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PREMIERE PARTIE : INTRODUCTION A L’ECONOMIE CHAPITRE I : C’EST QUOIL’ECONOMIE? A : DEFINITION DE L’ECONOMIE Différentes termes ont été utilisés pour nommer « l’économie » A travers le temps et selon les courants de pensées économiques, les termes suivants ont été retenus : économie, économie politique, sciences économiques, économique, antiéconomique, discours économiques. Les définitions de cette science sont aussi multiples En réalité, il n'existe pas une seule définition de l'économie, mais plusieurs définitions. Chaque définition renvoyant à des réalités sous-jacentes différentes. La définition de l'économie n'est pas consensuelle. Ses contours et son contenu varient en fonction des auteurs et des courants de pensée. 1-Définition suivant le sens étymologique L’économie, c’est quoi ? L’étymologie du mot : Du grec ancien oïkonomia, gestion de la maison, constitué d’oikos, maison, Et nomos, gérer, administrer. Etymologiquement, l'économie est l'art de bien administrer une maison, de gérer les biens d'une personne, puis par extension d'un pays, ou le mot « économie vient de mots qui signifie, à cette époque, la gestion, l’administration des éléments de production et de substance d’une famille. Autrement dit, c’est l’économie domestique. A cette époque, l’économie se préoccupe des questions suivantes : comment gérer, administrer la richesse d’une famille, d’une cité grecque.
2-L’économie comme « science de la richesse » L’économie comme science des richesses : l’école classique (Adam Smith, Jean Baptiste Say). L’enrichissement est le but fondamental de l’individu et de la société. La science économique est définie alors comme la science de la richesse, de la même façon qu’il y a une science de la lumière et des planètes. Adam Smith a donné à son ouvrage de 1776 un titre qui est par lui-même une définition : « Recherches sur la nature et les causes de la richesse de la nations». L’économie politique se propose d’enrichir à la fois le peuple et le souverain.
Origine de la richesse : progrès de la division du travail, accumulation du capital,commerce entre les nations. Pour Jean-Baptiste Say (1767-1832) : l’économie est « connaissance des lois qui président à la formation, à la distribution et à la consommation des richesses ». Ou dans son ouvrage Traité d’économie politique paru en (1803) « L’économie politique enseigne comment se forment, se distribuent et se consomment les richesses qui satisfont aux besoins des sociétés ». Dès le début du XIXème siècle, la question se pose : De quelles richesses s’agit-il? On ne considère d’abord que les richesses matérielles, dans la ligne de « l’économie de richesse » (chrématistique des grecs) et la notion de richesse des mercantilistes Mais plus tard, on a introduit les services comme des richesses, c’est ce qu’on appelle les richesses immatériels ou bien immatériels. La prise en compte des services fait perdre tout intérêt à la notion de richesse: est considéré comme richesse tout ce qui satisfait un besoin (qui a une utilité).
3-L’économie, science de l’échange marchand et des prix : école néoclassique (L. Walras, C. Menger, S. Jevons…) Un bien ou un service n’a pas de valeur en soi, il n’a de valeur que s’il satisfait un besoin, que s’il a une utilité. La valeur se manifeste seulement dans l’échange. Or le problème qui se pose est comment vérifier cette utilité et donc comment mesurer la valeur de ces biens ? Le raccordement dans la séquence utilité-richesse s’opère à travers la satisfaction d’un besoin. Le marché où les marchandises s’échangent, donne la mesure de la valeur. De la confrontation de l’offre et de la demande résulte un prix. Ce prix monétaire ou non devient un concept central ; l’économie apparait alors comme science des prix. Est économique tout, et seulement ce qui peut se traduire par un prix. Les questions essentielles de l’économiste se rapportent à la formation des prix, à l’analyse théorique des différentes catégories de marché. Or le marché suppose la confrontation de l’offre et de la demande. Par conséquent, l’objet de l’économie politique c’est l’étude des faits d’échange. Pour les économistes néoclassiques [(Stanley Jevons (Cambridge), Carl Menger (Vienne), Léon Walras (Lausanne)] : L’économie a pour objet l’étude des fondements de l’échange marchand.
4- L’économie comme science des choix efficaces : théorie libérale au XXème siècle (la définition de L.Robbins). Lionel Robbins a défini l’économie comme la science qui étudie le comportement humain en tant que relation entre les fins et les moyens rares à usage alternatif. Lionel Robbins : Essai sur la nature et la signification de la science économique (1947) « Science qui étudie le comportement humain en tant que relation entreles fins et les moyens rares à usages alternatifs » L’économie ne se limite plus aux seules activités de production et d’échange. Par exemple l’homme éprouve des besoins qui sont en fait illimités, tandis que ses ressources sont au contraire essentiellement limitées. Donc, il en résulte un problème de choix, et l’on peut prendre à un niveau individuel ou micro-économique. B : ASPECTS QUOTIDIEN DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE A partir de la définition de L. Robbins, on s’accorde pour reconnaître que les fins de l’homme convergent toutes vers la réalisation de son bonheur, tandis que les moyens dont il dispose le ramènent tous à la dure réalité du labeur (le travail). 1-Une infinité de besoins Tout homme a des besoins, c’est-à-dire des désirs de disposer de moyens capables de satisfaire ses besoins (le besoin de manger, de boire, de s’habiller) ou de moyen apte à accroître des sensations agréables (écouter une belle musique). Chaque homme décide s’il y a pour lui un besoin et dans quelle mesure ce besoin existe. Le besoin varie d’un individu à un autre. La notion économique de besoins se distingue pour cette raison d’autre notion de besoin : - La notion physiologique du besoin (l’homme a besoin d’une telle quantité de calorie pour vivre) - La notion sociologique du besoin selon la civilisation et les milieux auxquels appartient l’individu (le besoin d’un homme habitant dans le pôle nord est différent du besoin du celui qui habite en Afrique) - La notion morale du besoin qui recours au critère de l’utile ou du nuisible ou à certaine valeur. (les cigarettes sont nuisibles mais utiles car leur fabrication crée des emplois). Les besoins humains sont illimités : matériels et intellectuels ; physiologique et psychologique : ils s’accroissent et se diversifient sans cesse parce que l’homme est infini dans ses vœux. Or les moyens que l’homme a pour satisfaire ses besoins sont limités
2- Un monde de rareté L’homme vit dans un monde de rareté. Les ressources dont il dispose sont, soit insuffisant à un moment donné, soit mal reparties dans l’espace mais le temps joue aussi un rôle important dans la vie de l’homme. 3-Les activités économiques La production comprend des opérations de transformation et des opérations de transport des ressources économiques. Un bien économique est une chose apte à la satisfaction d’un besoin humain. Pour qu’il y ait économique, il faut remplir trois conditions : a) L’existence d’un besoin concret chez l’individu et la liaison établie par cet individu entre le besoin et l’objet qu’il estime propre à sa satisfaction ; b) La possibilité pour l’individu d’appliquer l’objet à la satisfaction de son besoin ; (avoir un comportement rationnel) c) La limitation des quantités disponibles par rapport aux besoins de l’homme. Cette limitation de bien peut découler des causes naturelles (rareté des métaux précieux), institutionnelles (limitation de la chasse, de la pêche) ou religieuse (tabous : aux Indes, la vache est sacrée) On peut dire que tout acte créateur d’utilité est un acte productif.
CHAPITRE II : LES PRINCIPES DE L’ECONOMIE Il y a dix principes de l’économie a- Comment les individus prennent leurs décisions 1. Les individus font face à des arbitrages. 2. Le coût d’une chose mesure ce à quoi on renonce pour l’obtenir. 3. Les individus rationnels raisonnent à la marge. 4. Les individus réagissent aux incitations. b- Comment les individus interagissent 5. L’échange est profitable pour tous. 6. Les économies de marché sont habituellement un bon mode d’organisation de l’activité économique. 7. L’État peut parfois améliorer les situations de marché. c- Comment fonctionne l’économie dans son ensemble 8. Le niveau de vie d’une économie dépend de sa capacité à produire des biens et services. 9. Les prix augmentent lorsque la banque centrale imprime trop de monnaie. 10. À court terme, la société est confrontée à un arbitrage entre inflation et chômage.
a- Comment les individus prennent leurs décisions ? Le terme « économie » n’a rien de mystérieux. Que l’on parle de l’économie d’un groupe de pays comme l’Union européenne ou de l’économie d’un pays en particulier, comme la France, ou du monde entier, une économie est juste un groupe d’individus qui interagissent au quotidien. L’économie fait référence à toutes les activités de production et d’échange qui se déroulent chaque jour : tous les achats et toutes les ventes. Puisque le comportement d’une économie reflète le comportement des individus qui la composent, nous débutons notre étude par les quatre principes de la prise de décision.
Principe 1 : Les individus font face à des arbitrages La première leçon relative à la prise de décision peut se résumer par un adage familier aux économistes : « il n’y a pas de repas gratuit ». Pour obtenir quelque chose que nous aimons, nous devons généralement abandonner quelque chose d’autre que nous aimons aussi. Prendre une décision signifie arbitrer entre différents objectifs. Si on veut obtenir quelque chose il faudra renoncer autre chose.Les agents économiques doivent faire de choix.
Exemple : Les parents doivent décider la façon de dépenser leur revenu familial. Ils peuvent acheter de la nourriture, des vêtements ou se payer des vacances. Alternativement, ils peuvent aussi épargner une part du revenu familial pour leur retraite ou pour aider leurs enfants à s’acheter un logement plus tard. Lorsque les individus sont regroupés au sein de sociétés, ils font face à différents types d’arbitrages. L’arbitrage classique est celui qui porte sur les dépenses liées à la défense nationale ou à l’alimentation. Plus nous investissons dans la défense nationalepour protéger nos frontières des agressions extérieures, moins nous pouvons acheter de biens de consommation afin d’augmenter notre niveau de vie à l’échelle de la nation. Principe 2 : Le coût d’une chose mesure ce à quoi on renonce pour l’obtenir Puisque les individus font face à des arbitrages, la prise de décision nécessite de comparer les coûts et les bénéfices des alternatives qui se présentent. Dans de nombreux cas, cependant, le coût d’une action n’est pas facile à déterminer. Exemple :Considérons, par exemple, la décision d’étudier à l’université. L’avantage associé en est l’enrichissement intellectuel personnel ainsi qu’un ensemble d’opportunités professionnelles de qualité tout au long de la vie active. Mais quel en est le coût ? On sera tenté d’additionner les montants dépensés au titre des frais de scolarité, des livres, du logement et de la nourriture. En fait, ceci ne représente pas réellement ce à quoi vous renoncez pour étudier une année à l’université . Le logement et la nourriture ne font pas partie des coûts des études supérieures que dans la mesure où ils sont plus élevés à l’université qu’ailleurs. Le coût le plus important lié aux études supérieures est le temps personnel des individus. Lorsque vous consacrez une année à suivre des cours, lire des livres et rédiger des dissertations, vous ne pouvez pas dédier ce temps à une activité professionnelle. Pour la plupart des étudiants, les salaires qu’ils sacrifient représentent le coût le plus important de leurs études supérieures. Le coût d’opportunité d’une chose mesure ce à quoi il faut renoncer pour l’obtenir. Lors du processus de décision concernant, par exemple, les études supérieures, ceux qui décident doivent être conscients des coûts d’opportunité associés à chaque action possible. Le coût d’opportunité : ce à quoi il faut renoncer pour obtenir quelque chose Le cout d’un bien : l’individu compare le coût aux bénéfices Principe 3 : Les individus rationnels raisonnent à la marge Un décideur rationnel entreprend une action si et seulement si l’avantage marginalde cette action est supérieur au coût marginal.
Exemple :Supposons par exemple que vous vous intéressez à l’opportunité de compléter vos études supérieures par un master. Afin de trancher, vous devez identifier les avantages résultant de cette année supplémentaire (des salaires élevés tout au long de votre vie et l’immense joie d’apprendre) ainsi que les coûts additionnels que vous devrez supporter (une année supplémentaire de frais de scolarité et une année de salairesacrifiée). En comparant ces avantages marginaux à ces coûts marginaux, vous pouvezdéterminer en quoi cette dernière année vaut la peine d’être effectuée. Principe 4 : Les individus réagissent aux incitations Les agents économiques réagissent aux incitations, on peut influencer leur choix, c’est le rôle de l’Etat. Le comportement des individus peut aussi changer lorsque les coûts ou les avantages se modifient Exemple 1 :Si l’Etat veut réduire les dépenses de santé, comme par exemple pour les fumeurs, il ira augmenter le prix de cigarettes. Une taxe sur l’essence, par exemple, encourage les automobilistes à conduire des voitures plus petites et plus économiques. Elle encourage aussi les automobilistes à utiliser les transports en commun plutôt qu’à prendre leur voiture, et à se rapprocher de leur lieu de travail. Mais quelquefois, les décideurs publics échouent à identifier comment leurs politiques affectent les incitations, et ils pourraient obtenir des résultats non désirés. Par exemple, le gouvernement britannique qui a accordé un allègement fiscal aux propriétaires de locaux vides afin de les inciter à les remettre sur le marché. Or, cette mesure a été décidée au moment où l’économie rentrait en récession et les propriétaires ont eu les plus grandes difficultés à trouver des locataires pour leurs locaux. Certains propriétaires ont alors estimé qu’il valait mieux détruire les immeubles vides plutôt que payer la taxe.
b- Comment les individus interagissent Les quatre premiers principes portaient sur la manière selon laquelle les agents forment leurs décisions. En ce qui nous concerne personnellement, nombreuses sont nos décisions qui, non seulement nous affectent nous-mêmes, mais ont aussi un effet sur les autres. Les trois principes suivants concernent la façon dont les agents interagissent les uns avec les autres.
Principe 5 : L’échange est profitable pour tous Une ménage ne peut pas s’isoler des autres ménages. Elle ne peut pas produire sa propre nourriture, fabriquer ses propres vêtements et construire sa propre maison. Mais elle doit échanger ce qu’elle a pour obtenir ce qu’elle n’en a pas.De toute évidence, chaque ménage retire beaucoup de sa capacité à échanger avec les autres. L’échange permet à chaque personne de se spécialiser dans les activités pour lesquelles elle est la meilleure, qu’il s’agisse d’élevage, de couture ou de construction. En échangeant avec les autres, les individus peuvent accéder à une plus grande variété de biens. Exemple : Lorsqu’un membre de votre famille cherche un emploi, il entre en concurrence avec des membres d’autres familles qui cherchent aussi un emploi. Les familles se concurrencent aussi lorsqu’elles vont faire leurs courses, car chacune d’entre elles veut acheter les meilleurs produits au meilleur prix. Ainsi, en un certain sens, d’un point de vue économique, chaque famille se bat contre toutes les autres familles. Les échanges s’élargissent au niveau des sociétés, des firmes et des états. Les Américains et les Chinois sont souvent présentés dans les actualités comme les concurrents des Européens dans l’économie mondiale. À certains égards, cela est vrai car les firmes américaines et chinoises produisent souvent les mêmes biens que les firmes européennes. Aussi est-il facile de se tromper lorsque l’on pense à la concurrence entre les pays. Le commerce, ou échange international, entre l’Europe et les États-Unis ou entre l’Europe et laChine n’est pas assimilable à une compétition sportive, au terme de laquelle il y a un gagnant et un perdant (c’est ce que l’on appelle un jeu à somme nulle). En fait, c’est le contraire qui se produit : l’échange entre deux économies peut améliorer la situation de chacune de ces économies. Les Chinois et les Américains, comme les Coréens et les Brésiliens, sont tout autant nos partenaires dans l’économie mondiale qu’ils sont nos concurrents. Principe 6 : Les économies de marché sont habituellement un bon mode d’organisation de l’activité économique Après l’effondrement du communisme dans l’Union Soviétique et dans l’Europe de l’Est vers la fin des années 1980, l’économie centralisée a été abandonné. Le fonctionnement des pays communistes reposait sur le principe selon lequel les planificateurs centraux au pouvoir étaientles mieux à guider l’activité économique. Seul le gouvernement pouvait organiser l’activité économique de manière à promouvoir le bien-être du pays dans son intégralité. Aujourd’hui, la plupart de cespays essaient de développer des économies de marché. Dans une économie de marché, les décisions d’un planificateur central sont remplacées par les
décisions de millions de firmes et de ménages. Les firmes décident qui embaucher et que produire. Les ménages décident pour quelles firmes travailler et comment dépenser leur revenu. Ces firmes et ces ménages interagissent au sein du marché et les prix ainsi que leur intérêt personnel guident leurs décisions. Économie de marché : une économie qui alloue les ressources au travers des décisions décentralisées des nombreuses firmes et des nombreux ménages qui interagissent au sein des marchés des biens et services. Les marchés libres (ou décentralisés) présentent de nombreux acheteurs et vendeurs de nombreux biens et services et tous sont intéressés au premier titre par leur propre bienêtre. Dans un ouvrage datant de 1776, « Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations », l’économiste écossais Adam Smith a fait une très célèbre observation en économie : les ménages et les firmes qui se rencontrent sur des marchés agissent comme s’ils étaient guidés par une « main invisible », qui les conduit à des situations désirables. Unde nos objectifs est de comprendre comment fonctionne la magie de la maininvisible. En étudiant l’économie, vous apprendrez pourquoi les prix sont les instruments avec lesquels la main invisible dirige l’activité économique. Les prix reflètent à la fois la valeur que la société accorde à un bien et ce qu’il lui en coûte de produire ce bien. Puisque les ménages et les firmes se réfèrent au prix lorsqu’ils prennent leurs décisions d’achat et de vente, ils prennent en considération, sans le savoir, les avantages et les coûts sociaux relatifs à leurs actions. Finalement, les prix conduisent les décideurs individuels à des situations qui, dans de nombreux cas, maximisent le bien-être de la société dans son intégralité.
Principe 7 : L’État peut parfois améliorer les situations de marché Si la main invisible du marché est si merveilleuse, pourquoi alors avons-nous besoin de l’État ? Une réponse consisterait à dire que la main invisible a besoin de l’État pour la protéger. Les marchés ne fonctionnent que si les droits de propriété sont respectés. Un agriculteur ne produira pas de produits alimentaires s’il s’attend à ce que ses récoltes soient volées, et un restaurant ne servira pas de repas tant qu’il ne sera pas assuré que les clients paieront avant qu’ils ne partent. Nous nous reposons tous sur le contrôle public et sur les tribunaux pour assurer nos droits sur les choses que nous produisons. Une autre réponse à la même question de l’utilité de l’État trouve sa source dans lefait que, bien que les marchés soient habituellement un bon moyen de coordonner l’activité économique, cette règle connaît des exceptions importantes. En réalité, deux grandes raisons plaident pour qu’un État intervienne dans l’économie : la promotion de l’efficacité
et la promotion de l’équité. Cela signifie que la plupart des politiques visent soit à augmenter la richesse économique, soit à changer la façon dont larichesse est partagée. Bien que la main invisible conduise habituellement les marchés à allouer les ressources de manière efficace, cela n’est pas toujours le cas. Les économistes utilisent le motdéfaillance (ou échec) de marché en référence à une situation dans laquelle le marché livré à lui-même ne réussit pas à produire une allocation des ressources efficaces. Une cause possible d’échec de marché réside dans les externalités, qui mesurent l’impact sans contrepartie d’uneaction d’une personne sur le bien-être d’un tiers. L’exemple classique d’un coût externe estcelui de la pollution. Une autre cause possible d’échec de marché est le pouvoir de marché qui fait référence à la capacité d’une personne seule (ou d’un petit groupe de personnes) à influencer outre mesure les prix de marché. Par exemple, si tous les habitants d’un village isolé des Highlands d’Écosse ont besoin d’eau et qu’il n’y a qu’un seul puits, le propriétaire du puits n’est pas soumis à la concurrence rigoureuse par laquelle la main invisible garde normalement l’intérêt individuel sous contrôle. En présence d’externalités ou de pouvoir de marché, une politique publique bien conçue peut augmenter l’efficacité économique.
- Défaillance (ou échec) de marché : une situation dans laquelle le marché décentralisé échoue à allouer les ressources de manière efficace -Externalité : l’impact sans contrepartie des actions d’un individu sur le bien-être d’un tiers à l’échange -Pouvoir de marché : la capacité d’un agent économique unique (ou d’un petit groupe d’agents) à exercer une influence substantielle sur les prix de marché La main invisible peut aussi échouer à garantir que la prospérité économique soit distribuée équitablement. Une économie de marché récompense les individus en fonction de leur capacité à produire des choses pour lesquelles d’autres individus sont prêts à payer. La main invisible ne garantit pas que tout individu dispose d’assez de nourriture, de vêtements décents et jouira d’une assurance santé adaptée. De nombreuses politiques publiques, telles que l’impôt sur le revenu et le système de sécurité sociale visent à obtenir une distribution plus équitable du bien-être économique. c- Comment fonctionne l’économie dans son ensemble ? Nous avons commencé en discutant de la façon selon laquelle les individus prennent leurs décisions puis nous avons observé comment ils interagissent les uns avec les autres. L’ensemble de ces décisions et de ces interactions forme « l’économie ». Les trois derniers principes concernent le fonctionnement de l’économie dans son ensemble.
Microéconomie et macroéconomie L’analyse économique comporte plusieurs niveaux. Les sept premiers principes concernent le niveau individuel, ils étudient les décisions de ménages et des firmes ainsi que leurs interactions sur des marchés spécifiques. Les trois derniers principes que nous étudions portent sur le fonctionnement de l’économie dans son ensemble, il s’agit simplement de l’agrégation de toutes les activités de tous les décideurs sur tous les marchés. Depuis les années 1930, le champ de l’économie est traditionnellement divisé en deux grandes branches : a) La microéconomie qui est l’étude de la manière selon laquelle les ménages et les firmes prennent leurs décisions et interagissent sur des marchés particuliers. Un micro économiste pourrait étudier les effets d’une taxe sur le trafic sur l’utilisation des voitures dans le centre de Londres, l’impact de la concurrence étrangère sur l’industrie automobile européenne ou les effets des études universitaires sur les revenus que percevra un individu tout au long de sa vie b) La macroéconomie qui est l’étude des phénomènes qui affectent l’économie dans sa globalité incluant l’inflation, le chômage et la croissance économique Un macro économiste pourrait étudier les effets de l’emprunt par les États nationaux, les variations du taux de chômage d’une économie dans le temps ou les politiques alternatives visant à faire progresser les niveaux de vie d’une nation. Microéconomie et macroéconomie sont fortement liées. Comme les changements dans l’économie globale proviennent des décisions de millions d’individus, il est impossible de comprendre les développements macroéconomiques sans considérer les décisions microéconomiques impliquées. Par exemple, un microéconomiste pourrait étudier leseffets de la diminution d’un impôt sur le revenu sur le niveau global de production des biens et services dans une économie. Pour analyser cette question, il doit considérer comment la réduction de la taxe affecte les décisions des ménages concernant le montant à dépenser en biens et services. Malgré le lien organique entre microéconomie et macroéconomie, les deux champs sontdistincts. En économie, il semble en effet naturel de démarrer la construction sur la base de la plus petite unité. Or faire de la sorte n’est ni nécessairement ni toujours la meilleure façon de procéder. Comme la microéconomie et la macroéconomie traitent de questions différentes, elles adoptent parfois des approches très différentes et sont souvent enseignées dans des cours séparés.
Un concept clé de l’analyse économique est la croissance économique, elle mesure le taux d’augmentation (en %) de la quantité de biens et services dans une économie au cours d’une période, habituellement le trimestre ou l’année. Croissance économique :le taux d’augmentation de la quantité de biens et services d’une économie aucours d’une période
Principe 8 : Le niveau de vie d’une économie dépend de sa capacité à produire des biens et services Le niveau de vie est la quantité de biens et services qui peuvent être achetés par la population d’un pays. Il est habituellement mesuré par le revenu réel (ajusté par l’inflation) par habitant. Presque tout l’écart de niveau de vie est attribuable aux différences de productivité des pays c’est à- dire la quantité de biens et services produits par chaque heure de travail. Dans les nations où les travailleurs sont capables de produire une grande quantité de biens et services parunité de temps, la plupart des citoyens bénéficient d’un niveau de vie élevé, dans les nations où les travailleurs sont moins productifs, la plupart des citoyens connaissent des conditions de vie plus modestes. De manière similaire, le taux de croissance de la productivité d’une nation détermine le taux de croissance de son revenu moyen. Cette relation fondamentale entre productivité et niveau de vie est simple, mais ses implications sont vastes. Si la productivité est le déterminant premier des niveaux de vie, d’autres explications sont nécessairement secondaires. Par exemple, il serait tenterde porter au crédit des syndicats de travailleurs ou des lois sur le salaire minimum l’augmentation des niveaux de vie des travailleurs européens au cours des 50 dernières années. En fait, le véritable héros des travailleurs européens est leur productivité croissante. La relation entre productivité et niveau de vie a aussi des implications considérables pour la politique publique. Lorsque l’on pense à la façon dont une politique affecte les niveaux de vie, la question clé est de savoir comment elle affectera notre capacité à produire des biens et des services. Afin de doper les niveaux de vie, les décideurs politiques doivent faire augmenter la productivité en s’assurant que les travailleurs ont un bon niveau d’instruction, qu’ils ont les outils nécessaires pour produire des biens et services etqu’ils ont accès à la meilleure technologie disponible. Exemple : Il est évident que de nombreux pays avancés présentent un revenu par tête relativement élevé ; il est de 39 160 dollars américains au Royaume-Uni, de 41 865 dollars
en Allemagne et de 41 233 dollars en France. En Italie, le revenu moyen est légèrement inférieur à 33 115 dollars ; il est bien plus élevé en Suisse où il s’établit à 78 880 dollars, le Luxembourg culminant à 106 406 dollars. Ces valeurs sont à mettre en parallèle avec les performances nord-américaines, 52 299 dollars au Canada et 51 703 dollars auxÉtats-Unis. Cette même année 2012, le revenu moyen du Gabon, 11 942 dollars, s’établissait à la moitié du revenu grec, enBolivie il était seulement de 2 514 dollars, en Inde 1 500 dollars et en Haiti 758 dollarssoit un peu moins de 0,7 pour cent du revenu moyen par personne au Luxembourg. Il n’est pas surprenant que cette grande variation dans le revenu moyen se reflète dans les autres mesures de la qualité et du niveau de la vie. Les citoyens des pays à hauts revenus bénéficient d’une meilleure alimentation, d’un meilleur système de santé et d’une espérance de vie plus longue que les citoyens des pays à bas revenus, et ils disposent aussi de plus de téléviseurs, d’enregistreurs numériques et de voitures.
Principe 9 : Les prix augmentent lorsque la Banque centrale imprime trop de monnaie. Inflation :L’augmentation du niveau général des prix de l’économie Qu’est-ce qui est à l’origine de l’inflation ? Dans presque tous les cas d’inflation forte ou persistante, le coupable est le même : la croissance dans la quantité de monnaie. Lorsqu’une banque centrale émet de larges quantités de la monnaie nationale, la valeur de la monnaie baisse. Il est aussi largement accepté qu’il existe un lien entre la croissance monétaire et l’inflation. Au Zimbabwe en mars 2007, il y avait à peu près 2 200 pour cent d’inflation. Cela signifie qu’un bien qui valait 2,99 euros en mars 2006 avait un prix de 65,78 euros à peine un an après. En février 2008, l’inflation se montait à 165 000 %. Cinq mois plus tard, elle culminait à 2 200 000 %. En juillet 2008, la banque centrale a imprimé un billet de 100 milliards zimbabwéens. À ce moment-là, il était à peine suffisant pour acheter une miche de pain. Des prévisions d’inflation en juillet 2008 ont fixé le taux de croissance des prix à 231 millions de pour cent. En janvier 2009, la banque centrale zimbabwéenne a émis des billets de 10, 20, 50 et 100 mille milliards de dollars. Comme l’inflation impose différents coûts à la société, garder l’inflation à un bas niveau est un objectif pour tous ceux qui font de la politique économique
Principe 10 : À court terme, la société est confrontée à un arbitrage entre inflation et chômage Lorsque la banque centrale fait augmenter la quantité de monnaie dans l’économie, une des conséquences est l’inflation. Une autre conséquence, au moins à court terme, est un niveau de chômage plus faible. La courbe qui illustre cet arbitrage à court terme entre inflation et chômage s’appelle la courbe de Phillips, du nom de l’économiste qui l’a étudiée en premier alors qu’il travaillait à la London School of Economics. Courbe de Phillips : la courbe qui montre l’arbitrage de court terme entre l’inflation et le chômage. La courbe de Phillips reste un sujet controversé parmi les économistes, bien que la plupart d’entre eux acceptent aujourd’hui l’idée qu’il existe à court terme un arbitrage entre l’inflation et le chômage. Cela signifie simplement qu’au cours d’une période d’un an ou deux, de nombreuses politiques économiques poussent l’inflation et le chômage dans des directions opposées. Les décideurs politiques sont confrontés à cet arbitrage, que les niveaux d’inflation ou de chômage d’origine soient tous deux élevés (comme ils l’étaient au début des années 1980) ou faibles (comme à la fin des années 1990), ou encore qu’ils se situent quelque part entre ces deux extrêmes. L’arbitrage entre l’inflation et le chômage est seulement temporaire, mais il peut aussi durer plusieurs années. La courbe de Phillips est, par conséquent, essentielle à la compréhension de nombreux développements de l’économie. En particulier, elle est importante pour la compréhension du cycle économique – les fluctuations irrégulières et largement imprévisibles dans l’activité économique, telles qu’elles apparaissent dans le nombre de personnes employées ou dans la production de biens et services. Cycle économique :les fluctuations de l’activité économique, comme celles de l’emploi et de la production Les décideurs politiques peuvent exploiter l’arbitrage de court terme entre inflation et chômage en utilisant différents instruments de politique économique. En modifiant les montants que l’État dépense, ceux qu’il taxe et la quantité de monnaie qu’il imprime, les décideurs politiques peuvent influencer la combinaison d’inflation et de chômage que connaît l’économie. Comme ces instruments de politique monétaire et de politique budgétaire sont potentiellement si puissants, la question de savoir comment les décideurs politiques devraient les utiliser pour contrôler l’économie, fait l’objet d’un débat permanent.
CHAPITRE III : LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE Ce chapitre s’attache à vous montrer l’évolution de la pensée par un survol chronologique de celle-ci. Deux choses importantes sont à retenir : 1. La science économique s’est forgée à travers le temps et les hommes (grands penseurs économiques), 2. Les idées de ces auteurs sont elles-mêmes fortement marquées par les faits socioéconomiques de leur époque respective A. DE L’ANTIQUITE AU MOYEN AGE 1. C’est une économie liée à la philosophie. A cette époque les économistes sont des philosophes comme : - PLATON [427-342 av. JC] - ARISTOTE [384-322 av. JC] L’économie s’est définie comme sciences des richesses matérielles Les préoccupations de ces économistes étaient de soumettre les actes d’échange et le partage des revenus pour qu’ils soient justes. a) PLATON Il a mis l’accent sur la fonction essentielle de la division du travail dans son explication de la justice sociale. b) ARISTOTE Recherche de la justice sociale : l’échange est fondé sur la proportionnalité des besoins Notion d’activité chrématistique pour désigner toute activité qui consiste à acquérir des biens ou des richesses Esquisse de la Théorie de la valeur B. DU MOYEN AGE AU MILIEU DU XVIIIè SIECLE 1. DU MOYEN AGE AU XVIè SIECLE La société pendant cette période est une société chrétienne d’où une économie subordonnée à des règles religieuses strictes, à la morale chrétienne. C’est une économie liée à des règles de comportement.
Les économistes à cette époque sont des théologiens, canoniques chrétiens et qui se posent des questions sur les opérations économiques permises ou défendues par la morale et la religion. St THOMAS D’AQUIN (1226-1274) avec pour principal ouvrage : « Somme théologique »
Les pensées économiques sont axées sur : la mesure de la valeur d’où l’échange est fondé sur la proportionnalité entre l’effort de production de chacun ; Juste profit lié au juste prix ; Défense de la propriété privée ; Condamnation du prêt à intérêt.
2. DU XVIè SIECLE AU MILIEU DU XVIIIè SIECLE : LE MERCANTILISME Cette période est marquée par : - l’implantation du régime monarchique et la formation des grands Etats modernes ; - l’extension du monde ; - l’expansion de commerce ; - la naissance du capitalisme commercial et financier. L’économie est une science de richesse matérielle obtenue dans la circulation et la principale préoccupation des économistes est de savoir comment accroître les richesses d’une nation. Les auteurs mercantilistes : - Antoine de MONTCHRETIEN (1576-1621) : Traité d’économie politique - Jean BODIN (1530-1596) C. De 1756 à 1768 (DUREE DU MOUVEMENT PHYSIOCRATIQUE) La société française au milieu du XVIIIè Siècle est dominée par l’économie agricole. L’économie est une science de richesse matérielle obtenue dans la production agricole. La conception de richesse est ici liée à l’agriculture et la terre. Les pensées physiocratiques s’articule autour de : - l’ordre naturel ; - la philosophie utilitariste ;
- les recommandations libre-échangistes. F. QUESNAY (1634-1774) était le chef de file de l’école physiocratique dont les principaux thèmes sont : - les bases d’une théorie du capital ; - l’invention du tableau économique. D. DE LA DEUXIEME MOITIE DU XVIIIè SIECLE A LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE 1. De 1768 à 1870 : se caractérisant par l’opposition entre les défenseurs du libéralisme économique avec l’école classique et le courant socialiste avec à la tête de K. MARX (1818-1883). 2. A partir de 1870 deux autres écoles apparaissent - le courant néoclassique ; - le courant Kenynesien. D’un point de vue de l’évolution de la pensée, à partir de cette période nous pouvons distinguer trois principaux courants dans la pensée économique : - le courant libéral avec 2 branches : l’école classique, l’école néo-classique - le courant socialiste - le courant keynésien a) Le courant libéral a.1) L’école classique Les cadres analytiques sont : - société composé par 3 classes sociales ; - société où l’activité économique est orientée vers le marché ; - société où règne un ordre naturel des choses. Les doctrines économiques sont fondé sur : - le régime de la liberté - le rôle de l’état en tant qu’état gendarme, soit un rôle économique réduit mais seulement limité à faire respecter la liberté, la propriété privée la concurrence - les philosophies libérales : « l’individualisme » : l’individu sont à la recherche de leur intérêt personnel dont l’aboutissement est l’intérêt général L’économie est ici définie comme une science de richesses matérielles et science de l’échange marchand. Les auteurs des pensées libérales sont : - A. Smith (1723-1790) - D. Ricardo (1772-1823) A. Smith Il était le père de l’économie politique, du libéralisme économique et de l’état libéral.
Contexte : Révolution industrielle naissante précédée de la révolution agricole en Angleterre Il était célèbre pour son ouvrage intitulé : « Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations » en 1776. L’économie selon lui fonctionne suivant la recherche de l’intérêt particulier et parvient à l’intérêt général à travers le mécanisme du marché. Le travail humain est pour lui la source primitive de la valeur des biens. D. Ricardo Contexte : Révolution industrielle en Angleterre Son œuvre principale est : « Principes de l’économie politique et de l’impôt » en 1817. Sa préoccupation majeure est la « théorie de la répartition des revenus » d’où est issu le phénomène de la rente foncière. Son problème est celui de la répartition de revenu national ou plus précisément du surplus économique entre les propriétaires fonciers et les capitalistes en tant que classe montante. Il est aussi partisan de la théorie de la valeur-travail. a.2) L’école néoclassique (de 1870 aux années 30 du XXème siècle) Les fondateurs de l’école néoclassique sont : Marshall (1842-1924) : « Principes d’économie politique » 1890 Walras (1834-1910) : « Eléments d’économie politique pure » 1874 Pareto (1843-1923) : « Manuel d’économie politique » 1906 Ils ont définis l’économie comme science de la rareté, science de comportement individuels et science des choix rationnels. Leurs fondements de la valeur économique sont l’abandon de la valeur travail des Classiques et option de la théorie de la valeur utilité, d’où l’explication de l’activité économique fondée sur le principe de l’ « Utilité marginale ». L’Economie politique néoclassique est fondé sur l’action régulatrice des marchés, une faible intervention de l’Etat, la liberté d’entreprendre, d’échanger et d’accumuler. L’analyse micro-économique se référant au comportement d’un agent économique individuel isolé du reste de l’économie rationnelle. La théories micro-économiques traitent principalement 2 problèmes économiques fondamentaux : - la détermination des prix ; - l’allocation optimale des ressources.
L’approche néoclassique Le marginalisme qui est la forme primitive de la théorie néoclassique développés dans la seconde moitié de XIXè Siècle va de plus en pus glissé vers le néo-marginalisme entre les deux guerres mondiales. L’approche n’est plus psychologique mais fortement mathématique. D’où même l’utilisation du terme d’ « Economics » ou d’ « Economique » à la place d’économie politique pour faire de l’économie une science objective. b) Le courant Socialiste (XIXè Siècle) Le contexte du XIXè Siècle est dominé par le Capitalisme industriel. Les principaux penseurs socialistes sont : -
J. PRHOUDHON (1809-1865) St SIMON (1760-1825) FOURRIER (1772-1837) KARL MARX (1818-1883)
Le plus célèbre d’eux était KARL Marx avec ses principaux ouvrages : - « Le manifeste du Parti-Communiste » (1845) ; - « Le Capital » (1867) Pour lui l’économie est une science sociale qui unit dans une même science, l’étude des faits économiques et sociaux. K. Marx défend lui aussi la valeur travail mais en y introduisant l’expression de « temps de travail socialement nécessaire ». Le marxisme est une analyse du système capitaliste et de ses contradictions: le capitalisme engendre deux classes sociales : la classe bourgeoise qui détient le capital, et la classe prolétarienne, qui ne dispose que de son travail (de sa force de travail). Marx pense que le capitaliste exploite le travailleur en lui subtilisant une plus-value (c’est le « surtravail »). Approche marxiste Du point de vue des méthodes d’analyse des faits économiques, MARX cherche à expliquer non seulement la dynamique des contradictions du Capitalisme qui est un système en évolution mais il cherche également à découvrir les lois économiques de son développement historique (ex : la baisse tendancielle du taux de profit).
c) Le courant Keynesien : KEYNES (J.M.) (1883-1946) Le contexte est que l’économie mondiale était dans une profonde dépression à la suite de la grande crise économique de 1929. L’œuvre principal de Keynes est : « La théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie» 1936. Le problème économique majeur est de réaliser le plein emploi face au chômage, d’où l’analyse de l’économie capitaliste effectuée du point de vue de la formation de la demande en utilisant le concept de demande effective (demande solvable) qui est un facteur déterminant du niveau de l’emploi voire de la croissance économique. L’approche de Keynes : Analyse macro-économique des phénomènes : - étude de fonctionnement de l’économie dans sa globalité ; - étude des dépendances et des rapports entre les variables économiques. Keynes propose une nouvelle organisation économique basée sur : l’intervention de l'Etat. Selon lui, l’Etat aura pour tâche de réguler l'économie, surtout en période decrise.
CHAPITRE IV .LA REPRESENTATION DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE : LE CIRCUIT ECONOMIQUE Dans la vie économique d’une nation interviennent des agents économiques par des opérations auxquelles leur activité donne lieu. Ces agents économiques sont les ménages, l’administration, les entreprises et l’extérieur (reste du monde). les ménages constituent l’ensemble des personnes physiques titulaire des revenus et consommateurs, ils peuvent être aussi des producteurs lorsqu’il s’agit d’entrepreneurs individuels ; les administrations constituent l’ensemble des organismes qui à titre principalproduisent des services non marchand destinées à la collectivité ; les entreprises constituent toutes les unités dont la fonction économique principale est de produire des biens et des services destinés à la vente et à l’échange sur le marché. l’extérieur ou le reste du monde regroupe les opérations entre unités résidentes et unités non-résidentes Les opérations effectuées par ces agents économiques sont de 3 sortes : - les opérations sur des biens et services ; - les opérations de répartition ; - les opérations financières. a) Opération sur des biens et services Il s’agit de la production, consommation, investissement et toutes les transactions commerciales. b) Opérations de répartition Elles portent sur la répartition du revenu des ménages, les revenus distribués (dividende), intérêt et les prélèvements obligatoires opérés par les administrations (impôt, cotisations sociales…). c) Opérations financières Elles correspondent aux opérations réalisées par les agents à partir de leur épargne disponible ou pour ceux qui n’en ont pas aux opérations destinées à obtenir des moyens de financement.
VISUALISATION CLASSIQUE DU CIRCUIT ECONOMIQUE D’ENSEMBLE
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DE QUELQUES PHENOMENES ECONOMIQUES ACTUELS Cette partie du cours se propose d’expliquer les trois grands phénomènes qui ont certainement les plus marqués l’environnement économique international depuis la fin du XXème Siècle jusqu’à maintenant. Ces trois grands phénomènes sont : l’inflation, le chômage et la croissance économique. Ils sont les plus importantes préoccupations économiques du moment dans tous les pays quel que soit leur niveau de développement économique. Les industrialisés, les nouvellement industrialisés, les tiers monde ou les moins avancés se trouvent confrontés à ces problèmes. Si ces phénomènes économiques sont classés parmi les questions macro-économiques, ils touchent de très près l’activité de l’entreprise. C’est la raison pour laquelle nous nous intéressons à leurs causes, formes et conséquences.
CHAPITRE I : L’INFLATION 1. Définition L’inflation est : - un changement à la hausse du niveau général des prix. - un phénomène auto-entretenu de hausse des prix. L’inflation se mesure par l’indice général des prix, c’est un instrument de mesure de l’évolution de l’ensemble des prix des biens et services consommés par les ménages au cours d’une période. L’indice général des prix peut être :
- Le Déflateur implicite du PIB ou l'indice des prix du PIB : -
L'indice des prix à la consommation (IPC) =
éé
éé
Le taux d’inflation est : le pourcentage de variation de l’indice général des prix pendant une période donnée. Taux d’inflation= 2. Les causes de l’inflation
∗ 100
On peut distinguer trois types d’inflation : l’inflation de demande, l’inflation de coûts, l’inflation structurelle. a) L’inflation induite par la demande Ce type d’inflation correspond aux situations où la demande des biens et de services ne peut être satisfaite par l’offre de biens et services, soit sur le plan global, soit sur le plan sectoriel. L’excès de la demande global peut être dû : - à l’accroissement des dépenses publiques ; - à l’accroissement des dépenses de consommations privées - à l’accroissement des dépenses d’investissement privées financé par le crédit bancaires ; - à l’accroissement des revenus provenant d’un excédent de balance de paiement.
Il n’y a pas pression inflationniste que si l’offre de biens et service de consommation est insuffisante par rapport à la demande. L’insuffisance de l’offre peut être dû à : -
l’absence de capacité de production ; l’insuffisance des stocks ; des pénuries dues à des facteurs accidentelles ; l’impossibilité de recourir à des importations, faute de devise pour les financer.
b) L’inflation induite par les coûts Ce type d’inflation correspond à la situation où la hausse des prix est provoquée par des hausses autonomes des coûts de production sans qu’il y ait excès de demande globale et sectorielle. La hausse de coûts de production peut être due à: - la hausse des salaires résultant de la volonté des travailleurs organisés (syndicats) d’accroître niveau de rémunération ; - la pression des prix des importations des matières premières et des produits alimentaires ; - à la libération et du relèvement des prix de certains services après une longue période de blocage de prix (ex. prix de loyers,…). Dans tous ces cas, la hausse des coûts peut entrainer une hausse des prix sans qu’il y ait forcément un excès de demande global dans l’économie, la hausse des prix peut se produire, même si une récession se manifeste dans l’économie. Il s’agit de la « stagflation ». c) L’inflation induite par la structure des marchés Ce type d’inflation correspond à la situation où la hausse de niveau général des prix est provoquée par des conditions de formation des prix sur certains marchés ou dans certains secteurs de l’économie. La hausse par les structures des marchés peut être due à : - la décision des chefs de firmes beaucoup plus que par les ajustements de l’offre et de la demande sur le marché. - La fonction de considération politique plutôt qu’en fonction de l’évolution de l’offre et de la demande surtout pour les prix agricoles. L’influence des prix des produits agricoles sur le coût de la vie est importante parce que la hausse de ce coût provoque des revendications d’augmentation des salaires.
On parle de « spirale inflationniste »lorsqu’il y a un processus inflationniste qui peut être déclenché sans qu’il y ait excès de demande, ni pression des coûts de production sur les prix. 3. Les formes et conséquences de cette inflation L’inflation est une hausse généralisée et continue des prix qui peut revêtir plusieurs formes dont les risques et coûts sont divers a) Les formes Les formes peuvent être : - sur la hausse plus ou moins forte Par exemple : * dans les années 50 et début des années 60 jusqu’en 1965 dans les pays industrialisés ce taux était de 2% par an. On qualifie cette hausse d’inflation rampante,cette hausse est considérée comme normale et bénéfique pour l’économie car elle pourrait soutenir le processus d’expansion économique. *Dès la fin des années 60 et la décennie 1970 on assistait à l’accélération de la hausse des prix liée à des revendications salariales généralisées en Europe de l’ouest, aux USA ainsi qu’à la multiplication en 1973 par 5 du prix du pétrole brut. On rencontre des taux de 2 chiffres supérieur à 10%, le monde connait alors une inflationgalopante *Aujourd’hui, il semble que les pays industrialisés arrivent à maitriser la hausse des prix avec des taux inférieurs ou autour de 5% par an.Dans les pays en développement par contre, cette hausse de prix reste un vrai handicap puisqu’elle dépasse souvent les 15%.Certains pays comme le Zaïre ont à 300% l’an c’est une hyperinflation. - sur la dimension internationale de l’inflation Actuellement aucun pays ne peut plus vivre en totale autarcie, l’accroissement des échanges (économiques) entre les nations est une des grandes caractéristiques de ce siècle. La transmissioninternationale de l’inflation s’est faite tout naturellement avec cette multiplication des échanges et la division internationale des taches économiques. Les pays du tiers monde, exportateurs de matières brutes et importateurs de biens finis se plaignent du décalage entre les variations de prix entre ces 2 catégories de biens : les premières (matières brute) voient leur prix stagner ou même diminuer alors que le prix des seconds ne cesse de s’élever. Cette situation qualifiée de détérioration des termes
del’échange se trouve à l’origine du problème de réserves extérieures (devises) du tiers monde La hausse du prix du pétrole illustre bien l’impact international de l’inflation.
b) Les conséquences Les conséquences de l’inflation sont : - Elle modifie la répartition des revenus entre les différentes catégories socioprofessionnelles. Il existe avec la hausse des prixunediminution du pouvoir d’achat en particulier pour ceux qui ont un revenu constant. Les titulaires du revenu fixe se trouvent être les grandes victimes, les salariés en général. Dans les pays développés, les syndicats, les défenseurs des consommateurs souvent très influents arrivent au moins à maintenir le pouvoir d’achat, par un système d’indexation des revenus sur la hausse de coût de la vie. Mais par contre dans les pays sous-développés, les hausses des salaires ne sont que des illusions monétaires et ne suivent en aucun cas de celles des prixd’où la dégradation du pouvoird’achat. Des activités commerciales sont moins affectées par l’inflation que celles de la production qui utilisent des matières premiers et biens d’équipements touchés eux aussi par la hausse des prix. -elle détériore la balance des échanges avec l’extérieuren amenuisant son solde positif ou même en la rendant déficitaire. Dans ce cas, il s’ensuit généralement une dévaluation monétaire du pays à forte inflation. - elle agit sur le comportement économique des différents agents économiques. La tendance globale est l’endettement puisque l’argent perd très vite de sa valeur, il ne faut plus épargner mais au contraire placer l’argent dans des valeurs refuges. Deux cas peuvent se présenter : a) si l’argent utilisé est affecté à des fins productives, investissement, grands travaux pour l’Etat, on jugerait l’inflation comme favorable à la croissance économique. b) par contre, si l’argent est affecté à des dépenses de consommations, à des fins spéculatives alors le déséquilibre entre demande et offre risque de s’accentuer encore plus. C’est le dérapage non contrôlable de l’inflation qui expose l’économie à un péril grave. Pour conclure, comment peut-on aujourd’hui contenir l’inflation. L’inflation se traduit par une augmentation de la masse d’argent en circulation, il faudrait stopper mécaniquement
cette augmentation pour cela : diminuer la distribution de revenu, resserrer les crédits aux entreprise. 1. Qu’est-ce que le chômage ? Le chômage est un phénomène tragique sur le plan économique et social. Sur le plan économique, il se traduit par les difficultés des entreprises dont l’activité régresse. Sur le plan social, il correspond à une situation angoissante des travailleurs qui sont exclus de la société et dont les ressources financières décroissent ou n’existent même pas. Le chômage provient d’une inadéquation de l’offre et de la demande sur le marché du travail. Ce sont les jeunes qui souvent en sont les premières victimes. On remarque que certaines formations ne correspondent pas aux offres d’emplois, mais d’autres en revanche, sont sollicitées * Le BIT retient quatre conditions pour être reconnu chômeur : Etre dépourvu d’emploi Etre capable de travailler Etre effectivement à la recherche d’un travail rémunéré * La définition la plus simple et généralement retenue pour analyser les variations du chômage est : les chômeurs sont des personnes sans emploi, disponibles, à la recherched’un emploi durable et à plein temps. * Bernard et Colli donnent la définition : le chômage est l’arrêt involontaire et prolongé du travail dû à l’impossibilité de trouver un emploi.
2. Les causes du chômage Le chômage ne peut pas être attribué à une cause unique ; toutefois, la principale raison en est la diminution de l’emploi entraînée par la récession. Dans les pays développés si l’inflation semble stagner, le chômage par contre ne cesse d’augmenter et a tendance à toucher désormais toutes les catégories socioprofessionnelles. Quelles sont donc, en plus de la faiblesse des créations d’emplois, les raisons principales qui expliquent le chômage ? a) L’explosion démographique, l’évolution de la population active en sont lesprincipales causes
On entend par population active toutes les personnes en âge de travailler et qui cherchent un emploi. En sont exclus les étudiants, les retraités, les ménagères qui ne contribuent pas à l’exercice d’une profession. Cette évolution de la population active dépasse largement celle de l’offre d’emplois surtout dans les pays en développement. Données statistiques Nous allons prendre un échantillon de demandes d’emplois déposées auprès de celui de la ville de Toamasina pour l’année 1992
MOIS DE L’ANNEE 1992
Janvier
NOMBRE DE DEMANDE D’EMPLOI TOUTES FORMATIONS CONFONDUES DES 2 SEXES 137
Février
54
Mars Avril
37 35
Mai Juin Juillet
31 19 30
Aout Septembre
27 24
Octobre
28
Novembre
14
Décembre
36
TOTAL
472
D’après les statistiques du bureau des emplois de la ville, sur les 472 demandes déposées, seulement 24 ont obtenu satisfaction en 1992. Il s’agit uniquement des chômeurs qui se sont adressées auprès du bureau des emplois. b) L’exode rural Dans les pays en voie de développement, une grande partie dela population active rurale quitte la campagne pour chercher du travail dans les grandes villes. En général, ils n’ont aucune qualification et trainent dans les rues. Ils grossissent ainsi le rang de chômeurs.
c) Le progrès technique Le progrès technique a toujours fait peur.SISMONDI, un économiste socialiste disait « si, aujourd’hui, une découverte nouvelle faisait faire avec un seul métier ce qu’on faisait il y a dix ans avec cent, cette découverte serait un malheur national. » Mais K. Marx était très favorable au progrès technique permis par les machines. La critique se portait surtout sur le système capitaliste d’accumuler du capital et d’exploiter le travail des prolétaires. Les économistes libéraux sont favorables au progrès technique. Ils admettent qu’au début la machine prend la place des travailleurs. C’est un mal nécessaire car le progrès technique donne naissance à de nouveaux produits. De nouvelles activités apparaissent pour répondre à de nouveaux besoins. L’emploi est alors sauvegardé. Les pessimistes invoquent toujours les licenciements, les optimistes rappellent sans cesse la nécessité du progrès technique. d) L’importation excessive Pour sortir du chômage, il faut créer des emplois. Or, si le pays se contente d’importer tous les produits nécessaires à la consommation, il ne trouvera jamais la nécessité de créer des petites et moyennes entreprises ou bien des petites et moyennes industries à l’origine de création d’emploi. e) Les préférences des employeurs En période de faible embauche et de licenciements massifs, les employeurspréfèrent recruter ou garder des travailleurs adultes expérimentes et en place depuis un certain temps plutôt que des jeunes. La pratique fondée sur l’ancienneté désavantage les jeunes travailleurs, dont la période d’activité est bien évidement, assez courte. Les jeunes rencontrent des difficultés lors du passage de l’école à la vie active car les entreprises exigent des qualités qu’ils n’ont pas pour l’embauche. Madagascar connait actuellement une pénurie d’emplois. 3. Les formes du chômage Nous avons trois formes essentielles du chômage : a)La première catégorie d’économistes, voit les chômeurs comme des personnes qui veulent un emploi pour lequel ils ne sont pas qualifiés, ou qui exigent un salaire ou des conditions de travail supérieurs à ceux qui existent sur le marché de l’emploi.
b) Pour la deuxième catégorie d’économistes, le chômage est un problème grave mais ses causes sont essentiellement « frictionnelles » et « structurelles ». Le chômage frictionnel : existence d’emploi mais les travailleurs en quête d’emploi ne remplissent pas les conditions requises ; Le chômage structurel :les institutions sociales ou la structure sociale font obstacle à l’acquisition d’un emploi ou n’incitent pas les gens à travailler. Dans les pays développés, par exemple en France, les chômeurs touchent des indemnités. Cette politique incite la frange la moins qualifiée de la population à préférer l’oisiveté à un travail rémunéré en dessous du salaire minimum garanti (SMIG) c) Une troisième catégorie d’économiste (les keynésiens et les marxistes) pensent que leséléments frictionnels et structurels n’expliquent qu’une très faible part de l’augmentation du chômage. . Ils estiment que l’essentiel du chômage actuel serait de type « conjoncturel ». Il s’explique par l’insuffisance de la demande par rapport à l’offre de biens. Le chômage conjoncturel :La conjoncture économique ne permet pas de créer de nouveaux emplois. Mais il y a d’autres formes récentes du chômage : d) Le chômage partiel : Il consiste à diminuer ou à supprimer des postes dans une entreprise, contraire à la volontédes travailleurs. C’est ce qu’on appelle « une compression de personnel ». e) Le chômage déguisé Ceci concerne les jeunes délinquants qui vivent des travaux temporaires ou se créent des emplois fictifs. En réalité, le travail qu’ils effectuent ne donne aucune production d’où sa qualification de chômage déguisé. f) Le chômage technologique Remplacement plus ou moins à long terme de l’homme par la machine. g) Chômage permanent Le nombre de la demande de travail est supérieur au nombre de l’offre de travail disponible.
4. Comment résorber le chômage On distinguera deux catégories d’actions : - Celles qui cherchent à solutionner les problèmes dans un cadre théorique général; - Celles qui correspondent à la mise en place du programme de politique dans le cadre plus spécifique de Madagascar. a) Les remèdes habituels L’investissement productif : Une chose est certaine, un sous-investissement aggrave à coup sûr le chômage. Il faut alors faire une incitation aux investissements qui peut prendre diverses formes chez les économistes et les politiciens : - baisse des cotisations sociales sur les salaires et taux d’intérêt bancaire ; - relance de la demande par le biais de l’accessibilité des prêts dans les secteurs à grands travaux comme le logement, rénovation de l’habitat et l’intensification des grands chantiers d’infrastructure ; - stimuler l’investissement productif et taxer l’investissement spéculatif non créateur d’emploi et les exportations des capitaux.
Le partage du travail Cette solution a été déjà appliquée dans les pays industrialisés où la productivité est suffisamment forte présente 2 aspects : - D’une part, on peut modifier la durée de participation à la population réellement active par l’allongement de la scolarité ou par l’avancement de l’âge de retraite ; - D’autre part, le nombre d’heure de travail en moyenne sur un an peut être diminué par le partage du travail. Cette diminution peut prendre plusieurs formes : le travail à temps partiel ; l’allongement des congés annuels ; la réduction de la semaine de travail. Il est évident qu’ici les intérêts ne sont pas toujours convergents, en particulier ceux des travailleurs et ceux des employeurs.
Quant à l’efficacité de ce principe du partage, elle est aussi controversée comme le montrent les réflexions suivantes : En Grande-Bretagne, la réduction du temps hebdomadaire de travail de 40 à 39 heures dans l’industrie mécanique n’a pas créé d’emploi nouveau. Or, le Gouvernement français avance que 70000 emplois nouveaux ont été dégagés par une réduction du même ordre du temps de travail. De même Jean Sole souligne que « les pays où le temps de travail est le plus sont les pays les plus forts sur le plan économique ». La formation professionnelle Quels que soit les pays, les jeunes sont les pays les plus grandes victimes du chômage. Même dans les pays les plus avancés économiquement, le chômage des jeunes constitue une véritable plaie comme le montre le tableau suivant : Pays Italie France Royaume-Uni Etats-Unis Allemagne
15 à 24 ans 32.5% 24% 23.5% 17.7% 13.5%
24 à 65 ans 3% 4% 9.8% 7.5% 4.3%
Ce chiffre assez impressionnant du chômage chez les jeunes tient pour une part, du fait qu’il est plus facile de refuser une demande d’emploi que de licencier un travailleur souvent protégé par la loi et les divers syndicats. Les difficultés rencontrées par les jeunes sur le marché de l’emploi sont imputables aux faiblesses du système d’enseignement. D’où la nécessité de la formation professionnelle. L’adéquation formation- emploi Le style de formation anglo-saxonne (Angleterre,USA…) est orientée très tôt vers la pratique, d’ailleurs le taux de chômage des jeunes y est inférieur. Par contre, un enseignement long et général de type français forme des jeunes qui éprouvent beaucoup de difficulté à passer de l’école au travail. Il faut donc multiplier les écoles ou institut, d’apprentissage de métier ou formation courte qui doit chercher à maitriser une technique. De même, il faut favoriser les collèges et les lycées techniques.
Encourager les contrats emploi-formation Nous avons évoqué que les entreprises ne préfèrent pas embaucher les jeunes sans grandes expériences professionnelles. L’Etat par conséquent doit faciliter au maximum ce premier pas dans le travail en subventionnant par exemple ces contrats emploi-formation. b) Cas de Madagascar Pour illustrer et compléter les idées précédentes, il parait intéressant d’évoquer rapidement ici les divers aspects de la lutte contre le chômage à Madagascar. La situation Dans le monde rural, ce chômage est très difficile à évaluer. Le fait est qu’on assiste à une stagnation de la production et à l’exode, il faut y voir un signe de non-occupation de la main d’œuvre rurale qui peut avoir plusieurs causes : difficulté d’appropriation des terres, dégradation des voies de communication, insuffisance de la formation…On peut en conclure le chômage existe dans le monde rural à Madagascar, il est à la fois cause et conséquence de la non croissance économique. Le chômage dans les villes est plus facile à évaluer, spécialement des jeunes diplômés. Ici, on peut dénoncer les faiblesses du système éducatif, un enseignement souvent général où il n’y a pas de communication véritable entre les formateurs et le marché de l’emploi. Il faut dire aussi que, l’aggravation de la misère, la diminution du pouvoir d’achat ne sont pas des situations propices à la création d’emploi. Par contre le secteur informel devient la compensation de cette insuffisance de l’emploi officiel, toutefois même si son importance est grande, il est difficile de le chiffrer et on est en droit de se demande si ce n’est pas un chômage déguisé dans les grandes villes. Les solutions Si dans les pays riches, l’assistance aux chômeurs est déjà très avancée : le revenu minimum d’insertion, plus généralement l’indemnité de chômage, à Madagascar le volet social du chômage est pratiquement inexistante. Il semble toutefois que, la protection du droit des travailleurs existe en principe, constitue même parfois un blocage dans le recrutement expliquant l’augmentation du travail non déclaré. La lutte contre le chômage proprement dite à Madagascar revient pour une grande part à établir un redressement économique dans l’avenir, les actions ponctuelles prennent deux grandes orientations : la formation et la création d’emploi.
La formation : Le principe déclaré est celui de la professionnalisation de celle-ci. Déjà l’enseignement supérieur s’ouvre de plus en plus au monde du travail avec la participation dans le conseil d’administration des universités des personnes extérieures à celles-ci, l’appel à des chefs d’entreprises pour assurer des cours à l’université. Depuis quelques années, des efforts ont été faits pour la réouverture de certains établissements profession els comme les lycées agricoles… Dans les grandes villes, on assiste à la prolifération des écoles privées d’apprentissage de métier : secrétariat, informatique, couture…. qui connaissent un relatif succès auprès de la population. La création d’emploi : Avec l’aide des organismes internationaux, bailleurs de fonds, des projets sont lancées pour créer des emplois, surtout dans le secteur privé à Madagascar. Pour ne citer que les plus importants retenons par exemple : - APEX : un système de financement pour aider à la création de la PME, PMI - le FID, ce fond permettra d’entreprendre des travaux pour des groupements, ONG et même l’administration locale capable de créer des emplois pour la population locale. La mise en route des grands travaux, créateurs d’emploi a été avancéependant les campagnes électorales par certains candidats, va aussi dans le sens de la lutte contre le chômage. Rappelons simplement l’existence depuis quelques années de ces travaux qualifiés des travaux à Haute Intensité de Main d’œuvre qui consiste à faire travailler le maximum d’individus. En conclusion, la plupart des mesures qui ont été prises jusqu’ici ne portaient que sur l’immédiat et leur efficacité n’a pas encore pu être vérifiée. Le chômage est un problème qui appelle des solutions novatrices dans tous les domaines, mais la véritable solution pour Madagascar passe inévitablement par son redressement économique, c’est-à-dire la croissance.
CHAPITRE II : LE PHENOMENE DE CROISSANCE ECONOMIQUE Le phénomène de la croissance désigne un accroissement en longue période des grandeurs, et qui s’accompagne d’une transformation profonde des structures de cette économie. L’analyse de la croissance peut se faire selon trois approches : - L’approche quantitative ; - L’approche économique pure ; - L’approche qualitative. 1. L’approche quantitative de la croissance La croissance est l’objectif final de toutes les économies. La croissance économique se traduit par l’agrandissement simultané de l’offre et de la demande. L’indicateur le plus couramment utilisé pour mesurer la croissance est le PIB a) Le PIB Le PIB est une mesure de la production nationale, c’est-à-dire qu’il représente la valeur totale des biens et services produits chaque année par l’ensemble des agents nationaux. b) L’évaluation de la richesse nationale Le PIB est un indicateur qui sert à évaluer la richesse d’un pays. Calculer la richesse d’un pays signifie évaluer sa production annuelle qui est un flux et non évaluer son patrimoine qui est en stock. c) Le taux de croissance du PIB Les accroissements du PIB sont présentés sous forme de taux de croissance Calcul du taux de croissance exprimé en % Le taux d’accroissement du PIB d’une année sur l’autre mesure le taux de croissance économique d’une nation. Il est habituel d’exprimer ce taux de croissance en pourcentage, ce qui permet de saisir immédiatement l’ampleur de la variation de la production de chaque pays. Le taux de croissance exprime une variation entre deux périodes, soit une variable X prenant les valeurs X1 au temps t1 et X2 au temps t2. Taux de croissance en pourcentage=
∗ 100
Evaluation à prix courant et à prix constant Le PIB est un agrégat (grandeur) qui est évalué au prix du marché. Ce calcul peut se faire à prix courant ou à prix constant. c.1) L’évaluation à prix courant du PIB : le PIB en valeur ou le PIB nominal Le PIB en valeur ou nominal est le PIB exprimé en monnaie courant, c’est le PIB d’une année donnée (ex : 2012) PIB (à prix courant)= q12*p12 c.2) L’évaluation à prix constants du PIB :le PIB réel On exprime le PIB réel pour éliminer les effets des variations de prix entre deux périodes. Cette évaluation en terme réels mesure l’enrichissement effectif ou réel de la nation. La méthode consiste à mesurer le PIB d’une année au prix d’une année de référence (année précédente, 5 ans, 10 ans avant). Par exemple, le PIB12 est évalué en prix de 2010 PIB réel 2012 prix2010= q12*p10 c.3 Du taux de croissance en termes de valeur au taux de croissance en termes de volume Pour déflater, il faut faire appel à l’indice d’évolution des prix, d’où le passage d’une série en valeur à une série en volume. En termes de valeur : le taux de croissance du PIB 2012 (en prix 2009) 2012 Indice de prix pour 2012 au prix de 2009 é
=
2012
∗
∗
En volume : le taux de croissance du PIB 2013=
2012 2012 2009
En monnaie constants=
=
*100=3.2%
PIB 2013=950 PIB 2012=920 La croissance réelle ou en volume du PIB a été de 3.2% en 2013 d) La signification de croissance zéro L’expression « croissance zéro » signifie que le PIB n’augmente plus. Autrement (
dit
( )
)
= 0
−
+ 1 = 0
=
( + 1)
e) Les autres ratios pour apprécier le progrès économique lié à la croissance e.1) Le PIB par tête d’habitant
La mesure de la croissance économique fait en tenant compte de l’accroissement de la population. Cette croissance économique par tête est désignée par l’expression « croissance intensive ». PIB/tête= Elle mesure le produit réel moyen par habitant, soit le progrès économique qui se réalise par l’accroissement des ressources disponibles. e.2) Le revenu réelle par tête d’habitant Revenu réel/tête=
à
e.3) La consommation réelle par tête d’habitant
f) Les limites de ces ratios
é /ê
=
é
Ces ratios traduisent l’idée que la croissance des ressources disponibles se reflète dans la croissance rapide du niveau moyen de la Cn individuelle par habitant. L’évolution de ces
ratios toutefois ne nous renseigne ni sur le contenu ni sur la répartition des grandeurs globales entre les différents agents de l’économie nationale.
2. Approche économique de la croissance La croissance peut être analysée comme le résultat de tout le processus économique. Il y a des concepts qui sont inséparables de la croissance comme l’épargne, l’investissement et même parfois la crise qui permettent de comprendre l’avènement de ce phénomène. a)Comment augmenter la production Pour produire, nous savons tous qu’il faut combiner les équipements ou biens de production, et le travail effectué par l’homme. Pour produire plus, ou encore réaliser la croissance économique, il faut en conséquence agrandir ou améliorer ces capitaux au préalable. A partir de cette constatation, nous pouvons expliquer le processus économique qui aboutit à la croissance : - L’acte économique qui consiste à accroitre le stock de capital est l’investissement - Cet investissement augmente la capacité de production d’une économie, la production future. Finalement, n’importe quel individu, agents économiquespeuvent contribuer à la croissance économique en investissant. Les entreprises industrielles et agricoles sont plus proches de la production de bien que les ménages dont la première vocation est la consommation. Comment augmenter la production ? Elle serait incomplète si on ne parle pas de l’EPARGNE L’EPARGNE est la partie du revenu disponible d’un agent économique qui n’a pas été consommé. b) Pourquoi augmenter la production ? Le mécanisme de la croissance est le signe de la réussite économique d’un pays. En augmente la production s’il existe une demande supplémentaire ou encore la consommation s’accroit. Dans une économie où la population s’appauvrit et donc le pouvoir d’achat diminue, augmenter la production n’aurait pas de sens car qui va acheter.
Dans le cas de croissance économique, on parle alors de « cercle vertueux » de la croissance qui correspond à l’enrichissement du pays suivant un mouvement autoentretenu. c) comment la croissance divise le monde Aujourd’hui avec comme référence la croissance économique, le monde se subdivise en 3 grandes catégories de pays. Les P.I qui ont déjà connu les années de croissance élevée avec la premièrerévolutionindustrielle .Ces pays sont déjà avancés dans l’accumulation de capital mais connaissent tout de même des problèmes de fluctuation et crise.Ilssont les plus riches du monde Les NPI : cette 2ème catégorie de pays a connu au cours des 20 dernières années les taux de croissance du produit national les plus élevés dans le monde, même si le niveau de richesse n’a pas encore atteint celui de 1ère catégorie. Cette croissance rapide s’explique par une intensification de l’accumulation dans l’industrie légère Dans le CI, ces pays commencent à concurrencer sérieusement les pays les plus riches. Les PMA : sont des pays qui n’ont jamais encore connu le cercle vertueux de la croissance. Avec un taux de croissance très faible, si ce n’est pas négatif, en tout cas d’inférieur à l’accroissement de leur population, ces pays éprouvent le plus grand mal à se défaire de la misère et de la pauvreté, l’absence de progrès qui caractérise ces pays qui se trouvent en général sur le continent noir africain 3 .L’approche qualitative de la croissance Selon Perroux : la croissance s’opère dans et par des changements de structures. Comment se manifeste cette croissance ? La croissance économique se manifeste par : - l’augmentation de la production en quantité et en qualité et qui suppose le développement des secteurs fondamentaux - l’élévation du niveau de vie mesurée par la demande de consommation - le développement du travail et de l’emploi
TROISIEME PARTIE : ANALYSE MICRO-ECONOMIQUE CHAPITRE I : INTRODUCTION A L’ANALYSE MICRO-ECONOMIQUE Pour traiter des problèmes que pose le fonctionnement d’une économie, la science économique contemporaine utilise deux types d’analyse : l’analyse macro-économique et l’analyse micro-économique. L’analyse macro-économique est à l’échelle de l’économie nationale : elle étudie les quantités globales au sein d’une économie ou l’économie dans globalité (produit national, revenu national, consommation global et investissement global). Elle recherche les relations qui s’établissent entre ces quantités qui expriment l’activité de groupes d’agents économiques. L’analyse micro-économique par contre, a pour objet les décisions des unités économiques individuelles : consommateur, producteur. Elle étudie les conditions dans lesquelles les unités effectuent leurs choix, de manière à adapter les ressources rares dont elles disposent à leurs besoins et à obtenir le maximum de satisfaction.
1. Les fondateurs de l’analyse micro-économique L’étude de la micro-économie trouve ses origines dans les travaux des trois économistes aux alentours de l’année 1870. Ce sont Stanley JEVONS, économiste anglais ; Karl MENGER et Léon WALRAS, professeur d’économie à Lausanne. Les travaux de ces trois économistes ont été repris et complété au début du siècle par le célèbre économiste anglais de Cambridge : Alfred MARSHALL qui a publié en 1957 son livre : « Principes d’économie politique ». Tous ces auteurs et d’autres encore bien qu’ils appartiennent à des courants de pensées différents ont de nombreux points en commun, notamment ils utilisent tous le concept d’utilité et la méthode de raisonnement à la marge. Ce dernier point commun explique que ces auteurs sont appelés les marginalistes. Pour en finir avec ce courant de pensée néoclassique qui est à l’origine de la microéconomie ; ce courant de pensée a l’ambition de développer une science économique universelle et intemporelle basée sur des hypothèses et de raisonnements mathématiques. Dans ce cadre, l’hypothèse de base est celle de l’homme économique donc rationnel qui recherche le maximum de satisfaction pour un minimum de souffrance (coûts).
2. Problématique fondamentale de la micro-économie Cette problématique résulte de deux constatations très simples. Premièrement, les ressources productives sont rares. Deuxièmement, les besoins de l’homme sont nombreux. Ces deux constatations conduisent automatiquement à un choix des besoins à satisfaire. Le critère retenu pour arbitrer ce choix se traduit par une recherche du niveau de satisfaction le plus élevé avec les ressources disponibles. Une fois arrivé à cette fin, ont dit que l’individu a réalisé son équilibre, c’est-à-dire il ne ressent plus de regret, il est stable. Cette sélection de besoins requiert un emploi efficace des moyens productifs et exige également une renonciation. Ainsi pour le consommateur, on se réfère à trois données qui interviennent pour établir ces choix. Premièrement, son revenu dans la plupart des cas par le salaire, deuxièmement le prix des biens qu’il aimerait acheter et troisièmement ses gouts et préférences. Compte tenu de ces trois données, l’individu établit son choix entre plusieurs biens et décide de leur consommation immédiate ou différé. Pour le producteur, il s’agit de tenir compte de ses disponibilités financières et des prix des facteurs de production (Travail, capital, etc…) qu’il doit mettre en œuvre pour s’assurer de la fin recherchée, c’est-à-dire la maximisation du profit. L’analyse micro-économique ne s’intéresse pas uniquement sur les comportements des unités économiques (consommateur, producteur…) mais aussi sur les modalités de la formation des prix des biens sur le marché. La première étape de l’analyse micro-économique consiste à définir une méthode rationnelle de comportement permettant au consommateur de maximiser son utilité et au producteur de maximiser son profit. Une fois ces optimums atteints, on peut procéder à la construction d’une fonction de demande et d’une fonction d’offre pour chaque bien. La deuxième étape décrit la confrontation de l’offre du producteur et de la demande de consommateur sur le marché. Elle permet de déterminer le prix et le volume des quantités échangées de chaque bien. On peut résumer schématiquement la complémentarité de ces deux étapes Consommateurs
Existence des besoins
Choix d’une structure de choix
Classification rationnelle des besoins
Etablissement d’une fonction de demande
Confrontation offre-demande sur le marché : fixation des prix et des quantités échangées
Producteurs Objectifs de production de production Fonctions de coûts
Choix d’une combinaison optimale des facteurs Etablissement de fonction d’offre
Confrontation offre-demande sur le marché : fixation des prix et des quantités échangées
Ces deux premières étapes de l’analyse micro-économique aboutissent donc à l’étude de la formation des équilibres partiels. Chaque marché étudié est considérée isolément, abstraction faite des relations qu’il entretient avec le reste de l’économie. Plus précisément, le marché est supposé n’affecter aucun autre marché lorsque les conditions d’équilibre le concernant sont modifiées ; réciproquement, il est admis que les changements survenant sur les autres marchés ne modifient pas le marché étudié. L’analyse micro-économique va plus loin cependant et s’intéresse très largement aussi à l’étude l’équilibre général. Une perturbation et changement des conditions d’équilibre, survenant sur un marché sont alors supposés modifier les conditions d’équilibre de tous les autres marchés ; il en résulte une réaction secondaire affectant le marché sur lequel se produite la première perturbation. C’est donc l’équilibre de tous les marchés qui se trouve compromis et l’ensemble des marchés retrouve une situation d’équilibre général lorsque tous les effets déséquilibrant ont pris fin et que tous les marchés sont à nouveau et simultanément en situation d’équilibre.
CHAPITRE II : LE CONSOMMATEUR La théorie de la demande (= la théorie de la consommation) Comment les agents économiques sont-ils amenés à demander une certaine quantité d’un bien, d’un service ou d’un facteur de production ? 1. Les notions élémentaires de la théorie de la CN a) La consommation Elle se définit comme la destruction d’un bien ou l’utilisation d’un service en vue de satisfaire les besoins individuels ou collectifs. Cette définition de la Cn fait intervenir 2 notions : - la notion de besoin ; - la notion de bien économique. a.1) La notion de besoin Définition économique Sur le plan économique, le besoin est une manifestation tant sur le plan individuel que social d’une condition de la vie. Ex : besoin alimentaire, communication, liberté. Le besoin est une notion subjective c’est-à-dire, qui ne se comprend qu’à travers l’individu mais il est à remarquer que les besoins sont en partie déterminés par le milieu social. Classification des besoins Les besoins peuvent être classés comme suit : - les besoins fondamentaux ou primaires ; - les besoins sociaux ; - les besoins collectifs. a.2) La notion de bien économique Définition Un bien économique est un bien rare par rapport aux besoins que l’on a. Les biens économiques ont une valeur qui est mesurée par un prix. Par rapport aux biens rares, il y a les biens libres auxquels on peut avoir accès sans avoir à payer un prix.
Un bien libre toutefois peut devenir un bien rare assorti d’un prix limitant ainsi son usage. Il devient alors un bien économique. Classification des biens économiques Suivant leur usage, les biens économiques peuvent être classés en trois catégories : - les biens de consommation finale (= les biens directs=les biens finals) Ils permettent de satisfaire directement les besoins de consommateurs les biens de consommation durable qui ne s’usent que progressivement ; les biens de consommations non durables qui sont détruits dès leur première utilisation. - les biens de production (les biens indirects= les biens d’équipement) Ils permettent de réaliser la production d’autres biens. - les biens de consommation intermédiaire Ils participent à la production d’autres biens : soit par transformation et par incorporation dans des produits plus élaborés, soit par destruction au cours du processus de production. A cette classification des biens économiques considérés tous comme des biens matériels s’ajoutent les biens immatériels ou les services qui contribuent également à la satisfaction des besoins individuels ou collectifs. b) La rationalité du Consommateur La rationalité du consommateur c’est l’étude de son comportement compte tenu : -
de son budget limité ; de ses différents besoins ; du prix des biens et services ; d’un phénomène d’ordre psychologique appelé loi de l’utilité marginale décroissante
b.1) Les conditions d’équilibre du consommateur Compte tenu de ce qui précède à propos de la loi de « l’utilité marginale décroissante », il s’ensuit que le consommateur va consacrer son revenu suivant une certaine répartition des dépenses : c’est ce qui est désigné sous l’expression d’allocation des ressources. Le consommateur va consommer davantage des biens dont l’utilité marginale des premières unités est élevée et va diminuer la Cn des biens dont l’utilité marginale est plus faible.
On dit que le consommateur a atteint sa situation d’équilibre lorsqu’il a reparti son revenu entre les différents biens de façon à obtenir le maximum de satisfaction ou d’utilité. On admet que le consommateur est rationnel : - s’il cherche à obtenir un maximum de satisfaction compte tenu de son revenu et des prix des biens et services ; - s’il cherche à optimiser une fin, compte tenu des moyens donnés ; - s’il cherche à réaliser une fin donnée en optimisant les moyens donnés pour la réaliser. b.2) Demande individuelle- Demande globale- Dépense totale On appelle demande individuelle les quantités de Biens ou de Services qu’un consommateur est disposé à acheter dans une période bien déterminée. On appelle demande globale d’un bien ou Demande du marchéla somme des quantités demandées d’un bien X par les n consommateurs. Elle dépend du prix unitaire du bien X(Px). DG=
Di Px = D(Px)
Comme les demandes individuelles de n consommateurs, il existe une relation fonctionnelle entre une série de quantités et une série de prix. Et comme les demandes individuelles, la Demande Globale (=DG) est une fonction décroissante du prix. Quant à la dépense totale, elle s’obtient en faisant le produit de la quantité demandée par le Prix. b.3) Les facteurs déterminants de la demande Dans la détermination de la Demande, on peut relever les facteurs suivants : - la demande varie en fonction des goûts et des préférences des agents économiques (G) ; - la demande globale dépend du niveau des revenus (R) ; - la demande dépend de la distribution des revenus parmi les ménages ; - la demande d’un bien ou d’un service dépend du Prix de ce bien ou de ce service (P) En général, la quantité demandée est inversement proportionnelle au Prix de la marchandise demandée.
- La demande des biens dépend du Prix de tous les autres biens (Pi) Certains biens sont reliés entre eux par des relations de dépendance d’où la nature économique des biens : les biens complémentaires c’est-à-dire simultanément nécessaires à la satisfaction d’un même besoin ; les biens substituables ou concurrents . En language mathématique simple, on peut écrire : Qdx= f(Px , R,Pi , G) Si le revenu monétaire du consommateur, ses goûts et le Prix des autres marchandises demeurent constants, on peut écrire : Qdx= f(Px) Ce qui veut dire que la demandée d’une marchandise X par un consommateur dans une période donnée est fonction du Prix de cette marchandise, tous les autres éléments qui affectent la Demande individuelle demeurent constants. Cette fonction devient une fonction linéaire de la forme Qdx= APx +B A et B sont des constantes à déterminer. c) Mesure des élasticités de la demande c.1) Définition de l’élasticité L’élasticité est définie comme un indicateur permettant de mesurer la variation d’une variable (la demande d’un bien ou l’offre d’un bien) face à la variation d’une autre variable (prix, revenu, prix des autres biens). c.2) Elasticité de la Demande L’élasticité de la demande mesure la variation de celle-ci suite à la variation de l’un quelconque des facteurs déterminants de la Demande, les autres éléments restant constants.
b.1) L’élasticité - Prix de la Demande ou l’élasticité de la Demande par rapport au Prix Elle mesure la variation de la quantité demandée engendrée par une variation de son prix. Soit q=f(p) la fonction de demande d’un bien sur un marché q exprime la quantité demandée et p exprime le prix
L’élasticité – Prix de la demande s’écrit : eq/p= prix.
/ /
=
/ /
=
∗
∗
écriture différentielle des variations relatives des quantités et des
Récapitulons les degrés d’élasticité de la demande dans le tableau suivant Valeur de l’élasticité e=-1 ou e =1
-1