COURS DE PHARMACOGNOSIE 23-24 - Compressed - Compressed [PDF]

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Zitiervorschau

REPUBLIQUE DU BENIN ………………….

Université Inter-Régionale du Génie Industriel des Biotechnologies et Sciences Appliquées (IRGIB-Africa University) ……………………

Pharmacognosie

Année Académique: 2023-2024

PROGRAMME 1.

Généralités

2.

Rappel sur les constituants de la plante

3.

Richesse, Origine, Conservation, Stockage, Normalisation, et Standardisation des plantes médicinales

4.

Polyholosides d’Intérêt Pharmaceutique et Agroalimentaire

5.

Généralités sur les Alcaloïdes

6.

Alcaloïdes Tropaniques

7.

Alcaloïdes Indoliques

8.

Alcaloïdes Quinoleiques

9.

Alcaloïdes Isoquinoleiques

10. Alcaloïdes Puriques 11. Flavonoïdes 12. Tanins 13. Saponosides 14. Huiles Essentielles 15. Antimalariques d’origine Naturelle 16. Bref Aperçu Sur Les Taxons Officinaux Du Benin

GÉNÉRALITÉS HISTORIQUE Il s’agit de comprendre comment ont été posés progressivement les grands principes qui ont rationalisé l’utilisation « médicale » des substances actives médicamenteuses contenues dans les plantes par l’homme. Nous distinguons : 

Période empirique : caractérisée par o Hippocrate, médecin grec (460-377), souvent appelé le "père de la médecine". On lui doit le Corpus Hippocratum (plus de 200 plantes) et les aphorismes du genre : « à grands maux, grands remèdes » ou « il faut manger pour vivre, et non vivre pour manger ». o Dioscoride (20-70) : "de Materia Medica" (plus de 600 produits) ; notion importante : « il existe une plante pour chaque maladie ». o Galien, médecin grec (130-200), appelé le "père de la pharmacie". Il préparait lui-même les « médicaments » qu’il prescrivait. C’est lui qui a le plus contribué à la promotion de la « théorie des humeurs internes ». Ainsi, en Occident, se développe la médecine classique basée sur la pensée d'Hippocrate, qui oppose les "éléments" et leurs "qualités" pour entretenir ou rétablir l'équilibre du corps. C'est ainsi qu'un remède feu/chaud saura guérir une maladie eau/froid, par exemple le gingembre contre le rhume. o Moyen-âge : médicaments minéraux ; caractérisé par la recherche l’or et la « pierre philosophale ». La magie (charlatanisme) fait alors que la médecine s’arrête pendant un temps considérable, malgré des « épidémies » terribles (peste noire). o Paracelse (1493-1541) : C’est le père de la Théorie des Signatures : soigner chaque organe grâce à un aliment qui lui ressemble. Il s’appuie sur le principe de similitude – similia similibus curantur, « les semblables soignent les semblables », qui fait le lien entre la forme des plantes ou des aliments et la partie du corps humain que l’on souhaite soigner, l’une ressemblant à l’autre. Plusieurs centaines de composés naturels ont été recensés et recommandés pour leurs « signes ». Par exemple, le pavot, dont la capsule surmontée de sa couronne sur la tête signale qu’il a le pouvoir de soigner cette dernière ; La prêle, dont la tige rappelle la colonne vertébrale, est considérée comme efficace contre le mal de dos. Page 1 sur 86



Période scientifique (isolement et caractérisation) o DEROSNE Charles (pharmacien français,) isole la morphine en 1802 sous le nom de "sel narcotique" en mélange, à l’époque, avec la narcotine. Sa structure ne sera élucidée qu’en 1923. o PELLETIER et CAVENTOU (chimistes et pharmaciens français, 1788-1842 et 1795-1877) découvrirent la strychnine (1818), la quinine et la caféine (1820), et mirent au point un procédé de fabrication du sulfate de quinine. o Pierre-Joseph LEROUX pharmacien français (1795-1870), isole le premier la salicine (1830). o Pierre-Jean

ROBIQUET

pharmacien

chimiste

français

(1780-1840),

l’amygdaline (1830). o Claude-Adolphe NATIVELLE pharmacien et chimiste français (1812-1889), cristallise la digitaline en 1868.

Définition de la pharmacognosie La Pharmacognosie vient du grec : “gnosis” qui veut dire « science » ou « connaissance » et “Pharmakon” qui se traduit par « médicament ou remède ». La Pharmacognosie est la science des drogues. C’est une Science multidisciplinaire, au carrefour de toutes les disciplines scientifiques et pharmaceutiques. Il s’agit de l’Étude d e l a composition et les effets des principes actifs contenus dans les matières premières d’origine naturelle c’est -à-dire obtenues à partir des végétaux, des animaux ou par fermentation des micro-organismes. En pratique, elle a pour objet l’étude des plantes à viser thérapeutique. La pharmacognosie est une des sciences les plus vastes qui s’intéresse particulièrement aux points suivants : 1- Dénomination international des matières premières. 2- Biosynthèse des molécules. 3- Structures chimique. 4- Contrôles de qualité. 5- Propriétés pharmacologiques et toxicologiques. 6- Applications en médecine humaine et au découvert des nouveaux médicaments.

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Place de la pharmacognosie dans les études de pharmacie : La pharmacognosie est différente de la phytothérapie et de la phytopharmacie. Elle est l’étude des matières premières d’origine synthétique (Chimie thérapeutique) ; l’étude de leur transformation en médicament (Pharmacie galénique) et l’étude de l’action des médicaments (Pharmacologie, Biochimie, Toxicologie, …)

QUELQUES DEFINITIONS  Plantes médicinales: ce sont des plantes utilisées en médecine traditionnelle dont au moins une partie possède des propriétés médicamenteuses, leur action provient de leurs composées chimiques (métabolites primaires ou secondaires) ou de la synergie entre les différentes composée présents.. Il est peu fréquent que la plante soit utilisée entière ; le plus souvent, il s'agit d'une ou de plusieurs parties qui peuvent avoir chacune des utilisations différentes». Par extension, on appelle souvent « plante médicinale » ou « plante » non seulement l'entité botanique, mais aussi la partie utilisée.  Drogue végétale : sont des parties de plantes fraîches ou desséchées, utilisées à des fins thérapeutiques et n’ayant subi aucune opération pharmaceutique. Elles sont parfois des plantes entières, le plus souvent des parties de plantes (racines, écorces, sommités fleuries, feuilles, fleurs, fruits, graines...) entières ou fragmentées. Sont également des drogues végétales, les sucs retirés par incisions du végétal vivant (oléorésines, gommes, latex, etc.) n'ayant subi aucune opération galénique.  Principes actifs : Le terme de principe actif désigne une substance qui possède des propriétés thérapeutiques, cette substance n’est pas obligatoirement chimiquement pure. Elle peut être composée de plusieurs isomères.  Pharmacopée : livre contenant des instructions pour l'identification des échantillons et la préparation des composés, des médicaments et publié par l'autorité d'un gouvernement ou d'une société médicale ou pharmaceutique.

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 Drogue : substance naturelle ou synthétique utilisée dans le traitement, la guérison, la prévention ou le diagnostic d'une maladie ou utilisée pour améliorer le bien-être physique ou mental.  Les médicaments peuvent être prescrits pour une durée limitée ou sur une base régulière pour les troubles chroniques. Le médicament doit être inclus dans la pharmacopée officielle.  Médicaments bruts : ce sont des médicaments d'origine végétale, animale, minérale. Ils contiennent plus de quantité de constituants actifs.  Extrait : substance obtenue en extrayant une partie d'une matière première, souvent à l'aide d'un solvant (éthanol, eau…). Les extraits peuvent être solides sous forme de teinture ou sous forme de poudre.  Extractives (dérivés) : Ce terme traite des principaux constituants que l'on trouve dans les substances naturelles par de nombreuses méthodes comme (extraction, distillation…etc).  Produit naturel : composé chimique ou substance produite par un organisme vivant trouvé dans la nature qui a généralement une activité pharmacologique ou biologique pour une utilisation dans la découverte et la conception de médicaments pharmaceutiques.

INTERETS L’intérêt est médical Depuis les temps immémoriaux, les organes des animaux et les plantes ont été à la base de la médecine SUMERIENNE de même pour les médecines EGYPTIENNE, INDIENNE, CHINOISE et AFRICAINE. L’étude de ces médecines a donné des molécules remarquables utilisées aujourd’hui en médecine. Page 4 sur 86

Ex : la médecine chinoise donne une plante artémisia annua qui donne l’ARTEMISININE pour le traitement du paludisme La médecine africaine a donné L’OUABAINE hétéroside cardiotonique de même que la VINCRISTINE et la VINBLASTINE qui sont des anticancéreux. Les médecines sumériennes et égyptiennes ont donné le pavot réservé seulement aux seigneurs. Il y a donc un lien direct entre les plantes et la thérapie et c’est la pharmacognosie qui l’étudie. L’intérêt est économique A l’heure actuelle, près de 30% des médicaments vendus dans les officines et utilisés dans les hôpitaux sont directement dérivés des plantes et 35% environ sont issus de la nature ce qui signifie que 65% sont tirés de la nature.

BUTS DE LA PHARMACOGNOSIE 

Étude plus poussée de drogues déjà utilisées.



Recherche de drogues et de nouvelles substances médicamenteuses. (« chefs de file »).



L’étude approfondie des substances naturelles assurant une prévention de la santé et qui ont été sélectionnées au cours des siècles pour une activité thérapeutiques ou qui ont fait leurs preuves cliniques dans la médecine actuelle.



Fournir des matières premières et des substances naturelles de notre environnement avec une bonne qualité et en quantité suffisante à la thérapeutique.



Trouver de nouvelles formes d’utilisation.

Méthodes de Recherche 1) méthode empirique : étudier les plantes utilisées en médecine indigène traditionnelle. Enquêtes ethnobotaniques et ethnopharmacologiques sont menées dans les pays où la tradition est encore forte. Les chances de succès sont plus élevées si une même plante est utilisée par plusieurs peuplades sans contact entre elles. 2) chimiotaxonomique : s’adresser aux plantes d’un même taxon (famille, genre,…) ayant déjà fourni des P.A. (les principes « tranquillisants » du Rauwolfia : recherche exhaustive dans les plantes de la famille des Apocynacées. Page 5 sur 86

3) de "criblage" (screening) systématique : recherche « à l’aveugle », sur la base de critères définis à l’avance (toutes les plantes d’une région : Nécessite de Gros moyens financiers à restreintes à une seule classe chimique ou une seule activité pharmacologique (ex du NCI et des 25000 extraits testés pour la recherche de plantes « anticancéreuses »). Il existe maintenant le "criblage à haut débit" (High Throughput Screening). 4) le hasard ...! : la découverte de la pénicilline (A. FLEMING, suite à une pollution par P. notatum), ou des « antileucémiques » majeurs du Catharanthus roseus, dont les extraits induisaient une chute conséquente du nombre de cellules sanguines de la lignée blanche (tests visant à identifier des substances « hypoglycémiantes ».

NB : les substances actives médicamenteuses proviennent également des microorganismes, des Champignons et Bactéries (antibiotiques = 30 % des médicaments), et biotechnologies animales et végétales : préparation d’enzymes et autres protéines à l’état pur (insuline humaine par Colibacille, …), anticorps monoclonaux ….

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RICHESSE, ORIGINE, CONSERVATION, STOCKAGE, NORMALISATION, ET STANDARDISATION DES PLANTES MÉDICINALES 1. Richesse et origine des plantes médicinales La teneur en principe actif d’une plante dépend de : 

l’organe



l’âge de la plante ou de son état végétatif



l’époque de cueillette



facteurs extérieurs tels que la température, l’altitude, l’ensoleillement, l’humidité

Exemple : Cinchona Sp se fait à une altitude comprise entre 1000 et 3000 mètres ; une température continuelle comprise entre 15 et 25°C ; une humidité importante comprise entre 74-90% ; un sol riche en humus, Les jeunes pousses doivent se développer à l’abri du soleil…….. Les plantes médicinales proviennent :  de la cueillette (se raréfie)  de la culture de plantes médicinales sélectionnées (se réalise dans les serres, les phytotrons).  Des biotechnologies : c’est la régénération de plantes à partir de culture in vitro. L’intérêt des biotechnologies est perçu pour les plantes non disponible en quantité suffisante dans la nature : Exemple : Taxus brevifolia

espèce rare contenant du taxol qui a des propriétés anti-

cancérigène. On a procédé à l’hémi-synthèse du taxol à partir du 10-desacétylbaccatique retrouvé au niveau du Taxus bacata à cause de cette rareté du Taxus brévifolia;

2. Conservation des plantes médicinales La teneur en eau des plantes (5-10% graines ; 40-50% écorces ; 70-80% feuilles ; ± 90% fleurs) et enzymes sont des sources de dégradation : 

D’hydrolyse ou de dégradation enzymatique



D’oxydation, la polymérisation, la racémisation



le brunissement, le noircissement, le flétrissement. Page 7 sur 86

Pour pallier à ces phénomènes, il faut enlever l’eau et détruire les enzymes (sauf quand les P.A. sont libérés par action Eau-enzyme). On utilise des méthodes telle que :  dessiccation rapide ou lente selon les cas : o à l’air libre ou au soleil o à l’ombre, sous abri par de l’air chaud ou sec o à l’étuve, éventuellement sous vide  Lyophilisation (ou cryodessiccation : passage état solide à l’état vapeur) : utilisée en industrie pour les principes actifs thermolabiles (conservation)  Stabilisation (Destruction des enzymes) par : o l’alcool bouillant (procédé Bourquelot) o les vapeurs d’alcool (procédé Goris et Perrot); o la chaleur humide sous pression (procédé Goris et Anould) : méthode réservée aux drogues robustes (graines, noix) o la chaleur sèche (UHT, flash).

3. Conditionnement, stockage, normalisation et standardisation des produits médicinaux Le conditionnement et le stockage se font dans des récipients carton, du papier Kraft double enveloppe à l’Abri de la lumière, de l’humidité, de la chaleur, de l’air et des insectes xylophages (charançons, mites,…). Péremption d’un an maximum (le plus souvent). La normalisation et la standardisation se font selon les monographies de la pharmacopée européenne et récemment la pharmacopée africaine On retrouve dans les monographies :  Identification botanique (la plante est définie par l’espèce, le genre, la famille botanique),  Identification chimique et chromatographique  Les essais (recherche des éléments étrangers (intentionnels : falsifications par des plantes moins chères, charges minérales), résidus de pesticides, contaminations bactériennes (mélilot, mycotoxines, …)  Les dosages de principe actifs (indication de la teneur minimale en principe actif sauf les drogues contenant des principes actifs toxiques)

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UTILISATION ACTUELLE DES PLANTES MEDICINALES  En nature Poudres pour tisanes par infusion, décoction, digestion. Les plantes sont délivrées en vrac ou en infusette, sont seules (« simples ») ou en mélanges (« espèces »). Poudres en gélule.  Transformées : « Formes galéniques » 

Extraction : réunir sous un volume réduit la majorité des constituants actifs : o Teintures alcooliques (alcool à divers titres/pl. sèche), o Alcoolatures et TM homéopathiques (alcool froid/pl. fraîche), o Alcoolats (alcool à chaud/pl. fraîche) ; o Extraits (par eau, éther, alcool, …) secs (≠poudres), o Extraits mous, o Extraits fluides.

Plante sèche 1g

0,20

correspond à

d’extrait

g 10

g

sec teinture

ou nébulisat

de 0,30

g 1 g d’extrait 6 à 8 g de plante

d’extrait mou fluide

fraîche

mère



Expression (sucs huileux, H.E.),



Distillats (essences = entrainement par la vapeur d’eau)



Nébulisât, Lyophilisats, Atomisâts (concentration sous vide).



S.I.P.F. (Suspension Intégrale de Plante Fraîche), macérats.

Législation ... Les «médicaments à base de plantes» sont des «médicaments» Les médicaments à base de plantes répondent à la définition de l'article L. 511 du Code de la Santé Publique (C.S.P.), et relèvent donc de la réglementation générale du médicament. À ce titre, conformément à l'article L. 601 du C.S.P., toute spécialité pharmaceutique ou tout autre médicament « à base de plantes » fabriqué industriellement, doit faire l'objet avant sa commercialisation ou sa distribution à titre gratuit, d'une autorisation de mise sur le marché (A.M.M.), obtenue sur la base d'un dossier répondant aux dispositions des articles R. Page 9 sur 86

5128 à R. 5136 du C.S.P. L’objectif du dossier d’AMM “plantes” est de garantir la conformité, la sécurité, l’innocuité et la qualité. Pour les médicaments à base de plantes dont l'usage médical est bien établi, la demande d'A.M.M. peut être faite sur la base d'un dossier "abrégé", exempt de tout ou partie des essais pharmaco-toxico-cliniques, conformément à l'article R. 5133 du C.S.P.

Au Bénin, Les «médicaments à base de plantes» sont définis comme des Produits médicinaux finis, étiquetés, qui contiennent comme principes actifs exclusivement des plantes (parties aériennes ou souterraines), d’autres matières végétales ou des associations de plantes à l’état brut ou sous forme de préparations. Les produits végétaux comprennent les sucs, gommes, huiles grasses, huiles essentielles et toutes autres substances de cette nature. (Annexe arrêté N°017/MS/DC/SGM/CTJ/DPMED/DA/SA/016SGG17 du 15 février 2017). Selon le même document, tout médicament traditionnel amélioré et préparé suivant les méthodes de bonnes pratiques de fabrication, n’est débité à titre gratuit ou onéreux qu’après délivrance d’une AMM. Le dossier de demande d’AMM est constitué de 3 sous-dossiers : administratif ; pharmaceutique et toxico-clinique. Les contenus de chaque sous-dossier dépend de la catégorie du phytomédicament (2,3,…,5).

La responsabilité du Pharmacien La responsabilité du pharmacien, dans le cadre de l’existence d’un certain monopole, est pleine et entière par rapport à la commercialisation des plantes médicinales. Ne jamais oublier que c’est toujours celui qui met à la disposition du public, in fine, qui assume la responsabilité de l’acte, que la falsification soit frauduleuse ou accidentelle ! D’où, une bonne connaissance de ce domaine, et la faculté d’utiliser de méthodes objectives et efficaces de contrôle de la nature et de la qualité des "drogues végétales" qui s’imposent donc, à lui.

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RAPPEL SUR LES CONSTITUANTS DE LA PLANTE 1. GENERALITES Les végétaux sont apparus bien avant les animaux. Les premières algues (algues bleues = « cyanobactéries ») unicellulaires, datent d’environ 3,5-2,7 milliards d’années (MdA). Ces premières formes de « vie » ont modifié la composition de l’atmosphère en augmentant sa teneur en dioxygène (0,1%, env.), provoquant la première grande glaciation (huronienne, de 2,4 à -2,1 MdA), par « combustion » du puissant gaz à effet de serre, le méthane (CH4 + 2O2 à CO2 + 2H2O). Les végétaux sont autotrophes (vis à vis du carbone et de l’énergie). Ils produisent leur propre énergie. Ils sont en effet, capables d’oxyder l’eau (H2O) du sol et de "réduire" le dioxyde de carbone (CO2) de l’atmosphère (= sorte de carbohydratation), grâce à l'énergie solaire, captée par leurs pigments photosynthétiques, les chlorophylles (A, B) + caroténoïdes. C’est la photosynthèse. Les plantes sont les « poumons » de la terre. La quantité d’énergie solaire ainsi captée chaque année par les plantes représente ± 6 fois l’énergie consommée par l’humanité toute entière. Les plantes sont avec les champignons et les animaux, l'un des 3 règnes des eucaryotes (présence d’un noyau). Le nombre de plantes différentes est estimé, en 2016, à plus de 400 000 (espèces décrites, mais près de 2 000 nouvelles sont découvertes chaque année). Dans la grande majorité (369 000), ce sont des "plantes à fleur" (angiospermes). Ceci impose de les rassembler dans des groupes ("taxons") pour pouvoir bien les appréhender. C’est l’objet de la botanique : "systématique". Cette classification distingue les grands taxa suivants :

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Intérêts Du fait de leur métabolisme particulier, les plantes sont capables de synthétiser des métabolites spécifiques qui les rendent intéressantes, voire, indispensables pour la santé humaine. En effet, une part considérable (≥ 50% chez les plantes ligneuses, notamment) de l’énergie, produite par photosynthèse, est consacrée à former, à partir des carbohydrates, des métabolites spécifiques (ex "secondaires") aromatiques (aromagenèse) à "polyphénols", à l’origine de : - leur élévation (lignine à polymère 3D à rigidité du bois de cœur (mort), et de l’aubier), et de - leur protection (tanins : bactéricides, fongicides, virucides; vitamines; aminoacides aromatiques = essentiels). Pour l’homme, ne serait-ce que pour ces métabolites "aromatiques", les plantes sont des aliments indispensables. Egalement, les plantes sont les seuls êtres vivants (avec les champignons), capables de synthétiser les acides gras polyinsaturés ac. a- et g-linoléniques (qui sont donc « essentiels »). Les plantes présentent un intérêt, notamment, dans les domaines : -

agricole (vivrières, engrais verts, épuration des sols - Pr. Claude Grison, …),

-

alimentaire (humain : fruits, légumes, farine, mat. grasses, bière, vin, … ; bétail : ensilage, fourrage, paille, tourteaux, …),

-

énergétique (diester, bioéthanol, …),

-

industriel (papier, caoutchouc, textile, bois d’œuvre, chimique, huiles essentielles, …),

-

médical/pharmaceutique et cosmétique.

Les diverses catégories de SAM végétaux sont des métabolites primaires (glucides, lipides), ou des métabolites « spécifiques ». Leurs rôles chez le végétal est : •

rôle constitutif des cellules



rôle hormonal (les phytohormones)



rôle d’interaction avec l’environnement



rôle parfois inconnu

2. LES CONSTITUANTS DU METABOLISME PRIMAIRE 2.1

Les glucides 2.1.1

Les oses simples :

Glucose, fructose, galactose, mannose, ribose etc. Ils ont une importance alimentaire.

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Le glucose provient de tous les fruits ainsi que l’hydrolyse enzymatique double

de l’amidon. C’est un sucre directement assimilable (source énergétique). Il est utilisé dans la production des solutés injectables isotoniques (5 à 10%), ou hypertoniques (à 15, 20 et 30% ; réhydratation), il sert à la synthèse industrielle du sorbitol. 

le Galactose provient généralement des algues, gommes et mucilages et est à

usage diagnostique uniquement (Levovist® est un produit de contraste pour L'échographie cardiaque en mode bidimensionnel.)

Dérives des oses simples  D-mannitol (E421) : provient Fraxinus ornus L., Oléacées (Frêne) et est utilisé comme édulcorant ; diurétique osmotique (en perfusion). Réduction de certains œdèmes cérébraux. Hypertension intraoculaire.  D-sorbitol (= D-glucitol) (E420) : provient de la préparation industrielle par hydrogénation du Glucose ; il est utilisé comme régulateur fonctions digestives et du transit intestinal (cholagogue) et diurétique. Traitement de la constipation occasionnelle de l'adulte. Traitement d'appoint des troubles dyspeptiques (digestion difficile, ballonnements) de l'adulte. Matière première pour synthèse industrielle d’acide ascorbique (vit. C) (SORBITOL DELALANDE)  Vitamine C = acide ascorbique : 103 spécialités pharmaceutiques renferment de la Vit. C comme PA, avec pour indications principales : anémie par carence martiale, grippe, rhinite allergique, rhinopharyngite, asthénie passagère, fatigue.  La D-glucosamine : indiquée dans le soulagement des symptômes liés à une arthrose légère ou modérée du genou.

2.1.2 

Les oligosaccharides :

Les disaccharides : Saccharose, maltose qui ont une importance alimentaire. On retrouve le saccharose dans Betta vulgaris et Saccharum officinarum. Il a une importance alimentaire et pharmaceutique où il est utilisé comme édulcorant, excipient de sirops, tablettes et capsules.



Oligosaccharides (3 à 10 oses) : ce sont des réserves énergétiques chimio-taxonomiques des fabacées (Ex rutinose et gentianose). Ex : Haricots, Pois.

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Les polysaccharides (10) d’un sucre (glucose) et d’un acide phénol



Production : action d’enzymes exo cellulaires (le dextrane sucrase) sur le saccharose grâce à des bactéries du genre: Leuconostoc; Lactobacillus; Streptococcus.



Usages : Le dextrane 60 permet la formulation de solution stérilisée à 6% utilisé comme succédané de plasma.

1.2. Gomme xanthane •

Structure: Polyholoside anionique (ossature principale de type cellulosique β-D glucose liés en position 1-4 avec un acide D-glucuronique salifié au cent).



Production : Exsudat de gommeux libéré par la bactérie se développant sur les Brassicaceae



Usages : préparation des solutions pseudo plastiques et stabilisation des suspensions et émulsions. Gélification des produits alimentaires (sauces, potages, soupes…). Stabilisation des explosifs, des peintures, des cirages et des textiles

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2. POLYHOLODIDES DES CHAMPIGNONS 2.1. Lentinanes 

Elaboration : Lentinus edodes



Structure : glycanes de β-D glucose (liés en position 1-3 et substitués de glucose en 1-6).



Usages : activité immunostimulante mise en évidence par la prolifération des lymphocytes T en présence d’Interleukine II.

3. POLYHOLODIDES DES ALGUES MARINES 3.1

Acide alginique (principaux constituants des algues brunes) •

Structure : polyholoside hétérogène (acide D-mannuronique et L-glucuronique liés en position β 1-4).



Propriétés : gonfle dans l’eau et absorbe 100 fois son poids. Les alginanes de cations monovalents (K+; Na+; N+) donnent des solutions colloïnnales pseudo plastiques qui après ajout progressif de cations divalents forment un gel plastique

 Usages : Épaississant ; Stabilisant dans l’industrie agroalimentaire et textiles;  Hémostatique ; Cytoprotecteurs des cellules du foie  Sources : – Fucus (phœophyceae) : F. vesiculosus (amaigrissant); F. serratus – Laminaires (phœophycées) : L. digitata; L. hyperborea; L. cloustonii; L. saccharira – Autres

genres:

Ecklonia;

Ascophyllum

nodoscum;

Sargassum;

Macrocystis pyrifera

3.2

Agar-agar ou gelose •

Structure:

Polyholoside

hétérogène

ayant

3

parties:

agarose,

pyruvylagarose et agaropectine. Soluble dans l’eau chaude et gonfle. •

Usages : Laxatif de lest (facilite l’exonération du foie); gélifiant; émulsionnant; milieu de culture.



Sources: Gelidium (corneum; robustum; amansii); Pterocladia; Acanthopeltis.

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3.3

Carraghénanes et Furcellerans •

Structure: mélanges complexes de galactames sulfuriques partiellement salifiés (sels de potassium ; sodium ; calcium ou magnésium). Il existe: – λcarraghénanes non gélifiants et des κcarraghénanes gélifiants. – Les furcellerans ont une structure proche des κcarraghénanes.



Usages : stabilisants des aliments; pâtes dentifrices; déodorisants solides; émollients; laxatifs; protecteurs de la muqueuse gastrique.



Sources : Chondrus crispus; Gigartina stellata; Furcellaria lumbricalis (Rhodophycées: algues rouges)

4. POLYHOLODIDES DES VEGETAUX SUPERIEURS 1.1. Gommes et mucilages •

Structure : polysaccharides hétérogènes qui gonflent au contact de l’eau. – Les mucilages = produits normaux de certaines cellules – Les gommes = produits pathogènes (par incision ou écorçage du tronc)



Usages : laxatifs; antidiarrhéiques



Sources : – Mucilages: Adansonia digitata (feuilles et fruits); Ceratotheca sesamoïdes; Plantago ovata (Ispaghul); Linum staticimum; Althaea officinalis (guimauve). – Gomme: Arabique: Acacia senegal ; Adragante: Astragalus gommifer : Sterculia: Sterculia tomintosa

1.2. Autres polyholosides  amidon : blé (Triticum vulgare L., Graminées), maïs (Zea mays L., Graminées), riz (Oryza sativa L., Graminées), pomme de terre (Solanum tuberosum L., Solanacées),  cellulose : Cotonnier (Gossypium sp. herbaceum L., G. arboreum L., G. hirsutum L., G. barbadense L., Malvacées).

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GENERALITES SUR LES ALCALOÏDES 1. Définition Alcaloïde vient de deux mots arabes : AL KALY qui veut dire « soude ou base » et le mot grec EIDOS qui veut dire « caractère de ». Donc les alcaloïdes sont des substances d’origine naturelle qui ont un caractère basique. Ce sont des substances naturelles aux structures très variées avec un caractère basique plus ou moins prononcé et douées de propriétés pharmacologiques significatives à des concentrations faibles (faible dose). D’une manière générale, les amino-acides et peptides, les amino-sucres, les vitamines azotées, les bases nucléiques (dérivés puriques, incluant les xanthines), les porphyrines ne sont pas considérées comme étant des alcaloïdes. Les plus caractéristiques des alcaloïdes sont : la quinine, la morphine, la réserpine, la vinblastine, l’ergotamine, l’atropine, la cocaïne.

2. Intérêts ►L’intérêt est d’abord médical. Les alcaloïdes ont fournis à la thérapeutique les molécules largement utilisées pour le traitement des pathologies. Généralement on utilise dans le cas du paludisme grave la quinine. Pour le traitement de la douleur on utilise la morphine. Certains alcaloïdes ont permis de réduire de façon remarquable la mortalité infantile. C’est le cas des alcaloïdes de l’ergot de seigle. Malheureusement, certains alcaloïdes comme la cocaïne et la morphine entrainent des comportements délirant, alimentent un trafic illicite, entrainent ou entretiennent parfois des guerres (exemples). ►L’intérêt est également historique : les plantes contenant des alcaloïdes ont marqué l’histoire. C’est ainsi que le papaver sumniferum est décrit sur les tablettes depuis plus de 5000 ans. A l’origine elle appartenait à la classe des seigneurs. De cette plante seront isolés au début du 20ème siècle la morphine, de même que le quinquina couramment utilisés par les habitants autochtones de l’Amérique latine pour le cas des affections fébriles. Les missionnaires arabes l’ont transféré en Europe d’où est isolée la quinine dont l’efficacité sur le paludisme est encore d’actualité. Jusqu’à l’heure actuelle, les cas de résistance du plasmodium à la quinine sont encore rares. ►L’intérêt économique des alcaloïdes est indéniable à travers (industrie pharmaceutique…..). Page 23 sur 86

3. Distribution – Chez les végétaux supérieurs, les alcaloïdes sont rares, chez les gymnospermes mais présents chez les angiospermes (dicotylédone comme monocotylédone). o Monocotylédones : Liliacées = Colchique, Vérâtre ; Amaryllidacées = Galanthus sp.. o Dicotylédones

:

Apocynacées

(Vinca,

Rauwolfia);

Fabacées

(Sarothamnus); Loganiacées (Strychnos); Papavéracées (Papaver); Rubiacées (Quinquina, Yohimbe); Rutacées (Pilocarpus); Solanacées (Atropa, Datura). – Animaux : Salamandre : samandaridine; Crapaud : bufoténine; Castor : castoramine; coquillages (Butler clams) : saxitoxine; poissons ("fugu") : tetrodotoxine. – Champignons : Pénicillium : roquefortine ; Ergot de seigle : ac. lysergique ; Psilocybe: psilocine ; Pseudomonas : pyocyanine. – Bactéries : Pseudomonas : pyocyanine – Certaines familles les concentrent particulièrement : rubiacée, apocynacée, papavéracée. – Leur concentration est variable : faible (0,01%) dans certaines espèces et très concentrés (jusqu’à 15% dans d’autres).

4. Localisation Certaines plantes les concentrent dans  l’écorce du tronc, c’est le cas du quinquina.  Ecorce des racines (catharantus)  Feuilles (catharantus) Mais les deux alcaloïdes du catharantus sont différents.  Latex du fruit (papaver sumniferum)  Graines (vimiquier)

5. Etat naturel Ils sont dissous dans le suc vacuolaire :  sous forme de sels organiques (acétates, citrates, malates, méconates, …), ou  à l’état d’hétérosides (glucoalcaloïdes des solanacées), ou encore,

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 de combinaisons insolubles avec les tanins = complexe tanniques qui sont insolubles dans l’eau : les alcaloïdes du cola de même que les alcaloïdes de quinquina.

6. Structure et classification  Se répartissent dans des groupes de structures très variées. Les uns sont très simples ((+)-cicutine),

les

autres,

beaucoup

plus

complexes

(strychnine,

dimères

antileucémiques), mais ce sont tous des alcaloïdes.  Les alcaloïdes dérivent tous du métabolisme des acides aminés qui conduit à la conservation d’une structure de base qui permet de les classer. Ainsi nous avons des alcaloïdes à noyau tropane, indole ; quinoleine ; isoquinoleine, purine ; pyridine…..

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7. Propriétés Physico-chimiques  Caractéristiques Organoleptiques Les alcaloïdes de faibles PM et non oxygénés (nicotine, spartéine, …), sont liquides à T° ambiante, entraînables par la vapeur d’eau ou même, sublimables. Ceux oxygénés et de haut PM : solides, cristallisables et incolores. Ceux cristallisés ont alors un point de fusion net, supérieur à 200°C. Le plus souvent doués du pouvoir rotatoire (dévient le plan de polarisation de la lumière). D’une manière générale, la saveur des alcaloïdes est amère.  Solubilité Leur solubilité dépend du pH. De ce fait, lorsque le pH du milieu est alcalin, les alcaloïdes passent sous forme basique. Cette forme basique est insoluble dans l’eau mais soluble dans les solvants organiques apolaires : l’éther, le chloroforme. Lorsque le pH du milieu est acide, les alcaloïdes passent sous une forme sel. Ils sont alors ionisés et ont une solubilité inverse (par rapport aux formes basiques). C’est ainsi qu’ils sont solubles dans l’eau mais insoluble dans les solvants organiques apolaires. Qu’ils soient sous forme basique ou sel ils sont solubles dans les alcools comme l’éthanol, le méthanol et le butanol.

 Exceptions : •

Les alcaloïdes phénols : à l’instar de la morphine se transforment en phénates en milieu alcalin et continuent à être solubles dans l’eau en dépit du pH alcalin.



Les alcaloïdes ammonium quaternaire : à l’instar de la serpentine sont toujours ionisés et solubles dans l’eau quel que soit le pH du milieu.



Les bases puriques : Comme la caféine, la théobromine sous leur forme basique sont solubles dans l’eau chaude et sous leur forme sel sont solubles dans les solvants organiques chlorés tels que le chloroforme ou le dichlorométhane. Page 26 sur 86

8. Extraction Il existe trois méthodes d’extraction des alcaloïdes fondées sur leur solubilité et sur leur état naturel dans les plantes. Tout commence par la drogue végétale pulvérisée. Nous avons la méthode par eau acide, par les solvants organiques polaires et par les solvants organiques apolaires. Schémas :

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9. Caractérisation Il existe deux types de méthodes de caractérisation  Les réactions générales de caractérisation (les réactifs généraux) •

Réaction de DRAGENDROFF : Les alcaloïdes sels en solution aqueuse sont additionnés par l’Iodo-bismutite de potassium. Il se développe un précipité Rouge Orangé.



Réaction de VALSER-MAYER : Mêmes conditions que celle qui précède : Réactif Iodo-Mercurate de potassium .Il se développe un précipité blanc jaunâtre.



Réaction de BOUCHARDAT : Mêmes conditions que les deux précédents : Réactif Iodo-ioduré. Il se développe également un précipité blanchâtre.

 Les réactions spécifiques : seront abordées dans les différentes parties d’étude de chaque groupe d’alcaloïdes.

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10. Dosage : Détermination de la teneur Il existe deux méthodes de dosage : Méthode industrielle et Méthode analytique : ►En Industrie, le dosage quantitatif est préféré, mais doit être précédé de la détermination de sa teneur en eau. ►Dosage analytique : qui se fonde essentiellement sur la volumétrie acide-base. Les alcaloïdes sont des bases qui sont dosées par les acides. Lorsque la basicité de l’alcaloïde est élevée on fait le dosage directement. Si la basicité est faible on peut exalter le pouvoir basique par le dosage en milieu non aqueux. Certains alcaloïdes peuvent être dosé par des méthodes physiologique ou peu colorimétrique. 11. Obtention d’alcaloïdes purs – Cristallisation fractionné – Précipitation de sels spécifiques : Notamment la précipitation de paires d’ions par exemple certains alcaloïdes ont leurs sels solubles dans l’eau. – La chromatographie à contre-courant. – La chromatographie liquide à haute performance(HPLC). – La chromatographie sur colonne.

12. Propriétés pharmacologique des alcaloïdes Leurs propriétés sont variées :  Certains alcaloïdes agissent sur le SNC en le stimulant (la morphine) ou en l’inhibant (la scopolamine).

L’action stimulante peut

aller jusqu’aux

hallucinations.  D’autres alcaloïdes agissent sur le SNA : c’est le cas de la réserpine qui est un sympatholytique alors que l’atropine est un parasympatholytique.  Des alcaloïdes comme la vincristine et la vinblastine (anticancéreux) sont capables d’inhiber la polymérisation de la tubuline en microtubule : On parle de poison du fuseau.  Si certains alcaloïdes ont une action pharmacologique marquée, d’autres ont une action légère : c’est le cas de la caféine et de la théobromine : excitant mineur du SNC de consommation courante.

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ALCALOÏDES TROPANIQUES 1. Définition Dérives du noyau tropane, Ce sont des alcaloïdes ester formés par action d’acide. Les 4 plus importants sont : hyoscyamine, scopolamine, atropine et la cocaïne.

2. Intérêt  Médical : parmi ces alcaloïdes on retrouve des molécules parasympatholytiques (atropine ; Hyoxiamine) utilisé comme antispasmodique et également comme antidote des molécules anti cholinestérases.  Un alcaloïde de ce groupe la cocaïne fait entretenir le trafic à cause de son caractère stupéfiant

3. Structure Ce sont des esters provenant d’une estérification (entre un alcool et un acide).  Les alcools •

 Les acides

 Les esters

(Atropine; •

Acide L(-) tropique



L (-) Hyoscyamine :

Hyoxiamine)



Acide apotrophique



L’atropine.



Scopanol (Scopolamine)



Acide benzoïque



Scopolamine



Pseudotropanol



Acide alpha truxillique



Cocaïne



L’ecgonine



Acide angélique



Cinnamoylcocaïne



Acide actiglique

Le

tropanol

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4. Propriétés physicochimique des acides tropaniques Ce sont des alcaloïdes cibles. Ils existent dans la plante sous forme de sels d’acides organiques. Ces alcaloïdes cristallisent bien dans l’acétone. Les trois méthodes de séparation et les réactions de caractérisation s’appliquent bien à eux. Cependant, il convient de prendre beaucoup de précaution pendant l’extraction car ce sont des esters. De ce fait, il est important d’éviter l’utilisation de base forte et d’acide fort.

5. Caractérisation Leur caractérisation avec les réactions générales de caractérisation des alcaloïdes. Il existe cependant une réaction spécifique appelée la réaction de Vitali Morin : Le totum d’alcaloïdes extraits sous forme de sulfate est traitée par l’acide nitrique fumant et le résidu est repris par de l’acétone contenant du KOH ou le NaOH. Il se développe une coloration violette.

6. Dosage Le dosage se fait suivant les méthodes décrites dans les généralités. En industrie, le dosage pondéral est préféré. Il existe les méthodes de dosage physiologiques fondées sur l’inhibition de la contraction d’acétylcholine sur l’intestin isolé du rat.

7. Propriétés pharmacologiques Ces propriétés vont dépendre essentiellement d’OH du noyau tropanique.  OH en Alpha Il se retrouve ainsi en trans par rapport à l’azote (N) méthylé du noyau tropanique. Cette configuration confère à cette molécule des propriétés parasympatholytiques. Cette opposition dont le mécanisme d’action est connue en pharmacologie. – Au niveau de l’œil on observe une mydriase facile – Vaisseaux sanguins : vasoconstriction – Bronches : broncho dilatation – Sur l’intestin : réduction du péristaltisme – Glande sécrétoire : réduction de la sécrétion

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Les alcaloïdes les plus caractéristiques de ce groupe sont : Hyoscyamine, atropine et scopolamine. C’est ainsi que – l’Hyoscyamine est un anti spasmodique intestinal et un excitant du système nerveux central qui peut aller jusqu’aux hallucinations. – La scopolamine est aussi un antispasmodique mais aussi un sédatif du SNC – L’atropine a les mêmes propriétés que l’Hyoscyamine avec une intensité deux fois moindre. Donc la D (+) Hyoscyamine est pratiquement inactif. –  OH en Beta Il se retrouve en cis par rapport à l’azote (N) méthylé du noyau tropanique. Cela confère à la molécule des propriétés sympathomimétiques et anesthésiques locale : c’est le cas de la cocaïne et de le Cinnamoylcocaïne.

8. Usages  La cocaïne sous toutes ses formes est interdite dans la quasi-totalité des pays. Elle fait l’objet d’un trafic illicite qui alimente parfois des conflits dans certaines régions du monde.  L’atropine et la scopolamine sont utilisées en thérapeutique. L’atropine  Dans les manifestations douloureuses aigues liées aux troubles fonctionnelles du tube digestif et des voies biliaires.  Antidote des anticholinergiques dans les intoxications.  Maladie de Parkinson  Infarctus du myocarde : pour prévenir voir traiter les blocs auriculo-ventriculaire  Pré anesthésique ou l’inhibition des manifestations vagales L’atropine en collyre est indiquée dans le traitement des affections viscérales et de la psychoplégie.

9. Indications  Maladie de Parkinson  Prévention du mal des transports la scopolamine est administrée sous forme de patch derrière l’oreille (zone d’équilibre, zone sensible et protégée).Ces patch libèrent 0,5mg en 72h. Page 33 sur 86

10. Contres Indications :  L’atropine : 

Glaucome par fermeture de l’angle



La femme allaitante



Rectocolite ulcéro hémorragique



Hypertrophie de la prostate

 La scopolamine : Ils sont presque idem que ceux de l’atropine mais il faut retenir que l’alcool potentialise l’effet de la scopolamine. Effets secondaires : -Sécheresse buccale ; Constipation ; Irritabilité, confusion mentale et somnolence

11. Sources 11.1

Atropa belladonna (Belladone)

C’est une plante herbacée pouvant atteindre 7,5 m de haut : Les feuilles sont simples entière, alternes .Les feuilles sont généralement solitaire, le fruit est une bais noir et renferme plusieurs graines très petites : plante exclusivement européenne cultivée en France, Belgique, Allemagne. Elle pousse sur un sol légèrement calcaire. La drogue végétale est constituée par les feuilles récoltées juste avant la floraison et séchées entre 40 à 45°C dans les tunnels. Ces drogues renferment les composés banals et les PA ►Composés banals : Sels minéraux jusqu’à 15 pour cent. -Scopolétol existe dans le groupe des coumarines ►Les PA : Ce sont les dérivés du noyau tropane dont la teneur vaut entre 0,3 à 1%de la *drogue végétale fraiche : Les alcaloïdes présents sont composés de l’Hyoscyamine à 90% des alcaloïdes totaux et 10% de la scopolamine *Drogue végétale sèche : Il y a reconversion de l’Hyoscyamine en atropine Les propriétés pharmacologiques, réaction de caractérisation et dosage voire généralité. L’atropa belladonna sert d’une part à l’extraction des alcaloïdes et d’autre part à la fabrication de forme galénique à base de poudre des feuilles. Ex de spécialité : Bellargal ; Atropine Lavoisier

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11.2

Datura Stramonium(Stramoine)

C’est une petite plante herbacée qui peut atteindre 1,5m de haut avec des feuilles alternes pétiolées découpées. On distingue de grandes fleurs isolées à corolle blanches. Le fruit est une capsule ovoïde recouverte d’épines ressemblant à de petits hérissons. La drogue végétale est constituée par des feuilles sèches dans les mêmes conditions que celle de la Belladone. Au microscope, on observe dans une poudre de feuilles des poils tecteurs pluricellulaires et des macles d’oxalate de calcium. La teneur en alcaloïde est assez voisine de celle de la belladone. Cependant, les 2/3 de l’alcaloïde sont constitués par la scopolamine et 1/3 de l’atropine. C’est une plante à scopolamine. Elle servira donc à l’extraction de la scopolamine utilisée pour le traitement de la maladie de parkinson et le mal de transport Spécialités : Genoscopolamine, vagentyl

11.3

Autres Solanacées

Datura inoscia : pousse dans la région tropicale d’Afrique aux abords d’habitations dans les champs de maïs caractérisée par une grande fleur en forme de trompette et une floraison en forme d’oursin. C’est une plante qui renferme des amines et de la scopolamine utilisé par les toxicomanes comme hallucinogène. ◘ Hyoseijanus meticus ◘ Hyoseijanus niga Ce sont des plantes des régions d’Afrique et d’Asie et les feuilles renferment 0,5 à 1% d’alcaloïde : la scopolamine

11.4

Erythroxylaceae

Nous allons nous limiter à un seul genre : Erythroxylum : plusieurs espèces de ce genre sont utilisées (3 essentiellement sont connues) ◘ Erythroxylum coca : c’est l’espèce ou la variété bolivienne L’ancêtre de tous les cocas : c’est l’espèce sauvage ◘ Erythroxylum coca : variété ipuda : c’est la variété Amazonienne. ◘ Erythroxylum novogranatense : variété truxillense : présence de beaucoup d’ester d’acide truxillique : c’est la variété de Pérou Page 35 sur 86

◘ Erythroxylum novogranatense : variété novogranatense : cultivé en Colombie. Ils ont tous des caractères assez communs. Ils ont des feuilles stipulés entières ovales. Les fleurs sont petites, blanches et groupées à l’aisselle des feuilles. Le fruit est une petite drupe rouge. Le cocayer est un arbuste taillé pour qu’il ne dépasse pas 1,5m de haut. Cultivé depuis la nuit des temps en Amérique et utilisé comme masticatoire (les feuilles fraiches mastiquées avec les centres, les alcaloïdes bases sont facilement résorbés. Point chimique ►Composés banales : les tannins (donc alcool complexe tannique) ; Flavonoïdes : Huiles essentielles donnent un certain Goût ►Les PA : On rencontre deux types de PA : PA volatiles et PA collants ou fixe. 

PA volatiles : Sont composés d’ hygrines et de cuscohygrines



PA fixes : Dérivent du Pseudotropanol carboxylique appelé ecgonine.

La présence de l’ecgonine libre dans la plante signe une mauvaise conservation. Il en est de même pour les mono esters. Les PA attendus sont des di esters : cocaïne et Cinnamoylcocaïne. La consommation des Cinnamoylcocaïne et cocaïne donnent lieu a des effets immédiats et des effets par consommation prolongée. Effets immédiats : Anesthésie local de la langue : Hyperthermie ; Mydriase Pour les effets périphériques : Sur le SNC on observe : Stimulation se traduisant par une sensation d’euphorie ; Stimulation intellectuelle ; Désinhibition ; Sentiment d’hyper lucidité, d’accélération des idées ; Diminution de la sensation de fatigue ; Anorexie. Ces effets sont accompagnés d’irritabilité et des troubles de la perception. Le surdosage entraine un coma convulsif pouvant conduire à la mort. La consommation de cocaïne produit le flash (dépression) c’est pourquoi le cocaïnomane associe d’autres produits. Les enzymes digestifs comme les estérases détruisent la cocaïne.

Effets liés à une consommation prolongée La consommation prolongée conduit à l’accoutumance qui entraine l’intoxication et conduit à la mort. Il y a accoutumance car l’organisme synthétise beaucoup plus d’estérases. La cocaïne entraine une dépendance psychique souvent caractérisée par une hyper anxiété, compulsion de grattage (attitude ectoparasite). Les toxicomanes utilisent la cocaïne sous forme de chlorhydrate sniffés ou injectés. Sous forme de base, il existe des cracks célèbres sous forme de pâte aux USA. Pour l’extraction ils utilisent l’essence ou le kérosène (extraction acide) ou la cendre (extraction basique) Page 36 sur 86

ALCALOÏDES INDOLIQUES 1. Définition Ce sont des alcaloïdes qui ont dans leur structure le noyau indole. C’est le groupe d’alcaloïdes le plus abondant. La vincristine, la vinblastine, la yohimbine l’ergométrine et tous les alcaloïdes de l’ergot de seigle. Les plantes les plus importantes sont Catharantus roseus, Rauwolfia, Strychnos nux-vomica ou la noix vomique, Tabernanthe iboga.

2. Intérêts Intérêt médical : certains alcaloïdes de ce groupe sont utilisés pour le traitement du cancer notamment la leucémie : vincristine et vinblastine. La raubasine est utilisée dans les troubles comportementaux de la sénescence cérébrale La yohimbine est utilisée pour le traitement de certaine forme de troubles de l’érection chez l’homme.

3. Structure Dans la structure de ces alcaloïdes le noyau indolique est relié à un résidu monoterpénique. Ce sont les plus majoritaires A la différence du 1er groupe, le noyau terpénique est relié à un résidu isoprénique, structure en C5. Ces deux groupes se distinguent par la voie de la biogenèse au niveau des plantes.

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4. SOURCES 4.1. Strychnos nux-vomica : Plante très célèbre par sa toxicité. La dose mortelle pour l’homme 0,2 mg /kg. C’est un arbre originaire du Sud Est Asiatique à feuille persistante et le fruit est une baie cortiquée renfermant 2 à 5 graines qui baignent dans une pulpe blanchâtre. Cette graine est appelé la noix vomique. Cette graine constitue la drogue végétale. Séchée elle renferme 1 à 3% d’alcaloïdes totaux. L’intoxication est assez caractéristique : la manifestation symptomatologique est assez proche du tétanos. C’est ainsi qu’on observe des convulsions, une anxiété, sensibilité accrue au bruit et à la lumière La strychnine est utilisée comme raticide. Elle est utilisée à très faible doses dans les médicaments homéopathiques qui sont utilisés comme tonique reconstituant Cette plante appartient à la famille des Loganiacées

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4.2. Pausinystalia (Rubiacées) Plante de la famille des Rubiacées, c’est un grand arbre de forêt tropical du Cameroun, Gabon, Congo Brazza. La drogue végétale est constituée par des écorces séchées au soleil. Cette DV ainsi séchée se présente sous forme de cylindre ou de fragment dont la surface est brune. La majorité des alcaloïdes dont la teneur varie entre 1 et 6%. Ce sont des alcaloïdes indoliques appartenant essentiellement au noyau yohimbane. Les principaux sont la yohimbine et la corynanthine. La yohimbine a 3 protons 3α 15α et 20β c’est en série normale de la yohimbine La yohimbine est un inhibiteur sélectif des récepteurs α2adrénergiques pré synaptiques c’est un sympatholytique. Son activité dépend de la dose. A faible dose c’est un hypertenseur. A forte dose c’est un hypotenseur et vasodilatateur du territoire vasculaire périphérique ce qui fait de lui une molécule aphrodisiaque

4.3. Rauwolfia serpentina ; R. vomitoria ; R. tétraphylla  R. vomitoria originaire d’Afrique  R. tétraphylla originaire d’Amérique Traditionnellement utilisé comme antiseptique. C’est en 1952 que fut isolée la réserpine : antihypertenseur majeur et tranquillisant La réserpine à été isolé de R. serpentina. Son intérêt poussa les chercheurs à isoler d’autres alcaloïdes. On s’est aperçu que R. serpentina renfermait beaucoup d’alcaloïdes : Ce sont des arbres, arbuste, lianes des régions tropicales. Les feuilles sont entières, verticillées en 3 ou 4. Les fleurs sont tétramères : Apocynaceae.Ses fleurs sont de petite taille de couleur bleue disposées en cyme .Le fruit est une baie et la racine pivotante. La DV est constituée par les écorces des racines

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 -CHIMIE ►Composés banals : amidon tanins et phytostérol ►Principes actif : alcaloïdes indolomonoterpeniques dont la teneur varie selon l’espèce c’est ainsi que la racine sèche de R vomitoria renferment entre 2 et 3% d’alcaloïdes indolo mono terpéniques dont 50% représente la réserpine les alcaloïdes des rauwolfia peuvent être répartis en 3 groupes :  Yohimbane – Souvent la configuration des H en 3, 15 et 20 on définit 4 séries – 3alpha-H, 15alpha-H, 20beta-H : série normale – 3alpha-H, 15alpha-H, 20alpha-H : série allo – 3beta-H, 15 alpha-H, 20alpha-H : série épi allo – 3beta-H, 15alpha-H, 20beta-H : série pseudo  Héteroyohimbane  Sarpagine C’est un alcaloïde phénolique ayant une fonction alcool primaire en plus. Le principal alcaloïde de ce groupe est appelé Sarpagine.  Ajmaline Il s’agit d’alcaloïde indolique méthylé à l’azote et hydroxylé. NB : parmi les alcaloïdes des rauwolfias on rencontre des bases très faibles (Réserpine et Rescinnamine) des bases faibles (Ajmaline) et des bases fortes (Serpentine)  Propriétés pharmacologiques Celle de la Yohimbine a été déjà abordée ۩La Réserpine a des actions sur le SNC et le SNA ►Effet sur SNC  La prise de la réserpine entraine une action dépressive .Elle inhibe l’hyperactivité de la cocaïne, caféine ►Effet sur SNA La réserpine entraine une déplétion de la noradrénaline au niveau des ports ganglionnaires. Elle inhibe le mécanisme de recaptage ganglionnaire de la noradrénaline de même que de la dopamine et des 5 hydroxylamines. Ces actions se traduisent par une hypotension progressive et prolongée Page 40 sur 86

 Effets secondaire de la réserpine : Effet ulcérogène (principal effet secondaire) l’implication de la réserpine dans la genèse du cancer du sein n’a pas été prouvée ۩ La raubasine C’est un adrénolytique et un vasodilatateur périphérique qui augmente le flux sanguin au niveau du cerveau en association avec les dérivés de l’ergot de seigle ۩ La Serpentine : C’est un puissant hypotenseur L’Ajmaline : Anti arythmique dont l’action est proche de la quinidine

4.4. Tabernanthe Iboga Un sous arbrisseau des forêts équatoriales (Gabon, Cameroun, Congo).Plante mythique par excellence ayant une racine pivotante renfermant entre 5 à 6 % d’alcaloïdes indolomonoterpéniques surtout utilisé par les populations autochtones au cours des cérémonies où ils communiquent avec les ancêtres. En réalité, elle a des propriétés hypnotique : réduit la sensation de fatigue. Ces propriétés sont liées à la présence de l’Ibogaïne. INDICATION : Traitement de la dépendance aux opiacées et à la cocaïne. Malheureusement, les fortes doses peuvent entrainer un arrêt respiratoire ce qui limite son usage. L’Ibogaïne est interdit en France et dans plusieurs pays mais utilisé au Gabon.

4.5. Vinca minor (Petite pervenche) De la famille des appocynaceae. C’est une plante herbacée, vivace et pousse dans les sousbois. Les feuilles sont entières. La fleur, violacée est pentamère. Le fruit est à double pellicule. La DV est constituée par les feuilles renfermant de la vincamine qui est un alcaloïde indolomonoterpeniques.

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Le totum alcaloïdique a une teneur comprise entre 0.4 et 1% de la DV sèche et la vincamine représente 10 à 15% de ce totum La vincamine est un sympatholytique et vasodilatateur périphérique.

 INDICATIONS : Traitement des troubles psycho- comportementaux de la sénescence et les troubles post commitionnelles des traumatisés SPECIALITES : PERVONE® ; PERVINCAMINE® A l’heure actuelle la vincamine n’est plus extraite de la V. minor mais synthétisée à partir d’une molécule assez proche appelée la Tabersonine. Elle est convertie en Vincamine par simple déshydrogénation en présence d’un acide ou un oxydant La Tabersonine provient des graines de Voacanga africana qui renferme entre 2 et 3% de Tabersonine.

4.6. Catharantus roseus (Pervenche de Madagascar) C’est un sous arbrisseau des régions tropicales humides. Les fleurs sont pentamères, de couleur violacée, bleue et rouge. Les feuilles sont opposées et coriaces. Le fruit est une follicule qui renferme de nombreuses graines. la DV est de deux types : Les parties aériennes ; Les racines

CHIMIE Les parties aériennes contiennent entre 0.2 et 1% d’alcaloïdes indoliques réparties en deux groupes ►1er groupe : Alcaloïdes monomères Ils sont plus abondants du point de vue quantitatif. Ce sont les alcaloïdes majoritaires

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►2ème groupe : Alcaloïdes binaires Les alcaloïdes binaires représentent 0.01% des alcaloïdes de la DV sèche  Propriétés pharmacologiques Les alcaloïdes binaires ont des propriétés pharmacologiques marquées, découverts fortuitement lors des recherches des propriétés antidiabétiques de la plante. Les animaux d’expérience mourraient de leucopénie. Cette leucopénie est due à l’activité antimitotique exercée par les alcaloïdes binaires grâce à leurs capacités d’inhiber la polymérisation de la tubuline en microtubules : on parle de poison du fuseau. Malheureusement ces molécules ont une certaine toxicité et en plus de la toxicité digestive on a une toxicité neurologique plus marquée au niveau de la vincristine. Ces molécules sont utilisées sous forme de sulfates en perfusion lente à une posologie de :  Vinblastine : 0.1 à 0.5 mg/kg tous les 7jours ce qui revient à peu près 5 à 7 mg/m2 de surface corporelle par semaine  Vincristine : 1.4 mg/surface corporelle et par mois

INDICATIONS  Vincristine : Leucémie aigüe en monothérapie ; Cancer des seins, du col de l’utérus et des poumons à petites cellules en association avec d’autres anticancéreux  Vinblastine : Traitement de la maladie de HODGKIN, Cancer des testicules et Cancer de l’ovaire SPECIALITES : Vincristine : ONCOVIN® ; Vinblastine : VELBE® PROCEDE D’OBTENTION Leur disponibilité et leur accessibilité posent d’énormes problèmes ce qui amènent les Pharmaciens à chercher d’autres alternatives :  Culture d’espèces sélectionnées pour augmenter le rendement en alcaloïdes binaires Page 43 sur 86

 Production d’alcaloïdes binaires à partir d’alcaloïdes monomères : catharantine et vindoline donnant la vincristine puis la vinblastine Pour améliorer la tolérance de ces anticancéreux connus pour leurs toxicité, plusieurs tentatives ont été réalisées  1ere Tentative : L’hémi synthèse de la Vindésine à partir de la vincristine en transformant le substituant du carbone C16 par une amine primaire La Vindésine est un antimitotique puissant mais plus toxique que la vincristine POSOLOGIE : 3mg/m2 de surface corporelle par semaine pendant un mois en dose de charge et tous les 15 jours en dose d’entretien INDICATIONS : Traitement du cancer des seins et du cancer broncho pulmonaire  2ème Tentative : La Vinorelbine préparée à partir de la Vinblastine. Le motif tryptaminique (CH2-CH2-N) est remplacé par un motif graminique (CH2-N) POSOLOGIE : 5 à 30 mg/m2 de surface corporelle. Sa neurotoxicité est limitée INDICATIONS: Cancer du sein en phase de métastase et le cancer des bronches non à petites cellules

4.7. Claviceps purpurea Il renferme des alcaloïdes indolo isopréniques et ces dernières contiennent le noyau ergoline. C’est un champignon microscopique appelé ergot de seigle et renferme plusieurs molécules.  Conservation de l’ergot de seigle L’ergot de seigle se conserve très mal surtout en présence de l’humidité. La dégradation se caractérise par une odeur assez forte. La mauvaise conservation entraine une isomérisation des alcaloïdes sous une forme moins active à la différence des alcaloïdes tropaniques. L’ergot de seigle se conserve très mal surtout en présence de l’humidité. La dégradation se caractérise par une odeur assez forte. La mauvaise conservation entraine une isomérisation des alcaloïdes sous une forme moins active à la différence des alcaloïdes tropaniques Chimie  Composés

banals :

Eau ;

Minéraux ;

Lipides ;

Stérols

(ergostérol) ;

Amines ;

Anthraquinones ; Xanthones  Principes actifs : Cadavérine, Histidine, Histamine (Amines) ; Bétaine soufré (Ammonium quaternaire) ; Les alcaloïdes sont du groupe de l’ergoline Nous avons deux groupes Page 44 sur 86

 Les dérivés de l’acide Lysergique (naturel) qui se terminent en INE  Les dérivés de l’acide iso lysergique (artefact) qui se terminent en ININE

Caractérisation : Il vise la reconnaissance de la DV .L’identification physico chimique est basée sur la présence des anthraquinones dans une farine. Cette farine est traitée par l’éther en présence d’acide et la phase éthérée se colore progressivement en rose. Lorsque cette phase éthérée est traitée par le bicarbonate de sodium elle se colore en violacée Les alcaloïdes de l’ergot de seigle s caractérisent par une réaction spécifique appelée réaction de VAN URK. Le réactif est le para diméthyle aminobenzaldéhyde qui en milieu acide réagit avec les alcaloïdes pour donner une coloration bleue caractéristique. Le dosage se fait par colorimétrie après la réaction de VAN URK. L’essai physiologique ou pharmacologique peut se faire sur l’utérus de cobaye Toxicité de l’ergot de seigle Cette toxicité est historique : c’est la consommation de farine contaminée par l’ergot de seigle qui est à l’origine de cette intoxication. Il s’agit de l’ergotisme appelé parfois Feu de Saint Antoine. Il était difficile pour ces populations de ne pas confondre l’ergotisme avec une punition divine ou la manifestation d’un effet maléfique lié au mauvais comportement de certaines personnes Les manifestations symptomatiques Page 45 sur 86

– Forme gangréneuse : Elle se caractérise par une inflammation douloureuse des extrémités qui desséchaient, noircissaient et puis entraine la perte – Forme convulsive : Elle est tout aussi expressive et se manifeste par une agitation mentale, délire et convulsions qui précèdent le décès. Cette toxicité a été reliée à l’activité des alcaloïdes qui se manifeste sur le SNC, le SNA et les fibres lisses. →SNC : Excitation jusqu’aux hallucinations →SNA : Action adrénolytique qui donne : hypotension, vasoconstriction, contraction de l’utérus →Les fibres lisses : Action ocytocique Les différentes molécules utilisées en thérapeutique – Ergométrine : est utilisé sous forme de méthyle ergométrine pour la prévention des hémorragies post-partum – Ergotamine : utilisé pour le traitement de la migraine – Dihydroergotamine : utilisé pour le traitement de la migraine et le syndrome orthostatique – Dihydroergotoxine : utilisé pour le traitement des troubles vasculaires périphériques : c’est un oxygénateur – Bromocriptine : utilisé pour freiner la sécrétion de la prolactine : inhibition de la lactation lors des hypogonadismes

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ALCALOÏDES QUINOLEIQUES 1- Définition Ce sont des alcaloïdes qui ont dans leurs structures le noyau quinoléine. Les principaux sont : quinine, quinidine, cinchonine, cinchonidine. Ils sont retrouvés essentiellement dans la famille des Rubiacées

2- Intérêt ►Médical : découverte de la quinine utilisée pour le traitement du paludisme grave ►Scientifique :Jusqu’à présent il n’y a pratiquement pas de résistance ► Historique : La quinine a été isolée des écorce du quinquina encore appelé Kina kina. Chez les populations autochtones d’Amérique Latine Kina kina signifie écore des écorces. De ces écorces sera isolée la quinine par deux chercheurs Français. C’est en observant les populations consommer une poudre rouge des écorces de quinquina lorsqu’ils faisaient la fièvre que les missionnaires Français et Espagnols y trouveront un intérêt particulier ; c’est ainsi que cette poudre voyagera jusqu’en Europe pour études. En 1953 le célèbre botaniste Linné donne le nom CINCHONA au genre de la plante en l’honneur de la femme du roi de Pérou

3- Structures Les alcaloïdes majoritaires : Quinine (lévogyre) – Cinchonidine ; Quinidine – Cinchonine Les alcaloïdes minoritaires : Epiquinine (inversion de la configuration en C9 de la quinine) ; Epiquinidine ; Epicinchonidine Les hydrobases : Ils sont caractérisés par la saturation de la double liaison en C10-C11. Ainsi on a : – De

Hydroquinine ; Hydroquinidine ; Hydrocinchonine ; Hydrocinchoninidine même

on

a :Epihydroquinine ;

Epihydroquinidine ;

Epihydrocinchonine ;

Epihydrocinchonidine

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4- Propriétés physico chimiques Les alcaloïdes existent dans les écorces de quinquina sous forme de complexe tannique qui sont insolubles dans l’eau. Ces alcaloïdes ont deux azotes ce qui fait définir deux types de sels : – Sels basiques : un seul N salifié. De tels sels sont peu solubles dans l’eau et donnent une réaction neutre – Sels neutres pour lesquels les deux N sont salifiés. Ils sont solubles dans l’eau et donnent une réaction acide

5- Extraction Ce sont des complexes tanniques donc ne sont pas directement extrayables dans l’eau ; il faut donc déplacer les sels. Les écorces sont traitées par une base forte et on extrait les alcaloïdes avec un solvant organique. La solution organique est ensuite traitée par une solution d’H2SO4 pour extraire les alcaloïdes sous forme de sulfates. Par refroidissement et concentration on arrive à précipiter le sulfate neutre de quinine. Le sulfate de quinidine restant en solution peut être extrait sous forme de tartrate 6- Caractérisation et dosage Les alcaloïdes dérivant de la quinine sont des alcaloïdes vrais ; ils réagissent avec les réactifs généraux de caractérisation des alcaloïdes. La caractérisation peut se faire par CCM

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Réaction caractéristique : C’est la réaction à la Taléoquinine : L’extrait sulfurique présente une fluorescence bleue à l’UV. Cette fluorescence disparait par addition de HCl. Le dosage se fait en industrie par gravimétrie et dans les laboratoires de contrôle de qualité le dosage se fait par photométrie en milieu non aqueux

7- Propriétés pharmacologiques Quinine : Antiplasmodique, actif sur la forme érythrocytaire asexuée mais dépourvue d’activité sur les gamétocytes de ce fait elle ne réduit pas les rechutes Indication : Réservé au traitement du paludisme grave chez l’adulte, l’enfant et la femme enceinte Effets secondaires : Bourdonnements d’oreille, vertiges, diplopie. A forte dose elle est ocytocique Quinidine : Anti arythmique cardiaque donc diminue l’excitabilité anormale du cœur Indication : Traitement des arythmies cardiaques

8- Sources Cinchona succirubra : quinquina rouge ; c’est le quinquina officinal Cinchona officinalis : quinquina gris Cinchona calisaya : quinquina jaune Cinchona ledgeriana : quinquina jaune Il existe des croisements qui vont donner naissance à des espèces cultivables. Ainsi on a : C. hybrida et C. robusta Ces plantes ont des caractères communs :Famille des Rubiacées ; Arbres atteignant 10 à 15 m de haut ; Feuilles opposées ; Fleurs regroupées en grappe terminale, pentamères de couleur blanche rosée ; Fruit est une petite capsule ovale à déhiscence septicide à deux valves ; Graines sont petites ailées et aplaties

9- Drogue végétale Elle provient de Cinchona cultivé au Pérou, Bolivie, Equateur, RDC, Guinée, Cameroun, Indonésie et Inde. Elle se présente sous forme de morceaux aplatis lorsqu’il s’agit d’écorces du tronc ou de tuyaux lorsqu’il s’agit d’écorces des branches ou encore de petits fragments lorsqu’il s’agit d’écorce des racines Page 49 sur 86

10- Conditions de culture du Cinchona Les quinquinas sauvages sont actuellement rares. Les premières cultures ont été tentées par les Hollandais et les Anglais au XIXème siècle. En Afrique la culture a été tentée avec succès en Guinée, Cameroun, RDC et en Côte d’Ivoire dans la région de Man. La culture nécessite des conditions spéciales qui sont : L’altitude doit être comprise entre 1000 et 3000 m (en dehors de cette altitude pas d’alcaloïdes). La température doit être comprise entre 15 et 25°C. Le taux d’humidité doit être élevé comprise entre 74 et 90 %.Les jeunes pousses doivent se développer à l’abri du soleil. Le sol doit être profond, perméable et riche en humus

11- La chimie Composés banals : Eau, amidon, matières minérales et des tannins de type catéchique : C’est la teneur en tannins qui donne la couleur rouge à la DV Principes actifs : Quinine, quinidine, cinchonine, cinchonidine, leurs épibases et leurs hydrobases Les alcaloïdes totaux : 3 à 5٪ pour le quinquina jaune ; 4 à 8٪ pour le quinquina rouge : 5 à 8٪ pour le quinquina gris ; 5 à 14٪ pour le quinquina ledgeriana La proportion en quinine varie également en fonction des espèces. Ainsi on a : 

3 à 13٪ pour le quinquina ledgeriana



1 à 3٪ pour le quinquina rouge

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ALCALOÏDES ISOQUINOLEIQUES 1- Définition Les alcaloïdes dérivés de l’isoquinoleine constituent un vaste ensemble ayant dans leur structure le noyau isoquinoleine. Les acides aminés impliqués dans la genèse de ces alcaloïdes sont la phénylalanine et la tyrosine. Les principales molécules sont : La morphine ; La codéine ; La papavérine ; L’émétine ; La colchicine ; Dans ce chapitre nous nous intéresseront aux alcaloïdes dérivant du noyau morphinique

2- Intérêt Médical : en cas de douleur on utilise les dérivés morphiniques Toxicologie : la morphine est un stupéfiant classé dans les drogues

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3- Relation structure activité de la morphine: La morphine possède cinq centres d’asymétrie. Il y a donc théoriquement 32 énantiomères attendu, or un seul est actif 5R 6S 9R 14S. La méthylation de l’OH en 3 diminue l’activité analgésique mais ne la supprime pas. L’inversion de la configuration en 9 et 13 fait disparaitre totalement l’activité. L’alcool en 6, de même que l’insaturation en 7-8 ne sont pas indispensables à l’activité. La substitution de l’azote notamment le remplacement du radical alkyl transforme la molécule en antagoniste pur et partiel. L’introduction d’un OH en 14 augmente sensiblement l’activité analgésique

4- Propriétés physico chimique La présence d’un OH en 3 fait que la morphine devient soluble dans l’eau en milieu basique ce qui est paradoxal.

5- Propriétés Pharmacologiques 5.1 Morphine Sur le SNC : Effet analgésique : elle élève le seuil de perception de la douleur Effets périphériques : Sur le tube digestif, la morphine a une action sur les fibres lisses musculaires. Il s’en suit une diminution du tonus longitudinale et augmentation du tonus des fibres tissulaires et des sphincters entrainant une constipation

5.2 Codéine Action antitussive de type morphinal Action antalgique avec légère action dépressive des centres respiratoires

6- Sources 6.1 

Famille des Papavéracées

Papaver setigerum : espèce sauvage

 Papaver sumniferum : c’est l’espèce cultivée. Le pavot st une plante herbacée annuelle, la tige est dressée et peut atteindre 1.5m de haut. Les feuilles sont de deux types alternes ; celles de la partie inférieure sont profondément découpées, celles de la partie supérieure sont entières et dentées. La fleur est solitaire, terminale, blanche, rose ou violette selon le type. Le

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fruit est une capsule ovoïde renfermant de nombreuses petites graines : trois variétés sont cultivées : o Variété ALBUM ou pavot blanc. Ses graines sont blanches et souvent appelé pavot aveugle car la capsule ovoïde est indéhiscente o Variété GLABRUM : fleurs violettes et les graines sont de deux types blancs et noirs mélangées dans la même capsule. Elle est cultivée en Turquie o Variété NIGRUM : c’est l’espèce Européenne, cultivée en Allemagne, en France et autres. Les fleurs sont violacées et les graines sont noires

7- La drogue végétale Deux types :  L’opium : c’est le suc obtenu par incision des capsules encore verte, ce suc sera concentré et pressé sous forme de pâte et cet opium provient du pavot cultivé en climat chaud  La paille de pavot : essentiellement obtenu avec la variété NIGRUM cultivée en Europe. La DV est une capsule + de la partie supérieure de la tige 8- Chimie de l’opium 

Composés banals : L’opium renferme 10 à 15٪ d’eau, jusqu’à 20٪ de

sucre et 5٪ d’acide organique dont le principal est l’acide mécolique 

Les principes actifs : Ce sont des alcaloïdes dont les principaux sont

dérivés du noyau morphinique. Alcaloïdes totaux 10 à 20 % ; Morphine 10 à 12 % de l’opium ; Noscapine 2 à 10 % ;Papavérine 0,4 à 1٪

9- Chimie de la paille La paille est riche en huile. En effet la graine du pavot renferme d’huile .Lorsque la paille est récoltée exceptionnellement sur un pavot encore vert on obtient 0.3٪ d’alcaloïdes. 10- Extraction appliquée à l’opium On utilise la méthode de Robertson Gregory. Appliquée à l’opium, cette méthode permet de séparer la morphine des autres alcaloïdes qui sont précipités sous forme de sel de Gregory

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11- Extraction des alcaloïdes de la paille Compte tenu de la faible teneur des alcaloïdes de la paille, on utilise la méthode de Cabay qui consiste à ajouter à la drogue végétale un alcool non miscible à l’eau ; le 2butanol

12- Usages On peut utiliser la DV pour la préparation des formes galéniques. Il existe de nombreux dérivés de la morphine obtenus par hémi synthèse.

13- Structures Codéthyline : antitussif utilisé chez l’adulte et l’enfant Pholcodine : antitussif Nalorphine : c’est un antagoniste et agoniste partiel de la morphine. Elle donc capable de déplacer la morphine de ses récepteurs et de ce fait réduire la dépression respiratoire liée à de fortes doses de morphine

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ALCALOÏDES PURIQUES 1 Définition: Genèse : Annellation d’un noyau Pyrimidine à un Imidazole

2 Intérêts  Substance largement consommée dans l’industrie pharmaceutique (caféine; théophylline)  Leur drogue végétale font l’objet de ressources de rentes pour certains pays (caféier; cacaoyer…..) ou d’usage ancré dans certaines traditions (cola)

3 Propriétés physico chimiques  Bases faibles (théophylline et théobromine sont les moins basiques)  Solubles dans l’eau sous forme de bases (l’eau chaude)  Solubles sous forme de sels dans les solvants organiques chlorés

4 Caracterisation  Ne précipitent pas avec les réactifs généraux  Réaction à la murexide: on observe l’apparition d’une coloration violette lorsqu’on ajoute sur un extrait chloroformique obtenu en milieu alcalin, traité par l’eau de Brome (ou H2O2) ou de l’HNO3 puis additionné de NH3.

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5 Propriétés Pharmacologiques  Caféine: 

SNC: – Effet psychostimulant : elle stimule l’état d’éveil; facilite l’idéation; diminue la sensation de fatigue. – Doses élevées: Nervosité, insomnie et tremblements.



Système cardio-vasculaire: – Action inotrope + (augmentation rythme et force des contractions cardiaques) – Légère activité vasodilatatrice périphérique ce qui implique un effet diurétique léger

 Théophylline: 

Tropisme broncho-pulmonaire et respiratoire : effet de relaxation des muscles lisses bronchique = Bronchodilatateur – SNC: léger effet psychostimulant



Système cardio-vasculaire : léger effet inotrope + léger effet diurétique

6 Sources 6.1 Coffea spp., Rubiacées (Coffea arabica ; Coffea canephora )  Composition chimique 

Café vert : 10 à 12% H2O; 3 à 4% de Minéraux (Phosphate, Sulfate); 50% de Glucides; 10 à 15% Lipides; acides organiques et acides phénol (acide cafeylquinique); Bases puriques : Caféine (+++) et Théophylline (+) (C. arabica : 0,8 à 2%; C. Canephora : 1 à 3%) 

Café torréfié : 5% H2O; Glucides partiellement hydrolysés; acide cafeylquinique détruit; Caféine partiellement libéré des complexes tanniques (Arôme développé)

6.2 Camellia sinensis (Thea sinensis): Théacées  DV: Jeunes feuilles (culture : T°=20°C; Altitude= 1000 à 2000m)  Composition chimique : 4 à 7% de Minéraux ; Acides organiques ; Flavonoïdes ; Tannins ; vitamines C et B ; huiles essentielles (traces) ; 2 à 4% de Caféine ; Théophylline (faible) Page 56 sur 86

6.3 Cola nitida, Cola acuminata (Sterculiacées)  DV: noix (graines sans téguments)  Composition chimique : 40% d’amidon ; 2 à 4% de sucre ; Tannins catéchiques (coloration rouge après oxydation) ; 2% de Caféine ; Théobromine (traces)

6.4 Theobroma cacao (Sterculiacées)  DV: fèves de cacao (Culture à 25°C avec une humidité constante)  Composition chimique : 50% de lipides (acides gras saturés C16 et C18) ; Tannins catéchiques (coloration rouge après oxydation) ; Bases puriques: 1à 3% de la DV (Théobromine (++++) ; Caféine (+))

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HUILES ESSENTIELLES 1- Définition Selon l’AFNOR, les HE sont des substances généralement odorantes obtenues par entrainement à la vapeur d’eau, soit par distillation sèche, ou par un procédé mécanique approprié sans chauffage (expression à froid du péricarpe de certains citrus). L’huile essentielle est le plus souvent séparée de la phase aqueuse par un procédé physique n’entraînant pas de changement significatif de sa composition.

2- Intérêts  Médical : Certaines HE ont un intérêt thérapeutique : c’est le cas de l’Eucalyptus qui est un antiseptique des voies respiratoires. L’aromathérapie est l’utilisation des HE pour le traitement de certaines maladies  Cosmétologique et industriel : Les HE sont surtout utilisées pour la formulation des parfums et certains laits corporels  Alimentaire : Les HE sont utilisées en cuisine pour parfumer certains aliments comme les gâteaux, crèmes sauces et autres

3- Composition Les huiles essentielles sont des mélanges complexes possédants un caractère commun : volatils à la température ambiante On les regroupe en deux groupes : les terpènes et les composés aromatiques :

3.1 Les terpènes Ce sont des structures en C10 ou C15 respectivement appelés : Monoterpènes ou Sesquiterpènes présentent dans les HE sous forme d’hydrocarbure, d’alcool, de cétone ou d’aldéhyde.  Les terpènes hydrocarbures : Limonène, Sabinène, (+) β-Pinène, (-) α-Pinène, αTerpine, (+)-Camphrène, Ocimène, P-Cymène  Les molécules fonctionnalisées : responsables des odeurs : ► Les alcools : Géraniol, (+) Linalol, (-) Bornéol ►Les cétones : (-) Carvone, (+)-3-Thuyone, (+) Camphre, Menthone ►Les aldéhydes : Citronellal, Citral, 1,8 Cinéol, Thynol

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3.2 Les composés aromatiques Eugénol, Anéthol, Vanilline, Cinnamaldéhyde

3.2.1

Biogenèse

3.2.1.1 Biogenèse des composés terpéniques Le point de départ de la biogenèse des terpènes est l’Acétyl-COA. Trois molécules d’Acétyl-COA vont se combiner grâce à l’enzyme HydroxyméthylglutarilcoenzymeA synthétase Une autre enzyme intervient pour donner l’acide mévalonique grâce à la mévalonate synthétase. L’acide mévalonique se décarboxyle et donne l’Isopropylpyrophosphate(IPP) qui s’isomérise en Diméthyl allylpirophosphate (DMAPP) Le DMAPP et L’IPP constituent les molécules monomères qui constituent les brides nécessaires pour la formation des Terpènes. Un DMAPP et un IPP entrent dans un système de boucle tête à queue pour donner le Geranyl pyrophosphate (GPP) qui est en C 10 et constitue la tête de série des Monoterpènes. Lorsqu’on ajoute un DMAPP au GPP on obtient le Farnesyl pyrophosphate (FPP) qui est la tête de série des sesquiterpènes Lorsqu’on ajoute un DMAPP à un FPP on obtient le Geranyl Geranyl pyrophosphate (GGPP)

3.2.1.2

Biogenèse des composés aromatiques

La biogenèse des composés aromatiques suit celle de l’acide cinnamique qui est un dérivé de l’acide Shikinique.

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4- Propriétés physico chimiques Les HE sont des structures assez diversifiées :  Liquides à la température ordinaire  Tension de vapeur élevée (volatiles)  Entrainable à la vapeur  Densité généralement inférieure à celle de l’eau sauf l’HE de Girofle, HE de Badiane et HE de Cannelle  Très peu solubles dans l’eau cependant les HE communiquent à l’eau leur odeur  Solubles dans l’alcool et surtout l’éthanol  Assez altérable 5- Procédés d’obtention Il existe deux procédés :  Expression à froid du péricarpe des citrus o Les peaux des citrus sont râpées sous un courant d’eau et l’HE est recueilli par centrifugation o Les fruits entiers sont écrasés entre deux cylindres métalliques. Les HE sont séparées du jus par centrifugation o Les fruits coupés en deux et débarrassés du jus sont pressés à l’aide de cylindre. Les HE sont séparées par centrifugation  Entrainement à la vapeur d’eau o Entrainement à la vapeur d’eau proprement dit: dans cette variante la DV finement divisée est soumise à l’action de la vapeur d’eau sous pression provenant d’un générateur distinct de celui qui contient la DV. Le refroidissement de la vapeur obtenu permet la séparation de l’HE de l’eau o L’hydrodistillation : ici la DV finement divisée est plongée dans l’eau et le tout est porté à l’ébullition. De ce fait la DV est traitée par la vapeur d’eau générée in situ. Une surface froide permet la condensation et la décantation de l’HE o L’hydrodistillation modifiée : combinaison des deux premières variantes : la DV finement divisée est plongée dans l’eau et l’ensemble est soumis à l’action de la vapeur d’eau provenant d’un générateur extérieur. La vapeur chargée d’HE est condensée ce qui permet la décantation de l’HE et de l’eau Page 60 sur 86

6- Obtention des concrets et des résinoïdes Les concrets sont des extraits préparés à l’aide des solvants apolaires. Le traitement de la DV sèches donne des résinoïdes et de la DV fraiche donne les concrets. . Il existe plusieurs méthodes d’extraction des HE :  Extraction par un gaz liquéfié : la détente du gaz donne l’HE. On utilise généralement le butane à 6bars et le propane à 15bars  L’enfleurage : dans ce cas la DV, généralement des fleurs est déposée sur une surface enduit d’HE ce qui permet la diffusion progressive de l’HE à travers la matière grasse  La digestion : la DV est plongée dans la matière grasse à la différence de l’enfleurage Quel que soit le procédé utilisé le rendement d’HE peut être amélioré avec l’aide d’un procédé d’assistance  Avec les microondes : on a le MAP (Procédé d’Assistance par les Microondes)  Avec les ultrasons : on a la sonification

7- Contrôle de qualité 7.1 Aspect quantitatif : détermination de la teneur Comme les HE ont des normes, leur dosage nécessite un hydrodistillateur normalisé par une méthode volumétrique

7.2 Aspect qualitatif Il existe des méthodes grossières et des méthodes fines d’analyse.  Les méthodes grossières d’analyse des HE : La CCM et L’olfactométrie ou le sniffing  Les méthodes fines o La CPG-SM : les colonnes utilisées ici sont les colonnes capillaires et la phase stationnaire est le carbomax o La RMN de proton et de carbone 13 : Lorsqu’elle est fondée sur les rapports isotopiques 1H/2H ou 13C/12C qui se comporte comme le sniffing RMN : c’est l’appareil qui remplace l’olfactométrie

8- Propriétés physiologiques Les HE ont des propriétés physiologiques variées : certaines sont cholagogues et cholérétiques, d’autres sont antiseptiques (HE de l’Eucalyptus) Page 61 sur 86

Certaines HE sont capables de stimuler le SNC c’est le cas de l’HE d’anis, de badiane D’une manière générale toutes les HE ont une action sur le SNC NB : Il n’est pas normal de croire que les HE sont dépourvues de toxicité. L’HE d’anis et surtout la menthone est convulsivante à forte dose ; de même que l’HE de menthe qui est convulsivante chez le nourrisson

9- SOURCES 9.1 9.1.1

Rutaceae Citrus aurantium : variété dulcis (orange)

La DV est constituée par les zestes qui renferment 0,5% d’HE appelée essence d’orange douce officinale ou essence du Portugal. Cette essence renferme90% de Limonel et elle est utilisée comme aromatisante des glaces, des gâteaux. Un sous-produit de l’industrie de production est le jus d’orange utilisé dans l’alimentation. On extrait également des péricarpes, les composés phénoliques et les flavonoïdes qui sont utilisés pour le traitement de la fragilité capillaire

9.1.2

Citrus aurantium : variété amara : c’est l’orange amer appelée bigaradier

La DV est constituée par trois parties : 

Les feuilles : L’HE extraite est appelée essence de petit grain

9.1.3



Les fleurs donnent une HE appelée essence de néroli bigarade



Les zestes donnent aussi une HE

Citrus limonum : Citronnier

La DV est constituée par des zestes qui renferment 0,5% d’HE majoritairement composé de limonel et une faible quantité de citral et de citronellal. L’essence de citron entre dans la composition de l’eau de Cologne

9.1.4 

Autres citrus

Citrus limetta : variété bergamotier

La DV est constituée par les zestes du fruit appelées bergamotes ; malheureusement les HE contiennent une fluorocoumarine photosensibilisante appelée bergaptène 

Citrus paradisi : Pamplemousse

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9.2

Myrtaceae

9.2.1

Eucalyptus globulus : DV constituée de feuilles âgées qui ont une

odeur forte au froissement, la saveur est chaude. Ces feuilles renferment 2à 3% d’HE riches en eucalyptol ou cinéol. L’eucalyptol est un antiseptique pulmonaire 9.2.2

Melaleuca viridiflora (Niaouli) : Ce sont des arbres à tronc blanc

et à feuilles persistantes originaire de la Nouvelle Calédonie. La DV est constituée par les feuilles qui renferment 1à 2% d’eucalyptol : C’est un antiseptique respiratoire 9.2.3

Eugenia caryophyllata : Giroflier : La DV est constituée par des

boutons floraux appelés : clou de girofle qui a une saveur chaude et utilisé comme épice. La DV renferme entre 12 et 15% d’HE qui est plus dense que l’eau. Cette HE contient de l’eugénol qui est aromatisante, bactéricide et analgésique.

9.3

Lamiaceae

Il s’agit des menthes : Ce sont des plantes herbacées à feuilles rosées entières, les fleurs sont pourpres ou blanches et regroupées en épis. Les menthes ont une odeur caractéristique et laisse dans la bouche une impression de fraicheur : il y a plusieurs espèces :Mentha piperita : menthe poivrée ; Mentha viridis ; Mentha spicata ; Mentha arvensis. Quel que soit la variété, la DV est constituée par les parties aériennes qui renferment entre 1et 3% d’HE à odeur particulière et au gout mentholé lié à la présence de menthol dont la teneur varie entre 40 et 60% d’HE. On retrouve également 8 à 10% de menthone Intérêt : Les feuilles de menthe renferme des flavonoïdes qui ont un effet diurétique et antispasmodique.

9.4 

Autres familles

Cymbopogon citratus : Famille des graminées. Renferme des HE riche en citronellal qui est insectifuge



Ocimum basilicum

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HETEROSIDES CARDIOTONIQUES 1. Définition Ce sont des molécules qui ont 2 parties distinctes dans leur structure : Une partie osidique et Une partie non osidique qui est appelée génine ou aglycone On les utilise dans le traitement de l’insuffisance cardiaque. Les principales molécules sont : Digitaline, digoxine, l’ouabaïne. 3 familles

vont essentiellement les constituer : Serofulariaceae,

Appocynaceae,

liliaceae Quelques plantes: Digitalis lanata ; D. purpurea ; Strophantus gratus et S. hispidus

2. Intérêts 2.1

Intérêt Toxicologiques

les H.C. sont des molécules généralement toxiques qui seront néanmoins utilisées en thérapeutique pour leur intérêt médical. Leur manipulation est du domaine du pharmacien.

2.2

Intérêt Scientifique

Jusqu’à aujourd’hui la synthèse au labo est infructueuse. Seuls les dérivés naturels ont une application thérapeutique.

3. Structures  Génines  Cardénolides: Assez caractéristique (partie cyclopentanohydrophénanthrénique et l’alcool β insaturé) NB : La nature cardénolide est fonction du cycle lactonique qui est dans ce cas pentagonal  R=H : Digitoxigénine  R=OH : Gitoxigénine  R-OCHO : Gitatoxigénine  R=H, 12 β- OH=Digoxigénine  R=OH, 12β-OH : Diginatigénine  Ouabaïgénine (La génine des Hétérosides de S hispidus)  K- Strophantidine Page 64 sur 86

 Bufadienolides (Le cycle lactonique est hexagonal)

 Partie osidique: 1 à 3 oses fixés sur le génine par l’intermédiaire de l’OH en β. Cette partie est habituellement constituée d’oses spécifiques (2,6didésoxy hexose comme la digitoxose ou encore 2,6 didésoxy- 3 méthyl hexose ; 6- désoxy-3méthylhexose). La présence d’comme banale est rare sauf le glucose et lorsque le glucose est présent il est en position terminal de la chaîne.

Les HC les plus caractéristiques sont ceux du Digitalis et les hétérosides existent en deux types :  Hétérosides cardiotoniques primaires : présentent dans la plante fraîche. La partie osidique de ces hétérosides contient un glucose terminal  Hétérosides cardiotoniques secondaires : Présents dans la DV sèche caractérisé la perte du glucose terminal sous l’action des β glucosidases activés pendant le séchage NB : Il existe des exceptions telles que l’ouabaïne pour laquelle la partie osidique est seulement composée des ramnoses

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4. Propriétés physico-chimiques Ce sont des produits bien cristallisés ; de Saveur amère ; Moyennement soluble dans l’eau (fonction du nombre d’oses en C3) ; Très solubles dans l’alcool ; Cycle lactonique fragile en milieu alcalin (ouverture et épimérisation en C17 (C17β

C17α))

5. Extraction et caractérisation 5.1-

Extraction

 Plante fraiche H.C. primaires  Plante sèche H.C. secondaires

5.2-

Caractérisation

 Réactions colorées :  Oses  Réaction de Keller-Killiani (Spécifiques des 2,6-désoxyhexoses) Extrait + acide acétique + acide sulfurique + traces de sels ferriques = anneau brunâtre à l’interface + coloration bleue de la couche acétique  Réaction de Pesez (Spécifiques des 2,6-désoxyhexoses) Extrait + acide acétique + xanthydrol + HCl + chauffage bain marie = anneau brunâtre à l’interface + coloration bleue de la couche acétique Page 66 sur 86

 Génines (toujours hydrolyser au préalable puis extraire par solvants organiques (CHCl3 par ex))  Noyau stéroïdique: réaction de Liebermann-Buchard Solution chloroformique + anhydride acétique + acide sulfurique conc.=coloration violacée, bleue puis verte  Noyau lactonique (Spécifiques des cardénolides) o Réaction de Baljet Extrait + acide picrique + NaOH = coloration orangé stable peu sensible o Réaction de Kedde Extrait + acide 3,5 dinitrobenzoïque + NaOH = coloration rouge plus stable et plus sensible

o Réaction de Raymond marthoud Extrait + Métadinitrobenzène + NaOH = coloration violette fugace (mais très sensible) o Réactions de fluorescence (pour révéler les H. C. sur CCM) : o Réaction de Jensen Pulvérisation de la plaque avec solution alcoolique d’acide trichloroacétique = Apparition d’une fluorescence à l’UV 366nm

6. Dosage et propriétés pharmacologiques 6.1-

Dosage

 Pondéral : en industriel  Colorimétrique: réaction de Kedde

6.2-

Propriétés pharmacologiques

 Au niveau des reins  Action diurétique indirecte par amélioration du débit sanguin  Amélioration de la filtration glomérulaire  Sur le Cœur: règle des « 3R » de Pottain: Renforce; Régularise; Ralentit le cœur malade  Action Inotrope positif: augmentation de la force et de la vitesse de contraction du muscle cardiaque

Renforce Page 67 sur 86

 Action Dromotrope négatif : diminution de la vitesse de conduction de l’influx au niveau du faisceau de Hiss

Ralentit

 Action Chromotrope négatif: abaisse la fréquence sinusale  Action Bathmotrope négatif : diminue l’excitabilité anormale du myocarde

Régularise

 Au niveau du SNC:  Stimulation des centres de vomissements et visuels  Vomissements, troubles visuels, céphalées, confusion, délires (effets indésirables traduisant surdosage car marge thérapeutique très faible=2)

7. Sources  Digitalis purpurea L. (Plantaginaceae ex Scrofulariaceae) : DV= feuilles  Composés banals : Flavonoïdes (digiflavone) ; saponosides (digitonine, digitonoside)  PA: H.C. : 0,1 à 0,4% de la DV  Digitalis lanata (Plantaginaceae ex Scrofulariaceae) : DV= feuilles séchées contenant 0,5 à 1% de H.C.  Strophantus gratus, Strophantus hispidus, Strophantus Kombe (Apocynaceae) : DV= graines mures et dépourvues de leurs arrêtes contenant 3 à 7% de H.C. (Ouabaïne majoritairement)

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FLAVONOÏDES 1. Définition •

Flavonoïdes = hétérosides polyphénoliques répandus dans la nature (fleurs et feuilles des végétaux supérieurs



Pigments naturels de couleur jaune (Flavus=jaune)

2. Intérêts •

Action sur les complications du diabète



Action contre les radicaux libres



Action antivirale et anticancéreuse (aptitude à se fixer à certaines enzymes)

3. Structures  Génines  Flavonoïdes stricto sensu: dérivés de la phenylchromone  Flavones vraies  Flavonols (OH en C3)  Flavanones : présence C*  Chalcones  Aurones  Diosmine  Hesperidine (ose en C7 : Rhammo-glucosyl)  Quercetine + Rham-gluc en C3 = Rutoside  Oses  La plupart des oses sont des « aldoses »  D-glucose (+++)  L-Rhammose (+++)  D-galactose (+)  D-xylose (+)  L-arabinose (+)  Type de liaison  O-hétérosides:  C-hétérosides : en C6 ou C8 (exemple: Vitexine) Page 69 sur 86

4. Propriétés physico-chimiques Ce sont des solides cristallisés (blanc ivoire jaune vif) ; Solubles dans l’eau (à chaud ou en milieu alcalin); les alcools, les solvants organiques polaires (acétate d’éthyle) ; Insolubles dans les solvants organiques apolaires. En présence d’AlCl3, NaOH, Acide borique on observe

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une évolution du spectre d’absorption UV vers le Visible par l’intensification de la couleur: effet Bathochrome.

5. Extraction et dosage 5.1-

Extraction

L’Extraction alcoolique est le plus couramment utilisée. Après évaporation de l’alcool, le résidu est repris par l’eau chaude et épuisé par l’acétate d’éthyle qui entraîne la majorité des hétérosides. La purification se fait par chromatographie sur polyamide ou cellulose or sur gel sephadex; ou par HPLC.

5.2-

Dosage : Spectrophotométrie; HPLC

6. Caractérisation  Réaction à la cyanidine : Les flavonoïdes en solution alcoolique mis en présence d’hydrogène naissant (Mg°/HCl)  Couleur orangé

Flavones

 Couleur rouge cerise Flavonols  Couleur rouge violacée

Flavanones

7. Propriétés pharmacologiques  Action diurétique (la plus connue):  Facteur vitaminique P (véinotrope): renforcement de la résistance capillaire et diminution de leur perméabilité  Action anti inflammatoire; anti allergique  Action anti-agrégante plaquettaire (

effet antithrombocyte)

 Action antioxydante  Action hépatoprotectrice  Action antivirale (in vitro)  Prévention contre certaines formes de complications du diabète

8. Sources  Bioflavonoïdes (Citroflavonoïdes) : sous-produits de l’industrie des jus de fruits de : Page 71 sur 86

 Citrus aurantium var. amara (Bigaradier) : Pamplemousse  Citrus aurantium var. dulcis (Oranger doux) : Orange  Citrus limonum (Citron) : Citron  Diosmine :  Feuilles de Borosma divers (Rutaceae)  Feuilles de Mentha piperita (Lamiaceae)  Hysope de Hyssopus officinalis (Lamiaceae)  Rutoside (3-O-rutinosy-quercetol) :  Feuilles de Eucalyptus macrorynca (Myrtaceae)  Feuilles de Polygonum fagopyrum (Polygonaceae)  Boutons floraux de Sophora japonica (Papilionnaceae)  Autres :  Ginkgo biloba (Ginkgoaceae) : DV = feuilles vertes •

24% hétéroside du quercetol et du Kaempferol



Diterpènes : gingkolides (environ 3%)



Sesquiterpènes : bilobalides (2,5 à 3%)

 Combretum micranthum : Kinkeliba : DV = feuilles •

Vitexine ; isovitexine ; orientine et homoorientine (lespécapitoside)



Propriétés diurétique et cholagogue antiVIH : Flavonoïdes méthoxylés vitexine et isovitexine

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SAPONOSIDES 1- Définition  Saponosides = hétérosides (génine + partie osidique).

2- Intérêts  Médical : substrats pour l’hémisynthèse de certains médicaments (contraceptifs hormonaux; médicaments hormonaux); propriétés antiVIH.  Social : précurseurs de médicaments contraceptifs

accessibilité économique

 Economique : important car précurseurs de médicaments (Industrie)

3- Structures  Partie osidique : Glucose; D-xylose; L-arabinose; L-fructose; Acide glucuronique; Acide galacturonique  Génine : provient de la cyclisation du 2,3 époxidosqualène  genine stéroïdique

saponosides stéroïdiques



Hexacyclique de type spirostane (carbone spiro en C22)



27 atomes de carbones o Noyau oléanane o Noyau ursane: acide madecassique

 Génine triterpénique •

Pentacyclique



30 atomes de carbones o Noyau oléanane o Noyau ursane o Noyau lupane /acide betulinique o Noyau dammarane (intermédiaire entre le 2,3 époxy-2,3-

dihydrosqualène et les noyaux oléanane; ursane et lupane)  Génine + ose = liaison éther-oxyde Monodesmosides (ex : Glycyrrhizine): très actifs; moins rencontrés Bi ou tridesmosides (ex : Ginsenoside): très répandus, moins actifs

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4- Propriétés physico-chimiques  Amorphes  Solubles dans l’eau et les solvants organiques polaires (Ethanol et méthanol)  Insolubles dans les solvants organiques apolaires (éther, chloroforme etc.)  Pouvoir aphrogène : donnent au contact de l’eau une mousse persistante après agitation  Pouvoir hémolytique: lyse des hématies  Pouvoir sternutatoire

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5- Caractérisation 

Liebermann-Burchard (Anhydride acétique –H2SO4 4cc 50: 1) : Coloration Bleue (Saponoside stéroïdique) Coloration violette (Saponoside triterpénique)



Réaction de Carr (Solution chloroformique saturée d’antimoine) Coloration bleue



Réaction à l’acide phosphotungstique



Identification : RMN (H) ET RMN (C) + Spectromètre de masse (FAB/MS)

Coloration bleue

6- Dosage  Pondéral en industrie pharmaceutique  Spectrophotodensitomètre après CCM et révélation par Carr et Price en chimie analytique

7- Propriétés pharmacologiques  Action irritante (selon le type de cellule): •

Action sternutatoire

cellule bronchique



Hémolyse

hématies



Diurèse

cellule rénale



Expectorant

cellule pulmonaire

 Action anti inflammatoire  Action vitaminique P (protecteur veineux)  Action anti VIH  Action anti parasitaire  Action anticancéreuse  Action tonique reconstituante

8- Sources  Saponines stéroïdiques :  Ruscus aculeatus (liliaceae) : Saponoside à Ruscogénine (varices et hémorroïde)  Discorea composita et D. tokoro (Discoreaceae) : DV = Tubercules renfermant Saponoside à Diosgénine (Hémisynthèse des androgène, corticoïdes et œstrogènes) Page 75 sur 86

 Agave sisalana (Amaryllidaceae) : Saponoside à Hécogénine (Hémisynthèse de stéroïdes)  Autres plantes : Azadirachta indica ; Securidaca longepedonculata  Saponines triterpéniques :  Glycyrrhiza glabra (Papillionaceae): DV = Racines et Rhyzomes renfermant Glycyrrhizine

(édulcorant;

diurétique

et

laxatif)

et

flavonoïdes

(antispasmodique et antiulcéreux)  Esculus hypocastanum (Hypocastanaceae) : DV = Graines renfermant saponosides Escine (vit P. ; Vasoconstricteur veineux)  Polygala senega (Polygalaceae) : DV= racines renfermant saponoside à sénégénine (expectorant)  Centalla asiatica (Daucaceae) : DV = Feuilles renfermant saponosides dérivés du noyau ursane (Asiaticoside): asiaticoside (soin plaies et lèpre)  Panax ginseng (Araliaceae) (P. pseudoginseng; P. japonicum; P. quinquelius): DV = Racines tubérisées de forme anthropomorphique renfermant:  Saponoside à génine tétra (Panaxadiol et Panaxatriol)  Saponoside à génine dérivé de l’Acide Oléanique (P. japonicum ++++)

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TANINS 1- Définition  Composés phénoliques ayant la capacité de précipiter les alcaloïdes, les protéines et la gélatine  Poids moléculaire compris entre 500 et 3000 daltons

2- Intérêts  Industriel : utilisation en maroquinerie pour tanner le cuir  Médical : antibactérien; antiviral; antifongique; antidiarrhéiques.  Diététique: réduction des risques liés au développement de certaines pathologies. Antiradicalaire et antioxydant

3- Structures  Tanins hydrolysables (tanins galliques et ellagiques) : esters d’acide organiques principalement des phénols et des sucres  Oligo (10) d’un sucre (glucose) et d’un acide phénol  Acide gallique + glucose tanins galliques

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 Tanins non hydrolysables : tanins catéchiques ou condensés  Oligomères et polymères (catéchol et épicatéchol)  Unité de base Flavan-3-ol

4- Propriétés physico-chimiques 

Solubles dans l’eau, les alcools et l’acétone



Insolubles dans les solvants organiques apolaires (éther, chloroforme, dichlorure de méthyle, benzène, hexane)



Précipitent avec les sels des métaux lourds; les alcaloïdes qu’ils complexent et rendent insolubles dans l’eau astringence

5- Extraction 

Mélange eau-acétone (eau saturée en acétone)



Plonger du tissu frais dans ce mélange



Conserver le mélange à l’abri de la lumière au congélateur



Faire la purification par chromatographie d’exclusion avec

comme

phase solide (stationnaire) le SEPHADEX LH20

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6- Caractérisation 

Chlorure ferrique + tanins hydrolysables



Chlorure ferrique + tanins condensés



Spécification préalable des tanins hydrolysables par précipitation des tanins

coloration bleue

coloration brune

condensés par le réactif STIASNY (formol chlorhydrique)

7- DOSAGE 

Pondéral en industrie



Colorimétrique au laboratoire



Volumétrique par précipitation avec la poudre de peau

8- Propriétés pharmacologiques 

Propriété antioxydante :  Capacité de piéger les radicaux libres  Inhibition de la formation des ions superoxydes (O2¯; ClO¯; H2O˙; O2˙; OH˙…)  Inhibition de la lipo oxygénase  Propriété antimutagène : controversée



Inhibition enzymatique :  Glucosyl transférase (cariogenèse)  Topoisomérisases (réplication de l’ADN)  Transcriptase inverse (réplication de l’ADN Viral) tanins galliques



Autres activités : Astringence  Imperméabilisation des couches externes des muqueuses et de la peau (protection des couches inférieures)  Régénération des tissus (blessure superficielle)  Anti diarrhéique (Voie interne)  Antiseptique (antibactérien; antifongique)

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9- Sources  Tanins pharmaceutiques :  Rosa gallica (Rosaceae) : rose rouge utilisé comme astringents en gargarisme  Hamemelis virginiana (Hamamelidaceae) : DV = feuilles et écorces du tronc renfermant les tanins complexes (crises hémorroïdaires)  Krameria triandra (Krameriaceae) : DV = écorces des racines contenant 20% de tanins catéchiques (Hémorroïdes et diarrhée)  Psidium guayava (Myrtaceae) : DV = feuilles fraiches (Diarrhée)  Combretum micranthum (Combretaceae) : DV = feuilles  Cola nitida (Sterculiaceae) : contenant 30% de tanins catéchiques  Guiera senegalensis (Combretaceae) : DV = galles contenant des tanins hydrolysables (Spasmolytiques, antiasthmatiques et anti diarrhéiques; anti VIH, anti Hépatite B et C)  Tanins industriels :  Quercus infectoria (Fagaceae) : DV = galles contenant des tanins hydrolysables  Castanea vulgaris (Fagaceae) : DV = écorces renfermant 20% de tanins catéchiques  Acacia nilotica (Légumineuse mimoseae) : DV = gousses sèches contenant des tanins hydrolysables  Parkia biglobosa (Légumineuse mimoseae) : DV = gousses séchées débarrassées des graines contenant des tanins condensés (inhibition des champignons donc utilisation en revêtement intérieur des bâtiments)  Tanins alimentaires :  Vitis vinifera (Vitaceae) : DV = raisins donnant le Vin dont le rouge contient des tanins catéchiques (propriétés protectrices des maladies cardiovasculaires)  Thea sinensis (Theaceae) : DV = jeunes feuilles à l’état sec, fermenté ou non.

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ANTIMALARIQUES D’ORIGINE NATURELLE

1. Définition  Molécules naturelles utilisées dans la lutte 

Anti vectorielle



Prophylaxie



Traitement du paludisme

2. Intérêts  Médical: Mort de 2 millions de personnes par an du paludisme dont la moitié en Afrique. Chaque 60s, 2 enfants meurent en Afrique du paludisme; chimiorésistance des dérivés synthétiques.  Economique: perte de 2 millions de dollars par an.  Socio anthropologique: femmes et enfants.  scientifique: recherche appliquée à la médecine traditionnelle

3. Médicaments pour la lutte anti vectorielle  Azadirachtine:  Limonoïdes; Extrait de Azadirachta indica (Meliaceae) ayant des propriétés Antidrépanocytaires; Insecticides; Antiparasitaire.  Anti-nutritif des insectes et à faible dose inhibiteur de la croissance larvaire  Pyréthrines :  Esters; Extraits de Chrysanthemum cinerariaefolium (Asteraceae)  Toxiques aux animaux à sang froid (poissons, bactéries, insectes). Poison nerveux agissant au niveau des fibres sensitives et motrices provoquant des paralysies.  Intoxication chez l’homme est moindre et DL50 = 2g/Kg

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4. Médicaments du traitement curatif  Quinine et dérivés:  Schizonticide endo erythrocytaire utilisé à raison de 10mg/Kg en perfusion + deux doses de 8mg/Kg chaque 8h sans dépasser 1800mg/Kg/j avec du serum glucosé isotonique à 5%.  Blocage de la transformation de l’hème en hémozoïne.  Artémisinine (Qinghaosu) et dérivés :  Extraits de Artemisia annua (Asteraceae): Qinghao ou Armoise annuelle  Même mécanisme que la quinine  Le pont endo peroxyde est activé par le Fer de l’hème entrainant la production de radicaux libres toxiques pour le parasite

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BREF APERÇU SUR LES TAXONS OFFICINAUX DU BENIN 1. Introduction La flore du Bénin contient environ 3 000 espèces dont près de la moitié intervient en médecine  Paludisme 37%  Infections respiratoires 15%  Infections gastro-intestinales 8%  Traumatismes 6%  diarrhée 6%  Anémie 4%  Maladies dermatologiques 3%  VIH/SIDA 2%  Hypertension artérielle 1%  Infections génitales 1%  Maladies oculaires 1%

2. Anti malariques au benin  Morinda lucida (Rubiaceae)  Combretum micranthum (combretaceae)  Nauclea lactifolia  Cassia rodendifolia  Cassia occidentalis  Azadirachta indica  Adansonia digitata (Bonbacaceae)  Cymbopogon citratus  Cochlospermum tinctorium

3. Les plantes utilisées contre les affections respiratoires  Béchiques : Papaver somniferum; Catharanthus roseus; Aloe buettneri; Ecalyptus sp.; etc.  Expectorantes : Plantes à térébenthines: mélange de résine et d’huile; Abrus precatorius; Anona muricata; Calotropis procera; Fagara xanthoxyloïdes  Balsamiques : les Myrtaceae à l’eucalyptol; les Lamiaceae Page 83 sur 86

 Bronchodilatateurs et antiasthmatiques : Terminalia glaucescens; catappa

4. Les plantes utilisées dans les infections gastro intestinales  Apéritifs et stomachiques : Citrus aurentus (Rubiaceae); Piper nigrum; Capsicum frutescens (solanaceae); Myristica fragans (Monodora myristica); Zingiber officinale (Zingiberaceae); Pimpinella anisum (Apiaceae); Mentha piperica (Lamiaceae).  Laxatifs stimulant à dérivés anthracéniques : Senne italica; Cassia fistula; Aloe vera; Aloe ferox  Purgatifs gastriques : Ricinus communis  Laxatifs de lest : Sterculia Tomentosa; Tamarindus indica  Ulcères

gastriques

et duodénales :

Euphorbia hirta (Amibiases);

Acanthospermum hispidum; Moringa oleifera

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