Finance Comportementale [PDF]

  • Author / Uploaded
  • manu
  • 0 0 0
  • Gefällt Ihnen dieses papier und der download? Sie können Ihre eigene PDF-Datei in wenigen Minuten kostenlos online veröffentlichen! Anmelden
Datei wird geladen, bitte warten...
Zitiervorschau

La théorie d'efficience, née au début des années soixante, est l'une des théories les plus controversées de la finance moderne. L'efficience suppose la rationalité des agents dans leurs comportements ainsi que dans leurs anticipations. Cette rationalité signifie que les investisseurs peuvent accéder à l'information, qu'ils ont la possibilité de la traiter correctement et que la concurrence entre investisseurs garantit que les actifs sont valorisés de manière correcte, reflétant ainsi toute l'information disponible. C'est le « marché efficient ». Aujourd'hui, même si que le concept d'efficience des marchés financiers constitue le noyau de la finance moderne, il a fait l'objet de nombreuses critiques émanant particulièrement des défenseurs de la finance comportementale, qui ont relevé un certain nombre d'anomalies. Durant ces dernières années, certaines affirmations issues de la théorie financière classique telle que l’efficience des marchés et l’analyse fondamentale ont été fortement critiquées. Leur pertinence est remise en cause par les nombreuses observations de scandales financiers, d’erreurs de pronostics des plus réputés analystes financiers, et de nombreuses faillites de colossaux groupes financiers et gestionnaires de fonds. Les chercheurs académiques se sont restreints à n’envisager l’étude des marchés financiers et à considérer ces derniers que comme un ensemble de variables mathématiques. Vision limitée qui selon nous devrait tenir compte du fait que les marchés financiers fonctionnent d’abord par la main de l’Homme un individu vivant et évoluant en société avec tout ce que cela lui confère comme spécificités, forces aussi bien que faiblesses. La crise de 2007 en a été une parfaite illustration et a d’ailleurs ravivé un grand débat sur les dysfonctionnements des marchés tout aussi bien que sur la question même de la rationalité des opérateurs financiers à tous niveaux.

C’est ici qu’intervient la finance comportementale. Cette nouvelle conception des marchés issue des diverses applications des sciences cognitives, tente d’étudier l’influence des facteurs cognitifs et émotionnels dans les prises de décisions, qu’il s’agisse de décision d’investissement, d’achat ou de prise de risques. Cette nouvelle approche suppose que les investisseurs peuvent être victimes de biais cognitifs, liés aussi bien à leurs mémoires, leurs compréhensions ou encore leurs habitudes mentales, dites des heuristiques. Ces derniers se traduisent dans la plupart des cas par des phénomènes de sur ou sous réaction, de sur activité ou encore de volatilité exagérée, elle met en relation l'évolution des marchés financiers et la psychologie des investisseurs. Elle cherche à montrer que les différents intervenants du marché n'agissent pas de manière rationnelle mais davantage en fonction de leurs émotions. En effet, chaque investisseur possède un profil

psychologique différent qui va l'amener à prendre telle ou telle décision d'investissement. L’intérêt de la finance comportementale pour les praticiens des marchés (particuliers et professionnels) est double. D’une part, elle permet de mieux analyser son comportement, de savoir reconnaitre les situations à risque et de mettre en place des stratégies de débiaisement (au moins pour certains biais). D’autre part, elle permet de comprendre la dimension psychologique des cycles de marché et, éventuellement, d’appliquer des stratégies qui en tiennent compte. « A l’apparition d’une nouvelle information, le prix des actions concernées se modifient, à la hausse ou à la baisse, selon la nature de l’information. De combien ? Personne ne peut le dire car cette modification du prix est le résultat non pas de l’information elle-même (il n’y a pas de « tarif » des informations) mais de l’appréciation et de la manière dont les investisseurs vont la traiter. Car le prix d’une action est le résultat mathématique du mécanisme rigoureux de l’offre et de la demande. C’est à cet endroit précis qu’intervient la finance comportementale, indépendamment du fait que les marchés soient efficients ou pas. Les prix reflètent non pas pleinement l’information disponible mais la « moyenne » des décisions prises par les acteurs du marché face à la nouvelle information. » Du fait que les marchés sont complexes et en évolution continue, ce qui est valable aujourd’hui ne l’est peut être plus demain. C’est pour cela que tout investisseur et opérateur sur les marchés financiers se doit d’être conscient de la nécessité d’adapter ses méthodes à l’environnement dans lequel il opère. Une analyse psychologique des marchés financiers aurait pour bénéfice d’apporter une autre façon de décrypter les comportements boursiers afin de mieux y faire face. La finance comportementale peut être une avancée dans le domaine et face à l’environnement actuel apporter des réponses non négligeables pouvant être tout à fait complémentaires à la finance classique et apporter des éclairages là où cette dernière en est incapable, et susciter le débat sur la relativisation de l’importance, de l’apport, de la rigueur et de l’efficacité de l’hypothèse d’efficience des marchés financiers. En effet, nous tenons à souligner le grand intérêt qu’à représenté cette thématique pour nous, l’originalité qu’elle revêt ainsi que son apport à une réflexion renouvelée sur les marchés, ce qui nous a poussé à se demander si les investisseurs doivent-ils continuer à faire confiance au marché et son efficience ou bien devraient-ils reconcevoir leurs investissements dans un marché où la psychologie influence les décisions des acteurs ?