DROIT PENAL - Fiche [PDF]

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DROIT PENAL Examen : Connaître les définitions, exemples, raisonnements,… Pas de dates, d’articles à apprendre, le contenu des textes. Il faut connaître et comprendre les règles et principes : signification, application. INTRODUCTION GÉNÉRALE : A. DÉFINITION DU DROIT PÉNAL

Objectif : définition d’infractions et détermination de peine qui leur sont applicables. Infraction (et : frangere = briser) acte puni par la loi, acte qui brise l’ordre social, comportements que le législateur incrimine car ils sont incompatibles avec une vie en société. Le droit pénal a deux fonctions : -

fonction répressive, punitive, sanctionnatrice.  monopole, l’apanage de l’Etat : prérogatives régaliennes de l’Etat, il organise la poursuite et l’engagement de l’accusé. La notion de peine est spécifique au droit pénal.

Peine = sanction punitive organisée par l’Etat. -

fonction expressive  chaque incrimination, chaque infraction désigne en creux une valeur sociale protégée, sauvegardée Par exemple, le meurtre, le fait de donner volontairement la mort. Il est puni de 30 années de réclusion criminelle. Le législateur entend protéger une valeur sociale : la vie.

B. ORIGINE DU DROIT PÉNAL 1. LES ORIGINES HISTORIQUES

Le crime a toujours existé Crime : acte puni par la loi, et reconnu comme tel par la loi. En réalité, le mot « crime » est à prendre au sens très large. Toutes les infractions définies par le Droit pénal sont sous-tendues par deux éléments : la violence ou la fraude, la ruse. Violence = emploi abusif de la force, qui n’est pas elle-même interdite par le droit pénal. Tous les crimes ou délits contre les personnes procèdent de la violence. De tous temps, la fraude et la violence parcourent la vie. Dans les sociétés antiques primitives -

Système de « vengeance privée »  violence à titre de représailles, pouvait s’exercer collectivement sur le patrimoine ou la famille de l’auteur d’un acte qualifié d’infractionnel. 1

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Premiers textes juridiques connus  XXIIème et XXIème siècle avant JC  les lois dites d’Ur-Namu – droit pénal et de la famille (le meurtre et le viol sont punis de peine de mort & infractions moins graves donnent lieu à de simples peines monétaires, exprimées en poids d’argent). La vengeance privée cède le pas à une justice privée. idée de la proportionnalité entre l’infraction commise et le châtiment : loi du Talion  Code d’Hammourabi XVIIIe, retrouvée début XXe  à l’aide de sentence qu’on va élaborer un certain nombre de règles. « Celui qui aura porté à tort une accusation contre autrui sera puni de mort ». A l’antiquité Grecque et Romaine : évolution vers une étatisation du droit pénal.

Le droit pénal et la peine ont eu des fonctions différentes dans le temps. -

effet dissuasif.  Justifiait en France l’existence de la peine de mort, Pour Badinter, l’effet dissuasif de la peine n’existe pas.

Notre droit pénal actuel est hérité du droit romain Distinction entre les délits publics des délits privés. -

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Les délits publics « crimen » = des infractions de nature politique ou religieuse portant atteinte à l’ensemble de la collectivité, à la société toute entière. Les délits privés, moindre importance.  Puni par la « poena » = une sanction et une réparation qui prenait la forme du versement d’une somme d’argent, ou d’un abandon de bien au profit de la victime : compensation pécuniaire.  Définition des infractions comme une action, un comportement qui nécessite une conscience et une volonté libre. o Pour punir une personne accusée d’un délit doit prouver une lucidité, un discernement, un contrôle de ses actes. Entre 507 et 511 avant JC, promulgation de la loi salique par Clovis.  système de composition pécuniaire   Dresse la liste d’atteinte aux personnes et aux biens, et va fixer un tarif de réparation.  Ainsi le droit pénal français est héritier du droit romain, du droit franc, mais aussi du droit canonique.

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Sous l’ancien régime, il n’y avait pas véritablement de droit pénal à l’échelle du royaume  Coutumes différentes selon les lieux,  justice seigneuriale & justice ecclésiastique.  Le droit pénal était éclaté, fragmenté et très disparate.

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Saint Louis, Louis IX, autorité royale s’assied par le moyen de la justice en décidant que le roi et que la justice royale devenaient dorénavant une justice de recours  justice royale = un moyen d’unification du royaume de France.

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Dès le XIVème siècle, « Le roi comme fontaine de justice ». 2

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un signe royal la main de justice. le royaume est éclaté en différentes provinces, et donc il n’y a pas de provinces unifiées.

Unification des règles de procédures pénales  ordonnance de Villers- Coterait de 1539.  ordonnance criminelle de 1670 : « il faut contenir par la crainte des châtiments ceux qui ne sont pas retenus par la considération de leurs devoirs ». Durant l’ancien régime, on a 4 caractères généraux au droit pénal :

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La sévérité de la peine : existence de châtiments corporels et de supplice. La publicité de la peine : des peines dérisoires et infâmantes : L’arbitraire de la peine : « Les peines sont arbitraires en ce royaume ». Cet arbitraire été réglé : le juge arbitrait la peine en fonction de la personnalité de l’auteur. L’inégalité des peines : Les peines étaient différentes en fonction de l’ordre auquel on appartenait (noblesse, clergé, tiers-état). Les nobles étaient décapités, les roturiers étaient pendus.

la philosophie des Lumières. -

remet en cause toute une série de règles et de pratiques qui régissaient la société de l’ancien régime.

En 1791, un Code Pénal va être publié -

Suppression totale des châtiments corporels et des supplices, maintien de la peine de mort, disparition des crimes d’ordre moral ou religieux (comme le blasphème). système de fixité des peines. - limite

Code Pénal de 1810 est promulgué. -

division tripartite des infractions pour chaque infractions, établir une peine minimale et une peine maximale. Actuellement, le Code Pénal est issu de 4 lois de 1992 et d’une loi d’adaptation de la même année. Ces textes vont instituer un nouveau Code Pénal en vigueur depuis le premier mars 1994. Dans ce nouveau code pénal, les circonstances atténuantes ont disparus : aujourd’hui, chaque incrimination prévoit une peine maximale.

2. LES ORIGINES PHILOSOPHIQUES DU DROIT PÉNAL

Comment les idées ont influencés la matière : quelle est la philosophie actuelle du droit pénal ? -

A l’Antiquité, les philosophes de la Grèce antique s’intéressent à la légitimité de la vengeance et le droit de punir.  Platon, dans « Protagoras »,  une fois le crime commis, rien ne peut le faire disparaître. Le criminel doit être mis hors d’état de nuire à la société. L’infraction est une souillure, une tâche. La sanction du criminel doit consister en un rituel de purification. 3



Aristote : droit de punir accordé à la cité, car ce droit est la juste contrepartie à la responsabilité individuelle, et au libre arbitre personnel des individus. Les hommes agissant librement sont responsables des crimes qu’ils commettent. « Ceux qui désobéissent aux lois et se montrent rebelles à la vertu doivent être punis et châtiés. Quant à ceux qui se révèlent incorrigibles, il faut les bannir. Le méchant qui ne poursuit que son plaisir sera traité et châtié comme une bête de somme ».

 Sanction punitive, répressive de la matière pénale dans les intérêts exclusifs de la collectivité. -

Rome Antique, effet dissuasif de la peine.  Pour Sénèque, la peine a trois fonctions : o corriger le délinquant. o rendre les autres meilleurs par l’exemple du châtiment, qui se révèle dissuasif. o garantir l’ordre public par l’élimination des méchants. Sénèque, Deira : « Le sage ne punit pas parce qu’une faute a été commise, mais le sage punit pour qu’il ne soit plus commis de fautes. Les supplices seront un exemple pour tous. »

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Sous la République à Rome, la peine de mort est exceptionnelle. *  procédure accusatoire qui oppose la victime et l’auteur sous le contrôle de l’arbitre juge.  ≠ de la procédure inquisitoire

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Sous l’Empire, les sanctions pénales sont plus dures.  Procédures inquisitoires remplaçant les procédures accusatoires. Par exemple, la condamnation des individus aux bêtes dans le cirque. L’empereur Constantin fait stopper ces pratiques.

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Au Moyen Âge, contribution des pères de l’Eglise, penseurs chrétiens.  Réflexion sur la notion de responsabilité, et surtout de responsabilité pénale.  Double fonction de la peine : o La sanction, la punition. o La rédemption et le salut.  Saint Augustin va réaffirmer le principe de la responsabilité pénale et la contrepartie du libre arbitre  la peine est une explication et un mode de restauration de l’ordre social qui a été compromis par le crime, mais il vise aussi l’amélioration du coupable.  Saint Thomas d’Aquin - peine a une fonction rétributive. On a l’idée de punition, mais également de souffrance. Cette souffrance doit conduire aux remords et à la pénitence. On est dans la fonction d’expiation de la peine.  La justice pénale sera caractérisée par une grande sévérité jusqu’au XVIIIe.

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Les lumières : mouvement philosophique européen du XVIIIème siècle, remet en cause de la société, l’ordre religieux.  peine doit avoir une fonction utilitariste  celle de protéger la société.

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peine de mort, puis l’enfermement, l’éloignement et le bannissement l’éloignement de l’individu de la société. Révolution, code pénal 1791, DDHC : Peine devient psychologique  peine a sa place, mais elle doit être utile et juste. La peine doit alors être exemplaire.

3. LES ORIGINES SCIENTIFIQUES DU DROIT PÉNAL Le crime a toujours été présent et les scientifiques tentent de comprendre l’origine du phénomène criminelle. Fin 19 e, une école fonde l’anthropologie criminelle avec Cesare Lombroso (collectionneur de crane), il est imprégné de l’école positiviste française notamment A. Comte. Lombroso, va essayer de répertorier des traits physiques morphologiques pour les relier à des infractions. -

La physiognomonie = vision d’une personne spécifiquement son visage peut donner à voir sur sa personnalité.

Apparu au 18e, sous l’impulsion de Lavater avec « l’art de connaître les hommes par leur physionomie » -

Phrénologie = théorie selon laquelle la forme du crane d’un être humain reflète son caractère

Proposé en 1810 par un allemand Gall, inventeur de la bosse des maths. Lombroso est donc imprégné de ces théories quand il publie « L’Homme Criminel », en 1876. Il propose 4 classifications -

Les aliénés et criminels nés

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Les criminels d’occasions

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Les criminels d’habitude

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Les criminels passionnels

C’est le premier à s’intéresser aux causes de la criminalité, question toujours irrésolus aujourd’hui. A. Lacassagne s’est également intéressé aux origines du crime, plutôt que cause physique il s’intéresse au discours des criminels. A la prison Saint-Paul il va rencontrer des criminels qui vont lui raconter leur vie. De là il propose l’idée selon laquelle l’acte criminel ne provient pas de caractéristique physique mais d’autres facteurs dont : -

le milieu social

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le niveau d’instruction

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les traits de caractère

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les conditions de vie

Il rejoint un disciple de Lombroso, Ferri qui publie en 1881 « Sociologie Criminelle » la criminalité est la résultante d’un déterminisme social. Il dégage la notion importante de l’état dangereux : police, toxicomane, prostitution, pauvreté… et puisque ces criminels sont souvent dans ces cadres-là, il faut lutter contre ces états. La peine ne suffit plus il faut prévenir, lutter contre la pauvreté, la délinquance, l’alcoolisme Au 20e apparait dans les doctrines pénales l’idée selon laquelle il faut aussi réadapter le délinquant : l’école de défense sociale. Pour elle la législation sociale pourra prévoir des peines mais auxquelles doivent s’ajouter des mesures de contrôle social et de surveillance. Une peine brute ne suffit pas. Surveiller et Punir, M. Foucault : les médias catharsis des crimes M. Ancel insiste sur le principe d’individualisation de la peine et doit avoir pour objectif la réinsertion du délinquant .  loi du 15 aout 2014 introduit un article qui énonce les objectifs de la peine parmi lesquels figure cet objectif. Ordonnance du 25-2-1945 : l’enfance délinquante le mineur en devenir doit d’abord faire l’objet de mesures éducatives

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1. ORIGINE IDÉOLOGIQUE er

Le 1 objectif est la défense de la société, mais l’autre c’est la défense des libertés la sauvegarde des droits. Depuis les années 70 la législation pénale n’a cessé d’être l’objet d’un balancier continu et frénétique, selon les majorités politiques qui se sont succédé. On peut dire que le droit pénal est devenu un enjeu majeur du débat politique contemporain. Ex :

* 2002 élection présidentielle : débat sur l’insécurité, la criminalité

Si l’on examine les lois pénales qui se sont succédées, on peut discerner une alternance entre des lois qui ont privilégié les libertés individuelles (15 juin 2000 présomption d’innocence) et des lois qui ont durci la législation pénale (9 mars 2004 adaptation de la justice a la criminalité organisé, 10 aout 2007 peine planchées et 15 aout 2014 abrogée) Le DP est devenu un outil de communication politique, il est fréquent que la loi pénale évolue à la faveur des faits divers. Tout l’enjeu politique du DP est de concilier et équilibrer les libertés individuelles. A) SPÉCIFICITÉ DU DROIT PÉNAL Rapport entre pénal et religieux : -

Loi du Tallion

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Infractions pénales religieuses (débats sur le blasphème)

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Droit canonique (droit pénal de l’église catholique)  Cela disparait avec la RF et devient résolument laïque

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La loi du 11 octobre 2010 interdisant la discrimination du visage dans les espaces publics est une loi dont l’article 1 er dispose que

« nul ne peut porter une tenue qui pourrait dissimuler son visage ». Par espaces publics

sont entendus la voie publique, les lieux ouverts aux publics et les lieux affectés à un service public. Cette loi a prévu que la méconnaissance de cette interdiction est punie de l’amende prévue pour les contraventions de la deuxième classe càd des contraventions punies d’une peine d’amende de 150 euros au plus. (Article 131-12 du CP)  Il y a donc un conflit entre la liberté de conscience, la liberté de culte et le DP qui vient sanctionner cette dissimulation dans l’espace public.

Rapport entre morales et pénale : -

Morale vise à la perfection de l’individu et à l’attente d’idéaux alors que le DP est un catalogue (infraction = peine)

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DP a pourtant utilité sociale

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infidélité n’est pas une infraction (pourtant jusqu’en 1975 était un délit pénal) - mœurs

 Les rapports ne sont pas toujours tracés -

Rapport tracé dans la non-assistance à personne en danger, harcèlement, abus de faiblesse

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Proxénétisme (art 225-5 et suivants du CP), ex : DSK – relaxé car la preuve n’a pas été rapporté)

Rapport entre DP et mœurs : -

Le DP prend en compte l’évolution des mœurs, des sociétés avec un peu de retard car matière conservatrice

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IVG fut légalisé le 3 janvier 1975

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Crime de Sodomie (jusqu’en 1791)

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Homosexualité constituait une circonstance aggravante jusqu’en 1981, aujourd’hui c’est le fait de cibler l’orientation sexuelle de la victime qui aggrave l’infraction (Art 132-77 CP)

 Absence d’égalitarisme au pénal.

D) LES AUTRES MATIÈRES QUI GRAVITENT AUTOUR DU DROIT PÉNAL 6

1.

LA PROCÉDURE PÉNALE

Elle rassemble l’ensemble des règles relatives à la constatation des infractions, au recueil de leur preuve, à la recherche de leur auteur, à l’exercice des poursuites, et au jugement des auteurs d’infractions. Elle désigne des règles décrivant comment il doit être procédé pour constater les infractions, établir les preuves, rechercher les auteurs, les poursuivre et les juger.  Elle a pour fonction de mettre en application la règle de D pénal.

Le CP, article 311-1, « le vol est punit de trois ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende ». La procédure de DP va décrire le mode opératoire par lequel on peut aboutir au jugement d’une personne ayant volé. Comment l’arrêter ? Comment l’interpeler ? Comment prouver l’infraction ? La procédure de DP décrit tout cela. Les mots « garde à vue », « juge d’instruction », ce sont des mots relatifs à la procédure, qui se trouvent dans le Code de procédure pénal.

2.

LA CRIMINOLOGIE

Elle désigne une discipline ayant pour objet l’étude du phénomène et de l’acte criminel, au sens large. Sont distingués deux types de criminologie : -

La macro criminologie La micro criminologie

A. MACRO-CRIMINALITÉ La macro criminologie s’intéresse au phénomène criminel dans sa globalité : elle a pour objet de recenser le nombre d’infractions, d’étudier le nombre de poursuite, de déterminer le chiffre de la délinquance. Il y a une triple distinction entre criminalité réelle, légale et apparente : -

La criminalité réelle désigne l’intégralité des infractions qui sont commises

On parle du chiffre noir de la délinquance càd la différence qui existe entre les infractions réellement commises en fait, et celles portées à la connaissance des autorités. -

La criminalité légale recense toutes les condamnations prononcées par les juridictions pénales La criminalité apparente est celle portée à la connaissance des autorités (nombre de dépôt de plaintes.)

B. MICRO-CRIMINALITÉ La micro criminologie s’intéresse au passage à l’acte càd aux raisons personnelles, familiales, sociales, professionnelles animant un indiv et qui le conduisent à passer à l’acte càd à enfreindre la loi.

I.

LA CRIMINALISTIQUE

C’est une discipline ayant pour objet de rassembler l’E des sciences et techniques utilisées en justice pour rétablir des faits matériels susceptibles d’être exploités dans les affaires pénales. 7

On retrouve dans cette discipline : -

la médecine légale faite médecine et de droit. Elle a pour objet d’établir, au regard de la médecine, des faits ou des conséquences liés à la question d’une infraction pénale.

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la police technique et scientifique regroupée en une série de sciences : 

la balistique, science ayant pour objet d’étudier des armes, des projectiles, la trajectoire de ces projectiles : Par exemple, en fonction de la distance séparant l’auteur d’un coup de feu de sa victime, la volonté d’homicide sera plus ou moins établie.

 

La biologie moléculaire et la génétique : Dans les affaires pénales auj, la preuve est souvent rapportée à l’aide de ces méthodes. Par exemple, l’ADN. La toxicologie a pour objet de déterminer la substance d’éléments toxiques dans l’organisme

La police technique et scientifique est née à Lyon avec le premier laboratoire créé par le Docteur Edmond Locard.

II.

LA PSYCHOLOGIE ET LA PSYCHIATRIE

Ce sont des sciences aidant le juge à apprécier la responsabilité pénale des individus. Par exemple, dans toute affaire criminelle, la personne à laquelle le crime est reproché doit faire l’objet d’une analyse psychiatrique. La domination par une maladie mentale, psychiatrique par laquelle la personne n’agit plus consciemment, librement, alors le sujet relève de la médecine psychiatrique – permettant d’échapper à la responsabilité pénale. III.

LA SOCIOLOGIE CRIMINELLE

C’est une discipline ayant pour objet de recenser les caractères communs pouvant expliquer la survenance du phénomène criminel. IV.

LE D PÉNAL INTER

C’est une branche du D pénal ayant pour objet la détermination d’infraction revêtant une gravité certaine portant atteinte à la collectivité humaine, à la communauté inter. Ce sont souvent des infractions de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité pouvant être jugés par des juridictions internationales. Par exemple, la cour pénal inter est une juridiction inter ayant pour objet de juger ce type d’infractions E) LES CARACTÉRISTIQUES DU D PÉNAL

Le D pénal est un D objectif càd que c’est un D qui est déterminé par le législateur s’appliquant aux sujets de D que sont les citoyens, les justiciables. Il présente une nature originale et particulière par rapport au D pu et au D privé C’est un D d’intérêt général ayant vocation à s’appliquer à l’E des indiv composant une société. Dans les instruments du D pénal, figurent de nombreuses notions relevant du D pu : -

Le DP a pour objet la préservation et la sauvegarde de l’ordre pu Les forces de l’ordre ayant pour fonction de faire respecter les règles de DP Le ministère pu rassemble l’E des magistrats ayant pour fonction d’exercer l’action pu à l’égard des personnes suspectées d’avoir commis des infractions pénales. Les magistrats composent le Parquet. Ce ne sont pas des juges qui 8

jugent mais des magistrats qui poursuivent, qui requièrent au nom de la société, ou plus exactement, au nom de la République. Le DP oppose la société, l’Etat et les individus. Le DP est d’essence pu car : -

Dans ces instruments d’application, de nombreux fonctionnaires sont présents : les policiers, les douaniers, les juges sont tous des fonctionnaires agissant au nom de l’Etat. Les infractions sont définies par le pouvoir législatif (crimes et délits) et par le pouvoir exécutif (les contraventions).

Mais ces éléments ne doivent pas permettre de conclure que le DP est du D pu car : -

Le D pénal est mis en œuvre par des juridictions de l’ordre judiciaire : Par exemple, la Cour d’assise, le tribunal correctionnel sont issus de l’ordre judiciaire.  Le DP n’est ni du D pu, ni du D pu, il est du DP cad une matière autonome et particulière.

F) LES DIFFÉRENTES BRANCHES DU D PÉNAL A. LE DP SPÉCIAL Il s’intéresse à l’étude des infractions dans leurs éléments constitutifs. Sur un plan technique, il s’intéresse au vol, à l’abus de confiance, à l’escroquerie, aux violences…Autrement dit, c’est un catalogue d’infractions. Historiquement, ce DP est apparu avant le DP général cad que c’est de l’étude du DP spécial, que des règles générales pour le DP ont été tirées. B. LE D PÉNAL GÉNÉRAL Le DP général rassemble l’E des règles relatives à la loi pénale, à la responsabilité pénale et aux peines. Donc le DP général est un D commun à l’E des infractions pénales. C’est le socle commun à toutes les infractions pénales. On évalue au nombre de 10 000 le nombre d’infractions pénales présentes dans le D. A ce propos, le DP n’est pas tout entier contenu dans le CP. Ce dernier rassemble une liste d’infractions fondamentales qui constituent la base d’un D pénal originaire, premier. A coté de ce DP originaire, il y a un DP dérivé contenu dans d’autres codes que le CP, relevant d’autres matières. Par exemple, le meurtre est un crime prévu par le CP. L’abus de biens sociaux est contenu dans le Code de commerce. La conduite pour état d’ivresse est contenue dans le Code de la route. En revanche, c’est le DP général qui intéresse ce cours, cad les règles et principes communs à toutes les infractions pénales. Ces règles figurent dans le CP, plus particulièrement dans le premier livre du CP, dans sa partie législative intitulée « Dispositions générales ». Font parties de ces dispositions générales, les dispositions relatives : -

A la loi pénale, à son élaboration, son interprétation, son application dans l’espace et dans le temps (Article 111-1 à 113-12 du CP) A la responsabilité pénale : les causes d’irresponsabilité ou d’atténuation de la responsabilité pénale Les peines

1ERE PARTIE : LA LOI PENALE

Il s’agit de définir un principe fondamental du DP : le principe de la légalité. 9

Ce principe domine le DP. Il a pour objet l’incrimination. L’incrimination correspond à l’élaboration de la loi pénale, à la détermination des éléments qui la compose, des peines qui sont associés à cette infraction. Une infraction est d’abord nommée, intitulée : vol, escroquerie, abus de faiblesse, violence, terrorisme. Ensuite, la loi pénale définit cette infraction. Elle doit obéir au principe de la légalité. L’incrimination est un processus consistant à dénommer l’infraction pénale, à l’identifier, à la nommer, à la définir, et à en fixer les peines. L’incrimination des crimes et délits relève du pouvoir législatif cad du Parlement. En revanche, les contraventions et les incriminations des contraventions relèvent, en principe, du pouvoir exécutif.

PARTIE 1 : L’INCRIMINATION EN DROIT PÉ NAL L’incrimination correspond à la définition de l’infraction pénale, c’est à dire à la définition des éléments constitutifs de l’infraction pénale. Toutes les infractions pénales se composent d’un élément matériel qui désigne le comportement incriminé. Cette matérialité de l’infraction peut être une abstention, un refus ou bien un comportement positif, une action, un agissement. Le droit pénal appréhende ceux qui font, ou ce qui ne font pas et qui auraient dû faire. Il y a l’élément moral aussi, qui est l’élément psychologique, l’état d’esprit de la personne au moment de l’agissement incriminé, ou de l’abstention incriminée. Est-ce que la personne a agi volontairement, délibérément, consciemment, ou alors négligemment, imprudemment, légèrement ? Cela revient à la distinction entre les infractions intentionnelles, c’est-à-dire qui supposent une intention criminelle ou délictuelle, de la faute d’imprudence, de négligence… L’incrimination correspond à la détermination des peines, des sanctions incriminées aux infractions définies. En matière de droit pénal, on verra qu’il existe trois grands types d’infractions, divisions tripartite, distinguées selon leur gravité : -

Les crimes, qui sont tous intentionnels en droit français, qui marquent une intention délibérée d’atteinte aux valeurs sociales protégées par la loi pénale.

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Les délits, qui peuvent être intentionnels, (le vol, l’escroquerie, l’abus de confiance), ou nonintentionnels, infractions involontaires, faute d’inattention (homicide involontaire,

-

Les contraventions, qui correspondent à un comportement matériel, interdit, mais elles ont un élément moral très faible, quasi-inconsistant, car il s’agit à travers la contravention non pas d’exprimer des valeurs sociales qu’on veut protéger, mais des règles de discipline sociale, qui n’engagent pas de valeurs sociales, en principe.

L’incrimination consiste à définir, mais aussi à fixer des peines et sanctions. Dans le Code Pénal actuel, l’incrimination consiste à intituler l’infraction, à lui donner un nom, ensuite à la définir, et enfin à la réprimer, déterminer une sanction. Par exemple, l’article 311-1 du code pénal « le vol est la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui ». Il est puni de trois ans d’emprisonnement.

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En Droit Pénal, l’incrimination obéit à un principe fondamental : celui de la légalité des délits et des peines, selon lequel « nul ne peut être punit pour un acte qui n’a pas été incriminé par une loi antérieure à sa commission et réprimé par une peine déterminée antérieurement à sa commission ». L’infraction, pour être réprimée doit être antérieurement incriminée. On suppose la préexistence de l’incrimination.

CHAPITRE 1 : LA LÉGALITÉ DE L’INCRIMINATION

SECTION 1 : LES FONDEMENTS DU PRINCIPE DE LÉGALITÉ PARAGRAPHE 1  : LES FONDEMENTS PHILOSOPHIQUES

-

la lutte contre l’arbitraire.  Beccaria dans la mesure où le droit de punir découle du contrat social, il y a deux principes *Le principe de la légalité des délits et peines *Le principe de la nécessité des délits et peines

PARAGRAPHE 2   : LES FONDEMENTS JURIDIQUES DE CE PRINCIPE DE LÉGALITÉ

A. LES BASES CONSTITUTIONNELLES DU PRINCIPE DE LÉGALITÉ

B. LES BASES SUPRANATIONALES DU PRINCIPE DE LÉGALITÉ

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-

ConvEDH.  arrêt Pessino contre France   Cantoni contre France  sanction connu de l’individu Le Pacte international relatif aux Droits Civils et Politiques La Charte des droits fondamentaux de l’UE

C. LES BASES LÉGALES DU PRINCIPE DE LÉGALITÉ

- Code Pénal SECTION 2 : LA PORTÉE DU PRINCIPE DE LA LÉGALITÉ

Il s’agit de savoir dans quelles mesures, selon quelles modalités va être mise en œuvre ce principe de légalité proclamé par les dispositions de droit interne. Cette portée se mesure à l’aune de deux éléments : -

Le premier a trait au devoir du législateur Le second a trait au pouvoir du juge

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PARAGRAPHE 1  : LES DEVOIRS DU LÉGISLATEURS

A. LA DÉFINITION DE L’INFRACTION

-

La loi doit définir les crimes et les délits de manière précise pour exclure l’arbitraire.  réécrire la définition du harcèlement sexuel suite à cette décision.  La loi sur l’inceste ne répond pas au principe de légalité, n’a pas assez défini précisément les personnes comme étant membres de la famille.

-

L’intelligibilité et l’accessibilité de la loi pénale de nature constit.

B. LA DÉTERMINATION DE LA PEINE

-

Valeur constit au principe de nécessité des peines.  CC contrôle la nécessité de la peine ; la clarté, la précision de la peine. Principe de proportionnalité Principe d’individualisation de la peine.

Saisine du CC et validation par le CC sur : La contrainte pénale  Obj. Apporter au délinquant une alternative à l’emprisonnement par laquelle le délinquant sera soumis à des obligations, injonctions, interdiction sous le contrôle de l’autorité judiciaire. Suppression par le CC de la règle de majoration de 10% automatique en cas de non-paiement d’amende PARAGRAPHE 2  : LES POUVOIRS DU JUGE. A. LES POUVOIRS DE CONTRÔLE

On trouve 3 séries de contrôles qui peuvent être exercés par le juge : le contrôle de constitutionnalité, le contrôle de conventionalité, et le contrôle de légalité. 1. LE CONTRÔLE DE CONSTITUTIONNALITÉ

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Le juge pénal a-t-il le pouvoir d’examiner la conformité d’une loi à la constitution ? NON  ≠ Sous l’ancien régime, les parlements = le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire. Assouplissement avec la QPC  3 conditions pour transmettre la QPC à la cour de cass : o La disposition législative contestée doit être applicable au litige ou à la procédure ou doit constituer le fondement des poursuites. o disposition n’ait pas été déjà déclarée contraire à la constitution dans les motifs et les dispositifs d’une décision du conseil constit, sauf changement de circonstances. o La question ne doit pas être dépourvue de caractère sérieux – appréciation même limitée du juge

2. LE CONTRÔLE DE CONVENTIONALITÉ

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vérifier la conformité de la loi à la convEDH. juge judiciaire a le devoir d’examiner la conformité d’une loi interne avec les principes fixés par la ConvEDH. 12



affaire SW contre Royaume-Uni  prévisibilité et d’accessibilité de la loi pénale CEDH.

3. LE CONTRÔLE DE LÉGALITÉ

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Les actes administratifs, qu’ils soient individuels, ou réglementaires doivent être conformes à la loi.  le pouvoir réglementaire est assujetti au respect du principe de la légalité, pour éviter l’arbitraire. Le juge pénal dispose d’une plénitude de juridiction pour apprécier la légalité des actes administratifs individuels ou réglementaires, à condition que la solution du procès dépende de l’appréciation de la légalité.

B. LE POUVOIR D’INTERPRÉTATION

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Interprétation stricte  Création du délit de filouterie : incrimine le fait de quitter un restau sans payer.  L’homicide involontaire concerne une personne née, et non une personne à naître

CHAPITRE 2 : LA PORTÉE DE L’INCRIMINATION SECTION 1 : L’APPLICATION DE LA LOI PÉNALE DANS LE TEMPS

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pas conflit de loi pénale dans le temps si :  la loi pénale n’a pas changé.  la personne a été définitivement jugée avant l’entrée en vigueur de la nouvelle loi. conflit de loi pénale dans le temps si  une infraction a été commise et non définitivement jugée avant l’entrée en vigueur d’une loi Le principe est qu’une loi est applicable à partir de sa publication au Journal Officiel.  Sauf des dispositions transitoires, dispositions précisant la date d’application

Pour les conflits de lois dans le temps, le Droit pénal distingue deux types de lois : PARAGRAPHE 1 : LES LOIS PÉNALES DE FOND

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Les lois pénales de fond = les lois d’incrimination, c’est-à-dire que ce sont les lois qui définissent les infractions pénales et déterminent les peines qui leur sont applicables. Par exemple, La loi qui interdit d’évoluer dans l’espace public en se dissimulant est une loi pénale de fond.

A. LA NON-RÉTROACTIVITÉ DES LOIS PÉNALES DE FOND PLUS SÉVÈRES

Qu’est-ce qu’une loi pénale plus sévère ? -

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une loi créant une infraction qui n’existait pas une loi qui modifie les éléments constitutifs d’une infraction  Pour qu’une personne soit poursuivie pour abus de faiblesse, il faut que l’état de vulnérabilité de la victime soit apparent ou connu de l’auteur pour qu’on puisse le poursuivre. une loi créant une nouvelle peine 13



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La contrainte pénale, obj. Prévenir la récidive, ne peut être prononcée à l’encontre des délits antérieurs une loi qui vient alourdir le quantum d’une peine  L’ajout d’une peine complémentaire de suivi socio-judiciaire ne pouvait pas être prononcé à des faits commis antérieurement à son entrée en vigueur

B. LA RÉTROACTIVITÉ DES LOIS PÉNALES PLUS DOUCES 1. LES LOIS D’INCRIMINATION

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Une loi pénale d’incrimination de fond sera plus douce quand :  Abrogation d’une incrimination, lorsqu’elle fera disparaître le délit.  Restriction des éléments constitutifs d’une infraction.  Suppression d’une circonstance aggravante.

Pour cela, il faut qu’entre la date des faits et la date d’entrée en vigueur de cette loi, il n’y ait pas eu de condamnation passée en force de chose jugée. 2. LES LOIS DE PÉNALITÉ

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Une loi plus douce est celle qui va :  faire disparaître une peine que ce soit une peine principale ou complémentaire.  abaisser le quantum des peines encourues. Sur le libre arbitre et les incapacités « Si une peine privative est encourue, celle-ci est réduite du tiers, ou, en cas de crime puni de réclusion criminel à perpétuité, on réduit à 30 ans » pour incapables, consentement non sain

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Exceptions  imprescriptibilité les crimes contre l’humanité.  Abolition de la peine de mort après la promulgation de la loi personne n’a été tué

C. LES CAS PARTICULIERS

On trouve deux séries de cas particuliers : 1. LES MESURES DE SÛRETÉS

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Les mesures de sûreté = des mesures de contrôle, de surveillance et d’assistance, ayant pour finalité de lutter contre un état dangereux et de prévenir la commission d’infraction.  La mesure de sûreté n’est pas une peine  Bracelet électronique, rétention de sureté, l’inscription au fichier socio-judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles

2. LA CODIFICATION À DROIT CONSTANT

La codification à droit constant = une loi pénale ancienne est abrogée, mais intégralement reprise dans un nouveau texte.  Continuité d’une incrimination puisque les faits poursuivis, bien que commis sous l’empire d’une loi abrogée entre dans les prévisions de la loi nouvelle qui s’y est substituée. PARAGRAPHE 2   : LES LOIS PÉNALES DE FORME 14

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Les lois pénales de forme = les lois de procédure pénale. Les lois de procédure pénale  fixation notamment du mode d’exercice des poursuites pénales contre les auteurs d’infraction, des lois relatives aux perquisitions, aux écoutes téléphoniques, à la sonorisation de lieux privés, à la géolocalisation, à l’interpellation des individus, à leur détention provisoire, à l’organisation des procès…

Ces lois se divisent en plusieurs catégories : -

Les lois de compétence et d’organisation judiciaire, c’est à dire les lois qui définissent la compétence des juridictions pénales Les lois fixant les modalités des poursuites et les formes de la procédure Les lois relatives au régime d’exécution et d’application des peines Les lois relatives à la prescription de l’action publique et de la peine

Toutes ces lois obéissent à un régime particulier quant à leur application dans le temps. Nous allons voir le principe et les exceptions. A. LE PRINCIPE DE L’APPLICATION IMMÉDIATE

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Application immédiate de la loi nouvelle de procédure pénale à la poursuite et au jugement des infractions commises avant leur entrée en vigueur.

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Dans le cas des lois de compétence et d’organisation judiciaire, les dispositions nouvelles sont applicables immédiatement tant qu’un jugement sur le fond n’a pas été rendu. Si un jugement sur le fond est rendu, alors les dispositions de la loi ancienne de procédure continueront à s’appliquer jusqu’à l’issue de l’épuisement des voies de recours. Les lois fixant les modalités des poursuites et la forme des procédures sont toujours d’application immédiate.  Pour les lois relatives à la prescription de l’action publique et des peines, en principe d’application immédiate sauf si la prescription est déjà écoulée, acquise, au jour de l’entrée en vigueur de la loi de procédure nouvelle. Par exemple, j’ai commis un vol et la prescription est de 3 ans. Une nouvelle loi de procédure porte le délai à 5 ans. Les faits sont commis en 2012, cette loi s’applique immédiatement, et on pourra être poursuivi plus longtemps.

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B. LES EXCEPTIONS : LA NON-RÉTROACTIVITÉ

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Les cas dans lesquels la loi nouvelle de procédure n’est pas d’application immédiate et donc survie de loi ancienne.  Si un jugement sur le fond a été rendu avant l’entrée en vigueur de la loi nouvelle  Les lois relatives au régime d’exécution et d’application des peines, en principe d’application immédiate, sauf lorsqu’elles ont pour effet de rendre plus sévère les peines prononcées par la décision de condamnation.  Les lois relatives à l’exercice des voies de recours, applicables qu’aux décisions prononcée après leur entrée en vigueur. Certaines de ces lois peuvent modifier les délits dans lesquels on peut exercer des voies de recours et qui viennent modifier les modalités d’exercice.

SECTION 2 : L’APPLICATION DE LA LOI PÉNALE DANS L’ESPACE 15

Quand il y a un plusieurs éléments étrangers dans les circonstances d’une infraction, quelle loi pénale faut-il appliquer ? Faut-il appliquer la loi pénale française ou celle étrangère ? A quelles conditions ? -

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Classiquement, le droit pénal relève de la souveraineté nationale aujourd’hui associé à des mécanismes de coopération pénale.  Chaque pays se donne sa propre législation pénale. Evolution du à :  une mondialisation du crime  plusieurs activités criminelles revêtent un caractère transfrontalier. L’UE émerge un embryon de droit pénal européen. juridictions pénales internationales ad hoc :  tribunal de la Haye est chargé de juger les auteurs de crimes au Rwanda, au Kosovo…

PARAGRAPHE 1   : LES INFRACTIONS COMMISES SUR LE TERRITOIRE DE LA RÉPUBLIQUE

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Le territoire de la république composé :  du sol, des territoires métropolitains, et des territoires d’outre-mer (collectivités, départements, collectivités à statuts spécifiques).  les espaces maritimes et les espaces aériens (verticale du sol). o Les eaux territoriales, composées d’une étendue de distance de 12 000 nautiques à partir des côtes. Toutes infractions commises dans cet espace relèvent du droit pénal français. o Les zones économiques, s’étendant à 200 000 nautiques des côtes françaises. Cette zone économique a été instituée par une loi du 16 juillet 1976.

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Aussi applicables dans les eaux internationales, lorsque des conventions internationales et la loi le prévoit.  la convention de l’organisation de l’ONU, convention relative aux stupéfiants. En vertu de ces conventions, il est possible d’arraisonner un navire transportant des stupéfiants, même s’il se trouve au-delà de la zone économique.  les conventions internationales en matière de pollution maritime également, contenant des dispositions autorisant la loi pénale française à intervenir.

A. LE PRINCIPE : LA TERRITORIALITÉ DE LA LOI PÉNALE

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La loi pénale française est applicable aux infractions commises sur le territoire de la République. Quelle que soit la nationalité de l’auteur de l’infraction, la nationalité de la victime, dès lors que l’infraction est commise en France, alors la loi Pénale française est applicable.  La compétence de la juridiction française ne cède pas devant la chose jugée à l’étranger. Cela heurte au principe non bis inhideb, selon lequel on ne condamne pas deux fois une même personne pour les mêmes faits.  La justice pénale relève des prérogatives régaliennes.  infraction est commise sur internet, la compétence de la loi pénale française ne peut être retenue que si l’infraction est commise par un site qui concernait le public français, qui était diffusé en France.

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L’application de la loi pénale française ne nécessite pas que l’infraction commise en France ne soit punie $*par le droit étranger. L’absence de réciprocité d’incrimination est indifférente.

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Les infractions réputées commises sur le territoire de la République. On s’engage dans une territorialité de la loi pénale par assimilation, analogie. Une infraction est réputée commise sur le territoire de la République dès lors qu’un de ses faits constitutif a eu lieu sur ce territoire. C’est une extension du principe de territorialité de la loi pénale, applicable si l’un des faits constitutifs de l’infraction est commis sur le territoire national.  Le délit d’escroquerie suppose la réunion de manœuvres frauduleuses et d’une remise d’un objet par les faits de cette manœuvre frauduleuse. Si les manœuvres ont lieu en France pour alors la loi pénale française est applicable

B. LE CAS PARTICULIER DE LA COMPLICITÉ

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La loi pénale française est applicable à quiconque s’est rendu coupable sur le territoire de la République comme complice d’un crime ou délit commis à l’étranger et ce à deux conditions cumulatives :  si le crime ou le délit est puni à la fois par la loi pénale française et par la loi pénale étrangère,  si le crime ou le délit a été constaté par une décision définitive de la juridiction étrangère.

PARAGRAPHE 2   : LES INFRACTIONS COMMISES HORS DU TERRITOIRE DE LA RÉPUBLIQUE

Le code pénal français prévoit des cas dans lesquels la loi pénale française va s’appliquer à des infractions commises hors de son territoire, à l’étranger. A. LE PRINCIPE DE PERSONNALITÉ

On distingue deux types de personnalité : -

Celui de personnalité active va permettre à certaines conditions la compétence de la loi pénale française lorsque l’auteur est de nationalité française. Celui de la personnalité passive permet la compétence de la loi pénale française quand la victime est de nationalité française.

1. LE PRINCIPE DE PERSONNALITÉ ACTIVE

Distingue selon que l’infraction reprochée est un crime ou un délit. -

loi pénale française est applicable à tout crime commis par un français hors du territoire la loi pénale française est applicable aux délits commis par des français hors du territoire de la République, si les faits sont punis par la législation du pays où ils ont été commis, réciprocité. Même si la nationalité a été acquise après les faits. Exceptions : le délit de tourisme sexuel  agressions sexuelles à l’étranger commis sur des mineurs par des français.  atteinte à des valeurs fondamentales, telles que l’intégrité, la liberté et la protection de l’enfance.  étendre l’influence de la loi pénale française à de tels comportements 17

2. LE PRINCIPE DE PERSONNALITÉ PASSIVE

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loi pénale française va s’appliquer au regard d’un critère tiré de la nationalité de la victime.  Si elle acquiert postérieurement la nationalité française, le principe ne s’applique pas.  s’applique à tous les crimes + qu’aux délits punis d’une peine d’emprisonnement.

 Extension quand les faits vont atteindre une personne qui n’a pas la nationalité française mais qui réside habituellement en France. Délits de violence volontaires commis sur des mineurs étrangers, infractions de violence en rapport avec le refus de conclure une union ou de contracter un mariage 3. LES RÈGLES COMMUNES DE PROCÉDURE

Les règles obéissent à des dispositions spécifiques de procédure : -

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La poursuite des délits ne peut être exercée qu’à la requête du ministère public   La poursuite doit être précédée d’une plainte de la victime ou de ses ayants-droits ou d’une dénonciation officielle d’une autorité du pays où le fait a été commis. Aucune poursuite ne peut être exercée contre une personne justifiant qu’elle a été jugée définitivement à l’étranger pour les mêmes faits, et, en cas de condamnation, que la peine prononcée par la juridiction étrangère a été subie, ou prescrite.  Application du principe non bis ib idem

B. LE PRINCIPE D’UNIVERSALITÉ 1. PRINCIPE D’UNIVERSALITÉ EN FONCTION DU LIEU

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critère de rattachement de l’infraction à l’application de la loi pénale française tiré du lieu d’arrestation de la personne suspectée d’être auteur ou complice de l’infraction.  poursuite relève de la législation et de la justice pénale du lieu d’interpellation Source du principe : des conventions internationales, multilatérales ou bilatérales, vont contenir pour certaines infractions, matières, des dispositions instituant le principe d’universalité. Medhi Nemouche, accusé d’avoir tué plusieurs personnes au musée juif de Bruxelles, a été arrêté en France. Il sera jugé en Belgique de fait car c’est l’ordre public Belge qui a été touché le premier.

2. PRINCIPE D’UNIVERSALITÉ EN FONCTION DES INTÉRÊTS FONDAMENTAUX DE L’ETAT

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Application de la loi pénale française lorsqu’est porté atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation  trahison, l’espionnage, le sabotage, le complot, le mouvement insurrectionnel, l’atteinte à la défense national, la falsification et à la contrefaçon du sceau de l’Etat, des pièces de monnaie et des billets de banques et enfin à tous crimes ou délits contre les agents ou les locaux diplomatiques ou consulaires français commis hors du territoire de la République, aux crimes et aux délits qualifiés d’actes de terrorisme commis à l’étranger par un français ou par une personne résident habituellement sur le territoire français.

3. LES CRIMES ET DÉLITS EN MATIÈRE MARITIME ET AÉRONAUTIQUE

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la loi pénale française est applicable aux infractions commises à bord ou à l’encontre des navires battant un pavillon français, ou de personnes se trouvant à bord, en quel que lieu que se trouvent les navires. 18

 -

Ces dispositions ne peuvent s’appliquer aux bateaux de navigation fluviale.

En matière aéronautique, on distingue selon que l’avion est immatriculé en France ou non.  Pour les avions immatriculés en France, la loi pénale française est applicable aux infractions commises à bord des aéronefs immatriculés en France, ou à l’encontre de tels aéronefs, ou des personnes se trouvant à bord en quelque lieu qu’il se trouve.  Pour les avions immatriculés hors de France, avions étrangers, loi française est applicable aux crimes et délits commis à bord ou à l’encontre des aéronefs non immatriculés en France où des personnes se trouvant à bord, dans trois cas : o Si l’auteur ou la victime est de nationalité française (principe de personnalité active et passive). o Si l’appareil atterrit en France après le crime ou le délit. o Si l’aéronef a été donné en location à une personne qui a le siège principal de son exploitation ou sa résidence principale sur le territoire de la République.

C. LE PRINCIPE DE SUBSIDIARITÉ

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loi pénale française a vocation à s’appliquer à des individus étranger ayant commis un crime ou un délit puni à l’étranger par un étranger, dans le cas où l’extradition ou la remise de cet étranger a été refusée à l’Etat requérant par les autorités française.

PARTIE 2 : L’INFRACTION -

L’incrimination = le législateur va ériger un comportement déterminé en infraction. Infraction = comportement interdit par la loi ou par le règlement et puni, sanctionné par une ou plusieurs peines. Il faudra voir les différentes catégories d’infractions, puis les éléments constitutifs de l’infraction.

CHAPITRE 1 : LES CATÉGORIES D’INFRACTIONS

Il y a deux façons de classer les infractions. Il existe le critère retenu par le législateur, qui est le critère de gravité de l’infraction. On trouve également le critère de nature des infractions pour les classer. SECTION 1 : LE CLASSEMENT DES INFRACTIONS SELON LEUR GRAVITÉ PARAGRAPHE 1  : LES CRITÈRES DE LA DISTINCTION

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La gravité constitue le critère légal de la classification des infractions dans le code pénal.  division tripartite des infractions dans le Code Pénal.

A. LE CRIME

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atteinte la plus grave aux valeurs sociales les plus fondamentales d’une société crime = infraction punie d’une peine criminelle.

1. LES CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ

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infractions qui sont des atteintes intentionnelles au droit à la vie, mais pas seulement. 19



« crimes contre l’humanité et contre l’espèce humaine ».

 Première valeur protégée est donc l’humanité et l’espèce humaine. 

Vont être érigés en crime des comportements inhumain face à l’espèce humaine. l’extermination, la réduction en esclavage, la déportation ou le transfert forcé de population, le viol, la prostitution grossesse, stérilisation forcée, la torture…

2. LES CRIMES S’ATTACHANT À LA VIE HUMAINE



le meurtre, l’homicide volontaire  la vie humaine est la valeur sociale protégée par le Code pénal. l’assassinat, = meurtre aggravé

ATTEINTES VOLONTAIRE À L’INTÉGRITÉ DE LA PERSONNE

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violences volontaires entrainant mutilité ou infirmation permanentes = des crimes  si la victime de ces violences =mineur de 15 ans, personne vulnérable, avocat, magistrat, juré, enseignant… crime de torture et d’acte de barbarie  pas conforme au principe de légalité des peines puisque les termes ne sont pas clairs et précis.

ATTEINTE VOLONTAIRE À L’INTÉGRITÉ SEXUELLE



Viol = qualité criminelle tout acte de pénétration de quelle que nature qu’il soit commis par violence, contrainte ou menace 

LES CRIMES SANS VICTIME CORPORELLE

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Crime de trahison ou d’espionnage, le faux en écriture publique commis par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public 

 Les crimes en droit pénal constituent les infractions les plus graves, avec les peines les plus lourdes, et dans cette catégorie, on trouve une gradation des peines selon les crimes en présence. B. LES DÉLITS

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Délits = les infractions que la loi punit d’emprisonnement ou d’une peine d’amende égale ou supérieure à 3750 euros   niveau intermédiaire entre crime et contravention.  peines correctionnelles ou peines délictuelles. : emprisonnement, amende, restrictives ou privatives de droit.

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Violences volontaires ayant entraîné des conséquences moins importantes, notamment des incapacités totales de travail (ITT). Agression sexuelle = Atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace, ou surprise  Vol simple  à main armé  crime

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C. LES CONTRAVENTIONS

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Contraventions = infractions les moins graves punies de peines contraventionnelles : amendes, privatives ou restrictives de droits 20

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 ne sont pas des atteintes aux valeurs sociales, à la différence des crimes et délits.  Obj. établir des règles de discipline sociale, une police de la vie sociale. Contraventions en 5 classes

PARAGRAPHE 2  : LES INTÉRÊTS DE LA DISTINCTION A. LA COMPÉTENCE DES JURIDICTIONS PÉNALES

En fonction de la gravité des infractions pénales, leurs auteurs seront jugés devant des juridictions différentes. -

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Les crimes :  Cour d’Assise : 3 magistrats professionnels, et de 6 jurés tirés au sort sur les listes électorales.  Audience en principes publique, sauf si jeu les accusés mineurs, un viol, la torture et actes de barbarie… Les délits :  tribunal correctionnel : 3 magistrats en formation collégiale ou en magistrat unique Les contraventions :  Classe 5 : tribunal de police qui statue toujours à juge unique.  Classe 1 à 4 : juridiction pénale de proximité, qui statue avec des magistrats non professionnels, mais des personnes nommées juges de proximité.

B. LA PRESCRIPTION DE L’ACTION PUBLIQUE

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L’action publique = action exercée au nom de la société par le ministère public principalement Magistrats dont la fonction est d’exercer la fonction publique  les procureurs de la République et les procureurs généraux.  procureur général (ou magistrats du parquet) = représentant du ministère public devant CA  procureur de la république = représentant TGI.

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Prescription extinctive : extinction de l’action publique par les faits de l’écoulement du temps depuis la commission d’une infraction.

1. EN MATIÈRE CRIMINELLE

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Prescription en matière criminelle : 10 ans révolues dès lors qu’aucun acte de poursuite ou d’instruction n’a été commis, effectué, accompli dans ce délai.  si des poursuites et enquêtes sont engagées, le délai repart de zéro pour 10 ans à compter du moment où les recherches sont effectuées, et ainsi de suite. Exception : en matière de terrorisme notamment et de criminalité organisée et crime sexuel sur mineur.  Prescription par 20 années révolues.

2. EN MATIÈRE DÉLICTUELLE

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prescription = 3 ans  Exceptions, prévues par la loi et par la jurisprudence de la chambre criminelle de la cour de cassation.  reculer le point de départ du délai de prescription de l’action publique au jour de la découverte du délit et non au jour de sa commission.  abus de biens sociaux, abus de confiance (JP), abus de faiblesse (loi). 21

3. EN MATIÈRE CONTRAVENTIONNELLE

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Prescription : 1 an, à compter de la commission de la contravention.

C. LA DÉTERMINATION ET LA PRESCRIPTION DES PEINES 1. DÉTERMINATION DES PEINES

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Les crimes sont punis de peines criminelles  Réclusion = peines de droit commun  Détention = crimes politiques, régime d’incarcération + souple.

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L’échelle des peines criminelles est la suivante :  10 ans de réclusion criminelle :  15 ans de réclusion criminelle (le viol)  20 ans (le vol à main armé)  30 ans (le meurtre)  La réclusion criminelle à perpétuité

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Distinction : la peine encourue, la peine prononcée, et la peine exécutée.

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Les délits sont punis de peines correctionnelles : 6 mois à 10 ans emprisonnement + amende

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Les contraventions sont punies de peines contraventionnelles : amendes.

2. LA PRESCRIPTION DE LA PEINE

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obstacle à l’exécution de la peine par l’effet de l’écoulement du temps entre la condamnation devenue définitive et son exécution. Quand une peine est prononcée, si l’autorité judiciaire ne met pas cette peine à exécution pendant un certain délai, la peine est prescrite.  En matière criminelle : 20 années révolues à compter de la date à laquelle la décision de condamnation est devenue définitive  En matière correctionnelle : 5 années révolues  En matière contraventionnelle : 3 années

SECTION 2 : LE CLASSEMENT DES INFRACTIONS SELON LEURS NATURES PARAGRAPHE 1  : LES INFRACTIONS DE DROIT COMMUN

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distinction entre les infractions contre les personnes et celles contre les biens.

A. LES INFRACTIONS CONTRE LES PERSONNES

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code pénal français punit plus sévèrement les infractions contre les personnes que les infractions contre les biens.

1. LES CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ ET L’ESPÈCE HUMAINE 2. LES ATTEINTES À LA PERSONNE HUMAINES 22

B. LES INFRACTIONS CONTRE LES BIENS

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appropriations frauduleuses : le vol, l’extorsion, les détournements, l’escroquerie… atteintes aux biens : le recel, délits de destruction, de dégradation, détérioration, atteintes aux systèmes de traitement automatisé de données, blanchiment  souvent des délits si absence de circonstance agravante

C. LES INFRACTIONS CONTRE L’ETAT, LA NATION ET LA PAIX PUBLIQUE

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Les atteintes aux intérêts fondamentaux de la nation : Le Terrorisme : Atteintes à l’autorité de l’Etat : La participation à une association de malfaiteurs Atteinte à la confiance publique :

PARAGRAPHE 2  : LES INFRACTIONS POLITIQUES ET MILITAIRES A. LES INFRACTIONS POLITIQUES

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contre les institutions de l’Etat ou les libertés publiques  peine de détention criminelle.  les atteintes aux intérêts fondamentaux de la nation   + Toute infraction pénale figurant dans le code électoral l’infraction politique au sens strict du terme ≠l’infraction avec un mobile politique- assassinat du PDRF  régime procédural et de pénalités particulières pour infraction pol au sens stricte. o pas de « plaider coupable ». o Le prévenu se voit proposer une peine par le procureur de la République et s’il accepte cette peine, elle est homologuée ou non par le juge. o Les infractions politiques ne peuvent pas être poursuivies selon cette procédure de CRPC. o Pas de sursis avec une mise à l’épreuve, deTravaux d’intérêt général  Juridiction spécifique : Cour de Justice de la République o composée de parlementaires et de magistrats professionnels

Si les infractions reprochées aux membres du gouvernement ont été commises en dehors de l’exercice de leur fonction : ce sont des infractions de droit commun. B. LES INFRACTIONS MILITAIRES

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incriminer des comportements qui révèlent :  de la soustraction aux obligations militaires, (insoumission, la désertion)  des atteintes à l’honneur ou au devoir militaire (capitulation, ou complot militaire). Spécificité des peines et compétence judiciaire  destitution ou de dégradation *  Sur le plan de la compétence juridictionnelle, dépend si l’on est en temps de paix ou en temps de guerre. o Pour les infractions commises en temps de guerre , sur le territoire national il y a une compétence des tribunaux territoriaux de force armée et hors du territoire national, en temps de guerre, c’est la compétence des tribunaux militaires aux armées 23

PARAGRAPHE 3  : LES INFRACTIONS SOUMISES À UN RÉGIME PROCÉDURAL SPÉCIFIQUE

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un régime procédural de droit commun, GAV 24 à 48 h, exception si terrorisme : 96h, 6jours

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un régime procédural dérogatoire.

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13 régimes procéduraux particuliers, spécifiques à certaines matières :  Les infractions en matière militaire ainsi que les crimes et délits contre les intérêts fondamentaux de la nation :  Les infractions en matière économique et financière :  Les infractions en matière sanitaire :  Les infractions terroristes, actes de terrorismes : Les infractions en matière de trafic de stupéfiant :  Les infractions en matière de traite des êtres humains, de proxénétisme ou de recours à la prostitution des mineurs : Les infractions commises par les personnes morales :  Les infractions de nature sexuelle :.  La criminalité et la délinquance organisée : Les infractions en matière de pollution des eaux maritimes par rejet des navires   Les infractions commises par des majeurs protégés  Les infractions relatives à la prolifération d’armes de destruction massive La procédure applicable en cas d’accident collectif

CHAPITRE 2 : LES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DE L’INFRACTION

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Toute infraction pénale et toutes infractions pénales se composent d’éléments qui doivent être réunis et dont la preuve doit être rapportée pour que cette infraction puisse être constituée ou consommée En l’absence de réunion de ces éléments, l’infraction n’est pas constituée, et elle n’existe pas : la personne sera donc acquittée. Il n’y a pas d’infraction pénale sans éléments constitutifs. deux éléments constitutifs à toute infraction :  un élément matériel  un élément moral, psychologique, (intentionnel).  (élément légal)

SECTION 1 : L’ÉLÉMENT MATÉRIEL DE L’INFRACTION

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par un comportement et par un résultat causé par ce comportement.  l’élément matériel du vol par exemple est l’acte de soustraction frauduleuse.

PARAGRAPHE 1  : LE COMPORTEMENT

Toute infraction pénale incrimine un comportement Il est impossible de réaliser une soustraction frauduleuse de la chose d’autrui sans un comportement. A. LES FORMES DE COMPORTEMENT 24

1. LES INFRACTIONS D’ACTION ET D’OMISSION

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Actions  des gestes, actions. Par exemple, le vol est un geste d’appréhension subreptice, à l’insu du détenteur, possesseur de la chose. On fait quelque chose. Omissions sont des infractions caractérisées au stade de l’élément matériel, non plus par un acte positif mais par une abstention.  non-assistance à personne en danger, juridiquement c’est l’infraction de refus de porter assistance.  atteinte involontaire à la vie ou à l’intégrité physique d’autrui.

Quel sont les intérêts attachés à la différence entre infraction de commission et d’omission ? -

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interprétation stricte de la loi pénale  L’affaire de la séquestrée de Poitiers la localisation de l’infraction, à sa situation géographique.  Commission : le lieu de l’infraction est le lieu de l’accomplissement de l’acte matériel positif incriminé.  Omission : le lieu d’une infraction d’omission est le lieu auquel l’action aurait dû se produire : c’est le lieu de l’inaction. non-représentation d’enfant  la prescription de l’action publique.  En matière d’infraction d’omission, la prescription de l’action publique court à partir du moment où l’intervention aurait dû avoir lieu et était possible. opérations de requalification : un acte de violence volontaire ne peut pas être assimilée à une inaction.

2. LES INFRACTIONS SIMPLES ET COMPLEXES

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infraction simple = infraction à élément matériel unique, dont l’élément matériel est constitué par une unicité d’acte matériel.  Vol : un seul acte qui est la soustraction frauduleuse. infraction dite complexe, l’élément matériel est composé de plusieurs actes de natures distinctes.  délit d’escroquerie o L’usage d’un faux nom, d’une fausse qualité, ou l’abus d’une qualité vraie, ou l’emploi de manœuvres frauduleuses. o Cet emploi de faux nom, fausses qualités… doit avoir déterminé la personne à remettre des fonds, des valeurs ou des biens.

L’intérêt de la distinction entre infraction simple et infraction complexe se situe à deux niveaux. -

application de la loi pénale dans l’espace : attribution si un des actes commis sur sol national application de la loi pénale dans le temps 

3. LES INFRACTIONS SIMPLES ET D’HABITUDES

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infraction simple est une infraction à élément matériel unique. L’agression sexuelle est une atteinte sexuelle. infraction d’habitude est une infraction dont l’élément matériel est constitué par la répétition de plusieurs actes de nature identiques. délit d’appel téléphonique malveillant 25

L’intérêt de cette distinction est que dès le deuxième acte, l’infraction d’habitude est constituée. -

En matière de conflit de la loi pénale dans le temps, il faut se situer au deuxième acte pour savoir si l’infraction a ou non été commise. En matière de prescription de l’action publique, il faut également se situer à partir du second acte pour déterminer la date de commission de l’infraction.

B. LA DURÉE DU COMPORTEMENT 1. L’INFRACTION INSTANTANÉE

C’est une infraction dont l’élément matériel se réalise en un rien de temps, instantanément  

le viol, acte de pénétration. la prescription de l’action publique court à compter de la réalisation de l’élément matériel.

2. L’INFRACTION CONTINUE

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Une infraction continue est une infraction dont l’élément matériel est constitué par une durée du comportement, de sorte que la matérialité de l’infraction continue se perpétue dans le temps. infraction unique constituée sur le plan matériel par la permanence d’un comportement.  le délit de recel

L’intérêt de l’infraction continue, sur un plan pénal est très important : -

le délai de prescription de l’action publique commence à courir à compter du jour auquel ce comportement a cessé. C’est ce qui différencie cette infraction de l’infraction instantanée. la loi pénale dans le temps.

3. L’INFRACTION CONTINUÉE

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pluralité d’infraction de natures identiques commises sur une période donnée dans des circonstances semblables comportant des éléments indivisibles.  l’abus de faiblesse 

L’intérêt de cette notion a trait à la prescription de l’action publique car l’infraction continuée présente l’intérêt de retarder le point de départ de l’action publique au jour du dernier acte matériel. PARAGRAPHE 2  : LE RÉSULTAT

Le résultat, = la conséquence du comportement, son effet. -

Si rupture du lien de causalité entre résultat et comportement en matière pénale, alors il y a place d’une discussion sur la constitution de ce crime.

Les pénalistes ont mis en évidence un « chemin du crime », par étapes : -

La première étape est l’idée, ou la pensée criminelle qui traverse l’esprit  La deuxième étape est la transformation de la pensée en projet, résolution, décision. La troisième étape correspond aux actes préparatoires. C’est une préparation de l’infraction qu’on a décidé de commettre. le passage à l’acte 26

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Le commencement de l’exécution de l’infraction (par exemple, pour le cambriolage c’est quand on force la serrure).

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Le désistement volontaire, qui est la renonciation libre à commettre le crime. La réalisation ou la consommation de l’infraction. « le repentir actif », le remord.

A. L’INFRACTION MATÉRIELLE

Une infraction est matérielle lorsque son élément matériel est constitué, se confond avec le résultat redouté. Par exemple, l’homicide volontaire est une infraction matérielle parce que le résultat redouté est l’atteinte à la vie. Il y a donc parfaite équivalence entre le résultat redouté et le résultat juridique : la mort. B. L’INFRACTION FORMELLE

L’infraction formelle est une infraction dont l’élément matériel ne contient pas le résultat redouté C’est une infraction formelle puisque l’empoisonnement n’est pas le fait de donner la mort par le poison  : il suffit pour que le crime soit constitué, d’employer ou d’administrer des substances « de nature à entraîner la mort », peu importe que la mort survienne ou non. C. L’INFRACTION OBSTACLE

Une infraction obstacle est une infraction dont la matérialité est constituée par un comportement dangereux, portant les prémisses d’une atteinte potentielle au résultat redouté. En réalité, l’infraction obstacle est constituée par la commission d’actes préparatoires à la réalisation d’infractions plus graves. 

l’association de malfaiteurs incrimine le groupement formé en vue de la préparation d’infractions plus graves, peu importe qu’elles aient été commises ou non.

SECTION 2 : L’ÉLÉMENT MORAL DE L’INFRACTION

L’élément moral de l’infraction désigne l’état d’esprit à l’origine du comportement incriminé. L’élément psychologique, ou l’élément intentionnel sont des expressions synonymes de l’élément moral. L’élément moral en droit pénal peut consister en trois éléments distincts. Dans l’élément moral, on trouve tout d’abord l’intention, la faute non-intentionnelle et enfin la faute contraventionnelle. PARAGRAPHE 1  : L’INTENTION DÉFINITION DE L’INTENTION

L’intention désigne la détermination à adopter le comportement incriminé et à atteindre le résultat redouté.  

une adhésion psychologique à l’infraction et la volonté de parvenir à son résultat. une hostilité aux valeurs sociales protégées par la loi pénale.

L’intention est de donner la mort : réaliser le comportement incriminé et atteindre le résultat redouté. S’il manque cette intention, alors le crime n’est pas constitué. 27

L’intention doit être distinguée de deux séries de notions qui lui sont voisine : -

La conscience, qui est la manifestation du discernement, en l’absence duquel il ne peut y avoir de responsabilité pénale faute d’imputabilité. Les mobiles désignent les motivations ayant conduit la personne à commettre l’infraction, ce sont les raisons qui l’ont conduit à commettre l’infraction.

Les infractions les plus lourdement sanctionnées sont toutes des infractions intentionnelles. Un comportement adopté avec une intention manifeste une atteinte aux valeurs sociales. LA PLACE DE L’INTENTION EN MATIÈRE CRIMINELLE

il n’y a point de crime sans intention de le connaitre Le législateur considère que le criminel est ennemi des valeurs sociales protégées. On n’a pas de crime par imprudence, négligence, inattention ou inadvertance en droit pénal français. EN MATIÈRE DÉLICTUELLE

Il existe un principe tempéré par une exception. -

Le principe, en matière délictuelle, actes intentionnels. La nature délictuelle de l’infraction suppose, en principe, une intention délictuelle, intention de NUIRE. Dans les délits involontaires : On n’a pas voulu la conséquence, mais on a voulu l’acte

LA PREUVE DE L’INTENTION

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question complexe car il s’agit d’apprécier l’état d’esprit dans lequel une personne a agi. Et par définition, on ne connait pas cet état d’esprit, car on ne peut sonder celle-ci. L’intention va se déduire des circonstances

Délits dont on ne sait pas trop s’ils sont intentionnels ou non intentionnels seule violence volontaire permet d’attribuer l’intention On présume cependant, que la personne avait connaissance des dispositions légales, donc on considérera que c’est une violation en connaissance de cause. PARAGRAPHE 2 : LES FAUTES NON INTENTIONNELLES

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faute intentionnelle adhésion totale à l’infraction sur le plan psychologique Les fautes non intentionnelles rassemblent des fautes d’inattention plus ou moins conscientes.  fautes simples  fautes qualifiées.

LA FAUTE SIMPLE

La faute simple désigne la faute d’imprudence, de négligence, ou de manquement à une obligation de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement. L’IMPRUDENCE

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L’imprudence désigne le défaut de prudence, la maladresse, l’inattention,

LA NÉGLIGENCE

La négligence désigne le manque de rigueur. LE MANQUEMENT À UNE OBLIGATION DE SÉCURITÉ OU DE PRUDENCE

Inobservation d’une obligation en matière de sécurité ou de prudence, imposée par un texte législatif ou réglementaire. 

dans le code du Travail, un arrêté sur les obligations d’hygiène

La faute simple est facilement caractérisable, parce que soit un texte prescrit une obligation de prudence ou de sécurité, et son non-respect entraine un manquement, soit il n’y a pas de texte qui établit une obligation, et on se retrouve dans ces comportements généraux d’imprudence et de négligence.

LES FAUTES QUALIFIÉES

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fautes aggravées qui relèvent d’une certaine forme d’inconscience et d’irresponsabilité, non pas au sens juridique, mais au sens commun du terme. On est entre la faute simple et l’intention.

LA FAUTE DÉLIBÉRÉE

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mise en danger délibéré de la personne d’autrui.  franchit une ligne continue pour doubler quelqu’un en haut d’une côte, sans visibilité. appréhendée soit comme un délit autonome, soit comme une circonstance aggravante d’un délit non intentionnel.

LA FAUTE CARACTÉRISÉE

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une faute “établie, ayant exposée autrui à un risque d’une particulière gravité qui ne pouvait être ignorée”. Cette faute doit être constituée indépendamment de la violation d’une obligation de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement. C’est ce qui la distingue de la faute délibérée.

L’INTÉRÊT DE LA DISTINCTION ENTRE FAUTE SIMPLE ET FAUTE QUALIFIÉE

Cette distinction a un intérêt capital en matière de lien de causalité. Il y a causalité directe lorsque le résultat dommageable a été directement causé par la faute Il y a causalité indirecte lorsque le dommage a été indirectement causé par la faute

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