la métamorphose de Daphné n’arrête pas l’amour d’Apollon. 7. Quel stratagème Apollon trouve-t-il pour que Daphné soit toujours auprès de lui, elle qui est enracinée ? 8. Daphné semble-t-elle finalement accepter cet amour ? Pourquoi ? 9. Comment cette histoire explique-t-elle que les feuilles du laurier ne se fanent pas en hiver ? 10. a) De quoi Apollon est-il le dieu ? b) Pourquoi ce dieu est-il particulièrement important pour Ovide ? c) Observez le portrait d’Ovide, page de gauche. Que remarquez-vous ?

Gian Lorenzo Bernini (dit Le Bernin), Apollon et Daphné, 1622-25, marbre, 243 cm (galerie Borghèse, Rome).

1. a) À quel moment du récit correspond cette sculpture ? b) Faites correspondre des passages précis du texte aux différents éléments de la sculpture. 2. Quels sentiments exprime le visage de Daphné ? 3. Imaginez ce que chacun des personnages peut se dire.

Giovanni Battista Tiepolo, Apollon et Daphné, 1743-1744, huile sur toile, 96 x 79 cm (musée du Louvre, Paris).

1. a) Que tient dans les mains le personnage en bas du tableau ? b) Quel personnage d’Ovide représente-t-il ? c) Pourquoi creuse-t-il le sol ? 2. Montrez que Tiepolo ne respecte pas tout à fait le déroulement du récit d’Ovide. Indice : Observez le personnage d’Apollon. 5. Les Métamorphoses d’Ovide

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Textes & Images

Pallas et Arachné

2

Éclairage 2 Les dieux de la mythologie gréco-latine ont souvent des comportements très humains. Ils possèdent leur caractère, composé de qualités et de défauts. Dans le mythe d’Arachné, Pallas est en colère contre l’orgueil d’Arachné et elle est jalouse de son talent.

Arachné, une femme de condition modeste, excelle dans l’art de tisser la laine.

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1. Pallas Athéna (Minerve dans la mythologie romaine), fille de Zeus, est la déesse de la guerre, de la sagesse, des artistes et des artisans. 2. Instrument pointu qui sert à tisser.

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Détail d’une illustration de Gustave Doré pour l’édition de 1861 de L’Enfer de Dante.

S

ouvent, les nymphes elles-mêmes venaient contempler ses ouvrages admirables. C’était un vrai plaisir non seulement de voir ses étoffes terminées mais encore de les lui voir faire, tant il y avait d’habileté dans son travail. C’était à croire qu’elle avait reçu les leçons de Pallas1. Mais Arachné le niait et se vexait qu’on puisse la prendre pour une élève, même d’une maîtresse si célèbre. « Qu’elle lutte avec moi, disait-elle, et si je suis vaincue, je me soumettrai à tout. » Pallas prit alors l’apparence d’une vieille femme ; elle recouvrit sa tête de faux cheveux blancs et appuya sur un baton ses membres affaiblis. Ainsi déguisée, elle se rendit chez Arachné et s’adressa à elle en ces termes : « Les années amènent la sagesse et l’expérience. Écoute le conseil que j’ai à te donner. Sois entre toutes les mortelles la plus habile à façonner la laine ; mais ne prétends pas égaler une déesse, imprudente ! Implore le pardon de Pallas pour tes paroles. Si tu la supplies, elle te pardonnera. – Tu n’as plus ta raison et ta longue vieillesse t’accable, lui répondit Arachné avec colère. Garde tes discours pour ta fille ou ta belle-fille. Je suis assez sage pour me conseiller moi-même et ma résolution n’a pas changé. Pourquoi Pallas ne vient-elle pas elle-même ? Pourquoi se dérobe-t-elle à la lutte ? – Elle est venue », répondit alors Pallas en quittant son apparence de vieille femme. Arachné rougit un instant, mais elle n’éprouva aucune peur. Aussitôt, la déesse et la jeune femme installent leurs métiers à tisser et se mettent au travail. Pallas représente les dieux de l’Olympe dans toute leur majesté. Arachné, au contraire, montre les métamorphoses utilisées par les dieux pour abuser des femmes. Pallas ne peut trouver aucun défaut dans l’ouvrage de sa rivale. Irritée d’un tel succès, elle déchire l’étoffe colorée qui reproduit les fautes des dieux. Ayant encore sa navette2 à la main, elle en frappe trois ou quatre fois le front d’Arachné. La malheureuse ne peut supporter cette offense et, poussée par la honte, elle se noue un lacet autour de la gorge. En la voyant pendue, Pallas prend pitié d’elle : « Vis, lui dit-elle, mais reste suspendue, misérable, toi ainsi que tous tes descendants ! » ; puis elle répand sur elle un poison. Aussitôt, les cheveux d’Arachné 35 tombent ainsi que son nez et ses oreilles ; sa tête se rapetisse ; tout son corps se réduit ; de maigres doigts s’y attachent, pour lui servir de jambes ; tout le reste n’est plus qu’un ventre. Mais elle en tire encore du fil. Devenue araignée, elle s’applique, comme 40 autrefois, à bien tisser ses toiles. ovide, Les Métamorphoses, Livre VI, traduit et adapté par Stanisław Eon du Val.

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Pierre Paul Rubens, Pallas et Arachné, 1636, huile sur bois, 26,7 x 38,1 cm (Fond Adolph D. and Wilkins C., musée des Beaux-Arts de Virginie).

1. a) Que voyez-vous à l’arrière-plan ? b) Dans quel lieu la scène est-elle située ? 2. Observez les deux personnages au premier plan. Quel moment du récit d’Ovide le peintre a-t-il représenté ? Justifiez. 3. De quelle manière la supériorité de Pallas sur Arachné est-elle montrée ? 4. Expliquez pourquoi Pallas Athéna est souvent représentée avec un casque.

Questions sur le texte L’offense aux dieux

La métamorphose

1. Quel défaut la célébrité a-t-elle amené chez Arachné ? Justifiez par des exemples du texte. 2. a) Qui a proposé qu’un concours ait lieu entre Arachné et Pallas ? b) En quoi ce concours consistera-t-il ? 3. a) Quel conseil Pallas donne-t-elle alors à Arachné ? b) Pourquoi s’est-elle déguisée en vieille femme pour lui dire cela ? 4. Quelle est la différence principale entre la tapisserie de Pallas et celle d’Arachné ? En quoi l’œuvre d’Arachné constitue-t-elle une provocation ? 5. a) Qui remporte la compétition ? b) Quelle est la première réaction de Pallas ? c) Quels sentiments l’animent quand elle fait cela ?

6. Pourquoi Arachné veut-elle se donner la mort ? 7. Dans quelle mesure Pallas « prend pitié d’elle » (l. 32) en voyant cela ? 8. a) En quel animal la métamorphose-t-elle ? b) Trouvez deux raisons pour expliquer ce choix, l’une liée à sa tentative de suicide et l’autre à son métier. c) Cet animal est-il bien aimé des hommes ? Comparez avec la situation d’Arachné au début du récit.

Synthèse 9. Quel est le principal défaut d’Arachné ? 10. Quelle faute ce défaut l’a-t-il amenée à commettre ? 5. Les Métamorphoses d’Ovide

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Textes & Images

1. Île de Méditerranée, située au sud de la Turquie. 2. Chypre est surnommée « l’île de Vénus ». 3. Table où l’on déposait les offrandes faites aux dieux. 4. Battre.

Pygmalion et Galatée

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Révolté par le comportement des femmes dans son île de Chypre1, Pygmalion avait toujours vécu en célibataire.

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Bronzino, Pygmalion et Galatée, 1529-1530, huile sur toile, 81 x 63 cm (Galerie Uffizi, Florence).

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ependant, grâce à une habileté merveilleuse, il réussit à sculpter dans l’ivoire blanc comme la neige un corps de femme d’une beauté telle que la nature ne peut en créer de semblable. Et il tomba amoureux de son œuvre. On aurait dit que cette femme était vivante et que seule la pudeur la retenait de bouger, tant l’art se dissimule à force d’art. Émerveillé, Pygmalion s’enflamme pour cette image. Il ne sait plus si elle est faite d’ivoire ou de chair. Il lui donne des baisers et s’imagine qu’elle les lui rend. Il lui parle, il la serre dans ses bras, la caresse. Il lui apporte ces cadeaux qui plaisent aux jeunes femmes, des coquillages, des cailloux polis, de petits oiseaux, des fleurs de mille couleurs ; il l’habille de beaux vêtements, il met à ses doigts des pierres précieuses, à son cou de longs colliers, à ses oreilles des perles légères. Tout lui va. Et nue, elle est tout aussi belle. Il l’appelle sa maîtresse et la couche sur des coussins de plumes moelleuses, comme si elle pouvait y être sensible. Vint le jour où tous les habitants de Chypre célèbrent la fête de Vénus2 : de jeunes vaches dont on avait revêtu d’or les cornes recourbées avaient été sacrifiées ; l’encens fumait de toutes parts. Après avoir déposé son offrande, Pygmalion, debout devant l’autel3, dit d’une voix timide : « Ô dieux, je vous en supplie, si vous pouvez tout accorder, donnez-moi pour épouse une fille qui ressemble à ma statue d’ivoire » (il n’osa pas dire : « la fille d’ivoire »). Vénus, qui assistait elle-même à sa fête, comprit ce que signifiait cette prière. 25 De retour chez lui, Pygmalion se pencha vers la statue et l’embrassa. Il croit sentir que le corps est tiède. Il approche à nouveau ses lèvres et touche la poitrine du bout des doigts. À ce contact, l’ivoire perd de sa dureté et s’atten30 drit comme la cire s’amollit au soleil. Stupéfait, l’amant hésite à se réjouir, il a peur de se tromper. Mais le corps est bien devenu vivant, il sent les veines palpiter4 au contact de son pouce. Il adresse à Vénus de profonds remerciements ; 35 la bouche qu’il embrasse est une vraie bouche. La jeune fille a senti ses baisers et elle rougit. Levant timidement ses yeux vers la lumière, Galatée découvre en même temps le ciel et son amant. ovide, Les Métamorphoses, Livre X, trad. de Georges Lafaye adaptée par Stanisław Eon du Val.

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Étienne Maurice Falconet, Pygmalion et Galatée, 1763, marbre, (musée du Louvre, Paris).

1. Observez les deux personnages, leur posture et l’expression de leur visage. Quel moment du récit d’Ovide le sculpteur Falconet a-t-il représenté ? Justifiez par des éléments précis. 2. Falconet n’est pas tout à fait fidèle au récit d’Ovide : trouvez deux différences avec le texte. 3. Pour aller plus loin : a) Qu’est Galatée avant sa métamorphose ? b) Pourquoi représenter la métamorphose de Galatée est-il un défi particulier pour un sculpteur ?

Repères 2 Les métamorphoses ont généralement une dimension morale : elles sont décidées par les dieux pour punir ou récompenser le comportement des hommes.

Questions sur le texte De l’ivoire… 1. Dans quel état d’esprit se trouve Pygmalion avant le début de l’extrait ? Lisez l’introduction. 2. Qu’est-ce que la statue qu’il vient de terminer a d’exceptionnel ? Citez le texte. 3. a) De qui ou de quoi Pygmalion tombe-t-il amoureux ? b) Comment qualifieriez-vous cet amour ? 4. Quels gestes montrent la folie de Pygmalion ?

… à la chair 5. a) Que demande Pygmalion aux dieux ? b) Leur avoue-t-il exactement ce qu’il souhaite ? Pourquoi ? 6. a) Qui est Vénus ? b) Pourquoi vient-elle en aide à Pygmalion ? Donnez deux raisons. 7. a) À quoi est comparé l’ivoire ligne 30 ?

8. a) Expliquez les deux sens que peut avoir le verbe « s’attendrir », l. 29. b) Quelle est cette chaleur qui « attendrit » l’ivoire de Galatée ? 9. À la fin du texte, trouvez deux détails qui montrent que Galatée est bien vivante. 10. Dans ce texte, la métamorphose a-t-elle pour but de punir ou de récompenser ? Pour aller plus loin : 1. En quoi le mythe de Pygmalion montre-t-il le pouvoir de l’artiste et le pouvoir de l’amour ? 2. Les Métamorphoses d’Ovide sont une grande source d’inspiration pour les artistes. Quel conte traditionnel (italien) s’inspire de la métamorphose de Galatée ? Indice : l’un des deux personnages principaux est une marionnette. 5. Les Métamorphoses d’Ovide

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Textes & Images

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Écho et Narcisse Jupiter a une fâcheuse tendance à tromper sa femme, Junon. Afin d’échapper à la surveillance de celle-ci, il demande à la nymphe Écho, très bavarde, de la distraire en lui faisant la conversation. Lorsque Junon comprend le manège dont elle est victime, elle se venge d’Écho en la privant de sa propre parole : désormais, elle pourra uniquement répéter les paroles des autres. Un jour, Écho rencontre Narcisse, un adolescent d’une rare beauté, mais tellement orgueilleux que personne ne parvient à toucher son cœur.

U

n jour que Narcisse chassait, il frappa les regards d’Écho, la nymphe à la voix sonore, celle qui ne sait ni se taire quand on lui parle, ni parler la première. Brûlant de désir, elle suivit Narcisse discrètement et s’approcha petit à petit de ce feu qui l’embrasait, 1 5 tout comme le soufre dont on enduit l’extrémité des torches s’embrase 1. Matière qui s’enflamme très facilement. à l’approche de la flamme. Que de fois elle voulut lui adresser de douces paroles ! Mais sa nature ne lui permettait pas de commencer à parler. Tout à coup Narcisse, qui s’était éloigné de ses fidèles compagnons, s’écria : « Est-ce qu’il y a quelqu’un ? » « Il y a quelqu’un » répondit Écho. Stupéfait, Narcisse regarda autour de lui. 10 « Viens ! » cria-t-il à pleine voix ; à son appel, Écho répondit par le même appel. Narcisse se retourna et, ne voyant venir personne, il dit : « Réunissons-nous ! ». Écho, qui ne pouvait avoir de parole plus agréable à répéter, répondit : « Unissons-nous ! » Elle sortit de la forêt et s’apprêtait à se jeter au cou de Narcisse lorsque celui-ci prit la fuite. « Je préférerais mourir plutôt que de m’offrir à toi », lui lança-t-il. 15 Rejetée, humiliée, Écho vivait seule dans la forêt, accablée de tristesse. Le chagrin l’empêchait de dormir et de manger ; son corps s’épuisa et maigrit tellement qu’il finit par se dessécher et disparaître. Ses os devinrent comme de la pierre et prirent la forme d’un rocher. Seule sa voix resta intacte.

John William Waterhouse, Écho et Narcisse, 1903, huile sur toile, 109 x 190 cm (Walker Art Gallery, Liverpool, Angleterre).

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Quelque temps plus tard, tandis que Narcisse chassait à nouveau, il aperçut, cachée au cœur de la forêt, une source claire dont les eaux 20 brillaient comme de l’argent. Jamais aucun être humain, aucune bête, 2 Les métamorphoses ni même aucune feuille tombée d’un arbre n’avait effleuré sa surface peuvent avoir une et n’en avait troublé la pureté. Narcisse, que la chasse et la chaleur du dimension explicasoleil avaient fatigué, s’allongea au bord de la source pour se désaltérer. tive : elles donnent Tandis qu’il buvait, il fut séduit par son image qui se reflétait dans l’eau : une explication imagi25 il tombe amoureux de sa propre beauté. Il prend pour un corps ce qui naire à un élément de la nature (phénomène n’est que de l’eau. Il admire ses yeux qui brillent comme des étoiles, naturel, plante, anises cheveux aussi blonds que ceux d’Apollon, sa bouche gracieuse, son mal, etc.). teint d’ivoire et de rose. Combien de fois il essaie d’enlacer, d’embrasser ce visage sans jamais parvenir à le toucher ! Alors que l’autre répond 30 à tous ses gestes d’amour par les mêmes gestes, alors que seule un 2. Fleuve des Enfers (voir carte p. 103). peu d’eau les sépare, pourquoi ne peuvent-ils se rejoindre ? Il se met à pleurer, ses larmes troublent la surface de l’eau et l’image disparaît. Narcisse perdit la raison. Ni la faim ni le sommeil ne pouvaient l’arracher à cette source. Il ne resta bientôt plus rien de ce corps qu’Écho avait aimé. Lorsque celle-ci vit Narcisse, malgré la 35 rancune qu’elle avait encore contre lui, elle ne put s’empêcher de s’apitoyer ; et toutes les fois que le malheureux jeune homme, contemplant son image dans l’eau, disait « Hélas ! », la voix d’Écho répétait « Hélas ! ». Et lorsqu’il dit : « Adieu ! », Écho dit aussi : « Adieu ! ». Narcisse posa sa tête épuisée sur l’herbe verte, la mort ferma ses yeux. Mais sa folie ne cessa pas pour autant : même aux Enfers, Narcisse cherchait son reflet dans les eaux du Styx2. 40 Les nymphes pleuraient en préparant son bûcher, et Écho répétait leurs gémissements. Mais quand on vint chercher le corps près de la source d’eau pure, on constata qu’il avait disparu. À la place, on trouva une fleur jaune safran, dont le centre était entouré de pétales blancs.

Repères

ovide, Les Métamorphoses, Livre III, traduit et adapté par Stanisław Eon du Val.

Questions sur le texte Écho 1. a) Relevez le champ lexical du feu dans la deuxième phrase. À quel sentiment renvoie-t-il ? b) Qui ou qu’est-ce qui est désigné par le mot « feu », l. 4 ? 2. Pourquoi Écho ne déclare-t-elle pas ce sentiment à la personne concernée ? 3. Peut-on parler d’un dialogue entre Écho et Narcisse (l. 8 à l.14) ? Expliquez. 4. a) Quelle est la réaction de Narcisse à la vue d’Écho ? b) Quelle conséquence cela a-t-il pour la nymphe ?

Narcisse 5. a) Dans quel lieu se déroule la seconde partie du récit ? b) Quel élément de ce lieu va jouer un rôle important dans l’histoire ? 6. De qui ou de quoi Narcisse tombe-t-il amoureux dans ce récit ?

7. a) Pourquoi cet amour rend-il Narcisse fou ? b) Quels gestes montrent sa folie ? c) Jusqu’où cet amour le mènera-t-il ? 8. Comment appelle-t-on la fleur en laquelle Narcisse s’est métamorphosé ?

Synthèse 9. Comparez les causes et les résultats de ces deux métamorphoses : en quoi se ressemblent-elles ? 10. Quel rapport voyez-vous entre l’histoire d’Écho et le nom commun « écho » ? 11. Expliquez le sens de l’adjectif « narcissique » en vous aidant du récit d’Ovide. 12. Pour aller plus loin : Pourquoi Narcisse aurait-il pu plus facilement tomber amoureux d’Écho que d’une autre personne ? Rappelez-vous la caractéristique principale d’Écho.

5. Les Métamorphoses d’Ovide

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Nicolas Poussin, Écho et Narcisse, 1630, huile sur toile, 74 x 100 cm, (musée du Louvre, Paris).

1. Quel moment du récit est représenté sur ce tableau ? Justifiez. 2. a) Dans le récit d’Ovide, quelle forme a Écho à ce moment-là ? b) De quelle manière le peintre y fait-il référence ? 3. Narcisse a la tête dans des fleurs. De quelles fleurs s’agit-il à votre avis ? 4. Qui est le troisième personnage ? Regardez ce qu’il tient dans sa main.

Salvador DalÍ, Métamorphose de Narcisse, 1937, huile sur toile, 50,8 x 78,2 cm, (Tate Gallery, Londres).

1. Identifiez Narcisse sur l’image. Que montre la position dans laquelle il est ? 2. À quel élément du mythe peut correspondre le rocher qui se trouve derrière lui ? 3. a) Quelle forme rappelle la main à droite de l’image ? b) Qu’y a-t-il au sommet de cette main ? c) Quel moment du mythe est représenté dans cette partie du tableau ? Justifiez.

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Textes & Images

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Dédale et Icare Minos, roi de Crète1, a enfermé l’architecte Dédale et son fils Icare dans le Labyrinthe. Dédale cherche le moyen de s’évader.

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inos, dit Dédale, peut bien m’empêcher de partir par la terre et par la mer, mais il ne peut me fermer le ciel. C’est par là que nous passerons. » Ayant ainsi parlé, il se met à imaginer des techniques nouvelles 1. Île au sud de la Grèce. 5 pour vaincre les lois de la nature. Il dispose des plumes les unes à côté 2. Plante avec laquelle on fait des autres, de la plus courte à la plus longue, comme les tuyaux d’une du tissu. flûte de Pan. Puis il les attache, au milieu avec du fil de lin2, au bout 3. Exalté, excité ; se dit aussi d’une personne qui est un peu avec de la cire. Enfin, il les courbe légèrement pour imiter les ailes des ivre. vrais oiseaux. Le jeune Icare se tient à ses côtés ; il s’amuse à attraper 4. La partie de la mer Égée où 10 au vol les plumes emportées par le vent ou bien à amollir de la cire est tombé Icare est appelée avec son pouce, sans savoir qu’il joue avec les instruments de sa mort. « mer Icarienne ». Une fois son ouvrage terminé, Dédale fait quelques essais pour se maintenir en l’air et garder son équilibre. Puis il donne à son fils les consignes suivantes : « Icare, lui dit-il, quand tu voleras, tiens-toi à 15 mi-hauteur. Si tu descends trop bas, l’humidité de la mer alourdira tes ailes ; si tu montes trop haut, le soleil les brûlera. Vole entre les deux. Prends-moi pour seul guide. » Pendant qu’il fait ces recommandations et ajuste aux épaules d’Icare les ailes qu’il a fabriquées pour lui, ses joues se mouillent de larmes et ses mains se mettent à trembler. Puis 20 il embrasse son fils (hélas ! ce sera la dernière fois !) et d’un coup d’aile, il s’élève dans les airs, encourage Icare à faire de même et lui apprend l’art de voler. Ils prennent la direction de la mer, le père jetant vers son compagnon des regards inquiets, comme Pierre Paul Rubens, La Chute l’oiseau qui emmène hors du nid ses petits pour la première d’Icare, 1636, huile sur bois (Musées 25 fois. Un pêcheur à la ligne, un berger appuyé sur son bâton et royaux des Beaux-Arts de Belgique, un laboureur tenant le manche de sa charrue les aperçoivent Bruxelles). dans le ciel. Stupéfaits de voir des hommes capables de voler, ils les prennent pour des dieux. Tandis que Dédale et son fils passent au-dessus des îles 3 30 de Samos, de Lébinthos et de Calymné, l’enfant, grisé par le plaisir de voler, cesse de suivre son père et s’élève plus haut dans le ciel. Mais la chaleur du soleil fait fondre la cire qui fixe les plumes et Icare, maintenant privé des ailes qui lui servaient à ramer dans l’espace, agite inutilement ses 35 bras nus. Sa bouche crie encore le nom de son père lorsqu’il est englouti dans la mer qui porte désormais son nom4. Son malheureux père, un père qui ne l’est plus, arrive en criant : « Icare, Icare, où es-tu ? À quel endroit dois-je te chercher ? ». C’est alors qu’il aperçoit des plumes qui flottent sur l’eau. ovide, Les Métamorphoses, livre VIII, traduit et adapté par Stanisław Eon du Val. 5. Les Métamorphoses d’Ovide

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Frederic Leighton, Icare et Dédale, 1869, huile sur toile, 138 x 106 cm (collection privée).

Éclairage 2 Même si ces récits de métamorphoses ont plus de 2000 ans et font référence à des croyances qui ne sont plus les nôtres, les histoires qu’ils racontent sont éternelles et trouvent toujours de nouveaux échos. Certes, le rêve de Dédale et d’Icare s’est réalisé : l’homme est désormais capable de voler. Mais il se trouve toujours de nouveaux défis, qui lui permettent de progresser, d’évoluer, cependant ces défis peuvent aussi être très dangereux.

Questions sur le texte Génie ou folie ? 1. a) Que fabrique Dédale pour pouvoir s’évader ? b) Avec quels matériaux ? 2. À quoi voit-on qu’Icare est un enfant dans le deuxième paragraphe (l. 4 à 11) ? 3. Quels consignes Dédale donne-t-il à son fils avant de s’envoler ? 4. a) Quel sentiment éprouve-t-il pour son fils avant de s’envoler ? Pourquoi ? b) Qu’est-ce qui montre son émotion ? 5. a) Relevez deux passages du texte qui préviennent le lecteur qu’Icare va mourir. b) Quel effet cela crée-t-il ? 6. Résumez les différentes étapes qui mènent à la noyade d’Icare.

La leçon du mythe 7. a) Dédale veut « vaincre les lois de la nature ». Que veut dire cette phrase ? b) Dans la mythologie

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antique, qui fixe les lois de la nature ? (Si besoin, voir le texte d’Ovide sur la création du monde, p. 64.) 8. Dans la mythologie, quels personnages habitent le ciel ? 9. Pour qui les gens prennent-ils Dédale et Icare lorsqu’ils les voient voler ? Pour quelle raison ? 10. a) Quelle est la faute de Dédale ? b) Quelle est sa punition ? c) Quelle est la faute d’Icare ? 11. En quoi la « métamorphose » de Dédale et d’Icare est-elle très différente des autres que vous avez lues ? Trouvez au moins deux raisons. 12. a) Écrivez en une phrase la morale de ce mythe. b) À l’aide du récit d’Ovide, expliquez l’expression « se brûler les ailes ». 13. Pour aller plus loin : Quels points communs y a-t-il entre ce mythe et : a) celui d’Arachné ? b) celui d’Adam et Ève ? c) celui de la tour de Babel ?

Bruegel l’Ancien, La Chute d’Icare, 1560, huile sur toile, 74 x 112 cm (Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles).

1. Comparez le titre et l’image. Qu’y a-t-il de surprenant à première vue ? 2. a) Quels sont les trois personnages du récit d’Ovide représentés en bas de l’image ? b) Que font-ils dans le récit d’Ovide ? Est-ce le cas ici ? Justifiez. 3. Quel personnage attire le regard sur ce tableau ? Pourquoi ? Donnez deux raisons. 4. a) Où est Icare ? b) Que voit-on de lui ? c) Dédale est-il représenté ? Herbert James Draper, Lamentation pour Icare, 1898, huile sur toile, 1829 x 1556 cm (Tate Britain, Londres).

1. a) Que représente ce tableau ? b) Cela correspond-il à un moment précis de l’extrait d’Ovide ? Justifiez. 2. Quel personnage attire le regard sur ce tableau ? Pourquoi ? 3. En Occident, notre œil est habitué à lire de gauche à droite et de haut en bas. a) Les lignes dessinées par les ailes vont-elles vers le haut ou vers le bas ? b) Que rappelle ce mouvement ? 4. a) Icare est-il situé dans l’ombre ou dans la lumière ? b) De quoi cela peutil être le symbole ?

Synthèse 1. Comparez l’atmosphère qui se dégage de chacun de ces tableaux. Pour cela, observez notamment les couleurs et la lumière. 2. Comparez la manière dont Icare est représenté dans chacun de ces tableaux. 3. Quel tableau préférez-vous ? Pourquoi ?

5. Les Métamorphoses d’Ovide

125

Histoire des arts

L’art de la métamorphose Comment les artistes parviennent-ils à représenter le mouvement d’une métamorphose dans une œuvre immobile ?

Éclairage 2 Les métamorphoses naturelles (une graine se transforme en fleur, un têtard en grenouille), sont des phénomènes fascinants qui ont beaucoup inspiré les artistes. 2 On trouve surtout des métamorphoses dans les arts narratifs, c’està-dire ceux qui racontent des histoires (romans, bande dessinée, cinéma, etc.) car ils permettent facilement de montrer un changement, une évolution, et donc les différentes étapes d’une métamorphose. Il y a par exemple de nombreuses métamorphoses dans les contes de fées (Cendrillon, La Belle et la Bête, etc). 2 Mais certains artistes ont relevé le défi de représenter une métamorphose à travers une image fixe ou une forme immobile, comme une peinture ou une sculpture.

1

Les trois étapes principales de la métamorphose du papillon (photographies de Ralph Clavenger).

2 Gaspard et Balthazar Marsy, Fontaine de Latone (détail), 1666-1670, marbre et plomb doré (jardins du château de Versailles), (photographie de Phidias).

126

3 Giuseppe Arcimboldo, Le Jardinier,

1590, huile sur bois, 35 x 24 cm (Museo Civico ala Ponzone, Crémone, Italie).

DalÍ, Cygnes se reflétant en éléphants, 1937, huile sur toile, 4 Salvador Dal 51 x 77 cm (Cavalieri Holding Co. Inc., Genève).

5 Felice Varini, Le Couloir des illusions, 1993 (château illusions d’Oiron, France).

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Retrouvez de nombreuses ressources pour approfondir ce thème.

Questions 1. Doc. 1 : a) Quelle métamorphose représente cette image ? b) S’agit-il d’une métamorphose naturelle ou d’une œuvre d’art ? 2. a) De quel mot cinéma est-il l’abréviation ? b) Donnez son étymologie puis expliquez pourquoi cet art est particulièrement bien adapté pour représenter une métamorphose. 3. Doc. 2 : a) Repérez deux personnages en train de se métamorphoser. Justifiez votre choix. b) Identifiez le personnage pour lequel la métamorphose est la moins avancée. c) Pourquoi aurait-il été plus difficile de faire comprendre la métamorphose avec un seul personnage ? 4. Doc. 3 : a) Décrivez ce tableau. b) Retournez votre manuel pour voir l’image à l’envers. Quelle « métamorphose » a eu lieu ? 5. Doc. 4 : a) Quels animaux reconnaissez-vous sur l’étang ? b) Observez leur reflet sur l’eau : qu’y a-t-il de surprenant ?

7. Peut-on vraiment parler de métamorphose pour les doc. 3 et 4 ? Expliquez. 8. Doc. 5 : a) Les lignes bleues sur les murs et au plafond forment-elles un rond ? b) De quelle manière faut-il les regarder pour qu’elles se métamorphosent en un rond ? 9. Quels sont les différents moyens utilisés par les artistes pour représenter une métamorphose dans une œuvre fixe, immobile ? 10. Pour aller plus loin : Sur la version numérique de cette page, regardez d’autres œuvres de Varini puis répondez à la question. On peut dire que, un peu comme Dieu lorsqu’il créa le monde, l’artiste crée des formes à partir de ce qui n’a pas de forme (un bloc de marbre, des pots de peinture, etc.). Expliquez en quoi Varini donne au spectateur un rôle d’artiste.

6. Trouvez un point commun entre ce tableau et le mythe de Narcisse.

5. Les Métamorphoses d’Ovide

127

Synthèse

Une métamorphose est une transformation, un passage d’une forme à une autre. Ce phénomène fascinant qui se produit dans la nature (par exemple une chenille se transforme en papillon) a inspiré et continue d’inspirer les artistes. Dans son recueil intitulé Les Métamorphoses, le poète latin Ovide rassemble les principaux mythes de la culture grecque et latine, en racontant près de 250 histoires de métamorphoses.

Ces récits cherchent à expliquer l’origine d’un animal (métamorphose d’Arachné), d’une plante (métamorphoses de Narcisse et de Daphné), d’un phénomène naturel (métamorphose d’Écho) ou encore d’un nom (mer Icarienne). Mais ils ont aussi une dimension morale : ils pointent les défauts des hommes, et en premier lieu l’orgueil (Apollon, Narcisse, Arachné, Dédale et Icare sont punis pour cela). Souvent cet orgueil pousse les hommes à défier les dieux. À l’inverse, Pygmalion obtient de Vénus la métamorphose dont il rêve parce qu’il est respectueux des dieux. Le succès des Métamorphoses d’Ovide a été immense et n’a jamais cessé d’inspirer les artistes au fil des siècles : écrivains, sculpteurs, peintres, musiciens, réalisateurs de films, etc. Ovide a ainsi joué un rôle important dans la transmission de la mythologie antique (grecque et latine).

À lire et à voir FraNÇoise raChmuhl

silvaNa GaNdolFi

© Flammarion Castor Poche, 2003 et 16 nouvelles métamorphoses d’Ovide, 2010.

2003.

16 métamorphoses d’Ovide

Aldabra : la tortue qui aimait Shakespeare © Seuil Jeunesse, Élisa rend visite à sa grand-mère chaque jour ; elle assiste alors à un étrange spectacle. Sa mamie Eïa, passionnée par Shakespeare, se transforme peu à peu en une gigantesque tortue…

Deux recueils qui permettent de découvrir les métamorphoses les plus célèbres, dans une version adaptée pour la jeunesse.

PatriCK delPerdaNGe

Ishango, La Nuit des métamorphoses, Tome 1, 2010, La Voix Ishango du marabout et L’Armée des ombres blanches, tomes 2 et 3, 2011 © Nathan.

Partez en Afrique et suivez les aventures du jeune Martin, qui a le pouvoir de se transformer en léopard, grâce à l’os d’Ishango.

haYao miYaZaKi 100 % web

D’autres propositions à découvrir.

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Le voyage de Chihiro Chihiro, 2001. Des parents qui se transforment en cochons, un jeune prince qui a le don de se métamorphoser en un dragon des mers majestueux et une sorcière transformée en une minuscule souris…

Lexique Pour tous les exercices de cette page, aidez-vous d’un dictionnaire.

1 Trouver des synonymes Reformulez le verbe en gras de trois manières différentes. Daphné se métamorphose en laurier.

2 Former des verbes de transformation 1. Trouvez les verbes qui correspondent à ces définitions. Aidez-vous du dictionnaire. a) Rendre plus simple : … . b) Rendre plus rigide : … . c) Rendre plus solide : … . d) Rendre fluide : … . e) Rendre liquide : … . f) Pour aller plus loin : Rendre immobile comme une pierre : … . 2. Quel suffixe ces verbes ont-ils en commun ?

3 Former des verbes de transformation 1. Pour chacun des adjectifs, trouvez le verbe qui signifie « devenir plus … (adjectif) ». Exemple : Jeune ➞ rajeunir. Long – épais – dur – beau – grand – lourd – clair – chaud – large – léger – noir – sec. 2. Donnez l’antonyme de chacun des verbes que vous avez trouvés. Exemple : Rajeunir ➞ vieillir.

4 Classer des verbes selon leur sens Classez les verbes selon qu’ils expriment une augmentation ou une diminution de volume. Grossir – mincir – se contracter – gonfler – s’étendre – se dilater – se comprimer – s’étirer – se déplier – enfler – se recroqueviller – fondre – se compacter – s’étaler – se boursoufler.

5 Classer des verbes selon leur sens Classez les verbes selon qu’ils expriment un changement de couleur, de forme ou de consistance. S’arrondir – bleuir – s’amollir – brunir – s’évaporer – s’incliner – s’obscurcir – s’aplatir – se ternir – se durcir – pâlir – coaguler – se patiner – ployer – se tordre – jaunir – se dresser – roussir – s’affermir.

6 Rendre à Arachné sa forme humaine Réécrivez cette métamorphose en remplaçant les verbes par des antonymes, de manière à rendre à Arachné son apparence de femme.

Aussitôt, les cheveux d’Arachné tombent ainsi que son nez et ses oreilles ; sa tête se rapetisse ; tout son corps se réduit ; de maigres doigts s’y attachent. ovide, Les Métamorphoses, livre VI

7 Étudier les racines morphê et forma 1. Le mot métamorphose est formé à partir du grec morphê, « la forme ». Complétez les phrases avec un adjectif de la même famille : polymorphes – amorphes – anthropomorphes. a) Les 6e 2 étaient endormis ce matin ; ils étaient même complètement … . b) Dans ce dessin animé, les objets ont des formes d’êtres humains : ils sont … . c) Les dieux peuvent prendre différentes formes : ils sont … . 2. Le mot transformation est formé à partir du latin forma, « la forme ». Complétez les phrases suivantes avec un mot de la même famille : filiforme – difforme – informe – protéiforme – déforme. a) Ce miroir … l’image. b) Elle nous a servi une bouillie … , mais finalement assez bonne. c) Le monstre était hideux, … , terrifiant ! d) Elle a toujours été très mince, … . e) Ce dieu peut prendre différentes formes : il est … . 3. Donnez l’étymologie (l’origine) du mot protéiforme.

8 Étudier l’origine mythologique du lexique français 1. Parmi les mots en gras, choisissez-en trois. Expliquez leur sens en français à l’aide de la mythologie. Conseil : Commencez par chercher leur étymologie dans un dictionnaire. Un apollon – un dédale – un sosie – une mégère – une céréale – la panique – l’iris – une personne joviale – une personne furieuse. 2. Choisissez l’une de ces expressions, et expliquez son sens à l’aide de la mythologie. a) Le fil d’Ariane. b) Toucher le pactole. c) Être dans les bras de Morphée. d) Se croire sorti de la cuisse de Jupiter.

5. Les Métamorphoses d’Ovide

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Expression écrite et orale Conseils Conseils pour écrire une métamorphose 2 Pour préparer la rédaction d’une métamorphose, répondez aux questions suivantes sur une feuille de brouillon. a) Qui est métamorphosé ? En quoi ? b) Qui est à l’origine de cette métamorphose ? c) Quelles sont les raisons de cette métamorphose ? S’agit-il d’une punition ? d’une récompense ? d’une aide ? d) Cette métamorphose explique-t-elle l’origine d’un élément de la nature (plante, animal, phénomène naturel, etc.) ? e) Quels rapports y a-t-il entre la personne métamorphosée et le résultat de la métamorphose ? Le résultat de la métamorphose fait-il référence

à un défaut du personnage (comme la bavarde Écho), à son métier (comme Arachné la tisseuse), à son prénom (comme Daphné), à autre chose ? 2 Réalisez un tableau à deux colonnes. Dans la colonne de gauche, mettez les parties du corps qui se transforment, et dans la colonne de droite, ce qu’elles deviennent. 2 Faites la liste des verbes de transformation que vous allez utiliser dans votre texte. 2 Remarque : Une fois le texte rédigé, vous pouvez l’illustrer. Inspirez-vous des techniques utilisées dans les nombreux tableaux de ce chapitre pour représenter une métamorphose. Vous pouvez aussi demander des conseils à votre professeur d’arts plastiques.

Expression écrite 1 Réaliser un tableau de synthèse

3 Imaginer la suite d’un récit

Pour chacun des personnages de la liste, répondez aux quatre questions ci-dessous. Ce travail vous aidera à inventer des récits de métamorphoses. Vous pouvez faire un tableau. Quand vous ne pouvez pas répondre, mettez une croix.

Rédigez une suite au récit de Dédale et Icare. Neptune éprouve de la pitié pour Icare et choisit de lui rendre la vie. Mais (comme Pallas avec Arachné) il décide néanmoins de punir Icare par une métamorphose. En quoi le métamorphosera-t-il ?

Liste des personnages : Daphné – Écho – Narcisse – Galatée – Arachné.

4 Inventer une métamorphose punitive

1. Qui est à l’origine de la métamorphose ? 2. La métamorphose est-elle une punition, une récompense, ou une aide ? 3. En quoi le personnage est-il métamorphosé ? 4. Quels sont les points communs entre le personnage et le résultat de la métamorphose ?

2 Raconter en changeant de point de vue Racontez l’histoire de Dédale et Icare du point de vue du laboureur : en rentrant chez lui le soir, il raconte à sa femme ce qu’il a vu, imaginé, compris et ce qu’il pense de cet accident. Votre récit sera écrit à la permière personne et aura pour temps principal le passé composé. Votre texte commencera par : « Cet après-midi, alors que je labourais le petit champ en pente qui surplombe la mer, … ».

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Un être humain suscite la colère ou la jalousie d’un dieu. Celui-ci décide de le punir en le métamorphosant en un animal : crabe, manchot, escargot, taupe, marmotte, poisson rouge, cochon, etc. Votre récit sera organisé de la manière suivante : • 1er paragraphe : présentation du lieu, du personnage principal et de la situation de départ. Qu’est-ce qui, dans le comportement de l’homme, irrite le dieu ou le rend jaloux ? • 2e paragraphe : le dieu donne un avertissement à l’homme, mais celui-ci n’en tient pas compte. • 3e paragraphe : récit de la métamorphose. Quelles parties du corps se transforment ? De quelle manière ? Employez un vocabulaire varié et précis. • Votre terminerez par une courte conclusion, qui présentera le résultat de la métamorphose.

5 Inventer une métamorphose explicative Imaginez un récit de métamorphose qui expliquera de manière imaginaire l’origine d’un élément naturel : plante, animal, phénomène naturel, etc.

6 Inventer un récit de métamorphose à partir d’un tableau

Remarque : Ce tableau fait référence à un mythe antique qu’Ovide reprend dans Les Métamorphoses. Ne lisez pas ce mythe avant d’écrire : cela freinerait votre inspiration (mais vous pouvez bien sûr le lire après, pour votre plaisir et pour votre culture !).

7 Écrire la métamorphose d’un homme en loupgarou Alors que vous vous promeniez dans la forêt, vous avez perdu votre chemin. La nuit tombe, une nuit de pleine lune. La panique s’empare de vous. Soudain, vous apercevez un homme seul, qui a l’air très agité. Caché(e) derrière un arbre, vous le voyez peu à peu se métamorphoser… en loup-garou ! Racontez. • Dans un premier paragraphe, créez une atmosphère inquiétante. Décrivez le lieu, la lumière, les bruits ainsi que les émotions et sentiments qui sont en vous. À la fin de ce paragraphe, votre personnage aperçoit l’homme seul. • Dans un second paragraphe, vous décrirez la métamorphose ainsi que vos réactions en voyant ce spectacle. • Trouvez une fin à votre récit.

Le Caravage, Méduse, 1595-1596, huile sur toile montée sur bois, 55 cm de diamètre (Galerie des Offices, Florence, Italie).

1. Observez le tableau du Caravage et répondez aux questions. a) Qu’ont de particulier les cheveux de cette femme ? b) Observez son cou. Que remarquez-vous de terrifiant ? c) Lisez le titre du tableau. Quel est le nom du personnage représenté ? 2. Imaginez un récit à partir du tableau et de vos réponses aux questions. Qui pouvait être cette femme ? Qu’a-t-il pu se passer ? Pourquoi ? Qu’est-elle devenue ?

8 Écrire la métamorphose d’un animal en objet Inventez un récit dans lequel un animal est métamorphosé en objet. La forme de l’objet doit faire penser à la forme de l’animal. N’oubliez pas de donner les raisons de cette métamorphose.

9 Rédiger une métamorphose moderne Faites le récit d’une métamorphose qui a lieu dans le monde d’aujourd’hui. Le résultat de la métamorphose sera un objet du monde moderne (une voiture, un avion, un téléphone, une machine à laver, etc.).

Expression orale 10 Raconter une métamorphose

11 Raconter sa propre métamorphose

Lisez d’autres métamorphoses d’Ovide et choisissez celle que vous préférez. Lisez plusieurs fois le texte pour bien connaître l’histoire, puis racontez-la à vos camarades de manière expressive. Ménagez du suspense, et n’hésitez pas à faire des gestes et des mimiques pour mieux faire comprendre la métamorphose.

Imaginez votre propre métamorphose. Dans quelles circonstances a-t-elle lieu ? En quoi vous métamorphosez-vous et pour quelle raison ? Faites-en le récit à l’oral, à la première personne du singulier, sans révéler ce en quoi vous vous êtes métamorphosé(e). Vos camarades sauront-ils trouver la réponse ?

5. Les Métamorphoses d’Ovide

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Évaluations

Latone et les paysans de Lycie La déesse Latone, séduite par Jupiter, a donné naissance à des jumeaux, Apollon et Diane. Junon, la femme de Jupiter, se venge de Latone en la condamnant à errer sur la Terre avec ses enfants. Un jour qu’elle arrive en Lycie1, épuisée et assoiffée, elle s’approche d’un étang pour se désaltérer ; mais des paysans l’empêchent de passer.

5

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20

« Pourquoi m’interdire de boire ? L’eau appartient à tout le monde ! Et pourtant je vous demande en suppliant de m’en donner un peu. Je ne voulais pas y baigner mon corps fatigué, je voulais juste apaiser ma soif. Tandis que je parle, ma bouche n’a plus de salive et ma gorge desséchée laisse à peine un passage à ma voix. Une gorgée d’eau serait pour moi un délice. Je reconnaîtrai que je vous dois la vie, si vous m’offrez de cette eau. Laissez-vous émouvoir aussi par ces enfants que je tiens, et qui vous tendent leurs petits bras. » Il se trouvait, en effet, que ses enfants tendaient alors les bras. Qui aurait pu ne pas être ému par les douces paroles de la déesse ? Et pourtant, les paysans continuent à la repousser malgré sa prière. Ils lui lancent des injures et des menaces, pour l’obliger à s’éloigner. Mais cela ne leur suffit pas. Avec les pieds et les mains, ils troublent l’eau de l’étang ; ils font remonter la vase2 molle en sautant de-ci, de-là, par pure méchanceté. La colère a fait oublier sa soif à Latone. Elle cesse de supplier des gens qui ne le méritent pas et refuse de tenir plus longtemps un langage humiliant pour une déesse. Levant les mains vers le ciel, elle s’écrie : « Restez-y donc éternellement, dans votre marécage ! » Son souhait est exaucé3. Les paysans prennent plaisir à rester dans l’eau. Parfois ils plongent au fond du marécage, puis ressortent la tête, parfois ils nagent à la surface, parfois ils se posent sur la rive de l’étang, avant de rentrer d’un bond dans l’eau. Mais toujours ils fatiguent leurs vilaines langues en paroles grossières et même sous l’eau, ils lancent des insultes. Leur voix devient rauque4, leur gorge se gonfle d’air et les injures qu’ils lancent agrandissent leur large bouche. Leur tête rejoint leurs épaules et leur cou disparaît. Leur dos verdit et leur ventre, c’est-à-dire la plus grande partie de leur corps, blanchit. Ce sont de nouvelles bêtes, qui sautent dans les profondeurs de la vase : des grenouilles. ovide, Les Métamorphoses, Livre VI, traduction Georges Lafaye, revue par Stanisław Eon du Val. 1. Région située dans le sud de la Turquie actuelle. 2. Boue. 3. S’est réalisé. 4. Comme enrouée.

b Francesco Trevisani,

Latone et les grenouilles, XVIIe siècle, huile sur cuivre, 16,1 x 26,3 cm (Gavin Graham Gallery, Londres).

132

Questions Des paysans cruels 1. Comment Latone rencontre-t-elle les paysans ? 2. Que dit Latone aux paysans pour obtenir ce qu’elle veut ? Trouvez trois arguments (raisons). 3. a) Comment les paysans se comportent-ils avec elle (l. 8 à 11) ? b) Ce comportement est-il justifié ? 4. Les paysans se laissent-ils convaincre ? Justifiez en citant des éléments du texte. 5. a) Selon vous, pourquoi Latone n’a-t-elle pas dit aux paysans qu’elle était une déesse ? b) Dans quelle autre métamorphose une déesse agit-elle exactement de la même manière ? Justifiez.

La métamorphose 6. a) Recopiez les paroles qui provoquent la métamorphose. b) Par qui sont-elles prononcées ? 7. Reproduisez ce tableau. Dans la colonne de droite, recopiez le ou les mot(s) du texte exprimant la transformation subie.

Élément transformé Leur voix… Leur cou… Leur gorge… Leur ventre… Leur dos… Leur bouche…

Transformation subie … devient rauque

Les dimensions morale et explicative 8. a) Cette métamorphose a-t-elle pour but de récompenser ou de punir ? b) Citez un autre récit d’Ovide dans lequel une métamorphose a le même rôle. Justifiez. 9. Comment ce récit explique-t-il : a) le milieu naturel dans lequel vivent les grenouilles ? b) leur grande et large bouche ? c) leur cri rauque ? 10. Citez deux autres métamorphoses qui expliquent l’origine d’une plante, d’un animal, etc.

Lecture d’image 1. Identifiez les trois personnages à gauche de l’image. 2. Comment le peintre parvient-il à montrer les différentes étapes de la métamorphose ? 3. Quelle est la partie du corps qui se transforme en premier ?

Expression écrite Écrivez un récit dans lequel un dieu métamorphose un humain pour le punir d’un mauvais comportement. Le résultat de la métamorphose devra avoir un point commun avec le personnage puni ou avec un élément de l’histoire.

Socle commun de compétences C1

• Lire : réaliser un tableau de synthèse à partir de plusieurs textes (ex. 1 p. 130) ; manifester sa compréhension d’un texte en le réécrivant d’un autre point de vue (ex. 2 p. 130). • Dire : raconter une métamorphose devant un public (ex. 10 et 11 p. 131).

C5

• Avoir des connaissances et des repères sur les principaux récits des Métamorphoses d’Ovide et sur leur riche héritage artistique ; sur les fonctions des récits de métamorphoses. • Situer dans le temps : établir des liens entre les récits d’Ovide et les œuvres d’art qui s’en inspirent ; comparer des œuvres d’art entre elles. • Lire et pratiquer différents langages : représenter une métamorphose par des mots et par une illustration (ex. d’expression écrite).

C7

Faire preuve d’initiative : manifester sa curiosité pour une problématique artistique ; pour un artiste contemporain (Histoire des arts). 5. Les Métamorphoses d’Ovide

133

6

Entrer en poésie ✔ Lire des poèmes de formes et d’époques variées. ✔ Comprendre ce qu’est la poésie.

Textes et images 1. Le poème de forme régulière (V. Hugo ; A. Daudet) Connaître les principales caractéristiques de la poésie classique.

136

2. Jeux sonores en poésie (G. de Machaut ; P. Verlaine ; C. Dobzynski) Découvrir comment les poètes jouent avec les rythmes et les sons.

138

3. Jeux visuels en poésie (V. de Fonclare ; D. Brugès ; C. Villia-Chantrie) Découvrir comment les poètes jouent avec la disposition du texte sur la page.

141

4. Le haïku, au fil des saisons (K. Issa et autres poètes) Découvrir une forme poétique brève.

144

5. Qu’est-ce qu’être poète ? (N. Boileau ; E. Guillevic ; C. Da Sliva ; J.-P. Siméon ; H. Major) Lire des textes portant sur le travail et le rôle du poète.

Histoire des arts

146

149

« Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or » Découvrir comment l’art peut créer de l’émotion, de la poésie, à partir d’objets insignifiants, banals.

Synthèse et propositions de lecture

152

Lexique

153

Le vocabulaire de la poésie.

Expression écrite et orale

154

Évaluations et socle commun

156

Jacques Roubaud, « Le Lombric »

Giuseppe Arcimboldo, Allégorie de la Terre

Compléments sur lelivrescolaire.fr 2 Des vidéos INA et d’autres liens pour approfondir le chapitre 2 Des exercices et des propositions de lecture supplémentaires

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MOYEN ÂGE

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XIX-XXI e

Guillaume de Machaut (1300-1377) Giuseppe Arcimboldo (1527-1593) Nicolas Boileau (1636-1711) Kobayashi Issa (1763-1827) Hiroshige Utagawa (1797-1858) Victor Hugo (1802-1885) Alphonse Daudet (1840-1897) Paul Verlaine (1844-1896) Francis Ponge Eugène Guillevic Charles Dobzynski Jacques Roubaud

Vette de Fonclare Claudette Villia-Chantrie Daniel Brugès

Pablo Picasso Jean Tinguely Valérie Guilbert

Bill Jacklin Susie MacMurray Hema Upadhyay

Manuscrit de « Belle, bonne, sage », recueil de ballades, de motets et de chansons de Baude Cordier, XVe siècle (Musée Condé, Chantilly).

Lecture d’image 1. Qu’est-ce que c’est, pour vous, la poésie ? Souvenez-vous des poèmes que vous avez lus ou appris à l’école primaire, et proposez une définition. 2. Regardez le document. a) Quelle forme reconnaissez-vous ? b) À votre avis, de quoi parle ce poème ? 3. Dans quelle langue le texte est-il écrit ? Essayez de reconnaître des mots, lisez la légende et proposez une réponse. 4. a) Sur ce document, qu’y a-t-il d’autre, en plus du texte ? b) Que pouvez-vous en conclure ? 5. Diriez-vous que ce poème est plutôt destiné : ❒ à être lu ? ❒ à être regardé ? ❒ à être écouté ? ❒ à être à la fois lu, regardé et écouté ? Justifiez. 6. Entrer en poésie

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Textes & Images

Le poème de forme régulière

1

La Bise

Victor Hugo (1802-1885) est un écrivain français qui a écrit des chefs-d’œuvre dans tous les genres littéraires : roman, poésie, théâtre, nouvelle ; il est également un grand dessinateur.

5

La bise1 fait le bruit d’un géant qui soupire ; La fenêtre palpite et la porte respire ; Le vent d’hiver glapit2 sous les tuiles des toits ; Le feu fait à mon âtre3 une pâle dorure ; Le trou de ma serrure Me souffle sur les doigts.

(A) (A) (B) (C) (C) (B)

viCtor huGo, manuscrit daté de l’hiver 1831-1832, publication posthume dans Dernière Gerbe, 1902. 1. Vent froid. 2. Pousser des cris aigus, en parlant d’un chiot ou d’un renard. 3. Partie de la cheminée où se trouve le feu.

L’Oiseau bleu J’ai dans mon cœur un oiseau bleu, Une charmante créature, Si mignonne que sa ceinture N’a pas l’épaisseur d’un cheveu.

Alphonse Daudet

(1840-1897) est surtout connu pour ses récits, comme « La Chèvre de Monsieur Seguin » dans Lettres de mon moulin. Mais sa première publication, à l’âge de 18 ans, est un recueil de poèmes intitulé Les Amoureuses.

5

10

Il lui faut du sang pour pâture1. Bien longtemps, je me fis un jeu De lui donner sa nourriture : Les petits oiseaux mangent peu. Mais, sans en rien laisser paraître, Dans mon cœur il a fait, le traître, Un trou large comme la main, Et son bec, fin comme une lame, En continuant son chemin, M’est entré jusqu’au fond de l’âme !… alPhoNse daudet, « L’Oiseau bleu », Les Amoureuses, 1858. 1. Nourriture.

136

Questions sur les textes La Bise Pour les questions 1 et 2, aidez-vous du Repères. 1. À quel type de vers correspondent : a) les vers 1 à 4 ? b) les vers 5 et 6 ? Pour répondre, comptez le nombre de syllabes dans chaque vers. 2. Comment les rimes sont-elles disposées dans le poème ? 3. À quelle saison la scène se déroule-t-elle ? Justifiez. 4. a) Où le poète se trouve-t-il ? b) Cet endroit estil confortable ? 5. a) Comment Hugo rend-il « vivants » des éléments qui ne le sont pas ? Donnez deux exemples. b) Pourquoi le poète fait-il cela ?

L’Oiseau bleu Pour les questions 6 à 8, aidez-vous du Repères.

prononcent et barrez ceux qui ne se prononcent pas. 7. Après avoir compté les syllabes, nommez les vers utilisés dans ce poème. 8. Comment les rimes sont-elles disposées ? 9. Ce poème correspond à une forme poétique bien précise. Laquelle ? Justifiez votre réponse. 10. Relisez la première strophe ainsi que la légende. À votre avis, quelle personne est désignée par cet « oiseau bleu » ? 11. Comparez les vers 6-7, 10-11 et 14. De quelle manière le sentiment du poète a-t-il évolué ? 12. Pour aller plus loin : On dit qu’une rime est féminine si elle se termine par un -e et masculine si elle se termine par une autre lettre. Dans la poésie classique, si la rime A est masculine, la rime B doit être féminine, la rime C masculine, etc. Est-ce le cas dans ces poèmes ?

6. Recopiez les vers 2 et 3. Soulignez les -e- qui se

Repères Bill Jacklin, Snowy Night 1 (détail), 2008, huile sur toile, 155 x 193 cm (collection privée).

2 En poésie, une ligne est appelée un vers et un groupe de vers est appelé une strophe. 2 On distingue les strophes selon le nombre de vers qu’elles comportent. Les strophes les plus courantes sont le tercet (3 vers) et le quatrain (4 vers). Un poème composé de deux quatrains suivis de deux tercets s’appelle un sonnet : c’est la forme de poème la plus célèbre. 2 On distingue les vers selon le nombre de syllabes qu’ils comportent. Les vers les plus courants sont l’hexasyllabe (6 syllabes), l’octosyllabe (8 syllabes), le décasyllabe (10 syllabes) et l’alexandrin (12 syllabes). Attention : le -e- compte pour une syllabe s’il est entre deux consonnes ; il ne compte pas s’il est situé à la fin d’un vers (sauf s’il est suivi d’un -s ou de -nt) : La fenêtre palpite et la porte respire. 2 Enfin, les rimes peuvent être disposées de trois manières différentes : elles peuvent être suivies (AABB), croisées (une rime en croise une autre : ABAB) ou embrassées (une rime « prend dans ses bras » une autre : ABBA).

6. Entrer en poésie

137

Textes & Images

Jeux sonores en poésie

2

Jusqu’à la fin du Moyen Âge, la poésie était la plupart du temps chantée. Les vers ci-dessous sont extraits d’un lai, poème chanson du Moyen Âge.

Le Lai de bonne espérance (extraits)

Guillaume de Machaut

(1300-1377) est un célèbre poète et compositeur de musique du Moyen Âge. Il a créé des formes poétiques et musicales nouvelles et en a perfectionné d’autres.

1. La femme dont je suis amoureux. 2. Le dard d’une abeille est la petite aiguille avec laquelle elle pique ; au Moyen Âge, ce mot désignait aussi une arme, une sorte de javelot. 3. Brûlant. 4. Par l’amour. 5. Ici : récompense.

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10

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Car ma dame, que Diex gart, Par un dous riant regart, D’ardant desir fist un dart Et un d’esperence. […]

Car ma dame1 (que Dieu la garde !) D’un doux regard rieur, Fit un dard2 d’ardent3 désir Et un autre d’espérance […]

Ne savoie, Quant fui pris, Se j’estoie Mors ou vis ; […] Ne queroie Paradis, Autre joie N’autre pris ; Ne sentoie Riens, tandis Que veoie Son cler vis Qui m’a de s’amour espris.

Je ne savais Quand je fus pris4 Si j’étais Mort ou en vie. […] Je ne désirais Ni Paradis Ni autre joie Ni autre prix5 ; Je ne sentais Rien, tandis Que je voyais Son clair visage Dont je me suis d’amour épris.

Guillaume de maChaut, « Le Lai de bonne espérance » (extraits), Le Voir Dit, XIVe siècle, traduction Stanisław Eon du Val.

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Retrouvez des poèmes de Guillaume de Machaut chantés comme au Moyen-Âge et des poèmes de Verlaine chantés par Léo Ferré.

Page d’un manuscrit des Ballades de Guillaume de Machaut, 1584 (collection Louis de Bruges, BnF, Paris).

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Marine

Éclairage

L’océan sonore Palpite2 sous l’œil De la lune en deuil Et palpite encore,

Paul Verlaine (1844-1896)

a accordé une grande importance à la musicalité dans sa poésie. Il a par exemple utilisé des vers ayant un nombre de syllabes impair, car ils donnent au poème un rythme moins monotone que les classiques vers pairs : « De la musique avant toute chose / Et pour cela préfère l’Impair » écrit-il1. Certains de ses poèmes ont d’ailleurs été adaptés en chansons.

5

10

15

1. Dans « Art poétique », Jadis et Naguère, 1884. 2. Palpiter : être animé de mouvements brusques, irréguliers. 3. De couleur gris-brun. 4. Grosse vague. 5. Rochers. 6. Dans le ciel.

Tandis qu’un éclair Brutal et sinistre Fend le ciel de bistre3 D’un long zigzag clair, Et que chaque lame4, En bonds convulsifs, Le long des récifs5, Va, vient, luit et clame,

2 Tout écrivain prête attention à l’aspect musical de son texte : au rythme des phrases et aux sonorités des mots ; mais cela est encore plus vrai en poésie. L’écriture en vers crée un rythme très marqué, tandis que les rimes sont autant d’échos sonores. 2 Pendant longtemps, les poèmes furent chantés et accompagnés de musique : poésie et chanson n’étaient pas distinguées.

Et qu’au firmament6, Où l’ouragan erre, Rugit le tonnerre Formidablement. Paul verlaiNe, « Marine », Poèmes saturniens, 1866.

Questions sur les textes Le Lai de bonne espérance

Marine

1. Quel est le thème de ce poème ? 2. a) Quelle est l’arme du dieu Cupidon ? b) De quelle manière le poète y fait-il référence ? 3. Lisez le Repères p. 240. a) Recopiez la première strophe (v. 1 à 4) et soulignez le son répété. b) S’agit-il d’une assonance ou d’une allitération ? 4. a) Dans quelle strophe le poète évoque-t-il ses émotions ? b) Que fait notre cœur quand nous sommes émus ? c) Lisez le poème à voix haute. Dans quelle strophe le rythme est-il plus rapide ? d) Montrez que le poète n’a pas choisi ce rythme au hasard.

5. Que décrit ce poème ? 6. a) De combien de syllabes les vers sont-ils composés ? b) Cela donne-t-il au poème un rythme plutôt rapide ou plutôt lent ? c) En quoi ce rythme est-il adapté au poème ? 7. Qu’évoque la troisième strophe ? et la quatrième ? 8. a) Quelles sont les principales allitérations dans la troisième strophe ? dans la quatrième ? b) Montrez que le poète n’a pas choisi au hasard les sons qu’il répète.

6. Entrer en poésie

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La Salade

5

Charles Dobzynski est né en 1929 à Varsovie mais il vit en France depuis 1930. Il est poète, traducteur, critique littéraire, et dirige la revue littéraire Europe. Son œuvre poétique lui a valu de nombreux prix et distinctions.

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1. Brillante des couleurs

de l’arc-en-ciel.

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La salade qu’arrosa dès l’aurore la rosée, avait la crinière en pleurs. Elle alla chez le coiffeur, exigeant que l’on frisât sa chevelure irisée1. Quoi faire chez le coiffeur En attendant que vînt l’heure du shampooing et des rouleaux, la salade se cala dans un fauteuil à roulettes. Or voilà qu’on lui prend la tête pour la mettre dans un grand plat. On lui tortille les bouclettes, on la frotte, on la dorlote, avec un brin d’échalote et beaucoup de vinaigrette. Charles dobZYNsKi, « La Salade », Nouveaux trésors de la poésie pour enfants (anthologie de Georges Jean), 2003 © Le Cherche midi.

Questions sur les textes La Salade 9. a) Ce poème vous semble-t-il sérieux ou humoristique ? Justifiez. b) Que signifie le vers 3 ? 10. a) De combien de syllabes les vers sont-ils composés ? b) S’agit-il d’un vers courant ? (voir Repères p. 137) 11. Lisez le poème à voix haute. a) Quelle syllabe est répétée trois fois aux v. 1 et 2 ? b) Comment le poète joue-t-il avec les sonorités dans le v. 7 ? 12. Lisez uniquement les sons-voyelles, de « prend » (v. 12) à « plat » (v. 13). Que remarquezvous ? 13. Recopiez les quatre derniers vers, entourez les assonances et soulignez les allitérations. Utilisez différentes couleurs pour distinguer les sons.

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Synthèse Pourquoi les poètes travaillent-ils la musicalité de leurs textes ? Trouvez au moins deux réponses.

Repères 2 La musique d’un poème est créée par les rimes (quand il y en a), mais également par les échos sonores à l’intérieur des vers ou des phrases. 2 On appelle assonance la répétition d’un même son-voyelle : Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant (Verlaine). 2 On appelle allitération la répétition d’un même son-consonne : Laisse-la s’élargir, cette sainte blessure (Musset). 2 Le poète peut également rapprocher des mots ou groupes de mots dont les sonorités se ressemblent : L’amour est amer (Marbeuf).

Textes & Images

3

Jeux visuels en poésie

Vette de Fonclare (née en 1938) a écrit pour la jeunesse tout en exerçant le métier de professeur de lettres. Depuis 2008, elle publie sur son site Internet un poème par jour, consacré à la Provence, sa terre d’adoption.

Questions sur le texte 1. a) En quoi la disposition du texte sur la page est-elle originale ? b) Quel lien voyez-vous avec le titre du poème ? 2. a) Comment le cou de l’autruche est-il décrit ? b) De quelle manière l’auteur « dessine »-t-elle ce cou ? 3. Quelle est la seule partie de l’autruche qui soit décrite de manière positive ? Citez le texte. 4. a) Quels sont les mots qui dessinent les plumes ? b) Pourquoi ? Trouvez deux raisons. 5. a) Où est placé le verbe « Regardez » sur le dessin ? b) Pourquoi l’auteur l’a-t-elle placé à cet endroit ?

L’Autruche A-t-on Jamais vu Plus ridicule Oiseau ? Lourd Long Laid Long Laid Long Laid Long Laid Long Lourd Si lourd Long laid Qu’il ne peut Voler sur la savane, Ses ailes n’étant que tristes Plumeaux lamentables , inutiles ! Son cou qui s’accroche aux nuages Est si long , si laid , si déplumé Et si tordu qu’il est une caricature De cou de cygne , de héron , de grue. Quant à sa tête minuscule et aplatie Et presque chauve , elle apitoierait Même le lion qui geint car il a faim. Mais sur son derrière , Regardez Approchez-vous donc ! Regardez Ces plumes , là ! Oh Ah Oh ! Merveilleuses Oh Ah Oh ! Parures ! Oh Ah Oh ! Douce Oh Ah Oh ! Fine Oh Ah Oh ! Soie ! Oh Ah Oh ! Joie Oh Ah Oh ! Des Oh Ah Oh ! Yeux O Ah O! Oh Ah Oh Ah Oh Ah Oh Ah Jolie parure Pour Les danseuses

vette de FoNClare, L’Écharpe d’Iris © Livre de poche jeunesse, 1990. 6. Entrer en poésie

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L’Araignée

Daniel Brugès , né en

1958, est un passionné d’art. Poète, romancier, peintre, il cherche également à mieux faire connaître l’art, en intervenant dans les écoles (il a lui-même été instituteur) et en organisant de nombreuses manifestations culturelles.

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Retrouvez une présentation de Guillaume Apollinaire.

Repères 2 L’écriture en vers crée une disposition particulière du texte sur la page. En effet, les vers ne remplissent pas l’espace de la page : ils sont entourés de « blanc », qui met en valeur la forme du texte – de la même façon qu’un cadre met en valeur un tableau. 2 Certains poètes vont plus loin et travaillent l’aspect visuel de leur texte. Par exemple, utilisant leur plume un peu comme un pinceau, ils écrivent de telle sorte que les lettres forment un dessin, qui donne à voir ce que dit le poème. Ces poèmes-dessins, qui existent depuis l’Antiquité, sont appelés calligrammes (le poète Guillaume Apollinaire leur a donné ce nom au début du XXe siècle).

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daNiel bruGès, « Araignée », Jouer avec les poètes (anthologie de Jacques Charpentreau), 2002 © Le livre de poche jeunesse, 2010.

Questions sur le texte 1. De qui le poète rapproche-t-il l’araignée ? Pourquoi ? 2. Le poème se termine sur une métaphore (voir glossaire) de la toile d’araignée. Relevez-la et expliquez-la. 3. Pourquoi le dernier mot du poème peut-il surprendre ? 4. Montrez qu’au moment où le lecteur arrive à ce mot, il se retrouve en quelque sorte « emprisonné » dans le texte.

Labourage

Claudette VilliaChantrie (née en 1948) pra-

tique différentes formes d’art : la peinture, la sculpture et la poésie.

J A D I S L E S B O E U F S P I Q U É S D E L’ A I G U I L L O N R U E T N E L E M LAC N E E U R RAH CALT N E IAR I T MAI N T E NAN T O N F O N C EAV E C LE T RAC T E U R NOLLISUDTUOBUAROCNEENRUOTNOSIAM

Rosa Bonheur, Labourage nivernais, 1849, huile sur toile, 134 x 260 cm (Musée d’Orsay, Paris).

Claudette villia-ChaNtrie, « Labourage », Jouer avec les poètes (anthologie de Jacques Charpentreau), 2002 © Le livre de poche jeunesse, 2010.

Questions sur le texte 1. Pourquoi les vers 1 et 3 sont-ils difficiles à lire ? 2. Les vers 2 et 4 sont encore bien plus difficiles à déchiffrer. Quelle est la « clé » qui permet de les décoder ? Indice : « Pour trouver leur sens, trouvez leur sens… » 3. a) Met-on plus de temps à lire le vers 2 ou le vers 3 ? b) Mettez votre réponse en lien avec ce qu’expriment ces vers.

4. a) Cherchez ce que signifie en latin versus, qui a donné en français le nom vers. b) Mettez cela en lien avec le poème.

6. Entrer en poésie

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Textes & Images

4

Le haïku, au fil des saisons Printemps 1

À la surface de l’eau des sillons de soie – pluie de printemps

Été

2

Poursuivie la luciole s’abrite dans un rayon de lune

3

rYÔKaN (1758-1831)

Couvert de papillons l’arbre mort est en fleurs !

Ôshima rYÔta (1718-1787)

Sur la pointe d’une herbe devant l’infini du ciel une fourmi

4

KobaYashi issa (1763-1827)

oZaKi hÔsai (1885-1926)

Automne Ce matin l’automne – dans le miroir le visage de mon père

5

muraKami KiJÔ (1865-1938) 6

Hiroshige Utagawa, Averse soudaine sur Ohashi et Atake, 1857, estampe, 33,5 x 21,8 cm (musée Guimet, Paris)

Dans chaque perle de rosée tremble mon pays natal KobaYashi issa (1763-1827)

Repères 2 Le haïku est un poème traditionnel japonais, de forme très brève : dix-sept syllabes (en japonais) qui forment une seule phrase, répartie en trois vers. Un haïku doit pouvoir être lu en une seule respiration. 2 Le haïku, souvent lié au spectacle de la nature et des saisons, fixe une émotion, une sensation passagères, donne à voir l’infiniment petit ; il surprend en proposant des rapprochements inattendus. Ces haïkus sont issus du recueil Haiku. Anthologie du poème court japonais, trad. Corinne Atlan et Zéno Bianu, 2002 © Éditions Gallimard.

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Hiver 7

Ce trou parfait que je fais en pissant dans la neige à ma porte ! KobaYashi issa (1763-1827)

8

Dans mon bol de fer en guise d’aumône la grêle taNeda saNtÔKa (1882-1940)

Questions sur les textes 1. Observez la longueur des poèmes : qu’ont-ils

en commun ? 2. a) Lisez-les une première fois. Les poètes cherchent-ils à raconter ? à expliquer ? à transmettre une émotion, une image ? b) Mettez cela en relation avec votre réponse à la question précédente.

Haïku 1 3. a) Quelles sont les caractéristiques de la soie ? b) Quelle image cela donne-t-il de la pluie ? 4. Les traducteurs ont prêté attention aux sonorités des mots choisis. Montrez-le en relevant deux allitérations et en les mettant en relation avec ce qui est évoqué dans le poème. Haïku 2 5. L’arbre est-il mort ou en fleurs ? Expliquez. Haïku 3 6. Pourquoi est-il surprenant de chercher à se cacher dans un rayon de lune ? 7. a) Quelle est la particularité d’une luciole ? b) Pourquoi est-il important de le savoir pour comprendre ce poème ? Haïku 4 8. Sur quelle opposition repose ce poème ?

Haïku 5 9. Au sens figuré, l’automne désigne une période de la vie. Laquelle, à votre avis ? 10. Que voit vraiment le poète dans son miroir ? Haïku 6 11. a) Qu’est-ce qu’une « perle de rosée » ? b) Comment un pays (ou un paysage) peut-il y « trembler » ? Expliquez cette image poétique. 12. Quels points communs remarquez-vous avec le haïku 4 ? Haïku 7 13. Qu’est-ce que ce poème a de surprenant ? Donnez au moins trois raisons. 14. Quelle image ce haïku donne-t-il du poète ? Haïku 8 15. Que fait le poète avec son bol ? 16. a) Avec quoi rêverait-il sans doute de le remplir ? b) De quoi se remplit-il ?

Synthèse Dans un haïku, le poète cherche souvent à surprendre le lecteur. Montrez-le en prenant trois exemples (autres que le haïku 7).

Hiroshige Utagawa, Neige de nuit à Kambara, 1833, estampe, 25 x 38 cm (musée Guimet, Paris).

6. Entrer en poésie

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Textes & Images

Qu’est-ce qu’être poète ?

5 1

Hâtez-vous lentement Hâtez-vous1 lentement, et sans perdre courage, Vingt fois sur le métier2 remettez votre ouvrage : Polissez-le sans cesse et le repolissez ; Ajoutez quelquefois, et souvent effacez. NiColas boileau, Art poétique (extrait), 1674.

Nicolas Boileau

(1636-1711) a défini les règles à suivre pour écrire un texte littéraire (et notamment un poème) conforme au goût de son époque. Il s’inspire de la littérature antique, qu’il considère comme étant le modèle à imiter.

1. Dépêchez-vous. 2. Machine utilisée pour fabriquer

des tissus.

2

J’ai vu le menuisier J’ai vu le menuisier Tirer parti du bois. J’ai vu le menuisier Comparer plusieurs planches.

5

J’ai vu le menuisier Caresser la plus belle. J’ai vu le menuisier Approcher le rabot.

10

Eugène Guillevic

(1907-1997) a publié une trentaine de recueils, traduits dans plus de quarante langues. Son écriture se caractérise par une recherche de simplicité.

J’ai vu le menuisier Donner la juste forme. Tu chantais, menuisier En assemblant l’armoire. Je garde ton image Avec l’odeur du bois.

15

Photographie de John Myers.

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Moi, j’assemble des mots Et c’est un peu pareil. euGèNe GuilleviC, « J’ai vu le menuisier » Terre à bonheur, 1952 © Seghers, 2004.

3

5

Je n’invente rien

Christian Da Silva

Mes histoires et mes mots sont les mêmes que les tiens. Simplement, je les assemble de telle sorte qu’ils puissent te surprendre. Si tu ne vois pas tout à fait ce que je vois, ça n’a pas d’importance : l’essentiel est que ton regard invente autre chose, que mes objets, mes arbres, mes herbes ou mes étangs deviennent les tiens.

(1937-1994) a milité pour que la poésie contemporaine soit étudiée dans le milieu scolaire. Poète, il a revendiqué « une manière de vivre la poésie dans le quotidien ».

ChristiaN da silva, Pour que le soir te prenne par la main (extrait de la préface), 1989 © Cheyne Éditeur, 1998.

4

Jean-Pierre Siméon

(né en 1950), s’adonne à l’écriture sous toutes ses formes : poésie, théâtre, romans pour la jeunesse. Il est aujourd’hui directeur artistique du « Printemps des poètes », association qui a pour rôle de mieux faire connaître la poésie.

5

10

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La poésie c’est comme les lunettes On m’a souvent demandé : la poésie, à quoi ça sert ? Avec l’air de dire, sourire en coin : « Mon pauvre Monsieur, ne vous donnez pas tant de mal, avec la télévision, le cinéma, le foot et le loto, on a bien ce qu’il nous faut ! » […] Aujourd’hui, je sais : la poésie, c’est comme les lunettes. C’est pour mieux voir. Parce que nos yeux ne savent plus, ils sont fatigués, usés. Croyez-moi, tous ces gens autour de vous, ils ont les yeux ouverts et pourtant petit à petit, sans s’en rendre compte, ils deviennent aveugles. Il n’y a qu’une solution pour les sauver : la poésie. C’est le remède miracle : un poème et les yeux sont neufs. Comme ceux des enfants. À propos des enfants d’ailleurs, j’ai aussi un conseil à donner : les vitamines A, B, C, D, ça ne suffit pas. Si on ne veut pas qu’en grandissant ils perdent leurs yeux magiques, il faut leur administrer un poème par jour. Au moins. JeaN-Pierre simÉoN, La Nuit respire (extrait de la préface), 1991 © Cheyne Éditeur.

6. Entrer en poésie

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5

Henriette Major

(1933-2006) est une figure importante de la littérature pour la jeunesse au Québec. Elle a écrit plus d’une centaine de livres pour la jeunesse ainsi que de nombreux manuels scolaires. Elle est également dramaturge, journaliste et scénariste pour la télévision.

5

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20

À quoi ça sert, un poème ? À quoi ça sert, un poème ? Ça sert à jouer des mots comme on joue de la guitare, de la flûte ou du piano. Ça sert à faire savoir qu’on est gai ou qu’on est triste, ou bien d’humeur fantaisiste. Ça remplace quelques larmes, ça fait rire ou ça désarme. Ça sert à parler de soi, ou bien de n’importe quoi. C’est un voyage intérieur, un moyen d’ouvrir son cœur. À quoi ça sert, un poème ? Au fond, ça ne sert à rien, mais ça rend la vie plus belle, comme un tour de magicien, un sourire, un arc-en-ciel. À quoi ça sert, un poème ? Ça sert à dire « Je t’aime ». heNriette maJor, « À quoi ça sert un poème ? », J’aime les poèmes, 2002 © Éditions Hurtubise.

Questions sur les textes Le travail du poète Texte 1 1. Quelle image Boileau donne-t-il du travail du poète ? 2. Selon Boileau, un bon poème peut-il être écrit rapidement, sous le coup de l’inspiration ? Justifiez. Texte 2 3. Le menuisier aime-t-il son travail ? Justifiez par une citation du texte. 4. Pourquoi peut-on dire que la dernière strophe permet de comprendre le sens du poème ? 5. Quel serait, pour le poète, l’équivalent des planches pour le menuisier ? Et de l’armoire ? Texte 3 6. a) Selon C. Da Silva, quels mots le poète utiliset-il ? b) En quoi consiste son travail ? c) À quel autre texte cela vous fait-il penser ? Justifiez.

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Textes 1 à 3 7. Le mot poésie vient du verbe grec poïein, qui signifiait « faire, fabriquer ». En quoi ces textes donnent-ils une définition étymologique de la poésie ?

Le rôle du poète Texte 4 8. Expliquez le sens de la phrase entre guillemets. Pourquoi les activités évoquées rendraient-elles le travail du poète inutile ? 9. Selon J.-P. Siméon, certaines personnes « deviennent aveugles » (l. 8). Expliquez le sens de cette image. Textes 3 à 5 10. Résumez les rôles qui sont donnés à la poésie ou au poète.

Histoire des arts

« Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or* » Comment l’artiste peut-il rendre poétiques des objets insignifiants, banals ?

1

Le cageot

À mi-chemin de la cage au cachot, la langue française a cageot, simple caissette à claire-voie1 vouée2 au transport de ces fruits qui de la moindre suffocation font à coup sûr une maladie. Agencé3 de façon qu’au terme4 de son usage il puisse être brisé sans effort, il ne sert pas deux fois. Ainsi dure-t-il moins encore que les denrées5 fondantes ou nuageuses qu’il enferme. À tous les coins de rues qui aboutissent aux halles, il luit encore de l’éclat sans vanité6 du bois blanc. Tout neuf encore, et légèrement ahuri d’être dans une pose maladroite à la voirie7 jeté sans retour, cet objet est en somme des plus sympathiques – sur le sort duquel il convient toutefois de ne s’appesantir longuement. FraNCis PoNGe, Le Parti pris des choses, 1942 © Éditions Gallimard.

1. Qui laisse passer le jour. 2. Qui sert à. 3. Construit. 4. À la fin.

5. Les produits, la nourriture. 6. Prétention. 7. Dans la rue.

2 Pablo Picasso, Tête de taureau, 1942, selle en cuir et guidon en métal, 33,5 x 43,5 x 19 cm (musée Picasso, Paris).

3

Susie MacMurray, Frailties, A Mixture of Frailties 2004, 1 400 gants de ménage sur un mannequin de tailleur, 185 x 325 cm (diamètre).

* Charles Baudelaire, projet d’épilogue pour la 2e édition des Fleurs du Mal, 1861. 6. Entrer en poésie

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4 L’artiste Hema Upadhyay pose à côté de sa réalisation Think Left, Think Right, Think Low, Think Tight, dans le cadre de l’exposition « Paris, Dehli, Bombay » (Centre Pompidou, Paris, 2011).

Valérie Guilbert, Le Reclus, technique mixte sur bois, 42 x 42 cm, 2004.

Éclairage 2 Pour créer une œuvre d’art, il n’y a pas forcément besoin de matières nobles ou rares. L’artiste peut faire naître de la poésie, de l’émotion, à partir de ce qui est à première vue insignifiant, banal, usé, voire laid. Ce qui compte, ce n’est pas la matière (même si l’on peut aimer les belles matières, les jolis mots) : c’est avant tout ce que l’on fait de cette matière. Un mot banal peut devenir poétique si l’artiste l’assemble à d’autres mots avec lesquels il résonne ; la rouille d’un vieux morceau de fer peut devenir belle une fois assemblée avec d’autres couleurs.

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5

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Jean Tinguely, MétaII, construcharmonie II tion en acier avec éléments mécaniques, objets et instruments de musique, 1979 (musée Jean Tinguely, Suisse).

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Retrouvez des vidéos permettant de mieux comprendre les œuvres de Jean Tinguely et Susie MacMurray.

Questions Doc. 1 : 1. Qu’est-ce que ce poème a d’original ? Observez sa forme (la manière dont il est écrit) et son sujet (ce dont il parle). 2. « À mi-chemin de la cage au cachot ». Comment comprenez-vous ce complément circonstanciel ? Doc. 2 à 6 : 3. Observez les documents et lisez les légendes. a) Avec quels types de matériaux sont fabriquées ces œuvres d’art ? b) Quel point commun y a-t-il avec le doc. 1 ? Doc. 2 : 4. a) Que représente cette sculpture ? b) À partir de quel moyen de transport est-elle construite ? c) Quels sont les deux éléments de cet objet que l’artiste a réutilisés ? Doc. 3 : 5. Quelles oppositions constatez-vous entre le vêtement réalisé et ce avec quoi il est confectionné ? 6. a) À quel célèbre personnage de contes de fées pourrait faire penser cette robe ? Justifiez votre réponse. b) À quel personnage du conte pourrait alors correspondre l’artiste ? Justifiez. 7. Pour aller plus loin : Pourquoi peut-on dire que cette œuvre critique ce que doit être une femme « parfaite » selon notre société ? Doc. 4 : 8. a) Qu’est-ce qu’un bidonville ? b) Comparez les matériaux utilisés pour construire un bidonville et ceux utilisés pour réaliser cette œuvre. Que remarquez-vous ?

9. Le bidonville est représenté en miniature, comme une maquette. Comment l’artiste parvient-elle néanmoins à plonger le spectateur au cœur du bidonville ? Observez la disposition de l’œuvre. 10. Selon vous, quel message l’artiste veut-elle faire passer ? Doc. 5 : 11. Quels matériaux et objets reconnaissez-vous sur cette œuvre ? 12. a) Qu’est-ce qu’un « reclus » ? b) Quels liens y a-t-il entre le titre et l’œuvre ? Observez très attentivement l’image et trouvez-en deux. Doc. 6 : 13. a) Avec quoi cette œuvre est-elle construite ? b) Selon vous, est-elle de petite ou de grande taille ? Justifiez par un élément de l’image. 14. Cette œuvre est reliée au courant électrique. À votre avis, que se passe-t-il quand on appuie sur l’interrupteur ? Vérifiez vos hypothèses en regardant la vidéo sur la version numérique de cette page. 15. Quelles sont les principales différences entre cette œuvre et celles des doc. 2 à 5 ? 16. Doc. 1 à 6 : a) Quelles sont les œuvres qui représentent quelque chose ? b) Pour vous, est-il important qu’une œuvre d’art représente quelque chose ? Pourquoi ?

6. Entrer en poésie

151

Synthèse

La poésie se caractérise par une forme d’écriture particulière. La poésie classique est écrite sous forme de vers comportant un nombre de syllabes régulier (octosyllabes, alexandrins, etc). Ces vers riment entre eux selon des schémas précis : les rimes peuvent être suivies, croisées ou embrassées. D’autres règles viennent s’ajouter : une structure précise (par exemple pour le sonnet ou le haïku), l’alternance des rimes masculines et féminines, etc. À partir du XIXe siècle, la plupart des poètes se libèrent de ces règles et se concentrent sur d’autres aspects du genre poétique : 2  la dimension musicale : le poète crée des échos sonores (par les rimes, les allitérations, les assonances, les sons proches) et joue sur le rythme des vers. Pendant longtemps la poésie était d’ailleurs chantée et accompagnée de musique. 2 l’aspect visuel : certains poètes jouent par exemple avec le sens de lecture, la manière d’écrire les mots, ou créent des poèmes-dessins appelés « calligrammes ». De même que l’intérêt d’une sculpture ne dépend pas des matières utilisées (or fin ou vieilles pièces rouillées), la beauté et la profondeur d’un poème ne dépendent pas des mots utilisés (rares ou banals) ni d’ailleurs du sujet. Ce qui fait qu’un poème touche, bouleverse, fait rire ou rêver, c’est le travail du poète, qui associe des mots qui n’ont pas l’habitude de l’être pour créer des images nouvelles, pour exprimer d’une manière originale un sentiment, une émotion, pour proposer une manière nouvelle de voir le monde.

À lire et à voir Textes choisis par aNNe de berraNGer et PhiliPPe bouCheY

Poèmes et poèmes, les plus belles poésies de la langue française

© Éd. Flammarion Jeunesse, 2012 (réédition). Huit thèmes (révolte, amour, nature, etc.) pour découvrir la poésie française du Moyen Âge à nos jours.

La collection « Album DADA » © Éd. Mango Jeunesse.

Réunis par JeaN-marie heNrY

Tour de terre en poésie, anthologie multilingue de poèmes du monde © Éd. Rue

du Monde, 2003.

Voyagez à travers le monde et dans toutes les langues grâce à ce beau recueil où l’on découvre 50 poèmes écrits en italien, en polonais, en arabe… et traduits en français.

présente des poètes français à travers leurs textes, accompagnés d’illustrations variées (collages, photographies, etc.) ; elle permet de découvrir également la poésie d’autres régions du monde : La Poésie algérienne, antillaise, etc. La Poésie antillaise berNard Friot

JaCques roubaud

Les Animaux de tout le monde © Éd. Seghers Jeunesse, 2004

«  y a beaucoup d’animaux des longs « Il des courts des gras des beaux. À chacun poème », déclare Jacques je donne un poème Roubaud…

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D’autres propositions à découvrir.

Presque poèmes – écriture poétique © Éd. De La Martinière Jeunesse, 2005

Bernard Friot propose un cahier d’activités et un cédérom pour devenir poète à son tour en créant ses propres textes à l’aide de l’outil informatique. Il écrit également pour les poètes gourmands ce recueil plein d’humour : La Bouche pleine, Poèmes pressés, 2008. Alors, laissez-vous tenter, goûtez au plaisir des mots !

Lexique 3 Remettre en forme un sonnet

1 Connaître le vocabulaire de la poésie Retrouvez dans le carré ci-dessous les mots correspondant aux définitions. a) Genre littéraire étudié dans ce chapitre. b) Elles peuvent être embrassées, croisées ou suivies. c) Répétition d’un son-voyelle. d) Répétition d’un son-consonne. e) Poème-dessin. f) Petit poème japonais. g) « Ligne » en poésie. h) Groupement de vers. U

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2 Approfondir la question du -e muet et travailler le vocabulaire de la poésie 1. Recopiez cette strophe et observez les -e en fin de mots. Soulignez-les s’ils se prononcent, et barrez-les s’ils ne se prononcent pas. La lune était sereine et jouait sur les flots. La fenêtre enfin libre est ouverte à la brise, La sultane regarde, et la mer qui se brise, Là-bas, d’un flot d’argent brode les noirs îlots.

viCtor huGo, « Claire de lune », Les Orientales, 1829.

2. Combien les vers ont-ils de syllabes ? … . Ce sont donc des … . 3. Combien de vers comptez-vous ? … . Cette strophe est donc un … . 4. (Disposition des rimes) Dans cette strophe, les rimes sont … . 5. Pour aller plus loin : Identifiez la rime masculine et la rime féminine.

1. Écrivez la définition d’un sonnet. 2. Le texte suivant est un sonnet, dont tous les vers se sont collés les uns à la suite des autres. Recopiez le texte de manière à faire réapparaître le sonnet de Banville. N’oubliez pas les majuscules en début de vers. Les vers sont des alexandrins. Les rimes sont embrassées, puis à nouveau embrassées, puis suivies, et enfin croisées. Lorsque ma sœur et moi, dans les forêts profondes, nous avions déchiré nos pieds sur les cailloux, en nous baisant au front tu nous appelais fous, après avoir maudit nos courses vagabondes. Puis, comme un vent d’été confond les fraîches ondes de deux petits ruisseaux sur un lit calme et doux, lorsque tu nous tenais tous deux sur tes genoux, tu mêlais en riant nos chevelures blondes. Et pendant bien longtemps nous restions là blottis, heureux, et tu disais parfois : Ô chers petits. Un jour vous serez grands, et moi je serai vieille ! Les jours se sont enfuis, d’un vol mystérieux, mais toujours la jeunesse éclatante et vermeille fleurit dans ton sourire et brille dans tes yeux. thÉodore de baNville, Roses de Noël, 1878.

4 Retrouvez les rimes d’un poème Complétez les vers suivants par les rimes qui conviennent. Les vers sont des alexandrins. … enchanteresse … orageux … opéra … jeux … s’empresse … plaira. Jeanne et Georges sont là. Le noir ciel … Devient rose, et répand l’aurore surHuleurs …; Victor go ave c Georges Ô beaux jours ! Le printempsetauprès Jeanne.de moi … ; Tout verdit ; la forêt est une … ; L’horizon change, ainsi qu’un décor d’ … ; Appelez ce doux mois du nom qu’il vous … .

viCtor huGo, « Georges et Jeanne », L’Art d’être grand-père, 1877.

6. Entrer en poésie

153

Expression écrite et orale Expression écrite 1 Comprendre le fonctionnement d’un poème et écrire sur le même modèle Manoir secret Lorsque j’étais enfant FanTômes et sorcières Scièrent Dans un secret manoir Noir Le toit d’une cage où JouAient de cruels reptiles D’îles.

GÉrard le GouiC, Jouer avec les poètes (anthologie de Jacques Charpentreau) © Le livre de poche jeunesse, 2010.

1. Quel est le secret de fabrication de ce poème ? 2. À votre tour, écrivez un poème sur le même modèle.

2 Écrire en prêtant attention à la longueur des vers. Poème élastique Je t’écris un poème qui va grandir, s’allonger d’un pied1 à chaque vers tracé sans plus jamais s’arrêter jusqu’à remplir tout l’Univers… (veux-tu m’aider à le rétrécir ?) * * * * * * * * * * * * * * *

Carl NoraC, Jouer avec les poètes (anthologie de Jacques Charpentreau) © Le livre de poche jeunesse, 2010.

1. Une syllabe.

la première évoquera la douceur de l’été, la seconde décrira la violence d’un orage qui éclate tout à coup. 1. Commencez par vous constituer un « réservoir de mots » correspondant à chacun des thèmes : des mots aux sonorités douces pour la première strophe, et des mots aux sonorités plus rudes, plus brutales, pour la seconde. 2. Rédigez le poème. 3. Lisez-le à voix haute devant la classe, en prenant soin de bien faire entendre la différence dans la « musique des mots » de chacune des strophes.

4 Écrire un poème humoristique comportant des assonances et des allitérations La mouche qui louche Chaque fois que la mouche qui louche Veut se poser au plafond Elle s’y cogne le front Et prend du plâtre plein la bouche. Moralité Pauvres mouches qui louchez Posez-vous sur le plancher.

JeaN oriZet, Poèmes cueillis dans la prairie, 1978 © Le Cherche-Midi éditeur.

1. Quel jeu sur les sonorités remarquez-vous dans le titre du poème ? 2. a) Un son-consonne est répété huit fois dans le poème. Lequel ? b) Comment appelle-t-on ce type de répétition ? c) Expliquez pourquoi le poète a choisi de répéter ce son, en relisant ce qui arrive à la mouche, v. 4. 3. Choisissez à votre tour un animal, et inventez un titre à la manière de Jean Orizet. 4. Écrivez un petit poème humoristique à partir de votre titre. Vous pouvez le faire suivre d’une moralité. 5. Retravaillez votre texte et modifiez certains mots, pour créer une allitération ou une assonance sur le plus de mots possible.

5 Écrire des haïkus sur les saisons

1. Comptez le nombre de syllabes du premier vers, du deuxième, du troisième, etc. Que remarquez-vous ? 2. Écrivez la suite du poème, en répondant « oui » à la question posée entre parenthèses.

Écrivez des haïkus évoquant les saisons de l’année. Pour cela, notez pour chaque saison quelles images, odeurs, émotions vous viennent à l’esprit. À partir de ce que vous avez noté, écrivez au moins deux haïkus par saison.

3 Écrire en prêtant attention à la musique des mots

N’oubliez pas que souvent le haïku surprend le lecteur, par exemple par un rapprochement inhabituel, et que le poème doit pouvoir être dit en une seule respiration.

Vous écrirez un poème comportant deux strophes :

154

6 Écrire des haïkus sur les cinq sens Écrivez cinq haïkus, un pour chaque sens : la vue (une couleur, une lumière, un paysage, etc.), l’ouïe (un son, un bruit), l’odorat, le toucher (doux, rugueux, froid, piquant, etc.), le goût (un plat, une saveur). Vos haïkus ne devront pas comporter de verbe conjugué.

7 Définir le rôle de la poésie à l’aide d’une comparaison « La poésie, c’est comme les lunettes », écrit J.-P. Siméon. À votre tour, comparez la poésie à quelque chose (objet, aliment, élément naturel, etc.), pour mieux faire comprendre son rôle. Votre texte fera quatre lignes au moins.

8 Définir la poésie Exercice à faire en fin de séquence. Au tout début de la séquence, vous avez répondu à la question : « Qu’est-ce que c’est, pour vous, la poésie ? » Répondez-y à nouveau, maintenant que vous avez étudié ce chapitre. Proposez une réponse complète, qui montre que vous avez progressé dans votre connaissance de la poésie. Rédigez un texte littéraire, agréable à lire. Pour rythmer votre texte, vous pouvez par exemple commencer toutes vos phrases par « La poésie ».

Expression orale 9 Travailler la diction Le tapissier et le pâtissier

Un pâtissier faisait de la pâtisserie, Son voisin tapissier de la tapisserie. Lorsque le pâtissier fait de la pâtisserie, Sa pâtissière fait de la tapisserie. Quand le tapissier vaque à sa tapisserie, Sa tapissière cuit de la pâtisserie. Aussi retrouve-t-on des clous de tapissier Dans la pâtisserie du voisin pâtissier. Aussi retrouve-t-on des choux du pâtissier Sur la tapisserie du voisin tapissier. Et comme leurs moitiés sabotent leurs métiers, Leur industrie et leur commerce en pâtissaient. Moralité Pâtissier, pâtissez ! Tapissez, tapissiers !

À chacun son métier ! À chacun sa moitié !

berNard lorraiNe, Jouer avec les poètes (anthologie de Jacques Charpentreau) © Le livre de poche jeunesse, 2010.

1. a) Relevez dans la première strophe les mots de la famille de « pâtissier ». b) Le verbe « pâtissaient », v. 12, fait-il partie de cette famille ? Justifiez. c) Trouvez d’autres mots de la famille de « pâtissier » qui ne sont pas dans ce poème. 2. Pourquoi ce poème est-il amusant ? 3. Entraînez-vous à le dire sans vous tromper, en prenant soin de bien articuler. 4. Dites-le de manière expressive (en mettant le ton), tout en continuant bien sûr à bien articuler. 5. Dites-le le plus rapidement possible, mais toujours de manière expressive et en articulant bien. 6. Mettez-vous par groupes de trois : l’un lit tous les mots de la famille de « tapissier », un autre tous les mots de la famille de « pâtissier » et le troisième lit tout le reste. Entraînez-vous à dire ce poème à trois, le plus vite possible, sans vous tromper, en articulant bien et en mettant le ton.

10 Lire un haïku Choisissez trois haïkus parmi ceux que vous avez écrits et lisez-les à la classe. Lisez assez lentement pour que les mots aient le temps de « résonner », mais n’oubliez pas qu’un haïku doit être lu en une seule respiration. Prenez donc une grande inspiration avant de commencer à lire.

11 Réciter un poème 1. Feuilletez les recueils suggérés dans la liste de lecture (p. 152), ceux qui se trouvent au CDI de votre collège, dans la médiathèque de votre ville, et choisissez le poème que vous préférez. 2. Lisez-le plusieurs fois pour bien en comprendre le sens, et apprenez-le par cœur. 3. Entraînez-vous à le dire de manière à faire ressortir les échos sonores, les jeux de rythmes, les émotions exprimées. 4. Préparez une très courte présentation : Qui est l’auteur du poème ? À quelle époque a-t-il été écrit ? De quoi parle-t-il ? Mais aussi et surtout : Pourquoi l’avez-vous choisi ? 5. Présentez-le devant la classe et récitez-le.

6. Entrer en poésie

155

Évaluations

Le Lombric Conseils à un jeune poète de douze ans. Dans la nuit parfumée aux herbes de Provence, Le lombric se réveille et bâille sous le sol, Étirant ses anneaux au sein des mottes molles Il les mâche, digère et fore1 avec conscience. 5

10

Il travaille, il laboure en vrai lombric de France Comme, avant lui, ses père et grand-père ; son rôle, Il le connaît. Il meurt. La terre prend l’obole2 De son corps. Aérée, elle reprend confiance. Le poète, vois-tu, est comme un ver de terre Il laboure les mots, qui sont comme un grand champ Où les hommes récoltent les denrées3 langagières ;

1. Creuse. 2. Offrande. 3. Aliments destinés à être vendus.

Mais la terre s’épuise à l’effort incessant ! Sans le poète lombric et l’air qu’il lui apporte Le monde étoufferait sous les paroles mortes. JaCques roubaud, Les Animaux de tout le monde, Seghers, 1983.

b Giuseppe Arcimboldo, Allégorie de la Terre, XVIe siècle, huile sur cuivre (collection privée).

156

Questions La structure du poème 1. a) De combien de syllabes les vers sont-ils composés ? b) Nommez le type de vers utilisé. 2. a) Nommez les types de strophes utilisés. b) Comment s’appelle ce type de poème ? 3. Recopiez et complétez la phrase suivante. « Les rimes sont … dans les deux premières strophes, puis on trouve des rimes … et enfin une rime … . »

Ver de terre et vers de poète 4. Qui est le sujet principal des deux premières strophes ? 5. a) Quel pronom apparaît au vers 9 ? b) Qui désigne-t-il ?

6. En quoi ce vers 9 est-il une étape importante dans le poème ? 7. a) Quel rôle le lombric joue-t-il dans la terre ? b) Son travail se remarque-t-il facilement ? Justifiez votre réponse par deux arguments. Conseil : demandez-vous où et quand travaille le lombric. 8. En quoi le rôle du poète est-il comparable à celui du lombric ? 9. Selon Jacques Roubaud, à quoi ressemblerait le monde s’il n’y avait pas de poètes ? 10. À quel texte vu dans ce chapitre ce poème vous fait-il penser ? Pourquoi ?

Lecture d’image 1. Comparez ce tableau au poème et trouvez au moins un point commun. 2. Qu’est-ce que ce portrait a de particulier ? 3. Comparez cette œuvre à celles étudiées dans le dossier d’Histoire des Arts. Trouvez au moins un point commun et une différence.

Expression écrite Écrivez un poème de deux strophes, dans lequel vous comparerez le poète à un animal (autre que le lombric). – Dans la première strophe, vous évoquerez l’animal que vous avez choisi (de quel animal il s’agit, ce qu’il fait, etc.). – Dans la seconde, vous rapprocherez cet animal du poète, en expliquant pourquoi ils se ressemblent.

Socle commun de compétences C1

• Lire : adapter son mode de lecture à la nature poétique du texte ; manifester sa compréhension d’un poème en complétant les rimes (ex. 4 p. 153), en reprenant le même schéma (ex. 1 et 2 p. 154). • Écrire des poèmes selon des contraintes précises (ex. 1 à 6 p. 154).

C5

• Avoir des connaissances et des repères sur les caractéristiques de la poésie, sur le vocabulaire d’analyse de la poésie (Repères et ex. 1 à 3 p. 153). • Situer dans le temps : établir des liens entre un poème et une image, entre la poésie et d’autres formes d’art (Histoire des arts ; Évaluations). • Lire et pratiquer différents langages : écrire des textes à visée littéraire (ex. 3 à 8 p. 154-155). • Faire preuve de sensibilité, de curiosité : être sensible à des textes poétiques variés ; faire preuve de curiosité pour des poèmes de formes, d’époques et d’origines diverses, pour l’art contemporain et l’art abstrait (Histoire des arts).

C7

Faire preuve d’initiative : manifester curiosité et créativité.

6. Entrer en poésie

157

7

« Je me sers d’animaux pour instruire les hommes. » (Jean de La Fontaine) ✔ Connaître les caractéristiques des fables. ✔ Comprendre que La Fontaine s’inspire d’auteurs antiques et inspire à son tour des auteurs d’aujourd’hui.

Textes et images 1. Qu’est-ce qu’une fable ? (« La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le Bœuf » ; 160 « Le Laboureur et ses Enfants ») Connaître les principales caractéristiques de la fable. 2. Les personnages de la fable (« La Cigale et la Fourmi ») Étudier le caractère symbolique des personnages.

162

3. Les origines de la fable (« Le Renard et la Cigogne » par Ésope, Phèdre et La Fontaine) 164 Découvrir les origines de la fable et comprendre ce que La Fontaine a apporté à ce genre. 4. La modernité de la fable (« Le Loup et le Chien » et les réécritures de Senghor et Sadji et de Maxime-Léry) Découvrir des réécritures modernes de fables.

Histoire des arts

167

170

Les animaux dans les campagnes Comprendre pourquoi des animaux apparaissent si souvent dans les campagnes de publicité et de sensibilisation.

Synthèse et propositions de lecture

172

Lexique

173

Expression écrite et orale

174

Évaluations et socle commun

176

La Fontaine, « Le Corbeau et le Renard »

B. Rabier, « Le Renard et le Corbeau »

Compléments sur lelivrescolaire.fr 2 Des vidéos INA et d’autres liens pour approfondir le chapitre 2 Des exercices et des propositions de lecture supplémentaires

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0 ANTIQUITÉ

Ésope (VII-VIe siècle av. J.-C.)

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1800 2000

XVI e-XVIII e

XIX-XXI e

Jean de La Fontaine (1621-1695)

Phèdre (14 av. J.-C.-50 ap. J.-C.)

Benjamin Rabier (1864-1939) Félix Lorioux (1872-1964) Maxime-Léry (1888-1966) Léopold Sédar Senghor (1906-2001) Abdoulaye Sadji (1910- 1961)

E. Phosty, illustration pour l’imagerie Pellerin à Épinal, vers 1900.

Lecture d’image 1. Qu’est-ce qu’une fable ? Souvenez-vous des fables que vous avez lues ou apprises à l’école primaire. 2. a) Résumez cette célèbre fable en quelques mots. b) Quelle image correspond au début du texte ? 3. a) Quel objet permet de reconnaître facilement la Cigale sur les différentes images ? b) Quel rapport cet objet a-t-il avec l’histoire ? 4. a) En quoi la manière dont sont dessinées la Cigale et la Fourmi est-elle surprenante ? b) Comparez le personnage de la Cigale sur les trois images du haut : qu’y a-t-il d’encore plus surprenant ? c) Qu’a voulu montrer le dessinateur à votre avis ? 7. « Je me sers d’animaux pour instruire les hommes. » (Jean de La Fontaine)

159

Textes & Images

Qu’est-ce qu’une fable ?

1

La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le Bœuf

5

Jean de La Fontaine

(1621-1695) est le plus connu des fabulistes français. Il a écrit environ 240 fables, souvent inspirées de fables grecques et latines, et parfois inventées de toutes pièces.

10

Une Grenouille vit un Bœuf Qui lui sembla de belle taille. Elle qui n’était pas grosse en tout comme un œuf1, Envieuse, s’étend, et s’enfle, et se travaille2, Pour égaler l’animal en grosseur, Disant : « Regardez bien, ma sœur3 ; Est-ce assez ? dites-moi : n’y suis-je point encore ? – Nenni4. – M’y voici donc ? – Point du tout. – M’y voilà ? – Vous n’en approchez point. » La chétive pécore5 S’enfla si bien qu’elle creva. Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages : Tout bourgeois6 veut bâtir comme les grands seigneurs, Tout petit prince a des ambassadeurs, Tout marquis7 veut avoir des pages8. JeaN de la FoNtaiNe, Fables, I, 3, 1668.

1. Pas plus grosse qu’un œuf.

4. Non.

2. Se torture.

5. Bête stupide.

3. Elle s’adresse à une autre grenouille.

6. Dans la société de l’époque, un bourgeois est moins puissant qu’un

seigneur. 7. Petit seigneur. 8. Jeunes nobles au service des grands seigneurs (rois et princes).

Les Fables de La Fontaine, spectacle mis en scène par Robert Wilson, Théâtre de la Comédie-Française, Paris, 2004.

1. a) À quoi reconnaît-on le Bœuf ? b) Qu’est-ce que ce Bœuf a de particulier ? c) Sa silhouette correspond-elle à la manière dont il est décrit dans la fable ? 2. a) Quel objet représente la Grenouille ? b) Pourquoi est-ce un choix intéressant de représenter le personnage de cette manière ? 3. a) Le Bœuf s’intéresse-t-il à ce que fait la Grenouille ? Qu’est-ce qui le montre ? b) En quoi cela correspond-il à la fable de La Fontaine ? Pour aller plus loin : 1. Que peut symboliser la couleur rouge vif derrière les personnages ? 2. Allez à la page 145. Que remarquez-vous ?

160

Le Laboureur et ses Enfants

9. C’est sur le travail que l’on

peut le plus compter. 10. Évitez. 11. Notre famille. 12. Dès la fin du mois d’août, c’est-à-dire dès la fin des moissons.

Travaillez, prenez de la peine : C’est le fonds qui manque le moins9.

5

Repères 2 « L’histoire, encor que mensongère, Contient des vérités qui servent de leçons. » (La Fontaine, dédicace « À Monseigneur le Dauphin »). 2 Une fable est une petite histoire imaginaire qui a pour but de faire réfléchir le lecteur. La fable comporte donc une morale (c’est-à-dire une leçon ou un conseil) qui se trouve souvent après le récit, mais parfois avant. Dans certaines fables, la morale n’est pas exprimée : c’est alors au lecteur de la trouver.

10

15

Un riche Laboureur, sentant sa mort prochaine, Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins. « Gardez-vous10, leur dit-il, de vendre l’héritage Que nous ont laissé nos parents11. Un trésor est caché dedans. Je ne sais pas l’endroit ; mais un peu de courage Vous le fera trouver, vous en viendrez à bout. Remuez votre champ dès qu’on aura fait l’août12. Creusez, fouiller, bêchez ; ne laissez nulle place Où la main ne passe et repasse. » Le père mort, les fils vous retournent le champ Deçà, delà, partout ; si bien qu’au bout de l’an Il en rapporta davantage. D’argent, point de caché. Mais le père fut sage De leur montrer avant sa mort Que le travail est un trésor. JeaN de la FoNtaiNe, Fables, V, 9, 1668.

Questions sur les textes « La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le Bœuf » 1. Quelle est la principale différence entre la Grenouille et le Bœuf ? Justifiez en citant le texte. 2. a) Que veut faire la Grenouille ? Pourquoi estce ridicule ? b) Dans la deuxième phrase, relevez l’adjectif exprimant la raison qui la pousse à agir, et proposez un synonyme de cet adjectif. 3. La Grenouille parvient-elle à ce qu’elle voulait ? Expliquez. 4. a) Quel lien y a-t-il entre la Grenouille et les personnes évoquées dans les trois derniers vers ? b) De quel défaut La Fontaine se moque-t-il dans cette fable ?

« Le Laboureur et ses Enfants »

7. Les enfants obéissent-ils à leur père ? Pourquoi ? 8. Peut-on dire que le laboureur ment à ses enfants ? Expliquez. 9. Quels sont les points communs entre les deux premiers vers et le dernier ?

Les caractéristiques des fables de La Fontaine 10. a) Dans quel ordre la morale (la leçon) et le récit sont-ils présentés dans la première fable ? Et dans la deuxième ? b) Que remarquez-vous ? 11. a) À quel temps les morales des fables sont-elles écrites ? b) Quelle est la valeur de ce temps ? 12. Quelle différence remarquez-vous entre les personnages de la première fable et ceux de la seconde ?

5. Pourquoi le laboureur veut-il parler à ses enfants ? 6. Quelles sont les deux recommandations qu’il leur fait ? 7. « Je me sers d’animaux pour instruire les hommes. » (Jean de La Fontaine)

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Textes & Images

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Les personnages de la fable La Cigale et la Fourmi

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Illustration de Félix Lorioux pour la couverture d’un album (1921-22).

1. Comparez les deux illustrations. a) Quels points communs et quelles différences remarquez-vous ? b) Laquelle vous semble la plus proche de la fable ? Justifiez. 2. Sur l’illustration page de droite, comparez les vêtements des deux femmes. Comment font-ils comprendre le caractère des personnages ? 3. Quelle illustration préférez-vous ? Pourquoi ?

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La Cigale, ayant chanté Tout l’été, Se trouva fort dépourvue Quand la bise1 fut venue : Pas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau. Elle alla crier famine Chez la Fourmi sa voisine, La priant de lui prêter Quelque grain pour subsister2 Jusqu’à la saison nouvelle. « Je vous paierai, lui dit-elle, Avant l’août, foi3 d’animal, Intérêt et principal4. » La Fourmi n’est pas prêteuse : C’est là son moindre5 défaut. « Que faisiez-vous au temps chaud ? Dit-elle à cette emprunteuse. – Nuit et jour à tout venant6 Je chantais, ne vous déplaise. – Vous chantiez ? j’en suis fort aise. Eh bien ! dansez maintenant. » JeaN de la FoNtaiNe, Fables, I, 1, 1668.

1. Vent froid d’hiver. 2. Survivre. 3. Parole. 4. Les intérêts (somme que l’on paie pour pouvoir emprunter) plus ce que vous m’avez prêté. 5. Plus petit. 6. À toute occasion.

Questions sur le texte La progression du récit 1. À quelle saison l’histoire se déroule-t-elle ? Justifiez votre réponse. 2. a) Dans quelle situation la Cigale se trouvet-elle au début du récit ? b) Pourquoi ? 3. a) Que demande-t-elle à la Fourmi ? b) Sur quel ton lui répond celle-ci ? c) Pourquoi lui suggèret-elle de « danser » à votre avis ? 4. Comparez le début et la fin de la fable. La situation de la Cigale a-t-elle changé ?

Des personnages symboliques 5. Relevez un détail du texte qui montre que la Cigale est bien un animal. 6. Qu’est-ce qui indique que les personnages se comportent aussi comme des humains ? 7. Imaginez que l’hiver pour ces deux insectes soit

le conseil de classe de fin d’année pour deux collégiens. À quel type d’élève correspondrait la Fourmi ? et la Cigale ? 8. a) Quel défaut représente la Cigale ? b) Quelle qualité représente la Fourmi ?

La morale 9. La morale de cette fable est-elle clairement exprimée ? Si c’est le cas, recopiez-la ; sinon, rédigez-la avec vos propres mots. 10. La Fourmi a-t-elle aussi des défauts ? Justifiez en citant le texte. 11. a) Quel est finalement le personnage que La Fontaine rend le plus sympathique ? b) En quoi estce étonnant ? 12. À votre avis, La Fontaine, qui avait pour métier d’être poète, était-il plutôt considéré comme une Cigale ou comme une Fourmi ?

Repères 2 « Tout parle en mon ouvrage, et même les poissons […] Je me sers d’animaux pour instruire les hommes. » (La Fontaine, dédicace « À Monseigneur le Dauphin »). 2 Les personnages des fables sont parfois des humains (par exemple dans « Le Laboureur et ses Enfants ») mais le plus souvent il s’agit d’animaux. Cependant ces animaux parlent et leur comportement ressemble à celui de personnes humaines : on dit qu’ils sont personnifiés. 2 Chaque personnage représente généralement une qualité ou un défaut humains, de manière amusante.

Gravure en couleur pour une édition des Fables de Jean de La Fontaine, XXe siècle.

7. « Je me sers d’animaux pour instruire les hommes. » (Jean de La Fontaine)

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Textes & Images

Les origines de la fable

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Du Renard et de la Cigogne

Ésope (VIIe-VIe siècle avant

J.-C.) est un écrivain grec. On le considère souvent comme l’inventeur de la fable. Si cela est sans doute faux, Ésope est néanmoins celui qui a fait connaître ce genre, et ses textes ont eu une grande influence pendant l’Antiquité.

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U

n Renard plein de malice invita une Cigogne à dîner et lui servit de la bouillie sur une assiette. La Cigogne fit semblant de ne pas se fâcher du tour que lui jouait le Renard. Peu de temps après, elle invita celui-ci à déjeuner. Il y vint à la date prévue, ne se souvenant plus de sa ruse et ne se doutant pas de la vengeance que préparait la Cigogne. Elle lui servit un hachis de viandes qu’elle renferma dans une bouteille. Le Renard ne pouvait atteindre la nourriture et il avait la douleur de voir la Cigogne manger toute seule. Elle lui dit alors avec un rire moqueur : « Tu ne peux pas te plaindre de moi : j’ai suivi ton exemple, et je t’ai traité exactement comme tu m’as traitée. » ÉsoPe, Fables, trad. Stanisław Eon du Val.

Questions sur le texte La ruse du Renard 1. Quel tour le Renard joue-t-il à la Cigogne ? Aidez-vous de l’illustration. 2. a) Selon vous, pourquoi la Cigogne cache-t-elle sa colère ? b) Quel dicton sa conduite pourrait-elle illustrer ?

La vengeance de la Cigogne 3. De quelle manière la Cigogne se venget-elle du Renard ? 4. Sa vengeance est-elle appropriée ? 5. Lequel de ces deux personnages est ridiculisé ? Pourquoi ?

La morale Illustration de Félix Lorioux pour « Le Renard et la Cigogne », 1929.

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6. Par qui la morale est-elle exprimée ? 7. Reformulez cette morale avec vos propres mots. Vous utiliserez le présent de vérité générale.

Le Renard et la Cigogne

Phèdre (10 av. J.-C.-54 après

J.-C. environ) est un poète latin. Grand admirateur des fables d’Ésope, il veut les faire connaître à ses contemporains qui ne lisent pas le grec. Pour cela, il en traduit plus d’une centaine (parfois en les modifiant un peu) ; il en invente également d’autres.

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Il ne faut causer du tort à personne ; mais si quelqu’un vous offense, Vengez-vous de la même manière. C’est ce que montre cette fable. On raconte qu’un Renard invita le premier une Cigogne à dîner Et qu’il lui servit sur une assiette creuse Une bouillie liquide que la Cigogne affamée En aucune manière ne pouvait goûter. Celle-ci invita à son tour le Renard et servit une bouteille Pleine de viande hachée : elle y introduit son bec Se rassasie et fait subir à son invité la torture de la faim. Alors que le Renard léchait en vain le col de la bouteille, L’oiseau migrateur lui tint, paraît-il, ce langage : « Ce que l’on inflige soi-même aux autres, il faut le supporter sans se plaindre. » Phèdre, Fables, livre I, fable 26 (trad. Stanisław Eon du Val).

Questions sur le texte 1.  Observez la disposition du texte. Quel changement remarquez-vous par rapport à Ésope ? 2. L’histoire est-elle la même que dans la fable d’Ésope ? 3. a) Relevez tous les pronoms et GN qui désignent la Cigogne. b) Pourquoi Phèdre la nomme-t-il de différentes façons ? 4. Observez les temps des verbes dans la phrase v. 7 à 9. a) Que remarquez-vous ? b) Comment appelle-t-on cette valeur du présent ? 5. a) Quels sont les deux endroits de la fable où l’on peut reconnaître la morale ? b) À quel temps est-elle exprimée et quelle est la valeur de ce temps ?

Illustration de Raymond de La Néziere pour « Le Renard et la Cigogne », 1930.

7. « Je me sers d’animaux pour instruire les hommes. » (Jean de La Fontaine)

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Le Renard et la Cigogne 1. Ami(e), camarade. 2. Se mettre en frais : faire des

dépenses. 3. Simple. 4. Ici : rusé, coquin. 5. Plat préparé. 6. Soupe très liquide. 7. Pauvrement. 8. L’invite. 9. De manières. 10. Bonne, savoureuse.

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Repères

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2 « Je chante les héros dont Ésope est le père. » (La Fontaine, dédicace « À Monseigneur le Dauphin »). 2 Jean de La Fontaine ne cherche pas à s’en cacher : il n’invente pas la plupart des fables qu’il écrit, mais s’inspire d’Ésope, de Phèdre, ainsi que d’auteurs indiens. Cependant son travail ne consiste pas simplement à traduire ces textes en français : il ajoute une multitude de petits détails ou dialogues qui rendent les histoires plus vivantes et plus amusantes et les personnages plus attachants.

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Compère1 le Renard se mit un jour en frais2, Et retint à dîner commère1 la Cigogne. Le régal fut petit et sans beaucoup d’apprêts3 : Le Galant4, pour toute besogne5, Avait un brouet6 clair ; il vivait chichement7. Ce brouet fut par lui servi sur une assiette : La Cigogne au long bec n’en put attraper miette, Et le Drôle eut lapé le tout en un moment. Pour se venger de cette tromperie, À quelque temps de là, la Cigogne le prie8. « Volontiers, lui dit-il ; car avec mes amis Je ne fais point cérémonie9. » À l’heure dite, il courut au logis De la Cigogne son hôtesse ; Loua très fort sa politesse ; Trouva le dîner cuit à point : Bon appétit surtout ; Renards n’en manquent point. Il se réjouissait à l’odeur de la viande Mise en menus morceaux, et qu’il croyait friande10. On servit, pour l’embarrasser, En un vase à long col et d’étroite embouchure. Le bec de la Cigogne y pouvait bien passer, Mais le museau du Sire était d’autre mesure. Il lui fallut à jeun retourner au logis, Honteux comme un Renard qu’une Poule aurait pris, Serrant la queue, et portant bas l’oreille. Trompeurs, c’est pour vous que j’écris : Attendez-vous à la pareille. JeaN de la FoNtaiNe, Fables, I, 18, 1668.

Questions sur le texte Une traduction ? 1. La fable de La Fontaine est-elle une simple traduction de celle de Phèdre ou d’Ésope ? Justifiez en comparant la longueur des textes. 2. a) Le texte de La Fontaine est-il écrit en prose ou en vers ? b) Qui, d’Ésope ou de Phèdre, avait déjà employé cette forme de texte ?

Le style de La Fontaine 3. Comparez la manière dont sont nommés les personnages au début des trois fables : pourquoi

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nous semblent-ils plus proches dans celle de La Fontaine ? 4. Dans les vers 11 à 19, que fait La Fontaine pour rendre le Renard encore plus ridicule que dans les fables d’Ésope et de Phèdre ? Donnez des exemples. 5. a) Comment est désigné le Renard au v. 23 ? b) Pourquoi peut-on dire qu’ici aussi La Fontaine se moque du personnage ? 6. Quel sentiment ressent le Renard à la fin de la fable ? Relevez l’adjectif qui l’exprime. 7. Qui parle à qui dans la morale ? Et dans les morales des fables d’Ésope et de Phèdre ?

Textes & Images

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La modernité de la fable Le Loup et le Chien

Un Loup n’avait que les os et la peau, Tant les chiens faisaient bonne garde. 2. Au poil luisant. Ce Loup rencontre un Dogue1 aussi puissant que beau, 3. Perdu. Gras, poli2, qui s’était fourvoyé3 par mégarde4. […] 4. Erreur. 5 Le Loup donc l’aborde humblement, 5. Conversation. Entre en propos5, et lui fait compliment 6. Corpulence (le chien est gros). Sur son embonpoint6, qu’il admire. 7. Pauvres, misérables. 8. De nombreux restes de « Il ne tiendra qu’à vous beau sire, repas. D’être aussi gras que moi, lui repartit le Chien. 9. Beaucoup de caresses. 10 Quittez les bois, vous ferez bien : 10. S’imagine un bonheur. Vos pareils y sont misérables, Cancres, hères7, et pauvres diables, Dont la condition est de mourir de faim. […] Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin. » 15 Le Loup reprit : « Que me faudra-t-il faire ? La rencontre – Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux 1. a) Quels vers constituent la situation [gens initiale ? b) Quel événement déclenche Portants bâtons, et mendiants ; l’action ? Flatter ceux du logis, à son Maître complaire : 2. a) Quels sont les quatre adjectifs qui Moyennant quoi votre salaire caractérisent le « dogue » ? b) En quoi 8 20 Sera force reliefs de toutes les façons : s’opposent-ils à la description du Loup v. 1 ? Os de poulets, os de pigeons, 3. Le Loup et le Chien ont-ils l’habitude Sans parler de mainte caresse9. » de se fréquenter ? Justifiez. Le Loup déjà se forge une félicité10 Un chien à la situation enviable ? Qui le fait pleurer de tendresse. 4. Que ressent le Loup en voyant le Chien ? 25 Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé. 5. Avec quel niveau de langue s’exprime « Qu’est-ce là ? lui dit-il. – Rien. – Quoi ? rien ? le Chien ? Qu’est-ce que cela montre ? [– Peu de chose. 6. a) Que propose le Chien au Loup ? – Mais encor ? – Le collier dont je suis attaché b) Que dit-il pour le convaincre ? De ce que vous voyez est peut-être la cause. c) Y parvient-il ? – Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas 7. a) Quel détail va brusquement faire 30 Où vous voulez ? – Pas toujours ; mais qu’importe ? changer le Loup d’avis ? b) Pourquoi ? – Il importe si bien, que de tous vos repas 8. Qui a le dernier mot ? Je ne veux en aucune sorte, La morale Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. » 9. Quels sont les avantages et les inconCela dit, maître Loup s’enfuit, et court encor. 1. Gros chien de garde.

Questions sur le texte

vénients de la vie du Chien ? du Loup ? 10. Quel animal semble remporter la sympathie du narrateur ? 11. a) La morale de cette fable n’est pas exprimée : écrivez-la sous forme de vers. b) Quel temps verbal allez-vous utiliser ?

JeaN de la FoNtaiNe, Fables, I, 5, 1668. Portants, mendiants (v. 17) : aujourd’hui, les participes présents sont invariables. Encor (v. 27) : Orthographe possible au XVIIe siècle en poésie.

7. « Je me sers d’animaux pour instruire les hommes. » (Jean de La Fontaine)

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Le Lièvre et le Lapin Ce texte n’est pas à proprement parler une fable, puisqu’il s’agit d’un épisode de conte. Leuk le lièvre, célèbre personnage des contes africains, fait un voyage au pays des hommes. Alors qu’il approche d’un gros village, un passant le prend pour N’Diombor-le-lapin. Leuk est intrigué : il ne savait pas qu’il avait des cousins dans ce village et demande au passant où il peut les rencontrer. Le passant lui dit de se rendre dans la première maison.

M

oins d’une heure après, il atteignit les premières maisons du village. Il se dirigea vers une porte et pénétra dans une vaste cour. « Hep ! hep ! Salut ! » lui fit une voix. (1910-1961) sont deux écrivains 5 Il aperçut l’endroit d’où partait la voix. C’était comme un poulailsénégalais. Tous deux ont déler fait de nombreuses caisses alignées et grillagées. Il s’approcha et fendu la richesse de la culture découvrit un groupe de lapins qui vivaient là en famille. Son étonned’Afrique noire et ont cherché ment fut grand. Ils avaient les mêmes longues oreilles, la même tête à mieux la faire connaître (tout ronde que lui et les mêmes gros yeux. […] L’un de ces lapins, qui était en se passionnant aussi pour les autres cultures). Senghor a 10 le père, lui dit : eu de très hautes responsabili« Je m’appelle N’Diombor-le-lapin, et l’on m’a souvent parlé d’un tés politiques ; il a notamment cousin qui vivait dans la brousse. Je vois que ce cousin ne peut être été le premier président de la que toi. Pourquoi ne viens-tu pas vivre comme nous chez les hommes ? République du Sénégal, de 1960 Ma famille et moi, tu le vois bien, nous sommes nourris et entretenus à 1980. 15 comme il faut. Nous mourons de santé, tandis que tes os se voient à travers la peau. – Cousin, répond Leuk, dis-moi, auparavant, ce que signifient cette cage et ce 1. a) Quelle différence y a-t-il entre un lièvre et un grillage. lapin ? b) Expliquez en quoi il s’agit de la même dif20 – Mais c’est notre maison, dit férence qu’entre un Loup et un Chien. N’Diombor-le-lapin. 2. a) Que ressent Leuk en voyant les lapins ? b) Quelle – Est-ce que l’homme, ton maître, vous différence y a-t-il avec les sentiments du Loup quand laisse sortir ? il rencontre le Chien dans la fable de La Fontaine ? – Mais nous n’avons pas besoin de sor3. a) Que propose N’Diombor à Leuk ? b) Que dit-il 25 tir. Il nous apporte, ici même, ce que nous pour le convaincre ? c) Comparez avec la fable de La désirons. Fontaine. 4. a) L. 15, N’Diombor emploie un verbe au sens figuré – Et pourquoi vous nourrit-il si bien ? » dans une expression surprenante. Relevez-la. b) Que N’Diombor-le-lapin ne sut que répondre. veut dire N’Diombor ? « Ah ! je comprends, dit Leuk. Vous 5. Leuk se laisse-t-il convaincre comme le Loup de 30 n’êtes que des prisonniers qu’on engraisse La Fontaine ? Expliquez pourquoi, après avoir relu la pour les dévorer plus tard. Adieu, cousin, je manière dont il a décrit la « maison » des lapins (l. 5-6). préfère ma liberté et ma maigreur. »

Léopold Sédar Senghor (1906-2001) et Abdoulaye Sadji

Questions sur le texte

6. Pour quelle raison les hommes nourrissent-ils bien les lapins ? 7. La morale que vous avez écrite pour la fable de La Fontaine peut-elle s’appliquer à cet épisode ?

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l. s seNGhor et a. sadJi, La Belle Histoire de Leuk le lièvre, Nea-EDICEF, Coll. Afrique en poche, 1990 © NEAS.

Le Chat, le Loup et le Chien Le loup hurlait : vive la liberté ! Elle est mon plus bel apanage1. Et le chien répondait : j’accepte l’esclavage Pour prix de ma sécurité.

Maxime-Léry (1888-1966)

est un dramaturge, comédien et fabuliste français.

5

10

1. Privilège. 2. Personnes stupides (fami-

lier). 3. Vivre en bonne intelligence avec quelqu’un : bien s’entendre avec quelqu’un.

15

Le chat les écoutait, caché dans le feuillage. Il leur dit à mi-voix : “Noble loup, pauvre chien, Vos façons de juger sont lourdes, Vous ne comprenez rien à rien. En un mot, vous êtes deux gourdes2. Songez que moi, le chat, j’ai trouvé le moyen De garder mon indépendance Et de vivre avec l’homme en bonne intelligence3. Il me sert mes repas, il m’apporte mon lait. Si j’autorise une caresse, Je reste indifférent, lointain. Pas de bassesse, Je suis un chat, non un valet.” C’est merveilleux, pensa le loup. En somme, Le serviteur du chat, c’est l’homme. maXime-lÉrY, Fables, Firmin-Didot, 1937.

Questions sur le texte 1.  Après avoir lu les quatre premiers vers, montrez que l’auteur propose une suite à la fable de La Fontaine. 2. a) Quel personnage Maxime-Léry ajoute-t-il par rapport à la fable de La Fontaine ? b) À partir de quel vers ce personnage intervient-il ? 3. Observez la manière dont il s’adresse aux autres personnages dans les vers 7 à 9. Quels adjectifs pourraient qualifier son caractère ? 4. Selon le chat, pourquoi sa situation est-elle plus avantageuse que celles du loup et du chien ? 5. Le loup et le chien sont-ils convaincus ? Justifiez. 6. Cette fable se termine-t-elle par une morale que l’on pourrait appliquer aux hommes ? Expliquez.

Repères 2 Si La Fontaine s’est inspiré d’auteurs antiques pour écrire ses fables, celles-ci ont connu un tel succès qu’elles ont à leur tour été reprises par de nombreux auteurs, en France mais aussi dans d’autres parties du monde.

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Retrouvez les fables d’Ésope et de Phèdre que reprend La Fontaine dans « Le Loup et le Chien ».

7. « Je me sers d’animaux pour instruire les hommes. » (Jean de La Fontaine)

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Histoire des arts

Les animaux dans les campagnes Pourquoi mettre en scène des animaux pour convaincre des hommes ?

1

Campagne de sensibilisation contre le tabac, créée par Philippe Delestre pour la Ligue contre le Cancer, 2007.

Éclairage 2  Une image pour une campagne de publicité (ou de sensibilisation) a pour but de convaincre, de faire passer un message. Pourquoi y a-t-il si souvent des animaux dans ce type d’images ? Cela va de soi quand il s’agit par exemple de vendre de la nourriture pour chats ; mais quand il s’agit d’inciter à acheter une voiture ou à arrêter de fumer ? Les raisons sont finalement les mêmes que celles des fabulistes : les animaux peuvent facilement symboliser une attitude, une qualité ou un défaut humains et permettent de faire passer un message de manière plus imagée, plus simple, mais aussi plus amusante. Si un discours est compliqué et ennuyeux, il n’est pas écouté.

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2 Publicité pour la radio Le Mouv’, agence Dream On, 2010.

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Retrouvez des publicités vidéo sur ce thème.

4 Publicité pour Fiat, agence Leo Burnett France,

3 Publicité pour la marque Timotei, 2005.

photographie de Marc Da Cunha Lopes, 2010

Questions Doc. 1 : 1. Quelle fable célèbre est reprise dans ce document ? Justifiez.

Doc. 3 : 8. L’animal représenté est-il un animal sauvage ou domestique ?

2. Quelles différences remarquez-vous avec la fable de La Fontaine ? Comparez notamment l’image (sympathique ou négative) qui est donnée de chacun des personnages.

9. Observez sa crinière. Qu’a-t-elle de particulier ?

3. Lisez la légende. Qui est à l’origine de ce document ?

Doc. 4 : 11. Comparez l’ours et son déguisement. a) Quel point commun ont-ils ? b) Quelles différences remarquez-vous ?

4. a) Reformulez en une phrase le message du document. b) Pourquoi ne pas l’avoir écrit tout simplement ? Doc. 2 : 5. a) Quel animal reconnaissez-vous sur cette image ? b) Dans quel domaine surpasse-t-il tous les autres ? c) De quelle manière cette publicité y fait-elle référence ? 6. Comment l’image fait-elle le lien entre l’animal et l’être humain ? 7. Ce document est une publicité pour une station de radio spécialisée entre autres dans l’information (l’actualité). Quel est le message sous-entendu par cette publicité ?

10. a) À votre avis, quel est le produit vanté par cette publicité ? b) Pourquoi avoir mis en scène une lionne pour vendre ce produit ?

12. En bas de l’image, on peut lire : « Révélez votre côté sombre ». Comment comprenez-vous l’image par rapport à ce slogan ? 13. Cette image fait la publicité d’une série limitée d’un modèle de voiture. a) Le modèle classique est une petite voiture ronde à l’allure sympathique. À quel « ours » correspondrait-il ? b) À votre avis, quelle est la particularité de la série limitée ? Doc. 1 à 4 : 14. Pourquoi mettre en scène des animaux pour parler d’un problème de santé propre aux hommes ou pour faire la publicité de produits destinés aux hommes ? Qu’apporte la présence d’animaux ?

7. « Je me sers d’animaux pour instruire les hommes. » (Jean de La Fontaine)

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Synthèse

La fable (du latin fabula : « récit ») est une histoire brève qui a pour but de faire réfléchir le lecteur aux relations entre les hommes, à leurs comportements, à leurs défauts. Elle le fait souvent avec un ton léger, amusant. Chaque fable se présente comme une petite comédie et met le plus souvent en scène des animaux personnifiés, c’est-à-dire des animaux qui parlent et agissent comme des personnes humaines.

La morale, cette petite leçon que l’on peut tirer du récit, est généralement exprimée en conclusion de l’histoire, mais on la trouve parfois au début. Il s’agit soit d’un conseil, soit d’un constat, souvent pessimiste, sur la manière dont les hommes se comportent entre eux (ils sont avares, prétentieux, jaloux, méchants, etc.). Dans certaines fables, la morale n’est pas exprimée : c’est alors au lecteur de la comprendre par lui-même. Jean de La Fontaine est le fabuliste français le plus célèbre. Il s’inspire beaucoup de fables antiques (celles du Grec Ésope, reprises par le poète latin Phèdre) mais aussi de fables d’origine indienne. Il ajoute des petits détails amusants, précise les situations et enrichit les portraits des personnages et surtout il remplace souvent le récit par des dialogues, ce qui rend ses fables particulièrement vivantes et les fait ressembler à de petites scènes de théâtre. Les fables de La Fontaine seront à leur tour reprises par de nombreux auteurs au cours des siècles suivants. Les écrivains les adaptent à leur époque et/ou à la région du monde qu’ils habitent, les parodient, en modifient les situations, les personnages. De grands illustrateurs les ont aussi mises en images, chacun en proposant sa propre vision. Ainsi, ces histoires écrites il y a deux ou trois mille ans, en Grèce ou en Inde, sont encore très vivantes aujourd’hui.

À lire et à voir domiNique moNCoNd’huY

Fabuleux fabulistes

abdallah ibN al-muqaFFa

Voyagez dans le temps à travers des fables d’Ésope, de La Fontaine, de Prévert…

par A. Miquel © Éd. Albin Michel, 1997.

© Éd. Seghers Jeunesse, 2006.

Les Fables de Starewitch, d’après La Fontaine, 2011.

Le réalisateur Ladislas Starewitch s’inspire de cinq fables de La Fontaine pour raconter le Paris des années 1920-1930, par le biais de drôles de marionnettes.

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D’autres propositions à découvrir.

Kalila et Dimna Dimna, fables choisies et traduites Ces fables d’origine indienne, datant des Ve et VIe siècles, ont été l’une des sources d’inspiration de Jean de la Fontaine. Elles racontent les aventures de deux chacals, Kalila et Dimna.

Pierre CoraN

Les AntiFables

© Éd. Grasset-Jeunesse, 2008. Une cinquantaine de Fables de Jean de La Fontaine modernisées avec humour : découvrez par exemple « le puma judoka » qui « rêvait d’une médaille aux Jeux Zoolympiques ».

Lexique 1 Étudier les mots de la famille de fable Associez chacun de ces mots, appartenant à la famille de fable, à la définition correspondante. fablier • fabuliste • fabliau • affabulateur • fabuleux • affable • ineffable •

• recueil de fables • qui ne peut être exprimé • imaginaire, extraordinaire • conte du Moyen Âge • auteur de fables • mythomane • aimable

2 Associer un animal à son cri Associez à chaque animal de la colonne de gauche le verbe de la colonne de droite qui désigne son cri. l’abeille • la cigale • l’âne • le canard • le cerf • le chat • le cheval • la chèvre • la cigogne • la colombe • le corbeau • le crapaud • la hyène • le lapin • le lion • la poule • la vache •

• bêle • beugle • bourdonne • brait • brame • cancane • caquette • coasse • craquette • croasse • glapit • stridule • hennit • miaule • ricane • roucoule • rugit

3 Associer un animal à son habitat 1. Associez à chaque animal le lieu de son habitat. abeille • cheval • chien • cigogne • lapin • lièvre • loup • mouton • sanglier • vache •

• niche • clapier • écurie • nid • bauge • étable • ruche • bergerie • gîte • tanière

2. Trouvez trois noms différents qui désignent le lieu où vit une bête sauvage.

4 Comprendre les périphrases de La Fontaine 1. Les expressions suivantes (appelées périphrases), sont tirées des fables de La Fontaine. Reliez chacune d’elle à l’animal qu’elle désigne. Remarque : Le mot féminin gent vient du latin gens et signifie « nation, peuple, espèce ». le roi des animaux • la dame au nez pointu • le peuple bêlant • les citoyennes des étangs • le fléau des rats • la gent qui porte crête • la gent trotte-menu •

• le chat • la belette • le lion • les brebis • les souris • les poules • les grenouilles

2. À votre tour, inventez d’autres périphrases désignant des animaux.

5 Compléter des comparaisons par un nom d’animal 1. Les animaux apparaissent fréquemment dans les expressions. Complétez les comparaisons suivantes par le nom d’animal qui convient : agneau – carpe – chien – mouton – mule – paon – pie – pinson – pou – renard – taupe – ver. a) Rusé comme un … b) Muet comme une … c) Têtu comme une … d) Myope comme une … e) Fier comme un … f) Laid comme un …

g) Nu comme un … h) Doux comme un … i) Frisé comme un … j) Gai comme un … k) Malade comme un … l) Bavard comme une …

2. Inventez d’autres comparaisons sur le même modèle.

6 Associer un animal à une caractéristique 1. Associez à chacun de ces animaux une qualité ou un défaut qu’il pourrait représenter (il peut éventuellement y en avoir plusieurs pour le même animal). Exemple : Le singe. ➞ L’agilité, l’intelligence, la fourberie. a) L’escargot. b) Le requin. c) La vache. d) Le chien. e) Le chat. f) Le papillon. g) Le cochon. h) L’huître. i) L’éléphant. j) Le lézard. k) Le poisson rouge. l) Le koala. 2. Choisissez trois autres animaux et associez-leur une qualité ou un défaut qu’ils pourraient représenter.

7. « Je me sers d’animaux pour instruire les hommes. » (Jean de La Fontaine)

173

Expression écrite et orale Expression écrite 1 Écrire en s’inspirant d’une fable En vous inspirant de « La Cigale et la Fourmi », écrivez une fable dans laquelle c’est une fourmi qui est en difficulté et qui demande de l’aide à une cigale. Vous terminerez par une morale en rapport avec votre récit.

2 Écrire la suite d’une fable Imaginez une suite à la fable « Le Corbeau et le Renard », dans laquelle le Corbeau se vengera du Renard. Vous terminerez votre texte par la morale de la fable « Le Renard et la Cigogne » (dans laquelle la Cigogne se venge du Renard) :

Conseils Conseils pour écrire une fable 2 Dans une fable, les personnages sont souvent très différents, ce qui crée un conflit, de la concurrence ou de la jalousie, et c’est cela qui les pousse à agir. 2 Il y a souvent un retournement de situation, ou un événement inattendu qui relance l’action et rend le récit encore plus dynamique. Vous pouvez vous servir du schéma narratif pour inventer la structure de votre histoire.

Trompeurs, c’est pour vous que j’écris : Attendez-vous à la pareille !

2 Ne décrivez pas longuement les personnages : quelques mots suffisent pour faire comprendre ce qui les caractérise.

3 Écrire une fable à partir d’un proverbe

2 Privilégiez les verbes d’action et faites parler vos personnages pour rendre la fable plus vivante.

Certaines morales des fables de La Fontaine sont devenues des proverbes, ces petites phrases qui expriment des leçons de sagesse. C’est par exemple le cas de la morale de la fable intitulée « Le Lièvre et la Tortue » : Rien ne sert de courir, il faut partir à point. Choisissez l’un des proverbes ci-dessous et rédigez une petite histoire amusante pour l’illustrer. a) Il ne faut pas se fier aux apparences. b) Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois. c) Qui ne risque rien n’a rien. d) C’est dans le besoin qu’on reconnaît ses amis. e) L’union fait la force. f) Goutte à goutte, l’eau creuse la pierre.

(par exemple, une araignée peut-elle s’envoler ?). – Pour la rencontre entre les personnages, demandezvous quel animal a rejoint l’autre sur ce tapis de fleurs. – Trouvez pour chaque animal une raison de ne pas avoir vu l’autre tout de suite. – Comment vont-ils s’apercevoir ?

Vos personnages seront des animaux qui se comporteront comme des humains : quelle qualité ou quel défaut humains chacun des animaux va-t-il incarner ? Commencez ou terminez votre fable par le proverbe choisi.

4 Écrire une fable à partir d’une image Inventez une fable intitulée « L’Araignée et le Moucheron » à partir de l’image ci-contre. – Commencez par regarder attentivement l’image pour repérer les deux animaux. – Comparez leurs caractéristiques : leur taille, leur couleur, mais aussi d’autres éléments qui pourraient constituer un avantage de l’un par rapport à l’autre

174

5 Inventer une fable Parmi les animaux de l’exercice 6 p. 173, choisissez-en deux (ou trois), en fonction des caractéristiques que vous leur avez attribuées. Prenez des animaux dont

les caractéristiques s’opposent ou se complètent. Faites de ces animaux les personnages d’une fable que vous inventerez. Vous terminerez votre texte par une morale.

6 Inventer une fable et faire deviner la morale • Prenez votre carnet de correspondance (ou de liaison) et ouvrez-le à la page du règlement intérieur du collège. Choisissez l’une des règles.

prendre comme personnages des animaux ou des humains (un élève, un professeur, un surveillant, etc). Votre texte ne comportera pas de nom propre. • Lisez votre texte à vos camarades, sans indiquer la règle que vous avez choisie d’illustrer. Sauront-ils la retrouver ? 100 % web

• Inventez un récit de fable qui aura pour rôle d’illustrer la règle que vous avez choisie. Vous pouvez

Écrire à partir d’une fable

Expression orale 7 Réciter une fable • Choisissez la fable de La Fontaine que vous préférez. Vous pouvez, si vous le souhaitez, choisir d’autres fables que celles proposées dans ce chapitre (vous trouverez des liens sur la version numérique de cette page). • Avant d’apprendre votre fable, assurez-vous de bien la comprendre. Relisez vos cours si besoin. Si vous choisissez une fable que vous n’avez pas étudiée, cherchez les mots que vous ne connaissez pas dans le dictionnaire. • Respectez le rythme des vers. Faites notamment attention aux -e- muets (voir Repères p. 137). Conseil : au moment de vous entraîner, sur une photocopie, barrez les -e- qui ne se prononcent pas et entourez ceux qui se prononcent. • Les textes de La Fontaine sont parfois difficiles à comprendre quand on ne les a jamais lus ou entendus : parlez lentement et articulez bien. • Mettez le ton, afin que l’on distingue les différentes « voix » (celle du narrateur et celle de chacun des personnages) et que l’on comprenne les émotions des personnages.  Pour vous aider à préparer cette récitation, écoutez des fables de La Fontaine récitées par des acteurs. 100 % web

8 Mettre en scène une fable Choisissez une fable et mettez-la en scène. Pour cela : • Mettez-vous par groupes et répartissez-vous les rôles : un élève par personnage et un pour le rôle du narrateur. • Apprenez par cœur la fable (toute la fable, sinon vous ne saurez pas à quel moment intervenir).

• Entraînez-vous à dire votre texte de manière expressive (il ne faut pas avoir peur de beaucoup exagérer). • Les fables de La Fontaine ressemblent à de petites scènes de théâtre : imaginez les gestes et les mimiques qui pourront « faire voir » la fable. Vous pouvez utiliser des accessoires et des costumes. • Présentez votre mise en scène à vos camarades.  Pour vous aider à préparer votre mise en scène, regardez les Frères Jacques jouer (et chanter !) « Le Corbeau et le Renard ». 100 % web

9 Raconter une fable Choisissez une fable et lisez-la plusieurs fois pour bien en connaître l’histoire. Entraînez-vous ensuite à la raconter : il ne s’agit pas de la réciter par cœur, mais d’improviser à partir de la trame narrative (les grandes lignes de l’histoire). Vous pouvez ajouter des détails ou des dialogues.

10 Débattre Dans « Le Laboureur et ses Enfants », le père ment en quelque sorte à ses fils en leur disant qu’un trésor est caché dans le champ. Selon vous, existe-t-il des situations dans lesquelles le mensonge peut paraître justifié ?

11 Débattre 1. Dans la fable intitulée « Le Loup et le Chien », préféreriez-vous être dans la situation du Loup ou du Chien ? Pourquoi ? 2. Si chacun de nous était totalement libre de faire ce qu’il veut, le monde serait-il plus facile ou moins facile à vivre ? Expliquez en proposant des exemples.

7. « Je me sers d’animaux pour instruire les hommes. » (Jean de La Fontaine)

175

Évaluations

Le Corbeau et le Renard

5

10

15

Maître Corbeau, sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage. Maître Renard, par l’odeur alléché, Lui tint à peu près ce langage : « Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau, Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau ! Sans mentir, si votre ramage1 Se rapporte à2 votre plumage, Vous êtes le Phénix3 des hôtes4 de ces bois. » À ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ; Et pour montrer sa belle voix, Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie. Le Renard s’en saisit, et dit : « Mon bon Monsieur, Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens5 de celui qui l’écoute : Cette leçon vaut bien un fromage sans doute. » Le Corbeau, honteux et confus6 Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.

1. Chant des oiseaux. 2. Est aussi beau que. 3. Oiseau fabuleux ; ici : le plus beau des oiseaux. 4. Habitants. 5. Vivre aux frais de, dépendre de (dépens = « dépenses »). 6. Embarrassé.

JeaN de la FoNtaiNe, « Le Corbeau et le Renard », Fables, I, 2, 1668.

b Une parodie* en images

Benjamin Rabier, Scènes comiques dans la forêt, 1928. * La parodie consiste à reprendre une œuvre très connue et à la modifier, dans un but humoristique.

176

Questions La ruse du Renard

Des personnages inégaux

1. Dans les v. 1 à 4, remettez les mots dans un ordre plus ordinaire. 2. a) Pourquoi le Renard fait-il des compliments au Corbeau ? Expliquez précisément. b) Citez un compliment particulièrement exagéré.

6. Montrez que les personnages sont présentés à la fois comme des animaux et comme des humains. 7. a) Quel est le défaut principal du Corbeau ? b) Quelle est la qualité principale du Renard ?

La réaction du Corbeau

La morale

3. a) À quel temps les verbes sont-ils conjugués dans les vers 10 à 12 ? b) Quelle est la valeur de ce temps ? Justifiez. 4. « Ne se sent pas de joie » : expliquez le sens de cette expression en vous aidant du contexte. 5. Comparez les sentiments du Corbeau aux vers 10 et 17. Sont-ils les mêmes ? Pourquoi ?

8. a) Recopiez la morale de cette fable. b) Quel temps est employé et quelle est sa valeur ? 9. En quoi l’endroit où est située la morale est-il inhabituel ? 10. Que signifie cette morale très célèbre ? Réécrivez-la avec vos propres mots. 11. Beaucoup ont trouvé que cette fable n’était pas morale. Expliquez ce jugement. Pour cela, demandez-vous en quoi la manière dont le Renard obtient ce qu’il veut n’est pas un exemple à suivre.

Lecture d’image 1. Comparez le titre de ce document (« Le Renard et le Corbeau »)avec le titre de la fable de La Fontaine. Que remarquez-vous ? 2. a) Dans ce document, quel personnage joue un tour à l’autre ? b) De quelle manière ? 3. « Zut !… il a lu La Fontaine !!! » se dit le Renard dans la troisième vignette. Pourquoi ?

Expression écrite Écrivez une fable humoristique qui s’inspire de l’histoire du Corbeau et du Renard. Vous mettrez en scène les mêmes personnages mais vous en ajouterez un troisième (cela peut être un loup, un singe, etc.) qui remportera le fromage à la place du Renard. – Votre récit sera en prose et au passé ; il sera précédé d’un titre et suivi d’une morale. – Vous insérerez au moins un dialogue.

Socle commun de compétences C1

Dire : réciter, s’exprimer devant un public (ex. 7 à 9 p. 175) participer à des débats (ex. 10 et 11 p. 175).

C5

• Avoir des connaissances et des repères sur la fable, la réécriture littéraire, la parodie, le lexique des animaux (ex. p. 173). • Établir des liens entre les œuvres, comparer des fables et leurs illustrations, les sources et leurs réécritures (d’Ésope aux publicités d’aujourd’hui). • Être capable de porter un regard critique sur la publicité (Histoire des arts).

C6

Connaître les principes et les fondements de la vie civique et sociale en réfléchissant à la notion de liberté (ex. 11 p. 175).

C7

Faire preuve d’initiative : s’intégrer et coopérer dans un projet de mise en scène (ex. 8 p. 175). 7. « Je me sers d’animaux pour instruire les hommes. » (Jean de La Fontaine)

177

8

Au théâtre ! ✔ Découvrir le théâtre, du texte à la scène. ✔ Découvrir le genre de la comédie, d’hier à aujourd’hui.

Textes et images Une comédie classique : Le Médecin malgré lui de Molière 1. « Sac à vin ! » (acte I, scène 1) Découvrir les caractéristiques du texte théâtral et entrer dans la pièce.

180

2. Sganarelle, médecin malgré lui (acte II, scène 4) Étudier une situation comique.

182

3. Sganarelle fait des miracles (acte III, scène 6) Étudier un retournement de situation.

184

La comédie aujourd’hui : extraits de Jean Tardieu 4. Finissez vos phrases : Une rencontre très… Découvrir une comédie contemporaine.

186

5. Oswald et Zénaïde : L’impossible aveu Comprendre le rôle de l’aparté et son pouvoir comique.

188

Histoire des arts

190

Les lieux du théâtre à l’époque de Molière (théâtre de rue et salles de théâtre) Découvrir les lieux du théâtre à l’époque de Molière. Comprendre pourquoi il s’agit d’une époque charnière dans l’histoire du théâtre.

Synthèse et propositions de lecture

192

Lexique

193

Expression écrite et orale

194

Évaluations et socle commun

198

Molière, L’Amour médecin (acte I, scène 3)

Compléments sur lelivrescolaire.fr 2 Des vidéos INA et d’autres liens pour approfondir le chapitre 2 Des exercices et des propositions de lecture supplémentaires

178

100 % web

-1000

0 ANTIQUITÉ

500

1000 MOYEN ÂGE

1500

1800 2000

XVI e-XVIII e

XIX-XXI e

Brueghel le Jeune (1564-1636) Abraham Bosse (1604-1676) Molière (1622-1673)

1

Jean Tardieu (1903-1995)

Molière, Le Médecin malgré lui, mise en scène de Colette Roumanoff, avec Catherine Vidal (Martine) et Serge Catanèse (Sganarelle), Théâtre Fontaine, Paris, 2007.

2

Molière, Le Médecin malgré lui, mise en scène de Frédéric Élia et David Friszman, avec Aurélie Bargème (Martine) et Frédéric Élia (Sganarelle), Vingtième Théâtre, Paris, 2010.

Lecture d’image 1. Lisez les légendes des deux documents. a) Quel est le point commun entre eux ? b) En quoi cela peut-il être étonnant quand on regarde les images ? 2. Dans la scène représentée, un couple se dispute. Pour quelle raison, à votre avis ? Observez ce qui se trouve près du mari (derrière lui dans le doc. 1, à ses pieds dans le doc. 2) et près de la femme (à ses pieds et dans ses mains dans le doc. 1, derrière elle dans le doc. 2). 3. Dans chacune de ces images, est-ce le mari ou la femme qui semble avoir le dessus ? Justifiez en commentant la posture des comédiens et l’expression de leur visage. 4. a) Il s’est retrouvé impliqué dans cette affaire malgré lui. Que veut dire « malgré lui » ? b) À votre avis, que va raconter la pièce d’après son titre ? 5. a) Le Médecin malgré lui est une comédie du XVIIe siècle. Quelle mise en scène semble la plus fidèle à la pièce ? Justifiez en trouvant au moins deux raisons. Observez les costumes, les décors, la lumière et les couleurs. b) P. 181, vous trouverez une troisième mise en scène du texte de Molière : vous semble-t-elle plus proche du doc. 1 ou du doc. 2 ? Justifiez. 6. D’après vos réponses aux questions précédentes, expliquez ce qu’est la mise en scène. 8. Au théâtre !

179

Textes & Images

« Sac à vin ! »

1

Molière (1622-1673), de son

vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, a consacré sa vie au théâtre. Il est à la fois auteur, comédien, directeur de troupe et metteur en scène. Il rencontre un immense succès grâce à ses comédies, notamment Tartuffe, Dom Juan, Le Misanthrope, Le Médecin malgré lui, L’Avare, Le Bourgeois gentilhomme ou encore Le Malade imaginaire. Encore aujourd’hui, il est le dramaturge le plus joué en France et le dramaturge français le plus joué à l’étranger. On surnomme parfois la langue française la « langue de Molière ».

Sganarelle, un bûcheron, et sa femme Martine entrent sur scène en se disputant. Martine se demande comment elle a pu épouser un homme pareil, qui boit et qui dépense tout l’argent de la famille.

5

10

15

20

25

1. Rassasié (comme dans l’expression « tout son saoul »). 2. Ton mauvais comportement. 3. Ramener. 4. Que je perds facilement patience. 5. Vient de « m’amie » (« ma amie ») : mon amie. 6. Comme à votre habitude. 7. Voler des gifles ou des coups de bâton. 8. Je vous battrai violemment. 9. Rosserai. 10. Ces mots sont des insultes. 11. Et la frappe.

30

35

MARTINE. – Et que veux-tu, pendant ce temps, que je fasse avec ma famille ? SGANARELLE. – Tout ce qu’il te plaira. MARTINE. – J’ai quatre pauvres petits enfants sur les bras. SGANARELLE. – Mets-les à terre. MARTINE. – Qui me demandent à toute heure du pain. SGANARELLE. – Donne-leur le fouet. Quand j’ai bien bu et bien mangé, je veux que tout le monde soit saoul1 dans ma maison. MARTINE. – Et tu prétends, ivrogne, que les choses aillent toujours de même ? SGANARELLE. – Ma femme, allons tout doucement, s’il vous plaît. MARTINE. – Que j’endure éternellement tes insolences et tes débauches2 ? SGANARELLE. – Ne nous emportons point, ma femme. MARTINE. – Et que je ne sache pas trouver le moyen de te ranger3 à ton devoir ? SGANARELLE. – Ma femme, vous savez que je n’ai pas l’âme endurante4, et que j’ai le bras assez bon. MARTINE. – Je me moque de tes menaces. SGANARELLE. – Ma petite femme, ma mie5, votre peau vous démange, à votre ordinaire6. MARTINE. – Je te montrerai bien que je ne te crains nullement. SGANARELLE. – Ma chère moitié, vous avez envie de me dérober quelque chose7. MARTINE. – Crois-tu que je m’épouvante de tes paroles ? SGANARELLE. – Doux objet de mes vœux, je vous frotterai les oreilles. MARTINE. – Ivrogne que tu es ! SGANARELLE. – Je vous battrai. MARTINE. – Sac à vin ! SGANARELLE. – Je vous rosserai8. MARTINE. – Infâme ! SGANARELLE. – Je vous étrillerai9. MARTINE. – Traître, insolent, trompeur, lâche, coquin, pendard, gueux, belître, fripon, maraud10, voleur… ! SGANARELLE. Il prend un bâton, et lui en donne11. – Ah ! vous en voulez donc ? MARTINE. – Ah ! ah ! ah ! ah ! SGANARELLE. – Voilà le vrai moyen de vous apaiser. molière, Le Médecin malgré lui, 1666, acte I, scène 1.

180

Mise en scène d’Yves le Guillochet, avec Anne Leblanc (Martine) et Pierre Lenczner (Sganarelle), théâtre Dejazet, Paris, 2001.

Questions sur le texte Une scène d’exposition 1. Lisez la légende du texte. À quel endroit de la pièce cet extrait est-il situé ? 2. Quel lien unit Martine et Sganarelle ? Justifiez en citant une réplique de Sganarelle. 3. Que font-ils dans cette scène ?

Une scène de ménage 4. a) Pourquoi le déterminant possessif « ma » dans « ma famille » (l. 1-2) est-il étonnant ? b) Que sousentend Martine en disant cela ? 5. a) Quels sont les défauts que critique Martine chez Sganarelle ? b) Comment Sganarelle réagit-il à ces reproches ? 6. Qui semble le mieux garder son sang-froid ? Observez la ponctuation. 7. a) Comment Sganarelle parvient-il à faire taire Martine ? b) Pouvait-on s’y attendre ? Justifiez.

Une scène de farce 8. a) La réplique de Martine l. 4 est-elle à prendre au sens propre ou figuré ? b) Commentez la réponse de Sganarelle. 9. Relisez les répliques de Sganarelle l. 20 à 27 et comparez le début et la fin de chacune d’elles. Pourquoi sont-elles comiques ?

10. Martine et Sganarelle se tutoient-ils ou se vouvoient-ils ? Comparez le début et la fin de l’extrait et proposez une explication. 11. a) Que fait Martine l. 34-35 ? b) Pourquoi est-ce comique ? 12. À partir de cet extrait et du titre de la pièce, imaginez ce que Martine va chercher à faire dans la suite de l’histoire.

Repères 2 Une pièce de théâtre est généralement divisée en actes, qui correspondent aux grandes parties de l’action, appelée aussi intrigue. Les actes sont eux-mêmes divisés en scènes ; on change de scène à chaque fois qu’un personnage arrive ou s’en va. Au début de la pièce, la ou les scène(s) d’exposition permettent de présenter les personnages et l’intrigue. 2 On appelle réplique chaque intervention d’un personnage et didascalies les indications en italique qui donnent des précisions sur le jeu des comédiens (gestes, déplacements, attitudes, ton de la voix) et le décor. Les didascalies ne sont pas prononcées sur scène.

8. Au théâtre !

181

Textes & Images

2

Sganarelle, médecin malgré lui

Martine trouve le moyen de se venger de Sganarelle. Géronte, un bourgeois des environs, cherche un médecin capable de soigner sa fille Lucinde, devenue muette – c’est du moins ce qu’elle fait croire, pour éviter le mariage que veut lui imposer son père –. Martine affirme alors que son mari est un très grand médecin. Sganarelle, pris au piège, se retrouve à devoir examiner Lucinde sous l’œil attentif et plein d’espoir de Géronte et de ses serviteurs, Valère, Lucas et Jacqueline. SGANARELLE. – […] Eh bien ! de quoi est-il question ? qu’avez-vous ? quel est le mal que vous sentez ? LUCINDE répond par signes, en portant sa main à sa 2 Il y a différentes manières de faire rire au théâtre. On distingue notambouche, à sa tête, et sous son menton. – Han, hi, hon, han. ment le comique de gestes (coups de 5 SGANARELLE. – Eh ! que dites-vous ? bâton, gifles, chutes, mimiques, etc.), LUCINDE continue les mêmes gestes. – Han, hi, hon, de mots (jeux de mots, grossièretés, han, han, hi, hon. problèmes de prononciation, accents, SGANARELLE. – Quoi ? etc.), de situation (personnage qui se LUCINDE. – Han, hi, hon. retrouve dans une situation délicate, 1 10 SGANARELLE, la contrefaisant . – Han, hi, hon, han, qui ignore quelque chose que le public ha : je ne vous entends point2. Quel diable de langage sait, etc.) et de caractère (personnage est-ce là ? stupide, menteur, jaloux, prétentieux, GÉRONTE. – Monsieur, c’est là sa maladie : elle est deetc.). À cela peut s’ajouter le comique venue muette, sans que jusques ici on en ait pu savoir la de répétition : une situation ou une 15 cause, et c’est un accident qui a fait reculer son mariage. phrase est répétée plusieurs fois, ce SGANARELLE. – Et pourquoi ? qui finit par la rendre drôle. GÉRONTE. – Celui qu’elle doit épouser veut attendre sa guérison pour conclure les choses. 1. L’imitant. SGANARELLE. – Et qui est ce sot-là, qui ne veut pas 2. Je ne comprends pas ce que vous dites. 20 que sa femme soit muette ? Plût à Dieu que la mienne eût cette maladie ! Je me garderais bien de la vouloir guérir. GÉRONTE. – Enfin, Monsieur, nous vous prions d’employer tous vos soins pour la soulager de son mal. […] SGANARELLE, se tournant vers la malade. – Donnez-moi votre bras. Voilà un pouls qui marque 25 que votre fille est muette. GÉRONTE. – Eh oui, Monsieur, c’est là son mal ; vous l’avez trouvé tout du premier coup. SGANARELLE. – Ah, ah ! JACQUELINE. – Voyez comme il a deviné sa maladie ! SGANARELLE. – Nous autres grands médecins, nous connaissons d’abord les choses. Un ignorant 30 aurait été embarrassé, et vous eût été dire : « C’est ceci, c’est cela » ; mais moi, je touche au but du premier coup, et je vous apprends que votre fille est muette. GÉRONTE. – Oui ; mais je voudrais bien que vous me pussiez dire d’où cela vient. SGANARELLE. – Il n’est rien plus aisé. Cela vient de ce qu’elle a perdu la parole. GÉRONTE. – Fort bien ; mais la cause, s’il vous plaît, qui fait qu’elle a perdu la parole ? 35 SGANARELLE. – Tous nos meilleurs auteurs vous diront que c’est l’empêchement de l’action de sa langue. GÉRONTE. – Mais encore, vos sentiments sur cet empêchement de l’action de sa langue ?

Repères

182

40

45

50

55

60

[Sganarelle se lance dans un long discours, et accumule mots savants et mots latins. Mais les phrases qu’il prononce n’ont absolument aucun sens. En voici la fin.] SGANARELLE. – […] Et parce que lesdites vapeurs ont une certaine malignité […] qui est causée par l’âcreté des humeurs engendrées dans la concavité du diaphragme, il arrive que ces vapeurs… Ossabandus, nequeys, nequer, potarinum, quipsa milus. Voilà justement ce qui fait que votre fille est muette. JACQUELINE. – Ah ! que ça est bian dit, notte homme ! LUCAS. – Que n’ai-je la langue aussi bian pendue ! GÉRONTE. – On ne peut pas mieux raisonner, sans doute. Il n’y a qu’une seule chose qui m’a choqué : c’est l’endroit du foie et du cœur. Il me semble que vous les placez autrement qu’ils ne sont ; que le cœur est du côté gauche, et le foie du côté droit. SGANARELLE. – Oui, cela était autrefois ainsi ; mais nous avons changé tout cela, et nous faisons maintenant la médecine d’une méthode toute nouvelle. GÉRONTE. – C’est ce que je ne savais pas, et je vous demande pardon de mon ignorance. molière, Le Médecin malgré lui, 1666, acte II, scène 4.

Mise en scène d’Yves Le Guillochet, compagnie Arthéâtre L’Hedone, Théâtre Dejazet, Paris, 2001.

1. Identifiez Géronte, Lucinde, Sganarelle, Valère, Lucas et Jacqueline, en vous aidant des costumes, des attitudes et de la place des personnages sur la scène. 2. Le metteur en scène a ajouté deux personnages. Quel rôle peuvent-ils jouer ?

100 % web Retrouvez les scènes 3 et 4 mises en scène au théâtre.

Questions sur le texte Activité à faire en introduction : ex. 7 p. 195.

Sganarelle médecin ?

Le comique de la scène

6. a) Pourquoi Sganarelle se met-il à employer des mots latins et des mots français compliqués ? b) Imaginez les gestes qu’il peut faire en parlant. 7. Sa stratégie fonctionne-t-elle ? Quelle est la réaction des autres personnages ? 8. À quel moment est-il tout près de se faire démasquer par Géronte ? 9. a) Comment se sort-il de cette situation ? b) Qu’est-ce que cela révèle de son caractère ?

1. Pourquoi la situation dans laquelle se trouve Sganarelle est-elle comique ? 2. L. 24, Sganarelle prend le pouls de Lucinde. En quoi le diagnostic (la conclusion) de cet examen est-il comique ? Justifiez votre réponse en citant une remarque précédente de Géronte. 3. En quoi les réactions de Géronte (l. 26) et Jacqueline (l. 28) accentuent-elles le comique de la situation ? 4. Pourquoi Lucinde fait-elle rire dans cet extrait ? Commentez ses paroles, mais aussi ses gestes. 5. a) Pourquoi Sganarelle traite-t-il le futur mari de Lucinde de « sot » (l. 19) ? b) À quelle situation précise pense-t-il sans doute quand il prononce les phrases suivantes ?

De qui se moque-t-on ? 10. En quoi les personnages de Géronte, Lucinde et Lucas sont-ils ridicules ? Donnez des exemples. 11. a) Quelle image Molière donne-t-il des médecins ? b) Sganarelle est-il un bon médecin ? Expliquez.

8. Au théâtre !

183

Textes & Images

Sganarelle fait des miracles

3

Léandre, l’amoureux de Lucinde, révèle à Sganarelle que Lucinde fait semblant d’être muette, afin d’échapper à un mariage forcé. Sganarelle décide d’aider les jeunes amoureux et trouve un stratagème pour qu’ils puissent se voir. Il demande à Léandre de se déguiser en apothicaire, c’est-à-dire en pharmacien, et tous deux se rendent chez Lucinde pour l’examiner. Celle-ci se met tout à coup à parler.

5

10

15

20

1. Pouvoir. 2. Reconnaissant.

25

3. Faire changer la décision. 4. Inutilement. 5. Lieu qui accueille des femmes ayant décidé de se couper du monde et de consacrer leur vie à Dieu. 6. Abondance, flot ininterrompu. 7. Ce traitement.

30

35

184

GÉRONTE. – Voilà ma fille qui parle ! Ô grande vertu1 du remède ! Ô admirable médecin ! Que je vous suis obligé2, Monsieur, de cette guérison merveilleuse ! et que puis-je faire pour vous après un tel service ? SGANARELLE, se promenant sur le théâtre et s’essuyant le front. – Voilà une maladie qui m’a bien donné de la peine ! LUCINDE. – Oui, mon père, j’ai recouvré la parole : mais je l’ai recouvrée pour vous dire que je n’aurai jamais d’autre époux que Léandre, et que c’est inutilement que vous voulez me donner Horace. GÉRONTE. – Mais… LUCINDE. – Rien n’est capable d’ébranler la résolution3 que j’ai prise. GÉRONTE. – Quoi… ? LUCINDE. – Vous m’opposerez en vain4 de belles raisons. GÉRONTE. – Si… LUCINDE. – Tous vos discours ne serviront de rien. GÉRONTE. – Je… LUCINDE. – C’est une chose où je suis déterminée. GÉRONTE. – Mais… LUCINDE. – Il n’est puissance paternelle qui me puisse obliger à me marier malgré moi. GÉRONTE. – J’ai… LUCINDE. – Vous avez beau faire tous vos efforts. GÉRONTE. – Il… LUCINDE. – Mon cœur ne saurait se soumettre à cette tyrannie. GÉRONTE. – La… LUCINDE. – Et je me jetterai plutôt dans un couvent5 que d’épouser un homme que je n’aime point. GÉRONTE. – Mais… LUCINDE, parlant d’un ton de voix à étourdir. – Non. En aucune façon. Point d’affaires. Vous perdez le temps. Je n’en ferai rien. Cela est résolu. GÉRONTE. – Ah ! quelle impétuosité6 de paroles ! Il n’y a pas moyen d’y résister. Monsieur, je vous prie de la faire redevenir muette. SGANARELLE. – C’est une chose qui m’est impossible. Tout ce que je puis faire pour votre service est de vous rendre sourd, si vous voulez. [Géronte remercie Sganarelle, qui lui propose alors de guérir Lucinde de sa « folie ».] Notre apothicaire nous servira pour cette cure7.

8. L’amour. 9. Rapidement. 10. Ici : qui guérit. 11. Ici : unité de mesure (un

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drachme = env. 3,5 g). 12. Mot latin qui signifie « mariage ». 13. Entretenir : ici, parler avec. 45

(À Léandre) Un mot. Vous voyez que l’ardeur8 qu’elle a pour ce Léandre est tout à fait contraire aux volontés du père […] et qu’il est nécessaire de trouver promptement9 un remède à ce mal, qui pourrait empirer par le retardement. Pour moi, je n’y en vois qu’un seul, qui est une prise de fuite purgative10, que vous mêlerez comme il faut avec deux drachmes11 de matrimonium12 en pilules. Peut-être fera-t-elle quelque difficulté à prendre ce remède : mais comme vous êtes habile homme dans votre métier, c’est à vous de l’y résoudre, et de lui faire avaler la chose du mieux que vous pourrez. Allez-vous-en lui faire faire un petit tour de jardin […] tandis que j’entretiendrai13 ici son père. molière, Le Médecin malgré lui, 1666, acte III, scène 6.

100 % web Retrouvez deux courtes présentations de la mise en scène de Dario Fo (Théâtre de la Comédie-Française, 1990).

Questions sur le texte Une guérison miraculeuse ?

Un caractère bien trempé

1. a) Quels sentiments Géronte éprouve-t-il pour Sganarelle au tout début de l’extrait ? Pourquoi ? b) Ce sentiment est-il justifié ? 2. En quoi la réaction qu’a Sganarelle au moment où Lucinde se met à parler est-elle comique ? Commentez ce qu’il dit, mais aussi le geste qu’il fait.

6. a) Résumez ce que Lucinde dit à son père dans chacune de ses répliques. b) En quoi cela est-il comique ? 7. Relisez l’introduction. a) Quel est le personnage qui ne s’exprime pas ? b) Qu’est-ce que cela révèle de sa relation avec Lucinde ? 8. Quel trait de caractère de Lucinde découvret-on dans cet extrait ?

Une muette bavarde 3. Montrez que Lucinde semble être particulièrement bien « guérie » de sa « maladie ». Pour cela, commentez la longueur et la ponctuation des répliques de Géronte, l. 9 à 27. 4. a) Que demande Géronte à Sganarelle l. 32 ? b) Pourquoi cela est-il comique ? c) À quelle remarque sur les femmes, faite par Sganarelle dans l’extrait 2, cela fait-il écho ? 5. Quelle vision cela donne-t-il de la relation entre les hommes et les femmes ?

Vers le dénouement 9. À la fin de l’extrait, Sganarelle fait appel à quelqu’un pour guérir Lucinde. a) Qui est cette personne pour Géronte ? b) De qui s’agit-il en fait ? 10. a) Quel remède Sganarelle prescrit-il ? b) En prescrivant cela, que suggère-t-il à Léandre et Lucinde ? 11. La fin d’une comédie doit être heureuse. En quoi la fin de cet extrait annonce-t-elle un dénouement heureux ?

8. Au théâtre !

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Textes & Images

Une rencontre très…

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5

Jean Tardieu (1903-1995) est connu à la fois pour ses poèmes et pour ses pièces de théâtre. Dans ses textes, il aime jouer avec les mots et analyser avec humour nos façons de parler, nos tics de langage.

10

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1. De clair et précis.

20

2. Qui doute. 3. Ici : modeste.

25

Mise en scène de Marie Burvingt, Théâtre Espace Marais, Paris, 2011.

100 % web Une lecture d’un autre extrait de Jean Tardieu à découvrir : « Un mot pour un autre ».

186

MONSIEUR A, quelconque. Ni vieux, ni jeune. MADAME B, même genre. MONSIEUR A et MADAME B, personnages quelconques, mais pleins d’élan (comme s’ils étaient toujours sur le point de dire quelque chose d’explicite1) se rencontrent dans une rue quelconque, devant la terrasse d’un café. MONSIEUR A, avec chaleur. – Oh ! Chère amie. Quelle chance de vous… MADAME B, ravie. – Très heureuse, moi aussi. Très heureuse de… vraiment oui ! MONSIEUR A. – Comment allez-vous, depuis que ?… MADAME B, très naturelle. – Depuis que ? Eh bien ! J’ai continué, vous savez, j’ai continué à… MONSIEUR A. – Comme c’est !… Enfin, oui vraiment, je trouve que c’est… MADAME B, modeste. – Oh, n’exagérons rien ! C’est seulement, c’est uniquement… Je veux dire : ce n’est pas tellement, tellement… MONSIEUR A, intrigué, mais sceptique2. – Pas tellement, pas tellement, vous croyez ? MADAME B, restrictive3. – Du moins je le… je, je, je … Enfin ! … MONSIEUR A, avec admiration. – Oui, je comprends : vous êtes trop, vous avez trop de… MADAME B, toujours modeste, mais flattée. – Mais non, mais non : plutôt pas assez… MONSIEUR A, réconfortant. – Taisez-vous donc ! Vous n’allez pas nous … ? MADAME B, riant franchement. – Non ! Non ! Je n’irai pas jusque-là ! Un temps très long. Ils se regardent l’un l’autre en souriant.

30

35

4. Bavarde.

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MONSIEUR A. – Mais, au fait ! Puis-je vous demander où vous … ? MADAME B, très précise et décidée. – Mais pas de ! Non, non, rien, rien. Je vais jusqu’au, pour aller chercher mon. Puis je reviens à la. MONSIEUR A, engageant et galant, offrant son bras. – Me permettez-vous de … ? MADAME B. – Mais, bien entendu ! Nous ferons ensemble un bout de. MONSIEUR A. – Parfait, parfait ! Alors, je vous en prie. Veuillez passer par ! Je vous suis. Mais, à cette heure-ci, attention à, attention aux ! MADAME B, acceptant son bras, soudain volubile4. – Vous avez bien raison. C’est pourquoi je suis toujours très. Je pense encore à mon pauvre. Il allait, comme ça, sans – ou plutôt avec. Et tout à coup, voilà que ! Ah là là ! Brusquement ! Parfaitement. C’est comme ça que. Oh ! J’y pense, j’y pense ! Lui qui ! Avoir eu tant de ! Et voilà que plus ! Et moi je, moi je, moi je ! MONSIEUR A. – Pauvre chère ! Pauvre lui ! Pauvre vous ! MADAME B, soupirant. – Hélas oui ! Voilà le mot ! C’est cela ! Une voiture passe vivement, en klaxonnant. MONSIEUR A, tirant vivement Madame B en arrière. – Attention ! Voilà une ! Autre voiture, en sens inverse. Klaxon. MADAME B. – En voilà une autre ! MONSIEUR A. – Que de ! Que de ! Ici pourtant ! On dirait que ! MADAME B. – Eh bien ! Quelle chance ! Sans vous, aujourd’hui, je ! MONSIEUR A. – Vous êtes trop ! Vous êtes vraiment trop ! Soudain changeant de ton. Presque confidentiel. Mais si vous n’êtes pas, si vous n’avez pas, ou plutôt : si, vous avez, puis-je vous offrir un ? MADAME B. – Volontiers. Ça sera comme une ! Comme de nouveau si… MONSIEUR A, achevant. – Pour ainsi dire. Oui. Tenez, voici justement un. Asseyons-nous ! Ils s’assoient à la terrasse du café. JeaN tardieu, « Finissez vos phrases ! » ou « Une heureuse rencontre », La Comédie du langage, 1966 © Éditions Gallimard.

Questions sur le texte Une heureuse rencontre

Une étrange façon de parler

1. Où et à quelle époque cette scène se déroulet-elle ? Citez le texte. 2. a) Qui sont les personnages ? b) Que signifie l’adjectif quelconque(s) (l. 1 et 3) ? 3. Expliquez le choix des noms des personnages. Aidez-vous de la question précédente. 4. Si vous deviez mettre en scène cet extrait, quels costumes choisiriez-vous ? Expliquez. 5. Madame A et Monsieur B se connaissent-ils ? Qui sont-ils l’un pour l’autre ? 6. Les deux personnages sont-ils émus de se voir ? Justifiez en commentant la ponctuation.

7. En quoi cet échange est-il étonnant pour le lecteur ou le spectateur ? Aidez-vous de la ponctuation. 8. Parvenez-vous à comprendre ce que les personnages se disent ? Donnez quelques exemples. 9. Selon vous, tous les spectateurs ou lecteurs comprennent-ils la même chose ? Expliquez. 10. Dans le texte, quels éléments complètent les paroles et aident à mieux comprendre ce qui se passe ? Quels types d’information donnent-ils ? 11. Il nous arrive parfois de parler un peu de cette manière. Dans quelles situations cela arrive-t-il ?

8. Au théâtre !

187

Textes & Images

L’impossible aveu

5

La scène est dans un salon bourgeois à la campagne, vers 1830. Au lever du rideau1, Zénaïde est seule. Elle rêve tristement en arrangeant un bouquet dans un vase. On frappe à la porte à droite.

5

10

1. Au moment où la pièce

commence. 2. Sans qu’elle le sache. 3. Avec émotion. 4. Oiseau de mer fabuleux. 5. Mer agitée, qui produit de l’écume (mousse blanche). 6. Expressif, parlant. 7. Mariage. 8. Insouciant.

15

20

25

30

Repères 2 Au théâtre, le spectateur ne peut connaître les pensées d’un personnage que si celui-ci les exprime tout haut. Un aparté est une réplique qui n’est pas adressée à un autre personnage ; elle est prononcée « à part », (comme si le personnage s’adressait tout haut à lui-même) et seul le public est censé l’entendre.

188

ZÉNAÏDE, haut. – Qui est là ? (À part.) Pourvu que ce ne soit pas Oswald, mon fiancé ! Je n’ai pas mis la robe qu’il préfère ! Et d’ailleurs, à quoi bon ? Après tout ce qui s’est passé ! LA VOIX D’OSWALD, au dehors. – C’est moi, Oswald ! ZÉNAÏDE, à part. – Hélas, c’est lui, c’est bien Oswald ! (Haut.) Entrez Oswald ! (À part.) Voilà bien ma chance ! Que pourrai-je lui dire ? Jamais je n’aurai le courage de lui apprendre la triste vérité ! Entre Oswald. Il reste un moment sur le seuil et contemple Zénaïde avec émotion. OSWALD, haut. – Vous, vous, Zénaïde ! (À part.) Que lui dire de plus ? Elle est si confiante, si insouciante ! Jamais je n’aurai la cruauté de lui avouer la grave décision qui vient d’être prise à son insu2 ! ZÉNAÏDE, allant vers lui et lui donnant sa main à baiser ; haut. – Bonjour, Oswald ! (À part, tandis qu’Oswald agenouillé lui baise la main avec transport3.) Se peut-il que tout soit fini ! Ah ! Tandis qu’il presse ma main sur ses lèvres, mon Dieu, ne prolongez pas mon supplice et faites que cette minute, qui me paraît un siècle, passe plus vite que l’alcyon4 sur la mer écumante5 ! OSWALD, se relevant, tandis que Zénaïde retire gracieusement sa main ; haut, avec profondeur. – Bonjour, Zénaïde ! (À part.) Ah ! ce geste gracieux et spontané, plus éloquent6 que le plus long discours ! J’ai toujours aimé le silence qu’elle répand autour d’elle : il est comme animé de paroles mystérieuses que l’oreille n’entendrait pas, mais que l’âme comprendrait. ZÉNAÏDE, haut, avec douceur. – Asseyez-vous, Oswald ! (À part.) Il se tait, le malheureux ! Je crois entendre son cœur battre à coups précipités, sur le même rythme que le mien. Pourtant, il ne sait rien sans doute et croit encore à notre union7 ! Elle s’assied. OSWALD, s’asseyant à quelque distance. – Merci, Zénaïde ! (À part.) Cette chaise était sûrement préparée pour moi. La pauvre enfant m’attendait et ne pouvait prévoir le motif de 35 ma visite ! On entend sonner cinq heures au clocher du village. ZÉNAÏDE, haut, avec mélancolie. – Cinq heures ! (À part.) Mais il fait déjà nuit dans mon cœur ! OSWALD, haut, sur un ton qui veut paraître dégagé 8. – Eh 40 oui, cinq heures ! (À part.) Pour moi, c’est l’aube des condamnés ! […] ZÉNAÏDE, à part. – Je n’en puis plus ! OSWALD, à part. – C’est intolérable ! ZÉNAÏDE, à part. – Je meurs !

45

Mise en scène d’Alain Barriou, avec Marie Deligny (Zénaïde) et Yvon Michel (Oswald), Palais des Congrès Atlantia, La Baule, 2006.

OSWALD, à part. – Je deviens fou ! ZÉNAÏDE ET OSWALD, à part et ensemble, au comble du désespoir. – Hélas ! Ma famille ne veut pas de notre mariage ! Un long silence. On entend sonner six heures. JeaN tardieu, « Oswald et Zénaïde », Théâtre de chambre © Éditions Gallimard 1954.

Questions sur le texte Une rencontre ou une séparation ? 1. Où et quand la scène se passe-t-elle ? 2. Quel lien unit Oswald et Zénaïde ? Répondez en citant le texte. 3. a) Qu’est-ce qu’Oswald doit annoncer à Zénaïde ? b) Qu’est-ce que Zénaïde doit annoncer à Oswald ?

Un dialogue ? 4. a) Réécrivez le texte, en recopiant uniquement les paroles échangées entre les deux personnages. Que remarquez-vous ? b) À qui chacun des personnages parle-t-il le plus finalement ? 5. Pourquoi peut-on dire que dans cette scène, le spectateur en sait beaucoup plus que chacun des personnages ? 6. a) Qui parle à qui dans la dernière phrase de l’extrait ? b) À qui renvoie le déterminant possessif « ma » dans « ma famille » ?

7. Pourquoi ce dialogue est-il un échec ? Relisez vos réponses aux questions 3 et 6.

Faut-il en rire ou en pleurer ? 8. Lisez à voix haute les paroles échangées entre Oswald et Zénaïde (les répliques que vous avez recopiées). Ce dialogue est-il émouvant ou banal ? 9. Sur quel ton ces répliques sont-elles prononcées ? Aidez-vous des didascalies et de la ponctuation. 10. Les personnages sont-ils tristes ou joyeux ? Appuyez votre réponse sur une citation du texte. 11. Le spectateur ou le lecteur est-il amusé ou apitoyé par cette scène ? Pourquoi ? 12. Comparez la manière de parler dans les apartés et dans le dialogue. Qu’est-ce qu’il y a de drôle ? Pour aller plus loin : Comparez cet extrait avec le précédent. Quels sont les points communs ? Quelles sont les différences ?

8. Au théâtre !

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Histoire des arts

Les lieux du théâtre à l’époque de Molière Dans quels lieux les pièces de théâtre étaient-elles jouées à l’époque de Molière ? Quel grand changement se produit à cette époque ?

1

Pieter Brueghel le Jeune, Kermesse avec théâtre et procession, vers 1620, huile sur bois (Musées royaux des Beauxsion Arts de Belgique, Bruxelles).

Éclairage 2 En Europe, au Moyen Âge, le théâtre est principalement joué par de petites troupes qui se déplacent de village en village et se produisent dans la rue et sur les places de marchés (doc. 1). 2 Puis vers la fin du XVIe siècle, alors même que l’Église chrétienne condamne souvent ces spectacles qui selon elle détournent les hommes de la religion, le théâtre devient très à la mode, dans toutes les classes de la société. On se met alors à aménager des lieux spécifiques pour les spectacles de théâtre, (doc. 4), mais aussi à en construire (doc. 2 et 3).

2 Théâtre Olympique, Vicence (Italie), conçu par Andrea Palladio et construit entre 1580 et 1585. Il est considéré comme le premier théâtre couvert d’Europe. Les nuages que l’on voit en haut de l’image sont peints sur le plafond de la salle.

190

3 Le Théâtre du Globe, Londres (Angleterre) est le théâtre de Shakespeare. Achevé en 1599, il brûle en 1613 ; mais il sera reconstruit à l’identique en 1996, non loin de son emplacement d’origine. Dans ce théâtre, la scène et les galeries sont couvertes, mais le parterre est à ciel ouvert (il n’y a pas de toit).

Sur cette photographie, il s’agit d’une reconstitution pour le film Anonymous de Roland Emmerich (2011).

4

Théâtre de l’Hôtel de Bourgogne, Paris (France). Gravure d’Abraham Bosse, vers 1634-1635. Au centre, de gauche à droite, Turlupin, Gaultier-Garguille et Gros-Guillaume, célèbres personnages de farce.

Aménagée dans l’ancienne résidence des ducs de Bourgogne à Paris, c’est l’une des premières salles de théâtre en France.

100 % web Retrouvez de nombreux liens pour approfondir le sujet.

Questions 1. Doc. 1 : a) Dans quel lieu se déroule la scène représentée sur ce tableau ? b) Que font les personnages ? 2. Retrouvez la partie du tableau où est représenté un spectacle de théâtre. a) La scène est-elle grande ? b) À quoi servent les rideaux derrière la scène ? 3. À votre avis, les spectacles joués en extérieur, sur les places de marchés, étaient-ils plutôt courts ou longs ? Accordaient-ils plus d’importance aux gestes et aux mimiques, ou au texte prononcé par les personnages ? Expliquez vos réponses. 4. Comparez les lieux des doc. 1 et 2. Quelles différences principales remarquez-vous ? 5. a) Comparez la taille de la scène dans les doc. 2

et 4. b) Quelle conséquence cela peut-il avoir pour les spectacles ? 6. a) À votre avis les spectacles représentés sur les places de marchés étaient-ils payants ou gratuits ? Et ceux qui avaient lieu au Théâtre Olympique, au Globe ou à l’Hôtel de Bourgogne ? b) D’après vous, quel type de personnes venaient assister aux spectacles dans chacun des cas ? 7. Doc. 3 : À votre avis, quelles étaient les places les moins chères au théâtre du Globe ? et les plus convoitées ? Pourquoi ? 8. Dans les théâtres français, les spectateurs importants étaient généralement assis sur la scène, à gauche et à droite des acteurs. Pourquoi s’installaient-ils à cet endroit ? Trouvez deux raisons. 8. Au théâtre !

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Synthèse

Le mot théâtre vient du grec théaomai : « regarder ». Le théâtre est donc un spectacle, c’est-à-dire un art qui se regarde (spectacle vient du latin spectare : « regarder »). Dans l’Antiquité et au Moyen-Âge, les pièces étaient jouées en extérieur, pendant la journée. Aux XVIe et XVIIe siècles (époque à laquelle vit Molière), les premières salles de spectacles sont créées.

Le texte d’une pièce de théâtre est donc avant tout écrit pour être joué. Il doit permettre à celui qui le lit d’imaginer sa représentation sur scène. Une pièce est généralement divisée en grandes parties appelées actes. Les actes sont eux-mêmes divisés en scènes ; on change de scène à chaque fois qu’un personnage arrive ou s’en va. Les scènes sont composées des répliques (interventions) des personnages, accompagnées de didascalies qui donnent des précisions sur le jeu des comédiens, les décors, les costumes. Les didascalies ainsi que les noms des personnages ne sont pas prononcés sur scène. Une pièce de théâtre est écrite par un dramaturge. Elle raconte une histoire, appelée intrigue, entre différents personnages. Le metteur en scène transforme le texte en spectacle ; on peut dire qu’il donne vie au texte. Il choisit et fait répéter les comédiens qui incarneront les personnages, choisit un décor, éventuellement des musiques… Chaque metteur en scène interprète le texte à sa manière ; c’est pourquoi chaque mise en scène est différente. Les textes de ce chapitre sont tous des textes comiques. Il existe différentes manières de faire rire le public : on distingue le comique de gestes, le comique de mots, le comique de situation, le comique de caractère, ou encore le comique de répétition (voir p. 182). D’une manière générale, on peut dire que le comique exagère la réalité : les défauts des hommes, les situations (comme Molière qui caricature l’incompétence des médecins à son époque) ou encore les manières de parler comme chez Jean Tardieu.

À lire et à voir sYlvie dodeller

Molière © Éd. L’École des Loisirs, 2005. Découvrez comment JeanBaptiste Poquelin, fils de tapissier, est devenu le grand Molière.

JaCques PrÉvert

Le Bel Enfant (recueil de 7 pièces courtes) et À perte de vie (recueil de 4 pièces courtes)

© Éd. Gallimard Jeunesse.

Ces pièces écrites dans les années 1930 évoquent la société avec humour et mettent en scène des situations cocasses, comme celle d’un homme qui vient chercher sa vie aux objets trouvés.

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D’autres propositions à découvrir.

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soPhie laGraNGe

Mille ans de théâtre

© Éd. Milan Jeunesse, 2007. De l’Antiquité à nos jours : des extraits courts de pièces très variées, à lire et à jouer.

aNdrÉ deGaiNe

Le Théâtre raconté aux jeunes © Éd. Nizet,

2006.

L’histoire du théâtre racontée à travers son rôle social, sa place dans la société. Le texte est accompagné de nombreuses illustrations originales : croquis, documents d’époque, BD, etc.

Lexique 1 Connaître le lexique du théâtre Classez les mots suivants, de celui qui exprime l’unité la plus grande à celui qui exprime l’unité la plus petite : scène – tirade – pièce – réplique – acte.

2 Identifier les différentes parties d’un théâtre À l’aide d’un dictionnaire ou d’Internet, associez chacun de ces mots au numéro qui correspond sur l’image : scène – coulisses – balcon – poulailler – orchestre – rideau – (côté) jardin – (côté) cour.

2

3 4 6

molière, Le Médecin malgré lui, acte II, scène 4.

5 Étudier la racine latine spectDe nombreux mots français sont construits sur la racine latine spect-, qui signifie « regarder ». Associez chacun des mots de la liste à la définition qui lui correspond : respect – spectre – aspect – spectateur – spectacle – inspecter – spectaculaire – téléspectateur.

1

5

SGANARELLE. – Aristote là-dessus dit… de fort belles choses. GÉRONTE. – Je le crois. SGANARELLE. – Ah ! c’était un grand homme ! GÉRONTE. – Sans doute. SGANARELLE, levant son bras depuis le coude. – Grand homme tout à fait : un homme qui était plus grand que moi, de tout cela.

7 8

3 Connaître les principaux métiers du théâtre 1. Expliquez le sens de ces mots en les employant dans une phrase : comédien – personnage – dramaturge – metteur en scène – régisseur – costumier. 2. Lequel de ces mots ne désigne pas un métier ? 3. Lequel de ces métiers vous attire le plus ? Pourquoi ?

4 Comprendre les différents sens d’un mot 1. Quels sont les différents sens du mot théâtre ? 2. Quels sont les deux sens du mot scène au théâtre ? 3. – Elle joue la comédie de Molière intitulée L’Avare. – Mais non, elle ne s’est pas fait mal : elle joue la comédie, comme toujours ! a) Dans quelle phrase « jouer la comédie » est-il pris dans un sens figuré ? b) Expliquez le sens de cette expression. 4. a) Qu’est-ce qu’une farce ? b) Cherchez dans un dictionnaire ce qu’on appelle une farce au théâtre. c) Quel est le sens de ce mot en cuisine ? 5. a) Quel est le sens de ménage dans l’expression « une scène de ménage » ? b) Employez ce mot dans une phrase où il aura un autre sens. 6. a) Quelle est la différence entre un homme grand et un grand homme ? b) Montrez que Sganarelle dans cet extrait joue sur les deux sens du mot.

1. Synonyme de « représentation » ou « divertissement ». 2. Impressionnant à regarder. 3. Synonyme d’ « apparence ». 4. Personne faisant partie du public. 5. Personne regardant la télévision. 6. Examiner avec attention. 7. Antonyme de « mépris ». 8. Synonyme de « fantôme ».

6 Connaître les synonymes de rire Classez ces mots en fonction du registre de langue auquel ils appartiennent (familier, courant, ou soutenu) : ricaner – rigoler – se marrer – s’esclaffer – se gausser – glousser – pouffer.

7 Comprendre des répliques en patois 1. Dans ses pièces, Molière aime imiter les accents et les façons de parler des paysans, afin de faire rire le public. Réécrivez en français courant cette réplique de Jacqueline, extraite du Médecin malgré lui. JACQUELINE. – […] La meilleure médeçaine que l’an pourrait bailler1 à votre fille, ce serait, selon moi, un biau et bon mari, pour qui elle eût de l’amiquié. […] Vous li vouilliez bailler cun homme qu’alle n’aime point. Que ne preniais-vous ce Monsieu Liandre, qui li touchait au cœur ? molière, Le Médecin malgré lui, acte II, scène 1.

1. donner

2. Quel était le sens d’amitié au XVIIe ? Donnez un synonyme en français moderne. 8. Au théâtre !

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Expression écrite et orale Expression écrite 1 Écrire à partir d’un thème 1. Faites le récit d’une consultation médicale en employant tous les mots de cette liste : patient – prescrire – ausculter – diagnostic – symptôme(s) – ordonnance – traitement. Aidez-vous si besoin d’un dictionnaire. 2. Réécrivez votre texte sous forme de scène de théâtre, comportant des didascalies. La première réplique sera : LE DOCTEUR. – Je vous en prie, entrez. Aidez-vous de l’encadré ci-contre pour présenter votre texte.

2 Écrire à partir d’un texte Inventez le début de la querelle entre Sganarelle et Martine. Les paroles et actions doivent correspondre au caractère des personnages de Molière. Vous respecterez la présentation d’un texte de théâtre. Votre texte se terminera par la première réplique de l’extrait p. 180 : MARTINE. – Et que veux-tu, pendant ce temps, que je fasse avec ma famille ?

3 Écrire en s’inspirant d’un personnage Aujourd’hui, Pauline a un énorme contrôle de maths, un horrible contrôle d’histoire et en français, elle risque de passer en récitation. Elle tente d’éviter cette journée infernale en faisant semblant d’être malade. Ses parents, d’abord inquiets pour elle, sont de plus en plus méfiants, et ils finissent par se mettre en colère. Imaginez la scène et écrivez-la sous forme de dialogue théâtral, comportant des didascalies. Inspirez-vous du personnage de Lucinde dans Le Médecin malgré lui.

4 Réécrire un texte 1. Reprenez l’extrait du sketch de Tardieu intitulé Finissez vos phrases ! (p. 186-187) et réécrivez les douze premières répliques en terminant toutes les phrases. 2. Comparez votre texte avec celui de vos camarades. Quelles phrases avez-vous complétées de la même manière ? Pour quelles phrases avez-vous imaginé des suites différentes ?

Conseils Comment présenter une scène de théâtre ? 2 Prenez un extrait du manuel et observez la présentation du texte : – Comment sont écrits les noms des personnages ? – Quels signes de ponctuation séparent le nom d’un personnage des paroles qu’il prononce ? – Comment sont présentées les didascalies ? (quand vous écrivez à la main, vous pouvez les souligner ou alors les écrire d’une autre couleur). 2 Conseils pour écrire une scène comique : N’hésitez pas à accumuler plusieurs types de comique dans le même texte : comique de mots, de gestes, de caractère, de situation, ou encore de répétition. De manière générale, le comique est facilité par l’exagération (quand les personnages « en font trop »).

5 Écrire une déclaration d’amour manquée, à la manière de Jean Tardieu À chaque fois que Cunégonde et Séraphin se croisent dans les couloirs du collège, leur cœur bat très vite, très fort. Depuis quelque temps d’ailleurs, ils osent se regarder dans les yeux, se sourire, même. Oui, Séraphin aime Cunégonde et Cunégonde aime Séraphin ! Un jour, Séraphin surmonte sa timidité maladive et entraîne Cunégonde à part pour lui déclarer sa flamme. Seulement voilà, au moment où ils se retrouvent seuls, Séraphin ne parvient pas à trouver les mots et son courage semble l’abandonner. Écrivez leur conversation sous forme de dialogue théâtral comportant des didascalies et de très nombreux apartés. Vous imiterez le style de Jean Tardieu dans Oswald et Zénaïde (p. 188-189).

Expression orale 6 Présenter la biographie de Molière Présentez la biographie de Molière de manière « vivante », sous forme d’interview fictive. Méthode

1. Mettez-vous par deux et cherchez les questions qu’il serait intéressant de poser à un homme comme Molière. Quelques idées : demander comment il a découvert le théâtre, s’il a toujours voulu consacrer sa vie au

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théâtre, si ses parents l’ont encouragé dans cette voie, quelle a été sa formation, s’il a connu immédiatement le succès, quels types de pièces l’intéressent le plus, quels sont ses thèmes favoris quand il écrit, etc. 2. Faites des recherches pour pouvoir répondre à toutes les questions que vous avez notées. 3. Répartissez-vous les rôles et faites l’interview devant la classe : l’un joue le rôle de Molière âgé, l’autre celui d’un journaliste. Attention : Un bon journaliste ne se contente pas de lire les questions qu’il a préparées : comme il a fait des recherches, il sait à peu près ce que la personne va lui répondre et peut donc guider la conversation en insistant sur certains points, en posant des questions plus précises, ou aider la personne si elle a un trou de mémoire (sur un titre d’œuvre, un nom de personnage, par exemple), etc.

7 Préparer un exposé sur la médecine à l’époque de Molière Molière s’est moqué des médecins de son époque dans plusieurs de ses pièces : Le Médecin malgré lui, mais aussi Le Médecin volant, L’Amour médecin, Le Malade imaginaire… À chaque fois, il les peint comme des personnes incompétentes, qui prescrivent toujours les mêmes remèdes inutiles, voire dangereux, et qui répètent éternellement les mêmes mots savants pour impressionner leurs patients. La critique de Molière était-elle justifiée ? Allez au CDI pour mener votre enquête, puis organisez un débat en classe.

100 % web Retrouvez l’adresse de deux sites qui peuvent vous aider dans vos recherches sur la médecine à l’époque de Molière.

8 S’entraîner à bien articuler Au théâtre, il est essentiel de bien articuler. Entraînez-vous à lire ces listes de mots, d’abord lentement, puis de plus en plus rapidement. Les mots doivent toujours rester compréhensibles. 1. Panier, piano (x 4). 2. Fruits cuits, fruits crus (x 4). 3. Faible et fiable, fiable et faible (x 4). 4. Le ridicule ne nuit ni ne tue. 5. Je veux et j’exige des excuses ! 6. Que lit Lili sous ces lilas-là ? Lili lit L’Iliade. 7. Didon dîna dit-on du dos d’un dodu dindon. 8. Sur six souches couchées séchaient seize chemises et soixante chaussettes. 9. À combien sont ces six cent six saucissons-ci ? Ces six cent six saucissons-ci font six sous. Six sous, ces six cent six saucissons-ci !

9 S’entraîner à mettre le ton 1. Prononcez chacun de ces mots six fois de suite, en changeant de ton à chaque fois pour traduire : la joie, la colère, la surprise, la peur, la gêne, la tristesse : oh – ah – merci – bonjour – pardon. 2. Inventez une phrase, et prononcez-la sur plusieurs tons. Vos camarades devront deviner quelles émotions vous avez exprimées. 3. Une « télécommande » (cela peut être une trousse par exemple) circule dans la classe. Celui qui a en main la télécommande commande l’émotion qu’il veut à l’élève qui passe. D’autres émotions que celles proposées ci-dessus peuvent être demandées.

10 S’entraîner à enchaîner les répliques Entraînez-vous à lire à voix haute l’extrait 3 du Médecin malgré lui, en enchaînant les répliques assez rapidement pour qu’on ait l’impression que celui/ celle qui joue Lucinde coupe la parole à celui/celle qui joue Géronte.

a Molière et les médecins Molière, Le Malade imaginaire, mise en scène de JeanClaude Arnaud, avec Gaston Vecchia (Beralde), Jean Le Poulain (Argan), Arlette Didier (Toinette), théâtre de Marigny, Paris, 1984.

8. Au théâtre !

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Expression écrite et orale 11 Jouer un extrait de théâtre Mettez-vous par deux et entraînez-vous à lire ce texte à voix haute, de manière expressive, en exagérant la prononciation et en accompagnant les mots de mimiques et de gestes, de manière à faire ressortir le comique de la scène. Monsieur Jourdain est un riche bourgeois qui rêve d’imiter les nobles de la cour du roi. Pour cela, il embauche de nombreux professeurs afin de consolider sa culture et son éducation. Le professeur de philosophie, prenant rapidement conscience de la stupidité de Monsieur Jourdain, décide de tout reprendre à zéro… MAITRE DE PHILOSOPHIE. – La voix1 A se forme en ouvrant fort la bouche : A. MONSIEUR JOURDAIN. – A, A. Oui. MAITRE DE PHILOSOPHIE. – La voix E se forme en rapprochant la mâchoire d’en bas de celle d’en haut : A, E. MONSIEUR JOURDAIN. – A, E, A, E. Ma foi ! oui. Ah ! que cela est beau ! MAITRE DE PHILOSOPHIE. – Et la voix I en rapprochant encore davantage les mâchoires l’une de l’autre, et écartant les deux coins de la bouche vers les oreilles : A, E, I. MONSIEUR JOURDAIN. – A, E, I, I, I, I. Cela est vrai. Vive la science ! MAITRE DE PHILOSOPHIE. – La voix O se forme en rouvrant les mâchoires, et rapprochant les lèvres par les deux coins, le haut et le bas : O. MONSIEUR JOURDAIN. – O, O. Il n’y a rien de plus juste. A, E, I, O, I, O. Cela est admirable ! I, O, I, O. MAITRE DE PHILOSOPHIE. – L’ouverture de la bouche fait justement comme un petit rond qui représente un O. MONSIEUR JOURDAIN. – O, O, O. Vous avez raison, O. Ah ! la belle chose, que de savoir quelque chose ! MAITRE DE PHILOSOPHIE. – La voix U se forme en rapprochant les dents sans les joindre entièrement, et allongeant les deux lèvres en dehors, les approchant aussi l’une de l’autre sans les joindre tout à fait : U. MONSIEUR JOURDAIN. – U, U. Il n’y a rien de plus véritable : U.

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MAITRE DE PHILOSOPHIE. – Vos deux lèvres s’allongent comme si vous faisiez la moue : d’où vient que si vous la voulez faire à quelqu’un, et vous moquer de lui, vous ne sauriez lui dire que : U. MONSIEUR JOURDAIN. – U, U. Cela est vrai. Ah ! que n’ai-je étudié plus tôt, pour savoir tout cela ? MAITRE DE PHILOSOPHIE. – Demain, nous verrons les autres lettres qui sont les consonnes. molière, Le Bourgeois gentilhomme, 1670, acte II, scène 5.

1. Voyelle.

12 Mettre en scène un extrait de théâtre 1. Choisissez l’un des extraits de ce chapitre pour le jouer et le mettre en scène. 2. Mettez-vous par groupes, selon le nombre de personnages présents dans l’extrait retenu. Répartissezvous les rôles et apprenez par cœur les répliques : celles de votre personnage avant tout, mais aussi les autres, pour savoir à quel moment vous devez parler. 3. Relisez vos cours pour bien avoir en tête les différents aspects du texte. 4. Travaillez la mise en scène. 5. Au CDI ou sur Internet, allez voir des photos et des vidéos d’autres mises en scène. Notez les idées qui vous semblent intéressantes pour améliorer votre travail. 6. Jouez devant la classe. Conseil : Si vous prenez plaisir à jouer, le public prendra plaisir à vous regarder !

13 Préparer puis jouer une scène de ménage 1. Mettez-vous par deux et écrivez une scène de ménage qui a lieu de nos jours. Commencez par trouver la situation ou le reproche qui fera démarrer la dispute (et ensuite, les reproches pourront s’accumuler…), choisissez le caractère de vos personnages, le lieu dans lequel ils se trouvent. 2. Notez sur une feuille de brouillon les grandes étapes de la scène, les principaux gestes et déplacements ; préparez quelques répliques drôles, mais ne rédigez pas tout. 3. Apprenez et répétez ce canevas (ce que vous avez rédigé) et entraînez-vous à improviser dessus. 4. Jouez votre saynète devant la classe. Attention à ne pas employer de mots vulgaires.

Conseils Méthode pour créer une mise en scène – Notez dans la marge du texte les choix de mise en scène que vous faites afin de ne pas les oublier. – Utilisez un crayon de papier, pour pouvoir revenir sur vos décisions. – Si vous travaillez sur un texte du manuel ou un extrait de livre, faites bien sûr une photocopie. Étape 1

• Si le ton (amusé, énervé, anxieux, etc.) et le volume (murmurer, hurler, etc.) de la voix sont toujours les mêmes, le public risque de s’ennuyer : essayez de les varier au maximum. Par exemple, un personnage énervé peut s’adoucir, se moquer, faire semblant d’être joyeux ; quand on est énervé on peut crier, mais aussi murmurer. • De même, il faut éviter d’avoir toujours le même rythme, le même débit de paroles : quelles répliques seront prononcées rapidement ? lentement ? Quelles répliques vont s’enchaîner rapidement ? • Un spectacle de théâtre, ce ne sont pas que des paroles ! Il faut toujours que le spectateur « ait quelque chose à regarder ». Quels gestes (de la main, de la tête, etc.), quels regards (apeuré, incrédule,

14 Improviser une saynète Mettez-vous par deux et tirez au sort l’une des situations suivantes. Vous avez 30 secondes pour vous concerter, puis deux minutes pour improviser à partir de la situation que vous avez tirée. a) Quelqu’un téléphone en pleine séance de cinéma. b) Un enfant fait un caprice à sa mère au milieu d’un supermarché. c) Un adolescent doit faire signer une mauvaise note par ses parents. d) Une famille est coincée dans un embouteillage ; l’un des enfants doit aller aux toilettes. e) Un frère et une sœur veulent tous deux utiliser l’ordinateur. f) À la boulangerie, un(e) client(e) n’arrive pas à se décider et tout le monde s’impatiente.

méprisant, amoureux, etc.), quels déplacements (faire les cent pas, faire reculer l’autre, s’asseoir, croiser les jambes, etc.) vont accompagner les paroles des personnages ? Vous pouvez penser aussi à des tics, des manies qui donneront un aspect comique au personnage. • Que font les personnages quand ils ne parlent pas ? En effet, quand un personnage n’est pas en train de parler, il ne disparaît pas de scène pour autant… N’ayez pas peur de laisser parfois des moments de silence complet : tout l’intérêt du spectacle se portera alors sur les gestes, les mimiques. Un long moment de silence peut être une source de comique efficace. • Récapitulez en dessous de votre texte les accessoires et éléments de décor dont vous aurez besoin. Étape 2

• Répartissez-vous les rôles, apprenez les répliques et répétez votre scène plusieurs fois. • En répétant, vous aurez sûrement de nouvelles idées qui vous viendront : notez-les. • Jouez votre texte devant la classe ! Parlez fort et articulez pour que tout le monde puisse entendre ce que vous dites.

Conseil : Quand vous passez en improvisation, il est important de ne pas laisser de silence. Pour cela, aidez-vous l’un(e) l’autre, par exemple en vous relançant (« Pardon ? Qu’est-ce que tu dis ? ») ou en changeant de sujet.

15 Improviser en imitant le style de Jean Tardieu Mettez-vous par deux et jouez la scène suivante. Vous imiterez le style de Jean Tardieu dans l’extrait 4. Deux jeunes adolescent(e)s viennent de rencontrer leur star préférée. Très enthousiastes et très ému(e)s, ils/ elles essaient de raconter comment s’est déroulée la rencontre et d’exprimer leurs sentiments et émotions.

D’autres sujets peuvent bien sûr être proposés ; ce qui importe est que les élèves qui passent ne choisissent pas eux-mêmes le sujet, sinon ce n’est plus de l’improvisation. 8. Au théâtre !

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Évaluations

Une étrange maladie Lucinde, la fille du riche bourgeois Sganarelle, déprime. Son père tente de savoir ce qu’elle a : « Allons donc, découvre-moi ton petit cœur, […] dis tes petites pensées à ton petit papa mignon », la supplie-t-il. Mais quand il comprend que sa fille est amoureuse et qu’elle aimerait se marier, Sganarelle change totalement d’attitude. Lisette, la servante, arrive à ce moment-là.

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LISETTE. – Monsieur, laissez-moi faire, je m’en vais la sonder1 un peu. SGANARELLE. – Il n’est pas nécessaire ; et puisqu’elle veut être de cette humeur, je suis d’avis qu’on l’y laisse. LISETTE : Laissez-moi faire, vous dis-je. Peut-être qu’elle se découvrira2 plus librement à moi qu’à vous. Quoi, Madame, vous ne nous direz point ce que vous avez […] ? Heu. Avez-vous reçu quelque déplaisir de quelqu’un ? Heu. N’auriez-vous point quelque secrète inclination3, avec qui vous souhaiteriez que votre père vous mariât ? Ah ! je vous entends4. Voilà l’affaire. Que diable ? Pourquoi tant de façons ? Monsieur, le mystère est découvert ; et… SGANARELLE, l’interrompant. – Va, fille ingrate5, je ne te veux plus parler, et je te laisse dans ton obstination. LUCINDE. – Mon père, puisque vous voulez que je vous dise la chose… SGANARELLE. – Oui, je perds toute l’amitié6 que j’avais pour toi. 1. Questionner. LISETTE. – Monsieur, sa tristesse… 2. Confiera. SGANARELLE. – C’est une coquine qui me veut faire mourir. 3. Ici : amour. LUCINDE. – Mon père, je veux bien… 4. J’ai compris. SGANARELLE. – Ce n’est pas la récompense de t’avoir élevée comme j’ai fait. 5. Qui n’est pas reconnaissante. LISETTE. – Mais, Monsieur… 6. Tout l’amour. SGANARELLE. – Non, je suis contre elle dans une colère épouvantable. 7. Ne la considère plus LUCINDE. – Mais, mon père… comme. SGANARELLE. – Je n’ai plus aucune tendresse pour toi. LISETTE. – Mais… SGANARELLE. – C’est une friponne. LUCINDE. – Mais… SGANARELLE. – Une ingrate. LISETTE. – Mais… SGANARELLE. – Une coquine, qui ne me veut pas dire ce qu’elle a. LISETTE. – C’est un mari qu’elle veut. SGANARELLE, faisant semblant de ne pas entendre. – Je l’abandonne. LISETTE. – Un mari. SGANARELLE. – Je la déteste. LISETTE. – Un mari. SGANARELLE. – Et la renonce pour7 ma fille. LISETTE. – Un mari. a Mise en scène de Claude Buchwald, avec Claude molière, L’Amour médecin, 1665, acte I, scène 3.

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Merlin (Sganarelle) et Stéphanie Schwartzbrod (Lisette), théâtre de Corbeil, Essonne, Paris, 2011.

Questions Une dispute comique

Une pièce proche du Médecin malgré lui

1. Pourquoi Sganarelle est-il en colère contre sa fille au début de l’extrait ? 2. a) À quel signe de ponctuation voit-on que Sganarelle coupe la parole aux deux femmes ? b) Pourquoi fait-il cela ? 3. Relisez la réplique de Sganarelle l. 26-27. Pourquoi peut-on dire qu’il est de mauvaise foi ? 4. Lisette est-elle soumise à son maître Sganarelle ? Justifiez votre réponse. 5. Identifiez deux types de comique utilisés dans cet extrait. Justifiez votre réponse en citant le texte.

Comparez cet extrait de L’Amour médecin avec Le Médecin malgré lui. 6. Quels sont les deux personnages que l’on retrouve d’une pièce à l’autre ? 7. Lequel a le même rôle que dans Le Médecin malgré lui ? 8. Lequel a un rôle différent ? De quel personnage du Médecin malgré lui peut-on le rapprocher ? 9. Pourquoi peut-on dire que ces deux pièces se ressemblent ?

Lecture d’image 1. En quoi Sganarelle est-il ridicule sur cette image ? 2. Identifiez le personnage féminin : de qui s’agit-il ? Justifiez votre réponse de deux façons au moins. 3. À quel passage du texte correspond cette image ? Justifiez votre réponse en commentant la posture et l’attitude des personnages.

Expression écrite Inventez une scène de ménage comique : une femme reproche quelque chose à son mari, qui fait semblant de ne pas comprendre. Pour créer le comique, vous pouvez vous inspirer des moyens utilisés dans cet extrait, mais aussi des moyens étudiés dans les textes du chapitre. Vous présenterez votre texte à la manière d’un dialogue de théâtre, comportant des didascalies. Votre texte fera entre 10 et 15 répliques.

Socle commun de compétences C1

• Lire : dégager l’essentiel de textes divers dans le cadre de recherches (ex. 6 et 7 p. 195). • Écrire en respectant la présentation d’un texte théâtral et en utilisant divers procédés comiques (ex. 1 à 5 p. 194 et Évaluations). • Dire : s’entraîner à bien articuler, à mettre le ton (ex. 8 à 11 p. 195-196), s’exprimer devant un public (ex. 6 et 7 p. 195).

C5

• Avoir des connaissances et des repères sur le théâtre comique, la mise en scène, les lieux du théâtre à l’époque de Molière (Histoire des arts), le lexique du théâtre (Repères et ex. 1 à 4 p. 193). • Lire et pratiquer différents langages : mêler langage parlé et langage du corps (ex. 11 à 15 p. 196-197).

C7

Faire preuve d’initiative : s’intégrer et coopérer dans des projets de mise en scène, manifester créativité et motivation (ex. 11 à 15 p. 196-197).

8. Au théâtre !

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Étude de la langue

grammaire 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

La phrase verbale et la phrase non verbale .................................. 202 La phrase simple et la phrase complexe ..................................... 204 Les quatre types de phrases .......... 206 Les deux formes de phrases .......... 209 Je vérifie mes connaissances ! ........ 211 Le verbe ........................................212 Le nom et le groupe nominal ..........214 Les déterminants ...........................216 Les pronoms personnels ............... 220 Les pronoms possessifs et démonstratifs............................... 222 L’adjectif qualificatif ..................... 224 Je vérifie mes connaissances ! ....... 225 Le sujet du verbe .......................... 226 Les compléments d’objet du verbe : COD, COI et COS ............ 229

15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27

L’attribut du sujet ......................... 232 L’épithète..................................... 234 Les compléments circonstanciels... 235 Je vérifie mes connaissances ! ....... 237 Le présent de l’indicatif : conjugaison ................................. 238 Le présent de l’indicatif : valeurs ....241 L’imparfait et le passé simple de l’indicatif : conjugaison................. 242 L’imparfait et le passé simple de l’indicatif : valeurs ........................ 245 Le futur simple de l’indicatif et le présent du conditionnel ................ 247 Le présent de l’impératif ............... 250 Les temps composés : conjugaison .................................. 251 Les temps composés : valeurs ....... 253 Je vérifie mes connaissances ! ........255

orthographe 1

Le féminin des noms et des adjectifs ............................. 256 2 Le pluriel des noms et des adjectifs ............................. 258 3 Les accords dans le groupe nominal et l’accord de l’adjectif ..... 260 4 Les accords avec le sujet ............... 262 5 Les accords du participe passé ...... 264 6 La ponctuation de la phrase et du dialogue .............................. 266 7 Les signes auxiliaires de ponctuation ............................. 268

8 9 10 11 12 13 14 15 16 17

L’accentuation du -e- .................... 269 L’emploi de la majuscule ............... 270 Je vérifie mes connaissances ! ........ 271 Les homophones distingués par l’accent .................................. 272 Autres homophones importants..... 274 Les terminaisons des verbes en -é (-e-s), -er, -ez ....................... 276 Je vérifie mes connaissances ! ....... 277 Exercices de réécriture .................. 278 Textes à corriger ........................... 279 Dictées ........................................ 280

Lexique 1 La formation des mots .................. 282 2 Initiation à l’étymologie latine et grecque .................................... 284 3 Le sens propre et le sens figuré ..... 288

200

4 Synonyme, antonyme, paronyme .................................... 290 5 Les niveaux de langue ................... 292 6 Je vérifie mes connaissances ! ....... 295

1

La phrase verbale et la phrase non verbale 1 A. Le Petit Poucet. Avait semé des cailloux tout au long. Du chemin

ils purent donc revenir sur leurs pas et retrouver leur maison.

B. Quand les parents les emmenèrent à nouveau dans la forêt, le Petit

Poucet sema de petits morceaux de pain. Mais les oiseaux les avaient mangés ! Comment allaient-ils pouvoir retourner chez eux ? C. Ici mais poule venons celui-ci cornichon. 1. Pourquoi le texte A est-il difficile à comprendre et incorrect ? Réécrivez-le pour qu’il soit plus clair et grammaticalement correct. 2. Combien de phrases comptez-vous dans le texte B ? Expliquez comment vous avez fait pour trouver la réponse. 3. Une phrase se termine-t-elle toujours par un point ? Expliquez. 4. Le groupe de mots du C forme-t-il une phrase ? Expliquez.

Retenons Qu’est-ce qu’une phrase ? 2 Une phrase est une suite de mots qui a un sens. • Suite une est mots phrase de une ne constitue pas une phrase. 2 Une phrase peut parfois être constituée d’un seul mot : • Silence ! • Venez. 2 À l’écrit, une phrase commence par une majuscule et se termine par une ponctuation forte : un point ( . ), un point d’exclamation ( ! ), un point d’interrogation ( ? ), des points de suspension ( … ).

La phrase verbale 2 La phrase verbale est organisée autour d’un ou de plusieurs verbe(s) conjugué(s). • La sorcière regarda l’enfant. • La sorcière regarda l’enfant et mit de l’eau à bouillir. 2 Un verbe seul, à l’impératif, peut constituer une phrase verbale. • Sortez !

La phrase non verbale 2 Certaines phrases ne comportent pas de verbe conjugué : on dit qu’elles sont non verbales. • Incroyable… • Combien ? • Oui. • Chut ! • Ne pas dépasser les doses prescrites. 2 Quand une phrase non verbale est organisée autour d’un nom, on parle de phrase nominale. • Paul ! • Un instant.

L’emploi des phrases non verbales 2 Les phrases non verbales sont surtout employées à l’oral : • « Vous venez quand ? • « J’ai lu ce livre au moins cinq fois. – Samedi. – Combien ? – Super ! » – Cinq fois. » 2 À l’écrit, elles sont utilisées dans des cas précis : – dans les titres ; • Une découverte étonnante ! • Hausse des prix de l’essence. – sur les panneaux, les pancartes ; • Interdiction de stationner. • Ouvert. • Non fumeur. – dans les recettes ou les manuels d’utilisation ; • Bien mélanger la pâte. – dans les dialogues (puisqu’on écrit une conversation orale).

202

La phrase

2

Test Ai-je bien compris la leçon ?

1. Combien faut-il de mots au minimum pour faire une phrase ? ❒ Un seul. ❒ Deux. ❒ Trois. 2. Quel est le nombre maximum de mots que l’on peut trouver dans une phrase ? ❒ 10. ❒ 30. ❒ Il n’y a pas de limite. 3. Une phrase comporte toujours un verbe conjugué. ❒ Vrai. ❒ Faux. 4. Une phrase commence toujours par une majuscule. ❒ Vrai. ❒ Faux. 5. Une phrase se termine toujours par un point (.). ❒ Vrai. ❒ Faux. 6. Une phrase nominale est une phrase… (plusieurs réponses possibles) ❒ qui est organisée autour d’un verbe conjugué. ❒ qui n’est pas organisée autour d’un verbe conjugué. ❒ qui comporte un nom ou un groupe nominal. ❒ qui peut être constituée d’un seul mot. ❒ que l’on trouve souvent dans les dialogues.

3 Dans les mots ou les groupes de mots cidessous, relevez ceux qui forment une phrase. 1. Les hommes ne craignaient plus les dieux. 2. De plus, 3. Ils ne se respectaient plus entre eux, se disputaient sans cesse, se jalousaient, se trahissaient, s’entretuaient. 4. Réunirent les dieux se. 5. Jupiter fit éclater. 6. Quand il se mit à pleuvoir. 7. Quel déluge !

4 Dans ce texte, les majuscules de début de phrases et les points ont disparu ! Rétablissezles pour que le texte redevienne lisible. le déluge dura pendant neuf jours et neuf nuits la surface de la terre fut recouverte d’eau et même les montagnes furent englouties tous les êtres vivants moururent noyés les seuls rescapés étaient les animaux aquatiques ainsi que deux êtres humains Deucalion et Pyrrha avaient été épargnés par Jupiter parce qu’ils étaient toujours restés bons et justes et qu’ils n’avaient jamais cessé de respecter les dieux

5 Dans un tableau à deux colonnes, recopiez d’une part les phrases verbales et d’autre part les phrases non verbales. Géronte. – Attendez un peu, s’il vous plaît. Sganarelle. – Que voulez-vous faire ? Géronte. – Vous donner de l’argent, Monsieur. Sganarelle […]. – Je n’en prendrai pas, Monsieur. Géronte. – Monsieur… Sganarelle. – Point du tout.

Géronte. – Un petit moment. Sganarelle. – En aucune façon. Géronte. – De grâce ! Sganarelle. – Vous vous moquez. Géronte. – Voilà qui est fait. Sganarelle. – Je n’en ferai rien. Géronte. –  Hé ! Sganarelle. – Ce n’est pas l’argent qui me fait agir. Géronte. – Je le crois. Molière, Le Médecin malgré lui, II, 4, 1666.

6 Transformez ces phrases verbales en phrases nominales. Pour cela, commencez par identifier le verbe conjugué, puis transformez-le pour en faire un nom. Exemple : Le train part dans un quart d’heure. ➞ Départ du train dans un quart d’heure. 1. De nombreux supporters sont arrivés pour les Jeux Olympiques. 2. Le prix des hôtels a fortement augmenté. 3. Exceptionnellement, les magasins seront ouverts le dimanche. 4. La cérémonie d’ouverture débutera à 19 h.

7 Transformez les phrases non verbales en phrases verbales. Exemple : Conseil de classe des 6e B à 18 h. ➞ Le conseil de classe des 6e B aura lieu à 18 h. 1. Coupe d’athlétisme inter-collèges : cinq élèves de notre établissement sur les podiums ! 2. Formidable prestation des élèves du club d’improvisation théâtrale. 3. Défi lecture : déjà 50 élèves inscrits ! 4. Élèves de 3e actuellement en brevet blanc. Silence !

8 Écrire Poursuivez ce dialogue en inventant au moins cinq questions et cinq réponses. Les questions devront être des phrases verbales et les réponses des phrases non verbales. Suite à un vol de bijoux, un détective interroge un suspect. – Comment vous appelez-vous ? – Jean Tanrien. – Vous vous moquez de moi ? – Non, absolument pas !

Étude de la langue – Grammaire

203

2

La phrase simple et la phrase complexe

1 Le fils du roi organisa un bal et il y invita toutes les filles nobles du royaume. Les demi-sœurs de Cendrillon étaient folles de joie : elles faisaient partie des invitées. Quelle robe allaient-elles mettre ? Comment allaient-elles se coiffer ? 1. Combien de phrases ce texte comporte-t-il ? Recopiez-le et séparez les phrases par des traits (/). 2. Soulignez les verbes conjugués (et uniquement les verbes conjugués) : combien en comptez-vous ? 3. Une phrase peut-elle comporter plusieurs verbes conjugués ? Donnez un exemple.

2 [Le fils du roi organisa un bal] et [il y invita toutes les filles nobles du royaume]. 1. Combien de verbes conjugués cette phrase comporte-t-elle ? 2. Combien de verbes conjugués y a-t-il dans chaque proposition (groupes de mots entre crochets) ?

3 Les demi-sœurs de Cendrillon étaient folles de joie : le prince les invitait au bal. 1. Réécrivez cette phrase, puis soulignez les verbes conjugués. 2. Délimitez les propositions avec des crochets, en suivant le modèle de l’exercice précédent. 3. Combien de verbes conjugués y a-t-il dans chaque proposition ?

Retenons Qu’est-ce qu’une proposition ? 2 Une proposition est un ensemble de mots qui ont du sens regroupés autour d’un verbe conjugué. 2 Une proposition ne contient qu’un seul verbe conjugué.

La phrase simple 2 Une phrase simple est une phrase qui ne contient qu’un seul verbe conjugué, donc une seule proposition. • La nouvelle femme de son père était cruelle avec elle.

La phrase complexe 2 Une phrase complexe est une phrase qui contient plusieurs verbes conjugués, donc plusieurs propositions. • [Quand minuit sonna], [Cendrillon s’enfuit]. Proposition 1

Proposition 2

Cette phrase comporte deux verbes conjugués, donc deux propositions. 2 Remarque : Dans une phrase, quand le sujet ou le verbe est le même d’une proposition à l’autre, il n’est pas toujours répété (il est sous-entendu). • [Cendrillon balaya la maison], [alla chercher de l’eau au puits] et [prépara à manger]. • [La première sœur se moqua de sa robe], [la deuxième de sa coiffure].

Pour aller plus loin 2 Dans une phrase complexe, les propositions peuvent être reliées entre elles de trois manières différentes : 2 la juxtaposition : les propositions sont reliées par un signe de ponctuation faible (virgule, point-virgule ou deux points) ; • [Cendrillon est triste] : [elle aimerait aller au bal]. 2 la coordination : les propositions sont reliées par une conjonction de coordination (mais, ou, et, donc, or, ni, car) ou un adverbe de liaison (puis, ensuite, cependant, etc.) ; • [Cendrillon est triste] car [elle aimerait aller au bal]. 2 la subordination : les propositions sont reliées par une conjonction de subordination (quand, parce que, pour que, puisque, etc.) ou un pronom relatif (qui, que, quoi, dont, où, etc.). • [Cendrillon est triste] parce qu’ [elle aimerait aller au bal].

204

La phrase

Remarque : ll arrive qu’entre deux propositions il y ait à la fois un signe de ponctuation faible et une conjonction de coordination. Dans ce cas, on ne prend en compte que ce qui s’entend à l’oral, c’est-à-dire la conjonction de coordination. • Cendrillon est triste, car elle aimerait aller au bal. Les deux propositions sont coordonnées.

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Test Ai-je bien compris la leçon ?

1. Une proposition peut contenir plusieurs verbes conjugués. ❒ Vrai. ❒ Faux. 2. Une phrase peut contenir plusieurs verbes conjugués. ❒ Vrai. ❒ Faux. 3. Une proposition peut contenir plusieurs phrases. ❒ Vrai. ❒ Faux. 4. Une phrase peut contenir plusieurs propositions. ❒ Vrai. ❒ Faux. 5. Une phrase complexe comporte au moins deux verbes conjugués. ❒ Vrai. ❒ Faux. 6. Une phrase simple ne comporte qu’une seule proposition. ❒ Vrai. Faux.

5 Indiquez si les phrases suivantes sont simples ou complexes. 1. Aujourd’hui, ma tante nous a amenés à la fête foraine, mon frère et moi. 2. Même s’il faisait très froid, il y avait quand même un monde fou. 3. Pour se réchauffer, on a acheté des crêpes. 4. Ma tante nous a confié qu’elle adorait les fêtes foraines parce que ça lui rappelait son enfance. 5. En parlant, elle faisait de grands gestes et le chocolat de sa crêpe a giclé sur son beau manteau rouge. 6. Bien sûr, on n’a pas pu s’empêcher d’exploser de rire : ça n’a pas du tout plu à ma tante. 7. On est rentrés à la maison sans avoir fait un seul tour de manège.

6 Dans chacune de ces phrases complexes, relevez les verbes conjugués, puis délimitez les propositions par des crochets. 1. En cours de français, nous apportons un manuel pour deux ; comme cela, le cartable est moins lourd. 2. Théo l’apporte les semaines paires et moi je l’apporte les semaines impaires. 3. Aujourd’hui, c’était le tour de Théo mais il avait oublié le manuel chez lui. 4. Mais Théo a refusé de se dénoncer parce qu’il ne voulait pas avoir de punition. 5. Mme Dupont a vérifié dans sa liste, elle a regardé Théo droit dans les yeux puis elle lui a pris son carnet. 6. Mme Dupont a mis Théo en garde : c’était la première et la dernière fois. 7. Elle a parlé d’une « pomme de discorde » puis comme nos sourcils se fronçaient, elle nous a demandé de chercher l’origine et la signification de cette expression.

7 Délimitez les propositions par des crochets. 1. Le roi Pélée et la nymphe Thétis célèbrent leur mariage ; tous les dieux et déesses y sont conviés, sauf Éris, la déesse de la discorde. 2. Éris est furieuse et elle décide de se venger. 3. Elle jette dans la salle du banquet une pomme d’or qui est destinée à la plus belle… 4. Athéna, Héra et Aphrodite se disputent avec fureur car chacune d’entre elles estime être la plus belle. 5. Zeus appelle Pâris pour qu’il les départage.

8 À chaque fois, transformez les deux phrases simples en une phrase complexe en utilisant l’un des connecteurs suivants : qui, car, alors que, ( , ), ( : ). 1. Ce matin, je me suis levé tôt. Je voulais profiter de la journée. 2. Visiblement, il n’avait pas fermé l’œil de la nuit. Il avait l’air épuisé. 3. Elle s’apprêtait à partir. À ce moment-là, le téléphone sonna. 4. Le crocodile aperçut une grenouille. Elle bronzait tranquillement sur un nénuphar.

9 Pour aller plus loin : Délimitez les propositions par des crochets. Puis, après avoir observé le mot qui relie ces propositions, indiquez si elles sont juxtaposées, coordonnées ou subordonnées. 1. Un renard vit un corbeau qui avait un fromage. 2. Le renard s’approcha : il était affamé. 3. Il devait se montrer rusé car le corbeau était perché sur un arbre. 4. Il s’adressa au corbeau, lui fit des compliments. 5. Le corbeau l’écouta parce qu’il était flatté.

10 Écrire Rédigez un court récit qui parlera d’un éléphant et d’un moustique. Entourez les verbes conjugués, puis soulignez en vert les phrases simples et en noir les phrases complexes. 100 % web – Transformer des phrases complexes en phrases simples – Rétablir les sujets et les verbes sousentendus

Étude de la langue – Grammaire

205

3

Les quatre types de phrases Les quatre types de phrases 1 A. Racontez-nous la fin de l’histoire ! B. La princesse dormit pendant cent ans. C. La princesse a dormi pendant cent ans ! D. Combien de temps la princesse a-t-elle dormi ? 1. Quelle phrase pose une question ? Par quel signe de ponctuation se termine-t-elle ? 2. Quelle phrase se contente de faire un constat, de raconter simplement ce qui s’est passé ? Par quel signe de ponctuation se termine-t-elle ? 3. Deux phrases se terminent par un point d’exclamation : lesquelles ? Quelle est la différence entre ces deux phrases ?

Retenons La phrase déclarative 2 Elle donne une information, exprime une idée. 2 Elle se termine par un point ou des points de suspension. • La princesse dormit pendant cent ans.

La phrase interrogative (remarques générales) 2 Elle pose une question. 2 Elle se termine par un point d’interrogation. • Pourquoi la princesse a-t-elle dormi si longtemps ?

La phrase exclamative 2 Elle traduit des sentiments, des émotions (joie, tristesse, colère, surprise, etc.). 2 Elle se termine par un point d’exclamation. • La princesse a dormi pendant cent ans ! • Magnifique !

La phrase injonctive 2 Elle exprime un ordre, une interdiction, un conseil ou un souhait. 2 Elle se termine par un point ou un point d’exclamation. • Repose-toi un peu. • Calme-toi ! 2 Elle peut être construite de différentes manières : 2 verbe au mode impératif ; • Bois ce bol de bouillie de cervelle de crapaud ! 2 verbe au mode infinitif ; • Boire un verre de jus d’asticots tous les matins. 2 verbe au futur (proche) de l’indicatif ; • Tu vas boire ce bol de bave immédiatement ! 2 verbe au présent de l’indicatif ; • Tu bois cette soupe de savon et tu te tais. 2 phrase nominale. • À table ! 2 Pour aller plus loin : Elle peut également être construite avec un verbe au mode subjonctif : • Qu’il boive un petit bouillon aux langues de caméléon !

2 Identifiez les phrases déclaratives. Justifiez. 1. Il pleut. 2. Il pleut ! 3. Il pleut… 4. Plaît-il ? 5. Nous disons simplement qu’il pleut. 6. Il prend un peu de chocolat. 7. Prends un peu de chocolat. 8. Il prend un peu de chocolat ! 9. Quand ? 10. Samedi.

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3 Classez les phrases suivantes dans un tableau, selon le type auquel elles appartiennent. 1. Cette leçon est très facile ! 2. Cette leçon est très facile. 3. Cette leçon est-elle facile ? 4. Mettre 20 cl de lait et mélanger. 5. Rajoute un peu de lait dans ta soupe. 6. Il rajoute un peu de lait dans sa soupe.

La phrase 7. Qu’il est soupe au lait, celui-là ! 8. Interdiction d’utiliser son téléphone portable. 9. On ne peut pas utiliser son téléphone portable ? 10. De toute façon, mon téléphone portable n’a plus de batterie.

5 a) Réécrivez ces phrases injonctives d’une autre manière. Variez les constructions utilisées. b) Précisez quelle construction vous avez utilisée dans chacune de vos phrases.

4 a) À quel type appartient chacune de ces phrases non verbales ?

Exemple : Tourner à droite. ➞ Vous tournerez à droite.

b) Pour chaque phrase, imaginez la question qui a pu susciter cette réponse. Exemple : Vingt minutes. ➞ Dans combien de temps devez-vous partir ?

1. Aidez-moi ! 2. Qu’elle arrête de chanter ! 3. Tu prends tes affaires et on y va. 4. La porte ! 5. Vous allez me parler sur un autre ton.

Identifier la construction d’une phrase injonctive 100 % web

1. Non merci. 2. Pardon ? 3. Pas du tout ! 4. Deux heures. 5. Chut !

La phrase interrogative : approfondissement 6 A. Vous venez ? B. Est-ce que vous venez ? C. Venez-vous ?

Bruxelles ou la salade d’endives ? Pourquoi répondezvous à ces questions ?

1. Ces trois phrases posent-elles la même question ? 2. Quelles différences remarquez-vous entre elles ? 3. Imaginez qu’il soit l’heure d’aller à la cantine et que vous vous adressiez à vos camarades : est-ce que vous poseriez plutôt la question A ou la question C ? Pourquoi ?

1. Répondez à ces questions sans réfléchir. 2. Quelle différence remarquez-vous entre les réponses aux questions de la liste A et les réponses aux questions de la liste B ? Voici un indice pour vous aider : « Oui/Non ».

7 A. Aimez-vous les vacances ? Avez-vous les cheveux

noirs ? Est-ce que vous vous êtes brossé les dents ce matin ? Est-il 10 h 35 ? Vous trouvez-vous en ce moment dans une salle de classe ?

B. Quelle est votre date de naissance ? Combien avezvous de frères et de sœurs ? Préférez-vous les choux de

8 « Tu comptes attendre la fin du cours pour ouvrir ton cahier ? » Si un enseignant vous dit cela, il ne vous pose pas vraiment une question… 1. Que fait-il ? 2. À quel type de phrase cela correspond-il ?

Retenons Interrogation totale, interrogation partielle 2 Si on peut répondre par oui, non ou si, l’interrogation est totale (elle porte sur la totalité de la phrase). 2 Si on ne peut pas répondre par oui, non ou si, l’interrogation est partielle (elle porte sur une partie de la phrase). Remarque : Une interrogation partielle commence par un mot interrogatif : qui, que, quoi, lesquelles, combien, pourquoi, où, quelles, etc. • Aimez-vous les vacances ? : interrogation totale (on peut répondre oui ou non). • Vous n’aimez pas les vacances ? : interrogation totale (on peut répondre si ou non). • Pourquoi est-ce que vous n’aimez pas les vacances ? : interrogation partielle (on ne peut pas répondre oui, non ou si et la phrase commence par le mot interrogatif pourquoi).

Construction de la phrase interrogative 2 La phrase interrogative se construit de différentes manières, selon le niveau de langue utilisé : 2 Niveau familier : le sujet n’est pas inversé (il se trouve avant le verbe, comme dans une phrase déclarative). • Tu viens ? Étude de la langue – Grammaire

207

La phrase

2 Niveau courant : on utilise est-ce que ou qu’est-ce que. • Est-ce que tu viens ? 2 Niveau soutenu : – Quand le sujet est un pronom (je, tu, il, etc.), il est inversé, c’est-à-dire qu’il est placé après le verbe ; il est relié au verbe par un trait d’union. • Viens-tu ? – Quand le sujet est un nom ou un groupe nominal, il est repris par un pronom (il, elles, etc.) après le verbe. • Cendrillon vient-elle au bal ? Remarque : Si le verbe se termine par une voyelle et que le pronom commence par une voyelle (il(s), elle(s), on), on ajoute un -t- de liaison pour faciliter la prononciation. • Viendra-t-elle ?

Pour aller plus loin 2 Certaines questions sont en fait de « fausses » questions : elles n’attendent pas de réponse. • Est-ce que tu peux arrêter de faire du bruit avec ton stylo ? • Tu m’écoutes quand je te parle ? Ces phrases expriment en fait des ordres ou des demandes. Elles ne sont donc pas interrogatives, mais injonctives. • Nous n’avions pas rendez-vous à midi ? (= Tu es en retard !) • Vous croyez que ça m’amuse d’être là ? (= Je n’ai pas que ça à faire !) Ces phrases expriment des sentiments (l’énervement). Elles ne sont pas interrogatives, mais exclamatives.

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Test Ai-je bien compris la leçon ?

1. Une interrogation totale est une question… ❒ qui demande beaucoup de réflexion et à laquelle il est difficile de répondre. ❒ à laquelle on peut répondre par oui, non ou si. 2. Une interrogation partielle est une question… ❒ courte. ❒ à laquelle on ne peut pas répondre par oui, non ou si. 3. Une question posée dans un niveau de langue courant contient « est-ce que ». ❒ Vrai. ❒ Faux. 4. Une question posée dans un niveau de langue soutenu commence toujours par un mot interrogatif (combien, pourquoi, quand, etc.) ❒ Vrai. ❒ Faux.

10 Indiquez si ces questions sont des interrogations totales ou partielles. 1. Est-ce que le film vous a plu ? 2. Pourquoi ? 3. L’aviezvous déjà vu ? 4. À quelle occasion ? 5. Quel est votre personnage préféré ? 6. Ne trouvez-vous pas que le film est un peu long ? 7. Recommandez-vous à nos lecteurs d’aller le voir ?

11 Identifiez le niveau de langue des questions suivantes. 1. Tu manges à la cantine aujourd’hui ? 2. Lisez-vous la presse quotidiennement ? 3. As-tu fini ton exercice ? 4. Vous partez en vacances ? 5. Qu’est-ce que tu lui as répondu ? 6. Est-ce qu’il vous reste des baguettes ?

12 Réécrivez ces questions dans un niveau de langue soutenu. Exemple : Elle arrive ce soir ? ➞ Arrive-t-elle ce soir ?

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1. Est-ce qu’il aime le poisson ? 2. Est-ce que tu aimes le poisson ? 3. Elle viendra me voir ? 4. Elle vient me voir ? 5. Pauline viendra me voir ?

13 a) Réécrivez ces questions familières dans un niveau de langue courant. b) Réécrivez-les dans un niveau de langue soutenu. 1. Elle vient ce soir ? 2. Pourquoi tu me demandes ça ? 3. Vous avez réussi le contrôle ? 4. Tu habites où ? 5. On prend le bus ? 6. Vous êtes combien ?

14 Pour chaque phrase, posez une question partielle portant sur l’élément en gras. Vous utiliserez un niveau de langue soutenu. Exemple : Peau d’Âne fait glisser sa bague dans la pâte du gâteau. ➞ Où Peau d’Âne fait-elle glisser sa bague ? 1. La sorcière habite dans la forêt. 2. Les enfants rentrent chez eux en suivant les cailloux que le Petit Poucet avait semés. 3. Les habitants de Babel construisent une tour gigantesque. 4. La cigale demande de l’aide à la fourmi.

15 Pour aller plus loin : Indiquez à quel type de phrase correspond réellement chacune de ces « fausses questions ». Justifiez à l’oral. 1. Qu’y a-t-il de meilleur qu’un pain au chocolat encore tout chaud ? 2. Tu n’aurais pas oublié d’enlever ton bonnet par hasard ? 3. Vous avez vu l’heure ? 4. Est-ce que tu peux fermer la fenêtre ? 100 % web

Préparer un questionnaire

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Les deux formes de phrases

1 Je n’ai jamais pris l’avion.

2 J’aime la piscine.

Cette phrase est-elle à la forme affirmative ou à la forme négative ? Relevez les éléments qui vous permettent de répondre.

1. Réécrivez cette phrase à la forme négative. 2. Qu’avez-vous ajouté ? 3. Où les mots que vous avez ajoutés sont-ils placés par rapport au verbe ?

Retenons Phrase affirmative, phrase négative 2 Une phrase est soit de forme affirmative, soit de forme négative. • Je comprends. (forme affirmative) • Je ne comprends pas. (forme négative) 2 Il ne faut pas confondre types et formes de phrases. Toute phrase appartient à l’un des quatre types de phrases (déclaratif, interrogatif, injonctif ou exclamatif) et à l’une des deux formes de phrases (affirmative ou négative). • Ne le connaissez vous pas ? est une phrase de type interrogatif et de forme négative.

La phrase négative 2 Une phrase négative est une phrase qui contient des marques de négation (ne + pas, plus, rien, etc.). • C’est impossible / Il est absent ne contiennent pas de marques de négation : ce sont donc des phrases de forme affirmative. En revanche, Ce n’est pas possible / Il n’est pas là sont des phrases de forme négative. 2 La négation se compose généralement de deux éléments qui encadrent le verbe : 2 le premier élément est ne (ou n’ devant une voyelle) ; 2 le second élément varie selon le sens de la négation : pas, plus, jamais, rien, personne, etc. Forme affirmative Sens général

Forme négative ne… pas, ne… point

Temps

déjà toujours, tout le temps encore

ne… pas encore ne… jamais ne… plus

Lieu

partout, quelque part

ne… nulle part

Quantité

Addition, choix

tout, quelque chose ne… rien, rien ne tous aucun… ne tout le monde, certain(e)s, quelqu’un ne… personne, personne ne, nul ne ne… guère, ne… pas beaucoup, ne… pas du tout, beaucoup, énormément ne… pas trop et, ou ne… ni… ni aussi ne… pas non plus

• J’ai déjà répondu à cette question. ➞ Je n’ai pas encore répondu à cette question. • Le prince était beau et intelligent. ➞ Le prince n’était ni beau ni intelligent. • Tout lui semblait insurmontable. ➞ Rien ne lui semblait insurmontable. Attention : À l’oral, dans un contexte familier, le ne disparaît. • « Je sais pas. » • « Il m’a pas dit. » Mais on doit toujours le mettre à l’écrit. • Je ne sais pas. • Il ne m’a pas dit. Il faut faire très attention car parfois il ne s’entend pas quand le sujet est on. • On n’a pas compris et non On a pas compris. Astuce pour ne pas se tromper : remplacer on par il. • Il n’a pas compris. Étude de la langue – Grammaire

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La phrase

2 La négation peut être totale ou partielle : • Il ne lit pas les journaux • Il ne regarde jamais de films : négations totales. • Il ne lit guère les journaux (= il ne lit pas beaucoup les journaux, mais ça lui arrive) • Il ne regarde que des films (= il regarde seulement des films, il ne regarde pas autre chose) : négations partielles.

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Test Ai-je bien compris la leçon ?

1. Une phrase ne peut pas être à la fois affirmative et négative. ❒ Vrai. ❒ Faux. 2. Une phrase ne peut pas être à la fois affirmative et injonctive. ❒ Vrai. ❒ Faux. 3. Les quatre types de phrases sont… 4. Les deux formes de phrases sont… 5. Une phrase à la forme négative est une phrase… (plusieurs choix possibles) ❒ triste. ❒ qui contient des marques de négation. ❒ qui peut être mise à la forme affirmative. 6. « Il est inconsolable. » est une phrase de forme… ❒ affirmative. ❒ négative. 7. Je suis une marque de la négation. Je suis présent dans toutes les phrases verbales de forme négative. Je suis petit, mais je me rétrécis encore devant une voyelle. Ce n’est pas parce que je suis petit qu’il faut m’oublier ! Qui suis-je ? 8. a) La phrase Il n’écoute que de la musique classique est une phrase… ❒ affirmative. ❒ négative. b)  Dans cette phrase, la négation est… ❒ totale. ❒ partielle.

4 Dans un tableau, classez ces phrases selon leur forme : affirmative ou négative. 1. Ulysse n’est pas encore revenu à Ithaque. 2. Les dieux refusent de le laisser rentrer chez lui. 3. Peu de gens le croient encore vivant. 4. On ne l’a vu nulle part. 5. On est sans nouvelles de lui depuis des années. 6. Cependant ni sa femme ni son fils ne désespèrent de le revoir un jour.

5 Réécrivez ces phrases en les mettant à la forme négative. 1. La guerre de Troie est déjà terminée. 2. Les guerriers veulent encore combattre. 3. Achille a toujours peur de mourir. 4. Il a peur de tout. 5. Ulysse est rusé et courageux. 6. Ulysse reverra-t-il Pénélope ? 7. Je connais quelqu’un qui s’appelle « Personne ». 8. Tous ont reconnu Ulysse.

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6 Réécrivez ces phrases en les mettant à la forme affirmative. 1. Personne ne le connaît. 2. Il n’a rien construit lui-même. 3. Elle n’a nulle part où aller. 4. Ni Luc ni Ismène n’ont lu le livre. 5. Raphaël ne l’a pas lu non plus. 6. Tu ne veux rien manger ?

7 Réécrivez ces phrases en remplaçant l’adverbe seulement par la négation ne… que. 1. Il a seulement 10 ans. 2. J’aime seulement les légumes. 3. Tu sais compter seulement jusqu’à cent ? 4. Lisez seulement le premier chapitre.

8 Certaines de ces phrases sont mal orthographiées : l’adverbe ne/n’ a été oublié ! Repérez les phrases qui doivent être corrigées et réécrivezles correctement. 1. On arrive dans cinq minutes ! On a raté le bus. 2. On avait pas vu le temps passer. 3. On avait oublié les clés. 4. On a pas de chance, quand même… 5. John aime ni le foot, ni le basket. 6. John aime le foot, mais pas le basket. 7. Rien a été signalé. On aurait de nouveaux indices ? 8. On a bien compris. 9. On a rien compris. 10. J’en peux plus ! 11. J’en veux plus !

9 Écrire Ce chaton n’est jamais content et n’en fait qu’à sa tête. Imaginez ce que ses parents lui disent quand ils le grondent. Toutes vos phrases devront être de forme négative. Vous emploierez les marques de négation suivantes (sans oublier le ne) : pas, jamais, nulle part, personne, ni… ni, rien.

Je vérifie mes connaissances ! 1 La phrase verbale et la phrase non verbale

/6

1. Choisissez la réponse qui convient. (3 points) a) Combien faut-il de mots au minimum pour faire une phrase ? ❒ Un. ❒ Deux. ❒ Trois. b) Une phrase commence toujours par… ❒ une minuscule. ❒ une majuscule. ❒ un signe de ponctuation forte. c) Une phrase nominale est une phrase… ❒ verbale. ❒ non verbale. 2. Indiquez si les mots ou groupes de mots suivants forment une phrase. (1 point) a) Incroyable ! b) Île je pour vraiment salade. c) Il était une fois, d) Il la trouva très laide. 3. Les phrases sont-elles verbales ou non verbales ? (2 points) a) Les requins sont de retour ! b) Des requins toujours plus près des côtes. c) Ne pas nourrir les requins. d) Le requin, courtois, demanda à la jeune femme s’il pouvait mettre sa serviette à côté de la sienne.

2 La phrase simple et la phrase complexe

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1. Les affirmations suivantes sont-elle vraies ou fausses ? (3 points) a) Une proposition peut contenir plusieurs verbes conjugués. b) Une phrase peut contenir plusieurs propositions. c) Dans une phrase simple, il n’y a qu’un seul verbe conjugué, donc une seule proposition. 2. Les phrases suivantes sont-elles simples ou complexes ? (2 points) a) J’y vais : j’ai un rendez-vous. b) Elle mit son manteau et partit. 3. Recopiez cette phrase et délimitez les propositions par des crochets. (1 point) Elle lava la clé avec soin mais les traces de sang ne partaient pas. 4. Transformez ces deux phrases simples en une phrase complexe. (1 point) Ce matin, je me suis levé tôt. Je voulais profiter de la journée.

3 Les quatre types de phrases 1. À quel type correspond chacune de ces phrases ? (2 points) a) Les spectateurs commentent le film. b) Qu’est-ce que c’est émouvant ! c) Chut ! d) Que dites-vous ?

/5

2. Laisser la porte fermée. Identifiez la construction de cette phrase injonctive. (1 point) 3. Où habitez-vous ? L’interrogation est-elle totale ou partielle ? (1 point)

4. Vous avez amené à manger ? a) Quel est le niveau de langue de cette question ? (0,5 point) b) Réécrivez-la dans un niveau de langue soutenu. (0,5 point)

4 Les deux formes de phrases À quelle forme correspond chacune de ces phrases ? a) C’est incompréhensible. b) Je n’y comprends rien. c) Peu de gens le connaissent. d) Il est presque inconnu.

Bonus

/2

/3

1. Indiquez si les propositions sont reliées par juxtaposition, par coordination ou par subordination. (2 points) a) Il est tard : je vais me coucher. b) Je vais me coucher car il est tard. c) Je vais me coucher parce qu’il est tard. d) Je crois que je vais aller me coucher. 2. Indiquez à quel type correspond cette phrase. (1 point) Tu veux que je t’aide à te balancer sur ta chaise ?

Total : /20 Étude de la langue – Grammaire

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6

Le verbe

1 Julien a nagé 500 mètres sans s’arrêter. Il semble épuisé. 1. Quel verbe en gras indique une action ? Lequel indique un état ? 2. Lequel de ces verbes peut être remplacé par le verbe être ?

2 Rire – je ris – elles rient – riant – elle riait – nous rirons – ils rirent. 1. Quel est le radical du verbe rire ? Comment le savez-vous ? 2. Comment appelle-t-on la partie qui change de forme dans un verbe ? 3. Conjuguez le verbe venir au présent de l’indicatif. Quelle remarque pouvez-vous faire sur le radical ?

3 Aujourd’hui, Schéhérazade commence à raconter une nouvelle histoire.

4 Koumba a de nouvelles chaussures. Elle a fait les soldes hier.

1. Réécrivez la phrase en remplaçant Schéhérazade par Schéhérazade et Dinarzade et faites les modifications nécessaires. 2. Réécrivez la phrase en remplaçant Aujourd’hui par Demain et faites les modifications nécessaires. 3. Comparez les trois phrases. a) Quel mot change de forme à chaque fois ? b) Ce mot varie selon le sujet. Quelle est l’autre indication qui fait changer sa forme ? c) Le verbe raconter change-t-il de forme d’une phrase à l’autre ? Pourquoi ?

1. Dans quelle phrase avoir exprime-t-il la possession ? 2. À quoi sert-il dans l’autre phrase ? Comment l’appelle-t-on dans ce cas-là ?

5 Marcher – parler – aller – manger – rêver. Conjuguez ces verbes à la 1re personne du singulier (je) au présent de l’indicatif et observez la manière dont ils se terminent. Quel est l’intrus ?

6 Courir – partir – finir – grandir – mentir – réussir. Quels verbes appartiennent au 2 e groupe ? au 3 e groupe ? Comment faites-vous pour les distinguer ?

Retenons 2 Astuce pour reconnaître un verbe : Le verbe est le seul mot qui peut être précédé ou encadré par la négation ne… pas. • Ulysse nage vigoureusement ➞ ne nage pas (mais ne Ulysse pas ; ne vigoureusement pas).

Verbes d’action et verbes d’état 2 On distingue les verbes d’état (être et les verbes que l’on peut remplacer par être : sembler, paraître, devenir, avoir l’air, etc.) et les verbes d’action (tous les autres). • Ulysse semble épuisé ➞ Ulysse est épuisé (semble est un verbe d’état). • Ulysse retrouve Pénélope ➞ Ulysse est Pénélope (retrouve n’est pas un verbe d’état mais un verbe d’action).

Radical et terminaison 2 Un verbe se conjugue en ajoutant une terminaison au radical. 2 Le radical porte le sens du verbe ; c’est la partie du verbe qui, la plupart du temps, ne change pas ; on le trouve en supprimant la terminaison de l’infinitif. • parler ➞ parl Remarque : Les radicaux des verbes très courants (comme avoir, être, faire, aller, venir) ont plusieurs formes différentes. • vien-s, ven-ons, vienn-ent, viendr-ai, vin-s 2 La terminaison : elle varie et donne des indications sur le sujet du verbe, le temps et le mode.

Les modes et les temps 2 Il existe deux catégories de modes :

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Les cLasses grammaticaLes

2 Aux modes personnels le verbe varie selon la personne (il se conjugue). Il s’agit de l’indicatif (je chante, je chantais), du subjonctif ([il faut] que je chante), du conditionnel (je chanterais) et de l’impératif (chante). 2 Aux modes non personnels le verbe ne varie pas selon la personne (il ne se conjugue pas). Il s’agit de l’infinitif (chanter) et du participe (chantant, chanté). 2 Il existe deux catégories de temps (voir tableaux de conjugaison à la fin du manuel) : 2 Aux temps simples (présent, imparfait, etc.), le verbe est conjugué directement. • Je rêvais. 2 Aux temps composés (passé composé, plus-que-parfait, etc.), la forme verbale est composée d’un auxiliaire (être ou avoir) qui se conjugue et du participe passé du verbe. • J’avais rêvé.

Les trois groupes de verbes 2 Les verbes sont classés en trois groupes. Chaque groupe a une conjugaison particulière. 2 1er groupe : les verbes dont l’infinitif se termine en -er, sauf aller ; 2 2e groupe : les verbes dont l’infinitif se termine en -ir et qui ont un participe présent en -issant (finissant) ; 2 3e groupe : tous les autres verbes (dont le verbe aller). Remarque : Les verbes être et avoir, quand ils aident à former des temps composés, sont appelés des auxiliaires. • Il est venu. • Elle avait pris.

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Test Ai-je bien compris la leçon ?

1. Pour reconnaître un verbe dans une phrase, on peut le faire précéder de l’adverbe très. ❒ Vrai. ❒ Faux. 2. Dans la phrase Le vent devient féroce, « devient » … ❒ est un verbe d’action car on ne peut pas le remplacer par est. ❒ n’est pas un verbe d’action car on peut le remplacer par est. 3. Les verbes les plus employés en français (comme avoir ou faire) sont souvent ceux qui ont la conjugaison la plus compliquée. ❒ Vrai. ❒ Faux. 4. L’infinitif est un mode. ❒ Vrai. ❒ Faux. 5. À l’infinitif, le verbe est invariable. ❒ Vrai. ❒ Faux. 6. Les verbes en -ir appartiennent au 2e groupe. ❒ Vrai. ❒ Faux. 7. Savoir à quel groupe appartiennent les verbes permet… ❒ de les ranger dans des cases plutôt que de les laisser traîner n’importe où. ❒ de savoir les conjuguer.

8 a) Donnez l’infinitif de chacun des verbes. b) Classez-les selon le groupe auquel ils appartiennent. 1. Il aperçoit. 2. Nous réussissons. 3. Jouant. 4. Venez. 5. Tu as cru. 6. Je dessinais. 7. Il vieillira.

9 Relevez tous les verbes (conjugués ou non) et classez-les selon le groupe auquel ils appartiennent (1er, 2e ou 3e groupe). Ma chère sœur, s’écria Dinarzade le lendemain à l’heure ordinaire, si vous ne dormez pas, je vous supplie, en attendant le jour qui paraîtra bientôt, de me raconter la suite du conte du pêcheur ; je meurs d’envie de l’entendre. « Je vais vous donner cette satisfaction, répondit la sultane. » elle demanda la permission au sultan de finir l’histoire. Les Mille et Une Nuits, IXe nuit (trad. Antoine Galland).

10 a) Conjuguez ces verbes à l’oral, au présent de l’indicatif. b) Quels sont les verbes dont le radical change de forme ? 1. Utiliser. 2. Vouloir. 3. Prendre. 4. Imaginer.

11 Dans quelles phrases le verbe identifier est-il conjugué à un temps composé ? 1. Vous identifiez bien le problème. 2. Vous avez bien identifié le problème. 3. Quand aurez-vous identifié le problème ? 4. Identifiez le problème rapidement.

12 Écrire Écrivez une histoire courte qui aura pour personnage principal un pêcheur. Soulignez tous les verbes (conjugués ou non) de votre texte : en noir ceux du 1er groupe, en vert ceux du 2e groupe et en rouge ceux du 3e groupe. Étude de la langue – Grammaire

213

7

Le nom et le groupe nominal

1 1. Essayez de faire précéder ces mots de « Voici (un/une) » : épée – doucement – coffre – Achille – partir – terrible – à – ce – turban. Recopiez ceux pour lesquels cela fonctionne. Exemple : pierre ➞ Voici une pierre. 2. Les mots que vous avez recopiés appartiennent à la même classe grammaticale : laquelle ?

2 Épée – Achille 1. Est-il possible de mettre le mot épée au pluriel ? et le mot Achille ? 2. Pourquoi le nom Achille s’écrit-il avec une majuscule ?

3 Le serpent montra à Eve une jolie petite pomme bien ronde, qui avait l’air fort appétissante. Dans le groupe de mots soulignés, quel est le mot le plus important ? Indice : si l’on supprime ce mot, la phrase n’a plus de sens.

Retenons Caractéristiques du nom Les noms servent à désigner les êtres vivants, les objets, les événements, les idées, etc. On distingue les noms communs et les noms propres. Les noms communs 2 Ils désignent des catégories (d’êtres, d’objets, etc.). • Le nom commun roi peut désigner n’importe quel roi. 2 Ils possèdent un genre (masculin ou féminin) et un nombre (singulier ou pluriel). Genre Nombre

Masculin

Féminin

Singulier

loup

princesse

Pluriel

loups

princesses

2 Ce sont des mots variables : leur forme change selon le nombre (singulier ou pluriel). • un loup, des loups • un cheval, des chevaux Un certain nombre de noms peuvent aussi varier en genre. • un lion, une lionne Les noms propres 2 Ils désignent des êtres ou des lieux précis, uniques. • Le nom propre Charlemagne désigne une personne précise. 2 Ils sont invariables, commencent par une majuscule et s’emploient souvent sans déterminant. • Cendrillon, Londres, le Sénégal

Comment reconnaître un nom ? 2 Un nom peut être présenté par la formule « Voici (un/une/des) ». • Voici un livre. • Voici Achille. Ce n’est pas possible avec d’autres classes grammaticales. • Voici un beaucoup. 2 Un nom peut être précisé par un adjectif. • des livres intéressants • une horrible sorcière 2 Un nom propre commence par une majuscule. • Achille 2 Un nom commun est généralement précédé d’un déterminant. • un livre, les livres, ce livre, leurs livres Dans le groupe je livre, le mot livre n’est donc pas un nom (mais un verbe).

Le groupe nominal 2 Un groupe nominal (ou GN) est un groupe de mots dont l’élément le plus important (le noyau) est un nom.

214

Les cLasses grammaticaLes

2 Un GN se compose au minimum d’un nom-noyau précédé d’un déterminant. • une épée 2 D’autres éléments, appelés expansions du nom, peuvent être ajoutés pour préciser le nom-noyau : un adjectif (une épée magnifique), un nom ou GN précédé d’une préposition (une épée en or), une proposition subordonnée (une épée qui a été forgée par Héphaïstos), etc. Ces précisions peuvent s’ajouter les unes aux autres. • une magnifique épée en or, qui a été forgée par Héphaïstos 2 Un groupe nominal peut constituer une phrase nominale. • Au secours ! • Des salariés en colère (titre d’article de journal)

4

Test Ai-je bien compris la leçon ?

1. Un nom commun est un mot de niveau de langue courant, tandis qu’un nom propre est un mot de niveau soutenu. ❒ Vrai. ❒ Faux. 2. Un nom commun désigne… ❒ un être ou un lieu précis, unique. ❒ une catégorie d’êtres vivants, d’objets, etc. 3. Parmi les affirmations suivantes, lesquelles sont correctes ? ❒ Tous les noms communs peuvent varier en genre. ❒ Tous les noms communs peuvent varier en nombre. ❒ Tous les noms propres peuvent varier en genre. ❒ Tous les noms propres peuvent varier en nombre. ❒ Certains noms communs peuvent varier en genre. 4. Dans un groupe nominal, le nom-noyau est… (plusieurs réponse possibles) ❒ le mot le plus important. ❒ celui autour duquel les autres sont organisés. ❒ le mot qui se situe exactement au milieu du groupe.

5 Distinguez les noms des verbes en les classant dans un tableau. 1. Elle porte – la porte. 2. La remarque – on remarque. 3. Je trace – la trace. 4. Une cause – il cause. 5. Le conte – il conte.

6 Dans chaque liste, trouvez l’intrus et justifiez votre choix. 1. Fenêtre – naître – maître – traître – prêtre. 2. Cuisinier – boulanger – mélanger – meurtrier. 3. Rasoir – lavoir – espoir – pleuvoir – couloir.

7 Dans cet extrait, relevez les noms et indiquez pour chacun d’eux s’il s’agit d’un nom propre ou d’un nom commun.

Callisto crie : – ne tire pas ! Mais c’est un grognement sauvage qui sort de sa gorge. Tétanisé, Arcas décoche sa flèche. Jupiter, depuis l’empyrée, a vu la scène. non ! Il ne peut pas laisser son fils tuer sa mère !

laureNCe Gillot, Les Métamorphoses d’Ovide, nathan, coll. « Contes et légendes », 1999.

8 Indiquez le genre et le nombre de chacun de ces mots. Attention, il y a parfois plusieurs possibilités ! 1. Forêt. 2. Monde. 3. Temps. 4. Souris. 5. Élève. 6. Musées.

9 Dans chacun de ces groupes nominaux, relevez le nom-noyau. 1. Un bateau à voiles. 2. Un renard rusé. 3. Une tour qui touchait le ciel. 4. Ulysse aux mille ruses. 5. Un mystérieux enlèvement. 6. Un château sombre aux contours biscornus.

10 Ces mots peuvent être à la fois des adjectifs et des noms. Écrivez des phrases dans lesquelles ils seront des noms. 1. Moyenne 2. Blessé. 3. Droite. 4. Orange. 5. Marron. 6. Jeune. 7. Bon.

11 Écrire Décrivez l’image et imaginez ce que fait cette fille. • Entourez en rouge les noms propres et en vert les noms communs. • Soulignez les GN.

La nymphe Callisto a été métamorphosée en ourse. Elle rencontre son fils Arcas dans la forêt.

Étude de la langue – Grammaire

215

8

Les déterminants

Qu’est-ce qu’un déterminant ? 1 Une musique – un livre – un poème – une poésie. 1. Quelle est la classe grammaticale des mots soulignés ? 2. Comment distingue-t-on ceux qui sont masculins de ceux qui sont féminins ?

2 Musique – musiques – poème – poèmes. Lisez cette liste de mots à voix haute à votre voisin. Sauf s’il a des pouvoirs surnaturels (on ne sait ja-

mais…), il ne pourra pas distinguer ceux qui sont au singulier de ceux qui sont au pluriel. Quels petits mots pourriez-vous rajouter pour l’aider ?

3 Est-ce que tu peux

me prêter un pull ? Lis des poèmes.

Est-ce que tu peux me prêter ton pull ? Lis ces poèmes-là.

Quelle différence y a-t-il entre les phrases de la colonne de gauche et celles de la colonne de droite ?

Retenons 2 Les déterminants sont des mots qui se placent devant le nom et qui permettent de donner des indications sur son genre (masculin ou féminin), son nombre (singulier ou pluriel), son possesseur, etc. • un stylo, des stylos, ces stylos, mon stylo Remarque : Le déterminant peut être séparé du nom par un adjectif. • un beau stylo 2 Il existe deux grandes catégories de déterminants : les indéfinis et les définis.

Les déterminants indéfinis 4 « Un gentilhomme […] épousa en secondes noces une femme […] » (Charles Perrault, Cendrillon). À votre avis, le narrateur a-t-il déjà parlé de ce gentilhomme et de cette femme dans le conte ? Expliquez.

5 A. J’ai lu des histoires. B. J’ai lu de fascinantes histoires. 1. Quel est le mot qui change d’une phrase à l’autre ? 2. Réécrivez la phrase A en mettant l’adjectif fascinantes après histoires. Que remarquez-vous ? 3. Mettez la phrase B à la forme négative. Que remarquez-vous ? 4. Dans la phrase que vous venez d’écrire, remplacez histoires par contes. Que remarquez-vous ? 5. La langue française est fascinante, vous ne trouvez pas ?

6 L’ogre mangea trois enfants, puis but du sang. 1. Peut-on compter le sang que boit l’ogre aussi bien que le nombre d’enfants qu’il mange ? 2. Trouvez d’autres éléments difficiles à compter (pour vous aider : imaginez-vous dans une cuisine ou au bord de la mer). 3. « Il but du sang. » Remplacez sang par le mot féminin eau. Quel déterminant avez-vous utilisé ? 4. Mettez votre phrase à la forme négative. Quel déterminant avez-vous utilisé ?

7 Un roi avait deux fils. Ce roi avait perdu sa femme deux ans auparavant. Pourquoi la seconde phrase ne commence-t-elle pas par « Un roi… » ?

Retenons Il existe deux sortes de déterminants indéfinis : les (déterminants) articles indéfinis et les (déterminants) articles partitifs.

Les articles indéfinis : un, une, des 2 Ils servent à désigner ce dont on n’a pas encore parlé, ce qui n’est pas identifiable ou ce qui n’a pas

216

Les cLasses grammaticaLes

besoin d’être précisé. • Un homme avait deux fils. • Il était une fois… • Un jour, … 2 Dans une phrase négative, ils prennent la forme de/d’. • Je n’ai pas lu de roman ni de fables. Des peut devenir de/d’ quand le nom est précédé d’un adjectif qualificatif. • J’ai lu de belles histoires.

Les articles partitifs : du, de la, de l’ 2 Ils servent à désigner ce qui n’a pas besoin d’être précisé et que l’on ne peut pas dénombrer. • L’ogre buvait du sang. On ne peut pas dire un sang, deux sangs, cent sangs, etc. (en revanche, on peut dire L’ogre mangea un enfant, deux enfants, cent enfants, etc.). 2 Dans une phrase négative, ils prennent la forme de/d’. • L’ogre ne boit jamais d’eau.

Les déterminants définis 8 La poule est un animal qui pond des œufs.

11 Hector prit son casque, sa lance et son épée.

Dans cette phrase, de quelle poule parle-t-on ? Expliquez.

Épée est un mot féminin. Pourquoi ne dit-on pas sa épée ?

9 Elle se souvient de la plage et des glaces à la pistache. Il se souvient du soleil et des glaces au chocolat.

12 Lisez le texte puis répondez aux questions.

Comparez ces deux phrases et expliquez quels sont les deux mots qui « se cachent » à l’intérieur de l’article du et de l’article au.

10 A. Prends ses livres. B. Prends son livre. C. Prends leurs livres. D. Prends leur livre. 1. Quelles sont les phrases qui évoquent un seul livre ? 2. Quelles sont les phrases dans lesquelles plusieurs personnes possèdent un ou des livre(s) ?

Valère et Lucas cherchent Sganarelle. Ils questionnent Martine, sa femme. VAlÈre. – et de grâce, où pouvons-nous le rencontrer ? MArtIne. – Vous le trouverez maintenant vers ce petit lieu que voilà, qui s’amuse à couper du bois. molière, Le Médecin malgré lui, I, 4.

1. Quel geste Martine peut-elle faire au moment où elle prononce « ce petit lieu » ? 2. Remplacez petit lieu par endroit. Pouvez-vous garder le même déterminant ? Expliquez.

Retenons Il existe trois sortes de déterminants définis : les (déterminants) articles définis, les déterminants possessifs et les déterminants démonstratifs.

Les articles définis : le, la, l’, les 2 Ils servent à désigner ce dont on a déjà parlé ou ce qui est identifiable (soit parce qu’il s’agit d’un élément unique, soit parce que l’on donne des précisions). • Le prince hésita, il regarda la lune puis il prit le chemin de droite. 2 Ils servent également à désigner une catégorie d’êtres ou de choses. • Le renard est un animal rusé (la phrase ne parle pas d’un renard en particulier, mais de l’espèce). 2 Les articles le et les se contractent avec les prépositions à et de ; on parle d’articles définis contractés : à + le = au à + les = aux

au château aux fiançailles

de + le = du de + les = des

la fille du roi le jour des fiançailles

Étude de la langue – Grammaire

217

Les déterminants possessifs 2 Ils servent à préciser à qui appartient ce qui est désigné par le nom. • Prends mon manteau. (= le manteau qui est à moi) 2 Ils varient en fonction du nom qu’ils déterminent (comme n’importe quel article) mais également en fonction du possesseur : Possesseur Singulier

Élément possédé

Pluriel

1 p.

2 p.

3 p.

1 p.

2e p.

3e p.

masc. sg. *

mon

ton

son

notre

votre

leur

fém. sg.

ma

ta

sa

notre

votre

leur

pluriel

mes

tes

ses

nos

vos

leurs

re

e

e

re

* ou féminin singulier quand le mot qui suit commence par une voyelle ou un h- muet. • Mon ancienne maison ou ton histoire sont plus faciles à prononcer que ma ancienne maison et ma histoire !

Les déterminants démonstratifs : ce, cet, cette, ces 2 Ils servent à désigner ce dont on vient de parler, ou (à l’oral) ce que l’on est en train de montrer. • Il lui donna une pomme. • Cette pomme… • Prends cette chaise. 2 Ce devient cet devant une voyelle. • Cet auteur est plus facile à prononcer que ce auteur ! 2 Ces déterminants peuvent être complétés par les mots ci (qui marque la proximité) et là (qui marque l’éloignement). • Cette chaise-ci (la plus proche), cette chaise-là (la plus éloignée). • Cette année-ci (la plus proche), cette année-là (la plus éloignée). Attention ! 2 Ne confondez pas ces (déterminant démonstratif) avec ses (déterminant possessif). On peut remplacer ses par mes. • Ses lunettes ➞ mes lunettes. 2 Certains articles sont homonymes. Voici un tableau pour ne pas les mélanger :

du

des

de (phrase négative)

Catégories

Exemples

Pour les différencier

Exemples

article partitif

L’ogre boit du sang.

Remplacer par un peu de.

L’ogre boit un peu de sang.

article défini contracté

Le château du prince.

Mettre au pluriel.

Le château des princes.

article indéfini

Des carrosses.

article défini contracté article indéfini article partitif

Le carrosse des mariés.

Je n’ai pas lu de roman. Mettre à la forme Je n’ai pas bu de sang. affirmative.

13 Test Ai-je bien compris la leçon ? 1. Un déterminant est toujours situé juste avant le nom auquel il se rapporte. ❒ Vrai. ❒ Faux. 2. Dans une phrase à la forme négative, tous les articles indéfinis prennent la forme de. ❒ Vrai. ❒ Faux.

218

Un carrosse. Mettre au singulier.

Le carrosse du marié. J’ai lu un roman. J’ai bu du sang.

3. Parmi les affirmations suivantes, lesquelles sont correctes ? ❒ Les articles font partie des déterminants. ❒ Certains articles sont des déterminants définis, d’autres sont des déterminants indéfinis. ❒ Les articles partitifs font partie des déterminants indéfinis.

Les classes grammaticales ❒ Les articles partitifs donnent des indications sur le possesseur. ❒ Les articles définis n’existent qu’au singulier. 4. Parmi les affirmations suivantes, lesquelles sont correctes ? ❒ Du peut être à la fois un déterminant défini et un déterminant indéfini. ❒ Des peut être à la fois un déterminant défini et un déterminant indéfini. ❒ De est la forme que prennent tous les déterminants quand ils sont dans une phrase à la forme négative. 5. Les élèves de 6e partent en sortie scolaire. Deux bus sont garés devant le collège. « Monte dans ce bus-ci. » vous dit votre professeur. Devez-vous monter dans le bus le plus proche ou dans le bus le plus éloigné ?

14 Faites précéder chacun de ces noms par : a) un article indéfini ; b) un article défini ; c) un déterminant démonstratif ; d) un déterminant possessif. 1. Crabe. 2. Araignée. 3. Baleine. 4. Alligator.

15 Lisez le texte puis répondez aux questions. Il était une fois un renard qui avait pour voisin un ours. Un jour, le renard vint trouver l’ours et lui dit : – Michka, écoute-moi, j’ai une idée. – Non, je connais tes idées ! À chaque fois, tu me joues des tours. – Comment peux-tu avoir cette opinion de moi, Michka ? D’après Le Renard et l’ours, conte traditionnel russe.

1. Relevez tous les groupes nominaux de ce texte et indiquez à chaque fois la classe précise du déterminant. 2. Dans les deux premières phrases, les noms qui désignent les personnages changent de déterminants. Expliquez pourquoi. 3. Pourquoi écrit-on « l’ours » alors qu’on écrit « le renard » ? 4. a) Dans la dernière phrase, remplacez opinion par point de vue puis par avis et faites toutes les transformations nécessaires. b) Expliquez les transformations que vous avez faites.

2. Il préfère manger des éclairs au chocolat. 3. Mais il veut perdre du poids. 4. Alors il fait des efforts. 5. Par exemple, il fait de la course à pied tous les deux jours.

17 a) Réécrivez la phrase 2 de l’ex. 16 en insérant l’adjectif appétissant avant le nom éclairs. b) Même consigne, mais en insérant cette fois l’adjectif délicieux. 18 Conjuguez « mettre ses affaires dans son cartable » au présent de l’indicatif, à toutes les personnes. 19 Pour chacune des phrases, précisez si du est un article partitif ou un article défini contracté. 1. La vieille prépara du thé. 2. Il revient du collège. 3. Ils avaient du sable dans les yeux. 4. Parle-moi du film que vous êtes allés voir. 5. Ulysse était encore sur le chemin du retour.

20 Pour chacune des phrases, précisez si des est un article indéfini ou un article défini contracté. 1. Le bruit des cloches le réveilla. 2. Il regarda la valse des feuilles mortes par la fenêtre. 3. Des nuages noirs s’approchaient. 4. Il y aurait sûrement des averses dans peu de temps. 5. Il aimait le bruit des gouttes de pluie sur le toit.

21 Écrire Décrivez la photographie et comparez les pingouins en utilisant un maximum de déterminants définis (singuliers et pluriels).

16 Réécrivez ces phrases en les mettant à la forme négative. 1. Il a acheté des fruits et des légumes au marché. Étude de la langue – Grammaire

219

Les pronoms personnels

9

1 A. Apollon aperçoit Daphné. Apollon est ébloui. Apollon regarde Daphné avec admiration et envie. Apollon s’approche de Daphné tout doucement pour parler à Daphné. B. Apollon aperçoit Daphné. Il est ébloui. Il la regarde avec admiration et envie. Il s’approche d’elle tout doucement pour lui parler.

2 Je te parle ! Quel pronom désigne la personne qui parle ? Quel pronom désigne la personne à qui l’on parle ?

3 Apollon touche le bras de Daphné. La jeune fille se retourne et le regarde effrayée. 1. Quel personnage désigne le pronom le mis en gras dans la seconde phrase ? 2. Le mot le qui est souligné dans la première phrase désigne-t-il un personnage ? Quelle est sa classe grammaticale ?

1. Comparez le texte A avec le texte B. À quoi servent les mots en gras ? 2. Relevez tous les mots en gras (pronoms) qui désignent Daphné. Que remarquez-vous ?

Retenons Qu’est-ce qu’un pronom ? 2 Les pronoms sont des petits mots qui peuvent avoir deux rôles différents. 2 La plupart servent à remplacer un nom, un GN, une phrase, pour éviter les répétitions. • La cigale alla voir la fourmi. Elle lui demanda un peu de nourriture. 2 Certains servent à désigner directement une personne. • Qu’est-ce que je viens de te dire ?

Les pronoms personnels 2 Les pronoms personnels de la 1re et de la 2e personne servent à désigner celui ou ceux qui parle(nt) et celui ou ceux à qui l’on parle. • Je te parle ! 2 Les pronoms personnels de la 3e personne servent à reprendre un élément dont on a déjà parlé, pour éviter les répétitions. • Thisbé attend Pyrame. Elle ne le voit toujours pas venir. 2 Les pronoms personnels peuvent varier en genre et en nombre, mais aussi selon la personne et la fonction qu’ils occupent dans la phrase. • Son vélo, il le lui donne (il, le et lui sont des pronoms masculins, singulier, de la 3e personne, mais il est sujet, le est COD, lui est COS). Singulier

Pluriel

1 pers.

2 pers.

3 pers.

1 pers.

sujet

je

tu

il, elle, on

nous, on

COD

me

te

le, la, se

re

e

e

COI - COS

me

te

lui, se

forme accentuée

moi

toi

lui, elle, soi

re

nous

2e pers.

3e pers. ils, elles

vous

les, se leur, se eux, elles

2 Quand ils sont suivis d’une voyelle (ou d’un -h- muet), les pronoms qui se terminent par -e et -a s’élident. • J’arrive ! • Je t’appelle dès que je l’aperçois. 2 Les formes accentuées sont utilisées après une préposition (à, de, pour, etc.) ou pour marquer une insistance. • Ce cadeau est pour toi. • Moi, elle, je ne veux plus la voir ! 2 Le pronom personnel leur est pluriel (le singulier est lui) mais il s’écrit sans -s. • Il leur a parlé. 2 Attention : Les pronoms le, la, les, l’ et leur ont des déterminants homonymes (qui s’écrivent et se prononcent de la même manière). Pour ne pas les confondre : 2 Un pronom est mis à la place d’un nom (ou d’un GN) ; un déterminant introduit un nom. 2 Un pronom se trouve généralement devant un verbe ; un déterminant se trouve devant un nom (éventuellement précédé d’un adjectif).

220

Les cLasses grammaticaLes

• Le professeur leur a demandé de sortir leur carnet. • La directrice la convoque dans son bureau. pronom

déterminant

déterminant

pronom

2 Remarque : À l’oral, le pronom on est souvent utilisé à la place de nous. Mais ce pronom est en fait un peu comme un caméléon… En effet, il a la particularité de pouvoir se substituer à tous les pronoms sujets. • – Comment allez-vous ? – On fait aller… (= je) • On a frappé. (= quelqu’un, 3e pers. du sg.) • On ne se refuse rien, à ce que je vois… (= tu ou vous) • On vit de plus en plus longtemps. (= les gens, 3e pers. du plu.)

4

Test Ai-je bien compris la leçon ?

1. Se est un pronom qui peut être aussi bien singulier que pluriel. ❒ Vrai. ❒ Faux. 2. À la 2e personne du pluriel, il n’existe qu’une seule forme de pronom personnel. ❒ Vrai. ❒ Faux. 3. On est un pronom qui ne peut être que sujet. ❒ Vrai. ❒ Faux. 4. Le mot le est forcément un pronom. ❒ Vrai. ❒ Faux. 5. Le mot leur peut être un pronom. ❒ Vrai. ❒ Faux. 6. Le mot leurs peut être un pronom. ❒ Vrai. ❒ Faux.

5 Dans ce texte, relevez tous les pronoms personnels qui se rapportent à la reine. Une reine était riche et puissante, mais elle était très vieille. elle avait été plus belle que le jour, et elle était devenue si laide et si horrible, que les gens mêmes qui venaient lui faire la cour cherchaient en lui parlant des prétextes pour tourner la tête, de peur de la regarder. [Une jeune fée lui proposa de lui rendre sa jeunesse en échange de ses richesses. La reine refusa.] la reine tomba malade d’une maladie qui la rendait si puante et si infecte, que ses femmes n’osaient approcher d’elle pour la servir, et que ses médecins jugèrent qu’elle mourrait dans peu de jours. FÉNeloN, « Histoire de la reine Gisèle et de la fée Corysante », Fables, 1898.

6 Dans chacune des phrases, remplacez le groupe nominal en gras par le pronom personnel qui convient. 1. L’enfant montre son dessin aux grandes personnes. 2. L’enfant a montré son dessin aux grandes personnes. 3. L’enfant a montré son dessin aux grandes personnes. 4. Les grandes personnes ne comprennent pas ses dessins. 5. L’enfant ne veut plus dessiner pour les grandes personnes. 6. L’enfant ne veut plus dessiner pour les adultes. 7. Il devient pilote d’avion. 8. Un jour, un enfant demande à l’aviateur un dessin.

9. L’aviateur exauce son souhait. 10. Il devient ami avec le Petit Prince.

7 Inventez des réponses à ces questions, en reprenant les groupes nominaux en gras par le pronom personnel approprié. Exemple : Tu prends les clés ? ➞ Oui, je les prends. 1. Est-ce que tu vas faire tes exercices de français maintenant ? 2. Tu n’as pas vu ton frère ? 3. Connaissez-vous l’adresse des bureaux ? 4. Est-ce que je t’ai déjà parlé de Sarah ? 5. Est-ce que tu as passé les vacances chez tes grands-parents ?

8 Pour chaque mot en gras, précisez s’il s’agit d’un déterminant ou d’un pronom personnel. Conseil : regardez si le mot qui suit est un nom ou un verbe. 1. Leur mère leur a demandé de choisir leur robe. 2. L’histoire de l’ogre l’a passionné. 3. La belle-mère lui mène la vie dure mais la fée est là pour la protéger. 4. On les relit toujours avec plaisir, les contes de Perrault.

9 Remplacez on par le pronom personnel ou le groupe nominal (quelqu’un, les gens, etc.) qui convient. 1. Ouh là ! On a fait les soldes, à ce que je vois ! 2. On vous appelle quand on arrive, promis. 3. On dit qu’il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. 4. – C’est tout ce que tu as fait ?! – Ça va, on fait ce qu’on peut… 5. Allez, on arrête de rouspéter et on se concentre.

10 Écrire Écrivez une histoire comportant le plus possible de pronoms personnels différents. Arriverez-vous à utiliser tous les pronoms du tableau de la leçon ? Dans votre histoire devra apparaître le mot lapin. 100 % web

Différencier le sens des pronoms Étude de la langue – Grammaire

221

10 Les pronoms possessifs et démonstratifs

1 J’aime bien cette couleur, mais je préfère celle-ci. 1. Parmi les deux mots en gras, lequel est un déterminant et lequel est un pronom ? Justifiez. 2. a) Quels gestes pourraient accompagner cette phrase ? b) Pourquoi le pronom celle-ci est-il appelé démonstratif ? 3. Remplacez couleur par motif et faites les modifications nécessaires. Qu’est devenu le pronom celle-ci ? Pourquoi ?

2 Je ne trouve plus mes clés. As-tu les tiennes ? 1. Quel nom de la première phrase est repris dans les tiennes ? 2. À quelle personne les tiennes renvoie-t-il ? 3. Pourquoi ce pronom est-il appelé possessif ? 4. a) Remplacez mes clés par mon portefeuille et faites les modifications nécessaires.

b) Remplacez tu par vous et faites les modifications nécessaires.

3 – Tu montes dans la voiture de ton oncle ou dans celle de ton frère ? – Celle de mon oncle, c’est celle-ci ? – Non, celle-là. 1. Dans la première phrase, quel nom est repris par le pronom celle ? 2. Quelle différence voyez-vous entre les pronoms soulignés et les pronoms en gras ? 3. Les pronoms en gras sont-ils suivis d’un complément ?

4 Tu as lu toute L’Odyssée en une semaine ! C’est incroyable ! Que reprend le pronom c’ ?

Retenons Les pronoms possessifs 2 Ils remplacent un nom précédé d’un déterminant possessif, pour éviter une répétition. • J’ai oublié mon livre. Tu peux me prêter le tien ? (= ton livre) 2 Ils varient en fonction du possesseur et de l’élément possédé. Singulier

Possesseur Élément possédé

1 p. re

2 p. e

Pluriel 3 p.

1 p.

e

2e p.

re

3e p.

masc. sg.

le mien

le tien

le sien

le nôtre

le vôtre

le leur

fém. sg.

la mienne

la tienne

la sienne

la nôtre

la vôtre

la leur

masc. plu.

les miens

les tiens

les siens

fém. plu.

les miennes

les tiennes

les siennes

les nôtres

les vôtres

les leurs

Attention : Les pronoms possessifs des 1re et 2e personnes du pluriel s’écrivent avec un accent circonflexe, contrairement aux déterminants possessifs. • Votre voiture ➞ la vôtre.

Les pronoms démonstratifs Il faut distinguer les pronoms masculins et féminins, et les pronoms neutres. Les pronoms masculins et féminins : celui, celle, ceux, celles. 2 Ils reprennent un nom précédé d’un déterminant démonstratif. • Ce cheval est gigantesque ! Est-ce celui du roi ? 2 Ils désignent ce que l’on montre du doigt ou du regard. • Regarde celui-là ! 2 Ils varient en genre et en nombre : celui, celle, ceux, celles.

222

Les cLasses grammaticaLes

Le pronom neutre ce (ceci, cela, ça) 2 Il reprend ou annonce un groupe de mots qui n’est ni masculin ni féminin, ni singulier ni pluriel : une proposition, une phrase, etc. • Dépêche-toi, sinon ce sera trop tard. • C’est incroyable ! 2 Il désigne ce que l’on montre du doigt ou du regard. • Tu as vu ça ? 2 Il est invariable. L’emploi des pronoms démonstratifs 2 Dans leur forme simple, ils ne peuvent être employés seuls. Ils doivent être complétés par : 2 ci (qui marque la proximité) ou là (qui marque l’éloignement) ; • On prend celle-ci (= la plus proche) ou celle-là (= la plus éloignée) ? 2 un complément introduit par la préposition de (celui de la reine) ou les pronoms relatifs qui, que, dont, etc. (celui qui est à gauche / ce dont je t’ai parlé). 2 ce + ci = ceci (en un seul mot) ; ce + là = cela (en un seul mot et sans accent grave). 2 Dans la langue familière voire courante, le pronom cela est souvent contracté en ça. • Cela ne m’étonne pas ➞ Ça ne m’étonne pas. 100 % web

5

Différencier les pronoms homophones

Test Ai-je bien compris la leçon ?

1. Les pronoms démonstratifs sont invariables. ❒ Vrai. ❒ Faux. 2. Le pronom ceux peut reprendre une phrase entière. ❒ Vrai. ❒ Faux. 3. Ci indique la droite tandis que là indique la gauche. ❒ Vrai. ❒ Faux. 4. Ci peut être remplacé par ici et là par là-bas. ❒ Vrai. ❒ Faux. 5. a) ceux + ci s’écrit … b) ce + ci s’écrit … c) ce + là s’écrit …

6 Relevez les pronoms possessifs et précisez quel GN ils reprennent. 1. Je n’étais pas très fier de mon dessin, mais quand j’ai vu le sien, cela m’a rassuré. 2. J’ai oublié mon livre. Est-ce que tu as le tien ? 3. Certes, nos voisins sont pénibles, mais les leurs sont encore bien pires. 4. La voiture qui est garée devant l’entrée, est-ce que c’est la vôtre ?

7 Relevez les pronoms démonstratifs et précisez quel groupe de mots ils reprennent ou annoncent. 1. Ce parapluie-là est cassé. Prends celui-ci. 2. Parmi tous les contes que vous avez lus, quel est celui que vous préférez ? 3. Ma maison est celle qui est après le virage. 4. Ils ont rangé toute la maison, c’est incroyable ! 5. Je vais vous dire ceci, Monsieur l’inspecteur : vous ne trouverez aucune preuve contre moi.

8 Réécrivez ces phrases en employant des pronoms possessifs pour éviter les répétitions. 1. Hector prend ses armes et Achille se saisit de ses armes. 2. – Buvons un peu de ce vin de palme, proposa Golo-le-Singe. – Mais ce n’est pas notre vin de palme ! protesta Kakatar-le-Caméléon. 3. Le soulier était exactement à la bonne taille. C’était bien son soulier. 4. Vous avez vos soucis, ils ont leurs soucis.

9 Réécrivez ces phrases en employant des pronoms démonstratifs pour éviter les répétitions en gras. 1. Dieu préfère l’offrande d’Abel à l’offrande de Caïn. 2. L’ouvrage de Pallas est magnifique, mais l’ouvrage d’Arachné est plus beau encore. 3. Phaéton demanda à son père de le laisser conduire son char, mais son père refusa. 4. Conduire mon char est vraiment trop dangereux, Phaéton. Comprends-tu que conduire mon char soit vraiment trop dangereux ?

10 Écrire Toute la famille de M. Leppidemy est malade. Celui-ci se rend à la pharmacie et dépose une montagne d’ordonnances sur le comptoir. Le pharmacien essaie tant bien que mal de lui faire comprendre quels médicaments sont destinés à quel membre de sa famille. Écrivez le dialogue entre les deux hommes. 100 % web

Différencier les pronoms homophones

Étude de la langue – Grammaire

223

11

L’adjectif qualificatif

1 La jeune femme insouciante aperçut un magni-

fique taureau blanc, puissant et vigoureux.

1. À quels mots se rapportent les adjectifs qualificatifs en gras ? Précisez leur classe grammaticale. 2. Quelle question pouvez-vous poser pour trouver ces mots ?

2 1. Réécrivez la phrase de l’exercice 1 en suppri-

mant tous les mots en gras. À quoi servent les adjectifs qualificatifs ?

2. Réécrivez la phrase de l’exercice 1 en mettant vache à la place de taureau : quelles modifications avezvous dû faire ?

3 Europe, surprise, ne pouvait détacher ses yeux de sa tête majestueuse. Elle était fascinée. 1. Quels sont les deux adjectifs en gras qui sont formés sur des verbes ? 2. Quel mot relie l’adjectif fascinée au mot qu’il qualifie ?

Retenons Qu’est-ce qu’un adjectif qualificatif ? 2 Un adjectif qualificatif est un mot qui s’ajoute à un nom (ou à un pronom) pour lui apporter une précision. • C’était un château immense. • Il était sombre. 2 Il s’accorde en genre et en nombre avec le nom (ou le pronom) auquel il se rapporte. • Le grand château, les grandes maisons. 2 Les participes passés des verbes peuvent être employés comme des adjectifs. • Du pain grillé, de la viande hachée, des yeux rougis, des fleurs séchées.

Place de l’adjectif qualificatif 2 Il peut être placé à côté du nom (avant ou après). • Un magnifique taureau blanc. Remarque : Certains adjectifs changent de sens selon qu’ils sont placés avant ou après le nom. • Un homme grand (= de grande taille) ➞ un grand homme (= un homme célèbre). 2 Il peut être séparé du nom par un verbe d’état. • Europe était fascinée. Astuce : Pour trouver à quel mot se rapporte un adjectif, on peut poser la question Qu’est-ce qui est ? ou Qui est-ce qui est ? suivie de l’adjectif.

4 Relevez les adjectifs qualificatifs et indiquez le nom ou le pronom auquel ils se rapportent. elle essaya la petite clef d’or à la serrure, et, à sa grande joie, il se trouva qu’elle y allait à merveille. Alice ouvrit la porte, et vit qu’elle conduisait dans un étroit passage à peine plus large qu’un trou à rat. elle s’agenouilla, et […] découvrit le plus ravissant jardin du monde. oh ! Qu’il lui tardait de sortir de cette salle ténébreuse et d’errer au milieu de ces carrés de fleurs brillantes, de ces fraîches fontaines ! leWis Carroll, Alice au pays des merveilles, 1865.

5 Expliquez le sens de chacun des groupes nominaux. Si besoin, aidez-vous d’un dictionnaire. Exemple : un brave homme est un homme bon, honnête ; un homme brave est un homme courageux.

224

1. Vos propres affaires – vos affaires propres. 2. Une sacrée fête – une fête sacrée. 3. Un pauvre enfant – un enfant pauvre. 4. Un chic type – un homme chic. 5. Un vieil ami – un ami vieux. 6. Un seul ami – un ami seul. 7. Mon cher ami – un meuble cher.

6 Écrire Repérez les adjectifs puis remplacez-les pour transformer ce monstre en prince charmant. Vous ne devez pas changer les autres mots de la phrase. Il avait un visage hideux, des yeux rouges et terrifiants. Quand il souriait, sa bouche humide dévoilait des dents tordues, pourries. Sa peau verdâtre et suintante dégageait une odeur insoutenable.

Je vérifie mes connaissances ! 1 Le verbe 1. Le verbe paraître est un verbe ❒ d’action. ❒ d’état. (1 point)

/4

2. Indiquez à quel groupe appartient chacun de ces verbes. (2 points) a) Réagir. b) Cueillir. c) Zinzinuler. d) Aller. 3. Dans quelle phrase le verbe répondre est-il conjugué à un temps composé ? (1 point) a) Réponds-moi s’il te plaît. b) A-t-il répondu ?

2 Le nom et le groupe nominal 1. Dans quelle phrase le mot en gras est-il un nom propre ? (0,5 point) a) J’ai rencontré Pierre. b) David a pris une pierre.

/2

2. Dans cette liste, l’intrus est… : (0,5 point) rasoir – lavoir – espoir – pleuvoir – couloir. 3. Quel est le nombre du nom fée ? (0,5 point) 4. Dans le groupe de mots en gras, identifiez le nom noyau. (0,5 point) Cet exercice de français est très facile.

4 Les pronoms 1. Remplacez le GN en gras par le pronom personnel qui convient. (1 point) a) Faïza retrouve ses amies pour travailler. b) Elle prépare un exposé avec ses amies.

2. Dans quelle phrase leur est-il un pronom personnel ? (1 point) a) Elles sont très proches de leur grand-mère. b) Elle leur téléphone tous les jours. 3. Dans la seconde phrase, ceux-ci désignet-il les livres les plus proches ou les plus éloignés ? (1 point) Il faut couvrir tous ces livres. Prends ceux-ci et je m’occupe de ceux-là. 4. Remplacez le GN en gras par le pronom possessif qui convient. (1 point) Peux-tu me prêter ta gomme ? Je ne trouve pas ma gomme. 5. Remplacez le GN en gras par le pronom démonstratif qui convient. (1 point) Le pouvoir de la fée est puissant, mais le pouvoir de la sorcière est plus puissant encore.

5 L’adjectif qualificatif 3 Les déterminants 1. Complétez par l’article indéfini qui convient. (1 point) … fenêtre est ouverte.

/5

2. Complétez par le déterminant démonstratif qui convient. (1 point) Je vais m’asseoir sous … arbre. 3. Réécrivez cette phrase à la forme négative. (1 point) J’ai acheté des abricots. 4. Il revient du collège. Dans cette phrase, du est… (1 point) ❒ un article partitif. ❒ un article défini contracté. 5. Ils ont annoncé des orages. Dans cette phrase, des est… (1 point) ❒ un article indéfini. ❒ un article défini contracté.

/5

1. Une fête sacrée est une fête… (1 point) ❒ réussie. ❒ religieuse.

/2

2. Un adjectif peut être séparé du nom auquel il se rapporte par un verbe d’état. (1 point) ❒ Vrai. ❒ Faux.

6 Synthèse Donnez la classe grammaticale de chacun des mots de cette phrase : Il porte une lourde porte.

/2

Total : /20

Étude de la langue – Grammaire

225

13 Le sujet du verbe repères : Distinguer fonction grammaticale et classe grammaticale 1 A. J’ai vu Julie pendant les vacances. B. Julie est mon amie d’enfance. 1. À quelle classe grammaticale appartient le mot Julie dans chacune des deux phrases ? 2. Dans ces deux phrases, le mot Julie n’a pas la même fonction grammaticale : dans la première il est COD, dans la seconde il est sujet. Quand un mot change de fonction grammaticale, change-t-il de classe grammaticale ?

Retenons 2 La fonction grammaticale d’un mot, c’est le rôle qu’il joue dans une phrase. C’est en quelque sorte son « métier ». De même que vous pourrez exercer différents métiers, un mot peut exercer différentes fonctions. 2 La classe grammaticale d’un mot, c’est sa nature, son « identité ». Quelle que soit sa fonction, un mot aura toujours la même classe grammaticale. De même, quels que soient les métiers et les rôles que vous exercerez, vous ne changerez pas d’identité, de prénom. Un groupe nominal, qu’il ait une fonction de sujet, de COD ou de COI, restera toujours un groupe nominal. Ahmed, qu’il soit ingénieur en informatique, médecin ou boulanger, restera toujours Ahmed. Remarque : De même que parmi les hommes il existe des jumeaux, parmi les mots il existe des homonymes. Par exemple, il existe un leur déterminant personnel et un leur pronom possessif : ils ont la même apparence, mais ce ne sont pas les mêmes mots, ils n’ont pas la même classe grammaticale.

Le sujet du verbe 2 Ulysse allume un feu. 1. a) Qui accomplit l’action dans cette phrase ? b) Quelle question peut-on poser pour le trouver ? 2. Remplacez Ulysse par Ulysse et ses compagnons. Quel autre mot de la phrase avez-vous dû modifier ? Pourquoi ? 3. Ulysse est le sujet de cette phrase. Est-il possible de le supprimer ?

3 A. Ulysse a la nostalgie de son pays. B. Il aimerait revoir Pénélope. C. Songe-t-elle encore à lui ? 1. Observez les deux premières phrases. Où le sujet en gras est-il placé par rapport au verbe ? 2. Dans une question de niveau soutenu, le sujet est « inversé ». Expliquez ce que cela signifie en observant la troisième phrase.

4  – Mettez le pieu dans le feu, dit Ulysse à ses compagnons. 1. Dans cette phrase, le verbe mettre est-il au mode indicatif ou au mode impératif ? 2. Le sujet de ce verbe est-il écrit ? Si ce n’est pas le cas, ajoutez un pronom sujet (je, tu, il, etc.) et expliquez comment vous avez fait pour le choisir. 3. Trouvez un sujet inversé dans cette phrase et précisez à quel verbe il se rapporte.

5 Ulysse paraissait soucieux. Il paraissait soucieux. Fuir paraissait impossible. À quelle classe grammaticale appartient chacun des sujets en gras ?

Retenons

Qu’est-ce qu’un sujet ? 2 Le sujet est une fonction grammaticale. Il indique : 2 qui ou ce qui fait l’action exprimée par le verbe d’action ; • Ulysse crève l’œil du Cyclope. 2 qui ou ce qui est dans l’état exprimé par le verbe d’état. • Ulysse est rusé.

226

Les fonctions grammaticaLes

2 Le sujet commande l’accord du verbe en personne (1re, 2e ou 3e), en nombre (singulier ou pluriel) et parfois en genre (féminin ou masculin). • Il est pris au piège. • Nous sommes pris au piège. • Elles sont prises au piège. Remarque : Plusieurs verbes peuvent avoir le même sujet. • Ulysse saisit le pieu, le mit dans le feu, puis l’enfonça dans l’œil du Cyclope. 2 Un verbe conjugué a toujours un sujet, mais quand le verbe est conjugué au mode impératif, le sujet n’est pas exprimé. • Venez ! (sujet sous-entendu : vous). 2 Une phrase non verbale n’a pas de sujet. • Ulysse et le Cyclope (titre).

Comment trouver le sujet d’un verbe conjugué ? 2 On pose la question qui est-ce qui ? ou qu’est-ce qui ? avant le verbe. • Ulysse attaque le Cyclope. ➞ Qui est-ce qui attaque le Cyclope ? = Ulysse.

Place du sujet 2 Le sujet se trouve généralement avant le verbe conjugué. 2 Le sujet est inversé (c’est-à-dire placé après le verbe) : 2 dans une question de niveau soutenu ; • Qui êtes-vous ? 2 dans une proposition indiquant qui parle dans un dialogue ; • – Mon nom est Personne, répondit Ulysse. 2 dans certaines phrases déclaratives de niveau soutenu. • Du ciel tomba la nuit.

Les classes grammaticales du sujet 2 Le sujet est le plus souvent : 2 un nom ou un GN ; • Les compagnons d’Ulysse préparent le pieu. 2 un pronom ; • Ils coupent les branches de l’arbre. 2 un verbe ou un groupe verbal à l’infinitif ; • Fuir paraissait impossible. • Déplacer le rocher paraissait impossible. 2 une proposition. • Qu’Ulysse parte bouleverse Calypso.

6

Test Ai-je bien compris la leçon ?

1. Le sujet est… ❒ une classe grammaticale. ❒ une fonction grammaticale. 2. Un verbe conjugué a toujours un sujet. ❒ Vrai. ❒ Faux. 3. Une phrase verbale a toujours un sujet. ❒ Vrai. ❒ Faux. 4. Le sujet d’un verbe à l’impératif n’est pas exprimé. ❒ Vrai. ❒ Faux. 5. Quand une phrase n’a pas de verbe conjugué, elle n’a pas de sujet. ❒ Vrai. ❒ Faux. 6. Un sujet est toujours un groupe nominal. ❒ Vrai. ❒ Faux.

7 Relevez les sujets des verbes en gras. 1. David s’avança pour affronter le géant Goliath. 2. « Est-il fou ? », se demanda Goliath en le voyant, puis il se moqua de lui. 3. David prit une pierre, la mit dans sa fronde et la lança sur le géant. 4. Celuici, touché en pleine tête, s’écroula. 5. Du rang des Israëliens monta une vive clameur.

8 a) Relevez les sujets des verbes en gras. b) Expliquez pourquoi le verbe souligné est un cas à part. Alors qu’il fait nuit noire, Madame Lepic se rend compte que le poulailler n’est pas fermé. Elle y envoie Poil de Carotte, son fils souffre-douleur. Pour l’encourager définitivement, sa mère lui promet une gifle. — Au moins, éclairez-moi, dit-il. Madame lepic hausse les épaules, Félix sourit avec mépris. Seule pitoyable, ernestine prend une bougie et accompagne son petit frère jusqu’au bout du corridor. — Je t’attendrai là, dit-elle. Mais elle s’enfuit tout de suite, terrifiée, parce qu’un fort coup de vent fait vaciller la lumière et l’éteint. Poil de Carotte […] se met à trembler dans les ténèbres. elles sont si épaisses qu’il se croit aveugle. Parfois une rafale l’enveloppe, comme un drap glacé, pour l’emporter. Jules reNard, Poil de Carotte, 1894.

Étude de la langue – Grammaire

227

Les fonctions grammaticales

9 Dans un tableau, relevez les verbes conjugués de ce texte et indiquez leurs sujets.

13 Complétez ces phrases avec le pronom personnel sujet qui convient.

À l’orée d’une grande forêt vivaient un pauvre bûcheron, sa femme et ses deux enfants. Le garçon s’appelait Hansel et la fille Gretel. La famille ne mangeait guère. Une année que la famine régnait dans le pays et que le pain lui-même vint à manquer, le bûcheron ruminait des idées noires, une nuit, dans son lit et remâchait ses soucis. Il dit à sa femme : – Qu’allons-nous devenir ? Comment nourrir nos pauvres enfants, quand nous n’avons plus rien pour nous-mêmes ?

1. Avez-… compris la consigne de l’exercice ? 2. … t’es coiffé sous un hélicoptère, ce matin ? 3. … a mangé toute seule ce midi. 4. … serai à la maison vers 20 heures. 5. … avons étudié une fable de La Fontaine. 6. Quel jour sommes-… aujourd’hui ?

J. et W. Grimm, Hansel et Gretel, 1812.

10 Associez chaque sujet au groupe verbal qui lui correspond afin de former des phrases (adaptées de la fable « Le Loup et le Chien » de La Fontaine). Aidez-vous des accords sujet-verbe. Un loup ∙ ∙ faisaient bonne garde. Les Chiens ∙ ∙ ne voudrais pas même à ce prix Il ∙ un trésor. Vous ∙ ∙ aurez un bien meilleur destin. Je ∙ ∙ fallait livrer bataille. ∙ n’avait que les os et la peau.

11 Rétablissez les terminaisons des verbes, conjugués au présent. Pour cela, identifiez d’abord les sujets avec lesquels ils s’accordent. 1. De gros nuages noirs roul… et se bouscul… depuis quelque temps. 2. Tout à coup, un éclair déchir… le ciel. 3. « Dépêch…-vous un peu, di… Julie à ses frères. Nous n’av… pas de parapluie et je n’… pas envie de me faire tremper. » 4. Les deux petits se mett… à courir, mais Anthony dérap… sur les feuilles mortes et s’étal… de tout son long juste devant l’école. 5. Rouge de honte et de colère, il lanc… à sa sœur hilare : « Je te détest… ! »

12 Relevez les verbes conjugués puis identifiez les sujets des verbes et précisez leur classe grammaticale. 1. Cette île est un vrai paradis, mais pour Ulysse elle ressemble à un enfer. 2. L’homme aux mille ruses passe ses journées sur le rivage. 3. Il contemple la mer, pense à Pénélope et souvent au bord de ses yeux perlent des larmes. 4. « Revoir ma femme serait ma plus grande joie », confie un soir Ulysse à Calypso. Brueghel le Jeune, Le Paiement de la dîme, huile sur bois, 1621.

228

14 Inventez un sujet correspondant à la classe grammaticale indiquée entre parenthèses. Observez la terminaison des verbes. 1. (GN) … commencera à 14 heures. 2. (Pronom personnel) … prendrons un bus. 3. (GN) … devra être signée par vos parents. 4. (Groupe verbal à l’infinitif) … est interdit dans la salle. 5. (Nom propre + nom propre) … viendront avec nous.

15 Réécrivez ces phrases sous forme de questions, en ajoutant un pronom de reprise du sujet. Exemple : Luc est à son cours de piano. ➞ Luc est-il à son cours de piano ? 1. Isabelle sera là demain. 2. Les enfants ont déjà pris leur petit-déjeuner. 3. Madame La Paile a téléphoné. 4. Le chauffeur connaît la route.

16 Imaginez une question correspondant à chacune de ces réponses. Vos questions seront écrites dans un niveau de langue soutenu. 1. Molière a vécu au XVIIe siècle. 2. Si, il avait un prénom… « Molière » est un pseudonyme. 3. Non, Molière était aussi comédien. Il jouait d’ailleurs dans ses propres pièces. 4. Ma pièce préférée… C’est difficile de choisir, il a écrit tellement de pièces géniales !

17 Écrire Décrivez, en une dizaine de lignes, ce que font les personnages du tableau. Utilisez des indications de lieu comme « à gauche », « derrière la porte », « derrière le comptoir », etc. Une fois votre texte terminé : a) vous soulignerez les verbes ; b) vous encadrerez les sujets ; c) vous relierez chaque verbe à son sujet par une flèche.

14 Les compléments d’objet du verbe : COD, COI et COS

1 Elle a vu une grosse araignée dans le couloir. 1. Essayez de supprimer le GN en gras. La phrase garde-t-elle un sens ? 2. Essayez maintenant de supprimer le groupe de mots souligné. La phrase garde-t-elle un sens ?

2 Elle aime les araignées.

1. Essayez de supprimer le GN en gras. Est-ce possible ? 2. Quel mot le GN en gras complète-t-il ? 3. Quelle est la classe grammaticale du mot complété ?

3 A. Elle aime les araignées. B. Elle parle à sa sœur. C. Elle donne un conseil à sa sœur. Quelles questions peut-on poser après le verbe pour trouver les groupes de mots soulignés ?

4 A.  Elle écrit une lettre. B.  Elle écrit à sa mère. C. Elle écrit une lettre à sa mère. 1. Par quoi le complément de la phrase B est-il introduit ? 2. Entre le complément de la phrase A et celui de la phrase B, lequel complète le verbe directement et

lequel complète le verbe indirectement ? Aidez-vous si besoin de votre réponse à la question 1. 3. Dans la phrase C, l’un des deux compléments soulignés est ce que l’on appelle un « complément d’objet second ». Duquel s’agit-il à votre avis ?

5 A. Elle aime les araignées. B. Elle aime caresser les araignées. C. Elle aime parler. D. Elle parle à sa sœur. E. Elle parle à Justine. F. Elle lui parle. G. Elle dit qu’elle aime les araignées. À quelle classe grammaticale appartient chacun des compléments d’objet en gras ? Choisissez dans la liste suivante : GN – GN précédé d’une préposition – pronom – nom propre précédé d’une préposition – verbe à l’infinitif – groupe verbal à l’infinitif – proposition.

6 Relisez les phrases de l’exercice précédent. 1. Où le complément d’objet est-il généralement placé par rapport au verbe ? 2. Trouvez une phrase dans laquelle ce n’est pas le cas.

Retenons Qu’est-ce qu’un complément d’objet ? 2 Un complément d’objet est un complément essentiel du verbe : il ne peut pas être supprimé (ou alors la phrase n’a plus du tout le même sens). • Elle voit une araignée. ≠ Elle voit (= elle n’est pas aveugle). 2 Il existe trois types de compléments d’objet : le COD, le COI et le COS.

Le COD (Complément d’Objet Direct) 2 Le COD complète le verbe directement, sans préposition. • Elle mange une araignée. 2 Il répond à la question qui ? ou quoi ? posée après le verbe. • Elle mange une araignée. ➞ Elle mange quoi ? Une araignée.

Le COI (Complément d’Objet Indirect) 2 Le COI complète le verbe indirectement, à l’aide d’une préposition (le plus souvent à ou de). • Elle se nourrit d’araignées. 2 Il répond à la question à/de qui ? ou à/de quoi ? posée après le verbe. • Elle se nourrit d’araignées. ➞ Elle se nourrit de quoi ? D’araignées. • Elle pense à son repas. ➞ Elle pense à quoi ? À son repas.

Le COS (Complément d’Objet Second) 2 Le COS est un type particulier de COI. Étude de la langue – Grammaire

229

2 Certains verbes se construisent avec deux compléments essentiels : Un COD et un COI ➞ le COI est appelé COS.

Deux COI, l’un introduit par de, l’autre par à ➞ le COI introduit par à est appelé COS.

Elle lit une lettre à sa mère. COD COS

Elle parle de sa vie à sa sœur. COI COS

Remarque : Le COS n’est pas toujours le complément en seconde position dans la phrase. • Elle parle à sa sœur de sa vie. • Elle raconte à sa sœur ses mésaventures. COS

COI

COS

COD

Classe grammaticale des compléments d’objet 2 Un complément d’objet peut être : COD

COI

– un nom ou un GN ;

Elle déguste une araignée.

Elle pense à son repas.

– un pronom ;

Elle la déguste.

Elle y pense.

– un verbe ou un groupe verbal à l’infinitif ;

Elle veut manger une araignée.

Elle ne pense qu’à manger.

– une proposition.

Elle aimerait qu’elle soit croquante.

Elle tient à ce qu’elle soit croquante.

Place des compléments d’objet 2 Le complément d’objet se trouve généralement après le verbe. Il se place avant le verbe : 2 s’il s’agit d’un pronom sans préposition devant ; • Elle la mange, Elle lui parle mais Elle parle d’elle. 2 dans une question de niveau soutenu ; • Quel animal préfères-tu ? 2 dans une phrase exclamative. • Quelle belle araignée tu as !

Remarques 2 Quand le COI est un pronom, souvent la préposition disparaît. • Elle parle à sa sœur. ➞ Elle lui parle (lui répond à la question à qui ? : lui est bien un COI). 2 Ne confondez pas la préposition de avec l’article partitif de la. • Elle parle de sa vie. ➞ Elle parle de quoi ? De sa vie = COI. • Elle écoute de la musique. ➞ Elle écoute quoi ? De la musique = COD. Dans les deux cas, pour ne pas vous tromper, il suffit de trouver à quelle question répond le complément. 2 Un complément d’objet complète toujours un verbe, jamais un mot d’une autre classe grammaticale. • Elle écrit une lettre à sa mère. ➞ À sa mère complète le verbe écrit ➞ c’est un COS. • Elle lit une lettre de sa mère. ➞ De sa mère complète le GN une lettre et ne répond pas à la question de qui ? posée après le verbe ➞ ce n’est pas un COS. 2 Une phrase peut avoir plusieurs compléments du même type. • Elle écrit des lettres et des cartes postales à sa famille et à ses amis. COD

7

COD

COS

Test Ai-je bien compris la leçon ?

1. Un COD est un complément essentiel du verbe. ❒ Vrai. ❒ Faux. 2. Un COI est un complément d’objet. ❒ Vrai. ❒ Faux. 3. Les compléments d’objet sont des compléments essentiels du verbe. ❒ Vrai. ❒ Faux.

230

COS

4. Dans certains cas précis, un COI est appelé COS. ❒ Vrai. ❒ Faux. 5. Quand un verbe n’a qu’un seul complément d’objet, on appelle celui-ci « COS ». ❒ Vrai. ❒ Faux. 6. Un COI peut compléter un nom. ❒ Vrai. ❒ Faux. 7. Le COD, le COI et le COS sont des fonctions grammaticales. ❒ Vrai. ❒ Faux.

Les fonctions grammaticaLes

Le coD 8 Relevez le COD de chaque verbe en gras, en posant la question qui ? ou quoi ? après le verbe. 1. Hisham adore cuisiner. 2. Je dicterai le texte trois fois. 3. Noémie relit une dernière fois sa copie. 4. Estce que tu veux que je te dépose en voiture ? 5. Je le comprends.

9 Dans ces phrases, ne relevez que les COD. Attention, certaines phrases ne comportent pas de COD. 1. Elle lisait une revue. 2. Elle lisait dans le salon. 3. Je reprendrais bien de la mousse au chocolat. 4. Elle sortit de la voiture. 5. Il est rentré tard le soir. 6. Il a rentré les bêtes avant l’orage.

10 Indiquez si les mots ou groupes de mots en gras sont des COD ou des sujets inversés. Pour les COD, précisez le verbe qu’ils complètent. 1. Au fond des bois vivait une vieille sorcière. 2. Au fond des bois il aperçut une vieille sorcière. 3. Quel âge as-tu ? 4. Du terrier surgit un lièvre. 5. L’aigle repéra sa proie.

Le coi et le cos 11 Identifiez le COI de chaque verbe en gras. 1. J’ai assisté hier à la représentation du club théâtre. 2. Je ne m’habituerai jamais à ta nouvelle coupe de cheveux. 3. Elle souffre de la chaleur dans son appartement. 4. De quelle fable vous souvenez-vous le mieux ? 5. Est-ce que tu lui as parlé récemment ?

12 Identifiez les phrases dans lesquelles les mots en gras sont des COI et justifiez votre réponse. 1. Molière se moque souvent des médecins. 2. Il a écrit des pièces célèbres. 3. Tu connais cette pièce de Molière ? 4. Elle parle de l’hypocrisie. 5. Elle s’adresse à tout le monde. 6. Elle a été représentée pour la première fois à la cour du roi.

coD, coi et cos 13 Pour chaque groupe de mots soulignés, précisez sa fonction (COD, COI ou COS) et le verbe qu’il complète.

1. La Petite Sirène aperçut un jeune prince. 2. Alors qu’il allait se noyer, elle réussit à le sauver. 3. Le Petit Poucet pardonne à ses parents d’avoir voulu les abandonner. 4. Il parle de son projet à ses frères. 5. Le Petit Chaperon rouge posa une question à sa grand-mère. 6. Sa mère lui confie une galette et un petit pot de beurre.

14 a) Indiquez la fonction des GN en gras. b) Réécrivez les phrases, en remplaçant chaque GN en gras par le pronom qui convient. Exemple : Il range ses affaires. ➞ Il les range. 1. Il offre un bouquet à sa femme. 2. Puis il emmène sa femme au restaurant. 3. Ils confient les enfants à leurs amis. 4. Ils confient les enfants à leurs amis.

15 Indiquez la classe grammaticale des COD que vous avez relevés dans l’exercice 8. 16 Indiquez la classe grammaticale et la fonction des mots ou groupes de mots en gras. 1. Ulysse aperçut enfin le rivage. 2. « Que j’aimerais dormir ! », songeait Ulysse. 3. Il ne voulait pas qu’on le reconnaisse. 4. Pénélope s’adressa à tous les prétendants. 5. Elle leur demanda de participer à l’épreuve de l’arc. 6. Quand Pénélope vit Ulysse, elle ne le reconnut pas tout de suite.

17 Pour chacun des verbes, écrivez a) une phrase sans complément ; b) une phrase avec un COD ; c) une phrase avec un COI ; d) une phrase avec un COS. Quand cela n’est pas possible, ne mettez rien. 1. Demander. 2. Mentir. 3. Rendre. 4. Dormir. 5. Boire.

18 Écrire Choisissez trois animaux carnivores. L’un d’eux est en train de rapporter chez lui un délicieux repas, lorsqu’il tombe nez à nez avec les deux autres. Imaginez la scène. Votre récit, qui pourra comporter un passage de dialogue, devra contenir au moins cinq COD, quatre COI et trois COS. Vous soulignerez les COD en rouge, les COI en vert et les COS en noir.

Étude de la langue – Grammaire

231

15 L’attribut du sujet 1 A. Sindbad est un marin. B. Sindbad connaît un marin. 1. Dans quelle phrase les mots Sindbad et un marin désignent-ils la même personne ? 2. a) Dans ces deux phrases, est-il possible de supprimer un marin ? b) Comment appelle-t-on ce type de compléments ? 3. Dans la phrase B, quelle est la fonction de un marin ?

2 Sindbad était un riche héritier. Il devint pauvre. Il est revenu transformé de ses voyages. Ce bateau est le sien. 1. Les mots ou groupes de mots en gras sont tous des attributs de sujet. À quelle classe grammaticale appartient chacun d’eux ? 2. Réécrivez la première phrase en remplaçant le sujet Sindbad par Sindbad et le capitaine. a) Cela a-t-il une conséquence sur l’attribut du sujet ? b) Quelle conclusion pouvez-vous en tirer ?

Retenons Définition 2 Un attribut du sujet est un complément essentiel du verbe : il ne peut pas être supprimé (ou alors la phrase n’a plus du tout le même sens). • Saint-Exupéry est. 2 L’attribut du sujet exprime une caractéristique du sujet. Le sujet et l’attribut du sujet désignent donc un même être ou une même chose. • Saint-Exupéry est aviateur. ➞ Saint-Exupéry = aviateur. 2 L’attribut du sujet est relié au sujet par un verbe attributif. Un verbe attributif peut toujours être remplacé par le signe =. Il s’agit le plus souvent du verbe être ou d’un verbe d’état : sembler, paraître, devenir, rester, demeurer, avoir l’air, passer pour. • Il reste jeune. ➞ Il = jeune. Remarque : Parfois le verbe attributif est sous-entendu. • L’aviateur semblait surpris, mais [semblait] heureux. • Le Petit Prince avait l’air triste, le renard [avait l’air] déçu. Pour aller plus loin : D’autres verbes peuvent aussi être attributifs, comme s’appeler, se trouver, se faire, tomber, vivre, mourir, rentrer, partir, etc. • Il s’appelle Antoine. ➞ Il = Antoine. Mais Il appelle Antoine ➞ Il ≠ Antoine (ce sont deux personnes différentes). Appelle, dans cette phrase, n’est pas un verbe attributif (mais un verbe d’action) et Antoine n’est pas un attribut du sujet (mais un COD). • Il tombe malade. ➞ Il = malade. Mais Il tombe par terre ➞ Il ≠ par terre : tombe, dans cette phrase, n’est pas un verbe attributif (mais un verbe d’action) et par terre n’est pas un attribut du sujet (mais un complément de lieu).

Classe grammaticale des attributs du sujet 2 Un attribut du sujet peut être : 2 un nom ou un GN ; • Il est aviateur. • Cet homme est un grand aventurier. 2 un adjectif qualificatif ; • Il semblait heureux. 2 un participe passé employé comme adjectif ; • Le renard a l’air apprivoisé. 2 un pronom ; • Cette planète est la sienne. 2 un verbe ou un groupe verbal à l’infinitif ; • Leur désir est de trouver à boire. 2 une proposition ; • Mon souhait est que tu m’apprivoises.

L’accord de l’attribut du sujet 2 L’attribut du sujet s’accorde avec le sujet (sauf quand il s’agit d’un verbe à l’infinitif, d’un groupe verbal à l’infinitif ou d’une proposition, qui ne peuvent pas s’accorder). • Il semblait heureux. ➞ Elles semblaient heureuses.

232

Les fonctions grammaticales

3

Test Ai-je bien compris la leçon ?

1. L’attribut du sujet est… ❒ une classe grammaticale. ❒ une fonction. 2. N’importe quel verbe peut être attributif. ❒ Vrai. ❒ Faux. 3. Un attribut du sujet… (plusieurs réponses possibles) ❒ est un type particulier de COD. ❒ renvoie au même être ou à la même chose que le sujet. ❒ est un complément essentiel dans une phrase. ❒ peut appartenir à différentes classes grammaticales. ❒ peut être un déterminant. 4. Quand il peut s’accorder, un attribut du sujet s’accorde avec le sujet. ❒ Vrai. ❒ Faux.

8

Écrire Décrivez ce tableau.

1. Employez au moins huit attributs du sujet. Vous ne pourrez pas utiliser plus de deux fois le même verbe attributif (vous pouvez bien sûr reprendre des verbes donnés dans la leçon et les exercices). Écrivez une ligne sur deux. 2. Soulignez les attributs du sujet et reliez-les par une flèche au sujet qu’ils caractérisent. 3. Entourez les verbes attributifs.

4 Relevez les attributs du sujet présents dans ces phrases. Attention, tous les verbes ne sont pas attributifs ! 1. Tu sembles reposé. 2. Il se croit toujours le plus fort, cela devient insupportable. 3. Tu as l’air perplexe. L’exercice te parait difficile ? 4. Il resta dix minutes puis il rentra chez lui très énervé. 5. Il resta calme et puis il sortit se promener.

5 Pour chaque mot ou groupe de mots en gras, indiquez s’il s’agit d’un attribut du sujet ou d’un COD. 1. Le caïman est fou de joie car il a enfin trouvé sa proie. 2. Les souris se transforment en laquais. 3. Il se prend pour un cheval. 4. Il prend un cheval. 5. Il appelle Petit Bodiel. 6. Il s’appelle Petit Bodiel. 7. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants.

Benjamin Rabier, « Le Printemps », dessin publié dans l’hebdomadaire Le Rire, mai 1902.

6 Indiquez la classe grammaticale des attributs du sujet en gras. 1. Julien est escrimeur. 2. Son objectif est de gagner. 3. Il semble déterminé. 4. Mon seul souhait est qu’il gagne. 5. C’est aussi le nôtre. 6. Vous avez l’air heureux !

7 Employez chacun de ces verbes dans deux phrases : l’une où il sera un verbe d’action, l’autre où il sera un verbe attributif. Exemple avec le verbe partir : Il est parti se coucher. Il est parti fatigué. 1. Tomber. 2. Rentrer. 3. Se coucher. 4. Vivre. 5. Rester.

Étude de la langue – Grammaire

233

16 L’épithète 1 Sur une petite table carrée, Alice trouva une clé étrange, minuscule et dorée. 1. Quelle est la classe grammaticale des mots en gras ? 2. a) De quel verbe provient le mot dorée ? b) Les autres mots en gras proviennent-ils d’un verbe ?

2 Dans la phrase de l’exercice 1, les mots en gras ont pour fonction d’être épithètes. 1. a) À quels mots ces épithètes se rapportent-elles ? b) Quelle est la classe grammaticale de ces mots ? 2. Dans le GN une petite table carrée, remplacez une table par un tabouret puis par des tabourets : cela modifie-t-il la forme des épithètes ?

3 Réécrivez la phrase de l’exercice 1 en supprimant les épithètes (ainsi que la conjonction de coordination qui deviendra inutile). 1. La phrase garde-t-elle un sens ? 2. À quoi servent les épithètes ?

4 1. a) Dans la phrase La table est petite, quel est le mot qui relie petite à table ? b) Quelle est donc la fonction de petite ? 2. Dans le GN une petite table, l’épithète petite est-elle reliée à table par un verbe ?

Retenons Définition 2 Une épithète se rapporte à un nom et donne une précision sur celui-ci. • Une voiture rouge se gara en face. 2 Elle peut être un adjectif qualificatif (un homme timide) ou un participe employé comme adjectif (un homme rusé). 2 Elle s’accorde donc en genre et en nombre avec le nom auquel elle se rapporte. • Un homme charmant. ➞ Une femme charmante.

Construction et place de l’épithète 2 L’épithète fait partie d’un groupe nominal, contrairement à l’attribut du sujet qui est relié au sujet par un verbe attributif. • Un homme charmant : épithète. • Cet homme est charmant : attribut du sujet cet homme. 2 Un adverbe (très, extrêmement, moins, de plus en plus, etc.) peut préciser l’adjectif. • Un homme tout à fait charmant. 2 En général, l’épithète se place après le nom. Mais on la trouve parfois avant, notamment quand elle est courte ou qu’elle se rapporte à un nom propre. • Le rusé Sganarelle. Remarque : Certains adjectifs changent de sens selon qu’ils sont placés avant ou après le nom. • Un homme grand (= de grande taille) • Un grand homme (= un homme célèbre)

5 Dans chacune des phrases, repérez les adjectifs et indiquez le nom auquel ils se rapportent. Attention, il y a un petit piège dans la phrase 3. 1. Dieu créa des animaux sauvages et vit que cela était bon. 2. La pomme rouge semblait appétissante et juteuse. 3. La solide arche de Noé tenait bon sur les eaux furieuses. 4. Abel était heureux, son frère jaloux.

6 Repérez les dix adjectifs qualificatifs de ce texte et indiquez à quel nom ils se rapportent. Un œil jaune, tout rond, avec, bien au centre, une pupille noire. […] et l’œil devient de plus en plus

234

rond, comme une lune rousse dans un ciel vide, avec, en son milieu, une pupille de plus en plus noire, et des petites taches de couleurs différentes qui apparaissent dans le jaune brun de l’iris […]. daNiel PeNNaC, L’Œil du loup, 1984.

7

Écrire Racontez un combat.

1. Utilisez les mots suivants : courageux, rapide, habile, blessé, tenace, soulagé, vert et bleu. N’oubliez pas de les accorder si besoin. 2. Soulignez en vert les adjectifs épithètes et en bleu les attributs du sujet.

17 Les compléments circonstanciels 1 Depuis dix minutes, Valentin danse au milieu de la cour en faisant de grands gestes lents. 1. Lisez cette phrase en supprimant les groupes de mots soulignés. La phrase obtenue reste-t-elle correcte ? 2. Déplacez les groupes de mots soulignés pour obtenir un maximum de phrases différentes. Ces phrases ont-elles le même sens ?

2 a) À quelle question répond chaque groupe de mots soulignés dans la phrase de l’exercice 1 ? b) Sur quoi porte donc l’information exprimée par chacun de ces groupes ?

Retenons Définition 2 Un complément circonstanciel, à la différence d’un complément essentiel (COD, COI, attribut, etc.), peut être supprimé ou déplacé sans que la phrase devienne incorrecte ou change totalement de sens. • Lundi, au collège, elle est tombée. ➞ Elle est tombée. ➞ Lundi, elle est tombée au collège. ➞ Elle est tombée au collège, lundi. 2 Les compléments circonstanciels (abrégés en C.C.) donnent des précisions sur les circonstances de l’action ou de l’état évoquées par le verbe. En classe de 6e, vous devez savoir distinguer quatre circonstances : le lieu, le temps, la manière et le moyen. Type de C.C.

Il répond aux questions…

Exemples

C.C. de lieu

– … où ? – … dans quelle direction ? par où ? jusqu’où ? d’où ?

• Elle est tombée au collège. • Il s’avança vers elle. • Elle est revenue rassurée de l’hôpital.

– … quand ? – … depuis quand ? jusqu’à quand ? – … pendant combien de temps ? – … à quelle fréquence ?

• Elle est revenue chez elle mercredi. • Elle est à l’hôpital depuis deux jours. • Elle doit rester chez elle pendant deux semaines. • Elle aura des séances de rééducation trois fois par semaine.

C.C. de temps

C.C. de manière – … de quelle manière ? C.C. de moyen

• Elle est tombée en glissant.

– … à l’aide de quoi ? avec quel instrument ? • Sa jambe a été immobilisée avec une attelle.

Les classes grammaticales des compléments circonstanciels 2 Les compléments circonstanciels sont souvent des noms ou des GN, précédés ou non d’une préposition. • Elle est tombée devant le collège (C.C. de lieu), la semaine dernière. (C.C. de temps) Pour aller plus loin : Un complément circonstanciel peut appartenir à d’autres classes grammaticales. Il peut être notamment : 2 un adverbe ; • L’ambulance est venue rapidement. (C.C. de manière) 2 un pronom (précédé d’une préposition) ; • Elle est rentrée chez elle. (C.C. de lieu) 2 un groupe verbal à l’infinitif (précédé d’une préposition) ; • Elle devra être patiente avant de se remettre au sport. (C.C. de temps) 2 une proposition. • Quand elle est partie (C.C. de temps) elle avait les larmes aux yeux. 100 % web

Pour aller plus loin : Les compléments essentiels de temps et de lieu Étude de la langue – Grammaire

235

Les fonctions grammaticaLes

3

Test Ai-je bien compris la leçon ?

1. Un complément circonstanciel n’est pas essentiel à la phrase : il peut être supprimé. ❒ Vrai. ❒ Faux. 2. Un C.C. qui exprime la durée est un C.C. de temps. ❒ Vrai. ❒ Faux. 3. Un C.C. qui exprime la fréquence est un C.C. de manière. ❒ Vrai. ❒ Faux. 4. Un C.C. de moyen exprime une somme d’argent. ❒ Vrai. ❒ Faux.

4 a) Indiquez la fonction des groupes de mots en gras : complément circonstanciel, sujet, COD, ou COI. b) Expliquez comment vous avez fait pour repérer les compléments circonstanciels. 1. Cette semaine, nous partons en voyage scolaire. 2. Cette semaine va être extraordinaire. 3. En ce moment, nous étudions une pièce de Molière. 4. Ce moment de la pièce est celui que je préfère. 5. Marie participera à la compétition de natation. 6. Marie est arrivée troisième à la compétition de natation. 7. Notre professeur nous encourage avec ferveur. 8. Le professeur encourage ses élèves.

5 Dites si les groupes de mots en gras sont des C.C. de temps, de lieu, de manière ou de moyen. Conseil : demandez-vous à quelle question ils répondent. 1. À minuit, on entendit quelqu’un dans la cour. 2. De ma chambre, j’entendis quelqu’un crier d’une voix rauque. 3. Avec un burin, il sculptait avec passion une statue de femme. 4. En été, la cigale nargue sa voisine en chantant.

6 Ce texte comporte trois C.C. de temps, sept C.C. de lieu, quatre C.C. de manière et trois C.C. de moyen. Retrouvez-les et classez-les selon la circonstance qu’ils expriment. Dédale et Icare étaient emprisonnés dans le labyrinthe depuis trop longtemps. Dédale eut alors une idée : puisque son fils et lui ne pouvaient s’échapper du labyrinthe à pied, ils s’envoleraient ! Dédale ramassa par terre des plumes d’oiseaux et les assembla patiemment, au milieu avec du tissu et au bout avec de la cire. Au bout de quelque temps, il eut confectionné quatre gigantesques ailes. Il en tendit deux à son fils en lui faisant d’importantes recommandations. « Avec l’aide de ces ailes, nous allons pouvoir nous échapper aujourd’hui. Mais tu devras me suivre sans t’écarter de

236

ma route. Si tu montes vers le soleil ou que tu descends vers la mer, il t’arrivera malheur. »

D’après Les Métamorphoses d’ovide.

7 Dans chaque phrase, repérez le ou les C.C. Précisez pour chacun d’eux la circonstance qu’il exprime et la classe grammaticale à laquelle il appartient. Aidez-vous de la leçon pour distinguer les classes grammaticales. 1. Sganarelle traverse la scène d’un air insouciant. 2. Valère et Lucas le frappent avec un bâton. 3. Sganarelle va examiner la patiente chez elle. 4. Quand il a terminé, Sganarelle donne son diagnostic. 5. Tout à coup, Lucinde se met à parler sans s’arrêter.

8 Enrichissez ces phrases avec des compléments circonstanciels, en respectant les indications données entre parenthèses. 1. Il s’entraîne (C.C. de manière), (C.C. de temps), (C.C. de lieu). 2. (C.C. de temps), nous nous sommes baladés, (C.C. de manière), (C.C. de lieu). 3. Marcel est tombé en panne (C.C. de lieu) (C.C. de temps). Il a voulu appeler son assurance (C.C. de moyen) mais il s’est rendu compte qu’il ne connaissait pas le numéro.

9 Enrichissez la phrase suivante : Un homme marchait. 1. Ajoutez autant de compléments circonstanciels que vous pouvez. Écrivez une ligne sur deux. Attention, la phrase doit rester compréhensible ! 2. Soulignez chaque complément circonstanciel et précisez en dessous la circonstance qu’il exprime (C.C. de temps, C.C. de manière, etc.).

10 Écrire Vous avez découvert un trésor caché. Racontez. 1. Employez au moins trois C.C. de temps, trois C.C. de lieu, deux C.C. de manière et un C.C. de moyen. Écrivez une ligne sur deux. 2. Soulignez les C.C. et précisez la circonstance exprimée (C.C. de temps, C.C. de lieu, etc.).

Pour aller plus loin : Distinguer compléments circonstanciels et compléments essentiels de temps et de lieu 100 % web

Je vérifie mes connaissances ! 1 Nature et fonction

/2

Elle aperçut le prince. 1. Donnez la classe grammaticale du groupe de mots en gras. (0,5 point) 2. Donnez la fonction grammaticale du groupe de mots en gras. (0,5 point) 3. Quand un mot change de fonction grammaticale, change-t-il de classe grammaticale ? (1 point)

2 Dans chaque phrase, relevez le sujet du verbe en gras.

(plusieurs réponses possibles) ❒ … une classe grammaticale. ❒ … une fonction grammaticale. ❒ … un complément essentiel du verbe. ❒ … un complément d’objet du verbe. ❒ … un COI. ❒ … un COD.

4 Dans chaque phrase, relevez l’adjectif épithète et précisez le nom auquel il se rapporte.

/5

COD – COI – COS – sujet – complément circonstanciel – autre chose. 1. Julia lisait un conte. 2. Elle lisait dans le salon. 3. Julia lisait un conte à sa sœur. 4. Elle lisait le conte de sa sœur. 5. Elle lui lisait un conte. 6. Elle le lisait à sa sœur. 7. Elle l’a lu à sa sœur. 8. Dans le salon lisait sa sœur. 9. De qui parlestu ? 10. Il faudrait que tu lui en parles.

/3

1. Du ciel tombait une lourde neige. 2. La petite fille se rendit au puits et tira de l’eau. 3. Au puits se trouvait une vieille femme. 4. Qui êtes-vous ? lui demanda la fille. 5. Qui êtes-vous ? lui demanda la fille. 6. Ta sœur et toi êtes bien différentes, n’estce pas ?

3 Un COS est…

5 Identifiez la fonction du mot ou groupe de mots en gras.

/1

6 Identifiez la fonction du mot ou groupe de mots en gras.

/4

Attribut du sujet – COD – sujet – C.C. de lieu. 1. Mon chat s’appelle Isidore. 2. Comment va Isidore ? 3. Isidore semble sourd. 4. Isidore se fait vieux. 5. En fait, Isidore entend tout. 6. Mais il reste là sans bouger. 7. Il reste impassible. 8. Isidore est fier comme un chat.

7 Donnez la fonction du GN « cette semaine ».

/2

C.C. de temps, sujet, ou COD. 1. Nous partons en voyage cette semaine. 2. Cette semaine va être extraordinaire. 3. J’attends cette semaine avec beaucoup d’impatience. 4. Cette semaine, nous partons en voyage.

/1

1. Le comportement bizarre de ton chat est inquiétant. 2. Cet homme semble chaleureux, il nous a adressé un sourire amical.

Total : /20

8 Pour chaque complément circonstanciel en gras, précisez s’il s’agit d’un C.C. de lieu, de temps, de manière ou de moyen.

/2

1. Un individu avait cambriolé leur maison dans la nuit. 2. Nous avions oublié de fermer une fenêtre dans le salon. 3. Avec une corde, il s’est hissé jusqu’au balcon. 4. Il s’est introduit chez nous avec d’infinies précautions.

Étude de la langue – Grammaire

237

19 Le présent de l’indicatif : conjugaison Les terminaisons

Les radicaux

1 1. À quels groupes appartiennent les verbes finir et partir ? 2. Observez les terminaisons de ces verbes dans le premier tableau de la leçon : que pouvez-vous en conclure sur les terminaisons des verbes des 2e et 3e groupes ? 2 Observez les tableaux de conjugaison de la leçon. Ne tenez pas compte des verbes avoir, être, aller, faire et dire qui sont irréguliers. 1. Quelles sont les trois terminaisons identiques pour tous les verbes ? 2. À quelles personnes correspondent-elles ?

3 Observez la conjugaison du verbe finir. Qu’a de particulier le radical des verbes du 2e groupe aux personnes du pluriel ?

4 Nous avancons plus vite quand nous nagons. 1. Lisez cette phrase à voix haute, en prononçant les mots en gras tels qu’ils sont écrits. Que devez-vous rajouter à chacun d’eux pour qu’ils se prononcent correctement ? 2. Est-ce le cas pour les autres personnes (je, tu, etc.) ? Pourquoi ? 5 J’essuie, nous essuyons. J’appelle, nous appelons. Je préfère, nous préférons. Observez les radicaux. Que remarquez-vous ?

Retenons Règle générale 2 Les terminaisons varient selon le groupe auquel appartient le verbe. 2 Les verbes du 1er groupe ont pour terminaisons : -e, -es, -e, -ons, -ez, -ent. 2 Les verbes du 2e groupe et la plupart des verbes du 3e groupe ont pour terminaisons : -s, -s, -t, -ons, -ez, -ent. 2 Les auxiliaires sont très irréguliers. 1er groupe

2e groupe

3e groupe

Aimer

Finir

Partir

Auxiliaires Avoir

Être

j’aime

je finis

je pars

j’ai

je suis

tu aimes

tu finis

tu pars

tu as

tu es

il aime

il finit

il part

il a

il est

nous aimons

nous finissons

nous partons

nous avons

nous sommes

vous aimez

vous finissez

vous partez

vous avez

vous êtes

ils aiment

ils finissent

ils partent

ils ont

ils sont

Particularités des verbes du 1er groupe 2 Verbes en -cer : à nous, le -c- prend une cédille pour garder le son [s]. • je trace ➞ nous traçons 2 Verbes en -ger : à nous, le -g- est suivi d’un -e- pour garder le son [j]. • je nage ➞ nous nageons 2 Verbes en -yer : le -y- devient -i-, sauf à nous et vous. • j’appuie ➞ nous appuyons • tu nettoies ➞ vous nettoyez Remarque : Les verbes en -ayer peuvent garder le -y- à toutes les personnes. • je paie ou je paye • tu essaies ou tu essayes 2 Verbes en -éder, -éter ou -érer : le -é- devient -è-, sauf à nous et vous. • je cède ➞ nous cédons • tu répètes ➞ vous répétez

238

conJUgaison et VaLeUrs Des temps

2 Verbes en -eter, -eler, -ener ou -emer : le -e- devient -è-, sauf à nous et vous. • j’achète ➞ nous achetons • tu gèles ➞ vous gelez Exceptions1 : Appeler et jeter ainsi que leurs composés (rejeter, rappeler, etc., y compris interpeller). Ces verbes doublent la consonne finale du radical pour faire le son [è]. • je jette ➞ nous jetons • elle appelle ➞ nous appelons Placer

Nager

Appuyer

Acheter

Jeter

je place

je nage

j’appuie

j’achète

je jette

tu places

tu nages

tu appuies

tu achètes

tu jettes

il place

il nage

il appuie

il achète

il jette

nous plaçons

nous nageons

nous appuyons

nous achetons

nous jetons

vous placez

vous nagez

vous appuyez

vous achetez

vous jetez

ils placent

ils nagent

ils appuient

ils achètent

ils jettent

Particularité des verbes du 2e groupe

Aux trois personnes du pluriel, le radical s’allonge de deux -s-. • je finis ➞ nous finissons

Particularités des verbes du 3e groupe 2 Certains verbes ont des terminaisons particulières au singulier. 2 Pouvoir, valoir et vouloir se terminent par -x, -x, et -t aux trois personnes du singulier. • Je vaux, tu vaux, il vaut. 2 Les verbes en -dre se terminent par -ds, -ds, -d, sauf les verbes en -indre et -soudre. • Je prends, tu prends, il prend mais je résous, tu résous, il résout. 2 Ouvrir, couvrir, cueillir, offrir, souffrir, assaillir, tressaillir et défaillir se conjuguent comme des verbes du premier groupe. • J’ouvre, tu ouvres, il ouvre. 2 Un certain nombre de verbes ont un radical irrégulier. Il peut prendre : 2 2 formes différentes ; • Je sais, nous savons. • Je dois, nous devons. • Je résous, nous résolvons. 2 3 formes différentes. • Je veux, nous voulons, ils veulent. 2 Aller, faire, dire sont très irréguliers (voir tableau). Il est difficile de distinguer le radical de la terminaison. Ouvrir

Pouvoir

Prendre

Aller

Faire

Dire

j’ouvre

je peux

je prends

je vais

je fais

je dis

tu ouvres

tu peux

tu prends

tu vas

tu fais

tu dis

il ouvre

il peut

il prend

il va

il fait

il dit

nous ouvrons

nous pouvons

nous prenons

nous allons

nous faisons

nous disons

vous ouvrez

vous pouvez

vous prenez

vous allez

vous faites

vous dites

ils ouvrent

ils peuvent

ils prennent

ils vont

ils font

ils disent

1. Nous appliquons ici les rectifications de l’orthographe de 1990. Pour l’orthographe traditionnelle, vous pouvez vous référer au manuel Français 4e, p. 287.

6 a) Quel est l’intrus de cette liste ? Justifiez. b) Identifiez les formes verbales au présent de l’indicatif. c) Classez les formes verbales au présent dans un tableau, selon le groupe auquel appartient le verbe.

1. Tu prends. 2. Il prit. 3. Il prie. 4. Je doute. 5. Elle court. 6. Elle entoure. 7. Vous applaudiriez. 8. Nous avons réfléchi. 9. Je pliais. 10. Nous déménageons. 11. Tu croiras. 12. Elles rougissent. 13. Vous finissez. 14. Vous savez. 15. Un savon.

Étude de la langue – Grammaire

239

CONJUGAISON ET VALEURS DES TEMPS

7 Choisissez la terminaison qui convient. 1. Il fai… complètement nuit. 2. Je march… seule sur la route. 3. J’aperçoi… des phares. 4. Un véhicule s’approch… . 5. Il ralenti… , s’arrêt… . 6. Tu imagin… ma terreur ! 7. Je sui… de mauvaise humeur parce que j’ai… faim.

8 Mettez chacun de ces verbes à la personne du pluriel qui correspond. 1. Je prononce. 2. Je mange. 3. Elle protège. 4. Il coince. 5. Tu emploies. 6. Je nettoie. 7. Il répète. 8. Je mène. 9. Tu rejettes. 10. Elle sème.

9 Mettez chacun de ces verbes à la personne du singulier qui correspond. 1. Nous commençons. 2. Nous plongeons. 3. Vous espacez. 4. Nous complétons. 5. Ils rejettent. 6. Vous interpellez. 7. Nous procédons. 8. Elles renvoient. 9. Vous employez. 10. Nous déployons.

10 Écrivez les verbes entre parenthèses au présent de l’indicatif. 1. Nous (feuilleter) le journal et (appeler) les vendeurs. 2. Ils (acheter) une maison et (projeter) de la rénover. 3. Toi, tu (balayer) la cour et (nettoyer) les vitres. 4. Vous, vous (empaqueter) les livres et (ficeler) les cartons. 5. Dehors, il (geler) et la neige (s’amonceler). 6. J’ (étaler) de la crème sur ma peau qui se (craqueler).

11 Écrivez les verbes entre parenthèses au présent de l’indicatif. 1. Je (repeindre) ma chambre. 2. Tu (reprendre) du café ? 3. Il (résoudre) le problème très facilement. 4. Je (craindre) d’être punie. 5. La nouvelle (se répandre) très vite. 6. On vous (rejoindre) dans dix minutes. 7. Est-ce que tu (attendre) depuis longtemps ? 8. Qu’est-ce que tu (sous-entendre) ?

12 a) Choisissez la terminaison qui convient. b) Réécrivez ces phrases en mettant les sujets au pluriel (par exemple, tu ➞ vous). Vous remplacerez on par nous. 1. À quelle heure repren…-on le train ? 2. Est-ce que tu veu… m’accompagner ? 3. Tu sai… ce que tu fai… . 4. Il di… qu’il souffr… beaucoup. 5. Tu ouvr… la porte ? Je ne peu… pas prendre mes clés. 6. Il cueill… une rose et la lui offr… . 7. Si l’on recou… les voiles, est-ce qu’on résou… le problème ? 8. Ce tableau vau… plus que ce que tu croi… .

240

13 Pour chaque verbe conjugué, indiquez le pronom qui convient ou les pronoms qui conviennent. 1. Peux. 2. Accueille. 3. Descends. 4. Vais. 5. Ris. 6. Expliquez. 7. Dérange. 8. Dérangent.

14 Écrivez au présent les verbes entre parenthèses. Il (sauter) du lit de bon matin, et ne (partir) que si son esprit (être) net, son cœur pur, son corps léger comme un vêtement d’été. Il n’(emporter) point de provisions. Il (laisser) ses armes à la maison et (se contenter) d’ouvrir les yeux. Les yeux (servir) de filets où les images (s’emprisonner) d’elles-mêmes. La première qu’il (faire) captive (être) celle du chemin qui (montrer) ses os, cailloux polis, et ses ornières, veines crevées. Il (prendre) ensuite l’image de la rivière. Elle (blanchir) aux coudes et (dormir) sous la caresse des saules. Elle (miroiter) quand un poisson (tourner) le ventre, comme si on jetait une pièce d’argent, et, dès que (tomber) une pluie fine, la rivière (avoir) la chair de poule. Puis il (entrer) au bois. […] Vite imprégné de parfums, il ne (perdre) aucune sourde rumeur, et ses nerfs (se lier) aux nervures des feuilles. Bientôt, vibrant jusqu’au malaise, il (percevoir) trop, il (fermenter), il (avoir) peur, (quitter) le bois et (suivre) de loin les paysans mouleurs regagnant le village. Enfin, rentré chez lui, la tête pleine, il (éteindre) sa lampe et longuement, avant de s’endormir, il (se plaire) à compter ses images. D’après Jules Renard, Histoires naturelles, 1894.

15 Repérez les verbes conjugués et réécrivez ce texte au présent. Le quatrième jour de sa marche, il se sentit tellement incommodé de l’ardeur du soleil et de la terre échauffée par ses rayons qu’il se détourna de son chemin pour aller se rafraîchir sous des arbres qu’il aperçut dans la campagne. Il y trouva, au pied d’un grand noyer, une fontaine d’une eau très claire et coulante. Il mit pied à terre, attacha son cheval à une branche d’arbre, et s’assit près de la fontaine, après avoir tiré de sa valise quelques dattes et du biscuit. En mangeant les dattes, il en jetait les noyaux à droite et à gauche. Lorsqu’il acheva ce repas frugal, comme il était bon musulman, il se lava les mains, le visage et les pieds, et fit sa prière. Les Mille et Une Nuits, « Le Marchand et le génie » (d’après la trad. d’A. Galland).

20 Le présent de l’indicatif : valeurs 1 A.  Je t’appelle juste pour prendre des nouvelles. B. Hier, à 22 heures, j’étais enfin tranquille et là elle m’appelle…

C. « Je t’appelle demain ! » conclut-elle en raccrochant. D. Elle m’appelle tous les jours en ce moment ! E. On appelle « triangle rectangle » un triangle qui a

deux côtés perpendiculaires.

1. Le verbe appeler est conjugué au présent dans ces cinq phrases. Pourtant, ce n’est que dans l’une d’entre elles que le présent désigne une action qui a lieu au moment où l’on parle. De quelle phrase s’agit-il ? Dans quelle phrase le verbe au présent désignet-il : a) une action future ? b) une action passée ? c) quelque chose qui est toujours vrai (qui n’est pas lié à un moment précis) ? d) une action qui se répète ?

Retenons Le présent de l’indicatif s’emploie dans des situations différentes : il possède différentes valeurs. 2 Le présent d’actualité sert à évoquer un fait ou un état qui est vrai au moment où l’on parle. On le trouve notamment dans les dialogues. • Qu’est-ce que tu fais ? • Il est 9 heures et demie. 2 Le présent d’habitude sert à exprimer un fait qui se répète, une habitude. • Tous les étés, ils partent en Tunisie (ils ne sont pas forcément en train de partir au moment où je parle). 2 Le présent peut avoir une valeur de passé proche ou de futur proche quand il est employé pour exprimer une action qui vient de se produire ou qui va se produire bientôt. • Je rentre juste de vacances (passé proche). • Le film commence dans cinq minutes (futur proche). 2 Le présent de vérité générale est employé pour évoquer un fait qui est toujours vrai, qui n’est pas lié à un moment précis. On trouve cette valeur du présent dans les définitions, les règles, les proverbes, etc. • La raison du plus fort est toujours la meilleure (La Fontaine). 2 Le présent de narration est utilisé dans un récit au passé, à la place du passé simple, pour rendre le récit plus vivant ; le lecteur a l’impression que les événements ont lieu sous ses yeux. • La petite fille marchait dans la forêt. Tout à coup, un loup lui barre la route. 2 Enfin, le présent est parfois utilisé pour donner un ordre. • Tu te calmes maintenant !

2 Pour chacune de ces phrases, indiquez la valeur du présent. 1. Je te dis que j’ai raison. 2. Dans un mois, je pars en Italie ! 3. Il s’entraîne trois fois par semaine. 4. Un triangle a trois côtés. 5. Nous roulons actuellement avec un retard de 15 minutes environ. 6. Tous les matins, je me lève à 4 heures pour partir au travail. 7. Je sors juste de l’hôpital. 8. Je passe te prendre à cinq heures. 9. La nuit était sombre et le vent hurlait dans les arbres. Tout à coup, je sens une présence dans mon dos, je me retourne et… 10. Si tu tapes ta tête contre une cruche et que ça sonne creux, n’en déduis pas forcément que c’est la cruche qui est vide. (proverbe chinois)

3 Lisez le texte puis répondez aux questions. Une Grenouille vit un Bœuf Qui lui sembla de belle taille. elle, qui n’était pas grosse en tout comme un œuf,

envieuse s’étend, et s’enfle, et se travaille, Pour égaler l’animal en grosseur, Disant : « Regardez bien, ma sœur, Est-ce assez ? dites-moi : n’y suis-je point encore ? […] » la chétive pécore S’enfla si bien qu’elle creva. le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages.

D’après Jean de la Fontaine, « la Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf », Fables, 1668.

1. Recopiez ce texte et soulignez en noir la partie qui correspond au récit, en vert celle qui correspond au dialogue et en rouge celle qui correspond à la morale. 2. Dans quelle partie peut-on trouver : a) un présent d’actualité ? b) un présent de narration ? c) un présent de vérité générale ? Aidez-vous de la leçon pour répondre. Citez un exemple du texte pour chacune de ces valeurs. 3. Expliquez pourquoi La Fontaine utilise le présent de narration. Étude de la langue – Grammaire

241

21 L’imparfait et le passé simple de l’indicatif : conjugaison

imparfait

passé simple

1 Observez le premier tableau de la leçon. 1. Les terminaisons varient-elles d’un groupe à l’autre ?

3 Observez les terminaisons du passé simple dans le second tableau de la leçon.

2. Conjuguez les verbes amener, finir et prendre au présent de l’indicatif. À quelles personnes trouvezvous le même radical que celui utilisé pour former l’imparfait ?

1. Regardez chaque colonne séparément, de haut en bas. a) Dans chacune des colonnes, qu’y a-t-il de commun à toutes les personnes ? b) Dans la première colonne, il y a une exception. Laquelle ?

2 Nous balayions – vous pliiez – nous taillions.

2. Quel signe particulier remarquez-vous à nous et à vous ?

Lisez ces formes à voix haute. À votre avis, que risquet-on d’oublier en écrivant ces verbes si l’on ne fait pas attention ?

imparfait et passé simple 4 J’avancais plus vite quand je nagais.

Tu avancas plus vite quand tu nagas.

Lisez ces phrases à voix haute, en prononçant les mots en gras tels qu’ils sont écrits. Que devez-vous rajouter à chacun d’eux pour qu’ils se prononcent correctement ?

Retenons L’imparfait 2 Les terminaisons sont les mêmes pour tous les verbes : -ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient. • Je parlais, tu parlais, il parlait, nous parlions, vous parliez, ils parlaient. • Je prenais, tu prenais, il prenait, nous prenions, vous preniez, ils prenaient. 2 Le radical est le même pour les six personnes. Il est identique au radical de la 1re personne du pluriel au présent de l’indicatif. • Finir : nous finissons ➞ je finissais, tu finissais, etc. • Prendre : nous prenons ➞ je prenais, tu prenais, etc. Une seule exception : être. • Nous sommes ≠ j’étais, tu étais, etc. 2 Attention à certains verbes du 1er groupe : 2 Verbes en -cer : le -c- prend une cédille pour garder le son [s] (sauf avec nous et vous). • je traçais/nous tracions 2 Verbes en -ger : le -g- est suivi d’un -e- pour garder le son [j] (sauf avec nous et vous). • je nageais/nous nagions 2 Verbes en -ier, -yer, -ller, -gner : comme le radical de ces verbes se termine par un -i- ou un son proche, il ne faut pas oublier le -i- de la terminaison avec nous et vous. • nous appréciions, nous nous débrouillions, nous grognions, nous balayions

242

conJUgaison et VaLeUrs Des temps

1er groupe

2e groupe

3e groupe

Auxiliaire

Amener

Tracer

Plier

Finir

Prendre

Être

j'amenais

je traçais

je pliais

je finissais

je prenais

j'étais

tu amenais

tu traçais

tu pliais

tu finissais

tu prenais

tu étais

il amenait

il traçait

il pliait

il finissait

il prenait

il était

nous amenions

nous tracions

nous pliions

nous finissions

nous prenions

nous étions

vous ameniez

vous traciez

vous pliiez

vous finissiez

vous preniez

vous étiez

ils amenaient

ils traçaient

ils pliaient

ils finissaient

ils prenaient

ils étaient

Le passé simple 2 Les verbes ont des terminaisons différentes selon leur groupe. 1er groupe

2e groupe

3e groupe

Parler

Finir

Prendre

Croire

Venir

je parlai

je finis

je pris

je crus

je vins

tu parlas

tu finis

tu pris

tu crus

tu vins

il parla

il finit

il prit

il crut

il vint

nous parlâmes

nous finîmes

nous prîmes

nous crûmes

nous vînmes

vous parlâtes

vous finîtes

vous prîtes

vous crûtes

vous vîntes

ils parlèrent

ils finirent

ils prirent

ils crurent

ils vinrent

Remarques sur les verbes du 3e groupe : 2 Se conjuguent en -i- : la plupart des verbes en -re (faire, dire, rire, écrire, prendre, vendre, mettre, etc.), voir, etc. 2 Se conjuguent en -u- : avoir (j’eus, etc.) et être (je fus, etc.), les verbes en -oir(e) (devoir, savoir, pouvoir, vouloir, croire, boire, etc.) sauf voir, les verbes en -aître (connaître, paraître, etc.), des verbes en -re (lire, vivre, etc.). 2 Se conjuguent en -in- : uniquement les verbes tenir, venir et leurs composés (soutenir, revenir, convenir, etc.). 2 Le verbe aller se conjugue comme un verbe du 1er groupe (j’allai, tu allas, etc.). 2 Le radical est le même pour les six personnes. Il faut simplement penser à quelques particularités liées à la prononciation : 2 Verbes en -cer : le -c- prend une cédille pour garder le son [s] (sauf à la 3e personne du pluriel) ; • je traçai/ils tracèrent 2 Verbes en -ger : le -g- est suivi d’un -e- pour garder le son [j] (sauf à la 3e personne du pluriel). • je nageai/ils nagèrent 2 Attention : Pour les verbes du 1er groupe avec je, ne confondez pas le passé simple (je parlai) et l’imparfait (je parlais).

5

Test Ai-je bien compris la leçon ?

1. Identifiez les phrases correctes. ❒ À l’imparfait, un verbe a le même radical à toutes les personnes. ❒ Au passé simple, un verbe a le même radical à toutes les personnes. ❒ À l’imparfait, les terminaisons sont identiques pour tous les verbes. ❒ Au passé simple, les terminaisons sont identiques pour tous les verbes.

2. Si l’on sait conjuguer un verbe au présent de l’indicatif, on connaît son radical à l’imparfait. ❒ Vrai. ❒ Faux. 3. Au passé simple, les verbes tenir et venir ainsi que leurs composés ont une conjugaison à part. ❒ Vrai. ❒ Faux. 4. Partir est un composé de venir. ❒ Vrai. ❒ Faux.

Étude de la langue – Grammaire

243

imparfait

12 Associez chaque passé simple de la série A avec l’infinitif de la série B qui correspond.

6 a) Mettez ces verbes au présent de l’indicatif à la 1re personne du pluriel. b) Conjuguez-les à toutes les personnes de l’imparfait.

A. Je fis – je fus – il lut – il lia – elles durent – elles durèrent – elle vit – elle vécut – tu pris – tu prias.

1. Jouer. 2. Franchir. 3. Prendre. 4. Dire.

13 a) Ces formes verbales sont au présent. Mettez-les au passé simple, en conservant la même personne. b) Que remarquez-vous pour les verbes du 2e groupe ainsi que pour le verbe dire ?

7 a) Classez les formes verbales en deux colonnes : celles qui sont conjuguées au présent et celles qui sont conjuguées à l’imparfait. b) Mettez à l’imparfait les formes qui sont conjuguées au présent. 1. Je mangeais. 2. Je vais. 3. Il fait. 4. Tu allais. 5. Tu sais. 6. Elle profitait. 7. Nous séparions. 8. Nous passions. 9. Nous associons. 10. Vous copiiez. 11. Vous appuyiez. 12. Vous criez.

8 Ces formes verbales sont au présent. Mettezles à l’imparfait. Conseil : ne vous précipitez pas, commencez par trouver le radical de l’imparfait puis ajoutez la terminaison. 1. Je dois. 2. Tu plains. 3. J’achète. 4. Elle jette. 5. Tu déranges. 6. Il sait. 7. Elles malmènent. 8. Ils repèrent. 9. Nous recueillons. 10. Vous régnez. 11. Nous remercions. 12. Vous oubliez.

9 Mettez à la personne du pluriel correspondante les formes au singulier (je ➞ nous), et inversement (vous ➞ tu). Conseil : distinguez bien le radical et la terminaison, faites attention aux particularités orthographiques et relisez-vous. 1. Nous nuancions. 2. Tu perçais. 3. J’étudiais. 4. Vous partagiez. 5. Je vendangeais. 6. Tu gagnais. 7. Vous pataugiez. 8. Tu bâillais. 9. Vous renforciez. 10. J’appréciais.

B. Vivre – prier – lire – faire – durer – voir – lier – prendre – être – devoir.

1. Je bondis. 2. Tu es. 3. Tu fais. 4. Nous croyons. 5. Elles doivent. 6. Il subit. 7. Vous levez. 8. Tu vis. 9. Ils lèvent. 10. Tu grandis. 11. Il dit. 12. Nous brandissons.

14 Mettez à la personne du pluriel correspondante les formes au singulier (je ➞ nous), et inversement (vous ➞ tu). 1. Ils avancèrent. 2. Je démolis. 3. Ils nagèrent. 4. Vous sûtes. 5. Nous revînmes. 6. Il connut. 7. Elles partagèrent. 8. Elles s’élancèrent.

15 Écrivez les verbes entre parenthèses au passé simple. 1. J’(apercevoir) une ombre tremblotante. 2. Il me (reconnaître). 3. La lame (transpercer) l’armure. 4. On (apprendre) la nouvelle le lendemain. 5. Vous (croire) à sa mort. 6. Tous deux (avoir) de la chance. 7. Ils (faire) la paix.

16

Écrire Réécrivez ce texte au passé simple.

Achille met son casque, prend ses armes et monte sur son char. Il lance ses chevaux au grand galop et parvient en un rien de temps sur le champ de bataille. Tout à coup, le silence se fait. Les soldats s’écartent. Pendant un long moment, les deux hommes ne se disent pas un mot.

10 Écrivez les verbes entre parenthèses à l’imparfait. 1. Je (croire) que vous (partir) ce matin. 2. Vous (sembler) soucieuse. 3. Dès que les vacances (commencer), nous (passer) notre temps dehors. 4. Pendant que nous (balayer) et que tu (ranger), il (lire) tranquillement.

passé simple 11 Conjuguez ces verbes à toutes les personnes du passé simple. 1. Aimer. 2. Agir. 3. Lire. 4. Prévenir. 5. Être. 6. Avoir.

244

Franz Matsch, Le Triomphe d’Achille, 1882, fresque (Palais de l’Achilleion, Corfou, Grèce).

22 L’imparfait et le passé simple de l’indicatif : valeurs

1 [Alors qu’il prenait tranquillement son petit-déjeuner dans le salon de l’hôtel], [une girafe s’empara de son croissant]. 1. Laquelle de ces deux propositions contient l’information principale de la phrase ? 2. À quel temps le verbe est-il conjugué dans cette proposition ?

2 Réécrivez cette description au passé. Quel temps avez-vous utilisé ? Concarneau est désert. […] le vent s’engouffre dans les rues, où l’on voit parfois des bouts de papier filer à toute allure au ras du sol. Quai de l’Aiguillon, il n’y a pas une lumière. tout est fermé. tout le monde dort. GeorGes simeNoN, Le Chien jaune, 1931.

3 A. Ce jour-là, en permanence, Amélie révisa le contrôle de géographie.

B. Ce jour-là, en permanence, Amélie révisait le contrôle de géographie.

1. Dans quelle phrase comprend-on qu’Amélie était en train de réviser le contrôle ? À quel temps le verbe est-il conjugué ? 2. Dans quelle phrase comprend-on qu’Amélie a fini de réviser le contrôle ? À quel temps le verbe est-il conjugué ?

4 A. À midi, il mangeait dans un petit bistrot à l’angle de la rue.

B. À midi, il mangea dans un petit bistrot à l’angle de la rue.

Quelle est la phrase qui exprime une habitude ? À quel temps le verbe est-il conjugué ?

Retenons Le passé simple et l’imparfait sont des temps complémentaires dans un récit au passé. Pour comprendre les valeurs de ces deux temps, il est donc intéressant de les comparer. Voici la principale différence entre eux :

Premier plan/arrière-plan du récit 2 Le passé simple s’emploie pour évoquer le premier plan d’un récit, c’est-à-dire les actions principales, celles qui font avancer l’histoire. 2 L’imparfait s’emploie pour évoquer l’arrière-plan d’un récit, c’est-à-dire : 2 la narration d’actions secondaires, qui ne font pas avancer l’histoire ; 2 la description du décor, de l’atmosphère, etc. • Narcisse se promenait dans la forêt lorsqu’un bruit attira son attention. Arrière-plan (action secondaire)

premier plan (action principale)

• La maison avait quatre fenêtres. À l’une d’elles, il aperçut un visage. Arrière-plan (description)

premier plan (action principale)

Comparez : • Elle attendait avec angoisse le retour de son mari. Une porte claquait. La deuxième phrase poursuit la description ; la porte claque de manière répétée. • Elle attendait avec angoisse le retour de son mari. Une porte claqua. La deuxième phrase fait redémarrer l’action. Pour mieux comprendre la différence entre l’imparfait et le passé simple, comparons-les de deux autres manières : expriment-ils des actions achevées ou inachevées ? des actions uniques ou répétées ?

Actions achevées/Actions inachevées 2 Le passé simple exprime des actions achevées (terminées), délimitées dans le temps (avec un début et une fin), qui ont eu lieu à un moment précis. • Il régna pendant vingt ans. (son règne est terminé) • Il plut. (la pluie a duré un certain temps et s’est arrêtée)

Étude de la langue – Grammaire

245

2 L’imparfait exprime des actions inachevées (qui ne sont pas terminées) à ce moment-là. • Il régnait depuis vingt ans. (à ce moment-là, il régnait encore) • Il pleuvait. (à ce moment-là, il pleuvait encore)

Actions uniques/Actions répétées 2 Le passé simple s’emploie pour exprimer des actions uniques. • Il prit le bus de 8 h 02.  2 L’imparfait s’emploie pour exprimer des habitudes, des actions qui se répètent. • Il prenait le bus de 7 h 32 (il prend ce bus régulièrement). 

Synthèse Passé simple

premier plan

actions achevées

actions uniques

Imparfait

arrière-plan

actions inachevées

actions répétées

Remarque : À l’oral, le passé simple est généralement remplacé par le passé composé.

5

Test Ai-je bien compris la leçon ?

1. Dans un récit au passé, le passé simple est utilisé pour : ❒ exprimer un fait qui a eu lieu à un moment précis dans le passé. ❒ exprimer une habitude, une action qui se répète. ❒ exprimer les actions qui font avancer le récit. ❒ exprimer des actions d’arrière-plan. ❒ décrire. 2. De nos jours, le passé simple s’utilise le plus souvent : ❒ à l’oral. ❒ à l’écrit.

6 a) Recopiez ces phrases. Dans chacune d’elles, soulignez la proposition qui constitue le premier plan. b) Quel temps est employé pour exprimer le premier plan ? c) Quel temps est utilisé pour exprimer l’arrière-plan ? 1. Alors qu’Emma sirotait un jus d’orange, une baleine s’échoua sur la plage. 2. Ils marchaient depuis trois heures lorsqu’ils aperçurent une lumière. 3. On entendait un bruit inquiétant dans les virages ; Maxime s’arrêta sur le bord de la route. 4. Leurs regards se croisèrent ; au loin, on entendait le bruit des vagues sur les rochers.

7 Pour chaque couple de phrases, expliquez la différence de sens. 1. a) Paulette se couchait à 20 heures. b) Paulette se coucha à 20 heures. 2. a) Le vendredi soir, Jules prenait le train pour Nîmes. b) Le vendredi soir, Jules prit le train pour Nîmes. 3. a) Sophia lisait un livre. b) Sophia lut un livre.

246

8 Identifiez la valeur de l’imparfait dans ces phrases : description, répétition ou action inachevée. 1. Il faisait une chaleur à décourager un lézard. L’air coulait dans les poumons comme de la lave en fusion. 2. Quand venait l’été, ils s’installaient dans leur petite datcha, près d’Odessa. 3. Ludmila jardinait dans le potager. 4. Le dimanche, ils ne manquaient jamais d’aller au grand marché. 5. Leur datcha était petite, mais confortable. 6. Igor tentait de réparer le volet.

9 Conjuguez les verbes entre parenthèses au temps qui convient : imparfait ou passé simple. Justifiez votre choix. Il (être) une fois une jeune fille paresseuse qui ne (vouloir) pas filer. Sa mère (avoir) beau se mettre en colère, elle n’en (pouvoir) rien tirer. Un jour, elle en (perdre) tellement patience qu’elle (aller) jusqu’à lui donner des coups, et la fille (se mettre) à pleurer tout haut. J. et W. Grimm, Les Trois Fileuses.

23 Le futur simple de l’indicatif

et le présent du conditionnel

Le futur de l’indicatif 1 A. J’aimerai, tu aimeras, il aimera, nous aimerons, vous aimerez, ils aimeront. B. Je choisirai, tu choisiras, il choisira, nous choisirons, vous choisirez, ils choisiront. C. Je viendrai, tu viendras, il viendra, nous viendrons, vous viendrez, ils viendront. 1. À quel groupe appartient chacun de ces verbes ? 2. Observez les terminaisons. Varient-elles d’un groupe à l’autre ?

3 Je parlerai, tu finiras, il croira, nous tiendrons, vous irez, ils feront.

2 Observez la conjugaison des verbes aimer et choisir (exercice précédent).

Quelle consonne retrouve-t-on toujours à la fin du radical des verbes conjugués au futur ?

1. À quelle forme correspond le radical du futur pour les verbes des 1er et 2e groupes ? 2. Est-ce le cas pour le verbe du 3e groupe ?

4 Je jouerai, tu remueras, il criera. Lisez ces formes verbales à voix haute. Pourquoi risque-t-on d’oublier le -e- si l’on ne fait pas attention ?

Le présent du conditionnel 5 J’aimerais, tu aimerais, il aimerait, nous aimerions, vous aimeriez, elles aimeraient. 1. Comparez le radical du verbe aimer au présent du conditionnel et au futur de l’indicatif (voir exercice 1). Que remarquez-vous ? 2. Observez les terminaisons. Quel temps de l’indicatif a les mêmes terminaisons ? 3. Pourquoi faut-il faire attention à ne pas confondre le futur de l’indicatif et le présent du conditionnel à la 1re personne du singulier ?

Les valeurs du futur de l’indicatif et du présent du conditionnel 6 Vous viendrez me voir à la fin de l’heure. À quel type correspond cette phrase : déclaratif, interrogatif, exclamatif ou injonctif ? Reportez-vous si besoin à la fiche Grammaire no 3.

7 A. Il affirme qu’il sera à l’heure. B. Il a affirmé qu’il serait à l’heure. Pourquoi le verbe être est-il au présent du conditionnel dans la seconde phrase ? Comparez le début des deux phrases.

Retenons conjugaison Le futur simple de l’indicatif 2 Les terminaisons sont les mêmes pour tous les verbes : -ai, -as, -a, -ons, -ez, -ont. 2 Le radical, pour les verbes des 1er et 2e groupes, est identique à la forme de l’infinitif. • Aimer ➞ j’aimer-ai. • Finir ➞ je finir-ai. 2 Le radical des verbes en -eter, -eler, -ever, -ener et en -yer correspond au radical du présent de l’indicatif à la 1re pers. du singulier, suivi de -er-. • Acheter : j’achète ➞ j’achèt-er-ai. • Appeler : j’appelle ➞ j’appell-er-ai. • Mener : je mène ➞ je mèn-er-ai. • Appuyer : j’appuie ➞ j’appui-er-ai. Étude de la langue – Grammaire

247

Envoyer est irrégulier : j’enverrai. 2 Avec les verbes en -éer, -ier, -uer, il ne faut pas oublier le -e- muet (qui ne s’entend pas). • je créerai, je plierai, je jouerai 2 Les verbes du 3e groupe ainsi que les auxiliaires ont un radical spécifique pour le futur. Voici quelques verbes à connaître : Avoir ➞ j’aurai.

Être ➞ je serai.

Aller ➞ j’irai.

Faire ➞ je ferai.

Savoir ➞ je saurai.

Voir ➞ je verrai.

Devoir ➞ je devrai.

Pouvoir ➞ je pourrai.

Tenir ➞ je tiendrai.

Courir ➞ je courrai.

Remarque : Pour la plupart des verbes en -re, le radical correspond à l’infinitif sans le -e final. • Prendre ➞ je prendrai. • Vivre ➞ je vivrai. • Croire ➞ je croirai.

Le présent du conditionnel 2 Les terminaisons sont celles de l’imparfait et le radical est celui du futur. Finir

Être

Futur simple de l’indicatif

Présent du conditionnel

Futur simple de l’indicatif

Présent du conditionnel

je finirai

je finirais

je serai

je serais

tu finiras

tu finirais

tu seras

tu serais

il finira

il finirait

il sera

il serait

nous finirons

nous finirions

nous serons

nous serions

vous finirez

vous finiriez

vous serez

vous seriez

ils finiront

ils finiraient

ils seront

ils seraient

Valeurs Le futur simple de l’indicatif 2 On l’emploie pour situer un fait dans l’avenir (par rapport au moment présent). • Demain j’irai faire quelques courses. Remarque : À l’oral, le futur proche (aller + infinitif) remplace souvent le futur simple. • Je vais reprendre la boxe l’année prochaine. 2 Le futur simple peut également servir à exprimer un ordre ou une promesse. • Vous ferez les exercices 4 à 9. (ordre) • Je serai là pour t’aider. (promesse)

Le présent du conditionnel 2 On l’emploie pour situer une action à venir par rapport à un moment passé (c’est un « futur dans le passé »). • Il affirme [présent] qu’il rentrera le lendemain. • Je crois [présent] qu’elle se qualifiera. • Il affirma [passé] qu’il rentrerait le lendemain. • Je croyais [passé] qu’elle se qualifierait. 100 % web

Pour aller plus loin : Autres valeurs du présent du conditionnel

Le futur de l’indicatif 8 Conjuguez ces trois verbes au futur simple de l’indicatif, à toutes les personnes. 1. Parler. 2. Définir. 3. Dormir.

248

9 Mettez les verbes au futur simple. 1. Il (mener) ce projet à bout. 2. Nous vous (rappeler) la semaine prochaine. 3. Vous (jeter) les papiers à la poubelle 4. Tu (lever) le bras. 5. Ils (nier) les faits. 6. Je ne (crier) pas. 7. Elles (jouer) ensemble. 8. Vous (trier) les déchets. 9. Nous (créer) une adresse électronique.

conJUgaison et VaLeUrs Des temps

10 Mettez les verbes au futur simple. 1. Je (être) là. 2. Il (avoir) cinquante ans. 3. Vous (prendre) du café ? 4. Nous (devoir) faire vite. 5. Elle (tenir) bon. 6. Je (faire) attention. 7. Tu (vouloir) te reposer ? 8. Elle (savoir) cela lundi prochain. 9. Vous (voir) bien. 10. Ils (aller) à Chaumont.

11 Réécrivez ce texte en mettant les verbes au futur. lorsqu’elle allait au marché, ma mère me laissait au passage dans la classe de mon père, qui apprenait à lire à des gamins de six ou sept ans. Je restais assis, bien sage, au premier rang, et j’admirais la toute-puissance paternelle. Il tenait à la main une baguette de bambou : elle lui servait à montrer les mots qu’il écrivait au tableau noir, et quelquefois à frapper sur les doigts d’un cancre inattentif.

Les valeurs 16 Indiquez la valeur du futur dans chacune de ces phrases : action à venir, ordre ou promesse. 1. Le train entrera en gare dans dix minutes environ. 2. Au rond-point, tu prendras la deuxième sortie. 3. Je ne t’oublierai jamais. 4. Vous mettrez les chaises sur les tables en partant. 5. Tout le quartier sera reconstruit.

17 Identifiez les valeurs des verbes au futur dans cet extrait. Dieu dit à noé : J’ai résolu de faire périr tous les hommes […] Je les exterminerai avec la terre. Faitesvous une arche de pièces de bois aplanies. Vous y ferez de petites chambres, et vous l’enduirez de bitume dedans et dehors. La Bible, d’après la trad. de lemaître de Sacy.

marCel PaGNol, La Gloire de mon père, 1957.

Le présent du conditionnel 12 Conjuguez ces trois verbes au présent du conditionnel, à toutes les personnes. 1. Nager. 2. Réagir. 3. Venir.

13 Réécrivez l’extrait de Marcel Pagnol (ex. 11) en mettant les verbes au présent du conditionnel. « Lorsqu’elle irait au marché, … »

14 Parmi ces formes verbales, identifiez celles qui sont conjuguées au présent du conditionnel. Conseil : pour chaque forme, procédez en deux temps : vérifiez s’il s’agit du radical du futur, puis de la terminaison de l’imparfait. 1. Vous tiendrez. 2. Vous tiendriez. 3. J’avançais. 4. Tu montrais. 5. Il prendrait. 6. Elle brillerait. 7. Nous apprécierions. 8. Elles passeraient. 9. Je prenais. 10. Je mettrai. 11. Tu croyais. 12. Elles sauraient.

15 Mettez les verbes au présent du conditionnel 1. Je (venir) bien au cinéma avec toi. 2. Il (aller) bien au cinéma avec elle. 3. Tu (vouloir) aller au cinéma avec moi ? 4. Il en (rêver). 5. On (pouvoir) y aller samedi, par exemple. 6. Si elle acceptait, je (être) très jaloux. 7. Si elle me disait oui, je l’(embrasser). 8. Elle lui a dit qu’elle y (réfléchir).

18 Pour aller plus loin : Indiquez la valeur du présent du conditionnel dans chacune de ces phrases : « futur dans le passé », demande polie, information incertaine ou souhait. 1. Pauline se demanda qui viendrait. 2. Nous aimerions acheter une maison. 3. Je voudrais deux carnets de timbres, s’il vous plaît. 4. Apparemment, la ville serait depuis peu aux mains des insurgés. 5. Il a assuré que le prix de l’essence baisserait. 6. J’aimerais tellement être en vacances !

19

Écrire S’imaginer plus tard

1. Qui serez-vous dans vingt ans et quelle sera votre vie ? Racontez et décrivez-vous, en utilisant le futur simple de l’indicatif. Votre texte fera entre 5 et 10 lignes. 2. Vingt ans plus tard, vous vous rappelez ce que vous avez imaginé. Réécrivez le même texte (ou à peu près) en commençant toutes vos phrases par « J’avais imaginé que… » (suivi du présent du conditionnel).

Exercices d’observation et d’application sur les valeurs du présent du conditionnel 100 % web

Étude de la langue – Grammaire

249

24 Le présent de l’impératif 1 A. Rentre, rentrons, rentrez. B. Choisis, choisissons, choisissez. C. Prends, prenons, prenez.

2 A. Parle de ce qui t’est arrivé. ➞ Parles-en. B. Retourne chercher ta veste. ➞ Retournes-y.

Trouvez deux différences importantes entre la conjugaison du présent de l’impératif et les autres conjugaisons du français.

Comparez les terminaisons des verbes en gras. a) Que remarquez-vous ? b) Comment l’expliquez-vous ?

Retenons 2 Le mode impératif n’existe qu’à trois personnes : 2e pers. du singulier, 1re et 2e pers. du pluriel. 2 Au mode impératif, le sujet n’est pas exprimé. • Viens ! 2 Le radical du présent de l’impératif est le même que celui du présent de l’indicatif. • Ouvrir : tu ouvr-es (indicatif présent) ➞ ouvr-e (impératif présent). 2 Les terminaisons sont les suivantes : – 1er groupe : -e, -ons, -ez ; – 2e et 3e groupes : -s, -ons, -ez. 2 Pour des questions de prononciation, les verbes qui se terminent par -e (ou -a pour aller) prennent un -s quand ils sont suivis des pronoms en et y. • donne ➞ Donnes-en ! • va ➞ Vas-y ! 2 Ouvrir, couvrir, cueillir, offrir, souffrir, assaillir, tressaillir et défaillir se conjuguent comme des verbes du premier groupe. • Ouvre, cueille, etc. 2 Il existe bien sûr des verbes irréguliers… Avoir

Être

Aller

Faire

Dire

Savoir

2 pers. du singulier

aie

sois

va

fais

dis

sache

1re pers. du pluriel

ayons

soyons

allons

faisons

disons

sachons

2e pers. du pluriel

ayez

soyez

allez

faites

dites

sachez

e

Valeur : L’impératif s’emploie dans des phrases de type injonctif et sert donc à exprimer un ordre (Arrête !), un conseil (Repose-toi.), une demande (Aide-moi.), une interdiction (Ne touchez pas à ça.).

3 Conjuguez ces verbes au présent de l’impératif, à toutes les personnes. 1. Écouter. 2. Trahir. 3. Lire.

4 Réécrivez ces phrases à la 2e personne du singulier. 1. Dessinez-moi un mouton. 2. Ouvrez ! 3. Venez avec moi. 4. Concentrez-vous. 5. Sortez ! 6. Prenez à gauche. 7. Soyez à l’heure. 8. Allons-y.

5 Réécrivez ces phrases au présent de l’impératif. 1. Tu manges tes carottes râpées ! 2. Tu passes me prendre à 8 h ? 3. Tu réfléchis un peu ? 4. Tu te concentres. 5. Tu demandes des fiches au secrétariat. 6. Tu en demandes au secrétariat.

250

6 Réécrivez ce texte en mettant au présent de l’impératif les verbes qui sont au futur de l’indicatif. Vous ferez à l’arche1 une fenêtre et vous mettrez la porte de l’arche au côté. […] Vous entrerez dans l’arche vous et vos fils, votre femme et les femmes de vos fils avec vous. Vous ferez aussi entrer dans l’arche deux de chaque espèce de tous les animaux, mâle et femelle. De chaque espèce des oiseaux, vous en prendrez deux […] La Bible, d’après la trad. de lemaître de Sacy.

1. bateau.

7

Écrire Écrivez la recette de votre plat préféré.

Vous utiliserez le présent de l’impératif, à la 2e personne du singulier.

25 Les temps composés : conjugaison 1 Il était venu à Arles pour le festival et je l’avais rencontré à cette occasion. La dernière fois que nous nous sommes croisés, il m’a paru très agité mais je ne l’aurais jamais cru capable d’une chose pareille.

3 Offert – fait – pris. Mettez ces participes passés au féminin puis lisez-les à voix haute. Qu’est-ce que cela permet d’entendre ?

4 Observez le premier tableau de la leçon.

1. Les verbes en gras sont tous constitués d’un … (être ou avoir) et d’un … … . 2. Pourquoi appelle-t-on ces temps des temps composés ?

Expliquez pourquoi le passé composé est présenté à côté du présent, le plus-que-parfait à côté de l’imparfait, etc.

5 A. As-tu terminé ? B. Je n’ai pas fini.

2 J’ai fini, tu as fini, elle a fini, nous avons fini, vous avez fini, ils ont fini.

1. Où le sujet inversé se place-t-il par rapport aux deux parties du verbe ? 2. Où les deux mots de la négation se placent-ils par rapport aux deux parties du verbe ?

1. Quel est l’infinitif de ce verbe ? 2. a) Quelle est la partie du verbe qui se conjugue ? b) Quelle est la partie du verbe dans laquelle on reconnaît l’infinitif ?

Retenons Qu’est-ce qu’un temps composé ? 2 Un temps composé est formé de deux parties : un auxiliaire (avoir ou être) et le participe passé du verbe à conjuguer. • Courir : j’ai couru. 2 L’auxiliaire est la partie du verbe qui se conjugue. • J’ai couru, tu as couru, elle a couru, etc. 2 À chaque temps simple correspond un temps composé. Voici les temps composés correspondant aux temps simples que vous avez vus : Modes

Indicatif

Conditionnel Impératif

Temps simples

Temps composés correspondants

Présent : je mange

Passé composé : j’ai mangé

Imparfait : je mangeais

Plus-que-parfait : j’avais mangé

Passé simple : je mangeai

Passé antérieur : j’eus mangé

Futur simple : je mangerai

Futur antérieur : j’aurai mangé

Présent : je mangerais

Passé : j’aurais mangé

Présent : mange

Passé : aie mangé

Les participes passés 2 Les terminaisons des participes passés varient selon les verbes. 1er groupe

2e groupe

3e groupe



-i

-i

-u

-s

-t



rêvé

fini

senti

couru

pris

fait, dit



2 Pour savoir si un participe passé se termine par une voyelle (-é, -i, -u) ou par une consonne muette (-s, -t), on peut le mettre au féminin. • pris ➞ prise • fini ➞ finie 2 Employé avec l’auxiliaire être, le participe passé s’accorde avec le sujet du verbe. Employé avec l’auxiliaire avoir, le participe passé ne s’accorde pas avec le sujet du verbe (voir fiche Orthographe no 5). • elle a couru • elle est tombée

Étude de la langue – Grammaire

251

conJUgaison et VaLeUrs Des temps

Place des mots 2 Dans une phrase négative, le premier mot de la négation se place avant l’auxiliaire, le second entre l’auxiliaire et le participe passé. • Je n’ai pas terminé. • Nous ne l’avons jamais rencontrée. 2 Quand le sujet est inversé, le pronom sujet (ou le pronom de reprise) se place entre l’auxiliaire et le participe passé. • As-tu terminé ? • Hugo l’a-t-il rencontrée ? • Ce n’est pas moi ! a-t-elle répondu.

Les différents temps composés Mode

Indicatif

Conditionnel Impératif 100 % web

Temps composé

Temps de l’auxiliaire

passé composé

présent

J’ai fait.

Je suis rentré(e).

plus-que-parfait

imparfait

J’avais fait.

J’étais rentré(e).

passé antérieur

passé simple

J’eus fait.

Je fus rentré(e).

futur antérieur

futur simple

J’aurai fait.

Je serai rentré(e).

(conditionnel) passé

(conditionnel) présent

J’aurais fait.

Je serais rentré(e).

(impératif) passé

(impératif) présent

Aie fait.

Sois rentré(e).

Emplois des auxiliaires

6 Donnez le participe passé des verbes suivants. Conseil : commencez par conjuguer le verbe au passé composé. Vouloir ➞ Hier, j’ai voulu. 1. Croire. 2. Venir. 3. Être. 4. Avoir. 5. Composer. 6. Établir. 7. Vouloir. 8. Supposer.

7 Donnez le participe passé des verbes suivants. Conseil : dans votre tête, mettez le participe passé au féminin pour savoir s’il se termine par une consonne muette. 1. Offrir. 2. Encourager. 3. Écrire. 4. Voir. 5. Prendre. 6. Peindre. 7. Blanchir. 8. Faire.

8 Identifiez les verbes au passé composé. 1. J’aurais imaginé. 2. Nous aurons conquis. 3. Ils sont venus. 4. Vous fûtes laissée. 5. Nous avions supposé. 6. Vous avez supposé. 7. Il est tombé. 8. Ayez terminé.

9 Conjuguez les verbes au passé composé. 1. J’(dormir). 2. Elles (venir) chez nous. 3. Il (rester) jusqu’à minuit. 4. Nous (parcourir) tout le pays. 5. Tu (déchirer) ton pantalon. 6. Vous (battre) le record.

10 Même exercice. Rappel : avec l’auxiliaire être, le participe passé s’accorde avec le sujet. 1. Ils (partir) à Marseille. 2. Est-ce que vous (prendre) l’avion ? 3. Nous (descendre) dans un très bel hôtel. 4. Ils (se baigner), ils (se promener), ils (s’asseoir) à des terrasses de cafés, ils (manger) des glaces. 5. Sur une place, elle lui (offrir) un livre, qu’il (lire) au soleil.

252

Exemples

11 Réécrivez les phrases de l’exercice 9 à la forme négative. 12 Conjuguez les phrases de l’exercice 9 : a) au plus-que-parfait ; b) au futur antérieur. 13 Réécrivez ces phrases en mettant chaque verbe au temps simple correspondant. 1. Ils sont partis en Pologne. 2. Vous y étiez allés en voiture. 3. Quand ils eurent traversé l’Allemagne, il neigeait. 4. Nous aurions pu rester bloqués. 5. Soyez arrivés avant Noël. 6. Ils seront arrivés avant midi.

14 Réécrivez ces phrases en conjuguant chacun des verbes au temps composé correspondant. Conseil : procédez par étapes ; trouvez l’infinitif, conjuguez au passé composé, puis mettez l’auxiliaire au temps qui convient. 1. Elle ne devrait pas le faire. 2. Elle est trop curieuse. 3. Quand elle ouvrit la porte… quelle terreur ! 4. Elle ne pouvait laver le sang sur la clé. 5. La Barbe bleue rentrera bientôt. 6. Respecte bien mes ordres !

15 Conjuguez les phrases de l’exercice 8 : a) au plus-que-parfait ; b) au futur antérieur. – Associer temps simples et temps composés – Conjuguer au plus-que-parfait et au passé du conditionnel – Conjuguer à un temps composé 100 % web

26 Les temps composés : valeurs 1 Lucas lisait le livre qu’il avait emprunté au CDI. 1. Lequel des deux verbes en gras exprime l’action qui a eu lieu en premier ? 2. Ce verbe est-il conjugué à un temps simple ou un temps composé ?

2 A. Manon apprend sa leçon. B. Manon a appris sa leçon. 1. Avec quelle phrase comprend-on que Manon a fini d’apprendre sa leçon ? 2. Le verbe est-il conjugué à un temps simple ou à un temps composé ?

3 « Alors, ce week-end avec ta belle-mère, ça se passa bien ? – Oui, très bien ! Nous partîmes à la mer, il fit assez beau, nous nous baignâmes… – Vous vous baignâtes ? Génial ! – Enfin nous trempâmes les pieds et je restai paralysé pendant dix minutes… » 1. Ce dialogue paraît un peu étrange, vous ne trouvez pas ? À quel temps les verbes sont-ils conjugués ? 2. Réécrivez ce texte de manière à le rendre plus naturel. Modifiez uniquement le temps des verbes. 3. Quel temps avez-vous utilisé ?

Retenons Exprimer des actions antérieures (« qui ont lieu avant ») 2 Un temps composé permet d’exprimer une action antérieure à une action exprimée au temps simple correspondant. Modes

Indicatif

Conditionnel Impératif

Temps composés

Temps simples correspondants

Passé composé : j’ai mangé

Présent : je mange

Plus-que-parfait : j’avais mangé

Imparfait : je mangeais

Passé antérieur : j’eus mangé

Passé simple : je mangeai

Futur antérieur : j’aurai mangé

Futur simple : je mangerai

Passé : j’aurais mangé

Présent : je mangerais

Passé : aie mangé

Présent : mange

• Je regarde le film que j’ai loué. • Je regardais le film que j’avais loué. • Je regarderai le film que j’aurai loué.

action 1 x

action 2 x

ai loué avais loué aurai loué

regarde regardais regarderai

2 Pour aller plus loin : remarque sur l’emploi du plus-que-parfait et du passé antérieur. 2 Le plus-que-parfait exprime une action antérieure à une action passée, que celle-ci soit exprimée à l’imparfait, au passé simple ou au passé composé. • Nous avions prévu d’aller nous balader, mais il pleuvait (imparfait). mais il se mit à pleuvoir (passé simple). mais il s’est mis à pleuvoir (passé composé). 2 L’emploi du passé antérieur est rare : il ne s’utilise que par rapport à un passé simple, après quand, lorsque, dès que, après que, etc. • Quand ma mère eut bordé le petit Paul, elle vint me donner le baiser du soir. (Marcel Pagnol, La Gloire de mon père, 1957.)

Exprimer des actions achevées 2 Un temps composé permet d’exprimer une action achevée (terminée). • Je fais mes devoirs. (je suis en train de les faire) ≠ J’ai fait mes devoirs. (je les ai finis) • Demain soir, je rangerai la maison. ≠ Demain soir, j’aurai rangé la maison. (j’aurai fini de le faire)

Étude de la langue – Grammaire

253

conJUgaison et VaLeUrs Des temps

• Ayez fait vos devoirs pour demain 8 heures. (= on insiste sur le fait que les devoirs devront être terminés.) Remarque : Le passé simple, même s’il est un temps simple, permet également d’exprimer une action achevée (voir fiche Grammaire no 22).

Passé composé et passé simple 2 Le passé simple est un temps qui s’utilise à l’écrit, dans les récits littéraires. 2 À l’oral et dans la langue écrite courante, le passé simple est remplacé par le passé composé. Comparez : • « Nous déménageâmes à Lyon l’année dernière » expliqua-t-il. • « Nous avons déménagé à Lyon l’année dernière » expliqua-t-il. 2 Le passé simple peut aussi être remplacé par le passé composé dans un récit littéraire écrit au passé ; le lecteur a alors l’impression d’« entendre » le narrateur lui raconter l’histoire.

Autres valeurs du futur antérieur 2 Il peut exprimer une supposition. • Ils sont en retard. Il y aura eu des embouteillages sur la route (= Il y a sans doute eu des embouteillages sur la route). 2 Il peut exprimer un ordre. Contrairement au futur simple, le futur antérieur indique que l’action devra être achevée. • Demain, vous ferez les exercices (vous les ferez en cours). ≠ Pour demain, vous aurez fait les exercices (quand vous arriverez en cours, vos exercices seront déjà faits).

4 a) Recopiez ces phrases et soulignez les verbes conjugués. b) Mettez le chiffre 1 sous l’action qui a ou aura lieu en premier, et le chiffre 2 sous celle qui a ou aura lieu ensuite. 1. Dès que nous serons parvenus à la cabane, nous nous arrêterons. 2. Il n’a pas pu participer à la compétition, il s’était blessé à la jambe. 3. Après que l’hôte eut fini son discours, les convives commencèrent à manger. 4. Je m’excuse pour mon retard, je me suis trompé de bus. 5. Quand vous aurez terminé d’écrire votre texte, vous le lirez devant la classe. 6. Pourquoi ne mets-tu pas le pull que je t’ai offert ?

5 Identifiez les valeurs du passé composé dans ces phrases : action antérieure, action achevée, valeur de passé simple.

tous les objets que l’équipe aura découverts durant les fouilles. 3. À 21 heures, vous serez couchés. Compris ? 4. Il n’est pas encore rentré : sa réunion se sera prolongée. 5. Les parents qui n’auront pu venir à la réunion pourront prendre rendez-vous avec moi. 6. Elle n’est pas venue au rendez-vous : elle aura encore oublié…

7 Écrire Imaginez le récit de cette voiture, en employant des verbes au présent, au passé composé et au plus-que-parfait. Elle en a vu du pays, cette vieille voiture, avant de venir prendre sa retraite sur un peu d’herbe moelleuse ! À qui veut bien l’écouter, elle raconte sa longue vie, ses voyages, ses propriétaires…

1. Est-ce que tu as rangé ta chambre ? 2. Viens voir la grotte que j’ai découverte ! 3. Pourquoi ne prends-tu pas la route que ton père nous a indiquée ? 4. Il s’est réfugié derrière la porte et a sorti un pistolet. Ses mains tremblaient légèrement, sa gorge était sèche. Il a pris une grande inspiration puis il est entré. 5. J’ai enfin terminé ma rédaction.

6 Distinguez les valeurs du futur antérieur : action antérieure, supposition, ordre (portant sur une action qui devra être achevée). 1. Pour vendredi, vous aurez fait signer les formulaires par vos parents. 2. Nous exposerons dans ce musée

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Chevrolet coupé de 1937, Bodie (Californie), photographie de Chris Willis, 2008.

Je vérifie mes connaissances ! 1 1. Le temps composé qui correspond au présent est le … … . (0,5 point)

/5

2. Le temps composé qui correspond au futur simple est le … … . (0,5 point) 3. Le plus-que-parfait se forme en conjuguant l’auxiliaire ❒ à l’imparfait. ❒ au présent. ❒ au futur simple. (1 point) 4. Le radical de l’imparfait est identique à celui de la 1re personne du pluriel du passé simple de l’indicatif. ❒ Vrai. ❒ Faux. (1 point) 5. Les verbes des trois groupes se conjuguent avec les mêmes terminaisons : (plusieurs réponses possibles) (2 points) ❒ à l’imparfait de l’indicatif. ❒ au passé simple de l’indicatif. ❒ au futur simple de l’indicatif. ❒ au présent de l’indicatif. ❒ au présent du conditionnel. ❒ au présent de l’impératif.

2 Pour chacune des phrases, indiquez à quel temps et à quel mode est conjugué le verbe.

/2

1. Tu étais partie. 2. Elle a entendu. 3. J’aurai terminé ce soir. 4. Sortez vos affaires.

3 Choisissez l’orthographe qui convient.

/3

1. Elles appèlent/appellent. 2. Je crirai/crierai. 3. Ferme/Fermes la porte. 4. Ils nageaient/ nagaient vite. 5. Elle s’aperçut/s’apercut de son erreur. 6. Je doivrai/devrai faire attention.

4 Écrivez les verbes entre parenthèses au temps indiqué.

5 Identifiez la valeur du présent dans chaque phrase.

/2

1. Je vous appelle pour prendre rendez-vous. 2. Tu te tais. 3. Elle s’entraîne trois fois par semaine. 4. On a souvent besoin d’un plus petit que soi.

6 Identifiez la valeur de l’imparfait dans chaque phrase.

/2

1. La porte d’entrée faisait quatorze mètres de haut. 2. Alors qu’elle nageait depuis une heure, un dauphin vint l’aider. 3. Elle faisait ses exercices. 4. Le lundi soir, il regardait sa série préférée.

/4

1. Je … (prendre, présent de l’indicatif) la voiture ! 2. Vous … (crier, imparfait de l’indicatif) toute la journée. 3. Il … (faire, passé simple de l’indicatif ) ses bagages. 4. Je … (venir, futur simple de l’indicatif) te voir samedi. 5. … (ranger, présent de l’impératif) ta chambre. 6. Nous … (être, présent du conditionnel) ravis de vous voir. 7. Il … (envoyer, plus-que-parfait de l’indicatif) un colis. 8. Nous … (souhaiter, passé du conditionnel) vous rencontrer.

7 Identifiez le temps du verbe en gras et précisez sa valeur.

/2

Action achevée – supposition – ordre – action antérieure. 1. Elle a terminé l’exercice 4. 2. J’ai choisi l’un des poèmes que nous avions étudiés. 3. Vous apprendrez par cœur ce poème pour vendredi. 4. Non, elle ne l’a pas fait : elle aura oublié de le noter.

Total : /20 Étude de la langue – Grammaire

255

1

Le féminin des noms et des adjectifs

1 a) De manière générale, quelle est la marque du féminin en français ? Donnez un exemple.

Suffit-il toujours d’ajouter un -e pour obtenir le féminin ?

b) Cette règle générale n’est pas toujours vraie pour les noms. Trouvez un exemple de nom féminin ne se terminant pas par un -e.

3 Mettez le groupe nominal un pianiste habile au féminin. Que constatez-vous ?

2 Mettez le GN un nouveau directeur au féminin.

4 Beaucoup de noms masculins n’ont pas de féminin et inversement. Trouvez un exemple.

Retenons Le féminin des noms et des adjectifs 2 Pour former le féminin, on ajoute généralement un -e au masculin. • un petit ami ➞ une petite amie Mais il existe bien d’autres manières de former le féminin. Voici les plus courantes : Transformation

Nom

Adjectif

doublement de la consonne + -e

• lion ➞ lionne

accent grave + -e

• boulanger ➞ boulangère

• léger ➞ légère

• danseur ➞ danseuse

• rêveur ➞ rêveuse

• chasseur ➞ chasseresse (littéraire)

• vengeur ➞ vengeresse

• prince ➞ princesse

Pas d’exemple

-eur ➞ -euse -eur ➞ -eresse -e ➞ -esse

• collégien ➞ collégienne

• sot ➞ sotte

• bas ➞ basse • secret ➞ secrète

-teur ➞ -trice

• directeur ➞ directrice

• séducteur ➞ séductrice

-eau ➞ -elle

• jumeau ➞ jumelle

• nouveau ➞ nouvelle

-f ➞ -ve

• veuf ➞ veuve

• actif ➞ active

-x ➞ -se

• époux ➞ épouse

• heureux ➞ heureuse

Remarques : 2 Le -e n’est pas toujours la marque du féminin. Homme, ogre, prince, âne et lycée sont masculins, tandis que amitié, fourmi, nuit, maison et paix sont féminins. 2 Certains noms et adjectifs (notamment ceux qui se terminent par un -e au masculin) ont la même forme au masculin et au féminin. • élève, enfant, adulte, secrétaire (noms) • honnête, habile, facile (adjectifs) 2 Certains noms féminins sont totalement différents du masculin. • un homme, une femme • un garçon, une fille • un coq, une poule

Le genre des noms et des adjectifs 2 Le genre des noms 2 Seuls les noms désignant des êtres vivants, masculins ou féminins, ont (pour la plupart) une forme masculine et une forme féminine. • un collégien, une collégienne • un lion, une lionne 2 Les autres noms n’ont pas d’équivalent féminin ou masculin. Ils n’ont qu’un seul genre, qui a été choisi « arbitrairement ». • une table, une chaise, un stylo, un livre Par exemple, le soleil est masculin en français, mais il est féminin en allemand (die Sonne). 2 Le genre des adjectifs 2 Un adjectif n’a pas de genre qui lui est propre : n’importe quel adjectif peut se mettre au masculin ou au féminin, selon le nom auquel il se rapporte.

256

Orthographe grammaticale et lexicale

5

Test Ai-je bien compris la leçon ?

1. Tous les noms féminins se terminent par un -e. ❒ Vrai. ❒ Faux. 2. Tous les adjectifs féminins se terminent par un -e. ❒ Vrai. ❒ Faux. 3. Seuls les mots féminins se terminent par un -e. ❒ Vrai. ❒ Faux. 4. Tous les noms peuvent se mettre au masculin et au féminin. ❒ Vrai. ❒ Faux. 5. Tous les adjectifs peuvent se mettre au masculin et au féminin. ❒ Vrai. ❒ Faux. 6. Tous les adjectifs en -eur font leur féminin en -euse. ❒ Vrai. ❒ Faux.

6 Dieu demande à Noé de prendre dans son arche un couple de chaque espèce animale afin que la vie puisse renaître après le déluge. Aidez Noé à former les couples d’animaux pour qu’ils puissent rentrer dans l’arche. Mâles bouc • lion • chameau • cochon • âne • singe • loup • canard • cerf • cheval • ours • taureau • sanglier • coq • jars •

Femelles • jument • oie • chèvre • cane • lionne • laie • biche • ânesse • truie • poule • chamelle • louve • ourse • guenon • vache

(espagnol), (panaméen), (allemand), (argentin) et (belge).

9 Mettez ces groupes nominaux au féminin. 1. Un collégien studieux. 2. Un loup vorace. 3. Un dieu grec. 4. Un automobiliste pressé. 5. Un retraité sportif. 6. Un garçon enthousiaste. 7. Un beau berger. 8. Un prince charmant. 9. Un nouveau directeur. 10. Un époux métis. 11. Un homme sec. 12. Un frère roux.

10 Le plus rapidement possible, indiquez pour chacun des mots s’il est masculin ou féminin. 1. Pamplemousse. 2. Maire. 3. Brebis. 4. Paradis. 5. Parterre. 6. Terre. 7. Idée. 8. Musée. 9. Vis. 10. Vernis. 11. Génie. 12. Valeur. 13. Labeur.

11 Même exercice. N’hésitez pas à vous aider d’un dictionnaire. 1. Pergola. 2. Média. 3. Pétale. 4. Entracte. 5. Exode. 6. Intervalle. 7. Emblème. 8. Planisphère. 9. Trophée. 10. Apnée. 11. Mausolée. 12. Azalée. 13. Portée. 14. Antidote. 15. Omoplate. 16. Octave. 17. Épithète. 18. Espèce. 19. Éloge. 20. Haltère.

12 Employez chacun de ces mots dans deux phrases : l’une où il sera masculin, l’autre où il sera féminin. Si besoin, utilisez un dictionnaire. Exemple avec le mot page : a) J’aime beaucoup ce page, dit la reine. b) J’aime beaucoup cette page, dit le lecteur. 1. Somme. 2. Vase. 3. Manche. 4. Moule. 5. Tour. 6. Voile.

7 Elena feuillette un livre de métiers, mais tous les noms de métiers sont écrits au masculin ! a) Dans cette liste, ne relevez que les noms qui ont une forme différente au féminin. b) Indiquez à Elena la forme féminine des mots que vous avez relevés. 1. Avocat. 2. Chirurgien. 3. Commerçant. 4. Fleuriste. 5. Fromager. 6. Guide touristique. 7. Informaticien. 8. Ingénieur. 9. Livreur. 10. Médecin. 11. Menuisier. 12. Moniteur de ski. 13. Ouvrier. 14. Psychiatre. 15. Réceptionniste. 16. Sportif.

8 Mettez les noms entre parenthèses au féminin. Dans ma classe, il y a des élèves d’origine (vietnamien), (marocain), (burkinabé), (chinois), (grec), Étude de la langue – Orthographe

257

2

Le pluriel des noms et des adjectifs

1 a) De manière générale, quelle est la marque du pluriel en français ? Donnez un exemple. b) Quelle autre lettre peut-on aussi trouver à la fin des mots pluriels ? Donnez un exemple. 2 Mettez un gros nez au pluriel. Que remarquez-vous ?

Retenons 2 Pour former le pluriel d’un nom ou d’un adjectif, on ajoute généralement un -s au singulier. • une histoire amusante ➞ des histoires amusantes Cette règle est vraie pour tous les adjectifs féminins. 2 Pour les adjectifs masculins et pour les noms, il existe des cas particuliers. Cas particuliers

Exemples et exceptions

Singulier

Pluriel

en -al

en -aux

Noms

Adjectifs

• un cheval, des chevaux

• égal, égaux

Exceptions : des bals, des carnavals, des cérémonials, des chacals, des étals, des festivals, des récitals

Exceptions : banals, bancals, fatals, finals, natals, navals

en -eu

• un jeu, des jeux

• hébreu, hébreux (seul exemple)

en -au

• un tuyau, des tuyaux

• esquimau, esquimaux (seul exemple)

• un bureau, des bureaux

• beau, beaux

Exceptions : des pneus, des bleus, des landaus

Exception : bleu

• une souris, des souris

• un gros sac, des gros sacs

• un nez, des nez

Pas d’exemple

• un prix, des prix

• un vieux sac, des vieux sacs

• un œil, des yeux • un aïeul, des aïeux • le ciel, les cieux • des mesdames, des messieurs et des mesdemoiselles

• Nouvel, vieil, bel (devant voyelle et -h- muet) ➞ nouveaux, vieux, beaux

en -eau

en -x

en -s en -z

forme identique

en -x

Pluriels particuliers

Exceptions concernant le pluriel de certains noms Les noms en -ou suivent la règle générale.

• un clou, des clous 7 exceptions : des bijoux, des cailloux, des choux, des genoux, des hiboux, des joujoux, des poux

Les noms en -ail suivent la règle générale.

• un portail, des portails 7 exceptions : des travaux, des vitraux, des coraux, des soupiraux, (des émaux, des baux, des vantaux)

258

Orthographe grammaticale et lexicale

3

Test Ai-je bien compris la leçon ?

1. Tous les noms et adjectifs se terminent par un -s au pluriel. ❒ Vrai. ❒ Faux. 2. Tous les adjectifs féminins se terminent par un -s au pluriel. ❒ Vrai. ❒ Faux. 3. Les noms et adjectifs singuliers ne se terminent jamais par un -s. ❒ Vrai. ❒ Faux. 4. Certains mots s’écrivent de la même manière au singulier et au pluriel. ❒ Vrai. ❒ Faux. 5. Les mots qui se terminent par -eau au singulier prennent toujours un -x au pluriel. ❒ Vrai. ❒ Faux.

4 Mettez ces noms au pluriel et classez-les en deux colonnes, selon qu’ils font leur pluriel en -s ou en -x. 1. Un vœu. 2. Un pneu. 3. Un pruneau. 4. Un noyau. 5. Un landau. 6. Un oiseau. 7. Un caillou. 8. Un cou. 9. Un sou. 10. Un fou.

5 Même exercice. 1. Un chou. 2. Un trou. 3. Un clou. 4. Un bijou. 5. Un filou. 6. Une joue. 7. Un hibou. 8. Un écrou. 9. Un cheval. 10. Un festival. 11. Un canal. 12. Un bocal. 13. Un littoral. 14. Un local. 15. Un attirail. 16. Un vitrail.

6 Mettez ces noms au pluriel et classez-les en deux colonnes : ceux qui ont la même prononciation au singulier et au pluriel, et ceux qui changent de prononciation. 1. Un œil. 2. Un cheval. 3. Un bal. 4. Un gâteau. 5. Un œuf. 6. Une maison. 7. Un travail. 8. Un feu. 9. Un prix. 10. Un oral. 11. Une valeur. 12. Un gouvernail. 13. Un vitrail. 14. Madame.

7 Mettez ces mots au singulier et classez-les en deux colonnes : ceux qui ont une forme différente au singulier et ceux qui ont une forme identique au pluriel et au singulier. 1. Puits. 2. Appuis. 3. Amis. 4. Avis. 5. Bistouris. 6. Permis. 7. Cris. 8. Poids. 9. Pois. 10. Croix. 11. Bois. 12. Joies. 13. Soirs. 14. Toits. 15. Délais. 16. Discours. 17. Tours. 18. Succès. 19. Épées. 20. Balais. 21. Jus. 22. Tissus.

8 Mettez les mots entre parenthèses au singulier ou au pluriel, selon le sens. 1. Un trousseau de (clé). 2. Des tranches de (pain). 3. Un verre d’(eau). 4. Des paires de (gant). 5. Une paire de (gant). 6. Une assiette de (spaghetti). 7. Une série de (photo). 8. Des plateaux de (fruit) de (mer). 9. Une touffe de (cheveu). 10. Une boule de (cristal).

11. Un groupe d’(élève). 12. Un vernis à (ongle). 13. Une brosse à (dent). 14. Une bande de (voyou).

9 Identifiez l’intrus dans chacune de ces listes. Pour cela, mettez les mots au pluriel s’ils sont au singulier et au singulier s’ils sont au pluriel. 1. Un jeu – un feu – un pneu – un aveu – un neveu. 2. Final – loyal – normal – tropical – moral. 3. Des fourmis – des ennuis – des soucis – des ouistitis – des radis. 4. Un portail – un travail – un éventail – un épouvantail – un détail. 5. Des choix – des voix – des cas – des lieux – des nez.

10 Mettez ces groupes nominaux au pluriel. 1. Un cheval fougueux. 2. Une souris verte. 3. Un vieux matelas. 4. Un grand roseau. 5. Un œil bleu. 6. Une eau pure. 7. Une voie ferrée. 8. Un corail blanc. 9. Un pneu bleu. 10. Une peau bronzée.

11 Mettez ces groupes nominaux au singulier. 1. Des accès interdits. 2. Des succès inouïs. 3. Des tapis précieux. 4. Des amis généreux. 5. Des bébés joufflus. 6. Des discours confus. 7. Des voix aiguës. 8. Des voies sans issue. 9. Des bois mystérieux. 10. Des permis de conduire.

12 Mettez au pluriel les mots en gras et faites les accords nécessaires. 1. Venise est connue pour son canal et son carnaval. 2. Le tabouret est un peu bancal, mais il y a un bureau neuf. 3. Après un récital au bord d’un lac, un bal dans un château royal… quelle vie ! 4. Avez-vous trouvé un nouvel élément, Monsieur ? 5. Le hibou, qui était un peu fou, avait un nouveau joujou, un gros caillou rond qu’il lançait sur l’animal qui passait en-dessous : un bœuf, un cheval, un chacal, et même une fourmi, une souris ou un ver de terre…

Étude de la langue – Orthographe

259

Les accords dans le groupe nominal et l’accord de l’adjectif

3

1 Je reconnais ce grand homme brun, près de la porte. 1. Réécrivez cette phrase en remplaçant homme par femme. 2. a) Quels sont les mots que vous avez dû modifier ? b) À quelles classes grammaticales appartiennent-ils ? c) Pourquoi avez-vous dû les modifier ?

2 Il but de petites gorgées de cette mystérieuse potion de nuages noirs, au goût étonnement épicé mais néanmoins suave. 1. Relevez les adjectifs qualificatifs et le participe passé employé comme adjectif. Pour chacun d’eux, précisez à quel nom il se rapporte. 2. L’adjectif est-il toujours placé à côté du nom qu’il détermine ? Donnez un exemple.

Retenons Les accords dans le groupe nominal 2 Les déterminants et adjectifs qualificatifs (ou participes passés employés comme adjectifs) s’accordent en genre et en nombre avec le nom auquel ils se rapportent. • cette mystérieuse potion • ce mystérieux breuvage dét.

adj.

nom fém. sing.

dét.

adj.

nom masc. sing.

2 Pour pouvoir accorder les déterminants, il faut connaître leur forme (voir fiche Grammaire no 8). Rappel de deux cas particuliers liés à la prononciation : 2 Devant un nom féminin singulier commençant par une voyelle ou un -h muet, le déterminant possessif est mon, ton, son. • ma force, mon élégance, mon humilité 2 Devant un nom masculin singulier commençant par une voyelle ou un -h muet, le déterminant démonstratif est cet. • ce poète, cet écrivain, cet homme 2 Pour l’accord de l’adjectif, voir ci-dessous.

L’accord de l’adjectif 2 Pour pouvoir accorder les adjectifs qualificatifs, il faut savoir les mettre au féminin (voir fiche Orthographe no 1) et au pluriel (voir fiche Orthographe no 2). 2 Qu’il se trouve dans le GN (en fonction épithète) ou hors du GN (en fonction attribut), l’adjectif s’accorde toujours avec le nom ou le pronom auquel il se rapporte. • Je bois une mystérieuse potion. • Cette potion est mystérieuse. Rappel : pour trouver à quel nom ou pronom se rapporte un adjectif, on pose la question Qu’est-ce qui est ? ou Qui est-ce qui est ? suivie de l’adjectif. • Qu’est-ce qui est mystérieuse ? ➞ la potion. 2 Un adjectif peut être éloigné du nom ou du pronom auquel il se rapporte. • un goût étonnement épicé mais néanmoins suave 2 Si un adjectif (ou participe employé comme adjectif) se rapporte à plusieurs noms, il se met au pluriel, et le masculin l’emporte sur le féminin. • un dieu et une déesse ennemis

les accords dans le groupe nominal 3 Complétez par ce, cet, cette ou ces. 260

1. … soir. 2. … semaine. 3. … animal. 4. … féroce animal. 5. … hôtel. 6. … horreur. 7. … aventure. 8. … ordre. 9. … libellule. 10. … libellules. 11. … petite vis. 12. … gaz nocifs. 13. … groupe d’amies. 14. … horde de touristes.

OrthOgraphe grammaticale et lexicale

4 Complétez par son, sa ou ses. 1. … violon. 2. … contrebasse. 3. … appartement. 4. … clés. 5. … histoires. 6. … habile réponse. 7. … réponse habile. 8. … autre proposition. 9. … immense bibliothèque. 10. … façon de parler. 11. … pile de livres.

5 a) Dans cette phrase, relevez les adjectifs et précisez avec quels mots ils s’accordent. Giton a le teint frais, le visage plein et les joues pendantes, l’œil fixe et assuré, les épaules larges, l’estomac haut1, la démarche ferme et délibérée2.

JeaN de la bruYère, Les Caractères, 1688.

1. Le torse bombé. 2. Un pas assuré.

b) Même consigne. Phédon a les yeux creux, le teint échauffé1, le corps sec et le visage maigre ; il dort peu et d’un sommeil fort léger. JeaN de la bruYère, Les Caractères, 1688.

1. Sa peau a des rougeurs.

6 Accordez l’adjectif indiqué avec chacun des groupes nominaux. 1. Neuf : Des lunettes … – un sac … – une voiture … . 2. Léger : Le cœur … – une … accalmie – des valises … . 3. Bon : Un … appétit – des … résultats – de … résolutions. 4. Roux : Une barbe … – un chat … – des poils … . 5. Beau : Le … temps – un … hôtel – de … hôtels. 6. International : une rencontre … – des compétitions … – des sommets … .

7 Accordez les adjectifs avec le(s) nom(s) au(x) quel(s) ils se rapportent. 1. Une glace et une eau (gazeux), s’il vous plaît ! 2. Elle a mis un bonnet et des chaussures (assorti). 3. Nous vous donnerons le lieu de rendez-vous et des indications (important). 4. En classe, nous avons lu des contes et légendes (africain). 5. (Rassuré), Adèle et son mari sont rentrés chez eux.

8 Accordez l’adjectif avec le nom auquel il se rapporte par le sens.

(pétillant). 6. Des bouteilles d’eau (vide). 7. Des pots de confiture (cassé). 8. Des pots de confiture (sucré). 9. Une pincée de poivre (gris). 10. Une cuillère à café bien (rempli).

les accords de l’adjectif 9 Dans ces phrases, relevez les adjectifs et précisez avec quels mots ils s’accordent. 1. Le divin Ulysse, enfin de retour auprès de sa fidèle épouse, fut impitoyable avec les anciens prétendants. 2. Les soldats, dont les lourdes armures dorées scintillaient sous le soleil brûlant, étaient complètement déshydratés et abrutis de fatigue. 3. Impressionnante lors des grands rendez-vous internationaux la saison passée, la jeune athlète chinoise, déstabilisée par sa nouvelle rivale, n’a pas su s’imposer lors de la finale olympique.

10 Accordez les adjectifs mis entre parenthèses. Cosette était (laid). (Heureux), elle eût peut-être été (joli). Nous avons déjà esquissé cette (petit) figure (sombre). Cosette était (maigre) et (blême). […] Ses (grand) yeux (enfoncé) dans une sorte d’ombre (profond) étaient presque (éteint) à force d’avoir pleuré. Les coins de sa bouche avaient cette courbe de l’angoisse (habituel), qu’on observe chez les condamnés et chez les malades (désespéré). […] Elle n’avait sur elle que de la toile (troué) ; pas un chiffon de laine. On voyait sa peau çà et là, et l’on y distinguait partout des taches (bleu) ou (noir) qui indiquaient les endroits où la Thénardier l’avait touchée. Ses jambes (nu) étaient (rouge) et (grêle). viCtor huGo, Les Misérables, 1862.

11 Accordez les adjectifs entre parenthèses. Conseil : Posez-vous bien la question Qui/Qu’est-ce qui est … ? suivie de l’adjectif. 1. Adrien et Leïla, vous êtes bien (agité) ! 2. Eléonore a acheté son appareil photo il y a cinq ans et elle en est toujours très (satisfait). 3. J’ai lu tous les livres de la liste et je les ai trouvés (passionnant). 4. Ma mère perd ses clés à peu près tous les jours, ce qui la rend (fou) de rage. 5. J’ai rencontré ses cousins et je les ai trouvés très (sympathique).

1. Un paquet de biscuits (salé). 2. Un paquet de biscuits (ouvert). 3. Un plage de sable (fin). 4. Une plage de sable très (étendu). 5. Des bouteilles d’eau Étude de la langue – Orthographe

261

4

Les accords avec le sujet

1 Alice découvre un pays merveilleux. 1. Relevez le verbe et indiquez son sujet. 2. Quelle question peut-on poser pour trouver le sujet du verbe ? 3. Remplacez Alice par Alice et sa sœur. Quelle modification avez-vous dû faire ? 2 Alice vit des aventures étranges et rencontre des personnages fabuleux. 1. Relevez les deux verbes conjugués de cette phrase. 2. Quel est leur sujet ?

3 A. Alice suit le lapin. B. Alice, étonnée de voir ce lapin qui parle, le suit. C. Pourquoi le suit-elle ? 1. Relevez le sujet de chacun des verbes en gras. 2. Le sujet est-il toujours placé juste avant le verbe ? 3. Dans la deuxième phrase, avec quel mot peut-on confondre le sujet si on ne fait pas attention ? Quelle est sa classe grammaticale ?

4 Le roi et la reine sont stupéfaits. 1. Quelle est la fonction de l’adjectif en gras ? 2. Avec quoi s’accorde-t-il ? 3. Pourquoi stupéfaits n’est-il pas au féminin ?

Retenons l’accord sujet-verbe Règles d’accord 2 Le verbe s’accorde avec son sujet. Rappel : Pour trouver le sujet d’un verbe, on pose la question qui est-ce qui + verbe ? ou qu’est-ce qui + verbe ? • Ma sœur aime cette histoire. ➞ Qui est-ce qui aime cette histoire ? Ma sœur. 2 Plusieurs verbes peuvent avoir le même sujet. • Alice prit la boite et l’ouvrit. 2 Un verbe peut avoir plusieurs sujets ; dans ce cas, il s’accorde au pluriel et le masculin l’emporte sur le féminin. • Le Roi et la Reine de Cœur se lèvent. Remarque : Si les sujets ne sont pas à la même personne : 2 la 1re l’emporte sur la 2e et la 3e. • Toi et moi (= nous) partons. • Nous et eux (= nous) partons. 2 la 2e l’emporte sur la 3e. • Eux et vous (= vous) partez. 2 Quand le sujet est un GN long, le verbe s’accorde avec le nom-noyau. • Le roi des habitants du château et des villages voisins se prépare à la guerre.

Place du sujet 2 Le sujet se trouve généralement juste avant le verbe, mais ce n’est pas toujours le cas. 2 Il peut être éloigné du verbe. • Alice, qui avait suivi le lapin à travers le pré jusqu’à l’entrée d’un terrier dans lequel il s’était engouffré, entra à son tour. 2 Il peut se trouver après le verbe. • « Qui êtes-vous ? » demanda Alice. 2 Attention : Certains pronoms, placés juste devant le verbe, ne sont pas des sujets (mais des COD ou COI). • Nous vous demandons de vous taire. • La connais-tu ? Pour ne pas se tromper, il faut poser la question qui est-ce qui + verbe ? ou qu’est-ce qui + verbe ?

l’accord sujet-attribut 2 L’attribut du sujet s’accorde avec le sujet. • Alice est curieuse. 2 Rappel : Pour trouver à quel nom ou pronom se rapporte un adjectif, on pose la question qui est-ce qui est + adjectif ? ou qui est-ce qui est + adjectif ? • Qui est-ce qui est curieuse ? Alice.

262

OrthOgraphe grammaticale et lexicale

5 Relevez les verbes conjugués et identifiez leur sujet. 1. Est-ce que tu me le prêtes ? 2. Dès que furent partis les invités, ils recommencèrent à se disputer. 3. Ses amis, mes parents ne les aiment pas beaucoup. 4. Sans doute auront-ils un peu de retard, songea Igor.

6 Relevez les sujets des verbes en gras. Le Chêne un jour dit au Roseau : « Vous avez bien sujet d’accuser la Nature ; Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau. Le moindre vent, qui d’aventure Fait rider la face de l’eau, Vous oblige à baisser la tête. »

JeaN de la FoNtaiNe, « Le Chêne et le Roseau »

7 Accordez les verbes entre parenthèses en les conjuguant au présent de l’indicatif. 1. Elle (regarder) les passants par la fenêtre. 2. Le petit garçon et sa sœur (regarder) les passants par la fenêtre. 3. Je ne le (prendre) jamais avec moi. 4. Le crocodile, caché sous les nénuphars, (se préparer) à attaquer. 5. Combien de melons (vouloir)-vous ? 6. À l’ombre de l’arbre (dormir) les chats. 7. Je te (rapporter) tes affaires. 8. Est-ce qu’il les (accompagner) demain ?

8 Accordez les verbes entre parenthèses en les conjuguant au présent de l’indicatif. 1. La fonte des neiges (provoquer) régulièrement des inondations. 2. Mathilde, l’amie de mes parents, (arriver) samedi. 3. En Picardie, les habitants de la ville nommée Y (s’appeler) les Ypsiloniens. 4. Au-dessus des maisons, le sommet des montagnes que tu aperçois (culminer) à 5047 mètres. 5. Comme chaque année, les élèves du collège (participer) à des matchs d’improvisation.

9 Accordez les verbes entre parenthèses en les conjuguant à l’imparfait. 1. Emma et Pierre (être) encore tout petits. 2. Nos amis et nous (passer) quelques jours à la mer. 3. Lucie et toi (aller) chercher des crabes dans les rochers. 4. Papa et moi (prendre) des photos. 5. Gina, mon amie et ma sœur (partir) nager.

ces maisons (se trouver) la mairie. 4. (Vouloir)-vous que je vous y (emmener) ? 5. Ton frère et toi (reprendre) les cours le 4 septembre. 6. La fin des vacances (approcher) à grands pas.

accord sujet-attribut 11 Accordez les attributs du sujet entre parenthèses. 1. Les rues étaient (désert). 2. La jeune Imène, la tête sur l’épaule de son frère, semblait (endormi). 3. Ses bras étaient (glacé), son front (brûlant). 4. Sa mère revint (rassuré) de la pharmacie, qui était encore (ouvert). 5. Farid et Imène n’allaient quand même pas tomber (malade) au début du voyage !

12 Réécrivez ce texte en remplaçant les mots en gras par les mots entre parenthèses. Faites toutes les modifications nécessaires. Relisezvous plusieurs fois pour ne rien oublier. Exemple : As-tu (vous) compris ? ➞ Avez-vous compris ? Le beau temps (les beaux jours) semblait revenu. « Pourquoi n’irions-nous (vous) pas nous balader ? », proposa ma mère (mes grands-parents). Mon frère (mes frères), qui avait une sainte horreur des promenades en famille, fut comme frappé d’horreur. Il trouva rapidement une excuse : il était occupé avec un devoir d’histoire. « Oh ! Luc (Luc et Valentin) ! Tu n’es pas très honnête, tu ne sembles pas particulièrement débordé par le travail. Allez, viens ! Tu es pâle comme une huître. – Je te remercie pour le compliment, Maman (Mamie) », répondit Luc (Luc et Valentin).

13 Écrire Votre classe organise un spectacle de théâtre et vous êtes responsable des décors. Donnez des instructions à votre équipe pour la mise en place du décor. Vous utiliserez le présent de l’indicatif. Dans votre texte, devront apparaître : – le verbe être (au moins trois fois) ; – les sujets suivants : « Jules et toi », « Mohamed et moi », « Noémie et Sylvie », « les panneaux en carton » et « les accessoires ».

10 Accordez les verbes entre parenthèses en les conjuguant au présent de l’indicatif. 1. Les colis, je te les (envoyer) à quelle adresse ? 2. Les colis qu’a envoyés ta mère (être) à l’accueil. 3. Derrière Étude de la langue – Orthographe

263

5

Les accords du participe passé

1 Il portait un pull vert, déchiré. 1. a) Parmi les deux mots soulignés, lequel provient d’un verbe ? b) Lequel est un adjectif qualificatif et lequel est un participe passé employé comme adjectif ? Aidez-vous de votre réponse au a). 2. a) Réécrivez la phrase en remplaçant pull par veste. b) Quels sont les mots que vous avez dû modifier ? Pourquoi ?

2 Il est parti. Nous étions partis. Elles sont parties. 1. Avec quel auxiliaire le participe passé est-il employé dans ces phrases ? 2. Avec quoi s’accorde-t-il ?

3 Nous avions fini. Elle a fini. Elles ont fini. 1. Avec quel auxiliaire le participe passé est-il employé dans ces phrases ? 2. S’accorde-t-il avec le sujet dans ce cas-là ?

4 A.  Zoé a acheté une robe pendant les soldes. B. Elle l’a achetée aux soldes.

1. a) Dans la phrase A, quelle est la fonction grammaticale du GN souligné ? b) Où ce GN est-il placé par rapport au verbe ? 2. a) Quelle est la fonction du pronom souligné dans la phrase B ? b) Où ce mot est-il placé par rapport au verbe ? 3. Dans quel cas le participe passé s’accorde-t-il ?

Retenons Rappel 2 Le participe passé sert à former les temps composés (voir fiche Grammaire no 25). • Il a déconcerté son adversaire. 2 Un participe passé peut être employé seul, sans auxiliaire ; il joue alors le rôle d’un adjectif. • L’adversaire, déconcerté, a perdu le combat.

Le participe passé employé sans auxiliaire 2 Employé comme adjectif, il s’accorde comme un adjectif, en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte. • un bouquet fané, des fleurs fanées Rappel : Pour savoir si un participe passé masculin se termine par une voyelle (-é, -i, -u) ou par une consonne muette (-s, -t), on le met au féminin (voir fiche Grammaire no 25). • fini ➞ finie • pris ➞ prise

Le participe passé employé avec l’auxiliaire être 2 Il s’accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe. • Valentin est parti. • Sarah est partie. Remarque : Quand on trouve à la fois être et avoir, il s’agit en fait de l’auxiliaire être conjugué à un temps composé. • Il a été surpris. ➞ Il est surpris. • Nous avons été accueillis. ➞ Nous sommes accueillis.

Le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir 2 Il ne s’accorde jamais avec le sujet du verbe. • Sylvie a téléphoné. • Sylvie et Sarah ont téléphoné. 2 Il s’accorde avec le COD, s’il y en a un et si celui-ci est placé avant le verbe. • Sylvie a téléphoné. Le verbe n’a pas de COD ➞ le participé passé ne s’accorde pas. • Elle a annoncé une bonne nouvelle. ➞ Elle a annoncé quoi ? Une bonne nouvelle. Le COD est placé après le verbe ➞ le participe passé ne s’accorde pas. • Elle a réussi ses examens. Elle les a même brillamment réussis. Elle a réussi quoi ? Les, qui est mis pour ses examens. Le COD est placé avant le verbe ➞ le participe passé s’accorde avec le COD. 2 Remarque : Le COD est placé avant le verbe lorsqu’il s’agit d’un pronom (le, la, les, nous, etc.) et dans les phrases interrogatives. • Quels examens a-t-elle réussis ?

264

OrthOgraphe grammaticale et lexicale

2 Attention à ne pas confondre COD et COI. Le participe passé ne s’accorde jamais avec le COI. • Elle leur a téléphoné. (Elle a téléphoné à qui ?)

5

Test Ai-je bien compris la leçon ?

1. Un participe passé est toujours employé avec un auxiliaire. ❒ Vrai. ❒ Faux. 2. Employé avec l’auxiliaire être, le participe passé s’accorde avec le sujet. ❒ Vrai. ❒ Faux. 3. Employé avec l’auxiliaire avoir, le participe ne s’accorde jamais avec le sujet. ❒ Vrai. ❒ Faux. 4. Employé avec l’auxiliaire avoir, le participe passé s’accorde toujours avec le COD du verbe. ❒ Vrai. ❒ Faux.

6 Classez les participes passés en gras dans un tableau à trois colonnes : emploi sans auxiliaire, emploi avec l’auxiliaire être ou emploi avec l’auxiliaire avoir. 1. Les élèves ont rencontré la semaine passée un écrivain connu. 2. Celui-ci est venu en classe et a discuté avec eux de leurs livres préférés. 3. Les élèves motivés avaient préparé tellement de questions qu’ils n’ont pas pu toutes les poser. 4. Quand ils sont repartis de cette rencontre, ils avaient appris et découvert beaucoup de choses. 5. Ils ont couru au CDI et se sont jetés sur les livres !

7 Accordez les participes passés entre parenthèses. 1. La cigale (affamé) alla voir sa voisine. 2. Le corbeau, (flatté), ouvrit le bec. 3. (Passionné), les collégiens commentent la fable en classe. 4. De quelle fable, (appris) cette année, pouvez-vous rapprocher celle-ci ?

8 Identifiez l’auxiliaire employé, puis accordez les participes passés entre parenthèses. 1. Elles sont (parti) à pied. 2. Le bus était (tombé) en panne. 3. Plusieurs spectateurs sont (sorti) avant la fin. 4. La porte n’est pas (fermé) à clé.

9 Identifiez l’auxiliaire employé puis accordez si nécessaire le participe passé entre parenthèses. 1. Cette place est (réservé) aux handicapés. 2. Elle a (vendu) beaucoup de bouquets aujourd’hui. 3. Avezvous (terminé) ? 4. Ils sont (pressé) de rentrer. 5. La nouvelle a été (annoncé) vers 17 heures.

10 Accordez les participes passés avec les COD placés avant. 1. La chemise que tu as (acheté) te va très bien. 2. Quels films avez-vous (vu) récemment ? 3. Ces vacances, elle les avait tellement (attendu) ! 4. Quels exercices as-tu (fait) ? 5. Les codes que tu m’as (donné) ne fonctionnent pas. 6. Je les ai (raccompagné) à la gare.

11 Repérez le COD et accordez si nécessaire le participe passé entre parenthèses. 1. Tu les as déjà (rencontré), ses parents ? 2. Il a (ramassé) la poupée et l’a (apporté) aux parents. 3. Il a (lu) les journaux qu’il avait (acheté). 4. Ils nous ont (indiqué) la route. 5. C’est la route qu’ils nous ont (indiqué). 6. Ils ont (vécu) de nombreuses aventures. 7. Les nombreuses aventures qu’ils ont (vécu) les ont (rapproché). 8. Tu as déjà (rencontré) ses parents ?

12 Repérez si le pronom en gras est COD ou COI et accordez si nécessaire le participe passé entre parenthèses. 1. Ses affaires, il les a (oublié) chez lui. 2. Tu leur as (parlé) de tes projets ? 3. Il nous a (demandé) d’arriver tôt. 4. Cette cabane, nous l’avons (fabriqué) nousmêmes.

13 Réécrivez ce texte au passé composé. La chèvre Personne ne lit la feuille du Journal officiel affichée au mur de la mairie. Si, la chèvre. Elle se dresse sur ses pattes de derrière, appuie celles de devant au bas de l’affiche, remue ses cornes et sa barbe, et agite la tête de droite et de gauche […]. La feuille sentant bon la colle fraîche, la chèvre la mange, une fois sa lecture finie. D’après Jules reNard, Histoires naturelles, 1894.

14 Écrire Racontez, au passé composé, un départ en vacances. Inventez des péripéties (imprévus, disputes, etc.) pour rendre le texte drôle. Ensuite, soulignez tous les participes passés. Votre texte fera une dizaine de lignes.

Étude de la langue – Orthographe

265

6

La ponctuation de la phrase et du dialogue

1 La jeune fille partit au petit matin elle aperçut Baba Yaga la sorcière dans la forêt. 1. Quand la jeune fille est-elle partie ? 2. Quand a-t-elle aperçu Baba Yaga ? Pourquoi est-ce difficile de répondre ?

2 A. Et si on mangeait les enfants ? B. Et si on mangeait, les enfants ? C. « Paul, protesta Pierre, m’a pris ma feuille ! » D. Paul protesta : « Pierre m’a pris ma feuille ! » Quelle différence de sens y a-t-il entre les phrases A et B ? entre les phrases C et D ?

3 La jeune fille savait qu’il était inutile de chercher à s’enfuir. « Bonsoir Madame, dit-elle d’une voix tremblante. – Bonsoir ma petite ! Je suis bien contente de te… » commençait à répondre Baba Yaga lorsque la hache d’Ivan le Terrible apparut juste devant son nez. 1. Quels signes de ponctuation indiquent le début et la fin des paroles prononcées ? 2. Quel signe indique les changements de personnages dans un dialogue ? 3. Quel signe indique que Baba Yaga ne termine pas sa phrase ?

Ivan Bilibin, Baba Yaga, 1900.

Retenons Les signes de ponctuation forte (en fin de phrase) 2 Ils marquent la fin d’une phrase. Ils sont suivis d’une majuscule. Le point [ . ]

… marque la fin d’une phrase déclarative et de certaines phrases injonctives (ordre faible ou conseil).

• Je travaille. • Repose-toi un peu.

Le point d’interrogation [ ? ]

… marque la fin d’une phrase interrogative.

• Travailles-tu ?

Le point d’exclamation [ ! ]

… marque la fin d’une phrase exclamative et de certaines phrases injonctives (ordre fort).

• Quel miracle ! • Au travail !

Les signes de ponctuation faible (à l’intérieur de la phrase) 2 Ils marquent des pauses à l’intérieur des phrases. Ils sont suivis d’une minuscule. La virgule [ , ]

266

… sépare deux mots ou groupes de mots, par exemple dans une énumération. … peut relier deux propositions.

• J’ai relu mes leçons de maths, de SVT, de français… • Je travaille efficacement, après je sors.

Le point-virgule [ ; ]

… marque une pause plus forte que la virgule, mais moins forte que le point. … relie deux propositions.

• Je travaille efficacement ; après, je sors.

Les deux points [ : ]

… introduisent une explication, une énumération ou des paroles.

• J’ai bien travaillé : j’ai relu toutes mes leçons. • Il cria : « Je sors ! »

OrthOgraphe grammaticale et lexicale

Les signes particuliers

Les points de suspension [ … ]

Les parenthèses [ ( ) ]

… signalent qu’une phrase est interrompue (parce que celui qui parle est ému, surpris, indécis ou qu’on lui coupe la parole). … peuvent être un signe de ponctuation forte ou faible. … signalent une coupure dans un texte quand ils sont entre crochets.

• Je ne crois pas… • Il est… étrange… • « Tu sais que… – Tais-toi ! »

… permettent d’ajouter une précision, un exemple ou un commentaire ; on peut les remplacer par des virgules.

• Molière (de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin) vécut au XVIIe siècle.

• « Molière […] vécut au XVIIe siècle. »

La ponctuation dans le dialogue Les guillemets [ « » ]

… encadrent les paroles prononcées (pour les distinguer du récit).

Le tiret [ – ]

… marque un changement de personne.

La virgule [ , ]

… sépare les paroles prononcées du verbe indiquant qui parle.

• Elle entra dans la chambre de son fils et lui demanda : « Qu’est-ce que tu fais ? – Je relis mes leçons. – Je suis épatée ! », lui réponditelle.

Remarque : Les guillemets s’utilisent aussi pour encadrer une citation. • Dans l’une de ses fables, Jean de La Fontaine écrit que « le travail est un trésor ».

4

Test Ai-je bien compris la leçon ?

1. Le point-virgule… ❒ est un signe de ponctuation forte. ❒ relie deux propositions. ❒ marque une pause dans la phrase. 2. Les guillemets permettent d’ajouter une précision dans une phrase. ❒ Vrai. ❒ Faux. 3. Le tiret est un signe de ponctuation faible, qui marque une pause dans la phrase. ❒ Vrai. ❒ Faux. 4. Les deux points peuvent introduire un dialogue. ❒ Vrai. ❒ Faux.

5 Ce texte est mal ponctué et par conséquent il n’a aucun sens. Recopiez-le en rétablissant une ponctuation correcte, afin de le rendre compréhensible. Bientôt arriva Baba Yaga. En personne à la différence des sorcières, de chez nous. Elle ne chevauchait pas un balai, elle avait. Pour moyen, de transport un mortier qu’elle faisait avancer à l’aide ? D’un pilon. Aussitôt : Elle s’écria « ça sent ! La chair » de Russe, ici que l’intrus ! Se nomme ! D’après robert Giraud, 14 contes de Russie, Flammarion, 2011.

6 Tous les points et les virgules de ce texte

ont disparu ! Recopiez le texte en rétablissant la ponctuation. N’oubliez pas les majuscules de début de phrase. comme Hadès Héphaïstos avait voulu s’attacher la compagnie d’une jolie déesse le dieu forgeron habitait une large grotte creusée dans le flanc d’un volcan là il avait installé son atelier avec de lourdes enclumes des soufflets infatigables et des fers rougeoyants les coups de marteau résonnaient toute la journée dans cet antre bruyant car le dieu aidé des Cyclopes passait son temps à fabriquer des armes magnifiques il savait travailler les métaux mieux que personne et aucune prouesse technique ne lui était impossible Claude PouZadouX et FrÉdÉriCK maNsot, Contes et légendes de la mythologie grecque, Nathan, 1998.

7 Écrire Alors que vous vous promenez tranquillement dans la forêt, vous tombez nez à nez avec la terrible Baba Yaga, célèbre sorcière des contes slaves. Imaginez le dialogue entre elle et vous au moment de cette rencontre inattendue. Vous devrez utiliser tous les signes de ponctuation vus dans la leçon. Prenez soin de bien ponctuer le dialogue. 100 % web

Rétablir la ponctuation d’un dialogue Étude de la langue – Orthographe

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7

Les signes auxiliaires de ponctuation

1 J’aime le maïs, mais seulement quand il est soufflé.

3 Il prononcait les -c- d’une facon très agacante.

Lisez cette phrase à voix haute. a) Combien de syllabes comptez-vous dans le premier mot en gras ? dans le second ?b) Pourquoi les deux mots en gras se prononcent-ils différemment ?

Lisez cette phrase à voix haute, telle qu’elle est écrite. a) Quel signe faut-il ajouter pour qu’elle puisse se prononcer correctement ? Réécrivez la phrase avec la bonne orthographe. b) Mettez le verbe au présent. Comment écrivez-vous le -c- ? Pourquoi ?

2 Je ai adoré la heure de orthographe ! Lisez cette phrase à voix haute. a) Que remarquezvous ? b) Réécrivez-la pour qu’elle corresponde à la prononciation habituelle. c) Quel signe avez-vous utilisé ? À quels endroits l’avez-vous placé ?

4 A t il contacté lui même cette personne là ? 1. Cette phrase est mal orthographiée. Réécrivez-la avec une orthographe correcte. 2. Quel signe avez-vous ajouté ?

Retenons 2 Le tréma indique que la voyelle sur laquelle il est placé se prononce séparément de la lettre qui précède. • une héroïne naïve ou ambigüe Remarque : Pour les mots en -gue, on peut aussi trouver l’accent sur le -e. • ambiguë 2 L’apostrophe signale que la voyelle finale d’un mot a été élidée (supprimée) pour faciliter la prononciation ; on la trouve devant des mots commençant par une voyelle ou un -h- muet. • Je ai adoré la heure de orthographe ! ➞ J’ai adoré l’heure d’orthographe ! Remarque : Si s’élide devant il (s’il), mais pas devant elle (si elle), afin qu’il n’y ait pas de confusion avec celle. 2 La cédille permet au -c- de se prononcer [s] devant -a-, -o-, -u-. • Il relança son hameçon, déçu. 2 Le trait d’union sert : 2 à créer des mots composés ; • après-midi • dix-sept 2 à relier le pronom sujet au verbe quand le sujet est inversé (quand il y a un -t- de liaison, celui-ci est précédé et suivi d’un trait d’union) ; • Que dit-il ? • Qu’a-t-il dit ? 2 à relier le pronom COD ou COI à un verbe à l’impératif ; • Prends-le. • Parle-lui. 2 à relier les mots ci, là et même aux noms ou pronoms concernés. • cette personne-ci • celui-là • lui-même

5 Complétez par -i- ou -ï-. 1. Je ne comprends pas que tu pu…sses ha…r les Cara…bes. Tu cro…s vra…ment qu’il y a des ca…mans là-bas ? 2. L’héro…ne a l’a…r gent…lle, mais elle est en fa…t très égo…ste. 3. Je do…s faire du popcorn avec quo… ? Du ma…s en bo…te ? C’est …nou… ce que tu peux être na…f.

6 Complétez par -c- ou -ç-. 1. …es temps-…i, le froid est si gla…ial qu’il faut faire attention aux ger…ures. 2. Il avan…ait d’une fa…on dé…on…ertante, comme un crabe qui aurait avalé un hame…on. 3. …a vous plaît tant que …a, les gar…ons, de montrer votre cale…on ? Mettez une …einture, …’est indé…ent !

268

7 Réécrivez ces phrases selon les indications qui vous sont données entre parenthèses. 1. Les éclairs des orages illuminent les armures et les épées. (mettre tout au singulier) 2. Si elle n’est pas celle dont tu m’as parlé, qui estelle ? (remplacer elle par il)

8 Réécrivez ces phrases selon les indications qui vous sont données entre parenthèses. 1. Tu le prends et tu le donnes à ta sœur. (mettre les verbes au présent de l’impératif) 2. Elle approche. Elle a éteint ses phares. Elle se gare. Elle sort de sa voiture. Elle est armée. Elle t’a repéré. (faire des phrases interrogatives)

8

L’accentuation du -e-

1 Dés – dès. 1. Lisez ces deux mots à voix haute, en exagérant le plus possible la différence de prononciation. Avec quel mot votre bouche s’ouvre-t-elle le plus ? 2. Pourquoi ces mots ne se prononcent-ils pas de la même façon ?

2 a) Le mot d’ancien français foreste est devenu forêt en français moderne. b) Le mot d’ancien français mesler est devenu mêler en français moderne. Comparez l’ancien français et le français moderne. De quoi l’accent circonflexe est-il la trace ?

Retenons 2 L’accent aigu indique que le son est fermé. • Les prés ont brûlé l’été passé. 2 L’accent grave indique que le son est ouvert. • Ma mère aime ce poème. 2 Le tréma indique que le son est ouvert et que le -e- se prononce séparément de la lettre qui précède (voir fiche Orthographe no 7). • Noël ≠ nœud 2 L’accent circonflexe indique que le son est ouvert et qu’auparavant le -e- était suivi d’un -s- (qu’on retrouve parfois dans d’autres mots de la même famille). • forêt ➞ forestier Remarque : Les autres langues romanes (voir fiche Lexique no 2) sont restées plus proches du latin. Par exemple, en italien, forêt se dit foreste. 2 Le -e- ne prend pas d’accent quand il est suivi d’une consonne double (cette belle terre) ou d’un -x(examen, exercice, excellent).

3 Lisez ces groupes de mots à voix haute et complétez par -é- ou -è-.

6 Pour chaque mot, trouvez un mot de la même famille qui comporte un accent circonflexe.

1. Une …pop…e c…l…bre. 2. Une dict…e pr…par…e. 3. Pr…s du coll…ge. 4. Un …l…ve d…guis… . 5. D…s le d…but de l’…t… . 6. Une pouss…e de fi…vre.

1. Bestial. 2. Festif. 3. Arrestation. 4. Ancestral. 5. Défenestré. 6. Veste.

4 Tous les accents aigus et graves de ce texte ont disparu. Recopiez-le en rétablissant les accents manquants. Dans le metro un jour de greve, une tres belle passagere en robe legere, en veste d’ete m’a deconcentre. Quelques secondes apres, j’ai decouvert horrifie que l’on m’avait derobe cette pochette avec les papiers des proces et des milliers de billets verts. Malgre tous mes efforts pour essayer de la recuperer, je ne l’ai jamais retrouvee. Toute ma richesse s’etait envolee…

5 Écrivez au féminin les mots suivants. Attention, il y a quelques pièges.

7 Recopiez ces mots en ajoutant les accents manquants (aigu, grave ou circonflexe). Aidezvous d’un dictionnaire. 1. Trefle. 2. Deleguer. 3. Deleguent. 4. Detester. 5. Detestent. 6. Lievre. 7. Severe. 8. Eclat. 9. Frele. 10. Ceder. 11. Tetu. 12. Cles. 13. Preter. 14. The. 15. Greve. 16. Elever. 17. Feve. 18. Meme. 19. Meche. 20. Enervera.

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Dictées préparées

1. Dictée des mots de l’exercice 6 (ceux de la consigne et ceux de la réponse). 2. Dictée des GN de l’exercice 3. 3. Dictée du texte de l’exercice 4.

1. Cher. 2. Sec. 3. Vert. 4. Amer. 5. Élémentaire. 6. Écolier. 7. Étranger. 8. Sincère. 9. Bref. 10. Fier. 11. Pâtissier. 12. Mer.

Étude de la langue – Orthographe

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L’emploi de la majuscule

1 A. J’y vais, je rentre vers 19 heures. B. J’y vais ! Je rentre vers 19 heures. Pourquoi, dans la phrase B, le pronom je est-il écrit avec une majuscule ?

2 Birago Diop, célèbre écrivain francophone, est né près de Dakar, au Sénégal. Il a notamment écrit un recueil de contes intitulé Contes d’Amadou Koumba. 1. Dans la première phrase, à quelle classe grammaticale appartiennent les mots écrits avec une majuscule ? 2. Dans la seconde phrase, pourquoi le mot conte est-il écrit avec une majuscule la seconde fois ?

3 « Pourquoi passes-tu toujours tes vacances en Italie ? – Parce que j’adore les Italiens, l’italien, la cuisine italienne… » 1. a) Expliquez qui ou ce qui est désigné par les Italiens, puis par l’italien. b) Dans quel cas met-on une majuscule ? 2. Quelle est la classe grammaticale du mot italienne ?

Retenons On met une majuscule : 2 en début de phrase, et après une ponctuation forte [ . ! ? … ] ; • J’y vais ! Je rentre vers 19 heures. Remarque : Un point d’exclamation, d’interrogation ou des points de suspension peuvent se trouver à l’intérieur d’une phrase (surtout dans les dialogues). Dans ce cas-là, ils ne sont pas suivis par une majuscule, puisque c’est la même phrase qui continue. • « Eh ! tu as fini tes devoirs ? – Euh… oui… pratiquement… » 2 en début de vers, dans un poème traditionnel ; 2 aux noms propres (noms de personnes, de villes, de lieux, d’époques historiques, titres d’œuvres, etc.) ; • M. Dupont, Toulouse, le boulevard Montebello, l’Antiquité, Le Médecin malgré lui 2 Les noms d’habitants (de pays, de villes, etc.) sont considérés comme des noms propres. En revanche, on ne met pas de majuscule quand le mot est adjectif ou qu’il désigne la langue. • Les Polonais (habitants) • les villes polonaises (adjectif) • Il apprend le polonais. (la langue) 2 Les noms de jours, de mois, de saisons s’écrivent avec une minuscule. • J’ai rendez-vous le mardi 18 octobre. 2 dans les titres et formules de politesse. • Monsieur le Président • Madame la Principale

4 Rétablissez les majuscules manquantes dans ces phrases. 1. l’odyssée d’homère raconte les aventures d’ulysse après la guerre de troie. cette guerre a eu lieu dans l’antiquité. 2. le 17 février 1673, molière fut pris d’un malaise alors qu’il jouait à paris sa pièce intitulée le malade imaginaire. il mourut quelques heures plus tard. 3. oh ! je te remercie pour ce… très joli cadeau.

5 Si nécessaire, mettez une majuscule aux mots en gras. 1. Le texte est écrit en géorgien. Les géorgiens ont de la chance d’avoir un alphabet aussi beau. 2. Le français n’est pas seulement parlé par les français. 3. Des touristes américains demandent à un turc de

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les photographier devant la Mosquée bleue. 4. C’est un athlète jamaïcain qui a remporté le 100 mètres. L’année dernière, c’était aussi un jamaïcain. 5. Ce canadien apprend le portugais.

6 Rétablissez les majuscules manquantes dans cette lettre. à meylan, le mardi 8 janvier 2013 monsieur le principal, nous vous prions de bien vouloir excuser l’absence de notre fille, natalia czubinska, ce lundi 7 janvier. en raison de conditions climatiques exceptionnelles, l’aéroport de varsovie était fermé durant tout le weekend. veuillez accepter, monsieur le principal, nos respectueuses salutations.

Je vérifie mes connaissances ! 1 Le féminin des noms et des adjectifs

5 Les accords du participe passé

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1. Tous les noms féminins se terminent par un -e. (0,5 point) ❒ Vrai. ❒ Faux. 2. Tous les adjectifs féminins se terminent par un -e. (0,5 point) ❒ Vrai. ❒ Faux. 3. Mettez au féminin les GN suivants. (1 point) a) Un collégien studieux. b) Un nouveau directeur.

2 Les pluriels des noms et des adjectifs

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1. Tous les noms et adjectifs se terminent par un -s au pluriel. (0,5 point) ❒ Vrai. ❒ Faux. 2. Tous les adjectifs féminins se terminent par un -s au pluriel. (0,5 point) ❒ Vrai. ❒ Faux. 3. Mettez au pluriel les GN suivants. (1 point) a) Un cheval fougueux. b) Un œil bleu.

3 Accordez les adjectifs entre parenthèses.

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1. Elle a mis une jupe et des chaussures (ciré). 2. Dans ma classe il y a un frère et une sœur (jumeau). 3. Peux-tu me donner le paquet de biscuits (salé) ? 4. Peux-tu me donner le paquet de biscuits (ouvert) ?

4 Les accords avec le sujet

/4

1. Rappelez les règles d’accord du participe passé : a) employé seul ; b) employé avec l’auxiliaire être ; c) employé avec l’auxiliaire avoir. (1,5 point) 2. Accordez comme il convient les participes passés en gras. (2,5 points) a) Surpris… , Margaux eut un mouvement de recul. b) La porte est ouvert… . c) Nous avons acheté… une voiture. d) L’information qu’ils nous ont donné… est fausse. e) Tu les as déjà rencontré… , ses parents ?

6 Les signes de ponctuation

/2

1. Les signes de ponctuation faible sont suivis d’une minuscule. ❒ Vrai. ❒ Faux. 2. Les parenthèses permettent d’ajouter une précision dans une phrase. ❒ Vrai. ❒ Faux. 3. Quand on veut signaler que l’on fait une citation, on utilise… 4. Pour signaler qu’une phrase est interrompue, on utilise…

7 Les signes auxiliaires de ponctuation

/2

Chacune des phrases suivantes comporte une erreur. Réécrivez-les correctement. 1. Il mange du mais et boit un peu d’eau. 2. Il perca la glace et lança l’hameçon. 3. À quelle heure a-t il téléphoné ? 4. Si il m’avait écouté, il n’en serait pas là.

/3

1. Identifiez le sujet des verbes en gras. a) La personne ayant oublié sa baignoire est priée de se présenter à l’accueil. b) Ses amis, mes parents ne les aiment pas beaucoup.

2. Accordez les verbes (mettez-les au présent). a) Ton père et moi rentr… vers 22 heures. b) Derrière ces collines se trouv… la ville de mon enfance. c) Les fleurs, je vous les coup… ? d) La fin des vacances approch… à grands pas.

Total : /20

8 L’accentuation du -e-

/2

1. Complétez par -é- ou -è-, -ê- ou -e-. a) Une …pop…e c…l…bre. b) Des …l…ves tr…s …xcit…s. c) Le m…me …t… . 2. Expliquez l’accent circonflexe dans le mot fête en proposant un autre mot de la même famille.

9 Rétablissez les majuscules manquantes dans cette phrase.

/1

monsieur yannick küntzer, violoniste français, naquit à strasbourg le mardi 10 décembre 1953.

Étude de la langue – Orthographe

271

11

Les homophones distingués par l’accent

Retenons 2 Les homophones sont des mots qui se prononcent de la même façon (homo = « même » et phonè = « son »), mais qui ont des sens différents et qui s’écrivent différemment. • Un ver vert va vers le verre. 2 Pour mieux les différencier et savoir comment les écrire, on peut les remplacer par une autre forme ou par un synonyme. Par exemple, un verbe peut se conjuguer à un autre temps, un pronom peut se mettre à une autre personne, un adjectif peut être remplacé par un autre adjectif, etc. Homophones as/a, à

l’as/l’a, la, là

Classes grammaticales

Pour les distinguer

Exemples

as, a : verbe avoir, 2e/3e pers. du singulier, indicatif présent

On peut le mettre à l’imparfait : avais, avait.

• Il a gagné. ➞ Il avait gagné.

à : préposition

On ne peut pas la mettre à l’imparfait.

• J’ai rendez-vous à 8 heures.

l’as, l’a : pronom COD l’ + verbe avoir

On peut mettre avoir à l’imparfait : l’avais, l’avait.

• Il l’a compris. ➞ Il l’avait compris.

– la : article défini (suivi d’un nom ou d’un adjectif) – la : pronom personnel COD (suivi d’un verbe)

On peut mettre l’article ou le pronom au pluriel : les.

• Prends la (petite) clé. ➞ Prends les clés. • Elle la prend. ➞ Elle les prend.

là : adverbe de lieu

On peut le remplacer par ici (ou -ci).

• Mets-toi là. ➞ Mets-toi ici.

ou : conjonction de coordination

On peut la remplacer par ou bien.

• Elle part à Londres ou à Madrid. ➞ Elle part à Londres ou bien à Madrid.

où : pronom

– On ne peut pas le remplacer par ou bien. – Où indique un lieu (ou un moment).

• Où vas-tu ? • J’ai vu le moment où il allait tomber.

sur : préposition

On peut la remplacer par sous.

• Il est sur la table. ➞ Il est sous la table.

sûr : adjectif qualificatif

On peut le remplacer par l’adjectif certain.

• J’en suis sûr. ➞ J’en suis certain.

mur : nom commun

On ne peut pas le remplacer par un autre adjectif (par exemple bon).

• Je vais repeindre le mur en vert.

mûr : adjectif qualificatif

On peut le remplacer par un autre adjectif (par exemple bon).

• Cet abricot est mûr ➞ Cet abricot est bon.

du : article (défini contracté ou indéfini partitif)

On le trouve devant un nom ou un adjectif.

• Prends du (bon) chocolat.

dû : participe passé du verbe devoir

On le trouve devant un verbe à l’infinitif ou un pronom.

• Il a dû partir. • Il a dû les rentrer.

ou, où

sur, sûr

mur, mûr

du, dû

272

hOmOnymes et hOmOphOnes

1 Complétez ces phrases avec a, as ou à. 1. Natalia … commencé le violon … quatre ans. 2. … force d’efforts et de persévérance, elle … atteint un excellent niveau. 3. Il ne reste plus qu’… remettre les chaises … leur place. 4. Gaston … acheté un billet qu’il … revendu le double du prix … des touristes qui faisaient la queue. 5. On nous … invités … entrer et on nous … dit de nous asseoir … une table. 6. Il … tellement joué … la console qu’il … une tendinite … la main droite. Le médecin lui … interdit d’y jouer jusqu’… ce qu’il soit totalement guéri. Il paraît qu’il s’est mis … lire. Tu l’… vu récemment ? 7.  Il y … la Seine Qui la regardent dans les yeux … n’importe quelle heure Ce sont ses amoureux Elle … ses visiteurs … la Seine. Yves Montand, « À Paris »

2 Complétez ces phrases par la, l’a, l’as ou là.

6 Complétez ces phrases par du ou dû.

1. … où il y a un vieillard, aucune pirogue ne va à … dérive. (proverbe sénégalais) 2. … serviette, tu … ramasses et tu … ranges. 3. … maison qui est … , tu … connais ? C’est mon grand-père qui … construite après … guerre. 4. … clé, tu es sûr que tu … mise … , près de … porte ? 5. Tu … prévenue que vous allez …-bas à dromadaire ? Oui, Alexandre … dit … semaine dernière.

1. J’aurais … acheter … pain. 2. C’est de la faute … conducteur, qui aurait … le laisser passer. 3. Je vais avoir … retard : j’ai … m’arrêter sur la route. 4. On a … aller le chercher : le directeur … camp nous a téléphoné et il se faisait … souci.

3 Complétez ces phrases par ou ou où. 1. Je voudrais tant que tu te souviennes des jours heureux … nous étions amis. (Jacques Prévert) 2. Ce soir … demain, je t’emmène … tu veux. 3. … habitez-vous ? À Roubaix … à Tourcoing ? 4. … tu viens avec nous, … tu restes avec eux, mais tu ne vas pas traîner on ne sait … . 5. Lorsque tu ne sais pas … tu vas, regarde d’… tu viens. (proverbe sénégalais)

7 Choisissez l'homophone qui convient. 1. La/là/l’a seule fois ou/où mon mari la/là/l’a cherchée a/à la danse, c’est parce qu’il était sur/sûr que Jean serait la/là/l’a-bas. 2. Jean ne semble pas très mur/mûr pour son âge (il a/à trente ans) ; ou/où alors il est trop sur/sûr de lui. Enfin depuis que mon mari la/là/l’a rencontré, il fonce droit dans le mur/mûr.

4 Complétez les phrases par sur ou sûr. 1. Je suis … d’avoir vu les clés … la table. 2. Il a lu de nombreux guides … la Sibérie avant de se rendre … place. 3. Il ne semble pas très … de lui mais tu peux compter … lui, j’en suis … . 4. Si on est … de sa décision, on ne revient pas … sa décision.

5 Complétez ces phrases par mur ou mûr. 1. Près du … , les mûres sont bien noires : cela signifie que le fruit est … . 2. Alors que nous étions assis contre le … , elle me confia dans un murmure qu’elle ne me trouvait pas assez … .

Le chemin de fer du Transsibérien à Nazivaevskaya, près de Onsk, Sibérie (Russie), photographie de Peter Miloševic, 2009. Étude de la langue – Orthographe

273

12 Autres homophones importants 1 Tu es méticuleux et perfectionniste, mais il l’est

encore plus que toi. N’ai-je pas raison ?

1. Mettez ces phrases à l’imparfait. 2. a) Lequel des mots en gras reste inchangé ? b) Quelle est sa classe grammaticale ? c) Quelle est la classe grammaticale des autres mots en gras ?

2 Sa mère et son père sont séparés. 1. Mettez cette phrase à l’imparfait. 2. a) Lequel des mots en gras reste inchangé ? b) Quelle est sa classe grammaticale ? c) Quelle est

la classe grammaticale de l’autre mot en gras ?

3 A. On pense que les malfrats ont un complice. B. On apprend toujours de ses erreurs. On n’apprend

pas à un vieux singe à faire des grimaces.

1. a) Mettez la phrase A à l’imparfait. b) Quels sont les deux homophones que cela permet de différencier ? Pourquoi ? 2. Lisez à voix haute : On apprend toujours et On n’apprend pas. Pourquoi, dans le second groupe de mots, le n’ peut-il facilement être oublié ?

Retenons Homophones

et, es/est, ai

son, sont

on/on n’ , ont

mais, mes

ce, se, ceux

274

Classes grammaticales

Pour les distinguer

Exemples

et : conjonction de coordination

On peut le remplacer par et puis.

• Elle l’a vu et elle a crié. ➞ Elle l’a vu et puis elle a crié.

es, est : verbe être, 2e et 3e pers. du singulier, indicatif présent

On peut le mettre à l’imparfait : • Tu es gentil. ➞ Tu étais étais, était. gentil.

ai : verbe avoir, 1re pers. du singulier, indicatif présent Ce mot se prononce normalement [è].

On peut le mettre à l’imparfait : • J’ai tout compris. ➞ J’avais avais. tout compris.

son : déterminant possessif de la 3e pers. du singulier

On peut changer de personne : ton.

sont : verbe être, 3e pers. du pluriel, indicatif présent

On peut le mettre à l’imparfait : • Elles sont là. ➞ Elles étaient étaient. là.

– on : pronom (sujet) – on n’ : pronom (sujet) dans une phrase négative, devant une voyelle ou un -h- muet

On peut le remplacer par un autre pronom : il ; s’il y a un n’ , il s’entend.

ont : verbe avoir, 3e pers. du pluriel, indicatif présent

On peut le mettre à l’imparfait : • Ils ont gagné. ➞ Ils avaient avaient. gagné.

mais : conjonction de coordination

On peut le remplacer par et pourtant.

• Il rit mais il est triste. ➞ Il rit et pourtant il est triste.

mes : déterminant possessif de 1re pers.

On peut changer de personne : tes.

• J’ai perdu mes clés. ➞ J’ai perdu tes clés.

– ce : déterminant démonstratif singulier – ce : pronom démonstratif

On peut le mettre au pluriel : ces. On peut le remplacer par cela.

• Ce livre est passionnant. ➞ Ces livres sont passionnants. Ce sera agréable. ➞ Cela sera agréable.

se : pronom personnel de 3e pers.

On peut changer de personne : (je) me.

• Il se retourne. ➞ Je me retourne.

ceux : pronom démonstratif

• Ceux qui aiment danser, On peut le mettre au féminin : venez. ➞ Celles qui aiment celles. danser, venez.

• Son chat est noir. ➞ Ton chat est noir.

• On est arrivé. ➞ Il est arrivé. • On n’était pas là. ➞ Il n’était pas là.

hOmOnymes et hOmOphOnes

Homophones

ces, ses, c’est, s’est

mon, m’ont ma, m’a/m’as ton, t’ont ta, t’a/t’as mes, m’es/ m’est tes, t’es/t’est

Classes grammaticales

Pour les distinguer

Exemples

ces : déterminant démonstratif pluriel

On peut le mettre au singulier : ce, cet, cette.

• Prends ces flèches. ➞ Prends cette flèche.

ses : déterminant possessif

On peut changer de personne : tes.

• Ses yeux sont rouges. ➞ Tes yeux sont rouges.

c’est : pronom démonstratif ce + être

On peut le remplacer par cela était.

• C’est possible. ➞ Cela était possible.

s’est : pronom personnel de 3e pers. (se) + verbe être

On peut changer de personne : (je) me suis.

• Il s’est trompé. ➞ Je me suis trompé.

mon, ma, ton, ta, mes, tes : déterminants possessifs

– Un déterminant se trouve devant un nom (ou un adj.). – On ne peut pas le mettre à l’imparfait.

• Prends mon (nouveau) stylo.

m’ont, m’a(s), t’ont, t’a(s), m’es(t), t’es(t) : pronom + verbe avoir ou être

– Ces formes se trouvent devant un participe passé. – On peut mettre avoir ou être à l’imparfait.

• Ils m’ont félicité ➞ Ils m’avaient félicité.

4 Complétez ces phrases par et, es, est ou ai. 1. Elle … pauvre … sa table … souvent mal servie Mais le peu qu’on y trouve assouvit pour la vie. (Georges Brassens, « Jeanne ») 2. J’ … aimé l’histoire … l’actrice principale … très touchante. 3. Il s’… rendu compte à l’aéroport qu’il avait oublié son passeport … sa carte d’identité … il n’a pas pu prendre l’avion. C’… tellement bête ! J’… de la peine pour lui. 4. Si j’… bien compris, tu … tombé … ton bras … très douloureux … par conséquent tu n’… pas en mesure de faire le contrôle. C’… bizarre, j’… comme l’impression que tu … en train de te moquer de moi.

5 Complétez ces phrases par son ou sont. 1. Ses amis … tous venus pour … anniversaire. 2. … excuse ne tient pas : je suis sûr que … cousin et lui … complices. 3. Où … les enfants ? Ils … partis avec Jacques sur … bateau. 4. La bouche de l’insensé cause sa ruine, /et ses lèvres … un piège pour … âme. (La Bible, « Proverbes », XVIII, 7)

6 Complétez ces phrases par on, on n’ ou ont. 1. … a souvent besoin d’un plus petit que soi. (La Fontaine, « Le lion et le rat ») 2. Quand … a pas ce qu’… aime, il faut aimer ce qu’… a. 3. À quoi sert la lumière du soleil si … a les yeux fermés ? (proverbe arabe) 4. Les gens heureux n’… pas besoin de se presser. (proverbe chinois) 5. … a pas eu de nouvelles : est-ce qu’ils … accepté ce qu’… leur demandait ?

7 Complétez ces phrases par mes ou mais.

1. Ce sont … skis, … je ne m’en sers plus. 2. … parents ont oublié mon anniversaire, … amis y ont pensé. 3. Je connais bien … leçons, … je dois encore faire … exercices. 4. … qu’est-ce que tu fais avec … boucles d’oreilles ?

8 Complétez ces phrases avec ce/c’, se/s’ ou ceux. 1. … livre ne … vend plus en librairie, mais il … trouve sur Internet. 2. … serait bien qu’il … décide rapidement. 3. Il … prend pour qui, … petit ? 4. L’avenir appartient à … qui se lèvent tôt. 5. … stage est réservé à … qui … sont inscrits. 6. … qui … demandent encore où … trouve … lieu de rendez-vous doivent … manifester auprès de … monsieur. 7. Il faudra rapporter tous les livres. Quand nous partirons … soir, j’emporterai …-ci et tu prendras … qui … trouvent sur … bureau. 8. … qui s’embrassent à la fenêtre … battent derrière les volets. (proverbe français)

9 Complétez ces phrases par ces, ses, c’est ou s’est. 1. Le crabe enseigne à … petits à marcher droit. (proverbe malais) 2. Ils sont fous, … Romains ! 3. Il … passionné très tôt pour l’écriture : … à dix ans qu’il a écrit … premiers romans. 4. … lundi que … parents ont découvert qu’il signait lui-même … contrôles. Il a passé un de … moments ! 5. … bien Lola qui … endormie dans le train et qui … retrouvée à Marseille ?

Différencier les homophones qui comportent un verbe 100 % web

Étude de la langue – Orthographe

275

13 Les terminaisons des verbes en -é (-e-s), -er, -ez

1 A. On doit récupérer un meuble qu’on a acheté sur Internet. Vous nous prêtez votre voiture pour le transporter ? B. Alors qu’ils parlaient dans le salon, j’entrai discrètement. 1. Lisez ces phrases à voix haute. Pourquoi peut-on facilement se tromper en écrivant les mots en gras ? 2. À quel groupe appartiennent tous ces verbes ? 3. a) Remplacez les verbes du A par vendre et les verbes du B par partir. b) Que permet cette manipulation ?

Retenons Des formes verbales qui se ressemblent 2 Les verbes du 1er groupe possèdent des formes verbales homophones en [é] (fermé). Il faut faire attention à ne pas confondre les formes : 2 de l’infinitif ; • parler 2 du participe passé (qui peut s’accorder : voir fiche Orthographe no 5) ; • parlé 2 du présent de l’indicatif et de l’impératif avec vous. • (vous) parlez 2 À cela s’ajoutent des formes dont les terminaisons ont un son proche, en [è] (ouvert) : 2 le passé simple avec je ; • je parlai 2 l’imparfait, à toutes les personnes sauf nous et vous. • je parlais, tu parlais, il parlait, elles parlaient

Comment les différencier ? 2 Il suffit de remplacer le verbe du 1er groupe par un verbe du 2e ou du 3e groupe, par exemple vendre. • Nous allons fermer. ➞ Nous allons vendre. • Je fermai la maison. ➞ Je vendis la maison. • Nous avons fermé. ➞ Nous avons vendu. • Je fermais la maison. ➞ Je vendais la maison. Remarque : Si cela ne fonctionne pas avec vendre, prenez un autre verbe du 2e ou du 3e groupe, par exemple partir ou faire. • Elles sont allées marcher. ➞ Elles sont parties marcher.

2 Complétez avec les terminaisons qui conviennent.

l’emmener avec moi. 5. Je l’ai finalement relâchée pour qu’elle puisse gambadait dans la forêt.

1. Est-ce que vous avez termin… de rang… votre chambre ? 2. La randonnée s’est bien pass… mais on n’a pas arrêt… de march… toute la journée. Les enfants sont épuis… . 3. Ne vous laiss… jamais entraîn… dans des endroits recul… , sauf si vous aim… vraiment le danger. 4. Il ne désir… qu’une seule chose : se repos… un peu. 5. Alors qu’elle s’endorm… devant la télévision, je décid… de lui montr… mon contrôle de français. 6. Elle est all… se couch… très énerv… .

4 Complétez ces phrases avec des verbes du premier groupe, à la forme qui convient.

3 Chacune de ces phrases comporte une ou plusieurs erreurs sur les terminaisons en [é] ou [è]. Réécrivez-les en corrigeant les erreurs. 1. Aujourd’hui, j’ai décider d’adopté une grenouille. 2. Je l’ai trouvée en allant me promenais avec mémé. 3. Comme elle était mouiller, j’ai cherché un chiffon pour l’essuyée. 4. Mémé s’est moquait de moi, elle m’a raconté que la grenouille allée se fâchée si je

276

1. Quand vous avez … , vous venez … votre travail sur mon bureau. 2. Avant, tous les matins il … à 6 heures pour aller … . 3. Vous … beaucoup ? 4. Tu as … toute la journée. Tu ne veux pas te/t’ … ?

5 Écrire L’année dernière, vous avez adopté une fourmi. Racontez où vous l’avez trouvée, comment vous l’avez convaincue de se laisser adopter et les problèmes qui se sont posés pour la garder chez vous. Vous n’avez droit qu’à trois verbes des 2e et 3e groupes. Tous les autres verbes (conjugués ou non) devront être du 1er groupe. Soulignez les verbes des 2e et 3e groupes en bleu et ceux du 1er groupe en rouge. 100 % web

Choisir le bon homophone

Je vérifie mes connaissances !

1 Choisissez la forme qui convient.

/5

1. Il n’a/à pas répondu a/à leur invitation. 2. Ou/Où partez-vous en vacances ? À la mer ou/où à la montagne ? 3. La vaisselle, tu la/là ranges la/là. 4. Raphaël est sur/sûr d’avoir vu ton téléphone sur/sûr ton bureau. 5. J’aurais du/dû acheter un melon plus mur/mûr.

2 Choisissez la forme qui convient.

/12

1. Le ciel et/est clair et/est dégagé. 2. Est-ce que tu ais/es/et/est conscient que j’y ai/et/est/es passé la nuit ? 3. Assia et son/sont frère son/sont très proches. 4. Ils on/on n’/ont/ont n’ navigué au large de la Corse, mais on/on n’/ont/ont n’ a pas eu de nouvelles. 5. On/On n’/Ont/Ont n’ a un peu de retard mais on/on n’/ont/ont n’ arrive ! 6. J’ai pris mon bonnet, mais/mes j’ai oublié mais/mes gants. 7. Ce/Se serait bien qu’il ce/se décide rapidement. 8. D’après ce/se/ceux qu’on m’a dit, il faut prendre ce/se/ceux qui sont dans la remise. 9. Ces/C’est/Ses/S’est professeurs trouvent que son comportement ces/c’est/ses/s’est beaucoup amélioré. 10. Ces/ Ses/C’est/S’est à huit ans qu’il a composé ces/ses/c’est/s’est premières pièces. 11. Je crois que tu tes/t’es emmêlé dans tes/t’es calculs. 12. C’est ta/t’a sœur qui ma/m’a appris la nouvelle. Bravo !

3 Choisissez la forme qui convient.

/3

1. Voulez-vous goûtés/goûter/goûtez le gâteau que j’ai préparer/préparé/préparais ? 2. Je vais rester/resté/restais avec Théo. Amusez/ Amusés/Amusaient-vous bien ! 3. Manon aller/allée/allait chercher/cherchée/ cherchait son frère à l’école.

Total : /20 Étude de la langue – Orthographe

277

15 Exercices de réécriture 1 Mettez cet extrait du conte Cendrillon au présent. Les noces ne furent pas plus tôt faites que la bellemère fit éclater sa mauvaise humeur : elle ne put souffrir les bonnes qualités de cette jeune enfant, qui rendaient ses filles encore plus haïssables. Elle la chargea des plus viles occupations de la maison : c’était elle qui nettoyait la vaisselle et les montées, qui frottait la chambre de madame et celles de mesdemoiselles ses filles ; elle couchait tout au haut de la maison, dans un grenier, sur une méchante paillasse, pendant que ses sœurs étaient dans des chambres parquetées, où elles avaient des lits des plus à la mode, et des miroirs où elles se voyaient depuis les pieds jusqu’à la tête. Charles Perrault, Cendrillon, 1697.

2 Réécrivez ce texte en remplaçant le présent par le passé simple. Il se prépare à faire feu lorsque tout à coup l’idée lui vient que le Loup avait peut-être avalé la grandmère […]. Il ne tire pas, mais prend des ciseaux et commence à ouvrir le ventre du Loup endormi. À peine avait-il donné quelques coups de ciseaux qu’il aperçoit le Chaperon rouge. […] Et voilà que la grand-mère sort à son tour, pouvant à peine respirer. Le Petit Chaperon rouge se hâte de chercher de grosses pierres. Ils en remplissent le ventre du Loup. D'après J. et W. Grimm, Le Petit Chaperon rouge, 1857.

3 Réécrivez ce texte au passé composé. Alors Achille imagine un sort déshonorant pour Hector. Il lui perce les tendons entre la cheville et le talon, y passe des courroies qu’il attache à son char, en laissant traîner la tête. Il monte sur son char avec les armes illustres d’Hector et fouette ses chevaux qui partent au triple galop. Le cadavre, ainsi tiré, soulève un nuage de poussière. Ses cheveux noirs se déploient et sa tête, autrefois si belle, traîne sur le sol. homère, L’Iliade, chant XXII (trad. et adapt. par Chantal Moriousef).

4 Réécrivez ce texte en remplaçant « Une grenouille » par « Des grenouilles ». Faites toutes les modifications nécessaires. 278

Une Grenouille vit un Bœuf Qui lui sembla de belle taille. Elle qui n’était pas grosse en tout comme un œuf, Envieuse, s’étend, et s’enfle, et se travaille, Pour égaler l’animal en grosseur […]

JeaN de la FoNtaiNe, Fables, 1668.

5 Réécrivez ce texte, en remplaçant « je » par « il ». Faites toutes les modifications nécessaires. Je regardai alentour : le silence régnait. La plaine était devenue un marais. J’ouvris une lucarne, l’air vif me cingla le visage, un chaud rayon frôla ma joue. Je tombai à genoux, immobile, et je pleurai tandis que je regardais autour de moi les limites de la mer. […] Lorsque le septième jour arriva, je fis sortir une colombe et la laissai s’envoler. D’après Gilgamesh, adaptation de lÉo sCheer.

6 Réécrivez ce texte en remplaçant « les petits hommes » (l. 2) par « le petit homme » et faites toutes les modifications nécessaires. Dans le texte que vous devez réécrire, Blanche-Neige ne rencontre qu’un seul nain, qui vit seul chez lui. Le matin, quand Blanche-Neige sortit de son sommeil, elle vit les petits hommes et fut effrayée. Mais ils se montrèrent fort aimables et lui demandèrent son nom. « Je me nomme Blanche-Neige, » dit-elle. – Par quel hasard, reprirent les nains, es-tu venue dans notre maison ? » Alors elle leur conta son histoire […] Les nains lui dirent : « Veux-tu faire notre ménage, la cuisine, coudre, laver, tricoter ? En ce cas, nous te garderons avec nous et tu ne manqueras de rien. » Blanche-Neige leur promit tout ce qu’ils désiraient et resta chez eux. J. et W Grimm, Blanche-Neige, 1812.

100 % web

 – Réécrire au présent – Réécrire au passé simple

16 Textes à corriger 2 Chacun des textes de cette page contient dix erreurs. L’objectif est de les réécrire en rétablissant l’orthographe correcte. 2 Chaque erreur corrigée vous apporte 1 point. Mais chaque erreur ajoutée vous enlève 1 point ! Il faut donc faire très attention. Bonne chance !

1 Ce texte contient dix erreurs, qui portent toutes sur les homophones. Réécrivez le texte en corrigeant les erreurs. Dans le jardin d’Éden ce trouve l’arbre de la Connaissance du Bien est du Mal. Adam et Ève on reçu pour ordre de ne pas manger le fruit de c’est arbre, même s’il est mur. Mes le serpent, qui ait jaloux, leurs veut du mal. Il va voir Ève pour l’a convaincre de goûter a ce fruit défendu.

2 Ce texte comporte dix erreurs, qui portent toutes sur les terminaisons des verbes en -é(e, s), -er, -ez, -ai, -ais, etc. Réécrivez le texte en corrigeant les erreurs. Vingt rois essayés de plaire à la princesse ; et après avoir dépenser trois ou quatre cents millions pour lui donnée seulement une fête, lorsqu’ils en avaient tirés un « cela est joli », ils se trouvaient trop récompensez. […] Comment touché un cœur de ce caractère ? On se serez pendu cinq ou six fois par jour pour lui plaire qu’elle aurait traitée cela de bagatelle. Ses amants murmuraient forts contre sa cruauté ; et la reine, qui voulait la mariée, ne savez comment s’y prendre. D’après madame d’aulNoY, Le Nain jaune, 1698.

3 Ce texte contient dix erreurs, qui portent toutes sur les accords : accords sujet-verbe, accords du participe passé, accords de l’adjectif, etc. Réécrivez le texte en corrigeant les erreurs. Compagnons, vous avez supportés de grands malheurs. Vous avez vue la rage de Scylla ; les Cyclopes, vous les avez affronté. Reprenez courage, et oubliait la crainte qui vous attristent. À travers des hasards variés, à travers tant d’épreuve, nous marchons vers le Latium, où le destin nous montrent de paisible demeures. C’est là que les dieux nous permettent de

relever le royaume de Troie. Soyez patient, des jours plus favorables viendrons.

D’après virGile, L’Énéide (trad. Maurice Rat, 1993).

4 Ce texte contient dix erreurs de toutes sortes (accords, homophones, etc). Réécrivez-le en corrigeant les erreurs. Les bras de Daphné s’allongère jusqu’a former de fine branches, sont visage et sa peau ce couvrirent d’une écorces épaisse et c’est pieds furent transformaient en racines : son père lavait métamorphosé en laurier.

5 Ce texte contient dix erreurs de toutes sortes (conjugaison, accords, homophones, etc). Réécrivez-le en corrigeant les erreurs. Il était une fois un roi très riches ; sa femme mourue, et il en fut inconsolable. Il s’enfermat huit jours entier dans une petit pièce, où il se casait la tête contre les mûrs, tant il était triste. On mit des matelas entre la tapisserie est la muraille, de sorte qu’il avait beau se frappé, ils ne se fesait plus de mal. D’après madame d’aulNoY, L’Oiseau bleu, 1698.

6 Ce texte contient dix erreurs de toutes sortes (conjugaison, accords, homophones, etc). Réécrivez ce texte en corrigeant les erreurs. Bon courage ! Cet exercice est particulièrement difficile… Ali Baba avait retenues les paroles que le capitaine des voleurs avaient prononcé pour ouvrir et refermée la porte de la caverne. Il eut la curiosité de vérifié si les même paroles, prononçaient par lui, feraient le même effet. Il se présentat devant la porte de la caverne est dit : « Sésame, ouvres-toi ». D’après aNtoiNe GallaNd, « Histoire d’Ali Baba et des quarante voleurs », Les Mille et une nuits, 1704.

Étude de la langue – Orthographe

279

17 Dictées 1 Le présent de l’indicatif Dans les grandes feuilles de papier bleu qui servent à recouvrir mes cahiers et mes livres, je découpe des petits carrés que je plie et replie comme on me l’a appris pour en faire des cocottes en papier. Sur la tête de chacune j’inscris d’un côté le nom et de l’autre le prénom d’une élève de ma classe : trente en tout et je suis l’une d’entre elles. Je les dispose sur ma table, côte à côte, en plusieurs rangs et moi, leur maîtresse […] je m’installe sur ma chaise en face d’elles. Ainsi je peux apprendre sans souffrance et même en m’amusant. Nathalie sarraute, Enfance, 1983.

2 Le passé simple

4 Les différents temps et modes

Le père de Rosalie et le prince l’attendaient avec toute la cour. Rosalie se jeta dans les bras de son père et dans ceux du prince […]. Tout était prêt pour la cérémonie du mariage, qu’on célébra immédiatement ; toutes les fées assistèrent aux fêtes, qui durèrent plusieurs jours. Le père de Rosalie vécut près de ses enfants. Rosalie fut à jamais guérie de sa curiosité ; elle fut tendrement aimée du prince Gracieux, qu’elle aima toute sa vie ; ils eurent de beaux enfants, et ils leur donnèrent pour marraines des fées puissantes, afin de les protéger contre les mauvaises fées et les mauvais génies.

« Tu voudrais bien aller au bal, n’est-ce pas ? – Hélas oui, dit Cendrillon en soupirant. – Hé bien, seras-tu bonne fille ? dit sa marraine, je t’y ferai aller. » Elle la mena dans sa chambre, et lui dit : « Va dans le jardin et apporte-moi une citrouille. » Cendrillon alla aussitôt cueillir la plus belle qu’elle put trouver, et la porta à sa marraine, ne pouvant deviner comment cette citrouille pourrait la faire aller au bal. Sa marraine la creusa, […] la frappa de sa baguette, et la citrouille fut aussitôt changée en un beau carrosse tout doré. Ensuite […] elle dit à Cendrillon de lever un peu la trappe de la souricière, et à chaque souris qui sortait, elle lui donnait un coup de sa baguette, et la souris était aussitôt changée en un beau cheval.

Comtesse de sÉGur, « La Petite Souris grise », Nouveaux Contes de fées, 1856.

3 Le présent de l’impératif Conseils pour cuisiner Lave-toi les mains et mets un tablier. Lis entièrement la recette avant de commencer puis réunis les ustensiles et les ingrédients nécessaires. Fais en sorte de bien avoir les quantités indiquées. Pour cela, utilise une balance et un verre gradué. Si tu coupes des aliments, place-les sur une planche et coupes-en peu à la fois pour ne pas te blesser. Prends les plats chauds avec un gant de cuisine. Enfin, n’oublie pas de laver et de ranger ce que tu as utilisé. Penses-y !

Charles Perrault, Cendrillon, 1697.

5 L’accord sujet/verbe Delphine et Marinette, qui voulaient faire une surprise à leurs parents, décidèrent de garder le secret sur les études du bœuf blanc. […] Les dimanches, les jours de pluie et, en général, tous les soirs au retour des champs, Delphine et Marinette lui donnaient des leçons en cachette de leurs parents. Le pauvre bœuf en avait de violents maux de tête […]. – Est-il bête avec ses B, A, ba, ronchonnait le grand roux. […] – Tu n’imaginerais jamais, ripostait le bœuf blanc, quel plaisir ce peut être de connaître les voyelles, les consonnes, de former les syllabes, enfin. […] Quel bonheur d’apprendre ! marCel aYmÉ, Les Bœufs, 1934.

280

Exercices de synthèse

6 L’accord de l’adjectif Une après-midi de grande chaleur, j’étais dans la salle à manger de l’hôtel […], quand, dans la travée centrale qui allait de la plage à la route, je vis, grand, mince, le cou dégagé, la tête haute et fièrement portée, passer un jeune homme aux yeux pénétrants et dont la peau était aussi blonde et les cheveux aussi dorés que s’ils avaient absorbé tous les rayons du soleil. Marcel Proust, À l’ombre des jeunes filles en fleurs, 1919.

7 Les accords du participe passé Sur le chemin, Ulysse a reconnu son chien, allongé dans un coin. Argos était très amaigri, il semblait malade, abandonné de tous. Ulysse se souvint de toutes ces journées passées à chasser avec lui, autrefois. Quand Argos surgissait dans les bois, les bêtes sauvages, surprises, épouvantées et désorientées, lui échappaient rarement. Eumée et Ulysse sont arrivés au palais. Quelques larmes avaient coulé sur le visage d’Ulysse, mais Eumée ne les avait pas vues. D’après Homère, L’Odyssée.

8 Les terminaisons des verbes en [é] et [è] Quand ils furent arrivés à leur maison de campagne, le marchand et ses trois fils s’occupèrent de labourer la terre. La Belle se levait à quatre heures du matin et se dépêchait de nettoyer la maison et de préparer à manger pour la famille. Elle eut d’abord beaucoup de peine, car elle n’était pas habituée à travailler comme une servante ; mais, au bout de deux mois, elle devint plus forte et la fatigue lui donna une santé parfaite. Quand elle avait fait son ouvrage, elle lisait, jouait du clavecin, ou bien chantait en filant.

10 Ou et où Nous ne savons plus où aller. À gauche ou à droite, qu’importe, nous sommes perdus. Allons-nous encore marcher une heure ou deux avant de retrouver l’endroit où nous avons laissé la voiture ? Qui le sait ? Que ce soit Carole ou Marie, personne n’est d’accord sur le chemin à emprunter. Par où notre petite équipe est-elle déjà passée ? Vers où nous diriger maintenant ?

11 Ce et se Ce robot est exceptionnel. Il se conduit comme un être humain. Ce bouton-ci sert à le faire avancer. Ce bouton-là le fait se dandiner. Il se comporte comme un garçon de douze ans et pour ce motif, il fait quelques bêtises. Il se fait gronder et ce n’est pas sans effets : il apprend de ses erreurs ! Ce n’est pas votre cas ?

12 Ces, ses, c’est, s’est Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de Lin Yao. Ses parents ont invité tous ses amis et ont cuisiné ces gâteaux qu’elle aime tant. Lin Yao a ouvert tous ses cadeaux, a regardé tous ces gens rassemblés pour elle et elle s’est mise à pleurer… de joie ! Un anniversaire, c’est toujours émouvant.

13 Son et sont Au son du piano, Léonore et Diane sont venues rejoindre leur père. Son plaisir à jouer de son instrument était tel que toutes deux se sont mises à danser. Elles se sont entraînées dans une valse folle jusqu’à ce que Diane n’en puisse plus. Son père l’a alors prise sur ses genoux et son cours a commencé. Les notes se sont égrenées lentement sur son clavier.

D’après Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, La Belle et la Bête, 1757.

9 A et à À la nuit tombée, j’aime à me promener dans la ville qui a été vidée de ses passants. Elle a un aspect tout à fait nouveau et ressemble à peine à la cité grouillante qui a vécu le jour durant. À minuit, on a l’impression d’être le maître car on a les rues pour soi. New York la nuit, photographie de Paulo Barcellos Jr, 2006. Étude de la langue – Orthographe

281

1

La formation des mots

1 Dictée – dictionnaire – prédiction – malédiction – diction – dictaphone. Pourquoi peut-on dire que ces mots appartiennent à la même famille ? Relevez ce qu’ils ont en commun.

2 Le mot fabula en latin désigne une conversation ou un récit imaginaire. Il constitue le radical de mots français comme fable, fabuleux, affable, affabulateur, etc. Observez le radical (en gras) dans ces mots : que remarquez-vous ?

3 Mont – surmonter. 1. Quel mot est formé à partir de l’autre ? 2. Quel mot ne peut être divisé en unités plus petites ?

4 Quelle différence de sens y a-t-il entre : 1. une maison et une maisonnette ? 2. un pull vert et un pull verdâtre ?

5 Gratte-ciel – rond-point. Comment ces mots sont-ils formés ?

Retenons Radical et famille de mots 2 Le radical est l’élément de base d’un mot, c’est-à-dire la partie qui contient le sens principal du mot. • dénoyauter ➞ dé-noyau-ter • visible ➞ vis-ible 2 Une famille de mots est l’ensemble des mots qui ont le même radical. • terre, terrain, territoire, atterrir, atterré, etc. 2 Suite à l’évolution de la langue française au cours de son histoire, un radical peut se trouver sous des formes légèrement différentes. • mer, amerrir, émerger, mais aussi marin, maritime. 2 Certains mots peuvent donner l’impression d’être de la même famille, mais en réalité leur radical a un sens différent. • terre et terreur • sale et saler 2 Il ne faut pas confondre mots d’une même famille et synonymes (voir fiche Lexique no 4). • Danger et péril sont synonymes. • Danger et dangereux font partie de la même famille.

Les mots simples 2 Les mots simples sont simplement constitués d’un radical. • table, chaise, craie, etc. 2 Ils s’opposent aux mots construits que l’on peut décomposer en plusieurs éléments.

Les mots construits On distingue deux types de mots construits : les mots dérivés et les mots composés. 2 Les mots dérivés 2 Un mot dérivé est formé à l’aide d’un ou de plusieurs éléments appelés préfixes et suffixes, qui s’ajoutent au radical. • inaccessible = in- (préfixe) + access (radical) + -ible (suffixe) 2 Le préfixe est un élément placé avant le radical. – Il modifie le sens du mot, mais ne change pas sa classe grammaticale. • faire (verbe) ➞ défaire (verbe), refaire (verbe), etc. Remarque : Au contact du radical, un préfixe peut se modifier. • ad- (« vers ») : admirer, mais adoucir, atterrir, accourir, apporter, etc. – Pour le sens des principaux préfixes, voir fiche Lexique no 2. 2 Le suffixe est un élément placé après le radical. – La plupart des suffixes servent uniquement à modifier la classe grammaticale d’un mot. • facile (adjectif), faciliter (verbe), facilement (adverbe) – Certains suffixes ajoutent une signification au mot. En voici des exemples :

282

Suffixes

Sens

Exemples

-ard, -asse, -âtre, -aud

Dépréciatif

-elle, -et, -elet, -ille, -illon, -on, etc.

Diminutif

ruelle, garçonnet, fillette, oisillon

-able, -ible, -uble (adjectifs)

Possibilité

mangeable, crédible, soluble

braillard, blanchâtre, rougeaud

2 Les mots composés 2 Un mot composé est formé de deux mots simples, qui peuvent être juxtaposés (vert pomme, bleu turquoise), soudés l’un à l’autre (portefeuille), reliés par un trait d’union (chou-fleur, lave-linge), par une préposition (pomme de terre, tout de suite) ou encore par une préposition et des traits d’union (arc-en-ciel). 2 Un certain nombre de mots composés sont formés à partir de mots latins et grecs. Il est alors plus difficile de savoir qu’il s’agit de mots composés. • Technologie est un mot composé formé à partir des mots grecs technè (« la technique ») et logos (« l’étude »).

6

Test Ai-je bien compris la leçon ?

1. Les mots d’une même famille sont comme les branches d’un arbre : ils ont la même racine, le même radical. ❒ Vrai. ❒ Faux. 2. Parmi les affirmations suivantes, lesquelles sont correctes ? Aidez-vous de la leçon. ❒ Un mot dérivé est un mot simple. ❒ Un mot composé est un mot construit. ❒ Un mot construit peut être formé par dérivation ou par composition. ❒ Un mot composé est formé à partir de deux mots simples. 3. Quand on ajoute un préfixe à un mot, on modifie sa classe grammaticale. ❒ Vrai. ❒ Faux.

7 Dans chaque liste, identifiez le radical commun à l’ensemble des mots. 1. Voler – vol – survoler – volatiliser – envol – volière. 2. Feuillage – feuilleter – portefeuille – feuillu – effeuiller. 3. Emporter – supporter – portage – déporter – rapporteur. 4. Terrasse – atterrissage – terreau – atterré – terrain.

8 Dans chaque liste, relevez le mot qui ne fait pas partie de la même famille que les autres. Aidez-vous du sens des mots. 1. Agriculture – agréable – agricole – agroalimentaire. 2. Marin – maritime – immerger – mariner – marrant. 3. Soleil – solaire – ensoleillement – solitude. 4. Vert – verdâtre – vertical – reverdir. 5. Haïr – air – aérien – aéroport – aération. 6. Lumière – allumer – lunaire – luminaire – lumineux.

9 Classez ces mots dans un tableau à deux colonnes : mot simple ou mot composé. 1. Banane. 2. Sel. 3. Tire-bouchon. 4. Vinaigre. 5. Asperge. 6. Pomme de terre. 7. Bonsoir.

10 Classez ces mots dans un tableau à trois colonnes : mot simple, mot dérivé ou mot composé. 1. Amour. 2. Gloire. 3. Beauté. 4. Sac à main. 5. Dévaliser. 6. Jupe. 7. Portemanteau. 8. Repartir.

11 Pour chacun des mots, trouvez trois autres mots de la même famille. Aidez-vous du radical. 1. Cycliste. 2. Flamme. 3. Servir. 4. Charge.

12 Trouvez le mot qui correspond à chaque définition. 1. Petite nappe. 2. Faire de petits sauts. 3. Petit jardin. 4. Petit ours. 5. Pleurer un peu. 6. Petit oiseau.

13 À chacun de ces mots simples, ajoutez-en un autre pour former un mot composé. Exemple : Garde ➞ Garde-manger. 1. Après. 2. Avant. 3. Entre. 4. Lave. 5. Grand. 6. Porte. 7. Chou.

14 Écrire Faites le portrait d’un enfant sale et mal élevé. Employez au moins quatre mots comportant un suffixe dépréciatif. Vous ne devez pas utiliser de mot vulgaire ou grossier.

15 Écrire Écrivez une phrase dans laquelle il n’y aura aucun mot construit.

Étude de la langue – Lexique

283

2

Initiation à l’étymologie latine et grecque

1 Bonjour se dit : A. Buenos días en espagnol. B. Buna ziua en roumain. C. Kalimera en grec. D. Dobrii den en russe. E. Bom dia en portugais. F. Nín hao en chinois.

G. Gamarjoba en géorgien. H. Diarama en peul. I. Bon dia en catalan. J. Buongiorno en italien. K. God dag en suédois. L. Shalom en hébreu.

Remarque : Pour certaines langues, il ne s’agit que d’une transcription. 1. Parmi ces langues, cinq sont nées de la même langue ancienne et appartiennent donc à la même famille. Lesquelles à votre avis ? 2. Comment les avez-vous distinguées des autres ?

2 a) En italien, les pluriels de concerto, scenario et pizza sont concerti, scenari et pizze. b) En anglais, les pluriels de sandwich et match sont sandwiches et matches. c) Le français a emprunté ces mots à l’italien et à l’anglais, mais en français les pluriels sont devenus concertos, scénarios, pizzas, sandwichs et matchs. Pourquoi les formes plurielles se sont-elles modifiées en passant dans la langue française ?

3 Immobile – impossible – imbattable. 1. a) Quel préfixe repérez-vous dans ces mots ? b) Quel sens a-t-il ? 2. Des préfixes de sens identiques se retrouvent dans des mots comme irréparable, illisible, inutile. Que constatez-vous ?

4 En grec ancien, télé veut dire « loin » et scop- signifie « regarder ». 1. Quel mot français a été créé à partir de ces deux éléments ? 2. Expliquez ce que désigne ce mot à partir du sens des éléments grecs qui le composent.

Retenons 2 L’étymologie est l’étude de l’origine des mots et de leur histoire. Elle permet de mieux comprendre le sens des mots et souvent de mieux savoir les écrire. 2 On peut trouver l’étymologie d’un mot dans un dictionnaire étymologique, ou d’une manière moins développée dans un dictionnaire « classique », juste avant la définition.

D’où vient la langue française ? 2 Le français est principalement issu du latin, la langue qui était parlée par les Romains. En effet, au premier siècle avant Jésus-Christ, ces derniers ont envahi la Gaule et imposé leur langue aux Gaulois. Il ne reste que très peu de mots gaulois en français. 2 Comme l’Empire romain était très étendu, le latin est également à l’origine d’autres langues : l’italien bien sûr, mais aussi l’espagnol, le portugais, le roumain ou encore le catalan. On appelle ces langues des langues romanes. Par exemple, caballum en latin a donné cheval en français, caballo en espagnol, cavallo en italien, cavalo en portugais, cavall en catalan et cal en roumain. 2 Au cours des siècles, le français s’est enrichi en empruntant des mots à d’autres langues, comme l’italien, l’arabe, l’anglais, etc. Il adapte souvent ces mots pour les intégrer à sa grammaire, à sa prononciation et parfois au sens qu’il veut leur donner. Par exemple, un « coin cuisine » dans un studio est appelé une kitchenette, mot qui a été formé à partir de l’anglais kitchen (« cuisine ») et du suffixe diminutif français -ette.

284

2 Le français a également créé des mots en empruntant aux langues anciennes : le latin et le grec. Ainsi, avoir des connaissances en grec ancien permet de comprendre un grand nombre de mots français « savants » (le vocabulaire de la médecine par exemple). De plus, de nombreux mots techniques français ont été créés à partir de racines grecques. Par exemple, téléphone a été formé à partir de télé (« loin ») et de phone (« la voix »). À noter : Le latin avait lui-même emprunté de nombreux mots au grec. Afin de vous initier à l’étymologie, voici quelques préfixes et racines latins et grecs. Plus vous parviendrez à en retenir, moins la langue française aura de secrets pour vous !

Quelques éléments de latin 2 Préfixes latins Préfixes

Sens

Exemples

a- (ac-, ad-, af-, al- …)

« vers, jusqu’à »

accourir, apporter

co- (col-, com-, con-, cor-)

« avec, ensemble »

collectif, commun, conjonction

« séparation »

distance, déterrer

« contraire de »

démonter, discontinu, déshonneur

en- (em-)

« dans »

enfermer, enfouir

ex- (é-)

« hors de »

exiler, extraire, externe

« dans »

insérer, immigrer

« contraire de »

inexact, irresponsable, immobile

post-

« après »

postérieur, posthume

pré-

« avant »

préfixe, préconçu

« à nouveau »

recommencer

« en arrière »

retourner, revenir

« au-dessus, plus grand »

supérieur

dé- (dés-, dis-, di-)

in- (im-, il-, ir-)

re- (ré-, r-) sur-, super- (supér-)

2 Radicaux latins Radicaux

Sens

Exemples

Radicaux

Sens

Exemples

aqua-

« eau »

aquatique

-duc-

« conduire »

oléoduc

audi-

« entendre »

audition

-fère

« porter, contenir »

somnifère

-cide

« tuer »

homicide

-vore

« manger »

carnivore

5 Classez ces mots selon le sens du préfixe in- (im-, il-, ir-) : « dans » ou « contraire de ». 1. Infatigable. 2. Insérer. 3. Infiltrer. 4. Indémodable. 5. Incroyable. 6. Inadmissible. 7. Illogique. 8. Incarcérer. 9. Immerger. 10. Importer. 11. Impossible. 12. Illimité.

6 Même exercice avec le préfixe dé- (dés-, dis-, di-) : « séparation » ou « contraire de ». 1. Déchirer. 2. Déranger. 3. Dévisser. 4. Diviser. 5. Désosser. 6. Défaire. 7. Désespoir. 8. Disperser. 9. Décroissance. 10. Distinguer. 11. Dissymétrique.

7 a) Classez les mots de la liste selon leur préfixe : en- (em-), signifiant « dans », ou ex- (é-), signifiant « hors de ». b) Expliquez par l’étymologie le sens de ces mots. Aidez-vous si besoin d’un dictionnaire. 1. Enterrer. 2. Émerger. 3. Exporter. 4. Enfermer. 5. Emmurer. 6. Émigrer. 7. Empaqueter. 8. Épiler.

8 Expliquez par l’étymologie le sens de ces mots formés avec le préfixe a- (ac-, ad-, af-, al-, etc.) : « vers, jusqu’à ». 1. Atterrir. 2. Amerrir. 3. Arriver. 4. Adoucir. 5. Agrandir. 6. Allonger. Étude de la langue – Lexique

285

9 Expliquez par l’étymologie le sens de ces mots formés avec le préfixe co- (col-, com-, con-, cor-), signifiant « avec, ensemble ».

15 Complétez les phrases suivantes par un mot formé à partir de la racine aqua. Vous pouvez vous aider d’un dictionnaire.

1. Colocation. 2. Compatriote. 3. Combattre. 4. Copain. 5. Correspondre.

1. Un animal qui vit dans l’eau est un animal … . 2. Les poissons nagent dans l’… . 3. Une peinture à l’eau est une … . 4. L’… est l’élevage d’espèces aquatiques (poissons, crustacés, etc.).

10 Expliquez par l’étymologie le sens de ces mots formés avec le préfixe sur-/super-, signifiant « au-dessus, plus grand ». 1. Surhomme. 2. Supermarché. 3. Surdimensionné. 4. Surévaluer. 5. Superpuissance. 6. Superposer. 7. Surpasser.

11 a) Pourquoi le mot superette est-il un peu contradictoire ? b) Quelle est la différence entre une superette et un supermarché ? 12 En vous aidant des tableaux de la leçon et des indications ci-dessous, expliquez par l’étymologie le sens des mots de la liste. En latin, labor signifie « travail » et scriptum, « ce qui est écrit ». 1. Prénom. 2. Collaborer. 3. Aqueduc. 4. Inaudible. 5. Pétrolifère. 6. Post-scriptum.

13 Même exercice. En latin, mamma signifie « sein » (mamelle). 1. Herbivore. 2. Aquifère. 3. Mammifère. 4. (Risque d’) aquaplaning. 5. Gazoduc. 6. (Consultation) postopératoire.

14 Trouvez quatre mots formés à partir de la racine audi-, signifiant « entendre ». Vous pouvez vous aider d’un dictionnaire.

16 Associez des préfixes aux verbes pour former d’autres verbes. Préfixes re- (ré-) • de- (dé-) • pré- •

Verbes • voir • découper • monter • tendre • dire

17 Complétez les phrases par un mot de la liste. Homme – roi – frère – insectes – père – peuple – mauvaises herbes. 1. Un régicide, c’est le meurtre d’un … . 2. Un parricide, c’est le meurtre d’un … . 3. Un fratricide, c’est le meurtre d’un … . 4. Un homicide, c’est le meurtre d’un … . 5. Un génocide, c’est l’extermination d’un … . 6. Un insecticide sert à éliminer les … . 7. Un herbicide sert à se débarrasser des … .

18 a) Donnez un synonyme d’herbicide. b) Question piège : qu’est-ce qu’un pesticide ? 19 Expliquez par l’étymologie le sens de ces mots. Aidez-vous des tableaux de la leçon. 1. Antalgique. 2. Télévision. 3. Parapluie. 4. Biologie. 5. Francophile. 6. Télépathie. 7. Photographie. 8. Xénophobie.

Quelques éléments de grec 2 Préfixes grecs

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Préfixes

Sens

Exemples

Préfixes

Sens

Exemples

a-

« qui n’est/n’a pas » aphone

« contre »

paravent

antidote

para(paro-)

anti- (anto-)

« contre »

auto-

« soi-même »

« à côté »

parascolaire

autocritique

péri-

« autour »

péristyle

hyper-

« au-dessus, très »

hypermarché

poly-

« plusieurs »

polyphonie

hypo-

« au-dessous »

hypothèse

syn- (sym-)

« ensemble »

synchroniser

ortho

« droit »

orthophonie

télé- (téle-)

« loin, à distance »

télescope

2 Radicaux grecs Radicaux

Sens

Exemples

Radicaux

Sens

Exemples

alg-

« douleur »

névralgie

nym

« nom »

antonyme

anthrop-

« être humain »

misanthrope

path-

« souffrance, émotion »

pathologie

bibli-

« livre »

bibliographie

phil-

« qui aime »

philanthrope

bio-

« vie »

biologie

phob-

« qui a peur »

arachnophobe

chron-

« temps »

chronologie

phon-

« voix »

aphone

crat-

« puissance »

démocratie

phot-

« lumière »

photosensible

géo-

« terre »

géologie

psych-

« esprit »

psychologue

graph-

« écriture »

calligraphie

scop-

« regarder »

télescope

hipp-

« cheval »

hippique

théo

« dieu »

monothéisme

kiné-, kinéma- « mouvement »

kinesthésie

-thèque

« meuble pour ranger »

vidéothèque

-logie

« étude »

biologie

therm-

« chaleur »

isotherme

mètr-

« mesure »

diamètre

thérapie

« soin »

psychothérapie

micro-

« petit »

microphone

xéno-

« étranger »

xénophile

20 Expliquez par l’étymologie le sens de ces mots. Aidez-vous des tableaux de la leçon. 1. Astrologie. 2. Arachnophobe. 3. Anthropologue. 4. Cinématographe. 5. Psychothérapeute. 6. Orthophoniste. 7. Anonyme. 8. Théophile.

21 Associez chaque mot à sa définition. Chronomètre – cinéphile – psychopathe – orthographe – hypertension – géographie. 1. Fait d’avoir une tension supérieure à la normale. 2. Personne souffrant de troubles de l’esprit (troubles mentaux). 3. Écriture « droite » (correcte). 4. Personne qui aime le cinéma. 5. Instrument permettant de mesurer le temps. 6. Science qui écrit (décrit) la Terre.

22 Retrouvez le mot formé à partir de deux éléments grecs qui correspond à chaque définition. 1. Meuble servant à ranger les livres. 2. Instrument permettant de mesurer la température. 3. Instrument permettant de voir de petites choses. 4. Qui soigne par le mouvement. 5. Qui croit à plusieurs dieux. 6. Prénom qui signifie « qui aime les chevaux ».

23 Formez des mots en associant un préfixe et un radical. Préfixes : Hyper – télé – poly – a – péri – sym – para. Radicaux : Actif – typique – phérie – gone – phone – pathie – pharmacie.

24 Formez le maximum de mots… 1. … avec le préfixe para- (« contre »). 2. … avec le préfixe anti-. 3. … avec le préfixe auto-. 4. … avec la racine log.

25 Comme Sganarelle dans Le Médecin malgré lui, vous devez faire croire à quelqu’un que vous êtes médecin. Pour cela, vous allez employer le plus possible de mots « savants », comportant des éléments grecs et latins. • Vous utiliserez des mots savants qui existent vraiment, mais sans vous soucier de ce qu’ils veulent dire. • Conseil pour trouver des mots « savants » : utilisez le dictionnaire ! • Lisez votre texte à la classe. Êtes-vous un médecin crédible (du latin credere : « croire ») ?

26 Inventez des mots en empruntant des éléments au grec et au latin, puis donnez-en une définition à la manière d’un dictionnaire. Exemple : BONBONOVORE adj. ; du fra. bonbon et du lat. -vore. Qui se nourrit exclusivement de bonbons. HYPERGRAMMÉROPHILIE n.f. ; du gr. hyper, grammatikê et phile. Fait d’aimer passionnément la grammaire.

Étude de la langue – Lexique

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3

Le sens propre et le sens figuré

1 A. Un nuage cache le soleil. B. Il mit un nuage de lait dans son thé. 1. Dans quelle phrase le mot nuage est-il employé dans son sens premier ? Dans quelle phrase est-il employé dans un sens imagé ? 2. Expliquez le rapport qu’il y a entre le sens figuré (imagé) et le sens propre (premier). Comment passe-t-on de l’un à l’autre ? 3. Trouvez une expression dans laquelle le mot nuage(s) est utilisé dans un autre sens imagé. 4. Un nuage ! Dans cette phrase, pouvez-vous dire dans quel sens le mot nuage est employé ? Expliquez.

Retenons 2 Certains mots ont un seul sens (tournevis, coquelicot), mais la plupart des mots ont plusieurs sens. • Il nage dans la piscine. • Il nage dans ses vêtements. 2 Quand un mot a plusieurs sens, on distingue notamment le sens propre du ou des sens figuré(s). 2 Le sens propre d’un mot est son sens premier, celui pour lequel le mot a été créé ; c’est donc le sens qui apparaît en premier dans le dictionnaire. C’est généralement le sens le plus courant du mot. • Lune : satellite de la Terre. 2 Un sens figuré est un sens imagé créé à partir du sens propre. • Être dans la lune : être distrait, être « ailleurs », dans ses pensées. – Il figure alors dans le dictionnaire avec la mention « Fig. » (pour « figuré »). – Les expressions toutes faites utilisent souvent le sens figuré des mots : • avoir le cœur sur la main (être généreux), avoir un cœur de pierre (être insensible), etc. 2 Pour savoir quel sens du mot est utilisé, il faut tenir compte du contexte, c’est-à-dire du texte qui entoure le mot.

2 Indiquez dans quelles phrases les mots en gras sont employés dans leur sens propre. 1. La facture était très salée. La friture était très salée. 2. Il faisait un vent glacial. On nous a réservé un accueil glacial. 3. Je pèse mes mots. Je pèse mes bagages. 4. Il est mort à 100 ans. Il est mort de honte. 5. Il est dur avec ses enfants. Le pain est dur.

3 Associez chacune des expressions en gras à la définition qui lui correspond. 1. Quand il a vu le loup, il a pris ses jambes à son cou. 2. Il lui a tenu la jambe pendant une heure : elle n’en pouvait plus. 3. Il y avait beaucoup de travail, mais tout le monde a mis la main à la pâte.

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4. Quand le Président est venu, elle était dans ses petits souliers. 5. Il n’a pas arrêté de lui casser les pieds : elle ne l’emmènera plus. 6. Une nouvelle fois, il a mis les pieds dans le plat, il devrait réfléchir avant de parler. 7. Quand ses beaux-parents sont venus, il a mis les petits plats dans les grands. a) Retenir quelqu’un en lui parlant de choses inintéressantes. b) Participer à un travail, une tâche. c) Offrir un repas copieux à la personne que l’on reçoit. d) S’enfuir. e) Être mal à l’aise. f) Ennuyer, importuner quelqu’un. g) Aborder maladroitement un sujet délicat.

4 Dans ces phrases, les mots en gras sont utilisés dans leur sens propre. Pour chacun d’eux, inventez une phrase dans laquelle ils auront un sens figuré (le niveau de langue peut être familier). 1. Il boit un grand bol de lait tous les matins. 2. Les fourmis transportent des brindilles. 3. Cette pomme est pourrie. 4. Il ne mâche pas quand il mange.

5 a) Choisissez cinq expressions et employez chacune d’elles dans une phrase, pour en faire comprendre le sens. b) Trouvez une expression comportant le mot main qui ne soit pas dans cette liste et expliquez-la. 1. Tendre la main à quelqu’un. 2. Donner un coup de main. 3. Être entre de bonnes mains. 4. En un tour de main. 5. Demander la main de quelqu’un. 6. Avoir la main verte. 7. S’en laver les mains. 8. Ne pas y aller de main morte. 9. Réussir quelque chose haut la main. 10. Faire des pieds et des mains.

9 Trouvez des expressions figurées. Mettez-vous par deux et placez un dictionnaire (fermé) sur votre table. • Vous avez cinq minutes (et pas une seconde de plus !) pour vous creuser la tête et trouver le plus d’expressions possible comportant le mot tête. Vous les écrirez lisiblement sur une feuille, au fur et à mesure. • Une fois les cinq minutes écoulées, vous avez trente secondes pour trouver le mot tête dans le dictionnaire et essayer de compléter votre liste. Gardez la tête froide pour être efficaces. • Échangez maintenant votre feuille avec celle d’un autre duo et comptabilisez les expressions trouvées. Celles qui n’ont ni queue ni tête ou qui sont incorrectes ne sont pas comptées. • Le duo qui a trouvé le plus d’expressions a gagné.

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Écrire Observez les photographies.

1. Quels animaux reconnaissez-vous ? 2. Pour chaque animal, trouvez au moins une expression dans laquelle il apparaît. Remarque : Pour la dernière image, il s’agit d’un serpent précis. 3. À partir de l’une de ces expressions, écrivez une très courte histoire.

6 a) Trouvez quatre expressions dans lesquelles le mot cheveu(x) est employé dans un sens figuré. Si besoin, aidez-vous d’un dictionnaire. b) Vous donnerez un synonyme ou expliquerez le sens de chaque expression. 7 a) Associez chaque élément de la colonne de gauche à une couleur de la colonne de droite pour former des expressions. b) Employez chacune d’elles dans une phrase qui en fera comprendre le sens. voir • broyer du • rire • avoir une peur • voir la vie en •

• rouge • rose • bleue • noir • jaune

8 a) Dans chacune des séries, choisissez un mot. b) Pour chacun d’eux, écrivez deux phrases : l’une où il sera employé dans son sens propre, l’autre où il sera employé dans un sens figuré. 1. Montagne – tonnerre – sommet – chute. 2. Fin – lourd – profond – maigre. 3. Marcher – dévorer – fondre – couler. Étude de la langue – Lexique

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Synonyme, antonyme, paronyme

1 Fort – costaud. 1. Ces mots ont-ils des sens très proches, des sens opposés, ou désignent-ils des choses qui n’ont rien à voir ? 2. Répondez à la même question, avec les mots fort et faible.

2 A.  Il répondit d’une voix forte : « Qui va là ? » B. Elle est très forte en maths.

Synonymes et antonymes

1. Dans chacune de ces phrases, par quel mot pourraiton remplacer l’adjectif forte ? 2. Pourquoi avez-vous dû choisir deux mots différents ?

3 Fort – phare – fer. Ces mots ont des sens très différents. Qu’est-ce qui les rapproche néanmoins ?

Retenons

2 Les synonymes (du grec syn = « ensemble » et onoma = « nom ») sont des mots qui ont le même sens ou des sens proches. Ils appartiennent à la même classe grammaticale. • péril et danger • petit et minuscule • briller et scintiller Remarque : Il est très rare que plusieurs mots aient exactement le même sens. Entre deux synonymes, il y a souvent une différence de niveau de langue (péril : soutenu ; danger : courant), de degré (minuscule = très petit), ou de précision (scintiller a un sens plus précis que briller). 2 Les synonymes permettent notamment de définir un mot (péril = danger) ou d’éviter les répétitions dans un texte. • Ils étaient partis en voiture, mais leur véhicule était tombé en panne. 2 Il ne faut pas confondre synonymes et mots de la même famille (voir fiche Lexique no 1). • Danger et péril sont synonymes. • Danger et dangereux font partie de la même famille. 2 Les antonymes (anti = « contraire ») sont des mots de sens opposés. Ils appartiennent à la même classe grammaticale. • beauté et laideur • adroit et maladroit • vrai et faux 2 Certains antonymes sont formés à l’aide d’un préfixe. • possible ➞ impossible • visser ➞ dévisser 2 Les antonymes peuvent aider à définir un mot. • Une personne malhonnête est une personne qui n’est pas honnête. 2 Attention : Certains mots peuvent avoir plusieurs sens ; un même mot peut donc avoir des synonymes et antonymes différents selon le contexte dans lequel il se trouve. • Fort peut avoir pour synonymes gros, musclé, doué, etc.

Homonymes et paronymes 2 Les homonymes (homos = « même, semblable ») sont des mots qui se prononcent ou s’écrivent de la même manière mais qui ont des sens différents. • vert (la couleur), vers (en poésie), ver (de terre) et verre (d’eau) 2 Les paronymes (para = « à côté de, proche ») sont des mots dont les sonorités sont proches, mais qui ont des sens différents. • irruption et éruption • allusion et illusion • riche, rêche et ruche • infecter et infester • teintes, tentes, étreinte, détente, etc. 2 Employer des paronymes, c’est accorder une attention particulière aux sonorités des mots. Les paronymes sont donc souvent utilisés en poésie (notamment dans la chanson, le rap, le slam, etc.), mais aussi dans les slogans, les proverbes, les titres et de manière plus générale dans les jeux de mots. • Qui se ressemble s’assemble. 2 Pour aller plus loin : Parmi les homonymes, on distingue : 2 les homophones (phonè = « la voix, le son ») : mots qui se prononcent de la même manière mais qui s’écrivent différemment ; • vert et vers 2 les homographes (graphè = « l’écriture ») : mots qui s’écrivent de la même manière. • des fils (à coudre) et des fils (masculin de filles) 2 Certains mots sont homophones et homographes. • vers (en poésie) et vers (préposition) • Tu t’es tu (du verbe se taire).

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4 Associez à chaque mot de la colonne de gauche un synonyme de la colonne de droite. Si besoin, aidez-vous d’un dictionnaire. débuter • distance • fuir • brocanteur • crainte • humble • goût • érudit • ravager • se désaltérer •

• modeste • peur • saveur • commencer • savant • antiquaire • anéantir • boire • s’échapper • éloignement

5 Pour chaque mot en gras, proposez un synonyme. 1. Il demeure rue des Haies, à Paris. 2. Je lui fais entièrement confiance, même s’il a quelquefois un comportement bizarre. 3. Ce jeu est vraiment marrant. 4. Il bosse dur pour son examen. 5. Cette période difficile s’achèvera bientôt, et votre futur sera rempli de joie et de réussites.

6 Trouvez pour chacun de ces adjectifs un synonyme d’un degré plus fort ou plus élevé. Exemple : Crier ➞ hurler. 1. Beau. 2. Grand. 3. Fatigué. 4. Froid. 5. Riche. 6. Pénible. 7. Laid.

7 a) Pour chacun de ces mots, proposez un antonyme. b) La liste de mots proposée contient deux synonymes : lesquels ? 1. Compliqué. 2. Pleurer. 3. Froid. 4. Haine. 5. Lentement. 6. Grossir. 7. Jour. 8. Loin. 9. Derrière. 10. Sec. 11. Partir. 12. Lourd. 13. Difficile. 14. Générosité.

8 Dans ces couples de mots, identifiez ceux qui sont antonymes. 1. Plaire/déplaire. 2. Écrire/décrire. 3. Action/inaction. 4. Précision/imprécision. 5. Version/inversion. 6. Graisser/dégraisser. 7. Saler/dessaler. 8. Émettre/ démettre. 9. Pression/impression. 10. Verser/déverser. 11. Brancher/débrancher. 12. Battre/débattre. 13. Laver/délaver.

10 Complétez ces phrases par l’homonyme qui convient. 1. Il a reçu un méchant cou/coup/coût de poing/point dans le cou/coup/coût après son cour/cours/court de boxe, dans/dent la petite cour/cours/court derrière le gymnase. 2. En cour/cours/court, nous avons lu un comte/ compte/conte cour/cours/court qui m’a beaucoup plu/ plus, mais/mes je ne me souviens plu/plus du titre. 3. Nous avons du pain/peint/pin sur la planche : il faut que tous les bungalows dans la forêt de pains/ peints/pins soient pains/peints/pins d’ici demain. 4. A/Ah ! Il y a un ver/verre/vers/vert qui se dirige ver/verre/vers/vert toi/toit ! Il est près/prêt du ver/ verre/vers/vert, sur le torchon ver/verre/vers/vert.

11 Complétez ces phrases par le paronyme qui convient. 1. Fermez les fenêtres, sinon il y aura une évasion/ invasion de moustiques. Le prisonnier préparait son évasion/invasion depuis longtemps. 2. Ma collègue a beaucoup d’humeur/humour. Ma collègue est toujours de bonne humeur/humour. 3. Un COI est introduit par une préposition/proposition. Une phrase complexe comporte plusieurs prépositions/propositions. 4. Ta blessure s’est infectée/infestée. Cette région est infectée/infestée de moustiques. 5. Je crois qu’il faut/vaut mieux que ce nous croyons. Je crois qu’il faut/vaut que nous y allions.

12 Écrire Cette maman lémurien vient de mettre au monde des jumeaux : Limo et Lima. Elle les imagine plus tard, à la fois très semblables et en même temps opposés par certains côtés. Imaginez ce qu’elle peut se dire. Vous emploierez un maximum de synonymes et d’antonymes. Vous soulignerez les synonymes en vert et les antonymes en rouge.

9 Ajoutez un préfixe à chacun de ces mots pour former son antonyme. Exemple : Habituel ➞ inhabituel. 1. Faire. 2. Typique. 3. Visible. 4. Mêler. 5. Valorisant. 6. Acceptable. 7. Capacité. 8. Symétrie. 9. Tendu. 10. Plier. 11. Installer. 12. Normal. Étude de la langue – Lexique

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5

Les niveaux de langue

1 A.  T’as l’heure ? B.  Est-ce que vous avez l’heure, s’il vous plaît ? C. Je vous prie de m’excuser, Monsieur. Auriez-vous l’heure, s’il vous plaît ? Ce lundi matin, quand vous arrivez au collège, tout vous semble un peu étrange… Vous finissez par vous demander s’il n’y a pas eu de changement d’heure pendant le week-end. Parmi les phrases suivantes, laquelle pourriez-vous adresser à : a) un professeur ? b) un copain ? c) une personne âgée que vous ne connaissez pas ?

Retenons On ne s’adresse pas à la principale du collège de la même manière que l’on s’adresse à un camarade. En fonction de la situation, du moyen de communication utilisé (oral ou écrit), de l’image que l’on veut donner de soi, on adapte sa manière de s’exprimer en utilisant des niveaux de langue différents.

Les trois niveaux de langue 2 Le niveau familier s’emploie à l’oral, avec des personnes dont on est proche. Certains auteurs l’utilisent à l’écrit, pour rendre les dialogues plus vivants ou « réalistes ». • J’ai pas compris. Vous êtes où ? 2 Remarque : Ce que l’on appelle « argot » correspond en quelque sorte à un niveau de langue très familier. Comme ce langage n’existe qu’à l’oral, il évolue très rapidement (il n’est pas « fixé » sur le papier, dans les grammaires…). • Wesh t’à l’heure Kevin il a trop foutu le zbeul, t’as vu ! Comme c’était abusé ! Peut-être qu’au moment où vous lirez cette phrase, elle vous paraîtra déjà « vieille »… 2 Le niveau courant s’emploie dans les situations courantes de la vie quotidienne : au collège, au travail, dans un commerce, etc. Il s’utilise aussi à l’écrit dans les articles de journaux, les documents d’information, etc. • Je n’ai pas compris. Où est-ce que vous êtes ? 2 Le niveau soutenu s’emploie à l’oral dans des situations officielles, quand on veut donner une marque de respect. À l’écrit, il s’emploie dans des documents officiels ou administratifs importants, dans la plupart des textes littéraires. • Je ne suis pas certain de vous avoir bien compris. Où vous trouvez-vous ?

Les différences entre les niveaux de langue 2 Plusieurs éléments varient d’un niveau de langue à l’autre.

Vocabulaire Construction des phrases

Niveau soutenu

Niveau courant

Niveau familier

Recherché. • Se restaurer.

Neutre. • Manger.

Relâché. • Bouffer.

Plus riche, plus précis. • Préparer le repas.

• Faire à manger.

• Faire la bouffe.

Constructions grammaticales complexes. • Quelque acariâtre qu’il fût, je ne l’en appréciais pas moins.

Les règles de construction de la phrase sont respectées.

Les règles ne sont pas toujours respectées. • Mon père, sérieux, les courses, mais comme il les fait jamais !

Utilisation de Est-ce que. • Est-ce que tu es là ?

Simple point d’interrogation. • Tu es là ?

Cas des phrases Inversion du sujet. interrogatives • Es-tu là ? Intonation, prononciation

Moins riche, moins précis.

À l’oral, plus le niveau de langue est familier, plus la prononciation et l’articulation sont relâchées (plus il y a de voyelles, de syllabes, voire de mots qui sautent). • Je ne sais pas. ➞ Je n’sais pas. ➞ J’sais pas. ➞ « Chépa ».

2 La frontière entre niveau courant et familier varie selon notre éducation et le contexte dans lequel nous vivons. Cependant, certaines tournures sont systématiquement perçues comme familières :

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– sujet supprimé ; • Faut qu’on se bouge ! – sujet redoublé ; • La chaise, elle est cassée. – ne de négation supprimé (à l’écrit ; mais à l’oral, selon les personnes, cela peut aussi être perçu comme familier) ; • J’ai pas vu. – un simple point d’interrogation pour les questions ; • Tu fais quoi ? – à au lieu de de pour l’appartenance ; • La voiture à ma mère. – phrases complexes construites comme une suite de phrases simples (très familier). • Je sais pas c’est qui (➞ qui c’est). • Je pense j’ai raison (➞ que j’ai raison). 2 Remarque : Dès que l’on évoque la langue française orale, il est difficile d’établir des règles précises car cela dépend beaucoup des régions. Par exemple, de manière générale, la prononciation est moins relâchée dans le sud de la France que dans le nord. Mais surtout, il y a des centaines de millions de francophones (personnes qui parlent français) partout dans le monde. D’ailleurs, contrairement à ce que l’on imagine souvent, ce n’est pas en Europe qu’il y a le plus de francophones, mais en Afrique ! Or de manière générale, on parle un français plus soutenu hors de France qu’en France ; de plus, hors de France, le niveau familier existe rarement car pour s’adresser à un proche, on utilise souvent une autre langue que le français.

2 Pour chaque situation, indiquez le niveau de langue qu’il convient d’utiliser. 1. Vous adressez une lettre à une entreprise pour trouver un stage. 2. Vous vous adressez au guichet d’une gare. 3. Des députés discutent d’une loi à l’Assemblée nationale. 4. Vous racontez votre week-end à un camarade. 5. Vous demandez votre chemin dans la rue. 6. Des collègues de longue date se retrouvent après leur journée de travail.

3 a) Quel est le niveau de langue utilisé dans ce texte ? Justifiez. b) Pourquoi ce niveau de langue est-il utilisé ici ? Aidez-vous de la légende. Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde [… l’] Assemblée Générale proclame la présente Déclaration universelle des droits de l’homme comme l’idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations […] Déclaration universelle des droits de l’homme, préambule (extrait), 10 décembre 1948.

4 Lisez le texte puis répondez aux questions. Le petit Nicolas demande à son père de l’aider à faire son exercice de mathématiques. Mais comme celui-ci se rend compte qu’il est incapable de résoudre le problème, il préfère écrire un mot d’excuses à son fils. Papa a réfléchi, et puis il a dit que bon, mais que c’était bien parce que ce soir, on était tous malades.

Alors, moi j’ai été drôlement content, j’ai embrassé Papa, j’ai embrassé Maman et j’ai fait une galipette sur le tapis. Papa et Maman ont rigolé et Papa a pris une de ses cartes de visite – les nouvelles, avec les lettres qui brillent – et il a écrit dessus : « Mademoiselle, je vous présente mes salutations et vous prie d’excuser Nicolas de n’avoir pas fait son devoir d’arithmétique. En effet, il est rentré ce soir de l’école un peu fiévreux et nous avons préféré l’aliter. » reNÉ GosCiNNY et JeaN-JaCques semPÉ, Le Petit Nicolas, « Les excuses ».

1. Quel est le niveau de langue utilisé dans le premier paragraphe ? Justifiez votre réponse avec au moins un exemple. 2. Quel est le niveau de langue employé dans le second paragraphe ? Justifiez votre réponse par au moins un exemple. 3. Expliquez pourquoi on passe d’un niveau de langue à l’autre. Pour répondre, demandez-vous qui parle ou écrit à qui.

5 Identifiez le niveau de langue de chacune de ces phrases. 1. a) Cet homme ne comprend jamais rien, c’est impressionnant. b) Il capte jamais rien, ce type, c’est un truc de ouf. c) Cet individu ne saisit jamais quoi que ce soit, c’est sidérant. 2. a) T’avais qu’à la fermer. b) Tu aurais mieux fait de te taire. c) Sans doute eût-il été préférable de vous abstenir. 3. a) Il commet sans cesse des maladresses. b) Il fait toujours des erreurs. c) Il enchaîne les boulettes. Étude de la langue – Lexique

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4. a) Il était très énervé. b) Wouah comme il était vénère ! c) Il manifestait une profonde exaspération. 5. a) Je vais me reposer quelque peu, je me sens las. b) Je vais pioncer un peu, je suis crevé. c) Je vais dormir un peu, je suis fatigué.

6 Complétez le tableau en trouvant des synonymes correspondant au niveau de langue demandé. Si besoin, aidez-vous du dictionnaire. Niveau familier

Niveau courant

Niveau soutenu divertissant

piquer automobile baraque se vêtir chance se gourer s’en aller avoir peur

7 a) Regroupez les mots synonymes. b) Dans un tableau, classez-les selon le niveau de langue auquel ils appartiennent. 1. Bouquin. 2. Rire. 3. Se dépêcher. 4. Se grouiller. 5. Se restaurer. 6. Demeurer. 7. Livre. 8. Type. 9. S’esclaffer. 10. Rigoler. 11. Ouvrage. 12. Se hâter. 13. Habiter. 14. Homme. 15. Crécher. 16. Bouffer. 17. Individu. 18. Manger.

8 Identifiez le niveau de langue auquel correspond chacune de ces questions. 1. À quelle heure finissez-vous ? 2. À quelle heure est-ce que vous finissez ? 3. Tu finis à quelle heure ? 4. Qu’est-ce que tu en penses ? 5. C’est à qui, le sac, là ? 6. Auriez-vous l’amabilité de m’aider à descendre, s’il vous plaît ?

9 Réécrivez ces questions dans un niveau de langue soutenu. 1. T’as aimé le film ? 2. Vous pouvez pas faire moins de bruit ? 3. Tu me files le code d’entrée ? 4. Il est où, ton daron ?

10 a) Identifiez dans ces phrases les marques de langage familier. Concernent-elles le vocabulaire, la construction, ou la prononciation ? b) Réécrivez les phrases dans un niveau de langue courant. 1. T’aimes la soupe ? 2. J’ai la dalle. 3. J’ai pas fini.

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4. Faut pas lui en vouloir. 5. Au collège, un de mes potes, son frère, il est passé à la télé. 6. J’peux pas le blairer, c’type.

11 Identifiez le niveau de langue de ces phrases et réécrivez-les dans un niveau courant. 1. J’en ai ma claque, de ce taf. 2. Un individu très courtois m’a indiqué la direction. 3. Il songeait avec délectation aux mets succulents qu’il allait déguster. 4. Faut qu’on se bouge, on est super à la bourre, là. 5. Je me suis encore tapé la honte. 6. Je vous prie de bien vouloir m’excuser, j’ai subi un contretemps fâcheux. 7. Il a extorqué des sommes considérables. 8. Y a plus qu’à bosser. 9. Allez, on s’active, là.

12 Dans chaque phrase, remplacez le verbe faire par un verbe plus précis. 1. Il a fait ce meuble lui-même. 2. Je t’ai fait un café ! 3. C’est à ton tour de faire la vaisselle. 4. Je lui avais fait une belle lettre, pourtant. 5. Il a fait la Grèce. 6. Il a fait trois sommets de plus de 8000 mètres. 7. Il a fait de l’essence. 8. On se fait un resto ? 9. Le film a fait 800 000 entrées. 10. Son seul but, c’est de faire de l’argent. 11. Tu fais sérieux dans cette veste ! 12. Il est parti se faire un foot avec ses copains. 13. Cette chemise fait trente euros. 14. Elle fait de super belles photos.

13 Réécrivez ces phrases très familières et incorrectes dans un niveau de langue courant. 1. Pas eu le temps. 2. Je sais pas il est où, moi. 3. C’est nous qu’on l’a entendu. 4. Léa, son père, il est pompier. 5. T’as cru il allait venir ? 6. Faut que tu prends le bus 17. 7. La rouge, c’est la caisse à Sophia. Elle a pas trop la classe, sérieux ?

14 Vous avez assisté à une situation amusante, dans la rue. Vous racontez l’épisode : a) à un camarade ; b) à vos grands-parents. Voici un exemple de situation (si vous n’avez pas d’idées) : un épicier fait tomber une caisse de fruits qui roulent dans la rue et perturbent la circulation.

15 Écrire Votre collège accueille des correspondants étrangers. Ceux-ci ne comprennent pas certaines expressions et mots familiers qu’ils entendent dans la cour. Mettez-vous par groupes de trois ou quatre et rédigez un mini-dictionnaire de français familier. Présentez les mots comme dans un dictionnaire et illustrez chacun d’eux par une phrase d’exemple. Attention : Pas d’obscénités.

Je vérifie mes connaissances ! 1 La formation des mots 1. Un mot dérivé est un mot construit. ❒ Vrai. ❒ Faux. (0,5 point) 2. Quand on ajoute un préfixe à un mot, on change sa classe grammaticale. ❒ Vrai. ❒ Faux. (0,5 point)

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3. Feuillage – feuilleter – portefeuille – feuillu – effeuiller. (1 point) a) Le radical commun à ces mots est … . b) Comme ces mots ont un radical commun, ils appartiennent à la même … . 4. Solitaire – solitude – seul – solidité – seulement. (1 point) L’intrus de cette liste est … . 5. Portefeuille – pomme de terre – dévaloriser – tulipe. (2 points) Pour chacun de ces mots, précisez s’il s’agit d’un mot simple, d’un mot construit ou d’un mot composé.

2 Aux origines du français

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1. Associez chacune de ces racines grecques à sa signification. (2 points) Racines : Chrono – phil – graph – mètr. Significations : L’écriture – la mesure – le temps – qui aime. 2. Associez deux de ces racines pour former un mot français, que vous écrirez avec la bonne orthographe. (0,5 point) 3. Donnez une définition du mot que vous avez trouvé, en vous servant de son étymologie.

3 Le sens propre et le sens figuré

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1. Indiquez si le verbe peser est pris dans son sens propre ou son sens figuré. (1 point) a) Il pèse ses mots : sens … . b) Il pèse ses valises : sens … . 2. Montagne – lourd – dévorer. Choisissez l’un de ces trois mots et employezle dans deux phrases : une première où il aura un sens propre, puis une seconde où il aura un sens figuré. (2 points)

(0,5 point)

4. Donnez le sens étymologique des mots colocation et prédire. (1 point)

5 Les niveaux de langue 4 Synonyme, antonyme, paronyme et homonyme

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1. Classez ces couples de mots dans le tableau. (2 points)

a) Lourd et léger. b) Infecter et infester. Synonymes

Antonymes

c) Saveur et goût. d) Ver et Vert Paronymes

Homonymes

2. À l’aide d’un préfixe, formez les antonymes de chacun de ces mots. (2 points) Faire – possible – normal – logique.

1. Identifiez le niveau de langue de chacun de ces mots. (1,5 point) Bouffer – résider – maison.

/4

2. Pour chacun des verbes, donnez un synonyme appartenant au niveau de langue courant. (1 point) Se saper – se hâter. 3. Vous avez aimé le film ? a) À quel niveau de langue correspond cette question ? (0,5 point) b) Reformulez-la dans les deux autres niveaux de langue. (1 point)

Total : /20 Étude de la langue – Lexique

295

1

Réaliser un travail d’écriture

Lire et comprendre le sujet Un sujet d’écriture comporte des consignes précises, qu’il vous faut respecter. 2 Quel type de texte devez-vous rédiger ? (Un poème, un début de conte, une scène de théâtre ?) 2 Quel devra être le sujet de votre texte ? (Une scène de combat, la description d’un lieu merveilleux, l’évocation d’un souvenir ?) 2 Y a-t-il des indications précises concernant les personnages ? 2 Votre texte doit-il se dérouler à une époque ou dans un lieu précis ? 2 Devez-vous écrire à la première personne (en vous mettant « dans la tête » d’un personnage) ou à la troisième ? Remarque : Certaines indications sont parfois implicites (sous-entendues) ; par exemple, si l’on vous demande d’écrire la suite d’un récit, vous devez tenir compte du cadre, des personnages, etc. du texte de départ. 2 Y a-t-il une structure, un plan à suivre ? 2 Le sujet comporte-t-il des indications complémentaires, portant par exemple sur les temps à employer ou le nombre de lignes à écrire ?

Écrire le brouillon À moins que l’exercice ne demande un texte très simple et très court, il est nécessaire de commencer par travailler au brouillon. 2 Une fois que vous êtes sûr(e) d’avoir bien compris les consignes du sujet, notez toutes les idées qui vous viennent à l’esprit. 2 Organisez vos idées par catégories (par exemple, regroupez celles qui se rapportent à un lieu, à un personnage, celles qui concernent une action, etc.). Notez vos idées les unes en dessous des autres en utilisant des tirets et laissez de la place pour pouvoir compléter ces listes si de nouvelles idées vous viennent à l’esprit. 2 Rédigez au brouillon une première version de votre texte. Écrivez une ligne sur deux et laissez une grande marge.

Améliorer son brouillon Si vous en avez la possibilité, laissez passer un peu de temps avant de reprendre votre brouillon, pour le relire avec un regard « neuf ». 2 Vérifiez que votre texte correspond bien au sujet et qu’il répond à toutes les consignes. 2 Enrichissez votre texte en ajoutant par exemple des adjectifs et des compléments circonstanciels (pour les ajouter, vous pouvez utiliser des astérisques (*) et des flèches). 2 Barrez les passages inutiles (qui n’apportent rien au texte), résumez dans la marge les passages trop longs (qui répètent plusieurs fois la même chose). 2 Réécrivez les phrases trop longues (plus de deux lignes) en plusieurs phrases courtes. 2 Évitez les répétitions inélégantes en trouvant des synonymes (voir fiche Lexique no 4) ou en remplaçant un groupe nominal par un pronom (voir fiche Grammaire no 9). 2 Supprimez les tournures familières (voir fiche Lexique no 5). 2 Évitez les verbes comme avoir, être, faire ou dire, les noms comme chose, la tournure « Il y a ». 296

Exemple : « Dans la forêt, il y a un loup féroce » dit le vieil homme. ➞ « Un loup féroce vit dans la forêt » prévint le vieil homme. 22 Réécrivez les phrases qui vous semblent peu claires ou mal formulées. Terminez cette étape en relisant votre travail pour vérifier que : 22 votre texte est cohérent (par exemple, qu’un personnage ne change pas de nom d’un paragraphe à l’autre, qu’il ne sorte pas d’un endroit dans lequel il n’est jamais entré, etc.) ; 22 toutes les phrases ont un sens (notamment si vous avez déplacé, supprimé ou modifié des éléments) ; 22 vous n’avez pas oublié de mot (par exemple, le ne dans les négations).

Rédiger au propre 22 Écrivez lisiblement et soignez la présentation. 22 Ne revenez pas à la ligne à la fin de chaque phrase ; inversement, n’écrivez pas toutes les phrases les unes à la suite des autres : faites des paragraphes, en revenant à la ligne à chaque nouvelle étape de votre texte (par exemple quand un personnage arrive dans un nouveau lieu ou accomplit une nouvelle action).

Relire sa copie Faites une relecture pour l’orthographe, en vérifiant : 22 que les verbes sont accordés avec leur(s) sujet(s) (voir fiche Grammaire no 13) ; 22 que les adjectifs (ou participes passés employés comme adjectifs) sont accordés avec le(s) nom(s) auquel (auxquels) ils se rapportent (voir fiche Grammaire no 11) ; 22 les accords du participe passé (voir fiche Orthographe no 5) ; 22 les mots qui ont des homophones : a et à, son et sont, etc. (voir fiche Orthographe no 11) ; 22 les terminaisons en [é] : -er, -é-e-s, -ez, -ai, etc. (voir fiche Orthographe no 13) ; Vérifiez également la ponctuation (notamment dans les dialogues) et les majuscules. Si vous avez ouvert une parenthèse ou des guillemets, vérifiez que vous les avez bien fermés. Si vous utilisez un traitement de texte Si vous écrivez sur un ordinateur (ou une tablette numérique), vous n’avez pas à recopier votre texte pour le mettre au propre. Mais cette différence mise à part, les étapes sont les mêmes que quand vous travaillez avec un papier et un stylo. 22 Pour conserver une trace des différentes étapes de votre travail, vous pouvez enregistrer plusieurs versions de votre texte (par exemple « Conte version 1 », « Conte version 2 » et « Conte version finale »). 22 Le correcteur orthographique peut vous signaler certaines erreurs, mais il ne repère pas tout et se trompe parfois (par exemple quand le sujet est éloigné du verbe ou quand un adjectif se rapporte à plusieurs noms). Rien ne remplace une relecture attentive de votre part. 22 N’oubliez pas de mettre en page votre texte avant de le rendre. Vous trouverez des conseils sur la version numérique de cette page.

Fiches méthodologiques

297

2

Tenir un carnet de lecture Tenir un carnet de lecture permet de se souvenir des livres que l’on a lus mais aussi de progresser en lecture et en écriture : plus on analyse de livres, mieux on comprend les « techniques » d’écriture et les références littéraires, plus on est capable de savoir ce que l’on aime et ce qui nous plaît moins, plus on a d’idées pour ses propres productions écrites. Choisissez un carnet dans lequel vous aurez plaisir à écrire et n’hésitez pas à le décorer avec des dessins ou des collages. Au cours de votre lecture, collez de petits post-it ou placez des marque-pages pour pouvoir retrouver les moments importants de l’histoire ou les passages que vous avez aimés. Vous pouvez utiliser des couleurs différentes pour mieux vous repérer. Notez pour chaque livre lu : 2 Les références : Le nom de l’auteur, le titre, la maison d’édition (et éventuellement la collection) ainsi que la date de publication. S’il s’agit d’un livre traduit, précisez la langue d’origine. Vous trouverez ces indications sur la couverture, ainsi que sur les premières et/ou dernières pages du livre. 2 Le genre du livre : S’agit-il d’un roman, d’un recueil de poèmes, d’une pièce de théâtre, d’une épopée, d’un témoignage, d’une biographie ? 2 Les thèmes du livre : la mythologie antique, l’amitié, la vie de Molière, etc. 2 Les personnages : Dans de petits encadrés, faites en quelques mots le portrait des personnages importants et de ceux qui vous ont marqué(e). Placez au centre le personnage principal et indiquez ses liens avec les autres personnages par des flèches, en précisant ce lien (père, ami, amoureux, mari, ennemi, aide, etc.). 2 Résumé de l’histoire : Ne vous lancez pas dans un résumé long et fastidieux. Contentezvous de quelques phrases claires et bien écrites. Ne recopiez pas un résumé, mais écrivez le vôtre. Vous fixerez ainsi l’histoire du livre dans votre mémoire, tandis que si vous recopiez le résumé de quelqu’un d’autre, vous n’en garderez presque aucun souvenir. 2 Les mots que j’ai aimés : Recopiez les passages qui vous ont plu, ému(e) ou interpellé(e). Il peut s’agir aussi de mots que vous trouvez jolis, ou que vous ne connaissiez pas. 2 Mon avis sur le livre : Essayez de trouver au moins deux aspects du livre que vous avez aimés et deux aspects qui vous ont moins plu. Cela peut concerner le contenu (l’histoire, un personnage, la relation entre deux personnages, un thème, l’époque à laquelle se déroule le récit, etc.) mais aussi la manière dont le livre est écrit (le style d’écriture, le rythme de l’histoire, les moyens de créer du suspense, le fait qu’il y ait beaucoup ou peu de dialogues ou de descriptions, que l’histoire soit racontée à la première ou à la troisième personne, etc.). 2 Vous pouvez ajouter d’autres indications personnelles : Ce livre vous a-t-il été conseillé par quelqu’un ? Où l’avez-vous lu (chez vous, dans un train, à la plage) ? Vous rappelle-t-il une situation que vous avez vous-même vécue ? Vous fait-il penser à un autre livre, à une image, une peinture, une musique ? Remarque : Vous pouvez noter aussi dans ce carnet ou dans un autre les films que vous avez regardés.

298

3

Lire une image fixe

Les informations sur l’œuvre Commencez par repérer certaines informations essentielles, contenues pour la plupart dans la légende. 2 Le nom de l’artiste. 2 Le titre de l’œuvre, s’il y en a un (par exemple, une photographie ou une illustration dans un livre n’a pas nécessairement de titre). 2 La date de création. Remarque : Une œuvre qui représente un épisode littéraire date rarement de la même époque que le texte. Par exemple, la sculpture Apollon et Daphné du Bernin (p. 115) représente un épisode de la mythologie antique mais l’œuvre a été réalisée au XVIIe siècle (entre 1622 et 1625) ; entre le mythe et l’œuvre, il y a un écart d’environ 2000 ans. 2 La nature de l’œuvre : peinture, sculpture, dessin, mosaïque, photographie, etc. 2 La technique et le support ou le matériau utilisés : 2 pour la peinture, le dessin : huile/aquarelle/crayon/encre/etc. sur toile/bois/céramique/papier/cuivre, etc. ; Remarque : une fresque (comme celle de Michel-Ange p. 66) est une peinture réalisée directement sur un mur ou un plafond avant que celui-ci ne soit sec (ainsi la peinture pénètre dans le mur et les couleurs restent beaucoup plus longtemps). 2 pour la sculpture : marbre, bronze, bois, carton, acier ; certaines sculptures récentes sont créées à partir d’objets : selle en cuir, guidon en métal, gants de ménage, pièces mécaniques (voir le dossier d’Histoire des Arts du chapitre 6, p. 149-151). 2 Les dimensions : Travailler à partir d’une reproduction fausse la perception de l’œuvre. Dans un livre ou sur Internet, les images ont toutes plus ou moins la même taille. Or, en réalité, une œuvre de 10 x 15 m ne fait pas du tout le même effet qu’une œuvre de 10 x 15 cm. Il faut donc essayer de se représenter la taille réelle de l’œuvre : par exemple, une œuvre de 5 m de haut, comme Le Radeau de la Méduse reproduite p. 301, est environ trois fois plus haute qu’un adulte ; 30 cm correspondent à peu près à une feuille de papier « A4 », etc. 2 Le lieu de conservation : musée, église, château, collection privée, etc. À noter : Contrairement à une peinture ou une photographie, que l’on peut facilement déplacer d’un lieu à un autre, certaines œuvres sont intimement liées au lieu où elles se trouvent. Par exemple, la fresque de Michel-Ange sera toujours à la chapelle Sixtine du Vatican, à Rome ; la sculpture de la fontaine de Latone (p. 124) sera toujours dans les jardins du château de Versailles.

Fiches méthodologiques

299

John William Waterhouse, Ulysse et les sirènes, 1891, huile sur toile, 100 x 202 cm (Musée national du Victoria, Melbourne, Australie). Nom de l’artiste

Nom de l’œuvre

Date

Technique et support

Dimensions

Lieu de conservation

La description de l’œuvre 22 Dans un premier temps, indiquez le sujet de l’œuvre et faites-en une description générale. 22 Dans un deuxième temps, analysez des aspects plus précis de l’œuvre.

1. Le cadrage Pour simplifier, le cadrage correspond au « zoom ». 22 Le plan d’ensemble est un plan large, qui permet de montrer un paysage, le décor d’une action (1). 22 Le plan moyen permet de montrer un personnage de la tête aux pieds, ainsi que ce qui l’entoure (2). 22 Le gros plan se focalise sur un détail ; il est notamment utilisé dans les portraits, pour montrer l’expression du visage. Pour aller plus loin : Sur la version numérique de cette page, vous trouverez un lien vers une fiche méthodologique « cinéma » qui explique plus précisément les différents plans et leurs fonctions, mais aussi ce que l’on appelle « plongée » et « contre-plongée », « champ », « contre-champ » et « hors champ ».

300

1

2

Arrière-plan

Deuxième plan

Premier plan

Bruegel l’Ancien, La Chute d’Icare, 1560, huile sur toile, 74 x 112 cm (Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles).

2. La composition a)  Les différents plans 22 Le premier plan est ce qui semble le plus proche quand on regarde l’image. 22 L’arrière-plan est ce qui semble le plus éloigné. 22 Le deuxième plan est ce qui est situé entre le premier plan et l’arrière-plan. Commencez par décrire le plan que l’on remarque en premier. Il s’agit généralement du premier plan, comme dans ce tableau de Brueghel. Mais ce n’est pas toujours le cas ; par exemple, dans Construction de la tour de Babel, du même artiste (p. 80), notre œil est attiré d’abord par la tour au deuxième plan, puis seulement par les personnages au premier plan. b) Les lignes directrices

Jean Louis Théodore Géricault, Le Radeau de la Méduse, 1818-1819, huile sur toile, 491 x 717 cm (musée du Louvre, Paris).

Les lignes directrices sont les lignes qui structurent l’image (qui constituent en quelque sorte son « squelette »). Elles peuvent être majoritairement : 22 horizontales (comme dans l’image extraite du film Troie, montrant la forteresse, page de gauche) ; 22 verticales (comme dans Pygmalion et Galatée de Jean-Léon Gérôme, p. 113) ; 22 diagonales (comme dans La Chute d’Icare cidessus) ; 22 courbes (comme dans le tableau de William Turner, p. 74) ; 22 pyramidales (comme dans Le Radeau de la Méduse de Géricault, ci-contre). Fiches méthodologiques

301

c) La règle des tiers Lorsque nous regardons une image, notre œil est naturellement plus attiré par ce qui est situé aux tiers (gauche, droit, haut et bas) de l’image, que par ce qui se trouve en plein milieu ou sur les bords extrêmes. Plus précisément, les points vers lesquels notre regard a tendance à se diriger en premier sont les points d’intersection entre les lignes situées aux tiers de l’image. C’est la raison pour laquelle les artistes ont tendance à composer leur image en fonction de ces lignes et de ces points, en y plaçant les éléments qu’ils veulent mettre en valeur. Regardez par exemple les lignes de tiers dessinées sur le tableau de Géricault. Prenons un autre exemple. Où est placé Ulysse dans le tableau de Waterhouse (p. 300) ? Ainsi, dans un paysage, la ligne d’horizon est généralement placée à peu près sur la ligne du tiers supérieur (comme sur Le radeau de la Méduse), ou inférieur si l’artiste veut donner beaucoup d’importance au ciel (pour créer une impression d’espace ou de vide, ou quand il représente un ciel menaçant, tourmenté, etc). Dans un portrait en pied (qui montre le personnage de la tête aux pieds), c’est le visage que l’on place généralement sur la ligne du tiers supérieur, voire à l’intersection avec une ligne de tiers verticale ; dans un portrait plus rapproché, ce sont souvent les yeux que l’on place à cet endroit.

3. Les proportions Comparez par exemple : 22 la taille du personnage par rapport au cadre ; Sur l’enluminure p. 65, le cadre de l’image semble trop petit pour le personnage représenté (Dieu) ; sur la gravure de Doré p. 22, le Petit Poucet apparaît au contraire minuscule par rapport au cadre de l’image. 22 les personnages entre eux, ou par rapport à d’autres éléments de l’image ; Dans l’enluminure p. 65, Dieu tient le monde dans sa main, mais sur la fresque de MichelAnge p. 66, il est de la même taille qu’Adam (le premier homme).

4. Les couleurs et la lumière a) Les couleurs Commencez par décrire les couleurs dominantes (les plus présentes). 22 Précisez si les couleurs sont chaudes (rouge, orange, ocre, jaune, etc) ou froides (bleu, vert, etc). 22 Analysez les effets de contraste, ou au contraire d’harmonie. Par exemple, dans La Chute d’Icare (p. 301), l’habit rouge du personnage au premier plan crée un effet de contraste avec le reste du tableau, ce qui a pour effet d’attirer le regard vers ce personnage. 22 Les couleurs peuvent avoir une valeur symbolique : le blanc peut symboliser la pureté, le rouge l’amour, l’or la puissance, la majesté, etc.

302

Attention toutefois : la symbolique des couleurs dépend en partie de leur contexte. Par exemple, le blanc peut symboliser aussi bien la pureté dans le portrait d’une jeune femme, que la mort dans un tableau représentant un cadavre ou un spectre ; le rouge, selon le contexte, peut symboliser l’amour, la vie, aussi bien que le sang, la violence. b)  La lumière 22 L’image est-elle lumineuse (comme La Chute d’Icare) ou sombre (comme Lamentation pour Icare, de Draper, p. 125) ? Il faudra ensuite commenter ces choix. 22 La lumière est-elle diffuse (comme sur le tableau de Symonds p. 16) ou provient-elle d’une source lumineuse précise (lampe, fenêtre, etc ou élément hors de l’image) qui crée un clair-obscur (comme dans le tableau de Draper) ? 22 La lumière provient-elle d’en haut, d’en bas, d’un côté ? Que met-elle dans l’ombre ? Par exemple, sur le tableau de Draper, la lumière est lointaine et se reflète sur une falaise à l’arrière-plan, ce qui plonge Icare dans l’ombre.

L’interprétation de l’image En partant des informations et éléments que vous avez relevés, proposez une interprétation de l’image. Que veut montrer l’artiste et comment s’y prend-il ? 22 Si l’œuvre décrit une scène ou un paysage, quelle impression s’en dégage ? Quels moyens l’artiste a-t-il employés pour créer cette impression ? Exemple : Dans le tableau de Brueghel p. 190, la ligne d’horizon est placée presque tout en haut de l’image : ce que veut montrer le peintre, ce n’est pas le ciel mais la terre et les petites histoires des hommes ; les couleurs chaudes accentuent l’impression de sympathie du peintre envers ses personnages (il peint un tableau « chaleureux »). 22 Si l’œuvre représente un personnage ou un épisode littéraire, sur quel aspect du personnage ou de l’épisode insiste-t-elle ? Quelles émotions l’artiste cherche-t-il à susciter ? De quelle manière ? Exemple : Dans la gravure reproduite p. 22, Gustave Doré a placé les personnages par ordre décroissant pour mettre en valeur le fait que le Petit Poucet est le plus petit, le dernier de la famille, celui qui est un peu à la traîne ; mais en le détachant des autres personnages, en le plaçant dans la lumière, sur une ligne de tiers et au croisement des principales lignes directrices de l’image, il le met aussi en valeur, malgré sa petite taille. 22 S’il s’agit d’une publicité, par quels moyens l’image tente-t-elle de convaincre l’acheteur potentiel d’acquérir le produit ? Cherche-t-elle à susciter une émotion (le rire, la sympathie, l’attendrissement, etc.) ? Si oui, de quelle manière ? Il s’agit donc de rassembler plusieurs éléments que vous avez notés en décrivant l’image et d’expliquer pourquoi l’artiste a fait ces choix.

Fiches méthodologiques

303

Être (auxiliaire)

Passé composé j’ai eu tu as eu il a eu nous avons eu vous avez eu ils ont eu

Présent je suis tu es il est nous sommes vous êtes ils sont

Passé composé j’ai été tu as été il a été nous avons été vous avez été ils ont été

Imparfait j’avais tu avais il avait nous avions vous aviez ils avaient

Plus-que-parfait j’avais eu tu avais eu il avait eu nous avions eu vous aviez eu ils avaient eu

Imparfait j’étais tu étais il était nous étions vous étiez ils étaient

Plus-que-parfait j’avais été tu avais été il avait été nous avions été vous aviez été ils avaient été

Passé simple j’eus tu eus il eut nous eûmes vous eûtes ils eurent

Passé antérieur j’eus eu tu eus eu il eut eu nous eûmes eu vous eûtes eu ils eurent eu

Passé simple je fus tu fus il fut nous fûmes vous fûtes ils furent

Passé antérieur j’eus été tu eus été il eut été nous eûmes été vous eûtes été ils eurent été

Futur simple j’aurai tu auras il aura nous aurons vous aurez ils auront

Futur antérieur j’aurai eu tu auras eu il aura eu nous aurons eu vous aurez eu ils auront eu

Futur simple je serai tu seras il sera nous serons vous serez ils seront

Futur antérieur j’aurai été tu auras été il aura été nous aurons été vous aurez été ils auront été

Présent j’aurais tu aurais il aurait nous aurions vous auriez ils auraient

Passé j’aurais eu tu aurais eu il aurait eu nous aurions eu vous auriez eu ils auraient eu

Présent je serais tu serais il serait nous serions vous seriez ils seraient

Passé j’aurais été tu aurais été il aurait été nous aurions été vous auriez été ils auraient été

Présent que j’aie que tu aies qu’il ait que nous ayons que vous ayez qu’ils aient

Passé que j’aie eu que tu aies eu qu’il ait eu que nous ayons eu que vous ayez eu qu’ils aient eu

Présent que je sois que tu sois qu’il soit que nous soyons que vous soyez qu’ils soient

Passé que j’aie été que tu aies été qu’il ait été que nous ayons été que vous ayez été qu’ils aient été

Imparfait que j’eusse que tu eusses qu’il eût que nous eussions que vous eussiez qu’ils eussent

Plus-que-parfait que j’eusse eu que tu eusses eu qu’il eût eu que nous eussions eu que vous eussiez eu qu’ils eussent eu

Imparfait que je fusse que tu fusses qu’il fût que nous fussions que vous fussiez qu’ils fussent

Plus-que-parfait que j’eusse été que tu eusses été qu’il eût été que nous eussions été que vous eussiez été qu’ils eussent été

Conditionnel

Indicatif

Présent j’ai tu as il a nous avons vous avez ils ont

Subjonctif

Subjonctif

Conditionnel

Indicatif

Avoir (auxiliaire)

Impératif Présent : aie, ayons, ayez Passé : aie eu, ayons eu, ayez eu

Impératif Présent : sois, soyons, soyez

Participe Présent : ayant

Passé : eu, ayant eu

Participe Présent : étant

Gérondif Présent : en ayant

Passé : en ayant eu

304

Passé : avoir eu

Passé : été, ayant été Gérondif

Présent : en étant

Infinitif Présent : avoir

Passé : aie été, ayons été, ayez été

Passé : en ayant été Infinitif

Présent : être

Passé : avoir été

Appeler (1er groupe)

Passé composé j’ai chanté tu as chanté il a chanté nous avons chanté vous avez chanté ils ont chanté

Présent j’appelle tu appelles il appelle nous appelons vous appelez ils appellent

Passé composé j’ai appelé tu as appelé il a appelé nous avons appelé vous avez appelé ils ont appelé

Imparfait je chantais tu chantais il chantait nous chantions vous chantiez ils chantaient

Plus-que-parfait j’avais chanté tu avais chanté il avait chanté nous avions chanté vous aviez chanté ils avaient chanté

Imparfait j’appelais tu appelais il appelait nous appelions vous appeliez ils appelaient

Plus-que-parfait j’avais appelé tu avais appelé il avait appelé nous avions appelé vous aviez appelé ils avaient appelé

Passé simple je chantai tu chantas il chanta nous chantâmes vous chantâtes ils chantèrent

Passé antérieur j’eus chanté tu eus chanté il eut chanté nous eûmes chanté vous eûtes chanté ils eurent chanté

Passé simple j’appelai tu appelas il appela nous appelâmes vous appelâtes ils appelèrent

Passé antérieur j’eus appelé tu eus appelé il eut appelé nous eûmes appelé vous eûtes appelé ils eurent appelé

Futur simple je chanterai tu chanteras il chantera nous chanterons vous chanterez ils chanteront

Futur antérieur j’aurai chanté tu auras chanté il aura chanté nous aurons chanté vous aurez chanté ils auront chanté

Futur simple j’appellerai tu appelleras il appellera nous appellerons vous appellerez ils appelleront

Futur antérieur j’aurai appelé tu auras appelé il aura appelé nous aurons appelé vous aurez appelé ils auront appelé

Présent je chanterais tu chanterais il chanterait nous chanterions vous chanteriez ils chanteraient

Passé j’aurais chanté tu aurais chanté il aurait chanté nous aurions chanté vous auriez chanté ils auraient chanté

Présent j’appellerais tu appellerais il appellerait nous appellerions vous appelleriez ils appelleraient

Passé j’aurais appelé tu aurais appelé il aurait appelé nous aurions appelé vous auriez appelé ils auraient appelé

Présent que je chante que tu chantes qu’il chante que nous chantions que vous chantiez qu’ils chantent

Passé que j’aie chanté que tu aies chanté qu’il ait chanté que nous ayons chanté que vous ayez chanté qu’ils aient chanté

Présent que j’appelle que tu appelles qu’il appelle que nous appelions que vous appeliez qu’ils appellent

Passé que j’aie appelé que tu aies appelé qu’il ait appelé que nous ayons appelé que vous ayez appelé qu’ils aient appelé

Imparfait que je chantasse que tu chantasses qu’il chantât que nous chantassions que vous chantassiez qu’ils chantassent

Plus-que-parfait que j’eusse chanté que tu eusses chanté qu’il eût chanté que nous eussions chanté que vous eussiez chanté qu’ils eussent chanté

Imparfait que j’appelasse que tu appelasses qu’il appelât que nous appelassions que vous appelassiez qu’ils appelassent

Plus-que-parfait que j’eusse appelé que tu eusses appelé qu’il eût appelé que nous eussions appelé que vous eussiez appelé qu’ils eussent appelé

Conditionnel

Indicatif

Présent je chante tu chantes il chante nous chantons vous chantez ils chantent

Subjonctif

Subjonctif

Conditionnel

Indicatif

Chanter (1er groupe)

Impératif Présent : chante, chantons, chantez

Passé : aie chanté, ayons chanté, ayez chanté

Impératif Présent : appelle, appelons, appelez

Participe Présent : chantant

Passé : chanté, ayant chanté

Participe Présent : appelant

Gérondif Présent : en chantant

Passé : en ayant chanté Passé : avoir chanté

Passé : appelé, ayant appelé Gérondif

Présent : en appelant

Infinitif Présent : chanter

Passé : aie appelé, ayons appelé, ayez appelé

Passé : en ayant appelé Infinitif

Présent : appeler

Passé : avoir appelé Tableaux de conjugaison

305

Manger (1er groupe)

Passé composé j’ai placé tu as placé il a placé nous avons placé vous avez placé ils ont placé

Présent je mange tu manges il mange nous mangeons vous mangez ils mangent

Passé composé j’ai mangé tu as mangé il a mangé nous avons mangé vous avez mangé ils ont mangé

Imparfait je plaçais tu plaçais il plaçait nous placions vous placiez ils plaçaient

Plus-que-parfait j’avais placé tu avais placé il avait placé nous avions placé vous aviez placé ils avaient placé

Imparfait je mangeais tu mangeais il mangeait nous mangions vous mangiez ils mangeaient

Plus-que-parfait j’avais mangé tu avais mangé il avait mangé nous avions mangé vous aviez mangé ils avaient mangé

Passé simple je plaçai tu plaças il plaça nous plaçâmes vous plaçâtes ils placèrent

Passé antérieur j’eus placé tu eus placé il eut placé nous eûmes placé vous eûtes placé ils eurent placé

Passé simple je mangeai tu mangeas il mangea nous mangeâmes vous mangeâtes ils mangèrent

Passé antérieur j’eus mangé tu eus mangé il eut mangé nous eûmes mangé vous eûtes mangé ils eurent mangé

Futur simple je placerai tu placeras il placera nous placerons vous placerez ils placeront

Futur antérieur j’aurai placé tu auras placé il aura placé nous aurons placé vous aurez placé ils auront placé

Futur simple je mangerai tu mangeras il mangera nous mangerons vous mangerez ils mangeront

Futur antérieur j’aurai mangé tu auras mangé il aura mangé nous aurons mangé vous aurez mangé ils auront mangé

Présent je placerais tu placerais il placerait nous placerions vous placeriez ils placeraient

Passé j’aurais placé tu aurais placé il aurait placé nous aurions placé vous auriez placé ils auraient placé

Présent je mangerais tu mangerais il mangerait nous mangerions vous mangeriez ils mangeraient

Passé j’aurais mangé tu aurais mangé il aurait mangé nous aurions mangé vous auriez mangé ils auraient mangé

Présent que je place que tu places qu’il place que nous placions que vous placiez qu’ils placent

Passé que j’aie placé que tu aies placé qu’il ait placé que nous ayons placé que vous ayez placé qu’ils aient placé

Présent que je mange que tu manges qu’il mange que nous mangions que vous mangiez qu’ils mangent

Passé que j’aie mangé que tu aies mangé qu’il ait mangé que nous ayons mangé que vous ayez mangé qu’ils aient mangé

Imparfait que je plaçasse que tu plaçasses qu’il plaçât que nous plaçassions que vous plaçassiez qu’ils plaçassent

Plus-que-parfait que j’eusse placé que tu eusses placé qu’il eût placé que nous eussions placé que vous eussiez placé qu’ils eussent placé

Imparfait que je mangeasse que tu mangeasses qu’il mangeât que nous mangeassions que vous mangeassiez qu’ils mangeassent

Plus-que-parfait que j’eusse mangé que tu eusses mangé qu’il eût mangé que nous eussions mangé que vous eussiez mangé qu’ils eussent mangé

Conditionnel

Indicatif

Présent je place tu places il place nous plaçons vous placez ils placent

Subjonctif

Subjonctif

Conditionnel

Indicatif

Placer (1er groupe)

Impératif Présent : place, plaçons, placez

Passé : aie placé, ayons placé, ayez placé

Impératif Présent : mange, mangeons, mangez

Participe Présent : plaçant

Passé : placé, ayant placé

Participe Présent : mangeant

Gérondif Présent : en plaçant

Passé : en ayant placé

306

Passé : avoir placé

Passé : mangé, ayant mangé Gérondif

Présent : en mangeant

Infinitif Présent : placer

Passé : aie mangé, ayons mangé, ayez mangé

Passé : en ayant mangé Infinitif

Présent : manger

Passé : avoir mangé

Aller (3e groupe)

Passé composé j’ai fini tu as fini il a fini nous avons fini vous avez fini ils ont fini

Présent je vais tu vas il va nous allons vous allez ils vont

Passé composé je suis allé tu es allé il est allé nous sommes allés vous êtes allés ils sont allés

Imparfait je finissais tu finissais il finissait nous finissions vous finissiez ils finissaient

Plus-que-parfait j’avais fini tu avais fini il avait fini nous avions fini vous aviez fini ils avaient fini

Imparfait j’allais tu allais il allait nous allions vous alliez ils allaient

Plus-que-parfait j’étais allé tu étais allé il était allé nous étions allés vous étiez allés ils étaient allés

Passé simple je finis tu finis il finit nous finîmes vous finîtes ils finirent

Passé antérieur j’eus fini tu eus fini il eut fini nous eûmes fini vous eûtes fini ils eurent fini

Passé simple j’allai tu allas il alla nous allâmes vous allâtes ils allèrent

Passé antérieur je fus allé tu fus allé il fut allé nous fûmes allés vous fûtes allés ils furent allés

Futur simple je finirai tu finiras il finira nous finirons vous finirez ils finiront

Futur antérieur j’aurai fini tu auras fini il aura fini nous aurons fini vous aurez fini ils auront fini

Futur simple j’irai tu iras il ira nous irons vous irez ils iront

Futur antérieur je serai allé tu seras allé il sera allé nous serons allés vous serez allés ils seront allés

Présent je finirais tu finirais il finirait nous finirions vous finiriez ils finiraient

Passé j’aurais fini tu aurais fini il aurait fini nous aurions fini vous auriez fini ils auraient fini

Présent j’irais tu irais il irait nous irions vous iriez ils iraient

Passé je serais allé tu serais allé il serait allé nous serions allés vous seriez allés ils seraient allés

Présent que je finisse que tu finisses qu’il finisse que nous finissions que vous finissiez qu’ils finissent

Passé que j’aie fini que tu aies fini qu’il ait fini que nous ayons fini que vous ayez fini qu’ils aient fini

Présent que j’aille que tu ailles qu’il aille que nous allions que vous alliez qu’ils aillent

Passé que je sois allé que tu sois allé qu’il soit allé que nous soyons allés que vous soyez allés qu’ils soient allés

Imparfait que je finisse que tu finisses qu’il finît que nous finissions que vous finissiez qu’ils finissent

Plus-que-parfait que j’eusse fini que tu eusses fini qu’il eût fini que nous eussions fini que vous eussiez fini qu’ils eussent fini

Imparfait que j’allasse que tu allasses qu’il allât que nous allassions que vous allassiez qu’ils allassent

Plus-que-parfait que je fusse allé que tu fusses allé qu’il fût allé que nous fussions allés que vous fussiez allés qu’ils fussent allés

Conditionnel

Indicatif

Présent je finis tu finis il finit nous finissons vous finissez ils finissent

Subjonctif

Subjonctif

Conditionnel

Indicatif

Finir (2e groupe)

Impératif Présent : finis, finissons, finissez

Passé : aie fini, ayons fini, ayez fini

Impératif Présent : va, allons, allez

Participe Présent : finissant

Passé : fini, ayant fini

Participe Présent : allant

Gérondif Présent : en finissant

Passé : en ayant fini Passé : avoir fini

Passé : allé, étant allé Gérondif

Présent : en allant

Infinitif Présent : finir

Passé : sois allé, soyons allés, soyez allés

Passé : en étant allé Infinitif

Présent : aller

Passé : être allé Tableaux de conjugaison

307

Faire (3e groupe)

Passé composé je suis venu tu es venu il est venu nous sommes venus vous êtes venus ils sont venus

Présent je fais tu fais il fait nous faisons vous faites ils font

Passé composé j’ai fait tu as fait il a fait nous avons fait vous avez fait ils ont fait

Imparfait je venais tu venais il venait nous venions vous veniez ils venaient

Plus-que-parfait j’étais venu tu étais venu il était venu nous étions venus vous étiez venus ils étaient venus

Imparfait je faisais tu faisais il faisait nous faisions vous faisiez ils faisaient

Plus-que-parfait j’avais fait tu avais fait il avait fait nous avions fait vous aviez fait ils avaient fait

Passé simple je vins tu vins il vint nous vînmes vous vîntes ils vinrent

Passé antérieur je fus venu tu fus venu il fut venu nous fûmes venus vous fûtes venus ils furent venus

Passé simple je fis tu fis il fit nous fîmes vous fîtes ils firent

Passé antérieur j’eus fait tu eus fait il eut fait nous eûmes fait vous eûtes fait ils eurent fait

Futur simple je viendrai tu viendras il viendra nous viendrons vous viendrez ils viendront

Futur antérieur je serai venu tu seras venu il sera venu nous serons venus vous serez venus ils seront venus

Futur simple je ferai tu feras il fera nous ferons vous ferez ils feront

Futur antérieur j’aurai fait tu auras fait il aura fait nous aurons fait vous aurez fait ils auront fait

Présent je viendrais tu viendrais il viendrait nous viendrions vous viendriez ils viendraient

Passé je serais venu tu serais venu il serait venu nous serions venus vous seriez venus ils seraient venus

Présent je ferais tu ferais il ferait nous ferions vous feriez ils feraient

Passé j’aurais fait tu aurais fait il aurait fait nous aurions fait vous auriez fait ils auraient fait

Présent que je vienne que tu viennes qu’il vienne que nous venions que vous veniez qu’ils viennent

Passé que je sois venu que tu sois venu qu’il soit venu que nous soyons venus que vous soyez venus qu’ils soient venus

Présent que je fasse que tu fasses qu’il fasse que nous fassions que vous fassiez qu’ils fassent

Passé que j’aie fait que tu aies fait qu’il ait fait que nous ayons fait que vous ayez fait qu’ils aient fait

Imparfait que je vinsse que tu vinsses qu’il vînt que nous vinssions que vous vinssiez qu’ils vinssent

Plus-que-parfait que je fusse venu que tu fusses venu qu’il fût venu que nous fussions venus que vous fussiez venus qu’ils fussent venus

Imparfait que je fisse que tu fisses qu’il fît que nous fissions que vous fissiez qu’ils fissent

Plus-que-parfait que j’eusse fait que tu eusses fait qu’il eût fait que nous eussions fait que vous eussiez fait qu’ils eussent fait

Conditionnel

Indicatif

Présent je viens tu viens il vient nous venons vous venez ils viennent

Subjonctif

Subjonctif

Conditionnel

Indicatif

Venir (3e groupe)

Impératif Présent : viens, venons, venez

Passé : sois venu, soyons venus, soyez venus

Impératif Présent : fais, faisons, faites

Participe Présent : venant

Passé : venu, étant venu

Participe Présent : faisant

Gérondif Présent : en venant

Passé : en étant venu

308

Passé : être venu

Passé : fait, ayant fait Gérondif

Présent : en faisant

Infinitif Présent : venir

Passé : aie fait, ayons fait, ayez fait

Passé : en ayant fait Infinitif

Présent : faire

Passé : avoir fait

Devoir (3e groupe)

Passé composé j’ai vu tu as vu il a vu nous avons vu vous avez vu ils ont vu

Présent je dois tu dois il doit nous devons vous devez ils doivent

Passé composé j’ai dû tu as dû il a dû nous avons dû vous avez dû ils ont dû

Imparfait je voyais tu voyais il voyait nous voyions vous voyiez ils voyaient

Plus-que-parfait j’avais vu tu avais vu il avait vu nous avions vu vous aviez vu ils avaient vu

Imparfait je devais tu devais il devait nous devions vous deviez ils devaient

Plus-que-parfait j’avais dû tu avais dû il avait dû nous avions dû vous aviez dû ils avaient dû

Passé simple je vis tu vis il vit nous vîmes vous vîtes ils virent

Passé antérieur j’eus vu tu eus vu il eut vu nous eûmes vu vous eûtes vu ils eurent vu

Passé simple je dus tu dus il dut nous dûmes vous dûtes ils durent

Passé antérieur j’eus dû tu eus dû il eut dû nous eûmes dû vous eûtes dû ils eurent dû

Futur simple je verrai tu verras il verra nous verrons vous verrez ils verront

Futur antérieur j’aurai vu tu auras vu il aura vu nous aurons vu vous aurez vu ils auront vu

Futur simple je devrai tu devras il devra nous devrons vous devrez ils devront

Futur antérieur j’aurai dû tu auras dû il aura dû nous aurons dû vous aurez dû ils auront dû

Présent je verrais tu verrais il verrait nous verrions vous verriez ils verraient

Passé j’aurais vu tu aurais vu il aurait vu nous aurions vu vous auriez vu ils auraient vu

Présent je viendrais tu viendrais il viendrait nous viendrions vous viendriez ils viendraient

Passé je serais venu tu serais venu il serait venu nous serions venus vous seriez venus ils seraient venus

Présent que je voie que tu voies qu’il voie que nous voyions que vous voyiez qu’ils voient

Passé que j’aie vu que tu aies vu qu’il ait vu que nous ayons vu que vous ayez vu qu’ils aient vu

Présent que je doive que tu doives qu’il doive que nous devions que vous deviez qu’ils doivent

Passé que j’aie dû que tu aies dû qu’il ait dû que nous ayons dû que vous ayez dû qu’ils aient dû

Imparfait que je visse que tu visses qu’il vît que nous vissions que vous vissiez qu’ils vissent

Plus-que-parfait que j’eusse vu que tu eusses vu qu’il eût vu que nous eussions vu que vous eussiez vu qu’ils eussent vu

Imparfait que je dusse que tu dusses qu’il dût que nous dussions que vous dussiez qu’ils dussent

Plus-que-parfait que j’eusse dû que tu eusses dû qu’il eût dû que nous eussions dû que vous eussiez dû qu’ils eussent dû

Conditionnel

Indicatif

Présent je vois tu vois il voit nous voyons vous voyez ils voient

Subjonctif

Subjonctif

Conditionnel

Indicatif

Voir (3e groupe)

Impératif Présent : vois, voyons, voyez

Passé : aie vu, ayons vu, ayez vu

Impératif Présent : dois, devons, devez

Participe Présent : voyant

Passé : vu, ayant vu

Participe Présent : devant

Gérondif Présent : en voyant

Passé : en ayant vu Passé : avoir vu

Passé : dû, ayant dû Gérondif

Présent : en devant

Infinitif Présent : voir

Passé : aie dû, ayons dû, ayez dû

Passé : en ayant dû Infinitif

Présent : devoir

Passé : avoir dû Tableaux de conjugaison

309

Dire (3e groupe)

Passé composé j’ai voulu tu as voulu il a voulu nous avons voulu vous avez voulu ils ont voulu

Présent je dis tu dis il dit nous disons vous dites ils disent

Passé composé j’ai dit tu as dit il a dit nous avons dit vous avez dit ils ont dit

Imparfait je voulais tu voulais il voulait nous voulions vous vouliez ils voulaient

Plus-que-parfait j’avais voulu tu avais voulu il avait voulu nous avions voulu vous aviez voulu ils avaient voulu

Imparfait je disais tu disais il disait nous disions vous disiez ils disaient

Plus-que-parfait j’avais dit tu avais dit il avait dit nous avions dit vous aviez dit ils avaient dit

Passé simple je voulus tu voulus il voulut nous voulûmes vous voulûtes ils voulurent

Passé antérieur j’eus voulu tu eus voulu il eut voulu nous eûmes voulu vous eûtes voulu ils eurent voulu

Passé simple je dis tu dis il dit nous dîmes vous dîtes ils dirent

Passé antérieur j’eus dit tu eus dit il eut dit nous eûmes dit vous eûtes dit ils eurent dit

Futur simple je voudrai tu voudras il voudra nous voudrons vous voudrez ils voudront

Futur antérieur j’aurai voulu tu auras voulu il aura voulu nous aurons voulu vous aurez voulu ils auront voulu

Futur simple je dirai tu diras il dira nous dirons vous direz ils diront

Futur antérieur j’aurai dit tu auras dit il aura dit nous aurons dit vous aurez dit ils auront dit

Présent je voudrais tu voudrais il voudrait nous voudrions vous voudriez ils voudraient

Passé j’aurais voulu tu aurais voulu il aurait voulu nous aurions voulu vous auriez voulu ils auraient voulu

Présent je dirais tu dirais il dirait nous dirions vous diriez ils diraient

Passé j’aurais dit tu aurais dit il aurait dit nous aurions dit vous auriez dit ils auraient dit

Présent que je veuille que tu veuilles qu’il veuille que nous voulions que vous vouliez qu’ils veuillent

Passé que j’aie voulu que tu aies voulu qu’il ait voulu que nous ayons voulu que vous ayez voulu qu’ils aient voulu

Présent que je dise que tu dises qu’il dise que nous disions que vous disiez qu’ils disent

Passé que j’aie dit que tu aies dit qu’il ait dit que nous ayons dit que vous ayez dit qu’ils aient dit

Imparfait que je voulusse que tu voulusses qu’il voulût que nous voulussions que vous voulussiez qu’ils voulussent

Plus-que-parfait que j’eusse voulu que tu eusses voulu qu’il eût voulu que nous eussions voulu que vous eussiez voulu qu’ils eussent voulu

Imparfait que je disse que tu disses qu’il dît que nous dissions que vous dissiez qu’ils dissent

Plus-que-parfait que j’eusse dit que tu eusses dit qu’il eût dit que nous eussions dit que vous eussiez dit qu’ils eussent dit

Conditionnel

Indicatif

Présent je veux tu veux il veut nous voulons vous voulez ils veulent

Subjonctif

Subjonctif

Conditionnel

Indicatif

Vouloir (3e groupe)

Impératif Présent : veuille, voulons, veuillez

Passé : aie voulu, ayons voulu, ayez voulu

Impératif Présent : dis, disons, dites

Participe Présent : voulant

Passé : voulu, ayant voulu Gérondif

Présent : en voulant

Passé : en ayant voulu Infinitif

Présent : vouloir

310

Passé : avoir voulu

Passé : aie dit, ayons dit, ayez dit Participe

Présent : disant

Passé : dit, ayant dit Gérondif

Présent : en disant

Passé : en ayant dit Infinitif

Présent : dire

Passé : avoir dit

Mettre (3e groupe)

Passé composé j’ai pris tu as pris il a pris nous avons pris vous avez pris ils ont pris

Présent je mets tu mets il met nous mettons vous mettez ils mettent

Passé composé j’ai mis tu as mis il a mis nous avons mis vous avez mis ils ont mis

Imparfait je prenais tu prenais il prenait nous prenions vous preniez ils prenaient

Plus-que-parfait j’avais pris tu avais pris il avait pris nous avions pris vous aviez pris ils avaient pris

Imparfait je mettais tu mettais il mettait nous mettions vous mettiez ils mettaient

Plus-que-parfait j’avais mis tu avais mis il avait mis nous avions mis vous aviez mis ils avaient mis

Passé simple je pris tu pris il prit nous prîmes vous prîtes ils prirent

Passé antérieur j’eus pris tu eus pris il eut pris nous eûmes pris vous eûtes pris ils eurent pris

Passé simple je mis tu mis il mit nous mîmes vous mîtes ils mirent

Passé antérieur j’eus mis tu eus mis il eut mis nous eûmes mis vous eûtes mis ils eurent mis

Futur simple je prendrai tu prendras il prendra nous prendrons vous prendrez ils prendront

Futur antérieur j’aurai pris tu auras pris il aura pris nous aurons pris vous aurez pris ils auront pris

Futur simple je mettrai tu mettras il mettra nous mettrons vous mettrez ils mettront

Futur antérieur j’aurai mis tu auras mis il aura mis nous aurons mis vous aurez mis ils auront mis

Présent je prendrais tu prendrais il prendrait nous prendrions vous prendriez ils prendraient

Passé j’aurais pris tu aurais pris il aurait pris nous aurions pris vous auriez pris ils auraient pris

Présent je mettrais tu mettrais il mettrait nous mettrions vous mettriez ils mettraient

Passé j’aurais mis tu aurais mis il aurait mis nous aurions mis vous auriez mis ils auraient mis

Présent que je prenne que tu prennes qu’il prenne que nous prenions que vous preniez qu’ils prennent

Passé que j’aie pris que tu aies pris qu’il ait pris que nous ayons pris que vous ayez pris qu’ils aient pris

Présent que je mette que tu mettes qu’il mette que nous mettions que vous mettiez qu’ils mettent

Passé que j’aie mis que tu aies mis qu’il ait mis que nous ayons mis que vous ayez mis qu’ils aient mis

Imparfait que je prisse que tu prisses qu’il prît que nous prissions que vous prissiez qu’ils prissent

Plus-que-parfait que j’eusse pris que tu eusses pris qu’il eût pris que nous eussions pris que vous eussiez pris qu’ils eussent pris

Imparfait que je misse que tu misses qu’il mît que nous missions que vous missiez qu’ils missent

Plus-que-parfait que j’eusse mis que tu eusses mis qu’il eût mis que nous eussions mis que vous eussiez mis qu’ils eussent mis

Conditionnel

Indicatif

Présent je prends tu prends il prend nous prenons vous prenez ils prennent

Subjonctif

Subjonctif

Conditionnel

Indicatif

Prendre (3e groupe)

Impératif Présent : prends, prenons, prenez

Passé : aie pris, ayons pris, ayez pris

Impératif Présent : mets, mettons, mettez

Participe Présent : prenant

Passé : pris, ayant pris

Participe Présent : mettant

Gérondif Présent : en prenant

Passé : en ayant pris Passé : avoir pris

Passé : mis, ayant mis Gérondif

Présent : en mettant

Infinitif Présent : prendre

Passé : aie mis, ayons mis, ayez mis

Passé : en ayant mis Infinitif

Présent : mettre

Passé : avoir mis Tableaux de conjugaison

311

Résoudre (3e groupe)

Passé composé j’ai ouvert tu as ouvert il a ouvert nous avons ouvert vous avez ouvert ils ont ouvert

Présent je résous tu résous il résout nous résolvons vous résolvez ils résolvent

Passé composé j’ai résolu tu as résolu il a résolu nous avons résolu vous avez résolu ils ont résolu

Imparfait j’ouvrais tu ouvrais il ouvrait nous ouvrions vous ouvriez ils ouvraient

Plus-que-parfait j’avais ouvert tu avais ouvert il avait ouvert nous avions ouvert vous aviez ouvert ils avaient ouvert

Imparfait je résolvais tu résolvais il résolvait nous résolvions vous résolviez ils résolvaient

Plus-que-parfait j’avais résolu tu avais résolu il avait résolu nous avions résolu vous aviez résolu ils avaient résolu

Passé simple j’ouvris tu ouvris il ouvrit nous ouvrîmes vous ouvrîtes ils ouvrirent

Passé antérieur j’eus ouvert tu eus ouvert il eut ouvert nous eûmes ouvert vous eûtes ouvert ils eurent ouvert

Passé simple je résolus tu résolus il résolut nous résolûmes vous résolûtes ils résolurent

Passé antérieur j’eus résolu tu eus résolu il eut résolu nous eûmes résolu vous eûtes résolu ils eurent résolu

Futur simple j’ouvrirai tu ouvriras il ouvrira nous ouvrirons vous ouvrirez ils ouvriront

Futur antérieur j’aurai ouvert tu auras ouvert il aura ouvert nous aurons ouvert vous aurez ouvert ils auront ouvert

Futur simple je résoudrai tu résoudras il résoudra nous résoudrons vous résoudrez ils résoudront

Futur antérieur j’aurai résolu tu auras résolu il aura résolu nous aurons résolu vous aurez résolu ils auront résolu

Présent j’ouvrirais tu ouvrirais il ouvrirait nous ouvririons vous ouvririez ils ouvriraient

Passé j’aurais ouvert tu aurais ouvert il aurait ouvert nous aurions ouvert vous auriez ouvert ils auraient ouvert

Présent je résoudrais tu résoudrais il résoudrait nous résoudrions vous résoudriez ils résoudraient

Passé j’aurais résolu tu aurais résolu il aurait résolu nous aurions résolu vous auriez résolu ils auraient résolu

Présent que j’ouvre que tu ouvres qu’il ouvre que nous ouvrions que vous ouvriez qu’ils ouvrent

Passé que j’aie ouvert que tu aies ouvert qu’il ait ouvert que nous ayons ouvert que vous ayez ouvert qu’ils aient ouvert

Présent que je résolve que tu résolves qu’il résolve que nous résolvions que vous résolviez qu’ils résolvent

Passé que j’aie résolu que tu aies résolu qu’il ait résolu que nous ayons résolu que vous ayez résolu qu’ils aient résolu

Imparfait que j’ouvrisse que tu ouvrisses qu’il ouvrît que nous ouvrissions que vous ouvrissiez qu’ils ouvrissent

Plus-que-parfait que j’eusse ouvert que tu eusses ouvert qu’il eût ouvert que nous eussions ouvert que vous eussiez ouvert qu’ils eussent ouvert

Imparfait que je résolusse que tu résolusses qu’il résolût que nous résolussions que vous résolussiez qu’ils résolussent

Plus-que-parfait que j’eusse résolu que tu eusses résolu qu’il eût résolu que nous eussions résolu que vous eussiez résolu qu’ils eussent résolu

Conditionnel

Indicatif

Présent j’ouvre tu ouvres il ouvre nous ouvrons vous ouvrez ils ouvrent

Subjonctif

Subjonctif

Conditionnel

Indicatif

Ouvrir (3e groupe)

Impératif Présent : ouvre, ouvrons, ouvrez

Passé : aie ouvert, ayons ouvert, ayez ouvert

Impératif Présent : résous, résolvons, résolvez

Participe Présent : ouvrant

Passé : ouvert, ayant ouvert

Participe Présent : résolvant

Gérondif Présent : en ouvrant

Passé : en ayant ouvert

312

Passé : avoir ouvert

Passé : résolu, ayant résolu Gérondif

Présent : en résolvant

Infinitif Présent : ouvrir

Passé : aie résolu, ayons résolu, ayez résolu

Passé : en ayant résolu Infinitif

Présent : résoudre

Passé : avoir résolu

Glossaire Remarque : Le vocabulaire de l’analyse de l’image se trouve dans la fiche méthodologique no 3 (p. 299). Acte : partie d’une pièce de théâtre. Un acte comporte plusieurs scènes. Alexandrin : vers de douze syllabes. Allitération : répétition d’un son consonne. ➞➞ Exemple : Laisse-la s’élargir, cette sainte blessure. (Musset)

Anachronisme : présence d’un élément qui ne correspond pas à l’époque de l’histoire. ➞➞ Exemple : un téléphone dans un récit se déroulant à l’époque antique.

Antonymes : mots de sens contraires. ➞➞ Exemple : Facile et difficile.

Aparté : (nom masculin) au théâtre, réplique prononcée « à part », comme si le personnage s’adressait à lui-même, et que seul le public est censé entendre. Argument : raison que l’on donne pour défendre une idée. Assonance : répétition d’un son voyelle. ➞➞ Exemple : Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant (Verlaine).

Auteur : personne réelle qui a écrit un livre (à ne pas confondre avec le narrateur). ➞➞ Exemple : Virgile est l’auteur de L’Énéide.

Calligramme : poème écrit de manière à ce que le texte forme un dessin. ➞➞ Voir p. 142.

Champ lexical : ensemble de mots qui, dans un texte, se rapportent à un même thème. ➞➞ Exemple : Le champ lexical de la joie pourra être joie, s’émerveiller, heureux, bonheur, éclata de rire, yeux pétillants, etc.

Classe grammaticale : nature d’un mot, catégorie à laquelle il appartient (nom, adjectif, pronom, etc.). Comédie : pièce de théâtre qui a pour but de faire rire. Comique : (ce) qui fait rire. Au théâtre, on distingue différents moyens employés pour faire naître le rire. ➞➞ Voir p. 182.

Comparaison : procédé qui consiste à rapprocher deux éléments à l’aide d’un outil de comparaison (comme, tel que, semblable à, de même que, ainsi que, etc.). ➞➞ Exemple : Il est doux comme un agneau.

Conte : court récit imaginaire, qui comporte souvent des éléments merveilleux. ➞➞ Voir p. 18.

Décasyllabe : vers de dix syllabes. Demi-dieu : dans la mythologie, fils d’un dieu (ou d’une déesse) et d’une personne humaine.

Dénouement : fin d’une pièce de théâtre. Didascalie : dans un texte de théâtre, indication portant sur le jeu des acteurs (gestes, déplacements, attitudes, intonations), le décor. Les didascalies sont destinées au metteur en scène, aux comédiens ou aux lecteurs ; elles sont écrites en italique. Épopée : long poème qui raconte les exploits de héros légendaires. Étymologie : étude de l’origine des mots. Explicite : ce qui est exprimé clairement (contraire : implicite). Exposition : début d’une pièce de théâtre Fable : court récit, souvent en vers, qui illustre une morale (exprimée ou non). Fabuliste : auteur de fables Famille de mots : ensemble des mots formés à partir d’un même radical. ➞➞ Exemple : Lait, laiterie, laitage, laiteux, allaiter, etc.

Fiction : récit imaginaire (adjectif : fictif). Fonction grammaticale : rôle que joue un mot ou un groupe de mots dans une phrase (sujet, COD, COI, etc.). Forme de phrase : indique si la phrase est affirmative ou négative. Haïku : poème de trois vers, d’origine japonaise. ➞➞ Voir p. 140.

Héros : 1. personnage exceptionnel, qui se distingue par des qualités hors du commun. 2. désigne aussi aujourd’hui le personnage principal d’une histoire. Homonymes : mots qui se prononcent et/ou s’écrivent de la même façon. On distingue : – les homographes : mots qui s’écrivent de la même manière mais ne se prononcent pas forcément de la même façon. ➞➞ Exemple : Nous portions des portions de nourriture aux plus démunis.

– les homophones : mots qui se prononcent de la même façon, mais ne s’écrivent pas de la même manière. ➞➞ Exemples : à/a ; ou/où.

Implicite : qui n’est pas exprimé clairement, qui est sous-entendu  (contraire : explicite.) Intrigue : enchaînement des événements dans une fiction ou une pièce de théâtre. Merveilleux : en littérature, le merveilleux désigne ce qui n’existe pas dans la réalité. Dans un monde merveilleux, la magie, le surnaturel ne sont pas étonnants. ➞➞ Voir p. 26.

313

Glossaire Métamorphose : transformation, changement de forme (ou de nature). Métaphore : rapprochement de deux éléments pour créer une image nouvelle. Contrairement à la comparaison, la métaphore n’utilise pas de mot de comparaison. ➞➞ Exemple : Le train serpente entre les montagnes (métaphore). Le train avance comme un serpent entre les montagnes (comparaison).

Morale (ou moralité) : leçon, enseignement que l’on peut tirer d’un conte ou d’une fable. La morale peut être exprimée ou non. Mot composé : mot complexe formé de plusieurs radicaux. ➞➞ Voir p. 282.

Mot dérivé : mot complexe formé par ajout de préfixe(s) et/ou suffixe(s) à un radical. ➞➞ Voir p. 282.

Mythe : récit légendaire ayant une signification symbolique qui met en scène des héros et des dieux. Mythologie : ensemble des mythes d’une civilisation. ➞➞ Exemple : la mythologie grecque.

Narrateur : dans un récit, celui qui raconte l’histoire (à ne pas confondre avec l’auteur). Niveaux de langue : manières de s’exprimer différentes, selon la situation de communication et la personnalité de celui qui s’exprime. On distingue trois niveaux : familier, courant et soutenu. ➞➞ Voir p. 292.

Nœud : dans une pièce de théâtre, moment de l’intrigue où la tension est à son comble (avant le dénouement). Octosyllabe : vers de huit syllabes. Parodie : la parodie consiste à reprendre de manière comique une œuvre très connue, en la déformant pour s’en moquer. Paronymes : mots qui ont des sonorités proches, mais des sens totalement différents. ➞➞ Exemple : attention et intention.

Préfixe : élément placé avant un radical pour former un mot dérivé. ➞➞ Exemple : Démonter.

Prose : un texte en prose est un texte qui ne rime pas et qui n’est pas écrit sous forme de vers. Quatrain : strophe de quatre vers. Radical : noyau d’un mot, auquel peuvent éventuellement s’ajouter des préfixe(s) et/ou des suffixe(s). Le radical d’un mot contient son sens principal. ➞➞ Exemple : Déplier, repousser, s’acclimater.

Réplique : intervention d’un personnage au théâtre. Rime : son répété à la fin de deux ou plusieurs vers. Les rimes peuvent être suivies, croisées ou embrassées. ➞➞ Voir p. 137.

Scène : 1. Dans une pièce de théâtre, partie du texte délimitée par l’entrée ou la sortie de personnages. 2. Dans une salle de théâtre, espace où a lieu la représentation. Schéma narratif : structure en cinq étapes que l’on retrouve souvent dans les récits (situation initale, élément déclencheur, péripéties, élément de résolution et situation finale). ➞➞ Voir p. 18.

Sens propre, sens figuré : le sens propre d’un mot est son sens premier ; le sens figuré est un sens imagé créé à partir du sens propre. ➞➞ Voir p. 288.

Sonnet : poème composé de deux quatrains et deux tercets. ➞➞ Voir p. 137.

Strophe : groupement de vers, en poésie. Suffixe : élément placé après le radical pour former un mot dérivé. ➞➞ Exemple : jouer, joueur.

Surnaturel : qui ne correspond pas au monde réel. Symbole : représentation imagée d’une idée, d’une notion, d’une valeur. ➞➞ Exemple : La colombe est le symbole de la paix.

Paratexte : para en grec signifie « à côté de » ; le paratexte correspond à tout ce qui est autour du texte (titre, légende, chapeau d’introduction, notes, etc.).

Synonymes : mots de sens identiques ou très proches (contraire : antonymes).

Péripétie : événement qui fait avancer l’action d’un récit ou d’une pièce de théâtre.

Tercet : strophe de trois vers.

Périphrase : remplacement d’un mot par une expression de même sens.

Type de phrase : indique si la phrase est déclarative, interrogative, injonctive ou exclamative

➞➞ Exemple : « le roi des animaux » pour désigner le lion.

Personnification : procédé qui consiste à donner des caractéristiques humaines (par exemple la parole) à un objet, un animal, ou un lieu.

314

➞➞ Exemple : Parler, discuter, bavarder, etc.

➞➞ Voir p. 206.

Vers : désigne une ligne dans un poème.

Index des auteurs et artistes Auteurs Andersen, Hans Christian

La Petite Sirène, 1837 ................................................................... 24 Les Habits neufs du Grand-Duc, 1837 ........................................27-29

Anonyme

La Bible, Ancien Testament, « Genèse » La création du monde ...............................................................64-65 La première faute .....................................................................69-70 Le déluge ................................................................................74-76 Babel ...........................................................................................79 La création d’Adam et Ève ............................................................. 86 Le Coran, VIIe siècle La création du monde ................................................................... 68 La première faute ..................................................................... 71-72 Le déluge ................................................................................77-78

Boileau, Nicolas

Art poétique, 1674 ....................................................................... 146

Brugès, Daniel

« Araignée », Jouer avec les poètes (anthologie de Jacques Charpentreau), 2002 .................................................. 142

Caputo, Natha

Contes des quatre vents, 1957 Histoire de Ho-l l’archer ............................................................ 51-52

Cassabois, Jacques

Le Premier Roi du monde, l’Épopée de Gilgamesh Chapitre 1, la création du monde ....................................................67 Chapitre 17, le déluge ............................................................... 73-74 Chapitre 19, le serpent...................................................................72

Da Silva, Christian

Pour que le soir te prenne par la main, 1998 ................................. 147

Daudet, Alphonse

« L’Oiseau bleu », Les Amoureuses, 1858 ...................................... 136

Diop, Birago

Les Contes d’Amadou Koumba, 1961 Les mauvaises compagnies I .................................................... 48-50

Dobzynski, Charles

« La Salade », Nouveaux trésors de la poésie pour enfants (anthologie de Georges Jean), 2003 ............................................. 140

Ésope

Fables, VIIe-VIe siècle avant J.-C. Du Renard et de la Cigogne .......................................................... 164

de Fonclare, Vette

« L’Autruche », L’Écharpe d’Iris, 1990 ............................................ 141

Galland, Antoine

Les Mille et Une nuits, 1704-1717 Aladdin ....................................................................................... 60

Grimm, Jacob et Wilhelm

Hugo, Victor

Dernière gerbe, 1902 ................................................................... 136

Issa, Kobayashi et autres auteurs

Le haïku au fil des saisons ........................................................... 144

de La Fontaine, Jean

Fables, 1668 La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf............................................................. 160 Le Laboureur et ses Enfants ......................................................... 162 Le Renard et la Cigogne ............................................................... 166 Le Loup et le Chien ...................................................................... 167 Le Corbeau et le Renard ............................................................... 176

Laporte, Michel

10 contes des Mille et Une Nuits, 2000 La première nuit...................................................................... 42-43

De Machaut, Guillaume

«Le Lai de bonne espérance», Le Voir Dit, XIVe siècle ..................... 138

Major, Henriette

J’aime les poèmes, 2002 .............................................................148

Maxime-Léry

Fables, 1937 Le Chat, le Loup et le Chien .......................................................... 169

Molière

L’Amour médecin, 1665 Acte I, scène 3 ............................................................................198 Le Médecin Malgré lui Acte I, scène 1 .............................................................................180 Acte II, scène 4 .................................................................... 182-183 Acte III, scène 6 ................................................................... 184-185

Ovide

Les Métamorphoses, Ier siècle après J.-C. La création du monde .............................................................. 67-68 Le déluge ................................................................................ 76-77 Apollon et Daphné ...................................................................... 114 Pallas et Arachné ........................................................................ 116 Pygmalion et Galatée .................................................................. 118 Écho et Narcisse ................................................................... 120-121 Dédale et Icare............................................................................ 123 Latone et les paysans de Lycie ..................................................... 132

Perrault, Charles

Histoires ou contes du temps passé, 1697 Cendrillon ................................................................................... 20 Les Fées ....................................................................................... 21 Le Petit Poucet ........................................................................22, 24 La Barbe Bleue .............................................................................25

Phèdre

Fables, Ier siècle ap. J.-C. Le Renard et la Cigogne ............................................................... 165

Ponge, Francis

Contes de l’enfance et du foyer, 1812 Le Roi Grenouille...................................................................... 16-19 Hansel et Gretel ........................................................................... 23 Les Ducats tombés du ciel ............................................................ 38

« Le cageot », Le parti pris des choses, 1942 ................................. 149

Guillevic, Eugène

La Nuit respire, 1991 .................................................................... 147

« J’ai vu le menuisier », Terre à bonheur, 1952 ............................... 146

Hampâté Bâ, Amadou

Senghor, Léopold Sédar et Sadji, Abdoulaye

La Belle Histoire de Leuk le lièvre, 1990.........................................168

Siméon, Jean-Pierre Tardieu, Jean

Nouveaux contes de la savane, 1999 La Querelle des deux lézards ....................................................44-47

« Finissez vos phrase ! Ou Une heureuse rencontre », La Comédie du langage, 1966 ............................................... 186-187 Oswald et Zénaïde, 1954 ....................................................... 188-189

Homère

Verlaine, Paul

L’Iliade, VIIIe siècle avant J.-C. Le combat d’Achille contre Hector.............................................. 90-91 L’Odyssée, VIIIe siècle avant J.-C. Ulysse et Calypso .................................................................... 92-94 Ulysse en mer ..........................................................................95-96 Ulysse et l’épreuve de l’arc .......................................................... 110

« Marine », Poèmes saturniens, 1866 ........................................... 139

Villia-Chantrie, Claudette

« Labourage », Jouer avec les poètes (anthologie de Jacques Charpentreau), 2002 .................................................. 143

315

Virgile

L’Énéide, Ier siècle avant J.-C. Énée fuit Troie........................................................................98-100 Énée aux Enfers .................................................................... 101-103

Xuan Hung, Nguyen

30 contes du Vietnam, 1996 Le Buffle, le Tigre et l’Intelligence.............................................. 52-53

Artistes Adamson, Andrew

Le paiement de la dîme, 1621 (peinture) ....................................... 228

Buchwald, Claude

L’Amour médecin, 2011 (mise en scène) ........................................198

Burvingt, Marie

Finissez vos phrases !, 2011 (mise en scène) ..................................186

Chaperon, Jean

Conteuse, XIXe siècle (peinture) ......................................................54

Cordier, Baude

Belle, bonne, sage, XVe siècle (manuscrit) ..................................... 135

Dalí, Salvador

Shrek 2, 2003 (photogramme) ...................................................... 32

Métamorphose de Narcisse, 1937 (peinture) ................................. 122 Cygnes se reflétant dans en éléphants, 1937 (peinture) .................. 127

Anonyme

de la Néziere, Raymond

La vendeuse de cresson, XIXe siècle (dessin) .................................. 38 Contes au Soudan, fin du XXe siècle (photographie) ......................... 41 Mère lisant une histoire, XXe siècle (photographie) .......................... 41 Un fermier aux champs, 1976 (photographie) ..................................53 Invités à un mariage Dinka, XXe siècle (photographie) ......................54 Les frères Grimm chez la conteuse Dorothea Viehmann, 1819 (gravure) ...............................................................................55 La Bible, XIIe siècle (manuscrit) ..................................................... 63 La Bible, vers 1250 (enluminure).....................................................65 Le Coran, Adam et Ève dans le jardin d’Eden, XIXe siècle (illustration) ................................................................. 71 La Bible, L’Arche de Noé, XVe siècle (illustration)..............................75 Le Coran, L’Arche de Noé, XVIe siècle (illustration)............................77 Le Coran, Sacrifice d’Abraham, XVIe siècle (illustration) ................... 85 Achille contre Hector, Ve siècle avant J.-C. (céramique) ..................... 91 Ulysse et les sirènes, 480-470 avant J.-C. (céramique) .....................97 Ulysse aveuglant Polyphème (coupe) ........................................... 109 La Cigale et la Fourmi, XXe siècle (gravure) .................................... 163

Arcimboldo, Guiseppe

Le Jardinier, 1590 (peinture) ......................................................... 126 Allégorie de la Terre, XVIe siècle (peinture) .................................... 156

Le Renard et la Cigogne, 1930 (illustration) ................................... 165

De Mauchaut, Guillaume

Ballades, 1584 (manuscrit) .......................................................... 138

de Ville, Éric

La tour de Bruxelles en automne, 2009 (photographie) ................... 80

Dehodencq, Alfred

Le Conteur marocain, 1853 (peinture) ............................................. 41

Delestre, Philippe

La Cigale et la Fourmi, 2007 (Bande dessinée) .............................. 170

Doré, Gustave

Le Petit Poucet, 1862 (gravure) ...................................................... 22 Barbe Bleue, 1862 (gravure) ...........................................................25 Arachné, 1861 (gravure) ............................................................... 116

Draper, Herbert James

Lamentation pour Icare, 1898 (peinture) ....................................... 124

Dulac, Edmund

Aladdin et le génie, XXe siècle (illustration) .................................... 60

Eishi, Chobunsai

Arnaud, Jean-Claude

Jeune femme rêvant des comptes d’Ises, XVIIe (estampe) .................. 41

Barriou, Alain

Le Médecin malgré lui, 2010 (mise en scène)................................. 179

Barye, Antoine Louis

Pygmalion et Galatée, 1763 (sculpture) ..........................................119

Batoni, Pompeo Girolamo

Leo Burnett France, 2012 (publicité) ..............................................171

Bennet, Spencer Gordon

L’Odyssée, 1924 (illustration) ........................................................ 93 L’Odyssée, 1924 (illustration) ........................................................ 94

Le Malade imaginaire, 1984 (mise en scène) ................................. 195 Oswald et Zénaïde, 2006 (mise en scène) .....................................189 Thésée combattant le Minotaure, 1843 (sculpture)......................... 104 Énée et sa famille fuyant la ville de Troie, XVIIIe siècle (peinture) ...... 99 Atom Man vs. Superman, 1950 (affiche de film) ............................. 104

Elia Frédéric et Friszman David Falconet, Étienne Maurice Fiat

Flint, William Russel

Bonheur, Rosa

Ford, Henri J.

Bosch, Jérôme

Géricault, Jean Louis Théodore

Bosse, Abraham

Gérôme, Jean-Léon

Brant, Sébastien

Goble, Warwick

Bristol, Horace

Goldstein, Dina

Bronzino

Gotlib, Marcel

Brueghel l’Ancien

Grahame Jonhstone, Anne

Labourage nivernais, 1849 (peinture) ........................................... 143 Le Jugement dernier, 1504 (peinture) ............................................. 86 Théâtre de l’Hôtel de Bourgogne, 1634-1635 (gravure) ................... 191 Le cheval de Troie, 1504 (gravure) ................................................. 109 Conteur Kamishibai, 1946 (photographie) .......................................54 Pygmalion et Galatée, 1529-1530 (peinture) .................................. 118 Construction de la tour de Babel, 1563 (peinture) ........................... 80 Énée aux Enfers, XVIe siècle (peinture) .......................................... 102 La Chute d’Icare, 1560 (peinture) ........................................... 124, 301

Brueghel le Jeune

Kermesse avec théâtre et procession, 1620 (peinture) .................... 190

316

Les Habits neufs du Grand-Duc, XIXe siècle (illustration) ................. 28 Le Radeau de la Méduse (peinture) ........................................301, 302 Pygmalion et Galatée, vers 1890 (peinture) ....................................113 La Princesse et la Grenouille, 1913 (illustration) ...............................18 Blanche-Neige, 2009 (photographie) ............................................ 32 Rubrique-à-Brac, 1972 (Bande dessinée) ................................... 30-31 Hans Christian Andersen, XXe siècle (peinture) ................................ 15

Grant, Spencer

Le célèbre conteur « Brother Blue », 1973 (photographie).................55

Guilbert, Valérie

Le Reclus, 2004 (peinture) ........................................................... 150

Index des auteurs et artistes Jacklin, Bill

Ross, Alex

Jeep

Roumanoff, Colette

Knabel, O.

Rubens, Pierre Paul

Snowy night 1, 2008 (peinture)..................................................... 137 Leo Burnett France (publicité).........................................................33 Hansel et Gretel, XXe siècle (illustration)......................................... 23

Kuan-tao, Liu

Kublai Khan à la chasse (détail), fin XIIIe siècle (peinture sur soie).....52

Le Bernin

9-11, September 11th 2001 (bande dessinée).................................. 105 Le Médecin malgré lui, 2007 (mise en scène)................................. 179 Pallas et Arachné, 1636 (peinture)..................................................117 La Chute d’Icare, 1636 (peinture)................................................... 123

Sato, Aki

Un conteur kamishibai, 2011 (photographie)....................................59

Énée et Anchise, 1618-1619 (sculpture)............................................ 99 Apollon et Daphné, 1622-1625 (sculpture).......................................115

Sprengel, Hermann Emil

Le Caravage

Symonds, William Robert

Le Dominiquin

Tiepolo, Giovanni Batista

le Guillochet, Yves

Timotei

Méduse, 1595-1596 (peinture)........................................................131 Dieu réprimandant Adam et Ève, 1623-1625 (peinture)......................70 Le Médecin malgré lui, 2001 (mise en scène)................................. 181 Le Médecin malgré lui, 2001 (mise en scène)................................. 183

Le Mouv’

Dream On, 2010 (publicité)........................................................... 170

Le Primatice

Ulysse à Ithaque, le jeu de l’arc (peinture)..................................... 110

Leighton, Frédéric

Scheherazade, 1881 (peinture)....................................................... 43 La Princesse et la Grenouille, 1894 (peinture)...................................16 Apollon et Daphné, 1743-1744 (peinture).........................................115 JTW Paris, 2007 (publicité).............................................................171

Tinguely, Jean

Méta-harmonie II, 1979 (installation)..............................................151

Trevisani, Francesco

Latone et les grenouilles, XVIe siècle (peinture).............................. 132

Turner, William

Icare et Dédale, 1869 (peinture).................................................... 125

Ombre et obscurité – Le soir du Déluge, 1843 (peinture)...................................................74

Lorioux, Félix

Upadhyay, Hema

La Cigale et la Fourmi, 1921-1922 (illustration)................................ 162 Le Renard et la Cigogne, 1929 (illustration).................................... 164

MacDonald’s

Think Left, Think right, Think low, Think tight, 2011 (installation)...... 150

Utagawa, Hiroshige

BETC (publicité).............................................................................33

Averse soudaine sur Ohashi et Atake, 1857 (estampe)..................... 144 Neige de nuit à Kambara, 1833 (estampe)...................................... 145

MacMurray, Susie

Vandivert, William

Marsy, Gaspard et Balthazar

Varini, Felice

Matsch, Franz

Walt Disney Studios

A mixture of frailties (objet)........................................................... 149 Fontaine de Latone, 1666-1670 (sculpture)..................................... 126 Le Triomphe d’Achille, 18820 (fresque).......................................... 241

Michel Ange

La Création d’Adam, 1508-1511 (fresque)......................................... 66

Muntz, Vik

La Tour de Babel, d’après Pierre Brueghel (puzzle).......................... 80

Foule écoutant un conteur, 1942 (photographie)...............................54 Le Couloir des illusions, 1993 (installation).................................... 127 Hercule, 1997 (photogramme)....................................................... 104 Aladdin, 1992 (dessin animé)......................................................... 60

Waterhouse, John William

Ulysse et les sirènes, 1891 (peinture)....................................... 95, 300 Écho et Narcisse, 1903 (peinture).................................................. 120

Münzer, Adolf

Wenner, Kurt

Myers, John

West, Simon

Orr, Monro S.

Wilson, Robert

Cendrillon au foyer, 1903 (lithographie)...........................................21 L’Atelier du menuisier (photographie)............................................ 146 Les Habits neufs du Grand-Duc, 1933 (illustration).......................... 29

Babel, 1993 (dessin).......................................................................81 Tomb Raider, 2001 (photogramme)............................................... 105 Les Fables de La Fontaine, 2004 (mise en scène)............................ 160

Payne, Roger

Scylla attaquant le vaisseau d’Ulysse (peinture).............................. 96

Petersen, Wolfgang

Troie, 2004 (photogramme).................................................... 89, 300

Peugeot

Pierre Simmon, 1920 (publicité)..................................................... 32

Phosty, E

La Cigale et la Fourmi, vers 1900 (illustration)................................ 159

Picasso, Pablo

Tête de taureau, 1942 (objet)......................................................... 149

Poussin, Nicolas

Écho et Narcisse, 1630 (peinture).................................................. 122

Rabier, Benjamin

Le Printemps, 1902 (gravure).........................................................233 « Le Renard et le Corbeau », Scène comiques dans la forêt, 1928....... 176

317

-1000

-500

0

ANTIQUITÉ Homère (VIIIe siècle av. J.-C.)

Le Coran

Virgile (70 av. J.-C.-19 av. J.-C.) Ovide (43 av. J.-C.-17 ap. J.-C.) Phèdre (14 av. J.-C.-50 ap. J.-C.)

Ésope (VII-VIe siècle av. J.-C.) Gilgamesh (2500 av. J.-C.-1000 av. J.-C.)

La Bible (XIIe siècle av. J.-C.-IIe siècle ap. J.-C.)

Maxime-Léry (1888-1966) Francis Ponge (1899 -1988) Amadou Hampâté Bâ (1900-1991) Jean Tardieu (1903-1995)

-1000

Natha Caputo (1904-1967) Birago Diop (1906-1989) Eugène Guillevic (1907-1997) Abdoulaye Sadji (1910-1961)

-500

0

ANTIQUITÉ

William Turner (1775-1851) Antoine Louis Barye (1795-1875) Hiroshige Utagawa (1797-1858) Jean-Léon Gérôme (1824-1904)

Frederic Leighton (1830-1896) Gustave Doré (1832-1883) Walter Crane (1845-1915)

Adolf Münzer (1870-1953) Félix Lorioux (1872-1964) Monro S. Orr (1874-1955) William Russel Flint (1880-1969) Pablo Picasso (1881-1973)

318

Salvador Dalí (1904-1989) Jean Tinguely (1925-1991) Marcel Gotlib (né en 1934) Felice Varini (né en 1952)

1000

1500

MOYEN ÂGE (VIIe siècle)

1800

XVI e-XVIII e

2000

XIX-XXI e

Guillaume de Machaut (1300-1377) Jean de La Fontaine (1621-1695) Molière (1622-1673) Charles Perrault (1628-1703)

Nicolas Boileau (1636-1711) Antoine Galland (1646-1715)

Kobayashi Issa (1763-1827) Jacob (1785-1863) et Wilhelm (1786-1859) Grimm Victor Hugo (1802-1885) Hans Christian Andersen (1805-1875) Léopold Sédar Senghor (1910-2001) Charles Dobzynski (né en 1929) Jacques Roubaud (né en 1932) Vette de Fonclare (née en 1938)

1000

Alphonse Daudet (1840-1897) Paul Verlaine (1844-1896)

Nguyên Xuân Hùng (né en 1942) Claudette Villia-Chantrie (née en 1948) Michel Laporte (né en 1950) Daniel Brugès (né en 1958)

1500

MOYEN ÂGE

1800

XVI e-XVIII e

2000

XIX-XXI e

Jérôme Bosch (1451-1516) Michel-Ange (1475-1564) Bronzino (1503-1572) Le Primatice (1504-1570)

Brueghel l’Ancien (1525-1569) Giuseppe Arcimboldo (1527-1593)

Brueghel le Jeune (1564-1636) Pierre Paul Rubens (1577-1640) Le Dominiquin (1581-1641)

Nicolas Poussin (1594-1665) Le Bernin (1598-1680) Francesco Trevisani (1656-1746) Pompeo Girolamo Batoni (1708-1787) Étienne Maurice Falconet (1716-1791)

John William Waterhouse (1849-1917) William Robert Symonds (1851-1934) Henri J. Ford (1860-1941)

Warwick Goble (1862-1943) Herbert James Draper (1863-1920) Benjamin Rabier (1864-1939)

Éric de Ville (né en 1956) Vik Muniz (né en 1961) Kurt Wenner (2e moitié XXe) Susie MacMurray (2e moitié XXe)

Valérie Guilbert (2e moitié XXe) Hema Upadhyay (2e moitié XXe) Bill Jacklin (2e moitié XXe)

319

Crédits Chapitre 1 : p. 15 : 1. Grahame Johnstone, Anne (Contemporary Artist)/Private Collection/The Bridgeman Art Library – p. 16 : 1. BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais/Andres Kilger ; 2. Bradford Art Galleries and Museums, West Yorkshire, UK/The Bridgeman Art Library – p. 17 : Mary Evans/Rue des Archives – p. 18 : The Stapleton Collection/The Bridgeman Art Library – p. 20 : 1. Wikimedia/Latrobe University, Australia – p. 21 : akg-images – p. 22 : Isadora/Leemage – p. 23 : Rue des Archives/CCI – p. 25 : Apic/Getty Images – p. 27 : Photo12 – p. 28 : The Granger Collection NYC/Rue des Archives – p. 29 : Mary Evans/ Rue des Archives – p. 32 : 1. TCD/Prod DB © Dream Works/D.R. ; 2. Mary Evans/Rue des Archives ; 3. Dina Goldstein – p. 33 : 1. Avec l’aimable autorisation de Leo Burnett France ; 2. Avec l’aimable autorisation de BETC et MacDonalds – p. 34 : Prod DB 20th Century Fox/DR – p. 38 : Heritage Images/Leemage. Chapitre 2 : p. 41 : 1. Photo Josse/Leemage ; 2. The Moroccan Storyteller/Private Collection/The Bridgeman Art Library ; 3. Vintage Images/Getty Images ; 4. Eye Ubiquitous/Alamy – p. 42 : Toma Popovici – p. 43 : Private Collection/Photo © Bonhams, London, UK/The Bridgeman Art Library – p. 44 : © Christine Le Boeuf – p. 45 : Monkeystock/Dreamstime.com ; p. 46 : Fotokia/Getty Images – p. 48 : Avec la gracieuse permission de Patrice Neveu – p. 49 : Dianka/ Dreamstime.com – p. 50 : Joan Egert/Dreamstime.com – p. 52 : National Palace Museum, Taipei, Taiwan/The Bridgeman Art Library – p. 53 : © ddrbildarchiv. de/Morgenstern/The Bridgeman Art Library – p. 54 : 1. Collection Jonas/Kharbine-Tapabor ; 2. Religious Images/UIG/Getty Images ; 3. William Vandivert/ Time Life Pictures/Getty Images ; 4. Horace Bristol/CORBIS – p. 55 : 1. Spencet Grant/Getty Images ; 2. akg-images – p. 56 : Michel Ocelot/Gébéka Films/ DR 59 : Wikimedia/Aki Sato – p. 60 : 1. Costa/Leemage ; 2. Rue des Archives/BCA/DR. Chapitre 3 : p. 63 : DeAgostini/Leemage – p. 65 : Fototeca/Leemage – p. 66 : 1. Wikimedia/Artworksforever ; 2. Mark Harris/Getty Images – p. 70 : Youngtae/ Leemage – p. 71 : Selva/Leemage – p. 74 : Tate, Londres, Dist. RMN-Grand Palais/Tate Photography – p. 75 : Aisa/Leemage– p. 77 : SuperStock/Leemage – p. 80 : 1. BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais/Hermann Buresch ; 2. Vik Muniz – The Tower of Babel, after Pieter Bruegel (Gordian Puzzle), 2007/ADAGP 2013; 3. Photo Eric de Ville – www.ericdeville.be – p. 81 : 1. Babel, © Kurt Wenner 1993 ; 2. Elenazarubina/Dreamstime.com – p. 82 : Jacques Rémy Girerd/ Folimage/DR – p. 85 : DeAgostini/Leemage – p. 86 : Luisa Ricciarini/Leemage. Chapitre 4 : p. 89 : 1. Et 2. : TCD/ Prod DB © Warner Bros – Village Roadshow/D.R. – p. 90 : © RMN (Musée du Louvre)/Hervé Lewandowski – p. 91 : The British Museum, Londres, Dist. RMN-Grand Palais/The Trustees of the British Museum – p. 93 : Lebrecht Music & Arts/Corbis – p. 94 : Lebrecht Music & Arts/ Corbis – p. 95 : National Gallery of Victoria, Melbourne, Australia/The Bridgeman Art Library – p. 96 : Private Collection/© Look and Learn/The Bridgeman Art Library – p. 97 : Luisa Ricciarini/Leemage – p. 98 : Joos van Gent/Getty Images – p. 99 : 1. Archives Alinari, Florence, Dist. RMN-Grand Palais/Mauro Magliani ; 2.© Aisa/Leemage – p. 102 : Museum of Fine Arts, Budapest, Hungary/The Bridgeman Art Library – p. 104 : 1.RMN-Grand Palais/René-Gabriel Ojéda ; 2. akg-images ; 3.Courtesy Walt Disney Productions/Rue des Archives/RDA – p. 105 : 1. Prod DB ©Paramount/DR Lara Croft Tomb Raider ; 2. © 2001 DC Comics /D.R. – p. 109 : 1. Wikimedia/Sebastian Brandt ; 2.Wikimedia/Bibi Saint-Pol – p. 106 : 1. BnF, Diffusion culturelle, Éditions multimédias, 2006 ; 2. www.iliadeodyssee.com – p. 110 : RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau)/Gérard Blot. 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Clevenger/CORBIS ; 2. Phidias-Sculptures de rue ; 3. De Agostini Picture Library/G. Dagli Orti – p. 127 : 1. AFP/ Hemis.fr ; 2. Wikimedia/Salvador Dalí, Fundació Gala-Salvador Dalí/Adagp, Paris 2013 – p. 128 : Studio Ghibli/DR – p. 131 : 1. Wikimedia/ibiblio.org – p. 132 : Gavin Graham Gallery, London, UK/The Bridgeman Art Library. 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Chapitre 7 : p. 159 : Crédit: Coll. Dom/Kharbine-Tapabor ; p.160 : 1. Wikimedia/Hyacinthe Rigaud ; 2. © Marc ENGUERAND/CDDS Enguerrand Bernand – p. 162 : Collection Kharbine-Tapabor/Adagp, Paris 2013 – p. 163 : Private Collection/The Bridgeman Art Library – p. 164 : 1. Wikimedia/Matanya ; 2. Collection Kharbine-Tapabor/Adagp, Paris 2013 – p. 165 : Coll. Jonas/Kharbine-Tapabor – p. 168 : 1. Wikimedia/Roger Pic ; 2. « Black is toujours beautiful »/ABDOULAYE SADJI – p. 169 : BNF – p.170 : 1. Philippe Delestre ; 2. Dream On – Helmo – p.  171 : 1. Avec l’aimable autorisation d’Unilever et JWT Paris ; 2. Avec l’aimable autorisation de Leo Burnett France – p.172 : Ladislas Starewitch/Les Acacias/D.R. – p. 174 : Wikimedia/Quartl – p. 176 : Collection MA/Kharbine-Tapabor. Chapitre 8 : p.179 : 1. Compagnie Colette Roumanoff ; 2. Chantal D PALAZON /CDDS Enguerand Bernand – p.180 : Photo12/Oronoz – p.181 : Pascal GELY/ CDDS Enguerand Bernand – p.183 : Pascal GELY/CDDS Enguerand Bernand – p.186 : 1. Gerard UFERAS/RAPHO ; 2. École Paris Marais – p.189 : Avec la gracieuse permission du Lycée Grand Air – p.190 : Wikimedia/Corel Professional Photos/DR ; 2. akg-images/Cameraphoto – p.191 : 1. TCD/Prod DB © Columbia Pictures – Relativity Media – Studio Babelsberg/DR ; 2. Gianni Dagli Orti/CORBIS – p.193 : Photo12/Ann Ronan Picture Library – p.195 : Rue des Archives/ AGIP – p.196 : Wikimiedia/Boston public library – p.198 : © Bernard Michel PALAZON/CDDS Enguerand Bernand. Langue : p. 208-209 : Wikimedia/Merzbacher Kunststiftung – p. 210 : Wikimedia/Guyon Morée – p. 219 : Wikimedia/Hannes Grobe/AWI – p. 228 : Wikimedia/ Pieter Brueghel the Younger – p. 233 Wikimedia/Benjamin Rabier – p. 244 : Wikimedia – p. 254 : Wikimedia/Chris Willis – p. 266 : Wikimedia/Ivan Yakovlevich Bilibin – p. 273 : Wikimedia/Petar Miloševic – p. 277 : Dreamstime.com/Liv Friis-larsen – p. 281 : Wikimedia/Paulo Barcellos Jr. – p. 288 : Wikimedia/Glg – p. 289 : 1. Wikimedia/Olympic1981 ; 2. Wikimedia/ZeWrestler/Jim Peaco ; 3. Wikimedia/chikuado ; 4. Wikimedia/Mark Mannetti – p. 291 : Wikimedia/sannse. Fiches méthodologiques : p. 300: 1. National Gallery of Victoria, Melbourne, Australia/The Bridgeman Art Library ; 2. Et 3. Prod DB © Warner Bros – Village Roadshow/TCD/D.R. – p. 301 : 1. Bridgeman/Giraudon ; 2. Wikimedia/Jean Louis Théodore Géricault – p. 302 1. Wikimedia/Jean Louis Théodore Géricault.

Avec la participation de Kimberly Black Direction éditoriale : Laura Vidore Illustrations : Stéphanie Rubini Cartes et infographies : Anne Catel Maquette et mise en page : Anne Catel Dépôt légal : Novembre 2012 / ISBN : 979-10-90910-06-5 Imprimé en France par QUALIBRIS FABRICATION

320

lelivrescolaire.fr 80, rue des Haies 75020 Paris 01 55 25 75 00 [email protected]

Rubrique où cette compétence est travaillée

Exercice de validation (suggestion)

Adapter son mode de lecture à la nature du texte proposé et à l’objectif poursuivi.

Partie littérature (lire des œuvres intégrales et des groupements de textes ; lire un texte en fonction des objectifs du chapitre et de la page ; lire des textes de manière expressive et mettre en scène, etc.).

Questionnaire p. 78

Repérer les informations dans un texte à partir des éléments explicites et des éléments implicites nécessaires.

– « Questions sur le texte » des pages Textes et Images. – Fiches de langue.

Questionnaire p. 29

Utiliser ses capacités de raisonnement, ses connaissances sur la langue, savoir faire appel à des outils appropriés pour lire.

– Fiches de langue. – Textes et Images – Lexique.

Questionnaire p. 162

Dégager, par écrit ou oralement, l’essentiel d’un texte lu.

« Questions sur le texte ».

ex. 1 p. 130

Manifester, par des moyens divers, sa compréhension de textes variés.

– Fiches de langue. – Expression orale et écrite (mise en scène, suite de texte, changements de points de vue, etc.).

ex. 11 p. 87

Reproduire un document sans erreur et avec une présentation adaptée.

– Exercices d’autodictée. – Exercices de réécriture. – Certains exercices de fin de chapitre.

ex. 3 p. 149

Écrire lisiblement un texte, spontanément ou sous la dictée, en respectant l’orthographe et la grammaire.

Expression écrite ; dictées.

ex. 1 p. 280

Rédiger un texte bref, cohérent et ponctué, en réponse à une question ou à partir de consignes données.

– Réponses écrites aux questions sur les textes. – Expression écrite.

ex. 2 p. 108

Utiliser ses capacités de raisonnement, ses connaissances sur la langue, savoir faire appel à des outils variés pour améliorer son texte.

– Fiches de langue, « Textes à corriger ». – Lexique, exercices d’expression écrite. – Fiche méthodologique 1.

ex. 3 p. 36

Formuler clairement un propos simple.

Réponses aux « Questions sur les textes ».

Questionnaire p. 45

Développer de façon suivie un propos en public sur un sujet déterminé.

Expression orale (présenter le résultat d’une recherche, raconter un conte, etc.).

ex. 9 p. 109

Adapter sa prise de parole à la situation de communication.

Expression orale (exposés, débats, jeu théâtral, etc.).

ex. 7 p. 59

Participer à un débat, à un échange verbal.

– Réponses en classe aux « Questions sur les textes ». – Expression orale.

ex. 10 p. 175

Relevant du temps : les différentes périodes de l’histoire de l’humanité ; les grands traits de l’histoire de la France et de l’Europe.

– Textes et Images (« Repères », « Éclairages », Synthèses, chapeaux introductifs des textes, etc.). – Histoire des arts.

Questionnaire p. 63

Relevant de la culture littéraire : œuvres littéraires du patrimoine.

– Chapitres de littérature. – Extraits littéraires de la partie Langue.

Questionnaire p. 100

Relevant de la culture artistique : œuvres picturales, musicales, scéniques, architecturales ou cinématographiques du patrimoine.

– Histoire des arts. – Images des pages Textes et Images. – Certains compléments 100 % web (audios et vidéos).

Questionnaire p. 81

Situer des événements, des œuvres littéraires ou artistiques.

– Frises chronologiques (pages d’ouverture des chapitres et frise récapitulative) –  Textes et Images ; Histoire des arts.

Questionnaire p. 104

Identifier la diversité des civilisations, des langues, des sociétés, des religions.

– Textes et Images – Certains exercices de Lexique et d’Expression

ex. 6 p. 85

Établir des liens entre les œuvres (littéraires, artistiques) pour mieux les comprendre.

– Textes et images, Histoire des arts, etc. – Fiches de langue (par exemple : ex. d’observation)

Questionnaire p. 78

Lire et employer différents langages : textes, graphiques, cartes, images, musique.

– Histoire des arts. – Exercices d’Expression.

ex. 8 p. 85

Connaître et pratiquer diverses formes d’expression à visée littéraire.

Expression écrite et orale.

ex. 3 p. 59

Compétence Compétence 1 : La maîtrise de la langue française Lire

Écrire

Dire

Compétence 5 : La culture humaniste Avoir des connaissances et des repères

Situer dans le temps, l’espace, les civilisations

Lire et pratiquer différents langages

Compétence

Rubrique où cette compétence est travaillée

Exercice de validation (suggestion)

Faire preuve de sensibilité, d’esprit critique, de curiosité Être sensible aux enjeux esthétiques et humains d’un texte littéraire.

Partie Littérature.

Questionnaire p. 47

Être sensible aux enjeux esthétiques et humains d’une œuvre artistique.

– Histoire des arts. – Lectures d’images des pages Textes et Images.

questionnaire p. 147

Être capable de porter un regard critique sur un fait, un document, une œuvre.

Expression écrite et orale, Histoire des arts, « Textes à corriger » (partie langue).

questionnaire p. 33

Manifester sa curiosité pour l’actualité et pour les activités culturelles ou artistiques.

– Histoire des arts. – Textes et Images.

questionnaire p. 125

Compétence 6 : Les compétences sociales et civiques Connaître les principes et fondements de la vie civique et sociale

Règles fondamentales de la démocratie et de la justice.

Chap. 7.

ex. 11 p. 175

Respecter les règles de la vie collective.

Exercices de groupe.

ex. 8 p. 37

Comprendre l’importance du respect mutuel et accepter toutes les différences.

– Exercices de groupes – Chap. 3.

ex. 9 p. 85

Avoir un comportement responsable

Compétence 7 : L’autonomie et l’initiative Être acteur de son parcours de formation et d’orientation Savoir s’autoévaluer et être capable de décrire ses intérêts, ses compétences et ses acquis.

– Tous les exercices dans leur version numérique permettent une auto-évaluation. – « Je vérifie mes connaissances » ; « Ai-je bien compris la leçon ? » (partie Langue).

ex. 2 p. 203

Être capable de mobiliser ses ressources intellectuelles et physiques dans diverses situations Être autonome dans son travail.

ex. 7 p. 59

Travaux personnels.

Faire preuve d’initiative S’engager dans un projet individuel.

Exercices d’Expression orale et écrite individuels.

ex. 8 p. 85

S’intégrer et coopérer dans un projet collectif.

Exercices d’Expression orale et écrite de groupe.

ex. 8 p. 175

Manifester curiosité, créativité, motivation.

Histoire des arts ; Expression écrite et orale.

ex. 14 p. 197

Compétence 4 : La maîtrise des techniques usuelles de l’information et de la communication S’approprier un environnement informatique de travail Utiliser et gérer des espaces de stockage à disposition.

Tous les exercices proposant de se servir des outils informatiques

Utiliser les périphériques à disposition.

Tous les exercices proposant de se servir des outils informatiques.

Utiliser les logiciels et les services à disposition.

Tous les exercices proposant de se servir des outils informatiques.

Adopter une attitude responsable Connaître et respecter les règles élémentaires du droit relatif à sa pratique.

Tous les exercices dans leur version numérique.

Protéger sa personne et ses données.

Tous les exercices dans leur version numérique.

Faire preuve d’esprit critique face à l’information et à son traitement.

– Ouverture du chap. 3. – Tous les exercices qui demandent des recherches sur Internet.

Participer à des travaux collaboratifs en connaissant les enjeux et en respectant les règles.

ex. 6 p. 194 - 195

Créer, produire, traiter, exploiter des données Saisir et mettre en page un texte.

ex. 5 p. 36 - 37

Traiter une image, un son ou une vidéo.

ex 8 p. 85

Organiser la composition du document, prévoir sa présentation en fonction de sa destination.

ex. 5 p. 36 - 37

S’informer, se documenter Consulter des bases de données documentaires en mode simple (plein texte).

ex. 7 p. 59

Identifier, trier et évaluer des ressources.

ex. 6 p. 194 - 195

Chercher et sélectionner l’information demandée.

ex. 7 p. 195

Communiquer, échanger Écrire, envoyer, diffuser, publier.

ex. 5 p. 36 - 37

Recevoir un commentaire, un message y compris avec pièces jointes.

Échanges avec le professeur sur www.lelivrescolaire.fr.