Escalade : Pathologies de la main et des doigts [1st Edition.] 2817800060, 9782817800066 [PDF]

Malgr? leur petite taille et leur fragilit?, les doigts sont les outils essentiels ? la progression du grimpeur. La mult

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French Pages 200 Year 2010

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Table of contents :
Cover......Page 1
Escalade : pathologies de la main et des doigts......Page 4
ISBN : 9782817800066......Page 5
Table of Contents ......Page 8
Au doigt et à l’oeil......Page 12
Pour les interviews......Page 14
Introduction......Page 16
Différents termes seront utilisés à travers cet ouvrage......Page 18
Structures......Page 20
Les phalanges......Page 21
Structures articulaires......Page 22
Articulations intermétacarpiennes......Page 23
Articulation interphalangienne proximale (IPP)......Page 24
Fléchisseur commun superfi ciel des doigts (FCS)......Page 25
Fléchisseur commun profond des doigts (FCP)......Page 26
Extenseur commun des doigts (ECD)......Page 27
Extenseur propre du petit doigt......Page 28
Long abducteur du pouce......Page 29
Muscles interosseux dorsaux......Page 30
Muscles interosseux palmaires......Page 31
Les gaines synoviales......Page 32
Articulation MCP......Page 33
Appareil fibreux (les poulies digitales)......Page 34
La peau de la main du grimpeur......Page 36
Le volume digital......Page 37
L’arthrose......Page 38
Introduction......Page 40
Facteurs à l’origine des tendinites......Page 41
Données cliniques......Page 42
Traitement et conduite à tenir......Page 43
Localisations......Page 45
Imagerie médicale......Page 46
Introduction......Page 47
Imagerie médicale......Page 48
Facteurs à l’origine des ruptures de poulies......Page 49
Traitement et conduite à tenir......Page 50
Imagerie médicale......Page 52
Introduction......Page 53
Facteurs à l’origine des entorses......Page 55
Données cliniques......Page 56
Traitement et conduite à tenir......Page 57
Imagerie médicale......Page 58
Facteurs à l’origine des luxations......Page 59
Données cliniques......Page 60
Lésions de l’articulation MCP......Page 61
Lésions de l’articulation IPD......Page 62
Imagerie médicale......Page 63
Facteurs à l’origine des fractures......Page 64
Fracture des os du carpe......Page 65
Fractures de deux phalanges P1......Page 66
Fracture du scaphoïde......Page 67
Introduction......Page 68
Facteurs à l’origine des déchirures des muscles lombricaux......Page 69
Amélioration technique......Page 70
Ring finger......Page 71
Conduites à tenir......Page 72
Introduction......Page 73
Traitement et conduite à tenir......Page 74
Les différentes préhensions et leurs sollicitations......Page 76
La posture du doigt en tendue......Page 77
La posture du doigt en arquée......Page 80
La posture en crochet......Page 82
La préhension en pommeau......Page 83
Arquée ou tendue, quel choix ?......Page 84
Principe d’intensité......Page 86
Principe d’alternance......Page 87
Principe de progression......Page 88
Principe de continuité et de constance......Page 89
Principe de l’écoute (être à l’écoute de son corps)......Page 90
Les différents types d’effort en escalade......Page 91
Effort anaérobique alactique......Page 92
Effort anaérobie lactique......Page 93
Les différentes compétitions en escalade......Page 94
Compétitions de vitesse......Page 95
Précautions, recommandations d’ordre général......Page 96
Précautions par rapport à l’entraînement......Page 98
Introduction......Page 99
Développement de la résistance......Page 101
Introduction......Page 102
Développement de la force......Page 103
Développement de la résistance......Page 104
La reprise de l’entraînement à la suite d’une lésion......Page 105
Thérapie......Page 106
Durant l’arrêt......Page 108
3. Entraînement complémentaire......Page 109
3. Entraînement complémentaire......Page 110
1. Aspects physiques......Page 111
2. Autres aspects......Page 112
1. Aspects physiques......Page 113
2. Autres aspects......Page 114
1. Aspects physiques......Page 115
2. Autres aspects......Page 116
Reprise d’entraînement après une rupture de poulie ayant nécessité une intervention chirurgicale......Page 117
1. Aspects physiques......Page 118
3. Entraînement complémentaire......Page 119
2. Autres aspects......Page 120
2. Autres aspects......Page 121
1. Aspects physiques......Page 124
2. Autres aspects......Page 125
2. Autres aspects......Page 126
Semaine 7 à semaine 9......Page 127
Semaine 13 à Semaine 15......Page 128
2. Autres aspects......Page 130
2. Autres aspects......Page 131
1. Aspects physiques......Page 132
Semaine 1 à semaine 3......Page 133
Semaine 13 à semaine 15......Page 134
Tableau récapitulatif......Page 138
Interviews......Page 139
Constat......Page 152
Échauffement......Page 153
Première partie de l’échauffement......Page 154
Deuxième partie de l’échauffement......Page 155
Quatrième partie de l’échauffement......Page 156
Étirements......Page 157
Étirement 1......Page 159
Étirement 2......Page 160
Muscle extenseur commun des doigts......Page 161
Étirement 1......Page 162
Muscles interosseux......Page 163
Étirement 1......Page 164
Étirement 3......Page 165
Déshydratation......Page 166
Origine des blessures liées à la déshydratation......Page 168
Alimentation......Page 169
Les glucides......Page 170
Les lipides (graisses)......Page 171
Comment reconnaître les signes d’une malnutrition extrême......Page 172
Les sels minéraux......Page 173
Analyse Théorique......Page 175
Précision du geste......Page 176
Mise en oeuvre des extenseurs lors de la performance......Page 177
Exemple du mode de fonctionnement......Page 178
Exercices renforçant les muscles extenseurs......Page 179
Introduction......Page 182
Renforcement musculaire ou réhabilitation......Page 183
Antalgiques......Page 185
Arthrose......Page 186
La poche de glace......Page 188
Immersion partielle......Page 189
Méthode RICE......Page 190
Conclusion......Page 192
Abréviations......Page 194
Lexique des termes utilisés en escalade......Page 196
Bibliographie......Page 198
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Escalade : Pathologies de la main et des doigts   [1st Edition.]
 2817800060, 9782817800066 [PDF]

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

Springer Paris Berlin Heidelberg New York Hong Kong Londres Milan Tokyo

Sébastien Gnecchi François Moutet

Escalade : pathologies de la main et des doigts

Sébastien Gnecchi Collège Saint-Eugène-de-Mazenod 76, rue du Rouet 13008 Marseille

François Moutet Service chirurgie de la main et des brûlés CHU de Grenoble Hôpital A. Michallon BP 217 38043 Grenoble Cedex

ISBN : 978-2-8178-0006-6 Springer Paris Berlin Heidelberg New York © Springer-Verlag France, 2010 Imprimé en France

Springer-Verlag est membre du groupe Springer Science + Business Media Cet ouvrage est soumis au copyright. Tous droits réservés, notamment la reproduction et la représentation, la traduction, la réimpression, l’exposé, la reproduction des illustrations et des tableaux, la transmission par voie d’enregistrement sonore ou visuel, la reproduction par microfilm ou tout autre moyen ainsi que la conservation des banques de données. La loi française sur le copyright du 9 septembre 1965 dans la version en vigueur n’autorise une reproduction intégrale ou partielle que dans certains cas, et en principe moyennant le paiement des droits. Toutes représentation, reproduction, contrefaçon ou conservation dans une banque de données par quelques procédé que ce soit est sanctionnée par la loi pénale sur le copyright. L’utilisation dans cet ouvrage de désignations, dénominations commerciales, marques de fabrique, etc. même sans spécification ne signifie pas que ces termes soient libres de la législation sur les marques de fabrique et la protection des marques et qu’ils puissent être utilisés par chacun. La maison d’édition décline toute responsabilité quant à l’exactitude des indications de dosage et des modes d’emplois. Dans chaque cas il incombe à l’usager de vérifier les informations données par comparaison à la littérature existante. Maquette de couverture : Nadia Ouddane Mise en page : Arts Graphiques Drouais – Dreux

Collection Sports et Traumatologie dirigée par Philippe Landreau La pratique du sport augmentant dans la population, et ce jusqu’à un âge avancé, la traumatologie du sport est devenue une spécialité à part entière. Lors de la pratique sportive, chaque articulation et chaque région anatomique peuvent devenir le siège d’une lésion traumatique, que ce soit un traumatisme aigu, des micro-traumatismes répétitifs ou une pathologie d’hyper-utilisation. Chaque sport entraîne de plus des traumatismes spécifiques pour une même région anatomique. La diversité des lésions et de leurs mécanismes en fonction des activités sportives méritait une mise au point précise que propose chaque ouvrage de la collection « Sports et Traumatologie ». Le lecteur, qu’il soit médecin du sport, chirurgien, médecin rééducateur ou kinésithérapeute, y trouvera le ou les ouvrages correspondant à ses préoccupations cliniques et thérapeutiques quotidiennes. Cette collection est publiée sous l’égide de deux sociétés savantes : la Société française de traumatologie du sport (SFTS) et l’European federation of national associations of orthopaedic sports traumatology (EFOST).

Sommaire

Avant-propos .............................................................................................................. Au doigt et à l’œil....................................................................................................

Remerciements..........................................................................................................

11 11

Pour le matériel................................................................................................................... Pour la lecture-correction ................................................................................................ Pour les photos ................................................................................................................... Pour les interviews .............................................................................................................

13 13 13 13 13

Introduction ................................................................................................................

15

Rappels anatomiques de la main ...................................................................

19 19 19 21 21 22 22 22 23 23 24 24 24 31 32 32 33 33 33 35 35

Structures osseuses................................................................................................ Structures ............................................................................................................................. Mécanique des doigts ....................................................................................................... Structures articulaires ............................................................................................................ Articulations médiocarpiennes ...................................................................................... Articulations carpo-métacarpiennes ............................................................................ Articulations intermétacarpiennes ................................................................................ Articulation carpo-métacarpienne du pouce (trapézo-métacarpienne) ............. Articulations des doigts .................................................................................................... Structures tendineuses et musculaires .............................................................................. Constitution d’un tendon ................................................................................................. Différents muscles de la main ......................................................................................... Les gaines synoviales .............................................................................................................. Structures ligamentaires ....................................................................................................... Articulation MCP ................................................................................................................ Articulation IPP ................................................................................................................... Articulation IPD .................................................................................................................. Appareil fibreux (les poulies digitales) .............................................................................. Adaptations structurales ....................................................................................................... La peau de la main du grimpeur ....................................................................................

Les différentes lésions .............................................................................................................. Lésions des tendons................................................................................................................. Tendinopathie .....................................................................................................................

39 39 39

8

Escalade : pathologies de la main et des doigts

Kyste synovial ...................................................................................................................... Lésions des poulies .................................................................................................................. Introduction......................................................................................................................... Facteurs à l’origine des ruptures de poulies ................................................................. Données cliniques .............................................................................................................. Traitement et conduite à tenir ........................................................................................ Imagerie médicale ............................................................................................................. Lésions des ligaments ............................................................................................................. Entorses ................................................................................................................................ Luxations .............................................................................................................................. Lésions osseuses ....................................................................................................................... Introduction......................................................................................................................... Données cliniques .............................................................................................................. Facteurs à l’origine des fractures .................................................................................... Traitement............................................................................................................................ Imagerie médicale ............................................................................................................. Lésions musculaires ................................................................................................................. Déchirure des muscles lombricaux ................................................................................ Autres lésions............................................................................................................................. Ring finger............................................................................................................................ Doigt à ressaut....................................................................................................................

46 48 48 48 49 49 51 52 52 58 63 63 63 63 64 65 67 67 70 70 72

Entraînement et reprise d’entraînement ...................................................

75 75 75 83 85 85 86 87 88 89 89 90 91 92 93 93 94 94 94 95 95 95 97 98 105 107 112

Les différentes préhensions en escalade........................................................................... Les différentes préhensions et leurs sollicitations ...................................................... Arquée ou tendue, quel choix ? ....................................................................................... Les bases de l’entraînement .................................................................................................. Principe d’intensité............................................................................................................. Principe d’alternance......................................................................................................... Principe de progression .................................................................................................... Principe de continuité et de constance ......................................................................... Principe de spécificité et d’individualisation ............................................................... Principe de l’écoute (être à l’écoute de son corps) ...................................................... Les différents types d’effort en escalade ........................................................................... Effort anaérobique alactique .......................................................................................... Effort anaérobie lactique ................................................................................................. Effort aérobie....................................................................................................................... Les différentes compétitions en escalade......................................................................... Compétitions de difficulté ................................................................................................ Compétitions de blocs ...................................................................................................... Compétitions de vitesse .................................................................................................... L’ escalade en site naturel ...................................................................................................... L’ entraînement.......................................................................................................................... Précautions, recommandations d’ordre général ........................................................ Précautions par rapport à l’entraînement ................................................................... Séances sur structures spécifiques ................................................................................. Thérapie ................................................................................................................................ Lésions des tendons ........................................................................................................... Lésions des poulies digitales............................................................................................

Sommaire

9

Lésions osseuses ................................................................................................................. Lésions des ligaments ....................................................................................................... Tableau récapitulatif ............................................................................................................... Interviews ...................................................................................................................................

123 129 137 138

Constat et prévention ........................................................................................... Constat ........................................................................................................................................ Échauffement ............................................................................................................................ Première partie de l’échauffement ................................................................................. Deuxième partie de l’échauffement .............................................................................. Troisième partie de l’échauffement ............................................................................... Quatrième partie de l’échauffement ............................................................................. Étirements................................................................................................................................... Muscles fléchisseurs des doigts....................................................................................... Muscle extenseur commun des doigts.......................................................................... Muscles interosseux ........................................................................................................... Déshydratation ......................................................................................................................... Origine des blessures liées à la déshydratation .......................................................... Alimentation .............................................................................................................................. Répartition des macronutriments (glucides, protides, lipides) ............................... Les glucides .......................................................................................................................... Les protides .......................................................................................................................... Les lipides (graisses) ........................................................................................................... Comment reconnaître les signes d’une malnutrition extrême ............................... Les vitamines ....................................................................................................................... Les sels minéraux................................................................................................................ Extenseurs................................................................................................................................... Travail des extenseurs des doigts communs ............................................................... Exercices renforçant les muscles extenseurs................................................................ Électrostimulation ................................................................................................................... Introduction......................................................................................................................... Positionnement des électrodes ....................................................................................... Arthrose ....................................................................................................................................... Glaçage ........................................................................................................................................ La poche de glace .............................................................................................................. Immersion partielle ........................................................................................................... Méthode RICE ............................................................................................................................

151 151 152 153 154 155 155 156 158 160 162 165 167 168 169 169 170 170 171 172 172 174 174 178 181 181 182 185 187 187 188 189

Conclusion....................................................................................................................

191

Abréviations ................................................................................................................

193

Lexique des termes utilisés en escalade ....................................................

195

Bibliographie ..............................................................................................................

197

Avant-propos

Au doigt et à l’œil Tout petit, ça sert d’abord à se « curer » le nez. Ensuite à décorer les murs de la maison avec la peinture qu’on a découverte dans un coin du garage. Puis on les apprivoise un peu en se rendant compte des multiples services que ça peut nous rendre. Grimper n’est pas le moindre, puisque, selon la formule consacrée par l’ami Edlinge, on ne grimpe qu’à main nue. Alors la main devient comme pour un musicien son fonds de commerce. Sans l’usage parfait de tous ses doigts, rien ne va plus : plus de sensation, plus de plaisir. Bref, l’édifice vacille et pour un passionné… ça craint ! Que pourrais-je bien donner comme conseil pour se préserver, moi qui tire sur les boudins depuis plus de vingt ans sans retenue. Juste un petit claquage dans « la rose et le vampire » à Buoux, il y a une quinzaine d’années sans doute ; en fait, ce n’était pas bien malin d’aller essayer une voie dure après avoir subi tout le stress d’une compétition. Même en l’ayant gagnée, la machine humaine a ses limites. Cela m’a servi de leçon… Pendant trois mois je n’ai même pas arrêté de grimper et dès que ç’est allé mieux, je n’ai plus regardé dans le rétro. Alors pour la sagesse, tu repasseras ! Simplement je me suis dit que les arquées ça ne devait pas être ma tasse de thé. Bon, je le savais déjà

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

un peu mais cela m’a conforté dans le fait de progresser dans mes points forts et de laisser tomber le reste. J’ai fait mon deuil d’être un broyeur de prises. Le plus gros problème à gérer est que lorsque l’on progresse on se sent parfois inarrachable, et on n’a qu’une envie… continuer à se laisser aspirer par cette spirale magique. Mais, dans ce contexte, il reste un grand mystère qui n’est pas prêt d’être élucidé : celui de l’égalité des chances face à ce que la nature nous a donné en héritage. Quel que soit le sport, certains athlètes sont toujours blessés et d’autres jamais. Personnellement, j’ai l’impression que la nature a plutôt été généreuse de ce point de vue. Je n’en tire aucune gloire, j’en profite simplement autant que ça m’est possible. Sans doute je ne bois pas un litre de Pastis par jour, je n’ai jamais fumé, mais franchement ma vie n’a rien d’ascétique. Je me laisse juste porter par le feeling du moment et ça par contre c’est le truc que j’ai senti dès que j’ai commencé à grimper. Certains jours ça ne le faisait pas mais alors pas du tout, avec comme l’impression d’être scotché au sol. Chaque fois que ça arrive, je prends mes cliques et mes claques et je vais faire autre chose que grimper. Parce que avoir aussi un autre chose dans sa vie, c’est un sacré bonus : la famille, un job qui plaît, les études, la musique, la lecture… Quel que soit son patrimoine génétique, je crois vraiment qu’il faut savoir écouter quand le corps n’a pas envie, même si la tête en a désespérément besoin. Car la grimpe est une drogue dure, j’en suis bien convaincu. Sans ma dose hebdomadaire, je sais bien que je suis insupportable, mais il faut que cette doselà soit un pur plaisir et pas une lutte contre soi-même. Il est certain qu’aujourd’hui l’entraînement a pris une tout autre dimension, que ce soit en volume ou en intensité avec des répétitions qui sont traumatisantes, surtout sur la résine. Je ne crois pas qu’on grimpe davantage aujourd’hui qu’il y a une vingtaine d’années où il nous arrivait de grimper presque tous les jours (si la météo le permettait !) pendant plusieurs mois sans vraiment de repos. Il me semble essentiel de profiter de ce qu’on vit là, tout de suite, avec la banane, car quoi qu’on en dise et quelles que soient les précautions qu’on peut prendre, une blessure ou un mauvais coup de la vie, ça peut nous tomber sur la tête n’importe quand. Carpe diem ! Jacky Godoffe

Remerciements

Nous tenons particulièrement à remercier :

Pour le matériel La société Céfar Compex et son directeur scientifique Pascal Adam. La société Snap Climbing et en particulier Fred Noé. La société Eb et son responsable Fred Tuscan.

Pour la lecture-correction Émilie Verdier, Laurent Vigouroux (extenseurs), Magali Chabod, Fred Noé (électrostimulations), Pascal Adam (électrostimulations), Cécile Martha, Évelyne Gnecchi, Marie-Françoise Sembresq, Christine Parano.

Pour les photos Fred Noé, Laurent Vigouroux, Dominique Thomas MCMK, Loïc Gaidioz, Jacky Godoffe, Rémi Samyn, Juliette Danion, François Lombard, Michel Azabant, Mélanie Son, Ludivine Harmand, Fred Labreveux, Marc Daviet, Violaine Beuque, John Evans.

Pour les interviews Jacky Godoffe, Loïc Gaidioz, François Lombard, Émilie Verdier, Mélanie Son, Juliette Danion, Rémi Samyn.

Introduction

L’escalade est un sport jeune en plein développement. Le nombre grandissant de grimpeurs remplissant les salles d’escalade est témoin de ce phénomène. Cet engouement entraîne un accroissement des lésions au niveau de la main, membre par nature plus « fragile » que le restant du corps aux contraintes de l’activité. Les doigts n’ont pas été conçus pour cette utilisation, et sont sujets régulièrement à des sollicitations intensives, brutales, qui peuvent créer des traumatismes, ou microtraumatismes, progressifs ou brusques, sur les différentes structures qui les composent. D’après Salomon et Vigier (1989), l’escalade est « une activité de déplacement quadrupédique sur un support plus ou moins vertical et varié, dont l’objectif est d’atteindre le sommet du support ou la fin du parcours en utilisant uniquement les prises disponibles sur le support, tout en assurant sa sécurité ». Les performances ne cessent de s’élever, dans toutes les spécialités (bloc et difficulté), aussi bien dans les réalisations à vue qu’après travail. En 1980, Patrick Edlinger réalisait « la polka des ringards », 7b + à vue à Buoux. De nos jours, le 8c à vue est enchaîné chez les hommes. Les grimpeurs n’hésitent pas à se déplacer dans le monde afin de trouver et de tenter de nouveaux passages, en particulier les plus extrêmes. Ces performances soumettent les doigts à des sollicitations intenses, répétitives, et induisent des habi-

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

tudes de grimpe pas toujours adaptées (manque ou absence d’échauffement et/ou d’étirement par exemple). La recherche de la performance implique une prise de risque qui peut être réduite en prenant des précautions que le sportif doit apprendre, des habitudes qu’il doit changer. C’est en informant les grimpeurs sur ces dangers de lésions et en prenant de bonnes habitudes que les risques de lésions diminueront. L’émergence des salles d’escalade a fait apparaître un nouveau public pratiquant l’activité, comme dans une salle de gymnastique, où le client vient dès qu’il a un moment de libre. Sa disponibilité est plus ou moins comptée, et pour cette population, l’échauffement par exemple est une perte de temps. Ce nouveau genre de pratique génère des risques plus élevés de lésions souvent dues au nonrespect des « consignes » liées à une activité physique : échauffement progressif, étirements, hydratation, retour progressif à l’activité à la suite d’un arrêt, autant de facteurs pouvant provoquer une atteinte aux structures digitales. Cet ouvrage s’inscrit dans une recherche d’informations pour les grimpeurs et pour ceux qui désirent connaître les exigences de cette activité. L’objectif est de transmettre les signes caractéristiques des lésions et d’y associer une ligne de conduite permettant tout d’abord la cicatrisation de la lésion, puis un retour progressif dans l’activité. L’intérêt est également de comprendre le diagnostic du médecin. L’entraînement doit être personnalisé. Les conseils donnés doivent être adaptés à chaque sportif. Les reprises d’entraînement décrites sont le résultat du travail d’une recherche combinée entre le médical et le terrain et sont issues d’une réflexion empirique qui, de ce fait, n’est pas une vérité absolue (comme l’entraînement en général), mais répond au respect de grands principes. Nous déclinons toute responsabilité en cas de récidive ou de nouvelle lésion à la reprise de l’activité. L’étude de son corps et la recherche de plaisir sont avant tout les informations les plus crédibles qui pourront être données au grimpeur. L’objectif de ce livre n’est en aucun cas d’amener le grimpeur à réaliser seul un autodiagnostic et son traitement. Le premier réflexe que le sportif doit avoir, à la suite d’une lésion, est de consulter un médecin, si possible spécialiste de la main, le seul capable de réaliser un diagnostic précis de la lésion, et le seul qui peut donner un traitement adéquat. Un autre objectif de cet ouvrage concerne plus particulièrement les personnes entourant le sportif, dont le médical et le paramédical. Loin de nous l’idée de donner des conseils à ceux-ci, mais plutôt de les renseigner sur les exigences de cette activité, très spécifique. L’escalade est un sport dont les contraintes exercées sur les structures des doigts varient en fonction de la posture, de la préhension, de la prise. Il est donc difficile de comprendre et de donner des informations sur les reprises d’entraînement (que ce soit au niveau physique ou technique) au niveau de la main, sans avoir des idées claires sur les sollicitations et sur les contraintes que celle-ci subit.

Introduction

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Différents termes seront utilisés à travers cet ouvrage Tout d’abord, la posture est la position du ou des doigt(s). Le doigt dispose de deux postures principales en escalade : la posture tendue et la posture arquée. La préhension est définie comme la manière dont le grimpeur utilise la prise. Exemple : bi-doigt, mono-doigt… La prise est la partie dont se sert le grimpeur pour progresser dans les mouvements. Les prises peuvent être des réglettes, des plats… Ce sont aussi les supports rapportés sur une structure artificielle d’escalade (SAE) qui servent aux grimpeurs à l’ascension de la voie. Nous espérons qu’à travers cet ouvrage les grimpeurs, les entraîneurs, trouveront des informations utiles pour leur pratique. C’est en comprenant le fonctionnement du corps et des différentes structures de la main que les grimpeurs prendront conscience de la fragilité de leur « outil ». Et c’est en changeant leurs habitudes de grimpe qu’ils en diminueront les risques.

Rappels anatomiques de la main

Structures osseuses Structures La main est unie à l’avant-bras par la région du carpe formant le poignet. Le squelette de la main est constitué de vingt-sept os, divisé en trois parties de l’avant-bras à l’extrémité de la main, à savoir : – le carpe qui compose le squelette du poignet ; – le métacarpe qui compose la paume de la main ; – les phalanges qui composent les doigts. La face antérieure de la main se nomme face palmaire, et la postérieure face dorsale.

Les os de la main : face palmaire, main droite.

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

Le carpe Cette région est composée de huit os rangés en deux parties : – la rangée proximale, constituée du scaphoïde, du semi-lunaire, du pyramidal et du pisiforme ; – la rangée distale, composée de quatre os : le trapèze, le trapézoïde, le grand os et l’os crochu. Le carpe est assez mobile. Cet ensemble présente une courbure transversale (direction ulnaire-radiale) concave en face palmaire et convexe en face dorsale sur lesquelles reposent respectivement les tendons fléchisseurs et extenseurs des doigts.

Le métacarpe Au nombre de cinq, ces os de type long constituent le squelette de ce qu’on appelle la paume de la main. Ils sont numérotés de 1 à 5 à partir du métacarpe du pouce (premier doigt). Le plus mobile de ces os est le métacarpien du pouce. Chaque métacarpe comporte trois parties : la base à son extrémité proximale, le corps, et la tête à son extrémité distale. La base métacarpienne est sensiblement de forme cuboïde. La face proximale s’articule avec un ou plusieurs os de la rangée distale du carpe. La tête métacarpienne, formée d’os spongieux « recouvert de cartilage », est plutôt sphérique. Le corps du métacarpe, constitué d’un tissu osseux compact, a la forme d’un prisme triangulaire.

Les phalanges Chaque doigt possède trois phalanges, mis à part le pouce qui n’en possède que deux. La main compte quatorze phalanges distribuées de la façon suivante : cinq phalanges proximales (P1), quatre phalanges moyennes (P2) pour les quatre derniers doigts et cinq phalanges distales (P3, mais P2 pour le pouce). Leur taille relative décroît progressivement des phalanges proximales vers les distales. Tout comme les métacarpes, ces os longs possèdent chacun une base, un corps et une tête. La première phalange (P1) est appelée phalange proximale, la deuxième (P2), phalange médiale, la troisième (P3), phalange distale. Ce sont des os longs qui présentent une face dorsale convexe et une face palmaire concave. La troisième phalange se termine par la « houppe phalangienne ».

Rappels anatomiques de la main

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Le pouce Le pouce est un doigt à part entière. La principale fonction du pouce est l’opposition, c’est-à dire un rôle de pince pollici-digitale. La première phalange peut évoluer selon deux axes, en se rapprochant ou s’écartant de la paume et en se rapprochant ou s’écartant des autres doigts. En revanche, la deuxième phalange du pouce dispose d’un seul degré de liberté comme celle des autres doigts.

Mécanique des doigts Dans un mouvement de saisie, les doigts agrippent en premier, le pouce en dernier, et inversement lorsque la main lâche un objet, c’est le pouce qui se détend en premier puis les doigts. Au repos, les doigts de la main sont repliés vers l’intérieur, en arc de cercle, le petit doigt étant le plus plié et l’index le moins plié. Le petit doigt est orienté vers le pouce. Lors d’un mouvement de serrage du poing, l’ordre de repli des doigts est du petit doigt vers l’index et lors de l’ouverture de la main, c’est le contraire : c’est l’index qui se déplie en premier suivi des autres doigts dans l’ordre. Dès qu’un doigt se déplie alors que les autres sont repliés, il tend à entraîner son voisin le plus proche.

Structures articulaires Une articulation est une zone de glissement entre deux os. Celui-ci est facilité par des surfaces lisses : le cartilage articulaire et un liquide huileux nommé synovie. Les deux os sont reliés entre eux par les ligaments. Le doigt est une chaîne articulaire à trois segments mobiles. Sa position résulte d’un équilibre complexe qui met en jeu des systèmes de contrôle passif (articulaires, capsulo-ligamentaires), semi-passif et actif multiple FCS (fléchisseur commun superficiel des doigts) et FCP (fléchisseur commun profond des doigts), appareils extenseurs et muscles intrinsèques. Toute lésion en un point de ce système a des incidences sur l’équilibre mécanique du doigt. Au niveau de l’enroulement des doigts, les trois articulations métacarpophalangienne (MCP), interphalangienne proximale (IPP) et interphalangienne distale (IPD) interviennent. Leur sollicitation est différente. En effet, MCP est sollicitée pour 77 % de cet enroulement, IPP pour 20 % et IPD pour 3 %.

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

Les articulations : face palmaire, main droite.

Articulations médiocarpiennes Ces articulations unissent les trois os principaux de la première rangée du carpe (scaphoïde, semi-lunaire et pyramidal) aux quatre os de la deuxième rangée (trapèze, trapézoïde, grand os et os crochu). Une capsule mince et lâche est présente principalement sur la face dorsale ; elle est puissante en avant. Des ligaments (palmaires, dorsaux, latéraux) permettent le maintien de la stabilité de l’articulation.

Articulations carpo-métacarpiennes Les articulations carpo-métacarpiennes des doigts longs sont des articulations peu mobiles qui sont maintenues par des ligaments rigides (palmaires et dorsaux).

Articulations intermétacarpiennes Ce sont des articulations rigides stabilisées par les ligaments métacarpiens dorsaux, palmaires et interosseux.

Rappels anatomiques de la main

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Articulation carpo-métacarpienne du pouce (trapézo-métacarpienne) C’est une articulation en selle qui permet l’abduction et l’adduction du pouce ainsi que son opposition. L’articulation en selle est une articulation dite par emboîtement réciproque. Elle oppose deux surfaces dont l’une est concave dans un sens et convexe dans l’autre.

Articulations des doigts

Articulations d’un doigt.

Articulation métacarpo-phalangienne (MCP) Les éléments qui s’articulent sont les têtes des métacarpes et les bases des premières phalanges (P1). Les ligaments latéraux limitent la mobilité. Ces articulations sont entourées de capsules lâches renforcées par les ligaments palmaires et des fibrocartilages. L’articulation MCP, du type condylienne, présente deux degrés de liberté dans le plan frontal (inclinaison latérale) et sagittal (flexion-extension). Les quatre doigts peuvent s’orienter selon deux axes, flexion-extension et abduction (écartement des doigts les uns des autres)/adduction (rapprochement des doigts les uns des autres). Les mouvements d’abduction sont quasi impossibles avec des doigts en position fléchie.

Articulation interphalangienne proximale (IPP) Elle est du type trochléenne (les surfaces articulaires sont en forme de poulie) et ne compte qu’un seul degré de liberté (flexion-extension dans le plan sagittal). L’articulation IPP ressemble grossièrement à celle du genou. Elle est stabilisée latéralement par les ligaments latéraux : le ligament collatéral principal

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

(LCP) et accessoire (LCA). La capsule articulaire est mince au niveau de l’IPP et intervient peu dans la stabilité. L’IPP a un seul degré de liberté en flexion-extension dont l’amplitude moyenne est de 0° à 100°. Elle est plus fragile, voire « susceptible », et supporte moins les traumatismes que la MCP. Chaque phalange peut se replier sur la suivante selon un angle maximal de 90° pour la deuxième et la troisième phalange. La première phalange peut évoluer sur un angle de + 45° jusqu’à + 90° si les autres phalanges sont repliées.

Articulation interphalangienne distale (IPD) Elle unit la deuxième phalange (P2) à la troisième (P3). La constitution de cette articulation est identique à l’IPP.

Structures tendineuses et musculaires Constitution d’un tendon Un tendon est une terminaison fibreuse, de couleur blanche et de forme cylindrique en général. Il est la prolongation fibreuse résistante et non élastique par laquelle un muscle se fixe sur l’os qu’il mobilise par sa contraction. Les corps musculaires qui animent les tendons de la main sont situés dans la moitié proximale de l’avant-bras, ce qui implique une longueur tendineuse importante.

Différents muscles de la main Muscles fléchisseurs des doigts Fléchisseur commun superficiel des doigts (FCS) Ce muscle prend son origine selon deux faisceaux : – un faisceau huméral principal qui s’insère sur l’épitrochlée (à l’extrémité inférieure de l’humérus) et sur l’apophyse coronoïde du cubitus ; – un faisceau radial qui s’insère sur le bord antérieur du radius. Ces deux faisceaux se réunissent en un seul muscle au niveau du 1/3 moyen de l’avant-bras. La trajectoire des fibres de ce muscle est verticale puis celui-ci forme quatre tendons qui se terminent sur la face antérieure de la deuxième phalange (P2) des quatre derniers doigts. Son rôle est la flexion de la deuxième phalange sur la première, et par entraînement de la première sur la main et de la main sur l’avant-bras.

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Fléchisseur commun superficiel des doigts (face palmaire). Illustration inspirée de Kahle (W.), Leonhardt (H.), Platzer (W.), Anatomie 1, Appareil locomoteur, 1996, Flammarion.

Fléchisseur commun profond des doigts (FCP) Ce muscle prend son origine en dessous de l’épitrochlée sur la face antérieure du cubitus. La trajectoire des fibres est verticale vers le bas. Ces dernières donnent naissance à quatre tendons qui se terminent sur la troisième phalange (P3) des quatre derniers doigts. Son rôle est la flexion de la troisième phalange (P3) sur la deuxième (P2), de P2 sur P1, des doigts sur la main, et de la main sur l’avant-bras.

Muscles de la main (face palmaire). Illustration inspirée de Kahle (W.), Leonhardt (H.), Platzer (W.), Anatomie 1, Appareil locomoteur, 1996, Flammarion.

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

Fléchisseur propre du pouce Ce muscle prend son origine sur la face antérieure du radius. La trajectoire de ses fibres est verticale vers le bas. Elles donnent naissance à un tendon qui se termine sur la deuxième phalange (P2) du pouce. Son rôle est la flexion de la deuxième phalange et par entraînement de la première phalange et de toute la colonne du pouce.

Muscles extenseurs des doigts Extenseur commun des doigts (ECD) Ce muscle est certainement le plus important en escalade au niveau de l’extension. Comme nous le verrons (cf. chapitre Constat et prévention), son renforcement lors des cycles de préparation semble nécessaire. Il trouve son origine au niveau de l’épicondyle (face extérieure de l’humérus, proche du coude). La trajectoire de ses fibres est verticale vers le bas et donne naissance à quatre tendons de terminaison pour se finir au niveau de la base de la troisième phalange (P3). Il comprend également quatre languettes : – la première se fixe sur P1 (première phalange) ; – deux languettes se fixent sur les faces latérales de P2 (deuxième phalange) ; – une dernière languette est fixée sur la base de P3 (troisième phalange). Le rôle de ce muscle est l’extension de P1 sur les métacarpiens et de la main sur l’avant-bras.

Insertion du muscle extenseur commun des doigts. Illustration inspirée de Bonola (A.), Caroli (A.), Celli (L.), La Main, 1998, Piccin.

Muscle de la main (face dorsale). Illustration inspirée de Kahle (W.), Leonhardt (H.), Platzer (W.), Anatomie 1, Appareil locomoteur, 1996, Flammarion.

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Extenseur propre de l’index Ce muscle prend son origine sur le tiers inférieur de la face postérieure du cubitus. La trajectoire de ses fibres est oblique. Ces dernières donnent naissance à un tendon qui se fixe sur celui de l’extenseur commun des doigts destiné au deuxième doigt. Son rôle est l’extension du deuxième doigt.

Muscles extenseurs des doigts (face dorsale). Illustration inspirée de Kahle (W.), Leonhardt (H.), Platzer (W.), Anatomie 1, Appareil locomoteur, 1996, Flammarion.

Extenseur propre du petit doigt Ce muscle prend son origine au niveau de l’épicondyle. Le trajet de ses fibres est oblique. Le tendon de terminaison fusionne avec celui de l’extenseur commun des doigts destiné au cinquième doigt. Son rôle est l’extension du petit doigt et pourrait se révéler nécessaire en escalade lorsque le grimpeur améliore la saisie de la prise et souhaite passer en une préhension sans le petit doigt.

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Court extenseur du pouce Ce muscle prend son origine au niveau de la face postérieure du radius et du cubitus et se termine sur la première phalange (P1) du pouce. Ses fibres sont obliques. Son rôle est l’extension de P1 du pouce. Long extenseur du pouce Ce muscle prend son origine au niveau de la face postérieure du cubitus et se termine au niveau de la deuxième phalange (P2) du pouce. La trajectoire de ses fibres est oblique. Son rôle est l’extension de P2 du pouce.

Muscle abducteur Long abducteur du pouce Ce muscle trouve son origine au niveau de la face postérieure du cubitus et du radius. La trajectoire de ses fibres est oblique. Ces dernières se terminent au niveau du premier métacarpien. Le rôle de ce muscle est l’abduction du pouce. Il a un rôle primordial dans la saisie des prises en escalade : il détermine la capacité à les serrer avec le pouce sous la forme de « pince ».

Muscle de la main (face dorsale). Illustration inspirée de Kahle (W.), Leonhardt (H.), Platzer (W.), Anatomie 1, Appareil locomoteur, 1996, Flammarion.

Long abducteur du pouce (face dorsale). Illustration inspirée de Kahle (W.), Leonhardt (H.), Platzer (W.), Anatomie 1, Appareil locomoteur, 1996, Flammarion.

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Muscle intrinsèque Muscles lombricaux Cet ensemble est formé de quatre petits muscles. Ils trouvent leur origine sur le bord latéral du FDP pour le premier muscle. Pour les trois autres, ils s’insèrent sur deux tendons voisins du FDP. Pour les premiers et deuxièmes lombricaux, la terminaison est centrée sur le premier et le deuxième interosseux dorsal. Pour les troisièmes et quatrièmes lombricaux, la terminaison est centrée sur le troisième et quatrième interosseux postérieur. Le rôle de ce muscle est la flexion de P1, mais également l’extension de P2 et P3. Cet ensemble sert de régulateur de tension entre le système fléchisseur et le système extenseur, et permet d’adapter la prise de façon plus précise.

Muscles lombricaux. Illustration inspirée de Bonola (A.), Caroli (A.), Celli (L.), La Main, 1998, Piccin.

Muscles interosseux dorsaux Ces muscles sont situés entre les métacarpiens et convergent vers le troisième doigt. Ils s’insèrent sur les faces latérales des métacarpiens adjacents.

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

Ils interviennent dans les mouvements d’adduction (rapprochement des doigts) et dans l’extension de la troisième phalange (P3).

Muscles interosseux dorsaux. Illustration inspirée de Michael (L.) Richardson, (M.D.).

Muscles interosseux palmaires Ces muscles sont situés entre les métacarpiens et divergent par rapport au troisième doigt. Ils s’insèrent sur la face latérale des métacarpiens concernés. Ils interviennent dans les mouvements d’abduction (éloignement des doigts) et dans la flexion de la première phalange (P1).

Muscles interosseux palmaires. Illustration inspirée de Michael (L.) Richardson, (M.D.).

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Les gaines synoviales Certains tendons possèdent une enveloppe : la gaine synoviale. La main en comporte plusieurs : – la bourse synoviale radiale comporte le tendon du muscle long fléchisseur du pouce ; – la bourse synoviale ulnaire est beaucoup plus large. Elle englobe les tendons des fléchisseurs profonds et superficiels des quatre doigts longs. Puis elle se rétrécit pour ne prendre que le fléchisseur de l’auriculaire ; – l’index, le majeur et l’annulaire ont tous une gaine propre. Ces gaines, dont le rôle est primordial dans le mécanisme de glissement tendineux, ont un intérêt certain dans la nutrition du tendon grâce au liquide synovial qu’elles contiennent.

Gaines synoviales. Illustration inspirée de Dufour (M.), Anatomie de l’appareil locomoteur : membre supérieur, 2002, Masson.

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Structures ligamentaires Un ligament est un faisceau fibreux constitué d’un tissu blanc argenté, très serré, peu extensible, et difficile à rompre. Les ligaments ont pour but de maintenir la stabilité de l’articulation, de restreindre les mouvements et de retenir les articulations stables. Dans cette partie, nous limiterons le rappel anatomique au niveau des articulations des doigts, les articulations carpiennes étant très complexes.

Articulation MCP Cette articulation est renforcée par plusieurs ligaments : les ligaments collatéraux, un ligament transverse intermétacarpien ainsi qu’un ligament palmaire (plaque palmaire). Les ligaments collatéraux sont tendus lors de la flexion et détendus en extension. En flexion, il est impossible d’effectuer des mouvements latéraux (abduction ou adduction entre deux doigts). Le ligament transverse intermétacarpien est une bande fibreuse étroite qui s’accroche au dessus de la tête des deuxième, troisième, quatrième et cinquième métacarpes.

Articulation métacarpo-phalangienne (vue palmaire) Illustration inspirée de Kahle (W.), Leonhardt (H.), Platzer (W.), Anatomie 1, Appareil locomoteur, 1996, Flammarion

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Articulation IPP Les ligaments collatéraux présentent deux faisceaux : – un faisceau principal (LCP) dont l’origine se situe à la face latérale de la tête de P1. Il s’étale en éventail pour se terminer sur la face latérale de la base de P2 de façon étalée, ce qui explique qu’il soit tendu en permanence tant en flexion qu’en extension, augmentant la stabilité latérale ; – un faisceau accessoire (LCA) qui présente la même origine que le précédent et qui se termine sur le bord latéral de la plaque palmaire. Comme elle, il est relâché en flexion. Les ligaments collatéraux semblent avoir un rôle fondamental dans la stabilité frontale de l’IPP.

Articulation interphalangienne proximale. Illustration inspirée de Tubiana (R.), Traité de chirurgie de la main, 1980, Masson.

Le ligament palmaire ou plaque palmaire est un fibrocartilage épais et résistant dont la face profonde est recouverte de cartilage et prolonge ainsi les cavités glénoïdes de la base de P2. Il s’y insère sur toute sa largeur et présente latéralement une zone d’insertion puissante commune avec le faisceau principal du ligament latéral ainsi que deux expansions latérales qui viennent renforcer la poulie A2. Il possède deux fonctions : limiter l’hyperextension, mais aussi guider les fléchisseurs dans leur trajet.

Articulation IPD Les ligaments de l’IPD sont à peu près similaires à ceux de l’IPP.

Appareil fibreux (les poulies digitales) Les poulies sont des formations fibreuses, inextensibles, réalisant un canal ostéofibreux dit « canal digital ». Elles maintiennent les tendons au contact de

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l’os pour améliorer l’action mécanique des fléchisseurs. Elles évitent le phénomène de corde d’arc lors des mouvements de flexion.

A2

Lésion d’une poulie digitale. Illustration inspirée de Klauser et al., Finger Pulley Injuries in Extreme Rock Climbers Depiction with Dynamic US, 2002, Radiology.

Chaque doigt possède plusieurs poulies. Tout d’abord, la poulie aponévrose palmaire (A0 ou PA) se fixe de part et d’autre de la gaine synoviale. Puis, les poulies annulaires A1, A3 et A5 sont respectivement insérées aux plaques palmaires des articulations MCP, IPP et IPD. A2 et A4 sont plus épaisses et sont fixées au périoste des phalanges P1 et P2. Entre ces poulies annulaires, d’autres poulies existent, moins épaisses, plus lâches, qui se replient sur elles-mêmes lors de la flexion du doigt. Ainsi, les poulies cruciformes C1, C2 et C3 font respectivement la jonction entre les poulies annulaires A2-A3 (pour C1), A3-A4 (pour C2) et A4-A5 (pour C3).

Anatomie des poulies digitales. Illustration inspirée de DOYLE JR., Anatomy of the flexor tendon sheath and pulley system, 1988, Journal of Hand Surgery.

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Les poulies A2 et A4 rendent la flexion complète impossible lorsqu’elles sont rompues complètement, entraînant le phénomène de corde d’arc. Elles sont les plus importantes d’un point de vue biomécanique. Elles ont une plus grande force de rupture que les autres poulies due à leur moindre élasticité et à leur plus grande solidité. Les poulies A1, A3 et A5, ainsi que les cruciformes, sont beaucoup plus élastiques. Les poulies annulaires sont et de loin, plus résistantes que les poulies cruciformes.

Vue opératoire des poulies.

Adaptations structurales La peau de la main du grimpeur La peau est un organe de protection et de thermorégulation, mais aussi de relation et de reconnaissance, particulièrement ethnique, par sa coloration. C’est surtout, pour ce qui nous concerne ici, un organe de perception, particulièrement au niveau des pulpes, support d’un des cinq sens : le tact. Les pulpes digitales sont riches en récepteurs nerveux recueillant les informations de pression, de chaleur, etc. La peau de la face dorsale de la main, glabre, est plus fine et plus souple que la peau palmaire. Cette souplesse conditionne en partie la mobilité fonctionnelle de l’enroulement de la main et des doigts. Chez le grimpeur, cette peau subit assez rapidement, au niveau de la main et des doigts, des changements que l’on peut dire « adaptatifs », c’est-à-dire consécutifs à la pratique de l’escalade. Cela modifie son aspect global.

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

Le revêtement cutané La peau s’épaissit par le biais d’une hyperkératose au niveau des pulpes (épaississement de la couche cornée, la plus superficielle) avec souvent une inflammation chronique de l’hyponychium (zone de la pulpe à la toute extrémité du doigt sous l’ongle) et du sillon latéral autour de l’ongle. Cela contribue à donner un aspect de grosse pulpe épaissie et un peu massue souvent observé chez le grimpeur. On peut mettre cela en rapport direct avec les sollicitations en frottement et en pression imposées au revêtement cutané lors de l’escalade. Les frottements sur des roches aux aspérités marquées et rugueuses tannent et altèrent le revêtement cutané, concourant à l’hyperkératose périphérique. L’usage systématique de la magnésie qui a un effet de dessiccation sur la peau participe par la sécheresse qu’elle induit à cette dysmorphie cutanée acquise avec l’entraînement. Les autres lésions cutanées superficielles semblent assez peu spécifiques.

La sensibilité La sensibilité discriminative au test de discrimination des deux points (test de Weber) montre une diminution assez significative chez le grimpeur dans deux cas sur dix, comme l’a montré une enquête sur dix grimpeurs de haut niveau (8a et plus). On peut imaginer que cela n’est que la conséquence directe de l’épaississement cutané engendré.

Le volume digital Mesuré au niveau des phalanges proximales (P1), intermédiaires (P2) et de l’articulation IPP, le périmètre digital est augmenté de façon significative. Il l’est toujours au niveau de l’IPP, comme le montre une étude en double aveugle sur un groupe de grimpeurs comparé à un groupe témoin menée en Espagne par Luis Aguilella d’Alzira. Dans le groupe « grimpeurs » le périmètre de P1 est toujours inférieur à celui de l’IPP alors que dans le groupe « témoin », le périmètre de P1 est égal à celui de l’IPP. La différence est statistiquement significative (p < 0,001). Cela est à mettre sur le compte d’IPP globuleuses liées aux microruptures capsulo-ligamentaires répétées qui cicatrisent de façon bien sûr hypertrophique par rapport à la structure anatomique « normale ». L’hypertrophie de la plaque palmaire, retrouvée en imagerie par résonnance magnétique (IRM), concourt également à donner aux IPP du grimpeur cet aspect globuleux et volumineux. C’est le doigt dans son ensemble qui est augmenté de volume. En effet, l’étude précitée retrouve également des réactions périostées (épaississement du périoste) dans six cas sur dix au niveau de la phalange proximale (P1) et dans trois cas sur dix au niveau de la phalange intermédiaire (P2), avec parfois de véritables diverticules de traction. Cela est à mettre en rapport avec les sollicita-

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tions très importantes en traction au niveau des insertions latérales des poulies A2 pour P1 et A4 pour P2.

La vascularisation On peut noter aussi une certaine modification de la vascularisation de la pulpe digitale avec un phénomène de blanchiment du lit unguéal accentué chez le grimpeur par rapport à la population générale.

L’arthrose Les auteurs pensent depuis longtemps qu’ils vont avoir à prendre en charge les fruits de la dégénérescence arthrosique (destruction du cartilage articulaire) des articulations surchargées des grimpeurs au niveau de la main et des doigts. Pour l’instant il n’en est rien, et le plus ancien d’entre nous qui suit des grimpeurs depuis près de trente ans n’a jamais été confronté de façon spécifique à ce problème. Le temps portera peut-être ses enseignements plus tardivement. Pour conclure, on peut dire qu’il existe cependant des déformations adaptatives et des modifications structurales consécutives à la pratique de l’escalade, particulièrement lorsqu’elle est réalisée avec une certaine intensité et à un haut niveau.

Aspect typique de main « hyper-sollicitée » pulpes globuleuses, hyperkératosiques et peau « sèche » par hyper-utilisation de la magnésie. La lésion de l’IPP du IV est une lésion « fraîche » d’abrasion cutanée.

Les différentes lésions

Lésions des tendons Tendinopathie Tendinite Introduction Une tendinite est une inflammation d’un tendon et de sa gaine. Le syndrome clinique décrivant des lésions tendineuses se caractérise par l’association d’une douleur, d’un gonflement diffus ou localisé, et d’une fonction altérée. La structure d’un tendon, qui ressemble à celle d’une corde, est formée de fibres lisses et résistantes. Plusieurs éléments peuvent entraîner une altération du tendon, pouvant aller jusqu’à la rupture, à la manière d’une corde qui s’effiloche puis se casse : les mouvements répétitifs, les efforts soutenus, une mauvaise posture ou le maintien prolongé d’une même position, les vibrations ou un stress mécanique localisé, en sont les principaux exemples. L’altération du tendon déclenche alors une réaction inflammatoire : une réaction localisée du tissu, consécutive à une lésion. Avec le temps, les tendons enflammés s’épaississent, deviennent bosselés et prennent une forme irrégulière. Le repos est alors de mise afin de permettre au tissu de retrouver son état antérieur, sans quoi la fragilisation du tendon risque d’être permanente. Cette fragilisation du tendon s’opère en plusieurs stades : – dans un premier temps, la douleur disparaît avec l’échauffement ; – dans un deuxième temps, la douleur persiste ; – dans un troisième temps, la douleur est présente au-delà des efforts, même dans les phases de repos.

Saisie en tri-doigt tendu.

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

Facteurs à l’origine des tendinites Plusieurs causes favorisent l’apparition des tendinites. Tous les individus ne réagissent pas de la même manière à l’effort et aux différentes intensités de charge. Pour cette raison, il est indispensable de personnaliser l’entraînement. Les tendinites apparaissent lorsque la charge de travail est trop importante ou trop répétitive. La blessure n’est donc pas une fatalité. Elle peut être prévenue à condition de respecter les grands principes de l’entraînement (cf. chapitre Entraînement et reprise d’entraînement). Les charges de travail doivent être augmentées progressivement (en observant les cycles d’entraînement), et les phases de récupération respectées. Pour être menée correctement, une séance doit débuter par un échauffement sollicitant l’organisme de manière générale, puis se focalisant plus spécifiquement sur certains groupes musculaires. L’intensité de la séance doit être en adéquation avec les capacités du grimpeur à l’instant T, ce dernier devant veiller à ne jamais surestimer sa forme ou son niveau. L’entraînement se termine par des étirements qui « soulagent » les muscles en les rallongeant et en leur redonnant ainsi leur taille d’avant l’effort. Être à l’écoute de son corps est primordial tout comme apprendre à identifier les signes qui permettent d’accentuer, de maintenir, ou de diminuer l’intensité de l’effort fourni. Si la douleur persiste après l’échauffement, il est impératif d’arrêter immédiatement sa séance et de consulter un médecin. En escalade, plusieurs raisons peuvent être à l’origine de traumatismes des tendons : – une répétition démesurée du même mouvement ; – les prises ayant des angles vifs ; – les prises trop petites ne permettant pas d’avoir une surface de contact importante entre la préhension et le doigt, ou ne permettant pas d’utiliser tous les doigts ; – les préhensions en posture arquée ; – une mauvaise posture dans le mouvement d’escalade ; – la réception des doigts sur la préhension à la suite d’un mouvement dynamique ou d’un jeté (causant un choc sur le tendon lors du contact avec la prise). L’une des principales causes de tendinite est la déshydratation, celle-ci altérant la résistance du tissu tendineux (cf. chapitre Constat et prévention). Le manque d’eau est très fréquent. L’athlète doit apprendre à boire avant, pendant et après l’effort. Une alimentation trop riche en protéines peut être à l’origine de tendinites. Cela est lié au métabolisme protéique qui engendre une production d’urée et d’acide urique délétères pour les tendons. Les régimes hyperprotéinés peuvent

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être aussi à l’origine de l’hypertrophie musculaire trop importante pour le tendon qui, lui, n’a pas augmenté de volume et de résistance. Un mauvais état dentaire par l’infection chronique localisée qu’il induit est également une cause favorisant les tendinites. Les tendons sont sensibles à ce type d’infection. Une bonne hygiène bucco-dentaire et un suivi régulier chez le dentiste permettent de limiter les risques de tendinites non liées à la pratique. Une mauvaise hygiène bucco-dentaire peut entraîner un état d’infection généralisée modérée, mais délétère pour les tendons. Localisations La présence d’une douleur à l’endroit lésé est un signe clinique de troubles tendineux. Les tendinites au niveau de la main en escalade se localisent très souvent sur les tendons fléchisseurs des doigts, mais peuvent toucher ceux des muscles extenseurs. Le tendon le plus fréquemment atteint est le fléchisseur superficiel des doigts. La douleur se situe au niveau des phalanges P2 et P1 (car c’est à ce niveau que le tendon subit le plus de frottements à cause de l’angle imposé par la posture arquée du doigt), le plus souvent au niveau du majeur et de l’annulaire. Données cliniques Un examen médical dévoile des signes physiques spécifiques : douleur au toucher de la région atteinte, parfois une enflure, rougeur, mobilité réduite. Tous ces facteurs n’interviennent pas forcément ensemble, mais l’un d’eux peut être le signe de cette lésion. Suivant le degré de gravité de la tendinite, la douleur apparaît à froid et s’estompe progressivement lorsque le grimpeur s’échauffe (en serrant dans sa main une balle par exemple). L’examen doit toujours être bilatéral et comparatif, s’attachant à préciser la localisation exacte de la lésion et son importance. Il est fondé sur différents éléments : l’inspection, la contraction contre résistance, l’étirement passif et la palpation. L’inspection n’apporte que des renseignements superficiels dans l’étude des tendons. Elle permet d’apprécier le volume du tendon, le relief des parties molles adjacentes, l’état du muscle. L’étude de la contraction contre résistance constitue un temps fondamental de l’examen clinique. Dans les tendinites, le déclenchement d’une douleur lors de la contraction contre résistance du muscle est une nécessité absolue pour affirmer le diagnostic. L’étirement passif est le deuxième temps important du diagnostic. Il est douloureux dans certaines tendinites, et une petite limitation de l’amplitude du mouvement peut être associée à cette mise en tension. Cela ne présente aucune difficulté de réalisation, à condition d’avoir des connaissances minimales en matière d’anatomie et de physiologie.

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La palpation doit être conduite de façon méticuleuse. L’examen palpatoire permet la mise en évidence de différentes anomalies : – un réveil de douleurs correspondant aux douleurs spontanément ressenties par le patient ; – une augmentation de chaleur locale ; – des crépitations ou des crissements, localisés ou diffus ; – un nodule douloureux qui peut être de volume modéré ou, au contraire, volumineux. Le plus souvent, le mode d’apparition des douleurs est progressif. Il peut être brutal dans certaines régions. Les douleurs peuvent être provoquées, aggravées ou simplement réveillées par un choc direct, par une activité physique ou sportive habituelle mais plus intense, ou totalement nouvelle. Un changement des conditions d’entraînement, une modification de la technique, un changement de matériel peuvent être à l’origine du déclenchement. Traitement et conduite à tenir La solution la plus sage après l’apparition d’une douleur est l’arrêt de la pratique. Le traitement immédiat le plus efficace est le repos total et le glaçage ou toute autre méthode de cryothérapie (application de froid obtenu par divers moyens comme le glaçage). Un repos total signifie la non-utilisation de la partie enflammée. Il est recommandé de ne pas serrer d’objets avec le doigt lésé. Le médecin peut prescrire des anti-inflammatoires et des antalgiques afin de calmer la douleur. Il existe plusieurs techniques de glaçage. L’une d’elles consiste à appliquer de la glace durant 10 minutes, de laisser à l’air libre pendant 20 minutes (le sang circule davantage et draine mieux la partie lésée), puis de glacer à nouveau pendant 10 minutes. Il est nécessaire de répéter cette opération trois fois dans la journée pendant 3 jours. La cryothérapie est très efficace en phase inflammatoire. Nous expliquerons plus amplement cette opération dans le chapitre Constat et prévention. Suivant la gravité de la lésion, plusieurs compléments peuvent être bénéfiques. Les pommades à base d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme Ketum®, Nifluril®, Voltarène®, appliquées localement sont efficacement utilisées. Dans les cas les plus graves, la cryothérapie, l’électrothérapie (soins par courant électrique) et la mésothérapie (micro-injections simultanées locales de médicaments anti-inflammatoires) sont nécessaires afin de soigner ce traumatisme. Suivant le produit injecté, les infiltrations ont un effet antalgique (calme la douleur) ou un effet anti-inflammatoire (lutte contre l’inflammation). Il faut veiller à ne pas solliciter la partie lésée, car, même si le grimpeur ne sent plus de douleur, elle n’est pas pour autant guérie ! C’est une des raisons pour lesquelles les infiltrations sont vivement déconseillées pour les lésions des doigts.

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D’autres méthodes existent pour favoriser la guérison. Le massage transverse profond (MTP) se réalise par un mouvement de va-et-vient, « agresse » le tendon et permet ainsi une amélioration de la vascularisation. Ce massage consiste en de petits mouvements effectués sur les bords de l’insertion osseuse du tendon ou transversalement au tendon. Si, après un certain temps, la pression est bien supportée, elle pourra être augmentée en utilisant non plus la pulpe du doigt, mais la pointe de l’articulation médiane de l’index fléchi.

Massage transversal.

Un tendon participe à une chaîne de mouvements. Il suffit qu’une vertèbre, qu’un muscle du dos, ou autre, participe à cette chaîne de manière anormale pour que l’axe de tension du tendon soit légèrement modifié. Cela provoque une torsion, et donc un frottement du tendon dans sa gaine. Il est recommandé en cas de chute violente, que ce soit en difficulté (grimpeur « séché » par l’assureur) ou en bloc (chute sur le dos, le coccyx ou en dehors des tapis), de consulter un spécialiste afin de vérifier l’intégrité rachidienne des différentes chaînes musculaires. Cette mesure évite de négliger des traumatismes même bénins liés aux risques de l’activité. La recherche de performance en escalade doit intégrer la possibilité de chute. Celle-ci peut engendrer des traumatismes osseux ou musculaires qui peuvent avoir des effets néfastes sur des parties du corps qui n’auront pas été touchées directement. L’interruption totale de la pratique sportive à la suite d’une tendinite est de l’ordre de 15 jours, mais il est impératif de ne pas reprendre la pratique, même passé ce délai, si la douleur persiste.

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Imagerie médicale L’apport des clichés radiographiques est très limité pour les lésions tendineuses. L’IRM et l’échographie peuvent apporter des informations sur le diagnostic du traumatisme.

Tendinite (échographie).

Ténosynovite Introduction La ténosynovite se définit comme une inflammation de la gaine synoviale, membrane qui entoure certains tendons. L’intérêt de ces gaines est de faciliter le glissement du tendon notamment lors d’un changement de direction. Un liquide visqueux appelé synovie est secrété par les parois de la gaine synoviale. Certains facteurs, comme les microtraumatismes par frottements ou par chocs répétés, peuvent entraîner un « dysfonctionnement » de ce système de lubrification. Il peut se produire une friction entre le tendon et la gaine synoviale, provoquant une inflammation et un gonflement de la gaine. Si ce glissement se fait mal, une douleur au mouvement apparaît avec une sensation de crépitation (frottement). Son apparition est souvent brutale. La prise en charge de cette lésion doit être précoce, dès l’apparition des premiers signes, afin d’éviter tout phénomène de fragilisation du tendon, d’adhérence entre le tendon et sa gaine, ou d’aggravation. Facteurs à l’origine des ténosynovites Le surmenage articulaire est souvent une cause de ténosynovite, en particulier les microtraumatismes liés à la répétition d’un même geste. Cette lésion tendineuse s’explique souvent par une sursollicitation des tendons, liée au surpassement, au dépassement de ses capacités. Les recommandations apportées pour prévenir les tendinites sont également valables pour prévenir l’apparition des ténosynovites. Localisations Les ténosynovites touchent les muscles fléchisseurs des doigts, mais peuvent toucher aussi les extenseurs (même si cette lésion est beaucoup moins fréquente). La douleur, située le plus fréquemment au niveau de la phalange P1, est due à un frottement prolongé et intense, notamment lors de la posture arquée du

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doigt. Il est possible que la douleur irradie à la paume de la main, ainsi qu’à l’avant-bras. Données cliniques La douleur apparaît brutalement au niveau de la phalange P1. Cette localisation et son apparition demande un diagnostic précis, sans quoi le traitement peut être inapproprié. Il convient de ne pas confondre cette lésion avec une rupture de poulie. Traitement et conduite à tenir La prise en charge doit être précoce. L’arrêt de l’escalade doit être immédiat. Le doigt peut être mis au repos avec syndactylisation au doigt voisin. Il est conseillé d’appliquer un glaçage sur le doigt lésé (cf. chapitre Constat et prévention) plusieurs fois par jour. Il est recommandé de consulter assez rapidement un médecin spécialiste de la main, ou un médecin du sport, qui prescrira un traitement adéquat. Il importe aussi de rappeler que les infiltrations sont, dans le cas de cette lésion, vivement déconseillées. L’interruption totale de la pratique sportive à la suite d’une ténosynovite est de l’ordre de 15 jours, mais il est impératif de ne pas reprendre la pratique, même passé ce délai, si la douleur persiste. Imagerie médicale

Ténosynovite (échographie) FS : fléchisseur superficiel. – FP : fléchisseur profond. – P1 : première phalange.

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Récapitulatif d’une ténopathie Symptômes → Douleur au toucher sur le site de la lésion. → Possibilité de rougeur ou de gonflement. → Possibilité d’apparition brutale. Traitement → Glaçage trois fois par jour. → Gel anti-inflammatoire local prescrit par le médecin. Temps d’arrêt → De 15 à 45 jours. Conduite à tenir → Arrêt de l’escalade immédiat. → Ne pas reprendre tant que la douleur n’a pas complètement disparu. → Consulter un médecin.

Kyste synovial Introduction Un kyste est une tuméfaction anormale dont la cavité contient une substance liquide, visqueuse, qui communique le plus souvent avec l’articulation associée. Au niveau des doigts en escalade, il s’agit de liquide synovial venant de la gaine des tendons qui peut gêner la flexion du doigt et ainsi les mouvements de saisie de prises.

a

a) kyste synovial (dans la gaine du tendon) à la base de l’index.

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Facteurs à l’origine des kystes synoviaux La cause la plus fréquente est l’usage excessif d’une articulation. L’inflammation de la gaine peut donner naissance à ce nodule.

Données cliniques Il s’agit d’une tuméfaction qui s’est formée le long du tendon fléchisseur à la base d’un doigt. Cette grosseur peut parfois être douloureuse au toucher ou lors de certains mouvements. Cette tuméfaction peut augmenter de volume avec le temps. Son pourtour est bien défini et elle est caractérisée par sa fermeté et son élasticité.

Traitement et conduite à tenir Un traitement n’est pas toujours utile au sportif, car ce kyste peut être labile et s’effondrer spontanément. Le repos peut servir de traitement. Une intervention chirurgicale peut être envisagée en cas de gêne prolongée. Les traitements non chirurgicaux (telle une ponction) sont peu employés, car la récidive est inévitable. Le chirurgien retire lors de l’intervention la tuméfaction ainsi que sa base d’implantation. Généralement, aucune raideur n’est associée à la suite de cette opération. Une récidive reste toutefois possible.

Imagerie médicale

a

Image obtenue par IRM. a) kyste tenosynovial.

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Lésions des poulies Introduction L’entraînement intensif en escalade a causé l’apparition de nouvelles lésions. La rupture de poulie, avec ou sans corde d’arc, en fait partie. Les grimpeurs craignent cette pathologie, car elle engendre une indisponibilité totale. Peu d’indicateurs de forme ou de signes prétraumatisques annoncent cette lésion. Ces microtraumatismes de surcharge touchent particulièrement les grimpeurs se rapprochant du haut niveau. L’intervention chirurgicale n’est pas systématique, mais dans le cas où elle est nécessaire, les grimpeurs retrouvent dans 80 % des cas leur niveau antérieur, voire supérieur (Voulliaume D., Forli A., Pary O., Moutet F. Réparation des ruptures de poulies chez le grimpeur, 2004).

Doigt sain

Phénomène de corde d’arc. Illustration inspirée de Chevrot (A.), Imagerie clinique du poignet et de la main, 1998, Masson.

Facteurs à l’origine des ruptures de poulies Ce type de lésion intervient essentiellement au cours des entraînements intensifs sur une SAE, notamment lors d’un travail répété sur un passage difficile. La plupart des grimpeurs visant la performance s’entraînent dans des circuits qu’ils cherchent à enchaîner (ou à répéter), ce qui provoque des contraintes successives et une surcharge localisées sur un doigt ou une poulie. La répétition du même mouvement sollicite fortement la même structure anatomique avec, souvent, peu de temps de repos entre chaque essai. Ce travail accroît, petit à petit, les charges imposées à cet ensemble. C’est la répétition des passages difficiles jusqu’à la réussite qui cause des contraintes à répétition localisées sur les poulies. Dans la majorité des cas, la rupture survient en position arquée lors d’un jeté ou d’un passage difficile répété. Lors de la saisie en arquée, un angle d’arrachement se forme au niveau de l’articulation du doigt. Le poids du grimpeur, le nombre de doigts sollicités, favorisent la rupture. Dans tous les cas, le mécanisme lésionnel est identique. Il

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s’agit d’une mise en tension brusque et violente en extension de l’IPP lorsque les doigts sont en position fléchie au niveau de l’IPP. Les entraînements spécifiques sur poutre, pan Güllich, mettent également à très forte contribution les poulies et sont générateurs de lésions. Lors de ces exercices, le grimpeur ne possède plus « le soulagement » assuré par la poussée des jambes, et le maintien sur les préhensions est exclusivement dû à la force des doigts. Le déplacement du corps d’une préhension à l’autre, dans les exercices dynamiques, entraîne des chocs violents sur ces structures. Le manque d’échauffement approprié ainsi qu’une hydratation insuffisante contribuent de manière indirecte aux lésions.

Données cliniques Ce traumatisme semble toucher particulièrement les poulies A2 et A3 des troisième et quatrième doigts. Ce sont celles qui sont le plus souvent sollicitées en escalade, notamment lors des saisies en mono-doigt, ou en bi-doigt, durant lesquelles les contraintes sont maximales sur l’appareil fléchisseur. Il semblerait que cette lésion atteigne uniquement la poulie et ne lèse pas le tendon fléchisseur. Les signes cliniques sont toujours les mêmes. Ils correspondent à une douleur vive, concomitante souvent d’un claquement audible par le grimpeur ainsi que par les personnes l’entourant. La décision d’intervention chirurgicale se prend sur l’existence ou non d’une corde d’arc lors de la mise en position arquée. La lésion se manifeste par une douleur à la palpation au niveau de la poulie incriminée, une douleur à la flexion contre résistance de P2 sur P1, un œdème local, une impotence fonctionnelle et la présence ou non d’une corde d’arc (suivant la gravité de la lésion).

Traitement et conduite à tenir Le grimpeur doit arrêter immédiatement sa pratique afin de ne pas endommager plus amplement la poulie lésée ou de ne pas léser les autres. Il applique ensuite de la glace sur le doigt trois fois par jour jusqu’à la consultation d’un médecin spécialiste de la main. Le sportif peut, en attendant la visite médicale, strapper son doigt en l’attachant au voisin (syndactylie). En aucun cas, il ne doit y appliquer de contraintes. S’il n’existe pas de corde d’arc, le traitement conservateur est fondé essentiellement sur une bague de protection en matériau thermoformable. Le médecin spécialiste peut y associer de la physiothérapie ou des ultrasons… La bague rigide de protection de la cicatrisation de la poulie doit être conservée 45 jours. Le repos est un facteur essentiel pendant cette période. Aucune contrainte ne doit être appliquée (ne rien porter avec la main lésée). Chez le sportif de haut niveau, cette consigne est sans doute la plus difficile à obtenir.

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

Le médecin cherche à déterminer l’existence d’une corde d’arc de façon bilatérale et comparative en position arquée « contrariée ». Si elle est présente, il doit sentir alors le fléchisseur venir saillir en avant sous la peau contre son doigt. Si le doute persiste, le scanner ou l’IRM mettront en évidence la corde d’arc, donnant ainsi un diagnostic définitif.

Recherche de corde d’arc. On voit ici la saillie du fléchisseur sous la peau de P1 de IV signant l’existence d’une corde d’arc.

La technique chirurgicale consiste à restituer une structure retenant le fléchisseur au contact de la phalange lors des mouvements de flexion du doigt. Cette structure de remplacement est un greffon de ligament annulaire dorsal du carpe (LADC). La réparation est protégée par un appareil en flexion du poignet et des MP pendant 45 jours puis par une bague rigide pendant encore 45 jours. L’escalade n’est reprise qu’au bout de 3 mois avec les précautions d’hydratation, d’étirement et d’échauffement nécessaires. Le strapping digital souvent utilisé par les grimpeurs n’a qu’une vertu anxiolytique et est mécaniquement insuffisant pour protéger les poulies. La rééducation postopératoire est immédiate. Il est recommandé de s’adresser à un kinésithérapeute spécialisé dans la rééducation de la main. Au début, celle-ci est fondée, en grande partie, sur des techniques antalgiques et anti-inflammatoires, ainsi que sur des étirements.

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Lors de la reprise, la posture du doigt en tendue est plébiscitée comme celle illustrée ici.

Posture qui répartit au mieux les contraintes dans le canal digital à l’inverse de la position arquée.

Bague rigide pour protéger la poulie A2 à gauche. Bague rigide pour protéger les poulies A2 et A4 à droite.

Imagerie médicale

Fig. a. – Aspect d’une corde d’arc par rupture de A2 mise en évidence au scanner. Sur un doigt sain, les tendons fléchisseurs seraient plaqués contre le squelette phalangien ; ici, ils s’en éloignent lors de la flexion arquée.

Fig. b. – Aspect de la même lésion mise en évidence par l’IRM. L’aspect est identique au scanner, en négatif (les tendons sont ici en noir).

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Récapitulatif d’une rupture de poulie Symptômes → Douleur à la palpation sur la poulie lésée. → Douleur à la flexion contre résistance de P2 sur P1. → Un œdème local. → Une impotence fonctionnelle. → Une corde d’arc suivant la gravité. Traitement → Par bague rigide s’il n’existe pas de corde d’arc. → Par intervention chirurgicale s’il existe une corde d’arc. Temps d’arrêt → 45 jours d’arrêt sans corde d’arc. → 3 mois d’arrêt pour une intervention chirurgicale. Conduite à tenir → Arrêt de l’escalade immédiat. → Glaçage immédiat, puis trois fois par jour. → Consulter un médecin spécialiste.

Lésions des ligaments Entorses Introduction Les ligaments sont des structures servant à stabiliser latéralement une articulation. Leur rôle est de permettre aux surfaces articulaires de rester en contact lors du mouvement. Une entorse est une distension d’un ligament qui peut aller jusqu’à sa déchirure. Médicalement, la lésion de ce ligament n’entraîne pas une perte permanente des rapports normaux. La lésion peut siéger en plein corps ligamentaire ou au niveau de l’attache osseuse. Le risque d’une entorse mal traitée est, entre autre, une instabilité articulaire. Plusieurs classifications permettent d’évaluer le degré de la gravité de l’entorse. Elle peut être bénigne ou grave, ou alors classée selon des stades. Le mécanisme classique de cette lésion est un mouvement forcé qui entraîne le doigt en dehors de l’axe de la main. Les ligaments latéraux sont

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plus fréquemment atteints. Les trois articulations des doigts, MCP, IPP et IPD peuvent être sujettes à des entorses, mais, en escalade, MCP et IPD sont moins touchées, malgré leur rôle important dans l’activité. L’articulation MCP intervient principalement dans la saisie des prises volumineuses grâce à son hyperextension. L’IPD permet la posture des doigts en arquée par la mise en hyperextension de la dernière phalange P3 afin que le contact entre la peau et la prise soit le plus important possible. Les mouvements et les préhensions en escalade font de l’articulation IPP la plus susceptible d’être touchée par ce type de lésion. Cela pour plusieurs raisons : – l’IPP est située entre deux bras de leviers qui sont les phalanges P1 et P2, ce qui la rend vulnérable. C’est le centre anatomique et fonctionnel du doigt ; – l’IPP ne possède qu’un seul degré de liberté. Elle autorise uniquement des mouvements de flexion-extension. Les mouvements latéraux sont impossibles. Les entorses bénignes sont plus souvent observées lors de mouvements latéraux forcés, tandis que les entorses avec arrachement de la plaque palmaire sont plus rencontrées lors de mouvements forcés en hyper-extension. Outre l’examen clinique habituel, il est indispensable de réaliser des clichés radiographiques pour visualiser l’arrachement de la plaque palmaire (profil strict de bonne qualité), voire une fracture articulaire qui est alors traitée chirurgicalement. Une entorse n’est pas une pathologie bénigne. Une entorse grave du doigt non traitée peut entraîner une raideur et une instabilité de l’articulation. Il est très important de ne pas négliger tout gonflement ou toute ecchymose douloureuse sur une articulation.

Recherche d’une laxité pathologique au niveau de l’IPP (ici de l’index). Celle-ci doit être comparée au doigt sain homologue controlatéral.

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Facteurs à l’origine des entorses Plusieurs facteurs favorisent l’apparition des lésions au niveau des articulations en escalade. La raison principale de l’entorse est la torsion du ou des doigts, comme l’obligent certaines préhensions. Au niveau des ligaments latéraux des articulations IPP, la raison la plus fréquente est la saisie des préhensions en mono-doigt, en posture tendue, dans des trous ou dans des fissures. Lors de l’exécution d’un mouvement, le grimpeur exerce une forte pression sur le doigt. La profondeur et le diamètre de la prise influencent directement les risques. La profondeur implique « la quantité » du doigt introduite dans la prise. Celle-ci peut comprendre une (P3), deux (P3 et P2), voire trois (P3, P2 et P1) phalanges. Le deuxième cas de figure comprenant l’introduction de P3 et P2 est plus propice à ce traumatisme. Le diamètre joue également un rôle important. Ce facteur ne permet pas toujours la mobilité du doigt dans la prise au cours du mouvement. Dans certains cas, le doigt peut être amené à pivoter à l’intérieur de la prise. Si celle-ci ne le permet pas, le phénomène de torsion met en péril les ligaments. La réception sur les prises lors de mouvements dynamiques ou lors de jeté peut entraîner des torsions au niveau des doigts. C’est pourquoi la mise en éveil du corps, l’échauffement, l’état mental et physique dans lequel se trouve l’athlète lors de l’exécution de ces mouvements sont des facteurs pouvant limiter les risques de traumatismes. Ces lésions sont peu, voire très peu fréquentes, lorsque tous les doigts sont associés à la réception lors du contact avec la prise. Plus le nombre de doigts impliqués dans la saisie de la prise est important, moins les risques de lésions sont possibles sur les ligaments collatéraux. L’échauffement est primordial, car il prépare le corps (et donc ses articulations) à l’effort qu’il doit fournir d’un point de vue physique mais également mental. Les risques de ce type de lésion sont amplifiés par la répétition du mouvement, qui exerce des chocs et des forces identiques sur la même structure du doigt. Il faut limiter le nombre d’essais dans un passage lorsque celui-ci requiert des capacités plus intenses que celles de l’athlète. Les risques d’une lésion de ce genre sont possibles sans réaliser de mouvement. Lors d’une chute, le doigt (souvent en mono-doigt) peut rester momentanément coincé, ou être retenu. L’articulation risque de recevoir un choc suffisamment violent pour léser les ligaments latéraux ou la plaque palmaire. De même, la réception de la chute en escalade de bloc peut coïncider avec un retournement des doigts lors du contact de la main avec le crash pad ou avec le sol. Dans ce cas, l’entorse est généralement palmaire et non latérale.

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Séquelles d’une entorse négligée du ligament latéral externe (radial) du IV doigt avec laxité et articulation « globuleuse » douloureuse.

Données cliniques L’examen médical est très important dans ce type de traumatisme. Un verdict radiographique, souvent en consultation aux urgences, annonçant une nonfracture, ne protège en rien l’atteinte possible de l’articulation. Il faut compléter ces images par un accompagnement thérapeutique et une consultation chez un médecin du sport. L’objectif de celui-ci est d’établir un diagnostic précis. La radiographie du doigt est utile, car elle permet de visualiser si l’athlète a subi un arrachement osseux, augmentant de fait l’importance du traumatisme. Une entorse est caractérisée par le ressenti du sportif après le mouvement. Une impotence fonctionnelle du doigt accompagne souvent la douleur. Une ecchymose bleuâtre peut apparaître à l’intérieur du doigt en cas d’entorse palmaire. L’entorse s’accompagne régulièrement d’un gonflement qui peut durer plusieurs mois et qui est dû au processus de réparation du ligament lésé. L’examen médical permet de réaliser un diagnostic précis. Dans un premier temps, le médecin cherche à éliminer tout risque de pathologie grave nécessitant une intervention en urgence. Puis, l’examen clinique détermine l’articulation atteinte, le ou les ligament(s) touché(s), l’importance de la lésion, élément qui différencie une simple distension (entorse bénigne) de la rupture du ligament (entorse grave). L’examen clinique comprend deux étapes. Une phase statique qui permet d’appréhender l’état des ligaments ainsi que la stabilité de l’articulation. Une phase dynamique qui permet au médecin de réaliser un bilan des ligaments antérieurs et latéraux. La radiographie permet d’éliminer les risques d’une autre pathologie comme les fractures articulaires, les luxations-fractures de l’IPP, etc. Elle permet

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la recherche d’arrachements osseux qui sont rares lors des lésions latérales mais réels sur les antérieures (40 % des cas)… La classification de la gravité de la blessure se fait selon trois stades : – stade 1 : l’articulation est stable à la fois à la mobilisation active et aux manœuvres de stress ; – stade 2 : l’articulation reste stable à la mobilisation active, mais il existe une hypermobilité ou une laxité aux manœuvres de stress ; – stade 3 : la mobilisation active est anormale et il existe une instabilité au stress. La lésion peut être sous trois formes : latérale, palmaire ou dorsale. Pour une lésion latérale, trois stades permettent de déterminer la gravité : – stade 1 : pour une entorse bénigne, la douleur est présente sur le trajet des ligaments, due à un étirement collatéral. Il n’existe pas d’instabilité au testing ; – stade 2 : pour une entorse de gravité moyenne, une douleur ligamentaire est présente associée à une laxité modérée (inférieure à 20 % du côté sain). Le ligament collatéral est rompu ; – stade 3 : pour une entorse grave, la laxité est supérieure à 20 % du côté sain au testing. La plaque palmaire est lésée, ce qui implique une instabilité clinique patente. Pour une lésion antérieure, la plaque palmaire, dont l’objectif est de s’opposer à l’hyperextension, est lésée. La gravité est identifiée sous deux stades : – stade 1 : il n’existe pas de fragments osseux ; – stade 2 : les insertions latérales distales de la plaque palmaire sont rompues. Une entorse peut également inclure des lésions combinées lors des mécanismes de torsion.

Traitement et conduite à tenir La conduite la plus cohérente est d’arrêter immédiatement la séance et de glacer le doigt. Les risques encourus, par suite d’un mauvais diagnostic ou d’une mauvaise cicatrisation des ligaments, entraînent une instabilité de l’articulation. Nous invitons les grimpeurs à consulter rapidement un médecin, du sport si possible, et/ou de se rendre dans un service hospitalier en urgence afin de réaliser des premiers clichés radiographiques de face et de profil. Le grimpeur doit continuer à glacer le doigt trois fois par jour jusqu’au rendez-vous avec le médecin qui est en mesure de déterminer le degré de gravité de la lésion et d’élaborer un traitement thérapeutique adéquat. L’athlète peut immobiliser son doigt par strapping, en l’attachant au doigt à côté (syndactylie). Attention à ne pas adosser le quatrième doigt au cinquième ; en effet, les articulations IPP ne sont pas au même niveau. Ce type de lésion ne doit pas être pris à la légère car l’entorse n’est pas un traumatisme bénin et d’autres lésions peuvent se cacher sous le gonflement. Le traitement dépend de la gravité de l’entorse, en particulier de l’importance des lésions et de la stabilité de l’articulation lésée. L’objectif de la thérapie

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est de restituer ou de conserver la mobilité et la stabilité du doigt. Tout traumatisme de l’IPP nécessite de 2 à 6 semaines de mobilisation active chez un kinésithérapeute pour prévenir la raideur. Il ne doit pas y avoir en dehors de la MP du pouce d’immobilisation. Le temps d’arrêt de l’activité est de 3 semaines minimum, même pour une entorse bénigne. Lésions des MCP des doigts longs Le traitement des entorses bénignes se fait par mobilisation active en syndactylie au doigt voisin. L’indisponibilité pour l’escalade est de 15 à 21 jours. Pour une entorse grave, la chirurgie n’est pas systématique. L’intervention chirurgicale peut réaliser une suture directe du ligament rompu, une repose d’un fragment osseux arraché, ou une réparation secondaire (ligamentoplastie), pour une lésion vue tardivement. Lésions des IPP Lésions dorsales …pour une lésion stable correspondant à une entorse bénigne, le traitement comprend un port éventuel d’attelle en extension pendant de 10 à 21 jours de l’IPP associé à des séances de rééducation. Lésions palmaires …le risque de raideur est présent car la cicatrisation de la plaque palmaire se fait avec une tendance à la rétraction qui entraîne un raidissement de l’IPP en flexion. Le traitement, comme pour toutes les entorses des doigts longs, consiste en une mobilisation active immédiate. Lésions des IPD L’articulation reste en général stable. L’arrêt de l’activité est de 45 jours. En cas de plaie, la lésion expose l’appareil tendineux à un risque d’infection, voire de phlegmon. L’athlète doit passer au bloc opératoire afin que les chirurgiens effectuent un parage, un lavage de l’articulation et du trajet tendineux. La plaque palmaire ne doit jamais être suturée. Imagerie médicale

Rayon X : arrachement de la plaque palmaire au niveau de l’articulation IPP (entorse antérieure).

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Récapitulatif d’une entorse Symptômes → Aspect bleuâtre, gonflement, impotence fonctionnelle du doigt. Traitement → Mobilisation active immédiate avec ou sans syndactylie. Temps d’arrêt → 3 semaines minimum. Conduite à tenir → Arrêt de l’escalade immédiat. → Glaçage immédiat, puis trois fois par jour. → Consulter un médecin.

Luxations Introduction Une luxation est un déplacement ou un écartement de deux surfaces articulaires, qui ne sont plus en contact, accompagné d’une déchirure ligamentaire, du fait de leur rupture avec ou sans arrachement osseux. Cette lésion peut provoquer des dégâts importants des surfaces articulaires, des nerfs et des vaisseaux. Le risque est une fragilisation de l’articulation. Ce traumatisme peut être aggravé par une fracture qui augmente l’instabilité de l’articulation. Ce type de lésion est rare en escalade. En se tordant les doigts dans une préhension en forme de trou, il est plus probable que le grimpeur se lèse le ligament collatéral plutôt que les tendons fléchisseurs. Il existe une continuité entre une entorse et une luxation. La luxation peut être perçue comme une entorse qui « tourne mal ». Ce traumatisme est possible en escalade et n’est pas une pathologie bénigne. Ce problème doit être traité en urgence par un médecin. La réduction de la luxation est impérative en urgence. Plus le temps passe et plus elle devient difficile. Une luxation négligée est source d’enraidissement et d’arthrose posttraumatique (douleur et enraidissement définitif).

Facteurs à l’origine des luxations Même si les luxations des doigts sont rares en escalade, les risques sont présents. Les lésions latérales et dorsales, affectant les ligaments collatéraux et la plaque palmaire essentiellement, ont les mêmes causes que les entorses. Les propriétés

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anatomiques et biomécaniques des doigts ne permettent pas certains mouvements. Il est facilement concevable d’imaginer, par exemple, ce qui peut se passer si un doigt est coincé dans une prise tout en exerçant une rotation… Ce traumatisme peut apparaître lors de mouvements de torsion en tendue, que ce soit au niveau de l’articulation IPP, de celle de l’IPD ou de la MCP. Le risque est augmenté suivant la quantité de doigts permettant la saisie de la prise. Un grimpeur saisissant une prise en mono-doigt a plus de chances d’être confronté à ce type de lésion que s’il utilise ses quatre doigts longs. Les préhensions en mono-doigt sollicitent fortement les articulations du doigt, notamment l’IPP. Il est recommandé que le grimpeur débutant ne l’utilise pas. Il est rare que cette lésion ne se fasse en dehors de mouvements dynamiques ou lors de jeté. Le choc, lors de la réception des doigts sur la prise, associé à la répétition du mouvement, est certainement le contexte qui favorise le plus ce genre de lésion. Les forces identiques et les chocs répétés sur la même structure du doigt engendrent forcément des traumatismes plus ou moins importants sur ces textures. D’autres circonstances restent plus favorisantes, notamment les chutes. Même si elles font partie intégrante de la pratique de l’escalade, le sportif est amené à se retrouver dans des situations de chutes, plus ou moins horizontales (notamment lors de rétablissement), plus ou moins en mouvement (jeté ou dynamique), plus ou moins violentes (suivant la hauteur de chute en particulier), qui ne lui permettent pas toujours de contrôler tous les paramètres. Le réflexe premier est de mettre la main pour se protéger et accompagner sa chute. Le pouce, plus que tous les autres doigts, est souvent mis en danger. Un doigt peut toujours rester coincé dans la préhension lors de la chute. Il est possible que la capsule articulaire soit lésée voire même qu’un fragment osseux du côté du doigt soit arraché.

Données cliniques Dans ce type de lésions, les données cliniques servent à déterminer les circonstances de cet incident. Il est dans un premier temps essentiel de connaître si la luxation est accompagnée ou non d’une fracture. Un bilan radiographique doit être systématique pour évaluer correctement l’état de l’articulation. Il faut différencier les raideurs avec articulation en état anatomique normal, des raideurs avec articulation touchée qui doivent être « reconstruites » avant d’envisager un geste mobilisateur. Pour une lésion latérale, les signes sont classés selon trois stades : – stade 1 : il existe juste un étirement du ligament collatéral. L’articulation est stable ; – stade 2 : le ligament collatéral est rompu. Il existe une laxité modérée ;

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– stade 3 : la lésion a atteint la plaque palmaire. Une instabilité clinique patente est présente. Pour une lésion palmaire, ces lésions commencent au début de la plaque palmaire qui est la structure qui s’oppose à l’hyperextension. Elles s’articulent autour de deux stades. – stade 1 : il n’existe pas de fragments osseux. La lésion est douloureuse mais elle n’est pas déstabilisante ; – stade 2 : une rupture des insertions latérales distales de la plaque palmaire est présente.

Traitement et conduite à tenir La conduite à tenir est évidemment d’arrêter de grimper immédiatement. Dans tous les cas, le grimpeur est dans l’incapacité de poursuivre son effort. Une luxation peut entraîner des dégâts considérables qui peuvent être cachés. Il faut prendre toutes les précautions possibles, se rendre immédiatement dans un service hospitalier afin de réaliser les premiers clichés radiographiques, et consulter très rapidement un médecin du sport ou un spécialiste de la main. Les fractures-luxations sont souvent vues à un stade tardif, devant un doigt déformé et raide. Le traitement en secondaire est difficile. L’importance d’un bon diagnostic pour ce type de lésion est primordiale. L’objectif est de retrouver la mobilité la plus fonctionnelle possible en diminuant les raideurs. Les raideurs articulaires s’observent le plus souvent après des traumatismes articulaires immobilisés de manière trop prolongée ou incorrecte. Elles peuvent aussi correspondre à une prise en charge tardive ou insuffisante en rééducation. Elles ne touchent pas uniquement l’articulation lésée, mais peuvent s’étendre à n’importe quelle articulation de ce même doigt ou du voisin. Une rééducation postopératoire immédiate est fondamentale afin de diminuer la raideur. La physiothérapie et les traitements anti-inflammatoires sont systématiques pour diminuer l’œdème articulaire qui limite la mobilité. Le traitement dépend évidemment de la gravité de la luxation, en particulier si l’articulation présente une déchirure complète ou non des ligaments. Lésions de l’articulation MCP Le diagnostic est difficile. Les signes cliniques peuvent être une rotation axiale du doigt, accompagnée d’une déviation latérale. Ces symptômes correspondent à une incarcération de la tête de P1 et nécessitent un traitement chirurgical. Il est fondamental de ne pas tirer sur le doigt. Une immobilisation postopératoire de la MCP est mise en place, en flexion avec une orthèse. Elle permet une mobilisation des IPP. La durée de cette immobilisation doit être de 3 à 6 semaines. Lors de la reprise de l’activité, l’athlète protège son articulation avec une syndactylie.

Les différentes lésions

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Les luxations palmaires des MCP sont extrêmement rares. En règle générale, elles sont dorsales. Lésions de l’articulation IPP Les luxations de cette articulation peuvent se situer soit au niveau palmaire (exceptionnel), soit latéral, soit postérieur. Au niveau palmaire, la tête de la phalange passe entre les bandelettes centrales (déchirure possible) et latérales de l’extenseur. L’existence de fragments osseux nécessite une intervention chirurgicale. S’il n’existe pas de fragments osseux, le médecin peut demander une flexion et une extension complète tout en exerçant une résistance pour être certain de l’intégrité de la bandelette centrale. Si celleci est intacte, un traitement orthopédique est possible à l’aide d’une orthèse de maintien. Un suivi radiographique est nécessaire. La chirurgie est indispensable si la bandelette centrale de l’extenseur est rompue. Cette lésion peut être mise en évidence grâce au testing. L’intervention est également nécessaire si le patient est incapable de maintenir une extension complète de l’IPP contre résistance ou s’il existe un fragment osseux. Il y a un risque de raideur, car la cicatrisation de la plaque palmaire se réalise avec une tendance à la rétractation, ce qui entraîne un raidissement de l’IPP en flexion. Au niveau des lésions latérales, le médecin vérifie l’absence d’instabilité dans le mouvement de flexion-extension. Le traitement est le même que pour une entorse grave. Un certain degré de raideur est habituel et le doigt est souvent gonflé. Le traitement dépend évidemment de l’importance des lésions et donc de la stabilité. Pour une laxité modérée, la mobilisation est de 3 semaines. S’il existe une instabilité avec une laxité supérieure de 20°, un geste de réparation ligamentaire est nécessaire. Au niveau des lésions dorsales, elles sont dues à une flexion brutale de l’IPP contre une résistance. Ce type de luxation est très fréquent, mais est issu d’un traumatisme latéral avec une torsion associée. Lésions de l’articulation IPD Les symptômes sont les mêmes que pour l’articulation IPP, mais il existe de plus grands risques de voir une lésion ouverte, qui expose le tendon fléchisseur ou extenseur. Une intervention chirurgicale est dans ce cas obligatoire. En conclusion, nous pouvons dire qu’il faut savoir reconnaître ces lésions, car elles peuvent compromettre sévèrement la fonction du doigt.

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Imagerie médicale

Luxation dorsale typique d’une IPP.

Récapitulatif d’une luxation Symptômes → Hématome, gonflement, mouvement très limité du doigt, instabilité de l’articulation. Traitement → Souvent par syndactylie (attaché au doigt à côté), mais il peut être chirurgical suivant la gravité (s’il existe des fragments osseux par exemple). Temps d’arrêt → Au moins 6 semaines suivant la gravité. Conduite à tenir → Arrêt de l’escalade immédiat. → Glaçage immédiat, puis trois fois par jour. → Consulter un médecin spécialiste très rapidement. → Passer en urgence une radiographie.

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Lésions osseuses Introduction En traumatologie, la fracture désigne une rupture d’un os. D’un point de vue anatomique, les lésions peuvent se présenter au niveau du carpe, des métacarpes ou des phalanges. Le traitement est différent selon la localisation, mais l’objectif reste identique, à savoir : récupérer des amplitudes fonctionnelles sans raideur ni douleur, permettre à la main de retrouver toutes ses capacités de la saisie de prises larges (en contact avec la paume de la main) à celle obtenue par la mobilité des doigts pour les petits objets (précision plus fine). Pour la pratique de l’escalade, l’objectif est de pouvoir saisir toutes les préhensions possibles, que ce soit des bacs, des plats, des réglettes, etc. Beaucoup de fractures peuvent être considérées comme mineures et être malheureusement traitées de manière incorrecte, ce qui entraîne une raideur d’un ou de plusieurs doigts. Nous traiterons cette pathologie suivant sa localisation.

Données cliniques Plusieurs signes accompagnent cette lésion. Le sportif peut ressentir une douleur dont l’apparition est brusque et localisée. En général, elle survient à la suite d’un choc ou d’une chute. Cette lésion empêche la réalisation de certains mouvements, la douleur ressentie limite leur exécution complète. Dans beaucoup de cas, un gonflement apparaît au niveau de la blessure. Il peut être accompagné d’une déformation si la rupture a entraîné un déplacement.

Facteurs à l’origine des fractures Ces pathologies restent des éléments très rares dans la pratique de l’escalade et sont presque toujours dues à un facteur autre que l’exécution de mouvements en eux-mêmes. Elles sont en particulier issues de facteurs « externes », comme la chute avec un ou des doigts bloqués à l’intérieur de la prise, ou lors de la réception, souvent en dehors des crash pad.

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Traitement Fracture des phalanges Le principal souci dans ce type de lésion est le retour à une mobilité complète de la partie lésée, en évitant l’enraidissement du ou des doigts. L’immobilisation est toujours à proscrire. Soit la fracture est fermée, non déplacée ou stable après réduction et non articulaire et la syndactylisation au doigt voisin permet la consolidation en bonne position en entretenant la mobilité articulaire. Soit à l’inverse la fracture est ouverte, déplacée et/ou instable et/ou articulaire et le traitement doit être chirurgical. L’objectif ultime est la récupération la plus rapide possible de la mobilité sur une chaîne articulaire anatomique afin d’éviter raideur et adhérences. Le traitement est toujours fonctionnel ou chirurgical. Puis, dans un second temps, une syndactylie de 15 jours. L’immobilisation est utilisée seulement pour une fracture de P3 et se fait par une attelle qui doit laisser l’articulation IPP libre durant 6 semaines. Pour la phalange P1, la consolidation est de 5 à 8 semaines, ce qui impose un temps d’arrêt de l’activité de 8 semaines minimal. L’importance de la rééducation posttraumatique est vitale. Pour la phalange P2, le temps imparti à l’os pour se consolider est de 8 à 10 semaines, ce qui signifie que le temps d’arrêt minimum de l’activité est de 10 semaines. La consolidation est suivie par des radiographies de contrôle. Le médecin s’appuie sur celles-ci pour permettre au sportif de reprendre son activité.

Fracture des métacarpiens Les conditions de traitement sont les même que pour les phalanges. Le traitement est toujours fonctionnel ou chirurgical. Dans un second temps, le traitement consiste en une syndactylisation du doigt atteint pendant 15 jours.

Fracture des os du carpe La fracture la plus fréquente des os du carpe est celle du scaphoïde. En escalade, elle est due à une chute sur la paume de la main, en bloc par exemple. Mais cette pathologie est peu, voire très peu fréquente. Lors de la réception, le scaphoïde se trouve coincé par l’hyperextension forcée du poignet, ce qui entraîne sa rupture. Les signes cliniques de cette lésion sont situés au niveau de la tabatière anatomique, au dos du pouce près du poignet, avec une douleur en palpation et au mouvement. Ce traumatisme peut ne pas être observé lors des clichés

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radiographiques. Les symptômes ne sont pas forcément associés à des douleurs vives, pouvant entraîner ainsi des retards ou des erreurs de diagnostic. De nouveaux clichés réalisés 10 jours plus tard peuvent apporter les éléments de réponse sur la cause de ces douleurs. Pour la majorité des fractures du scaphoïde, présentant des éléments stables et non déplacés, l’immobilisation pendant 90 jours permet la consolidation. Par ailleurs, pour toutes les fractures instables ou les pseudarthroses dues à une consultation trop tardive, une intervention chirurgicale est nécessaire.

Imagerie médicale Fractures de deux phalanges P1

Fractures instables de deux phalanges P1.

Fractures instables de deux phalanges P1 soignées avec ostéosynthèse.

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Fracture du scaphoïde

Fracture du scaphoïde

Vissage d’une fracture du scaphoïde

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Récapitulatif d’une fracture Symptômes → Douleur à la palpation et au mouvement, impotence fonctionnelle du doigt (suivant la localisation). Traitement → Mobilisation active immédiate si la fracture est fermée, stable, non articulaire et n’entraînant pas de perturbation de l’enroulement digital. → Chirurgical dans tous les autres cas. Temps d’arrêt → 8 semaines pour une fracture de P1. → 10 semaines pour une fracture de P2. → 12 semaines pour une fracture de P3. → 8 semaines pour les métacarpiens. → 3 mois pour les os du carpe. Conduite à tenir → Arrêt de l’escalade immédiat. → Glaçage immédiat, puis trois fois par jour. → Consulter un médecin.

Lésions musculaires Déchirure des muscles lombricaux Introduction Ce type de lésion est extrêmement rare en escalade. À l’heure actuelle, peu de cas de ce genre ont été recensées chez le grimpeur. Elle touche en particulier le troisième ou le quatrième doigt qui est en position tendue lors de la lésion. Les petits muscles lombricaux tendus entre les tendons des fléchisseurs et ceux des extenseurs sont très sollicités dans cette position de la main et peuvent ne pas résister à une charge trop intense. Les grimpeurs touchés par ce traumatisme ont recommencé à prendre les prises en mono-doigt 2 mois après la reprise de l’activité. La sensation éprouvée lors de cette saisie ne leur permet pas de retrouver leur niveau antérieur sur cette préhension.

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

Saisie de la prise en mono-doigt.

Facteurs à l’origine des déchirures des muscles lombricaux La saisie de la préhension en mono-doigt semble être l’unique facteur à l’origine de ce traumatisme. Le doigt est en position tendue et les autres repliés afin de gagner un maximum de force. Une déchirure de ce petit muscle peut être provoquée dans cette position. Comme toujours, le manque d’échauffement et une mauvaise hydratation sont des facteurs favorisant l’apparition de lésions.

Symptôme lombrical. Illustration inspirée de Schweizer (A.), Lumbrical Tears in Rock Climbers, The Journal of Hand Surgery, 2002.

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Données cliniques Les douleurs se situent au niveau de la paume de la main. La palpation peut mettre en valeur cette douleur vive. Son apparition est brutale, et le grimpeur sent un claquement qui peut être audible. La présence d’un œdème ou d’un hématome est possible. L’examen clinique peut être complété par une échographie.

Traitement et conduite à tenir Le grimpeur doit arrêter immédiatement de grimper et glacer sa main trois fois par jour pendant 7 jours. Un repos strict de 10 jours à un mois suivant la gravité de la lésion, est nécessaire. Il est préférable que le sportif s’attache le doigt lésé au doigt voisin par syndactylie. Lors de la reprise de l’entraînement, le grimpeur doit éviter toutes les préhensions en mono-doigt pendant au moins deux mois. Il peut également soulager son doigt en le strappant au doigt à côté lors des premières séances (immobilisation relative). Il est important d’étirer correctement les muscles lombricaux après chaque séance (cf. chapitre Constat et prévention).

Amélioration technique Lors de la reprise de l’entraînement, le grimpeur doit modifier la saisie de prises lors des postures en mono-doigt tendu. Il visera à prendre les préhensions en bi-doigt le plus souvent possible. Dans le cas où ce serait impossible, il ne doit plus replier tous les autres doigts.

Saisie de la prise en mono-doigt en site naturel.

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Récapitulatif d’une déchirure des lombricaux Symptômes → Hématome, œdème, douleur dans la paume de la main. Traitement → Souvent par syndactylie (attaché au doigt à côté). Temps d’arrêt → Immobilisation de 21 jours à 1 mois, suivant la gravité. Conduite à tenir → Arrêt de l’escalade immédiat. → Glaçage immédiat, puis trois fois par jour. → Consulter un médecin spécialiste très rapidement. → Passer une échographie.

Autres lésions Ring finger Par prévention, nous souhaitons traiter cette partie afin de rappeler quelques pratiques qui peuvent être très dangereuses. Le port de bague (alliance…) augmente les risques d’arrachement du doigt. Ces anneaux digitaux peuvent être amenés à se coincer dans une prise, ce qui va avoir comme effet d’arracher le doigt. Ils peuvent être source de lésions très difficiles à réparer chirurgicalement, car elles ne sont pas nettes. Le ring finger peut s’apparenter à un dégantage du doigt : la peau glisse jusqu’à s’arracher comme un gant, ce qui entraîne des traumatismes au niveau des os (fracture fréquente dans ce cas au niveau de l’articulation IPP) et des paquets vasculonerveux. Grimper avec une bague est absolument à proscrire même si cette lésion reste peu fréquente. De même, mettre un doigt dans un split ou dans une plaquette pour se tenir est un acte très risqué. En cas de chute, les conséquences sont les mêmes que pour le port d’une bague : le doigt reste coincé dans cet ensemble et s’arrache. Un autre cas pouvant amener au même résultat est l’enroulement de la corde autour d’un doigt. Dans une chute, le grimpeur peut être tenté d’attraper la corde ; celle-ci peut faire un « tour mort » autour d’un doigt. Lors de la mise en

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tension brutale de la corde sous l’effet du poids du grimpeur dans son baudrier, le doigt se retrouve « étranglé », ce qui peut conduire à son arrachement. D’autres cas sont également possibles comme de vouloir attraper un mousqueton de dégaine lors d’une chute. Il est recommandé de prendre réellement conscience que même si ces lésions sont très peu fréquentes, les risques encourus sont réellement considérables et peuvent être très dommageables. Il semble plus réfléchi de ne pas se mettre dans de telles conditions lors de la pratique de l’escalade.

Conduites à tenir Dans la lésion décrite, un doigt peut avoir été arraché, sectionné, écrasé. Voici les différentes conduites à tenir dans ce cas : 1 : Il faut appliquer sur la zone d’arrachement ou de section un linge propre et maintenir cette compression appuyée le temps nécessaire pour arrêter le saignement. 2 : Puis il faut fabriquer un large pansement compressif avec ce linge et des bandes remontant jusqu’au poignet. 3 : Le grimpeur ne doit à aucun moment tenter de faire un garrot pour stopper le saignement. Cette attitude est néfaste pour la suite des opérations. 4 : Le doigt propre doit être ramassé, débarrassé des plus gros corps étrangers, lavé sous l’eau courante sans brosser, enveloppé dans un tissu et mis dans un sac en plastique. Il convient de placer si possible ce sac dans un second contenant des glaçons. Il est impératif de changer le doigt de position, donc de tourner le sac, toutes les 10 minutes environ. 5 : Il ne faut absolument rien donner à boire au grimpeur blessé dans l’attente de l’anesthésie. 6 : Le SAMU doit être immédiatement alerté. Entre l’accident et l’heure de l’intervention, il est souhaitable que le délai ne dépasse pas 6 heures. Une réimplantation peut être tentée en fonction des possibilités que seule l’équipe chirurgicale spécialisée peut déterminer. Même si la réimplantation est un succès, il demeure toujours un certain degré plus ou moins grand de handicap moteur, sensitif et surtout fonctionnel.

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Ring finger annulaire.

Doigt à ressaut Introduction Le doigt à ressaut est une pathologie fréquente. Il se présente comme un phénomène de blocage intermittent d’un tendon lors de la flexion d’un doigt. En temps normal, le tendon reste plaqué le long des os des doigts grâce aux poulies. Il est entouré d’une gaine synoviale qui lui permet de coulisser plus facilement. Si le tendon est épaissi en un endroit, il empêche le coulissement de s’effectuer correctement, entraînant un blocage sous la poulie A1. Ce passage en force en flexion s’accompagne d’une sensation de ressaut lors de l’extension, et le doigt s’étend brusquement. Une douleur apparaît au niveau de la paume de la main à la base du doigt. Le doigt à ressaut se traduit le plus souvent par une sensation d’accrochage lors du mouvement du doigt, que le patient situe souvent à tort au niveau de l’articulation IPP.

Schématisation du doigt à ressaut. Illustration inspirée de Danowski (RG), Chanussot (JC), Traumatologie du sport, 2005 Masson.

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Facteurs à l’origine des doigts à ressaut Une cause possible pour le grimpeur est l’inflammation de la gaine synoviale. Celle-ci constitue progressivement un obstacle mécanique à la mobilisation du doigt. La répétition du geste reste toujours une contrainte pouvant rendre possible cette pathologie.

Données cliniques Le diagnostic repose essentiellement sur l’examen clinique. Le grimpeur ressent un accrochage en voulant plier ou étendre un doigt. À un stade plus avancé, le sportif doit se servir de son autre main pour débloquer le doigt resté en flexion. Aucun examen complémentaire ne semble nécessaire. Une échographie ou une IRM peut le confirmer en montrant respectivement l’épanchement dans la gaine synoviale ou une inflammation du tendon.

Traitement et conduite à tenir Le traitement dépend de l’évolution du traumatisme. Si la pathologie est bénigne, l’arrêt de l’activité et la mise au repos du doigt lésé peuvent suffire et faire disparaître le ressaut. Cette pathologie peut nécessiter une infiltration de corticoïde (médicament anti-inflammatoire) qui permet le dégonflement du tendon. Une deuxième infiltration est souvent nécessaire pour améliorer les résultats de la précédente. L’efficacité est rapide mais souvent temporaire. Les infiltrations peuvent être répétées deux ou trois fois mais pas multipliées. La cortisone peut fragiliser la structure tendineuse et entraîner sa rupture. Le temps d’arrêt est au minimum de 10 jours si le traitement a été efficace et que le nodule disparaît. Il ne faut pas reprendre l’activité tant que ce gonflement est présent. Une intervention chirurgicale peut être envisagée dans le cas où le précédent traitement est inefficace. Elle consiste en une ouverture, c’est-à-dire un élargissement de la poulie A1 au niveau de la paume, afin que le tendon puisse coulisser plus facilement. Dans ce cas, le temps d’arrêt est au minimum de trois semaines. En cas d’intervention, il est recommandé de pratiquer une autorééducation immédiate en pliant et dépliant le doigt, afin d’éviter l’enraidissement.

Entraînement et reprise d’entraînement

Les différentes préhensions en escalade Les différentes préhensions et leurs sollicitations La position d’un doigt peut être soit tendue, soit arquée, soit en crochet. La morphologie de la main, les différentes préhensions présentes en site naturel ou sur SAE, le niveau du grimpeur ainsi que l’étendue de son répertoire gestuel laissent une ou plusieurs possibilités dans la manière de saisir la prise. Le grimpeur débutant préfère solliciter la saisie en arquée. Il exerce ainsi une force maximale lui procurant la sensation de serrer, donc, de confiance (pôle affectif). Avec l’élargissement de son répertoire gestuel, il change progressivement son mode de saisie, variant de la position arquée à la position tendue. Cela dépend de ses qualités physiques et mentales, mais aussi des sensations qui lui conviennent le mieux. Il est important de développer toutes les facettes possibles en variant le style des passages (inclinaison du support, orientations, taille, espacement, quantité de prises), notamment en site naturel, afin de préparer la main à diverses situations. Restreindre la tenue des prises à une position de la main tendue ou arquée serait réduire énormément le panel de possibilités que permet l’escalade. Outre les verrouillages de doigts et les pommeaux, des prises peuvent être saisies en liant la position arquée et tendue par les différents doigts de la main. Ces préhensions sont présentes essentiellement en site naturel, mais certains facteurs les obligent en SAE. L’inclinaison de la prise peut ainsi exiger une tenue que nous appellerons « mixte », comprenant des postures arquées pour certains doigts, et tendues pour d’autres. Une musculation plus complète entre les fléchisseurs des doigts profonds (FDP) et les fléchisseurs des doigts superficiels (FDS) est exigée. Les extenseurs des doigts communs (EDC) jouent un rôle important (cf. chapitre Constat et prévention). Nous montrerons l’intérêt de les renforcer

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

de par leurs rôles dans le maintien des articulations et dans les forces exercées sur la prise, notamment dans la posture tendue. En conclusion, il est rare de trouver une prise parfaitement linéaire au niveau de la préhension, notamment en site naturel. L’angle, la largeur, la profondeur, l’inclinaison sont autant de facteurs qui permettent une pluralité d’actions au niveau de chaque doigt, que ce soit au niveau de la force exercée dessus et/ou de la surface de contact avec celle-ci. La morphologie de la main a elle aussi toute son importance. Nous pouvons facilement comprendre, en prenant en compte les différences entre les quatre doigts et entre les mains des grimpeurs, que ceux-ci ne peuvent pas toujours se positionner soit tous en position tendue, soit tous en arquée.

Facteurs influençant l’action et la posture des doigts.

La posture du doigt en tendue Cette posture n’est pas innée chez le grimpeur débutant. La notion de « saisir la prise » fait référence à l’idée d’agripper, ce qui sous-entend la posture arquée. Le tendu nécessite donc un temps d’adaptation, d’apprentissage, car le grimpeur doit, selon la surface plus ou moins importante de contact entre la peau et la prise, exercer une pression perpendiculaire à la prise. La pression exercée

Entraînement et reprise d’entraînement

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se fait avec toute la partie du doigt ou de la main qui est en contact. Un doigt en posture tendue doit exercer une pression plus importante sur la dernière phalange, à savoir P3. Pour cette posture, le doigt exerce une flexion de l’articulation IPD et une légère flexion de l’articulation IPP. Selon L. Vigouroux, la position du doigt en tendue permet une sollicitation trente-deux fois inférieure sur la poulie A2 et trois fois moins importante sur la poulie A4, ce qui inflige une tension beaucoup plus faible sur les poulies. Selon Grant et al., Sweizer, Quaine et Vigouroux, « sur une prise identique, aucune différence de force entre l’une ou l’autre technique n’est observée que ce soit au niveau de l’intensité maximale appliquée sur la prise ou au niveau de la baisse d’intensité associée à l’apparition de fatigue au niveau des muscles mobilisant les doigts ». Ainsi, selon la forme, la taille, l’inclinaison, l’angle de la prise, le niveau et les capacités du grimpeur, il est préférable d’utiliser au maximum la posture en tendue.

Force exercée en posture tendue du doigt vers la prise. Illustration inspirée de Duval, La Main du grimpeur : approche physiologique, clinique et expérimentale, 1986.

La posture en tendue du doigt répartit la force exercée sur les deux tendons FDS et FDP de manière assez identique. La sollicitation des EDC est un paramètre important à ne pas négliger. A l’heure actuelle, la préparation spécifique de ce muscle (EDC) n’est guère identifiée. Les entraîneurs et les grimpeurs doivent prendre en compte cette implication du muscle et s’intéresser pleinement à son renforcement.

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

La position de la main en tendue est souvent réalisée avec les quatre doigts longs sur des prises assez larges au départ, ce qui permet une surface de contact importante avec la préhension. Avec l’entraînement, le sportif utilise cette posture du doigt aussi bien sur des prises crochetantes qu’arrondies, adaptant le nombre de doigts nécessaire à la taille de la prise et à la surface de contact possible. La posture en tendue du ou des doigt(s) permet l’élargissement du répertoire gestuel du grimpeur et de saisir des prises aussi bien avec les quatre doigts longs qu’en mono-doigt. En bi-doigt, il est préférable de choisir le majeur et l’annulaire en position tendue. Cette position favorise le maintien d’un équilibre postural et une diminution des risques de lésions dues aux forces exercées en posture arquée (sur les poulies). Le majeur est en général le doigt prévalant et il est secondé par l’annulaire. Ces deux doigts sont considérés comme les plus forts (Duval, 1986), mais ils sont également les plus touchés en cas de traumatismes (Quaine et al.). L’intérêt de l’utilisation préférentielle de ces doigts réside dans le fait qu’ils se situent dans l’axe longitudinal du membre supérieur.

Posture des doigts en tendue.

Posture des doigts en bi-doigt tendu.

Les lésions les plus fréquentes de cette posture sont les tendinites et les ténosynovites. Elles sont dues le plus souvent à la fatigue, ainsi qu’au surentraînement. Certaines préhensions favorisent ces traumatismes par leurs angles aigus ou par leurs formes non ergonomiques.

Posture des doigts en tendue sur une prise large.

Entraînement et reprise d’entraînement

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La posture du doigt en arquée Cette posture, qui donne la sensation d’agripper, semble plus naturelle chez le grimpeur novice. Pour le grimpeur expert, ce choix de posture est conditionné par la largeur de la surface de contact de la prise. Plus celle-ci est petite (étroite), plus le grimpeur sollicite une posture en arquée du ou des doigt(s), même si la prise est plate. Par ailleurs, cette posture permet d’aller chercher une prise plus éloignée par rapport à la posture tendue, en raison de la position plus haute du poignet.

Force exercée en posture arquée du doigt vers la prise. Illustration inspirée de Duval, La Main du grimpeur : approche physiologique, clinique et expérimentale, 1986.

Lorsque la prise est saisie en posture arquée, deux cas de figure se présentent : – le pouce vient se placer sur la phalange P3 de l’index. La pression exercée sur cette phalange est alors très forte au niveau de la surface de contact. Cependant l’angle de l’articulation IPP sollicite énormément les poulies. Dans ce cas, le pouce a un rôle de verrou des articulations, augmentant ainsi la force exercée ; Posture des doigts en arquée.

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

– le pouce pince la prise et produit une force de sens quasi opposé à celui de la force appliquée par les doigts. Cette posture peut se rapprocher de la préhension en pince même si la force exercée dans ce cas est réellement de sens opposé. Cette position de la main est intermédiaire entre le tendu et l’arquée, car elle permet un angle moins important de l’articulation IPP, ce qui implique une « réduction » des forces exercées sur les poulies. Cette position du pouce est souvent sollicitée sur SAE, car les prises rajoutées sur le mur permettent son utilisation soit sur le bord de la prise, soit sur une aspérité ou une place créée spécialement à cet effet, soit tout simplement par le trou de la vis (certains ouvreurs de compétition prennent soin de le boucher et des fabricants de prises réduisent l’espace de la vis, laissant juste la place nécessaire pour sa tête). En site naturel, les possibilités d’utiliser cette posture sont beaucoup plus faibles, dépendant uniquement des aspérités de la roche.

Saisie de la prise en posture des doigts longs arquée et du pouce en pince.

La posture arquée du doigt est identifiée par une flexion de l’articulation IPP et par une hyperextension de l’articulation IPD. La pression exercée sur la prise se centre uniquement sur la phalange P3 (ce qui réduit la surface de contact) pour les prises peu crochetantes (peu profondes). Cette posture sollicite fortement les poulies A2 et A4. Selon L. Vigouroux, la poulie A4 est plus proche de sa limite en arquée (85 %) que la poulie A2 (45 %). En effet, la force exercée sur la poulie A4 est d’environ 178.4N et son point de rupture serait d’après Lin et al. (1990) de 210N. Pour la poulie A2, la force exercée sur la poulie serait de 200.2N et son point de rupture, de 465N. La posture arquée sollicite fortement le muscle FDP. Le tendon de FDS ainsi que les extenseurs EDC sont activés, mais à un degré moindre. Cependant,

Entraînement et reprise d’entraînement

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l’activation d’EDC est un facteur à prendre en compte, tant dans une recherche de performance que pour l’intégrité physique du grimpeur. Le muscle EDC joue un rôle important. La lésion la plus fréquente est la rupture de poulie. Cette lésion ne dépend pas uniquement de la taille de la prise, mais de tous les facteurs augmentant la tension mise sur cette structure fibreuse (angle de la prise, nombre d’appuis…) et des facteurs généraux comme la fatigue de la séance, une mauvaise préparation…

La posture de la main en mixte Cette saisie déplore une multitude de possibilités entre le nombre de doigts en posture arquée et ceux en posture tendue. Elle sollicite pour chaque doigt soit, en grande partie, le muscle fléchisseur FDP (pour le(s) doigt(s) en position arquée), soit, de manière identique, FDS et FDP, ainsi que les extenseurs EDC (pour le(s) doigt(s) en position tendue). Cette posture de la main demande un niveau de pratique confirmé par les sollicitations particulières des muscles. Elle peut être traumatisante.

Posture de la main en mixte.

La posture en crochet La posture du doigt est identifiée par une flexion des articulations IPP et IPD. Il s’agit d’une prise globale et s’utilise particulièrement sur des grosses prises.

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

La préhension en verrou Cette préhension nécessite en général la posture en tendue des doigts. Le grimpeur insère ceux-ci à l’intérieur d’un trou ou d’une fissure et exerce une rotation de manière à tourner l’avant-bras vers l’intérieur. Cela permet d’appliquer une force supplémentaire de par le verrouillage. Elle peut être douloureuse et traumatisante, notamment au niveau des articulations (entorse d’IPP…). En général, la saisie en tendue permet un meilleur verrouillage au sein de la préhension et sollicite donc de manière identique FDS et FDP, ainsi que les extenseurs EDC.

Préhension en verrou.

La préhension en pommeau Cette saisie est plus fréquente en SAE qu’en site naturel. L’intérêt réside dans le fait que ce sont les fléchisseurs de la main qui interviennent principalement (la surface de contact avec la prise étant la paume de la main). Dans ce cas, la surface de contact entre la peau et la prise est assez grande, ce qui permet un léger relâchement des fléchisseurs communs des doigts. Cette saisie se réalise en général sur des prises rondes et assez larges. La préhension est possible en positionnant la main de profil au-dessus de la prise et en serrant le poing.

Entraînement et reprise d’entraînement

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Préhension en pommeau.

Arquée ou tendue, quel choix ? De l’initiation au niveau expert, le grimpeur étoffe son répertoire des préhensions en découvrant des saisies différentes. Le débutant limite son champ à la posture arquée. Plus naturelle pour lui, il se sent en sécurité, car la force exercée sur la prise, en général crochetante, lui permet de se rapprocher de la structure.

Schématisation des différentes postures, en position arquée et tendue. Illustration inspirée de Voulliaume (D.), Forli (A.), Parzy (O.), Moutet (F.), Répartition des ruptures de poulie chez le grimpeur.

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Nous avons expliqué que l’utilisation de la posture du doigt en tendue se fait progressivement, demandant un temps d’adaptation, d’apprentissage, notamment en appliquant une force différente sur la dernière phalange du ou des doigt(s) (P3). En tendue, les autres phalanges (P1 et P2) peuvent également être en contact en fonction de la taille de la prise. Cette approche stimule à part égale FDS et FDP, ce qui demande un renforcement musculaire de FDS, car le tendon est plus sollicité en position tendue qu’en position arquée (166.5N en tendue ; 113.2N en arquée). Ce travail nécessite une adaptation progressive au niveau musculaire. Mais faut-il pour autant ne grimper qu’en tendue ? Certes, la position arquée sollicite davantage les poulies, notamment A4 (car les risques de rupture sont plus élevés), mais elle permet une saisie plus confortable des petites prises peu profondes. De plus, suivant la morphologie de la main et le niveau du grimpeur, la saisie en tendue ne lui permet pas toujours la tenue de toutes les prises, le mettant mal à l’aise. Ainsi, un majeur assez grand ou un annulaire trop petit peut être à l’origine de ce mal-être. L’expert doit combiner, suivant sa morphologie et ses capacités, la saisie en tendue, en arquée et en « mixte ». Dans l’optique de diminuer les risques de lésions, le grimpeur doit s’entraîner pour ces différentes techniques. Cependant, il est souhaitable que l’expert privilégie au maximum la saisie en tendue afin de requérir un minimum de tension sur les poulies. Les sollicitations dues aux exigences du haut niveau et de la haute performance (en site naturel) sont excessives pour les doigts. Dès lors, la posture en tendue soulage les points sensibles, en particulier les poulies. Dans un cadre de rééducation à la suite d’une lésion au niveau des doigts, cette posture en tendue est vivement recommandée, accompagnée d’un strapping adéquat (pendant une période de reconditionnement). L’adaptation à la saisie en arquée devra être progressive, comme nous l’expliquerons plus loin.

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Pour un expert, l’intensité maximale est identique sur une même prise que ce soit en posture arquée ou en posture tendue. Il serait intéressant d’habituer très tôt les jeunes grimpeurs à saisir davantage en position tendue. Ce point doit être pris sérieusement en considération par les entraîneurs dans un souci de prévention et pour l’intégrité physique des jeunes. C’est en habituant les grimpeurs, dès le début de leur apprentissage, à varier leur mode de saisie, que la prévention des lésions commence. L’adaptation aux différentes situations rencontrées permet au jeune sportif d’opérer un choix dans la posture de ses doigts plus expert et plus tôt dans sa carrière de sportif, et donc plus préventif.

Les bases de l’entraînement Cette partie a pour objectif de rappeler quelques principes simples afin d’éviter les erreurs liées à l’entraînement. Nous laissons à d’autres ouvrages le soin d’expliquer les différentes filières ainsi que la programmation proprement dite, même si une erreur de programmation peut engendrer une lésion. La planification a pour but d’amener le sportif, compétiteur ou non, à son état de forme au jour J, ou de maintenir le grimpeur pendant une durée déterminée à un niveau performant.

Principe d’intensité Afin d’éviter une surcharge de fatigue, l’athlète doit varier l’intensité avec la quantité de travail. Lors de la préparation physique générale (PPG), le volume d’entraînement doit être assez important afin d’habituer l’organisme à « encaisser » les séances qui seront de plus en plus nombreuses et intensives. Plus la séance

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est volumineuse, plus l’intensité de travail doit être faible, et inversement. Il est dangereux de faire des séances de volume en PPG comprenant des passages proches du niveau maximal de l’athlète. Lors de la préparation spécifique (PS) ou précompétitive, l’athlète se rapproche de plus en plus des exigences de la compétition. L’intensité est proche du maximum, ou supra-maximum, et les temps de repos sont plus longs. Ils doivent permettre au corps de rétablir un niveau d’énergie suffisant pour une nouvelle tentative dans le passage. Au sein même de la séance, ce principe d’intensité est à prendre en considération. L’échauffement est essentiel. Il est pourtant oublié par nombre de grimpeurs qui préfèrent grimper progressivement en négligeant de préparer les différents muscles et articulations. Il est difficile d’impartir un temps effectif permettant un échauffement optimal. Il dépend de la forme de la journée, de l’état de fatigue et de l’objectif de la séance. L’écoute de son corps et la connaissance de soi sont très importantes dans ce cas.

Principe d’alternance Par alternance, plusieurs facteurs sont identifiés : – alternance des préhensions et des supports. La richesse de l’escalade est due à un répertoire gestuel très large. Ce sport, notamment en site naturel, permet une variation des préhensions et des mouvements. Chaque grimpeur possède son propre style avec ses points forts et ses points faibles. L’athlète doit varier les supports d’entraînement afin d’être le plus performant possible dans toutes les « facettes » de l’escalade, mais également afin d’éviter tout risque de lésions. Le fait qu’une partie du corps travaille dans une posture inhabituelle et de manière relativement intense est un risque important de traumatismes. Grimper dans différents styles de voie permet un élargissement du répertoire gestuel, par des sollicitations hétérogènes au niveau des chaînes musculaires et articulaires, nécessaire pour l’atteinte de l’expertise. En ce qui concerne les doigts, le grimpeur visant la performance (en compétition ou en site naturel) doit être capable de varier sa manière de saisir les prises. La répétition d’un même mouvement sollicite intensivement et similairement les tendons, les articulations, les poulies. La répétition excessive d’un même geste reste une cause possible de blessures ; – alternance des méthodes d’entraînement. Le changement des exercices, des passages, la variation intensité-volume, évitent la barrière psychologique. L’athlète réalise de meilleures séances d’entraînement et a un meilleur rendement s’il se sent compétent, déterminé et s’il éprouve du plaisir. Il est nécessaire de varier les contenus des séances et de ne pas produire les mêmes exercices (même si l’objectif est identique). D’un point de vue psychologique, la plupart des personnes n’aiment pas reproduire pendant 3 jours de suite le même travail. La démotivation est un risque de lésion. Donner du sens est un facteur de motivation. Le sportif doit comprendre l’intérêt de son exercice pour s’impliquer efficacement dans sa séance d’entraînement.

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L’alternance est importante pour l’organisme. Elle permet une récupération des efforts accomplis dans un type de séance, tout en ne restant pas inactif. Outre les avantages indéniables que l’alternance apporte d’un point de vue physique, la diversité permet de mieux supporter la charge psychologique liée à l’effort. Changer de parcours d’entraînement, se dire qu’une séance qui s’est révélée difficile n’a pas à être répétée à l’identique, modifier les paramètres de quantité, d’intensité, sont autant de bouffées d’oxygène pour la tête du sportif. Les cycles alternent des périodes à charge d’entraînement très forte et d’autres à charge plus réduite afin de permettre une récupération. La dérive possible serait, sous prétexte de diversité, de faire tout et n’importe quoi. Une logique est à respecter, notamment entre les différentes filières, et leur temps de récupération nécessaire. La structuration doit aussi prendre en compte la notion de plaisir.

Principe de progression L’intensité et le volume de l’entraînement doivent être progressivement inversés afin d’éviter l’accoutumance de l’organisme et de diminuer les risques de traumatismes. Il est dangereux de reprendre immédiatement à son niveau maximal après un arrêt, quelle que soit la cause de l’arrêt (lésion, raison familiale, personnelle). Le corps a plus ou moins perdu l’habitude de produire un effort intense. Il est recommandé de reprendre doucement et d’augmenter l’intensité au fur et à mesure des séances. En général, après une blessure, le temps nécessaire pour revenir à un niveau proche de son maximal est compris entre une à deux fois le temps d’arrêt dû à cette lésion. Dans une programmation et une pratique régulière, le principe de surcharge est essentiel. Pour améliorer un facteur déterminant de la performance (par exemple la force des doigts), il est nécessaire de le travailler spécifiquement en le surchargeant. Dans notre exemple, nous pouvons réduire la taille des préhensions, le nombre d’appuis, la taille des prises de pieds… Si le grimpeur utilise toujours de bonnes préhensions avec des prises de pieds confortables, il ne développe pas la force. Toutefois s’il pratique dès la reprise une surcharge de travail, notamment en se servant d’une poutre ou d’un pan Güllich, il risque fortement de provoquer des traumatismes au niveau des doigts. Le principe de la progression comprend la spécificité de s’entraîner du général au spécifique. En début de saison, la préparation d’un grimpeur de difficulté et celle d’un grimpeur de blocs, d’un même niveau de performance, ont tendance à se ressembler. Au fur et à mesure de l’avancement de la saison, les séances d’entraînement deviennent de plus en plus différentes en fonction de la spécialité du grimpeur. La préparation devient de plus en plus spécifique. L’objectif est d’évoluer, de progresser de la quantité vers la qualité. Le grimpeur diminue le nombre de passages et fait des mouvements spécifiques suivant l’exigence qu’il souhaite développer durant la séance ou le cycle.

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Si le grimpeur ou l’entraîneur veulent assurer un caractère progressif à l’entraînement, ils doivent au préalable être capables de définir une séance, d’évaluer son impact notamment au niveau de la fatigue.

Principe de continuité et de constance Généralement, l’interruption (quelle que soit sa durée au-delà de 1 semaine) est néfaste pour la préparation du grimpeur. La performance, à n’importe quel niveau, demande un investissement de plus en plus exigeant. Les reprises d’entraînement sont toujours des périodes complexes pour un sportif qui ne connaît pas parfaitement son corps et ses limites. Pour les plus expérimentés, c’est toujours une période frustrante, car la volonté d’être de nouveau performant fait souvent brûler les étapes de la rééducation. Un arrêt, même de 15 jours, demande une reprise progressive afin d’éviter blessures ou récidives. Ces risques sont dus à plusieurs facteurs comme l’absence de contraintes exercées sur les doigts, une cicatrisation pas tout à fait terminée… La réadaptation progressive est plus que nécessaire surtout en cas d’arrêt pour cause de lésions. La fonction première des doigts n’étant pas celle que les grimpeurs lui imposent, il est d’autant plus important de les protéger. L’arrêt sans lésion est à proscrire pour celui qui a un objectif ou un échéancier compétitif précis. Cet arrêt nécessite une réorganisation dans la planification avec un réajustement journalier afin de répondre au dilemme entre être prêt pour la période souhaitée et éviter les traumatismes. Afin de récupérer après un cycle intensif, il est plus intéressant pour l’organisme d’assurer un entretien du corps en pratiquant une ou deux séances peu intenses, en se fixant uniquement des objectifs de plaisir et de qualité gestuelle (aspects techniques), que de tout arrêter. En cas de traumatismes, l’arrêt ne doit pas être total et doit permettre un entretien corporel et physique, soit par musculation, électrostimulation, footing…, afin de conserver une base musculaire solide.

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Principe de spécificité et d’individualisation L’entraînement doit être personnalisé. Ce principe a été largement démontré, car chaque athlète répond différemment à une charge. Pour une même charge, le stimulus d’entraînement peut présenter un effort suffisant pour un athlète, mais un effort excessif pour un autre. Selon Weineck, « telle méthode d’entraînement convient à l’un tandis qu’elle représente pour l’autre une charge supplémentaire ». La qualité de l’entraînement dépend de son degré d’individualisation. Tous les sportifs n’ont pas les mêmes qualités physiques, les mêmes besoins, le même vécu sportif (expérience et niveau antérieur, ancienne(s) blessure(s)), ni les mêmes objectifs de niveau ou de performance. Plusieurs facteurs sont à prendre en compte : – l’âge ; – le niveau de développement psychomoteur ; – le niveau du sportif ; – le sexe ; – le passé sportif ; – les objectifs sportifs ; – la spécialité. Le sportif et l’entraîneur doivent porter un regard très précis sur la vie sociale de celui-là en dehors de l’escalade. L’aspect affectif, le travail, les études (et notamment les périodes d’examens) sont des points importants dans la programmation de l’entraînement du sportif.

Principe de l’écoute (être à l’écoute de son corps) Ce principe est le plus compliqué de tous, car seul l’athlète est capable de connaître l’état dans lequel il se trouve et s’il ressent, dans une partie de son corps, des douleurs. L’entraîneur doit être en mesure de capter les signes de son athlète qui expriment l’envie, la fatigue, la douleur, mais il ne peut pas en mesurer l’intensité. Il est fondamental de comprendre qu’une douleur représente un signal d’alerte que le corps émet afin de se protéger. S’il existe une douleur, c’est qu’une lésion (ou un début de lésion) plus ou moins importante est présente. Le sportif doit reconnaitre « les bonnes et les mauvaises douleurs », notamment celles ressentie au niveau des avant-bras, avec l’acide lactique. Plusieurs paramètres sont à prendre en compte : – la fatigue physique due aux séances imposantes, aux cycles dans lesquels se trouve l’athlète, mais également ce qu’il fait en dehors de ses entraînements. Nous entendons les cours d’éducation physique et sportive (EPS) chez les jeunes, les moments et les jeux passés avec ses camarades (l’ensemble des activités pouvant apporter une charge de fatigue supplémentaire) ;

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– la fatigue psychologique correspond à la fatigue due à l’intensité de la dernière ou des dernières séances, à la baisse de motivation, sans oublier tous les autres facteurs comme la fatigue scolaire ou professionnelle, les soucis ou problèmes relationnels, affectifs avec son entourage. C’est pour ces raisons qu’il est essentiel d’offrir une écoute individualisée pour chaque athlète afin que ce dernier sache analyser et comprendre son corps. L’entraîneur doit adapter la séance à l’état du jour de l’athlète. Il faut que l’état de concentration de ce dernier soit en adéquation avec celui exigible par le contenu des exercices.

Les différents types d’effort en escalade L’entraînement sur des outils spécifiques tels que le pan Güllich ou la poutre demande une connaissance assez précise afin de limiter les risques de lésion. Les doigts sont très sollicités par ces structures, ce qui provoque des charges excessives si les exercices sont mal adaptés. Le grimpeur doit connaître exactement ce qu’il souhaite travailler au niveau de la filière (anaérobie alactique, lactique), car les temps d’effort et de repos en dépendent. Ne pas prendre suffisamment de repos pour une séance fondée sur la force entraîne un effort basé sur la résistance, et des chances multipliées de se léser. Cet ouvrage étant axé sur les lésions de la main, il est inévitable de parler succinctement des différentes filières afin de limiter les risques de traumatismes dus à des erreurs d’entraînement. Cependant, nous ne pouvons traiter dans leur ensemble les questions d’entraînement et nous laissons le soin à d’autres ouvrages d’expliquer plus amplement le fonctionnement des différentes filières.

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Effort anaérobique alactique Cet effort est caractérisé par des exercices très intenses à une puissance maximale. Cette filière permet le travail de la force, car elle libère une grande quantité d’énergie dans un laps de temps très court. Cette voie utilise l’adénosine triphosphate (ATP) mais aussi la créatine phosphate (CP) qui n’existe qu’en faible quantité. Sollicitées à leur maximum d’intensité, les réserves, très faibles, sont épuisées au bout de 7 secondes. Ce temps est donc une référence pour le travail en escalade. Les grimpeurs font souvent allusion au nombre de mouvements réalisés. Il est préférable de travailler en temps d’effort, qui est une valeur plus « parlante ». Suivant le type de mouvement, la quantité peut ainsi varier. Le but de l’entraînement est de stabiliser la concentration en énergie et de l’utiliser plus efficacement.

Fiche récapitulative Intensité anaérobie alactique Intensité : maximale ou supra-maximale (> 100 %). Durée de l’effort : entre 3 et 7 s Récupération : entre 1 min 30 s et 3 min. Répétitions : environ 10. Le grimpeur doit stopper ses répétitions quand il observe une baisse de l’intensité.

Fiche récapitulative Capacité anaérobie alactique Intensité : entre 90 et 100 %. Durée de l’effort : entre 7 s et 15 s. Récupération : entre 3 et 8 min. Répétitions : de 6 à 10. Si le grimpeur remarque une forte baisse d’intensité, il peut diminuer la durée de l’effort, ce qui permet une quantité de travail importante.

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Effort anaérobie lactique Cette voie débute dès la première seconde de l’effort, mais à une intensité très faible. Elle intervient avec importance au bout d’une dizaine de secondes. La puissance de cette filière est élevée mais non maximale. Son intensité croît jusqu’à de 30 à 45 secondes, en fonction de l’effort demandé. Pour l’entraînement, il convient de développer la résistance à « l’empoisonnement lactique ». Pour cela, il est nécessaire de multiplier les situations motrices, de varier les passages en état de fatigue lactique.

Fiche récapitulative Intensité anaérobie lactique Intensité : maximale. Durée de l’effort : entre 15 et 45 s. Repos entre deux répétitions : de 30 s à 3 mins afin de permettre une récupération partielle du potentiel de base. Repos entre deux séries : de 5 à 30 min afin de permettre un autre effort de même niveau. Répétitions : entre 2 et 6. Il est important de bien mesurer l’importance de l’effort. Il faut arrêter la séance quand le grimpeur est dans l’incapacité d’effectuer un nouvel effort avec une intensité suffisante.

Fiche récapitulative Capacité anaérobie lactique Intensité : l’intensité doit être de 80 %. Durée de l’effort : de 45 s à 2 min. Repos entre deux efforts : 2 min. Nombre de répétitions : entre 5 et 8. Récupération entre deux séries : 6 min. Nombre de répétitions : entre 6 et 8. Afin d’obtenir une quantité de travail suffisante, le grimpeur peut diminuer le temps d’effort et augmenter le temps de récupération.

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Effort aérobie Il est faux de croire que le travail aérobie n’est pas utile en escalade. Certes, le sportif ne rentre jamais totalement dans cette filière lors de sa pratique, mais plusieurs intérêts existent, notamment en PPG. Notre ouvrage étant fondé sur les lésions, l’aérobie permet tout d’abord de préparer le corps pour la saison du sportif. Tous les processus énergétiques se développent lors de ce travail. Mais il prépare surtout les ligaments et les tendons à l’effort. Dans notre activité, l’augmentation du processus aérobie permet notamment une meilleure récupération entre deux efforts. Il peut être fort utile par exemple lors des compétitions de blocs, où le sportif dispose de 6 minutes pour récupérer entre deux passages. Le processus permet notamment une meilleure élimination des déchets lactiques de la contraction musculaire et améliore le système cardio-vasculaire.

Les différentes compétitions en escalade L’escalade sportive en compétition se décompose en trois domaines : la vitesse, la difficulté et le bloc. Dans le langage courant de l’escalade, on parle d’une voie ou d’un bloc réalisé à vue, si celui-ci est effectué sans reconnaissance préalable, hormis le temps d’observation qui lui est imparti. Dans le cas contraire, si une

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démonstration est effectuée par l’ouvreur, on parle en cas de réussite de réalisation « flash ».

Compétitions de difficulté La difficulté est la pratique la plus connue en escalade. Les compétitions se déroulent sur des SAE. Le but est de parvenir au sommet de la voie. Bien qu’il existe un temps limite, c’est la hauteur atteinte par le grimpeur qui est prise en compte pour le classement. Le temps n’intervient pas pour départager les grimpeurs. Il est juste mis en place pour éviter de réaliser des prestations trop longues. En cas d’ex aequo après le premier tour, le jury se sert de la hauteur atteinte au tour précédent. Si en finale les grimpeurs sont toujours ex aequo, une super-finale est alors organisée. Pour les championnats de France et les compétitions internationales, tous les tours, même ceux de qualification ont lieu « à vue ».

Compétitions de blocs Un bloc est un passage court d’escalade. Le but de l’épreuve est de réaliser un maximum de passages. Deux types de compétitions existent : – Un circuit qui se déroule au championnat de France et dans les épreuves internationales. Suivant les compétitions et le tour (qualification, demi-finale, finale), les grimpeurs doivent réaliser entre 4 et 6 blocs avec un laps de temps compris entre quatre et six minutes. Le grimpeur dispose d’un temps de repos entre deux passages qui correspond au temps qui lui est imparti pour réaliser les passages. Dans ce type de compétitions, tous les grimpeurs sont isolés même pendant les qualifications. Le classement est effectué par rapport au nombre de passages réalisés. En cas d’ex aequo, le nombre d’essais pour les réaliser est pris en compte puis le nombre de zones atteintes (prise qui est fixée par les ouvreurs en général après une première section dure) et le nombre d’essais pour atteindre ces prises de zone ; – Le contest qui se déroule en deux tours : qualifications et finales. Lors des qualifications, les grimpeurs ne sont pas isolés et doivent réaliser un maximum de passages proposés. Puis une finale flash ou à vue est proposée aux cinq meilleurs des qualifications. Lors de celles-ci, le grimpeur peut réaliser autant d’essais qu’il souhaite.

Compétitions de vitesse Cette pratique est la plus ancienne. Le but est d’arriver le plus rapidement possible au sommet de la voie. Ces compétitions sont peu présentes en France, mais se pratiquent beaucoup dans les pays de l’Est. Les voies sont escaladées en moulinette. Les compétitions se déroulent en deux phases : les qualifications et une finale.

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L’escalade en site naturel La difficulté des voies et des blocs est évaluée par des cotations. Celles-ci correspondent à la difficulté technique du passage (hauteur, inclinaison, enchaînement et taille des prises…). Les cotations restent subjectives et dépendent des points forts et faibles de chacun. La morphologie du grimpeur peut également l’avantager ou le mettre en difficulté dans le passage. Pour les voies, en France, la cotation débute réellement à partir du 3 et s’arrête dans le neuvième degré. Chaque degré est scindé en trois subdivisions (exemple : 6a, 6b, 6c). Il existe des degrés intermédiaires (exemple : 6a +, 6b +, 6c +). Plusieurs échelles de difficulté ont été élaborées. Pour le bloc, plusieurs systèmes de cotations existent également, même en France.

L’entraînement Le développement de l’escalade a permis l’apparition de nouveaux supports spécifiques d’entraînement. La poutre, le pan Güllich en sont des exemples. Certes, ils permettent un développement intensif de la force et/ou de la résistance au niveau des doigts, mais par les sollicitations extrêmes qu’ils exigent, ils peuvent être la cause de nouvelles lésions plus ou moins importantes.

Précautions, recommandations d’ordre général Plusieurs facteurs sont à prendre en compte avant un entraînement spécifique avec ces outils. Tout d’abord, ils nécessitent un niveau de pratique assez élevé. En aucun cas, un grimpeur débutant ne doit inclure ce type d’exercice, car son corps n’est pas apte à produire un effort de cette exigence. Cette utilisation est plus adaptée à des grimpeurs d’un niveau confirmé (6c/7a) qui plafonnent à ce niveau par manque de force, mais surtout pour des sportifs visant la haute performance, que ce soit en compétition, en site naturel ou juste pour le plaisir en structure artificielle. En se centrant sur le développement de l’enfant et des problèmes liés au dilemme de pratique intensive et de croissance (notamment ceux de cartilage au niveau des

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doigts), ces outils sont proscrits avant 15/16 ans, jusqu’à ce que l’adolescent soit dans une phase de maturité assez prononcée. Cette phase ne peut être identifiable à l’œil nu, car elle est différente d’un adolescent à l’autre, mais cette moyenne d’âge diminue fortement les risques. L’entraînement imposé aux doigts de manière intensive peut provoquer des séquelles qui peuvent écourter la carrière du sportif. L’adolescence est une période favorable pour développer les apprentissages moteurs. Mais cette phase ne peut être stéréotypée, car chaque enfant est un individu à part entière qui progresse et se développe à son propre rythme et selon ses propres phases. L’entraînement à cet âge peut se concentrer à élargir au maximum le répertoire gestuel du grimpeur, et lui permettre de découvrir un maximum de situations, en privilégiant les sensations et les ressentis du jeune sportif, au travers des différentes situations rencontrées. Durant la seconde phase pubertaire, l’augmentation de la force musculaire et la très haute capacité d’assimiler et de construire des schémas moteurs, créent des conditions optimales pour l’amélioration des performances. Cette période est privilégiée pour l’acquisition de toutes les qualités physiques spécifiques. Comme pour tous les outils intensifs, ils nécessitent une adaptation particulière, par exemple de grimper sans les pieds (« no foot »), qui peut être une bonne préparation pour l’adolescent avant l’utilisation de ces supports (pan Güllich, poutre). L’utilisation de tels outils est à proscrire formellement lors de toute reprise d’entraînement à la suite d’un arrêt dû à une blessure ou à toute autre cause. Les sollicitations intensives peuvent entraîner une récidive ou une nouvelle lésion chez le grimpeur. La structure du corps n’a peut-être pas suffisamment cicatrisé et ne s’est pas assez renforcée, préparée, pour ces sollicitations. La possibilité d’intégrer ces outils lors de l’entraînement se fait pendant la préparation spécifique et doit être précédée d’une période de réadaptation et d’un volume suffisant, complet, d’escalade. Un échauffement progressif et complet permet, dans un premier temps, d’être plus efficace lors des séances, mais, surtout, prépare les muscles et les tendons à fournir un effort extrême en diminuant les risques de lésions. Il doit être complet, du général au spécifique, et doit durer environ de 15 à 20 minutes. De même, en fin de séance, il convient d’étirer ses muscles afin de redonner à ceux-ci leur « taille de départ ». Les contractions répétées (surtout en concentriques) raccourcissent la taille des muscles, ce qui a pour effet de les fragiliser. L’intérêt de les ramener dans leurs positions initiales est primordial. Il est préférable de combiner (ou d’inclure durant la séance) les entraînements réalisés sur ces outils à des mouvements d’escalade sur structure artificielle. Cela a pour avantage d’intensifier ce gain de force en ne « perdant » pas les aspects techniques, ni l’association du haut avec le bas du corps. Cette transformation est nécessaire afin de pouvoir bénéficier au maximum des effets du travail réalisé.

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Saisie d’une prise inversée en posture arquée des doigts.

Précautions par rapport à l’entraînement L’entraînement sur ces structures exige une préparation spécifique, car les sollicitations musculaires et articulaires sont très intenses. C’est pourquoi, cette période ne doit pas être placée dans un début de préparation, car elle sollicite trop spécifiquement les muscles fléchisseurs (mais pas uniquement). L’organisme a besoin d’une adaptation progressive face à cet effort et aux exigences de la tâche. Ces supports peuvent être introduits lors d’une deuxième phase de PPG et complèteront l’entraînement spécifique selon la spécialité (bloc ou difficulté) en PS. Lors de la PPG, l’entraînement est au départ très général même si les exercices (circuit training,…) sont orientés vers un renforcement musculaire, en ne négligeant pas les muscles antagonistes, afin de ne pas créer de déséquilibre musculaire trop important. Lors de la deuxième phase de PPG, l’utilisation de ces supports peut être remplacée par des exercices en « no foot » sur pan, qui permettent de varier les mouvements, de choisir des préhensions adaptées, et qui préparent les muscles plus progressivement aux contractions concentriques, excentriques… L’athlète ou l’entraîneur peut introduire de manière progressive mais succincte ces outils d’entraînement. En PS, suivant l’objectif poursuivi, l’entraîneur peut orienter plus précisément la préparation vers ces appareils. Les exercices proposés étant très sollicitants, l’athlète est couramment proche de ses limites. Les séances ne doivent

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pas dépasser de 45 minutes à 1 heure (échauffement compris) avec de longues périodes de récupération entre les différentes tâches ou répétitions. Que ce soit en PPG ou en PS, le cycle sur ces outils ne doit pas excéder 3 semaines et doit être suivi d’un cycle de récupération afin d’acquérir le gain de force dû à ce cycle, et d’éviter tous les traumatismes dus à une sollicitation excessive des tendons (fléchisseurs et extenseurs). Durant le cycle, le nombre maximal de séances par semaine ne doit pas dépasser 3. Entre les séances, le temps de récupération sur ces supports est au minimum de 24 heures après une séance ayant pour objectif le développement de la force, de 48 heures pour une séance de résistance, de 72 heures pour une séance de continuité (endurance de force). Afin de diminuer les risques de traumatismes, il est fortement déconseillé de se lester avec des poids (notamment pour les cycles de force). Le fait de travailler avec une charge supplémentaire pourrait, en théorie, accroître davantage le regain de force, mais il soumet les tendons à des tensions avec lesquelles ils n’ont pas l’habitude de travailler puisque cela ne correspond pas à la masse du corps. Les doigts n’ont pas été conçus pour supporter les charges dues à l’escalade. Il convient davantage de changer et de varier les préhensions, afin que les saisies permettent de travailler dans la filière recherchée (selon les objectifs de séances ou de cycles). De même, varier les préhensions permet de travailler ses points forts et ses points faibles. Jongler avec les différentes prises (bacs, réglettes, plats, boules) et varier les postures des doigts (arquée ou tendue) permettent un travail plus général de la force. Il convient de soulager les tendons en privilégiant la posture des doigts en semi-arquée par rapport à l’arquée.

Séances sur structures spécifiques Séances types sur poutre Introduction La poutre permet de développer les capacités musculaires spécifiques à l’escalade en se rapprochant au maximum des conditions rencontrées, notamment par les suspensions sur les différentes prises. Par celles-ci, le grimpeur sollicite amplement les muscles spécifiques en escalade par la pratique sans les pieds. Les suspensions demeurent l’exercice préférentiel et permettent un travail spécifique sur la tenue des prises. Les déplacements sur la poutre restent possibles, même si l’amplitude des mouvements est très limitée ; ils permettent un réel travail de coordination, de synchronisation ouverture-fermeture des doigts, de précision du mouvement. La poutre n’est pas uniquement un outil d’entraînement, elle permet au sportif de terminer son échauffement de manière plus spécifique. Dans cette utilisation, le grimpeur entre dans de meilleures conditions dans l’activité. S’il souhaite

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l’utiliser ainsi, il convient de suivre les conseils de progressivité de l’échauffement. Le grimpeur se sert ainsi des prises très confortables (bacs), avec des temps de suspension courts, pour passer progressivement vers des prises plus petites. Il ne doit en aucun cas solliciter intensément à froid ses doigts en se suspendant sur des prises « infâmes », exigeantes, ou en réalisant des mouvements extrêmes. Les lésions possibles sur poutre ne se situent pas exclusivement au niveau des doigts (épaules, coudes, etc., sont également concernés). L’échauffement doit préparer correctement toutes les articulations et les différentes structures de la ceinture scapulaire et des bras. La poutre est un instrument qui peut se révéler très performant, mais qui peut réellement, en cas de non-respect des « règles d’or », devenir dangereux pour l’intégrité physique du sportif. Quelques principes à respecter : – ne jamais travailler lesté. Le grimpeur choisit des prises plus petites lui permettant de travailler dans la filière choisie ; – respecter les temps de repos ; – ne jamais prendre les prises en arquée. Cette posture sollicite trop intensément les structures des doigts. Le fait de se suspendre sans les pieds rend ces sollicitations d’autant plus importantes ; – ne réaliser ces séances que si le grimpeur est en forme ; – ne jamais pratiquer à froid (échauffement de toutes les articulations et des doigts en général auparavant). Plusieurs exercices sont possibles sur une poutre d'entraînement, mais nous choisirons de nous centrer uniquement sur ceux qui permettent une amélioration de la tenue des prises (les efforts dynamiques seront plus centrés sur le pan Güllich), et ceux qui sollicitent les efforts isométriques. Le choix d’une poutre d’entraînement doit permettre la réalisation des exercices sur des prises « non traumatisantes ». Celles-ci ne doivent pas avoir d’angles trop agressifs et doivent permettre aux doigts de se positionner correctement.

Séance d’entraînement sur une poutre en bois.

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Développement de la force Ces séances sont caractérisées par le fait que le grimpeur a l’impression de n’avoir rien fait. Il est important de varier les préhensions afin d’être plus complet et de ne pas se spécialiser dans un type de saisie.

Principe : le grimpeur se suspend à une ou à deux mains en posture tendue sur les prises choisies. Celles-ci doivent permettre au sportif de rester au maximum 7 s. Afin de régler correctement l’intensité, si la saisie devient trop facile à tenir, il est recommandé de réduire la taille de celles-ci, quitte à s’alléger, plutôt que de travailler lesté. Temps d’effort : de 5 à 7 s. Repos entre deux efforts : 3 min minimum. Répétitions : de 5 à 10.

Développement de la résistance

Premier exemple de séance Principe : les prises doivent permettre l’exécution complète de l’exercice. Le grimpeur ne doit pas les choisir trop petites. Afin de travailler la résistance, il doit se suspendre pendant au moins 20 s. Il est possible de travailler selon différents degrés de fermeture des bras. Temps d’effort : entre 20 et 45 s. Repos : 30 s. Répétitions : entre 5 et 8. Repos entre deux séries : 5 min. Nombre de séries : 4.

Entraînement et reprise d’entraînement

101

Second exemple de séance Principe : choisir une prise où la suspension est possible pendant 1 min. (à une ou à deux mains). Temps d’effort : 1 min. Repos entre deux répétitions : 2 min. Répétitions : 3. Repos entre deux séries : 5 min. Nombre de séries : 3 .

Séances types sur pan Güllich Introduction Le pan Güllich, est comme la poutre, un outil très puissant pour le travail des différentes filières anaérobies. Par les différents mouvements que le grimpeur peut réaliser, d’un bras puis de l’autre, ou des deux en même temps, il permet une panoplie d’exercices mettant en avant la recherche de l’explosivité, de la force de contact et de la filière anaérobie alactique.

Séance d’entraînement sur pan Güllich.

102

Escalade : pathologies de la main et des doigts

Les précautions et les recommandations sont les mêmes que pour la poutre. Cet appareil nécessite une préparation spécifique, notamment par le « no foot » sur pan, en diversifiant les prises, et/ou en pratiquant des exercices se rapprochant de la situation. Le grimpeur peut reproduire le même type d’effort par l’intermédiaire de barres à traction. Cet appareil est idéal pour travailler les efforts pliométriques. Une vigilance particulière doit être portée sur ce type de travail, très sollicitant pour les structures des doigts. En se laissant tomber sur la préhension du dessous, le grimpeur inflige une force de contact extrême. Là encore, une préparation spécifique est obligatoire. Il est recommandé aux grimpeurs de limiter le nombre de séances sur pan Güllich, de par les sollicitations importantes qu’il inflige. Une séance par semaine semble, au départ, être une bonne approche. Puis, avec l’expérience et un niveau de pratique important, le grimpeur peut réaliser deux, voire trois séances au maximum par semaine. Le cycle ne doit pas durer plus de trois semaines, afin de permettre au corps de se régénérer. Développement de la force

Premier exemple de séance fondée sur les mouvements dynamiques Principe : choisir un type de prises sur lesquelles le grimpeur peut réaliser jusqu’à 5 mouvements. L’objectif est de réaliser des mouvements les plus éloignés possibles sur des prises de plus en plus petites. Nombre de mouvements : de 1 à 5. Repos entre deux répétitions : 5 min. Répétitions : de 5 à 10.

Entraînement et reprise d’entraînement

Second exemple de séance fondée sur les jetés Principe : choisir un type de prises sur lesquelles le grimpeur peut réaliser un jeté à deux mains. L’objectif est de réaliser un jeté le plus grand possible sur des prises assez éloignées, et si possible d’en enchaîner d’autres. Elles doivent être assez larges afin de diminuer les risques de lésions. Nombre de mouvements : de 1 à 5. Repos entre deux répétitions : 5 min. Répétitions : de 5 à 10.

Développement de la résistance

Principe : choisir un type de prises sur lesquelles le grimpeur peut réaliser au moins dix mouvements. Nombre de mouvements : le grimpeur doit réaliser des montées et des descentes sur le pan Güllich, comprenant au moins dix mouvements. Repos entre deux séries : 5 min. Nombre de séries : 5.

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

La reprise de l’entraînement à la suite d’une lésion Les raisons de l’interruption d’une pratique de la part du sportif peuvent être multiples : vacances, d’ordre professionnelles… et traumatismes. Un arrêt pour lésion est particulier, car les précautions que le grimpeur et/ou l’entraîneur doit adopter sont différentes. En effet, la principale conséquence de cet arrêt est la désadaptation de l’organisme à l’exercice. La réponse du corps est différente face à la tâche : les capacités physiques ne permettent plus de réagir comme auparavant, de s’entraîner avec le même niveau d’intensité, de durée et de complexité de la tâche. Dans cette partie fondée sur l’entraînement, nous développerons plus amplement les différents principes à respecter tout en rappelant que l’entraînement doit être individualisé. Les particularités du sportif doivent être prises en compte, car chaque athlète est unique par son aspect psychologique et affectif (motivation, objectif…), physiologique (capacité physique, fatigue, sommeil, alimentation, récupération), anatomique (morphologie, antécédents traumatologiques), social (temps disponible, vie familiale et professionnelle) et cognitif. La blessure est un arrêt souvent brutal de l’entraînement non souhaité, ce qui augmente l’individualisation des différentes tâches lors de la reprise. Durant l’arrêt, le soutien psychologique de l’entourage a toute son importance et permet au sportif l’acceptation de sa blessure, et ainsi une récupération plus rapide. D’un point de vue physique, le non-fonctionnement, voire l’immobilisation entraîne une réadaptation complète tant sur la gestuelle (réapprentissage), sur le physique (énergétique), que sur l’activation des automatismes construits auparavant. Il est indispensable de mener l’athlète à un reconditionnement physique qui permettra d’accéder ultérieurement à une préparation spécifique. Il est nécessaire de proposer des situations et des charges de travail adaptées à l’athlète. Elles lui permettront d’exploiter de nouveau son potentiel en ajustant l’entraînement au jour le jour afin d’éviter toute récidive. L’écoute de l’athlète et, pour l’athlète, l’écoute de son corps, permettent une adaptation des charges, des exercices, et d’alterner correctement des séances de volumes et d’intensité. Durant cette période de reconditionnement, la vitesse de réalisation du mouvement (notamment ceux dynamiques) n’est pas orientée vers l’explosivité, mais vers les sensations du corps (informations proprioceptives, voire kinesthésiques). Les chocs engendrés par le contact entre les doigts et la prise lors de mouvements dynamiques (ou de jetés) sont une des causes possibles de traumatismes, donc de récidives. Ces contacts peuvent créer des microlésions. Le réapprentissage de ces mouvements et de la gestion du contact doigt-prise doit se réaliser progressivement afin que la synchronisation au niveau des doigts redevienne un automatisme. La guérison n’est définitive pour le sportif que lorsqu’il est rassuré sur la capacité de ses doigts à saisir des prises et à y exercer une force sans qu’une douleur

Entraînement et reprise d’entraînement

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apparaisse. Il doit être convaincu que le traumatisme est bien « réparé » et qu’il peut de nouveau pratiquer son activité en toute tranquillité. La période de reconditionnement doit permettre cette démarche sans quoi, le grimpeur ne peut pas passer à l’étape suivante, ni se préparer pour un prochain objectif. Cette démarche d’acceptation est un passage obligatoire, un objectif principal de cette période. L’athlète a besoin d’avoir confiance en son corps et dans sa solidité. Ce facteur est d’autant plus important qu’il permet au corps de ne pas « soulager » la partie lésée par l’autre main. Cette réaction est courante. Le sportif, blessé à la main droite par exemple, sollicite davantage et inconsciemment la main gauche, ce qui risque de provoquer une nouvelle lésion. La durée de la période de réadaptation ne peut être fixe, car elle dépend de l’importance de la lésion, des différents facteurs de l’individualisation de l’entraînement, et de l’acceptation mentale de la guérison chez le sportif. C’est pourquoi, dans la partie suivante, les reprises d’entraînement ne sont que des indicateurs d’intensité qui permettront une réadaptation du corps à l’effort. En aucune façon, il ne s’agit de LA solution et elles doivent être adaptées à chaque cas. Les caractères techniques et tactiques de la reprise ne peuvent être approchés que dans les grandes lignes, car elles dépendent également des points forts et faibles du grimpeur et/ou de la ou des cause(s) de la lésion. C’est pourquoi, avant toute période de réadaptation, l’entraîneur et l’athlète doivent avec du recul analyser la ou les cause(s) de ce traumatisme. Cette étude permet de ne pas commettre à nouveau la même erreur et de programmer une reprise adéquate avec la lésion. Par exemple, pour une lésion due à un manque d’hydratation, le sportif doit être très attentif à ce facteur et changer ses habitudes d’entraînement. Selon la cause et le type de la blessure, le grimpeur doit modifier sa technique, sa préparation, par exemple en saisissant plus souvent les prises en posture tendue, afin de soulager les poulies. L’aspect physique est primordial dans la reprise à la suite de la lésion. Une immobilisation de la main, partielle (attelle) ou totale (résine), entraîne une « fonte » musculaire et donc une baisse des capacités de la main.

Thérapie La période de réhabilitation peut se décomposer en différents stades : – une période comprenant des exercices de stabilité. Ceux-ci se réalisent avec des forces légèrement plus importantes que dans la vie de tous les jours. Pour une lésion aux doigts, cette première étape consiste à réaliser, par exemple, des traversées en gardant les pieds au sol. Le grimpeur exerce une légère pression sur la main en simulant les mouvements qu’il réaliserait s’il avait les pieds décollés. Tout au long de l’exercice, il se déplace au sol et utilise les différentes prises en diminuant ou en augmentant la force exercée suivant la préhension ;

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

– une période permettant l’utilisation au quotidien de la partie lésée. Dans notre exemple, le grimpeur réalise des traversées ou des passages en choisissant minutieusement les prises utilisées, afin qu’elles n’impliquent aucune douleur insupportable. De grosses prises de pieds permettent un allègement du corps et une force moins importante appliquée sur le doigt lésé ; – une période permettant un retour proche des conditions de pratique prétraumatisme. Le grimpeur réalise des passages d’un niveau inférieur, voire très inférieur (suivant la lésion) à son niveau régulier, permettant au doigt un retour progressif dans l’activité et des sensations de saisie ; – une dernière période permettant un retour au niveau régulier. Le grimpeur utilise son doigt avec la force nécessaire pour tenir les prises sans avoir de douleur, ni d’appréhension. Dans cette partie, nous parlerons de niveau régulier à vue et de niveau maximal à vue. Nous souhaitons faire la différence suivant la gravité de la blessure, car la reprise doit être, dans certains cas, plus progressive. C’est le cas d’une reprise après une rupture de poulie. Nous identifions le niveau régulier à vue comme la cotation réalisée au moins huit fois sur dix à vue. Nous donnons comme échelle de grandeur des pourcentages de ce niveau de difficulté. Le niveau maximal (régulier ou non suivant le cas) correspond à la valeur 100 %. Puis, pour chaque lettre, nous attribuons la valeur de 10 %. Prenons un exemple : le niveau régulier à vue du sportif est de 7a. Voici les valeurs correspondantes : Niveau

Pourcentage

7a

100 %

6c

90 %

6b

80 %

6a

70 %

5c

60 %

5b

50 %

5a

40 %

Les planifications suivantes ne sont que des exemples de reprise d’entraînement. Elles doivent être adaptées à chaque sportif en fonction de son vécu, de son niveau… Elles ne sont pas des recettes miracles !

Entraînement et reprise d’entraînement

107

Lésions des tendons Dans ce cas de traumatisme, le degré de gravité déterminé par la durée de l’arrêt est l’élément essentiel à prendre en compte. Durant cet arrêt, le niveau et les capacités de l’athlète ont logiquement baissé, impliquant une reprise spécifique et différente. Nous ferons la distinction entre une tendinopathie de niveau 1 qui nécessite moins de 1 mois d’arrêt, et celle de niveau 2 avec un arrêt de plus de 1 mois. L’arrêt de moins de 1 mois nécessite une période de réadaptation plus courte. L’athlète doit retrouver assez rapidement son niveau initial grâce à une reprise progressive. L’arrêt de plus d’un mois doit bénéficier, à la suite de la période de réadaptation, d’une période de PPG qui permet de repartir sur de bonnes bases.

Durant l’arrêt Pendant l’arrêt, le doigt ne doit à aucun moment exercer une force de flexion. L’arrêt total et le repos de ce membre sont obligatoires. L’athlète peut toutefois pratiquer la natation qui lui permet d’exercer des pressions sur la main plus douces. Durant cette période d’arrêt, l’athlète peut travailler ses extenseurs et ses fléchisseurs avec les électrostimulations en programme « réhabilitation » et faire un renforcement musculaire des autres muscles participant dans les mouvements d’escalade.

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

Tendinopathie de niveau 1 : arrêt compris entre 15 et 30 jours Semaine 1 à semaine 3 1. Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 60 et 70 % du niveau maximal (NM) à vue du grimpeur. – L’entraînement ne doit pas dépasser trois séances hebdomadaires. – La durée des séances est de 1 h 30 maximum sur SAE. Elles peuvent être plus longues en site naturel en diminuant l’intensité de l’effort. 2. Autres aspects – L’alternance entre les postures tendues et arquées a son importance afin de retrouver les sensations dans le doigt au contact de la préhension. Attention, les petites prises doivent être proscrites. – L’entraînement doit privilégier avant tout les aspects psychologiques et techniques, en se concentrant sur les sensations liées à l’escalade, notamment dans les saisies des prises. L’athlète doit, durant cette période, reprendre confiance dans sa main, et être convaincu que la lésion est bien guérie. 3. Entraînement complémentaire – L’athlète peut compléter son entraînement par des séances d’électrostimulation trois fois dans la semaine en programme « reprise d’entraînement » ou « réhabilitation ». Durant cette période, il faut porter une importance particulière à l’échauffement des différents muscles intervenant au niveau des doigts (par l’intermédiaire d’une balle molle, de pâte à modeler, d’élastique…), à l’hydratation (avant, pendant, après) et aux étirements (fléchisseurs des doigts profonds et superficiels, extenseur…). Il est intéressant de glacer le doigt après chaque séance. Semaine 4 à semaine 6 1. Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 70 et 100 % du niveau maximal (NM) à vue du grimpeur. – L’entraînement ne doit pas dépasser quatre séances hebdomadaires. – La durée des séances est de 2 heures maximum sur SAE ou en site naturel. 2. Autres aspects – L’alternance et la variation des différents styles d’escalade et des différentes préhensions permettent au grimpeur de réadapter son corps à toutes les situations. – L’entraînement doit privilégier les aspects techniques, tactiques et physiques (en renforcement musculaire des autres membres du corps).

Entraînement et reprise d’entraînement

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3. Entraînement complémentaire – L’athlète peut compléter son entraînement par des séances d’électrostimulation trois fois dans la semaine en programme « force » ou « résistance » selon la spécialité de l’athlète. L’importance liée à l’hydratation, à l’échauffement et aux étirements doit, durant cette période, devenir l’élément incontournable de toutes les séances. Schéma récapitulatif « reprise d’entraînement » : S1

S2

S3

Intensité max : de 60 à 70 % NM 3 séances max/semaine Durée de la séance : 1 h 30 max

S4

S5

S6

Intensité max : de 70 à 100 % NM 4 séances max/semaine Durée de la séance : 2 h max

Tendinopathie de niveau 2 : arrêt de plus de 30 jours Semaine 1 à semaine 3 1. Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 50 et 60 % du niveau maximal (NM) à vue du grimpeur. – L’entraînement ne doit pas dépasser trois séances hebdomadaires. – Le temps de repos entre deux séances doit être au minimum de 48 heures. – La durée des séances est de 1 heure maximum sur SAE. Elles peuvent être plus longues en site naturel en diminuant l’intensité de l’effort. 2. Autres aspects – L’alternance entre les postures tendues et arquées a son importance afin de retrouver les sensations du doigt au contact de la préhension. Attention, les petites prises doivent être proscrites. – L’entraînement doit privilégier, avant tout, les aspects psychologiques et techniques, en se concentrant sur les sensations liées à l’escalade, notamment dans les saisies des prises. L’athlète doit, durant cette période, reprendre confiance dans sa main, et être convaincu que la lésion est bien guérie. – Il est recommandé d’éviter tous les mouvements dynamiques ou de jetés. 3. Entraînement complémentaire – L’athlète peut compléter son entraînement par des séances d’électrostimulation trois fois dans la semaine en programme « reprise d’entraînement » ou « réhabilitation ». Les recommandations sur la séance sont les mêmes que pour une tendinite de niveau 1.

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

Semaine 4 à semaine 6 1. Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 60 et 80 % du niveau maximal (NM) à vue du grimpeur. – L’entraînement ne doit pas dépasser trois séances hebdomadaires. – Le temps de repos entre les séances est au minimum de 24 heures. – La durée des séances est de 1 h 30 maximum sur SAE. Elles peuvent être plus longues en site naturel. 2. Autres aspects – L’alternance entre les différentes postures du doigt est toujours recommandée mais l’athlète peut diminuer progressivement la taille des prises ou le nombre d’appuis. – Le grimpeur peut recommencer doucement son réapprentissage des mouvements dynamiques. 3. Entraînement complémentaire – L’athlète peut compléter son entraînement par des séances d’électrostimulation trois fois dans la semaine en programme « renforcement musculaire ». Semaine 7 à semaine 9 1. Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 80 et 90 % du niveau maximal (NM) à vue du grimpeur. – L’entraînement ne doit pas dépasser quatre séances hebdomadaires. – Durant la semaine, l’athlète ne doit pas enchaîner plus de deux séances de suite. – La durée des séances est de 2 heures maximum sur SAE. Elles peuvent être plus longues en site naturel. 2. Autres aspects – L’alternance et la variation des différents styles d’escalade permettent au grimpeur de réadapter son corps à toutes les situations. – L’entraînement doit privilégier les aspects techniques, tactiques et physiques (en renforcement musculaire). 3. Entraînement complémentaire – L’athlète peut compléter son entraînement par des séances d’électrostimulation trois fois dans la semaine en programme « force » ou « résistance » suivant son objectif ou sa spécialité. Semaine 10 à semaine 12 1. Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 90 et 100 % du niveau maximal (NM) à vue du grimpeur. – L’entraînement ne doit pas dépasser 4 séances hebdomadaires.

Entraînement et reprise d’entraînement

111

– Durant la semaine, l’athlète ne doit pas enchaîner plus de deux séances de suite. – La durée des séances est de 2h maximum sur SAE. Elles peuvent être plus longues en site naturel. 2. Autres aspects – Les recommandations sont les mêmes que pour le cycle S7 à S9. Schéma récapitulatif « reprise d’entraînement » : S1

S2

S3

Intensité : de 50 à 60 % NM 3 séances max/semaine Durée de la séance : 1 h max

S4

S5

S6

S7

Intensité : de 60 à 80 % NM 3 séances max/semaine Durée de la séance : 1 h 30 max

S8

S9

Intensité : de 80 à 90 % NM 4 séances max/semaine Durée de la séance : 2 h max

S10

S11

S12

Intensité : de 90 à 100 % NM 4 séances max/semaine Durée de la séance : 2 h max

L’athlète a peut-être besoin d’une ou de plusieurs semaine(s) de récupération. Cette récupération peut être placée entre chaque cycle, c’est-à-dire en semaine 4, semaine 7 et/ou semaine 10, sachant que l’entraîneur (ou le grimpeur) décale le cycle suivant d’une semaine. Exemple : S1

S2

S3

Intensité : de 50 à 60 % NM 3 séances max/ semaine Durée de la séance : 1 h max

S4

S5

S6

Intensité : de 60 à 80 % NM 3 séances max/ semaine Durée de la séance : 1 h 30 max

S7

S8

S9

S10

Intensité : de 80 à 90 % NM 4 séances max/ semaine Durée de la séance : 2 h max

S11

S12

S13

Intensité : de 90 à 100 % NM 4 séances max/ semaine Durée de la séance : 2 h max

Récupération

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

Lésions des poulies digitales Rupture partielle de la poulie digitale Au bout du 30e jour d’arrêt L’athlète peut effectuer un début de réadaptation musculaire par l’intermédiaire de circuit training ou de musculation (sans forcer sur les doigts en flexion), complété par de la natation et du footing. L’électrostimulation peut être un bon complément sur les fléchisseurs et les extenseurs en programme « réhabilitation » (trois fois dans la semaine).

L’escalade est interdite, ainsi que tout travail contre résistance au niveau des doigts.

Séance d’électrostimulation des fléchisseurs et des extenseurs.

Au bout du 45e jour d’arrêt À la suite de cette lésion, le grimpeur doit prendre conscience de l’importance de modifier ses habitudes : hydratation, échauffement, étirements. Semaine 1 à semaine 3 1. Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 40 et 50 % du niveau régulier (NR) à vue du grimpeur. – L’entraînement ne doit pas dépasser deux séances hebdomadaires. – La durée des séances est de 1 heure maximum. – Les temps de récupération entre les différents passages doivent être longs.

Entraînement et reprise d’entraînement

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2. Autres aspects – Durant cette période, il est préférable de privilégier les séances en sites naturels, en choisissant correctement le style d’escalade présent. Les prises arrondies sont essentielles au retour progressif des sensations. La diversité des préhensions permet un réapprentissage gestuel de la main. – Lors des saisies des prises, le grimpeur privilégie la posture tendue. La saisie en arquée est trop précoce durant cette période et peut commencer à être abordée lors de la semaine 3, mais de manière exhaustive. – Le travail est fondé uniquement sur la qualité, en se situant sur les pôles techniques, tactiques et psychologiques. 3. Entraînement complémentaire – L’athlète peut compléter son entraînement par des séances d’électrostimulation trois fois dans la semaine en programme « reprise d’entraînement » ou « réhabilitation ». – Un travail de renforcement des extenseurs et des fléchisseurs peut être réalisé durant la journée à l’aide d’une boule en mousse et d’élastique. En aucun cas l’athlète ne doit serrer la balle avec le doigt « anciennement lésé » en posture arquée. Cette balle est placée au centre de la main, et les doigts dans leur totalité la « malaxent ». Durant cette période, il faut porter une attention particulière à l’échauffement des différents muscles intervenant au niveau des doigts (par l’intermédiaire d’une balle molle, de pâte à modeler, d’élastique…), à l’hydratation (avant, pendant, après) et aux étirements (fléchisseurs des doigts profonds et superficiels, extenseur…). Il est intéressant de glacer le doigt après chaque séance. En général, la douleur est présente lors des deux premières semaines. Les séances doivent être fondées sur la qualité, et il est nécessaire de porter une grande importance au pôle psychologique afin que le grimpeur puisse reprendre son activité en gérant au mieux sa douleur. Semaine 4 à semaine 6 1. Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 50 et 70 % du niveau régulier (NR) à vue du grimpeur. – L’entraînement ne doit pas dépasser trois séances hebdomadaires. – La durée des séances est de 1 h 30 maximum. – Les temps de récupération entre les différents passages doivent être longs. 2. Autres aspects – Durant cette période, l’athlète peut alterner les séances en sites naturels et artificiels suivant ses possibilités. – Lors des saisies des préhensions, le grimpeur privilégie la posture tendue, mais peut, durant la séance, effectuer des tâches spécifiques à la posture arquée.

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

La saisie de la prise en arquée se fait sur des prises assez larges permettant une posture de la main en semi-arquée. – Le travail est fondé uniquement sur la qualité en se situant sur les pôles techniques, tactiques et psychologiques. – L’athlète peut effectuer à partir de la semaine 6, une séance de volume dans la semaine avec une intensité faible (40 %) qui lui permet d’acquérir un volume d’escalade un peu plus important. Il faut respecter les consignes du tendu et exercer une attention particulière aux effets de la fatigue. 3. Entraînement complémentaire – L’athlète peut compléter son entraînement par des séances d’électrostimulation trois fois dans la semaine en programme renforcement musculaire. – Un travail de renforcement des extenseurs et des fléchisseurs peut être réalisé durant la journée à l’aide d’une boule en mousse et d’élastique. Semaine 7 à semaine 9 1. Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 70 et 90 % du niveau régulier (NR) à vue. – L’entraînement ne doit pas dépasser trois séances hebdomadaires. – La durée des séances est de 2 heures maximum sur SAE. Elles peuvent être plus longues en site naturel. – Les temps de récupération entre les différents passages doivent être longs. 2. Autres aspects – Lors des saisies des préhensions, le grimpeur alterne les postures tendue et arquée. L’objectif de ce cycle reste de trouver un maximum de sensations en tendue. L’athlète peut être amené à modifier sa technique d’escalade en privilégiant cette posture. La posture du doigt en arquée se fait sur des prises assez larges qui permettent une position de la main en semi-arquée. – Le travail est basé sur la qualité et non sur la quantité. L’aspect physique par renforcement musculaire est un objectif de ce cycle. 3. Entraînement complémentaire – L’athlète peut compléter son entraînement par des séances d’électrostimulation trois fois dans la semaine en programme « Force » ou « Résistance » suivant la filière ou l’objectif du grimpeur. Celles-ci sont concentrées sur les fléchisseurs et les extenseurs. Semaine 10 à semaine 12 1. Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 90 et 100 % du niveau régulier (NR) à vue. – L’entraînement ne doit pas dépasser 4 séances hebdomadaires.

Entraînement et reprise d’entraînement

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– La durée des séances est de 2 h maximum sur SAE. Elles peuvent être plus longues en site naturel. – Les temps de récupération entre les différents passages doivent être longs.

2. Autres aspects – Les recommandations sont les mêmes que pour le cycle S7 à S9. Schéma récapitulatif « reprise d’entraînement » : S1

S2

S3

Intensité : de 40 à 50 % NR 2 séances max/semaine Durée de la séance : 1 h max

S4

S5

S6

S7

Intensité : de 50 à 70 % NR 3 séances max/semaine Durée de la séance : 1 h 30 max

S8

S9

Intensité : de 70 à 90 % NR 3 séances max/semaine Durée de la séance : 2 h max

S10

S11

S12

Intensité : de 90 à 100 % NR 4 séances max/semaine Durée de la séance : 2 h max

L’athlète a peut-être besoin d’une ou de plusieurs semaine(s) de récupération. Cette récupération peut être placée entre chaque cycle, c’est-à-dire en semaine 4, semaine 7 et/ou semaine 10, sachant que l’entraîneur (ou le grimpeur) décale le cycle suivant d’une semaine. Exemple : S1

S2

S3

Intensité : de 40 à 50 % NR 2 séances max/ semaine Durée de la séance : 1 h max

S4

S5

S6

Intensité : de 50 à 70 % NR 3 séances max/ semaine Durée de la séance : 1 h 30 max

S7

S8

S9

S10

Intensité : de 70 à 90 % NR 3 séances max/ semaine Durée de la séance : 2 h max

S11

S12

S13

Intensité : de 90 à 100 % NR 4 séances max/ semaine Durée de la séance : 2 h max

Récupération

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

Reprise d’entraînement après une rupture de poulie ayant nécessité une intervention chirurgicale Ce traumatisme semble être la lésion nécessitant le plus de patience de la part du sportif. Même si la récupération du niveau initial (voir une progression) se réalise dans 80 % des cas selon nous, l’adaptation est longue et douloureuse surtout dans les premières périodes de la reprise. Dans ce genre d’intervention et notamment durant la phase postopératoire, le doigt ne doit observer aucune contrainte en flexion. Il est donc nécessaire que le sportif pratique d’autres activités physiques pendant sa convalescence à partir du 45e jour après l’opération. Mais l’escalade ainsi que tout travail contre résistance au niveau des doigts, sont interdits. Ces activités physiques ne doivent à aucun moment demander à la main de serrer un appareillage spécifique comme une raquette, un ballon, ou toute barre d’un appareil de musculation, etc. Il doit veiller à ne pas créer de choc sur son doigt afin de permettre une cicatrisation progressive et solide. Durant cette période de réadaptation, et ce jusqu’au 90e jour après l’opération, l’aspect physique de l’entraînement visant un développement de la force au niveau des doigts est proscrit. Tous les exercices utilisant une poutre ou un pan Güllich sont formellement interdits. Il est préférable que la reprise de l’entraînement se déroule en site naturel, car les préhensions sont souvent plus arrondies et permettent ainsi une répartition des charges sur l’ensemble des doigts, voire sur la paume de la main. Des efforts longs seront privilégiés aux efforts intenses, c’est-à-dire les voies aux blocs. Les reprises en falaise sur des voies semblent être l’environnement et les conditions idéales pour la réadaptation à l’effort. Nous vous proposons comme période de réadaptation la planification suivante. Les informations présentes dans cette reprise ne sont que des indications. Elles comportent généralement la durée ou l’intensité maximale à ne pas dépasser dans un but de prévention et de cicatrisation. Suivant l’état de forme, les douleurs ressenties lors des exercices, de l’état psychologique dans lequel se trouve l’athlète, ces informations peuvent être réellement revues à la baisse.

Opération

Retrait des points

45 jours

Reprise d’entraînement

45 jours Reprise activité physique Escalade interdite

J 30 : FOOTING

Entraînement et reprise d’entraînement

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Durant la convalescence D. Thomas propose deux exercices qui peuvent prendre place durant la période de J + 45 à J + 90 après opération, et auparavant, en passif, afin de diminuer l’œdème posttraumatique (photos Dominique Thomas MCMK) : Exercice 1 :

Enroulement passif global du doigt « réparé ».

Exercice 2 :

Enroulement actif « protégé ». Le pouce du rééducateur fait contre-appui au niveau de la poulie reconstruite (ici A2).

Reprise de l’activité (90 jours après opération) La reprise de l’escalade se fait également de manière très douce et progressive, permettant une adaptation particulière à ce type de traumatisme. Semaine 1 à semaine 3 1. Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 20 et 40 % du niveau régulier (NR) à vue de l’athlète. – L’entraînement ne doit pas dépasser deux séances hebdomadaires et le temps de repos entre deux séances est de 48 heures minimum.

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

– La durée des séances est de 30 minutes maximum, mais elle dépend de la douleur que l’athlète sent lors des premières séances. Le sportif doit en tenir compte et ne pas trop forcer sur le doigt anciennement lésé. Les premières séances peuvent être très courtes et le temps de grimpe très faible. – Les temps de récupération entre deux passages doivent être longs, voire très longs (de 5 à 10 minutes). 2. Autres aspects – La posture tendue est vivement recommandée. La saisie arquée est proscrite dans un premier temps afin que la réadaptation du corps de l’athlète soit progressive. – Le grimpeur et l’entraîneur doivent privilégier les sensations et surtout l’aspect psychologique. Le sportif doit reprendre confiance dans sa main et dans la solidité de son greffon. Cette prise de conscience n’est pas automatique et son acceptation est le point essentiel pour le franchissement de la phase de réadaptation. Le sportif et l’entraîneur doivent porter leur attention sur le respect de la répartition des forces. Après une lésion de ce type, il n’est pas rare de voir le sportif forcer plus amplement avec le membre qui n’a pas été lésé. Dans ce cas, la blessure guette de nouveau car il surcharge ses doigts. L’attention de tous est nécessaire afin de rester dans un style et un niveau de voies convenant au grimpeur et permettant de transférer son corps même sur la main opérée. – Il est déconseillé de reprendre dans des styles de voies sollicitant extrêmement les doigts, comme une dalle à réglette. Il est faux de croire qu’en dévers, les doigts sont moins sollicités. Au contraire… Le choix du style dans cette reprise d’entraînement est très important. Il est préférable de choisir des voies verticales à prises plates ou avec des bacs. 3. Entraînement complémentaire – Il est intéressant de travailler en natation sur la proprioception au niveau des doigts. La nage en brasse ou en crawl offre la possibilité aux doigts de forcer dans un environnement « facilitant », non traumatisant. – L’athlète peut compléter son entraînement par des séances d’électrostimulation en programme « reprise d’entraînement » trois fois dans la semaine. – Un travail des extenseurs permet de compléter ses séances de kinésithérapie et d’équilibrer les forces exercées sur ses doigts. Il est possible de réaliser ces exercices trois fois dans la semaine avec des séances de 30 minutes. – Il est intéressant de « malaxer » régulièrement dans la semaine une balle en mousse très molle. Cette boule doit être assez grosse afin de remplir correctement la main du grimpeur. Une semaine type d’entraînement peut être : Lundi

Mardi

Mercredi

Jeudi

Vendredi

Samedi

Dimanche

Escalade

Électro

Travail kinesthésique

Repos

Escalade

Électro

Travail kinesthésique

Entraînement et reprise d’entraînement

119

Durant cette période, il faut porter une attention particulière à l’échauffement des différents muscles intervenant au niveau des doigts (par l’intermédiaire d’une balle molle, de pâte à modeler, d’élastique…), à l’hydratation (avant, pendant, après) et aux étirements (fléchisseurs des doigts profonds et superficiels, extenseur…). Il est intéressant de glacer le doigt après chaque séance. La douleur est longue à disparaître, pouvant toujours être présente plusieurs mois après la reprise de l’entraînement. Il est important de porter une grande attention sur les ressentis du sportif, sur la qualité des saisies en tendue. Le grimpeur ne doit pas renforcer immédiatement les muscles intervenant au niveau des doigts. Semaine 4 à semaine 6 1. Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 40 et 60 % du niveau régulier (NR) à vue du grimpeur. – L’entraînement ne doit pas excéder trois séances hebdomadaires. – La durée des séances est de 1 heure maximum. – Les temps de récupération entre les différents passages doivent être longs. 2. Autres aspects – La posture en tendue est toujours vivement recommandée. – Les séances doivent se concentrer sur les aspects psychologiques et sensitifs qui sont, comme durant la première période, les points essentiels dans la « reconstruction » de l’athlète. 3. Entraînement complémentaire – L’athlète peut compléter son entraînement par des séances d’électrostimulation trois fois par semaine en programme « reprise d’entraînement ». – Un travail des extenseurs et des fléchisseurs est souhaitable en dehors des séances de kinésithérapie. – Les séances de natation restent un travail intéressant. Semaine 7 à semaine 9 1. Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 60 et 80 % du niveau régulier (NR) à vue du grimpeur. – L’entraînement ne doit pas dépasser trois séances hebdomadaires. – La durée des séances est de 1 h 30 maximum. Cette durée est une indication et dépend de l’état de forme du jour de l’athlète et des douleurs ressenties au niveau du doigt. 2. Autres aspects – Le contenu des séances est centré sur la variation des préhensions, en privilégiant la posture tendue. Le sportif doit élargir son répertoire gestuel

120

Escalade : pathologies de la main et des doigts

en s’entraînant sur différentes inclinaisons, différents styles de voies (plats, réglettes… mais pas de bi-doigt, ni de mono-doigt). – Le grimpeur ne doit pas enchaîner plus de 2 jours d’entraînement d’affilée. Un jour minimum de repos est nécessaire pour la récupération après deux séances. 3. Entraînement complémentaire – L’entraînement peut être complété par des séances d’électrostimulations, trois fois par semaine, en programme « renforcement musculaire ». Une semaine type d’entraînement peut être : Lundi

Mardi

Mercredi

Jeudi

Vendredi

Samedi

Dimanche

Escalade

Électro

Repos

Escalade

Repos

Escalade

Électro

Semaine 10 à semaine 12 1. Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 80 et 90 % du niveau régulier (NR) à vue de l’athlète. – L’entraînement ne doit pas dépasser quatre séances hebdomadaires (le sportif ne doit pas réaliser plus de 2 jours d’entraînement d’affilée). – La durée des séances est de 2 heures maximum. 2. Autres aspects – Les séances peuvent se concentrer sur les aspects techniques et tactiques. – Il est possible de réaliser des séances de volume en diminuant légèrement l’intensité (à 60 %). 3. Entraînement complémentaire – L’entraînement peut être complété par des séances d’électrostimulation, trois fois par semaine, en programme « renforcement musculaire ». Semaine 13 à semaine 15 1. Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 90 et 100 % du niveau régulier (NR) à vue de l’athlète. – L’entraînement ne doit pas dépasser quatre séances hebdomadaires. – La durée des séances est de 2 heures maximum. 2. Autres aspects – Les recommandations sont les mêmes que pour le cycle S10 à S12.

Entraînement et reprise d’entraînement

121

Information / recommandation L’intensité de travail durant cette période dépend directement des possibilités de l’athlète et de la manière dont il a accepté la blessure. Si l’athlète n’a pas encore pu retrouver ce niveau, il convient de privilégier un cycle de volume avec une séance dans la semaine où l’athlète peut tenter des passages plus difficiles. La semaine type peut être : Lundi

Mardi

Mercredi

Jeudi

Vendredi

Samedi

Dimanche

Volume 60 % max

Volume 50 % max

Repos

Volume 60 % max

Repos

Volume 50 % max

Repos

Schéma récapitulatif « reprise d’entraînement » : S1

S2

S3

Intensité : de 20 à 40 % NR 2 séances max/ semaine Durée de la séance : 30 min max

S4

S5

S6

S7

Intensité : de 40 à 60 % NR 3 séances max/ semaine Durée de la séance : 1 h max

S8

S9

S10

Intensité : de 60 à 80 % NR 3 séances max/ semaine Durée de la séance : 1 h 30 max

S11

S12

Intensité : de 80 à 90 % NR 4 séances max/ semaine Durée de la séance : 2 h max

S13

S14

S15

Intensité : de 90 à 100 % NR 4 séances max/ semaine Durée de la séance : 2 h max

L’athlète a peut-être besoin d’une ou de plusieurs semaine(s) de récupération. Cette récupération peut être placée entre chaque cycle, c’est-à-dire en semaine 4, semaine 7, semaine 10 et/ou semaine 13, sachant que l’entraîneur (ou le grimpeur) décale le cycle suivant d’une semaine.

Exemple : S1

S2

S3

S4

S5

S6

S7

S8

S9

S10

S11

S12

Intensité : Intensité : Intensité : Intensité : de 20 à 40 % NR de 40 à 60 % NR de 60 à 80 % NR de 80 à 90 % NR 2 séances max/ 3 séances max/ 3 séances max/ 4 séances max/ semaine semaine semaine semaine Durée de la séance : Durée de la séance : Durée de la séance : Durée de la séance : 30 min max 1 h max 1 h 30 max 2 h max

S13

S14

S15

S16

Intensité : de 90 à 100 % NR 4 séances max/ semaine Durée de la séance : 2 h max

Récupération

122

Escalade : pathologies de la main et des doigts

Strapping L’exemple donné est une méthode permettant un « soulagement » de la poulie A2. La bande de Strappal® est de 1 cm de largeur environ (largeur d’une phalange) et est assez longue pour permettre la réalisation de plusieurs tours. Le grimpeur enveloppe la base de sa première phalange avec la bande de Strappal® et réalise deux tours. Il passe sous l’articulation IPP et enveloppe la phalange P2 près de sa base en faisant deux tours. Le grimpeur repasse sous l’articulation IPP pour se retrouver sur les premiers tours de Strappal® et réalise de nouveau deux tours par-dessus les précédents.

Doigt strappé.

Entraînement et reprise d’entraînement

123

Lésions osseuses L’athlète peut effectuer un début de réadaptation musculaire par le biais de circuit training. L’avis et l’aide d’un kinésithérapeute permet un retour progressif (le choix des exercices est vital). Le souci des lésions osseuses résident dans l’enraidissement tendineux, dû à l’immobilisation effectuée. Il convient de préparer correctement et lentement les doigts aux situations et aux sollicitations rencontrées en escalade. L’aide d’un kinésithérapeute permet de retrouver une mobilité flexion/extension complète. Les électrostimulations, en programme « reprise d’entraînement », placées sur les fléchisseurs et sur les extenseurs, semblent être efficaces dans cette phase de réadaptation afin de retrouver un équilibre entre ces deux antagonistes. Comme pour les autres lésions, certaines préhensions sont à proscrire ! Les bi-doigts et mono-doigts vont exercer des forces beaucoup trop intenses même si le grimpeur ne se sert pas du doigt « anciennement lésé ». Prenons le cas d’une fracture sur l’annulaire. Si le grimpeur sollicite son majeur en mono-doigt, il exerce automatiquement une force importante sur l’annulaire. Il convient de ne pas désolidariser les doigts pendant la phase de réadaptation. Il est impératif de porter une vigilance particulière aux mouvements entraînant une torsion au niveau de la lésion. Avant toute reprise, il est préférable d’être certain que la consolidation a eu lieu correctement. Seule une radiographie peut donner une réponse à cette question. Cette lésion doit faire réfléchir certains grimpeurs sur son origine afin, peut-être, de changer leurs habitudes (placement des doigts) et de mettre l’accent sur leur hydratation, leur échauffement, les étirements, etc. Les étirements sont primordiaux après chaque séance, pour une meilleure récupération et un retour des doigts dans leurs positions initiales.

Lésions osseuses de niveau 1 : prises en charge par traitement fonctionnel Semaine 1 à Semaine 3 1. Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 40 et 50 % du niveau maximal (NM) à vue du grimpeur. – L’entraînement doit comprendre au minimum 48 heures de repos entre deux séances. Il est préférable, lors de la semaine 1, que le grimpeur ne pratique pas plus de deux séances. Pour les semaines 2 et 3, il peut réaliser trois séances au maximum. – La reprise doit se faire avec des séances courtes (1 heure maximun).

124

Escalade : pathologies de la main et des doigts

2. Autres aspects – La posture arquée est proscrite. Le grimpeur doit alterner les différentes préhensions (plats, bacs, réglettes) afin de retrouver un maximum de sensations. La posture tendue permet d’éviter toute torsion. – Il est fortement recommandé d’éviter tout choc de contact entre les doigts et la préhension. Il est préférable de ne pas pratiquer de mouvements dynamiques ou de jetés. – Les douleurs risquent d’être présentes lors de ce cycle. Le glaçage de la partie lésée a un effet antalgique après la séance. – L’entraîneur et le grimpeur s’attachent à travailler l’aspect psychologique. Les séances sont fondées en grande partie sur les sensations et sur la variété des situations. – Le sportif doit attacher de l’importance sur le ressenti et s’attarder à reprendre confiance dans sa main et dans la guérison de son traumatisme. 3. Entraînement complémentaire – Le grimpeur peut compléter son entraînement par des séances d’électrostimulation s’il n’en réalise pas déjà chez son kinésithérapeute. Le programme de « reprise d’entraînement » ou « réhabilitation » permet un retour progressif. – Durant la semaine, le grimpeur peut malaxer une boule en mousse ou de la pâte à modeler très souple afin de retrouver une mobilité flexion-extension des doigts plus rapidement. – Les séances de natation constituent, durant cette période, un travail très intéressant, car elles permettent un renforcement progressif des différentes structures. – Un travail de renforcement musculaire des extenseurs permet un meilleur équilibre, pour les articulations, entre les muscles antagonistes. Semaine 4 à semaine 6 1. Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 50 et 70 % du niveau maximal (NM) à vue. – L’entraînement ne doit pas dépasser trois séances hebdomadaires. – Le temps de repos entre deux séances est au minimum de 48 heures. – La durée des séances est de 1 h 30 maximum. 2. Autres aspects – Durant cette période, le grimpeur peut progressivement alterner les postures tendue et arquée, en privilégiant le tendu. La saisie en arquée est progressive (semaine 6) et débute par des préhensions en semi-arquée (semaines 4 et 5). – Les préhensions en mono-doigt ou bi-doigt sont toujours proscrites. – Les objectifs de ce cycle sont fondés essentiellement sur les aspects techniques et tactiques. – La quantité de passages n’est pas une priorité. La qualité de la séance, fondée notamment sur les sensations au moment de la saisie de la préhension, apporte au grimpeur un retour progressif.

Entraînement et reprise d’entraînement

125

3. Entraînement complémentaire – Les séances de natation restent un travail très intéressant durant cette période. – Le sportif peut compléter son entraînement par des séances d’électrostimulation en programme « renforcement musculaire ». Semaine 7 à semaine 9 1. Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 70 et 90 % du niveau maximal (NM) à vue du grimpeur. – L’entraînement ne doit pas dépasser quatre séances hebdomadaires. – La durée des séances est de 2 heures maximum. – Le grimpeur n’enchaîne pas plus de 2 jours successifs d’escalade. 2. Autres aspects – Durant ce cycle, le grimpeur doit alterner les postures arquée et tendue et commencer progressivement les préhensions en bi-doigt. – Le travail est fondé sur la qualité et non sur la quantité. L’aspect physique par renforcement musculaire est un objectif de ce cycle. 3. Entraînement complémentaire – Le sportif peut compléter son entraînement par des séances d’électrostimulation en programme « renforcement musculaire » sur les muscles fléchisseurs et extenseurs. Semaine 10 à semaine 12 1. Aspects Physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 90 et 100 % du niveau maximal (NM) à vue du grimpeur. – L’entraînement ne doit pas dépasser quatre séances hebdomadaires. – La durée des séances est de 2 h 30 maximum. 2. Autres aspects – Les recommandations sont les mêmes que pour le cycle S7 à S9. Schéma récapitulatif « reprise d’entraînement » : S1

S2

S3

Intensité : de 40 à 50 % NM 3 séances max/semaine Durée de la séance : 1 h max

S4

S5

S6

Intensité : de 50 à 70 % NM 3 séances max/semaine Durée de la séance : 1 h 30 max

S7

S8

S9

Intensité : de 70 à 90 % NM 4 séances max/semaine Durée de la séance : 2 h max

S10

S11

S12

Intensité : de 90 à 100 % NM 4 séances max/semaine Durée de la séance : 2 h 30 max

126

Escalade : pathologies de la main et des doigts

L’athlète a peut-être besoin d’une ou de plusieurs semaine(s) de récupération. Cette récupération peut être placée entre chaque cycle, c’est-à-dire en semaine 4, semaine 7, semaine 10 et/ou semaine 13, sachant que l’entraîneur (ou le grimpeur) décale le cycle suivant d’une semaine. Exemple : S1

S2

S3

Intensité : de 40 à 50 % NM 3 séances max/ semaine Durée de la séance : 1 h max

S4

S5

S6

Intensité : de 50 à 70 % NM 3 séances max/ semaine Durée de la séance : 1 h 30 max

S7

S8

S9

S10

Intensité : de 70 à 90 % NM 4 séances max/ semaine Durée de la séance : 2 h max

S11

S12

S13

Intensité : de 90 à 100 % NM 4 séances max/ semaine Durée de la séance : 2 h 30 max

Récupération

Lésions osseuses de niveau 2 : traitées par intervention chirurgicale Dans cette partie, nous nous centrons uniquement sur l’aspect physique. Les recommandations concernant les autres aspects sont identiques à celles données pour la lésion des os de niveau 1. Semaine 1 à semaine 3 Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 40 et 50 % du niveau régulier (NR) à vue du grimpeur. – L’entraînement ne doit pas dépasser deux séances hebdomadaires. – Le temps de repos entre deux séances est au minimum de 48 heures. – La reprise doit se faire avec des séances courtes (1 heure maximun). Semaine 4 à semaine 6 Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 50 et 70 % du niveau régulier (NR) à vue. – L’entraînement ne doit pas dépasser trois séances hebdomadaires. – Le temps de repos entre deux séances est au minimum de 48 heures. – La durée des séances est de 1 h 30 maximum. Semaine 7 à semaine 9 Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 70 et 80 % du niveau régulier (NR) à vue du grimpeur. – L’entraînement ne doit pas dépasser trois séances hebdomadaires.

Entraînement et reprise d’entraînement

127

– La durée des séances est de 2 heures maximum. – Le grimpeur n’enchaîne pas plus de 2 jours successifs d’escalade. Semaine 10 à semaine 12 Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 80 et 90 % du niveau régulier (NR) à vue du grimpeur. – L’entraînement ne doit pas dépasser quatre séances hebdomadaires. – La durée des séances est de 2 heures maximum. Semaine 13 à Semaine 15 Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 90 et 100 % du niveau régulier (NR) à vue du grimpeur. – L’entraînement ne doit pas dépasser quatre séances hebdomadaires. – La durée des séances est de 2 h 30 maximum. Schéma récapitulatif « reprise d’entraînement » : S1

S2

S3

Intensité : de 40 à 50 % NR 2 séances max/ semaine Durée de la séance : 1h max

S4

S5

S6

S7

Intensité : de 50 à 70 % NR 3 séances max/ semaine Durée de la séance : 1 h 30 max

S8

S9

S10

Intensité : de 70 à 80 % NR 3 séances max/ semaine Durée de la séance : 2 h max

S11

S12

Intensité : de 80 à 90 % NR 4 séances max/ semaine Durée de la séance : 2 h max

S13

S14

S15

Intensité : de 90 à 100 % NR 4 séances max/ semaine Durée de la séance : 2 h 30 max

L’athlète a peut-être besoin d’une ou de plusieurs semaine(s) de récupération. Cette récupération peut être placée entre chaque cycle, c’est-à-dire en semaine 4, semaine 7, semaine 10 et/ou semaine 13, sachant que l’entraîneur (ou le grimpeur) décale le cycle suivant d’une semaine. Exemple : S1

S2

S3

S4

S5

S6

S7

S8

S9

S10

S11

S12

Intensité : Intensité : Intensité : Intensité : de 40 à 50 % NR de 50 à 70 % NR de 70 à 80 % NR de 80 à 90 % NR 2 séances max/ 3 séances max/ 3 séances max/ 4 séances max/ semaine semaine semaine semaine Durée de la séance : Durée de la séance : Durée de la séance : Durée de la séance : 1 h max 1 h 30 max 2 h max 2 h max

S13

S14

S15

S16

Intensité : de 90 à 100 % NR 4 séances max/ semaine Durée de la séance : 2 h 30 max

Récupération

128

Escalade : pathologies de la main et des doigts

Strapping Le strapping est un moyen de « soulager » périodiquement un doigt. Pour cette lésion, nous conseillons d’appliquer ce strapping uniquement durant le premier cycle de 3 semaines. Durant S1 et S2, il fait partie intégrante de la séance. Durant S3, l’échauffement se fait sans, et le sportif s’attache à l’appliquer pour les passages plus exigeants de la séance. Le principal intérêt du strapping pour cette lésion est d’empêcher les doigts de se désolidariser afin d’éviter que le doigt ne se vrille ou n’effectue une torsion. Ce strapping se rapproche d’une immobilisation relative. – Le grimpeur découpe une bande de Strappal® de la largeur de la phalange P1 et qui mesure environ 7 cm de long. Le sportif commence par réaliser un tour autour de la phalange P1 puis, lors du second tour, joint le doigt voisin dans le strapping. Les doigts doivent être de taille approximativement égale. Il n’est pas possible de joindre l’annulaire au petit doigt. Les articulations des deux doigts doivent se situer à peu près au même niveau afin que le grimpeur puisse plier les doigts correctement.

– Le grimpeur effectue la même opération avec la phalange P2. Il réalise ainsi un tour autour de la phalange P2 puis relie le doigt à son voisin.

Entraînement et reprise d’entraînement

129

Lésions des ligaments Reprise d’entraînement Cette lésion exige des précautions rigoureuses de la part du grimpeur. L’inclinaison et la largeur des préhensions demandent un placement précis des doigts. La force exercée oblige parfois ceux-ci à travailler en torsion, sollicitant particulièrement les différentes articulations. Celles-ci doivent être « protégées » en choisissant avec soin les prises et les préhensions. En site naturel, ce choix ne pouvant s’opérer, le grimpeur choisit avec attention la difficulté, le style des voies, la falaise. Un strapping est recommandé lors de la reprise. Au bout de quelques semaines d’entraînement, le grimpeur applique le strapping uniquement après son échauffement, pour des difficultés proches de 80 % de son niveau régulier à vue. L’échauffement est primordial, notamment avec l’utilisation d’une balle en mousse ou de pâte à modeler souple. Ce travail peut se réaliser lors de journée sans entraînement, en rééducation. Les préhensions en mono-doigt ou en bi-doigt, avec ou sans le doigt « anciennement lésé », sont à proscrire. Il est recommandé que ce doigt soit au minimum entouré sur la prise, de part et d’autre, par un autre de la main. Cela est applicable pour tous les doigts mis à part le pouce et l’auriculaire. Pour une lésion du majeur, la tenue de la prise doit se composer au minimum de l’index, du majeur et de l’annulaire.

Lésions ligamentaires de niveau 1 : arrêt de moins de 21 jours Semaine 1 à semaine 3 1. Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 40 et 50 % du niveau maximal (NM) à vue du grimpeur. – L’entraînement doit comprendre au minimum 48 heures de repos entre deux séances. Il est préférable que, lors de la semaine 1, le grimpeur ne pratique pas plus de deux séances. Pour les semaines 2 et 3, il peut réaliser trois séances au maximum. – La durée des séances est de 1 heure maximum. – Les temps de récupération entre les différents passages doivent être longs. 2. Autres aspects – Il est préférable de privilégier les séances en sites naturels, en choisissant correctement le style d’escalade. Les prises arrondies sont essentielles au retour progressif des sensations. La diversité des préhensions permet un réapprentissage gestuel de la main en privilégiant les prises assez larges permettant une saisie avec les quatre doigts longs. Le doigt « anciennement lésé » est « accompagné »

130

Escalade : pathologies de la main et des doigts

et permet de répartir l’effort et les sollicitations exercées sur les quatre doigts. Le doigt doit éviter aussi d’être vrillé. – Lors de la saisie des prises, le grimpeur privilégie la posture tendue. Celle en arquée est trop précoce durant cette période et peut commencer à être abordée lors de la semaine 3, mais de manière exhaustive. – Le travail est fondé uniquement sur la qualité en se situant sur les pôles techniques, tactiques et psychologiques. 3. Entraînement complémentaire – L’athlète peut compléter son entraînement par des séances d’électrostimulation trois fois dans la semaine en programme « reprise d’entraînement » ou « réhabilitation ». – Un travail de renforcement des extenseurs et des fléchisseurs peut être réalisé durant la journée à l’aide d’une boule en mousse et d’élastique. En aucun cas l’athlète ne doit serrer la balle avec le doigt « anciennement lésé » en posture arquée. La balle est placée au centre de la main, et les doigts dans leur totalité la « malaxent ». Durant cette période, il faut porter une attention particulière à l’échauffement des différents muscles intervenant au niveau des doigts (par l’intermédiaire d’une balle molle, de pâte à modeler, d’élastique…), à l’hydratation (avant, pendant, après) et aux étirements (fléchisseurs des doigts profonds et superficiels, extenseur…). Il est intéressant de glacer le doigt après chaque séance. La douleur est présente lors des deux premières semaines. Les séances doivent être fondées sur la qualité, et il est nécessaire de porter une grande importance au pôle psychologique afin que le grimpeur puisse reprendre son activité en gérant au mieux sa douleur. Semaine 4 à semaine 6 1. Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 50 et 70 % du niveau maximal (NM) à vue du grimpeur. – L’entraînement ne doit pas dépasser trois séances hebdomadaires. – La durée des séances est de 1 h 30 maximum. – Les temps de récupération entre les différents passages doivent être longs. 2. Autres aspects – Durant cette période, l’athlète peut alterner les séances en sites naturels et en sites artificiels suivant les possibilités. – Lors de la saisie des prises, le grimpeur privilégie la posture tendue, mais peut, durant la séance, effectuer des tâches spécifiques à la posture arquée qui se réalise sur des prises assez larges permettant une posture de la main en semiarquée.

Entraînement et reprise d’entraînement

131

– Le travail est fondé uniquement sur la qualité en se situant sur les pôles techniques, tactiques et psychologiques. – Les préhensions doivent privilégier les saisies avec les quatre doigts longs, de manière à ce que le doigt « anciennement lésé » soit entouré de part et d’autre, par un autre doigt. 3. Entraînement complémentaire – L’athlète peut compléter son entraînement par des séances d’électrostimulation trois fois dans la semaine en programme « renforcement musculaire ». – Un travail de renforcement des extenseurs et des fléchisseurs peut être réalisé durant la journée à l’aide d’une boule en mousse et d’élastique. Semaine 7 à semaine 9 1. Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 70 et 90 % du niveau maximal (NM) à vue du grimpeur. – L’entraînement ne doit pas dépasser quatre séances hebdomadaires. – La durée des séances est de 2 heures maximum sur SAE. Celles-ci peuvent être plus longues en site naturel. – Les temps de récupération entre les différents passages doivent être longs. 2. Autres aspects – Lors des saisies des préhensions, le grimpeur peut alterner les postures tendue et arquée mais l’objectif de ce cycle est d’augmenter les sensations en tendue. L’athlète peut être amené à modifier sa technique d’escalade en privilégiant cette posture. La saisie de la prise en arquée se fait sur des prises assez larges permettant une posture de la main en semi-arquée. – Le travail est fondé sur la qualité et non sur la quantité. L’aspect physique par renforcement musculaire est un objectif de ce cycle. – L’athlète privilégie toujours les préhensions en tri-doigt qui « englobe » de part et d’autre le doigt « anciennement lésé ». Le grimpeur peut commencer à saisir les prises en bi-doigt. 3. Entraînement complémentaire – L’athlète peut compléter son entraînement par des séances d’électrostimulation trois fois dans la semaine en programme « force » ou « résistance » suivant la filière ou l’objectif du grimpeur. Ces séances sont concentrées sur les fléchisseurs et les extenseurs. Semaine 10 à semaine 12 1. Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 90 et 100 % du niveau maximal (NM) à vue du grimpeur. – L’entraînement ne doit pas dépasser quatre séances hebdomadaires.

132

Escalade : pathologies de la main et des doigts

– La durée des séances est de 2 heures maximum sur SAE. Celles-ci peuvent être plus longues en site naturel. – Les temps de récupération entre les différents passages doivent être longs. 2. Autres aspects – Les recommandations sont les mêmes que pour le cycle S7 à S9. Schéma récapitulatif « reprise d’entraînement » : S1

S2

S3

Intensité : de 40 à 50 % NM 3 séances max/semaine Durée de la séance : 1 h max

S4

S5

S6

S7

Intensité : de 50 à 70 % NM 3 séances max/semaine Durée de la séance : 1 h 30 max

S8

S9

Intensité : de 70 à 90 % NM 4 séances max/semaine Durée de la séance : 2 h max

S10

S11

S12

Intensité : de 90 à 100 % NM 4 séances max/semaine Durée de la séance : 2 h max

L’athlète a peut-être besoin d’une ou de plusieurs semaine(s) de récupération. Cette récupération peut être placée entre chaque cycle, c’est-à-dire en semaine 4, semaine 7 et/ou semaine 10, sachant que l’entraîneur (ou le grimpeur) décale le cycle suivant d’une semaine. Exemple : S1

S2

S3

Intensité : de 40 à 50 % NM 3 séances max/ semaine Durée de la séance : 1 h max

S4

S5

S6

Intensité : de 50 à 70 % NM 3 séances max/ semaine Durée de la séance : 1 h 30 max

S7

S8

S9

S10

Intensité : de 70 à 90 % NM 4 séances max/ semaine Durée de la séance : 2 h max

S11

S12

S13

Intensité : de 90 à 100 % NM 4 séances max/ semaine Durée de la séance : 2 h max

Récupération

Lésions ligamentaires de niveau 2 : arrêt de plus de 21 jours Dans cette partie, nous nous centrons uniquement sur l’aspect physique. Les recommandations concernant les autres aspects sont identiques à celles données pour les lésions ligamentaires de niveau 1. Semaine 1 à semaine 3 Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 30 et 40 % du niveau régulier (NR) à vue du grimpeur.

Entraînement et reprise d’entraînement

133

– L’entraînement ne doit pas dépasser deux séances hebdomadaires. – La durée des séances est de 1 heure maximum. – Les temps de récupération entre les différents passages doivent être longs. Semaine 4 à semaine 6 Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 40 et 60 % du niveau régulier (NR) à vue du grimpeur. – L’entraînement ne doit pas dépasser trois séances hebdomadaires. – La durée des séances est de 1 h 30 maximum. – Les temps de récupération entre les différents passages doivent être longs. Semaine 7 à semaine 9 Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 60 et 80 % du niveau régulier (NR) à vue du grimpeur. – L’entraînement ne doit pas dépasser trois séances hebdomadaires. – La durée des séances est de 1 h 30 maximum. Semaine 10 à semaine 12 Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 80 et 90 % du niveau régulier (NR) à vue du grimpeur. – L’entraînement ne doit pas dépasser quatre séances hebdomadaires. – La durée des séances est de 2 heures maximum. Semaine 13 à semaine 15 Aspects physiques – L’intensité de l’effort doit être comprise au maximum entre 90 et 100 % du niveau régulier (NR) à vue du grimpeur. – L’entraînement ne doit pas dépasser quatre séances hebdomadaires. – La durée des séances est de 2 heures maximum. Schéma récapitulatif « reprise d’entraînement » : S1

S2

S3

Intensité : de 30 à 40 % NR 2 séances max/ semaine Durée de la séance : 1 h max

S4

S5

S6

Intensité : de 40 à 60 % NR 3 séances max/ semaine Durée de la séance : 1 h 30 max

S7

S8

S9

Intensité : de 60 à 80 % NR 3 séances max/ semaine Durée de la séance : 1 h 30 max

S10

S11

S12

Intensité : de 80 à 90 % NR 4 séances max/ semaine Durée de la séance : 2 h max

S13

S14

S15

Intensité : de 90 à 100 % NR 4 séances max/ semaine Durée de la séance : 2 h max

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

L’athlète a peut-être besoin d’une ou plusieurs semaine(s) de récupération. Cette récupération peut être placée entre chaque cycle, c’est-à-dire en semaine 4, semaine 7, semaine 10 et/ou semaine 13, sachant que l’entraîneur (ou le grimpeur) décale le cycle suivant d’une semaine. Exemple : S1

S2

S3

S4

S5

S6

S7

S8

S9

S10

S11

S12

Intensité : Intensité : Intensité : Intensité : de 30 à 40 % NR de 40 à 60 % NR de 60 à 80 % NR de 80 à 90 % NR 2 séances max/ 3 séances max/ 3 séances max/ 4 séances max/ semaine semaine semaine semaine Durée de la séance : Durée de la séance : Durée de la séance : Durée de la séance : 1 h max 1 h 30 max 1 h 30 max 2 h max

S13

S14

S15

S16

Intensité : de 90 à 100 % NR 4 séances max/ semaine Durée de la séance : 2 h max

Récupération

Strapping Le strapping est un moyen de « soulager » temporairement un doigt. Pour cette lésion, nous conseillons d’appliquer ce strapping uniquement durant le premier cycle de 3 semaines. Durant S1 et S2, il fait partie intégrante de la séance. Durant S3, l’échauffement se fait sans, et le sportif se strappe le doigt pour les passages plus exigeants de la séance.

Le principal intérêt du strapping pour cette lésion est d’empêcher les mouvements latéraux et de maintenir le doigt dans l’axe. La phalange P2 doit travailler toujours dans le même sens que P1. L’articulation IPP ressemblant à celle du genou (en miniature), le strapping s’en rapproche aussi. Le grimpeur constitue une première bande de Strappal® de même largeur que la phalange P1 et d’environ 8 cm de long. Il enroule ensuite celle-ci autour de la phalange sans trop la serrer.

Entraînement et reprise d’entraînement

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Il constitue une deuxième bande et suit la même procédure pour la phalange P2.

Ensuite, le grimpeur découpe deux bandes de 4 cm de long et de 1 cm de large qu’il croise par dessus son articulation. Ces bandes doivent être bien tendues.

Le sportif découpe deux petites bandes d’environ 3 cm de long et de 1 cm de large. Ces deux bandes sont placées de part et d’autre de l’articulation. Elles doivent être bien serrées. La position du doigt est en tendue.

136

Escalade : pathologies de la main et des doigts

Le sportif renouvelle enfin les deux premières opérations sur P1 et P2 afin de solidifier l’ensemble.

Entraînement et reprise d’entraînement

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Tableau récapitulatif Lésion

S1 à S3

S4 à S6

S7 à S9

S10 à S12

Tendineuse niveau 1

I max : de 60 I max : de 70 à 70 % NM à 100 % NM 3 séances 4 séances max max 1 h 30 max 2 h max

Tendineuse niveau 2

I max : de 50 I max : de 60 I max : de 80 I max : de 90 à 60 % NM à 80 % NM à 90 % NM à 100 % NM 3 séances 3 séances 4 séances 4 séances max max max max 1 h max 1 h 30 max 2 h max 2 h max

Poulie non opérée

I max : de 40 I max : de 50 I max : de 70 I max : de 90 à 50 % NR à 70 % NR à 90 % NR à 100 % NR 2 séances 3 séances 3 séances 4 séances max max max max 1 h max 1 h 30 max 2 h max 2 h max

Poulie opérée

S13 à S15

I max : de 20 I max : de 40 I max : de 60 I max : de 80 I max : de 90 à 40 % NR à 60 % NR à 80 % NR à 90 % NR à 100 % NR 2 séances 3 séances 3 séances 4 séances 4 séances max max max max max 30 min max 1h max 1 h 30 max 2 h max 2 h max

Os niveau 1

I max : de 40 I max : de 50 I max : de 70 I max : de 90 à 50 % NM à 70 % NM à 90 % NM à 100 % NM 3 séances 3 séances 4 séances 4 séances max max max max 1 h max 1 h 30 max 2 h max 2 h 30 max

Os niveau 2

I max : de 40 I max : de 50 I max : de 70 I max : de 80 I max : de 90 à 100 % NR à 90 % NR à 80 % NR à 70 % NR à 50 % NR 4 séances 4 séances 3 séances 3 séances 2 séances max max max max max 2 h 30 max 2 h max 2 h max 1 h 30 max 1 h max

I max : de 40 I max : de 50 I max : de 70 I max : de 90 à 90 % NM à 100 % NM à 70 % NM à 50 % NM Ligamentaire 4 séances 4 séances 3 séances 3 séances niveau 1 max max max max 2 h max 2 h max 1 h 30 max 1 h max I max : de 30 I max : de 40 I max : de 60 I max : de 80 I max : de 90 à 100 % NR à 90 % NR à 60 % NR à 80 % NR à 40 % NR Ligamentaire 4 séances 4 séances 3 séances 3 séances 2 séances niveau 2 max max max max max 2 h max 2 h max 1 h 30 max 1 h 30 max 1 h max Abréviations : NM : niveau maximal à vue ; NR : niveau régulier à vue ; I max : intensité maximale. Les semaines de récupération ne sont pas introduites dans ce tableau récapitulatif.

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

Interviews Nom : GAIDIOZ Prénom : Loïc Âge : 26 bientôt ! Lésions (aux doigts) : deux tendinites et une entorse. Palmarès en compétition : – champion de France en 2006 – 5e mondial en 2006 – 10e mondial en 2009 Meilleures performances : Bloc : 8b après travail, et 8a à vue Falaise : 8a + à vue Depuis combien d’années grimpes-tu ? Combien de fois par semaine t’entraînes-tu ? Je grimpe depuis 19 ans. J’ai un rythme de grimpe de trois à quatre fois par semaine, couplé avec du vélo ou ski de fond, ou sorties moto, baignade, TV, bonhomme au foyer… Dans quelle circonstance as-tu subi cette lésion (type de mouvement, type de préhension, posture de tes doigts, etc.) et dans quel état étais-tu avant la lésion ? Mes deux tendinites se sont passées sur une zipette. J’ai tous les doigts qui ont glissé et je me suis retenu une fois sur l’annulaire et une autre sur l’auriculaire. Je n’avais aucun problème de fatigue ou quelconques paramètres externes. Concernant l’entorse, ce n’est qu’au bout d’un certain temps que je m’en suis rendu compte. Sûrement dû à de la fatigue ! Comment s’est déroulée ta reprise d’entraînement ? As-tu changé tes habitudes de grimpe ? Mes lésions aux doigts étaient sans trop de dommage, du repos a suffi à guérir le tout. Et vu que ces lésions se sont faites sur des « accidents » de grimpe, je n’y étais pour pas grand-chose. Mon escalade n’a pas changé par la suite, si ce n’est que j’ai progressé, techniquement et physiquement, et plus eu de blessure dernièrement ! Je croise les doigts ! Est-ce que tu peux de nouveau t’entraîner à 100 % de tes capacités ou sens-tu toujours des douleurs au doigt blessé ? Depuis la guérison de mes blessures (3 à 5 semaines de repos pour chaque lésion), j’arrive à forcer à 100 %. Je n’ai pas eu d’écho dans mes doigts.

Entraînement et reprise d’entraînement

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Pour finir, est-ce que tu aurais un conseil à donner aux grimpeurs ou des informations à faire passer qui te semblent essentiels ? Apprendre a connaître son corps ! Ça paraît stupide, mais il faut savoir détecter et interpréter chaque signe, information, que nos muscles, nos tendons, nos ligaments, notre cerveau nous donnent. Connaître ses limites… Il vaut mieux faire une séance de moins sur son planning, plutôt que de louper les trois prochains mois d’entraînement à cause d’une blessure !

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

Nom : DANION Prénom : Juliette Âge : 28 ans Lésions : rupture partielle de poulie Palmarès en compétition : – championne d’Europe 2007 – vainqueur de la Coupe du Monde de bloc 2007 – championne de France de bloc 2008 Meilleures performances : 8b + après travail, 7c + à vue (en falaise) Depuis combien d’années grimpes-tu ? Combien de fois par semaine t’entraînes-tu ? Je grimpe depuis 12 ans. Durant la période où je m’entraînais pour les compétitions, je grimpais trois à quatre fois par semaine. Maintenant, je grimpe deux fois par semaine. Dans quelle circonstance as-tu subi cette lésion (type de mouvement, type de préhension, posture de tes doigts, etc.) et dans quel état étais-tu avant la lésion ? J’ai choisi une blessure parmi d’autres car j’en ai eu beaucoup depuis que j’ai commencé la compétition. Donc concernant cette blessure, j’étais en finale d’une étape de Coupe du Monde en Chine. J’allais commencer le circuit (à l’époque les finales étaient encore sous la forme de circuits de six blocs). Il faisait chaud, je m’étais échauffée mais pas énormément. Et comme d’habitude, il y avait un certain temps d’attente entre la fin de l’échauffement et l’entrée dans le circuit. Dans le premier bloc, j’ai entendu et senti un craquement dans l’annulaire droit en arquant une petite prise. Comment s’est déroulée ta reprise d’entraînement ? As-tu changé tes habitudes de grimpe ? La reprise a été difficile, car mon doigt était toujours douloureux. J’avais arrêté de grimper pendant 2 mois sur les conseils des médecins. Lorsque j’ai repris, je grimpais essentiellement en tendue, ça me permettait d’éviter toute douleur. Au début c’est difficile, mais ce n’est qu’une question de temps et d’habitude. Est-ce que tu peux de nouveau t’entraîner à 100 % de tes capacités ou sens-tu toujours des douleurs au doigt blessé ? Je ne peux plus arquer aussi fort qu’avant ou, si je le fais, je ressens des douleurs. Mais je me suis habituée à grimper en tendue, donc je ne pense pas que ça me prive de conserver le niveau que j’avais avant la blessure. Simplement, je ne peux plus vraiment grimper dans des extrêmes à arquées.

Entraînement et reprise d’entraînement

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Pour finir, est-ce que tu aurais un conseil à donner aux grimpeurs ou des informations à faire passer qui te semblent essentiels ? Ayant eu de multiples blessures aux doigts, j’ai expérimenté pas mal de remèdes et j’en ai conclu que le plus efficace reste le froid sur la zone douloureuse. Et cela marche autant pour soigner une blessure que pour prévenir tout autre blessure. Je glace régulièrement mes doigts après avoir grimpé lorsque je ressens la moindre petite douleur. Et la dernière chose que je voudrais rajouter concerne la fréquence d’entraînement. Les jeunes ont toujours tendance à grimper beaucoup trop. Nos doigts ne sont pas faits pour ça, alors plus ils absorbent de traumatismes, plus on risque la blessure. J’ai constaté, depuis que je grimpe moins souvent, que mes doigts ne risquent quasiment plus rien. On augmente vraiment le risque de se blesser lorsqu’on ne laisse pas suffisamment de temps de repos aux doigts.

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

Nom : SAMYN Prénom : Rémi Âge : 25 ans Lésions : – rupture de poulies A2 du cinquième doigt main gauche – rupture de la plaque palmaire du cinquième doigt main gauche – nombreuses ténosynovites chroniques sur les troisième et quatrième doigts mains gauche et droite Palmarès en compétition : – 3e au championnat du Monde jeunes – 5e au classement final de la Coupe du Monde de bloc 2005 – 2e sur l’étape de Coupe du Monde de bloc de Birmingham en 2005 – champion de France universitaire 2003 et 2005 Meilleures performances : Bloc : 8b après travail Falaise : 8c après travail Depuis combien d’années grimpes-tu ? Combien de fois par semaine t’entraînes-tu ? Je grimpe depuis l’âge de 10 ans, ce qui me fait désormais 15 ans de pratique de l’escalade sous toutes ses formes (falaise, bloc, compétition, SAE). Depuis mes problèmes de doigts j’ai diminué la quantité d’escalade dans mon entraînement, et aujourd’hui je grimpe en moyenne trois fois par semaine. À l’inverse, j’ai augmenté la part du travail non spécifique (pour préserver mes doigts) tel que séances de musculation, footing, etc. Au total, environ 20 à 25 heures d’entraînement par semaine réparties sur 6 jours et dix séances. Dans quelle circonstance as-tu subi cette lésion (type de mouvement, type de préhension, posture de tes doigts, etc.) et dans quel état étais-tu avant la lésion ? J’ai subi cette double rupture (poulie et plaque palmaire) en compétition, au cours des championnats de France de bloc 2008 à Fontainebleau. Sur un mouvement de compression avec une pince large dans la main gauche que je tenais en semi arquée. Au moment de la compression j’ai senti un gros craquement dans la main gauche… c’était la double rupture ! Avant cette compétition j’avais des douleurs aiguës dans chaque main (ténosynovites doigts 3 et 4) depuis environ 2 mois et demi. J’ai poursuivi malgré tout l’entraînement en allégeant certaines séances et en faisant attention à limiter les mouvements/ préhensions trop traumatisants. Mes doigts étaient tout de même très fragilisés et douloureux, l’intensité de la compétition a été de trop… L’accident a eu lieu sur le cinquième doigt, car je pense qu’il y a eu un effet de compensation, de sursollicitation de ce doigt durant les 2 mois et demi qui ont précédé.

Entraînement et reprise d’entraînement

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Comment s’est déroulée ta reprise d’entraînement ? As-tu changé tes habitudes de grimpe ? Le reprise de l’entraînement c’est effectuée 8 semaines plus tard et de manière extrêmement progressive (retour dans des blocs durs au bout de 2 mois de reprise). Au départ, strap, blocs faciles, glace après chaque séance ,etc. J’ai également changé mes habitudes de grimpe : beaucoup plus de tendues, jamais plus de 2 jours d’escalade de suite, un maximum de 3 jours d’escalade par semaine, moins de bloc et plus de voies, un échauffement plus rigoureux et beaucoup plus d’écoute dès qu’une douleur se fait sentir. Est-ce que tu peux de nouveau t’entraîner à 100 % de tes capacités ou sens-tu toujours des douleurs au doigt blessé ? Je n’ai jamais réussi à m’entraîner à 100 % de mes capacités. Dès que j’augmente la charge sur mes doigts (plus d’escalade, du renforcement en doigts type suspensions) ou que la fatigue générale est importante, je me refais mal ! En gérant mieux mon entraînement, j’ai réussi à faire disparaître quasi totalement mes douleurs de ténosynovites, mais mon petit doigt (double rupture) est toujours douloureux, même plus d’un an après l’accident… Pour finir, est-ce que tu aurais un conseil à donner aux grimpeurs ou des informations à faire passer qui te semblent essentiels ? Le meilleur conseil, c’est la prévention, car une fois que c’est cassé, déchiré ou rompu, on ne récupère jamais ses capacités initiales ! Sinon, un conseil de « vieux » pour les jeunes : soyez prudents et prévoyez des temps de récupération (particulièrement pour vos doigts) même si vous n’en ressentez pas spécialement le besoin. En effet, le piège, c’est que le corps a une grosse capacité à récupérer bien et vite lorsqu’on est jeune mais avec le temps ça se gâte… Au final, toutes les erreurs faites lorsque l’on est jeune, on les paye après… et c’est trop tard, le mal est fait ! Pas facile de voir à long terme lorsqu’on a 16 ans, mais c’est indispensable pour durer à haut niveau. En cas de douleur, stoppez immédiatement la séance (glace) et au besoin mettez-vous au repos pour 8 jours, car la plupart des blessures de doigts guérissent bien si elles sont prises au sérieux dès le début. Rien de pire que de faire traîner une douleur en essayant de se convaincre que ça va passer avec le temps en continuant de bourriner ! Enfin, le plus gros danger lorsque l’on s’est blessé, c’est l’impatience. Je connais très bien la frustration d’être blessé, car je l’ai vécue souvent ces dernières années mais le manque de sérieux dans le soin de la blessure finit toujours par se payer. Pas le choix, il faut prendre son mal en patience…

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

Nom : VERDIER Prénom : Émilie Âge : 27 ans Lésions : rupture partielle de poulie Palmarès en compétition : – plusieurs finales de Coupe du Monde de blocs en 2004 et 2005 – 8e au championnat d’Europe de blocs à Lecco en 2004 – 2e à l’open international de blocs de l’Argentière en 2005 – 3e au championnat de France en 2006 à Plouha Meilleures performances : 7c + après travail (bloc) Depuis combien d’années grimpes-tu ? Combien de fois par semaine t’entraînes-tu ? Je grimpe depuis environ 20 ans et je m’entraîne actuellement cinq fois par semaine. Dans quelle circonstance as-tu subi cette lésion (type de mouvement, type de préhension, posture de tes doigts, etc.) et dans quel état étais-tu avant la lésion ? Ma rupture partielle de poulie est survenue lors d’un entraînement. Un mouvement en gros dévers sur une réglette que j’ai prise en semi-arquée. C’était juste avant le début de la saison de compétition et j’étais en forme et prête physiquement. Comment s’est déroulée ta reprise d’entraînement ? As-tu changé tes habitudes de grimpe ? Après 45 jours d’arrêt complet, j’ai pu reprendre. Le doigt me tirait un peu, mais c’est vite passé au fil des séances. Quant aux habitudes de grimpe, j’essaye de boire un peu plus pendant les séances et de m’étirer davantage les doigts après avoir grimpé. Est-ce que tu peux de nouveau t’entraîner à 100 % de tes capacités ou sens-tu toujours des douleurs au doigt blessé ? Aujourd’hui, je grimpe à 100 % de mes capacités et je ne ressens plus aucune douleur. On a pris le temps de revenir doucement… Pour finir, est-ce que tu aurais un conseil à donner aux grimpeurs ou des informations à faire passer qui te semblent essentiels ? Il est important de prendre soin de soi, d’avoir une bonne hygiène de vie et d’écouter son corps. Et en cas de lésion, il faut respecter les temps d’arrêts

Entraînement et reprise d’entraînement

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(même si c’est difficile !), surtout au niveau des doigts, qui sont des outils essentiels mais tellement fragiles dans notre sport.

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

Nom : LOMBARD Prénom : François Âge : 38 ans Lésions : rupture de poulie complète avec opération annulaire droit Palmarès en compétition : – vainqueur de la Coupe du Monde 1994 – vainqueur du Master d’Arco 1995, 1996 Meilleures performances : – Bloc : 8b après travail – Falaise : 8c+ après travail, et 8b à vue Depuis combien d’années grimpes-tu ? Combien de fois par semaine t’entraînes-tu ? Depuis 8 ans je ne grimpe pas du tout l’hiver et peu l’été. Dans quelle circonstance as-tu subi cette lésion (type de mouvement, type de préhension, posture de tes doigts, etc.) et dans quel état étais-tu avant la lésion ? Très fatigué par de grosses doses d’entraînement, la douleur est apparue progressivement puis j’ai fait une infiltration pour participer à Serre-Che. Une semaine plus tard, j’ai entendu un petit craquement en faisant de la poutre en semi-arquée… sans douleur… j’ai encore grimpé un mois à fond : pas du tout mal, puis plus possible de grimper : trop mal. Comment s’est déroulé ta reprise d’entraînement ? As-tu changé tes habitudes de grimpe ? Progressive sur au moins 6 mois puis de nouveau à fond sans aucun changement. Est-ce que tu peux de nouveau t’entraîner à 100 % de tes capacités ou sens-tu toujours des douleurs au doigt blessé ? Aucune douleur depuis l’intervention. Elle semble même plus costaud que les autres qui parfois m’ont donné quelques soucis et des périodes de repos forcé. Pour finir, est-ce que tu aurais un conseil à donner aux grimpeurs ou des informations à faire passer qui te semblent essentiels ? Voilà des remarques perso à prendre avec des pincettes (ou en arquée si nécessaire !). Pour la plupart des lésions aux doigts, il ne faut pas faire de repos complet : les douleurs reviennent à l’identique après un long break…

Entraînement et reprise d’entraînement

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Il faut continuer de grimper en étant très vigilant et en observant scrupuleusement la règle de la non-douleur totale : ne pas se tester pour voir si ça va mieux tous les deux jours… aucune douleur pendant toute la cicatrisation (45 jours comme disent les toubibs) ! Enfin je suis très septique sur le Strappal® : j’en ai beaucoup utilisé et je pense que cela n’apporte rien ; j’ai même l’impression que cela ralentit le processus de cicatrisation interne. Je n’en mets donc plus que sur les steaks et pour les fissures… plus comme soutien de poulie.

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

Nom : SON Prénom : Mélanie Âge : 27 ans Lésions : tendinite et entorse aux doigts Palmarès en compétition : – vice-championne de France 2005 et 2006 – 1re au master d’Arco en 2004 et 2005 – 1re au master de la Colmiane en 2003 – 5e au classement final de la Coupe du Monde en 2004 Meilleures performances : – Bloc : 7c après travail – Falaise : 8a + après travail, et 7c à vue Depuis combien d’années grimpes-tu ? Combien de fois par semaine t’entraînes-tu ? Je grimpe depuis 13 ans avec une fréquence de cinq à six entraînements par semaine. Dans quelle circonstance as-tu subi cette lésion (type de mouvement, type de préhension, posture de tes doigts, etc.) et dans quel état étais-tu avant la lésion ? Ma lésion est intervenue dans un mauvais bi-doigt tendu qui était super loin et sur lequel j’avais beaucoup forcé. Durant cette période, je m’entraînais tous les jours et j’avais une assez mauvaise hygiène de vie… Mon alimentation était déséquilibrée, je fumais… Comment s’est déroulée ta reprise d’entraînement ? As-tu changé tes habitudes de grimpe ? J’ai arrêté de grimper pendant 5 jours, strappé mon doigt et arrêté les prises en tendues et j’ai continué à bourriner en pensant que cela passerait et que cela suffirait… Malheureusement, j’ai enchaîné sur une tendinite au coude et au long biceps. Au bilan, j’ai dû m’arrêter plusieurs mois et subir de nombreuses séances de kiné. Est-ce que tu peux de nouveau t’entraîner à 100 % de tes capacités ou sens-tu toujours des douleurs au doigt blessé ? Oui, je peux de nouveau grimper à 100 % de mes moyens. De plus, j’ai arrêté un long moment (quasiment un an), et j’ai repris doucement. Du coup, tout est soigné.

Entraînement et reprise d’entraînement

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Pour finir, est-ce que tu aurais un conseil à donner aux grimpeurs ou des informations à faire passer qui te semblent essentiels ? Le premier conseil que je pourrais donner est de s’arrêter de suite quand on a mal. Cela semble bête comme principe, mais pourtant ce n’est pas toujours évident à faire. Ensuite, ne pas hésiter à consulter un médecin ! Puis de suivre une hygiène de vie correcte en buvant de l’eau et en mangeant correctement. Enfin, comme dernier conseil et sûrement le plus important, c’est de savoir écouter son corps et savoir se reposer…

Constat et prévention

Constat L’escalade est pratiquée de plus en plus jeune à un niveau de plus en plus élevé. La recherche de performance (et donc une hausse du nombre de séances par semaine, de la durée des séances) entraîne une augmentation du nombre de lésions. Le haut niveau est réellement exposé aux risques de pathologies. Les exigences de l’activité sollicitent énormément les structures des doigts. En dehors de cette pratique compétitive, le grimpeur occasionnel qui a une conception ludique, recherche aussi la performance. Mais il ne suit pas de planification, en dépit des bénéfices qu’il pourrait en tirer (notamment diminuer les risques de lésions). Le grimpeur ne respecte pas toujours les principes qu’un sportif doit appliquer lors de ses séances : omission des étirements, hydratation insuffisante, non-écoute de son corps. La douleur est très rarement prise en considération par le grimpeur qui préfère souvent continuer à exercer son activité. Il réalise lui-même un diagnostic à la suite de ce ressenti. Il semblerait que des lésions soient ainsi mal soignées, et qu’un traitement non adapté soit administré. Cela impliquerait des récidives assez fréquentes et/ou des douleurs présentes très longtemps, voire permanentes. Des grimpeurs accumulent, dans certains cas, plusieurs lésions mal soignées.

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

Échauffement L’échauffement en escalade est trop souvent fondé uniquement sur la pratique de l’activité en elle-même à un degré inférieur à son niveau maximal. Cette absence est souvent perçue comme une perte de temps ou est due à un manque de temps. Il est rare d’observer des grimpeurs s’échauffer de manière correcte et progressive. La pratique d’un sport, quel qu’il soit, doit toujours commencer par un échauffement. Les doigts n’échappent pas à cette règle. Même dans les passages faciles (par rapport au niveau du grimpeur), les articulations et les différents muscles ne sont pas forcément prêts à fournir un effort. L’échauffement général doit être pratiqué consciencieusement, celui de la main n’en constituant qu’une partie spécifique. Afin de grimper en toute sécurité dès le début de l’activité, il convient d’amener progressivement le corps (dans son ensemble) vers un effort maximal. Un temps d’adaptation est nécessaire aux muscles et aux articulations pour être aptes à fournir un exercice spécifique comme l’escalade. Une fois de plus, nous rappelons que les doigts n’ont jamais été conçus pour une telle activité, et qu’il convient de les préparer soigneusement. L’échauffement permet une préparation physique, mais également psychologique. D’un point de vue mental, il est vital que la personne se concentre sur son activité. Dans les lésions que nous avons pu décrire, une des causes possibles est le manque de concentration au moment du serrage de prise lors de mouvements dynamiques, ce qui peut provoquer, par exemple, une torsion du doigt. Il convient de se préparer correctement à entrer dans l’activité en prenant le temps de s’échauffer les doigts. D’un point de vue physique, le rendement, les performances d’un sportif sont meilleurs après un échauffement progressif et soigné. Les muscles et les tendons ont une température de repos de 36°. Or ils présentent un rendement maximal à 39°. À cette température, les réactions aux messages nerveux sont plus rapides (donc moins de chances de se blesser par manque de concentration), les tendons sont plus élastiques (ce qui diminue les risques de blessures tendineuses), la souplesse musculaire est plus importante, etc. Autant de facteurs qui permettent au sportif d’être plus performant en diminuant les risques de lésions. Il convient d’adapter cet échauffement aux conditions dans lesquelles le sportif pratique l’activité et à l’objectif de la séance. Une séance d’entraînement fondée sur la force pure demande un échauffement plus spécifique et plus long, notamment au niveau des doigts. Par temps froid, il convient de s’échauffer plus longuement puis de protéger ses mains avec des gants. L’utilisation de « chaufferettes » peut apporter de la chaleur supplémentaire et permettre surtout d’éviter une chute brutale de la température des doigts.

Constat et prévention

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Le moment où le sportif pratique son activité a toute son importance. En début de matinée, le grimpeur doit s’échauffer plus longuement, car le corps n’est pas prêt à fournir un effort, souvent encore « endormi » par le manque d’activité physique au niveau des doigts pendant la nuit (les doigts ne dérogent pas à cette règle). Cet ouvrage étant fondé sur la main et les doigts, voici les exercices d’échauffement que l’athlète peut utiliser.

Première partie de l’échauffement Le grimpeur commence par des exercices sans toucher de prise. 1. Série de cinquante serrages de poing puis d’ouverture de la main.

2. Le grimpeur se met à genoux et déplace ses mains, qui sont en contact avec le sol uniquement avec les doigts, en faisant des rotations (pendant 3 minutes).

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

3. Enroulement, déroulement des doigts pendant 30 secondes.

Deuxième partie de l’échauffement Des étirements passifs complètent cet échauffement spécifique (voir partie sur les étirements). Le grimpeur doit effectuer des étirements courts : de 5 à 10 secondes suffisent. L’intérêt n’est pas dans ce cas de travailler la souplesse mais d’activer l’organisme. Associés à des mouvements très simples d’escalade, ils préparent au mieux le corps à l’effort. L’utilisation d’une pâte spéciale (type pâte à modeler) pour l’échauffement des doigts, ou d’une balle molle, est un bon complément à cette deuxième partie.

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Troisième partie de l’échauffement Après ces différents exercices, le sportif commence progressivement à saisir des prises sur une poutre. Il peut débuter par des suspensions sur des grosses prises à deux mains, et passer ensuite sur des préhensions plus petites et plus variées (plats, bi-doigt…). L’athlète termine sa préparation par des suspensions à une main. Il peut, par exemple, se suspendre pendant 5 secondes et récupérer pendant 15 secondes.

Quatrième partie de l’échauffement Le sportif réalise des traversées avec toutes les prises présentes. Il en profite pour tirer progressivement sur les différents muscles et passe régulièrement de la position tendue à la position arquée. Enfin, il peut commencer à réaliser des passages dans un niveau bien inférieur à son niveau maximal. Les mouvements, au départ simples, se compliquent au fur et à mesure de la séance.

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L’échauffement général et spécifique doit durer 20 minutes environ. Le corps est apte à fournir un effort optimal au bout de 1 heure d’échauffement.

Étirements Il est fréquent de voir dans les salles d’escalade ou en falaise les grimpeurs pratiquer leur activité intensément et repartir très rapidement sans s’être, à aucun moment, étirés les muscles. Tout au plus, les observateurs pourront remarquer l’exécution de quelques mouvements d’escalade qui ont plus l’effet, dans la plupart des cas, de « dérouiller » les avant-bras plutôt que d’étirer les doigts. Pourtant, 37 % des grimpeurs lésés admettent qu’au moment de leurs blessures ils ne s’étiraient pas et qu’il est fort possible que cet oubli soit à l’origine de leur traumatisme. Pour les autres, 67 % ne « s’étirent » qu’en grimpant. À la suite de la lésion, ils ont pour la grande majorité, changé leurs habitudes en prenant soin en fin de séance de leurs doigts. Pour l’intégrité du corps de l’athlète, ces habitudes devraient être innées et non issues d’une prise de conscience à la suite d’une lésion. Pourquoi s’étirer ? Les étirements constituent une phase importante de l’entraînement. Avant un effort, ils permettent de s’échauffer en préparant les muscles, les tendons et les articulations à l’effort physique. La pratique d’exercices d’étirement est un élément fondamental de prévention contre les lésions. Après un effort, ces exercices permettent une meilleure récupération en évacuant plus rapidement les déchets et les effets de la fatigue. Ils permettent aussi aux muscles de retrouver leur taille initiale.

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Entre deux efforts, les étirements permettent une meilleure récupération et, ainsi, une meilleure préparation pour le futur passage d’escalade. Les séances d’étirement à part entière permettent de maintenir les qualités musculaires et articulaires, constituant la qualité et la précision du geste sportif. Pratiquer régulièrement des étirements permet de récupérer la souplesse qu’un individu perd au cours des années. Enfin, ces exercices permettent une guérison plus rapide après une blessure, en diminuant l’enraidissement des différents groupes musculaires et articulaires dû à l’arrêt et/ou à l’immobilisation à la suite d’une lésion. Principe des étirements S’étirer est une action qui doit être intégrée à chaque séance. Tous les étirements ne sont pas forcément adaptés à tous les sportifs. Chaque grimpeur doit s’approprier les exercices qui lui correspondent. Plusieurs règles doivent être respectées lors de leur exécution : – les étirements ne doivent être réalisés en aucun cas à froid. Le sportif doit auparavant activer ses muscles et ses articulations ; – la mise en tension des muscles doit toujours se faire en douceur. Le grimpeur ne doit ressentir aucune douleur. Cette « alerte » indique la limite au-delà de laquelle il ne faut pas forcer. Si le sportif ne peut pas faire correctement un exercice, il doit l’adapter ou en choisir un autre ; – un étirement s’exécute lentement, progressivement, et le grimpeur ne doit à aucun moment procéder par à-coup, ni avec élan. Croire qu’utiliser l’élan pour être plus performant et plus efficace sur le muscle est une grossière erreur qui risque de le léser ; – pour qu’un étirement soit efficace, la position doit être maintenue pendant au moins 15 secondes. Ce temps permet aux muscles de se rallonger, petit à petit, pour retrouver leur taille initiale. Un principe important à mettre en place est la respiration. Elle doit être permanente lors de l’exécution de tout type d’étirement. Le sportif doit expirer lors de l’étirement et ne pas bloquer sa respiration pendant le maintien de la posture. Il est important de rester vigilant, concentré et à l’écoute de son corps afin de bien ressentir la mise en tension des muscles lors du déroulement des exercices. Les étirements passifs longs favorisent surtout la récupération du muscle en fin de séance d’entraînement. Ce type d’étirements permet lors de séances particulières, un travail de souplesse. Cependant, ceux-ci empêchent les muscles de fournir un effort immédiatement. Il est primordial de ne jamais réaliser ce type d’exercice avant un effort important.

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Muscles fléchisseurs des doigts Ces muscles sont certainement les plus impliqués dans l’escalade, comme en témoigne l’acidose des avant-bras due au serrage des prises. Ils doivent reprendre leur propriété d’avant exercice, notamment leur taille. La posture des doigts des grimpeurs en position du « singe » est due (entre autre) au fait que le sportif ne cesse de raccourcir ces muscles sans jamais les étirer. En état normal, une personne doit être capable de redresser sa main vers l’extérieur avec un angle de 90° sans l’aide de l’autre main.

Étirement 1 Le sportif se positionne sur les genoux, mains au sol avec les doigts orientés vers les genoux, les doigts et la paume des mains en contact avec le sol. Les coudes doivent être complètement tendus. Afin que les mains soient totalement en contact avec le sol, il est peut-être nécessaire que le grimpeur se penche vers l’avant.

Tout en maintenant ses mains à plat et ses coudes tendus, le sportif recule doucement, son dos et son bassin en direction de ses pieds. Dès que le muscle est en tension, il maintient la position pendant de 15 à 30 secondes sans forcer et répète six fois l’exercice.

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Étirement 2 En position debout, le grimpeur place ses doigts dans l’autre main. À l’aide de son pouce qu’il place sur la paume de la main, le grimpeur met en tension son muscle au niveau de l’avant-bras en tendant le poignet et en tirant les doigts vers l’arrière. Le sportif maintient la position pendant de 15 à 30 secondes et répète six fois l’exercice.

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Étirement 3 En position debout, le grimpeur pose le bout de ses doigts sur une table lui permettant d’avoir les bras tendus. Il met son muscle en tension en exerçant une légère pression au niveau du poignet vers le bas. Le grimpeur maintient cette position pendant de 15 à 30 secondes et répète six fois l’exercice.

Muscle extenseur commun des doigts Ce muscle est le gros point sensible des grimpeurs ne connaissant que très peu son utilité. Pourtant, son rôle n’est pas à négliger. Comme pour les fléchisseurs, une personne doit être capable d’étendre ses doigts complètement lorsque son poignet est fléchi à 90°.

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Lors des étirements, le grimpeur sentira la mise en tension du muscle au niveau postérieur de l’avant-bras.

Étirement 1 En position debout ou assise, le sportif doit plier le coude, le poignet et les doigts. Il place l’autre main sous la première afin d’avoir un appui. L’action consiste à étendre le coude et à fléchir au maximum le poignet. Il maintient la mise en tension de 15 à 30 secondes et répète six fois l’exercice.

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Étirement 2 En position debout ou assise, le sportif doit rejoindre tous ses doigts et son pouce en position tendue. Avec l’autre main, il amène le poignet en position fléchie. L’action consiste à tendre le coude. Il maintient la mise en tension de 15 à 30 secondes et répète six fois l’exercice.

Muscles interosseux La plupart des grimpeurs ne connaissent pas l’existence de ces muscles. Pourtant, ils ont un rôle très important dans la coordination des doigts et dans la stabilisation de l’articulation. La fonction de la main peut être diminuée si ces muscles sont trop raccourcis. Il faut accorder une vigilance particulière afin de préserver l’état de ces petits muscles. La tension doit être ressentie à l’intérieur de la paume de la main.

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Étirement 1 Afin de réaliser correctement cet étirement, l’avant-bras et la paume de la main peuvent être placés sur une surface solide, comme sur une table. Il est souhaitable que les doigts soient dans le vide. Le grimpeur doit plier le doigt qu’il souhaite étirer (au niveau de l’articulation IPP). Ce même étirement peut être réalisé sans être appuyé sur une table.

Le grimpeur place son autre main sur la première en saisissant le doigt plié à étirer avec ses doigts. Il exerce une flexion au niveau de l’articulation métacarpo-phalangienne en tirant le doigt plié vers l’arrière. Il maintient la position 15 secondes et répète six fois l’exercice.

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Étirement 2 Faire le même étirement que précédemment, mais en pliant les quatre doigts de la main.

Étirement 3 Le grimpeur doit placer la paume de sa main vers le haut, puis plier, comme pour le premier étirement, le doigt vers l’intérieur de sa main.

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Avec son autre main, le sportif saisit le doigt plié (au niveau de la troisième phalange) et le ramène vers l’arrière en direction du bras.

Déshydratation La déshydratation est une raison possible de(s) blessure(s). Notre activité étant pratiquée aussi bien sur site artificiel que naturel, les risques sont augmentés par le nombre assez important de facteurs accentuant ce phénomène. Durant les saisons estivales par exemple, les grimpeurs sont plus exposés à la chaleur et à l’attirance du soleil par la falaise (exposition). L’ensoleillement sans vent est un facteur qui demande à l’organisme une adaptation à laquelle le sportif ne répond pas suffisamment. Par ailleurs, selon Rubio, « à intensité égale, le sport en salle déshydrate souvent davantage que le sport en plein air, car il y fait plus chaud ». La salle d’entraînement idéale serait « pas trop humide, fraîche et correctement ventilée ». Notre activité présente des risques de déshydratation dans les deux lieux de pratique. « Quand on a SOIF… c’est qu’il est déjà trop tard… » La sensation de soif est un signal d’alarme qui informe l’organisme qu’il se déshydrate, c’est-à-dire que les entrées en eau sont inférieures aux pertes. Elle s’accompagne d’une sécheresse de la bouche et de la gorge, liée à une diminution de la sécrétion de salive. La masse corporelle de notre corps est composée à 60, 70 % d’eau. Le corps lutte contre la chaleur, il se protège en suant. Lors de toute activité physique, l’organisme dégage de la chaleur. Il cherche à l’éliminer afin de maintenir constante la température interne. L’évaporation est un moyen qui se divise

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en deux étapes : la transpiration et la transformation de cette sueur en vapeur (seule méthode qui peut faire baisser la température du corps). Un déficit en eau chez le sportif peut provoquer des crampes, des tendinites et des calculs rénaux. Un sportif mal hydraté est voué à la contre-performance. En effet, 2 % de déshydratation est égal à 20 % de diminution des performances. Elle correspond pour une personne de 70 kg à une perte de 1,4 l d’eau environ. Sans exercice physique, la moitié des besoins en eau est assurée par l’alimentation. Il faut de boire 1,5 l à 2 l d’eau par jour pour résorber la dette manquante. Faire de l’exercice physique entraîne une perte d’eau supplémentaire qu’il faut combler en buvant avant, pendant et après l’effort. Ces besoins peuvent être plus importants suivant la température à laquelle les grimpeurs pratiquent leur activité. Il faut boire avant d’en ressentir le besoin. Cependant l’organisme ne peut pas faire de réserve d’eau. Il est inutile de boire de grandes quantités avant l’effort en espérant que cette dose comble la dette future. Mais un parfait état d’hydratation avant un effort est essentiel à une bonne performance et à la prévention des accidents musculaires et tendineux. Durant l’effort, le sportif doit se réhydrater en buvant quelques gorgées à la fois, très régulièrement (environ toutes les 10 à 15 minutes). Il ne faut pas boire un litre d’eau d’un trait. Après l’effort, il est nécessaire de continuer à s’hydrater afin de combler correctement les pertes d’eau, mais il est difficile d’évaluer la quantité réelle à boire. Cette quantité dépend de la personne et de l’intensité des exercices de la séance. Par intensité, nous ne parlons pas de force maximale, mais du travail (quantité et difficulté). La quantité d’eau perdue peut aller de 0,3 l/h à 2 l/h. Nous pourrions donner comme conseil de contrôler la couleur et l’odeur de l’urine après l’effort. Une urine jaune foncé, ayant une odeur forte, exprime une insuffisance d’hydratation, car l’organisme a des difficultés à évacuer les toxines. Pour se donner une idée de l’eau perdue et ainsi de la quantité d’eau à boire durant la séance, il suffit de se peser avant une séance d’entraînement faite sans boire (à ne faire qu’une fois !) et sans uriner. Puis, le sportif se pèse après l’entraînement, avant de boire de nouveau. Sachant que le poids perdu est essentiellement de l’eau, et qu’un litre d’eau pèse un kilogramme, le grimpeur connaît alors la quantité d’eau à boire lors de ses prochaines séances d’entraînement si elles sont identiques (intensité, durée, température extérieure, humidité, habillement, etc.). Il ne reste « qu’à » adapter la quantité d’eau par rapport à ces différents facteurs (influençant les pertes). L’eau perdue par notre corps est riche en sels minéraux. Il est conseillé pour combler cette perte de boire des eaux alcalines, naturellement salées. Les eaux gazéifiées facilitent la récupération après l’effort.

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Origine des blessures liées à la déshydratation Lorsque le tendon est bien hydraté, il coulisse correctement dans sa gaine. Lorsque le corps commence à être déshydraté, le « lubrifiant » disparaît partiellement au profit de frottements qui mènent petit à petit à l’inflammation du tendon. Comme le corps contient moins d’eau, des substances plus ou moins toxiques créées pendant l’effort ont alors tendance à se déposer au sein des tendons, ce qui favorise davantage les traumatismes. En conclusion, nous pourrions dire qu’il faut apprendre à boire sans soif. S’il est impossible de boire durant l’escalade d’un passage (mis à part dans les grandes voies), il est important de bien s’hydrater entre chaque voie ou chaque bloc (surtout en compétition). Lors d’une tentative d’une voie à vue demandant un effort très long (régulièrement jusqu’à 40-50 minutes), il est vivement conseillé de bien s’hydrater avant et après la performance. Dans les salles ou en site naturel, il est trop fréquent de voir des grimpeurs pratiquer l’activité sans disposer d’une bouteille d’eau. Le grimpeur ne doit pas se fixer uniquement sur la sensation de soif, car il sera déjà trop tard. L’escalade est bien sujette à la déshydratation par l’intensité de l’effort qu’elle sollicite, mais également par les environnements extérieur et intérieur dans lesquels cette activité se pratique.

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Alimentation L’alimentation du grimpeur est souvent une question qui dérange. Pourtant, une nutrition équilibrée est vitale pour la santé du sportif et pour la recherche de performance. Plusieurs études ont montré une malnutrition chez le grimpeur dont le pourcentage de matière grasse est, dans certains cas, alarmant. En dehors de la santé de l’athlète, les doigts sont également touchés par les risques encourus à la suite d’une carence alimentaire répétée. Le grimpeur est obsédé par la recherche excessive de l’obtention du meilleur rapport poids-puissance, facteur important de la performance en escalade. Il est facile d’imaginer les difficultés que pourrait rencontrer une personne de corpulence forte à grimper en vue de la recherche de performance. La réponse logique et facile au problème de poids chez le grimpeur est : « J’aurai moins de poids à porter donc je pourrai être plus performant. » Entre le poids de forme, la période d’affutage et le risque de maladie due à une sous-alimentation, il n’y a qu’un pas à franchir pour qu’un cercle vicieux se referme sur l’athlète et l’entraîne dans une pratique, un comportement dangereux. L’anorexie et la boulimie ne sont pas rares chez le grimpeur qui est entraîné dans une spirale : au départ, la perte de poids le rend plus performant et l’incite à continuer ses régimes afin de progresser davantage. Le principe de base de l’alimentation est qu’il est vital de combler, par la nutrition, la consommation de calories dépensées pendant l’entraînement ou la compétition. Si le sportif ne respecte pas correctement ce principe, cela se traduit dans un premier temps par des problèmes de performance, mais aussi, en cas de non-réaction de la personne et dans les cas les plus graves, par des maladies de sous-alimentation (anorexie, boulimie). Dans sa recherche de performance et de rapport poids-puissance, le grimpeur réduit sa consommation calorique en pratiquant des régimes ou en ayant une attitude effrayante à l’égard de certains nutriments, pourtant essentiels pour lui. Par un manque de connaissances sur les apports et les fonctions de certains aliments, comme les lipides, il préfère se restreindre au maximum. Les études ont montré que les sportifs consommant peu de graisses sont plus sujets aux blessures. La nutrition du sportif donne l’énergie nécessaire à la production de l’effort. L’énergie chimique que contiennent les aliments est transformée en énergie mécanique, électrique, thermique et chimique. L’énergie mécanique, produite par les muscles, permet l’activité physique de la vie quotidienne ou sportive. Les aliments sont composés de différents nutriments : glucides, protides, lipides, eau, sels minéraux, oligo-éléments, vitamines.

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Répartition des macronutriments (glucides, protides, lipides) L’organisme a besoin, pour son fonctionnement, d’une certaine quantité de macronutriments. Chacun a un rôle précis et ne peut être remplacé. Au quotidien, ces besoins énergétiques se répartissent sous la forme suivante : – de 60 à 65 % de glucides ; – de 15 % de protéines ; – de 20 à 25 % de lipides. La ration alimentaire quotidienne du sportif doit comporter entre 3 000 et 4 000 kilocalories, mais ces proportions varient selon l’activité physique. Une alimentation trop riche en glucides (supérieure à 65 %/jour) ou trop pauvre en lipides (inférieure à 15 %/jour) conduit à une augmentation des facteurs inflammatoires, donc à une augmentation des risques de lésions. Au cours d’un exercice, l’organisme utilise comme nutriments énergétiques, le glucose sanguin (première ressource) stocké sous forme de glycogène dans le foie et dans les muscles, puis les réserves de graisses stockées dans les tissus adipeux et, en dernier recours, les protides.

Les glucides Les sources alimentaires de glucides sont essentiellement les fruits, les céréales et les légumes. Les glucides sont transformés par l’organisme en glucose, pouvant ainsi circuler dans le sang. Le corps peut mettre les glucides en réserve pour les prochains efforts sous forme de glycogène, qui est un assemblage de plusieurs molécules de glucose. Les glucides synthétisés en glycogène sont le principal carburant du muscle lors de l’exercice physique. Ils sont indispensables lors de n’importe quelle séance d’entraînement. Les provisions stockées sont en moyenne, entre 1 200 et 2 000 kilocalories, ce qui correspond à une séance d’entraînement intensive de 1 h 30. L’équivalent de 1 g de glucides est de 5 kilocalories environ. Les glucides sont répartis en deux catégories : les simples et les complexes. Les sucres sont classés en fonction de leur index glycémique (IG). Les glucides simples sont du type « ose » comme le fructose, le saccharose, le lactose, etc. Ils sont dits « sucres rapides » car ils sont facilement assimilables par l’organisme. Ils ne permettent pas de faire des réserves d’énergie avant un exercice, mais d’approvisionner le corps en carburant pendant l’effort. Les sucres rapides ont un fort indice glycémique, à savoir un IG supérieur à 70. À l’inverse, les glucides complexes servent en général de réserves. Ils sont assimilables lentement, raison pour laquelle ils sont dits « sucres lents ». Ils

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proviennent en général de graines (pain, céréale, pâtes, riz, pomme de terre, légume). Ces aliments ont un bas indice glycémique, à savoir un IG inférieur à 55. Ils fournissent de l’énergie progressivement. Pour les activités sportives, il est préférable de privilégier les sucres à assimilation lente. Le glycogène musculaire est consommé en permanence durant l’exercice physique. Les réserves ne peuvent se reconstituer au cours de l’exercice. Lorsqu’elles sont épuisées, le corps commence à synthétiser le glucose. Si le sportif reste trop longtemps dans cette phase de synthétisation, son corps réagit comme pour des personnes ayant des troubles alimentaires : les temps de récupération sont plus longs, puis le corps affaiblit les muscles. Cet appauvrissement en glycogène augmente les risques de lésions. En escalade, l’effort étant principalement bref et intense, le principal carburant des muscles pour se contracter sont les glucides. Lorsque le grimpeur est en site naturel pour une journée, les réserves ne sont pas suffisantes. Dans ce cas, il est essentiel qu’il s’alimente régulièrement au cours de la journée afin de réapprovisionner son corps en glucides.

Les protides Les sources alimentaires de protéines sont de deux types : animal (viandes, œufs, laits) et végétal (céréales, soja et légumes essentiellement). À l’opposé des glucides et des lipides, les protides n’ont pas pour principal rôle de fournir de l’énergie. Ils servent en particulier à constituer ou reconstituer les structures cellulaires du corps, dont les structures contractiles des muscles font partie. La pratique sportive accroît les besoins en protides. Les protides sont utilisés par tout le corps et servent très peu comme source d’énergie. Les protéines sont essentielles dans la construction des muscles. L’équivalent calorique de 1 g de protéines est d’environ 4 kilocalories.

Les lipides (graisses) Les sources alimentaires des lipides sont essentiellement les huiles et les graisses présentes dans les viandes, les margarines, les œufs, les oléagineux. Les graisses ont souvent une connotation négative et pourtant elles sont essentielles à l’organisme. Il existe différents types de graisses, notamment les saturées et les non saturées, qui ont des rôles différents. Pour les sportifs, nous recommandons la consommation de graisses selon la répartition suivante : deux tiers de non saturées et un tiers de saturées. Les graisses non saturées favorisent le transport de l’oxygène. Les études ont montré que l’oméga 3 (acide gras) améliore le flux sanguin et aide à baisser l’inflammation. L’oméga 3 est généralement présent dans les algues et les poissons gras. Il baisse les risques de blessures. Les sportifs consommant peu de graisses sont plus susceptibles aux lésions.

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Le sportif trouverait plus d’intérêt à trier ces graisses et à éliminer les mauvaises plutôt que de confisquer à son corps toutes les graisses pourtant nécessaires. Le porc contient par exemple 75 % de graisses alors que la dinde n’en contient que 15 %. Il faut respecter un apport de graisses végétales, limitant du même coup les graisses animales. L’équivalent calorique de 1 g de lipides est d’environ 9 kilocalories. Les graisses aident au transport des vitamines.

Comment reconnaître les signes d’une malnutrition extrême Souvent, les réactions du corps aux carences alimentaires répétées sont la baisse de performance, la dépression, la fatigue. Chez le grimpeur atteint, une perte de la masse musculaire est observée, ainsi qu’un dysfonctionnement hormonal (problème de menstruation chez les filles). Il présente plus souvent des problèmes d’infections. Le rôle de l’entraîneur et des parents est d’observer le comportement et l’alimentation du sportif. La performance est certes importante pour le sportif, mais sa santé est primordiale. Un indice simple permet de situer le sportif selon son poids et sa taille : l’IMC (indice de masse corporelle). Il est donné par la formule suivante :

IMC = poids/taille2 Poids en kg Taille en m IMC (kg/m²)

Signification

Moins de 15

Inanition (manque de nourriture)

de 15 à 18,5

Maigreur

de 18,5 à 25

Corpulence normale

de 25 à 30

Surpoids

de 30 à 35

Obésité modérée

de 35 à 40

Obésité sévère

Plus de 40

Obésité massive

En suivant régulièrement le sportif, il est possible d’éviter des comportements de sous-alimentation et la mise en danger de la santé et de l’intégrité physique du sportif.

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Les vitamines Ce sont des substances qui n’apportent pas d’énergie, mais qui sont indispensables au bon fonctionnement de l’organisme. Elles sont apportées par l’alimentation, et, en général, le corps ne peut les synthétiser. Il existe deux types de vitamines : les vitamines liposolubles (absorbées en même temps que les graisses et qui sont stockées) et les hydrosolubles (qui ne sont pas stockées de manière prolongée et excrétées dans les urines quand leur apport est excédentaire). Voici un petit récapitulatif des vitamines. Toutes ne sont pas présentes. Seules les vitamines ayant un rapport avec la pratique sportive ou entraînant une lésion sont représentées. De même, les fonctions de celles-ci ont été simplifiées et centrées uniquement sur les facteurs précédents. Vitamine A : c’est une vitamine antifatigue, antiinfectieuse. Elle se trouve essentiellement dans les poissons, les viandes, le lait, le jaune d’œuf, les végétaux… Vitamine D : cette vitamine est nécessaire à l’assimilation du calcium et du phosphore. Sa carence peut être à l’origine de rachitisme mais aussi d’ostéoporose et d’ostéomalacie. Elle se trouve essentiellement dans les poissons, les céréales, le beurre… Vitamine E : cette vitamine est à l’origine de la trophicité des muscles et de la peau. Sa carence peut entraîner un durcissement de la gaine des tendons. Elle se trouve essentiellement dans les céréales, les huiles végétales, le beurre, le jaune d’œuf, les légumes à feuilles vertes. Vitamine B2 : cette vitamine intervient dans le métabolisme énergétique et dans la trophicité cutanée. C’est l’une des vitamines les plus répandues et elle est présente dans tous les aliments. C’est pour cela que sa carence est rare. Vitamine B5 : elle intervient dans le métabolisme des nutriments (glucides, lipides, protides). Elle vitamine se trouve dans tous les aliments d’origine animale ou végétale. Vitamine B8 : cette vitamine intervient dans la synthèse des acides gras, dans la production d’énergie à partir du glucose. Les carences (rares) sont la fatigue, la nausée, l’anorexie, les douleurs musculaires. Elle se trouve dans le jaune d’œuf, le soja, les lentilles, les céréales, les poissons… Vitamine B12 : cette vitamine intervient dans le métabolisme des glucides, des lipides, du phosphore. Elle favorise la synthèse des protéines et leur intégration dans les tissus. Cette vitamine se trouve dans la viande, le lait, les céréales, le jaune d’œuf, les légumes et les fruits.

Les sels minéraux Comme pour les vitamines, les informations ci-dessous ont été simplifiées afin de se centrer sur celles se rapportant à l’activité physique et aux lésions. Le calcium : il est un constituant essentiel des os qui se renouvellent en permanence. Il joue un rôle important dans l’influx nerveux et dans la contraction

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musculaire. Une carence importante et prolongée en calcium peut aboutir à une décalcification avec fragilisation des os. Le calcium se trouve dans tous les aliments, mais essentiellement dans les fromages à pâte dure, les laitages, les fruits secs… Le phosphore : il joue un rôle avec le calcium dans la constitution des os. Il intervient également dans le fonctionnement des nerfs et des muscles. Le phosphore se trouve presque dans tous les aliments, c’est pour cette raison que sa carence est extrêmement rare. Les aliments les plus riches en phosphore sont les fromages, le jaune d’œuf, le lait… Le potassium : il joue un rôle dans la transmission de l’influx nerveux et dans la contraction musculaire. Une carence en potassium peut entraîner des crampes. Le potassium se trouve surtout dans les légumes et les fruits secs, les viandes, les poissons, les bananes… Le sodium : il joue un rôle essentiel dans la contraction musculaire, dans l’excitabilité des muscles. Les carences en sodium peuvent être très graves et sont dues à une non-compensation des pertes lors d’efforts sportifs par exemple. Le sodium se trouve dans le sel, la charcuterie, le lait, les œufs, les poissons, les viandes… Le magnésium : il joue un rôle dans la production d’énergie et dans la transmission de l’influx nerveux. Les besoins en magnésium sont augmentés chez le sportif ayant une activité musculaire intense. Une carence en magnésium entraîne des faiblesses musculaires, des crampes, un manque de tonus, de la fatigue… Le magnésium se trouve dans les céréales complètes, les fruits secs, les crustacés, le riz, le pain complet, les bananes…

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Extenseurs Travail des extenseurs des doigts communs Analyse Théorique Depuis les années 1980, l’escalade a énormément évolué. La pratique s’est transformée, les structures se sont spécialisées et l’entraînement s’est affiné. Cependant, l’escalade sportive reste encore un sport jeune, et nous ne connaissons pas toutes les conséquences de cette intensité de pratique. Pour faire évoluer l’entraînement de l’activité, il est nécessaire de s’appuyer sur les travaux de recherche, sur des analyses de terrain, mais également sur les études menées dans d’autres sports. Certes, chaque sport a sa spécificité, les muscles ne travaillant pas et n’étant pas impliqués de la même manière, mais certains principes transversaux peuvent être réutilisés. En escalade, les mouvements rencontrés actuellement sont de plus en plus physiques, les pressions exercées sur les prises sont de plus en plus fortes, mais les doigts n’ont pas été conçus pour de telles sollicitations. De plus, les performances se réalisent de plus en plus jeunes et parallèlement, les traumatismes au niveau des doigts, du poignet et des épaules sont de plus en plus fréquents et de plus en plus nombreux. D’un point de vue biomécanique, une des causes possibles à ces traumatismes pourrait être le déséquilibre musculaire entre les fléchisseurs et les extenseurs. Ces déséquilibres sont très fréquents chez les sportifs. La répétition du geste stéréotypé et la spécificité de l’entraînement occasionnent des adaptations musculaires affectant préférentiellement les fléchisseurs. Parallèlement, la pratique sportive s’accompagne de lésions musculaires préoccupantes par leur caractère récidivant. Les circonstances d’apparition correspondent le plus souvent à des efforts intenses (passages violents sur pan) au cours desquels les sollicitations dépassent les limites mécaniques et physiologiques tolérées par les muscles et les structures de la main. Les fléchisseurs sont particulièrement sollicités en escalade où la contraction des extenseurs doit s’opposer aux fléchisseurs. Tout déséquilibre musculaire agoniste-antagoniste peut être à l’origine d’un dysfonctionnement articulaire et de blessures tendineuses. L’entraîneur ne doit pas négliger cet aspect et y porter vraiment toute son attention. Dans le cas du grimpeur, le déséquilibre est flagrant. L’athlète muscle de manière intense et très violente les fléchisseurs, que ce soit en grimpant ou en se servant de supports spécifiques comme la poutre ou le pan Güllich. Mais il renforce les extenseurs uniquement pendant les phases d’escalade. La musculation du sportif dans sa phase de préparation générale doit être globale et complète pour compenser ces déséquilibres. Cependant, force est de constater que cette phase de rééquilibrage est le plus souvent réalisée de manière incomplète, voire totalement négligée.

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De plus, les traumatismes ne sont pas l’unique raison de se pencher plus amplement sur la fonction des extenseurs. Même si le travail de ce muscle est peu motivant, il semble désormais important de s’en occuper plus sérieusement.

D’un point de vue général Le corps est composé de différents muscles qui agissent et interagissent entre eux. C’est ainsi que le corps adopte notre posture habituelle : se tenir droit. Un muscle travaille toujours en association avec d’autres muscles. Si les muscles ont une action dirigée dans le même sens, nous parlons de muscles « agonistes ». Dans le cas contraire, ce sont des muscles « antagonistes ». Il existe un équilibre entre les muscles agonistes et les muscles antagonistes qui permet le maintien d’une posture adéquate au corps humain. Dans notre exemple du corps, si l’équilibre n’est pas respecté, le corps pourrait se retrouver penché vers l’avant. Dans le cas de la main, le problème est identique avec des muscles agissant directement sur les articulations des doigts. Certains muscles ont une action visant un objectif proche, à savoir les muscles superficiel et profond fléchisseurs (agonistes). D’autres ont une action opposée mobilisant l’articulation dans le sens inverse : les extenseurs des doigts (antagonistes). La main du grimpeur se distingue en premier lieu par une « position du singe » qui se caractérise par une flexion permanente des doigts. Nous pouvons en sortir deux constats : – les grimpeurs ne ramènent pas suffisamment les muscles fléchisseurs dans leur position initiale après une séance, c’est-à-dire qu’ils n’étirent pas correctement les muscles courts et profonds fléchisseurs ; – les athlètes musclent intensément les fléchisseurs et négligent les extenseurs. C’est cet aspect que nous allons développer. Mais les extenseurs ont-ils une utilité en escalade ? La mobilisation d’une articulation nécessite la mise en jeu d’un groupe musculaire agoniste et antagoniste. Le rôle de la coactivation antagoniste lors d’un mouvement est double. Le premier est un rôle de précision, le second un rôle de protection de l’articulation.

Précision du geste Pour que le mouvement soit le plus précis possible, les coordinations doivent être d’une grande précision quant à la mise en action des muscles antagonistes par rapport aux muscles agonistes. Les coordinations fines sont d’une très grande importance dans la stabilité du mouvement en vue de sa réussite. Lorsque ce couple n’est pas coordonné, que ce soit dans le temps ou dans le niveau de forces exercées, il en résulte des mouvements qui n’amènent pas au résultat souhaité. Dans notre exemple du mouvement dynamique, très régulièrement utilisé surtout en escalade de blocs, une mauvaise coordination des agonistes et des antagonistes ne permet pas au grimpeur de serrer la prise au

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bon moment. Dans ce cas-là, la différence entre l’expert et le novice réside dans la mise en tension des différents muscles. Les muscles agonistes doivent agir simultanément, ou en grande complémentarité, de façon à produire une action fluide et continue. Les muscles antagonistes doivent agir en alternance avec les muscles agonistes, se relâchant quand ces derniers agissent, de façon à n’opposer aucune résistance à l’action entreprise. Lors d’un mouvement cyclique, cette alternance de contraction et de relâchement pose d’importants problèmes de coordination qui sont améliorés par l’entraînement, en particulier par la variation des différents supports d’entraînement.

Protection des articulations L’antagoniste joue un rôle important dans tout mouvement faisant appel à la vitesse. Si sa mise sous tension n’avait pas lieu lors du geste à pleine vitesse, les dégâts seraient importants et inévitables. Dans notre cas de mouvements dynamiques, les extenseurs permettant la stabilité sont très importants dans le maintien de l’articulation des doigts au moment du contact avec la prise. La coactivation ou cocontraction des muscles est importante, car elle permet de stabiliser les articulations. Lorsque cette coactivation, cocontraction, est inappropriée, des subluxations au niveau du poignet en tendu par exemple sont observées : le poignet « saute »…

Mise en œuvre des extenseurs lors de la performance Ainsi si les muscles antagonistes doivent être sollicités ils peuvent prendre une part importante dans la performance. En effet, dans les mouvements sportifs, la coordination n’est pas limitée aux seuls muscles qui mobilisent une même articulation. La chaîne musculaire entière a une grande importance dans ces contractions. L’ensemble des éléments qui composent cette chaîne doit avoir la plus grande homogénéité possible. M. Pradet nous informe que « la puissance de la chaîne musculaire est limitée par son maillon le plus faible ». Cette réflexion montre l’intérêt de faire comprendre à l’athlète la nécessité de renforcer les extenseurs pendant la PPG. Dans le cas du grimpeur musclant intensément ses fléchisseurs, le résultat obtenu n’aura pas son efficacité optimale par la « faiblesse » des extenseurs. Nous pouvons en déduire qu’une musculation à outrance des fléchisseurs n’a aucun intérêt sans un travail spécifique des extenseurs. Toute séance de développement de la force des doigts devrait s’accompagner d’un travail spécifique des muscles antagonistes. Grâce au modèle biomécanique organisé par L. Vigouroux, il est possible de déterminer les tensions exercées par les différents tendons mobilisant les doigts. Plusieurs muscles agissent sur les extensions des doigts. Outre l’EDC, des muscles dits « intrinsèques » interviennent, à savoir le muscle lombrical et les interosseux dorsaux qui ont une action d’extension au niveau des articulations IPP et IPD (Eyler et Markee, 1954).

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L’EDC intervient dans les deux postures (arquée et tendue), mais de façon moins importante en arquée. En posture tendue, il est impliqué intensément. La tension appliquée par l’EDC en tendu, sur le majeur, pour une force moyenne de 100N, est de 35.2N, alors qu’en arquée, elle est de 18N. Certes, ces valeurs sont loin de celles exercées par le fléchisseur FDP qui est de l’ordre de 188.9N en tendue, mais elles ne sont pas pour autant négligeables. Étant donné que l’EDC n’a pas les mêmes capacités que les fléchisseurs, cette donnée représente un fort pourcentage de sa force maximale. Enfin, les extenseurs (bien qu’antagonistes) ont un taux de fatigue similaire aux fléchisseurs (Quaine et al., 2004). Les extenseurs se fatiguent dans la même proportion que les fléchisseurs dans des tâches de saisie des prises d’escalade. Cela montre que les extenseurs sont très sollicités par rapport à leurs capacités et qu’ils méritent que l’on y porte une attention particulière. D’autres activités, comme la planche à voile ou le tennis, ont pris conscience de l’importance, pour leur activité, de s’intéresser aux muscles antagonistes.

Exemple du mode de fonctionnement Le fonctionnement de ce duo musculaire répond à deux cas de figure : – lorsque le mouvement à réaliser est lent et équilibré, de manière statique, le muscle antagoniste (extenseur) va s’étirer et se relâcher. Son intervention est quasi nulle. Cela est vrai pour des mouvements simples pour le niveau de pratique concernée, ce qui implique une maîtrise sur le plan de la coordination ; – lorsque le mouvement à réaliser demande un niveau de force, de vitesse ou d’équilibre important, la commande motrice atteint un certain niveau de complexité. Dans ce cas, les muscles antagonistes interviennent directement dans l’action. Ils vont jouer un rôle dans le contrôle moteur ainsi que dans le maintien de l’articulation. Cela peut facilement s’illustrer. Dans le cas d’un mouvement dynamique ou d’un jeté d’une prise à l’autre, l’intervention de l’extenseur est d’« ouvrir » les doigts des grimpeurs, et, après le contact des doigts avec la préhension, d’exercer une contraction de manière isométrique afin de stabiliser les articulations des doigts et du poignet. Il joue alors un rôle dans le contrôle du mouvement, mais prévient aussi les blessures au niveau des articulations.

Nous pouvons en déduire que dans une démarche de progression et de performance, plus les mouvements seront « complexes », plus les extenseurs auront un rôle important à jouer, car ils seront de plus en plus sollicités.

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Conclusion Une sollicitation équilibrée entre les muscles agonistes et les muscles antagonistes doit devenir et rester une préoccupation des entraîneurs lors de la préparation physique. L’intérêt est, dans un premier temps, le redressement de la main et en particulier des doigts qui, d’un point de vue postural, ne sont pas dans l’alignement de l’avant-bras. Cela engendrera effectivement un rééquilibrage des forces exercées sur les doigts et du coup une diminution des lésions. Par ailleurs, la coordination n’en sera que meilleure avec une efficacité du geste plus importante grâce à une stabilité de l’articulation. Les extenseurs étant également le maillon faible de la chaîne musculaire, renforcer ce muscle permettra aux fléchisseurs d’utiliser plus amplement leurs capacités.

Exercices renforçant les muscles extenseurs Le travail de renforcement des extenseurs peut se présenter de plusieurs manières. Ces exercices devraient toujours accompagner le développement spécifique des muscles fléchisseurs, notamment lors des exercices sur poutre ou pan Güllich. La première méthode possible nécessite l’utilisation d’un élastique. Celui-ci ne doit pas être trop dur, car l’objectif est de réaliser un maximum de répétitions et non de déplier les doigts avec un élastique de plus en plus dur. Le grimpeur se met assis et pose son coude sur sa cuisse, en gardant son bras assez proche de

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son corps. L’élastique « enroule » les doigts de la main qu’il souhaite renforcer et est retenu par l’autre main. Cet exercice peut accompagner toute séance de poutre ou de pan Güllich. Par exemple, après une montée, le grimpeur peut enchaîner sur 30 secondes de répétitions de ce mouvement. Lors d’une séance de poutre avec un contrat par minute, il pourra inclure 30 secondes de travail des extenseurs.

Les électrostimulations permettent un renforcement musculaire. Le sportif peut travailler ce muscle en même temps que les fléchisseurs. Le grimpeur développe en parallèle les muscles agonistes et antagonistes.

Une autre méthode, ne demandant pas un travail spécifique des doigts, cible surtout le poignet et nécessite un haltère. Le poids de celui-ci est fonction des capacités du sportif, mais doit être compris entre 1 et 5 kg. L’objectif n’est pas

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de « soulever » la charge la plus lourde possible (car le grimpeur risque de se blesser), mais de réaliser un maximum de répétitions. La position de départ est assis sur une chaise, avec son avant-bras entièrement posé sur sa jambe. La main est positionnée en pronation. L’exercice consiste à relever la main sans que l’avant-bras décolle de la jambe, puis à la redescendre. Cet exercice peut également accompagner les séances de poutre et de pan Güllich, en enchaînant 30 secondes de répétitions du mouvement.

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Électrostimulation Introduction L’électrostimulation (ES) existe depuis plus de 40 ans. L’entraînement par ES est très à la mode, voire incontournable depuis quelques années, notamment chez les sportifs de haut niveau. Son utilisation varie d’une pratique à des fins thérapeutiques à une utilisation plus spécifique pour le développement des capacités musculaires. Cette méthode est très controversée, car les différentes recherches aboutissent à des résultats différents. Elles s’entendent sur le fait que l’entraînement combinant ES et mouvement volontaire provoque des gains de force supérieurs à chacune de ces techniques utilisées séparément. L’ES est une méthode complémentaire de la musculation, intéressante pour l’athlète et son entraîneur. Les résultats obtenus sont variables en fonction des groupes musculaires stimulés. Pour le grimpeur occasionnel, l’ES permet à l’athlète qui n’a pas beaucoup de temps de s’entraîner en vue d’une progression. Une séance de renforcement musculaire par la musculation classique engendre une fatigue chez le sportif et ne contracte pas toutes les fibres. Une séance d’ES permet au contraire de stimuler plus de fibres par une contraction non volontaire et n’engendre pas de fatigue physique. Il est préférable d’associer ces deux types de travail afin d’optimiser l’entraînement. Certains principes sont à retenir. L’efficacité de l’ES dépend du nombre de fibres recrutées, c’est-à-dire impliquées dans la contraction (pour une recherche de développement des capacités physiques). Il ne suffit pas de poser les électrodes et d’attendre patiemment pour obtenir des résultats. Il s’agit de solliciter un maximum de fibres, notamment les plus profondes. Il est faux de croire que les séances d’ES peuvent se réaliser en pratiquant une autre activité. Dans des programmes de force par exemple, l’intensité doit être maximale, c’est-àdire à la limite du supportable. Les programmes de reprise d’entraînement et de réhabilitation permettent un retour progressif, non violent, de l’athlète. Les informations données dans le guide d’utilisation avec l’appareil doivent être suivies précisément. Un grand nombre d’appareils est actuellement disponible sur le marché. Le choix doit correspondre aux objectifs recherchés. Le développement des capacités musculaires (force, résistance…) est présent dans la plupart des appareils, mais des programmes antalgiques (diminution de la douleur), de réhabilitation, etc., ne sont disponibles que sur certains modèles et pourraient être d’une grande utilité pour le grimpeur. Les programmes (développement des capacités, réhabilitation, antalgique…) sont prédéfinis par les fabricants et font varier la fréquence et la durée des impulsions, les temps de contraction et de repos. De nouvelles méthodes permettent à l’appareil d’estimer le seuil de tolérance de l’athlète (de mesurer

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les caractéristiques neuromusculaires du muscle de l’athlète et de travailler avec des paramètres de stimulation adaptés à sa spécificité physiologique). La période d’inactivité est difficile à gérer pour tout sportif, notamment lors de lésions. Entre la fonte musculaire, les douleurs et l’envie de revenir le plus rapidement possible au plus haut niveau, l’ES permet un retour progressif de l’athlète dans l’activité. Un travail adéquat (paramètres de stimulation adaptés) permet ainsi l’entretien des muscles du membre anciennement immobilisé. Les programmes spécifiques sont généralement présents sur des électrostimulateurs destinés à l’entraînement des sportifs. L’ES dans ce cas sert de renforcement et de réhabilitation musculaire après une immobilisation prolongée. C’est une méthode d’entraînement complémentaire et non négligeable. L’utilisation à des fins thérapeutiques empêche l’atrophie d’un muscle (repos forcé), peut soulager la douleur et combattre l’inflammation… La neurostimulation électrique transcutanée (TENS), qui a pour objectif le traitement de la douleur, bloque les influx douloureux au niveau du système nerveux central. Le courant électrique est de faible intensité. Les pulsations doivent produire un soulagement. Le sportif place les électrodes dans la région douloureuse ou le long d’un nerf spécifique, traversant la zone sensible.

Positionnement des électrodes Le grimpeur ne doit pas positionner les électrodes de manière hasardeuse. Leur placement définit le muscle à travailler. Il doit les « coller » en suivant les modèles indiqués dans les manuels ou selon les exemples ci-dessous. Plus la distance entre les électrodes est importante, plus le muscle est stimulé en profondeur. Cependant, le muscle FDP semble plus difficile à stimuler, de par sa localisation.

Renforcement musculaire ou réhabilitation Dans ces programmes, les électrodes se placent au niveau des avant-bras. Dans cette zone, un mauvais placement peut entraîner des fourmillements dans le petit doigt ou dans le pouce. Il suffit au grimpeur de déplacer légèrement l’électrode. Un travail combiné entre les muscles agonistes et les muscles antagonistes est conseillé (c’est-à-dire entre les muscles fléchisseurs et les muscles extenseurs). Pour les travailler, un objet rond et dur (comme une bouteille) doit être serré dans les mains, assez fortement au moment de la contraction. Les doigts sont positionnés en posture tendue, englobant la rondeur de la bouteille, et non en arquée. Nous conseillons de solliciter plus amplement les muscles fléchisseurs que les muscles extenseurs.

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Afin de placer correctement les électrodes sur le muscle extenseur, le sportif peut relever juste ses doigts avec une contrainte exercée par son autre main. Il observe, sur la face antérieure de l’avant-bras, le muscle concerné bouger.

Cette opération peut être réalisée pour placer les électrodes sur le muscle fléchisseur.

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Antalgiques Le doigt ne doit subir aucune contraction durant ce travail. Des fourmillements doivent apparaître, mais c’est surtout la sensation de soulagement qui est recherchée (même si elle n’est pas immédiate).

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Arthrose Les contraintes et exigences de l’escalade font apparaître, avec l’âge, des douleurs au niveau des articulations, notamment IPP et IPD. Celles-ci sont souvent apparentées, par les grimpeurs et les médecins, à de l’arthrose, maladie qui atteint le cartilage des articulations. Mais est-ce vraiment de l’arthrose ? La pratique de l’escalade est-elle un facteur favorisant son apparition ? Qu’est-ce que l’arthrose ? C’est une maladie qui provoque des douleurs et qui est due à une usure précoce des surfaces articulaires. Les mouvements des doigts, dans notre cas, sont facilités par la surface des os qui est lisse et polie (cartilage). Il arrive que le cartilage s’effrite et se fissure. En temps normal, cette surface est régulière. Mais, lors de ces effritements, une formation d’excroissances osseuses apparaît et empêche le mouvement de l’articulation de se dérouler correctement. Les mouvements ne sont plus très bien amortis par l’articulation qui dégénère d’autant plus les extrémités des os. De ce fait, la douleur apparaît. Elle évolue peu à peu et se manifeste quand l’articulation subit une charge. Parfois, après un certain repos, il est difficile de mobiliser les doigts. Les articulations peuvent devenir plus raides et des mouvements peuvent être plus compliqués à se réaliser. Les causes pourraient naître du stress mécanique et du surmenage, c’està-dire d’une utilisation intensive de l’articulation. Les mouvements rapides et répétitifs, les efforts physiques dans des positions extrêmes, comme cela est le cas en escalade, abîmeraient le cartilage et donc l’articulation. L’origine, en revanche, est controversée par les différentes recherches. L’arthrose peut être visible par radiographie. Ces symptômes, ces causes pourraient correspondre à ce que les grimpeurs vivent au quotidien. Il n’est pas rare de voir les grimpeurs, avec l’âge, se plaindre de leurs doigts et, effectivement, être atteints d’arthrose. Mais est-ce pour autant la pratique de l’activité qui a créé ou accentué cette maladie ? Estce que la pratique de l’escalade est un facteur influençant le développement de l’arthrose ? Les recherches aboutissent à des résultats différents. Une récente étude effectuée par Sylvester, Christensen et Kramer admet que le grimpeur ne serait pas plus sujet à l’arthrose que les autres personnes. Les doigts sont effectivement soumis au stress mécanique intense dû à l’activité, en particulier par le soulèvement de son corps uniquement par ces petits membres. Plus le grimpeur exerce dans le haut niveau, plus le stress occasionné est important. Il semble logique que le corps se « renforce » à certains endroits afin de répartir les différentes charges et tensions. Dans un objectif de santé pour le doigt, ce renforcement pourrait s’apparenter à un modelage de l’os. L’élargissement de l’articulation IPP, dont les grimpeurs font l’objet par rapport aux non-grimpeurs, serait dû

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à la réponse du corps (modelage de l’os) pour encaisser le stress mécanique de l’activité. Même en commençant tardivement l’activité, durant l’âge adulte, le corps réagirait en augmentant la taille de l’os dans les métacarpes et les phalanges. Il semblerait que les grimpeurs possèdent des os plus « résistants » que les non-grimpeurs, qui pourraient se renforcer selon leur pratique (bloc, voie, grande voie…). La pratique du bloc pourrait apporter un stress mécanique supérieur sur les articulations, par les mouvements souvent plus extrêmes et comprenant des prises plus petites. Le bloc pourrait impliquer un modelage de l’os plus épais. Schöffl et al. nous expliquent que les effets à long terme du stress mécanique ne sont pas connus. Les réactions adaptées au stress chez les jeunes sont en particulier l’hypertrophie corticale, une base élargie de l’IPP et une sclérose subchondrale. Les cas d’arthrose sont très rares. Rohrbrough et al. ont réalisé des radiographies sur soixante-cinq grimpeurs et n’ont pas pu démontrer un taux plus élevé d’arthrose chez le grimpeur que chez le non-grimpeur. Les jeunes accédant plus rapidement au haut niveau (il n’est pas rare que des grimpeurs mineurs fassent partie des finales de Coupe du monde aussi bien en difficulté qu’en bloc), ces études devront certainement être renouvelées dans quelques années, afin de confirmer ces résultats.

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Glaçage L’application du froid est souvent recommandée dans les consignes données à la suite d’une lésion. Ce réflexe sportif est reconnu dans toutes les disciplines, car son effet est multiple pour le corps. Connu pour ses facultés réparatrices et anti-inflammatoires à la suite d’un traumatisme, il a fait ses preuves dans différentes activités, que ce soit sous forme de bombe ou par des applications localisées (par l’intermédiaire d’une poche glacée ou d’un sachet rempli de glaçons). Le froid permet une diminution de l’hématome et de l’œdème. Il provoque une vasoconstriction des vaisseaux sanguins (c’est-à-dire une diminution du calibre du vaisseau). Une baisse de la production de déchets métaboliques et de toxines est observée. Son application produit un soulagement de la douleur (antalgique) par l’anesthésie qui est créée (abaissement localisé de la température). Le froid exerce sur les muscles une action myorelaxante durable, s’opposant à l’hypertonie et à la spasticité musculaire qu’entraîne un traumatisme. En période posttraumatique immédiate, il existe une stimulation des récepteurs, entraînant douleur et impotence fonctionnelle. La cryothérapie, qui diminue la conduction nerveuse, bloque le circuit neurologique et induit, par là même, une réduction de la contracture et de la douleur.

La poche de glace L’application doit être de 10 à 15 minutes pour être efficace, décomposée en périodes de 6 à 7 minutes. Elle ne doit pas dépasser 20 minutes et ne doit jamais se faire directement sur la peau. Les glaçons doivent être placés dans un linge. Pour une poche de froid, il est préférable de la placer sur une serviette humide. Une autre technique consiste en l’application de la glace durant 10 minutes, de laisser à l’air libre pendant 20 minutes (le sang circule davantage et draine mieux la partie lésée), puis à glacer de nouveau pendant 10 minutes.

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Immersion partielle L’intervention de la glace ne se limite pas à ces aspects (dégonflement, antalgique…), mais permet une meilleure récupération. La technique consiste à immerger, à la suite d’un effort, la partie du corps très sollicitée dans un mélange d’eau et de glace. La température de l’ensemble doit varier entre 2 et 10°. La durée de l’immersion dépend de la tolérance du sportif au froid. En escalade, nous pouvons immerger les mains et les avant-bras, ce qui permet une meilleure adaptation, une meilleure récupération au cumul des séances d’entraînement. Ces conseils sont à privilégier notamment pour les entraînements longs et intenses avec de nombreuses sollicitations musculaires, ce qui est régulier au niveau de la main et des doigts dans l’activité. Le grimpeur peut, lors d’un cycle intensif, pratiquer ces immersions pendant environ 10 minutes en alternant des phases d’immersion d’environ 30 secondes entrecoupées de 30 secondes de « récupération » hors de l’eau.

Il existe quelques précautions à prendre. L’application du froid ne doit jamais être à même la peau. Les effets anesthésiants du froid entraînent une diminution de la précision du geste. S’entraîner immédiatement après des applications est très dangereux. Il ne faut jamais appliquer du froid avant un effort. Il ne faut jamais appliquer du froid sur une plaie ouverte.

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En résumé, les effets de la glace sont : – antalgiques (elle calme la douleur) ; – anti-inflammatoires (elle combat une inflammation) ; – vasomoteurs ; – facteurs de relaxation et de récupération.

Méthode RICE RICE est l’abréviation de rest (repos), ice (glace), compression, elevation. Cette méthode est à mettre en place immédiatement après une blessure mineure. Plus l’athlète applique tôt ces procédures, plus les effets seront importants. Elle soulage notamment les enflures, les ecchymoses, les entorses etc. Rest (repos) La douleur n’est jamais due au hasard, et c’est la manière dont le corps dispose pour dire « stop ». C’est un signal d’alarme qu’il faut savoir écouter. Il est temps de laisser au repos le membre lésé. Dans notre activité, aucune charge ne doit être appliquée sur le doigt du grimpeur. Il est fortement recommandé de stopper l’activité immédiatement. Ice (glace) Le premier réflexe à avoir est d’appliquer de la glace sur la zone lésée. Cela contribue à réduire le gonflement. La méthode et les effets de la glace sont plus amplement expliqués dans la partie consacrée au glaçage.

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Compression Après avoir glacé la partie lésée, il est recommandé d’utiliser un bandage élastique, qui contribue également à réduire l’enflure. Il faut envelopper la région blessée avec de l’élastoplaste par exemple, sans trop le serrer. Le sang doit pouvoir circuler normalement. Le sportif ne doit pas sentir le bout de son doigt se refroidir, ni observer un changement de couleur. Le doigt doit être positionné tendu. Elevation Le membre blessé doit être élevé afin qu’il puisse se situer au-dessus du cœur. Cette élévation de la main peut se réaliser en se couchant et en plaçant sa main sur des coussins. Cette action permet également de réduire le gonflement par des procédés de différences de pressions hydrostatiques. L’élévation du membre blessé réduit son gonflement et augmente l’écoulement vasculaire, de la blessure vers le cœur.

Après 1 ou 2 jours, beaucoup de lésions mineures commencent à guérir. Si le gonflement ne diminue pas après 48 heures, il est fortement recommandé de consulter un médecin spécialiste qui est le seul capable d’établir un diagnostic précis et de donner un traitement approprié.

Conclusion

À travers cet ouvrage, nous avons voulu évoquer les points essentiels, concernant les lésions de la main, d’une pratique ludique et passionnante qu’est l’escalade, mais extrêmement exigeante au niveau des doigts. Ces segments sont un des éléments clés de la performance. Le grimpeur explique souvent la non-réalisation d’un passage par un manque de force des doigts, oubliant alors tous les autres facteurs de performance en escalade. L’axe prioritaire de développement de cet athlète devient alors ces petites structures qu’il travaille avec insistance, voire à outrance. La connaissance des multiples facteurs de la performance dans cette activité est essentielle pour une bonne répartition de la musculation du grimpeur, permettant ainsi une diminution des lésions digitales. Une meilleure connaissance du fonctionnement du corps permet également une diminution des lésions traumatiques. La pratique d’une activité implique le respect de règles « vitales ». En aucun cas le corps n’est semblable à une machine, et son écoute devient primordiale. La douleur est le signe d’un « dysfonctionnement » qui donne de précieuses informations au sportif. L’échauffement, le repos, la progression, les étirements sont des facteurs influençant directement la longévité de la pratique. De belles performances sont réalisées de plus en plus jeune, telles des voies cotées 9a + enchaînées à l’âge de 15 ans. Le futur nous donnera des indications, des données plus précises sur l’évolution de la carrière de ces jeunes, sur l’état et la transformation de leurs doigts lors de l’arrêt forcé ou non de ladite carrière. Pour le haut niveau, le respect des doigts pourrait devenir un élément clé d’une longue carrière sportive. Comme pour les autres sports, le plus complexe est de rester dans un haut niveau de pratique (en compétition ou non) et non d’y parvenir. Les lésions au niveau des doigts peuvent être un frein à ce maintien et à la pratique régulière. Le grimpeur doit devenir plus « pro » dans sa pratique en tenant compte de tous les facteurs pouvant limiter les risques de lésions. Toutefois, le respect de ces facteurs n’élimine pas tous les risques de traumatismes… Les prises, les mouvements, la forme du moment etc. peuvent engendrer un « mauvais fonctionnement » de ces structures. Dans tous les cas, l’élément thérapeutique essentiel reste le repos, l’arrêt immédiat de l’activité et la consultation d’un spécialiste qui, comme nous l’avons dit, est le seul capable

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de diagnostiquer correctement le traumatisme et d’y associer un traitement approprié. En dehors de cette démarche, le grimpeur et l’entraîneur devront, avec du recul, apporter les explications objectives (si possible) à ce traumatisme, afin d’éviter toute récidive. Enfin, une reprise lente et progressive est la plus adaptée à la récupération des performances antérieures. Certes, il n’est pas toujours facile de faire comprendre au grimpeur la nécessité de cette reprise progressive, mais elle conditionne la qualité des performances futures, voire la capacité à poursuivre son expérience de l’escalade. Le non-respect de cette étape risque de mettre fin à sa pratique plus rapidement qu’il ne le pensait.

Abréviations

A dans A1, A2, A3, A4, A5 : AINS : ATP : C dans C1, C2, C3 : CP : ECD ou EDC : ES : FCP ou FDP : FCS ou FDS : IG : IMC : IRM : IPD : IPP : LADC : LCA : LCP : M: MCP : MTP : P dans P1, P2, P3 : PPG : PS : RICE : SAE : TENS :

poulies annulaires anti-inflammatoires non stéroïdiens adénosine triphosphate poulie cruciforme créatine phosphate extenseur commun des doigts (muscle) électrostimulation fléchisseur commun profond des doigts (muscle) fléchisseur commun superficiel des doigts (muscle) index glycémique indice de masse corporelle imagerie par résonance magnétique interphalangienne distale (articulation) interphalangienne proximale (articulation) ligament annulaire dorsal du carpe ligament collatéral accessoire ligament collatéral principal métacarpe métacarpo-phalangienne (articulation) massage transverse profond phalange préparation physique générale préparation spécifique rest, ice, compression, elevation structure artificielle d’escalade neurostimulation électrique transcutanée

Lexique des termes utilisés en escalade

À vue : réussir à enchaîner un passage dès le premier essai, sans connaître les difficultés. Après travail : réussir à enchaîner un passage après plusieurs essais. Le grimpeur connaît les mouvements. Bac : prise large et profonde, facile à tenir. Bloc : passage sur lequel on réalise des pas d’escalade sans assurance, courts et intenses. Blocage : consiste à se tenir d’une main pour aller chercher la prise suivante ou à maintenir une position lors d’exercices sur poutre. Cotation : indication de la difficulté d’un passage d’escalade. Plusieurs échelles existent. Difficulté : nom donné aux compétitions de voies. Dynamique : mouvement réalisé avec une certaine vitesse (contraire du mouvement statique). Jeté : mouvement (très) dynamique qui consiste à aller chercher une prise hors de portée en décollant une ou deux mains, et un ou deux pieds. No foot : sans les pieds. Pan : structure artificielle de faible hauteur conçue pour créer, travailler des mouvements. Plat : prise assez ronde qui ne possède pas de partie crochetante. Réglette : petite prise plus ou moins crochetante.

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Escalade : pathologies de la main et des doigts

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