EBOOK - Le Secret Pour Vivre de Sa Musique [PDF]

LE SECRET POUR VIVRE DE SA MUSIQUE ? TARIK HAMICHE Copyright © 2019 Tarik Hamiche Tous droits réservés. ISBN : 9781652

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LE SECRET POUR VIVRE DE SA MUSIQUE ? TARIK HAMICHE

Copyright © 2019 Tarik Hamiche Tous droits réservés. ISBN : 9781652584520

À mes fils, mon épouse, ma famille et mes proches, À tous les mentors qui m’ont inspiré, Aux artistes et producteurs qui m’ont choisi pour les accompagner dans leur parcours à travers mes formations.

TABLE DES MATIÈRES

1 Introduction

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2 Construire son équipe de choc

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3 Comment se faire connaître?

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4 Les Contrats dans l’Industrie du Disque 109 5 Les Ventes Dématérialisées

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6 Le Booking

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7 Les Licences

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8 Les Droits dans la Musique

249

9 Les Aides et Subventions

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10 Créer et Gérer son Label

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11 Le Développement Personnel

411

12 Le Dernier Chapitre

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INTRODUCTION Ce livre s’adresse aux passionnés de musique et de réussite. Si comme moi vous êtes tombés dans une marmite étant petits, vous êtes foutus. Vous êtes de ceux pour qui ce sera réussir ou mourir en essayant. Mais comment faire ? Comment réussir quelque chose d’aussi difficile et improbable que percer dans l’industrie du disque ? La mauvaise solution serait de se dire que vous êtes capable de réussir seul. Après tout, comme moi vous avez peut-être appris la musique en autodidacte, et vous vous sentez capable d’en faire de même avec la partie business qui entoure votre art. Qui vous en blâmerait ? Pas moi en tout cas… Il m’a fallu plus de 10 ans de galère pour réaliser que la bonne solution consiste à apprendre de ceux qui mènent le même combat que nous, et qui ont quelques belles victoires à leur actif. Il m’a fallu plus d’une décennie pour comprendre que certains ont trouvé le truc, pour apprendre d’eux, imiter leurs méthodes et réaliser que ça fonctionne ! Dans cet ouvrage, vous découvrirez des principes qui ont fait leur preuve il y a de nombreuses années et fonctionnent toujours aujourd’hui, autant qu’ils fonctionneront demain peu importe l’état du marché. Installez vous confortablement, prenez une grande respiration et laissez vous porter.

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COMMENÇONS PAR LE COMMENCEMENT Depuis plusieurs années, j’enseigne le Music Business autour de moi : que ce soit à des artistes, des managers, des avocats, des investisseurs ou encore d’autres producteurs de musique. En 2018, j’ai créé un organisme de formation qui a pour mission de former et d'accompagner toute personne assez motivée et assez passionnée pour réussir dans la musique. Et au cours d’une session de formation donnée à une poignée d’élus dans un grand hôtel parisien, l’un des participants m’a demandé pourquoi avoir créé cette formation ? Voici ce que je lui ai répondu : À mes débuts, Internet n’était pas encore développé et je n’avais personne dans mon entourage capable de m’apporter des réponses. Aucun livre ne traitait du sujet et quand je téléphonais naïvement aux maisons de disque, je ne passais pas l’étape des secrétaires. Alors, comme j’avais appris la musique en autodidacte, j’ai cru pouvoir apprendre le business de la musique de la même manière et je me suis lancé. J’ai rapidement réalisé que sans bases solides, c’était impossible. Et malgré ma détermination, plusieurs années plus tard je ne vivais toujours pas de ma musique. Puis, de rencontres en rencontres, j’ai aspiré l’expérience et les connaissances d’autres artistes, ingénieurs du son, managers et producteurs. Je commençai tout simplement à piger comment les choses fonctionnent dans cette industrie mais sans pour autant tirer mon épingle du jeu. En réalité c’était même pire parce que plus j’en apprenais, plus je faisais des erreurs en tentant des choses. La pire d’entre elles a été de me faire 2

déposséder de mes droits sur un morceau qui s’est vendu à plus de 150 000 exemplaires. Et les années continuaient de défiler, jusqu’au jour où j’ai rencontré un Artiste professionnel, sous contrat avec une maison de disque, qui m’a appris le métier. Il était également producteur et avait fondé son propre label. Il a su répondre à toutes mes questions et m’a enseigné tout ce qui me manquait pour réussir dans ce métier. Deux ans plus tard, j’avais mes premiers disques d’or et de platine, j’encaissais plus de 200 000 € en une seule année, je visitais une dizaine de pays différents au cours de la même année et je pouvais me vanter de dire que j’étais devenu producteur de musique. Tout ça pour dire qu’au final, sans une solide formation c’est pratiquement impossible de s’en sortir dans cette industrie. Alors asseyez-vous confortablement, détendez-vous et préparez-vous à recevoir tous les conseils et toutes les informations dont vous avez besoin pour réussir dans l’Industrie du Disque.

COMMENT JE ME SUIS LANCÉ ? J’adore ce que je fais. J’aime tout de mon métier que ce soit le monde à part des sessions studio, les tournées, les relations médias ou encore négocier des gros deals. Depuis plus d’une dizaine d’années, je compose et j’arrange de la musique, j’écris également parfois. Je supervise toutes les étapes de production : intervention des musiciens, mixage, mastering, cover, clip, fabrication des supports puis tout le travail de marketing et de distribution. 3

Je suis un véritable connecteur de câbles liant les artistes aux producteurs, les producteurs aux distributeurs, les bons projets aux bons attachés de presse, les avocats aux artistes et/ou aux producteurs et toutes formes d’intervenants capables de m’aider à porter un projet jusqu’au sommet. Je me suis lancé dans ce business parce que j’ai toujours aimé la musique. À 5 ans j’ai fait des pieds et des mains pour que mon père m’inscrive au conservatoire de musique. Notez que j’ai grandi dans ce qu’on appelle aujourd’hui un quartier sensible et que les ressources financières de ma famille étaient assez limitées à cette époque. Ensuite, j’ai découvert le hip-hop et tout en apprenant la musique au conservatoire (je jouais de la flûte à bec et un peu de piano), je commençais à créer virtuellement mes premiers morceaux. À l’âge de 15 ans, quand un de mes amis me montre qu’avec un ordinateur et un logiciel appelé « séquenceur » je peux créer une musique de A à Z sans me ruiner en session studio, je sais que je vais y consacrer le reste de ma vie. De là s’en suit une longue période pendant laquelle j’ai dû perfectionner ma technique de compositeur avant de pouvoir réaliser un premier morceau, puis un autre, etc. Sauf qu’une fois les morceaux prêts à être vendu, je n’avais aucune idée de ce qu’il fallait faire pour transformer tout ce travail en son équivalent financier. Alors comme tout le monde, j’ai commencé à démarcher les labels et maisons de disque mais en vain. (Pour rappel nous sommes en 2002 et Internet n’est pas développé comme aujourd’hui). Sans label et sans producteur donc, j’ai décidé de produire seul mes projets et de les commercialiser seul. Le 1er album que j’ai auto-produit m’a coûté 7000€ et m’a rapporté 150€. J’ai appris ma première leçon : vous pouvez avoir le meilleur album du monde si personne ne sait qu’il existe il ne se 4

vendra pas. Devinez ce que j’ai fait ? J’ai recommencé. Et encore. Et encore. Et plus je recommençais, plus j’apprenais des choses sur les étapes de production, puis sur la distribution, puis sur la promo et le marketing, et enfin sur les contrats, les droits et les sources de revenus possibles autour d’un artiste. Dix ans plus tard, j’ai créé mon propre label indépendant et quand j’ai signé mon premier artiste, ami et associé, j’ai su que je ne m’arrêterais pas tant qu’il ne serait pas N°1. Maintenant que je comprenais comment les choses fonctionnaient je savais que je devrais apporter autant de passion et d’énergie à la partie artistique qu’à la partie business. Le mariage de l’art et du business me fascinait littéralement parce que l’un ne peut exister sans l’autre. Les artistes auront toujours besoin des producteurs et les producteurs auront toujours besoin des artistes.

CHIRURGIEN DENTISTE En prenant conscience que l’art et le business ne pouvaient pas aller l’un sans l’autre, j’ai réalisé qu’une Star de la Musique et un chirurgien-dentiste avaient un point commun. L’un comme l’autre est capable de réussir brillamment dans son domaine et de générer d’énormes sommes d’argent sans avoir besoin d’aucune connaissance en business. Dans la plupart des cas, avant de commencer à gagner votre vie, vous devrez vous former sur de nombreux domaines que ce soit pour calculer vos coûts, vos prix de revient, vos marges, etc. Par exemple, si vous ouvrez un restaurant tout doit être maîtrisé entre le prix du loyer, les salaires de vos employés, le prix de vos matières premières. Et en fonction de ça, vous 5

fixerez le prix de vente de vos plats et le budget marketing pour vous faire connaître. Et grâce à ces notions fondamentales en commerce, vous serez en mesure d’avoir une activité rentable si vous êtes bon dans ce que vous faites. Mais dans la musique, comme dans la chirurgie dentaire, vous pouvez devenir le meilleur sur votre marché sans avoir aucun retour sur investissement et finir littéralement fauché ! Vivre d’un business dont on ne connaît rien est extrêmement risqué. Pourtant, de nombreux artistes et producteurs (même parmi les plus gros) n’ont jamais appris les bases : comment sont calculés leurs royalties ? Que sont les droits d’auteurs et les droits voisins ? Qu’est-ce que le Publishing et comment ça fonctionne ? Que signifie l'endorsement ou les taux d'abattements dans un contrat ? Ils ignorent des points essentiels de cette industrie qui impactent directement leurs vies. « Je suis artiste, j’ai pas le temps pour ça » m’a rétorqué un chanteur au cours d’une conférence que je donnais à Amsterdam l’an dernier. Un autre m’a dit qu’il trouvait ça trop compliqué et pour les autres ça ne les intéresse tout simplement pas. En effet, les artistes sont par définition des créatifs et préfèrent passer leur temps à créer ou à jouer de la musique plutôt qu’à gérer leurs affaires. Seulement, sans cette formation de base, ils ne comprendront jamais les subtilités de leur carrière. Et plus ils ont du succès, plus leur métier devient complexe rendant leur compréhension de ce qui se passe autour d’eux encore plus difficile. À l’inverse, j’ai croisé des artistes qui étaient très au fait des choses et se formaient continuellement au Music Business pour s’ouvrir de nouvelles opportunités. Toutefois, la majorité se situe quelque part entre les deux. Ils ne veulent pas vraiment gérer la partie business de leur carrière mais sont prêts à faire les efforts nécessaires pour participer intelligemment aux 6

décisions importantes qui les concernent telles que les négociations de contrats par exemple. Ces artistes ont compris une notion essentielle : Personne ne fera plus attention à vos intérêts que vous-même. Cet ouvrage a été conçu pour vous apporter les connaissances nécessaires à votre succès dans un langage simple. Et les notions que vous allez découvrir vous aideront d’une part à bien mieux gérer votre carrière et à vivre confortablement de votre musique, mais ils vous donneront également beaucoup plus de confiance en vous dans vos relations avec les labels, les médias ou encore les autres artistes. Puisque vous saurez précisément de quoi vous parlez.

TROUVEZ L’ERREUR Quand j’étais plus jeune, j’aimais beaucoup les magazines dans lesquels il y avait des jeux comme les mots-fléchés. Et un jeu que j’aimais particulièrement était celui qui s’appelle « Trouvez l’erreur ». Le principe est simple : vous avez deux images similaires et pourtant des différences se cachent entre les deux. Le but est de les trouver et de les signaler. Au cours d’un atelier, une participante m’a posé la question suivante : « À quoi ça sert d’apprendre autant de choses sur le Music Business, moi tout ce que je veux c’est signer avec une maison de disque et ne plus m’occuper de rien ? ». Comme j’ai l’habitude d’entendre cette question, j’ai préparé en amont un petit exercice avec deux contrats de 5 pages chacun, en apparence similaires, mais qui avaient pourtant des différences. J’ai demandé aux 58 personnes présentes de lire les deux contrats et de me dire quelles

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différences ils avaient relevé. Et je leur ai donné quinze minutes pour faire cet exercice. 53 participants ont relevé une seule différence sur le taux de royalties (on reviendra plus en détail sur les royalties dans un prochain chapitre), et 5 personnes seulement ont relevé 3 différences. En réalité ces deux contrats avaient 9 points de différences extrêmement importants qui faisaient passer la rémunération de l’artiste de 18% du total des sommes nettes encaissées à 4% du total des sommes nettes encaissées, soit presque cinq fois moins. J’ai terminé cet exercice en expliquant qu’une personne formée au music business voit des choses que les autres ne voient pas. Elle verra des opportunités là où les autres n’en voient pas ou inversement des pièges là où les autres n’en voient pas. La meilleure manière de devenir un dénicheur d’opportunités c’est d’avoir un guide, un manuel référence dans lequel les éléments clés sont organisés et détaillés. J’ose croire que ce livre peut devenir votre guide, la carte routière pour vous guider à travers la route qui vous attend, et vous montrer notamment où sont les différences entre un contrat d’esclave et un contrat d’opportunités.

UN DERNIER CONSEIL Quand vous allez commencer à dévorer ce livre, oubliez tout ce que vous avez appris des bonnes manières qu’on vous a enseigné à l’école. Déchirez ce livre, raturez-le, écornez-le, surlignez-le, écrivez autant de choses qu’il vous inspire.

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Ce n’est pas juste un livre à lire sur une plage paradisiaque aux Maldives ou entre deux cocktails à Ipanema avant d’aller vous ambiancer sur des rythmes de samba. Cet ouvrage est destiné à créer un déclic chez vous et à vous pousser à agir. Vous avez le droit de crier haut et fort que vous êtes un agisseur ! Allez faites-le. Que vous soyez au boulot, dans le métro, dans le train, dans l’avion ou dans votre lit, dites « Je fais partie des gens qui se bougent. Je suis un agisseur ! ». Vous êtes toujours là ? Ok, on va pouvoir commencer. Maintenant que je suis certain que vous êtes prêts à agir, je vais vous présenter de manière très générale ce qui vous attend dans les prochains chapitres : CHAPITRE I : Je vous détaillerai comment créer l’équipe de rêve capable de porter vos espoirs jusqu’à la victoire. Votre carrière tient entre les mains de votre manager, votre avocat, votre tourneur et vos attachés de presse. Je vous expliquerai précisément qui fait quoi et comment recruter la meilleure équipe. CHAPITRE II : Vous saurez tout ce qu’il faut savoir pour développer votre visibilité. Comment se constituer une fan base solide sans avoir une fortune à investir en marketing et sans label ? Ce chapitre devrait en intéresser plus d’un. CHAPITRE III : On verra comment circule l’argent dans l’industrie. Les deals avec les labels, maisons de disque, éditeurs, mais aussi comment

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fonctionnent les royalties, les avances et les différentes formes de contrat dans la Musique. CHAPITRE IV : Nous parlerons en détail des Ventes dématérialisées comme première source de revenus pour tout artiste peu importe le niveau de compétences ou de succès CHAPITRE V : Le Booking (ou les Tournées) qui n’est autre que l’action de vendre des dates de concert à des organisateurs privés ou publics. Je vous décrirai une Méthode avec un plan d’action à suivre scrupuleusement pour avoir un agenda rempli avec plusieurs mois d’avance même si vous n’êtes pas médiatisé. CHAPITRE VI : Les 2 Types de Licences dans la Musique. Vous découvrirez que ce sont de puissants effets de leviers pour lancer votre carrière. CHAPITRE VII : Les Droits dans la Musique. En ce qui me concerne, ça représente depuis plusieurs années ma source de revenus la plus importante, me permettant de vivre très confortablement de mon activité même en temps de crise. CHAPITRE VIII : Les Aides et les Subventions qui sont à la disposition des artistes et des producteurs indépendants sont nombreuses et pourtant sous-utilisées par ceux qui en ont le plus besoin. Il est temps que ça change. CHAPITRE IX : Vous connaîtrez toutes les étapes de création d’un label de A à Z avec des exemples à l'appui. CHAPITRE X : Ce sera le seul chapitre orienté développement personnel avec 10 Règles d’Or à vous imposer pour atteindre le succès. 10

Et comme je tiens absolument à ce que ce livre devienne votre guide, et vous mentore, j’ai préparé une série de contenu audio et vidéo qui vous sont offerts en bonus. Vous aurez donc à plusieurs moments dans le livre la possibilité d’accéder à des PDF, des Vidéos de formation ou autres ressources gratuitement en copiant le lien que je vous donnnerai. Faites-le, c’est important. Ces ressources sont un précieux complément d’information qui vous aideront dans vos projets.

Si j’ai perdu personne en chemin, cette fois on démarre pour de vrai !

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CHAPITRE I : CONSTRUIRE SON ÉQUIPE DE CHOC « Certains veulent que ça arrive, d’autres aimeraient que ça arrive et quelques uns font que ça arrive » Michael JORDAN

QUI JOUE DANS VOTRE CAMP ? Pour réussir à vous frayer un chemin jusqu’au sommet dans une industrie aussi compétitive, il va falloir que vous recrutiez des champions : • • • •

Un Manager Un Avocat Un Tourneur Des Attachés de Presse

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Avant de détailler le rôle de chacun et de vous expliquer comment recruter les membres de votre équipe, j’aimerai éclaircir certains points importants: A- Vous êtes un Business À partir du moment où votre talent, vos actions inlassables vers vos objectifs et vos compétences vous amènent à générer des dizaines, voire des centaines de milliers d’euros chaque année : VOUS êtes un Business. Et même quand ça ne rapporte rien, vous êtes un Business. Pensez et comportez-vous comme tel. Ce que le public achète ce n’est pas un disque ou un mp3, le support on s’en fout. Ce qu’il achète c’est un Artiste avec sa création, sa marque, les valeurs qu’il véhicule. C'est un ensemble. B- Vous êtes le Centre du Monde En règle générale, les acteurs majeurs du Music Business ont l’habitude de voir les artistes comme des Playmobiles interchangeables en fonction des besoins, des saisons ou de je ne sais quoi d’autre d’aussi stupide. Et le pire, c’est que les artistes ont tendance à accepter cette situation et à se plier au rôle qu’on leur confère. Dans la vraie vie, l’Artiste est le Centre du Monde. C’est lui qui apporte la matière première qui permet à cette industrie de faire vivre des millions de personnes à travers le monde. Sans artiste pas de ventes de disques, pas de radios, pas de concerts, pas de magazines de musique, pas de logiciels ou d’instruments. Je le répète : des millions de personnes vivent parce que les Artistes continuent d’exister et de créer la musique. C’est donc à vous de diriger votre équipe dans la bonne direction mais attention, ceci n’est pas une invitation au zèle et n’a pas pour objectif de flatter votre égo. Si vous 14

êtes le gouvernail, rappelez vous que sans équipage votre navire ne quittera même pas le port. C- Le Succès exige des Champions Si vous voulez avoir du succès, il faudra vous entourer des meilleurs. Une de mes règles de vie a toujours été de m'entourer de personnes très douées dans les domaines où je ne l’étais pas. Constituer une équipe qui possède des compétences complémentaires est le meilleur moyen de devenir un Producteur ou un Artiste à Succès. D’un autre côté, plus vous allez avoir du succès, plus vous allez avoir besoin de compétences de haut niveau autour de vous. Imaginez devoir gérer la production, la promotion, la distribution, le Marchandising, les contrats, les relations publiques, tout en gérant tous les conflits internes qui pourraient survenir… C’est tout bonnement impossible, comme c’est impossible qu’un seul homme ait bâti les pyramides d’Egypte seul. D- La Carrière d’un Artiste a une durée limitée Ne le prenez surtout pas comme une offense. Certains artistes connaissent le succès à plusieurs reprises et pendant de nombreuses années, c’est vrai. Mais d’autres ne le connaissent qu’une seule fois. Et dans ce cas que préférez vous ? Avoir eu le bon entourage pour préserver le plus possible vos intérêts et vous assurer quelques années à l’abris du besoin une fois votre carrière terminée ? Ou alors tout perdre immédiatement après avoir gagné quelques euros dans la musique ? Encore une fois, un entourage d’expérience expert en la matière vous permettra de

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ne pas vous faire avoir et surtout de faire les bons choix si les choses doivent aller de bien en mal.

À PARTIR DE QUAND AVEZ-VOUS BESOIN D’UNE ÉQUIPE ? Laissez-moi vous raconter comment j’ai gagné mes premiers euros avec mes compositions. Ça faisait à peu près quatre ans que je pratiquais la MAO (Musique Assistée par Ordinateur) à raison de six heures par jour, sept jours sur sept. Mon niveau commençait à devenir suffisamment bon selon mes proches et moi-même alors j’ai espéré pouvoir vendre mon travail à des artistes. Avant l’explosion d’internet et surtout avant qu’on ne comprenne à quel point internet allait révolutionner l’industrie du disque, pour vendre une composition, il fallait aller au contact direct des artistes dans les studios d’enregistrement. Au cours d’une session studio à Paris, chez un producteur très en vogue au début des années 2000, je me suis lancé et j’ai demandé à faire écouter mes instrus. En moins de dix secondes, j’ai compris que je n’en vendrai pas une seule. Ce célèbre producteur coupe le son et me dit : « Je vais te donner un conseil parce que je te trouve sympa et que j’ai pas envie que tu bousilles ta vie : arrête la musique petit c’est pas fait pour toi. Tu m’as dit que t’en faisais depuis quatre ans et à ce stade, les gars savent au moins placer une batterie dans les temps. Là on peut même pas chanter sur tes morceaux… ». Ce coup de massue aurait pu me mettre K.O. et à vrai dire, il a bien failli. En rentrant chez moi, je m’en voulais tellement que j’ai formaté mon disque dur et supprimer plus de quatre ans de travail. Mais ce producteur m’a 16

rendu un immense service et m’a enseigné une autre leçon que je n’ai jamais oublié : « Pour réussir, il faut être capable de se confronter au marché le plus rapidement possible ». Avant de chercher à démarcher des labels, des managers ou tout autre personne dans le Music Business, veillez avant toute chose à avoir le niveau nécessaire pour apparaître comme un artiste renversant par rapport au marché dans lequel vous vous trouvez. L’avis de votre oncle Patrick, au cours d'un déjeûner de famille le dimanche, ne compte qu’en second rang. Ce qui vous intéresse, c’est l’avis d’autres artistes, d’organisateurs, de Deejays, de programmateurs de radios locales ou associatives. En bref, l’avis de personnes passionnées qui connaissent la musique et qui vous compareront presque instinctivement aux derniers morceaux qu’ils ont écouté. Ensuite, préparez un support capable de scotcher n’importe qui à la première écoute. Inutile d’aller réaliser votre enregistrement dans un studio à mille euros la journée. La chose la plus importante est qu’il retranscrive notre énergie, votre créativité et votre potentiel de développement. Si vous vous demandez quel style de musique vous aidera le plus à percer la réponse est simple : faites de la musique qui prend aux tripes. Que ce soient des textes légers mais un morceau bien construit qui donne tout de suite envie de bouger, ou des chansons beaucoup plus sophistiquées et moins « commerciales » à première vue. Ce que veut le public c’est de la sincérité. Restez fidèle à vous-même, inutile de se renier pour atteindre le succès. C’est même le moyen le plus directe pour connaître l’échec. S’il y a bien une chose que je retiens de près de quinze ans à croiser de très gros artistes et à 17

étudier la vie de superstars, c’est qu’ils ont tous en commun d’avoir une vision très claire de qui ils sont et de ce que représente leur musique. Une fois que vous avez des morceaux qui déchirent, vous êtes presque prêt. Il vous manque une dernière chose qui fait toute la différence entre l’Artiste qui dit « Faut être pistonné pour percer, faut de l’argent, faut connaître des gens » et celui qui dit « C’est qu’une question de temps avant que je perce ». Cette chose tient en deux choses : une fanbase solide et une histoire à raconter. Que votre objectif soit de signer sur un gros label ou de vous développer en indépendant, il vous faudra nécessairement une fan base solide et un Story Telling bien pensé. Ok mais pourquoi est-ce indispensable ? La Fan Base est la preuve palpable que votre musique intéresse du monde et peut se vendre. Si vous êtes capable de vendre un album à 10€ à 1000 fans, vous êtes potentiellement capable de le vendre à 100 000 fans. Et l’histoire qui vous entoure sert à créer votre légende, elle vous permet de vous distinguer de la masse et de définit un positionnement marketing clair. On ne dira plus « c’est le nouvel artiste Pop du moment », on dira par exemple « c’est le survivant d’un génocide qui raconte ce qu'il a vécu en chanson ». Ça renforce votre identité, et en fonction de votre histoire ça permet de créer un lien puissant d’empathie avec le public et parfois même avec les médias. Très bien me direz-vous, mais comment se constituer une fan base ? Voici les 6 Meilleurs façons : 18

1° Le Terrain La plupart des artistes qui débutent cherchent rapidement à faire des dates de concerts (le plus souvent sans demander de rémunération) dans des bars, des clubs, des salles locales « pour se faire connaître ». En soi, cette démarche à elle seule peut sembler être une bonne action pour se constituer une fan base. En réalité, c’est insuffisant. Le public qui vous découvre sur scène peut apprécier ce qu’il voit et entend sur le moment mais passer à autre chose une heure après la fin de votre prestation. La solution pour capturer cet auditoire consiste à lui offrir deux choses : le moyen de se souvenir de vous et de vous retrouver facilement, et une bonne raison de le faire. Voici comment je vous propose de procéder. Pour chaque concert de cette nature, prévoyez des cartes de visite contenant vos coordonnées et vos réseaux sociaux. Il faut que votre carte de visite ait un toucher particulièrement agréable. L’idée c’est d’annoncer que ceux qui sont intéressés pour recevoir votre dernier album gratuitement pourront récupérer une carte de visite et vous contacter pour recevoir un lien de téléchargement. La carte de visite représente le moyen de se souvenir de vous puisque c’est petit, léger et donc simple à glisser au fonds de sa poche. Une fois de retour chez lui, le fan potentiel aura tout le loisir de retrouver votre carte en vidant ses poches. À ce moment-là, et si vous avez marqué les esprits, il se souviendra certainement qu’en vous envoyant un email il recevra votre album gratuitement. Et le tour est joué ! Vous venez d’échanger votre carte 19

de visite + une bonne raison de vous contacter contre le contact direct d’un fan présumé. 2° Les Réseaux Sociaux Facebook compte 2,2 Milliards d’utilisateurs à travers le monde. Avec Instagram, rajoutez 1 milliard d’utilisateurs réguliers. Pour résumer très grossièrement les choses, plus d’un quart de l’humanité est actif sur les réseaux sociaux. Je suis prêt à parier que vos fans le sont également. Et puis il y a les nouveaux réseaux sociaux : TikTok et Thriller qui ont développé une viralité incomparable et inégalée sur les réseaux sociaux traditionnels (Facebook, Instagram, Twitter, Pinterest). Si ce n'est pas encore fait, vous devriez poser ce livre et vous ouvrir un compte sur tous les réseaux sociaux qui existent à ce jour. Et ne commettez pas l'erreur que tout le monde commet à savoir utiliser un réseau pour en promouvoir un autre. Un des bonus que je souhaite vous offrir avec cet ouvrage est une vidéo de formation mise à votre disposition gratuitement pour vous donner les bonnes pratiques à employer pour développer vos réseaux sociaux efficacement. Suivez ce lien : www.producteurasucces.com/bonuslivre 3° YouTube Qui n’a pas passé une soirée entre amis avec Youtube pour fonds musical ? C’est le deuxième moteur de recherche le plus fréquenté du monde juste derrière Google. C’est donc naturel que vos fans potentiels aient pris 20

l’habitude d’aller en priorité sur Youtube quand ils cherchent à découvrir de nouveaux artistes et nouveaux morceaux. L’idée consiste donc à être présent sur la plateforme et à détourner le trafic généré par Youtube vers vous pour alimenter votre fan base. Le principe est simple et nous reparlerons de la méthode technique plus loin dans cet ouvrage. 4° Les Collaborations Savez-vous où sont les meilleurs clients pour Burger King ? Chez Macdo. Admettons que vous soyez chanteur de Rock, il n’est pas absurde de penser que vos fans potentiels sont déjà fans d’autres artistes rock. L’idée consiste alors à faire des collaborations avec des artistes qui ont déjà réussi à constituer leur fan base. Si vous vous faites remarquer, vous gagnerez quelques fans sans effort. 5° La Publicité Nous en reparlerons plus loin dans ce livre mais notez que la publicité, si elle a la contrainte de nécessiter un investissement en capital, est redoutablement efficace pour se faire connaître. Encore une fois, la publicité seule vous mettra en lumière mais on vous oubliera presque aussitôt que vous stopperez vos campagnes. Pour obtenir de gros résultats, vous devrez coupler la publicité à une stratégie d’acquisition de fans bien pensée que je vous détaillerai un peu plus loin. 6° Les Partenariats Dans le même esprit que les collaborations, les partenariats permettent d’exploiter à fonds l’effet de levier. Au lieu de promouvoir seul votre

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dernière sortie, vous disposez de partenaires qui vont assurer le job avec vous. Pour que ça soit plus concret, voici un exemple : Votre dernier clip sorti seul sera soutenu par votre fan base actuel, et les abonnés sur vos réseaux sociaux et votre chaîne YouTube. Ça peut faire un peu de monde je vous l’accorde mais aussi nombreux soient vos supporters, pour tous les atteindre dans un laps de temps très court il vous faudra redoubler d’efforts. À l’inverse, avec 10 partenaires (qui peuvent être des influenceurs, des journalistes, des blogueurs, ou même d’autres artistes) vous n’avez qu’un email à envoyer à ces 10 partenaires et vous pouvez potentiellement atteindre des dizaines voire des centaines de milliers de fans potentiels. Chacun de vos partenaires, s’il est bien choisi, aura déjà construit son audience de fidèles pour ne pas dire sa tribu, et pourra vous faire découvrir à celle-ci. D’autres méthodes existent évidemment mais les six que l’on vient d’évoquer sont parmi les plus puissantes. Dans le prochain chapitre j'entrerai plus en détail sur les méthodes qui vous permettront de développer votre visibilité et de faire grossir votre fan base. Mais d'abord, voyons comment constituer votre Dream Team !

PAR QUI COMMENCER ? La première personne est pratiquement toujours le Manager. Son rôle est central et je dirai même vital pour un artiste. Ce qui est contradictoire c’est que dans presque tous les cas d’artiste majeurs que j’ai eu l’occasion de 22

croiser dans mon parcours, le manager n’est pas un professionnel du Music Business. C’est très souvent un ami, motivé à vous aider pour atteindre votre but. L’autre forme de Manager qui n'est pas du métier c'est le genre de personnes qui travaillent pour un label, une maison de disque ou un gros média et qui voient une opportunité en découvrant un talent. Ils ont un pied dedans mais ne sont pas réellement formé, néanmoins ils en savent suffisamment pour faire les choses bien. En quoi le rôle du Manager est essentiel à votre succès ? La première raison qui me vient c’est que peu importe que vous soyez représenté par un manager inexpérimenté ou un avocat, les maisons de disque préfèrent travailler avec des personnes qu’elles connaissent. Pour les labels indépendants, les distributeurs ou encore les médias c’est pareil ! On évolue dans une industrie de réseau. La seconde c’est qu’une fois que votre fan base est constituée, votre storytelling bien construit et que vous êtes en phase de développement et donc de croissance, vous aurez besoin d’être accompagné sur la création, les étapes de production, le planning de vos concerts et promo radio/tv, etc. L’avocat quant à lui vous sert de bouclier dans chacune de vos manœuvres. Il s’occupe des contrats, éventuellement des déclarations de vos œuvres, il peut vous apporter du conseil et peut vous aider à mieux négocier vos contrats. Chaque avocat n’a pas qu’un client unique, donc en partant du principe que votre avocat accompagne plusieurs autres artistes, il sait ce qui se négocie. Et très souvent, un avocat saura quelles sont les meilleures conditions en fonction du label avec lequel vous êtes en discussion. Une fois que vous aurez votre Manager et votre avocat, votre noyau dur est constitué. Même s’il est bon de savoir comment organiser les choses, 23

comment rédiger et négocier les contrats, et comment se protéger, il vous faut des affaires à gérer sinon ils ne vous servent à rien. La seconde partie de votre équipe devra se composer d’un pôle commercial. Le Tourneur est la personne qui se charge de remplir votre agenda concert et donc de faire rentrer du cash rapidement dans vos proches. Vous le verrez un peu plus loin dans ce livre, le Booking (c’est-à-dire La vente de dates de concerts) est une des sources de revenus les plus rentables pour un artiste. Votre Tourneur est votre meilleur commercial auprès des organisateurs, des patrons de clubs et de bars, des festivals et autres. Voyez-le comme un investisseur/associé dans votre business. J’aime beaucoup comparer le développement d’un artiste à la création d’une startup et dans ce cadre, le Tourneur est comme un investisseur très actif. Il doit nécessairement investir de l’argent pour créer une légende autour de l’artiste, pour créer des supports de communication percutant et donc pour vendre. S’il fait bien son travail, et vous le vôtre évidemment, le Tourneur devient une de vos plus grosses rentrées d’argent. En retour, vous l’enrichissez aussi comme il se doit en lui reversant une généreuse commission pour chaque date vendue. Certains artistes en perte de visibilité dans les médias sont restés à flot grâce à la relation solide construite avec leur Tourneur. Pourquoi ? Parce que tant que les dates tombent, l’argent rentre donc tout va bien. ET la communication avec le public continue donc l’artiste vit à travers ses prestations. La quatrième pièce maîtresse dans la construction de votre carrière ce sont vos attachés de presse. L’attaché de presse a pour rôle de servir

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d’intermédiaire entre l’artiste et les décideurs médias. Entre la demande du public sur le terrain et les faiseurs de pluie perchés dans leurs tours d’ivoire. Pourquoi j’ai dit « LES » attachés de presse ? Parce qu’il va vous en falloir plusieurs. Avant c’était différent, un attaché de presse pouvait gérer toute la carrière médiatique d’un artiste parce que son travail se limitait à quelques antennes radios, une ou deux chaînes de tv et quelques magazines à couvrir. Aujourd’hui, le travail de promotion vous oblige à tenir sur un ring face à plusieurs dizaines de programmateurs radios et directeurs d’antenne, plus d’une dizaine de programmateurs de chaînes généralistes et musicales susceptibles de diffuser vos clips mais également des dizaines de producteurs de programmes à forte audience capable d’accroître votre visibilité très rapidement. C'est trop pour un seul Homme. Et comme si ça ne suffisait pas, les discothèques ont également leurs canaux de diffusion et demeurent un réseau très profitable pour les artistes du genre. Enfin, le média internet s’est tellement diversifié qu’il nécessite à lui seul une attention toute particulière. Comment faire pour s’organiser dans tout ça ? Mon meilleur conseil, c’est de segmenter les canaux de diffusion en 4 catégories majeures : • • • •

la Promo Radio la Promo TV (clips et émissions) la Promo Club la Promo Web (et accessoirement presse écrite) 25

Un minimum de 4 attachés de presse devra donc s’ajouter à votre équipe de champions si vous espérez obtenir de gros résultats dans l'industrie. Ceci étant dit, vous n’avez pas besoin que votre équipe soit complète avant de vous lancer ! Il arrive très souvent qu’un artiste explose en club et devienne un véritable phénomène sur lequel vont venir se greffer les autres attachés de presse qui répandront le message sur les autres médias. Ou encore un artiste qui crée le buzz sur le web, et finisse par se déployer sur les autres médias. Pour être honnête, il est même extrêmement rare de voir un artiste se lancer avec une équipe complète et atteindre le succès sur les 4 canaux de diffusion que sont la radio, la tv, les clubs et le web. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je ne confie jamais toute la promo d’un artiste à la même agence. Je m’explique… Au moment où j’écris ces lignes, il existe plusieurs agences de promo qui proposent leurs services aux artistes et aux labels. Et très souvent, ils proposent une offre complète « Promo Radio/club/Tv/Online ». Seulement un gros problème se pose : l’obligation de résultat. Si vous engagez quelqu’un pour tout faire et qu’il se plante sur 3 canaux, vous serez content qu’il vous ouvre des portes sur un seul. De son côté l’agence conserve une bonne image en ce sens qu’il se passe quelque chose de positif. Néanmoins, si vous engagez quelqu’un uniquement pour de la promo radio par exemple. Une fois qu’il a pris votre argent il se sent déontologiquement 26

obligé de vous fournir un minimum de résultat, et ce même si les retours ne sont pas excellents. Ce qui le pousse à se dépasser ? S'il ne le faitpas, il perd un client, et pire sa réputation en prend un coup. Alors autant que possible entourez-vous d’un attaché de presse dans chaque catégorie de médias. Exemple Réel. J'ai développé un projet en 2017 avec une agence à qui j'ai tout confié et dans le même temps, j'ai confié un autre projet à 5 Attachés de Pressé différents. Les deux projets ont reçu un mauvais accueil des médias. Et m'ont coûté exactement le même prix. Le 1er a fini dans le Top 20 Club et rien d'autres. Absolument rien d'autre. L'agence était fier de me dire qu'ils avaient classé le morceau dans le Top 20 Club en France. Le second a généré plusieurs centaines de diffusions radios sur des petits antennes et en émissions spécialisées sur de plus grosses antennes. J'ai obtenu des diffusions du clip en TV à des heures où personne n'est devant sa TV mais ça m'a rapporté quand même plus que si je n'avais rien obtenu. Le morceau s'est aussi classé dans le Top 20 Club et j'ai obtenu près de 50 Artistes et Partages sur le web.

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Comment recruter votre équipe ? Trouver un bon Manager : Sur ce point je ne vous serai pas d’une grande aide. Comme je l’ai dit précédemment tout part d’une rencontre ou d’une amitié déjà existante. Sinon les réseaux sociaux et le bouche à oreilles restent de bonnes pistes… Par exemple, quand vous croisez des artistes en studio ou quand vous demandez à des réalisateurs de clip vidéo qui sont les meilleurs managers avec lesquels ils ont travaillé notez les noms qu'ils vous donnent. Vous pouvez même leur demander le contact direct, et vous faire recommander. Ça permet une mise en réseau rapide et dans de bonnes conditions. Mais quand on débute et qu’on a vraiment aucun contact, il peut être intéressant de se rendre sur des salons professionnels. Les deux principaux sur lesquels j’ai fait le plus de rencontres en France sont le MAMA et le MIDEM. Je reviendrai en détail sur les salons professionnels plus tard dans cet ouvrage. Trouver un bon Avocat : Je recommande le Cabinet DAM Avocat à Paris. Ils ont la réputation d’être du côté des indépendants, et sont de redoutables avocates qui ne craignent pas de plaider face aux grosses maisons de disques. Sinon, intéressez-vous aux avocats qui travaillent avec les plus gros labels et contactez les pour obtenir un rdv. Comme pour les managers, vous pouvez vous faire recommander un avocat compétent par une de vos relations qui a soit déjà du faire face à lui à ses dépens, soit qui a résolu une affaire grâce à lui. Dans les deux cas, vous aurez une preuve de son efficacité ! 28

Le Tourneur : C’est peut-être le plus délicat à recruter. Déjà parce que les meilleurs ne travaillent qu’avec les meilleurs artistes et donc qu’à vos débuts vous n’y aurez pas accès à moins d’un miracle. Ensuite, parce que c’est un corps de métier où vous rencontrerez de nombreux imposteurs. Et je sais de quoi je parle. On est à la fin de l’été 2012 et ça fait déjà 6 mois que je travaille avec un tourneur indépendant pour un de mes artistes. Tout se passe bien, l’agenda est plein avec 6 mois d’avance et il m’appelle un matin pour me dire un truc du genre: « On a fait le job ! On aura beaucoup de mal à faire mieux et à se vendre plus cher si on ne passe pas la main à une agence qui a un gros réseau ». Je lui réponds « Ok, tu connais quelqu’un ? ». Un mois plus tard, je signe un accord avec l’agence qu’il me recommande et nous voilà engagé avec un professionnel qui a des bureaux sur Paris, du réseau et une équipe de 3 personnes qui travaillent à plein temps sur mon Artiste. Ils doublent la pratiquement le prix de vente et maintiennent le rythme de dates qu’on avait jusque là. En apparence tout va bien sauf qu’au bout du deuxième mois, ils mettent 15 jours à me régler. Et le mois suivant on atteint un mois de retard… Je commence à me poser quelques questions et après un passage incognito à leurs bureaux je découvre que personne n’est payé depuis 3 mois dans leur équipe. J’interroge le dirigeant qui m’assure que tout va bien, et que c’est une erreur de la banque. Il me fait un chèque que j’encaisse dès le lendemain en lui 29

laissant le bénéfice du doute. Bien évidemment le chèque était sans provisions et lors d’un second entretien un peu plus poussé, il m’avoue être aux bords de la faillite. Il encaissait les avances des dates vendues pour combler son découvert et faisait la même chose avec le solde quelques semaines plus tard. Si bien que mon argent lui servait à régler ses dettes pendant que Monsieur roulait en Porsche Cayenne et vivait dans un bel appartement en plein coeur de Paris. Vous auriez fait quoi à ma place ? J’ai stoppé tous les contrats en cours, j’ai précipitamment monté mon label et j’ai récupéré toutes les dates qui n’avaient pas encore été encaissées. Ouf ! On a sauvé notre business car à l’époque le Booking représentait 70% de nos recettes. J’y ai malgré tout laissé quelques plumes en euros ! Mais qu’à cela ne tienne, j’en tire une expérience professionnelle et humaine d’une valeur exceptionnelle. Une autre expérience a été celle d’un Bookeur qui vendait un de mes artistes. J’en demandais 3000€ par date et lui était censé le vendre au maximum 1000€ de plus selon le profil du client. Tout allait bien jusqu’au jour où il n’a pas pu être présent sur une date vendue et j’ai dû le remplacer. En discutant avec l’organisateur, j’ai découvert qu’il avait vendu la date 7000€ !!! Je n’ai rien dit et en rentrant j’ai appelé les 10 derniers organisateurs qui nous avaient engagé. J’ai découvert qu’il vendait les dates entre 7000€ et 11000€. Il se faisait littéralement des couilles en or sur notre dos. En soi le fait qu’il soit bon vendeur était un atout et ça ne m’aurait pas dérangé de partager

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mes gains avec lui. Mais sa malhonnêteté m’a dégoûté et j’ai mis un terme à notre collaboration. Ceci étant dit, tous ne sont pas des voleurs ou des menteurs mais restez quand même sur vos gardes. Pour rencontrer des tourneurs, intéressez vous encore une fois aux rencontres professionnelles. Notamment le BIS à Nantes et le Festinight à Bordeaux qui sont les deux principaux dans les domaines qui m’intéressent mais il y en a d’autres dans différents styles. Vous pouvez également provoquer des RDV en prenant contact avec eux directement via le formulaire de contact sur leur site web ou en passant par leurs réseaux sociaux. Ensuite, pour intéresser un tourneur il va falloir lui prouver que votre activité peut être rentable très vite et pour ça on en revient à la base : votre Fan Base. Être capable de dire : « J’ai 4000 fans qui vivent près de Bordeaux que je peux contacter en direct en 2 minutes sans dépenser un centime » c’est un avantage majeur ! Donc mon meilleur conseil quand vous vous demanderez comment faire pour intéresser un gros tourneur c’est de ne pas vous intéresser aux gros tourneurs tout de suite. Jusqu’à 5 shows par mois, je vous conseille de gérer ça en interne avec quelqu’un à qui vous confierez la gestion de vos dates. ET pour trouver des dates, n’importe quelle personne motivée avec un goût prononcé pour la vente et qui ne craint pas la réjection fera l’affaire. Plus tard, quand vous vous serez suffisamment développé à tous les niveaux, vous aurez tous les arguments d’une part pour intéresser un gros tourneur mais également pour négocier un bon contrat avec. 31

Les Attachés de Presse : Il existe plusieurs attachés de presse que vous devez connaître et que vous devrez convaincre de travailler à vos côtés. En promo radio, vous pourrez contacter : ●

Cocto de la société MUSIC MEDIA CONSULTING



Katia et Pierre-Guy de la société FIP KATIA



Rodd de la société PRODD MEDIAS



Jean-Michel de la société CANITRO & CO



David de la société TRACKO PROMOTION

En promo TV, vous pourrez contacter : ●

Romain Descombes de la société MAJOR PROMO



Doriane Baranes de la société KEEBA PRODUCTIONS



Bruno Philippart de la société PHILIPPART COMMUNICATION

En promo Club, vous pourrez contacter : ●

Christophe Chantoiseau qui est pour moi et de loin le meilleur !



Chris Caron qui travaille à son compte.



Francky de la société MUSIC MEDIA CONSULTING



Manuela de la société JACKY GAILLARD PROMOTION



Erwan de la société FIP KATIA



Pascal de la société TRACKO PROMOTION

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Au moment où j’écris ces lignes, ce sont les principaux attachés de presse qui ont vraiment des résultats en matière de promo Radio/Clubs/Tv, et qui sont indépendants. C’est-à-dire qu’ils ne sont pas engagés en interne par des labels et maisons de disque, ce qui leur permet de représenter plusieurs artistes venant de structures différentes ou à leurs comptes. Je vous propose de récupérer les coordonnées de ces professionnels en cliquant sur le lien qui suit : www.producteurasucces.com/bonuslivre Encore une fois, le fonctionnement reste le même : séduire un attaché de presse qui pèse quand on n’a encore rien fait n’est pas simple. Cette étape vient donc après avoir déjà bien préparé le terrain par la construction d’une Fanbase conséquente, d’un certain trafic sur vos réseaux sociaux et chaîne Youtube, et par la preuve que votre activité peut croître rapidement. Retenez quand même qu’il n’y a pas de règles dans le business, tout comme dans l’art. Si vous avez un morceau qui déchire, une histoire renversante à raconter et que vous êtes psychologiquement prêt à entrer dans la course, vous intéresserez beaucoup de monde. Pour ce qui est de la promo web, je n’ai aucune indication à vous donner car à ce jour j’ai testé plusieurs attachés de presse et Community manager mais aucun n’a été capable de m’apporter plus de résultats que je n’ai pu en obtenir seul. Donc, j’ai décidé de vous exposer mes méthodes dans le prochain chapitre de ce livre. Maintenant, la grande question que vous devez vous poser c’est : Combien va me coûter de réunir une équipe de champion dans ma Dream Team ? 33

Rémunération du Manager : Pour le manager, c’est très simple. Il touche une commission sur tout ce que touche l’artiste : droits, cachets, avances, royalties, Merchandising… En règle générale cette commission peut aller de 10% à 30% et se négocie en fonction du niveau d’exploitation de l’artiste. Par exemple, un artiste majeur qui génère plusieurs dizaines de milliers d’euros chaque mois qui engage un nouveau manager va pouvoir négocier un taux de commission autour des 10% parce qu’il n’y a pas grand chose à faire à part tenir la barre. Et en plus de ça, le manager pourra se servir de la notoriété de l’artiste pour signer d’autres artistes moins développés. Tout le monde y gagne. Dans un autre exemple, un artiste qui est en développement nécessite beaucoup plus de travail de la part du manager, et pour autant les recettes sont bien moins importantes que dans le premier exemple. Et dans ce cas, il y a deux écoles : ● Certains managers auront tendance à prendre un très gros taux de commission en expliquant qu’ils travaillent beaucoup pour peu de revenus donc le taux doit être plus important. ● D’autres se diront que l’Artiste a besoin de vivre de sa musique surtout au début, donc auront tendance à prendre moins avec la promesse que quand ça décollera ils gagneront plus. Dans tous les cas, tout se discute et un manager ne doit rien vous coûter tant qu’il ne vous a pas déjà rapporté. Mis à part éventuellement certains frais de déplacement, de téléphone ou autre qu’il semble normal que vous lui remboursiez en autant qu’il travaille pour vous obtenir des choses intéressantes. 34

Rémunération de l’Avocat : Contrairement aux idées reçues, un Avocat (tout comme un comptable d’ailleurs) n’est pas réservé qu’aux richissimes dirigeants d’entreprises. Pour dire la vérité, quand vous prenez rdv avec un avocat lors du 1er échange vous pouvez en tirer des informations très précieuses sans que ça ne vous coûte rien. Donc ne vous dites pas : « pour l’instant pas d’avocat je n’ai pas les moyens ! ». Ensuite, selon la mission que vous confiez à votre avocat vous payez au temps passé. Pour passer en revue un contrat pas très compliqué, ça vous coûtera habituellement entre 300€ et 500€. Si ça demande un peu de travail quand même vous vous en tirerez pour moins de 1500€. En revanche, si vous entrez en procédure et que ça dure un peu, effectivement à ce moment là ça peut vous coûter assez cher dans le temps. Donc autant que possible évitez les procédures et trouvez rapidement un accord dont vous confierez la rédaction à un avocat, vous éviterez des dépenses inutiles. De ma propre expérience je n’ai jamais dépensé plus de 2000€/an en honoraires d’avocat. Rémunération du Tourneur : Comme évoqué précédemment, le tourneur est un apporteur d’affaire. Il se rémunère donc à la commission sur les ventes qu’il effectue. Pour vous donner un ordre d'idée encore une fois, un tourneur va prendre entre 10% et 30% de la somme nette encaissée (qu'il s'agisse d'un cachet déclaré ou d'un paiement pour un show vendu). Vous verrez souvent malgré cela des tourneurs prendre jusqu’à 50%. Aucun cadre légal ne définit ce que chacun peut ou doit prendre, ceci dit les tourneurs qui prennent la moitié du cachet de leurs artistes ne sont pas

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forcément des voleurs. Ça dépend surtout de l’investissement qu’ils font sur les Artistes avec lesquels ils travaillent. Par exemple, j’ai assuré le rôle de tourneur pour un artiste sauf que je n’ai pas passé un seul coup de fil. Mon job a consisté à réunir plusieurs grosses agences chacune très influente dans sa région. Et forcément sur chaque date vendue, le tourneur local prenait sa commission, moi la mienne et le reste allait à l’artiste. Pour être complètement transparent avec vous, le local prenait 30%, je prenais 20% et le reste allait tout droit dans les poches de l’artiste. Et vous savez quoi ? Il a plutôt bien gagné sa vie parce que pour un artiste totalement inconnu, il a fait 43 dates dans l’année en prenant un smic sur chaque date. Morale de l’histoire, céder beaucoup est une bonne chose si ça vous permet de signer un volume de dates important. Ensuite, vous avez le tourneur qui organise et produit vos dates de concert. Là c’est une autre affaire. Dès lors qu’il investit beaucoup d’argent dans les salles, la logistique, la communication et la technique, il est normal que cette prise de risque énormissime soit récompensée par une part plus importante des recettes. Dans ce type de configuration, vous avez deux possibilités : soit vous prenez un cachet sur chaque date, soit vous prenez un pourcentage des recettes sur chaque date. Dans le premier cas, le tourneur s’engage admettons sur 40 dates de tournée à 1 000 € la date pour faciliter le calcul. Quand vous signez avec lui, il va vous verser un acompte de peut-être 50% auquel cas, vous encaissez 20 000 € à la signature peu importe ce qu’il se passe. Evidemment, si vous n’honorez pas votre part du contrat vous vous exposez à des poursuites et réciproquement. Le solde est en général réglé après chacune des 40 dates au coup par coup. Dans le second cas, le tourneur s’engage à vous reverser une part des recettes sur chaque date. Cette part est définie à l’avance et si la tournée 36

affiche complet, vous encaissez des sommes substantielles qui feront regretter au Tourneur d’avoir fait ce choix. A l’inverse, si les recettes ne sont pas au rdv, vous devrez chanter en étant sous-payé. En gros, votre prise de risque est soit récompensé, soit pénalisée lourdement. Dans quel cas l’option 1 est plus intéressante que la 2, et inversement ? Selon moi quand vous êtes un artiste majeur, vous n’aurez aucun mal à négocier un pourcentage sur les recettes ainsi qu’un cachet d’avance à la signature quoi qu’il se passe. Si vous êtes un illustre inconnu, vous prenez un gros risque à être rémunéré aux résultats même si ça peut être un pari gagnant. À vous de décider comment vous sentez les choses. Rémunération des Attachés de Presse : En règle générale, vous avez 3 possibilités pour rémunérer vos attachés de presse. La première option revient à engager un attaché de presse de manière ponctuelle pour travailler la communication médias autour d’un projet. Les tarifs pratiqués varient ça peut aller de 1 000€ à 3 000€ pour 1 morceau. Sachant que si le morceau accroche en médias et qu’il nécessite un travail sur la durée, vous devrez allonger au bout. Et notez également qu’en plus du tarif demandé par l’attaché de presse, vous devrez vous acquitter de certains frais fixes (transports, référencement, publications sur des plateformes spécialisées, fabrication de supports…). Certaines agences, proposent des offres All inclusive : vous payez cher (par exemple 10 000€) et l’agence s’occupe de tout. La promo radio, la promo tv et la promo club (parfois même la promo web) sont assurés tous frais inclus. Mais autant vous dire que si vous obtenez des résultats, vous n’en obtiendrez pas sur tous les médias... La seconde option consiste à obtenir un deal à l’année. C’est ce que beaucoup de labels bien installés font. Vous engagez un attaché de presse à l’année sur une somme forfaitaire à régler mensuellement. De son côté, 37

l’attaché de presse s’engage à être toujours disponible pour travailler un nombre de projets défini à l’avance. Cette option est idéale si vous prévoyez de produire et donc sortir plusieurs artistes régulièrement toute l’année. Vous paierez moins cher pour le même service, et vous vous assurez la disponibilité des meilleurs attachés de presse. La troisième option c’est de les intéresser aux résultats. Pratiquement tous les attachés de presse qu’on a cités plus haut ont des sociétés de production et/ou d’édition musicale. Et parfois, quand ils sentent vraiment bien un projet mais que vos moyens sont limités, ils pourront vous proposer de financer leurs frais fixes et de leur reverser une part sur les recettes générées. Ça peut être une co-édition, une co-exploitation ou même une licence sur leur label. On reviendra plus tard sur ces différentes formes d’association possibles dans le chapitre III. Retenez seulement que c’est la forme de deal que je privilégie parce qu’elle montre une forme d’engagement (et donc plus d’implication) de la part de l’attaché de presse qui va représenter votre artiste ou votre morceau. Dernière précision : De nombreux attachés de presse, peut-être même tous, peuvent vous facturer un tarif fixe + leurs frais fixes + des primes de résultats. Par exemple en promo club ça fonctionne par palier, ça peut être 1 500 € pour un Top 10 et 3 000 € pour une place de N°1. En promo TV ça peut être une prime si ça rentre sur M6, puisque la chaîne rémunère très bien en droits voisins par exemple. Ne soyez pas surpris si vous voyez arriver sur la table ce genre de détail, c’est monnaie courante dans l’industrie.

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RÉSUMÉ DU CHAPITRE I

Votre équipe doit être constitué de 4 piliers : ●

Un Manager



Un Avocat



Un Tourneur



Des Attachés de Presse

Avant toute chose, et avant de chercher à vous constituer une équipe, il vous faut démarrer la construction active d’une Fan Base qui sera le déclencheur pour attirer et convaincre les meilleurs de jouer dans votre équipe.

Les 6 Méthodes pour acquérir massivement des fans : ●

Le Travail de Terrain



Les Réseaux Sociaux



Youtube



Les Collaborations



La Publicité



Les Partenariats

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L’ordre idéal de construction de votre Dream Team c’est : ●

Commencer par trouver un bon Manager



S'entourer d'un bon avocat



Engager un Tourneur qui vend un max de Dates



Recruter une équipe d'attachés de presse qui vous poussent

vers le haut

Le mode de Rémunération : ● Manager : 10% à 30% des gains de l’Artiste ● Avocat : à l’heure (les honoraires varient d’un avocat à l’autre et selon la mission que vous lui confiez) ● Tourneur : 20% à 30% (parfois 50%) du prix de la date vendue ● Attachés de Presse : entre 1 000 € et 3 000 € en moyenne, mais ça fluctue beaucoup d’un projet et d’une agence à l’autre. En notant qu’il y a parfois possibilité de rémunérer l’attaché de presse aux résultats.

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CHAPITRE II : COMMENT SE FAIRE CONNAÎTRE ? « La célébrité c’est un Nom, imprimé cent fois » Woody ALLEN

Par où commencer quand on part de rien ? Le 1er canal vers lequel j’aurai tendance à aller c’est le média Internet. Pourquoi ? Parce que c’est le seul média totalement libre de toute influence, c’est le média le plus direct pour aller vers votre public et c’est aussi le moins coûteux à développer.

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La promo web c’est quoi ? Ça pourrait se décomposer en 4 étapes : ● Se créer une véritable vitrine d’artiste en exposant correctement son image et sa musique sur certaines plateformes dont on parlera dans ce chapitre. ● Se lier avec des partenaires qui vont parler de vous et de votre musique à leur audience autant que possible. ● Comprendre qui sont vos “ vrais ” fans, d’où ils viennent, comment ils consomment la musique, ce qui les a attirés à vous et ce qui les fera rester. ● Déployer méthodiquement des stratégies d’acquisition de fans pour augmenter votre notoriété dans le temps et dans l’espace

La Vitrine d’Artiste Tout d’abord, il y a Youtube. C’est aujourd’hui le premier moteur de recherche au monde pour tout ce qui concerne l’audio-visuel. Quand on veut écouter de la musique et notamment visionner des clips, le premier réflexe qu’on a c’est d’aller sur Youtube. Si le monde entier va sur Youtube pour consommer de la musique, vous vous devez d’y être MASSIVEMENT ! Mais par où commencer ?! 42

Voici un plan d’action en 10 étapes : ● Créez une chaîne Youtube ● Uploadez TOUS vos contenus (vidéos clips, audio avec cover, vidéos lyrics, chorégraphies danse, reprises…) ● Ordonnez votre chaîne avec des Playlists à thèmes pour chaque contenu : playlist CLIPS, playlist VIDEO LIVE, playlist ALBUM 1, et ainsi de suite. De cette manière quand un utilisateur arrive sur votre chaîne, il s’y baladera comme un client dans une grande surface où tout est bien ordonné et bien indiqué. ● Imposer une charte graphique avec un code couleur et une typo récurrente : l’habitude met à l’aise. Pourquoi croyez vous que tous les Macdo se ressemblent ? On n’est pas perdu qu’on soit dans un Macdo du kentucky, à Tokyo ou au fin fonds de la bretagne. ● Soigner la miniature de chaque vidéo. Une belle miniature bien construite attirera davantage l’oeil humain d’un internaute, pensez-y. ● Créez un RDV régulier avec vos fans : dire rdv tous les lundis à 17H crée de la proximité avec votre public. Vous lui donnez rdv chaque semaine un jour précis, à une heure précise, dans un lieu précis (votre chaîne youtube). Encore une fois, créez une habitude ! ● Soignez les descriptions de chaque vidéo : ○

Utilisez des mots clés pertinents



Mettez un lien d’abonnement à la chaîne

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Communiquez un lien vers la plateforme de streaming la

plus utilisée par vos fans (vous verrez plus tard dans ce chapitre comment savoir de quelle plateforme il s’agit) ○

Laissez toujours un moyen d’être contacté (par vos fans

mais aussi par un professionnel susceptible de vous soumettre une opportunité) ○

Laissez des liens vers vos réseaux sociaux



Terminez toujours une description par le lien de la

vidéo, ça permet d’augmenter son référencement ●

Soignez la bannière de votre chaîne. Pour beaucoup de vos visiteurs, c’est la première chose qu’ils verront de votre chaîne. Utilisez là pour donner le ton de votre charte graphique, et pour annoncer des choses importantes et d’actualité immédiate.



Pensez vos titres pour qu’ils attirent un maximum de visiteurs :

qui tape clip officiel dans la barre de recherche de Youtube de nos jours ? Personne ou presque. Par contre, je suppose que beaucoup de fans de métal tapent “ clip Métal ” donc si vous faites du métal, plutôt que de titrer - GROUPE + Nom du morceau + (Clip Officiel) - vous devriez titrer GROUPE + Nom du morceau + (Clip Métal). Vous aurez beaucoup plus de facilité à référencer votre vidéo. ●

Mettez au moins 2 appels à l’action dans vos vidéos. Le

premier dans les 15 premières secondes, le second à la fin de la vidéo. Au début vous aurez un taux d’attention extrêmement élevé, plus vous avancerez dans la vidéo moins il y aura de monde. Donc placer un appel à l’action au début et à la fin multiplie vos chances de créer un lien avec vos visiteurs. 44

Ensuite, il y a Spotify4Artist. C’est un service en ligne qui vous permet de personnaliser votre profil spotify (ou celui de vos artistes) en configurant vos photos, vos sorties à mettre en avant, votre biographie, ou encore vos dates de concert. L'autre raison pour laquelle j’utilise Spotify4Artist c’est que j’en tire des informations très précieuses sur tout ce qui se passe autour de mes Artistes : qui sont leurs fans ? Qu’est-ce qu’ils écoutent avant et après écouter mes artistes ? Comment découvrent-ils et écoutent-ils mes Artistes ? Mais revenons sur la partie profil. Pour pouvoir utiliser Spotify4Artist vous devez remplir la condition suivante : avoir au moins un morceau en distribution digitale sur Spotify. Ensuite, pour créer votre compte, vous devrez prouver que vous êtes bien l’artiste ou que vous le représentez en couplant votre compte Twitter à votre compte Spotify4Artist. J’explique en détail la procédure dans une des vidéos de ma chaîne youtube www.youtube.com/producteurasucces. Une fois que votre demande est faite, vous recevez une confirmation de Spotify et l’accès à votre compte sous 24h à 48h. Dès lors, vous pourrez : ●

Changer votre photo de profil ainsi que la photo de fonds



Charger une biographie mise à jour



Annoncer vos dates de concerts à venir

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Mettre en avant une de vos sorties, ou la sortie d’un autre artiste

de votre entourage ●

Créer vos propres Playlists

Mais le plus important c’est que vous allez pouvoir soumettre vos morceaux à l’équipe d’être humains qui programment les Playlists les plus écoutées sur Spotify. Et quand un de vos morceaux est retenu, en fonction de la taille de la Playlist, je peux vous assurer que ça vous change la vie ! Vous vous retrouvez dans les oreilles de plusieurs dizaines voire centaines de milliers de personnes fortement susceptibles d’aimer votre musique. Comment atteindre encore plus de Playlists ? Outre le fait de soumettre vos créations à la programmation de Spotify, vous avez tout-à-fait le droit de lister les playlists privées influentes dans votre genre musical et d’entrer en contact direct avec leurs créateurs. Il existe de nombreux éditeurs de playlists privés qui génèrent beaucoup d’écoutes et que vos morceaux peuvent intéresser, ne vous en privez pas. Ces playlists existent d’ailleurs sur la plupart des plateformes qui vous intéressent : Spotify bien sûr mais également Deezer, Apple Music et Napster. En revanche, ne vous y trompez pas, les 3 gros éditeurs de playlists Filtr, Topsify et Diggy appartiennent aux trois principales majors du Game : Sony, Warner et Universal. Intéressez vous vraiment à ces particuliers qui créent des playlists par passion ou sur des thèmes bien spécifiques et qui rencontrent un certain succès auprès du public. Ceux-là proposent en général des playlists qui

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comptent entre 5 000 et 80 000 abonnés. Certaines dépassent largement les 100 000 Abonnés. Plus vous en aurez, plus vous ferez de score. Spotify4Artist vous permettra donc de développer votre visibilité ou celle de vos artistes auprès d’un public qui est venu sur la plateforme spécialement pour écouter de la musique. Mais le truc le plus intéressant selon moi, au delà de la rencontre avec le public, c’est la précision des données que Spotify peut fournir.

En effet, vous pouvez tout savoir de vos fans : ●

Est-ce que ce sont plus des hommes ou plus des femmes ? Et

quel part d’hommes et de femmes votre public concentre ? ●

Quel est l’âge de vos auditeurs ?



Où vivent-ils ?



Comment consomment-ils votre musique ?



Quelles Playlists ont amené le plus d’écoutes sur vos titres ?



Qu’est-ce que vos auditeurs écoutent d’autre que vous ?

En quoi ces informations sont une véritable mine d’or pour vous ? Elles vont vous permettre de vous représenter de manière très précise l’Avatar de votre fan idéal.

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Qu’est-ce qu’un Avatar ? L’Avatar c’est la représentation fidèle de ce à quoi ressemble votre fan idéal. Vous savez, ce fan qui passe des heures à écouter votre musique, à en parler autour de lui, à partager vos contenus et même à acheter le moindre produit que vous sortez dès le jour de sa sortie. Avoir un Avatar est un véritable atout parce qu’il va guider toute votre stratégie. Au début on se cherche, et puis souvent on est capable de faire beaucoup de choses différentes et incapable de se tenir à une direction. Vous vous reconnaissez, n’est-ce pas ? Et bien l’Avatar vous donne le cap. Ce que votre public demande, vous devrez lui donner. Ou faire le choix de vous réinventer totalement. Parce que quand on ne répond pas aux attentes de son Avatar, on se retrouve tout seul... Laissez moi vous raconter une erreur de parcours qui a bien failli m’être fatale. Dans les années 2010, je produisais un artiste qui avait connu un certain succès auprès d’un public féminin jeune qui commençait à sortir en club : des femmes entre 17 et 25 ans qui vivaient en France. Seulement, après en avoir fait le tour, et voyant qu’il était capable d’être très performant sur un registre variété dans un univers guitare/voix nous avons fait le choix de pousser notre communication un peu plus dans cette direction. Nous sommes parvenus à convaincre la directrice de l’une des plus grandes chaînes de TV françaises de nous suivre sur ce projet avec cette nouvelle direction artistique. Pour vous remettre dans le contexte, l'artiste était N°1 radio/club/TV avec un buzz web colossal et en tournée

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plus de 25 jours par mois. On se sentait intouchables alors on a tenté ce virage à 180 degrés. Et vous savez quoi ? On s’est littéralement vautré ! Les radios n’ont pas du tout aimé ce changement radical, le public s’est divisé (une partie a soutenu ce projet, l’autre non) et l’un des médias TV les plus puissants du pays s’est tout simplement désolidarisé du projet en constatant qu’aucune radio ne suivait. Sur le coup j’ai été très déçu mais avec le recul je comprends ce qu’il s’est passé. Notre Avatar nous attendait sur un segment bien spécifique, ce qu’on peut appeler “ une niche ”. En s'essayant à un autre segment, les fans de l’artiste ne s’y sont tout simplement pas retrouvé. D’un autre côté, les fans du genre guitare/voix n’ont pas compris ce qu’on venait faire aux côtés de leurs idoles. On avait juste le cul entre deux chaises comme on dit vulgairement. Depuis ce jour, je considère l’Avatar et les données qui permettent de le définir comme l’élément le plus important pour commencer à construire une stratégie de développement autour d’un artiste. Comment définir avec précision son Avatar ? Il s’agit de faire confiance aux chiffres. Les chiffres ne mentent pas. Jamais. Pour établir mon Avatar de Fan idéal, je me base sur toutes les données fournies par les plateformes suivantes : ●

BELIEVE BACKSTAGE, mon Distributeur Digital. Je sais à

peu près tout ce qui se passe sur les morceaux en matière d’écoute, de plateformes, de playlists, de profil des auditeurs… C’est tellement précis que ce seul outil pourrait me suffir à définir mon Avatar. 49



SPOTIFY4ARTIST, on vient d’en parler…

● ITUNES CONNECT qui fait la même chose que Spotify4Artist mais pour toutes les écoutes qui ont lieu sur AppleMusic et iTunes. ●

YOUTUBE qui en plus va me dire d’où proviennent mes

écoutes (réseaux sociaux, sites web, publicitaire adwords, suggestions de l’algorythme…) ● FACEBOOK & INSTAGRAM qui m’apportent en plus des informations sur les habitudes de vie et de consommations de mes fans.

Pour obtenir un Avatar précis, la méthode est très simple, j’étudie les statistiques données par chaque plateforme en me basant sur la liste suivante : ●

Sexe ? (Pourcentage d’hommes et de femmes)



Âge ? (Par tranche)



Localisation géographique ? (Par ville puis par Pays)



Goût Musical ? (Quels artistes écoutent-ils d’autre ?)



Sur quel support m’écoutent-ils ? (Téléphone IOS/Android,

ordinateur, tablette) ●

Sur quelle plateforme consomment-ils ma musique ? (Spotify,

Napster, Deezer, Apple Music, iTunes…) 50

Une fois que j’ai répondu à chacune de ces questions pour chaque plateforme, je suis capable de dire : “ Le Fan idéal de tel artiste est une Femme de 18 à 25 ans qui vit en France, et particulièrement en province. Appelons la Caroline. Caroline écoute également tel et tel artiste, et m’écoute le plus clair de son temps sur son téléphone à 73% sur Spotify, 15% sur Deezer et le reste sur Apple Music et autres plateformes. ” Et à partir de là je suis presque capable de mettre un nom et un visage sur mon Avatar. Je sais maintenant à qui je m’adresse dans je prépare mes campagnes de communication. Je sais où la trouver et comment l’atteindre facilement. Je ne perdrai donc pas mon temps à me demander ce que les hommes vont penser de tel ou tel promo, ni à me demander si je ne devrais pas faire un partenariat avec Apple Music. Je sais déjà qu’il serait infructueux. Définir son Avatar est le point de départ de toute stratégie de promotion. Ne pas définir son avatar c’est comme naviguer sur l’Océan sans connaître sa destination. On se perd très facilement, on s’épuise et on s’éteind. Les Réseaux Sociaux On le sait tous aujourd’hui : Facebook, Instagram, Twitter, Snapchat ou encore LinkedIn sont des médias à part entière. Tout le monde est dessus, vous devez y être vous aussi. Seulement chaque réseau a ses codes, son mode de communication et vise un public différent. Dans la suite de ce chapitre, je vais démystifier chacun d’eux et vous proposer une approche pour optimiser votre communication. 51

Mais avant d’entrer en détail dans chaque canal de communication en matière de réseaux sociaux on peut se demander pourquoi est-ce si important de communiquer tous les jours sur tous les réseaux ? La réponse tient dans les habitudes de chacun. Certaines personnes ne se connectent qu’en semaine et délaissent totalement leurs réseaux le weekend. Pour d’autres c’est l’inverse. Et chaque internaute a son ou ses réseaux de préférence. Par exemple je déteste Twitter et ne suis pas du tout à l’aise avec Snapchat. Si vous cherchez à me cibler vous me trouverez essentiellement sur Instagram et LinkedIn. Par contre si vous ciblez certains de mes amis, vous perdrez votre temps en les cherchant sur Facebook ou Twitter, ils ne sont QUE sur Snapchat. Une fois qu’on réalise ces faits on comprend aisément qu’une bonne stratégie d’acquisition de fans est forcément multicanale ou n’est pas. Facebook/Instagram Facebook est le réseau social de référence. Même si depuis ses débuts il a fortement perdu en vitalité ça reste une plateforme très puissante pour se connecter à son public. Selon moi, les deux gros atouts de Facebook sont sa régie publicitaire et son application Messenger. Sa régie publicitaire parce qu’elle permet de promouvoir son contenu auprès d’une audience extrêmement bien ciblée. Donc si on connaît bien son Avatar, c’est une véritable mine d’or. Ensuite Messenger, parce que même si l’email est un moyen de communication très puissant pour entretenir le lien avec ses fans, la tendance au Spam qu’on a connu depuis la fin des années 2000 rend plus ou moins difficile l’accès à sa fan base si on 52

ne communique avec elle que par email. C’est là que Messenger intervient : des millions de personnes communiquent via messenger et ont donc tendance à ouvrir tous les messages qu’ils reçoivent. Ça permet d’obtenir un taux d’ouverture 3 à 5X supérieur à celui qu’on obtient avec l’email, et un taux de clic jusqu’à 10x supérieur. Comment communiquer efficacement sur Facebook ? Il y a plusieurs écoles... Personnellement j’en ai suivi beaucoup jusqu’à me faire ma propre opinion sur le sujet. Et j’en ai tiré 3 règles que je m’impose avec discipline. Règle N°1 - Programmer à l’avance Aujourd’hui si le public passe beaucoup de temps sur les réseaux sociaux, vous en tant qu’artiste ou producteur, devez en passer le moins possible. Et pour ça la meilleure méthode c’est d’automatiser autant que possible vos publications. Comment ? Facebook vous donne la possibilité de programmer des publications avec plusieurs semaines d’avance. Évidemment certains contenus, tels qu’une photo en backstage juste avant de monter sur scène, ne peuvent pas être programmés. Néanmoins pour la plupart de vos contenus ça fonctionne très bien. Par exemple, sur ma page Facebook @producteurasucces je publie chaque semaine une citation et un sondage. Il est donc très simple de programmer ma citation du jour ou mon sondage très longtemps à l’avance. C’est très viral et ça crée une habitude qui plaît beaucoup à mon audience. Si vous avez déjà plusieurs clips sortis à votre actif, vous pourriez programmer une publication par semaine qui remet en lumière un de vos 53

anciens clips. Vous pourriez faire de même avec vos Vidéos live et interviews si celles-ci ne datent pas trop. Pareil pour vos photos. En automatisant une grande partie de vos publications, vous restez libre de publier du contenu spontanément mais le reste du temps vous n’avez pas besoin de regarder ce qu’il se passe puisque tout a déjà été pensé et programmé. Règle N°2 - Diversifier le format des publications Imaginez un lycéen en cours ou un ouvrier au travail qui s’accordent quand même la liberté de surfer sur Facebook. Il y a de grandes chances que ni l'un ni l'autre ne s'autorise du son. Ils vont donc se concentrer exclusivement sur les contenus textes et images. Maintenant imaginez un jeune homme dans son salon avec ses écouteurs sur les oreilles, il sera forcément plus réceptif aux vidéos qui arrivent sur son fil d’actualité. Tout ça pour dire que plus vous variez le format de vos publications pour un même message, plus vous avez de chances que votre message soit bien reçu par le plus grand nombre de vos fans. Il existe 6 formes de publications sur Facebook : ●

Le Texte



L’Image



La Vidéo



Le lien

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Le Facebook Live



Les Sondages

Croyez-le ou non mais c’est un fait prouvé : tous vos fans n’ont pas la même sensibilité face à ces 6 formes de publications. Et Facebook est capable de savoir très rapidement quelle forme est la plus appréciée par chacun de vos fans. Avec cette information, chacun verra davantage la forme de publication qu’il affectionne le plus. Exemple : Élise voit vos publications et interagit avec : ●

87% de vos vidéos



3% de vos textes



5% de vos liens



5% de vos images



Aucun de vos live



Aucun de vos sondages

Facebook utilise ces informations pour rendre l’expérience utilisateur d’Elise la plus agréable possible pour qu’elle revienne le plus vite possible, reste le plus longtemps possible et le plus souvent possible. À votre avis qu’est-ce que Facebook va faire ?

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Vous l’avez deviné : Élise ne verra plus ni vos sondages ni vos Facebook Live. Presque plus vos textes, vos images ou vos liens. En revanche, elle verra presque toujours vos vidéos mises en avant dans son fil d’actualité. Du coup, si vous ne communiquez qu’en texte ou en images pendant un mois, Élise n’aura plus aucune interaction avec vous pendant ce mois et Facebook se dira qu’elle n’est plus intéressée par ce que vous faites. Une fois qu’on comprend que l’algorithme de Facebook favorisera toujours l’expérience utilisateur sur tout autre métrique, on réalise l’importance de communiquer dans tous les formats proposés par Facebook. Règle N°3 - Communiquer tous les jours Pour les mêmes raisons qui font que vous devez diversifier la forme de vos publications, vous devez en faire de même sur le Timing. Par exemple, certains mineurs qui sont peut-être dans votre Avatar ne se connectent que le week-end parce que leurs parents restreignent leur accès à internet en semaine. Ne publier que du Lundi au Vendredi vous prive donc d’atteindre cette fraction de votre public. De même, tous ceux qui travaillent le week-end se connectent beaucoup moins le samedi/dimanche mais sont très présents sur Facebook le mardi matin par exemple. Publier tous les jours de la semaine est donc une condition incontournable pour avoir une bonne communication sur Facebook. Et ça fonctionne de la même manière sur tous vos réseaux sociaux. 56

Pour ce qui est de l’heure à laquelle faire paraître vos publications, la règle est la même. Varier et faire des tests aussi souvent que possible jusqu’à trouver les meilleurs créneaux pour votre audience. Personnellement j’aime beaucoup envoyer la même information de 3 manières différentes à 3 moments de la journée plusieurs jours dans la même semaine. Voici ce que ça donne : « Nouveau clip dispo ici » sera diffusé le mardi, jeudi et samedi à raison de 3x/jour comme suit. ●

8 :00 - Clip Vidéo chargé dans Facebook directement



13:00 - Clip avec un message texte + lien YouTube



18:00 - Image visuel pour parler du clip dispo sur la chaîne

YouTube Puis : ●

22:00 - Facebook Live (uniquement le samedi avant que les

gens sortent) ●

13:00 - Sondage (uniquement le dimanche pour demander qui a

danser dessus la veille par exemple) On a 3 créneaux horaires à 3 moments de la semaine y compris pendant le week-end. Et on utilise les formes suivantes : ●

Vidéo



Image 57



Texte



Lien



Facebook Live



Sondage

Morale de l’histoire : soyez tout le temps visible pour tout le monde par tous les moyens à votre disposition. Instagram : Instagram a été acquis par Facebook et fais désormais partie de la régie publicitaire de Facebook. C’est le réseau le plus en vogue à ce jour parce il a conservé la vitalité qui a fait son succès. De plus, le format carré a permis un confort d’utilisation très apprécié pour utiliser l’application sur son téléphone. Enfin, la « Story » reprise plus tard sur Facebook également a fait la force d’Instagram ! Aujourd’hui, la plateforme doit être utilisée par les artistes comme une chaîne de TV réalité. On y publie du contenu professionnel mais surtout personnel. Le public qui vous suit sur Instagram s’attend à ce que vous fassiez le show et à ce que vous vous dévoiliez. Il veut rêver... On se connecte à Instagram parce que les photos de vacances sont inspirantes, parce que les filles sont belles et parce que la vie des Autres nous donne envie. Vendez du Rêve ! 58

On ne va pas revenir sur les formes de publications puisque sur Instagram c’est très limité : ●

Vidéo de 60 secondes au maximum



Image (avec texte en description mais pas de lien)

On va plutôt s’intéresser à la fonction « Story » qui donne des possibilités vraiment intéressantes pour l’acquisition de nouveaux fans et l’interaction avec vos fans actuels.

Comment utiliser la Story ? 1- Le Texte Vous avez la possibilité de configurer un fonds de couleur plutôt design et d’écrire ce que vous voulez. Moins il y a de mots plus grand est l’impact. N’oubliez pas que les story sont très courtes et qu’il est difficile de lire 40 mots en 8 secondes... 2- L’image Vous avez la possibilité de partager des photos dans vos story. Ça peut être des photos déjà enregistrés sur votre smartphone, ça peut être des visuels créés avec une application type Canva ou autre pour créer un design personnalisé. Enfin, ça peut être une photo prise sur l’instant.

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3- La Vidéo Le troisième format que vous allez pouvoir partager dans vos story, ce sont les vidéos. Mais attention, ici aussi la durée est très limitée: 15 secondes maximum. 4- Les sondages Ça c’est d’une efficacité redoutable. Admettons que votre album soit prêt et que vous hésitiez sur la date de sortie à annoncer. Rien ne vous empêche de poser la question à vos fans à travers un sondage. C’est une question qui impose une réponse par oui ou par non et vous avez la possibilité d’écrire en direct à tous les participants. J’utilise aussi le sondage pour le booking. Quand un de mes artistes n’a jamais été faire de concert dans une région en particulier je lance un sondage qui dit: « est-ce qu’en Normandie vous écoutez untel ? ». Et là le marché parle. A plus de 80% de OUI je considère que le problème vient d’un manque de prospection et je mets les bouchées doubles. Sinon c’est qu’on doit appuyer la communication sur ce secteur. 5- Les questions Avec cette fonction, vous donnez la possibilité à vos fans de vous poser une question. Vous pouvez ensuite lui répondre et partager la réponse dans votre story pour montrer à vos autres fans que vous êtes bien là et répondez vraiment aux questions. Dans quelles situations ça peut être très utile ?

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Le premier cas dans lequel j’utilise les questions c’est pour annoncer la sortie d’un album. Le post c’est en général le cover de l’album et l’annonce de la précommande disponible. À ce stade, le public n’a encore pratiquement rien entendu et se pose plein de questions : y’a t-il des invités ? Si oui, Qui ? Combien de morceaux ? Quel style ? Quel Prix ? Y’aura-t-il une tournée ? Des clips ?... C’est donc une excellente méthode détournée de faire la promotion d’un album tout en développant une relation très proche avec votre public. Le second cas c’est pour créer le buzz sur une situation. Par exemple, vous annoncez l’annulation d’une tournée sans donner de raison et donnez la possibilité à vos fans de vous poser des questions. Vous imaginez bien qu’elles seront multiples… Et encore une fois ça crée du lien. 6- La barre de like Ici, c’est très simple. On cherche à prendre la température. Vous attendez le feedback de votre public et ça peut-être sur n’importe quel sujet. Qu’est-ce qu’ils pensent de votre dernier album ? clip ? single ? Ou même de votre dernière prestation scénique ou dernière paire de chaussures ? Le gros avantage de la barre de Like c’est qu’en une seconde vous savez ce qu’ils pensent et pouvez interagir en conséquence. 7- La fonction Swipe Up C’est la fonction que je trouve la plus intéressante pour amener les personnes qui vous suivent sur Instagram à découvrir un contenu qui vient d'ailleurs, typiquement une vidéo youtube. Le swipe up vous permet de

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publier du contenu sur votre story (photo, texte, vidéo…) et de proposer à votre public d’aller plus loin en balayant l’écran de bas en haut. Par exemple, vous annoncez la sortie d’un clip et d’un mouvement du pouce, le fan peut se retrouver sur votre chaine youtube en train de regarder le clip. Autre exemple, vous proposez une offre spéciale pour un de vos produits dérivés. En une seconde, le fan intéressé se retrouve sur un formulaire de paiement et peut commander ce qu’il veut. C’est vraiment très efficace ! Snapchat : Le troisième réseau social très puissant au moment où j’écris ces lignes c’est l’application SnapChat. Je n’y consacrerai que quelques lignes parce que je ne suis clairement pas un expert de la plateforme. En y passant quelques heures, j'ai réalisé que la plupart des fonctions avaient été copiées par Instagram et donc rien de nouveau mis à part l'interface. Ceux qui me connaissent bien savent que je n'inventerai pas une description alambiquée sur une plateforme que je n'utilise pas moi-même, mais il est peut-être temps que je m'y mette sérieusement qui sait ? Twitter : Ici on vise clairement les médias. Le gros inconvénient de Twitter c’est que tout ce que vous y publier disparaît presque dans l’heure, noyé sous la masse d’informations publiées par les autres utilisateurs.

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Néanmoins le gros intérêt de Twitter pour un artiste c’est que tous les médias sont de grands adeptes de ce réseau. Vous atteindrez plus facilement des journalistes, des programmateurs ou des rédacteurs de webzines en utilisant Twitter que sur n’importe quelle autre plateforme.

Comment communiquer sur Twitter ? De ma propre expérience et de ce que d’autres artistes et producteurs majeures m’en disent, le meilleur moyen de communiquer Twitter c’est d’y promouvoir ce que j’appelle du contenu de scoring. Qu’est-ce que c’est ? Il s’agit de mettre en avant les résultats positifs obtenus dans le travail de développement d’un artiste : ●

Une entrée en programmation sur une radio ou Tv



Un bon classement club



Un classement des ventes



Un nombre de vues YouTube important



Un classement Shazam



Un top Spotify/Deezer/Apple Music



Une collaboration

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Un article de blog ou de webzine élogieux



Une vidéo live



Une sortie (clip/single/album/featuring)



Une signature label, éditeur ou maison de disques

Vous l’aurez compris, sur Twitter on communique tout ce qui peut être intéressant pour stimuler un média et l’inviter à nous découvrir ou à nous jouer. Côté vocabulaire, soyez professionnel tout en restant humain. L’idée ce n’est pas de balancer un communiqué de presse de manière très pompeuse mais plutôt de partager quelque chose d'intéressant de manière divertissante.

LinkedIn : C’est peut-être le réseau social le plus sous-estimé par les artistes parce qu’à l’origine, il a été créé pour la recherche d’emploi. Mais aujourd’hui on peut y poster des articles, des photos, des vidéos, du texte et des liens. Grâce aux informations très orientées sur la vie professionnelle vous arriverez facilement à trouver des cadres de maisons de disques qui vous intéressent, des éditeurs ou des programmateurs Radio/Tv. Vous trouverez aussi assez facilement des programmateurs de festivals et organisateurs d’événements. Pour le booking c’est redoutablement efficace ! 64

L’autre élément très intéressant c’est que LinkedIn vous permet d’entrer en contact direct par message privé avec les autres utilisateurs. On peut facilement imaginer en quoi ça peut être intéressant de pouvoir entrer en contact avec un Directeur Artistique de label par exemple. Maintenant le gros inconvénient des réseaux sociaux c’est que quand on est artiste on n’a pas envie de passer 3h par jour à créer et partager du contenu pour stimuler sa fan base. Quand on est producteur c’est pareil sauf qu’en plus on peut en avoir plusieurs à gérer… alors comment faire ? La solution s’appelle l'Automatisation. En automatisant vos réseaux sociaux pour devrez travailler 1 journée ou deux pour alimenter 1 mois de contenu. Ok et concrètement comment on fait ça ? J’utilise un outil qui s’appelle Buffer. La version de base est gratuite mais relativement limitée sinon ça vous en coûtera une dizaine d’euros par mois. Et pour ceux qui y seraient allergiques, je vous rassure, il y en a d'autres sur le marché. Qu’est-ce que Buffer va faire pour vous ? Vous allez pouvoir programmer en direct ou à l’avance la publication de vos contenus sur tous vos réseaux sociaux. Par exemple vous annoncez vos dates de concert du mois. Au lieu de publier ce visuel et réécrire à chaque fois un post sur Facebook, puis Twitter, puis Instagram, puis LinkedIn, puis Pinterest… vous allez le faire une fois. Adapter la publication à chaque réseau social et choisir si le post part tout de suite ou s’il sera publié un autre jour à une autre heure.

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Grâce à Buffer vous allez pouvoir automatiser entièrement la trame de base de vos publications réseaux sociaux. J’ai régulièrement un à deux mois de publications programmées d’avance. Ce qui ne m’empêche en rien de faire du direct quand j’en ai envie et de rajouter des publications spontanées n’importe quand. Et si Buffer vous rebute, vous trouverez facilement plusieurs autres applications qui proposent ce genre de service. Les Webzines Tout d’abord, définissons clairement ce qu’est un webzine. Il s’agit d’un magazine publié par voie électronique sous forme de site web. Il en existe un nombre incalculable et dans tous les domaines possibles et imaginables. Nous nous intéresserons uniquement à ceux qui sont spécialisés dans l’actualité musicale. Quel est l'intérêt d’un webzine pour un Artiste ? Je pense qu’il faut voir les webzines comme des médias indépendants capables de relayer votre musique à un nombre (plus ou moins grand) de lecteurs qualifiés et très à l’écoute des nouvelles tendances. C’est même le meilleur moyen pour atteindre vos premiers adeptes. Petit rappel de Marketing : Selon les principes de base du Marketing, il y a trois phases de propagation d’un nouveau produit : ● Les premiers adeptes ● Le public de masse ● Les retardataires

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Adapté au Music business, le développement de carrière d’un nouvel artiste passe par : ● Phase 1 : les premiers adeptes que sont votre fan base, celle qui est présente avant les médias. ●

Phase 2 : le public de masse atteint par les médias qui se sont

laissés convaincre par le flux grandissant de vos premiers adeptes (d'où l'importance de la fan base) ●

Phase 3 : les retardataires (par exemple mamie machin qui en

entend parler 1an après) La phase 1 est la plus importante parce que sans elle vous n’atteignez pas le public de masse qui vous intéresse. Et dans cette phase, il y a en réalité deux phases bien distinctes qui scellent le destin d’un artiste. Vous allez comprendre… Admettons que vous présentiez un nouvel artiste en radio. L’artiste est totalement inconnu. Qui prendrait le risque de miser dessus ? Par les radios régionales ou départementales en tout cas. Elles auront (sauf exception et les exceptions sont rares dans notre métier) tendance à suivre le ton donné par les radios nationales qu'on appelle les Réseaux. Dans notre exemple, une radio comme NRJ représente un partenaire de taille à vaincre pour atteindre la masse de radios qui vous donneront un rayonnement national fort. Mais comment convaincre NRJ de prendre le risque ? Puisque je vous le rappel notre artiste est totalement inconnu. Vous allez devoir prouver que l’artiste mérite sa place. Et pour ça vous allez devoir vous appuyer sur le 67

crédit de webzines qui soutiendront l’artiste et avec eux un noyau dur de néophytes endurcis qui constitueront vos premiers adeptes. Dans ce cas, les Webzines sont vos premiers adeptes et les radios nationales deviennent la masse à influencer. L’intérêt de séduire les Webzines les plus importants c’est d’obtenir une certaine forme de crédibilité d’une part, et un premier rayonnement d’autre part. Comme si ça ne suffisait pas, pour influencer la masse que sont les radios nationales, vous allez devoir amener d’autres arguments et notamment du scoring. Qu’est-ce que le scoring ? C’est le fait de prouver votre valeur avec des chiffres indiscutables : nombre de ventes et de streams, classement Shazam, vues YouTube, fans réseaux sociaux, Top Clubs etc. Comment faire du scoring ? Vous avez deux possibilités : recourir à des partenaires ou recourir à des investissements publicitaires. Je préconise les deux, on y reviendra dans quelques pages. Les influenceurs C’est un moyen redoutablement efficace pour faire du scoring et pour installer le nom d’un artiste sur la scène musicale.

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Historiquement quand une marque voulait atteindre une visibilité nationale, elle faisait appel à une agence de publicité et dépensait un budget monstrueux en spots Tv. Ça coûtait très cher et ce n’était pas toujours très efficace… Aujourd’hui, il existe un moyen plus direct, moins coûteux et plus efficace : les influenceurs. Le rôle d’un influenceur pour une marque, quelle qu’elle soit, c’est de lui donner accès à un grand nombre de clients potentiels en quelques minutes pour un coût raisonnable. Adapté au développement d’un artiste, voici comment ça fonctionne avec un cas concret : Vous êtes Dj/producteur et vous produisez de la musique destinée aux clubs. On peut donc facilement imaginer que votre musique soit dansante. Si vous vous adressez à quelques danseurs très suivis et que vous leur proposez de créer une chorégraphie sur votre musique, vous avez une idée des répercussions que ça aura ? Des millions de vues sur la vidéo, des dizaines de milliers de streams chaque jour et votre nom d’artiste sur la bouche de tous vos fans. Et comme il existe des influenceurs dans tous les domaines, vous pouvez mettre à profit des influenceurs dans pratiquement tous les styles de musique. Par exemple, vous pouvez placer un gamer dans la scène d’introduction d’un clip, un humoriste comme figurant, un combattant dans une scène de combat, un vegan derrière un plan de travail… bref les possibilités sont infinies.

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Le tout c'est d'être capable d'identifier le bon influenceur, avec les meilleures performances au moment où vous envisagez de lancer votre campagne. Et pour ça il existe deux outils que je recommande et pour lesquels je vous ai préparé une vidéo de formation totalement gratuite en bonus offert avec cet ouvrage. RDV sur: www.producteurasucces.com/bonuslivre Tik Tok & Thriller Ce sont deux applications récemment apparues sur le marché qui font ravage chez les plus jeunes ! Elles permettent à ses utilisateurs de poster du contenu interactif d’humour, d’attitude, de danse ou autre. Vous pouvez autoriser les autres à répondre directement à votre contenu par un autre contenu et ça crée une certaine forme de viralité qui peut vous apporter énormément de visibilité très rapidement. L’autre gros intérêt ce sont les challenges. Qu’est-ce qu’un challenge ? Il s’agit d’un jeu interactif qui permet à chaque utilisateur de proposer sa version d’un pas de danse, d’un jeu d’acteur ou d’une vidéo humour sur un thème donné. Par exemple, un challenge très populaire consiste à se montrer le moins à son avantage possible pendant 5 secondes, puis par un montage bien agencé de se montrer sous son plus beau jour. C’est frais, divertissant et redoutablement addictif !

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Pour un Artiste ou un producteur, l’avantage c’est que tous ces contenus sont souvent accompagnés de musique et peuvent permettre à un morceau de générer des millions de contacts avec un public de masse en quelques jours seulement.

Les Funnels et l’Auto-répondeur Maintenant que vous avez compris comment augmenter votre visibilité, si vous en restez là vous êtes fichus. Pour que ça vous soit profitable sur du long terme, vous devez absolument détourner le trafic des réseaux sociaux, des webzines et des influenceurs pour le diriger directement vers vous. C’est comme ça que vous pourrez constituer votre liste de fans appelée aussi « Fan Base ». Comment faire ça ? En créant des Funnels et en automatisant l’acquisition de fans avec un Autorépondeur. Les Funnels : Traduit littéralement de l’anglais un Funnel est un entonnoir. Il permet de créer des tunnels de conversion. Vous n’êtes pas plus avancé n’est-ce pas ? Le mieux c’est peut-être que je vous donne un exemple.

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Mon meilleur Funnel : Quand je sors le clip d’un artiste, il contient toujours deux choses : ● Un appel à l’action qui dit « pour recevoir le morceau gratuitement cliquez sur le lien dans la description ». ●

Un lien qui mène vers une page qui dit « À quelle adresse mail

dois-je vous envoyer le morceau ? » Une fois qu’un “ fan potentiel ” visionnera le clip, s’il est intéressé par ce que fait l’artiste il y a fort à penser qu’il ne sera pas contre récupérer un morceau gratuitement. Ça peut également être un album, un EP ou une mixtape en téléchargement gratuit, un making of de clip ou tout autre chose de valeur. Ensuite, et c’est là que ça devient intéressant, une fois que j’ai capté l’adresse email d’un fan qualifié, outre le fait qu’il reçoive le cadeau promis par email, il est automatiquement redirigé vers une page dans laquelle l’artiste le remercie en vidéo et lui explique qu’il vient d’intégrer son cercle proche. D’ailleurs pour le remercier, j’aime offrir un cadeau de bienvenu supplémentaire. L’impact est immédiat d’autant plus que le fan ne s’y attend pas. Vous venez de créer un lien de confiance avec une personne qui aime ce que vous faites et qui ne vous connaissait pas jusque là, pas mal non ? Pour terminer, quelques jours plus tard, le fan reçoit un email qui lui propose d’acquérir un produit dérivé par exemple, ou une place de concert (si vous avez déjà un agenda bien rempli).

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De là, deux options sont possibles : 1/ Le Fan achète un de vos produits et se classe dans la catégorie SUPER FAN (que j'appelle aussi Fan Acheteur). 2/ Le Fan n’achète pas vos produits et vous le placez dans une liste pour lui envoyer régulièrement vos sorties, making of, live, interviews etc… Sachant que plus tard dans l’année, vous pourrez de nouveau lui soumettre une offre. Schématiquement, voici ce que ça donne :

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Et ce schéma peut s’appliquer partout : sur Youtube, Facebook, Instagram (avec la fonction Swipe Up), SnapChat, LinkedIn, Soundcloud... Toutes ces plateformes génèrent des millions d’utilisateurs que vous allez pouvoir amener à vous avec des funnels pour alimenter votre fan base.

En quoi les Funnels constituent-ils le moyen le plus efficace de se créer une communauté de fans ultra-engagés et qui vous rapportent largement de quoi vivre de votre musique ? Imaginez être au sommet d’une montagne et que quelqu’un en bas vous dise “ Saute, ici on s’éclate bien ! Tu verras ça ne fait pas peur tu risques rien…”. Honnêtement, vous sauteriez ? NON. C’est exactement ce qui se passe quand vous sollicitez un fan potentiel pour écouter votre musique, visionner vos clips, acheter vos disques ou venir à vos concerts. Maintenant, imaginez qu’au sommet de cette même montagne, on installe un toboggan et que pendant la descente vous receviez des messages positifs qui vous disent que vous allez au bon endroit, et que vous ne vous êtes pas trompé de route. Feriez vous la descente de cette montagne dans ces conditions ? Y’a déjà plus de mains levées n'est-ce pas. Voyez vos funnels comme un toboggan : c’est-à-dire un moyen très agréable de découvrir ce que vous faites en étant installé confortablement pendant le voyage. Schématiquement voici ce que ça donne :

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Je peux vous assurer que sur un échange de plusieurs jours avec des envois de mails à intervalles réguliers, vous aurez des résultats explosifs en utilisant cette méthode plutôt qu’en envoyant un post sur vos réseaux sociaux avec un lien d’achat direct vers vos produits dérivés ou vers votre dernier album. Dans le Mail N°5, il est précisé “ Offre Irrésistible ”. Il s’agit d’une offre que vos fans ne pourront refuser tellement la valeur apportée est immense en comparaison du prix infime que vous en demandez. Nous verrons plus tard dans cet ouvrage comment créer une offre irrésistible qui vende à coup sûr ou presque. Et ça s’applique à pratiquement tout ce que vous pouvez vendre : j’utilise des funnels pour vendre des dates, pour vendre de la musique, des produits dérivés, des places de concerts privés. Il se peut même que vous ayez acheté le livre que vous tenez entre les mains en passant par un de mes funnels. Ok, et techniquement comment crée-t-on un Funnel ? (Sous-entendu: je suis artiste pas informaticien…)

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Par écrit, il ne sera vraiment pas évident de vous montrer comment faire, le plus simple sera d’apprendre à le faire en suivant la Formation PEAS (Producteur Et Artiste à Succès) dans laquelle je vous partage mes écrans et vous montre la marche à suivre étape par étape. Pour l’heure, retenez simplement que vous pourrez créer votre premier funnel moins d’une heure après avoir suivi une de mes vidéos et que je n’ai jamais fait de formation en informatique et ne connaît absolument aucune ligne de code informatique. Tout est simplifié avec l’outil que je vous présente dans la formation. Néanmoins, une fois votre funnel créé les envois d’emails ne se feront pas tout seul SAUF si vous décidez de créer des séquences automatisées qui fonctionnent donc sans votre présence 24h/24, 7 jours sur 7, 365 jours par an. Pour ce faire, vous devrez utiliser un Auto-Répondeur. L’Auto-Répondeur : Il s’agit d’un logiciel informatique qui va vous permettre d’envoyer des messages même en dormant. Comment ça fonctionne ? Appelons l’un de vos fans David. David entre dans votre funnel après avoir vu un de vos clips. Il laisse son prénom et son email pour obtenir le morceau gratuitement. Le mail qu’il reçoit pour lui signifier son inscription et pour lui envoyer le cadeau promis est automatisé. Si bien que David peut s’inscrit à 4h38 du matin pendant que vous dormez et recevoir immédiatement son cadeau.

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Ensuite, il est redirigé vers une page de vente pour un T-Shirt. S’il achète, le mail qui lui confirme sa commande est automatisé. Encore une fois, il est 4h47 et vous venez de vendre un T-Shirt dans votre sommeil et d’envoyer un mail de confirmation à David dans la foulée. S’il n’a pas acheté, il recevra quelques jours plus tard un email pour lui présenter en exclu le Making Of du clip (pendant ce temps là vous êtes en studio). Trois jours plus tard, il recevra une invitation à un showcase privé qui a lieu près de chez lui (Pendant ce temps là vous êtes en train de tourner votre prochain clip ou en studio en train de créer votre prochain album). Et ainsi de suite sans limite ni de temps ni d'espace. L’intérêt de l’auto-répondeur c’est qu’il va gérer toutes vos interactions selon des emails que vous aurez programmés d’avance. Ce qui vous permet de répondre à 10 000 Inscrits sans faire d’efforts à toute heure du jour et de la nuit. L’autre intérêt de l’Auto-Répondeur c’est qu’il va gérer vos listes de contacts. Vous pourrez par exemple créer une liste pour chacun de vos funnels et comprendre par exemple que le clip 1 a généré beaucoup plus de fans que le clip 2. Il serait donc peut-être plus intelligent d’investir davantage de budget marketing pour amener plus de monde à découvrir le clip 1 plutôt que le second. Ce genre d’informations vaut de l’or !

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Sans compter qu’une fois vos listes constituées vous pourrez très facilement recontacter l’ensemble de vos fans en rédigeant une seule fois un email qui sera envoyé à des milliers de personnes. Pour conclure, l’Auto-Répondeur est selon moi un outil indispensable au succès de tout artiste qui souhaite faire carrière dans la Musique. ll en existe plusieurs tous aussi efficaces les uns que les autres: AWeber, GetResponse, InfusionSoft, SG-Autorépondeur (qui a l’avantage d’être en français)... La Publicité Facebook/Instagram : À ce stade du livre, vous devez avoir mis en place votre présence sur l’ensemble des réseaux sociaux et sur Youtube, ainsi que sur Spotify. Vous connaissez votre Avatar de fan idéal selon votre style de musique. Et vous avez mis en place un système pour alimenter votre fan base en détournant le trafic de vos publications vers des funnels. Maintenant le problème qui peut se poser c’est que quand on débute, on a très peu de trafic sur ses vidéos youtube ou sur ses réseaux sociaux. On a vu qu’on pouvait créer des partenariats avec différents webzines et différents influenceurs mais est-ce qu’on ne pourrait pas aussi se débrouiller un peu seul pour générer un trafic illimité ? La réponse est OUI. Sur Internet il n’y a aucun problème de trafic. Le trafic s’achète. C’est aussi simple que ça. Et vous aussi vous pouvez acheter du trafic en créant des campagnes de publicité sur Facebook et Instagram. Encore est il que vous devez savoir comment créer une publicité rentable.

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Voici quelques principes de base qui fonctionnaient hier, qui fonctionnent aujourd’hui et qui fonctionneront certainement encore demain. Vous devez penser votre publicité en 3 étapes : ●

La campagne : quel objectif voulez-vous atteindre ?

● L’ensemble de publicités : qui visez-vous ? Quel est votre budget ? Comment voulez vous le dépenser ? ● La publicité : quel est votre message de vente ? Image de vente ? Vidéo de vente ? Que ce soit sur Facebook, Instagram, Google Ads, ou plus traditionnellement toute forme de campagne publicitaire, ces 3 étapes s’appliquent. Voyons maintenant de plus près comment optimiser vos campagnes. 1. La campagne Votre stratégie doit se fixer sur un but précis à atteindre. On ne peut pas faire une campagne pour faire découvrir un artiste et en même temps pour fidéliser sa fan base. Les deux objectifs sont contradictoires et par conséquent le ciblage et le message seront différents d’une campagne à l’autre. Dans cette première étape, le mot d’ordre doit être la clarté de vos objectifs. Voici une courte liste des différents objectifs que vous pourriez vous fixer : ●

Obtenir des abonnés



Plus d’interactions (like, partage…)

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Vente directe d’un produit

● Génération de leads (c’est-à-dire de fans qui entrent dans votre Funnel en laissant leurs coordonnées) ●

Vues sur une vidéo



Booster une publication



Recevoir des messages



Promouvoir un événement

Et bien sûr chaque objectif dépend de votre situation à un moment donné. Par exemple, un artiste populaire portera beaucoup d’importance au nombre d’abonnés sur ses profils pour maintenir l’image d’une marque forte et en place. Il en jouera aussi pour vendre des placements de produits sur ses prochains tournages de clip. Dans un autre cas, un artiste en développement qui cherche à se créer une fan base optera plus facilement pour de la génération de leads. Dans le cas d’une tournée de 25 dates, on cherchera davantage à promouvoir chaque date de la tournée en priorité par rapport à tout le reste. Et il est également possible de mettre en place des stratégies avancées qui couplent plusieurs objectifs. Voici un cas concret de campagne que j’ai lancé récemment. Étape 1 : je voulais promouvoir la sortie d’une série de 3 clips en 3 semaines. Chaque semaine à la sortie du clip je lançais deux campagnes.

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Campagne 1 : vues de vidéos. Le clip était chargé en natif (c'est-

à-dire en interne) sur Facebook et en extrait d’une minute sur Instagram. ●

Campagne 2 : trafic vers un lien. Je partageais simplement le lien

YouTube et j’envoyais du monde dessus.

Étape 2 : Au bout de 3 semaines quand les campagnes étaient terminées je lançais une troisième campagne qui avait pour objectif de générer des leads parmi ceux qui avaient soit regardé l’un des 3 clips sur Facebook et Instagram. Mais également ceux qui avaient cliqué sur l’un des trois liens YouTube. Je ciblais ainsi uniquement des fans potentiels. Je vous laisse imaginer le taux de conversion...

Étape 3 : j’envoyais un mail avec une proposition de vente d’un pack TShirt+Album+Carte dédicacée+DVD à un prix qui défie toute concurrence. Je vous laisse imaginer le nombre de ventes… Au final, en analysant les résultats fournis par cette stratégie, j’ai réalisé que plus j’investissais d’argent pour faire découvrir un artiste plus j’en gagnais ! Chaque fan qui rentrait en base me coûtait en moyenne 1.83€ et me rapportait en moyenne 3.94€ la première année. Je multipliais par 2 mon investissement tout en assurant la promotion de mon artiste et tout en faisant grossir sa fan base.

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Si vous comprenez ce principe, vous savez déjà même sans aller plus loin que l’investissement pour acquérir ce livre n’a pas été vain.

LA PROMO CLUB Qu’est-ce que la promo club ? C’est l’action de démarcher les deejays qui constituent le panel sondé pour établir le classement des 40 morceaux les plus diffusés en clubs en France chaque semaine. Ce sondage est assuré par la société Yacast par le biais de boîtes noires installées directement dans les discothèques. Ces dernières relèvent les diffusions musicales et permettent de sortir une “ pige ”. C’est-à-dire un relevé horodaté des diffusions entre 23H et 5H du matin. Au moment où j’écris ces lignes, le panel Yacast est constitué de moins de 60 deejays. C’est peu je vous l’accorde. Mais ça n’a pas toujours été le cas, fût un temps ce même panel comptait plus d’une centaine de membres. Il évolue chaque année avec des clubs entrants et des clubs sortants triés sur le volet. Le Référencement Club Votre première action consistera à référencer votre morceau en base Yacast pour qu’il soit bien reconnu par les boîtes noires. Et là y’a deux choses importantes à noter. Tout d’abord, contrairement à ce qu’on pourrait croire, un morceau très diffusé auprès du panel Yacast n’apparaîtra pas dans le classement s’il n’est pas référencé. Vous pouvez donc être autant diffusé que le N°1 des Clubs mais vous serez invisible au classement…

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L’autre point c’est que vous devrez référencer chaque version de votre morceau. Il est très courant en promo club d’envoyer l’original en radio edit (dont la durée tourne en général autour de 3 minutes) mais également une version dite « Extended » avec 8 à 12 mesures d’éléments rythmiques au début et à la fin du morceau pour faciliter le travail du deejay qui programme le morceau dans un de ces sets. Mais vous aurez sans doute également différents remixs du morceau selon le style et les possibilités qu’il vous donne. Si vous référencez uniquement votre radio edit par exemple et que c’est le remix machin qui cartonne, vous n’apparaîtrez pas au classement. Encore une fois parce que les boîtes noires de Yacast ne reconnaîtront pas votre morceau. Ok j’ai compris me direz-vous, mais comment référencer un morceau en base Yacast alors ? Comment ça fonctionne ? C’est très simple. Vous allez devoir contacter Yacast, prendre un abonnement à leur service nommé « Muzicenter » et ça vous donnera accès à une interface online pour référencer vos morceaux. L’abonnement coûte quelques centaines d’euros par an et vous permet de référencer des morceaux en nombre illimité. Si vous voulez en savoir plus, je vous propose de recevoir gratuitement une invitation pour participer à mon prochain webinaire sur le sujet en cliquant sur ce lien : www.producteurasucces.com/bonuslivre

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Les Relances continues Une fois inscrit aux services Yacast/Muzicenter, vous obtiendrez le fichier des deejays sondés avec à chaque fois le nom/prénom, le club représenté par le DJ, ses coordonnées téléphoniques et email. ET également les disponibilités du deejay pour recevoir vos appels afin de promouvoir directement vos morceaux auprès de lui. Vous pouvez démarrer votre travail de promo club. Evidemment, si vous sortez de nulle part et qu’ils n’ont jamais entendu parler de vous, vous risquez de n’avoir aucun résultat sinon très peu. Pourquoi ? Parce que vous n’êtes pas le seul à vouloir qu’ils diffusent votre musique. Ils reçoivent en moyenne pas moins de 40 nouveautés chaque semaine et sont donc très sollicités. Comment les atteindre de manière efficace ? En engageant un attaché de presse. Souvenez-vous on en parlait au début de cet ouvrage. L’attaché de presse connaît chacun des deejays du panel, il les appelle chaque semaine et les rencontre régulièrement au cours de ses déplacements dans les clubs. Son travail consistera à envoyer vos morceaux, à les présenter de la meilleure manière aux DJ’s, de s’assurer qu’ils les écoutent et de les convaincre de les jouer. Une fois que c’est gagné, la bataille démarre ! Un oubli est vite arrivé. Une nouveauté qui efface la vôtre est vite arrivée également. Un DJ peut se faire remplacer, partir en vacances, prendre des congés ou peu importe. Si vous avez un bon attaché de presse qui reste au contact en permanence, il aura l’info et il saura quoi faire pour que vos 84

morceaux continuent d’être diffusés. Voilà en quoi consiste le travail de promo club. Au cours de mes formations en ligne ou conférences, la question qui revient le plus après avoir présenté le travail colossal que représente un développement dans les clubs c’est : Est-ce que ça paie ? On produit un morceau, on paie des remixs, on s’abonne à Yacast, on engage un attaché de presse. Tout ça coûte une jolie petite somme. Donc est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Ma réponse, et vous n’allez pas l’aimer, est toujours la même : ça dépend. Ça dépend du morceau et de l’impact que les deejays lui réservent. Certains morceaux n’ont pas vocation à fonctionner dans les clubs en France. C’est ainsi et il faut accepter le retour du marché. Ça dépend de ce que vous faites de vos résultats. Si vous vous servez d’un excellent classement club pour obtenir plus de visibilité sur les autres canaux de diffusion que sont le web, la radio, la TV ou la scène ce sera très rentable. Par exemple, il suffit que 3 mois de promo vous permette de vendre 20 Dates dans les clubs et c’est extrêmement rentable ! Pour finir, ça dépend de l’effet boule de neige provoqué par ce classement. Parce que l’erreur que beaucoup font c’est de croire que le classement club40 proposé par Yacast reflète le montant de droits que vous allez générer. Ce n’est absolument pas le cas. Vous pouvez être dans le TOP20 pendant 3 mois et toucher moins qu’un morceau qui n’a jamais été classé. Pourquoi ?

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Parce que le panel de clubs sondés pour le Classement Officiel des diffusions appelé le Club 40 n’est pas exactement le même que le panel de clubs sondés par la SPRÉ (Société de Perception de la Rémunération Équitable) pour définir quels morceaux perçoivent des droits liés aux diffusions clubs. Sinon le jeu serait faussé. Imaginez que le panel Yacast soit composé de 40 clubs généralistes et 10 clubs électro. Les morceaux Hip-Hop très diffusé dans les clubs ne rapporteraient quasiment rien, idem pour les morceaux zouk alors qu’ils sont pourtant massivement joués en soirée. Pour garder une représentativité aussi proche que possible de la réalité, la Spré a constitué son propre panel, dont certains clubs sont également Yacast d’ailleurs, et le fait évoluer régulièrement selon certains critères spécifiques tels que le taux de remplissage, le chiffre d’affaire ou encore la localisation. Donc pour revenir au dernier « ça dépend », ça dépend de l’impact que le classement aura sur les milliers d’autres deejays qui mixent en France. Le classement doit vous servir à mettre en lumière des morceaux à fort potentiel dans les clubs. SI et seulement si vos morceaux parviennent à séduire un certain nombre de deejays, alors il y a des chances qu’ils ressortent dans les piges de la spré et qu’ils génèrent de gros montants de droits. Quels attachés de presse pourriez-vous contacter pour réussir votre promo club ? Il en existe de nombreux, voici ceux qui représentent pour moi vos meilleures chances de succès : 86

Christophe de PROTE’IN Franck de MUSIC MEDIA CONSULTING Erwan de FIP KATIA Manuela de JACKY GAILLARD EDITION Pascal de TRACKO PROMO Hugo de HUGO PROMOTION Chris CARON qui est un excellent freelance Ensuite, pour avoir un véritable impact sur le monde des clubs et des deejays, vous allez devoir mettre votre morceau à la disposition de TOUS les deejays susceptibles de le jouer. Pour cela, je vais vous présenter 5 Méthodes retouablement efficaces : Méthode N°1 - La Publication Muzicenter Muzicenter est un service développé par Yacast qui va vous permettre d’envoyer toutes vos nouveautés aux médias (radio/club/tv/presse) de manière très simple. J’utilise Muzicenter pour la promo club puisque ça me permet d’atteindre plusieurs centaines de deejays dont certains font partie du panel sondé pour le club40 et d’autres non. Mais peu importe, mon objectif est d’impacter le maximum de deejays. Une Publication Muzicenter coûte 60€ HT pour ce genre d’envois et je peux cibler uniquement des deejays. L’impact est absolument incroyable !

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Méthode N°2 - La Publication MusiboxLive/ ExtraClub Sur le même principe, le site Musiboxlive crée par Thierry Savignac permet d’envoyer ses nouveautés à plusieurs milliers de membres qui sont essentiellement des deejays et des programmateurs radios (souvent d’émissions spécialisées liées au Monde de la nuit et à la musique club). Le gros avantage d’une publication MusiboxLive est qu’elle bénéficie d’une relance automatique au bout de 30 jours si bien que sans faire le moindre effort, votre sortie remonte en haut de la liste de nouveautés au bout d’un mois pour ceux qui ne l’auraient malencontreusement pas vue. Ingénieux non ? De plus, depuis quelques deux ou trois ans, Thierry a créé un classement “ concurrent ” de Yacast qui établit un top 40 des morceaux les plus diffusés en clubs sur un panel d’une centaine d’établissements sondés, dont certains sont également Yacast d’ailleurs. Comptez 95€ HT pour une publication Musiboxlive avec relance et mise en avant sur la newsletter régulièrement envoyée par le site. Méthode N°3 - La Création d’une Base de contacts Cette méthode est juste incontournable selon moi pour 2 raisons : la première c’est qu’en vous constituant une base de contacts vous pourrez classer plus facilement les deejays selon vos stratégies de promo, par exemple par style ou par statut (dj résident, discomobile, dj de camping ou de club de vacances…). Et la seconde c’est que si un jour Yacast et/ou Musiboxlive disparaissent ou que les deejays délaissent ces plateformes, ça

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n’aura aucun impact sur vous puisque vous pourrez toujours passer en direct. Comment créer une base de contacts deejays ? Tout simplement en ouvrant un fichier excel par exemple et en y entrant à chaque fois le prénom et l’adresse email du deejay au minimum. Bien sûr, plus vous aurez d’informations et plus votre base sera riche. Vous pourriez par exemple noter son adresse postale, son numéro de téléphone, ses profils réseaux sociaux, etc. L’autre moyen serait de créer une liste DEEJAYS sur votre AutoRépondeur et de proposer à tous les deejays que vous croisez (ou qui vous sollicitent pour des envois de nouveautés) de s’inscrire directement sur votre liste pour recevoir chacune de vos nouveautés en exclu. Ça fonctionne très bien croyez moi. Méthode N°4 - The Bridge Promotion The Bridge Promotion est un service d’envois de nouveautés à plusieurs centaines de deejays dans la musique urbaine. La société édite également un classement diffusé sur tous les réseaux urbains : le classement URBAN10. C’est la voie royale pour promouvoir un morceau dans les styles rap, trap, hip-hop de manière général mais également Afro/Urbain pour ne pas dire Afro Trap. Certains deejays animateurs d’émissions spécialisées à forte audience font également partie du panel de The Bridge. Comptez 300€ pour assurer la promotion complète d’un morceau, au delà d’un single le tarif est dégressif.

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Méthode N°5 - Les Agences de Booking La cinquième méthode que j’ai surtout utilisé à mes débuts mais qui fonctionne toujours autant à ce jour c’est de travailler avec des agences de booking. Voici comment procéder : 1/ Vous les sollicitez pour intégrer leur catalogue booking en leur promettant une commission sur vente à chaque fois qu’ils arriveront à vous placer sur une date. 2/ Pour leur donner un argument de présentation (ou de vente) intéressant, remettez-leur le pack promo de votre nouveau single en les incitant à l’envoyer à tous leurs contacts. De cette manière, vous bénéficierez de la recommandation d’acteurs qui travaillent déjà en confiance avec certains clubs (et souvent le contact passe par le deejay résident) et donc d’une visibilité accrue. Et en plus dans le meilleur des cas, vous ferez quelques ventes de shows en club !

PROMO RADIO J’ai commencé par la promo club parce que des 3 médias traditionnels que sont les clubs, les radios et les TV, c’est le plus libre et le plus accessible pour tout artiste qui souhaite se lancer dans un développement de carrière. Néanmoins, tous les artistes n’ont pas vocation à être développés dans les clubs. Pour réussir sa promo radio, la première question à se poser c’est que fais un programmateur radio chaque matin en arrivant au bureau ? 90

De tous les retours que j’ai pu obtenir, 3 choses ressortent et de très loin devant le reste : ● Se faire un bon café ● Ouvrir ses emails ● Se connecter sur son interface Yacast

Pour le café à moins d’être sur place, vous ne pourrez pas faire grand chose. En revanche, pour les emails et pour Yacast vous devez pouvoir vous rendre visible sans faire trop d’efforts. Ce qu’il faut comprendre malgré tout de ces réponses obtenues auprès de plus d’une centaine de programmateurs que j’ai sollicité, c’est qu’envoyer des cd’s ou forcer pour les avoir au téléphone n’est pas une bonne idée pour démarrer une relation avec un programmateur radio. Pour être visible sur Yacast, on en a déjà parlé : vous allez devoir créer une publication Muzicenter. Mais ce sera insuffisant pour obtenir un gros airplay. Considérez Muzicenter comme une façon moderne de délivrer vos morceaux aux radios. Historiquement on envoyait un cd sans trop savoir s’il arriverait à destination, sans savoir si celui qui le recevait était la bonne personne et s’il le conserverait assez longtemps pour le réécouter. Finalement c’était un peu au petit bonheur la chance ! Et puis ça coûtait cher… Aujourd’hui Muzicenter vous permet d’être certain d’arriver au bon endroit, de délivrer le morceau au bon décisionnaire, et la certitude que ça restera online aussi longtemps que nécessaire pour que votre stratégie de relance soit efficiente. 91

L’autre élément très important qui est ressorti de ma petite enquête c’est que la plupart n’accorde pratiquement aucune importance aux e-mails entrants de personnes qu’ils ne connaissent pas. Ce qui veut dire deux choses : • Se contenter d'envoyer des emails à des programmateurs radios que vous ne connaissez pas et qui ne vous connaissent pas ne marche pas. • Publier un morceau sur Muzicenter et relancer régulièrement par email est tout aussi inefficace. Alors comment faire ? Que font ceux qui arrivent à rentrer régulièrement des morceaux en radio ? Ils font comme vous une publication Muzicenter et un suivi par email. Sauf qu’au lieu de le faire eux-même, ils engagent un attaché de presse pour le faire. Et le premier intérêt d’engager un attaché de presse pour sa promo radio c’est qu’il connaît la plupart des programmateurs et directeurs d’antenne. C’est son job de les connaître et de rester en contact permanent avec eux ! Vous vous doutez bien que quand quelqu’un appelle le boss de telle antenne “ ma couille “ ou “ mon petit poulet ”, il aura plus de chances qui quiconque d’obtenir un feedback sincère et rapide. Il aura également plus de chances de le convaincre de tester le morceau avant d’émettre un refus irrévocable. Vous comprenez maintenant l’importance de tisser des liens étroits avec les meilleurs attachés de presse. Qui plus est si vous visez de créer votre label un jour. 92

Tous les contacts que j’ai acquis à ce jour, l’ont été d’abord par l’intermédiaire d’un attaché de presse qui m’a permis de me montrer sous mon meilleur jour et dans les meilleures conditions auprès des plus gros programmateurs du pays. Si bien qu’aujourd’hui, j’arrive à décrocher des entrées en direct. Est-ce ça veut dire qu'avoir un bon attaché de presse à vos côtés vous garantit le succès ? NON. Navré de vous faire redescendre sur Terre mais rien ne garantit le succès. Vous pouvez avoir le meilleur morceau dans la tendance, le meilleur attaché de presse, du scoring pour appuyer votre argumentaire et rien ne se passe. Plusieurs explications peuvent vous aider à comprendre ce qui bloque. Cas N°1 : Le morceau est en anglais. Il faut comprendre qu’en France, le CSA soumet les radios à une règle qui leur impose des quotas. C’est-à-dire que sur 10 morceaux diffusés au moins 5 doivent être en majorité d’expression française. Si votre morceau est en anglais par exemple, vous n’êtes plus en concurrence avec des artistes français mais exclusivement avec des artistes internationaux et la plupart du temps des grandes stars américaines qui sont déjà pratiquement N°1 dans le monde. Ce qui veut dire que même si vous atteignez 10 Millions de vues youtube sur un clip (ce qui est un score honorable en France) vous êtes inexistant à côté d’un Ed Sheeran qui arrive avec un score de 300 Millions de vues. Vous comprenez le problème ? Sans

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compter qu’une marque avec une visibilité déjà bien établie sur la scène internationale sera toujours plus séduisante pour un programmateur radio. Cas N°2 : Vous avez un morceau quota français, vous avez un bon attaché de presse mais par de scoring suffisant. Dans cette situation mettez vous à la place d’un programmateur. Son but n’est pas de jouer la meilleure musique possible pour ses auditeurs mais de jouer la musique qui satisfera le plus grand nombre d’auditeurs potentiels à l’écoute de sa radio. Et pour ça, il faut que le public accroche dès les premières secondes. En d’autres termes, il faut qu’il ait déjà vaguement entendu le morceau. C’est pour ça que les reprises fonctionnent aussi bien… En étant à sa place, avec une seule place dans votre playlist et de nombreuses sollicitations, vers quel profil d’artiste se porterait votre choix ? Celui qui présente le plus de talent mais le moins de chances de s’intégrer facilement à sa programmation ou celui qui présente de plus de sécurité pour séduire ses auditeurs mais avec un peu moins d'originalité par exemple ? Sans attendre votre réponse, je peux d’avance vous donner celle de 98% des programmateurs français : sécurité ! Choix logique sans prise de risque. Maintenant parlons des trois formes de partenariats stratégiques que vous pouvez établir avec une radio. Partenariat 1 : les plateaux radios Ce sont des concerts gratuits organisés par les radios pour asseoir leur notoriété auprès du public dans leur secteur géographique. Ce sont très

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souvent des concerts en salle ou en plein air qui attirent plusieurs milliers de personnes, et quelques fois des concerts privés en petit comité. Pour les radios l’enjeu est de faire financer autant que possible le coût de ces concerts par des sponsors. Et pour séduire les sponsors, ils utilisent le nom de certains gros artistes. Logique : untel va attirer le public donc vous serez très visible si votre logo est partout sur le lieu de l’événement. Et pour être sûr que ça attire beaucoup de monde, la radio s’engage à communiquer à fonds dessus à raison de 10 spots par jour au moins deux semaines avant le jour J. C’est là que ça devient intéressant. Outre les 2 ou 3 stars du moment, le reste de la programmation scénique est davantage orientée nouveaux talents. Si vous êtes retenu pour participer au plateau, votre nom est cité sur le spot radio et votre image est sur l’affiche qui annonce le concert. Le gros avantage que vous pouvez en tirer c’est l’Airplay radio dont vous bénéficiez d’office parce qu’on ne met pas sur scène devant 10 000 auditeurs un artiste que le public de connaît pas. C'est pas vendeur. Vous bénéficiez donc d'une entrée en playlist avec un nombre de diffusions anormalement élevé pour que la radio s'assure que le public connaîtra au moins une de vos chansons pendant le concert live. Tout le monde y gagne : la radio peut faire un événement grandiose pour booster sa notoriété et vous avez un Airplay garanti ainsi que l’occasion de vous produire sur une scène porteuse pour votre développement.

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Partenariat 2 : les Tournées Vous n’avez jamais remarqué que quand un artiste part en tournée il bénéficie très souvent d’un bel Airplay sur au moins une très grosse radio nationale ? Vous n’avez jamais remarqué que cette même radio nationale majeure a également son logo sur les affiches de tournée de l’artiste ? Ça représente la deuxième forme de partenariat possible avec une radio. La plupart des radios nationales dites “Réseaux” sont très actives dans l’événementiel et proposent aux artistes les plus rentables des partenariats pour promouvoir massivement leurs tournées en échange d'une part conséquente sur les recettes générées. Grâce à ce partenariat, tout le temps que dure la tournée, l’artiste est certain de bénéficier d’une certaine visibilité sur l’antenne. Ça passe souvent par de l’airplay aux heures de forte audience, mais également par des interventions dans différentes émissions type matinale ou nocturne encore une fois à forte audience. Outre le fait que la grosse radio vous donne une visibilité à l’échelle nationale, votre attaché de presse va s’en servir pour obtenir de l’airplay sur une multitude d’autres radios en province. Et ça fonctionne ! C’est une des formes de partenariats les plus puissantes dans l’industrie parce que la radio associe son image à la vôtre et se voit presque obligé de vous pousser suffisamment pour que la tournée soit un véritable succès. Sans quoi votre échec est aussi un peu le leur. Le gros inconvénient, vous l’aurez compris, c’est que ce genre de deal s’adresse surtout à des artistes qui ont déjà atteint une certaine forme de succès.

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Partenariat 3 : la Co-Exploitation Il s’agit d’un partenariat qui va vous associer à un gros média radio pour le développement d’un single par exemple. Pour démystifier un peu le mot, la co-exploitation signifie que vous amenez un produit fini à une radio. Vous êtes donc ce qu’on appelle le “Master Owner” (producteur détenteur des droits sur le master), et au lieu de vous charger seul de l’exploitation du morceau par sa commercialisation et sa promotion, vous choisissez de le faire avec l’appui d’une radio. En général ce genre de deal vous contraint de partager les recettes générées en 2, parfois moins et parfois plus. Tout dépend du projet, de votre potentiel de vente et de votre force de négociation. Le gros avantage c’est que si le média avec lequel vous vous associez est puissant (typiquement Skyrock, NRJ, Virgin, Fun…) vous allez rapidement obtenir une forte visibilité qui servira d’argument à votre attaché de presse pour vous déployer sur davantage de radios. Vous allez également systématiquement obtenir un placement de votre morceau sur les compilations produites par (ou en collaboration avec) la radio en question. Quand on sait que les compilations NRJ sont régulièrement certifiées disque d’or ça vaut clairement le coup ! D’autre part, les radios réseaux organisent elles aussi des plateaux importants et vous serez presque immédiatement programmé sur la plupart. Et étrangement, vous aurez les meilleurs horaires de passage sur scène, une meilleure place sur l’affiche et votre nom ne sera pas oublié sur le spot radio.

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Bref, vous cédez beaucoup sur une co-exploitation avec une grosse radio mais vous y gagnez beaucoup également. Et pour clôturer cette partie dédiée à la promo radio, j’aimerai soulever et balayer des idées reçues qui sont totalement fausses. Mais qui pourtant hantent vos esprits, devenant ainsi des croyances limitantes qui vous empêchent d’atteindre le succès. 1. Il faut payer pour être joué en radio Connerie ! S’il fallait simplement poser un gros chèque pour obtenir de l’airplay Booba serait numéro 1 sur RTL, Sky, NRJ et Fun. Au même titre que Marylin Manson pourrait s’offrir un Planet Rap chaque semaine ! Restons sérieux s’il vous plaît… Ceux qui disent et pensent cela sont frustrés de ne pas être capable d’ordonner à leur cerveau de trouver le bon moyen d’atteindre leur objectif. Et plutôt que de chercher la bonne solution, se dirigent vers la solution de facilité qui consiste à dire “ De toute façon faut payer… C’est mort ”. Ne tombez pas dans ce piège. On n’en sort jamais indemne… 2. Il faut des contacts pour être joué en radio Faux, Faux, Faux et encore Faux. Tous les contacts sont sur internet… Et ceux qui n’y sont pas, vous les trouverez en vous rendant sur le Salon de la Radio qui a lieu chaque année.

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Tous les programmateurs radio et directeurs d’antenne y distribuent leurs cartes de contact à qui veut bien les prendre. Et pour les attachés de presse ? Depuis que vous tenez ce livre entre les mains, vous savez qui ils sont. Tapez leurs noms sur google vous les trouverez très facilement, ils ont tous des réseaux sociaux et la plupart ont un site web avec leurs ligne directe affichée en gros. Y’a plus qu’à ... Autrement dit, vous n’avez besoin d’aucun contact mais d’une bonne stratégie. Et d’une connaissance bien assise du Music Business et de l’industrie des médias. Une fois que vous comprenez comment vont les choses, c’est facile d’apercevoir une ribambelle d’opportunités là où les autres se contenteront de penser “ J’connais personne, je ne peux rien faire…”. 3. Je n’ai pas d’argent... Je ne vous vois pas mais je vous fais confiance : levez la main ceux qui pensent qu’il faut être riche pour faire des enfants. Levez la main ceux qui ont attendu d’être riche pour chercher du travail. Et pour finir, levez la main ceux qui pensent que tous les acteurs les plus célèbres du monde étaient riches avant de devenir acteurs. L’argent n’est qu’une ressource parmi tant d’autre. Quand j’ai commencé je n’avais pas d’argent, j’étais même endetté et fiché banque de france. J’aurai pu m’arrêter à ça et me dire “ c’est pas fait pour moi, tant pis ”. Au même titre que quand j’ai appris que j’allais être Papa pour la première fois j’aurai pu me dire “ Non, tu devrais avorter chérie parce que ça coûte cher un enfant ”. De la même manière, ceux qui cherchent du travail pourraient se dire “ A quoi bon ? Prendre le métro ou la voiture pour aller à des 99

entretiens ça coûte cher, et puis faut bien s’habiller j’ai pas d’argent… Non laisse tomber ”. Je suis sûr que ça vous parait con de lire ça et pourtant c’est exactement ce que vous vous dites quand vous restez figé sur “ je n’ai pas d’argent ”. Quand j’avais 18 ans et que j’allais au boulot dans des chaussures trouées je me disais la même chose. Surtout les jours de pluie, parce que je devais passer la journée complète au travail avec les pieds congelés tellement ils étaient humides. Et j’ai rencontré un DJ qui m’a littéralement inspiré. Quand j’ai vu tout le matériel qu’il avait et la carrière qu’il avait déjà accompli à l’international je lui ai demandé comment il avait fait pour se lancer. Il m’a répondu : “ Comme tout le monde je pense, j’ai cumulé deux jobs la semaine et je mixais en club le week-end. Tout ce que je gagnais, je l’économisais jusqu’à pouvoir m’acheter du matériel. Parfois j’achetais un élément que je ne pouvais pas utiliser pendant 4 mois le temps de pouvoir acheter un second élément indispensable au premier. Et en l’espace d’un an et demi j’avais tout le matériel pour cartonner. Ensuite j’ai continué pour financer 2 grosses formations : l’une sur le deejaying et l’autre sur la MAO pour apprendre à produire. C’était la formation d'un certain MJ Tutoriels et grâce à ça en moins de deux ans je faisais des prods qui sonnaient aussi bien que tout ce qu’on entendait à l’époque. Puis je me suis formé au Music Business et au Marketing pour comprendre comment je pouvais vendre mes services et vivre de ce que j’aime. Et voilà, 7 ans plus tard je joue dans les plus gros clubs du monde et collabore avec les plus gros artistes de la planète.” Il n’a pas voulu que je cite son nom pour cet ouvrage mais c’est un des artistes français qui a obtenu le plus de succès à l’international sur cette 100

dernière décennie. Et au début il n’avait pas d’argent. Il a troqué son temps et sa sueur contre de l’argent, puis son argent contre du matériel et de la connaissance, puis ses compétences fraîchement acquises contre plus d’argent et a fini par atteindre le succès dont beaucoup d’artistes rêvent. N’importe qui peut s’en inspirer, reproduire ce schéma et obtenir ses résultats n'est pas si compliqué dès lors que vous décidez d'agir.

PROMO TV : Si vous comprenez le mécanisme de la promo radio, vous comprendrez aisément celui de la promo tv. C’est foncièrement la même chose sauf qu’au lieu d’avoir un panel de plusieurs centaines de programmateurs et directeurs d’antenne pour les radios, ils ne sont pas plus d’une vingtaine à identifier dans la promo TV. En effet, les chaînes susceptibles de diffuser vos clips sont peu nombreuses. Parmi les chaînes majeures mis à part TV5 Monde et M6 aucune n’a de programme dédié spécialement à la diffusion de clip musicaux. Et je crains que dans peu de temps, M6 n'arrête également… Parmi les chaînes musicales, il y a peu d’acteurs. Voici ceux que vous retrouverez dans le panel : ● CSTAR et CSTAR HITS FRANCE ● MCM et MCM TOP ● MTV et MTV HITS

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● M6 MUSIC et W9 ● NRJ HITS, VIRGIN RADIO TV, RFM TV ● TRACE URBAN, TRACE TROPICAL et TRACE AFRICA Comment délivrer vos clips aux chaînes de TV ? Sur le même modèle que Muzicenter, Yacast a développé une technologie en partenariat avec la société IMD Fastrax pour faciliter l’envoi des supports aux chaînes mais également la partie contractuelle qui autorise ces dernières à diffuser librement les clips qu’elles reçoivent. Avant l’existence de ce service, il fallait créer ce qu’on appelle des Bêta. C’était le seul format accepté par les chaînes de télévision. Et chacune d’elle imposait des dispositions spécifiques. Ça coûtait cher, on n’était jamais certain d’être diffusé ni même d’envoyer la Bêta au bon décisionnaire. Aujourd’hui, vous disposez vraiment d’une voie royale pour proposer vos clips aux programmateurs de ces chaînes. Et plus besoin d’avoir un contrat signé pour chaque chaîne. Tout est automatisé et simplifié via IMD Fastrax, sauf pour MTV qui est une chaîne étrangère et requiert donc un contrat d’autorisation. Est-ce que les TV aussi organisent des plateaux ? Oui, mais beaucoup moins que les radios. Et qui plus est, quand leurs évènements bénéficient d’une couverture médiatique sur la chaîne, les artistes sélectionnés sont triés sur le volet. Si vous n’avez pas déjà une très forte visibilité, vous n’êtes malheureusement pas convié à la fête.

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Il en est de même pour les émissions TV. Être invité sur une émission (que ce soit enregistré ou en direct) reste très difficile parce que les places sont rares et donc chères. Obtenir ce genre de privilège vient avec le temps, une grosse notoriété et un attaché de presse TV très influent. Ceci dit, ça dépend de la chaîne et de l’audience du programme que vous visez. La sélection pour un prime time sur TF1 ne repose pas sur les même critères qu’une interview sur BEIN TV un dimanche après-midi. Est-ce qu’on peut aussi faire un partenariat avec les chaînes de TV ? Oui, tout comme pour les radios, les 3 formes de partenariats vues précédemment s’appliquent pour les TV. La seule différence c’est qu’il y a beaucoup moins de chaînes donc beaucoup moins de possibilités.

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RÉSUMÉ DU CHAPITRE II Pour développer votre visibilité vous avez 4 Canaux de communication possibles : ● Internet ● Les Clubs ● Les Radios ● Les Chaînes de Télévision INTERNET : ● Créer et Soigner sa vitrine en optimisant sa chaîne youtube, son profil Spotify et ses réseaux sociaux avec régularité. ● Détourner le trafic généré par Youtube et les réseaux sociaux vers sa Fan Base en utilisant les Funnels et l’Auto-Répondeur. ● Apporter de la valeur à sa Fan Base par des envois mails qui peuvent être manuel ou automatisés, et par des publications régulières sur les réseaux sociaux en variant la forme de communication Les 6 Formes de Publication : ● Texte ● Image ● Lien ● Vidéo ● Live ● Audio 104

LES CLUBS : On a vu que pour réussir sa promo club il fallait passer par 2 étapes incontournables : la première consiste à référencer son morceau en base Yacast pour qu’il soit reconnu à chaque passage. La second, à recruter le bon attaché de presse pour assurer au mieux la promotion de votre morceau auprès du panel de Deejays sondés. 5 Méthodes pour exploser vos résultats en clubs : ● La Publication Muzicenter ● La Publication MusiboxLive/ExtraClub ● La création et l’entretien d’une base de contacts ● La Publication TheBridge pour les clubs Afro/Urbains ● Les Agences de Booking pour avoir de l’effet de levier. LES RADIOS : Pour réussir sa promo radio, on a vu qu’il fallait tout d’abord chercher à se mettre à la place des programmateurs, comprendre leurs habitudes et identifier leurs besoins. Ensuite, il va falloir utiliser Muzicenter pour délivrer vos nouveautés aux radios. Et enfin, recruter un bon attaché de presse pour les travailler au corps par le biais de relances mails et téléphone, et parfois aussi de rdv physique.

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Les 3 Formes de Partenariats : ●

Les Plateaux Radios



Les Partenariats Tournées concerts



La Co-Exploitation

3 Idées reçues à bannir de vos pensées : ●

Faut payer pour être joué en radio : FAUX



Faut des contacts pour être joué en radio : FAUX



Sans argent on ne peut rien faire: FAUX

PROMO TV Ça fonctionne de la même manière que la promo radio, avec les mêmes formes de partenariats possibles seulement il y a beaucoup moins d’acteurs donc beaucoup moins d’opportunités. On utilise le service IMD Fastrax via Muzicenter pour délivrer ses clips directement aux TV sans avoir besoin de signer un contrat d’autorisation de diffusion spécifique avec chaque chaîne SAUF MTV (l’exception qui confirme la règle). Maintenant que vous savez comment vous constituer une équipe gagnante, et comment vous faire connaître (même si vous partez aujourd’hui de zéro), il est temps que je vous explique comment fonctionne l’industrie du disque. 106

Comment circule l’argent ? Quelles sont les différences entre chaque type de contrats que vous allez croiser dans votre parcours ? Comment ne pas vous faire avoir ? Et comment tirer partie de chaque situation ?

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CHAPITRE III : LES CONTRATS DANS L’INDUSTRIE DU DISQUE « Tout commence et se Termine par un Chiffre » Clarance AVENT

Comprendre ce qu’on signe c’est la base. Pourquoi ? Parce que ça peut littéralement changer votre vie dans le bon comme dans le mauvais sens. Signer un contrat qu’on ne comprend pas est aussi risqué que de mettre le canon d’un 6 coups sur sa tempe et de jouer à la roulette russe. Vous n’avez aucune idée du sort que vous réserve le destin.

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Néanmoins, quand vous comprenez ce que vous signez, vous êtes ce même joueur de roulette russe mais qui cette fois a pris le temps d’ouvrir le barillet et de regarder si l’arme est chargée, et si oui combien de coups d’avance il a avant de s’exposer à un risque mortel. Relativisons malgré tout, ce n’est que du Business ! Mais quand même… Dans ce chapitre, je vais vous présenter les différents contrats les plus utilisés dans l’industrie du disque, leur fonction et dans quel cas les utiliser. Ensuite, on passera en revue les points essentiels à contrôler avant de signer un contrat et comment négocier à votre avantage sans froisser votre interlocuteur. Enfin, je vous détaillerai les prétentions possibles selon votre situation et quelles sont les conditions pratiquées dans le monde de la musique aujourd’hui. Vous êtes prêt ? Alors ne perdons pas de temps. I/ LE CONTRAT D’ARTISTE C’est un contrat qui relève du droit du travail dans lequel un producteur engage un artiste pour l’enregistrement d’un ou plusieurs albums. L’artiste n’a aucune dépense à avancer. Il n’a qu’à se présenter en studio, faire son job et encaisser son cachet pour chaque intervention. Une fois que l’album est prêt à sortir, le producteur doit disposer du droit de reproduction, de vente, et d’exploitation à tous niveaux pour en assurer une exploitation complète selon les usages de la profession. Dans cette forme de contrat, l’Artiste est contraint de céder ce droit et reçoit en contrepartie un pourcentage sur les recettes générées par les ventes. Ce pourcentage est souvent assez faible : autour de 7% en moyenne, et 110

augmente selon des paliers de ventes atteints par exemple 8% au delà de 50 000 exemplaires vendus, 9% au delà de 100 000 etc. Dans le cas d’un contrat d’artiste, le propriétaire des masters c’est le producteur. L’Artiste n’a pas son mot à dire quant à l’exploitation des oeuvres qu’il a interprété. L’avantage pour un artiste c’est qu’il n’a absolument rien à faire à part venir interpréter des oeuvres et être payé pour ça. Il n’avance aucun frais, et n’a aucune dépense. L’inconvénient c’est qu’il touche une faible part sur les recettes et n’a aucun pouvoir décisionnaire. Qui plus est, si le contrat engage l’artiste sur une longue durée, il est lié à son producteur et donc dépendant de son implication pour le développement de sa carrière. II/ LE CONTRAT DE MANAGEMENT C’est un contrat qui lie un artiste avec un manager. Ça peut également être une agence de management et non un manager au sens personne physique. L’engagement d’un artiste et d’un manager permet de mettre en place une relation gagnant/gagnant. Le manager a pour rôle d’apporter le plus de possibilités de développement à l’Artiste en recrutant par exemple un tourneur qui vendra beaucoup de dates, en lui obtenant des rdv label ou maison de disque, en contrôlant efficacement le travail du producteur, en gérant me planning de l'artiste... et la liste est longue. Pour résumer simplement et bien comprendre ce qu’est un manager, je dirai que c’est le “ Papa ” de l’Artiste. Il fait tout ce qui est en son pouvoir pour le protéger et pour améliorer sa vie. 111

En contrepartie de ce travail, le manager perçoit un pourcentage de toutes les sommes encaissées par l’Artiste. Autrement dit, tant que l’artiste ne gagne pas d’argent, le manager n’en gagne pas non plus. Quel pourcentage reverser à son manager ? Encore une fois vous n’allez pas beaucoup aimer la réponse : ça dépend… Prenons un exemple. Vous êtes un artiste en place qui génère plusieurs dizaines de milliers d’euros par mois. Votre nom n’est plus à faire par contre vous avez besoin de quelqu’un qui vous comprend, et qui sera capable de coordonner votre équipe pour que tout se passe pour le mieux. Vous pourrez lui reverser 10%, peut-être moins et rarement plus pourquoi ? Parce que son travail n’est pas difficile en soi s’il a de bonnes compétences en management et du leadership. Il n’y a rien à construire, et pas de risques à prendre. Tout est déjà là. Et en même temps, 10% de plusieurs dizaines de milliers d’euros ça fait déjà un salaire assez confortable dès les premières heures de travail. Prenons maintenant un autre exemple. Vous êtes un artiste en développement. Vous manquez de moyens et vous avez tout à faire, tout à prouver, toute une carrière à construire en somme. Votre manager n’est pas là pour gérer une équipe puisque vous n’avez pas d’équipe. Son rôle va consister à vous faire exister, à démarcher pour construire une équipe solide qui travaille à votre développement. Il autofinance ses déplacements, il met en jeu sa réputation et peut travailler 112

jusqu’à 18h/jour au développement de votre carrière. Tout ça pour quoi ? Pour que vous gagniez à peine 2 000€ chaque fin de mois. Combien seriez-vous prêt à donner à votre manager pour ça ? Personnellement je lui donnerai entre 30% et 50%. Et de l’autre côté, je ne ferai pas ce job à moins de 30% voire de 50%. Vous commencez à mieux comprendre pourquoi à la question “ combien doit-on donner à son manager ” il n’y a ni bonne ni mauvaise réponse. Ça dépend de trop de choses : la situation, les revenus, l’engagement, le temps de travail, les perspectives de chacun, etc. Retenez également que votre Manager devient une partie de vous. Ne laissez pas votre producteur ou votre éditeur vous l’imposer. S’il est un prolongement de vous, il doit adhérer à 200% à vos valeurs et à votre vision. III/ LE CONTRAT DE LICENCE C’est la forme de contrat la plus courante dans l’industrie du disque parce que c’est celle qui offre le plus de flexibilité. Un contrat de licence peut être utilisé pour lier un artiste en auto-production à un label, à un distributeur ou à un média. On l'utilise également pour les projets de compilation sur des formes non-exclusives (vous comprendrez mieux la nature de l’exclusivité en fin de chapitre). En attendant, voici déjà quelques exemples de cas concrets. Prenons comme premier exemple un artiste qui vient de terminer un album et qui démarche différents labels. Il parvient à susciter l’intérêt d’un gros label qui souhaite le signer pour en assurer la commercialisation. Il va avoir 113

deux possibilités évidentes : signer un contrat d’Artiste ou Signer un contrat de Licence. Le contrat d’Artiste est le moins avantageux pour lui, et bien qu’on n’en parle pas trop non plus, moins avantageux pour le gros label parce que le droit du travail et les charges en France font peur. Tout le monde aura donc intérêt à se diriger vers un contrat de licence. Bien négocié, l’artiste pourra prétendre à une avance allant de 10 000€ à 25 000€ même s’il n’est pas très connu et un taux de royalties entre 20% et 30%. En comparaison des possibilités offertes par le contrat d’artiste, vous sortez nettement gagnant dans un contrat de licence. Et précisons quand même que dans ce cas, c’est vous le “Master Owner” (propriétaire des Masters). Vous cédez un droit exclusif d’exploitation au label pour une durée bien précise et dans des conditions bien définies. Passé ce délai, vous encaissez de nouveau tout à 100%. Dans un second exemple, vous êtes le producteur d'un label indépendant. Votre projet commence à prendre de l’ampleur mais pour passer au niveau supérieur vous avez besoin de déployer une machinerie marketing très coûteuse et craignez de prendre un tel risque (ou tout simplement vous manquez de trésorerie pour investir). La meilleure option va consister à aller chercher un partenaire qui a les reins solides : une maison de disque par exemple ! Le contrat de licence sera une des meilleures formes de deal à mettre en place. Vous apportez un projet fini avec un fort potentiel de rentabilité et la maison de disque apporte un réseau de distribution d’envergure et un investissement financier conséquent (et nécessaire) pour assurer la meilleure

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commercialisation possible pour votre projet. Avec le contrat de licence, vous restez au contrôle. IV/ LE CONTRAT DE CO-PRODUCTION Si vous produisez un artiste ou un projet d’album par exemple avec un associé, vous devrez avoir recours au contrat de co-production. Il va vous permettre de définir très clairement les engagements, les apports et la responsabilité de chacun. Ainsi que la manière dont vous répartissez les recettes et les dépenses entre vous. Un contrat de co-production peut avoir lieu entre deux personnes physiques, deux personnes morales ou une personne physique et une personne morale. Tout est possible et modulable selon vos besoins. V/ LE CONTRAT DE CO-EXPLOITATION Dans la co-production, ce sont deux producteurs qui s‘associent ensemble pour littéralement financer les enregistrements, le mixage, le mastering, etc. Dans la co-exploitation, même s’il semblerait que ce soit foncièrement la même chose, il y a quand même une variante importante à noter. Une des parties va apporter un produit fini, l’autre va apporter du réseau, de l’expérience ou des moyens financiers pour en assurer la meilleure promotion possible. Je répète pour que ce soit bien clair : dans une co-production les deux parties créent le produit ensemble, dans une co-exploitation le produit a déjà été créé et les deux parties l’exploitent conjointement. Le cas le plus courant dans lequel on retrouve cette forme de contrat, c’est typiquement un partenariat avec un média. Par exemple, vous vous 115

rapprochez d’un gros groupe radio pour promouvoir un album. Dans un deal de co-exploitation, votre valeur c’est d’apporter un produit avec un fort potentiel de vente grâce notamment une image de marque déjà bien travaillée. Et la radio apporte une visibilité immédiate et très poussée autour de votre produit. Tout le monde peut en tirer des bénéfices si l’accord est bien négocié. VI/ LE CONTRAT D’ÉDITION Le contrat d’édition régit les dispositions par lesquelles un éditeur va administrer une oeuvre. Lorsqu’un auteur et un compositeur créent et déposent une oeuvre conjointement à la SACEM, nul besoin de contrat. En revanche, s’ils décident de “signer en édition” avec un éditeur, un nouveau dépôt devra avoir lieu. Et pour définir le rôle, la mission, et la part qui revient à chacun, il convient de déposer l’oeuvre accompagnée d’un contrat d’édition. VII/ LE CONTRAT DE CO-ÉDITION C’est un contrat qui va permettre à deux éditeurs de partager l’édition d’une oeuvre. Pour faire encore plus simple, c’est comme une co-production mais uniquement sur la partie édition. On définit notamment qui rédige les contrats, qui fait la déclaration, qui est l'exécutant en quelque sorte. Dans quelles conditions l'exécutant a-t-il besoin de l'accord écrit de son co-éditeur sont autant de questions essentielles à une bonne entente et le contrat de co-édition les traite en profondeur.

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VIII/ LE PACTE DE PRÉFÉRENCE Il s’agit d’un contrat par lequel un auteur ou un compositeur s’engage à céder tout ou partie de ses droits à un éditeur. Le contrat peut courir sur un certain nombre d’oeuvre et/ou sur une certaine durée. L’éditeur peut décider d’éditer ou non les oeuvres en question. Par exemple, Marie signe avec un éditeur un pacte de préférence qui l’engage à présenter au minimum 10 oeuvres chaque année pendant 5 ans. Elle a donc l’obligation contractuelle d’envoyer au moins 10 oeuvres. Par contre, l’éditeur n’est pas obligé de les éditer et donc de développer les 10 oeuvres. Bien sûr, en contrepartie d’un pacte de préférence, Marie recevra une avance financière relativement confortable. Ça tombe sous le sens, mais je vois encore beaucoup d'artistes aujourd'hui signer des pactes de préférence pour 500€ et se retrouver engagés pendant 5 ans avec un éditeur qui ne lève pas le petit doigt parce que c'est tout aussi rentable pour lui de ne rien faire. Soyez vigilants ! IX/ LE CONTRAT DE SYNCHRONISATION Cette forme de contrat est utilisée pour définir les conditions dans lesquelles une oeuvre musicale va être utilisée à l’image d’un film, d’une publicité, d’une série-TV ou tout autre support cinématographique. Par exemple, si une grande marque de parfum souhaite utiliser une de vos oeuvres pour habiller sa prochaine publicité, elle devra conclure un contrat de synchronisation avec vous (si vous êtes le producteur de l’oeuvre).

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La difficulté technique du contrat de synchronisation c’est que pour avoir totalement le droit d’utiliser une musique à l’image, il faut que le producteur (propriétaire des masters) et les ayants-droit (créateurs de l’oeuvre ET éditeur) donnent leur accord. X/ LE CONTRAT DE BOOKING C’est le contrat qu’un utilise à chaque fois qu’on vend une prestation scénique à un organisateur et/ou producteur de spectacle. Il définit avec précision le lieu, la date et la nature de la prestation, le prix de vente et toutes les conditions essentielles à la bonne entente de toutes les parties concernées. XI/ LE CONTRAT DE DISTRIBUTION Il permet de lier un producteur à un distributeur. Que fait le distributeur ? Il sert d’intermédiaire entre vous et vos points de vente. À l’origine, le distributeur faisait exclusivement du physique. Il fallait donc charger les CD’s à l’entrepôt du fabricant, les livrer aux centrales des gros magasins et assurer une bonne gestion des stocks. Aujourd’hui, 80% du travail d’un distributeur c’est du service digital. Il distribue votre musique aux plateformes de streaming et de vente en ligne, et récolte l’argent des ventes avant de vous le reverser moyennant une commission pour service rendu. Le contrat de distribution régit toutes les dispositions qui vous lient. Et depuis récemment, une variante est apparue : le contrat de distribution amélioré. C'est en quelque sorte un hybride entre le contrat de distribution et le contrat de licence. 118

Dans un contrat de distribution amélioré, la part du distributeur est beaucoup plus importante (on peut passer du simple au double) en contrepartie de quoi il fournit plus de moyens financiers pour assurer le marketing, il avance les budgets nécessaires aux clips, etc. Il s'implique davantage et prend un risque plus important. Le producteur de son côté n'a plus simplement un intermédiaire entre lui et les plateformes comme dans un contrat de distribution classique. Il n'a plus non plus à céder son produit fini en contrepartie d'un taux de royalties comme dans un contrat de licence. Il se retrouve au contrôle de l'exploitation, mais avec le soutien financier, logistique et technique de son distributeur. Ce qui peut être beaucoup plus confortable. Comprendre ce que sont les différents types de contrats dans l’Industrie est une très bonne chose, mais si vous ne comprenez pas ce qu’ils contiennent, vous serez perdus. Et ça peut parfois avoir des effets désastreux sur vos finances, votre carrière et peut-être même votre vie. Pour bien saisir l’importance qu'il y a à comprendre ce que vous signez, j’aimerai vous partager une des expériences les plus douloureuses de ma carrière. J’étais un jeune compositeur appelé par une maison de disque (que je ne citerai pas ici pour des raisons évidentes) pour proposer des compos à une de leurs récentes signatures. Après plusieurs échanges infructueux, j’ai fini par obtenir une proposition sur une de mes oeuvres. Pour délivrer les pistes séparées du morceau, j’ai signé un contrat et reçu une rémunération de 2500€. Pour vous remettre dans le contexte, à l’époque j’étais un très jeune étudiant en droit et je vivais avec une bourse de 3000€ par an. Donc

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gagner pratiquement un an de bourse juste en plaçant 3min30 de ma composition, c’était incroyable ! Sauf qu’à l’époque je n’avais aucune idée de ce qu’était la Sacem ni les droits d’auteur. Je voyais simplement le gros chèque que je tenais entre les mains. Puis plusieurs mois passent… On ne m’a pas tenu au courant de l’avancée du projet et honnêtement j’étais passé à autre chose jusqu’au jour où j’ai entendu ma création à la radio… Une artiste (devenue star quelques mois plus tard) venait d’éclore. J’ai alors cherché à joindre la maison de disque pour avoir plus d’informations… Le morceau a été certifié disque d’or en France, était diffusé partout à la radio et à la tv et je n’étais pas riche… Bizarre ! Après plusieurs semaines, pour résumer les choses, mon contact m’a répondu en me disant que j’avais été payé et que je n’avais plus rien à voir avec eux. Et je me suis contenté de cette réponse… Plusieurs années plus tard, et à force de procédure, j’ai découvert que le directeur artistique de ce label avait déposé ma compo à son nom et donc encaissé mes droits d’auteur en toute impunité ! Je n’ai rien pu faire, et quand j’ai reçu mon disque d’or à la maison, je me suis écroulé. Y’a vraiment rien de pire que de faire un tube et de voir les fruits de son travail volé par quelqu’un d’autre. Le fait est que le contrat que j’ai signé n’avait aucune valeur juridique et n’était absolument pas légal, et malgré cela je n’avais aucun recours possible parce que je manquais de preuves : je n'avais aucun échange mail, je n'étais pas présent sur la session studio et je n'avais même plus la session Logic sur laquelle j'ai créé le morceau. 120

Cette épreuve a été le déclencheur de ma soif de tout apprendre et de tout comprendre sur le Music Business. Alors remerciez cet enfoiré parce que c’est grâce à lui que j’ai créé un Organisme de formation qui a aidé plusieurs milliers d’artistes au moment où j'écris ces lignes, ainsi que le Guide que vous tenez entre les mains. Tout ceci pour dire que vous devriez apporter le plus grand intérêt au prochain paragraphe dans lequel je vais vous lister les Points Vitaux à contrôler avant de signer un contrat dans l’Industrie du Disque. Les 10 points clés à contrôler dans un contrat Savoir lire et comprendre un contrat est à la portée de tous. Pas besoin d’avoir fait 10 ans de droit ou de recourir aux services d’un avocat spécialisé dès qu’on vous envoie une proposition. Même si je vous le conseille fortement dès qu'il s'agit d'y répondre. Pour en comprendre les grandes lignes, vous devez savoir où regarder. Souvenez vous du jeu Trouvez L'Erreur dont on a parlé en introduction. Dans cette section, je vais passer en revue les 10 points clés que vous devez absolument analyser dans tous types de contrat. Une fois la lecture de ces 10 Points terminée, je vous invite à découvrir une série de 5 Vidéos dans lesquelles je décortique un contrat de A à Z, en suivant notamment la vérification de ces 10 Points vitaux. RDV sur : www.producteurasucces.com/bonuslivre

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1er Point : la Forme et la Nature La première question à se poser doit toujours être : face à quel type de contrat je suis ? Est-ce que c’est un contrat de licence, d’édition, d’artiste, ou autre ? La forme de contrat vous donne déjà beaucoup d’informations sur les intentions de l’autre partie et sur les possibilités que vous avez. Ensuite la Nature : est-ce un contrat exclusif ou non-exclusif ? Un contrat exclusif vous engage de sorte que vous ne puissiez plus vous engager avec quelqu’un d’autre pendant un laps de temps précis et/ou sur un territoire précis. C’est contraignant mais souvent nécessaire pour la bonne exploitation d’une œuvre ou d’un album. Par exemple, un contrat de licence exclusif entre un artiste en autoprod et un label permet à ce dernier de s’investir sereinement pour développer l’artiste sans craindre qu’il n'aille signer quelques mois plus tard avec un label concurrent. Autre exemple : un distributeur qui sort une compilation et vous propose un contrat de licence pour utiliser un de vos morceaux. Vous seriez mal avisé de signer un contrat exclusif puisque vous n’auriez plus la possibilité d’autoriser l’utilisation de cette même œuvre pour une autre compilation. Et vous vous priveriez de recettes supplémentaires. 2nd Point : la Durée La durée d’un contrat correspond à la période pendant laquelle ses dispositions sont applicables. Signer une exclusivité pour 5 ans revient à dire que vous ne pouvez plus vous dépatouiller du contrat que vous venez 122

de signer pendant 5 ans… Certains contrats sont rédigés pour 7 ans, 10 ans, 15 ans et plus. Ça peut être long dans une Carrière. C’est là qu’on réalise à quel point la durée d’un contrat est importante. D'autant plus que les labels et maisons de disque ne font pratiquement jamais d'exploitation au delà de 5 ans. D'un autre côté, si vous êtes un label et que vous signez en licence avec une maison de disque pour 5 ans, ça veut aussi dire qu’au bout de 5 ans si votre musique rapporte toujours vous encaissez 100% des recettes. Et il arrive très souvent qu’une œuvre, surtout quand elle fonctionne bien, rapporte beaucoup même 5 ans après sa date de sortie. Par convention, on pratique souvent une durée de 5 ans. Ça laisse le temps de travailler un morceau et de percevoir le gros des recettes. Néanmoins il arrive qu’on vous demande plus. Le cas le plus courant ce sont les morceaux à dimension internationale. Par exemple il sort en France et atteint certains pays d’Europe à N+3 puis les USA à N+5. La maison de disque avec qui vous avez signé un contrat de licence à intérêt de détenir l’œuvre pour une durée d’au moins 10ans sans quoi elle ne pourra pas percevoir les recettes générées aux USA et sera privée de certaines recettes en Europe. Donc tout se discute et tout doit se discuter intelligemment au cas par cas. Pour finir sur la durée il existe une disposition très utilisée par les services juridiques des gros labels qui dit « la durée du contrat vaut pour la durée légale du copyright », et pour être très honnête avec vous la première fois que j’ai vu ça sur un contrat j’ai signé sans me poser plus de questions. Mais savez-vous ce que ça implique réellement ?

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La durée légale du copyright c’est la durée de vie des droits d’une œuvre. Elle est fixée par la loi et diffère d’un pays à l’autre. En France par exemple la durée légale du copyright d’une œuvre c’est 70 ans. Ça veut dire qu’en gros la durée du contrat est de toute une vie ! Ça vaut le coup de se poser la question et de s'informer un minimum… Après tout est relatif. Par exemple j’utilise ce genre de dispositions quand je signe un artiste en licence mais que je mise beaucoup sur lui. L’idée c’est que pour lui reverser plus que sur un contrat d’artiste le contrat de licence convient mieux et pour être honnête ça m'arrange aussi. Mais pour me protéger notamment sur la durée il faut que j’inclue une durée qui court sur la durée légale du copyright. Et là ça devient un deal tout à fait raisonnable. Vous constatez donc que tout n’est pas soit blanc soit noir, il y a des nuances à percevoir. 3ème Point : le Territoire Il s’agit des pays du Monde dans lesquels les dispositions du contrat vont s’appliquer. Ça peut être le Monde entier, ça peut être uniquement la France, ou l’Europe ou tout ce que vous voulez. L’importance du Territoire est capitale en ce sens que si vous signez pour le Monde avec un label qui ne fera un développement qu’en France par exemple, le jour où vous arrivez à atteindre l’Allemagne le label en question aura la main sur les négociations. Il pourra encaisser une avance, céder une licence ou accorder une exclusivité sans avoir nécessairement votre consentement. Alors que vous auriez pu directement démarcher en mettant en avant vos résultats en France pour obtenir un bon deal en Allemagne et efface un intermédiaire. Vous saisissez ?

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D'un autre côté (parce qu'il y a toujours l'autre point de vue), si vous êtes un illustre inconnu et que vous signez avec un label sur le territoire France, Benelux et Dom-Tom par exemple, et que ce label vous fait exploser. Il serait légitime que le label touche sa part sur les répercussions sur vous avez à l'étranger. On voit souvent un N°1 en France très bien se classer en Italie, en Allemagne ou en Espagne. Encore une fois, les choses sont à observer dans leur ensemble et agir en bonne intelligence vous permettra d'avoir une carrière qui dure dans le temps. 4ème Point : le Taux de Royalties C’est souvent le point clé qui retient le plus votre attention, n'est-ce pas ? Le Taux de Royalties définit quel pourcentage vous allez recevoir sur les recettes générées par l’exploitation de vos morceaux. Ce taux ne respecte aucune règle et peut varier du simple au double voire au triple d’un projet à l’autre. Je vais malgré tout vous donner les chiffres les plus courants qu’on rencontre dans l’industrie : ● Contrat d’Artiste : entre 7% et 10% en moyenne ● Contrat de Licence : entre 18% et 25% en moyenne ● Contrat de Co-Production ou Co-Exploitation : c’est en général 50% mais on peut retrouver des taux plus bas jusqu’à 30% pour l'autre et 70% pour vous ou inversement ● Contrat de Distribution : entre 20% et 25% en moyenne ● Contrat de Distribution Améliorée : entre 30% et 40% en moyenne

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L’autre spécificité du taux de royalties c’est qu’il peut être évolutif par rapport aux recettes générées par les ventes. On voit régulièrement un taux pour un nombre d’exemplaires vendu de 1 à 50 000 exemplaires, puis un taux légèrement supérieur pour les ventes allant de 50 000 à 100 000 exemplaires, etc. Même si le taux de royalties est un indicateur important, il gagne ou perd de ton importance selon l'assiette de calcul. 5ème Point : l’Assiette de Calcul L’assiette de calcul est intimement liée au taux de royalties. Une fois que ce taux est négocié la question à se poser c’est : sur quelles recettes s’applique ce taux de royalties ? Par exemple, est-ce que vous touchez 30% des ventes physiques et des ventes digitales et des streams également ? Ou bien est-ce que vous avez un taux de 30% sur le digital (ventes et streaming) et un taux de 10% sur le physique ? Vu comme ça, l’assiette de calcul est d’une importance stratégique ! Voici une liste des éléments sur lesquels porter votre attention pour définir l’assiette de calcul à prendre en compte : ●

Les Ventes Digitales (iTunes, Amazon, …)



Le Streaming (Deezer, Spotify, Napster, Apple Music…)



Les Ventes Physiques (vos albums en magasin)

● Les Compilations Maison (ce sont les compilations éditées par le label avec qui vous signez) 126

● Les Compilations Tiers (ce sont les compilations éditées par un autre label que celui avec lequel vous signez) ● Les Sonneries (pour ce que ça rapporte vous me direz, mais on ne sait jamais…) ● La Synchronisation (lorsque vos musiques sont demandées pour être utilisées dans une publicité, une série tv ou un film) Et notez que vous pouvez appliquer un taux de royalties pour toutes les recettes générées peu importe le support, tout comme vous pouvez préciser un taux de royalties différent pour chacun des supports. Voici ce qu’on retrouve très souvent dans les contrats : ●

Un taux de royalties spécifique pour les ventes digitales, la

synchronisation, les sonneries, le streaming et les compilations tiers ●

Un taux différent pour les compilations maison qui est souvent

plus avantageux pour le label et moins intéressant pour vous ●

Un taux différent pour les ventes physiques puisque ça impose

plus de logistique donc plus d’investissement et de risques Et le plus souvent, le taux est un point de repère qui peut être divisé en fonction de ce qu’on appelle les Abattements. 6ème Point : Les Abattements Qu’est-ce qu’un abattement dans un contrat Music Business ? Il s’agit d’un montant de dépenses (très souvent marketing) qui vient réduire le montant de l'assiette de calcul et donc de vos royalties. Le mieux pour comprendre c’est peut-être un exemple chiffré. 127

Mathieu est un Artiste en Auto-Production qui vient de signer chez MUSIC RECORDS un single en licence. Son taux de royalties est de 50% sur absolument toutes les recettes nettes générées par l’exploitation de son morceau. Seulement, le label MUSIC RECORDS a prévu un abattement de 50% du taux de royalties sur une durée de 1 mois s’il décide d’investir un budget publicitaire supérieur à 15 000 €. Dans ce cas de figure, les 50% de taux de royalties ne représentent plus que 25%. Vous pourriez vous dire que c’est normal, il faut bien que le label rentre dans ses frais et vous auriez raison. Dans le meilleur des mondes, cet abattement deviendrait logique et même stimulant. Le problème, c’est que très souvent ce budget publicitaire est déployé pour pousser les ventes d’un album dès sa sortie. Et quand on sait que le plus gros des ventes d’un album se fait dans les 4 premières semaines de sa sortie, on réalise que subir un abattement de 50% (dans notre exemple mais ce n’est pas toujours autant) peut fortement impacter le montant que l’artiste touche. Notez également que vous retrouverez des abattements sur des sorties d’albums mais également sur des sorties de compilations. Et encore une fois, tout est sujet à discussion, le tout (et c’est le but de cet ouvrage) c’est de le savoir et de l’accepter ou pas. Et puis, un budget Marketing c'est quoi au final ? Est-ce que si j'ai 15 000 € de salaires pour des attachés de presse qui sont censé travailler sur la promo du single ça entre en compte dans le budget marketing ? 128

Compte tenu du fait que dans tous les cas ce sont des charges fixes que le label aurait eu, si le taux est divisé en 2 sur cette seule raison, le Label sort grand gagnant et Matthieu n'y aura vu que du feu. Vous comprenez ? C'est tellement flou qu'au final, on ne sait jamais vraiment comment mesurer l'impact des abattements c'est pour ça que j'ai tendance à m'en méfier comme de la peste. 7ème Point : l’Avance Financière L’avance financière est le montant que le label ou la maison de disque qui vous signe vous garantit à la signature du contrat. Qu’est-ce que ça veut dire ? Que vous vendiez assez pour amortir l’avance versée ou non, vous avez acquis cette somme. Que le morceau sorte ou pas, vous avez acquis cette somme. Que le label mettre 6 mois ou 6 ans avant d’amortir l’avance versée, vous êtes payé immédiatement. Le gros intérêt d’une avance c’est que vous repartez avec un chèque le jour de la signature. En général, il faut entre 12 et 18 mois avant de percevoir les premiers euros liés à l’exploitation d’une oeuvre. Sauf que vous avez des factures de production, de comptabilité, des charges fixes etc… L’avance résout ce problème, vous permettant de vous maintenir à flot peu importe le sort que le marché réserve à votre projet.

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Est-ce qu’il faut la rembourser si le morceau fait un flop ? Dans 100% des cas que j’ai croisé, les avances sont non remboursables. Après, il est possible qu’on vous propose des avances remboursables auquel cas FUYEZ !!!! Peut-être que ça se faisait à l’époque, mais depuis les années 2000 tous les contrats qui proposent des avances le font sans clause de remboursement. L’avance est donc une somme garantie. Maintenant, l’idée c’est quand même de générer suffisamment de recettes pour que l’avance soit rapidement amortie et que vous puissiez toucher des royalties qui tombent en automatique. Quel montant pouvez-vous espérer obtenir ? Ça dépend de vous, de votre visibilité et plus généralement de votre projet. Pour un Artiste complètement inconnu, vous pourrez espérer récupérer entre 2000€ et 5000€ d’avance sur un single, et jusqu’à 10 000€ sur un album. Pour un Artiste qui a déjà une certaine visibilité et qui a déjà un business model rentable avec sa musique pour espérer une avance de 5000€ à 10000€ pour un single, et entre 15 000 € et 30 000 € pour un album. Pour un Artiste en place qui a déjà fait au moins un morceau à succès, vous pouvez espérer une avance de 10 000 € à 15 000 € pour un single et jusqu’à 50 000 € à 70 000 € pour un album.

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Et pour un Artiste star qui a déjà plusieurs tubes à son actif, l’avance pour un single peut aller jusqu’à 25 000 € et pour un album ça démarre à 100 000 € et ça peut monter jusqu’à 1 000 000 € pour certains. Peut-on signer sans avance financière ? Oui complètement ! Si vous êtes à l’aise financièrement rien ne vous oblige à prendre une avance. J’ai plusieurs fois déjà refusé des avances proposées par des labels pour des raisons fiscales. Mon chiffre d’affaire était déjà assez élevé et je savais que je serai imposé. Donc plutôt que de prendre encore plus de chiffre j’ai préféré ne pas prendre d’avance et miser sur des royalties à venir sans les 6 à 18 mois. Pour terminer, faites bien attention aux modalités de règlement de l’avance. Certains labels sont honnêtes et vous régleront à la signature. Mais d’autres tenteront un règlement en deux fois dont la moitié à la signature et le reste après les premiers résultats, autant dire jamais sauf si vous faites un tube et encore… Soyez vigilants. 8ème Point : Vos Garanties Que vous signiez un contrat d’artiste, de licence ou d’édition vous devrez apporter des garanties solides qui vous permettent de vous engager. Ce point est très important parce que si vous le négligez vous allez aux devants de gros problèmes. Par exemple, dans un contrat d’édition, une de vos garanties pourrait être de certifier que vous n’avez utilisé aucun sample ni plagié aucun artiste. Et vous garantissez l’éditeur contre tout recours à cet égard.

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Autre exemple : dans un contrat de licence, vous garantissez à une maison de disque que l’artiste interprète du projet en licence est bien signé en exclusivité chez vous. Ce point clé est essentiel parce que vous vous mettriez littéralement dans la merde en avançant des garanties que vous ne pouvez justement pas garantir. Par exemple, j’ai signé un artiste une fois pour la France et sur 5 ans. Quand une grosse major m’a proposé de récupérer le track en licence, j’ai signé un contrat dans lequel je garantissais avoir le Monde pour 15 ans. Vous voyez tout de suite où est le problème. Ma chance a été que le morceau n’a pas marché du tout parce que dans le cas contraire j’étais dans la merde ! Pourquoi j'ai fait ça ? Pour ne pas perdre l'opportunité. C'était un risque je le sais très bien mais j'avais besoin de l'avance financière versée à la signature et surtout j'avais besoin qu'une grosse structure prenne le relai pour développer la visibilité de ce projet. 9ème Point : les Options Une Option dans le Music Business a foncièrement la même définition qu’une option sur les marchés financiers. C’est en quelque sorte la promesse d’obtenir un produit au même prix quelques mois plus tard quelles que soient les fluctuations du marché. Ça ne vous avance pas plus on dirait ? Soyons donc plus précis. Une option dans la musique permet à un label de pouvoir exploiter vos oeuvres futures dans les mêmes conditions que celles que vous négociez le jour où vous signez votre contrat. Exemple : Marie signe sur MUSIC RECORDS pour 1 album + 1 Option d’album. Sur le 1er album elle a négocié un taux de royalties de 25% sur 132

toutes les recettes nettes encaissées par le label + une avance de 5000€. Au moment de la signature, c’est une artiste montante avec un petit buzz local. 2 ans plus tard, c’est devenu une véritable star ! Malgré cela elle a l’obligation de livrer et signer son deuxième album aux mêmes conditions alors qu’elle aurait pu demander beaucoup plus. Pourquoi ? Parce qu’elle a cédé une option ferme et irrévocable sur son deuxième album à venir. Le premier album aurait pu ne pas bien se passer du tout, c’est un pari sur l’avenir qui devient très rentable pour le label quand ça marche. Il faut donc bien mesurer ce que vous faites quand vous accordez une ou plusieurs options sur un contrat parce que ça vous oblige en tant qu’artiste (ou label sous licence) à respecter votre engagement et ça vous engage sur bien plus qu'un album. Par contre de l’autre côté, le label qui vous signe peut décider de ne pas donner suite. C'est-à-dire que dans notre exemple, si le 1er album de Marie ne se vend pas et que le label perd de l'argent, quand elle viendra présenter son second album, le label a le droit de ne pas le signer. Une option protège donc surtout le label qui la détient comme un pari sur l'avenir. Mon conseil c’est de ne pas céder d’options autant que possible. Malheureusement ce n’est pas toujours possible. On peut aisément comprendre qu’un label qui travaille pendant 3 ans à développer un artiste veuille continuer de capitaliser sur le travail qui a été fait. Il aura donc intérêt à imposer au moins une option sur le prochain

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single ou album. Mais encore une fois, tout est négociable et tout est à négocier.

10ème Point : les Droits Voisins Les Droits Voisins sont, avec le Booking (dont on reparlera plus tard dans ce livre), pour moi la pompe la plus rentable dans le Music Business. Comment négocier vos droits voisins ? Distinguons déjà les droits des producteurs et les droits des artistes interprètes. Pour ces derniers, vous percevrez vos droits directement auprès des sociétés de perception dont on parlera au Chapitre VII. Nous parlerons ici uniquement des droits reversés aux producteurs. Vous avez 3 choses à savoir sur les droits voisins. La première c’est que vous pouvez, et je vous incite fortement à le faire, demander assez aisément 50% des droits voisins sur vos morceaux. La seconde c’est le mode de perception et de reversement. Vous avez la possibilité de laisser le label encaisser 100% et vous reverser 50% OU la possibilité d’encaisser vos 50% directement à la source. Quelle différence ? Quand vous laissez le label vous reverser vos droits, vous prenez le risque qu’il ne le fasse pas pour diverses raisons. Par exemple des difficultés financières, ou plus simplement de la malhonnêteté.

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L’autre élément c’est que les sociétés qui administrent les droits voisins versent une avance financière de 100% des droits générés d’une année sur l’autre. Autrement dit si vous n'avez pas votre propre compte pour déclarer et donc toucher à la source vos droits voisins, vous vous privez d'une source de revenu qui pourrait vous sauver la vie les jours où ça ira moins bien. Pour mieux comprendre, voici un exemple chiffré : LABEL A vient de signer Label B en licence. Il est convenu que LABEL A encaisse 100€ et en reverse la moitié à Label B, soit 50€. Jusqu’ici tout va bien. Sauf qu’à la fin de l’année, LABEL A déclare avoir toucher 100€ de droits voisins et se voit proposer une avance financière de 100€. Label B ne déclare pas de droits voisins et ne perçoit pas d’avance. Label A aura généré au total 150€ contre Label B qui n'aura généré que 50€ alors qu'ils ont tous les deux une part égale sur les droits générés. Vous voyez la différence ? Selon vos besoins, vos prévisions et votre situation il peut être judicieux de laisser le label qui vous signe percevoir 100% des droits mais dans la plupart des cas, il est toujours plus intéressant de percevoir vos droits à la source. La dernière chose à savoir c’est qu’en percevant vos droits à la source, l’avance financière que vous prenez à la signature n’est pas recoupable sur le 135

montant de droits voisins que vous générez. Elle est pas belle la vie ? Bien sûr que oui ! Ça donne des possibilités intéressantes : LAURA chanteuse signe en licence chez MUSIC RECORDS, et reste productrice de son album et propriétaire de ses masters. Elle prend une avance de 5000€, un taux de royalties à 50% et obtient une répartition de ses droits voisins à la source à 50% également. Son album génère 3000€ de recettes sur tout ce qui est Ventes digitales, streaming, synchro, compilations, sonneries etc. Et environ 5000€ de droits voisins. Le Label gagne : 3000€ (recettes) 2500€ (50% des droits voisins) - 5000€ (l'avance financière versée à Laura) Il reste un solde positif de 500€ (c’est plutôt pas mal !)

Laura gagne: 5000€ (Avance Financière) 2500€ (50% des droits voisins) Il reste un solde positif de 7 500€ (c’est génial !)

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Si elle n’avait pas imposé une répartition des droits voisins à la source, et que l’avance ait été recoupée dessus, que ce serait-il passé ? Le label aurait gagné: 3000€ (recettes) 5000€ (100% des droits voisins) - 5000€ (Avance financière versée à Laura) - 1500€ (Royalties Versés à Laura) Il reste donc 1500€ (soit 3X plus) Laura aurait gagné: 5000€ (Avance financière) 1500€ de royalties Elle touche donc 6500€ soit 1000€ de moins.

Cette petite simulation vous permet d’une part de vous remettre à jour de vos basiques en mathématiques (merci Tarik) mais aussi de réaliser qu’une simple modification sur un contrat peut représenter un différentiel de 1000€ dans votre poche. Imaginez ce que ça donne avec des montants à 6 chiffres... Après avoir détaillé les différents types de contrats qui existent dans l’industrie du disque, ainsi que les 10 points clé à contrôler avant de signer un contrat, la plupart du temps lors de mes conférences, il y a toujours

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quelqu’un pour me demander si on a besoin d’un avocat pour nous accompagner ou si on peut se débrouiller tout seul ? Ma réponse prend à chaque fois deux formes. La première c’est de dire que peu importe ton niveau de compétences et ton expérience en Music Business, tu auras toujours besoin d’un avocat compétent pour rédiger un contrat important et/ou complexe de part la spécificité du deal. Ça veut dire que quand tu travailles en confiance (et oui ça existe encore heureusement), tu peux utiliser des contrats types en modifiant par exemple simplement le taux, ou le montant de l’avance sans la moindre difficulté. Par contre quand on travaille sur un deal avec un parfait inconnu, pour être certain de bien verrouiller les éléments essentiels, il faut un avocat spécialisé en propriété intellectuelle qui a l’habitude de ce genre de deals. Pourquoi ? Parce qu’un piège peut se cacher dans 5 mots maximum. Une disposition qui rendrait caduque toutes les autres et qui vous mettrait dans une situation très inconfortable. Donc pour rédiger, analyser ou signer un contrat, prenez l’habitude de TOUJOURS faire appel à un avocat compétent. En ce qui me concerne DAM Avocats est la meilleure équipe pour vous accompagner ! La seconde, c’est de dire que s’il s’agit de recevoir un contrat et de vérifier si les dispositions sont bien conformes à ce qui a été négocié en amont, vous pouvez vous débrouiller seul si et seulement si vous disposez de l’expérience et du niveau de compétences nécessaires pour que rien ne vous échappe.

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Personnellement, ça fait plus de dix ans que je lis et décortique des contrats, et j’ai pourtant toujours le réflexe de me faire accompagner par un expert. Juste par sécurité d’une part, mais aussi pour parfaire mon apprentissage parce qu’à chaque fois que je ne comprends pas quelque chose, je l’interroge et j’en sais plus d’un contrat à l’autre. Donc ma réponse définitive c’est souvent de dire : tant que vous avez la possibilité d’être accompagné par un avocat très compétent, et accessoirement à qui vous faites confiance, faites-le sans hésiter.

Comment circule l’argent dans l’industrie du Disque ? Le meilleur moyen de comprendre comment les choses fonctionnent dans le Music Business c’est d’analyser le circuit de l’argent. Et je trouvais intéressant d’en parler dans ce chapitre, puisque les contrats nous permettent de récupérer gros sur les revenus liés à nos oeuvres ou au contraire de perdre gros quand on ne comprend pas ce qu’on fait. 1. LES ARTISTES En premier lieu et au centre de tout, se trouvent les artistes. Ils créent la matière première qui permet à l’industrie d’exister. Sans musique, pas de radios, pas de studios, pas de clips, pas d’attachés de presse… Dans la famille des artistes, on va retrouver : ● les Créateurs : auteurs, compositeurs, arrangeurs, et adaptateurs d'oeuvres musicales. ● les Musiciens : guitaristes, pianistes, batteurs… 139

● les Interprètes : chanteurs, choristes, coachs vocaux, … ● les Réalisateurs : directeurs artistiques, réalisateurs, chef d’orchestre…

2. LES INGÉNIEURS La deuxième famille est celle des ingénieurs. Parce qu’une fois que les Artistes ont créé une oeuvre, leur première problématique est de savoir comment la fixer sur support pour en assurer la promotion auprès du public. Les ingénieurs ont les connaissances techniques et artistiques qui permettent aux artistes d’enregistrer leur voix et leurs instruments, d’éditer leurs morceaux, de les mixer et de les masteriser. Dans la famille des Ingénieurs, on retrouve : ●

les ingénieurs du son



les techniciens live



les équipes de captation vidéo (cadreurs, grue, steadycam…)

3. LES PRODUCTEURS Comme vous vous en doutez, les Ingénieurs ont des besoins techniques très coûteux pour leur permettre de bien faire leur travail. Les studios ne sont pas gratuits, tout comme les études et l’expérience d’un ingénieur du son 140

qui assure le mixage et/ou mastering de vos morceaux. Pour payer leurs services, les Artistes font appel à la famille des PRODUCTEURS. Ils peuvent également eux-mêmes (et c’est souvent le cas au moins au début) devenir Artistes et Producteurs. Les Producteurs sont des financiers. Leur rôle est principalement de payer les enregistrements, les répétitions, les cachets des artistes, le mixage ou encore le mastering mais pas que. Si un producteur n’était qu’un financier n’importe quelle banque pourrait se vanter de devenir le prochain Dr Dre ! Les Producteurs ont également une fibre artistique ou au moins une passion sincère et véritable pour la musique. Ils doivent apprendre à parler à la fois le langage de l’art et celui des affaires. Le langage de l’art leur est indispensable pour encadrer les Artistes, échanger avec eux et les comprendre. Le langage du Business est vital s’ils veulent capitaliser sur leurs efforts et rentabiliser leurs investissements. Bien qu’un équilibre entre Art et Business soit nécessaire pour devenir un bon producteur, j’ai croisé sur ma route de nombreux industriels, uniquement là pour l’argent, qui n’ont jamais rien compris à la musique et à l’art de manière générale. Les plus chanceux ont réussi à faire un ou deux coups intéressants mais ont vite disparu. Quant aux autres, l’histoire ne retiendra rien d’eux à part qu’ils ont fait vivre quelques studios le temps de se rendre compte qu’ils n’étaient pas fait pour ça. Ne voyez pas les producteurs comme des requins aux dents longues (même si je dois bien admettre que certains collent parfaitement avec cette description). La plupart sont de véritables passionnés sinon ils n'investiraient autant de temps, de ressources et d'énergie.

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4. LES LABELS ET MAISONS DE DISQUE À ce stade, les producteurs ont financé les Ingénieurs pour mettre sur support physique le travail des Artistes. La quatrième famille est celle des Labels et Maisons de disque parce qu’un producteur seul et isolé dans son coin n’arrivera que très rarement à faire exploser un Artiste dans un délai raisonnable. Pourquoi ? Parce que quand on s’intéresse de près à l’industrie des médias, on réalise deux choses. D’une part, c’est tellement concurrentiel qu’il est presque impossible de se faire une place sans un réseau de distribution et de promotion déjà bien installé. D’autre part, si vous arrivez à vous frayez un chemin les coûts et l’énergie demandés sont tellement importants que nous n'arriverez à gérer qu’un seul projet à la fois. Or, on le sait tous, le monde de la musique est cyclique. Et un artiste qui marche aujourd’hui, peut traverser un désert de plusieurs années avant de revenir sur le devant de la scène. Si vous avez dépensé toute votre énergie, tout votre temps et tout votre argent à promouvoir un seul artiste (parce que c’est tout ce que vous pouviez faire), le jour où les médias vous tournent le dos, vous êtes fichu. Vous devez donc, en tant que producteur ou artiste qui s’auto-produit, chercher un effet de levier qui vous permettra de produire plus de projets et d’avoir donc plus de chances que l’un d’eux atteigne le succès. C’est là qu’entre en jeu la famille des labels et maisons de disque. Vous allez pouvoir produire un premier artiste, le signer en licence sur un label, récupérer une avance financière qui amortit la totalité de votre investissement et recommencer avec un autre artiste. Une fois que vous 142

parviendrez à générer suffisamment de revenus récurrents pour prendre plus de risques, vous pourrez vous permettre de développer vos artistes en totale indépendance, avec des moyens, avec du réseau (qui sera celui des labels avec lesquels vous êtes devenus partenaire) et en prenant un risque raisonnable et mesuré. 5. LES ATTACHÉS DE PRESSE La cinquième famille est celle des attachés de presse. Une fois que votre album par exemple se retrouve entre les mains d’un label, notez bien qu’il ne s’est encore rien passé. Le boum de visibilité que vous attendez sera forcément provoqué par un attaché de presse. Leur rôle est de promouvoir votre musique auprès de tous les médias susceptibles d’être intéressés par ce que vous faites. On a déjà vu qu’il existait plusieurs attachés de presse selon le canal de diffusion choisi et que chacun jouait un rôle prépondérant dans le développement d’un artiste. Autant ce sont les producteurs qui financent la production d’un disque, autant ce sont les labels et maisons de disque qui engagent les attachés de presse pour en assurer la promotion. C'est un autre avantage à passer par un Label. 6. LES DISTRIBUTEURS Une fois que vos morceaux ont atteint les gros décideurs médias et qu’ils commencent à être diffusés et donc entendus par le public, ce dernier va chercher à les acquérir. Pour mettre un album à disposition du public, on fait appel à la famille des Distributeurs.

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Le rôle du distributeur c’est de prendre vos albums et de les mettre dans le maximum de points de vente possible partout en France pour que vos fans les trouvent tout près de chez eux. À l’ère du digital, le distributeur est l’intermédiaire qui vous permet de placer vos morceaux sur toutes les plateformes de vente et de streaming en ligne. 7. LES ÉDITEURS Historiquement, quand on sortait un album, il fallait faire fabriquer au moins 50 000 voire 100 000 exemplaires. On les donnait ensuite au distributeur qui se chargeait d’alimenter les magasins. Et ça coûtait beaucoup d’argent !!! Le premier rôle d’un éditeur, c’était de prendre en charge la fabrication des albums. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Au mieux vous ferez des mises en bacs à raison de 20 000 exemplaires la première semaine et encore, il faut vraiment avoir une très grosse visibilité. Aujourd’hui, l’éditeur a une fonction toute autre. C’est lui qui assure l’administration de vos oeuvres. C’est-à-dire qu’il va s’occuper de la partie administrative (dépôt d’oeuvre, contrats, suivis courrier) ainsi que de la bonne exploitation. Pour la partie administrative, je suppose que vous avez bien compris son rôle. Et pour la partie exploitation ça peut être d’assurer un tracking de vos oeuvres et de fournir à la SACEM tous les justificatifs nécessaires pour faire valoir vos droits. Il peut également jouer de son réseau pour placer vos oeuvres sur des compilations intéressantes, dans des films/séries TV ou publicités, ou encore vous obtenir de jouer en première partie de la tournée d’un autre artiste de son catalogue. 144

Mais comme je vous ai promis de la transparence dans ce livre, je vais vous dire réellement à quoi sert un éditeur aujourd’hui dans l’industrie. Pas grand chose. Soit vous êtes un artiste hyper rentable, très visible et il se contente de suivre le rythme et de capitaliser au maximum sur vous. Soit vous êtes totalement inconnu et à part un gros coup de bol, il ne vous apportera rien. Et pourtant le métier perdure pourquoi ? Aujourd’hui, les artistes sont de plus en plus indépendants et manquent malgré tout de ressources financières pour prendre de la vitesse dans leur développement de carrière. Les éditeurs l’ont compris alors plutôt que de prendre le risque de travailler au développement d’artistes inconnus, ils ont adopté une stratégie différente. 80% de leur énergie et de leur budget passe dans le fait de capitaliser sur des gros artistes qui rapportent beaucoup et le reste est investi de manière passive sur des artistes prometteurs qui sont capables de se débrouiller tout seul. Comment ? En versant des avances plus ou moins alléchantes et en se disant que si l’artiste sort un tube dans les 5 prochaines années c’est banco ! Donc pour bien résumer les choses : il existe de très bons éditeurs qui s’impliqueront à fonds dans votre développement mais ils sont rares. Pour les autres, contentez vous de prendre la plus grosse avance possible sans rien attendre en retour et utilisez cette avance pour investir sur votre développement. Vous ferez certainement aussi bien voire mieux qu'eux.

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8. LES TOURNEURS C’est l’étape la plus attendue par la grande majorité des artistes : le moment où ils vont pouvoir défendre leur album sur scène et partager des moments forts avec leur public. Et en effet, une fois que vos morceaux sont produits, lancés et mis à la disposition du public, vos fans ne vont attendre qu’une chose : vous voir sur scène. C’est justement le rôle des TOURNEURS de rendre cela possible. Leur job va être d’organiser une tournée si c’est possible et à défaut de vous programmer sur le plus de dates possibles. La famille des TOURNEURS regroupe : ●

les producteurs de spectacle



les programmateurs de festivals



les organisateurs de concerts



les comités de fête des communes



les personnes en charge de l'événementiel en mairie



les CE d’entreprise

Toutes les personnes physiques ou morales disposant des ressources nécessaires pour vous permettre de vous produire sur scène font partie des TOURNEURS. 9. LES MANAGERS La neuvième et dernière grande famille dans l’industrie du disque, ce sont les Managers. J’inclus beaucoup de métiers dans cette catégorie parce que ce 146

sont toutes les personnes qui valorisent le travail d’un artiste, qui le motivent et/ou l’accompagnent dans son développement. Dans cette catégorie, on retrouve : ●

Les Agents (ou Manager)



Les Coach Vocaux



Les Professeurs de musique



Les Avocats



Les Comptables



Les Formateurs comme c’est mon cas



Les Consultants (en stratégie média par exemple)



Les Assistants

Les Managers sont essentiels au bon fonctionnement de l’industrie puisqu’ils permettent d’organiser la vie d’un artiste autour de toutes les autres familles d’intervenants. Par exemple, les professeurs de musique vous apprennent à jouer d’un instrument ou à comprendre le solfège pour vous aider à développer votre créativité. Mon rôle en tant que formateur est de vous aider à mieux comprendre le music business pour rapidement vivre de votre musique, et éventuellement monter votre label pour produire d’autres artistes à votre tour.

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RÉSUMÉ DU CHAPITRE III Les différents types de contrat dans l’industrie : ●

Le Contrat d’Artiste



Le Contrat de Management



Le Contrat de Licence



Le Contrat de Co-Production



Le Contrat de Co-Exploitation



Le Contrat d’édition



Le Contrat de Coédition



Le Pacte de Préférence



Le Contrat de Synchronisation



Le Contrat de Booking



Le Contrat de Distribution

Les 10 Points-clés à contrôler dans un contrat : ●

La Nature et la Forme



La Durée



Le Territoire



Le Taux de Royalties



L’Assiette de Calcul



Les Abattements 148



L’Avance Financière



Les Garanties



Les Options



Les Droits Voisins

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Prenez quelques minutes et célébrez le fait d’être arrivé au bout de la première grande partie de ce livre ! Félicitations à vous. Comme j’aime à le dire très souvent, beaucoup de personnes achètent des livres pour faire bien, ou pour se donner l’impression qu’ils avancent dans la bonne direction mais ne lisent jamais ces livres jusqu'au bout ou pire, ils ne les commencent jamais… Vous faites parti de ceux qui agissent et vous pouvez en être fier. Dans la seconde partie, nous allons aborder les 5 sources de revenus dans la musique. Si vous maîtrisez les notions qu’on va évoquer, et surtout si vous mettez en action immédiatement ces 5 sources, je suis certain que vous serez rapidement capable de vivre de votre musique. Ça vous paraîtra tellement simple que vous aurez envie de le crier sur tous les toits pour que d’autres artistes de votre entourage fassent la même chose. Peut-être même que vous leur offrirez ce livre en signe d’amitié, de soutien ou d’estime pour le combat qu’ils mènent. Ne gardez pas les secrets que renferme ce livre uniquement pour vous. Tous ceux qui sont passionnés de musique devraient avoir le droit de remplir leur frigo en faisant ce qu’ils aiment, et plus les artistes sauront se vendre et vivre de leur art, plus le marché de la musique sera une terre fertile pour tous ceux qui la cultivent.

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CHAPITRE IV : LES VENTES DÉMATÉRIALISÉES « N’ayez pas peur d’essayer quelque chose de nouveau et de non conforme » Anne KESELEY

La première source de revenus dont on va parler peut à elle seule faire vivre très confortablement un artiste. Il s’agit des Ventes dématérialisées. Qu’est-ce que c’est ? Les Ventes Dématérialisées regroupent toutes les recettes générées par l’exploitation de votre musique en ligne à savoir : 151



les Ventes Digitales



le Streaming



la Monétisation



la Vente de Produits dérivés en ligne

Commençons par les 3 premiers points. Pour faire des ventes digitales, du streaming et de la monétisation, il faut 3 choses simples et accessibles à tout artiste : ●

Un accès aux différents points de ventes en ligne



Un produit à vendre



Du Marketing

L’accès aux différents points de ventes peut se faire de deux manières : celle que personne n’utilise et celle que tout le monde utilise. Celle que personne n’utilise consiste à lister tous les principaux stores de vente de musique en ligne, ainsi que toutes les plateformes de streaming et de les contacter pour leur demander s’ils accepteraient de vendre votre musique. Après plusieurs semaines (voire plusieurs mois), si jamais vous obtenez un accord, vous allez devoir encoder vos morceaux sur chacune des plateformes à chaque fois que vous avez une sortie. Vous venez de comprendre pourquoi personne n’utilise cette méthode.

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C’est pourtant ce qu’ont fait de nombreux producteurs quelques années plus tôt avec la vente d’albums en physique. Historiquement, vous deviez prendre contact avec autant de points de ventes que possibles, vous deviez négocier un accord pour déterminer qui prend combien sur les ventes et sur quel stock déposé, puis vous deviez acheminer vos disques jusqu’aux points de vente pour enfin récolter l’argent quand vous arriviez à vendre et réapprovisionner. Dieu Merci à l’époque déjà les distributeurs existaient ! La deuxième méthode c’est bien sûr de trouver un distributeur digital qui vous servira d’intermédiaire pour délivrer vos nouveautés à plusieurs dizaines de points de ventes en ligne. Le gros avantage c'est que vous ne vous occupez de rien, pas de Data Center à gérer, pas de serveur dédié, pas besoin de faire le tour des points de ventes etc. Le distributeur centralise vos données et les distribue partout dans le monde pour vous ! Voici une liste des plus utilisés au moment où je vous écris : ●

Believe



TuneCore



Idol



Cd Baby



iMusician



Distrokid



WiseBand 153

Il en existe d'autres mais vous avez ici les principaux, et si vous vous demandez comment les différencier, comment choisir l'un plutôt que l'autre, je vous ai préparé un tableau comparatif accompagné d'une vidéo. C'est un des bonus offerts avec ce livre. RDV sur : www.producteurasucces.com/bonuslivre Tous se valent à peu près, même si je trouve que Believe apporte une interface beaucoup plus évoluée et intuitive que ses concurrents. Ceci étant dit, un distributeur n’a qu’une fonction principale à remplir pour être efficace : jouer l’intermédiaire entre vous et les plateformes digitales. Donc ne soyez pas dupe, tous les arguments apportés par les uns ou les autres ne sont que poudre aux yeux. Par exemple quand on vous dit “ Nous allons délivrer vos morceaux à plus de 150 plateformes à travers le monde ”, on se fout littéralement de votre gueule. Non pas que ce soit une publicité mensongère, c’est juste que 90% du marché français tient en 5 plateformes : Spotify, Napster, Apple Music, Deezer et iTunes. Retenez seulement que pour faire du chiffre en ligne, il vous faudra un distributeur. Libre à vous de choisir celui que vous préférez. Ensuite, il vous faudra un produit à vendre. Ça peut paraître élémentaire mais j’ai croisé beaucoup d’artistes qui m’ont dit être dégoûté de leurs chiffres de ventes en ligne alors qu’ils n’avaient que 2 singles mis à disposition du public ! Personnellement, quand j’étais beatmaker, je produisais environ 400 compositions chaque année. Quand j’ai lancé ma formation en ligne, j’ai

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produit plus d’une centaine de vidéos gratuites sur ma chaîne youtube. Si j’étais chanteur, je sortirais entre 1 et 4 albums chaque année ! Vous voulez vivre de votre musique : bougez vous le derrière. Les labels indépendants qui tournent le mieux ont plusieurs milliers d’oeuvre en catalogue et continuent d’en produire ou d’en signer plusieurs dizaines chaque année. Et ce n’est pas une question de moyen : les jamaïcains sont moins riches que nous nobles français et produisent pourtant plus d’albums en une année qu’on n’en fera jamais dans une vie, pourquoi ? Comment font-ils ? La réponse est simple : ils agissent à l’instinct. Ils ont une idée, la mettent sur support et la confrontent immédiatement au public. C’est pas terminé ou c'est mal mixé : on s’en fout. Il n’y a pas de clip, le visuel laisse à désirer : encore une fois on s’en fout. Vous n’êtes pas de ceux là ? Vous quand vous sortez un morceau il frôle la perfection : Bien joué ! Combien de français peuvent se vanter d’être mondialement connu sans être sorti du pays ? Ou combien de faire le tour du monde en remplissant des stades sans être joué à la radio ou à la tv ? Les Jamaïcains le peuvent parce qu’ils sont hyper productifs, et toujours inspirés par cet élan de productivité et par le fait d’être dans l’action. Donc, il vous faut produire beaucoup pour vendre beaucoup. Encore une fois c’est mathématique : plus vous allez sortir de nouveautés, plus vous serez susceptible d’atteindre un public de fans, et plus ces nouveaux fans fraîchement acquis auront d’autres morceaux à écouter de vous, plus vous ferez de ventes et de streams. C'est mathématique.

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Le dernier point c’est le marketing. Vous pouvez faire le meilleur produit du monde, si personne ne sait qu’il existe, vous n’en vendrez pas. Vous avez tous déjà entendu cette maxime. Elle est encore plus vraie dans l’industrie du disque. On a fait tellement de progrès en informatique et en MAO (Musique Assistée par Ordinateur) ces dernières années que n’importe qui d’un peu créatif est capable de devenir créateur de musique avec peu de moyens. Qu’est-ce que ça a eu comme impact sur le marché ? Quand avant, on voyait sortir 1000 nouveaux artistes par an, aujourd’hui on en voit sortir 50 000. Et ça va continuer d’augmenter. Pour cette seule raison, le marketing est devenu vital pour prendre de vitesse les artistes et les producteurs qui mènent le même combat que vous et qui visent le même idéal de réussite que vous. L’autre chose qui rend le marketing indispensable aujourd’hui c’est la pression à laquelle est soumis le public. Du matin au soir, on voit ou entend de la publicité : radio, tv, mail, réseaux sociaux, sites web, journaux, même la boulangère du coin fait de la publicité quand elle ouvre la fenêtre de sa cuisine et laisse échapper l’odeur d’un bon pain au chocolat fait à la main. Vos fans sont stimulés par des centaines de signaux, alors comment attirer leur attention ? Par la répétition. Faites une courte expérience et vous comprendrez à quel point la répétition peut influencer le comportement de n’importe qui : imprimer la photo d’un poisson et fixer la toute la journée. Pensez-y constamment, parlez-en autour de vous et visualisez-la autant que possible. Le soir avant de vous endormir, 156

regardez cette photo attentivement et pensez à ce poisson. Le lendemain matin au réveil vous constaterez que vous avez rêvé de poisson. Faites le test, vous verrez c’est bluffant ! Appliqué au Music Business que se passe-t-il dans la tête d’un fan potentiel ? Nous sommes le 10 Janvier de l’année, il voit votre clip apparaître en suggestion dans sa navigation youtube. Il ne clique pas. Le mois suivant, il voit une publicité facebook pour un nouveau clip, qu’il revoit une semaine plus tard sur instagram, puis de nouveau une semaine plus tard sur facebook, linkedin, snapchat ou thriller. La semaine suivante, vous envoyez un troisième clip et rebelote pendant un an. Et bien à un moment, et ce moment peut arriver plus ou moins vite, il vous aura tellement vu que votre nom et/ou votre visage lui semblera familier. Alors il se décidera à cliquer, ensuite soit il aime soit il n’aime pas et là c’est une autre affaire. Comprenez que le marketing va vous permettre de travailler au corps une audience potentiellement intéressée pour la convaincre de passer à l’action et de vous découvrir. Si vous avez un distributeur pour vous ouvrir les ventes des principaux points de vente, si vous avez de bons morceaux à proposer et si vous faites du marketing de manière efficace et régulière, vous obtiendrez sans le moindre doute des résultats époustouflants en matière de ventes digitales, de streaming et de monétisation youtube parce que plus de personnes consommeront plus de votre musique plus souvent. Si vous vous arrêtez là, vous commettez une grave erreur pour deux raisons : la première c’est que tous ceux qui n’ont pas aimé le premier morceau qu’ils ont entendu de vous sont peut-être susceptibles d’aimer d’autres morceaux. La deuxième c’est que si vous laissez le trafic de masse généré

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par votre marketing dans la nature, à chaque fois que vous aurez besoin de visibilité, vous devrez retourner au charbon, et ce n’est pas le but. Capitaliser sur sa Visibilité Grâce aux Funnels et à votre Auto-Répondeur, vous le savez maintenant, vous allez pouvoir vous constituer une fan base à la fois de fans qui vont consommer votre musique et de fans en devenir qui pourraient consommer votre musique mais qui ne le font pas encore. Les deux catégories ont beaucoup de valeur puisque vous allez pouvoir leur proposer régulièrement de découvrir ou de soutenir votre musique, mais aussi et surtout, vous allez pouvoir leur soumettre des offres commerciales. Imaginez un fan qui vous découvre et aime votre musique, il s'inscrit à une de vos listes en entrant dans un de vos funnels. C'est le meilleur moment pour lui proposer d'acheter un produit dérivé ou de faire une vente additionnelle même minime. Vous en doutez ? Laissez moi vous raconter une histoire. L'an dernier j'ai dû changer mon ordinateur portable. Je suis allé sur le site d'Apple et j'ai commandé un Mac de compétition. J'étais tellement excité à l'idée d'avoir dépensé plus de 4000€ en quelques minutes que mon cerveau a libéré un pic anormal d'endorphine et de sérotonine ! Du coup quand une fenêtre est apparue à l'écran me demandant si j'avais besoin de connecteurs USB, Carte SD et d'une housse de protection j'ai craqué. Pourquoi à votre avis ?

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Parce qu’encore une fois c'était le meilleur moment pour me proposer d'acheter, je me sentais tellement bien. Les consommateurs de musique n'échappent pas à la règle, ce sont des êtres humains tout comme vous et moi. Alors quand ils passent plusieurs minutes à prendre du plaisir sur un de vos morceaux, qu'ils cliquent pour recevoir le morceau gratuitement et qu'on leur propose d'acheter l'album avec une offre promotionnelle hyper séduisante, la plupart va passer à l'action. Et vous allez gagner un Fan engagé et un peu d'argent.

Vendre des produits dérivés c'est simple Avant toute chose enlevez vous de la tête la croyance que les produits dérivés c’est compliqué. Vous avez besoin d’un produit, d’un point de vente, d'une solution de paiement et d’une offre irrésistible capable de convaincre vos fans. Pour ce qui est du produit, vous avez 3 méthodes : ●

L'Auto-Production



Le Modèle du Drop Shipping



La Délégation totale

L'Auto-Production Dans ce premier système vous prenez le maximum de risque. Vous devez créer le produit, trouver le fabricant, investir dans un stock, avoir un espace 159

de stockage, gérer le packaging et l'expédition puis assurer le service aprèsvente. J'ai fonctionné comme ça pendant plusieurs années parce qu'à l'époque on n’avait pas d'autre choix. Je n'ai véritablement jamais gagné d'argent comme ça. 1ère contrainte : L'Arbitrage Ceux qui en ont fait l'expérience le savent peut-être mais quand on achète par exemple 100 T-Shirts, la première question que le fabricant vous pose c'est : quelle est l'arbitrage ? Autrement dit : combien de taille M, de taille S, de taille XL ? Et puis combien de modèles homme et de modèles femme ? Comment savoir ? Personne ne le peut. Du coup vous investissez dans une répartition aléatoire qui vous laissera toujorus du stock sur les bras et des clients insatisfaits parce que leur taille n'est plus disponible. 2ème contrainte : Le Budget Quand vous devez investir dans votre stock, votre fournisseur attendra d'être payé comptant sans quoi vous pouvez toujours attendre votre colis ! Il faut donc avoir un minimum de budget alloué à cette activité. Mais en plus du budget pour produire les exemplaires, vous devrez prévoir d'acheter de quoi l'emballer et à ce stade vous n'avez encore rien vendu.

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3ème contrainte : Le Temps Vous allez devoir créer un site web ou une page de vente, mettre en place une solution de paiement et une offre irrésistible sans quoi vous ne vendrez pas. Ensuite vous allez devoir traiter les commandes reçues, préparer les commandes et aller à la poste régulièrement pour les expédier. Enfin, vous devrez gérer le suivi de colis, les retours et le service aprèsvente. Conclusion : Si vous ne vendez pas vous perdrez beaucoup d'argent et de temps, mais si vous vendez bien vos produits et que vous maîtrisez vos marges ça peut être une bonne option. Néanmoins, mon conseil c'est de démarrer en prenant le moins de risque possible et avec l'investissement le moins important possible dans un premier temps. Puis, une fois que vous connaissez vos Best Sellers et les besoins de votre Avatar (taille, couleur, sexe), à ce moment-là vous pouvez investir dans du stock et considérer l'auto-production comme une bonne option.

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Le Modèle du Drop Shipping Le second modèle pour vendre vos produits dérivés est inspiré du Drop Shipping. Mais qu'est-ce que le Drop Shipping ? C'est une technique qui permet à un vendeur de vendre un produit à un client en direct mais sans détenir le stock et sans s'occuper de l'expédition. C'est le fabricant qui l'expédie directement au client. Le gros avantage c'est que le vendeur n'a littéralement pas de stock donc peut se créer un site de vente en limitant énormément son investissement et donc son risque. Le gros inconvénient c'est que très souvent les fabricants sont en Asie et le délai de livraison est très long. J'ai conçu un système qui m'a permis de profiter de l'avantage du Drop Shipping sans m'encombrer de son inconvénient. Voici mon Système : Johan achète un T-Shirt sur le site vitrine de mon Artiste. Il reçoit un email automatique qui lui valide sa commande et lui explique qu’elle sera traitée sous 48 heures maximum. Je suis notifié de la vente et j'encaisse l'argent de la commande. Je transfère l'email à mon fabricant qui a toujours du stock sur des modèles très courants.

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Il se charge de fabriquer le produit : c’est-à-dire de placer le bon design sur le bon modèle de T-Shirt (coupe/couleur/taille). Il s'occupe également de Packaging et de l'Expédition directement vers le client. Je sais que Johan a reçu son T-Shirt quelques jours plus tard grâce au numéro de Tracking du colis. Je lui envoi un email pour m'assurer que tout va bien, en lui partageant au passage la dernière actualité de l'artiste. Avantages/Inconvénients : Le gros avantage comparé au 1er modèle c'est que je me libère énormément de temps parce qu'à part quelques emails à envoyer je ne m'occupe de rien. Le fabricant a déjà les fichiers visuels des modèles en vente, on a défini un process clair et écrit noir sur blanc. Chacun sait ce qu'il a à faire. L'inconvénient en revanche c'est que sur des modèles ou produits moins courants, je dois investir dans un stock vierge et j'ai des risques de perte. Et puis, ma marge est moins importante que dans le modèle de l'AutoProduction puisque mon fabricant assure des fonctionnes supplémentaires et doit bien être rémunéré en conséquence. Conclusion: Ce modèle est beaucoup moins risque et ne demande que très peu d'investissement de départ. Il vous permet de conserver beaucoup de temps que vous pourrez utiliser pour développer d'autres aspects de votre activité. Mais il a ses limites dans le choix des produits que vous vendez et vous laissera une marge moins importante que si vous faisiez tout, tout seul. 163

La Délégation Totale C'est le troisième modèle pour vendre ses produits dérivés en ligne. C'est certainement celui qui vous laissera la marge la moins importante mais comme son nom l'indique vous ne vous accupez d'absolument rien ! C'est-à-dire que vous allez confier toute la partie vente de produits dérivés à un partenaire. Son rôle sera de fabriquer les produits sur commande, de les personnaliser selon vos souhaits, de les expédier et de vous avertir dans le colis est arrivé à destination. En gros, vous ne vous occupez de rien ! Ce genre de service vous permettra de dégager une marge d’au moins 30% sur vos ventes, même si ce pourcentage varie selon la nature du produit. Le gros avantage c’est que vous n’avez absolument rien à gérer. Par exemple, je travaille avec la plateforme Linkleek, et ils font absolument tout : ●

Création de la boutique en ligne



Fabrication des produits (et la gamme est très variée)



Expédition du produit



Gestion des solutions de paiement



Facturation



Suivi de commande

Vos fans sont ravis et vous aussi ! Ça vous permet de vous concentrer sur votre véritable valeur ajoutée : créer de la musique et entretenir la relation 164

avec votre public. Le reste tient dans un système qui vous rapporte de l’argent 24h/24, 7 jours sur 7 et ce toute l’année. Est-ce que ça rapporte vraiment ? Est-ce qu'on peut vivre de sa musique uniquement grâce à la vente de ses produits dérivés en ligne ? La Réponse est OUI ! Et je peux vous le prouver en image. En cliquant sur le lien ci-dessous vous accéderez à une vidéo dans laquelle je vous montre comment la vente de produits dérivés sur 5 Artistes m'a rapporté plus de cent mille euros de chiffre d'affaire en un semestre ! RDV sur : www.producteurasucces.com/bonuslivre Voici comment vous pouvez faire exactement la même chose: une fois que votre musique est sur toutes les plateformes de vente et de streaming, et vos clips sur youtube, dailymotion et autres, vous n’avez plus qu’à envoyer le plus de trafic possible vers vos créations. Grâce au mécanisme des funnels, quand un de vos fans découvre votre musique, il n’a qu’un clic à faire pour entrer dans un de vos funnels. Une fois inscrit, il fait désormais partie de votre fanbase et vous a donné l'autorisation de le solliciter. Il sera donc parfaitement à l'écoute de vos offres commerciales. Ok Mais comment attirer du monde ? Comme on l’a évoqué précédemment, il n’y a pas de problème de trafic sur Internet, le trafic s’achète. En moyenne, au moment où j’écris ces lignes, un fan peut s’acquérir pour environ 1 €. La question à se poser c’est : combien me rapporte un fan ?

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Pour répondre à cette question, vous allez devoir travailler le marketing de vos sorties pendant tout un trimestre et additionner vos chiffres de Ventes Digitales, de Streaming, de Monétisation Youtube (et éventuellement soundcloud) et les ventes de vos produits dérivés. À cette somme là, vous devrez déduire vos coût de production et de publicité Puis diviser la somme restante par le nombre de fans inscrits sur votre liste. Un exemple sera bien plus parlant... En un Trimestre ARTISTE X sort 3 singles avec 3 clips. Chaque single coûte 500€ en enregistrements, mixage, mastering et artwork. Chaque clip coûte 1500€. On arrive donc à un total de production de 6000€ Il investit 2000€ en publicité chaque mois soit donc un total de 6000€. Le total des dépenses est donc de 12 000 €. C’est effectivement un gros budget mais on n’a rien sans rien ! Dans le trimestre, ses ventes digitales + streaming lui rapportent 6000€ ce qui est tout à fait raisonnable compte tenu du budget marketing qu’il a investi. Ses ventes de produits dérivés lui rapportent 5000€ dans le trimestre. Il est donc à 1 000 € de perte ce trimestre. Côté réseaux sociaux, il explose son nombre d’abonnés, idem sur youtube et surtout sa fan Base qui de gagner 6 000 Inscrits. Un fan lui a donc rapporté 1.83€ en moyenne sur ce semestre.

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Oui mais il a perdu 1000 € Tarik là y'a un problème non ? Il a généré 5000€ de vente de produits dérivés sur 6000 fans en vendant 1 T-Shirt à 25€ et seulement 3% de sa fanbase en a acheté. A votre avis que se passera-t-il quand il sollicitera les 97% qui n’a pas acheté de t-shirt dans quelques semaines ? Il pourra aisément obtenir un chiffre de vente de 3000€ SANS INVESTIR LE MOINDRE EURO. Pourquoi ? Parce qu’il peut recontacter sa fan base gratuitement n’importe quand et ça fait toute la différence. Imaginez l’effet cumulé de ce travail d’acquisition de fans sur ne serait-ce qu’une année… C’est colossal. En utilisant ce business model, vous pouvez devenir rentable et vivre de votre musique en moins de deux ans en partant de rien. Et le plus beau dans tout ça c’est qu’en couplant cette première source de revenus aux autres, vous serez capable de générer bien plus sans faire plus d’effort et sans faire de tube. Le plus dur c’est de créer le système et de lancer la machine.

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RÉSUMÉ DU CHAPITRE IV : Les Ventes Dématérialisées regroupent toutes les recettes générées par l’exploitation de votre musique en ligne à savoir : ●

les Ventes Digitales



le Streaming



la Monétisation



la Vente de Produits dérivés en ligne

Pour vendre votre musique en ligne, vous avez besoin d'un distributeur digital qui livre toutes les plateformes. Pour la vente de Produits Dérivés nous avons présenté 3 modèles efficaces à mettre en place : ●

L'Auto-Production



Le Modèle du Drop Shipping



La Délégation totale

Cette première source de revenus peut à elle seule vous permettre de vivre de votre musique en capitalisant sur votre visibilité grandissante. Néanmoins, votre système peut mettre quelques mois pour vous rapporter gros. Quelle pompe activer pour générer des rentrées de cash immédiates ? Comment remplacer un salaire en quelques jours avec votre musique ? Ce sera l’objet du prochain chapitre.

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CHAPITRE V : LE BOOKING « Un concert c’est une histoire de chimie entre deux entités : le Public d’un côté et la Scène de l’autre. » Jean-Michel JARRE

La deuxième source de revenus pour un artiste c’est le booking. Vous vendez une prestation pour laquelle vous êtes rémunéré et vous avez une rentrée de cash immédiate. C’est la source de revenus que j’ai privilégiée quand j’ai monté mon label, laissez moi vous raconter pourquoi et comment…

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Je venais de passer une année fantastique avec la production d’un artiste à succès qui a connu une véritable explosion dans les clubs. Et c’est un marché qui est très demandeur de prestation scénique accompagnée de séance photo avec le public. On vendait entre 5 et 8 dates chaque mois, mais on ne se vendait pas assez cher par rapport aux prix du marché. Un de mes partenaires m’a chaudement recommandé une agence qui pourrait nous permettre de nous vendre deux fois plus cher tout en faisant deux fois plus de dates, et côté remplissage, je n’avais rien à redire. Par contre, dès le premier mois qui a suivi notre accord, l’agence nous a réglé avec un retard de 3 semaines. Le mois suivant, le retard dépassait 40 jours. Et le mois suivant on n’a tout simplement pas été payé. Pour récupérer la facturation en direct de nos prestations, et pour respecter toutes les dispositions légales, j’ai monté un label. Et devinez quoi ? Pendant plus d’une année, notre seule source de revenus étaient les prestations que nous vendions. Vous le verrez dans les prochains chapitres, l’argent dans l’industrie met un peu de temps à arriver : les distributeurs paient 6 mois plus tard, les labels avec qui nous pouvions êtres sous licences, nous réglaient avec 9 mois de décalage, tout comme pour les droits voisins et les éditions. Nous ne pouvions donc compter que sur le booking pour vivre. Comment ça fonctionne ? Quand vous parvenez à mettre en place la première source de revenus, durant la première année vous êtes souvent à l’équilibre mais pas plus. Donc soit vous travaillez à côté et vous devrez avoir une sacré hygiène de vie, discipline et persévérance pour que tout avance à un rythme 170

raisonnable. Soit vous activez cette seconde source de revenus avec rentrée de cash immédiate qu’est le booking. Lorsqu’on vend une date, on demande un retour contrat avec un acompte pour bien valider la date au planning de l’artiste. Sans acompte, l’établissement ou l’organisateur pourrait très bien annuler la date et vous laisser avec un trou dans votre agenda, et une perte financière irrécupérable. L’acompte est la plupart du temps de 50% de la somme totale due. Si bien que si vous vendez par exemple 20 dates à 1500€ en quinze jours (pour les 3 prochains mois), vous pouvez potentiellement recevoir 20 acomptes dans les quinze jours qui suivent et générer un chiffre d’affaire de 15 000 € dès le premier mois de votre activité, comme ça a été mon cas avec mon label. Et mécaniquement, si vous maintenez le rythme, ce chiffre peut se maintenir pendant plusieurs mois tout en sachant que vous encaissez un solde complémentaire après chaque date. Ça représente donc un flux de trésorerie constant et en croissance en autant que vous rentrez régulièrement des nouvelles dates. Les plus sceptiques diront alors : “ OK mais comment vendre des dates si on est pas joué à la radio ? C’est impossible ”. Les autres diront quelque chose du genre : “ Comment se vendre à plus de 1000€ quand on n’est pas connu ? ”. Et puis y’a ceux qui m’énervent le plus qui diront : “ je n’ai pas de contacts, comment trouver un tourneur ? ”. On va démystifier tout ça et à la fin de ce chapitre, vous vous sentirez capable de vendre beaucoup de dates, à un prix raisonnable même si vous êtes totalement inconnu. Quel est le secret ? Un plan en 4 étapes.

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1ère étape : La Prospection Le meilleur moyen de trouver des clients potentiels, est de prendre un fichier de contacts non qualifiés comme un annuaire en ligne disponible gratuitement sur google, les pages jaunes ou encore l’Officiel de la Musique (qui regroupe des milliers de clients potentiels pour vous). Il n’y a que 3 pré-requis pour démarrer : ●

Connaître sa cible



Connaître son marché



Connaître son produit

Connaître sa cible : Votre cible est votre client idéal. Encore une fois, le concept d’Avatar revient ici comme dans tout processus marketing. Précédemment on a défini un Avatar pour cibler son fan idéal, maintenant on fait la même chose pour cibler le client le plus susceptible de vous acheter une date. Et selon moi, le meilleur moyen de trouver votre Avatar, c’est de traquer un Artiste qui se définit dans le même style que vous, et qui fait déjà beaucoup de dates. Disons que vous êtes un groupe de rock qui souhaite tourner dans des festivals et dans des petites salles partout en France. Votre travail consiste à repérer au moins 3 groupes de rock qui sont juste un peu plus connus que vous et qui tournent bien. Une fois que c’est fait, vous prenez un fichier

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Excel (ou plus simple une feuille et un crayon) et vous notez tous les lieux qui les accueillent et surtout les organisateurs qui les engagent. Ce travail va vous permettre d’obtenir deux choses : ● La première c’est une liste de clients chauds : tous les organisateurs qui ont engagé ce groupe sont potentiellement capables de vous engager aussi ● La seconde c’est qu’il existe des points communs entre tous ces organisateurs, et en les mettant en lumière vous serez capable de définir précisément votre Avatar.

Connaître son Marché: Ne pas connaître son marché c’est de lancer dans une bataille sans connaître son ennemi. Vous ne pouvez pas gagner. Peu importe la nature de votre avatar, il appartient à un marché spécifique. Dans le booking, on distingue 4 formes de marchés : ●

les Festivals



les Concerts



les Showcases Club



les Événements Corporatifs

Il existe quelques autres marchés plus spécifiques mais tous peuvent se rattacher à l’une de ces 4 grandes catégories. 173

La première question à vous poser c’est donc : à quelle forme de marché appartient mon Avatar ? La deuxième question à vous poser c’est : quel budget accorde-t-il au booking d’artistes chaque année ? Et pour aller plus loin : combien paie-t-il un artiste qui présente les mêmes caractéristiques que moi ? Cette dernière question est très importante parce qu’elle va vous permettre de vous positionner sur un prix que vous savez acceptable par votre cible. Et voici la méthode que j'utilise, vous allez voir c'est magique : Vous appelez un artiste récemment programmé par votre cible. Vous vous faites passer pour un organisateur et vous montrez très intéressé pour programmer une date, du coup vous voulez connaître les conditions tarifaires. Vous obtenez un prix “ public ” qui est donc le prix maximum auquel l'artiste a l'habitude de se vendre. Vous recommencez avec 3 ou 4 autres artistes et ça vous donne une idée assez précise du budget dépensé par votre Avatar pour programmer un artiste. La troisième question à vous poser pour connaître votre marché c’est : qui est le décisionnaire ? ou éventuellement qui influence le choix du décisionnaire ? Par exemple, les gros festivals ne reposent jamais leur programmation sur une seule et unique personne qui décide de tout. C’est pratiquement toujours une équipe d’au moins 3 personnes en concertation. Dans les discothèques, c’est rarement le dirigeant qui prend la décision seul. C’est très souvent le deejay résidant qui remonte des informations clé à son

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patron pour lui raconter que tel titre a du succès, ou que tel artiste est très réclamé par les habitués donc qu’il devrait envisager de le programmer. Pour les concerts, il s’agira de savoir si c’est un organisateur privé ou public. Si c’est privé, le décisionnaire sera presque toujours le dirigeant de la société qui organise l'événement. Si c’est public ça pourra être soit un comité de fête, soit un agent de mairie en charge de l’évènementiel dans sa commune ou encore peut-être un directeur d’antenne d’une radio locale qui organise un plateau. Enfin, pour les événements corporatifs ça dépendra de la taille de la société. La plupart du temps, vous traiterez avec la personne en charge du Comité d’Entreprise, parfois avec le gérant ou président de la société si elle est à taille humaine. Dans tous les cas, vous devez identifier rapidement comment les décisions se prennent dans le marché que vous visez. Connaître son Produit : Ça fait très industriel d’en parler comme ça mais ça permet de rester général. J’imagine que tous les styles seront représentés parmi ceux qui liront cet ouvrage, ça nous met tous sur un pied d’égalité. Le produit c’est le show que vous proposez, mais c’est également tout le travail de développement que vous faites autour d’un artiste. Vous devez tout maîtriser sur le bout des doigts, et si vous confiez votre booking à quelqu’un, il devrait passer au moins 1 mois complet avec vous au quotidien pour vous connaître avant de démarcher pour vous. Pourquoi est-ce si important ? 175

Parce que quand vous allez entrer en phase de prospection, vous verrez que vos prospects n’ont pas le temps de vous écouter et que vous ne les intéressez pas. Le seul moyen d’arriver malgré tout à un résultat c’est de les accrocher dans les premières secondes et si vous ne connaissez pas suffisamment votre produit, votre voix retranscrira un certain manque de confiance en vous et un certain besoin de l’autre et donc de vendre. Or, il n’y a rien de pire que quelqu’un qui vous appel avec comme seul objectif de vendre. Ok mais c’est pas le but me direz vous ? C’est effectivement notre objectif secondaire. Mais notre objectif principal c’est d’aider l'autre. Si vous retenez que le but de votre appel de prospection c’est d’aider votre avatar à aller bien, vous aurez déjà compris 90% de la méthode qui m’a permis de vendre plus de 1.2 Million d'euros de shows live dans ma carrière. Euh… T’es sûr Tarik ? Oui ! Aussi sûr que 2+2 font 4. Le marché vous paie pour la valeur que vous lui apportez. Donnez des clips et du bon son à vos fans et ils vous le rendront. Rendez service aux organisateurs que vous visez et ils vous le rendront. Qu’est-ce que la prospection ? C’est une phase qui se déroule en 5 étapes nécessairement dans cet ordre : ●

Aller au contact de votre Avatar



Instaurer une relation 176



Découvrir ses problèmes



Enfoncer le couteau dans la plaie



Résoudre ses problèmes

Étape N°1 : Aller au contact Cette première étape consiste à prendre contact avec votre avatar. Il existe de multiples méthodes possibles aujourd’hui : ●

Passer un coup de téléphone



Envoyer un email



Le message privé via les réseaux sociaux



Rencontre sur un salon professionnel



Démarcher physiquement

Ma recommandation va clairement au coup de téléphone. C’est le moyen de communication qui présente le meilleur rapport qualité/prix. Aujourd’hui, vous pouvez vous en sortir avec un forfait téléphone qui plafonne à 20 ou 30€/mois. Et passer plusieurs milliers de coups de téléphone chaque mois. L’e-mail ou le message privé réseaux sociaux sont deux moyens gratuits d’atteindre un prospect mais l’atteindre est une chose, capter son attention en est une autre. J’utilise beaucoup l’e-mail et le message privé dans un processus de fidélisation pour entretenir le lien avec un client ou avec un 177

prospect qualifié que j’ai déjà eu au téléphone au moins une fois mais rarement pour un premier contact. La rencontre sur un salon professionnel est très efficace si c’est fait intelligemment. C’est-à-dire avec un suivi personnalisé. Beaucoup d’artistes et de producteurs rencontrent du monde sur des salons et distribuent des cartes de visite à tout va. Et puis ça s’arrête là. La loi des moyennes fait que quelques uns reviennent d’eux-mêmes vers vous, mais la plupart du temps ça ne va pas plus loin. Pour qu’une “ touche ” sur un salon donne quelque chose, il faut : ●

Marquer positivement l’esprit de l’autre



Remettre quelque chose de valeur entre ses mains



Lui fixer un jour et une heure pour la première relance



Ne pas oublier de le relancer !!!

Par exemple, quand je rencontre un organisateur sur un salon professionnel et que le contact passe bien, j’essaie de toujours faire deux choses pour le marquer à vie. Un, je lui raconte une anecdote très marquante sur un artiste qu’il connaît ou sur un média ou un de mes voyages dans un lieu insolite. Et deux, je le pousse à m’en raconter une également. La deuxième étape consiste à lui remettre une clé usb avec une carte de visite. Et le plus important dans cette étape c’est que l’objet que vous lui remettez doit être fait dans une matière qui lui donne envie de le garder. Une clé usb bas de gamme n’est pas agréable au toucher, on a envie de la

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balancer ou de la laisser au fonds d’une boite à gants. Idem pour la carte de visite : quand d’autres en font faire 5000 à moindre coût j’en fais faire 200 de très haute qualité, et croyez-moi ça impose le respect. Quand on vous met un flyer dans les mains dans une qualité bas de gamme, vous le laissez tomber dans la première poubelle que vous croisez. Par contre quand le flyer est en relief, de bonne qualité avec un design soigné vous prenez le temps de le regarder et peut-être même qu’il finira dans votre proche. La troisième étape c’est de fixer un jour et une heure quand vient la phrase “ Ok on se rappel ” ou “ On reste en contact ”. Comme j’entends bien rester au contact, je lui impose un créneau immédiatement : “ Yes restons en contact, mais restons-le vraiment. Mardi je suis dispo toute la journée je peux t’appeler ce jour là, à quelle heure j’te dérangerai le moins ? ”. Dans 9 cas sur 10 le rdv est pris. Avant d’aller à la dernière étape qui est de tenir le rdv fixé, et surtout avant de quitter mon interlocuteur j’ai un petit rituel. Je lui propose toujours de faire deux photos selfie : la première de manière sérieuse et courtoise. Et la deuxième dans une pose délirante. Grâce à ça quand je recontacte la personne, si jamais elle m’a oublié, le fait de joindre un selfie en pose délire brise toutes les barrières. Il se dit “ Je ne sais plus qui c’est mais vu la photo, j’ai du bien m’entendre avec je vais lui répondre on ne sait jamais ”. Et ça marche ! Pour finir, le démarchage en physique est une solution si vous êtes bon dans l’art d’accrocher immédiatement quelqu’un dans le réel. Ça demande beaucoup de charisme et de méthode. Et le gros inconvénient c’est que chaque déplacement vous coûte… C’est la raison pour laquelle, je pense que ce mode d’approche est un des moins adaptés au booking. 179

Conclusion : L'appel téléphonique est le meilleur moyen d'établir un 1er contact avec un prospect. Comment Réussir son Appel de Prospection ? Il n'y a qu'une seule règle qui fonctionne vraiment selon moi : vous devez absolument vous fixer un objectif pour chacun de nos appels, sans quoi c'est de la torture ! Quand j'appelle un prospect froid tiré d'un annuaire en ligne par exemple, le seul objectif que je me fixe c'est de récupérer le contact email du décideur. À partir de là, je ne cherche pas à vendre ni à mettre en avant quoi que ce soit, je réfléchis à la meilleure stratégie avant de décrocher mon téléphone. Par exemple, une fois je me suis fait passer pour un institut de sondage. Une autre fois j'ai expliqué que je fournissais du matériel son et lumières haut de gamme gratuitement en échange d'un logo mis en avant sur la piste, etc. Peu importe la méthode, mon objectif est de récupérer le nom, le prénom et l'adresse email du décideur. Quand j'appelle un prospect qui a montré de l'intérêt pour un de mes artistes mais qui ne m'a pas encore acheté de date, un de mes objectifs pourrait être de déclencher un RDV en physique. À ce moment-là, je lui explique que je suis de passage dans la région parce que j'ai vendu un autre artiste à un de ses concurrents mais que j'aimerai beaucoup l'inviter à déjeuner ou diner pour faire connaissance.

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Vous voyez le truc ? Chaque appel doit avoir un objectif clair, et atteignable. Ça permet d'évaluer l'impact d'un appel. Si l'objectif est atteint, mon appel est réussi. Sinon c'est un échec et je dois comprendre pourquoi j'ai échoué.

Étape N°2 : Instaurer une relation Une fois que votre objectif est défini et que vous passez le coup de fil, les premières secondes sont cruciales. Vous devez instaurer une relation suffisamment durable pour atteindre votre objectif. Pour instaurer une relation de confiance, vous avez deux choses à faire avec succès : 1/ Vous présenter correctement 2/ Poser des questions de situation

Bien Se Présenter C'est un basique mais une bonne présentation reste l'élément de base pour réussir un premier contact avec un inconnu. Ce matin par exemple, alors que je travaillais sur la rédaction de ce livre, quelqu'un a sonné à ma porte pour me vendre de la viande. Déjà il commence mal parce qu'il me dérange mais en plus, il s'est contenté de me dire : " Bonjour c'est XX Viandes ! On est venu voir si vous aviez besoin de commande un peu de viande "/

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Moi : " Non merci, essayez à côté vous aurez peut-être plus de chances. Bonne journée ! " En fermant la porte, je ne savais pas qui m'avait dérangé, ni ce que fait la société qu’ils représentaient. Bien se présenter c'est facile, il suffit de respecter 3 phases : ● Présenter son identité, son rôle et son activité ● Demander l'autorisation de poser des questions ● Rassurer son interlocuteur sur ses intentions

Phase 1 : Savoir dire Bonjour Exemple de Script : « Bonjour, je m'appelle Tarik. Je représente le label X en charge du booking de l'artiste Y et au sein de ce label que j'ai fondé et que je dirige, j'assure personnellement le Booking des Artistes. Pourriez vous me passer Daniel svp ? » En moins d'une minute, la personne qui décroche sait que j'appelle pour vendre un Artiste, elle connaît mon prénom et le nom de ma société. Et elle sait qu'elle a affaire au Dirigeant. Si Daniel (le décisionnaire dans mon exemple) est disponible y'a de fortes chances que je l'ai en ligne quelques secondes plus tard à qui je me présenterai de nouveau exactement de la même manière. Et après ?

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Phase 2 : Le Droit de Poser des questions Une fois que je me serai présenté, la première chose que je ferai c'est de demander à Daniel s'il m'autorise à lui poser quelques questions. S'il refuse l'appel se termine là et s'il accepte il me donne l'autorisation de lui prendre quelques minutes de son temps et il m'accordera son attention. Exemple de Script : « Bonjour Daniel, je m'appelle Tarik. Je représente le label X en charge du booking de l'artiste Y et au sein de ce label que j'ai fondé et que je dirige, j'assure personnellement le Booking des Artistes. Si vous me le permettez j'aimerai vous proposer quelques questions pour en savoir plus sur votre établissement et à l'issue de ces questions : soit un de mes artistes est susceptible de vous plaire et auquel cas je me permettrai de vous en dire un peu plus, soit je n'ai aucun artiste conviendrait à votre établissement et auquel cas c'est peut-être moi qui aurais besoin de vos services ».

À votre avis quel accueil me réservent 90% des dirigeants à qui je fais cette présentation ? Ils me répondent un truc du genre : " Oui oui allez y mais faites vite " (l'air de dire je suis pas plus chaud que ça mais respect comme tu t'es bien présenté t'as gagné le droit à 5minutes d'attention par courtoisie). Ensuite ? Phase 3 : Rassurer mon Prospect Une fois que j'ai obtenu son autorisation de lui poser des questions, j'ai besoin qu'il soit en confiance pour y répondre. Alors je le rassure.

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Exemple de Script : « Merci pour votre temps, est-ce que vous me permettez de prendre des notes ? Je sais que ça va sans dire mais ça ira mieux en le disant : tout ce qui se dit aujourd'hui est totalement confidentiel. C'est le point commun que j'ai avec les médecins et les curés. » Réponse : « Oui bien sûr prenez des notes pas de soucis ». Et le tour est joué. En moins de deux minutes, nous sommes passés de Daniel qui est dérangé par un énième inconnu qui veut lui soutirer du fric à Daniel qui me donne l'autorisation de lui poser quelques questions sur son activité. En respectant ces 3 étapes simples, vous obtenez l'attention d'un prospect, mais également sa confiance et son estime parce que je peux vous assurer que sur 10 agences qui le démarchent pour lui vendre un artiste, moins d'une personne se présente correctement.

Étape N°3 : Découvrir ses problèmes Après avoir été au contact de son Avatar et avoir instauré une relation de confiance suffisante avec lui, la troisième étape consiste à découvrir les problèmes majeurs que rencontre votre interlocuteur. Au début ça vous paraîtra compliqué de découvrir ce qui le frustre au quotidien mais avec le temps vous serez très bon à ce jeu parce que ce sont toujours les mêmes problèmes qui reviennent… Par exemple, pour un programmateur de festival ça peut être qu'il manque de bénévoles, qu'il manque de soutien de la mairie ou de la région. Ça peut 184

être la crainte qu’à cause du climat de peur déclenché par les attentats qui frappent notre pays certaines administrations lui mettent des bâtons dans les roues. Ça peut aussi être d’éradiquer la drogue et les accidents liés à l’alcool, bref les problèmes c’est pas ce qui manque. Votre job consiste à trouver ceux qui empêchent votre interlocuteur de dormir. Si vous ne brillez pas à cette étape, inutile de chercher à aller plus loin ça ne marchera pas. Ou alors vous aurez de la chance… Mais pour de vos dates de manière pérenne, il ne faut pas compter sur la chance mais sur une méthode qui marche à coup sûr. Pourquoi cette étape est-elle vitale ? Si vous n’identifiez pas ses problèmes, vous n’aurez pas la possibilité de lui apporter une réponse. Et donc vous ne lui servez à rien. Qui va voir un dentiste quand il n’a pas mal aux dents ? Personne. Vu le prix que coûte une consultation, et l’inconfort que ça procure, personne n’aurait idée d’aller chez le dentiste s’il n’a pas mal aux dents. Inversons maintenant la situation, si un dentiste vous démarche au téléphone pour vous proposer ses services ou mieux un produit miracle pour éviter les caries. Si vous ne souffrez d’aucuns maux de dents, vous aurez tendance à raccrocher le plus vite possible même s’il est sympathique et qu'il parvient à instaurer une relation de confiance avec vous. Maintenant, imaginez qu’il appuie sur le bon bouton, à savoir un problème qui vous pèse, que se passerait-il ? Il aurait immédiatement votre attention et vous seriez à l’écoute de ce qu’il a à proposer. Par exemple, il pourrait vous dire “ Ok très bien, vous n’avez pas mal aux dents, mais voulez vous savoir comment avoir une haleine fraîche toute la journée ? Ou comment de plus jamais oublier de vous brosser les dents ? Ou comment prévenir les caries avec une habitude simple à mettre en place ? “. 185

Si l’un ou plusieurs des problèmes qu’il a soulevés vous concernent, vous devenez immédiatement beaucoup plus réceptif, n'est-ce pas ? Dans le booking, c’est exactement la même chose. Vous devez entre dans une phase d'investigation qui vous permettra d'identifier ce qui gêne le plus au quotidien la personne que vous avez au bout du fil. Voici une courte liste des problèmes récurrents que j'ai identifié sur mon avatar que sont les clubs de nuit : • Manque de personnel de qualité • Manque de trésorerie • Mauvais deejay et ne trouve pas de remplaçant • Pas assez de clients • Pas assez de clients de qualité • Pas de contacts pour acheter les artistes au juste prix • Une concurrence trop agressive autour de lui • Le club a besoin de travaux mais c'est pas le bon moment Et il y a plein d'autres problèmes ! Comment identifier les Problèmes de son Avatar ? Tant qu'un prospect n'a besoin de rien, vous ne lui servez à rien et vos arguments sont totalement inutiles. Tout part d'une insatisfaction. Vous devez identifier ce qui met votre prospect dans un état d'insatisfaction suffisamment fort pour qu'il se dise d'abord :

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Effectivement c'est un problème C'est un problème pesant C'est un problème à traiter immédiatement il me faut une solution !

Ce type d'insatisfaction est ce qu'on appelle en marketing un Besoin Implicite c'est-à-dire qu'on en ressent l'insatisfaction mais sans ressentir le besoin que ça change. Pour vendre vos prestations, vous devrez pousser le prospect à mettre en lumière un Besoin Explicite. C'est-à-dire un besoin qu'il exprime de lui même et pour lequel il sait et dit avoir besoin d'une solution. Est-ce qu'il existe une méthode efficace pour poser les bonnes questions qui l'amèneront à exprimer un besoin explicite ? Oui, et voici comment faire. Avant chaque appel, pour chaque marché cible, vous devrez poser sur papier les problèmes potentiels face auxquels votre Avatar peut se trouver. Reprenez la liste ci-dessus ou passer quelques coups de téléphone de prospection à blanc pour vous faire une idée. Une fois que vous avez votre liste, prenez un problème à la fois et pour chaque problème, concevez une ou plusieurs questions qui amèneront votre cible à exprimer un besoin.

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Exemple : Je démarche un club et je sais que la plupart des clubs ont un problème qui les ronge : celui de ne pas vendre assez d'entrées pour être rentables. Problème : Je n'ai pas assez de clients Questions potentielles : Quelle est votre capacité d'accueil ? Combien d'entrées faites vous en moyenne sur un soir " normal " ? Combien le soir d'un évènement avec un artiste annoncé ? Si c'est effectivement un problème pour votre prospect, voici le type de réponse qu'il vous donnera : " On peut accueillir jusqu'à 700 personnes si on ouvre les 2 salles mais actuellement on tourne plutôt autour de 200 et 250 quand on programme un Artiste ". Il ne l'a pas fait directement mais dans sa réponse il a clairement évoqué un besoin explicite. Il a besoin de doubler voire de tripler son taux de remplissage ! Et ça ce n'est qu'un problème, faites le même exercice pour 5 ou 6 problèmes différents qu'il peut avoir et pour chacun d'eux établissez une liste de questions à poser. Ça vous évitera de chercher ce que vous allez dire une fois en ligne. Étape N°4 : Enfoncer le couteau Une fois que ses problèmes sont identifiés, enfoncez le couteau bien profond là où ça fait mal. Je vous donne immédiatement un exemple tiré de faits réels que j’ai rencontré dans mon parcours.

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Je démarche un club pour vendre un de mes artistes en prestation, et le problème que j’ai identifié est que le matériel son de l’établissement datait d’avant la guerre ! Bon pas littéralement mais franchement le son n’était pas top du tout. Tellement pas top qu’à chaque fois que l’établissement voulait programmer un artiste, il se ruinait en location de matériel pour que le show tienne la route. Et quand il se passait d’un meilleur matériel, les artistes étaient tellement mécontents qu’ils ne restaient pas après le show et sa clientèle lui faisait savoir son mécontentement. J’ai particulièrement insisté sur ce point en lui racontant des histoires d’établissements qui avaient le même problème et qui avec le temps avaient été blacklistés par les artistes, les managers et les tourneurs parce que personne ne veut se produire dans une salle où il n’a pas de retour, et où le son est tellement mauvais que le public croit que l’artiste ne vaut rien sur scène. Et j’ai continué de remuer le couteau en lui disant que s’il ne réglait pas le problème rapidement, soit il se ruinerait en location de matériel, soit il verrait tous les artistes du moment se produire chez ses concurrents. Et du coup qu’il perdrait toute sa clientèle en moins de 6 mois. Maintenant qu’il avait conscience des conséquences dramatiques que pouvait avoir la situation si elle restait en l’état, je pouvais lui proposer une solution adaptée. Dans mon cas, ça a été de le mettre en contact avec un régisseur son qui louait son matériel à l'année à un Casino uniquement en semaine, il serait donc ravi de le louer aussi le week-end à ce club. J'ai créé le lien entre les deux, le régisseur m'a remercié pour le plan et m'a aidé à vendre une soirée par mois au Casino et le patron du club était heureux aussi, si bien qu'il m'a acheté 4 dates cette année là !

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Tout le travail de recherche de problème pour obtenir un besoin explicite porte ses fruits quand le prospect prend conscience que son problème peut tellement lui nuire qu'il DOIT absolument le solutionner maintenant. Et la solution la plus indiquée c'est vous. Étape N°5 : Résoudre ses problèmes Remuer le couteau dans la plaie ne fera qu'accentuer la frustration chez votre Avatar, mais ce qui le décidera à mettre la main au portefeuille pour investir dans la solution c'est la balance entre deux facteurs : le sérieux de la solution proposée pour résoudre son problème et le prix de cette solution. Si vous mettez en lumière un problème mais que votre prospect ne réalise pas à quel point ce problème aura de lourdes conséquences sur son avenir, il percevra votre solution comme trop chère par rapport à ce problème considéré comme mineur, peu importe le prix auquel vous vendez. À l’inverse, imaginez une balance et d’un coté le poids des problèmes et des conséquences liées à ces problèmes qui font face à, de l’autre côté, votre offre. Que se passe-t-il ? Il y a fort à parier que votre prospect se dise que le prix de la solution en comparaison des difficultés qu’il a est suffisamment raisonnable pour qu'il le paie. Voici un exemple de conversation téléphonique pour vous illustrer les deux situations :

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ORGANISATEUR : Mon programme est déjà complet jusqu’à l’année prochaine, j’te propose de me rappeler dans quelques mois pour qu’on en rediscute. MOI : Yes pas de souci, par curiosité t’as programmé qui comme DJ Reggaeton ? ORGANISATEUR : J’ai programmé DJ X, DJ Y et DJ Z, tu connais ? MOI : Oui, je connais bien, t’as choisi les meilleurs c’est parfait. Par contre c’est dommage parce que des 3 que tu m’as cité aucun ne propose de concept de soirée clé en main avec tout inclus. J’imagine que t’as prévu le reste ? (QUESTION PROBLÈME) ORGANISATEUR : Oui on a prévu des danseuses, de la décoration et un traiteur avec des spécialités sud américaines pour chaque évènement. MOI : Ca a dû te couter une blinde non ? Et puis côté organisation ce sont des prestataires avec lesquels t’as l’habitude de travailler ? T’es sûr d’eux ? (QUESTION PROBLÈME) ORGANISATEUR : En effet, rien que le traiteur me coûte plus cher moins une date que les DJ’s pour toute la saison ! ET pour être honnête je n’ai pas encore choisi mon prestataire, les devis m’ont paru tellement élevé que je n’ai pas pu me décider sur le moment… (BESOIN IMPLICITE) MOI : Choisis bien... D’expérience ils sont très restrictifs, proposent rarement de vraies spécialités locales et surtout tu verras la note grimper à la dernière minute parce que les devis des traiteurs ne sont pas assez détaillés et ils oublient plein de choses… (J’ENFONCE LE COUTEAU)

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ORGANISATEUR : Merci du conseil, on m’a dit la même chose… Ça me stress un peu mais bon j’ai pas d’autre option. Si les deejays pouvaient venir avec un package complet et que j’ai juste à payer la note sans me soucier du reste je dormirai mieux. (BESOIN EXPLICITE) MOI : Pour cette année ton programme est complet donc la question ne se pose pas mais pour la saison prochaine saches que je m’occupe de DJ R, et qu’on amène un concept complet clé en main : show, danseuses, lumières, décoration, traiteur. Tu mets les pieds sous la table et tu nous laisses courir dans tous les sens pour que tes clients vivent une expérience qu’ils ne vivront nulle part ailleurs. (SOLUTION) ORGANISATEUR : À ce point là ? Et vous avez déjà fait des dates dans la région ? MOI : Pas dans la région mais je peux t’envoyer un email avec des vidéos des concerts live qu’on a fait ailleurs. Mais tu mets le doigt sur quelque chose : ce serait une première dans la région si tu le fais. ORGANISATEUR : Bon… Je vais y réfléchir sérieusement. Peut-être qu’on peut bouger quelques lignes au planning et te prendre une date. J'te redis ça rapidement... MOI : Yes prends le temps d'y réfléchir et à la limite je serai dans ton secteur la semaine prochaine si t'as du temps je d'invite à manger et on en reparle à ce moment là. Qu'est-ce que t'en dis ? ORGANISATEUR : Ok ça marche, Appel moi quand t'es dans le coin ça me fera plaisir de te voir.

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Cette conversation est un très bel exemple de la manière dont on peut, au cours d'une conversation, poser des questions qui mettent en lumière les problèmes d'un prospect et qui l'amènent à exprimer un besoin explicite. Une fois ce besoin exprimé, si vous avez la solution proposez là et vous verrez que le reste n'est qu'une question de point de vue.

À ce stade, la première étape qu’est la Prospection est terminée. Vous êtes allés au contact, vous avez réussi à instaurer une relation en créant le dialogue. Vous êtes parvenu à découvrir les problèmes de votre interlocuteur, à lui faire prendre conscience des conséquences qui l’attendent, et enfin vous avez proposé une solution efficace pour résoudre ses problèmes. Maintenant que vous avez un prospect intéressé pour acheter la solution à son problème, c’est le moment de le convaincre que votre solution est la meilleure ! L’Argumentation L’argumentation consiste à traduire vos avantages en bénéfices. On ne vend pas un micro-ondes hyper super méga je ne sais quoi capable de convertir je ne sais combien de kilowatts en énergie bla bla bla. Ce qu’on vend c’est ta bouffe prête en 5 minutes chrono pendant que t’attends tranquillement les pieds sous la table. Vous comprenez la différence ?

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Les avantages sont techniques et liés aux spécificités produit. Les bénéfices représentent ce que le consommateur va en tirer. Dans le cas de la vente d’une prestation scénique, ne vendez pas le fait que l’artiste est très médiatisé ou qu’il a fait tant de millions de vues, ou encore qu’il fasse de la scène depuis 5 ans et donc que c’est une bête de scène… Mettez plutôt en avant le fait qu’il y aura une file d’attente d’une heure pour entrer dans la salle le soir du show, ou encore le fait que le public va tellement apprécier le show qu’il va y avoir un raz de marrée de retours sur les réseaux sociaux. Qu’on se comprenne, ce que tout le monde fait c’est d’appeler et de dire : “ Regarde, tout le monde se l’arrache, c’est l’artiste du moment, ça va cartonner signe ici ”. Quand tu vends une star ça marche et c’est facile mais à ce stade que ça vende ou pas tu t’en fou parce que si ce n’est pas lui qui prend la date ce sera un autre. Ce que je veux vous transmettre c’est comment vendre à coup sûr même (et surtout) quand vous ne vendez pas un Artiste star surmédiatisée. Pour ça, vous devez retenir et appliquer 3 principes fondamentaux. Principe N°1 : L’actualité d’un artiste n'est qu'un prétexte pour démarcher et non un argument de vente. Même si je ne vous vois pas, levez la main ceux qui, pour vendre un artiste disent : “ Son dernier album vient juste de sortir et, il est déjà classé Xème dans le top album”. Soyez honnête, on l’a tous fait moi le premier.

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Penser qu’un top iTunes, Spotify ou Shazam est un argument de vente est une erreur. En réalité c’est un prétexte pour démarcher, relancer, et insister auprès d’un prospect pour le pousser à vous acheter une date. Parce que vous pouvez être N°1 des ventes, rien ne garantit que vous remplirez une salle. Par contre, ça doit pousser le plus grand nombre à s’intéresser à vous et à se poser la question “ est-ce que chez moi ça peut marcher ? ”. Principe N°2 : Il n’y a que 3 choses qui vous aideront à vendre à coup sûr et j’insiste vraiment sur le caractère scientifique de ce que j’avance parce que ça marche vraiment à tous les coups si vous vous y prenez bien. Ces 3 choses sont : la preuve sociale, la recommandation et l’autorité.

La Preuve Sociale La Preuve sociale c’est ce qui pousse la masse à vous suivre et à vous soutenir sans trop savoir pourquoi. Le meilleur exemple pour illustrer la preuve sociale c’est quand vous cherchez un restaurant pour manger. J'ai d'ailleurs été victime de la preuve sociale lors d’un voyage en martinique. Je me trouvais aux Anses d’Arlet et en discutant avec un local il m’a indiqué un restaurant un peu caché mais délicieux en bord de mer, les pieds dans l’eau. En arrivant, le cadre était magnifique mais le restaurant était littéralement vide !

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Par contre, juste à côté, il y avait un restaurant deux fois plus grand et plein à craquer. Comme tout bon touriste qui se respecte, j’ai fait confiance à la preuve sociale et suis allé dans le deuxième restaurant. Si vous saviez à quel point j’ai regretté ! Le service était nul, et la nourriture vraiment pas terrible. Le lendemain, j’ai pu apprécier le premier restaurant et j’ai réalisé à quel point la preuve sociale était une composante indispensable au succès commercial de n’importe quelle entreprise que ce soit dans la restauration ou dans le music business pour un artiste. Dans le booking, la preuve sociale ce sont tous les éléments qui montrent que vous être un artiste populaire. Par exemple, quand vous faites une date et que vous postez une photo d’une salle pleine c’est de la preuve sociale. Quand vous filmez une longue file d’attente à l’entrée d’une salle déjà pleine à craquer de fans hystériques, c’est une preuve sociale. Quand vous affichez des millions de vues youtube, des diffusions radio ou TV, ou encore un agenda déjà relativement bien rempli c’est de la preuve sociale. Le monde appelant le monde, vous vendrez davantage de dates qu’un artiste qui n’a rien de tout ça. Comment faire quand on débute et qu’on n’a rien de tout ça ? On se fait recommander ! La Recommandation Pour reprendre l’exemple du restaurant en Martinique, il ne me serait jamais venu à l’idée d’aller vers ce restaurant sans la recommandation d’un habitant local.

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La Recommandation dans le booking c’est quand un organisateur qui vous a déjà programmé incite d’autres organisateurs à vous programmer à leur tour par exemple. Laissez moi vous raconter comment j’ai lancé le booking club d’un artiste qui affiche à ce jour plus de 1 000 dates de concerts en clubs, festivals, sur scène et en concerts privés. Il était inconnu et n’avait pas de tube alors quand j’ai commencé à prospecter on m’envoyait toujours dans les roses avec les excuses classiques : “ personne ne connaît ”, “ chez moi on ne le joue pas ” ou encore “ c’est trop tôt rappelez moi plus tard ” (sous-entendu quand il aura un nom installé). Et c’est frustrant. L’idée qu’on a eu a été de proposer une date totalement gratuite dans le plus gros club de la région Bretagne. On a réussi à convaincre le boss de nous programmer en jouant sur le fait qu’on allait faire une com de dingue et surtout que ça ne leur coûterait pas un centime ni en cachet, ni en frais de déplacement ou d’hébergement, ni même en boissons le soir de l'événement. L’étape suivante c’est de fournir un show d’anthologie. Alors on a travaillé ! L’artiste avait déjà un concept de folie avec un show sur scène très dynamique mêlant chant et danse, avec un deejay animateur et ambianceur qui soutenait l’énergie du début à la fin. Après quelques répétitions, le show était rodé. Quand on s’est produit sur la première scène, on a compris que le public était sous le charme et que les clubs n’avaient pas l’habitude de shows d’une telle intensité.

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Quelques minutes après la fin du show, j’avais en face de moi un dirigeant autre fois sceptique qui était devenu fan ! Il m’a proposé de nous reprogrammer en nous payant cette fois. J’aurai pu en rester là mais mon intention était de me créer un réseau de recommandation alors je lui ai posé cette simple question “ Est-ce que t’as dans tes contacts d’autres patrons de clubs qui pourraient être intéressés pour nous programmer et qui ne sont pas tes concurrents directs ? ”. Il m’a donné plusieurs noms, plusieurs numéros de téléphone et m’a même invité à échanger avec son dj résident qui avait de nombreux contacts d’autres dj résidents partout en France. À l’issue de cette date j’ai appelé les 4 contacts que je venais de récupérer et croyez moi sur parole, c’est pas pareil quand on appel en disant: “ Je vous appelle de la part d’Eric. Il nous a déjà programmé une fois c’était le feu. Il nous a repris une date et m’a même conseillé de vous appeler en disant que vous pourriez l’appeler quand vous voulez pour avoir son retour sur la soirée ”. En général, avant la fin de la semaine, le boss me rappelait pour me demander les disponibilités de l’artiste et les conditions tarifaires. Et voilà comment je suis passé de vendre ma première date à en vendre des dizaines par an... L'Autorité L’Autorité c’est quand une instance respectable et respectée vous donne de la valeur. Par exemple, un rappeur dont le clip est reposté par Booba qui en parle comme de la valeur sûre à suivre dans le rap vient de bénéficier de la valeur apportée par une figure d’autorité à savoir Booba.

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Un autre exemple, hors musique cette fois, c’est quand on voit un comédien déguisé en dentiste avec une blouse blanche qui dit à la caméra “ ce dentifrice est recommandé par les dentistes ”. Ou encore le classique “ scientifiquement prouvé ”. Ce genre d’autorité nous pousse presque à croire que le gars en blouse blanche est vraiment dentiste alors que c’est un comédien payé pour la publicité. Mais la blouse blanche appuie le message car elle rassure par son autorité.

Dans le booking, il existe plusieurs formes d’autorité que vous pouvez utiliser. Par exemple, être programmé sur un festival comme les Francofolies ou les Vieilles Charrues est une forme d’autorité. Pourquoi ? Parce qu’un organisateur lambda voyant cela ne peut rien se dire d’autre que “ Si deux énormes festivals leur font confiance, c’est que ça vaut le coup ”. Alors s’il apprécie ce que vous faites mais hésite un peu à vous programmer, en voyant passer l’info tous ses freins disparaîtront et il y a de grandes chances pour que vous vendiez une date à cet organisateur. Une autre figure d’autorité c’est le “ vu sur telle chaîne de TV ou entendu sur telle radio ”. L’effet procuré est exactement le même : puisque les radios et tv le jouent c’est que l’artiste soit être de qualité et mérite qu’on s’y intéresse davantage. Je sais ça peut paraître un peu débile, mais pourtant ça marche vraiment comme ça. Principe N°3 : 1 client = 5 dates

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Le troisième principe c’est de mettre un point d’honneur à fidéliser vos clients parce qu’un client qui vous achète une date une fois un jour dans votre vie peut potentiellement vous en acheter 5. Si vous comprenez et appliquez ce principe, vous ne serez plus jamais en galère de dates dans votre agenda. Maintenant que vous avez une idée du processus de prospection, vous devez au moins réaliser à quel point ça peut être long et infructueux avant de tomber sur un prospect suffisamment intéressé pour se transformer en client. Et le temps que vous passez à chercher des dates c’est du temps que vous ne passez pas à développer votre carrière sur d’autres aspects. Pour illustrer ce principe, j’aimerai vous parler de Xavier qui est Deejay/Producteur depuis environ 15 ans. Il vit exclusivement de son booking depuis 10 ans grâce à 1 seul client qui lui est fidèle depuis tout ce temps. Il s’agit d’un entrepreneur qui possède à ce jour 8 campings et 4 clubs en bord de mer et chaque été, il le prend en résidence le vendredi et le samedi dans ses clubs, et le reste de la semaine dans ses campings. Xavier gagne en 5 mois environ 54 000 € à lui-seul et depuis deux ans, il a même monté une société qui engage des Deejay pour répondre à la demande grandissante de son seul et unique client. Comment fidéliser un client ? En premier lieu et avant toute chose : vendez-lui un produit de qualité ! Livrez un show exceptionnel, une communication parfaite dans l'organisation et dans la logistique et soyez de vrais Gentlemen pendant la transaction.

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Ensuite, entretenez le lien tout simplement. J'aime particulièrement appeler un organisateur 48H après une date pour débriefer. Ça lui permet d'exprimer son ressenti, de se sentir écouté et respecté. Il n'y a rien de pire pour un client de sentir qu'il est pris pour une vache à lait. Donnez lui du respect il vous paiera très cher pour cet effort. Enfin, n'hésitez pas à être généreux avec vos clients. Quand un organisateur m'achète un Artiste j'ai tendance à lui en proposer un second puis un troisième à un prix complètement fou par rapport au prix public. Evidemment sur le moment je gagne moins d'argent c'est vrai. Mais à long terme je peux vous assurer que c'est très profitable.

CONSTRUIRE SON OFFRE DE VENTE IRRÉSISTIBLE La Proposition de Valeur Si un inconnu dans la rue vous proposait d’échanger son billet de 10€ contre votre billet de 10€, vous feriez l’échange ? Si vous répondez honnêtement la réponse est non. Absolument pas. Son billet peut être un faux, ou pire il pourrait se barrer en courant pendant la transaction. Le jeu n’en vaut pas la chandelle. Pourtant, c’est exactement ce qui se passe quand 90% des artistes tentent de se vendre. Ils estiment que leur show vaut x euros et se vendent à la valeur qu’ils estiment.

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Pour construire une Offre qui irrésistible qui vend, vous devrez proposer suffisamment de valeur à un prospect qualifié et intéressé pour qu’il ait l’impression de troquer son billet de 10€ contre un billet de 100€. Parce que là le deal vaut le coup qu’il prenne un risque mesuré. Comment faire ? Il suffit d'augmenter de manière significative la valeur perçue de ce que vous proposez. Voici quelques pistes de réflexions. 1. Le Visuel Type Une manière très simple d’augmenter la valeur perçue de ce que vous proposez, c’est de fournir gratuitement un visuel type personnalisé à l’organisateur. Dans certains cas, ça n’intéressera pas. Par exemple pour les concerts multi artistes c'est inutile puisque le visuel devra regrouper tous les artistes. Mais quand il s’agit d’un concert organisé ou d’une date vendue dans un club, les éléments qui changent à chaque fois seront la date, le lieu, et éventuellement les partenaires éventuels de l'événement à rajouter. L’avantage de fournir un visuel type est double : d’une part vous avez le contrôle sur votre image puisque le support de communication sur lequel vous apparaissez est le vôtre. Ça vous évitera de voir votre nom mal orthographié ou votre photo sur un flyer qui ne donne vraiment pas envie. D’autre part, vous offrez à l'organisateur une économie substantielle puisque s’il avait dû avoir recours à un graphiste pour réaliser le visuel promo pour l’évènement, ça lui aurait coûté de l’argent. Pour vous donner un ordre d’idée, ce genre de visuel peut coûter entre 70€ et 250€ avec une moyenne proche de 150€ par visuel. 202

Oui mais moi ça me coûte aussi me direz vous ? Oui c'est vrai. Sauf que vous utilisez un effet de levier très puissant en ce sens que le visuel vous allez le faire une fois, et donc le payer une fois. Si vous faites 50 dates avec ce visuel, c’est comme si vous offriez 50x la somme qu’il vaut à vos clients, sans que ça ne vous coûte plus rien. Pour schématiser en chiffres ce que ça donne : Vous investissez 150€ dans un beau visuel avec un graphiste professionnel. Il vous remet le fichier source modifiable. Et à chaque fois que vous faites une offre à un organisateur, s’il est séduit par le visuel type offert, c’est comme si vous lui offriez 150€ de bonus. Si vous réitérez l’opération sur cinquante dates, c’est comme si vous aviez offert pour 7 500 € de cadeaux à vos clients ! Et c'est comme si le visuel pour chaque date vous avait coûté 3€. Vous commencez à comprendre l’impact d'un tel effet de levier ? Vu comme ça, investir 150€ au départ devient tout à fait raisonnable n'est-ce pas ? Le dernier gros point d’intérêt du visuel type c’est qu’il représente un moyen pour vous d’aider votre prospect à visualiser l’achat. Il m’arrive très souvent d’envoyer le visuel type déjà personnalisé au nom de l’organisateur, du festival ou du club que je démarche. De cette manière, il arrive beaucoup plus facilement à se projeter. Et s’il se voit déjà en train de programmer la date, j’ai 99% de chances pour qu’il valide mon offre et me renvoie un bon pour accord dans la foulée.

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2. Le Budget Publicitaire Le second élément que j’aime beaucoup utiliser c’est de dire à un organisateur : “ Je te propose de financer x € en publicité Facebook/Instagram et c’est offert ”. Autrement dit, je bénéficie d'un accès aux réseaux sociaux de l'établissement ou de l'organisateur et j'utilise mes talents de marketeur pour faire grossir le buzz de l'évènement en investissant mes propres deniers. En proposant un budget publicitaire online, vous bénéficiez d’un côté d’un argument de choc pour augmenter la valeur perçue de votre proposition parce qu’un budget en euros c’est facilement quantifiable. Et ça montre une certaine forme d’engagement de votre part, naturellement ça rassure le prospect. L’autre gros intérêt pour lui c’est qu’en vous laissant faire de la publicité via les réseaux de l’artiste également, il est certain d’atteindre le public fan de l’artiste beaucoup plus facilement. C’est donc très avantageux pour lui et il aura tendance à valider une date simplement en s’appuyant sur cette valeur ajoutée. D’un autre côté, vous en tirez également un avantage puisque plus vous communiquez à vos fans, plus ils seront présents et donc la qualité de votre show sera plus spectaculaire. Également, en communiquant depuis la page de l’organisateur, vous allez attirer de nouveaux fans à moindre coût tout en assurant la promotion de votre prochaine date.

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Quel budget devez-vous proposer ? Ça dépend de votre prix de vente, de vos possibilités et de ce que vous souhaitez investir pour chaque date. Ça peut aussi dépendre de quel montant fera basculer la balance pour vous aider à vendre la date. En général, pour un artiste vendu 3000€HT je propose un budget publicitaire de 500€HT de moitié dépensé sur la page de l’artiste et de moitié sur la page de l’organisateur. 3. VHR Inclus dans le prix : Les VHR représentent les frais de Voyages, Hébergement et Restauration. C’est une véritable plaie pour les organisateurs parce que les fuites dans leurs budgets viennent presque toujours de ce poste. Par exemple, un artiste doit venir avec 3 personnes, finalement quand ils arrivent l’organisateur se rend compte qu’ils sont deux de plus que ce qui était prévu. Ils pourraient bien sûr se reporter au contrat et appliquer strictement les conditions prévues mais ils ne le font que rarement parce qu’ils savent qu’ils risquent d’aller au conflit avec l’artiste et d’avoir un événement qui se passe mal. Comme la plupart du temps il y a beaucoup d’argent en jeu, des partenaires et des investisseurs même parfois, un organisateur intelligent préfère s’asseoir sur deux bouches à nourrir en plus, plutôt que de risquer de compromettre son évènement. L’autre problème fréquent c’est celui des transports. L’organisateur réserve 5 billets de train pour un groupe qui arrive trop tard à la gare et loupe le départ. Des frais supplémentaires s’appliquent ou pire, il doit reprendre des billets sans pouvoir se faire rembourser les précédents. Ça peut arriver… 205

Alors quand vous proposez un prix VHR inclus, c’est une aubaine pour un organisateur ! Le gros avantage qu'il y verra et qui le mettra en bonne condition pour signer la date c’est que le prix annoncé ne subira aucune augmentation. S’il y a des imprévus de transport ou des grèves, et si les hôtels sont surbookés et que les prix flambent ce sera pour vous. Lui est certain du prix total qu’il devra payer quoi qu’il arrive. De votre côté, une fois la date vendue, si vous réservez rapidement ce dont vous avez besoin et si vous souscrivez à une assurance annulation, vous ne prenez pratiquement aucun risque. Et les rares fois où vous serez en perte seront largement compensées par le volume de dates vendues grâce à votre offre irrésistible avec VHR inclus. 4. Les Cadeaux Offerts : Un autre moyen d’augmenter la valeur perçue de ce que vous proposez c’est d’offrir des cadeaux. Par exemple, quand vous vendez une date à une société pour un évènement corporatif, vous pouvez très bien venir avec des stylos, des casquettes ou plus simple encore des T-shirts. Dans le cas d’une date dans un club, ça peut être des lots à faire gagner au cours d’un jeu concours le soir de l'événement. Sur des festivals, j’ai déjà vu des artistes distribuer des sacs à dos : c’est très pratique pour transporter toute sorte de chose surtout si le festival s’étend sur plusieurs jours. Je ne vais pas m’éterniser sur cette option parce qu’elle est assez simple à comprendre, je vous laisse faire preuve de créativité et d'innovation pour que vos cadeaux en imposent.

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5. Proposer plus de contenu gratuitement : Le cinquième moyen efficace pour augmenter la valeur perçue de votre offre c’est de proposer plus de contenu gratuitement. Pour comprendre ce mécanisme je vais prendre l’exemple qu’on voit souvent à Noël : les consoles de jeu. Vous avez la possibilité d’acheter la console seule pour X euros, et la même console avec un jeu offert pour la même somme. Psychologiquement c’est très puissant surtout quand on sait que chaque jeu coûte un bras. Un autre exemple, ce sont les magasins de prêt-à-porter. Vous achetez un manteau, et une paire de chaussure et le vendeur, très commerçant vous propose un bonnet pour x euros + une ceinture offerte avec le bonnet. Beaucoup de personnes ont tendance à saisir l’occasion parce que la valeur perçue est plus grande que le prix demandé. Encore une fois, vous échangez votre billet de 10€ contre un billet de 100€ ! Votre cerveau s’agite et vous pousse à l’achat, vous donnant toutes les meilleures raisons de le faire. Dans le booking, les possibilités sont tout aussi nombreuses. Vous pouvez par exemple proposer un show d’artiste de 45 minutes + 1 Mix DJ (pendant deux heures) totalement gratuit. Ça marche très bien dans les clubs et avec les mairies. Face à cette proposition, voici ce qui se passe dans le cerveau de l’organisateur. Il se dit : “ De toute façon, il nous faut un deejay pour clôturer le concert plein air qu’on organise. Les quelques devis que j’ai déjà reçu sont à plusieurs centaines d’euros… Là c’est gratuit, allez pourquoi pas faire d’une pierre deux coups.” 207

Un autre exemple : vous proposez habituellement un show de 30 min à un certain prix. Proposez la possibilité de tenir la scène plus longtemps si nécessaire, vous vendrez davantage de dates. Il m’arrive souvent, encore une fois surtout avec des organisateurs de concerts de mairies, d’expliquer qu’habituellement le show dure 30 minutes mais que si ça les arrange, on peut doubler le temps de scène sans supplément. Ça crée immédiatement un climat de confiance et surtout la sensation d’en avoir pour son argent. 6. Pimper votre show C’est une des techniques les plus efficaces pour faire passer un prix relativement élevé comme une lettre à la poste. Par exemple si je vous propose un show sur scène avec un Artiste en live + 1 DJ. Ça peut être sympa si vous appréciez l’artiste mais c’est pas plus sexy que ça. Par contre si je vous propose ce même Artiste, avec Un DJ qui est animateur et ambianceur (c’est-à-dire qu’il prendra le micro pour maintenir une grosse ambiance pendant toute la durée du show) ça donne déjà plus envie. Mais si en plus, pour le même prix, je rajoute deux superbes danseuses professionnelles, avec des tenues identiques très sexy qui se déhanchent sur des chorégraphies endiablées, vous dites quoi ? Alors imaginez la réaction de l’organisateur… Et il existe plein d’autres moyens de pimper votre show. J’ai vu des artistes proposer un show chorégraphié avec des chaussures qui envoient des lasers. J’ai vu des deejays

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utiliser un canon à CO2. J’en ai vu d’autres inviter des violonistes sur scène ou des robots, c’est juste dingue ! 7. Le Teaser Vidéo À l’ère du numérique, tout organisateur qui se respecte devrait créer un teaser vidéo dans lequel l’artiste annonce sa venue. Et dans lequel il assemble quelques images vendeuses pour donner envie au public de venir, un peu comme une bande annonce au cinéma. Et bien, pour gonfler la valeur de votre offre, pourquoi ne pas inclure un teaser vidéo de qualité professionnelle ? Sur le même principe que pour le visuel type, vous pouvez engager un réalisateur vidéo. L’idée est de l’inviter sur une (ou plusieurs) date pour qu’il vous filme et qu’il en tire vos meilleurs passages. Il assemble le tout sur quelques secondes avec un montage dynamique et vous remet un “ template ” modifiable. Un Template est un fichier pré-réglé qui permettrait à n’importe qui, même un novice avec quelques bases, de modifier le fichier vidéo. En l'occurrence pour changer le lieu et la date de l’évènement, et pour modifier la vidéo dans laquelle l’artiste se filme en train d’annoncer sa venue. Encore une fois ça a un coût mais souvenez vous du principe de l’effet de levier, un teaser commandé et créée une fois pourra vous servir pour plusieurs dizaines de dates. Il sera donc très vite rentabilisé.

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8. Séance Photos + Dédicaces Le dernier moyen que j’utilise beaucoup pour augmenter la valeur d’une offre de booking c’est d’inclure systématiquement une séance photo et dédicaces après le concert. Ça ne mange pas de pain et ça fait toujours plaisir ! Le petit tips que j’aimerai vous partager c’est d’imposer qu’il n’y ait pas de photographe professionnel sur cette séance. Pourquoi ? Parce que j’ai remarqué que quand il y a un photographe professionnel, les photos mettent plusieurs jours à apparaître sur les réseaux sociaux. Et souvent elles sont émises par l’organisateur et non par le public. À l’inverse, quand on impose de ne pas avoir de photographe, le public a tendance à utiliser son smartphone pour des photos et même pour filmer des stories. Ça devient viral très vite. Le soir même vous noterez une augmentation conséquente de vos abonnés sur presque tous vos réseaux, et un maximum de partages donc une visibilité potentielle supplémentaire même après votre prestation. Conclusion : Vous avez beaucoup de possibilités pour augmenter la valeur perçue de ce que vous proposez. 98% des Artistes qui cherchent à vendre des dates proposent un show contre une rémunération. Soyez de ceux qui proposent un véritable service à valeur ajoutée en contrepartie d’une faible rémunération par rapport au coût réel… Une fois que la valeur est suffisamment attractive pour vos prospects, dites vous bien que ce n’est pas suffisant pour les pousser à vous signer un gros 210

chèque. Certains se laisseront tenter facilement parce que votre cachet est bas ou parce qu’ils vous trouvent sympathique tout simplement. Mais la majorité aura toujours un doute parce que vous êtes un parfait inconnu ! Alors comment faire ? On va faire deux choses : ● Inverser le risque pour rassurer ● Créer un sentiment d’urgence pour créer du stress

Comment Inverser le risque ? Pour qu’un prospect achète sans risque il doit être certain qu’il ne perdra pas son argent. C’est-à-dire qu’il doit être certain soit d’obtenir ce qu’il achète (et qu’il n’y ait pas tromperie sur la marchandise), soit de pouvoir récupérer son argent sans difficulté. C’est la définition même de la garantie. Vous devez proposer une garantie à vos prospects. J’en utilise 4 Principales mais il peut y en avoir autant que votre imagination vous permette d’en créer. 1. Satisfait ou Remboursé : En gros, le client achète une date. Il verse un acompte et renvoie un contrat signé. L’artiste assure le show. Si après le show il n’est pas satisfait de la prestation qu’il a vu il est remboursé en totalité sur le champs. Je sais ça peut faire peur… Mais il n’y

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a qu’en faisant ça que vous inversez totalement le risque. Avec cette garantie, c’est l’artiste qui prend le risque de ne pas être payé. Maintenant, il est vrai que pour mettre un peu de justice dans cette garantie, je précise toujours si L’ORGANISATEUR ET LE PUBLIC ne sont pas satisfaits la date est remboursée. En ajoutant la satisfaction du public, vous ne prenez aucun risque sauf si vous êtes vraiment mauvais sur scène. Et oui certains auront un show de malade et demanderont à se faire rembourser parce que ce sont des E******. Vous en serez malade mais vous devrez honorer vos engagements. Ceci dit, j’ai vendu plusieurs centaines de dates dans ma carrière et ça ne m’est JAMAIS arrivé. Parce que la plupart des organisateurs que vous allez contacter tiennent à leur réputation et savent très bien que s’ils commencent à passer du côté obscur de la force, ils seront vite grillés ! Remettez vous en situation, vous êtes au téléphone avec un prospect. Vous venez de lui proposer un show de malade avec un prix VHR Inclus, un Visuel Type + un teaser vidéo offert + Une séance photos et dédicaces que vous ne faites pas habituellement, sans supplément. Il a presque dit oui et là vous lui proposez une garantie Satisfait ou Remboursé : il ne pourra pas résister à votre Offre ! 2. Acompte remboursé si… : Verser un acompte freine beaucoup d’organisateurs parce beaucoup se sont fait avoir par certains artistes et/ou leurs managers. Ça va dans les deux sens. Le cas le plus fréquent : c’est l’artiste qui repousse la date encore et 212

encore pour finalement ne jamais venir. L’organisateur perd patience, le ton monte et les relations se tendent. Du coup, pour palier à cette peur profonde qu’ont tous les organisateurs, vous pouvez proposer une Garantie qui dit “ L’Acompte sera totalement remboursé si (par exemple) la mairie interdit l’évènement pour des raisons de sécurité ”. Et il peut y avoir toute sorte de raisons pour qu’un événement soit annulé. Un incendie dans la salle quelques jours avant la date, un évènement politique majeur, une fermeture administrative… Ça rassure l’organisateur et de toute façon, si vous êtes éthique vous aurez tendance à rembourser systématiquement dans ce genre de situation. Je l’ai toujours fait et j’en ai tiré un réseau et une réputation solides, qui se sont manifestés par plus de dates vendues pour mes artistes. 3. Pas de solde si… : Une autre forme de garantie que j’aime beaucoup utiliser c’est de dire : “ Si jamais (par exemple) la salle n’est pas remplie à au moins 20% de sa capacité d’accueil, le solde restant dû ne sera pas exigé ”. Cette garantie est un peu plus technique et à ne pas utiliser au démarrage mais quand vous aurez un volume de dates qui vous rapportera des revenus confortables, utilisez la. D’une part, la plupart du temps tout se passera bien et vous n’aurez aucun remboursement à prévoir. D’autre part, quand un organisateur se vautre littéralement sur un évènement sur lequel il vous met en avant, je trouve

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que la moindre des choses c’est d’amortir un peu la chute en ne demandant pas de cachet. Après c’est mon état d’esprit, tout le monde n’est pas obligé de le partager mais les deux fois où j’ai refusé le solde d’un cachet, je me suis fait un ami à chaque fois. Et ces amis sont devenus mes meilleurs clients et mes meilleurs ambassadeurs dans leurs régions. 4. Report sans frais si... La dernière garantie est un leurre qui fait toujours son effet. Habituellement, un acompte n’est jamais remboursable. Autrement dit, si l’organisateur fait face à un problème qui l’oblige à reporter la date, il n’est pas en mesure d’exiger un remboursement. Sinon verser un acompte ne servirait à rien. Par contre, pour entretenir une bonne image et de bonnes relations, vous devriez proposer systématiquement la possibilité de reporter la date sans frais supplémentaires dans certaines conditions. Et là, à vous de voir celles qui vous conviennent. Voici quelques conditions acceptables selon moi : ●

Fermeture administrative temporaire de la salle



Problème de démarrage de communication



Un concurrent programme un gros artiste le même jour



L’organisateur a des soucis de santé et préfère reporter



Attentat ou autre fait de cette nature

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Vous l’aurez compris, inverser le risque permet d’installer un climat de confiance propice pour permettre à votre cible de passer à l’action en validant l’achat d’une date. On a également vu qu’il fallait générer du stress et le mieux pour ça c'est de créer un sentiment d’urgence. Comment créer l’urgence ? Il y a 4 moyens vraiment efficaces pour créer la forme d’urgence qui pousse un prospect à se transformer en client dans le Booking. 1. Créez de la rareté Vous connaissez certainement l’adage “ Tout ce qui est rare est cher ”. C’est exactement ce que vous devez mettre en avant. La rareté peut venir de votre contenu, de votre genre musical, ou de la manière dont vous construisez vos shows. La première fois que j’ai vu Fat Boy Slim en festival j’ai halluciné de voir qu’il avait conçu un show qui alliait à la fois vidéo, lumières et musique de manière très originale. C’est rare et on le paie très cher pour ça. La rareté peut également venir du peu de représentations que vous donnez. Quand on sait que Beyoncé passe une fois tous les 2ans au mieux en France et qu’on est fan, on a tendance à courir dès que les ventes sont ouvertes. Pourquoi ? Parce que voir Beyoncé en concert, c’est devenu rare (en tout cas si on reste en France). 215

La rareté peut venir du support de prestation que vous acceptez ou non de faire. Par exemple certains artistes ne font pas les clubs, alors quand par miracle ils acceptent de faire une ou deux dates dans l’année, les prix sont anormalement élevés parce que tout le monde se bat pour obtenir la date. Ceci étant dit la forme de rareté la plus puissante qui m’ait été donné d’employer pour vendre c’est l’engagement. Je m’explique : quand un prospect se montre intéressé par un artiste mais n’a pas encore validé la date malgré l’offre irrésistible et la garantie de folie que je lui propose, je commence à lui demander quelle période de l’année est la plus propice pour programmer un artiste ? Et s’il me dit quelque chose du genre “ Si jamais on devait le faire ça serait un samedi en Octobre (par exemple)” je rebondis immédiatement en lui disant que tel organisateur m’a déjà mis plusieurs options pour octobre. J’explique qu’il travaille avec plusieurs établissements et qu’il achète plusieurs dates pour mettre en place une mini tournée dans plusieurs villes. D’ailleurs, je crois qu’on doit passer pas très loin… Et là je cite un de ses concurrents ! Immédiatement sa réaction c’est de stresser en me disant qu’il veut saisir l’opportunité le premier, malheureusement j’ai déjà donné mon accord donc à moins qu’il ne s’engage à prendre la date pour l’instant la première option est prioritaire sur la sienne. Et là : on assiste à un Moment magique. J’ai presque toujours droit à une phrase du genre “ Non non c’est bon, je prends la date. Laisse moi juste la journée pour te confirmer mais normalement pour moi c’est bon ”.

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Et le tour est joué. Je sens déjà certains d’entre vous se dire “ C’est énorme ! Il faut qu’on le fasse ” et d’autres, surtout les femmes, se dire “ Mais c’est de la manipulation…”. Laissez moi préciser la différence entre Influencer et Manipuler : c'est justement dans l’intention que vous mettez. Je sais que mon artiste est génial ! Je sais que l’organisateur sera gagnant en m’achetant une date, je n’ai donc aucune raison de ne pas me servir tant que je sers mon désormais client au mieux de ses intérêts. Je l’influence donc pour faire sauter ses barrières. La manipulation serait de faire la même chose tout en sachant très bien que je lui vends une date beaucoup trop chère par rapport aux prix du marché par exemple. Ou bien en lui vendant un artiste que je sais mauvais sur scène ou qui n’attirera personne sur son évènement. 2. Agitez une exclusivité Quand je propose un artiste inconnu, qui démarre même parfois, l’argument de vente n’est clairement pas le buzz, la visibilité média ou autre. Je vais me focus que la qualité de l’artiste sur scène et je vais devoir jouer sur la psychologie de mes prospects pour qu’ils aient envie de payer pour programmer un artiste inconnu sur leur scène. Une des techniques que j'utilise et qui marche le mieux c’est d’agiter une exclusivité. Voici comment ça fonctionne. J’appelle un organisateur en région centre par exemple dans la ville de Tours. Je suis scrupuleusement la méthode que je viens de vous donner jusqu’à l’offre irrésistible assortie d’une belle 217

garantie mais ça ne fonctionne pas. La réponse que j’ai le plus souvent c’est “ Oui, c’est vraiment intéressant mais tu sais ici les gens ne connaissent pas, relance moi dans quelques mois et on en reparlera ”. Bah voyons… Sans le savoir il vient de me tendre une perche puisqu’il dit “ je suis pas contre mais comme je suis certain que ça n'intéresse personne je n’en veux pas ”. Vous savez quelle est ma réponse à ce moment-là ? “ T’as tord, la semaine dernière j’ai reçu une demande d’un tel (son concurrent) et à juste titre ils m’ont dit qu’eux étaient intéressés parce qu’il n’est jamais venu dans la région. Ça sera sa première fois et tu le sais très bien, quand un organisateur me soutient le premier dans une région je lui donne toujours la priorité pour d’autres dates ”. Ce que je viens de faire, ça s’appelle agiter une exclusivité. En réalité j’en agite même deux : Exclusivité N°1 : Tu peux être le premier à le programmer dans la région. Exclusivité N°2 : Si tu es le premier à le programmer dans la région, je te donne l’exclusivité sur la région pour de futures dates. Toutes les conditions sont réunies pour faire passer un artiste du rang d’inconnu inintéressant à celui de poule aux oeufs d’or. Et là le stresse monte parce qu’évidemment j’appuie sur le fait que je ne pourrai concéder cette exclusivité qu’à une seule personne, donc en gros c’est lui ou toi. Premier arrivé, premier servi.

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3. Proposez un bonus d’action rapide Le bonus d’action rapide a l’avantage, comme son nom l’indique, de pousser à l’action rapidement. La plupart du temps vos prospects n’achètent pas, non pas parce qu’ils ne sont pas convaincus, mais simplement parce qu’ils sont fainéants. De nombreuses études menées par des universités prestigieuses telles que Harvard ou Stanford ont montré que 83% des prospects qualifiés intéressés par un produit (peu importe la nature du produit et le coût) remettent leur achat à plus tard s’ils n’ont pas d’avantage à passer à l’action sur le coup. L’un des bonus d’action rapide que j’aime le plus proposer c’est une réduction sur le prix. Pourquoi ? Parce que ça répond à deux besoins humains fondamentaux qui servent de déclencheurs. Le premier c’est que tout le monde aime faire de bonnes affaires. Peu importe le prix auquel l’artiste est vendu, le fait de dire “exceptionnellement si la date est validée sous 24H tu peux bénéficier de 20% de réduction immédiate sur le prix annoncée” ça fait toujours son effet. Et le deuxième c’est l’excitation du cadeau supplémentaire et le plaisir de recevoir ce bonus. Vous n’avez pas envie de baisser votre prix, qu’à cela ne tienne. Vous n’y êtes pas obligé, tant que vous trouvez quelque chose d’assez intéressant pour que votre prospect soit capable de sauter de son lit, de cavaler dans les escaliers, de sortir en sous-vêtements sous la neige pour aller poster le contrat et le chèque d’acompte qui valide définitivement la date : Faites-le.

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4. Montrez vous indisponible La dernière grosse stratégie que j’utilise beaucoup pour créer l’urgence chez un prospect c’est de mettre en avant le fait que l’artiste est tellement demandé que pour la date qu’il souhaite prendre, ce ne sera pas possible… Voici à quoi ressemble en général l’échange qu’on a : PROSPECT : “ Oui ça peut m'intéresser, quelles disponibilités tu peux me proposer pour un samedi soir en Mars ? ” MOI : “ Plein ! Donne moi une minute le temps d’ouvrir l’agenda… Aïe, sur Mars j’avais encore deux samedi mais ils sont en option sérieuse tu veux qu’on regarde sur Avril ? ” Là, souvent l’organisateur que vous avez en ligne a la possibilité de décaler son évènement à Avril, mais par égo ou pour se donner une bonne excuse pour ne pas acheter la date, il va souvent vous dire que si ça ne se fait pas en mars, ça ne l’intéresse pas. PROSPECT : “ Ah oui mais moi ça m’arrange pas, tout mon mois d’avril est déjà validé et en Février on fait rien c’est un mois mort, si t’as rien en Mars ça va être compliqué… ” MOI : “ Effectivement ça va être compliqué, tu te doutes bien que je ne reviens jamais sur un engagement, même à l’oral… Si t’as vraiment pas d’autres possibilités, laisse moi la matinée j’appelle l’organisateur qui a mis une option et je reviens vers toi s’il accepte de bouger la date, on fait comme ça ? ” PROSPECT : “ Ok super, c’est bon pour moi ! ”

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Là, je peux vous assurer que la date est pratiquement vendue. Il ne s’en est peut-être pas rendu compte, mais il s’est engagé à prendre la date si vous parvenez à lui libérer de la place. Place que vous savez déjà libre. Vous n’avez plus qu’à le quitter gentiment, à laisser passer quelques heures et à le rappeler pour lui dire qu’après avoir bataillé une bonne demiheure, vous avez réussi à lui libérer le samedi qui l’arrangeait le plus. Et dans 99,99% des cas, vous venez de faire une vente ! On va donc pouvoir passer à la Vente à proprement parlé qui n'est en réalité qu'un acte administratif. 4ème étape : La Vente Le processus de vente est en réalité le plus simple à mettre en place parce qu’il ne nécessite qu’une seule compétence clé : de l’organisation. On aurait pu aussi dire de la rigueur, ou dans mon jargon “ être carré ”. Et si comme moi, vous n’êtes pas hyper à cheval sur tout ce qui touche à l’administratif, à la logistique et à l’organisation, voici un plan en 6 points : 1. Valider un accord C’est le point de départ. Tant que le prospect n’a pas donné son accord pour arrêter une date, il n’y a pas de vente. Donc votre premier objectif après avoir déroulé votre offre irrésistible c’est d’obtenir un accord de principe.

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2. Récupérer les Informations du client Le second point consiste à récupérer rapidement les informations de l’organisateur pour passer à la rédaction du contrat qui vous garantira un accord écrit. En règle générale je demande toujours les informations suivantes : ●

Nom et Prénom du dirigeant



Son numéro de téléphone direct et son mail direct



Le nom de sa société



L’adresse du siège social



Le Numéro de Siret

Tout le reste est secondaire. Dans certains cas, vous pourrez demander le numéro de licence des producteurs de spectacles avec lesquels vous serez amené à travailler. Dans d’autres cas, vous pourriez avoir besoin de plan de scène ou autre. Ce sont des cas particuliers, la liste que je viens de vous donner est véritablement le noyau dur d’informations à récupérer dans tous les cas. 3. Préparer le contrat et l’envoyer Le point suivant consiste à rédiger un contrat de cession qui vous lie vous, en tant que producteur du spectacle, à l’organisateur qui prend le statut de diffuseur du spectacle. Et ce que vous soyez producteur de l’artiste vendu ou l’artiste lui-même. 222

Je reviens en détail dans ce contrat dans les formations que je dispense. Revenir sur les points essentiels dans cet ouvrage serait une perte de temps pour vous et rendrait illisible ma présentation. Retenez simplement que grâce à ce contrat de Booking, vous vous engagez à fournir un show conforme à ce qui a été convenu, et l’organisateur s’engage notamment à vous régler la somme convenue selon un certain mode de règlement. Ce contrat représente un engagement et garantit la vente. 4. Suivi retour contrat + Acompte C’est une étape pour ainsi dire vitale ! Suivre le contrat que vous envoyez garantit qu’il sera réceptionné, lu, compris et signé par votre désormais client. Pourquoi ce suivi est tellement important ? Parce que l’expérience m’a montré que la plupart des organisateurs ne sont pas si bien organisés que ça. Ils peuvent vous oublier, ou bien ils peuvent avoir besoin de gagner du temps avant de contractualiser un accord. Par exemple, je me souviens d’un gros évènement organisé au Brésil où l’organisateur avait sollicité plusieurs gros artistes français dont l’artiste que je représentais. Et il jouait la montre parce qu’il attendait le retour de deux artistes majeurs. J’étais en quelque sorte la cinquième roue du carrosse. Si les deux premiers disaient oui, je passais à la trappe. Heureusement pour moi et pour mon artiste, j’ai compris son petit manège et j’ai joué de finesse psychologique en l’appelant un matin dans un anglais plus que douteux et en lui disant que je m’étais trompé sur les dates et qu’on avait déjà quelque 223

chose de prévu le jour de son évènement. Je lui ai donc expliqué que j’allais faire le maximum pour libérer l’artiste ce jour là mais que pour prendre le risque de déplacer un autre évènement très important, je devais être certain qu’il prendrait bien la date. Il m’a renvoyé le contrat signé le matin même ! Comme quoi, un petit coup de bluff de temps en temps ça a du bon. Et évidemment, un bout de papier signé ne garantit absolument rien. Ne soyez pas naïf… La seule chose qui garantisse un accord ferme et irrévocable, c’est la somme d’acompte déposée sur votre compte. Ce qui peut demander un second effort de suivi de votre part également. 5. Délivrer le show L’étape suivante consiste à délivrer le show. Et si vous imaginez que délivrer le show consiste à monter sur scène et à assurer, vous êtes à côté de la plaque. Vous avez proposé une offre irrésistible avec toute sorte de bonus divers et variés. Si l’un d’eux inclut que vous preniez en charge les VHR, vous avez du boulot dès le retour du contrat signé. Par exemple, vous aurez peut-être une location de véhicule à prendre, des billets de train ou d’avion à réserver, une ou plusieurs chambres d’hôtel à booker, etc. Cette cinquième étape consiste tout simplement à paramétrer tous les éléments qui vous permettront d’être présent le jour J à l’heure H sur le lieu de l’évènement dans les meilleures conditions possibles. Et ce afin d’assurer le meilleur show possible conformément à toutes les dispositions du contrat.

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Ça vous impose notamment de livrer votre visuel type dans les temps, votre vidéo Teaser dans les temps, de répéter votre show et de bien présenter sur scène le nombre de danseurs convenu, etc. Cette étape donnera de vous l’image d’un véritable professionnel si vous l’effectuez correctement. 6. Fidéliser Pour terminer, le dernier effort que vous aurez à faire est de fidéliser votre client. Pourquoi et comment ? Comme expliqué précédemment, fidéliser est vraiment une étape très importante parce qu’il est beaucoup plus facile et beaucoup plus rentable de vendre de nouveau à un client fidèle plutôt que d’acquérir un nouveau client. Pour fidéliser un organisateur, j’utilise 3 actions concrètes dont j’ai parlé un peu plus tôt dans ce chapitre à savoir : • Livrer un show exceptionnel • Entretenir une bonne communication pendant la phase d’organisation et de logistique en amont de l’évènement • Se montrer courtois et avoir une attitude irréprochable le jour J

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RÉSUMÉ DU CHAPITRE V Le booking est une rentrée de cash immédiate à la portée de tout artiste suffisamment en confiance pour assurer sur scène et bien formé à la prospection et à la persuasion. Pour vendre des dates, vous devez respecter 4 étapes fondamentales : ●

La Prospection



L’Argumentation



La Proposition de Valeur



La Vente

Avant d’entrer dans une phase de prospection efficace, vous devrez ●

Connaître votre cible



Connaître votre marché



Connaître votre produit

Ensuite, vous pourrez suivre la méthode AIDER : ●

Aller au contact de votre cible



Instaurer une relation



Découvrir ses problèmes



Enfoncer le couteau dans la plaie



Résoudre ses problèmes

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Puis vient la phase d’argumentation dans laquelle nous avons vu qu’il existe 3 principes fondamentaux : ●

Principe N°1 : L’actualité d’un artiste n’est pas un argument de

vente mais un prétexte de prospection ●

Principe N°2 : Seules 3 choses comptent vraiment pour vendre

à savoir la preuve sociale, la recommandation et l’autorité. ●

Principe N°3 : Proposer une valeur supérieure au prix que vous

en demandez Pour augmenter votre valeur perçue, nous avons développé 8 méthodes extrêmement efficaces qui sont : ●

Fournir un visuel type



Proposer un budget Publicitaire



Inclure les VHR dans le prix



Offrir des cadeaux



Proposer plus de contenu gratuitement



Pimper le show que vous délivrez



Créer un teaser vidéo personnalisé



Proposer une séance Photos avec dédicaces

Mais une offre n’est irrésistible que si l’acheteur potentiel ne prend aucun risque à passer à l’action. Pour ça, vous devez : ●

Inverser le risque avec une ou plusieurs garanties

● Créer l’urgence avec de la rareté, une exclusivité, un bonus d’action rapide limité à quelques élus et en vous montrant indisponible.

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Enfin, pour délivrer la vente, vous pourrez suivre une liste de 6 étapes : ●

Valider un accord



Récupérer les informations du client



Préparer le contrat et l’envoyer



Suivre le retour contrat + Acompte



Délivrer le show



Fidéliser le client

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CHAPITRE VI : LES LICENCES « Donnez-moi un point fixe et un levier, et je sooulèverai la Terre » ARCHIMÈDE

Ce chapitre va être court, il devrait vous permettre de vous remettre de la masse d’informations qu’on vient de traiter. Il traite de l'effet de levier très puissant dans l'industrie du Disque que sont les Licences. Il existe deux grandes familles de licences : ●

Les Compilations



Les Licences d’Exploitation 229

Qu’appelle-t-on une licence dans la Musique ? C’est l’acte par lequel vous allez décider de confier l’exploitation d’une ou plusieurs de vos œuvres à un Tiers. Vous lui céder un certain nombre de droits pour exploiter votre oeuvre en contre partie d'une redevance et assortie la plupart du temps d'une avance financière. Dans les Licences de Compilation, vous allez céder à un tiers le droit d'exploiter votre oeuvre dans le cadre d'une sortie d'album multi-artistes sur des morceaux inédits ou non. Dans les Licences d'Exploitation, vous aller céder à un tiers le droit d'exploiter votre oeuvre par tous procédés possibles y compris les compilations. LES LICENCES D'EXPLOITATION Si vous êtes un producteur indépendant ou un artiste en autoproduction, il peut être important (et plus ou moins facile) pour vous de maîtriser toutes les phases de production : avoir les idées, composer/écrire, enregistrer, mixer/masteriser, et sortir un album fini prêt à être mis à la disposition du public. En revanche, quand il s’agira de le vendre à grande échelle, ça peut devenir très compliqué. Il vous faudra rapidement une équipe compétente et constituée de plusieurs membres. Et tout ce beau monde, il va falloir le payer. Ou alors, vous pouvez aller voir un label plus gros et qui a su prouver sa valeur en matière de marketing, de force de vente et de réseau.

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Seulement, vous n’en êtes plus à l’étape de chercher une signature pour pouvoir produire votre album puisqu’il est déjà là. Vous avez besoin d’un partenaire pour en assurer la commercialisation et la distribution. De leur côté, les plus gros labels et les maisons de disque ont moins de temps et d’argent à consacrer à ce travail de laboratoire pour créer la musique de demain. Ils préfèrent qu’on leur apporte un produit fini, attester que ce produit peut se vendre à grande échelle et acheter le droit d’en assurer l’exploitation. Vous voyez où je veux en venir ? La Licence va vous permettre de confier votre bébé à une structure qui a les moyens d’en assurer la promotion et la commercialisation dans les meilleures conditions, sans que vous n’ayez à sortir un centime. Habituellement, dans un deal de licence, le label qui achète le droit d’exploiter votre musique va vous verser une avance financière à la signature puis vous reverser une partie des recettes générées par l’exploitation de cette dernière. Ce sont les Royalties que vous recevrez chaque semestre. Pour mieux comprendre, voici un exemple concret : Eric a passé un an à auto-produire son album. Il y a investi 8 000 € en tout pour couvrir la création des morceaux dont il est auteur et compositeur, l’enregistrement, le mixage, le Mastering et le Cover de l’album. Le Label MUSIC RECORDS est intéressé pour signer l’album d’Eric et en assurer l’exploitation commerciale.

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La proposition du label c’est une licence sur 7 ans. Pour la France, le Benelux, la Suisse, les Dom-Tom, le Québec et l’Afrique Francophone. Eric reçoit une Avance financière de 10 000 € à la signature. Cette avance est non remboursable et recoupable sur toutes sommes nettes encaissées. Un taux de royalties de 20% sur les ventes physiques. Un taux de royalties de 35% sur les ventes digitales, le streaming, les compilations, les sonneries et la synchro. Un partage des droits voisins à 50/50 est prévu par le Label qui encaissera 100% des droits et reversera 50% à Eric. Le mode de règlement consiste à arrêter les comptes deux fois par an : le 30 Juin et le 30 Décembre, et le label s’engage à régler les sommes qui pourraient être dues sous 90 jours sur présentation d’une facture. Qu’est-ce que ça veut dire pour Eric ? Le jour où il signe son contrat de licence, il réalise une plus-value financière de 2 000€ puisque son album lui a coûté 8 000 € et qu’il recevra une avance de 10 000 €. Ensuite, il touchera des royalties supplémentaires à partir de 10 001 € encaissés par le label. En revanche si le label ne parvient pas à générer au moins 10 000 €, il perd de l’argent et Eric n’a rien à rembourser. Une fois que les recettes de l’album auront couverte l’avance versée par le label, Eric touchera 20% sur les ventes physiques de son album et 35% sur les ventes digitales, le streaming, les compilations, les sonneries et la synchro. Ainsi que la moitié des droits voisins encaissés par le label. 232

Le dernier point important à noter, c’est que si le travail fait sur les territoires cédés porte ses fruits, Eric recevra des propositions venant d’autres pays qu’il pourra traiter en direct à son seul avantage. De même, au bout de 7 ans, à la fin de la durée d’exploitation, si le morceau continue de générer des recettes il en percevra la totalité seul en qualité de producteur originel de l’album. Est-ce qu’Eric est gagnant dans ce deal ? Plutôt oui ! Parce que d’un côté il vient d’amortir l’investissement qu’il a fait dans la production de son album. Il a même empoché un peu d’argent au passage. Il a l’engagement qu’un label mettra tout en œuvre pour exploiter son album. Ce qui lui permettra certainement de tourner au moins deux clips, et de percevoir à la fois droits d’auteur et droits voisins. Son début de visibilité lui permettra de vendre des dates, ainsi que des produits dérivés donc finalement même si l’album ne marche pas il est gagnant s’il continue de développer sa fan base et sa marque personnelle. Qu'est-ce que le label gagne ? Le Label encaisse 80% des recettes sur les ventes physiques et 65% des recettes sur le reste ainsi que 50% des droits voisins. S'il sait utiliser l'effet de levier des Aides et Subventions, et assurer une bonne promotion sur le projet il amortira ses investissements dans perte dans le temps. Avec un peu de chance, l'album connaîtra le succès et une pluie d'argent et d'opportunités s'abattra sur tout le monde. Il n'y a donc pas de risques ? Si bien sûr ! Il y a toujours un risque. 233

Que l'album ne marche absolument pas ! Auquel cas le label perdra quelques milliers d'euros. Mais à moins d'être dirigé par un total débutant, un label investit rarement dans un projet sans avoir un minimum étudier son potentiel de rentabilité. Quels risques peut rencontrer l'Artiste ou le Producteur de l'album dans ce genre de deal ? Il y en a 2 très importants qui peuvent vraiment lui porter préjudice. Le premier c’est que ça marche vraiment bien et que le label ne lui paie pas ce qu’il lui doit. Bien qu’il y ait de plus en plus d’organes de contrôle ça peut encore arriver. Le second c’est qu’il signe une ou plusieurs options exclusives. Dans notre exemple le taux de royalties est tout à fait correct mais il aurait pu signer un premier album pour 16% sur toutes recettes nettes encaissées. Si jamais le premier album cartonne, sur le papier, il sera obligé de signer le second aux mêmes conditions. Dans quel cas privilégier un deal de licence à un développement 100% indépendant ? En tout premier lieu : quand vous démarrez. L’une des meilleures stratégies pour faire rentrer de l’argent tout de suite et pour bénéficier du réseau et de la force de frappe d’un label fort c’est de passer par un deal de licence avec une grosse structure. Une fois que vous aurez connu le succès, et que vous aurez généré des revenus conséquents, vous aurez une marge de sécurité suffisamment grande pour prendre le risque d’assurer le développement d’un projet en totale indépendance.

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L’autre cas, c’est quand vous développez un projet secondaire « annexe » et que votre seul objectif est financier. Ne grincez pas des dents, oui ça peut arriver par exemple de produire un album dans un univers soul parce que c’est votre truc. Et à côté de vous essayer à un single hit pour les clubs avec un nom d’emprunt. Que ce single secondaire marche ou pas est moins important pour vous que la réussite de votre projet donc si un label vous propose une avance à 5 chiffres pour obtenir la licence, vous lui vendez et vous avez le budget pour clipper un ou deux morceaux de votre album soul. Enfin, le dernier cas c’est quand vous suscitez l’intérêt d’une maison de disque et que vous avez une force de négociation intéressante pour obtenir un deal de licence dans de bonnes conditions. Vous seriez stupide de vous priver des ressources d’une major pour développer votre projet si vous être le grand gagnant ! Encore une fois ça peut arriver. Par exemple, un de mes amis producteurs a signé un deal de licence assez rare avec une maison de disque qui encaissait 100% des recettes digitales et lui reversait 100% des recettes digitales. Pourquoi ont-ils fait ça ? Parce que le producteur était prêt à céder sur le physique mais pas sur le digital, donc pour que l'accord se fasse et que la maison de disque conserve une part de marché totale sur le projet, ils ont fonctionné comme ça. Le Producteur était clairement le grand gagnant dans ce contrat qu'il a signé parce que l'avance financière était colossale et le réseau qu'on lui apportait lui permettait d'aller encore plus loin dans son développement.

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Est-ce qu’une licence ne permet de se lier qu’avec un label ou une maison de disque ? Bonne question. La réponse est non. Vous pouvez également passer un accord avec un gros média. Cet accord peut soit prendre la forme d’une coexploitation soit d’une licence. Ce qui est, à quelques détails près, la même chose. L’idée générale de change pas. Vous avez un bon produit et pour en assurer l’exploitation, vous vous rapprochez d’un média qui va pouvoir vous apporter une très grosse visibilité sur son réseau, en contrepartie de quoi il percevra une part conséquente des recettes générées.

Stratégie de lancement pour un nouveau Label Quand on label venait tout juste d’être créé, la première source de revenus qui m’a permis de générer des revennus conséquents c’est le Booking. Rapidement ensuite, ce furent les ventes dématérialisées. Mais les montants étaient relativement faibles du fait que mon catalogue comptait moins d’une dizaine d’œuvres. Alors la grande question qui m’empêchait de dormir c’était : comment faire pour se développer si les revenus du booking couvrent tout juste nos charges et nos rémunérations ? Jétais hésitant à investir davantage dans la production de clips, et encore plus hésitant à investir dans notre marketing. Pourtant, je savais très bien que sans investir, nos revenus allaient progressivement disparaître et notre label avec. Alors voici ce que j’ai fait : 236

J’ai signé l’artiste le plus rentable de mon label en licence. Ça m’a permis de récupérer une avance que j’ai pu investir dans le développement d’autres projets. En parallèle, la signature a permis à cet artiste de bénnéficier d’un très bon travail de développement que j’accompagnais au quotidien. J’ai pu récupérer du réseau, des méthodes de travail et une précieuse expérience. Son succès a permis au label de générer des revenus conséquents qui m’ont permis d’investir sur d’autres Artistes et d’obtenir d’autres succès qui euxmêmes en ont amené d’autres. C’est unn effet boule de neige qui s’est mis en place et, bien que je pensais être une exception avec ma méthode, j’ai vite réalisé que la plupart des labels indépendants qui connaissent une forte croissannce au démarrage utilisent cette stratégie.

LES COMPILATIONS Une Compilation est un projet d’album multi-artistes. Il en existe dans tous les styles de musique et dans des thèmes aussi divers que variés. Même si, sur le papier, n’importe qui peut sortir une compilation, celles qui se vendent vraiment sont développées par les plus gros éditeurs: Sony, Warner, Universal, Wagram, éventuellement Play Two, Because ou encore PIAS.

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En quoi est-ce intéressant pour un artiste ou un producteur indépendant de faire figurer ses oeuvres sur des compilations ? C’est un effet de levier redoutablement efficace pour vendre plus sans faire d’effort supplémentaire. Je m’explique… Quand vous distribuez votre musique en digital comme c’est le cas de presque tous les artistes indépendants aujourd’hui, à chaque vente ou streaming vous gagnez de l’argent n'est-ce pas ? Maintenant, pour faire des ventes ou beaucoup d’écoutes sur les plateformes de streaming, vous devrez investir lourdement dans des campagnes marketing efficaces ou vous entourer de gros partenaires. Au final, vous dépensez 1€ pour en gagner au mieux 2. L’intérêt d’une compilation c’est qu’une fois que votre morceau est placé sur la compilation, vous savez que vous toucherez par exemple 16% des recettes de ventes au prorata du nombre de morceaux total. Par exemple, sur une compilation de 20 morceaux qui génère 100€ de ventes, vous toucherez 16€ divisé par 20, soit 0,80€. À plus grande échelle, si la compilation génère 10 000 € de ventes, vous gagnerez 800€. ET le gros avantage c’est que vous n’aurez absolument aucun frais à déduire de cette somme, puisque les frais de promotion sont assumés par l’éditeur qui prend la majeure partie des recettes.

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Maintenant, et c’est là que ça devient intéressant, si vous placez ce même morceau sur 10 Compilations qui font en moyenne chacune 10 000 € de recettes. Vous toucherez 8 000 € SANS RIEN FAIRE ! Vous comprenez maintenant en quoi les compilations représentent un effet de levier très puissant pour vous enrichir avec un même morceau. Parfois, pour sauver les meubles sur un morceau qui ne marche pas, le meilleur moyen d’amortir ses pertes c’est de placer ce morceau sur le plus de compilations possible. Comment placer vos morceaux sur des compilations et quels points devez-vous contrôler pour avoir un deal correct ? La première chose à faire consistera à identifier et à prendre contact avec les principaux éditeurs de compilations. Voici ceux avec lesquels j’ai le plus travaillé ces dernières années : ●

Universal



Sony



Warner



PlayOn devenu PlayTwo



Wagram

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Une fois que les présentations sont faites, n’hésitez pas à les solliciter dès que vous avez une sortie. L’expérience montre qu’il y a toujours un projet compilation en cours de création, donc une opportunité qui vous attend. Une fois que vous avez réussi à susciter l’intérêt, voici comment ça se passe.

Etape N°1 : Le Memo Deal Le Mémo Deal est un document qui a pour fonction de synthétiser les différentes conditions clés qui régissent le contrat de licence pour le placement d’une oeuvre sur une compilation. On y retrouve en tout premier lieu : ●

Le nom et les coordonnées de l’éditeur



Votre nom et vos coordonnées en qualité de producteur



L’objet faisant apparaître le nom (définitif ou provisoire)

du projet de compilation ainsi que la nature de la licence demandée

Ensuite, vous allez avoir le nom du morceau pour lequel la demande est faite. Notez qu’il peut s’agir de plusieurs morceaux de votre répertoire. Puis l’éditeur vous donne les caractéristiques générales du projet et notamment : ●

Le Nom du projet



La Date de sortie commerciale 240



Le Territoire



La durée d’exploitation



La Nature du support (par exemple CD 4 Titres)



Le Prix de Gros HT



Le Nombre de morceaux au total prévus sur le projet

Certaines particularités peuvent également être évoquées, comme par exemple si une sortie digitale est prévue : À quel prix et dans quelles conditions ? Ensuite, vous retrouvez des informations sur les conditions : ● Les redevances sur 100% du PPD au prorata tituti sur les ventes nettes encaissées par l’éditeur Cette première condition à elle seule mérite qu’on s’arrête une minute pour en expliquer le sens. Quand un éditeur commercialise un projet de compilation, il paie la fabrication, l’équipe qui met en place ce projet, et la commercialisation. Il prend tous les risques, c’est donc normal qu’il encaisse la plus grosse part des recettes. Néanmoins, c’est vous qui fournissez la matière première à savoir la musique. En contrepartie, il est aussi normal qu’il vous reverse un pourcentage des sommes encaissées.

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PPD veut dire Prix Publié au Détaillant. En effet, les stocks sont vendus à des réseaux de détaillant au prix de Gros du Catalogue, si l’éditeur vous reversait un pourcentage calculé sur le prix de vente en magasin, il serait perdu parce que chaque détaillant vend avec une marge différente. Prorata Tituli veut dire que vous toucherez un pourcentage du PPD divisé par le nombre de titres présents sur la compilation. Avec un exemple chiffré ça donne : PPD = 100€ Pourcentage (20%) = 20€ La compilation compte 20 Morceaux, vous touchez donc 20€/20, soit 1€ si vous avez placé un morceau sur ce projet. Donc plus une compilation comptera de morceaux, moins vous gagnerez d’argent. Enfin, sur ventes nettes signifie simplement que le pourcentage s’applique sur toutes les recettes générées et encaissées nettes de toutes charges ou impôts. Maintenant que c’est plus clair, revenons sur les conditions. Ce pourcentage pourra varier en fonction du mode de commercialisation qui peut être : ●

Circuit Normal : Vente classique en magasin



Clubs & Mid Price : vente à prix cassé ou à des clubs

d’abonnés ●

Vente en Solde : pas besoin d’explication 242



À l’export : hors de France



Dématérialisé : vente digitale intégrale, vente digitale au

titre par titre, et streaming. Vous aurez ensuite le détail de la provision sur retours qui est en général de 35% sur les projets de compilation. La provision sur retours est un montant conservé par sécurité pour rembourser l’éditeur des stocks délivrés en magasin qui n’auraient pas été vendus. Les magasins les détruisent, c’est donc une perte sèche dans les proches de l’éditeur qu'il répercute sur les producteurs. Enfin, vous aurez également un détail sur la tenue des comptes. En général, les décomptes s’arrêtent deux fois dans l’année : Fin Juin pour le premier semestre et Fin Décembre pour le second. Vous êtes ensuite payé 90 jours après l’arrêt des comptes sur présentation d’une facture.

Etape N°2 : La Confirmation Définitive Une fois le mémo deal validé et signé de votre part, on va vous demander de fournir le Master du morceau ainsi que le label Copy. Pour rappel le Label Copy c’est un peu la carte d’identité d’une oeuvre. On y retrouve : ●

Le nom du morceau



Le nom de l’Artiste Interprète 243



La durée



Les crédits Auteur(s), Compositeur(s), Editeur(s)



L’année de Production



Le Label Producteur



Le Numéro ISRC

À ce stade, c’est presque gagné mais vous pouvez avoir des surprises. Il se peut que sur une écoute finale avant le lancement du projet certains morceaux soient ajoutés, d’autres retirés et que votre morceau ne soit pas retenu. Si vous faites partie des heureux élus, vous recevrez un contrat en bonne et due forme à signer et retourner à l’éditeur de la compilation.

Etape N°3 : Le Long Form En règle générale, le contrat Long Form (c’est-à-dire long format à l’inverse du mémo deal qui peut tenir sur une page) n’est qu’une formalité. D’ailleurs, bien qu’il soit rédigé dans les règles de l’art, à chaque article on évoque pas de conditions directement mais un renvoi vers le mémo deal en annexe qui détaille les conditions d’exploitation de la licence. Du coup, ces contrats se lisent en partant de la fin avec le mémo deal en annexe. On passe plus de temps à contrôler qu’il n’y ait pas de piège ou d'erreur plutôt qu’à discuter les conditions puisqu’elles ont déjà été validées en amont.

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Etape N°4 : Les Relevés Royalties Quelques mois après la date de sortie commerciale, plutôt un an même, vous recevrez votre premier relevé de royalties faisant état des ventes, de recettes générées et de la part qui doit vous être versée. Vous n’avez plus qu’à établir la facture correspondante et à l’envoyer au service qui gère les répartitions de royalties chez l’éditeur de la compilation. Si vous souhaitez des informations complémentaires sur les Compilations, je vous ai préparé une série de 4 Vidéos de Formation. RDV sur : www.producteurasucces.com/bonuslivre

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RÉSUMÉ CHAPITRE VI: Il existe deux types de licences : la licence d’exploitation et le placement compilation. Quand vous êtes producteur et que vous signez en licence : ●

Vous fournissez le master final prêt à être vendu



Le Licencié se charge de la distribution et de la

promotion de votre projet notamment en engageant une équipe d’attachés de presse, et en finançant un ou plusieurs vidéos clips.

Le contrat de licence définit : ●

Le Territoire cédé pour la Licence



La durée d’exploitation



Le Pourcentage que vous touchez



L’Assiette de calcul



La répartition des droits voisins



Le Mode d’administration de l’oeuvre

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La Compilation est un ensemble d’oeuvres diverses intégrées dans un projet commun d’un ou plusieurs CD. En contrepartie du droit d’utiliser vos oeuvres, l’éditeur de la compilation vous verse un pourcentage du PPD au prorata tituti sur les ventes nettes. Le PPD est le Prix Publié le plus élevé payé par un Détaillant. Prorata Tituli signifie que votre pourcentage de redevances est divisé par le nombre de titres présents sur la compilation. Donc avec 1 morceau placé sur une compilation un taux de 20% devient 1% qui rentre directement dans vos poches.

Les 4 étapes pour un placement en compilation sont : ●

Le Mémo Deal



La Confirmation Définitive



Le Contrat Long Form



Le Relevé de Royalties

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CHAPITRE VII : LES DROITS DANS LA MUSIQUE « L’Argent n’est pas le but. L’argent n’a aucune valeur. La Valeur vient des rêves que l’argent aide à réaliser. » Robert KIYOSAKI

Un jour, un de mes amis et partenaire dans ce métier m’a dit cette phrase qui résonne encore aujourd’hui dans ma tête : “ La moitié de l’argent dans la musique est dans la paperasse ”. Et il avait entièrement raison.

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Qu’est-ce qu’il a voulu dire par là ? De toutes les sources de revenus qu’un Artiste doit actionner, il y en a une qui peut lui rapporter d’importants revenus pendant plusieurs décennies sans nécessiter de faire le moindre effort supplémentaire (sinon quelques actions purement administratives) et ce sont les Droits. Les Droits, ce sont toutes les sommes que vous encaissez à chaque fois qu’une de vos oeuvres écrite, composée, chantée, jouée, éditée ou produite est diffusée quelque part. Et bien sûr vos oeuvres peuvent être diffusées dès leurs sortie, pendant la phase promo mais également pendant de nombreuses années après leur publication. Par exemple, on écoute toujours aujourd’hui beaucoup de morceaux des années 80. On écoute toujours les Beatles, ACDC, Dr Dre ou James Brown. Et leurs oeuvres continuent de générer des revenus de droits très importants. C’est pour cette raison que ce chapitre est à mes yeux le plus important. Vos droits représentent le fruit de votre travail, mais également votre capital retraite, votre assurance vie, et pour les plus chanceux l’assurance aussi de transmettre un joli pécule à vos enfants. Il existe deux grandes catégories de droits et chacune de ses deux catégories va être divisée en deux sous-catégories . CATÉGORIE 1 : LES DROITS D’AUTEUR Qui peut percevoir des Droits d’auteur ? 250

Sous-Catégorie 1 - Les Créateurs de Musique Les droits d’auteur dans la musique sont les droits réservés aux créateurs de musique. Par créateur de musique, on entend les auteurs (ceux qui écrivent les paroles des chansons), les compositeurs (ceux qui créent les mélodies et les enchaînement d’accords), les arrangeurs et les adaptateurs (ceux qui aménagent les oeuvres pour des besoins spécifiques).

Sous-Catégorie 2 - Les Éditeurs de Musique Les éditeurs ont pour rôle d’assurer l’administration des oeuvres présentées par les créateurs de musique. Ils travaillent au développement de ces dernières, facilitent leur commercialisation et s’assurent que les ayants-droits qu’ils représentent ne soient pas lésés. Donc pour résumer très rapidement, ceux qui peuvent prétendre à percevoir des droits d’auteur sont les auteurs, les compositeurs, les arrangeurs et adaptateurs, ainsi que les éditeurs. Pour les éditeurs on parlera de droits éditoriaux.

Quel organisme est chargé de collecter/reverser les droits d’auteur et comment tout ça fonctionne ? Il s’agit de la SACEM : Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique. C’est une société civile à but non lucratif détenue et gérée par ses membres. Ce qui veut dire que chaque nouvel adhérent à la Sacem détient une part du capital, et peut prétendre à participer à son fonctionnement.

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La SACEM remplit 3 missions essentielles : ●

Collecter et Répartir les Droits d’Auteur



Promouvoir et Soutenir les créateurs de musique



Défendre et Protéger ses membres

Elle compte à ce jour plus de 160 000 Membres et administre un répertoire de plus de 120 millions d’oeuvres à travers le monde. Pour que la SACEM vous reverse vos droits d’auteur, vous devrez y adhérer. Comment adhérer à la Sacem ? Il suffit de vous rendre sur le site de la Sacem www.sacem.fr ou sur ce lien direct https://createurs-editeurs.sacem.fr/devenir-membre-deposeroeuvres et de suivre la procédure d’adhésion étape par étape. Vous devrez remplir les 2 conditions d’adhésion imposées par la Sacem à savoir : ●

Avoir composé ou écrit au moins 1 oeuvre.



Justifier d’un début d’exploitation de cette œuvre : ○

Avec une capture d’écran justifiant que votre

oeuvre a bien été distribuée sur une plateforme en ligne type iTunes, Spotify, … ○ Avec une capture d’écran provenant d’un site d’hébergement de contenu type Youtube ou Facebook.

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Vous devrez avoir fait au minimum 1 000 vues pour que ce soit pris en compte. ○ Avec une preuve de support commercialisé type jacquette de cd ou dvd faisant apparaître le titre de l’oeuvre. Si vous remplissez ces deux conditions, vous aurez un formulaire à remplir et un feuillet de dépôt pour déclarer votre première oeuvre. Une fois demande acceptée, vous devrez vous acquitter du paiement d’un droit d’entrée de 154€ en 2019. Notez que ça augmente chaque année. Devenu membre, vous pourrez déposer autant de morceaux que vous le souhaitez sans supplément à régler mis à part une cotisation de 12€ par répartition directement prélevée sur vos droits. Qu’en est-il d’un compte éditeur à la Sacem ? Ça fonctionne foncièrement de la même manière à la seule différence qu’on vous demandera non plus un minimum de 1 oeuvre mais 4. De même, le montant du droit d’entrée est différent. On passe à 532€ en 2019. Les personnes physiques peuvent adhérer en qualité d’éditeur, ainsi que les sociétés. Les associations ne sont pas admises à ce jour. Est-ce que je peux être Auteur et Éditeur en même temps ? Oui, n’importe quel auteur ou compositeur peut également choisir de devenir éditeur à travers une société d’édition devenue membre de la Sacem ou directement en nom propre.

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Comment déclarer une oeuvre à la SACEM ? Historiquement, et ça se fait encore beaucoup, on remplissait un feuillet jaune fourni par la Sacem avec la répartition des parts et le rôle de chacun. On envoyait ce bulletin de déclaration à la Sacem qui traitait la demande avant de l’intégrer à son répertoire. De nos jours, c’est plus simple et plus rapide. Il suffit de le faire depuis votre espace membre sur le site de la Sacem. Vous y renseignez les informations demandées (qui sont les mêmes que pour un dépôt papier), chacun signe de manière électronique et c’est parti ! Comment répartir les points entre chaque ayant droit ? De la même manière qu’on se partage les parts d’un gâteau, ou de la même manière que des associés se partagent les parts d’une société : à la hauteur des apports de chacun. Et chacun fait un peu comme il veut. Pour ma part, la règle est assez simple on est 4 à avoir travaillé sur le morceau : tout le monde à part égale. Et c’est pareil qu’on soit 2, 8 ou 40 ! Ceci étant dit tout le monde ne partage pas cet avis, ce qui pose beaucoup de problème. Surtout quand les dépôts ne sont pas faits avant la sortie du morceau. Si je peux me permettre un conseil qui vous évitera de nombreuses et désagréables déconvenues : mettez vous d'accord sur la répartition d'une oeuvre avant même d'entrer en studio pour la concevoir. Clé de Répartition Par convention, on retrouve souvent la clé répartition suivante : 254



25% Compositeur



25% Auteur



50% Éditeur

Puis à parts égales dans chaque catégorie. Notez que même si ça se fait de moins en moins, beaucoup considèrent que le chanteur qui crée la mélodie vocale doit prendre la moitié des points de composition. Donc un chanteur qui est à la fois auteur des paroles de la chanson mais aussi de la mélodie vocale peut prétendre à toucher 75% des droits d'un morceau tandis que le compositeur ne prendra que le dernier quart. Et avec un exemple chiffré ça donne quoi ? En studio, Romain et Eric créent la composition instrumentale. Aurélie écrit et chante son texte et XY Records est éditeur de tout ce beau monde. La répartition la plus probable sera : ●

Aurélie – AUTEUR : 25% & COMPOSITEUR:v 12,5%



Romain – COMPOSITEUR : 6,25%



Eric – COMPOSITEUR : 6,25%



XY Records – EDITEUR : 50%

Mais comme Eric et Romain se sont beaucoup investi dans le projet, ça peut aussi facilement être :

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Aurélie – AUTEUR : 25%



Romain – COMPOSITEUR : 12,5%



Eric – COMPOSITEUR : 12,5%



XY Records – EDITEUR : 50%

Est-ce que ça rapporte beaucoup la SACEM ? Si on en croit leur dernier rapport financier, je dirai que oui ! La Sacem a reversé plus de 850 Millions d’euros de droits aux créateurs de musique. Est-ce qu’un Auteur ou un Compositeur a le droit de vendre ses Droits en France ? Bien que ça se fasse beaucoup aux Etats-Unis, la réponse est non. En france vendre ses droits est illégal. Après y’a beaucoup de manières déguisées de le faire. Par exemple, vous avez le droit de donner mandat à un tiers pour vous représenter et percevoir 100% de vos droits, dont il est censé vous en reverser une partie. Je ne vous le conseille pas spécialement mais retenez que vous pouvez à peu près tout faire avec un bon avocat et si toutes les parties sont d’accord bien sûr. Donc si je suis beatmaker et que je vends mes instrus sur Internet, en fait je n’ai pas le droit ? Vous pouvez tout-à-fait vendre le droit d’exploitation d’une de vos oeuvres. C’est-à-dire que celui qui l’achète, vous paie pour avoir le droit de l’utiliser. 256

Mais vous ne pouvez pas lui dire “ ok pour 100€ de plus, tu peux la déposer à ton nom et moi je passe à autre chose ”. Il faut bien distinguer la propriété industrielle d’une oeuvre, de la propriété intellectuelle. La propriété industrielle touche à l’exploitation commerciale de l’oeuvre en tant que produit tandis que la propriété intellectuelle touche au droit de l’esprit du créateur. Ok et qu’en est-il des éditions ? Est-ce que je perds une partie de mes droits si je n’ai pas d’éditeur ? Non absolument pas. La Sacem reconnaît deux formes d’oeuvres au dépôt : ●

Les oeuvres inédites: déposées sans éditeur



Les oeuvres éditées : déposées avec un ou plusieurs

éditeurs En déclarant une oeuvre inédite, voici ce qui se passe : Sur 100€ générés, en admettant que vous voyez deux ayant-droits à 50% pour le compositeur et 50% pour l’auteur : ●

L’auteur percevra 50€



Le compositeur percevra 50€

Dans le cas d’une oeuvre éditée avec la répartition 25% Auteur, 25% Compositeur et 50% Éditeur, voici comment sont répartis ces mêmes 100€ perçus : ●

L’auteur percevra 25€ 257



Le compositeur percevra 25€



L’éditeur percevra 50€

Qu’est-ce qu’il faut comprendre ? Avec ou sans éditeur, la Sacem répartit la totalité du montant de droit qu’elle a perçu. Je sais qu’une fausse idée reçue circule parmis les Artistes disant que sans éditeur, on perd une partie de ses droits. C’est totalement faux. Vous avez pu le voir dans l’exemple précédent. Retenez également qu’en confiant l’administration de vos droits à un éditeur, vous lui donnez une part des recettes générées par votre travail. Les Droits Réservés Il existe une mention que l'on peut utiliser quand une oeuvre est exploitée avant que le dépôt soit effectif, il s'agit de la mention Droits Réservés. Quand mon label était très actif, je sortais entre 4 et 8 morceaux par trimestre essentiellement en promo club. Le temps que certains morceaux soient protégés, on avait déjà atteint le TOP 10 Club et l'Airplay de certaines radios. Du coup, les éditeurs de compilations nous envoyaient des demandes et pour éviter de perdre les droits générés par la fabrication des cd's, quand on envoyait le label copy plutôt que de mettre des noms de créateurs incertains, nous mettions la mention Droits Réservés.

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L'intérêt c'est que si le morceau génère plusieurs centaines ou milliers d'euros de droit, la Sacem les immobilise sur le compte de l'oeuvre et les droits sont réservés en attendant qu'on dépôt en bonne et due forme soit présenté. À quoi sert un éditeur ? Un éditeur, s’il se sert plutôt bien sur les montants générés par vos droits, doit assurer plusieurs fonctions qui vous aideront à vous développer. J’ai listé pour vous les 3 principales fonctions qu’un éditeur doit remplir. Fonction N°1 : FINANCIÈRE En signant avec un éditeur, vous pouvez et je dirai même que vous devez absolument récupérer une avance financière. Cette avance financière est à voir comme une sécurité. Si jamais vous tombez sur un éditeur qui ne consacre pas suffisamment de temps ou d’énergie à votre projet, avec un gros budget à votre disposition vous pourrez mener la bataille comme il se doit. L’autre raison c’est qu’un éditeur qui s'engage financièrement a tendance à faire ce qu’il faut pour au moins rentrer dans ses frais. Ce qui vous est directement profitable. L'erreur commise par la plupart des Artistes c'est de se dire qu'ils ont tellement besoin ou envie qu'une équipe de professionnels s'occupent du développement de leur visibilité, qu'ils sont prêts à signer sans contrepartie.

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Seulement, mettez vous à la place d'un éditeur. Il récupère un album sans dépenser un centime ! C'est une aubaine. Qu'il travaille ou pas, il est rentable. Certains en ont même fait leur business model : ils signent 1 000 artistes chaque année. Ils ne versent pas d'avance, donc chaque nouveau morceau en catalogue ne leur coûte absolument rien. Si chaque morceau génère ne serait-ce que 50€ dans l'année, ils gagnent 50 000 € sur le volume. Fonction N°2 : ADMINISTRATIVE La deuxième fonction d’un éditeur c’est d’assurer l’administration de vos oeuvres et son job commence dès le dépôt de celles-ci. Ceux qui n’ont jamais déposer d’oeuvres avec 7 ou 8 ayants-droit ne sauront pas de quoi je parle, mais je peux vous assurer que ce n’est pas rare de courir après des contrats pendant 5 ou 6 mois !! Si vous signez avec un éditeur, c’est lui qui s’occupe de tout. Il rédige les contrats, va au contact des ayant-droits, assure le suivi et les relances nécessaires. En cas de rejet par la Sacem pour une raison X ou Y, il prend contact et règle la situation dans les plus brefs délais. Ensuite, une fois le dépôt effectué, il assure une lecture des relevés à chaque répartition. Ainsi, il peut demander des vérifications quand il estime que les montants ne correspondent pas à l’exploitation qui a été faite de l’oeuvre. Enfin, s’il vous arrive de sampler ou de rejouer certaines parties d’oeuvres existantes, c’est lui qui se charge d’établir les procédures de sample ou toute procédure nécessaire pour clearer le morceau. C’est-à-dire qu’il se charge des formalités qui vous permettront de l’exploiter sans être inquiété. 260

Fonction N°3 : COMMERCIALE L’éditeur est un professionnel du Music Business. Il a du réseau et de l’expérience. Il peut, beaucoup plus que vous-même directement, vous apporter des opportunités d’affaire. Quelques exemples : ●

Placer vos morceaux sur des compilations



Vous proposer des premières parties

● Proposer vos titres en réponse à des demandes de musique de film, de publicité ou d’émissions tv ●

Vous recommander en signature à des labels



Vous obtenir des entrées en radio et TV



Vous présenter des attachés de presse de qualité

Bref, vous l’aurez compris, il peut littéralement vous servir de connecteur de câble pour vous amener à jouer dans la cour des grands. Comment être certain qu’on me verse mes droits à chaque fois que mes morceaux sont utilisés ? Après tout, la Sacem ne peut pas tout savoir... Très bonne question, et effectivement la Sacem ne voit pas ni n’entend pas tout. Pour les radios et chaînes de télévision, c’est plutôt bien organisé puisqu’elle obtient des relevés horodatés précis et fiables qui lui permettent de savoir par exemple que telle radio a joué tel morceau jeudi 22 Février à 10h33. Tout est informatisé et permet même à la Sacem de connaître la

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durée de diffusion et de réécouter la diffusion si nécessaire pour une vérification. Ensuite, pour les clubs, un système de boîtes noires installées dans certains établissements lui permet de connaître les morceaux les plus diffusés. Le panel de clubs sondés évolue en fonction de nombreux critères mais semble être très représentatif du marché. Enfin, sur les concerts comme pour les diffusions clubs d’ailleurs, la Sacem a développé un programme qui permet aux deejays et aux artistes de déclarer chacune de leurs prestations. Et pour chacune d’elles, de déclarer la liste des morceaux joués ou interprétés sur scène. Ce programme fonctionne très bien puisque d’un côté les deejays qui participent perçoivent un douzième des droits générés par les morceaux qu’ils ont joué. ET les artistes perçoivent plus de montants de droits en déclarant les morceaux qu’ils interprètent sur scène. Ces systèmes ainsi que de nombreux outils de contrôle permettent à la sacem d’avoir une vision sur presque tout ce qui se passe, ce qui garantit que vos droits vous seront versés pour chaque utilisation faite de votre musique. Vous avez donc aussi la responsabilité de bien déclarer les morceaux joués sur vos concerts, et de ne pas hésiter à demander des vérifications sur vos relevés après chaque répartition si vous avez des doutes.

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Comment déclarer un programme type ? Et comment demander une vérification de mes droits ? Il suffit de vous connecter sur votre espace Membre Sacem directement en ligne, vous aurez la possibilité de déclarer un programme type. Et quelques jours plus tard, vous recevrez une validation de la sacem et la possibilité de faire signer un document spécifique à chaque organisateur qui vous engage. Pour la vérification ça fonctionne de la même manière, vous écrivez à la Sacem depuis votre espace membre et vous recevrez par email la confirmation que vous demande a bien été prise en charge. Ensuite, vous devrez patienter quelques jours avant d’avoir une réponse de la Sacem. Les droits qui seraient retrouvés vous seront versés à la prochaine répartition sous forme de rectificatif crédit. Dans ma Formation phare PEAS (Producteur Et Artiste à Succès), je partage le mail de contact du service vérification de la Sacem. Et j'explique que même si vous touchez 100 000 € de droits vous pouvez toujours avoir des droits oubliés. Pour y remédier, vous devez demander une vérification sur l'ensemble de vos oeuvres " actives " (celles qui génèrent un minimum d'activité). Vous serez surpris de voir les montants qui sont récupérés rien que parce que vous demandez ! Vous trouverez l'e-mail en question dans les bonus offerts avec ce livre. RDV sur : www.producteurasucces.com/bonuslivre

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Que sont les DEP et les DRM ? DEP signifie Droits d’Exploitation Publique. Ce sont les droits générés par la diffusion de vos morceaux auprès d’un public. Ça inclut les diffusions radio, club, tv, bars, restaurants, concerts. DRM signifie Droits de Reproduction Mécanique. Ce sont les droits générés par la reproduction de vos morceaux sur un support physique qui peut être un cd, un dvd, un vynil, une clé usb ou tout autre support connu à ce jour ou qui serait découvert. On distingue les DEP des DRM parce que jusqu’en 2019, la Sacem permettait aux créateurs de choisir la clé de répartition des droits pour les DRM mais pas pour les DEP. Cette répartition était statutaire. Qu’est-ce que ça veut dire ? Un exemple sera plus parlant qu’une longue explication. Oeuvre A déposée ainsi : ●

Pierre et Marc (AUTEURS) 12,5% chacun



Louise (COMPOSITEUR) 25%



XY Records (EDITEUR) 50%

L’oeuvre génère 100€ de Droits Mécaniques (DRM). Voici ce que chacun touchera : ●

Pierre et Marc (AUTEURS) 12,5 € chacun

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Louise (COMPOSITEUR) 25 €



XY Records (EDITEUR) 50 €

En revanche, les mêmes 100€ en Droits Publiques (DEP) seront répartis de manière statutaire selon le règlement de la Sacem : ●

Pierre et Marc (AUTEURS) 16,5 € chacun



Louise (COMPOSITEUR) 33 €



XY Records (EDITEUR) 33 €

La clé de répartition établie par la sacem sur les DEP est de ⅓ par catégorie. Puis à parts égales dans chaque catégorie. Vous constatez que dans les deux cas, Louise (seule en qualité de Compositeur) est gagnante. En revanche, les auteurs qui se divisent à parts égales ⅓ dans leur catégorie touchent chacun deux fois moins que Louise mais plus que pour les DRM. L’éditeur quant à lui est perdant sur les DEP puisque sa rémunération passe de 50 € à 33 € par rapport à la clé de répartition initiale. Qu’est-ce qu’il faut en retenir ? Deux choses : Mieux vaut être seul dans sa catégorie pour toucher le maximum de droits. Et peu importe la clé de répartition dans une même catégorie, la somme sera égale sur les DEP. Dans notre exemple, si l’un des auteurs avait 2% et l’autre 23%, ils auraient tous les deux perçus la moitié de 33€ soit 16,5 € chacun. 265

Mais comme je l’évoquais, depuis 2019 vous avez la possibilité d'indiquer à la Sacem (lors de votre dépôt) si vous souhaitez que la clé de répartition s'applique aux DRM mais aussi aux DEP. À ce moment-là, la répartition statutaire laissera place à la clé de répartition que vous aurez validé. J’ai dû payer la SDRM quand j’ai fabriqué mes albums, qu’est-ce que c’est au juste ? La SDRM est la Société pour l’administration du Droit de Reproduction Mécanique. Elle a 3 missions essentielles : ●

Autoriser la reproduction des oeuvres des répertoires

dont elle a la gestion (et bien sûr le répertoire sacem en fait partie) ●

Fixer les conditions de cette autorisation



Collecter et répartir les redevances

Si vous avez dû payer la SDRM pour presser vos albums c’est certainement parce que vos oeuvres sont déposées à la Sacem. Pour avoir le droit de les reproduire sur support (même si ce sont vos oeuvres) vous devez payer un “ droit d’autorisation ”. Bien sûr si vous êtes le seul ayant droit ou le principal, la majeure partie de la somme versée vous sera restituée par la Sacem sous forme de droits d’auteur. Par contre là où c’est intéressant c’est que si un producteur, label ou éditeur décide de compiler un de vos morceaux il devra payer la SDRM. Et la

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somme qu’il aura versée vous sera reversé au titre du droit d’auteur au prorata tituli. Donc étant signé en artiste, si mon producteur veut presser 10 000 albums avec mes morceaux il devra payer une somme qui me sera reversée sur mon compte Sacem, c’est bien ça ? Oui, si vous êtes le créateur (auteur/compositeur) des oeuvres qui constituent l'album c’est tout à fait ça. Comment augmenter le montant de mes droits ? Il n’y a que deux moyens réellement efficaces d’augmenter le montant des droits que vous verse la Sacem à chaque répartition : ●

Produisez beaucoup de bons morceaux



Assurez vous que vos morceaux soient bien exploités

Le reste viendra tout seul ou presque. À quel moment mes droits d’auteurs ou d’éditeur me sont-ils versés par la Sacem ? Il y a 4 répartitions chaque année. ● Janvier : vous encaissez les droits qui découlent des diffusions radios, télévision, sonorisation de lieux ouverts au public, bals, internet, DVD’s et salles de cinéma.

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Avril : vous encaissez les droits provenant de l’étranger, la

copie privée, les salles de cinéma, CD, DVD, Internet et sonorisation de lieux ouverts au public. ●

Juillet : vous encaissez les droits qui découlent des

diffusions radios, télévision, sonorisation de lieux ouverts au public, bals, internet, DVD’s et salles de cinéma. ●

Octobre : vous encaissez les droits provenant de

l’étranger, la copie privée, les salles de cinéma, CD, DVD, Internet et sonorisation de lieux ouverts au public. En ce qui me concerne les deux plus grosses répartitions sont celles de Janvier et de Juillet. Mais selon votre activité, les choses peuvent être différentes pour vous.

CATÉGORIE 2 : LES DROITS VOISINS Qu’est-ce que les droits voisins ? C’est une catégorie de droit qui vient se positionner à côté des droits d’auteur au bénéfice des artistes interprètes ET des producteurs de phonogrammes. Ils sont constitués de deux mécanismes principaux : ●

La rémunération équitable prélevée auprès des

diffuseurs d’enregistrements à des fins de commerce (radios, tv, clubs, …)

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La rémunération pour Copie Privée prélevée sur les

ventes de supports vierges et le matériel servant à copier de la musique Qui peut percevoir des Droits Voisins ? Sous-Catégorie 1 - Les Artistes Interprètes Contrairement à la seconde sous-catégorie dont on parlera dans quelques lignes, les Artistes Interprètes sont nombreux et variés. Dans cette catégorie, on retrouve : ●

Les Chanteurs



Les Musiciens



Les Chefs d’orchestre



Les Directeurs Artistiques



Les Réalisateurs



Et aussi les comédiens, cascadeurs, danseurs…

Est-ce que ça marche si je ne suis pas un professionnel ? Oui ! Tout à fait, si jamais vous êtes comptable de profession et que vous jouez la ligne de basse d’un morceau, vous percevrez des Droits Voisins à chaque fois que ce morceau sera exploité.

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Et si je suis Beatmaker ? Les beatmakers sont aujourd’hui considérés comme des interprètes puisqu’en l'absence de musicien interprète, ce sont eux qui programment les patterns de batterie et jouent chaque instrument. Quel organisme est chargé de collecter/reverser les droits voisins des Artistes Interprètes ? Il existe à ce jour deux sociétés chargées de percevoir et de répartir les droits voisins pour les Artistes. Il s’agit de l’ADAMI et de la SPEDIDAM : ●

ADAMI : la société civile pour l’Administration des Droits

des Artistes et Musiciens Interprètes ●

SPEDIDAM : la Société de Perception Et de Distribution

des Droits des Artistes et Musiciens Comment choisir entre l’une et l’autre ? En réalité, vous n’avez pas à choisir. Vous devrez adhérer aux deux, et vous percevrez des sommes complémentaires provenant d’un côté de l’Adami et de l’autre de la Spedidam. En Octobre 2016, les deux sociétés ont signé un accord de rapprochement visant à fonder une société commune : la SAI (Société des Artistes Interprètes) mais à ce jour, l’administration des droits des Artistes est toujours assurée par chaque société indépendamment de l’autre.

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Comment y Adhérer ? Il suffit de vous rendre sur leurs sites web et de suivre la procédure d’adhésion en ligne. Certains éléments justifiant de votre activité d’artiste interprète peuvent vous être demandés. Pour la Spedidam, vous devrez régler un montant d’adhésion de 16€ contre 15€ pour l’Adami. Comment déclarer une oeuvre pour toucher mes droits ? Il existe une procédure pour l’Adami et une autre pour la Spedidam. Pour ce qui est de l’Adami, leur système reconnaît presque à chaque fois un morceau dès lors qu’il est distribué sur les plateformes digitales. Dans le cas contraire, il suffit simplement de faire une déclaration en ligne via votre espace personnalisé en fournissant les éléments demandés. Pour la Spedidam, vous devrez remplir une feuille de présence faisant apparaître plusieurs informations sur l’enregistrement : ●

Nom de l’album



Nom de l’artiste principal



Nom et Adresse du Studio



Date et Horaires de la session



Coordonnées du Producteur



Rôle de chaque intervenant



Coordonnées de chaque intervenant 271



Précision des instruments joués pour chacun



Informations sur les créateurs de l’oeuvre

Le tout devra être envoyé par courrier à la Spedidam pour validation. Dans ce cas, un artiste qui écrit ses textes et les chante peut percevoir des droits autres que la Sacem ? Oui, un artiste auteur et interprète percevra des droits provenant de 3 sources bien distinctes : la SACEM (1) pour les droits d’auteur, la SPEDIDAM (2) et l’ADAMI (3) pour les droits voisins en qualité d’interprète. À quel moment les droits voisins sont-ils versés sur mon compte ? L’Adami vous fera 4 répartitions chaque année aux mois de Mars, Juin, Septembre et Décembre incluant à chaque fois : ●

La Rémunération pour Copie Privée Audiovisuelle



La Rémunération pour Copie Privée Audiovisuelle -

Doublage ●

Les Salaires liés aux droits exclusifs



Les Droits en provenance de l’étranger

Et une fois par an au mois de décembre, vous percevrez en plus : ●

La Rémunération pour Copie Privée Sonore



La Rémunération Équitable 272

La Spedidam vous répartira les salaires liés aux Droits Exclusifs 4 fois par an en Février, Juin, Septembre et Novembre. En Juin, vous percevrez la Rémunération pour Copie Privée ainsi que la Rémunération équitable en partie en Juin, puis en Septembre et Décembre. Donc si je comprends bien, un Artiste qui est Auteur-Interprète ou Compositeur-Musicien va toucher des droits pratiquement toute l’année ? Exactement ! Mes revenus de droits ressemblent à ça : ➔

Janvier : Sacem



Février : Spedidam



Mars : Adami



Avril : Sacem



Mai : x



Juin : Spedidam + Adami



Juillet : Sacem



Août : x



Septembre : Spedidam + Adami



Octobre : Sacem 273



Novembre : x



Décembre : Spedidam +Adami

Vous comprenez maintenant pourquoi je dis très souvent en conférence qu’il n’est pas normal qu’un Artiste ne soit pas capable de vivre de sa musique aujourd’hui. Il peut percevoir des droits presque toute l’année, vendre de la musique et des produits dérivés en ligne 24h/24 - 7j/7 - 650 jours par an, ou encore vendre pour plusieurs centaines d’euros de prestations scéniques en quelques minutes au téléphone !

Sous-Catégorie 2 - Les Producteurs La deuxième catégorie d’acteurs pouvant prétendre à percevoir des droits voisins ce sont les producteurs de phonogrammes et de vidéogrammes. Autrement dit, ceux qui financent les enregistrements de musique et de vidéo clips. Qu’est-ce qu’un Producteur ? Si l'on se réfère à l’Article L. 213 du Code de la Propriété Intellectuelle : “ Le Producteur de phonogramme est la personne, physique ou morale, qui a l’initiative et la responsabilité de la première fixation d’une séquence de son ”.

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Autrement dit, si vous financez le premier un enregistrement sur support physique, vous êtes le producteur du phonogramme en question. Vous pouvez donc prétendre à toucher des droits voisins sur les différentes exploitations qui pourraient être faite de ce phonogramme. Et si j’ai pas de label, je peux quand même être producteur ? Si on s’en tient à la définition donnée dans l’article L. 213 du Code de la Propriété Intellectuelle et la jurisprudence sur cette question, peu importe que vous ayez un label ou non. Vous pouvez être producteur en nom propre. La question de la structure se pose dès lors que vous allez engager des artistes et/ou musiciens et les rémunérer. Puisque le droit du travail devra s’appliquer, votre activité devra être structurée pour entrer dans le cadre de la Loi. Et si je suis un Artiste en Auto-prod et que je fais tout chez toi, est-ce que je suis Producteur ? Dans ce cas, vous êtes producteur de votre propre projet et comme c’est souvent le cas, vous pourrez prétendre à percevoir des droits d’auteur (pour votre création texte ou musique), des droits d’interprète (pour chanter le morceau et/ou jouer des instruments) mais également des droits de producteur (pour avoir créer la musique même si vous n’avez pas dépensé un centime, puisque votre temps de travail représente un investissement équivalent).

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Si un label veut signer mon album qu’est-ce que je deviens ? Vous avez 3 options : ●

Vous leur cédez votre album en signant un contrat

d’artiste avec une grosse avance pour service rendu en quelque sorte. Vous pourrez espérer percevoir 7 à 10% des recettes générées sur absolument tout y compris sur vos droits voisins. ●

Vous pouvez le signer en licence. Vous êtes le

producteur qui apporte un produit fini en contrepartie d’une avance financière à la signature ainsi qu’un pourcentage sur les recettes générées. Votre taux de royalties oscillera entre 18% et 15% en moyenne. Vous partagerez vos droits voisins pendant la durée d'exploitation du contrat et redeviendrez Producteur à 100% ensuite. ●

Enfin, vous pouvez le signer en co-exploitation. C’est-à-

dire qu’en plus d’avoir apporté le produit fini prêt à être commercialisé, vous participez aux investissement promo et marketing. Et naturellement, votre part sera bien plus importante que dans les deux cas précédents avec un taux de 50% si la co-exploitation se fait avec une seule structure. Vous restez le Producteur mais vous partagez vos droits voisins. Quel organisme est chargé de collecter/reverser les droits voisins des Artistes Interprètes ? Il existe à ce jour deux sociétés civiles chargées de percevoir et de répartir les droits voisins pour les producteurs. Il s’agit de la SCPP et de la SPPF : • SCPP : Société Civile des Producteurs de Phonogrammes • SPPF : Société des Producteurs de Phonogrammes Français 276

Tandis que pour les Artistes interprètes, vous deviez adhérer aux deux sociétés pour percevoir l’intégralité de vos droits. Ici ce n’est pas le cas. Un producteur doit choisir de confier l’administration de ses droits à l’un ou à l’autre. Quelles différences y’a-t-il entre la SCPP et la SPPF ? Il y a 3 différences fondamentales selon moi entre ces deux structures : ● Le caractère indépendant de la SPPF face au caractère major de la SCPP : ce sont des maisons de disques qui ont créé et qui dirigent aujourd’hui la SCPP. À l’inverse, ce sont des producteurs de disque indépendants qui ont fondé la SPPF et qui la dirigent aujourd’hui. Cette différence se ressent dans l’ADN de chacune de ces deux structures. Et à ce titre, on remarque que la SCPP représente 80% des droits voisins des producteurs en France contre 20% pour la SPPF (taille de catalogue moins importante). ● L’effort politique de Défense des Indépendants : aujourd’hui la SCPP représente majoritairement les répertoires des grosses maisons de disque et n’a aucun intérêt à défendre ou à promouvoir la musique indépendante. La SPPF assure donc un rôle politique fort pour défendre la part de marché des indépendants auprès des diffuseurs. ● Le Taux de Gestion : administrer les droits voisins de plusieurs millions d’oeuvre générant plusieurs dizaines de millions d’euros de droits n’est pas une tâche facile. Pour la mener à bien, chacune des deux sociétés civiles engage des équipes compétentes et tout ce travail demande de l’investissement. Il est donc normal 277

qu’un taux de gestion soit retenu sur les droits perçus avant leur versement aux producteurs. À la SCPP ce taux est de 8,1% annoncé en 2018 contre 5,5% pour la SPPF. J’ai vu que les demandes de Numéro ISRC ne se font pas le site de la SCPP, est-ce qu’on doit y adhérer pour obtenir nos numéros ? Non, Absolument pas. Faire une demande de numéro ISRC et confier l’administration de ses droits voisins à une société civile sont deux actions différentes. Il est vrai que la SCPP a la fonction exclusive d’attribuer des numéros ISRC provisoires et qu’il devient tentant d’y adhérer dès que la question des droits voisins se pose. Mais notez qu’en adhérant à la SPPF vous pouvez également générer vos numéros ISRC à partir d’une racine Producteur unique qui vous sera attribuée. Donc mon conseil est de ne pas baser votre choix sur ce seul critère. Si je te comprends bien, pour être respecté en tant qu’indépendant, il vaut mieux choisir la SPPF ? Non pas forcément. La SCPP a très bonne réputation de ce qu’on m’en dit et entretient de très bonnes relations avec les producteurs qu’elle représente. Vous ne serez pas mieux traités par la SPPF parce que vous êtes indépendants, que vous ne serez mieux accueilli par les Maisons de Disque parce que vous êtes à la SCPP. Comment y Adhérer ? Une fois que vous avez choisi la société à laquelle vous allez confier l’administration de vos droits voisins, vous avez une procédure assez lourde 278

à suivre pour y adhérer. Dans cet ouvrage, je ne vais vous parler que de la procédure d’adhésion SPPF parce que c’est la seule que j’ai mené jusqu’au bout. Retenez qu’elle diffère très peu de la procédure d’adhésion à la SCPP. Autre détail : Vous pouvez adhérer en qualité de personne physique ou en qualité de personne morale. Pour finir, si vous n’êtes pas directement en train de remplir votre dossier d’adhésion, cette partie peut vite devenir assez rébarbative donc n’hésitez pas à passer quitte à y revenir plus tard.

Procédure d’Adhésion SPPF La première étape consiste à vous rendre sur l’espace Adhésion de leur site web www.sppf.com et de télécharger un dossier. Ensuite, vous devrez fournir un certain nombre de documents et d’informations que nous allons passer en revue immédiatement. VOTRE STATUT : Il s’agit d’une fiche dans laquelle vous devrez renseigner toutes les informations qui vous concernent notamment : identité, adresse, activité… ATTESTATION DE NON CONTRE FAÇON : C’est une attestation sur l’honneur dans laquelle vous engagez votre éthique et l’honnêteté de vos démarches.

279

ATTESTATION : Vous devrez attester (1) avoir reçu et pris connaissance des statuts de la SPPF et (2) ne pas avoir déjà confié la gestion de vos droits voisins à un homologue. FORMULAIRE DÉSIGNATION D’UNE PERSONNE PHYSIQUE: SI vous êtes en société, vous devrez désigner un représentant qui sera l’interlocuteur de la SPPF pour représenter votre société. CCNEP : Il s’agit de la Convention Collective Nationale de l’Edition Phonographique. Vous devrez remplir une feuille d’identifications des musiciens qui ont participé à l’enregistrements des phonogrammes que vous allez confier à la SPPF. De quoi s’agit-il ? Il a été prévu que certaines catégories d’artistes recevraient de la part des producteurs de phonogrammes, une rémunération complémentaire proportionnelle, à hauteur de 6% des sommes perçues pour l’utilisation des phonogrammes auxquels ils ont participé. À qui s’applique cette convention ? Si vous êtes en train de vous demander si vous êtes assujetti à cette convention, la réponse est certainement oui. Elle s’applique à toutes les sociétés qui ont pour objet l’édition phonographique.

280

Qui sont les Artistes concernés par la CCNEP ? Les artistes qui bénéficieront de la rémunération complémentaire proportionnelle sont: les musiciens, les choristes et les artistes de choeurs qui ont signé avec leur employeur un contrat de travail de droit français. Sont donc concernés, quelle que soit leur nationalité, tous les artistes qui ne sont pas sous contrat d’exclusivité et qui ont participé à l’enregistrement d’au moins 1 phonogramme. Notez que vous aurez également un formulaire si jamais vous n’êtes pas soumis à la CCNEP. VOS COORDONNÉES : Il s’agit d’un document de contact pour que chaque service au sein de la SPPF puisse contacter la bonne personne au sein de votre structure. Par exemple, si c’est votre comptable qui se charge des déclarations de ventes de l’année, et que la SPPF appel votre road manager par exemple, vous comprenez bien que la communication ne sera pas simple. Remplir cette fiche fera gagner du temps à tout le monde, vous y compris, dans vos communications futures avec la SPPF. MANDAT D’ADHÉSION À LA SPPF : C’est ce document qui donne officiellement et légalement pouvoir à la SPPF pour administrer vos droits voisins. Au delà de ce mandat “ principal ”, vous aurez la possibilité d’apporter d’autres droits et pouvoirs à la SPPF, ce qui nécessitera à chaque fois un Mandat supplémentaire.

281

DÉCLARATION DES PHONOGRAMMES : C’est la partie dans laquelle vous allez déclarer les premières oeuvres que vous déposerez à la SPPF à l’ouverture de votre compte. Vous devrez compléter le “ CAHIER PHONO “ avec les différentes pages d’aides qui vous aideront à le compléter. Une fois que votre dossier est prêt, il ne vous reste plus qu’à le présenter en commission auprès de la SPPF. Si cette dernière statue favorablement, vous devenez membre et devrez vous acquitter d’un montant de 153€ qui représente vos apports au capital social. À quel moment les droits voisins sont-ils versés sur mon compte ? La SPPF vous fera 4 répartitions chaque année aux mois de Mars, Juin, Septembre et Décembre de la manière suivante : ●

Mars : Vidéomusiques seulement



Juin : Phonogrammes et Vidéomusiques



Septembre : Vidéomusiques seulement



Décembre : Phonogrammes et Vidéomusiques

Donc si je comprends bien, un Artiste qui est Auteur-Interprète ou Compositeur-Musicien et qui s’auto-produit va toucher des droits pratiquement toute l’année ? Exactement ! Comme je l'ai déjà évoqué, mes revenus de droits ressemblent à peu près à ça : 282



Janvier : Sacem



Février : Spedidam



Mars : Adami + Sppf



Avril : Sacem



Mai : x



Juin : Spedidam + Adami + Sppf



Juillet : Sacem



Août : x



Septembre : Spedidam + Adami + Sppf



Octobre : Sacem



Novembre : x



Décembre : Spedidam + Adami + Sppf

Maintenant que vous êtes conscient qu’une grosse part de vos revenus dans la musique est contenue dans vos droits si vous n’avez pas envie de vous en occuper rien ne vous empêche d’en confier la gestion à différents acteurs. Par exemple, pour l’administration de vos droits voisins en qualité d’interprète vous pourriez vous intéresser à ce que fait Allright Music. C’est 283

une société qui administre les droits des artistes interprètes. Ils sont en contact permanent avec l’Adami et la Spedidam en France et leurs équivalents à l’étranger. Pour la gestion de vos droits voisins en qualité de producteur, vous pourriez en confier la gestion à un label plus gros qui a le dispositif administratif et les compétences nécessaires pour en assurer une parfaite gestion. Enfin pour vos droits d’auteurs et vos éditions, vous pourriez vous rapprocher d’un éditeur de métier. Notez qu’à chaque fois que vous confierez mandat à un tiers pour administrer vos droits, cela vous coûtera une commission sur les sommes générées, ainsi que le risque que votre partenaire soit incompétent, malhonnête ou défaillant. La cerise sur le gâteau : Pour clôturer cette partie sur les droits, j’aimerai vous parler d’une dernière notion qui a son importance : l’édition à compte d’auteur dite “ ECA ”. Lorsque que vous êtes auteur ou compositeur et que vous collaborez avec un artiste majeur qui est signé en édition, vous allez avoir un problème. L’éditeur veut et doit être dans les crédits lors du dépôt de l’oeuvre, et compte tenu que VOUS, vous n’avez aucun engagement avec cet éditeur, vous avez deux options : ● Option N°1 : l’éditeur vous fait une proposition financière pour récupérer vos éditions sur l’oeuvre en question

284

● Option N°2 : vous montez votre société d’édition et vous prenez vos parts Et bien en réalité, il y a une troisième option très intéressante selon votre situation c’est l’édition à compte d’auteur. Grâce à cette option, vous avez le droit de signer un dépôt en qualité de co-éditeur sauf qu’au lieu de devoir monter une société d’édition pour percevoir vos droits éditoriaux, la SACEM va vous les reverser directement sur votre compte d’auteur. Voici un exemple chiffré pour illustrer ce concept : Marc est auteur, Sophie est compositeur et Music Publishing est éditeur de Sophie. Le dépôt d’oeuvre respectera la clé de répartition suivante. Marc (A) : 25% Sophie (C) : 25% Music Publishing (E) : 25% Marc (ECA) : 25%

Et sur 100€ Générés, grâce à l’édition à compte d’auteur, Marc percevra 50€. S’il avait cédé ses éditions contre rien (comme ça arrive malheureusement encore trop souvent), il aurait vu sa rémunération divisée par deux. L’édition à Compte d’Auteur, vous permet de toucher vos éditions sans avoir besoin de créer une société d’édition.

285

Les deux seules conditions sont (1) d’avoir un compte Sacem en qualité d’auteur ou de compositeur et (2) d’être crédité comme ayant droit sur l’oeuvre.

286

Résumé du Chapitre VII : Il existe 2 Grandes Catégories de droits dans la Musique : ●

Les Droits d’Auteur (Réservés aux Créateurs et aux Éditeurs)



Les Droits Voisins (Réservés aux Interprètes et aux

Producteurs) C’est la SACEM qui collecte les droits d’auteurs et les répartit 4x/an aux Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique. Les droits voisins réservés aux Interprètes sont collectés par la SPEDIDAM et l’ADAMI, tandis que ceux destinés aux producteurs sont collectés par la SCPP ou la SPPF. Pour percevoir vos droits, vous devrez : ●

Adhérer aux sociétés de perceptions



Vous acquittez des droits d’entrée



Déclarer vos oeuvres régulièrement

Selon votre situation, rien ne vous interdit de cumuler les statuts en devenant Auteur/compositeur, éditeur, Interprète et Producteur sur une même oeuvre. Auquel cas, vous percevrez des droits pratiquement toute l’année. Mais pour que vos œuvres génèrent des droits, vous devez les exploiter en investissant dans vos productions, vos clips, votre marketing et ça coûte cher. Que diriez-vous de diviser la note en deux ?

287

288

CHAPITRE VIII : LES AIDES ET SUBVENTIONS « Dieu aide ceux qui s’aident eux-même » Benjamin FRANKLIN

Et si vous produisiez un album dans de bonnes conditions mais qu’on ne vous demande de régler que la moitié de la facture ? Et si vous pouviez faire deux clips pour le prix d’un ? Et si tout simplement, vous deviez vendre deux fois moins pour devenir rentable ?

289

Les Aides et Subventions doivent pouvoir transformer vos rêves en réalité. Puisque cela peut effectivement vous permettre de récupérer jusqu’à 50% du cadre subventionnable sur vos dépenses de production d’album, de clip vidéo, de promotion et marketing, ou encore pour organiser une tournée concerts. Qu’entends-tu par “ cadre subventionnable” ? Quels sont les différents types d’aides disponibles ? À quels critères d’éligibilité doit-on répondre pour avoir accès à ces aides ? À qui doit-on s’adresser pour les obtenir ? Tout le monde est-il éligible ? Dans ce chapitre, nous allons mettre en lumière les réponses à toutes ces questions et bien plus encore. Mettez vous au calme, prenez une bonne dose d’énergie et respirez profondément parce que ça peut faire un peu mal à la tête. Les 4 Types d’Aides dans la Musique Il existe 4 formes principales d’aides et subventions que vous pourriez être amenés à demander pour faciliter le développement de vos projets : ●

l’Aide à la production d’album



l’Aide à la production de vidéo musique



l’Aide à la Promo et au Marketing



l’Aide à l’organisation de tournées

290

L’Aide à la Production d’Album : Il s’agit d’un complément financier pour vous aider à financer la production d’un album. Si vous chiffrez qu’il vous faut par exemple 8 000 € pour financer la production d’un disque, vous pourriez obtenir sans trop de difficultés jusqu’à 4 000 €. Qu’est-ce que ça signifie ? Quand un album coûte 8 000 €, en admettant que vous le vendiez 10€ Prix de Gros HT : pour n’amortir que les coûts de production, il vous faudrait vendre au moins 800 exemplaires. Et bien grâce à une aide financière de 4000€, vous atteindrez votre seuil de rentabilité en vendant seulement 400 exemplaires. Vous comprenez à quel point ça peut vous changer la vie ? Vous aurez deux fois moins d’efforts à faire pour rentrer dans vos frais. Ou alors vous irez deux fois plus vite pour atteindre votre seuil de rentabilité. Qu’est-ce qui peut être pris en charge ? Très bonne question ! C’est justement là qu’on va introduire la notion de cadre subventionnable. Ce cadre englobe toutes vos dépenses dans les postes : ●

Production : sessions studio pour l’enregistrement,

location de matériel. ●

Rémunération : cachets Musiciens ainsi que leurs frais

annexes (déplacement, restauration, hébergement) 291



Post-Production : Mixage, Mastering, Cover, Séance

photo et création de supports visuels. Donc en gros, pratiquement toutes vos dépenses peuvent entrer dans ce cadre subventionnable et donc être prises en charge. Vous me suivez ?

L’Aide à la Production de Vidéomusique : Il s’agit d’un complément financier pour vous aider à produire des clips vidéo. C’est un des pôles de dépenses les plus importants pour un label aujourd’hui. Ça fait donc de cette aide la plus demandée et par conséquent la plus difficile à obtenir comme vous vous en doutez. Sur le même modèle que l’aide à la production d’Album, vous pourrez obtenir une prise en charge allant jusqu’à 50% du cadre subventionnable.

L’Aide à la Promotion et au Marketing : Comme son nom l’indique, cette aide financière va vous aider à prendre en charge une partie des dépenses prévues pour promouvoir votre musique. Voici une liste des principales dépenses prises en charge : ●

Rémunération d’un Attaché de presse



Frais de déplacement, d’hébergement et de restauration

pour participer à un évènement dans le cadre de la promotion de votre album 292



Coût d’utilisation de plateformes telles que Muzicenter



Fabrication d’Affiches ou de Flyers



Achat d’espace publicitaires tous formats



Création d’EPK



Création de supports de communication (cd’s promo...)



Photos presse (hors visuel d’album)

● Cachets Musiciens et Frais annexes pour leur participation à tout évènement avéré à but exclusivement promotionnel et non rémunéré.

L’Aide à l’Organisation de Tournées : Il s’agit d’un soutien financier pour aider les labels indépendants à organiser des tournées. Vous pouvez par exemple louer des salles jusqu’à 80% moins cher que le prix public. Vous pouvez bénéficier de financement pour la création et la fabrication de supports de communication pour vos évènements (flyers, affiches). Vous pourrez même amortir certains budgets promotionnels. Le Crédit d’impôt Afin de soutenir la création, la diversité musicale et le renouvellement des talent le crédit d'impôt en faveur de la production phonographique permet aux petites et moyennes entreprises (PME) d'alléger leurs coûts de 293

production, notamment salariaux. Le crédit d'impôt en faveur des entreprises de production phonographique s'applique aux dépenses effectuées avant le 31 décembre 2022. Qui est concerné ? Le crédit d'impôt concerne les entreprises de production phonographiques agréées : ●

Créées depuis au moins 1 an. Pour les demandes

d'agréments provisoires déposées à compter du 1er janvier 2020, cette condition relative à la durée d'existence est supprimée ; ●

assujetties à l'impôt sur les sociétés (IS) ;



ayant un établissement stable en France ou dans un pays

de l'Espace économique européen (EEE) ; ●

n'étant pas détenues, directement ou indirectement, par

un éditeur de service de télévision ou de radiodiffusion ; ●

bénéficiant d'un agrément délivré par le ministère

chargé de la culture.

Types de Production Le crédit d'impôt est réservé aux productions concernant des talents nouveaux : 294



artistes ou groupes d'artistes, compositeurs ou artistes-

interprètes n'ayant jamais produit d'album ; ●

artistes ayant déjà enregistré jusqu'à 2 albums, vendus à

moins de 100 000 exemplaires chacun. Pour les demandes d'agréments provisoires déposées à compter du 1er janvier 2020, le seuil de 100 000 est remplacé par un seuil de ventes et d'écoutes précisé par décret. ●

Les albums chantés doivent être francophones, c'est-à-

dire constitués majoritairement d'œuvres en langue française (ou dans une langue régionale en usage en France), sauf les albums de nouveaux talents composés en tout ou partie d'une ou plusieurs œuvres libres de droit d'auteur. Quelles sont les dépenses éligibles ? Sont concernées par le crédit d'impôt, les dépenses : ●

de production (frais de personnels, dépenses d'utilisation

des studios, location du matériel et des instruments nécessaires à l'enregistrement, conception graphique de l'enregistrement, frais d'acquisition des droits des auteurs des photographies, des illustrations et créations graphiques, notamment) et/ou de post-production d'un disque (montage, étalonnage, mixage, codage, matriçage et création des visuels, par exemple) ●

liées au développement de ces productions (tournées en

France et à l'étranger, participation à des émissions de télévision, par exemple) ; 295



de numérisation pour un enregistrement DVD ou

vidéomusique ; ●

non retenues dans les bases de calcul du crédit d'impôt

pour les entreprises de spectacles vivants ; ●

réalisées à partir de la réception de la demande d'agrément

provisoire (après déduction des subventions non remboursables). Les salaires et charges sociales retenus pour le calcul du crédit d'impôt phonographique sont : ●

les salaires ;



les avantages en nature ;



les primes ;



les cotisations sociales obligatoires (sécurité sociale,

assurance chômage, caisses de retraite complémentaire, caisse des congés spectacles) ; ●

la rémunération, incluant les charges sociales, du ou des

dirigeants (gérant de SARL, président du conseil d'administration ou du directoire, directeur général, administrateur, notamment), correspondant à leur participation directe à la réalisation des œuvres musicales, au prorata du temps passé sur l'œuvre, dans la limite d'un plafond de 45 000 € par an et par dirigeant (uniquement pour les PME). 296

Ne sont pas prises en compte les taxes assises sur les salaires (taxe d'apprentissage, participation des employeurs au développement de la formation professionnelle continue et à l'effort de construction). En cas de coproduction, le crédit d'impôt est accordé à chacune des entreprises, en proportion de sa part dans les dépenses.

Calcul du Crédit d’Impôt Le crédit d'impôt représente : ●

30 % du montant total des dépenses éligibles pour les

PME ●

15 % pour les autres entreprises, en contrepartie de la

suppression de la décote en fonction du nombre d'albums produits. Les dépenses de développement éligibles au crédit d'impôt sont plafonnées à 350 000 € par enregistrement phonographique ou vidéographique musical. En cas d'externalisation, les frais de production et les dépenses de développement sont plafonnés à 2,3 millions €. La somme des crédits d'impôt ne peut excéder 1,1 million € par entreprise et par exercice.

297

Comment bénéficier du crédit d’impôt ? Le crédit d'impôt doit être imputé sur l'impôt sur les bénéfices dû par l'entreprise au titre de l'année au cours de laquelle les dépenses éligibles ont été engagées, après les prélèvements obligatoires et les autres crédits d'impôt. Les sociétés de production souhaitant bénéficier du crédit d'impôt doivent effectuer la déclaration n°2079-DIS-SD accompagnée du relevé de solde d'impôt sur les sociétés n°2572. Mais de vous à moi : demandez à votre comptable, il vous fera ça très bien et compte tenu de ce que vous économiserez, ça ne vous coûtera pas très cher…

Les Organismes financeurs Il existe 7 Organismes principaux qui financent la production phonographique et facilite le développement des nouveaux talents. Il s’agit de : ●

La SCPP



La SPPF



La SACEM



L’Adami

298



La Spedidam



Le FCM



Le Bureau Export

Chacune de ces structures a son budget, ses critères d’éligibilité, et ses dates de commissions pour étudier vos demandes. Dans les prochains paragraphes, nous allons revenir sur les critères d’éligibilité de chaque aide pour chaque structure. Notez également que j'ai mis à votre disposition les différents fichiers pour les budgets et récapitulatif des conditions et dates de commissions pour vous. RDV sur : www.producteurasucces.com/bonuslivre

LES AIDES DE LA SPPF/SCPP La SPPF et la SCPP fonctionnent foncièrement de la même manière, je décrirai ici le système que je connais le mieux. C’est-à-dire celui de la SPPF. Les Critères d’éligibilité généraux : ● le demandeur doit être le producteur associé à la SPPF ou en licence avec un associé de la SPPF ● les projets aidés doivent faire l’objet d’une déclaration auprès de la SPPF ● les projets aidés doivent être liés à un album générant des droits voisins en France, précisant qu’au minimum 50% des coûts de 299

l’enregistrement doivent être engagés dans un des pays signataires de la Convention de Rome pour qu'un album soit éligible (sont exclus entre autres les Etats Unis et l'Australie). ● Au moment du dépôt des dossiers de demande d’aide, le demandeur devra fournir un contrat de distribution physique au niveau national pour son catalogue ou pour le projet concerné par la demande. ● Le label demandeur doit avoir déjà produit et commercialisé au niveau national un premier album en sortie physique. ● Les subventions de la SPPF sont cumulables avec celles des autres organismes, à l'exception de celles de la SCPP. ● Montant du cumul des aides SPPF : Plafonds par paliers établis à partir des droits générés l’année précédente. L'annexe à ce sujet est consultable sur www.sppf.com.

1. AIDE À LA PRODUCTION D’ALBUM Voici les critères d’éligibilité spécifiques pour l’Aide à la Production d’Album : ●

Vous êtes limité à 25 aides accordées par an et par demandeur



L’aide à l'enregistrement concerne les réalisations d’albums

d’au minimum 3 titres inédits. Les live, les remixes et les compilations (best of) sont exclus du dispositif. ●

Le dossier doit être présenté avant la fabrication et la sortie

commerciale physique ou digitale

300

● Le dossier doit être régularisé 18 mois à compter de la date d'attribution de la subvention ● Montant maximum de l’aide : 40% du cadre subventionnable ● Apport exigé : 50% du cadre subventionnable ● Modalités de versement de la subvention: 50 % à réception de la convention signée et cachetée. 50% restants après commercialisation du projet sur présentation du CD avec logo SPPF ou de captures d'écran et des justificatifs.

2. AIDE À LA PRODUCTION DE VIDÉOMUSIQUES Voici les critères d’éligibilité spécifiques pour l’Aide à la Production de clip vidéo : ●

Vous êtes limité à 30 aides accordées par an et par

demandeur ●

Le demandeur doit être le producteur du titre mis en

image, associé à la SPPF ou en licence avec un associé à la SPPF ●

Le dossier doit être présenté avant ou dans les quinze

jours qui suivent la 1ère diffusion

301



Le dossier doit être régularisé 18 mois à compter de la

date d'attribution de la subvention ●

Montant maximum de l’aide : 40 % du budget total



Plafond de l’aide : 25 000 €



Apport exigé : un minimum



Modalités de versement de la subvention : 50 % à

réception de la convention signée et cachetée, puis 50% restants après réalisation du projet sur présentation de la vidéo et des justificatifs

3. TOUR SUPPORT Voici les critères d’éligibilité spécifiques pour l’Aide à l’organisation de Tournée : ●

Vous êtes limité à 15 aides accordées par an et par

demandeur ●

Le demandeur doit être le producteur ou le licencié de

l'album, associé à la SPPF ou en licence avec un associé à la SPPF ●

Le dossier doit être présenté avant le début de la

tournée, qui doit compter au minimum 8 dates postérieures à la date de la commission, dans toute la France, hors festivals. 302



Le dossier doit être régularisé 18 mois à compter de la

date d'attribution de la subvention ●

Montant maximum de l’aide : 50 % de l'apport du

demandeur ●

Plafond de l’aide : 20 000 €



Apport exigé : un minimum



Modalités de versement de la subvention : 50 % à

réception de la convention signée et cachetée. 50 % restants sur présentation des justificatifs

4. PROMOTION/MARKETING Voici les critères d’éligibilité spécifiques pour l’Aide à la Promotion et au Marketing : ●

Vous êtes limité à 15 aides accordées par an et par

demandeur ●

Le demandeur doit être le producteur ou le licencié de

l'album, associé à la SPPF ou en licence avec un associé à la SPPF ●

Le dossier doit être présenté avant le début de la

tournée, qui doit compter au minimum 8 dates postérieures à la date de la commission, dans toute la France, hors festivals. 303



Le dossier doit être régularisé 18 mois à compter de la

date d'attribution de la subvention ●

Montant maximum de l’aide : 50 % de l'apport du

demandeur ●

Plafond de l’aide : 20 000 €



Apport exigé : un minimum



Modalités de versement de la subvention : 50 % à

réception de la convention signée et cachetée, puis 50 % restants sur présentation des justificatifs

5. CONVENTION SALLE Voici les critères d’éligibilité spécifiques pour l’Aide Convention Salle qui permet de louer des salles de concert à des tarifs très avantageux : ●

Vous êtes limité à 5 aides accordées par an et par

demandeur. Comptez 8 si vous avez généré au moins 70 000 € de droits voisins l’année précédente. ●

Le demandeur doit être le producteur de l'album ou le

licencié à titre exclusif ● Le dossier doit être présenté 3 semaines minimum avant le concert promotionnel

304

● Le dossier doit être régularisé 18 mois à compter de la date d'attribution de la subvention ● Montant de l’aide : 80 % du tarif de location de la salle (voir liste des salles conventionnées directement sur le site de la sppf) ● Apport demandé : facture acquittée de la salle de spectacles ● Modalités de versement de la subvention : après le concert promotionnel et la sortie de l'album sur présentation des justificatifs

6. MUZICENTER/ IMD Une dernière aide très importante est accordée par la SPPF. Il s’agit d’une prise en charge de vos dépenses Muzicenter pour l’envoi de vos nouveautés Musique et Clip Vidéo sur la plateforme développée par Yacast. Cette subvention inclut la prise en charge de 50% de vos dépenses annuelles facturées par Muzicenter (avec une année de décalage. Ex : en 2020 prise en charge des factures 2019) Le montant est au maximum de 15 000 € HT par an et par producteur.

305

LES AIDES DE LA SACEM Il n’existe qu’un programme d’aide vraiment intéressant proposée par la Sacem aux Artistes pour financer leur développement : L’aide à l’Autoproduction Sacem.

AIDE À L’AUTO-PRODUCTION Voici les critères d’éligibilité spécifiques demandés par la Sacem pour faire sa demande : ●

Le projet doit être porté par un auteur et/ou

compositeur. ●

L’enregistrement doit être finalisé lors du dépôt de la

demande. ●

Le créateur habilité à déposer la demande d'aide à la

première et/ou deuxième auto-production est celui dont le répertoire est majoritairement représenté sur l'enregistrement. ●

Le porteur du projet se porte garant de l'accord des co-

auteurs des œuvres figurant sur l'enregistrement relativement à la demande d'aide à l'autoproduction déposée à la Sacem. ● L'enregistrement doit être composé d'au moins 5 titres. ● L’environnement professionnel (éditeur, producteur de spectacle, salle de concerts...), la stratégie de développement 306

envisagée (attaché de presse, Community Manager…), la présentation d'une programmation scénique (plan de tournée) liée à la production du projet sont des critères d’appréciation importants dans la prise en compte de la demande.

Sortie physique Pour être éligible : ●

Le nombre d'exemplaires de l'enregistrement doit être au

minimum de 250 réservés à la vente. ●

Le porteur de projet doit déposer sa demande dans un

délai de 6 mois après avoir payé les droits de reproduction mécanique de l'enregistrement auprès de la SDRM. C'est la date figurant sur la demande "œuvre par œuvre" qui fait foi. ●

Les dits droits de reproduction mécanique doivent avoir

été acquittés auprès de la SDRM, par : - le porteur de projet ayant déposé la demande d'aide à l'autoproduction, - ou tout co-auteur de l'enregistrement dont les œuvres figurent sur l'enregistrement objet de la demande d'aide, - ou une association regroupant les co-auteurs de l'enregistrement et dont l'objet est de représenter leurs intérêts. 307

Sortie dématérialisée Pour être éligible : Le créateur dispose de 6 mois après la date de la première mise en ligne de son projet sur une plateforme via un agrégateur numérique. Vous devrez impérativement fournir à la Sacem une copie écran de la mise en ligne de votre projet sur la plateforme. Montant de l’Aide : Le montant de l’aide est de 4 500 €. De plus, l’auteur et/ou compositeur bénéficiera : - d’une exposition sur le site Sacem. - l’aide allouée est versée à la personne physique ayant déposée la demande. - Cette aide n’est pas cumulable avec le programme Autoproduction / Emergence phonographique du FCM Instruction des Dossiers: ●

L’aide est attribuée par la commission d’aide à

l’autoproduction phonographique composée d’auteurs, compositeurs et éditeurs de musique. ●

Elle se réunit dix fois par an et 70 projets sont retenus

chaque année.

308



La décision, positive ou non, est signifiée par écrit aux

porteurs de projets et est définitive. ●

Un dossier déjà examiné ne peut en aucun cas être

représenté. Le versement de l’aide intervient après réception de la convention signée par le bénéficiaire. Notez que si l’album soutenu par la Sacem ne serait pas réalisé dans l'année suivant la date de signature de la convention, la Sacem risque fortement de vous demander le remboursement de l'aide allouée. Constitution de votre dossier : Votre demande d’aide doit impérativement être renseignée en ligne, via votre espace réservé. Vous devez joindre : ●

un formulaire de demande complété



une biographie

● une copie de la demande d'autorisation "œuvre par œuvre" revêtue de la mention "reproduction autorisée", ou copie écran de la mise en ligne de votre projet sur la plateforme, ●

le visuel de l'album (si maquette),

● les textes traduits en français, le cas échéant. (il est important de valider puis soumettre cette dernière) ; un accusé de réception vous sera alors transmis par courriel.

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Par voie postale, vous devez joindre : ● le CD de l’enregistrement par lettre recommandée avec accusé de réception à l’adresse suivante : Sacem/Action Culturelle – Programme Autoproduction – 225, avenue Charles de Gaulle - 92528 Neuilly-sur-Seine Cedex ● la réception de tous ces éléments est indispensable au traitement de votre demande.

LES AIDES DE LA SPEDIDAM J'ai relevé deux programmes d'aide vraiment intéressant et efficients pour un Artiste. Il s'agit d'une aide pour vous aider à créer un EPK, et d'une aide pour vous aider à vous produire à l'étranger. Mais je vous parlerai également d'une troisième aide qui concerne la création de musique de film, pour celles et ceux qui sont concerné(e)s. AIDE EPK Pour commencer, qu'est-ce qu'un EPK ? EPK signifie Electronic Press Kit. C'est en quelque sorte votre kit de presse numérique. Il contient en général des extraits de concert, d'interviews, ou encore des séquences making of montrant la création d'un album. L'objectif de l'EPK est de promouvoir votre musique de façon plus interactive et plus divertissante que par le procédé plus classique de la création d'un dossier de presse papier.

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Voici les critères d’éligibilité spécifiques demandés par la Spedidam pour faire sa demande : ● Le projet doit doit concerner la réalisation d'un EPK destiné à promouvoir un Artiste ou un Groupe ● Le dossier complet doit être soumis via l'espace ADEL (je reviendrai sur ce qu'est ADEL dans quelques lignes) avant la date limite imposée pour être étudie lors de la prochaine commission ● Le nombre d'aides est limité à 3 par année civile et par structure ET à 1 par artiste et par année civile ● La date de réalisation doit être postérieure au dernier jour de la commission d'agrément ● Le montant de l'aide est plafonné à 3 000 € ● Vous devrez joindre un devis pour la réalisation de l'EPK, un extrait audio présentant l'artiste ou le groupe, ainsi qu'un lien donnant accès à un extrait audiovisuel de l'artiste mais aussi un lien donnant accès à un extrait audiovisuel du réalisateur ● Vous devrez solliciter l'autorisation préalable de la SPEDIDAM et verser les sommes correspondantes pour tout utilisation secondaire d'enregistrements de prestations d'artistes-interprètes.

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● Vous devrez respecter les droits des auteurs et, le cas échéant, des producteurs ●

Cette aide n'est pas cumulable avec celle du FCM

Conditions de Versement de l'Aide : ●

Une fois la décision d'attribution communiquée sur votre

espace ADEL, vous devrez télécharger la convention de financement et l'adresser par Laposte, paraphée et signée, à la SPEDIDAM ● Vous devrez alors fournir les documents listes dans la convention pour obtenir le déblocage des fonds ●

Vous devrez faire figurer le logo de la Spedidam sur vos

supports de communication sans quoi le montant accordé sera minoré de 20% ●

Vous devrez ensuite fournir la facture acquittée de la

société ayant réalisé votre EPK + Une attestation sur l'honneur de cette dernière certifiant avoir effectué la réalisation de l'EPK. ●

À ce stade, il ne vous restera plus qu'à envoyer l'EPK

sur support par courrier postal à la SPEDIDAM et fournir les feuilles de présence SPEDIDAM. ●

Le Nom de l'Artiste Interprète devra apparaître sur

l'EPK, qui devra être réalisé dans les 6 mois suivant la date d'émission du courrier d'agrément. Il devra d'ailleurs être mis à disposition du public au plus tard 6 mois après sa réalisation. 312

Ouf ! Je dois bien avouer que j'ai failli m'endormi aussi... Vous l'aurez compris, avant de vous donner quelques euros qui j'en suis sûr seront bien investis, vous allez devoir montrer pattes blanches. Ne basculez pas du côté obscur. Ces aides sont là pour nous aider à porter des projets culturels musicaux et la Spedidam vous accordera son aide si vous respectez ses demandes et si vous jouez la franchise. Si un seul d'entre nous commet une action non appropriée, c'est la réputation de tous les artistes et producteurs qui suivront qui sera entachée. Ne l'oubliez pas. Pour info : ADEL est l'interface en ligne qui vous permet de déposer vos demandes de prises en charge pour les aides dispensées par la SPEDIDAM.

AIDE AU DÉPLACEMENT À L'INTERNATIONAL Voici les critères d’éligibilité spécifiques demandés par la Spedidam pour faire sa demande : ● Le projet doit doit concerner le spectacle vivant hors de France. L'aide porte sur le déplacement international (les déplacements intérieurs à l'étranger ne sont pas pris en compte). ● Le dossier complet doit être soumis via l'espace ADEL (je reviendrai sur ce qu'est ADEL dans quelques lignes) avant la

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date limite imposée pour être étudie lors de la prochaine commission ● C'est limité à 2 aides par structure et par année civile ● Le déplacement doit avoir lieu après le dernier jour de la commission d'agrément de la SPEDIDAM. ● Le demandeur doit acheter directement les billets (train/avion) ou payer directement les frais de location de véhicule. L'avance des frais par un Tiers entraînera automatiquement l'annulation de l'aide ●

Le montant d'aide peut s'élever jusqu'à 95% du prix du

billet des artistes-interprètes (hors assurances et frais de transport des instruments) ●

Pour les déplacements vers l'Europe le montant de prise

en charge est plafonné à 600€/personne sur la base de 12 artistes-interprètes maximum. ●

Pour les déplacements vers le reste du Monde le montant

de prise en charge est plafonné à 1 200€/personne sur la base de 12 artistes-interprètes maximum. ● Une lettre signée par une ou plusieurs structure(s) d’accueil à l’étranger précisant au moins 3 dates (jours) de représentations doit être fournie à la soumission du dossier (emails non acceptés). Chaque artiste devra se produire lors de 3 dates de représentations au minimum.

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Conditions de Versement de l'Aide : ●

Une fois la décision d'attribution communiquée sur votre espace

ADEL, vous devrez télécharger la convention de financement et l'adresser par Laposte, paraphée et signée, à la SPEDIDAM ● Des documents promotionnels et des justificatifs de rémunération devront justifier du déplacement. La rémunération des artistes-interprètes ne pourra être inférieure aux tarifs minimums syndicaux et conventionnels négociés dans chaque branche d’activité. ●

Vous devrez faire figurer le logo de la Spedidam sur vos

supports de communication ●

Les billets, factures et tout autre document émanant de l’agence

de voyages ou du transporteur devront être impérativement rédigés en français ou en anglais, établis en euros et libellés au nom de l’organisme aidé. L’aide attribuée ne sera versée à l’organisme que sur présentation des titres de transport et de la facture (adressée à l’organisme demandeur) acquittée mentionnant le nom des artistes voyageurs ou, dans le cas d’une location de véhicule pour se rendre à l’étranger, de la facture acquittée. ● Le projet doit se réaliser dans les six mois suivant la date d’émission du courrier d’agrément. Voici un exemple de cas dans lequel j'ai sollicité cette aide : Un de mes artistes avait deux dates programmées dans un pays d'Europe de l'est. Les deux dates étaient vendues frais de déplacement inclus. Nous avons contacté des organisateurs à l'étranger en proposant la date à moitié 315

prix en expliquant qu'on était déjà dans le pays et que c'était donc une opportunité unique (pas de VHR et un cachet divisé en 2). Nous avons obtenu 3 touches supplémentaires, à qui nous avons demandé cette fameuse lettre signée pour une représentation à chaque fois. Nous avons alors fait une demande de prise en charge auprès de la SPEDIDAM puisque les dates étaient lointaines et que la prochaine date de commission approchait rapidement. ET nous avons obtenu la prise en charge totale de nos frais de déplacement Aller/Retour. On a été doublement gagnant puisque d'un côté, l'aide de la Spedidam nous a permis de voyager sans dépenser. D'un autre côté, les 2 premiers organisateurs locaux ont payé plus cher pensant prendre en charge les frais de déplacement. Ce supplément facturé aux deux premiers nous a permis de vendre deux autres dates moins chères mais au final sur l'ensemble de dates nous étions revenus à l'équilibre. Tout le monde y gagne.

AIDE À LA MUSIQUE DE FILM Voici les critères d’éligibilité spécifiques demandés par la Spedidam pour faire sa demande : ●

Le projet doit concerner la création et l'enregistrement

d'une musique de film

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Une fois la décision d'attribution communiquée sur votre

espace ADEL, vous devrez télécharger la convention de financement et l'adresser par Laposte, paraphée et signée, à la SPEDIDAM ●

Il ne peut être accordé que deux aides à l’enregistrement

de musique de film par structure et par année civile ●

Le film ne doit pas être exploité avant le dernier jour de la

commission d’agrément, que cette exploitation soit sous forme de film cinématographique, de vidéogramme du commerce, de radiodiffusion audiovisuelle, de câblodiffusion audiovisuelle ou encore de mise à disposition du public à la demande sur internet. ●

L’organisme demandeur doit engager directement au

minimum 3 musiciens ou chanteurs pour l’enregistrement et émettre les bulletins de salaire. Seuls pourront être pris en compte les justificatifs (bulletins de salaire et contrats) dont la mention de l’emploi des artistes-interprètes est identique à celui indiqué dans le dossier initial. Pour la commande musicale, facture et bordereau AGESSA sont également pris en compte. ●

L’aide de la SPEDIDAM ne peut dépasser 60% de la

masse salariale des artistes-interprètes charges incluses (répétitions, séances d’enregistrement de la musique originale, commande musicale)

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L’organisme demandeur doit respecter le Code du travail.

Les tarifs minimums à respecter pour pouvoir bénéficier de l’aide « Musique de film » de la SPEDIDAM sont : - Tarif minimum répétition : 110€ bruts/ Cachet - Tarif minimum enregistrement : 161€ bruts/ Cachet ●

Les modalités de paiement (découpage et montant des

cachets) devront être présentées dans la demande de versement (contrats et bulletins de salaire) telles qu’elles l’ont été dans le dossier initial. ● L’organisme demandeur doit joindre à son dossier le modèle de contrat d’engagement des artistes-interprètes participant à l’enregistrement de la musique de film ●

L’organisme demandeur devra solliciter l’autorisation

préalable de la SPEDIDAM pour toute utilisation secondaire de l’enregistrement et verser les sommes correspondantes à cette utilisation. L’enregistrement d’une musique originale de film doit donner lieu à la signature, par les artistes- interprètes effectuant l’enregistrement, d’une feuille de présence SPEDIDAM mentionnant la première destination prévue (soit une des destinations suivantes : film cinématographique, vidéogramme du commerce, radiodiffusion audiovisuelle, câblodistribution audiovisuelle, mise à disposition du public à la demande sur internet), à l’exclusion de tout autre document pouvant concerner les droits de propriété intellectuelle de ces artistes-interprètes. 318

Les conditions de versement de l'aide sont assez similaires d'une aide à l'autre, je vous inviterai donc à aller faire un tour sur le site de la Spedidam pour obtenir plus de détails. Notez simplement en conclusion que la Spedidam peut présenter l'avantage de vous aider à financer la réalisation d'un EPK (format royal pour promouvoir sa musique auprès des professionnels de la filière), vos déplacements à l'étrangers dans le cadre de concerts en dehors de la France, et accessoirement si ça vous concerne, de financer la production d'une musique de film. Il existe d'autres aides que je ne détaillerai pas ici parce qu'elles sont beaucoup moins adaptées à 90% des situations dans lesquelles vous serez amenés à vous trouver.

LES AIDES DE L’ADAMI Il existe deux aides principales très utiles aux producteurs qui vont vous permettre de financer d'une part la production de vos albums, et d'autre part la promotion de ces derniers. AIDE À L'ENREGISTREMENT Pour être éligible à cette aide de l'ADAMI, valable pour tous styles de musique, vous devrez être une structure de droit privée dotée d'une personnalité morale. Autrement dit vous devez être en société ou en association et disposer d'un code APE (NAF) en rapport avec le champ artistique.

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Vous devrez soumettre votre demande auprès d'une commission d'attribution d'aides au moins un mois avant la date de fin d'enregistrement prévue. Le montant maximum que vous pouvez demander est limité à un tiers du cadre subventionnable et l'ensemble des subventions perçues (qu'elle qu'en soit l'origine) ne dépassera pas 40% du budget global. Vous devrez également justifier d'un contrat de distribution physique et/ou digital, et de 1 000 exemplaires pressés destinés à la vente. Ce nombre se limite à 500 exemplaires pour les musiques classiques, baroques, contemporaines ou jazz. Quelques obligations à connaître : Les Artistes intervenants sur le projet doivent être rémunérés suivant les minima conventionnels pour l'ensemble des jours travaillés y compris les répétitions. Le demandeur devra avoir enregistré un 1er album ou EP avec une distribution commerciale physique et/ou numérique. Les Aides sont limitées à 3 par structure et par année civile. Vous devrez respecter un délai de 12 mois entre une première aide obtenue et une nouvelle demande. Votre demande sera d'office rejetée si : La demande est portée ou co-produite majoritairement par une Compagnie Lyrique Nationale, une collectivité publique, une association départementale, régionale (type ADIAM...) ou municipales et toutes structures assimilées.

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Vous avez une distribution numérique sur site internet personnel ou via agrégateurs (Tunecore, Ditto...) sans distribution physique. Vous bénéficiez déjà d'une aide à la Post-Production. Le porteur de projet n'est pas le producteur principal détenteur majoritaire du master. Conclusion : Je trouve que l'ADAMI a rendu relativement accessible ses fonds d'aide à la production d'album. Bien que ceux qui sont distribués via un agrégateur type tunecore, imusician, wiseband, etc soient pénalisés, pour le reste les critères restent relativement accessibles.

AIDE À LA PROMOTION Pour être éligible à cette aide de l'Adami, valable pour tous styles de musique, vous devrez être une structure de droit privée dotée d'une personnalité morale. Autrement dit, ici aussi vous devez être en société ou en association et disposer d'un code APE (NAF) en rapport avec le champ artistique. Vous devrez soumettre votre demande avant la sortie commerciale du projet. Le montant maximum que vous pouvez demander est plafonné à 80% du budget promotionnel. Et l'enregistrement ne doit pas avoir bénéficié d'une aide à la production de l'Adami. 321

Vous devrez également justifier d'un contrat de distribution physique et/ou digital, et de 1 000 exemplaires pressés destinés à la vente. Ce nombre se limite à 500 exemplaires pour les musiques classiques, baroques, contemporaines ou jazz. Quelques obligations à connaître : Ce programme s'adresse aux artistes produisant ou co-produisant majoritairement leur projet à travers une structure dédiée (propriétaire du master). Vous devrez obligatoirement fournir un contrat de distribution pour ce projet ou l'ensemble de votre catalogue. Le demandeur devra avoir enregistré un 1er album ou EP avec une distribution commerciale physique et/ou numérique. Vous devrez être associé à l'Adami ou en cours d'adhésion. Les Aides sont limitées à 3 par structure et par année civile. Vous devrez respecter un délai de 12 mois entre une première aide obtenue et une nouvelle demande. Votre demande sera d'office rejetée si : La demande est portée ou co-produite majoritairement par une Compagnie Lyrique Nationale, une collectivité publique, une association départementale, régionale (type ADIAM...) ou municipales et toutes structures assimilées.

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Vous avez une distribution numérique sur site internet personnel ou via agrégateurs (Tunecore, Ditto...) sans distribution physique. Vous êtes le producteur délégué non propriétaire du master. Le porteur de projet n'est pas le producteur principal détenteur majoritaire du master. Conclusion : Si vous avez un bon album entre les mains, cette aide vous dit qu'en posant 20% de votre budget promo sur la table vous obtiendrez une subvention des 80% restants. Si vous êtes à la recherche de fonds pour développer votre projet, ne cherchez plus ! Les Aides et Subventions sont une excellente solution. LES AIDES DU FCM Le FCM c'est le Fonds pour la Création Musicale. Il s'agit d'un organisme créé en 1984 qui a pour mission de favoriser la création et la diffusion musicale, d'encourager l'émergence de jeunes talents et d'accompagner la prise de risque. J'ai relevé 3 Aides courantes importantes à mettre en lumière pour vous dans cet ouvrage : - L'aide à la Production d'Album - L'aide à la Musique en Images - L'aide au Showcase

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L'AIDE À LA PRODUCTION D'ALBUM Voici les critères d’éligibilité spécifiques demandés par le FCM pour soumettre une demande : - La demande doit être faite par le producteur de l'enregistrement phonographique. - Vous devez être structurée en société commerciale. Les personnes physiques et associations ne sont pas éligibles. - Le projet pour lequel vous faites la demande doit être un des trois premiers albums de l'artiste, et ce dernier doit être francophone. - La majorité des dépenses d'enregistrement doit être effectuée dans un pays signature de la convention de Rome. Sans revenir en détail sur cette convention, vous trouverez la liste des pays signataires dans les bonus offerts avec cet ouvrage. - Vous ne serez pas éligible si l'un des précédents albums de l'artiste s'est vendu à plus de 100 000 exemplaires. - Votre album devra contenir au moins 50% d'oeuvres originales inédites, en titres et en temps. - Le demandeur devra impérativement être l'employeur des artistes et s'engage à respecter les minima de la convention collective de l'édition phonographique. Et bien sûr à rémunérer et déclarer les artistes dans le respect de la Loi.

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- Vous devrez justifier d'une distribution commerciale physique et/ou numérique. - Le projet ne devra pas être sorti avant la date de commission et votre dossier de demande de financement devra être déposé au maximum 6 mois avant la date de commercialisation - La demande doit porter sur un enregistrement d'au moins 5 morceaux et/ou d'une durée minimum de 20 minutes. - Le Nombre d'aides est limité à 3 par an et par label - Vous devrez apporter au moins 50% du cadre subventionnable en fonds propres et l'aide du FCM est limitée à 30% du cadre subventionnable. - Cette aide n'est pas cumulable avec le programme d'aide à l'autoproduction de la Sacem. Certains projets sont d'office inéligibles : - les compilations - les projets multi-artistes - les projets à but caritatif - les comédies musicales - les bandes originales de film

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Pour que votre demande soit éligible à une présentation en commission, vous devrez fournir un certain nombre d'éléments que voici : - Budget prévisionnel de l’opération - Biographie de(s) l'artiste(s) interprète(s) - Présentation de l'oeuvre et du compositeur - Liste des titres de l’album (auteur, compositeur, interprète(s) et minutage) - Présentation du/des (co)producteur(s) et du licencié - Présentation du plan de promotion - Actualité scénique - Lettre d’engagement dûment complétée sur papier en-tête de la structure, comportant le cachet et la signature du représentant(e) légal(e) (doc type FCM) - Argumentaire de votre budget prévisionnel - Dans le cas d’une coproduction ou d'un contrat de licence, la copie du contrat de coproduction ou de licence précisant le montant et la nature des apports de chacun (industrie et numéraire) - Attestation ou contrat de distribution, physique et/ou numérique, signé par les deux parties

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- 3 titres de l'enregistrement concernant la demande (ou à défaut du précédent album) au format mp3 Ça va j'ai perdu personne ? Je vous l'avais dit, c'est assez chiant à lire ! Mais que voulez-vous, c'est important. Faites une pause, allez courir ou boire un verre. Les aides seront toujours là à votre retour ! Un certain nombre de documents sont exigés pour le dépôt et le versement de la subvention, vous trouverez plus d'informations dans les bonus. RDV sur : www.producteurasucces.com/bonuslivre

L'AIDE À LA MUSIQUE EN IMAGES Ce programme s’adresse aux producteurs phonographiques ou éditeurs ayant un projet de développement de carrière d’un artiste ou groupe d’artistes, pour lequel un travail sur l’image est nécessaire. Il peut comporter différents formats audiovisuels destinés à une diffusion web et/ou télévisuelle dans un intervalle d’un an à compter de la demande de subvention. Voici les critères à respecter pour être éligible : - La demande doit être faite par le producteur de l'enregistrement phonographique, par l'éditeur ou le licencié s'il prend en charge la majorité des frais de production 327

- La demande doit porter sur au moins une Vidéomusique. - L'artiste doit chanter en français et/ou résider en France. - Votre projet n’est pas issu d’une compilation ou d’un album multi-artistes - Le phonogramme doit bénéficier d’une distribution commerciale, physique (nationale) et/ou numérique (un contrat co-signé est exigé) - La demande doit porter sur un enregistrement d’au moins 5 titres et/ou d’une durée minimum de 20 minutes enregistrées - Le projet ne pourra bénéficier d’une aide si l’un des albums de l’artiste s’est vendu à plus de 100 000 exemplaires au cours des cinq années précédant la sortie du dernier enregistrement - Les projets audiovisuels ne doivent pas être mis à disposition du public avant la date de la commission, qu’il s’agisse d’une diffusion numérique, télévisuelle, cinématographique... - Les budgets portant sur l’intégralité d’une captation de concert ne sont pas éligibles - Le nombre d’aides est limité à 3 par an par structure, et à une par artiste et par an - Vous devrez apporter au moins 50% du montant du budget global

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- Le montant de la subvention est limité à 30% du budget et 6 000 € pour une Vidéomusique et à 30% du budget pour les projets transversaux - Vous avez au maximum 6 mois à compter de la date de la commission pour régulariser le dossier Vidéomusique, et un an pour les projets transversaux - Vous avez l’obligation de respecter la législation du travail, notamment en ce qui concerne l’emploi des artistes interprètes, figurants, comédiens, etc... - En ce qui concerne les réalisateurs, il est demandé de respecter le cadre légal concernant le montant de la rémunération au titre du salaire et celle au titre des droits - Toute forme de rémunération, les charges sociales ou AGESSA y afférentes doivent apparaître dans le budget - La commission pourra requalifier un dossier transversal en dossier portant sur une seule Vidéomusique si elle estime les éléments trop incomplets - L’aide du FCM n’est pas cumulable avec celle de la SACEM - Une aide obtenue du CNC est non cumulable l'aide du FCM

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L'AIDE AU SHOWCASE Il s'agit d'une aide financière pour organiser un showcase de présentation et de lancement d'un nouvel Album ou EP. Voici les conditions d'éligibilité : - Vous êtes le producteur phonographique ou l’éditeur de l’enregistrement de l’artiste pour lequel vous sollicitez l’aide - Pour les demandes des répertoires de jazz de création, musiques traditionnelles, musiques du monde, musique contemporaine (œuvres composées après le 1er janvier 1945), musique classique ou musiques pour enfants, vous êtes une structure commerciale ou une association. Pour les demandes des autres répertoires, vous devez impérativement être une structure commerciale non associative - L'évènement doit avoir lieu dans une salle ayant une jauge inférieure à 600 personnes - Les plateaux multi-artistes ne sont pas éligibles - Les artistes ou les groupes concernés devront avoir au moins un album (d'au moins 5 titres et/ou d'une durée minimum de 20 minutes enregistrées) ou un DVD, faisant l’objet d’une distribution commerciale, physique (nationale) et/ou numérique (un contrat cosigné est exigé), paru depuis moins de 1 mois avant la date du showcase et jusqu'à 5 mois après - L’actualité discographique doit comporter au moins 50 % de compositions n’ayant pas encore fait l’objet d’une fixation sonore 330

- L’artiste ne devra pas avoir vendu plus de 100 000 exemplaires de son dernier album - La date de représentation doit être postérieure à la date de commission - Le nombre d’aides est limité à 3 par an et par structure, mais seulement 1 par artiste (pour la même actualité discographique) - La subvention est plafonnée à 2 000 € et ne pourra excéder 30% du budget - La subvention est cumulable avec les aides « conventionnements de salle » de la SCPP ou de la SPPF. Le cumul des subventions pourra atteindre 80% du budget - Le porteur de projet s’engage à vérifier auprès de la SCPP ou de la SPPF à ce que la salle soit en règle avec l’acquittement des droits voisins dus le cas échéant - Cette aide n’est pas cumulable avec le programme spectacle vivant du FCM - Sont exclues de ce programme les dates à l’export ainsi que les dates faites dans le cadre d'un festival Ici aussi, un certain nombre de documents sont exigés pour le dépôt et le versement de la subvention, vous trouverez plus d'informations dans les bonus offerts avec ce livre RDV sur : www.producteurasucces.com/bonuslivre 331

LES AIDES DU BUREAU EXPORT Le Bureau Export existe depuis 1993 et s'est donné pour mission d'aider la filière musicale à développer ses artistes à l'international. Plus qu'une aide financière, c'est un véritable dispositif d'accompagnement qui vous est proposé. Vous trouvez 4 Programmes d'aide financière : - Export 1/ Musiques Actuelles - Export 2/ Musiques Actuelles - Export/ Musique Classique - Export / Jazz Comme vous l'avez deviné, les deux dernières aides sont un dérivé des deux premières mais adaptées à la Musique classique pour l'une et au Jazz pour l'autre. L'aide Export 2 est réservée aux Artistes déjà bien développés puisque l'artiste aidé doit justifier d'un minimum de 500 000 streams cumulés sur une plateforme de streaming ou de 10 000 followers sur un réseau social. Et le montant minimum d'aide était fixé à 15 000 €, sachant que vous devez apporter 50% du budget global, ça signifie que vous êtes déjà sur une ligne de dépense minimum de 30 000€. Néanmoins, dans l'espace en ligne réservé aux bonus offerts avec ce livre, vous trouverez un descriptif détaillé de ces 3 programmes d'aide. 332

Voyons maintenant plus en détail le programme d'aide du Bureau Export qui concernera la plus grande majorité : le programme Export 1 / Musiques Actuelles. Les 6 Types d'actions aidées : - Prospection et rencontres avec partenaires ou affiliés : il s'agit d'aller rencontrer des labels en vue de signature à l'étranger par exemple, ou des tourneurs, ou des agences de promotion étrangères. Vous pourrez déduire les transports locaux et internationaux, l'hébergement, la restauration, les visas, les accréditations et stands éventuels - Promotion & Marketing : il s'agit d'investissements effectués pour développer votre visibilité dans un pays étranger. Par exemple : attachés de presse et/ou agences de promotion indépendantes basées à l'étranger, promotion digitale (community manager, campagnes Facebook/Instagram/Youtube), création de contenu et/ou adaptation de formats, dépenses marketing type impression ou achat d'espace hors espaces en ligne. - Voyage Promotionnel : typiquement quand vous vendez une date dans un pays, vous pouvez organiser des interview radio/tv ou autre type d'action promo qui entreront dans cette catégorie - Prestations live hors tournées : ce sont les dates isolées que vous pouvez être amenés à vendre

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- Tournées Internationales : dès lors que vous justifiez d'un minimum de 3 dates c'est une tournée. - Session d'écriture : il s'agit d'évènements visent à mettre en relation des Auteurs, Compositeurs et Editeurs membres de la sacem avec leurs homologues étrangers pour proposer de nouvelles collaborations. Les Conditions d'éligibilité : Vous devrez être adhérent du Bureau Export ET remplir une des conditions suivantes : - Être affilié à la SCPP ou à la SPPF (pour un producteur) - Être sociétaire de la SACEM (pour un éditeur) - Être affilié au CNM (pour un producteur de spectacle) Le projet est éligible si au moins un des phonogrammes est disponible sur au moins deux plateformes de streaming légales (par exemple Spotify et Deezer) ET s'il remplit au moins l'une des conditions suivantes : - Il est signé chez un producteur de phonogramme français ou en licence ou distribution pour l'export chez un producteur de phonogramme français - son éditeur est français et/ou ses oeuvres sont inscrites au répertoire de la Sacem - son producteur de spectacles est français 334

ET: - Vous devrez apporter au dossier les données de minimum 2 plateformes de streaming et d'au moins 1 réseau social, en précisant les sources et dates des données. Ces données devront porter sur le monde entier ainsi que sur les territoires concernés par la demande, et présenter une évolution sur une période récente. - Vous devrez justifier un minimum de 1 000 followers sur une plateforme de stream et 1 000 followers sur un réseau social Les demandes doivent porter sur une opération ayant débuté au plus tôt à la date de l'avant-dernière commission d'attribution d'aide du programme. Pour une demande de Prospection & Rencontres avec partenaires ou affiliés, la demande doit porter sur un/des déplacement(s) réalisé(s) au cours des 12 derniers mois précédent la demande et ne sera autorisé qu'une seule demande par structure par tranche de 12 mois. Et enfin, le dossier de demande d'aide doit être déposé au plus tard à la date limite communiquée par le Bureau Export. Procédures et Modalités d'attribution : Le montant de la demande doit être au minimum de 400€ et au maximum de 10 000 €.

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Vous devrez faire apparaître le montant de vos apports dans le budget présenté, et le montant d'aide demandé ne doit pas excéder le montant de votre apport. Autrement dit, pour obtenir 10 000 € vous devrez investir 10 000 €. Si vous avez sollicité d'autres organismes, toutes les subventions obtenues ou en attente de confirmation doivent apparaître dans le budget. Le cumul de l'ensemble des subventions ne doit pas dépasser 50% du budget global. Le nombre de demandes est limité à 3 par an pour un même projet artistique, et limité à 10 par an pour une même structure. Le nombre de demandes concernant les Writing Camp est limité à 2 par an. Ces évènements visent à mettre en relation des Auteurs, Compositeurs et Editeurs membres de la Sacem avec leurs homologues étrangers pour proposer de nouvelles collaborations. Tous programmes du Bureau Export confondus, le montant maximum des demandes ne peut pas excéder 180 000 € par an et par groupe de sociétés. Le versement de la subvention est effectué après l'opération, sous condition de la bonne réalisation du projet tel qu'il est présenté dans le dossier et de votre engagement à fournir de bilan de l'opération (point sur les ventes, rapports promo, retombées, contacts, perspectives, etc) ainsi que le budget réalise et les justificatifs correspondants.

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LES AIDES DU CNM Le Centre National de la Musique (anciennement le CNV) est une association fondée en 1986 par des producteurs de spectacle avec l'appui du ministère de la culture. Leur mission est de favoriser l'essor de l'économie du spectacle vivant musical. Je le rajoute en option parce que c'est spécifique au spectacle vivant mais deux aides du CNM peuvent être intéressantes : l'aide à la production et l'aide aux premières parties. La première vous permet d'obtenir un financement de soutien pour produire par exemple une tournée et la seconde vous apporte un soutien pour financer des premières parties.

Faisons une Pause J'ai conscience que ça fait beaucoup d'informations à digérer, d'autant plus que c'est assez indigeste et je m'en excuse. Mais c'était important pour moi de vous donner un ouvrage de référence qui répertorie l'ensemble des aides à votre disposition et les pré-requis pour y être éligible. Dans les bonus, vous aurez des fichiers Excel de calcul de budget pour vous simplifier la tâche, ainsi que des fichiers PDF récapitulatifs classés par type d'aide. Et pour terminer ce long chapitre, je vais vous donner un plan d'action en 6 étapes pour vous guider.

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Le Plan d’Action pour demander un financement Admettons que vous fassiez une demande de financement pour la production d’un album, voici le déroulé, étape par étape, de ce que vous devez faire pour obtenir des euros sur votre compte bancaire.

Étape N°1 - La Demande de Financement Il s’agit de télécharger le dossier de demande pour chaque organisme que vous visez. Ils sont en général téléchargeables sur le site web du financeur. Vous devrez ensuite le compléter avec vos informations et toutes pièces justificatives demandées. Puis l’envoyer à l’organisme soit par voie postale (pour ceux qui le font encore) soit par voie dématérialisée.

Étape N°2 - La Commission d’Aide Une fois que l’organisme a reçu votre dossier, et qu’il est bien complet, il sera présenté à une commission composée de plusieurs membres. Ceux-ci décideront de vous accorder tout ou partie du montant d’aide que vous avez demandé. Vous trouverez les dates des futures commissions sur les sites des financeurs. Mon conseil c’est d’envoyer vos dossiers idéalement 1 mois avant la date de la prochaine commission pour être certain qu’il soit bien traité.

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Étape N°3 - La Signature de la Convention de Financement Après la commission, si vous obtenez un accord favorable, vous allez recevoir une convention d’aide à renvoyer paraphé et signé. Rappelez vous que cette convention vous engage à aller au bout du projet et à fournir tous justificatifs qui pourraient vous être demandés par l’organisme.

Étape N°4 - Le Versement de l’acompte À ce stade, le plus dur est fait ! Vous avez obtenu un accord de financement, vous savez à combien vous avez droit et dès réception de la convention signée, l’organisme vous demandera de présenter une facture correspondant à 50% de la somme totale qui vous sera débloquée.

Étape N°5 - Finalisation du Projet Vous avez terminé l’album, vous vous apprêtez à le commercialiser dans quelques semaine (ou il l’est déjà). Vous réunissez toutes les factures attestant de la production de l’album, et vous les adressez à l’organisme avec une facture correspondant au solde de la subvention qui vous a été accordée.

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Étape N°6 - Le Versement du Solde Tout est validé par l’organisme, et certifié conforme. Vous recevez par virement le solde du montant de la subvention. Et un album qui vous a coûté 10 000 € à produire, se retrouve subitement à ne vous avoir coûté peut-être plus que 6 000 €.

Une question subsiste pourtant : Et si l’organisme ne m’accorde qu’une partie du montant demandé ? Comment faire pour en obtenir plus ? Et bien c’est simple : la plupart des aides sont cumulables ! Ça veut dire que vous pouvez très bien obtenir une partie du montant auprès de la Sacem, puis compléter avec la SPPF et le FCM. Quand les aides ne sont pas cumulables avec d'autres programmes, vous en êtes informés dans les conditions d'éligibilité et/ou d'exécution.

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RÉSUMÉ DU CHAPITRE VIII En qualité d’artiste qui s’auto-produit, éditeur ou producteur de musique, vous pouvez être soutenu financièrement par différents organismes, dont les principaux sont ●

La SACEM



La SCPP ou la SPPF



Le FCM



Le Bureau Export



L’ADAMI ou la SPEDIDAM



Le CNM (ex. CNV)

Ces Organismes vous aideront à financer la production de vos projets : ●

Album



Clip Vidéo



Promotion et Marketing



Tour Support



Formation

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Chaque aide dispose de ses propres critères d’éligibilité, de ses conditions et peut être (ou pas) cumulable avec les aides similaires d’autres organismes financeurs.

Enfin, nous avons vu les 6 étapes d’une demande d’aide : ●

L’envoi du dossier



La présentation devant la commission



L’accord avec la signature de la convention d'aide



Le Versement d’un acompte



La finalisation du projet aidé



Le Versement du Solde

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CHAPITRE IX : CRÉER ET GÉRER SON LABEL « Quand quelque chose est assez important, Vous le faites même si les chances ne sont pas en votre faveur. » Elon MUSK

Depuis mes premiers pas dans cette industrie, le rêve ultime a toujours été de créer mon propre label. Peut-être pour faire comme les Grands, peutêtre pour bâtir un Empire ou peut-être parce que j’avais le sentiment que c’est ce que je devais faire. Pour être honnête, je ne m’en souviens plus très bien, ça remonte à loin… 343

Dans tous les cas, dans ce chapitre, je vais vous présenter toutes les notions clés indispensables qui vous aideront à vous lancer dans la création de votre label. Mais vous y apprendrez aussi et surtout comment faire décoller votre label, comment en faire une structure pérenne avec une source de revenus régulière pour vous mettre à l’abri vous et vos proches. Vous saurez comment faire tourner votre label, et deviendrez ainsi un véritable professionnel du disque. Pourquoi et Quand créer son label ? La première question qu’il convient de se poser c’est pourquoi créer son label ? Et immédiatement derrière, la seconde sera : quand le faire ? Voici une liste des raisons qui pourraient vous pousser à créer votre label : ●

Donner un cadre légal à vos activités



Devenir entrepreneur



Pouvoir facturer à un distributeur ou à un label



Avoir un statut social défini



Donner vie (légalement) à une association avec un autre

artiste ou producteur ●

Décaisser vos investissements



Payer moins de taxes



Devenir un acteur majeur de l’industrie

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C’est un rêve d’enfant



Etc…

Vous l’aurez compris, d’un profil à l’autre, on crée son label pour des raisons aussi nombreuses qu’il peut en exister. Ce qu’on oublie de préciser en général c’est comment ce label fera pour vivre. En se posant cette question, on réalise rapidement que le Quand et le Pourquoi créer son label sont étroitement liés. Voici ce que je réponds à chaque fois qu’un membre de ma formation me pose la question de la création d’un label : Tu dois créer ton label le jour où tes recettes sont devenues trop importantes et que tu commences à te sentir inquiété par le Fisc. Autrement dit, quand vous vous lancez en tant qu’artiste ou producteur indépendant, je vous invite à ne pas penser en terme de création de label mais plutôt en terme de création d’actifs. C’est-à-dire de chercher en priorité à créer de la demande et par conséquent générer du chiffre d’affaire. Qu'est-ce qu'un Actif dans la Musique ? Il s'agit d'un élément qui vous rapporte de l'argent. Par exemple : une avance maison de disque, des royalties, des droits sont des actifs. Tant que vous n'avez pas d'actif tangible, attendez un peu... Une fois votre activitée lancée et que vos actifs commencent doucement à générer des revenus, vous avez 2 possibilités :

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(1) soit le chiffre que vous générez est insuffisant pour vous faire vivre et donc pour faire vivre un label (avec ses charges) si vous lui donniez vie, auquel cas continuez de développer vos actifs jusqu’à y parvenir (2) soit le chiffre généré est suffisamment régulier et important pour vous faire vivre et vous donner des perspectives de croissance. Auquel cas, vous être prêt à créer votre label et à vous professionnaliser. En attendant comment je fais pour générer de l’argent avec ma musique si je n’ai pas de label ? Bonne question. On peut pratiquement tout faire en nom propre : ●

Mettre ses morceaux sur les plateformes digitales



Créer sa chaîne youtube et ses réseaux sociaux comme

canaux de promotion ●

Ouvrir des comptes un peu partout : Sacem, Adami,

Spedidam, Scpp/Sppf ●

Devenir éditeur même…

Ce qui veut dire qu’avant même de créer votre label, vous avez la possibilité de tester votre projet et de savoir s’il est viable ou pas. Si c’est le cas lancez vous, sinon continuez de chercher votre Business Model.

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Un business model traduit litéralement en français c’est un modèle d’affaire, c’est-à-dire un mécanisme de fonctionnement qui vous permet de gagner de l’argent à partir du fruit de votre travail et de vos investissements. Par exemple, un Business Model pour un label pourrait être de dire : à chaque fois que j’investis 10 000 € dans la sortie d’un single, je vends pour 30 000 € de dates de concert. Mon modèle d’affaire est basé sur le Booking. Pourquoi ne pas continuer ainsi sans créer son label ? La réponse à cette question apportera la conclusion à la première partie de ce chapitre puisqu’elle pourrait être posée comme telle : “ Maintenant que je sais à que c’est le moment de créer mon label, pourquoi devrais-je le faire ? Quel intérêt ai-je à le faire ? ”. Tout d’abord, l’argent gagné en nom propre n’est pas de l’argent invisible. Vous devrez le déclarer aux autorités compétentes et vous serez certainement imposé dessus pour la plupart d’entre vous. Ces nouveaux revenus peuvent faire évoluer votre statut d’intermittent ou de demandeur d’emploi et, si vous êtes salarié, votre taux marginal d'imposition. Et vous réaliserez assez vite que chiffre d’affaire et bénéfice sont deux notions très différentes. Une grosse partie de vos revenus devra être réinvestie dans votre développement sans quoi la machine s’arrêtera de tourner. La première raison qui peut vous pousser à créer votre label c’est pour donner un statut professionnel à vos activités. Vous pourrez décaisser vos dépenses de votre résultat pour n’être imposable que sur la marge bénéficiaire que vous ferez. 347

Exemple : Marie, chanteuse en auto-production, investit 7000€ sans son activité musicale. Elle génère 9000€ de recettes. En nom propre, elle sera imposée sur 9000€, alors qu’elle n’a réellement gagné que 2000€. Si Marie monte un label, qu’on appellera pour l’exemple M Records. M Records investit 7000€ dans des dépenses courantes de production et de promotion. Et génère 9000€ de recettes. Pour faire simple, on dira que son résultat net est de 2000€. Elle ne sera imposée que sur 2000€ au lieu de l’être sur 9000€. La deuxième raison qui devrait vous pousser à créer votre label est encore une fois purement financière. Quand vous investissez en nom propre, vous ne pouvez bénéficier de pratiquement aucune aide. En société, vous aurez la possibilité d'accéder à toutes les aides et subventions qu’on a évoqué dans le chapitre précédent. Et encore une fois, quand vous devrez choisir entre vendre 3000 exemplaires de votre album pour être rentable et n’en vendre que 2000, vous serez heureux de pouvoir compter sur les aides et subventions à votre disposition. Sans compter que, en tant que créateur d’entreprise, vous aurez également accès à tout un panel d’aides à la création que je n’ai pas évoqué dans ce livre parce que ça serait hors sujet. Et enfin, la troisième raison c’est un besoin d’appartenance et de crédibilité auprès des professionnels dans notre industrie. C’est beaucoup plus facile d’obtenir le concours des meilleurs attachés de presse quand 348

vous les approchez en tant que label, en tant que professionnel du disque, plutôt qu’en tant qu’artiste en auto-prod. Même si foncièrement vous amenez le même projet et que dans les deux cas vous avez les moyens de le payer. C’est comme quand on essaie de louer un appartement. Avec un CDI tout le monde vous fait confiance, en auto entreprise c’est une autre affaire même si foncièrement vous avez les mêmes revenus. C’est triste mais la réalité est ainsi faite !

Les Peurs Limitantes Savoir qu’il est plus intéressant de créer son label ne rend pas le processus plus simple pour autant. Et vous allez devoir affronter ce qu’on appelle des peurs limitantes. Ce sont des peurs qui vont feront voir le pire du pire avant même d’avoir fait quoi que ce soit, ces peurs empêchent de nombreux artistes et producteurs de talent de se lancer et de créer leur label tellement elles peuvent paralyser. J’ai eu la chance d’accompagner des centaines d’artistes et de producteurs à travers mon organisme de formation. J’ai également eu la chance d’interviewer des centaines d’artistes et de producteurs à succès, autant que d’autres qui ont échoué, et 5 peurs ressortent de tous ces échanges.

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N°1 : La Peur de l’échec Vous ne voulez pas vous lancer parce que vous avez peur de vous vautrer ! C’est aussi simple que ça. C’est cette peur qui pousse des milliers d’artistes et de producteurs à s’associer avec les mauvaises personnes en se disant « moi je m’occupe de la musique, et eux du business et tout ira bien » ... À qui la faute ? Je dirai que ça vient avant tout de notre système scolaire. On nous apprend que faire des erreurs c’est mal. C’est tellement mal que quand vous en faites, on vous met de mauvaises notes et on affiche publiquement que vous êtes mauvais. Ensuite, ça vient du monde du travail (lui-même conditionné par notre système scolaire). Souvenez vous de vos premières expériences professionnelles. À peine formé sur un poste, on a dû vous dire t’as 1 mois pour faire tes preuves sinon t’es viré… Comment voulez vous considérer l’erreur comme quelque chose de positif ? Enfin, ça vient de notre société. Les personnes qui échouent sont montrées du doigt. On dira d’eux « Ils avaient tout pour réussir leur vie, mais qu’estce qui leur a pris ? » . En France, quand quelqu’un tente quelque chose et qu’il échoue, il devient un raté. Tandis qu’aux Etats-Unis on le considère comme un entrepreneur à fort potentiel. Pourquoi ? Parce que quand vous avez fait des erreurs de gestion, et que vous avez tout perdu à cause d’elles, combien y’a-t-il de chances pour que vous fassiez de nouveau les mêmes erreurs ? Aucune sauf si vous faites n'importe quoi.

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Quand vous allez développer votre carrière ou celle d’un artiste que vous produisez, l’erreur est une variable incontournable. Sans erreur, vous n’y arriverez jamais. Personne n’entre en studio et n’en ressort avec 4 tubes mondiaux au premier coup d’essai. Personne n’a le meilleur visuel d’album au premier coup de crayon. Personne n’a le meilleur angle de promotion à sa première campagne marketing. Quand on crée quelque chose en partant de rien, une des étapes les plus difficiles à accepter c’est la confrontation avec le public. Et entre ce que vous avez dans la tête, et ce que le public va aimer il n’y a pratiquement aucune chance pour que ça match à 100% du premier coup. Vous allez devoir faire des tests et vous adapter. C’est pour ça que l’erreur est indispensable à tout artiste ou producteur à succès. Si malgré ce qu’on vient de dire vous avez toujours du mal à accepter le regard des autres à chaque fois que vous ferez une erreur, souvenez tous de Thomas Edison. Il testa des milliers de possibilités pour trouver comme créer l’ampoule à incandescence. Là où beaucoup se seraient découragés, là où beaucoup le prenaient pour un fou, voici ce qu’il a dit après avoir annoncé sa découverte “ Je n’ai pas échoué. J’ai juste trouvé 10 000 solutions qui ne fonctionnent pas ”. Il fondera la société General Electric qui emploie toujours aujourd’hui plus de 260 000 personnes et génère un chiffre d’affaire de plus de 125 Milliards de Dollars en 2018. Seulement 10 000 solutions qui ne fonctionnaient pas… Personnellement, je trouve que ça valait le coup !

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N°2 : La Peur d’être Incompétent En ce qui me concerne, je crois que c’est la peur qui m’a le plus freiné à créer mon label. Je n’y connaissais rien en création ou en gestion d’entreprise, en comptabilité, en gestion financière, et encore moins dans le juridique qui englobe tout ça. J’avais peur de finir en prison parce que mes déclarations seraient mal faites. J’avais peur qu’on me dise un matin que j’étais criblé de dettes parce que j’avais mal géré ma trésorerie. Et puis j’avais encore plus peur d’appeler un avocat pour prendre rendez vous parce que j’avais cette vieille croyance en tête que ça allait me ruiner alors que finalement un coup de fil n’engage à rien. De tous les échanges que j’ai eu avec des artistes et producteurs, c’est une des peurs qui revient le plus. Après tout, on est des passionnés avant toute chose, des artistes, des créatifs, comment voulez vous qu’on gère une société ? Et bien vous savez quoi ? J’ai découvert que je n’avais absolument rien besoin de savoir faire, si ce n’est savoir trouver et engager les personnes qui elles savent le faire. Par exemple, pour ma gestion administrative et comptable, j’ai un expertcomptable qui s’en occupe et qui me conseille quand j’en ai besoin. Evidemment j'ai acquis les bases nécessaires pour échanger en bonne intelligence avec. Pour ma gestion financière, je réfléchis en toute logique et ça se passe très bien. 352

Pour le juridique j’ai deux avocats : l’un spécialisé dans les tâches courantes afférentes à la gestion d’une entreprise, l’autre est spécialisée dans la propriété intellectuelle avec une grosse expérience dans l’industrie du disque. Est-ce que ça me coûte un bras ? Même pas. Déjà ce qu’il faut savoir c’est qu’un prestataire n’est payé qu’une fois qu’il vous a chiffré ce que vous coûterait sa mission, que vous l’avez accepté en signant une lettre de mission ou d’engagement, et qu’il a accompli sa tâche. Tous les conseils en amont ne vous coûtent rien tant que vous n’avez pas décidé d’engager le professionnel que vous avez décidé d’aller rencontrer. Ensuite, c’est très ponctuel. Par exemple, quand j'envoi un contrat à étudier et/ou rectifier c'est une mission ponctuelle, je règle mon avocat pour le travail d'expertise effectué une fois. Et ce contrat me rapportera pendant 5 ans ou plus. Vous voyez le truc ? Je vois mon expert-comptable au mieux une fois par mois, certaines années on s’est vu une ou deux fois et tout le reste se faisait par téléphone ou email. Et selon les tâches que vous lui confiez ça peut vous coûter entre 600€HT et 3000€HT une fois dans l’année. Donc tout ce qu’on entend est faux. Tous ceux qui vous disent “ les avocats c’est hors de prix, les comptables sont tous des voleurs ou l’état va tout te prendre ” n’ont certainement jamais fait appel à ce genre d’experts et n’a certainement jamais créer de société comme vous vous apprêtez peut-être à le faire.

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Et puis, toute compétence mérite sa rémunération. Quand je règle une facture d'honoraires d'avocat à 1500€ et que ses conseils m'en ont fait gagné 10X plus, j'ai le sourire en signant le chèque. Pourtant beaucoup d'artistes et de producteurs ont du mal à comprendre cette notion. Et ce sont les premiers à dépenser 8 000 € dans un clip qui ne leur rapportera rien... Pour réussir, vous n’avez besoin que de deux compétences bien particulières : (1) Comprendre et Maîtriser votre coeur de métier : Music Business. Ce que vous faîtes en tenant cet ouvrage dans vos mains. C’est capital parce que les experts qui vous accompagneront dans votre développement maîtrisent leurs compétences, et les mettront à votre service. Ils feront ce que vous leur demanderez, seulement si vous n’avancez pas dans la bonne direction, rien de bien n’en sortira. (2) Savoir vous entourer des bonnes personnes. C’est-à-dire travailler avec des experts dans des domaines que vous ne maîtrisez pas et qui vous apporte une réelle valeur ajoutée à travers leurs services, leurs conseils et leur réseau Dès lors, la peur d’être incompétent est très facile à étouffer. Il vous suffit de vous former à cette industrie, de vous mettre à jour autant qu’il sera nécessaire de le faire, et de vous entourer d’experts dans les autres domaines.

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Voici quelques expertises essentielles : ●

Comptabilité



Juridique



Création Vidéo



Création Graphique



Photographie



Promotion & Marketing



Enregistrements & Mixage



Mastering



Vente/Booking

Evidemment, pour déléguer il faut avoir les moyens de le faire. Au début, comme tout le monde, vous devrez porter plusieurs casquettes. Mais dès que ce sera possible, si vous êtes artiste, je vous invite à déléguer tout ce qui ne touche pas à la création et au développement de votre image. N°3 : La Peur de prendre des risques La peur de prendre des risques est foncièrement liée à la peur de l’échec. On a grandi avec la croyance que parmi la multitude d’entrepreneurs qui prennent un risque, très peu ont la “ chance ” d’y arriver. Alors si comme

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moi, vous n’êtes pas prêt à jouer votre avenir à la roulette, prendre des risques fait peur ! Seulement, ce qu’on a oublié de nous dire c’est que tout le monde prend des risques, et tout le temps, pour à peu près tout et n’importe quoi. Par exemple, j’ai dit un jour à un de mes amis marins qui rentrait de pêche pour éviter de justesse une tempête “ Tu fais un métier risqué quand même ”. Vous savez ce qu’il m’a répondu ? “ Pas plus que toi ! Quand tu prends ta voiture pour aller travailler, tu t’exposes aussi à des risques. Le risque de mourir, de finir tétraplégique, ou pire d’être responsable du décès de quelqu’un d’autre sur une faute d'inattention. ” Il a raison. Tout le monde prend des risques, seulement les risques sont calculés. Chaque fois que je prends l’avion je sais que j’ai statistiquement une chance infime de me crasher. Je le sais et pourtant j’y vais parce que j’ai mesuré que les risques encourus étaient presque inexistants. Dans l’industrie du disque on n'échappe pas à cette règle. Investir dans la musique, dans un clip, dans une équipe promo ou dans un projet qui coûte cher et qui risque de nous mettre en danger fait partie du quotidien. Seulement, avec l’expérience, on apprend à mesurer correctement les risques auxquels on s’expose. Dès lors, certains investissements ou certaines actions pourront faire peur à votre entourage parce qu’il ne comprend pas ce que vous ne faites ni comment fonctionne notre industrie. Néanmoins, vous, qui y êtes 356

confronté au quotidien, savez que vous prenez une décision juste et éclairée et que le risque est plus qu’acceptable. Par exemple, le jour où j’ai racheté le catalogue d’un éditeur belge plusieurs dizaines de milliers d’euros j’ai eu très peur. Beaucoup de questions m’ont déstabilisé : - Et si je n’arrivais pas à l’amortir ? - Et si les oeuvres en question tout à coup ne généraient plus de droits ? - Et si une des oeuvres n’avait pas correctement été “ clearée ” par l’éditeur (clearer signifique qu'il détient bien tous les droits qu'il me cède) et qu’onme faisait un procès pour ça ? Ensuite, j’ai pris le temps de calculer la rentabilité possible de ce catalogue dans la pire situation, dans la meilleure mais aussi dans un entre deux très proche de la réalité. Puis j’ai mesuré mes pertes maximales dans le pire cas, et mes gains maximum dans le meilleur. J’ai ensuite analysé le marché, pris conseil auprès d’un ami éditeur dans le métier depuis plus de 30 ans, et j’ai décidé que le risque était acceptable. J’ai finalement rentabilisé cet investissement en 4 ans ! La peur de prendre des risques, est une bonne peur. Elle vous aidera à mettre chaque fibre de votre corps en alerte pour prendre de bonnes décisions. Mais vous ne devez pas laisser cette peur vous paralyser.

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Chaque risque que vous accepterez de prendre vous fera évoluer. Parce que vous apprendrez quelque chose, que ça se passe bien ou pas. N°4 : La Peur de la Faillite ou Peur de tout perdre À l’époque où j’ai monté mon premier label et que j’ai dû déposer le bilan, j’ai appris deux choses d’une valeur inestimable qui m’ont aidé à passer au delà de cette peur par la suite. La première c’est qu’en créant une société vous n’êtes responsable financièrement qu’à hauteur des sommes que vous avez apporté à la société. Il faut bien sûr que vous n’ayiez contracté aucun crédit en caution personnelle. La deuxième c’est que même s’il vous reste des dettes d’état après la liquidation de la société, on ne vous obligera jamais à verser plus que ce que vos ressources ne vous le permettent. Qu’est-ce que ça veut dire ? Si vous créez un label admettons en SARL et que vous faites faillite, vous ne serez pas tenu de régler les dettes de votre label. Par exemple, les sommes dues à des attachés de presse ou à des fabricants de supports promo, les royalties dues à vos artistes, etc. Les seules dettes qui vous suivront à titre personnelles sont les sommes dues à l’Etat (cotisations sociales, taxes et Impôts, tva…). Et pour ces dettes d’état, si vous devez par exemple 20 000 € et que vous êtes au SMIC, le juge ordonnera un échéancier qui vous oblige à régler la somme sur plusieurs mois sans dépasser un taux d’endettement trop important. 358

En conclusion de quoi, peu importe les dettes que vous accumulez, vous ne finirez pas sous les ponts si vous réagissez correctement à la situation. Et puis, de vous à moi, si vous n’attendez pas d’être enlisé jusqu’au cou pour organiser une cessation d’activité ou pour vous faire aider, vous n’aurez jamais de grave problème de faillite comme on peut en voir dans les médias. N°5 : La Peur de la Solitude C’est certainement celle à laquelle on pense le moins et pourtant, qu’elle soit consciente ou non, c’est une des 5 peurs qui vous empêche peut-être de vous lancer aujourd’hui et de créer votre label. Parmi tous les Artistes et Producteurs à Succès que j’ai eu la chance de croiser et avec qui j’ai pu longuement échangé , tous sans exception ont ressenti cette peur de la solitude. Mais tous ne l’ont pas ressenti ni exprimé de la même manière. Certains se sont sentis isolés parce qu’ils étaient tellement engagés dans leur développement qu’ils ont retardé la création de leur label, pensant que ça les enfoncerait davantage dans un sentiment de profonde solitude. Effectivement, quand vous êtes artiste ou producteur, votre passion tient une place tellement importante dans votre vie qu’il est difficile pour votre entourage de comprendre votre niveau d’engagement. Alors certains arrivent à emmener une partie de leur proche dans ce voyage, mais pour la plupart le fossé se creuse avec le temps. D’autres, ont fini par abandonner leur rêve ou revoir leurs objectifs à la baisse quand ils se sont mis en couple ou qu’ils sont devenus parents. Dans tous les cas, s’engager pour réussir dans une industrie aussi concurrentielle vous isolera c’est une certitude, mais il y a des solutions. 359

À ceux qui craignent de finir seuls, voici quelques conseils pour allier avec aisance vie personnelle (avec famille et amis) et vie d’artiste. Conseil N°1 : Gérez votre temps. J’ai longtemps cru que je gérais très bien mon temps, avant de lire le livre S’organiser pour Réussir de David Allen que je vous conseille vivement. Il nous explique qu’en vous concentrant sur les actions très importantes mais pas urgentes, vous aurez une meilleure gestion de votre temps. Ça vous permettra de ne plus avoir d’actions très importantes et très urgentes à faire à la dernière minute, qui vous mènent dans une certaine forme de stress et qui empiètent sur votre temps de vie personnelle. Par exemple, au sein de mon label, les actions Très Importantes mais pas Urgentes peuvent être dans le désordre: ●

Effectuer les dépôts d’oeuvres de notre catalogue



Envoyer des contrats Booking pour encaisser des avances



Les RDV Maisons de disques ou RDV Médias Majeurs



Produire mes tubes de demain



Etc

Ce ne sont pas des actions urgentes en ce sens qu’elles peuvent être faites à peu près n’importe quand. Mais ce ne sont que des actions qui font tourner mon label. Si les oeuvres ne sont pas déposées, les droits ne tombent pas.

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Si les contrats ne partent pas, les avances ne tombent pas non plus. Si je ne prends pas le temps d’aller rencontrer les labels ou maisons de disques avec lesquels je travaille, ou les décideurs médias importants, je mets en péril l’avenir de mon label. Idem pour la production, rien d’urgent mais c’est essentiel d’avoir toujours des projets en cours de production sinon la machine s’arrête de tourner. A l’inverse, voici quelques exemple de tâches très importantes et très urgentes : ●

Déclaration des Ventes pour toucher mes droits voisins

avant la date limite ●

Réserver des billets de train de la veille pour le lendemain



Faire ma déclaration de TVA

Ce sont des actions très importantes, qui auraient pu ne pas être urgentes si je les avais programmées et exécutées en temps et en heure. Ça m’aurait évité du stress, des surcoûts et parfois même des pénalités de retard amendées par l’administration fiscale dans le cas de la déclaration de TVA. Il nous explique également, que vous ne devez pas accorder votre temps et votre énergie à des actions sans importance qu’elles soient urgentes ou pas. Par exemple, passer mon temps à regarder les scores de vues youtube sur un clip ou les commentaires sur le dernier post d’un de mes artistes est une véritable perte de temps ! Vous souriez peut-être, mais je suis certain que ça vous arrive plus que nous ne le pensez… Avant de prendre en considération la gestion de mon temps, j’étais capable de travailler 70 heures par semaine, au détriment de ma vie de famille. 361

Aujourd’hui, j’ai beaucoup plus de résultats en ne travaillant que 20 heures par semaine. Parce que je me concentre essentiellement sur les actions Très Importantes et Pas urgentes. Ce qui me permet d’accorder davantage de temps à mon entourage et à mon développement personnel. Ce qui me rend indirectement bien meilleur. J'utilise un outil gratuiit qui s'appelle Toggl qui me permet de comptabiliser le temps passé sur chaque activité. C'est très révélateur et ça permet vraiment d'optimiser son temps. Essayez, vous verrez à quel point ça change la vie. Conseil N°2 : Entourez vous bien et prenez du temps pour communiquer avec votre équipe. Se sentir seul dans notre industrie c’est aussi faire cavalier seul. Et c’est une mauvaise chose. Quand vous vous lancez en tant qu’artiste en auto-production ou quand vous lancez votre label, vous avez deux manières de vous comporter. La première c’est de tout faire tout seul et de rester dans votre bulle. La seconde, celle que je vous conseille d’adopter, consiste à vous entourer d’une bonne équipe : comptable, avocat, attachés de presse, auteurs/compositeurs au besoin, ingénieurs du son, manager, musiciens, un mentor, d’autres artistes… Quand vous avez un entourage qui comprend ce que vous faites et qui se bat pour avancer dans la même direction que vous, l’idée c’est d’échanger

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avec eux le plus régulièrement possible. Certains appels ne dureront pas plus d’une minute, d’autres pourront durer plus d’une heure. L'interaction avec tout ce petit monde vous permet d’une part de garder un pied dans le ring, et d’autre part de garder un pied dans la réalité. Partagezleur vos peurs, vos plans, vos objectifs et acceptez parfois d’obtenir leur soutien, et parfois d’affronter leurs feedbacks. La plupart du temps, ils sont bons à prendre. Conseil N°3 : Prenez du plaisir dans l’atteinte de vos objectifs ! J’ai toujours été dans l’état d’esprit “ Réussir ou Mourir ”. C’était littéralement la phrase qui me tournait en boucle quand la motivation me faisait défaut. Seulement, dans l’atteinte de mon objectif ultime, j’avais la possibilité de prendre du plaisir ou de souffrir. Tout dépend de la manière dont on appréhende son parcours. Certaines personnes croisées sur ma route ont une “ vie de merde ” ! Et j’en suis vraiment triste pour eux. Ils ont tout sacrifié pour réussir dans la musique, ils y ont investi tout leur argent, tous leurs efforts et ont même renier leurs valeurs pensant que ça les aiderait… Le bilan c’est que 15 ans plus tard, ils n’ont rien d’autre que des regrets et se sentent atrocement seuls. L’autre manière de construire son parcours, c’est de le voir comme une aventure humaine et de profiter de chaque instant. Par exemple, quand vous allez sur un tournage de clip, il y a très peu de chances que tout se passe comme prévu. Et bien profitez en ! Faites de chaque imprévu quelque chose de constructif et de plaisant. Quand vous investissez un an de salaire dans un album qui ne marche pas et que vous avez apprécié chaque étape, 363

chaque rencontre et chaque moment, vous en sortez plus fort. En revanche, si vous ne prenez pas de plaisir dans votre parcours, au bout d’un an il ne vous reste que vos yeux pour pleurer. Foncièrement, le résultat est le même dans les deux cas: vous avez perdu. Mais en prenant du plaisir, vous y avez gagné en expérience. Et l’expérience ne s’achète pas. Elle a une valeur inestimable, et c’est cette valeur que vous mettrez à contribution sur le projet suivant. Avec cet état d’esprit, vous êtes certain d’écrire votre histoire selon vos règles, et certain de rencontrer des personnes exceptionnelles sur votre route, quelqu’en soit l’issue.

Le Choix du Statut pour son Label Quand on veut créer son label, il existe 4 grandes formes juridiques principales que l’on peut utiliser en France : ●

Auto-entreprise



Association



SARL (Société à Responsabilité Limitée)



SAS (Société par Actions Simplifiées)

Bien sûr il existe d’autres possibilités mais après avoir posé la question à des centaines de producteurs (et artistes en auto-production), ce sont ces 4 formes qui reviennent dans plus de 95% des situations. 364

1. L’Auto-Entreprise L’intérêt de ce statut apparu le 1er janvier 2009, c’est de permettre la pratique d’une “petite” activité professionnelle indépendante : ●

Facilement



De façon régulière ou ponctuelle



En minimisant les coûts administratifs et la gestion

Quel est votre statut social en tant que dirigeant ? En vous déclarant comme auto-entrepreneur, vous obtenez un statut social de travailleur non salarié (TNS). Vous déclarez donc vos revenus à l'Urssaf et vous payez des charges sociales dessus. Mais on y reviendra en détail un peu plus loin dans cette section. Comment sont imposés vos revenus ? Vous avez un régime fiscal à l’impôt sur le revenu. Forme Juridique et Responsabilité du Dirigeant : Vous êtes reconnu comme Entrepreneur Individuel, et votre responsabilité est engagée à 100% de manière illimitée. Ce qui veut dire que les dettes contractées dans votre activité, vous suivent à titre personnel. Vous verrez que ce n’est pas le cas en SARL par exemple. Les Démarches du Statut simplifiées depuis 2019 : Un seul formulaire de déclaration (Cerfa P0) suffit pour vous déclarer auprès de toutes les instances administratives sociales et fiscales (Urssaf, Trésor Public, RSI, Insee). 365

Avec la même simplicité, vos charges sociales et fiscales (si vous optez pour le prélèvement libératoire à l’impôt sur le Revenu) sont proportionnelles au chiffre d’affaire encaissé. Pour faire simple, si vous ne gagnez pas d’argent, vous ne payez rien ! Et pour le règlement de vos charges, vous aurez la possibilité de choisir de vous en acquitter de façon mensuelle ou trimestrielle, ce qui vous évitera de devoir sortir une grosse somme en une fois à la fin de l'année par exemple. Les Avantages du Statut d’Auto-Entrepreneur Lorsque vous vous déclarez auto-entrepreneur, vous créez une Entreprise Individuelle (EI) ce qui vous permet de bénéficier de la franchise de TVA (jusqu'à un certain plafond) et du paiement forfaitaire des charges sociales (sous respect des plafonds de chiffre d’affaires annuel.) Ça veut dire que quand vous vendez un album 10€, vous n’aurez pas à reverser 20% de TVA à l’Etat, ce qui aurait mécaniquement fait baisser vos revenus de 10€ à 8€, et ce n’est qu’un exemple... Les plafonds en question, fixés depuis le 1er Janvier 2018 à 70 000€ (soit environ 5 833 €/mois) pour les prestations de services et 170 000€ (soit environ 14 166 €/mois) pour la vente, l'hôtellerie et la restauration, permettent la création d'un réel complément de revenus voire même d'un véritable salaire. J’ai listé ici 6 avantages à opter pour le statut Auto-Entrepreneur dans le cadre d’une activité de label ou d’artiste en auto-production :

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Pas de CFE (Cotisation Foncière des Entreprises) la

première année civile de la création de votre Entreprise Individuelle : il s’agit d’une taxe payée par toutes les entités considérées non salariées. ●

La Franchise de TVA (jusqu’à certains plafonds)



Si vous touchez déjà certaines indemnités (RSA, ARE,

ASS…), vous pouvez continuer de les percevoir et pourrez peut-être même bénéficier d’une exonération de cotisations sociales. ●

La Déclaration de votre chiffre d’affaire et un paiement

commun des cotisations sociales et fiscales avec l’option pour le prélèvement forfaitaire libératoire de l’impôt sur le revenu. ●

Une comptabilité allégée : votre seule obligation est de

tenir un livre de recettes, ainsi qu’un registre des achats le icas échéant, de conserver toutes vos factures et d'ouvrir un compte bancaire dédié. ●

La possibilité de modifier votre activité ou de la cesser

grâce à un unique formulaire. Les contraintes du Statut d’auto-entrepreneur De mon point de vue, ce statut est génial pour se lancer quand on commence à se professionnaliser et qu’on a besoin de facturer, ou que l’on veut rapidement donner un cadre légal et officiel à son activité. Mais ça peut rapidement devenir un frein à votre développement pour les raisons suivantes. 367

Le plafond de Chiffre d’affaire à déclarer : En tant que producteur ou artiste en auto-production, vous serez dans la catégorie Prestation de services/Prestation intellectuelle. Ce qui vous limite à 70 000 € de revenus annuels. Le montant peut vous paraître important si vous jouez pour ne pas perdre. Mais si vous jouez pour gagner, je peux vous assurer que vous atteindrez très vite cette limite. Notez également que ce plafond concerne une année civile complète. Si vous démarrez votre activité au mois d’avril, il sera recalculé au prorata du nombre de jours. Pour un lancement le 20 Avril par exemple, la ligne de calcul sera : - Temps d’activité sur l’année : 365 - 111 = 254 jours. - Plafonds CA : (254x70000)/365 = 48 712 € L’impossibilité de déduire vos charges et investissements : Lorsque vous êtes auto-entrepreneur, vous payez des charges sociales et fiscales sur le chiffre d’affaire que vous déclarez. Seulement, si pour gagner 1000€ vous en avez dépensé 700€, votre gain réel n’est que de 300€. En admettant que vous ayez 30% de charges, vous vous retrouvez à ne rien gagner du tout ! Or, arrivé à ce chapitre du livre, vous savez à quel point il est important d’investir dans votre développement quand on est artiste ou producteur. Que ce soit de l’achat de matériel, des factures de production (audio/vidéo) 368

ou encore les budgets marketing nécessaires à développer votre visibilité, vous ne gagnerez pas d’argent sans en dépenser. L’embauche et l’association : Compte tenu de la limite de plafonds imposé au statut, il est presque impossible d’envisager l’embauche de personnes pour vous seconder dans votre activité. C’est un frein considérable à votre développement et ça vous poussera sans nul doute à faire évoluer votre statut vers une forme société type SARL ou SAS. L’association quant à elle est contraire à l’esprit de l’auto-entrepreneur. Bien que les collaborations ponctuelles soient possibles, des associations trop fréquentes ou qui durent trop longtemps peuvent pousser l’administration fiscale à requalifier votre auto-entreprise en société. Ce qui entraînera la perte du régime auto-entrepreneur et le paiement de régularisations fiscales et sociales. La Franchise de TVA : Personnellement je le vois comme un avantage mais cela peut aussi être perçu comme un inconvénient selon la situation de chacun. Le fait de ne pas être assujetti à la TVA permet d’encaisser du net sans reverser 20% de Taxe sur la valeur ajoutée. La contre-partie, c’est que quand vous achetez du matériel audio/vidéo, informatique ou que vous engagez des prestataires assujettis, vous ne pouvez pas décaisser la TVA sur vos dépenses. Quand on a aucun investissement lourd à faire ça n’a pas vraiment d’impact. En revanche, si vous devez dans les premiers mois de votre

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activité, acheter du matériel et produire beaucoup (donc régler des factures importantes aux studios), ce n’est pas avantageux. Les Cotisations retraite/chômage : Pour valider des trimestres de retraite, vous devrez déclarer un chiffre d’affaire minimum chaque trimestre, sans quoi même si votre activité génère de l’argent, vous ne cotiserez pas pour votre retraite. Le chiffre minimum varie selon l’intitulé précis de votre activité entre 2 246€ et 4 137€ par trimestre. Par ailleurs, comme tous les travailleurs indépendants, vous ne cotisez pas au chômage et ne bénéficiez d’aucune protection en cas d’échec dans votre activité. Votre statut ne vous sera pas d’une grande aide au quotidien : Si vous avez déjà cherché à louer un appartement avec un statut d’autoentrepreneur, vous savez de quoi je veux parler. Vous allez littéralement du galérer parce ce statut est considéré comme très instable, et ça ne vous facilitera pas la vie quand vous voudrez vous loger ou contracter un crédit. En étant dirigeant de société, ça n’est pas moins difficile, mais avec 3 bilans corrects, les choses sont quand même beaucoup plus simples. Vos Obligations Légales en tant qu’Auto-Entrepreneur Elles se divisent en 3 axes : ce que vous devez faire pour démarrer votre activité, vos déclarations fiscales et votre gestion comptable. Pour démarrer votre activité, vous devez : 370



Faire votre déclaration initiale d’activité : il vous faut une

adresse postale française avec justificatif de domicile, et une copie de votre pièce d’identité. ●

Faire une déclaration pour tout changement de situation

: changement d’adresse, d’activité, de nom… Pour être en règle avec le Fisc, vous devez : ●

Faire votre déclaration de chiffre d’affaire chaque mois

(ou chaque trimestre) même si vous n’avez rien encaissé. ●

Faire votre déclaration de revenus pour le paiement de

l’impôt sur le revenu obligatoire (même si vous avez opté pour le prélèvement libératoire) ●

Faire votre déclaration initiale pour la cotisation foncière

des entreprises Pour être en règle au niveau de votre comptabilité, vous devez : ●

Avoir un compte bancaire dédié pour votre activité

(achats, encaissements, paiement de vos charges sociales, etc) ●

Tenir une comptabilité simplifiée en établissant des

factures et devis en règle, et en tenant à jour votre livret comptable Pour conclure, le statut d’auto-entrepreneur est une solution temporaire idéale quand on souhaite se lancer. Ça permet d’éprouver son business model sans prendre de gros risques, et sans contrainte de gestion administrative et comptable.

371

Mais ça doit rester une solution temporaire si vous aspirez à progresser et croître rapidement. Le statut d’auto-entreprise ne vous permet pas de décaisser vos dépenses, ne vous permet pas d’embaucher ou de vous associer avec un partenaire externe sur du long terme, et ne vous permet pas d’utiliser le levier financer des aides et subventions accordées aux artistes, producteurs et éditeurs de musique. 2. L’Association La deuxième forme possible pour créer son label c’est l’association loi 1901. Et bien que je ne sois pas fan de cette forme parce que je trouve qu’elle vous limite de par sa nature, ça peut être une option intéressante dans certains cas. Pourquoi est-ce que ça vous limite ? Le principe de l’association loi 1901 est qu’elle a un fonctionnement totalement désintéressé. Toutes vos actions et toutes vos recettes doivent soutenir une démarche non lucrative. Partant de là, devenir un producteur ou un artiste à succès, qui gagne très bien sa vie avec sa musique, ça ne colle pas ! Comment une association peut-elle vous permettre de vous développer en tant qu’artiste en auto-production ou en tant que producteur de musique ? En mettant en avant le fait que vous soutenez une action culturelle d’intérêt commun, vous êtes légitime pour exploiter votre musique à travers votre association. Ce qui veut dire que vous pouvez gagner de l’argent, vendre de 372

la musique, des dates, des produits dérivés, embaucher du personnel, avoir des bureaux, avoir votre propre studio tant que vous respectez cet engagement. La contrainte c’est que vous ne pouvez pas profiter des bénéfices de votre travail en vous versant des dividendes, tout comme vous ne pouvez pas vous verser de rémunération en qualité de Président de l’association. Voici ce que dit l’article 261.7 du Code Général des Impôts : “ Un organisme doit en principe être géré et administré à titre bénévole par des personnes n’ayant elles-mêmes, ou par personne interposée, aucun intérêt direct ou indirect dans les résultats de l’exploitation ”. Néanmoins, il existe quelques exceptions et dans ce cas, le président d’une association peut prendre une rémunération. C’est le cas de certaines associations culturelles, donc si c’est quelque chose qui vous intéresse, je vous conseille de vous faire accompagner dans la création de votre association pour être certain de pouvoir profiter des fruits de votre travail. Les 2 Formes de Rémunération d’un président d’association Si votre structure associative vous permet de vous verser une rémunération en qualité de Président, vous aurez deux options possibles pour faire les choses dans les règles. La conclusion d’un contrat de travail : Selon l’URSSAF la rémunération du dirigeant d’une association est possible lorsqu’il existe un lien de subordination en lui et la structure. Autrement dit, il devient employé de l’association.

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D’un autre côté, sur le plan juridique, un contrat de travail doit être signé entre un employé et un employeur. Mais dans le cas où le dirigeant en est le président, il est à la fois l’employé et l’employeur. Or, le droit ne reconnaît un contrat que lorsqu’il lie au moins deux parties distinctes. Pour pallier à ce problème, l’association peut désigner un conseil d’administration d‘association qui jouera le rôle d’employeur. À ce titre, elle organise le travail du Président et le contrôle en tant qu’employé. Il se crée donc un lien de subordination entre le président et l’association. La rémunération pour fonction de dirigeant d’association : Il est également possible de rémunérer un président d’association lorsqu’il est juridiquement considéré comme le dirigeant de la structure. À ce titre, il participe aux réunions et assemblées de l’association, il est responsable de la structure et de ses actions comme s’il dirigeait une entreprise. Le Montant de la rémunération d’un Président d’association : Sa rémunération est limitée par la circulaire Inst.09-1998 qui ne précise ni une durée minimale d’existence pour la structure, ni un seuil minimal de ressources pour ce qui est de la rémunération du Président. Par conséquent, elle a vocation à s’appliquer à tout type d’association, quelle que soit sa taille et la nature de son activité. La rémunération du dirigeant ne doit pas être supérieure aux ¾ du SMIC, soit environ 1123 € Brut/mois. Vous l’aurez compris, encore une fois ça peut être une bonne solution de démarrage, mais vous ne gagnerez rien à bâtir votre avenir sur un système associatif si votre objectif est de vivre confortablement de votre musique. 374

Dans quel cas le choix de l’association est pertinent ? Selon moi, créer un label sous la forme d’une association Loi 1901 est idéal quand on démarre son activité et qu’on a besoin d’investir dans des ressources et des outils. Par exemple, si vous parvenez à lever une subvention locale et à investir dans un studio d’enregistrement de qualité. Vous pourrez également utiliser votre association pour investir dans la création de supports tels que des séances photos, de l’infographie, la création d’un site web, des clips ou des outils de promotion comme Muzicenter par exemple. Le gros avantage c’est qu’en travaillant avec les financements que vous obtiendrez et vos gains qui s’accumuleront, vous aurez un fonds de roulement conséquent pour financer votre développement. Voici un cas de figure idéal en association : Audrey est une Artiste complète à la fois Auteur, Compositeur, et Interprète. Elle s’auto-produit et vient de créer son association Loi 1901 avec sa mère et ses deux soeurs qui la soutiennent. Elle obtient une subvention de la Mairie, une autre de la région et parvient à lever au total 12 000 €. Elle utilise cette somme pour investir dans du matériel, dans la Formation en ligne Producteur Et Artiste à Succès et dans la production de deux clips vidéo. Dans l’année, elle rentabilise ses investissements et dégage un bénéfice de 15 000 € qu’elle ne peut bien sûr pas se verser, étant en association. Du coup, elle choisit de réinvestir tous ses gains dans son développement : attachés de presse, outils marketing, budgets pub sur Facebook et Youtube. 375

L’année suivante, elle a un morceau qui a beaucoup tourné, lui permettant de faire beaucoup de dates et donc de rentrer beaucoup d’argent. Jusqu’ici, elle ne se versait que sa rémunération de dirigeante (¾ de SMIC) et ne peut pas toucher au reste. Néanmoins, elle a tellement bien développé son activité, qu’elle perçoit de jolis montants de la SACEM (ses droits d’auteurs) et de l’ADAMI (ses droits d’interprètes). Si bien qu’elle vit avec sa rémunération de président d’un côté mais également ses droits de l’autre et parvient à s’équilibrer de cette manière. Néanmoins, elle a aussi la contrainte de devoir développer d’autres artistes, et de mener des actions culturelles à travers son association pour ne pas que les instances fiscales la requalifient de société de fait. À ce stade, cette contrainte n’en est plus une puisque son activité est bien développée et elle peut, quand elle le souhaite, basculer sur la création d’une société commerciale. Ou opter pour un régime d'intermittence par exemple. Les Limites du statut Association Loi 1901 Vous ne pouvez pas créer de compte éditeur auprès de la Sacem. Ce qui veut dire que vous vous privez d’une grosse part des recettes générées par la diffusion des morceaux que vous serez amené à exploiter. Vous ne pouvez pas non plus obtenir la plupart des aides et subventions accordées dans l’industrie du disque. Vous ne pouvez pas développer de système de holding pour pérenniser votre activité. On en parle un peu plus loin dans cet ouvrage. En conclusion, la croyance populaire qui dit qu’on ne peut pas se verser de rémunération quand on est en association est fausse. Néanmoins, si vous 376

pouvez vous rémunérer, le montant de votre salaire est capé à ¾ de SMIC. L’Association reste une forme intéressante selon votre situation et vos objectifs. 3. La SARL La SARL ou Société À Responsabilité Limitée, est un des statuts les plus populaires chez les créateurs d’entreprises. C’est aussi le cas pour les courageux producteurs de musique qui décident de créer leur Label. Les Avantages de créer son label en SARL Comme son nom l’indique, la SARL permet à son créateur de limiter sa responsabilité (et donc sa perte) financière aux apports qu’il a fait à la société. C’est donc ultra sécurisant puisque tout ce que vous risquez au final c’est de perdre votre mise de départ. Si la société connaît des difficultés financières, vous ne serez pas poursuivi par vos créanciers à titre personnel. Il existe bien sûr des exceptions, notamment les dettes d’Etat et les prêts bancaires contractés en société avec une caution personnelle à votre nom. Mais de vous à moi, je vous déconseille de faire l’autruche quand l’Etat vous réclame de l’argent, tout comme je vous déconseille de contracter un prêt pour créer ou développer votre label. Il existe d’autres solutions beaucoup moins risquées. Ensuite, si vous êtes gérant majoritaire d’une SARL (ce que je vous conseille fortement si vous créez votre label avec des associés), vous êtes affilié au régime des travailleurs indépendants. Bien qu’il présente quelques inconvénients dont je parle plus loin dans cette section, voici quelques avantages : 377



les cotisations sont faibles au démarrage de votre activité,

ce qui vous laisse la possibilité d’exploiter votre trésorerie à fonds. ●

les charges sociales sont environ deux fois moins élevées

que si vous aviez été affilié au régime général de la sécurité sociale. ●

des obligations assez simples en matière de rémunération

du dirigeant: notamment aucune fiche de paie à établir. Autre avantage à ne pas négliger : en optant pour la création d’une SARL, le créateur ou les créateurs indemnisés par Pôle Emploi peuvent facilement justifier (si c’est le cas) leur absence de rémunération en fournissant un PV d’assemblée qui précise que leurs fonctions ne sont pas rémunérées. Ce qui permet de continuer de toucher des allocations de retour à l’emploi même pendant que vous êtes actif dans votre label ! Les Inconvénients de la SARL Le premier que je vois, et certainement celui qui m’a fait dire “ Adieu ” au statut SARL c’est l’affiliation au Régime des Travailleurs Indépendants. Plus simplement dit pour ceux qui connaissent de réputation, vous êtes au RSI. Vous devrez donc faire face à leurs nombreux dysfonctionnements. Ce régime est également de moins bonne qualité en matière de protection sociale, ceci dit vous pourrez toujours souscrire à des assurances complémentaires (à vos frais bien sûr). Deuxième gros désavantage : les Dividendes. Si vous faites des bénéfices, ne sabrez pas le champagne trop tôt ! Vos dividendes sont soumis aux 378

charges sociales pour tous les montants qui dépassent 10% du capital de la société. Exemple : Vous créez votre label avec 1000€ de Capital. Vous faites une belle année, et il y a 20 000 € de dividendes à vous verser. Vous paierez des charges sociales sur 19 900 € ! Pour conclure, la SARL a l’avantage d’être une “ vraie ” société. Vous allez pouvoir déduire vos charges et vos investissements du chiffre d’affaire que vous encaissez. Vous aurez également la possibilité d’être éligible à la plupart des aides et subventions qui existent dans l’industrie du disque. En revanche, vous serez assujetti au RSI et ça peut vite devenir un frein à votre croissance. Si votre objectif est de vous verser un salaire et de vous faire dépouiller en cotisations RSI, et à côté de ne pas vous verser de dividendes, pourquoi pas ? Egalement, si vous avez plusieurs mois d’allocations chômage qui vous attendent et que vous voulez en profiter pour créer votre label tout en continuant de percevoir vos indemnités, alors la SARL n’est pas un mauvais choix. Enfin, le gros avantage qui reste l’argument premier de ceux qui se tournent vers ce statut, c’est que vos pertes se limitent au capital investi lors de la création de la société. Et malgré tout deux petits bémols à cela : ●

Sachez que vous avez l’obligation de conserver une

Réserve Légale d’un montant minimum de 10% de votre capital social. Sans quoi votre expert-comptable a l’obligation de le 379

signaler aux autorités compétences et des mesures peuvent être prises ●

Même avec une responsabilité limitée, le RSI ne vous

oubliera pas. Ils viendront chercher chaque euro du avec les pénalités de retard même 10 ans après la liquidation de votre société s’il le faut. 4. La SAS Le mot d’ordre qui qualifie le mieux la SAS est certainement : Flexibilité. En gros, mise à part l’obligation de nommer un Président, vous faites un peu comme vous voulez. Les Avantages sont donc : ●

Une souplesse de fonctionnement



Un Régime social protecteur : contrairement à l’auto

entreprise (où il n’y a pas de protection sociale) et à la SARL (où vous avez la maigre protection du régime des travailleurs indépendants), en SAS vous êtes rattaché au Régime Général de la Sécurité sociale. ●

Une facilité d’association avec d’autres entrepreneurs :

vous pourrez facilement faire entrer de nouveaux associés lors de levées de fonds notamment.

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Les Inconvénients de la SAS : ●

La Rédaction complexe des Statuts : le statut laisse

tellement de liberté aux associés fondateurs d’une SAS qu’ils doivent apporter plus de soin à la rédaction des statuts de la société pour ne rien laisser au hasard. ●

Les Charges Sociales élevées si vous choisissez de vous

verser une rémunération. Ce qui est normal, vous êtes assimilé salarié avec une protection sociale de qualité. Pour conclure, ça reste la forme de société que je préfère et que je recommande de choisir parce que dans ma situation à moi c’est la mieux adaptée. Voici comment je vois les choses : Rémunération : Je ne me verse pas de rémunération, je vis sur mes droits d’auteurs. Je n’ai pas les cotisations RSI obligatoires qu’ont les dirigeants de SARL (même quand ils ne génèrent pas de chiffre d’affaire) et dans le même temps j’ai une protection sociale de qualité sans me ruiner en complémentaires ! Ma Mutuelle est réglée par ma SAS et passe en déduction de charges. Impôts : Quand je n’ai pas besoin de plus d’argent pour vivre, une fois que j’ai payé mon impôt sur les Sociétés (IS), au lieu de me verser des dividendes, je laisse les sommes en autres réserves. Je vous expliquerai ce que j’en fais dans la dernière partie de ce chapitre. 381

Je ne paie donc pas de charges sociales ni d’impôts sur le revenu sur les sommes générées par ma société puisque je ne prends pas de dividendes. Fonctionnement : Tout est simplifié à l’extrême, j’ai un expert-comptable qui gère les derniers détails pour moi et ça roule tout seul. Vous êtes éligible à tous les financements par vos fonds de formations pour monter en compétences, et vous êtes éligible aux Aides et Subventions dans notre Industrie. Comment choisir la meilleure forme pour son label ? Nous venons de voir les 4 formes que l’on rencontre le plus fréquemment dans notre Industrie pour créer son label. Il existe des variantes à ces formes : la SARL à associé unique, la EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée), la SASU (Société par Actions Simplifiée avec un associé Unique), ou encore la SA (Société Anonyme) réservé aux très grosses structures. Bien que ma préférence aille à la SAS, j’ai été d’abord en Auto-Entreprise puis en SARL de nombreuses années avant d’évoluer vers une SAS parce que mes besoins avaient évolué. La Forme de votre société doit répondre à vos besoins sur le moment ainsi qu’à la projection que vous faites sur 3 ans ou 5 ans. Est-ce qu’on peut transformer une SARL en SAS ? Oui ! Absolument.

382

Il suffit d’en parler à votre avocat ou à votre comptable pour enclencher la procédure. Pour l’avoir fait, je n’y ai pas vu de contraintes particulières sinon qu’il faut être à jour dans sa gestion financière et comptable, et qu’il faut faire appel à un Commissaire à la Transformation qui pourra vous demander de clarifier certains éléments sur votre bilan provisoire au moment d’enclencher la procédure. Et bien sûr, ça coûte un peu d’argent, de mémoire autour de 1200€ pour tout faire : ●

Rémunération du commissaire à la transformation



Rémunération de mon avocate pour s’occuper de tout



Frais de modification au Greffe



Frais de publication au JO

Est-ce qu’on peut transformer une association en société ? Non. Dans le cadre d’une association Loi 1901, compte tenu de l’ADN non lucratif de ce statut, c’est interdit. Ça reste possible dans certains cas de faire évoluer une association loi 1901 en Coopérative ou GIE, mais ce n’est en aucun cas adapté pour une activité de label. Par contre, rien ne vous interdit d’avoir votre association d’un côté pour gérer peut-être le pôle Production et d’avoir une société d’autre part pour gérer votre Booking par exemple. Ou l’inverse. Tant que vous respectez les règles qui s’imposent pour chaque forme, c’est possible.

383

RÉDIGER LES STATUTS DE VOTRE LABEL Qu’est-ce que c’est et à quoi ça va vous servir ? Les Statuts ce sont toutes les dispositions écrites qui définissent le cadre juridique selon lequel votre entreprise existe. Ça définit le régime fiscal, le régime social mais aussi les relations entre le chef d’entreprise, les associés et l’entreprise. Les Statuts servent donc à définir de quelle manière le chef d’entreprise, les associés et les clients sont liés à l’entreprise. Ils servent également à définir ce que fait l’entreprise et de quelle manière elle doit être perçue par les administrations fiscale et juridique. Comment rédiger les statuts de votre label ? De mon point de vue, vous avez 3 possibilités qui s’offrent à vous : ●

Utiliser des statuts type, et/ou copier les statuts d’un

autre label pour être certain que votre champ d’activité corresponde par exemple ●

Faire appel à un avocat spécialisé dans la constitution de

société et les procédures d'immatriculation ●

Faire appel à une startup web spécialisée dans le

domaine comme par exemple LegalStart Dans le premier cas, ça ne vous coûte rien mais vous allez aux devants de problèmes parce que si vous copiez ou prenez exemple sur des statuts limitants ou mal rédigés voire non conformes, ça vous retombera dessus. 384

Souvenez vous, nul n’est censé ignorer la loi, et cette dernière vous tiendra responsable de vos erreurs. Dans la deuxième option, vous aurez les statuts qui vous correspondent le mieux et ne risquez absolument rien. Mais ça vous coûtera les services d’un avocat. De vous à moi, ça ne vous ruinera pas et ça vous permettra d’élargir votre réseau en engageant un avocat sur un dossier simple à gérer. Enfin, dans la dernière option, vous aurez la même qualité de service que dans le précédent cas sauf que ça vous coûtera deux à trois fois moins cher. Le petit inconvénient c’est que vous perdez la possibilité de faire une nouvelle relation, et vous n’avez pas le contact humain ultra personnalisé qu’on a dans l’option N°2. Pour ce qui est de correctement définir l’objet de votre société, n’hésitez pas à donner le plus de détails possibles à l’interlocuteur qui se chargera de la rédaction des statuts. Vous venez de lire une bonne partie de cet ouvrage, ça devrait vous aider à clarifier tout ce que vous pourriez être amené à faire au sein de votre label. Un dernier conseil : prévoyez que votre société ait la possibilité de détenir des parts dans d’autres société. Je vous en dis plus à la fin de ce chapitre... La procédure complète de création de société J’ai à ce jour créé plusieurs sociétés, j’ai donc une idée précise de chaque étape entre le moment où on se dit qu’on va le faire et le moment où la société a une existence légale. Mais avant de l’avoir fait pour la première fois, c’était le noir total ! Voici donc les étapes clés de la création de votre label : 385



Définir ce que vous allez faire et avec qui



Définir le rôle et la part de chaque associé dans le label



Prendre RDV avec plusieurs cabinets comptables



Choisir la forme juridique qui convient le mieux



Prendre RDV avec plusieurs avocats



Rédiger un projet de Statuts



Rédiger un Pacte d’associés : il s’agit d’un contrat signé

par tous les associés qui définit les règles du jeu entre ces derniers. Par exemple : qu’est-ce qui se passe si on ne s’entend plus ? Si quelqu’un veut s’arrêter mais les autres veulent continuer ?... ●

Choisir sa Banque et Constituer le capital social



Faire la liste des Actes établis pour la société : il s’agit de

tout ce que vous avez fait ou dépensé au nom de la société avant sa création. Ça permet de les reporter au bilan de l’entreprise. ●

Remplir le Formulaire CERFA nécessaire à

l’immatriculation de votre société : c’est un document assez complexe mais obligatoire à compléter pour informer les différentes administrations de l’existence de votre Label

386



Publier une annonce légale : c’est obligatoire et de

nombreux journaux proposent la publication d’annonces légales de création de société. Je vous conseille d'opter pour le moins cher que vous trouverez ! ●

Déposer le dossier complet au CFE (Centre des

Formalités des Entreprises) de votre département Pour la dernière étape, votre dossier complet doit contenir : ●

1 Formulaire CERFA complété



2 exemplaires des Statuts



1 Copie de l’annonce légale publiée



1 Attestation sur l’honneur de non condamnation (vous

trouverez facilement un document type sur Internet) du gérant avec une copie de sa pièce d’identité en cours de validité ●

1 Certificat de Domiciliation de votre entreprise (il y a

de grandes chances que ce soit votre domicile au démarrage, vous aurez donc tout le loisir de remplir un document type trouvé sur internet) ●

1 Acte de nomination du gérant : il s’agit d’un document

qui précise qui dirige l’entreprise, vous trouverez également un exemplaire type très facilement en faisant une petite recherche sur Google. Vous voilà à la tête de votre label de musique ! 387

Si je peux me permettre une dernière étape : suivez la formation PEAS (Producteur Et Artiste à Succès) de votre serviteur. Parce que créer son label c’est l’étape la plus simple, le plus difficile c’est de savoir comment le faire tourner, et comment développer un chiffre d’affaire suffisamment élevé pour en vivre. Comment déléguer la création de son Label ? Si comme moi vous avez autre chose à faire que de passer du temps sur la constitution d’un dossier purement administratif, vous pouvez tout-à-fait déléguer cet aspect et encore une fois 3 options s’offrent à vous : ●

Votre Cabinet comptable peut s’en charger pour vous.

Ils ont très souvent au moins une personne en interne qui est en charge du juridique. ●

Votre Avocat aussi : au lieu de ne l’engager que pour la

rédaction des statuts et du pacte d’associés, vous pouvez avoir un pack complet et le laisser s’occupe de tout. ● Une Startup Web comme LegalStart peut également vous proposer la création de A à Z sans bouger de chez vous pour deux à trois fois moins cher. Combien coûte la Création d’un Label ? Avant toute chose, notez que le budget que je vais vous partager est basé sur ma propre expérience. Il peut varier d’un professionnel à l’autre, selon la spécificité de votre dossier, et selon la région dans laquelle vous vous trouvez.

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En admettant que vous déléguiez la création à un professionnel, voici ce que ça peut vous coûter : environ 1500€ HT pour les honoraires d’avocat qui s’occupera d’absolument tout. Vous devrez y ajouter environ 300 € HT pour les frais de greffe et les frais d’annonce légale. Pour faire simple autour de 1800€ HT pour tout faire ! Un cabinet comptable vous coûtera certainement un petit peu plus cher puisqu'il inclura sa marge, et un site comme Legalstart environ deux fois moins cher ou mieux. Comment j’ai créé mon label ? Mon histoire démarre de la même manière que tous ceux qui se lancent dans cette Industrie en partant de rien. Tout part d’une frustration. Nous sommes en 2012 quand un de mes partenaires me présente le dirigeant d’une agence de booking. Il nous reçoit dans ses bureaux parisiens, nous présente son équipe et nous vante les mérites de son réseau. Mis davantage en confiance par l’ami qui nous présente que par ce qu’il me montre, je décide de passer un accord avec le dirigeant de cette agence et d’y céder l’exclusivité de l’artiste phare de mon label. Il augmente immédiatement le prix de vente et prend la main sur un agenda qu’on avait déjà plutôt bien rempli. Les premières semaines se passent bien dans l’ensemble, et on convient d’encaisser ce que l’agence nous doit chaque fin de mois. La première facture est honorée avec 15 jours de retard, tandis qu’il nous faudra attendre 40 jours pour obtenir le règlement de la seconde.

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La troisième ne sera jamais honorée ! On comprend que l’agence va très mal et frôle le dépôt de bilan chaque mois. Je découvre que les employés ne sont plus payés depuis plusieurs mois et que les chèques d’acomptes des dates vendues de notre artiste servent à combler le découvert de l’agence. Cette situation a failli mettre en péril tous les efforts fournis depuis plus d’un an… Mon premier objectif était de récupérer les montants d’avance qui n’avaient pas encore été encaissés par l’agence. Et pour ça, il me fallait une structure légale adaptée à notre activité. La création d’un label devenait inévitable. Mais comment faire ? Je n’avais aucune idée de comment m’y prendre… En cherchant des informations sur le meilleur choix de statut et sur la rémunération des dirigeants, j’ai compris qu’il fallait que je me rapproche d’un expert-comptable pour obtenir des certitudes. J’ai donc pris mon téléphone, contacté plusieurs cabinet et obtenu 4 rendezvous dans la semaine qui suivait. J’ai fait mon choix et 15 jours plus tard, le label était créé avec un compte bancaire prêt à encaisser les montants d’avance des dates à venir. Rien qui fasse rêver je m’en excuse ! Comme je l’ai dit au départ, tout part d’une frustration. Personne de censé ne serait assez fou pour créer un label s’il n’en a pas désespérément besoin ! Et après ? Après j’ai continué d’avancer tant bien que mal. Le label a ouvert son compte à la SPPF, puis en qualité d’éditeur à la Sacem. Et nous avons continué notre travail de développement.

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Comment trouver des talents ? La question semble évidente et pourtant ne l’est pas forcément selon votre situation. Pour ma part, j’ai créé un label pour donner un cadre légal et fonctionnel à l’activité que je venais de lancer autour d’un Artiste qui était le seul du label. Pendant de nombreuses années, je n’avais même pas songé qu’un jour je pourrai développer d’autres artistes sur le label. Puis, une première opportunité s’est présentée. Puis, on m’a demandé si j’avais d’autres artistes à présenter en rdv médias. Puis, j’ai réalisé que mon fichier client pour le booking était en recherche de nouveaux “ produits ” que je ne pouvais pas leur fournir. Alors, et seulement après plusieurs années d’existence, il m’est apparu important de développer d’autres artistes au sein de mon label. Mais où trouver un artiste suffisamment prêt pour un travail de développement de terrain, suffisamment mature pour y faire face et qui ne soit pas déjà affilié à un producteur ou à un label ? Voici les 6 Méthodes que j'ai employé pendant des années pour repérer des Artistes de talent : 1. SOUNDBETTER RDV sur http://soundbetter.com et vous découvrirez une plateforme qui a changé ma vie. Ce site a pour fonction de vous mettre en contact avec tous types de professionnels dans la création musicale : interprètes, compositeurs, auteurs, topliners, ingénieurs du son, musiciens à l'échelle mondiale. C'est colossal !

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Qu'est-ce que ça veut dire ? Vous pouvez très bien engager le même topliner que celui qui a fait le dernier tube du moment. Vous pouvez faire jouer vos lignes de piano par un virtuose qui a 30 ans d'expérience. Vous pouvez aussi repérer des talents. Comment ça fonctionne ? Vous vous inscrivez sur le site et vous décrivez ce que vous cherchez. Par exemple, vous pourriez dire que vous êtes à la recherche d'une chanteuse pop/rock internationale. Vous soumettez une composition et vous demandez à solliciter ce style d'artistes pour une collaboration sur un single. Vous allez vous faire suggérer des dizaines de profils, vous n'avez plus qu'à faire votre sélection. Puis en phase test ultime, vous pourriez engager votre TOP 3 de chanteuses préférées et prendre la meilleure par la suite. Vous pouvez aussi, pour ne pas dépenser de budget, les chercher sur les réseaux sociaux. Puisque la plupart des artistes présents sur SoundBetter ont également un développement de carrière de leur côté, vous avez 95% de chances pour que votre chanteuse ait aussi un compte Instagram ou une chaîne Youtube. Ça vous permettra d'en écouter davantage, de voir si elle est déjà engagée avec un producteur et de la contacter en direct pour lui proposer une première collaboration.

2. YOUTUBE La deuxième méthode que je trouve extraordinaire pour trouver des talents c'est d'utiliser Youtube. La plupart des Artistes suffisamment abouti pour 392

investir vos ressources dans un travail de développement ont déjà posté quelques vidéos sur Youtube. Pour les trouver, il suffit de taper quelques mots clés évidents dans la barre de recherche : french cover, reprise, cover, version française. Qui fait des covers sur youtube ? Les chanteurs et les chanteuses ! Ainsi, en ciblant ces mots clés, vous allez voir ressortir toutes les créations de milliers d'artistes. Ensuite, pour affiner par style vous pourriez chercher " Cover reggae " et mettre le nom d'un Artiste ou morceau très connu derrière par exemple. Et puis, si vous cherchez des Artistes qui ont déjà un minimum de visibilité ou une fan base déjà existante mais qui ne savent pas comment la capitaliser, vous pouvez faire apparaître un classement par Nombre de Vues. Les 5 premières pages feront apparaître des profils quasiment inaccessibles mais ensuite c'est complètement à votre portée.

3. INSTAGRAM Sur le même modèle que pour Youtube, vous pouvez tout à fait utiliser Instagram pour trouver des Artistes qui font des reprises ou des adaptations de morceaux très connus. J'ai repéré plusieurs artistes de talents que j'ai convaincu d'intégrer ma Formation avec cette méthode.

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Mais sur Instagram, on peut aller encore plus loin ! Vous pouvez très facilement cibler des Artistes qui produisent des créations originales en utilisant des mots-clés différents tels que : #nouvelalbum, #nouveauclip, #dossier2presse, #sortieofficielle, #comingsoon... Vous verrez apparaître des dizaines d'artistes indépendants qui ont déjà produit leurs albums, clips, dossiers de presse ou qui font déjà régulièrement des dates.

4. LES TREMPLINS & CONCOURS La quatrième méthode que vous pouvez utiliser consiste à pister les différents concours et tremplins, suivre les participants (surtout ceux qui ne gagnent pas mais qui atteignent les phases finales) et prendre contact. Par exemple, les Talents Adami révèlent de nombreux artistes à succès de demain. C'est le cas également des Tremplins de festivals majeurs tels que les Vieilles Charrues, les Printemps de Bourges, etc. Suivez l'agenda des concours et Tremplins, et vous trouverez des talents à coup sûr.

5. LES CHRONIQUES Quand vous achetez un magazine spécialisé comme LesInrocks, ou Rap Mag, ou encore KR Mag vous avez régulièrement des sections qui mettent

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en lumière les sorties de projet qui ont le plus été apprécié par l'équipe du magazine. Vous pouvez être certains que ces gars là ont une bonne oreille, surtout s'ils décident en équipe de qui va être mis en avant dans leur prochain numéro. En vous intéressants aux sorties chroniquées, vous allez certainement mettre le doigt sur un Talent à développer.

6. LE CROWDFUNDING De nombreux artistes de talent et habités par une motivation sans faille font le choix de présenter leurs projets sur des plateformes de crownfunding pour lever des fonds. S'ils sont sur ces plateformes, vous n'avez qu'à vous y rendre également pour les trouver : Kisskissbankbank, Ulule, Indiegogo, et Kickstarter sont les principales à ce jour. Comment déléguer efficacement ses tâches quotidiennes ? C'est peut-être le point le plus difficile quand on dirige un label parce qu'on a l'impression que si on ne le fait pas soi-même ce sera mal fait. Et c'est un peu vrai ! Désolé de vous le dire mais effectivement, quand vous allez recruter et déléguer certaines tâches, au début ce sera forcément moins bien fait que si vous l'aviez fait. Pourquoi ?

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À moins de recruter un excellent élément (qui forcément demandera une rémunération à la hauteur de ses compétences), vous devrez former en interne. Je vais vous partager 3 conseils pour attirer à vous la meilleure personne pour vous seconder : - Adresser vous en priorité à votre entourage. Je n'ai pas dit à vos proches ou à vos amis, j'ai dit à votre entourage. Par exemple, si vous vendez des dates et que vous travaillez avec une agence de booking, la personne que vous avez en contact sera peut-être ravie d'être débauchée pour vous rejoindre. Si vous engagez régulièrement des auteurs ou des compositeurs pour vos créations, peut-être qu'ils seraient aussi ouverts à l'idée de travailler à mitemps au moins dans votre structure sur une fonction administrative par exemple. L'intérêt de s'adresser à votre entourage c'est qu'ils connaissent vos valeurs et votre degré d'exigence. Et inversement, vous connaissez les leurs. - Soyez précis dans votre description de poste. S'il vous faut un commercial pour votre des dates, précisez le plus possible ce que vous attendez de lui : prospection à froid, relance prospects chauds, montage d'offres promotionnelles. Il doit comprendre en quelques secondes ce qu'il devra faire pour vous au quotidien s'il obtient le poste. Si vous recherchez une personne qui sera chargée d'animer vos réseaux sociaux ET d'assurer le montage des dossiers de demandes de financement : 396

précisez-le ! Vous recherchez un assistant polyvalent qui comprend parfaitement l'univers des réseaux sociaux et qui sera également amené à traiter des dossiers administratifs auprès d'Organismes financeurs. Et encore une fois, détaillez avec autant de précision possible ce que la personne devra faire au quotidien. - Placez un piège dans votre annonce. Ce que vous recherchez c'est quelqu'un d'assez engagé pour lire votre annonce jusqu'au bout et répondre à toutes vos demandes. Vous ne voulez pas de ces parasites qui passent par là et qui sautent sur n'importe quelle occasion de gagner un peu d'argent. Dans ce cas, dans votre annonce très détaillée (et donc assez longue), juste après avoir donné l'adresse email à laquelle les candidats doivent vous écrire, je vous conseille de rajouter une dernière action du genre : " Au fait, j'ai oublié de demander mais quelle est votre couleur préféré ? Toute candidature incomplète ne sera pas traitée ". Quel Intérêt ? 30% des candidatures que vous recevrez seront incomplète parce que la plupart des candidats n'auront pas lu votre annonce jusqu'au bout. Voulezvous vraiment confier des missions importantes à quelqu'un qui vient de vous prouver à quel point il manque de rigueur et d'engagement ? Moi non.

Comment former efficacement un collaborateur ? Le secret de la meilleure formation en interne tient en 3 points qui ne peuvent fonctionner les uns sans les autres : 397

- Créer un Process - Guider et Accompagner - Contrôler à intervalle variable Créer un process : Un process est une suite d'étape à suivre pour exécuter une tâche. Si vous voulez que vos employés ou collaborateurs assurent en un rien de temps, vous devez absolument créer des process. Par exemple, quand j'ai délégué la mise en ligne sur les plateformes digitales de chaque nouvelle sortie sur mon label, j'ai créé un process écrit et vidéo. J'y détaillais chaque étape à exécuter pour uploader un morceau sur l'interface de mon distributeur. Si la personne qui suit le process respecte bien chaque étape, il ne peut pas se tromper.

L'intérêt du process écrit est qu'il est imprimable et donc facile à suivre tout en exécutant la tâche sur un ordinateur. Mais l'intérêt de la vidéo, permet à l'exécutant de voir la même chose que moi quand j'exécute la tâche que je lui confie justement. En cas d'erreur, il peut revenir sur la vidéo et voir à quel moment il se passe quelque chose de différent. Ce qui lui permet d'identifier et de corriger son erreur plus rapidement.

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Guider et Accompagner : C'est l'étape la plus longue mais aussi la plus déterminante parce que vous devez investir du temps auprès de la personne que vous formez pour vous assurer qu'elle maîtrise parfaitement l'exécution de la tâche qui lui est confiée. En même temps, si cette phase dure trop longtemps c'est le signe qu'il y a un problème quelque part. Soit la personne en formation ne fait manifestement pas l'affaire, soit c'est votre process qui présente des failles. Contrôler à intervalle variable : Vous avez créé un process et vous l'avez enseigné à quelqu'un d'autre. Vous avez accompagné cette personne pour vous assurer qu'elle maîtrise chaque étape du process. La dernière étape consiste à le laisser faire tout seul ! En parfaite autonomie, votre employé va pouvoir effectuer son travail, faire ses erreurs, se corriger ou demander de l'aide et atteindre un niveau de maîtrise supérieur qui lui permettra, au besoin, de l'enseigner à d'autres par la suite. L'idée du contrôle à intervalle variable c'est qu'au début, vous devrez contrôler à la journée, puis espace pour contrôler à la semaine, pourquoi pas ensuite au mois, au trimestre puis à l'année. L'intérêt des contrôles c'est de corriger les erreurs commises avant qu'elles n'aient d'incidence sur votre activité. Mais cette étape peut aussi vous permettre de prendre du recul sur vos process et de découvrir des leviers d'optimisation.

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Comment choisir son logiciel de facturation ? Avant toute chose, il est important de rappeler qu'au moment où j'écris ces lignes, utiliser un logiciel de facturation n'est pas obligatoire. C'est néanmoins fortement conseillé. Ensuite, le meilleur moyen de choisir son logiciel de facturation c'est d'en tester plusieurs et de voir sur lequel vous êtes le plus à l'aise. À titre personnel je vais vous en recommander deux mais que ce soit clair, je ne suis pas payé pour les promouvoir. Il y en a plein d'autres tout aussi fonctionnels. Simplement j'ai aimé utiliser ces deux là ! 1. LE GRATUIT : Il s'agit de Henrri. RDV sur le site www.henrri.com Vous découvrirez un logiciel de facturation/devis, très simple à prendre en main, intuitif et qui respecte des normes pour éditer une facture en conformité avec la Loi. Vous pourrez bien sûr établir vos factures en obtenant un certain nombre d'informations très détaillées. Mais vous avez d'autres fonctionnalités et notamment : - l'Export Comptable - le journal des ventes - la possibilité d'ouvrir un accès pour votre comptable - des tableaux de suivi

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Pour un Artiste en auto-prod en micro-entreprise ou pour un jeune label c'est vraiment intéressant. 2. LE PAYANT : Il s'agit de QuickBooks. RDV sur le site www.quickbooks.intuit.com Il fait absolument tout ce que Henrri fait mais va encore beaucoup plus loin dans la partie reporting, la possibilité de connecter vos flux bancaires pour avoir une vision globale de vos états financiers. Vous avez notamment la possibilité de voir en quelques secondes si vous avez de l'argent dehors, si vous êtes en croissance, si vous avez assez de trésorerie pour anticiper vos charges à venir. Le logiciel peut également vous permettre de gérer votre TVA en direct, ce qui peut représenter des économies substantielles en comparaison aux honoraires d'un expert-comptable. Vous devrez quand même effectuer vos déclarations dématérialisées vous-même sur le site Impots.gouv. Quickbooks vous coutera 12€/mois. Je ne veux pas influencer votre choix, tester ces deux logiciels, testez-en d'autres et prenez votre décision. Comment se rémunérer avec son Label ? C'est la question la plus importante à se poser je suis d'accord. Je sais qu'en France, on a un gros problème avec le fait de gagner de l'argent, c'est culturel. Chez les Artistes c'est encore pire ! C'est presque honteux de s'enrichir avec son art. 401

Ma position sur ce point est très simple : ce n'est pas un péché de se servir en autant que vous servez bien les autres. Si vous donnez toujours le maximum pour faire des classiques, pour avoir des clips et des visuels de qualité, pour que vos prestations scéniques soient exceptionnelles, c'est normal qu'on vous paie correctement pour ça non ? Et puis, l'argent contribue énormément à faire votre bonheur ou celui des vôtres, donc ne rougissez pas quand on vous parle de rémunération. Un Artiste ou un Producteur qui n'arrive pas à se dégager de quoi vivre a un gros problème : soit ce qu'il fait est mal fait, soit il n'a pas d'estime pour lui. Payez vous en premier !

Se rémunérer quand on est en Auto-Entreprise C'est le mode de rémunération le plus simple : votre chiffre d'affaire est votre rémunération, une fois les charges sociales et impôts déduits. Aucun problème de calcul pour ce statut.

Se rémunérer quand on est en association On en a déjà parlé précédemment, c'est possible de se rémunérer sur son association loi 1901 mais c'est très limité. C'est en réalité tellement contraignant qu'à votre place je n'y penserai même pas.

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Se rémunérer quand on est en société C'est là que ça devient intéressant parce que vous avez le contrôle absolu sur votre rémunération. Voici 3 stratégies : - Se Verser un Salaire : vous décidez de vous verser une somme fixe qui sera déclarée comme rémunération TNS si vous êtes gérant d'une SARL ou comme salaire avec fiche de paie si vous êtes Président d'une SAS. L'avantage c'est que c'est très conventionnel, ça rassure tout le monde et c'est facile à comprendre. L'inconvénient c'est que vous devenez la vache à lait de l'Etat. Vous devrez payer des charges sociales, et probablement de l'Impôt sur le Revenu sur ces sommes. Et puis, si vous êtes en SAS vous aurez aussi des frais comptables pour établir les fiches de paie. - Se Verser des Dividendes : vous clôturez votre année, vous dégagez un bénéfice sur lequel vous payez de l'Impôt sur les Sociétés. Jusqu'ici rien d'anormal, sauf qu'il vous reste de l'argent et cet argent vous allez pouvoir soit le laisser en société, soit l'investir (on en parle dans la prochaine section), soit le verser sur votre compte. Ce sont vos dividendes. L'avantage avec les dividendes c'est que vous pouvez décider de ne vous verser qu'une partie cette année, et mettre le reste en Autres Réserves pour vous le verser l'année suivante. Ça vous permet d'éviter de payer trop d'impôts sur le revenu par exemple.

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Exemple : Vous touchez 10 000 € de Sacem, 3 000 € de SPEDIDAM et 5 000 € d'ADAMI. Et ça vous suffit pour vivre parce que vous habitez en Bretagne où la vie n'est pas chère et que vous êtes célibataire sans charges lourdes. D'un autre côté, votre label vous permet de prendre 20 000 € de dividendes. Si vous vous versez tout, vous devrez déclarer quelque chose comme 38 000 € de revenus alors que vous n'aviez besoin que de 5 000 € de dividendes. Auquel cas, vous pouvez très bien décider de vous verser une partie de vos dividendes, ne déclarer que 23 000 € pour être beaucoup moins imposés, et garder 15 000 € en réserve. Si l'année suivante, vos montants de droits chutent à 5 000 €, vous pourrez vous verser les 15 000 € mis en réserve pour compléter vos revenus. Le tout c'est de toujours les avoir en trésorerie ! Vous saisissez ? L'Inconvénient avec les dividendes, c'est que même si vous optimisez à fonds, en vous payant quand même relativement bien, vous serez malgré tout imposés sur vos dividendes. - Vivre aux frais de son Label : pour utiliser cette 3ème stratégie il est important d'avoir une vision globale de vos activités et de vos besoins. Admettons que vos lignes de dépenses soient : - votre loyer - votre électricité 404

- votre essence - votre connexion Internet - votre ligne de téléphone - quelques sorties restaurant - quelques notes d'hôtel - quelques software ou matériel de MAO - etc Vous avez le choix de vous rémunérer puis dépenser votre argent doublement taxé pour payer la note, ou payer la note en société puis vous payer avec ce qu'il reste. L'idée c'est de passer une grosse partie de vos dépenses courantes en charges professionnelles. Est-ce que c'est légal ? Si comme moi, 90% de ce que vous faites au quotidien touche à la musique, alors oui c'est tout à fait légal. Quand vous dirigez un label, acheter des VST, des billets de train ou d'avion, envoyer des fichiers par internet ou téléphoner à son équipe promo sont de coutume. Et donc ?

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Et donc, ce n'est plus vous qui dépensez pour votre téléphone, vos déplacements, votre matériel de création musicale, votre abonnement internet ou votre abonnement téléphonique. C'est votre label. Qu'est-ce que ça implique ? Avant d'avoir mon label, voici à quoi ressemblait mon bilan financier personnel : Ma seule source de revenus était mon Salaire : + 1 300 € Et puis mes nombreuses lignes de dépenses : - Impôt à la source : 100€ - Loyer : 300€ - Charges courantes (Electricité, eau, assurances...) : 60€ - Téléphone : 20€ - Internet : 30€ - Vst : 50€ - Frais de déplacement : 150€ - Frais de restauration en déplacement : 150€ - Mutuelle : 50€

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Je vais m'arrêter là parce qu'une ligne de plus ou de moins ne servira pas plus à vous faire réaliser qu'il ne me restait pas grand chose à la fin. Alors qu'en réalité une grosse partie de ces dépenses étaient des charges courantes dans mon activité de producteur de musique, je les subissais à titre personnel parce que je n'avais pas de label. Voilà maintenant à quoi ça ressemble : Sources de revenus multiples : - Dividendes - Sacem - Adami/Spedidam Et dépenses presque inexistantes : - Loyer - Electricité/Eau - Assurance habitation et Assurance Auto Et le reste ? Ce sont des charges professionnelles. Je ne paie plus de téléphone, de mutuelle, d'abonnement internet, de billets de train/d'avion, de VST ou Matériel Audio, etc sauf quand c'est effectué à titre personnel. 407

Il est évident que quand je vais rendre visite à de la famille ce n'est pas déduit en frais professionnel. J'attire d'ailleurs votre attention sur le fait qu'utiliser les ressources financières de sa société pour satisfaire des besoins personnels est puni par la loi, on appelle ça Abus de bien Moral. Encore une fois, le but n'est pas de basculer du côté obscur mais de connaître toutes vos possibilités et d'utiliser à votre avantage les règles établies sans le respect de la Loi. ET pour terminer cette partie sur la rémunération j'aimerai vous partager deux conseils : le premier c'est de prendre conseil auprès de votre expertcomptable parce que selon votre situation maritale, financière, vos objectifs et vos possibilités la meilleure option sera différente pour vous. Le second c'est de ne pas avoir peur de la fiscalité. Beaucoup de personnes font de graves erreurs parce qu'elles n'ont en tête que le gain fiscal. En réalité, ce qui compte par dessus tout c'est votre prospérité et votre sécurité, mieux vaut payer 2 000 € d'impôts de plus pour rester sur la bonne voie plutôt que de faire n'importe quoi pour les économiser. Comment bâtir un empire ou tout simplement comment s'assurer des revenus durables avec son label ? Si vous voulez construire quelque chose de costaud avec votre label, vous devrez voir grand et penser à un système de Holding dès la création de votre label. C'est important, et peut-être même vital, de créer un système qui vous permette de sécuriser vos gains d'année en année et d'optimiser vos pertes si vous voulez atteindre une certaine sécurité dans votre activité. 408

Ça n'arrive pas qu'autres autres de gagner des fortunes pendant quelques années, puis de finir à la rue parce que vous n'aurez pas pris le temps de mettre en sécurité vos gains. Et plutôt que de partir sur des paragraphes entiers de notions plutôt indigestes, j'ai fait le choix de vous donner accès au Replay d'une conférence que j'ai donné à l'Hôtel Marriott des Champs-Elysées devant 130 Artistes et Producteurs membres de ma formation. Vous y découvrirez le système que j'ai mis en place et que vous pourrez reproduire si vous le souhaitez. RDV sur www.producteurasucces.com/bonuslivre

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Résumé CHAPITRE IX : Le meilleur moment pour créer son label c'est quand on a prouvé son business model. Les 5 Principales peurs limitantes qui peuvent vous empêcher de créer votre label sont : - la peur de l'échec - la peur d'être incompétent - la peur de prendre des risques - la peur de tout perdre (ou peur de la faillite) - la peur de la solitude Les 4 Formes de structure à privilégier pour créer son Label : - Micro Entreprise - Association Loi 1901 - SARL - SAS Vivre aux frais de son Label peut présenter la meilleure forme de rémunération puisqu'elle optimise rentabilité et fiscalité.

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CHAPITRE X : LE DÉVELOPPEMENT PERSONNEL « C’est ce que vous pratiquez en privé qui vous récompensera en public » Anthony ROBBINS

Avant de vous donner les 10 Règles d’or qui vous guideront de façon quasi certaine vers le succès, j’aimerai vous dire que le lancement de carrière d’un Artiste ou d’un Producteur ne se fait pas sans douleur. Si cet ouvrage vous a appris beaucoup, vous aurez certainement le sentiment que les choses deviennent faciles et c’est une erreur. Je l'ai écrit noir sur blanc dans les premières lignes de ce livre : Il n'y a rien d'aussi difficile et improbable que réussir dans cette industrie. 411

Néanmoins, il y a un schéma en 4 étapes qui vous permettra de ménager vos efforts tout en vous apportant le plus haut taux de réussite possible peu importe le genre musical dans lequel vous évoluez. Les 4 étapes pour se lancer : ●

La Sécurité financière



S’Aménager du temps pour travailler sur son projet



Expérimenter en agrandissant sa zone de confort



Se lancer en sortant de sa zone de confort

1- La Sécurité Financière Si vous faites partie de ces doux rêveurs qui se pensent capables de percer dans la musique alors qu’ils sont sans emploi ou dans une situation de précarité désastreuse, vous faites erreur. La première étape pour positionner votre carrière sur une rampe de lancement qui vous amènera loin, c’est de sécuriser vos finances. On n’a rien sans rien. Chaque étape de votre développement demandera un minimum d’investissement, et au départ cet investissement est souvent financier. Vous devez donc, avant toute chose, vous mettre dans une situation de sécurité financière. C’est-à-dire que vous devez avoir un toit au dessus de la tête, de quoi manger à votre faim et de quoi avoir la tranquillité d’esprit

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pour vous concentrer sur le développement de vos projets musicaux. Et cette tranquillité se manifeste par un compte en banque dans le positif. J’ai croisé beaucoup d’artistes et de producteurs fauchés qui rêvaient d’un succès pour changer de vie, et tous sans exception ont commis des erreurs qui leur ont été fatales : signer pour une avance ridicule par nécessité, accepter de céder leurs droits pour la même raison, trahir son entourage par appât du gain, etc. Les raisons qui vous pousseront à l’échec par besoin d’argent sont tellement nombreuses qu’un seul ouvrage ne suffirait pas à toutes les contenir. Un job, de quoi payer vos factures et vous permettre de dégager un minimum à investir sur vous : c’est le minimum syndical pour vous lancer. 2- Le Temps de travailler son projet T’es marrant Tarik ! Je travaille 8h/jour, je suis dans les transports 2h/jour, je dors 7h/jour, j’ai une famille, un sport, je dois faire mes courses, mon ménage, etc. Comment veux-tu que je fasse de la musique à un niveau professionnel si je n’ai pas le temps de m’y investir ? Bonne question ! Sauf qu’elle est très mal tournée… La vraie bonne question c’est : Comment puis-je me dégager du temps pour la musique, tout en sachant que j’ai une multitude de tâches à accomplir ? La réponse c’est d’avoir une bonne organisation. Répondez honnêtement à cette question : est-ce que vos journées, vos semaines, vos mois sont planifiés ? Est-ce que vous avez la discipline de respecter chaque rdv pris avec vous même ?

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Pour ma part, la réponse est oui (pas toujours si je dois être honnête mais à 90% oui) et c’est grâce à cette organisation que j’ai réussi dans la même année à construire ma résidence principale, à acquérir 3 biens locatifs, à créer un organisme de formation tout en dirigeant d’une main de fer mon label, à visiter 10 nouveaux pays et à être présent pour ma famille en accueillant la naissance de mon petit garçon. Quand on planifie et qu’on organise ses journées, tout devient possible. J’ai compris ça le jour où j’ai assisté à une conférence pendant laquelle le speaker a fait la démonstration suivante : Dans un 1er temps, il a mis des gros cailloux dans un bocal, puis des cailloux de taille moyenne, puis des petits cailloux. Il a ensuite rajouté du riz, du sable et des épices. Puis a rajouté de l’eau. La démonstration avait pour but de montrer qu’en organisant ses actions par ordre de priorité, on est capable de faire bien plus qu’il n’y paraît à première vue. Voici une méthode qui vous sera certainement très utile. Pendant les 90 prochains jours, consacrez les 90 premières minutes de votre journée à votre objectif prioritaire. Ça peut être la production d’un album, l’écriture, la conception d’un show scénique, la promotion d’un single ou autre. Ouais mais j’ai un boulot moi ! Je commence à 7H le matin… Comme je l’ai dit plus haut, tout a un prix. Levez vous plus tôt ! J’ai conscience que ça demande beaucoup d’efforts, mais il n’y a pas de réussite possible sans effort. Est-ce que vous préférez souffrir quelques 414

mois pour vous assurer une vie de bonheur et de succès ? Ou vous laissez aller toute votre vie et regretter de ne pas avoir fait les efforts nécessaires ? En ce qui me concerne le choix est vite fait ! Lors d'un évènement organisé en Novembre 2019, j'ai invité Jules, un ami de longue date, à venir parler du parallèle entre le Mindset d’un sportif de haut niveau et celui d'un Artiste ou d'un Producteur. Jules a été plusieurs fois titré au niveau français, européen et mondial dans la discipline du Triple Saut. Et dans son discours quelque chose raisonne avec cette idée de sacrifice dans l'effort pour réussir. Il expliquait qu'en période de préparation, il n'avait de temps pour rien ni personne si ce n'est son objectif, sa santé et sa famille proche. En creusant un peu, dans vos semaines, vous verrez qu'il y a beaucoup d'activités qui méritent d'être sacrifiées temporairement pour servir vos objectifs (certaines sorties par exemple ou certains loisirs). La règle des 90 minutes vous donnera la discipline de vous consacrer en priorité à vos projets. Et une fois que les 90 premières minutes de votre journée ont été consacrées à votre essentiel, placez chaque jour sur votre agenda (je conseille un google agenda digital pour plus de flexibilité) un créneau plus ou moins long pour travailler chaque aspect de votre projet : Artistique, Technique, Formation, Marketing, Prospection, Administratif… Pour vous aider, je vous offre un accès gratuit à une formation sur la Gestion du Temps qui vous aidera à appliquer ce qu’on vient de voir. RDV sur : www.producteurasucces.com/bonuslivre

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3- Expérimenter en agrandissant sa zone de confort Vous avez une stabilité financière et vous êtes capable de consacrer suffisamment de temps au développement de votre carrière musicale. La troisième étape consiste à apprendre par la formation et à expérimenter par la pratique. Le fait que vous lisiez cet ouvrage constitue un apprentissage, mais se contenter de le lire serait une grave erreur. Après l’avoir acheté (étape 1), et avoir appris des notions importantes en le lisant (étape 2), vous devez mettre en application ces nouvelles connaissances et en faire l’expérience au contact de votre projet à vous. Peut-être par exemple que la création d’une équipe de rêve ne vous conviendra pas pour l’instant et qu’en essayant de la constituer vous réaliserez que ce n’est pas encore le moment. Mais peut-être qu’à l’inverse vous allez brillamment démarrer la constitution de votre fan base. Sans pratique, pas d’expérience. Et sans expérimenter, vous ferez du sur place. L’objectif de cette troisième étape est de vous permettre d’étendre votre zone de confort le plus possible. Parce que oui ça marche vraiment ! Plus vous allez expérimenter un domaine et plus vous allez exceller. Par exemple : la première fois que j'ai touché un clavier je n'aurai pas misé 1 centime sur moi ! Personne ne l'aurait fait d'ailleurs. Mais après avoir passer 15ans à le faire, à raison de milliers d'heures chaque année, aujourd'hui je peux entrer dans un studio et composer une instrumentale de dingue en quelques minutes.

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De la même façon, la première fois que j'ai tourné une vidéo sur ma chaîne Youtube www.youtube.com/producteurasucces j'étais tellement stressé que rien de bon n'en est ressorti. La vidéo n'a pas été retiré, comparez-la à la plus récente vous verrez l'évolution. Qu'est-ce qui s'est passé entre les deux ? Des centaines de vidéos tournées tout simplement ! 4- Sortir de sa zone de confort La dernière étape consiste à se confronter à un facteur risque en sortant de sa zone de confort parce qu’une fois étendue au maximum, le seul moyen de continuer de croître c’est de tenter des choses nouvelles et dans lesquelles on est inconfortable. Par exemple, un Artiste de 25 ans qui a d’abord cherché puis trouvé un équilibre financier avec un job alimentaire puis qui a organisé son temps de manière à rester focus sur ton projet musical tout en assurant tout le reste, va ensuite chercher à se développer autant que possible dans les domaines de la production, de la promotion et dans le développement de sa visibilité. Et bien la dernière étape va être de se confronter à des collaborations externes, de tenter des choses risquées sur les plan artistique et marketing, d’investir des sommes de plus en plus importantes et/ou d’aller sur des terrains inconnus. Le fait de sortir de sa zone de confort est très difficile et très inconfortable j’en conviens, mais c’est aussi ce qui vous fera le plus progresser.

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Quand j’ai accepté de payer 800€HT pour mixer un morceau, le premier truc qui m’est venu à l’esprit c’est de me dire qu’avec la même somme j’aurai presque pu mixer un album entier ! J’avais 2 choix possibles : le faire et entrer dans la catégorie des gens pour qui ce n’est plus une inconnue d’investir autant dans un mix de qualité ou ne pas le faire et rester dans ma zone de confort. Et forcément, plus vous progressez, plus vous serez amenés à sortir de votre zone de confort et plus vous vous développerez, peu importe que ça aboutisse sur une expérience qualifiée de succès ou d’échec. L’important c’est de s’y confronter et d’en tirer des leçons. Ceci étant précisé, nous allons pouvoir entrer dans le vif du sujet. Quelles sont les 10 règles d’or qui vous guideront vers le succès ? 1- Vous devez être passionné 2- Vous devez être convaincu 3- Vous devez fixer vos objectifs 4- Vous devez clarifier vos valeurs 5- Vous devez vous entretenir 6- Vous devez étendre votre réseau d’influence 7- Vous devez passer maître dans l’art de communiquer 8- Vous devez vous former continuellement 9- Vous devez travailler en équipe 10- Vous devez chasser les problèmes et non l’argent

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Règle N°1- Vous devez être passionné C’est difficile de côtoyer ou de vivre avec un Artiste parce que c’est par définition quelqu’un de passionné. Et heureusement ! Parce que sans passion, il est impossible de se construire une carrière en partant de rien. Vous imaginez la discipline, l’engagement, les sacrifices, la persévérance que ça demande pour bâtir une carrière solide en partant de rien ? Sans aucune certitude d’y parvenir. Personne de normalement constitué ne s’y risquerait sans être passionné. En réalité, c’est la passion qui donne la force nécessaire à un Artiste d’accomplir sa destinée. Faisons un parallèle avec les sportifs de haut niveau. J’écoutais dernièrement l’interview donnée par Cédric Doumbe pour le Gratin, Podcast créé et animé par Pauline Laigneau. Ce multi champion du monde de kickboxing fait référence à la dureté de ses entraînements, à l’enfer de la diète entre chaque combat, aux sacrifices personnels que demande son engagement, et très honnêtement à l’écouter parler je me demandais “ Mais pourquoi il fait ça ? Il est fou ! ”. Non, il est passionné. Quand je décris mon quotidien les dix premières années de ma carrière, les gens ont tendance à ne pas me croire. Parce qu’ils n’ont pas envie d’y croire. Mais la vérité c’est que pendant des années, on travaille, on se forme, on investit sur soi et dans ses projets, on va de déception en déception, on a envie d’abandonner mille fois, on se déteste de ne pas y arriver, on en veut même aux autres par moment. C’est très difficile sur le plan psychologique et émotionnel. La seule force invisible qui vous aide à tenir c’est la Passion.

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Comment rester passionné face aux épreuves ? Chacun sa méthode. J’ai eu la chance de croiser et d’écouter plusieurs milliers d’artistes, et chaque réponse à cette question est différente. Voici malgré tout le Top 3 des réponses que j’ai pu recueillir. L’Inspiration : Le fait d’aller chercher de l’inspiration musicale ou spirituelle chez les autres aident les Artistes à rester passionnés et focus pour aller au bout de leurs objectifs. J’ai souvent trouvé une forme d’inspiration dans le fait de regarder des vidéos youtube d’artistes et de producteurs en studio. Je pense que ça m’aidait à me projeter dans leur vie et dans leur cerveau. Plus je regardais ce genre de vidéos, plus la rage de réussir prenait de la place dans mon esprit. La conséquence de ça c’est que même quand je cumulais deux emplois alimentaires pour survivre et investir dans la musique, je trouvais toujours la force de travailler sur mes projets au moins 3 heures par jour. La Passion comblait le manque de sommeil et la fatigue physique. L’Entourage : Vos proches sont une force illimitée dans le développement de vos projets musicaux. De nombreux Artistes et Producteurs reviennent constamment sur cette valeur. Certains disent que sans leur entourage pour les porter, les encourager, et les aider à se relever quand c’est nécessaire, ils n’auraient pas accompli le dixième de la carrière incroyable qu’on leur connaît aujourd’hui. Malheureusement, un grand pouvoir impose une grande responsabilité. Et pour certains, leur entourage n’est pas du tout source de passion et de motivation. Un certain nombre d’artistes de génie ont sombré à cause d’un 420

entourage malsain, de lourds secrets familiaux ou d’un dénigrement permanent. Si tel est votre cas, fuyez les vôtres ! Evidemment, je ne veux pas dire par là que vous devez vous mettre à dos tous vos proches, mais ne les impliquez pas dans votre processus de développement. Ne leur partagez pas ouvertement vos rêves au risque qu’ils les pulvérisent de façon violente et avec l’intention (qu’elle soit consciente ou non) de vous nuire. Et puis, il n’y a pas que l’entourage personnel (amis, famille, voisins, collègues) qui peut vous influencer. Il y a également votre entourage professionnel. Il est évident que si votre manager, votre éditeur ou votre associé dans la production de vos projets vous valorise, il va stimuler votre motivation et attiser votre passion. La principale conséquence que ça aura c’est qu’il faudra se lever très tôt pour vous stopper. L’inverse, tout comme pour vos proches, se vérifie aussi. Un entourage professionnel qui vous tire vers le bas peut avoir des conséquences dramatiques sur votre carrière et sur votre niveau de confiance personnelle. Pour illustrer l’impact que votre entourage peut avoir sur vous j’aimerai vous parler d’Elise (c’est un nom d’emprunt). C’est une chanteuse que j’ai connu et accompagné pendant plusieurs mois. Elle a connu un certain succès avec 2 singles qui ont bien marché dans un style pop teenage. Elle a vite été repéré par un producteur qui lui a proposé de signer sur sa structure. Quelques mois plus tard, il obtient un deal de licence en maison de disque et sa carrière explose ! Le Problème c’est qu’à part ses 2 premiers singles, rien de ce qu’elle a sorti n’a eu l’impact d’un tube. Elle a gagné un peu d’argent, fait quelques belles dates mais sa visibilité médiatique l’a vite abandonnée. Elle a pourtant continué mais son producteur lui reprochait de prendre du poids, de ne pas prendre soin d'elle et de ne pas sourire suffisamment. Son petit ami de 421

l’époque a soutenu le discours du producteur, et a même été jusqu’à devenir violent physiquement avec elle… Autant vous dire que quand je l’ai récupérée, son niveau de confiance en elle était au plus bas. Elle avait pris 60 Kilos et n’avait plus goût à rien. Je l’ai invité à venir s’installer en Bretagne pour y refaire sa vie. Je démarrais chaque séance de coaching avec elle par des affirmations positives et en lui disant tout ce qu’elle avait besoin d’entendre et qu’elle pensait ne pas mériter. Elle a rencontré quelqu’un, puis s’est constitué un cercle amical qui la soutenait. À l’annonce d’un concours régional, elle a décidé de reprendre en main son alimentation et de faire du sport. Son ami de l’époque a accepté de se plier au même régime qu’elle pour la soutenir. Résultat ? Elle a retrouvé son corps de rêve et sa joie de vivre. Elle a signé sur un petit label indépendant basé dans le sud de la France. ET aujourd’hui, elle vit très confortablement de sa musique, sans faire de tube mais en appliquant les principes que j'ai partagé dans ce livre et que je partage dans mes formations. Elle envisage même d’ouvrir des ateliers de contes pour enfants avec la création d’un spectacle qui donnera lieu à une tournée des écoles. Les Rencontres : Le fait de rencontrer des personnalités inspirantes et de se plonger dans un environnement avec un très haut degré d’énergie et de motivation, aura un impact incroyablement positif sur la passion qui vous anime. Comment rencontrer des personnalités inspirantes en lien avec l’industrie du disque ou la création musicale de manière générale ? Vous avez 422

beaucoup de possibilités mais j’ai isolé les 3 actions qui, à mon sens, vous apporteront le plus de satisfaction : 1-Les Salons Professionnels Il s’agit d'événements organisés pour les professionnels de la filière mais aussi pour tous les prétendants à ce titre : Artistes, producteurs, éditeurs en devenir, créateurs de musique, les curieux sont également les bienvenus. Il en existe plusieurs qui sont incontournables (le Mama, le Midem, le Bis…), et certains qui valent le détour selon vos besoins (l’Amsterdam Dance Event, Le salon de la radio, Le Marché des Indés., le Festinight...). L’intérêt principal d’un salon professionnel c’est d’abord de pouvoir rencontrer certaines personnes en chair et en os, avec qui l’on entretient des relations distantes (email ou téléphone). L’autre intérêt c’est d’accéder à certaines personnes difficiles d’accès lorsque l’on tente de prendre contact justement par email ou par téléphone. On peut également considérer un salon professionnel comme une possibilité de se rendre visible ou crédible. Pour moi, les salons professionnels sont surtout la bonne excuse pour déclencher un rdv d’intérêt avec quelqu’un d’inspirant et d’apprendre de cette personne. Par exemple, si vous souhaitez prendre quelques conseils en développement de carrière auprès de moi un des meilleurs moyens c’est de venir sur un salon pro où vous savez que je compte intervenir. Et venir vous présenter après la conférence. J’ai fait exactement ce chemin pour prendre contact avec des dizaines de personnes et même s’il est vrai que le temps d’échange est court si ce

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premier contact se passe bien, c’est beaucoup plus facile d’établir un lien durable par la suite. 2-La Prise de contact spontanée Cette deuxième méthode consiste à prendre contact directement avec les personnes que vous souhaitez contacter. À l’heure où j’écris ces lignes, les méthodes les plus efficaces sont un message direct sur Instagram ou un Messenger sur Facebook ou LinkedIn. Si vous en doutez, je vous invite à essayer et vous verrez par vous-même à quel point c’est efficace ! Dans ma formation LinkedIn 4 Artists, je montre même comment vous pouvez, de manière très simple, amener les contacts que vous visez à venir à vous. Vous pouvez littéralement les attirer comme un aimant. Ceci dit, même sans cela, une prise de contact en ligne est un moyen rapide et efficace de vous lier aux autres. Vous pouvez également opter par un contact direct par email. Certaines personnes, et c’est d’ailleurs mon cas, considèrent leur boîte mail comme une porte ouverte sur le reste du monde et traitent chaque message entrant comme s’il s’agissait d'une rencontre réelle. Enfin, le légendaire coup de téléphone peut être une très bonne option. C’est plus intrusif, et ça reste moins simple d’avoir le numéro de téléphone de quelqu’un mais si on vous recommande un contact et que vous pouvez obtenir son numéro de téléphone faites le.

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Ok mais si je ne sais pas où trouver les personnes qui m’intéressent ? Ou pire si je ne sais pas vraiment qui peut m’intéresser ? Si vous êtes dans ce cas, il vous reste une dernière option. 3-Les Master Mind PEAS Qu’est-ce qu’un Master Mind ? Il s’agit d’un groupe de personnes qui mettent en commun leur cerveau, leurs idées, leur expérience respective pour le bien du groupe. C’est un concept qui a été rendu très populaire par l’auteur Napoleon Hill qui parle du cerveau collectif dans son ouvrage de référence “Think and Grow Rich”. L’un des plus anciens et des plus célèbres groupes Master Mind est celui des Vagabonds, qui étaient parmi les personnalités les plus influentes de leur époque : Thomas E. Edison (fondateur de General Electric), Warren G. Harding (Président des Etats-Unis), Henry Ford (est-ce vraiment utile de le présenter ? ...) Et Harvey Firestone (créateur des pneus Bridgestone). Il existe des groupes Master Mind dans absolument tous les domaines : Finance, Immobilier, Bourse, Entreprenariat, Développement Personnel… En Novembre 2019, et en m’inspirant de ce concept de Master Mind, j’ai organisé le 1er évènement totalement indépendant et autofinancé qui a réuni 130 Artistes et producteurs de musique pour les amener à réseauter et travailler en collaboration. Cette journée du 16 Novembre qui a eu lieu à l’Hôtel Marriott des ChampsElysées est un moment propice aux rencontres, échanges, et un grand 425

moment d’inspiration. Toutes les personnes qui étaient présentes ont atteint un niveau de passion tel que toute cette énergie était palpable dans la pièce. Si vous cherchez à entretenir votre Passion, participez à ce genre d’évènement aussi régulièrement qu’il vous est possible de le faire.

Règle N°2- Vous devez être convaincu Si vous êtes convaincu que vous êtes une merde alors vous en êtes certainement une. Pardon d’entrer de manière aussi agressive mais comme ça j’ai toute votre attention. Ce que nous croyons vrai devient la vérité, ce que nous croyons possible devient possible. Qu’est-ce que ça veut dire ? Et pourquoi je vous en parle ici alors qu’on est dans un guide pratique pour apprendre comment vivre de sa musique ? Si aujourd’hui l’idée de remplir son frigo en faisant ce qu’on aime vous paraît tellement lointaine alors ça ne vous arrivera jamais. Quand j’avais 15 ans et que je disais à qui voulait l’entendre que je deviendrai un producteur de musique à succès, j’y croyais tellement que j’arrivais à me voir dans ce rôle. J’étais capable de décrire avec une précision chirurgicale le genre de personne que je deviendrai, le genre de vêtements que je porterai, je genre de maison dans laquelle je vivrai. Je me voyais tellement dans une vie de producteur que pour moi c’était tout à fait possible et même presque facile de devenir producteur de musique ! Et c’est en grande partie pour ça que j’ai réussi à le devenir.

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Hier matin, je regardais une vidéo sur youtube d’un influenceur qui annonçait qu’il se fixait comme objectif de gagner 100 Millions de dollars ! À ce moment là, je me suis dit “ ce type est fou, c’est impossible ! ”. Wouah ! C’est moi qui ai prononcé ces mots… Je me suis immédiatement repris et j’ai réalisé qu’en fait dans ma réalité à moi, j’étais convaincu que ce n’était pas possible mais si vous demandez à Bill Gates ce qu’il en pense, il vous répondra surement qu’il lui faut moins d’une semaine pour les faire ! Peut-être que pour vous obtenir un disque d’or est aussi inaccessible que 100 Millions de dollars pour moi. Et bien si c’est le cas, et si ce disque d’or est un de vos objectifs, vous devez immédiatement changer vos croyances ! Parce que tant que vous ne serez pas convaincu que vous l’obtiendrez, vous ne l’obtiendrez pas et devinez quoi ? Quelqu’un d’autre le remportera sous votre nez parce qu’il se savait capable de le faire. Les Artistes et Producteurs qui réussissent savent ce qu’ils veulent, et ont la conviction qu’ils peuvent l’obtenir. Et l'un des meilleurs moyens d'entretenir une conviction inébranlable c'est la Visualisation. Il s'agit de vous voir en train d'obtenir ce que vous souhaitez, de ressentir ce qu'on ressent quand on l'obtient. C'est précisément ce que l'acteur Jim Carrey a fait pendant des années avant de devenir un incontournable du cinéma mondial. Il explique dans une interview qu'il s'imaginait en train de recevoir des appels de réalisateurs intéressés pour travailler avec lui. Fauché, il allait trainer dans les quartiers

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chics et se disait qu'il possédait déjà toutes ces choses matérielles mais c'est juste qu'il n'y avait pas encore accès. Et vous savez quoi ? Le cerveau a cette fonction primaire de ne pas distinguer ce qui est vrai de ce qui est faux dans vos pensées. Autrement dit, le cerveau de Jim Carrey a confondu sa réalité avec l'image qu'il se faisait de sa réalité si bien qu'il lui a permis d'attirer tout ce qui lui était nécessaire pour réussir. Pour terminer sur le cas Jim Carrey, saviez-vous qu'il s'était fait un chèque de 10 Millions de dollars pour service rendu d'acteur ? Il a conservé de chèque sur lui et le regardait tellement souvent qu'il arrivait à se sentir déjà en possession de ces 10 Millions de dollars. Puis le contrat pour le film Dumb & Dumber est arrivé et il empochait 10 Millions de dollars !

Règle N°3- Vous devez avoir un Plan Être passionné et convaincu de ses possibilités de succès sont un excellent point de départ, mais si ça suffisait tout le monde serait un Producteur ou un Artiste à Succès. Il manque un troisième ingrédient : un Plan. Sans feuille de route, sans direction, il n’y a pas de progression logique. Vous devez absolument avoir un plan. Qu’est-ce qu’un plan ? C’est une suite d’étapes qui suivent une stratégie établie pour atteindre ses objectifs quels qu’ils soient.

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Qu’est-ce qu’une stratégie ? C’est la façon dont vous allez utiliser vos ressources ou en acquérir de nouvelles qui vous sont nécessaires pour atteindre vos objectifs. Quand Henri Belolo, fondateur du label Scorpio Music, a créé et développé le groupe emblématique Village People : aucun média ne l’a soutenu d’emblée ! On peut imaginer que lancer le groupe était facile parce qu'aujourd'hui tout le monde, à travers le monde, connaît Village People. Mais à l’époque il a dû faire un véritable travail de terrain en faisant jouer le groupe d'un club à l'autre, pour le faire connaître petit à petit, progressivement. Vous vous doutez que pour finir sa carrière avec plus de 100 Millions de disques vendus et un label toujours en place après plus de 40 ans, il avait un Plan. Avoir un plan c’est admettre que même les plus grands talents du monde doivent emprunter le bon chemin pour atteindre le succès.

Règle N°4 - Vous devez clarifier vos valeurs Qu’est-ce qui compte le plus à vos yeux ? Vos valeurs ce sont les jugements profonds que vous portez à ce qui compte vraiment pour vous. Ne pas avoir de vision précise de ses valeurs c’est prendre le risque de se perdre dans les valeurs des autres.

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Vos valeurs vont définir le sens que vous donnez à chaque chose. Par exemple, si une de vos valeurs fondamentales est la famille, vous définirez votre degré de réussite par rapport au bonheur et à la sécurité des membres de votre famille. Si l'argent est votre valeur fondamentale (n'en ayez surtout pas honte), vous définirez votre degré de réussite au montant inscrit sur votre compte en banque. C’est ce qui explique que pour certains réussir dans la musique c’est devenir une star surmédiatisée, et que pour d’autres c’est avoir la liberté et le temps de faire ce qu’ils aiment tout en vivant de leur musique. Clarifiez vos valeurs. Ça vous aidera à définir la meilleure stratégie pour atteindre vos objectifs. Une fois ceux-ci bien définis, vous aurez beaucoup plus de facilité à établir le meilleur plan pour les atteindre. Et plus votre plan sera structuré, plus vous arriverez à vous convaincre que vous y arriverez. Donc votre niveau de passion et d’engagement sera au plus haut. Vous voyez ? Tout est lié. Ce n’est pas du charabia de gourou en développement personnel, c’est simplement comme ça que fonctionne l’univers. Comprendre les lois qui le régissent vous permettra de faire de grandes choses.

Règle N°5- Vous devez vous entretenir Je ne suis peut-être pas le mieux placé pour vous donner des leçons sur ce point mais nul n’est parfait. Néanmoins, vous le savez et ça tombe sous le sens quand on y pense un peu : vous devez prendre soin de vous. 430

Qu’est-ce que ça veut dire ? Et pourquoi c’est important ? Comment voulez vous atteindre vos objectifs si vous avez du mal à vous lever le matin ? Comment lever des montagnes si vous êtes essoufflé au bout de 10 minutes sur un tapis de course ? Encore une fois tout est lié, la réussite dépend aussi en grande partie de votre niveau d’énergie. Un être aigri, déprimé et fatigué aura beaucoup plus de difficulté de devenir un producteur à succès qu’un autre rempli d’énergie, motivé et rempli de gratitude. Les Artistes et Producteurs qui réussissent profitent des occasions ou les suscitent. Anthony Robbins a dit “ Une Grande réussite est inséparable de l’énergie physique, intellectuelle et spirituelle qui permet de tirer le meilleur parti de ce que nous avons entre les mains ”. Faites du sport régulièrement, faites attention à ce que vous mettez dans votre assiette autant qu’aux quantités que vous ingérez. Traitez vous avec respect et amour, c’est le meilleur moyen pour que les Autres en fassent autant. Et puis l'autre élément important c'est le facteur temps. Peut-être que vous mettrez 20 ans à devenir un Producteur ou un Artiste à Succès. Quand ça arrivera et que le succès viendra à vous avec la force d'un torrent, vous préférez l'accueillir avec la pêche ou en ayant l'énergie d'un vieillard ? Quand l'acteur Jean Reno a connu un succès mondial avec Le Grand Bleu, il avait 40 ans ! S'il avait eu des problèmes de santé liés à une mauvaise hygiène de vie il aurait privé le monde de ses talents de comédiens pendant

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des années. Il aurait eu beaucoup de mal à profiter de sa fortune, de la vie, de ses proches, de ses passions ou peu importe. S'entretenir c'est aussi se donner du temps de vie supplémentaire pour profiter de sa réussite et de tous les bienfaits qu'elle vous apportera.

Règle N°6- Vous devez étendre votre réseau d’influence Comme vous le savez maintenant, j’ai eu la chance d’échanger avec de nombreux artistes et producteurs à succès. J’en ai tiré des points communs qui les ont amenés à connaître la réussite. L'un d’eux est la capacité à se lier aux autres, à se bâtir un réseau de relations durable et à être capable d’influencer ce réseau de manière positive. Dans notre industrie, le stagiaire le plus insignifiant aujourd’hui peut devenir l’homme clé de demain. Etant donné qu’il n’y a pas de cursus voie royale comme c’est le cas avec les grandes écoles de commerce ou d’ingénieur, dans l’industrie du disque tout le monde commence en bas. J’ai connu un stagiaire qui servait du café pendant plusieurs mois dans un grand média radio avant de devenir assistant programmateur, puis programmateur et finir directeur d’antenne. J’ai également récemment vu un de mes amis qui passait du statut de stagiaire d’une grosse chaîne de tv historique à producteur d’un groupe certifié disque d’or avec son premier album. Donner du respect, de l’estime et du temps à ce genre de contact m’a été très bénéfique parce qu’aujourd’hui leurs positions me donnent un avantage concurrentiel sur d’autres producteurs. 432

Mais étendre son réseau d’influence ne vient pas que des autres. Ça vient avant tout de vous, et de ce que vous apportez aux autres. À chaque fois que je rencontre une nouvelle personne, avant de me demander ce qu’elle pourra m’apporter et dans quelle mesure, la première question que je me pose c’est “ en quoi je peux lui être utile ? ”. Quand j’ai créé l’organisme de formation PRODUCTEUR À SUCCÈS, je voulais aider les Artistes et Producteurs indépendants à vivre de leur musique. C’est d’ailleurs ce que je fais toujours. Alors ma première question a été “ comment ? ”. La réponse à cette question a donné vie à une série de plusieurs dizaines de vidéos conseils publiées gratuitement sur ma chaîne youtube. Quel impact cela a-t-il eu à votre avis ? Des milliers d’Artistes, de Producteurs, de Managers, et de Créateurs m’ont fait confiance. Certains ont rejoint mon organisme de formation, d’autres m’ont approché pour m’ouvrir un champ des possibles plus vaste et puis d’autres m’ont simplement approché avec des questions dont les réponses étaient vitales pour eux. Et j’ai toujours aidé mon audience du mieux que j’ai pu. Si bien qu’aujourd’hui je compte parmi mon réseau d’influence des Artistes majeurs de la scène musicale, des patrons de labels importants à l’international, des joueurs de foot dont l’entourage proche est impliqué dans une activité musicale ou de label, etc etc. Étendre mon réseau d’influence m’a été positif à bien des égards. Je fréquente aujourd’hui, d’égal à égal, certains gros décideurs médias ou institutionnels. Je peux trouver un studio partenaire en moins d’une heure dans n’importe quelle région de France, de Belgique, de Suisse ou des DomTom. Vous réalisez la puissance que peut avoir son réseau ? 433

Je peux rendre service à quelqu’un simplement en demandant un service à quelqu’un d’autre. Inversement, je peux obtenir quelque chose qui compte pour moi en utilisant le réseau de mon réseau sans faire d’effort. Votre réussite passera par votre capacité à créer des liens qui vous permettront d’atteindre facilement des millions de personnes.

Règle N°7 - Vous devez passer maître dans l’art de communiquer On a tendance à croire que l’art de communiquer se limite à l’art de parler de ce qu’on fait aux autres. Mais communiquer avec soi-même est tout aussi important pour atteindre le succès. Vous avez sûrement déjà entendu cette phrase “ Si je m’écoutais… ” ou “ Tu te mens à toi-même ”. Elles font toutes les deux références à notre capacité de communiquer avec nous-même. Selon moi pour réussir à vivre de son art et bien plus encore, vous devez maîtriser l’art de communiquer votre vision à un public qui la comprend. Plus j’écoute d’interviews d’artistes à succès, plus je réalise à quel point ils excellent dans cette discipline. Quand un artiste comme Booba véhicule tous les codes du hip-hop, il joue le rôle d’un personnage charismatique, bad boy, sombre, qui en impose. Et il le fait tellement bien qu’il est devenu la référence du genre en France. Quand Marylin Manson se produit sur scène ou dans ses clips avec tous les codes du satanisme et du blasphème, il véhicule un message provocateur 434

qui fédère et qui influence toute une génération d’âmes perdues qui voient en lui un modèle d’inspiration. Ce que je veux dire par là c’est que la différence entre un artiste qui passe par là et un artiste qui marque les esprits et qui fait parler de lui bien au delà de sa sphère d’influence, c’est sa capacité à communiquer sa vision, sa quête, sa mission ou encore ses frustrations.

Règle N°8 - Vous devez vous former continuellement La huitième règle d’or et peut-être la moins estimée c’est de vous former continuellement. Ce qui est dommage c’est qu’on a grandit dans un système où une fois l’école terminée, tout le monde arrête d’apprendre. C’est pas vrai ? La plupart des gens que je connais considèrent qu’après leurs études ils n’ont plus rien à apprendre. Et, autant c’est grave dans plein d’industries, autant dans l’industrie du disque ça l’est encore plus parce que tous nos métiers évoluent constamment. Quand j’ai commencé ma carrière, j’ai appris la Musique Assistée par Ordinateur en autodidacte. Quelle perte de temps ! J’ai mis plusieurs années à apprendre ce que certains auraient pu m’enseigner en quelques semaines… Et puis une fois formé, j’ai dû continuellement upgrader mon niveau de formation parce que les séquenceurs évoluent, les vst évoluent, les drums kits se travaillent différemment, le mixage aussi et parce que le matériel qu’on utilise aujourd’hui pour créer n’est pas le même que celui qu’on utilisait il y a dix ans. 435

De la même manière, quand j’ai décidé de devenir producteur, je savais créer la musique. Bravo Tarik ! Sauf que le métier de producteur de musique n’est pas qu’un métier de créateur, c’est aussi et surtout un métier qui demande des compétences pointues en Marketing, Gestion, Communication, Graphisme, Vidéo, Réseaux sociaux… Alors oui j’aurai pu TOUT apprendre en autodidacte mais j’aurai mis tellement de temps que les évolutions technologiques auraient fait de moi un retardataire dans chaque domaine. Le secret c’est donc de se former auprès des meilleurs dans tous les domaines essentiels à votre activité. Et, on le verra dans la prochaine règle d’or, de déléguer tout ce qui peut l’être. Qu’est-ce qui est essentiel ? Vous êtes l’Artiste ou le Producteur. C’est donc à vous que revient la tâche d’avoir une vision et de préparer le plan d’action qui vous permettra de donner vie à cette vision. Seulement, comment décider avec sagesse si vous n’avez aucune idée de ce que vous faites ? Vous m’imaginez dans un bloc opératoire devoir dire à une équipe de chirurgiens comment faire une greffe de moelle osseuse sur un patient ? C’est inconcevable. Je n’y connais rien ! J’ai regardé quelques épisodes de Dr House et j’ai bien quelques notions qui me restent de mes études, mais ça ne va pas plus loin. Je vous imagine en train de rire en lisant ces lignes, et pourtant c’est ce que beaucoup d’artistes et de producteurs font tous les jours. Ils tentent de se

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frayer un chemin dans cette industrie alors qu’ils n’y connaissent rien. En tout cas pas plus que moi dans cette salle d’opération. J'ai vu tellement d'artistes tenter de se construire une image en ignorant ce qu'est le positionnement. Tenter de faire la promotion de leur musique auprès des radios en ignorant ce qu'est Muzicenter et comment fonctionnent les décideurs médias qu'ils visaient. Tenter de lancer un label en ignorant comment leur modèle d'affaire. Et la liste est longue. Vous devez absolument vous former. Comment se former ? Bonne question ! Vous avez de la chance parce qu’aujourd’hui, nous sommes à l’ère de l’information. Après que nos parents aient trimé dans l’ère industrielle, qui ne leur laissait que peu d’option pour améliorer leur confort de vie, nous vivons une époque où l’information est très recherchée. Et comme beaucoup sont prêts à payer pour une information de qualité, beaucoup se sont mis à proposer des expériences et des produits d’information très qualitatifs. Voici mes 5 Sources d’informations privilégiées par ordre d’importance : Source N°1 : Suivre une Formation Acheter une formation c’est facile. La suivre assidûment et mettre en application ce que vous y avez appris est une autre affaire. C’est ce qui explique que certains gros consommateurs de formation n’obtiennent jamais aucun résultat. C’est comme s’inscrire dans une salle de sport mais n’y aller que 3 fois en tout et pour tout.

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Aujourd’hui vous pouvez trouver des experts dans tous les domaines qui, moyennant une compensation financière raisonnable, vous partageront tous leurs secrets. Oui c’est payant ! On n’a rien sans rien. J’ai par exemple appris à mieux utiliser mon cerveau en suivant la formation d’un certain David Lefrançois et j’ai obtenu des résultats incroyables ! J’ai appris à construire un business en ligne en suivant la formation phare de Sébastien le Marketeur français. J'ai acquis un parc immobilier de plus d'un million d'euros en un temps record en suivant encore une fois plusieurs formations. Je le répète tout peut s'apprendre. Quelles formations pouvez-vous suivre pour devenir un Producteur ou un Artiste à Succès ? Evidemment il n’y en a qu’une la mienne ! Je plaisante. Il est vrai que je propose une formation très complète qui s’appelle PRODUCTEUR ET ARTISTE À SUCCÈS qui traite de tous les aspects qu’il vous faut comprendre et maîtriser pour vivre de votre musique. Mais j’ai aussi beaucoup apprécié certaines formations dispensées par l’Irma. On m’a également dit beaucoup de bien de l’Atelier de Cédric, du SAE Institute et de l’école ATLA pour ne citer que ces 4 organismes. J’ose espérer que quand vous lirez ces lignes la formation au Music Business sera devenue une priorité pour nos institutions et pour vous (Artistes et producteurs). Et que les offres de formation aux métiers du disque se multiplieront et brilleront par la qualité de leur contenu. En attendant, je serai honoré de vous partager mes conseils à travers ma formation tout comme je vous conseille également de vous intéresser aux 438

autres formations qui existent dans le domaine. Pourquoi je fais de la publicité à ce qu’on pourrait appeler “ mes concurrents ” ? Parce que je ne les considère pas comme tel justement. Le plus important c’est vous et votre réussite. Si mon discours et mes valeurs font écho chez vous tant mieux, vous serez bien encadré. Mais vous pouvez aussi avoir plus d’affinité avec un autre organisme de formation et dans ce cas, foncez.

Source N°2 : Lire un livre qui traite du sujet Certaines personnes ont tendance à mieux apprendre et retenir des notions complexes ou inconnues en écoutant un formateur les leur expliquer. D’autres personnes, au contraire, auront beaucoup plus de résultats par la lecture. Retenez alors ceci : pour chaque problème que vous rencontrez, pour chaque objectif que vous vous fixez, quelqu’un est déjà passé par là avant vous. Et il y a de très fortes chances pour qu’au moins une de ces personnes ait compilé son expérience et ses meilleurs conseils dans un ouvrage. Où trouver des livres inspirants pour réussir dans la Musique ? En réalité partout ! Pourquoi ? Parce que notre industrie touche à tellement de domaines que vous pourriez progresser en lisant des ouvrages sur des sujets aussi variés que :

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comment se vendre efficacement ? (pour vendre des dates ou

des albums) -

comment fonctionnent les réseaux sociaux ? (pour développer

votre visibilité et atteindre plus de fans) -

comment devenir addictif ? (pour fidéliser vos fans)

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comment créer une société ? (pour monter votre label)

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comment fonctionne le droit d’auteur ? (évident !)

Vous m’avez compris, cette liste pourrait compter une bonne centaine de questions et pour chaque question une difficulté à résoudre, donc un ouvrage intéressant à lire. Par exemple, quand j’ai commencé à vouloir vendre des dates pour mon premier artiste, je ne connaissais rien à la prospection et à la vente. Et après deux années de tentatives laborieuses, j’ai découvert le livre de Neil Rackham “ SPIN SELLING ”. J’ai pris des notes, j’ai appliqué ses méthodes et recommandations et j’ai été capable de générer plus de 1.2 Million d’euros de ventes de prestations pour mes artistes. Autre exemple, quand j’ai envisagé de monter mon label, j’avais tellement peu confiance en mes capacités que j’ai failli ne jamais le faire. Et puis je suis tombé sur “ Think and Grow Rich ” (Traduit en français : “ Réfléchissez et Devenez Riche ”) de Napoleon Hill. À la lecture de ce livre il s’est passé quelque chose en moi. Ça a déclenché un sentiment de confiance tel que j’ai créé le label que je dirige toujours aujourd’hui moins de 15 jours plus tard.

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Enfin, en 2016 quand j’ai touché une forte somme d’un coup grâce à un morceau à succès, j’ai senti qu’il ne fallait pas que je fasse de bêtises avec. J’avais cette notion assez vague et lointaine de l’investissement. J’ignorais ce qu’il fallait que je fasse mais je savais que je devrai passer par la case investissement. De fil en aiguille, je me suis fait recommander le livre “ Père Riche, Père Pauvre ” de Robert Kiyosaki. Je l’ai lu le jour même et j’ai su que ma vie allait changer à partir de ce que j’avais découvert dans ce livre. Cette lecture a agi sur moi comme un propulseur et l’année suivant j’achetais 3 appartements. Ce livre m’a transformé en investisseur immobilier. Et ce qui est le plus étrange c’est que je n’ai plus rien fait pendant toute une année, puis je suis tombé sur la version audio du livre par hasard. Je l’ai acheté et j’ai été courir en l’écoutant toute la semaine. La semaine suivante je signais deux nouveaux investissements locatifs. C’est une histoire vraie ! Quand vous lisez un livre, vous vous connectez directement avec le cerveau brillant de son auteur et vous pouvez vous imprégner de son état d’esprit. Dans mon cas, quelques ouvrages ont révélé la meilleure version de moimême. Je n’oserai jamais me considérer comme quelqu’un de brillant ou d’inspirant mais j’ose espérer que mon parcours, mes erreurs et ma volonté de vous aider agira sur vous comme un déclencheur et que quand vous aurez terminé ce livre, vous agirez parce que vous êtes un agisseur !

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Source N°3 : Rencontrer et échanger avec un expert sur le sujet Si vous n’avez pas de temps ou d’énergie à consacrer à votre formation par l’écoute ou par la lecture, peut-être qu’il vous faut tout simplement vivre une expérience humaine stimulante. Imaginez que vous puissiez vous asseoir à la table de Quincy Jones, Richard Branson ou Jay-Z, et qu’il vous partage son histoire. Il vous racontera toutes les étapes par lesquelles il est passé avant d'atteindre le succès. La rencontre avec un expert peut se faire au cours d’un échange ponctuel, mais aussi sous forme de coaching ou de mentorat. L’idée est d’être conseillé, inspiré et accompagné. Le gros avantage de pouvoir rencontrer des experts c’est que vous pouvez orienter le débat. En suivant une formation ou une conférence, les thèmes abordés vous sont en quelque sorte imposés et le temps dédié aux questions arrive souvent tardivement. Là vous êtes au téléphone ou en face de lui. Vous pouvez revenir sur ce qu’il dit, lui demander d’approfondir, lui poser des questions plus personnelles ou l’inviter à parler d’un sujet ou d’un autre sans le moindre effort. Le second avantage majeur c’est qu’il est là pour vous ! En ce sens qu’il ne parle qu’à vous. On ne percute pas tous à la même vitesse et on n’est pas tous au même niveau. L’avantage de pouvoir interagir c’est que vous pouvez faire répéter, poser des questions qui vous concernent et qui vous aideront à avancer dans votre situation à vous.

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Par exemple, ceux qui me connaissent vous diront que je suis nul en bricolage. À la maison c’est ma femme qui fait tout y compris changer les ampoules… C’est grave je sais… Pour remédier à la situation, j’ai regardé plusieurs vidéos tuto sur youtube mais c’était pire ! Alors j’ai décidé de m’inscrire à un atelier bricolage organisé par une grande enseigne. On était 3 en atelier à côté d’un expert en la matière. Et bien en moins de 2 heures, j’étais capable de faire des choses dont j'étais incapables depuis des années. Pourquoi ? Parce que j’avais quelqu’un en face de moi qui a tenu compte de mon niveau, qui a répondu à mes demandes et qui m’a accompagné pour que mes gestes soient bien exécutés.

Source N°4 : Les Vidéos YouTube J’en ai parlé juste avant comme quelque chose qui n’a pas marché pour faire de moi un meilleur bricoleur amateur. Néanmoins, j’ai appris tellement de choses avec YouTube que je ne pouvais pas ne pas citer la plateforme comme une source d’information incroyablement riche. Quand je m’équipe d’un nouvel outil dans mon home studio, vous pouvez être certain à 100% qu’avant de passer commande, j’ai passé des heures sur YouTube à regarder des vidéos test, des exemples de configuration avec cet appareil et des conseils et retours de producteurs qui l’avaient déjà intégré à leur station de travail. Pareil quand j’ai commencé à m’intéresser à la vidéo. J’ai appris à utiliser plusieurs logiciels d’édition vidéo uniquement grâce à YouTube. En fait 443

YouTube est LA plateforme idéale pour apprendre tous les domaines dans lesquelles vous avez soit un minimum de notions, soit une motivation sans faille. Parce que vous trouverez toujours LA vidéo bien faite, qui vous aidera à comprendre où ça coince. J’ai d’ailleurs choisi YouTube comme plateforme principale pour promouvoir mon message, mes formations et mes valeurs parce que le format est idéal ! Vous pouvez créer une chaîne et publier des vidéos sur un sujet donné. Vous pouvez relier les vidéos qui traitent du même sujet dans une playlist et l’internaute qui vous découvre se voit suggérer des dizaines d’autres vidéos de vous pour apporter un complément d’information. Attention Tarik, Y’a à boire et à manger sur YouTube ! Oui vous avez raison. C’est clairement la limite de YouTube et c’est pour ça que quand j’identifie un formateur intéressant j’ai tendance à rejoindre sa formation quand je le trouve pertinent. Je sais bien qu’il ne dit pas tout dans ses vidéos et je sais bien que si je continue de chercher l’information qu’il me manque ça peut prendre des mois et je suis susceptible de tomber sur une information erronée.

Source N°5 : Les Podcasts C’est une de mes sources d’information préférée ! Pourquoi ? Parce que certains mentors, certains experts que je souhaite rencontrer peu importe le domaine sont souvent très difficiles à rencontrer. Par exemple, je voue un profond respect au parcours d’Arnold Schwarzenegger. J’imagine 444

que ce n’est pas impossible mais j’aurai beaucoup de mal à me retrouver à table face à une personnalité aussi remarquable. Alors comment faire ? C’est là que les Podcasts sont une véritable mine d’or ! Certains ont la position et le réseau pour approcher ce genre de personnalités. Le fait de les interviewer pour les faire parler d’eux et des facteurs clés de leur réussite, d’enregistrer la conversation et de la mettre gratuitement à la disposition de qui veut l’entendre : ça tient du miracle ! C’est juste un truc de dingue. Je ne sais pas si vous réalisez ? J’écoute en moyenne 4 heures de Podcasts chaque semaine, et chaque podcast bien construit m’a appris quelque chose. Je peux vous recommander celui que j’écoute le plus en français : il s’agit du podcast Le Gratin de Pauline Laigneau. Le Gratin c’est juste une mine d’or et d’inspiration. Pauline Laigneau interview des personnalités incroyables dans tous les domaines : sport, musique, entreprenariat, management… Chaque invité décrit son parcours, ses difficultés, les solutions qu’il a trouvé pour les résoudre, ses rituels et sources d’inspiration. C’est comme si vous étiez une petite souris posée à côté en train d’écouter discrètement leur conversation. Elle pose des questions percutantes qui poussent chaque invité à entrer en introspection pour nous livrer ce qu’il a de plus profond. On entre littéralement dans le cerveau de ces personnalités à succès et on peut copier leurs modèles mentaux, ou au moins s’en inspirer. Et puis écouter des Podcasts, peu importe le sujet, est une forme de méditation. C’est un rdv pris avec vous-même, un moment privilégié pour

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vous connecter aux cerveaux les plus brillants de ce monde, pour apprendre et pour vous nourrir.

Règle N°9 - Vous devez travailler en équipe La neuvième règle d’or pour atteindre le succès est d’une importance capitale. Personne ne réussit seul. Que ce soit clair. Quand on observe attentivement l’univers, on réalise que tout ce qui a de la valeur se crée en équipe. On crée la vie à plusieurs: deux êtres qui s’aiment, puis quelques médecins qui accompagnent la grossesse, et enfin sage femme, anesthésiste et médecins sont encore au rdv pour la naissance. La nature n’échappe pas à cette règle: un arbre a besoin d’eau et de soleil pour se développer, un animal a besoin d’un clan pour survivre, les planètes ont besoin d’atomes, etc. Rien dans l’Univers tout entier ne peut exister et perdurer seul. Vous seriez fou de croire qu’un Artiste ou un Producteur peut réussir seul à la force de ses ambitions. En tout cas je n’en connais aucun qui l'ait fait. Pour réussir vous devrez donc rapidement vous émanciper de cette croyance populaire qui embellit l’histoire des self made artistes et producteurs à succès. Parce que la vérité est toute autre. Derrière chaque succès, il y a un Homme ou une Femme voire une équipe, un quartier ou un pays tout entier.

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Derrière Lil Kim, il y avait Notorious Big. Derrière Notorious Big il y avait P. Diddy, et derrière P. Diddy il y avait Clarence Avant qui lui même a été porté en grande partie par un certain Quincy Jones. Les amoureux de la culture hip-hop comprendront la référence, pour les autres je vous invite à vous y intéresser. Mais peu importe le style, l’idée est la même. Derrière chaque grand succès, il y a une équipe qui travaille dans l’ombre. Saviez vous que le joueur de Piano du plus grand tube de Dr Dre est devenu un des producteurs musicaux les plus en vogues du rap game à l’échelle mondiale au début des années 2000 ? Que ce soit en matière de création musicale, d’inspiration ou de music business la règle s’applique dans absolument toutes les success story ! Chaque artiste ou producteur qui connaît le succès a compté dans son entourage une ou plusieurs personnes à fort potentiel qui l’ont porté vers le sommet. Qu’est-ce qu’il faut comprendre ? C’est simple. Entourez vous des meilleurs. Dès que vous en aurez l’occasion, prenez le meilleur photographe, le meilleur graphiste, les meilleurs musiciens, le meilleur ingénieur du son, le meilleur studio, les meilleurs attachés de presse, le meilleur avocat, etc. Paix à son âme, plusieurs mois avant qu’il ne nous quitte, j’ai déjeuné avec Henri Belolo. Pour rappel, il s’agit du producteur de légende et fondateur du label Scorpio Music derrière les tubes de Village People, The Ritchie Family, Gala, Break Machine et la liste est encore longue. 447

Un élément de notre échange m’a particulièrement marqué. Quand je lui ai demandé comment il avait fait pour conquérir le marché américain, il m’a juste répondu qu’en arrivant aux Etats-Unis, il a fait deux choses qui ont été déterminantes : -

La première a été d’installer son bureau juste à côté du plus

gros cabinet d’avocats spécialisés en Music Business dans l’industrie à l’époque, ce qui lui a permis de se connecter avec les plus gros bonnets de l’industrie. -

La seconde a été d’engager les meilleurs musiciens de

Philadelphie pour ses productions, ce qui lui a permis de se connecter avec les meilleurs artistes locaux. Henri avait déjà compris très tôt que seul vous êtes voués à l’échec. J’espère qu’après la lecture de ce paragraphe, vous en serez persuadés vous aussi.

Règle N°10 - Vous devez chasser les problèmes et non l’argent Les Artistes ont beau vous dire qu’ils ne sont pas à vendre, je peux vous assurer que 99% d’entre eux courent après ce que l’argent peut leur apporter : succès, reconnaissance, visibilité, femmes ou hommes, bonheur, … Seulement le problème c’est qu’ils chassent tous l’argent ! Que ce soit conscient ou non, qu’ils l’avouent ou non, ils chassent tous l’argent.

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Pourquoi c’est un problème ? Parce que pour la même raison que 99% des chercheurs d’or n’en ont jamais trouvé, 99% des artistes qui chassent l’argent n’en obtiendront jamais. Prenez les chasseurs d’or, ils étaient des milliers à la conquête de l’ouest persuadés de trouver la mine d’or ou la pépite qui les rendra richissimes. Ils ont donc consacré leur vie et sacrifié tout ce qu’ils avaient pour trouver de l’or en cherchant sans méthode et sans plan intelligemment conçu. C’est ce qui explique que la plupart n’ont jamais fait fortune. Ils étaient obnubilés par l’idée de trouver de l’or et se jetaient sur toutes les “ occasions ” ou “ pistes ” dont ils entendaient parler. Et les Artistes alors ? Ils font exactement la même chose ! Ils veulent tous faire le tube qui changera leur vie. Ils veulent tous sortir un titre qui finira N°1 Radio et qui changera leur vie. Et beaucoup essaieront toute leur vie sans succès parce que chasser l’argent n’amène que très très rarement le résultat recherché. Certains diront : " non moi tout ce que je veux c'est pouvoir faire des dates ". C'est la même chose, à moins de vouloir tourner gratuitement toute sa vie. Alors comment faire ? Chassez les problèmes. Pourquoi et qu’est-ce que ça veut dire ? Pour vous aider à comprendre, reprenons l’époque du Far west et des chercheurs d’or. Savez-vous qui faisait réellement fortune à cette époque ? 449

Tous ceux qui avaient pris la décision de résoudre les problèmes des chercheurs d’or. Il fallait des chevaux, des auberges, de quoi se restaurer, de quoi creuser aussi ! Et étrangement, les familles qui ont le plus prospérer à cette époque étaient celles qui étaient en mesure de fournir des chevaux, un lit pour la nuit, un plat chaud et une bonne bouteille ou mieux des pelles pour creuser. Quelle différence y-a-t-il entre les chercheurs d’or en galère et leurs fournisseurs prospères ? Les premiers chassent l’argent tandis que les autres chassent les problèmes des premiers et leur offrent un service de qualité pour résoudre leurs problèmes. Revenons aux Artistes et Producteurs qui chassent l’or (le succès). Ils ne se concentrent que sur eux. Ils veulent que LEUR morceau tourne en radio, que LEUR album se vendre que LEUR nom soit connu. Tandis que les artistes à succès cherchent à ce que LEURS FANS passent un bon moment, LEURS FANNS se distraient, LEURS FANS aient des morceaux motivant pour faire de la route, du sport ou toute autre activité importante pour EUX. Vous voyez la différence ? Ceux qui échouent chassent l’or tandis que ceux qui réussissent chassent les problèmes. C’est le grand secret des producteurs et artistes à succès. Ok Mais concrètement comment faire ? Vous devez mettre vos fans au coeur de tout votre processus créatif et marketing. Par exemple, admettons que vous vous adressiez à un public 450

jeune et sportif, vous pourriez concevoir un album à thème spécifique et adapté à des séances de sport pour que votre public puisse à la fois se sentir motivé à aller transpirer et à la fois se divertir pour qu’un moment d’effort devienne un bon moment et tout ça grâce à votre musique. Vous pourriez aussi considérer que votre communauté a un besoin d‘appartenance fort et qu’en créant des expressions qui n’existent nulle part ailleurs, vous pourriez renforcer cet esprit de clan qui viendrait satisfaire ce besoin d’appartenance. Et ce genre d’exemple il y en a des dizaines ! En observant plus attentivement les plus gros succès de l’histoire de la musique, vous vous apercevrez qu’à chaque fois il y a eu une forte frustration, à laquelle un artiste à répondu en musique. Donc je le répète une dernière fois pour que ça rentre bien : chassez les problèmes et non l’argent.

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Résumé du Chapitre X : Les 4 étapes pour se lancer : ●

La Sécurité financière



S’Aménager du temps pour travailler sur son projet



Expérimenter en agrandissant sa zone de confort



Se lancer en sortant de sa zone de confort

Les 10 Règles d'Or pour réussir : ●

Vous devez être passionné



Vous devez être convaincu



Vous devez fixer vos objectifs



Vous devez clarifier vos valeurs



Vous devez vous entretenir



Vous devez étendre votre réseau d’influence



Vous devez passer maître dans l’art de communiquer



Vous devez vous former continuellement



Vous devez travailler en équipe



Vous devez chasser les problèmes et non l’argent

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CHAPITRE XI : LE DERNIER CHAPITRE « Le manque de temps n’est rien d’autre qu’un manque de priorités » Timothy FERRIS

En réalité ce chapitre n’en est pas un, c’est simplement la conclusion que je souhaite apporter à ce livre. Mais avant toute chose, prenez cinq minutes pour fêter cette victoire ! Vous venez de venir à bout d’une formation accélérée en Music Business, parce que même si ce livre ne remplacera jamais une formation complète, en l’ayant lu jusqu’au bout, vous venez de basculer dans la catégorie des 10% qui en savent plus que les autres.

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Vous n’êtes plus simplement un Artiste ou un Producteur de Type 1, vous avez fait le kilomètre en plus qui vous place en tête. Et j’ose espérer au plus profond de moi-même que cet ouvrage vous aura apporté les connaissances de base et l’inspiration nécessaires pour vous lancer dans les meilleures conditions ou pour optimiser un maximum de choses dans votre carrière. Avant de vous laisser, j’aimerai vous partager un message que je me suis écrit à moi-même sur mon bloc notes d’iPhone.

18 Décembre 2015 Je suis dans l’avion du retour ! Sandrine (ma femme) dort tranquillement, le décalage horaire et le séjour de dingue qu’on a vécu l’ont épuisé. Mon fils me manque ! Ça m’a fait bizarre de le laisser à sa marraine aussi longtemps (mon séjour a duré 10 jours), il va bientôt fêter sa première année et il m’aura apporté tellement de bonheur et de succès que chaque journée passée loin de lui me brise le coeur. Comme je suis au calme encore quelques heures et que ce siège de merde me nique le dos (désolé pour le langage mais je vous le réécris ici à l’identique) au lieu de dormir, je vais noter pourquoi je suis reconnaissant de ce qui s’est passé cette année pour moi et mes objectifs pour 2016. Cette année, j’ai fait construire ma Maison ! Pour un gars comme moi qui a grandi dans un quartier à Dreux et qui était totalement fauché il n’y a pas si longtemps, c’était un rêve tellement lointain que je n’arrive toujours pas à y croire.

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Cette année, j’ai eu un enfant ! Il est trop mignon, il est un peu chiant aussi mais j’ai tellement d’amour pour cette boule de poil que je me demande où j’avais caché ce sentiment pendant toutes ces années. Mon plus grand bonheur dans la vie maintenant ça va être de le voir grandir. Cette année, j’ai fait un tube en totale indépendance ! Rectification ON a fait un tube. Doucement a été classé #1 Radio, Clubs et TV. J’ai été béni le jour où j’ai croisé la route d’Alrick, mais aussi cette de Toizeau sans qui on n’aurait rien pu faire ! Je dois aussi dire que Gil a fait le job côté promo et on a un boss de label qui n’a jamais dit non à aucune des idées farfelues qu’on lui a soumis ! En fait tellement de monde a contribué à ce succès que j’ai presque l’impression de n’avoir rien fait mais j’en suis fier quand même, on l’a fait. J’espère que l’album ou le single sera certifié au moins disque d’or. C’est le minimum quand même après tout le bordel qu’on a fait !

Mes Objectifs pour 2016 : Je n’ai que 2 objectifs principaux mais j’espère de tout coeur les atteindre. Quand je toucherai la fortune qui m’attend en droits en janvier, je dois absolument investir dans la pierre. J’ai déjà gagné des grosses sommes sur d’autres morceaux mais il ne m’est jamais rien resté dans le temps. Cette fois pas de connerie, j’investirai le plus gros de mes gains dans l’immobilier. 455

Et mon deuxième objectif sera d’écrire un livre pour transmettre tout ce que j’ai appris de cette industrie à ceux qui veulent en savoir plus. Je ne sais pas si mon livre tiendra la route mais je m’en fais la promesse, en 2016 je sortirai un livre qui parle de Music Business et qui aidera des centaines d’artistes à vivre de leur musique.

Bon. Finalement je n’ai pas tenu ma promesse puisqu’il faudra attendre 2020 (5 ans plus tard) pour que ce livre soit terminé et mis à la disposition du public. Mais qu’à cela ne tienne aujourd’hui c’est chose faite et vous le tenez entre les mains ou le lisez sur un écran. Et pour ce qui est de l’immobilier, j’ai démarré en 2017 et je ne me suis jamais arrêté. Mieux vaut tard que jamais… Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce que si vous devenez ne retenir qu’une seule chose de toutes ces pages c’est qu’il est primordial de vous fixer des objectifs et de ne jamais les perdre de vue. Même si le délai que vous vous êtes fixé est dépassé. Quand on se fixe une priorité, on ne perd pas son temps quoi qu’on fasse. Les Lâcheurs ne gagnent jamais. Les Gagnants ne lâchent jamais. Déchirez tout !

FIN. 456

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