Economie Du Travail [PDF]

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Zitiervorschau

CHAPITRE INTRODUCTIF : UNE PREMIÈRE APPROCHE DE L’ÉCONOMIE DU TRAVAIL Objet de l’économie du travail D’une manière générale l’économie du travail étudie le fonctionnement du marché du travail. Le travail est une activité humaine visant à créer, produire, entretenir des biens et services. Le travail comprend toutes les activités effectuées par les personnes de tout sexe et de tout âge afin de produire des biens ou fournir des services destinés à la consommation par des tiers ou à leur consommation personnelle L’économie du travail est un domaine de la science économique qui étudie les mécanismes d’échange des services en facteur travail contre des salaires. Les spécificité du marché du travail Le travail n’est pas une « marchandise » comme les autres. Il est difficile de séparer le travail de celui qui l’accomplit. Exemple de questions de l’économie du travail : Pourquoi y a-t-il des chômeurs ? Pourquoi y a-t-il des inégalités persistantes de salaire ? Un cout du travail élevé est-il défavorable à l’emploi ? Une hausse du SMIC augmente t-il le chômage des non qualifiés ? Les acteurs en présence

- Les salariés : ils décident de travailler ou pas et combien d’heures ils veulent travailler, selon leurs compétences,… (courbe d’offre de T).

- Les entreprises : elles décident combien de salariés elles embauchent ou licencient, la durée du travail, quels types de qualification (courbe de demande de T)

- L’Etat : en prenant des décisions de taxer ou pas les salaires, de rendre de la formation obligatoire en subventionnant certaine formation, change l’équilibre du marché Le marché du travail : les frontières entre emploi, chômage et inactivité Population en âge de travailler :

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Personne active occupée : une personne est considérée en emploi si elle a effectué au moins 1h de travail rémunéré au cours de la semaine de référence ou si elle a gardé un lien formel avec son emploi (congés annuels, maladie, maternité, etc.). Cette définition de l’emploi est large : elle inclut des personnes occupées à temps très partiel ou sur des contrats très courts. La population totale en âge de travailler (15-64 ans) :

Selon le BIT, une personne est considéré comme chômeur si elle remplit simultanément les critères suivants : - Avoir 15 ans ou plus - Etre sans emploi au cours de la semaine référence - Avoir effectué au cours des 4 dernières semaines une démarche active de recherche d’emploi (réponse à une petite annonce, inscription en agence d’interim,…) ou avoir trouvé une emploi qui commence dans moins de 3 mois - Etre disponible pour travailler dans les 2 semaines à venir. Taux de chômage = nombre de chômeurs / nombre de personnes actives Le taux de chômage est calculé en moyenne sur le trimestre ou sur l’année. Le halo autour du chômage Il est composé de personnes sans emploi qui ne sont pas considérées comme chômeurs au sein du BIT mais dont la situation s’en rapproche. Ces personnes déclarent souhaiter travailler ou rechercher un emploi mais elles ne répondent pas à au moins un des critères ci dessus. Le sous emploi Il comprend des personnes qui ont un emploi et qui travaillent involontairement moins que ce qu’elles souhaitent. Il s’agit principalement de personnes travaillant à temps partiels subi ou les personne a temps complet ou partiel qui ont volontairement travaillé moins que d’habitude (chômage technique, mauvais temps,…)

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Chômeur au sens de Pôle Emploi = Demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM) de catégorie A Un chômeur est une personne qui répond simultanément à 3 conditions : - Être sans emploi - Etre immédiatement disponible pour prendre un emploi (n’a pas travaillé durant le mois de référence - Être inscrit à Pôle Emploi et rechercher un emploi ≠ catégories de chômeurs au sens de Pôle emploi • Catégorie A : demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi, sans emploi • Catégorie B : demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi, ayant exercé une activité réduite courte (de 78h ou moins dans le mois) • Catégorie C : demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi, ayant exercé une activité réduite longue (de plus de 78h au cours du mois) • Catégorie D : demandeurs d’emploi non tenu de rechercher un emploi (en raison d’une formation, d’une maladie…), sans emploi • Catégorie E : demandeurs d’emploi non tenus de rechercher un emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés, créateur d’entreprise) Deux approches du marché du travail : néoclassique et keynésienne Le modèle néoclassique : C’est une approche microéconomique du marché du travail. Elle repose sur l’individualisme méthodologique, le marché est la somme de ces comportements individuels. C’est une démarche hypothético-déductive : représentation logique, exprimée sous forme mathématique. Cela veut dire qu’on modélise le marché du travail, on émet des hypothèses pour ensuite en déduire des conclusions. La rationalité est substantielle : individu qui détient une information parfaite et la capacité de la traiter (optimiser le résultat de son action) => Situation de concurrence pure et parfaite qui tient le rôle de référent optimal Equilibre :

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Limite de ce modèle : - Existence d’un chômage de masse - Rigidité des salaires : chômage structurel - Existence d’un salaire minimum (Friedman, Phelps) - Théorie des insiders-outsiders - Problème d’appariement (Pissarides) : ce sont des personnes peu qualifiées qui sont embauchés, il faut les former. On a des demandes d’emploi qui ne correspondent pas aux capacités des personnes aux chômages - Les allocations chômage sont trop élevées : chômage volontaire - Le marché du travail est segmenté : théorie de la segmentation Le modèle keynésien : C’est une approche macroéconomique du marché du travail. Elle repose sur le holiste, le tout ne peut être considéré comme la somme des parties (nécessaire de comprendre de façon autonomie le niveau collectif macroéconomique). C’est une démarche hypothético-déductive mais avec le souci de vérifier d’inscrire la cohérence avec l’observation des faits. Dans le modèle keynésien : - Le travail n’est pas une marchandise comme les autres - Le marché est incapable de s’autoréguler - Insuffisance de la demande effective (demande anticipée en biens de consommation et en biens d’investissement) Demande effective > … > Niveau de l’emploi > croissance

- Entreprise anticipe une baisse de la demande de consommation, elle baisse leur investissement et donc leur demande de travail

- Chômage involontaire La critique de Marx

Elle s’appuie sur la théorie de la « valeur-travail » et la théorie de l’exploitation. Selon lui, le travail n’est pas une marchandise. Il y a une distinction salarié-capitaliste propriétaires des moyens de production. Le salaire est défini en référence aux moyens nécessaires à la survie et reproduction de la force de travail : salaire minimum de subsistance. Il y a une plus value au profit des employeurs qui exploitent le salarié.

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CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE TRAVAIL I) La demande de travail dans l’approche néoclassique A) La fonction de production En général, le niveau de production Q dépend des quantités de K et de L utilisées par la firme. La technologie disponible peut être représentée par une fonction de production de la forme suivante : Q = f(K,L) Ici, l’entreprise produit un seul bien. L est égale au nombre de salariés x le nombre d’heures (nb moyen d’heures par personne) Quelques définitions La productivité moyenne du travail est égale à : f(K,L) / L La productivité marginale du travail est égale à f’L(K,L) La productivité marginale du travail est positive mais décroissante avec l’augmentation de la quantité de travail avec un stock de capital inchangé.

B) La production dans un contexte de concurrence pure et parfaite Individualisme méthodologique : on suppose que les phénomènes collectifs peuvent être décrits et expliqués à paris des propriétés et des actions des individus et de leurs interactions mutuelles. L’activité économique est donc la somme de toutes ces actions individuelles. Rationalité des individus : pour prendre leurs décisions, ils calculent en permanence les coûts et les avantages de leurs actions. Le prix est fixé chaque jour par le marché et il existe un prix unique pour chaque bien. Ils sont des « preneurs de prix » ou des « Price takers » c’est-à-dire qu’ils ne peuvent influencer le prix. Sur le marché du travail, les agents économiques déterminent leur comportement à partir du salaire réel, fixé, au jour le jour, sur le marché.

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L’objectif de la firme est de maximiser son profit. La firme est libre d’embaucher autant de salariés qu’elle le désire et elle n’est pas rationnées dans ses débouchés. C) La demande de travail à court terme La décision de production avec un facteur de production Les facteurs de production dont le niveau peut être modifiés à CT sont dits variables, ceux dont le niveau ne peut pas être modifié à CT sont dits fixes. En règle générale, seul le travail est supposé variable. Donc la fonction de production devient mono-factorielle et peut se réécrire ainsi : Q=f(L) La productivité marginale La Pm désignée par : Pm = f’(L) > 0, représente la quantité produite par la dernière unité de travail. La loi des rendements (finalement) décroissants implique que la Pm est décroissante pour une valeur suffisamment élevée du niveau d’emploi L. En d’autres termes, il existe un niveau d’emploi L* tel que : F’’(L) < 0 pour tout L > L* La productivité moyenne La PM désignée par PM = f(L)/L est donnée par la quantité produites divisée par le nombre de travailleurs. La maximisation du profit p = prix de l’output w = salaire L = quantité de travail

q = quantité produite r = prix du capital K = quantité de capital

La maximisation du profit revient à : Le profit est égal au CA - les coûts Profit = pq - wL - rK Avec q = F(K,L) A CT, la décision de l’entrepreneur consiste à choisir le volume de travail qui maximise le profit (le capital est fixe). Max𝚷(L) = pq - wL avec q=f(L) L

Max𝚷(L) = pf(L) - wL L

L et q endogènes, variables que l’on cherche à calculer w et p donnés, exogènes. Page 6

Mathématiquement, la condition d’optimisation de première ordre de la fonction de profit permet d’écrire : La dérivée première doit être nulle : 𝚷’(L) = 0 Soit pf’(L)-w = 0 d’où pf’(L) = w où encore f’(L) = w/p En d’autre termes, la Pm en valeur du travail est égale au salaire. Mathématiquement, la condition d’optimisation de second ordre est : La dérivée seconde doit être négative : 𝚷’’(L) < 0 D’ou p f’’(L) Si pf’(L) effet de substitution - Choisir le niveau de production optimal afin de maximiser le profit => effet volume Page 9

Autre méthode : minimisation des coûts Représentation graphique : (rappel des isoquants : ils décrivent les diverses combinaisons possibles de facteurs de production permettant de produire une même quantité). Pour un point donné, la pente de la tangente est le TMST.

Rappel des droites d’isocoût :

La firme optimise ses combinaisons de facteurs

Le problème de minimisation des coûts consiste à choisir la combinaison de travail et de capital permettant de produire un certain niveau de production au coût minimum.

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on rassemble les éléments, on a vu graphiquement que la solution est le point où la pente de l’isocoût — w/r égale la pende de l’isoquant soit :

La solution nous donne la combinaison optimale de K° et L° pour produire une quantité Q. Autre méthode : la courbe de coût total

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2ème étape : l’ultime objectif de la firme est de maximiser son profit. Pour cela, elle doit choisir le niveau optimal de production et produire celui-ci au coût minimum. Le programme de la seconde étape est donc :

La firme qui maximise son profit à LT : le prix du produit est au coût marginal de production. Et condition du deuxième ordre C’’(q) Quel est l’impact d’un changement de salaire ? Deux effets : - Effet de substitution - Effet de volume ou d’échelle => Exemple dans le cas d’un baisse de salaire > Comment la firme répond à une baisse de salaire ?

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Effet de substitution : on utilise plus de L que de K (baisse de salaire) Effet volume : on utilise plus de L et plus de K (de P à Q) Ici l’effet de substitution l’emporte mais rien ne nous dit que c’est toujours le cas. Conclusion sur la représentation de la demande de travail néoclassique - Séduisant pour comprendre la relation qui lie le prix et la demande - Ambigu sur certaines hypothèses - Couts et délais d’ajustement - Homogénéité du travail - Etudes empiriques II) La demande de travail dans l’approche keynésienne Contexte : Keynes « théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie » (1936). La Théorie générale : une théorie de l’emploi (du sous emploi, en fait du chômage involontaire). Intuition de départ : le chômage involontaire au sens « strict » est un problème macroéconomique, qui ne peut donc être résolu qu’au moyen de la mise en oeuvre de politiques macroéconomiques. Or la théorie (néo)classique, ne peut penser les problème macros. La remise en cause de l’interdépendance entre les marchés. Remises en cause des hypothèses néoclassiques 1. Les décisions sont prises en incertitude Les entrepreneurs prennent des décisions d’investissement, d’embauchent en fonction de ce qu’ils anticipent de ce qu’ils vont vendre et à quel prix. 2. Approche macroéconomique On associe la macro à Keynes, ici on va discuter sur des larges agrégats (production, épargne, emploi, consommation…), on est dans le holisme. Ici ce n’est pas la somme des actions individuelles, ils prennent en compte les attentes futures. 3. Le système économique ne peut pas s’ajuster de lui-même Selon Keynes, il n’y a aucune raison que le marché du T s’ajuste seul. Dans son analyse, la possibilité d’avoir du chômage existe mais ce sera du chômage involontaire. Il n’y a pas assez d’offre de T. Les hypothèses du modèle keynésien : - Rigidité des prix et salaires à CT - Insuffisance de la demande globale

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Changement de perspective : - La demande de biens détermine le niveau de production et d’emploi - Il s’agit donc d’une théorie de la demande agrégée (=la demande de travail est une demande dérivée de tous les autres facteurs) - Possibilité d’un équilibre de sous-emploi : chômage involontaire Les raisons de l’insuffisance de la demande globale : critique réelle de la loi de Say (tout offre crée sa propre demande) : pour Keynes, c’est les revenus qui nourrissent la demande, donc tout ce qui est produit ne va pas être forcement vendu. Les spécificités keynésiennes du fonctionnement du marché du T - La demande de T comme agrégat dérivé de la demande effective (=demande que l’entreprise anticipe qui dépend du revenu, des taux d’intérêts,…) - La causalité inversée entre salaire réel et emploi : le salaire implique une demande de travail. Chez Keynes, le salaire est une composante essentielle du revenu, le revenu c’est donc ce qui va permettre d’anticiper pour les entrepreneurs. On va donc avoir une causalité inversée car chez les néoclassique le salaire anticipe la demande de T. - Salaire nominal / salaire réel : les travailleurs sont sujet à l’illusion monétaire.

III)Les applications politiques L’impact du salaire minimum sur l’emploi ? Un long débat théorique > La mise en oeuvre d’un salaire minimum a-t-elle un effet négatif sur le niveau de l’emploi ? Salaire minimum : rémunération minimal que l’employeur est tenu de payer au salarié au cours d’une période donnée et qui ne peut être réduite par une convention collective ou un contrat individuel Le salaire horaire net est de 8,11 Le salaire horaire brut est de 10,25 Objectif : - Lutter contre la pauvreté - Compenser le pouvoir de négociation inférieur des travailleurs Page 14

Le salaire minimum au niveau microéconomique En situation de concurrence : Salaire initial WE avec O=D Le niveau d’emploi LE = LD = LO Si Wmin > WE nous obtenons L’D < L’O Le niveau d’emploi sera L’D et le chômage LO - L’D Arbitrage entre taux de chômage et « working poor »

En situation de monopsone (marché sur lequel il existe de nombreux offreurs pour un unique demandeur) Monopsone = 1 seul entreprise qui va acheter le T

Salaire initial Wmon avec LD > LS Le niveau d’emploi est LS L’introduction d’un salaire minimum peut avoir deux effets : - Si Wmin LS => l’emploi augmentera - Si Wmin>Wcom nous aurons LD < LS => effet indéterminé sur l’emploi

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Un salaire plus élevé peut induire une productivité plus élevée : - Un meilleure salaire permet une meilleure condition de la main d’oeuvre - Des salaires plus élevés pèsent sur la réorganisation et les gains de productivité - Des salaires plus élevés peuvent accroitre la motivation des travailleurs Le salaire minimum au niveau macroéconomique > Un effet revenu : l’augmentation du salaire augmente la consommation donc la demande ce qui entraine une hausse de l’emploi > Un effet substitution > L’impact du salaire minimum sur l’emploi ? Un long débat empirique controversé Comme le souligne l’OCDE (2015) : « la crise récente et la tendance de LT à l’accentuation des inégalités ont relancé le débat sur le salaire minimum ». Existence d’une législation sur le salaire minimum dans 37 pays de l’OCDE - USA : 1938 - France : 1950 pour le SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti) et 1970 pour le SMIC (salaire minimum interprofessionnel de croissance) - RU : 1999 rebaptisé « salaire minimum vital » en 2016 - Allemagne : 2015 Trois périodes clés dans l’histoire des controverses : - Fin du XIXème siècle : un débat riche - 1940-1980 : l’émergence d’une orthodoxie - Depuis les années 80 : déstabilisation et incertitudes Autour du siècle (XIXème-XXème) : salaire minimum et recherche d’un nouveau modèle économique Contexte : mobilisation contre le sweating system (=petits ateliers de couture, des ateliers de fabrication,… qui étaient des ateliers insalubres, mal payés,… => sweating = transpirations) « Des salaires excessivement bas et insuffisants, une durée excessive de travail et des ateliers insalubres » Les premières législations de salaire minimum : Le terme « salaire minimum » recouvre à l’époque des dispositifs de nature très diverses : - Différenciation des minima par secteurs et/ou métiers - Ils peuvent être limités à certaines catégories de main d’oeuvre (ainsi seules les femmes sont couvertes aux USA) - Prévoir des sous-tarifs pour d’autres (travailleurs âgés, invalides,…)

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Pour ou contre le salaire minimum : les termes du débat économique

- Défenseur de l’instauration d’un salaire minimum : Béatrice et Sydney Webb. Deux arguments en faveur : celui de l’efficience et celui des débouchés. Les employeurs du sweating-system sont de véritables « parasites » - Contre l’instauration d’un salaire minimum : les arguments classiques de la tradition libérale. Est avancé notamment l’effet sur le cout du travail et par là l’impact potentiellement négatif sur la compétitivité internationale des entreprises. Les tenants du marginalisme : A. Marshall, A. Pigou La loi de la productivité marginale décroissante du travail : chaque travailleur est payé à sa productivité marginale Des années 1940 aux années 1980 : l’émergence d’une orthodoxie • Les nouveaux termes du débat : - Les USA se sont dotés d’un salaire minimum légal au niveau fédéral en 1938 - La France adopte le SMIG en 1950 - Le RU garde un système de régulation au niveau sectoriel • Réouverture du débat académique aux USA : Un raisonnement autour de 4 points : - L’effet du salaire minimum sur l’allocation des ressources - Son effet sur le niveau d’emploi au niveau global - Son effet sur le revenu des ménages et par là sur la pauvreté - La présentation d’instruments alternatifs et plus efficaces pour lutter contre la pauvreté • La disqualification progressive des thèses institutionnalistes (Lester) : - Remise en cause de l’approche marginaliste - Travaux qui reposent sur des études empiriques : - Enquête par questionnaire qui montre que les entreprises sont plus sensible à la demande qu’au coût du T - Données auprès des entreprises : diversité des salaires donc pas de prix unique comme le suppose l’approche standard. > Violent débat avec Machlup (1946), Stigler, Milton Friedman

- La théorie devance l’empirie, l’empirie n’est fait que pour tester les hypothèses théoriques

- L’économétrie devient la méthode privilégiée - Triomphe d’une certaines orthodoxie, imposant sa science (les instutionnalistes ont été poussé hors du ring)

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Le tournant des années 1990 et l’émergence d’une nouvelle économie du salaire minimum De nouveaux contextes socioéconomiques et politiques : - USA - France - RU Fragilité du consensus économique Méthode d’expérience naturelle dit de « double différence » : - Première différence entre deux périodes avant et après l’instauration d’un salaire minimum - Deuxième différence : groupe de traitement, groupe témoin Indice de keynes : indice qui rapporte le salaire minimum au salaire médian. = Salaire min / salaire méd ou salaire min / salaire moy 1ère question : salaire médian ou salaire moyen ? : on va préféré le salaire médian qui est moins sensible aux variation 2ème question : on prend le salaire brut ou le salaire net ? On prend le salaire brut même si c’est discuté 3ème question : quel niveau de seuil de pauvreté ? > Le seuil de pauvreté = 50% du salaire médian ou 60% du salaire médian ? On prend le + souvent 60% (en France). Il faut faire la différence entre le salaire et le coût du travail Dans le salaire il existe : - Le salaire super brut : salaire de l’employeur qui est vers + toutes les cotisations patronale et salariales - Du point de vue du salarié - Salaire brut : salaire net + cotisations sociales et salariales - Salaire net : ce que touche le salaire Maintenant on enlève les impôts à la source Ce qui intéresse les entreprises c’est le coût du travail et non le salaire Pour jouer sur le cout du T on baisse les cotisations des employeurs.

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CHAPITRE 2 : L’OFFRE DE TRAVAIL Objectif : construire une théorie de l’offre de travail des individus pour expliquer comment les individus décident de participer ou non au marché du travail. Intuitivement, les individus cherchent à maximiser leur bien-être en consommant des biens et des loisirs. L’offre de travail individuelle dépend donc d’un arbitrage loisir-travail. I) Quelques faits stylisés Taux d’activité dans les principaux pays européens

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II) Offre de travail dans le modèle de base et ses extensions : l’approche néoclassique : pourquoi aller travailler et pour combien de temps ? => Arbitrage travail-loisirs Hypothèses : marché concurrentiel ; approche micro : modélisation de l’agent représentatif > Les préférences des travailleurs : fonction d’utilité et contrainte budgétaire Hypothèses : Loisir : temps qui n’est pas consacré au travail. Le but ultime du travail est l’achat de produits. > Arbitrage entre travail et loisir prend la forme d’un arbitrage entre consommation et loisir ou temps/agent. Il est représenté à laide d’une fonction d’utilité propre à chaque individu.

Fonction d’utilité : U=(c,l) avec c consommation de biens et l consommation de loisir. Propriété de la courbe : - Chaque courbe d’indifférence correspond à un niveau d’utilité d’autant plus élevé que la courbe est éloignée à l’origine - Elles ne se coupent pas - Sont décroissantes - Sont convexes Contrainte de budget : Soit T le temps total

T = l+t avec l loisir et t travail sont t=T-l

R revenu non salarial (revenu foncier, aides,…) Au total revenu salarial tw et non salarial R Revenu total : RT = tw + R Page 21

L’individu consomme une quantité c au prix p d’un bien de consommation, la dépense est égale à pc Si l’individu dépense tout : RT = pc soit tw + R = pc On obtient : (t-l)w+R = pc qui peut s’écrire encore wT+R = pc + wl

Contrainte budgétaire et arbitrage travail-loisir

Tout ce qui est en dessous de la contrainte budgétaire on peut le consommer mais pas au dessus. La décision de travail et du nombre d’heures Le programme du consommateur consiste à choisir un couple (c,l) respectant la contrainte budgétaire et maximisant son utilité U(c,l) Le problème que doit résoudre l’individu est : Maxc,l U(c,l)

sc : pc+wl : wT + R

Soit :

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Résolution mathématique : CPO :

Avec la CPO, on en déduit l* donc on peut en déduire l’offre de travail : TS = T-l* => Interprétation économique : la CPO compare l’utilité supplémentaire d’une heure supplémentaire de loisir à l’utilité supplémentaire donnée d’un supplément de consommation. A l’optimum,

En d’autre terme le consommateur demandera du loisir tant que l’utilité marginale pondérée par le prix du loisir qui sera supérieur à l’utilité procurer par le supplément d’utilisation. Interprétation économique La CPO compare l’utilité supplémentaire d’une heure supplémentaire de loisir à l’utilité supplémentaire donné d’un supplément de consommation

À l’optimum : interprétation graphique

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De gauche à droite on lit les heure de lotir et de l’autre sens les heures de travail. E est le point de dotation. Si mon salaire w est de 10€, si je passe mes 101 heures à travailler, je vais travailler pour 1100€ + les 100 € de revenu de salariaux donc je suis à 1200€. On obtient la droite budgétaire en bleu. La pente est de w/p donc de 10/p. Si j’étais sur u1 j’aurais une utilité plus importante mais ce n’est pas accessible de par ma contrainte budgétaire. Le point Y1 me permettrais 110heures de loisir et 40€ de travail. Mais dépasse la contrainte budgétaire Que se passe-t-il quand on change de revenu non salarié ? Effet d’un changement de revenu non salarié sur le nombre d’heures

Plus de revenu non salarié conduit à moins d’Offre de Travail, (si le loisir est un bien normal)

Une augmentation de mon revenu non salarial me permet de consommer plus de loisir et plus de bien L’effet de variation non marchand avec un maintient des salaires constants, montre un effet sur le nombre d’heure de travail qui est appelé effet revenu : à salaire constant, on observe une augmentation des heures de loisir et une diminution des heure de travail et d’augmenter ma consommation Effet revenu : a salaire constant augment les heures de loisir et baisse les heures de travail Conséquence d’une hausse de salaire ? Effet d’un changement de salaire sur le nombre de salaire sur le nombre d’heure

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Situation A

Situation B

On note A, B, (EF) droite de contrainte budgétaire avec une pente de -10€. Si j’augmente mon salaire à 20 €, mon revenu non salarial ne bouge pas. On observe un pivotement sur le point de dotation. Rotation autour de E avec une pente beaucoup plus pentue, et je vais croiser une autre courbe d’utilité U1. Le fait de gagner un salaire plus importante me fait passer du point P au point R Rien de m’empêche d’être dans la situation B. Ici, je baisse ma consommation de 5 (contrairement au point A). Les deux situation sont possible Augmentation de salaire soit : - j’augmente ma consommation de loisir - Je diminue ma consommation de loisir Quel effet l’emporte ? A j’augmente mon loisir ? B j’augmente ma quantité de travail et je baisse ma consommation de loisir. Remarque : augmenter le salaire c’est augmenter le cout du loisir

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On va simuler les deux étapes lorsqu’il y a augmentation du niveau de salaire La décomposition de l’impact d’un changement de salaire en effet revenu et effet de substitution. Situation A

Situation B

Le passage de P à Q est l’effet revenu qui nous permet de voir que l’on change d’utilité. Effet substitution on passe de Q à R. Sur cette nouvelle courbe d’utilité on arrange Quand on a une augmentation de salaire, à revenu salariaux contant deux effet représenté et sur A et sur B. L’effet revenu augmente la demande de loisir et réduire l’heure de travail et ma consommation de bien L’effet substitution : augmentation du taux de salaire donc augmente le temps de salaire Effet revenu l’emporte : EF>ES j’augmente mes heures de loisir ES > EF je baisse ma situation de loisir ES implique d’une augmentation du taux de salaire augmente les heures de travail En résumé : une augmentation du taux de salaire augmente les heures de travail si ES>ER schéma B. Une augmentation du taux de salaire diminue le temps de travail si ER>ES cas A. Page 26

Conséquence d’une hausse de salaire Salaire de réserve = en dessous duquel une personne individuel va faire un arbitrage et préfère ne pas travailler Individuellement on a tous un salaire de réserve différent en dessous duquel on ne veut pas travailler. Pas pareil pour tel ou tel type d’individu À ne pas confondre avec le salaire minimum : en dessous duquel l’employeur ne peut pas payer ses employés.

E point de dotation : signifie que si je ne travail pas j’ai quand même un niveau de consommation quoi est E. Si je prend la tangente au point E qui me permet de croiser une courbe d’utilité U0 là j’ai mon salaire de réserve. Cela signifie que pour tout salaire au dessous j’ai intérêt à travailler, si en dessous à cette pente de tangente je n’ai pas intérêt à travailler puisque en dessous du salaire de réserve.

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Retournement de la courbe d’Offre de travail

Dans un premier temps lié positivement point d’infection ou c’est lié négativement. La courbe d’Offre de travail Courbe d’Offre du marché du travail à partir es courbes d’Offre individuelles de travail

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Quelques extensions possibles : vers une représentation plus complexe 1. introduction des coûts d’ajustement fixe ou variables 2. Existences de contraintes budgétaires non linéaires 3. Valorisation u temps de travail et temps de loisir différente selon les situations III)Les déterminants sociaux de l’offre de travail Opposition « cycle de vie » - « trajectoire de vie » Opposition assez visible entre deux conception de vie en terme de temps Cycle de vie : les travail étudient l’arbitrage inter temporel et la position au sein d’un groupe. Trajectoire de vie comme construction sociale qui est historiquement datée : pas la même trajectoire de vie entre ceux né après la guerre et qui sont en retraite la génération de la prof et ma génération. On aura pas les même trajectoire de vie. l’Offre de travail selon Keynes • pour Keynes : la plupart es salariés doivent travailler pour vivre • Illusion et rigidité nominale des salaires • l’Offre de travail est constante Remarque : à partir ‘un certain niveau e salaire l’Offre de travail peut être croissante IV) La mesure de l’offre de travail Les estimations de l’élasticité de l’offre de travail Pour mesurer l’impact d’un changement de salaire sur l’offre de travail, on mesure l’élasticité de l’offre de travail

Mais diversité de méthodes : choix continu, choix discret Les modeles discrets ont tendance à montrer une élasticité moindre de l’offre de travail par rapport au choix continu Une grande variété de résultats : - Les études nombreuses montrent une élasticité faible - Plus importante pour femmes que pour les hommes - Difficulté de mesure

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V) Les applications politiques : programme d’aides sociales et incitations au travail Plusieurs questionnements ? - Impact de l’aide sociale sur l’offre de travail ? - Impact de la lutte contre la pauvreté sur l’offre de travail ? - Objectif : rendre le travail attractif tout en luttant contre la pauvreté Objectif des programmes d’aide sociale : lutter contre la pauvreté des non travailleurs et des bas salaires Trois types d’instruments politiques : 1. Prestations sans contrepartie • des prestations forfaitaires : sont indépendantes du revenus et sont souvent liées à la situation familiale, elles sont universelles et identiques 2. Prestations négativement liées aux revenus d’activité • des prestations sous conditions de ressources : cela consiste à une allocation forfaitaire jusqu’à un certain seuil de revenu • des prestations différentielles : prestation qu’on apporte par rapport au manque de revenu (cas du RMI) • des prestations dégressives : j’ai un revenu minimum garanti et un taux de prélèvement marginal qui n’est pas de 100%. De ce fait, le revenu global augmente avec le revenu d’activité. C’est incitatif mais pas vraiment (lol rien compris). • des prestations conditionnées au retrait d’activité : par exemple pour l’aide au moment du congés parental 3. Prestations positivement liées au revenu d’activité • des crédits d’impôts ou impôts négatifs : prestation qui vont venir augmenter le revenu d’activité les plus faible. On complète le revenu, donc c’est incitatif à travailler. C’est un impôt négatif qui va faire baisser le montant des impôts qu’ils payent de base. Il est positivement lié au revenu. (ex : prime d’activité je crois).

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On change le point de dotation (de E à G) et aplati la pente. Comme le salarié choisit entre la droite budgétaire FE ou HG, il va choisir la droite de consommation R grâce au programme d’aide sociale sur les heures de travail.

> Comment le travail peut ne pas être attractif ? > Comment les programmes sociaux sous forme de subventions ou de prestations peuvent-ils entraver la participation au marché du T ? > Subvention ou crédit d’impôt peuvent réduire l’incitation au travail ? L’impact du crédit d’impôt pour lutter contre les travailleurs pauvres Principe : jusqu’à un certain niveau de revenu de travail, la personne peut demander un crédit d’impôt de x% de ce revenu. X est dégressif avec le revenu du travail. Un petit nombre de tranches de revenu sont définis. Ici, l’impact est dépendant de la catégorie dans laquelle le salarié se trouve : cela permet d’augmenter les salaire et donc d’encourager des personnes à rejoindre la population actif. Incitations financières et offre de travail La majorité des personnes travaillent pour avoir une vie décente. Dans les approches sociologiques, le travail est aussi une position sociale. Page 31

VI) Les programmes d’aides sociales et incitations au travail en France Deux logiques : - Logique de besoin : lutte contre la pauvreté, soutien au revenu. Se réfère au revenu total du ménage - Logique de soutien à l’activité : soutenir les bas revenus du travail. Se réfère au revenu individuel du travail La lutte contre la pauvreté et ses inconvénients potentiels Historique : • 1988 : RMI : revenu minimum d’insertion : prestation différentielle • 2001 : prime pour l’emploi : crédit d’impôt • 2004 (à 2010) : RMA : revenu minimum d’activité : complément au RMI pendant une période transitoire • 2009 : RSA (fusion du RMI et API (allocation parents isolés)) : allocation différentielle pour le RSA socle et d’intéressement pour RSA activité) • 2016 : prime d’activité remplace le RSA activité et la prime pour l’emploi RSA : principe et montant jusqu’en 2016 RSA = (RSA socle + 62% du revenu du travail des ménages) - (revenu total du ménage + allocation de logement forfaitaire) Le travail paie dès la première heure. Hypothèse implicite : existence d’un fort chômage volontaire et recours massif à la prestation Résultat très mitigés : - Forts taux de non recours - Image d’assistance rattaché au RSA activité

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La prime d’activité : calcul Le montant de la prime d’activité est calculé en prenant en compte : 1. D’une part un montant qui varie selon la composition du foyer et le nombre d'enfants à charge auquel il faut ajouter 61 % du montant des revenus professionnels du foyer. Cette somme pourra être bonifiée compte tenu des revenus professionnels de chaque travailleur. 2. D’autres part, les ressources prises en compte du foyer Formule de calcul : Montant de la prime d'activité = (montant forfaitaire éventuellement majoré + 61 % des revenus professionnels + bonifications individuelles) – les ressources prises en compte du foyer Montant forfaitaire : le montant forfaitaire ( base du calcul de la prime d'activité) est égal à 553,71 € en 2021 Ce montant est majoré en fonction de la composition du foyer et/ ou en cas de situation d’isolement. Première évaluation de la prime d’activité : - 2,58 millions d’allocataires fin 2016 - 5,2 millions de personnes couvertes fin 2016 - 4,8 milliards de dépense en 2016 - Taux de recours estimé pour le rapport d’évaluation : env. 70% (en effectifs et en masse financières). - Taux de recours supposé à la création : 50% en effectifs, 66% en masses financières - 70% des ménages bénéficiaires de la prime d’activité appartiennent aux 3 premières déciles de niveau de vie - 30% des bénéficiaires de la prime d’activité en emploi sont en sous-emploi.

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CHAPITRE 3 : LE FONCTIONNEMENT DU MARCHÉ DU TRAVAIL Introduction : un objectif est la compréhension du chômage L’analyse économique définit plusieurs types de chômage : - Le chômage « conjoncturel », « cyclique » - Le chômage « structurel » - Le chômage « frictionnel »

Partie I : la détermination du salaire et de l’emploi I) Le marché du travail selon la théorie standard L’équilibre partiel :

En situation de CPP, l’entreprise n’a pas de prise sur le salaire

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II) La macroéconomie de l’emploi et des salaires Le modèle IS-LM L’équilibre sur le marché des biens : IS Le modele IS-LM est un modèle qui transcrit des éléments de la Théorie générale de Keynes en termes néoclassiques. Il a été proposé par John Hicks en 1937 dans Mr Keynes and the "Classics": A Suggested Interpretation et aménagé par Alvin Hansen (d'où son autre nom de modèle HicksHansen). Le modèle permet d’établir un équilibre général sur deux marchés : • Le marché des B&S qui lie épargne et investissement (IS : investments and savings) • Le marché monétaire, qui lie offre et demande de monnaie (liquidity préférence and money supply : LM) • L’équilibre conjoint de ces deux marchés détermine le niveau d’équilibrée de la demande et du taux d’intérêt C’est devenu le modèle standard en macroéconomie. Un apport essentiel du keynésianisme (et d'IS-LM) est l'existence potentielle d’un chômage d’équilibre (équilibre de sous emploi) causé par une rigidité à la baisse des salaires. Cette situation est impossible dans le modèle néoclassique, le prix du travail s'ajuste naturellement jusqu'à ce que l'offre et la demande de travail soient équilibrées. C’est pourquoi le modele ISLM (1937) reste au coeur de la macroéconomie moderne avec des extensions. Ce modèle insiste sur le rôle de la demande agrégée et son impact sur l’équilibre macroéconomique de CT. Par rapport à la macroéconomie néoclassique, le modèle ISLM introduit 3 hypothèses majeures : 1) Les prix sont rigides à CT 2) Le taux d’intérêt est une variable du marché financier (bien d’investissement) et du marché monétaire 3) Les anticipations sur le niveau des variables futures affectent le niveau des variables présentes La courbe IS représente la relation qui existe entre le taux d’intérêt et le niveau de revenu qui prévaut sur le marchés des B&S. Elle représente les combinaisons de production Y et de taux d’intérêt r qui correspondent à un équilibre sur le marché des biens. Page 35

Les mécanismes du marché des biens conduisent à une augmentation de la demande de biens et donc de la production, lorsque le taux d’intérêt diminue. La demande globale (ou agrégée) notée Z est l’agrégation de la consommation notée C, de l’investissement privé noté Ip, et enfin des dépenses publiques (gouvernementales) notées G. Z = C+ Ip + G La production (ou revenu) Y est utilisée soit pour la consommation C soit pour l’épargne S Y = C+S Puisque l’économie est fermée, à l’équilibre, la production nationale est égales à la demande agrégée ou globale. On a donc : Y* = Z* C+S = C+Ip+G S = Ip + G Remarque : à l’équilibre, si on assimile G à un investissement Ig, on a une égalité : S = Ip+Ig = I D’où la courbe IS : l’investissement est égal à l’épargne en chaque point de la courbe IS Le taux d’intérêt et l’investissement L’équilibre keynésien n’est que la première étape de la construction de la courbe IS. Il montre ce qui détermine Y pour tout niveau de C, G et I. Il fait pourtant l’hypothèse irréaliste que le niveau d’investissement I est fixe. Relation entre taux d’intérêt i et l’investissement : I = I(i) Toute hausse du taux d’intérêt réduit l’investissement. La pente de la fonction d’investissement est négative. Fonction de consommation : C = C(Y-T)

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La courbe LM La demande de monnaie Md est une fonction décroissante du taux d’intérêt. En effet, quand le taux d’intérêt augmente, il est plus intéressant de détenir des actifs financiers qui rapportent des interêts que de la monnaie (actif non rémunéré). Donc la demande de monnaie diminue. L’offre de monnaie Ms est fixée par les autorités monétaire. Elle est donc exogène. Le prix de ce marché est le taux d’intérêt. L’équilibre de l’offre et de la demande de monnaie déterminent le taux d’intérêt d’équilibre.

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La courbe IS-LM avec le marché du travail (Modigliani — 1944) > Comment déterminer le niveau d’emploi ? Soit une fonction de production de CT (le capital est fixe) : Y = f(N) Nous pouvons inverser cette fonction : N=f-1(Y) Avec Nd : f(w/p) demande de travail est fonction du salaire réel Et prix du facteur travail à son produit marginal : f’(N) = w/p La courbe IS-LM avec le marché du travail (Modigliani 1944) l’Offre de travail Hypothèse de Keynes l’OFfre de travail ne dépend pas du marché du travail. Nous devons travailler quel que soit le niveau de salaire, mais on peut considérer qu’à partir d’un certain niveau de salaire, l’Offre de travail sera motivée. Le modèle de Keynes est compatible avec l’hypothèse que l’Offre de travail est positivement liée au niveau de salaire La courbe IS-LM avec le marché du travail (Modigliani 1944)

⚠ Remarque : le taux d’intérêt est noté r et pas i sur ce graphique

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La Courbe IS-LM avec le marché du travail (Modigliani 1944) Conclusion • les salaires réels sont complètement flexibles • Mais ils ne sont pas déterminés par le marché du travail • Ils sont déterminés par le niveau d’emploi et la courbe de demande de travail qui est déterminée par le demande effective Les salaires réels sont flexibles et coexistent avec le chômage involontaire

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Partie II : les mouvements sur le marché du travail I. La recherche d’emploi ou la durée de prospection Hypothèses irréalistes du modèle standard • levée de l’hypothèse d’informations parfaites Théorie de la recherche d’emploi (job search) (Stigler 1962) • une source d’incertitude : le salaire • Courbe en cloche des Offres salariales • Choix de la durée optimale de recherche Chômage frictionnel : peut être perçue comme un investissement dans la recherche de la meilleure Offre possible Plusieurs limites Les principes du processus d’appariement (« Matching ») ❃ Pissarides C. (1990), Equilobrium Unenployement Theory, Basil Blackwell, Oxford Deux faits stylisés ne sont pas expliqués par les théories du marché du travail existantes : - il existe un processus permanent de création d’emplois et de destructions d’emplois. - Le chômage et les vacances sont simultanées sur le marché du travail, inadéquation (mismatch) entre Offre et la demande de travail. II. Le chômage dans les modèles d’appariement Les principes du processus d’appariement → équilibre de flux On peut établir une fonction d’appariement ou matching fonction U taux de chômage (Unemployement) Offre d’emploi V taux de vacances d’emploi (Job vacancies), ou Offre de travail Relation d’appariement : f(V,U) Ou le rapport V / U est l’indicateur de tension sur le marché du travail Plus il est élevé plus les entreprises ont des difficultés à pouvoir leur poste Courbe de Beveridge, les effets d’une politique d’emploi L’objectif des politiques d’emploi est de ramener la courbe le plus as possible afin que l’Offre de travail des salariés et la demande d’emploi des entreprises soient les plus proche possibles. Page 41

Modèle Beveridge-Pissarides

Déplacement de la courbe de Beveridge en France

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III. Le chômage dans l’analyse segmentationniste du marché du travail Segmentation du marché du travail Premières formulation : Essor de la segmentation s’appuie sur la tradition américaine des relations professionnelles. Courant institutionnaliste Hypothèses : Remise en cause de l’unicité et homogénéité du marché du travail Rejet des concepts marginalistes, le salaire ne varie pas selon la productivité marginale Méthodologie : Méthode axée sur la recherche empirique $théorie inductive La segmentation du marché du travail Premières formulations Courant institutionnaliste Lloyd Fisher (1951) « The Havest labor market in California », Quarterly Journal of Economics, vol 35, n4

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Clark Kerr (1954), « the balkanisation of labor markets » in Members of the Social Science Research Councils (dir), Labor Mobility and Economic Opportunity, Cambridge, MIT Press Marchés institutionnels dont le fonctionnement est régi par des règles plus ou moins formelles qui fixent les relations entre les parties Distinction entre marché structure et marché non structuré : • Marché des professionnels • Marches locaux • Marché internes • La représentation du marché du travail qui en résulte n’est plus celle du Marché initié mais celle de marché « balkanisés » en sous segments Dunlop (1957) « the task of contemporary wage theory « in Taylor G. Et Pierson F. (dir), new concepts in Wage determination, new York, Mc Graw-Hill. Le marché interne Doeringer et Piore (1971) « internal labor market and manpower analysis » Heath Lexington Books Le concept central est celui de marché interne du travail défini comme une « unité administrative, comme un établissement industriel, à l’intérieur de laquelle la rémunération et l’allocation du travail sont régies par un ensemble de règles et de procédures administratives » Les raisons de mettre en place des marchés internes • spécificité des qualifications : couts de rotation d’autant plus élevée que la spécificité des qualifications est élevée • Formation sur le tas : apprentissage spécifique • Coutures et traditions : règles informelles permettant l’organisation d’un collectif autour de références communes. Minimisation des couts efficience des marchés internes (gains de productivité) Opposition marché primaire - marché secondaire La thèse principale de la théorie de la segmentation du marché du travail consiste : • a associer aux perspectives et aux contraintes du marché interne un « marché primaire » du travail, à m’alimentation et au fonctionnement spécifique, dominé par les firmes qui entretiennent des pratiques d’attachement durable de leurs salariés • Et à poser l’existence d’un « marché secondaire » là où les confrontations entres Offre et Demande sont permanentes, généralisées et concurrentielles. • Il y aurait coupure radicale entre deux univers : le marché primaire et le marché secondaire ne correspondent ni aux mêmes emplois, ni aux mêmes agents économiques, ni aux mêmes mécanismes de fonctionnement Page 44

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